^- K- ?j^^Ui\ ^.H.ic I^ibrarg of tlje glwsêum COMPAHATIVE ZOOLOGY, AT EAEVAED COllECE, CAMBEIDGE, MASS. j^ounBcîi 1)1) jprfbatc suûscifptfon, fn 1861. DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. No. ///• BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE DE PARIS. TOME PREMIER. Renfermant, lo. la liste des Membres et Correspondans de la Socie'té; au i«r, germinal an ii; 2°. Une première se'rie intitulée : Bulletin DE LA Société Philo- MATHiQUE A SES CoRRESPONDANS , de la page i' à la page iig', indique'e dans la Table sous la de'nomination de 1^". Partie; 3°. Les planches et Texplioation des planches de cette i^e. sërie; 4°. La première et la seconde année dn Bulletin des Sciences, du n". r , page I, au n". 24 inclusivement, page 193, indiquées dans la Table sous la dénomiuatioa de II*. Partie. " A PARIS, Chez FucHS, Libraire, rue des Mathurins, hôtel Cluny. Dje Juillet 1791, ▲ Yenxôsb, an 7. r PREFACE. ii ORS QUE les progrès se multiplient et se succèdent rapidement dans toutes les sciences ù-la-fois, il devient de plus en plus nécessaire d'en accélérer la publication, et d'en resserrer les résultats. On associe par ce moyen l'universalité dos savans aux travaux de chacun d'eux; on leur évite des tentatives inutiles; et on fait concourir sur les objets les plus nouveaux et les jilus inléressans, toutes les recherches des hommes ins- truits. On doit alors espé'rer des succès proportionnés à la somme des efforts avec lesquels les dilficultés sont attaquées , et à la masse de lumière dirigée sur les sujets à traiter. Peut-être qu'en disséminant ainsi les richesses littéraires, on nuit à cette accumulation de gloire que procure à un seul homme la publication simultanée d'un grand nombre de découvertes amassées dans le silence du cabinet, et dérobées long-tems au public, pour frapper ensuite ses yeux d'un plus grand éclat; mais cet inconvénient, qui n'existe que pour ramour-propre et l'intérêt particulier, est à peine remarqué aujourd hui , que la promptitude des communications, et le mouvement général des esprits, rendent presqu'inipossible, et à coup sûr nuisible à celui qui l'emploie, la dissimulation des vt'-rités utiles ou agréables aux homraes. Les avantages de cette propagation des lumières dans tous les genres, premier besoin des vrais amis de la philosophie, seul obstacle qu'on puisse apporter aux antiques préjugés -et aux vieilles erreurs, que l'intérêt per- sonnel tend sans cesse à rétablir sous des noms nouveaux, sont sur-tout ■vivement sentis par ceux qui, après avoir parcouru sous des maîtres ha- biles les routes connues, se proposent d'essayer leurs forces pour payer par quelques résultats nouveaux la dette qu'ils ont contractée envers la société. Une juste défiance de leurs moyens les arrête, soit en leur ins- pirant la crainte de ne rencontrer, après de pénibles travaux, que des faits déjà remarqués par d'autres, soit en les laissant indécis sur le choix d'un sujet, faute de connoître à lems ceux qui offrent par leur nouveauté ou par leur nature , une plus grande probabilité de succès , et semblent par- là destinés à l'encouragement des premiers efforts. Ces motifs engagèrent, en 178g, une société de jeunes gens cultivant des sciences diverses, à se réunir, non pas dans l'espérance présomptueuse d'alimenter leur commerce par le récit de leurs propres découvertes, mais pour se communiquer respectivement tout ce qu'ils pourroient apprendre, tout ce qu'ils pourroient recueillir, et s'exciter au travail, en prenant pour objet d'émulation le spectacle entier des progrès de l'esprit humain. Ces conférences, tenues sous les auspices de l'amitié ; les notes succintes, mais précises et lumineuses, qui rcsultoient des communications et des discussions établies entre des hommes dégagés de toute prétention, et ne cherchant qu'à s'éclairer, ne purent demeurer renfermées dans le cercle étroit de la société. Des savans, jouissant déjà d'une réputation méritée par des services importans, désirèrent d'y prendr,e part, et finirent par engager la société à publier Tenserable de ces notes. Elle céda enfin, en ger- minal an 5, aux. sollicitations de plusieurs deses membres, et notamment à celles des CC. Fourcroy et Halle, et prit l'engagement de faire paroîlre chaque mois ces extraits, dans la forme que leur donnoit la commission chargée jusques-là de les rédiger seulement pour l'usage des membres de la société et de ses correspondans. Présenter avec précision les résultats principaux des expériences, et les points essentiels des théories contenues dans les mémoii^es lus aux diverses sociétés savantes, ou publiés récemment, soit en France, soit dans les pays étrangers, tel est le but que s'efforçoient d'atteindre les membres de cette commission, lorsqu'ils ne travailloient encore que pour la société et ses correspondans , et qu'ils ont continué d'avoir eu vue lorsque leur ouvrage est devenu public. La brièveté de ce journal, la variété des articles qui le composent, et le nombre des objets qu'il embrasse, le distinguent des autres journaux scientifiques, avec lesquels il ne sauroit être en concurrence. Ceux-ci, qui sont consacrés à certaines branches en particulier, contiennent plus de détails : on y trouve très-souvent les mémoires en entier, et ils doivent par conséquent entrer dans la bibliothèque des personnes qui veulent rassembler les matériaux dont se compose le système de nos connois- sances; mais les résimiés du Bulletin sont encore utile? après ces ou- vrages recommandables, soit pour former le rapprochement des matières qu'ils contiennent, soit comme une analyse historique où l'on peut suivre avec intérêt et avec fruit les progrès des sciences : on en citera pour exemple la série des articles insérés sur le galvanisme. Enfin , la modicité du prix du Bulletin le met à la portée de la jeu- nesse studieuse, dont la fortune ne seconde pas toujours les efforts. La modestie des fondateurs de la société leur a interdit toute critique sur les travaux qu'on vouloit bien leur communiquer ; et les continuateurs du Bulletin laissent de même au public le soin de juger les productions dont ils lui rendent compte. C'est sans doute ce ton décent, le seul convenable aux personnes qui ne cultivent les sciences que par amour pour elles , qui a procuré à la Société Philomathique des communications avec les principales sociétés savantes de Paris, qui ont bien voulu admettre dans leur sein des commissaires députés par cette société pour la mettre au courant de leurs importans travaux; qui lui a ouvert les porte-feuilles des hommes les plus distingués, et qui a fait désirer h beaucoup d'entr'eux qu'on réimprimât les années 3ui n avoient point été publiées, en y joignant les premiers nuraéroç eraeurés manuscrits. L. C. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, AU ler, &ERMINAI, AfJ XI, PAR onnîlE DE RKCET'TIOK» Nos. NOMS. DATE DE RECEPTION. I 2 3 4 5 6 n 8 9 10 II 12 i3 14 i5 16 17 18 19 20 21 22 23 34 25 MEMBRES EMERITES. ce. LamaRCK , I 21 Sepfembre lygB. DucHESNE ,'" I 23 I>iiv6iie an 5. MEMBRES. SiLVESTRE , Brongniart, (Alexandre) Yauquelin , Bouvier , Lucas , Chappe , Lacroix , (Silvesfre-Fr. ) coquebert-imontbret , Gillet-Laumont , MiLLIN , Baillet , Bertiiollet , fourcroy , Halle , Lefebvre"- d'Hellancourt , MONGE , Prony , Jumelin , Léveillé , Laplace , Tonnellier , Hauy , Bosc , (Louis) Geoffroy , (Élienue) 'lvYil) 10 Décembre i'j'88. idem. g Novembre 178g. 22 Mai ïygo. 20 Août lygi. 3i De'cembre lygi. 3o Juillet 1792. 14 Mars 1793. 28 Mars lygS. 25 Avril 1793. idem. 14 Septembre 1793. idem, idem, idem. 28 Septembre 1793. idem, idem, idem, idem. i3 Brumaire an 2. i3 Thermidor an 2. idem. 28 Nivôse an 3. idem. V) Nos. NOMS. DATE DE RÉCEPTION, 26 CuviER, (Georges) 3 Germinal an 3. ■27 MiCHÉ , i3 Ventôse an 4. 28 Duhamel fils , 23 Ventôse an 4. 29 DUMKRIL , 3 Fructidor an 4. 2o Larrey , 3 Vendémiaire an 5. 3i Descotils , i3 Frimaire an 5. 32 Bouillon - Lagrange , i3 Pluviôse an 5. ?3 Lasteyrie , i3 Fiorëal an 5. 34 Alibert , 3 Messidor an 5. 35 Adet , i3 Thermidor an 5. 36 Tremery, 3 Fructidor an 5. 3? DiLLON , i3 Brumaire an G. 38 Lacépède, zS Prairial an 6, 39 MoREAU , (Jacques) idem. 40 Chaptal , 3 Thermidor an 6, 41 Olivier , 3 Messidor an 7. 42 Daudin , ï3 Messidor an 7. 43 BUTET , 23 Pluviôse an 8. 44 Decandolle, i3 Vende'miaire an g. 4r. BlOT , i3 Pluviôse an g. 46 Deleuze , 3 Messidor an g. 47 Brochant, i3 Messidor an g. 4B COSTAZ, 23 Fructidor an g. 49 C u V I E R , ( Frëde'ric ) 26 Frimaire an 11. 5o MlR13EL , 20 Ventôse an 11. LISTE DES CORRESPO NDAN S DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE, AU ler. GERMIHAL AN XI, PAR ORDRE DE RÉCEPTION. NOMS. DATE DE RÉCEPTION. RÉSIDENCE. Dumas, g Novembre 178g , à Montpellier. DelAsalle, idem , à Semur. Martinel , • 16 Décembre 178g , à Turin. Fabricius, 2g Janvier i7gi , à Kiel. Dandrada, idem , au Brésil. MiLLIERE , 3 Mars i7gi , à Joinyiile. Berlinghieri, i3 Septembre 1791 , à Pise. Chaussier , 17 Septembre 1791 , à Dijon. Lair, ig Mai 179.2, au Havre. Vanmons, 28 Juin 1792 , à Bruxelles. Mathey, 28 Fe'vrier 1798 , à Anvers. Chantran, 14 Mars 1798, à Besançon. Faivre, i5 Mai i7g3 , à Besançon. WiLLEMET , 28 Pluviôse an 2 , à Nancy. Hambourg , 18 Ventôse an 2 , à Serillj. Troufflaut, idem , à Nevers. Nicolas, i3 Thermidor an 2 , à Caen. Mezaize , i3 Brumaire an 3 , ù Rouen. Villars, i3 Nivôse an 4 , il Grenoble. Jurine , 3 Pluviôse an 4 , à Genève. Latreille , i3 Pluviôse an 4, à Brive. Usteri, i3 Ventôse an 4, à Zurich. KOCH , 3 Germinal an 4 , à Bruxelles. Reinwart , 3 Germinal an 4 , à Amsterdam. Teulere , i3 Messidor an 4 , à Rochefort. SciIMEISSER, idem j à Hambourg. Reimarus , idem , à Hambourg. Hecht , 3 Pluviôse an 5 , à Strasbourg. Gosse , 28 Prairial an 5 , à Genève. Sennebier, i3 Brumaire an 6 , à Genève. vil) NOMS. DATE DE RÉCEPTION. RÉSIDENCE. Brulley , 3 Frimaire an G , à Fontainei)leau. MOZARD, idem , à Philadeiphie. Tedenat , idem , à Rhodez. Fischer, i3 Nivôse an 6, à Mayeuce. Boucher , 3 Ventôse an 6 , à Ahbeville. Bellot , i3 Germinal an 6 , à Abbe ville. Macquart, idem , à Fontainebleau. Barthez , 23 Messidor an 6 , à Montpellier. EOISSEL, 3 Nivôse an 7 , à Moudonville. Cavanilles, i3 Ventôse an 7 , à Madrid. Fabroni , i3 Floréal an 7 , à Florence. Broussonet , (Victor) 3 Prairial an 7 , à Montpellier. BiCHERAND, i3 Messidor au 7 , à St.-Germain. Savigny , idem , à Paris. Vassali-Eandi, i3 Vendôiiiaire an 8, à Turin. Bu N IV A , 23 Brumaire au 8 , à Turin. Duvillard, idem , à Lair , ( Pierre-Aimé ) i3 Pluviôse an 8, à Caen. Saussure , ( Théodore ) i3 Prairial an 8 , à Genève. Pull Y , ( Pierre ) 23 Prairial an 8 , à Naples. Cambry , 3 Fructidor an 8 , à Cachant. Blumenbach , i3 Vendémiaire an 9, à Gottingpu. Draparnaud, 23 Brumaire au 9 , à Montpellier. Hermstadt , i3 Frimaire an 9 , à Berlin. Coquebert , ( Antoine ) idem , à Rheims. Camper, ( Adrien ) 3 Nivôse an g, à Fianeker en Frise. Bamond , 23 Pluviôse an 9 , à Tarbes. Palissot de Beauvois , 23 Messidor au 9 , à l'Eglantier. Schreiber, 23 Thermidor an g , à Vienne. Swartz , 3 Fructidor au g , à Stocklîohu. YouNG , (Thomas ) 5 Frimaire an 1 1 , à Londres. Davy , idem , à Londres. BONNARD , 10 Nivôsp an 11 , à Saarbruck. Lenoir, (Alexandre) 22 Pluviôse an 1 1 , à Liéo-e. Hericart-Thurt, 27 Ventôse an 1 1 , à Moutiers. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE , A SES CORRESPONDANS. Paris. Juillet 1791. HISTOIRE NATURELLE. Observations communiquées à M. Bayen, par M. **"^, habitant de la Gascogne, sur un globe de Jeu qui a paru dans ces contrées dans la nuit du J i. étoit plus grand que le disque apparent de la lune, et jettoit une grande Son. d'Hist. lumière : il paroissoit parti des Pyrénées. Après avoir parcouru un certain espace naturelle. du ciel , il éclata en morceaux aVec un grand briiit , et répandant une odeur sul- fureuse. Il lança dans son explosion, ajoute l'observateur, des pierres pesant de lo à 5o liv. ; on en a trouvé plusieurs aux environs de Juliac. M. Bajen a reçu un échantillon de ces pierres j elles attirent l'aiguille aimentée Description de /'Ichueumon-Hemipteron, espèce nouvelle, par M.Richz. Car. d if fer. le h. Alis dimidiatis. Cet Ichneumon est remarquable en ce qu'il sert de passage entre les Ichneumons allés et les Ichneumons aptères j il a des rudimens d'aîles qui lui sont inutiles pour le vol. Observations sur F accroissement des bois , par M. Daubenton. Les palmiers croissent d'une manière inverse des autres arbres. Ceux-ci grossissent Acad. des Se. par des couches superposées annuellement sur les anciennes. L'accroissement du palmier , au contraire , se fait dans son centre par de nouveaux cilindres de fibres qui s'y forment ; la circonférence se dilate pour admetre cette accrétion ; et lorsque les couches extérieures sont trop endurcies pour permettre cette dilatation , l'arbre ne grossit plus. AGRICULTURE. Note sur l'utilité des semences non mûres. On avoit avancé que les graines, avant leur maturité, produisoient des plantes So'-. ruiLOM. hâiives, ou avoit mêuie indiqué ce moyen pour se procurer du fourrage en peu de tems. M. Silvestre a répété celle expérience , les semences qui nVtoient pas mûres, n'ont pus :uéme germé. Note sur une gelée retirée des raisins secs, par M. G u i l b eh t. Les raisins secs bouillis quelques minutes dans une jielite quantité d'eau , et exprimés par une chausse de crin , peuvent donner une gelée très-agréable lorsqu'on j ajoute un quart de sucre, et très avantageuse à cause de sa salubrité et de la facilité de se la procurer dans toutes les saisons. CHIMIE. Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin sur les moyens d'ex- traire économiquement le cuii>re du métal des cloches. >AcAD. DEsSciEN. Les auteurs proposent la calcination au point de faire augmenter le métal de 18 pour 100 en poids. On mêle ensuite deux parties de métal des cloches non calciné; à une partie ainsi oxidée , on ajoute aussi une certaine quantité de verre pilé, et par un coup de feu , on revivifie et on fond l'oxide de cuivre ; l'oxide d'étain reste irréductible. M. Pelletier avoit proposé l'oxide de njanganèse pour opérer plus promptement l'oxidation de l'étain. Sur la congellation des vins, par M. Martinel, correspondant de la société, à Chambérj. Soc. PHILOM. L'auteur a reconnu, 1°. que plus souvent un vin a été exposé à l'action de la gelée , plus il gelé facilement. 2". Que l'altération que paroit lui faire subir la gelée, a été totalement réparée dans une espèce de vin, au bout de deux ans. A N A T O M I E. Mémoire sur une classification anatomique des mammifères, par M. P I N E L. Soc. d'IIist. L'arcade 2igomatique forme une courbe à anse de panier , dont la convexité est wiTUREtLE. tournée en haut , dans les carnivores. Cette courbe devient une ligne presque droite dans les frugivores ; dans les herbivores , la courbe est totalement inverse à celle des carnivores, et sa convexité est tournée en bas. MÉDECINE. Expériences faites at'ec le suc du Mancenilier sur di^'ers animaux, par M. D 'A R c E T. AcAn. OEsSciET». 11 en résulte que ce suc infiltré dans des plaies faites dans les cuisses de divers moineaux , les a fait périr au bout de sept à huit jours j le même suc mêlé à leurs alimens n'altcroil pas leur santé. Sur une épidémie qui a régné dans dit-'erses parties de la France. Cette épidémie dangereuse a commencé dans 1» moment des chaleurs excessives f 5' ) du mois dernier, on l'a désignée sous le nom de Suetle , Jîèvre putride ou maligne. C'est dans la classificalion de Slolh , une fièvre putride, le plus souvent piluiteuse, compliquée d'une atonie extrême d'oii résulloit , en peu de tems , le sphacèle de* humeurs et des solides. Les vésicaloires comme excitant , le tartre stibié ou le ker- mès pour évacuant; le camphre, le vinaigre, le quinquina comme toniques «t anti- septiques, ont produit les meilleurs effets. On sent que la saignée, les laxatifs ont été mortels. ANNONCES. Le prix destiné à l'inventeur d'un instrument pour déterminer en mer les lon- gitudes , vient enfin d'être décerné. Cet instrument n'est qu'une idée de M. de la Grange, exprimée mécaniquement. 11 donne, sans aucun calcul, la longitude à deux minutes près. Firmin-DiJot , donnera une édition de tables de logarithmes des Sinus , etc. etc. Son procédé d'impression est nouveau. Chaque caractère est neuf, ne servira qu'une fois dans l'édition , et sera invariablement fixé dans un lieu de la planche ; de manière cependant que s'il arrivoit que , malgré les soins qu'on apportera à la revision des épreuves, un chiffre fût reconnu fautif, on parviendroit , par un autre procédé, à y substituer le véritable, tandis que ceux qui l'environnent conserveront leur immobilité. Ce procédé n'est pas celui du poljtjpage , sujet à trop d'inconvéniens. Le fondeur est obligé de faire des frais immenses ; mais l'on peut être assuré que par ce moyen , ces tables parviendront par la succession des deux ou trois première» éditions , à une correction parfaite. Paris. Août 1791. HISTOIRE NATURELLE. Notes extraites d'un voyage en Angleterre , par M. Broncniart. L'auteur pense et cherche à prouver, par quelques observations , que les oxides ^o*-* thilom. de fer qui colorent les terres , prennent ordinairement des couleurs ou des teintes très-différentes, suivant la terre avec laquelle ils sont combinés. Ainsi, l'oxide de fer colore souvent en rouge rose, la silice; en bleuâtre, l'argille ; en rouge ou jaune ochreux , le carbonate de chaux mêlé d'argille. Il paroît que la coupe générale des couches du terrein aux environs de Bakevrell dans le Derbjsire , pays si fertile en mines de plomb, présente l'ordre suivant : i". le sommet des hautes colines est d'un sable quarlreus aglutiné par un sablon rouge; c'est une espèce de grès friable à gros grains et micacé; au-dessous, se voit un banc épais de calcaire brun, assez dur, très-coquillier , mais à cassure spalhique ; il est quelquefois recouvert de masses de silex blanc opaque , et traversé de bancs très-parallèles , mais minces et interrompus de silex très-noir, friable , à cassure parallelli- pipédique et ne ressemblaiit que peu par sa texture et sa disposition au silex des crayères ; au-dessous sont les masses de calcaire gris, compacte, coquillier , suscep- tible de poli , qui seules renferment les filons métalliques. La quatrième couche qui est la plus inférieure, est une pierre dure, verdâtre dans certains endroits, et remplie de petits noyaux de spath calcaire ; c'est l'amygdaloïde , nommé par les Anglais toadstone ; quelques minéralogistes l'ont regardée comme un lave compacte . Cette pie."re ne paroit plus être disposée en bancs réguliers comme les autres. La surface A 2 f 4' ) de sa masse est inégale et forme des monticules qui traversent souvent les autres couches, et paroissent à l'exiérieur. ObservatioTis sur le Crotahis horridcs , (Linné), par M- d'Andr a da. L'auteur réduit à moins de vingt-un la totalité des serpens venimeux. Sur le nombre de ceux que Ton connoît, le Crotalus (serpent à sonnettes ) d'après plusieurs expériences de l'auteur, n'a de dangereux que la première morsure , dans laquelle il épuise presque tout le venin de sa mâchoire.... Les serpens venimeux perdent leurs crochets à chaque mue , et ils ne sont dangereux que quelque tenis après. Extrait (V un 3îf'moire mamiscrit de M. Hauy, intitule': Observations sur différentes variétés du sulfate Baritique (Spath pesant), par M. Brongniart. Le calcul peut déterminer le nombre de formes véritablement distinctes que peuvent donner des molécules cristallines en se réunissant d'après les lois reconnues du dé- croisscmentj maison rencontre des variétés de formes, dont le nonibre incalculable est dû aux modifications accidentelles qui font varier les dimensions respectives des faces du cristal. Ces modifications peuvent bien altérer ces dimensions respectives et même le nonibre de faces du polyèdre , mais elles ne peuvent jamais changer l'incli- naison des surfaces les unes sur les autres. C'est donc toujours un moyen d'être ramené à la forme primitive. IVL Haiiy trouva au Cabinet du Roi un grouppe de cristaux d'une couleur bleuâtre, qui avoit la forme d'un prisme droit à base rhombe {PLI, Jig. I . ), avec des facettes linéaires e f g h , à la place de deux arrêtes longitudinales opposées. Huit autres facettes linéaires ad no, b clin, etc., à la place des arrêtes formées par la rencontre des pans et des bases. Enfin 4 facettes hexagonales abc fc d, g Ityr z X. La dissection de ce cristal donna à M. Haiiy le noyau du spath pesant; il y reconnut avec surprise les mêmes lois de décroissement que dans un beau grouppe de spath pesant du cabinet de l'Académie, quoique ces deux cristaux parussent très - différens au premier coup-d'œil. Les cristaux de l'Académie sont des prismes droits (jîg'. 2) à 8 pans , dont 2 plus étroits , savoir : d e rp , et celui adjacent à /i i; les sommets ont pour faces, savoir : deux trapèzes, e o f g; quatre triangles scalènes c e f , o g h j deux rectangles ac d e, et un petit rec- tangle a h c o, situé à angles droits par rapport à l'axe du prisme. Pour expliquer la structure de celte variété , il faut se rappeler que la dissection du spath pesant donne pour noyau un prisme droit {Jig' 5 ) dont les bases sont des rhombes dans lesquels le plus grand angle est de 101° 52' i5". Supposons que sur les arrêtes bc,dr des angles obtus, il se fasse un décroissement d'une rangée parallèle à la diagonale tr; si ces décroisseinens ne sont pas poussés jusqu'au bout , il en résultera une lame oc- togone {Jlg. 4 ) ; si au contraire ces décroissemcns eussent été poussés jusqu'à la fin , on eût obtenu une lame rectangulaire , ainsi qu'il est indiqué en points sur un des angles de la figure /^. Plusieurs de ces lames octogones , apposées les unes sur les autres, formeront le solide [Jig. 5 ) que l'on peut séparer par la pensée du cristal total {Jig' (> ) dont on voit 5 faces en A , B , C. Supposons maintenant que sur les deux bases du solide {Jig. 5) ecohirtp, etc., il s'applique une suite de lames qui décroissent, 1°. par une rangée sur les bords e p, h i , {fig. 5), ainsi qu'on peut le voir {J>g-l)', 2°. également par une rangée en largeur sur les côtés c e , o h , i r, p t , {Jig. 5 ), mais sur deux de hauteur, ainsi qu'il est re- présenté {Jig. 8); 5". par deux rangées, mais en largeur, sur les bords c o, t r de la figure 'î , et représenté {Jig. 9) : l'effet de ces décroissemcns sera de produire le. solide (fig. 2). — Pour faire voir uiaintenant l'identité de ces cristaux avec ( 5' ) ceux du Cabinet du Roi , supposons que le dëoroissenient qi'i , sur le côlé e p {fg. 5 ), ont formé le tace e f p n ( fig- 2 ) , se soit prolonge davantage , alors le rectangle efg h {fig. 1 ), ctlè rectangle de r p {fig. ->. ) auront disparu. Supposons ensuite que le reclanglo a b o c {fig. 2 ) , se soit" considérablement enfoncé, il aura lonué le sommet i l m b a o , {fg. i ) , et les triangles et rectangles qui, du prisuie , alloient obliquement au peiit rectangle a b o c {Jig, 2), seront changés par l'abaissement de ce rectangle dans les trapèzes noad,bclm,qnso, { f'g- > )• Enfin , si le trapèze c o f g et son opposé (Jîg. 2), ont été non-seulement racourcis par l'abaissement du petit rectangle, mais si ces deux trapèzes, s'enfonçant d'avanlcge, empiètent sur les rectangles du prisme efpn,ghli, et sur les triangles c c f, o g h, on aura les facettes héxagorres a b c f e d. M. Ilauy nomme spath pesant polynôme, celui de la figure 2; spath pesant sphalloïdc , celui de la figure 1". Il remarque que dans ce second spath, le noyau paroît être dans une po- sition contraire à celle dans laquelle il est réclleuient. <, CHIMIE. analyse d'un carbonate de Baryte de Sibérie, par M. Fei.letier. Ce carbonate de Baryte vieut des mines de Zincof, dans les monts Atlaï ; il a été S„c. d'ITist. rapporté par M. Patrin 5 il ne diffère de celui d'Alston-Moor , en Angleterre , que jvatvbellk. par un peu plus de transparence. M. Pelletier a fait voir à la société , un carbonate de Caryle d'une autre partie de l'Angleterre , qui par ses propriétés extérieures se rapproche de celui de Sibérie. Il se trouve en assez grosses aiguilles concentriques, au-dessous du carbonate de chaux métaslaîique. MÉDECINE- Observaiions sur une gue'risun par l'inoculation de la petite- vérole. Un jeune homme de 18 ans, à la suite d'une maladie chronique, désespérée, 5oc. de Méd. très-longue , tomba dans l'anasarque. L'on proposa alors de tenter l'inoculation de la petite-vérole , que le malade n'avoit point encore eue. L'opération fut faite , et réruption formée par de gros boutons vésiculeux , fut si abondante, que le malade guérit. Observation sur V insociabilité de la rougeole avec la petite-vérole. La rougeole se manifeste quelquefois en même tems que la petite -vérole j mais alors celle-ci disparoît jusqu'à la guérison de la rougeole, et reparoit ensuite dans le même période oii elle étoit lorsqu'elle avoit cessé. Observations sur un homme ruminant, par iJ/. Mazard de Carele. Cet homme adulte dans le tems de l'observation, ruminoit dès son enfance. Cette seconde mastication étoit aussi naturelle en lui que dans les animaux ruminans. Le sujet jouissùit d'ailleurs d'une bonne santé. Ce fait n'est pas unique. Observation sur une fille de Bordeaux , âgée de 6 ans et demi , haute de 4 pieds 8 pouces , assez bien réglée dès l'âge de 3 ans. A 5 ans et demi , elle n'avoii enco! e que la taille ordinaire a cet âge. ( 6' ) Soc. P':.LOW. Observation de M. Robillard sur un abcès au foie , qui avoit prcsqu'eniièrement consommé ce viscère avant la mort du malade, et sans qu'il eût éprouvé de douleur. Observations sur des morts subites occasionnées par des enlisions de sang dans Le péricarde , par M. S A b a t i e r. AcAD.DEsSciE^'. La première dépendoit de la rupture de l'artère coronaire droite; la seconde , de la rupture du ventricule gauche. Dans le troisième sujet , les vaisseaux du col étoient Irès-dilatés, le péricarde tuméfié par une grande quantité de sang épanché pariine ouverture de l'aorte. Il est remarquable que dans ce dernier ciis la membrane inté- rieure musculaire s'éloit d'abord rompue; le sang s'éloit épanché entre cette membrane et la membrane cellulcuse , et l'avoit séparée de la première jusqu'aux carotides. Celte dernière membrane, extrêmement amincie, s'éloit enfin rompue. ANNONCES. M. d'Entrecasteau est nommé commandant des deux frégates qui doivent partir pour la recherche de M. de la Peyrouse ; M. Huon de Hmnandès est nommé capitaine du second bâtiment. Un li'a p.>int encore nommé les autres personnes qui doivent composer ll'éqiiipage. La Société d'HisLoire naturelle qui a provoqué le décret de ce voyage , a présenté au ministre , pour être admis en qualité de naturalistes , MM de la Billurdière el Roussillon , pour botanistes; F aillant , pour jardinier; Riche t\. Deschamps , pour zoologistes ; Giroud el Slayier , pour minéralogistes. Paris. Septembre 1 79 1 . HISTOIRE NATURELLE. Description d'un nouveau Bostriche , par M. B o s c. Soc. d'IÎist, Bostrichlis Fukcatus. Bostrichus piceus , thorace antice hicorni , capito «AiuRtLLE. tuherculato , antennis pedibusque tastaceis. — H, Jamaïca. Mémoire sur la préparation des Orchis qui croissent en France , par M. Maksillac. Soc. PHiLOM. Le but de l'auteur est de rappeler l'attention sur la farine , ou plutôt la fécule retirée des tubercules des racines de cette plante , eu faisant voir les grands avantages de celte substance, peut-être la plus nourrissante sous le plus petit vo- lume, dans les tems de disette, dans les voyages de long cours, etc. Il prouve ensuite que la France possède une assez grande quanlilé do ce végétal utile, pour n'être poinl forcée d'en faire venir à grands trais des ludes. Sur une nouvelle espèce d'engrais. Un agriculteur des environs de Pontoise se sert , avec avantnge , pour engrais des plantes qui croissent naturellement dans les rivières. Il les récolle dans l'été , moment où les plantes sont les plus abondantes et ou les eaux sont plus basses. Il ( 7' ) _ les laisse consommer en tas ou dans un trou à fiitnier avnni de les employer. Cet engrais mis comparalivement avec du fumier ordinaire, a présonlé , indôpcndani- luent de rcconomie pécuniaire, de grands avanlaees dans la culture des lurneps, choux , pois , cet. Celte pratique a été suivie et indiquée par un cultivateur Anglais, Procédé pour faire le beurre doux. On remplit un vase de lait qui ait passé une nuit et qui ait crêmé sans devenir Soc. Philom. aigre j on place ce vase dans le four d'un poêle allun.é ou sur la cendre chaude^; ou l'j laisse jusqu'à ce que la crème soit entièrement tirée du .ait qui, cependant, ne doit pas bouillir, et jusqu'à ce qu'elle devienne brune. Alors on retire le vase; on laisse refroidir la crème ; on la met avec une cuiller dans un vase de terre dans lequel on la remue avec une tige de bois terminée par une boule applatie , et ou obiient ainsi un beurre très-doux. On laisse achever le caillé qui a commencé à se former dans le lait qui reste , et on fait du fromage. Ces opérations qui n'exigent pas plus de deux fois vingt-quatre heures, ont été répétées par M. Silvestre ; le seul point difficile est de s'assurer qu'on a extrait en totalité la crème du lait. Pour cet effet , après l'avoir enlevé la première fois , on peut la remettre sur la cendre chaude , ou la laisser reposer peudant vingt-quatre heures. Alors toute la crème vient à la superficie. On peut faire du sucre de lait , etc. avec le petit lait qui reste après ces opérations faciles, qui sont fort en usage dans le comté de Henneberg. MÉDECINE. Sur un empoisonnement causé par Vémétique. Une fille âgée de vingt-trois ans s'empoisonna avec ?4 g^'^his de tartre stibié , tartrite de potasse amimoinié. Un chirurgien , d'après le mémoire de M. Berthollet , tlonna du quinquina en décoction avec de l'alkali volatil. Les vomissemens furent moins fréquens. M. de Fourcroy, qui se rendit chez la malade, lui fit prendre une simple décoction de quinquina par verrées; les vomissemens cessèrent, et les nausées n eurent plus lieu. AI. de Fourcroy fit ensuite usage des adoucissans. PHYSIQUE GÉNÉRALE et MATHÉMATIQUES. Lettre fi?e 7J/. M a r t i n e l , correspondant a Chambéry , sur la hauteur du baromètre dans cette ville. M. Deluc avoit trouvé que la hauteur moyenne de la colonne de mercure en cette Soc. philcm. ville , étoit de 26 p. 9 1. ~i j et par conséquent l'élévation de Chambéry au-dessus du niveau de la mer se trouve de i5i toises. Une observation constante de plusieurs années a donné à M. Martinel les résultats suivans. p. 1. ^ Maximum de la hauteur du mercure "^1 1 Tl Médium 26 10 -fl Minimum 20 2 -^ La variation est donc de i 5 -rz Et d'après les principes de M. Duluc , l'élévation se trouve de 2i5 toises. (8") Paris. Octobre 1791. HISTOIRE NATURELLE. Instruction aux 'voyageurs autour du monde , sur les observations les plus essentielles à faire en botanique , par M. de la Marck. c 'H T II invite les voyageurs à chercher plutôt à déterminer d'une manière exacte , " ' * les plantes mal décrites, qu'à en découvrir de nouvelles, et sur-tout à faire con AfURELL . noitre avec certitude de quelles planres sont tirées les différentes substances végé- tales dont on se sert dans les arts. Il demande aux voyageurs d'essayer de répondre aux questions suivantes : Quelle plante donne les Mirobolaus ? — La mane de Calabre vient-elle du fruxinus ornits7 — Le benjoin est-il tiré d'un terminalial — Le mastic est-il produit par un lenlisque? Le poivre commun esl-i! dioïque ? — Quel est le fruit du toluiferal — Faire des recherches sur la fructificalion des palmiers : donner une nouvelle descripùon de l'anis de la Chine ; d'oii vient le bois de rose , le bois satiné, le palisandre et plusieurs autres Lois employés dans le commerce; déterminer d'une manière plus exacte l'arbre qui porte la gomme-gutte. Les bamboucs forment- ils un genre particulier ? Quelle est la nature du gaz renfermé dans les vésicules des fucus? M. Olivier, dans un mémoire instructif sur les insectes, demande aussi de déter- miner si le flJeloc cichorei ou d'autres insectes exotiques produisent les mêmes effet» que les cantliarides , IMeloe vesicatoria ( Linné ). Si la lacque est réellement pro- duite par une fourmie, etc. Description d'une nouvelle espèce d'opatre, par M. Bosc. Opatrum rufipes. Opatruin c'nereian thorace tuberculato ; eljtris sulcatis , antcnnis libiisque testaceis. H. P ans lis , trouvé en Mai. Mémoire sur les argilles régulières d'Argenteuil, par M. Romain Coquebert. Soc. puiL( M. Ces argilles se trouvent dans une carrière à plâtre située au nord-nord-est d'Ar- geiueuil. Le bauc d'argille est placé immédiatement au-dessus de la masse de la matière gypseuse ; il a environ quatre pieds de hauteur, et est recouvert d'un banc mêlé de gypse et d'argille ; de grandes fentes verticales partagent le banc et le traversent dans plusieurs sens. Les deux parois de chaque fente sont fendillés à bur surface, et divisés en petits rectangles dont les côtés sont horizontaux et ver- ticaiix. Les fentes secondaires que pariagent les rectangles pénètrent dans l'argiUe de douze à quinze ligues environ. De plus , il existe à dix ou douze lignes de la surface des parois, de nouvelles solutions de continuité qui tendent à détacher chacun des pcîits rectangles que l'on voit à la surface sous la forme de parallélipipèdes droits. Si l'on détache plusieurs de ces prismes rectangulaires, principalement dans les en- droits oii ils sont les plus réguliers , on observe sur la face verticale , contre laquelle ils étoicnt placés, des compartimens symétriques très-remarquables. Vis-à-vis des tentes qui séparoient les prismes, on voit une arrête élevée d'une ou deux lignes, et dont la saillie est due à la forme légèrement concave de la contre-preuve de la base des parallélipipèdes. On apper«-oil ordinairement sur chaque rectangle des stries concen- tri'HlST. ."lATURELLE. HISTOIRE NATURELLE. Sur une chenille qui attaque les indigotiers. Une lettre de Cajenne annonce que les indigotières sont ravagées en une nuit par une multitude de chenilles que l'on n'avoit point vues auparavant. M. Richard observe que ces chenilles doivent être déjà grandes, puisqu'elles commettent ces ra- vages en une nuit , et que , d'après ce qu'il a vu dans des' cotonnières , elles des- cendent la nuit des palétuviers pour aller manger. Il propose de s'opposer à leur arrivée en cernant la plantation par un fossé rempli d'eau. Description d'une nouvelle espèce d'Iule , par M. Bosc. JuLUs GUTTULATUS. Julus pedtbus utrinquc ^'î , corporis seginentis , utrinque puncto rubro notatis H. Parisiis, Longueur 6 à 7 lignes. Description d'une nouvelle espèce de riz, par M. Bosc. Oriza aristata. Oriza aristis longissimis H. i/i fridiis. — Cette espèce est connue à la côte de Malabar sous le nom de rii rouge, et conxmune, suivant M» Richard, à la côte d'Afrique. AGRICULTURE. Sur le sucre d'Erable, Soc 1î''Agjhcul. m. Broussonet a présenté du sucre fabriqué avec du suc d'Erable Américain. Ce sucre est d'une très-bonne qualité ; à poids égal , il sucre plus que celui qui vient de la canne à sucre. Il est employé par les confiseurs anglais. Les morceaux présentés ont été rafinés à St.-Domingue. Ils sont très-blancs, mais il fjlt 60 liv. de suc d'Erable pour retirer 4 liv. de sucre brut , et 5 lorsqu'il est rafiné. Ce calcul démontre la nécessité de la culture de la canne à sucre pour suffire à la consom- mation de cette denrée. s«< c^ ruiLoai. Addition au mémoire de M. Marsillac, sur les orchis. Dans le sud de la France, les frais de culture des orchis reviennent à t5 s. par jjoumée d'homnxe qui peut recueillir 11 à 12 liv. de bulbes fraîches qui, par la. ttessicatfotty se trouvent réduites à environ. 4 liv» Lear préparation consiste -à les ( '•• ) laver dans plusieurs eaux, à les fulre bouillir !ï minutes dans l'eau claire, et les faire sécher au Tour après ijue le pain en esl sorli ; séi.liée , on réduit cette substance en poudre dans un mortier. Elle se conserve sans altération pendant plusieurs années. En 1782, M. Marsillac a soutenu pendant un mois et rctidu la santé à trois criminels ijui étant condamnés au mauvais pain et à l'eau , étoient dans un état de dépérissement affreux. Il s'est servi de la seule fécule de l'orcltis Moriomas ( Linné ). C II I ]\I I E. Sur la combustion du diamant. M. Landriani ayant plongé un diamant dans l'air vital , après l'avoir attaché au 5oc. d'Hist, bout d'un fil de fer auquel étoit un morceau d'amadou, l'a vu brûler avec une naturelle. ilamme très-vive. AcAD. DES Se. DE DiJOi>. Sur le soudage de la gomme élastique, par M. de Virly. Les moyens de ramollir et de dissoudre la gomme élastique ou caoutchouc par l'éther ou les huiles volatiles , ayant été jusqu'à présent insuffisans ou trop dispen- dieux pour faire tous les instrumens dont on auroit besoin, M. Grossard de Virlj propose d'en souder les morceaux , et indique le procédé suivant : On prend des bouteilles de goumre élastique que l'on coupe en lanières ; on fait ramollir ces la- nières dans l'eau bouillante , les appliquant ensuite sur le moule et les j comprimant avec un ruban de fil pendant quelque tems , on obtient par ce moyen toutes sortes d'instrumens aussi solides que s'ils étoient faits d un seul morceau. Ces expériences ont été faites sous les yeux de l'Académie. Sur la poudre de James. Le docteur Péarson a donné à la Société royale de Londres l'analyse de la poudre Soc. philom. de James (James powder ) , fort en usage en Angleterre. C'est un sel triple com- posé d'acide phosphorique , d'oxide d'antimoine et de chaux. Il croit que cette poudre est faite avec parties égales de sulphure d'antimoine (anùmoniuni sulphura- tuni ) et de raclure de corne de cerf. MÉDECINE. Mémoire sur l'inoculation de la petite -vérole , parlai. Bouteille. L'auteur prétend que dans cette maladie l'éruption se fait toujours à l'extérieur, et jamais s. l'intérieur. Il réfute l'opinion de ceux qui disent qu'elle se fait quelque- fois dans l'estomac et les intestins. M. Chambon , de la Société de médecine, qui a ouvert un grand nombre de sujets morts de la petite-vérole , assure avoir trouvé des pustulas varioliques dans l'œsophage , l'estomac et les intestins. Des renseigneuiens ultérieurs que nous avons pris prouvent la vérité de cette assertion de M. Chambon , que les pustules varioliques se trouvent intérieurement même dans les intestins. Note sur la teisne. Méd, La teigne , qui est une maladie affectée particulièrement au cuir chevelu, attaque quelquefois d'autres parties. M. Chambon en a vi sur toutes les parties du corps, el uiém: dans les parties intérieures telles que les intesiiuï. B 2 ( Î2' ) Rapport de MM. Bei-lot e^BaoNGNiART, sur une femme qui boit deux seaux d^eau par jour. Soc. PHiLoM. Cette femme, épouse de Jacques Fery , savetier, foubonrg St.-lSIartin , hAtel des Arcis, à Paris, est âgée de quarante ans; elle est hlonde et d'un lenipéraïuent bilieux , elle ressent cette soif depuis sa plus lendie enfance. Etant fille, elle buvoit trois seaux d'eau par Jour : depuis son quatrième enfant , elle n'en boit plus que deux. Lorsqu'elle est malade elle n'a plus soif, et lorsfju'elle ne boit pas à sa soif elle est malade. La soif se fait sentir par une défaillance vers la région de l'es- tomac ) elle a alors la bouche pâteuse. Lorsqu'elle a bu elle sent du froid vers cette même partie. Comme elle boit souvent, elle a presque toujours froid. Elle a la lèvre inférieure grosse et couverte de croûtes; elle v ressent des élancemens, sur- tout en été. Lorsqu'elle a des hémorroïdes elle n'a pas mal à la lèvre. Elle a fait onze enfans en dix couches ; elle boit davantage quand elle est grosse ; presque tous les enfans qu'elle a nourris ont été d'une mauvaise sanlé. Il ne lui en reste que deux. Celte femme est restée dix heures avec les commissaires de la société , et elle a bu, en leur présence, quatorze pintes d'eau et rendu dix pintes d'urine. Elle leur a dit qu'elle buvoit la nuit toutes les heures et demie ; ce qui peut pro- duire la voie d'eau qu'elle prétend consommer en vingt-quatre heures. Paris. Décembre 1 79 1 . HISTOIRE NATURELLE. Description d'un noui'el agrostis , par M. B o s c. Soc. d'Hist. Agrostis Cylindracea. Agrostis paniculâ contracta , suhspîcatâ , calice corolld NATUREU.E. triplo minore ; aristis nullis. — Cette plante a été envoyée du Pérou par M. Dombey. Elle fleurit dans les serres en Septembre et Octobre. Les fruits du somiuet de l'épi sont déjà miîrs , que les fleurs de la base ne sont pas encore épanouies. Sa contexture roide et dure pourroit la ranger parmi les luédiocres fourrages. Description d'un nouveau Callopus , par M. B o s c. Callopus Marginatus. Cinereus , eljtrorum margine pedibusque testaceis. H. In Americœ insulis. AGRICULTURE. Mémoire sur les avantages de la culture des pommes de terre dans les terres destinées aux jachères , par M. Hervieu. Soc. d'Agricul, De deux acres de terre cultivés comparativement, celui qui étoit resté en ja- chères, avoit rendu 175** en grain; et celui qui avoit produit des pommes de terre, 140** : différence de 5 "> * qui doit être balancée par 920 boisseaux de pommes de terre rendant ^57", donc 004'' d'avantage pour celle partie, sur laquelle il faut prendre 8* de frais. L'auteur a remarqué que le bled graiuoit beaucoup mieux dans la portion occupée par ces racines , et que onze gerbes { Jj'' ) ovoient suffi pour un boisseau tandis, qu'il en a\'oit f;illu soi7.e dans l'autre partie. M. Ilervieu fait sarcler les pommes de Icrre par son troupeau de moutons , qu'il fait p ,sser rapidement à travers cliamp. Ces animaux détruisent toutes les herbes parasites, et ne touihmt pas aux feuilles des pommes déterre. Il se sert ensuite de ses cochons p,)ur l'amélioration des arbres. En 1789, élaiit entré en possession d'un verger qui étoit dans le plus mauvais état , il ncltoja les arbres et les déchaussa dan* un cercle de 6 à 7 jiieds de diamètre , laissa passer l'hiver à l'air aux racines supé-^ rieures, et rapportant au printemps de la terre neuve à leur pied , il y sema des carottes , dont l'extraction , lors de leur maturité , fut abandonnée aux cochons. Ces aniiuaux fouillèrent profondément le pied sans endommager les racines , et ces pro- bédés réussirent si bien , qu'il dit ne pouvoir rendre l'eflet étonnant qu'ils produisirent. Ses arbres sont superbes, et ont rapporlé cette année d'excellens fruits. Sur le Clematis flammii'a, et le Crotoii linctotium, par II/. Bouvier. L'auteur a vu près d'Aigues-Mortes cultiver en grand le Clemalis Jlarnmula. Les Soc. fhilo^u. habifans en divisent la récolte en paquets d'une livre qu'ils i'ont sécher et donnent ensuite à leurs bestiaux, qui mangent avec avidité celte plante séchée , tandis qu'elle est pour eux un poison lorsqu'elle leur est donnée en verd. C'est aussi dans ces environs que croît le Croton tinctoriutn ■, dont le suc sert à faire le tournesol en drapeau qu on envoie en Hollande pour le convertir en pains. ]\L Bouvier croit que les llollandois ne l'emploient point à cet usage, et qu'il sert seulement à colorer It s fromages de ce pays ; que les Hollandois font le tournesol en pain avec les liclicjis . rocclUis ou parella. L'auteur montre dans son mémoire l'importance de laire des re- cherches à ce sUjCl , et de rendre à la France une branche de commerce considérable dont elle possède les matières premières. PHYSIQUE. Mémoire sur Vinjliience de l'électricité dans la végétation , par M. SlLVESTPiE. L'auteur a constaté par des expériences nouvelles et multipliées que l'électricité Soc. piiilom, artificielle positive ou négative , n'accéléroit la végétation ni dans le développement des germes , ni dans la croissance , ni dans la floraison et fructification. 11 a remarque au contraire, que son application constante taisoit sécher et maigrir les végétaux par l'excès d'irritation qu'elle exerçoit sur leurs organes. Les expériences ont clé répétées pendant six mois consécutifs, à deux reprises différentes, et l'électricité a été fournie par des machines mises en action pendant 7 ou 8 heures par jour. L'auteur a rap- porté aussi le sentiment de plusieurs physiciens célèbres, qu'on cite comme partisans de celte influence , et qui sont loin d'avoir en effet l'opinion qu'on leur attiibue , ainsi qu'il l'a appris d'eux-mêmes. Ces expériences, extrêmement délicates , demandent la plus grande attention. MÉDECINE. Observation sur une luxation du pied en dedans , avec issue de l'astragale à travers la peau , par M. Robilliard. Le sujet de cette observation est un officier de cavalerie , qui , étant renversé , son Soc. philom. pied s'engagea sous le ventre de son cheval , de manière que l'astragale fut chassé au- ( '4' ) dehors. Le chirurgien emporta cet os qui, n'étant plus retenu que par quelques petits ligamens , toniboit sur le côté . CES Se. Cet ouvrage fait suite aux différens mémoires que M. Lavoisier a donné depuis plusieurs années sur la respiration. Ces physiciens remarquent que ces deux fonctions ont la plus grande analogie entr'elles. Il j a long-lems que l'on a remarqué que les insectes rcspiroient par toute la surface de leurs corps , mais on crojoit que cette dis- position n'avoit lieu que chez ces animaux 5 cependant on n'ignoroit pas que notre peau est percée d'une infinité d'ouvertures, qu'on appelle /^(ore^ , distingués en exhalans et en inhalans. Ces auteurs comparent l'expiration et l'inspiration à l'exhalation et l'inhalalion ; ils démontrent par des expériences exactes, que la première est plus abondante que la dernière; qu'il se fait dans la peau la même décomposition d'air que dans les poumons, et qu'il se forme également de l'acide carbonique. Ces belles expériences confirment les vues présentées à la Société Philomathique, par M. Audirac , et déjà appercues par le docteur Fiobinson. Mémoire sur les changemens qui arri^^ent aux organes de la res- piration et de la circulation de l'enfant après sa naissance , par M. S A B A T I E n . AcAD. DES Se. L'autour, après avoir examiné les différentes h_ypothèses que l'on a imaginées jusqu'à présent pour expliquer la première inspiration , en propose une autre qui lui paroit infiniment plus probable. Après la naissance , la circulation ne se faisant plus dans le placenta et le cordon ombilical, l'enfant doit être surchargé de toute la quantité de sang qui parcouroit ces vaisseaux. L'enfant cherche à s'en débarrasser, il crie, il s'agite, fait contracter ses muscles; le diaphragnie s'abaisse, la cavité de la poitrine se dilate eu tout sens ; l'air qui entre dans les poumons distend les vaisseaux de ce viscère, auparavant repliés, puur ainsi dire, sur eux-mêmes, et ils se déve- loppent. Telle est , suivant M. Sabatier , la cause de la première inspiration. Dans la seconde partie, M. Sabatier explique l'oblitération du trou ovale et du canal artériel; il a observé que dans le fœtus qui n'a point respiré , le cœur et les poumons sont beaucoup plus élevés; les trois gros trous qui naissent communément de la crosse de l'aorte, n'ont plus le même rapport que dans l'enfant ou dans l'adulte. Dans le fœtus, l'artère irmominée qui forme la sous— clavière et la carotide droite , est beaucoup plus élevée que la carotide et la sous-clavière gauche. Le contraire a lieu après la naissance, la carotide et la sous-clavière gauche sont plus élevées que l'artère innominée. Cette disposition est une suite ïialurellc de l'abaissement du cœur, occasionné par la des- cente du diaphragme. Ces changemens ne sont pas les seuls qui résultent de l'abaissement du cœur. M. Sabatier observe de plus que l'insertion de la veine cave inférieure dans l'oreillette droite, est moins oblique, de manière que la colonne de sang qu'elle verse dans celte oreillette n'est pas dirigée vers le trou ovale; la valvule de ce trou éprouve aussi une tension par la nouvelle position du coeur, de manière qu'elle reste toujours appliquée contre le trou botal. Quant à l'oblitération du canal artériel, il est beaucpup plus facile d'en rendre raijon. On sait qu'après la naissance, l'air qui pénètre à iraver* ( .5' ) les poiimoTis distend ce viscère el ses vaisseaux; tout lo sang du ventricule droit peut traverser le poumon; il n'en passe que tris-peu par 16 canal artériel; te canal revient sur lui-ni<;rne , el cela avec d'autant plus de facilité cjue les parois de ce canal sont très- épais relulivciuenl à sa cavité. NOUVELLES. En vertu d'un décret de l'Assemblée nationale constituante, on a formé, à Paris, un bureau de consultation pour les arts et métiers, composé de trente personnes, prises dans le sein et au choix des différentes Sociétés savantes de la Capitale. La société PIulomutbi(jue ayant été appelée à cette formation, elle sera à portée défaire part à ses correspondans des découvertes intéressantes qui seront soumises a ce bureau , qui est spécialement chargé de distribuer pour 100,000 écus de prix aux savans «t aux artistes qui auront, a son jugement, mérité des récompenses nationales. Paris. Janvier 1792. HISTOIUE NATURELLE. Note sur la décomposition du plomb blanc , carbonate de plomb de Bretagne , par M. Pelletier. On a souvent remarqué parmi les mines de plomb blanc des cristaux de cette Soc. piiilom. substance entièrement changés en galène. La tliéorie en étoit simple, et cette alté- ration éloit attribuée , avec raison, au sulfure alkali (foie de soufre), qui se rencontre si souvent dans les mines ; mais celte déconiposilion ayant eu lieu également dans des •lieux bien fermés et éloignés des endroits qui peuvent dégager de ce gai , ]\L Pelletier chercha la raison dans une autre cause. Jl observa que tous les plombs blancs qui avoient subi cette décomposition , contenoient dans leur gangue de la pyrite en décomposition. Cette pyrite, en se décomposant dans l'air humide, dég::ge du g.iz hydrogène sulfuré ( gaz, hépatique) qui se combinant avec l'oxide de plomb, eu chasse Tacide carbonique , et forme de la galène ou sulfure de plomb. Note sur la formation des coquilles appellées cypra3a ou porcelaine , d'après la théorie de M. Brucuières. Les animaux qui habitent ces coquilles , ne pouvant les augmenter au-delà de certaines dimensions, sont obligés de les quitter lorsqu'ils s'y trouvent trop resserrés. Ils forment de deux couches leur nouveau logement. La première et la plus interne est le résullat de la transudation de leur corps. Celte couche est mince ; les tours de la spire sont alors très-visibles. Il n'y a point de ligne longitudinale sur le dos de la coquille; l'animal augmentant en âge, acquiert de nouveaux organes que l'on appelle aîles. Ces aîles repliées sur le dos de la coquille, y déposent une nouvelle couche peinte de couleurs souvent différentes de la couche interne. L'existence de cette seconde couche superficielle est prouvée, 1°. par les taches rondes dont une moitié se rencontre sur une spire, et l'autre moiiié sur la spire voisine; 2". par une ligne longitudinale qui se voit sur le dos de la coquille, et qui est le lieu de la, réunion des deux aîles. Les coquilles sont quelquefois si différentes à ces deux C i6' ) époques, que que l'on a fait deux espèces d'une même coquille. C'est ainsi que Linné a donné comme espèces distinctes le cjprœa zvbra , qui n'est autre chose que le cjpnvu e.ra/it/icinu , qui n'a point encore sa seconde couche. Un individu du cabinet de M. de la Mark, qui présente sur le dos les bandes du cj-prœa zébra, et sur les flancs les points du cjprœu exaiitlicina est une preuve de celte opinion de M. Bruguières. AGRICULTURE. Sur V Influence de V ëpine-vinette. îoc. d'.AgricuIj. Un membre a rapporté une expérience qui tend à détruire le préjugé des culti- vateurs sur l'influence de l'épine-vinette ( Burbôris vulguris. Lin. ) dans la culture des céréales. L'auteur a sejné la poussière des étamines de la (leur de cette plante sur le bled en fleurs; il en a aussi planté plusieurs pieds au milieu de ses champs de grains; il n'a jamais observé aucun eflèl parlicaliar. Il eu conclut qu'une haie d'épi ne-viifette ne nuit à la culture des céréales qu'à l'égd de toute autre haie, c'est-à-dire par l'ombre qu'elle donne et par les racines qu'elle étend. Sur l'accélération de la maturité des Jiniits. D'autres expériences du même membre tendent à confirmer celles de M. Lancrj sur l'accélération de la maturité des fruits par l'incision circulaire de l'écorce des branches ; les feuilles des branches soumises à l'expérience se sont épanouies les premières , et les fruits ont mûii treize jours avant ceux des autres branches du même arbre; mais la branche a été sacrifiée. M. Lancry a avancé qu'on pouvoit la guérir, et lui laire rapporter des fruits l'année suivante. Sur les sels employés comme engrais , par M. Silvestke. Soc. PiiiLOM. IVL Silvestre a fait connoître plusieurs expériences qui prouvent que les sels de nitre et marin, employés comme engrais, nuisent à la végétation et font périr les germes. Il a répété ses tentatives sur plusieurs espèces de terre, et varié les doses de sel depuis deux onces jusqu'à deux liv. par toise quarrée ; l'eau imprégnée de île ces sels a aussi produit le même effet , lorsqu'elle a été employée à arroser des plantes qui avoient été semées dans une terre non préparée. L'auteur en infère que l'amélioration qu'on attribue à l'eau de la mer répandue sur les prairies, éloit, sans doute due aux, matières animales et végétales qu'elle laissoit en se retirant, et que le sel niariu seul détruisoil les plantes au lieu de servir à leur engrais. CHIMIE. Recherches de MM. Fourcroy et Vauquelin, pour connoitre la concentration des acides minéraux les plus en usage dans les arts chimiques. Sj?. PHILOM. Leur pesanteur spécifique et leur aptitude comparée à se saturer d'alkalis , sont les moyens les plus usités, mais ces méthndes sont défectueuses lorsque ces acides sont mêlés entr'eux, ou qu'ils tiennent en dissolution des substances terreuses ou métal- liques. Le nitrate de baryte et le nitrate d'argent indiquent la présence des acides sulfurique et murialiquc dans l'acide nitrique ; le muiiate de baryte et le prussiate de potasse déuiontrent celle de l'acide sulfurique et de l'oxide de fer dans l'aciile mu-- rjatique. ( >7' ) riatîqae. La saliiralion compirée d'un alkali peut suffire à imliqnrr la «•[iianlilé de sullalo de plomb ou do polasse que l'aiidc suUurique peut <()iiiciiir. D'après plu- sieurs expériences iugi'uicuses sur les pro])orlious des mélanges et leur valeur inlrinsè([uo , les auteurs onl conclu que moins les acides étoienl conrcnlrés , plus ils présenloienl d'avantages à l'acquéreur, lait qui lient à l'afliriité de l'eau pour l'acide; cette affiin'té nugiuentant en raison de la plus grande proportion de ce dernier, accroît le dégagement du calorique et la pesanteur relative du liquide. PHYSIQUE, Phénomène d! optique, obseivé par M. Le Gentil. Lorsque la lune est pleine, il place une bougie sur la direction do la lumière Ac,\ii. dis'.cti de la lune , il dispose un corps quelconque de manière qu'il reçoive séparément les rayons de la lumière de la lune et ceux de la bougie; l'ombre de la lumière do la lune est rouge, celle de la lumière de la bougie est verdâtrc. PHYSIOLOGIE. Extrait d\in Mémoire sur Ui respiration des poissons , comparée à celle des autres animaux , par 31. Silvestre. La respiration dos poissons, dont les branchies ne sont qu'extérieurement en contact Suc. rHii.oM. avec le lluide dans lequel se meuvent ces animaux, présente une grande dif'terence, au premier apperou , avec ce qui a lieu dans les animaux à poumons. Les philosophes de l'antiquité, qui avoient déjà reconnu que l'air est le principe de la chaleur et de la vie, s'éloient beaucoup exercés sur cette sorte de respiration. Quelques-uns avoient avancé que les poissons ne mourroient dans l'air , que par la suraDondance de ce fluide ; tandis qu'ils ne trouvoient dans l'eau que la quantité proportionnelle à leurs besoins. Beaucoup d'autres ont cru également que l'air servoit à la respiration des poissons. Aujourd'hui que, d'après les expériences de Priestley , de Lavoisier, etc., cette fonction animale est clairement expliquée, il reste à reconnoître si les poissons auxquels l'air vital est nécessaire , retirent cet air de l'eau en la décomposant, ou seule- ment en séparent celui qui y étoit disséminé. C'est pour éclairer cette question , que M. Silvestre a commencé les expériences dont nous allons donner un court extrait. 1 . Des poissons ont très-bien vécu dans de l'eau nouvellement bouillie ou distillée, quand on leur a permis de venir à la surface. 2 . Placés sous des récipiens exactement remplis d'eau , et sans contact avec l'air extérieur, ils sont morts dans 1 espace de i8 a iq heures. 5". D'autres poissons reçus. dans une cloche remplie d'eau , sous laquelle on avoit introduit quelques bulles d'air atmosplicrique , ont vécu quelques heures de plus que les précédons. 4". Au lieu d'air atmosphérique , une petite quantité de. gaz oxigèiie a été introduile sous la docile avec d'autres poissons : ceux-ci ont vécu 3Q heures. L'air restant analysé, a montré toutes les propriétés du gaz acide carbonique. 5 . Un diaphragme de gaz fut placé au milieu d'un vase rempli d'eau : les poissons p acés sous ce diaphragme ne vécurent que i5 heures. b . Du gaz nitreux fut introduit sous une cloche remplie d'eau ; on y fit rasser ensuite des poissons qui périrent, après beaucoup de convulsions, eu muins de trois minutes. 7". D'autres poissons , introduits dans l'eau imprégnée d'une égale quantité de gaz pîtreux que dans l'expérience préccdeutc , y vécurent très-bien, lorsqu'ils pouvoienl venir respirer à la surface. C ( >8' ) Il pnroit résulter de ces expériences que les poissons , comme les animaux à poumons , soutirent l'oxigène de l'air atmosphérique , dans l'acte de la respiration ; ([u'ils séparent de l'ea'i une portion plus ou moins co'isi léraLle de celui qui s'y tioive mêlé ; mais qu'ils sont obligés de venir puiser à l.i surface l'air en nature , d'autant plus fréquemment que le liquide dans lequel ils se trouvent, contient une moins grauùe quanliié d'air atmosphérique. ]VI É D E C I N E. Sur un i>:ce de conformation , par M. Martinel, correspondant à Chanibdry. Soc. PHILOM. La per,«onne qui en est le sujet, est une jeune fille âgée de douze à quinze ans; ayant six doig'.s à chaque main et à chaque pied. Ce sixième duigt est placé abso- lument dans la même ligne que les autres aux mains, et répond pirfailement au petit doigt. Il est cependant un peu plus court ^ et a un os du métacarpe et du métatarse. Par cet arrangement , la main ne paroit pas difforme : dans le pied , le sixième doigt n'est pas placé aussi rég ilièrement qu'à la main , il est beaucoup plus écarté et se déjette un peu en dehors. Ces doigts exécutent les mêmes mouvemens que les autres. M. Martiiiel a aussi maintenant sous les yeux une peile fille de trois ans huit mois qui est réglée depuis huit mois , si on peut appeler règles , un écoulement sanguinolent par les parties naturelles , de trois semaines en trois semaines, et qui dure trois jours. Cette petite fille a beaucoup d'intelligence pour son âge : elle a plutôt l'air d'une petite femme que d'un entant. P A K I S. Février 1792. HISTOIRE NATURELLE. Description d'un phalangium et d'un cinips, par M. Bosc. Soc d'Hist. Phalangium spinosum. Pli. griscum , capite lutcribus spînoso , abdomine ma MiTURELLE * "^" soUtariis fuscis. H. Pansiis. CvNiPS APTERA. Cj. Tufa , u'idominc fusciis fuscis , alis nullis. On ne connoît point encore la galle de cet insecte. C'est une recherche à faire. AGRICULTURE. Sur l'huile de tabac. <:„,. r^• l,o„->,T M. Parmenlier a offert une bouteille d'huile de graine de tabac; celte huile n'est pas siccative, elle est douce et mangeable : 1 auteur en a tire trois onces et demie par livre de graine. Sur l'Araignée à soie. M. de Bomare a fait part d'une lettre de Buenos-aire qui contient la description et les produits de l'araignée à soie. Ces araignées vivent bien ensemble, elles se nourrissent d'invectes et se trouvent sur le noval ( Cactus opuntia Liiin. ) Elles craignent le froid. Le cocon est de la grosseur d'un oeuf de pigeon : il peut se filer eu entier; la soie en est moelleuse, et peut se carder ^ans préparation. ( '9' ) C H I M I E. Mémoire de M. Pelle tieh, sur l'or nuissif. L'étain seul ne peut se combiner qu'avec un cinquième de son poids de soufre. AcAU. des Se» L"or niussif, que l'on avoit rtgardé connue un sulfure d'éluin , contient cependant /(O pour cent de soulVe ; celle proportion étoinioit , parce qu'on ignoroit que i'or niussif étoit un oxide d'élaiu sulfuré, et que l'oxigéne , uni à l'etain , augnicntoit l'affinité de ce métal pour le soufre. JM. Pelletier a prouvé celte théorie par une suite d'expériences ; il a fait de l'or niussif par la voie fiumide de la iiianiére sui- vante : il mêle ensemble du niuriate d'élain et du sulfure alkalin , peu iniporle lequel; il se fail dans ce mélange une double décomposition, l'acide murialifuie quitte l'oxide d'élain pour s'unir à l'alkali , le soufre quitte l'alkali pour s'unir à l'oxide d'étain ; le précipité est de l'oxide d'élain sulfuré, qui légèrement chauffé, donne un bel or massif. Ce procédé, pour obtenir ds l'or massif, est plus éco- nomique et plus prompt. MÉDECINE. Observation sur un enfant qui boit beaucoup, par 31. Va u que lin. Cet enfant, n^é de cinq ans, a le teint pâle; sa bouche, son nez. et ses veux C« „..,.„.. 1.1 , , o '. ^' . 1-1 n . ^- f. .*' OOt . i'IIlljOW, sont toujours humides ; son pouls, quelquefois tort irregulier, bat bo a oj fois par minute. Il boit en vingt-quatre heures dix pintes d'eau j il rend pendant le même espace de lems douze pintes d'urine; il a un très-grand besoin de boire : lorsqu'il en a été privé pendant quelque tems , il boit avec beaucoup de plaisir. Lorsqu'il a bu, il est saisi d'un léger frisson; sou teint est bleuâtre, et son lialeine est froide: il j a environ quatre mois que cet enfant est atteint de cette maladie , elle lui est venue peu de tems avant la petite-vérole. Son urine est claire comme de l'eau et de la même pesanteur spécifique que ce liquide; elle fait monter le thernioniètre de Réaumur jusqu'à 28°. Elle ne rougit point la teinture de lournesol, et précipite peu l'eau de chaux; elle répand une odeur fade, qui dans peu de tems, devient désagréable; elle prend alors une couleur laiteuse. Evaporée aux trois quarts, elle rougit la teinture de lournesol. Evaporée coniplètement , elle donne un très-pelit résidu composé de phosphate de soude, d'ammoniaque, de beaucoup de sel marin, d'un extrait muijueux et d'acide phosphorique libre. M. Vauquelin observe que cet enfant rendant en vingt-quaire heures douze pintes d'urine à 28°. sur dix pintes d'eau à 10". qu'il boit dans sa journée, perd /p2". de calorique dans ce même tems. Il pense que c'est à cette grande déperdiiion de caloiique qu'est dû le froid qu'il éprouve , et que la transpiration cutanée doit être très-bornée chez cet enfant puisqu'il urine plus qu'il ne boit. C'est peut-être à ce défaut de transpiraton , ajoute l'auteur , qu'est dii le grand besoin qu'éprouve le sujet de prendre des liijuides capables de suppléera la fonclion de la transpiration, qui est de tenir le corps tOMjours à une luèuie température. RI A T H É M A T I Q U E S, Sur la méthode à employer pour trouver la hauteur des montagnes à L'aide du thernionittre , par 31. G a u N i e r. Il y a joint un [tableau propre à connoitre les rapports entre la hauteur d^u ba- Soc. philcm, romètre , l'élévaliou au-dessus du niveau de la mer, et la température de l'eau C 2 ( 70 ) et de l'esprii- Je- vin en ébuliiion. Ce lublcau est composé de quatre colonnes; la seconde contient en pouces et centièmes de pouce, la hauteur du baromètre, depuis 14 pouces jusqu'à 28. Depuis 14 jusqu'à 19, ces hauteurs croissent de 6". en 6"., et depuis iq jusqu'à 28, elles suivent une progresoion arithmétique dont la raison est une ligne. La première colonne renferme en lignes, les fractions décimales de pouces contenues dans la seconde, on l'a mise pour sauver la peine d'une évalution de décimales. La troisième contient les hauteurs des montagnes, correspondantes aux hauteurs baroméiriques de la seconde, et la quatrième présente les températures indiquées au lliermomèire de Réaumur , à l'instant de l'ébuliùon de l'eau sur les montagnes , dont les hauteurs se trouvent dans la colonne troisième. L'auteur du mé- moire se propose d'ajouter une cinquième colonne qui renfermera la température au ihermoiuètre de Réaumur, à l'instant de l'ébulition de l'esprit -de -vin sur les mêmes nionlagnes. Paris, lllars 1792. ÉCONOMIE RURALE. Sur les gobes donnés aiioc moutons. Soc. d'Ai.ricui^ m. Chabert a fait un rapport sur les gobes des moutons , au sujet d'un procès cri- minel que ces productions naturelles avoient attiré. M. Cliaberl a prouvé, i". que ces corps n'avoient point été avalés en masse j 2". que s'ils l'onsscnt éié, ils n'auroient pas été cause de la mortalité des moutons: il a joint à des boules coiiiposées Je laine, de filasse, de farine, de miel, et de poix, des doses d'arsenic depuis deux grains jusqu'à cent vingt. La brebis avoit déjà pris de force, et en dix fois, six gros et demi d'arsenic dans des boules semblables, lorsqu'elle s'est touvée incommodée; on n'a trouvé que les deux derniers gobes dans son estomac. Nous avons cru devcir rapporter cette expérience, pour détruire un préjugé funeste à la tranquillité des h.ibilans des campegncs. Il est plus que probable que ces gobes ne sont que des égagropiles formés par les poils que les animaux avalent en léchant leurs petits ou en se léchant eux- luêmes, et que l'enduit qui les recouvre est dû au suc gastrique qui les réunit. Observations de MM. Riche et Silvestre, sur un moyen de présenter quelques plantes de la gelée. Soc. PiriLOM. Seize ou dix-sept espèces de plantes furent sivrprises par une gelée tardive ; en vai» on couvrit la couche de paille et de fumier pendant plusieurs nuits, elles périrent toutes, excepté un qmrré de solanum 7«e/o/;g-e/za , qui n'avoit été recouvert qu'avec un panier fait de treillage d'os-er. M. Riche a vu garantir des espaliers de la gelée de Mars, en les couvrant ainsi de baguettes d'osier espacées, qui rompent la violence du vent sans intercepter l'air libre et la lumière si utiles aux jeunes plantes, et les laissent toujours environnées d'un fluide mauvais conducteur de la chaleur,. qui n'étant point agité, produit moins d'évaporation , et par conséquent moins de refroidissement. Sur le scellement du fer dans la pierre. Soc. pHiLOM. M. Bouvier observa, à Pourdeaux , que toutes les pierres du Château-Trompette, ( a»' ) liées par Jcs barres de fer, cioicnt fondues an point d'insorlion de ces barres; il donne pour raison de ce phéiioiuènc , la combinaison de l'oxij^i'ne avec le fer qui, augiiieutant le volume de ce mêlai, en fait autant de coins qui fendent les pierres de la nicnic manière que l'on sépare les meules des moulins avec des petits coins de bois imbibés d'eau. 11 engage donc les constructeurs à éviter l'emploi du fer dans la liaison des pierres , ou au moins de le garantir du contact de l'air par l'étamage ou le goudronage. PHYSIQUE. Expérience sur la différence cVaptitude des poir?tes pour lancer et recei'oir explosivtnient la matière électrique , par M, C h a p p e. L'auteur prouve dans ce mémoire , qu'une pointe communiquant à un système Soc. Piiilom. positif, transmet une explosion à une dislance beaucoup pkis grande que celle à laquelle elle peut la recevoir lorsqu'elle communique a un sjslême négatif; il développe les causes (jui peuvent concourir à établir ces différences remarquables; et donne la description d'un appareil qui les délermine exactement. (]et iniitrumcnt est un petit bocal AB doublé d'une feuille d'élain aux deux surfaces , jusqu'à la moitié de sa hauteur: au fond et au cenlre de ce bocal, est établie une pointe G très-aigue ; elle communique parfaitement avec la garniture. L'n bouchon D tra- versé par un tube de verre Et ferme l'orifice du bocal. Dans l'intérieur du tube est une échelle graduée RG ; et au point O est mastiqué un écroii qui reçoit ung tige de cuivre HI', dont la partie supérieure I est terminée en pointe C. Une sec- tion de sphère métallique est ajustée de manière à compléter la fornle ronde de cette boule; voici la manière de se servir de cet instrument : place?, la ];oule à distance convenable de la pointe; chargez le bocal extérieurement, et à l'aide d'un excitateur, ëiablisez la communication entre les deux surfaces, et vous vcrrt?. la pointe I soutirer paisiblement le fluide électrique. Chargez maintenant le bocal d'une manière inverse avant que le bout de l'excitateur soit en contact avec la pointe, une forte étincelle se maTiifestera à son sommet; ainsi rien de plus facile que de distinguer les deux' espèces d'éieclrisation ; la présence de l'étincelle , à l'i^pproche de l'excitateur, est donc un signe certain et invariable de l'électrisalicn positive j. et son absence, un sigiie contraire. On pourra apprécier la différence «i'aplilude qu'a la pointe pour émettre et recevoir la matière électrique au moyen de l'échelle de division pratiquée à la partie siipcrieure du tube. L'autenr déduit de ces expé- riences i". que tous les corps saillans dans l'atmosphère qui offrent un libre passage au tlui^ manière de Suisse, du tipha latlfoUa , de la sumauma de para , du boiiiiax ceïba , «t du coton, mêlés dans diverses proportions. Les chapeaux qui réussirent le mieux, furent ceux qui étoient composés de moilié poil de lapin et moitié tipha préparé , ou un tiers de poil, un de soie et un de siunautna. L'auteur a décrit la manière de préparer et d'employer ces différentes substances, qui rendent les chapeaux d'un tiers «t même de moitié moins chers que ceux qu'on fabrique à la manière ordinaire. CHIMIE. Le phosphore se combine en plus grande quantité au cuivre lorsqu'il lui es! présenté Acad dus Si , «n nature, que dans l'état de verre phosphorique. — Le fer phosplioré est très-dur, blanc, strié, attirable à l'aimant. 11 contient environ ~ de phojphure. — les phos- phures de plomb et d'étain ne présentent rien de très-rcinaïquable. Ces mélaux perdent un peu de leur ductilité. L'étain s'unit très-facileiuent au phosphore , et en retient à_peu-près i5 livres par quintal. Tous ces phosphures sont décomposablespur l'action ■d'un feu plus ou moins violent. MÉDECINE. Observation sur un anus contre nature , par M. R o b i l l i A r d. Un soldat âgé de 47 ans, portoit depuis I2 ans une hernie inguinale du côté droit; Soc. puilom. il fut surpris des accideus de létranglement. Les p irties se gangrenèrent ; il se fit un' escarre dont le décolemeiU ouvrit un passage aux milières stercorales. Il eu sorîoit encore p:ir les voies inférieures , mais elles cessèrent bienlôt de prendre cette route po'ir sortir par l'ouverture inguinale. Pendant aj ans que le malade survécut à celte incommodité , il éprouva quelquefois des constipations violentes , souvent dues à des excès dans le régime , qui donnolent lieu à l'inllaniniation , mais cédoient au traitement antiphlogislique. Le i") décembre, après s'être enivré p-indant plusieurs jours, il ëprouva les mêmes accidens , mais avec une violence extrême, et qui , malgré tous les tecours de l'art, le conduisirent bientôt au tombeau. A l'ouverture du cadavre, les intestins grêles formant la tumeur des bourses étoient sphacélés en partie , et ouverts dans plusieurs endroits. Il y avoit un épanchement de matières stercorales dans le sac herniaiTC. L'anus contre nature étoit situé à l'extrémité de Vileuin , à un pouce et demi du caecum. Cette ouverture étoit assez étroite et comme plissée, et la membrane interne du bout supérieur de l'intestin renversée ; la portion du canal intestinal com- prise entre l'anus artificiel et le naturel , avoit conservé la moitié de son caliljre ordinaire. PHYSIOLOGIE. Observations sur la respiration des insectes et des vers, par M. Vauquelim. Les animaux qu'il a soumis à ses expériences , sont : la sauterelle verte , grjllus ( 24' ) yindissiinits ; la lirmce jaune, Umax Jlavus } el le limaçon des vignes, hélix pomatia. La sauterelle a vécu 56 heures dans huil pouces cubes d'air coiuuiuu : elle re^piroiL 5o à 55 l'ois par miaule. Lorsqu'elle y esL niorle, l'air éleignoil les hougics, même après avoir été lavé à l'eau de chaux. Le gaz. hydrogène sulplmré a^pliixia sur-ie-champ un animal de la même espèce. Une limace a vécu 48 heures dans douze pouces d'air alhmosphcrique , après avoir absorbé la presque totalilé d'oxigène qui s'y trouvoit, U hélix pomutiaA vécu quatre jours dans la pouces d'air atmosphérique; l'air vital éloit absorbé en totalilé, le phosphore n'y brûloit plus du tout, et le résidu contenoit de l'acide carbonique. L'auleur remarque que l'animal ne forma point la pellicule transparente que font les limaçons lorsqu'on les laisse long-tems sans manger. C'est probablement pour se préparer à hyberner, car, comme le remarque M. Vauquelin , il est un tems de l'année où ils n'exercent aucune de leurs fondions vitales; ils épais- sissent leur opercule, s'enfoncent dans la terre, et y reslent engourdis jusqu'à ce que le printems , venant à leur doimer une nouvelle nourriture, leur fait briser leur opercule el reprendre une nouvelle vie. Il résulte aussi de ces expériences, que les yei-s consommeut moins d'air vital que les animaux à sang chaud , et qu'ils s'approprient plus exactement les molécules de gaz oxigène qui s'y trouvent; d'oîi M. Vauqueliu présume qu'on pourroit en faire usage dans les essais d'eudiométrie. Paris. 3Iai 1792. HISTOIRE NATURELLE. Mémoire de 31. Schreiber sur du fer natif. Soc. d'Hist. Ce fer a été trouvé dans un bloc de mine de fer hépatique, au fond d'un puits de isATUKLLLK. douzc pieds de profondeur , creusé dans une montagne appelée le Grand-Galbert , daiis la paroisse d'Oulle , à environ deux lieues d'AUemont ( dans le ci-devant Uauphiné ). Le Grand-Galbert ne présente aucun vestige d'ancien volcan , non plus que ses environs. 11 est formé en grande partie par le gneiss; le quartz y domine; la stéaiite verdâtre. y est plus abonilanle que le mica. J -a partie orientale de celle moniagne, plus élevée que le reste, et de iioo toises au— dessus du niveau de la nier, lorme une crête qui est coupée presque perpendiculairement du couchant au levant, par un filon de six pieds d'épaisseur de mine de fer hépatique brune, c[uelquefois irisée à son extérieur; d'iicmnlile, u'ochre martial et de terre argilleuse , entremêlée d'ochre jaune dans une gangue de quartz qui est très-poreuse el presque comme U7ie éponge a la surface de la montagne , taudis que pins profondément elle devient solide, el renferme alors des pyrites. AI. Schreiber exp'inue cette disposition en faisant observer qu'elle doit être le résultat de la décomposition des pyrites qui se sont trouvées avoir le contact de l'air et de l'eau , et qui, abandonnant le quartz après leur destruction , y ont laissé leur empreinte, et ont ainsi produit celte porosité qu'il faut bien se doimer garde d'altribuer au feu volcanique dont il n'y a aucun vestige dans tout le Dauphiiié.-Il )i'existe non plus sur cette montagne aucun indice qui puisse faire croire qu'elle ait été aulreibis exploitée, et que le fer uatif qui y, a été. trouvé soit un reste d'ouiil de mineur. M. Sc!ireil)er pense donc qu'il appartient réellement à la nature , quoique bjaucoup de sav.ms lui refusent le^pouvoir de produire le fer dans cette état. L'échan- tillon qu'il possède est un rognon de 8 lignes quarrées sur 5 d'épaisseur. Il se laisse facilement applalir et rouler Sous le marteau. M. Schreiber annonce que l'on a trouvé aussi dans une des montagnes de la paroisse St. -Christophe eu Dauphiué, de la zéoljlhe , qui se rencontre dans les fissures des roches granitiques de ce pays. CHI!\I1E ( 25' ) C II I IM I E. Expériences sur la diminution de volume des sels , et la rupture des vaisseaujc pendant la cristallisation des dissolutions salines, par J}I. Va UQ U E LI N. L'auteur s'est servi Je l'appareil do M. Monge pour mesurer les diminutions de Soc. PWilom. volume des dissolutions salines. Il consiste dans deux boules de verre placées l'une sur l'autre , et couimuniquant ensemble par un tube capillaire. La boule supérieure est terminée par un autre tube étroit, ouvert dans l'almosphcre , et suscep.ible de se fermer exactement. On verse par le tube , dans l'appareil , une dissolution saturée à chaud, d'un sel ([uelcouque , jusqu'à ce que la boule inférieure en soit remplie. On laisse cristalliser le sel, et lorsque la dissolution est revenue à la température de l'atmosphère, et que par l'agitation elle ne cristallise plus, on remplit d'eau la boule supérieure, ainsi qu'une portion du tube qui doit être divisé en plusieurs parties, et dont la capacité doit être connue. Ou marque l'endroit oii la liqueur est arrêtée ; on bouche le tube et on renverse l'appareil : par ce mojcn , la dissolution du sel qui n'a pas cristallisé, et qui est plus lourde que l'eau pure, tombe au fond, l'eau monte à sa place et dissout le sel. Lorsque la teujpérature de la dissolution est en équilibre avec celle de l'atmosphère on redresse l'appareil, et en examinant le tube supérieur, on s'apperçoit si la liqueur a dimiuué ou augmenté de volume. C'est par ce ruojen que M. Yauquelin a vu que le nitrate de potasse , en se dissolvant dans l'eau , opéroit dans le volume total une diminution de o,oi ; tandis que le sulfate de soude, moins dissoluble, en opéroit une moindre. Ces deux expériences paroissoient contredire la règle générale, qu'un corps augmente de volume en passant de l'état solide a l'état liquide. M. Yauquelin les répéta avec un autre appareil; il fit le mélange d'eau et de sel dans une cloche au-dessus du mercure; il remarqua un dég-gemenl de bulles d'air assez considérable, et une augmentation de volume. Il a donc attribué la pré- tendue diminution observée dans les expériences précédentes, non à la liqueur elle- même , mais au dégagement des bulles d'air interposées entre les molécules de l'eau avant son mélange avec les dissolutions. L'auteur, en suivant ces expériences, a re- marqué aussi que dans le moment de la cristallisation, les boules de verre se brisoient souvent. Celte rupture ne pouvoit être attribuée à l'air qui n'est Jilus contenu dans les dissolutions salines, ainsi que nous venons de le voir, et qui d'ailleurs avoit une libre issue dans l'atmosphère. C'est donc la force d'attraction des molécules cristal- lines pour se mettre dans telle ou telle position , qui paroît la seule cause de ce phénomène , en faisant des cristaux , autant d'arcs-boutaus qui pressent les parois du vase de dedans en dehors. Pari s. Juin 1792. HISTOIRE NATURELLE. Sur les organes sexuels des mousses, par 31. Ventenat. Le principal but de l'auteur est de prouver que les mousses sont hermaphrodites, Soc. d Hist. €t contiennent les étajuines et les pistils. Ce seniment n'est pas nouveau, mais la natlrllle. véri é n'en a pas encore été démontrée. L'auteur s'est attaché particulièrement à réfuter l'opinion de ceux qui prétendent que les mousses sont des plantes monoïques ou diûiques, et qui, embarrassés pour expliquer quel pourroil «Ira le but des globules et des rosettes , en avoient fuit, les uns, des fleurs femelles et les autres, ( 26' ) des fieuis mâles. Après quelques généralités sur la nature des mousses, et leur manière de croître , M. Venteuat établit la différence qu'il j a entre les globules et les rosettes, et conclut, avec raison, que si les unes renferment des fleurs mâles ou des fleurs femelles, il est impossible que les organes sexuels se trouvent dans les autres. De plus, il est des mousses sur lesquelles on ne trouve ni rosettes ni globules telles que le biixbaumiu aphilla , et qui produisent des capsules ; quelle seroit donc la voie employée par la nature pour la fécondaiion de ces plantes? L'auteur du liiémoire s'est attaché particulièrement à la réfutation d'Hedwig, dont le sen- timent étoit adopté par des botanistes célèbres. 11 a fait l'analyse de sou ouvrage sur les mousses , et a observé que les expériences de ce fameux cryptogimiste , n'avoient été faites que sur un petit nombre de plantes, et que de plus elles étoient souvent contraires aux conséquences qu'il en a tirées. Il seroit impossible dans le système d'Hedvvig, de même que dans celui de Linné, d'expliquer comment la fécondaiion pourroil avoir lieu pour les mousses qui fructifient dans l'eau ; si elles étoient monoïques ou dioïques. Il est donc certain que les organes sexuels sont ren- fermés dans les urnes. PHYSIQUE VÉGÉTALE. Sur les bourgeons des arbres , par M. Ramatuel Soc. PHiLOM. ^" ^î*^*- l'i'en général, la plupart des arbres de la zone toride n'ont point de bourgeons , mais que l'activité de la sève les fait pousser sur le champ en branches. M. Ramatuel a observé dans son ouvrage sur lès bourgeons ( encore manuscrit ) que c'étoieut les arbres à bourgeons dans les pays chauds qui pouvoient le plus aisé— nien( résiter à nos climats , et que par conséquent on devoit préférablemeut chercher à les y transplanter. On sait que les bourgeons ne se développent pas l'hiver, mais au commencement de l'été, à l'instant où la sève commence à perdre de son aclivitéi Sur la circulation de la sève. Soc. u'AcncUL. M. Lancry , dans des expériences nouvelles , a vu qu'en ôlant les feuilles de la partie supérieure de la branche qu'il avoit cernée à sa manière pour accélérer la maturité du fruit, il ne se formoit pas de bourlet supérieur; d'oii il a conclu que ce bourlet n'éloit pas dû à la circulation de la sève , mais qu'il étoit produit par l'action des feuilles sur l'air atmosphérique ambiant. Paris. Juillet 1 792. CHIMIE. Examen chimique d-e la sérosité que produisent les remèdes vesicans, par M. Margueron. AcAD DES Se. Cette sérosité a généralement une couleur ambrée , une odeur oii l'on recon- noît celle des résines et des cantharides qui entrent dans les vessicatoires , une saveur salée. Quelque tems après avoir été rendue, on y apperi^oit un réseau qui, en se retirant sur lui-même, forme une pellicule élastique, insoluble dans l'eau, et les acides , soluble dans la potasse et la soude. La sérosité est coagulée par l'alkali , les acides et le calorique ; desséchée , brûlée et incinérée , elle donne du muriate de soude , du carbonate de soude et du phosphate de chaux. D'après ces différentes pro- priétés , l'auteur conclut que la sérosité a beaucoup d'analogie avec le sérum du sang; en ayant fait un examen comparatif, il y a remarqué presque les mêmes phénomènes. La sérosité cependant diffère du sérum par une pesanteur spéciiique ( 27' ) moindre, par la pellicule qni s'y forme , et par la couleur ambrée due à la réaction des vésicaiis sur le sérum. Celle analvse iaile sur de la sérosité retirée de différens sujets et dans dilïérens étals, a prësenlé sensiblement les mêmes résultats. PHYSIQUE. M. Valu vient de faire coniioilre dilTérens phénomènes qu'il rapporte à l'élec- Acad. DksSciem. tricité animale. Il prend une grenouille , la met sur une plaque de métal et la recouvre d'une plaque d'un autre métal ; réunissant ces deux armatures avec un ex- citateur métallique , la grenouille éprouve de fortes convulsions. Lorsque les deux aruialures et l'excitateur sont ilu même métal, il n'y a aucun effet; il coupe en deux une grenouille, prend le train de derrière, le dépouille , sép ire les nerts cruraux et y attache une petite phique métallique ; il met une plaque d'un nu tal dilférent sous une des deux cuisses , réunissant ces deux plaipies avec un excilaleur, les cuisses de la grenouille éprouvent pendant plus d'une heure des convulsions très-sensibles. Les métaux , suivant leur différente nature , entretiennent les convulsions pendant plus ou moins de tems ; ainsi l'armature des nerfs cruraux étant toujours de plomb, et les convulsions n'ayant plus lieu avec l'étain comme armature d* la cuisse , elle se manifeste cependant encore 1res - sensiblement avec le bisinulh , l'anlimoinc , l'argent , etc. M. Valli prend uti train de derrière de grenouille dépouillé et dont la partie supérieure des nerfs cruraux est armée d'une pclite platpie de plomb; il place dans un verre plein d'eau les cuisses de la grenouille, et il laisse pendre dans un autre verre l'extrémité armée en plomb des mrfs cruraux. Plongeant une main dans le premier verre et de l'autre touchant l,i petite plaque de plomb avec une pièce d'argent , les cuisses de la grenouille éprouvent une convulsion as>ez violente pour être chassées du verre avec force. Si au lieu de loucher la plaque de plomb avec la pièce d'argent, il la touche avec le doigt, il n'y a aucun effet. Si la pièce d'argent est placée au bout d'un isoloir, l'effet est encore nul. Si daus une grenouille vivante, dont les nerfs cruraux sont dénudés et séparés des muscles, il lie le nerf crural gauche de manière cependant que la ligature soit au-dessus de la réunion de ce nerf avec les muscles, la cuisse droite, quoique paralisée , éprouve toujours des convulsions lorsque la réunion des deux armatures a lieu ; si la ligature touche aux muscles il n'y a plus de convulsions que dans la cuisse gauche ; il prend une cuisse de grenouille, il attache une petite plaque de plomb au nerf crural; d'une main suspendant cette cuisse par le pied , et de l'autre présentant une pièce d'argent à la plaque , la cuisse éprouve des mouveiuens rapides d'osciUalion. ^- Sépaiant le nerf brachial d'un lapin (pii vient d'être tué, y attachant une lame de plomb, et touchant cette lame avec le bout d'uu excitateur d'argent, tandis que l'autre bout est appliqué sur la chair , il fait éprouver de violentes convulsions à la jambe antérieure de ce lapin. Ces expériences, infiniment variées , viennent d'être répétées aujourd'hui, la Juillet, en présence de plusieurs membres de l'Acadéaiie et de la Société Philomathique. Paris. Août 1792. ÉCONOMIE. Sur la nourriture la plus saine et la plus économique pour les paui>res, La Société d'Agriculture consultée sur les pâtes les plus économiques et les plus SoCe D AoRicut. saines pour la nourriture des pauvres , ayant chargé MINI. Parmentier et Valmont de Bomare de les lui indiquer , les commissaires ont trouvé que la proportion suivante éloit la meilleure; ao liv. de riz; 60 liv. de pommes de terre; 20 liv. de pain; i4 liv. de carottes; 10 liv. de potiron ou citrouille; i5 liv. de navets; 4 liv. D 2 ( 28- ) ^e beurre foniTn ; 4 liv. de sel. On fait cuire le riz environ clouie Tieurcs avant Tes autres ingréùiens ; on réduit la totalité en bouillie , en ne mêlant le pain (jue par petits morceaux; et à la fin de l'opcraliori , cette pâte ainsi préparée, fournit une masse d'environ 4''5 liv. , dont une seule suflit par jour pour la nourrilure d'un adulte, et ne revient pas à plus de cinq liards. On peut substituer les racines en poudre aux racines fraîclics , et le lard ou le lait au beurre. Huit cents pauvres de la paroisse Sl.-Uocli ont été nourris pendant trois mois de cette manière , et les médecins et chirurgiens ont attesté qu'ils, avoieut observé qu'elle étoit aussi salubre qu'écouoniiqac. Paris. Septembre 1792. HISTOIRE NATURELLE. Sur deux espèces de Lépidoptères étrangers , par M. Fabricius. Soc. PlliLOM. M. Fabricius , correspondant , écrit à la Société qu'il a reçu des Indes Orientales, de M. Ruhr de Ste-Croix , deux insectes remarquables. Le premier est une petite phalène, appelée dans les colonies Anglaises T/ic-Borer. Elle fait beaucoup de tort aux cannes à sucre ; elle dépose ses œufs dans les racines des cannes , et les larves qui en éclosent percent jusqu'à la moële, en détruisent la substance, et font périr la plante avant qu'elle soit mure. Cette larve , avant de se clianger , perce le bois et l'écorce de la canne, afin de se ménager une sortie après sa métamorpliose. C'est dans ce canal qu'elle 5e transforme en phalène. Les cannes attaquées par ces insectes, sèchenl , ne donnent que peu de sucre, et de mauvaise qualité» Phalena Sacciiaralis. P/i. alis slriatls , cinereis , marginc postico atromacuLiio. Corpus pari'uin , cinereuni, ùmiidciiLitiim ; palpi exserti , approxhnatl , alœ an- ticœ cinereœ , interdam strigls diiabus obscurioribiis , interdtim ferc iminaculatis ) . rnargo postions strigu piinctoriim atrorurn , postlcœ albœ iminacuLitœ. — Larva l6 podu , pallidé hj-aUna capite punctisque octo bruimeis. Puppa nuda , clongata anticè spinis pïurùnis elcvatis brevibus. Le second Insecte est une Noctuelle- NoCTUAGOSSYPII.. N. cristata j alis dejlexis variegatis : posticis hjalitiis strîga marginali nigra. Color alœ antiçoe valdé variât , sœpius grisco-fuscus , macula média oblonga Jissa Jlavescciite. Larva gregaria , glabra , fusco yirescens , vitta dorsali lata fusca utrinque adjacente Uiieâ jlavd maculis albis inlerrupta. Dévastât folia caulesque purthenii histevophori ,_bocrhaviœ , gossipii , poljphaga. Eoctrait du mémoire sur les rnontagues volcaniques de Ténérif , par M. Blavier, minéralogiste , de l'expédition de AI. d' Entrecasteaux. Soc. PllILOM. L'auteur s'attache particulièrement à ce que la minéralogie de ce pays lui a offert de plus intéressant pour l'histoire des volcans et leur origine ; mais pour procéder avec rtïé- t'hode , il donné d'abord la description des montagnes de la baie de Santa-Crux qu'il' considère tout à-la-fois, eu égard à leur situation resp-eclive , et à la nature des substances- qui les composent ; ensuite il passe en revue les chaînes volcaniques qu'il a traversées au milieu des gorges et des ravins plus ou moins profonds , qui s'étendent depuis ce point de. ( ^9' ) dépari , Jusqu'au fn^'^er du volcan. Il snii de ses prctniôrcs rcdicrclios que la biiie de Sdntn- (jriix prcsL'iile doux rji.'inies pei pcndicnlaircs Viitu; à l'aiilrc, doul rim'liuaison csl de l'o degrés cuviron de l'esl à l'ouosl ; (es couches parallèles qui les Ibnuciil oui la même peiiLe, mais elles varienl daus leur élévalion el leurs parties consliluanlcs. Le lableau suivant indique dans quoi ordre elles se succèdent. La première couche, à parlir du niveau de la mer ^ csl un tcrrein noirâlre el iorrugincux , entremêlé do fragmens de basaltes roulés, où l'on trouve encore quelques iragmciis irréguliers de schorl noir ; lu seconde est un sable calcaire qui s'élève à la hauteur tie (S pieds; la troisième onfïit csl une couche argilleuse de même é])aisseur , et qui est recouverte d'un tuf noirâlre ; celui-ci donl la hauteur est de i?. toises, esl entremêle de couches formées par des mamelons d'u:ie substance verdâtrc qui annonce une vitrillcaliou imparfaite. Celle irrégularité disparoît lientôt lorsqu'on s'enfonce diamétralement dans ces montagnes; les couches cjui sont situées au même niveau sont aussi composées des mêmes substances; mais elles varient singulièrement dans leur configuration extérieure , et leurs dimensions ])rincipales, et il semble qu'elles aient éprouvé un plus grand degré de feu, à mesure quç l'on s'éloigne des côtes, louant aux gorges qui séparent ces collines , et auxi plaines qui sont bordées de toutes parts par les deux chaînes volcaniques qui. forment le pourtoui- de la baie , rien n'est plus frappant que le contraste singulier qu'elles présentent par leur fertilité , avec les collines stériles qui les environnent. La nature lait succéder touL-à-coup au spectacle le plus hideux, la. vue d'une campagne liante qui n'offre plus que des lerreins cultivés avec le plus grand soin ; d'un côlé , ce sont des champs de bled de Turquie ou de bled ordinaire doailon fait deux récoltes chaque année , et d'un au^re côté , ce sont des treilles de raisins disposées horizontalement , et des métairies parsemées d'arbres qui fournissent , avec profusion, tous les fruits des pays méridionaux , et particiili,èremcnl des oranges, des citrons, des bananes. Le canton de l'île où règne une si grande abondance est d'une nature argilleuse , et entremêlé de sable volcanique. Un nivellemçnl exact a prouvé à l'auteur de ce mémoire que ce terrein corrcspondoil à la même hauteur que les couches argilleuscs des chaînes volcaniques. Tel fut le résultat des observations faites par ce minéralogiste aux environs de Sancta-- Crux, et elles lui offrirent d'autant plus d'intérêt qu'il parvint à reconnoîlre cpie le volcan éloit sous marin, ainsi qu'on le verra , en rendant compte dans le prochain bulletin de son vojage au Pic de Ténérilfe. A N A T O INI I E. Nouvelle méthode de M. Flandiiin pour préparer les nerfs. Il fait macérer les différentes parties du corps des animaux dont il veut examiner les Acad. des Soi organes dans un mélange d'eau et d'acide sulfurique , daiis' les proportions d'un cin* quantième d'acide sulfurique. Les parties animales mises datis ce'môlange se crispent d'abord; mais au bout de quelques semaines; elles deviennerit gélatineuses et entiè- rement transparentes. Les nerfs seuls conservciit' leur, couleur blaftdlie J- ijpacjue , et il est facile d'en distinguer jusqu'aux plus petits iilets. Ç. W \ ^l \ E. Extrait de la réponse faite à M: Giobett, telatiyement à l'acide sulfurique occi gêné , par MM. Bou v'ÎÈR 'ef V au gu ëlin.. ' MM. Bouvier et.Vauquelin avoient fiiit uiie éxpêrîbrr'ce'pàr içiqùéïïe ils fàchojént de Soc. PHîLont,'- reconnoître ce que dit IVL Schurer dans son Sjnthesis âxigcnii^ siir l'acide sulfurique suroxigéné ; ils conclurent , d'après leurs expériences, X[ùc l'acide sulfurique n'avoit point la propriété d'absorber une nouvelle f[uantité d'oxigènecommc l'acide muriatique.- ïie détail de celle expérience est consigné dans les amiales'de chimie. • ( 3o' ) Depuis cette dpoque, M. Antoine GiobtTi a fait p'usieurs expériences intéressantes qui ■^l'ont p'.)iié à croire i|u'il pot) voit rcflItMiciil exister au aciJe suifurique suroxigàiiL' , et à dire i|ue s'ils n avciciil pis réussi, c'est qu'ils n'-noionl pas opéré d'une inaiiitrc con- venable. Voici la manière dont M. Giobert conseille de préparer l'acide sulfurique siiroxigéné. On prend a onces d'oxide noir de iuaugjnèse en poudre très— fine ; on les met dans un nialras , et on verse par dessus j oiices d'acide suliuiique donnant G8 a 70 degrés à l'aréomètre de. M. Beaumé ; on ajoute ensuite 12 onces d'eau distillée , on met le mé- lange en digcslion , on le lait ensuite bouillir , et on j ajoute 12 onces d'eau , on l'en- lève ensuite du iéu, et on le filtre. M. Giobert avoue que cet acide o\igéné ainsi préparé, contient beaucoup d'oxide de manganèse , et sans citer les diverses liypothèses qu'il avance pjur apj)uyer son expé- rience; c'est à la dissoluàon de l'oxide de manganèse dans l'acide suil'unque que sont dues les propriétés supposées au prétendu acide suliurique suroxigéné , et tant qu'on ne préparera pas l'acide sulfurique suroxigéné , couime on prépare l'acide murialique, MM. Bouvier et \ auquelin en nient l'existence. Les rayons solaires décomposent l'acide suliurique sur-oxigéné , sa couleur rose disparok; on n'obtient cependant que très-rarement du gaz. oxigène. L'auteur avance qu'il en a recueilli quelques pouces. M. Giobert dit , i". qu'en mêlant une partie de teinture d'indigo dissous dans 6 parties d'acide sulfuri((ue, le mélange jaunit comme par l'acide nitrique, et murialique oxigéné; 2". que l'acide sulfurique oxigéné blanchit la toile, mais elle jaunit à la lessive par la quantité d'oxide de manganèse qu'il contient; 5". que l'acide siilfuriqne oxigéné une fuis désoxigéné , ne peiTt plus recevoir une nouvelle quantité d'oxigène , en le traitant avec l'oxide de manganèse; 4". que l'acide sulfurique oxigéné ne dissout pas l'or en feuille comme celui dont avoit parlé M. Schurer. Sur ces propositions, les auteurs font les observations suivantes : 1". l'acide sulfurique , préparé comme l'indique M. Giobert, ne leur a pas présenté les propriétés qu'il a anoncées ; 2". si l'on verse dans une disso- lution rose d'oxide de manganèse par l'acide sulfurique , et qui jouit de tous les carac- tères dont parle M. Giobert", dti carbonate dépotasse, l'oxide de manganèse se dépose dans lé même état que celui oii il étoit dans l'acide , et celui-ci n'a plus la même pro- priété qu'il avoit auparavant ; il n'en est pas de même pour l'acide murialique oxigéné, comme on le sait ; 5". lorsque rojxide de niangan,èse a été séparé de l'acide , la couleur rose que M. Giobert attribue à la combinaison de l'oxigène avec l'acide sulfurique disparoit , ce qui ne dévroitpas 'arriver , si l'o'cigène étoit seulement combiné à l'acide suliurique; 4 . si les rayons solaires décomposent l'aciile sulfurique oxigéné , c'est qu'il y a deux forces concurrentes au même but , celle de la lumière pour l'ovigène que con- tient la mangHinèse ,et celle de l'acide sulfurique pour ce juéial moins oxidé ; 5". la destriicMion dei Ij» içotileur de l'indigo ne; prouve autre chose;, sinon que l'oxigène de l'oxide de manganèse.se porte sur elle pour la brûler , tandis que de l'aulre côté l'acide suliurique attiia l'oxide désoxigené en partie; G", les loiles, écrues contenant beau- coup de chaux et de carbon.ite de chaux , il n'est pas étonnant qu'à mesure que l'oxigène de l'oxide de manganèse se porte sur la toile , celui-ci ne soit pas entièrement re])ris par l'acide sulfurique, et qu'il n'en reste Une portion sur la toile, qui la noircit quand on la met à la lessive ; 7". quelle altération éprouveroil l'acide sulfuiique pour ne pouvoir plus reprendre de nouveau de l'oxigène çuiume le fait l'acide murialique oxigéné, <|uand on lui a enlevé son oxigène par l'inlluence de la lumière ? La raison de celte dilférénce entre l'acide sulfurique ô.vigéné et l'acide murialique oxigéné est facile à concevoir, c'est que, à mesure >,ue l'oxide de manganèse perd une portion de son oxigène , il s'unit avec plus de force à l'acide sulfurique , et cet acide ainsi combiné ne peut plus se charger d'oxide plus oxigéné ; H", si ).ni met dans une dissolution rose d'oxide de man- ganèse dans l'acide sulfurique ^ de la potasse , on obtient un précipité de la même couleur que la diss9l^.lioa, si dans la même dissolutioa on verse de l'aiide sulfuriaue , ( ï'' ) ^ Ja couleur rose disparoît , l'odeur de l'acide est anéantie , et la potarst jf faft un prccipiié blanc. On se trouve donc encore forcé, jusqu'à ce qu'on ait obtenu un acide sulfurique jouissant de tontes les propriétés énuiicci^s plus liant, sans la présence d'un oxidc métal- lique , de penser qu'il n'existe réellement point d'acide~5u!lurique suroxigéné. PHYSIQUE ET PHYSIOLOGIE. Extrait de deux lettres de M. Val m, sur l'électricité animale , et sur les animaux morts d'abstinence. Les mouvemens qu'on réveille dans les grenouilles vivantes par le moyen de deux Soc. PiiiLoiiii, armatures, ne sont pas toujours en raison de la force de ces animaux. Il j a des grenouilles qui ne sont point propres à celte expérience. Quelques grenouilles soull'rent les décharges et les secousses sans qu'elles eu paroissent altérées. D'autres au contraires au premier contact de l'excitateur , à la première déciiarge , à la plus petite secousse, restent étour- dies, et ne bougent nullement quoiqu'irrilées. Les poulets , dont les ailes sont préparées pour des expériences semblables, souffrent impunément les secousses qu'on leur donne plusieurs fois par jour. Les poulets paroissent avoir peu de sensibilité. Eu eltél on peut déchirer leur chair sans qu'ils s'en plaignent ; et laisses en liberté , ils niaiigcnt tranquillement. Cependant, les mouvemens musculaires dans ces animaux se fout avec beaucoup de Ibrce. M. Valli a tenté de connolue ce que la matière gangreneuse pourroit sur le principe de vie» Pour cet objet , il a fait naitrc l'inflammation dans les intestins de poulets; quelquefois la gangrène a produit une mort instantanée ; d'autres lois la mort n'est arrivée qu'au bout de quelques heures. Lors([ue l'indammation a été nipide , la gangrène a été plus maligne. Il n'y a pas un de ces poulets qui ait donné après la mort le moindre signe d'électricité. Les poulets, les lapins, les chats morts de faim, ne présentent aucun phénomène d'électricité , quoique les muscles ue paroissent point altérés. IVr. Valli a excité quelques mouvemens dans les ailes de «[uelques poulets qui étoienC près de mourir. Ces mouvemens sembloient donner de la vie à ces animaux , et les réveiller, mais ils retomboient ensuite dans leur agonie. Ces mouvemens artificiels cessoient toujours quelques minutes avant que les poulets expirassent. Les animaux carnivores vivent long-lcms sans manger ; l'histoire naturelle nous eu offre des exemples nombreux et bien constatés. Les animaux qui périssent de faim passent plus tard a la putréfaction que les animaux tués dans leur état naturel ; ce sont des expériences qu'il a failes sur les chats et les chiens qui lui ont démontré celte vérité. Il a tenu des chiens sans nourriture pendant 12 jours; et à cette époque, il a commencé à les nourrir avec du lait , du bouillon , à petites doses. Ces animaux ont regagné bientôt leur vivacité et leur force. L'auteur a obtenu le même résultat avec les chais qui avoient souffert une disette de i5 et 18 jours. Si le sang avoient été vicié pendant le tems de l'abstinence, le rétablissement dans ces animaux n'auroit pas élé si prompt. M. Valli pense que la nature a des moyens pour conserver le sang dans son état naturel^ et s'efforce d'eu découvrir quelques uns. L'auteur convient avec les chimistes que l'air , soit dans les pou- mons , soit à la surface de la peau, se décompose dans cette opération. La quantité du carbone du sang diminue toujours , et la proportion de l'aï.ote augmente ; mais dans les animaux qui ne sont pas nourris, le sang n'étant point couipensé du carbone qu'il perd , devroit se surcharger d'azote. Si cela arrivoit, l'animal ne pourroit pas vivre long-temSi. 11 faut donc supposer , ou que l'air ne se décompose point dans les poumons , ni à la sur- face de la peau comme à l'ordinaire , ou que le sang est déchargé de l'azote , à proportion que ce gaz se développe. Dne expérience vient à l'appui de la première conjecture. lîî a placé un petit poulet dessous une cloche de la continence de loo pouces cubiques;, ca- poulety v^cut ^s minutes; il mit ensuite clans la même cloche une poule un peu plu» grando , laquelle avoil clé /j jours sans boire ni manger ; elle y vécut ïg minutes. Pour ce qui rcg.u-ile la secrélion de l'MOte , il conjccUire qu'elle peut être opérée par qut;lques organes, et que cet organe est le foie. Les animaux morts de faim ont etfectivciueut la yeisicule iju fiel distendue par la bile. Paris. Octobre et Novembre 1792. HISTOIRE NATURELLE. Observations sur une maladie des sangsues (liiruJo medicinalis), par ]Nic. Vauquelin. Soc. PiilLOM, Les saiig-sues sont très-voraces. Pour les pêcher , ont leur présen'.e des caillots de sang; souvent elles s'en remplissent; alors elles paroissenl plus grosses , et se vendent mieux : mais an bout de quelque lems , le sang se coagule dans leurs inlesliris , et Jusques dans les vaisseaux absorbans qui en sont injectés; elles iic peuvent plus alors le digérer ; elles deviennent noueuses, el périssent. Avant de mourir, elles causent souvent la mort de toxites celles qui sont dans le même bocal : car les sang-sues qui n'ont point mangé saignent celles qui sont gorgées de sang , et en se retirant , elles laissent la plaie ouverte. IjC Sang s'écoule dans l'eau , absorbe l'air qu'elle conleiuiit , et toutes les saiig-sues périssent. Les pllarmacieus , qui achètent des sang-sues, doivent donc se défier de celles qui paroissent très-grosses. ÉCONOMIE RURALE, Sec. D'AoBicuL. M. Lardier , cultivateur du département du Var , a envoyé un mémoire sur les avantages du sel marin considéré comme engrais ; il assure que dix ans d'expériences lui en ont constaté les bons effets , sur-tout pour les terres fortes. Il a répété ses essais sur les terres à bled, sur l'olivier, la vigne, le figuier, le câprier, l'amandier et les autres arbres fruitiers. (Quoique ces expériences semblent confirmer celles de M. Pluchef , dont nous avons parlé d.ms un de nos précédens Numéros, nous croyons qu'elles ont besom d'èire examinées avec soin , lorsque nous nous rappelons celles i(uî , l'année passée, ont éle faites par l'un de nos membres, sous les yeux de la Société Philomalhique , et celles qui ont clé répétées, pendant plusieurs années, par MM. Calignon et Chaussicr, et qui s'accordent toutes à faire regarder l'emploi du sel comme dangereux dans cette circons- tance. INous sommes portés a le penser avec ces savans, et à désirer qu'uiie ou plusieurs Sociétés p\nssent faire des expériences assez exactes , assez publiques et assez eJi grand, pour ne plus laisser les cultivateurs employer à des essais infructueux, un terrein qui leur est nécessaire. Il n'en est point àinssi pour l'engrais des animaux de toute espèce; tous les cultivateurs qui ont fait l'essai du sel , en ont vu d'excelleus effets, et depuis long-tems déjà on peut en prescrire le régime habituel , avec certitude d'amélioration et de salubrité. PHYSIQUE. Mémoire sur le Ç>'j\'\\\\Q>\.\.\% clcctricus, /'a/- M. Guis an. Soc, phjloMb II a été remis à la Société un mémoire de M. Guisan , sur le Cj'w/;o/(/^ elcclricw;. Il ne paroit pas que l'auteur c.onnoissc les expériences tléjà tentées sur les poissons élec- triques, par AIM. Ingcnhouz , \Villiamson , Walsli, etc.; car il.a, répété uiic partie. des ( 55' ) des faits déjà connus. Son travail sert à confirmer le leur. Il y a ajout(? une description anitoiiiicjiie très-doiaillée du gjiuiiotus. li a remarque dans les lianes de ce poisson une substance assez considérable , blanche, molasse , semblable a. de la graisse , qui , cliauffée à sec , se résout en eau et en huile, suivant M. Guisan. L'auteur a constaté que la pro- priélé électrique dans l'animal , ne survivoit pas au battement du cœur. Dans une de ses expériences, un gvmnoUis ayant été coupé en trois p^irties dans sa longueur, la partie supérieure qui compreiioit le cerveau et le cœur, a seule con ervé la iacullé électrique. Lorsqu'on r.i])prochoit les deux autres parties de la première, le fluide les traversoit , comme si l'animal n'eût point été coupé. Le gymnotus n'existe que dans les eaux douces et marécageuses; il est même souvent presque à sec. Cet animal a ordinairement quatre à cinq pieds , quelquefois six de longueur. 11 respire souvent , et peut cependant rester très- long-teins ans nourriture. Il ne mange que des animaux vivaus ; et ce n'est que lorsqu'il peut les prendre ainsi, qu'il leur donne la commotion qui les renverse, et quelque- fois les tue. Les gros individus peuvent aisément renverser un homme , lorsqu'il; se jettent sur lui. — Il est maintenant hors de doute, pour tous les physiciens, que la commotion donnée évidemment à volonté , par les plon ferrugineux et de cailloux roulés et réunis en pouding. Ceux que l'on retire du lit des ruisseaux , en les détournnnt , sont ou roulés ou ovales. On les sépare des poudings, en cassant ceux-ci avec des bâtons. On lave les fraguiens à petite eau, ainsi que le gravier des ruisseaux. Ce sont des nègres qui font ce travail. Description d'une nouvelle espèce de Lamie , par M. Alexandre Broncniart. Soc. FHiLoM. Lamia diana. Pl.II. fig. I. Li. Thorace subspinoso , tuberculato ; cornubus parvis , interne arcuatis , basi antennaruin ; eljtris albo-sericcis , nigro punetulis. Long. 7 liu, — - lac. j lin. Ace, Soc. Hisc. Nai. Par. pars prima , p. 114, n". 154. Statura larn. Kœleri , at paulà ininor. — /ntennœ corpore paulà longiores , nigrœ , tomento ferrugineo indutœ. — Caput nigrum , fcrrugineo nitens. Frons quadiuta y plana, injlexa , striga nigra divisa. Basi nnlennuruin , duobus cornubus parvis interne arcuatis- — T'/ioriix niger ferrugineo nitens ; spiriis latcralibus auubus , miniinis i tuberculis darsulibiis tribus, nigris , glubris. — E'jtru basi fcrrugiitea , tuberculiS niullis , nigris, glubris; in nicdio albo-sericea punctis nigris notala y apice cciStanea , albo irroruta. — Abdomen custuncuiu , aibo-sericto pubescens. — Pedes Jusci , cinereo induti. Habitat Cujennœ. { Leblond ). Muséum Sacietatis Historiie naturalis Parisiensis. PHYSIQUE. Observations sur la hauteur des montagnes du Palatinat , auoc eru irons d'IJeidelberg , par M. Te.de n a t. AcAD. nksSciEM. La chaîne de ces montagnes paroît être une suite des Vosges; elle est étendue dans, un espace de 4o lieues, du midi au nord, et traversée , près dHeidelberg, par le Necre. Le lerrein en est sabloneux. Le vaccinium tnj-rtillus y croît abondaïunient. Dans un espace de 5 lieues de diamètre , la plus grande hauteur , mesurée avec le baro- mètre , est de 252 t. 3 p. , et la hauteur moyenne de 209 t. CHIMIE. .analyse d'une pierre très-composée , vendue pour du Su/fa te de Baryte; par ISic. V auquel in. Soc. PHiLoN. Les propriétés extérieures des corps sont quelquefois peu propres à faire reconnoître leur nature. En effet, une pierre que les uns regardoient comme du Sulfate de Baryte, et les autres comme du Carbonate de chaux, a été trouvée par l'analyse chimique, composée de quatre matières très-différentes. Propriétés de cette pierre. i". Sa pesanteur est presqu'égale a celle du Sulfate de Baryte. — n". Sa forme est la même que celle du Carbonate de chaux. 5". Sa couleur est très-blanche , à l'exception de quel- ques points de sa surface qui avoient une couleur brune. /^'. Elle est couverte en grande partie par du sulfure de fer. 5°. L'acide muriatique la dissout entièrement ( 55- ) avec effervescence, et la dissolution esi verdâtre.— 6". L'acide niliique la dissout aussi, mais il cnsopire une pond ro jaune. — 7". Cliaufïéeau ch.ilniueau , sur un support combustible ou non couibuslible, elle prjnd une cjuleur l>fune. — S". L'acide oxali>[ue lorme un prctipilé blanc dans sa dis.oluiiou luuriatique. — q". Le prussiate de potasse , mis dans la même dis- solution, y tail un prccipilé bleu. Ces expériences démontroient déjàà l'auteurquecetle pierre étoil composée de cari- mate dccliau\ et de carbonate de fer ; maisclierchaiil à con- noître le rapport de ces deux substances , il s'est apperçu qu'elles n'étoienl pas seules ; il est parvenu à cette connoissance de la nianii'rc suivante. i". Cent parties de la pierre ont été dissoutes dans l'acide muriali(jue; 2". la dissolution évaporée jusqu'à consistance de sirop, a déposé par le reiroiuissement des cristaux de muriale de baryte; 5". l'ammoniaque a formé dans la liqueur restante un précipité verdâtre qui a noirci en séchant ; 4°. la liqueur séparée du précipité a été mêlée avec de la potasse pure qui en a séparé de la chaux; 5°. la chaux ramassée, et de l'acide siilfurique mis dans la liqueur, y a formé un précipiic que 2000 panies d'eau n'ont pas dissous; c'étoit du sulfate de barjle. 6". Le précipité formé par l'amiuoniaque , a été dissous dans l'acide miiriali<{ue, et la disso- lution mêlée au prussiate de chaux, ne formoit plus de bleu dans la dissolution. On y a ntis de l'eau de chaux , et il s'est déposé une matière blanche qui a bientôt noirci à l'air. Celle analjse a démontré que la pierre , sur la nature de laquelle l'opinion des naturalistes étoit partagée, n'éloit , ni du carbonate de chaux pur, ni du sulfate de baryte, mais une combinaison de carbonate de chaux, de ter, de mang inèse , et de baryte. Sans avoir cherché les proportions précises de chacune de ces substances, Vauquelin annonce que sur cent parties , le carbonate de chaux y est depuis 60 jusqu'à 70. Le carbonate de fer dans la latitude de 14a 18; celui de manganèse, à peu-près dans la même proportion^ et le carbonate de baryte, dans le rapport de 00,7. Vauquelin se propose d'examiner une suite de mines de fer-blanc , auxquelles il rap- porte la pierre dont il a fait l'analyse , pour savoir si le carbonate de baryte n'y existe pas. MÉDECINE. Chirurgie. Obsen'ation sur une conception tubale , par M. Lacroix. Une femme âgée de trente-six ans, ayant toujours joui d'une bonne santé, eut, dans Soc. PillLoit. }e mois d'Octobre 1791, une interruption dans ses règles, qui ne fut suivi d'aucun accident, ni de symptômes de grossesse; mais en Décembre de la même année, elle ressentit, pour la première fois, des douleurs aiguës dans tout le bas-ventre , qui se con- tinuèrent par intervalles jus(|u'au mois de Février 1792 , oii des mouveniens intérieurs firent croire à la malade qu'elle étoit enceinte. Ces signes se manifestèrent tous les jours, jusqu'au 29 Mai , époque à laquelle le fœtus cessa de remuer. Le ti Juillet , tems auquel la malade croyoit accoucher , il survint un écoulement par la vulve , d'une liqueur rous- sâtre , auquel succéda bientôt une perte qui dura deux mois. Ces accidens étant un peu dimiim "S, elle vint à Paris où elle consult i M.VI. Baudelocque et Lacroix. Le ventre plus volumineux que dans l'état naturel , et principalement vers le côté gauche , endroit où la malade ressentoit de vives douleurs; deux tumeurs que l'on sentoit au col de la matrice, qui d'ailleurs paroissoit dans son état ordinaire; le tems considérable qui s'étoit écoulé depuis les premiers signes de grossesse, tous ces synipiôuies leur firent soupçonner une conception extr-a-utérine , qu'ils crurent devoir abandonner aux soins de la nature , tant cette femme étoit déjà épuisée. — Elle mourut le 1 o Novembre i 792. L'ouverture du cadavre fut faite le 1 1 , et confirnia les soupçons de MM. Baudelocque et Lacroix. Ils trouvèrent dans une poche , formée par répijjloon , le ligiuieni large et la trompe de fallope confondus ensemble , un fœtus , dont le volume le fit juger au terme de sept mois et demi , placé vers le côté gauche du ventre , et dans l'atlilude la plus ordinaire dans les conceptions utérines. La matrice, dont la moitié de la face postérieure E 2 ( 56' ) étoit arlhérerile au sac oh l'enfant s'éloii. développe , n'avoit point acquis le volume dont pai lent certains ailleurs. Ele avoit tout au plus la grosseur qu'elle a dans une femme , dix à douze jours aprèj l'accouchement. La dilatation de la trompe de fallope , où le fœtus avoit pris son accroissement, s'' toit faite à un pouce de l'ulcrus. M. Vauquelin ajant examiné le fœtus , a remarqué que sa peau et son tissu cellulaire avoit changé de nature. La peau étoit blanche, son tissu et sou organisation étoient détruits; elle étou compacte , sans élasticité et sans force ; elle s'écrasoît sous le doigt. Coupée , elle préseiitoit inté- rieurement l'aspect de la graisse. Les muscles étoient entiers avec leur couleur rouge j mais le lissu cellulaire qui les sépare , étoit danï le mêuie état que la peau. Ces deux orgjnes , qui ont un si grand rapport dans beaucoup de circonstances , se sont presqu'en- tiérement fondus au feu ; l'alkool les a dis'sous , ne laissant que peu de résidu , et de la manière qu'il dissout le gras des cadavres du cimetière des SS. Innocens. Les organes ressembioient beaucoup à cette dernière substance j ils en différoient cependant en ce qu'ils ne coiUenoient point d'ammoniaque. Paris. Janvier lygS. ÉCONOMIE. Bureau de M. Autheaume , qui a déjà obtenu une récompense sur l'avis du bureau , pour avoir Consultation perfectionné les étoftes de feutre , vient de fabriquer avec cette substance , des cein- PouR LES Arts turons , gibernes , fourreaux de sabres , etc., auxquels il a donné, par le travail et ET Métiers. l'application d'un vernis, tout le moelleux , la légèreté et la finesse du beau cuir de buffle. L'auteur assure que ses expériences lui garantissent aussi une durée égale à celle du cuir. Il fuit, pour le gouvernement , une grande quantité de baudriers , banderoles, etc. , dont il a établi une manufacture. Ces fournitures ne reviendront qu'à enviroa soixante pour cent , du prix de celles qui sont faites en cuir. Il fait aussi en feutre, ainsi préparé , des semelles de souliers impénétrables à l'eau. PHYSIQUE. Précis des travaux faits jusqu'il ce jour , sur l'uniformité des poids et mesures , par M. Alex. Brongniart. Soc. PHILOM. L'Assemblée nationale constituante chargea l'Académie des sciences de déterminer, pour toute la France, un poids et une mesure uniformes, et non arbitraires. Trois unités pouvoient remplir ces conditions; la longueur du pendule, un quart de la circonférence de l'équateur , ou un quart de celle du méridien. Il y a dans la longueur du pendule qui bat- les secondes, un élément hétérogène et arbitraire, c'est le tems. D'ailleurs, le pendule varie de longueur, suivant les diversef latitudes , sous lesquelles il bal. La mesure du quart de l'équateur présenloit de grandes difficultés, exigeoit de longs voyages, emplojoit beaucoup de tems , et occasionnoit de grandes dépenses : peu de peuples d'ailleurs, vivent sous l'équateur. Il n'en n'est point ainsi du quart du méridien ; chaque point du globe appartient à un méridien qui sont tous égaux , et la mesure du quart de ce cercle est plus facile, sur-tout en la déduisant par le calcul de la mesure directe d'un arc du même cercle. L'Académie adopta, d'après ces raisons, le quart du méridien pour unité réelle, et pour unité usuelle de mesure . la dix millionième partie de cet arc. Elle choisit , pour unité de poids , celui d'un voIuulc donné d'eau distillée , pesée dans le vuide à la température où elle passe de l'état liquide à l'état solide , c'est-à-dire , à zéro. Ces deux bases choisies, l'Académie a nommé cinq commissions pour mettre à exécution les différentes ( ^7' ) branches de travail que nécessite leur exacte (Ipierniinaiion. — La première s'occupe à niesiiier la longueur d'un arc du luoridieu de dou-io degrés , compris entre Dunkerque et Cabrera ; le quarante-cinquième degré se trouvera de cette manière au milieu de l'arc mesuré. M. Mocliain mesure les triangles du midi , et M. de Lanihre , ceux du nord.— La seconde commission mesurera au printems les bases sur les(|uelles doivent s'appuyer les triangles. Llle en mesurera peut-èire trois ; une entre Ville-Juit et Juvisj , près Parisj une autre au midi de la 1 rance , et la troisième en Catalogue. Dans le cas où les étalons construits sur cette unité de mesure , vicndroient à se perdre , ou s'il naissoient quelques doutes sur leur exactitude , l'Académie a voulu que l'on pût retrouver faci- lement celle unité , sans recourir aux opérations longues que sa détermination aiiroit exigées. Elle a voulu conserver l'idée ingénieuse du pendule , et le rendre dépositaire, en quelque sorte , de cette uuilé. La troisième commission doit compter , dans celte vue , Je nombre des vibrations que fera pendant un jour , un pendule de la longueur de la dix millionième partie du quart du méridien, à la latitude de quarante - cinq degrés. ]\L\L Borda Coulomb et Cassiiii , ont déjà fait beaucoup d'expériences relatives à cet objet. La quatrième commission mesure le poids d'un volume donné d'eau dis- tillée. MM. Lavoisier et Haiiy , viennent de donner à l'Académie un résultat provisoire et très-rapproché , deinaiulé par le comité des uionnoies. M. Haiiy a bien voulu en rédiger un extrait pour la Société Philomatliiijue. Enfin la cinquième commission est chargée de déterminer les rapports qui se trouveront entre les anciennes et les nou- velles mesures. CHIMIE, Extrait d'un Mémoire de M. Fourcroy, sur l'analyse chimique de plusieurs Cen'eaux. L'auteur a examiné trois cerveaux différens, celui de veau, celui de mouton et celui AcAd des vCikw. de l'homme. L'analjse des deux premiers ne diffère pas sensiblement de celle du cerveau humain : nous ne parlerons que de celui-ci. — Le cerveau humain, abandonné à lui- mèuie sans le contact de l'air, n'a éprouvé qu'une très -petite fermentation ^ avec le contact de l'air, il a passé à la putréfaction, mais en produisant un acide avant de donner de l'ammoniaque. Une juasse de cerveau pesant 27 onces, exposée à la chaleur du bain-marie jusqu'au moment oii il ne perdoit plus de son poids, s'esl réduite en une substance jaunâtre , molle, pesant cinq onces deux gros; — exposé à une forte clialeur, le cerveau humain, après avoir brûlé, a répandu une vapeur picjuanle qui a présenté l'odeur et les caractères de l'acide sulfurique. L'eau bouillante a coagulé la substance cérébrale. On a mêlé une livre de cerveau , une livre d'eau et une once d'acide sulfurique. Ce mélange a été filtré , et la liqueur évaporée, a donné des cristaux de sélénite. L'évaporation ayant été continuée long-tems , l'acide sulfurique excédant a réagi sur la substance cérébrale, et une double décomposition de cette substance et de l'acide, ont eu lieu; on a ajouté de l'eau, et le carbonne dégagé, a été séparé par la filtralion. On a continué l'évaporation de la liqueur jusqu'à consistance syrupeusej on y a ajouté de l'alcool pour enlever l'acide sulfurique et débarrasser les sels précipités. Une partie de l'acide pliosphorique séparé par l'acide sulfurique , a été aussienlevé par l'alcool. L'eau distillée a dissous 5^ grains du résidu total qui en pesoit 58, les 5 autres grains éloient de la sélénite. Les 55 grains dissous ont formé, avec de l'eau de chaux, un précipité abondant de phosphate de chaux. La dissolution évaporée a donné des cristaux de sulfue d'anmioniaque. Les matières salines contenues dans le cerveau sont donc les phosphates de chaux, de soude et d'ammoniaque, et un peu de sulfate de chaux. — L'acide nitrique a produit sur le cerVeau à-peu-près les mêmes phénomènes qu'avec les autres matières animales. Il a produit de l'acide oxalique et laissé un charbon Irès-voluinineux. — L'acide muriatique, combiné avec le cerveau humain , a présenté à-peu-près les mêmes faits que les autres acides. Mais la difficulté étoit ici de séparer les sels forra(?s par cet acide, de la malière cérébrale qui se brûle pendant i'évaporation, et de l'acide luurialique en excès , qui se coiiceiure. M. Fuurcroj eriip!oie l'amiiio- niaque , qui ^ ajoutée a la liqueur qui contient de l'acide luuriatique et pliosplionque libre, et des muriatcs d'aïuiuouiaque et de soude, suture les acides et returiue du phosphate calcaire qui, en se précipitant, entraîne avec lui la matière animale char- bonnée. On peut alors, par une chaleur forie , brfiler celle matière animale, sans craindre de volatiliser l'ucide phospliorique , et connoilre ainsi la proportion dans hujiielle il se trouvoit. — Seize onces d'alcuol ayant bouilli sur deux onces de cerveau desséché, ont laissé précipiter par le refroidissement , deux gros et demi de petiLes lames brillantes. Cette substance est insoluble et infusible dans l'eau bouillanle : une plus fone chaleur la décompose sans la fondre. Ces caractères éloignent considérablement celle matière dn blanc de baleine, de l'huile concrète des calculs biliaires, et de li ma.ière adipo- céreuse des cadavres du cimetière des Innocens , auxquels on a voulu la comparer. L'alcool évaporé entièrement au soleil , a laissé 5 gros de cette substance j mais celle-ci étoit plus jaune. Cette malière rougissoit le papier bleu et se délajoil un peu dans l'eau en lui donnant un œil laiteux. — La potasse a dissout entièrement le cerveau desséché, et en a dégagé de l'ammoniaque, quoiqu'il fût très-frais. — L'huile de thérébentine et l'huile d'olive dissolvent en partie le cerveau humain desséché. — Le cerveau desséché, exprimé avec force etchaleur, n'a laissé suinter aucune goutte d'huile. — M. Fourcroy conclut de ces expériences que le cerveau Immain n'a aucune analogie avec le blanc de baleine, qui ne contient point de potasse h nudj mais qu'il est formé d'une pulpe qui a quelqu'analogie avec l'albumine du sang, et d'une petite quantité de phosphate de chaux, d'ammoniaque et de soude. Paris. Février lygS. Z O O T O M I E. Obsercations anatoniiques siir l'huître (ostrea edulis), parV\i\\. Pinel,. Soc. d'Hist. Willi^, le seul auteur qui ail parlé de l'anatomie de l'huître, dit avec raison que r.ATURELLE. les valvcs de ce ver testacé , se ferment par le moyen du nmscle qui se trouve vers leur milieu, et qui les' réunit. Mais il avance une erreur, lorsqu'il prétend qu'un autre muscle qui lui est joint, sert à les ouvrir. .M. Pinel n'a pu découvrir cet autre muscle ; mais il a vu que le mécanisme dont se sert l'hullre pour ouvrir sa coquille , réside dans la charnière de cette coquille. Cette charnière est formée par un liguuent élastique , qui tend toujours à écarter les valves , cnsorte que si l'on coupe le muscle moyen , les valves s'écartent d'elles-mêmes , et opposent alors une certaine résistance à leur réunion. C'est donc en relâchant ce muscle moyen, que Willis a appelle muscle droit, que l'huître ouvre sa coquille. — AVillis avoit dit aussi que le canal intestinal n'arrivoit à l'aims qu'après avoir fait de longs circuits autour de l'estom.ic , et de cette substance molle et noirâtre qui l'enveloppe , et qu'il a appellée le foie. M. Pinel a injecté , avec du mercure , tout le canal alimentaire de l'huître , et s'est assuré qu'il ne décrivoit qu'un arc d'un très-petit rayon , et concentrique au muscle droit. ECONOMIE. Soc. Piiii.OM. M. l'abbé Della-Rocca a fait part d'un procédé avec lequel il parvient à enlever une grande partie de la cire qui reste ordinairement mêlée au marc , et se vend a vil pris aux ciriers de toiles. Sa méthode consiste à enfermer la cire dans un sac clair, fixé au fond d'une bassine remplie d'eau j et exposée sur un feu doux. L'eau bout, la cire se fond, ( 59' ) et plus Ipeire elle s'élève pure à la surface, où il est aisé de la recueillir. II faut avoir soin de iiioUre (juelijiies peliis bûlons cuire le sac et la bassine , afin d'évilcr l'action trop direcle du feu , el <'ie.^ aiuieaux tlisposcs au fond île celle bassine , scrvcnl Ibrl Lien à fixer le sac qui enveloppe la cire. M. l'abbé Della-Rocca augiieule , par ce procédé, le produit de la cire de qninie pour ceiU j elle est, aussi disposée à se blanchir plus faci- Itiucnt , la presse n'ayant pas agi sur elle , et uni d'une manière intime le miel, le pollen cllesautres ninlièresélrangt res qui la salissent. C'est par nnpocédé a-peu-près semblable, qu'on retire la cire dans la L.ouisianno , du irijrica ccvij'cru ? PHYSIQUE. Piapport sur les moyens employés pour mesurer le poids d'un pied cube d'eau , par M. H a u y. MM. Lavoisier et Ilaiiy chargés de déterminer l'unité de poids, viennent de donner Soc. PÎMi-oas. un résultat provisoire de leurs opérations , pour satisfaire à la demande du comité des assignats el nionnoies , quia désiré avoir ce résultai avec une approximation suffisante , pour qu'on put l'appliquer au nouveau système monétaire. Ils se sont servi d'un cylindre de cuivre jaune, d'environ 9 pouces de hauteur , sur autant de diamètre. Ce cjlindre étoit creux, mais exactement firme de toutes parts , à la réserve d'une petite ouveriure circulaire, située au centre de l'une des bases. 11 s'agissoit d'abord de mesurer exactement le volume du cylindre, et ensuite de délcriuiner sa pesanteur spécifi(| je comparée à celle de l'eau distillée , au ternie de la glace , pour en conclure le poids d'un volume cubique de celte eau , ajanl pour côté le décimètre , c'est-à-dire la dixième partie du mètre ou de l'unité de mesure , qui sera d'environ 5 pieds 1 1 lignes -f^„, évalués d'après la toise de fer de l'Académie. Les dimensions du cjlindre ont été prises à l'aide d'une machine imaginée et construite par M. Fortin , artiste très-distingué. Le grand avantage de celle machine , est de niettre l'observateur à portée de comparer, avec beaucoup de précision, des longueurs qui ne diffèrenl e itr'elies que d'une très-pelile quantité , ce ([ui s'exécute au mojeu d'un levier ( L/, fig. i et a ) en forme d'équerre , dont un des bras l , qui n'a qu'un pouce de long, prend de petits mouvemeus égaux aux différences entre les dimensions à com- parer , tandis que l'autre bras L , qui est long de dix pouces , rend sensibles ces diffé- rences, à l'aide d'un nonius n, qui donne les ^-^ de ligne, lesquels représentent des ;sT„ en dilférences réelles, d'après ce qui vient d'être die. Les commissaires ajant pris d'abord , avec beaucoup de soin , la longueur absolue d'une règle de cuivre, qu'ils appellent règ/t' ^étiénilrice ; longueur à-peu-près égale, soil à- la hauteur , soit aa diamètre du cylindre , ont comparé avec cette longueur ?4 diamètres, pris six par six, sur quatre des circonférences de la surface convexe, et 17 hauteurs, 8 sur le contour d'une des bases , S autres sur une circonférence située à égale distance entre la précédente et le centre , et la 1 7'. au centre même , ou dans lu direction de l'axe. La fig. 3 représente la base dont il s'agit , avec les pointsoii les hauteurs ont été prises , désignés par les lettres a, b, c, d , e, r, i, k. l, etc. Les commissaires ajant divisé la somme des longueurs des 34 diamètres par leur nombre , ont eu le diamètre moyen du cylindre. Quaiit à l'estimation de la hauteur moyenne , ils ont cru devoir y mellre plus de recherche , ayant observé que la base sur laquelle ils opéroient étoit inclinée à l'axe , de manière qu'entre deux hauteurs prises aux extrémités a , e , de l'un des diamètres de cette base , il y avoit -~ de ligne de diffé- rence en élévation. D'après cette observation , ils ont calculé la hauteur moyenne dans trois hypothèses différentes. La première est celle oîi tous les points de la base seroient exactement sur un même plan , incliné comme nous l'avons dit. Dans la seconde , ils ont imaginé un plan perpendiculaire à l'axe , qui passant par le- point a , que nous supposons êlre le plus bas , intercepteroit une espèce d'onglet , qu'ils ^ ( 4o* ) ont ensuite sousdïvisé en 24 prismes droits triangulaires, tronqués obliquement à leur partie supérieure , en faisant passer des plaiij par les lignes ain, an , mn , etc. Ils ont trouvé qiie la hauteur moyenne de chaque prisme éloi. celle qui p assoit par le centre de gravité de la base de ce prisme, et qu'en mcnie teins , elle éloit «g île au tiers de la somme des trois arrêtes loiigiludinales , ce qui les a conduits à une formule simple , pour calculer la résultante de toutes les hauteurs, ou la hauteur iuo_yennc du cylindre. La troisième hypothèse étoit la mèine que pour le diamèire uiojen , c'est-à-dire qu'elle consistoita regarder la hauteur moyenne comme le quotient de la somme des 17 hauteurs par leur nombre. Ces trois hypothèses ont donné ,)réciséiaent le même résultat , jusqu'aux dix-millièmes de ligue , accorJ qui semble indiq ler que le cylindre moyen , trouvé par le calcul , ne diffère pas sensiblement en voluuie, d',iv>:c le cylindre mesuré par l'obser- vation. D'après cela, les co 11 iiissaires ont évalué la solidité du cylindre en lignes cubes, rapportées a la toise de l'académie. Pour déterminer jjIus aiséuienl la pesanteur spécJfi [ue du cylindre, ils avoient engagé l'artiste à en proportionner tellement la caviié avec l.i partie solide, qu'il fut seulement un peu plus léger que l'eau. Après avoir vissé a l'ouverture de sa base une petite tige creuse, ils l'ont plongé dans de l'eau de rivière bien filtrée, n'ayanl point alors d'eau distillée en assez granile (juaniité, puis ils ont inséré , par la lige , des grains de plomb , jusqu'à ce que l'eau se trouvât au niveau d'un trait tiéiié marqué sur la tige. Le poids total du cylindre et de la tige , éioit alors égal au poids du volume d'eau déplacé , lanl par le cylindre que par la partie plongée de 1 1 lige. Ils ont cherché ce poids en posant iminé- diateuienl le cylindre avec sa tige , et connoissant d'ailleurs le volume du cylindre , plus celui de la piir.ie plongée, ils ont conclu de leurs expériences, le puiUs d'un volume d'eau filtrée, égal au décimètre cube -Ce résultat étoit susep-ijile de plusieurs corrections j il falloit d'abord en retrancher la quantité nécessaire pour le réduire au poids d'un égal volume d'eau distillée. Il falloit de plus avoir ég;ird à la condensation des métaux, lorsqu'ils passent dans une tempéraiure plus basse, ce qui exigeoil une double correction j car d'un coté, lors du rappro- chement fait entre les dimensions du cylindre et la loise de l'académie, le thermoiuètre de Réauinur n'étoit qu'à 5 degrés au dessus de zéro , tandis que les perches qui avoient servi à mesurer l'arc terrestre dont le décimètre étoit originaire , avoient été étalonnées sur la toise de l'académie par une température de i5 degrés. 11 falloit donc ramener à l'hypothèse de cette température les dimensiuns du cylinure, et par conséquent les sup- poser augmentées dans.le rapport indiqué par la différence entre 5 et i5 degrés du ther- momètre. D'une autre part, lors de la pesée du cylindre, le thermomètre marquoit 5 degrés ^, et par conséquent -ji de plus que lors de la comparaison des dimensions du cylindre à la toise de l'académie , d'oii il suit que le volume du cylindre , au moment de la pesée, se trouvoit augmenté dans le rapport , de la dilatation que subit le cuivre ^ p ;r un changement de température de4- de degré. Ces diffère nies correclions étant faites, le résultat donne pour le poids du décimètre cube d'eau distillée à "1 degrés ~ de Uéaumur, 188161 grains, et pour le pied cube , 644>4'5 grains , ou 69 livres 14 onces 6 gros ô giains. Enfin , les commissaires ont évalué le poids du décimètre cube , en le supposant p a:é danslevuide, auquel cas, il acquiert nécessairement une augmentation de puids eg le au poids de l'air' supprimé , et en supposant de plus que le thermomètre fiât au degré de la congellalion , ce qui exige au contraire une petite déduction à faire sur le résultat pré- cédent. Ils ont cru, en conséquence, fixer provisoirement, dans cette dernière hypo- thèse, l'unilé des poids, ou le poids du décimètre cube d'eau distillée, à 18S41 grains, ou. 2 livres 5 gros 49 grains , et le poids du pied cube a G^SiSo , ou 70 livres 60 grains. Ce résultat que l'on regarde comme très-suffisant pour l'usage indiqué, sera porté à une plus grande précision , lorsque le Cylindre auia été mesuré de nouveau dans un plus grand nombre de diamètres et de hauteurs, lorsque la pesée en aura été faite immédia- tement dans 1" eau distillée au terme de la glace, et à différentes températures, p.irmi lesquelles on lâchera .de saisir celle qui donne le majcimum de condensation de ce fluide; et (4«') et enfin, lorsque le dëciniètrc se trouvera dclerminé plus rigoui'Cutomcnt , d'aprè» li) mesure du quart du méridien. Explication des Jig. I et II. A. Grande table de marbre qui porle toute la machine. B. Bloc de marbre fixe , perpondiciilaire à la table. C. Autre bloc de marbre se mouvant le long de la règle de cuivre D , perpendi- culairement au bloc B. d, m. Règles de cuivre qui retiennent le bloc C , dans sa direction. E. Bloc de pierre qui soulienl la règle génératrice g, e. Règle de cuivre qui fixe la position du bloc E. b. b. Bouton qui fixe la position constante de la règle g-, perpendiculairement au bloc B. N. Nonius qui indique sur la règle T\ , la longueur de la règle g, à ^âi ^^ lignes. L. /. Levier coudé qui rend sensible sur la régler^ par le moven du nonius n , les différences des hauteurs et des diamètres du cylindre à ^sVj de lignes près. V. Vis de rappel pour faire faire au bloc C, de très-petits mouvemens. P. Vis de pression pour fixer le bloc C, sur la règle D. .r. Ressort en spirale qui maintient la pièce mobile j- , en contact immédiat avec l'cx Iréiaité de la règle génératrice g. P A K I S. Mars 1 795. HISTOIRE NATURELLE. Observation sur un Spath Jluor cubique de Buccton, en Angleterre , par M. G I L L o T. M. Haiij possède dans sa collection, des petits cubes , parfaitement réguliers, que Soc. philom. l'on trouve en Angleterre, près de Buxton. Ils sont opaques, et leur surface est gra- nuleuse , et d'une couleur grisâtre ; mais lorsqu'on les fait mouvoir à la lumière , on y voit des indices sensibles de lames situées parallèlement aux faces du noyau octaèdre, comme dans le spath fluor cubique. La poussière de cette substance , jetée sur les charbons ardens, adonné une légère phospiiorescence. M. Macie, de la Société royale de Londres, qui en a fait l'analyse, a trouvé que ce n'étoit autre chose qu'un fluatc calcaire , niélé d'une argile ferrugineuse ; ensorte que la forme cubique de ces pierres est due au fluate calcaire, dont les molécules en dissolution , dajis un fluide chargé de particules hmo- nenses , ont entraîné celte dernière substance avec elle , et ont formé, par leur mélange, un crystal semblable à celui qui vient d'être décrit. Ces cubes sont toujours isolés j il suit delà qu'on peut dire de ces cubes , qu'ils sont au spath fluor, ce que le grès crys- talisé de Fontainebleau est au spath calcaire, à la différence près de la matière hétéro- gène, qui , d'un côté, est l'argiie et le fer, et de l'autre la substance quartaeu&e. Ecart de la Nature. On a présenté à la Société, dans la séance du 7 Mars, un enfant âgé de huit mois, dont le dos , depuis la nuque du col , jusqu'au près de la région lombaire , est cou- vert de poils diversement nuancés et parfaitement lisses. Lestégumens de cette partie du eorps offrent une teinte particulière due a la couleur noirâtre des poils qui les recouvrent) F ( 42' ) de niênie qu'on observe chcT. les animaux , dont la peau affecle les mêmes nuances q'te les poils. Le bout des mamelles , et quelques parties de la fesse et de la hanche , du côié droit , offrent de semblables taches noirâtres , qui ne sont pas dans ce laoïuent couvertes de poils. PHYSIQUE. ioc, PiiiLOM. La Société a chargé MM. Chappe, Robilliard et Silvestre de répéter les expériences de MM. Galvani etValli, et de faire de nouvelles recherches sur le fluide singulier, que ces savans ont fait counoilre. M. Berlinghieri, correspondant de la Société , et professeur de physique à Pise , lui écrit , comme de nouvelles preuvas de l'identité de ce fluide avec l'électi-icité , — i". que c'est à tort que les physiciens ont dit qu'il falloit une hétérogénéité dans les métaux qui servent d'armatures et d'excitateurs j qu'il a souvent obtenu des effets, en employant le fi'r {lour conducteur , et très-souvent aussi en employant le fer et l'acier. 2". Qu'après avoir disséqué les nerfs cruraux d'une grenouille dans toute leur étendue, et les avoir coupés transversalement par le milieu , il les avoit éloignés d'un pouce , en les étendant sur un plan de cristal , et qu'il avoit rempli cette distance par une barre d'argent ; alors l'excitateur mis eu usage lui avoit offert des effets très-remarquables ; mais un morceau de cire d'Espagne ayant été substitué à la barre d'argent , il avoit détruit la communi- cation et arréié tous les mouvemens. — Les commissaires ont répété ces deux expériences, qu'ils ont trouvées parfaitement exactes ; ils ont observé particulièrement que les arma- tures et les excitateurs qu'ils ont faits de métaux homogènes, en étain latniné , ploiub de vitrier , fer, cet. excitoient des mouvemens très-sensibles dans les grenouilles , à l'instant oii elles venoient d'être dépouillées; dans celle hypothèse , les effets cessent promptement et reprenuenl lorscju'on change le métal d'une des deux armatures ou de l'excitateur. Indépendamment de toutes les expériences connues dont les commissaires ont déjà répété une grande partie , ils ont constaté les faits suivans, qui semblent n'avoir pas encore été observés. 1°. Les effets remarqués dans les expériences connues , continuent d'avoir lieu dans le vuide , et les mêmes phénomènes subsistent encore après la rentrée d« ]'air. ?.". On a vu que les corps vivant n'éloient pas assez bons conducteurs pour déterminer le passage du fluide ; ainsi une personne qui préseiUe ses doigts au lieur' d'excitateur et d'armatures, ne produit aucun mouvement; mais si elle arme une de ses deux mains du plus petit conducteur métallique , comme la pointe d'une aiguille , elle excite alors des mouvemens convulsifs très-remarquables. 'S". Les effets observés sur les animaux à sang froid sont encore plus remarquables dans l'huile que dans l'eau ; ils s'observent et se conservent aussi plus long-lems. 4"* Chaque pièce de métal, quelle que soit sa qualité conductrice, si elle est revêtue d'une surlace de mercure, perd sa première qualité, et ne devient conducteur du fliude, que comme toute autre ]iièce de métal ég dément revêtue de mercure. 5". Une lame de verre très-mince , d'un quin- zième de ligne seulement d'épaisseur , suffit pour empêcher le passage du fluide , et pour arrêter tous ses effets. 6". L'électricité artificielle , appliquée pendant quelque tems direcicmcut, détruit dans l'animal la faculté que le contact métallique excite en lui; une décharge d'une petite bouteille de Leyde produit le même effet. 7". L'animal posé sur un conducteur chargé d'électricité artificielle, positive ou négative constante, présenie les mêmes phénomènes lorsqu'il est soumis aux expériences précédentes. o . Soit l'animal isole et plongé dans une atmosphère électrique, c'esl-a-dire à la dis- lance de deux pieds d'un corps conducteur qu'on électrise , il éprouve de violentes contractions chaque fois que l'observateur , en tirant l'étincelle , dépouille le conducteur de l'électricité qui lui est conimunifjuée. ^ . M. Cerlinghieri , dans une de ses lettres à la Société , lui avoit fait part de l'expérience de M. do \ olta , d'après iaquelle ce savant avoit indiqué qu'en plaçant une feuille d'élaiu sur la langue, et une pièce d'argent par-dessous , on n'épiouvoit aucune sen- ( 4V ) salion tant que les mc^tavix éloient st^parcs ; mais si an les r.ipproclioît jusqu'au conîaet , 011 ôprouvoit une saveur singulière et ircj-reniaïquaLlc. M. J3erliiiglueri avuil l'prouvé une analogie entre cette expérience et celles Je J\l. (Julvani , en armant les uerls de la colonne vertébrale d'une grenouille de la inênic manière; les monvemens qui n'uvoient lieu qu'au moment du contact , indiquoient la sensation de l'animal. — Dans cette expé- rience , répétée par les Commissaires de laSociété , ils ont observé la saveur très-sensible , lorsifue deux niélaux dilTérens appliqués aux deux surfaces de la langue, ont été mis en contact; cette saveur , légèrement acide et quelqselbis saline , varie sensiblement lors- f qu'on change les métaux; elle augmente beaucoup, sur-tout lorsqu'une des deux pièces est enduite de mercure , alors elle est vive , et procure une salivation abondante. L.e zinc et l'arg'^nt produisent aussi un très-grand effet. Les faits suivaus viennent de nous être adressés de Londres, par M. Yalli. — - I . L'opium, appli([ué aux extrémités des nerls, agit plus puissamment que lorqu'ori l'applique à leur origine. — 2". Les diaphragmes de quatre chevaux soumis à l'expé- rience sont restés ijunmhiles , tandis que sur les chiens , la contraction de ce muscle ne manque jamais d'avoir lieu. — j". M. Valli n'a pu réussir encore à exciter desmouveniens dans le cœur, l'estomac, les intestins , la vessie , qnoiqu'en armant les nerfs de ces dif- férentes parties 4"- " ^ fallu une ]ilus forte charge d'électricité artificielle qu'a l'ordi- naire^ pour donner des secousses à l'aile d'un poulet dont les nerfs étoient armés, et qui étoit baignée dans l'huile , tandis que l'électricité native conservoil presque sa pre-« iiiière intensité. ASTRONOMIE. Obsen'atloii de la Comète de Jaiwier 1793, communiquée à la Société', par M. DE LA Lande. La Comète de cette année fut apperçue le 10 Janvier au soir, par M. Méchain ^ Soc. piiilok. occupé 2)rès de Barcelone à la mesure des degrés. Elle étoit très-lumineuse, visible sans lunette ; la chevelure avoit près d'un demi-degré de diamètre , elle n'avoil presque pas de queue. A(i h. Sy' du soir ^ elle avoit 264° d'ascension droite, et 65° de déclinaison près de l'étoile S du dragon, Le leiideniain , M. Fiazzi , astronome de Palerme , en Sicile^ l'apperçut aussi par hazard près de l'étoile 1 du dragon. Il estimoit le nojau de 2 minutes, et la chevelure de 12'. M. ]\Iéchain et M. Piazzi ontcontinué de l'observer dans la cons- tellation de Cassiopée. Le ciel ajant été couvert à Paris presque continuellement , avoit empêché qu'on n'apperçi!it , cette comète ; mais aussi— tôt que la nouvelle en fut arrivée , M. Messier la chercha avec soin , et quoiqu'elle fût très-petite, il la trouva le 'h Février sur la tête de la baleine, et l'observa plusieurs fois jusqu'au 14 ; niais la lumière de la lune n'a pas permis de la voir plus long-tems ; elle étoit ensuite trop éloignée. — M. de Saron ajant eu communication de ces observations , a calculé l'orbite à-peu-près ; il a trouvé, par cette première approximation, le nœud à 9 signes iV 12', 1 inclinaison de 49° 8' , le périhélie , 4 sig. iS" 22' , la distance périhélie g68(j dix millièmes de celle du soleil. Le passage au périhélie, 27 Décembre 1792, à 17 h. 4' » lems moyen; à Paris cette comète est rétrograde; c'est la 81"" dont l'orbite ait été calculé, suivant la table qui est dans la troisième édition de l'Astronomie de M. de la Lande. Paris. Avril 1795. MINÉRALOGIE. M. Gillel-Laumont a fait connoîlre à la Société la découverte qu'il a faite d'une Soc, piiii.ost source formant des dépôts analogues à ceux des bains de St -Philijipe en Toscane ; celte source est située dans les carrières de pierre calcaire grossière, dites les Caves de F a ( 44' ) Savonières , à trois lieues au sud-ouest de Tours, sur la rive gauche de la roule qui conduit à Chinon, immédiatement après avoir passé le village de Savonières. La source, en sortant du hanc calcaire , dépose , sur un rocher incliné , un albâtre calcaire , souvent ondé , quelquefois revêtu de petits cristaux en prismes droits hexaèdres } le dépôt est d'un grain très-fin et d'une blancheur qui ne le cède en rien au plus beau marbre de Carrare ; l'eau tombe ensuite dans un petit bassin , à la surface duquel il se forme une pellicule d'environ y de ligne d'épaisseur. M. Launiont a reconnu à l'essai (jue le dépôt et la pellicule étoient de carbonate calcaire. Celte pellicule, analogue à celle que produit la chaix en dissolution , a porté l'auteur de l'observation à penser que la chaux, à l'état caustique , avoit été dissoute par l'eau de la source , et que le contact de l'air la saturant d'acide carbonique , la réduisoit à l'état de carbonate de chaux dans le dépôt ei dans la pillicule ; il ne doute pas que , par des moyens analogues à ceux qui sont employés •'**^ aux bains de St.-Fhilippe en Toscane , on ne pût mouler , dans les caves de Savonières f des bas-reliefs imitant le plus beau marbre. ÉCONOMIE. Expériences sur la Mélasse. Soc. PHILOM. M. Cadet Devaux avoit annoncé, dans la feuille du Cultivateur, qu'en faisant bouillir la mélasse avec de l'eau et du charbon , on lui enlevoit son odeur et sa saveur désagréahles , et qu'on la rendoit par-la, propre a remplacer le sucre dans beaucoup de circonstances. Procédé. La Société phitomathique a cru devoir répéter l'expérience de M. Cadet; elle en a chargé M. Vauqueliu qui a procédé de la manière suivante : il a pris 95 parties de mélasse du commerce , il l'a mêlée avec autant d'eau , et a chauffé ; lorsque la liqueur a été prête à bouillir , il j a mis peu-à-peu , en agitant, six p.irlies de poussière de charbon : ensuite il a fait bouillir pendant une heure , en remplissant le vasi' a me- sure <{u'il se vuidoil par l'évaporalion j entin il a filtré et évaporé la liqueur en consistance de sirop épais. Observations. (Quelques instans avant l'ébuUilion de la liqueur, il se produit une effervence qui a une odeur semblable à celle du lait , coagulé par le vinaigre. Le produit de celle effer- vescence est de l'acide carbonique don on expliquera l'origine plus bas. Résultat. I' résulte de cette opération , i". que la mélasse s'éclaircil ; 2". qu'elle perd un peu de sa couleur; 5". que sa saveur est adoucie; 4"- que son odeur nauséuse se dissipe entièrement. Pour connoitre ce qui est arrivé ici à la mélasse, il faut chercher exactement ce qu'ella étoit avant l'opération, et ce qu'elle est après, et j joindre les comioissances sur la nature du charbon. La mélasse brute est acide, elle contient un sel calcaire, elle a une couleur brune- verdâlre. La mélasse purifiée n'est plus aride , elle ne contient plus , ou peu de sel calcaire , si l'on a employé la quantité nécessaire de charbon. Le charbon commun tonlienl du carbo- nate de potasse. Or , il est aisé maintenant do concevoir ce qui est arrivé à la mélasse, traitée avec le charbon : les acides maliques ei pyro.muqueux contenus dans la mélassse s'unissent à la potasse ; d'oîi nait l'effervescence , et d'oii ils se forme deux sels plus doux que les acides. Si le charbon est assez abondant , le sel calcaire est découiposé , et il en résulte un autre moins acre que le premier. tenant à la clarté et la décoloration de la mélasse , c'est aux molécules spongieuses du cViarbon que le mouveiuent de l'ébuUilion fait parcourir auxditférens points de ia liqueur, qu'il faut l'altribuer , elles s'accrochent et s'unissent aux matières étrangères qui en troublent la transparence. Viager. * La mélasse ainsi purifiée , peut servir en place de sucre à la préparation de beaucoup Explication phénomcncs. ( 45' ) d'alimens et de médicamens colorés j elle est bonne dans le café à l'eau et à la crème, dans les crèmes colorées par le chocolat, pour l'aire des caramels; c'est sur-tout aux opé- raliotis pharmaceutiques , dont presque tous les rcsuluu sont colorés, qu'elle peut servir avec beaucoup d'avanlage. Il n'y a pas de ilouic <|u'on ne l'emploie à beaucoup d'autres usages _, lorsqu'elle sera connue dans cet état , de plus de moTide. CHIMIE. Faits principaux ; extraits d'un mémoire de i\I. D e y e u x , sur V ana- lyse de la noix de y al le , et de son acide. Les dernières décodions de la noix de galle ont une couleur verte ^ et ne donnent point d'encre avec le sulfate de fer. Celte couleur vcrle est rmigie par les acides; elle esL détruite par l'tKide nuiriaiique oxigiiié , et par la chaleur long-lems continuée - L'extrait de nuix de galle, obtenu par l'eau , donne à la distillation de l'acide carbo- nique, des cristaux en aiguilles , ou en lami's, qui s'attachent au col de la cornue, de l'eau qui dissout le sel , enfin du gaz lijdrugéne ; le produit aqueux est acide, il cris- talise par l'évaporation spontanée. Le carbonate de potasse fait naître un précipité dans les décoctions de noix de galle : ce précipité se dissout coniplellement dans la potasse , dan-j les acides les plus l'oibles, et dans l'alcuul La lique;;" d'où cette matière a été séjjarée a une couleur jaune qui se conserve dans le vuide , et qui devient verte à l'air libre ; c'est la même couleur observée ose au fond de l'encre et qui la rend bourbeuse; c'est elle aussi qiii s'élève en poussière dans l'opération du baguellage des étoffes et des chapaux teints en noir. — Le gallale de fer fait effervescence avec les car- Action de l'eavi. Pc l'action de l'al- cool et de l'éther. De l'r.ction de l.i c'i.;!cur sur la noix de galle. Ex.in-en de l'acide g.i!l cfin , obtciui fat U subliniaiicn. De l'sction de l'a- cide ^allKjue iur U sulfate de fcc. bonatcs nlcalûis ; il s'en sépare, parla c'inleiir, un g;iz plus pur que l'air atmosphérique, -i^ L'alcool lui enlève mie portion d'acide gilliqne, qui lui donne une couleur jaune et la propriéié de rougir la teinture de tournesol ; ainsi lavé avec l'alcool^ il ne fait plu» effervescence avec les carbonates alcalins. — Il est dissoluble dans tous les acides ; et il brûle sur les charbons ardens à la manière du pjrophore ; il donne à la distillation une portion d'acide gallique sublimé , et une liqueur contenant un peu de cet acide en dis- solution. Si l'on fait cette opération sur le^allate de fer lavé , soit avec de l'eau, soit avec de l'esprit-de-vin , on n'obtient que de l'air plus pur que celui de l'atmosphère. De cçs expériences, M. Dejeux a conclu , i°. que la couleur verte qui se manifeste -daiis les dernières décoctions de "la noix de galle, est la combinaison d'un principe végétal avec l'oxigène , puisque les décoctions renfermées exactement ne prennent point cette couleur. 2". Que la matière que les carbonates alcalins précipitent des décoctions aqueuses et spirilueuses de la noix de galle est une espèce de résine particulière qui jouit de cette propriété singulière de se combiner avec l'eau , à l'aide d'un acide. 3°. Que ]!acide gallique peut élre amené à l'état de blancheur la plus parfaite, ce que Schtele ji'avoit pu obtenir j qu'il est volatil à la manière de l'acide benzoïque, mais beaucoup plus décomposable , puisqu'à chaque sublimation , une partie est convertie en un acide nouveau , qui verdit, la dissolution de fer, en acide carbonique et en gaz. plus pur que l'air atmosphérique; qu'il ne diffère dfe l'acide carbonique que par une proportion plus grande de carbone. — ■•■ /y" (^ae la couleur purpurine qui se forme par le mélange de l'inlusion de noix de gill^avec le sulfate de 1er, est due à la combinaison de la couleur verte d,e linfusion rougie par l'acide sulfurique , avec la couleur bleue qui est propre au gallaLe de fer. -' — 5°. Que le gallate de fer est une combinaison d'oxide de fer , de carbone et d'acide gallique , qui y est un peu en excès , et qui rend dissoluble dans l'eau la portion de gallate de fer carboné ; qne sa couleur noire est due au carbone d'une portion cl'acide gallique décomposé par l'air ou par l'oxide de ier lui-même. 6". Enfin que la noix de galle est composée d'un mucilage^ d'im extrait , d'une résine nouvelle , d'une couleur verte, d'acide gallique et d'un tissu fibreux ; que c'est à cet assendîlage qu'est duc la saveur astringente de cette substance , et que le principe auquel on altribuoit exclu- sivement cette propriété , n'existe réellement point. L'ouvrage entier sera incessamment imprimé dans les Annales de Cliimie. PHYSIQUE. Nomenclature des poids et mesures. ^cAD. DES Se. L'académie des sciences, après avoir pris connoissance du travail de ses commissaires, pour déterminer provisoirement, et avec une approximation sulfisante, l'unité de me- sure et de poids, s'est occupée de la nomenclature relative au même objet : elle a d'abord fixé le nom des mesures linéaires dans l'ordre suivant : I^j,jf(s. 1°. Grandes mesures qui appartiennent à la Géographie, Quart du méridien évalué à 5,i53,45o toises. ~ du quart du méridien , décade, -pj^ du quart du méridien , degré. 2". Mesures itinéraires. ~-~ • • • poste. rri'Tr: • • • >"'l/>^. — o". mesures d'arpentage. , „ „'^ ^ „ stade. Ce sera le côté de l'arpent, tt" v: pcre/ie. — i^.IMesures usuelles, i c. t o'o o o 5' •••• ^o linités ; /e décal. unité; la livre ^de l'unité ; /'o«ce. ^ de l'unité; le dnimo. -^-^^ de J'uuiléj /a /«ai7/c. ~;^ de l'unité j le grain. ( 47' ) L'académie a adopte les mêmes noms pour les mesures de liquides et pour celles des Mesures de cspa- grains. L'iiiiiU' sera la iiicsure ((ui (.■oiilieiuiruil un voliiiiie d'eau distillée égal au palme f'''- cube , ou de même poids que la livre. Celte (.apacilé reirl'ornie la quanlilé de bled néces- saire pour la ration du soldat; elle excède de -,'^ la capacité de notre pinte. Les mesures de capacité sont, en commençant jiar les plus considérables, i,ooo pintes , /e loniieuu: 100 pintes, le scptlcr ; lo pintes, le boisseau : enfin la pinte^ ASTRONOMIE. Blesure de la méridienne. u4rticle coniniuninué par 31. de la Lande. ]VL Mecliain , après avoir mesuré les triangles de la méridienne en Espagne jusqu'à Soc. riliLOM. Barcelone, a essayé d'y joindre l'isie de Maiorque , qui eu est éloignée de 5o lieues; mais les neiges , dont les montagnes sont couvertes , l'ont obligé de différer cette opé- ruion. Il s'est occupé d'observations astronomiques à Monl-.Iou_y , prés Barcelone , dent il a trouvé la latitude par une multitude d'observations , 4'" 2i ' 44", i , la distance fin Sijloil au Zénith , au moment du solstice, 64'49'?8", 5, ce qui lui a donné l'obliquité de l'écliptique 2T27'44",4; plus petite de 7/' que celle que RI. Cassini a déduite des observations laites aussi avec un cercle entier. Nous sommes étonnés de cette différence dans des observations qui ont la précision d'une seconde : nous tâcherons d'en découvrir la raison. L'académie a autorisé M. Mechain à se rapprocher des frontières de France , pour faire les triangles de l'intérieur , et venir au devant de M. de Lambre et de M. le François , qui continueront depuis Paris, en avançant vers la partie méridionale: ils ont déjà fait o:ize triangles sur une distance de 62 mille toises. PRIX. L'académie vient de décerner le prix destiné à l'auteur de l'ouvrage ou de la découverte Acab. des Se. la plus utile aux progrès des sciences ou des arts. Ce prix a été donné à M. de Morveau , auquel on doit les deux premiers volumes de la partie chimique de la nouvelle E'.nryclo- pédie , ouvrage qui suppose des connoissances très-profondes , des recherches immenses , et qui , tout incomplet qu'il est encore, renferme déjà les articles des principaux objets relatils à la science. Les autres concurrens qui ont été mis sur les rangs sont, M. Mas- kelyne, dont les observations astronomiques forment un dépôt également précieux par le grand nombre et par l'exctitude des résult^Jls ; M. Bulliard , auteur d'une histoire des champignons de la France, qui répand un grand jour sur celte partie de la botanique , jusqu'alors obscure et peu connue, avec des figures coloriées d'une vérité frappante; M. Arthur^ Young , qui a publié un ouvrage très-intéressant sur la culture des dif- férentes provinces de la France ; et M. Scarpa , avantageusement connu des analomistcs par un ouvrage qui a pour titre , Analotnicœ mquisitioneS de auditu et olfaclu. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle. M. Silvestre a rendu compte à la Société d'un ouvrage nouveau sur les abeilles fait par M. Huber ; ce savant estimable, aveugle, doit à une patience infatigable, et au secours de François Burnens son domestique , qui observoil pour lui , plusieurs faits très- curieux sur les mœurs et l'économie de ces insectes; les faits su i vans nous ont paru mériter d'être insérés ici. 1°. Une suite d'observations et d'expériences délicates ont conduit l'auteur à rejetter toutes les probabilités qui avoiejit été avancées sur la fécondation des abeilles ; il a prouvé que les reines ne s'accouploifint jamais dans les ruches , qu'elles s'en. ( 48' > ^loîgnoîent pour cette opérarion , et que lorsqu'elles éioient'fécond(5es elles rapportoient avec elles la partie de l'orgme mâle, décrit par Réaumur, el appelle par lui corps lenlicaire : elles s'en défonl avec leurs putes à leur arrivée dans la ruche , el ne conservent dans leur vagin que la liqueur séminale dont il est rempli ; cette seule fécondation lui suffit au moins pour deux anné^'S. 2°. Si l'accoupleuient des reines vierges est retardé au-delà de 20 jours après sa naissance^ ellf ne pund plus d'œufs d'ouvrières j tous ses œufs sont de faux bourdons. Lorsque sa fécondation a lieu dans les premiers jours, elle pond pendant onze mois des œufs d'ouvrières , et donne ensuite les faux bourdons néces- saires à la ruche. 5°. En répétant les expériences de M. Schirach dans les ruches par- ticulières dont nous joignons la figure ici , l'auteur a remarqué que le ciiangement des larves d'ouvrières en larves de reines étoit dû prijicipalement à la nourriuire que les abeilles avoienl soin de donner à celles qu'elles desiinoient à cet état. — 4°- Lorsqu'une reine vient d'éclore , elle se porte rapidement sur toutes les cellules qui retiferment des nyniphes de son espèce , et les fait périr avec son aiguillon ; ce qui lui est d'autant plus facile, que les cellules royales ne sont jamais hermétiquement bouchées à cause de leur grand évasement. Si deux reines se trouvent ensemble , elles se livrent des combats jusqu'à ce que l'une d'elles soit morte ou sortie de la ruche. 5°. M. Iiiems avoit vu quelques ouvrières déposer des œufs; M. Huber a remarqué que ces abeilles, sortant toujours des cellules voisines des royales , avoient probablement reçu pour nourriture un peu de celte bouillie particulière qui étoit tombée ou qui avoit iransudé dans leur alvéole. (1°. Lorsqu'on prive une ruche de la mère abeille, les ouvrières continuent leurs travaux pendant 9.4 ou 5o heures sans s'en appercevoir , elles entourent et semblent vouloir emprisoimer une mère qu'on y introduiroit ; mais au bout de cet espace de tems de privation le découragement semble les prendre , et elles ne se raniment qu'à la vue d'une nouvelle reine. 7". M. Iluber s'est assuré que les abeilles sont ovipares ; il a pu compter les anneaux de la larve future à travers la pellicule mince de l'œuf; il a vu , sous la lentille du microscope , cette pellicule s'ouvrir , se chiffonner , et la larve éclore : il a obsiMvé que les reines parvenoient à l'état d'insecte parfait au bout de 16 jours, les ouvrières au bout de 20 , el les faux bourdons de 24. S"- Les nières ne déposent jamais d'œufs d'ouvrières dans les cellules de faux bourdons ; elles les laissent tomber à terr» lorsqu'on ne leur donne que de cette espèce de gâteau , et elles recommencent à les déposer si on leur donne du gâteau à petites cellules. 9". Lorsqu'un essaim sort de la ruche , c'est toujours l'ancienne reine qui le conduit , et comme dans l'état naturel il ne peut y en avoir deux à-la-fois dans la ruche , elle laisse toujours en sortant des nymphes de reines prêtes à se métamorphoser. — io°* Dans le tems des essaims, les abeilles empêchent la reine nouvellemenl éclose de percer avec son aiguillon les nymphes sem- blables à elles, au lieu que , si par la méthode de 1\L Schirach , ou par la soustraction de la reine, on a forcé les abeilles à destiner de nouvelles larves à cet étal , elles laissent la première sortir de sa coque aussi-tôt que la nature le lui permet , et ne l'empêchent point de détruire les autres nymphes destinées à devenir reines. — 1 1". L'amputation des ailes ou d'une antenne n'empêche point la mère abeille de remplir ses fonctions, mais la privation de ces deux antennes semble lui ôter tous les moyens de sensibilité; elle s'éloigne alors , laisse tomber ses œui's , et ne s'apperçoit pas même si elle passe près d'une autre reine mutilée comme elle : il faut se dépêcher de l'enlever à la ruche. 1 2". Lors- que dans les ruches de M. Huber on veut augmenter en peu de tems la production de la cire à l'époque du plus grand travail des abeilles, il suffit d'intercaler de nouveaux cadres entre ceux qui sont déjà remplis, on peut ainsi , en 1 5 jours ou trois semaines leur faire construire 5 ou 6 gâteaux neufs : on peut aussi aisémeut^faire^deux ruches d'une à feuil- lets, en glissant deux cadres vuides et fermés entre les deux demi-ruches ; il faut faire cette opération dans un lems l'avorable , et laisser la partie privée de reine l'ernjéc pendant 24 ou 5o heures, ce lems suffit pour décider les abeilles à construire des cellules royales. — Lors([u'on loge un essaim artificiel dans une ruche à feuillets, il faut avoir soin de ii;. ;r quelques petits morceaux de gâteaux dans les cadres , ainsi qu'il est représeulé a a , (49' ) Jig. I et 4 , afin de dclermîiier les abeilles à suivre celte perpendiculaire , cl tïviier qu'en b.îlissaiit su r les rein u res qui se i>arcnt les cadres, ellesn'enjptîdicnL de les ouvrir Iiicileuieiit. - — I /i". Dans 11 conslruciion des niclies à l'eiiillels , ii faut avoir soin de tenir une distance seiiibl.ible à celle que les abeilles laissent entre Iciis gàlcaux , c'est ù-peu-près 4 lignes , et par conscfjuenL donner environ l'i lignes d'épaisseur aux cadres, e' un pouce aux traverses qui soutiennent les gâteaux , ^iu^îg-. i et 4; cette précaution est nécessaire pour obliger les abeilles à ne faire qu'un gâteau p.ir cadre , et par coubC;|ueul exauiiuer plus facilement leurs opérations. Fig- •}. et"i , lÀiiclie a feuillets fermée et ouverte. ■aa ,.hb. Cadres garnis d'uji carreau de verre qui ferment la ruch ? ccc. Ouvertures pour la sortie des abeilles» Fig. • , gg , /'/Coupe d'un des cadres- dd. Traverse qui soutient ie luorceau de gâteau aa. h b b b. Chevilles qui retienneu;. le gâteau. Fig. 4. Disposition du luorseau de gâteau dans le cadre , vu de profd. Paris. Mai et Juin lygS. HISTOIRE NATURELLE. Ohsen'alions de M. Rossi sur un nouveau genre d'insecte, voisin des icliiKjLunons. M. Rossi n'a pas fait ce nouveau genre ; il indique seulement la nécessité de le faire, Soc. d'His il l'appelé provisoirement , ' n-iturelle. Icîineumoa , vesparuin, Ater atitennis brevibus ftircatiscompres'sis j thorace latcrihus anticc appcndiculato. D KSCR I PT. Totus aterfuliginosLis. Caput parvuni. Oculi. %'aldéprominuli sphœricl. Palpi duo filiformes longi'uiculij articiilis diiobus cjUndricis subœqualibus. Antennje brèves vix capite longiores in iUroq. scxii duplici ranio instructa; , rainis cequalibits dejlcxis compressis , cjuasi ensiforniibus. Thorax lobo antico in colliim \-eluti pro- ■traçtus et singularitcr utrinq. ad busin appendioulatus rnetiibranula sou pi-di:n::uh instar baltcrum porrecto , cocJdeurifornii j poslicé , latior convexus incqualis. Abdomen feré cylindricain neqiie petiolatum neqtie acuteiitttrn;. Vemwn , tibicequc poslictv dcpressœ et breviores. l'arsi quatuor fusci. Aiis quatuor albœ longiludine "^ abdominis. Habitat in Itallâ, Cet insecte habite à l'état de larve et de chrysalide dans la guêpe française vespa gal~ lica. C'est sous le quatrième anneau de l'abdomen de celle guêpe que se trouve sa chry- salide ; sa présence ne nuit pas à la vie de la guêpe , et ou rencontre souvent sous les -anneaux de leur abdomen les chrysalides dont l'insecte est sorti , sans que les guêpes en paroisseut incommodées. Description de la gemme orientale , par M. Il A u y. ^, M. H^iiy a désigné sous lé nom à' orientale l'cspècède gbmnie que l'dn app'îlle com- "niùriéuierit rubis ^ Saphir ou Topaze d'orient, siiivafit qu'elle est d'une'couleur rouge , tïéueoù jaune. Il est très-rare de trouver Cette geiîi.nie avec une formé ■tte^'leuien't' pro- nQucén ^'jaussi u'avoit-oti juïijU'à présent aucune descrrplibri fiddle de sê^ cry^arAx. Wous donnons ici celle dés variétés observées par M. Hrtïiy ^ en joïgiiant à l?'in , 22'' 24'. Celte forme résulte d'un décroissement par une simple rangée sur tous les bords des deux bases du prisme , figure ai , de manière que les faces produites se prolongent en dessus des pans de ce prisme , jusqu'à ce qu'elles se rencontrent. 3. Orientale mineure, tlle diffère de la précédente , en ce que ses pyramides sonl sensiblement plus courtes. L'inclinaison du Iriangle J31S sur le triangle 11\S est de 127' 5S', d'oii il suit que l'angle au sommet 1\I ou A'^ est de ïi ; ici le décrois- sement est mixte , et a lieu par trois rangées dans le sens de largeur, c'esl-à-dire , en allant de IS ( fig. a") )' vers CF , de Dl vers CG , etc. Les crystaux qui appartenoient à coite variété éloicnt rougeàlres. 4. Orientale ennéagone. C'est l'orientale allongée, incomplète vers ses sommets, «t dans trois des angles solides extrêmes, qui sont remplacés par de petits triangles isocèles, c q i; bfe, etc. disposés alleiTialivement , ce qui rend les bases ennéa- gones. L'inclinaison de chaque petit triangle , tel que c q i sur la base voisine est de 122' \'à'. Le ciystal d'après lequel l'auteur a dé-lerniiné cette variété, est d'une couleur blcnâlre. Les petits triangles qui la caraclérisenl proviennent d'un décroissemei. t par trois rangées sur les angles S , D , G { fig. aï ) de la base supérieure du noyau, et sur les angles inférieurs À' , O , H , qui alternent avec les précédens. A N A T O M I E. Extrait d'un mémoire de I\I. V i c n - d 'A z i n , sur la Tnantbre dont le jaune de L'œuJ se comporte dans le ventre du poulet nouve dément ëclos. AcAO DES SejEN» Le poulet nouvellement éclos a été négligé par les observateurs ; on sait que le jaune *e replie dans le ventre ; nuds commeu! s'y place t— il ? A quelle é])oque disparoit-il? i^|ueslions très-importantes, et qui fout le sujet principal do ce mémoire. Les premiers jours de l'incubalion sont dcsiinés au développement du cerveau, de la «îioëlle épinière et du cœur. C'est vers le milieu de ce tems que se montrent le système intestinal et gastrique , auquel le jaune de l'œuf appartient. Depuis le dixième jour de l'incubation jusqu'au 19"^°, le jaune excavé dans sa partie supérieure , et servant comme de lit à l'embryon , s'accroît et devient plus fluide, llaller présumoit que le fluide albumineux passoit ])ar des vaisseaux particuliers dans le sac du jaune. M. Vicq-d' Azir n'a point trouvé ces vaisseaux albumineux. Haller a prouvé que la plus extérieure des membranes du jaune est une continuation de la peau du fretus , et que les deux membranes intérieures sont un prolongement de celles dont est composé l'intestin. Indépendamment des vaisseaux ombilicaux qui, du dix au treizième jour de l'incubation, recouvrent toute la surface de l'œuf, des branches des artères niézenté— riques moyennes et de la veine porte se répandent sur la surface du jaune. Le jaune •arrosé ])ar les vaisseaux propres aux visières de l'abdomen , appartient plus intimement au poulet ([ue le reste de l'œuf ; pour lequel le système des vaisseaux ombilicaux est principalement formé. ( 5.' ) C'est par lin pédicule fjae le jaune do i'ie il' (oniiimniquc avec le Uihr inlcsliiul Ju pould ; ce uéJicule s'ouvre dans Muc dos aijses de riiiiosliii qui s'écl>,-\ppe p^ir l'ouvcrlure abiloiiiinale ; son volume , dans son princ!i)C , csL prcsqu'aiissi gros i|iie 1 iulestin j comme ce dernier s'accroîl , le pédicule donieuianl le iiiciiio, on apperçoil LicnlôL une grande disproportion eiilr'enx. buivatit quelques physiologistes , le Jaune de l'œuf entre à la fin de l'iiicuhalion dans l'abdomen; mais disons avec plus d'exacliuide , que cette cavité qui avoit; une étendue immense , relativement au corps de l'embryon , se rcsscre , que ses limites s'élablisscnt, que le jaune cède à l'impulsiou de ses membranes , dont les n:aillQS se rapproclien», et sur-tout celtes des muscles abdominaux, dont, les til>j-es se contractent, tandis que io mouvement péristaltique des inlcslins attire vers le centre du niér.sntèrc les anses dent le pédicule du jaune est un prolongement; ajoutons que l'ouverture ornl iiicale , se rétrécissant et se fermant enfin , le jaune ne fait que se rapj)rocher dos viscores à la nutrition desquels il doit principalement servir. Le mouvement de pression que le jaune éprouve en se déplaçant ainsi , force une partie de sa substance à couler parla cavité du pédicule ; ce n'est que vers le iç) . ou le po". jour que le jaune commence à passer dans l'intestin. Vers la fin du premier jour de Id naissmce , la masse du jaune diminue environ d'un cinquième. ]\I. Vicq-d'A7.ir a examina les poulets chaque jour pour observer la diminution progressive du jaune, et l'a fait exactement dessiner. Vers le sejjlième jour, le jaune réduit à une petite niasse, se .retire tout-à-f'ait vers les reins ; alors le pédicule s'épaissit , et le lig.iment ombilical du jaune, long de cinq à six lignes, devient très— délié et se rompt : c'est ordi:iairement vers le treizième jour cjue cela arrive. Le pédicule du jaune ne s'efface jamais tout-à-fait; M. Vicq-d'Azir l'a trouvé dans des oies, des canards et des poules adultes. C'est vers le milieu du tube intestinal, plus près de l'anus que du pylore , qu'il est implanté. RI. Vicq-d'Azir a aussi examiné le jaune dans l'inteslin , et l'a trouvé en grande partie •dans la première .inse intestinale qui correspond au duodénum , se mêlant au suc gas- triijue , et subissant , comme les autres alimens, l'action des liqueurs digeslives. Un des moyens le plus propre à faire connoitre jusqu'à c[uel point le jaune de l'œuf est utile au poulet éclos , c'étoit de l'exlirper dans le premier jour de la naissance ; M. Vicq- «l'Azir fit celte opération sur plusieurs poulets, le premier devint triste, et mourut aveugle le trente-deuxième jour de sa naissance ; le second mourut le vingl-sîxième jour dans un étal d'élisie. Ces expériences prouvent évidemment que le jaune de 1 œut est absolument utile à la conservation du poulet. Lo poulet a deux conduits artériels, dont le droil se ferme au quatrième jour, et le gauche reste ouvert jusqu'au 6 ou 7°. jour de la nriissance. Le trou ovale existle encore au dix-neuvième , époque à laquelle il coiiiiueuce à s'oblitérer. Explication des Jigures. Fis- !• Poulet examiné le quatrième jour. V. I. ?.. 5. Masse du jaune renferme dans sa capsule propre. 4. Pédicule du jaune qui s'ouvre eu a dans le conduit iiiteslinal. z. Sorte de ligament court qui alLachc le jaune aux parois de l'abdomen , et se perd dans l'ombilic 10; il diminue à mesure que le poulet augmente en âge , et 11 est presque plus sensible dans la figure 2. z. s. 5. 5. L'estomac ou gésier. q. r. Portion du foie. 7. S. 9. Circonvolution intestinale dans laquelle s'implante le pédicule du jaune. Fig' 2. Poulel observé le neuvième jour de sa oaissuiice. z. Ligamenl qui attache le jaune à l'ombilic. J-. Capsule du jaune très-diminuée. 4- Pédicule du jaune qui s'implaule dans l'intestin, î. s, s. Estomac. ^ ^' ( 52' ) Extrait cVune lettre de M. Bernard, médecin à Rouen , à J\I. Yauquelin. SoCi Pnii.OM. En préparant un sujet pour des leçons d'cingéologie, M. Bernard a observé , i°. que l'artère céliaque n'avoil point de trépied j que l'artère hépatique seule la reiiiplatoit ; que l'artère coronaire slumachique pieuoit naissances la partie supérieure de la niézen- térique supérieure ; que la splénique liroit aussi son origine de la niézenlèrique au-dessus de la coron, ;ire stomachique ; ?". que le ùssu cellulaire qui réunit les artères et les veines étoit extiênient endurci., et resseiubloit aux cariil.igcs; 3°. que le sysltiue veiueux éloit singulièrement affecié ; et ([ue les nerfs éloienl d'une beauté peu commune. Le sujet sur lequel ces observations ont été laites étoit jeune j on ignore la maladie dont il est mort. PHYSIQUE, Soc. riîiLOM. ]M. Larrej; correspondant de la Société, lui écrit, qu'ayant eu l'occasion de faire l'amputation de la cuisse a'un homme dont la jaiube avoil éié écrasée par une roue de voiture, il a voulu répéter sur l'homme les expériences de Galvani et Valli, men- tionnées dans nos piecédens numéros; eu conséquence il a disséqué le nerf poplité dont il a isolé le Ironc jiis(|u'aux plus petites branchts; enveloppant ensuite le tronc de ce nerf avec une lame de plomb , après avoir mis le corps des liiuscles gasirocncmiens à découvert, il a pris une pièce d'argent dans chacune de ses mains, et lorsque, louchant avec l'une l'armure, de ploml. , il a mis l'autre pièce en coulacL avec leS' muscles, ils ont éprouvé des mouvemens convulsifs Irès-loris , qui ;gissoiint sur la jambe et même sur le pied. Le docteur Starck a répélé avec succès i,i même (■\périence. Ces savans ont observé que des morceaux de fer et d'acieinnc produisoieiu pas des phénomènes aussi marqués; les eflels ont aiignienlé considérablement, lur.squ'ils se sont servis d'un siylel d'argent courbé pour conducteur, quoique le lueuibre lût alors devenu presque froid. ARTS MÉCANIQUES. Burcui de consul- M. Montu a présenté un violon harmonique qui réunil les avantpgcs des instrumenS' tation des Arts ce à touches et'd« ceux qui sont à cordes : il joint l'ensemble harmuniijue des premiers , aux sons prolongés et mélodieux des seconds, l.a caisse, de trois pieds et demi de long, sur trois de large, renferme deux corps de figure ovale, dont l'un fait l'olfice de violon, el l'autre de basse; le premier porte onze clievalets , et le second cip q : en tiuit :>H cordes, dont lapins basse est a l'unisson de Vut du degré le plus giave du clavecin à grand ravalement , et la plus havile donne le la au-dessus du j'a le plus aigu du même clavecin ; ensorle <[u'il ne s'en faut que de deux notes que cet instrument ail cinq octaves complets. Des vis de ruppels avec écrous serveiU à tendre les cordes par des degrés infiniment peli:s ; enfin un arcliei sans fin, formé de crins réunis, qui tourne à l'aide d'une roue mise en mouvement par une pédale, et sur lequel repose une multitude de petits cylindres, fait résonner la corde à mesure que la louche la détermine à s'élever vers lui : le musicien peut , à l'aide d'une pièce de bois que le genou fait mouvoir, augmenter la pression donnée et l'intensité des sons; ce qui lui donne quatre niovens ditlerens d'induer sur les vibrations, et par consétjuent de varier son expression. Gel instrument , bien supérieur à la célesline el aux épinettes a crochet, décrites dans la nouvelle Encyclopédie, est susceptible de devenir d'un usage général lorsqu'il aura été porté à la perfection de son exécution. Le bureau a été d'avis d'accorder à l'auteur le nuixiiiiuin de la première classe des récompenses nationales, c'est-a-dire, »ix mille livres. ( 57 ) CHIMIE. Extrait d'un Mémoire sur V analyse du Salsola soda, par M. Vauquelin- Il y avoil p;.riiii les chiinisles Je l'incertitude sur la présence de la soude dans le Soc. piiilom» salsola avant la (ouibusliun. l ne opération simple a prouvé que cette lualière alcaline préexiste k la combustion du salsola; infusé dans l'eau, il a tburni par l'évaporalion une quantité sensible de carbonate de soude. Le salsola réduit en poudre a une couleur verte jaunâtre , une odeur marécageuse et une saumure salée légèreutent alcaline. 11 rétablit la couleur du Imiruesol altérée par les acides. Imbibé d'eau , et abandonné a lui-même à la température de i5 degrés, il noircit, se couvre de niucor, et répand une odeur lelide. Salsola et acide nitrique. 5oo grains de Salsola puJvérisé mis dans un^e cornue, à l'appareil pneumatochimique , avec 8 onces d'acide nitrique à 22 degrés à l'aréomètre de liaunié, ont fourni du g.iz, nitreu.x , que l'acide a bieulût accomp. gné jusqu'à la fin de l'opération , mais dans des rapports dilférens : au commencement , ic gaz nitreux, relalivemcnl a l'acide carbonique, éloit plus abondant qu'a la fin de ru])éralion. Il passoit en même tcms une liqueur claire et sans couleur qui contenoit de l'acide nitreux, et qui avoil l'odeur de 1 acide prussique. Une portion de cette liqueur saturée avec de la potasse, el mêlée à une dissolution de sulfate de ier , a donné un précipi é bien qui étoil de véiilable prussiate de ler. Celte liqueur avoit une couleur jaune de citron , une odeur analogue' a celle de l'acide prussique. Il nageoil sur celte liqueur une liuile jaune qui s'^t ligée par le refroi- dissement. Dans cet étal, elle avoit une couleur blanche jaunâtre moins foncée que celle de la cire ordinaire, mais jouissant d'une ductilité a-peu-près semblable. Elle se dissout dans l'alcool plus abondamment que la cire ordiu,.ire ; elle en est séparée parfaitenenl blanche pa||i'eau ; elle donne de l'acide sébacique par la distillation, comme la cire ordinaire. Il est nécissaire pour la formation de cet.e substance ,. que l'acide nitrique bouille sur la matière végétale, jusqu'à ce que l'on voie des paillettes brillantes n.;ger dans la liqueur. M. Vaui^uelin explique ainsi la formation de ce'te cire. A mesure que lopcration avance, l'acide ni rique se condense davantage , sa leiiipcralure aug.uente ^ raltractiou des principes de la j.Lnle change pour l'oxigeue , le carbone l'emporte sur l'hydrogène, et alors biùlant seul, l'hydrigène devient prédominant, et donne a lu matière un caractère huileux. Il resioil une portion de la matière végétale qui n'avoit pas été décomposée : efe étoit blanche, demi-transparente, et resseudjloil a des lames de mica. Elle pesçU 5o grains, ou le dixième de la masse employée; elle avoit une saveur astrmgonle Ires- for e ; elle rougissoit la couleur de tourr.esol , quoiqu'elle eiil été lavée; elle s unissoïC aux alcalis, d'oii elle étoit précipitée par les acides; l'alcool la dissolvoit , etcette combinaison étoil troublée par l'eau qui en sépare la matière végétale en molécules brillantes. r ■ * Ces piopriétés ont fait penser que celle matière est un acide nouveau, lorme pat- l'oxigène de l'acide nitrique el la p.,rlie ligneuse du bois. H donne de l'acide pyroligneux à la cistiUation, et il laisse peu de charbon. M. Vauquelin a commencé une suite a ex- périences sur celte matière, qu'il espère suivre en détail, el dont il communiquera le résultat à la Société. La liqueur contient des nitrates de magnésie el de soude, de l'acide niurialique pro- venant de la décomposition du muriate de soude par l'acide nitrique, et de l'acide nilriqup excédant;; elle contient aussi une portion de matière végétale jaune qui est dissoute , et de laquelle ii-s alcalis augoienlenl la couleur sans la séparer. On n'a point trouvé de traces d'aciiles malique, oxali(|ue el acéleux dans celle liqueur restée dans la cornue , comme cela a lieu pour la plupart des mauères- végéLales ainsi traitées. r 54' ) Byfi grains , ou une once dp sahola , mis dans une cornue de verre adaptée à un réci- pienl roniimuiiquant à une cloche reRiplic d'enu par le uiojcn d'un tube , a donné i". quelques g'ouUes d'un liquitle sans couleur; 2". un fluide jaune; 3°. un fluide élas- tique composé de gaz hydrogène capl^né et d'acide carbonique; 4". une huile ro«g*, dont la couleur s'est formée à mesure que la dislillaiiun a avancé davantage. Les fluides élasliques étoienl chargés d'une odeur extrêmement fétide , qu'ils ont communiquée à l'eau de la cuve pneu mitochiuiique. L'acide muriatiqiie oxigcné détniisoit sur-le-champ cette odeur, et perdoil aussi la sienne. M. Vauquelin eu conclut qu'elle est formée de principes combustibles. Les fluides élastiques occupoient un espace de 5oo pouces cubes; 3.00 pouces ctoieiit de l'acide carbonique, et 100 pouces de gaz hjdrcgène carbone. » Le liquide aqueux avoit aussi une odeur extrêmement fétide ; il vcrdis'^oit fortement la teinture de violettes , et rétablissoit la couleur bleue du louniosol enlevée par un acide. Le papier bleu du tournesol n'cloit pas attaqué sur-le-champ par cette liqueur ; mais îl rougi, soit au bout de quelque tcms, lorsqu'il cloit exposé à l'air : cela indique que le sel ammoniacal i'"ii'i , in parte mcdia integruin antice einarginutuin , poslice incurinumjissam , anfract bus udjixain , apiccre cui yuin , conlinuutum. ,( Noî. ) Fissura tjntutnniodo In adultis , b'f\'ior in adolfscentbus. HA.B. fliare indico? fossilis J rcquens ad courlagnon^ grignon^ etc. 3. Stronibus Jissura, St. testa lœv: lubro Integra expunso , poatice recurvo } Busi in carinam Jîssam contiunato , fig. 4- Testa fusiforniis , apertura coarctata , c luda. recta elongata. Lubrum integrum planum expunsum , posticé recurvuin , basi in curinuin JissajUj aiifractibus planis adjixani , apice rccurvani , conlinuatum. H\B. y'o«i7/j courtiignon^ St.-Germain-cn-Laje , rara. 3. Stronihus canulis. St. Testa sulcata , labro in vicdio emarginalo , busi in curlnamjissam continuato ; cauda bres'i incurva , iig. 5. Affinis St.Jissnrellœ sed minor, et testa subclayata; labruin in medio valdè einar- ginutuin , cauda bievis incurva. HAB. fossilis .^d giignon. Extiait d'un mémoire sur la structure de l'hyacinthe cruciforme , par M. G I L L o T. La forme sous laquelle se présente la substance appelée hyacinthe cruciforme, est celle d'un faux prisme à quatre pans hexagones , sunnonié par un sommet letraëarc à faces rhoinhes : les arrêtes du prisme sont remplacées par îles angles rentrans. Car. geo. inclinaisons respectives des hexagones, fig. 6 , ^ //; o ^ (^ r X i^ E o N P , etc. ^^lo"" des rhombes b a m z l c, a m o iiX« = i2i'i Sy' 56" des rhombes a m z l c b , a a: E L i K = Ç)V a:*.' 2". Angles plans do l'hexagone z m o p (j x; m = ff = 112'' 57' 12". s = o=::i=/a= i2jJ 4;' 24" du rhombe a b c l z m. a := 72* 5' 54' • fe = 7« = 1-01^ 54' C". Les cristaux de celte substance (fig. 6 ) , se divisent : i°. ijarallilement aux rhombes du sommet, ce qui la distingue dos zéolithes avec lesquelles on l'avoit confondue; 2°. p.iralléleiuïïnt aux hexagones latéraux, ce qui la distingue de l'Iivacinthe , pro- prement dite , dont les coupes latérales interceptent les arêtes dn prisme. Les premières coupes ramenées à leur liiuite, donnent pour forme primitive un octaèdre qui, divise paraliolement à ses faces , se résoudroit en six octaèdres^ plus, huit tetradres; mais les secondes coupes soudivisent chaque octaèdre en deux moitiés, et passent entre les tetraodres qu'elles laissent intacts ; ce qui fournit une raison de plus en laveur du tétraèdre considéré comme molécule intégrante. Il résulte de la structure de cette substance, qu'elle forme une espèce bien distincte dans le règne minéral, comme l'avoit déjà présumé M. Ha iij : la manière dont elle se divise semble indiquer qu'elle n'est point une maçle.j mais ç'.çst à robservation à confirmer cottç dernière assertion. ' Sciit « r n g^ ( fig. 7 ) , la projection de l'octaëdrej si l'on suppose qu'aux points /, /, 'e , Il , etc.-, il v: ait des angles rentrans , et que de nouvelles lames décroissantes par une simple' rangée autour des quatre angles solides latéraux de l'octaëdre, s'appliquent; sur cliacune de ses faces, on aura un solide semblable à celui qui est représenté fig- 6. M. Gillet-Lauuiont possède dans soa cabinet une variété de ce cristal en prisme quadraugulalre ( 57' ) qiiadranpulaire de la grosseur âe 4 lignes s>ir un sens , et de 5 lignes sur l'autre, sani ang'c'S iiiiliMiis, avec lio noiivellos l'arutles qui f.-iii[)l:ici_'iU les arètos du soniiiiot. Ces facettes re^iilleroieiit d'un décroisseiuLMil par une simple rangée parallèlement aux arêtes qui se réunissent. ÉCONOMIE. IM. Ilericart Tlinry a cotuniuir'qiié à la société une expérience à l'appui de celles Soc. philom. que M. Lancr_y a l'.iil coimollre a la suciété U'ugriculture , sur les moyens de liàler la maturité des fruits ; il a eidtvé , au primeuips der.uer, un aiiueau d'écorce de la hauteur de 9 ligues, à trois des bran .Les u'un ab/ icoiier-ptche en plein veut, dont les Heurs commeu>.oient à se développer. Dès le mois de mai , les fruiis de ces Lr.,iudies avoient un tiers de grosseur de plus que ceux qui se trouvoieut sur les autres, et même au- dessous de l'incision circulaire. Dans le uiois de juiu, les fruits de deux des brandies sont venus à maturité m à 12 jours avant aucun aure du mèuie arbre; mais sur 9 abricots, un seul a donné à l'ouverture des novuux une amande pulai;e; les 8 autres n'ont présenté que des embryons informes, l'ouïes les amandes des autres fruits /. Co q u e b K rt. Une pièce de hois ([iii plie par une cause quelconque , a ces fibres comprimées du Soc. piiitxiM. côté concave et allonf^ées du côléoppusé, et la somme des forces de compression appli- quée perpendiculairement à une portion de la surface d'une section /g^ fig. ii^ est toujours égale à la somme des forces de tension qui agissent de la même manière sur les autres points de cette section. La pièce est au moment de rompre quand la fibre A g-B, fig. 1 1 , a reçu tout rallongement dont elle est susceptible , et , pour chaque pièce d'une section pareille, cet allongen;ent extrême est dû à une courbure constante au point de rupture , «juelle que soit d'ailleurs la longueur de cette pièce. Cela posé, M. Aubert compare la résistance d'une pièce de bois^ fig. i i , posée par ses extrémités sur deux appuis A, B , avec celle d'une pièce indéfinie qui repose sur une suite d'appuis, tels que A, B, ^c. , fig. 12, et qui prend une courbure ahernativeiuejit tournée en haut et en bas. Ces deux pièces sont supposées au moment de rompre sous leur I)ropre poids , ou sous des poids dont elles sont unii'ormément chargées. (Quatre forces agissent sur une demi-longueur de la pièce fig. 1 1 ; la somme des tensions T, la somme de pressions R, qui lui est égale, le poids — de la demi- pièce réuni en son centre de gravité , et la résistance de l'appui A qui lui est égale. Considérant les moniens par rapport à un poids quelconque, comme C, et réduisant j onaTx KL = — X AD= --j s' étant la section, L la distance des appuis, P la pesanteur spécifique du bois : donc L = l/ LLï-Lf j les forces qui agissent sur la partie A g f li de la ])ièce , fig. 12, sont au nombre de six, R, T, R' , 1' ) ~- cl la résistance de l'appui qui lui est égale. T = T' , car la pièce est également au iiionient de rompre en h comme en g: ainsi, les niomens donneront 2 T x I^ L = --- X O D = ^^ ^' : donc L' = t/^ "= ^ v ^ M , et à cause de k l, le même fig. 1 1 1 8 ^ Pi-/ et 12, on a L : L' : : 1 : V^^ V On sait que les forces des pièces de charpente mises au moment de rompre dans des circonstances semblables, sont en raison inverse des longueurs, ainsi, la pièce fig. 12, réduite .'i une longueur L , porteroit un poids ég.il à p i'' L' j/ 1 , et ainsj sa force seroit à la pièce, fig, 12, comme i : Y iV 1 :: i : 2. CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur F analyse chimique des conferves , par MM. L ACUO IX ef ClI A N T RAN. T.a SocîéTé ayant chargé MM. Vanquelin , BrOngniart , Charles et Romain Coquebert Soc. piiilom. de répéter les expériences contenues dans ce mémoire , l'extrait que noùSxiUons en donacr est également pris dans leur rapport et dans le mémoire original. La .pluparl des faits, annoncés par les correspondans de Besançon s'élanl trouvés exacts^ les coiumissanes de la Société en ont seulement ajouté (juelques-uns. Auquel des deux règue's organisés appartiennent les conferves? doivent-elles rester dans le règne végétal parmi les plantes cryptogame»; ', ou peiit-on les ranger dans le^r^gns animal , a la suite des polypiers , comme semblent l'indicjuer les observations de U. In- genhouT.? Telle est la question intéressante qui a occupé MM. Lacroix et Chantran. Pour en trouver la solution, ils ont cru devoir joindre , aux observations microscopiques, li 2 C 6o' ) l'analyse chimique , espérant qne les produits qu'elle donneroit fourniroient un moyen de plus de prononcer sur la nalure animale ou végétale des conCerves. Los dciix e'|èces de conferve qu'ils ont analysées, sont: i". la conferve huileuse {conserva bitllosa. Lin. j ; • . la i:onferve pelotonnée {confervu glo'iieruta , Lin.) i". La conferve Lullciiie devient parfaitement blanche dans l'acide muriadque oxigéné. '1 laitée avec l'acide nitrique affoibli , elle a produit d'abord une effervescence très- vive. Le niéla^ige étant ensuite disiillé à feux doux à l'appareil pneunialo chimique, adonné de l'acide carbonique et de l'azoté ; au même appareil, m:iis à feu nud , on a retiré d'une once deux gros de la même conferve nun mélangée d'acide, i . loà 12 pouces cubes de giz coaiposé d'acide carbonique et de g iz hydrogène c irboné ; a°. une once de pyromncite d'animoniiqtie avec excès d'acide, sur lequel n:îgfoit une huile enipvreunialique très-âcre. Le résidu produisoit , avec l'acide muriaiiquo, une effervescence vive, et il se dégig>oit du gaz hydrogène sulphuré mêlé d'acide carbo- liique : ce qui s'est dissous d.ins l'acide ninriatique , étoit de la chaux. Une portion de la conferve huileuse, traitée avec la so ide p ire dissoute dans l'eau, a pris utic couleur brune, a paru se dissoudre en partie , et au moyen du calorique , il s'en est dégi. é de l'ammoniaque. L'alcool en enlève à chaud et à froid la couleur verte , et la couleur qui s'y est combinée n'en est pas séparée J)ar l'eau. 2°. A\aiit bjûlé à l'air libre environ 5 onces de conferve pelotonée , desséchée à une chaleur douce, on en a relire, p ir la combusti.iu co.upi>;;te , i5 gros et demi de cendres d'un gris jaune qui avuient une saveur très-âcre : ainsi , les conferves donnent plus d'un liers de leur poids de cendre. Ce'le cendre lessivée répandoil par l'évaporation une odeur sulphureuse ; on a pré- cipité d'abord de cette lessive, par raci^. Au mili-eu de l'acide nitrique, on a fait passer du gaz oside nitreux; l'acide bientôt est devenu jaune, en passant successivement par le bleu , Je vert, le rouge et l'orangé. Le C. Vauquelin avertit que pour que l'expérience réussisse comme il l'annonce , il faut que le gaz oxide nitreux y arrive très-doucement, et par une petite ouverture; que l'acide nitrique soit disposé en hauteur le plus qu'il se pourr.i , afin que le gaz soit plus long-temps à le traverser. Exp. 5. Cette expérience est faite à dessein de fortifier la précédente ; elle consiste à dissoudre dans l'acide nitrique foible , du mercure ; bientôt on voit la liqueur devenir successivement bleue , verte , par là dissolution de l'oxide nitreux dans la portion d'acide nitrique •no'n décomposé. Jamais la liqueur, dans celte expérience, ne parvient à la couleur jaune, parce que le calorique qui se dégage ne permet pas à l'oxide nitreux de s'y dissoudre en assez grande quantité. Bien plus , la chaleur devient telle à une certaine époque de la dissolution, que la portion d'oxide nitreux qui douuoit la couleur au coni- )ueucement , est forcée de se dissiper , et la lii|ueur reste blanche. Delà le C. Vauquelin fait observer que pour convertir l'acide nitrique en acide nitreux, il laut éviter la présence de la chaleur; en effet, on sait que c est parce moyen que l'un •décompose Pacidé Tiitfeux , -et-que l'on obtient l'acide nitrique , en chassant l'acide nitreux à l'état de gaz. i:x/y. 6. Ayant fuit passer dans l'acide nitreu± orangé du gaz oxigène, il l'a converti en acide nili-ique; par celte opération , l'acide nitreux a passé, eu commençant par la partie, inférieure , o'aboi'd au vert j ensuite au bleu, enfin au blanc parfait. Le gaz oxigène quij étoit introduit lentement, étoit absorbé entièrement. L'air almosphéricjue produit le même effet , mais le gaz azote qui ne peut être absorbé emportoit avec lui une portion de gaz pxide nitreux qui devenoil rouge à la surface de la liqueur. E.Tj), 7. Les corps qui contieniient de l'oxigène à l'état solide ou liquide , et qui n'ont pas avec lui une glande attraction , opèrent sur l'acide nitreux le même effet ; tels sont les oxides de mercure, tle manganèse, l'eau, ect. Utile, relativement à ces expé- riences, des phénomènes très-inléressans . qu'il scroit trop long de décrire ici. La propriét-é qu'a l'eau de fournir à l'acide nitreux l'oxigène dout il a besoin pour devenir acide nitrique , a fait penser au G. Vauquelin que cet acide pourroit servir à déterminer la quantité d'air que contiendroit une eau. Éxp. 8. Si on n'élève la température de l'acide nitri([i:e qu'à 70 degrés, il n'épf'duve aucune altération ; mais si On le chauffe jusqu'il rébiilliiion , il subit une légèi-e décom- position. Le calorique et la lumière s'unissciit à .l'oxigène , d'où naît le gàz oxigène, tandis que l'oxide nitreux se combine à une portion d'acide nitrique , et donne naissance a de l'acide nitreux qui se volatilise. On voit que celte décomposition se fait encore ici en vert n de deux forces distinctes; c'est pnurquoi le C. Vanqucliii avcrlil qu'il ne faut pas li(ip cliaiifier l'ucidc niireux poc. pjriLOM. ( «4' ) ARTS CHIMIQUES. Méthode de dédorer le cuivre , par le C. Va u q u e 1. 1 w. Prpneziiiie livre de mercure, dissolvez dans l'.icide nitrique à vingt-quatre degrés a laréoiuèlre de BauÉué , jusi|ii'à ce qu'il t-n soit enlièrenient salure ; alors rccouviez les parties du oiivre qui ne sont point d.jréeî avec ie uiisûc des gr.iveurs , et non autre ; p'ong'2-le dans la dissoluion de mercure; au>.).ÔLil se recouvre de mercure, qui coule en globules qui se rass^' ubleiit au fond du v.i'îe. 11 l'au' avoir soin de brosser le mercure à mesure ([u'il se dépose à la surface du cuivre , afiu d'enlever l'or plus promptement et plus •■Kacleuient. Au bout de deux ou trois heures, l'opération est finie , et il est nécessiire de retirer les lames de cuivre dédoréfS. Pour s'assurer, avant de les retirer du biiu , si l'or est en'.ièrem.îut emporté, ou gratte une pulie de la lame avec un couteau ou tout autre instrument. Lorsqu'on n'apjiercoit pius sous le mercure la couleur de l'or, on ôte la lame de la dissolu'.ion de mercure; il seroit dangereux de l'y laisser trop long-'ems, carie cuivre se diisout , le mercure se mêle à l'or, et tout cela couqjlique l'opér.r.ion , et entraîne à plus de frais. On ramasse l'amalgime d'or, ou le lave avec de l'eau de fontaine, et lorsque l'eau sort sans couleur, on fait séclier , et on distille dins une cornue de grès; le mercure passe, et l'or reste pur, ou presque pur dans lu coruuç. PRIX. Soc. d'Hist. «ATLRELLE. Nous avons annoncé que la société d'histoire naturelle devoit décerner deux mé- dailles aux auteurs des deux mémoires les plus propres à avancer l'histoire naturelle. Frédéric [lermmn, iils du professeur de Strasbourg, a eu la première ; Venlenat , membre de la sociéié , a obtenu la seconde. Le mémoire d'Mermann avoit pour litre , Nouvelles Observations aptérologiques : il e«t le résultat d'un long travail sur cette partie de l'entomologie , peu connue et difficile à observer. Les mémoires qu'il a envoyés à la société traitent particulièrement des genres les plus petits : il a fait un nouvel ordre de la nombreuse famille des Acurus , sous le nom d'Holctra. Cet ordre est formé de neuf genres; il a décrit un grand nombre d'espèces nouvelles. Ventenat avoil donné à la société une dissertation sur les lichens; il n'a point établi autant de genres qn'lloffman. 11 a adopté les divisions de Linnœus, leur a assigné des caractères génériques, et leur a donné des noms pris de leurs principaux carac- tères ; il a déi.ril plusieurs espèces nouvelles , et a mêlé dans sa diisertalion une savante et utile critique. Pinel a communiqué à la société deux observations , l'une sur l'anatomie de l'huître, que nous avuns déjà fait comioitre ; l'autre sur le stjuéletle de la lêle d'un jeune élé- phant ; il s'est particulièrement occupé de la forme générale de la tête de l'éléphant, Irès-éloisnée de celle des autres animaux; il a décrit la situation des sutures qui ne l'avoienl point éié avant lui : les pariétaux et le coronal sont confondus. Les os incisifs, 2.igomaliqnes , et les os propres du nez sont très-appareus ; il donne pour destination à l'excavation postérieure de l'os occipilal , de recevoir la grande masse des muscles qui doivent soutenir les immenses défenses de cet animal. Piriel a appliqué la géo- niélrie au mouvement des mâchoires , et au calcul do la force et de la grosseur des défenses Parmi les autres mémoires qui ont concouru , la société a remarqué celui de Thum- berg, qui renferme de courtes descriptions de ^/^i espèces de plantes du Cap et du Japon; celui de Godefrcind , sur la fructification des (diaiupigiions ; ce mémoire pré- sente des observations inléiessanles ; la société a regretté que les circonstances n'aient pas permis à l'auteur de se mettre au courant des dernières découvertes faites sur ces ( 65- ) ces plantes; enfin, une description de (>8 nouvelles espèces d'insectes des environs de Pio( corolla L. ) slamina. — Filauicnta sex à basiad médium obovat.i , comprei-'Ci y à medio ad aptcem suhulata , dimid-a longltudine calicid. Stylus trigonus , hasi crassior ; sti^m.i membranuLî multifido-lacerd tenninatum{ i ). — Caracter Naturalis ex descriptione specificà patebil. FUKCRAEA Gigante\. Aloe .-tmericana viridi , rigidhsiuio et fœtido folio , vierc , dicta indigenis, Qom- niel. H. Ams. a p. p. 55. t. iH. Aloe Americaiia , radice tubcrosa ininor. Pluk. 19. (• 258. f. '>. Aloe folils integerrimis patentiusculis aculeo termi- natis , radice caulescente. Hort. Cliff. ta?. — Agave { fœtida) foliis integerrimis. Araoen. acad 5. p. '>.'>. Dict. p. S'). Jacq. Collect. vol. 2. p. 5i2 et icon. rar. pi. vol. 2. fasc. S. Habitat in Curassao. Planta inter liliaceas acile pritnatum. tcnens. * Descendus. RadicuJœ nuinerosissitnœ, teretes , intus Jibris longi- tud nalibus albidis comp.icloi ; Juniores extiiS cinereo-albidce , oculo arinato puhescentes ; adultœ oinninô cinereœ , glabrœ -, canaliculatœ ; crassitie digiti auri— cularis , Altltceœ odorem spirantes. Ascensus. Caulis caudiciformis , scu ineliiis- caudex , teres ^ erectus , simplex , ramosissiriius , cinereus , rainentis vete- rutn foUoTum exasperatus. 18. poil. long. 23. poil, circonfer. * Frondescenlia, — - Folia versus apicetn caiidicis , numerosa , in orbes ferè digesta , sessilia , subcn~ sifornii.i seu laiiceolato-acuminata ; exteriora ad basim arcuuta , crassissima , succo viscoso et fœtido madida , dentato-spinosa , dcntibus planis , raris , reino- tis , rubicundis , horisontalibus , apice uncinatis ; extits gibboso - convexa et corrugato-striata ; dein rigida , integerrima , concava lateribus injlexis , versiis apiccm conniventibus et in aculcum abeuntibus , glabra , putictata , lœtè vividia, sub-spongiosa , intiis Jibris lougitudinulibus compactis instructa , procumbentia ; 5. ped long. 5. poil. lat. Folia interiora , suberecta , integerrima , ad oras et apicem ruhicunda , exierioribus duplo minora! cœteroquin conformia. — * Inflo- rescenlia. Scapus à hasi ad modiuin absolutè teres ; à medio ad apicem teretiusculus , subcanaliculatus , erectus, ramosus , nitidus , lœlé viridis , dilutè purpurescens , s. punctis rubicundis adspersus , spa/Jiis squamiformibus passim veslitus ; suprà mediutn in amplam paniculam ejjusus. 22. pcd. 6. poil, altus ; ad basim 10. poil. /\. lin. circonfer. ad médium 7. poil, latitudine sensim decres- cente. Spatliœ circiter ^o , allernœ , lanceolato- acuminatœ , versiis basim ad latera ex opposite erosœ , univalves , extus convexiusculœ ; intiis concavœ , late- ribus inodicum incurvis , apice in aculcum conniventibus ; scapo basi adiiatœ , s. semiamplexicaules f integerriniœ ; injimœ pédales, erectœ , folils interioribus concolores ; superiores , successive breviores , primo vlrides , patentes, dein emar- cidœ , ferrugineœ , liorisontales s. reclinatœ. — Rami è spalhis prodeuntes , alterni, teretes , patentissimi , ramulosi , scapo concolores , paniculam efformentes. In medio scupiô. ped. etô. poU. long, crassitie digitali sensim imminuld. Ramuli ( 1 ; Ajjinis Agaves , L. BromeUœ , L. i et f/cpiidis Swa. S. Piuainuac l'Hcr. ( 66' ) è spathls milita hreviorîbns , numerosisshni alternt , basl incrassati ; cceferum ra- mis concolores et conformes. 'î-6. poil. long, crassitiè penœ aiiserlnœ sensim decrcscenie. — Flores ultra millcnanutn j tn's ex eodeni piincto prodeuntes , 1-2 abortiv,s ; altéra', pediinctiluli , albido''irescentes , inarginibus iih-eis , itisuavem. spiruntcs odorein. 5. Un. long. '. Un. lat. (.mensura certd dcjlniri naquit, cum nn- thes s scopuin ubsoluté non sit assecut,i ). -- PeduncuU teretes , glabri , albido-vires- centes , sœpiàs patentes, raro horisontales , bracteuti. "3. lin long. — Britctcœ lanceolato- acuinlnatœ ; sessiles , fe'Ttiginece , patentissiniœ , singulœ sub singulo pedunculo. * Fruclificalio. Callx superus { ad tiientem L. nullus ) ju.ità Jussiœuni , supra geniicn 6 partibus , absque tuho (coroUa L. ) , laciniis ". exte- rioribus oblongis , 3. nterioribus ovatis ; obtusiusculis ; planiuiculis , œqualibus. Stamina. Filanierita sex glandalœ calycinœ germinis apiceiti obtegmti incerta , cl haSL ad médium crass'ssimie , compressa ^ à medio ad aj'icem subul.itu et acu- ininata , adscendcntia , calyce dimid'o breviora. Antheiœ oblongœ , incuvibcntes , versatiles. VKÛWam. Gernien inf rum , oblonguni , sensi/n ampliatum , obsolète triquetrum , nitïdum , all>ido vire'^c^-ns ( in effœtis pallidé sulphureuin , et hic est color tot/us Jloris ) ferè longitudine laciniarum caljcis. Stjlus trisulcatus , trigo- nus , angulis rotundatis , erectus , hasi crassior ,■ crassitiè sensim attcnnuatâ , longitudine staminum. Stignia me^nbranulà multifido- lacera ter'ninatuni s. jïnibria- tuni. ( obtiisuni , obsolète Iriijuelruiii J \ c. ) Pericyrpium. Capsulant non \'idi ) scd procul dubio trilocul.iris , triwilvis , ut in cœteris — Hujusce cong'-iier eiii. lu/iCRrtEA CuBENSis ( Agivc Ciibeiibis) corollis hexapet.ilis , Joliis ciliaio—ipinosism Jacc]. Amer p. 100, t. 175. f. "8 habual in Cuba. Folia ^-/|., pedcs longa. Scapus i5. ped. iiltiis, paniculatus. Flores numerosissimi ; corolla hexapctala. t lanta vivipara. bulhilli ohtusi. (Juam speciem pro varietate Ag. Mexicanœ Itubct. La Marck in Uict. Agaves fœtidœ L. fructijicationem observan'i , mirabar tuntoperè r^luctari carac- tereni genericuni. Fccé in nuinus incidit descriptio Jacq. clegantissiino icône illus- trata , ciijus Invc sunt verba. « Propter corollam veré hexapetalam , mereretur » utruque ( nempe A. fœlida et A. Ciibensis , ub Aguvis Sejungi , novumque cons- » tilucre genus n. Tune autorîtate celeberrinii projessoris Findobonensis , suadeiite naturà , plaudentibus Desfontaines, Jiissieu, Furcraeani inter liliaceas introduxi ; nomen dc-pro/uptian à viro qurni uppellasse ( i ) , lauduvisse sat est. Iterinn Jloret h.œc plunta in Europd. Prima vice, in horto cœsareo Scbonhrunncnsi , j/iensibus januarlo et februario anni? . ... » Scapus 52. pedes altus , br.chium. » crassus , supra médium in amplani paniculain efjusus ; sed nulluin post tôt Jlo- » rum millia fructum dédit. Ht otttncs dclapsi sunt unà cum germinibtis j eorum- » (letiique loco sttccesscrunt bulbilli ovati , actimiitati et sessilcs , constantes ex il Joliolis convolutis , qui jiinio , spontè decidere cœperunt , tutu apti ad nume- n rosani procreatidam Sobolem n. Dcindè Jloruit in musœo botanico Parisiensi { anno 'i'^cf^ juxia vetcrem stjlunt ). ineuttte aiino secundo œrœ gullicœ. Ex cata- logis { 'î ) et conjinnante Tbouin , ab hujusce sœculi principio culta , ne vcl levis- simain quideni fructificationis spctii edidcrat. Tandem hoc anno , favente prociil dubio œstivo fervore , erupit scapus , avide in dies se proiitiltens , et JIoiuiil am- plant segelein prcenunrians ; sed planta mense Septeinbri , frigorc correptd , haud prociil abfuit ; quin tant grata rti kerbarite amatoribus expectutio , onininà delusaj'uei it. In tcpidario prospère collocata , vis altrix per aliquot dies iners et quasi efj'œta , végétales revocat aniiiios , et in otnnes mealus denuù se laie dif'fundit. Decedenlc Octobri mense , innumeri prodeunt flores , sed nullus anihcsitn numeris omtiibus absolulam est asseculus. K ramis successive delapsi plus ve , minus ve , evoluti jacebunt ) et caracter nunc nullo negolio se prodibat , nunc operosé extii- ( I ) Professor Chimla in Mus.c. Paris. (1) In praiectionibus An:, de Juisuu , anno 17IJ, suh nomine Aloides Amencana , SciUx foUis ampiioriôus dcmomcrabaiur. C fi?' ) candus. Unutn et altcrum afserro florctn iconi Jacquinianœ Jiaiid îln ahsimilein ,^ noviiiuf gencvix pipiius et fiiiiil^niicrUiiin. Ilic tabulant processus ti'gftarilis scapr sistcrc juvai ; jii.rlù vftcrcm stylurn , ut unius foniue siiu nuincri ; addiiuus t/icr- iiiuinetri trinain uiuupuiiiuc die alti Août 9 ^ p. liora () iiiatul. Sept. Oct. '4. i6 «7 20 22 25 27 28 ID 13. 14 14. 16 14. 5. 9- 18 i5 7. 20 16 I . 25 18 O. 2.'j 16 lo. 26 16 7. 27 17 4. 28 17 10. 2q 18 5 . 3 19. 4 19- n ao . i5 21 . i5 21 . udinein. ),5 Hora sec. ponicr. 29,5 Hora 10. serol. 18, 8,5 %4 "^4 5 4,6 10 mat. 1 ' poiaer. 2 poiii. 1 pom. 2 ruai. 2 poluer. 1,9 .. o 5 . . 5 4,0. .,8.. 0,8 . . 9,8/ 0,2 6,6 .. 8,3 7,6 7,4 8,5 10,6 2 t. 6 T nia II 2 10,2 14,4 7 '^,4 2 6 poi: pom. pom. 16,5 9 2-),I . 26;.. 21' . 21 22,5. 9,2 . 6,9' 7 ■ i>,T . q,5, 9,5. 9,^ • 9,6 ■ 5,"' 7,5 4,9. pomer. ponier. 25 22 6. pomer. pomer. pomer. ■ pomer. pomer. 7f 19,5 20,9 17,5 16,5 12,3 .0,3 '9r '74 17,5 18,5 '4,9 l5,2 i5,8 i4,a T1,5 17,5 17 18 10,5 16,8 10 10,1 ^,2 12 4,4 '% 12,5 5 I?,2 ',9 4 5,6 S 8,5 5 , 5,7 • .,8 .5,5 12,5 12,8 14 5,4 18,2 ■',9 Paris. Brumaire et Frimaire, an 2. PHYSIQUE VÉGÉTALE. Au premier coup-d'œil , il semble qu'une des différences les plus remarqaal)les Soc. D'mrr. entre les animaux errans sur le globe , et les végétaux fixés à sa surface pour^ prendre matuullle. leur nourriture, est l'immobilité apparente de ceux-ci, et leur défaut d'irritabilité. Aux yeux d'un observateur attentif, celie distinction se perd dans des nuances qui multiplient les analogies entre des êtres qui paroisseat d'abord fort dissemllaLles. ( 68' ) Mais ce qui achève de dctruire cette dislincîion , ce sont les mnuveniens noTi pdri'o- diiiiies qui ''iil lieu, piiticipalement dans les l'eiiilles d'un grand nombre de plantes. Ces mouveniens ne répondent pas seulement aux périodes de la végétation , à l'aclion du soleil sur difl'crentes laces des plantes, à l'influence des difïérentes heures du jour sur leurs organes, les contractions des feuilles de plusieurs pl.inles du genre des mimosa à l'approche des corps extérieurs , la promptitude av^ec laquelle toutes les parties de la sensitive ( mimosa piidicu ) , se retirent au moindre contact; le piège que les feuilles du dioiiœa semblent tendre aux insectes qui s'y reposent , ainionceiit un genre d'irritabilité qui rapproche sensiblement la vie végétale de la vie animale. Un mouveuient aussi singulier dans son genre, mais totalement ditlérent de ceux- là, est celui des folioles latérales de l'/iedjsarum fjTans. Plusi'-ui-s naturalistes se sont occupés à l'observer; et l'expression de ^jTans peint assez bien le mouvement de rotation que ces petits organes exécutent plus ou nioius pronipouient aux côtés de la feuille totale dont ils font partie. Linneus le fils , et Broussonnet ont donné une idée succinte de ces phénomènes; l'un dan'i son suppléuient aux ouvrages de son père ; l'autre dans un mémoire lu à l'académie des sciences en i ySS , et imprimé dans le volume de 1 784 , ( anachronisme fréqurnt dans les collections académiques ), page 619. Les ce. Ce!s , Silvestre et flallé se sont proposés de faire une suite d'observations et d'expériences sur cet objet en pu-ticulicr , et en général sur les mouvcmens des végétaux qui ne paroi^sent pas dépendre des périodes ordinaires de la végétation. Us ont commencé cette année par observer Y iiedjsuruin dans les jardins de Cels. Voici comment ils décrivent le mouvement gyratoire des folioles latérales de cette espèce d'hcdjsarum. « Les folioles latérales de V liedjsarum p^-raiis , exécutent sur les » c')tés de la feuille totale, un inouvenicnt de rotation, composé, 1 . d un mouve- n ment ascendant (^li se fait en avant et en dedans de la feuille, c'esl-à-dire^ entre » le pétiole commun et la tige; ?.". d'un ii\o\x\ nnvcni descendant (\a\ it fait en arrière » et en dehors , par la combinaison de ces deux mouvemens successifs; le sommet de » la foliole décrit une ellipse sur le côté de la feuille », De la suite de cette description , il résulte que le plan de l'ellipse est incliné à l'axe delà feuille, de manière que son sommet supérieur s'en rapproche, et son sommet inférieur s'en éloigne. Enfin les auteurs terminent leur description par ces mots : « la » révolution de la foliole peut être considérée relativement à la feuille totale, à-peu— » p es comme le mouvement de rotation du pouce de la main d'un homme, relalive- » ment à l'axe de sa main i). Lecenire de mouvement est dans le milieu du pétiole propre qui contient la foliole gyranle; il ne répond à aucune articulation sensible. Dans l'ellipse que décrit la foliole , le mouvement ascendant se fait lentement ; le mo'ivement descendant est très-rapide. La progression la plus lente est aux sommets de l'ellipse. J)e toutes les influences extérieures, il n'en est point qui agisse plus évi- demment sur le mouvement de Vhedjsarum , que celle de la chaleur, jointe à l'hu - miditi , et la prompiitude avec laquelle ce végétal exécute ses mouvemens, paroit s'accroître avec le degré de chaleur de l'atmosphère. L'eau froide versée sur la plante , au moyen d'un arrosoir, en a arrêté les mouvemens ; et la vapeur de l'eau cbaude les a rétablis. De quelque manière qu'on mutile la feuille, le mouvement gyratoire n'est aucune meut dérangé , tant que le pétiole reste entier. La feuille étant détachée de la lige par la base de son pétiole commun, les folioles continuent leur mouveinent pendant plus de deux heures après cette séparation; et dans le commencement, il n'en paroîl même aucunement retardé. Enfin, voici comment Cels, Silvesire et Halle terminent le reste de leurs obser- vations : Il est prouvé, 1°. que le mouvement des folioles latérales de Vhedysarum gj-rans est un mouvement de rotation. ( ^v ) î>°. Que sa direction est constante. 5". <^iie le lenis dans le([iicl il l'exécute est variable. 4°. Que toutes les portions de la circonférence qu'il décrit ne sont pas parcourues avec des vitesses proportionnelles. 5". Qa'il est sujet à être modifié , c'est-à-dire , accéléré ou retardé , suivant quelques influences extérieures, dont la plus remarquable paroît être, jusqu'à cette heure, cells de la chaleur jointe à l'huniidilé. 6". ()iie le mouvement des différentes folioles de la plante , et des folioles d'uB« même feuille , n'a ni correspondance, ni isochronéité. 7°. Que le mouvement de la foliole est indépendant, et de l'intégrité de li feuille dont cette foliole fait partie, et de l'intégrité de la foliole même, et indépendant nièiuf! 'le la plante à laquelle la feuille est attachée. 8°. Qu'il s'exécute par des puissances qui existent dans la foliole même , et particu- lièrenieut dans le pétiole de cette foliole ; que le centre en est speciaUment dans le milieu de ce pétiole. q". Que la mobilité consiste dans une inflexion de la substance de ce pétiole , et non point dans un mouvement articulaire, comme cela a lieu dans la plupart des légumi- neuses, et même dans la foliole terminale de Vhedysarmn. ^oy, les Jig- i, 2, 5, 4 »t 5 , pi. F. ARTS ET MÉTIERS. La citoyenne Masson a présenté un moyen par lec[uel elle est parvenue à refondre le Bureau papier écrit et imprimé. L'acide sull'urique dont elle se sert pour le papier écrit, a Consultât. dé, a été employé ; quant au papier imprimé , voici son procédé : elle le met par feuilles dans une cuve remplie d'eau de rivière ; après douze heures de macération , elle dé- cante l'eau, colorée par la colle que cette eau a dissoute: le papier exprimé est mis sur le feu, dans une grande chaudière, avec une sulfis^^nte quantité d'eau pour for- mer une pâte claire. La citoyeime Masson y fait dissoudre deux livres et demie de potasse par rame de papier , et remue le tout avec un bâton pendant une heure d'ébul- lilion ; la liqueur devient noire et épaisse par le repos ; elle perd sa saveur alkaline, et la pâte , après avoir été lavée à grande eau , offre une substance blanche , qui , passée sous la presse et portée ensuite à la cuve, se débarrasse dans l'eau du reste des parties colorantes, et enfin se divise au point de présenter une substance susceptible de former du papier très-blanc, qui a conservé tout le nerf nécessaiie. Slruve avoit déjà annoncé quelque chose d'assez semblable à ce procédé ; mais son ouvrage , écrit en langue étrangère , paroissoit peu connu en France , et son procédé n'y avait pas été pratiqué. Paris. Niv6se et Pluviôse, an 2. • HISTOIRE NATURELLE. Observations sur une espèce de confen-e peu connue, par les ce. Romain et Charles Coquebert. Le célèbre Mullcr a donné, dans l'ouvrage intitulé : F/ora Z>ani'ca, (pi. 8S5. ) la Soc. thilom. figure d'une espèce de conferve qu'il paroît avoir vue le premier , et qu'il nomme Couferva j'iigalis. Il dit ne l'avoir trouvé que dans un petit lac des environs de Copenhague , où même elle est peu commune. En nous occupant, l'été dernier, ue ramasser des conferves pour répéter les expériences des citoyens Lacroix et Chanlerans sur ces plantes, nous avons eu le plaisir de trouver la confcna jugalis dans une des ( 7o' ) marcs de la Garre. Elle est à filamens très-simples, dont les articulations ne sont visibles qu'au microscope , d'un vcrd tendre très-agréable à l'œil. On la trouve à la surface de l'eau , parmi une autre espèce de coiilerve , qui est celle que MuUer nomme con- ferva riùidu , et que les auteurs avoient confondu avec la confcrva rh'iiiuris , dont elle dil'fère cepenJaiU_ beaucoup, en ce que ses filamens sonl moins Ibrts , moms longs et plus soyeux , et qu'elle ne tient pas , comme celte dernière, au fond des eaux courantes ; mais qu'elle flotte sur la surface des eaux st^ignantf s. Ce qui distingue d'une manière bien particulière la confevm jugalis de Muller, c'est la manière dont les filamens sont conjugués, ou, s'il est permis de le dire, accouplés, deux, trois et même quatre ensemble , au moyen de tubercules ou mamelons qui sortent des fila- imens, ainsi qu'on le distingue parfaitement au microscope, et que le nprésente la figure qu'on voit dans la Flora duitica. V./§-. n. Les filamens eux-mêmes sont des tubes traus^arens et sans couleur, traversés à distances égiles par des cloisons ou diapbragmes'. Les pliaUmgcs ou interstices sont remplis de globules verdàtres, extrê- mement' peàts , disposés en spirale. V./g-. 7 et L En observant attentivement ces fila- mens accouplés. Roui. Coquebert a rccoinm que les globules verds contenus dans ces interstices passoienl d'un des filan.eus dans l'autre , par les mamelons qui établissent entre eux une communication. 11 a vu, et c'est ce qu'on apperçoit aussi dans la figure de Muller, qu'un des filamens donnoit, et que l'autre recevoit dans toute sa longueur; de sorte q\i'un des filamens fait constamment l'olfice de mâle , et l'autre l'olfice de femelle. Ce tube mâle étant ainsi vuide , et les globules verds accumulés dans le tube femelle , les spires de ce dernier se contractent et foruient un amas ovoïde. (\.J!g. 10 et 11.) une petile boule d'un verd extrêmement Ibncé, quia un diamètre un peu moindre que le tube qu'il reni'erme. Cette petite boule peut exister séparée dn tube. Y.Jîg. 7,B<.'^9. Dans le courant de juillet, Romain Coquebert a vu sortir de cette bbule, qu'on pouvoit regarder comme la graine, ou si l'on veut, comme l'œuf de la conferve, une petite conferve semblable a celle d'oii elle procède, et ayant sou tube reiupii de spires de la même forme. Il est h désirer que les savans veuillent bien répéter et suivre ces expériences, qui promettent des résultats intéressans. PHYSIQUE. LiiREW BE Le citoyen Oreinecke a construit un appareil avantageux à tous les arts, dans lesquels ç . . . l'eau eu ébudition est un des agens essentiels de l'opération : son utilité consiste dans ONSLLT . ^^^^^ grande économie, tant des frais de construction, que de la consommation des combustibles. Les principes suivant lesquels cet appareil est exécuté étoient déjà connus; ils avoient clé mis en pratique séparéntent dans différentes constructions ; mais ils n'avoient jamais été réunis , ni appliqués aussi utilement que le propose aujourd'hui ce citoyen. ifs se réduisent à deux conditions principales: L'une est de placer le fourneau au-dedans de la chaudière , au milieu même du liquide qui doit être échaulfé , de manière que k. chaudière et le fourneau ne fassent qu'un seul et nièuie appar( il : l'autre est de former la chaudière avec les substances les moins conductrices de la chaleur, afin qu'elles en laissent échapper la moindre quantité possible. La première condilion se rencontre plus ou moins complettement dans des appareils déjà connus; les chaudières à laver la vaisselle, les bouilloties anglaises à cylindre, les cylindres des baignoires, ne sont autre chose que des fourneaux placés au milieu du vaisseau lion d'un alenibic dans lequel le réchaud se trouve au milieu de l'appareil dislillatoire. Ou en trouve la figure et la dcsiripliou dans le troisième vo- lume des luachinos approuvées par l'académie des sciences, page 149. Une machine d'un effet serublahle a été gravée en t74o, dans la traduction d'un ouvrage anglais de Ilalcs , inJlulée : Instruction pour les ]\Lirinicrs , conlenarit lu méthode de rendre l'eau de la tuer potahle. W y a. a-peu-près vingt ans iriel _y a reiu oniré une masse de Icclisiein jaunâtre , enve- loppant un beau groupe de mangant se en stalactite manieloiiée et tcuiire. Il en a rapporté quelques UiOrceaux qi^i offrent le velouté le plus agréable. 11 s'en trouve du ]ioiuS do plusieurs livres. Le lieu oii se trouve cette mine -ns le pavs , on le counolt sous le non» de pierre de couleur , soii a cause de sa couleur, d'un Lrun"violet , soit à raison de l'us.ige qu'«n en fait dans les verreiies. Cet arrondissement étoildans la dépendance des moines de l'abbaye de la Hes rouse , qui s'éloient réstrvés l'exploitation exclusive de ce minéral , et ne permelloient p.i^ même aux liali...iiS de le ramasser dans leur projire cbarnp. On le vencioit av.ml la réjoluiiou ic à i5 sous le quintal stir le liea , et "> liv. , rendu a Anmialéuie, éloigné .le jc. mi.le toises , où il peut être embarqué sur la Charente. Le prix en seroit beaucoup plus considérable aujour- d'hui, sur-tout par le défaut de bêtes de sojume pour le transport. Un pourroil s'adresser, pour en avoir,, au CFougade, maire de St.-Mariiu. P n^Y s I Q Ll E. Obseri'ations sur le mètre, ou l'unité usuelle des mesures linéaires républicaines , par le C Hauv. Le mètre considéré physiquement est la dix-millionième partie de la distance entre Soc. piiilom. l'équateur et le pôle boréal , et cette partie , d'après la déterujination provisoire à laquelle on on s'est arrêté , revient à environ 5 pieds i i lignes -r-^- de la mesure ac- tuelle , ensorte que les étalons du mètre ont été exécutés conformément à ce rap- port. Il se pré'ienle ici une difliculté qui ui'a paru mériter d'être éclaircie. Le mètre physique est une quantité bien déterminée, et qui n'est loint susceptible des variations continuelles que subissent les niétaux qu'on emploie pourfaire les étalons des mesures linéaires. Comment ces étalons peuvent-ils représenter , avec une aussi grande précision que celle d'un centième de ligne, le tvpe de l'unilé de mesure tel que la nature le donne, c'est-à-dire, dégagé de toute variation sensilsle? Un mètre exécuté en cuivre ou en fer, s'allonge ou se raccourcit continuellement par les clian- gemens de la température. Où est le terme de comparaison auquel se rapporte celte longueur de 5 pieds ii lignes— W, qui, suivant les résultats annoncés par les auteurs du système , donne la juste valeur du mètre? , . . , Pour répondre à cette question , il faut remarquer que la détermination provisoire du métré a été tirée des résultats de Lacaille, qui étoient des opérations faites, vers le milieu de ce siècle, sur l'arc qui traverse la France du midi au nord. (Jr les perches qui ont servi à ces opérations , avoient été étalonnées sur la toise de fer de la ci-devant Académie des Sciences, à l'S d. de température, suivant le thermomèire de réaumnr, u (lù il réjiihe que la véritable longueur du mètre est une dimension de 5 p. n l. -nr»- t P^'i^^ a à la même température sur la toise dont il s agit. Tel est le principe qui a servi de guide , pour construire l'étalon du mètre en cuivre jaune. Mais on a ramené la longueur de celte mesure à la température de ro d. , qui est la température moyenne , du moins dans notre climat , et l'on y est parvenu , d'après les observations faites sur les dilatations du cuivre et du fer, dont la première est d'en- viron ^~- de la longueur totale, et la seconde de —;izT pour|chaque degré de Réauniur, Il résulte de ces quantités de dilatation , qu'un luèlre de cuivre s'allonge ou se raccourcit K ( 74' ) d'environ ~t de ligne , et un mètre de fer d'environ -—-^ de ligne ; à mesure que la température nionle ou descend d'un degré. L'élcilon du inèlre représente donc exactement l'unilé de mesure, lorsque la lenipé- ratnre dans laquelle il se trouve est de lo degrés. Après que l'on aura terminé les opérations sur l'arc compris entre Barcelonne et Dun- kerque , qui doit donner la mesin-e défiailive , il pourra se faire que celle mesure dif- fère de celle qui a été adoptée provisoireuieni. Mais d'après l'idée lieureuse du C. La- grange , il ne sera pas nécessaire de f.iire de nouveaux étalons, ui même de retoucher ceux qui existent déjà. 11 suffira de chercher à quelle teuipéralure ces éîalons devront être considérés , pour repré.'enier la mesure détinilive , puis de prendre ceite lempé- rature pour le terjue auquel se rappurtcra la longueur du mètre; et l'on est comme assuré d'avance , par les réstiltats qui se déduistml de ce^qiii a déjà été fait relativement à la mesure définitive , que la différence , s'il y en a une , sera peu considérable. ARTS ET METIERS. Bureau de Le C. Bachelier a présenté un instrument qu'il appelle Iconostrophe , nom qui indique toivsui-TAT. DKS la propriété qu'il a de renverser les objets à la vue. Cet ins:rumeul est un prisme, dout ARTS ET MET. deux des surfaces, savoir; celle qui se tourne vers l'objet, et celle par où l'œil re- garde , peuvent faire entr'elles un angle depuis 72 jusqu'à 90 degrés, suivant la nature de l'œil qui s'en sert. Le C. Bachelier a logé ce prisme dans un lujau conique, ajusté sur une monture de besicles , en sorte qu'on ueut le porter sur le nez , comme les lunettes ordinaires, il n'empêche pas d'j mettre en même tenis celles-ci, et l'on peut se servir alternativement de l'un et l'autre de ces instrumeiis sans les déranger. La propriété ([u'a le prisme de renverser les objets à la vue, quand on les regarde au travers des surfaces indiquées plus haut , est connue depuis long-lems ; elle est due à ce que le ra_yon de luiuière , pénétrant la substance du prisme plus dense que l'œil , va gagner la surface postérieure ; mais en la franchissant^ il rencontre la surface de l'air sous un angle de 45 degrés, et on sait que dans ce cas ses rayons, loin de pénétrer l'air, rentrent dans le prisme pour ressortir par sa troisième face. En rentrant dans le prisme , ses rayons se croisent , et l'œil qui les reyoit , voit , comme on se le figure aisément, l'objet renversé, (^etle disposition du prisme lui donne d'ailleurs l'avantage de n'offrir aucune espèce d'iris. Le C. Bachelier s'est proposé , en inventant son instrument, d'aider les graveurs et les dessinateurs qui sont obliges de faire des copies à contre-sens de l'original qu'ils peuvent voir, au moyen de Vlco7i6strophe , dans le sens de leur travad , quelque position qu'ils veuillent lui donner : car le tuyau qui porte le prisme , étant mobile sur son centre , en le faisant tourner , on peut amener en apparence les objets dans la position qu'on veut. Les miroirs produisent, il est vrai , les mêmes effets, et les graveurs en font ordinairement usage pour les obtenir; mais ils ne rendent pas les objets aussi uet- temcut qu'on les voit à travers un prisme de Cristal; ils doublent les distances de l'image de Tobjet à l'œil, et ils sont bien plus einbarrassans à disposer, s'il s'agissoit sur-tout de faire souvent changer en apparence l'objet de position. CHIMIE. Extrait des annales de Chimie de Crell lygS. Soc. PHiLOM. T. Lowilz a découvert qu'une dissolution du muriate de soude étant évaporée sur le feu jusqu'à pellicule, et exposée ensuite à une température de 168 degrés au thermomètre de Delisle , le muriate de soude cristallisoit en grandes tables, parfaitement transparentes et limpides qui avoieutsix côtés égaux, dont quatre avoient leurs bords aigus, et dont deux opposés l'un à l'autre , les avoient plats. Les plus grands de ces cristaux avoient en- viron 2 pouces de diamètre et une ligne d'épaisseur. Ils contenoient l\^ parties sur cent ( 75' ) d'eau de crislallîsalion ; mais ils se foiuloii.iu à la température naturelle do \!^i degrés de Delisle. En se l'undaul, I'imu de la crislallisulioii étant en trop petite qiiunlité pour tenir tout le sel en dissolution, la plus grande partie de celui-ci »e preiipitoit sous la i'oruie d'une poudre blanclie , semblable a du sable fin, et dont l'-s particules sont des cubes eitrèiueinent petits»(]ette poudre est un uiuriate de soude très-pur, dont la dissolution n'est troublée en aucune manière, ni par l'acide oxalique, ni par le nitrate de barjle. Il paroil qu'on pourroit employer ce moyen pour se procurer une dissolution de sel inai-in part'ail*nient pure. Ces cristaux tombent uussi en^eiUorescent e dans un air sec «t Irès-tVoid, et il en résulte une poudre blanche <]ui ressemble a de la farine. T. Lowitz observe qu'on ne peut pav attribuer cette cris dlisali(jn à la congcllation de l'eau ; car , i". ces cristaux salins sont plus lourds que la clissolutiou , et riStenl au ibiid 5 au lieu que des crislinx de glace seroient plus légers et surn g 'roient. ?.'. (in sait que le sel marin résiste à l'action de la gelée et fait même fondre la glace. Il termine par faire coimoitre un pliénomène Ibrt agréable , qui a lieu lorsqiie l'on transvase rapidement la dissolution saline , exposée à un grand degré de tndd , au moment qu'elle commence à cristalliser. Il se forme au.si-tôt dans toute la uissoluli(;n ues paillettes de sel de forme hexagone qui , en se précipitant très-lentement, augmentent dans toutes leurs dimensions , et par leur extrême Jténuité , réilécliissent av^ c beaucoup d'éclat toutes les couleurs de l'iris. Ce beau phénomène a lieu avec d'autre sels ; mais ici il est beaucoup plus sensible pur la surface plus étendue que présentent les paillettes. Paris. Floréal et Prairial, an 2. PHYSIQUE. Observation sur la Dilatation de l'Eau, par leC. Hauy. \Jn résultat du travail de la commission des poids et mesures pour déterminer Soc. PHILOM. l'unité des poids républicains, a fait naître une difficulté qui a été proposée a cette commission par des citoyens éclairés, et dont il peut être intéressant de publier la solution. L'imité dont il s'agit , ou le grave , est le poids du décimètre cubique d'eau disillée, pesée à la température de la glace fondante et dans le vuide. Ce poids répond à 3 livres 5 gros 4g grains de poids de marc. D'une autre part , l'unité usuelle des mesures de capacité ou le cadil , est une mesure égale au décimètre cubiij le. Ëa conséquence, le cadil doit contenir exactement un grave d'eau dis illée , en suppo- sant les conditions énoncées ci-dessus. Mais comme l'étalonnage se f..iL a l'air libre, et que , de plus, on est convenu de le faire à lo d. de Iléaumur , on ajoute du côté giit. de la balance OLi est placé le cadil rempli d'eau distillée à cette température i,-*?. ou environ 23 graine, pour récompenser la perte que l'eau fait de son poids dans l'air^ g"f ,, . , , et o,'") ) ou 10 grains, pour 1 augmentation de température. Il suit de là que l'eau se dilate d'environ o,ooo5î de son volume, depuis le terme de sa plus grande contraction , jusqu'à 10 d. de Réaumur. Mais suivant Piéaumur et Mollet , la dilatation totale de l'eau, depuis zéro jusqu'à 80 d. , eU o,o'7 du volume; et il semble d'abord qu'en prenant le de cette dilatation , on dcvvoii avoir o,ooo51 , comme l'a trouvé la commission des poids et mesures , par la dilatation à io,d. , tandis que le j de o,o>7 est a-peu-prés, 0,004(32, quantité qui l'emporte piès de ncul lois sur o,ooo5^. Pour concilier ces deux résultats en apparence contradictoires, il faut remarquer que dans une latitude aussi grande que celle à laquelle s'étendent les expériences C 76' ) dont ils sont déiluits , les dilatations de l'eaa ne sont pas proportionnelles aux angmen- talious de ch:.!e:ir, lUi.is varient dans un plus gra-id rapport, en soite que ceile-.-ci étant supposées anitori»ies,Ies premières sont représentées par les ordonnées d'une coiirbe, lesquelles croissant sur-tout rapileu'jat aux appi-oches du tenue de l'eau bouillante. Ou concevra aisé uent que cela doit être ainsi , eu considérant ^ue quand la dis- Tance entre les molé'.ules s'est accrue elle— même à un certain point , par la force élas;i![ue du calorique qui interviejil pour les séparer , l'alfinité qui n'agit très-forte- ment qu'a une irès-peute disiance du contact doit s'aftoiblir plus prompiement , en sorte qu'a des quanlilés addiii >uin;lles égaies de caloriq je , répundeiu des différences toujours plus grandes relativemeni a la (.li.uinuliou de l'altini é , ei par (.oiiié(uent la di'atali.iu doit auguienler par des degrés qui vont toujours en croissant. Cet ef/et aura lieu sur-Iout aux approches du terme de l'eau houillanie , oii l'alfiuilé étant entière- ment vaincue, le calorique jouit de toute sa force pour convertir l'eau, en un fluide élastique capable de reaiplir un espace incoiuparabl«uient plus grand que celui qu'elle occupoit dans l'état de simple fluiJi.é. Il résulte eiu;ore de là que ce qu'on a dit ailleurs des dilatations que subissent le cuivre et le fer, pour chaque degré de Réaumur, n'a lieu sensiblement qu'à des températures où. les métaux sont encore loin de la fusion, c'est-à-dire du terme auquel l'action du calorique acquiert une grande prépondérance sur l'affinité. CHIMIE. I Soc PIIILOM. ^^ ^* Van-TNIons , associé de la société à Bruxelles, communique les expériences faites par cinq chimistes hollandais , sur l'intlammation d'un mélange de soufre et de quel- jues métaux dans des circonstances qui semblent exclure la possibilité du concours gaz oxigène ou air vital. Du soufre dépouillé de tout acide par l'ammoniaque et par le lavage, et soigneu- sement séché, étant joint à de la limaille de cuivre, de fer, d'étain , de plomb qui n'étoient pas du tout oxidés, a brûlé, avec une très-vive flamme , i".. dans des phiules à ouverture étroite , où le soufre seul se volalilisoit sans s'entlanimer ; 2°. dans le vuide j 5". sous des cloches , dans les gaz azote hydrogène et acide carbonique ; 4°- dans des lubes pleins de mercure ou pleins d'eau. Si , au lieu des métaux que nous venons de nommer, on employoit de la limaille de zinc, l'intlammation n'avoit lieu qu'à une très-forie chaleur 5 niais le mélange une fois enflammé , brûioit avec plus de vivacité et avec détonation. L'antimoine , le bismutli , le cobalt et le mercure ne donnèrent , avec le soufre , au- cune marque d'inflammation. Les sulfures métalliques, mis en expérience, ne pré- sentoient pas, après celle inflammation, la plus légère apparence d'oxidation. Ils décomposoient l'acide nilrique dans des proporlions parfaitement correspondantes, soit qu'ils eussent brûlé ou non. Le soufre seul, les métaux seuls, ou avec le charbon et le phosphore, traités de la même manière, ne produisirent pas la moindre iullanimalion. Ces expériences, répétées par Van-Mons, lui ont donné les mêmes résultats, à quelques légères variations près. Ce chimiste a trouvé, à cette occasion, que le '^soufre , même lavé avec l'ammoniaque , contenoit toujours une portion d'oxigène et donnoit du gaz carbonique étant distiUé avec du charbon à l'appareil pneunialo- chiniique , tandis que le charbon bien pur n'en donnoil pas. Avant fait brûler, à l'air libre, des sulfures métalliques, il a observé un dégage- ment considérable d'acide sulfureux qui n'a cessé qu'avec l'exlinclion des sulfures. Avant traité ensuite la masse éteinte avec du charbon sous du mercure, le gaz acide carbonique qui s'en est dégagé n'étoit pas en volume sensiblement plus considérable, Jl que celui qui s'étoii dégagé des sulfures formes hors de contact avec le gaz oxigène: ■ d'où \'an-Mons conclut que le gaz oxigène fixé avoil servi, en totalité, à former, ■ avec le soufre , du gaz suli"urcux , et point d'oxidc de cette substance. ( 77' ) Il regarde comme insuffisante , pour expliquer l'inOamniation des sulfures dans l'expérience des cliimistcs liolluiidais , la supjDoiilion du pabSi.ge de l'oxigéne du soufre dai'S le niélal ; il s'arrête, en con^cquetlce , à une iiulrc cxp!icalion. Cette explica- tion consiste a adiuellrc dans les sulfures melatliqucs une c;ipucil(; j)()ur contenir le calorique beaucoup inl'cncurc à la capacité réunie du scul're et des métaux qui les Comi'Osent . dans lequel cas l'excédant dfi calorique doit devenir, en se dég. /géant, sensible à nos sens. La société pliiloniathiqiie a invité les CC. Darcet , Pelletier et Oillet , trois de ses Hienibres , à répéter ces expériences , et à examiner sur-tout si lu décompo- sition de l'eau ne ibueroit pas un grand rôle dans ces phénomènes. Extrait d'un Happort fait au comité de salut public , sur l' extraction de la Soude du Sel mariti , Muriate de Soucie. La soude est d'un grand usage dans les arts. Les circonstances présentes privent la Soc. fiiilom. France de. celle que lui procuroit le commerce d'Espagne, de Sicile tl du Levant, et qui résulte delà combustion des plantes niarilimes. Cette pénurie a ramené l'atten- tion silr les procédés chimiques par lesquels on peut l'extraire du muriate de soude. Tous les citoyens qui avoient des connoissances en ce genre, les ont communiquées aux commissaires nommés par le comité de salut public, pour les recueillir. De ces procédés, les uns rentrent dans ceux qui étoient déjà connus et emplo_ycs en petit parles chimistes; les autres sont propres à être exécutés en grand, et l'ont été en effet. Parmi ces derniers , les commissaires en ont distingué particulièrement deux qui ont été exécutés en grand ; l'un à la manufacture de Javelle , l'autre à Franciade, Par le premier, la soude est extraite du sulfate de soude , au moyen du fer réduit en petites parties. Par le second , le sulfate de soude est décomposé au moyen du chaiLon et de la craie , et on obtient une soude fort semblable à la soude du commerce et de la craie sulfurée : ce procédé a été employé avec un plein succès par les CC. Leblanc et Di'ié. C'est aussi par le moyen de la chaux que la nature opère la décomposition du muriate de soude, et donne naissance aux efflorescences de carbonate de soude que plusieurs observateurs ont remarqué sur certains murs . et que les CC. Deyeiix et Parmentier ont trouvé en assez grande quantité dans les communes maritimes , depuis Ostende jusqu'au llàvre, pour procurer une ressource nouvelle. Un troisième procédé, inventé par les CC. Malherbe et Athenas, consiste à dé- composer immédiatement le muriate de soude au moyen du sulfate de fer. Les com- missaires pensent que ce procédé est le plus économique de tous , sur-tout si , au lieu d'employer le sulfate de fer du commerce , on fait usage du sulfate de fer con- tenu dans les pyrites, les tourbes et charbons pyriteux , etc. Ils se sont assurés, par des expériences, que ce moyeu réussissoit compleltement. Paris. Messidor et Thermidor, an 2. PHYSIQUE. Le G. Clavelin vient de présenter au Bureau de Consultation des Arts et IMétiers , un Bi/REAt' ttî ouvrage sur la Caminologie , dont le but est de déterminer par l'expérience , quels doivent consultât» des être dans nos habitations , les proportions des cheminées , les dimensions de toutes leurs art5 1iT mi't. parties et leurs rapports avec les ouvertures par lesquelles l'air se renouvelle, afin de préserver nos demeures du fléau de la fumée. Cet ouvrage , fruit de vingt ans de travail , contient une multitude c'tonnanle ( 7S' ) _ d'expériences variées de toutes les manières , dirigées suivant un plan qui n'avoit encore été convjU par personne^ couronnées par des résultats qui jettent un nouveau jour sur les phénuiuèuos princip.iux de la statique de l'air et du t'eu , plusieurs desquels n'ont été jusqu'ici qu'iuipjrfuiteinent appréciés. Il est divisé eu irois parties. La première traite des principes physiques de la statique de l'air et du teu ; la seconde, des phénomènes de cette statique dans nos habitations j la troisième, des proportions respe.lives de toutes les parties de nos cheminées , déter- minées par une méthode expériniijntale absolument neuve, et dont la précision ne peut" être conieslée. Parmi les expériences dont sont remplies les deux premières parties , nous en ci'erons une digne d'une aiienlion p iriculière, que le C. Cljvclin a laite avec le poêle sans fumée, inventé en i6H(i , p.ir Dalesine. ( V. Journ. de': iiav. an i;>J':) , p. 85. Acad. des Se. , toux. lo , p. 6 )?. Compte rendu par Lamirk. — Traiis. Philos, dd lu Soc. II. de Londres f n"' loi. Expériences de Justel, avec fig. ) INous rappellerons ici que ce poêle n'est autre chose vju'un s^ phon renversé , formé oo pieds cubes jusqu'à celle de loo pieds cubes seuleiiienij en sorte qu'il suit toutes les parties du courant d'air délenuiné par ses foyers, depuis son entrée dans la chambre jusqu'à sa sortie par l'extrcniité du tuyau de la clieuiince , et qu'il en détermine tous les degrés d'accélération de la manière la plus exacte, en parcourant tous les intervalles de l'échelle entre les extrêmes opposés des plus grandes et des plus petites proportions. Il dresse de tout des tables compara- tives , dans lesquelles on voit d'un coup-d'œil tous les rapports de ses expériences. Mais ce qu'il y a de plus remarquable , c'est l'idée qu'a eu l'auteur de peser u la ba- lance , et la ibrce d'ascension de la fumée dans le tuyau , el la force aflluente de l'air qui entre par les ouvertures des chambres dans lesquelles il tait ses expériences. Il se sert de deux balances doiU les fléaux sont très-sensibles, et dont un des plateaux est un plan de tôle proportionné aux ouvertures auxquelles il est adapté ; l'une de ces balances est placée à l'extrémité du tu_yau de la cheminée , afin de peser l'ascen- sion de la fumée , une autre est établie dans une conduite qui aboutit à une coulisse qui sert au renouvellement de l'air pour peser la force avec laquelle cet air se pré- cipite sur le feu. Il J a cette différence entre ces deux balances, que dans l'une le courant agit sur le plateau par dessous , et que c'est par le poids qu'il soulève qu'on peut juger de sa force j et que dans l'autre le courant se précipite au-dessus du plateau , et est estimé par la quantité de poids qu'il contre-balance. Le C. Ciavelin est le premier caminologisie qui ait eu cette idée. Le moindre changement dans les proportions de ses appareils est immédiatement el constamment senti par la balance, et la précision dos observations que fournit ce niojen ingénieux , en démontre l'avantage et l'utilité. JN(.us passerons sous silence un grand nombre de théorèmes qui résultent de la comparaison des différens phénomènes offerts par ces expériences , et constatés par des épreuves réitérées. Nous ne donnerons ici que la conclusion gétiéral^: il résulte de cet ouvrage que , dans toute cheminée dont le tuyau aura au moins 5o pieds d'élévation (une hauteur moindre ne peut être mise à l'abri du refoulement de la fumée), la meilleure proportion, celle dont il faut se rapprocher autant qu'il est possible, est celle o"u le luvau de cheminée forme deux pyramides conliguës; l'une supérieure dont la base , prise à six ou sept pieds au-dessus de l'àtre , seroit de 96 pouces quarrés , et le sommet à l'issue du tuyau seroit d'un tiers moindre que cette base, c'est-à-dire de 64 pouces ; l'autre inférieure, depuis la tablette de la cheminée jusqu'à la base de la pyramide supérieure , ayant pour base l'aire de l'âtre , et pour sommet une aire égale à la base de la pyramide supérieure- Cette proportion décroissante de bas en haut , est conforme à la diminution pro- gressive du volume de l'air qui se refroidit par degré en s'éloignant du foyer ; elle est la seule dans laquelle la force d'ascension de la colonne de fumée soit la luême au centre et sur les côtés. Plus l'issue du tuyau s'éloigne de cette mesure en s'agran- dissant , plus la force ascendante de cette colonne s'affoiblit sur les côlésj au point qu'il s'y établit, dans certains cas, un courant inverse bien sensible, qui peut être une cause puissante du refoulement de la lumée. A cette proportion du tuyau répondroit , pour le mieux, d'après l'expérience, un versement d'air de îo pouces quanés. Mais une autre observation qu'on ne devineroit pas, mais que la balance confirme constamment , est que la puissance de l'air , pour sou- tenir la colonne fumeuse, est d'autant plus grande , que l'air affluant est extrêmement partagé , divisé et comme tamisé ; en sorte qu'il faut une proportion d'air moins grande quand il est ainsi criblé, que quand il arrive en masse. C'est moins sa rapidité que sa distribution qui lui donne la force qui contre-balance la puissance de l'air supérieur j de cette manière, au lieu de 5o pouces, on pourroit , d'après l'expérience, n ea admettre que 16. soo. riir^oM. _ ( 80' ) Une Jernière observation non moins précieuse, et qui peut être une conséquence de la précévienie, est que l'.iir adiuis pir les extré uilés Je la pièce, et sur-tout par le côté opposé. à la che.uinée, a pl.is de puissance pour empêcher la fuuiée , que celui qui e-sl vsrsé i.n iiéiiateiuent par les taïubo irs et les veniouses qui eTitoureiit les âtres ; tfiie quand on veut se servir de ces derniers .iiovens , il faut qu'ils Ibur- nissent au uioins un ci rquiè.ne en sus des autres ouvertures pour produire un effet égal; et que, de plus, il fiul aussi les construire en foruie de cribles ou d'arrosoirs pour disséminer l'air qu'ils fournissent au lieu de le verser en masse. Le bureau île cons lUation, considérant l'importance, lu difficiiLé , et la nouveauté dé ce travail du C. Clavelin , lui a accordé le maxliniiiii des récompen>es nationales de la première classe, et la uiention lionorablo aux termes de la loi; et de plus, aux termes de la même lui, a déclaré que sou ouvrage uiéritoit d'être iuipriuié aux frais de la nation. Paris. Fructidor, an 2; et Vendémiaire, an 5 de la République. HISTOIRE NATURELLE. Sur la prétendue Mine d'étain des Pieux. On avoit, en 1791 , trouvé dans la commune des Pieux, district de Cherbourg, département de la Manche, plusieurs morceaux dé mine d'étain, presque à la super- fi( ie de la terre. Eu ivg-î, on fit plusieurs tentatives pour retrouver cette substance; dans l'une d'elles on en découvrit quelques éch mtillons ; mais ces travaux coûteux, et à-peu-près infructueux, furent bientôt abandonnés. Le G. Sihreiber , inspecteur des mines de la République, qui vient d'être envoyé dans ce dopartemeut , a repris le- anciens travaux ; il a fait aussi de nouvelles fouilles; dans plusieurs il a trouvé le granit grisa lo pieds de profondeur , ne présentant aucun indice de veiue ni de fiion d'aucune nature. Il a tait ouvrir un puits de i4 pieds de profondeur, et une autre trancliée de Hii pieds de longueur, dans laquelle il n a rien trouvé qiii annon. At du métal; il a remarqué d'ailleurs que les nu>rceaux d'étain qui avoient été trouvés à Epieux, étoient enfouis dans un lit de terre glaise à .5 pouces seulement de profondeur , lit qui reposoit encore sur une couche de terre végétale vaseuse ; le métal y étoit à l'état natif et maléable, ce qui n'a pas encore été observé dans la nature, et il n'étoit accompagné d'aucun gravier qui pût faire présumer qu'il eût été roulé ; on ne trouve d'ailleurs à l'enlour aucune guangue ou morceau de minerais qui puisse avoir été cliarié avec ces parties métalliques. Le C. Schreiber croit pouvoir conclure que l'éiain trouvé à deux reprises différentes dans ces fouilles, ne provient point d'un filon existant dans les environs ; mais qu'il est un produit de l'art, et qu'il a été enfoui par une cause quelconque, d'autant plus que ces mor- ceaux ont une forme ronde sendjiable aux culois de méial , et qu'ils sont d'une grande pureté; ce qui, joint a la tradition des habiians du pivs, porteroit à croire qu'origuiairemeut ils avoient été destinés, par des faux-monnoyeurs, à altérer la monnoie. Le C. Schrciber dit pourtant que les guargues de plusieurs filons de mines de fer qui existent dans les environs , rebsemblent beaucoup a celles de quelijues filons de mines d'çiaiu , qui s'exploitent en Saxo et en Bohême, notamment a Altemberg et à Marienberg. Quoique ce rapport n'ait pis contribué à nous faire conuoitre une découverte nouvelle, il nous paroit jeiler du jour sur un objet bien important, sur leijuel nos iissocjés seront empressés sans doute d'apprendre la vérité. *^ 11 ( B.' ) II seroit si intéressant pour la Répiihliimc iVançaiso de trouver une mine J'élain suffisaninicnt riche pour lui conserver environ 800,000 liv. qu'elle exporte annuelle- ment pour se procurer ce méral nécessaire pour les vislonsilcs de ménage , pour l'étaniage du cuivre et du l'er , la couverte de la Caïencc, le leiut des glaces , la tein- ture en ccarlate , eic. qu'on saisit avec eiupressenient toutes les probabilités aui sont données à cet égard , et que nous desirons vivement de voir multiplier les recherches dans les départeuiens du nord-ouest qui, par la proximité oii ils sont des côtes de Cornouailles , et par la Correspondance minéralogique qui a déjà semblé assez, bien établie, permetleul de coucevoir des espérances qui paroisseut fondées. ÉCONOMIE RURALE. Noiwelles obsen-aiions sur l' éducation des Abeilles. Les commissaires que le bureau de consultation des arts et métiers avoit charges EuniiAU r)E d'examiner la méihode du C. Bardon , pour soigner les abeilles, ont dit qu'ils avoient consultât, bes suivi ses expériences pendant une année entière , pour connoîlrc leur préparation et leur atrs et wÉr. succès. Ces expériences ont pour but, trois objets principaux; 1"." perfection dans l'art de tailler les ruches; 2". moyen particulier de nourrir celles qui sont mal appro- visionnées ; Y- nouvelle manière de faire essaimer les abeilles. Le but de l'éducation des abeilles est la récolte de la cire el du miel ; et pour cette récolle, la multiplication de l'espèce est uu des plus iniportans produits ; il est peu de cultivateurs qui soient bien pénétrés de cette vérité; aussi la méthode désastreuse de faire périr les abeilles à l'entrée de l'hiver, est-elle trop généralement répandue. Dans quelques départemens on les taille, mais d'une manière précipiiée, et sans prendre garde au couvin et anx insectes parfaits ; en sorte que la terre est souvent jonchée des corps de ceux qui périssent dans l'opération, et la mère même y est quelquefois enveloppée, ce qui entraille la perte de la ruche. LeC. Bardon, dans la taille des ruches, non-seulement fait pénétrer la spatule et les autres instrumens dont il se sert jusqu'à la plus grande profondeur, et enlève ainsi le miel qui y est souvent tellement épaissi , qu'il y est comme candi , el ne peut plus servir à la nourriture des abeilles , mais encore en éloignant ces animaux , avec une torche fu- mante, du gâteau qu'il considère, il n'en ôte que la portion qui est abandonnée , et hors d'état de servir à déposer le couvin et les prov^jions , ou bien celle dont l'humidité ou les teignes se sont emparées; ou bien encore celle qui est très-chargée de miel et qu'il peut ôter sans nuire à la provision nécessaire, en conservant avec soin toutes les avéoles qui sont garnies de couvin. Cette pratique lui a servi à détruire le préjugé qui portoit à penser que les abeilles ne vivoient que peu d'années ; en abandonnant les ruches a elles- mêmes , on laissoit dépérir l'habitation , et-pn faisoit mourir l'insecte. Notre climat con- vient parfaitement aux abeilles; dans les départemens méridionaux, elles trouvent de quoi vivre presque toute l'année ; dans les départemens septentrionaux , elles hibernent. Le froid ne nuit ni à la quantité ni à la qualité de la cire et du miel , presque tout ce que nous en importons , vient de la Pologne et de la Russie par Hambourg; iierguiann nous apprend qu'on élève des abeilles jusqu'en Laponie. Le Ç. Bardon préfère les ruches ordinaires en paille , tressées avec des branches d'o ier', à toutes les autres; elles conservent toute li chaleur nécessaire , et sont faciles à travaillerdanssaiiicthode.il remarque qu'il faut exposer leur ouverture au levant, afin que la force des rayons du soleil de midi n'excite pas les abeilles à travailler dans les premiers jours du priiitems ou elles ne trouvent point de nourriture, comme elles le sont lorsqu'on les expose au midi , ce qui est la pratique la plus ordinaire. Pour nourrir une ruche mal approvisionnée, après avoir enlevé en lol.;lité les gâteaux mal sains ou vuides , il les remplace par d'autres ra_> ons pi. ins de miel , qu'il suspei:d comme les autres gâteaux et qu'ii lixe a l'aide de petites traverses artiitcmcu; j-réparees. ( 83- ) Ce procédé a doux avantages sur celui de donner du miel dans un vase plat , comme cela se praùqne qielquclois : le premier , c'est que les abeilles laun^cm beaucoup nioins rapidciueii'- une «lans !e premier cas ; le second , c'est qu'alors cette provision ne devient pas 1.1 proie des abeilles voisines , qui souvent viennent piller la ruche ibible qu'on veul nourrir. Une des pratiques les plus remarquables du C. Bardon est l'art de faire essaimer les abeilles; on conno'iL les difficultés qui accompagnent ce moment si précieux pour le cultivateur ; i! est Souvent obligé , pundani pluieurs scmiines conséculivc:, , de passer des journées ciuières à attendre le départ d'un essaim ; quelquel'ois il est trompé dans son attente , ou la moindre absence le lui fait perdre sans retour. Le C. Bardon croit pouvoir reconnoître l'instant de faire essaimer à l'inspection de la partie la plus inférieure des alvéoles à couvm , qui , lorsqu'elles soni ouvertes , indiquent le tems le plus favorable; mais sans assurer que cette observation soit oxacte et^sulfisjnte, plusieurs circonstances concourrent au succès de celte opération et l'asiurenl. i . L'cpoque d'essaimer est à-peu-près marquée par la saison et la température. 2°. Lorsque les abeilles sont prêtes àsortir, elles se port eut ordinairement en foule sur la partie extérieure de la ruche. 5". Si nous proliions de l'utile et ingénieuse observation d'Huber , nous remar- querons que c'est toujours la vieille mère qui conduit les jeunes essaims, et qu'elle sort naturellement lorsqu'une nouvelle mère est éclose ou prête à éclore ; d'un autre côté, il a observé aussi que les abeilles pouvoieul continuer à travailler sans mère pendant cinq à six jours. Il suffit donc qu'une abeille mère soit prête à sortir avant cet espace de teins, pour que l'ancienne ruche ne souffre pas de la sortie de l'essaim artificiel. D'ailleurs lors- que l'opération est faite trop promptement , les abeilles qui ont été ainsi chassées , rentrent dans l'ancienne ruche, c'est ce que le C. Bardon a éprouvé jusqu'à deux fois sur le uiême panier , ce qui n'a pas empêché que huit jours après, ce pinier ne donnât un bel essaim. Il est si essentiel de ne pas perdre un moment pour la sortie des essaims, lorsque le lenis est favorable, qu'il est d'observation constante que les abeilles font souvent dans ce tenis plus d'ouvrage en quinze jours , que dans tout le reste de l'année. Pour faire essaimer artificiellement ses ruches, le C. Bardon se contente de poser une ruche vuide préparée suivaut la manière ordinaire sur celle qui doit essaimer ; il frappe légèrement la ruche inférieure avec ses mains, peu de teins après la mère abeille tour- mentée par l'agitation qui se manifeste dans la ruche, sort environnée d'une foule de jeunes abeilles qui sont toutes accrochées ensemble par les pattes , et qui montent insensi- blement jusqu'au sommet. Lors(jue l'essaim est parti , il y a une interruption, et celui qui opère, sépare les deux ruches, en éloignant un peu la jeune de la mère, afin que les nouveaux habitans ne soient pas tentés de retourner à leur ancien domicile. Cette méthode lorsqu'elle est pratiquée à propos, remédie aux difficultés des essaims naturels, qui, dans toute l'Allemagne, avoient donné une si grande faveur à ceus de Schii'ach. Aussi croyons-nous qu'il est utile d'en répandre la connoissance , et invitons- nous nos correspondans à unir la pratique éclairée du C. Bardon à la saine théorie et aux remarques intéressantes de plusieurs auteurs qui ont répandu tant de charmes sur cette culture aussi agréable qu'utile. Paris. Brumaire et Frimaire, an 3. C H I M I E. Bâtiment de graduation à cordes. Soc. rjiiLO!. Le C.Nicolas, chimiste à Nancy, vient d'observer , à Mouliers, un moyen fngë- nieux de favoriser la cryslallisjiion du sel marin ( muriate de soude) à l'air libre. ( 35' ) Il consiste à faire couler sur des cordes lixces pcrpendicutaircmcnt , Je l'eau con- centrée à aB ou ~'0 de-îrés : pour cet effet , on gradue l'eau salée , sur les épines, jusiiu'a ce qu'elle soit p.irveiuic à ?4 on aS degrés ; on la conduit ensuite dans une poêle pour _y être soumise à l'évaporation par l'action du l'eu ; arrivée à 55 ou 4'» degrés de salure, ou la fait couler, à l'aide d'un robinet et de chenaux de bois, dans un réservoir qui est pratiqué à cet effet ; elle est ensuite élevée de ce réservoir, par le moyen d'un noria ou machine hydraulique à triple chaîne de fer et à seaux mis en action par une grande rone à eau , et de là, elle est conduite dans une auge de bois de s.ipin qui règne sur toute la longueur du bâtiment. Cette auge est percée de distance en distance , et porle de petils robinets de bois , pour ne laisser couler que la quantité d'eau nécessaire sur les tordes destinées à servir d'appui au sel marin lorsqu'il se crystallise. Cette espèce de bâlimeut de graduatior\ a environ aSo pieds de longueur ; il est divisé en six arches, par des iiuus de deux pieds d'épaisseur, revêtus de planches de sapin , bien jointes , pour empêcher que l'eau salée ne les pénètre , et éviter par- là leur prompte détérioration. Chaque arche renferme quarante lignes de cordes doubles ou sans fin ; chaque ligue est composée de vingt-cinq cordes fixées perpendiculairement et parallèlement à la distance de trois pouces l'une de l'autre : ce qui fait , pour les six arches, douie mille cordes : la grosseur de cliacune n'excède pas trois ou quatre lignes de diamètre; elles ont environ trente pieds de liauteur. Le côté du bâtiment qui est le plus expose à la pluie, est garni destores fiits de toile grossière. On commence ordinairement l'opération de la crjstallisation du sel maria vers le milieu de juin (vieux style ) : on la discontinue sur la fin d'aoiîu , et ce à raison du climat de ce pays, qui est froid et très-humide. Lorsque le sel qui s'est attaché aux cordes présente un cylindre de deux pouces et dejui de diamètre, on le brise avec un instrument particulier : cette manipulation se nomme abattue ; on en fait deux par année , (pielquefois , mais rarement trois. Chaque abattue produit trois mille cinq cents à quatre mille quintaux de sel marin très-blanc et d'une excellente qualité. Ce moyen économique de faire du sel , presque sans bois , ou du moins avec une très-petite quantité, aura un bien plus grand succès dans les salines du Jura, et sur- tout dans celles de la Meurthe , où la température de l'air est bien différente de celle de la Savoie. On pourroit probablement y faire six abattues , année commune ; ^ ce qui produiroit , avec un bâtiment d'une dimension double de celui qui vient d'être décrit , quarante-huit mille quintaux de sel ; en sorte qu'en multipliant ces bâtimens, seulement dans les salines de la Meurthe, où les eaux salées sont irès-abond.iiites^ la plupart à i6 et 17 degrés, et les moindres à i5. On pourroit porter la formation du sel à plus de huit cent mille quintaux, en ne consumant que le quart environ de combustible employé aujourd'hui à la fabrication de cinq cent mille quintaux environ. Ces établissemens ne sont pas très-coûteux, ils exigent peu de maçonnerie, et beau- coup de bois et de cordes ; leur entretien est peu considérable ; depuis lluit ans , celui de Mouliers n'a exigé que le remplacement de quelques cordes. L 2 ( 84' ) Paris. Nii'ôse et jPhiviôse , an 3. HISTOIRE NATURELLE. Extrait d'un mémoire pour servir de suite ci l'histoire des Termes , ou Fourmis blanches , par le C. L a t r e i l l e. Soc. d'iitst. Les simples habiuiions de nos fourmis , leurs mœurs et leurs haLiludes fixeut les HATURELLE. regards de l'houime le iiioius accouUiiué à admirer les beautés de la nature. A quels V autres senlinieus ne seroit-il pas livré, si, transporté entre les tropiques, il vcnoit a considérer les ouvr;iges de certains insectes du pays, bien plus industrieux, et connus sous le nom de termes ou fourmis blanches? Leurs habitations présentent, par leur grandeur, leur multitude et leur rapprochement, l'aspect d'un village : elles s'élèvent de six à vingt pieds ; leur for. ne est tantôt pyramidale, tantôt globuleuse; on croiroit voir ici une tourelle surmnnlée d'un toit écrasé et arrondi. Cette conslniclion est si solide , qu'elle résiste aux élémens. Qui poarroit croire cependant qu'elle est le fruit de l'art et de l'industrie d'une société de petits animaux, dont le corps n'excède pas un pouce en longueur, qui n'ont d'autres instr\imens que leurs mandibules et leurs mâchoires ? Pénétrez d,.ns l'intérieur de ces bâlijnens si singuliers , vous ne serez pas nioius surpris de la disposition de ses pièces , de leur deslinalion et de la diflérence des formes des insectes qui y font leur domicile. Ils vous intéresseront d'autant plus que ces termes sont, pour C(S belles contrées^ un fléau qui les désolent. Ils y dé- truisent généralement tout , et n'optrgncnt que les métaux, t'est dans les Mémoires de Smeathman et de Kneiig qu'il faut chercher le détail de leur manière de vivre. Latreille se borne à développer leurs caractères génériques, et à décrire une espèce que l'on trouve principalement dans les déparlemens méridionaux. Il termine son mémoire en établissant un genre, voisin du dernier , et composé d'une bonne partie des hémcrobes des enlomologisles. Les insectes dont il parle dans cette dernière partie se trouvent tous aux environs de Paris. La bouche des termes est semblable à celle des ulonates de Fabricius. Il n'auroit donc ]ias dû les placer parmi les syiiislates. Les caractères de l'/iaZxVui , l'identité des méta- morphoses donnent aussi des moyens de rapprochement ; mais à n'examiner que la forme el la proporlion des ailes , ils doivent être classés dans l'ordre des névropteres. Termes, rennes Lin. Tab. IL iiierobius Lin. Antennœ iiionilifonnes , brèves, articulis i4-'7^ cUstinclis. Lahlum superius l lue are , subemarginatum. P^lpi quatuor , filiformes , inœquales ; aiitici longiores, quadriarticulati , postici arllculis tribus. IMandibula cornea , valida , ticuta , denlata , in puppis rninte ; elle flotte libre dans la cavité abdominale , et l'animal jîe peut s'eii servir qu'en la retournant par un mécanisme analogue à celui de ses tentacules, hllo n'est point percée , et le C. Cuvier pense qu'elle sert plutôt com.uc organe irritant. Bourse du dard : siuus de la cavité coiumiine , de forme parabolique à parois épaisses , renfer- mant un dard quadrangulaire, acéré, calcaire. Le C. Cuviera remarqué que le limaç^on, avoit la propriété de reformer ce dard très-promptenient. Tous' les orgaiaes iibomissent médiatenieut ou immédiatement dans une cavité commune. .. Le C. Cuvier renvoie à Swammcrdam , pour les aulres objets dont il ne parle pas; mais que ce JVaturidisle a décrits et figurés avec exactitude. Il conclut que le limaçon présente dans son anrUotnie des phénomènes singuliers , cioiit quelques-uns pailiculiers à ce genre qui sont : i". le système musculaire , dont pres((ue tous les elfets consistent en rétraclion et déroulement; 2". le mécanisme de la dégluliliou, qui seroit trop long à développer, et qui se retrouve encore plus sensiblement datis les sèches ; 5°. une trachée qui s'ouvre et se referme alterualivement pour la respiration ; 4"' l^i digeslion qui se .fait par une grande abondance du suc ; 5°. cet hermaphroditisme singulier (jui , tout en se suffisant à lui-même , a besoin des irritations de l'amour j 6". enfin ce dard calcaire ji^rçir duit si prompteiaent par le liuia<;on. ■i.t'uV-.') Paris. Floréal, Prairial , Messidor et Thermidor , an 3, JI I S T O I R E NATURELLE. Observations sur une petite espèce de Maki {Lemur hititi.) , par le C. Geoffroy, du Muséum d'Histoire naturelle. On trouve dans le treizième volume de V Histoire naturelle , à la fin de la description Soc. d'Hist, du mongous , une notice sur une petite espèce de maki, que Buffon et Uaubenlon naturelle. ont regardé comme une simple variété du mongous , mais qui en diffère évidemment. S.i (aille est bien éloignée d'être aussi haute , puisque ce petit animal n'a jamais plus de quatre à six pouces de longueur ; les yeux sont plus grands et plus rapprochés ; les jambes sensijjlement plus courtes; les oreilles ])resque nues, plus longues, et accompagnées , comme celles du lorr, dans leur intérieur, de trois petits oreillons ; enfin , un caractère qui l'éloigné de tousles autres uiakis , est la singalièrc coiiformalion des dents de sa mâchoire inférieure : les six incisives sont très-rapprochées et plus égales entr'elles ; les canines et les deux premières molaires sont couchées et dirigée.^ en avant, et se ressemblent même tellement pour la forme, que les canines Vie s'en distinguent que parce qu'elles sont un peu plus longues; les deux incisives latérales supérieures sont beaucoup plus petites que les deux intermédiaires, ce qui s'observe également dans le lory du Bengale ; la queue est plus lon:ue que le corps. Ces observations ont été faites sur trois individus qui ont été rapportés de Madagascar et donnés au jMuséum d'iiistoire naturelle, l'un par Poivre, en 1755, cl les deux ■ M ( 9o' ) autres par Sonnerat, en 1773; il s'en trouve aussi un dessin très-correct dans les miii'iscriis di: Covmuerson : enfin on en a iransporlc un individu vivant à Paris , oh B>itTon a eu occasion de le voir et de le faire dessiner. On s'étonne que ce grand nu'.nrilisle , oublianl cjue celte pclite espèce étoit déjà publiée dans son ouvrage, et qu'il l'avoic re -onnufe pour un lU iki . en ait rep!-o'bitoit les rirbres , et principalement les palmiers. L.a fig ire qui est jointe à la description de ButTon est exacte, à l'exception de la queue qui est lâche cùnime dans tous les makis , et que le peintre a représentée récoquillcc. Le caractère disliuclif et essentiel de ce petit maki peut être exprimé par la phrase suivante : Lemur pusillus. L. Cinereo-fitlms , lineâ tnter-oculari alb!du , Inferiaribus laniarils aUjue primis molaribus oblique porrectis. Pelit Mangous. Bitff. vol. i' , pag. 177. laeni. D-iiib. vol. lî , jnig. 101. Rat de Madagascar. Bu /. Supp. voL '5, pug. i49' Habitat in iiisu/d Bludt.gasar. Poivhe, isoM^LRAT , (Jommerson. Sur les espèces cV tLléphans , par les CC. Cv\ier et Geoffroy. Ces natilralisies ont prouvé qu'il existe au moins deux espèces bien distinctes d'élcplians dont le Muséum d'histoire naturelle possède les crânes. Leurs proportions diflèrenl totalement, le crâne de celui d'Asie étant de près d'un cinquième pus haut, à proportion de sa loug.ieur, que le crâne de l'éléphant d' Afrique. Le caractère auquel on distinguera le plus sûrement cette espèce , est la coupe des lames verticales «Jont" on sait que les dents molaires de ces animaux sont composées, et qui représentent des losanges dans i'éléphajit d'Afrique , et des rubans transversaux dans celui d'Asie. Ils rajiportent au genre des éléphans , l'anipual dont on a trouvé de^ ossemens et des défenses fossiles dans le C mada. La mâchoire inférieure dont il y a une moitié an ]Muséum britannique , et dont le cabinet national possède une portion trouvée au Péi'oU , est formée comme celle de l'éléphant , mais ses dents molaires présentent des pointes coniques , au lioii des lames qu'on voit à celles des éléphans ordinaires. Celte opinion étoit aussi celle de Camper, et il l'a publiée dans les Mémoires de l'académie de Péiersbourg. Novi comiiicntarii , tome XIII. Enfin , ces citoyens ont découvert que le Mammouth , cet animal dont on trouve les ossemens en Sibérie et ailleurs, et qu'on avoil toujours regardé comme un éléphant, est bien du même genre, mais que, quoii|ue très-voisin de l'éléphant d'Asie, il en diffère assez, pour être considéré comme une espèce di.stincte. Le Muséum en possède une mâchoire inférieure fossile , entière : l'angle que forment ses branches est plus ouvert ; le bec qui la termine moins aigu; son canal plus large, et ses molaires ipmposées de lames plus minces et plus nombreuses que dans l'éléphant d'Asis. A N A T O M I E. Observations sur le larynx du Coiiagga (cqiius quagga Linn. ), par le C. C u V 1 E R. Jk Soc. b'IIist. Il ne diffère de celui du cheval que par l'absence de la membrane triangulaire ■ nATURLLLE. placée à l'extréiuité antérieure de la glotte de celui-ci. Le C. Cuvier ajoute quelques remartjLies sur le larynx: de VOrang-outang , dont le sac, selon lui, n'est pas analogue au suc lliyro-h/oïJiun des singes ordinaires, connue l'onl cru Camper et Vicq-d'Azjr, niais bien aux siuus des ventricules de leur glotte. P II Y S I (^ U E. Sur les effets de la poudre dans les mines. M. Hiimboldt, conseiller des mines du roi de Prusse , nous a appris qu'on avoit ang- Soc. riliLOM. mente considérableint'nt les effets de l.i poudre dans les mines , en laissant un csp.ice assez considérable entre la poudre et la bourre. 11 assure qu'on est parvenu à ce résultat en partant tle l'observalion connue , qu'un fusil crève lorsque la bourre ne touche pas la poudre. Sans voidoir prouver l'exacte ressemblance de'ces deux f'aiis , on y a ajouté ceux-ci: i°. une bombe à moitié chargée crève en nondîreux éclals , tandis qu elle se sépare sirnpiemcnt eu deux ou trois morceaux qui sont pousses fori loin lorsqu'elle est remplie de poudre ; 2°. lorsiju'on bourre Ibrlemcnt et de près la poudre que l'on a mise dans un tronc d'arbre pour le fendre , la bourre est simplement chassée; l'arbre est entr'ouvert quand la bourre n'est point appliquée sur la puudre. c n I M I E. Observation sur une crystaUisation formée dans un mélange d'huile de romarin et d'une dissolution d'or , par /e C. V a u q u e l 1 n. Il apperçut au fond d'un vase dans lequel il avoit mis un mélange d'iiuile de ro- Soc. piulom. marin et de dissoluliou d'or, des group])es d'aiguilles transparentes dont les pius longues avoient environ cinq à six lignes et recouvroienl l'or précipité. Ccloient des prismes à quatre pans terminé; p.ir des pyramides à quatre faces. - Celte matière étoit cassante, avoit la saveur de l'huile de romarin. Elle se volatilise au feu en vapeurs blanches. — Chauffée légèrement dans une phiole , elle se sublime en aiguilles ibrt longues. Il reste au fond de la pliiole une matière fondue plus fixe , moins cassante que les crystaux. — Elle est dissoluble dans l'alkool, et crystallisable par l'évaporation. — Dans l'acide sulfurique elle se dissout et forme, à l'aide de la chaleur , une liqueur rouge de cerise. — Les alkalis .dissolvent cette substance à l'aide de l'eau, et ne pa- roisseut pas avoir d'autre action sur elle. Elle s'en sépare par év.jporatiou ou par refroidissement. — Le C. Vauquelin n'ose encore rien prononcer sur la nature de cette substance. Ce n'est point du camphre, quoique M. Proust dise en avoir trouvé dans plusieurs huiles volatiles. Le C. Margiierou, pharmacien, a retiré d'autres huiles volatiles , une substance qui paroît analogue. Paris. Fructidor, an 3; V^endémiaire , Brumaire et Frimaire, an L. A N A T O M I E. Mémoire sur la circulation dans les animauoc à sang blanc, par le C. C U V I E R. Il décrit le cœur et les vaisseaux des sèches , |des aplysies , des limaçons , des mou'es, jj,; etc. et après avoir présenté un tableau des différentes combinaisons que la nature a établies à l'égard de ces oiganes dans les différentes classes d'animaux , il cherche à prouver que les veines dans les animaux dits à sang blanc , font en même tems les fondions de M 2 ( 9^' ) vaisseaux absorbans , ou pour mieux dire, qu'elles ne renferment point de véritable sang, ni lis necharieut qu'une simple lympiic. 11 s'appuie sur-tout sur les cominunicatijus immédiates des veines dans toutes les cavités du cor[)3 , et sur ce que le caual intestinal des moules et d'autres bivalves passe au travers du cœur, en sorte que le obvie n'a qu'à trans- suJer iinmédiatemeut de cet inieslin dans le cœur pour que le corps s'en remplisse. PHYSIQUE. Sur l'électricité animale. Soc. PHiLOM. M. Humboldt a constaté que des plaques de métaux de même nature, qui, placées convenablement sur un animal , ne lui fuisoient donner aucune marque de I élec- tricité observée par Galvani et Valli , acquièrent cette propriété lorsqu'on souffle sur une de ces plaques , ce qui la chargy d'humidité. Il a fait des expériences sur lui-même en s'appliquant des vésicaloires sur les omoplates j l'épiderme enlevée, les deux plnies armées de métaux , il a éprouvé les mêmes effets que les grenouilles sou- mises aux expériences de Galvani. Les mouveiueas convulsifs étoient d'autant plus forts , que les métaux différoient entr'eux comme conducteurs. C II I M I E. Eocpériences sur le scîinrl rouge et le métal qu'il contient , faites au laboratoire du conseil des miiïes , par les CC. Vauquelin et Heciit. Soc. pîili.ORi. Klnprotb annonça il y a environ un an que le minéral appelé scliorl rougir de Hon- grie étoit un véritable oxide métallique cristallisé , mêlé d'un peu de silice et d'alumine. 11 a nommé titanium le métal qu'il contenoit. Les CC. ISIiché et Cordier, oflicicrs des mines de la Hépablique, viennent de découvrir dans les environs de Si.-Yriez, département de la llaule-Vieu'ie , une substance qui avoit de grandes ressemblances avec le schorl ronge de Hongrie. Elle vient d'être soumise à une analyse compara- tive avec celle de Klaprotb. Comaie la disscrtalion de ce cliimiste n'est point traduite, nous allons en donner un extrait succinct, et comparer ses expériences avec celles des CC. Vauquelin et Hecht. Expériences de KiiAPROTii. I. Ce fossile exposé au feu de porcelaine dans un creuset d'argile, n'éprouva d'alté- ration que dans sa couleur, qui augmenta d'intensité. a. Dans un creuset brasqué, il se brisa , devint brun clair , mais terne. 5. Au chalumeau avec le phosphate ammoniaco de soude, il se fondit en un globule rouge pâle tirant sur le gris. Expériences des CC. Vauquelin et Hecht. 5. // donna un gloluilc vitreux , homogène , transparent , d'une couleur violette semblable à celle produite par l'oride de manganèse. 4. Avec le borax, a produit un globule rouge hyacinthe. 4. Il n'j II point eu de combinaison , mais des végétations à la surface du globule , et des parties de schorl non décomposé dans son intérieur, 5. Avec les acides sulfurique , nitrique^ muriatique et uitro-niurialique , aucune allération. 5. Par l'éliullition de l'acide muriatique , on a obtenu une petite quantité de fer qui paroit étranger à cette substance. G. Cent parties chauffées dans un creuset de porcelaine avec cinq cents parties de à ( 9^' ) carbonate de potasse , enltèreul en fusion , et le mélange , coulé sar une plaque , forma une lua'îse soliJc d'un gris blaiicllâlre qui présentoil à sa surface des aiguilles crystallines ; réduite en poudre et délavée avec de l'eau bouillante , il se (irécipiia une poudre blanche qui, séparée du liquide, cloil sous la forme d'une terre légère dont le poids ctoit de cent soixanle-neuf parties. Lu li:|ueur dont celle terre avoit été séparée , staluréc avec l'acide muriatique donna un dépôt pesant quatre grains , (jui éloil composé de parties égales de silice et d'alumine. 6. Les incines pliPiiomèncs ont été observés; nous remarquerons seulement que la couleur de la terre éloil légèrement jaune , et que la silice et l'alumine puroisent provenirdu creuset oii l'opérution a été fuite. Il est vraisemblable aussi que la couleur jaune rosée qu'avoit la poussière , dépendait d'un peu de fer contenu dans la potasse. 7. La poudre blanche de l'expérience précédente s'est entièrement dissoute dans l'acide sulfurique , la «iissoliition concentrée par l'évaporation spontanée s'est convertie en une matière blanche, gélatineuse et opaciue. 7. A'ous tjvofif obtenu une légère dissolution par l'acide sulfurique qui n'a pti être entièrement sature par la terre, ISous n'avons pas obtenu de crjstaux , soit par l'évaporation spontanée , soit par l'évaporation au feu. 8. L'acide nitrique la dissout aussi j la combinaison qui en résulte est transparente' et prend , par l'évaporation à l'air libre , une consistance huileuse , au milieu de laquelle on trouve des crjstaux trausparens rhombo'idaux , et quelquefois hexagones. 8. Nous n'avons pas pu opérer la combinaison de cette matière avec l'acide nitrique; ou au moins elle éloit si légère qu'elle peut être regardée comme nulle. q. L.a dissfdulion dans l'acide muriatique forme une gelée jaunâtre et transparente , dans laquelle on trouve des cryslaux cubiques. g. L'acide muriatique dissout assez bien la poudre blanche , mais il a été impos- sible de neutraliser la dissolution. Nous n'avons pas obtenu de crjstaux. 10. Les dissolutions de cette matière dans les acides, sont précipitées, i". en verl de pré parle prussiate de potasse; 2°. en rouge foncé , par l'infusion de noix de galle; 5°. en blanc , par les acides arsenique et phosphorique ; 4"* ?•''" 'c niélange de l'acide tartareux et oxalique , en une matière blanche qui se redissoùt par l'agilalion. 10. Idem. \ I. Une lame d'étain plongée dans ces dissolutions, donna à la liqueur une couleur ' rose analogue à celle du rubis. 11. Idem. 12. Une lame de zinc donne à ces mêmes dissolutions une couleur violette qui passe au tleu d'indigo. 12. Idem. I '5. Le sulfure d'ammoniaque forme un précipité abondant qui a une couleur verte sale. i5. Idem, ^^/^. Cinquante grains de cette terre chauffée dans un creuset ont perdu douze grains'; tant que celte matière resta chaude, elle eut une couleur jaune qui se dissipa parle refroi- dissement. Elle devient par cette opération indissoluble dans les acides. 14. Idem avec quelques légères différences dans les poids. i5. Mêlée avec un flux convenable, elle forme un émail de couleur jaune de paille. i5 Mêlée avec différens flux , et soumise à l'action de la chaleur du four-' neau de Macquer , elle a fourni un émail d'un jaune sale. 16. Soixante grains de cette matière mêlés avec trente grains de colophone , exposée à l'action d'un feu doux, la résine s'enflamma et la terre reparut avec toutes ses propriétés. La moitié de cette terre mêlée avec dix grains de borax calciné et vingt grains de verre , et chauffée dans un creuset au four à porcelaine , a fourni une scorie inégale, brunâtre en dessous , et grisâtre en dessus. La cassure éloit poreuse et remplie de cavités dont l'intérieur éloil rayonné; ( 94' ) i(î. On a prlf f" f^arties de la matière blanche oh tenue dati s l'expérience 6/ on en a foi- 1 né un:-, pâte uyec de l'huile qu'on u pl,,c''i- tju i;ii/icu d'une braxque de ch iriion et d'alumine pure : au bout de tro's quarts d'h'ture d'un feu violent , on a obtenu une masse creuse dont l'extérieur avoit une couleur jaune d'or , et l'inté- rieur une couleur noirâtre, formé d'aiguilles et parsemé de beaucoup de points jaunes. La matière uvoit perdu iS parties de son poids, I'. 72 parties de la même poussière furent mêlées avec 10 parties de borax calciné , et lo parties de charbon en poudre, l'on fit du tout une pJte avec de l'huile, et l'on chauffa pendant une heure et demie ; on eut po'ir résultat une masse fondue qui avoit à l'extérieur une couleur rouge assez semblable à celle du cuivre: cette matière brisée présenta à l'intérieur une coulfur no re brillante , des faisceuuv d'aiguilles fort analogues à celles de l'oxide de manganèse , enfin des cavités dont les surfaces avoienl une couleur rouge brillante. 18. La même expérience répétée dans d'autres proportions a produit une m isse noirâtre dont les parties n'étoient qu'uggiutinées les unes aux autres ; en la bri- sant elle a offert une couleur rouge tirant un peu sur le pourpre. On a remarqué qu'en la cassant , lorsqu'elle est encore diaude , la couleur rouge passe prompte-^ ment au pourpre, et de celle-ci au violât foncé , ce qui n'arrive pas d'une manière aussi sensible quand elle est froide. Amenée à ctrt état, cette substance traitée avec l'acide sulfurique concentré , perd sa couleur rouge ft se convertit en une poussière blanche qui augmente de poids ; il se forme en même teins une grande quantité d'acide sulfureux. — Avec l'acide nitrique elle se réduit: aussi en poudre bland.c , et il se dégage d'abon- dantes vapeurs de gaz nitreux. —L'acide muriatique a paru n'avoir que très-peu. d'action sur elle. Il paroit par ces essais , encore insuffisans cependant, que cette substance est un véritable métal d'une nature particulière ; la diminution de poids , son chan- gement de couleur lorsqu'on la traite avec des corps combustibles , sa conversion en poudre blanche , et so/i augmentation de poids par les acides ; sa combinaison avec l'acide prussiquc , et la teinture de noix de galle , sont des preuves, au moins dans l'état actuel des connoissanees chimiques , que ce schorl rouge de Hongrie et celui de la HaiHe-y'ienne , sont des oxidcs métalliques crjstullisés. ARTS CHIMIQUES. Observation sur l'emploi de la castitie dans la Jorge du fer cassant f par le C J3 a i l l 1: t , inspecteur des mines. >0C. HiiLont. Il rapporte à la société qu'il a vu dans les forges de Marche , près de Namur , eniplojcr avec succès (au ieu d'alfinL-rie J uu procédé trcs-siniple pour donner au fer une meilleure qualiié. Ce procéilé coniste à jeter une demi-pelletée de casline en poudre fine sur la loupe au moment où elle est formée, et en la tenant ainsi exposée au vent des souiflets pendant quelques instans avant de la porter sous le marlenu. La casline dont on «e sert est une pierre calcaire bleue très-dure qui donne une chaux blanche excel- lente, et dont la poudre est aussi irès-bianche. Celte casline produit un prompt effet -sur la loupe : elle épure le fer et le débarrasse du sidente ou phosphure de 1er qui, coniuie on le sait, rend le fer cassant à froid. Ce fait est une confirmation iinportanle des expériences rapportées dans le Journal des Mines, et par lesquelles ;-;iniuan est parvenu à obtenir d'exceileni fer en traitant la fonte avec des scories qui avoicnt été fondues d'avance avec punies égales de chaux. Dans ses expériences , Kinman annonce avoir relire autant de fer que par les pro- cédés ordinnires. Dans les forges de Marche on a reconnu qu'où éprouvoit un léger déchet, ce qui est plus vraiseiublable. ( 9-'' ) MÉDECINE. Pathologie. Obsen'ation d'une atrophie idiopathique , c' est-a-dire , sans maladie antérieure ou primitive , par le C. Halle. Le sujet «Je coUc observation est une jeune personne morte à 25 ans «J'atrophie, sans Soc. philom. cause connue. — A cinrr ou six ans, cette nialacJc avoil été caclieliqiie et languissante. On lui donni alors Aa sirop auli-scorbuli([iie , et ses forces se rétabliront. A 7 ans elle éprouva une niensirualion pré(«)L-e qui ne «Jura pas; on cessa alors l'usage Ju sirop, elle coiuiinia de se bien porter A 14 ans, elle fut rc'glée sans accidens , et continua de leirebien, tant pour le période que pour la quanliie , jusqu'à 17 ans. — Ai7ans, les règles clinimuérent sensiblejnent ; la diminution alla toujours en augmentant jusqu'à jl ans, époque oit les régies cessèrent absolununl pour ne plus revenir. Depuis la diminnlion progressive des ièg!es , cette malade a maigri continuellement , perdant peu-a-pcu ses forces, sans aucune augmentation dans ses évacuations , sans sueurs, sans transpiration sensible, sans toux, sans expectoration , sans œdème des extrémités. La peau du col et de la poitrine étoit ruarquée de taches fauves conimunénient nonx- niées taches hépatiques. La malade d'ailleurs faisoit ses fonctions comme à l'ordinaire , niangeoit beaucoup, di;;éroii bien en apparence , rendoil des excrémens de consistance et de couleur ordi- naire. Elle dormoil peu , s'occupoit , el néanmoins nuiigrissoit à vue-d'œil. — La veille de sa mort elle ne sortit point , mais alla el vint, et donna ses soins aux affaires domestiijucs comme à l'ordinaire. Le soir , elle se sentit lasse et se coucha de buime lieure. I e lendeîuain , jour de sa mort , elle r;sta couchée , se sentant exrêmement assoupie; la tête peu présente , les jeux ternes et languissans , lesmouvemens lents, les sensations engourdies, le poulx singulièrement rallenli et loible , la respiration très- courte sans élre précipitée ni gênée. Llle ne se plaiguoii de rien, et disoit seulement qu'i'lle senloitunt- grande propension au sommeil. Dans les huit jours qui ont précédé sa mort , elle avoit éprouvé quel«|ues accès de toux sèche , et quelques instans d'oppression. Cette jeune personne étoit timide , peureuse ; on la soupconnuit de jalousie. On croit qu'a rép''que de la diminution de ses règles, elle avoit éprouvé quehjues fraj eurs. La ni.isturbation ne paroit avoir eu aucune p.irl a sa maladie, autant qu'on en peut juger par l'éiat des parties sexuelles extérieures. Ouverture du cadavre. La peau sembloit collée sur les os ; le ventre étoit déprimé et tonchoît presque la colonne épinière. Le tissu celluleux sous cutané contenoit seulement quelques traces de grii-se i-pirses dans des f«)licules isolés. iNulle apjiarence de graisse ne se montroit dans l'épiploon ni dans le mésentère. l^ous les viscères du bas-ventre étoieni dans un étal absolument conforme a l'état naturel , mais peu volunjineux. l^es glandes niésen- térifues n'étoient ni grosses ni obstruées. I lies paroissoicnt ])lus saillantes que de cou- tume à cause de l'absence totale tie la graisse ([ui les environne ordinairement. ( )n n'ap- percevoil jioint les vaisseaux lactés qui i'y rendent. Les viscères «Je la poitrine étoient dans l'éiat ordinaire. L'ne légère induration se faisoit sentir dans le pouirnon droit sans ulcération. La glande tiroïde étoii , comme les autres , extrêmement petite. — On ne dis- tingLioit nulle part de vaisseaux lymphatique'!. Ayant enlevé la peau dans le pli des aines, on appercut des filets secs et assez résistans, seudjiables à desnerfs avec des ren- flemens pareils à des ganglions nerveux. La njéme dis|()silion se présentoit de l'un et l'antre côté. En examinant ces parties avec soin, on s'est convaincu que c étoient les glandes et les vaisseaux l\ niphaiiques de ces parties qui étoient réduits à cet étal. La cavité des vais<;eaux paroissoit oblitérée . Les parties sexuelles éloienl singulièrement amincie'! et n'avoient pas plus d'apparence que celle d'un foetus de cinq mois. Le clitoris n'éioil point apparent j i'hjmen étoit entier. C96') Il naroît (Tue celte observation riK^rite d'être conservée comme un exemple rarefl'une atropljie priiuilive, c'est-à-dire, non syniplomalique , et qui ne paroît dépendre qne dit, l'anéaniisseiiient des fonctions du système absorbant, résultant, à ce qu'il paroit , de l'obliiéraiion de ce système , sans antre cause coimue que peut-être des afl'eclions de l'anie long-tems continuées et soigneusement dissimulées. P A 11 I S. A^.'i'ôse , Pluviôse et Ventôse , an 4. HISTOIRE NATURELLE. Qbsen'atiojïs sur le Tapir. Tapir Americanus. L., parle C. Geoffroy, professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Soc. PiiiLOM. On a cru jusqu'ici que le Tapir avoit dix denu incisives à chaque mâcboire; ce- pendant il est certain que cet animal u'eu a qu-e six comme le cochon , avec deux pcliles canines sur le côté. Il existe au Muséum d'iiistoire naturelle deux tapiii diflérens , l'un noir et l'autre roux : celui-là est toujours pl.is gros , et pesant 5oo livres. Quoiqu'ils présentent Quelques autres différences , on ne peut assurer positivement si ce sont deux espèces istinotes. Sur le Galago , par le môme. ;3oc. d'Hist. On a rapporté du Sénégal une nouvelle espèce de quadrumane qui j porte le nom KATURELLi. de Galago , qui par sa forme mixte, f;jt la nuance des loris, {teniur tardigradus) L. aux tarsiers^ ( didelp/iis tnacrotat'siis, Gyt. Luitnttr spectruin pall. } et dont le citoyen Geoffroy fait un genre à part, qu'il délerniine comme il suit: Le Galago. CaractiîRE gén. Deux incisives supérieures, trcs-écartces. Six inférieures proclives (i) ; les quatre inlermédiaires réunies par paire. Deux canines. Six — cinq molaires à couronne large , surmontées de petites pointes. EsP. UNIQUE. Le Galago du Sénégal. Gai. Senegalensis. D E s c. A B H. Tête anondie , umsoau court , très-grandes oreilles nues et trans- parentes ; les pieds de derrière , et principalement le tarse , plus longs que la jambe , comme dans le tarsier ; pelage gris-fauve en dessus, blanchâtre en dessous; poils de la queue rous et très^ fournis sur toute sa longueur. P.RiNCiP. Di M. Grandeur , depuis le bout du museau jusqu'à la queue, 7 pouces j des extrémités antérieures , 5 pouces et demi j des extrémités postérieures , 7 pouces ; — de la queue , 8 pouces et demi Le seul galago connu apparlenoit au citoyen de Nivernois^ qui u bien voulu le donner au citoyen Geoffroy , pour le Muséum. Squelette fossile trouvé sur les bords de la Plata. (Note adressée au C. Grégoire par le C. Roume). M?"* P'iiLOM. Ce squelette a été trouvé dans le sable , à environ ~>Q mètres de profondeur. Il a été envoyé au cabinet de Madrid. On l'a dessiné, et la gravure en paroîlra incessami- ( I ) Dirigi'es en avanc et de bas en haut. ( 97' ) ruent. — Il a (jiiaire nièlres de long sur Jeux do haiil à-peu-près. La tâte étoit dô- priiuée et paroissoil uoiileiiir peu do cervelle ; les inûclioircs supérieures, cl inférieures se teriuinent en poinles mousses. — Il n'y a ni incisives ni canines , mais seize mo- laires cannelées. — Son bassin est composé des os sacrum , iléuiu et iscliiuui , mais il n'y a point de pubis ni d'indication tju'il ait e^isté. Ce bassin est ouvert du cAté de l'abdomen. Les pattes sont armées de fortes griifos, et les postérieures présentent un calcanéuni très-gros. Cet aninThl nuu-clioit sur la piaule des pieds, et avoit des clavicules. Autant rju'on en peut juger sur cette dcscrip'.i in , cet animal sembloit avoir tenu le milieu , par la forme, entre le fourmilier du C^ip , ( riij-nneco/.$hs. Sur une pente de filon extrêmement polie, ohsen-ée dans les Pyrénées orientales , par le C. D u ii a im e l /ils. Oi.i sait que dans certaines circonstances les substances minérales affectent un poli Soc. riiiLOM. très-remarquable. M. de Saussure avoit déjà observé «ne roche polie naLurellemenl aux environs du Mont Saint-Bernard. Le C. la Peyrousè a vu près de Vio-Uessos un pic de serpentine dont la surface étoit polie e(. luisante, Uu trouve Iréquemjiient dans les mines de houille de ces schistes brillans f[u'ou prendroit au prçniier as,pecC pour la houille elle-même. Le G. Dolouiieu a reniarqué à Fiarazza, dan'^s le '1 renlin, un filon de mine d'argent dont les épontes étoient aussi [lolics que les faces du crjstal de roche. Enfin Dictrich cite les pyrites polies du Pamruelsbej:g , et la mine de plomb miroité du Derbyshire. A ces. observiiiions. Iç C- Duhamel ajoute .celle qu;'il, vient de faire à la montagnç de». Ufllensuc , déparliemcnt^de l'Aftde., iqp visitant Ije^ mines de Cascastel. Près de la. base: de: oi,'Ue mOpt^gne., connue par dcii-mines de fer très-riches et négligées , est un 'filoni-dc pyrite cujvreuse qu'on a commencé k exploi- ter,, le prenant pour un filon |de ruine de fqr , el qn'diu a abandonné ensuite. Par ce; commencement de travail on a mis k découvert une rocjie polie qui servoitjde salbande à ce lilon. LUe s'élève à présent iiresque verlicalemcnl sur une hauteur de 2 mètres ^ • N (98;) et demi et une longueur de 20 mètres, après quoi elle disparoît sous les autres roches de la luoningne. Dans toute celte éleiidue sa surface est dans le même plan comme si elle nvoit été sciée d'un seul irait de scie , et du poli le plus pirf.iit. La pierre qui la comptse est d'uue nature argiUeuse et siliceuse, et plus ou moins colorée en jaune , mais d'une teinle plus foncée à la surface qu'à l'intérieur. La partie polie semble une espèce de vernis ou d'émail qui se laisse détacher en écailles très-minces. On y remarque quelques slries très-peu sensibles, aussi polies que le resle de la sur- face du rocher, et de peliles cavilés qui ne le sont pas. L'épaisseur de ce banc est de quelques mclres, et l'ou retrouve au-delà les schistes dont la base de la jnoulagne est composée. Forme de la molécule pn'mi't/re de l'oxide de titanium , par le C. Hauy. 5oc. piinx)M. La division mécanique des cr_ysiaux du titane (scliori rouge) de Hongrie et de ceux de France, avoil déjà conduit le C. Haiiy à regarder ces deux substances comme de la même espèce. Il avoil obtenu de l'un et l'aulre , pour forme primilive , un prisme quadiaiiguloire rectangle susceplible d'être sousdivisé parallèlcmeut h deux plans qui passeroient par les diagonales des bases , ce qui donueroil pour molécule intégrante un prisme triangulaire droit, dont la base est un triangle rectangle isocèle. II restoit à déterminer le rapport du côté de la base à la hauteur du prisme. Il v" est parvenu sur un crjstal de lilane de Hongrie, et a ti-ouvé que le côté de la base adjacent à l'aiigle droit est à la hauteur à-peu-près comme 2 à 5. Cherchant ensuite si à l'aide de cette molécule intégrante il pourroit obtenir par ra])plicalion de quel- qu'une des lois de décroissement dont elle est susceplible, la forme composée ,d'un cristal de litané de France qu'il avoil sous les jeux, le calcul lui donna un résultat confo'rme à l'observation. Il en conclut que les expériences chimiques et la division mécanique s'accordent à faire regarder le titane de Hongrie et celui de France comme- lï même substance , avec quelques différences légères et accidentelles. , ÉCONOMIE. Obseri'ations sur le dessèchement d'un marais. Inït. kat. Le C. Préaudeau-Chemillj , demeurant à Bourneville, près la Ferté-Milon , possède- dans ce lieu, sur les bords de la petite rivière d'Ourcq , une assez grande étendue de prairies tourbeuses dont le sol fangeux et mobile n'y permet point l'entrée aux bestiaux , quand bien même les végétaux qu'elles produisent pourroient leur être utiles. L'exploitation de tourbe qui a été faite dans ces prairies y a laissé des excavalionî souvent très-profondes , et qui se sont remplies d'eau. Ce citoyen a rendu maintenant solide une partie de ces terrains en les couvrant, à une épaisseur convenable , et à volonté, d'une terre excellente ^ qui permet de les labourer et d'y mettre toutes sortes de productions. Ses moyens pour y parvenir ont été simples; il a fait un fossé le long de ces prairies, dans lequel il a fait entrer un petit ruisseau qui charie dans son cours, sur-tout par les orages et aux époques des fontes des neiges, une terre de très-bonne qualiié. En fdisatit remonter l'eau portée dans ce fossé au-dessus du niveau des terres voisines, elle s'y répand et dépose sur leur surface le limon qu'elle charioit avec elle. Cette eau est circonscrite dans l'espace qu'on veut recharger, par des digues formées du côté où elle tendroit à s'échapper trop promplement pour se jeller dans la rivière d'Ourcq , et successivement elle doit parcourir toutes les surlàces de ces prairies. C'est EÎnsi qu'en peu d'années ce tcrrein inutile , rempli d'excavations profondes, a cl« rendu à l'asriculture.- ro9') A N A T O M I E. Mémoire sur l'organe de l'ouïe dans les cétacés. Le C. Cuvier a examiné l'oreille inlerne du daupliin , du n)arsoiiin , de la baleine Inst. njit< et du cachalol. Daus tous ces cétacés , les dillérentes parties de l'oreille interne sont contenues dans un os particulier, (jiii ne l'ait jioiul partie du crâne, mais qui est suspendu par des chairs et des iiganiens. Au reste on j trouve des osselets et un labyrinthe semblable à celui des luammifères. Le C. Cuvier a sur-tout distinctement vu leS canaux semi-circulaires dans un fœtus de baleine, quoique Camper en eût nié l'exis- tence dans les cétacés. La caisse du tympan a^ dans le dauphin, la forme du canal demi-cyliiidrique. Dans la baleine , elle ressemble en quehjue sorte à une coquille de btillii y ses parois sont épaisses de plus d'un pouce , plus dures , plus compactes et plus homogènes que le marbre. Le O.iCuvier ajoute à son mémoire un tableau des .caractères de l'oreille interne dans toutes les classes qui eu sont pourvues, duquel il résulte que la seule partie essentielle à cet organe , est une espèce de gelée transpa-' rente, dans laquelle le nerf acoustique paioit se résoudre. CHIMIE. Analyse de l'argent rouge, par le C. Vauquelin. Il y a déjà plusieurs anjiées que Klaproth , chimiste de Berlin , a anononcé que l'argent Soc. Phii-oW» ronge qu'on regardoit avant lui comme îinefiombinaiso,n de soufre,, d'argent et d'arsenic, ■ne conleifoit pas un atome de Ce dernier métal ,,mais que c'est aj4 .contraire l'ijutjnroinc «t le soufre qui le nùnéralisent ainsi , i , Comme les expériences de Klaproth n'ont pas été répétées en France , et que plusieurs minéralogistes du premier ordre sont toujours dans l'intime persuasion que ce minéral n'est autre chose qu'une dissolution d'argent dans du sulfure d arsenic , le C. Vauquelin a pensé <^u'il seroil utile de se livrer à quelques recherches stir cet objet. Il résulte de ses expériences , i°. que l'argent rouge est véritablement une compo- sition d'oxides d'antimoine et d'argent unis (lu soufre, et,intiméiuent combinés j ;ft°. que -.. , J'arsenic n'est pas un principe nécessairi; à son existence, puisque ce n;étal,ne s'y (rouvç que rarement et jamais sans antimoine j 5*. qu'il ne contiieut poitit d'acide sulfiu-ique, ^ainsi que l'a dit Klaproth , mais que cet acide s'y forme par l'action de l'acide nitrique «ur le soufre ; 4°- enfin que ces différentes substances se rencontrent ordii}airement dans Ites proportions suivantes. ..> i". D Argent. J ........ ,'>6 à , 6q , 2". D'Antimoine , . j 6 ' à' 1 8 , '■' 5°. De Soufre ........... .V. 1 .... 'I i^ à' "i4V ■ 4°. D'Oxigène.rv:'i'^;i:!.-v;.,'.'//.Vl-:8 à"'io, . JL 'mut >-/til.l|-; » > ;.'i.-» ■■ ■,..ii.,i',-^ ,1; "^ '' ■■ gr ■ : 102 ' On trouvera dans le Journal des Mines, des détails plus étendus sur les propriétés d« celte mine d'argent. .jf.;- < -.h. 1 .iii'j.'<| .ioJ -jb ; . Extrait des obser^'ations sur les propriétés eudiométriques du phosphore , par le t. i3 e rt n o l l et. Des expériences publiées p.irGotlling , Lempe et Lami:)adius , sur la combustion lente Imst. nat. du phosphore , annonçoient des phénomènes qui ne pouvoient se concilier avec les résul- tats auxquels est parvenue la chimie. JV 2 ( 100- ) Selon ces chimistes , le pliosphore étoit plus lumineux dans le gaz azole pur que dans l'air atiiio'-pliériqi.e , il s'ucidifioit par l'azole ; et lorsqu'il briîloiL dans i'iiir aLiiiosplié- rique , le ^é^ill■a étjil de l'air pur. il résulte des expériences décrites dan5 le mémoire du C. Berthollel , que le g-iz azole a la proiniélc de dissoudre le phofpliore , que dans cet étal il est briîlé par le gaz oxigene à une température- basse, et que sa(is celle dissolution préalable, le g,:z oxigtne ne peut en faire la combustion '|u'à une température plus élevée^ de sorte que le piiosphore n'est pas lunliucitx dans l'air vital au degré de chaleur oix il l'est dans uu mélange oit le gaz azote doiiiine. La dissolution du phosphore par le gaz azole devient lumineuse, en le balançant simpienicnt clans l'eau; la plus petite quantité de gaz oxigène sulfil donc pour lui donner celle propriélé, et lorsque le phosphore a été brûlé par-là, le gaz azote prend encore dans l'eau assez d'oxij,tne pour devenir lumineux lorsqu'on v introduit dix phcisphore. La combustion lente du phosphore fait di-^paroître tout l'oxigcne qui se trouve dans l'air ; îl naît de cette; combusiîon des vapeurs blanches qui prt.duisent la fumière dans fobciirité; et qui annoncent, l'orsqu'elles cessent, la fin de l'opi'ration l-.cLte propriélé de la coiubiis ion lente du phosphore le rend très-propre à servir d'eudioinctre : on n'a qu'à faire passer uu cjliiidre de pho-phore dans un tube de verre gradué et placé sur l'eau , après y avoir iutniduit une mesure déterminée de l'air qu'on veut éprouver. Plus le cylindre dé phosjihore approche par sa longueur de la pi..rlion du tube qui contient r;rjr , et pfus le tube est étroit, plus l'opération est proiiipie .• elle peut iacilcmcnl cire terminée dans une demi-heure ; m.iis ce mojen ne peu! être cmplové pour un gaz oxigène cjui conlient peu d'azote; il laudroil alors y iijéler une ci-ri-ii/ie proportion' d'air atmosphérittue. L'affinité de l'iizbtè Jiddr'le phèSphuretest une propriété qui jette du jour sur la nature des substances animales dans lesquelles ces deux principes se trouvent réunis. ARTS CHIMIQUES. Notice sur le procédé du C. Seguin, pour tanner les cuirs. Soc. piliLOîl. Latiiéorie de l'art dti tanneur étoit encoi^e inconnue; il falloitla pénétrer pournieltre<:et art sur Jepoiiit d'arriver à sa perfection. Malgré lés exporienc«s de Pfoiffer, Sarn;-Kéal , et sur-tout de Macbride , dont- les procédés assez analogues à -ceux du C. Seguin , sont suivis avec quelques succès en Angleterre, on se bornoit en France à suivre rancienne routine , et on inelloit des années a lanner un cuir. Les opéralions du C. Si giiin consisteni , -comme dans les autres méthodes , dans le lavage , le décharnenieiit , le goiiflejuent ci le tannage proprement dit. lielalivemcnt au lavage , il n'a fait, d'autre changement que de ne pas mettre ses peaux pèle-mèle dans l'eau ; mais il les étend, de manière qu'elles y soient de tous les côtés baignées jiar le liquide. Quant au débo|irrement , il lait suspendre perpendiculairement ses peaux dans des baciiesou plains reUiplis d'eau de chaux, dont il remue le fond de lems en tems , afin de rendre à l'eau la chfiuxqui.se combine successivement à la peau. Huit jours sulfiicnt pour celle opération. Le jus du tan qui a déjà servi au tann;:ge , acidulé d'un peu d'acide sulhiiique , lui paroît propre à accélérer encore beaucoup celle opération. Il cpère le gonflemenl dans l'espace de 48 heures, en plongeant ses peaux ainsi déb.our- rées dans des cuves de bois pleines d'une eau acidulée d'acide sulfurique depuis --—'^ jus- qu'à ,-'^. , . , Dans le tannage proprement dit , le Ç. Seguiji ne couche point ses cuirs en fosse comme dans les pratiques ordinaires , 'mais' il les l'ail plonj,cr dans une eau qu'on a chargée de jus de tan , en la passant à plusieurs reprises sur du tan neuf. Elle peut donner jusqu'à 10 ou 12 degiés de l'aréomèlre pour les sels. L'action de celle dissolution de tau est d'uihc grande rapidité. Le C. Seguin plonge d'abord ses peaux dans des diisoiulions foibies qui C 101- ) n'attaquent que la superficie de la peau , et successiTenïctit il les f;iii passer dans de plus fortes, en sorte qu'en quinze ou vi)igt jours , et quelquefois iij(5uie en six ou huit, les cuirs forts sont tuniiés parl'ailenieut. 11 les fuit sécher ensuite avec les précautions ordi- naires. Les cuirs à empeigne ne subissent point l'opération du gonflement. Trois ou quatre jours suilisent pour leur linn.ige. On avoil toujours cru que le tan ne scrvoit qu'à endurcir et resserrer les fibres de la pcau qui avoient été dilatés dans les travaux pi éliminaires du tannage; le C Seguin a reconnu que dans le tan il y avoit un principe particulier solublc dans l'eau, qui en s'unissanl a la partie gélatineuse de la peau , s'y fi.voit par le résultat d'une véritable ecnibinaison , et qui alors cessoit dèlre solulile dans ce litjuiue. 11 a observé l'-effet de cette couibinaison sur la colle-forte qui se précipitoil et devcnoit insoluble dans l'eau chaude par celte aildilion. Ce phénomène a lieu dans le tannage ordinaire oii la peau cesse entiè- rement d'être dissoluble après celte combinaison. Un peut, d'après ces observations, reconnoitre une grande quantité de substances végétales dont l'inlusion peut être pro- pre au tannage lorsqu'elle donne des précipités avec la dissolution de colle-forte. La méthode du C. Seguin examinée et suivie avec le pli. s grand soin par lesCC. Lelièvre et Pelletier, leur a ptru infiniment moins longue, et doit éire moins coûteuse que les méthodes ordinaires. Us ont vu que les cuirs qu'elle produisoit étoient au moins égaux en qualité et en poids avec les cuirs du commerce. Ce, te découverte d'opérer le tannage avec le jus du tan , offre aussi l'avantage de faciliier et d'augmenter riutroductipn de cette matière dans le commerce , et d'en dimi- nuer considérablement les frais de transport. On peut retirer et préparer l'extrait de tan , dans les forets qui présentent le moins de débouchés , même dans nos colonies, et l'en- voyer sous un irès-pelit volume corup irativeuienl à l'écorce de chêne qu'il falloit tjransporter. Il suffit epsi^le de redisspudre l'^xlritit a fur et mesure des besoins do Iji juauuiacture. MÉDECINE. Sur la prolapsus de la langue. Le C. Lassus a lu un mémoire sur une maladie qu'il désigne sous le nom de prolap^ IrfîT. kat.- sus lingiiiL' , dans latjuelle la lang le extrcmeruenl volumineuse sort de la bouche et ioiubc en dehors , entraînant souveiU ])ar son poids , hors de leur situation naturelle , l'os liyoïde et le larynx. Cette maladie a déjà été décrite , et est ordinairement un vice de naissance. Sandifort, chirurgien Suédois , a fait l'amputation de la partie excédente de €et organe. Le C. Lassus prouve que cette mélhode est très-mauvaise , et démontre par plusieurs observations que l'on parvient à une guérison parfaite en commençant par o4' ) C H I M I E. ' 3îoyens d'obtenir la baryte pure , et propriétés de cette terre, parles ce. I O U h c R O Y e^ V A U Q U E H N. 5oc. FJîiLOM. On met dans une cornue du nitrate de baryte crjstallisé , on chauffe jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus de g iz : il reste au fond de la cornue une matière grise boursouflée^ c'est la barjte a son plus haut degré de pureté. Dans cet étal celle terre a une saveur acre el briilanle ; mise avec un peu d'eau elle bouillonne , répand beaucoup de calo- rique et crystallise en se refroidissant. — L'eau froide en dissout o,o5 de sou poids, et l'eau cliaudc o,')o. Elle laisse précipiter par le refroidissement des cristaux prismatiques à 4 pans, transparens, qui s'eflleurissent à l'air, augmenlcnl de poids et deviennent effervescens. La dissolution de baryte dans l'eau esl acre ; elle décolore les couleurs bleues végétales : à l'air elle se couvre d'une pellicule effervescente et est précipitée par l'acide carbonique. Ces propriétés et beaucotip d'autres détaillées dans le mémoire des CC. Fourcroy et Vauquelin , semblcroient rapprocher la baryte de la nouvelle terre découverte par Kliproth, et nommée 5/;"0'///a«//e. Mais parmi les diflérences que le C Pelletier vient de trouver enlr'elles , il faut remarquer les propriétés vénéneuses de la baryte que ne partage pas la strontianite , et la couleur rotige que donne le luuriate de stronliane à la tlamnie de l'alkool dans lequel il a été dissout. Extrait d'une lettre du C L a u we re N b u r g , de la société des chimistes d'Amsterdam , a?/ C Va N mo N s, envoyée par ce dernier Cl la Société philomathique. ■GCf rjiiiiOM Nous avons communiqué à Crell quelques observations sur un gaz que l'on obtient dans la distidation de l'éther sulfurique. Les ]ueilleurcs proportions à employer piuir obtenir ce gaz sont trois parties d'acide sur une d'alkool; la production du gaz, exige quelque chaleur ; voici ses principales propriétés : i°. ce gaz après avoir séjourné pendanl long-tems sur l'eau, de manière à ne plus laisser appercevoir le moindre indice de la présence de l'éther, possède encore la propriété de produire avec le gaz niiiriatio5' ) n*a pas fornid d'huiJe eonune auparavani. Le gar oTéfiant a déposé son carbone îor ratuiiiiixe eu pa!>,^ilUL iluus des tubes tjui conieiioienl de celte terre. Le gaz élliéreujc brùl'' .ivec le gaz ;»oide niurt;ilii|iie , et pr4)diiit avec lui la mènie {riile que le giir. oléU.iiil , ce «jiii p.irojl indiijuer entre réllier et ce gaz une grande analogie, peiil-élr« nxéiue ne ditlerenL-ils eulv'eux «jue par une inégale cjuantilé de calorique coiubiné. ARTS CHIMIQUES. Sur un nouveau savon propre à dégraisser les laines , par le C CH,vprAr.. La consommation de savon ordinaire que font les fabricans de draps est considérable, Ikst. mat- et l'huile que ce savon emploie, le rend très-cher dans beaucoup d'occasions; on a essayé de se pisser de s.ivon huileux et d'employer la potasse pure , mais les draps, presqu'enlièrement dissous par ces matières alkalines , tomboient en lambeaux. Chaptat a paré à cet inconvénient, ea saturant celle liqueur alkaline , d,e laine , avant de l'em- ployer sur les draps. 11 lessive les cendres, il sature l'eau et la fait évaporer jusqu'à un certain point. Lorsqu'elle est suffisamment rapprochée, il jette dans cette lessive des rognures de drap et de laine, et ayant soin d'agiter ce mélange , ou voit ces rognures s'y dissoudre Gomplettement : il ajoute ainsi de la laine jusqu'à ce que la liqueur refuse d'en dissou- dre; alors elle peut être employée sans danger au dégraissage des laines; elle neloye les draps très-bien, elle feutre en partie les poils, et dojiiie à l'étoffe la souplesse que Ton y cherche. Elle remplit ainsi parfaitement les conditions du savon huileux. Il y a deux observations a fnre. i°. Le drap acquiert d'abord une odeur assez forte et désagréable d'huilç animale , mais il la perd bientôt par le lavage dans l'eau et l'expo- sition à l'air. — 2". Cette lessive faite avec des rognures de toutes sortes de draps communique au drap dégraissé ainsi , une teinte grise qui est indifférente lorsque ce drap doit recevoir une couleur foncée, mais qui nuiroil à l'éclat des draps blancs : on obvie à cet inconvénient en n'employant pour la lessive des draps blancs que des rognures de ce même drap. Le C. Chaplal employant la soude au lieu de la potasse dans la confection de sott savon , est parvenu à lui donner assez de solidité; alors il peut être employé dans cet état aux usages domestiques, et sur-tout au blanchiment du colon qu'il prépare à recevoir la leiuture. Pa R I S. Messidor et Thermidor, an 4- HISTOIRE NATURELLE. Sur wi nouveau genre de mollusque, par le C. C u v i e r. Cet animal , envoyé de l'Isle de la Réunion ( Bourbon ) , a de grands rapports avec les Soc. »'HiSTa limaces, les doris , et encore davantage avec les patelles; il est elliptique, couvert katukelljk. d'un large manteau coriace qui enveloppe entièrement le corps. Ce manteau noirâtre est garni de grosses varices noueuses et jaunâtres. En-dessous , se voit un disque charnu analogue à celui des limaces et autres animaux de l'ordre nommé gastropodes par le même auteur. La bouche esta la partie inférieure de la tête, qui est surmontée de 2 tentacules conique? : une rangée de feuillets triangulaires placés de chaaue rôle du corps sont les branchies qui ne se trouvent ainsi placées que dans l'animal des patelles, duquel ce mollusque se rapproche le plus , ei dont il ne diffère même que par la posi- tion de l'anus , placé sur la tête dans les patelles, et sur le côté, dans ce nouveau genre ^ uomiué par le C. Cuvier, phjllidia. ( îoG' ) El trait cVtrnP dissertation sur I/°s animaux h bourses, par le C. Geoffroy, - jjiq/rsseur au Iiluséum national d'histoire naturelle. ïiisr «■AT- L'Auleur s'aUache dans le premier chapitre à prouver que celle grande famille doit être divisée en 4 genres , ainsi qu'il suit : 1°. Les Dasyures ( dasj-urus ) caraclérisés par 8 incisives supérieures et 6 inférieures , «t par 4 canines. I es espèces de ce genre n'otil encore jamais clé déterminées. Ce sonl le spotled opossum de Philips , et les deux tapoa tufa de John Whitc. a". Les Didelphes {didclphis. L. ) caraclérisés par lo incisives supérieures , 8 infé- rieures, 4 canines, etc. 3". Les Phalangers { phalangista) ci.r3.c\.èTisés par 6 incisives , avec 2 ou 4 canine» à la mâchoire supérieure , et par 2 incisives longues et arquées , sans canines à la niâ- ■choire inférieure. 4". Les Kaiigurous (kangurus ) caractérisés par 6 ou 8 incisives supérieures, 2 infé- rieures, longues ei horizontales j point de canines. Dans le di-uxieine cliapitre , l'auteur s'occupe de la détermination des espèces. Entre auiies choses, il résulte de ses recherches que les D. tnarsupialis et D. carcinop/iaga appanieiinent à la même espèce ; que de même on doil réduire à une seule les iroi» espèces nominales D. dorsigera , D. philander , et D. cajopollin ; que le Touan , Suf. Sup. 7, annoncé comnje n'ayant que 6 incisives , a tous les caractères des di- delphes , et est le même que le did. brachyura ; enfin que la petite loutre de la Guyane, Buf, Sup-, 3 { lutra menii/iu. Bodd. ) doit être aussi rangée parmi les di- delphes , etc.... Dans le troisième chapitre, le C. Geoffroy établit que le genre entier des didelphes ne se trouve que dans l'Amérique , et que les trois autres genres d'animaux à bourses habitent, partie aux Indes, dans les Moluques, et partie à la Nouvelle-Hollande. Mémoire sur l'organisation des tiges ligneuses , par le C. Desfontaines, professeur de botanique. I*f.T. JSAT. Ce niémoire contient des observations très-intéressantes sur l'organisation et la texture d'un grand nombre de tiges lif^neuses. (Quelques-unes de ces observation! éloient connues; d'autres sont beaucoup mieux développées, et plusieurs tout-à-fait nouvelles. De toutes ces observations rapprochées et comparées entr'elles , l'auteur a conclu que les végétaux peuvent se diviser en deux grandes classes naturelles relati- vement à la structure , à la disposition et au développement des organes intérieurs. Il a énoncé les caractères distinclifs de ces deux grandes divisions de la manière suivante : /. div. Végétaux qui n'ont point de couches concentriques , dont la solidité décroît delà circonférence vers le centre : moelle interposée entre les fibres. Poinl de prolon- gL'mcns médullaires en rayons divcrgeiis. //. div. Végétaux qui ont des couches concentn'qaes, dont la solidité décroît du ccnire à la circonférence ; moelle renfermée dans un canal longitudinal. Des prolon- gemcns médullaires en rayons divergens. La botanique reconnoissoit déjà ces deux divisions. La première sous le nom de vionocotyledons , et la seconde sous celui de dicotjledons : mais elles n'étoient fondées nue sur la considération des cotylédons ou feuilles séminales. Le C Desfon- taines a démontré que ces caractères éloient dans un rapport constant avec la texiure du bois ; en sorte C[ue pour savoir à (|uelle division ;ipparlicnt lel arbre, il ne sera plus nécessaire d'observer sa première pousse cl de compier les lobes «le ses semences, •Celle découverte confirme ainsi l'une des bases principales de la inélhode naiureik de Jussieut ( '07' ) Le C. DesfQntaines croit pouvoir annoncer d'avance que les racines vivaces renf&tv» «vem lei niéines car.iclères que les tiges ligneuses. Il ne désespère pas même de parveai*' k distinguer égiiletitent les plantes annuelles herbacées. CHIMIE. Extrait d'un mémoire ayant pour titre : Remarques sur une maladift des arbres, qui attaque spécialement l'orme, parle C. Vauqueun. Cette maladie , qu'on pourroit appeler ulcération sanîeuse , annonce communément Iwst. wav. la décrépitude de 1 individu ; elle a son siège primitif sous l'écorce , et étend ensuite ses ravages jusqu'au centre du corps ligneux. C'est dans ce point que s'établit une espèce de carie très-analogue, par ses effets au moins, aux caries animales. L'auteur a cru remarquer que les arbres qui croissent dans des lieux bas et humides^ et sur un sol trop nutritif, étoient les plus sujets à cette maladie, que les vieux en étoient plus souvent attaqués que les jeunes, et^'principalement les ormes. Lorsque l'ulcère végétal se guérit, il se forme à la surface du tronc une excroissance, et le bois ne recouvre jamais sa qualité première , il reste brun, cassant , et beaucoup^ moins solide que celui qui n'a point éprouvé la même altération. Les humeurs qui s'écoulent par les ulcères des arbres sont tantôt claires comme an l'eau, et ont une saveur acre et salée, tantôt légèrement colorées; elles déposent sur les bords de la plaie une espèce de sanie molle comme une bouillie qui est insoluble dans l'eau ; quelquefois elles sont noires et entièrement miscibles à l'eau. Lorsque l'humeur qui coule ainsi des arbres est sans couleur, l'écorce qui la reçoit devient blanche et friable comme une pierre calcaire , acquiert une saveur alkafine îrès-marquée , perd une grande partie de son org-anisation fibreuse, et présente dans ton intérieur des cristaux brillans. L'humeur colorée communique à l'écorce une cou-» leur noire luisante comme un vernis; celle-ci est quelquefois si abondante à la su^-^ face de l'arbre, qu'elle j forme des stalactites assez, considérables. looo jjariies d'écorce d'orme , sur laquelle s'est écoulée l'humeur blanche des ormes ont fourni ; I . Matière végétale • o,(>o5 2. Carbonate de potasse.. 0,542 3 . Carbonate de chaux.. . o,o5o 4 . Carbonate de magnésie. o,oo5 L'expérience a démontré au C. Vauquelin que la matière noire étoit une substance lut?, m-; végétale particulière, unie à certaine quantité de carbonate de potasse , qui a cruel— qu'analogie avec les mucilages, dont elle diffère cependant par sa couleur, par soa insolubilité dans l'eau lorsqu'elle est privée d'alkali ; c'est pour cette raison que sa disse-, lution, à la faveur de cette substance , est précipitée par les acides. Quoiqu'il reste beaucoup à fiire pour compléter l'histoire des maladies des arbres, pour expliquer comment se forment les différentes humeurs énoncées plus haut, et par quelles lois elles sont séparées de la masse du bois, lorsqu'on ne veut pas devan- cer l'observation par l'hj'pothese , il résulte cependant du travail du C. Vauquelin que les i once 5 gros 56 grains de potasse obtenus de 4o. 7g> 4^ grains d'écorce d'orme , équivalent à la quantité de cet alkali que donnent environ 5o livres de bois d'orme par la combustion ; et comme il n'a pas recueilli la dixième partie de ce qui étoit sur l'arbre, il s'ensuit que 3oo livres de bois ont été détruites dans cet arbre par l'ulcèrec O a ( «oS- ) Mémoire sur le phosphate acidulé de chaux , par les CC FouacaoY et V ACQUELIN. It.ST. NAT. On connoissoit la différence qui existoit entre l'acide pliosphorique relire du phos- phale d^^. cliaux par l'acide stilfurique , et celui oblenu par la touibustion tJu phophore. Le premier prend par l'évaporalion la forme de paillettes brillâmes, il n'alure pas J'huiuidiié de l'air ; fondu en verre , il perd la plus grande pirlie de son acidité , de sa dissohibilité ^ et de sa tendance à la combinaison. L.e second, au contraire, est en flocons blancs et légers; il attire fortement l'humidité de l'air, se fond en verre , mais conserve son acidité , sa dissolubilité et sa tendance a la combinaison. On atlribuoit ces différences à une petite quantité de sulfate de chaux contenu dans le premier acide ; mais comme cet acide conserve les méiues propriétés , soit qu'il ail é.é extrait par l'acide sulfuri([ue ou par d'autres acides minéraux , il suit que ce n'est point au sulfate de chaux qu'il les doit, mais a une petite quantité de chaux avec laquelle il reste combiné, c[ui ne peut lui êire enlevée par aucun acide; et que les alkalis j dé- montrent en faisant précipiter de cette dissolution de phosphate acidulé de chaux une pou-^sière blanche que l'on reconnoît pour du phospliaie calcaire. Les CC Fourcroy et Vauqueliri ont déterminé par des expériences exactes , que les acides minéraux n'enlèvent que 0,24 de chaux sur un quintal de phosphate neutre de chaux , compcsé d'environ 0,4' d'acide sur o,5') de chaux. Il reste dans le résidu de l'opération du phosphore les 0,6 de ce combustible contenu dans la masse sur laquelle on a agi; et qu'en même teins on emploie plus d'acide sulfurique qu'il n'est nécessaire. Pour obvier à celte perle , les auteurs conseillent de n'employer que 56 à 37 p. d'acide sulfurique pour 100 p. de phosphate de chaux ; et pour obtenir tout le phosphore < onlenu dans le phosidiate acidulé de chaux , ils proposent de décomposer ce sel en versant dans sa dissolution du nitrate de plonjb , ou du carbonate d'ammoniaque ; dans le premier cas il se forme du phosphate de plomb qui, étant insoluble, se précipite au fond de la liqueur, et qui, trâilé avec du chai bon , lournil facilement son phosphore; dans le second ^ le phospiiaie acidulé de chaux est décomposé par une double affinité qui s'établit , tout l'acide phosphorique s'unit a rammoni<.que , et reste dans la liqueur que l'i.n réduit en consistance d'extrait , et que l'on distille avec du charbon après l'avoir dos éché auparavant : le dernier procédé a cel avantage, que le carbonate d'ammoniaque peut servir plusieurs fois a la même opération ; il pourroit même y servir toujours , s'il n'y avoit pas quelque perle dans des opérations de cette nature. Mémoire sur le Liège et sur son acide , par le C. Bouillon-la-Gkange. Ikst. NAT. Pour obtenir cet acide on verse sur du liège environ 6 fois son poids d'acide Jiitrique à 53° de l'aréoiuètre de Baume. On distille à une do.ice chdeir; ou obtient une liqueur sirupeuse d'un jaune brun , qu'il ne faut pas laisser évapcjrer dans la cornue, parce qu'elle s'y attache ; ou la verse dans une capsule de verre ou l'on consinue de la concentrer jusqu'à ce qu'il se dégage des vapeurs blanciies et piquantes ; on dissout dans l'eau distillée chaude , et on filtre pour séparer la partie non dissoute. Cette liqueur, qui est jaunà re , laisse précipiter , par le refroidissement, et encore mieux après avoir élé concentrée , un sédiment pulvérulent coliiré , qui esi l'aide siiberu]ue, on le purifie au moyen de la potasse que l'on v combine, et que l'on en sé()are ensuite par l'acide muriatique ou à l'aide du charbon qui s'empare de la matière Colorante. Cet acide n'a encore été oblenu que pulvérulent, il a une saveur acido-anière, rougit les teintures bleues végétales , se volaiilise au feu. i'rès-prir, il faut environ 1 44 lois son poids d'eau entre i? et i5 , pour le dissoudre; l'eau bouillante en dissout nioiiié de son poidS] les autres acides minéraux ou végétaux le décolorent sans le dissoudre^ il ( '09' ) «olorc l'alkool ; il oxidc quelques mi autres mots de la langue. Les os, dont plusieurs changenl de noms, afin de pouvoir les rendre plus facilement adjectifs, prennent la terminaison en AI.. Les noms des viscères entièrfiuenl connus et consacrés par un long usage sont con- servés; mais quand il est nécessaire de les adjectiver , le C. Duméril prend pour base leur nom latin ou grec le plus usité. Cette belle machine du ces teraii- j|M(isC!«s Yarî<;ea modifient le» racines diversement conibinëes de la nouvelle langue j es» Briment les ilistributions de ces dîfférenles pariies par des adjeclifs qui indiquent à-la» > • fois, et leur genre , et leur proportion et l'organe auquel ils appartiennent. Un obtient ainsi le inécaniinie désiré d'une langue aussi claire que précise , et inliniuient utile aux progrès;, de la science à laquelle elle est consacrée, Yoilà la base de la nomenclature que propose le C. Duiuéril, et dont naus présentonï ici un apperçu. Tableau d'une méthode de nomenclature anatomique basée sur la terminaison^. Terminaison franc. lac, aie. Le sternat . . sternaU . costal. . . davial humerai. . , radial. . , pubial . : fémoral. . coiCaU , , cLaviaU , etc. cibial. ecc. L» RÉGioii. 1-a sternienne. cosciennc. clavienne . . . humcrienne. taJienne, pubitnnc. fimoricime. ùbicnne. ienne. sternca. . . coiiea. . . claviea , etc. <*• Lb Musclî. Le sternien . . costien . . clavien humcrien . . radieo . . pubien. . fémohen . . tibien . . ien, sicrneus . . coiteus . . clavicus , etc. eut' Ls NlR-F. • • Le scerniquc . costique . clavique .... humcrique , radiique . pwbiijiic . féaigrii^ue . tibiitjue. ique. stermcus. . costicus. . clavicus , etc. icuS- L'Arte».».. La sternaire. . coscairc. . claviaire . . . . huméraire. . radiaire . pubiairc . fémoraire. . tibiaire . aire, sternana. . coitaria. . claviaria ^ etCx aria. La Viine. La sternali: . . costale . . claTiale humerais . . radiale. . pubiale. . fémorale . . cibiale. . aie. siemalis. . castalis, . claviajis^ etc. etlis. Quant aux ligamens , glandei et membranes , parties qui , pour la plupart , n'ont pas encore reçu de nom propre cî tpécifique ^ on les désigneroit par leur position. Ou diroit , par exemple : Lis Glamdis. AxilUes , infinies, sacréei , tombées, mesentirèes , maxilltes , auricutées , linguées , etc. Pour les viscères ttès-connus , tels .ati • , , Salen. . . . splènienne. lahien . splénien . labuque. , . labiaire. . . labiale. ■ splénique . . splénaire . . splénaLe. labiée, splénée. ./application de la méthode. te ..... . L'Epicrâaio L'occipîto . Le Surcilio La Surc'ilo La Labio , ' frontal ... au lieu de . . Os du front ou coronaK frontienne Région de l'épicrâiie et du front. ■ froiitien Muscles frontaux et occifiuujt. Le fronto occipiciî. ■ fronriqiie ........ Nerf frontjl ou surcilier. frontaire Artère frontale. . froat.de, ,,,..,.. Veine préparate ou frontale. Taris Fntclidor , an /\ , et Vcndémiahe , an 5 HISTOIRE NATURELLE. Extrait d'un mémoire sur la classijication des êtres organises , par le C. Daubenton , professeur de minéralogie au Muséum d'hiiloire naturelle. L'auteur met en question si (ous les êtres organisés doivent être des végétaux ou Soc. miiloid. des animaux , ou si du moins tous les êtres organisés qui passent pour tire des végé- taux ou des aniniaux , ont les caractères essentiels à de vraies plantes ou de vrais uni- maux. Il répugne, par exemple , à croire, que les moisissures, les lichens , les cham- pignons , les truffes, les confer^'es, etc. soient de vraies plantes, et que les insectes et les vers soient de vrais animaux , aussi bien caractérises pour tels que les quadru- pèdes vivipares , les cétacés , les oiseaux , les quadrupèdes ovipares , les serpens et les poissoi:s. 11 propose en conséquence de réunir ces six classes dans une section, et de placer dans une autre les insectes et les vers, de manière à indiquer les grandes diffé- rences de leur économie^ Mémoire sur l'animal des Lingulïs. Brug. , par le C. Cuvier. Ce genre nouveau indiqué par Bruguière , dans les planches de l'Encyclopédie , a Soc. n'HtsT. pour caractèie , coquille à i valves égales , oblongucs , sans dent, suspendue à un katuubî.le. cordon charnu. Il est placé à côté des anatifes , des térébratules , etc. et renferme la -coquille nommée d'abord patella unguis , par Linné , qui n'en connoissoit qu'une valve , et ensuite injytilus un gui s -, par Gmelin. L'animal de ce bivalve ( fig. i A. B.) décrit par le C. Cuvier , diffère beaucoup de ceu\ des autres bivalves. Son manteau a deux lobes semblables aux valves de la coquille : sur les bords de la face interne de chaque lobe se voit une rangée de petits feuillets triangulaires qui sont les branchies. La bouche est opposée à la charnière. On remarqua de chaque côté un long bras charnu cillé sur son bord interne^ susceptible de se replier en spirale. Le canal in- tes.inal ne présente ni coecum , ni renflement gastrique. L'anus est situé sur le côté, peu loin de la bouche. I^e canal intestinal traverse une substance brune qui paroît être le foie. II n'y a ni pied, ni feuillet triangulaire aux environs de la bouche. Quoique le creiir n'ait point été vu, son existeuce est probable d'après l'analogie. Il paroit que ce genre , dans lequel on connoîl déjà trois espèces , réuni avec les térébra- tules , la fissiirelle de Bruguière , et le patella anomala de Linuaeus , peut former une famille assez naturelle dans l'ordre des acéphales. PHYSIQUE. Mémoire sur un moyen de convertir les mouvemens circulaires continus en i/ionfemens rectilignes alternatijs , dont les allées et 'venues soient d'une grandeur arbitraire , par le C. Prony. CJ'§ ^-J L'auteur est d'abord entré dans plusieurs détails sur les moyens qu'on a employés Jj,st, rat, jusqu'à présent pour produire la transformation dont il s'agit y ces moyens ont les inconvénieiis, i°. de ne produire qu'une course déterminée , de telle sorte que si ou' veut fiiire parcourir un plus grand espace à la résistance, il faut ou construire uiie •mailiine nouvelle, ou y ajouter un mouvement de renvoi j 2 . de ne pouvoir pas - ■même en s'assujélissant à «ne course déterminée , lui donner une étendue qui excedt eerCiînes Hmtles , s,in* cju*iî en rêsutte de telles diruensions pour îes niaehiaeS;, cju'eitis. saui inexécui.a.bl.tfs oa très-Uiliïciles à uiaiivuir. Praiiy a paHé d'une teataiive qu'on a faite pour se débarrasser de ces inconyéniens, au iiicjyeii d'un axe vertical qui ^ susccpiible , en tounuiu , d'iiue iiiclinaisou latérale, peai pjrter une roue dentée qui engraiue et désengraine alteriialivemeni dans deux autres roues ; cette machine a elle-iuèuic plusieurs detauts. Prony obtient le ruênie résultat d'une manière infiniment plus simple ; un axe de rota- tion a h tournant sur deux paliers fixes porte p?é-> de ses extréiui;és deux piguons ce qui ne font point corps avec lui et peuvent tourner sur leurs colliers a trotteiuent doux. L'ne roue déniée dd engrairie en même teins dans ces deux pignons, à chaque extrémité de son diamètre j c'est cette roue que ie luoteur fait immédiatement mouvoir. Une pièce e e susceptible d'un petit mouvement le long de l'axe peut faire enclique- tage avec des roues a rochec placées sur la face de chacun des pignons et par consé- quent peut fixer momentanément chacun des pignons avec l'axe. La grande roue dentée étant supposée en mouvement, l'axe tournera ou dans un. sens ou dans l'autre , suivant celui des pignons qui formera encliquetage et qui sera, assujéti à tourner avec l'axe , et cela eu supposant que la grande roue tourne toujours, dans le même sens» Or tout consiste à faire en sorte que l'encliquetage ne change d'un pfgnon à l'autre que lorsque le poids est arrivé a sa destination; c'est ce que Prony obtient irés-aisémwit au ntoyen du mouvement de bascule d'une lentiUey qui fait aller et venir la pièc* portant les cliquets g-^. Cette machine exlrèmeiuent simple peut être construite à peu de frais, CHIMIE. Analyse du ThalUte, par le C\ Collet-Descotils» SoG. PKILOM» Le thallite (s) ou schorl vert du Dauphiné (2), n'avoit point analysé. On connoissoît, bien l'analyse d'un autre schorl vert qui, par sa forme et sa situation , est diffërtn» de celui-ci. C'est la Zillerlhite de Laniéiherie , '1 liéorie de la Terre , t. i. y^?, 4' ' • L'acti- note de quelques autres minéraiogisJ.es. Bergman y avoit trouvé 0,16 de magnésie. Le thallite n'en a point présenté ; ce qui offre une différence de plus entre ces deux pierres* Le thallite , d'après 1 analyse qui vient d'en être faite , çst composé de Silice 0,57 Alumine o^if Chaux Oj ' 4 Oxide de manganèse 0,01, 5 Oxide de fer o, 1 7 Perte 3,5 Total 100 MÉDECINE. F'ice de conformation dans les voies urinaires , par le C. Robillaro. SoCo PHILOM. r)es observations qui ont beaucoup de rapports à celle-ci , ont été données en 1762 à l'académie des sciences, par M. Tenon. Le vice de conformation que décrit le C. iiobilliard , existe dans un enfant de trois ans, chez lequel les marques extérieures ( j ) Lamétherie , Thcor. de U Terr. t. i. p. ^oa» {%) Sciag. (1« fiergm. t. i. p. lis. du ( "V ) du sexe ne sont pas api^arentes. Les artères viennent se rendre au-dessus du pubis, «ur les parties latérales d'une tumeur dont le volume égale celui d'un gros œuf de poule, mais elle varie en grosseur, (^uand l'enfant crie^ elle se gonlle j les uretères, dont les extrémités se terminent en forme de mamelons, se roidissent , et alors l'urine en sort par un jet qui s'étend assez loin. L'observateur pense , d'après M. Tenon, que la tumeur est prodnite parla partie postérieure de la vessie, qui, dans ce cas, forme une espèce de sac Iternlaiie , aux intestins et à l'épiploon. L'ombilic est peu. distinct j il est cependant indiqué au-dessus de la tumeur, par une espèce de pli transversal. La maladie principale de cet enfant est une chute considérable du rectum , qui jusqu'à ce moment a résisté à toute espèce de réduction. Observations sur les mêmes organes , par le C. L a r u e y. Dans un sujet observé à Toulon, le rein droit avoil deux bassinets distincts , séparés par l'insertion des vaisseaux rénaux, et les entonnoirs qui venoient s'y rendre ne communiquoient point de l'un à l'autre j de sorte que ce rein offroit pour ainsi dire deux organes sécréteurs étroitement unis par la continuité de leur substance. De chacun de ces bassinets naissoit un conduit re/zo-f«/c«/ ( uretère). Le supérieur plus petit et du calibre ordinaire , passûit au-devant des vaisseaux rénaux , puis rentontroit l'inférieur d'un diamètre 6a 7 fi)is plus grand ^ et descendoit à son côté interne. Con- ligus ainsi, ils arrivoient au détroit supérieur du bassin; alors le canal le plus petit abandoimoit l'autre pour s'insérer au lieu ordinaire des parois de la vessie. Le gros , au contraire , après avoir côtoyé ce viscère , se purtoit vers la partie latérale et infé- rieure de la prostrate du côté droit, la perçoit et se dirigeoit obliquement dans soq épaisseur pour s'ouvrir dans le canal de l'urètre près la crête vésical ( le veru-monta— num ). Cette ouverture étoit extrêmement resserrée, ce qui avoil d'abord fait présu- mer que le sujet de l'observation auroit dû éprouver des écoulemens involontaires d'urine ; mais d'après les renseignemens , il n'avoil point eu cette incommodité. Le C. Larrej est porté à croire que l'usage de ce conduit rcno urétltral , auroit pu suppléer à la vessie propre , même en remplir les fonctions , si par uue cause quelconque elles eussent été suspendues dans la première. SUPPLÉMENT. Extrait de l'esquisse d'un ouvrage italien du docteur Valli, sur la 'vieillesse. L'auteur attribue les effets de la vieillesse à l'endurcissement des solides, causé par Soc. hulok. l'excès de la terre animale qui forme la base des os , et qui sans cesse accriîe par l'assi- milation des alimens qui la contiennent abondamment , surmonte enfin les efforts que la nature fait pour rejeter par les organes excrétoires particuliers , tout ce qu'elle a de superflu : elle s'introduit alors dans les cartilages, les vaisseaux et les viscères, et elle leur donne un degré d'induration qui vicie toutes les fonctions du système. C'est pour aider les forces de la nature qui combattent sans cesse cette accumulation , que le docteur Valli établit , 1°. le régitne le plus sain à suivre pour empêcher une formation de terre trop abondante ; 2". les remèdes les plus appropriés pour chasser la terre en excès. Dans le premier cas, la nourriture vég('tale , le poisson et le lait lui paroissent être les substances qui , contenant le moins de pliospnale calcaire , forment la nourriture la plus convenable pour éloigner cet accroissement. Dans le second , l'excrétion cutanée, augmentée par les frictions et lesbains, et celle des urines , favorisée par les eaux limpides et les boissons glacées , doivent attirer l'attention du médecin. Enfin , il regarde l'acide oxalique pris intérieurement , comme le spécifique le plus approprié à Cfi genre de maladie; cet acide surmonte raffinilé qui unit sons forme concret* l'acide phospliorique avec la chaux, et la base ossifiante dissoute à l'aide de ce réactif, laisse aux cartilages, aux membranes, aux vaisseaux, aux nerfs même, conserver et même reprendre toute leur souplesse. 11 a vu que l'usage de cet acide retardoit sensiblement l'ossification dans de jeunes animaux , et que da:is les adultes il favorisoit l'excrétion de la chaux qui se trouve alors en plus grande cjuantité dans les excrémens et dans les urines. Le docteur Yalli ne donne ce mémoire que comme l'esquisse d'un grand ouvrage , dans lequel ses expériences seront détaillées , et il espère que celte découverte sera une nouvelle preuve de l'importance de la médecine , et de l'utilité d'y appliquer sans cesse les connoissauces de la physique et de la chimie. P A 11 I S. Brumaire et Frimaire , an 5. HISTOIRE NATURELLE. Obsen'atiotis sur le Lombric marin, fLumbricus niarinus. Lmw. ) , /!7ar le C. Constant Duméiiil. Soc, PHiLOM. Ce lombric est caractérisé spécifiquement par des bouquets de poils très-sensibles, disséminés sur toute la longueur du dos. Il offre la propriété singulière de laisser exsuder, à la surface de son corps, une liqueur onctueuse, jaunâtre, qui paroît susceptible de combinaison chimique. Il habite le sable humide, aux environs du IVéport , oii les pécheurs de ce pays vont le cherclier pour en amorcer les cordeaux qu'ils tendent aux merlans. Sa présence est nxanifestée à la surface unie du sable , par les circonvolutions d'une bouillie terreuse qu'il rejette, et qui varie en couleur du noir au blanc. Les femmes destinées à accrociier les vers aux hameçons, se brûlent l'épiderme des mains avec de la cendre extrêmement chaude, pour empêcher la corrosion qu'y produiroit l'humeur du lombric. Le C. Duméril a cru reconnoître dans la liqueur des vers marins, une propriété tinc- toriale; mais il étoit alors dénué des moyens propres à s'en assurer. Il observe qu'on pourroit se procurer celle liqueur à très-bon compte et en très-grande quantité, car les pêcheurs déposent les lombrics dans des pots , oà ils se dégorgent de celte humeur. Les vers employés , on jette la liqueur dans laquelle ils éloient submergés. Ceseroit de celle- là dont on feroit usage. Observatio7is sur le Pois maritime, (Pisum maritimum. hjNS.), par le même. Soc. pjiii^M. Celte espèce de pois a été observée sur la digue naturelle de cailloux roulés de la pointe du Hoardel , département de la Sonmie. Le sol sur lequel elle végète n'y voit croître que cette seule plante, qui se plaît sur les parties planes les plus élevées. Dans quelques expositions, on la rencontre en si grande abondance qu'elle paroîlroity avoir été semée de niùin d'homme. Elle offre là l'aspect d'un cJianip cultivé. Les individus sont verds , bien vivans et chargés de beaucoup de graines. La semence sèche offre ia saveur désagréable du pois crud ; mais dans celle qui est encore verte, on y rencontre le sucré suave du pois verd culLivé. D'après l'observateur , la culture de ce légume présente de très-grandes vues d'éco- nomie et très-peu de dépenses et de soins. Les habitans de ces rives désertes en pour- roient tirer le plus grand parti, ne l'employassent -ils même qu'à la nourriture des animaux. Les éclairer sur leurs intérêts à cet égard , ce seroil utiliser un terrein immense €1 abandonné. ( i>5' ) CHIMIE. Expérience sur le gluten du froment et sur la fibre animale , par les ce. Vauquelin et Alexandre Brongniart. M. Valu, dans l'esquisse de son ouvrage sur la vieillesse, avance plusieurs faits qui , Soc. PitiLyM. «ans servir absolu luenl de base à sa théorie , oontribuenl à l'asseoir. Il dit i". , d'après Kessel-Meyer , que le gluten du froiuciit et la fibre animale , traités par l'acide acétique, se changent, le premier en l'écule et le second en gélatine ; 2". que la lariiit; est une des substances allirnenlaires qui coiilient le plus de phosphate de chaux. Quoique les pre- miers faits aient été déjà reconnus inexacts par les chimistes, la Société a cru devoir tiiire répéter ces expériences avec précision. Elle en a chargé les CC. \ auquelin et Alexandre Brongniart. Le gluten trituré dans de l'acide acétueux , s'y dissout très-bien. Cette dissolution n'est cependant point transparente : elle se conserve long-tems. En évaporant lenleiuent l;i dissolution , ou en j pjssant quelques gouttes d'alkali , le gluten reparoit avec toutes ses propriétés ; c'est donc un mojen de conserver cette substance sans altération pour les expériences chimiques. La fibre animale , traitée de la même manière , a offert les mêmes résultais. L'acide acétique dissout donc sans altération le gluten et la fibre. D'après les expériences des commissaires , la farine ne contient que 84 grains de phosphate calcaire par livre , en sorte qu'une personne qui luangeroit une livre de iarine par jour , ne prendroit que 5 liv. (i onc. 4 gr. 44 g''- P'^'" ^" '^^ phosphate calcaire. 11 est remarquable que la farine de froment ne donne point de carbonnic de chaux par l'incinéralion , tandis que la paille de bled en fournit une quantité considérable, sans mélange presque sensible de phosphate de chaux. M A T H É IVI A T I Q U E S. Extrait d'un mémoire sur rétablissement d'une caisse d'économie , par le C D u v i l l a r d. Le C. Duvillard a présenté à l'institut un travail très-étendu sur l'établissement d'une IwsT. nat. caisse nationale d'économie. La difficulté de placer avantageusement les petites sommes qu'un artisan peut épargner sur son gain journalier, est peut— être une des causes prin- cipales de la misère dans laquelle cette classe intéressante du peuple termine presque toujours sa carrière. Tous ceux (jui se sont occupés des calculs de l'inlérct de l'argent, et qui' connoissenl la rapidité avec laquelle s'accroît un capital lorqu'il est dans des mains qui le font fructifier sans cesse , et cumulent les intérêts avec les intérêts , désirent depuis long-tems qu'on forme une caisse qui se charge des plus petites sommes, et fasse aux propriétaires de ces sommes, des conditions relatives à leur âge et à la durée de leurs placemens. Plusieurs plans ont été donnés à cet égard j mais les bases essentielles de ce travail, sont 1". des tables de mortaliié applicables aux diverses circonstances de la vie ; 2°. des formules ou des tables qui donnent la valeur des sommes éventuelles, pour une très- grande variété de cas. Le C. Duvillard a apporté dans la construction des tables de mor- ttlité, des attentions qu'on n'a voit point eues avant lui. 11 a cherché à connohre l'in- fluence de la petite-vérole sur la mortalité ; il a considéré en particulier la dissolution des ménages par la mort de l'un ou de l'autre des époux , et par ce mojen, il a dressé des tables qui montrent quelle somme on doit donner, soit actuellement, soit à des époques fixes , pour avoir droit à une rente sur tel ou tel survivant de sa famille. Nous ne pouvons entrer ici dans le détail de tout ce que contient le mémoire du C. Duvillard. La seconde partie , destinée à la théorie mathématique du calcul des rentes viagères et P 2 des assurances , tous quelque forme qu'on puisse les présenlcr, est encore moins suscep- lible d'exlrail que la première. La recherche de l'expression analytique de la loi de nior- talilé, d'après les observalions , occupe un rang distingué. L'auleur rend palpable l'existence de cette loi , compliquée d'ailleurs par beaucoup de circonstances relatives au climat , au sexe et au genre de vie. Il montre l'inexactitude des moyens qu'on emploie ordinairement pour calculer les rentes viagères, et dans lesquels on ne remplace cette loi que par des observations trop éloignées. Enfin il prouve que l'établissement d'une caisse d'accumulation doit faire baisser le taux de l'intérêt. Cette assertion , qu'il confirme par des preuves mathématiques , dans la seconde partie de son mémoire , est rendue sensible dans le discours préliminaire qui se trouve à la tête. Les calculs les plus simples prouvent en effet, que rien ne peut limiter l'accroissement d'un capital auquel on ajoute intérêt sur intérêt , tandis que les productions de la nature , et celles de l'art, dont les valeurs numérales ne sont que représentatives , ont cependant des bornes , au-delà desquelles elles ne peuven' se multiplier. Le décroissemeiil de l'intérêt seroit même plus rapide que celui d'une progression arithmétique ; l'auteur pense qu'on pourroit le comparer à celui d'une progression géométrique. Ce travail , que le C. Duvillard doit rendre public incessamment , formera le recueil le plus complet qu'on puisse désirer sur les calculs d'économie politique , et on y trou- vera des applications heureuses des méthodes analytiques les plus nouvelles. Paris. Nii'ôse et Phn'iôse , an 5. HISTOIRE NATURELLE. Extrait d'un mémoire de M. de J uni ne, de Genèt^e , sur le mono- culus quadricornis. Liiin. ^oc. PHILOM. On connoit cet animal très-commun dans toutes les eaux, et qui a été décrit quoi- qii'imparfaitement , par Leuvenhoek , Degeer , Muller,ctc. M. de Jurine ajoute des observalions très-importantes à celles qu'on avoil déjà , et l'on remarque dans l'élude suivie qu'il a faite des organes et des mœurs de ces petits aniiuaux , une digne imi- tation des recherches si intéressantes des Réaumur et des Oegeer. Ce qui est le plus important pour l'entomologie, c'est le développement de ces insectes avant qu'ils par- viennent à leur élat parfait. Ils prennent des figures assez, différentes pour que l'on en ait fiiit des espèces et même des genres distincts. Les nauplius et les amymones de Muller, ne sont autre chose que les jeunes de celte espèce et des voisines, dont Muller a fait ses cyclopes. Le jeune cjciope au sortir de l'œuf est presque sphérique , et n'a que quatre pied? courts el deux antennes. Au bout de quinze jours on voit paroitre un petit prolongement à la partie postérieure de leur corps. Cinq jours plus tard, ou voit paruitre la troisième paire de pieds. Après cinq autres jours, cette troisième paire de pieds se développe sensiblement. Ils muent au bout de vingt-huit jours, et s'approchent toujours de plus en plus de la forme qu'ils doivent avoir pendant le reste de leur vie. Ils ne pondent qu'après la seconde mue , qui ne se fait qu'au mois d'Août. M. de Jurine rectifie beaucoup ce que Muller a voit dit de leur génération. Le mâle em- brasse bien la femelle avec ses antennes au défaut du corcelet,, mais ce n'est qu'un pré- lude pour forcer la femelle à se prêter à l'accouplement j les véritables organes du mâle sont à l'extrémité de sa queue. Ceux de la femelle sont au troisième anneau. Un Seul accouplement suffit pour plusieurs pontes. Extrait d'une disertation du C. V e n t e n A T , sur le genre phallus. Ikst. HAT. Linnœus n'avoit fait menlion duns ses ouvrages que de deux espèces de phallus^ Murray , dans le Sjstema vegetahiliujn en avoit ajoute une troisième décrite dans Linn. Supp. Giueliii , duus son édition du ij'i-fc/na naturœ , en a indiqué dix; mais dans ce nombre il s'en trouve qui ne sont que des variétés ou même qui ne sont pas congénères comme le pliallus fiingoides. Le C. Venlenat a lait connoitre dans sa dissertation, i5 espèces de p/ialliis , et il les a divisées eu deux ^sections. La pre- mière renferme les espèces dont le pédicule est nu, et la seconde comprend celle» dont le pédicule est volvacé. C'est à cette dernière section que se r.ipporle le phallus qui croît en Amérique. Ce champignon se rapproche beaucoup par sa Ibrme.du phallus inipudicus , mais il en diffère essentiellement parla présencejd'un organe d'une structure ton t-a-fait remarquable. 11 s'élève environ à la hauteur de 6 pouces. Son pédicule est cylindri<(ue , droit, creux dans son intérieur, simplement contigu avec le chapeau, d'une blancheur laiteuse et environ d'un pouce d'épaisseur. Le pédicule paroîl dans sa jeunesse faire corps avec le chapeau. Ces deux organes sont réunis par un bourrelet frangé qu'on prendroit d'ab rd pour un collet ; mais à mesure que ce bourrelet se développe , les fibres dont il est formé s'allongent, se croisent et présentent un tissu qui se renverse, et qui , semblable à une chemise , recouvre en entier le pédicule du champignon , ce qui a fait donner à cette espèce le nom de P, indusiatus. Le chapeau en cône évasé à sa base, ou presque caïupaniforme , est libre dans toute son étendue , et n'adhère avec le pédicule que par le limbe de l'ombilic perforé qui le couronne. Les alvéoles dont il esc creusé sont de grandeur et de forme différentes ^ elles ont une couleur bleue de Tour- nesol , et les nervures saillantts qui les forment sont d'une blancheur assez éclatante. Cette belle espèce a été trouvée par le C. Vaillant , père , dans la Guyane hollandaise. La prodigieuse quantité des individus qui croissent en même tenis, leurs divers degrés de développement , l'éclat et les nuances variées de leurs couleurs , présentent à lu vue un tableau aussi varié que pittoresque. Extrait d'un mémoire du C Tenon, sur la croissance des dents du cheval. Le C. Tenon , dans un mémoire sur la manière d'envisager l'anatomie , prouve que INST. NATi son étude ne peut se borner k la connoissance desorgjnes observés à une seule époque de la vie, mais qu'elle doit avoir pour objet la structure et la position des organes dans tous les âges. Il remarque que ces observations successives conduisent à des recherches utiles sur leur formation, leur dépérissement et leur usage. 11 cite en exemple dans ce premier travail , les dents du cheval. Il fait voir que ces dents occupejit dans leur jeunesse un avéole profond , qu'alors elles ont à peu-près une forme prismaùque, qu'à six ans leur couronne est surmontée par 4 à 5 pointes, que presqu'anssilôl le froissement occasionné par la mastication les use et les fait eniièrenieut disparoître , qu'à la même époque et dans la même proportion ces dents croissent au fond de l'alvéole et en sortent peu-à-peu ; qu'alors seulement les longues pointes ou racines commencent u pousser; que le fond de l'alvéole qu'elles ne rem- plissent pas entièrement , l'est bientôt par une matière osseuse , qui contribue aussi à Soulever les dents et à les porter au-dehors , et qu'enfin le prisme commue à s'user jusqu'auprès de ses racines. Le C. Tenon a également fait d'utiles observations sur la texture des dents. Ce travail intéressant avoit déjà été communiqué en 1767 à l'Aca- démie des Sciences, mais le C. Tenon ne l'avoit pas publié. CHIMIE. Note sur Vashçstoide , par le C. Mac quart. L'asbestoïde a retj'u ce nom du C. Lamélherie , qui n'en donne d'ailleurs aucune des- Sqc. phiLosIi cription. C'est un minéral assez rare, dont la couleur est d'un vert tendre, quelquefoi* ( i'8') j.Tune. Il se présente sous la forme de fibres capillaires dures , brillantes et flexibles. Celte llexibilité tient le milieu entre celle des fibres de l'asbcte et de raniianlhc, auxquels on ne trouve presque jamais une couleur verte aussi agréable. L'asbesioïde se trouve dans le ci-devant Dauphiné , au bourg d'Oisaii ; il est le plus souvent mêlé avec du carbonate calcaire, du thallitte {schorl vert) , du feld-spalli blanc, des crjstaux de roche, et du quartz, fendillé; on le rencontre quelquefois mêlé de mangmèse noir en poudre, et interposé entre le quartz, et l'asbestoïde. Le touffu capillaire des fibres de cette substance , sa couleur verte et sur-tout le manganèse qui l'accoUipagiie quelquefois, ont engagé le C. Macquart à rechercher les différences qui pouvoienl se trouver entre la nature de cotte substance et celle de l'asbeste , bien connue par les analyses de Berginann. Le résultat des expériences qu'il a faites avec le C. Vauquelin, et qui seront consignées dans le journal des mines , a prouvé que l'asbestoïde étoit composée de i". de silice 47 2". de chaux 11, 5 5°. de magnésie 7> ^ 4°. d'oxide de fer 20 5". d'oxide de manganèse.. 10 Total gS, 6 Perte 4, 4 100 Nota. Celte analyse fait voir que cette substance a beaucoup d'analogie avec les asbestes que Bcrgniann a analysées. Elle n'en diffère que 'par la présence du mangaiièse dont Bergmann ne parle pas , quoiqu'on puisse inférer de ses expériences même qu'il doit s'y eu trouver. OUVRAGES NOUVEAUX. Précis d(^s caractires génériques des insectes , disposés dans un ordre naturel, par le C. Latreille. i vol. in-8"'. , 201 pages. Paris, chez Prévost, quai des Augustins. Brive, chez Bourdeaux. Les insectes n'ont été divisés jusqu'à Fabricius, que d'après des caractères vagues, pris arbitrairement dans le port et l'air extérieur. Le célèbre professeur de Kiel les a coordonnés d'après des rapports plus importans, d'après les organes de la manducation j mais sa méthode présente tant de difficultés, soit à cause de la petitesse des organes qui en font la base .soit parce qu'on ne peut guères les examiner dans des insectes secs sans les détruire , que fort peu de naturalistes l'ont suivie eniièrement. Le C. Latreille réunit dans son ouvrage la rigueur des caractères de la méthode nouvelle avec la facilité de ceux de l'ancienne; et il perfectionne beaucoup l'une et l'autre, soit en ajoutant de nouveaux genres , soit en communiquant de nouvelles observations sur les genres déjà connus. Les classes sont , quant aux insectes ailés , les mêmes que les ordres'de Linnreus ; mais l'ordre des a[)tères est divisé en 7 classes , savoir : I. les suceurs, qui ne compreiment que la puce ; II. les tliysanoures , comprenant les lépismes et les podures ; III. les parasites ("pous, acarus , etc.); IV. les acéphales (araignées, phalanginms , etc. J ; V. les entomostracésii monocles ] ; VI. les crustacés ( cancres, etc. ) ; et VII. les mjriapodes (jul«s, scolopendres, cloportes, etc.). La ckuse des coléoptères est divisée en plu- ( >'9' ) _ sieurs faniilies ; cliaque genre a deux sortes de caractères; savoir, les essentiels tirés des antennes et de la bouche , et les Itabituels , pris de tout le reste du corps. '^rraité du calcul différentiel et du calcul intégral , parle C Lacroix. Paris, chez Duprat, quai des Augustiiis, n°. 25. 1". vol. L'auteur a rassemblé et lié en corps de doctrine les matériaux 'relatifs au calcul diffé- rentiel et au calcul intégral épars dans les actes des sociétés savantes. Il expose les principes de ces calculs d'une manière indépendante des notions de l'infini , d'après l'idée lumineuse qu'en a donnée Lagrange , dans un mémoire inséré parmi ceux de l'Acadéiuie de Berlin, année ^lli. Ce premier volume, qui renferme une théorie complette des courbes , des surfaces courbes et des courbes à double courbure , est précédé d'une introduction sur le développement des fonctions en séries. La deuxième partie, actuellement sous presse , a pour objet le calcul intégral , la méthode directe et inverse des différences (finies), l'interpolation des suites et leur sommation. Bu//-, c/c /a Soc./y/ti/- a- ,rc,r co/^reif/>. P/jT" /\ry ^' tu ^{^•^- A \ B C / c^ I I 1^ m uV.7i-,^^, Jlte^r £if// dc^ ix SoC'.pÂi/. a .for correoyo . J*l^r ^ . Pjiu/ . - .a/ ' '\'C'.^Âi^. a^ ^cà- c^rre^/O-Pl- 5 J'a^.-S^ . viedtr. Bu/ô. ae^ùz^ cToca j^AfZ. w ,fAi- corre-ifp -PI ^ -^'J'/- 4?' (^ 4^ J^ù/.î3. J'igf ù. B . J^içr. :2S. "III" niiiiiiiiiiiiiiiiiii-|iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiïïïï1 -Fiç' S. A. , „ , 1 .|,.-,I.;.-. !■', ■ 'i: 1 , n\ 6 n i /' 1 1 1 ■! 1 h\ ^^^.^. 1 iiiii ''\ ^' 4 '. i -^tC; / " c SI II i:.' il II y t> m -Fz^. jiâ. Tif///. ,/f // Sor jr>/u/. a .r .JYr â. /'a<^.-âo; SS: Jt>/ ày.' c^ â^' J/.t/^.,,,.-,. iC.r,»/' ^i//Z. rfè /a. Soc -jcÀiZ- tz tred- carrer/' .P/.-^-Jix^- <^^/ û^! ■/o'. Fia. i3 J}f(^. i/f /a Soc . />/t/7. a ifes ro/^fC'0-/f.J'/-y^ii ^^ muriate de potasse 0,009 > d'une matière animale ou végétale particulière , o,ooy ; d'eau et de mucilage , o,g40' Ces proj ortions sont sujettes à varier. L'urine de cheval qui a subi un commencement de fermentation, ne contient plus ni carbonate de soude ni carbonate de chaux qui s'est déposé , rr.ais du carbo- nate d'ammoniaque ; elle laisse précipiter l'acide benzo'ique par l'addition des acides. Lorsqu'on lui a enlevé le muriate de potasse et qu'on a décomposé par l'acide muriatique le benzoate de soude, elle donne par la distillation de l'acide acéteux , enfin elle ne contient plus cette matière particulière qui , combinée avec l'acide nitrique, donne les crystaux soyeux dont on a parlé. » L'ammoniaque et l'acide acéteux *ont été formés par l'altération que l'urine a éprouvée, l'acide acéteux s'est combiné avec la soude, en a chassé l'acide car- bonique qui s'est porté siir l'ammoniaque : voilà pourquoi il ne se dégage aucun gaz dans la fermentation de l'urine. Des faits précédens les CC. Founcaov et Vauquelin tirent les inductions phy- siologiques suivantes : 11 est remarquable qu'on ne trouve dans l'urine du cheval ni acide phospho- rique , ni phosphate , ni acide lithique. Tandis qu'elle renferme abondamment de l'acide benzoïque combiné avec la soude , l'urine des enfuns seroit , d'après Schéele, assez semblable à celle du cheval sous ces deux rapports. Le précipité blanc ou jaunâtre qui accompagne souvent l'urine du cheval n'est que du carbonate de chaux qui étoit tenu en dissolution par un excès d acide carbonique. Les concrétions calculeuses des reins et de la vessie du cheval sont «îe la même nature et pourroient donc être dissoutes dans le corps même do l'animal par de l'eau acidulée d'acide carbonique ou d'acide acéteux ; avantage préciaux que la médecine vétérinaire a sur la médecine humaine, qui ne connok point de lithontriptique certain et praticable. D'où peut provenir cette privation absolue d'acide et de sels phosphoiique» A a (4 ) ^ dans l'urîne du cheval ? et que devient l'excès de phosphate calcaire qnl, séparé des alimens , n'est point employé à l'o siiicalion ? Les expériences des au- teurs du mémoire répondant à cette question. Le premier émonctoir de ce sel sont les excrémens Ils contiennent une quantité notable de phosphate calcaire qui , en se réunissant dans les intestins , y forme ces calculs volumineux qu'on y trouve quelquefois. Le second et le plus actif sont la corne , la matière de la transpira- tion , et sur-tout les poils, qui donnent à l'analyse environ 0,12 de phosphate calcaire. Ce vaste émonctoir qui ne peut jamais manquer contribue probablement à exempter les chevanx de ces maladies des os produites si conmiunément dans l'honmie par une surabondance de phosphate calcaire qui n'est point toujours enlevé par les urines. A. B. Analyse de la Staurodde par le C. Collet-Descostils. Soc. PiiiLOM. Le nom de staurotide a été donné depuis quelque-tams à une pierre désignée par le C. Daubenton sous le nom de schorl en prisme à 6 pans , ou pierre de croix ; Vallerius basaltes crjstallisatus rubrofuscus , staurolithe. Lamétherie , se- conde édition de la Sciagraphie de Bergman , enfin le C. Hauy lui donne le nom de croisette dans un mémoire sur la crystallisation de cette substance , imprimé dans le sixième volume des annales de chimie. Cette pierre se trouve en Bretagne, à Compostelle en Galice. C'est du premier endroit que venoit l'échantillon qu'on a soumis à l'analyse. Le G. Descotils l'a trouvée composée de silice. . 48,0 — d'alumine. . 40,0 ■ — d'oxiJe noir de fer. . 9,5 d'oxide de Manganèse. . o,5 — de chaux . . 1. Le C. Lamétherie dans son édition de la Sciagraphie de Bergman, a donné l'analyse de la granatite, qui d'après les formes crystallines paroît êtrs la même chose qua la staurotide. Cette analyse faite par Wiegleb a donné des résultat* fort différens de ceux obtenus par l'auteur du mémoire. Il paroîtroit même que c'est une espèce de grenat vert que ce chimiste a analysé , et non la gra- natite. Résultats de Vanalyse de Wie^eb. Silice, . '56 — Chaux. . 3o — Fer. . 2«. A. B.- MÉDECINE. Observations sur le danger de couper les cheveux dans\ la convalescence dej maladies aiguës , par la C. Lanoix. Soc. DE Mio, L'auteur de ce mémoire met d'abord en principe, que si, vers le déclin des fièvres lentes nerveuses, il s'est établi des émonctoires naturels sur le cuir che- velu ; il est de la plus grande importance de ména^'er ces émonctoires , et sur- tout de ne pas couper les cheveux qui défendent ces parties de l'action sédative de l'air. Deux femmes parfaitement convalescentes auxquelles on avait coupé les che- veux à la suite d une fièvre putride et maligne , sont mortes presque subitement.- Une troisième n'a dû sa conservation qu'à son âge et à la force de son tempé- rament. Le C. Lanoix a ajouté quelques réflexions à ces faits. Il a tâché de prouver que si la coupe des cheveux avoit été mortelle dans les cas rapportés ; c'est ^ue (5) la crise évidemment établie par la nature , vers la tête , avoit été troublée dans son cours. II a fait voir par la considération des cheveux , comme organes pro- pres, par leur dépendance sympathique avec le cerveau, par leur propriété non conductrice du calorique, qu'ils étoient essentiels pour favoriser la crise et qu'on devoit les conserver pour ne pas troubler les mouvemens que la nature dirigeait >«rs l'organe éminemment essentiel à la vie. C. D. Observation sur un renverseinejit de itiatrice après VaccoiicJiemcnt , par le C. 13 AUD BLOQUE. A la suite d'un accouchement assez heureux , vme femme de moyen âge et de Soc, D£ MÉjoi»; constitution foible , éprouva une perte considérable : ce qui obligea l'accoucher.r d'aller chercher le placenta. L'extraction ne fut suivie d'aucun accident , et l'hémorragie cessa. Cependant , 24 heures après la lièvre , des symptômes de Îmtridité se manifestèrent, mais ils n'eurent point de suites fâcheuses, et la ma- ade étoit déjà dans un état de convalescence, lorsqu'au douzième jour on s'ap- perçut d'une tumeur énorme dans la vulve. Le C. Baudeloque, appelé, reconnut qu'elle étoit produite par le renversement complet de la matrice. II la réduisit, non sans peine, et peu de temps après l'accouchée se trouva paiftiitemen guérie. L'observateur regarde ce fait intéressant comme unique à raison de lépoque à laquelle s'est opérée le renversement. Aucun auteur n'en fait mention , et jamais ce cas ne s'étoit ©ffert à sa pratique. D'après le r«cit de la malade , lo renver- sement paroit avoir commencé dès le deuxième Jour de l'accouchement , et s'étoit accru progressivement jusqu'au la^ , oîi le renversement se trouva complet. C. D. MATHÉMATIQUES. J'ormules pour déduire le rapport des axes de la terre , de la longueur de deux arcs du méridien , par le C. K. P r o n y. On trouve , dans plusieurs guvrages , des formules pour déduire le rapport des Soc. PHiLOMî axes de la terre ( suppost^e un ellipsoïde de révolution ) de la longueur de deux degrés du méridien ; ces formvdes sont établies sur l'Jiypothèse qu'uue petite lon- gueur du méridien se confond avec l'arc de Cîrcle décrit d'un rayon égal au rayon de courbure qui répond au milieu de cette longueur ; elles ont , outre l'incon- vénient de cette supposition , celui de rapporter des évaluations très-délicates à de petites mesures. Il étoit à désirer qu'on eut des formules commodes pour em- ployer dans le calcul les longueurs totales des arcs mesurés , et c'est le travail que leC. Prony a présenté à la société. Il parvient à exprimer le quarré de l'excen- tricité en une suite ordonnée par rapport aux puissances d'uue quantité très- petite qui est la différence entre le rapport des longueurs géodesiques des deux arcs ôt Cflui de leurs amplitudes célestes. En négligeant les troisièmes puissances de cette différence, on a une formule finie très-commode, qui en nommant k et A' les lon.ueurs absolues des deux arcs du méridien ; a et c les différences respectives entre les latitudes des points extrêmes de chacun des arcs ; 'A et A' les sommes respectives des latitudes des points extrêmes d« chacun des arcs ; 7» le quotient du petit axe de la terre divisé par le grand axe ; (6) e l'excentricité =: y x — m^- et faisant de plus P -^z —, sin. a' COS. A' — sin. a cos. A. a Q = 5 < sin. 3 a cos. zA , sin. 2 a' cos. z A' \ „ 1 C /> . , sin. «' COS. A' O > ^ = 78 r 6 + 24 ^ I donne j ^ a' /■ h as __ a- ' R ^ k « x ï ^ — "5P \'k' ~^') /•- VT' T' /^ Le C. Pl'ony a appliqué ses formules à la bissection , par l'observatoire à^ Paris , de l'arc du méridien compris entre les parallèles de Greenwich et de Mont- jouy, près Barcelone, dont la partie de Greenwich au parallèle de Dunkerque, a été récemment mesurée par les Anglais, et l'autre l'est en ce moment par les astronomes , membtes do l'institut national , Delambre et Méchain , pour servir à la détermination de T unité fondamentale des poids et mesures. C'est l'opération de ce genre la plus vaste et la mieux exécutée dont on ait encore l'exemple. Un des principaux résultats de ce rapprochement entre la théorie et les observations est qu'en représentant le rapport des axes par " ' la déterminasion de n , à aS ou 3o unités près , supposeroit dans les mesures tant géodesiques que célestes une précision qui , malgré la perfection des instrumens et l'habileté des observa- teurs , est en dedans de la limite des erreurs présumables ; ainsi , en supposant les latitudns extrêmes et les rapports des longueurs des arcs parfaitement connus, il faudroit pour avoir n a. a5 unités près , coynoitre la latitude de Paris à moins d'une seconde ; cette incertitude n ôte absolument rien à l'utilité des opérations dont on s'occupe , mais il étoit bon d'on avoir une appréciation. I^e C. Prony a joint à son mémoire une table à double entrée très - étendue , qui donne , à vue, les divers rapports des axes qui peuvent résulter des mesures dont on vient de parler pour lesquelles on connoît d'avance la limite des plus grande erreurs possibles. R. P. COMMERCE. Note SU]' les poids des Chinois , par le C. Charles Coquebert. Soc. PHHOM. Le C. Charles Coquebert présente à la société plusieurs poids chinois en cuivre. La forme de ces poids ne peut être mieux comparée qu'au corps d'un violon. Ils ont de même leurs extrémités arrondies , deux échancrures qui donnent la facilité de les saisir , et deux faces applaties et parallèles. Sur une de ces faces sont gravés des caractères chinois. Ces poids sont en progression décimale. Le C. Coquebert en a fait voir qnatre séries dont les unités sont entr'elles comme les nombres i, lo, loo et looo. Au lieu de faire leur pesées comme nous par la combinaison des poids d'une , deux, quatre et huit unités , ou comme dans le nouveau système , par celle de poids d'une, deux et cinq unités, les Chinois ont un poids pour chaque nombre entra un et dix : ainsi , ils ont des poids d une , 2,3,4. ^ < 6,7, 8, 9, 10, 20, 3o, ^o , 5o unités, et ainsi de suite. Il en résulte que ceux de ces poids qui sonC (7Î énsemlile dans le rapport deGày.yàS.Sàp., gàio, diffèrent trop peu en volume pour qu'on puisse les distinguer sans le secours des caractères nui sont gravés dessus; ce qui est sans doute un défaut dans le système. Des quatre séries montrées par le C. Coquebert, la plus élevée porte à la Chine le nom de Un, elle est pour eux à-peu-près ce que la livre est jiour les Euro- péens. Le kin renferme dix fois l'unité immédiatement inférieure que les Chi- nois nomment leang ou loam , et les Européens taël , ta'le on once chinoise. Cette once se divise en dix tsien , qu'on peut regarder comme étant pour les Chinois ce qu'est en Europe le gros ou drachme. Enfin le tsien se divise en <\\\ fen. Les Chinois poussent la subdivision décimale des poids encore beaucoup plus loin lis ont des noms particuliers et monosyllabiques pour neuf séries au-desious du fon. Le kin étant pris pour l'unité, on a i, oooeoooooooo a •= o o c (5 13 5^.2 S a = S Les poisls chinois comparés avec le plus grand soin , et au moyens d'excellens înstrumens , avec les poids anciens et nouveaux, ont donné pour la valeur du kin: en poids nouveaux 376 grammes 708 ; en poids de marc, 12 onces 2 gros 24 grains; et par conséquent pour celle du leang, Zj granueies 871, ou un© once un gros Go grains; pour celle du tsien, 3 grammes 7671 ou 70 «'rains 8 dixièmes; enfin pour la valeur duy^re, © graujme 3767 ou 7 grains 8 centièmes. D'après quoi Ion voit que le sun n'équivaut qu'à o grain , 00000000708. On sait que les Chinois ne font point usage de monnaie d'argent. Ce méfai chez eux se vend au poids comme marchandise , et à proportion de son deeré de finesse. Son titre s'évalue en cintièmes. L'argent à 100 est l'argent pur, ou comme nouv ilisous , a 12 deniers. L'argent à 99 contient un centième d'alliage, et ainsi de suite. Le titre ordinaire dans le commerce est de 97 de fin et 3 d'al- liage. La valeur intrinsèque d'un leang d'argent à ce titre est d'environ 7 francs 5o centimes , monnoie de France Les seules monnaies qui se fabriquent en Chine sont de cuivre , fondues et non frappées. On les nomme ta-tsien , c'est-à-dire, grand tsien. Elles pèsent \ifen. 80 a loo de ces pièces sont le priK d'un leang d'argent. Cette valeur n'est point déterminée parles loix ; elle est 'ujette à toutes les variations du cours. En sup- posant go ta-tsîen pour valt^ur moyenne d'un leang d'argent, celle du ta - tsien, se trouve être de 8 centimes et un tiers. ( 8"= 33 ). C. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Hxtraît d'un ouvrage du Docteur Menzies, sur la respiration. L'auteur à l'aide de machines nouvelles et ingénieuses croit être parvenu à re- Connoîire avec exactitude la quantité d'air employé à chaque inspiration. D. ns son premier ordre d'expériences, il s'est servi de deux tubes perpendi- culaires l'un à l'autre, ad,iptés à un m.isque ; l'un de ces tubes éloit destiné à fournir l'air par de l'inspiration , l'autre à donner issue à l'air expiré ; chacun d'eux étoit garni, à cet effet, d'un ré>ervoir formé par l'ailantoïde d'un veau ; et s'ouvroit et se feruioit au moyen de soupapes faites également de menibnines prises de ces allantoïdes. Par ce moy -n la révstance que la rt^spiration éprou- Voit de la part de cet apjvreil pe.idant l'expérience étoit presque nulle. L'autre moyeu déjà iudiç[ué par boerhaaye , consiste à asseoir l'homme qui doit être le (8) sujet: de rexpérience, dans , une barrique complettement remplie d'eau, la tête ayant issue par le fonds supérieur percé d'un trou entouré d un rebord cylin- drique , dans lequel l'eau s'élève et s'abaisse par les mouvemtns d'inspiration et d'expiration ; on y adapte outre cela un petit tube gradué , au moyen duquel défalquant l'attraciion du verre , on a pu calculer l'ascension de l'eau dans la tube à chaque inspiration. Le résultat d'un grand nombre d'expériences faites à laide de ces deux méthodes a été sensiblement conforme. lia donné 40 pouces cubiques d'air pour la quantité employée dans chaque inspiration , résultat déjà obtenu par Juri/i au commencement de ce siècle , tandis que Godwin ne l'avoit évalué qu'à i3 pouces cubiques et Borelli à 20. Les expériences du docteur Men- zies le conduisent à confirmer les assertions des physiciens modernes Lavoisier et Crawford , sur les causes de la chaleur animale. Enfin le D. Menzies a observé que l'irritabilité du coeur se conservoit plus long - temps dans les animaux étranglés ou noyés que dans ceux qui ont pérî dans le jÇaz. 11 conclut de ces divers faits que Fétat particulier que le sang ac-" quiert dans son passage par le poumon et qui donne les qualités sensibles qui distinguent le sang artériel du sang veineux , n'est pas la véritable cause qui met en jeu l'irritabilité du cœur , mais que son action est particulièrement due à l'effet de la chaleur combinée avec l'humidité. H ALLÉ. Extrait d'une lettre du C. Seguin, sur les expériences précédentes. Il parolt qu'il est impossible de déterminer avec précision la quantité d'air qui entre dans les poumons à chaque inspiration. Ek'après des expériences des CC. Seguin et Lavoisier, cette quantité varie depuis i5 pouces cubes jusqu'à i3o , qui est la plus grande quantité que l'auteur de la lettre ait pu faire entrer dans ses poumons par une inspiration forcée. Le nombre des inspirations dans un homma à l'état de santé, est de 11 à 20 par minutes. Les expériences qui tendroient à rendre égale en nombre et en quantité les inspirations dans un temps donné, sont tellement difficiles que l'attention seule que l'on y met , apporte de grands chan- gemens. Quand le G. Seguin faisoit ses expérience» , il prenoit une montre à se- conde , mettoit sa main sur sa poitrine , et comptoit le nombre d'inspiration par minute : mais l'attention qu'il y apportoit rallentissoit ou accéléroit de telle sorte les inspirations, qu'il existoit dans ces résultats des différences considérables. Il sa fit faire alors une ceinture supportant une aiguille qui se levoit et se baissoit à chaque inspiration. Quoiqu'il la portât toute la journée pour s'y habituer, au mo- ment 011 une autre personne s'occupoit à compter les mouvemens de l'aiguille , ils devenaient si inégaux qu'on n'en pouvoir tirer aucune conséquence. Il paroîc d'ailleurs plus important et plus facile de déterminer la quantité d'air employé par la respiration dans un temps donné , oe qui a été connu par des expériences des C. Seguin et Lavoisier, qui seront incessamment publiées, que de savoir le nombre d'inspirations faites par minute, et la quantité d'air introduit chaque foi? dans la poitrine. A. B. ' ■ " ■ ■»?> De rimprimeriâ de Du Pont, rue de l'Oratoire. JS». 2. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an 5 de la république. (Mai 1797.) HISTOIRE NATURELLE. Description des objets nouveaux d'histoire naturelle , trouvés dans une traversée de Bordeaux à Charles- 2'own , par le C. Bosc. X ARMi le grand nombre d'objets dont ce naturaliste a envoyé les descriptions Soc. d'hist.' et les ligures , les suivans nous ont paru les plus remarquables. naturelle. Tentaculaire {tentacularia) , fig. 1. C'est un nouveau genre de vers intestinal auquel le C. Bosc donne pour carac- tère : corps renfermé dans un sac ; point de bouche apparente ; quatre tenta- cules rétractiles sur la tète. L'espèce qu'il a trouvée sur le foie du coryphœna hippuris , avoit le corps strié longitudinalement. Le sac qui la contenoit avoit 2 lio^nes de long. h'echirioryTichus quadricornis de Goeze ( Linn. Syst. nat. éd. Gmel. p. 3o4o , n°. 35. ) devroit entrer dans ce genre , qui d'ailleurs paroît assez voisin de celui des échinorynques. Actinie penchée { actinia cernua), fig. 2. Cette petite espèce de 6 lignes de diamètre , est pâle ; elle a la bouche bordéa de violet ; ses tentacules inégaux sont beaucoup plus longs que le corps. Les ex- térieurs sont les plus courts. Clava prolifer ( clava prolificata ) , fig. 3. Cette espèce est simple, sa tête est oblongue , trois fois plus grosse que sa tige , entourée de globules pédunculés rouges ou blancs. Les plus gros se séparent de leur mère , ils vont s'attacher à d'autres fucus et donner naissance à de nou- veaux individus, Clava amphore ( clava amphorata ) , fig. 4» Ce clava est ainsi nommé de l'amplitude de sa bouche lorsqu'elle est ouverte. 11 est également couvert de petits tentacules. Sa forme très-variable est difticile à saisir. Clava filifer ( clava fdifera ) , fig. 5. Il ne diffère des précédens que par sa forme alongée et par les tentacules longs et filiformes qui le recouvrent. Oscane (ojcana), fig. 6. A B C. Nouveau genre de testacé que l'auteur caractérise ainsi : Animal oblong, applati ; bouche et anus inférieurs, la première antérieure, la second postérieur ; des tentacules sur les côtés de la bouche reiractile ; co [ui.le uijjivalve, ..presque coriace, demi transparente, à peu-près ovale, .«.ads spire. La seule espèce de ce genre qu'il ait vue , a été trouvée sur le icsi de l nslacus ( 10 ) 7nariniis ; il l'a nommée oscana astacaria. Elle aune ligne de long, ses côtés sont de iiés; olle est située transversalement. Il y a , près de chaque coté de la bouche, deux ou trois tentacules rétractiles. On ne trouve jamais qu'un individu sur le test de la même "écrivisse. Hydre jaunâtre ( hydra lutescens ), fig. 7. Sa tige est simple , très - mince , surmontée d'uue tête ovale tronquée , d'un Jaune de soufre ; sa bouche est entourée de 30 à 3o tentacules à peine plus longs que son diamètre. Hydre corynaire ( hydra corynaria ) , fig. 8. Cette hydre est remarquable en ce qu'elle s'éloigne des autres espèces par l'in- sertion de ses tentacules au-dessous dt; sa tète , et par les petits globules pédun- culés qui les entourent. Elle est d'un blanc de lait. Sa tète globuleuse est sus- ceptible de s'allonger plus ou moins. Les tentacules jamais plus longs que la tête, et quelquefois plus courts, sont au nombre de six. Hydre articulée ( hydra articulata ) , fig. 9. A B. Cette espèce est composée ; sa tige fiexiieuse et rampante est mince et faune ; elle porte plusieurs tètes t;lobuleuses péduncul^es et articulées d'une manière dis- tincte sur chaque péduncule, qui est plus gros que la tige générale. Les tenta- cules sont au nombre de vingt à trente. Hydre quinternane {hydra quinternana) , fig. 10. ABC. Elle est jaune , sa tii,e est rampante et porte un grand nombre de rejetons droits sur lesquels les animalcules sont disposés par paquet> de quatre ou de cinq. Mais alors le cinquième est destiné à donner naissance à un nouveau rejeton, supports de nouveaux animalcides. La bouche de chaque polype est susceptible d'un al- longement considérable , et si elle est entourée de tentacules , ils sont si petits qu'on ne peut les compter. Il seroit même possible que ce ne fussent que des echancrures. Cette espèce présente des caractères .^i singuli;-rs , qu'elle mériteroit peut être de former un ^enre. Hydre pélagienne ( hydra pelaglca) , lig. iï. Cette hydre se rapprorhis beaucoup des poh'pes d'eau douce ; sa X\z.e mince et rampante porte des rejeton, nou.breux tantèt simp'es et taniôt très- compo- sés. Lorsqu'ils sont simples, les polypes altfriifnt do chaque côié; lorsqu'ils sont composés, les pinnulcs sont altrrues, et les polypes placés sur un seul côté de chaque j)innule. Les tentacules au nombre de 24 à 3û sont de la longueur de la tête et dispo- sés sur fleux rangs. Toutes ces espèces ont été trouvées sur \e fucus natans , entre les 3o et 40 de;,rés de latitude. Nous donnerons dans un autre numéro ce qui est relatif aux poissons et aux insectes. A. B. Olse.vaiiorif sur les pierres appelées hyacinthe et jargon de Ceylan , par le C. Hauy. Soc. PHiLoM. Klaproth vient de prouver par ses savantes analyses l'identité de nature qui existe entre le jargon et l'hyacinte de Ceylan, dans lesquels il a trouvé une pro- portion de 63 à 70 pour cent , de terre zirconienne. Le C. Guyton a démontré ( li ) l'existence de cefte nv'me terre clans les hyacinthes c!e Fr.ince. Le C. Hauy afonte à ces preuves chimiques celles tirées des caractères physiques et géométriques , et conclut que Ihyacinihe et le j.irgon ne rloivent plus être regardés que comme desimpies variéiés de couleur ou de forme d'une espèce luiique , qui sera aj^pelée zircoii , du nom de la terre qui y domine. Il établit quatre termes de comparai- son eatre ces deux pierres pris des caractères tirés de la pesanteur spécifique , de la dureté , de la réfraction et de la structnre des crystaux. \°. La pesanteur spécifique des jargons crystallisés est de4-4i^'^' ^-^ celle de l'hyacinihe prise avec soin par les (>(). Haiiy tt Guytou , est de 4,3858. 2,°. Le jargon et l'hyacintlie rayent l'une et l'autre lo quartz. Les jargons blanc» se polissent facilement ; les jargons colorés sont , coamie les hyacinthes , plus durs au poli. S"'. L'une et l'autre de ces pierres a une double réfraction très -sensible , même lorsque l'inclinaison des deux faces à travers lesquelles on l'observe est peu considérable. 40. Enfin la structure des crystaux de jaro;on et d'hyacinthe, et leurs formes crystallines confirment entièrement l'identité de ces deux pierres. La forme primitive est un octaèdre à faces triangulaires isocèles (fig. 12). In- cidence des faces d'un inême sommet sur chaque arête oblique B, 124^ 12-, va- leur de l'ani^le A, yS'' 44'- Cet octaèdre admet outre les coupes parallèles aux faces qui le divisent en six octaèdres et huit tétraèdres , d'autres coupes suivant les lignes A I) , a D prises sur les hauteurs des triangles qui composent la surface de cet octaèdre ; ces coupes divisent chaque octaèdre partiel en 2 solides hexaèdres très-irréguliers , et chaque tétraèdre en a nouveaux tétraèdres. D'après la théorie des crystaux à forme pri- mitive octaèdre , on sait que les décroissemens se font toujours par des rangées de parallellipipèdes. icre variété* Zircon primitif. P. Cette variété assez rare se trouve en petits crystaux parmi les hyacinthes du ruisseau d'Expailly. I 1 2. Zircon dodécaèdre E P. Douze faces ; 4 verticales hexagonales ; 8 rhombeales culminantes. C'est la forme la plus ordinaire des hyacinthes. Lor-que les pans hexagonaux deviennent des rhombes, le crystal ressemble au grenat primitif. 1 3. Zircon prisme D P. Douze faces ; 4 verticales rectangulaires ; 8 triangulaires culminantes. C'est la forme la plus ordinaire du jargon. 1 1 I 4- Zircon amphiocCaëdre E D P. Huit pans sur le contour du prisme , et huit faces pour les deux sommets. 3. I 1.2 5. Zircon zonaire E P. La variété deuxième avec des facettes marginales entre le prisme et la pjra- mide. I 2 2 6. Zircon plagiedre D E P. 1 Des facettes triangulaires situées de biais et accolées deux à detix sur les fingles tolides de réunion du prisme et de la pyramide. A 2 ( "12 ) 2. I 1.2 1 r. Zircon quadruplé E D P. I Trente-deux faces , c'est la combinaison des variétés 4 et 5. Quant à la couleur, les zircons varient entre le limpide, le rouge aurore , le rougeâtre , le jaunâtre et le verdàtre. Nota. Nous n'avons pu entrer dans les détails de la tliéorie du C. Hauy, sur la struc- ture des crystaux. Les personnes qui voudroient la connoitie , la tioiiveront dans un ou- vrage intitulé : Essai d'une tliéorie sur la structure des crystaux, Puris 1784. — Mem. de L'acad. des se an. lyyo. — Joiirn. d'iiist nat. n» 5. — jinn. de chimie, etc. Elles trouveront également dans le n» aS du journal des Mines , la médiode de représenter par des signes les formes des crystaux. A. B. Histoire du leucite ou grenat blanc extraite des observations de Klaproth, Vauquelin , DoLOMiEu et Hauy. On a pendant long-tems regardé le grenat blanc, nommé leucite par plusieurs niinéralo,-ibtes , comme une simple \ariélé du grenat rou^e altéré, décoloré, di- soit-on, par l'action du feu des volcans ou de l'acide sulfureux. Le C. Dolomieu avoit soupçonné entre ces deux pierres des différences plus importantes d'après 1 observation de leur situation géologique. Les leucites se trouvent, il est vrai, très-communément parmi les produits des volcans , mais ils ne se rencontrent pas également par-tout ; on en trouve abon- damment près de JMaplcs dans les états du pape. Le chemin de Rome à Frescati en est couvert ; près d'Albano ils se rencontrent crystallisés dans une roche vol- canique uniquement composée de mica noir : on les retrouve encore en Islande et sur les bords du Khiri. Ils sont beaucoup plus rares dans les autres volcans. Les leucites sont ordinairement dans des laves noires qui auroient dû éprouver les mêmes altérations de l'action du feu , s'il étoit vrai qu'ils dussent leur couleur blanche à cet agent. Ils paroissent avoir été formés dans la pierre qui a servi de base à ces laves avant qu'elles eussent été Jetées par les volcans , puisqu'on trouve dans 1 intérieur des gros crystaux de leucite des petites portions de cette même lave. Souvent ils sont mélangés avec des grenats noirs qui ont conservé leur cou- leur quoique jjlacés dans les niêmes circonstances que les leucites. Entin les leu- cites ne se sont pas rencontrés exclusivement dans les pays volcaniques , on en cite dans une gangue de mine d'or au Mexique , et le C. Lelievre les a trouvés dans un granité près de Gavarnie, dans les Pyrénées. Quoique les leucites aient absolument la même forme que la variété de grenat, à 24 faces trapézoïdales, cependant le C. Hauy a remarqué que ces faces pres- que loiijours siriées dans cette forme secondaires du grenat , étoient assez constam- ment lisses dans le leucite. Le grenat présente dans la division mécanique des coupes parallèll<.s aux faces d'un dodécaèdre à plans rhombes. Le leucite offre en outre des lames qui paroissent être parallelles aux faces d un cube. Dans cette hypothèse, le dodécaètlre au lieu d'être divisible en 24 tétraèdres, pourroit se partager en 48 tétraèdres, moitié des précédens ; ce qui n'enqjêcheroit pas de ra- mener toujours la forme de la molécule soustractive au parallèlipipède. Klaproth et Vauquelin viennent d'analyser le leucite ; ce dernier savoit seule- ment que Klaproth y avoit trouvé environ un cinquième de potasse; mais il n'a- vo.t pouit connoissance de la méthode employée par le chimiste de Berlin , il est cependant parvenu à peu de chose près au même résultat que lui. La méthode d'analyser les pierres étant assez connue , nous ne l'indiquons ( i3 ) _ point ordinairement, mais nous croyons devoir faire connoîrre les procéd(?s sui- vis par le C. Vauquelia pour trouver la potasse dans le leucitc. (,'e chimiste a mis dans uu matras à étroite ouverture 200 grains de leucite en poudre et 2 onces d'acide sulfuriquo tiès-pur. Il a fait Imuillir ce mélange pen- dant 24 heures ; et l'ayant iransvasé dans une capsule de porcelaine, il l'a éva- Î)oré à siccité, il s'est assuré (pie le mutras n'avoit point été attaqué. — 11 h essivé à plusieurs reprises le résidu de l'évaporalion , et ayant fait épavorer de nouveau à siccité la lessive, afin de lui enlever l'excès d'acide qu'elle cnntenoif , il a fait rodissoudre le résidu, évaporer la dissolution et crystalliser. Il a obtenu 60 grains de crystiiux octaèdres de sulfate d'alumine , et l'eau mère a donné sur les bords de la capside des houppes salines d'une saveur d'abord acide , ensuite amère. Cette eau-mère ayant été saturée par l'ammoniaque et évaporée à siccité , le résidu fut fondu dans un creuset afin de séparer le sulfate d'anmioniaque ; la niasse fondue a été dissoute dans l'eau ; la dissolution a donné par évaporation des crystaux d'une forme indéterminable, mais qui ont été reconnus être du sid- fate de potasse au moyen d'une dissoluiion de baryte qui, en s'emparant de l'a- cide sulfurique , a séparé cet alkali ; la potasse y étoit dans les proportions de 0,5 du poids des leuciies analysés : tandis que Klaproth l'y avoit trouvé dans la proportion de 0,20. Mais en repassant de nouvel acide sulfurique sur le premier résidu, et évaluant la quantité de potasse qu'on sait être toujours renfermée dans le sulfate d'alumine crystalhsé , le C. Vauquelin a approché de très-près le ré- sultat de Klaproth. Ayant ensuite analysé des leucites par la voie ordinaire , il y a trouvé silice... 56 — alumine . . 20 — chaux . . 2 — oxide do fer, une quantité incommen- sable. Ces quantités additionnées donnent 78 parties , ce qui fait un déficit de 22. En supposant a de perte réelle, la quantité de potasse seroit de 20 ; ce qui coïncide parfaitement avec le résultat de Klaproth. Le C. Vauquelin a soumis à l'analyse la lave dans laquelle les leucites sont con- tenus , et il y a retrouvé la potasse mais en plus petite quantité. La présence d'une substance qui jusqu'ici a paru assez rare dans le rAgne mi- néral, d'une substance sapide, très-soluble , non-seulement fusible, mais la plus propre à faciliter la fusion dts pierres, doit paroître singulière dans un crystal qui , outre les propriétés des autres substances pierreuses , jouit d'un grand de- gré dinfusibilité. Enfin, s'il est vrai, comme Schéelle l'a soupçonné, que le stiifate d'alumine crystallisé contienne toujours de la potasse , ti.utes les pierres susceptibles de donner ce sel par la seule action de l'acide sulfurique , doivent contenir égale- ment de cet alîtali, ce qui le rendroit beaucoup plus commun dans le règne mi- néral qu'on ne l'a pensé. A. B. Analyse de la sommité, par le C. Vauqueun. La sommité, ( Lametherie , théor. de la terre, tom. 2 p. 63 ) ne s'est encore rencontrée que parmi les productions volcaniques. Elle a éié ainsi nommée du lieu OLi elle se trouve; elle n'avoit point été analysée. Le C. Vauquelin a trouvé qu'elle étoit composée , de silice 0,46 d alumine .... 0,49 de chaux . . . .' 0,0a d'oxide de fer. . 0,01 ' Perte .... 0,02 Tôt AT. . 100 ( i4) CHIMIE. Extrait d'un mémoire intitulé : De l'action de l'acide siilfuriqne concentré sur les substances végétales et animales , par les CC. Fourcroy et Vauquelin. Société des Une matière végétale sèche, telle que de la paille, de la gomme, plongée dans Pharmac. de l'acide sulfurique concentré , prend bientôt une couleur noire et semble se dis- Paiiis. soudre; la liqueur devient très-épaisse, et lorsqu'on y verse de l'eau on voituuô grande quantité de charbon se déposer au fond du vase ; on observe encore que pendant ce mélange il ne se dégage pas une quantité de chaleur aussi considé- rable qu'avec une égale quantité d'acide sulfurique pur et d'eau. On a long temps attribué cet effet à la décomposition de l'acide sulfurique , dont on croyoit que l'oxigène s'unissoit à l'hydrogène de la matière végétale pour former de l'tau, et précipitoit ainsi la matière charbonneuse. Cette explication est inadmissible puisqu'il ne se dégage pas un atome d'acide sulfureux et que l'a- cide sulfurique reste tout entier et sans aucune altération. Les changemens que ces substances éprouvent ne peuvent donc être attribués qu'à une réaciion entre leurs propres principes , dont l'acide sulfurique n'est que la cause occasionnelle. En examinant avec soin ce qui se passe dans cette circonstance , on volt que l'acide sé])aré endent des proportions des principes composans et sur-tout de la quantité d hydiogène. Quelquefois aussi les matières végétales contenant trop peu d'oxigène , il y a une pctiie quantité d'acide sulfurique décomposé par l'hydrogène de ces subs- tances. Il ie dragage de l'acide sidfureux-; cet effet se remarque sur-tout dans les corps huileux, mais il n'a lieu que jusqu'à la concurrence de la quantité d'eau nécosoane à la saturation de l'ac.de. ( i5 ) L'action de l'acicle sulfiirique concentré sur les matières animales est encore plus compliquée parce que ces msitières telles-mêmes sont plus composées. 11 se forme outre l'eau et l'acide végétal une certaine quantité d'ammoniaque. 11 se précipite aussi une grande quantité de charbon. Ici l'acide sidfur:que, en méme- tenujs qu'il force une certaine poilion d'hydri gène à s'unira l'oxigène de la ma- tière animale pour former de leau , détermine une autre portion de ce même principe à se combiner avec l'azote pour donner naissance à l'alkali. On conçoit d après cela toute 1 énergie désorganisatrice de cet acide concentré sur les parois de l'estomac et de l'ésopliage , et l'utilité qu il y a de lui présen- ter au moment même où il vient d'être avalé une substance muqueuse liquide sur laquelle il puisse directement et promptement l'exercer. Le mémoire suivant présentera une application de cette théorie à la formation de l'éther sulfiirique qui jusqu'à présent avoit été fort obscure. H.V.C. D. De l'action de l'acide sulfiirique sur l'alkool , et de la formation de l'éther , par les CC. FouncnoY et Vauquelin. La plupart des physiciens modernes qui ont voulu expliquer la formation de l'éther se sont contentés de l'attribuer à la décomposition de l'acide sulfurique dont l'oxigène se porte sur les é'émens de l'alkool , desorte que suivant eux il se forme on même-temps de l'eau , de l'acide sulfureux , tt de l'acide carbonique. En examinant plus attentivement ce qui se passe dans cette opérât. on, et en la suivant avec soin depuis le commencement Jusqu'à la fin , les C(.L Vauquelin et Fonrcroy se sont convaincus que cette ihéorie ne cadroit point a\ec les faits. Avant de parler de l'explication qu'ils en donnent, nous allons citer quelques-unes des expériences sur lesquelles ils s'appuient. 1°. Un iiiélan e de deux parties d'acide sulfurique et d'une d'alkool, prend une température de yS" , devient ronge foncé sur le rhamp, passe au noir quelques jours après, et exh'le une odeur sensiblement éthérée. 11°. En examinant avec soin ce qui se passe dans le mélange de parties égales d'alkool et d'acide sulfurique exposées à la chaleur, on remarque les phénomènes Biiivan'î. 1°. A 780 ( ^/c. en 80") la liqueur entre en ébullition et il se dégage de l'éther. Si l'on conduit bien l'opération , il ne se dégage aucun gaz permanent jusqu'à ce que la moitié environ de l'alkool soit p.is ée en éther. Jusqnes-là il ne passe que de l'éther et un peu d'eau , sans mélange d'acide sulfureux ni d acide carbo- nique. 2°. Si dès que l'acide sulfureux se manife-te on change le ré'.ipient , on ob- serve qu'il ne se forme plus d'élher, mais de l'huile douce du vin , de l'eau , de l'acide acéteux , sans qu'il se dégage encore d'acide carbonique. A cette époque la température de la matière ronteiuie dan' la cornue est éle\ée à 88 ou 90°. Lorsque l'acide sulfurique fait environ les 4 cinquièmes de la n)asse , il se dé- f;age un gaz inflammable perivanent , auquel les chimistes hollandais ont donné e nom de gaz olefiant. 30. Lorsque Ihuile douce du vin cesse de couler , si on change de nou- veau de récipient , on voit qu'il ne passe plus que de l'acide sulfureux , de l'eau , et du gaz acide carbonique, et qu'il ne reste dans la cornue qu'une ma- tière noire dont la plus grande partie est de l'acide sulfurique noirci par du carbone. ( i6 ) L'opf^ration de l'éiher est donc divisée en trois époques qui n'ont de Commun qu'une formation continuelle d'eau. Les auteurs remarquent ensuite qu'on ne peut expliquer la formation de léther à froid par la réaction du carbone et de l'hydrogène de l'alkool sur l'acide sul- furiqiie, puisqu'il clevroit se formf-r, depuis le commencement de l'ojiération , de l'acide sulfureux, ce qui n'arrive point, et que d'ailleurs l'acide sulfuriqne qui a servi à l'éther jusqu'à l'époque où l'huile douce commence à paroître , peut sa- turer la même quantité d'alkali qu'avant son mélange avec l'alkool. 11 faut donc avoir recours à une cause d'une autre nature, et cette cause, les autours la trouvent dans l'affinité prédisposante de l'acide sulfur'que pour l'eau , dont il détermine la formation; d'où il suit que l'acide sulfuriqne exerce sur les oxides végétaux une action inverse de celle qu'il opère sur les matières métal- liques dont il détermine l'oxidation par la décomposition de l'eau. II ne faut cependai-it pas conclure de ce qui précède , que l'éther est de l'alkool moins de l'hydrogène et de l'oxigène , car il se sépare en même- temps une quan- tité da carbone proportionnellement plus grande que celle de l'hydrogène , prin- cipes qui tous deux étoient satuiés d'oxigènc dans l'alkool. On doit donc au con- traire regarder l'éther connue de. l'alkool plus de l'oxigène et de l'hydrogène. Ce qui arrive lorsqu'on expose le mélange de parties égahs d'acide sulfurique et d'alkool à l'action du calorique , se présente avec des phénomènes fort fliffé- rens , comme nous l'avons vu , quoique quelques - uns des résultats soient les mêmes. Les ce. Fourcroy et Vauquelin comparent ce qui se passe alors à ce qui a lieu dans la distillation des matières végétales ordinaires, et en particulier de l'al- kool seul , et trouvent que la cause des différences de ces deux opérations , est que l'affinité particulière de l'alkool pour l'acide , fait qu'il lui reste uni à une température bien plus forte que celle à laquelle il s'évaporeroit s'il étoit seul ; et q\m c'est cette température plus élevée qui le décompose et fait naître ces nou- veaux produits. Dans la formation de l'éther, l'alkool se décompose à la manière des matières végétales qui donnent à la distillation, de l'huile, de l'eau, et du charbon. On conçoit maintenant que les résultats doivent être différens , selon le degré de température. Ainsi à la hn de l'oiération , lorsque la majeure partie de l'alkool est décomposée, le mélange qui reste dans la cornue est plus dense et par con- séquent plus susceptible d éprouver un grand de;,ré de chaleur ; l'éther qui se dé- gage alor> devient plus susceptible de dissoudre du charbon , et il se forme de l'huile douce du vin, qui se rapproche davantage de la naturede l'alkool, mais coatieat cependant encore moins de carbone que ce dernier. On ne peut douter que la concentration de I acide sulfurique ne .'oit la f-eulé cause de la formation de l'huile douce, puisqu il ne s'en forme point quand on met de l'eau et de l'alkool dans la cornue dans la même proportion qu'il s'en volatilise. Tout l'alkool est alors converti en éther. Cette théorie de la formation de l'éther est encore confirmée par l'espè à'éthé- rificatioii , qu'éprouve l'alkool par sa distillation avec le» alkalis fixes caustiques. _^ Les mêmes phénomènes ont lieu à-peu-près ceiiiuie dans son mélange avec l'aciida sulfurique. H, V- C. D. De l'Imprimerie de Du Pont, rue de l'Oratoire. /^//// . dej' ifcvc/fcctr . N°, 2 Ji< ij 2 /Yç 3 Jù^ 4.. Flros fossiles de Sibérie et d'Allemagne différaient essentiellement des quatre espèces qui vivent aujourd'hui ; ce qui le conduit à différentes considérations géologiques. G V. Expériences relatives à la circulation de la sève dans les arbres , par le C. Coulomb. A la fin de germinal de l'an 4. le C. Coulomb fit abatre plusieurs grands peu- pliers. La sève aroit déjà commencé à monter, et les arlires étoient couverts de feuilles naissantes. En suivant les ouvriers , il s'apperçut qu'un de ces arl res qui étoit coupé jusqu'à quelques lignes de distance de son axe, rendoit à la coupure UQ bruit pareil à celui que produit de l'air lorsqu'il sort en abondance et par pe- tits globules de la surface d'un fluide. En continuant à fjire abattre j'iusieurs pieds de la même espèce, il observa que ce bruit, ainsi que l'écouLment dune eau très-limpide^ et sans saveur, n'avoic lieu qne lorsque les arbres étoient pres- qu'à moitié coupés. Il fit ensuite couper quelques arbres circulairement , ensorte qu'ils ne tenoient que par un cylindre d'un ou doux pouces , placé à l'axe des arbres. En tombant ils restoient souvent attaché-; à cet axe par des fibres en par- tie rompues , et pour lors l'on voyoit sortir en crande abo'idance ces bulles d'air dont le volume étoit , sans nulle proportion, beaucoup plus considérable que celui de l'écoulement de l'eau sèveuse. D'après cette expérience l'auteur soupçonnoit que la sève dans les gros arbres ne montoit que vers l'axe qui forme le canal médullaire des Jeunes branches. Pour s'en convaincre, il fit tout de suite percer avec une t.rosse tar. ère quatre ou cinq peupliers de douze à quinze poucf^s de diamètre. Le trou fut fait à trois pieds au-dessus du sol et dirigé hori^ontaleniens vers l'axe de 1 arbre ; il observa que jusqu'à quatre ou cinq lignes de distance du centre de l'arbre , la mèche de la tarière étoit à peine humide; mais (jue dès qu'il avoit percé l'axe de 1 .irbre , l'eau sortoit en abondance, et que l'on entendoit un bruit continu de bul!es d'air qui montoient avec la sève et crévoient dans le trou formé j_ ir la tariùre. Ce bruit a coataïué à uvolr lieu dans les arbres ainii percés , piuidant tout l'été. Cependant il a. loujoura été eu diminuant. 11 étoit, comme oii p^'ut le pré- C I If ST ITUT NATIONAL. Institwi* national. ( i8 ) ▼oir , d'autant plus grand , que l'ardeur du soleil augmentoit la transpiration de» feuilles. H étoit presque nul pendant la nuit et les jours humides et froids. Peut-élre peut-on conjecturer, d'après cette observation, que la seule circula- tion qui ait lieu dans les arines se fait par les parties qui avoisinent le canal central de l'arbre., et par cette infinité de rayons médullaires horisontaux à l'ex- trémité desquels on voit se former et éclore les bourgeons et s'établir successi- vement une communication avec 1 axe de larbre, communication dont le diamètre augmente à mesure que le bourgeon grossit et qu'il passe à l'état de branche. Le C. Coulomb soumet au surplus cette expérience aux botanistes. Elle lui pa- roît devoir jeter quelque jour sur la physique végétale. V. Nota. Aujouid'hui a8 germinal, ces expériences viennent d't^tre répétées par le citoyen Conloni!), on présence tics citoyexis Faujas et Deslbnlaines , elles ont présenté le* mêuies phénojiiènes. Lorsqu'un nuage jettoit de l'ombre sur l'asbre en expéiience , aussitôt le dégagement d'aii- diininuoit sensiblement. ANATOMIEETPHYSIOLOGIE. Expériences sur l' insufflation d'un fluide dam les veines d'un animal vivant: Soc. MEDICALE Si après avoir ouvert une veine à un animal on introduit dans sa cavité un D Émulation, tube, au moyen duquel on puisse y insuffler seulement une bulle d'air; aussitôt: que ce fluide élastique est parvenu au cœur, l'animal jette un cri de douleur et périt subitement. La mort: est d'autant plus prompte que U veine ouverte est plus près du cœur. A l'oLiverture du cadavre on trouve l'oreillette et le ventricule droits , et les artires pulmonaires remplis d'un sang écuir.eux et battu avec l'air introduit ; les veines pulmonaires, l'oreillette et le ventricule gauches sont dans leur état or- dinaire. Jl s'est ouvert une discussion importante à la société d'émulation, sur la cause immédiate de la mort de l'animal. Quelques membres pensoient que l'air, parvenu dans la cavité du cœur, pou- voit y agir comme poison sédatif, atonique, etc. ; ils se fondoient sur les proprié- tés ch niiques de quelfjncs substances qui agissent diversement selon les organes sur lesquels ou les applique. D'autres n'ont vu dans la mort de l'animal qu'une cause purement physique. Us ont avancé que 1 interposition de l'air, dilaté par la chaleur animale, suffisoiî po! r arrêter toute commuciration entre les artères et les veines pulmonares. Ils invoquoient le témoignage de l'observation dans l'ouverture du cadavre. La société , pour éclairer ses doutes , a nommé des commissaires pour répeter les expériences ; et le C. Bichet lui a rapporté les résultats suivans. Le gaz athmosphérique expiré a donné la mort. Les gaz acide carbonique, azote, hy ( 20 ) CHIMIE. extrait d'un mémoire intitulé : Recherches sur le bleu de Prusse , par M. Pkoust. Si le fer éioit susceptible de s'unir à toutes les proportions d'oxigène , ne de- vroit-il pas donner îivec ua même acide autant de sels dilférens qu'il peut four- nir d'oxidss ? un grand nombre de faits prouve au contraire que le fer ne s'arrête f)oint indifl'érenuneut à tous les degrés d oxidatiou intermédiaires aux ternies ex- trèiHCs c|ui paroisseut être ij et 48 cenlièmes. On ne connoit par exen}ple qu^i deux sulfates de fer, malgré les diverses nuan- ces d'oxigénatiou par lesquels on croit que le 1er peut passer quand ces sels sont expcsôs à l'air. Le premier est verd et crystallisable : Lavoisier a démontré que l'oxide y étoic «ni à 27 centièmes d'oxigène. Ce sel est insoluble dans l'esprit de vin ; sa disso- lution dans leau est d'un verd de mer beaucoup moins colorée qu'on ne le croit communéiiîent ; elle ne donne point de bleu aVL-c les prussiates a.k.dins et n'est point altérée par l'acide gallique , si on garantit le 11 élauge du contact de l'air; nitiis s'il y est exposé, il ue tarde pas à prendre à sa ,'Uperlicie une couleur noire: quelques iouttes d acide murialique ox gêné piO''uisent le môme effet instantané- ment dans toute la liqueur. Cette couleur noire peut s'iinéantir par le mélange d'une certaine quantité d'eau hépaihupie eu r^nfi-rmant le tout dans un flacon Lien bouché. La seconde espèce de sulfate de fer non moins constante dans ses propriétés est cette combinaison rouge, (lél.quescenle, non crystallisable et scluble dan- l'alkool, qu'on connoît sous le nom d eau-ii.èiw de viirol; ponr éire ])arfaite e'ie ne doit point altérer l'acide muriatique oxigéné. Son oxidu co lieni 48 centièmes d'oxi- gène. 0;i obtient aiénient ce sulfate eu saturant le f r d'oxgèise à l'aide di; l'a- cide nitrique jusqu'à ce qu'il ne se dégage çlus de s^.z nitreux. C'est à ce dernier snlfate qu'appartient exclusiveiiiei.t la projxiéié de noirtir par l'acide gallique, et de doiimr du bleu avec les prussiates alk.lins. Entre ces deux sulfates il n'est point de terme moyen ; on peut les séparer à l'aille de l'alkool, Lesultate v ri donnera const. i: nu nt avt c les alk. i m; piec pité vert qui p.issera bientôt au noir s il est garde sous leau et défei.du du coaiact de l'air, parce que ses molécules se rappiochant sa coukur devient plusinfei.se. Xe sulfate rouge au contraire donnera un précipité laune o rou{.'e ]iar les mêmes réactif-., soit caustiques, soit aérés, l'exper ence ayaut prouvé qie le f 1 r à cet ërat d'oxigénation n'est plus susceptible de se combiner avec l'acide carbonique. Cet o\ide ne }k'uI plus éprouver d altération par le contact de 1 air. De ce qui précède on peut conclure par analogie qu'il existe deux nniriates de fer , deux ar éniates , deux prussiates, etc. Ce sont ces derniers sels que M. Proust «.xaiiiine da::s b; reste de son méiiio.re. Il existe deu.\ espèces de prussiates de fer ; l'un produit par le mélange d'une dissolution de sulfate ou de muriate vert de fer et d'une dissolution de prussiate de pota se saturé, tel que celui dont les crystaux d'un jaune citron sont dt;s pyra- miiles tétraèdres tronquées près de leur base. Le mélange fait, on bouche aussitôt le flacon et l'on obtient un dépôt blanc qui ne tarde pas à prendre une légère teinte verie occasionnée ou par la petite quantité d'air contenue dans le vase ou par loxide ronge qui est toujours contenu en plus ou moins grande quantité dans les pru'siates alkalins. On doit donc re^^arder la blancheur comme la couleur Bat relie de ce prussiate. il est bon de verser un excès de prussiate alkalin sur le sulfate métallique afin ( 2t ) de le décomposer entîèremenr. Après quelques heures de repos , ce prussiaffi blanc est couvert d'une liqueur jaune qui est un méliinge de prussiate et de sul- fate à base d'alkali , et qui retient en dissolution un peu de prussiate blanc de fer. En omrant le flacon, ce dernier absorbe l'oxigène de l'ailiniosphère se co- lore en bleu , devient insoluble et se dépose sur le prussiate blanc _, qui éprouvant à son tour l'influence de l'air athmosphérique bleuit peu-à-peu depuis la surface jus- qu'au fond du vase , enfin tout est converti en prussiate bleu. La même chose arrive en jettant le précipité blanc sur un filtre. Les acides sulfurique et muriatiqne ordinaire n'altèrent poictle prussiate blanc. Les acid's nitrique et muriatique oxigéné le font passer au bleu. Ce dernier perd en inènie-tenips son odeur. Par tout ce qui précède il est évident que le fer dans le sulfate vert et dans le j)russiate blanc est au niênie point d'oxidation, et les alkalis doivent en sé- parer l'oxide métallique sous la même couleur. t;'est ce qui arrive aussi, mais il est bon d'employer des liqueurs un peu étendues d'eau, afin de pouvoir juger plus facilement des nuances. Le sulfaie roui;e de fer, le nitrate et enfin toutes les dissolutions oià le fer est -porié à son maximum d oxigénaiion, donnent du prussiate bleu avec les prussin tes aikalins. Il n'y a aucun intervalle entre la précipitation et le bleu le plus vif. 11 n éprouve aucun changement parles acides. L'acde muriatique oxiséné le verdit à la \ériié, comme l'a observé Berthollet ; mais son action retombe sur l'acide prussique et non sur l'oxide, puisque tous les oxides rouges connus, naturels ou artificiels, tels que le colcothar , la mine de fer de l'isle d'Elbe ( i ) n'éprouvent aucune action de la part de ce réactif, tandis qu'il n'en est pas de même des oxides bruns uatifs qui ne sont pour la plupart que des mélanges d'oxides noirs et rouge'i. Les acides qui avivent comme on le sait les prussiates récens et mal colorés , ne servent qu'à redissoudre la grande quantité de carbonate de fer qu'ajouje au précipité la potasse non saturée d'acide prussique, et qui surabonde dans les lessives mal préparées. S'il se trouvoit du j)rus'iate Idanr , les acides ne lui feroient éprou- ver aucun changement , et c'est de l'athmosphère seule qu'il tireroit loxigène nécessaire pour le faire passer au bleu, La dissolution de gaz hydrogène sulfuré gardée avec du prussiate bleu dans un flacon bouché, l'y décompose et le fait passer au blaac. Ce prussiate se comporte ensuite comme celui qui est formé imniéd.atement par le sulfate vert. Le prussiate blanc traité de la mèine manière n'est point altéré. liCs phénomènes analogues se présentent avec les dissolutions routes de fer. Ce dernier passe à l'état d'oxide \ert, loxigène se coiubine avec l'hydrogène , le soufre se dépose et la liqueur ne donne plus qu'un précipité vert avec les alkalis. Cela fournit un moyen de purifier les sulfates de fer du commerce. Quand ils forment des dépôts bruns, c'est un signe certain qi. ils contiennent du cuivre. On peut encore faire pas-er le prussiate bleu à l'état de prussiate blanc en le conservant dans un flacon avec de l'eau et des lames de fer et d'étaim. Dans ce cas la substance métallique ajoutée désoxide le fer et le fait passer à l'état d'oxide Vert. M. Proust conclud de tout ce qui vient d'être dit , que le fer peut se combi- ner dans deux t t.its difl"(''rens d oxldation avec le-, acides, er que les résultats de ces unions ont ilfS propriftés différentes; on doit donc admettre deux sullales , deux arséniates , etc. il se réserve de faire connoitre trois phosphates de fer ar- (l) La mine de l'isle dT.llie coniiem souvent du pViosphute de fer; on l'exfniit avec l'acide Jiiiriciue , puis on le précipite par l'ammoniacjue ou par Ja potasse pure. iNote de l'autenr). ( 22 ) tificiels ; l'un gris de lin , le second beu , le troisième enfin de couleur blanche, selon le degré d'oxidation du métal. C'ejt à la seconde espèce qu'appartient la substance minérale qu'on trouve dans les cabinets d'histoire naturelle sous le nom de bleu (le Prusse natif. 11 finit en annonçant un nouveau travad sur une espèce d'oxidequi résulte de la combinaison de l'oxigène avec le carbone dans une propor- tion moins grande que celle qui constitue l'acide carbonique. H. V.C. D. Mémoire sur la couleur tirée d'un champignon , par le C. Charles Lasteyri». Soc. Philo.m. Parmi les espèces de champignons dont on peut retirer des couleurs plus ou moins vives ou tenaces , on doit remarquer le boletus hirsutus de Bulliard , dont le C. Laste\'rie a extrait une couleur Jaune, éclatante et d'un teint très-solide. Ce bolet assez gros croît communément sur les noyers et les pommiers. Sa matière colorante se trouve non-seulement en abondance dans la partie tubulée mais souvent même dans le parenchyme du corps du cham]iignon. Pour l'ex- traire, on pile ce bolet dans un mortier et on en fait bouillir la pulpe dans l'eau pendant un quart-d'heure. Il faut environ une once de pulpe pour color-r suf- lîsamment six livres d'eau. Lorsque la liqueur a été passée on y plonge les ma- tières à colorer et on les y laisse bouillir un quart d heure. 1 ou tes les étoffes reçoivent et conservent très-bien la couleur jaune qu'il leur communique , mais l'éclat en est moins vif sur le coton et le iil. Cette couleur peut être agréa- blement variée par les mordans. La soie est celle qui produit le plus d'effet. Lorsque cette substance étant teinte est pissée au savon noir, elle acquiert une couleur d'un Jaune d'or écla- tant , absolument semblable à celle de la soie dont on se sert pour imiter l'or ea broderie, et qui est teinte par une méthode inconnue Jusqu'ici; elle est tirée de la Chine et se vend très-cher. Ce bolet offre un moyen de l'obtenir à peu de frais. La couleur Jaune que l'on retire de ce même champignon peut être encora employée avantageusement dans la peinture au lavis et même dans celle à l'huile. A. B. ART DE GUERIR. Application de l'effet du suc de Belladone sur les yeux ,àV opération de la cataracte. Soc. puiLOM. Le docteur Reimarus, correspondant de la société à Hambourg, ayant apperçu que quelques gouttes d'extrait de belladone dissous dans l'eau étant jetées dans l'œil, il en résulte une paralysie peu durable, mais pendant laquelle la pupille se dilate extraordinairement , au peint que l'iris est presque réduit à rien , a proposé d'employer ce moyen pour préparer les yeux à l'opération de la cata- racte , et le docteur Grasmeyer , qui pratique avec succès celte opération à Hambourg, s'en est servi avec avantage. Ce suc produit son effet en une demi- heure; la grande dilatation de la pupille fait que l'opération peut entamer la cornée et parvenir jusqu'à la capsule du cristallin , sans craindre de blesser l'iris. Enfin , la paralysie produite sur la rétine prévient les effets funestes que pourroit causer l'aeeessiou subite de la lumière. C. V. MATHÉMATIQUES. Extrait d'un mémoire du C. Laplace , sur le mouvement de l'apogée de la lune et sur celui de ses nœuds. Institut Les équations différentielles du problème des trois corps ne s'intègrent, comme l'on sait, que par approximation, et pour cela il faut classer relativement à leur petitesse les quantités qui entrent dans le calcul, en différens ordres auxquels ( 23 ) en a successivement égard à mesure qu'on veut porter plus loin le degré d'exac- titude. Cette distribution est très délicate ; curies circonstances de riiilégration rendent quelquefois assez considi^rable un terme qu'on a cru pouvoir négliger. Le C. Laplace lit voir dans un nuMuoire imprimi^ parmi ceux de l'Académie des sciences pour l'année 1786, qu'en faisant entrer dans le calcul de l'orbite lunaire la va- riation que subit l'excentricité de l'orbite terrestre en venu de l'action des autres planètes, et dont on avoit négligé la considération , non-seulement on en expli- quoit très-bien l'accélération que les astronomes avoient remarqué depuis long- temps dans le moyen mouvement de la lune, mais encore qu'il en résulte aussi des changeinens dans le mouvement de 1 apogée de ce satellite et dans celui de ses nœuds. Le C. Lapl.ice vient de pousser plus loin les calculs approximatifs relati- vement à ces derniers, et il trouve en portant la précision Jusqu'aux quantités du sei ond ordre , que les variations séculaii'es du mouvement moyen , du mouvement de l'apogée et du mouvement des nœuds sont respectivement comme les nombres 1 1 36 et i5 , que les deux derniers se ralentissent pendant que le premier s'accélère et enfin que ces inégalités dont la période peut asteindre à des millions d'années feront varier le mouvement séculaire de la lune du 40'^ de la circonférence , et le mouvement séculaire de son apogée , du iS'". D'a[irès cette théorie et sa com- paraison avec les observations des plus anciennes éclipses , le C. Laplace propose aux astronomes d'augmenter de 8", 27 par siècle le moyen mouvement synodique actuel de la lune , et 5' 48", 8 le nio\en mouvement séculaire ce son anomahe auquel il applique d'ailleurs une équation séculaire additive en remontant dans le passé et é^ale à trois fois et un quart celle du mouvement moven. Le C. Laplace donne aussi dans le mémo re dont on rend compte la règle suivante pour déterminer l'effet de l'excentricité de l'orbite terrestre dans les calculs de l'a- berration , circonstance qiieli préc'sion d^s observations ne permet plus de ngc,diger. Calculez par les tahU-s ordinaires C ahei ration d une étoile , soit en longitude ou en latitude . soit en ascension droite su en déclinaison ; calculez cette même aberration en employant la longitude du soleil augmentée de son anomalie moyenne ; cliani:,cz dans cette aberration les secondes en tierces et retranchez-là de la première : ce reste sera l aberration cherchée. L. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Tableau synoptique des muscles de l'homme, d'après une classification et une notnenct attire mclhodique , par le projesseur Chaussier. , 1 l'o/. de 112 pages. A Paris, chez Théophile Barrois , le jeune. Cet ouvrage offre, sons une autre méthode d'exposition, la nomenclature inyologique. que le citoyen Chaussier a donné au public dès l'année 1789. Pour taci'iter l'étude des muscles, saisir leur ensemble et leurs rapports, l'auteur le^ partage en deux ordres: muscles du tronc, muscles des membres. Chaque ordre (:St ensuite divisé en sections , d'après les régions qu'occupent les muscles qu'il, compienneiit , et chaque section en articles. La déiidmiuation est tirée des deux points d'attache principaux, de sorte que, comme le dit l'auteur, elle rappelle en même temps la disposition essentielle du muscle, sa direction pt son action principale. Les muscles du tronc sont divisés en 8 sections. Cenx des membres sont d'abord partagés en abdominaux et thoracique ; ils sont compris aussi sous huit sections. A la suite de ce tableau on trouve nne notice des principales attaches des muscles, divisée en trois colonnes: la première indique la nouvelle dénomination; la seconde, l'origine ; et la troisième, l'iuseriion de chacun des muscleâ. (H) Dos notes étymologiques, et qui toutes ont rapport à la nomenclature, enn- cliisseat cette seconde partie de l'ouvrage , qui est terminé par un apperçu des variétés musculaires dans l'homme. C. D. Sjstémc méthodique de nomenclature et de classification des muscles du corps humain , avec des tableaux descriptijs , etc. et un Dictionnaire cnntenant toute - lasjnonimie des muscles , par C. Dumas, professeur d'anatomie , de physiologie et de bibliographie a l'école de Santé de Montpellier. A Montpellier, chez Donnariq et Compagnie, i 'vol. in-4''. La nomenclature que le citoyen Dumas propose dans cet ouvrage diffère très-pou de celle que le citoyen Chaussier a présenté dans son Exposition des muscles. L'auteur s'est attaché, autant qu'il a pu le faire , à présenter dans la dénominalion nouvelle les différens points d'attache de la partie qu'elle désigne,; c'est une espèce de description abrégée du muscle, qu'il essaye de snbstituer au nom souvent insignifiant et quelquefois inexact du langage myologique actuel. Les os et les viscères servent de base au système de sa nomenclature. La déno- mination des muscles qui n'ont que des attaches distinctes, est uniforme, cons- tante et facile à retenir ; mais quand il y a plus de deux attaches , le nom devient compliqué; c'est alors une phrase spécifique que le citoyen Dumas a préféré, dans. la crainte de manquer le but qu'il se propose, celui d'indiquer la partie par le nom. C'est à ce motif qu'on doit rapporter ces dénominations ilio-pubi-costo- abdominal : — Spi/ii-axoïdo-trachèli-atloidicn , et beaucoup d'autres qui sont de la môme longueur. Huit chapitres, traités avec beaucoup de clarté et de précision, servent d'in- troduction à cet ouvrage. — L'un rappelle ou fait naître des réflexions très-im- portantes sur la formation des langues. Le second présente le tableau progressif des sciences comparé avec celui de leur langage. Les vices du langage anatomiqua et les moyens de le corriger sont présentés dans le troisième. Le chapitre suivant donne l'appergu historique des causes qui se sont opposé dans tous les temps au perfectionnement de lanatomie et de sa nomenclature. Le cinquième renferme des observations critiques sur la nomenclature propre à chaque partie de l'ana- tomie , et spécialement sur celle de la myologie. L'auteur expose dans le cha- pitre qui suit , sur quelles parties de l'anatomie il fonde Ja nomenclature des muscles. Le septième et le huitième traitent des muscles qui n'ont que deux attaches distinctes, et de ceux qui en ont d'avantage. Le neuvième expose la meilleure méthode de classification des muscles. Ces diftérens chapitres renferment des idées philosophiques infiniment précieuses pour l'anatomie , et particulière- ment pour les personnes qui s'occupent de réformer son langagp. Vient ensuite une dissertation sur une nouvelle manière ih décrire les muscles du coips humain, pour servir d'explication à des tableaux dans lesquels l'auteur a présenté dans différentes coloanes le nom ancien , le nom nouveau , la situa- tion , les attaches, la direction, la composition, la figure , la connection et les usages des muscles. — L'ouvrage est terminé par un dictionnaire contenant le» ^ynonimes de tous les muscles du corps liuniain. C. D. ERRATA, du N\ I. Page 4 ) ligne 29 , Silice 5G ; lisez 5G. Ibid Fer 20; lisez 28. De riraprimerie de Du Pont, rue de l'Oratoire. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Messidor, an 5 Je la république. (Juillet 1797.) N«. 4., HISTOIRE NATURELLE. Extraie d'un mcmoire sur les Orarig-Outangs , par le C. Geoffroy , Professeur de Zoologie au muséum national d'histoire naturelle. jLj' AUTEUR, après diverses considérations sur les nombreuses erreurs qui obs- Soc. nuLOXf^ curcissenc l'histoire de ces espèces si célèbres parmi les naturalistes et les philo- sophes, au moyen desquelles on croit descendre par nuances presqu'insensibles da ïa nature humaine , à celle des animaux , établit que M. Vurmbs ( 1 ) a donné ainsi que plusieurs observateurs qui l'ont précédé, pour un orang-outang, un singe qui en et très-différent. Le C. Geoffroy a vérifié ce fait , en comparant avec les squelettes de divers ourang-ontangs celui du singe que Vurmbs avoir en- voyé au statouder de Hollande, et qui fait actuellement partie de la riche col- lection que le muséum d'histoire naturelle possède en ce genre. Ces vrais orang-outangs ont les mâchoires peu avancées, un front large et; convexe , la boëte osseuse qui renferme le cerveau , grande et spacieuse , tandis que le Pongo , ou orang-outang de Vurmbs , a le museau très-proi'minent , le front fort déprimé, le cerveau très - petit , et le trou occipital beaucoup plus reculé en arrière ; c'est une espèce tout-à-fait nouvelle et d'une forme si particulière ^ qu'il est assez difficile de déterminer la place qu'elle doit occuper dans l'échelle des êtres. Elle manque de queue , et a des bras d'une excessive longueur , comme l'o- rang-outHng de Camper et les gibbons ; mais si ces caractères l'élèvent vers les singes à lace humaine, la forme de sa tête lui assigne presque le dernier ran" parmi cette nombreuse famille ; cette tête ressemble assez à une moitié de pyra- mide, de manière que les trous auriculaires sont placés fort au-dessus des os palatins. Lalouate ( simia seniculus L. ) est le seul singe dans lequel oh retrouve cette conformation ; le prétendu orang-outang de Vurn^bs se rapproche aussi du man- dril {simia Tnormon et S. maimoii L,) et le surpasse même par la grandeur de ses mâchoires, le volume de ses dents, et l'extrême longueur des canines; ca- ractères qui feroient presque confondre sa tête avec celle des espèces les plus carnacières , d'autant que de son occiput naissent, comme dans les lions et les tigres, trois crêtes aussi apparenles et aussi solides, dont deux se rendent laté- lalement aux trous auriculaires , et la troisième se porte en avant, et se bifurque au-dessus du front. Le C. Geoffroy examine ensuite toutes les autres parties du squelette'et îrouye, (1) Voyci la dissertation de cet auteur, v.-l. 3, des actes de la société de Batavia , ou la traduclloi» far le C. Jaasen, W yg de la Décade littéraire. D (^6) dans la considération du bassin et du calcanéum . des raisons de croire que ce singe marche assez souvent à deux pieds. Cet animal est de plus secondé dans cette action par ses deux grands bras, qui, étendus horizontalement et se mou- vant à propos, lui servent de balancier pour se maintenir eu équilibre, ou bien s'il l'a perdu, pour s'y rétablir; chaque chute ne l obligeant que de s'incliner lé- gèrement. Sa tète semble cependant s'opposer à cette marche , la grandeur de ses mâ- choires et le reculement clu trou occipital le mettent dans le cas de penciier en avant et d'entraîner le corps par son poids, et tels seroicnt aussi sa situation et les effets qui découleroient do sa conformation , si ces torts pour la marche bi- pède n'étoient redressés par un mécanisme infiniment admirable : le singe de Vurnibs est le seul animal connu qui ait les apoph'ses épineuses des vertèbres cervicales , beaucoup plus longues que celles des v>jrtèbres lombaires et dorsales. Celte forme des apophises des vertèbres du cou a pour objet , suivant la remarque du C. Cuvier , de Fournir de très-grandes et de très-nombreuses attaches aux mus- elés du cou, lesquels trouvant d'aussi fortes attaches aux crêtes occipitales, re- tiennent facilement la tête de ce singe , malgré le poids considérable de ses parties antérieures. C V. I N s T t T U1 NATIONAL. Sur le Gastrobran CHUS , nouveau genre dâ Poisson , '^par M. Bloch. Le myxine ghicinosa , que I.inneus regardoit comme un ver , se troure , d'nprès les observations que le docteur Bloch , de Berlin , auteur de la grande histoire des poissons, vient de communiquer à l'institut être un véritable poisson , très-voisin du genre des lampro\es , par toute sa forme extérieure , et par son organisation interne : il se rapproche même an petromyzon brarichia/is , eu lam- ftroie parasite , par son habitude de s'attacher au corps des autres poissons et de es snccer ; mais il diffère de ce genre , parce qu'il n'a que six trous de chaque côté pour ses branchies . et parce qu'il n'a point du tout d'yeux ; aussi M. Bloch lui donne -t-il le nom spécifique de cœciis. C. V. A N A T O M I E. Institut WATION.iL. Sur les narines des cétacés , par G. CuvieR. La partie osseuse de la cavité des narines , traverse la tête presque verttcal(°- ment , en se courbant un peu e,i arrière , en sorte que son ouverture supérieure dans le squelette est oblique , et que son bord antérieur est plus bas que le pos- térieur. Elle est partag'e en deux canaux par le vomer ; la cloison postérieure est faite par un os analogue à l'ethmoï le , mais qui n'a ni anfractuosité , ni même aucun trou pour le passa ;e du neif olfactif. Le citoyen C. a vu , comme M. Hu:iter , que ce nerf n'existe point du tout dans le dauphin et le marsouin , et comme les crânes de cachalot et de narwal qu'il a observés, u'avoicnt pas non plus de trous à leur os ethuioïde , ii ne doute pas que ce nerf ne leur numque aussi. D ailleurs, la membrane qui tapisse la partie osseuse des narines, n'est nulle- ment propre à exercer le sens de l'o lorat. Elle est sèche , très-mince , très-Usse , noirâtre , et sans nerfs ni vaisseaux apparens. Il faudra donc chercher l'organe de ce sens ailleurs. C'est sur quoi nous reviendrons. ( 27 ) Remarquons îci que les n.irïnfts sont le seul orifice par lerfuel les cétacés res- pirent. Elles ont encore un autre usage ; c'est celui de rejettiir avec plus ou moins de force , l'eau de la mer en manière de Jets ; cela sert à les déliarrasser de la trop grande quant t4 d'eau qui entre dans leur bouche chaque fois qu'ils veulent avaler leur proie. Voiri qiiels sont les organes qui opèrent ces jets. L'œso- phage , arrivé à la hauteur du larvnx , senible se partager en doux conduits. L'un se contiuue dans la jbouche ; l'autre monte vers le nez. Le premier n'est que membraneux tapisse le palais , les mâcho res et r^ivet la laague. Le second est mem'iraueux aussi en dedans , mais il est entouré de glandes et de fibres charnues qui fornient plusieurs membres. De ces fii>res , les unes sont iengitudinales , s'atta- chent à tout le bord de Forifice postérieur des narines , et descendent le long du conduit jusques sur le pharynx et sur ses côtés. Les autres sont annulaires , et semblent une continuation du muscle propre du pharynx. Il y a un anneau plus épais que les autres qui peut serrer le larynx pnr ses contractions , car le larinx s'élève en manière de pyramide dans le conduit qui mène aux narines. Toute cette partie est pourvue «ie follicules muqaeux , qui versent leur liqueur par des trous 1res visibles. Une fois arrivée au vomer , la membrane interne de ce conduit s'amincit , et se colle intimement aux os , et il est divisé en doux canaux, dont la forme est la mârae que celles des narines osseuses dans lesquelles 'ils sont contenus. Il n'y a ni glandes , ni rides , ni sinus. On n'y voit qu'un trou , dont nous parlerons plus bas. Si on remonte au-dessus du canal osseux , on trouve dans le dauphin un sinus assez profond creusé dans l'épaisseur de la masse graisseuse qui recouvre le nuiseau. 11 est tapissé d'une membrane noirâtre sèche , toute semblable à celle des narines osseuses. Le sinus manque dans le marsouin. Un peu plus haut, les dcîix canaux , à l'endroit même où ils se réunissent da nouveau , et où le vomer finit , sont fermés par une valvule horisontale , dd forme de deux demi-cercles , fttachée au bord antérieur de l'orifice des narines osseuses. Sa substance est charnue ; elle ferme l'orifice en s' abaissant sur lui , par le moyen d'un muscle très-fort qui est couché sur les os intermaxillaires. Pouf l'ouvrir , il faut un effort étranger de bas en haut. Ci^ttt) valvule intercepte toute communication entre les narines et les cavités placées au-dessus. Ces cavités sont deux grandes poches membraneuses formées d'une peau noi- râtre et muqueuse , très-ri.lées quand elles sont vides , mais qui étant goullées par un corps quelconque , prennent une f(^rme ovale , et paroissent avoir dans le marsouin , chacune la capacité d'un bon verre à boire. Ces deux poches sont couchées sous la peau en avant des narines. Elles donnent toutes deux dans une cavité iutcrmé'^iaire placée immédiatement sur les narines , et qui communique au dehors par une fente étroite en forme darc de cercle , qui a au plus u n pouca de corde. Des fibres charnues très-fortes , forment une expansion qui recouvre tout le flessus de cet apT'areil ; elles viennent en rayonnant de tout le pourtour du crâne se réunir sur les deux bourses qu'on vient de décrire, et peuvent les comprimer avec violence. Ces organes étant maintenant bien connus , on peut expliquer aisément la formation des Jets d'eau. Le cétacé prend dans sa bouche une certaine quantité d'eau. Il meut se'; mâchoires et sa langue comme s'il vouloit l'avaler , mais en fermant son pharynx , il la force à reFnonter dans le canal des narines , et il a accélère (28 ) son mOnvement en contractant successivement les fibres annullaires de ce «anal , et sur-tout sou sphincter , dans un degré suffisant pour qu'elle puisse soulever la valvule supérieure , et aller distendre les poches placées au-dessus. L'eau peut y rester jusqu'au moment où l'animal veut produire un jet. Alors il comprime subitement les poches par le moyen des muscles qui les couvrent , et il n'y a rien d'étonnant que deux grands verres d'eau forcés de sortir subitement par une ouverture très-étroite , le fassent avec assez de vitesse pour s'élever à 8 ponces ou même un pied de hauteur , comme les voyageurs l'assurent du dauphia et du marsouin. S'il est vrai, comme quelques autres le disent, que les baleines élAvent l'eau jusqu'à 3o ou 40 pieds, il faudra leur supposer d'autres pioportions entre les l'orihce et des muscles constricteurs plus puissans ; mais nous devons attendre que lobservation nous ait instruits. Nous voyons clairement , d après ce qui précède , pourquoi le caaal des narines n'a pu servir à l'odorat , si lu membrane qui le revêt eût été aussi tendre et aussi sensible que noire membrane pituitaire, l'eau les traversant avec cette vio- lence , eût causé à l'animal une douleur plus forte encore que celle que nous ressentons , lorsqu'il passe dans les nôtres quelques gouttes de fluide. Reste à savoir quels peuvent être les usages de ces jets , qui se sont trouvés assez importans pour entraîner une si grande exception aux loix ordinaires des- rapports naturelles , exception qui va jusqu'à l'anéantissement dune des paires de nerfs , qui sont au nombre des choses les moins vuriables dans toute l'écononùe animale. Klein a prétendu que le daupiiin jouissoit du sens do l'odorat . par le moy?ii de certaines fossettes nerveuses creusées sur le bout du nmseau. Ce seroifnt d» s. espèces de narines semblables à cilks des poissons qui se trouveroieut ici con- jointement avec des narines ordinuires de uiaïuuiiFèies , et comme leurs suppléans» Cette marche n'est guères celle d la nature , et effectivement , le C. C. n'a rien, trouvé de semblable dans le dauphin ui dans le nâkrsouin, Cependant , le C. (]. ne coni lut pas , comme Huuter , que le dauphin et le marsouin n'outaiuliiint pas du tout. Ce célèbre anatomiste anglais prétend n'avoir troivé d'organe de 1 odorat que din'- deux espèces de baleines ^ encore, dit-il , il réjide dans des cavités particulières éc.irtées du canal que l'eau suit. Ce sont précisément de semblaliles cavités que le C. C. a découvertes dans Je marsouin. Sous l'orliiie, entre l'oreille , l'ad et le crâne, est une espèce de sac très irrégidier , r'V'tu en dedans d'une membrane noirâtre , nmqueuse , trèsr- ten'lre. Il est maintenu par une ceilulosité très-ferme , et se prolonge en difierens sinus éga ement meudiraneux qui se collent aux os. La trompe d'Eustache et le Beif maxillHire supérieur iraveisent ce sac. Lui - uiême comnmnique avec les narines [.ar un canal qi.i se glisse entre les deux ailes du sphénoïde, et avec les sinus frontaux pas un autre qui remonte au-devant de l'orbite. Le> sinus fron- taux n'ont point do communication immédiate avec la cavité nazaie. Ccpeiidaut^ on sait qu'ils soni d'une grande importance dans l'organe de 1 odorat , ainsi que les sinus maxilla res , et que l'étendue des uns et des autres augmente daus les ani- maux en raison de la force de ce sens. Le sac que nous venons de décrire , et qui paraît tapissé d'une sorte de mem- brane pituitiiire , ne rempaceroit - il point les sinus maxibaires , it n'auioii -il point ici avec les sinu-. frontaux seulement , la faculté qu'il pi.rlage dan- les autres quadrupèdes , avec uûe muiiimde de lames et de fosicltes de la cavité nazale. ( 29 ) 11 est vrai qu'on no trouve ici que des nerfs appartenans h la cinquième paire ; mais les observations de Scarpa , lors même qu'elles prouvercient que ce nerf ne sert point à ce sens dans les animaux qui ont la première paire , prouveroient- elles aussi quil n'y peut point servir dans ceux ou la première manque ? Camper , qui no connoisjoit point ce sac, et qui ne trouvoit aussi dans le canal ordinaire que des ramiiicatioi;s de la cinquième paire, avoit déjà été porté a croire qu'elle y remplaçoit la première , mais la texture de la membrane ne permet pas d'adopter son opinion quant à ce lieu là. I/ouverture par laquelle ce sac communique dans les narines, est garnie d'une valvule membraneuse dnnC le bord libre est dirigé en liant. 11 paroît qu'elle empêche l'eau d'y enirer , mais qu'elle permet l'accès à l'air. L'animal ne seroit pas privé pour cela de sentir les substances odorantes contenues dans l'eau , parce que ce fluide , après avoir tra\ersé les narines , y doit laisser des vapeurs chai'gées de ces substances, et que ces vapeurs psiivent pénétrer dans ce sac conmie l'air extérieur. Cette conjecture est de Hunier. l^i'g. 1. n la Ianf;ue , b les narines postérieures , c le pliariax , d le larynx, e une corne de l'os hyoïde ,/^ le cérato-glosse. Fig. 2. a le d s us du crâne découvert; b l'ouverture extérieure des jets; c les e.Npans o is muscu laires qui s'étendent sur les poches . Fig. 3. La cavité commune et une des poches ouvertes; n ouverture supérieure des nar nés; b poche droite ouverte; c pocha gauche gonilée ; cid seconde couche des expeniions niuscuiaires.. C. V. ARTS MÉCANIQUES. Extrait d'un Mémoire sur la nature des pierres à fusil , et l'art de les tailler , par le C. Dolomieu. Lauteur décrit dans ce mémoire, l'art fort simple, mais fort peu connu, de Instittit] tailler les pierres à fusil ; il entre awparjvant dans quelques détails sur les national- caractères physiques , la nature chimicjue et le gissemeut du silex dont on fait ces pierres. Toutes les pierres du genre silex , telles que les agates , les calcédoines etc. , ne sont pas propres à doiiner des pierres à fusil , et même parmi les variétés des silex communs , auxquelles on donne sou\ent ce nom , toutes ne peuvent pas également recevoir la taille , colles qui en sont susceptibles paroissent même être assez rares , et ne se rencontrer que dans les connnunes de Meni , de Coufi et de Ly , département du Cher. Les silex propres à donner de bonnes pierres à fusil, doivent être demi - tr-insparens , d'une teinîe uniforme, janne dti miel ou no râtre , d'une forme presque globuleuse, et peser depuis une jusqu'à 20 livres au plus. Leur cassure doit être lisse , égale , légèrement concho'ide. Ce genre du cassure est la propriété . ssv-niiclle du cetle variété, c'est à elle qu'elle doit la faculté de se laisser tailler. Les cailloux qui remissent ces qualirés sont les meilleurs ; les ouvriers les nomment cailloux //flrtcj ; les taoh. s , les t'ntes, lesgeod.s mai; nielonérs ou crystallisées qui s y rencontrent quelquefois, sent regardées comme des imper- fections. La dureté du silex pjromaque est supérieure à celle du jaspe , et inférieure à ( 3o ) celle fies agates et des calcédoines. Ce silex est le plus fragile des espèces de ca genre. Exposé long-temps aux intempéries de l'air , il perd un peu de son poids , et n'est plus susceptible d'être taillé ; il donne à la (iisiillarioii un peu d'acide carbonique , et environ 0,03 de son poids d'eau. Le C. Dolomieu regarde cette eau comme essentieille à la composition des silex. Des silex de la Rocliegiiyon , analysés par les CG. Vauquelin et Dolomieu , ont donné les résultats suivans : cj parties blancIiAtres parties écorce blanche " ' qui forment tatlies. opaques. sur 8i grains. Silice 97. . . . 5)8. . . . 97. ... jo Alumine et oxide de fer. 1.... i. ... i.... i Carbonate de chaux. . . o. . . . 3. ... 5. . . . 8 Perte 2. . . . o. ... o. . . . o 100 101 io3 79 Les silex pyromaqiiei se trouvent, comme ou le sait, en couches , et quoiqiis disposés en rognons isolés , ds figurent des bancs horisontaux. Ces bancs ne sont pus tous d'une nature propre à donner facilement des pierres à fusil , et souvent , dans une vingtaine de couchas , il ne s'en trouve qu'une qui possède les qualités requ'S; s pour cet usage. Ces couches sont suivies par des excava- tions souterraines. Les procédés de la taille des pierres à fusil , consistant particulièrement dans une habitude de manipulation , sont assez difficile à décrire brièvement. Les instrumens de l'ouvrier sont, ]°. une petite masse de fer et non d acier, du poids de deux liv. environ ; 2". un petit marteau à doux pointes ( fig. 7.); Z". un instrument nommé roulette ( £g. 6. ) ; c'est un petit cylindre de fer de 4 pouces de diamètre , et tle 4 à 5 lignes d'épaisseur , portant dans son centre un petit manche de bois ; 4"- un ciseau de menuisier de 2 pouces de large , implanté dans un bloc de bois. Les opérations de la taille consistent , 1". k rompre le bloc avec la mas';e en morceaux d'une liv. et demi en", iron , et à surface plane ; 2". à fendre ou écail er le caillou ; c'est la principaie opération de l'art. Son but est de détacher , par la percussion , des écailles longues et minces , ( fig. 4- ) présentant une face plane , et une autre à deux ou trois plans inclinés. Cts écailles laissent sur la pierre , dans le lieu qu'elles occupoient, des espaces allongés légèrement concaves , A, fig. 5 , terminés par àiwa lignes un peu saillanr(s B H, et à peu -près droites. Ce sont ces hgnes que l'on cherche à placer dans le milieu des écailles, que l'on détache en frappant avec le marteau sur les angles C , formés par les arêtes B. La troi- sième opération est celle d« faire la pi«ire. On distingue dans la pierre à fusil 5 parties : 1 , la nièclie , piirtii; ant'''7ieure qui se termine en biseau trancliant ; 2 , les flancs ou bords latéraux irréguliers ; 5 , le talon , partie opposée à la mèche; 4 , le dessous de l,i pierre uni et un peu convexe : 5, l'assis, petite face supé- rieure placée entre le talon et l'arrête qui termine le biseau. Pour donner à la pierre la forme convenable , on appuyé l'éoaille sur le tranchant du ciseau , et à petits coups de roulette , on la cou[ie avec une ass' z grande précision. Oa i'aic ainsi les flancs et le talon. L'ojiération de faireune "pierre ne prend pas une minute. Le plus gros bloc fournit au plus 5o pierres à fusil: il y a en générai beaucoup de déblais. A. B. NATIONAL. { 3i ) CHIMIE. F.xtrait d'un Mémoire sur la nature de l'alun du commerce , et sir l'existence de la potasse dans ce sel , par le C. Vauquelin. On sait depuis long-temps que la potasse est nécessaire jiour obtenir l'alun Iiien Institut crystallisé , sur-tout dans le traitenuînt des eaux-mères. On fierisf^it quo l'effet de l'alkali se bornoit à saturer l'excès d'acide qui met toit obstacle à la crystallisa- tio.T de l'alun. Cependant , la remarque faite par Fergman , que la soudi <.t la chaux , cmp'oyées au lieu de potasse ou d'ammoniaque , ne favorisoieni point la crystallisatioa de ce sel , auroit dû faire changer d'opinion sur la manière d agir de ces deux derniers alkalis. En effet , si les alkalis n'avoient pour objet que d'en'ever aux lessives alumi- neuses l'excès d'acide que l'on sait y exister , il est évident que toute autre niaîière qui absorberoit cet acide , pourroit servir au même usage. Le C. Vau(juelin a fait dissoudre de l'alumine pure , dans de l'acide sulfurique également pur , et après avoir fait évaporer plusieurs fois de suite et à siccité , pour enlever la pins grande partie de l'acide sulfurique surabondant, il a essayé de faire crystalliser la dissolution , mais il n'a pu obtenir qu'un magma rempli de lames crystaliines ; mais par l'addition d'une dose convenable de potasse, cette liqueur a donné de l'alun crystallisé , et point de sulfate de potasse. La soude n'a pas donné les mêmes résultats , mais l'ammoniaque et les sulfiite* d'ammoniaque et de potasse , même avec un excès d'acide , ont déterminé la for- mation de véritable alun dans une auîre jiortion de la môme dissioîution d'alumin» pure. Les aîuns du commeree , Siiumis à l'.malyse , ont tons donné de la potasse oii de l'ammoniaque , et s lUveni l'une et l'aurre. On sait depuis long-temps qu'eu faisant bouillir de l'alun sur de l'alumine pure,. on obtie :t du sulfate d'alumine saturé de sa terr.'. Le citoyen Viiuquelin a re- connu que cet;e co.ubinaison n'avoit lieu qu'à chaud. Au bout d'un certain tenms tout se précipite , et la liqueur ne donne plus de traces de sel. En redis- olvant le précipté dans l'acide sulfurique, on obtient des crystaux d'alun; ce qui fait Voir que la potasse et l'ammoniaque s'étoieut précipitées avec l'alumine , etformoient avec l'acide sulfurique un sel terreux , insoluble et insipide. De tout ce qui précède , le citoyen Vauquelin conclud , i». que ce n'est pas , du moins dans le plus grand nombre de circonstances, l'excès d'acide qui empêche l'alua de crystalliser ; mais ijien le défaut de la potasse ou de l'ammoniaque nécessaire pour constituer avec l'alumine et l'acide sulfurique uu véritable sel triple , qui est l'alun du commerce. 2.0. Que le sulfate de potasse peut servir , comme la potasse pure , pour faire crystaliser l'alun , et qu'il a encore l'avantage , sur cette dernière , de ne point précipiter d'alumine lorsque les lesssives ne contiennent pas réellement un excès d'acide liîre ; mais dans ce dernier cas , fauteur conseille l'usage de la potasse ordi- naire , ainsi que dans celui ou les eaux-mères contiennent de l'oxide rouge de fer en dissolution. 3". Que l'alumine pure ne peut être employée au traitement des eaux-mères > comme Bergman le propose , puisque lom d'aider à la crystallisatioa , elle occa- sionneroit la décomposition d'une partie de l'alun déjà formé. 40. Que beaucoup de mines d'alun doivent contenir de la potasse , puisque l'on obtient souvent de l'alun tout formé par la première crystallisation des eaux- mères , sans additioa d'alkali. soc. PIIILOM. Soc. MEDICALE B'iiiMULATION. ( 32 ) _ r 5". Que toutes les pierres qui traitées par l'acide fulfurîque ; donneront de l'alun parfait sans addition de potasse , contiennent cet alkali , car il est peu vraisem- blable que l'ammoniaque qui seul pourroit produire le même effet , existe dans les pierres. La quantité d'alun indiquera tout de suite celle de la potasse. H. V. C. D. Analyse de la cejlanite , par le C. H. V. Collet -Descotils. La ceyianite est une pierre qui crystallise en octaëdre , dont quelquefois les arrêtes sont tronquées. Sa fi^rme j^rimitive est l'octaèdre régulier. Sa pesanteur spécifique , d'après le C. Hauy , est de 3,793 1. Elle raie le quartz , sa cassure est vitreuse ; en masse elle paroît noire , opuqne , quelqiiefois elle est demi-trans- parente et d'un blond de silox. Ses fragmens minces sont demi - transparens et d'un vert- foncé; en poudre fine, sa couleur est d'un gris-verdâtre ; et'le n'est point électrique par la chaleur ; elle est absolument infusible au chalumeau , et ne paroît pas même être attaquée par le borax. La ceyianite ( Lametherie , Théorie de la terre, T. 1. p. Sgg) se trouve parmi les tourmalines roulées de Ceylan. Il résuite des expériences du C. Descotils , que cette piei-re est composée sur cent parties: de silice.... 0,02 — alumine.... o,G8 — magnésie.... 0,12 — oxide de f«r.... o,iG. Total 98. Il y a donc eu 0,02 de perte. On peut conclure , d'après cette analyse, dit l'auteur, 1° . que l'alumine, la magné.sie et l'oxide de fer, peuvent se combiner assez intimement jiour acquérir une dureté plus considérable qu« celle du quartz ; 2". que Cfs trois substances ne se sprvent pas toujours réci- proquement de fondant , puisque la ceyianite est parfaitement infusible. A, B. . ART DE GUÉRIR. Fait de mcdcclne morale , par Ze C. Moreau. Un militaire ayant reçu au bras un coup de feu qui lui en avoit fracturé l'os, n« fat porté dans un hospice qu'au quatrième jour, lorsque Aé]a. la gangrène exerçoit ses ravages. L'amputation est aussitôt pratiquée. L'état du malade n'est point alarmant les premiers jours ; mais au sixième , il se fait un changement subit. Jusques-là le sentiment de ses douleurs avoit occupé uniquement le blessé ; alors des idées inquiétantes et cruelles ponr un père, viennent se présenter à son ima- gination. 11 devient sombre , mélaHColique ; les noms de sa ftmme , desesenfans, 6ont les seuls qui lui échappent ; il les prononce avec rexpr.ssion d'une sensibilité extrême. La lièvre s'allume, les bords de la plaie se renversent; tous les symp- tômes prédisent une fin prochaine. Un citoyen de garde à l'hospice est frappé , en parcourant les salles, de l'état de tristesse peinte sur la fig-nre de ce malheureux; il s'approche, interroge; se» paroles cnmpàtissantes attirent la confiance du militaire. Il est instruit il a promis d'avoir soia de la famille du blessé , de la recueillir chez lui. Dès ce moment le plus heureux changement se manifesse ; le poulx se développe ; l'apétit revient; la plaie présente toutes ses phases , et se cicatrice bientôt. Médecins , vous avez vu le mal , vous connoissez le remède : sachez l'employer au besoin ! C D. De l'Imprimerie de Du Pont, rue de l'Oratoire. /J//// ■ t/kr Scie/ice^ . N° 4 /]y.^. Fu/.3 Fu/. S jr^.Û. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Thermidor, an 5 de la république. (Août 1797.) N». 5. HISTOIRE NATURELLE. Sur les salamandres de France, par le C. Latreille. X-J AUTEUR, après avoir observé avec soin les différentes salamandres de ce pays , Institut dans les chaneeniens qu'elles subissent par l'âge , ou dans ceux qu'elles doivent au » '•► ■ J 1- '. Ll? .. • V . ^1 • ■' 1 NATIONAl.4 sexe, et s être appuyé de lanatomie^ établit trois espèces et plusieurs yaneiés, savoir : i**, La salamandre terrestre a 4 doigts aux pattes antérieures , 5 aux postérieures; à queue arrondie courte , à corps chagriné, noir en dessus avec deux bandes jaunes dorsales, longitudinales, interrompues; livide et tacheté de jaune pâhî en des:?ous. La queue est plus courte que le corps ; elle peut faire jaillir à une assez grande distance l'humeur laiteuse qui transude de son corps. 2°. La salamandre des marais ( Lac. palustr's Linn. Sal. à queue plate. Lacep) à 4 doigts aux pattes de devant, 5 aux postérieures, à queue trè^-coinpriniée , moyenne , avec une raie blanche de chaque côté ; à corps chagriné, maibré de yerd et de noir en- dessus , livide et pointillé de blanc en dessous. C'est notre plus grande espèce. Sa queue est presque aussi longue que le corps membraneuse et tranchante dessus et dessous ; une crête membraneuse festonnée règne le long du dos du mâle. Le C. Latreille n'a jamais trouvé cette espèce dans l'eau, et ne lui a point v d'ouies même dans sa première jeunesse; elle est alors d'un gris fauve en dessus et sur les côtés , avec une ligne noire ondée à chaque côié du corj)s, et sa queue n'a point de tranchant membraneux. L'auteur pense que c'est ce premier état dont Linné a fait son lacerta vulgaris , du moins celui de la i'"«. édition du fauna suecica. Cette salamandre se répand dans les chemins et dans les allé^-'s lorsque le temps menace de pluie. A mesure qu'elle croît , ses couleurs se rembrunissent ; son corps a déjà celles qu'il doit avoir ; le bord inférieur de sa queue et son épine du dos sont d'un rouge d'orange. Dans ce second état notre salamandre a été considérée comme espèce distincte et nommée par Gnielin, lacerta lacustris ; "par Laurent! , triton carnifex ; et par Dufa'i , seconde espèce de salamandre aquatique. Quant à la première espèce de Dufaï , et au lac. palustris de Linné, c'est cette espèce-ci dans son dernier état, lorsqu'elle est propre à la génération. 3". La salamandre palmipède ; à 4 doigts aux patte_^ antérieures . 5 aux pos- térieurs; à queue longue comprimée, terminée brusquement en pointe; à corps lisse d'un gris verdàtre en de sus , marqueté de noirâtre, blanc en dessous avec une ligne au milieu jaunâtre.. La carène dorsale du mâle est courte , obtuse , et accompagné de chaque côté d'une plus petite. Les doigts sont réunis par un membrane. C est le lacerta aqiia- tica de Linné , et la troisième espèce de Duf.iï. Elle subit une métamorphose ana- logue à celle des grenouilles, et a dans son état de têtard des franges ou branchies aux deux côtés du cou ; elle ne sort presque jamais de l'eau. C V. ( 34) Extrait d'une dissertation sur l'organe de l'odorat dans les insectes par le Cit. DUMER.IL. Soc. piiiiOM. ^^* insectes joiiiss^nt du sens de l'odorat. Un grand nombre de faits connus de tous les naturuliste» prouve incoutestabienient que tous possèdent ce sens d'une manière plus ou moins exquise. Nous n'avons pas besoin de rappeler que de la viande qui commence à pourrir , enveloppée et cachée , attire les mouches qui ne peuvent la voir , que ces mêmes insectes pondent leurs œufs sur la serpen- taire ( arum dracunculus L. ) fronqîés par l'odeur cadavéreuse de cetie plaute ; que les guèpe'> volent continuellement autour des barils qui contiennent le miel, guidées uniquement par l'odeur fie cette matière sucrée. 11 restoit à déterminer le siè^e de ce sens, et la plupart des naturalistes ou s'étoient trouipés sur la place qu'ils lui assignaient, ou avouoient leur ignorance. LeC. Dumeril va chercher les oritanes de l'odorat ou plutôt le siège de cette sensation d.ins le lieu où elle s'est trouvée jusqu'à présent chez tous les animaux qui vivent dans l'air, c'est-à-dire, à l'entrée des organes de la respiration. L'air chargé des particules odoraritfs en pénétrant dans les trachées dtis insectes, doit faire éprouver aux nerfs multipliés qui les tapissent les différentes sensations que sont susceptibles de produire les émanations qu'il contient , c'cst-à-dire, attirer ou repousser ces animaux selon que les odeurs sont pour eux ai^réables ou rebutantes. 11 n'est pas nécessaire pour cela d'un appareil ou d'un organe particulier , et toutes les sensations même les plus délicates étant l'effet d'un toucher plus ou moins perfectionné, la nature n'a eu qu'à multiplier les nerfs de la partie qui doit le recevoir. C'est ainsi que Ion trouve à l'enirée de l'organe de la respiration des animaux à poumons un mem- brane tapissée d'une multitude de nerfs destinés à percevoir le toucher des molé- cul«s extrêmement tenues des corps odorans. Or la membrane qui revêt la tra- chée des insectes et la t;rande surface que présente cette membrane floit la rendre susceplilile d'un sentiment au moins aussi délicat que celui de la membrane pi- tuitaire des autres animaux. A. B. PHYSIQUE. Observations sur les aimans naturels , par le C. Haut, o „ „. Les minéralocistes ont regardé comme une espèce particulière de mine de fer, OOC. PIULOM. ,., ^, . ^ Il ■ 1 . ^ ., ' qu ils Ont conimee aimant, celle qui a les deux ]joles magnétiques. Delarbre annonça en 17SG que les fers spéculaires de Valois , du Puy-de-Dôme et du Mont-d Or avoient deux pôles bien marqués (1). Une observation semblable fut faite sur un cristal octaèdre de fer de Suède ou de quelqu'autre endroit (2). Mais il restoit un sujet de surprise à la vue de tant d'autres corps qui renfeimant une certaine quantité de fer à l'état métallique, avoient séjourné si long temps dans le srin de la terre, sans paroilre avo.r participé à l'action qui avoit converti les autres en aimans. (1) Jour, de Pliys. même année , aort , page i iQ et sniv. Rome de l'Isle avoit déjà dit la mène chose, par rapport à une niine de de fer spécul.iiie de rbiLdelphie.Crystall. t. 3. p. 187, noie 35. (2) Le C. GiFud (^hantians avoit aussi reconnu, il y a plusieurs années , la vertu magnétique dans des petits fragmens de plusieuis espères de m nés en ^ains de li ci-devant province de Franrbe-Coralé, dans la mine de fer oclaëdie de 1 isie de ( orse, et d.ais un s.ible feirugineux qu'd avoit rapporté de fet. iJo- mingue, et il a pensé d'après ces obseivations, qu'il coinmuniqui.it à la soriéié daus une lettre, que la Tenu niagnéiique étcit beaucoup plus répandue qu'on ne le croit commuuéuicm. L. C. ( 35 ) Le C. Haiiy a entrepris tout récemment rt utiles en chimie , en pharuiHcic et dan- les usages économiques. 6 onces de crystaux de putasse mè es avec autant de neige k — 6° produisi- rent uii froid de — 340; G onces de mercure versé dans ce mélange se ct)nsoli- dèient 4 1 instant. La mèmi; expérience fut répétée plus en grand dans uu local (37) où la température ^toit à + x&o et on congela 12 livres de mercure. 12 onces de muriate de chaux produisirent avec six onces de neige à une température de — 2 {<> ■un froid de — Sg", «t une once de ce sel avec la luénie quautité de neige firent descendre !« tljermomètre à — 19». i5 onces ou 3 parties de muriate dechiiux sec mais non privé de son eait de cryslallisation , font descendre 10 onces ou a parties d'eau de la température de -f- 2" ^ ^ celle de — i5°. A. li. CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur le camphre et l'acide camphorique , par le C. BoulLLOiN-LAGIVAIVGii. Les alkalis purs (caustiques) ne paroissent avoir que très-peu d'action sur le Institw «"î?'"'^- ,,.•,-,• 1 V. ^ ■ U NATIONAL. L action de 1 acide nitrique sur le camphre changeoit cette substance en un liquide oleai;ineux que l'on connoissoit et employoit avec beaucoup d'inconvénienc en médecine sous le nom d'huile de camphre. Le G. Lagrange propose un moyen d'obtenir cette huile non décompo.able par les véhicules. Il mêle le camphre pul- vérisé avec six parties d'argile en poudre, il fait du tout une masse avec un pou d'eau , et la laisse sécher lentement. En la distillant à un feu très-doux , il obtient une huile de camphre d'une saveur acre et d'un odeur aromatique, volatile, dis&o- luble dans l'alkool , devenant dissoluble dans l'eau et savonneuse avec les alkalis. 11 reste dans la cornue du carbone et de l'alumine. Le C. Lagrange a répété en outre l'expérience ài=! Kosegarten , dans laquelle ce chmiste a obtenu de l'acide camphorique en distillant de l'acide nitriqu^i plu- sieurs fois sur du camphre. L'acide camphorique cristalliss très-bien , il s'efllt?urit à l'air ; il est un peu dissoluble dans l'eau ; il ne décompose que les niiiriates et suUates de fer et ne pr cipiie pas l'eau de chaux. Il résulte des expériences du C. Bouillon-Lagrange, la coufiruiation de celles de Kosegarten , des connaissances plus éteadue!. sur l'acide caïuphoiique , et la preuve que le camphre est une huile volatile rendui; concrète par un excès de carbone. A. 15. JVite sur la présence de la strontiaiie dans le sulfate de baryte. Le C Pelletier a découvert dernièrement dnns le sulfnte de baryte (spath pe- sant ) en tables opaques, du liartz , et d^ns ce'ni de i'njlngne une assez grande quantité de strontiane. En les iiailaat a la manière ordinaire, i5 livres du premier lui ont fourni 5 onces de muriate de strontiane ; 5 livres du second lui ont donné deux onces de muriate de strontiane. 11 cro t que si on na pas rencontré plus fréquemment cette terr" dans les autres sulfates barytiques c'est qu'on n'a pas examiné avec assez de soin I«s dissolu'ions muriatiques que Ion obtient. Comme le muriate de strontiane est beaucoup plus soluble que ce dernier, il reste ea dissolution daus les eaux-nières. H. V. C. D. MÉDECINE. Jfutice d'un mémoire du C. Sj\batier , sur des morsures Jaites à des hommes par des chiens enragés. On ignore encore la nature de la rage et le traitement qui convient à cette ma- ladie ; mais comme ses symptômes ne se manifestant que quelque temps après la blessure on a pensé qr.'on pourroit s'opposer aux effts funestes qu'elle produit, CD détruisant la partie qu'on supposoit imprégnée du virus. Soc. PHILOM. Institut NATiONAL. ( 58 ) Dès 1784 le C. Sabatier avoit communicjuë à Vacaâèmle (7es science"; un exemple dn succès obtenu par ia cautérisation. Une personne mordue par un chien en iS endroits, et la plupart des plaies Faites à nud , fut préservée de Ja rage p r ce re- mède; tandis qu'une autre personne, à laquelle on ne l'avoit pas aj^pliqué , périt de cette maladie, quoiqu'elle n'eut été mordue qu'en un seul endroit et par le même animal. Ce mémoire, que nous ne voulons qu'indiquer ici , renferme quatre observations analogues sur l'efficaciié du proc-édé curatif, Les détails de ces faits, exposés avec méthode et décrits avec exactitude, peuvent fixer enfui les idées sur un objet aussi important ; mais il est impos-^^ible de les soumettre à l'analyse. Le meilleur remède à employer contre la rage parolt être, d'après le citoyen Sabattier , la cautérisation ou le retranchement des parties mordues, C. D. C O IM M E R C E. IÇote sur les dents d'éléplians , par le C. Swediaur. Soc. PHiLOM. Les plus grandes dents d'éléphans qu'on ait vus dans le commerce depuis plu- sieurs annéus pesoient 172 livres ; en général elles n'excèdent guères le poids de 100 livres , et se vendent sur le j^ied fie 26 à 28 livres sterlings le quintal. On distingue dans le commerce les dents en dents vivantes et en dents tombées, les Anglais croyant généralement, comme on le croit aussi en Afnqne , que les élé[>haîis perd(;nt leurs dents périodiquement comme plusieurs espèces de cerfs perdent leur bois : néanmoins il n'y a poiut de preuves de cette assertion. A An- ^oie, et dans d'autres parties da l'Afrique, ces dents se trouvent de la manière suivante : Les Naturels du pays se rendent dans certains endroits qu'ils savent ou qu'ils présument avoir été fréquentés habituellement par les éléphans , et dans lesquels ils espèrent trouver de ces dents , qu'ils pensent s'être détachées spontanément, (jomme l'herbe ordinairement fort haute dans ces endroits, les empécheroient d'ap- perc'jvoir les dents d'éléphans, ils y mettent le feu. Après qu'elle a été cou'-umée sur un espace d'une grande étendue , il devient facile d'appercevoir les dents parmi les cendres. Cette manière de procéder à la recherche dt-s dents d'éli'phans fait que la plupart de celles qui entrent dans le commerce portent l'empreinte du ft*u , ou au moins celle de la fumée. Parmi ces dents il est probable que quelques-unes sont restées sur la surface de la terre pendant un temps considérable, et même pen- dant plusieurs siècles ; on ne met cependant point de différence pour la valeur commercitile entre ces dents et celles qu'on nomme vivantes , c est-a-dire , qui ont été détachées de l'animal par les chasseurs, après avoir été tué. Sur la véritable contenance des mesures de capacité en usage jusqu'à présent à Paris, et leur rapport exact avec les noucclles mesures, par le C. Charles Coquebert. S - PH M ^^^ mesures qui servent à Paris pour les liquides et pour les grains sont si usi- ÛOL. iLO • ^^^^ ^^^^^ j^^ transactions commerciales , elles ont été prises si souvent i)ar les -avans pour ba-îÊs dos opérations dont ils ont publiés les résultais , qu'il miporte sans douie de bien conuoître leur véritable contenance. Cependant les auteur- qui ont trailé de ces mesures ne s'accordent pouit à cet égard, soit faute d avou' été à portée de véifier directement et avec les précautions convenables les étalons dépo- sés h rh'jtel de ville , soit par le dé ir qu'ils avoient de trouver un rapjiort en nom- bres ronds entre ce genre de mesures et uu cerlaia nombre de pouces cubtis , (39 ) rapport qui n'existe pas réelleinent , du moins dans l'ôtat actuel clos choses, quoi- qu'on puisse supposer qu'il est entré dans les intentions des premiers qui fire it adopter ces mesures. IjC bureau consultatif des poids et mesures, aujourdluii dé- positaire des anciens étalons les plus authentiques , et muni de tons les instruniens nécessaires pour une vérification scrupuleuse, a cru devoir procéder avec tout le soin possible aux expériences convenables pour déterminer le rapport exact de ces mesures entr'elles. avec le pouce cube et avec les mesures déduites de la grandeur de la terre. C'est le résultat de ce travail que le C. Coquebert, l'un des membres de ce bureau^ a communiqué à la société. Mesures pour les liquides. Quelques auteurs ont supposé la pinte de Paris de 4^ pouces cubes , probable- ment ahn de la rapporter plus exactement au pied cube dont elle seroit dans cette supposition la 3G'' partie ; ceux qui lui donnoient la capacité la moins considérable la faisoient encore de 47 pouces 3 septièmes. La vérification faite par le bureau des poids et mesures a donné pour sa véritable capacité 46 pouces cube<» et i5i i l'^nes cubes , ce qui fait 46 pouces 874 millièmes , et en nouvelles mesures 929 centimètres cubes. Ce qu'il y a de singulirr, et qui paroît ne devoir être attribué qu'à un défaut d'exactitude dans la fabrication des étalons, c'est que celui de la chopine qui oe détroit être que de 35 pou. eu. 4^7 mil**, puisque cette mesure est la moitié de la pinte , se trouve avo r 33 po. ou. 1327 lig. cub. c'est-à-dire a3 pou. cub. 77cent*'^. Le denii-<;eptier qui étant le quart de la pinte ne devrait avoir que 1 1 po. eu. 7185 dix mil*, s'est trouvé de 12 po. cub. 489 lig. cub. , c'est-à-dire de 12 po. cub. a8 cenf'. Desorte qu il y a la différence suivante entre la pinte mesurée dans l'étalon qui lui est propre , et dans ceux de la chopine et du demi-septier : po. ciib. Mesurée dans l'étalon de la pinte 46, 874. Mesurée dans l'étalon de la chopine , pris 2 fois. 47> 54o. Mesurée dans l'étalon du demi-septier pris 4 fois. 49, 120. Mesures pour les grains. On sait que le muid de grain et le septier sont des mesures imaginaires, et que la plus grande mesure de ce genre dont il existe un étalon, est le minut , de trois boisseaux. Suivant quelques auteurs respectables , le minot étoit originairement é^al à un pied cube ; mais ce fait n'est pas démontré. Les anciens étalons de mesures de capacité ont été détruits en 1670, en vertu d'une ordonnance de iti'if), portant que les nouwaux étalons seraient de telle contenance que le grain qui comiwsoie le comble suivant l usage ci-devant gardé, y soit contenu. On a donc à cette époque augmenté les dimensions des mesures pour y faire tenir ce comble . afin qu'a l'a- venir les grains pussent se vendre à mesure rase, au lieu qu'ils se vendoient aupara- vant mesure comble. L'étalon du minot ainsi réformé est de forme cylindrique : millimètres. Son diamëtre supérieur déduit de plusieurs est de. . 597, 4- Son diamètre inférieur égcilemeat déduit de plusieurs. 389, 4. po uc. "K- P- . 393, 4- ou M- 6. 6. . 3i7, 5. OU 11. 8. 8. Le diamètre moyen est donc de La hauteur moyenne est de La capacité du minot qui résulte de ces dimensions est donc de 38692 centi- Tn!-\res cubes 4 dixièmes. Mais sa vraie contenance déterminée par la quantiic d'eau dont ou la rempli, en la transvasant au moyen de nouvelles mesures modèles de ■( 4o ) capacité exactament vérifiées s'est trouvée de 38740 centimètres cubes , qui font icj55 pouces cubes. Le boisseau devant être le tiers du minot , celui qui résulteroit du minot-étalon seroit doue de 1-2914 centimètre» cubes ou G5i pouces cubes 67 centièmes. Mais il existe aussi un étalon du boisseau , que l'on a véritié comme celui du minot l'avoit éié. millimètres. pouc. lig, p. iSon diamètre moyen s'est trouvé de 271, 18 ou 10. o. 3, Sa hauteur moyenne, de 223, 85 ou 8. 3. 3. La capacité qui résulte de ces dimensions est donc 12929 centimètres cubes , mais la contenance exacte qui est résultée par le transvasement de l'eau contenue dans cet étalon , selon le mode indiqué plus haut , est de 12950 centimàtres cubes ou 653 pouces cubes 48 centièmes. Il résulte de ces dill'érentes vérifications que le minot contient 38 litres 74 cen- tièmes , et le boisseau 13 litres 914 miliiemes ; ou autrement , que l'hectolitre est au septier de P^ris comme loooo : 1549(3, ie décalitre au boisseau de Paris comme 10000 : 12914. le litre au litron comme looo : 807. Et enfin ie litre à la piate, connue 1000 : 927. OUVRAGES NOUVEAUX. Jchthiologi'e par M. Bloch. ]M. Bloch vient de nous faire connoître les six derniers volumes nouvellement publiés de son histoire des poissons. Ils contiennent, comme les six premiers , 216 T)lanches , dont plusieurs représentent deux ou trois poissons. Ou ne trouve dans le &ysi(^me de Linné qu'un très-petit nombre des espèces contenues dans ces volumes : plusieurs même s'écartent tellement des espèces décrites par Linné, que l'auteur s'est vu oblii^é de faire plusieurs nouveaux genres. Ainsi nous trouvons dans le douzième volume les sjnùranches , qui n'ont qu'une seule ouverture pour les ouies sur le cou ; ils ont la forme d'un serpent. ; les s phagebr anches ont deux petites ou vei tores sous le cou ; le ^enre gymnotrus n'a point de nageoire de l'anus ; et celui que l'auteur nomme gymnotliorax n'a point de nageoires pectorales , etc. les genres perche , labre , spare , que Linné , Gronowius, et Forskael assurent ne pou- voir pas toujours être distingués par les caractères qu'ils leur assignent, se trouvent nettement divisés par M. Bloch , en 10 genres , d'après les caractères pris des par- ties de la tête. Cette nouvelle division étoit d'autant plus nécessaire , que ces trois genres contiennent plus de quatre cents espèces. L'iiuteur prouve aussi que le genre teuthis doit être aboli, parce que les deux espèces qu'on y comprenait n'apjjartiennent point à l'ordre des abdominaux , mais bien à celui des tliorachiques , et doivent être rangées dans le genre de chœtodons. C. V. Ijes amis des sciences apprendront avec intérêt que le C. Riche , l'un des plus anciens membres defla société philomatique , qui est parti avec M. d'Entrecasteau, en qualité de naturaliste, pour aller à la recherche de M. de la Peyrouse , est de retour en France depuis plusieurs jours. Errata du N". 4. Vd^. 28 W-^. 3i , n'entendent Uses ne sentent. De l'Imprimerie de Du Pont, rue de l'Oratoire. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMAïHIQtJE. PARIS. Fructidor, an 5 de la république. (Septembre 1797.) 1^0. G, HISTOIRE NATURELLE. Sur Z'Epigea repens , L. , et sur un genre nouveau nommé Gouckni.n , par le citofen V t n r e k a t. J_j'auteur, après avoir dëniontrë combien les jartiins botanifjues contribuent à l'avancement d(^ la science des véf,étaux , dofine un i^'^cr appcn.u des plantes oui sont cii!tiv(^es dans le riche érub!i^sem«^,nt dii citoyi-n Gels. IScpign'a repens , L... (fig. 1. ) , y Jleiirit depuis quelques années. Quoique [liusieiirs bolani-tes eussent parlé de cetie plante , néanmoins se^ caractères génériques n'avoient point été décrits avec exactitude. Il suit des obieivaiions du citoyen Ventenat , con- llrmées par celles du C. Micliaux , qui a eu occasion d'étudiei' cette plante dans son lieu natal, 1". que Yepigcea repens ne se trouve pas seulement dans la A^ir- ginie et le Canada , mais encore qu'il croît dans toute la chaîne des montagnes de l'Amérique septentrionale , jusqu'en Géorgie ; 2". que les feuilles des individus qui croissent l'ans le Canada , «ont ]>lus petites que celles qui croissent dans les parties méridionales des Etats-Unis ; 3°. que le calice n'e-.t point caliculé : 4°- «^ne les étamines des fleurs sont absolument 'tériles dans certains individus ; 5". que le-i loges du fruit sont formées par les rebords rentians des vahe-. Le citoyeji Ventenat conclut de ces observations , a**, que l'épigaaa appai tient à la poly.aniie diœcie du sysiême sexuel ; 2°. que dans la méthode naturelle , ce genre doit être repoité de la famille des bruyères à celle des ro&ages. Le citoyen Ventenat a présenté ensuite la description d'una p'ante originaire de Botany-Bay , qui a fleuri cette année dans le jardin du citoyen Gel;. Cette plante , (fig. 2. ) qui constitue un genre nouveau, sous le nom d<; Gondenia , a été décrite par M. < lurlis ; mais connue les ouvrages de ce sax ant botaniste re sont pas parvenus en France depuis que ques années , le citoyen Ventenat a cru devoir faire connoitre ce végétal intéres aat , noa-seulement par le pays dont il est originaire , mais encore par l'élégance de son port et par la structure remarquable de ses fleurs. Le caractère générique peut-être tracé ainsi qu'il suit : Calice supérieur , oblong , légèrement anguleux , divisé à son limbe en cinq découpures très-ouvertes. CoroU» nionopétalft , insérée au sommet du calice, marcescente , irrégniière et bilabiée ; lèvre sup('rieure rédénliit; , à deux divisions oblm ues , ondulées sur leur bords et un peu écartées l'nue de l'autre ; lèvre inférieure ronvers/e , à trois découdures ovales , parfaitement égales, du reste conformes aux divisions de la lèvre sup)érieuro. Etamiaes 5 , ayai\t la niêmf> insertion que la corolle ; fdaroens '^u'iulés, arqués, saitlatis dans l'espace qui se trouve entre le's deux divisions de la lèvre supérieure; F Institut national* ( 42 ) anthères oblougues , adnées ou sommet des filamens , terminées charAine p»r 3 ou 4 petits poils , biloculaires et s'ouvrant sur les sillons latéraux. Ovaire inférieur , oblong ; style cylincirique , pubescent , saillant comme les étamines dans l'espace qui i,e trouve entre les deux divisions de la lè\re supé- rieure; stigmate dilaté cupuliforme , hérissé de poils blanchâtres et ciïié à son limbe. Le fruit qui n'est pas p rvenu à sa maturité paroît devoir être, d'après l'ins- pection de l'ovaire , une capsule qui contient plusieurs semences ovales coniprimées, iJiun' ^,s d'un large rebord. Tiges herbacées ; feuilles a/femes , pètioNes ; pétioles munis de poils à leur hase intérieure ; pedancules axilliares , tricholomes ; dii-isions du pédoncule accom- pagnées chacune de deux bractées ; fleur moyenne s épanouissant la preniièrn. Le G. Ventenat , après avoir donné une description complette de cette plante, conclut qu'elle appartient , dans l'ordre naturel , à la famille des campanulacées. En effet, elle réunit tous les caractères qui sont propies à cette famille, savoir: corolle monopétaie , périgyne , marcescente , étamines en nombre déterminé insérées au sommet du calice et non à la corolle; ovaire inférieure, etc. De plus , sa corolle irréguli^jre , fendue d'un seul côté , la rapproche beaucoup du lobelia et du scœvola , deux genres de la Famille des campanulacées , dont elle reproduit non seulement un grand nombre de caractères parfaitement semblables, mais encore entre lesquels elle sert de lien et de passade. Observations microscopiques sur les plantes cryptogames , par le C. GiRod- Chaktran , correspondant à Besançon. Soc. PHiLO.w. Les plantes cryptogames sont celles dont les botanistes connoissent le moins l'organisation. La structure du plus grand nombre et le mode de leur reproduc- tion , ne sont point encore découvertes. La configuration de ces êtres , leur décomposition analogue à celle des animaux , ont laissé beaucoup de naturalistes dans lincertitude sur la place qu'ils dévoient assifrner dans l'échelle graduée des corps vivans , à la nombreuse famille des cliajnpignons et des algues. Le C. Girod-Chanlran s'est occupé spécialement de cette question d'histoire naturelle : en suivant . pour ainsi dire , pas à pas Id production et l'accroisse- ment des plus petits êtres organisés. L'œil armé du nâcroscope , il a observe , dessiné et décrit tous les phénomènes dont il a été le témoin. Les observations qu'il a adressées successivement à la société , sont le résultat de cinq années de recherches, et font l'objet de six mémoires accompagnées de ligures. En voici le résultat le plus précis. Le hjsse velouté (Lin.) a été le premier sujet de «^es recherches. L'individu qu'il soumit à ses expériences s'était développé à l'ombre sur un vieux nmr en pierre. Observé au microscope do Dellebare et au phis haut di:gré de grossisse- ment ; il remarqua trois manières d'être différentes , qiii'paroissoient indiquer des époques diverses dans l'existence de ces corps. Une portion senibloit être com- posée de tubes entrelacés , renfermant de petits corj^js opaques , verdàtres , à peu-près de calibre et empilés. Une autre portion offrait les mêmes tubes , laissant échapper les corpuscules par une de leurs extrémités ; enfin , le troisième échan- tillon les présentoit yuidss , aff.iis»és et plus ou moins déformés. Ces diverse» portions sembloient appliquées les unes sur les autres , et paraissoient former autant de couches iuccessiyes. (43 ) L'analyse chimique et les réactifs paroissoient indiquer par leur profluit , un» suSsfance animale. D.ms le hjsse, cjloralion en jaune de soie par les acides; o'Ieur animale empyreumatique ; combustion difficile ; cendres égalant le tiers du poids total. La coiiferve huileuse , (Lin.) exposée pendant tout un été au soleil et à l'air libre , dans un vase rempli d'eau , s'y étoit beaucoup accrue avant l'hiver. Elle se dessécha ensuite , et ne ressembloit plus alors qu'à une toile d'araign('e. Humectée au printemps suivant , elle reverdit et recrut de nouveau. Cette expé- rience a eu le même succès pendant trois années consécutives. Le microscope y fait appercevoir constamment des tubes à articulations et d'autres simples , auxquels sont adliérens des corpuscules qui paroissent en être sortis. Ces observations répétées font présumer à l'auteur que les petits corps qu'il décrit , précédent la formation des tubes , considérés jusqu'ici commo una plante , et en sont peut-être les artisans. Viennent ensuite beaucoup d'autres recherches sur les conferves. L'observateur a reconnu dans toutes , des tubes de forme différentes et des coi'puscules dont la couleur seule varie. La pluiiart sont doués de la faculté de se mouvoir. C-es expérifinces successives ont été faites avec une attention sur laquelle la lecture du mémoire ne laisse aucun doute. On y observe particulièremeut le fait qui suit dans ses expériences sgr la confer\e , n®. 2,i53. Haller; qui est la même que celle que Dilleu a représentée llg. 18. Les tubes de cette espèce sont verdâtres , remplis de corpuscules plus foncés. Le plus grand nombre de ceux qu'il a observés au dehors des tubes, étoient en mouvement. Paimi ceux-ci , il a eu occasion de. remarquer un animalcule qui hts poursuis oit et en laisoit sa proie , en les en- gloutissant avec voracité. On trouve un fait absolument analogue observé par Blocli , dans son ouvrage sur les vers intestins. Après avoir tenté inutilement divers procédés pour suivre la reproduction de Vuhe intestinale (Lin.) L'auteur s'est vu forcé à n'en étudier que la décompo- sition. Elle lui a présenté absolimient celle des matières animales. Sa combustion a produit o,5o de cendres composées ellei-mêmes , de 0^70 de chaux et o,5o de silice. La trémelle verruqueuse (Lin,) observée à l'humidité , a laissé remarqaer au bout de quelques jours que la membrane qui lui sert d'enveloppe s'étoit déchirée , et avait laissé échapper une substance ^gélatineuse , qui , vue au microscope dans le premier moment , n'a pressente que des lignes courbes , sans disposition sj'mé- trique ; mais trois jours ,-iprès , on a pu y appercevoir, très - distinctement , des corpuscules dans un mouvement rapide. Dès le lendemain il se rallentit , et si la reproduction n'eut pas lieu, l'auteur présume que la petite quantité d'eau dans laquelle la matière a été dépoiée , ne convenoit pas au dévelojipement cie la trémelle. Tous les autres mémoires offrent les détails intéressans d'observations analogues aux précédentes, sur un grand nombre d'e-pèces de conferves . de bysses , de trémelles. On y voit que la conferve décrite par flaller sous ie n''. 2,109, est un 7>oli>ox non décrit ; il a quelques raj)ports avec le glohator ( Gmelin. ) ; mais il en diffère beaucoup. Sa couleur est d'un rouge éclatant. Il vit de conferws et de hjsses. Desséché , il donne une couleur spmblable à celle de son corps dans l'éiat frais ; elle est intermédiaire entre ]e carmin et le vermillon. L'auteur sec est servi pour peindre la figure qu'il a faite de ce volcox ; pejit - être pourroit- on en tirer parti pour la Icintura , si on le cultivoit dans des étangs qu'on pourroit dcissécher à volonté. Telle est son opinion. F a '( 44 ) De ce grand nombre d'observations , il parsiic naturel i^o conclure , avec le C. Girod-GIiantran, que beaucoup de crjptOj,anies regardées jusqu'ici coin me des plaales , sonc des e pèces de polypiers. C. D. A N A T O M I E. Sur les rates du marsouin , par le C. Cutier. Institut Hunter avoic dit que la rate des cétacées étoit ronde et peu volumineuse, eu NATIONAL. égard à leur grandeur ; mais ce qu'il n'avoit pas remarqué , c'est que ces ani- maux en ont plusieurs. Le C. Cuvier en a trouvé sept dans le marsouin , toutes de dift'érentos grandeurs, depuis celles d'une châtaigne jusqu'à celle d'un pois ; mais pré.-entant toutes, les caractères de véritables rares, soit dans leur texture intime, soit dans leur suspension à lu base de T'^pijdoon gastrique, soit par leur position entre le premier estomac et les côtes du côté gauche , soit enfin par les vaisseaux sanguius qui s'y rendent et qui en sortent, et sur-tout par les vaisseaux Courts. C'est le premier exemple que les animaux nous fournissent d'une rate multiple. C. V. PHYSIQUE. Ol'scri'alions sur les aimons elliptiques , par le C. TrejMery, ingénieur des mines. Soc. PHiLOM. L'aimant proposé par M. ^'^assali , er dont il a été parlé dans le n<^. 5 de ce bnUetia, doit être considéré comme composé de deux autres aimans CGD et (]HD , (fig. 3. ) dont les pôles semblables seroient tournés du même côté ; cela posé , il suffira d'examiaer l'action récipro(fue de deux aiguilles magnétiques , dont la pre- mière pass' roit par les centres d'action a et Z>, et la seconde par les deux autres centres d'action A et B. Soit représentée par N S la direction du méridien magnétique , il est évident qun si on suppose que les aiguilles ont reçu le même degré de magnéff'.me , elles tentiront à se porter aveo des forces éL;ales suivant la directiou N,S , d'où il résidtt'ra que 1 axe Cl D devra rester dans la direction du méridien magnét que , ensorte que l'angle aOA formé par les aiguilles sera divisé par la ligne IN S en deux angles égaux : «ON et N O A. Si maintenant on conçoit que le méridien magnétique change de position , il et aisé de voir que les aiguilles ne pourront resttr stationnaires , et ccmme la ré.-ulîante des forces qui tendent à les ramener vers leur n;éridien , est une quan- tité constante , elles devront se placer de manière que l'angle qu'elles foi ment soi,t, dans tous les cas, divisé en deux autres angles égaux (i). (i) La ritoyen Coulomb a rnnclii de ses expériences et de celles de plusieurs auteurs; que, quelque Joit l'angle que forme une aiguille aimantée avec le in<'iii!ien magnétique , elle y est toujtiurs ramenée p,)r une f-irre constante. Pans un do ses ni-'moires imprimé dans le volrmc de l'académie des sciences en iy85 , il a confimé le même résultat au mi'ven de sa bidanre de toision , il a tromé « que la force î> de torsion nécessaire pour retenir luie aiguille à um- distance qneli'onque de son niéiidien , est » très-exactement proportionnelle an sinus de l'aniile que la «Ifrecnon de l'aiouille foi me avec ce tutii- » dien ; d'où il résulte évidemment que la résultante des forces qui ramènent 1 aiguille à son méridien , » est une (juantité constaute, parallèle au méiidiea, qui passe toujours par le nièrac point de l'aiguille. » . ( A'y ) Ainsi l'axe CD de rinstruinent ne jiourra indiquer une direction constante, et devra suivre 'es variations du méridien magnétique. On peut aussi supposer que les aiguilles et A B diffèrent par le dérré de magnétisme, entorle qiieK' S' représentant la direction du niéridien magnétique , l'axe (^. D se irouve cependant dans la direction j\ S delà ligne méridienne , d'où il résultera que l'instrument n'aura pas de déclinaison , et qu'il indiquera la vraie direction (seulement pour le lieu où il aura été construit), tant que le méri- dien magnétique restera invariable , mais ;aissi-t6r. qu'il viendra à ciiaupfr , le rapport dis forces qu'animent les aiguilles étant constant, elles seront forcées, pour eue l'équilibre ait lieu, de se placer de manière que les angles a O JN ' et JN'OA restent constamment les mêmes , et dès-lors l'axe CD ne se trou\era plus daus la direction de la ligne méridienne , et formera avec elle un angle plus ou moins grand (:). La tiiéorie et l'expérience prouvent qu'il est encore possible de dispo'ier en- sembla deux aiguilles magnétiques égales ou inégides en force, de manière qu© l'une d'elles se trouve dans la direction du vrai méridien ; mais nous observons qu'un semblable instrument ne pourroit toujours être que très-imparfait , même en supposant constante la direction du lieu où il seroit iixé. En effet , les pôle? sembLbIes des aiguilles devant é.'re tournés du même côté, ils exerceroi-nt l'un sur l'antre une action qui t endroit f") ditiiinuer la force de chaque aiguille ; si elles avoient reçu le même degré de magnétisme , leurs forces coërcitives pouvant différer , elles s'affoibliroicnt inégalement , si , au contraire , elles avo;er,t reçu des degrés différens de nuignétisme , celle qui auroit le plus de force tendroit à aimanter l'autre en sens inverse ; ainsi , dans ces deux cas , l'état de staUilité ne pourroit exister, et par conséquent , l'instrument indiqueroit une plus ou moins grande déclinaison , malgré que le méiidien ma- gnétique auroit pu ne pas changer de position ; par la nién^e rai.'on il pourroit se faire que l'aimant de JM. Vassali , établi dans nn lien où la déclinaison seroit invariable , ne donnât pas dans tous les tems des résultats e.xacts. D'après ce qui vient d'être dit, il est évident que quelque soit la forme qu'on donne aux ainians artificiels , ils seront tous sujets à des variations. I,e savant et laborieux Mussembroek fît , avec cette précision qui lui étoit ordinaire , plnsienrs expériences , non pas sur des aimdns elliptiques , mais ce qui ett la même chose, sur des aimnns circulaires, et il reconnut bientôt qu'il éioit impossible, en em- ployant de stmblables moyens , de parvenir à construire des insirumens qui fussent sans déclinaison (2). (1) On peut démontrer la même chose par un autre rainonnemeiit qui est fort simple. L'appareil de M. Vassnli équivaut à un assemblage de deux aiguilles aimantées entre Icyquelles on en pîaceroit une troisième d'une^ matière quelconque , qui passeroit par leur point de junction , et feroit Rvec elles des angles égaux. Si Ion suppcse pour un initani que la déclinaison soit nulle, il faudra que les deux aiguilles aimantées soienr égales en f..i(e pour que l'aiguille qui seit d'index se dirige dii nord au sud. Si nu con- traire , il y a déclinaison , il sera néress.iire que les aiguilles ainiantées aient des forces inégales. Les choses érant dans ce dernier état, si l'on suppose que la déclinaison diminue, auquel cas elle se rappro- chera de la limite où elle étoit nulle, il faudra que l'état des deux aiguilles se rapproche aussi de l'égalité qui a>oit lieu d:ins le c.is de la limite. Ce sera le contraire si la déclinaison augmente ; mais l'état des aiguilles n'est pas censé .ivcir varié ; car si l'on disoit qu'il a pu changer en vertu de l'action magnétique du globe , ce changement ponvuit également av,,ir lieu pendant que la déclinaison seroit const. nte , il en jésulierfit qu'alors les positions des aiguilles subiroient elles-mêmes une variation qui metlri'it Tih-ser- vateiir sn délant. Ainsi , tout conspire à prouver l'impossibilité de parvenir au but que s'est proposé M. Vassali. ( Note du C. Hahy. ). 1 r r (a) Vojjez Musschembrock. Jbsiai de physique , tome l". ( 4G ) Quoique nous ayons prorvé que les aimans elliptiques dévoient comme le» auties obéir, à ia Ibrce fie déclinnison , nous ne prétendons pas nier absolr.ment le fait rapporté par M. Vassali. I/e\pé; ieiice condn t souvent à des résultats bien dift'érens de ceux que donne ia théorie , nn corji; po.'.é sur un plan peu incliné , reste immobile. Sans troubler l'équilibre d'une (lalance , ou peut augmenter d'une petite quantité la charge d'ua de ses bra-; ; par la même raison , il seroit possible que l'instrument observé par M. Vassali fût re-.té sensiblement diins la même direction , malgré les variations du méridif.n mtignétique du lieu fi) , il pourroic se faire que le mnmentum magnétique de l'aimant dont il lit usnge , fût peu consi- dérable , ensorte que la résistance apporlée , .soit par l'inertie, soit par les frot- temens , eût forcé l'instrument à ru;.ter .stationnaire , en faisant équilibre à la force qui eiit dû le tirer de son état de r^pos. L'inclinaison de l'aiguille magnétique étant , comme on sait , sujette à des variations et a des vicissitudes contu-,ue!les , il est impossible de s'en ser\ir pour découvrir les latilndes ; nous pensons qu'il ne sera p;is inutile de faire ob^erve^ qu'un aimant artiiiciel qui seroit sansd^ clinaison , et qui , par consi'qucnt , n'obéiroit qu'à une seule force, (^ celle qui. tend à le laire incliner) no j'ourroit être ii'au- - cune utilité à celui qui voudroit détermi.nr les latitudes de différens lieux. Ea effet, pour que l'inclinaison d'un semblable instrument fût régulière, et dans un certain rapport arec les latitudes , il faudroit supposer que la force aimuntaire fût iovarialde , et de plus , que l'action magnétique exercée sur tous les points du globe fût constaute , et égale pour les mêmes latitudes. T. C H I M I E. Sur la conservation de la couleur des fleurs desséchées , par le C. Hauy. Soc. PHiLOiT. Le citoyen Haiiy avoit indiqué , dans les mémoires de l'académie des sciences, année 1784 , un moyen d'appliquer les fleurs suceptibles de perdre leurs couleurs dans un herbier , de manière qu'elles parussent les avoir conservées. Ce moyen consistoit à jeter les pélaies dans l'alkohoi , jusqu'à ce qu'elles fussent entièremeut dépouillées de leurs couleurs, et à les coler ensuite sur un papier qui eût, autant qu'il étoit possible , la même teinte qiie la fl(?ur. Le ciîojen Haiiy a observé depuis , que quand on n'avoit laiss'^ les pétale.s dans l'alkohoi qu'autant de tems qu'il en falloit pour que leur couleur fut seulement trèi-affoibîie , souvent cette couleur reparoissoit d'elle-même , lorsqu'ensuite on s'étoit contenté de coller les pétales sur du papier blanc. Le terns nécessaire pour cette espèce de reproduction de la couleur , est d'une ou plusieurs heures , suivant les espèces , et alors la couleur ne s'efface plus. Le citoyen Haiiy a déjà une expérience de dix années et plus faite sur les Heurs de différentes plantes , entre autres , du inola odarata , du géranium sanguincuui , du z'icia dumetorum , etc. Il y a cependant un certain nombre de fleurs auxquelles il a lente inutUememt d'appliquer ce moven. Le C. Duméril a vu aussi que les pétales routes de quelques plantes , telles que les pavots , les adonis , repreno.ent leur couleur rouge très-vives et très- solide , si on les frottoit d'un acide foible. (1) Il auroiî été inté'.ess.iiit de connoître les dilftientos déclinai.'.ons de l'aiguille airaautte , qv:» M. Vassali obseiTa sans doute avec suiu- , pendant le coius de ses expéiieuce». ( 47 ) MÉDECINE. Danger de lailnilnistration de Viméiique en hn'age Ion de l'invasion des maladies , par le C. Desessarts. Des observations faites depuis 3o années, sur l'abus de donner l'éniétique en lavage , Soc. de med. dans le plus grriiid nombre des maladies coniinençaiites, ont fait pmiser a ce praticien que ce médicament , qui a paru d'abord fort commode , parce qu'il n'a point de saveur et qu'il est d'un très-petit volume , traverse néanmoins la marche des affections morbifiques , par les s^'mptômes funestes qu'il excite , et qui sont même étrangers au caractère propre à ces affections ; il croit que rien n'est {Avs dan- gertjux que de violenter ainsi les effets de la nature, que ce n'est pas d'ailleurs la quantité des évacuations qui guéiit , mais leur à-propos. Ce mémoiie a paru mériter lattenliou générale de la tociété. C. D. AGRICULTURE. Sur une charrue dont le sep est bifurqué et armé de deux socs, par le C. Ch. Coquebekt. La charrue représentée dans la fig. 4 '^^- '^ planche ci -jointe , est en usage dHDs la Prusse , la Livonie , l'Eillionie , la Finlande. On la nomme en Finlande Shara , eu Prusse Stagoutt. Elle paroît être originaire de l'intérieur de l'Asie Septentrionale , d'où l'on croît que sont sortis aussi ceux des peuples de l'Ecos e paimi lesquels on la trouve établie. Une charrue analogue s'est trouvée même parmi des modèles dinsirumens aratoires »eniis de la Chine, l'e n'est pas la seule occasion dans laquelle on a pu remarquer qu'une ressemblance dans les outils qui servent à l'agriculture , est un des rapports qui indiquent de la manière la moins 'équi- voque une ori ine commune entre les pexiples qui eu font usage. Ce trait de ressemblance se conserve même pins long-temps que le rapport des langues , des vétemens et des mœurs. Cest que de toutes les classes d'hommes , les cultivateurs sont en général ceux qui renooceut le plus difiicilement et le plus tard à leurs habitudes. Ce qui fait le caractère vraiment distinctif de la charrue qui est l'objet de cet article , ce n'est pas la manière dont les parties en sont assemblées , le défaut de roues et d'avant-irain , la forme singulière du manch>-;. Tout cela peut vaiier sans que des charrues cessent d'être essentiellement les n.èmes, et s'il est poiniis , en parlant des ouvrages des hommes , d'employer les méthodes de classiiication et les teimes adoptés par les naturalistes , ce ne sont là. tout au plus , que des caractères propres à établir des espèces. Les différences gëaéiiques doivent être prises datis des parties plus importantes , dans le soc , par exemple , près duquel toutes les autres parties sont d'une Utilité stjcondaire. 11 me semble donc aue dans im arrangement méthodique de toutes les charrues connues , il conviendroit d'établir d'abord deux grandes divisions , dont la preniière renfermereit toutes Celles qui , comme les charrues ordinaires de l'Europe Méridionale et Occideiuale , Soc. ( 48 ) ont un sep simple, un scu! soo , et ne tirtcent par conséquent qu'un seul sillon, et dont la seconde coniprendroit touteii les charrues , quelque lût d'ailleurs la form-s de leurs autres parties , dont le sep A est bilurqué , le soc H douiiie et qui tracent deux sillons à la lois. Dans ces deux diviiioas , la présence ou l'absence du cou Ire , celle dix veisoir , la forme du soc , écabliroient de-, espèces. CIim- cune de ces espèce-; pouvant être portées ou non sur un avant -irain, sans cesser d'être les ni('mes ,. cette circonstance donneroit lieu à établir des sous- Cipèces. Enfin , la forme des parties aïoinj essentielles et la disiiosiiion du tout constitueroient de simples variétés. La charrue à sep sini])le est à la charrue à sep bifurqué , ce que la houe à plein fer est à la houe à dents. Ce qui le prouve , sur-tout, c'est que l'instru- ment dont on se sert en Finlande, en Livonie , etc. , ponr cultiver à Iras , a uu rapport niarqué avec la forme de la charrue des mêmes pays. Cet inslrunient e>t représenté dans la plauche ci-jointe, lig. ^. Ou seroit tenté de crciro que la culture k bras ay^int Jii précéder par-tout 1 usage de la charrue , les ho)nm. s n'ont fait que disposer l outil le plus en usage parmi eux , de manière à se faire soulager dans leurs travaux par les animaux qu'ils ont soumis. La charrue bifur- quée sera doue comme la her^e à fer bifide , le meilleur instrument de labourage pour les terreins pierreu.'^ et caillouteux , auxquels l'on sait que ci.-lte herse est Parfaitement appropriée. Il est probable qu'un sol de cette nature a donné lieu originairement à adopter ee genre de charrue , connne nn sol compact et tenace, a exigé lusaHe de notre charrue à contre simple , qui semble se rapporter au pic ou à la pioche. De part et d'autre , la force de l'habitude a pu ensuite faire conserver l'une et l'autre charrue dans des terreins pour lesquels elles sont moins coiiveuablos ; mais ceux qui raisonnent les piafiques de i'airicultuie , sentiront que la foima des iusirumens aratoires de\ro;ent eue appropriée à la nature du lerrein. Il est peut-être des part es de la France oii la cliairue de Finlande et de Livonie peuvent être introduite avÉC avantase, non pas quant à la disposition grossière de ses parties , que nous sommes bien éloiii'nés de pro- poser pour modèles ; mais relativement au sep bifurqué et aux deux socs qui la distinguent essentiellement , et qni ])euvent s'adapter à toutes les sortes de charrues usitées dans les différens cantons. En terminant cet article , nous croyons devoir appeller l'attention du gouver- nement sur l'utilité dont il seroit de rassembler d« toutes les parties du globe , et de réunir dans un même local , les divers instrumens d agriculture , et même, autant qu'il seroit jKissible , dans les dimension^ nécessaiies pour en exciter l'usage. Il existe dans quelques pays de l'Eurofie des collections de ce genre : la société d" mulaiion de Dublin en possède, enir'auiies , une fort considi.'rahle. Il seroit digne de la France, où les bèa\jx arts, l'histoire naturelle, les anti- quités , offrent les collections les plus précieu-.e* , de rendre le même homnjai'e au premier et nu plus utile de tous les arts. Le iiép6t que nous indiquons ici seroit propre à étendre les idées des cuhivaieurs. li.'î pui>eroi6nt les leçons de l'expérience, les stuiles en géuer;il d ainmariqufS d.^s mêmes plantes. Qi., vii.ii ME G£NKE. OdeuTS OU esprus recteurs aromatiques et acides. ( ARACT. Avec les caractères du genre précédent , ils rougi'sent les couleurs bll"ue^ vég'tal.^s ; souvent ils précipitent dô, aiguilles d'acide Itenzoïquo. Lorsqu'ils sont dépouillés de cet acide , ils rei>assc!it au troisième genre. Il peut y en avoir et il y en a sans doute qui contiennent d'auireb acides que le benzoïque. Espèces. Eaux et alcools aiomaliques de benjoin, de storax, de baume du Pérou, de baume de Tolu , de \aniile , de canelle. Cinquième genre. Odeurs ou esprits recteurs hydrosulfureux-. ■ Caract. Ils précipitent les dissolutions niéialiques en brun ou en noir; ils sont fétides; ils noiici^sent l'argent; ils précipitent du soufre à l'air. Espèces. Eaux distillées de choux, de choux - fleurs , de cochlearia , de cresson , etc. A. B. liec/ierc/ies sur la matière colorante des sacs vcgétaax , heur alté- ration par l'étain et les autres substances rnctalliqiies , suivie d'une nouvelle méthode de former des laques de couleurs plus intenses et plus solides , par le C. Guyton. Institut ^^ sr;voit q\ie le syrop de violette préparé dans des vases d'étain , acquéroit une couleur bleus plus vive, mais on igaoroit et la cause de ce changeu ent , que Berthollet avoit attribué à la combinaison de l'oxide d'étain avec l'acide con- tenu dans le suc, et jusqu'oii pouvoit s'étendre l'action de ce métal sur les cou- leurs végétales. Le suc rouge de cerise, placé sur des lames détain , de cuivre et de métal de cloche , est devenu violet sur l'étain , est resté rouge sur le cuivre, et a pris une couleur intermédiaire sur le métal de cloche. Le suc rou'^e tiré de la pelure de prune de monsieur, a pris sur l'étain une couleur vineuse et une violette sur le fer. Elle a dissout une très-petite quantité de ce métal. (.îette liqueur a également dissout un peu de plomb ; elle n'a rien fait sur le cuivre ; elle a pris une belle couleur vineuse sur l'antimoine et le bismuth. L'hydrosulfure n'a point indiqué de dissolution de ce dernier métal. Slise long-temps en digestion sur le zinc , elle a acquis une nuance bleue foible. Le même suc rouge , tiré des pelures de prunes, mis sur l'oxide d'éiain , n'a point chaneé de couleur ; mais l'oxide est devenu rouge , et a passé au gris eu séchant , tandis que l'oxide de plondj blanc fait devenir ce même suc d'une cou- leur vineu.se ; l'oxide de zinc ne l'a point fait changer de couleur. Mais l'oxide de tungstène a présenté les phénomènes les plus iutéressans et les plus importans pour les arts. Cet oxide blanc a fait perdre au suc de prune presque toute sa couleur, et est devenu d'un rouge violet trè -foncé. Enfin, de nouvel oxide de tungstène a enlevé à cette liqueur toute sa couleur , et a pris encore une couleur au moins aussi vive que le premier. Cet oxide ainsi coloré , n'est plus décolorable , ni par l'eau bouillante , qui ne prend quurie légère couleur roiée , ni par l'action des rayons solaires , ni par cell'J des acides acéieux, ou acétiques, de l'eau de chaux , ni de la dissolution d'alun conccmtié. Enfin , l'hydrosulfure et l'acide muriatique oxigène , ne lui ont fait éprouver aucune, aliératiou ; la potasse y a fuit une tache rougeàtre , et Is carbouate de potasse la fait passer au jaune. KATIONAL. ( 55 ) Les dissolu tioniBte, curcuma et de tournesol communiquent leurs couleurs i l'oxide do tungstàne. Cetto couleur y prend une lixiié dont on ne Tauroit pas crue susceptilile. Le C. Guyton conclu principalement de ces expériences ; i°. que la couleur ronije des fruits est due à laiéaction de leur acide propre sur leur n)atière colo- rante; 2". que l'éiain , le fer, le plomb, le bismuth, l'antimoine, le zinc, en restituant la couleur des violettes , et faisant passer les couleurs rouges au violet , ne font que reprendre par affinité l'acide qui les faisoit tourner au rouge ; 3". que la partie verte et acide du fruit ne contient pas le principe colorant , tandis que la partie colorante tient assez d'acide pour être rou^e ; 4". que de tous les oxides métalliques qui s'emparent et retiennent ce principe colorant , foxide de tungstène a sur les autres un avantage décidé , et peut former pour la peinture des laques précieuses par leur inaltériibilité à l'air. A. B. MÉDECINE. Obsen'atioiis sur V usage de l'opium comme auxiliaire de luercure dans le traitement des maladies vénériennes , par le C. Couecou. On connoissoit déjà l'utilité de l'opium dans les maladies vénériennes , et des ^qc. de mÉj». praticiens célèbres l'avoient employé avec succès ; mais on n avoit point encore déterminé précisément quel rôle il joue dans ce traitement, et par conséquent , dans quelles circonstances il doit être employé. L'auteur pense que ce médicament ne peut , dans aucun cas , être re.^ardé comme spécifique , mais comme un cal- mant puissant qui adoucit Fénert^ie souvent trop active du mercure , dimituie l'irritation du système nerveux , et facilite ainsi l'emploi des mercuriaux. On sait les difficultés que présente dans ces sori:es de cas la constitution sani;uine eC irritable de certains individus. Les précautions que l'on emploie ordinairement pour l'administration du mercure , doivent être à peu-près les mêmes lorsqu'on joint l'opium à ce médicament. On doit sur-tout tendre à amener le malade à cet état de relâchement et de foiblesse de la fibre , qui , d'après l'observation , est propre à faciliter les effets de l'opium. On remarque que îles vénériens peuvent prendre sans danger l'opium à une dose assez haute. Cependant , l'au- teur conseille de ne point passer 5 à 6 ou 8 grains par jour. L'emploi de ce calmant permet alors de faire usage des frictions assez puissantes saus inconvéniens ; il cite huit observations importantes à l'appui de son opinion. Six sont tirées de sa pratique, et il conclut que l'on peut, d'après cela , regarder l'opium comme nécessaire^ 1". donné conjointement a\ec le mercure , lorsque les malades sont d'une constitution fort irritable , et qu'on a à craindre que l'action de ce minéral n'augmente cette disposition ; 2°. lorsque les malades ayant souffert j>endant long-temps , la longueur de la maladie et les traitemens qu'ils ont subi , ont développé chez eux l'irritaiiilité à un tel degré , qu'ils ne peuvent plus supporter l'irritation que cause le mercure , 3°. lorsque la disposition particuiière de quelque organe , par exemple des intestins , fait craindre que le mercure ne s'y porta et n'y cause des accidens , avant qu'on en fcit introduit assez pour op('rer lu guérison. ou lorsque pendant ce traitement ce minéral prend cette détermination ; 4°. Eniin , donné seul , lorsque l'infection générale est détruite , qu'il ne reste plus que l'affection locale et 1 irritation produites par les ulcères ou par l'action dut mercure que les malades ont pris. COMMERCE. Le 3 fructidor , il a été procédé à la vérification des mesures et poids apporté» de Cgnstaaliuople par Maaolaki Leoaardo Papadopoulo, s«coud drogman d© À (56) l'ambassad'^ Ottomane à Paris , en présence du C. Reth , à qli ce d^ogman les avi'it confiés. Voici les ré ultiits de cetre vérification: La même rèi^lo- de fer poi toit sur ses faces supérieures et inférieure , les deux mesure^ linéaires en usagi- à ( .onsîaatinople. La première, nommée pic dans le pays, est divisée en roubs ou huitièmes , et en seizièmes. On ne s'en sert que pour l'Hunage des étoffes étrangères. La seconde, se nomme endaz-é ; t lie forme les sept huitièmes du pic , et sert exclusivement à mesurer les étoffes de fabrique nationale. Ces détails sur l'usage , le nom de ces deux mesures , et leur rapport entre elles, oni été donnés au C. Relh par M. Mauolaki. Le pic a été trouvé de 677 millimèties , six dixièmes ; ôtant un huitième , il pourl'endazé 692 millimètres g dix. La demie aune est; de 594 millimètres. L'endazé peut donc être regardée comme équivalente à la demie aune de France , avec un degré d'exactitude plus que suffisant pour le commerce. Le C. Heth estime que l'endazé de, Constantinople est exactement le diipondiitnt des romains composée de deux pieds romains antiques , comme l'aune d« Paris paroît contenir f[uatre de ces mêmes pieds. La boéte cjui contenoic les poids en renfermoit dix , savoir un de 100 drachmes , nue l'on nonjme Cheki , un de 5o , deux de 20 , un de 10 , un de 5 , un de 2, lin d'une drachme , un d'une demie drachme , et enfin , un d'un quart de drachme; ils sont de cuivre, et en forme de p3ramide tronquée , ayant à la base un petit anneau ou un bouleau servant à les tirer dos cases où ils sent noyés à fleur de bois. 11 est remarquable que ces divisions du Cheki sont rigoureusement décimales, à l'exception des subdivisions de la drachme. Le poids du Cheki s'est Trouvé de 320 grammes : ce qui donne la drachme de 5 grammes 2 dixièmes , le karat, ou seizième de drachme , de 2 deci grammes , et le grain , qui est le quart du karat de 5 centi-granmies. Le C. Reth conclut de cette vérification , que le cheki de Constantinople n'est autre chose que la livre romaine , affoibhe d'environ un gramme. Donc , ajoute-t-il , les poids et mesures linéaires de Constantinople , qui sont légaux dans tous les éiats du Grand - Seigneur , nous rendent, à très - peu de chose près, les poids et les mesures des Romains. Il reste à examiner si le même rapport a lieu aussi pour les mesures de Cfipacité. Au surplus , il est naturel que les empereurs , en transportant à Constanti- nople le siège de l'empire Romain , y aient introduit les mesures de l'ancienne capitale. Il n'y a pas lieu de s'étonner non plus que les Turcs , en s'emparant de la Grèce , aient lais é subsister les mesures et les poids qu'ils y trouvoient en usa£;e. On sait que les conquérans étaient peu nombreux dans l'origine , en comparaison des peuples qu'ils avoient soumis. L'iiistoire de tous les temps prouve d'ailleurs que lersqu un peuple chez lequel la civilisation a fait peu de progrès , soumet une nation plus civilisée , c'est presque toujours cette dernière qui fait adopter ses iisa.c;ps aux couquérans , ceux au moius qui n'intéressent ni le gouver- nement , ni la religion. £bbata. N". 4 , p:ig- 3i , lig. pcnulriîme , eaux mt^rts , lisgi ; eaux neuves. !N°. 6, l'''g- A7 ' ''g' 20, Ecosse, lisez: tiiropc. Pag Ati, l'S- '8, hers? , lisez : hoiip. ibiil , lig. 3G , exciler , lisez : pssa^er, AVIS. Oiiflfiiips foiisf-ripteiirs se plaignent âe n'.ivwr point reçu certains numéros. Cetre ni^gligenre ne peut étie"'attril)iiée qu'à la poste. Cela auxcjuels il majicjue des numéros n'ont (ju'à les léckimfï ; pn lés Uvx .•av»rra «ur-lc-Lli>iiuii, No. y. InstituI? k-vtional. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M AT H I Q U E. PARIS, brumaire, an. 6 de la république. (Novembre 1797,) HISTOIRE NATURELLE. Mémoire sur l'organe de la vue du poisson appelle cobète Anableps, par le C. Lacépède. J_JE but de ce mpmoir« est de faire connoître la véritable structure de l'œil de l'Anableps, dont la conformation singuliùre a paru au C. Lacépède mériter d'êîro examinée. On a cru que l'Anableps avoii; quatre yeux , ce qui seroit un f^iit très-extraor- dinaire , et même unique , au milieu de toutes les formes que présentent les animaux à sang rouge. Un examen plus attentif des yeux de en poisson , apprend au C. Lacépède qu'il y a eu erreur à cet égard. L'oeil de lAnablep-, est placé dans ua orbite dont le bord supérieur est très-relevé , mais il est très-gros et très- saillant. Si on regarde la cornée avec attention , on voit qu'elle est divisée en deux portions très- distinctes , à peu-près égales en surface, faisant partie chacune d une sphère particulière , placées l'une en haut et l'autre en bas , et réunies par une petite bande étroite, membraneuse, peu transparent©, et qui est à peu - près dans un plan horizontal , lorsque ce poisson est dans ta position naturelle. Si l'on considère ensuite la cornée inférieure , on appercevra aisément au travers de cette cornée , un iris et une prunelle assez grande , au-delà de laquelle on voit le cristallin ; on apperçoit encore sous la cornée supérieure , un second iris percé d'une seconde prunelle. Les deux iris se touchent dans plusieurs points au-dessous de la bandelette courte et horizontale qui lie les deux cornées. Ces deux iris sont les deux plans qui soutiennent les deux -petites calottes formées par les deux cornées , et sont incluses i'une sur l'autre de manière à produire un angle ouverr. Mais s'il y a plusieurs parties principales doubles dans l'œil de l'Anableps , tfc-lles qu'une double cornée, une double cavité pour l'humeur aqueuse , un double iris , une double prunelle , le citoyen Lacépède se croit néanmoins fondé à regarder l Anableps comme n'ayant qu'un seul œil de thaque côté, puisqu'il n'a qu'un cristallin , qu'une humeur vitrée et qu'une rétine. G. JS^ote sur une nouvelle espèce de guêpe carbonnîère , par le C. Cuvier. On connoit et l'on admire depuis long-temps , les nids que certaines guc^pes goc. Philom.' d'Amérique suspendent aux arbuste--. Ils sont .construits d'un carton très-fin , très -solide et assez bla;ic. Leur forme est celle d'une cloche fermée de toutes parts, excepté par le bas, oii l'on remarque un trou étroit, placé à la pointe de l'entonnoir qui remplace l'ouverture évasée des cloches métalliques. Fubricius a décrit l'in'ecte qui construit cet édifice curieux , sous le nom de T' espa nidulans. Le C. Cuvier, en étudiant la di^p■ositioa intérieure de ces nids, a eu occasion de remarquer un grand nombre d'individus de cette espèce. Mais il a reconnu , dans ces mêmes guêpes , quelques dialcis , qu'il croit appartenir à l'espèce désignée sous le nom d'Annulata , par f abricius. Il est probable qu'il* H ( S8 ) _ ne se sont trouvés dans ces nids que comme ennemis destructeurs , loin d'en être les artisans, comme le penboit liéaumur (i). Indépendamment de ces guêpiers de carton fin et blanc , on en conserve dans les cabinets une autre sorte également originaire de Cayenne. Ils ont ordinaire- ment plus (le volume ; la pâte on est grise , plus grossièra , moins homogène , moins solide. De plus , le fond , au lieu d'être en entonnoir , est aplati , et l'orifice se trouve à l'un des côtés de ce fond , e.t non pas à son milieu, fig. i. A, L'espèce de &\\ty% fig. i. Jî qui construit ce carton trossier , est nommée, dans le pays , la Mouche tatou. Elle s'écarte beaucoup, parla forme, de celle qu'a décrite Fabricius ; elle et toute entière d'un noir Lirillaut ; le premier article de son abdomen est étroit et en forme de poire ; le second , plus Iar,i;e que les^ autres, a la forme d'une cloche; les ailes sont brunes. Voici le caractère que lui assigne le C. Cuvier. Vespa tatua. ISigra , nuida , alis fuscis , abdomine pedicellato. JVote extraite d'un ^'oyage au Mont Perdu , par le C. Ramond. fNSTiTUT NAT. Ce naturaliste , dans une lettre adressée au C. Hauy, lui rend un compte suc- cint d'un voyage qu'il vient de faire au mont Perdu , la montagne la plus élevée ièanceduaiVen- delà chaîne des Pyrénées. (2) , , , démiaire , aa 6. Les Pyrénées sont reniarquableé , parce, que les plus hauts pomts de cette chaîne , au lieu d'être granitiques , comme dans la plupart des autres chaînes Alpines , sont calcaires. Le C. Ramond soupçonnoit le mont Perdu , dont on ne connoissoii: encore que les bases, d'être de cette nature ; il parvint, avec les plus grandes diflîcvdtés , au sommet de cette haute montagne calcaire , presqu'inac- cessible , et la reconnue non-seulement entièrement composée de calcaire com- pacte, mais il trouva dans ce calcaire un grand nombre de débris bien conservés de corps marins, des ammonites , des huilres , des astérites et des madrépores. les montagnes qui environnent le mont perdu sont de la même nature telles que le port Pinède , Vignemale qui présentent des grès , des brèches , et des coquilles fossiles. Nons afouterons à ce fait intéressant, un autre semblable , qui peut servir à la géologie des Pyrénées. Le C Gillet , membre du conseil de^ mines , a dé- taché , dans la houle de Marlioré , des blocs de calcaire cori. pacte qui s'y trouvent , et qui viennent évideuuuent des tours' de Marboré , des fVagmens qui contiennent de;, coquilles fossiles , et le C. Alex. Brongniart a pris en place cette même pierre calcaire coqi.illière , en montant vers la lirêche de holatid , au niveau des glaciers de Marboré; c'est-à-dire, à environ 1400 toi-es d'élévation. Il ne paraît pas douteux que les tours de Marboré , qui ont 1800 toises , et qui^ sont évidemment calcaires , ne soient formées de ce même calcaire coquillier. A. B. PHYSIQUE. Sur une nouvelle espèce de 'nacJiirie hydraulique , par les CC. MONTGOLFIER et ArGANT. Soc. PHiLOM. Les CC. Montgolfier et Argant , ont imaginé une machine 1res simple pour élever l'eau dune rivière par le moyen de la vitesse du courant. Voici la des- (i) ^ oyez Ré.mmur , toni. VI , /ig. 2 , 3 pt 4 , plancli. 20 , et fig. 3 , planrh. 2i. (2) Le m. 'lit l'eidii a 1765 toises Hu-ciessiis du nive.iii de k mer ; Vigi.einrfe a 1722 toises. Le sommer c>liadri(]ue le plus élevé des tours de Marbori, a 1710 toiset. ( 59 ) Ctîptîon âo cette machine , qu'ils noinment bélier hydraulique, a ghl. Jig. 2, A est lin tiivaii paiallt'lipipède siliié dans la direction du lil de l'eau , et ddnt les parois doivent être très - forts à l'extrémité h , se trouve une soupape / , qui se ferme dans la direction Ii g- , inclinée à 45" , en s arrêtant contre le nientonnet §■ , mais qui, par son poids, retombe d'elle-même sur le fond du canal l h , qu'elle ne touche pourtant pas tout-à-f.iit , à cause du coin i h. cbde est un tuyau vertical fermé par la soupape bf , que son poids relient naturellement dans la situation b e. Lorsqu'on ouvre l'orifice a l , \e courant de la rivière s'y ëiahht par degrés , et relève la soupape / dès qu'il a acquis une vitesse snfiisaute pour détruire l'effort de la pesanteur sur cette soupape. L'eau contenue dans tout l'espace a ghl, dont le cours e;t subitement arrêté, réagissant contre les porois du ca- nal , ouvre la soupape bf, s'introduit dans le tuyau vertical cbcd, et s'y éleva à une hauteur telle , que la poids de la masse d eau bccd dé:ruit la quantité du mouvement acquise par celle du canal a ghl, et lorsqu'elle tend à retomber, la soupape hf se ferme ; il en arrive autant à la soupape i , qui se trouve aban- donnée à son poids : le jeu recommence. Ceite seconde fois , l'eau du canal aghl partage , lors de la fermeture de la soupape i , son mouvement acquis avec la masse d'eau cbed, et l'élève encore jusqu'à ce que le poids de la nouvelle co- lonne verticale ait anéanti ce mouvement. Il est facile d'appercevoir que l'effet de cette machine dépend de la capacité du canal aghl, et de la vîtesse du courant de la rivière. Il ne faut pas con- fondre cet effet avec ce qui arrive dans le tuyau recourbé de Piiot , lorsqu'on en présente l'ouverture horisontale au courant d'une ri.ière. L'eau s'y élève bien , mais quand elle a atteint une certaine hauteur , elle reste en équilibre, parce qu'elle ne reçoit que des impulsions infiniment petites , ou plutôt , qn'ella n'éprouve qu'une simple pression de la part de l'eau , qui afflue à l'orifice infé- rieure du tuyau , pression qui ne peut que détruire le mouvement naissant qu'im- prime la gravité dans un instant indivisible. Mais dans la machine des CC. Ar- gant et Montgolfier , l'eau du canal horisontal agit avec une vitesse finie , à la manière des corps choquans , et doit toujuurs imprimer du mouvement à la massa de fluide contenue dans le tuyau vertical , quelle que soit sa hauteur. Le prin- cipe de cette machine est donc absolument neuf. Les GG. Argant et Montgol» fier en ont exécuté un modèle , dont beaucoup de personnes ont vu l'effet. Les inventeurs en ont déjà varié la forme de plusieurs manières très ingénieuses. Ils en ont rendu l'effet continu , en plaçant le tuyau vertical hcde ftg 3.. B sur le c6té du tu)au horisontal aehl, et en interposant entre ces deux iu;yaux un ré- servoir contenant une certaine quantilé d'air, que comprime fimpulsion de l'eau au moment oîi la soupape i se ferme, et dont le ressort, qui se restitue ensuite, chasse l'eau dans le tuyau vertical. La fif^ure a B repré.sente le plan horisontai de la machine dans cet état, h h' est la charnière inférieure de la soupape qui retient l'eau dans le tuyau hori-ontal , p la projection du réservoir fermé j)ar en haut , y fielle du tuvau V: rtical. Par le moven de deux tuvaux horisontaux ouverts dans «les dit eclions opposées ; ils peuvent mettre â profit le courant des marées. Par ua mécanisme a-peu-près s«nd:)!ahle , ils tirent de l'eau de la partie supérieure d ua syphon , tel que nhfe, hg. 2. G. La soupape g^/ étant ouvrrte par l'action d'un contre-poids, taudis que la soupape kl est fermée, on établira par la succion ou par tm moyen analogue , le courant dans le syphon , lorsque ce courant aura ac- quis <;ssez de force pour fermer la première soupape , l'eftort de l'eau qm se 'r^u- Viora arrêtée dans l'espace bf , ouvrira la seconde ; ce fluide s'écoulera par 1 oru:co d. La ioupape ^/^se r'ouvrant de nouveau cjuand fécouleineut cesss , hiii ictuui- H a (Go) mencer le jeu du syplion jusqu'à ce qu'elle se rererme. Alors , l'e'coiilement a lieu en r/. Ils peuvent éviter rinterniitlence de ces éconlemens , en accolant à la partie a b/ da premier syphon , un autre tuyau semblable qui s'ouvre dans la branche ty, quand la soupape y'^o- le ferme et ■vice versa. L. C. Extrait d'un mémobe sjir la communication latérale du viouvemertt dans les fluides , appliqué à l'expUca' ion de différeus phénomènes Iiydraulii/ues , par le C. y£>TURi , professeur de physique à Modène. Institut hat. gon travail a pour base l'expérience sjiivante : Si par un canal ^ e //£,<■. 3, on introduit un filçt d'eau dans un rase ahcd rempli du même fluide stagnant , et que la vitesse de ce iilet à l'orifice e soit telle , que poussant devaut lui la partie ef d'eau stagnante , il s'introduise dans le canal / /* , et sorte par l'orifice h , ouvert à l'extérieur du va.'.e au - dfssus de la surface a b. Le mouvement se communiquera à la masse d'eau comprise entre les plans horizontaux représentés par ab et par ik, qui soriira du vase par l'oriiice Ji , en supposant que l'atHueuce du filet ait lieu pendant un tems suffisant. Prenant ensuite pour principe cette communication latérale dans le mouvement des fluides , qu'il n'entreprend point d't;xpliquer , le C. Veniuri s'en sert pour rendre raison de plusieurs phénomènes relatifs à l'écoulement des fluides par dif- férens ajutages , qui , suivant leur longueur , le rapport de leurs sections avec celle de la veine , à l'endroit de la plus grande contraction , donnent lieu à des dépenses de fluide plus ou moins^randes. Le G. Venturi s'est attaché d'abord à montrer l'influence du poids de l'athmosphère sur ces divers phénomènes ; il explique couiment ce poids augmente la dépense des tuyaux verticaux descen- dans , et prouve par le fait , l'aspiration qui se produit dans les tuyaux horizontaux et dans les tuyaux ascendans. Si ver» la contraction de la veine on fait la plu» légère ouverture, l'augmentation de dépense n'a plus lieu , et en adoptant au tuyau, des syphons dont les brKnches inférieures trempent dans de l'e^u ou du mercure , il y a djns chaque branche inférieure une a pira'ion qui diminue à mesure que le syphon est plus éloigné de la section de \Aa-, grande contraction. Enfin , la différence eatre la dépense par un orifice percé dans un mince paroi et par un tuyau additionnel , s évanouit dans le vide. Suivant l'auteur , ce sont les effet.' de la communication latérale du mouvement dan-; les fluides qui mettent en jeu le poids de l'ui rimos;)hère. Ainsi, dans les tuyaux coniques , l'f^ffet <îe cette communication est d'eniraîner le fluide qui de- meurerfiit stagnant dans la partie évasée du côue , si le jet central qui a pour base la section confrctciér; , ne lui imprimoit pas du mouvement fi'uue manière qu'dcojique ; par suite de ce mouvement , le vide tend à se jroduire , et la con- tininié du fluide seroit interrompue , si la vitesse des branches postérieures à l'étranglement ne .■> accéifToit pas. La prr^ssion de l'athmosphère Sur l'orifice exté- rieure, détruiroir à la vérité cette accélération ; mais conune le fluide se répand alors dans un esp:ice ])lus grand , il fiit place à l'exi édent de dépense que pro- duit l'augmeutalion de vite se des tranches, lie C. Veniuri trouve que par la forme convenable des ajuta es , on peut augmenter dans le rapport de lo à 24 la d 'pense d'un tuyau de dimension donnée ; il parle à cette occasion de la dimi- nution dt d'^pense causée par les coudes , les sinuosités , b^sétranglemens et les i^'n- ilemens qui se trouvent dans les tuyaux ; il passe ensuite aux soufflets d'eau , aux tourbillons qui 5.e font remarquer dans le couraat des rivières. Eufin , il '( 5i ) ^ fcoBsîdère les effets de la communication latérale du mouvement dans l'aîr , et l'applique à quelques queitions x'elatives aux tuyaux d'orgue. L. C. Extrait du second Mémoire présenté par le C. Benedict Prévost , et faisant suite à celui du même auteur , ayant pour objet les moyens de rendre sensibles à la inie les émanations des corps odorans. Le C. Benedict-Prevost a mis en mouvement , par le moyen de la chaleur et Lnstitut na:|,j par celui de la lumière concentrée au foyer d'un verre convexe , des corps légers ( des disques d'étain très-njinces ) flottans sur l'eau. Ces corps sont re- pousses lor^qu'oa Liu- présente ohliquemenr , à quelque distance , un cylindre de fer rouge , ou lorsqu'on fait tomber de même sur eux les rayons du soleil , réunis au foyer d'une lentille. L'auteur recherche la cause des moujemens des disques. Il montre d'abord qu'on ne peut l'attribuer , du moins en entier , à l'effet du choc immédiat des particules de lumière ; mais il croit que « la lumière , pénétrant le disque , s'y « combine avec une matière moins tenue ; y forme encore un fluide très-expan- » sible , mais moins subtil qu'elle ; devient susceptible d'agir par impulsion sur j) d'assez grandes masses , et sortant avec impétuosité du disque , mais plus rapi- sj dément du côté du foyer , le pousse en arrière^ et poursuit sa route au tra- » vers de l'eau , conducteur de ce fluide. » Les mêmes phénomènes n'ont pas lieu pour les corps légers suspendus dans l'air , et l'auteur n'a pu m.ettre ces corps en mouvement que lorsqu'ils se fon- doient ou se brùloient , ce qui changeoit leur" masse et leur centre de gravité. Les mouvemens remarqués par le C. Prévost , n'ont lieu que très-difFicilemenC sur l'huile. Ce liquide étant peu conducteur de la chaleur , elle s'accumule sur les disques , qui se fondent bientôt. Une couche d'huile très-niince , qaelques brins de poussière , ou seulement l'immersion des doigts chauds , empêchent les mouvemens sur leau. Le C. Prévost fait entrevoir la possibilité de déterminer le poids de la lumière par le moyeu d'expériences analogues aux siennes ; n>-His en supposant que les mouvemens qu'il a observés soient dus à l'impulsion de ce fluide. Ou conçoit, en effet , que si l'on mijsuroit la vitesse que cette impulsion conmiuniquc à un corps d'une masse donnée , Oii pourroit assigner la densité du fluide lumineux , dont la vitesse est connue depuis Roëmer ( i ). L'auteur fait à ce sujet quelques calculs , qu'il ne propose que cenmie un essai , et desquels il résulte que le poids de la lumière , qui tombe sur une lieue quarrée de 2283 toises de côté , pendant une seconde de tems , est de un gros et \m Quart environ.. Le C. Prévost reprend ensuite ses recherches sur les corps odorans. Parmi plu- sieurs expériences intéressantes , doni les bornes de cet extrait ne nous permettent pas de rendre compte , nous citerons la suivante : les émanations d'une particule de cnmphre , presque contigue à un disque d'étain pesant 5 gros , ont suffi pour mettre en mouvement ce disque , qui flottoit sur l'eau. On voit par là que les ëmauations odorantes , d'une extrême ténuité , agissent sur les corps avec une force qui suppose une vitesse prodig'euse dans leur dégagement. Explication de^ figures. 4- Dans les figures A , B , C , les disques p sont mus par l'action d'un cylindre (0 Cet astronome , en expliquant la cause d'une inégalité obserTee dans les éclipses des satellites de Jupiter, fait voii queja lu,; ièie pairourt en 8 miauteâ de temps , le demi diamètre de l'orbile tenesiret <:'est-à-diie , euviioa 53 millions de lieues. ( 62 ) de fer incan<3esçant'. Quel que so!t le point du rlîsque au-rlessus duquel réponde l'ex' trémité inférieure du cylindre a b , le disque se meut toujours dans le niènie sens , par rapport à la direction du cylindre. Si elle est perpendiculaire au plan du disque, le mouvement se fait comme il est marqué dans les figures D, E , F, et le disque reste en repos , quand celte direction prolongée passe par son centre , fig. E. Les ligures G , H et K , représentent ce qui ariive lorsqu'on fait tomber sur le disque p le foyery" d'une lentille i'. La flèche indique le sens du mouvement, qui n'a plus lieu lorsque le pointy^est le centre du disque, fig. H. Lia/iff. 4- L. représente la coupe d'une assiette , contenant de l'eau dont le niveau est a l> , et sur laquelle -flottent deux disques , d et d' ; v et v' sont deux len- tilles dont les foyers tombent en/ et enj ' sur le fond de l'assiette , et se trouvent réfléchis dans les directions _f r et/' r'. Le mouvement des disques est marqua ddns l'un et l'autre cas , et on voit qu'il ne peut être attribué , ainsi qu'on seroic tenté de le faire , à l'impulsion des bulles d air que la chaleur du fond élève et qui viennent crever à la surface; car ces bulles montent dans l'espace de d' b', relativement au disque d' , qui se meut par conséquent dans une direction contraire à leur impulsion. L. C, C H I M ï E. Sur un noui'el acide métallique qui existe dans le plomb rouge de Sibérie , par le C. Vauquelin. Institut nat. En examinant de nouveau le plomb rouge de Sibérie , le C. Vauquelin s'est convaincu que ce minerai contient un acide métallique fort différent de tous ceux qui sont connus jusqu'à présent. Voici les principaux résultats de ses expériences. Séance du 21 A en- g^ faisant bouillir du plomb rouge réduit en poudre fine avec une dissolution de carbonate de potasse sature , il se produisit une eilervescence assez longue. La poussière fut dissoute , mais il se forma bientôt un précipité d'un blanc jau- nâtre. La liqueur avoit pris une belle couleur jaune d'or. Le précip.ité fut reconnu pour du carbonate de plomb. On versa dans la liqueur alkaline de l'acide nitrique , jusqu'à ce que le carbo- nate de pi>tasse excédent fût saturé. La liqueur avoit alors une couleur rouge orangée. Mêlée avec une dissolution d'étain récemment préparée , elle prit d'abord une couleur brune , qui passa ensuite au vercUtre. Versée dans une dissolutioa nitrique de plomb , elle ré.-énéroit sur-le-champ le plomb rouL-e. Evaporée spoa i tanément , elle fournissoit des crystaux d'un rouge orangé fort beau , outre ceux de nitrate de potasse. L'acide nitrique versé dans la dissolution des cristaux rouges, n'y occasionnoic point de pi'écLpité , mais si après avoir évaporé jusqu'à siccité , on lavoit avec de l'alkool les cristaux de nitrate de potas e qui se irouvoient au fond de la cap- sule , on avoit une liqueur bleue , qui, après son évaporation , laissoit une pous- sière d'un blcu-vertlàtre , dissoluble dans leau , d'une saveur acide , et qui rou- gissoit la teinture de tournesol. Le plomb rouge peut encore être décomposé par l'acide muriatique. Si ce der- nier est étendu d'eau , l'acide minéraliseur est précipité sous la ferme d'une poussière rouge ; s'il est concentré , il réagit sur l'acide mét.dlique , lui enlève une partie de son oxigène , le fait passer au verd foncé , et il se dégage des vapeurs d'acide muriatique oxigèné. Ces expériences suffisent pour prouver que l'acide minéralisateur du plomb roufe de Sibérie, est une substance nouvelle ; mais comme il a quelque ressem- blance avec l'acide molybiiiqiie , le C. Vauquelin a fait une suite d'expériences comparatives sur leurs sels alkalius. Elles ont offert des différences très-sensibles^ Voici les plus saillantes. Uémiaire au 6. (63) i». L'acide d» plomb de Sibérie colore en rouge sa combinaison avec la potasse ; le molytidate de potasse est blanc. 2°. Le niolybdate de potasse donne un précipité blanc avec le nitrate d© plomb , tandis que le plomb rouge régénéré est d'une belle couleur orangée , comme le natif, quand il est lédiiit en poudre. 3°. Le niolybdate de potasse donne, avec une dissolution nitrique de mercure, un précipité blanc flocconneux. Le sel , formé par le même alkali et l'ucide du plomb rouge de Sibérie , donne un précipité d'une couleur de cinabre foncée. 4". Le premier donne , avec la dissolution d'argent , un précipité blanc ; le second , un précipité du plus beau rouge de carmin , qui devient d'un rouge pourpre à la lumière. Les expériences précédentes prouvent suffisamment que ce nouvel acide est métallique , et qu il diffère beaucoup de l'acide mojybdique. Il ne diffère pa& irio'ns des autres métaux nouvellement découverts. L'uràne ne devient point acide, et ne peut se combiner avec les alcalis caustiques^ Le titane je dissout dans les acides , donne des sels ciistallisablcs , et ne se combine point avec les alcalis caustiques. Le tungsiéïie devient jaune dans les acides , sans s'y dissoudre , et donne des sels blancs crisiallisabks avec les alcalis. L'auteur ne poursuit pas plus loin cet examen , parce que les propriétés des autres substances métalliques sont assez connues ; il annonce qu'il continuera son travail quand il aura pu se procurer une nouvelle quantité de ce minéral. P. S. Depuis que ce mémoire a été lu à l'institut , le G. Vauquelin a réduit l'acide minf-ralisateur du plomb rouge. Ce métal est gris , très-dur, fragile et cristallise facilement en petites aiguilles ; l'acide nitrique l'aciditie assez diffici- lement. H. V. G. D, Sur la nature de l'acide produit par les poils des pois chlciies , cicef arieliiium L, , par le C. Deyeux. Le C. Deyeux , en observant les poils qui recouvrent la plante qui donne le Institut wat« pois chiche , s'est apperçu qu'il sorioit de leur extrémité une liqueur 1res acide. Elle forme bientôt une goutte de la grosseur de la tète d'une petite épini,le. L'au- teur a recueilli une petite quantité de ce fluide , en lavant les tiges et la gousse dans de l'eau distillée. Après ce lavage la plante ne présentait plus aucune trace d'acidité. Il a observé qu'il falloit trois heures à-peu-près dans un jour où le ther- momètre éloit à 270, pour qu'une nouvelle goutte d'acide eût acquis la même grosseur. Il a ensuite coupé quelques-uns de ces poils à différentes hauteurs , et il s'est conv:iincu que le liquide étoit formé d'autant plus vite , que cet organe avoit plus de longueur. L'auteur conclud de ces observations , que l'acide se forme uniquement dans les poils. L'acide recueilli rougissoit fortement la teinture de tournesol ; il précipitoit les sels calcaires , et dans les différens essais que le C. Deyeux a fait pour connoître sa nature , il se comportoit absolument comme une égale quantité de dissolution d'acide oxalique qu'il avoit amenée au même degré de force. H. V. C. D. MÉDECINE, 'Extrait d'un mémoire sur l'opium, du docteur Chiarenti , de Pise ^ par le C. Berlinghieki, correspondant. ÎL'effet de l'opiuoi est très-coimu. Cette substance calme les douleurs , les Soc, philomî (64) spasmes , produit rassonpîssement et même le sommeil ; mais dans Tieanooup dé circoQstances , ce remède, introduit dans l'estomac, excite des nausées, des vo- missemens. Le docteur Chiarenti a reconnu , par diverses expérience^ , que l'opium , ne produit son action que lorsqu'il est parvenu dans le système circulatoire, eC qu'en employant ce médicament en friction , ses effets étoient prompts et plus certains. Voici le procédé dont il s'est servi. On fait dissoudre une quautité donnée d'opium dans du suc gastrique. On combine ensuite cette dissolution dans de la pommade ordinaire, et l'on s'en sert pour frictionner la peau. Trois grains d'opium, par exemple, dissous dans du suc gastriqne de corneille (i), et unis ensuite à la pommade , ont produit des effets très-sensibles sur une femme éprou- vant des douleurs arthritiques , et quatre grains des effets tr^s-forts. L'opium pur, uni à la pommade, et appliqué ensuite en friction , n'a eu aucune action. D'après ce moyen, imaginé par le D. Chiarenti , on peut administrer l'opium, non- seulement aux personnes qui ne pourroient en faire usage à cause du dérange- ment de leur estomac ; mais encore aux enfuris , auxquels il est extrêmement; difficile , et quelquefois même impossible de le faire avaler. C. D. COMMERCE. Note sur le commerce de la gomme arabique , par le C. Swediauti. Soc PHiiOJr. Toute la gomme arabique qui vient par la voie du commerce , n'est pas rarrasséô sur les arbres , ainsi qu'on le cr»it communément. La grosseur des morceaux , eC les matières étrangères dont ils sont souvent salis , éleva mes doutes à cet égard. J'ai fait long-temps de vaines informations auprès des commerçans ; mais enfin , un homme qui a vi'cu long-temps sur la côte d'Angola , désirant obtenir de moi des renseignemens sur divers procédés chimiques , me découvrit que la manière la plus ordinaire dont on obtient la plus grande quantité de gomme arabique du commerce , est en creusant au pied des vieux arbres , particulièrement des mimosa nilotica , et Sénégal. On trouve alors de grosses masses de gomme qui ont suinté des racines , peut-être pendant plusieurs siècles , et qui se sont déta- chées de la base de l'arbre. Les naturels nettoyent ces morceaux de la terre qui les salit, soit en Its lavant, soit en les fondant ensemble. (i) On connoît la manière d'obtenir ce suc gastriijue i en faisant avaler defoico à une corneiUe» des éponges attachées à un fil, et les retirant ensuite. Errata du N°. 7. Page 53 , ligne 48 , fixes lisez volatils. Page 55, ligne pénultième, ajoutez en marge Conseil des poids et mesures. Avrs. A compter du \" vendémiaire au 6 , le prix de la souscription à ce Bulletin sera de 6 franc» pour l'année. On s'abonne à Paris , chez la cit. Alex. ERONGNiAr(T , professeur d'histoire naturelle aux école» cemr.iles , rue S. Marc , n". 14 , et chez Fuchs , libraire , rue des Mailiuiins , hôiel de cluny. On ue demande aucun supplément d abonnement aux soiisciipteurs actuels. Cette augmentation de prix est due au timbre et au nombre de gravures que l'on donne , plus considérable que celui sur lequel on avait compté. De limprimerie de Du Pomt , rue de l'Oratoire, i BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUË. PARIS, frimaire, an G de la république. (Décembre 1797O IS-. HISTOIRE NATURELLE. Sur la division méthodique des oiseaux de proie diurnes , par le C. Geoffroy. X-/ E C. Geoffroy voulant mettre quelqu'orcire dans le genre nombreux des oi- c PHitoKi seaux de proie diurnes { falco Lirtn.) a clierclié à empicyer d'une manière systé- matique les caractères trouvés depuis loag-teiiis par les fauconniers , et indiqués par Buffon. Il divise donc ces oiseaux en nobles ou faucons proprement diis , qui ont une forte dent à chaque côté du bec , et dont la seconde penne des ailes est la plus longue de toutes. Ils sont à ijrandeur égale, infiniment plus cou- rageux que les autres , et ont de plus l'avantage de la doci'ité ; aussi est-ce parmi eux que sont pris tous les oiseaux de fauconnerie. Et en ignobles, qui n'ont au- cune dentelure au bec , et dont la trois'ème ou la quatrième penne des ailes est la plus longue. Ceux-ci se subdivisent de nouveau en plusieurs familles, savoir; 1°. les griffons (gypaètes ) déjà bien caractérisés par Gnielin ; mais où il ne faut pas conuïie il la fait , ranger le grand pygargue , ou aigle à qu(Hie blanche , et oîi il faut au contraire ramener le vultnr barbaCus , qui est la même chose que la Icemmer geyer , falco barhatus Gin. a**, hes aigles {aquila) qui ont le bec fort, alongé , crochu seulement au bout, et parmi lesquels les espèces terrestres ont les tarses entièrement empennés et les espèces aquatiques les ont à moitié nuds. 30. Les sous aigles [hypaetos) qui ont avec la tète et le bec des aigles , les tarse» hauts et les ailes courtes des autours. 4". Les autours eux-mêmes qui diffèrent des précédens par leur bec courbé de» la base , et ont les ailes bien plus courtes que la queue. 5". Les buses , qui ont aussi le bec courbé dès la base ; mais les ailes autant et plus longues que la queue , et les tarses courts. 6=". Les sous-buses , ou buses de marais, qui diffèrent des buses ordinaires par leurs tarses élevés comme ceux des autres. 7°. Les milans à bec grêle et faible , à serres très-courtes, à ongles menvis , qui «ont les plus lâches des oiseaux de proie , quoiqu'ils aient le vol le plus élendu. En parcourant et rangeant d'après ces considérations toutes les espèces de la • collection nationale , ou celles que les auteurs ont ligurées, le C. Geoffroy a vu. que leurs habitudes , leurs formes , souvent mêmes leurs couleurs , étoient dans l'harmonie la plus parfaite avec ces caractères , et qu'à ce moyen on pouvoit éclair- cir le genre falco, qui ne préseutoit jusqu'ici aux ornilliologistes qu'un véritable cahos. C. V. Suite des observations sur les Bysses , Covfen-cs , Trémelles , etc. , par le C. GmoD-CnANTF.AK , de Besançon. Le C. Chantran continue d'adresser à la société le résultat de ses recherches S03. PHiLoac« microscopiques sur la famille des plantes cry))togai!:e?. Les nouveaux niétnoires qu'elle a reçus de cet infatigable correspondant , sont , comme les précédens , accompagnés de figures très-soignées , qui représentent chacune des substance* ( 66 ) qu'il a examîn<^es , d'a'oord , telle qu'elle se montre à la vue simple , et en<;uite , dans ses détails microscopiques les plus remarquables. Nous ne ferons connoître ici que les trails les plus saillans de ces observations. Sous le n". 20 de ces m4moires , on trouve une particularité sur une espèce de bysse non décrite , ou qui a pu être confondue avec le velouté ou le botryoide , Lin. Les tubes qui constituent ce bysse , sont le résultat de l'aggrégation d'ani- malcules , qui , sous les yeux mêmes de l'observateur , se sont collés les uns aux aiUres , et ont formé bieutôc après des faisceaux rayonnans , en se fixant sur un même point. On observe quelquefois sur les fruits des taches noirâtres. C'est une maladie que l'on désigne sous le nom de nielle. Les poires y sont très-sujettes dans les années pluvieuses. Voici ce que nous apprennent les observations microscopiques du C. (jirod-Chantran sur cette production , dont la nature avoit été jusqu'ici ignorée. « On voit alors sur ce fruit ime croûte blanche qui ressemble à une légère efflo- » rescence, et recouvre toujours une autre couche de poudre noire ; mais celle-ci « se trouve souvent seule sur la peau des fruits , où elle forme des taches ir- 5) régulières plus ou moins étendues. 3) La plupart des molécules de la poudre blanche humectée ne sont que comme y> des points. Quelques-uns ont un volume beaucoup plus apparent, et toutes » jouisssent d'un mouvement sensible. » L'on retrouve encore les mêmes points vivans dans la poudre noire. L'en 3) y distingue aussi plus de nuances dans la grosseur des corpuscules. Ceux-ci » sont , pour la plupart , ovales , alongés et immobiles. 11 paroît que ces animalcules doivent aux pluies le développement de leur exis- tence ; car ceux qui ont été conservés dans l'eau , ont multiplié très-sensiblemeut dans l'espace de quelques jours. L'aureur a donné une figure et la description des animalcides qui produisent cette maladie du seigle appellée aussi la nielle. La forme et les propriétés du ces petits êtres , les font différer beaucoup des précédens , qui retardent le grossisse- ment du fruit ; tandis que ceux-là font enfler la graine outre mesure , et la font détacher de son réceptacle , ce qui leur donne quelques rapports avec les insectes dont on se sert dans les isles de Malte et du Levant pour accélérer la malurilé des figues (1), procédé connu sous le nom de caprification. Les grains de froment attaqués de cette maladie , qu'on nomme charbon , soumis au microscope , ont présenté des myriades de corpuscules ronds , ressemblant à des vohox. La plupart avoient des entrailles noires occupant plus de la moitié de leur disque apparent. Ils se léunissaient et se pressoient les uns contre les autres , et plusieurs en laissoient échapper d'autres plus petits de leur intérieur. Le vinaigre et 1 acide nitrique n'ont point fait périr ces animaux ; ils se remuoient et tour- noient sur leur axe dans ces liquides , avec plus de vivacité que dans l'eau. La chaux vive et éteinte les a privés presque subitement de la faculté» de se mouvoir , en les décolorant et les r(^duisant à moitié de leur volume ; ce qui paraît con- firmer l'efficacité de la pratique du chaulage , employé lors du semis. Ce qu'il y a de bien remarquable dans cette observation , c'est que les animalcules des bysses et conf(;rves ont tons péri dans les acicles , avec diminution de volume j tandis que ceux observés dans le charbon du froment , n'ont pas paru en être incommodés. A la suite d'un très-grand nombre d'autres faits analogues à ceux qiie nous avons rapporté; le G. Girod-Chantran offre le résultat suivant: on peut distinguer (0 C'isi le cynips pseues , Liu. Amœu. .icad. i. .•Ji. deux ordres de polypiers ; savoir : i*. un sans tubes ; 2». arec tubes. Dans le pre- mier ordre seroient rangés les animalcules qui vivent en société ou se réunissnnt en peuplades ; CHr dès l'instant qu'ils se rencontrent isolés , ils appartiennent aux vers in/usoires. Parmi les polypiers à tubes , il en est de simple et de rameux , avec ou sans cloison , vuides ou pleins ; les corpuscules y sont , ou régulièrement ou confusé- ment disposés. Les tubes sont formés d'animalcules , qui après s'être accolés , ne grossissent plus , ou bien ils naissent de l'extension de ces mêmes animalcules élémentaires , dont chacun peut devenir un tube. Le mouvement vital n'est accordé qu'aux élemens ou aux tubes tous formés , ou bien encore tous les deux en jouissent, etc. "Voilà certainement des conclusions bien propres à Jeter quelque Jour sur cette partie de la cryptoganiie , et à faire connoître combien les signes caractéristiques tirés de la simple inspection , induisent en erreur. ExpUcation des Jig. Fig. 5. A. Faisceaux formés par la réunion des animalrule» d'un bysse. — Fig. 5. B. Tube» de la con/m'a iu//oja L. vus au microscope. Chaque cloison renferme deux faisceaux qui, après en être sortis , prennent de raccroissemenc et forment les filamens articulés. Fig. 6. C. C. D. Notice sur un sulfate de chaux du mont Vulpino , dans le Berganiasc ^ par le C. Fleurieu de Bellevue. Celte pierre , dont la nature vient d'être déterminée par l'analyse du C. "Vau- Cckfébenci quelin , est employée à Milan pour faire des tables et des revétemens de cheminée , des jMihbs. sous le nom de marbre bardiglio de Bergame. Sa pesanteur spécifique, déterminée par le C. Hauy , est de 2,8787, sa couleur varie du blanc nacré grisâtre , au blanc nacré , veiué d'un gris bleuâtre ; sa cassure, à facettes brillantes , lui donna l'aspect d'un marbre salin. « Si on isole une des petites lames dont elle est l'as»- 3) semblage , on observe que les bords de cette lame ont un aspect plus terne « que ses grandes faces, comme dans la chaux sulfatée {llauy)n. Sa dureté appreche de celle du sulfate de baryte elle ne raie pas même le maibre, mai» elle est susceptible d'un beau poli. Elle n'est point phosphorescente par frotte- ment , mais donne une légère odeur quartzeuse ; elle est phosphorescente lors- qu'on la Jette en poudre sur un fer rouge ; elle se fond facilement au chalumeau , et ne fait aucune effervescence avec l'acide nitrique. « aS parties de cette pierre j> réduite en poudre fine, ayant bouilli, avec 2000 parties d'eau, se sont pres- ■>■> qu'entièrement dissoutes ; il est resté deux à trois parties d'une substance inso- " lubie. La dissolution a été reconnue j)our être celle d'une sulfate de chaux , " et la substance non dissoute pour être de la silice. D'après cette expérience , «) et une autre analyse de cette pierre , faite au moyen du carbonate de potasse. 5> on peut la re::;arder comme composée de 0,92 de sulfate de chaux , et 0,08 d© " silice. » ( Vauquelin, ) Le C. Fleuriau de Bellevue n'a point été sur les lieux où se trouve ce sulfat» de chaux ; mais on sait qu'il y existe en masse considérable. JNTe seroit-ce pas la gypse primitif de quelques géolo^istes ? A. B. CHIMIE. "^Analyse du séné de la palthe ( cassia senna L. ) par le C. Bouillon- Lagrange. L'eau à la température de + lo" enlève au séné par la simple infusion les trois Soc. philom^' huitièmes de son poids tandis que plusieurs décoctions lui enlèvent les cinq hui7 tiomes de ce même poids. Dans le premier cas , l'eau est chargée, outre les sels qui sont ceux que l'on trouve ordinairement dans les végétaux y d'une matière ex- I â ( 68 ) _ tractiva, savonneuse, soluble en partie dans l'alcool, mais très-soluble dans l'eaTi; la (lëcoctioQ au contraire contient une substance acre, amère , un peu grasse ^ insoluble dans l'eau , mais soluble dans l'alcool , qui a le même caractère et la même action que les résines sur l'économie animale. Elle paroît être coniposée des mêmes principes , niais dans d'autres proportions. Cette substance n'existe pas sous cet état dans le séné ; elle paroît avoir été formée par le combinaison de l'oxigène avec la substance savonneuse dont nous venons de parler , combi- naison qui a été favorisée par l'action de l'ébullition. La preuve qu'en donne l'a iteur de l'analyse, c'est qu'en laissant l'infusion quelque-tems exposée à l'air , ou bien en y faisant passer de l'oxigène par l'insufflation , ou du gaz muriatique oxigéné , on produit à volonté cette même subsiance. Les feuilles de séné privées par la décoction de tout ce qu'elles peuvent con- ten'r de sulublo dans l'eau, et traitées ensuite par les alcalis j)résentent un phé- nomène assez remarquable : l'alcali dissout cette matière analo:;iie aux résines ob- tenue déjà par la décoction ou l'action de l'oxigène sur l'infusion , mais les feuilles acquièrent par l'action de l'alcali une belle couleur verte inattaquable par ces mêmes alcalis, mais très-dissoliible sans altération dans l'alcool. Cette substance verte s'obtient isolée par l'évaporation de l'alcool ; elle diffère de la substance résineuse mentionnée ci-dessus , en ce que les alcalis n'agissent point sur elle, mais l'acide muriatique oxii^éué la décolore. Le C. Lagrange a voulu connoître également la nature des petites branches appellées bûchettes , que l'on trouve dans le séné non mondé. Il s'est assuré par une analyse comparée qu'elles étaient absolument de la même nature que les • leuillcs , et qu'il n'y avoit aucun inconvénient de se servir du séné tel qu'on le reçoit du commerce. Des expériences renfermées dans son mémoire, l'auteur conclut que le séné contient à-peu-près comme le quinquina, dont l'analyse a été publiée par le C. Foiircroy , une substance savoneuse qui , retirée par infusion sans le contact trop multiplié de l'oxigène , n'a sur l'économie animale que l'action légèrement pur- gative qu'on lui di'sire. Tandis que cette même substance retirée par la décoction chan^^e de nature en se combinant avec l'oxigène , acquiert toutes les propriétés acres des résines et cause les coliques que l'on reproche souvent au séné. On évitera toujours ces accidens dans la médecine en n'employant jamais que des iûfusions faitts à froid pendant la à i5 heures au plus, A. E. Sur le principe tannant , par M. Proust, IwSTrruT NAT. Une drcoction de noix de galle versée dans une dissolution de muriate d'é- tain, y oc asionne nn précipité jaunâtre et abondant, quelque soit le degré d'oxi- dation du métal. Ce précipité est la coiiibinnison du principe tannant et de ''oxid® d'étain. La liqueur surnageante comient l'exrès de la dissolution d'étain , l'acide muriatique libre et l'acide galliquc qui n'est point précipité por les sels d'étain. On peut obtenir ce dernier acide par l'évaporation après avoir précipité l'étaia à l'aide de l'hydrogène sulfuré. Pour décomposer la combinaison de l'oxide d'étain et du tannin , on l'e'teud d'une grande quantité d'eau et on y fuit passer du gaz liydro ène sulfuré. Le tannin à mesure qu'il est dégagé se dissout dans l'eau, et le sulfure d'étain rtste au fond de la liqueur. Les dissolutions de plomb ne produisent pas les mêmes effets , parce qu'elles précipitent en mêiiie-temps le taniiiii et l'ucide galliiiue. La dissolution de tannin a la couleur foncée et l'odeur pariiculière d'une dé- coction de noix de galle. Elle < st fortement acerbe et amère. Elle se trouble par le refroidissement, et dépose une poussière d'un brun clair qui se redissouE ( G9 ) J)ar la chaleur. La mati^Te qu'elle laisse après son évaporation est brune, frîable vitreuse comme l'aloès et n'attire point l'iuimidité de l'air. Elle se dissout dans l'eau chaude et dans ralcool. Tous les acides précipitent le tannin de sa disso- lution aqueuse en s'unissant à lui. La dissolution aqueuse du tannin versée dans une dissolution de colle y forme un précipité abondant qui se prend en magtna et acquiert par son rapprochement une élasticité beaucoup plus grande qiie celle J du gluten de la farine. En se desséchant, cette matière devient friable j elle re- prend si's propriétés élastiques en la ramollissant dans l'eau chaude. Les li^iueurs aibnmieuses sont aussi précipitées par la liqueur tannante, mais il n'en résulte pas un magma susceptible du même rapprochement. Le sulfate rouge de fer est précipité en bleu un peu sale, par la dissolution 'de tannin. Le sulfate verd de fer n'en éprouve aucune altération. Le tannite de fer est décomposé par les acides , bien différent en cela du gal- late de fer qui est dissout sans être altéré. Si , dans lu dissolution du j^rincipe tannant , on verse une quantité trop con- sidérable de -sulfate rouge, l'acide sidfurique redissout le précipité, et donne une couleur noire ou bleue à la liqueur, selon qu'elle est plus ou moins étendue d'eau. Pour faire reparoître le précipité sans lui enlever le principe tannant , il faut saturer peu à jieu l'excès d'acide avec de la potasse. Avec un peu d'atten- tion on parvient à décolorer entièrement la liqueur sans toucher au sulfate de fer. On observe alors que tout le sulfate de fer restant dans la hqueiir qui, d'a- t)ord étoit rouge, a été ramené à l'état de sulfate vert; une portion du tannin a absorbé l'oxigène qui fait la différence de ces deux états , et étant devenu par-là incapable de précipiter le fer , il reste en dissolution dans la liqueur. L'acide muriatique o.\igéné produit beaucoup plus promptement l'oxidation du principe tannant. L'acide gallique éprouve les mêmes altérations. L'auteur a encore observé qu'un bain de teinture en noir fait arec le sumac et le sulfate rouge ne coloroit plus les étoffes au bout d'un certain tems. Ce bain étoit verdâtre et devenoit noir en y versant du sulfate rouge ou de l'acide mu- riatique oxi éné. M. Proust en a conclu que le principe noircissant existoit en- core dans le bain avec du sulfate de fer ramené au vert. Le sulfate rouge donne du noir eu s'unissant au principe noire ssant. L'acide nuiriatique produit le même effet en portant au ronge le sidfate vert , et en le rendant capable par cette addition d'oxigène, de précipiter le principe noircissant. Il conclut de toutes ces observations , i°. que datis la teinture en noir les ingré- diens ne peuvent plus donner de couleur au bout d'un certain temps ( quand tout le sulfate de fer est passé au verd ) à moins que par l'aërage on ne rende au fer la quantité d'oxigène qui le constitue oxide rouge. 2°. Qu'une portion du principe noircissant se détruit par l'oxidation. 3°. Enfin, que les teinturiers accéléreroient considérablement leur travail en employant le sulfate rouge au lieu de sulfate vert. H. V. C. D. Note sur la composition de la chrysolite , par le C. Vauquélin. Le C Vauqurlin a soumis dernièrement à l'analyse la chrysolite (i) des Joailliers iNSTrruT Nat, qu'on avoit placée jusqu'à présent parmi les pierr^^s précieuses du second ordre. 11 a trouvé que cette prétendue pierre étoit un véritable sel calcaire composé de 54,28 de chaux, et de 45)72 d'acide phosphorique. En traitant par l'acide sul- furique , cette substance réduite en poudre , il a obtenu du sulfate de chaux ; ayant décomposé le phosphate acidulé de chaux surnageant à l'aide du carbonate ^_ ^ , . . — (i) Chrysolitus. VAttEB. t. I. p. 343 sp. log. Acmè bb 1,'iSiE, tom. 3. p.a/'- ^^P- 7r Î7o5 d'ammonîaqiië, il s'est Formé un précipité de carbonate de chaux , et le pHos-? phate d'ammoniaque traité avec le charbon lui a donné du phosphore. Le résultat de l'analyse de la chrysolite se ra])procho beaucoup de celui que M. Klaproth a obtenu de l'apathite. Ce savant y a trouvé 55 rie chaux, et 45 d'acide phosphorique. D'après le citoyen Ilaûy , les molécules de oes deux subs- tances ne diffèrent pas entr'elles de la moindre quantité appréciable , comme oa peut le voir dans l'extrait de son ouvrage, publié depuis quelque-temps dans la Journal des mines, n". 28. H. V. C. D. MÉDECINE. Sur les causes qui s opposent à la guérisoii des fractures dans les grands animaux y par le C. Huzard. INSTITUT NAT. La moélle des grands animaux est plus ou moins solide. On a pensé long-temps,' et beaucoup de vétérinaires sont encore dans l'erreur à cet égard, que la moélla étoit trop liquide , qu'elle s'epanchoic après la fracture , et s'opposoit ainsi à la guérison. L'auteur développe les véritables causes qui rendent la cure difficile. Elles dé-: Fendent de la nature même de la fracture. Les os de la cuisse, de la jambe, de épaule et du bras étant situés obliquement et entourés de muscles forts , ne peuvent être facilement réduits lorsqu'ils sont fracturés. Il est également très-dif-, £cile d'y faire l'application d'un bandage propre à les maintenir en situation. Les mouveniens du membre ne peuvent être réprimés comdie dans l'homme , ce qui donne lieu à des déchiremens , hémorragies, inflamm.ations , etc. Les moyens qu'on met en usage pour tenir la partie fracturée de l'animal dans l'immobilité , le fatiguent , le gênent, le forcent à des actions violentes, et font naître d'autres maladies graves, comme l'inflammation de la poitrine, du bas-ventre, la réten- tion d'urine , etc. Lorsque les animaux qui servent à la nourriture de l'homme ont un membre fracturé , on les livre au boucher et ils ne perdent que très-peu de leur valeur. Quant aux chevaux , comme leur guérison seroit longue , et très- dispendieuse dans les villes, le propriétaire préfère acquérir iin autre cheval aveo l'argent qu'il emploieroit à la guérison du premier , et sa jouissance n'est point interrompue. Ce n'est donc qu'à la campagne, pour des poulains d'espérance, des chevaux entiers ou des jumens qu'on destine à la propagation , qu'on peut ea^ treprendre la guérison des fractures. Beaucoup de fractures permettent la réduction et le bandage , comme celles du coude, des avant-bras, des jambes de derrière, du canon, et des os inférieurs. Celles des côtes et du péroné guérissent souvent seules et sans qu'on s'en apper- çoive. Dans toutes ces circonstances , après un bandage méthodique , il faut aban- donner ces animaux à eux-mêmes daus une écurie libre avec un peu de litière ou dans ime prairie. Le C. Huzard cite un grand nombre de cures de ce genre dans lesquelles on a obtenu la guérison des fractures des os de la cuisse, du bras, de l'avant-bras , du paturon , du canon , de l'olécrane , du coude , de l'os de la couronne et même de ceux du bassin. Il résulte de ces observations , que les fractures des grands animaux peuvent être plus ou moins facilement guéries ; que les moyens simples sont préférables ; que la nature et le temps suffisent le plus souvent; qu'enfin les causes qui s'op- posent ordinairement à ces guérisons sont idéales , accessoires et subordonnées 4 l'intelligeace de l'artiste, aux facultés ou à la yoloBté du propriétaire. C. D. ( 70 OUVRAGES NOUVEAUX. "Extrait d'un mcmoire sur les fougères , de M. Smith , par le C. Ventenat. Parmi les ordres mie renferme la cryptogamie , celui des fou£:;ères étoic le seul Mém. e. cad. ,, , , .1, , _^iD /i-'i' T 1 royale de iurin, dont les observations des modernes n eussent pas éclaire la nature. L,a valeur ^^^j g^ 5_ des caractères qui doivent être préférés dans l'établissement des genres de cette fa- mille n'avoit point encore été assignée. A la vérité , la découverte de quelques nouvelles plantes avoit nécessité l'introduction de quelques genres nouveaux , mais ceux que Linnasus avoit établis subsistoient toujours dans leur entier. M. Sniith ne s'est pas borné , à l'exemple du botaniste suédois, au seul carac- tère fourni par la disposition de la fructification , il en a ajouté de nouveaux , qui, loin de détruire, comme il l'observe lui-même , les genres de Linnaîus, leur donnent au contraire plus de consistance. Ces caractères sont , i», la présence ou l'absence du tégument {involucnim) (i) , espèce de membrane qui recouvre ordinairement la fruciilication des fougères quand elle n'est pas parvenue à sa ma- turité (2) ; 2°. le lieu d'où le tégument tire son origine , savoir : tantôt du bord du feuillage, tantôt de sa nervure ou côte moyenne, tantôt des veines ou rami- licalions qu'on y observe ; 3°. la position de la fructification qui est terminale ou latérale ; 4°. la manière dont s'ouvre le tégument , tantôt extérieurement ( c'est- à-dire , sur le bord du feuillage) tantôt intérieurement, (c'est-à-dire, du côté qui regarde la nervure ou côte moyenne du feuillage ); 5". les capsules ou follicules ordinairement entourées d'un anneau articulé ou élastique , et quelquefois nues. Tels sont les principes sur lesquels est fondée la nouvelle distribution des genres établis par M. Smith dans les fougères dorsiféres , ou fougères proprement dites. Le lecteur jugera de l'application heureuse qui en a été faite par le tableau suivant. Fougères dorsiféres, ou fougères proprement dites. Cab. esseut. Fructifications situées sur la surface iriKrieure du feuillage et quelquefois sur ses bords. 5. I. Fructijicaciont riunies. Car. essfnt. Ciijiswles stipitées , 2 valves , i- loculaires, entourées d'un anneau anicuié et élastique. Fructifications presque toujours recouvertes par im tégument membraneux. 1. AcBosTicHCM. Linu. FructiJicatiQiis formant une tache ou plaque irréguliére , continue, et re- couvrant presque tout le disque. — Ti'gumcrtt o. (à moins qu'on ne donne ce nom à de petites écaille» ou à des poils situés entre les capsules. ) Exemp. du genre, Acrostichum aureum Liun. latifolium , villosum Sw. osmunda peltata Sw. 2. PoLYFûDiuM. Linu. Fructifications en points .nirondis , épars , situés sur le disque du feuillage. — Téginncnt ombiliqué , s'ouvrant presque de tous cotés. — Obs. On ne trouve aucune apparence de tégument dans le P. vulgare qui est la principale espèce du genre. Ex. d. g. ( tégument nul ) Polypodiuni viilgaie, ( té.^umeiit ombiliqué ) P. trifoliatum ;( tégument presque rénilbrme ) P. filix mas ; (tégument en forme de croissant ) P. filix fœmina Linn. Cette espèce ne seroit-elle pas congénère du Darka ? 3. AsPLENiUM. Fructif. en petites lignes éparses. Tégument naissait latéralement »ur les veines et s'ouvrant iuiérieurement. Ex. d. g. Asplenium hemionitis, raonanthemum , Linn. J\. Dabea Jufs. JJiffère du genre précédent par le tégument qui s'ouvre extérieuremenl. Ex. d. g. Cœnopteris furcata etc. Berg. act. pelrop. 1782, Asplenium cicutarium Sw. F. (laccidum Forst. 5- Hemionitis Linn. Fructif. en petites lignes éparses , croiséss et rappiocliées des veinss. Tègtt- Ttiens tirant leur origine des veines et s'entrouvrant extérieurement de chaque côté. — Ex. d. g. fie- niionitis lanceolala L. ; Asplenium plantagineum L. , grandifolium Sw. Mf.niscium Schreh. gen. 6. 8coLOPENDRiuM. /■'/■«m'/! en petites Hgnes éparses, presque parallèles, situées entre les veines. — Tégumens superficiaires (5)'ppnchés longitudinalcment les uns sur les autres et s'ouvrant par une su- ture longitudinale. Ex. d. g. Asplenium scolopenJrlum Linn. (1 ) Nous avons cru devoir ainsi traduire ini'olucrum parce mie le mot involucre semble consacré pour désigner les folioles situées sous la fructification des ombelliltres. (2) Adanson (fam. des plantes, Paris 1763, vol. 2 p. 20 ) et Gleditsh (syst. plant. Berolin 1764), ont emplojé la présence ou l'absence du tégument pour caractériser (|n-ilques-uns de leurs genres , mais îls n'uul p.is envisagé cet organe u'après toutes les considérations qu'il présente et qui ont été développées par M. Sniith. • • 1 1 r j (5) Tégiimens superficiaires invohicra snperjicitiria , ceux qui tirent leur origine ue I3 sutJace ou du disque du Icuill.ige et agn de ses bords ou de sa netvure. 7. Blechnttm Lmn. FructlF. en Hgnet longitudinales, continues , adj.iccnt es à la côté. — Tr'gument superficiaire , continu , «'ouvrant intérieurement. — Kxemp. du g. Bleclinum occidentale ; Osmunda Spicant Linn. 8. WooDwARDiA Fructif. en points oblongs , distincts , disposés par séries , et adjacens à la côte. — l'cgumens superficiaires , en voûte , s'ouvraut intérieurement. ■ — Ex. d, g- Wuodwardia angustifolia5/7i. Blechriiim virginicum L. etc. 9. Pteris Linn. FnictiJ. disposée en une ligne marginale, continue. — Tégument formé par le bord du feuilLige courbé en dedans, continu, s'ouvrant intérieurement. — Ex. d. g. Pteris grandifulia , vittata, rrelica i. ; Arrostiiluim spptentiionale Linn. etc. 10. LiKusAFA Drynndti ( infedit ). FructiJ. disposée en une ligne continue, peu écartée du bord du feuillage. — Tégument superficiaire, continu, s'ouvrant extérieurement. — Ex. d. g, Adiantum guia- nense ^u//. ; strictiim Sw. 11. ViTTABiA. Fiuciif. disposée en une ligne marginale, continue. 7V^«ine«f double , continu ; l'un SHpeificiaire s'ouvrant extérieurement; l'autre formé par le bord de la feuille qui est courbé en dedans s'ouvrant intérieurement. — Fx. d. g. Pieris lineata Linn. 12. LoKCHiTis Linn. Fmctif. disnostes en petites lignes lunulées , situées dans les sinus du feuillage.' ~ Tégumens formés par le bord ne la feuille qui est courbé en dedans, s'ouvrant intérieurement. — Ohs. Ce genre a de l'affinité avec le pteiis par «on port, et il se rapproche de l'adianthum par son caractère. — Les Lonchiiis pedata et adcensionis de Forster appartiennent au genre Pteris. — Ex.d. g. Lonchiils hirsuia Litin, i3. Adiantum Linn. Fructif. en points arrondis, marginaux , distincts. — Tégumens scjuami» formes , Ibrmés par le bord du feuillage ciurbé en dedans , distincts et s'ouvrant intérieurement. — Ex. d. g. Adiamura capilius veneiis i.i««. 14. Davallia. Fructif. en poinis arrondis, presque marginaux, distincts. — Tégumens =,!\nand- formes , superficiaires, distincts, s'ouvrant extérieurement. — Obs. Le feuillage des espèces de ce genre est ferme, luisant ; il n'est point tendre , membraneux , djlaté comme dau&les Tiirhomanes et Adiantum. — Les IruclificruiouS terminent toujours les veines dans ce genre , et elle» ne sont jamais la- térales. — Ex. d. g. Tri,?honiane8 canariense ; Adi.intum clavatimi Linn. ; Davallia falcata Snàtlt. 1 5. DicKsoNtA fHérir. Fruticf. en points arrondis , marginaux, saiilans. — Tégument double; l'nn superficiaire s'ouvrant extérieurement , l'autre formé par le bord de la feuille plié en dedans , recou- vrant le premier et s'ouvrant intéiieuremenr. — Olis. Le port de ce genre ressemble à celui du davallia. — Ex. d. g. Dicksonia arborescens Ait. Hort. Kew. -v. 5. 4C9. 16. CvATHEA. FructiJ. éparses , anondies, portées sur un calice hémisphérique qui s'ouvre au som» mot sans ■ percule. — Ex. d.g. Pol) podium liorridum . arboieum, fragile, capause /./««. 17. Tkichomanes Linn. Fructif. insérées sur le bord du feuillage, distinctes. Tégumens nrcéolés , I-ph)lles , s'entrouvrant extérieurement , columelles saillantes, pistillilormes. Obs. Port membraneux , demi transparent. — Ex. d. g. Trichomanes crispun, , scandcns Linn. etc. ! 8. HïMENopHYLLuia. Fnictif. insérées sur le boir! du feuillage , dist.nctes. — Tégumens bivalves , légèrement comprimée, droits, s'entiouvrant extérieurement, columelles non saillantes. — Obs. Le porc de ce genre ressemble k celui du trichomanes. — Ex. d. g. Trichomanes tunbridgense L. ; aspLnoides, fucoides , ciliaium Sw. etc. 19. ^icHiZAEA. Fructif. sur les appendices du feuillage , et recouvrant leur surface posiérieurc. — Té- g^Hmenj formés par les Dords des appendices courbés en dedans, continus. — Obs. Les espèces de ca genre ont un port qui leur est propre. — Ex, d. g. Acrosticbum pectinatum , dichotommn L. etc. 5. II. Fructifications distinctes. — Car. essent. Capsules sessiles , dépourvues d'anneau ou nues. 20. Gleichenia. Capsides triloculaires , trivalves; cloisons sur le miheu des valves. — Ex.d. g. Ono- clea polypodioidcs Linn. Mant. 5o6. 21. Mabattia Swartz. M\riotheca Juss. Capsuhs ovales , s'ouvrant longitudinalement par leur 10m- niet ; chaque valve muliiloculaire. — Ex. d. g. Maratiia ulaia Sw. ; Isevis , IVaxinca Smiih. 22. Danaea. Capsuler uniloculaires , s'ouvrant exiérieutement par un poie , disposées sur deux rang» et très-rapprochées. — Obs. Les capsules sont portées sur les veines. . — Lx. d. g. Aspleninm nodosum Linn. ; Danœa alaîa Smith. Le tabirau que nous venons d'exposer suffit pour faire apprécier l'impcrtance du mémoire piésenio par M. Smith, à l'académie royale de Turin. Il n'est point de botaniste qui ne soit liajipé de la consistance que donnent à la plupart des genres de la famille des fougères , les caractères iburnis par les différentes considérations que présente la membrane qui recouvre la fructification. Ces caractère» ont encore l'avantage de rapprocher les espèces qui se ressemblent le plus dans leur port. I innaeus en négligeant les caractères introduits par le botaniste anglais , avait souvent réuni des espèces qui no sont point congénères, comme on le voit dansl'ûsmunda , le polypodium , l'achroslichum , l'adiantum , le trichomanes, etc. Errata du N" 8. Pag. 5q. Par-tout où il y a j, ajoutes /;. — Lig. 16 , elfacei : il en arrive autant à ^ et ajoutez lign. 1 7 , après le mot poids : se r'out>re. — Lig. 36 , ciïacezjrg. 4. S, De l'Imprimerie de De Pobt , rue de l'Oratoire. ^^«'•^-■^' lia// . J<\>' Jcic/icaf S'!'S c{ 0 Ze.^ /içz/retf S avnar/ie/i/uYj/ au yî/z/Zc/ui .V!' (^ . BULLETIN DES SCIENCES, TAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE, PARIS. Nivose, ati 6 de la rèpiLhlique. ( Janviur 1798.) HISTOIRE NATURELLE. î^ote sur l'analyse de l'émeraude du Pérou , par le C. Vauqueliiï. 1^0. J— /E citoven Vauquelin en analysant rémeraurle du Pérou vient de retrouver Institut NATlf la nouvelle substance métallique découverte par lui, da.js le plomb rouge de Siliéne. C'est à ce métal que cette gemme doit sa couleur verte. Le C. Vau- quelin se proposant de répéter cette analyse pour déterJ7iiner plus exactement les propanious des parties constituantes de cette pierre, nous donnerons le ré- sultat de ses expériences aussitôt qu'il les aura fait coxinultre. Observations extraites d'un voyasjfe dans la ci-devant Auvei'gne , par le C. Dolomieu. D'après les observations de ce géologiste , la presque totalité de la ci-devant pro- Institut nat». vince d'Auvergne est un vaste plateau i;raiaitique sillonné par des vallées et re- couvert dans un grand nombre de ses points de montagnes et collines volca- niques qui prés.mtent les mêmes produits à peu de chose près que ceux d'Italia et de Sicile , mais qui en diCfèrent par leur situation. Elles sont presque toutes isolées, et reposi^nt immédiatement sur le granit, tanrlis que dai:s les volcans d'Italie, les cendres, les scories placées sous bs laves cachent les terreins qu'elles ont recouverts. Ces laves d'Auvergne diffèrent beaucoup par leur nature et du granit et de toutes les substances qui entrent dans sa composition ; elles ren- ferment , comme les autres , des pierres que l'on ne trouve point ailleurs , telles que les el'vincs et les pyroxènes ; cependant elles sortent du sein de ces montagnes, elles se sont fait jour à travers cette roche regardée par tous les géologistes comme la pins ancienne de celles que nous connoissons. Un agent quelconque de fermentation volcanique , agent qui ne peut exister dans le ^ ranit , les a îaic sortir de dessous cette roche pour le-s placer au-dessus. Cette observation , dit le C. Dolomieu , prouve évidemment que des matières in^érieu^es au granit, et par cela même antéii«ures , renfeiiuent les agens volcaniques et fournissent la basa des laves , et que les foyers volcaniques ne sont point placés dans les couche» secondaires, comme on l'a supposé. L'auteur distingue, avec plusieurs géologistes, bs rolcans d'Auvergne en an- ciens et en modernes. Il pense que b s éruptions des volcans modernes sont pos- térieures à la dernière crise qni a laissé nos continens à peu-près comme nous les voyons. Les autres sont ai. lérieurts à cette crise , car ce ne sont pas les moyens actuels de la nature qui ont pu excaver dans des masses de granit des vallées de deux cents mètres (100 toises) de profondeur, sur une largeur d'une demie lieue, pour laisser des escarpemens latéraux presque send)lables à des murs, sur le som- met desquels on voit des masses de laves prismatiques qui se concspondent. L étendue de certains courans de lav?s fait croire au C. Dolomieu que ces vol- omis n'étoieut pas souamrius ; et les laves alternant avec ia pierre calcaire co- K t 74 î quillièra que l'on trouve à une certaine hauteur , lui font penser que la mer y esc venue déposer des bancs calcaires dans ceriaines circonstances. Tout prouve daiUeurs que cet agent qui a creusé les grandes vallées a passé à plusieurs re- prises sur ce j^avs, et a même iiniené de très- loin des maticres élrangèrcs aux volcans , qui ne se sont point méléos avec leurs produits ; tels sont , par exemple, les bancs d'un grès à gros grains déposé ëvidemuient après les premières déjec- tions volcaniques , et ne contenant pas les moindres grains qui puissent appar- tenir aux volcans. Les pierres de différente nature , que des couches immenses de laves ont re- couvertes , n'ont subi qu'une très-légère altération ; ce qui est une previve de plus , que la chaleur des laves n'est pas très-considérable. Ces laves, en se répandant sur le plateau granitique, y ont trouvé des fentes qu'elles ont r. rnpli à la manière des liions. L'une d'elles a présenté au C. Do- lomieu une preuve convaincante de son opinion sur la formation des colonnes basaltiques. Ce naturaliste l'a toujours attribuée à un retrait produit par un re- froidissement subit. Parmi ces fontes ainsi remplies , on en lemarque une très- grande près le Mout-d'Or, dans laquelle les parties de la lave qui touchent à la masse de la montagne ont subi le retrait causé par la propriété réfrigérante de cette masse due à sa densité ; le milieu de ce iilon n'avoit éprouvé aucun retrait semblable , ses fissures étoient au contraire daus une direction oppesée» A. B. PHYSIOLOGIE. Siij' la manière dont se fait la nutrition dans les insectes , par le C. CuVIER. Institut NAt. L'auteur commence par établir par les témoignages de S^vammerdam, de Mal- plghi , et de Lyonnet , et par ses propres expériences, que le vaisseau dorsal ou le prétendu cœur des insectes, n'a aucune branche, et ne peut être un organe cir- culatoire. Il montre ensuite, par l'examen microscopique des diverses parties de ces animaux , qu'il n'est pas possible d'y découvrir d'autre centre de circulation ïii même d'autres vaisseaux que les trachées , ou vaisseaux aériens ; d'oii il se croit en droit de conclure que le fluide nourricier des insectes traverse simplement les pores de leur canal intestinal , et qu'il baigne toutes leurs parties , qu'il nourrit par voie de simple succion ou d'imbibition , comme cela arrive dans les polj^pes. Il observe que la manière dont les insectes respirent est très-favorable à cette opinion , puisque les trachées ne paroissent aller distribuer l'air à tous les points du corps , que parce que le fluide nourricier n'étant point cantenu dans un système Vascnlaire , ne pouvoit être exposé à l'action de cet air dans iin organe particulier. Mais c'est sur-tout dans la structure des organes secrétoires des insectes qu'il puise son principal argument. Il établit par un très-grand nombre d'observations détaillées que ces organes ne cons'stent jamais en glandes solides , mais seule- ment en tubes spongieux flottans dans le corps ; cela devoit être puisqu'aucun vaisseau sanguin ne lie ces vaisseaux propres dans un tissu commun , comme il arrive dans nos glandes conglomérées, et que d'ailleurs ces vaisseaux n'agissant ici que par la succion de leur surface , il fallait qu'elle fût aussi multipliée que possible. Parmi le grand nombre de faits et de détails particuliers que ce mémoire contient, nous ne citerons que les suivans. Iips vaisseaux hépatiques sont toujours de longs fils souvent très -tortillés et repliés. On n'en trouve que deux dans les coléoptères , quatre dans les chenilles. Il y en a un grand nombre dans les ndi'roptcrcs , les hyménoptères , et les orthoptères ; friais ils^yjsonr plus courts. Le gryllo tulpa ( Fig. I. ) les a tous attachés à^l'extremité ç/ 'un canal déférent commun, qui verse dans l'intestin lu bile qu'ils ont produite^ ( 75 ) Les larves des demoïsc^lles {Ubalhiîa) respirent comme on sait par l'anus , elles ^ inspirent et en chassent alternativement l'eavi dans laquelle elles vivent. Le C Olivier décrit l'organe de cette respiration (Fig. II. ) qui est situé dans le rectum' et qui consiste en beaucoup de i;rouppes de trachées coniques, qui sont les raci' nés des six grands troncs longitudinaux qui régnent dans tout le corps. C. V. n^. I. A, canal aliment.Tire du taupe-grillon. B, estotri.?c isolé. Fig. II. A , larves de libellule ouverte iesaut voir le rectum et les six grands troncs de tracliécs qui en partent. B , intérieur du rectum considcrableaient grossi. C , face cxterno du reciuja i'esant voir I;nsé dans ce 4*^. vase. Il se tient par conséquent au-dessus du premier niveau de la même ciuanlité dont celui-ci se trouve supérieur au second. L'auteur dé igné ces éprouveltes sous les noms da niveau réel, niveau de pression , niveau de réaction. Ce 4^» réservoir reyoit aussi l'eau qu'il contient , du second vaisseau , par ua K 2 tuvau particulier. 11 reçoit le gaz du 5". par un tube coudé qui plonge dans son inréricur au-dessous de l'eau , et verse le gaz par une espèce de tête d'arrosoir. Des derBi-c;ncles , dont uous ne donneioiis p;is ici la description , sont destinés à donner, à l'aide d'unu graduation, la coniioisoance précise de l'état des fluides conteuus. Ç t. i". résenoir. il, tiiyan de communication du flacon au premier p. jjj * 2. 2'. réservoir. réservoir. ■^ 'o' -'-'•'• "^ 5. 3'. réservoir. e, tuyau recourbé qui plonge dans l'eau du secoaiï l_ /|. 4'. réservoir. réserv\^ir. ^— _— /, syphon de décLarge du flacon dans nn peiit go- A , tuvau par lequel l'un des gaz est porté dans le 3% ^^ *""'^"" ^" ™" ''" f"*^?"- ^« l^''''" '"i-méme . • r 1 ° ' suspendu au haut du premier réservoir. B B fiTtuyau coudé par lequel le même ^az est ë , tuyau par lequel feau est versée du second rd- porié du iroisiéme réserv. dans le q,iu:iéme. , ««"«'^ dans le troisième. C ; tête d'arrosoir qui termine le tuyau B et qui ''' - 'l'^'^" P-Y '^a"^!/"" P'^^ du troisième reser- plonge dans l'eau du quatrième réservoir. voir dans le quatrième. ,. . . , H, tr.yau par lequel l'autre gaz est porté dans le * ' ^«b'"" de décharge pour 1 eau du trois, reser». quatrième réservoir et mêlé au premier. ' ' '">•-"» de n.ve.iu pour le second réservoir. ' . . ' jn, luy.iu de nive.iu pour le troisième réservoir. * . ■ j 1» j ■ » /? , tuvau du nîv^ai réel du quatrième réserv. c, tuyau de communication de 1 eau du premier re- ' -' . . , .^ , ' •' . 1 '^ o , tuyau du /iifeau de pre^tion dit iiuatneme i , J • ■ J 1» ■ .• ' 1 y, tuyau du rin'eau de rcUt^^on du quafr. réserv. b, tuyau de communication de 1 air extérieur du r > ;• . i. '■',.. . I „■ Q.n, demi cercli-s gradues pour laue coiinoitr second réservoir au sommet du premier. "\,' i n i ' (!,...„ „,..• ...rr.^,,„\„„r. , „». \l r.,»,„;„r ri.^r. ^ CUt dtS fluideS COUtCnUi. uatrieme res. quair. réserv. aire coiinoîtro S , flacon qui communique avec le premier réserv H A L L É.. CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur le principe extractif des 'végétaux , par le C. Vauquelin. Société des Aucune substance végétale n'a autant occupé l'esprit des chimistes , et aucune Pharmaciens n'est encore moins connue que l'extrait. Les premiers qui se sont occupf's des DE Paris,, substances extractives les ont divisés on extruiis niuqueu.t , savoneux et r sineiix» Cette division, toute claire qu'elle parole au premier coup-d'œil , est très-mau- vaise puisqu'elle tend à faire croire que la même matière jouit de propriéiés très- différentes, tandis que ces propriétés caractérisent des corps réelleuient distincts et qui doivent être réunis aux substances qui leur sont analogues. Le nom d'ex- tra ts savoneux avoit même fait penser qu'ils dévoient être composés d huile et d'alcali. Le C. Fourcroy est le premier qui, dans un mémoire sur le quinquina de St, Domingne, ait jeté un peu de jour sur la nature de l'extrait. Il regarde l'exlractif comme une sulstance différente de tous les autres produits des vé^-étaux , toujours colorée, attirant fortement l'o.xigène et de\'enant par cette aildition plus ou moins insoluble dans l'eau , mais devenant soluble dans les alcalis qui en foncent la couleur. Une suite d'expériences a présenté au citoyen "Vauquelin les phénoroones suivans : 1°. Tous les extraits sont acides ; 2°. La chaux vive mêlée avec un extrait a dégagé de l'ammoniaque; 3". En distillant de l'acide sulfurique uffoibli sur un extrait on obtient une grande quantité d'acide acéteux. Le résidu contient du sulfine de potasse, d am- moniaque , et quelquefois de chaux ; d'oij on peut conclure que c'est à ces irois bases que l'acide acéteux étoit roitibit é. 11 est \r.ii qu'il existe naturellement dans les plantes du sulfate et du miiriate de potasse, et qiieiqiicfois du sulfate de chaux ; mais si l'on détermine la quantité de ces sels contenue dans un es- (77) traif; on se convaincra qu'ils y sont en moindre proportion qu'après l'arWilion de l'acide snlfmique. Le nitrate de potusse se rencontre aussi très-fréquemment dans les végétaux. Ce si4 est probablenieui emporté avec l'humidité absorbée par les racines des plantes , car il n'est presque pas de terre végétale qui ne contienne du nitre ea plus ou n oins if,rande quantiti^ 4". Les sèves et les sucs de plantes, d'wbord sans couleur, prennent par leur exposition ;\ l'air et à la lumière une forte teinte brime ou fauvo. La même chose arrive daus U-s vaisseaux fermés par lu chaleur de l'ébiiUition. 5'^. Par l'évaporation à l'air libre il se forme à la surface une pe'licule qui se précipite au fond de la liqueur , et l'on pourroic convertir ainsi la plus grande p irtie de l'extrait en une matière insoluble, si l'on renouvelloic assez les points de contact avec l'air aimosphérique. 6°. Si l'on verse de l'alcali volatil dans une dissolution d'extrait préparée avec du suc de plantes, il se forme un précipité composé de chaux combinée à la rnatièie extractive devenue insoluble. 7°. Si l'on fait bouillir une dissolution d'extrait avec de l'alun , il se forme ua précipité brun formé par la matière végétale unie à ralumiae. Lu liqueur est; décolorée en rason de la quantité d'alun. Les dissolutions métalliques produisent le même effet. 8". L'acide muriatique oxigéné y forme un précipité Jaune foncé, très-abon- dant. La liqueur ne conserve souvent qu'une légère nuance ciirine. 9". De la laine , du coton ou du fil alunés ou trempés dans l'acide muriatique oxigéné, et mis ensuite à bouillir avec une dissolution d'extrait, se colorent ea brun fauve , et la liqueur reste presque sans couleur si on a employé assez de matière à teindre. 10°. Les extraits distillés à feu nud donnent un produit acide qui contient beaucoup plus d'ammoniaque que celui qu ils fournissent quand on les distille avec de la chaux ou de la j^otasse caustique par la voie humide. 11°. Les extraits dissouts dans l'eau et abandonnés à eux-mêmes se détruisent par la puiiéfaction ; on ne trouve plus dans la lifjueur que des carbonates de potasse , d'ammoniaque , et quelques autres sels minéraux qui existoient aupara- vant dans l'extrait. Le C. Vauquelin conclut de ces expériences ; lo. Que les extraits pharmaceutiques sont des substances très complexes. 2". Que jiarmi les matières salines qui accompagnent l'extrait proprement dit, celles qui s'y trouvent constamment sont l'acide acéteux libre, les acétites de poii-sse, de chaux et d'ammoniaque; les autres ne sont qu'accidentelks. 3". Que l'extractif considéré isolément est une matière particulière composée de quatre principes, savoir; le carbone, l'hydrogène, l'oxigène et l'azote, et qu'il a beaucoup d'analogie avec ce qu'on appelle dans l'art du teinturier, partie coK rante dis végétaux. 4°. Q je la propriiîté des extraits d'attirer l'humidité de l'air est due principa- leiijent à la prestance de lacétite de potasse ainsi que la plupart de leurs pro- priétés fondâmes, diurr't'qucs , laxatives, purgatives même. Quant aux propriétés de certains extraits, tels que celui d'opium, de quin- quina , etc. l'auteur soupçonne qu'elles sont dues à quelque substance parti- culière. Il ne peut encore prononc^^r sur la question de savoir si les sels sont formés dans la plante ou s'iis s»n iseulement absorbés par les racines. Lis expériences q'. il a entreprises sur cet iojet ne lui ont encore offeit aucune preuve décisive, cependant il imuonce qj.' t.'ou^é presque tous les sels végétaux dans le terreau, H. Y. G. D. Nouvelles expériences sur quelques mèdlcamens purgatifs , diuré- tiques et fébrifuges appliqués à l'extérieur , par les CC. Alibert et DUMÉRIL. Soc. PHiLOM. Les découvertes des anatomistes modernes sur le système des vaisseaux absor- bans ne servent pas seulement à nous éclairer sur la manière d'agir de certains remèdes ; elles nous aident encore à en diriger l'application avec plus d'avan- tage et plus d'efficacité. Les succès que plusieurs praticiens ont obtenus de l'ad- ministration de diverses substances médicamenteuses à l'extérieur par le moyen des frictions, en sont une preuve bien évidente. Aussitôt que la société philo- matique a eu connoissance des faits publiés sur ce point important de l'art da puérir , elle a chargé deux de ses membres , les CC. Albert et Duméril , de s'assurer de leur véracité , en se conformant exactement aux procédés qui avoient été suivis jusqu'à ce jour. Ceux-ci ont en conséquence répété les expériences déjà faites en Italie , à l'hospice de la salpétrière de Paris , conjointement avec le citoyen Pinel , médecia de cet établissement. Ils ont même cherché à les va- rier et à les étendi e , en employant quelques médicanieus qui n'avoient pas en- core été mis en usage; et le succès le plus complet a presque toujours surpassé leur attente. 11 résulte de leurs observations, que trois enfans dont le plus ■'\gé n'a pas cinq ans, chez lesquels les viscères du bas-ventre étoient considérableiuent engorgés et paroissoient avoir delà tendance à l'affeciion dési.née communément sous le nom de carreau , ont été copieusement purgés par la rhubarbe et la scammonés unies au suc gastrique de chouette, et administrées par la >oie des fiictions, quoi- qu'ils fussent atteints depuis long-temps d'une constipation très-rébelle. Un auire enfant âgé de trois ans éroit jjrodig eusement enfié , et éprouvoit des symptômes qui faisoit craindre jiour lui l'hydropisie de poitrine. Il a renJu une quantité excessive d'urine par l'usage des frictions faites a\ec la si.ilb; eu poudre suspen- due dans du suc gastrique de chien, et incorporée dans de l'axoni^e de porc ; d'après l'état oîi on l'a vu précédemment, on peut attester qu'il doit sa guérison aux heureux effets de ce médicament. Un cinquième enfant qui n'étoit guères plus âgé que le précédent, étoit affecté d'ascite. Trois frictions opérées de jour avec ces mêmes substances , ont suffi pour le rendre à la santé. Il est néanmoins à remarquer que l'emploi de ce moyen a été infructueux chez deux femmes avancées en âge dont les extrsmilés inférieures étoient édématiées , malgré le soin que Ton avoit pris de frictionner les parties qui abondent le plus en vais- seaux limphatiques. Mais les expériences des commissaires A^ la société n'ont pas été seulement dirigées vers l'application des purgatifs et des diurétiques Dans ce moment les lièvres quaites sont très-multipliées à l'hospice de la salpétrière. Ils ont admi- nistré !o quiu(]uina en frictions , et cette substance a prévenu l'accès comme ])ar enchantement dens un enfant de cinq ans. Chez deux filles dont l'une est âgée de quatorze ans, et l'autre de seize, les paroxysmes ont diminué successi- vement et par degrés , jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à leur entière exiinrtion. Chez quelques autres , la fièvre a perdu son type ordinaire ; ses symptôuies sont devenues moindres , et les malades paroissent être actuellement eu voie de guérison. On peut joindre aux observations que nous venons de rapporter , celles que le C. Alibert a consignées dans un mémoire qu'il a lu sur cet objat à la socif té philoniathique. Elles ont été faites stir une femme âgée de vingt a;is, qui nour- rissoit lin enfant, et qui étoit atteinte depuis long-temps de la constiputioa la plus opiniâtre ; elles ont offert des résultats à peu -près analogues. Dans une _ ( 70 \ eirconsfance seulement, les frictions opérées sur la mère n'ont eu d'action que sur l'enfant, qui a mèiri'i eu une superpiirgation. Au surplus , en appelant l'atreniion des, gens «le l'art sur un moyen curatif qui sera sans doute d'une grande utilité , nous observerons qu'on a peut - être «ionné trop d'importance à la propriété du suc gastrique. Le C. Alibert s'est assuré par des expériences ultérieures de la nullité de cette substance, et les niédicanicus qu'il a donnés en frictions sans avoir recours à ce véhicule, ont été suivis des mêmes succès. OUVRAGES NOUVEAUX. Tahlenu élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, parle C. G. CuviER , de l'institut national, etc. i vol. iTi-8\ de 710 pages, et i4 planches. A Paris , chez Baudouin, place du Carrousel, n^. 662. Cet ouvrage est destiné à servir de base aux leçons des professeurs dans les écoles centrais* , et à aider aux élèves à se les rai>peller. Il peut aussi servir à toutes les personnes qui veuleut faire de l'histoire naturelle un objet d'étude ou de délassement. Il est précédé d'une introduction, oh. l'auteur traite des principes généraux de cette science. Il en explique la nature et l'objet; il y expose les propriétés com- numes aux corps organisés ; il y développe les notions d'espèce et de variété, et celles des rapports naturels des êtres organisés , d'où il déduit les principes qui doivent p^é^ide^ à la formation des jnétliodes. Le premier livre traite de Vliomme. On y trouve dans les six premiers chapitrés un précis do son anatomie et de sa physiologie ; dans le septième , une descrip- tion abrégée des différentes races d hommes; et dans le huitième, l'exposUion des habitudes propres à l'espèce humaine , et qui dérivent nécessairement de l'orga- nisation physique de cett» espèce. — Le deuxième livre traite des mammifères , ou quadrupèdes vii'ipares , divisés en dix ordres , selon une méthode en partie nouvelle. A la tète de chacun de ces ordres , sont exposés les caractères qui les distinguent et les qualités communes à tous les animaux qu'ils contiennent. 11 en est de même pour les genres sous chacun desquels se trouvent quelques-unes de leurs espèces les plus remarquables par leur conformation , leurs habitudes ou leur utilité. L'auttsur ne s'est point borné à adopter les genres établis par ses prédécesseurs ; il en fait plusieurs nouveaux ; il corrige souvent les caractères assignés aux anciens, et il les divise presque tciis en tribus plus petites, ce qui facilite beaucoup la connoissance des espèces. Il suit la même marche dans les sept autres livre? qui traitent des oiseaux , des reptiles, def, poissons , des mollusques , des insi-ctes, et des zoophytes. Nous allons iadiquer une partie de ce que cet ouvrage contient de nouveau , soit dans les faits eux-mêmes, soit dans leur disposition systématique. Parmi les mammifères quadrumanes , les singes et les makis sont divisés en plusieurs tribus îrès-natureiles , fondées d.^.ns le premier de ces genres sur la fornie de la tête ^ et dans le second sur le nombre et la proportion des dents. Les c/iauve- souris Sont placées en tète de l'ordre des carnassiers , comme tenant de près aux qua- drumanes ; et les didelphes sont à la queue du nnénie ordre , comme menant aux rongeurs par le kariguroo , qui vit d'herbes , et manque de dents incisives. La di- vision des chauv?-'>ouris en tribus est neuve ; le genre galeopitlièque de PaîliiS ( lemur -volans Lin. ) est séparé des makis et rangé à la suite des chauve-souris. Les hérissons, les musaraignes , les taupes et les ours sont rassemblés, d'après Storr, en une fannlle , sout le nom do plantigrades. Des espèces mal rangées jusqu'ici , telles que le soiex cristatus , et le talpa asiatica Lin. sont remises à leur vraie place. Les didetpjies , que les différeaces de leurs dents et de leurs doigts rcndoient si clîfficïles à bien ranger, sont distribués en quatre tribus distinctes €t naturelles. — Dans l'ordre des rongeurs on observe une division du genre da rais, fondée sur des caractères pris de la forme des dents molaires, et qui sont trèî-précis. — Ou trouve dans le sixième chapitre une description abrégée des espèces tant vivantes que perdues d'éiéphans. Le septième présente les belluoe , ou les pachydermes ; il y a plusieurs rectifications dans leurs descriptions, ei uo- taiTimeut dans celles des dénis du cochon à' Ethiopie et du tapir. Dans le livre III^. qui traite des oiseaux , le genre des pies grièches a été sé- paré de l'ordre des oiseaux de proie , pour être joint à celui de.s passeres , auquel se trouvent aussi réunies toutes les picœ de Linnasus , qui n'ont pas deux doigt» en arrière, telles que les loriots, les corbeaux , 'etc. les autres pic(e forment un ordre à part sons le nom de grimpeurs. Les espèces décrites sous cliaque genra sont assez nombreuses. Le livre lY traite des quadrupèdes ovipares et des serpens , sans s'écarter des genres reçus. Le V^. contient l'histoire des poissons. Les seuls poissons à branchies fixes ^ c'est-à-dire, qui ont plusieurs ouvertures de chaque côié peur la respiration, res-. tent dans Torilre des cliondroptérigiens. Chaque ordre e.st subdivisé en familles , d'après la conformation générale des genres qu'on y répartit. — La div-ision des animaux à sang blanc en trois classes est propre à l'auteur, et repose en grande partie sur ses observations. 11 nomme mollusques , tous ceux des vers de Linnœus qui ont un cœur, des vaisseaux, des brancines ou poumons, et un cerveau et des nerfs \ isibles. Le livre VI en expose l'Iiistoire. D abord , viennent sous \& non» de céphalopodes , les seiches et leurs analogues , que leur structure tr -s- compliquée rapproche en effet des poissons. Elles sont suivies des limaçons tant nuds que revêtus de coquilles, et par conséquent de presque tous les coquillages uni valves, sous le nom de gastéropodes. Cette classe est terminée par les coquil- lages bivalves , et leur^ analogues nuds , sous le nom d'acéphales. Ces troib ordres sont divisées en plusieur,» familles distinguées par des caractères correspondans pris en même-temps du corps même de l'animal et de sa coqu.lL'. Les insectes sont arrangés de manière que les ordres de Linné sont di\isées en familles qui correspondent aux ordres de Fabricius, et les genres en tribus anu- loguts aux genres du même , l'on a par conséquent les deux systèmes à la fois. Cela a exi^é beaucoup de reçtiticatisns dans les caractères des uns et dts autres; et l'auteur a présenté plusieurs subdivisions nouvelles , et inséré beaucoup d observations neuves sur les mœurs des espèces ou sur leur organisatiou. L'ordre des coléoptères , qui n'en fait qu'un dans ces deux auteurs originaux , est divisé en i3 familles naturelles. A latin de ce livre sont les vers appelés intestins, par Bruguières , que l'auteur regarde coniuie plus analogues aux insectes et sur-tout à leurs larves , qu'à toute autre classe. Le dernier livre traite des zoophytes , c'est-à-cire , selon l'auteur, de tous les vers de Linnaeus qui n'ont ni cœur, ni système nerveux ; il y place non-seule- ment les animaux infusoires, les polypes nuds, et ceux qui construisent les co- raux , mais encore les, étoiles de mer, les oursins, et les holothuries , qui! réunit en un seul ordre; et les méduses et actinies , qu'il regarde comme fort semblables aux polypes. Connaissance des temps , à l'usage des astronomes et des navigateurs , pour l'année 7 ( 1797), chez Dupont, rue de la Loi, n°. 14. Ce livre contient tout ce qui s'est fait de nouveau en astronomie depiii» qnelfjtics années , un cat.'ï- lorue àe 3ooo étoiles inconnues jiisi|u'a présent ; extrait des 42 mille que les CC. Lalande oncle et- ■9V«u ont diteriuiuées ; des observations des preinieLS astronomas français ou étrangers. Brt/l . t/e.,' i iWe/we.f . JV". J^r^/.j.A -Î'S' BULLETIN DES SCilENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE, PARIS. Pluviôse, an G de la république. (Février lygS. ) No. 11. L, H I S T O IRE NATURELLE. Note sur les Manchots , par le C. Geoffroy, iES manchots ont avec les phoques et les céteTcées quelques rapports qui ont jusqu'à présent échapp.'s. Nulle forme qui rappelle leurs analojjues : on diroil qu'ils sont enfermés dans une peau de poisson. Des bras di^proportionnelleraent rape- tisses , leur donnent un air gauche et embarrassé ; plus d'organes' propres au vol et à ia préhension. Au lieu d'ailes dans les manchots , on n'apperçoit qu'un moignon fort court , dont toutes les pièces osseuses tont non-seulenitnt racourcies , mais articulé-s et aussi comprimées que dans les cétact'es ; cet aileron des man- chots est plurôt une vé-ritable nageoire : on est tenté de prendre pour des écailles les rudimens de plumes qui la revinrent , tant ils sont petits , roides et jpressés. Ces petites plumes deviennent plus longues , à mesure qu'elk^s ga;:,nent le bord inf<^ii. ur de l'aileron ; elles se prolongent même au-delà, et sont recouvertes par la ])eau dans les deux tiers de leur lon^^ueur , de manière à donner assez da lari^eur à l'aile pour en faire une nageoire commode. Ainsi , au lieu de pennes , so it si-ulenieat deux rangées de ces petites plumes qui proviennent des deux côtés de l'aileron , et qui s'accolent Êns.3:;^ble par leurs faces internes ; mais c'est sur-tout dans la cunformarion dss pieds de derrière , que les manrliots ont avec les phoques les plus grands traits de ressemblance. Ces pieds sont de même situés à la pariie la plus postérieure du corps et presque d'une structure pareille ; car ce n'est plus comme dans les autres oiseaux, un os imique , allongé , relevé et faisant partie de la Jambe , qui tient lieu des os du tarse : les manchots , formant une exception à cette loi générale , ont le tarse court , composé de trois pièces dont les deux externes sont presque totalement soudées par leurs bords contigus , et L'S deux pièces extérieures sont disjointes vers le milieu et à leur extrémité inférieure. Aussi , il ré-ulte de celte conformation , que les manchots njarchent autant sur le tar^e que sur le reste du pied, tandis que tous les autres oiseaux ne s'appuient que sur les doigts. G. Sur les plantes qui servoient aux anciens peuples de l' Europe à empoisonner leurs flèches ; par le C. Ch. Coquebert. Tous les peuples qui vivent de chasse ont cherché dans le règne végétal de» poisons actits dans lesquels ils pussent tremper leurs flèches pour donner la mort avec plus de siireté aux animaux dont ils se nourrissent. La pUip;n-t des historiens ont négligé de nous faire connoître les plantes qu'em- ploy oient pour cet usage nos anctkres , les habitaiis à demi sauvages de lEurope , da.is le;> temps les plus reiulés. Le hazard m'a fait rencontrer dans deux ouvrages espagnols des passa^zes qui répandent beaucoup de jour sur ce sujet intéressant. L.? premi'-.r de ces ouvrages est intitulé synopsis stirpium indigertarum Arra- goiiiao , imprimé en 1779 ' ®' tlout l'auteur se désigne seulement par les lettres initiales C. A. R. , natif de S.irragosse. Cet auteur cite un manuscrit de Cieufuegos , sou compatriote, qui écrivoit en ibi8 sur la botanique de l'Arragon , et dans lequel il rapporte que de son temp^ les chasseurs espagnols étoient encore d^as 1 usage d'empoisonner leurs flèches , que le poison dans lequel ils les trem- poient étoit si 4CtU', qu'il, suXtlsoit qu'un aaimal eût été touché pour que le chasseur. Soc. PHILOÎÏi Soc. Philom. ( S2 ) Fût sûr d'en faire sa proie. Le végétal- avec lequel on le préparoit ,[étoit ]e veratriim alhiiin (ellébore bl.inc ) , plante extrêmement coriiniune sur les pâiur.ges ries iBontignes Alpines. Il y avoit au suryilus quelque habileté à préparer la conFec- tion du ver.itrum pour cet usage , car Ci''ufuej;os ajniue que le roi d'Espagne avoit de son temps uu piqueiT qui sy eniendoit merveilleusement. Le second ouvrai:,e duquel j ai tiré des renseigtierr.ens , est l'hisloire àe la guerre lie Grenade, sous Philippe II, par Mendoza. Cet auteur, dont les espaarnois font grand cas pour la pureté de sa diction , l'iriipartialité qui le distin.jue et pour l'é- tendue de ses connoissances , dit que le poison dont les chasseurs de son pays, fuisoient encore vjsage de son temps (au commencement du dix-septième sièrle ), se préparoit dans les niontagiios de Bejar et de Guadorrama , a\ec l'ellébore noir , nommé dans cette partie de l'Esprigne el zumo de ^-adegambre. On en fai- soit un extrait qui étoit d'un roug;^ brun. On employoit au ni'-nie usage dans les Lautcs montagnes du royaume de Grenade , une autre plante vénéneuse indigène, cfue les hubitans nomment simplement yeri'a, e est-à-dire, l'herbe p-r excellence. C'est Vaconiium Ijcactoraim ou tue-loup , qui croit comme le veratrum dans les montagnes é!evée.s. Les accidens qu'éprouvent les animaux lorsqu'ils ont été blessés par les flèches empoisonnées , sont les mêmes , suivant Mendoza , soit qu'on ait employé l'ellehore ou l'aconit. Ils consistent éga'^ment en un affoiblissement su- bit et excessif, froid, em ourdissement , cécité; la bouche est écumante , l'estomac est dans un étot convulsif. Mendoza dit qu'on emploie avec succès pour contre- poison deux ]>lantes qu'ils désignent seulement par les noms espagnols de mem- brillo et de rétama , dont je ne connois pas la signification. Après avoir vu ces deux passages , j'ai voulu lire ce qua Haller dit des plantes qui y sont mentionnées , dans son Historia stirpium indigenariim Helvetiœ , ou plutôt dans la traduction française qu'a donné Vicat , de la partie de cet ouvrage ■qui concerna les propriétés des plantes. S'il arrive , dit il , que le veuin du veratrum pénètre Jusqu'au sang sans avoir rien p^■rdu de sa force , la mort s'en suit incontinent , Icrs même qu'il ne s'y est introduit que par une légère blessure. fTest ce qu'on a eu occas on d'observer dans le temps que les anciens Portugais étoient dans l'usage d'empoisonner leurs flèches avec le suc de celte plante. Mathiole a confirmé cette observation par ses expériences. Lorsque la mort arrive de cette manière , la putréfaction a une mari he si rapide , que les chairs de laniuial sont molles aussl-lôt qu'il a cess^de res[)irer. Guilandinus a parlé aussi du poison que les espagnols préparoient avec cette plante. Deux drachmes de racine de verairum en décoction , injectées dans les veines d'un animal , lui ont sur-le-champ causé d^s convulsions et des vomissemens qui ont été suivis de la mort, et presque auss:-tùt d'un état de flaccidité. L'infusion spiriîueu^e, suivant Haller, a plus de force que l'infusion aqueuse, et Celle-ci , plus que la décoction et l'extrait. I! faut croire que l'activité de cette plante réside dans des parties volatiles que la cuisson fait ex'naK-r. A l'article de l'ellébore noir {hcLleborus viridis , de L. ), Haller dit aussi que cette plante sert à empoisonner lt;s fllches ; il cite Monardus , qui rapporte qu'une poule périt après qu on lui eut passé par la ciète une libre d'ellébore noir. Il est cependant difficile d'accorJer une action aussi délétère à cet ellébore , puisque depuis le temps de Columelle on en emploie la racine à faire des setons pour les bestiaux, qu'on leur passe dans la peau particulièrement au col et qui excite la suppurjtion. Quant à aux aconits, ^ oici ce que je trouve dans l'ouvrage de Haller, rela- tivement à l'espèce que Liar.é nomme acotiitum camniarum : le suc de cette plante s'étoit introduit par hasard , en très petite quantité, dans une blessure ; il en ré- sulta la oardial^ie , l'évanouissement , l'enflure et enfin la gangrène du bras. il parole , d'après ces faits , que les trois plantes que j'ai indiquées , mais pria- (85) cipalement le veratfnm , étoîent celles dont se servoîent les anciens liabîtans d# l'Europe pour empoisonner leurs llôches , et que l'usage des armes à feu a seul fait perdre peu à peu celui de ce poison , dont les espagnols se servoient encore !• siècle dernier. A N A T O M I E. Nouvelles recherches sur les Coquillages hivahes , varie C. Cuvier. _ Ces recherches ont pour objet le système nerveux des bivalves, leur circula- Institut kat. tion , leur respiration et leur génération. Le système nerveux ne se voit bien que dans les individus qui ont séjourné long-temps dans l'esprit de vin. Leur cerveau est placé sar la bouclie : un anneau médullaire entoure l'ésophage ; de chacun de ses côtés naît un cordon nerveux qui règne le long du corps , et va derrière les branchies , et près de l'anus , se réunir à son correspondant pour former un ganglion plus considérable que le cerveau , duquel partent plusieurs jiaires de nerfs. La circulation s'opère par un cœur et des vaisseaux ; ceux-ci ont été injecté» avec du mercure , et ont paru former trois couches disiinctes. La plus superfi- cielle est un rézeau très lin et très-serré qui occupe toute l'éteadue du manteau. La deuxième est formée de vaisseaux plus gros et moins nombreux. qui rampent sur le foie. La plus profonde consiste dans les s.rauds troncs qui se rendent au cœur. Le système artériel n'a pu encore être injecté. La reSj.iration se fait par quatre feuillets disposés parallèlement entre les deux lobes du manteau et les deux valves de la coquille. Chacun de ces feuillets est composé de deux lames qui contiennent une niuliitude de petits vai. seaux. Ceux-ci aboutissent tous à un grand tronc qui règne le long du bord interne du feuillet, et qui se rend dans l'oreillette du cœur. L'auteur croit que ces petits vaisseaux sont ouverts par le bout opposé au grand tronc , et qu'ils absorbent du dehors Une porrion quelconque du fluide ambiant. ^ Ces mêmes f uillets servent aussi à la génération , au moins dans la moule d'étang, (mjti/ns anatiiiits Lin ) car l'auteur a trouvé l'intervalle des lames qui les composent rempli d'une multitude innombrable de petites moules vivantes , dont on distinguoit au microscope les valves et leur mouvement. C. V. CHIMIE. NoLe sur le sulfate de strontiane découvert eu France , par le C. liE LIEVRE. Le C. Leliêvre a fait part à l'institut de la découverte récente en France du Institut SA'rt sidfate de strontiane. Ce minéral a été trouvé dans la glaizière de Bouvron , près Toul , département de la Meurthe , par le citoyen Mathieu, habitant de Nanci , qui l'avoit pris pour du sulfate de baryte , la flamme pur2iurine qu'il donne au chalumeau avoit fait penser au citoyen Leliêvre que c éloit du sulfate de stron- tiane. 11 en remit en consf-qience un échantillsn au C, Vauquelin , qui a vérifié sa conjecture et qui a profi'é de celte circonstance pour déterminer plus exac- tement qu'on n'avoit pu le faire jusqu'ici , les propriétés de cette terre et de ses dnerses combinaisons. Le C. Gillet -l'Aumont avoit rapporti' en 91 du département delà Meurtho , des cristaux encjagés dans une masse argilleuse, qu'il avoit trouvés dans une carrière de gyspe située sur la rive droite de la rivière de Vie , à 25 kilomètres de Nanci. Depuis la découverte du sulfate de strontiane , il a examiné ces cristaux qui lui aboient paru, dès le premier moment, différer beaucoup du sulfate de baryte;. L 2 ( S4 ) il a reconnu qu'ils étoient de la miniti nature que le minéral trouvé par le C. Mathieu. H. V. C. D. T^ote sur le sulfate de strontiaue et les combinaisons de cette nouvelle terre , par le C. Vauquelin. IiNSTiTtTT NAT. ^lent parties de sulfate fie strontiane ont produit une vive effervescence^ avec l'acide nitrique. Cependant la totalité ne s'est point dissoute , quoique l'acide fut au e.xc's. Le dépôt lavé et séché ne pesoit plus que 83,5. La liqueur conte- noit une quantité de chaux correspondante à lo parties de carbonate calcaire , et quelques vesnges de fer et de cuivre. Le dépôt fut traité avec 25o parties de carbonate de potasse saturé et 4'''oo parties d'eau à la chaleur de 1 ébullition p aidant deux heun-s , au bour desquelles on fdtra et on lava la matière qui se trouvoit au fond du vase. La liqueur .liltréa formoit avec les sels barytiques un précipté abondant qui n'étoit point soluble dans l'acirle muriarique. Le dépôt resté sur le hiire pesoit 64,5 parties , et se dissolvoit dans l'acide muriatique avec effervescence. Cette dissolution , d'une saveur piquante . saus mélan:;e d'amertume , donna par l'évaporation de très-beaux cristmx en aii^uilles ; d:ssouts dans l'alkool , ils donnoient à sa flamme une belle cou- leur pourpre.Dissouts dans l'eau , l'acide sulfurique y formoit un précipité floc- conneux abondant. Le minéral de Bouvron est donc composé de carbonate de chaux, 0,10, eau, o,5 , sulfate de strontiane , o,83. Ce dernier est lui-même composé sur 100 parties de: srroniiane, o,54 , acide sulfurique, 0,46 ; car on sait parles expériences de Klaproth et de plusieurs autres chimistes, que 100 parties de carbonate de strontiane contiânnent 3o parties d'acide carbonique et 70 de strontiane. Pour fornipr les combinaisons salines de cette terre , le citoyen Vauquelin a converti le sulfate de strontiane en sulfure , à laide du charbon , après avoir prealauleme.it enlevé par un acide le carbonate de chaux qui y et mélangé. Il a ensuite formé du nitrate en décomposant le sulfure par l'acide nitrique. Ce sel, cristallisé en octiiëfire , est dissoluble dans une partie et demie d'eau; il contient : strontiane, 47.6, acide nitrique , 48,4 , eau , 4. Un mélange de nitrate de strontiane , de soufre et de charbon , dans les mêmes proportions oîi sont Cts deux derniers corps dans la poudre à canon , quoiqu'exact et sec , a brûlé très- lente.meqt en lançant des étincellrs purpurines, et en produisant une flamme d'un beau verd qui léchoit la suiface de la matière en combustion. Ce sel est décomposé par la baryte , la potasse et la soude. La chaux , l'am- moniaque , la magnésie , l'alumine et la zircône ne lui font éprouver aucun changement , soit à froid , soit par la chaleur. Le nitrate de strontiane, chauffé dans un creuset , s'y décompose entièrement €t îa terre reste pure au fond du vase. Elle est dissoluble dans 1 eau et cristallise ■car refroidissement. En mettant un peu de nitrate de strontiane dans la mèche d'une bougie , il connnunique à la flamme une couleur purpurine très-belle. Le muriate de strnnriane cristallise en Ion. s prismes trop fins poi^r en d<^ter- miuer la forme; il se dissout dans 0,75 d'eau , il contient: strontiane, 36,4» acide muriatique, 23,G , eau de cristallisation, 40,0. On [leut former le phosphate de .strontiane en combinant directement l'acide phosphorique avec la strontiane pure, ou en déconqiosant quelques]- nns de ses sels par le phoSj)hate de soude. Le phos])hate de strontiane est indissoluble et contient : strontiane , 58,76, acide phos[)horique , 41,24. 11 est décomposé par l'acide sulfurique , et mis à l'ciac de phosphate aci^Jute , dissoluble dans l'eau par les acides muriatique et nitrique. Chauffé au cha'uin?au , il se fond eu un émail blanc , et répand une lueur pho&phorjque. ( 85 ) L'oxalate de Sfrontiane formé par l'o.xalate cle pota.'.se , Vrsé dans une disso- lution de niiiriate de stioniianc , est insohiWe et est composa de slrcuitiane , 69.50 , acide oxalique , 40, 5o. Lh baryte et l'acide sidfurique sont les seuls réactifs qui le déconijiosent. Le tartrite de srrontiane formé par un procédé semblable , est soluble et cris- tallise par la clialeur de l'é'iuUirion , ce qui paroît assez remarquable. Ses pro- portions sont de srrontiane , 52 88 , ai'ide tartareux , 47>i2. Le citrate de strontiane est soluble. L'acéiite i^e strontiane est très soluble , et a une saveur douce ; à une chaleur forte il se décompose facilement , comme tous les sels formés avec des acides \égéraux. La strontiane qu'on obtient par la décomposition du nitrate, se combine très- bien avec quelques corps combustibles , tels que le phosphore, le soufre et 1 hy- drogène sulfuré. On obtient ces diffrens composés coiimie ceux de la baryte, et ils jouissent de propriétés analogues à celles des combinaisons de cette der- nière substance. H. V. C. D. I^ouvelles expériences sur Je chrome ou métal trouvé clans le plomb rouge cle Sibérie , par le C, Vauquelin. Dans ce mémoire , le C. Vauquelin décrit les phénomènes que lu! a présentés la suite de S' s expériences sur le plomb rouge; il a vu que le nouvel acide mé- tallique avoit la faculté de colorer en rouge orangé , non-seulement sa combi- naison avec la potasse , mais encore tous ses sels alcalins et terreux. Cette pro- priété et celle de donner avec les métaux les couleurs les plus belles et les plus variées , lui ont fourni le nom qu'il a donné à cette substance métallique qu'il appelle chrome, de (_ Kfi>t:a ) couleur. Ce métal . soit libre , soit en combinaison , traité au chalumeau , donne au borax une superbe couleur verte d'éa^éraude. L'acide muriaiique , quand il a dé- composé entièrement le plomb rouge , retient en dissolution l'acide chromique. Evaporé i'i sicciié , il se dégage des vapeurs d'acide inuriatique oxigèné , l'acide métallique prend une couleur ileur de pécher, qui devient verte par le contact de la lumière et de l'humidité. Les alcalis caustiques dissolvent en entier le plomb rouge , et forment avec lui une espèce de combinaison triple. L'acide chromique dis out dans l'acide muriatique , favorise l'action de ce dernier sur l'or ; il afflt alors comme l'acide nitrique dans l'eau régale , en fournissant da 1 oxigene a 1 or. La réduction du chrome s'est opérée par le charbon seul , à un feu violent. En le traitant avec l'acide nitrique à plusieurs reprises , le citoyen Vauquelia est parvenu à reformer l'acide chromique. Cet acide est soluble dans l'eau , rougit les couleurs bleues végétales , et décompose les carbonates alcalins. Le chrome absorbe , pour devenir acide , les deux tiers de sou poids d'oxigène. Au chalu- meau , il se recouvre d'un oxide lilas qui devient vert en refroidissant. L'infusibilité et la fragilité de ce métal n'en promettent pas d'usages directs bien nombreux ni bien utiles ; mais son acide pourroit fournir des couleurs belles et solides aux peintres en émail , s'il se trouvoit plus fréquemment. Des recherches attentives le feront sans doute appercevoir où on ne l'avoit pas soupçonné jus- qu'ici. Le C. Vauquelin annonce favoir reconnu dans une espèce de plomb vert qui se trouve sur la gangue du plomb rouge ; il y existe à l'état d'oxide vert combiné avec le plornb. Il a encore retrouvé ce métal dans le rubis. H. Y. C. D, Institut nat^ (85) MATHEMATIQUES. Supplément à la théorie des solutions particulières des équations différentielles , par le C. Lacroix. Soc. piiiLOM. Je suppose dans ce qui suit que l'on connaisse la marche et les résultats du mémoire que le G. Lagrarige a fait insérer parmi ceu.\ de l'académie de Berlin (année 1774). J'appolle , avec les CC. Laplace etMorige, solution particulière ca que le C. Lagrange nomme intégrale particulière , parce qu'il m'a paru que cette dernière dénomination ne convenoit qu'aux différens cas que fournit l'intégrale complète, lorsqu'on assigne diverses valeurs aux constantes arbitraires. Cela posé , soient t^ := o et ('' — o , deux équations entre les trois varia!)les x , y , z ; il résulte de ce système d'équations , que deux quelconques des variables sont des fonctions de la troisième , et des constantes qui peuvent se trouver dans les équations pro- posées : si donc l'on différentie ces équations et que l'on y tasse ensuit» dz=:pdx, dy—qdx, on aura d^ d V d V dv' d v' d v' -uTP-^-dji^-d^^''' -7i-^+- = o, ei i'' = o, à une seule , on a alors une soin tioiipartioiilièredel équar.ion r/Z=o, très-remarqnalile puisqu'elle appartient à uae surface courbe. Dans le second cas, on peut envisager deux des quantités a, b , et c , comme une fonction de Li Z'^. , et si sous ce point de vue on sup» pose b =

, ri V , , d %'' d v' d c' , , '' = °' ^ = °' -7^+-wï- * ("^ + -d— -^^'^ ^°^ inr-^-dir ^^"^ + "tt" ^^"^ = ° ' dans lesquelles (p' (n) =. — ^ ' , et ainsi des autres. Toutes les fois que de ces quatre équations il sr-ra po,!,ible d éliminer la fonction -^ (a) et ses différentielles, en n'employant qu'une seule t'qjation , on parviendra à un système de trois équa- tions contenant une fonction arbrtraire (^ (a) , et donnant autant d'intégrales par- ticulières de la proposée qu'on asrignera de formes diverses à cette fonction. L'exemple suivant éciaircira ce qui précède. Soit l'équation (jdx — 3^dj)- -f- (zdx —xdz)- -{-(jd z ~ zdj)- — m- (d z- -\- d x- -\- d y'^) déjà traitée par le citoyen Monge ( Mém. acad. 1784 Paris ) ; on trouve d'abord qu'elle peut dériver du système déquation ax -\- b y + z \/(m- — a- — b-) rr ;n- , x — a rr c (y — b) , dans lequel les constantes a,b , et c, sont introduites par l'intégration. En traitant ces quantités comme des variables , on aura les équations suivantej z(ada + bdb) , ,, xda +Ydb — H- =0, —da — (Y — b)dc — c db; ^•^ y'(m- —a- — h-) -^ ces deux dernières , jointes à celles dont elles sont tirées , représentent le sys- tème des 4 équations désigné ci-dessus. Si on égale séparément à zéro les coéf» Eciens de ida et de db dans la première, on trouvera «j b_z ^(„r- -. u- — t-) '^~ ^(,ni —a- — b-) '' Substituant cette valeur dans la première des intégrales , il viendra ;: r= s/(m^ — a- — b-) , d'où c — x, b=y, valeurs qui rendent la seconde intégrale identique, et qui satisfont encore à — da—(j—b)dc — cdb, puisque cette équation se réduit à d a ^= cdb , ou à dx = cdy et rentre par conséquent dans ^ — a = cCjy — bj. Il est donc évident que lorsrpi'on prend a =x, b =y , les équations v =^ o , tj'=o, et leurs diftérentielies se réduisent à une seule: savoir, X- -{- J- ■+■ z \^(in- — X- — J-) =:m- , ou z = y/Cm- — x- — y-). Cette équation, qui appartient à la sphère, ne renferme aucune constante arbi- traire, et offre une solution particulière de la proposée, qu'il était d'ailleurs fa- cile de déduire des considéialions : éoraétriques. Si dans le système des quatre éqsations que nous avons donné plus haut, coiume équivfdent à la proposée, on fait b = (p(a)^ cz=^('aj, il ne paraîtra pas possible de réduire ces 4 équations à 5 ; mais on y parviendra en changeant la forme des constantes arbitraires , en faisant c = a' \/(m^ — a- — b'-) , b = b' s/Cm- — a- — b-J , d'où il suit \/Cm- — a- — b-J v/ri + «'- -t- i'-;' On aura alors les équations , , , , , , ®' "^ ^ b' m y^ et leurs différentielles prises, en regardant a, b , et c comme Variables; posant ensuite t'^^ct>(a'j, cz=^(a'j, il viendia /" , , ,1 I , m fn' — -h fû') d) (a')) a' x+y (p(a')-\-z — m^{i -\- a"- -f ÇCa'y-J , pc — -^ (n')y =z- — T i-X — ÙC— \/l 1 4- a'- 4- 41 faOV ,, , , ni (a' -i- (p rajé'fa'ij , /■ , , , 1 , «' — ■J' ('«'j <> ('<ïO x: ■{■ y tp' Ca') — !--I__^-I ^_ , t/. ( X — ■>)/ fa;j>y = m d. ZJl^/ ^' ^ Il est facile de faire rentrer la a"", équation dans la S"". : il suffit pour cela de prendre y r«v — — 4>'(«'y; par ce moyen ii ne reste plus que la i''^. , la 3<". et la 4*. équation , et qui seront telles qu'en faisant a' X +j ip (a') ^ z~m ^(i -f- a'2 4- ç (a',-) = U , elles deviendront U:=0 i^=o '^'^ =0 ' cl a' * d a'~ ' résultat conforme à celui qu'a trouvé le C. Monge. En généralisant ainsi la théorie des équations à trois variables, il se présente un grand nombre de remarques importantes, qui ne sauraient entrer dans cet article; on trouvera plus de détail dans le traité du calcul différentiel et du calcul intégral dont le second volume paraitra sous peu chez le C. Duprat , libraire, quai des Augustins , n". z5. 2dèinoire sur la manie périodique et intermittente , par le C. Pinel, Professeur à l'école de mtdecine. Soc. MÉd, d'é- L'exercice de la médecine dans l'hospice de Bicôtre , pendant les deuxl''me MULATiON. ^^ troisième années de la république , a ouvert un vaste champ k l'auteur de ce mémoire pour faii'e des recherches sur les insensés. Il distingue plusieurs sortes de manies périodiques. L'une se déclare dans la saison des chaleurs ; elle est subordonnée à la température , et n'a pas de loi constante : une seconde sorte, beaucoup plus rare, manifeste ses accès à des ëpoques invariables ; mais elle diffère beaucoup selon les su;ets. Tantôt elle n'a qu'un jour d'accès tous les trois mois; elle lai.se à quelques individus un jour de calme alternatif. Quelquefois elle ne se renouvelle que tous les ii mois et demi, et existe pendant un demi mois; enfin elle dure six moi> consécutifs, et le ma- lade reprend pour 18 mois sa raison. La nature de la manie parolt dépendre en grande partie du tempérament du sujet qu'elle attaque. Les personnes qui ont la che\elure blonde ont une manie douce , qui tient de l'inibécillité. La folie est le plus souvent violente et agitée chez celles qui l'ont brune. Lorsqu il y a rechute , la cause en est ordinairement dans une sensibilité trop profonde chez la personne affectée. C'est principalement en diiigeant le moral des insensés et en les traitant avec humanité, que le Cit. Pinel a obtenu des gué- risons bien remarquables; car sur Sa cas particuliers de manie périodiqut- , ag ont été guéris par une diminution progressive des accès ; en se bornant seule- ment à une surveillance sévère pour l'ordre et la régularité du service. ^ ^ CD. L'abcnnenient expire à l:i fin de ventôse. Les souscripteurs qui ne voudront éprouver aucun retard dan» l'envoi sont invités à le renouvcller chi-z le C. Alexxakppe Ijri'NONIart , trésorier de la soriclé j rua St. -Marc , n". 1/1 , ou chea Fucus , libraire , rue des Maihurius , hôtel de Cluuy. Le prii est de 6i ^uucs pour UQ au. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Ventôse, an 6 de la république. (Mars 1798.) HISTOIRE NATURELLE. Considérations physiologiques sur le fruit du coignassier , par la C. Aube ET. J_j'oBjET principal de ce mëmoire est de rechercher les causes qui font cons- Soc. ïHlLOir* tamment prédominer le principe acerbe et astringent dans l'intérieur de la subs- tance du coing. Il semble en effet que les phénomènes du la maturité ne s'ac- complissent pas en lui comme dans les fruits poaimacés ordinaires. Il est en outre bien remarquable que la culture qui modifie si puissamment les arbres les plus agrestes et les plus sauvages , n'a qu'une influence très-foible sur le coignassier. Aussi les jardiniers ne l'ont-iis apprécié de tout temps que pour le faire st rrir da sujet à la greffe. Et s'ils parviennent à triompher de sa nature , ce n'est qu'en lui imprimant par cette sorte de transfusion végétale la vie , les mœurs et les penchans du poirier. Quoiqu'il en soit , la saveur parliculière de son fruit telle qu'elle se manifeste à nous lorsqu'il est dans l'état de crudité, paroissant êire essentiellement liée au systi'nne de ses sécrétions, le C. Alibert a cru pouvoir trouver la solution du problème qu'il s'étoit proposé dans une étude approfondie des organes qui les exécutent. Il en a fait l'examen anatomique. Les divers organes du coing vus au foyer dune loupe très -fine comparativement avec celle de la poire n'ont pas présenté d'abord des différences bien essentielles. Le canal^^/e/rez/a: que le C. Alibert préfère désigner sous le nom de conduit médian , la cajisule dite pierreuse, et qu il appelle capsule centrale, les concrétions lapidiformes qu'il regarde comme des glandes, les filamens vasculaires qui les traversent, etc. avoient une disposition analogue dans les deux espèces de fioiit. Mais il n'en c'toit pas de même des semences qui étoient au nombre de huit , dispersées sur une double rangée dans le coing. Cette énorme quantité de pépins, qxii mérite toute l'at- tention des physiologistes , concourt en grande partie , comme oa le verra bientôt, à expliquer le phénomène qui fait le sujet de ce mémoire. Avant d'établir néanmoins aucune théorie sur l'économie particulière du coing, l'auteur pose d'abord en principe général que les sucs sécrétés dans l'intérieur des fruits pommacés sont •■pocialenient destinés à la nutrition des semences. Les crains jdanduleux , ainsi que Its va'ss' aux dont nous avons déjà pai!é, n'ont d'autre fonction que d'élaborer la lymphe nourricière , et de faire sul ir aux ma- tériaux qui la constituent différentes combinaisons en les frappant à chaque ins- tant d'un nouveau caractère. C'est par ce mécanisme que le fruit passe succes- sivement de l'état acerbe à 1 état acide , de l'état acide à l'état sucré. II est ce- pendant utile d'observer que la culture en donnant à l'aibreim aliment superflu, n'occasionne pas seulement une sécrétion plus abondante des sucs nutritifs , mais qu'elle les détourne en même-temps de leur fonction spéciale et priniil ve : ils se répandent alors avec plus de piofusion dans la substance parent hymateuse du fiuit, la rendent plus molle et plus succulente, tandis que les j épins qui ne reçoivent pas toute la nourriture dont ils ont besoin pour parvenir à leur entier M ^ ( ÇO ) développement, languissent ou s'atrophient dans les loçes qui les contiennent. Le C. Alihert a eu occasion de stii\re avec soin ce phénomène dans l'examen comparatif qu'il a fait des pommes domestiques avec les pommes sauvages Dan* ces dernières , les loges de la capsule étoient plus profondément excavéet. La membrane coriacée qui les forme était plus épaisse et occupoit un plus grand espace. Les pépins y étoient plus forts, et presque toujours plus nombreux ; et il n'en a pas trouvé un seul qui fût avorté , quoiqu'il ait ouvert une quuntilé considérable de pommes, et qu'elles appariinssent à des espèces rlifféientes. Ces faits une fois bien ri^connus et bien constatés, le C. Alibert donne une première raison de l'état acerbe dans lequel reste contamment le fruit du coi- gnassier , en remarquant qu'il contient trois fois plus de pépins que la poire, et qu'il est à présumer que le suc de la végétation est employé en totalité à la nu- trition de ces pépins, il observe que l'analyse chimique vient à l'appui de cette assertion, puisqu'elle démontre que le mucilage, y esc pour ainsi dire, à nud , et qu'on l'exprime en très-abondante quantité. D un autre côté , le coignassier ne .se plait que dans des terreins andes et sablonneux , où il est d'expérience que les poires, p;;r exemfile, offrent des concrétions plus dures et plus coxisisiantes que celles qui viennent sur un sol gras et copieusemtnt alimenté. Les j'ardiaiers ont fréqueuiUient occasion de s'en convaincre, et le coing même augmente de volunie et devient moins graveleux lorsqu'il reçoit d'un sol fertile une nourriture supérieure à ses forces et à ses besons. L'auteur ajoute enfin que le fiuit ('ont il s'agit est tardif de sa nature, et qu il est par conséquent pri\é de la quantité de calorique et des autres influences atmosphér.ques propres à opérer tous les phé- nomènes par lesquels se manifeste communément la maturité. E. P. V. CHIMIE. I^ote sur la strontiane sulfatée , de Sicile , par le C, F. P. N. Gillet- L AU M ONT. Soc. d'Hist. Depuis long-temps le C. Haiiy avoit annoncé que plusieurs crystaux ( particn- KAT(;flELLE. lïèrement ceux apportés de Sicile) avoient l'angle obtu*. de leur forme pr'mliive plus ouvert d'environ trois dcgrcs et demi , que celui des crystaux p.ppor" < de Roia et du Derbishire (i) reconnus pour être vérilablement de la baryte suif'aiée (spath pes.int) : cette différen-e dans la viileur d'un angle de !a forme primi- tive la gënoit beaucoup pour la clussificatioo de ces divers crystaux regardés jusqu ici comme une variété de la même substance. Le C. Dolomieii , de son côté avoit rapporté de Sicile, sous le nom de baryte sulfatée, de beaux échantillons accompagnés de soufre natif et sauvent revêtus de gros crysta'ix disposés par faisceaux rayonnes, présentant des prismes iexaédres terminés par des sommets tétraèdres (2); il vient d'en donner au conseil des mines, qui les a renus au C. Vauquelin pour en faire l'analyse. Ce chimiste a trou.é que ces crystaux étoient entièrement composés de strontiane sulfatée, ainsi que la masse à laquelle il', adhèrent. Cette substance que l'on n'avoit encore vu, sous forme régulière, qu'en petits crystaux engagés dans une argille duroie, apportée par le C.Gillet, du départe- (i) Les premiers trouvés en Fiance, département du Puy-de-Dôme ; les seconds en Angleterre. (2) Si ret crystaux étoient isolés et complets , ils pr^senteroient des octaèdres eunéifonn«s , dont l«ï Sngles droits des bases des pyramides seioicnt remplacés par des f'aceues. (9t ) ment de la Meurthe , ëtoit d'autant plus facile à confondre avec la baryte sulfatée, dont elle a à-pcu-près l'aspect, la durelé, la cassure el la pesanteur, qu'elle imiie une partie de ses formes sccoiulairos ; mais elle peui en être distinguée , 1". Lorsqu'elle est crystalli-ée , par l'angle primitif d'environ io5 degrés , que forment entr'elles les deux plus f;randes faces du soiiuuet tétr;iéilre de ces crys- taux , tandis que cet angle dans la baryte sulfatée n'est que d'environ ici ae- grés et demi ; 2". Par une pesanteur spécifique moins grande dans le rapport de 8 à 9; 3°. Par la propriété de colorer légèrement en rouge la flamme bleue Ojtenu© d'une luDiière à l'aide du chalumeau ; 40. Enfin, par une sensation légèrement acide qu'elle imprime sur la langue , après avoir été calcinée et refroidie ; tandis que la baryte sulfatée , dans le mêm» cas, la pique fortement et y répand un goût d'oeufs pourris, très-désagréable. Note sur une nouvelle substance métallique découverte par M, Klaproth. Klaproth , en soumettant à l'analyse la mine aurifère connue sous le nom de Acad. bes S©. mine d'or blanche ( weiss-gûiden-ertz) auriim paradoxum, metaUinn vd aurianpro- de Berlin. bltmaticum (1), a trouvé dans ce minéral un métal absolument difléreat de tous ceux connus jusqu'ici. Il lui a donné le nom de Tdlutiiim. Dès 1782, M. Muller séance d^u ^5 janT.- âe Heichenstein avoit soupçonné une substance métallique pnrticuli're dans ce '-"^ minerai, et Bergmann partîigea ce soupçon sans oser décider si c'étoit un métal nouveau ou si ce n'étoit simplement que de l'aiitimoine , à cause de la petite quantité sur laquelle ilavoit opéré. Les nouvelles expériences auxquelles Klaproth a soumis une quantité plus considérable de cette mine , qui lui avoil; été envoyée par M. de Reiclienstein , ne lais ent plus de doutes à cet é^ard. Voici le procédé qu'il emploie pour extraire le Tellurium de son minerai. Après avoir fait chauffer légèrement une partie de la mine avec ?ix parties d'acide muriatique , il ajoute trois parties dacide nitrique ; il se fait une efferves- cence considérable, et il obtient une dissolution complet te ; il précipite ensuite cette dissolution avec la potasse caustique, et en ajoute un excès pour redissoudre le précipité blanc qu'elle avoit formé. Il reste un dépôt brun et floconneux, qui est un mélange d'oxides d'or et de fer qu'on sépare par les procédés ordinaires. On fait reparoître le précipité blanc par l'acide nuiriatique • on le lave et on le fait bien sécher ; puis on en fait une pâte avec une huile gras>.e quelconque , et l'on introduit celte mine dans une petite cornue de verre à laquelle on adapte un récipient. Oa chauffe par degrés jusqu'au rouge , et l'on apperçoit des gouttes métalliques brillantes qui viennent se fixer à la partie supérieure de la cornue à mesure que l'huile se décompose. Après le refroidissement, on trouve au fond du vase le reste du i.;étid réduit et fondu avec une surface brillante et presque toujours crystalline. Sa couleur est lii blanc d'étain, approchant du gris de plomb. Son éclat est très-conùdérable ; sa cassure est lamelleuae : il est très-aigre et très- friaMe. Sa pesanteur spécifique e-t de G,ii5 ; il est très-fusible. Chauffé au chalumeau sur un charbon , il brûle auec une flamme assez vive, d'une couleur bleue , qui sur les bords passe au verdâire; il se volatilise entièrement en une fumée grise blan- châtre, et répand une odeur désagréable qui approche de celle des raves. Ce (1) Co minéral se trouve dans la mire dire Murialnlf , dans les moilts Fotzbaj , près Zalethna , f» Ttan^jUanie. Voyez Emmerling , Elén.ens de Minéralogie , tome II, paje 124 et suivantes. (92 ) iri^tal s'unit facilement facilement an mercure ; il forme avec le soufre un sulfure £;ris de plomb d'une structure radiée. H est solnble dans V acide nitrique , et il Je forme à la longue de petits crystaux blancs dans la dissolution. 11 est de niAme solnble dans l'acide nitro-iiniriatique et en est précipité par l'eau à l'état d'oxide blanc dissoluble dans l'acide muriaiique. En mêlant loo parties d'acide sulfurique concentré avec une partie de ce métal, l'acide prend peu i peu une couleur rouge cramoisie. L'eau et la chaleur décolorent la dissolution et en séparent le métal. La première a l'état d'oxide brun , la seconde a l'état d'oxide blanc. Les dissolutions acides de ce métal sont décomposées par tous les alcalis caus- tiques qui redissolvent entièreiuont le précipité. Avec les carbonates le précipité n'est redissout qu'en partie. Le prussiate de potasse très-pur n'occasionne aucun précipité dans les dissolu- tions acides de Tel.unum. Les sulfures alcalins y forment un précipité brun ou noirâtre. Il arrive quel- quefois qu'il ressemble parfaitement au kermès minéral. Si l'on jette cetie com- binaison sur un chdrbon ardent, le métal biûle en même-temps que le soufre. L'infusion de noix de galles forme dans les mêmes dissolutions un précipité couleur Isabelle. Le f ^r . 1'? zinc, l'étaim et Vantimoine précipitent le Tellurium de ses disso- lutions sous la forme de flocous noirs qui prennent bientôt 1 éclat mérallique par le frottement , et qui sur un charbon allumé se fondent en un bouton métal- lique. La dissolution muriatique d'étaim veisée dans une dissolution de ïelluriuai par le même acide , y occasionne un précipité de la même nature. L'oxide de Tellurium se r/uluit avec une rapidité semblable à la détonnation , Icrsqu'oii l'expose à la ch;dt^ur sur un charbon. En chauffant pendant queli]ue-temps dans une cornue cet oxide de tel'urium il se fond. Après le refroidissement, il est d'une couleur jaune de paille, et il a une texture radiée. La miae d'or blanche de Fazezbay aurum vel metallum prohleirtaticu?n. , cona tient : Ttdluriiim , g-.!5,5 ; fer, 72,0; or, 2,5; total io(>o,o. — L'or £;iapliique d'Offenbauya contient : Tell. 60; or, 3o ; argent, 10 ; total 100. — Le minéral connu sons le nom de mine jauae de Nagiag contient : Tell. /(S ; or, «y ; plomb, 19,5 ; argent, 8,5; soufre, un aiôme , 100. — La mine d'or feuilletée grise do Nagiag contient ; plomb , 5o ; Teli. 53; or, 8,5; soufre, 7,5 ; argent et cuivre, i. Total 110. Hecht , fils. analyse du rubis, par le C. Va u quel in. Soc. fBitOM. Le rubis, comme on sait, est une gemme dont la forme primitive est un octaèdre régulier, Les formes secondaires sont 1 octaèdre , dont les arètts sont remplacées par des facettes , et qu'on nomme rubis émarginé , et la macle , ou les deux moitiés d'octaèdre retournées que l'on nomme rubis hémitrope. La couleur la plus ordinaire est le rouge foncé , et il se nomme alors dans le commerce , rubis spinelle , ou le rouge foible , et il prend le nom de rubis balais. 11 est asseï dur pour enlever 4 grains sur 100 au mortier de silex. Klaproth avoit déjà donné l'analyse de cette pierre , et il y avoit trouvé , alumine, 76, silice, i5 , magnésie, 8, oxide de fer, i,5. total 100, 5. Les phénomènes que lui avoit présentés ce prétendu oxide de fer et la couh ur du rubis , avoient fait pensfir au citoyen Vauquelin que la partie colorante de cette gemme pourroit bien être le nouveau métal découvert par lui dans le plomb (93) rouge Je Sibérie , et que si le célèbre chimiste de Berlin n'en avoit pas déterminé la véritable nature , c'est que ce principe s'y trouvoit en trop petite quantité , et qu'il présente d'ailleurs quelque ressemblance par la couleur avec loxide de fer rouge , quand il a été bouilli long-temps avec la potnsse. Le citoyen Vauquelin a , en conséquence , soumis de nouveau cette pierre & l'analyse ; les ('clianiillons qu'il a employés étoient tous bien déterminés , et de la variété appellée rubis spinelle , il l'a trouvé composée d'alumine 94,8, acide chromique , 4.7; totnl 99,5. L'analyse faite par Klaproth lui ayant présenté de la silice et de la magnésie , le citoyen Vauquelin a répété plusieurs fois ses opérations sans trouver d'autre silice que celle enle\ée au moi tier d'agathe , et sans appercevoir aucime trace de magnésie. Il a aussi attaqué cette pierre par l'acide sulfurique et par l'acide muiiatiqiie. Le premier a fourni fusquà la lin avec une quantité suflisante de sulfate de potasse , de beaux cristaux d'alun. Les derniers étoient verdis par le sulfate de syrop , étendu dans de l'eau où avoient séjourné des bâtons de phosphore. Le lendemain , la femme se trouva beaucoup mieux. Elle se ranima pour quelques jours , et elle ne mourut que i5 à 17 jours apri^s. 2°. Lui-même eut , comme il l'avoue , ['imprudence de prendre deux à trois grains de phosphore solide , unis seulement à de la thériaque ; il éprouva des ac- cidéns terribles. D'abord il ressentit une chaleur brûlante dans la région de l'es- tomach» (^et or.'^ane lui semMo t rempli de gaz , qui même s'échappoieut par la bouche. Horriblement tourmenté , il es sya , mais en vain , de se faire vomir. Il ne trouva de soulagement qu'en buvant de l'eau froide de temps à autre. Enfin , les douleurs se calmèrent ; mais le lendemain il se développa par toute l'habitude du cor|.s , une force musculaire étonnante, et un besoin presque irrésistible d'en essaver l'énergie. Enfin , l'effot de ce médicament ce.'Sa à la suite d'un priapisme violent. 3». Dans beaucoup de circonstances , l'auteur a employé et employé avec le plus grand avantage le phosphore à l'intérieur pour rétablir et rani.-ner des jeunes eens épuisés par un usage trop fréquent des plaisirs de Vénus. 11 ind.que le procédé au moyen duquel il divise le phosphore en très-petites molécules ; il floite du phosphore dans une bouteille remjilie d'eau bouillante , il le divise ainsi en globules. Puis il continue d'agiter sa bouteille en la plongeant dans de l'eau froide ; il obtient ainsi une espèce de précipité de phosphore très-iln , qu'il broie lentement avec un peu d'huile et de sucre, et qu'il emploie ensuite comme looclc, en délayant le tout dans un jaune d'oeuf; il a o[)éré à l'aide de ce médicament, des cures étonnantes par la promptitude du rétablissement des forces du malade. 40. Dans les fièvres mîli^nes , l'emploi du phosphore à l'intérieur , pour arrê- ter les progrès de la gangrène , a réussi afl-delà de tout;e espérance. L'auteur ea rapporte plus curs exemples. 5°. Le C Pelleiier lui a raconté qu'ayant négligé du phosphore dans une bas- sine de cuivre. Ce métal s'oxida et resta suspendu dans l'eau : qu'ayant jette négli"einnient celte eau dans une petite cour oij on nourrissoit des canards; ces oiseaux en burent et périrent tous ; mais que le mâle couvrit toutes ses femelles jusqu'au dernier instant da sa vie. Observation qui s'accorde avec le priapisma qu'éprouva l'auteur. 6°. L'auteur rapporte un fait qui démontre l'étonnante divisibilité du phos- phore ayant employé, dans le traitement d'une malade, des pilules dans la compo- sition desquelles eutroit au plus un quart de grain de phosphore , et ayant eu occasion d'ouvrir \i cadavre, il trouva toutes les parties intérieures lumineuses et les miiins mêmes de celui qui l'avoient ouvert , quoique lavées et bien essuvées , conservèrent PS' ez loig-temps l'éclat phosphorique. 7". L'acide phosphorique employé connue limonarle a été très - avantageux à l'auteur dans la cure d un grand nombre de maladies. ■ » 8°. Le C. Lero' assure avoir oxidé le fer avec le phosphore , et en avoir obtenu] wiin oxide blauc presque irréductible par les moyens ordinaires , qu'il croit propre uà pouvoir remplacer avantageusement l'oxide blanc de plomb dans les arts et prin- M cipalement dans les peintures à 1 huile et en émail. Ce fer oxidé ainsi en blanc, «donna de très-fortes nausées à l'auteur, qui hasarda d'en placer un atAme sur sa «langue. Il n'hésite pas à regarder cet oxide connue un poison terrible; il n'a pu >> le réduire que par l'alk-ali fixe et le verre de phosphore. » 90. L'auteur avance qu'à l'aide du phosphore , il a décomposé et séparé de » leur I)ase les acides sulfurique, muriatique et niiriqu.e , qu'à l'aide de l'acide » phosphorique il transauic les terres; qu'ainsi avec de la terre calcaire, il fait à son » gré des quantités considérables de magnésie ; il déclare que ce sont à des travaux (95) » sur le phosphore qu'il doit les procédés au moyen desquels il opère la frîtc des » rubis , la fonte des éaieraudci et la vitrification du mercure ». C. D. Relation d'une conception extra -utérine , jnihlice à Londres par i^T^illiani TunihulL , cominiiniijuée en extrait par le C Swldiaur. AVilliam Tunibull , chirur;^ien et habile anatomiste , a publié à liOndres , en goc 1791 , in-folio Tivec des plaaches , une relation fidèle et circonstanciée d'une cou- oeption extra-utérine. Ces cas ne sont pus très -rares ;■ l'auteur adonné un cata- logue des ouvrages dans lesquels ils se trouvent consignés ; mais dans la plupart des exemples cités , le développement du fœtus s'est opéré dans les ovaires ou dans les trompes de fallope , qui en crevant ou en formant des abcès , ont permis au fœtus de tom'jer dans la cavité du ventre. On ne connoît pas d'exemple bien authentique dans lequel Voi>uin i pressa Gaetano Mugnani , et à Paris , chez Duprat , quai des Augustin , N^'. ii5. Cet ouvrage présente d^s .élémens d'Analyse trèsrclairs et três-étendus. Le pre- mier volume comprend l'Algèbre, et son application à la Géométrie ; le second traite du" calcul différentiel et intégral, et du calcul aux différences finies. L'au- teur s'est attaché spéciidement à faire connoître les sources où ceux qui veulent approfondir l'analyse trouveront les détails que son plan ne comportoit pas ; et par-tout il donne les méthodes les plus nouvelles et les plus élégantes. AVIS. Ce numéro est le dernier de la première année. Les souscripteurs sont invités à renouveler leur abonnement chez le Cit. Alexandre Bronsniai\t , tréso- lier de la Société, rue St. Marc , n". 14 > "u chez Fuchs, libraire, rue des Mathurins , hôtel de Cluny. Le prix est de &■ francs pour un an. La so-iété , dans le prospectus de ce journal , annonçoit qu'elle feroit réimprimer les premiers numéros de son bulletin, envoyés gratuilement à ses correspondans pendant plusieurs années, le nouibre des sous- cripteurs la met dans le cas de remplir ce projet , s'il se présente parmi eux un assez grand nombre d'achis oxactCi ont établi que la plupart de ces prétendues espèces isolées avoient de pioches parens comme presque tous les autres animaux ; je vais donner la même praiive à l'égard. du phœnicoptère. C'est un oiseau auquel un cou grêle et très-long , une tête courte mais assez grosse , et un bec grand et sur-tout très-large , donnent un air tout extraordinaire. Ce bec , quant à ses proportions et à sa forme , est dans un ordre renversé. Il se fléchit tout d'un coup vers son milieu presqu'en un angle droit , et la mau- dibule supérieure qjt de beaucoup plus petite que l'autre; ce qui a donné lieu à ci'tte erreur , toujours accréditée , qu'elle est seule mobile sur la mandibule in- férieure : on a répuqné à croire au mouvement de la plus volumineuse, et oa a mieux aimé imagiacr que la nature avoit , dans cette circonstance , tout-à-fait interverti sa marche ordinaire. Le phaenicoptère , dans la considération de ses pattes , n'offre pas des carac- tèrcis moins sin;;u!iers. Les oiseaux aquatiques se divisent naturellement en deux or Ires assez bien tranch(^s : les uns entrent dans les eaux liasses et s'en vont çhi^rcher dans la vase la [làiure qui leur est propre ; les autres nagent à la surface des eaux avec autant de grâce que de fe transversale. Sur un nouveau genre de 2^crs intestins , par M. Fjschek. Sac. PHiLOM. Le vers qui a donné sujet à l'établissement de ce genre, a été trouvé dans la vessie nataroire de la truite. IL est de grandeur médiocre; son corps est rond et transparent; sa tête fendue^ sa queue pointue. On voit sur le dos deux lignes courbes , qui forment presque un cercle, et qui ressumbieat un peu à des yeux. La fissure de la tète se pro- longe en dessous, jusqu'à la bouche, qui est une ouverture orbiculaire , divisée en deux par lies, par une cloison lamellcuse. Un peu en avant de la queue, il y a un élargissement dont les côtés sont dentelés. On distingue au ira\ers de la peau les intescias , et sui-tout l'ovaire qui est noir et tordu. M. Fischer établit ainsi les cardCtères du genre et de l'espèce : Cystidicola. J cniiis teres inariiciilauts capite longitudinaliter dissecto. C. t AnioNi^'.. Orti orhiculari , ditatato , septo divisa ; corpore pellttcido , superiiis ver- .nis capiit lineis ciLn>is aculeorum ad instar obsito , cauda subulata , paulo retror- sum laciori , depressa , crenaca utrinqiie. Explica.ÏQ 1 des fi;^ures y — a le ver de grandeur naturelle ; b le ver augmenté ; c la tête plus augmentée : on y voit des lignes courbes en forme d yeux ; d partie in- férieure de la lèle , avec la bouche orbiculaire; e la paiîie ])lus large vers la queue : les deux côtés sont deuteiés , l'ovaire se préseute tordu ; / les intestins assez ugraudis. La partie tordue est l'oviiire. (99) PHYSIQUE. Mémoire sur les équatious séculaires iln mouvement de la lune , de son apogée et de ses nœuds , pur le C. La place. Le C. Laplace avoit lu à sa classe , pendant L; second trimestre de l'an 5, un IrjsTiTrr wAfs, mf^moire contenant les rc^sultats auxquels il etoit parvenu sur les équations se- séamedun ui\o*! cul. lires du mouvement de la lune p.ir rapport aux étoiles, à ses noeuds tt à son 8pogée. La notice de ce mémoire se trouve dans le compte rendu au corps législatif des travaux de l'Institut pour l'an 5 ( pag(^ 112), et les résultats ont été publiés dans le volume de la Counvissance dus Temps de l'an 8 de la république. L'objet du mémoire dont il est ici question , est de donner les preuves des assertions que l'autour n'avoit fait qu'énoncer , et de faire voir comment on peut^ par le calcul , déduire ces assertions du princioe de la pesanteur universelle. Les tables de la lune laissent très peu de chose à dcsiier , flu côté de la précision, et les inégalités périodiqni^s sont bien déti^rminées , mais on voit avec £>eine que si la théorie de la pesanteur a fait connoître !a loi de ces inép,a]ités, elle n'a pas suffi seule à fi.Ker leur valeur. Cette déternïination dépend d'approNÏmalion ex- trêmement compliquées , dans lesquelles on n'est jamais >ûr qne les quantiîés ué- gligées soient très petites , niiàs le C. Laplace a pensé qu'on pourroit cbviir à cet inconvénient , en discutant avec une attention scrupuleuse l'iulluence des inté- grations successives sur les quantités qu'on néglige, et eu ^'attachant à suivre la, même méthode dans leurs recherches , au moyen de quoi les calculs déjà faits pourroient encore être utiles à ceux qui cherchant à perfectionner la théorie dei la lune , ajouteroient ainsi leurs travaux à ceux de leurs prédécesseurs. Le C. Laplace pense que de toutes les méthodes proposées jufqu à ce jour pour la solution des problêmes de ce t;enre , celle de d'Alembert , présentée avec la chirîé dont elle est susceptible , doit conduire aux résultats les plus exacts; d'après cette opinion , il a traité la question en suivant une marche analogue à celle qua pt escrii la méthode de d'Alembirrt , dont il a tiré des conséquences aussi nouvelles qu'importantes pour la navigation , la géographie , et pour le progrès de lasiro- nomio eu générril. Après avoir posé les équations différentielles du mouvement rapportées à des coordonnées dout le centre de gravité de la terre est l'origine , il subititue à ces coordonnées, coi.forménient au plan qu'il a adopté, des quantités angulaires ou trigonométriques'pli''; commodes pour les u.ages asirononiiques. Il traite les équa- tions ainsi transformées avec sa sagacité et sa [irofondeur ordinaire , et à la suite d'une belle et savante analyse, il parvient aux résultats suivans , savoir : i". Le moyen mouvement de la lune est assujetti à une équation séculaire, ad.iitive à sa longitude moyenne; on désignera cette équation par la leitrûiE. 2". Le mcuvement de son apogée est assujetti à une équation séculaire sous* tractive de sa lon^^itude moyenne, et égale à 3,3 E; ainsi l'équation séculaire de ranomaiie de la lune est égale à 4)3^ ^^ additive, 3". Le mouvement des nœuds de l'orbite lunaire est assujetti à une équation séiiulaiie addilive à leur longitude jnoyonne et égale à 0.7 E, et ainsi la dist;^nce moyenne de la lune , à son nœud ascendant , est assujettie à uue équation sécu- laire additive et égale à o,3E. 4". La parallaxe movenne de la lune est soumise à une vaiiation séculaire , mai» si petite , que cette parallaxe et la distance moyenne à la terre , peuvent être regardées conmie des quantités constaates. 5°. L'excentricité de l'orbe Iimaire et son inclinaison à l'éclijitique vr.ùe sont as ujettis à des variations sisfculaires proportionnelles à celles de la parallaxe, eî qui par conséquent seront toujours iosensibles. ( loo ) La valeur de E avoit été donnée par l'auteur , dans Tes mémoires de l'académie des Sciences 1786; et on voit dans la Connoissance des temps de l'an 9, que cette valeur satisfait avec une très-grande précision aux obbervations. La voici ordonnée suiviint les puissances d'une «fiiautté / , qui désifjne le nombre de* siècles écoules depuis le cnu.mencement de 1700, et qui doit être prise négative- ment ou positivement , selon qu'elle représente des temps antérieurs ou posté- rieurs à cett.i éj)Oque : E= 11", i35. i^ +0", o.'}3^j8. /5 -+- etc. Les denx pre- miers termes suffisent pour les plus anciennes observations , et l'auteur ne voiB jusqu'à pré'-ent aucun changement à fiiiire à celte équation. Lorsque l'équation séculaire de la lune étoic inconnue, on avoit imaginé , pour l'expliquer», diverses hypothèses , telles que la résistance de l'éther et la trans- mission successive de la gravité. Le citoy-'n Laplace termine son mémoire par l'examen de l'influence de ces causes sur les mouvemens de la lune, et fait voir qu'en accélérant le m.oyen mouvement elles ne produisent aucune altératioa s nsible dans les mouveinens des nœuds et de l'apogée, ce qui suffit pour les exclure, puisque le ralentissement de cfs mouvemens est bien constaté par les obser\ations. C'e>t ainsi , ajoute-t-il , que les phénomènes, en se développant, nous éclairent sur leurs véritables causes. L^s siècles à venir feront voir avec plus d'évidence encore les inégalités précédentes et leurs rapports avec la loi de la pesanteur. L'auteur annonce pour un mémoire suivant la discussion d'un grand nombre d'observations anciennes et modernes , qui confirment les conséquences utiles et curieuses qu'il a tirées de l'application du principe de la pesanteur universelle aux mouvemens des planètes , et qui doivent introduire des corrections impor- tantes dans les t£;bles. Les savantes recherches de ce. grand géomètre semblent enfin avoir établi démonstraîivement celte vérité , que l'attraction seule est suf- fisante pour donner .l'explication et la mesure de tous les phénomènes célestes, et qu'ainsi la formule générale du mouvement renferme réellement toute l'astro- nomie physique. Newton et ses premiers successer.rs ne pouvoient regarder cette assertion que comme très-probable , et le citoyen Laplace, en lui donnant le caractère de la ccrtitudo, s'ist acquis un droit immortel au souvenir et à la reconnoifsance de la pi siérité. P. S, Le citoyen Laplace a publié dans le volume de la Connoissance des temps de l'an 8 , qui paroît en ce moment , le mémoire cité au commencement de cette notice, avec des additions 'importantes. 11 y a klor.né le tableau des éclipses anciifnnes , calculées par le citoA'cn Eouvard, astronome de l'observa- toire national, qui prouvent incontestablement l'existence des équations séculaires du mouvîrnient <'e la lune et de son anom;die, Li nécessité d'y avoir égard et celle d'accélérer le mouvement de l'anomalie donnée par nos tables. Il ne ba- lance point ù proposer aux astronomes, i". d'accroître d'environ 8' et demie par siècle le moiuement de cette anomalie , qui paroît aro r été bien déterminée pour le commencement de 1760 , par les observations de Bradley. 1°. D appli- quer à ce miuvement une équation additive égale à 4^ dixièmes de celle du mouveme-it moyen. L'auteur discute ensuite les observations d'Albatenius , le plus célèbre des as- tronomes Arabes, qui corrigea les élémeas des tables lunaires de Prtletuée. Il y trouve une nouvelle coniirmaiion de la valeur qu'il a assignée à l'équation sécubiire de la lune, qui se trouve ainsi confirmée par les époques des tables de Piolouu^e et par les observations d'Albatenius. D'après Ptolemée , le mouvement sérulaire du nœud des tables actuelles est trop tirand d'environ 2' 2"; d'après Albatenius l'excès seroit de 3' 20". La valeur moyenne entre ces deux résultats est d^ 2' 5o" , dont le C. Laplace propose de diminuer le mouvement séculaire du nœud de nos tables lunaires. j ( 101 ) L'examen des moiivemens séculaires des tables indiennrs , rapporté par Le- gentil i) , fait penser à l'auteur que ces tables sont n-.oins anciennes que celles de Ptoleniée , ou du moins qu'elles ont été rectifiées postérieurement, au siècle de cet astronome. PR. CHIMIE MINÉRALOGIQUE. Sur la dioptase , par le C. Hauy. La dioptase regardée par Lametherie comme une variété de l'émeraude , a Soc. Philom» présenté au citoyen Haiiy des liii'férences très-marquées avec celte snljstance , relativement à ses caractères physiques et géométriques. La pesanteur spécilique est 3,3 autant qu'il a pu en jut;er d'après la petite quantité qu'il a soumise à l'expérience. Elle a la propriété conductrice de l'électricité , et ce qui est remar- quable, elle en acquiert une résineuse par le frottement, mênie sur ses faces f>ylies , lorsqu'elle est isolée. La forme primitive est un rhomboïde obtus dans equel le rapport entre les deux diagonales est celui de v/jb à VTj , ce qui donne m'' pour l'angle placé au sommet du rhomboïde. La seule forme secondaire que Ton counoisse est un doclécaëdre que l'on peut considérer comme un prisme hexaèdre régulier, terminé de pnrt et d'autre par trois rhombes , dont l'angle au sommet est de gS** 22'. Ce dodécaèdre résulte de deux décroissemens par une rangée , l'un sur les bords inférieurs du noyau , l'autre sur ses angles latéraux. Le aon) de dioptase a été tiré de ce que les joints naturels sont visibles à tra- vers le crystal , par des refleis très-vifs parallèles aux ai'êtes du sommet , lors- qu'on fait mouvoir ce crystal à la lumière. H. Essai sur la dioptase , par le C. Vauquelin. 1». "Lfn fragment de cette pierre exposé au feu du chalumeau , prend un© couleur brune marron , mais donne à la flamme de la bougie une couleur verte jaunîifre comme du cuivre, et ne su fond point. 2". Fondue avec du borax avec la partie extérieure de la flamme dvi chalu- meau, elle lui communique une couleur verte; avec la flamme intérieure le glo- bule prend une couleur brune marron, et si l'on continue long-temps , la perle vi- tr, use perd sa couleur, et l'on appereoit un bouton métallique d'un rouge de cuivre se précipiter au fond. 3". 3 grains et demi de cette pierre réduite etf poudte fine se sont dissous avec effervescence dans l'acide nitrique , et la dissolution a pris une couleur bleue assez belle. Pendant l'évaporalion de cette dissolution il s'est précipité une matière blanche , gélatineuse , insoluble dans l'eau , et qui lavée et séchée pe- soit •lin grain. Cette matière sèche, étoit rvide sous les doigts , se dissolvoit dans le borax sans lui commimiquer de couleur, enfin elle présentoit toutes les pro- priétés de la silice. 40. Une lamo de fer décapée mise dans la liqueur de laquelle cette silice avoit été séparée , s'est recouverte en peu de temps d'une follicule de cuivre qui pe- soit environ un grain. 5°. On a précipité le fer introduit dans la liqueur par l'ammoniaque ; la liqueur ainsi dépouiiée du fer a été mêlée avec du carbonate de potasse, et on a ob- tenu à-peu près un grain et quelque chose de carbonate de chaux. D'après Cvla , la dioptase seroit composée, 1". de silice, 28,57; 2°. de cuivre exidé , aS.Sy ; o'\ de carbonate de chaux, 42,85; — total, 97,99. Mais il faudroit avoir une plus grande quantité de dioptase pour pouvoir dé- terminer plus exactement les rapports de ses principes. (>) Mémoires Ue l'Académie des Sciences , 1792, ( 102 ) [Analyse de ilt'vejscs pierres confondues sous le nom de Zéolithe , par le citoyen Vauquelin. Soc. PHiLOM. Le citoyen Vauquelin a fait l'analyse comparative de deux pierres connues d abord sous le nom oointiiun d^j Zcolitlies , et que le citoyen Hauy a séparées de- puis d'aprè> leurs caractères physiques et kur structure. D'après les observations de co dernier , insérées dans le a°. 14 du journal des Mines, page 86, Tune de ces deux substances, que Cronstedt a fait connoitre le premier sous le nom da zéolithe, et à laquelle le citoyen Hauy conserve ce nom , cxistallise ordinairemeut en longs pnsnies quadrangulaires , terminés par des j)yraniides surbaissées à qualrij faces , elle a pour forme primitive un prisme droit , ('ont la base est un quarré , eC devient électrique par la chaleur. L'eluctricilé vitrée ou positive est à lendroit du sommet pyramidal, et l'électricité réineuse ou négative est à l'extrémité opposée du piisine. L'autre substance, que le citoyen Hauy désigne sous le non» de sùlbite . a un certain luisant qui tire sur celui de la craie, elle cristallise tantôt en dodécaé(!ri;s à quatre pans ex.igones avec des stimmots à quatre parallélogrammes obliquangles, tantôt en prismes liexjëdres , dont quatre angles solides sont rem- placés par des facettes triangulaires avec des hauteurs Jifierentes. La forme pri- mitive est aussi un prisuie droit ; mais les bases sont des rectangles. Cette der- nière substance ne joiliit pas de la |>roi)riéié de devenir électrique par la chaleur seule. Sa pesanteur spécifique est de 2,5oo. L'analyse a donné au citoyen Vauquelin le résultat suivant : Zéolithe , silice, 5o,24 ; alumiue , 29,30; chaux, 9 /^Çi;eei.\i, 10. Total, 99. Perte, i.' Stilbite, silice, 62 ; alumine , 17,6 ; chaux, 7,0; eau, 18. Total, 97. Perte, 3. La suite des recherches que. le citoyen Vauquelin a faites pour déterminer la nature des principes constiuan- de ces deux pierres , lui a jjrésenté un phéno- mène dont il ne peut, dit-il, donner encore l'explication. C'est la propriété de verdir le syrop de violette qu'ont différentes pierres léduites en poudre , soiC qu'elles contiennent ou non de la potasse. Telles sont la stilbite, la leucite, la lopaze de Saxe et celle du Brésil , et même le quartz cristallisé. L'analyse de la chiorite verte pulvérulente lui a donné pour résultat : Silice , 26; alumiue, 18, 5o; magnésie, 8; o:iide de fer, 43; muriatc de soude ou dépotasse , 2 ; eau , 2. — Total , 99, 5o. Ce résultat diffère de tous ceux qu'a donné jusqu'ici l'analyse des chlorites : le citoyen Vauquelin pense que cette différence doit [)lutùt cire attribuée à la nature même de cette terre ï[ui paroit n'être qu'un mélange, qu'aux inexacti- tudes des opéiations. Note sur la terre du Bcril. Sac. pniLOM. Ii'identité des formes et des autres propriétés physiques du béril et de l'éme- raudo , a fait conjecturer au G. Vauquelin que ces deux pierres renfermoient la nièuie terre, et que si dans l'analyse de l'émeraude il ne l'avoit pas trouvée, c'est qu'il s'ottiit contenté d'obtenir un assez grand nombre de crist.iux d'alua sans eifamiuer plus soigneusement l'eau-mère. 11 a en conséquence repris ce tra- vail , et il s'est convaincu que l'émeraude contenoit la nouvelle terre qu'il avoit décou'vei te dans le béril. Une analj'se exacte lui prouvera peut-être que ces deux pierres sont de même nature , et que la partie colorante seulement est différente. ARTS CHIMIQUES. Lloyen de fabriquer une corne artificielle , par le C. Rochon, Imstitut nat. ^-® défaut de cornes, pour en faire les fanaux des vaisseaux , a porté le C. Ro- chon a imaginer lu uioyca suiraxit qui doQue uue âubstauce peut-être supérieurs ( io3 ) _ i la corne, par la grandeur des pièces que Ion peut faire, et par son Incom- bustilité. Oii plonge des pièces plus ou moins grandes et bien tonrlues , de gazes métalliques, formées de ril de laiton, dans une décoction de colle de poisson, qui en remplit toutes les mailles , et qui s'y coagule par le rélVoidissemenf. On les y replonge autant de fois quM le 'faut pour donner à la lame de corne l'épaisseur nécessaire : puis on la vernit , pour empêcher l'action de l'humidité. La trans- parence des lames que l'on obtient par ce procédé égale celle de la plus belle corne , et on n'en eniploye presque plus d'autre dans nos arsenaux maritimes. On peut suppléer à la colle de poisso.i du commerce , par des décoctions d© toutes les membranes du corps des poissons. C. V. Manière de fabriquer les alcarrazas , par le C. L astérie. On appelle ainsi en Espagne des vases de terre très-poreux, destinés à faire ra- Soc. Philom, fraîchir l'eau que l'on veut boire au moyen de l'évaporation continuelle qui a lieu sur toute leur surface. Tous les ménages de Madrid ont de ces vases qui portent les dilTérens noms de jarras , hodsas et cantaros , selon leur grandeur. On sait qu'ils ont éié introduit dans ce pays par les arabes, et qu'ils sont égale- ment en usage en Syrie , en Perse , à la Chine , en Eaypte , etc. Ceux de Madrid sont f^iits avec une terre marneuse prise sur les bords du ruisseau Tanusoro , à un quart de lieue de la ville d Auduxar , dans l'Andalousie. Elle contient , d'après une analyse que le C. D,;rcet vient d'en faire , un tiers environ de terre calcaire , un d'alumine , un tiers de silex , et une très-petite portion de fer. Pour faire les alcarrazas , après avoir fait sécher la terre , on la divise en petits morceaux de la grosseur d'une noix qu'on répand dans un bassin ou envier; on la recouvre d'eau , et oq la laisse détremper pendant douze heures : on la pétrit ensuite. Lorsqu'elle a été bien divisée , on l'étalé en couche de l'épaisseur de six doigts sur un emplacement uni recouvert en brique sur lequel on a répandu ua peu de cendre tamisée. On la laisse dans ce lieu jusqu'à ce qu'il se soit formé des retraits ; on en détache la cendre et la transportant dans un lieu carrelé et propre, on mêle à cette terre à peu-près la vingtième partie de son poids de sel marin, si on doit en faire des jarres, et la quarantième seulement lorsqu'elle est destinée pour des vases d'une plus petite capacité. On pétrit de nouveau ce mé- lange avec les pieds , et on la met sur le tour après avoir eu soin d'ôter toutes les pailles ou petites pierres qui pourroient y rester. Ces vases sont mis alors dans des fours de potier , mais on ne leur donne qu'une demi cuisson. C'est à cela et au sel marin qn'on y ajoute, qu'ils doivent leur porosité; car on fait avec cetto même terre des poteries ordinaires , en n'y ajoutant point de sel , et la faisant cuire davantage. On fait, dans lEstramadure , a un lieu nommé Salvatierra , des vases rouges appelés hacnros , qui servent aussi à rafraîchir l'eau , à laquelle ils coriimutiijnent un goût argilleux désagréable, mais cependant recherché des femmes de Madrid. Les filles ont un goût particulier [)nur cette espèce ne poterie, et en mangent lorsqu'elles ont l,:s pâles couleurs. Des vases à peu-près semblables servent dans le Portugal à humecter le tabac. On les plonge pour cela dans l'eau , après les avoir rt;mpii de cette poudre. A. B. AGRICULTURE. Nofe .sur une nouvelle méthode de culture en usage dans le Hohtei'n , le Mecklenihoui ii, , le Laueniourg^, etc. par le citoyen C. Cocql'ebert. Cette méthode de culture est connue sous le nom générique de ciiUiire par enclos. L'auteur l'a. vu pratiquer avec succès dans le Holstein , près du lac de ( ïo4 ) Plaen , dans un terrein de 1700 tonnes (1) de superficie ; savoir i3o5 en terrei labourables, 204 en prairies, 145 en bois. Les fermiers de ce pays ne paient leurs pro]3riéraii'es que par leur travail et non en argent. La partie de terre coa« cédée} our que le reste soit cultivé et qui représente les frais de culture, s'élève presque lu ni donnés aux plantes spontanées qui les couvrent et servent du pâtures ; enfin , lin autre reçoit les préparations nécessaires pour être mis en culture. Chacua des enclos passe successivement par ces difff'rons états. Celui dont les jachère* ont été levées, porte l'année suivante du sarrazin, sans aucun engrais. Ou le fume ensuite et on y sème du seigle, qui se recueille la seconde annf^e. La troisième , il donne de l'avoine; la quatiiènie, encore du seigle; et la cinquième, une seconda récolte d'avoine : le tout sans nouvel engrais. Ces cinq années expirées , on laisse veuir les herbes spontanées. La terre cultivée d'après ce procédé nourrit i3o vaches, et le beurre est à- peu-près la moitié de son produit. Quelques propriétaires louent, moyennant une rétri'iution annuelle , les vaches et les pâturages à des fermiers qui se livrent particulièrement à c eîte industrie. Ce système de culture ne peut convenir , sans doute , que dans un pays cii la population est peu nombreuse, où le climat favorise la production spontanés des graminées; enfin où le beurre trouve un débit facile, et forme un des objets principaux de l'économie rurale. Il jouit en Allemagne d'une certaine réputation. Le citoyen Coquebert ne rapporte cet exemple que pour contribuer à una coll(!ction de descriptions de cultures locales , qu'il croit fort utile de former, et à laquelle il invite les amateurs de l'agriculture à concourir. Il pense qu9 cette collection auroit entr'autreS utilités, celle de conduire à une bonne clas- sification des différentes méthodes de culture , ce qui procureroit l'avantage de les dési"ner par un nom propre, simple et concis, au lieu que les voyageurs, au défaut d'une classification semblable, sont obligés, pour donner liJée des pratiques locales, de recourir à de langues définitions. OUVRAGES NOUVEAUX. Mémoires de la Société Médicale d' Emulation , séante à l'Ecole de Médecine de Paris; un gros vol. i/i-8". à Paris , chez Maïadan, rue du Cimetière Si-André-des-Arts. Les Méirioires publiés dans cette collection sont rangés sous cinq sections prinr cipales. Ils ont pour objet la n)ér:lecine théorique et pr.itique , la chirurgie , la thérapeiitiîiqu'î et la matière médicale , la physiologie , etc. Leur en^enlble offre l'exposé des progrès qu'ont faits depuis quelques annf es les diflérentes branches de l'art de guérir. La société médicale dénnilation se propose de publier chaqua annt^e le résultat de ses travaux et de ses recherches. Le volume que nous un- nonr.ons auî-oit paru dans les prenu'ers jours de vendémiaire dernier, si des ciroiistances parricidières n'en avoient ratardé fimpreision. (1) La lonne est une surface de 5ao vprj;fs qiisnùes , la veige Je itJ pieds de Hambourg , ce (jui cor- respond à environ 76 ares de noue îiouvoile mesure. Errata du ]S^.° 12. Pngt dissoluble dans l'alcool. Les bûches qui laissent suinter cette substance, en donnent beaucoup plus dans un lieu humide que dans un lieu sec. D'après ces expériences , l'auteur regarde cette .substance comme une gonnne colorée par une matière résineuse, et que l'humidiié fait sortir du bois par pression , en dilatant ses fibres. Le G. Fourcroy a fait sur cette nièi.-ie substance quelques expériences qu'il n'a pas publiées , mais qui lui avoient fait prendre sur elle une opinion semblable. A. B. Extrait d'un Mémoire sur les Tourmalines Manches du SùGothard ^ par le C. Dolomieu. Ces tourmalines ont d'abord été données sous le nom de bériî; mais leur forme Ihstitut haI* et leur électricité ont prouvé au C. Dolon)ieu que cétoient di^ lérirabîes lour- malines ; il en a\ oit déjà trouvé do moit é noires , et moitié incclores dans les mêmes granits de l'iJe dEUie , on il nvoit aussi rencontré dts l'mcraudes incolores. Les tourmalines du St Githa^d sont ou incoiores et Iran ])arentes , ou blanches et opaques. Quelques-unes oiit nue légère ttiuie verdâlre. Elles sont sous la forme 2^ Année. N». II. O ( io6 ) d'nn prisme ennéarlre terminé d'un cûté par une pyramide triëdre , et de l'autre par ' une pyramide liéxitdre. C'est la variété nommée isogone par le C. Hai'iy. Ces prisaies ont depuis 3 jusqu'à i3 millimètres ( i ligne à 6 lignes ). On les trouve dans la roche caicaire dite Dolomic , avec du mica blanc-jaundre. Le sommet hexaèdre est ordinairement peu prononcé. Ce même naturaliste cite dans ce mémoire un py- roxène verd-OLScur qu'd a rencontré dans une rfiche iaternié'iia;re entre le petit silex et le trapp de la vallée de Batège, au dessus de Gèdre , dans les Pyrénées. Ce qui prouve que cette pierre n'appartient pas exclusivement aux volcans comme on lavoit cru. A. B. Mémoire sur un nouveau Baromètre au moyen duquel on mesure l'niniàdlatement les cliangeinens de densité do l'air par, le poids du. mercure , par le citoyen Conté. Institut nat. Le C. Conté , directeur de l'école aérostatique établie à Meudon , s'est occupé depuis long-temps di"s moyens de construire un baromètre plus portatif et plus sensible que ceux dont on a fait usage jusqu'à ce jour. Il décrit dans son mé- moireles divers iustriimens qu'il a conçus et exécutés successivement, avant d'arriver à celui qu'il présente à l'Institut. La forme du premier de ces inslrumens est i peu-près celle d'une montre ; on en voit le dessin dans la ligure g''. ABC est une calotte très-solide, de fer ou de cuivre, sur les bords de laquelle s'appliquent exactement ceux d'une autre calotte d'acier A F C, mince et flexible. Celle-ci s'appuie contre le fonds de la première, au moyen de ressorts R . R. La queue CD ren- ferme un canal qui fait communiquer la capacité ABC F avec l'air extérieur, et qui peut être fermé hermétiquement par un bouchon. Au-dessous delà calotte AFC est placé un cadran , percé dans son milieu par un canon HI portant une aiguille HG : le tout est recouvert d'un verre concave. On conçoit que si l'on fait le vide dans l'espace ABCF, la calotte AFC se trouvant chargée de tout le poids de latmosphere , rentrera sur elle-même , et comprimera les ressorts R , qui la soutiennent, et elle se relèvera lorsque la pression diminuera. Par un mécanisme très-simple placé dans le canon HI, le mouvement de la plaque AFC se communique à l'aiguille HG, qui indique, par les arcs qu'elle parcourt, les variations de la pesanteur de l'air. Cet instrument , que l'on pourroit porter dans la poche , ne satisfit point le C. Conté , qui le trouvant trop sensible au changement de température , imagina d'appliquer à son objet le ralleutissement qu'éprouve l'écoulement des fluides par un orifice ouvert dans le vide , lorsque le poids de l'air qui presse leur sur- face supérieure vient à diminuer. Pour cela il prit un tube assez large , commu- niquant avec l'air extérieur en N {t'ig- lo) par un robinet. Il plaça dans l'in- térieur un second robinet GF engagé dans un cylindre massif PKLQ, contre la surface inférieure duqel s'appliquait exactement le piston I K. Lorsqu'en abais- sant ce piston, il s'étoit procuré un espace vide ICLIH, il tournait le robinet F G, de manière à ouvrir la communication entre cet espace et la partie supérieure du tube , et il mesuroit ensuite la durée de l'écoult nient du liquide. En faisant cette expérience, au niveau de la Seine, et sur la terrasse du château de Meudon, il obtint une différence de g secondes de temps dans la durée des deux écouleniens , pour un changement de hauteur qui ne faisoit descendre le baromètre que de 5 lignes. Ce second instrument fut encore rejette par le C. Conté, comme trop sensible aux varia,tions de la chaleur; mais néanmoins il pense avec rai-on que les expé- riences auxquelles il est propre soroient tiès utiles au piO; rès de la physique. La figure 1 1 représente un coupe longitudinale, du dernier instrument auquel le C. Conté s'est arrêté , qu'il a exécuté iui-im'me conmie les prérédens : mais qu'il n'a point dessiné. Elle a été gravée d'après un croquis fait de mémoire , et sur lequel ( 107 ) îl n'a pas été possible fîe marquer tons les détails de construction qui facilitent l'usage de ce nouveau baroniètre , et assurent l'exaciitudo de si;s nisultats; mais qui suffira pour en dire conaoître le principe, et mettre un artiste iutellig nt en état de le construire. Le corps de cet instrument est un tube de fer très -exactement calibré, dans un espace A B C D suffisant pour répondre aux plus £;randes différences de ni- veau que l'on se propose de niesurir. Dans le molèle préseiité à l'Institut, A D est de 8 pouces; la largeur A B de 18 lignes intérieurement. Au-dessous de C D le tube se rétrécit, entre en E F dans un autre tube terminé par une boîte E F (j H , et en I K dans une seconde boîte intérieure à la première , percée cylindriquement jusqu'en P L , et formant un cône tronqué depuis PL [usqu'à sa base MN. Elle reçoit dans cet espace un bouchon LMNP de nirme forme, et creusé aussi en cône dans sa partie supérieure , pour emboîter exactement la partie inférieure du tube A B C D. Une vis latérale X , dont le bout est conique , s'introduit dans une gorge , et poussant le bouchon comme le feroit un coin , l'approche par degrés insensibles de l'orifice du tube intérieur. On voit en O un canal percé dans l'épaisseur du bouchon L INI N P , et qui, faisant commu- niquer le tube ABCD avec un caual recourbé Q, percé dans le parois de lit boîte K M N I , forme un syphon ouvert dans la capacité de la boîte exté- rieure; celle-ci communique avec l'air atmosphérique, au moyen d'un canal pra- tiqué dans le bouchon V, canal qui se trouve fermé lorsqu'on enfonce toutà-faic le bouchon dans la paroi (*). Pour remplir l'instrument , on le renverse , on ferme le bouchon V , et on ôfe le bouchon LMNP; on verse ensuite du mercure, de manière que le tube ABCD, la cavité LMNP, et celle de la boîte extérieure, en soient remplis jusqu'au niveau de M N. Pour faciliter la sortie de l'air contenu dans ce fluide, on fait le vide au-dessus de M N par le moyen du piston T U , qui ferme exac- tement la boîte EFGH; on introduit ensuite le bouchon LMNP, on remeC l'instrument dans sa première situation , et dès qu'on rouvre la communication avec l'air extérieur , par le bouchon V, le mercure descend dans le tube ABCD et se répand dans la boîte EFGH, Jusqu'à ce qu'il ait atteint le niveau où il doit se soutenir. On peut arrêter l'expérience h ce point, en tournant le bouchon LMNP, pour que le canal O ne réponde plus au canal Q , ce qui ferme le tube ABCD. Pour exécuter ce mouvement , on se sert de la tige R S , qui se dé. aga du piston TU, et porte à son extrémité R un tourne-vis qui s'introduit dans la fente qu'on voit à la base du bouchon LMNP. Cela fait, on peut détacher la boîte EFGH de liusiruiuent , et la peser pour constater la quantité de mercure qu'elle contient. Maintenant il est facile de voir que si l'on porte l'instrument que nous venons de décrire , dans un lieu plus élevé que celui où il a été rempli , l'abaiss^-iuent du niveau du mercure dans le tul;e ABC D , fera sortir de l'oritice O une quantité de ce fluide d'utant plus jurande que la .«eclion AB est ]>lus birr^e , et que cette quantité se connaîtra en ptsantde nou\eau la boîte E F (j H. La sen- sibilité de cet instrument est telle , que lorsqu'après l'avoir rempli sur la jilace de la ci-devant église Notre-Dame, on l'a porté sur l'une des tours, élevée de 204 pieds, il en est sorti 1877 grains de mercure, ce qui répond à environ g pouces par pied. Le C. Conté avoit donné d'abord à son instrument une forme, au moyen do laquelle il ser\oit lui-même de balance; mais comme elle auroit exigé dans 1<î calcul des observations , des réductions assez délicates , il a Jugé à propos de l'abandonner. L. C. (*) On voit aisénirnt ijuc la boîie EFGH doii être fermée d.ins su p.-iriie inlérieure [ ar uup virole destinée i leienir le piston T U , qui forme à cette boite un fond mobile 1 et qu'il faut supposer enlevé dans l'ope- ïaiion qu'oa va décrire. ( io8 ) MÉCANIQUE. Sur le nouveau Balancier du citoyen MoNTtJ. Institut nat. ^^ cîloyen Montu s'est proposé de doubler les effets du balancier ordinaire et de couper, frapper et cordoaner la moiinoie par une seule opération. — i°. Sa machine offre deux équipages qui sont soumis à un Hiême moteur, et dont toutes les parties qui opèrent sont dans une situation horizontale , ainsi la vis qui est double est dans cette position; elle porte à sa tête les deux bras du balancier, mus chacun par 4 hommes; et comme les pas des deux portions de cette vis sont dans le mèine sens , lorsqu'un des bra^ s'abaisse et qu'une portion de vis s'avance, l'autre portion qui correspond à l'équipage oppo é, se retire et réci- proquement. — 2°. Pour frapper les pièces , le citoyen Montu emploie deux coins comme dans le balancier ordinaire. L'un immobile , est placé au milieu d'une boîte, et maintenu par des vis dans nne situation constante ; l'autre se nreut sous les vis de pression par l'effet du balancier, mais il est totalement détaché de cette vis , et fait partie d'un cylindre ou régulateur renfermé dans une boîte quarrée fixée au châssis de la machine , et qui a ses faces supérieures et inférieures fermées chacune par deux lames de cuivre, laisant entr elles un intervalle pour le pas- sage des ailes du régulateur , et pouvant se rapprocher à l'aide de deux goupilles en forme de coins , autant qu'il est nécessaire et à mesure qu'elles s'usent. Par ces moyens , le coin mobile et le régulateur se meuvent horizontalement avec la plus grande précision , sans tourner et sans varier. — 3°. Pour opérer le cor- donnage tur la tranche des pièces , l'auteur a placé autour du coin mobile un assemblage de 4 pièces circulaires , et une boîte ronde garnie de 8 vis. Les 4 pièces circulaire'., gravées en creux, se tiennent écartées par autant de ressorts, et offrent à lextérieur des plans inclinés. — La boîte au 8 vis correspond , au moyen de 4 colonnes, à une rondelle fixée à la vis (de pression) par un collier. — Lorsque cette vis joue et s'avance pour frapper la pièce, elle pousse la boîte aux 8 vis sur les plahs inclinés des 4 portions circulaires, ce qui .les comprime, et la pièce est ainsi cordonnée avec régularité en même-temps qu'elle est frappée. 4"- \jC découpage doit précéder les deux opérations du cordonnage et au Jiapper, Le découpoir du citoyen Montu est attaché au - devant de la boîte du cordon- nage. Il est composé de a lames découpées de manière à admettre les a. coins, et dont l'une est disposée pour couper. Entre ces deux lames est une coidisse par laquelle on peut introduire la lame qui a passé au laminoir. Le coin qui est fi\e , sert d'aboid de point d'appui latéral à cette lame placée dans le décou- poir : puis le coin mobile qui s'avance contre elle , lorsqu'il reçoit le coup de la vis (de pression), fait qu'elle est tout à-la-fois découpée, frappée et cordonnée ; car le découpoir rentrant dans la tête du coin fixe , la pièce découpée se trouve aussitôt entre les deux coins et au milieu des 4 portions circulaires du cordon- nage. — 5". Le citoyen Montu Siichant qu'il ne pourra conserver l'opération du découpage, lorsqu'il fabriquera des pièces d'or et d'argent , qu'il faut peser après le découpage , est disposé à consacrer des équipages entiers au découpage. Dans ce cas, l'auteiir place au-descus des coins, au lieu du découpoir qu'il supprime, une coulisse inclinée , par laquelle un ouvrier fait glisser les pièces découpées et pesées. Celles-ci parvenues à l'extrémité de la coulisse , se redressent au moyen d'une valvule mobile , et descendent successivement dans une trémie qui est attachée à la boîte du cordonnage , et peut embrasser le coin immobile. La pièce la plus avancée dans la trémie , est soutenue d'abord sur la tête du coin immo- bile , mais lors de la retraite de !a vis à laquelle tient la boîte du cordonnage et la trémie, elle tombe dans la partie inférieure , et sitôt que la vis revient , la trémie rentrant dans la tête du coin immobile , abandonne la pièce entre les deux coins. — Avaniages principaux. Ls balancitr placé au milieu de la longueur de ( ï09 ) la double vîs , n'essuyera aucun balotiage. — La vis se^parée des coins, donne plu4 de netteré dans le frapper. — Les pièces sont découpées sans être déformées. — La coulisse et la trémie ne laissent courir aucun danger à celui pose les pièces. — Le cordon ne peut plus se contrefaire (à l'aide d'une roulette) sur des pièces rognées. — On peut enfin avec la nouvelle niaciiinc d(;couper , frapper et cor- donner plus de pièces qu'on ne peut en frapper avec le balancier ordmaire. B. CHIMIE. Notice sur un acide retire des suhstajices animales , et nommé acide zoonicjue , par le C. Berthollet. On a cru jusqu'à présent que le liquide produit dans la distillation des substances t animales ne contenoit que du carbonate d'ammoniaque et une huile. Le C. Ber- thollet y a découvert un acide nouveau auquel il donne le nom d'acide zoonique. Pour se le pi'ocurer , il sépare d'abord l'huile qui se trouve avec le liquide aqueux. Il fuit bouillir ce dernier pour dégager le carbonate d'ammoniaque. Il ajoute ensuite un peu de chaux , et il chauffe de nouveau pour se débarrasser en- tièrement de l'ammoniaque ; il fdtre alors , et la liqueur contient le zoonate de chaux , avec un peu de chaux qu'il précipite par l'acide carbonique. 11 met ensuite la dissolution de zoonate calcaire bien rapprochée dans une cornue tubulée , et il verse par-desfus de l'acide phosphorique. Par la chaleur de l'ébullition, l'acide zoonique se dégage, et on le recueille tout entier dans le premier flacon, h l'excep- tion d'une portion qui se décompose. Le mélange devient brun sur la fin de l'opé- ration , et l'auteur en conclud que cet acide contient du carbone. L'acide zoonique a une odeur assez semblable à celle de la chair fortement ris* solée ; sa saveur est austère. Il rougit le papier teint avec le tournesol. 11 fait effervescence avec les carbonates. Il ne paroît pas former avec les bases terreuses et alkalines de sels cristallisables. Il donne un précipité blanc dans la dissolution d'acétite de mercure et de nitrate de plomb. Il n'agit sur le nitrate d'argent que par affi' ité complexe; le précipité brunit avec le temps, d'oii le C. Berthollet conrlud que facide zoonique contient de l'hydrogène qui réagit à la longue sur l'oxigèci; de l'oxide d'argent. Le zoonate de potasse calciné n'a point formé de prussiate de fer avec une dissolution de ce métal. Dé la chair que le C. Berthollet tenoit depuis quinze ans en pjitréfaction , lui a fourni un liquide acide qui contenoit un sel ammoniacal avec excès d'acide. Cet acide coiii.iné avec la chaux lui a paru semblable au zoonate calcaire , mais la petite quantité sur laquelle il a opéré, ne lui permet pas de prononcer sur la parfaite identité de cet acide avec l'acide zoonique. H. V. C. D. Nouvelle méthode défaire l'acier fondu , parle C. Clouet. Cette méthode consiste à mettre dans un creuset , et couche par couche , des Jj^ctitut nat. petits morceau.x de fer avec un mélange de carbonate de ehaux et d'argile dans les proportions de 6 onces de carbonate de chaux, G onces d'argile tirée des creusets de Hesse pilé , et ao onces de fer, de manière qu'après la fusion du mélange, le for en soit entièrement enveloppé et abrité du contact do l'air ; ce mélange se chauffe peu a peu, et enfin augmentant le feu , on parvient à donner une chaleur capable de foudre le fer. Il faut ordinairement une heure de feu ainsi soutenu pour réduire a livres de fer en un acier très-bon, très-dur, et susceptible d'être travaillé à forge , avantage que n'a point l'acier fondu fait par la méthode ordinaire. Le C. Clouet n'ose encore donner aucune théorie de ce fait assez singulier. Il se peut , dit-il , que le fer décompose l'acide carbonique par la double affinité du fer pour le carbone; et du verre argiUeu.x qui se forme pour l'oxide de fer. A. B. ( 110 ) AGRICULTURE. Desaiplloii eVune Machine pour réduire les os en poudre , et les faire servir à l'engrais des terres , par le C. Lastérie. Sec. Philom. Cette macliine est mise en action par le moyen de l'eau qui fait tourner une roue fixée sur son arbre. Un anneau de fer est attaché sur cet arbre. Celui-ci est surmonté d'une traverse de bois qui le coupe à angle droit , et qui est sou- tenue par deux poteaux. La traverse est percée d'une trémie qui s'ouvre sur l'anneau. C'est dans cette trémie , revêtue de. plaques de tôle , qu'on met les os pour les réduire en poudre. Lorsque l'arbre est en mouvement , un homme exerce une pression sur les os par le moyen d'un levier, qui s'adapte avec son crochet au piton fixé à l'une des extrémités de la traverse. Vers les deux tiers du levier est attaché un tampon de bois qui entre dans la trémie , et contient les os lorsque l'ouvrier agit sur la levier. Les os sont réduits en poudre à peu-près comme de, la grosse sciure de bois. A [fig. 12 ) indique la roue. B, l'arbre dont le diamètre est d'environ 3 décimètres 3 centimètres. C, l'anneau de fer ayant i décimètre 4 centimètres de largeur, est assiijéti sur l'arbre par des coins de bois. D est la traverse qui porte 2 décimètres et 3 centimètres d'écarrissage. E , le piton dans lequel entre le crochet du levier. F, la trémie dont la largeur est un peu moindre que celle de l'anneau. G, le levier armé de son tampon. L'auteur a dessiné cette machine à Thiers , dans le département du Puy-de-Dôme , où il en existe plusieurs de ce genre. Il se fabrique dans cette ville une prodigieuse quantité de couteaux, et l'on emploie principalement des os pour faire les manches. Les habitans s'étant apperçu que les rogniîres de ces os répandues sur la terra donnoient plus d'activité à la végétation que toute autre espèce d'engrais , imagi- nèrent d'utiliser les extrêmitcs des os qui restent après qu'on a pris la partie du milieu , la seule employée pour faire les manches de couteau. C'est ce qui fit sans doute imaginer le moulin dont nous venons de donner la descriptiou. Cet engrais est très-recherché dans le pays , et renchérit tous les jours. Les os entiers se vendent 7 francs le quintal , et 9 fr. lorsqu ils sont réduits en poudre , on les a quelquefois payés jusqu'à 11 francs. Aussi dans chaque ménage, les cuisinières ont soin de ramasser tous les os , et leur peine trouve son salaire dans les petits profits qu'elles en retirent annuellement. Les os qui n'ont pas subi l'ébuUition donnent, comme on conçoit, un engrais plus actif, aussi se vendent-ils plus cher. Cet engrais réussit principalement sur les torres qui ne sont ni trop sabloQ- neuses , ni trop dépourvues d'humidité. Il seroit utile d'établir dans différentes parties de la France , des moulins de cette espèce. Celui-ci, quoique .fort simple, est susceptible d'être perfectionné ; on pourroit même obtenir des résultats plus avantageux , en employant un méca- nisme différent. En effet, si on se servoit de grosses meules de pierre de 3 mètres de diamètre qui tourneroii^nt verticalement dans une auge , à la manière des moulins à cidre, on réduiroit en poudre une bien plus grande quantité d'os, dans un même e'.pace de tems , et avec des torces égales. Il se perd chaque Jour à Paris , et sur tout dans les autres grandes communes de la république, une prodigieuse quantité d'os qui pourroient être employés à féconder les champs , et à augmenter la masse de nos pro luctions territoriales. Celui qui construiroit des moulins pour réduire les os en poudre , rendroit un service à l'agriculture , et trourei'OiC certainement dans ce genre de spéculation un bén(ilic3 uès-lucralif. C "ï ) MEDECINE. Observations sur mie Hernie complète on Oscliéocôle , pnr le citoyen Langlois , Chirurgien à Beauvtiis , département de l'Oise. Une feamie de moyen âge, détenue dans \cs prisons , fut apportée à l'hôpital SocrÈTÉ de civil pour y être traité d'une hernie extraordinaire, arrivée par le vagin. — Une Médecine. anse d'intestîo» grêles paroissoit au-dessous di»s grandes lèvres, llsn'étoient ijoint enveloyp 's. Il y avoit plus de huit heures que ces parties éloient exposées au contao^ de l'air. Elles étoient desséchées, et crépifoicnt sous les doirgs. — Ci'pen- dant les intestins eux-mêmes ne paroissoient pas très-sensibles, et l.i malade n'é- prouvoic point d'accidens graves. Avant de demander des secours , elle avoit essayé de la faire rentrer elle-niènie. — Le chirur-iin ne fut pas plus heureux. La malade lui dit alors que pareil accident lui étant arrivé plusieurs années au- paravant, le chirurgien ne pouvant aussi opérer la réduction, avoit repoussé les parties dans le va^in , et qu'elles étoieut rentrées d'elles-mêmes quelque temps après. — Le citoyen Langlois se détermina d'autant plus facilement à suivre cet avis, que la malade souffroit peu et qu'elle n'étoit alïectée d'aucun des accidens que produi'^ent les hernies étranglées. D'ailleurs cojnme les intestins étoient restés exposés à l'air pendant long-temps et s'étoient desséchées , on devoit craindre qu'ils ne s'altérassent, tandis que la chaleur et l'humidité du vagin pouvoient y rappeler le sentiment et la vie. Ayant en effet repoussé et maintenu les parties dans le vagin , elles rentrèrent d'elles-isèmes sept à huit heures après. Oa découvrit alors dans la partie postérieure et près du col de la matrice , luie ouverture ronde; et pour prévenir de pareils accidens , on fit porter à U malade un pessaire. Ily a peu d exemples de hernies vaginales, dans lesquelles les intestins n'aient été renfermés dans un sac herniaire. 1\. et D. OUVRAGES NOUVEAUX. Sur V organe de l'Ame, par S. T. Sœnimerng , i vol. m-40, de 86 pages. Konisberg , 1796. (en allemand.) Cette dissertation, dédiée au célèbre métaphysicien Kant , est écrite selon les principes de la philosophie. Elle a pour objet de déterminer quelle est la partie du cerveau qui forme essentiellement le sensorlum cotnmune. L'auteur prouve par ses recherches , et par les observations de plusieurs autres anato- mistes , que les ventricules du cerveau ne sont pas seulement des cavités pos- sibles , dont les parois se toucheroient ; mais que ces parois sont réellement écartés, et que leur intervalle est toujours rempli, dans l'état de santé, d'une humeur qui leur est propre. Il montre de plus , en détail , que tous les nerfs du cerveau peuvent être suivis jusques à quelque point des parois de ces ven- tricules ; et que la moelle allongée n'étant que le faisceau commun de tous les nerfs de l'épine , on peut mettre en fait que tous les nerfs ont leur extrémité cérébrale eu contact avec l'humeur qui remplit les ventricules du cerveau. Par- courant ensuite les opinions des écrivains qui l'ont précédé, sur le lieu du Jera-j, sorium commune, il établit, non - seulement que toutes ces opinions sont dé- nuées de fond(3ment , mais même qu'il n'est pas probable qu'aucune partie solide puisse en remplir les fonctions, tandis qu'un fluide, par la quantité de mouve- niens divers, soit physiques , soit chimiques , qu'il peut admettre ou transmettre, parolt beaucoup pins propre à cela. Il en conclut que l'humeur des ventricides est véritablement le sensoritint commune , c'est-à-dire que nos sensations sont liées, d'une manière intime, aux divers mouvemens chimiques ou physiques, que les nerfs produisent dans cette humeur , lorsqu'ils sont eux-mêmes affectés par les corps extérieurs , ou bien aux mouvemens qui s'y exercent spontané- ment, soit par l'effet de l'imagination, soit par celui des songes; et que d'ua autre c6té , les mouvemens volontaires sont produits par les changemens qu'opère dans le fluide nerveux la réaction de cet humeur. ( H2 ) Cette brocluire est terminée par 3 planches , dont deux représentent une courbs verticale longitudinale du cerveau, plus exacte qu'on ne l'a eue jusqu'ici. G V. Histoire Naturelle des Poissons , par le C. Lacépède ,tome I , Paris, Plassan , an G. 1 vol. //i-S". de 53a pages. L'auteur suit à peu-près , dans cet ouvrage , la même marche que dans son His- toire des Quadrupèdes ovipares et des Serpens. Son discours préhminaire présente le vaste tableau de la classe des poissons, expose la etructiire de leurs différentes parties , et les rapports de leurs genres et de leurs (•■pèces ; le reste du volume com- prend l'hi'.toire de la plus grande partie de la première sous-classe qui est celle des poissons cartilagineux. Elle e:.t précédée du tableau synoptique des genres qui la composent , et chaque genre l'est de celui des espèces qu'il comprend. Cette sous-classe se partage en quatre divisions, savoir, 1°. des poissons sans opercule ni membrane des ouïes; 2°. de ceux avec membrane sans opercule, ou 5'\ avec opercule sans membrane , ou enfin 4°- '^^ ceux qui ont l'une et l'autre. Chaque division comprend ejuatre oi'dres caractérisés à la manière de Linnaeus, par l'absence ou la position des nageoires ventrales. L'auteur étaMit ou arlmet sept genres nouveaux. i°. Les gastrohranches , dé- terminés p^r Bloch , et qui comprennent le myxine ghitmosa de Linné , et une es- pèce nouvelle. Ils sont vois ns des îamproyes dont ils diffèrent , sur-tout par la posi- tion de leurs trous des branchies sous le ventre. 2°. Les aodons qui se distinguent des squales par l'absence des dents. 3°. Les poljodons , voisins des esturgeons , mais dont les mâchoires sont armées de dents. 4". Les ovoïdes, qui ont les mâchoires disposées comme les tétrodons , mais qui m.anquent de nageoires dorsales , anales , et caudales, et même d'une queue apparente. 5'\ Les sphéroïdes, qui manquent également de ces sortes de nageoires, mais qui ont au moins quatre dents à la mandi- bule supérieure. G'\ Les làpadogastères , que l'on connoît d'après Gouan; et 7°. les macrarhyiiqiies. Ces trois derniers genres ne sont qu'indiqués dans le tableau , et leur histoire est ré-.ervée au volume suivant, ainsi que celle des syngnathes , des crcloptères , des pégases et des cetitrisques. L'espace ne nous permet pas d'indiquer toutes les espèces nouvelles , dont le nombre. Obt très-considérable. Plusieurs d'entre elles sont représentées sur les aS planches en taille- douce qui ornent ce volume. G V. Traité analytique de la résistance des Solides, et des Solides d'égale résistance , auquel on a joint une suite de nouvelles expériences sur la force et l'élasticité spéii/îques des bois de chêne et de sapin : par P. Pi. Girard , Ingénieur des Ponts et Chaussées. A Paris , chez Didot, rue Thionville, et Du Pont, rue de la Loi. Cet ouvrase, outre une introduction destinée à faire connoitre les travaux des "éométres et des physiciens qui ont précédé l'auteur dans la carrière qu'il a pf.rcourue , renferme quatre sections. On trouve dans la première les formules générales de la résistance des solides , et l'application de ces formules aux hypo- thèses (fue Galilée , Léibniiz et Mariette ont faites sur cette résistance. La deuxième traite des solides d'égale résistance, c'est-ii-dire de ceux dont la forme est telle que le rapport entre la résistance qu'ils opposent à leur rupture , et l'effort qui l'opère, est constant pour tous les points. Dans la troisième section , l'auteur rap- porte les expériences nombreuses qu'il a faites pour déteriuiner l'élasticité des bois de chêne et de sapin. La quatrième section enfin , est consacrée à des re- ch 'rches sur les circonstances do l'inflexion des corps parfaitement et imparfai- tement élnsiiques. Onze tables contenant les résultats des expériences de l'auteur terminent cet ouvrage , dans lequel la théorie est présentée avec clarté et précision , et discutée avec étendue. L. C. Errata du jV". ]3. Poge 98 , ligne i6 , est Jaune lisez est jeune , Page io3 , l'S"^o 46 effacez nouvelle ^'19- »■ J^Ï^.S. j^u;.:l J^iç.y. 77. y. J^.^. '•J-UûÛÏ'ï.îJ— "" d^ Xàf J^zy7^ecordans ; toutes. ces choses sont d'accord avec ce que la théorie et l'expérience nous apprennent à cet égard. Les canards mâk-s ont à leur glotte inférieure une très-grosse dilatation ; c'est! elle qui rend leur voix sourde et grave , et si différente de celle de leurs fem.elles , car l'Auteur a produit un effet semblable sur des instrumens , en substituant aux corps de rechange, d'autres corps en forme d'ellipsoïdes d'un diamètre plus grand que le leur. Indépendamment de la théorie , ce mémoire contient la description anatomique des organes de la voix, dans un i;rand nombre d'oiseaux. Nous allons en extraire quelques remarques les plus générales. 1°. Le Roi des Vautours ( Fultur papa) est le seul oiseau dans lequel l'Auteur n'ait point trouvé de glotte inférieurs sur i5o espèces qu'il a disséquées. -2'>, Les oiseaux chanteurs ont cinq paires de muscles propres , à leur larinx inférieur; les perroquets trois; les canards et les gallinacés, aucune; la plupart des autres n'en ont qu'une soûle. 3". Le genre des corbeaux en a autant que les oiseaux chanteurs. 4°. Les canards et les harles mâles sont les seules qui ayent de grosses dila- tations au iaryrix inférieur. La macreuse en a une au milieu de la trachée. Les harles ont la trachée dilatée deux fois ei ellipso'ide. 5" Les mâles seuls, dans les genres ardea , crax et penelops , et dans les espèces du cigne et du coq de bruyère, ont des trachées beaucoup plus longues que leurs femelles , et rcplovées ou contournées de différentes manières, etc. ^ C V. _ P H I S I Q U E. I.fSTiTTJT N.1T. De l'inflnence. de la Lime sur l'asmosphère terrestre , par le C Lamark. La lune a sans doute une grande influence sur l'état de l'atmosphère terrestre; car si la grav:ta:iou universelle qui produit une attraction de la lune vers la terre, et de la terre vers la lune, peut causer le llux et le reflux de la mer, comme on no» sauroit le nier avec foiidement , poiinpioi la même cause nocca- sionnoroit-elle pas une espèce de flux et de reflux continuel de l'air atmosjjJié- rique déplacé sans cesse par les suites des changemens dans les distances et les positioiis de Cf s corps qui gravitent l'un vers l'autre? On n'a Jamais douté de cette influence de la lune sur l'atmosphère terrestre ; néanmoins personne , à ce que je crois , n'en a encore; désigné la nature d'une manière assez précise pour ea faire connf)î're les véritid)les effets. On s'est trop attaché à vouloir trouver dans certains asp.^cls de la luae, )'<; veux dire dans ses svgisies et ses quadratures , les points indicatifs dt s changemens qu'elle opère sans cesse dans Fatuiosphère terrestre. ( "7 ) M'étant appliqué pendant vin fjrand non'ibre d'années â l'examen des variations dans l'état de l'atriiosplière , alin d'en dt^couvrir s'il étoit poisiMc lus causes piin- cipales , et sur-tout celles qui «gissont d'une luaiiière moins iriogulière , je suis eniia parvenu à découvrir les principes suivans. i". C'est dans l'élévation et rabaissement de la lune au dessus ou au-dessous de l'équateur, qu'il faut ciiercher les causes des efl'ets régulièrement variées qu'elle produit sur notre atmosj)hère. • 3°. Les circonstances détermiualjles qui concourent à augmenter ou diminuer l'inlluenee de la lune dans ses diiférentes déclitiai^ons , sont les apogées et les périgées de cette planette , ses oppusuions et ses conjonctions avec le soloii , enfin les solstices et les équinuxcs. On sait que toutes les t'ois que la lune traverse léquateur, elle reste rrîsuite pendant environ quatorze jours dans l'hémisphère soii aubiral, soit boréal. Chaque mois lunaire présente donc une révolution de la lune dans le zodiiique, que 1 on peut partager en deux durées distinctes, et qui donnent li,;u à deux constitutions atmosphériques particulières. J"ap[>ello l'une cvnsu'tutio/i boréale , c'est celle pen- dant laquelle la lune parcourt Vis, six sgnes septentrionaux du zodi:iqiie; et je donne à l'autre le nojn de constitution australe, parce que, pendant sa durée, la lune parcourt les six signes niéridionaux. L'observation m'a convaincue que, dans ce climat , pendant uns constitution boréale , les vents qui régnent principalement sont des vents de sud , de sud-ouest , et d'ouest. Quelquefois dans l'été les vents passent au sud-est. En ; év.éral , pen- «lant cette con-,iitution , le baroniètre n'offre que de médiocres élévations dans la colonne de mercure. Le plus ordinairement le temps est pknieux ou humide, et l'air est chargé de beaucoup de nuages. Enfin c'est particulièrement dans cette constitution qu on voit naître les tempêtes, les oragiis , lorsque les causes qui peuvent y donner lieu , viennexit à agir. Au contraire, pendant une constitution australe , les vents qui régnent prin- cipalement sont des vents de nord, de nord-ouest , et dans l'été des vents de nord~ est et même des vents d'est. En général , pendant cette constitution , le baromètre présente d'assez grandes élévations dans la colonne de mercure, à moins que le vent ne soit très-fort; le temps alors est communément clair, froid et sec; et l'été, c'est rarement (peut-être pourrois-je dire jamais) pendant cette constitution que se forment les orages. Cependant, ces deux constitutions atmosphériques ne sont pas toujours telle- ment caractérisées qu'il soit en tout temps facile de les distinguer par l'état de l'atmosphère , et de les trouver telles qu'elles doivent être. L'air atmosphérique est un fluide si mobile , si facile à déplacer, qu'il n'est pas étonnant que dans les zones tempérées où l'influence des astres agit moins fortement qu'entre les tropiques , des causes diverses et très-variables , contrarient fort souvent l'influence régulière de la lune, et tendent à en masquer , et même à en altérirr les effets (i). Les perturbations que ces causes variaMes produisent sur les effets réguliers de l'influence de la lune sur l'atmosphère , occasionnent en effet beaucoup de varia- tions dans les deux constitutions atmosphériques que je viens de désigner , ce qui sans doute est cause qu'on les a méconnues jusqu à présent. Mais je puis assurer que ces perturbations , quoique fréquentes et cpielquefois très-grandes , n'empêchent pas de reconnoître le caractère de chacune de ces constitutions dans le plus grand nombre des cas. ir ga£;ner la surface de l'eau, se recourbe de nouveau, de sorte que la capsule se dévt^loppe et mûrit sous l'eau. Ce n'est qu'en vendémiaire que l'oa commence à trouver de ces capsules parfaitement mûres, et on en peut cueillir jîliisieurs tous les deux ou trois jours jusqu'aux premières gelées. Souvent la fé- condation n'a point lieu , et alors les peduncules se gonflent , se racourcissent et deviennent le germe des racines dune nouvelle plante , qui se fixe lorsque le pétiole se sépare de la mère-racine. Le Villarsia , dont la corolle est régulière pentandre , dont le fruit est une capsule loculaire , et dont les semences sont attachées aux bords des cloisons , doit appartenir à la famille des Gentianées. Il est extrêmement voisin du Mé- nyanthes, selon l'observation du C. Bosc , qui ajoute qu'il seroit même possible à la rigueur de le faire entrer dans ce genre , dont il ne paroît différer que par le nombre des nectaires, dont le second rang est si peu apparent, que Walter ne l'a pas remarqué. Quoiqu'il en soit, Gmelin ayant consacré cette plante, comme genre , sous un nom cher à la science , celui de Villars , professeur de botanique à Grenoble, auteur de la Flore du Dauphiné , il paroitra peut-être bon aux amis de l'histoire naturelle de la faire graver, et d'en publier la des-, cription complette sans changer le nom. Le Villarsia est attaqué par une chenille applatie , à seize pattes , jaune , ayant deux tentacules de chaque côté des anneaux. Elle a environ 8 millimètres de long sur 3 de large. Ses mœurs sont positivement les mêmes que celles de la che- nille du Phalena potaniogata, c'est-à-dire qu'elle coupe un morceau de feuille et l'attache à un autre pour s'y mettre à l'abri de l'eau et de ses ennemis , et manger tranquiUement le parenchyme environnant. Peu de feuilles sont exemptes de ses ravages , au grand mécontentement des botanistes : l'insecte parfait n'est pas connu. Explication de la figure 5. A le calice ; B la corolle, vue de face ; C la même , vue de côté; DIa même ,■ ouverte et grossie avec les étamines et les nectaires ; E une étamine grossie ; F un nectaire grossi; G le germe soutenu par le peduncule; H la capsule; lia môme, coupée transversalement; K une semence grossie. P. V. PHYSIQUE. Institut nat. Résultats de plusieurs expériences destinées à déterminer la quantité d'action que les hommes peuvent fournir par leur travail journalier , suivant les différentes manières dont ils employant leurs forces ; par le C. Coulomb. Pour rendre compte avec claiîé et précision de cet intéressant mémoire, il faut d'abord fixer le sens de ces mots : quantité d'action. L'effet qui résulte du travail mécanique des hommes peut toujours se réduire au mouvement d'ascens:on d'un corps pesant; la vîiesse avec laquelle ce mouve- ment a lieu s'éteindroit bientôt , si la cause qui l'a produire cessoit d'agir, et il est nécessaire que l'homme fasse un effort continuel sur le corps pour entre- tenir cette vîtcssf'. Voilà donc deux quantités susceptibles d'une énonciation nu- mérique : la vitesse , qui est le nombre de mètres , ou d'unités d'espace par- courues uniforméuient pendant l'unité de temps; et \ effort ,(\vi\. a pour expression et pour mesure \\n certain nombre de kilogrammes ou d unités de poids. Le produit de ces deux nombres représente et mesure l action ; et ce produit , ( 123 ) tnultiplié par nn troisième nombre , qui est le temps de la durée de l'action ,■ donne la quantité cV action ou l'effet total résultant du travail, qui se rapporte ainsi à des choses mesurables et susceptibles d'entrer dans le calcul. Ces notions établies, l'objet fondamental de recherches est la comparaison du travail avtc la Jatigue qui en est la suite nécessaire; une même quantité d'ac- tion ( ou le nombre qui la représente) peut résulter d'une infinité de combinai- sons différentes des valeurs des nombres , dont le produit lui sert de mesure ; combinaisons qui dépendent des différentes manières d'employer la force de l'homme. lia fatigue est-elle égale , dans tous les cas, pour des quantités d'ac- tions égales, ou bien varie-t-elle lorsque , dans différentes circonstances , ou fait varier les nombres qui représentent la vitesse, l'effort et le temps, de manière, cependant, à avoir toujours le même produit? Daniel Bernouilli , et d'autres au- teurs célèbres, ont adopté la première opinion; mais le C. Coulomb fait voir qu'ils se sont trompés, et en détruisant par des preuves tirées du raisonnement et de l'expérience , une erreur appuyée d'autorités aussi respectables , il a renJu un grand service ii la mécanique appliquée. Cependant , quoique la fatigue no soit pas simplement proportionnelle à la quantité d'action, elle en est una fonction , c'est-à-dire que la formule qui la représente doit renfermer , d'une manière quelconque , la vitesse , l'effort et le temps. On sait par la théorie de l'analyse matliématique , qu'il doit dès - lors exister une certaine relation entre ces trois choses , telle qu'un effet donné soit produit avec la moindre fatigue , ou , ce qui atteint le même but, telle qu'à fa- tigue égale la quantité d'action ou l'effet total soit un maximum. C'est -là le problème que l'auteur s'est proposé de résoudre , et qu'il a considéré dans les diverses manières d'employer les forces de l'homme. 11 examine d abord la quantité d'action que les hommes peuvent fournir lors- qu'ils montent, pendant une Journée de travail, une rampe ou xm escalier , avec un fardeau ou sans fardeau. Les expériences qu'il cite sur cet objet , prouvent dès l'abord la fausseté de l'opinion de Bernouilli ; il a trouvé que la quantité d'action d'un homme qui monte sans fardeau, ou qui n'a que son corps à élever , est double de celle d'un homme chargé de G8 kilogrammes ( l'un et l'autre agissant pendant un jour) en ajoutant à ce poids celui de son corps. On voit donc d'une manière frappante , comment , à fatigue égale et pendant un temps donné, l'effet total ou absolu obtient des valeurs différentes par di- verses combinaisons de l'effort et de la vitesse. Mais le mot effet désigne ici la quantité totale de travail enqiloyé à élever , tant le fardeau que le poids de l'homme ; et ce qu'il importe de considérer, est l'effet; mile , c'est-à-dire l'effet total , déduction faite de la valeur qui représente le transport du poids du corps de l'homme. Cet effet total est le plus grand [los- sible , lorsque l'homme monte sans fardeau , mais alors Veffec utile est nul; il est nid aussi si on charge l'homme d'un fardeau si considérable qu'il puisse à peine se mouvoir: il existe donc, entre ces deux limites, une valeur du fardeau telle que Veffet. utile est le plus grand possible. Le C. Coulomb suppose que la perte de quantité d'action- est proportionnelle au fardeau (hypothèse que l'expérience confirme), ce qui fournit une équation qui , traitée selon les règles de,-> TOfla:(Wrt et miniina , donne 53 kilogrammes pour le fardeau dont l'homme doit être chargé , pour produire pendant un jour , eu montant un escalier , le plus grand èjfet utile , et la quantité d'action qui résulte de cette détermination , et qui a pour valeur 5C kilogrames élevés à un kilomètre, est sensiblement la même que celle donnée par l'expérience. Mais ce genre de travail fait consommer en pure perte presque les trois quarts de l'action totale des hommes , et coûte par conséquent quatre fois plus qu'un travail, où après avoir monté un escalier sans aucune f harge , ils se laisseraient retomber par un moyen quelconque , en entraînanj; <2 2 ( 124 ) et élevant un pokls d'une pesanteur à peu-prés égale au poids de leur corps. L'auteur examine ensuite le travail des honriines marchant sur un chemin ho- risontal , avec un fardeau ou sans fardeau. Il employé une méthode semblable à la précédente , et trouve des résultats analogies. La plus grande quantité d ac- tion a lieu lorsque les hommes marchent sans fardeau ; elle est à celle des hommes marchant chargés de 58 kilogrammes, à peu- près comme 7 à 4- Le fardeau que doit porter un homme pour produire le plus grand effet utile ( celui dans lequel on déduit de l'effet total la quantité d'action relative au transport de son propre poids), est de 5o,4 i; fournir dans jios climats. » Prony. Extrait d'une notice sur le Tclègraplic , adressée à la Société par C. C H A p r E. Soc. Philoji. Le C. Chappe, qui a le premier fiiit exécuter en France des Télégraphes , n'a cessé de s'occuper de leur pcrfuetionnemeut. La figure i'^'^' représente le dernier ( «25 ) modèle auquel il s'est arrêté. La partie supérieure de ce Téléi;r,'ip]ie est compou'o de trois pièces, dont chacune se meut séparément, et se place dans la siuialion que Ion donne à la branciie qui lui correspond sur la parlie inférieure corstniite en forme de niani\ello. La plus grande de ces pièces , aux exti-êmités de laquelle sont ajustées les deux autres, peut prendre quatre positions: devenir hoiizonialo , Veriicale, inclinée à gauche ou à droite, sur un angle de 45". Les pièces qui se meuvent sur ses extrémités, et qu'on ziomme les ailes, sont disposées de nuinière que chacune peut prendre, par rapport à la pièce principale, sept positions, savoir : en formant, soit au-dessus, soit au-dessous d'elle, un angle de 45", un angle droit, un angle obtus de 155°, et enfin en coïncidant avec elle, l'ar la combinaison de toutes ces positions , ce Télégraphe forme 196 ligures différentes, qui doivent être regardées comme autant désignes simples, à chacun desquels on peut attacher une valeur de convention. On conçoit sans peine qu'en jilaçant ainsi, dans une direction quelconque, une suite de l'élégraphes , dont chacun répète les mouvcànens produits par celui qui le précède , on transmet au bout de cette ligne les ligures faites dans son premier point ; et par conséquent les idées qu'on y attache sont transmisses elles-mêmes sans qu'aucun des agens intermé- diaires en ait pîi prendre connoissance. Le dernier Télégraphe du C. Chappe a, sur le premier , l'avantage de faire in;niédiaiement sur la manivelle inférieuie, la ligure que l'on veut donner à la partie supérieure, ce qui produit à la-fois plus de sûreté et plus de célérité dans les opérations, parce qu'on peut exécuter presque simultanément tous les mouvemens nécessaires pour produire une Rgure quelconque , et suivre plus facilement le dessin sur lequel sont tracés les signaux à transmettre successivement. L. C. 'Nouveau Têlégti^phe présenté par les CC. Bréguet et Betakcourt. La figure 2'î™e représente ce Télégraphe, qui n'est composé que d'une seule Institut nat, pièce , que les auteurs nomment flèche , et dont une des extrémités est terminée en T , pour la distinguer de l'autre. Cette flèche se meut par îe moyen de deux chaînes réunies en une seule , par des vis qui permettent de la tendre lorsqu'elle se relâche. Cette espèce de chaîne sans lin , qui nasse sur deux poulies A et B d'égal diamètre , dont l'inférieure B reçoit son mouvenrcnt d'un treuil placé sous la main de l'observateur, en communique un semblable à deux autres , qui font tourner les tuyaux portant les oculaires de deux lunettes , au foyer desquels se trouvent deux fils qui se coupent à angles droits, et dont l'un prend par le mouvement du tuyau des inclinaisons égales à celles qu'on donne à la flèche. En ne considérant , pour plus de simj)licifé , que ce qui se pa-se dans une seule lunette L , on voit que si un second Télégraphe , placé parallèlemment au premier, en répète les mouvemens, la flèche vue dans la lunette doit coïncider avec l'un des fils dont on vient de parler , ou lui être parallèle , circonstances que l'œil juge avec autant de facilité que de précision (*). La circoutérence de la poulie inférieure qui fait mouvoir la flèche, est divisée en trente-six parties, sur chacune desquelles olle peut s'arrêter, ce qui fait que cette flèche, et en même-temps les fils de la lunette, peuvent prendre un pareil nombre de positions; on a donc dans ce nouveau Télégraphe trente-six signes sim- ples, qui se transmettent avec la plus grande piomptiiude , jiuisqne l'observateur du second Télégraphe peut le mettre en mouvement, sans attendre que celui du premier ait fini le signal commencé. Celui-ci , en mettant l'œil à la lunette , vérifie (*) I) f.uit bien se garder de confondre res fils avec le micromètre. Dans le Télc'griiplie des CC. Brégnet eiBctaccourt , on ne mesure ni ou n'estime aucun angle;, on jie fait que s'assuici du parallélisme ou de la coïncidence de deui lignes. ( 126 ) par la coïncidence on le parallélisme du fil avec la flèche du second Télégraphe, si ce signal a été iidèleiiient copié. En passant ainsi de Télégraphe en Télé- graphe , le signal arrive promptement et sûrement au bout do la ligne. Les divisions de la poulie étant marquées soit d'une lettre , soit d'un chiffre , rien n'est plus aisé que de reconnoître celui qui répond à la position prise. L'obser- vateur du premier Télégraphe n'a besoin . pour l'aire les signaux\, que d'avoir la suite des lettres ou des nombres qui répondent à chacun de ceux que l'on doit exécuter , et l'observateur du dernier Télégraphe trouve les mêmes le! très ou les mêmes chiffres, en prenant sur la circonférence de la poulie A , ceux qui ré- pondent à chaque signal qu'il reçoit. La valeur de ces lettres ou de ces chiffres est absolument indép'-ndante des opérations télégraphiques, et peut tenir à telle langue ou à tel système d'idées qu'on voudra. L'homme le moins instruit sera mis presque sur le champ en état de faire le signal dont il aura le cliiffre sous les yeux, quelle que soit la signification de ce chiffre qu'on aura pu former dans le cabinet, d'après une intention et une méthode quelconque , et qui , lorsqu'il aura été reçu à l'autre extrémité de la ligne, sera traduit suivant les instructions données d'avance. Les commissaires de l'Institut et toutes les personnes qui ont vu opérer le nouveau Télégraphe , ont reconnu qu'il n'y avoit aucune équivoque à craindre dans son usage, et que quoique deux positions consécutives de la flèche ne for- massent entre elle qu'un angle de lo" de la division en 36o , il n'est pas à craindre qu'on prenne l'une pour l'autre ; car les moindres oscillations de la flèche du second Télégraphe s'apperroivent par le moyen du fil de la limelte du premier. La vérification est facile , puisqu'il suffit de mettre la poulie A dans la situation qui doit rendre la flèche verticale ; si l'instrument est en bon état, la flèche du premier Télégraphe se trouve alors couchée le long du màt, et le lil de la lunette doit être parallèle ou co'incident avec le mât du second Télégraphe ; d'ailleurs les chaînes ont par leur construction une élasticité capable de compenser les très-petites variations qu'elles éprouvent dans leur longueur, par les changemens de température , ensorte que les corrections à faire ne peuyent être que très-rares et très-légères. Lorsque les flèches du premier et du second Télégraphe ne se meuvent pas dans deux plans parallèles , le fil , en décrivant les mêmes angles que la première ne se trouverait pas parallèle à la seconde ; pour corriger cette erreur les CC. Bréguet et Betancourt divisent dans ce cas la poulie fixée au treuil , de manière que la flèche , quoique vue obliquement , paroisse parcourir dans sa révolutioa 56 espaces égaux ; et comme l'axe du treuil ne se trouve pas parallèle à celui de la lunette , pour faire tourner celle-ci , ils ont appliqué à leur machine l'espèce de genouil représenté dacs la figure 3. Le mémoire des CG. Bréguet et Betancourt est terminé par des observations sur la langue télégraphique , dans lesquelles ils remarquent avec raison qu'il y a dans la Télégraphie deux problèmes trc s -distincts à résoudre, et dont l'un est absolument indépendant de la machine à transmettre les signes. Il est d'ailleurs évident qu'il faut que cette machine soit très-simple , et que les signes qu'elle transmet, soient aussi, comme les caractères de l'écriture , très-simples, et en assez petit nombre. Les trente-six signes ."^impies du nouveau Télégraphe , combinés seulement trois à trois, donneront 41)840 arrangemens. Voilà (le quoi fournir au vocabulaire le plus complet, soit de mots, soit de phrases. La composition de ce vocabulaire est l'objet du second problème , et tient à des recherches sur la métaphisique des langues, et sur le nombre d'idées qu'on peut avoir besoin d'exprimer dans une correspondance relative à un objet particulier; ce qui n'a, comme on voit, aucun rapport avec la construction de, |a machine qui sert à la transmission des signes.^ L. C. ( 127 ) ' •JSfote sur la double réfraction du Soh'f?-e , par le C. Hauy. Le C. Haiiy étant parvenu à polir un morceau de soufre natif transparent , a Soc. Philom^ trouvé qii'il avoit une double réfraction très-forte. Les deux faces , à travers lesquelles on regarde les objets à l'aide de ce morceau, sont inclinées entr'elles d'environ 12'', et leur plus grande distance est de 14 millimètres, ou un peu plus de six lignes. Si l'on place le morceau sur un papier où l'on ait traco une ligne , ont voit deux images très -distinctes de cette ligne. De plus, en observant les objets un peu éloignés, à travers les mêmes traces, on juge, par le déplace- ment des images , que la réfraction du soufre en elle-même doit être considérable , eu égard à la densité de cette substance , donc la pesanteur spécifique n'est guères que le double de celle de l'eau , ce qui s'accorde avec les résultats de Newton sur les puissances réfractives des corps inflammables. Le C. Haiiv se propose de faire des expériences pour déterminer la quantité de cette réfrac- tion , qui n'a pas même été mesurée, et de la comparer ensuite a\ec le résultat du calcul, d'après le rapport entre les puissances réfractives des substances in- flammables et leurs densités. CHIMIE. Considération chimique sur l'effet du mordant dans la teinture rou"e du Coton; par le C. Chaptal. TJn mois suffit à peine pour terminer toutes les opérations qu'on a jugées in- dispensables pour obtenir un beau rouge dit àAndrinople. On y emploie suc- cessivement la soude, l'huile, la noix de galle, le sulfate d'alumine, le sumac, le sang, la liqueur gastrique, la garance, le savon, le nitro-muriate d'étain. La chimie est aujoard'liui assez avancée pour sinipliiier toutes ces recettes nombreuses, dont fourmille nos arts. Par son secours on peut ramener toutes les opérations à des principes simples, et avoir des points fixes d'où l'on part et vers lesquels on rapporte tous les résultats de ses travaux. C'est dans cette vue que le C. Chaptal soumet aux principes chimiques l'action des trois mor- dans employés à la teinture en rouge du coton : l'huile, le coton , la noix de galle. De l'huile. — L'huile la plus propre aux usages de la teinture n'est point 1 huile fine, c'est celle au contraire qui contient une forte portion de principe extraciif. L'huile fine ne conserve pas son état de combinaison avec la lessive de soude- elle demande même plus de force dans la lessive , ce qui ne permet plus au teinturier de graduer les opérations subséquentes , tandis que l'autre fait luie combinaison plus épaisse, plus durable, et n'exige qu'une foible lessive à un ou deux degrés. La lessive de soude n'est employée que pour diviser, délayer, et porter l'huile d'une manière égaie dans toutes les parties du coton, ce qui démontre la néce.s- sité d'opérer une intime et forte combinaison d huile et de soude. L'huile doit être en excès et non dans un état de saturation absolue , car dans ce dr^rnier cas elle abandonneroit l'étoffe par le lavage , et la couleur resteroic sèche. La noix de galle — Lorsque le coton est convenablement impréqné d'huile , on lui fait subir 1 opération de l'engalage. Ici la noix de galle a plusieurs avantage. i^. L'acide qu'elle contient décompose la liqueur savonneuse dont le coton est imprégné , et fixe l'huile sur l'étoffe. 2". Le caractère d'aninialisation qu'a la galle prédispose le coton à recevoir le principe colorant. 3°. Ce principe astringent s'unit avec l'huile, et forme avec elle ua composé qui noircie en se desséchant;, ( 128 ) esr peu soliible dans l'eau et a la plus graade affinité avec le principe colorant de la garance. D'après ces priacipes, i". la galle ne sauroit être remplacée parles autres astringens à quelque dose que ce soit. 2». La galle doit être passée la plus chaude possible, pour que la décomposiiion soit prompte et parfaite. 3". Le coton en- ga'.é doit être sénhé promptement pour éviter sa coloration en noir, ce qui nui- roit à la vivacité du rouge. 4". Il convient de choisir un temps sec pour procéder à l'etigalage. S". Le coton doit être foulé avec le plus grand soin , pour que la déromposition qui doit s'opérer s'effectue d'une manière égala sur tous les points de la surface. 6°. 11 doit y avoir un rapport établi entre les proportions de la noix de galle et du sivoa ; si la première prédomine, la couleur est noire; si c'est la dc:ux!ème , la portion d huile qui n'est pas conibinée avec le j rincipe astringent , s échappe en pure perte par le lavage , et la couleur reste maigre. Du sulfate d'alumine. — Le troisième mordant employé dans la teinture rouge sur le coton, est le sulfate d'alumine, (alun.) Non-seulement il avive le rouge de la garance, mais encore il sert à donner de la solidité à la couleur, par sa décomposition et sa fixation dans le tissu de l'éloffe ; car le précipité qui se produit alors, est insoluble dans l'eau et les alkalis. Il faut avoir attention de ne pas passor le coton engalé dans une dissolution d'alun trop chaude , parce que une portion de galle s'échappe du tissu de l'étoffe, et alors la décomposition de l'alun se fait dans le bain, ce qui diminue la proportion du mordant et appau- vrit la couleur. L'huile, le principe asiringent, l'alumine, qui servent de mor- dant au rouge de garance , offrent à la chimie une combinaison bien intéressante à étudier. Chacun de ces principes employés séparément , ne produit ni la même fixité , ni le même éclat dans la couleur. On voit par ce court exposé, que c'est en raisonnant les opérations , en cal- culant le résultat et le principe de chacune d'elles, qti'on peut parvenir à maî- triser les procédés, à corriger les erreurs, et à obtenir des produits constans : sans cette marche , la pratique de l'homme le plus exercé ne présente , dans ses mains, qu'une décourageante alternative de succès et de revers. L. L. OUVRAGES NOUVEAUX. Rapport général des travaux de la Société Pliiloinatliique de Paris , depuis le ].«'■ janvier 1792 jusqu'au lù frimaire de l'an 6 de la République , parle C. Si lvestre, secrétaire de Cette Socicté ; suivi de l'éloge du C. Riche , par le C. Cuvier. Cet ouvrage , format 1/2-8° , de 16 feuilles d'impression, contient un extrait de tous les Mémoires lus ou communit[U(';s à la Société. Il présente un tableau rapide et méthoilique de la marche des sciences pendant ces momens critiques de la révolution , où cette Société restée presque la sfule des Sociétés savantes , recevoit en dépôt les découvertes et les résultats des travaux des membres , qui , lors de la destruction des Académies , s'étoi^nt réunis à el'e. L'éloge du C. Riche , ea rappelant les droits de ce savant estimable à l'estime publique , jiarticulièrcment pai' ses tn.vaux pendant l'expédition destinée i\ la reclierche du C. Lapejrouse, et dont il a fait partie, fait connoitre aussi les stations de l'escadre , les princi- paux événemens et les découvertes de géographie et d'histoire naturelle , aux- quelles ce voyage i:jtéressant a donné lieu. Cet ouvrage se trouve chez le C. Fuchs , Libraire , rue des Mathurins. Prix , 2 francs 5o centimes. /if///. >é en six lobes. ET. Siipes central , obtus, plus court que le calice ; anthères 3, arrondies , didymes , adnées à la faces intérieure du stipes et au-dessous de son sommet. FL. FEM. calice à six folioles ouvertes , dont trois inlér'eures , persistant. Ovaire déprimé; styles 3, apjilatis . sillonnés longitudi- nalement , rélléchis , trrniinés ciiacun par deux siigmates roulés en-dehors. Cap- sule [>resque ovoïde , tronquée , triloculaire ou formée de trois coques ; coques s'ouvrant avec élasticité en tiewK valves, septifères dans leur partie moyenne, dispernies ; cloison membraneuse ; axe central en forme de massue , faisant les fonctions de placenta. Extrait d'un Mcmoire sur le genre de la Sèche , dit. Calmar et du Poulpe, vulgairement nommés , Polîtes de mer , par le C. Lamakck. Le C. Lamarck. a eu pour objet dans ce mémoire , d'établir parmi les Sepîa Institut kat, de Linné , trois genres particuliers, qui sont les sèches, les calmars et les poulpes; gecres qui lui ont paru essentiellement distingués les uns des autres , et faciles à déteroiiner. Il a aussi eu pour objet non- seulement de fi.Ker les caractères génériques de ces trois genres, mais encore de présenter une nouvelle rédaction des différences qui distinguent les espèces connues de ces genres, de fixer leur synonymie , enfin de faire connotfre plusieurs espèces nouvelles qui appartiennent à chacun de ces gRnrtis , et que la riche collection du Muséum d'Histoire Naturelle l'a mis à portée d'observer. Voici l'exposé de ce.s genres , ainsi que celui des espèces maintenant connues qui se rapportent à chacun d'eux. Ils appartiennent à la classe des mollusques. L'' Genre. Sèche , Sepia. Caractère. Corps charnu, déprimé , contenu dans un sac aîlé de chaque cAté dans toute sa longueur, et renfermant vers le dos, un os spongieux presque friable et opaque. Bouche terminale, entourée de lo bras qui couronnent la tête, sont garnis de vcntoues verruciformes , et dont deux sont pédoncules et plus longs que les autres, ■2^. Année. N". V. . R ( iSo ) OlscTVCtîon. Co caractère réduit consiJérablement le genre sepla cîe Linné f p.uce qu il exclut les espèces qui , au lieu de cet os ép:;is , friable et opaque <1ks, sèches, n'ont clans le dos qu'un corps mince, transparmjt fit cerné , et qu'il eiv exclut encore les espèces qui n'o.it que huit bras autonr de la boiiche , et douS le corps, sans os ni cartilage dorsal, est contenu dans un sac non ailé. Espèces. 1. Sèche coninuiue» Scj/ia ofjicinalis. Lin. Sepin corpore uirrnque levi , o,se dor^ali dliiptico. («) Cotyledonibus brachioruni eonicorunj quadri seri.jlibiis.- (/3) Cotyledonibus brachiorum conicorum biserialibus. 3. Sèche tuberculeuse^ .Sepia tuberculata. Larn. Sepia dorso capiteque ti;berculalis , osse dorsaii spathukiCo^ II. GiNRE, Calmai', hol'igo. Caractère. Corps cliarnu , allongé, contenu dans un sac aîlé inférieurement ,■ et renfi-rmant vers le dos un corps mince, transparent, corné. Bouche terminale , entourée de dix bras qui couronnent la tête , sont garnis de ventouse verruciformes , et dont deux sont plus longs que les autres-. Observation. Les calmars sont distini;ués des sèches, i°. en ce que leur sac est garni seulement dans sa partie inléiieure ou à sa base de deux ailes ou na- geoires plus larges et plus courtes que celles des sèches ; 2°. en ce qu'ils con" tiennent tous vers le dos, un corps mince , transparent, corné, fait en forma V. epee ou de lames pennuormes. Les venlouses ou verrues coiicaves des bras soit des sèches, soit des calmars , sont toutes aruiées d'un anneau cerné, dentolé en son bord extérieur, et qui servent à cts ventouses comme d'espèces de griffes pour se maintenir lorsqu'elles sont appliquées. Jispécfs. 1. Calmar commun. Loligo vulgaris. lioligo alis semirhombeià , limbo sacci trilobo , lamina dorsaii antice angustatar 2. Calmai; sagitté. Loiigo saguiuta. Loligo alis triangular,bus eaudœ adnatis , limbo sacci integerrimo lamina dorsaii^ anticè diiaiata. 3. Calmar subulé, Loligo snhiûata. Loli-o alis augustis caudai iubuiata; adnatis , lamina dorsaii trinervi utrinquc subacuta. 4- Calmar sepiole. Loligo scpiola. Loi. go corpore basiobtuso , alis subrotundis , lamina dorsal! lineari minutissima=- Ill«. Genre. Poulpe. Octopiis. Caractère. Corps Cliarnu , obtus inferieurement , contenu dans un sac dépourvu d'aîles, et n'ayant dans son intérieur ni os spongieux , ni lame cornée. Louche lermii.ale , entouiée de huit bras égaux , ayant des ventouses sans griffes.1 Observation. Tous les poulpes n'ayant que huit bras , leiu' sac n'étant nullement aîlé, et leur corps ne conteniint ni os spongieux, ni lame cornée, sont fortement: distingués des sèches et des calmars , quoiqu'ils aient d'ailleurs avec ces deux^ genres les plus grands rapports. Espèces. 1. Poulpe commun. Octopiis t'iiigaris. Octopus corpore lœvi , cotyledonibus biserialibus dîstantibus. 2. l'oulpe granuleux. Octopus granulatur. Ociopus corpore tiiberculis sparsis granulato, cotyledonibus crebris biserialibus,: 3. Poulpe ciirlieux. Octopus cirrhosus. Octopus corpore subrotundo lœviusculo , brachiis compressis spiraliter conyo- lutis , cotyledonibus uniserialibus. 4. Poulpe musqué. Octopus inoschatus. ( i3i ) _ Octopns corpore elllplïco lœvî , brachiis loreîs praîlongls , colyledonibus "uni- seriiilibus. Nota. Le G. Lamarck essaye de prouver que cette dcrni(^re espèce , à laquelle les anciens Naturali-tes , qui l'ont assez bien connue, donuciient différens noms, tels que eledona , holitœna , ozolls , ozœna , osmylus , et qu'on appelcut en Italie muscardino et muscarolo , à cause de sa forte odeur de iimsc , est le mollusque qu'on trouve souvent dans l'argonaute ou nauliie papiracé ( argouauta argo ) ; mais que ce nVst pas l'animal même qui a formé cette coquille. Ce poulpe se lo2;e dans l'urgonauie , comme les cancer Bcrnardus se logent dans d'autres co- quilles. PHYSIOLOGIE. Puipport au nom de la Commission novnnce pour répcLer les expériences sur le GaU'cinisme , par le C. Halle. Cette Commission ne s'est pas contentée de répéter luie grnnde partie des Lvstitut kat» expériences déjà faites ; elle les a classées , et en a compietté l ensemble , par d'autres expériences qui lui sont propres. I. Le phénomène du Galvanisme, dans toute sa !2;énéralité , consiste en ce qui suit : on établit entre deux points d'iine suite d'o;s;anes nerveux ou nuiscu.- Isires , une communication , au moyen de certa'nes substances déterminées, A l'instant où cette communication a lieu , il arrive dans l'état de ces organes des c'uangemens dont la nature est encore inconnue, mais qr.i _S9 manifestent prfi' des sensations plus ou moins vives, ou des contractions plus ou moins fortes. Ces contractions musculaires ont lieu mêmes dans des parties séparées du corps, fît s'opèrent avec autant de force que par les moyens irritans les plus efficaces. la suite d'organes nerveux ou musculaires porte le nom d'arc animal. Les autres substances forment Xarc excitateur. On peut varier la composition de l'un et dtiles. il ciie en exemple la progression du phoque, imparfaitement dccrile jusqu'à ce jour. 11 ajoute des considérations sur celle des ch.ilcidos ) qui tient le milieu entre celle des setpens et des lézards , clc. Trois chapitres composent la cinquième section. L'auteur développe et apprécie avec beaucoup d'étendue, l'action des organes du poisson, tels que la queue, les nageoires , la vessie aérienne, etc. dans l'exécution du nager ; ii suit le mécanisme de la natation dans les quadrupèdes et dans l'homme même. La sixième et dernière section, traite du vol di,-s oiseaux. Apiès une exposition détaillée des prin- cipes généraux qu'il éiablit , le C. Barthcz insiste sur Icô phéiiomènns particuliers les plus propres à jiiqiier la cruiosité des observateurs. 11 explique , par exemple , les mouvetr.ens observés d.ms les oiseaux rameurs, et désignés par les noms de ressource el de fiointe , les cercles que décrit le milau en planant dans les airs , les mouvemens en irocittt des bécasses et des bécassines, etc. 11 ar.beve la théorie du'vol, en recheri bajit qu'elle est l'utilité de l'air reCjU par la respiration, et qui pénètre cl JUS les os des oiseaux , et en rcfuiant les diverses conjectures de IJunter , de Camper et de 6ilbers- chl.ig sur le même objet. J. L. A. E Fx R A T A. Page 1 27 , ligne 8 , les mêmes traces , lisez les mêmes faces. idÉm. lig. 14 , qui u'a pas même été mesurée, lisez qui n'a pas encore été mesurée* BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Fructidor, an 6 de la République. HISTOIRENATURELLE. Extrait d'un Mémoire sur les Ossemens fossiles de quadrupèdes , par le C. C u v i e k. J_j AUTEUR s'est propose dans ce mémoire de rassembler autant qu'il lui a été Soc. D'HrsTjf possible, tous les os fossiles qui ont appartenu à chaque espèce, soit qu'il les naturelle. uit vus par lui-même , ou qu'il ea ait seulement trouvé la description dans les auteurs ; d'en reformer les squelettes de ces espèces , et de les comparer avec celles qui existent à la surface du globe , pour en déterminer les rapports et les différences. Voici la série des espèces sur le.squelles il a travaillé. i. L'animal dont viennent les os et les défenses , nommés os , et cornes de riamniouth par les Russes et les habitans de la Sibérie ; ou en trouve aussi des dépouilles fossiles dans plusieurs parties de l'Europe. C'est une espèce d'éléphant, voisine de rélé[)hatit d'Asie; mais qui en diffère parce que les alvéoles de ses «éfenses sont plus longues , que l'angle que forme sa niàchoire inférieure est plus obtus , et que les lames dont ses molaires sont composées , sont plus minces. Soa véritable analogue vivant n'est pas connu, quoiqu'on l'ait regardé jusqu'ici comme un éléphant ordinaire. 2. L'animal dont on trouve les dépouilles sur les bords de l'Ohio , dans l'Amé- rique septentrionale , et que les ^Américains et les Anglais ont aubsi nommé viammouih , quoiqu'il diffère beaucoup du précédent. On en trou\ e aussi des resti s en Europe et en Asie. Il devoit être à-peu-près de la taille de l éléphant, mais plus massif. Ses défenses sont plus petites , ses dents molaires sont armées de grosses pointes tranchantes, dont la coupe présente , lorsqu'elles sont usées, des doubles losanges transversales. Il y a de chaque côté trois dents molaires ; une à 4, une à 6 et une à 8 pointes. 3. L'animal dont les dents, teintes par le cuivre, fournissent les turquoises, dont il y avoit une mine à Simore en Languedoc. On trouve des dépouilles de cette même espèce dans le département de l'Ain , au Pérou et ailleurs. Elle a dvi être assez semblable à la précédente, mais les pointes de ses molaires soat co- niques, et, lorsqu'elles s'usenr, leur tranche pré>,eiito d'abord un cercle , puis xxn demi-ovale, puis une figure de trèfle, ce qui les a fait confondre avec des denîs d'hippopotame. II y a de ces dents à la pointes , d'autres à six et d'autres k 4- 4. \J hippopotame. On trouve en France et ailleurs des dents et des fragntens do- .mâchoires , dans lesqueh l'auteur n'a trouvé jusqu'ici rien qui diffère des hippo-» potames urdiuaires. Comme il n'a cependant vu encore aucun o^ entier, il aa peut affirmer l'identité, 5. L'espèce d- rhinocéros à crânes allongés , que l'on trouve en Sibérie , en Allô» luagne et dans d'autres pays. L'auteur a vu dos deiîis et des porhoas de^TO^^ 'a«, Aawi, N". VI. S (:S8 ) ehoires trouvées en France, qui lui paroissent aussi en provenir. Le principal caractère de cette espèce, consiste dans la cloison osseuse du n les gëologistes ont ado)~^tée , quoiqu'elle soit contraire aux notions les plus simples de l'anatoniie comparée. Celte niâchoire , selon le C. Cuvier , a appartenu à un animal voisin , quoique différent spécifiquement, du mammouth , de l'animal de 1 Ohio et de celui de Simore. Son caractère le plus particulier consiste dans le bec que forme sa s3-niphyse. 11. L'animal du genre du cerf, dont on trouve les os et les bois en Irlande, en Angleterre, à Maesiricht, etc. Il est suffisamment distinct de toiis les cerfs, et même de l'élan , auquel on l'a rapporié , par la grandeur énorme de son bois , par l'applatissement de sa j;artie supérieure , et par les branches qui naissent de sa base. On en voit plusieurs lîgures dans les transactions philosophiques. 12. Le genre des boeufs fournit à lui seul plusieurs espèces fossiles. On en trouve en Sibérie les crânes de deux , qui ont été décrits par Pallas. 11 avoit ra|iporlé les uns au Buffle ordinaire; mais depuis , il les a attribués à une espèce particulière, originaire du Thibet;; Dommée Arai. Le C. (Juvier prouve, par la ( 1% ) comparaison ostéologique , que ces crâaes ne proviennent point du BufHe. Les autres ont puni à l'allas venir du Biiflle du (^ap , ou du bœuf musqué du Ca- nada. Le C. Guvier montre qu'ils ne peuvent pas venir du prsmier ; mais n'ayant point de cràuo d'Arni , ni do bœuf mu'qué, il ne porte aucune décison sur leur idenriré ou leur non-identité avec les ciànes fossile?. L'auteur dt-cric aussi deux sories de crâucs , qui ont été trouvés dans les tourbières du dt'partemeiit de la Somme, et qui ressemblent beaucoup à ceux de notre bœuf comumn , et à ceux de l'Aurochs , mais qui les surpassent ea grandeur de plus d un quart. Le C. Cuvier conclut de ses recherches : i°. Qu'il n'est pas vrai de dire que que les animaux du midi ont autre fois vécu dans le nord , leurs espèces n'étant pas parfaitement identiques. 3.°. Qu'il a vécu dans toutes sortes de pays , da$ aniiiiHux qui n'y vivent [lus aujourd hiii , et qui ne se retrouvent même nulle part dans les pays coanus. Il laisse d'après cela aux géologistes à faire à leui-s systèmes, les changemens ou les additions qu'ils croiront convenables pour ex- pliquer les faits qu'il a ainsi constatés. C V. Mémoire sur la cmnparaison des Crystaux de Strontîane sulfatée (*), avec ceiLc de Baryte sulfatée , par le C. H a u y. Pendant long-tems, plusieurs variétés de ces deux sels pierreux avoient été Soc. d'HiST| confondues sous le nom de spath pesant , mais la découverte de la stroutiane naturelle. .carbonaiée ou strontiauite ayant fait rechercher avec plus de soin les combinaisons de cette terre si semblable à la baryte; on a trouvé, outre plusieurs variétés non encore connues , que la prétendue baryte sulfatée de Sicile étoit de la stron- tiane sulfatée, Ces deux sels présentent les différences dans leur densité , leur ^dureté , leur réfraction et leur crystallisation. La densiié de la baryte sulfatée est à celle de la strontiane sulfîitée comme 10 à 9 , la dureté est à peu près la même ; mais la strontiane sulfatée un peu plus tendre reçoit difticilement le poli. Elles se ressemblent d'adleurs eatièrement pat la double réfraction qu'elles produisent. La forme primitive des crystaux des deux espèces est colle d'un prisme droit à bases rhombes ; les face< latérales présentent une coupe moins nette dans la çtrontiane que dans la baryte: les angles de la base sont de lOi" 5a' et 76» aS' pour la baryte sulfutée , ils sont de 104» 48% et de ya» 12' pour la strontiane, La divisio'i du prisme à base rhombe de la baryte sulfatée par des plans pa- rallèles aux diafjonales , se retrouve également dans la strontiane et le rapport entre le^ faces des prismes triangulures qui en résultent, et leur base qui est de 2a à 25 dans la baryte, est de i8 à 19 dans la strontiane sulfatée. Le C. Hauy a retrouvé dans c(!tte substance k peu près les mêmes formes se- condaires que dans la baryte sulfatée. Mais elles en différent toutes non-stule- ment par la valeur de leurs angles , ce qui est une suite de la différence qui extita entre les deux noyaux , mais encore assez souvent par la position de novaux situés dans les formes secondaires dune manière souvent opiosée dans les deux sels , ainsi qu'on l'observe d. ns la baryte et la strontiane sulfatée anamorphiqisô dont les valeurs des angles sont d'ailleurs les mêmes. (*> Voyei Bullet. des Se. o". 1 1 , pag. 83 et 84 , et n", la . pag. gg, S a ( 140 ) i. Strontîane sulfatée similaire. M E. Octaèdre cunéiforme dans lequel les faces produites par le décroissenient , ont les mêmes inclinaisous à peu de chose près que les faces primitives. 2. Strondane sulfatée émoussée. ME P. La forme primitive dont les quatre angles solides sont interceptés par des trapèzes, 3. Strontiane sulfatée anamorphiquc. 'H'EP. Prisme hexaèdre ordinairement très-court dont les bases répondent aux arêtes latérales du noyau. 4- Strontiane sulfatée dodécaèdre. ME A. La var. V augmentée de quatre fa- cettes rhomboïdales. 5. Strontiane sulfatée épointée M.F.AP. La forme primitive dont tous les angles solides sont interceptés par des faces secondaires. G. Strontiane sulfatée entourée MBEA.P. Des décrolssemens sur tous les angles et toutes les arrêtes du contour de la base. A. B. CHIMIE. Notice sur un sulfate de Strontiane , trouvé à Meyiil-AIontant , près Paris , par le C. Vauquelin. JN.STITUT NAT. Ce sel pierreux étoit connu depuis plusieurs années dans les carrières de Mé- nil-Montant , on l'avait regardé successivement comme du sulfate de baryte, ou du sulfate de chaux. Cette pierre a une couleur blanche-grisâtre , son tissu est serré et formé de parties fines , sa pesanteur spécifique d'après le C". Hauy est de 3,6oo ; elle s© trouve en couche de 4 à 5 centimètres d'épaisseur dans des bancs d'argile grise ou de marne calcaire. Cette pierre traitée par les moyens chimiques connus a donné pour parties com[)Osantos. .. . Sidfate de strontiane 0,90 et carbonate de chaux 0,10, ce sul- fate de strontiane est composé comme celui crystalisé de srroatiane 0,64 et d'a- cide sulfurique o,^G. Le même chimiste vient d'analyser des masses élypsoïdes connues des ouvriers sons le nom de miche; il a trouvé qu'elles étoient com- posées de sulfate de strontiane plus pure que celui en couche et prcsqu'exempC de chaux caibonatée. Le C, Vauquelin confirme à cette occasion l'observation faite il y plusieurs années, d'eflorescences salines fort-abondantes qui recouvnnt les bancs déplâtre et les masses qui les séparent et qu'il a reconnues pour être du sulfate de magnésie. A. B. Sur la comhinaison ternaire du PhospJ-ore , de ï azote et de l'oxiqène ou sur l'existence des Phosphures d'azote oxidés , par AI. Humboldt. Institut mat. L'auteur a prouvé par un grand nombre d'expériences, 1". que le phosphore, soit qu'on le brûle ou qu'on le fasse luire simplement en contact avec l'air atmos- •r^v.^».;ri„a ^ci- ^06 substaucB eudiométrique infinimeni incertaine , vu qi'-" — '-^ vent que 0;i5 — o,ao d'oxigène au lieu de 0,27 et ^u'un , q phénque , est sorbe très-souvent que elle n'ab- méme gm ( 14' ) essayé en différens tubes , présente des résultats différens entr'eux. s". Que la gaz nitreux découvre presque constamment quelques centièmes d'oxigène con- tenus dans le résidu de l'eudiomèlre à phosphore , 5". que tous les gaz azotes dans lesquels le phosphore ne répand aucune lueur et qui ne diiuiuuent pas en volume avec le gaz nitreux ne ]>euvent pas être considérés connue dépourvus d'oxigèue. Il y a des cas ou o,i5 d'oxigène restent cachés dans un gaz dans lequel le j)hosphore à une température de So". se fond sans lu, pour confirmer un^ théorie dont l'application laisse entrevoir les plus grands avantages, et particulièrement le moyen de produire à volonté l'acide du salpêtre. Ddns un second mémoire Mir le même sujet, lu à la séance du i»"' prairial , le citoyen Cuyton s'ocupe de la décomposition réciproque des sels à une tempé- rature au-dessons de la glace. Ce phénomène, dont le citoyen Green a fait sentir toute l'inipoïtaoce dans 1 a'Iministration des salines, forme une des plus gran les aiom«lies dais !e jeu des affinités: le citoyen Guyton a conmiencé par le réduire à ses vraies circonstances, d'i:près des expériences directes. 11 en recherche en- suite la cause ; il discute toutes celles qui se préseotent avec quelque probalùé , _ ^ ( '44 ) et conclut qu'il n'y en a point d'autre que le déplacement m^me du calorique ; q'-ii devient puissance désagrégative. Il fait voir que cette idée , si opposée à celle que l'on a communément de l'effet du refroidissement , ne répugne à aucune lui physique, et que la permanence des sels une fois formés s'explique tout na- turellement par l'égalité ou l'inOniinent petite différence des forces ti'aflînité des substances qii les composent. Il ne s'agissoit plus que de nietire ces nouveaux rapports d'aliiuité en harmonie avec tous les faits correspondans; c'est ce que l'uuteur a fait , en les plaçant en valeurs numériques dans sa nouvelle table des affinités calculées de ciuq acides et de sept bases. MEDECINE. Observations sur une Esquinancie membraneuse ou Angine polypeuse , guérie ii l'aide de la i^ipeur de l'Echer , par le C. Pxnel , médeciit (le l'hospice de la Salpctrière. $oc. DE Méd. Les médecins de Paris , ont eu occasion d'observer cette année quatre enfans attaqués de la maladie appelée Angine polypeuse. Les deux premiers ont été traités dans des maisons particulières, à peu do jours d'espace l'un de l'autre. Chez l'ua il s'éioit manifesté le symptôme particulier d'une suppression presque totale des urines avec de vives douleurs dans leurs conduits, celui-là mourut; l'autre fut sauvé , ils avoient cependant été traités tous deux avec l'émétique et les cantha- rides ; les deux autres petits malades se sont montrés à l'hospice de la Salpêtrière , quinze jours après l'invasion do l'angine chez les premiers et à vingt quatre heures l'un de l'autre. Le premier est mort, il avoit été traité comme les précédens , mais les urines avoient été rares. Par l'ouverture du cadavre on ne reconnut aucune trace d'affection dans les voies urinaires , on trouva dans le larinx la fausse membrane ou la concrétion albumineuse décrite par les auteurs , cepen- dant on ne put observer aucune marque d'inflammation; le quatrième enfant, celui qui est l'objet de cette observation , avoit éprouvé les mêmes symptômes , il urinoit mieux à la vérité et l'émétique l'avoit d'abord b -aucoup soulagé ; mais ce remède n'excitant plus le vomissement à la seconde période de la maladie , le C. Pinel a fait respirer à l'enfant la vapeur de l'éther qui, en déterminant l'expectoration des matières gluantes , a dissipé la suffocation et l'a sauvé du danger le plus imminent. La poitrine continuant de s'embarasser pendant quelques jours , la vapeur de l'éther a été administrée avec le môme succès et l'enfant est parfaitement guéri. C. D. ^ r I S. Ce Journal paroît une fois par mois. L'abonnement est de 6 francs pour un an. On sabonne à Paris, chez le citoyen Alex. Brongniart, Profes- S'^ur d'Histoire Naturelle au-v Ecoles centrales, et Trésorier de la Société, rue S.-Marc, no. 14 ; et chez le citoyen Fucus, Libraire, rue des Ma ! burins. On trouve aux mômes adresses la Collection de la première année. BULLETIN DES SCIENCES, "Tït:; PAK LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE. PARIS. Vendémiaire, an 7 de la Ri^puhlicjuc. HISTOIRE NATURELLE, Sur une nouvelle espèce de Moiiclie , pai- le C. An t. Coquebert. J>loDCJiEs à huit points. Musca octopiinctata. Soc. PhilOM» j\l. auttiinis secariis , subpilosa thorace macula dorsali gfisea quadrata , punctis octo nigris. Desc. Parva , grîsea nigro maciilata , siihpilosa. Caput oculis J'usco-ruhris , palpis clavacpie antc.nuarum J errugiiwis. Thorax andce liiiea recta utrinque hrevi , iiigra ; macula gris a quadrata in area nigra , punctis octo nigris in liiieas duas transversas , parallclas disposiiis Scutellum iiigrum iiitidum prominulum rolun- datum. Pectus pluinheutn. Alae niognœ hjaliuœ Jasciis tribus transvtrsis lutes- centibus fusio niarginatis . puiicto jnargiiiali apiceque fiiscis. Abdomen brève basi , fascia média anoque nigris. V£.dzs pallide testaceis , jetnoribus supra nigris injrk citiereis genictilis pallidis. Le G. Ant. 'coquebert a trouvé cette jolie mouche aux environs de Rheims,! sur le tronc d'un arbie mort. Elle vit en société. Elle lient étendues ses grandes ailes à bandes roussàtres, et leur donne un mouvement de vibration; taotiit elle les place à recouvrement l'une sur l'autre , et en cache t,on abdomen. Elles marchenC de côté avec assez de léijèreté. Expitcaiiun de la Jîgiire 5. — a , grandeur naiurelle ; 4 , la mouche grossie , c , antemie séparée. Description de l'H eritieriA, parle C. Bosc. Heritieria. Triandria monogjnia. Soc. PhilOM^ CoROLLA sexfida , ventricosa , persistons, scaminibus brevior , stylo declinato , calyce nullo. Capsula 3 — loculuris , calyce corotiata ; loculis 2 — ■ù^-sperniis. Heritieria tinccoriim. H. foliis ensiformibus , scapo supcrnè vilioso. Floribus spicatis , secundis , brac- teatis ; spicis aggregato-coryinbosis. JValter y?, caiol. pag. 67. Anonymos 21 , Gmel. syst. nalur 1 , pag. ii3. Racines fibreuses, vivaces , d'un rouge de vermillon. Tige solide , siiiiple , cylindrique , fouillée glabre dans sa partie inférieure , velue d'ms sa partie supérieure, 3 à G décimètres de haut sur une à deu\ lignes de diamètre , F"ui"les larlicales , environ 7 — 8 , angainantes . distiques , enslformes , "légèrement slriées . presque glabres, un peu plus larges dans leur partie supi'rijure , s'élevant à la hauteur de la tige, et larges environ de i3 à 16 millimètres ; fuiidies caulinaires 2 — 5, conformes aux feuilles radicales, mais pins petites et altf^rnes. Fleurs en épis ou grappes simples dont l'ensemble forme un corymbe , dispoS'^es sur deux rangs , détournées d'un seul et même côié , presque droites , munies chacune d'une bractée , Ioniques de 6 à 9 iniliim. et larges environ de deux. Corolle monopetale . ventrue à sa base, resserrée dans son, milieu, divisée Jl a^' Années N°. VII. T. ( i46 ) son limbe en sîx parties inégales , lanugineuse dans toute sa surface. Trois divi- sions extérieures plus courtes , subulées , se desséchant avant la floraison ; trois intérieures plus grandes, lancéolées, divariquées , persistantes. Etamines 3. Filamens capillaire'^ plus lon.ti,s que la corolle, insérés à sa base; anthères oblonues, subulées , .vacillantes , de couleur jaune. Pistil, germe inférieur presque rond; style simple, décliné de manière à former un angle d'environ loo degrés avec le germe, aussi long que les etamines ; stigmate simple, capsule triangulaire , trilocuhiire , couronné ptir la corolle qui persiste; loges contenant chacune deux à trois semences arrondies, applaties , preque memliraneuses et de couleur rouge. L lleriùeia linctoriiin (jmel. croît en Caroline, dan^ les lieu.x toujours humides Sans être cepi^ndant marécageux. Ses ileurs comme icent à s'ëpauouir en messidor, et ses graines , qui sont mûres en vendémiaire , avortent très-souvent. Ses racines peu nombreuses, donnent ainsi que les semences, par la simple infusion, une teinture rouge fort seffiblable à celle de la i;arance. Cette teinture est très-peu solide , et même fugace. Il est possible qu'où l'employé pour colorer les étoffes dans l intérieur du pays, mais on n'en fait, et avec raison, aucun usage aux environs de Charles-Town ou elle n'est piis fort commune. Cette plante app;irtient évidemment à la famille des Iridées. Elle a beaucoup d'af- finité avec r Argo'osia Juss. , mais elle seniblesen éloigner par !e nombre des eta- mines. Si cette différence suftlt pour en taire un genre , il faudra nécessairement changer lu nom qui lui a été donné par Gmelin , attendu qu'Alton a consacré depuis long-tems un genre à la mémoire de l'auteur des Stirpes, du Sertutn angli- cinn , etc. Voy. Ait. Hort Kew. i'ol. III , paj^. 646. Expl. de. la fi g. 1. A , un pédicule comnmn portant deux rangs de fleurs fécondes de grandeur naturelle. — B, une fleur grossie vue de face. — C , la même vue de côté. — D, une division extérieure de la corolle. — E, une division intérieure avec une étamine. — F, le pistil. — G, une capsule ca maturité. —H, la même coupée transversalement. — I , une semence. A N A T O M I E. Sur les vaisseaux sanguins ries Sangsues , et sur la couleur rouge du, fluide qui y est contenu ; par le 6\ C u v i ek. Soc. d'Hist. En continuant ses recherches sur l'anatomie des animaux à sang blanc, qu'e jÇATUftELLE. l'auteur se propose de publier bientôt , il a trouvé une espèce qui le force d'en changer la dénomination générale : c'est la sangsu(;. Cet animal a du sang rouge; non celui qu'elle a sucé, et qui seroit contenu dans le canal intestinal; il y est altéré sur-le-champ; mais un véritable fluide nourricier, contenu dans des vais- seaux, y circulant au moyen d'un mouvement alternatif de systole et de dias- tole très sensible. Ces vaisseaux (fig- ù,) forment quatre troncs principaux , dont deux latéraux, un dorsal et un ventral : les deux premiers sont d'un ordre différent de celui des deux derniers; mais l'auteur n'a encore pu déterminer les quels sont artériels, les quels sont V' ineux. Ces deux vaisseaux iaa) latéraux vont d'un bout du corps à l'autre, et se joignent par des branches qui forment un réseau irès-agréable .i voir lorsqu'il est injecté. Le vaisseau c'orsal et le ventral ne forment point un réseau pareil; ils donnent seulement des branches disposées alternativement et dirigées obliquement , qui se subdivisent à l'ordinaire. Le second est placé précisément sous le cordon nié- didlaire , des ganglions duquel partent tous les nerfs. Ou ne peut ouvrir une sangsue, saus produire une grande effusio» de ce sang I ( i47 ) rouge; cependant il en reste asspz dans Ips vaisseaux pour qu'on puisse très- bien l'y diituigiier. 5a couleur est à-peu-près celie du saug artériel de la grenouille, P H Y S I Q U E. Extrait d'un mémoire sur les éinissiuns du fluide électrique , par Je C. Tue m er y. Suivant Priesilny , les subttanccs conductrices de l'électricité « coulicnnent le Soc. ruti-OM;} » phiogistique intimeuieiu uni avec quelque baie» , et les siil/ stances non-conduc- trices, <.<■ si tant Bit qu elles contiunnejit du phlooisticjue , le retiennent plus ibiMe- ji nient (i)». Priostley r.ipporte, comme favoiabli^. à celte hypothèse , une expé- rience de M. Wulsh « qui, étant assisté par M, Deluc , pour faire un vide jjIus j) parfait dans le baromètre double ou arche , en faisant bouillir le mercure dans le " tube , trouva que létincelle ou le choc életrique n'y passoit pas plus qu'à travers " un cylindre de verre solide d. Priestley ajoute qu'eu su|iposant que ce vide fùi par- fait, il ne voit pas comment ou pourroit « évit^:;r d'iuférir de ce fuit, qu'il faut » nécessairemeiit quelque substance pour conduire réiectiicité , et qu'elle n'est » pas capab'e , par sou propre pouvoir expansif, de s'étendre dans des esjtaces M vides di: toute matière , etc. (2). » L'objet principal du mémoire doat il est ici qu'^stion , est de prouver que les émissions du fluide électrique ne peuvent cesser d'avoir lieu dans des espaces vi les (le toute m itière. Avant d exposer les raisons et les expériences qu'on peut opioser à l'expi-rience citée par Priestley , l'auteur conunence par examiner ca qui arrive lorsque le fluide électrique tend à traverser des milieux qui pressentent à son mouvenit-nt une plus ou moins grande résistance , et rapporte après des expériences qui prouvent que c'est au simple écartement des molécules du fluide électrique , qu'on doit attribuer les différences que les étincelles électriques présentent en traversant des couches d'air de densités inégales , ensorte que si par un moyen quelconque, on empêche l'écartement des élérnens du fluido électrique d'avoir lieu , les étincelles qu'on excitera au milieu de couches d air d'une densité inliniment petite, pourront toujours paroître aussi vives et aussi brillantes que celles qui traverseront des couches d air dune grande densité. Le C. Tremery examine ensuite ce qui arriveroit dans le cas où le fluide électrique devroit se répandre dans des espaces vides de toute matière. Il suppose un corjis À de la classe de^ a^rps conducteurs , c'est-à-dire un corps qui soit tel jiar sa nature, que le fluide « lectrique puisse s'y mouvoir lilirement. Cela posé , il fait voir que si l'on charge le corps A d électricité le fluide élec- trique, à cause de sa manière d'agir dans toutes ses parties élémentaires, ne pourra rester dans l'intérieur de ce corps, et qu'il devra se porter à sa surface. Les choses étant dans cet état , il imagine d'abord le corps A placé au milieu d'une substance non-conductrice de l'électricité , et il le suppose ensuite exister au milieu d'un e>pace vide de toute matière, il résulte de tout ce qu'il dit: !<>. Que si chaque point de la surf^^ce du corps A se trouve en contact avec une substance non conductrice de lélectricilé , tel que l'air , le fluide électrique en excès dans le corps A, s'airètera nécessairement à la suiface de ce corps, à cause de la résistance que lenveioppe idio-ëlectrii/ue présentera au mouvement du fluide. a". Que si le corps A est supposé exister dans un espace vile de toute ma- (1) Expùr'ences et observodons sur diiïérentes espères d'iiir par Prielley, luiue 1, page 369, de 5a traduction française par Gibelin. (2) Le docteur Watson et M. Canton , en faisant usage du bavomctre recouibû inventé par Charles /CaveudisU . uouvèreui il y a vingt-deux ans, à l'époque de la première découverte de Schèele, celui 3) de déterminer les différences qui existent entre les différens calculs urinaires 3) humains , et celui bien plus important encore, mais qui suivra nécessairement « le succès du premier , de parvenir à résoudre autant qu'il est permis à la j) science médicale , le grand problême des lithontriptiquos. jj » Espérer dans ce genre de recherches, est dé à beaucoup, mais dans une )) entreprise de cette nature , les eflortb de deux individus isoléi ne sufJisent point. ■» Les matériaux même nous manquent encore pour achever nos expériences. C'est: « parce qu(^ Schèele , d'ailleurs si habile et si exact , n'a examiné que quelques calculs » de la vessie humaine , semblables les uns aux autres , qu'il a cru pouvoir an- » noncer qu'ils étaient tous 'de la même nature. Ûe[)uis lui, jNlM. Hustenkeil » Liuk, Walter le lils, et sur tout M. Péarson, ont trouvé quelques dihférences j) dans ces concrétions, et ce que nous avons fait depuis, le ''. Vauqiielin et » moi , ce que nous faisons en ce momeat même , nous en a M\l\ présenté j)lus « que ce que ces savans n'en ont encore indiquées. Les résultats inattendus se 5) sont offerts à nous , des idées nouvelles sur la formation des calculs , ainsi 5) que quelques espérances sur la dissolubilité de quelques-uns dans la vessie, en M ont été la suite. Pour le-, vérifier, pour les étendre, pour leur donner toute la « stabilité et la force que l'art de guérir doit trouver en elles, il fuit pousser « ao5 expérieoces beaucoup plus loin. î ne différent point par les proportions d'oxigèut; , qu'ils forment les mêmes combinaisons salines , mais il n'adopte pas la conclusion suivant laquelle le C. Adet le> regarde comme absolument les mêmes par 'leur composition, et dif- férens seulement par la proportion de leau. Ayant ramené ces deuxacid.'s au même degré de concentration par une addition d'eau à l'acide acétique ; il trouwi tou- jours à ce dernier une saveur et une odeur plus piquante . une action di-sol- vante des terres et des oxides métalliques beaucoup plus puissante. 1 1 parties d'acide acéteiix ont été saturées par S.yS de potasse pure, tandis que l'acide acétique en a exigé 6 f)8. La différence de ces deux acides ne lui paroissanl pas douteuse , le C. Chaptal a cherché en quoi elle pouvoit consister. Si on mélange chacun de ces acidj's avec une égale portion d'acide sulfiirique, et qu'on procède à leur distillation, on obtient dans les récipiens , après dfférens phénomènes dues au dégagement d acide sulfureux , etc. deux liqueurs semblables qui sont de l'acide acétique : l'auteur du mémoire pien e que l'acidr; acétenx a été amené à l'ikat d'acide acétique par sa décarbouisation partielle à l'aide >age. Il conclut des faits précédens , 1". Que la différence qui existe entre l'acide acéteux et l'acide acétique vient d'une moindre quantité de carbone dans ce dernier. 2,° Que l'acide est à l'état d'acido acéteux dans les sels méialliqu.'s. 3°. Que la différence qui existe entre cet acide et ceux qui sont susceptibles d'éjirouver des cliangemens dans leur prin- ci|)e constituant, c'est que dans celui-ci l'oxi.ène ne paroît susceptible ni d'addi- tioa ni de soustraction , et que le seul carbone éprouve ces chan.;emens (1). A. B. MEDECINE. ExtT-ait d'une ohseivntioji. xnr l'accroissement singulier des os d'un honinie , par le C. Sauce rote, Chirurgien à Luné'.'ille. Un habitant de la commune de Maneonville , près Lunéville , âgé de 33 ans, j , ^j „^ j^,^^ d'une stature grêle et mince, d'une tiille petite (environ 16 décmiétres ) est le sujet de cette observation qni date de l'année 1766. Il pesoit alors iiy livres. A cette époque il s'apperçut que tous Itis os de son corps grossissoient peu à peu. Cet accroissement devint si remarquable que six années après il estimoit , ainsi que les personnes qui avoient suivi cette maladie . que ses os avoient acquis le double de leur grosseur. Pendant cet accroissement , les urines varièrent en cou- leur et en densité. Tantôt elles étoient comme du petit lait , tantôt blanchâtres et glaireuses ; quelquefois même elles prenoieut la consistance huileuse de la thé- rébentine. Cet accroissement prodigieux avoit entièrement déformé cet homme. Sa figure ëtoit devenue hideuse, car les yeux sortoienl de l'orbiie ; la niâchoire inférieure avançoit au-delà de la supérieure de plus d'un travers de doigt , et la circonfé- rence de la tête étoit de la racine du nez à la nuque o.Sy ; d'un trou auditif à l'autre 0,46, et la plus grande 0,71; tous les autres os étoient augmentés en proportion. Les côtes pouvoient avoir 0,04 de largeur. Les membres étoient difformes par leur grosseur. Le jeu des petites articuh- tions étoit lent et pénible , les jambes paroissoient grêles , mais cela dépendoit de la ténuité des muscles , car elles sembloient au toucher entièrement osseuses. ^ Ce malade mourut en 1775. Un an auparavant il pesoit 178 livres. Les parens s'opposèrent à l'ouverture du corps. Dins l état de santé , cet homme avoit fait beaucoup d'exercice. Pendant sa maladie , il mangeoit beaucoup et étoit presque continuellement assoupi. Son pouls étoit lent et petit, l'expectoration fréquente et la matière tenace. Nota. La tète humaine excessivement grosse , du cabinet du C. Jussieu , dont Guettard et d'Argenville ont Aé)k. parlé , vient d'être décrite par le C. Jadelot (1) Si l'acide acéteux n'avoit pour base que le carbone, que ce soit ce principe qui diminue ou l'oxi- gèae qui augmente , les moyens rie cliangenient seroient dilt'érens , mais l'acide résultant seroit toujours le rapme, et pourroit toujours porter avec raison le nom d'acide acétique. Mais comme la base des acides végétaux est composée de carbone et d'hydrogène, si le carbone leiil diminue, alors la bnse change de nature, et l'acide qui en résulte n'est plus le même. Si au coniraire l'hydrogène de la base duuinue dans la même proportion que le carbone, on jjeut dire que la base entière est combinée avec une plus ou m'.ins gninde proportion d'ojiigène , et que 1 on a réellement taiiiot de l'acide acétique , taniôt de 1 acide acéteux. 11 reste donc à savoir si l'hydrogène est aussi en moindre quaniiié dans l'acide acétique, comme le C. Chaptal paroit l'avoir prouvé pour le ( arbone. Noie des Rédacteurs d'après la disaission oui s'est élevée à la Sotiécé à ce sujet entre les ÇC. Foiircroj , Fauijuelin , Chaplal etc. ( l52 ) dans lin mémoire lu par lui à rinstirut. II pense que cette tête, dont les os ont acquis une épaisseur considérabie , est la produit d'une maladie qui en obstruant les passages d'une grande partie des nerfs, avoit prive le sujet auquel elle apjiar- tenoit de l'exercice de pkisieur* de ses sens. Cette maladie parou avoir de 1 ana- logie avec celle qui fait le sujet de l'observation du C Saucerotte. OUVRAGES NOUVEAUX. Compte rendu à la Classe des sciences mathématiques et physiques des premières expériences J^tites en floréal et prairial, de ï an 5 , par la Cornmi<:s'.Kjn nommée pour examiner et vérifier les phénomènes du gah'anisme , i vol. //i-4-'. de 107 pages. Paris , Beaudouin. Nous avons donné flans le dninier N". un extrait de ce mémoire tel qu'il fut In dans le tems â l'Institut. Nous allons donner celui des expériemes faites à l'tcole de ]\If=derine <\m y ont éié aj miées. Elles concernent l'effe; qne les dilférentes causes qui produisent les asphyxies , exercent sur la susceptibilité pour le galvanisme des animaux asphyxiés. Le gaz h) droj,èue sulfuré , la vapeur de charbon, la submersion de l'animal suspendu par les pieds de derrière, ont anéanti cette susceptibilité. Elle n'a été qne suspendue par l'asphyxie dans l'acide car- bonique pur, sous l'appareil au mercure. Elle n'a été qu'alToiblie par le gaz hydrogène sulfuré qui avoit perdu ime partie de son soufi-e , par le eaz ammoniaque . le gaz azote , les gaz épuisés par la respiration et par les submersions simples. Enfin elle n'a point été altérée par la submersion dans le mercure , par la gaz hvdro^ène pur , hydrot;èue carboné , l'acide muriaiique oxigèue , l'acide sulfureux , la strangulation , le Tuide et les décharges électriques. C. V. T^osographie philnsophique , ou Méthode de l'analyse appliquée à la Médecine , par Pli. Pinel , Médecin de l'Hospice national de la Salpétiièrj^ , Professeur de l'Ecole de Médecine de Paris. Paris , chez Maradan , rue du Gimetière-André- des-Arts, 2 vol. //z-S". Ls C. Pinel, dans sa classification des maladies, a suivi la marche des h'tlinlogistcs et des clnmisfee jnodernes Cette heureuse imitation détermine la supériorité de sa nosographie sur toutes les nosologies qui l'ont préi édé Cet ouvrage est divisé en six parties <|u'on peut regarder comiue amant de traités particu- liers sur les brandies de la médecine-pratique qu'elles ont pour objet. La première partie forme la classe des fièvres. L'ans lerr division, le C. Pinel repousse, comme con- traires à la médecine philosophique , la doctrine des humeurs. Il les partage , en prenant po ir base de sa distribution les dilférentes lésions de la sensibilité dans les artèies, les membranes de l'estomach , «es glandes et dans tout le système en général , suivant la diminution ou 1' rrégularijé des forces vitales. D'après ces vues, l'auteur foi me cinq ordres de fièvres sous les deaomiuatious suivantes. les angio-téniques , les méaingo-gaslriques , les adéno -méningées, les adynamiques , les ataxiques. Le C. Pinel , dans la description des fièvres , préfère pour 1 exposé des carac;ères qu'il leur assi;:ne les ouvrages originaux et principalement ceux des praticiens qui . par des observations d'épidémie et de constitutions raéiiicales ont pu voir ces maladies sou s toutes les formes et sous tous les aspects. La deuxième cl la troisième panie oui pour objet les pJile^masiies ei les hémorrliagies. Dans la quatrième sont décrites les affections du système nerveux , les névroses. Le C. Pinel peint, avec l'intérêt le pins vif, tous les désordres qu'elles présentent, et qr.e des causes si nombreuses tendent sans cesse à produire dans les cité; opulentes et arrivées au plus haut degré de civilisation. Le parallèle de Louis XI et de Tibère ; la description de la manie périodi.pie , mériten. sur-tout de fixer même 1 attentioa des personnes auxquelles les coniioissances physiques ou mèilii Liles seroient étrangères. La cinquième partie embrasse toutes les maladies ly mpliaibiques , et la sixième se compose de la réunioa de toutes celles qui ne sont point encore assez connues pour qu'on puisse les placer dans uu cadre noso- logique L'introduction que le C. Pinel a placée à la tète de son ouvrage, et les observations qui le terminent, peuvent, si on les rapproche, être considérées comme une inirod'ciion à lè.nde de ia médecine , un lliiiéraire médical d'autant plus utile que les rayons de nos b:blioiljèipies de m dei.iue sont surchtirgc* d'ouvrages sur ie choix desquels l'esprit demeure iuteitain et s'expose a être étoiiflé par une éiuditio» indigeste et sans critique. J. L. M. Jiu/{e/tny (/es Je . J\": jg ^{y^- ^ e^ â' o^parâe/me/it au J/y^o . BULLETIN DES SCIENCES, iN°. 20. PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T H I Q U E. PARIS. Brumaire , an 7 de la Pu'jjublique. ■ . iiMiiinnumfffyui I HISTOIRE NATURELLE. Obser\'at!ons sur la Raphidie Ophiopsis , par le C. La TREILLE. l^iNNÉ publia dans les Actes d'Upsal , année 1736, la description de cet insecte, dont il lit un genre sous le nom de Raphidia. Les Névroptères de cet auteur n'en présentent guùres , en effet , dont les caractères soient plus tranciians et plus faciles à saisir. De Géer a donné sur cet insecte un mémoire très-étendu. âîais il piiroit que Linné est le seul qui ait vu sa nymphe, de laquelle même il dit simpl^^iuent qu'elle tst très-semblable à l'insecte ptirlait , marchant , agissant comme lui , et n'en différant que par le défaut d'aîles , dont on ne voit encore que les rudiniens. Sa larve lui a été inconnue, ainsi qu'aux autres Natumlistes qui ont parhî après lui de cet insecte. Ayant eu occa^ion d'observer ct:tte hure ces joins derniers, je vais communiquer à la Société le fruit de ums rcchtrcb.és sur elle , et quelques remarques que j'ai faites sur les caractères du G RtipIiUlie , et sur les organes sexuels du mâle de la Raphidie o/Jiio/jsis. En commençant p.;r les caractères génériques^ j"o'bserve, 1°. que la lèvre su- périeure est assez grande saillante , demi-coriace, arrondie anlérieurenu.nt e demi-cercie. 2°. Que les mandibules sont très-fortes, écaitleuscs , terminées en pointe crochue , et dentées au côté iniériour. 3". Que les quatre palpes sont oyliadriqnes , courtes; les antérieurs un peu plus longs, de cinq articles , non de quatre comme on l'avoit dit , le^ labiaux de trois. Je ferai encore rrmarqu(?r que les jnftchoires ne sont pas entières , ainsi qu'où l'avoit avancé , mais terminées par deux divisions courtes, l'ettrieure cylindrique compiimée , obtuse; l'intérieure triangu- laire , forteai3nt ciliée au côtf^ qui regarde lalèvre. Elle puroîl , ainsi qiie la mâchoire , annelée , c'est-à-dire , composée de petites parties trauiVjersales , les unes plus molles, blanchâtres, les autres noiràires ou brunes; Cette dernière couleur en a imposé au célèhre Fabricius , et il a cru que la mâch( ire éloit d'iine substance cornée ; il scroit même à désirer que l'on fixât d'une manière plus «certaine le sens de ce mot corne que je vois souvent mal appliqué en entomologie. L'espèce de tarière dont la femelle est pourvue à l'extrémité du corps , a été décrite fort au long par de Géer. L'abdomen , dans les deux sexes, est terminé par une piartie molle , formant un avancement presque conique , obtus et tnbulé. C'est sous cette pièce que j'ai apperçu dans le mâle deux crochets très- forts, écailleux , recourbés , et c'est entreux qu'est placé l'organe fécondateur , dont je n'ai pu bien démêler la structure , l'insecte n'aj'ai.t p,:is été examiné vivant. Cet alongement singulier, cette forme de corcelel des R;q)hid:es est très-ap- proprié à leurs habitudes et à leurs manières de vivre. Ces insectes vivent de rapine. Ils courent sur les troncs lU différent, arbres ; et pour pouvoir saisir leur proie avec plus de facilité et de promptiuide, ils ont: en jKirtage une erarde flexibilité de corps. Il paroic souvent brisé , à la jonction du corcelct , et de l'abdomen. La larve, plus alonrée que l'insecte parfait, est presque yermifornie. Son corps ?«! yliinde. N°. YII. y, 50C. rniLOM. , , , .. ( 1^4 ) est compose de douze anneaux outre la tête, plissés latéralement, recouverts en- dessus d'une petite plaqne colorée quairée , celle du premier sur-tout. La tête est grande , très-applatie , quarrée , pourvue de deux antennes trùs-conrtes , co- niques , de trois pièces , pâles. J'ai cru apperçevoir à la place des yeux un ou deux petits grains. Les trois premiers anneaux sont de la môme grandeur, et à chacun est attachée une paire de pfttes courtes , pâles, terminées par deux forts crochets. La plaque du premier anneaii est noire en-dessus. Les anneaux suivans s aggrandissant jusque vers le milieu du corps, et diminuent ensuite pour se ter- niincr en poiaie obtuse. Le corps est brun , parsemé de petiis traits lon- gitudinaux pâles, un peu velu. En comparant celte larve avec l'insecte parfait , on apperçoit sans peine leur degré de rapprocliement. C'est flans les crevasses . les rides des arbres , sous leur écorce qu'habite cette larve. Elle b^s parcourt avec beaucoup de lapidité , donnant à son corps encore plus de liexibilité que l'insecte parfait. File porto en marchant sa tête de côté et d'autre, s'msinue dans les petites cavités. Au moinHre dancer , elle se retire avec la plus grande célérité, allant mémo à reculons. Si son asyle n'tst pas assez grand pour la contenir, env;iin tenteriez- vous do saisir la parnio qui n'est pns cachée; vous la tout menterez , vous la niulilorez, et elle refu era avec opiniâtreté de sojtir de sa retraite. PL n". 19, rigitre ?. fj. tube mon situé à l'extréniilé de l'.ibfl mcn dans les deux sexes. ili. crocliets des organes sexuels du mAle. cr. mandibules. cid. palpes maxillaires. ec. palpes labiaux. pg. division imerne des mâchoires. //. lèvre inférieure. ( Il y a un ^ sur la planche ; c'est une faute. ) ». larve. A N A T O M I E. 'Sur les osseniens qui se trouvent dans le gypse de Montmartre , 3oc. d'IÎist. parle C. Cuvier. L'auteur qui, d'après quelques fragmens trop peu nombreux, avait cru, ainsi que nous l'avons dit dans notre avaut-dernier Bulletin, que ces ossemens prove- noient d'un animal du genre du chien , ayant eu occasion depuis d'en examiner un nombre très -considérable , a reconnu qu'ils proviennent de trois espèces différentes par la grandeur et par quelques autres circonstances de peu d'impor- tance , mais qui doivent cependant être rapportées à un seul et même genre , lequel est nouveau , et se place dans l'ordre des pachydermes , presqu'également rap- proché du rhinocéros , du tapir et du cochon. Voi(-i ce que ces trois esjjèces ont de commun. Leurs dents mâchelières sont au nombre de vin^t-huit; sept a chaque mâchoire de chaque côté : leurs couronnes sont plates , et lorsqu'elles sont usées ^ on y voit des compartimens de substances •osseuses séparés par des lignes plus saillantes de substance émailleuse , comme ■dans tous les herbivores. Les dents supérieures sont presque quarrées ; les infé- xieures sont formées de dei;x croissans , excepié la première qui a son tranchant droit, et la dernière qui a trois croissans en arcs -de- cercle. Cette disposition €st très-analogue à celle du rhinocéros; mais les incisives et les canines sont très-diff'rentes , et ressemblent à ce qu'on voit dans le tapir ; car il y a tant en haut qu'en bas six incisives trancliantes et deux canines, et derrière celles-ci un espace vuide jusqu'à la première molaire. Cependant cet espace» est plus court à proporiion que dans le tapir. La forme générale de la mâchoire inférieure ressemble aussi beaucoup à celle du ta ir , sur-tout sa courbure postérieure 11 en est de meRie du ciâne , et sur- tout des os du nez , qui sont également très-courts , et qui paroisseot par-là ^Yoif. autsi porté une tronipe, HAT. _ ( i55 ) Ces frois espèces différent, indt'pcnilaninieat de la grandeur, priiicipalfmenC par leur» p eds de derrière, di)tif le C (îuvier a éié assea heureux pour rdS- seiiiiiler tous ]et. os, de uiauière à le^ uionter en squélf-tre. La plus grande a deux doigrb presqn'éi;aux ; savoir, le moyen et l'externe , et un troisième interne beaucoup plus petit; elle se rapprocht; par là des animaux à pied fourchu ; aussi son calcanéum a-c-il une facette pour l'cirticuler aiec l'os qui tient lieu du pnronné , ce qui est un caractère particulier aux aniuiaux à pied fourchu. La cuboïde e.:térieure des calculs, (jette couche se reconnoit à sa surface inégcde , à sa cassure blanche, et lamel- leuse , à sa légèreté. Elle n'est point dissoluble dans les alkalis qui en dégagent une odeur d'ammo- niaque et en précipitent la magnésie nze millimètres de diamètre inté» rieur, et sa cuvette cent soixante. Mais ce qui distingue sur-tout cet instrument, c'est une très- belle division exécutée sur une plaque de cuivre blanchi par Kicher, et un réticule qu'y a fait adapter le C Duc La<;hapi'lle. Il porte deux cheveux , l'ua qui passe derrière et l'autre devant le tube. Ce ré.'icule monte et descend par le moyen d'une crémaillère qui fait mouvoir un pignon. Lorsqu'on veut pre.udre la hauteur de la colonne , on ni't les deux cheveux dans le même • lan qu'on rend îangent à la surface de la bulle. Cette opération se fait avec autant de fac lité que d'exactitude, et donne la hauteur en dix millièmes de mèire. La plus petite va- iriation postérieare ; ea plus ou moias , devieiat par-là très-seasible. Le C. Dw^-, ( i65 ) Lachapelle a placé ce baromètre flans son observatoire, où la température a été, k fort peu-près , constante pendant le tems mentionné ci-dessus , ainsi que le proui vent les observations dun bon thermomètre décimal suspendu à côté du baro- mètre , et qui est observé en mènie-tems. Jettaiit un coup-d'œil sur les causes de ces mouvemens , l'auteur dit qu'il sembla qu'on peut les appercevoir dans les variations hygrométriques de l'uir , dans l'ac- tion de la chaleur ou dans celle de l'attraction solaire ( i ) sur l'atmosphère. Il invite les observateurs météorologistes à s'occu2)er de cette oscillation , et il an- nonce qii'il va multiplier ses observations pour tâcher d'en appercevoir toutes les circonstances. Sur la force et la régularité des Marées depuis le 65» degrés de latitude jusqu'au 8o"\, par le C, Ch. Coquebert. Relever des erreurs eonsacrées par le nom des auteurs qui les avancent , par le SoC. PiuLOMy mérite des ouvrages qui les renferment , et par une longue possession , c'est un* tâche qu'il faut avoir quelquefois le courage de remplir. On lit dans le Diction- naire de Marine, qui fait partie de l'Encyclopédie méthodique , au mot Flux et Reflux , un article de Dalenibert, emprunté de l'Encyclopéilie de Paris , in-folio , oii ce savant assure que près des pôles, et à la latitude de 65<» , le flux et reflux n'est pas sensible. J'ai été curieux de voir d'où pourroit être venue originaire- ment cette étrange assertion , car la généalogie des erreurs rient de bien près à l'hijitoire des sciences . Je l'ai trouvée dans une dissertation du P. Cavalleri sur la causa des marées , à laquelle l'Académie des Sciences fil: , en 1740 , 1 honneur très-peu mérité , de la couronner , arec celles de Maclaurin , Euler et Daniel Ber- noulli sur le même sujet. Ce que la nouvelle Encyclopédie reproduit en 1786 à l'abri du grand nom de Dalenibert , n'est donc dans l'origine , qu'une inadvertance de ce jésuite de Ca- hors ; et tel est le danger de copier des morceaux entiers sans examen et sans critique. Il auroit suffi , pour éviter cette erreur , de consulter les voyageurs et les géographes. On auroit vu que l'Islande , traversée dans son milieu par le 65» degré , a sur toutes ses côtes des marées régulières qui sont au moins de trois mètres , et qui vont jusqu'à cinq dans les sizygies. Ce fait , qu'il est si facile do constater , sufht sans doute pour réfuter pleinement l'article de l'Encyclopédie. En voici d'autres non moins concluans. Jettons les yeux sur les pays placés à l'est de l'Islande ; on trouve sur la côte de Norvège, depuis le 63° degré jusqu'au 71^ des marées également fortes eC régulières. Celles du Cap-Nord sont de trois mètres environ , suivant un obser- vateur suédois ( Mém. de l'Acad. de Stockolm , 1753.) Le long des côtes sep- tentrionales de la Sibérie, elle s'élève d'un mètre ou un mètre et demie, et da deux sur celle du Spitzberg , placé entre le 77* et le 80* de latitude. Si maintenant nous passons aux contrées placées à l'ouest de l'iilande , nous voyons que la mer monte de quatre à cinq mètres sur la côte occidentale du Groenland , et un voyageur anglais qui s'est avancé jusqu'au 72^ degré à l'eHi- bouchure de la rivière mine de cuivre, y a vu des marées de la même force. Je pourrois multiplier ici les preuves, mais celles-ci suffisent pour établir ce que j'ai avancé , et empêcher que sur la foi de Dalembert on ne reproduise encore par la suite une erreur aussi grave. il) Y^l psut-étre lunaiie. Note du rédacteur. f -( 164 ) CHIMIE. Mémoire sur la nature des excrémens des Poules , et des -coquilles de leurs œufs , comparés avec la nourriture qu'elles prennent , par le C. Vauquelin. Soc pmiOM. ^^ quantité de carbonate de chaux qui se forme iournellement dans roviducts des poules, est considérable. Cette observation avoit depuis long-tems frappé le C. Vauquelin. Vicq-d'Azir croyoit qu'il étoit contenu dans les urines , et porté de ce li(piide dans l'oviducte. Mais il n'avoit pu cependant découvrir aucun canal de communication entre l'oviducte et les organes urinaires. Cependant il ne paroît pas douteux que ce sel terreux ne soit séparé par les reins , sur-tout si l'on re- marque l'analogie qui existe entre la nourriture des poules et celle des mammifères herbivores dont les excrémens contiennent du carbonate de chaux sans mélange de phosphate calcaire , on sent qu'il doit y avoir une égale quantité de car- bonate calcaire de séparé ; mais ce sel ne se retrouvant pas dans les excrémens des poules , qui contiennent au contraire du phosphate calcaire , doit nécessaire- ment exister dans leurs urines. 1,000 parties de coquilles d'œufs sont composées de o.89Cde carbonate de chaux, o.oSy de phosphate calcaire, et 0,087 ^^ luten animal. De la fiente de coq et de poule calcinéts, ont donné, la prfmière 28 décî- grammes , et la seconde 49 décigr. de cendre qui ont produit pour la fiente de coq a5 centigr. de carbonate de chaux , et pour celle de poule , 3o centigr. L'auteur a observé que dans le tems de la ponte les poules qui mani^ent alors _, considérablement, rendent des excrémens asiez secs qui sont privés presqu'entiè- rement de cette matière blanche crétacée qui accompagne ordinairement les ex- crémens du coq ou de la poule qui ne pond pas. Il a examiné cette matière, et l'a reconnue pour une matière albumineuse desséchée par l'air , et qui , comme l'albumen , est insoluble dans l'eau bouillante , mais susceptible de se combiner avec le tannin. Il panse que le coq a , comme les poules , des organes suscep- tibl s de former une petite quantité de cette substance qui, peut être, envelop- pée quelquefois dans le cloaque par le carbonate CHlcaii e des urines , aura pu donner naissance à des corps semblables à des oeufs avortés et accréditer l'opi- nion de la ponte de certains coqs. Le C. Viiuquelin ayant analysé des semences dans le seul but de reconnoître les substances terreuses qui y entrent , a obtenu de l'avoine bridée -^ de cendres , lesquelles étoiont uniquement componées de silice et de ph(is])hate de chaux dans les proportions de o,3ç)3 de phosphate de chaux et de 0,607 ^^ silice pure. II n'y avoit aucune autre substance terreuse ni alkafine. Ce grain analysé , il a voulu savoir quelle altération les substances terreuses et salines qu'il contenoit , éprouvoient par la digestion dans les granivores. Il a enfermé une poule dans une chambre très-propre , oiî elle ne pouvoit ramasser aucune pierre , et ne se nourrir que de la quantité connue d'avoine qu'on lui donnoit. Cette poule, pendant huit jours, a pondu qiia're œufs, mais bientôt elle a cessé de pondre, et a perdu son embonpoint. Il croit pouvoir attribuer ces altérations dans sa sanîé h la privation des p, tites pierres que ces oiseaux avalent ordinairement , et qui doivent faciliter la trituration des grains et leur digestion. ; Le C. Vauquelin a recueilli exactement les excrémens de cette poule, et les a analysés ; il y a trouvé 24 décigr. de carbonate de chaux qui ajoutés aux iS6 décigr, qui entrent dans la formation des coquilles de quatre œufs, font uu total de aïo ( iG5 ) ^ Héciçr. fie carbonate (\e chaux produits en huit Jours , tandis qu'il n'en existoit pas lin grain dans l'avoine analysée. Ce carbonate de chaux ne pouvoit venir de la décomposition du phosphate de chaux , car la quantité de ce sel étoit encore plus abondante dans les excréinens que dans l'avoine. Quant à la silice de lavoine, il l'a retrouvée dans la partie insoluble de ces mêmes excréniens , a un septième moins. Le C. Vauquelin n'ose encore donner aucune explication de ces faits par- ticuliers. 11 ne les a vus qu'une fois, et ne nous a permis de les publier qu'avec le douce modeste qu'il met toujours dans ce qu'il annonce. A. B. Su/- le gaz nitrenx et ses coinhiiiaisons avec l'oxygène , par M. Humboldt. M. Humholdc a continué les expériences annoncées dans le IN». 17 du Bulletin , Inst. Nat. pag. i32. Les résultats de ce travail, fait en grande partie avec Its LG. 'Vauquelin et Tassaert, ont été, 1". que la valeur de M ou de la quantité de gaz nitreux requise pour saturer une partie d'oxygène diffère beaucoup de 1,8 , et que si les élémeus de l'acide nitrique sont =; 3,9 : 1, ceux du gaz nitreux ne peuvent certainenienc pas être ( tels que l'illustre Lavoisier l'indiquoit , d'après des expériences faites dans des tubes étroits ) =: 2,1 : 1. -^ a". Que le sulfate de fer absorbe le gaz nitreux en en séparant le gaz azote qui est constamment mêlé avec le premier, et qu'il se forme pendant cette absorption ( déjà observée par Priestley) du muriate de fer et du sulfate d'ammoninque. 3". Que le gaz acide muriatique oxygéné découvre o,o5 de gaz azote de plus dans le gaz nitreux que le sulfate de fer, vu que ces o,o5 entrent dans la com- position de l'ammoniaque. 4". Qu'en versant de l'acide nitrique sur du métal , une partie de l'acide se désoxide , tandis qu'une autre se décompose totalement , et que pour cette raison tout gaz nitreux. est mêlé de 0,10 à 0,68 d'azote. 5°. Qu'en combinant du gaz nitreux avec de l'oxygène sur du mercure, il ne se forme qu'autant d'acide nitrique liquide qu'il y a d'eau dans l'appareil. L'ab- sorption paroît très-petite , parce que l'acide reste dilaté en état gazeux jusqu'à ce que le gaz ammoniacal le précipite. 6°. Qu'en secouant de l'eau distillée avec du gaz nitreux, il se forme du nitrate damnion aque par une décomposition d'eau, effet d'une double affinité. 70. Que les mélanges de gaz nitreux et d'oxygène présentent d'autres volumes dans des tubes que dans des vai-seaux très-larges , parce que dans les premiers l'acide nitrique , éloigné de la surface de l'eau . reste en état gazeux. Cette cause fait diminuer en apparence la valevir de M de 2,6 jusqu'à 1,8 et au dessous. 8". Que ces mêmes mélanges de gaz nitreux et d'oxigène ne présentent pas des absorptions d'un volume aussi égal que les expériences faites sur l'air atmosphé- rique , et qu'il paroît en ce cas se former des acides plus ou m.oins oxigènés. La valeur de M varie alors de 3.3 jusqu'à 2,8. (Ce qui a été avancé dans le N". 17 , page i33 sur l'influence du degré d'azotation du gaz nitreux sur la formation des acides plus ou moins o.xyj^ènés , n'a pas été constaté par des expériences ultérieures et plus soigneusement répétées.) 9". Qu'un mélange artificiel d'azote et d'air vital diffère de l'air atmosphérique , l'oxygène du premier étant plus libre et tendant plus à sa combiner avec une grande quantité de gaz nitreux. 10. Qu'en analysant par le sulfate de fer le résidu que laissent dans le tul e eudiométrique des mélanges de parties égales de gaz nitreux et d'air atmosjihé- rique , on peut recoanoître très-e.xactenient la quantité d'oxygène contenue dans ( iG6 ) l'air atmosphérique. La Valeur de M est trouvée par ces expériences foiKÎamen- tales et par celles faites conipai'ativement avec le phosphore entre a, 5 et 3,6. 11®. Que conn issant la valeur de M et des moyens certains d examiner la nature du gaz nicreux, on peut analyser (par la méthode combinée du gaz nitreux, du sulfate de fer et de l'acide muriatique oxygène) l'air atmosphérique jusqu'à l'exac- titude de o.oo3 d'oxygène. \aP. Que le gaz nitreux, qui agît leplus uniformément et que l'on obtient par des acides étendus d'eau jusqu'à 17° ou 21° de Taréomètre de Beaumé, contient de 0,12 jusqu'à o,i5 d'azote. iS». Qu'en travaillant avec ce gaz nitreux et sur de l'eau distillée , la table suivante sert pour évaluer les degrés de l'eudiomètre de Fontana en niillièniei d'oxygène , table gui peut avancer et faciliter beaucoup l'étude de l'air. Yohirae absoibé. oxygène. 1070 o,3oi loS" 0,290 100° 0,281 96" 0,270 q5" 0,271 89'' o,25o S6>^ 0,242. IjE réduction se fait assez exactement en divisant le volume des gaz absorté^ par 3,55 (par exemple , 68° seront égal à j-^j-, ou 0,191 d'oxygène. ) Note sur la nature des concrétions arthritiques , par les CC. Fourcrox et Vauquelin. Soc. Philom. M- Tennant avoit annoncé que les concrétions arthritiques ( goutteuses ) , analysées par lui, étoient une combinaison d'acide lithique et de soude. Ce faic remarquable \ ient d être coufirmé par une nouvelle observation des CC. Fourcroy et Vauquelin. Ces chimistes ont reçu dernièrement d'un médecin de Tours ( la C. Veau de Launay ) une de ces concrétions sortie naturellement d'une tumeur goutteuse des doigts d'un honmie dont les membres sont entièrement déformés par la goutte , et dont les doigts ont la grosseur et la forme d'une poire de cr^isane. Ils l'ont analysée , et l'ont reconnue pour du lithiate de soude , ( ac- tuellement urate de soude , ) mêlé d'une assez grande quantité de matière animale. Il est intéressant de continuer l'analyse de ces concrétions ; mais comme il est difficile de s'en procurer , les CC. Fourcroy et Vauquelin invitent les officiers de santé à ne point négliger les occasions de les recueillir, et de les leur envoyer. Ils les mettront à même de continuer des recherches utiles à beaucoup d'égards. A. B. OUVRAGES NOUVEAUX. Flora Atlantica , etc. Auhcore Rcnato Desfontaines , an 6 , reip. GaUicœ in-Â^\ L'Auteur a cru devoir exposer 8es nombretisas découvert»» , en suivant le «ystême de L'nnou«,i Les q-.uitre fasciculr^s qui ont paru et qui forment la moitié de l'Ouvrage, contiennent ^83 espèces, parmi lesquelUs il en est 16') nouvelles , dont 1 16 figurées. 1 (ans la doctiption des plantes , le C. Dosfontaineâ s'est attaché aux cousidératioui Iss plus importantes de chaque organe , et il les S exposées «vec autant de clarté que de prccision. On ne lui reprochera ni cette prolixit» qui fait sou- vent perdre de yue le» caractères essentiel» , ni ce lar.oniime qui fatigue l'attention du lecteur , ea !e fondant de luppléer aux ommi ssious de l'auteur. Wous pouvons encore ajouter , que ses descrip-. ( iGy ) lions sont souvent «ccempagnées d'observation» importantes , eomme on peut le voir djn» celles des Pliyllirea latijolia , Schœnui mariscus , Scabiosa gramiincia , Parnnssia paliisCris, Liiinm dccmnbeus , ^iïiitm panuulalum , Orjza saliva , Passerina hirsuia , Laivsoriia inermis , Cerastium ■viilgattim. , Jiuphorbia Serrata , Cactus opuntia, Cistus tlijnijotn-s , Rariuut utus nrvensis , e[c. La synonymie ci proue à diriger notre marche incertaine diius ia discussion des trayaux des Anciens , est traitée avec une prolusion, ot eu même tems avec une exactitude qui prouvent l'énulitioji de l'Auteur; nous ne citerons aucun exemple. Que les Lîotauiste» coasparcnt la synonymie des pl.intus dcji con- nues et décrites dans la Flore du Mont-Atlas, avec celle cpie l'on trouve pour ces mêmes plantes dans la plupart des Auteurs , et ils seront convaincus de la véritc^ de notre asserlinn ; ils verront de plus que le C. Desi'ontaine» a rectifié la sjnouymie des Auteurs qui l'ont prccédé , dans un grand nombre d espèces telles que VHordenm stricturn , le Seseli ■verlicillntum , V lllcrebrnm echi- natum , le f'edincuin siiiuatiim , )c Pergulaiia lomeniosa , \e Cauiatis luimitis , le Rumex roseus , Je hawsonia inermis, \e Pnsserin/i /n'rsufa , le jVcurada procumbe/is , eCr, Ce n'est pas seulement daus la synonymie que le professeur du Muséum d'Hist. nar. a porté le flambeau de la discussiou ; l'examen attentif qu'il a fait de toutes les espaces mentionnées dans sou Ouvrage, lui a démontre que le» unes n'ctoient pas congénères comme le Rhnmnus pentaphj Uns L. , le Dapltne nilida Valh > etc. ou qi-.'êlles dévoient constituer des genres nouveaux , comme L'alo- pecurus monspeliensis. Afin que les Botanistes n'eussent rien à désirer au sujet des productions qui croissent dans I«s Etats de Barbarie , le C. Desfontaines a cru devoir meniionuer les plautes qui sont cultivées , soit Îiour l'agrémeut , soit pour les besoins de l'cconoraie domestique. Comme il est très-important de es counoître , nous croyons devoir présenter le tableau de celles qui sont décjites dans les quatre pre- miers fascicules , en suivant l'ordre dans lequel elles sont exposées ; Canna incUca , Mogorimii aambac , Hordeum Tiulgare , Triticum duruin { N. Sp.), Elaeagnus nugusti/olius , Mirabilis jolapa , ^icociana tabacum , Nicoliana rusiica , Sotanuni titberosuni , Solanuni Lycopersicon , Soïanuin Mclongena , Capsicum aiiniuini , Capsicum grossum , Ziziphus saliva , ^'itis ■vinîfera , Vinca TOsca , Bcta vulgaris , Scandix Cerefolinm , Pasttnaca satiiia, Apium Pecroselinum , Apiuin gra~ veolens , Linum itsicatissimum , Allium Cepa , Lilium candidum , Tulipa Gesneriana , Hyacint/ius orientatis , Orjza saliva, Laivsonia inermis, Mjrcus communis , Puiiica Cranmum , ^mjgdalua persica , yimjgdalus Coniniiinis , Prunus ainieniaca , Prunus aviuni , Prunus domesLics, , Pyrus com- munis , Pjrus cidonia , Malus communii , Rosa moschala , Papaver tomnijerum , Corchurut tri- locularis , etc. P. V. De la Résolution des Equations numériques de tous les degrés, par J. L. LAGRAfrcE , de l'Institut national, à Paris , chez Duprat; libraire pour les Mathématiques, quai dei Augustias , \ vol. t«-4". , prix 9 fr. pour Paris et 11 fr. par la poste. Ce n'est que pour les quatre premiers degrés, qu'on a la formule générale de» racines des équa- lions , encore cetie formule est-elle fort diilitile i évaluer en nombre; lorsqu'il s'agit des équations du 5'. et du 4'- degré, q>ii se rapportent au cas irréductible. La resolution littérale dej équa- tions algébriques e«t uu problème qui semble surpasser de beaucoup les forces de 1 analyse , et il ne piroit pas qu'on puisse assigner cotuoient les divers coeificieiis et une équation quelconque doivent entrer daus l'espiession de ses racines; car c'est à selà que revient la résolution algéljrique de» équations qui ne donne pas les valeurs individuelles de la quantité qu'on cherche , mais qui indi- Î[ue seulement les opérations arithmétiques ou géométriques qu'il faut faire sur les quantités ou sur es signes connus , pour p.Trvenir aux valeurs de fiuconnue. La résolution numérique au contraire , ne s'iffectue que sur une équation dont les coëlficiens sont exprimés en nombre et ne conduit qu'à la racine p. riicilière de I équation qu'on cherche , comme l'extraction numérique de la racine quarrée ne do'ine que tell< du nombre sur lequel on opère. C'est vers cetie dernière résuVjiion que le» analystes ont tourné Imirs recherches après avoir tenté des efforts inutiles pour parvenir à la pre- raièie. V'iete a proposé une mcthoJe lort ingénieuse , assez analogue à l'extraction des racines ; mais le C. fagrauge remarque dans 1 ouvrage que nous annonçans , qu'elle ne peut avoir un succès certain que | our les équations dont tous les termes ont la même signe, à l'exception du dernier; ns uie des noies placées à la suite de cet ou\rage , il donne uu procédé po da pour mettre toute iquation s .us la forme exigée. La méthode que Kewion donna ensuite dans son traité des fluxions , et qu'in trouve à piésent dans tous les élémens d'algèbre, est plus commode à quelque» égards ^ue Celle de Viete ; mais elle n'est pas non plu» sans inconvéniens ; c est ce qui a engagé, le C. La- jrting* à insérer dès 1767 , élans les Mémoires de l'Académie de Berlin, une méthode aussi simple qu'élégante poui résoudre ce piobléme , étant donnée une iqnaiion numérique sans aucune notion de la grandeur et de la nature de ses racines, en trouver les valeurs numcriaues , exactes s'il est possible, ou aussi approclu'es qu'on voudra, Cetl« fiicthode n'a ilé depuis ce jems connue qu« des géomètre» ; et U, cinquième édition det ( i68 ) èlémens tl'alg^bre de Clairaut (Tome II, pegs 274 et 281,) est le «eiil livre élémentaire oft l'on en ait iloimé une idée. En revenant sur ses piécédens mémoires , le C. Lagrange y a joint en outre des n .tes contenant ])lusietirs choses neuves et iort importantes , pour compieiter U\ théorie générale des équations et celle des suites tocurrenies. Il soumet U un examen approlondi la mé- thode que l'ontaine propoja en 1747 dans les mémoires de l'Académie des Sciences et qu'il inséra depuis dans ses œuvres; il fait voir qu'elle est presque impraticable daus le plus grand nombre de cas , qu'elle doit soufirir beaucoup d'exceptions et qu'elle est par conséquent bien éloignée d'avoir la généralité que soa autem- lui supposait. L- '-'• Voyages et découi>er[es dans l'iiitérieiir de l'Afrique , par le major Houghton et Mtingo-Park. , ageas de la Société établie eu Angleterre pour favoriser les dé- couvertes dans cette partie du monde, traduit de latt^^lais. Paris, Tavernier, rue du Bac , n°. cj5j , an VI. - Toute l'Emope a retenti de la découverte Riite d'une ville une fois aussi grande et aussi peuplée que Londres, situfe au milieu de l'Afrique. Il sembloit, d'après les premières relations , que des voyageurs anglais avaient effectivement vu cette ville, et qu'ils favoient comparée avec l;i capiiale de l.t Grande- Bretagne. L'Ouvr.ioe que nous indiquons apprend ce qu'il faut rabattre de cette opinion. Ni le major Hout'htou , ni Mungo Park n'ont pénétré jusqu'il celte cité merveilleuse ; ils eu ont seulement approché plus près qu'aucuns de ceux qui les avaient précédés, et ils rapportent àson sujet quelques oui-dires. JNIais f incertitmle e« encore assez grande pour que l'on ne sache pas précisément si le nom de Houssa qu'on lui donne doit s'appliquer à ime ville ou à un' pays entier. C'est du moins ce qu'avoue le major Rennell lui- même (pa"es qo à r)5). Mettant donc de côié les conjectures plus ou moins fondées sur l'existence de cette ville, voyous ce que In géographie a réellement acquis par les travaux de cesgdeux voyageurs dont le premier a péri victime de son zélé. Les anciens avoienldit qu'une rivière , qu'ils nomment le Niger, coulé de l'ouesc à l'est au centre de rAfri(iue. Noire célèbre Danville a\oit adopté cette opinion que le C. Lalaude a combattu daus le Journal des Savans. Les récils des anciens sont pleinement confirmés. Les deux voya- geurs ont suivi pendant plusieurs journées les bords d'un fleuve considérable qui coule dans cette direc- tion : les nègres le nomment Guin et aussi Goliba; les maures lui donnent le num de i\7/ el abid. Sa source paroît être peu éloignée de celles du Sénégal et de la rivière de Gambie. Son embouchino est inconnue. On ignore si ses eaux se perdent dans les sables ou dans qunlque grand lac , ou si elles vont "roisirloNil égyptien. C'est peul-être il l'Institut national du Caire qu'il est réservé de résoudre ce problème intéressant. Le défaut d'observations astronomiques ne permet pas de déterminer jnsqu'oil s'est avancé Mungo Park, c'Iui des deux voyageurs qui a été le plus loin. Mais il paroit qu'd a fort ap- proché du 20' degré de longitude de l'isle de Fer , qui est , comme l'on sait , le mèridieii de Paris^ Tous deux ont fait route entre les 12 et 14= degrés de latitude nord. Le pays qu'ils ont traversé est habité en partie par des nègres, en partie par des tribus arabes et par des races provenant du mélange de ces deux peuples. Les uns sont pavcns ; Houghton les nomme déistes, lis boivent des liqueurs fortes que produit le pays , c'est-à-diie , dé l'hydromel , du tiu de palme , et une liqueur enivrante f ite avec le finie du loîiis. Ils sont humains et hospit.iliers. Les autres sont mahométans , et s'abstiennent par consé- quent de liqueurs fortes. Ils ji,igiient à la férocité naturelle des arabes , l'intoléiance du fanatisme reli- gieux. Ce qu'il y a de mieux pour voyager dans ce pays avec, quelque sûreté , c'est^ d'exercer la méde- cine , il f iwt s.i vo'ir la langue arabe et celle des mandingues , qui , suivant Mathews , n'eu est qu'un dialecte corro'mpu. Les boids do la grande rivière qui coule vers l'est sont fertiles et peuplés. Parmi les vé- gétaux que l'on cultive, nous on dislinguerons deux. L'un est le lotus d«s anciens, petit arbrisseau épi- neux dont le fruit est' un des alimens les plus ordinaires des habitans, comme Hérodote l'avoil écrit il y a viu"t-deux siècles. L'antre est nommé dans le pays C/'iea - ("nloii. Il porte un fruit pulpeux dont'l'ama°ndo bouillie dans l'eau donne une huile épaisse, une espèce de heure blanc , ferme et plu» agréable au goût que le meilleur beiire de lait de vache. La cultuie de cet arbre et la préparation du bture qu'on en retire , paroi sent tenr le premier rang parmi les occupations des naturels, et cette pro- duction est leur |irincipal objet de commerce. Les cauris sont li nionnoie courante de ces contrées. Cent de ces petites coquilles suffisent pour procurer à un vo.ageur sa subsistance pendant une journée. La poudie d'or sert pour les achats plus considérables. Les habitans travaillent ce métal avec beaucoup de délicatesse et de guùt. Ce qui est plu* étonnant encore , c'est qu'ils ont l'art de fondre et rie forger le fei . Ils en fout des couteaux, des haches , et d'autres ustenciles. En général , ils ont quehpie tenture des arts et un commencement de civilisation qui se développeroit sins doute avec plus de succès sans les guerres intestines qui désolent '8, pays , et l'oppression insolente dans laquelle les maures tiennent Us anciens habitans. La ville la plus consid.érable que Park ait trjuvée sur «a route est celle de Sego , capitale du royaume de Bambara , elle forme quatre quartiers entourés chacun d'un mur particulier; les maisons sont bâties en terre, à un ou deux- étages aver, des toits plats ; les Maures ont des mosquées dans chaque quartier. Cette ville est arrnsée par le Niger ou Goliba , la navigation est assez active sur c?tte rivière. Ce qui empêcha ce voyageur de pénétrer jusqu'à Tomhonctou et jusqu'à" î^ôu'ssa, ce fut la' crainte des Maures , dont 1 iiiftueuce devient plus grande à mesure qu'on péuètre plus ava.iC dans le pays. Ca C, BULLETIN DES SCIENCES, i^o. ... PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE. PARIS. A^ii^ose , an 7 de la République. HISTOIRE NATURELLE. Extrait d'un Mémoire sur la famille des Araignées mineuses , par le C. Latreille. Xje C. Lalreille a trouvé des caractères communs aux araignées qui habitent Institut nat, un terrier tapissé da toile , et fermoî par un opercule fixé par un ligament. Voici les caractères qu'il assigne à cette famille. ■l CUA Q 0 0 Q Palpes, grands, hérissés de pointes vers leur extrémité, en dessous. Mandi- bules très-velues: une rangée de dents, ou de pointes éoailleuses à l'extrémité supérieure de la première pièce. Corps oblong. — Corcelet ovale , caréné sur le dos. — Abdomen ovale. — Pattes de longueur moyenne, celles du milieu un peu plus courus. — Derniers articles des deux paires antérieures hérisses de piquans en-dessous. L'auteur rapporte ii cette famille trois espèces qu'il a eu occasion d'observer: îl les décrit et fait connoître leur nid. I. Araignée maçonne : Aranea cœmentaria. Brune, carène du corcelet, son contour et les pattes plus clairs; yeux très- rapprochés , sur une élévation : cinq dents allongées , presqu'égales au-dessus de rinsertioa des griffes. C'est la véritable araignée maçonne dont les mœurs sont décrites par Sauvages.' Son teirier est oblique, l'opercule circulaire est reçu dans une feuillure ména- gée à l'entrée du souterrain. On la trouve aux environs de Montpellier. II. Araignée de Sauvages : Aranea Sauiagesii. Hossi. D'un brun noirâtre ; palpes grands , fort épineux ; deux mamelons allongés à l'abdonieii • quatre dents courtes, lar;;es , inésfales , au-dessus de l'insertion des griries. Oa 1.1 trouve en Corse. LeC. Latreille croit que c'est de cette espèce dont parla le C. Olivier. Elle creuse un terrier perpendiculaire dont l'opercule ressemble k un cercle dont on auroit emporté un segment. Il reste ouvert tout le tenis que l'insecte est en-dehorf. (Eucycl niéth. Hist. Nat, tom. IV, pag. 228.) III. Aranea nidulans. Fab. Mantissa insect. Terrier semblable à celui de l'araignée maçonne. ExplicadoH des Figures. Fig. 1. A , araignée maçonne. Fig. 2. Araignée da Sai4V3ges B , yt'ux. A , yeux. C , dents au-dessus des griffes. B , dents au-dessus des griffes, D, extrémités des p.ilpss. C , exlrciiiités dee palpes. E, nid fermé. F , nid ouvert. â«* Année. N°. X, X ( i7o ) Soc. Soc. DESSCIENC. DE MONTAUBAN. Soc. PHtLOM. Description d'une nouvelle espèce d Araignée , par le C. LatreillS,] A R A iG N É E habile. Aranea perita. Yeux ea '...'■ A. grise roussâtre ; corcelet déprimé, tacheté de noirâtre à sa circonférence j pattes à bandes noires. A. Livldo-grisea ; tliorace depresso , in ainhltiifusco maculato , pedibus fascîatts. Cette espèce appartient à la famille des arnignées loups. Elle élève au-dessus d'un trou de quelques centimètres de profondeur , et vertical, une espèce; de cône en soie recouvei t e;i-dehors de poussière et de grains de sable et propre pinsi à tromper les ri giids. Ce cône a 24 millimètres de circonférence sur 27 ou 2S de hauteur. Extrait des Observations sur les toiles de l'araignée des jardins , j^( Aranea Diadema. Lin.) par le C. Bénédict - Pké vost. Les filets que tendent dans les jardins l'arai-née à croix papale et quelques autres espèces voisines, sont composés d'abord de fds divergents, partant d un centre commun et en outre d'nn fd contourné en spirale, qui est attaché sur ce même centre et qui est porté circulairement à des distances à peu près égales, de sorte qu'il représente un grand nombre de cercles concentriques; les esj)aces vuides , ou les mailles que laissent entr'eux tous ces fils, sont assez larges pour que de petits ins^ïrtes puissent y passer aisément. Le (j. Prévost a observé que les fils circulaires sont enduits d'une matière vis- queuie , tandis que les fils raj'onnaats ne sont point du tout englués , aussi l'arai- gnée marcliet-ere toujours sur ces derniers qui la conduisent par la ligne la plus courte, sans qu'elle soit obligée de toucher aux autres fils, qui étant très-yisqueux s'attaoiieroient à ses pattes et se briseroient. Ainsi ces araignées prennent leur proie en méme-tems au filet et à la glue< C. D. Sur un nouveau genre de Coquille bivalve nommée Cyrtodaire, par le C. Daudin. Ce genre est voisin des solens et des myes ; elle en diffère par sa charnière dépour- vue de dents et de fossette (fovea) , mais bossue et saillante. Cette disposition est indiquée par le nom de cyrtodaire , composé de deux mots grecs qui veulent dire charuicre bossue. Caract. du cenp.e. Valves baillantes obliquement et alternativement à chaque extrémité. Gharaière sans dents , saillante et gibbeuse. Espèces. C. incrustée (/%. 3 A B ) transversalement oblonguc , enduite intérieure- ment d'un dépôt calcaire, en forme de crête , et recouverte d'un verni noirâtre. C. Ovale {/'g. 4 ) ovale , cendrée , lisse , marquée transversalement de trois lignes fauves ; jaunâtre intérieurement. Soldani a observé cette coquille auprès de Messine , sur les bords de la mer,- dans le sable. C. Caspienne. Mja edentula , Pallas. C. Arctique. Mya\arclica,'i. Zoëga . Muller ,O.Fabricius. It. Westrog.p. 198 , t. 5,fig. a.; G. Byssifère. JSÎja bjssifera , O. Fabricius. Faun, Groeu. pag. 407 , n°. 408. A. B. ( 17» ) Observations ^iir les Plantes marines , par le C. Decatcdolle. L'auteur , après avoir jette un coup-d'œil sur les divers lieux où croissent les SoC. tHiLOM. plantes , ou phitùt sur ceux dont elles tirent leur nourriture , passe à l'examen des plantes maritimes relativement à leur anatomie et à leur physiolot:;ie. Dans les observations microscopiques , il a été aidé par le C. Alex, jjrongniart. Les uUia sont des expansions foliacées très-minces, composées de deux épidermes entre lesquels on ne voit pas le parenchime. Ces épidermes sont des réseaux à mailles polygoues très-serrées et assez souvent hexagones. L'épidernie âesjucus qui ont été observés , a offert une organisation analogue. La tige de ces plantes otfre la même organisation que celle des plantes monocotyledones , c'est-à-dire, des fibres l()nj^-;itudinales parallèles accolées les unes aux autres, et sans couches concentriques ( Voy. les fig. 5 et C ). On reniarque peu de différence à cet égard entre les espJces qui ont été soumises à l'examen. Mais dans les feuilles de ces /«-- mêmes fucus , et en particulier (.]u fucus serratus {Y oy. fi'^. 7), ces fibres , au lieu d'être droites et parallèles, s'entrecroisent et se ramifient. Quant à la fructification des fucus , Réaumur l'a décrite dans les Mém. de l'Acad. pour lyi 1. On sait que dans le fucus serratus elle consiste en une gousse qui ter- mine la feuille ; cette gousse est jaunâtre , ren/iée et garnie d'une humeur vis- queuse où se trouvent des globules que Réaumur appelle des capsules. Entre ces capsules les CC. Brongniart et DecandoUe ont vu des vaisseaux diajîhanes, très-articulés ( voy. Hg. 8 A ) entremêlés avec quelques autres vaisseaux semblables à ceux de la feuille. Les capsides vues au microscope , ont la forme d'une coque de maron (voyez fig, 8 B). C'est un corps rond hérissé de pointes et creux intérieurement. On le trouve conqjosé de globules O'.oïdes où nagent d'autres glo- bules, et de pointes coniques où se trouvent aussi les globules secondaires (fig. 8 C). Dans les conferves suivantes , l'organisation interne est bien différente de celle ùes fucus observées. La conferca elo/igaia , Gm. offre un canal longitudinal , quatre autres canaux placés àl'entour, et d'autres beaucoup plus petites j)lacés dans les intervalles. Ces canaux sont coupés d'espace en espace , et ou y voit des globules non adhérens , qui sont peut-être les animalcules de Girod-Chantran ( voy. iig. 9 et 10 ) ; la. conferva poljmorplia , Lig'if. offre des canaux rangés circulairiinent, eC ces mêmes globules, he fucus pLocanium présente ime organi ation analogue à celle des conferves. Sa surface (fig. 11 ) offre un réseau à mailles polygones plus grandes que dans les ulva : sa coupe tranversale (fig. 12) laisse voir au centre un pilier hexagone autour duquel sont rangés six canaux anguleux à cause de la compression de la tige (voyez aussi sa coupe longitudinale (fig. i3) ; ces canaux sont remplis de globules comme dans les conferves, On voit d'après cela que cette plante doit peut-être changer de genre. Pour étudier lus plantes marines sous le point de vue pliys'que, le C. DecandoUe les a exposées sous l'eau, au soleil et à l'obscurité. h'.:-s fucus qu'il a mis en expé- rience ont tous donné une quantité d'air si petite dans toutes les circonstances , qu'il a été impossibie de l'analyser ; une seule fois il a pu analyser l'air fourni par le fucus -vesiculosus , et il l'a trouvé contenir , sur 100 parties , 3o parties de g.iz oxygène ; les u/ra, au contraire , donnent une quantité d'air extrêmement con- sidérable au soleil, et point à l'obscurité ; cet air dans les ult^a a feuilles vertes est conipoîé de 60 à 80 paities de gaz oxygène, et de 8 erviron de gaz acide carbonique : le reste est probablement de Tazote. Dans Vuh'U lin.za, dont la feuille est brune , l'air contenoit 23 parties de g>iz oxygène , et 2 seulement de gaz acide carbonique : fait remarquable et peut-être unique en physiologie vcgétaie. Y 3 î i7« ) _ ^ L'air contenu dans l'eau de la mer a offert les mêmes doses de gaz oxygène et de gaz acide carbonique. Les plantes marines vivent les unes an fond de la mer, et les autres sur les bords aux places que le reflux laisse à découvert. On remarque parmi celles-ci , le fucus vt-siculosus dont les feuilles offrent des vesiies^pleines d'air ; cet air analysé au moment où on vient de cueillir la plante , s'est trouvé de lair atmosphérique ; analyié après avoir passé un'j nuit sous l'eau, il ne contenoii plus que i5 parties de gaz oxygène. Cette viciation indique-t-elle une absorption de foxygène par la plante? Note sur quelques genres de la famille des siliculeuses , et en par^ ticulier sur le nouveau genre Senebiera , par le C. Decandolle. Soc. d'Hist. Plus les familles sont naturelles, et plus les £;enres dont elles sont composées KAT. ., sont artificiels et difliciles à reconnoître. C'esc ce qu'on voit dans les «ombellifères. ' les graminées , les crucifères , etc. En étudiant les genres lepidiiun el Ojchlearia , on trouve quelques plantes qui ne peuvent enirer dans iiucuns de ces genres ; c'est d'elles que le C. Decaadolle forme un genre nouveau sous le nom de Sene- biera, en le dédiant ainsi au C. 5enebier , dont le nom est cher à tous les amis de la physique végétale. Les Coi klearia ont la silicule entière, ovale, arrondie ou en cœur , mais tou- jours terminée par la cloison qui se prolongi- en stjde au-ddii des valves. Les Senehiera ont la silicule didyme à valves globnleiises attachées latérale- ment à une cloison linéaire plus courte qu'elles. Les semences sont solitaires dans ch.ique valve. Les Lepidiuni ont la silicule entière, ovale, comprimée , à valves creusées en ca-, rêne aiguë. Les semences sont nombreuses. Le C. Decandolle a reconnu deux espèces de Senehiera. \°. Senebière à feuille entière , Senebiera integrij olia. S , fol.is integris , ra-, cemis terminalihus. CiStte plante a été trouvée à Madagascar, par Commerson. 2". Senebière pinnatifide^ Senebiera pi nnali/ida. S. foliis pinnatifidis , racemis lateralibus. Lcpidium didjmuin. Linn. Mant. 92. Cette planie a été trouvée à Monte-Video , par Commerson; en Asie, pari© C. Michaux , et on la dit commune dans les Etats-Unis d'Amérique. F'g- l'i- A. Fruit du ScucLiiera grandeur nanirelle. B. Le même grossi. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. Extrait des observations anatomiques faites sur le poulet , considéré dans Vétat de fœtus , par le C. Léveillé. Ikst. Nat. -Ls foie du poulet qui n'a pas respiré est divisé en deux lobes égaux , et son ej volume est proportionné à celui des autres parties de l'nnimal , tandis que dans Soc. puiLOM. ^^ fœtus des mammifères le foie est projiortioneliement beaucoup plus considérable: 1 auteur attribue cette différence à l'absence de la veine ombilicale dans les oiseaux. La vésicule du fiel du poulet qui n'est pas éclos , on qui vient d'éclore , contient une bi'e épaisse , de couleur verte foncée , tandis que dans les fœtus des quadrupèdes, Ihumeiir que renferme la vésicule est limpide, transparente de couleur vaiitible, la saveur de ces deux humeurs est aussi très - différente ; ( lyS ) • le C Léveillé croit cTovoir rapporter la cause de ces différence- , au mode par- ticulier que la nature emploie clans la nourriture de ces deux sortes de fœUis; celui des vivipares vit et se développe à l'aide du sang artériel de sa mère : or , ce sing contient très-peu de bile; le fœtus des ovipares au contraire, reçoit »a nourriture de la substance du jaune, ce fluide est reçu dans la veine porte et delà dans le foie où il est élaboré, comme si l'animal jouissoit do ses organes grtsiriques. De ces objcrvations , l'auteur conclut que la vésicule du fiel des fœtus des animaux vivipares ne contient pas, ou contient très-peu de bile, et que celle des ovipares au contraire en contient de véritable. C. D, Pt.emarqties sur une affection pathologique des 'voies uriiiaires , par le C, Taiitra. Dans un mémoire où l'auieur d'écrit une maladie des voies urinaires , dési- gQg_ médiC.' gnée sous le nom de Varices vesicales , il rapporte l'observation suivante , qui d'Émulation, est bien difjne de remarque. La malade dont il a étudié l'affection avolt été sondée plusieurs fois sans qu'on pût obtenir d'urine , on se détermina alors à faire des injections ; mais les urines et le liquide injecté ne ressortant point , on fut obligé d'adapter au pavillou de la sonde le tuyau d'une seringue avec laquelle on ne parvint à pomper que quelqu(;s eoutes de liquide. La malade étatit morte quelques jours après, sans avoir uriné ; on ouvrit son cadavre , les reins étoient sains , la vessie quoique distendue , étoit solide 'et résistante , oa la trouva remplie de caillots de sang à demi-décoloré et comme desséché. Cette observation peut jetter un grand jour sur l'usage et la disposition des vaisseaux alisorbans de la vessie ; sur les rapports de la transpiration par les organes cutanés avec la sécrétion des urines ; enfin sur les nouvelles dccour Vertes de JMascagni qu'elle confirme. C. D. PHYSIQUE. Sur l'attraction réciproque des molécules de la matière. Depuis qu'on attribue la pesanteur des corps à l'attraction réciproque des mole- -p cules de la matière , on a cherché a connoîtrti les phénomènes nui résulioient de cette - , lie '11)-' 1 D UNE LETTRE attraction , pour les comparer a la torce nu exerce leelobe ttrrestre sur les corps t i<-^r i 1' Il '■ DB J-iONPnES. places a sa surface; mais les attractions que Ion remarque le plus isotivent ne s'exerçant qu'à de très -petites distances , et presque au moment du coutact des molécules qu'on y soumet, ne sont pas propres à remplir ce but, La déviation de 8" que l'action de la montagne du Chimboraço (au Pérou) produisit dans la direction du fil à plomb du quart de cercle de Jîouguer offrit, sur notre globe, le premier fait vraiuient comparable à la pesanteur, Maskelvne répéta cette expérience auprès de la montagne Schehallien, en Ecosse, et trouva que le fil à-plomb s'écartait de 5", 8 delà direction verticale pour S3 porter vers cette montai'ne ( Philos, trans. 1786 , pag. 495 }. M. Hutton rendit compre des opérations géodésiques faites pour connaître la configuration de la montagne , et mesurer son volume. Comparant ensuiie l'attraction qu'elle exerce avec la pesanteur , il reconnut que sa densité devoit être à celle du noyau terrestre dans le rapport do 5 à 9 ; et conjecturant ])ar son aspect extt'rieur que c'étoit un rocher solide composé d'une j)ierre dont la densité étoit à celle de l'eau comme a î à 1 , il en conclue que la densité du noyau terrcstrq devoit être Soc. MEDIC. D iidULATION. ( 174 ) à celle de l'eau flans le rapport de 4 r à 1. ( Philos, trans. 1778; pag. 689) ; mais oa sent que les résultats qu il a obtenus ainsi sont encore assez incertains. Il res- tait au physicien à chercher si, en mettant en présence d'un corps suspendu de manière a oiiéir à lu plus petite force , d'autres corps d'un volume et d'une densité bien connue , il ne parvien Iroit pas à rendre sensible et à mesurer l'effet de l'attraction réciproque des molécules de la matière. C'est ce que Cavendish vient d'effectuer , par le moyeu de la balance de torsion que le C. Coulomb a employée avec tant de succès pour mesurer la force de l'électricité. Le bras de la balance qui a servi au physicien anglais a huit pieds de longueur; il porie à l'une et à l'autre de ses extrémités un petit ^loDe de fer ou de enivre. Lorsqu'on approche de ces globes deux boules de plomb d'un pied de diamètre disposées de manière qu'elles agissent dans le même sens , on observe dans le bras de la balance un mouvement très-fort et dont la quantité peut être mesurée avec une très-grande précision. Cavendish , s'étant assuré que ce mouvement ne pouvoit être produit ni par la chaleur , ni par l'électricité , ni par des conrans d'airs , et l'ayant com- paré avec celui qu'imprime la pesanteur, en a conclu que la densité moyenne du noyau terrestre de\oit être à celle de l'eau comme 5 | à 3. Ce résultat s'ac- corde avec l'opinion de Newton, qui pensoit que la denfité moyenne de notre elobe étoit cinq ou six fois plus grande que celle de l'eau. (Princ. Math. Prop. X , lib. III. ) , Lacroix. MEDECINE. Observation sur une très-r^rande rigidité dans l'articulation de la mâchoire , guérie par l'extraction à une dent cariée., par le C. Worbe. Le C. Worbe fut consulté par un cultivateur de la comnmne de Morainville , Département de l'Eure , qui depuis plus d'un an , ne pouvoit séparer les deux niAcho res à plus de six millimètres (trois lignes ) l'une de l'autre, et auquel l'ac- tion de uiàcher étoit devenue impossible. Celte rii^idité étoit la suite de maux de dents très-violens , dont un premier accès, survenu dix-iiuit mois avant l'époque à laquelle il considtoit, s'étoit terminé par ua gonflement des parties qui envi- ronnent l'articulation, et en avoit beaucoup gêué le mouvement. Un second accès s'étoit manifesté quatre décades après le premier, et avoit augmenté la gène. Un troisième et un quatrième avoient enfin réduit l'articulation à l'état que nous avons fait connoître. Le C. Worbe ayant reconnu que la dernière molaire du cèté droit de la mâ- choire inférieure étoit très cariée , crut devoir l'extraire. Il la ])oussa dans l'in- térieur de la bouche à l'aide d'un levier nommé j'ied- de-biche. Ce qu'il fit avec facilité , vu l'état de ramollissement du bord alvéolaire : il tira en-dehors cette dent par un intervalle formé par le manque de deux molaires de l'autre côté. Cette opération a fait cesser dans l'espace de quinze jours la grande rigidité de la mâclîoire. Le malade a repris son embonpoint , et peut maintenant so nourrir de toutes sortes d'alimens. ■• C. D. INSTITUT NATIONAL D'EGYPTE. Notre feuille étant principalement destinée à rendre compte des travaux des sociétés savantes , nous pensons quj tous nos lecteurs nous sauront gré de leur faire connoitro , avec quelqie<; d itails la nouvelle société de ce genre qui vient de se former dans une coutiée entièrement neuve pour les sciences, i Institut national d'Egyptj s'est assemblé , pour la première fois , au Caire dans le palais ( lyS ) ^e Cassin-bey, sons la présiJence provisoire tlu général Buonaparte , le 6 friic* tidor da lan 6. ; il est composé de quatre classes et chaque classe de douze membres. La première classe a pour ob;et les matluînialiqucs; ses membres sont : Andréossy, général de brigade, Buonaparte, géuéral en chef membre de l'Ins- titut de France, Costas et Fourrier, tous deux professeurs à l'école Polythec- nique de Paris, (jirard, Loj)ère , Leroy , Mulus , Monge , de l'Institut de France, Nouet, astronome, Quesnot et Say ; la seconde classe s'occupe des sciences physiques, ses membres sont: Beauchamp , astroaouie , Bet tholK;t , tous deux de l'Institut do France, Cliampy , Delisle, bota^iistH , Descotils , minéralogiste , Des- genettes, médecin eu chef de l'armée , Dolomieu , de i'inst'tut de France, Dubois, professeur à l'école de Médecine de Paris , Geoffroy , professeur au muséum d'His. nat. de Paris, Savigny , professeur à l'écoie Centrale de Rouen, il y a une place vacante. La troisième classe a pour objet l'économie politique ; ses membres sont: Cafarelli - Dufalga , général, chef de l'état-major , membre de l'Institut de France, Gloutier, Poussielgue , Sidkowsky , Sucy et Tallien , ex- député: il y a six places vacantes. La quatrième classe a pour objet la littéra- ture et les arts: ses membres sont: Denon , Dutertre , Norry, architecte, Par- ceval , Redouté jeune, peintre, Rigel, musicien, Venture , professeur d'arabe à la Bibliothèque nationale de Paris et Dom Raphaël, prêtre grec (du pays): il y a quatre places vacantes. Les séances ont lieu a 7 heures du matin. Dans la première on a élu Monge , président, Buonaparte, vice-président et Fourrier, secrétaire perpétuel; on a nommé différentes commissions pour s'occuper de plusieures questions relatives aux besoins de l'armée. Dans la séance du n fructidor, Andréossy a fait nn rapport sur le moyen de se procurer de la poudre ; on y trouve ce fait curieux , que le salpêtre qui est assez abondant autour du Caire, est du vrai nitrate de potasse et non du nitrate de chaux , ce qui fait qu'on n'aura pas besoin de potasse , ni de cendres, la poudre sera moins chère qu'en Europe où on pourra y en verser beaucoup, — Monge a lu un mémoire sur le phénomène appelé mirage par les marins , qui fait que les vaisseaux vus dans l'éloignement ont l'air d'être dans le ciel ; l'armée a observé un phénomène analogue dans le désert , les villages vus dans l'éloigne- ment , avoient l'air d'être entourés d'eau. Monge explique ce fait par la différente densité des couches d'air. Dans la séance du 16 fructidor , Sulkowsky a lu une description de la route du Caire à Saléhié , que l'armée a faite en poursuivant Ibr-;thini-bey , lors de sa retraite en Syrie. Elle était entièrement, inconnue des Européens. — Bertholec a trouvé que la poudre laissée au château du Caire par les Mameloucks , ne contient que j^ de nitre , le reste est coii>posé de soufre, de charbon , de muriate de soude et de terre. — Monge dans un mémoire sur les divers monumens antiques du Caire, a appris que le rocher sur lequel est bâti le château , est composé de camérines ( vulgiurement pierres lenticulaires.) Dans la séance du 21 fructidor, Geoffroy a lu un mémoire sur l'anatomie de l'autruche et principalement sur l'imperfection des instrumens du vol. On s'est occupé des moyens de construire un moulin à vent. Dans la séance du 26 fructidor, la commission chargée de s'occuper des com- bustibles , a annoncé qu on pourrait chauffer les fours destinés à cuire le pain pour l'arrnée , a\ec de la paille de ma'i's , des tiges de carthames et de roseaux , à meilleur marché qu'on ne le feroit en France avec du bois. Beauchamp , Nouet et Piaphaël ont été chargés de rédiger un annuaire qui eontiendroit les trois calendriers français - musulman et copbte. Beauchamp a présenté cet annuaire dans la séance du premier jour complénieQjaire. Bertlvollet y a rendu compta ( 176 ) du procède en usage en Egypte pour la fabrication de l'Indigo et les amr'lîo- rations considérables dont elle est susceptible. Fourrier a présenté un projet de machine pour arroser les terres, propre à élBe mue par le vent. Dans la séance du 6 vendémiaire , Dolomieu et Norry ont entretenu l'as- semblée de la colonne de Pompée à Alexandrie. Savigny a lu la descriptions d'une nouvelle espèce de nymphœa ; on s'est occupé d'établir une école de des- sin. Dans celle du ii veudémiaire, on a présenté à llnstitut 5o momies d'oiseaux; Buonaparte , Geoffroy et Dolornieu ont été chargés de les examiner. Larrey , chirurgien en chef de l'armée , a lu un mémoire sur les ophtalmies endémiques en Egypte. Reauchamp a communiqué des observations faites dans son voyage de Constantinople à Trébisonde , il lixela longitude de cette dernière ville a Sy" i8'5' plus à l'est que Paris, et non à 4^'' comme le croit le (Jéographe Bonne, ce qui retranche plus de 8o lieues de la longueur de la mer Noire. Delisle a décrit le palmier qui porte le fruit appelé domm , et qui est le cussiophora de Théophraste. Ces détails sont extraits des procès-verbaux envoyés par l'Institut national d'Egypta ù l'Institut national de France. CV. OUVRAGES NOUVEAUX. La DÉCADE Égyptienne, Journal liitéraire et d'Economie politique , N". I^' , lo vendémiaire an y de la République. Ce Journal paroitra tous les dix jours. Chaque numéro sera composée de deux ou Irois feiùlles /«-S". Le prix sera de i franc par numéro , ou lo francs pour douze numéros. On souscrit chez Warc-Auréle t imprimeur de l'Armée , Cjuanier des Français , au Caire. TABLEAU des anciennes mesures du Département de la Seine, comparées aux mesures républicaines. On a déjà donné plusieurs fois des tables de rapport entre les mesures an- ciennes et les mesures nouvelles , mais les comparaisons n'avoient pas encore été faites sur des modèles aussi exacts et avec autant de précisien que celles qui servent de base à la table suivante , tirée d'un ouvrage que vient de pu- blier le conseil des Poids et Mesures. Noms des ancienkes MESURES. Mesures D E tONcUEUB. ,Ms S UKR S AORilRES. Aune Toise Perche de iS pieds — de i8 pi. 4 pou — de ig pi. 4 pou — de 19 pi. G pou — de 20 pieds — de 23 pieds Lioue commune de 26 ^ji degré , ou de 2285 tois. Lieue de poste parisienne ou diî ïooo toises [' Arpent de loo perch, qu. et la perche hnéaire de 18 pieds ■ la per. de 18 pi. 4 pO' — la per. de iq pi. 4 \'0 — la per. de 19 pi. 6 po. la perc. de 20 pieds, la per. de 3,2. pieds. . LEUR VALEUR SN MXSURES RÉrUELlCAI. i . iRS mètres 1 .q48/( iil. 5.8452 id. 5.9534 i'I, 6.2782 /■d. — du pelit Chapitre, de 66.012 pou. cub 1-529 id. Boisseaux de Paris , de I 655.78 pou. cub I .oodécalitr. i — de Franriade > d q83 . 67 idcin Voie , la bûche de 42 po le bois de^; — de 36 poi'ces ch.iuffage. * — de 48 pouces r, rl.ivre , poids ilcmarc. Poids..;,, ' , \Xs.arat , pour les diamaus 1.95 id. 1.917 stères. i.i87 id. 2 . 1 9 1 id. 0.489 kilogr. o 2o52 gràm. -Fzj/ J A /"H J^zy.4. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T II I Q U E. /v .^, PARIS. Pluviuse, an 7 de la République. ! , 1, ,^ .^v ANATO M lEET PHYSIOLOGIE. ^ Extrait d'un Mémoire contenant des recherches sur la durée de la gesCaiiaii dans les Jeinelles d' animaux ; par le C Tussieu. J_j'AuT£t;R rappelle d'.(bord les discussions qui ont eu lieu il y a une vingtaine Institut nat. d'années, entre les Pliysiologistes , sur la possib.iité des naissances tardives. Bouvard et Louis opposoient à Bertin et à Petit i"invariabilité de la geslatioa dans les animaux ; mais ce fait n'étoit point constaté. L>ès-lors le O. lessier conçut le projet de le vérifier , et il établit une corre'.pondaoce et des journaux très-exacts à cet effet. Le résultat qu'il a offert à llnstitut est le fruit de ces recherches j il divise son travail en autant d'articles qu'il a pu suivre d'animaux. Article I"''. Vaches. j6o ont été observées : 14 ont donné leur ve.iu du 341^. au a66*. jour , c'est-à-dire dans l'espace du 8'. mois au 8'. mois 26 jours. ô Je 270'. jour. "x ù du iitj'. au 280'. / 8 du 280'. au 2go'. V, 1] y 20 le 5oo' 5 le 5o8 a donc ici G7 joms entre les deux eîtrêmes. Art. I I. Jumens. 102 ont été observées : 3 ont pouliné le 3 11'. jour. 1 le 52j'. 1 le 52(i^ 2 le 35o^ ou .111 mois juste , de 3o jours. 47 de 340 à 35o. 23 de 35o à 36o. 21 de 56o à 377. 1 à 3g4 jours. Ce qui donne une latitude de gestation de 83 jours , et il y a entre les vaches et les jumens cette observation : qnM y a plus des première» qui ont pouliné avant le 9'. mois, que des secondes avant Je 11'. Art. III. Truies. j5 seulement ont été observées : I a fait des petits qui ont vécu le 109'. jour , , c'est-à-dire 3 mois 19 jours. 10 du iiu au 120'' ^ I ^'j' ^ Ainsi aucune d'elles n'a porté ses petits au-deli de 4 mois. I le 123. ÏST Art. I V. Lapines. 139 ont été observées pondant les années 4 1 5 et 6 de la République. 1 le 26'. jour. ■ 2 le 27'. 3 le a8'. 53 le 29'. y L'extrcmc est ici de 7 jours. 5o le 3o'. ai le 3i'. 9 le 35«. 139. a''* Année. N». XI. C 178 ) L'auteur se propose de faire les mêmes recherches sur les œufs des oîseaii*. Il cite à cet égard une observation curieuse , publiée par le citoyen D.rctt: la voici : des œufs d'une même couvée , 1 est éclos le i3<'. jour , 3 le i?*". , 3 le 18^. , 5 le 19^. et le 20; les autres n'étoient pas fécondés. C. D. PHYSIQUE. Expériences sur la 'vibration des plaques de verre. Soc. PHiLOM. La lenteur avec laquelle se propagent en France «Jepuis la guerre , les tra- vaux des savans allemands, nous fait penser que Ici expérience. sui'.antv.s auront encore quelqu'intérét pour le plus crand nombre de nos leiteuis. M. Chladui a publié à Leipsic en 1787, en langue alletija.ide , un ouvrage dont le titre signifie : Découvertes sur la théorie du suii , dans Itquel il ajinonçe que si l'on fait résonner des plaques de verres saii)ioudrct;s de po.iis ièro fine , cette poussière se distribue, par l'effet des vibrations, de inniàère à former des ligures remarquables qui se reproduisent toujours les mêmes dans les même» circonstances. Ces expériences ont été répétées à Paris depuis as ez pru de tems. Pour les faiie a\ec succès , il faut prendre des carreaux de verre de 10 à 12 centimètres de largeur , qui ne so eut pas trop ép;ds et qui n"aient point de bulles ni de nœuds ; on pince ces plaques enire deux bouchons de liège très-pointus , on les saupoudre de poussière de bois ou de sabbî très-fin , et lorsqu'on pa^se un archet bien frotté de colophane contre k-s bords du v-ire. arloucis sur un très, en même tems qu'on produit un son , on voit la poussière se réunir en liE;neï qui affectmt des figures différentes selon la manière dont le verre est pincé, dont l'archet est tiré , et suivant le son qu'on en a ootenu. Si par exempf^, le carreau est pincé par son centre, et que l'archet passe par le milieu de fun de ses côtés , la poussière se distribue en deux lignes à peu-près diagotiales du quarré; si l'archet passe seulement au quart de ce cùté, les deux lignes de poussière deviennent les rayons d'un octogone ; et le son rendu dans ce cas est à l'octave au-dessus de celui que l'on obtient dans le précédent. En variant la position du point par lequel le carreau de verre est saisi , les iîgures varient aussi. Si l'on donne à la plaque de verre une figure circulaire . et que l'on incline un ptu l'archet , on forme les six rayons de l'hexagone. M. Chladni a obtenu ainsi jusqu'à i66 ligures distinctes, et qu'il nomme figures ré-onnantes. Sans qu'on puisse expliquer précisément la cause qui pro- duit ces fi;ures, leur analogie avec les nœuds et les vintres que présente une corde en vibration , f it voir évidemment que la surface vibrante ^e partage en plusieurs portions qui vibrent isolément , mais sans doute d'une manière iso- chrone lorsque les sons rendus sont distincts et appréciables ; les lignes dans lesquelles se réunit la poussière sont des espèces de goutières formées par les points qui demeurent en repos , pendant qi:e les autres parties de la surface deviennent alternativement convexes et concaves. Ces expériences qui réussissent également sur les plaques de métal et même de bois , étant faite, avec soin et classées dans un ordre systématique par rapport aux degrés des sons pmduiis dans chacune, ne peuvent manquer de nous éclairer beaucoup sur la manière dont vibrent les surfaces , et peut-être conduiront elles à perfectionner la théorie des insirumens à vent et des instnmiens de percussion , encore très-imparfiite , mal-ré les diverses tentatives qu'Euler a faites pour y appliquer le calcul. Expériences sur les différens gaz considérés comme corps sonores. Soc, PHILOM. L^^ même M. Chladni , conjointement avec M. Ja -quin , a f .it à Vienne des expériences sur les différen» gaz considérés comme corps soaores. Us placèrent (^79) ■une petite flûte (Tétain d'environ i6 centimètres do longueur, sons vine clocli© à robinet, de manière qu'aile coinmiinicjuâc avec l'ouverture intéiieure du robi- net ; et ayant adapté à l'ouverture extérieure une vessie , ils introduisirent suc- cessivement de l'air atmosphérique, du gaz oxii^ène et du gaz nitreux , tant sous la cloche que dans la vessie. En pressant légèrement cette dernière , ils firent résonner la flûte ; le son fut constamment un demi ton plus bas pour le gdz oxygène et pour l'azote , que pour l'air atmosphérique , une tierce plus bas pour le gaz acida car'ionique ; à peu-j)rès de même pour le gaz nitreux; le son rendu par le gaz hydrogène fut de neuf à onze tons plus haut que celui de l'air atmos- phérique. Il est à propos de remarquer qu'un mélange de gaz oxygène et de gaz azote , dans les proportions de lair atlimosphériqne , donne le même ton que ce dernier; et que tant que le mélange des deux gaz n'est pas uniforme, le son est tout-à-fait discordant. Le docteur Priestloy a fait aussi sur le même sujet des expériences qui ont été ïapportées dans le Jourual de Physique de VogC et de Lichtemberg. ij. Li. CHIMIE. Expériences sur la congélation de différons liquides par un froid artificie'. , par les CC. Fourcroy et Vauqueliis". Les expériences de ces chimistes ont eu pour but de répéter celles de M. Lovvîtz , Institut Nat,' insérées dans les Annales de Chimie , tome 23, et par extrait dans ce Bulletin , n°. 5 , et d'y en ajouter de nouvelles. Huit parties de muriate de chaux et six de neige , mêlées dans un vase de verre , se sont liquéfiées, et ont fdit tout-à-coup descendre le thermomètre cen- tigrade (x) à — Spà"'. On parvint à faire descendre le thermomètre h. — /\ù&- . en fai- sant un nouveau mélange dans un vase de verre que l'on plonge dans le premier. Quelques grammes de mercure contenus dans du verre, se sont solidifiés à '— 42n. Lorsqu'on agit sur une quantité un peu considérable de mercure , la milieu de la niasse ne se solidifie point. En le décantant on trouve le mercure crysfallisé en octaè'dje. L'ammoniaque liquide bien saturée se crystallise à — 42g- en aiguilles blanches ^ et perd en partie son odeur. A — 4?^" ^u 49^' el'e se prend en une masse gélatineuse. L'acide nitrique contenant du gaz nitreux, se crystallise également à — ^os- en aiguilles rouges, et se prend même en une masse épaisse comme du beurre. L'acide muriaiique se gèle facilement à — 42g- en une masse jaunâtre grenue , d'une consistance de beurre. L'éther sulfurique bien rectifié , exposé à une température de — 44^' ^^ crys- tallise d'abord en lames blanchâtres , et se prend ensuite eu une masse blanche opaque. L'alcool exposé à la même température ne s'y est point gelé , ce qui prouve une grande din.'rcnce entre es deux liquides. Le doigt, plongé dans ces mélanges réfroidissans , éprouve une sensation désa- gréable de pression semblable à celle exercée psr un étau. Il devient blanc comme du linge, perd sa sensibilité. Si on le fait sortir de cet état d'engourdissement en le portant brrsquenuut dans un lieu chaud, il en résulte pendant plus d'un jour une douleur analogue à celle que l'on nomme vulgairement l'onglée. A. B. Expériences sur les réfroidissemens artificiels , par le C. Guyton. Le C. Guyton a fait des expériences analogues dans le laboratoire de l'Ecole Institi/t tmrii (0 C'est !e m'ma qne Is ihermomèire de Cflsius divisé en cent degrés que l'on appelle grade, depuis la glace londante jirsqa'à l'eitu bouillante. Z 2 ( iSo ) Polytecliniquo , on présenre des CC. Clouet et Hachette. Nous ne rapporterons que celles qui lui sont particulières. Le mercure soliditié adhère au vrre, et se laisse étendre sous le marleau. La potasse préparée à l'alcool et mêlée à uue quantité d'eau égale à sou poids, n'a pas gelé à — 43g. L'ammoniaque gazeuse dégagée d'un mélange bien sec de chaux et de muriate d'ammoniaque, reçue dans deux ballons enfilés et entouré.'> d'un mélange réfioi- dissanr à — 4^''' s'est condensée en liqueur qui s'est bientôt gelée dans le premier ballon, et en liqueur stulement dans le second ballon. L'appareil ayant repris une temj)ératnre plus élevée, c'est-à-dire — aie-, la matière gelée du premier balioti se liquéfia , et la liqueur du second ballon se réduisit en gaz. Il paroît que le gaz anuiTociiac du premier ballon contenoit de Icau qui a favo- risé sa congéUtion , et que celui qui a passé dans le second ayant été desséché par le refroidissement qu'il avoit éprouvé en traversant le premier , s'est con- densé en ammoniaque liquide qui s'est vaporisée par le retour d'une température {)lus élevée ; un accident est venu altérer les résultats dé cette expérience que e C. Guyton se propose de recommencer. Le C. Guyton a cherché à déterminer quelles éloient les proportions exactes de neige et d'un sel quelconque nécessaires pour obtenir le plus grand froid pos- sible. II y a employé un calcul simple qtii est le résultat des conuoissances ac- quises sur les rapports qui se trouvent entre l'eau et le sel dans les dissolutions satu- rées à diverses températures. Il fait voir qu'il ne faut mettre que la quantité précise de sel propre à saturer l'eau à la température à laquelle on agit ; alors le mé- lange doit devenir liquide ; un excès de sel ou de neige n'entrant point en com- binaison , empêche la liquéfaction, et apporte du calorique qui diminue d'autant le froid prodiut. En prenant le muriate de soude pour exemple , on trouve qu'une partie de ce sel saturant 2,8 d'eau à la température de — 5''-, et environ 5 parties de ce mêuie liquide à la température de — 2.ie-,2.5 , il faut 1 partie de muriate de soude sur 5 dw neige pour produire un froid de — 21 S-, 25. Les sels susceptibles de perdre leur eau de cristallisation par la fusion ignée dégagent d'aborJ du calorique en absorbant l'eau à laquelle ils peuvent se com- biner à l'état solide. Ils produisent ensuite du froid par leur combinaison, avec une plus grande proportion d'eau. 11 faut donc , pour produire le plus grand froid possible, employer des sels qui ayent toute leur eau de cristallisation. Le muiiale calcaire éprouve la fusion ignée à + 25t'-; en se léfroidisscint , il se prend en une masse solide. Eu le puhérisant et le tamisant , il prend dans l'atmosphère l'eau de cristallisation dont il a besoin pour produire le plus grand froid avec la neige. C'est parce que l'acide nitrique très-concentré absorbe l'eau avec dégagement de calorique, qu'on e^t obligé d'ajouter une certaine quantité d'eau à cet acide, lorsqu'on veut l'en.ployer à produire du froid. A. B. PieinieV Mémoire sur l'Urine humaine , par les CC. Fourcroy et Vau^uelin. f3e premier m.émoire présente une histoire complette de l'urine humainp. Avant de parler do leurs propres observations , les auteurs ont loujouis eu soin de rappeller ce qui avoit été fait avarit eux sur le même objet. Le résumé qu'ils présentent à la fin est un extrait des faits et des réflexions nouvelles rénfci niées dans ce mémoire , nous le transcrirons ici presqu'en entier. « On [)eut conclure de ce qui a été e'xposé jusqu'ici , disent les CC. Fourcroy et Vauquelin , que luriue humaine contient plus de matériaux que les chimistes ne l'avoient dit, que parmi ces matériaux encore inconnus se trouvent particu- lièreuient , 1°. le [ihophate de magnésie, qui devient amnioniaqué lorsque cet alkaîi est produit par 1 altération spootaaée de l'uiiue; ■2^. l'urate d'amnioniaijue ^ ( iSi ) Içu! se forme à la même époque ;= 3». l'albumine que. beaucoup (rautciirsy avoient nié ; 4". de l'acide oxalique qui ne s'y forme à la vérifé que dans quelque cir- constances particulières, mais qui doit y exister pour su trouver dan- les calculs moriformes , S", enfin de la sihce , que fanalyse n'y montre que dilticilement , mais que des calculs, rares aussi , annoncent devoir s'y trouver, jj « A ces cinq matières dont la première est là seule constante dans fournis les Urines , si l'on ajoute la production si proinpte et si abondante de 1 aninioniiique , celle de l'acide acéte4^ix et de l'acide carbonique, on aura tout ce que nous avons pu découvrir sur les principes ordinaires ou accidentels de c^tte lj(|ueur , ils se réduisent aux substances suivantes. i". Le tni/riate de soude, sa saveur salée et son examen bien répété t)e lais- sent aucun doute sur .sa présence , on verra cependant que les chinusr.s ont souvent été trompés snr sa fonne cubique modifiée en octaèdre par l'urine. 2". La miiriate d'aintnoniaqtie , Rouelle a douté de son existence ; il est cepen- dant tout contenu dans i luine humaine ; sa forme cubujue et la manière dont il se dépose souvent ont dà en effet induire les chimistes en erreur. A ces deux nuiriates , nous ajouterons celui de potasse indiqué par Rouelle et par Schéele , quoiqu'il soit très-peu abondant , et peut-être même eiitièremenC absent dans le plus grand nombre d'urines. Ces sels paraissent tenir le second rang par rapport à leur proportion parmi les matériaux de l'urine. . 5". Le phosphate acide de chaux. C'est lui que Rouelle nommoit terre ani- male , et qu'il croyait beaucoup moins abondant qu'il ne l'est. On en doit la véri- table connois^ance à Schéele qui a trouvé son identité a\ec la base des os et son excès d'acide. On le démontre par l'acide oxalique qui s'empare de la ch.uix, par l'amoniaque et les alcalis caustiques qui en précipitent le phosphate dd chaux neutre et indissoluble , en absorbant l'acide qui le tenait en dissolution. Schéele a dit qu'il étoit plus abondant dans l'urine des malades , plus acide ea même-temps que celle des hommes en santé; il en a trouvé environ ^~ dans l'urine d'un adulte sain ; il faut noter qu'il n'a compté que le phosphate cal- caire neutre sans l'acide phosphorique qui le dissout. 4°. Le phosphate de magnésie; nous l'avons d'abord trouvé ammoniaque dans les calculs nrinaires blancs et spathiques , ensuite dans l'urine , on I y prouve par l'alcali fixe caustique qui précipite la magnésie en même temps que le phos- phate de chaux , on sépare la première du secoud par l'acide acéteux ; sa pro- portion suit celle du phosphate de chaux , quoiqu'elle paroisse un peu moindre. 5". L.e phosphate de sonde. Il a été découvert par Haupt et Margraf, mais ça nature a été déterminée par Rouelle bien avant M. Vestruinb. il s'éfleurit à l'air , il est souvent avec un léger excès de soude , et verdie les couleurs bleues végétales, il s'unit très-aisément au pho'phate d'ammoniaque, et peut-être même avec l'ammoniaque seule qui le porte à 1 état de sel triple. G". Le phosphate d' mnmoniaque. Il est peu abondant lorsque l'urine est fraîche; il augmente à proportion à mesure qu'elle s'altère. Il est lié en sel triple avec le phosphate da soude, et non avec le phosphate de magnésie qui n'absorbe que l'amniouiaque seule, c'est lui seul qui donne du phosphore lorsqu'on pousse au grand feu et saij.s" addition l'extrait d'urine. Les qua'ra phospha.ies de 1 urine sont tous décomposés 'en même-temps par les nitrates métalliquiis , et lorsqu'on chauffe les précipités de mercure , de plomb, d'ariieut qu'on en obtient , on dégage du phosphore de ces matières , ainsi le précipité rose de Leuiery contient du phosphore et du muriate de mercure ; en le lavant avec beaucoup d'eau et d'alcool et le chattffant ensuite dans Une Jiolo . on obtient du muriate de pn^rcure simple ou doux; le résidu pous,<é à i^iaud leu donne du phosphpre ; les trois, phosphates solubVs paraissent être ensfnibie au moins au'si abnndaus que les niuriates.dans l'urine huuiainç. 7". L'acide urique. Irouvé par Schéele dans les calculs u^juaireô humains , et ( '82 ) ensuite dans l'urine ; il a même annoncé que le précipité briqueté des fièvrej intermittentes, était de cette nature. Nous avons vu qu'il se déposait le premier des uriurts pendant leur refroidissement en sable rouge aisément soluble dans les âlkalis caustiques. On l'obtient facilement en traitant le résidu de l'urine évaporés doucement par une lessive de potasse et décomposant celle-ci par l'acide muriatique. 8°. L'acide Benjoique. Encore découvert par Scheele, entrevu cependant par Rouelle le cadet , et qu'on trouve beaucoup plus abondaumient dans quelques urines d'animaux, on l'obtient en évaporant doucementune urine jusqu'en consistance de syrop , en la mêlant avec 7^ de son poid d'acide sulfurique concentré et en dis- tillant; on traite le produit par la potasse qui le disbOut , on concentre la disso- lution et on précipite par un acide plus puissant. Cet acide est beaucoup plus abondant chez les enfans dont l'urine ne con- tient pas ou presque pas de phosphates. Il semble que dans cet âge de la forte et rapide ossification , l'urine hnmaine se rapproche de la nature de l'urine des mammifères , herbivores et frugivores. g". L'albumine. Nous la montrons dans l'urine par le nuage souvent filant et raucjueux qu'elle forme à mesure que l'ammoniaque s'y développe par les fila- mens qu'elle donne à l'aide d'un alcali employé seulement à la dose nécessaire pour saturer l'acide qui tenoit cette matière en dissolution, parle tannin qui la précipite, et fournit même im moyen d'en estimer la proportion , enfin par la rapide putréfaction qui s'empare d'une urine qui la contient le plus abondamment , tandis que celle qui n'en contient point ou presque point , se conserve long- temps sans altération. C'est cette albumine singulièrement augmentée qui semble être la première cause de la formation des calculs , car les matières qui les composent portées même jusqu'à la précipitation par leur grande abondance eC par une altération de l'urine , troubleraient , épaissiraient ce !i(]uide , mais sor- tiraient avec lui , connue cela se voit dans beaucoup de circonstances des ma- larlies , si cette substance n'attiroit et ne retenoit en quelque sorte les molé- cules d'acide uriqne ou de phosphate terreux , précipités. Nous verrons encore dans le mémoire suivant plusieurs occasions où cette albumine urinaire joue d'autres rôles dans les phénomènes de l'économie animale. Cette albumine varie beau- coup ; la principale cause de ses variations paraît être dans un certain rapport avec la proportion d'aliment , avec celle qu'absorbe ou que refuse le système chyleux , avec les diverses forces digestives , etc. 10. Enfin une matière beaucoup plus abojidante que les précédentes , qui donne à l'urine sa couleur , sa saveur , ses caractères individuels. C'est cette nmtière qu'on a prise pour un extrait animal , que Rouelle en a cependant distingué par le nom de matière savoneuse , que Scheele a nonunée e.xlractive huileuse. C'est à elle qu'il fout rapporter la cristallisation presque totale de l'urine évaporée en syrop , sa mauvaise odeur , son altérabilité et sa propriété fermenti^scible , la formation de l'ammoniaque , la modiiîcation de forme des muriates , la précipi- tation de l'urine épaissie en syrop par l'acide nitrique en écailles ou en fdets brillans nacrés. Enfin , c'est sur cette matière excrémentielle peu examinée encore , malgré les premières notions qu'en ont donné Rouelle , le docteur Rollo et nous-mêmes , que nous avons l'iutention de porter bientôt les vues des médecins , parce que nous sentons que sa connaissance sera d'un grand intérêt pour celle de ri'couoniic animale. Nous nous coatrnterons de dire ici , que c'est à elle que l'urine doi-t les changemens consii.'érables qu'elle éprouve dans sa uature lors de sa décomposition spontanée dans lacjuedc on remarque surtout les phénoniènts suivaas ; 1". La proportion d'ammordaque va sans cesse crois.ant. a". L'acid'^ phosph^rique libre en est saturé , et l'urine contient de plus en plus du plio [lîtate iUDnioniaral. 3". Lu phos|;hate do magnésie s'unit à cette ammoniaque et forme le phos- ( i85 y _ pbate ammonîaco-maj^nésîen qui' se cristalline en prismes souvent' enveloppés dans la pellicule qui se forme k la surface de l'uriue qui fermente. 4°. Laride uriqae s'arr.îte dans sa précipitation et saturé d'auinioniyque il passe à l'état d'urate ammoniacal qui se dépose avec les phnsphales terreux. 5». L'acide acéteux produit , trouve aussi de l'ammoniaque qui le sature, de sorte qu'il ne paruSt quo par l'addiliou d'un acide. G». L'acide beujoique pa-se à l'état de bcujoate d'ammoniaque. 7". Le muriate de soudo dissous dans l'urine s'unit à une portion de la matière colorante et se cristalise en ootaëdro , ba peuti'même ralentir la décomposition de l'urine , en la saturant de ce sel dont les cristaux prennent alors censtammenC la forme octiiëdr'qiie. 8°. Enfin le muriate d'ammoniaque naturellement contenu dans ce liquide se cristalise en cubes par sa combinaison avec la. même matière ». A. B. Extrait d'un Mémoire siù'^la manière de préparer à Fez et à Tétunn les peaux de chè.res appeUèes marocain, parle C. A. Broussonet, Consul de France à Mo^ador. Les procédés sont décrits d'api es la manière dont on les employé à Fez. Les peaux sont entières et recouvertes de leurs poils, l'animal ayant été dépouillé en re- tournant la poau sur eJle-niême; elles sont plongées dans l'eau , et y séjournent trois jours. Ou les expose ensuite à l'air, et quand elles sont sérhées , on les dé- bourre grossièrement. Après quoi on les plonge dans la chaux éteintç. Pour les débourrer avec plus de soin ; on les soupoudre de chaux vive , afin de détacher les plus petits poils : enfin on les lave dans une eau courante , et on les rince avec beaucoup de soin. On les laisse une nuit dans cette eau, on les fait: écouter à l'air. On place ensuite 3o parties de peaux dans deux quintaux de son. ( Chaque partie est de G peaux, et le quintal est de i5o livres.) On les y laisse , en les retournant de dedans en dehors chaque jour, jusqu'à ce qu'elles aient acquis beaucoup de souplesse ; on les relave^.de nouveau dans l'eau courante, en les y foulant avec les pieds. Elles sout alçrs jetées dans up second bain fait avec des figues blanches dont on employé environ un quintal et um quart pour; 3o parties de peaux. Les figues rendent l'eau savoneuse. Les peaux y séjournent quatre ou cinq jours, et y sont souvent retournées , et tandis qu'elles plongent dans cette eau, on les soupoudre pendant trois jours de sel gemme très- fin; on laisse ensuite égoutor l'eau : on les soupoudre encore de sel , et on le» met en tas dans un vaisseau plat où elles achèvent de s'imbiber do, sel: enân on exprime feau qu'elles contiennent en les tordant. Elles sont alors très -souples et propres à recevoir la couleur. ' -■ Si c'est la couleur rouge quou doit leur donner; on employé une demie livre, de- cochenille et 3 onces d'alun pour lo parties de peaux. Enfin on les tanne en, les plaçant dans des fosses où l'on fait des lits de tan d'environ 5o livres pour- chaque peau , qui ost retournée de manière que la /leur soit en dedans et remplie' de l'eau tannante. Au boni de huit jours, on la retourne et on la remplit encore d'eau tannante que l'on y laisse six jours,,, ayant soin de bien remuer ces j)eaux ; elles sont ensuite rincées dans une eau courante, raclées avec un instrument de f -r , ouvertes en long par le ventre, et assouj.lies avec un peu d'huile. On les fait séclirr au soleil , piis rafraîchir à l'dhihre ; oh les iiiibibe I^^gèrement d'eau, et on achève de les amincir avec trois diflérens instrumens de fer. Quand le rouge est irop foncé, on employé pour laffoiblir la décoction d'une plante «ppellée razoïil al achhi , qui est uiie espèce de niéscmbrianthemum an- nuel. Cette liqueur est enqdoyée chaude ; on en virr^e une cuillerée sur chaque peau. Les procédés employés à Tétuan diffèrent peu de ceux de Fez. Si c'est en jaune qu'on veut temdre le marocain , ou le prépare comme pour ( i84 ) le rouge ; cependant on ne sale les peaux que lorsqu'elles sont clans l'eau des figues. On ne met aussi que 25 livres de tan pour cinq douzaines do peaux. La teinture est faite d'écorce de grenade pulvéïisée et d'alun. Le rouge l'aux-teint se donne aux peaux avec le Lois de Brésil et l'alun. Oa employé souvent , au lieu de bois de Brésil leyôz/a/i ;-a;fui est une espèce A'- galiuin ou de ruhia qu'on ap^iorte en grande quantité de Maroc. C. D. PATHOLOGIE. Sur la Cai'ie des Os. Gazette Le dooreur Lentin , médecin-praticien célèbre en Allemagne , a publié dernié- D Ij-na. renient, dans le-. Commentaires de la Société royale do Goro'ngue , quelques ré- flexion;, sur la ctirie d ;s os , et sur la guérison de cetre maladie. Il pense qu'elle dépend d'un côié de la décomposition chimique du phosphate calcaire, produite par de la .putiéFaction de la gélatine contenus dans l'os. En partant de cette idée, il étoit en droit de croire que l'acide phosphorique administié exti'rieurement pouvo t être utile dans cette maladie, et Tt-xpérience Sf-nible , d'après ce qu'il ^ rapporte , avoir confirmé cette idée. Il en donne depuis lo jusqu'à 20 goûtes à l'inté- rieur dans un véhicule convenable ; et à lextérieur une partie de même acide' avec sept parties d'eau distillée. Il dit avoir obiervé que l'odeur fétide et parti-" culière des caries disparoissoic en peu de ti-mps . et que la guérison survoit assez promptemcnt. Il ajoute cependant que les malades aff ctés des symptômes hémor- rho'idaux, ainsi que les femmes pendant la menstruation, en fuient un peu irrités. S\y. Suj- la racine Enula-helenium. Knakstedt a publié dans les Mémoires de l'Institut de Pitershoutg pour le traite- ment des maladies , que la racine Eiiula-helenium donnée a l'inieniur tt à l'ex- térieur, s'est montrée un remède très-eflicace dans les dartieSj la gule et autres maladies de là peau. "'^"^P '■' ' ''^ ' OUVRAGES NOUVEAUX. Description de quelques appareils chimiques nouveaux ou perjectionnés de la Tondatioti Tajlériennt: , par Manenas Van-Marun. A Harjem, lygS. Le C. Van-Marum donne ])our le gazomètre Jeux constructions différentes de celle de l'instru- ipant imagiué-par Lavoisier et Meunier ; dilns les onze chapitres , dont son ouvrage est composé , il décrit les appareils dont il a fait usai;e pour obtenir l'acide phosphorique par la combustion lUi phospliore (fans le gaz bxigèns , — pour cbtenir l'acide carbonique par oelle du cailjonne , — pnur examiner les produits de la combustion des builes^ — potir fiii're la décomposition de l'esprit de vin, — ponn oxider le mercure et les métaux làciles à fondre , t— pour daider; le; fer , . — pour opéier dans le Dain. de mercu'e 4'"ne manière exacte sur diff|érens f;dz . ^- pour f^ire voir que plusieurs liquides se changent en fluides élastiques lorsqu'on les [iJace dans Je vide. Enfin, il expose les sim]]ifications qu'il a apporté^»' à la rnachine pneumatique, pour obtenir jdus promp'ement un vide plus pariait que par les inâchlWes usitées et pour la rendre propre à devenir macluBe de c iniires/sion. ^ ; ,m' ' 1 ■ ' L'ouvi-age du C. Van-Man'm est accompagné de •planclies très-bien exécutées, qui pourront servir d' faire construire "del înstrunieas pareils à' ceux "qu'il' s'est' procurés. i ^i _•.> BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Ventôse, an 7 de la République. No. oaaaESSBnBBm HISTOIRE NATURELLE. Sur le Feldspath verù de Sibérie , par le C. Lelièvre, Membre du Conseil des Mines de Franee. V^E feM-spath se trouve en Sibérie dans le gouvernement d'Ubinsky , il est "OC. PhilorT. en filon dans du granit compacte quoique feuilleté. Sa couleur verte est plus ou moins foncée; sa pesanteur spécifique est 3^56, il se fond au chalumeau en un éuiril blanc et bulleux, et ne colore point le verre de burax. Le citoyen Vauqueiin en a fait l'analyse , il a trouvé sur 100 parties de cette pierre : silice 62,33 , alumine 17,02 , chaux. 3, oxide de fer 1 , potasse environ i3. Ce n'est qu'avec d'assez grandes difficultés que le G. Vauquelin est parvenu à déterminer la proporlion de potasse renfermée dans cette pierre. Il serait in- téressant , dit le C. Lelièvre , de savoir si toutes les variétés de feld- spath ne contiendroient pas également de la potasse , s'il en étoit ainsi, on y trou- veroit l'explication de la fusibilité du feld-spaili et de la nécessité de cette pierre pour la demie vitrificution et la demie transparence que doit prendre la porce- laine par la cuisson ; et si le kaolin ne contient point cet alkali , on pourra y découvrir aussi la cause de la décomposition du feld-spatli et de l'infusibilité dti kaolin. A. B. Sur la Lépidolithe , par le C. Lelièvre. Cette pierre encore peu connue paroît avoir été découverte par l'abbé Poda. On l'avoit prise d'abord pour de la zéolithe ; elle a été décrite par -Deborn dans les Annales de Chimie, 1791 , tome 2 , et nommée par Klaproth lepidoliche au lieu de lilaluhe. On ne l'a point encore trouvée cristalisée , on ne .la connoit qu'en masse com- posée de paillettes brillantes , assez solidement aglutinées , variant entre le blanc argentin , le violet et l'amethiste. Quoique moins dure que la baryte sulfatée , elle se laisse difficilement réduire en poudre. Elle est très-fusible au chalumeau , en globule transparent sans couleur , ce globule devient violet si on ajoute un peu de nitre dans le momeiit de la fuiion. Sa pesanteur spécifique est 2,8. Il paroît qu'elle appartient aux montagnes primitives , on la trouve en masses dans le granit de la montagne de Gradisko , près le village de Rozena , en Mol- (lavie. Elle a été d'abord analysée par Klaproth qui a trouvé sur 100 parties de cette pierre les principes suivans ; silice 64, 5o, alumine 38,25 , oxide de fer et de nianganèse 0,75. Ce chimiste ne pouvant concilier la grande fusibilité de cette {)ierre avec sa composition dans laquelle la chaux n'entroit pas, soupçonna qua a perte de 6,5 étoit due à la potasse. Le Ç. Vauquelin vient de refaire l'analyse de la lepidolithe , et a trouvé qu'elle étoit composée: sur ioo parties: de silice 54 1 d'alumine 20, de fluate de chaux 4 , d'oxide de manganèse 3 , d'oxide de fer i , de potasse 18, On voit avec étonnement la grande différence qui exiéte dans les résultats d« N°. XII. 3% Année, A a Société d'hist. nat^ ( i86 ) Taiialyss de Klaproth et de celle du C. Vauquelin. Comme on coniioît l'exacti- tmle d-3 ces deux chimistes on peut croire que Klaproth n'ayant pas suffisam- ment dessi'ché les produits do son an^dyse , il aura reiroiivé r'.ans cis produits à laide de l'humidité au; y sera resté et à 6,5 près le poids de la pierre sou- mise à la décomposition , ce qui l'aura empêché de s'appercevoir de toute la potasse qu'elle contient et de l'absence de l'acide fluoiique qui se volatilise arec une partie de la silice dans la calcination. A. B. ECONOMIE. Culture du Souchet tuberculeux ( Cyperus escuîenttis , L. ) pni' le C. L A s T E R I £. Soc. PHir.o.M. On cultive celte plante en Espagne , principalement dans le royaume de Va- lence. Ses tubercules ont quelque rapport par le goût et par la forme avec l'amande de la noisette , et se mangent cruda ainsi que ce dernier fruit. Ou les sème immédiatement après la récolte du bled. Oa fait , à 1t distance de 5 décimètres , des trous dans lesquels on jette une dixaiue de tnhercules qu'on recouvre légèrement de terre. Aussi tôt que le champ est enemencé, on arrose par irrigation. Il est nécessaire de réitérer cet arro^euient à peii-prJs tous les huit ou dix jours, dans un climat où les chaleurs sont très fortes. Ou butte la plante lorsqu'elle a atteint un décimètre 5 centimètres de hauteur. Le souchet n'estpas cultivé aux environs de Madrid. On y consomme cependant une assez grande quantité de ses tubercules pour faire de l'orgeat. L'auteur s'en est procuré dans cette capitale, et la culiure qu'il en a faite aux environs de Paris a bien réussi : il a seulemint remarqué que les tubercules éîoient plus petits qu'en Espagne ; différence qu'il attribue à ce que la plantt^ n'a f té ni arrosée ni buttée: car l'arrosement et le buitage sont indispensables, ti l'on veut qu'elle parvienne au degré d'accroitsrmiiut dont elle est suscej;tiule. H faut obs!-rver en outre qu il l'a cultivée dans un terrein gras et tenace, tandis qu'elle exige une terre légère et sabloneuse. Le mois de prairial paroîî être , dans notre climat, le temps le plus propre à la vé-étation de celte plante J^a récolte des tubercules est difiicile ; la couleur brune de l'épiderme qui les recoLivre et leur petitesse empèche.-t qu on ixi pinsse les distingiu r de^ parcelles de terre qui les enviro;inent. lie moyen le plus sur et le plus expéclitif de les ramavser , c'est celui qu'la.')te paroit mériter jusqu'à un certain point l'attention des cultivateurs, sur-tout dans les déparremens septentrionaux de la république , oîi les anian^ diers ne croissent pas. On fait avec ces tubercules un orgeat qui ne le cède en yien à la liquei^r composée avec des amandes ; les espagnols le préfèrent à celle- ci , du moins ils le trouvent plus rafraîchissant. A N A T O M I E. Ejctrait d'un Mémoire sur les membranes qui enveloppent le poulei dans Vœuf, par le C. Lé veillée. Institut nat. et Le fœtus des oiseaux est renfermé comme celui des mammifères dans une pocJio e membraneuse rcmj)h'e d'eau. Mais comme il absorbe , jusqu'au moment oîi il sort du l'œuf j les subsUûces qui soût destinées à sa nourriture y il ea résulte ( iSj ) qu'il a avec ces substances des rapports qui ne sont point encore Lien connus, et que le C. Léveillé a étudiés et décrits. Au iS" jour de rincubatioii d'un œuf de poule, si l'on brise lu coquille , et qu'on plongî dans l'eau ce qu'elle contient , ou apperçoit le poulet séparé de l'albumen par linterpojitioa du jaune. Une membrane générale eiivelo[)pe toule la masse. L'auteur la nomme membrane saccijorme. Elle est parsemée de vai seaux ;,an- f^uins , le premier albumen la sépare de toutes celles dont il sera question par la suite. Si 1 on coupe cette membrane dans son di.uuètre transversal , on ne voit aucune connexion avec le dos du poulet , mais une adhérence au st^cond nliumien , par une cloison divisible en deux fexiiUets. L'écarlenieat des lames de cette cloison forme une cap .ule qui contient le second albuu'em ; ce qui lui a l'ait donner le nom de membrane leucilyme. Elle se prolonge jusqu'à la ligne qui sépare l'albumen du jaune. Sa surface concave forme là une cloison entre ces deux substances; l'auteur la nomme chloro - leucilyme. La partie moyenne de cette cloison se réfléchit dans la masse albumineuse, et y forme une cavité qui loge le troisième albumen , ou la réunion de ces parties qu'on a appelle im- proprement chalazes. Cette membrane présente alors des caracîèjes dilférens. Elle est comme soyeuse ou cotonneuse ; elle pénètre ce même albumen, com- munique avec un cordon vaSculaire contourné en spirale qui sert de pédoncule à la capsule ckloriljme. Elle semble même la former en entier par son épa- nouissement. C'est ce dont on peut facilement se convaincre sur des œufs cuits ou couvés, ce qui vaut mieux. La membrane qui renferme le jaune a été nommée chlorllyme. Après avoir formé la cloison chloro-lcucUyme , la mrmiirane albumineuse se porte des deux cotés du dos du poulet où elle se rélléchit pour former la poche des eaux. Le plus or- dinairement elle cor.tracte de si fortes adhérences qu'il est impossible de les dé- truire; c'c't ce qui a engagé l'auteur à désigner cette membrane sous le nom de encero-chloriljme. Elle maintient en contact le poulet et le jaune, et forme une cavité dans hiquelle est contenue la masse des intestins. Haller a nommé capsule ombilicale celle que l'auteur appelle poche des eaux : elle est continue avec la précédente , et on ne la divise en deux feuillets que vers l'ouverture ombilicale. L'un porte sur la peau , l'autre se prolonge jusque dans le bas-ventre sur le foiu et les intestins , et forme la membrane diaphane. Les membranes parsemées de vaisseaux sanguins sont la sacciforme , la leuci- lyme , la cloison et la chlorilyme ; les autres en sont totalement privées , elles ne reçoivent que des vaisseaux ;.éreux qu'on ob;.erve seulement au microscope. Les" connexions du fœtus avec le jaune s'opèrent à l'aide des v(,isscaux omphalo- mèsentenques , et d'un ligament appelé vitelio- intestinal , que Vicq d'Azir et d'autres physiologistes avoient regardé comme \\n conduit. L'auteur a fait des expérience':' qui lui permettent de combattre cette assertion. Le C. Lévfiillé croit que le ligament suspenseur remplit les fonctions du cordon ombilic-d des mammifères; que les vaisseaux qui faccompagnent forment , par leurs nonibreusos ramiHcations sur la capsule \itellino, un placenta qui absorbe l'hiimeur du jaune étendu dans le sérum que lui tran'-met Iw canal absorbant observé dans le centre du troisième albumen; enfin que si ce ligament etces vaisseaux forment ce cordon, il en résulte que tout rentre dans le bas-ventre au dernier terme de l'incubation ; ce qui fait qu'il n'existe point d'ombilic dans les oiseaux. D'aprè. ces observations l'auteur propose de diviser les aaimaux à sang rouge et chaud en omhiliqués et en non ombiliijués, CHIMIE. Analyse des os fossiles de Montmartre , par le C. VAUv>UELï?r. Les os fossiles trouvés dcius Içs cciches de p'ùtre do Montmartre, et qui ap- A a a Soc. rnsLOM.* ( i88 ) tiennent à fies espèces de mammifères détermiaëes et décrites par le C. Cuvie' dans le N". 20 de ce Journal , sont composés , jo. De phosphate de chaux o,C5 2°. De sulfate de chaux 0,18 3". De carbonate de chaux 0,07 4°. D'eavi 10 100 Ils contiennent encore dt; la gélatine , car ils noircissent comme les os frais par une première action du feu , La terre qui enveloppe les os fossiles est composée, 1". De carbonate de chaux 5g, 5 2". De sulfate de chaux 00,0 S». De silice mtlée d'alumine 5i,5 100,0 GEOMETRIE. Recherches sur la poussée des terres, et sur V épaisseur des murs de revêtement , par R. Prony. Nota, Le Mémoire suivant, dont l'objet est tiès-important, n'étant pas susceptible d'extrait, nous noui so.nmes déterminés à le donner dans son entier. Soc. PHiLCM. Sait hz=.\si hauteur du mur de revêtement depuis la plate forme de fondation jusjuau cordon ou à la surface supérieure du teriein. n =: le rapport de la base à la hauteur du taUid du mur. a: = l'épaisseur du mur au cordon , ensorte que x-\-7.nh est son épaisseur à la ba^e. T = l'angle formé par la verticale et par le plan qui sépare les terres qui tendent à i ;li;sor de celles qui n'y ont aucune tension , dans le cas oià ces terres étant nouvellement remuées, la cohésion entre leurs parties est détruite. h z=- la hauteur sur laquelle on peut fouiller les terres a pic , sans qu'elles s éboulent , dans le cas où la colsésion entre leurs parties subsiste. Cette quan- tité A est indépendante du frottement. Le frottement et la cohésion des terres sont représentés dans les formules par des fonctions de r et de h. Le rapport du frdtteuient à la pression = coiang. r et la cohésion sur l'unité de surface ::= ;^ ^ A tang. { t. <7=z le no.mbre par lequel il faut mukiplit:r la pression verticale du mur sur le plan de sa ha^e , pour avi>ir la résistance du frottement sur cette base. r-=i\iL force horisontale équivalente à la cohésion du mur sur une unité de surface de sa base. çr =^ la pesanteur spécifique des terres. n=^ la pesanteur spéciGqne de la maçonnerie. 1. Les formules dont les Ingénieurs se servent le plus communément pour calculer l'épaisseur des murs de revêtement , sont établies d'après les considéra- tions suivanies. Oii envisage le prisme de terre, qu.i tend à se séparer et à glisser, comme un corps de foime invariable qu'il s'agit de retenir sur un plan incliné au moyen d'une puissance horisonrale. Or en considérant la pression normale sur le plan incliné comme une seconde puissance que j'appellerai puissance normale , qui se compose avec la preniière que je nonimerai puissance horisontale. La question peut être envisagée sous deux points de vue : i*". les puissances horisontale et ( iSg ) normale peuvent être telles qu'elles tiennent le centre rie gravité fin prisme, ou toute la masse de terre qui pousse, dans un état d équilibre ah'.olu , alors \a. puis- sance horisontale est égale à v'f/i', elle ne dépend que de la hauteur du mur, et nullement du talud des terres. 2°. Ces puissances hoiisontale et normale, peuvent être restreintes à empêcher que le système n'ait un mouvement horizontal ; alors la puissance horisontale a pour valeur ^a-Zt'. sin.- t , et il reste une puissance verticale , qui n'est point détruite, et qui est égale à 7 -r A' sin. r cos. r. 2. En supposant que le mur ne puisse pas glisser sur la plate-forme, mais seulement être renversé , et que la résultante des poussées horisontales agit au tiers de h, la première condition donue, pour l'épfi-^seur du mur au cordon, --h{-în±y/i,.^ + ir^)] 5. La secon ide condition donne x-=z h 5 — T«i V^O*""" *'"• '^ "^5 "Ot- ^^ peut, pour simplifier le calcul dans la pratique, négliger sans inconvénient -' n^ sous le radical. 4. Les différentes formules en usage , sont , en général , comprises dans les deux précédentes; celle de 1 article 2 donne toujours plus d'épaisseur que celle de l'article 3, mais on voit à quoi cela tient, et les détails , dans lesquels je viens d'entrer , résolvent complètement quelques difficultés qui se sont élevées sur la composition et l'usage de ces lormules. 5. Cependant, toute la théorie précédente, outre l'inconvénient de considérer le prisme de terre qui tend à glisser , couime un système de forme invariable et de n'établir que d'une manière absolument précaire la position de la résultante a encore celui de ne point faire entrer en considération le frottement et la cohé- sion des terres. Voici des formules nouvelles dans lesquelles ces circonstances physiques sont introduites , et qui néanmoins sont tout aussi simples que celle de l'art. 3. J'en donnerai la démonstration dans un mémoire particulier , et je crois que les constructeurs me sauront quelque gré d'en publier les résultats d avance. 6. En considérant que les terres qui ont une tension naissante à glisser sous l'angle r , tendent , à descendre sous tous les angles , avec la \erticale , plus petits que t , je suis parvenu à ce théorème nouveau <-t remarquable par sa sim-j plicité , c'est que, en ayant égard au frottement et à lu cohésion , le prisme de terre de plus grande poussée horisontale se trouve sous une inclinaison égale à î T. Cette propriété m'a fourni le moyen de donner aux formules suivantes une simplicité à laquelle il seroit impossible de parvenir sans elles. 77. La somme des poussées horisontales auxquelles le mur doit résister, a pour valuur zTrh {h — h) tang. '' { r- 8. La somme des momens de ces poussées horisontales est égale à I îT h'' ( fh — r A ) tang. 7 t. 9. La résultante de ces poussées horisontales passe à une distance de la base r=: I^_l^- — j ^' étant une quantité indépendante du frottement, cette dis- tance n'en est nullement affectée. 10. L'épaisseur du mur, au cordon, propre à le iciire résister à la puissance horisontale qui tendroit à le faire glisser sur sa plate-forme en surmoniant le frottement et la cohésion sur cette plate-forme , se calcule par l'équution ' 5r ( A — A ) tang. - \t X = ^ — - -!- '■ n h, n? -f- r Cette équation n'est pas d'un grand usage. ( 19° ) 11. L'épaisseur dn mur, au c'.r'on, propre à le faire résister à la puissanca horisunlalo qui tend à le renverser, a pour valeur cc^ — {nh±\/\-^.h{',h — {Ji) tang. ■■{ r+\ n-h- )■ , équation qui , quoique tenant compte du frottement et de la cohésion, n'est pas plus diliicile à 'calculer que celle de l'art. 3. 13. Les valeurs de ..r dans les deux équaùons précédentes ne renferment , comme on voit , que les quantités h et n données par l'état de la question et les quan- tité:, q , r, ■s,n , Il et r données par l'expérience. Si on suppose que la cohé- sion des terres et mdle , c: qui a lieu pour les terres nouvellement remuées avec hsquollcs on remblaie le derrière des murs de revêtement; ces équations de- vioaaeat , en faiiant A = o , { glissement. ...x = h {-^'~:t^ ") - pour le cas du ^ , r ^r // , , \7 1^ renversement. a; =3/2 \^\n±-^ \/(_tang.= ïr+^ri-V. La seconde de ces équations ne diffère de celle de l'art. 3 que par sin.= r qui y tient la place de taug.^l- Cette équation de l'art. 3 donne, par conséquent, des dimensions un peu plus fortes que celle-ci, et on peut l'employer avec sé- curité dans la pratique , mais cette conséquence n'avoit encore été déduite d'au- cune théorie rigoureuse. „ . . , i3. Oa peut "déduire de la théorie précédente imo foule de corrollaires inte- ressaus , dont les m'incipaux se trouveront dans le mémoire annoncé art. 5. Ja nie bornerai à donner la valeur de l'iiiclinaison qu'il faut donner au talud des déblais, suivant leurs diffé.-entes profondeurs, lorsque la cohésion des terres, exiite. L'angle du talud et de la verticale a pour tangente, tang. - r J i ± V { i — '«)( > + "» '-'"S- ' î") v h ( . f 7)7. — I^ 1 — ( 1 — 770 tari-.; ; 3- A ■ La quantité m :=■ -7- , qui entre dans cette formule, fa-'t voir que lorqu'il y a cohésion, le taUid des terres n'est pas le même sous toutes les hauteurs. Ce talud fait toujours avec la verticale un angle plus petit que ^ et plus grand que i,.; c'est-à-dire que les limites de son inclinaison sont t et tt ; on a la première valeur lorsque h = infini ou /»= o , et la seconde lorsque hr=z]i. Mais ce der- nier cas donnant ainsi une poussée nulle sous l'angle qui correspond en général an maximum de poussée, indique que les terres se soutiendront non-seulemenC sous le talud t *■ ' '""'is .sous tous le^ taluds possibles. i/t. Une particularité intéressante de mes formules est qu'elles embrassent toutes les dc"rés de ténacité des t- rres , depuis la dureté jusqu'à la iluidiré parfaite. En effet ,°si on prend la première de ces limites en faisant /2=r infini, et t-=o, et qu'on observe qu'alors tang.= f r est du second ordre , les valeurs données 7,8, lo n et 12 deviendront nulles, p,u-ce que dans ce cas il n'y a point de pous- sée. La seconde limite donne respectivenisnt pour les articles 7, 8, 9, 11 eC 13 en faisant /z = o et r r:= un quurt de cercle. Poussée horÎF, z='5rA-; somme des momens = J^r /«' ; distance, à la base , du point d'application de la résultante =|/i; épaisseur, au cordon, pour résister au glissement --=z h ( — ^ — —n^j ; épaisseur , au cordon , pour résister au ren^ i> ^ n 7 -|- '■ ' ver.sement —h \—{n±\/(j.~ + ln-)\^. Les valeurs sont précisémeuL les piêuies que celles qui auroient lieu pour ua ( .91 ) fluide de même pesantovir «.péclfique que les terres. On rpmfirquera que la c!eri;ièr« est identique avec la valeur donnée art. a; c'est le mnxlmum d .-épaisseur , et on peut l'employer dans les cas où les terres sont sujettes i\ être délayées et réduites par les infiltrations de l'eau à un état qui approche de la fliiidiié parfaite. r5. Je parlerai daus le mémoire cité, art. 5, du frottement des terres contre le parement intérieur des murs de revêtement et de quelques auires circonstances qui tendent à diminuer l'effet de la poussée , mais la solidité exige qu'on n'y ait aucun égard dans la pratique. TrJaonomctrie des anciens. o Le docteur Davis vient de faire connoître en Europe le Surya Suldlianta , qui Bir,LioTn;':QUE est un des livres sacrés que les Indiens regardent comme produits par une ins- jj^iiTANNiouE. piration divine ; ils lui donnent une aiitiniùté de trois ou quatre millions d'années. Outre beaucoup de fictions, cet ouvrage renferme un traité de Trigono/iiétrie dont le docteur Playfair a donné l'analyse dans les Transactions philosophiques de la Société d'Edimbourg. On voit d'a'iord par cette an dyse que les Indiens se servent des sinus des arcs au lieu de> cordes dont les Grecs faisoient usage. A la vérité ils ont cela de commun avec les Arabes auxquels on attribue commu- nénif nt la substitution des sinus aux cordes , mais leurs tables contiennent aussi les siuus verser dont les Grecs ni les Arabes n'or.t point parlé. Les tables que renfernic le Siirja Siddhanta , ne «on. prennent dans le quart-de-certle que 24 arcs égaux^ chacun à 3° 45' de la division du cercle en 3Go adoptée par les Indiens. Les sinus sont exprimés en parties de l'arc ou ea .minutes ; le rayon contient 343s minutes , et la circonférence 21600 , ce qui donne le rapport de 3438 à 10800 pour cel.ii de la circonférence au diamètre, rapport plus exact que celui de 7 à 22 donné par Archimède, et assez approchant du rapport de ii3 à 355 trouvé par Adrien Metius. L'auteur Indien expose deux principes sur lesquels repose la construction de ses tables ; l^ premi< r est cette proposition fondamentale de netre Trigonomé- trie : le double du quarré du sinus de la moitié d'un arc est égal au produit du rayon par te sinus -uerse de cet arc. Le second est une règle donnée sans démonstration . mais quo M. Playfair regarde comme analogue a» théorème suivant , gui lie la théorie des sinus à celle des séries récurrentes : si l'on a trois^ arcs équi- différais , le sinus de Carc moyen est à la somme des sinus des arcs extrêmes , comme'le sinus delà différence des' deux arcs qui se suiveur, est au sinus du double de cette différence qui est celle des arcs extrêmes. Il est bon de remarquer que ce théorème dont les modernes doivent la con- naissance à Viéte , peut se déduire facilement de la 97= proposition des Data d'Euclide. Cl! fragment des connoissances mathématiques chez les Indiens , prouve qu'elles V ont fait d« grands progrès dans un âge très-reculé ; M. Playfrlr pense que l'on peut fixer cet âge , en cherchant fépoque à laquolle les tables calculées d'après le système des Indiens représentent le plus exactement l'état du ciel. Une suite de comparaisons entre la position des étoiles assignées dans la carte du zodiaque apportée de l'Inde par le Gentil , eutre les moyens mouvemens de la Lune du Soleil, de Jupiter et de Saturne , contenus dans les tables indiennes et dans les nôtres, lui fournissent des preuves que l'ère du Calyougham remonte eu effet à environ 3ooo ans avant l'ère chrétienne. M. Playfair rapporte encore que dans un autre ouvrage indien intitulé Jyeen- alibery, on trouve que le rapport du diamètre à la circonférence est celui de iy5o à 3927 , rapport qui par son exactitude suppose l'inscription au cercle d'un polygone de 7G8 côtés. ^' ^^ ( iga ) Note sur le Devahk ou coudée du tiiloijiètre. Soc. PHiLOM. Cfto mesure , qui remorte à la plus haute antiquité , se trouve é\a\i\ée à 2Qi)ouces^5^^ ddiis riiistoire de rAstronomie moderne (lom. 2, jiag. 146), ce qui revient à u'^'"''^ ,S55ç). I-e C. Dillon , vérificateur des poids et mesures, s'étant pro- curé une nouvelle copie de la coudée du nilomètre faite avec beaucoup de soin dans l'attelier de la veuve Lennel , d'après une autre copie prise immédiatement sur les lieux par un savant Anglais , a trouvé o'", 5555, résultat plus petit quepe précédent de 0,0004 seulement , et d'après lequ-el la coudée du nilomètre est , à moins de ■—- près , les \ de notre mètre . ou la i8oooooo« partie du quart du méridien. L. G. OUVRAGES NOUVEAUX. «S. T]i. Soemnierring de Corporis humani l'ahricâ. Tomus quarttis : de Cerehro et de Nervis ; trajectum ad mœnum. 1798. in 8°. de 366 pages. L'otivinge allemand de M. Soemnierring, intitulé: de la Siruclure du rorp.t humain, est de l'aveu /■ Se tout le mondo , le iiieilleiir tr.iité d'anatomie qui ait encore paru ; celui dans lequel les nouvelles Icccuirc^fr analoniiqucs ont été reiueillies le plus complottement . et où l'on a fait l'usage le plus lieureux de celles de la physique et de la cliiniie pour étendre la physiologie. Le style /le cet ouvrage est élégant. L'auteur est guidé par-tout dans sa marche par une philosophie sûie, et ses citations font preuve d'ime grande érudition et d'une saine critique. M. Soemnierring a voulu donner à son livre une utilité plus générale en le traduisant eu latin,' Cependant, quoique le premier volume de cette traduction ait paru en 1794, elle est encore peu connue en France. Celui que .nous announons aujourd'hui traite du cerveau et des nerfs, coQsidérés anatomiqi'oraent et physiologiquement ; il contient d'abord une description exacte des membranes du cerveau , de sa forme , de toutes ses qualités physiques et son analyse chimique ; vient ensuite un traité du cerveau considéré dans le vivant , où sont exposés tous les phénomènes qui suivent les rhan- gemens d'état produits sur cet organe par différentes causes et où l'on recherché tpiels sont les chan- gemens naturels qui lui arrivent et qui déterminent les divers phénomènes vitaux, tpii dépendent de lui ; les autres parties du système nerveux et leurs rapports , soit enir'elles , soit avec les autres sortes d organes , les fonctions des nerfs, leur structure générale , leurs défauts organiques sont traités de la même manière. Enfin, le volume est terminé par une description particulière de toutes les paires de perfs accom- pagnée de recherches sur les usages propres à chacune d'elles. AVIS. Ce numéro est le dernier de la seconde année. Les Souscripteurs sont invités à renouveler , sans retard , leur abonnement chez le Cit. Alex. Brongniaivt , Professeur d'Histoire Naturelle aux Ecoles centrales et trésorier de la Société , rue St. Marc, n". 14; et chez le Cit. Fucus, Libraire, rue des Mathurins , hôtel de Cluny , à Paris. L'abonnement est de 6 francs pour un an. II paroît un numéro dans la pre- mière décade de chaque mois , composé de 8 pages m-4", avec gravure lorsqu» le sujet le demafide. ERRATA du N a3. Pvge 184, ligne 12, effacez d'un côté. ligne i3, par de la putréfaction, effacez de," lignes 25 ec 25 , Enula , lisez Inula. Pg'ie 3o, toûdation , lisez fondation.