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PARIS Met Ve TREMBLAY, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ, 5, RUE DE L'ÉPERON. 1884. _— 1 L Li lit ngn, ' e L Nr | 0 L L D » LL 7. ' nu a L 7. L a Cl : : | "A . ñ =” r D Û ù P : nn D L il QU] 47 . a L « . 4 f : | HARAS LE WAR ": | » De L 2 F2 h : … L L ; : : i E L tre Ag « À = i æ | VAN 10 Fe : à | HMAVEGESR 0 Le | nn ne! | LI x qu }( |A A u 10 : À CR : var LA * là 1 a” . _ | : ) e ï . de Fa #2 | ve PATATE Me (PR | 22 4, L é U: n de l nc LR * dr EL HA CH | | dE 4 BTS 1 ù x de D a : We f ei d " ; à l 4 NN | De ï db 6 1e L Ltd : L {y (rt pe | Ü L n : VA AUX MALACOLOGISTES. Lorsqu'une Société se fonde, elle doit ouverte- ment exposer ses principes, manifester ses ten- dances et, de plus, signaler le but qu’elle espère atteindre. Quelques mots rétrospectifs sont nécessaires avant sa profession de foi. L'histoire de la Malacologie Française, comme celle des nations, accuse plusieurs périodes : une ancienne, une moyen âge, une moderne. L'ancienne s'étend jusqu'à la fin du dernier siècle. À peine, si, parmi les hommes de cette BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE, Janv. 1884. I. Î SRE époque, quelques-uns viennent planer au-dessus des autres. Presque pour tous, la Malacologie n’était qu'un agréable passe-temps d’amateur ou de col- lectionneur, c'était une «recreatio mentis et oculi », lorsqu'à la fin de ce siècle, surgirent des savants tels que Lamarck, Draparnaud, Cuvier, qui, par leur esprit de méthode, leur coup d'œil sûr etleurs idées larges et profondes, élevèrent l'étude des ani- maux Mollusques au niveau d’une science et créè- rent la Malacologie. À parur de ces génies, celte science, en notre pays, resta stationnaire pendant près d'un demi- siècle. [l se produisit bien, il est vrai, une quantité de traités ou de faunules, mais tous, construits sur le même modèle, ne sortent pas de la médiocrité. Cette période, néanmoins, si nulle au point de vue de l'étude des Mollusques vivants, fut la phase glo- rieuse de la Malacologie fossile, grâce aux travaux de savants illustres tels que : Deshayes et Alcide d'Orbigny. La Malacologie vivante, pendant cette période moyen âge, était tombée à un tel degré d’abais- sement, et les auteurs Français étaient si peu au courant des connaissances étrangères, que l’on fut lout surpris lorsque parut l’œuvre de l'honorable abbé Dupuy. Cette œuvre, bien que défectueuse, fut comme une révélation. On s’aperçut avec étonnement, par 9 > les formes mentionnées, que la science avait pro- gressé chez les peuples voisins, tandis que, chez nous, elle était restée stationnaire, ou, pour mieux dire, en arrière. Ici, se place une période mixte, pendant laquelle chacun se mit à l'étude des auteurs étrangers. Cette période se trouve, cependant, remplie par une publication trimestrielle, qui, conçue dans l'esprit de Petit son fondateur, finit, après plusieurs changements de directeurs, par s’immobiliser dans le mème esprit. Mais cette revue, qui, à l’origine, avait sa raison d'être, parce qu'elle était la seule où l’on püt alors apporter le fruit de ses recherches et de ses études, n'en a plus actuellement. A l'étranger, en effet, de nombreux recueils pé- riodiques ont été fondés; en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Angleterre, aux États-Unis, des Sociétés Malacologiques se sont développées, et tous les savants de ces pays, qui, jadis, se faisaient un plaisir de collaborer à cette revue, ont préféré depuis, avec raison, publier dans leurs recueils nationaux. En France, les adeptes de cette science, fatigués par l'esprit de cette revue, se sont retirés presque tous, et ont dispersé leurs {travaux dans une foule de publications académiques ou par- üculières. nu re C'est pendant ce temps de dispersion que s’est produite, en notre pays, une méthode nouvelle, qui met fin à la période moyen âge et commence la période moderne. On a tant médit de cette méthode sans en com- prendre les tendances, qu’il est nécessaire d’ex- poser les principes sur lesquels elle repose et de laisser entrevoir les conséquences qui en découlent. De tout temps, le grand point de dispute, la pierre d'achoppement des sciences naturelles, a été la compréhension de l'espèce. On connait les définitions de Cuvier, de de Blain- ville, de Deshayes, d’Alcide d'Orbigny et d’une foule de savants illustres; toutes, à peu de chose près, peuvent se résumer en ces quelques mots de Buffon : « Une succession constante d'individus semblables entre eux et capables de reproduire des êtres tout à fait semblables. » Cette définition qui semble bien simple, et paraît toute naturelle, si on la prend dans le sens méta- physique, est, cependant, complètement erronée, lorsqu'on veut l'appliquer à l'espèce Malacologique, telle qu’elle a été comprise par les auteurs, parce que, de tous les animaux, les Mollusques, par leur genre de vie, sont ceux qui subissent le plus les he influences des milieux où ils se trouvent, puisqu'ils ne peuvent s'y soustraire. Aussi, les auteurs, en présence des modifica- tions apportées par l'influence des milieux, ont-ils compris l'espèce, chacun d’une façon différente. Pour les uns, l'espèce est une et immuable ; pour d’autres, elle est variable dans certaines limites; pour ceux-ci, elle n’est compréhensible qu'avec une multitude de races ou de variétés; pour ceux-là, enfin, elle est un mythe, et tout n’est que modifi- cations. Personne ne s'entend : bien mieux, les auteurs ne s'entendent pas avec eux-mêmes; un jour, ils ont une opinion, le lendemain, ils en professent une autre. N'a-t-on pas vu dernièrement un Malacologiste publier une monographie des Succinées, et, peu de temps après, publier à nouveau des suppléments. pour démontrer que ce qu'il avait pris pour des espè- ces n'était que des variétés de telle ou telle autre. N’a- t-on pas vu, encore, des auteurs créer des espèces, les démolir au milieu de leur ouvrage, pour les reconstituer à la fin. al Une science arrivée à ce point d'incertitude spécifique est une science perdue; c’est ce qu'a compris un des nôtres, qui, après avoir cherché la vérité, à fini par reconnaitre la nécessité de mo- difier du tout au tout la méthode de spécification. pr Dans le but de supprimer toute discussion et de soustraire l'espèce à l'arbitraire des auteurs, il a pensé qu'il fallait considérer l'espèce Malacologique comme une chose abstraite, et ne voir en elle qu'une forme actuelle, résultant des influences diverses des milieux et du mode d'existence. Aussi, se basant sur la nature, sans idées précon- çues, après avoir fait table rase de toutes les défini- tions, notre collègue a-t-1l proposé d'élever au rang spécifique toute roRME se distinguant de ses voisines au moins par trois caractères, et de rejeter, à celui de va- riété, toute autre séparée par un nombre inférieur de signes différentiels. Cette méthode met à néant toute discussion : la spécification, comprise de cette facon, devient une science mathématique, à l'abri, autant que pos- sible, de la fantaisie des auteurs. A l'étranger, ainsi que dans notre pays, on s’est élevé, avec indignation, contre un pareil système, sans remarquer que presque tous les auteurs, en- nemis de la routine, s'étaient empressés d'adopter cette manière de voir. Boettger, pour ses Clausihes, à établi ses formes sur trois Caractères, el même a été, parfois, à les fonder sur deux; Kobelt, pour la plupart de ses espèces, les a créées souvent sur un nombre infé- rieur, témoin celles de ce groupe d’Héhices du Maroc qu'il a assimilé à celui des Sicana de Sicile, =. ie lorsqu'elles ne sont, en réalité, qu’une série de formes modifiées de la Raymondi d'Algérie, etc. Clessin a-t-il agi autrement, quand il a traité le groupe des Crystallines, des Hispides ou des Pisi- dies? Non! tous ont imité et se sont servis de cette méthode, en s’élevant, néanmoins, contre elle, sans avoir conscience qu'ils commettaient, en l’atta- quant, un acte illogique. ILest de toute nécessité lorsque, dans une science, on rencontre un point aussi controversable que l’est celui de la compréhension de l’espèce, de cou- per dans le vif, pour supprimer le point de dispute, si l'on ne veut pas le voir s’éterniser. L'abstraction spécifique est peut-être le plus grand pas que l’on ait fait faire, depuis longtemps, à cette science, parce que, dégagée de l’entrave, qui lui faisait perdre sa force et sa clarté, elle va pouvoir marcher d'un pas räpide vers la connaissance de toutes les FORMES ACTUELLES. D'autres conséquences découlent encore de cette méthode. L'espèce, n'étant plus considérée que comme une forme, devient, entre les mains du Zoologiste qui sait la comprendre, une véritable médaille, sur laquelle il pourra interpréter le cachet que lui auront imprimé son mode de vie ou les influences de la chaleur, du froid, de la sécheresse, de l’hu- midite, etc. RUE Comprise de cette façon, l'espèce peut servir. non seulement de base à la connaissance de la ré- partition des êtres, mais encore de point de départ pour reconstituer la climatologie des anciennes faunes et arriver par les données météorologiques et astronomiques à chiffrer les dates des époques préhistoriques. S'il était indispensable d'exposer nos tendances au point de vue de la compréhension spécifique, il est non moins nécessaire de manifester notre pensée à l’égard des méthodes de classification. De toutes les méthodes taxonomiques, notre pré- férée est celle basée sur la subordination des carac- tères, parce qu'elle est la seule naturelle, la seule vraiment française. C’est celle des Jussieu, des La- marck, des Cuvier, des Alcide d'Orbigny, de tous les grands savants, la gloire et l'honneur de notre pays. Il s’est produit en Allemagne, 1l y a déjà quel- que temps, une méthode uniquement assise sur la forme des denticules de la plaque linguale, et sur cette partie, improprement nommée mâchoire, qui orne, chez un grand nombre de Mollusques, l'orifice buccal. Cette méthode arbitraire, puisqu'elle fait abstrac- tion de tous les caractères autres que ceux des denticules, est, sans contredit, la plus fausse des Ad méthodes; elle ramène la classification des êtres à cent ans en arrière, à l'époque Linnéenne, où flo- rissait pour les plantes, le système des monandries et autres andries, fondé sur le nombre plus ou moins considérable des étamines. Avec cette méthode Tudesque, les accouplements de formes deviennent monstrueux. Les Glandina, les Streptostylus, les Streptaxis, les Gibbus, etc., s'unissent aux Testacelles ; Les Hyalinia, les Zonites, les Leucochroa s'acco- lent aux Limaces ; Les Arion, les Geomalacus font vie commune avec les Helix, en compagnie des Buliminus, des Chon- drus, des Clausilia, etc. ; Les Valvata S'allient aux Paludines, etc., etc. Ce qu'il y a de plus surprenant, les Physes de la série des contorta deviennent les parentes des Lym- nées, en société des Ancyles, tandis que les autres, du groupe de la fontinalis, constituent une famille particulière. On arrive avec celte méthode au résultat où l'on arrivait au temps de Linné, lorsque les plantes les plus disparates se trouvaient accolées les unes aux autres, comme l'Hordeum au Rubus, par suite de l'abstraction de tous les caractères au profit d'un seul. Cette méthode est d'autant plus fausse qu'elle est PAIE illogique, par cela même que les fervents de ce sys- tème ne peuvent pas l'appliquer à tous les Mol- lusques, puisque le plus grand nombre d’entre eux, les Acéphales, par exemple, n'ont ni mâchoire ni plaque linguale. Elle est encore fausse, parce qu'il est reconnu actuellement que, chez les Mollusques qui en sont pourvus, les denticules changent et se modifient avec l’âge. Nous rejetterons donc, comme indigne d'une Société Française, cette méthode Allemande, mé- thode erronée qui, heureusement, dans notre pays, n’a encore été adoptée que par les Zoologistes qui se croient les « di majores » de la Malacologie. Excepté ces deux points fondamentaux de toute science Malacologique, la Société laissera la plus grande liberté à ses membres ; tous pourront venir apporter, dans ses publications, le fruit de leurs études et de leurs méditations, sans que jamais il leur soit fait la moindre observation. Les publications de la Société sont : 1° Les BULLETINS DE LA SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE ; 2 La REVUE BIOGRAPHIQUE el BIBLIOGRAPHIQUE, sous la direction des douze membres-fondateurs; 3° Les ANNALES DE MALACOLOGIE, pour les Mémoires de longue haleine. ER ie Seules, les Annales restent sous la direction spé- ciale du savant D°G. Servain. Toutes les publications de la Société sont gra- tuites. Aucune idée de lucre, comme on peut le voir, n'entre dans la pensée des membres-fondateurs, qui n'ont eu qu'un but en se réunissant, celui de tenir haut et ferme le drapeau de la science Malacologique Française. Paris, le 1° janvier 1884. Les membres-fondateurs. C.-F. AncEy; J.-B. BouRGUIGNAT; G. COUTAGNE ; P. Facor;, D' HAGENMüLLER; A. LETOURNEUX : À. LocarD; J. MaBizze; J. PorrER; D'A.-T. pe ROCHEBRUNE ; À. DE SAINT-SIMON ; D'° G. SERVAIN. ADRESSE STATUTS adoptés à Ia séance du 28 novembre 1993. ARTICLE PREMIER. La Société prend le titre de SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE DE FRANCE. ArT. 2. Elle a pour but de répandre le goût de ‘étude de la Malacologie, de faire progresser cette science, et, par ses publications, non seulement de tenir chacun de ses membres au courant des décou- vertes, mais encore de faciliter la publicité de leurs travaux. ART. 3. Elle comprend, dans le champ de ses investigations, l'étude de tous les Animaux Mol- lusques du globe, terrestres, fluviatiles et marins, vivants ou fossiles, ces derniers seulement depuis le commencement de l’époque Tertiaire. ART. 4. La Société est composée de douze membres- fondateurs FRANÇAIS, et d’un nombre illimité de membres-associés Français et étrangers. ART. 9. Après le décès d’un membre-fondateur, SAS. le membre devant le remplacer sera choisi parmi les associés Français, et ce membre ne pourra être élu, qu’à l'unanimité des voix. En cas de dissidence, celles du Président et du Secrétaire général seront prépondérantes. ART. 6. Le Président et le Secrétaire général con- voqueront, à cet effet, les fondateurs existants, qui, s'ils ne peuvent se rendre au siège de la Société, seront tenus d’y envoyer leur vote. ART. 7. La Société a son siège, à Paris, au local de ses impressions. ART. 8. Les membres-associés sont choisis et nom- més par les membres du Bureau ; inéanmoins, tout auteur dont le travail aura été jugé digne d’être accepté sera de droit membre-associé. Art. 9. Le Bureau se compose d’un Président, d'un Vice-Président, de deux Secrétaires et d’un Secrétaire général. ArT. 10. Le Président, le Vice-Président, ainsi que les Secrétaires, sont élus pour cinq ans. Ils sont réé- ligibles. Seul, le Secrétaire général est à vie. ArT. 11. Le Président et le Secrétaire général ont pour mission la prospérité et le maintien de la Société dans une bonne direction scientifique. ART. 12. Les Secrétaires sont spécialement char- gés des publications et de la correction des épreuves. = Hé ART. 13. Toutes Les publications sont gratuitement délivrées aux membres-fondateurs et aux associés. — Pour les personnes étrangères à la Société, le coût des publications, prises au bureau des impres- sions, est ainsi fixé : 60 centimes la feuille; 40 cen- times la demi-feuille ou le quart de feuille, et 1 franc la planche ou le portrait. Arr. 14. Les publications sont au nombre de trois : 1° Les BULLETINS DE LA SOCIÉTÉ MALACOLOGIQUE (sous la direction des douze membres-fondateurs), consacrés aux descriptions et aux articles de peu d’étendue ; 2° Les ANNALES DE MALACOLOGIE (sous la direction du D' G. Servain), pour les Mémoires de longue haleine ; 3° La REVUE BIOGRAPHIQUE ET BIBLIOGRAPHIQUE (sous la direction des douze membres), destinée : premièrement, aux notices sur la vie et les travaux des Malacologistes, mais plus spécialement des membres de la Société (avec portraits des auteurs) ; deuxièmement, aux comptes rendus, aux disserta- tions, aux nouvelles, etc. ART. 15. En outre de la gratuité des publications, il sera attribué à chaque auteur, à titre gracieux, un tirage à part de ?5 exemplaires pour tous Mémoires de 4 pages d'impression et au-dessus. — Si l’auteur = 45 = désire un chiffre plus considérable d'exemplaires, il s’entendra avec l’imprimeur, qui pourra lui fournir le tirage demandé aux prix suivants : 16 francs la feuille à 100 exemplaires 8 — la1/? feuille — — 6 — le 1/4 de feuille — —— 8 — la planche — —— ART. 16. Il ne sera délivré aucune épreuve aux auteurs; toutes seront revues et corrigées par les Secrétaires. Arr. 17. La Société n'entend, en aucune manière, assumer la responsabilité des opinions scientifiques des auteurs. Art. 18. Les publications de la Société n'auront aucune périodicité. Elles paraitront au gré des membres du Bureau, ou selon le désir des auteurs, lorsque leurs travaux exigeront une prompte pu- blicité. Au moment où nous allions commencer l’impres- sion des nombreux travaux descriptifs des membres de la Société, nous avons reçu de notre Vice-Prési- dent un important Mémoire sur la valeur des carac- tères spécifiques en Malacologie. Ce Mémoire, où brille une grande netteté d’expo- sition, où se développe une argumentation serrée, est si plein d’aperçus nouveaux, si rempli de fines cri- tiques, toujours courtoises, que nous croyons devoir faire une exception en sa faveur : nous le reproduisons en tête des Bulletins de la Société. Ce Mémoire sera, du reste, un digne complément de notre avis « AUX MALACOLOGISTES. » Les Secrétaires : J. MABILLE ; D' A.-T. DE ROCHEBRUNE. DE LA VALEUR CARACTÈRES SPÉCIFIQUES EN MALACOLOGIE PAR M. ARNOULD LOCARD. Étant admis que tout être dans la nature doit oc- cuper un rang déterminé et porter une appellation binominale dite générique et spécifique, il importe de se préoccuper de la valeur des caractères propres à cette appellation, qui permet de distinguer cet être des autres êtres similaires ou dissemblables. Et d'abord, qu'est-ce qu’un genre, qu'est-ce qu’une espèce ? Nous n'avons pas la prétention de revenir sur un pareil sujet, éternel champ de discussion entre Philosophes et Naturalistes, où chacun croit avoir raison, mais d’où la lumière n'a jamais pu jaillir. Pour les besoins de la cause, condamnés par des BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE, Janv. 1884. 2 LAS Æl nécessités d’un ordre purement scientifique, nous classons les êtres en genres et en espèces, sans pou- voir bien souvent définir avec précision le pourquoi de notre manière de faire, mais comprenant parfaite- ment qu'un pareil procédé est nécessaire, indispen- sable même, pour mettre un peu d'ordre dans l’or- donnancement et la classification des êtres. Nous n'avons donc en réalité, la plupart du temps, qu'une sorte d’intuition de la notion de l'espèce, et nous la traduisons par une chose purement conventionnelle, que tout le monde comprend, mais ne peut exacte- ment définir, lorsqu'il veut en préciser les limites exactes ou le degré de fixité. Quoi qu’il en soit, que cette notion de l'espèce soit réelle ou purement conventionnelle, nous savons d'avance que nous devons l’admettre, la respecter, et que tout Naturaliste est condamné forcément à sy soumettre, s’il veut comprendre le langage scientifique usuel, ou se faire comprendre lui-même de tous ceux qui s’occupent de la classification des êtres. Mais ce qui est bien certain, c’est que tous les êtres de la création sont doués d’une collectivité de carac- tères particuliers, les uns propres et personnels, es- sentiellement individuels, tandis qu’il en est d’autres, plus généraux, qui peuvent s'appliquer à une tota- lité d'êtres similaires, se reproduisant constamment dans les mêmes conditions {ant que le milieu dans lequel ils vivent ne vient pas à se modifier. Ce sont ces caractères généraux que l’on considère comme ca- ractères dits spécifiques. 2-48 = Que l'espèce soit fixe et immuable, comme vou- drait l'admettre certaine école, qu’elle soit au con- traire sujette à des variations qui tendent à en effacer les limites, comme semble l’admettre l’école adverse, il n'en est pas moins certain que quelques-uns de ces caractères spécifiques sont sujets à des variations ou à des modifications plus ou moins complexes, lors- qu'ils sont soumis à certaines influences. Si ces variations sont purement individuelles, elles auront pour effet de modifier le facies particulier de l'être, fait de peu d'importance, lorsqu'il est envisagé isolément. Mais si, au contraire, ces variations, de- venant plus générales, plus complexes, s’attaquent à un plus grand nombre d'individus pour les modifier de la même manière, elles constitueront, sinon des espèces nouvelles, du moins des variétés bien dis- tinctes. Il importe donc, lorsque l’on veut définir exacte- ment tel ou tel être Malacologique, de bien connaitre la valeur des caractères dits spécifiques et de ne point les confondre avec les caractères purement indivi- duels. Nous nous proposons, dans ce travail, d’exa- miner la valeur respective des caractères spécifiques propres au Mollusque tel que nous l’admettons dans notre classification. Toute espèce, pour être définie aussi complètement que possible, peut comporter une étude de l'enveloppe testacée ou coquille, et une étude de l'animal lui- même. On peut donc distinguer: 1° la diagnose ; ?° la description ; 3° la mensuration ; 4° la synonymie ; = 9 = 5° les rapports et différences ; 6° les variétés ; 7° les anomalies ; 8° l’anatomie et la description de l’animal ; 9° l'habitat ; 10° la figuration. Nous examinerons suc- cessivement chacune des parties de ce programme descriptif de l’espèce. Il est bien entendu d’avance que tout ce que nous disons au sujet de l’espèce peut également et a fortiori s'appliquer au genre, à l’or- dre, à la classe, etc. Programme descriptif de L’espece. 1° DrAGNosE. — La première des conditions à rem- plir pour spécifier un Mollusque, c’est d’en donner une définition courte, claire, absolument exacte et rigoureuse, compréhensible pour le monde entier des Naturalistes ; c’est ce que l’on nomme la diagnose. La langue latine étant la langue scientifique univer- selle, toute diagnose doit être faite en latin. Il ne s’agit point ici d’un latin banal, malheureusement trop sou- vent usité, connu sous le nom de latin de cuisine, où le plus mauvais mot français est terminé par une con- sonnance latinisée, mais bien du latin le plus clair, le plus correct, que tout le monde puisse comprendre et traduire. Jadis, les Malacologistes, comme Linné, Gmelin, Lamarck et tant d’autres, se bornaient à écrire une diagnose des plus courtes où les caractères les plus D — substantiels étaient, pour ainsi dire, résumés en deux ou trois lignes au plus. Aujourd’hui que la science a fait des progrès, que les caractères spécifiques ont atteint une plus grande précision, il importe que la diagnose renferme dans un ordre méthodique l’énu- mération exacte, précise de la totalité des caractères spécifiques. En examinant les caractères de la des- cription, nous aurons, du reste, occasion de revenir sur les caractères de la diagnose. 2° DESCRIPTION. — Pour un grand nombre d’au- teurs, la description n’est souvent qu’une simple tra- duction, dans la langue qui lui est familière, de la diagnose latine. C’est là une grave erreur. Diagnose et description sont, pour nous, deux choses bien dis- tinctes. La diagnose précise les caractères généraux que la mort de l'animal ou la fossilisation ne sauraient faire disparaitre. La description, au contraire, ren- ferme en outre l’énumération de toutes les particu- larilés spécifiques non individuelles, propres à com- pléter la diagnose dans une certaine limite. Prenons, par exemple, pour mieux fixer nos idées, telle coquille du groupe de l'Helix hispida établie dans la faune quaternaire. Selon toute vraisemblance, ses caractères épidermiques, la manière d’être de ses poils, la coloration de son test, son épiphragme, etc., auront disparu. Mais comme il subsiste des caractères essentiels, généraux, qui permettent de la spécifier et de la définir exactement, ce sont précisément ces caractères que nous retiendrons pour la diagnose. Si maintenant nous venons à retrouver cette même es- 00: di pèce a l'état vivant, alors nous compléterons, dans la description, les caractères donnés par la diagnose, en faisant connaître ces caractères secondaires et pourtant également spécifiques qui parfois sont de la plus grande importance. La diagnose doit toujours étre brève, relativement courte, concise. La description peut, au contraire, s'étendre davantage sur certaines particularités, cer- taines manières d’être essentielles, de façon àn’omettre aucun des caractères spécifiques reconnus comme tels, quelle qu’en soit la nature. Mais est-il absolument indispensable, pour établir la validité d’une espèce, d'en donner et diagnose et description ? En principe, cela vaut mieux incontesta- blement ; mais dans l’application, tout Malacologiste consciencieux reconnaitra parfaitement qu'à larigueur une bonne diagnose ou une bonne description peuvent parfaitement suffire. C’est précisément ce qui se passe dans la plupart des cas, lorsque l’on veut prendre date pour la création d’une espèce nouvelle, sauf à y re- venir plus tard dans une monographie ou simplement dans une étude plus détaillée. Lorsque l’on doit décrire conjointement plusieurs espèces d’un même groupe, il importe essentiellement de suivre toujours le même ordre descriptif en pas- sant successivement en revue chaque organe ou cha- que partie d’organe. Il faut également avoir soin d'employer les mêmes expressions pour les caractères communs à plusieurs espèces, de façon à mieux faire ressortir, par des qualificatifs différents, les caractères SE dissemblables. C'est bien souvent faute d’une sem- blable précaution que nombre d'espèces voisines ont été confondues ou mal comprises. Quant au nombre et à la valeur des caractères qui doivent entrer dans une diagnose ou une description, nous nous réservons d’en faire ressortir l'importance dans un autre chapitre. 3° MENSURATION. — La mensuration des coquilles joue un rôle des plus importants pour en compléter la parfaite connaissance. Souvent, et c'est là un grand tort, on se borne à donner deux ou trois dimensions prises sur un individu unique. Il est incontestable qu'un petit tableau où ressort la variabilité des cotes prises sur différents sujets, montre mieux que toute description les modifications relatives dont la coquille est susceptible. La cote moyenne, dans ce cas, se rap- porte au type ; les cotes extrêmes, si elles sont sufli- samment différentes, constituent les variétés major et minor. Pour les Gastropodes, les cotes essentielles sont : {° la hauteur totale linéaire mesurée de Ia base au sommet ; 2° le diamètre maximum ; 3° la hauteur to- tale de la partie interne de l'ouverture ; 4° la largeur maxima de cette même ouverture. Ce sont là les cotes les plus indispensables. Si nous insistons sur les di- mensions de l'ouverture, c’est que, dans certains cas, elles donnent immédiatement l’un des caractères les plus importants de la coquille. Chez les Limnées, par exemple, un des caractères les plus précis réside précisément dans le rapport qui existe entre la hau- =. teur de l'ouverture et la hauteur totale de la coquille. Suivant la nature des coquilles, on peut également donner : le diamètre maximum et le diamètre mini- mum ; la hauteur du dernier tour par rapport à la hauteur totale ; les dimensions de l’ombilic, de l’an- gle au sommet, ete. Chez quelques espèces dont l’en- roulement se fait inégalement, il peut y avoir intérêt à donner la hauteur de l’avant-dernier tour par rap- port à celle du dernier. Pour les Lamellibranches, et notamment pour les Anodontes, le savant M. Bourguignat a proposé un système de mensuration des plus simples et des plus ingénieux. À l’aide d'un certain nombre de cotes bien définies, on peut reconstruire mathématiquement sur le papier le profil le plus exact de la coquille d’un Acéphale. Nombre de fois nous avons pu, par nous- même, vérifier la parfaite exactitude de ce mode de mensuration ; il est tel, qu'avec un peu d'habitude, il dispense de toute figuration. Voici comment on procède : « La paroi postérieure, dit M. Bourguignat, est celle où se trouve le plus fort ligament, le plus souvent externe. C’est ordinaire- ment la partie la plus développée,saufchezles Pisidies, les Sphæries et les Corbicules, où elle est plus courte et parfois égale, ou enfin un peu plus forte que la partie antérieure. La partie antérieure est nécessairement l’opposée de la postérieure. Je place l’Acéphale debout sur son bord palléal, les sommets en dessus, la partie postérieure de mon côté et l’antérieure en face. Dans cette position, la valve dextre est celle qui correspond HS. à ma droite, la sénestre à ma gauche. Pour prendre la mensuration, je renverse la coquille sur le côté, de manière à avoir la partie antérieure à ma gauche, la postérieure à ma droite, de façon à ce que les som- mets soient culminants. J’abaisse alors une perpen- diculaire juste dans mon rayon visuel, perpendiculaire qui, du sommet, tombe sur un point quelconque du bord palléal. Or, toute la région à gauche de cette ligne devient pour moi la partie antérieure, toute celle de droite, la postérieure. Je prends sur cette perpendiculaire le point de la plus grande distance du bord antérieur, et, de ce même point, celui du rostre postérieur; je tire ensuite une ligne de ce rostre aux sommets, ce qui me donne, au moyen de ces mesures, quatre points fixes. Ces quatre points, celui des sommets avec ceux de la base de la perpendiculaire, du côté antérieur et de l'extrémité postérieure, sont les points fondamentaux de la forme d’une espèce (1). » Ceci posé, voici quelles sont les cotes nécessaires pour reconstituer la coquille : Longueur maxima; Hauteur maxima; Épaisseur maxima (à une distance donnée du som- met, du rostre, du bord antérieur, de l’angle postéro- dorsal et de la base de la perpendiculaire); Longueur de la crête ligamento-dorsale, du som- met à l'angle postéro-dorsal; Distance de cet angle au rostre; (1) Bourguignat, 1881. Matériaux pour servir à l'histoire des Mollusques Acéphales, I, p. 7. MO Corde apico-rostrale; Hauteur de la perpendiculaire; Distance maxima de cette perpendiculaire au bord antérieur; Distance maxima du même point de cette perpen- diculaire au rostre postérieur; Distance de la base de cette perpendiculaire à l’an- gle postéro-dorsal. A l’aide de ces quelques cotes, tout Lamellibranche peut être mathématiquement reconstitué. On ne saurait donc trop préconiser un tel système qui constitue à lui seul un réel progrès, une véritable trouvaille dans l'étude des caractères spécifiques des Mollusques. 4° SYNONYMIE. — Rien n’est plus difficile que d’éta- blir une bonne synonymie exacte et complète. Et pourtant personne ne peut mettre en doute l’impor- tance d’un pareil travail. De tous temps, les auteurs se sont préoccupés de pareilles difficultés ; c’est ce qui faisait dire, dès 1763, au premier pasteur de l'Église française de Berne, au savant Bertrand : « On est obligé dans l’Oryctologie, comme dans la Bota- nique, de rassembler une multitude de synonymes par lesquels les différents auteurs se sont plu à embar- rasser la science naturelle ; c’est la partie dégoûtante du travail, elle est cependant nécessaire (1). » Que (1) Bertrand, 1763. Dictionnaire universel des fossiles propres el des fossiles accidenlels, t. I, p. 65. —— 0, 7 — dirait-il donc aujourd’hui s’il savait que telle de nos coquilles a été désignée sous quinze et même vingt vocables binominaux différents ! Celui qui décrit une espèce considérée comme nou- velle prend, en quelque sorte, la responsabilité de son acte, et déclare à la science entière que l'être qu'il vient ainsi de baptiser, n’a jamais été ni dé- crit ni figuré par ses prédécesseurs. Mais plus tard un autre auteur vient reconnaitre qu'une pareille forme a déjà été signalée dans des temps différents mais antérieurs, sous un vocable qui n’est point le même. Il importe alors de faire connaître pareille erreur par une synonymie, et de rendre à cette espèce la dénomination la première en date qui lui a été assignée, pour dissiper toute ambiguïté possible. Parfois aussi, dans sa précipitation, le descripteur a attribué à son espèce un nom déjà donné à une espèce différente, du même genre ou d’un genre voisin. Il faut alors rétablir la désignation propre et particulière de chacune de ces deux espèces, et donner un nom nouveau à la forme la moins ancien- nement connue. Enfin, d’autres auteurs, voulant créer, dans les genres, des coupes nouvelles introduisent, pour la même espèce, des noms génériques nouveaux. Il im- porte également, dans ce cas, d’avoir recours à une synonymie pour éviter toute erreur, toute confusion nouvelle. Mais malgré tous les soins que l’on apporte dans ces sortes d’études, malgré toutes les précautions MES dont on s’entoure, à quelles erreurs n’est-on pas bien souvent exposé ! Quel criterium absolument certain peut-on avoir que tel auteur déjà ancien a bien voulu désigner sous telle dénomination une espèce plutôt qu'une autre? Quelle certitude avons-nous lorsque, n'ayant pu comparer de visu nos échantillons avec ce que l’on nomme le type d’un auteur, nous en sommes réduits à nous en rapporter à une courte diagnose de quelques lignes compliquées d’une mau- vaise figuration? Qui peut nous aflirmer, si l’on se borne à la description donnée par les auteurs, que l'Helix candidula de Studer (1) est bien identique à l'Helix unifasciata de Poiret (2), ou que le Clau- silia solida de Draparnaud (3) représente les Clausi- lia heterostropha et macluriana de Risso (4), et le Clausilia labiala de Pfeiffer (5) ? Il nous serait bien facile de multiplier ici nos exemples, car, à chaque pas, le Malacologiste se heurte à de semblables diffi- cultés. Aussi devons-nous en conclure qu’il faut viser à la plus grande sobriété, à l’extrème prudence, lors- qu'il s’agit d’édifier une synonymie. « Dans le doute abstiens-toi », dit le sage; et le sage ici a bien raison, car, malheureusement trop souvent, le doute tient (1) Helix candidula, Studer, 1818. Syst. Verzeichn., p. 87. (2) Helix unifasciala, Poiret, 1801. Cog. fluv. etlerr.de l'Aisne, Prodr., p. 41. (3) Clausilia solida, Draparnaud, 1805. Aist. Moll., p. 69, t. IV, f. 8-9. (4) Clausilia heterostropha, Risso, 1826. Hist. nat. Eur. merid., IV, p. 87. — macluriana, Risso. Loc. cit., p. 81. (5) Clausilia labiata, Pfeiffer, 1848. Mon. Hel. viv., II, p. 459. sb 2 lieu de certitude dans les recherches synonymiques. Ils sont certes bien peu nombreux, les auteurs qui peuvent affirmer qu'ils ont vérifié toutes les syno- nymies qu'ils donnent dans leurs ouvrages ! Combien de fois, avouons-le, ne se borne-t-on pas à relever dans un travail plus ancien un tableau synonymique sans prendre la peine de le contrôler ligne par ligne! C’est, qu’en effet, pareilles recherches sont, non seu- lement des plus longues et des plus laborieuses, mais encore elles présentent parfois des difficultés presque insurmontables. C’est pour n'avoir pas lu convena- blement le titre de la thèse de Philipsson, brochure presque introuvable, que bon nombre d'auteurs ont attribué à Retzius, le président de la Faculté, la pa- ternité de l'Unio tumidus (1). Il y a plusieurs manières d'établir une synonymie. Quelques personnes croient devoir citer par date la totalité des auteurs qui se sont occupés de telle espèce donnée. Un pareil travail dénote une connaissance des plus approfondies de la bibliographie Malacolo- gique: mais elle a l'inconvénient d’allonger singu- lièrement le texte, sans présenter une utilité bien absolue. Le plus souvent, on secontente de citer le pre- mier auteur qui a désigné l'espèce en question sous un vocable spécifique ou générique différent, en se bornant, bien entendu, à la citation des auteurs qui (1) Dissertalio historico-naturalis sislens nova testaceorum genera. Quam venia ampliss. facult. philosophicæ preside D. M. Andr. J. Retzio… ad publicum examen defert Laurentius Münter Philips- son scanus, ad diem X, decembris MDCCLXXX VIII. Lundeæ. 0 — ont écrit postérieurement à la publication de la dixième édition de Linné, date de l’emploi du sys- tème binominal (1). Mais il est bon également, lorsque l’on veut donner plus de précision, de signaler les monographies spé- ciales où l'espèce a été étudiée, même postérieure- ment à sa description primitive, les iconographies où l'on peut trouver de bonnes figurations, et les traités généraux que tout Malacologiste doit avoir sous la main. Tel est le système que nous avons cru devoir adopter lors de la publication de notre Pro- drome (2). À la synonymie, il importe quelquefois de joindre un HISTORIQUE dans lequel on retrace brièvement l’his- toire des transformations ou modifications qu'ont eu à subir les désignations attribuées successivement à une même espèce. Pareil travail est souvent néces- saire pour expliquer ou motiver des changements de noms, soit anciens, soit nouveaux. 9° RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Nous touchons ici à une des données les plus importantes, lorsqu'il s’agit d'établir une bonne spécification Malacologique. En quoi telle espèce se rapproche-t-elle de ses congé- nères, en quoi en diffère-t-elle? En d’autres termes, quels sont les caractères communs et différentiels qui (1) Linné, 1758. Systema nature, per regna tria naturæ, secun- dum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, diffe- rentis synonyiis, locis, edit. À. Holmiæ, ? vol. in-8. (2) Locard, 1882. Prodrome de Malacologie Française. Catalogue général des Mollusques vivants de France. Mollusques terrestres, des eaux douces et des eaux saumätres, 1 vol. gr. in-8. Lyon-Paris. Re existent entre une espèce quelconque et les formes les plus affines. Dans l'étude d’une espèce, un semblable chapitre bien traité vaut mieux, à nos yeux, que les diagnoses et les descriptions les plus complètes et peut remplacer aisément la meilleure figuration, lorsqu'il s’agit de déterminer une espèce. En effet, étant donné l'état actuel des connais- sances Malacologiques, surtout lorsqu'il s’agit de la faune vivante du système Européen, il est bien rare, sinon impossible, de rencontrer des espèces qui n'aient pas quelque rapport avec des formes déjà connues et bien définies, au sujet desquelles il n'existe aucun doute spécifique. Si donc, partant de ce type connu, on montre exactement en quoi il se rapproche et en quoi il diffère du type nouveau, on arrivera très facilement à faire ressortir les caractères distinctifs de ces deux espèces. Tout le monde con- nait l’Helix arbustorum (1), il n’y a, à son sujet, pas la moindre équivoque possible; si nous montrons comment des formes voisines, telles que les Helix Repellini (?)}, Xatarti (3), Canigonica (4), etc., peuvent en différer, la connaissance et la distinction de ces nouvelles espèces ne présenteront plus la moindre difficulté. (1) Helix arbustorum, Linné, 1758. Systema nature, édit. X. p. 771. (2) Helix Repellini, de Charpentier. /n Reeve, Conch. Icon., t. CXLVI, p. 945. (3) Helix Xartlati, Farines, 1834. Descript. esp. coq. viv., p. 6, f. 7-9. (4). Helix Canigonensis, Boubée, 1833. Bull. Hisl. nat., édit. in-16, p. 36. Ro Du reste, il faut bien le reconnaitre, tous les Pa- léontologistes et Malacologistes qui ont eu entre les mains les grands ouvrages de d’Orbigny (1) et de M. l'abbé Dupuy (?)surla Paléontologieetla Conchylio- logie Françaises, devront avouer que, lorsqu'ils veulent déterminer une espèce, ils ont encore plus souvent recours aux rapports et différences qu’à la diagnose ou à la description. C’est, qu’en effet, lorsque l’on veut procéder à une détermination, on cherche à comparer et à rapprocher, d’abord, le sujet d’un type déjà connu; et ce n’est qu'après cette constatation faite, que l’on vérifie l’exactitude de la détermination par une étude particulière de la diagnose et de la description. C’est par les rapports et différences que l’on arrive à bien déterminer, et surtout à déterminer rapide- ment les espèces. Tout Naturaliste qui aura eu en main les Cypræa europæa, Montagu (3) et C. pullex, Solander (4), les Helix nemoralis, Linné (5), et H. Vindobonensis, C. Pfeiffer (6), les Anodonta ven- tricosa, C. Pfeiffer (7), et A. cordata, Bourgui- (1) D'Orbigny, Paléontologie Francaise, Description des Mollus- ques et Rayonnés fossiles (en cours de publication). (2) Dupuy, 1847-1852. Histoire naturelle des Mollusques terrestres et d'eau douce qui vivent en France, 1 vol. in-4° avec pl. (3) Cypræa europæa, Montagu, 1808. Test. Brit., suppl., p. 88. (4) Cypræa pullez, Solander, 1828. In Gray, Zoll. Journ., VIII, p. 368. (5) Helix nemoralis, Linné, 1758. Syst. natur., édit. X, p 113. (6) Helix Vindobonensis, G. Pfeiffer, 1828. Syst. deutsch. Moll. LIL, 4:15, pl, IV / F-26727. (7) Anodonta ventricosa, C. Pfeiffer, 1825. Syst. deutsch. Moll., XI, pe S0 pl UTP NC Pr gnat (1), ete., trouvera qu'il est infiniment plus simple et plus expéditif d’avoir recours aux rapports et diffé- rences signalés par les auteurs entre ces formes réci- proquement voisines, que de chercher à en comparer les diagnoses ou les descriptions, le plus souvent écrites sans parallélisme. Pour bien établir ces rapports et différences, il n'est point nécessaire de comparer et de mettre en parallèle la totalité des caractères ; pareil travail serait parfaitement inutile et enlèverait la clarté et la pré- cision nécessaires à ce genre d'étude. Il faut, au con- traire, se borner à établir la comparaison entre les caractères les plus essentiels, les plus importants, pour faire, en quelque sorte, toucher du doigt au lecteur ce qu'il découvrirait lui-même à la longue, en parallélisant les deux diagnoses ou les deux des- criptions. ’ 6° VARIÉTÉS. — Sans nous appesantir sur les carac- tères que doivent présenter les variétés, il est bien certain que la plupart des espèces affectent certaines modifications résultant, le plus souvent, de l'influence des milieux (2). Quelques-unes de ces variétés peu- vent même offrir un certain degré de fixité, une fois qu'elles sont engendrées, etsereproduire semblables à elles-mêmes, tant que la nature du milieu qui a présidé à leur établissement ne vient pas à se modi- fier. Anodonla cordata, Bourguignat, 1881. Mal. moll. Aceph., 1) 12 (2) Locard, 1881-1882. Études sur les variations Malacologiques, Il BULL. SOC, MALAC. DE FRANCE, Janv. (884. I 3 EUR S Bon nombre d'espèces, en effet, présentent des variations générales basées sur la taille, le galbe, la coloration, les conditions épidermiques, etc. A la suite de toute description spécifique, il importera donc de tenir compte, non seulement des variations normales les plus essentielles, mais encore des variations géné- rales constituant des variétés. Après avoir bien exac- tement défini ce qu’il considère comme type, l’au- teur devra montrer quelles modifications ce type peut subir, pour que le Malacologiste ne soit point exposé à confondre avec ce type, une forme qui viendrait à en différer par un petit nombre de caractères. On à bien souvent abusé de la notion de la variété en faisant rentrer de parti pris, sous ce vocable, cer- taines formes parfaitement définies, bien distinctes dans leurs caractères, bien constantes dans leur ma- nière d’être, tout en présentant pourtant quelques rapports généraux avec un type voisin. C’est dans une semblable erreur qu’est tombé Moquin-Tandon. Bon anatomiste, mais mauvais classificateur, sous le prétexte de prétendre simplifier et éclaircir la science de la Malacologié, il n’a fait hélas ! que l’em- brouiller, et la rendre parfois incompréhensible; multiplier ainsi les variétés, c’est s’exposer à perdre totalement la notion de l'espèce. Quel est, en effet, le Malacologiste un peu sérieux, qui peut admettre, par exemple, que l’Helix costulata, Ziegler (1), ne soit qu'une variété de l’Helix conspurcata, Drapar- (1) Heliz costulata, Ziegler, 1818. In C. Pfeiffer, Syst. deut. Moll., p92, pl VI, 21-29. NU naud (1),où qui fera des Unio reniformis, Ziegler (2), U. amnicus, Ziegler (3), ete., de simples variétés d’un type aussi différent, aussi net que celui de l'Unio Balavus, Maton et Racket (4) ? Celui qui étudie consciencieusement la Malacolo- gie, et qui ne se borne pas à l'examen d’un petit nombre d'échantillons, trouvera certes bien assez de variations autour de son type, s'il est bien choisi, sans qu'il soit nécessaire de le rattacher à une forme déjà connue sous le nom de variété. S'il crée une espèce nouvelle, à moins qu'elle ne vive que sur un seul point et dans un milieu toujours constant, ilaura toutes chances possibles pour découvrir d'intéres- santes variétés lorsque les conditions du modus vi- vendi de son type viendront à se modifier. 7° ANOMALIES. — L'étude des anomalies, ou cas tératologiques, est souvent d’un grand intérêt. Quoi- qu'il ne s'agisse ici que de formes purement indivi- duelles et normales, leur étude permet parfois d’en- visager de singuliers problèmes. Faut-il rappeler que quelques-unes de ces formes ont donné lieu à la création de prétendues espèces nouvelles ; tel est le cas de l’'Helix pomatia sénestre décrit par Müller sous le nom d’Helix pomaria (5). (1) Helix conspurcata, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p. 93-1805. — Hist. Moll., p. 105, pl. VI, f. 23-25. (2) Unio reniformis, Schmidt, 1847. Xrain. Conch., p. 21. (3) Unio amnicus, Ziegler, 1836. /n Rossmässler, Iconogr., IIL pet, pl 'ÆN, f; 212: (4) Unio Balavus, Maton et Racket, 1807. /n Trans. Linn., VIII, Dole (5) Helix pomaria, Müller, 1774. Verm. terr. fluv. hisl., II, p. 45, n° 244. ET ee. Dans l'étude des Gastropodes terrestres ou ma- rins, la question de la dextrorsité ou de la sinis- trorsité a été l’objet de bien des études et n’est pas encore parfaitement résolue. D'autre part, la pseudoscalarité peut parfois être héréditaire et donner naissance à de véritables variétés alta, elongata, etc. D’autres modifications, moins com- plexes, comme un changement dans la rapidité d’en- roulement dela spire, dans les caractères aperturaux, dans l’ornementation, etc., commencent souvent par n'être que purement individuelles et anormales, et finissent, sous l'influence de la sélection naturelle, par devenir héréditaires, et constituent des variétés bien définies. Il ne faudra donc point négliger pareil sujet d'étude toutes les fois que l’occasion s’en pré- sentera. 8° ANATOMIE. — Jusqu'à présent nous n'avons parlé que de l'étude de l'enveloppe testacée du Mollusque, de sa coquille. C’est elle, en effet, qui joue le plus grand rôle dans la spécification de l’être Malacologi- que. L'animal meurt, disparait, et, malgré cela, sa coquille peut subsister longtemps encore. La Paléon- tologie, du reste, ne peut traiter que de l’étude pres- que exclusive du test. C’est doncsurtout au testqu'il faut s'attacher, en général. Mais il ne convient cepen- dant point de négliger l’examen anatomique de l’a- nimal, même au point de vue de sa spécification. La physionomie externe de l'animal, son port, son allure, ses mœurs présentent un réel intérêt. Mais il faut arriver à étudier certaines particularités anato- miques, si l’on veut déceler quelques caractères spé- cifiques distinctifs et véritablement utiles. Malheu- = JT — reusement cette étude anatomique présente parfois de sérieuses difficultés, et n’est point à la portée de tout le monde. S'il est encore assez facile de dissé- quer un Helix pomatia, un Limnæa elophila ou mieux encore quelques-uns de nos gros Gastro- podes marins, il n’en est plus de même lorsque l’on a affaire aux petites formes du groupe des Helix pygmea, Hyalinia crystallina ou aux genres Bythi- nella, Isthmia, Vertigo, Carychium, Rissoa, etc. Il faut ici non seulement des instruments tout spé- ciaux, mais encore une sûreté de main et une pra- tique qu’une longue expérimentation ne suffit pas toujours à acquérir. Dans l’étude anatomique des Gastropodes, deux organes, ou mieux deux groupes d'organes présen- tent, au point de vue de la spécification, un intérêt tout particulier : ce sont les organes génitaux et l’ap. pareil buceal. Mais il faudrait bien se mettre en garde de leur attribuer une importance exclusive ou même trop grande. Le plus souvent, lorsque l’on a recueilli un Mollusque qui parait nouveau, on se borne à faire l'anatomie d’un ou de deux sujets. Est-ce bien suffi- sant ? Nous ne le pensons pas; il est, en effet, bien difficile, en anatomie, d'affirmer la valeur d’un carac- tere individuel propre à tel ou tel organe ; etun juge- ment basé sur l'étude d’un ou de deux sujets ne pré- sente pas la même garantie que si l’on opère sur une plus grande pluralité, comme on peut le faire si faci- lement lorsqu'on en vient à l'examen de la coquille. On ne doit donc attacher à l'étude anatomique qu'une valeur secondaire, lorsqu'il s’agit de la faire = intervenir dans une spécification. C’est un aide pré- cieux, un adjuvant utile qui doit nécessairement cor- roborer les caractères distinctifs de deux Coquilles données et supposées déjà comme appartenant à deux espèces différentes. Ainsi a très sagement fait M. Bourguignat lorsque, après avoir montré en quoi pouvaient différer les coquilles des Helix Alpina, Faure-Biguet (1), et Helix Fontenillii, Michaud (?), il a confirmé cette distinction spécifique en démon- trant que l'étude anatomique de l’animal décelait des caractères particuliers propres à chacune de ces espe- ces (3). Nous arrivons ainsi nécessairement à faire la cri- tique de toute école de Malacologistes qui prétend classer les Mollusques d’après des caractères aussi peu visibles, aussi peu saillants que ceux de l'appareil buccal. Étudier au microscope les spinules linguales et les plaques cornées est chose, certes, des plus inté- ressantes ; mais vouloir prétendre baser une clas- sification générale sur les caractères de la dentition chez les Mollusques, à l'exclusion de tous les au- tres, est au moins singulier et contraire à tous les principes admisen Histoire Naturelle. Outre qu'un pareil caractère ne peut pas s'appliquer à tous les Mollusques, et que dès lors il devient exclusif, il a pour effet de séparer et de distancer dans la méthode (1) Helix Alpina, Faure-Biguet, 1821. /n de Ferussac. Tabl. syst., p. 47, n°160: (2) Helix Fontenillii, Michaud, 1831. /n Bull. soc. Linn. Bor- deaux, t. III, p. 267, pl:s1, f. 43, 14. (3) Bourguignat, 1864. Malacologie de laGrande-Chartreuse, p.69, pl. IV à VI. Sn as des formes normalement affines. Nous ne pourrons jamais, avec M. le docteur Kobelt, par exemple, inter- caler, entre les Hyalinies, les Zonites et les Hélices, des Arions et des Geomalacus, ainsi séparés des Limax et des Amalies (1). On ne saurait prétendre qu'en opérant ainsi on ne fait que suivre le mode de classification adopté pour les Mammifères. La com- paraison n'est point admissible, car si chez les Mam- mifères les dents font partie du squelette, chez les Mollusques les organes buccaux disparaissent avec l'animal lorsqu'il quitte sa coquille. Dans une bonne classification, les grandes lignes doivent toujours dominer. La forme générale, le galbe, en un mot, les caractères extérieurs apparents doivent toujours prendre rang avant l’étude des caractères dissimulés et nécessitant pour leur observation des préparations particulières. Comme l’a dit M. le docteur P. Fis- cher (2) : « La science actuelle, qui tient compte de tous les caractères que présentent les animaux et leurs coquilles, doit donc être essentiellement éclec- tique ; Ja méthode naturelle sera employée sans cesse pour combattre les exagérations des systèmes (3) ». 9 HaBrrAT. — Après avoir décrit la coquille et relevé les particularités anatomiques intéressantes d’un Mollusque, il importe de faire connaître dans quel milieu il se plait à vivre. Ici surgissent quelques (1). Wilh. Kobelt, 1881. Catalog der im europäischen faunenge- brel lebenden binnenconchylien. (2) P. Fischer, 1881. Manuel de Conchyliologie de Woodward, 3° édit., première partie. : (3) Et ce D" fait tout le contraire dans ce Manuel de Conchylio- logie (Note du secrétaire général). NE difficultés que nous tenons à faire remarquer. Le Mollusque n’est point, comme on peut le supposer, un être essentiellement fixe dans son habitat. Il se déplace souvent; parfois même il émigre. Combien de fois ne nous est-il pas arrivé de constater sur un point donné l'existence d’une colonie des plus popu- leuses et de voir l’année suivante que, dans la même station, il ne survit pas un seul individu. Les causes de ces déplacements sont fort multiples, et nous ne nous appesantirons point sur ce sujet (1). Bornons- nous à dire qu'il est certainement très bon, même très utile, d'indiquer aussi exactement que possible le point précis de la localité où le type à été trouvé ; mais ajoutons que trop de détails ne nous paraissent pas absolument indispensables. Il n’en est point de même du modus vivendi du Mollusque. Vit-il sur les montagnes ou dans les plaines, sur des rochers ou sur des détritus, dans un milieu sec ou humide, sur des plantes basses ou des arbrisseaux, dans des eaux froides ou chaudes, tran- quilles ou courantes? Semble-t-il faire élection de domicile plus particulièrement sur telle ou telle plante? Voilà des données infiniment plus impor- tantes à connaître, que de savoir qu’il à été trouvé à telle date, sous telle pierre de tel mur, bordant tel chemin, alors que quelques mois après on est exposé à ne plus le rencontrer dans la même station. Étant donné que le Mollusque peut se déplacer et (1) Locard, 1881. Études sur les varialions Malacologiques, t. II, p.429 S— faire varier son rayon d'habitat, il convient donc d'examiner toujours avec attention s’il est bien, là où on le trouve, dans son milieu normal, ou s’il n’y est qu’accidentellement. A quelles erreurs d'interpré- tation ne serait-on pas exposé si, rencontrant pour la première fois, par exemple, les Helix acula et H. Pisana (1) à Paris ou à Lyon, on attribuait à des formes essentiellement méridionales et plus parti- culièrement littorales un tel habitat comme normal ! 10° FrauraTion. — La figuration d’une espèce nouvelle est-elle indispensable pour constituer la vali- dité de cette espèce ? Voilà une question sur laquelle les naturalistes sont bien loin d’être d'accord. Pour répondre à cette question, nous distingue- rons deux cas : si l'espèce nouvelle diffère essentiel- lement de toutes formes déjà connues et figurées, et sur lesquelles il ne peut y avoir aucune équivoque, oui, une figuration peut être nécessaire pour la bien faire connaitre. Mais si, au contraire, l’espèce nou- velle appartient à un groupe déjà connu, dans lequel soit le type du groupe, soit toute autre forme est déjà convenablement figurée, une figuration nouvelle n’est point indispensable. Bien mieux, dans certains cas, elle peut être inutile ou nuisible à la bonne interprétation spécifique de l'espèce. Pareil dire peut passer pour une utopie ; hâtons- (1) Helir acuta, Müller, 1774. Verm. terr. fluv. hist., II. p. 100. Helix Pisana, Müller, 1774. Loc. cil., p. 60. Voyez aussi : A. Locard, 1882. Contributions à la faune Mala- cologique Française, IV. Sur la présence d'un certain nombre d'espèces méridionales dans la faune Malacologique des environs de Lyon. en ho nous donc de l'expliquer par un exemple. Tout le monde connaît l’'Helix nemoralis de Linné. Sa déter- mination ne peut laisser subsister aucun doute. Est- il donc indispensable, pour établir les Helix hor- tensis, H. Vindobonensis et H. subaustriaca, qui appartiennent au même groupe, de faire des figura- tions nouvelles? La première figuration donnée de l'Helix Vindobonensis dans la même iconographie où était également figuré l’'Helix nemoralis, a-t-elle réellement bien éclairé les Malacologistes ? Personne ne contestera que les planches de C. Pfeiffer (1) n’aient été faites avec le plus grand soin, et pourtant, jetons un coup d'œil sur ces planches et nous serons bien forcés d’avouer qu'entre les figurations 6 et 7 de la planche IV représentant le type de l’'Helix Vindo- bonensis, et les différentes figurations des planches IT, IITetIV relatives aux Helix nemoralis et IH. hor- tensis, il n'existe pas de ces différences bien nettes, bien précises, appréciables au premier coup d’œil, sans quil soit nécessaire de recourir au texte lui- même. Combien d'exemples analogues ne pourrions- nous pas relever dans les meilleures iconographies Françaises ou étrangères, même des plus récentes ! Si, au contraire, on a eu soin d'établir dans le texte les rapports et différences qui existent entre les mêmes espèces que nous venons de citer, on fera incontestablement mieux saisir, mieux comprendre, mieux palper, pour ainsi dire, les caractères différen- (1) G. Pfeiffer, 1821-1828. Nalurges. deutsch. Land-und Süsswas- ser-Moll. — 49 — tiels de ces espèces ; l’on aura certainement plus vite fait de les lire que de s’escrimer à les chercher même dans la meilleure de toutes les figurations. Or, nous parlons ici de bonnes figures ; mais que dire de la plupart de ces figurations comme on en voit tant dans les revues, journaux, publications de toutes sortes et de tous les pays. L'auteur qui, bien souvent, ne sait pas toujours assez bien dessiner, est condamné à avoir recours à un artiste qui n'entend absolument rien à la Conchyliologie, et qui force et exagère les caractères qu'on lui indique, ou ne peut parvenir à les faire ressortir. Nous ne voudrions ici blesser personne, mais combien en est-il,mêème parmi nos meilleurs amis, qui peuvent se déclarer conve- nablement satisfaits des figurations dont ils ont dû confier l'exécution à une main étrangère ? Hélas ! Les meilleures iconographies ont souvent de bien mau- vaises planches, et dans les planches les moins im- parfaites, que de mauvais dessins ! Par la comparaison des figurations de deux for- mes voisines, le Malacologiste, même le plus exercé, ne saisit pas tout de suite les caractères différentiels. N'est-il pas alors infiniment plus simple de les lui indiquer dans le texte. Là, plus d'erreurs possi- bles, plus d'équivoques, plusd'ambiquité; mais en même temps, économie de temps et d'argent. Car, on ne saurait le dissimuler, la question de la figura- tion entraine bien souvent à des dépenses parfois considérables. Les bons dessinateurs, capables de bien reproduire la moindre Coquille, sont rares, et il faut, non seulement les payer fort cher, mais encore ot aller les chercher fort loin ; ils sont certes plus rares que les Coquilles nouvelles. Faut-il donc, toutes les fois qu'un Naturaliste aura fait une trouvaille, le condamner à une dépense souvent onéreuse ou même à la perte de sa découverte pour une misérable ques- tion de dessin ? Puis il y a dessins et dessins. La photographie elle- même a ses inconvénients, précisément parce que, reproduisant trop exactement la Coquille, elle n’en fait point ressortir les caractères que l’auteur veut mettre en évidence. En somme, même en présence d’un bon dessin, quel criterium avons-nous de sa parfaite exac- titude? Combien de fois n'est-il pas arrivé de voir, même chez de bons auteurs, une figuration ne repré- sentant pas exactement les caractères décrits dans la diagnose et la description. Quel est le Naturaliste qui reconnaitrait l’'Helix Diniensis de Rambur dans la figuration donnée par le Journal de Conchyliologie (1) qui a la prétention d'apporter le plus grand soin dans l’exécution de ses planches. Quel est le Malaco- logiste le plus expérimenté qui saura déterminer, même après le plus scrupuleux examen, les figures 4 et5 de la planche XLIII du magnifique ouvrage de Hartmann (2?) et ne confondra pas dans ces planches l'Helix arbustorum avec l'Helix fruticum ? Bornons-nous donc à faire figurer de notre mieux (1) Helix Diniensis, Rambur, 1868. In Journ. Conch., t. XVI, p. 261514 XNIE, p.258, (pl. EX, F2: (2) Hartmann, 1844. Ærd-und Suüsswasser Gasleropoden der Siweiz. ns 15 = les formes absolument originales, essentiellement différentes de tout type bien connu, et sachons nous contenter, pour les espèces simplement affines à d’autres plus anciennement connues et bien éta- blies, de lire dans un texte le chapitre plus impor- tant, plus vrai, plus scrupuleusement exact des rapports et différences. Nous économiserons et le temps et l'argent, tout en assurant une plus rigou- reuse exactitude aux déterminations spécifiques. DÉNOMINATION SPÉCIFIQUE. — Reste enfin à bap- tiser notre espèce nouvelle. Les règles qui président à la nomenclature sont maintenant bien précises, bien fixes, bien établies ; nous n'avons pas à y revenir. Nous renverrons le lecteur aux remarquables écrits de M. Bourguignat, du D' Saint-Lager, etc., qui font loi en pareille matière (1). En résumé, ilest incontestable qu'il vaudrait mieux pouvoir astreindre tous les Malacologistes et même tous les Naturalistes à faire usage d’une même for- mule, lorsqu'il s’agit de donner la totalité des carac- tères spécifiques d’un Mollusque ou de tout autre animal. Mais dans la pratique pareille mesure n’est point applicable. Que se propose-t-on en somme ? Faire connaître exactement un être jusqu'alors mé- connu. La validité de l'espèce sera donc parfaitement (1) Bourguignat, 1860. Methodus conchyliologicus denomina- lionis, 1 vol. in-8. Saint-Lager, 1880. Réforme de la nomenclature botanique, in Ann. Soc. Bot. de Lyon. — 1881. Nouvelles remarques sur la nomenclature botanique. Loc. cil. 4 authentique du moment que l’auteur aura atteint un pareil but. Une diagnose bien complète ou tout au moins une description suffisante sont d’abord nécessaires ; de bonnes mensurations, des rapports et différences avec d'autres formes déjà connues seront à nos yeux plus utiles que la meilleure figuration; enfin l’étude ana- tomique pourra dans nombre de cas compléter utile- ment le cadre des caractères spécifiques, mais sans être toutefois considérée comme absolument indis- pensable. Le Étude des caractères spécifiques. Les caractères distinctifs propres aux Mollusques sont de deux natures : les premiers, basés sur la ma- nière d'être générale de l'individu, présentent dans leur ensemble un certain degré. de fixité que nous ne retrouverons pas aussi accentué chez les seconds. Ils peuvent porter soit sur l'animal, soit sur la co- quille. Les grandes coupes des classifications sont ordi- nairement basées sur ces caractères généraux propres aux animaux; telles sont les divisions des Céphalés ou Acéphalés, des Operculés ou Inoperculés, des Pulmonés, Pulmobranches ou Branchifères, etc. Les familles et les genres sont le plus souvent établis sur "DS les caractères spéciaux de la Coquille ; telles sont les familles de Limacéens, Colimacéens, Auriculacéens, Valvatidéens, etc., ou les genres Arion, Limax, Vi- trina, Helix, Limnæa. Les caractères particuliers sont beaucoup plusnom- breux ; ce sont eux surtout qui servent à la spécifica- tion des Mollusques; presque toujours basés sur les conditions particulières de la Coquille, ils sont plus variables que les caractères généraux; aussi importe- t-il de ne retenir que ceux qui présentent une réelle garantie pour la bonne détermination des espèces. Dans une rigoureuse description, tous doivent être passés en revue, sauf plus tard, dans l'étude des rap- ports et différences, à revenir surles caractères essen- tiellement distinctifs. Nous allons examiner ces carac- tères particuliers chez les Gastropodes et chez les Lamellibranches. Nous n'avons pas la prétention d'examiner ici toutes les manières d’être différentes propres aux Co- quilles; pareil sujet n’est point nouveau et nous en- trainerait trop loin ; on le trouve du reste exposé dans la plupart des Manuels ou Traités de Conchyliologie ; aussi nous bornerons-nous à esquisser les principales, et surtout à les grouper suivant un ordre logique et suivant leur importance. Chez les Gastropodes, les caractères spécifiques peuvent être réunis en six groupes : 1° le galbe gé- néral; 2° la manière d’être du test; 3° la spire; 4° l'ombilic; 5° l'ouverture; 6° l’opercule et les orga- nes accessoires. 1° GALBE GÉNÉRAL. — Le galbe général définit HONEE l'allure de la Coquille dans son ensemble. Celle-ci, normalement dextre ou sénestre, peut être simple- mentrudimentaire (Arion, Limax), conique (Fusus, Clausilia), cylindroïde (Truncatella, Rumina), globuleuse (Helix, Cypræa), planorbique (Pla- norbis), phrygiforme (Ancylus, Emarginula), pa- telliforme (Patella, Tectura), ete., avec une foule de manières d'être intermédiaires désignées par un qualificatif multiple comme subglobuleux, conique- globuleux, etc. Si la Coquille le comporte, on distin- gueraaveclegalbegénéral, legalbe du dessus etle galbe du dessous. Ce premier groupe de caractères, peut, la plupart du temps, être très exactement défini par quelques mots. Il présente des variations générales susceptibles de constituer des variétés bien définies. Il s'applique non seulement à des modes de groupe- ments génériques, mais encore à des formes spéci- fiques très précises. 2° Tesr. — Les caractères fournis par la manière d’être du test sont fort nombreux; les uns, toujours fixes, font partie de la diagnose de la description; les autres, plus fugaces, susceptibles de disparaitre au bout d’un certain temps après la mort de l’animal, ne peuvent réellement figurer que dans la descrip- tion. Suivant sa constitution, on indiquera si le test est solide ou non, mince ou épais, crétacé ou corné, opa- que ou transparent; l'étude du mode d’ornementa- tion inhérent au test vient ensuite et donne des carac- tères spécifiques assez importants. On remarque que ces caractères prennent beaucoup plus de développe- LS ment et d'importance chez les Coquilles marines que chez les Coquilles terrestres et d’eau douce. Il convient d'étudier ce mode d’ornementation de très près, aussi bien en dessus qu'en dessous de la co- quille, à la base ou au sommet; souvent il présente vers la suture un facies particulier. Le test peut être orné de façon bien différente : tantôt ce sont de très simples stries affectant une di- rection déterminée, et qui peuvent être régulières ou irrégulières, simples ou multiples, profondes ou obso- lètes (Helix Heripensis, Acme lineata) (1) ; tantôt ce sont de véritables costulations qui découpent letestplus ou moins profondément. Les stries ou costulations venant à se croiser, le test présente un aspect treil- lissé. Dans certains cas, il parait au contraire, cou- vert de malléations plus ou moins régulières (Limnæa elophila) (2?) ou même comme persillé (Moitessieria. Rolandiana) (3). Dans quelques formes, surtout chez les Coquilles marines, les costulations prennent un développement considérable et se traduisent par des nodosités, des boursouflures, des varices, des tuber- cules ou même des épines. Ces différents caractères subsistent même après la fossilisation ; ils sont donc indispensables dans une bonne diagnose. Il n’en est pas de même des suivants qui, quoique très impor- (1) Helix Heripensis, Mabille, 1877. In Bul. Soc. zool. de France, p. 304. Bulimus lineatus, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p. 67, n° 6. (2) Limnæa elophila, Bourguignat, 1862. Spicil. malac., p. 97, pl. XII, f. 707. (3) Moitessieria Rolandiana, Bourguignat, 1863. Monogr. Moites., p. 9,pl. I. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Janv. 1884. I. f = tants, ne peuvent en réalité, par suite de leur non-per- sistance, figurer que dans la description. Ces caractères secondaires du test portent sur les conditions épidermiques; ils ne doivent en aucun cas être considérés comme exclusivement spécifiques ; mais par leur netteté, par leur précision ils peuvent donner de précieux renseignements dans les déter- minations. On devra donc, dans une description, définir la coloration de la coquille. Celle-ci est tantôt mono- chrome, le plus souvent multicolore, et dans ce cas, avec des bandes, des fascies, des flammes, des taches, etc., soit continues, soit discontinues et diver- sement disposées. De telles manières d’être ne peu- vent évidemment que constituer des variétés ou mieux encore des sous-variétés. C’est ainsi qu’on fait géné- ralement pour certains Helix dont l’ornementation est très variable (Helix nemoralis, H. hortensis, H. Pisana, etc.) Chez certaines espèces le tissu épidermique se complique et se développe d’une façon particulière pour donner naissance à des poils, à des écailles ou à des rides. Les poils peuvent être caducs, raides ou flexibles, grêles ou solides, cylindro-coniques ou tu- bulés, droits ou recourbés, lisses ou subbranchus, colorés ou soyeux; parfois leur multiplicité donne à la Coquille un aspect feutré connu sous le nom de drap marin (Pectunculus). Leur mode d’implanta- tion et leur disposition sur le test varient suivant les espèces. Les écailles sont de formes très variables ; sur la même Coquille il peut exister plusieurs modes SOMPe d'expansions écailleuses (Ielix ciliata) (1); elles peuvent être en lamelles demi-rondes, arrondies, subtriangulaires, où même terminées en pointes. Enfin les rides épidermiques présentent un mode de disposition qui peut être propre à telle ou telle espèce donnée (Helix costata, H. pygmæa, Planorbis nautileus, etc.) (2). 3° SPIRE. — La majeure partie des Gastropodes affecte une forme spirale. Ceux qui s’écartent de ce type comme les Coquilles patelliformes, capuliformes, phrygiformes, etc., devront être définis de telle façon que ces caractères inhérents au galbe général ressor- tent nettement; on devra, en outre, comme pour les Coquilles spiriformes, tenir compte de la manière d'être du sommet et des fentes ou fissures que le test peut présenter (Fissurella, Emargiluna, Ancylus). Revenant à la spire, on définira donc d’abord la manière d'être de cette spire, qui peut varier depuis l'état rudimentaire jusqu'aux formes les plus enrou- lées. On indiquera avec la plus grande précision de combien de tours elle se compose, et enfin comment s'effectue l'accroissement spiral. Cet accroissement peut être régulier ou irrégulier, lent ou rapide. Ces caractères jouissent d’une importance spécifique beaucoup plus grande qu’on ne le croit généralement, faute d’un examen suffisant de la coquille. (1) Helix ciliala, Venetz, 1820. 7n Sluder, Kurzez. Verzeichn., P. 86. (?) Helix coslata, Müller, 1774. Verm. terr. fluv. hist., II, p. 31» n° 233.— Helix pygmæa, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p.:93. — Hist. Moll, p.114, pl. VILL, f. 8. Turbo naulileus, Linné, 1767, Systema nature, édit. XII, p. 1241. caro De la comparaison des différents tours de la spire dérive toute une série de caractères présentant un certain degré de fixité dans l’espèce. Tantôt le mode d’accroissement des tours est régulier du sommet jusqu’à l'ouverture ; tantôt les premiers tours crois- sent avec une rapidité toute différente de celle que l’on observe dans les derniers tours; parfois le dernier tour ou même l’avant-dernier prend un déve- loppement considérable par rapport aux tours précé- dents, et donne à l'allure de la Coquille un profil tout particulier (Cœæcilianella, Limnæa). Parlois aussi cet accroissement de volume ne se manifeste que dans une partie du dernier tour (Helix Diniensis, etc.). Ce sont là autant de caractères importants que l'on ne saurait négliger. I] faut ensuite définir le profil des tours, profil qui peut ne pas être le même pour chaque tour et qui, suivant les espèces, affecte Les formes les plus variées et les plus diverses. Mais ces tours ne sont point insérés les uns par- dessus les autres de la même façon ; de là autant de manières d’être de la suture; elle peut donc paraitre à peine sensible ou très profonde, même canaliculée, avec tous les états intermédiaires. Le profil de la Co- quille dépendra donc non seulement de la configu- ration des tours, mais encore de la nature de Ia suture. Le dernier tour étant le plus important, il doit être examiné à part. Parfois il présente certaines particu- larités qui ne se manifestent pas sur les tours précé- dents et n’apparaissent qu’à sa naissance. Son mode er ne d'insertion peut être différent de celui des tours pré- cédents; son développement, son ornementation, la façon dont il se termine, présentent autant de carac- tères sur lesquels il importe d’insister dans la des- cription et dans la diagnose. En effet, chez nombre de Coquilles marines, par exemple, ce dernier tour se termine à son extrémité inférieure par une pointe plus ou moins allongée donnant à la Coquille un galbe pyriforme (Murex, Fusus); chez certaines Hélices, nous voyons également ce même dernier tour s’infléchir brusquement à son extrémité ou se développer d’une façon, pour ainsi dire, anormale (Helix Diniensis). L'axe de la spire ou columelle peut affecter diffé- rents modes dans sa disposition, au moins dans la partie qui est apparente. La spire, en effet, peut être plus ou moins tordue; sa base peut se terminer de diverses manières; enfin elle peut être lisse ou ornée de plis, de dents ou de canaliculations que nous retrouverons en étudiant les caractères aperturaux. Enfin, de l'étude du sommet peuvent découler quelques bons caractères spécifiques. Mais il importe de ne pas oublier que chez certaines espèces l’extré- mité de la spire subissant une troncature normale, il en résulte une sorte de faux sommet dont les ca- ractères différent un peu du sommet normal ou pri- mitif (Rumina, Truncatella). 4° Oumrzic. — Les Gastropodes sont non ombili- qués ou ombiliqués. Un tel caractère a souvent servi de mode de groupement dans les classifications les plus importantes. Dans les Coquilles ombiliquées, il LARGE existe certaines particularités qu'il est bon de noter. Chez quelques Coquilles marines comme les Natices, cet ombilic peut être ornementé d'une facon toute spéciale. Chez les Coquilles terrestres et notamment chez les Hélices, les caractères ombilicaux jouent un rôle des plus considérables. On devra donc relever sa profondeur, son diamètre à l’entrée, s’il est entie- rement libre ou en partie masqué par le développe- ment du bord columellaire, sa forme à l'ouverture, etc. Un caractère peu employé et qui pourtant nous a paru fort utile dans certains cas, réside dans la di- mension de la partie visible de l’avant-dernier tour de la spire à l’intérieur de l’'ombilic (1). Il ne faut ce- pendant pas oublier que la même espèce peut être ombiliquée ou non ombiliquée (Leuchocroa candi- dissima)) (?) et constituer dès lors une variété bien définie, tandis que d’autres fois la largeur de l’ombilie varie suivant les colonies (Helix rupestris) (3). Il convient donc avant de s’appesantir sur les caractères fournis par l'ombilic, de bien se rendre compte de leur degré de fixité dans une espèce donnée. 9° OUVERTURE. — Les caractères fournis par l’ou- verture sont extrêmement nombreux et presque tou- (1) A. Locard, 1883. Contributions à la faune malacologique fran- caise, VI. Monographie des Hélices du groupe de l'Helix Heripen- sis. (2) Helix candidissima, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p.75. — — 1801. Hast. Moll., p. 55, pl. V, f. 19. (3) Helix rupestris, Studer, 1789. Faun, Helv., in Cokxe, Trav. Switz., IT, p. 430. Heliz umbilicalus, Montagu, 1803. Tesl. Brit., p. 434, pl. XIII, fa? = 5 2 jours ils affectent un degré de précision presque exempt de variabilité. L'ouverture est tantôt droite, tantôt oblique par rapport à l’axe vertical columellaire. Son contour peut être continu ou discontinu, et, dans ce dernier cas, plus ou moins échancré par l’avant-dernier tour. On relèvera avec soin son galbe dont l'allure des différents bords est essentiellement variable, suivant les espèces. Enfin, notamment chez les Gastropodes aquatiques, sa base peut être échancrée, canali- culée, etc. Passant ensuite aux conditions fournies par le pé- ristome, il conviendra d'examiner son allure sous toutes ses faces et d’en signaler les différents accidents. Ce péristome, en effet, peut être mince, tranchant ou épais, bordé ou lisse, réfléchi ou non réfléchi, denté ou continu, parfois même épineux, etc. Après les caractères du péristome, on examinera les données fournies par le mode d’ornementation situé à l'intérieur des Coquilles. Beaucoup sont lisses intérieurement, mais d’autres, au contraire, comme les Clausilia, les Pupa, les Isthmia, etc., ont l’ou- verture ornée de dents ou de plis plus ou moins pro- fonds, les uns situés sur le bord columellaire, les au- tres sur le bord externe. Ces différentes données, qui sont des plus importantes pour le classement des es- pèces de ce genre, doivent être relevées avec le plus grand soin. On doit done non seulement en indiquer la quantité, mais encore la position respective ; chez un bon nombre d'espèces, ce sont là des caractères précieux et presque toujours constants. Ici peuvent par ONE également prendre place les caractères ornementaux visibles sur les parois apparentes de la columelle, tels que plis, cannelures, denticulations, etc. 6° OPERCGULE ET ORGANES ACCESSOIRES. — Nous com- prenons dans ce groupe plusieurs organes de nature différente qui sont indépendants de la Coquille, mais qui présentent certaines particularités dont on doit tenir compte. Toute une partie des Gastropodes est désignée sous le nom d’opereulés ; leur ouverture est fermée par une cloison mobile qui défend et protège l'animal lorsqu'il est retiré au fond de sa coquille. Cet opercule est attaché à la partie postérieure et supé- rieure du pied du Mollusque. La forme de cet opercule peut varier ; tantôt il est mince, corné, ou tantôt au contraire, comme chez cer- taines Coquilles marines, il devient très épais et tota- lement testacé. Son galbe ou mieux son profil varie suivant les formes du dernier tour , il sera simple et circulaire, par exemple, chez les Cyclostomes, tandis qu'il aura un profil semi-orbiculaire avec une apo- physe latérale articulée par ginglyme avec la colu- melle. L'étude de sa surface présente également une grande importance. Tantôt il est absolument lisse, comme dans le genre Paulia (1), tantôt il présente une orne- mentation en spirale avec un nucleus central ou ex- centrique. Enfin sa position, par rapport à l’ouver- (1) Bourguignat, 1882, Paulia, ou Description d'un nouveau groupe générique de Mollusques habitant la nappe d'eau des puils de la ville d'Avignon. ture, peut varier ; il peut être externe et s'appliquer contre l'ouverture elle-même ou s’enfoncer plus ou moins profondément dans l’intérieur de l'ouverture. Nous devons également signaler dans le même ordre d'idées le clausilium, pièce d’une nature toute spéciale qui, s'appuyant sur la columelle, joue dans le genre Clausilia un rôle analogue à l’opercule. Enfin, nous rappellerons qu'il est d’autres Gastro- podes qui sécrètent, à l’occasion, une pièce opercu- laire non adhérente au corps de l'animal, servant à clore la coquille lorsqu'il veut hiverner. Cette pièce, peu importante du reste dans la spécification, est éga- ment de nature et d’allure assez variables. Chez les Lamellibranches, les caractères spécifiques sont moins nombreux et portent sur des données dif- férentes ; nous les grouperons de la manière suivante : 1° galbe général ; 2° nature du test ; 3° charnière. 1° GALBE GÉNÉRAL. — Ce premier groupe comprend la totalité des caractères fournis par les données exté- rieures de la Coquille. La Coquille étant mise en posi- tion, c'est-à-dire son sommet ayant la prédominance sur toutes les lignes du contour supérieur, on exami- nera la forme générale de la Coquille de manière à en définir l'allure par quelques qualificatifs ; on exami- nera ensuite son degré de symétrie par rapport à la ligne perpendiculaire abaissée des sommets sur le bord palléal. On passera ensuite à l'étude dé- taillée et comparative de chaque région antérieure et postérieure, tant au point de vue de leur dévelop- Abe pement que de leur profil. On terminera enfin par l'examen des différentes lignes, telles que nous les avons énumérées dans le mode de mensuration des bivalves, mode proposé par M. Bourguignat. Une étude ainsi faite, en y joignant la forme et l'allure des sommets, comprendra évidemment toutes les données que le galbe de la coquille d’un Lamellibranche peut offrir, quelle que soit sa forme. 2° Tesr. — Ce que nous avons dit précédemment, à propos du test des Gastropodes, peut également s'appliquer au test des Lamellibranches. Son épais- seur dans ses différentes parties, le mode d’ornemen- tation de la surface externe, la nature des impressions internes, etc., sont autant de séries de caractères im- portants à faire figurer dans une diagnose et dans une description. De même aussi, on réservera pour la seule description la nature de l’épiderme, la colo- ration du test intérieurement et extérieurement, avec toutes ses données parfois si variables, le mode d’ac- croissement dénoncé par les saillies épidermi- ques, etc. 3° CHARNIÈRE. — Chez les Lamellibranches, les caractères fournis par la charnière, caractères tant in- ternes qu’externes, sont des plus importants. Exté- rieurement, le corselet, les lunules, les ligaments ex- ternes doivent être décrits avec soin. Intérieurement, on aura à signaler les dents ou lames de formes di- verses, leur nombre, leur importance et leur position réciproques ; on devra indiquer si elles sont lisses ou dentelées, simples ou bifides, et faire ressortir leur profil ; chez quelques espèces, comme les Drerissensia, mm. 59 == il faudra décrire la forme de la cloison ; enfin on devra signaler la nature et la manière d’être des ligaments internes, s'ils existent, Il va sans dire qu'ici on atta- chera à l'étude des ligaments la même importance qu'à celle de l’épiderme, ces différentes parties de la Coquille devant disparaitre par la fossilisation. Nous venons de voir combien étaient multiples les caractères spécifiques propres à une Coquille donnée. Nous savons, d'autre part, que par suite des varia- tions qu'ils sont susceptibles de présenter (1), tous sont nécessaires pour établir une bonne diagnose ou une bonne détermination. Mais, quel quantum de ces mêmes caractères faudra-t-il admettre pour constituer ce que l’on nomme une espèce nouvelle ? Il n'existe à ce sujet aucune règle bien précise. Ce- pendant on peut admettre comme base, que la pré- sence d'au moins trois caractères principaux différents suffit pour constituer une espèce nouvelle distincte de ses congénères. C’est ainsi que l’a proposé M. Bourguignat (2). Et, en effet, si ces caractères sont bien choisis, si leur importance est réelle, comme la plupart des caractères dans une Coquille sont intime- ment liés les uns aux autres, il s'ensuit que toute mo- dification notable dans une partie de la Coquille en- (1) A. Locard, 1882. Études sur les variations Malacologiques, t AL Ch; x1, p. 390. (9) Bourguignat, 1882. Leltre à Brusina, p. 31. — 1883. Apercu sur les Unionidæ de la Péninsule Ilalique, p. 79. es trainera certaines modifications corrélatives dans les parties voisines. Ainsi, par exemple, si dans une Hélice, toutes choses égales d’ailleurs, le dernier tour présente plus de développement proportionnel par rapport aux au- tres, le mode d’enroulement de la spire sera néces- sairement moins régulier, le dessous de la Coquille plus globuleux, l’ombilic plus profond, l'ouverture moins arroudie, etc. Si la spire d’un Gastropode est plus surbaissée, le galbe général sera forcément tout autre, les tours s’enrouleront avec une vitesse diffé- rente, leur profil sera modifié, l'ombilic paraitra moins profond, l'ouverture plus déprimée, etc. Tous ces caractères se tenant les uns les autres par une sorte de solidarité intime, il suffira donc, pour établir une espèce nouvelle, de constater que parmi les ca- ractères essentiels trois au moins sont différents ; cette différenciation entraînera nécessairement des modifications dans les caractères secondaires. Mais il reste toujours bien entendu que ces trois caractères devront être pris exclusivement parmi ceux que la fos- silisation ne saurait faire disparaitre. IH LS De Ina multiplicité des Espèces. Depuis quelques années, les Malacologistes, à la suite d'une fâcheuse et déplorable question de parti — 61 — pris non raisonné, se sont scindés en deux écoles, singulièrement baptisées sous le vocable d’ancienne et de nouvelle école. L'ancienne école prétend que l’on doit s’en tenir aux types dits Linnéens et Draparnal- diques. La nouvelle école, au contraire, allant de l'avant a créé un nombre assez considérable d'espèces nouvelles. Laissant de côté toutes questions de per- sonnalité bien inutiles dans un pareil débat, nous voulons dire quelques mots sur la tendance et l’es- prit de ces deux systèmes, sans espoir hélas ! d’amener les partis à conciliation, mais dans le seul but de plaider une cause qui nous parait véritablement juste et vraie. Et d’abord, jetons un rapide coup d'œil sur le passé des sciences Malacologiques. Si depuis longtemps la plupart des Coquilles marines, celles du moins qui ne vivent pas à de trop grandes profondeurs, sont déjà connues, il n’en est point de même des Coquilles terrestres et d’eau douce. La Malacologie terrestre Française date à peine d’un siècle. Il est bien certain, que malgré le grand et incontestable mérite que nous nous plaisons à reconnaitre et à proclamer chez l’im- mortel Linné(1) et ses dignes continuateurs Gmelin(?) et Müller (3), la Conchyliologie Française terrestre et (t) Linné, 1758. Systema naturæ, per regna tria naturæ secundum classes, ordines, genera, species, characteribus, differentis synony- mis, locis, édit. X, ? vol.in-8°. — 1766-1767, édit. XII, 3 vol. in-8°. (2) Gmelin, 1788 à 1790. Caroli a Limne, Syslema naluræ, édit. XIII. (3) Müller, 1773-1776. Vermium terreslrium el fluviatilium his- toria, ? vol. in-4°. HO d’eau douce n’a commencé à être sérieusement connue que dès Geoffroy (1), Poiret (2) et Draparnaud (3). Or, le grand traité de Draparnaud, œuvre posthume, ne date que de 1805. A cette époque le nombre des per- sonnes qui s’occupaient de Malacologie était bien restreint, et avec les difficultés des modes de locomo- tion, il est incontestable que ces véritables pères de la science n’ont réellement pu qu’effleurer un aussi vaste sujet. Beaucoup plus tard, et presque en même temps, parurent deux grands traités de Malacologie Française. Nous voulons parler des remarquables ouvrages de M. l'abbé Dupuy (4) et de Moquin-Tandon (5), publiés l’un de 1847 à 1852, l’autre en 1855. De tels travaux eurent pour effet immédiat d'agrandir aussitôt le champ des études Malacologiques ; ils rendirent les plus grands services à la science. Mais depuis cette époque, c’est-à-dire depuis près de trente années, est- il juste, logique, vraisemblable même d'admettre que la Malacologie Française était définitivement connue (1) Geoffroy, 1767. Trailé sommaire des Coquilles lant fluviatiles que terrestres qui se trouvent aux environs de Paris, 1 vol. in-12. (2) Poiret, an IX. Coquilles fluviatiles el terrestres observées dans le département de l'Aisne et aux environs de Paris, Pro- drome, { vol. in-12. (3) Draparnaud, 1801. Tableau des Mollusques terrestres et flu- vialiles de France, in-8°. — 1805. Histoire naturelle des Mol- lusques terrestres et fluvialiles de France, 1 vol. in-4°. (4) Dupuy (l'Abbé) 1847-1852. Hisloire naturelle des Mollusques terrestres et fluviatiles qui vivent en France, 1 vol. in-4° avec 31 pl. (5) Moquin-Tandon, 1855. Histoire naturelle des Mollusques ter- restres et fluviatiles de France, ? vol. in-8° et un atlas de 54 pl. = dre dans ses moindres détails et de proclamer que la science avait dit son dernier mot! Ce sont là, il faut l'avouer, de bien singulières prétentions, et nous ne saurions comprendre que leurs auteurs eux-mêmes puissent se faire illusion à ce sujet. Grâce à ces beaux travaux, une impulsion nouvelle fut donnée à la Malacologie ; le domaine des recherches s’étendit de jour en jour, le nombre des adeptes initiés à cette science ne fit que s’accroi- tre, et nécessairement nombre de découvertes furent faites, tour à tour. Depuis 1855, aucun traité général nouveau n’a paru, mais il a été publié un nombre considérable de mémoires isolés, de mono- graphies spéciales, de descriptions de faunes locales, ete., qui nous ont décelé l’existence d’une quantité considérable de formes nouvelles jusqu'alors com- plètement inconnues. Et aujourd’hui encore, alors que le nombre des espèces s’est considérablement accru, peut-on bien croire que la faune Malacologique Française est abso- lument et entièrement connue? Faut-il admettre qu'il est désormais impossible de trouver une seule forme nouvelle. Hélas, nous sommes bien forcé de l'avouer, nous ne connaissons, au contraire, que très imparfaitement cette faune si riche et si variée. Que de forêts n’ont pas été fouillées, que de lacs et de ruisseaux n’ont pas été dragués, que de sommets, de plateaux ou de vallées n’ont pas encore été parcou- rus par le Malacologiste ! Voilà déjà nombre d'années que, nous cantonnant dans la faune exclusivement Française, nous avons consacré à cette science bien LRQ des heures de recherches et d’études, et pourtant combien en est-il de nos départements pour lesquels nous n'avons que les données les plus vagues, les plus superficielles, alors que nous savons que d’au- tres plus fouillés par de hardis investigateurs ont permis de constater l’existence de formes parfaitement définies et absolument nouvelles. Si des départements comme la Seine, l'Isère, le Rhône, le Var, la Haute- Garonne, etc., ont eu le privilège d’être étudiés par- tiellement ou en détail par d’éminents chercheurs, il en est d’autres, au contraire, dont la faune Mala- cologique est à peine connue. Qui pourra nous ren- seigner sur la faune de la Dordogne, du Loir-et- Cher, de l'Ardèche, du Doubs, etc. ? Et qui peut oser affirmer que ces régions si bien situées pour le développement des Mollusques ne fourniront pas, elles aussi, nombre d'espèces nouvelles. Il faut donc bien le reconnaitre, si l’observation des Mollusques de la France a fait grand progrès, Le dernier mot est loin d'être dit. Or, ce que nous venons de voir pour la France s'applique a fortiori à un grand nombre de pays. La faune locale Fran- çaise est relativement bien plus connue que le reste de la faune Européenne. Dans ce système, des con- trées entières sont encore inexplorées, de même qu'un très grand nombre de cours d'eaux, et ceux-là parmi les plus importants n’ont pas encore été étudiés. Qui donc peut oser prétendre que de nouvelles recherches pratiquées dans ces conditions n'’améneront pas la découverte de formes absolument inconnues jusqu’à ce jour ? 06 On reproche à la nouvelle école de créer trop d’es- pèces et d’ériger à un tel rang ce qui peut n’être con- sidéré à la rigueur que comme de simples variétés. Certes, et nous sommes des premiers à le reconnaitre, il ne faut pas abuser des espèces nouvelles. Multiplier indéfiniment et sans raisons bien plausibles le nom- bres des espèces, c'est s’exposer à perdre la notion scientifique de l'espèce elle-même, pour la confondre avec celle de l'individualité ; c’est arriver à rendre la science inaccessible à ceux qui veulent l’aborder. Il est en cela, comme en toutes choses, une juste et sage limite à laquelle il convient de savoir s’arré- ter. Or, il s'est passé pour la Malacologie ce qui s’est vu dans la plupart des sciences encore à leur ber- ceau. Tel Naturaliste, même parmi les anciens, qui, pour une raison ou pour une autre, a étudié plus particulièrement tel ou tel groupe de Mollusques est arrivé, en quelque sorte fatalement, à en multiplier les espèces. Ses successeurs ont adopté sa manière de voir, et il en est résulté un manque complet d'homo- généité dans l'étude de cette science. Ce manque d’ho- mogénéité est actuellement des plus patents, dansla plupart des branches de la Conchyliologie. Tout le monde connait et admet aujourd’hui dans le groupe de l'Helix nemoralis, au moins les espèces suivantes : H. nemoralis Linné, H. hor- tensis Müller, H.sylvatica Draparnaud, H. Vindo- bonensis Pfeffer. Voilà un groupe facile à étudier, bien connu, et dans lequel on a multiplié les espèces, il y a déjà longtemps, à un tel point que le grand BULL, 80C. MALAC. DE FRANCE, Janv. 1884. I. 5 en Naturaliste Deshayes voulait déjà de son temps les supprimer (1). Eh bien! quiconque voudra se donner la peine d'étudier le groupe des petites Hélices pygmées ou des Crystallines, trouvera qu'il existe entre les Helix micropleuros (?), H. elachia (3), H. Servaini (4), I. pygmaæa (5), H. Nemesiana (6), H. Saint-Simo- niana, etc. (7), toutes du groupe de l’'Helix pygmæa au moins autant de différences qu'entre les espèces admises aujourd'hui par tout le monde dans le groupe de l’Helix nemoralis. C’est que dans ce cas, allant au plus pressé et au plus facile, on s’est borné à dif- férencier des formes de grande taille, visibles à l'œil nu, très communes dans leur habitat, remettant à des temps meilleurs l'examen de petites formes pres- que microscopiques, appartenant à des Coquilles rares ou difficiles à récolter, comme celles dont nous venons de faire l’énumération. Un autre exemple qui démontre bien ce manque d'homogénéité dans la conception scientifique (1) Deshayes, 1838. /n Lamarck, Anim. sans vert.,®? édit.,t. VIT. D: 02. (2) Helix micropleuros, Paget, 1854. Descr. of a new Hel. from Montpellier, in Ann. and Mag. nat. Hist., t. III, p. 454. (3) Helix elachia, Bourguignat, 1883. Moll. lilig., p. 35, pl. V, f. 14-17. (4) Helix Servaini, Bourguignat, 1869. /n Lallemant et Servain, Catlal. moll. env. de Jaulgonne, p. 20. (5) Helix pygmæa, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p. 93. — Hist. moll., p. 114, pl. VIII, f. 8-10. (6) Helix Nemesiana, Bourguignat, 1870. Moll. litig., in Rev. et Mag. Zool.,t. XXII, p. 23. (7) Helix Simoniana, Bourguignat, 1863. Moll, lilig., p. 30, pl. V, f. 5-8. — 6Ù — actuelle est le suivant : Les partisans de l’ancienne école ne savent pas admettre que l’on ait groupé autour de l’Helix fruticum Müller (1) notamment, les H. Mosellica (2, H. Aubiniana (3), H. Lemo- nia (4) et H. Dumorun (5), ou bien autour de l’H. strigella (6) Draparnaud, des formes aussi distinctes que les IT. separica (7), H. Vellavorum (8), H. le- pidophora (9), H.Buxetorun (10), H.Nemetuna (11), H. Cussetensis (12), H. Russinica (13) et H. Ceys- sont (14), nous nous bornerons à leur répondre que s'ils veulent bien se donner la peine d'examiner attentivement ces différentes espèces, ils trouveront qu'il ya entre elles, dans chaque groupe, au moins autant de différence qu'entre les Hyalina lucida et H. cellaria, dont personne ne conteste Ja validité, ou quentre les Helix pomatia (15), H. li- (1) Heliz frulicum, Müller, 1774. Verm. terr. fluv. hisl., TI, p. 76. (2) Helix Mosellica, Bourguignat, 1878. Test. nov. Moll., n° 131. (3) Helir Aubiniana, Bourguignat, 1878. Loc. cit., no 132. (4) Heliz Lemonia, Bourguignat, 1878. Loc. Gil, Jo 1933. (5) Heliz Dumorum, Bourguignat, 1878. Loc. cit., no 134. (6) Helis strigella, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p. 81. — Hist. moll., p. 84, pl. VIL f. 1-2, (non pars auct.) (7) Helix separica, Bourguignat, 1878. Loc. cèt., no 141. (8) Helix Vellavorum, Bourguignat, 1871. Mss. — 1882. In Lo- card, Prodrome, p. 62. (9) Helix lepidophora, Bourguignat, 1878. Test. nov. Moll., n°139. (10) Helixz Buxetorum, Bourguignat, 1878. Loc. cit., no 143. (11) Helix Nemeluna, Bourguignat, 1878. Loc cil., no 142. (12) Helix Cusselensis, Bourguignat, 1871. Mss.—1882. In Locard, Prodrome, p. 62. (13) Helix Russinica, Bourguignat, 1878. Tes!. nov. Moll., no 140. (14) Helix Ceyssoni, Bourguignat, 1871. Mss. — 1882, In Locard, Prodrome, p. 62. (15) Helix pomatia, Linné, 1878.Systema naluræ, édit.1X, 1,771, = Cru gata (1), H.Taurica (2), H.cincta (3), H. vulgaris (4), H. Lucorum (5), etc., toutes espèces reconnues par les partisans les plus acharnés de la vieille école. Si donc il est admis que l’on peut grouper autour des Helix nemoralis et H. pomatia, par exemple, un certain nombre de formes affines, admises depuis longtemps comme bonnes espèces, pourquoi ne pas permettre que l’on en fasse tout autant pour les Helix pygmaæa, H. fruticum, H. strigella, etc., ete., alors qu'il est bien démontré, bien reconnu que toutes ces différenciations parfaitement constantes et hérédi- taires sont de même importance, de même nature, de même valeur? Aussi tenons-nous pour parfaite- ment certain, que le jour où l’on voudra de sang- froid, sans parti pris de système et d'école, envisager ce seul point de vue de l’homogénéité spécifique dans la Malacologie, on arrivera à reconnaitre que non seulement il n’y a pas trop d'espèces, mais encore qu'il faut en créer de nouvelles dans certains groupes pour équilibrer convenablement la valeur spécifique des formes déjà connues. Nous ne voudrions cependant pas entreprendre ici la critique des espèces admises par la vieille école. Mais est-elle bien certaine que toutes ses espèces présentent réellement entre elles autant de caractères distinctifs qu'elle prétend en exiger aujourd'hui chez les espèces créées par la nouvelle école? Com- (1) Helix ligata, Müller, 1774. Verm. terr. fluv. hist., II, p. 58. (2) Hehx Taurica, Krynicki, 1833. /n Bull. Moscou, t. VI, p. 423. (3) Helix cincta, Müller, 1774. Loc. cil., p. 58. (4) Heliz vulgaris, Parreyss, 1839. /n Rossmässler, Iconographie, IX, f. 581. (5) He!ix Lucorum, Linné, 1878. Loc. cit., I, p. 773. bien n’en est-il pas, notamment parmi les Coquilles marines, dont les caractères spécifiques essentiels sont basés sur des questions de coloration, de mo- difications épidermiques, d’ornementations passa gères, etc., toutes choses qui n’ont qu’une valeur caractéristique bien secondaire, puisqu'elles dispa- raissent par la fossilisation ou souvent même avec la mort de l'animal. Mais, dira la vieille école, pourquoi ne pas ad- mettre comme simples variétés vos innombrables espèces ? Nous leur répondrons par la même argu- mentation : Et d’abord, le quantum de nos espèces n'est point innombrable; il est plus grand que le vôtre, c'est vrai, mais il a une limite puisqu'il est subordonné à des conditions bien définies; ensuite admettez-vous que le Hyalinia cellaria (1) soit une variété du H. lucida (?), l'Helix ligata(3) de l'H. pomatia (4), le Cypræa pulex (5) du C. Euro- pæa (6), ete., ete.? Non. Alors puisqu'il est parfaite- ment reconnu et démontré, quand on veut se donner la peine de les étudier, que nos nouvelles espèces présentent, par rapport au type tête de groupe, au- tant de différences que les formes que nous signa- lons, pourquoi nous condamner à faire ce que vous ne faites pas vous-mêmes ? (1) Helix cellaria, Müller, 1874, Verm. terr. fluv. hist., I, p. 38. (2) Helix lucida, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll., p. 76. — Helix nitida, Drap. Hist. Moll., p. 232, pl. X, f. 1. (3) Helix ligala, Müller, 1774, Loc. cit., p. 58. (4) Helir pomatia, Linné, 1758. Syst. nat., édit. X, I, p. 771. (5) Cypræa pulex, Solander, 1828. /n Gray, Zool. Journ., t. III, p. 368. (6) Cypræa Europæa, Montagu, 1808. Test. Bril., Surpl., p. 88. Et Puisque ces formes diffèrent entre elles par un nombre de caractères suffisant, que ces caractères sont constants et héréditaires, qu'ils s’appliquent non pas à une individualité, mais bien à une colonie tout entière, pourquoi vouloir en faire de simples variétés ? Est-ce donc simplifier la science que de la compliquer, l’'embrouiller, la rendre incompréhensible, comme l'ont malheureusement fait certains auteurs, depuis quelques années, sous le fallacieux prétexte de di- minuer le nombre des espèces? Avec un tel groupe- ment, on ne sait plus où telle espèce commence, on ne sait plus où elle finit. On cite toujours comme un modèle de cette étrange et prétendue simplification dela science, l'ouvrage de Moquin-Tandon sur la faune Malacologique Fran- çaise ({). Mais qu’a-t-il fait? Pour la plupart de ses espèces, il a totalement perdu la notion de la va- riété : tantôt, pour lui, la variété est basée sur des modifications notables dans le galbe, dans la forme, tantôt elle ne repose que sur une simple manière d’être de l’épiderme. Est-il logique de faire des va- riété du Limnæa limosa (2?) Linné, avec des formes aussi dfférentes que les L. fontinalis (3) Studer, L. intermedia (4) de Ferussac, L. vulgaris (5) C. Pfeiffer, L. thermalis (6) Boubé, L. Nouletiana (1) Moquin-Tandon, 1855. Histoire naturelle des Mollusques ter- restres el fluvialiles de France, ? vol. in-18 avec atlas. (2) Helix limosa, Linné, 1758. Systema naturæ, édit. X, I, p. 714, (3) Limneus fonlinalis, Studer, 1820. Kurz. Verzeiehn, p. 43. (4) Limnea intermedia, de Ferussac, 1822. 1n Lamarck. Anim. sans vert, NI, II, p. 141. (5) Limnæus vulgaris, G. Pfeiffer, 1821. Syst. deulsch. Moll., I, rh 89) pt eN (6) Limnea lhermalis, Foubé, 1833. Bull. hist. nat., p. 28 (non Puton). ets Gassies, L. Trenquelleoni(1) Gassies, etc., alors que l’on admet au même rang les manières d’être fas- ciata, coalila, interrupta, lurida punctella, uni- color, albida, major, etc., pour l’Helix nemo- ralis (2) Linné? C'est là un manque de logique complet, absolu, car quiconque aura bien voulu se reporter aux trois types, par exemple, des Limnæa limosa, L. intermedia et L. vulgaris, tels qu'ils ont été décrits et figurés dans le principe, comprendra que ces trois formes sont essentiellement distinctes, qu’elles constituent de très bonnes espèces et que chacune de ces espèces peut avoir des variétés major, minor, pellucida, ete., ete., de même valeur que les variétés signalées pour l’'Helix nemoralis. La nouvellle école ne fait done en somme que rétablir une sorte d'équilibre spécifique dans la Malacologie. Elle ne s’écarte, du reste, pas beaucoup du système si prôné de l'ouvrage de Moquin-Tandon, puisque, en présence du grand nombre d'espèces qui existent en réalité, elle groupe autour d'anciens types, déjà connus pour la plupart, les formes qui sont les plus affines. Elle ne repousse point les variétés, mais elle ne veut les admettre qu'avec leur juste valeur, et cela pour toutes les espèces. Mais un fait bien digne de remarque et que nous ne pouvons passer sous silence, c’est celui de la con- firmation absolue de la validité de bon nombre de ces espèces nouvelles par l'étude anatomique ou par celle de la matière testacée elle-même. Nous étendre da- (1) Limnæa Trencalleonis, Gassies, 1849. Moll. Agenais, p. 163, 1 (2) Helix nemoralis, Linné. In Moquin-Tandon. Loc. cit., p. 162, qe vantage sur pareil sujet nous entrainerait trop loin ; mais déjà pourrions-nous citer quantité de ces espèces que la vieille école ne veut pas admettre, espèces qui sont créées sur l'examen de la coquille et dont l’étude anatomique de l’animal vient affirmer de la façon la plus irréfutable la parfaite validité ! Enfin, on prétend que la nouvelle école se laisse entrainer dans sa création d'espèces nouvelles par la simple considération de modifications apportées dans les Coquilles par des influences purement locales ou accidentelles. Que l’on veuille bien examiner l'habitat de ces espèces nouvelles, et l’on verra que s’il en est quelques-unes qui semblent localisées dans un milieu donné, d'autres, au contraire, ont une extension géo- graphique des plus considérables. Parfois même elles se plaisent dans des milieux bien différents, bien distincts. Mais bien souvent le temps manque à nos lecteurs pour qu’ils puissent se livrer à des études utiles, à des rapprochements nécessaires, et dont les conclusions militeraient par trop en faveuride leurs adversaires. Laissons donc de côté ces mesquines coteries, ce fâcheux esprit de parti pris, ces petitesses d'école et de rivalité. Unissons nos efforts dans un intérêt com- mun; travaillons d'accord pour n'avoir qu’un but: le progrès etle développement des Sciences Conchylio- logiques, et les résultats obtenus vaudront infiniment mieux pour la science elle-même et pour tous. (Lu à la Société d'agriculture, Histoire naturelle et arts utiles de Lyon, dans sa séance du 23 novembre 1883.) MONOGRAPHIE DES FORMES APPARTENANT AU GENRE MONETARIA PAR LE D" A.-T. DE ROCHEBRUNE, Aide-naturaliste au Muséum, Dans un récent travail ayant pour titre : Étude sur la famille des CyYrræID, notre affectueux con- frère M. le D' Jousseaume (1), reconnaissant avec raison l'utilité d'établir, pour les espèces de cette famille difficile, des divisions nettement caractéri- sées, s'est attaché à séparer la majeure partie des types, jusqu'ici confondus sous une même appellation générique. Des essais de cette nature avaient été tentés avant lui sans succès. Troschel, entre autres, se basant sur les dispositions du ruban lingual, avait, en 1863 (2), proposé des divisions inacceptables, à cause même du mélange des formes les plus disparates qu’elles ren- ferment; c'est ainsi que sous le titre : genre ARIGrA, il inscrit trois sous-genres, dont l’un, sous-genre MOoNETARIA, comprend les Cypræa monetla, pyrum, annulus, undata, Turdus, flaveola, sanguino- lenta, etc. (1) Bull. Scc. Zool. de France, 1°" fascicule 1884. (2) Das Gebiss d. Schnecken N. Begründ. e. natur. class. Funfle Lieferung, p. 204-205. IAE Faisant justice d’une classification dont l'unique fondement repose sur un organe sans valeur carac- téristique, parce qu’il est variable en raison de l’âge, du sexe, parfois même de la taille des individus d’un même type, malgré l'opinion contraire des adeptes d’une école qui peut être à bon droit qualifiée d’Alle- mande, M. le D' Jousseaume, ne pouvant adopter le genre Aricia de Gray (1), ce genre faisant double emploi en Zoologie, a encore, avec raison, érigé en genre le sous-genre de Troschel, mais en le restrei- enant aux types Mmonela et annulus. Ainsi compris, le genre MoxEerTariaA de M. le D'Jousseaume présente des formes dont l'étude minu- tieuse mérite d'occuper l'attention, non seulement au point de vue purement Malacologique, mais aussi au point de vue Ethnographique. L'examen d’une série nombreuse de Monetaria moneta etannulus, permet en effet de distinguer des formes tranchées et nettement définies. Parmi ces formes, les unes sont considérées comme de simples variétés, comme des RAGES; les autres, au contraire, sont données comme spécifiquement dis- tinctes. Ainsi la Monetaria (Cypræa) Barthelemyi, Bernardi, démembrée de la Monetaria (Cypræa) moneta type, est acceptée comme espèce ; il en est de même de la Monetaria (Cypræa) Noumeensis, Marie, démembrée de la Monetaria (Cypræa)annulus type. (1) Le genre Aricia a été créé en 1817 par Savigny, pour un groupe d'Annelides , Robineau-Desvoidvy, l'employait en 1830 pour désigner certains Diplères; c'est seulement en 1832, que Gray réunit sous ce nom les Cypræidæ dont nous nous occupons; c'est donc à tort que les Malacologistes ont accepté le nom de Gray, qui doit être rayé de la nomenclature Malacologique ! ms. TE — Nous n'avons pas à rechercher les causes de cette manière de procéder si fréquente en Malacologie, tout aussi bien qu'en Zoologie générale ; pour nous, qui ne pouvons accepter la RAGE telle qu’elle est ordinai- rement envisagée, qui nions son existence en dehors de l’action incessante de l'homme, pour nous qui considérons l'espèce comme une chose abstraite, comme une FORME résultant des influences diverses des milieux où elle vit et où elle se propage, nous nommerons ces FORMES, aussi souvent qu'elles nous montreront des caractères propres à les différen- cier, convaincu d’embrouiller beaucoup moins la no- menclature (expression consacrée !) qu’en les dési- gnant par des phrases précédées de chiffres ou de l'alphabet grec, méthode surannée, que certains pré- conisent, tout en suivant notre système lorsque le besoin de doter la science d’une espèce nouvelle se fait chez eux trop vivement sentir. Ces quelques préliminaires établis, il nous faut ca- ractériser le genre Monetaria, ainsi que les formes lui appartenant, mais avant il est essentiel de nous arrêter un instant sur le type monetla, type Linnéen, ou qu'il est d'usage de considérer comme tel. La première description de la Cypræa moneta a été publiée en 1785, dans le vol. VIII des Amcœænitates Aca- demicæ de C. Linné, où, sous le titre de: Dissertatio CLVIII — Fundamenta teslaceologiæ præside C. Linné, proposila ab auclore A. Murray, 1771, 29 juin, Upsaliæ, on trouve, à la page 142, les lignes suivantes : CyrRæa Monera, — Testa depressa; a «, nodoso-margi- Er de nata ; b, dorsum gibbosum ; c, pars anterior, et d, pars poste- rior testæ; e e, gibbi duo loco spiræ. (Tab. I, f. 41.) Nous avons fait reproduire avec une exactitude mathématique (1) la fig. 11, tab. II, des Amoœænitates (loc. cit.), figure, ainsi que la diagnose précédente, dont nous ne trouvons l’in- dication dans aucun des ou- vrages de Conchyliologie que nous avons pu consulter. La concision, l'exactitude des descriptions de Linné (il serait souvent plus juste de dire de ses disciples, la thèse précitée de Murray en est la preuve), si souvent ci- tées comme modèles, sont loin de pouvoir être invoquées dans le cas qui nous occupe, car les trois lignes consacrées à la Cypræa moneta pourraient s'appliquer aussi bien à cette forme qu’à toute autre du même groupe, voire même de groupes éloignés, et sans la figure explicative, figure du reste médiocre- ment exacte, il serait difficile, sinon impossible d’ar- river à la connaissance du type que l’auteur avait en vue. Ce type cependant ne doit pas être négligé et c’est lui que nous allons prendre comme point de départ de cette étude, en le décrivant aussi exactement que pos- sible, d'apres les nombreux spécimens des collections du Muséum et des galeries du Trocadéro. (1) Nous devons cette figure à l'habile crayon de M. J. Terrier, dont le talent bien connu nous est d’un précieux secours pour les illustrations de notre Faune de la Sénégambie. ER, Gen. MONETARIA Jouss. Testa nitidissima, sæpius unicolore, rarissime punctis maculisque ornata ; rhomboidea seu anguloso-ovoidea, crassissima, marginala, marginibus tuberculatis vel lævi- bus; superne gibbosa, plus minusve birostrata; inferne plerumque excavata, quandoque subconveæa ; apertura subrecta, dentibus inæqualibus, nunc prominulis, nunc nodosis, armala. I. MONETARIA MONETA. Cypræa moneta, Linn. (Murray), Amœæn., loc. cit.— Martin. Conch. Cab., 1769, t. I, p. 404, pl. XXXI, f. 337-338. A.— Testa superne luteo-olivacea, lateraliter et inferne pallide lutea; rhomboidea, crassa, marginata, gibbosa; antice in rostrum breve attenuata et sulco subprofundo transversim notata; postice dilatata,k tuberculis ovoideis, crassis, coronala; inferne plana ; apertura subincurvata, antice dilatata, postice angustata; dentibus elongatis, anticis brevibus, distantibus; columellaribus 14, ex- ternis 14. Long. 0,028 ; Lat. max. 0,022; Crass. maæ. 0,014. Hab. — Nouvelle-Calédonie; Ceylan; Tongatabou; Alger. (Teste GC. Weinkauff); Boulogne-sur-Mer (Teste D' Jous- seaume). Coquille d’un jaune lavé d'olive pâle en dessus, d’un jaune blanchâtre sur les côtés, blanche en dessous ; en forme de losange ; épaisse, gibbeuse en dessus, à gibbosité délimitée par la surélévation des bords larges et faiblement calleux; présentant à sa partie antérieure un rostre court, obtus, limité en arrière par un sillon transverse ; élargie vers sa partie mé- diane et postérieure où se montrent disposés en cou- TE ronne quatre tubercules, dont deux antérieurs ellipti- ques, robustes, dirigés un peu obliquement d’arrière en avant, et deux postérieurs, celui de droite faibleet ar- rondi, celui de gauche large et élevé ; région inférieure presque plane, à ouverture légèrement incurvée, élargie en avant, très étroite en arrière, armée de dents robustes, courtes, subaiguës, distantes dans la région la plus large, obtuses et rapprochées, dans la plus étroite, et se prolongeant de deux en deux, en uu tubercule subovoïde saïillant, ces tubercules for- mant par leur ensemble, au centre de la face colu- mellaire et de la face externe, comme une crête lon- gitudinale à dentelures espacées et obtuses. La disposition des tubercules de la région posté- rieure, leurs dimensions exceptionnelles, l'alternance de dents courtes et de dents allongées extérieurement tuberculeuses, sont les caractères les plus accusés de cette forme qui, tout en différant sous plusieurs rap- ports du type Linnéen, semble cependant s'en rappro- cher le plus. À ce type appartiennent les spécimens des côtes d'Algérie cités par C. Weïinkauff (Cat. coq. mar. recueillies sur les côtes d'Alger, in J. Conch., vol. XI, p. 369, 1862), où onlit: « Cypræa monela, Hab. Alger où elle n’est pas rare ». La figure de Mar- tini, citée par l’auteur, prouve que c’est à cette forme seule que doivent être rattachés les spécimens Algé- riens. 2. MONETARIA ETHNOGRAPHICA. Uypræa monela., Gray., Monogr. Cypræid. In Zoolog. Journ., 1825, vol. I, p. 492. A. — Testa superne pallide olivacea vel violaceu, linea D = aurantiaca circumdata, lateraliter et inferne nitide alba, subrhomboidea, late marginata, gibbosa ; antice subatte- nuata et sulco profundo rotundato' transversim notata ; postice abbreviata,k tuberculis conicismunila; inferne com- planata; apertura recta, subangustata, dentibus subacutis; columellaribus 10, externis M, in paginis columelluribus exlernisque 2-4 tuberculis conicis, acutis, armata. Long. 0,018; Lat. max. 0,013 ; Crass. max. 0,008. Hab. — Mer Rouge; Océan Indien. Coquille d'un vert olive très pâle ou violette en des- sus, à gibbosité centrale proéminente et entourée d’une ligne étroite de couleur orangée ; d’un blanc très bril- lant sur les côtés et en dessous ; en forme de losange ; région antérieure atténuée, obtuse à la pointe et por- tant un sillon concave et très profond ; région posté- rieure tronquée, portant quatre tubercules égaux coniques droits ; région inférieure plane, à ouverture droite, assez large, armée de dents subaiguës, courtes, rapprochées surtout dans la portion posté- rieure ; face columellaire ornée de deux tubercules coniques aigus ; face externe également ornée de tubereules semblables à ceux de la face opposée, mais au nombre de quatre. Abstraction faite de la taille, dont il ne faut tenir aucun compte pour les formes du genre Monelarianon plus que pour toutes les Cypræidæ en général (1), la Monetaria ethnographica se distingue de la Mone- (1) Un fait des plus remarquables, rare chez les Mollusques, mais presque constant chez les Cypræidæ, consiste dans la différence considérable de taille parmi les individus de formes identiquement semblables. Doit-on voir dans ces différences un caractère de sexe, = @0 = taria moneta, par la nature et la disposition des tuber- cules de la région postérieure et surtout par la pré- sence à la face inférieure de tubercules coniques que l’on n’observe chez aucune autre forme connue. La Cypræa moneta décrite par Gray (loc. cit.) est incontestablement la même que notre ethnogra- phica, « the back ovate, surrounded by a yellow ring clow the edge of the margin » d’une part, «the base white, whith seven tubercles on the side of the mouth » de l’autre, sont, comme on vient de le voir, les caractères distinctifs sur lesquels nous in- sistons le plus. Il en est de même du type de Gualtieri : Parva dorso et basi nodoso, linea crocca circumdata, candida ».(Tab. XIV, f. 5.) 3. MONETARIA MERCATORIUM. A.— Superne sordide lutea, lateraliter lutescente albidu, inferne alba; rhomboidea; validissime marginata; gibbosa; antice obtusa, et sulco profundo transversim secta; poslice intense dilatata, et 2 tuberculis latis, ovoideis, lateraliter dispositis, adjuncta, inferne conveæiuscula, lœvi; aper- tura recta, sublata, dentibus validis ; columellaribus 14, externis A3. Long. 0,032; Lat. max. 0,025; Crass. max. 0,016. Hab. — Iles Seychelles ; Japon; Iles Lavezzi au Sud de Bonifacio (Corse). (Teste M. Chassy, in Mus. Paris.) Coquille, d’un jaune sale légèrement teinté d'olive ou bien certaines causes inconnues influent-elles sur le dévelop- pement de tels ou tels spécimens? Ces questions jusqu'ici n'ont pas été,croyons-nous, suffisamment élucidées et nous nous réservons de les examiner plus tard. = Gp 2 pâle en dessus, d’un jaune blanchâtre sur les côtés, blanche en dessous ; de forme rhomboïdale à contours légèrement ondulés, obtuse en avant, portant un sillon transverse profond ; atténuée en arrière et for- tement élargie sur les côtés limités par un tubercule large et peu saillant ; très faiblement convexe en des- sous, à bouche droite, assez large, armée de dents fortes, espacées, obtuses, quadrangulaires. Les spécimens provenant des îles Lavezzi (Corse), que possède le Muséum, spécimens dus à la libéralité de M. Chassy, ne diffèrent du type des iles Seychelles plus haut décrit, que par une taille moindre ; en nous occupant de la distribution géographique des formes, nous aurons à examiner certaines opinions, de cer- ltains Conchyliologistes relativement à cette forme et à quelques autres. Sowerby (The Conchol. TT, 1841, pl. CXV.— Cy- præidæ, pl. XXV, f. 123) figure sous le nom de Cypræa moneta, vue sous deux aspects (2 wiews), un type presque en tout semblable à notre Monelaria mercaltorium, seulement il se singularise par des di- mensions considérables (Long.0,043; lat. max. 0,030); de plus, la figure montre 17 dents columellaires et 16 externes. La figure n'étant accompagnée d'aucune descrip- tion, ni de renseignements quelconques, nous citons pour mémoire cette forme exceptionnelle dont nous laissons toute la responsabilité à Sowerby. 4. MONETARIA VESTIMENTI, A.—Tesia superne schistaceo-alba, zonis tribus pallide BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Mars 1884. I. 6 pe olivaceis cincta, lateraliter et inferne nitidissima, alba; irregulariter subovoidea, antice obtusa, postice subtrun- cata, tuberculo subprominulo, lato, munita; inferne sub- plana; apertura recta sat lata; dentibus columellaribus 14, prominulis, parvis; externis A, crassis, prominentibus, distantibus. Long. 0,018; Lut. max. 0,012; Crass. max. 0,009. Hab.— Côtes d'Afrique; Pointe de Barbarie, Casamence, Gambie; Ile Sant-Yago(archipel du Cap-Vert) où nous avons recueilli nous-même le type vivant; Mer Rouge; côtes de Zanzibar. Coquille d’un blanc grisâtre en dessus, traversée par trois bandes d’un vert olivâtre pâle, d’un blanc pur et très brillant en côté et en dessous ; de forme ovoide, à bords légèrement onduleux, obtuse en avant, un peu tronquée en arrière et portant à droite et en côté un tubercule large et très peu saillant ; presque plane en dessous, ouverture droite, assez large ; dents de la face columellaire petites, les trois premières antérieures aiguës, courbées en dehors, dents de la face externe robustes, espacées, longues et proéminentes, se prolongeant presque jusqu’au bord libre de la coquille. Cette forme éminemment Africaine est remar- quable par l'absence de tubereules aigus ou coniques en arrière, et par la disposition des dents, dont celles de la région externe se distinguent par leur longueur et leur épaisseur; c’est à elle que nous rapportons le Cypræa moneta cité par Dunker (Ind. Moll. Guin., p. 31), sur la côte de Loanda (golfe de Guinée) où il est pêché par les naturels. 5. MONETARIA ATAVA. Aricia monela, Rochbr., Mal. Faun. Arch. OC. Vert. In N. Arch. Mus., ?° Sér., t. IV, p. 285, n° 80. A. — Tesla ovoideo elongata, marginata, gibbosa, an- tice inrostrum subobtusum attenuata;lateraliter paulutum erpansa; poslice rotundata; inferne plana; apertura sub- recta, lata, dentibus columellaribus 14, minutissime acu- lis, distantibus, 3 anticis conicis, crassis; exlernis 15, quadratis, prominulis. Long. 0,022; Lat. max. 0,044; Crass. maæ. 0,040. Hab.—IleSant-Yago(archipel du Cap-Vert)Conglomerats, plages soulevées. — Époque quaternaire. Coquille ovale-allongée, marginée, gibbeuse, pro- longée en avant en un bec obtus, arrondie en ar- riére, un peu élargie en côté: plane en dessous, à ouverture droite, élargie en avant, à dents columel- laires, étroites, aiguës, espacées, les trois premières robustes ovoides; dents de la région externe, subal- longées, espacées, quadrangulaires. La présence dans les dépôts Quaternaires de l’ar- chipel du Cap-Vert, de cette forme, est une des preuves que nous avons invoquées (loc. cit.) et que nous invoquerons à nouveau, plus loin, en faveur de l'opinion controversée, tendant à considérer les monela et annulus, comme faisant partie de la faune Africaine. 6. MONETARIA BARTHELEMYI. Cypræa Barthelemyi, Bernardi, Jour. Conch., vol. IX, p. 48, pl. I, f. 3-4, 1861. « A. — Testa ovato-oblonga, crassa, marginala, supra = gibbosa, marginibus tumidis, nodosis, albicantibus, citrino- auranliaca; in medio zonis tribus angustis viridibus fas- ciata; infra excavata; apertura angusta, subrecta, denti- bus 13 validis, parum prominulis, albis, citrino-lutea. » « Long. 0,037; Lat. 0,022. « Hab.—Nouvelle-Calédonie (Musée de Marseille), Bernardi. « Coquille assez allongée, oblongue, épaisse, gib- beuse, fortement bordée, d’un jaune orangé en dessus avec des bourrelets blanchâtres, épais et cal- leux ; la partie la plus saillante est traversée par trois bandes étroites, verdâtres, peu apparentes et recou- verte par un fort émail; quatre tubercules noduleux à la partie postérieure et deux seulement à la partie antérieure ; la coquille en dessous est de forme exca- vée avec une ouverture presque droite, peu large, portant de chaque côté treize dents assez grosses mais peu saillantes, peu prolongées et d’un blanc qui tranche sur le jaune un peu foncé du reste de la partie ventrale » (Bernardi). « Cette intéressante espèce que l’on ne peut con- fondre qu'avec certaines variétés de la monela, ajoute Bernardi, dont nous copions la diagnose et la description (loc. cit.), s'en distingue à première vue par sa forme plus allongée et excavée en dessous, par la disposition de ses dents et de ses tubercules ». Pourquoi le conchyliologiste précité, distingue-t-il cette forme (que nous acceptons du reste), bien qu’on puisse la confondre avec GERTAINES VARIÉTÉS DE LA MONETA ? Nous avons répondu à cette question, au commen- cement de cette étude. 7. MONETARIA PLEURONECTES. A. — Testa superne luteo-olivacea, lateraliter luteo-au- rantiaca, inferne pallide lutea, ovato-elliptica, crassis- sima, gibbosa, antice attenuata, cesticulo crasso, trans- verso, munila; postice in rostro obliquo, bifido, elongata; marginibus tumidis ; inferne subconvexa ; apertura recta; dentibus columellaribus 13 crassis, prominulis; externis 10, brevibus, conicis. Long. 0,032; Lat. maæ. 0,019 ; Crass. max. 0,0 Hab. — Iles Seychelles; Tongatabou. Coquille d’un jaune légèrement olivâtre, brillante en dessus, d’un jaune orangé sur les côtés, jaune pâle en dessous, ovale-elliptique, très épaisse, gib- beuse, atténuée en avant et ornée d’un large bourre- let saillant disposé en travers; prolongée en arrière en un rostre obtus, dirigé obliquement, bifide, à fente bordée de lèvres épaisses ; côtés fortement cal- leux ; partie inférieure, faiblement concave, à ouver- ture presque droite, étroite, à dents courtes, coniques à la région externe, épaisses, et très peu saillantes au bord columellaire. Cette forme, voisine de la précédente, s’en dis- tingue par l’absence de tubercules à la région posté- rieure; par le remarquable bourrelet de la partie antérieure, et par la forme du rostre postérieur, dont les lèvres épaisses ne se montrent chez aucune autre. Le nom de Pleuronectes, que nous lui imposons, rap- pelle les caractères de la bouche de certains Poissons Pleuronectes. 8. MONETARIA CAMELORUM. A.—Testa superne margaritacea, lateraliter et inferne alba, nitidissima, ovoidea, marginata, gibbosa, antice posticeque obtusa ; inferne subconcava; apertura recta, lata, dentibus pallide croceis; columellaribus 11, promi- nulis; externis 12, crassis, conicis. Long. 0,021; Lat. maæ. 0,015; Crass. max. 0,040. Hab.—Côte occidentale d'Afrique, Pointe des Chameaux, Cap-Blanc, Joalles, où nous l'avons recueilli nous-même vi- vant, et en quantités considérables. Coquille d’un gris de perle en dessus, blanche sur les côtés et en dessous, ovoide, marginée à bords faiblement calleux, gibbeuse, obtuse en avant et en arrière; un peu concave en dessous, à ouverture droite, large, armée de dents robustes légèrement teintées d'orange pâle ; les dents antérieures de la région externe sont très espacées, coniques, courtes ; celles de la pointe du bord columellaire, robustes et fortement arquées en dehors. 9. MONETARIA ICTERINA. Cypræa iclerina, Lamarck, Ann. Mus., t. XVI, p.91 et An. s. Vert., 6: NIL/SpM387: A.—Tesia superne pallide lutea, fascis fuscatis, distan- tibus cincta; ovalo-oblonga, submarginata, tumida, antice truncata; postice submucronata ; inferne concava, apertura recta latu, dentibus crassissimis; columellaribus 14, acu- his, prominulis; externis 13, latis distantibus. Long. 0,031; Lat. maæ. 0,019; Crass. max. 0,044. Hab. — Mer Rouge. Coquille d’un jaune pâle, ornée en dessus de trois mms ss: bandes peu distinctes, d’un brun olivâtre très faible, épaisse, ovale-oblongue, fortement bombée en des- sus, à bords épais, tronquée en avant, se prolongeant un peu en arrière en un mucron obtus ; concave en dessous, ouverture droite, assez large, armée de dents robustes assez espacées, principalement du côté du bord externe. Les caractères assignés à la Monetaria icterina dé- montrent qu’elle doit être placée dans le groupe que nous étudions. Si, pour quelques-uns, elle mérite d’être classée dans une autre section (Kiener, Sp. Coq., pl. XXXIV, f. 3; Gray, loc. cit.), pour d’autres, elle serait tout simplement l’état jeune de la Monetaria moneta; cette indication se trouve mentionnée sur un carton portant plusieurs spécimens de Monetaria icterina, carton existant dans les collections du Muséum. L'écriture, qui nous est inconnue, ne nous permet pas de citer le nom de l’auteur anonyme ; mais, quoi qu’il en soit, il est impossible d'accepter cette manière de voir, l'examen le plus superficiel suffisant seul à faire reconnaitre des Coquilles adultes. 10. MONETARIA PLUMARIA. A. — Tesla Superne pallide olivacea, fasciis angustis viridibus cincla; lateraliter et inferne nitide alba; sub- ovala, antice angustuta, obtusa, sulco profundo notala ; marginala, marginibus subtumidis ; inferne plana; aper- tura recta,dentibus crassis prominulis ; columellaribus 13; eæternis 11. Long. 0,017; Lat. max. 0,011; Crass. maæ. 0,008. Hab. — Iles Sandwich. eee Coquille d’un olive pâle en dessus, ornée de deux bandes étroites verdâtres, blanche en côté et en des- sous; ovoide, rétrécie en avant, où se montre un sillon profond, transverse ; à bords faiblement calleux, celui du côté gauche ordinairement anguleux en arrière ; région inférieure plane à ouverture droite et assez large, armée de dents faiblement proéminentes, épaisses, espacées, moins fortes sur le côté columel- laire. Voisine du Monetaria vestimenti, cette forme s’en distingue par l’étroitesse de ses bandes dorsales, son aspect moins trapu, ses bords moins calleux, l’ab- sence de tubercule et le nombre inférieur de dents. {!. MONETARIA HAMYI. A.— Testa superne albido-salmonea, maculis parus rotundatis, pallide cinnamomeis, irregulariter sparsa; la- teraliter et inferne alba; ovoidea, antice angustata, obtusa; postice dilatata, tumida, marginata; inferne subplana, apertura lata, dentibus croceis; columellaribus 14, promi- nulis ; externis 12, crassis, abbreviatis. Long. 0,021; Lat. max. 0,015; Cruss. max. 0,010. Hab. — Côte Est d'Afrique ; Zanzibar ; Mer Rouge. Coquille en dessus d’un blanc rosé teinté de fauve et irrégulièrement picté de petites taches arrondies d’un fauve cannelle, blanche en côté et en dessous ; ovoide, rétrécie en avant, dilatée en arrière, épaisse, à bords très faiblement calleux; face inférieure presque plane à ouverture un peu ondulée, assez large, armée de dents colorées en jaunâtre foncé, celles du bord columellaire étroites, allongées, à pa l'exception des deux premières antérieures, proémi- nentes, anguleuses et courbées en dedans ; celles du bord externe épaisses, courtes, coniques et réguliè- rement espacées. Cette forme, des plus remarquables et complète- ment distincte de toutes ses congénères, nous a été communiquée par notre savant confrère M.le D'Hamy, auquel nous sommes heureux de la dédier, en témoi- gnage de notre affection. 12. MONETARIA ANNULUS. Cypræa annulus, Linn., Sysl. Nal., XIle éd., p. 1179. A. — Testa superne pallide cœrulea, linea aurantiaca cireumdata; lateraliter et inferne alba; ovata, tu- mida, marginata, marginibus tumidis, inferne concava ; apertura lata, dentibus crassis, proeminentibus, columel- laribus 15; externis 15. Long. 0,030 ; Lat. max. 0,023; Crass. max. 0,045. Hab.—Nouvelle-Calédonie; Inde; Seychelles; Martinique; Alger (Teste G. Weinkauff);, Méditerranée ; Soubou A Me- norca (Teste G. Hidalgo); Mataro {Teste Courquin #n Hidalgo); les Moluques; Alexandrie (Teste Lamarck) ; Saint-Florent, Corse (Teste Chassy, in Mus. Paris) ; Plage de Foz, Bou- ches-du-Rhône (Teste Le Mesle). Coquille d'un bleuâtre päle en dessus, à sommet entouré d’un anneau étroit, orangé, blanche en côté et en dessous, de forme ovale, élargie en arrière, fai- blement rétrécie en avant, très épaisse, gibbeuse, à bords calleux; concave en dessous, à ouverture 0 — presque droite, relativement large, armée de dents robustes proéminentes, allongées dans la première moitié postérieure, plus courtes, plus trapues et espacées en avant. La Monetaria annulus esttrop connue pour que nous insistions sur ses caractères ; nous avons dû cepen- dant modifier sa diagnose, ou du moins la compléter. Nous aurons soin, en nous occupant de la distribu- tion géographique de nos formes, d'examiner atten- tivement l’opinion des auteurs relativement à son aire d'extension. 13. MONETARIA HARMANDIANA. À. — Tesia superne cœruleo-fusca, linea pallide lutea circundata; lateraliter et inferne fulvo-albescente; ovoidea, crassa, tumida, marginata, antice posticeque truncata ; in- ferne plana; apertura lata, dentibus columellaribus 192, prominulis, irrequlariter disposites ; exlernis A1, crassis, aculis, distantibus. Long. 0,018; Lat. max. 0,013; Crass. max. 0,009. Hab.— Cochinchine (D' Harmand); Japon. Coquille enfumée, en dessus, lavée de bleu foncé, et à sommet délimité par une ligne circulaire étroite, d’un jaune pâle ; d’un blanc brunâtre en côté et en dessous ; ovale, épaisse, gibbeuse, à bords légère- ment calleux, tronquée en avant et en arrière, à face inférieure plane, ouverture droite, assez large ; dents columellaires allongées, inégales dans leur longueur, les trois premières antérieures excessivement déve- loppées ; dents de la région externe courtes, aiguës, — 91 — coniques, inclinées de dehors en dedans et d’arrière en avant. Elle se distingue de l’annulus non seulement par une coloration différente, mais par sa forme ovoïde, sa face inférieure plane et non concave, par la dispo- sition de ses dents, surtout celles de la région colu- mellaire, où on les voit affecter une tendance à la dichotomie, enfin par l'inclinaison plus accentuée des dents de la région externe. 14, MONETARIA NOUMEENSIS. Cypræa Noumeensis, E. Marie, Jour. Conch., vol. XVII, p. 18, pl. XI, f. 6, 1869. «< A. — Tesla elongata, turgida, utrinque rostrata, al- bida, dorso linea prima flava, irrequlariter subovata, mox lhinea altera latiore, aurantia ornata, subrecta, dentibus prominulis subelongatis, æqualibus, marginis columellaris 11, externis 14. » «< Long. 0,030 ; Lat. max. 0,015 ; Crass, max 0,014. » Hab. — Nouméa ; Nouvelle-Calédonie (Coll. Vieville) (E. Marie). « Coquille oblongue, allongée, bombée, assez épaisse, rostrée à ses extrémités ; blanchâtre avec une ligne jaune en anneau sur le milieu de la partie dorsale et une autre ligne orangée, plus large, de chaque côté de la première ; spire couverte par un fort dépôt d’émail blanc que l’on retrouve à l’autre bout; bords fortement prononcés, bourrelets épais, d'un blanc albumineux et présentant une nodosité de chaque côté, à la partie antérieure de la coquille, LIRE et un autre au bord droit postérieur. Cette coquille est excavée inférieurement, l'ouverture est presque droite et resserrée ; les dents sont au nombre de qua- torze sur le bord droit externe et onze sur le bord gauche ou interne, les interstices sont un peu plus larges que les dents qui sont saillantes, assez grosses et légèrement prolongées. Ces interstices sont ternes et dépourvus d’émail, une large échancrure à la partie antérieure du bord interne, sépare la première dent de la seconde. » (E. Marie). Ne connaissant pas cette forme, nous avons dû copier textuellement la diagnose et la description de M. Marie, telles qu'elles sont établies dans le Journal de Conchyliologie (loc cit.). M. Marie, observe « que cette espèce est à peu près au Cypræa annulus, ce que le Cypræa Barthelemyi est au C'ypræa moneta ; elle se distingue cependant de l'annulus par la forme rostrée de ses extrémités, et par la présence de deux lignes d'un jaune plus ou moins orangé sur sa partie dorsale. » 15. MONETARIA PERRIERI. A. — Testa superne cæruleo-plumbea, lateraliter albo- cœrulea, inferne pallide aurantiaca; ovato-elongata, tu- mida, marginata, antice truncata, postice obtuse submucro- nata; inferne subconcava, apertura fere recta, lata, denti- bus columellaribus 12, posticis elongatis, medianibus bre- vioribus, anticis crassis, incurvalis ; externis 12 crassissi- mis, prominentibus, abbreviatis, rotundutis, subdistantibus. Long. 0,025 ; Lat. max. 0,016; Crass. maæ. 0,011. Hab. — Tongatabou ; Seychelles ; îles Sandwich. a D — Coquille d’un bleu de plomb en dessus, d’un blanc pâle en côté, d’un jaune orangé très pâle en dessous, ovale, elliptique, épaisse, à bords faiblement calleux, tronquée en avant, se prolongeant en arrière et à gau- che en un court mucron coniqueetobtus; faiblement concave en dessous, à ouverture presque droite, assez large, dents de la région columellaire très inégales, les postérieures très allongées, espacées, les médianes courtes, aiguës, les trois antérieures espacées, fortes, aiguës, courbées en avant ; dents de la région externe très grosses, courtes, espacées, à sommet arrondi. Cette forme se distingue de toutes ses congénères et se fait remarquer plus particulièrement, par la disposition exceptionnelle des dents. 16. MONETARIA OBVELATA. Cypræa obvelala, Lamarck, Ann. Mus., XVI, p. 102. A.— Testa superne cœærulea, lineu aurantiaca cincta, lateraliter et inferne croceo-alba ; ovoidea, antice parum attenuata, postice subdilatata ; marginibus tumidis, dorso elevatioribus; inferne plana; apertura recta , sublata, den- tibus crassissimis , prominentibus, conicis ; columellaribus 10; externis M. Long. 0,022 ; Lat. max. 0,015; Crass. max, 0,011. Hab.— Nouvelle-Hollande. Coquille d’un bleu pâle en dessus, à région dorsale étroite entourée d’une ligne plus ou moins large de couleur orangée ; d’un blanc orangé très pâle en côté et en dessous ; ovoïde, un peu rétrécie en avant, fai- blement dilatée en arrière, à bords très enflés et débor- PEN" ES dant le dos autour duquel ils forment comme un sillon plus ou moins profond, plane en dessous, à ouverture droite et large armée de dents proémi- nentes assez allongées, espacées, très fortes, coni- ques. La Monetaria obvelata, acceptée comme distincte par la majeure partie des Conchyliologistes, est carac- térisée plus particulièrement par le bourrelet circulaire de la région dorsale que l’on n’observe chez aucune autre forme ; sa coloration est plus ou moins intense suivant les sujets, le bourrelet circulaire plus ou moins développé, la taille plus ou moins faible, mais les caractères fondamentaux se montrent toujours invariablement fixes. A l'exception de quelques-unes des formes que nous venons de décrire et dont l'habitat, scrupuleu- sement noté, semble être nettement circonscrit, les autres possèdent une aire d'extension des plus vastes ; nous citerons tout particulièrement, parmi celles-ci, les types monetla et annulus proprement dits, sur la distribution géographique desquels, les Natura- listes sont loin d’être unanimement d'accord. Les mers de l’Inde, les Maldives, la Nouvelle-Calé- donie, les Sandwich surtout, sont les régions recon- nues comme plus spécialement habitées par ces deux formes, elles ne peuvent se rencontrer nulle part ailleurs, et si par hasard, leur présence dans d’au- tres localités vient à être signalée, les objections ne manquent pas pour démontrer la fausseté des alléga- ES tions; l'opinion de Deshayes n’a cessé de faire loi depuis 1844. A l'article Cypræa moneta del Histoire Naturelle des Animaux sans vertèbres de Lamarck, il dit en effet (t. X.,p. 537, 2° édit., 1884) : « Cette espèce est mentionnée dans les Catalogues des Coquilles de la Méditerranée : elle se trouverait à Toulon, en Corse, en Sicile ; mais personne ne dit avoir vu l'animal vivant; cetteCoquille, ainsi que le Cypræa annulus, étaient, il y a peu d'années, l’objet d’un assez grand commerce, parce qu’elles servaient de monnaie dans la traite des Noirs. N’est-il pas possible que des évé- nements maritimes, comme des naufrages par exem- ple, soient la cause de la présence de ces espèces dans les régions de la Méditerranée les plus fréquen- tées par le commerce, car elles ne se rencontrent pas dans lesrégions sauvages des côtes de Barbarie. » Un peu plus loin (loc. cit., p. 539) lemême savant parlant du Cypræa annulus ajoute : « M. Payrau- deau , ainsi que M. Philippi, citent cette espèce dans les mers de Corse et de Sicile; elle se trouverait en même temps dans les mers de l'Inde ; si ce fait est vrai, ET J'EN DOUTE, Ce serait un exemple de plus de l'identité d’une même espèce vivant à de grandes dis- tances et sous des climats assez différents. » L'argument le plus probant invoqué par Deshayes est donc celui-ci : « Personne ne dit avoir vu l’ani- mal vivant », d'où il résulte que si ces Mollusques avaient été recueillis vivants dans les localités discu- tées, ils devraient nécessairement être inscrits comme appartenant à la faune de ces localités. = dé, = Or, c’est précisément ce que nous venons démon- trer, si comme il y a lieu de l’espérer, les témoigna- ges des Naturalistes que nous appelons en cause, ne sont pas récusés. Nous avons déjà cité M. C. Weinkauff, qui dans son Catalogue des Coquilles marines des côtes d’Al- gérie (loc. cit., p.369) dit : « la Cypræa moneta habite Alger, où elle n’est pas rare. J'y ai recueilli égale- ment la Cypræa annulus, cette espèce avec l’ani- mal vivant. » De son côté, M. G. Hidalgo, dans son Catalogue des Mollusques testacés marins de l'Espagne et des Iles Baléares (In J. Conch., vol. XV, 1867, p. 380), donne comme localités habitées par la Cypræa annulus : «Soubou À Menorca (Cardona !), Mataro (Courquin) !» et il ajoute : « Cette espèce très rare a été trouvée sans l’animal, maïs je la considère comme apparte- nant à la faune Espagnole, attendu que M. Weinkauff l’a trouvée avec l’animal à Alger. » L'existence sur les côtes de Corse de formes issues des types moneta et annulus est affirmée par la découverte de M. Chassy, dont les spécimens mon- trant encore des portions desséchées de l'animal, sont déposés dans les Galeries du Muséum, les uns pro- viennent des Iles Lavezzi, au sud de Bonifacio, les autres de la station bien connue de Saint-Florent. Enfin, M. Le Mesle arecueilli la Monetaria annulus sur la plage de Foz (Bouches-du-Rhône); et M. le D'Jousseaume nous affirme de la manière la plus for- melle quella Monetaria moneta a étérecueillie vivante, dans les environs de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Ca- ms fe lais) ; il est inutile de répéter que nous avons person- nellement recueilli diverses formes de ces deux types sur plusieurs points du littoral Africain pendant notre séjour en Sénégambie. Dunker (loc. cit.) en avait parlé avant nous. Ces faits établis, si l’on voulait chercher les causes de la présence des Monetaria moneta et annulus dans plusieurs des localités précitées, l'opinion de Deshayes pourrait être acceptée dans une certaine mesure. Supposons un instant, en effet, qu'un navire chargé de Monetaria moneta et annulus vivantes (ce qui est douteux, mais enfin le cas est possible), supposons, di- sons-nous, que ce navire ait fait naufrage à un moment donné, soit sur les côtes de Corse, soit dans tout autre parage; par le fait seul de cetévénement, les Monetaria rentrent dans la catégorie des animaux introduits ; dès ce moment, abandonnés à eux-mêmes, suivant les influences auxquelles ils vont être soumis, ou bien ils se maintiendront tels qu'ils y ont été apportés, ou bien ils se modifieront dans tel ou tel sens. De nombreux exemples de faits analogues sont connus depuis longtemps, tels sont les T'eredo en général, les Dreissensia, certains Helix, etc., etc., auxquels personne ne refuse droit de cité dans la faune des régions où ces Mollusques ont été en quel- que sorte implantés; une exception ne saurait donc être faite pour les Monetaria monela et annulus seules, trouvées vivantes sur des points éloignés de leur centre supposé d'habitat. Si l'introduction est plausible quand il s’agit de spécimens Méditerranéens et de certains parages de BULL SOC. MALAC. DE FRANCE. Mars 1884. I. 1 Lee l'Atlantique, nous croyons devoir l’écarter quand nous envisageons les formes de l'Afrique occidentale, et nous nous appuyons sur les échantillons quater- naires de l’archipel du Cap-Vert. Qu'avec les partisans de la fixité de l’espèce, on voie dans notre Monetaria atava un représentant ancien de la Monetaria moneta la plus typique, ou bien qu'avec nous on la différencie et qu’on en fasse l’ancêtre pro- bable des formes vivant aujourd’hui sur les côtes de la Sénégambie, il n'en est pas moins vrai qu'elle existait dans les eaux de l'archipel au moment du soulèvement quaternaire de ses plages, et qu'elle n’a pu y être forcément ou volontairement apportée, car nous ne supposons pas que la traite des Noirs ait été en faveur à cette époque. Tout en niant énergiquement la présence des Monetaria moneta et annulus dans la Méditerranée, MM. Crosse et Fischer, sans doute induits en erreur par quelque voyageur, ami du merveilleux, four- nissent sur ces deux Mollusques des renseignements que nous devons réfuter. Dans un compte rendu bibliographique de l’ou- vrage d'Issel, intitulé : Malacologia del Mar Rosso (J: Conch;,vol: XIX,- 1871; 3°sér ;tuXIL Ip" 81}les deux Conchyliologistes, cherchant avec le Naturaliste italien « à déterminer si quelques espèces sont com- munes aux deux mers que sépare l’Isthme de Suez » s'expriment ainsi : « Sur près de six cents espèces, M. Issel n'indique que sept formes identiques : Cy- præa monetla, Cypræa annulus.....,etc., or, sur ces sept espèces, les deux Cypræa ne sont certainement or — pas Médilerranéennes, mais bien propres à l'Océan Indien. Leur usage comme monnaie, a répandu ces Coquilles non seulement dans les mers les plus éloi- gnées, mais encore dans des FLEUVES el des LACS AFRICAINS. » Cette dernière affirmation ne tend rien moins qu’à faire considérer les types moneta et annulus comme habitant les eaux douces d'Afrique. Nous nous abstiendrons de tout commentaire. L'étude Ethnographique des formes précédemment décrites, apporte des preuves non moins concluantes que celles tirées de leur distribution, en faveur de la localisation de la majeure partie de ces formes. On ne peut évidemment nier le rôle commercial joué à une époque déjà éloignée, par les types monela et annulus, leur importance toutefois n’a pas été aussi considérable qu'on l’admet générale- ment et aujourd’hui elle est complètement nulle. Les échanges, les transactions faites à l’aide de ces Coquilles, l'ont toujours été au même titre que les verroteries et les pièces d’étoffes, désignées sous le nom impropre de Guinées, et les populations Africaines, surtout, les ont constamment utilisées pour la parure et l’'ornementation des vêtements ou d’objets de na- ture variée; il en résulte qu’à l'inspection d’un collier, d'une coiffure, d’un vêtement, d’un vase, etc., etc., il est facile d'indiquer avec précision le lieu d’origine des Coquilles diversement attachées sur ces objets. C’est ainsi que les formes étrangères à la région Africaine, excessivement rares, du reste, se voient uniquement sur des objets de date ancienne, traçant, — 100 — pour ainsi dire, la voie suivie à l’époque où l’impor- tation était dans toute son activité. D'un autre côté, cette importation étant depuis longtemps tombée en désuétude, et néanmoins, les peuples d'Afrique, continuant toujours à employer comme leurs ancêtres des moneta et des annulus, il est de toute évidence qu'ils sont nécessairement conduits à les recueillir sur place, et que, par consé- quent, ces formes vivent sur leur littoral en quantités considérables. Dans les régions Est et Nord-Est, par exemple chez les Comalis, les Nubiens, les Abyssiniens, les Mo- netaria ethnographica, icterina, annulus, dela Mer Rouge, sont exclusivement employées en colliers, en parures et répandus avec profusion sur les vases faits avec les fruits de calebassier (Crescentia, Lage- naria), dont on peut voir une belle série, dans la tente Comale rapportée par notre ami M. Georges Ré- voil, et déposée dans les riches galeries du Musée d'Ethnographie, au Trocadéro. Les selles, les harnachements Nubiens pour Cha- meaux, dont le même musée d'Ethnographie possède un splendide spécimen, portent en broderies, en des- sins de toute nature, en riches pendeloques, la Mone- taria Hamyi des côtes de Zanzibar, associée à une Cypræa de grande taille et d'espèce nouvelle que nous aurons à décrire ailleurs. Dans la région Ouest, au contraire, les Monelaria vestimenti et camelorum, de rares annulus, parfois quelques mercalorium, disposées en colliers, en ban- deaux de front, en dessins sur les vases, en broderies — 101 — sur les vêtements de Sorciers et de Griots, se ren- contrent exclusivement chez les Ouoloffs, les Bam- baras, les Mandingues, soit sur le littoral, soit sur la grande terre, depuis le haut Sénégal et les rives du Niger jusqu'au bas de la côte en Casamence, en Gambie, en Melacoree. L'emploi des Monetaria ne nous est pas connu au Gabon, malgré la présence, dans le voisinage de cette région, de la Monetaria ethnographica ; mais sans aucun doute les populations du littoral l’échangent avec celles des contrées limitrophes et, de là, elles parviennent jusqu'en Sénégambie. La Monetaria Harmandiana,commune en Cochin- chine et au Japon, ne parait pas être utilisée par les habitants du littoral. Enfin, en Océanie, les types monela et annulus quelquefois enfilés en colliers sont exceptionnelle- ment recherchés; en Nouvelle-Calédonie, malgré leur abondance, ces mêmes Monelaria sont rempla- cées par les Coquilles plus brillantes des Oliva, des Dactylus, dont les naturels fabriquent leurs parures, tout en ornant l’intérieur de leurs demeures des co- quilles de l'Ovula ovum, tandis que la Cypræa aurora, plantée au sommet d'une case, sert de signe distinctif aux chefs Néo-Zélandais. L'Ethnographie confirme, comme on voit, nous ne saurions trop le répéter, les données fournies par l'étude Malacologique pure des formes de Monetaria précédemment décrites; nous ne pouvions négliger de lui demander des preuves en faveur de notre thèse, et souvent nous agirons de même, car ces deux — 102 — sciences se prêtent un mutuel appui, et réunies elles peuvent apporter, dans bien des questions contro- versées, des arguments que nous croyons irré- futables. EXPLICATION DES PLANCHES. Toutes les figures sont de grandeur naturelle et représentées vues en dessus et en dessous. Pl. I: . Monetaria moneta, Jouss. — ethnographica, Rochbr. — mercatorium, Rochbr. — atava, Rochbr. _ pleuronectes, Rochbr. _ vestimenti, Rochbr. —— camelorum, Rochbr. Fig. Nos wo > EL TE Fig. 1. Monetaria icterina, Jouss. 2 — plumaria, Rochbr. 3. — annulus, Jouss. k. — Harmandiana, Rochbr. 5 — Hamyi, Rochbr. 6 — Perrieri, Rochbr. s — obvelata, Jouss. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Mars 1884. Bull. Soc.Malac. France. Mars 1884. 1 2 Ai 1 L4 Maubert del Formes appartenant au qenre Monetaria. np Becquet £ Paris. DPMUTUES NUL TH A MALE À Bull. Soc. Malac. France.Mars 1884. $ æ& Imp. Becquet fr Paris Formes appartenant au genre Monetaria y CA | 1 MAIN lt, f CITANT AU RENE H {eu | NAN 4h UE à an , il on | nu INeX + “ ) il POUR Li Li L Ù } AL: nya TARN T 1! | pb | | HAUTE L | LOI (! e 1 |! 4 VUE À [A L ns 1" ur db: h ! Li A A Wir [l : | | ï M ï 0 ‘ \ | L L [l 0 Î Ni | 17 i : ï < \ e 1 \/ ? 1 ’ Fr me) ANR 1 | 4 | DESCRIPTION DE DEUX HELICIDÆ NOUVELLES D’ABYSSINIE SIR WALTER INNES. L'Histoire malacologique de l’Abyssinie, publiée récemment par M. Bourguignat, m'a suggéré l’idée d'examiner les diverses formes Abyssiniennes que je pouvais posséder. Parmi ces formes, j'en ai reconnu deux inédites. Ces Coquilles ont été recueillies, il ya quelques années, dans la province de l'Hamacen, par un voyageur espagnol. Malheureusement, je ne sais au juste la localité exacte où elles ont été trouvées. VITRINA PEROBLIQUA. Testa imperforata, depressa, supra subtusque con- vexiuscula in directione e sinistra ad dextram leviter declivi; tenui, nitente, vitrinoidæa, corneo-suboli- vacea, sublævigata aut, sub validissimo lente, obso- letissime substriatula; — spira ultimum vix supe- rante ; — anfractibus ? pervelociter crescentibus, — 104 — convexiusculis, sutura impressula separatis ; — ultimo maximo, oblongo in directione declivi ; — apertura perobliqua, vix lunata, semiovato-oblonga; — peri- stomate recto, pellicula vitrinoidæa ante provecta circumeincto ; margine columellari relative valido, candidulo, superne sat dilatato. — Alt. 11, diam. 6 millim. Parmiles Vitrines Abyssiniennes, cetteformene peut être rapprochée que de la Ra/ffrayi (Bourguignat, Malac. Abyss., p. 20, f. 1-3, 1883), dont elle se dis- tingue : par une taille plus petite, par une forme moins globuleuse, par une ouverture plus oblique, par un bord columellaire plus robuste, ressemblant à une lamelle blanche opaque; par des tours presque moitié moins nombreux, enfin par cette pellicule vitrinoide (prolongement de l’épiderme) qui entoure le péristome. BULIMUS LYCANIANUS. Cette forme nouvelle, remarquable par l’obliquité de la columelle et par son ouverture sensiblement portée à droite, appartient à la série des Raffrayi, Herbini, et Simonis. Testa anguste perforata (perforatio subtecta), curta, perventrosa, sat tenui, subpellucida, uniformiter epidermide luteo castaneo-induta (epidermis sat fu- gax), et eleganter costulata (costulæ confertæ, obli- quæ, regulares), ac, in 2? ultimis, sub lente, lineolis argutissimis spiralibusque subtilissime decussata ; — spira breviter subconvexo-conica ; apice obtusiusculo, — 105 — lævigato; — anfractibus 6, usque ad ultimum con- vexiusculis ac regulariter crescentibus; — sutura fere lineari ; — ultimo magno, dimidiam altitudinis superante, convexo, ventroso; — apertura obliqua subovata, externe convexa, intus albescente ; — peristomate obtusiusculo, leviter reflexiusculo, præ- sertim ad basin ; — columella oblique recta, superne dilatata; marginibus callo tenui junctis. — Alt. 21, diam. 13, alt. ap. 12 millim. Ce Bulime ne peut être rapproché que des Herbini, (Bourquignat, Malac. Abyss., p. 48, f. 74, 1883) et Simonis (Bourg. — idem. — p. 49, f. 63). Il se distingue : l° de l'Herbini : par sa forme moins oblongue, plus trapue, plus courte et plus ventrue-glo- buleuse; par ses tours moins nombreux; par son dernier tour, dépassant la moitié de la hauteur ; par ses costulations bien régulières, aussi fortes depuis les tours supérieurs jusqu'à l'ouverture, ce qui n’a pas lieu chez l'Herbini; enfin, notamment par sa columelle plus oblique et, par cela même, par son ouverture plus portée à droite ; 2° du Simonis : par sa forme un peu moins globu- leuse et légèrement plus oblongue ; par son dernier tour non descendant à l'insertion du bord externe ; par sa columelle oblique et non droite ; par son ouver- ture portée à droite ; par son péristome non aigu, non épaissi intérieurement, mais offrant un bord assez obtus et sensiblement réfléchi sur tout son contour ; enfin, par son mode de costulations tout différent, puisque chezle Simonis, les stries sont délicates sur — 106 — les tours supérieurs, fortes et plus serrées sur les tours médians, et liratiformes-saillantes sur le dernier tour, où elles n’existent seulement que le long de la suture. BULL. SOC. MALAG. DE FRANCE. Mars 1884. ÉTUDE SUR LES HÉLICES XÉROPHILIENNES DES GROUPES CISALPINANA ET SPADANA PAR M. PAUL FAGOT. VOD o—— I. CISALPINANA. De 1805 à 1854 les auteurs avaient réuni sous le nom d’'Helix striata Draparnaud, toutes les Coquilles ayant une analogie plus ou moins lointaine avec cette espèce et avaient laissé de côté une forme différente décrite sous le même vocable par Müller(Verm. hist., t. Il, p. 38, n° 238, 1774). A. Schmidt (Malak mittheil. in. : Malak blätt., S. 15, 18, 1854), s'occupant de l’Helix caperata (Montagu), dit que cette espèce est synonyme de l’Helix inter- — 108 — secta (Poiret) et qu’elle est distincte des Helix striala Drap., costulata Ziegler et candidula Studer. Ensuite il ajoute : « Quoique je me sois servi des noms généralement adoptés de Helix striata Drap. et de Helix costulata, Z., je me vois forcé, bien à contre-cœur, de proposer leur rejet, parce que l’He- lix striala Müller, ne peut être que la grande forme de l’'Helix costulata de Saxe, et parce que j'ai prouvé qu'elle différait des IT. caperata Mont. et H. striala Drap. Dans ces circonstances, je propose pour l’ITe- lix striata de Drap. le nom de Helix profuga, alin de rappeler ainsi son sort sur le terrain de la criti- que Conchyliologique et dans l'espoir qu'elle restera désormais en repos sous ce nom. » Il est facile de se convaincre, après ce résumé exact de l’article de Schmidt, que l’auteur a désigné sous le vocable d'Helix profuga, l'Helix striata Drap., non Müller. Pour connaitre l'Helix striata de Drap., nous n’a- vons qu'à recourir à ses ouvrages. En combinant les renseignements contenus dans le Tableau des Mol- lusques et l'Histoire des Mollusques de France, nous remarquons que l'Helix striala est pour le profes- seur de Montpellier, une Coquille blanchâtre ou jau- nâtre, subdéprimée (c'est-à-dire dont la hauteur n’est pas plus grande que les deux tiers du diamètre, c’est lui-même qui nous l’apprend), striée, subcarénée, fas- ciée de brun avec le tour inférieur marqué de deux à trois bandes brunes foncées, et possédant cinq tours de spire. Haut. 3 1/2-5, larg. 7-11 millim. Elle ressemble à l’'Helix ericelorum, mais elle en — 109 — diffère par sa coquille plus fortement striée, subca- rénée, toujours plus petite et un peu moins dépri- mée et par les bandes plus foncées dans la var. « (le type). | D'après ces caractères, il est impossible de nier que l’Helix striata Drap. est une espèce appartenant augroupe del'Helix HeripensisT.Mabille,récemment mise en lumière par notre savant ami M. Locard, et probablementl'Helix gigaxi Charpentier, dont l’om- bilic se rapproche beaucoup de celui de l'Helix eri- celorum. Seulement comme les caractères de l’He- lix striata sont insuffisants pour nous faire recon- naitre l'espèce d’une manière irrécusable, on sera obligé de reléguer le nom de Helix profuga pour le reprendre lorsque le type de Draparnaud aura été décrit scientifiquement et ne pourra plus donner lieu à une nouvelle confusion. En 1537, Rossmässler (Iconog. Band I, Heft. V und VI, taf. XXVI, f. a, b, c, d, e) figura plusieurs Coquilles, sous le nom d'Helix striata Drap. A la page ?9 de ce même fascicule, dans le texte explica- tif, cet auteur enseigne qu’il a reconnu à ces formes les caractères suivants : Fig. 354 a. Petite forme, de couleur très claire, avec bandes nombreuses et peu accusées, des stria- tions très prononcées souvent avec des points rouge- cerise insignifiants; lèvre rouge jaunâtre, fond de la couleur d’un jaune-brun passablement sombre, munie d'un ombilic large ressemblant par sa forme à celui de l'Helix circinata Studer. Haut. 6, diam. 8 11? millim. {ex Icon.). Du Nord de l'Italie. — 110 — Cette forme est incontestablement l’IHelix pro- fuga des auteurs Lombards et Italiens. Fig. 354 b. Grosse, fortement striée, ayant la la forme et le dessin de l’Helix variabilis, abso- lument semblable, avec le sommet de la spire extrêmement conique et le bourrelet rouge-ce- rise. Trouvée en très grande quantité sur la tige des plantes, sur le Chenopodium maritimum et autres herbes croissant sur le môle du phare de Trieste. Cette forme, ainsi que la précédente, offre, sur plusieurs centaines d'exemplaires, une faible trace de carène sur le dernier tour et une ouverture très arrondie par laquelle elle se distingue des for- mes suivantes. Je considère, dit Rossmässler, cette Coquille comme une dérivation extrême de l'Helix variabilis, avec laquelle elle se trouve et dont il est peu aisé de la distinguer. Haut. 8 112, diam. 11 mil- lim. (ex Icon.). Fig. 354 c. Forme d’un jaune-paille et quelquefois d’un brun clair, fortement striée, les stries n'étant pas aussi manifestes sur le dernier tour, à sommet moins bombé que celui de la précédente, tandis que l'ouverture est plus ovale et l’ombilic plus étroit. C’est l’'Helix cisalpina de Cristofori et Jan, d’après des exemplaires originaux du Nord de l'Italie. Haut. 7, diam. 11 millim. (ex Icon..). Fig. 354 d. Forme de provenance inconnue envoyée par Stentz comme Helix Terveri Michaud, et n’ap- partenant pas au même groupe. Fig. 354 e. C’est l'Helix meridionalis Parreys, de Spalato en Dalmatie, ressemblant comme con- — 111 — tours aux Helix neglecta et ericetorum. Haut. 7, diam. 14 millim. De ces descriptions, il résulte que les Coquilles figurées par Rossmässler, représentent (les 3 pre- mières f. a, b, c) des espèces bombées, ayant l’as- pect de l'Helix variabilis, et, par conséquent, dif- férentes del'Helix profuga Schmidt(H.striata Drap.), laquelle est une miniature de l’Helix ericetorum ; (la quatrième, f. d), une espèce d’un autre groupe, et (la dernière f. e) l'Helix meridionalis Parreys ayant l'aspect et la taille de l’Helix neglecta, c’est- à-dire 14 millim. de diamètre. Après la publication de la note de Schmidt, et la même année (Icon., Band III, Heft. XIII und XIV), Rossmässler, en décrivant eten figurant sous lenom fautif d'Helix caperata Montagu, l'Helix Barcinensis Bourguignat (f. 830-832), prolite de l’occasion pour rectifier (page 26) quelques erreurs qui s'étaient glis- sées dans les espèces de ce groupe ou groupes voi- sins. Voici sa note : 1. Helix striala Müller — H. thymorum Alten — H. costulata Ziegler (Icon., V und VI, f. 353). 2. Helix caperata Mont. — Striata Drap. ex parte (Icon., XITI-XIV, f. 830-832). Une triple erreur est commise : 1° L’Helix cape- rala (Mont.) doit prendre le nom d’Helix intersecta Poiret, comme Schmidt venait de le déclarer récem- ment ; 2° Draparnaud n’a jamais connu le véritable Helix intersecta; 3° enfin, l'Helix caperata de Ross- mässler est distinct de l’H. caperata Montagu, et doit conserver le nom d'Helix Barcinensis que M. Bourguignat lui a donné à juste titre. — 112 — 3. Helix candidula Studer— Helix striata Drap. ex parte (Icon., V und VI, f. 350 a et b). Cette espèce doit prendre le nom d'Helix unifas- ciata qui lui a été imposé antérieurement par Poiret. 4. Helix rugosiuscula Michaud, Compl., p. 14, tab, XV, f: 44-14. 5. Helix inte;secta Poiret (sec. Brard) — striata, aut. ex part. (Icon., V und VI, f. 354 à). Nous venons de voir que l’Helix intersecta Poi- ret était synonyme d'Helix caperata Montagu. Sous ce nom, Rossmässler a décrit et figuré une Coquille très distincte appartenant au groupe de l’Helix cisal- pina, Crist. et Jan. 6. Helix profuga À. Schmidt — striala, aut. ex parte (Icon., V-VI, £. 354 b). De cette note, il ressort que la fig. 354 d représente l'Helix intersecta Poiret, ce qui est inexact, et que la fig. 354 b donne la représentation de l’'H. profuga Schmidt, ce qui est faux. En effet, nous voyons que Schmidt a voulu désigner par H. profuga, l'Helix striala Drap., tandis que Rossmässler applique cette appellation à son Helix striata, dontle type estpour lui la fig. 354 b, puisqu'il en a exclu : A. appelé H. intersecta, C. Helix cisalpina, D. Helix Terveri et C. Helix meridionalis, lequel H. profuga res- semble non à un 1. ericetorum mais à un 1. variabi- lis. L'année suivante, Schmidt (Stylommathophora, p. 30, t. a. f. 6, f. 38, 1855), donnant l'anatomie de l'Helix striata Draparnaud, prit pour type de cette espèce l’Helix striata Rossmässler de Trieste (non Draparnaud), reproduisant ainsi l'erreur du profes- seur de Tharand. — 113 — Depuis 1855, à nos jours, la majorité des auteurs, à l'exception de Pfeiffer qui, sous le nom d’Helix pro- fuga (Monogr. Helix viv.,t. IV, p. 144,1859) réunissait une macédoine d'espèces, a retenu pour type de l’He- lix profuga la fig. 354 b, c’est-à-dire la forme de Trieste. Or, il se trouve que cette forme n’a aucune analogie avec l’Helix striata Drap. pour lequel a été créé le nom d’'Helix profuga, et que par suite elle doit recevoir un nom nouveau. M. Bourguignat (Hist. malac. Alger., t. I, p. 214, 1864) avait donné à tort comme synonymes à son Helix submeridionalis, l'Helix meridionalis Parreys, et l'ITelix striata Rossmässler (Icon., f. 354 A et B seu- lement). Depuis, cet auteur a reconnu son erreur en établissant que l’'H. submeridionalis dépendait d’un autre groupe et n'avait rien de commun avec nos espèces (vide Servain. Hist. Moll. Espagne et Portu- gal, p. 107, 1880). De cet historique, il ressort : 1° Que la fig. 354 a de l’Iconographie représente l'Helix profuga des auteurs italiens (non Schmidt), qui n'a jamais reçu de nom, et que nous proposons d'appeler Helix mediolanensis; ?° Que sous la fig. 354 b est dessinée une forme vivant sur le môle du phare de Trieste, ressemblant à un petit Helix varrabilis, fortement striée, appelée par Rossmässler H. profuga, mais qui n’est point cette espèce, et à laquelle nous donnons le nom d'Helix phari ; 3° Que la figure 354 n’est autre que l’Helix cisal- pina, de Cristofori et Jan, du nord de l'Italie, la- quelle conservera ce vocable ; BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE, Mars 1884, I, 8 Mae 4° Que la fig. 354 d représente une espèce n’appar- tenant pas au même groupe ; 0° Enfin, que la figure 354 e est le type de l’Helix meridionalis Parreyss, de Spalato, en Dalmatie (non H. meridionalis Risso, Hist. nat. Europe méridio- nale, t. IV,p. 76, 1826, nec. Wood, Ind. testac., édit. ? et suppl., t. VII, f. 2, 1828), appelé par nous Helix spalatensis. L'Helix cisalpina ayant été nommé le premier, les espèces qui viennent rayonner autour de lui devront appartenir au groupe du même nom. Les espèces du groupe de l’Helix cisalpina, qui nous sont connues à ce jour, sont les : 1. Helix phari, Fagot, — Trieste (Istrie) ; 2. — subprofuga,Stabile, — Avellino(Italie) ; 3. — cisalpina, Jan, — Venise (Italie) ; 4, — mediolanensis, Fagot, —Milan (Italie) ; 9. — spalatensis, Fagot, — Spalato (Dal- matie) ; auxquelles il faut ajouter plusieurs espèces inédites que nous allons faire connaitre. HELIX LESINIACA. Testa umbilicata (umbilicus mediocris, pervius, ad ultimum anfractum subito dilatatus) uniformiter sor- dide grisea, striata (striæ regulares, densæ, in ultimo anfractu sensim validiores) ; — spira supra maxime depressa, fere plana, subtus convexa ; — anfractibus sex lente ac regulariter crescentibus, planulatis, su- tura perimpressa separatis, ultimo supra tectiformi, — 115 — in medio carinato (carina bene COnSpicua, quasi cre- nata, alba) infra turgida et ad aperturam ascendente, paululum majore, sed ad aperturam non dilatato ; — apertura perobliqua, lunato-circulari ; marginibus conniventibus ; columellari in medio retrocedente et prope basim subito ad alterum convergente ; peristo- mate simplici, recto, intus margine albo instructo. — At. 7, diam. 11 millim. Ile Lésina (Dalmatie). L. Biagio Klècak. La spire presque aplatie en dessus, bien carénée, ainsi que très bombée en dessous, son ombilic d’abord trés étroit et s’élargissant brusquement par la dilata- tion du dernier tour, à l'instar de l'Helix tolosana Bourguignat, son ouverture très oblongue sont des caractères assez saillants pour distinguer notre es- pèce de ses congénères. Tout en restant voisine par son mode de striation de l'Helix spalalensis Fagot, elle se rapproche, comme forme, de notre Helix Brundusiana, quoique plus aplatie en dessus et plus convexe en dessous. L'Helix Lesiniaca, rappelle assez bien l'Helix Crouziliana des Heripensiana. HELIX BRUNDUSIANA. Testa regulariter umbilicata (umbilicus medius, subpervius ad ultimum anfractum vix dilatatus) sor- dide lutea, non nitente, fascia unica mediocri ac pallide brunnea prope suturan currentem cincta (Spatium inter fasciam et suturam albicans), striata (Striæ regulares, obliquæ, validæ, costulas tremulas — 116 — in omnibus anfractibus simulantes ad suturam vali- diores ac sicut crenatæ); — spira conico-tectiformi, depressa ; — anfractibus 6 subconvexis regulariter ac rapide crescentibus, sutura perprofunda separatis ; ultimo majore, vix carinato, ad aperturam dilatato ac paululum descendente ; — apertura subobliqua, lunato-rotundata ; marginibus approximatis, columel- lari vix longiore, ad umbilicum subreflexo ; peristo- mate simplici recto, roseo; intus margine levi in- structo. — AI. 8, diam. 11 millim. Brindisi (ancienne Brundusium des Latins). Car. H. Blanc. Nous avons observé une variété un peu moins striée, mais presque semblable au type, parmi des Coquilles à nous adressées par M. Napoleone Pini, des monts Majella et de Caramanico (Abruzzes). Espèce voisine, comme forme, de l’Helix spala- tensis, mais s'en distinguant par ses costulations plus fortes et assez semblables à celles de l’Helix aprutiana ; par ses tours plus convexes, sa suture plus profonde, son ombilic plus régulier, etc. Quoique rappelant l’'Helix spalatensis (an var. H. meridionalis, nom sous lequel nous l’avons reçue), elle conserve le cachet des formes propres à l'Italie méridionale. HELIX GRADISCANENSIS. Testa umbilicata (umbilicus medius, regularis, ad ultimum anfractum vixdilatatus), alba aut variis fas- ciis sordide luteis cincta, costulata (costulæ validæ, — 117 — densæ, regulares, in ultimo anfractu magis distantes ac sicut sculptæ); — spira conico-depressa ; — an- fractibus 5 1/2 lente ac regulariter crescentibus, con- vexis, sutura profunda separatis; ultimo majore, utrinque convexo, vix aut non subcarinato, ad aper- turam dilatato et paululum descendente ; — apertura obliqua, lunato-ovali, marginibus approximatis ; peristomate intus incrassato, simplici, acuto. — Alt. 7, diam. 9-10 millim. Gradisca (Istrie). D' A. Westerlund. Cette Coquille, la plus costulée du groupe, ne peut être rapprochée que de l’Helix tringa, dont elle dif- fère notamment par ses stries beaucoup plus fortes, surtout sur le dernier tour, lequel est plus arrondi, à l'instar de l’'Helix phari, par sa spire plus con- vexe, etc. HELIX TRINGA. Helix profuga, var. B. tringa. Westerlund in litt. et specim., 1883. Testa umbilicata (umbilicus rectus, subcylindricus, ad ultimum anfractum dilatatus) uniformiter grisea aut fascia nigra interrupta circa carinam prædita, nitida, costulata (costulæ in primis anfractibus densæ obliquæ, in ultimo anfractu magis distantes ac cons- picuæ) ; — spira depressa utrinque fere æqua ; anfrac- tibus 6 convexis, sutura maxime impressa separatis, lente et regulariter crescentibus; ultimo utrinque subcompresso, in medio vi aut multum carinato, ad — 118 — aperturam non dilatato, nec descendente ; — apertura vix oblique exacte cireulari, intus margine crasso porcellaneo instructa; peristomate simplici, acuto, luteo. — Alt. 8, diam. 8-10 millim. Insula Lido in Veneto. — Westerlund. Coquille ayant le brillant de l'Helix phari, mais plus voisine, comme galbe, de l'Helix mediolanen- sis, dont elle diffère notamment, par ses striations plus fortes et plus régulières, son dernier tour, plus ou moins caréné, sa spire aussi bombée en des- sus qu’en dessous, rappelant celle de l’Helix Odar- sensis (Fagot) des Limarana, etc. HELIX FLORENTINA. Testa aperte umbilicata (umbilicus patulus, rectus) uniformiter sordide lutea, striata (striæ irregulares, obliquæ, densæ, parum prominentes in omnibus an- fractibus fere similes) ; — spira depresso - conica ; — anfractibus 5 1/2, primis lente ac regulariter cres- centibus ; ultimo majore, ad aperturam dilatato et paululum descendente ; — utrinque compresso, in medio subcarinato, apertura vix obliqua, lunato-rotun- data; — marginibus approximatis, fere æqualibus; margine lacteo intus instructo, ad peristomatem simplicemet acutum vinosa. —Alt. 6, diam. 10 millim. Florence. Pini. Espèce remarquable par la largeur de son ombilie, ressemblant si bien, comme aspect général, à notre Helix siticulosa des Heripensiana, que l’on pour- — 119 — rait la prendre pour elle, malgré son mode de stria- tion, qui le fait rentrer incontestablement dans les Cisalpinana. HELIX ARNUSIACA. Helix profuga, var. etrusca. Issel, Catal. Moll. Pisa., p. 14, 1866. Testa umbilicata (umbilicus subpervius, ad ulti- mum anfractum regulariter dilatatus), nitida, porcel- lanca, unica fascia lata castanea utrinque cincta, aliquando cum fasciis pluribus inferne diversis, striata (tri in primis anfractibus irregulares, densæ, parum prominentes, in ultimo anfractu magis distantes ac conspicuæ, costulas tremulas sicut in aliquis speciebus e grege H. rugosiusculæ formantes) ; — spira subde- pressa, conico-tectiformi ; — anfractibus 6 rapide sed regulariter crescentibus fere planulatis, sutura parum conspicua separatis, ultimo majore, ad aperturam sub- dilatato ac descendente, supra compressiuseulo, in medio subcarinato, subtus turgido et deinde ad umbi- licum subito convergente ; — apertura obliqua, lunato- rotundata, marginibus parum approximatis, columel- lari ad umbilicum reflexo, intus margine rubello aut albo incrassato ; peristomate simplici, acuto, — Alt, Le diam. 10 millim. Cette espèce est très répandue en Étrurie ; nous l’aurions nommée Helix etrusca, s'il n'existait déjà un {lelix etrusca Ziégler (Pfeiffer, Monogr. Helic. Viv., t. T1, p. 276, 1848). Nous la possédons de Pise, de Florence, de Novoli, de Sammezzano, etc. Elle — 120 — présente de nombreuses variétés de taille et de colo- ration, mais elle conserve toujours ses caractères ; nous avons pris pour type la variété décrite par M. Ar- turo Issel, le savant Malacologiste de Gênes. Notre Helix arnusiaca ne peut être rapprochée que de l’Helix gradiscanensis, par le mode de ses costulations, mais elle s’en éloigne par sa coloration et surtout par sa spire, son dernier tour et son ouver- ture toutes différentes. Elle ressemble davantage à la suivante, mais il est facile de la distinguer par des caractères que nous allons signaler. HELIX APRUTIANA. Testa umbilicata (umbilicus subpervius, cylindri- cus, ad ultimum anfractum vix dilatatus), sordide alba, non nitente, unicolore aut fascia unica castanea supra ac fasciis diversis subtus cincta; striata (striæ regulares, obliquæ, validæ, costulas tremulas in om- nibus anfractibus simulantes) ; — spira elata, conico- anfractibus 6 parum convexis, sutura tectiformi ; non impressa separatis, celeriter crescentibus ; ultimo majore, utrinque convexo, non carinato, ad apertu- ram non dilatato nec descendente ; — apertura obli- qua, lunato-rotundata, marginibus subapproximatis ; peristomate incrassato, simplici, recto. — Alt. 8, diam. 9-10 millim. Monte Majella et Caramanico, dans les Abruzzes. Pini. Diffère de l’arnusiaca par son ombilic plus étroit, non dilaté au dernier tour, sa spire plus conique en — 121 — dessus, son dernier tour plus arrondi et plus déve- loppé dans le sens transversal, son ouverture plus oblique, ses stries beaucoup plus fortes, surtout sur l’avant-dernier tour, sans parler de sa coloration plus terne, surtout chez les individus blanchâtres, etc. HELIX COLOSSEANA. Testa vix umbilicata (umbilicus angustus, parvus ut in Helicibus e grege H. variabilis) alba, fascia unica brunnea supra ac fasciis diversis aliquando con- fluentibus subtus ornata, striata (striæ conspicuæ, irregulares, in primis anfractibus densæ, in ultimo paululum magis distantes, ad carinam fortiores subtus evanidiæ);— spira conica ; — apice mammillato, Iævi- œato, obtuso ; — anfractibus 6 celeriter sed sat regu- lariter crescentibus, vix convexis, sutura impressa separatis, ultimo majore, ad aperturam non dilatato, nec descendente, supra ac subtus turgido, in medio carinato ; — apertura subobliqua, lunata ; cireulari, margine columellari ad umbilicum reflexo ; peristo- mate simplici, recto. — Alt. 6, diam. 7 millim. Le Colysée à Rome ; De Saint-Simon. C’est l'espèce la plus convexe et la moins ombili- quée du groupe; sans ses striations qui la rattachent d'une manière positive aux Cisalpinana, on la pren- drait pour une espèce des Limariana. Notre Helix est caractérisée principalement par une spire bien convexe des deux côtés, un ombilic — 122 — très étroit, des striations moins acusées que celles de toutes les espèces précédentes, etc. HELIX ROMANA. Testaumbilicata(umbilicus mediocris, cylindraceus, ad ultimum anfractum non dilatatus), brunnea, fas- cia unica alba suturam ac carinain (aut carinam solam) cingente ; striata (striæ tenues, irregulares, in primis anfractibus fere evanidæ ac in ultimo præcipue ad convexitatem ultimi conspicuæ); — spira conica ; — apice lævigato, obtuso; — anfractibus 6 rapide et re- culariter crescentibus, fere planulatis, sutura parum impressa separatis, ultimo supra turgido, in medio carinato, subtus turgidissimo, ad aperturam non des- cendente; — apertura obliqua, lunato-rotundata, marginibus parum approximatis, fere æqualibus ; pe- ristomate simplici, acuto, intus vix incrassato. — Alt. 6, diam. 8 millim. Environs du Colysée à Rome (De Saint-Simon). Narni, dans l'Ombriccini. Cette Coquille voisine de la précédente (H. colos- seana) s'en distingue, par ses stries presque effacées visibles seulement dans le voisinage de la convexité du dernier tour, par ses tours moins convexes, à croissance à peu près semblable pour le premier, mais moins rapide pour les derniers, etc. HELIX FIESOLENSIS. Testa umbilicata (umbilicus rectus, ad aperturam — 123 — subito dilatatus) supra brunnea, fasciaunica suturalis alba cincta, in carina alba, subtus fasciis albis et brunneis alternis diverse picta ; striata (striæ tenues, densissimæ, subtus fere evanidæ) ; — spira conico- perdepressa, fere tectiformi-plana; — anfractibus # {1 vix convexis, sutura profunda separatis, lente ac regulariter crescentibus ; ultimo paululum majore ad aperturam vix dilatato ac non descendente, supra plano, deinde carinato, subtus magno, turgido, ad umbilicum convergente; — apertura recta, lunato- rotundata ; marginibus parum approximatis, peri- stomate simplici, recto. — Alt. 5, diam. 8 millim. Fiesole, près Florence. Par la finesse de ses stries, cette espèce ne saurait être comparée qu'avec l'Helix romana dont elle se distingue par son ombilie beaucoup plus large, sa spire beaucoup plus surbaissée, sa coloration plus foncée, ses tours à croissance moins rapide, son ouver- ture moins oblique, son dernier tour moins convexe en dessus et plus développé en dessous, etc. Ces trois dernièresespèces (IT. colosseana,romana, fiesolensis) forment un groupe à part dans la série du Cisalpinana, remarquable par la finesse, nous dirons presque par la délicatesse des striations, par une ouverture non descendante, mais presque droite à cause du manque absolu d’inclinaison du dernier tour, et surtout par une spire qui semble formée par la réunion de deux cônes soudés par leurs bases, ordinairement à peu près égaux, l'inférieur étant pourtant quelquefois moins développé en hauteur. — 194 — Les quelques Coquilles que nous venons de décrire ne forment incontestablement qu’un faible appoint de celles rentrant dans les Cisalpinana et que l’on con- naitra dans quelques années, lorsque l'attention des Malacologistes aura été appelée sur elles. Après avoir comparé ces diverses formes avec les espèces d’autres groupes voisins, nous avons acquis la conviction qu’elles étaient les représentants Ita- liens et Autrichiens des Heripensiana de France, et des Barcinensiana d'Espagne. Mais pour changer cette conviction en certitude, nous avons prié le savant de Saint-Simon de faire l’anatomie de l'Helix phari, espèce la plus éloignée, comme facies général, de la série des Heripensis. Voici la note que nous a fournie notre ami avec son obligeance habituelle. « J'ai examiné le système reproducteur de l’Helix de Trieste (H. phari) qui est celui des Heripensiana. Il est caractérisé par un flagellum très court et très grêle ; la poche du dard embrasse le vagin. Il existe deux vésicules muqueuses de chaque côté; elles sont de longueur médiocre, sinueuses. Une des vésicules dextres se divise en deux branches égales à peu de distance du vagin. La poche copulatrice est très grande, recourbée, oblongue; elle présente une teinte rougeâtre à l'extrémité. Le canal est assez court, large, muni d’un renflement bulbeux à la base. Il n'existe pas de branche copulatrice. Nombreux sont les rapports avec votre Helix Lauracina; mais c'est surtout de celui reproduit dans l'ouvrage de M. Moquin-Tandon, sous le nom d'Helix candidula, qu'il se rapproche. La mâchoire est très voisine de — 125 — celle représentée par Moquin; elle est arquée, assez robuste et munie de huit côtes droites, parallèles, bien séparées et dépassant le bord libre, tandis que dans le Lauracina ces mêmes côtes sont plus serrées, plus nombreuses et se rapprochentdavantage de celles de l'H. carascalensis ». II. SPADANA. Ce groupe d'espèces, spécial aux sommités du centre de la Péninsule Italique, a donné lieu à des confu- sions regrettables et à des appréciations erronées, à travers lesquelles il eût été difficile de nous aventu- rer, si nous n'avions eu à notre disposition des maté- riaux de première main et si nous n’avions point fait table rase de toutes les idées reçues. Nous ferons observer d’abord qu’il est impossible de rattacher ce groupe aux Instabiliana, dont le type estl'Helixinstabilis(Ziegler), de Lemberg, en Styrie, ainsi que l'ont fait quelques auteurs Italiens et Alle- mands. Les premiers Conchyliologistes qui ont décrit l'Helix instabilis l'ont rapproché de l'Helix erice- Lorum, tandis que ceux qui se sont occupés des Spa- dana,ont maintenu ces espèces dans le voisinage des Cespitana avec lesquels on les a même confondus. Cette manière de voir est très rapprochée de la vérité. — 126 — 1. HELIX SPADÆ. La première espèce de ce groupe est 1’ Helix Spadæ : Calcara (Cenno Moll. foss. viv. dall. Sici- la. Nuo.L Elic exota- pe 59, V6 2001825); dont voici la diagnose originale : « H. Testa orbiculato-conica aut depressiuseula, profunde umbilicata, tenuiter striata, albo-cinerea ; anfr. 6; ultimo rotundato ; suturis impressis ; labro simplici, acuto, intus marginato. » Cette espèce ressemble beaucoup à l’Helix cespi- tum Drap., mais elle en diffère essentiellement par la forme, la grandeur et la couleur. Diam. 5 lignes 112 = 12 millim. 112; alt., ex icon. et ex linea juxta- posita 8 millim. 172. Elle se trouve en abondance au sommet du Mont Vettora, dans la Romagne, où elle fut recueillie pour la première fois par un illustre Naturaliste, le prof. Antonio Orsini, lequel eut la gracieuseté de me com- muniquer des exemplaires. Le même professeur Orsini retrouva cette espèce à Ascoli et la donna à Charpentier, qui lui imposa le nom d’'Helix bathyomphala, sous lequel ce dernier la communiqua à Pfeiffer. Celui-ci la décrivit ainsi dans sa Monographia Helic. viv.,t. , p.165, N° 423, et addenda p. 443. Helix instabilis Ziégler. — Testa late umbilicata, depressa, striato-rugosa, solida, albida ; anfract. 5 con- vexi, lente accrescentes ; ultimus teres, vix descen- dens ; apertura fere circularis ; peristoma simplex, — 1927 — acutum, marginibus fere continuis. Diam. 12-14, alt. 8 12 millim. Var. lævior, alba fasciis pluribus angustis fuscis (Helix bathyomphala). Charpentier in sched. (Arcoli) err. typogr. pro Ascoli. » M. le D' Tiberi est l’auteur qui a le plus embrouillé la synonymie de cette espèce. En 1869 (Bullet. malac. Ital., p. 10-12) Tiberi donne l'Helix Spadæ (Calcara) comme synonyme de l'Helix destituta (Charpentier), ce qui est inexact, et décrit, sous le nom de Helix bathyomphala (Char- pentier) une Coquille appartenant à un autre groupe. Plus tard, en 1878 (De quelq. Moll. terr. Nap. nouv. ou peu conn.) ce Concyliologiste reconnait que l'espèce appelée par lui, en 1869, 11. bathyomphala n'est point le type de Charpentier, mais bien une Coquille distincte nommée par lui Helix discre- pans, et décrit le véritable Helix bathyomphala Charpentier (p. 15, pl. Il, f. 3) de la manière sui- vante : « Cochlea late et profunde umbilicata, subconoi- deo-turbinata, solida, cretacea, vix oblique striatula, unicolor, albida, supra pluries fusco-fasciata ; spira subglobosa ; apicerufescenti, Iæviusculo, vertice sub- tili; anfr. 5 12 -6 convexiusculi, lente accrescentes, sutura impressa sejuncta; ultimus subcompressus antice parum descendens, basi rotundatus ; umbili- cus latiusculus, profundus, conicus, non perspecti- vus ; apectura subovata, aliquantulum obliqua; peri- stoma rectum, acutum, remote sublabiatum, etc. Diam. maj. 12 1j2, min. 10 ; alt. 7 millim. (8 112 ex icone). Monte dei Fiori et Monte Corno in Apru- — 128 — tio ultra primo ibidemque Monte Corona, in Picano. De la comparaison attentive des diagnoses et des figures il résulte : que les Helix Spadæ Calcara, et bathyomphala, Charpentier (in Pfeiffer, Monogr. Helic. viv.,t. I.,p. 443, 1848, et in Tiberi, loc. cit. 1878) sont une espèce unique qui doit prendre le nom d’Helix Spadæ, dont le type soit unicolore, soit avec une ou plusieurs bandes brunes (la colora- tion n’étant pour nous qu'une simple variation indi- viduelle) se trouve sur le Monte Vettore dans la Romar- gne et s'étend de là jusqu'au Monte Corno dans les Abruzzes. Les dimensions de ce type sont : Largeur 12-14, haut. 8 millim. 172. 2. HELIX DESTITUTA, Charpentier. L'histoire de cette Coquille est encore plus singu- lière que celle de la précédente. Elle fut découverte, en 1841, par le professeur Orsini au Monte Sivo, près Ascoli dans les Abruzzes. Orsini la communiqua à Jean de Charpentier, qui la nomma, en 1852, Helix nubigena (ainsi que le constate l'étiquette manu- scrite de la collection d'Orsini(Helix cespitum Drap., var. nubigena; H. nubigena Charpentier), la con- fondant, d’après l’assertion de M. Bourguignat, avec l'espèce du même nom trouvée par M. de Sauley, dans les Hautes-Pyrénées, et décrite par cet auteur dans le Journal de Conchyliologie, t. III, p. 439, 1852, ett#EVopitS, pl. Hill, f47,1855. Charpentier s'étant ravisé et ayant vu que l'espèce — 129 — du professeur italien était différente de celle décrite par de Sauley, changea son nom et l’envoya à M. Cu- ming, de Londres, sous le vocable d’Helix destituta, rappelant ainsi la confusion et la méprise à laquelle avait donné lieu notre Hélice. L. Pfeiffer trouva l'Helix destituta dans la collection Cuminget la décrivit de la manière suivante : « Testa umbilicata, depresse turbinata, subsemi- globosa, solida, striatula, calcarea, spira convexa, apice obtusa cornea, sutura mediocri; anfr. 5 con- vexiusculi, ultimus non descendens, teres ; umbili- cus mediocris, conicus; apertura parum obliqua, rotundata, lunaris, intus fulvida ; peristoma simplex, rectum, sublabiatum ; margine columellari reflexius- culo. Diam. maj. 8, min. 7, alt. 5 millim. Il est facile de voir, d’après ces indications, que l'Helix destituta se distingue de l’Helix Spadæ par une taille plus petite, une spire plus globuleuse, ce qui rétrécit l’ombilic et le fait paraître moins en entonnoir, etc. Comme taille et comme aspect, cette forme rap- pelle celle de l'Helix nubigena, des Pyrénées, ce qui explique facilement qu’on l'ait confondue avec cette dernière à l’époque où la Malacologie se con- tentait d’un examen superficiel. Mais vouloir réunir ces deux Coquilles comme on a essayé de le faire der- nièrement, c’est ramener la science à cet amalgame d'espèces qui fait le désespoir des plus courageux. Le type de l'Helix destituta Charpentier (ms. in : Mus. Cuming. ap. Pfeiffer, Monogr. Helic. viv., t. III, BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE. Mars 1884. I. 9 — 130 — p. 130, n° 662, 1853), vit au sommet du Monte Sivo près Ascoli. 3. HELIX OCELLUS, Villa. Nous voyons figurer le nom de cette espèce pour la première fois dans Stabile (in Rev. et Magas. z00l., p. 422, 1859), qui la confond avec l'Helix destituta Charpentier, et la place en synonymie. Cette erreur a été acceptée par Pfeiffer et reproduite dans les tomes V et VII de sa Monographia Heliceorum viventium. En 1879, un auteur anonyme(Novit. conchyl. Moll. extran., vol. V, p. 186, n°916 b) a considéré l'Helix ocellus comme une variété minor des Helix Spadæ et destituta. Enfin, M"°Paulucei (Osserv. crit., etc., p. 29, 1880) a fait ressortir les différences entre l’espèce de Villa et l’'Helix destituta, confondue à tort, par elle, avec l'Helix nubigena. L'Helix ocellus, la plus petiteespèce des Spadanæ se distingue de ses deux congénères (sans parler de la taille, qui est pour nous un caractère à négliger) par une spire plus élevée, par le dernier tour plus descendant dans le voisinage de l'ouverture, ce qui rend les bords moins écartés ; enfin, par la forme de l'ombilic beaucoup plus étroit que celui des Helix destituta et surtout Spadæ. Cette étude nous à paru surtout nécessaire pour prémunir nos amis contre les déterminations de l’Ico- nographie de Rossmässler. Cette Iconographie nous — 131 — donne sur le groupe des Spadana les notions les plus inexactes : Aïnsi la figure 1429 (pl. CXLIIT) représente, sous le nom d'H. bathyomphala Charpentier, l'Helix dis- crepans Tiberi, du groupe des Ammonisiana. À la page 101, l'H. Spadæ Calcara, est décrit et représenté pl.CXLIV, fig. 1445, comme H. destituta. Or, il se trouve que description et figure s'appliquent incontestablement à une autre espèce ou forme des mêmes Ammonisiana. De telle sorte que des deux espèces, que l’auteur donne comme représentant notre groupe, aucune n’ap- partient à celui-ci, mais bien aux Ammonisiana, qui n'ont rien de commun avec les Spadana. Le continuateur de l’œuvre de Rossmässler n’a pas été plus heureux dans BULL. SOC, MALAC. DE FRANCE, Juin 1884. I. 13 — 194 — Corde apicosrostrale MEME RSR 2521162 Dist. des sommets à l’angle postéro- he "1 Ho =. dtiabanto ere CAL. 38 Haut: de faiperpendiculairets te. ei 99 Dist. de la perpend. au bord antérieur. .‘. . . . 24 — du même point de la perpend. au rostre. . 53 — enfin, de la base de la perpend. à l’angle postéra-dorsal. DES QT Bord supérieur droit jusqu’à l'angle, puis descen- dant d’une façon rectiligne sur le rostre ; région an- térieure assez exiguë, arrondie et décurrente à la base ; bord inférieur légèrement convexe dans toute son étendue ; région postérieure suboblongue, un peu plus de deux fois plus longue que l’antérieure, aug- mentant en hauteur jusqu’à 26 millimètres en arrière de la perpendiculaire, se terminant enfin par un large rostre inférieur troncatulé. Sommets (érodés) arrondis, écrasés, se confondant dans la convexité. Arête dorsale peu prononcée. Crête assez comprimée notamment vers l’angle. Con- vexité des valves médiocre, dont le maximum (24) est assez rapproché du bord supérieur. Épiderme d’un cendré noirâtre, passant au jaune rougeâtre sur la région ombonale, sillonné de stria- tions délicates devenant feuilletées vers les contours. Nacre interne d’un blanc bleuacé. Ligament posté- rieur allongé, mince, aux trois quarts recouvert. Lu- nule très longue. Ruisseaux de Bicherolles et de Beaureplet, près de Saint-Saulge (Nièvre). — 195 — ANODONTA CAMURINA. Concha obtuse subtrigonali-ovata in directione de- clivi, compressa, tenui, striata, brunneo-atra et ad umbones luteo-aurantiaca ; antice rotundata, inferius valde decurrente ; postice decliviter amplo-ovata, in rostrum obtusum inferumque terminata : superne con- vexa; inferne decurrente-subarcuata ; umbonibus omnino compressis, perobtusis. Acéphale, du groupe des Lusitaniana, peu bombé (convexité régulière), d’une forme obtusément subtri. gonale-ovalaire dans une direction déclive, terminé par une large partie rostrale arrondie, regardant en bas. di We ei 71 Haut. max. . . . ... , *e Épaiss. max. (à 17 ds 30 de Fee an- tér. ; 44 du rostre ; 29 de l’ angle post.-dors. ; 27 de la base de la perpend.). . .. . ... 93 Corde apico-rostrale, . . . .. SN a Dist. des sommets à l'angle oMéno: or. ol — de l'angle au rostre. . . . . . .... . 99 Haut. de la perpendiculaire tisse 43 Dist, de la perpend. au bord antérieur. . . . . 94 — du même point de la perpend, au rostre. 49 — enlin, de la base de la perpend. à l'angle poser dorsal eee em COLE Bord supérieur régulièrement convexe Jusqu'à l'angle, puis descendant d’une facon rectiligne ; ré — 196 — gion antérieure arrondie, très décurrente ; bord infé- rieur subconvexe, très descendant, s’arrondissant à son extrémité ; région postérieure largement ovalaire dans une direction déclive, augmentant jusqu'à 20 millimètres en arrière de la perpendiculaire, deux fois plus longue que l’antérieure, et se terminant par un large rostre inférieur et arrondi. Sommets (érodés) écrasés, sans saillie. Arête dor- sale nulle, confondue dans la convexité. Crête com- primée vers l’angle. Épiderme jaune-orangé sur la région ombonale, d’un brun-noirâtre uniforme sur le reste de la surface. Stries d’accroissement médiocres, très feuilletées. Nacre interne d’un blanc bleuacé. Ligament postérieur symphynoté. Lunule étroite, très longue. Ruisseau de Bicherolles, près de Saint-Saulge, dans la Nièvre. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I. MATERIAUX POUR SERVIR A L'HISTOIRE DE LA MALACOLOGIE FRANÇAISE PAR M. ARNOULD LOCARD. ls Sur les espèces françaises du groupe de l’Helix Obvoluta. Lorsque nous avons publié, en 1882, notre Cata- logue général des Mollusques de France, nous avons indiqué (1) dans le groupe de l’Helix obvoluta deux espèces seulement, les Helix obvoluta, Müller (?), et H. holoserica, Studer (3). Nous pouvons aujourd'hui compléter cette intéressante série en ajoutant, à la suite de l'IHelix obvoluta, l'H. angigyra, Ziegler(4), qui, jusqu'alors, n'avait pas été signalé en France. Nous croyons devoir dire quelques mots sur l'habitat (1) A. Locard, 1882. Prodrome de Malacologie française, catalogue des Mollusques terrestres, des eaux douces et des eaux saumûtres, p. 86. (2) Helix obvolula, Müller, 1774. Verm. terr. et fluv. Hist., IX, p, 27, n° 229. — Locard, 1880, Prodrome, p. 86. (3) Helix hotosericea, Studer, 1820. Syst verz. Schw. conchyl., p. 16 (Gmelin, pars). — 71. diodonsloma, Bourguignat, 1862, Malac. lac Quatre-Cantons, p. 29. (4) Helix angigvra, Ziegler, in : Rossmässler, Iconogr., [, 1835, D. 10, ele — 198 — de ces trois espèces et sur leurs principaux carac- tères. Helix obvoluta, Müller, — L'Helix obvoluta, qui à bon droit peut être considéré comme type du groupe, puisque non seulement c’est la forme la plus commune, mais encore la plus ancienne au point de vue paléontologique, se trouve dans presque toute la France. Elle vit dans les lieux frais et humides, sous les mousses, sous les feuilles mortes et les détritus végétaux, sous les pierres ou dans l'écorce des vieux arbres, de préférence dans les parties boisées des sites montagneux ou sub-montagneux. Elle est plus particulièrement répandue dans la France septentrio- nale et centrale, où elle constitue des colonies popu- leuses ; c’est une des formes caractéristiques de la faune des Vosges, du Jura et des Alpes ; on la trouve jusqu’à 1.000 et 1.200 mètres d'altitude. Elle devient moins abondante dans le Midi et paraît surtout plus localisée dans l'Ouest; elle remonte difficilement au-dessus de la Gironde. Nous ne la voyons figurer ni dans le Catalogue de Cailliaud pour la Loire-Infé- rieure (1), ni dans celui de Taslé pour le Morbihan (?); M. Bourguignat, dans sa Malacologie de la Bre- tagne (3) n’en fait pas non plus mention ; nous remar- querons cependant que Desmars l'indique à Dinan, (1) Cailliaud, 1865. Catalogue des Radiaires. etc. etdes Mollus. ques de la Loire-[nférieure. (2) Taslé (père), 1867. Histoire naturelle du Morbihan, catalo- gue des Mollusques. (3) Bourguignat, 1860. Malacologie terrestre et fluviale de la Bretagne. — 199 — sous les pierres, dans les ruines du vieux château de Lehon (1). Quant aux variations que peut présenter cette es- pèce, elles sont peu nombreuses ; nous signalerons cependant les variétés suivantes : Pallida, Moquin-Tandon (2). — Coquille de taille assez petite, au test plus mince que le type, plus trans- parent, avec des poils plus longs, plus serrés, plus soyeux, souvent d'un roux jaunâtre. Cette variété vit en colonies dans les régions montagneuses de l'Ain, de l'Isère et du Jura ; nous l’avons également reçue du Lot-et-Garonne. Major, Locard(3). — Coquille de grande taille, à poils plus rares et plus courts, souvent de coloration un peu pâle : l'Ain, le Rhône, le Var, les Alpes-Ma- ritimes, la Moselle, etc. Minor, Locard (4). — Coquille de petite taille, mesurant moins de 10 millimètres de diamètre maxi- mum, d'une coloration plus foncée, avec des poils serrés et assez longs : l’Aïn, le Rhône, la Savoie et la Haute-Saône. C’est cette variété qui se rapproche le plus de l’'Helix angigyra. Nous citerons enfin, à titre d’anomalie, différents cas d’albinisme observés chez l'Helix obvoluta. M. le D'° Hagenmüller à signalé la découverte d’un vérita- (1) J. Desmars, 1873. Essai d'un catalogue des Mollusques ob- servés dans l'Ille-et-Vilaine, etc., p. 20. (2) Moquin-Tandon, 1855. Histoire des Mollusques de France, t. LE, p: 114. (3) A. Locard, 1881. Catalogue des Mollusques de l'Ain, p. 35. (4) À Locard, loc. cit., p. 35. — 200 — ble albinos trouvé au Haut-Landsbourg, près Colmar en Alsace ; la coquille est entièrement d’un blanc sale avec le péristome blanc de lait (1). Un cas ana- logue a été observé à la Grande-Chartreuse, dans l'Isère (?). Helix angigyra, Ziegler (3). — C’est pour la pre- mière fois que nous signalons, en France, la présence de cette espèce italienne. Nous l’avons reçue tout der- nièérement de M. Carlo Pollonera, de Turin. Ces échantillons provenaient de la riche collection de M. Hippolyte Blanc, donnée par lui au musée de Turin ; ils ont été trouvés en Savoie, dans le Fauci- gny. Comparés aux types italiens, ils sont absolu- ment conformes, et comme taille et comme galbe. La présence de cette espèce en France n'a, du reste, rien d'anormal. Son véritable habitat est la ré- gion subalpine de la Lombardie et le Tyrol italien ; mais, nous écrit M. C. Pollonera, elle ne se trouve ni dans la Vénétie, ni dans le Piémont, excepté la vallée de la Dora-Riparia, où elle vit à la Sacra de S.-Michele (900"), et à Suse (500 à 600"), au pied du Mont-Cenis. On remarquera que ces deux stations sont bien moins éloignées du Faucigny que la Lom- bardie ; c’est donc probablement par là que l’Helix angigyra s’est introduite en France, peut-être à une époque assez récente. (1) Hagenmüller, 1872. Catalogue des Mollusques d'Alsace, p. 10. (2) A. Locard, 1880. Études sur les variations malacologiques, tp ele (3) elix angigyra, Ziegler, 1875. In Rossmässler, Iconographie. D, 10 taf ul 21" — 901 — Si Dumont et Mortillet ne l’indiquent pas dans leur Catalogue (1), nul doute pour nous que de nou- velles recherches ne viennent confirmer, sur une plus vaste échelle, cette première découverte. Helix holoserien (2). — Plusieurs auteurs ont cru pouvoir affirmer que cette espèce, dont l'habitat normal est plus particulièrement en Suisse, en Illy- rie et en Carinthie, ne faisait point partie de la faune française. Nous pouvons cependant affirmer que cette Hélice, quoique certainement des plus rares, a été trouvée à plusieurs reprises et dans des stations dif- férentes en France. Dumont et Mortillet l'ont signalée : dans le bassin de Bonneville, dans la Haute-Savoie ; à Chamounix, au bois de la Crozaz, au-dessus des Plagnes et au Cha- telard, entre 800 et 1.300 mètres d'altitude ; dans la forêt de la Tête-Noire ; au Sommier, au Reposoir, entre 1.150 et 1.200"; dans un bois au-dessus du Mont-Saxonnet et de Brizon, à 1.100"; dans le bassin de Moutiers-en-Tarentaise, dans la Savoie, dans la forèt de la Roche, à Macot, à 1.500"; enfin dans le bassin de Saint-Jean-de-Maurienne, au-dessus de Lanslevillard, à 1.750" (3). M. Venance Payot, dans sa Malacologie des environs du Mont-Blanc (4), cite les stations suivantes : vallées de la Tête- Noire, (1) Dumont et Mortillet, 1857. Catalogue critique et malacosta- tique des Mollusques de Savoie et du bassin du Léman. (2) Helix holoserica, Studer. Locard, Prodrome, p. 87. (3) Dumont et Mortillet, loc. cit, p. 73. (4) Venance Payot, 1864. Erpetologie, Malacologie des environs du Mont-Blanc, in : Ann. Soc. d'agr. de Lyon, 3° série, t. VIII, p. 439. — 2027 — 1.200"; de Valorsine, du Chatelard, à Servoz, 900" ; de la Crozaz, en montant au-dessus des Plagnes, au col de la Forclaz, Montanvert, Flegère, les forêts du Brévent et du Grand-Bois, et dans plusieurs autres localités, mais toujours en très petites quantités; enfin, nous la possédons du Reposoir et de la Grande- Chartreuse, où elle avait été récoltée par Gaspard Michaud. C’est toujours une espèce rare, vivant en colonies peu populeuses dans la mousse, sous les vieux troncs d'arbres, vers la région supérieure des bois de sapin, entre 900 et 1.800 mètres d'altitude. RAPPORTS ET DIFFÉRENCES. — Il est à peine utile d’insister sur les rapports et différences qui existent entre ces trois formes. Comme taille, comme allure, comme galbe, elles sont incontestablement fort voi- sines, mais il est toujours facile de les distinguer. Chez l’'Helix holoserica, la spire est toujours un peu plus haute que le plan supérieur du dernier tour, tandis que chez les deux autres espèces la spire est rentrante ou concave. Le nombre des tours de la spire est de cinq chez l’'H. holoserica, six chez l’'H. obvo- luta, et sept chez l’'H. angigyra. Le péristome est toujours nettement bidenté chez l'I. holoserica, tandis qu'il n’est que plus ou moins irrégulièrement renflé chez les deux autres espèces. L’ombilic est proportionnellement plus étroit chez l'A. obvolula ; en outre, chez cette même Coquille, le dernier tour, à son extrémité, est beaucoup moins excentré dans la région ombilicale, tandis qu’il l’est très fortement chez l'H. angigyra; enfin, ce même dernier tour, à — 203 — son extrémité supérieure, est à peine tombant chez l'H. holoserica, légèrement tombant chez l'H. obvo- Lula, et très fortement tombant chez l'H. angi- gyra, etc. 9° La Sur les variations de l’Helix Desmoulinsi. Dans sa description de l’Helix Desmoulinsi (1), Farines, se préoccupant surtout du galbe de la co- quille, n’a fait aucunes remarques précises sur la ma- nière d’être du test. Il se borne à le décrire ainsi : « Solide, transparent, couleur de corne claire ou blanc sale, légèrement fascié, strié longitudinale- ment, etc. » Quelques auteurs, comme Rosmässler (2), L. Pfeif- fer (3) et Moquin-Tandon (4), malgré les caractères si nets et si précis de cette Hélice, n'ont cru y voir qu'une simple variété de l’Helix cornea (5). On doit à M. J.-R. Bourguignat une étude des plus conscien- cieuses et des plus complètes de cette espèce (6). Après (1) Helix Demoulinsii, Farines, 1836. Description de trois espèces vivantes des Pyrénées-Orientales, p. 5, f. 4-6 (figures dessinées en sens inverse). —1831. In. Act. sc. nat., t. IT, p. 121. (2) Helix cornea, var. cyclostoma, Rossmässler, 1838. Iconogra- phie, VII et VIII, p. 33, f. 511. (3) Helix cornea, var. L. Pfeiffer, 1848. Monogr. Hel. viv., t. I, p. 360. (4) Helix cornea, var. Molinsii, Moquin-Tandon, 1855. Hist., Moll. France, t. II, p. 134, pl. xr, f. 21, (5) Helix cornea, Draparnaud, 1801. Tabl. Moll, p. 89.— 1805. Hist. Moll., p. 110, pl. var, f. 21. (6) Bourguignat, 1863. Mollusques de San-Julia de Loria, p. 9, pl. 1-10 — 204 — en avoir rétabli la synonymie et étudié successive- ment et la coquille et l'animal, il la classe définitive- ment comme bonne espèce dans la méthode (1). Dans plusieurs collections nous avons pu voir, tantôt sous le nom d’'H. acrosticha, Fischer (2), tantôt sous celui d'H. Mollerati, Morelet (3), une forme, que quelques personnes et nous-même (1) avions pu, sur des indications erronées, considérer comme nouvelle. Il importe de rétablir exactement la validité de ces différentes espèces ou prétendues espèces. Dans un travail sur la faune malacologique de la vallée de Cauterets, M. P. Fischer a signalé, sous les noms de var. acrosticha (Helix acrosticha), une Hé- lice étudiée par M. l'abbé Dupuy et ainsi définie : « Les échantillons de cette vallée (Cauterets) sont plus clairs, à test plus mince et un peu moins gros que ceux qui viennent des Pyrénées-Orientales. Je crois, néanmoins, que c'est la même espèce. Mais voici une légère observation que je ne trouve consi- gœnée dans aucun des ouvrages que j'ai entre les mains et qui ont traité de cette espèce. Aucun auteur, (1) Tous les auteurs admettent aujourd'hui cette forme au rang d'espèce. Vide : Clessin, 1881. Nomencl. Hel. v., p. 148. — W. Ko- belt, 1881. Catal. binnenconch. p. 32; etc. (2) Helix acrosticha, Fischer, 1877. In : Journ. de Conch.,t, XXV, p. 52. C'est sur des types communiqués par M. Fischer que nous avons pu étudier ces formes. (3) Helix Mollerali, Morelet, mss. Nous devons à l'extrême com- plaisance de M. l'abbé Dupuy, communication de cette prétendue espèce, qui est absolument conforme aux échantillons précédents. (4) Helix acrosticha, Fischer, 1882. In : Locard, Prodrome de Malacol. française, p. 9. — 205 — que je sache, n'a signalé l’Helix Desmoulinsi comme hérissée de poils ou plutôt de cils courts, gros à la base, très aigus au sommet et posés comme sur un renflement glanduleux. Ils sont disposés en ligne et presque en quinconces réguliers, soit en dessus, soit en dessous, et ces poils ne paraissent pas très caducs, puisque je les trouve dans les quatre échantillons que j'ai recueillis morts, etc. » Et M. l'abbé Dupuy ajoute : «Je n'ai pas su retrouver trace de ces poils sur les échantillons de ma collection venant de diverses localités des Pyrénées-Orientales. » Nous sommes en mesure de compléter les carac- tères de l'Helix Desmoulinsi et d’aflirmer que cette manière d'être du test qui semblait caractériser les Ielix acrosticha où H. Mollerati, appartient égale- ment à l'Helix Desmoulinsi type. En effet, sur deux échantillons de notre collection, échantillons qui avaient été récoltés par feu Michaud dans les Pyré- nées-Orientales, nous avons pu reconnaitre sans peine l'existence de ces poils ou plutôt de ces cils épidermiques, dont on n'avait pas jusqu’à présent signalé la présence chez les sujets des Pyrénées-Orien- tales ou de San-Julia de Loria. Examinés à la loupe, les cils des échantillons des Pyrénées-Orientales ou ceux des Hautes-Pyrénées sont absolument confor- mes. Mais nous devons cependant faire observer que, chez les échantillons de Cauterets, l’épiderme est plus résistant, moins caduc que chez les autres; il parait souvent comme encroûté. Si, avec quelques soins, on détache cette légère croûte, il sera facile de se convain- cre de la parfaite identité de ces différentes Coquilles. — 206 — En résumé, le test de l’Helix Desmoulinsi n’est point normalement lisse, comme on l'avait supposé jusqu'à ce jour; il est, au contraire, orné d’un épi- derme ciliaire plus ou moins cadue, suivant les loca- lités. Il convient donc de supprimer désormais des catalogues les noms d’Helix acrosticha et H. Molle- rali, qui ne s'appliquent qu'à des Coquilles suscepti- bles tout au plus de constituer une variété d’une espèce déjà dénommée. M. l'abbé Dupuy a fait observer, et nous le recon- naissons avec lui, que les échantillons de Cauterets sont de taille plus petite, à test plus mince, de cou- leur plus pâle que ceux des Pyrénées-Orientales. Mais nous ferons observer que ces sujets des Hautes- Pyrénées vivent sur le granit et qu'il n'en faut pas davantage pour donner naissance à ces quelques variations. L'Helix Desmoulinsi a donc, d’après ce que nous venons de voir, une extension géographique plus grande qu'on ne l'avait supposé jusqu'à présent ; mais c’est toujours une forme pyrénéenne. Dans les Alpes, on retrouve une forme absolument analogue, quoique au fond différente, nous voulons parler de l'Helix Crombezi, Millière (1). Cette intéressante Campylée a été découverte par M. Crombez, de Lille, à qui elle est dédiée, sous d'énormes rochers, vers les sommets des montagnes qui dominent Saint-Mar- tin de Lantosque, dans les Alpes-Maritimes, à (1) Helix Crombezi, Millière, 1880. Ms. In : Locard, 1882. Prodr. Malac. franc., p. 91 et 320. — 207 — 2.500 mètres d'altitude. Son allure, son galbe géné- ral rappelle celui de l’Helix Desmoulinsi; son test est recouvert également d’un tissu épidermique, qui s'écaille facilement et sur lequel on apercoit, au foyer d'une très forte loupe, des rudiments piliformes. Malgré ces grands rapprochements , on ne saurait cependant confondre ces deux espèces. L'Helix Crom- bezi, en effet, a son galbe plus déprimé, avec des tours plus anguleux, une suture plus profonde ; en outre, son ombilic est notablement plus étroit ; l’ou- verture, encore plus oblique, regarde plus franche- ment en dessous par suite de la plus grande déclivité de l'extrémité du dernier tour; son galbe est en outre plus oblong; enfin, lorsque l'épiderme est tombé, les stries ornementales du test paraissent plus fortes, plus grossières, plus irrégulières. 3° Description d’une nouvelle Valvée française. La Valvée dont nous allons donner les caractères, existe dans la collection de M. Bourguignat, depuis l’année 1866, sous l'appellation de Valvata Macei. Elle a été découverte, en 1855, à Saint-Martin de Var- reville (département de la Manche), par le regretté Malacologiste M. Auguste Macé, alors président du tribunal civil de Cherbourg. Cette Valvala Macei appartient à un groupe Spé- — 208 — cial d'espèces, intermédiaires entre celui des spirorbis et celui des cristala, et remarquables par leur test pas tout à fait planorbique et par le grand développe- ment de leur dernier tour. Ces espèces paraissent particulières aux îles Ioniennes (Valv. Tacitiana, cres- sidana, Theotokii, Lelourneux) et à la péninsule turco-hellénique; néanmoins, on en connait une (V. helvetica, Bourg.) du lac Morat, en Suisse, et une autre (V. frigida, Vesterlund) dans le nord de l’AI- lemagne. VaLzvaTA Macer (Bourguignat). Testa peraperte umbilicata (umbilicus profundus, late pervius), sub- planorbiformis, supra leviter convexiuscula, solidula, subdiaphana, viridulo-albidula, ac subtilissime et arctissime striata ; — anfractibus 3 1/2-4 globoso- convexis, rapide subplanorbiterque crescentibus, ac sutura profunda separatis; ultimo exacte cylin- drico, relative maximo, ad aperturam fere testæ alti- tudinem et dimidiam diametri æquante; apertura verticali, exacte sphærica, leviter patulescente, intus opacula ac lacteo-albescente ; peristomate continuo, recto, acuto, intus leviter incrassato ; opereulo (ignoto); — alt. 3, diam. 5; alt. et lat. ap. 2? 1/2 millim. BULL. SOC. MALAC.. DE FRANCE. Juin 1884. I. CLAUSILIE ET VALVEES NOUVELLES DU NORD DE L'AFRIQUE, PAR M. LE D HAGENMÜLLER * X La Clausilie que je vais faire connaïtre, une des plus belles de l'Algérie, se trouve dans une localité d’un abord difficile. On ne la rencontre que sur des parois de rochers escarpés, qui plongent presque à pic dans la mer, à 18 kilomètres à l'Ouest de Bone. La première fois que je fis la découverte de cette magnifi- que Clausilie, je ne pus en recueillir que deux échantil- lons brisés, et j'étais presque sur le point, après plusieurs courses infructueuses, de renoncer à sa re- cherche, lorsqu'un Arabe, d’une agilité surprenante, s’offrit d'aller la dénicher sur les hautes parois qu'elle habite ; en moins d’une heure, cet homme eut le bon- heur de m'en rapporter une centaine; cette espèce est donc une forme abondante dans cette localité presque inaccessible, CLAUSILIA BAVAYANA. Testa breviter rimata (rima curta, sat aperta), elon- gata, subfusiformis, nitida, subpellucida, stramineo- BDULL. SOC, MALAC, DE FRANCE, Juin 1884. I. 14 — 210 — olivacea, obscure striatula (striæ sæpe obsoletæ, in ultimo leviter validiores) ; spira elongata, lente atte- nuata, ad summum submamillata ; apice valido, pal- lidiore, fragili, sæpe truncato aut eroso ; anfractibus 12-13 convexiusculis, sutura sat impressa separatis ; ultimo inferne in tergo exacte convexo-rotundato ; apertura fere verticali, ovata, plicata, scilicet: À, pa- rietales duæ, marginales, quarum superior producta, stricta, lamelliformis ; inferior inferne subtuberculata, et flexuosa ac contorto-ascendens ; B, plica subcolu- mellaris emersa, usque ad marginem descendens ; C,, plicaspiralis valde profunda, valida, ab extremitate plicæ parietalis superæ sat distans ; D, palatalestres, quarum superior lamelliformis, profunda ac producta ; inferior minor, magis immersa, nihilominusconspicua; tandem mediana inconspicua, subtilis, ad superam convergens ; {, lunella nulla ; peristomate albido, connexo, continuo, incrassatulo ac leviter reflexius- culo ; — alt. 20, diam. 4, alt. apert. 4 millim. Cette Clausilie, à laquelle j'attribue le nom de notre ami, l'ingénieur Bavay, appartient au groupe des Clau- silia Kusteri,Sarda, Adjaciensis, Meisneriana, Ges- troi, ete., de Corse et de Sardaigne. Parmi ces formes, la plus voisine de ma Bavayana est la Sarda, de Tac- quisara, dans l'ile de Sardaigne. Cette Coquille se distingue, néanmoins, de mon espèce, par sa colora- tion d’un jaunâtre corné et non jaune pâle tirant sur l'olivâtre, par ses striations plus fortes et moins émoussées, par son dernier tour offrant le long de la fente ombilicale une arête verticale, par son ouver- ture moins haute, plus ovalaire-arrondie, par son pli — 211 — subcolumellaire invisible de face, par conséquent moins descendant que celui de la Bavayana qui atteint le péristome; par ses palatales plus enfoncées, plus courtes, plus petites, notamment la médiane qui est presque réduite à une éminence ponctiforme faiblement oblongue, par sa pariétale supérieure moins volumineuse, etc... enfin, par son bord péri- stomal plus patulescent. La Bavayana porte à 13 le nombre des Clausilies connues dans le Nord de l'Afrique (Tunisie, Maroc ct Algérie). Ces espèces sont : CLAUSILIA Trisrami, Pfeiffer, in : Proceed. zool. Soc. London, p. 140, 1860, et Bourquignat, Mal. Alg., Il, 1864, p. 71, pl. v, f. 4-6, et Malac. Tu- nis, p. 29, 1868. — Tunisie. CLausILIA BELLUGn, Issel, Crocicra del Violante, Moll., p. 102, 1880. — Tunisie. CLAUSILIA PHILORA, Lelourneux, Prodr. mal. Tunis, 1884. — Tunisie. CLaAUsILIA Boxer, Lelourneux (Loc. sup. cit. 1884). — Tunisie. CLAUSILIA PERINNI, Letourneux, in : Bourquignat, Spec. noviss. Moll., n° 34, 1876. — Clausilia polygyra, Boettger, in : Suites à Rossmässler, Î. 1793, 1879. — Alsérie et Tunisie. CLAUSILIA NUMIDICA, Lelourneux, Exc. malac. Kab. in: Ann. malac., I, p. 308, pl, vr, LM 14, 1870. — Algérie. CLAUSILIA BaraTTEer, Lelourneux, Prodr. malac, Tunis, 1884. — Tunisie. — 212 — CzausizrA Cossoni, Letourneux (loc. sup. cit., 1884). — Tunisie. CLausiLrA LETOURNEUXI, Bourguignat, Malac. Alg., II, 1864, p. 79, pl. v, f. 7-10. — Algérie. CLAUSILIA PUNICA, Bourguignat, Malac. Tunis, 1868, p. 30, f. 34-37. — Tunisie. CLAUSILIA VIRGATA, Cristofori et Jan, Cat. rerum natural., II, p. 5, 1832. — Tunisie. CLAUSILIA BIDENS, T'urton, Moll. Brit., p. 73, f. 56, 1831 (Turbo bidens de Linnæus, 1758, non Clausilia bidens de Draparnaud). Je n’ai pas compris dans cette liste cette forme du Maroc, qu'un Malacologiste de l’ancienne école a rap- portée à la plicata d'Europe, parce qu'à mon sens, cette espèce doit être une Clausilie mal déterminée. * # _* Les formes Valvatidéennes que je vais signaler, sont les premières découvertes en Algérie. C'est en triant des monceaux de détritus ramassés sur les bords de la Seybouse, près de Bone, que j'ai fini par constater la présence d’un assez grand nombre de Valvées. Les formes de la Seybouse sont au nombre de quatre, deux de la série de la cristata et deux d'une série dont les espèces paraissent abondantes dans les eaux des iles Ioniennes. Les formes de la série de la cristata sont : VALVATA PLANORBULINA, Paladilhe, in : Nouv. Mis- cell. malac. (II° fasc., 1867), p. 49, pl. ri, fi 99-20: — 213 — VALVATA EXILIS, Paladilhe (loc. sup. cit.), p. 50, pl. ut, Ê. 27-30, 1867. Cette dernière espèce est plus abondante que la précédente, les échantillons de ces deux Valvées sont bien semblables aux types de France, que j'ai atten- tivement étudiés dans la belle collection de notre ami Bourguignat. Les formes de la seconde série sont les deux nou- velles espèces suivantes : VALVATA DELEVIELEUSÆ. Testa pygmæa, subplanorbiformis, supra leviter subconvexiuscula, subtus profunde pervieque umbi- licata (umbilicus 1/3 diametri æquans), subpellucida, nitida, fragili, pallide corneo-albidula, argutissime striatula ; anfractibus 3 1/2 convexis, celeriter crescentibus, sutura mediocriter profunda separatis ; ultimo relative maximo, cylindrico, ad aperturam leviter dilatato, ac superne lente valde descendente ; apertura perobliqua, fere exacte sphærica ; peri- stomate continuo, recto, ad marginem basalem leviter subpatulescente, ac intus subalbidulo-incrassatulo ; — alt. 3/4, diam. 1 1/4 millim. Cette forme est remarquable par la grande obliquité de son ouverture, et par son dernier tour offrant, à partir de la moitié de sa circonvolution, une direction descendante régulière, qui finit, vers l'ouverture, par devenir très accentuée. Cette direction descendante donne à la surface supérieure une apparence légère- ment convexe. Chez cette espèce, le bord supéro-aper- tural se projette en avant, sous la forme d’un contour arqué très prononcé, et dépasse de beaucoup le bord inféro-apertural qui, par suite de l’obliquité, semble très rétrocédent. Je donne à cette Valvée le nom vénéré de ma mère, née Déleviéleuse. VALVATA HAGENMULLERI. Valvata Hagenmülleri, Bourguignat, in Litt. Testa pygmæa, planorbiformis, supra planiuseula, subtus umbilicata (umbilicus in centro mediocris, profundus, ad ultimum rapide patulescens), subpellu- cida, nitida, pallide cornea (post mortem incolæ lacteo- opacula), subtilissime striatula ; anfractibus 3 con- vexis, pervelociter crescentibus,sutura inter supremos mediocriter impressa, in ultimo paulatim magis pro- funde separatis; ultimo relative maximo, rotundato, ad aperturam amplo, dilatato, crassiore ac soluto, et superne leviter descendente ; apertura obliqua, rotundata, soluta et subpatulescente ; peristomate continuo, recto, intus leviter incrassatulo ; — alt. 2/3, diam. 1/2 millim. Cette nouvelle forme, à laquelle notre ami a désiré attribuer mon nom, est des plus caractérisées ; sa sur- face supérieure est planorbique, et le dernier tour, au lieu de suivre une direction descendante, se déroule presque sur le même plan, tout en prenant une di- latation de plus en plus forte, et en finissant peu à peu par se détacher de l’avant-dernier. — 215 — Elle se distingue de la précédente par son ombilic non régulièrement arrondi, mais étroit au centre ettrès dilaté au dernier tour ; par son ouverture moins oblique, bien que, chez celle-ci, l'obliquité soitencore considérable ; par son dernier tour tout à fait différent : ce tour, en effet, très faiblement des- cendant, prend vers l'ouverture, une épaisseur plus forte, un développement plus grand, et finit, en outre, par se détacher peu à peu de l’avant-dernier ; ce ca- ractère n’est pas un fait accidentel, mais un fait nor- mal, attendu que, chez cette Valvée, tous les échan- tillons que j'ai pu recueillir, sont marqués d’un détachement identiquement semblable. Cette Coquille n’est pas la seule qui présente ce caractère singulier. J'ai vu, dans la belle collection de notre ami, la Varvara cHorisrogyra (Servain) de l'Elbe, près de Hambourg, dont tous les tours, de- - puis l'embryonnaire jusqu’au dernier, sont largement disjoints. Cette espèce de la série de la cristala, à tours tout à fait cylindriques, est le portrait frappant d'une Spirule microscopique. M. Dollfus (Ann. Soc. malac. Belgique, XIX, 1877) a fait connaitre une forme à tours disjoints, égale- ment de la série de la cristala. Chez cette espèce, nommée DISIUNGTA, le dernier tour seul est séparé. Cette disjuncla a été découverte, à l’état fossile, dans les meulières supérieures des environs de Paris, Parmi les Valvées à spire conoïde, je mention- neral : — 216 — La VALVATA PUPOIDÆA (Gould) (1), de l'Amérique du Nord, dont le dernier tour est nettement séparé de l’avant-dernier. La VALVATA PERROQUINI, dela Nouvelle-Calédonie, très voisine comme forme et comme taille de la pu- poidæa, et pour laquelle M. Crosse (Journ. Conch., 1872, p. 156 et 354) a été jusqu'à créer (ce qui est un peu fort) le nouveau genre Heterocyclus. Enfin, il existe, dans la riche collection de M. Bour- guignat, une belle Valvée de la série de l’Alpestris, que notre ami a dédiée à M"° Servain, sous l’appella- tion de Mongazoniana. Cette espèce, au dernier tour disjoint, a été découverte en immense quantité, par le D' G. Servain dans un de ses voyages en Al- lemagne, et dans une localité que je ne puis indi- quer, puisque cette Coquille est inédite. (1) Invertebr. Massach,, p. 226, f. 155, 1811. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. JUIN 1884. I. MONOGRAPHIE DES TRIFORIDÆ PAR LE D° JOUSSEAUME. Nous ne saurions mieux caractériser le genre de Coquilles que nous allons examiner qu’en citant les paroles mêmes de Deshayes (1). « Ce futen 1823 que, pour la première fois, nous observâmes ce petit genre; nous l'avons re- cueilli dans les sables de la belle localité de Val- mondois, si riche en espèces nouvelles, et que nous venions de découvrir. En 1834, nous avons présenté à la Société d'Histoire Naturelle un Mémoire dans lequel le caractère du genre et la description de la seule espèce que nous connaissions furent pré- sentés; mais ce Mémoire ne reçut aucune publica- tion. Cependant M. de Blainville, qui en avait eu connaissance, mentionna notre nouveau genre dans son Traité de Malacologie et l’inscrivit au nombre des sous-genres ou sections des Cerites, et donna comme exemple une espèce vivante. Les caractères du genre, appuyés par la connaissance de deux es- pèces, furent confirmés, à nos yeux, par une troi- sième, que nous possédons et qui vient de la Médi- terranée. » Type {riforis plicatus, sables de Valmondois. (1) Deshayes, Desc, An. s. v. bas. Par., t. II, p. 429, 1824. — 218 — En 1895, de Blainville, dans son Manuel de Malaco- logie, après avoir donnéles caractères du genre Cerite, établit différents groupes distingués chacun par une lettre et, à la page 404, il s'exprime ainsi : « C. — Espèces dont l'ouverture est divisée en trois « par la fermeture du tube court antérieur, et celle « du sinus postérieur. » « G. — Triphore où Tristome, Deshayes ; ex : le Ce- « rite tristome, C. tristoma, Blainville. » Le même auteur, en 1828, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, Vol. 55, page 344, définit ainsi le mot #riphora. «€ TRIPHORA. Subdivision générique proposée par « Deshayes pour quelques petites Coquilles du genre « Cerite, qui sont toujours sénestres, et dont le bord « droit, en s avançant vers la columelle, partage l’ou- « verture en trois orifices distincts, un médian, le « plus grand et tubiforme, un antérieur pour l’échan- « crure ordinaire des Cerithes, et un troisième posté- «rieur, pour le sinus que l’on remarque dans plu- « sieurs autres espèces de ce genre. « Je connais déjà trois espèces de ce genre, et toutes «trois sont remarquables; d’abord elles sont tres « petites, elles sont très sensiblement renflées au mi- « lieu, et elles sont ornées de tubercules arrondis en « forme de petites perles, constituant des séries décur- « rentes. « Je ne pourrais caractériser celles de la collection « de M. Deshayes, mais je le ferai aisément pour une « espèce sensiblement plus grande qui m’a été con- « fiée par M. le colonel Mathieu et que je nommerai = M9 = € Tristoma gemmatum (Atlas du Dict., pl. xx, f£. 3); «très petite Coquille (six lignes de long) à spire « élevée, pointue, un peu renflée avant l'ouverture, «ornée de trois séries récurrentes de tubercules per- lés, dont l’antérieur est le plus grand sur tous les «tours de spire, si ce n’est sur le dernier qui en a «cinq; couleur de corne plus ou moins rousse, l’in- «tervalle des tubercules de la grande série, d’un « rouge pourpré. Ile de France. » Antérieurement, dans son Manuel de Malacologie, le même auteur avait désigné cette espèce sous le = nom de Cerithium tristoma. Ce genre Tristoma, bien qu'antérieur au vocable Mastonia, ne peut être adopté, Cuvier ayant, dès 1817, édité un genre Tristoma, pour un groupe d'Entozoaires. C'est à partir, seulement, de cette époque que le Trochus perversus, de Linné, fut placé dans le genre Triforis. 1824-1826. Quoy et Gaymard signalent,dans le Voyage de l’Astrolabe, le Cerithium violaceum. Cette espèce, bien distincte, presque toujours con- fondue avec le Mastonia ruber, appartient au genre Mastoniæw/foris. Le Cerithium nigrocinctum, Adams, de l Amérique, est un 7riforis. 1843. Zhe Annals and Magazine of natural history, p. 16, Hinds décrit 29 espèces nouvelles réparties dans les divisions suivantes : 000 1. SuBGEN. INO. Testa cylindracea, elongata, acuminata. . gigas, Nouvelle-Guinée. . consors, dét. de Malacca. . Sculptus, = . Villatus, — . bilix, — . Metcalfei, Oc. Pacifique? JS mm ee 3j 3 . cancellatus, dét. de Malacca. T. corrugatus, Nouvelle-Guinée. T. maxillaris, dét, de Malacca. T. micans, Nouvelle-Guinée. T. asperrimus, — T. marmoratus, Indes Occiden. T. elegans, dét. de Malacca. 2, SuBcex. SYCHAR. Testa elongata ; anfractus rotundati; apex mamil- laris. T. vitreus, dét. de Malacca. 3. SUBGEN. MASTONIA. Testa acuminata, circa mediam tumida. T. vulpinus, Nouvelle-[rlande. T. monilifer, dèt, de Malacca. T. Grayi, Méditerranée. T. ruber, Nouvelle-frlande, dét. de Malacca. T. affinis, St-Vincent (Antilles). T. castus, — T. cælebs, Oc. Pacifique ? æmulans, Oc. Pacifique ? concinnus, — tristis ? clemens, dél. de Malacca. caleretensis, Nouv.-Irlande. roseus, Oc. Pacifique? candidus, — . hilaris, _ Deux ans plus tard ces espèces, à l'exception des Triforis Metcalfei, marmoratus, Grayi, affims, castus, cælebs, æmulans, tristis, candidus, furent figurées et — 9 — décrites à nouveau par l’auteur, dans le voyage du Sulphur. 1843. In Proceedings of the Zoological Society, Hinds décrit deux nouvelles espèces. Triphoris (Ino) pagodus, Baclayon, ile Bohol, Phi- lippines. Triphoris (Mastonia) collaris, Ile Corregidor, Phi- lippines. 1845. In Ramon de la Sagra, d'Orbigny, Mol- lusques de Cuba, décrit un Zriforis sous le nom de Cerithium turris Thome. 1850. Dans le Voyage de Samarang, Adams et Reeve mentionnent et font figurer les T. speciosus, mers de Chine. [T. granulatus. mers de Chine. T. suturalis, — TV, gemmulatus, — T. alveolatus, — T. pyramidalis, — T. dextroversus, — T. nodiferus, T verrucosus, — 1851.In Proceedings of the Zoological Society, page 277 à 279, À. Adams édite les T. variegatus, Saint-John’s. T. albidus, Honduras. T. pulchellus ? T. vestalis, — T. nigro-fuscus, Sydney. T. cingulatus, mer Rouge. T. festivus, Port Lincoln. T. labiatus, Syäney. T. scililus, — On ne peut conserver le nom de 7riforis variegatus, d'A. Adams, le Cerithium variegatum de C. B. Adams, étant un Zriforis ; nous proposons, pour la première espèce, le nom de Zriforis Arthuri. 0999 1860. Proceedings of the Zoological Society, Pease décrit pages 438 et 434 les Triphoris suivants : T. trilicea, Sandwich. T. Jlammulata, Sandwich. T. fucata, — T. clavata, — T. affinis, — T. allernata, _— T. cingulifera, — T. incisa, — Bien que la description du Triforis affinis, donnée par l’auteur, soit trop succincte, cependant, nous croyons devoir classer cette espèce dans le genre Mas- tonia; de plus, nous sommes obligés de changer son nom en celui de M. Peasi, pour éviter un double em- ploi. Par la même raison, le Triforis alternata de Pease doit prendre le nom de Mastonia Harperi, le Cerithium aliernatum C.-B. Adams appartenant au même genre. 1860. In Malakozoologische Blätter, Dunker décrit trois nouveaux Zriforis, dont il donne l’année sui- vante les figures dans ses Molluska Japonica : ces es- pèces sont les : Triforis fusca, Triforis exilis et Triforis cingulata. Ce même auteur signale également au Japon les Triforis violacea et granulata. Le Triforis cingulata ne peut conserver son nom, attendu que À. Adams, anté- rieurement à Dunker, a édité un Zriforis cingulatus et que ces deux Zr1/foris appartiennent au genre Vi- riola. Nous proposons de désigner la forme décrite par l'auteur Tudesque sous le nom Zriforis Dunkeri. 4861. In HMalakozoologische Blätter, Mürch rapporte au genre Trifores les trois Coquilles décrites par C.-B. Adams (Panama’s shells) sous les noms de : Ce- = NES à À rithium assimilatum, alternatum et marginatum, et les classe ainsi qu'il suit : Triphoris (Mastonia) assimilata. — — ulternata. — (Plotogyra) bimarginata. 1861114863. Journal de Conchyliologie, M. Mont- rouzier décrit et fait figurer le Cerithium (Triphoris) connatum, Nouvelle-Calédonie. 1863. Deshayes, Cataloque des Mollusques de l'ile de la Réunion, après avoir signalé les espèces con- nues, décrit et figure les Triphoris sculpta, Hind:, Triphoris triliratus, Desh. — monilifer, Hinds. _— formosu:, Desh. _ Hindsi, Desh, — distinctus, Desh. — crenulatus, Desh. — mirificus, Desh. — Adamsi, Desh. _ angustissimus, Desh. — Reevii, Desh. — _ pupæformis, Desh. 18635. Journal de Conchyliologie, MM. Crosse et Fischer donnent les descriptions et les figures des Triphoris Angasi, golf. Saint-Vincent, Guadeloupe. — Pfeifferi, — — 1866. La Société Havraise d'études diverses publie un Mémoire de M. de Folin sur les Mollusques de Panama. Dans ce Mémoire nous trouvons le 7riphoris cucullatus de Panama. Aradas, Aft. Soc. ital., XIT, page 54, et Bull. mal. tal. décrit l'espèce suivante : T. Benoitiana. 1869. Issel, Malacologia del mar Rosso, indique les re Triforis acicula, mer Rouge. |Triforis pellacus, mer Rouge. — _ alornus, — 41820. Proceedings Zoological society, Harper Pease décrit les espèces qui suivent : Triforis similis, ile Kanoi. Triforis cylindricus,ile Apaiang. — minimus, — — granosus, ile Tahiti, — pallidus, — — tuberculatus, île Kanai. — sulcosus, — — oryza, — — gracilis, — — pustulosus, _ — perfeelus, — — Maculatus, — — punclalus, ile Annea. — brunneus, — — costalus, _— — gracilis, île Kanai. — robustus, île Mokaimo. Dans cette liste, deux espèces différentes apparte- nant au même groupe, se trouvent désignées sous le même nom de gracihs : pour éviter toute confusion, nous proposons de désigner la dernière, celle qui provient de l’île Kanaiï, sous le nom de 7riforis Kanai- nus. 4895. M. Smith,in 7he Annals and Magazine of naturals History, vol. XVI, p. 107, décrit le Triforis conspersus Cap. Sima, Japon. 1825. M. Wood, dans les Bulletins de la Société Tasmanienne, p. ?8, édite le Triforis Tasmanica. 1826. In Malakozoologische Blätter, Morch, dans un Mémoire intitulé : Synopsis molluscorum mart- norum Indiarum Occidentalium, imprimis insularum 09 — Danicorum, signale comme appartenant au genre Triforis les espèces suivantes : F. SECTIO I. Tubo destituto. nigrocinctus. Cerithium nigrocinctum, E. B. Adams, Bost. journ: &1, p: 286äpl:1v, f. 11. . CTIQUUS. Cerithium exiguum, E. B. Ad., contrib. Ja- maique. . NANUS. Cerithium nanum, E. B. Ad., contrib. Jamaïque. . modestus. Cerithium modestum, E. B. Ad., contrib. Ja- maique. . melanura. Cerithium melanura, E. B. Ad., contrib. Ja- maique. . intermedius. Cerithium intermedium, E. B. Ad., contrib. Jamaique. SEecrTi0 II. Tubo ad suturam inciso. . OPnAlUS. Cerithium ornatum, Desh. Kien. Icon. . decoratus. Cerithium decoratum, E. B. Ad., contrib. Ja- maique. . varieqalus. Cerithium variegatum, E. B. Ad., contrib. Jamaique. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE Juin 1884. I. 15 — 226 — Secrio III. Tubo suturali fisso. T. dealbatus. Cerithium dealbatum, E. B. Ad., contrib. Ja- maique. SEGTIO IV. Tubo suturali integro. T. turris Thome. Turbo turris Thomæ, Chemnitz. T. mirabilis. Cerithiummirabile, E.B.Ad., contrib. Jamaique. 1878. Velain, Faune malacologique de l'ile Saint- Paul et Amsterdam, décrit et fait figurer l'espèce suivante : Triphoris Isleanus. 1826-1827. Tapparone Canefri 2n Ann. del Museo di Genova, p. 283, publie les espèces suivantes : Triphoris (Mastonia) lusorius, Bapuan. — minulissimus, — —— lineolatus, — 187Sct4829. In P. R, Society Tasmania, Teni- son Woods décrit, p. 34 : Triphoris fasciata, Tasmanie. 41880. Martens, Moll. Maurit., p.282, pl. xx, f. 1. Triphoris crassula, Maurice. 1880. Watson, Mollusques de l'exploration du Challenger, part. V. — 227 — Cerithium (Triforis) Levukense, Fidji. — — bigemma, Saint-Thomas. — — inflatum, — — — hebes, Tristan d’Acunha. 1881, Dall, in Bull. Mus. C. R., vol. IX, p. 90, décrit les espèces suivantes du détroit de Yuacatan et de la Havane : Triphoris torticolis. — hircus. — cylindrellus (Bigemma, Watson n. sp.). — abruptus. — triserialis. — intermedius. —— colon. — ibex. Triphoris (Ino) longissimus, golf, mexic. 1881. Dunker. Triphoris margaritacea, Huahiñ._ — ventrosula. — granulifera, Upolu. — quadrilineata, Upolu. — lactea, Upolu. — penuticulata. — Sehmellziana. — nana. — Janthina, Upolu. — distinquenda, Upolu. — pusiola, Upolu. — venustula, Huahir. Telles sont, d'après nos connaissances, les espèces de Zriforis vivantes actuellement décrites. — 228 — Quelle est la place que doit, dans la méthode, occu- per le genre Tm/foris? Le groupe d'espèces qu’il renferme doit-il constituer une famille distincte ? Faut-il, au contraire, le comprendre dans l’ancienne famille des Cerithidæ? Questions que l'étude de l’animal semble, à première vue, pouvoir seule tran- cher ; et, malheureusement, les données fournies jusqu'ici par cette étude ont donné des résultats tels, que nous sommes obligé de l’abandonner et de cher- cher la solution des questions posées plus haut en dehors des caractères anatomiques. On comprendra sans peine que nous n’ayons pas voulu prendre la radula comme point de départ de notre classification, car il nous aurait fallu, alors, ré- péter toutes les absurdités émises par les auteurs qui se sont servi de cet organe comme unique caractère de classification. En effet, lorsque l’on voit dans des ouvrages spé- ciaux les Cerithiopsis, qui établissent le passage entre les Triforis et les Bittium, former une famille à part placée entre les Eulima et les Solarium, il est impos- sible, même avec la meilleure volonté, de considérer comme sérieux des travaux qui conduisent à de sem- blables résultats. Le seul fait intéressant qui puisse être retenu sur l'animal des Triforis est une observation faite par les savants de l’exploration du Travailleur. Les dragages opérés dans la Méditerranée ont fourni des exem- plaires de T. perversus arrivés à un développement très avancé. L'animal avait conservé tous les carac- tères de l’état embryonnaire, alors que la coquille était déjà pourvue, indépendamment du nucleus, — 229 — d’un grand nombre de tours appartenant à la période adulte ; entre autres, au lieu de pied, l’animal possé- dait un large velum membraneux, à l’aide duquel, comme les ptéropodes, il lui était facile de nager en pleine mer. Nous laisserons aux auteurs de cette découverte le soin d’en tirer toutes les déductions que peut fournir un fait aussi inattendu qu'intéressant. C’est donc à la coquille seule que nous nous adres- sons, et l'étude que nous en avons faite nous a con- duit à élever au rang de famille l’ancien genre Tri- foris, et, de plus, à le scinder en plusieurs genres. Cette nouvelle famille peut être caractérisée ainsi : coquille très allongée, subulée, cylindro-conique ou fusiforme; spire à tours nombreux, au nombre de dix à trente ; tours embryonnaires au nombre de trois à cinq, lisses, les autres ornés de costules suivant le sens de l'enroulement spiral, ou de tubercules plus où moins saillants; le dernier tour pourvu de deux ou de trois ouvertures. Bord externe, échancré près de la suture par une fissure plus ou moins profonde ; canal tou- jours saillant, à bords contigus ou soudés. Deshayes, en créant pour une seule espèce le genre Triforis, a appelé l'attention des Naturalistes sur les particularités que présentait cette intéressante coquille, et ouvert un vaste horizon aux découvertes nouvelles. Grâce aux recherches faites dans les différentes par- ties du monde, le nombre des 7riforis vivants a pris une extension assez considérable pour qu'il soit pos- sible, en y ajoutant les espèces fossiles, de les consi- dérer dans leur ensemble, Si toutes les espèces pla- == oi cées encore aujourd'hui dans ce groupe se relient entre elles par un certain nombre de caractères com- muns, il n'en est pas moins réel que leur mode de développement, leur forme, les particularités de l’ou- verture, présentent d’autres caractères plus impor- tants que les premiers, permettant de distribuer les Tniforis dans des groupes particuliers, bien tranchés, bien définis, groupe que nous considérons comme génériques, et dont l’ensemble constitue la famille des Triforide. Hinds, en 1843, est le premier qui ait commencé à grouper les espèces dont nous nous occupons. Il proposa les subdivisions suivantes, basées uni- quement sur la forme générale de la coquille. Genus TRIPHORIS. 1° SUBGENUS INo. Testa cylindraceo-subulata, acu- minata. 2 — SYCIIAR. Testa elongata, anfractus rotundati, apex mamil- laris. Sn —— MasronrA. Testa acuminata, circa mediam tumida. Le sous-genre Ino renferme des espèces apparte- nant à trois groupes différents; de plus, il existe un autre genre /no antérieur à celui de Hinds, Aussi M. le professeur Bayle a-t-il, en 1879, transformé ce vocable en celui d’Inella. Le type de ce nouveau genre est le Zm/foris gigas, Hinds. Depuis l’auteur anglais, aucune division sérieuse ÊT Q O Juin l e anc Hi malac. )C. _ «9 0 18 TE US 7 LE set) Al, res Jriforidæ nouveaux. ? / À AA A EE UOTE LAS à D D AL a NA A D LL ELA ALTER FE Er SR A RETAEEN IE LATE À (OR NIET Ten ? | Û LL e À 1e NM Ni} dl h ti (A MI D A PTE ON PERS Ü Rep ’ L À ? to QU NAT Ton l RADAR k Dj nl (l 1 L . | À À He i v HU AE AU à ne Va é " t l TA ET 2 7 | [x UT NES AT EL { M 1 (ue [M Pya L CRE ti | NE) ; Er Pa | t ! l'A 1 k ï % Iran ft à ‘ * h | 1 1 L LI . A { | à sir ' T 1 \ \ à ‘ — 231 — n'a été proposée pour nos espèces; cependant, pour être complet, il faut rappeler ici ce que disent MM. Bucquoy, Dautzemberg et Dollfus dans leur faune des Mollusques marins du Roussillon. « II. Sous-genre Biforina. « Nous avons vainement cherché à faire entrer le « Triforis perversus dans l’une des trois sections éta- «blies par Hinds : /no, Sychar où Mastonia ; aussi « nous voyons-nous forcé de créer, pour ce nouveau « groupe dont cette espèce fait partie, le nouveau « sous-genre Biforina, qui mériterait même d'être « considéré comme un groupe distinct. « Si l’on excepte le genre Sychar, dont personne en « France ne connait l'unique espèce, et qui pourrait « bien appartenir à une famille différente des Trifo- « ridæ, toutes les espèces connues vivantes ou fos- « siles peuvent être classées, au point de vue de la « forme, dans les deux groupes établis par Hinds : « 1° no, coquille allongée et turriculée ; « 2° Mastonia, coquille fusiforme, se distinguant par conséquent du groupe précédent par un léger ren- « flement situé vers son tiers antérieur. » Il est regrettable que les auteurs des Mollusques marins du Roussillon ne se soient pas donné la peine de consulter les travaux de Hinds avant d'écrire le passage que nous venons de citer. Ils auraient vu que l’auteur des sous-genres /n0, Sychar et Mastonia avait placé dans ce dernier groupe, sous le nom de Triphoris Grayr, l'espèce de la Méditerranée, espèce " + que nos jeunes auteurs croient identique avec le Turbo perversus Linné; je dois encore ajouter ce fait, preuve ER CE évidente des soins, de la circonspection avec lesquels on doit agir lorsqu'on borne ses recherches à une seule région, que M. Grillo, il y a près de dix ans, a créé dans les bulletins de la Société malacologique italienne un sous-genre Monophorus, pour le T. per- versus. Cet auteur considérait le 7riforis Grayi comme étant la même espèce que le Turbo perversus. Néan- moins l'existence en zoologie d’un genre Monophora, antérieur à celui de l’auteur italien, rend impossible l'emploi du vocable Monophorus ; jusqu'ici le seul fait saillant dans les classifications proposées réside dans la distinction des 7riforis en deux groupes : les uns turriculés et allongés et à tours de spire pouvant va- rier de seize à trente (/no); les autres fusiformes, ne présentant que douze à quinze tours de spire. Les 7riforis peuvent encore être divisés d’après le nombre de leurs ouvertures, et, dans ce cas, ils for- meront encore deux groupes. Le premier comprendra toutes les espèces ne pos- sédant que deux ouvertures, tandis que dans le second viendront se ranger celles qui en offrent trois. Quelques auteurs ont avancé que la fissure aper- turale, fissure qui existe chez toutes les espèces du groupe à un degré plus ou moins prononcé, pouvait, ou même devait, dans un âge plus avancé, constituer une ouverture dorsale. Grâce au grand nombre d’es- pèces que nous avons pu réunir, à la quantité d'exemplaires de chacune de ces espèces, nous pou- vons affirmer qu’une telle opinion est complètement “erronée. Les 7riforis à deux ouvertures n’ont et — 233 — n'auront jamais, quel que soit leur âge, que deux ouvertures, comme ceux à trois n'en auront jamais plus de trois. Nous considérons les 7r1foris pourvus de trois ou- vertures comme représentant, vis-à-vis de ceux qui n'en ont que deux, la valeur zoologique des Typhis vis-à-vis des Purpuridæ (Murex des auteurs). Nous avons dit précédemment, dans une étude sur la famille des Purpuridæ, que les genres des Typhis et ceux des Purpuridæ constituaient deux séries paral- lèles ; il en est de même pour les Zriforidæ. Chez ces derniers, on trouve des groupes identiques, carac- térisés par la forme générale et le mode d’ornemen- tation, et très nettement séparés encore par lenombre des ouvertures. Ajoutons que les 7riforis à trois ouvertures sont, comme dans les Purpuridæ, beau- coup moins nombreux, rareté qui ne tient probable- ment qu'au mode d'habitat de ces espèces, vivant à de grandes profondeurs, et par cela même difficiles à obtenir. Aux deux caractères tirés de la forme et des ouver- tures vient s’en ajouter un troisième, le mode d’or- nementation : ce caractère est constant et uniforme pour chaque groupe. Toutes les espèces peuvent, si l'on étudie les côtes et les tubercules de leur surface, se répartir en quatre groupes bien distincts, caracté- risés ainsi qu'il suit : 1° Tubercules irréguliers, divisés par des lignes lon- gitudinales et spirales (espèces fossiles seulement) ; 2° Tubercules ressemblant à des perles, disposées à la surface du testen séries spirales parfaitement régulières ; — 234 — 3° Côtes filiformes, lisses mais toujours spirales ; 4° Côtes filiformes, irrégulières, divisées par des dépressions longitudinales. En tenant compte de ces divers caractères, en fai- sant la plus scrupuleuse attention au parallélisme qui semble exister entre les groupes possédant deux ouvertures et ceux qui en ont trois, on peut diviser la famille des Triforidæ en douze genres, sur les- quels, comme on pourra le voir dans le tableau sui- vant, deux font défaut, ou, pour plus d’exactitude, deux ne sont pas encore connus : ce sont les genres à trois ouvertures, correspondant aux genres Euthy- mia et Viriola. Nous croyons devoir indiquer leur place dans la série, par la raison que, si l’on veut bien tenir compte du très petit nombre d'espèces aujourd’hui connues, appartenant aux genres dela première série, si l’on veut bien remarquer que, pour tous les autres genres, les deux séries se trouvent complètes, on reconnaitra que toutes les probabilités sont en faveur des découvertes qui viendront combler cette lacune. FAMILIA : TRIFORIDÆ. SERIES PRIMA. SERIES SECUNDA. Espèces possédant 3 ouvertures. | Espèces possédant 2 ouvertures. Genres Trituba. Genres Slylia. — Triforis. : — Metalepis. — Iniforis. — Inella. — Mastoniæforis. — Mastonia. EE ? — Euthymia. m2 ? — Viriola. — 235 — Il est à remarquer que les deux premiers genres dans chaque série ne comprennent que des espèces fossiles. Nous allons, maintenant, donner les caractères distinctifs des différents genres que nous venons d'énumérer. Genus TRITUBA, Jousseaume. Type : Triforis bituberculatus, Baudon. Coquille dextre, allongée et presque cylindrique, à tours costulés longitudinalement et ornés de deux petits cordons; possédant dix-neuf tours de spire, dont cinq embryonnaires; le dernier, presque lisse, se divise en trois tubes allongés. Ce genre comprend une seule espèce, recueillie à Chaussy. Genus TRIFORIS, Deshayes. Type : Triforis plicatus, Deshayes. Coquille dextre, allongée, cylindro-conique, à côtes longitudinales, divisées sur chaque tour par unestrie spirale ; douze tours de spire, sans compter la partie embryonnaire; dernier tour à trois ouvertures iné- gales se prolongeant un peu en tube. Une seule espèce, des sables de Valmondois. Genus INIFORIS, Jousseaume. Type : Imforis malvaceus, Jousseaume. — 236 — Coquille sénestre, allongée et subulée, à surface granuleuse ; spire composée de plus de quinze tours; le dernier à trois ouvertures inégales. Genus MASTONIÆFORIS, Jousseaume. Type : Mastoniæforis Chaperr, Jousseaume. Coquille sénestre, allongée, renflée en avant et à sommet subulé; surface granuleuse; spire comp- tant environ quinze tours; le dernier à trois ouver- tures inégales. Genus STYLIA, Jousseaume. Type : Triforis Grignonensis, Deshayes. Coquille sénestre, très allongée, subulée; spire formée de vingt-six tours; trois et demi embryon- naires, lisses, etles suivants divisés par des côtes lon- gitudinales coupées par deux petits cordons spiraux, filiformes ; le dernier tour à deux ouvertures, portant deux cordons à la base. Ce genre n’est représenté que par des espèces fossiles du gisement de Grignon. Genus METALEPSIS, Jousseaume. Type : Triforis singularis, Deshayes. Coquille sénestre, allongée, cylindro-conique, à surface costulée longitudinalement. Ces côtes irré- gulières sont divisées sur chaque tour par une strie spirale; sans les tours embryonnaires, on me compte dix-sept tours de spire ; dernier tour à deux ouvertures; bord columellaire saillant, déjeté en dehors ; bord externe découpé près de la suture par une échancrure profonde arrondie et presque fermée ; le bord externe se prolongeant presque jusqu’à la base de l’avant-dernier tour. Le type de ce genre est constitué par une espèce fossile recueillie à Grignon et à Chaussy. Genus INELLA, Bayle. Type : Triforis (Ino) gigas, Hinds. Coquille sénestre, allongée, cylindrique, subulée et acuminée ; spire composée de quinze tours au moins, ornés de tubercules disposés en séries spirales ; der- nier tour à base déprimée et à deux ouvertures. Genus MASTONIA, Hinds. Type : Triforis ruber, Hinds. Coquille allongée-fusiforme, ornée de tubereules ordinairement disposés sur deux rangées spirales ; spire comptant environ quinze tours ; le dernier con- tracté et arrondi à la base ; deux ouvertures ; sinus profond, souvent rétréci à l'ouverture. Genus EUTHYMIA, Jousseaume. Type : Euthymia regalis, Jousseaume. Coquille allongée, cylindro-conique; spire com- posée d'au moins quinze tours; chaque tour divisé — 238 — par des dépressions longitudinales et orné de cor- dons filiformes ; le dernier aplati à la base, muni à la périphérie d’une carène saillante, et pourvu, en outre, de deux ouvertures. Genus VIRIOLA, Jousseaume. Type : Viriola Bayani, Jousseaume. Coquille sénestre, rarement dextre, allongée, cylindro-conique ; spire composée de quinze à trente tours, ornés de cordons spiraux saillants et lisses, séparés par des sillons cannelés; le dernier aplati et anguleux à la base ; deux ouvertures. Le Triforis dextroversus, Adams et Reeve, espèce dextre, appartient à ce genre. Genus SYCHAR, Hinds. Type : Triforis vitreus, Hinds. L'espèce unique pour laquelle ce genre a été con- stitué m'est inconnue. = Nous avions l'intention de donner la liste complète des espèces appartenant à chacun des genres que nous venons d'énumérer ; nous avons dû y renoncer: un nombre assez considérable d'espèces que nous ne possédons pas étant décrites trop sommairement pour qu’il soit possible de les rapporter, même approxima- tivement, à un genre quelconque. Le tableau dicothomique suivant facilitera le clas- sement des espèces : — 239 — à côtes spirales.| 1. Coquille. . . tuberculeuse, 2, lisses, Genre Viriola, LG > {2 divisées par des sillens longi- tudinaux. — Euthymia, arrondis et régu- 2, Tubercules Ve _ à carrés et ITrégu- liers, 4. fusiforme. 3. Coquille. . {eylindro - coni-|5. que. 6. deux ouvertures. — Mastonia, + ë ne ouverlures,. — Mastoniæforis. deux ouvertures. — Inella, ® trois ouvertures. — Iniforis, ä ie ouvertures. |7. | trois ouvertures.|8. 7. Coquille. . {cylindro-conique. — Metalepsis. er — Stylia. \ tube court, — Triforis. 8. Ouverture {. ; à tube long. — Trituba. Coquille vitrée, presque lisse. Sommet mammelonné. — Sychar. INIFORIS MALVACEUS, pl. 1v, f. 1-2. Testasolidula, cinereo-violacea, elongato-subulata ; anfractibus 18 (primi 3 lævigati, sequentes biseriatim tubereulis | series distantes, suturam obtegentes, tubereulis albescentibus, intervallisque rubro-pictis ornatæ] cincti); ultimo seriebus tribus monili- formibus inæqualibusque cincto, ad latus sinistrum et prope suturam tubifero; apertura subrotundata, — 240 — lateraliter fissa ; canali subelongato, recurvo, superne unicarinato ; — long. 9, lat. 2 millim. — Varietas minor, long. 5, lat. 1.5 millim. Coquille assez solide, allongée et subulée, cerclée de cordons moniliformes d’une couleur cendrée teintée de violet clair; la spire compte dix-huit tours à surface plane, à enroulement régulier, séparés par une suture linéaire occupant le fond d’un sillon bien plus étroit que celui qui sépare sur chaque tour les deux rangs de tubercules ; le sommet comprend trois tours et demi; il est lisse et blanchâtre; les suivants sont ornés d’une double rangée de tubercules arron- dis, blanchâtres, largement espacés et reliés les uns aux autres, comme le sont les perles d’un collier, par de petits cordons d’un brun foncé. Les perles du cordon postérieur sont ordinairement un peu plus petites que celles du cordon antérieur, avec les- quelles elles alternent. Le dernier tour, un peu atté- nué à la base, légèrement caréné, est orné de quatre cordons, dont l’antérieur, bien plus faible, lisse, filiforme, occupe la base, et les autres, situés sur la partie supérieure, plus forts, sont granuleux. En outre, on remarque sur la partie latérale gauche de ce dernier tour, près de la suture et à une faible dis- tance du péristome, une petite ouverture surmontée antérieurement par une minime lamelle saillante, courbée en gouttière. L'ouverture, presque ronde, est complétée en arrière par la base de l’avant-dernier tour. Son intérieur, de couleur blanchâtre, est zébré transversalement par quelques linéoles violacées ; le bord externe et le columellaire soudés ensemble — 241 — décrivent les trois quarts d’un are de cercle : ils sont lamellaires, presque droits et assez larges ; le canal, saillant, dirigé en haut et un peu projeté en avant, est séparé du dernier tour par un sillon étroit et pro- fond, et, en outre, un cordon lisse et proéminent orne sa base, Habitat : la Nouvelle-Calédonie. Je ne possède que deux exemplaires de cette espéce : l’un, bien qu’adulte, compte seulement treize tours de spire ; il parait avoir souffert pendant son développement : sa taille égalant à peine la moitié de celle de l’autre. INIFORIS DOUVILLEI, pl. 1v, f. 3. Testa solida, luteo-alba, elongato - turrita, antice perparum tumida; anfractibus 15 (primi lævigati, nitidi, albi; sequentes tuberculis biseriatim disposi- tis, ornati), sutura vix distincta separatis ; ultimo carinis tribus moniliformibus cincto, ad sutu- ram pone insertionem marginis externsæ tubifero ; apertura subrotundata, lateraliter fissa, superne Ca- nali recurvo, unicostato, munita, — Long. 6, lat. 1-5 millim. Coquille solide, turriculée-allongée, à sommet su- bulé, à peine enflée à la base, recouverte de tubercules arrondis, disposés en rangées dans le sens de la spire ; sa coloration est d’un blanc mat avec une légère nuance jaune. Quinze tours un peu aplatis, à crois- sance assez régulière, composent la spire ; ils sont sé- BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE. Juin 1884. I 16 20000 parés par une suture linéaire peu distincte, placée entre deux rangs de tubercules dans un espace égal à celui qui sépare les deux autres rangs. Les trois premiers tours sont lisses, blancs et brillants ; ils forment un sommet arrondi à son extrémité; les sui- vants sont ornés de tubercules disposés sur deux rangs, comme le sont les perles d’un collier; les tubercules sont sensiblement égaux, arrondis, sail- lants, reliés entre eux par un très mince filet. Le dernier tour, à peine déprimé à la base, mais faible- ment anguleux, est orné de quatre carènes : celle de la base plus petite et lisse, les trois autres moniliformes et d'autant fortes et saillantes qu’elles sont plus éloi- gnées de la première. A la suture etä une faible distance du péristome, un peu en arrière du point de jonction du bord externe avec l’avant-dernier tour, existe un petit canal tubuleux. L'ouverture, de forme ovale arrondie, d’un blanc-jaunâtre à l’intérieur, est non interrompue ; le péristome, continu, mince, tran- chant, est complété, vers la paroi aperturale, par une lame qui recouvre cette dernière partie. Le canal est assez saillant ; il se relève en se dirigeant en avant; sa base est entourée par un cordon lisse et bien marqué. Habitat : l’île Maurice. Cette coquille, dont je ne connais qu’un seul exem- plaire, a été trouvée dans des sables provenant de cette région. Je présume que, comme tous les Triforis à trois ouvertures, elle habite les grandes profon- deurs. MASTONIÆFORIS CHAPERI, pl. 1v, f. 4-5, Testa solida, fusiformi, alba ad basin lutea; an- fractibus 12-14, subregulariter crescentibus (primi læ- vigati, pallide luteo-tincti, sequentes seriebus tuber- culorum biseriatim dispositis ornati), sutura lineari, interstitis minore, separatis; ultimo valde atte- nuato, luteo, seriebus tribus tuberculorum ornato, ad latus sinistrum et prope suturam tubifero ; aper- tura parva, ovata, canali brevi, ascendente, unica- rinato, luteo, munita, — Long. 4 millim., lat. 1-5 millim. Chez cette espèce, la coquille est fusiforme-ven- true, eflilée au sommet, atténuée à la base, de cou- leur blanche, à l'exception des premiers tours et du dernier, d’une belle teinte jaune orangée. Douze à quatorze tours de spire à croissance un peu rapide chez les premiers, séparés par une suture linéaire. Cette suture occupe le fond d’un sillon profond, exactement semblable à celui qui sépare les deux rangs de tubercules sur chaque tour. Le sommet du test est composé de quatre tours, jaunes et lisses ; les suivants portent deux rangs de tubercules semi-glo- buleux, serrés, saillants ; le dernier tour bien arrondi à la base, plus petit que l’avant-dernier, coloré en jaune, est orné de trois rangs de tubercules plus petits que ceux des tours précédents ; sur sa face dorsale, tout à fait en avant, existe un cordon filiforme, visi- ble seulement à la loupe ; sur cette mème partie et au-dessus du canal, près de la suture qu’elle en- = me tame, existe une petite saillie tubuleuse-cylindrique, formant un second canal; l’ouverture, très étroite, ovale, à bords continus, occupe un plan légèrement oblique, par rapport à l’axe de la coquille. Le canal, un peu saillant, redressé, est entouré à la base par un cordon filiforme, lisse et très finement strié. L'espèce que nous venons de décrire présente la forme et l'aspect général des Mastonia, mais la pré- sence de ses trois ouvertures nous oblige à la classer parmi les Mastoniæforis. Cette espèce habite l’île de Bourbon. À ce même genre appartient l’espèce suivante : Mastoniæforis (Triforis) ornatus, Deshayes. INELLA BLAINVILLI, pl. iv, f. 6. Testa solidula, pallide cinnamomea elongato-tur- rita; anfractibus 16-17, regulariter crescentibus (primi cornei, lævigati ; sequentes tuberculis in serie- bus 3 dispositis, cincti), sutura angusta impressaque separatis; ultimo, carinis 5-ornato; apertura subo- vata, lateraliter vix fissa ; canali brevi, superne uni- carinato. — Long. 4-5, lat. 1-5 millim. Coquille un peu solide, allongée-turriculée, à peine renflée, mais arrondie à la base, atténuée vers le sommet, de couleur de cannelle pâle et couverte de tubercules serrés, brillants. La spire se compose de 16 à 17 tours à croissance régulière, mais lente, sé- parés par une suture bien marquée; cette suture linéaire, un peu ondulée, occupe, entre deux rangs de tubercules, un sillon profond, crénelé, se distin- Me guant nettement de ceux qui séparent les autres rangs de tubercules; les trois premiers tours sont lisses, et cette portion de la coquille présente une forme conique ; les tours suivants portent trois rangs de tubercules arrondis, réunis par un très petit cor- don filiforme ; les intervalles sont cancellés. La ran- gée médiane des tubercules est d’un jaune un peu foncé, plus faible que les deux latérales, plus ou moins teintées de violet. Le dernier tour est arrondi, à peine déprimé à la base, orné de cinq carènes, dont les deux antérieures sont lisses et les trois autres moniliformes. L'ouverture, irrégulièrement ovale, un peu évasée en avant, est zébrée par des lignes blanchâtres, les- quelles alternent avec d’autres lignes d'un brun très clair ; toutes ces lignes sont interrompues ; elles cor- respondent exactement aux côtes et aux carènes qui ornent la surface du test. Le péristome, interrompu sur la base de l’avant-dernier tour, possède un bord columellaire assez épais se continuant en avant pour former le bord du canal : le bord externe est mince et tranchant, un peu sinueux; un sinus bien marqué le sépare, à son insertion, de la paroi aperturale.l Le canal, très petit, recourbé vers la face dorsale de la coquille, est coloré en brun-jaunâtre; un bourrelet filiforme, assez saillant, entoure sa base. Cette délicieuse espèce se distingue de ses congé- nères par sa petite taille, sa coloration brillante et la régularité de ses carènes. Habitat : Nouvelle-Calédonie. Je l'ai reçue de cet archipel, mais sans indication précise de localité. Elle ne me parait pas rare. — 216 — INELLA MARIEI, pl. iv, f. 7. Testa elongato-turrita, angusta, solidula, luteo- albescente ; anfractibus circiter 15, planis, tricarina- tis (carinæ moniliformes [ media minor, prima candida, tertia pallide lutea]), sutura impressa sepa- ratis; ultimo seriebus quinque moniliformibus-cincto; apertura subovali, lateraliter vix fissa, superne canali brevi unicarinato, munita. — Long. 6-5, lat. 1-3 millim. Coquille solide, allongée-turriculée, un peu cylin- dracée vers la base, atténuée et comme eflilée au sommet. Le test est élégamment orné de rangées de tubercules disposées en lignes décurrentes de la base au sommet ; ces tubercules, saillants, brillants, sont serrés les uns contre les autres. La coloration du test est un jaune très pâle sur laquelle se détache une bande blanche accompagnée d’une seconde jaune clair, deux fois plus large que la première. La spire est composée de 15 tours, plans, à croissance un peu lente, mais plus rapide chez les premiers que chez les suivants, séparés par une suture linéaire oc- cupant un sillon étroit, peu profond et entamé par les tubercules des rangées qui l’accompagnent. Le sommet, allongé, se compose de trois tours blancs et lisses ; les suivants sont ornés de côtes tuberculeuses disposées ainsi qu’il suit : les cinq tours qui viennent immédiatement après les embryonnaires portent deux rangs de tubercules séparés par un sillon plus large que celui occupé par la suture; au fond du premier sillon existent de petites côtes longitudinales reliant RE entre eux les tubercules de la rangée supérieure et ceux de l’inférieure ; les autres tours portent un troi- sième rang de tubercules plus petits et placés entre les deux premiers ; les tubercules de ces trois rangs sont également reliés entre eux par des côtes longi- tudinales, de telle sorte que la coquille parait être cancellée ; chez ces mêmes tours, la rangée anté- rieure est d’une belle couleur blanche, alors que les deux autres sont légèrement teintées de jaune ; le dernier, un peu caréné à la périphérie, est orné de cinq côtes dont l’antérieure, plus petite, est lisse, tandis que les autres sont formées de tubercules reliés les uns aux autres par des côtes longitudinales comme pour les tours médians. L'ouverture est ovale, d’un blane brillant à Fintérieur ; le bord columellaire est épais et peu saillant ; l'externe est malheureuse- ment brisé chez l’unique exemplaire en notre pos- session; un second, qui fait partie de la collection de M. Marie, est dans le même état. Le canal, assez gros, est court, peu recourbé, mais largement ouvert à l'extrémité; sa base est entourée par un cordon légèrement granulé. Habitat : la Nouvelle-Calédonie. Espèce remarquable et évidemment l’une des plus rares que nous connaissions. Nous sommes heureux de la dédier à M. Marie, à l’obligeance duquel nous sommes redevable d'indications d'habitat trés inpor- tantes. INELLA XYSTICA, pl. iv, f. 8. Testa conico-elongata, cancellata, rufo-nigricante : — 248 — anfractibus fere 14 vel 15 planis, tuberculorum serichus tribus albescentibus-ornatis, sutura pro- funda, canaliculata, distinetis ; intervallo tuberculo- rum toruloso, rufoque tincto; ultimo ad basin planulato, costis quinis moniliferis, ornato; aper- tura rotundata, lateraliter late fissa; canali sub- elongato, recurvo, superne striato. — Long. 13, lat. 4 millim. Coquille conique-turriculée, solide, un peu obèse, comme tronquée à la base, à sommet régulièrement conique, complètement granuleuse, colorée en brun foncé. 14 à 15 tours de spire, un peu plan, à crois- sance légèrement accélérée chez les premiers, séparés par une suture étroite, superficielle, laquelle occupe le fond d'un sillon distinct, assez large et crénelé. Chez notre exemplaire, les tours embryonnaires manquent, les suivants sont ornés d’un triple rang de tubercules blancs, reliés entre eux par des côtes courbées en demi-cercle, ces dernières disposées lon- gitudinalement. Les rangs de tubercules sont séparés par des sillons assez profonds et divisés par les côtes qui relient entre eux les tubercules. Les trois rangs sur chaque tour sont de taille égale ; il n’y a d’excep- tion que pour le rang médian des tours primitifs, un peu plus faibles que les deux autres. Le dernier tour, un peu anguleux à la périphérie, présente une base aplatie ; il est orné de cinq carènes monilifor- mes, dont une seule, beaucoup plus petite, occupe la base. L'ouverture, relativement petite, pyriforme, est largement échancrée par la base de l’avant-dernier tour ; elle est, à l'intérieur, teintée en brun-jaune ; — 219 — sur ce fond se détachent des zones plus foncées, cor- respondant aux côtes de la surface du test. Le bord columellaire, court, large, se termine sur la paroi aperturale en une lamelle saillante ; le bord externe très avancé, orné de sinus correspondant aux côtes, décrit une courbe bien marquée ; son extrémité in- terne est prolongée au-dessus du canal jusque vers le milieu du bord columellaire ; il est séparé de ce dernier par une petite fente qui se termine dans le canal ; enfin, un sinus bien distinct, un peu large, marque son point d'insertion sur le dernier tour. Le canal, saillant, fort, se recourbe vers la face dorsale. Habitat : Madagascar. Je connais deux exemplaires de cette belle espèce : l'un, jeune, appartient à la collection de l’École des mines, l’autre fait partie de la mienne. INELLA ROSSITERI, pl. 1v,f. 9. Testa cylindrico-conica, ventrosula, rufo-lutes- cente; anfractibus 14 planis, sutura profunda, cana- liculata, discretis ; tuberculis albescentibus, contiguis et oppositis, in seriebus quatuor dispositis, muricatis ; ultimo ad basin depresso, carinis octonis, monili- feris ornato; apertura subrotundata, lateraliter fissa, canali brevi, aperto, munita. — Long. 5-6, lat. 1,9-1,7 millim. Coquille sénestre assez solide, de forme cylin- drique, atténuée et un peu subulée au sommet, lége- rement conique à la base; test d’un gris-cendré lors- — 250 — que la coquille est privée de son animal, dans le cas contraire il est légèrement violacé. La spire compte quatorze tours chez tous les exemplaires qu’il nous a été possible d'étudier , mais nous pensons qu’à l’état adulte la coquille en compte un plus grand nombre. Ils sont aplatis ; leur croissance est un peu irrégu- lière, l'accélération étant plus lente chez les derniers que chezles premiers ; la suture profonde, très étroite, crénelée, occupe le fond d’un sillon plus large et bien plus accentué que ceux qui existent entre les rangs de tubercules. Le nucléus est formé par trois tours et demi, lisses, petits et d'un brun clair ; les tours suivants portent quatre rangs de petits tubercules, égaux entre eux et blanchâtres; ces tubercules, disposés en ran- gées régulières, sont séparés les uns des autres par des sillons longitudinaux plus accentués que les sillons spiraux. Le dernier tour, faiblement anguleux à la périphérie, est orné de huit rangs de tubercules, dont les quatre postérieurs sont en tout semblables à ceux des tours précédents, et les quatre antérieurs sont formés par des tubercules plus petits et moins saillants. L'ouverture presque arrondie, jaunâtre à l'intérieur, porte à chaque extrémité une gouttière. Le bord columellaire, peu saillant, assez épais, est muni à sa réunion avec le canal d’une gibbosité très apparente; l’externe, mince, évasé, un peu avancé, décrit une courbe régulière dont l’extrémité anté- rieure forme un petit onglet en s’unissant au bord du canal, tandis que son extrémité supérieure, à son point d'insertion sur l’avant-dernier tour, s’'échancre, mais peu profondément et s’évase, formant ainsi un — 21 — petit canal très court, Le canal peu développé est com- plètement ouvert. Habitat : Nouvelle-Calédonie. Cette espèce m'a été généreusement donnée par M. Marie, et, suivant le désir qu’il m’en a exprimé, je l'ai dédiée à M. Rossiter, possesseur d’une nom- breuse série de coquilles calédoniennes. Je considère les individus de cette espèce dont je viens de donner la description comme non adultes; je base mon opinion sur le petit nombre de tours présentés par les individus observés ; sur la présence d'un canal très court, mais entièrement ouvert. MASTONIA DUCOSENSIS, pl. iv, f. 10. Testa elongato-turrita, violacea, antice perparum ventricosa ; anfractibus 20 (primi lævigati, sequentes tuberculis biseriatim dispositis, ornati), sutura tuber- culos obtegentibus, separatis; ultimo subcarinato, costis moniliferis quinque, ornato; apertura ovata, lateraliter profunde fissa, fissura ovata ; canali sub- elongato, recurvo, superne oblique striato. Varielas major, long. 11, lat. 7 millim. Varielas minor, long. 7, lat. ? millim. Coquille solide, turriculée, un peu ventrue à la base, effilée au sommet, d’une coloration générale violette, sur laquelle les aspérités se détachent en teintes plus claires, ornée, en outre, de petits tubercules, en forme de perles disposées en séries spirales. Vingt tours de spire arrondis, à croissance lente et assez régulière, = 959 — séparés par une suture à peine distincte, faiblement ondulée, occupant le fond d’un sillon placé entre deux rangs de tubercules alternes ; ce sillon est plus étroit que celui qui sépare les rangs de tubercules sur les tours de spire, Les tours de spire portent deux rangs de tubercules alternes, saillants, arrondis, reliés entre eux, comme les grains d’un chapelet, par un petit cordon filiforme à peine saillant, mais d’une teinte plus foncée; les tubercules de la rangée postérieure, plus forts que ceux de l’antérieur, sont colorés en jaune. La coloration de cette rangée, la forme un peu moins obèse des tubercules, fera distinguer, à pre- mière vue, notre espèce de la M. ruber (Hinds), avec laquelle elle paraît avoir été confondue jusqu'ici. Le dernier tour, plus petit que le précédent, arrondi, porte cinq cordons diminuant graduellement de vo- lume ; les quatre postérieurs sont moniliformes, l’ex- térieur seul est lisse. L'ouverture ovale est échancrée par la base de l’avant-dernier tour. Le péristome bien développé, saillant, légèrement denticulé, se termine d’un côté à la base de l’avant-dernier tour ; de l’autre côté, il s'arrête sur la suture, et en cette portion donne naissance à une échancrure ovale, mais non fermée vers l'ouverture. Le canal est gros, de lon- gueur moyenne, dirigé obliquement en avant et en haut, très finement strié et entouré à la base par un cordon lisse. Habitat : Nouvelle-Calédonie. Espèce abondamment répandue dans l'archipel Ca- lédonien, particulièrement à la presqu’ile Ducros. . En Angleterre, cette espèce porte le nom de T'. vio- — 253 — laceus, tandis que les auteurs français la confondent avec l’espèce nommée ruber par Hinds, et la réu- nion des deux espèces (wiolaceus et ruber) con- stitue pour beaucoup le T. violaceum de Quoy et Gai- mard. ‘Cependant, avec un peu d'attention, il eût été fa- cile de voir, à la seule inspection de la figure de Quoy et Gaimard, que leur violaceum, possédant trois ou- vertures, appartenait au genre Wastoniæ/foris et non aux Mastonia. Le Maslonia ruber habite également la Nouvelle-Calédonie ; il est plus rare que l'espèce que nous venons de décrire. MASTONIA SERVAINI, pl. 2v, f. 1. Testa subulata, elongato-turrita, solida, granulis biseriatim dispositis, ornata ; anfractibus 14 irregula- riter rapideque crescentibus, tuberculis seriei ante- rioris albis, seriei posterioris aurantiis, intervallis nigris separatis; ultimo costis quinis granu- losis, cincto; apertura ovato-rotundata, Hferaliter profunde fissa, canali brevi, clauso, recurvo, su- perne costis duabus ornato, munita. — Long. 6, lat. ? millim. Coquille solide, turriculée-allongée, à sommet su- bulé, entièrement couverte de papilles espacées et saillantes. La coloration générale du test est d’un jaune foncé, mais, vue à la loupe, cette coloration se décompose de la manière suivante : une première bande jaune orange; une seconde blanche, ornée de petits points noirâtres, placés dans l'intervalle exis- tant entre les papilles. La spire est formée de qua- — 254 — torze tours à croissance rapide et irrégulière, séparés par une suture linéaire, peu distincte : elle occupe le fond d’un sillon plus étroit que celui qui sépare les rangs de papilles ou tubercules ; dans l'unique exem- plaire de cette espèce que nous ayons peu étudié, les tours embryonnaires manquent, ceux qui suivent sont ornés de deux rangs de tubercules très saillants; la rangée antérieure est composée de petites perles blan- ches, brillantes, assez espacées ; la postérieure est d’un beau jaune orange. Les derniers tours, en approchant de la base de la coquille, présentent, sous un fort grossissement, dans l'intervalle séparant les rangs de tubercules, un petit cordon intermédiaire. Le dernier tour un peu con- tracté, arrondi à la base, est orné de cinq cordons dont les deux postérieurs, jaunes, sont moniliformes, les deux suivants, composés de perles blanches, sont re- liésaux précédents par un filet brun-noirâtre, l’intérieur beaucoup plus petit est lisse, L'ouverture arrondie est un peu pyriforme, d’un blanc jaunâtre à l’intérieur ; le bord externe, assez saillant, à peine un peu avasé, décrit un peu plus que la moitié d’un demi-cercle ; son extrémité interne s’unit à la base du canal, après avoir recouvert le bord columellaire ; l’autre extré- mité vient aboutir à l’avant-dernier tour, en formant une échancrure assez profonde. Le canal, court, jaune, entouré d’un cordon lisse et saïllant, est fortement re- levé dans la partie dorsale. Cette intéressante espèce, que je dédie au savant directeur des Annales de Ma- lacologie, rappelle par sa forme et son mode de colo- ration, le 7, monilifer, Hinds ; elle s’en distingue par — 155 — sa taille plus grande, sa forme moins trapue, par ses perles plus arrondies et par la teinte jaune foncée du cordon postérieur, lequel est blanc chez le 7. mo- nilifer. J'ai trouvé cette espèce dans des sables provenant des environs d’Aden, sur la mer Rouge. MASTONIA OBESULA, pl. 1v, f. 17. Testa ovata, solidula, ventricosa, apice attenuata ; anfractibus 13, seriebus tubereulorum tribus ornatis (series media minuta, alteræ æquales), sutura vix dis- tincta separatis; ultimo ad basin luteo - tincto, costis quinque monihformibus ornato ; apertura piri- formi, lateraliter fissa ; canali brevi. — Long. 4, lat. 1,9 millim. Coquille solide, ovale, assez obèse, effilée au som- met, couverte de petites aspérités en forme de tuber- cules, séparées par des sillons étroits et assez pro- fonds, ornée en outre de petites dépressions longi- tudinales. Le test est brun nuancé de jaunâtre à la base etau sommet. Treize tours de spire à croissance rapide et irrégulière : les premiers petits, les derniers bien developpés, séparés par une suture peu appa- rente; les trois premiers lisses, d’un brun-jaunâtre, étroits; les suivants, largement développés, sont ornés de trois rangs de tubercules ; la rangée médiane, plus faible que les autres, n'existe pas sur les premiers tours ; les tubercules de la première rangée sont plus gros que ceux de la seconde : colorés en blanc chez quelques individus, cette coloration varie ; les tuber- — 250 — cules sont alors ainsi disposés : un ou deux tubercules blancs, suivis d’un ou de deux tubercules d’un brun foncé, et parfois cette disposition existe également sur la seconde rangée. Le dernier tour, bien moins déve- loppé que le précédent, porte cinq rangées de tubercu- les : ils sont d’un volume d'autant moindre qu'ils sont plus voisins de l'ouverture ; les rangées sont, en outre, divisées par des stries longitudinales peu marquées. La dernière rangée, parfois l’avant-dernière, sont brunes, les trois précédentes sont jaunâtres. L’ou- verture est ovale, un peu pyriforme; le bord columel- laire très court se prolonge jusqu’au canal; le bord externe, régulièrement arrondi, vient se terminer sur le bord columellaire un peu au-dessous de la base du canal ; à son autre extrémité, sur la convexité de l’a- vant-dernier tour, cemême bord porte une échancrure étroite et assez profonde. Le canal très court, ordi- nairement jaunâtre, est faiblement relevé; sa base est entourée par un cordon linéaire saillant, surtout vers la partie supérieure. Habitat : La Nouvelle-Calédonie. MASTONIA ÆGLE, pl. 1v, f. 12. Testa elongato-turrita, antice perparum tumida, so- lida, cinereo-flava, tuberculis nitentibus ornata ; an- fractibus 15, irregulariter (primi lævigati, sequentes tuberculis biseriatim dispositis ac suturam impres- sam obtegentibus, cincti) crescentibus ; ultimo antice attenuato, costulis quinque moniliformibus, armato; apertura subquadrato-rotundata, lateraliter fissa ; canali brevi, recurvo, superneoblique uni-costu- — 257 — lato, munita. — Long. 4, 5-6, 5; lat. 1,6-1,1 millim. Coquille turriculée, à peine enflée à la base, solide, ornée de petits tubercules arrondis, brillants, de cou- leur blanchätre, se détachant nettement sur le fond jaune sombre de la coquille. Spire composée de quinze tours un peu arrondis à croissance irrégulière, sé- parés par une suture masquée occupant le fond d’un sillon étroit et profond. Les trois premiers tours, lisses, forment le sommet un peu allongé et obtus; les sui- vants sont ornés d’un double cordon de petites perles reliées entre elles par un mince cordonnet d’une teinte brune plus ou moins foncée, suivant les individus; l'espace entre chaque perle est occupé par un point brunâtre ; le sillon qui sépare les deux rangs de tu- bercules, bien plus large que celui qui porte la suture, est occupé sur les deux derniers tours par un très petit cordon granuleux, visible seulement sous le foyer d’une forte loupe. Dernier tour un peu atténué et arrondi, muni de cinq petits cordons qui vont en diminuant insensiblement d’arrière en avant ; les trois postérieurs sont granuleux, les deux antérieurs lisses. L'ouverture un peu évasée, déjetée à gauche, est de forme arrondie, un peu subquadrangulaire et d’un jaune clair à l'intérieur; le bord externe, mince et tranchant, décrit une courbe régulière ; son extrémité interne vient s'unir sur le canal avec le bord colu- mellaire, et la postérieure se termine sur l’avant- dernier tour en formant un sinus étroit et profond. Le bord columellaire court, lisse, peu saillant, se con- tinue en arrière en recouvrant la paroi aperturale d'une lamelle très mince. Le canal peu développé, BULI. SOG. MALAC. DE FRANCE. JUIN 1S84. I. 17 — 258 — relevé vers la face dorsale de la coquille, est entouré à la base par un petit cordon filiforme et lisse. Cette espèce varie un peu : quelques individus sont moins ventrus, leur développement est plus régulier, les points bruns placés entre les tubercules sont plus apparents. Le Mastonia Ægqle habite la Nouvelle-Calédonie, où il ne paraît pas rare; je l’ai également reçu de Bourbon; mais dans cette localité, à en juger d’après le seul individu que j'aie reçu, il serait moins déve- loppé, de très petite taille. MASTONIA TRICOLOR, pl. 1v, f. 13. Testa elongato- turrita, solida, nitidiuscula, flaves- cente ac zonula alba alteraque atro-rufescente cincta ; anfractibus 14-15 planiusculis, sat regulariter cres- centibus (primi rufuli, Iævigati, cæteri tuberculis triseriatim dispositis, cincti; tuberculorum series prima alba, secunda et tertia æquales, luteæ), sutura sat profunda, discretis ; ultimo costis quinque monili- formibus, ornato; apertura subovali, lateraliter fissa, canali, nigro, brevi, recurvo, superne unicos- tato, armata. — Long. 6, lat. 1.5 millim. Coquille allongée-turriculée, solide, atténuée au sommet, arrondie à la base; ornée de tubercules ar- rondis disposés en séries régulières, d’une teinte générale jaune pâle, ornée en outre de deux bandes, l’une blanche et l’autre noire, accompagnant la su- ture ; quatorze à quinze tours de spire à croissance régulière, séparés par une suture linéaire, placée au — 259 — fond d’un sillon assez profond et nettement accusé, ledit sillon frangé sur les bords par le relief des tubercules. Le sommet aigu est composé de trois tours lisses, il est d'un corné fauve; les tours suivants portent trois rangs de tubercules; le postérieur au pre- mier rang est blanc, les deux autres jaunes; de ces deux derniers l'intermédiaire est plus petit que les deux autres et diminue graduellement de volume en s'avançant de la base vers le sommet de la coquille, de telle sorte que les premiers tours ne portent que deux rangs de tubercules. Le dernier tour un peu moins développé que le précédent, arrondi à la base, est entouré par cinq cordons ou rangs de tubercules s’aplatissant en approchant du bord externe. Le cor- don postérieur un peu plus fort, légèrement plus saillant que les autres, est blanc, les deux suivants sont jaunes, le quatrième noir, le cinquième jaune comme le second et le troisième ; la couleur noire du quatrième s’atténue en approchant de l'ouverture et finit par disparaitre complètement dans le voisinage du péristome. L'ouverture dilatée, légèrement portée à gauche, présente la forme d’un ovale un peu irré- gulier. Le bord collumellaire est épais, court et peu saillant ; l'externe un peu projeté en dehors, mince, est régulièrement courbé, son extrémité interne se ter- mine sur le canal, l'autre forme, sur l’avant-dernier tour, un sinus large et assez profond: le canal est assez long etnoirâtre, ilse recourbe vers la partie dor- sale de la coquille ; sa base est entourée par un cor- don assez saillant et sa surface présente de très fines stries. — 2600 — Cette espèce, l’une des plus caractérisées du genre qui nous occupe, habite les côtes de la Nouvelle-Calédonie : j'en possède un exemplaire, et j'ai été à même de l’étudier tant dans la collection de M. Marie que dans celle du musée de Bordeaux, mais le petit nombre d'individus conservés dans ces deux collections semble indiquer que cette espèce est fort rare. MASTONIA CNODAX, pl. rv, f. 14. Testa elongato-turrita, solidula , antice perparum ventricosa, lutescente et tuberculis rufis ornata ; an- fractibus 15 lente irregulariterque crescentibus (primi albi, lævigati, sequentes tuberculorum seriebus duabus, subdistantibus,suturam obtegentibus, exaspe- rati), sutura fere inconspicua separatis ; ultimo tuber- culorum rufulorum ordinibus tribus, cincto ; aper- tura subovali lateraliter fissa; canali luteo-albo, brevi, recurvo, superne uni-costato. — Long. 6, lat. 1.9 millim. Coquille allongée-turriculée, à peine ventrue, effi- lée au sommet, arrondie à la base; le test assez mince, d’une coloration jaune clair, légèrement tein- tée de cendré, est couvert d’'aspérités d’un brun-noi- râtre, un peu arrondies, espacées, ressemblant à des pustules régulièrement distribuées. Quinze tours de spire à croissance lente et peu régulière, séparés par une suture tellement superficielle, qu'il serait impos- sible de la distinguer si elle ne se trouvait placée entre deux rangs de tubereules très-rapprochés, Les Er. trois premiers tours de spire, lisses, d’un corné-jau- nâtre ou blanchâtre, forment un sommet dont l’extré- mité semble tronquée ; les suivants sont ornés de tubercules noirs placés sur deux rangs , séparés l'un de l'autre par un espace un peu plus large que celui qui divise les tours de spire; le dernier tour, un peu plus petit que l’avant-dernier, est arrondi et porte trois rangs de tubercules bruns ou noirs et un petit cordon lisse, jaunâtre, occupant la base du tour jaune clair, comme le canal. Les tuber- cules de la rangée postérieure sont toujours plus forts et plus saillants que ceux des autres rangées ; parfois il existe entre elles et la rangée suivante une série de très petits tubercules se confondant, le plus souvent, avec ceux du rang postérieur. Ouver- ture ovale arrondie, un peu pyriforme, jaune clair à l’intérieur, coloration sur laquelle se détachent parlois des linéoles brunâtres ; le columellaire, lorsque le test a pris tout son développement, se joint au bord externe, lequel présente, à sa jonction sur le dernier tour, une fissure profonde. Le canal, d’un jaune pâle, se relève en se dirigeant en avant; sa base est entourée par un petit cordon filiforme assez saillant,. Habitat : La Nouvelle-Calédonie. Le Mastonia cno- dax, qui semble spécial à cet archipel, est assez abondant. — 262 — MASTONIA FUNEBRIS, pl. 1v, f. 15. Testa elongato-turrita, solida, zonula nigra altera que alba cincta, antice perparum tumida; anfractibus 15 regulariter crescentibus (primi lævigati, albi, se- quentes tuberculis biseriatim dispositis, ornati [ tu- berculorum series prima nigra, postica alba ], sutura vix distincta discretis ; ultimo costis moniliformibus quinque munito, quarum 4 nigris et altera alba ; apertura subovata, dilatata, intus lineis albis et nigris picta, lateraliter fissa, canali brevi, re- curvo nigroque munita. — Long. 4-6, lat. 1.2- 1.5 millim. Coquille allongée-turriculée, un peu ventrue, effilée au sommet, arrondie à la base, couverte de gra- nules saillants serrés, reliés entre eux par de très pe- tits cordons filiformes ; ornée de deux bandes sur chaque tour de spire, l’une noire, l’autre blanche. La spire est composée de quinze tours séparés par une suture étroite , peu apparente : les trois premiers sont lisses, d’un corné-jaunâtre tirant un peu sur le blanc; les suivants sont ornés de deux rangs de tuber- vules brillants, serrés, saillants ; ils sont séparés par un intervalle plus large que celui occupé par la su- ture ; le rang antérieur est d’un noir plus ou moins foncé, le postérieur d’un blanc de porcelaine; en outre, on remarque, quelquefois, sur l’avant-dernier tour, un très petit cordon intermédiaire ; le dernier tour, plus petit que le précédent, arrondi à la base, un peu déjeté sur la gauche, est orné de cinq cordons — 263 — moniliformes dont le dernier est composé de tuber- cules plus gros et blancs, tandis que ceux des quatre premiers, de moindre taille, sont noirs. L'ouverture, de forme ovale, un peu arrondie, est évasée en avant, ornée, à l’intérieur, de linéoles brunes ; le bord ex- terne, soudé au columellaire en avant, est mince, assez saillant, non réfléchi, il décrit un arc de cercle dont l'extrémité externe, à son point d'insertion sur le dernier tour, porte une fissure profonde, plus large à l'ouverture qu'à la base; le canal, très court, assez fort, brun-noirâtre, relevé et dirigé en avant, porte, à la base, un petit cordon filiforme lisse. Cette espèce rappelle beaucoup, par sa taille, sa forme et son ornementation, le T. ornatus, Deshayes ; mais l’ornatus est muni d’un canal dorsal, caractère qui permettra toujours de séparer facilement les deux espèces. Nous avons reçu le M. funebris de la Nouvelle- Calédonie. Elle parait peu abondante. MASTONIA LIMOSA, pl. iv, f. 16. Testa elongato-turrita, solidula, nigrescente, ad basin rotundata ; anfractibus 16-17 tuberculis bi- serlatim dispositis cinctis, tuberculorum interstitiis latis et profunda linea mediana separatis ; sutura vix distincta ; ultimo costis sex munito : quarum tribus posticis moniliformibus , alteris lævigatis ; apertura subovata, lateraliter fissa ; canali brevi, re- curvo, tenuissime striato, — Long. 7.9, lat. 2- 2.5 milim. RIDE Coquille allongée-turriculée, solide, arrondie à la base, recouverte de granules saillants, disposés en rangées régulières et colorées en brun noir ; spire composée de seize à dix-sept tours dont la croissance est lente etrégulière, séparés par une suture linéaire à peine sensible, laquelle occupe le fond d’un sillon plus étroit que celui placé entre les deux rangs de granules de chaque tour ; sommet composé de trois tours lisses et brunâtres, les suivants ornés de deux rangées de tubercules arrondis, saillants, séparées par un sillon large portant en son milieu un filet granuleux ; le dernier tour, arrondi en avant, est muni de six côtes dont l’antérieure entoure la base du canal: les trois rangées postérieures sontgranuleuses, comme celles des tours précédents ; les trois anté- rieures, assez espacées, saillantes, sont lisses, et les sillons qui les séparent sont striés transversalement, L'ouverture, un peu évasée, est de forme ovale, d’un brun clair à l’intérieur et ornée, en outre, de petites lignes plus foncées, visibles seulement par transpa- rence. Le bord externe, régulièrement courbé, porte à son point d'insertion sur l’avant-dernier tour une échancrure assez profonde ayant la forme d’une pe- tite gouttière. Le canal est très peu saillant, bien re- levé, finement strié. J'ai recu cette espèce de la Nouvelle-Calédonie où elle ne parait pas rare: les divers individus que j'ai examinés étaient de taille très variable, mais la forme, la coloration, le mode d’ornementation ne changent pas. LE EUTHYMIA REGALIS, pl. 1v,f. 18. Testasolida, alba, quandoque rarius rufo-maculata, elongato-turrita, subcylindrica, apice breviter et pa- rum attenuata; spiraliter costata et striata; apice truncato : anfractibus persistentibus 12, convexius- culis, lente crescentibus, sutura vix impressa sepa- ratis ; ultimo carinato, infra planulato, costis quin- que filiformibus cincto ; apertura subrotundata, ad suturam emarginata ; canali brevi, recurvo. — Long. 11, lat. 4 millim. Coquille solide, allongée-turriculée, un peu cylin- dracée, aplatie à la base, atténuée au sommet en une pointe courte et conique ; de couleur blanche, par- fois maculée de quelques taches, plus nombreuses ordinairement chez les jeunes individus ; ornée de côtes spirales filiformes peu accusées , de nodo- sités allongées, régulièrement disposées en deux ou trois séries sur chaque tour, et de dépressions peu accusées limitant les nodosités. La spire est tronquée; les tours persistants, au nombre de douze, croissent peu rapidementetsont séparés par une suture à peine distincte ; ils sont munis de quatre cordons filiformes lisses, les trois antérieurs rapprochés, placés à égale distance l’un de l’autre, le quatrième séparé des pre- miers par un large sillon assez profond ; le dernier tour aplati à la base, anguleux au pourtour, porte cinq cordons filiformes, le premier longe la suture, un intervalle assez large le sépare des autres, trois sur le milieu et le cinquième à la base. L'ouverture ar- 2966 2 rondie, faiblement piriforme, blanche à l’intérieur, présente un léger évasement au bord externe; le colu- mellaire, un peu épais, noduleux, est peu développé ; l’externe, épais, légèrement obtus, régulièrement courbé en demi cercle, s'étale et recouvre une partie du canal ; ce dernier est fort, très court et entouré à la base d’un cordon filiforme assez saillant. Habitat: la Nouvelle-Calédonie. La taille varie beaucoup chez cette espèce : beaucoup d'individus ne dépassent pas 7 à 8 millim. en longueur. Le T. crenulatus, Deshayes, vit également dans l'archipel calédonien , mais pour cette espèce, les individus que j'ai examinés étaient de beaucoup plus grande taille que ceux de même espèce vivant à Bourbon. EUTHYMIA TIBIALIS, pl. 1v, F. 19. Testa piramidali-elongata, solida, alba, elegan- terque lineis fuscis longitudinalibus, interruptis, ornata; costata et liris parvis inæqualibus quadri- cincta; anfractibus persistentibus 17, sutura fere inconspicua separatis ; ultimo carinato, inferne com- planato, costis quinque filiformibus, cincto; apertura, subrotundata ; peristomate patulescente, obtusulo, rulo, alboque variegato ; canali rufescente, elongato recurvo, minutissimeque striato. — long. 13, lat. 3 millim. Coquille pyramidale-allongée, solide, blanche et très élégamment ornée de linéoles longitudinales — 207 — brunes, plus ou moins interrompues; spire à som- met tronqué, les premiers tours manquant dans l’exemplaire que nous possédons ; les tours qui sub- sistent, au nombre de dix-sept, sont ornés de quatre côtes assez régulièrement espacées, mais de dimen- sions inégales : la première et la troisième sont les plus faibles ; la suture, linéaire, est entièrement superficielle; le dernier tour, anguleux à sa péri- phérie, porte, en plus des quatre cordons indiqués plus haut, une cinquième carène ornée de taches blanches et brunes ; ce cinquième cordon est placé à la base même du tour. L'ouverture, de forme arrondie, est fortement échancrée vers l'insertion du bord externe; le péris- tome, un peu écrasé, est épais, assez obtus et agréa- blement orné de taches brunes et blanches ; le canal, assez long, un peu mince, se dirige en avant et en haut ; il est entouré à la base par une côte filiforme lisse et assez saillante. Habitat : Tahiti. Cette espèce diffère du Triforis crenulatus, Deshayes, par sa taille plus grande, sa coloration, la disposition de ses côtes, bien moins régulières que celles du crenulatus. VIRIOLA BAYANI, pl. 1v, f. 20. Testa elongato-subulata, solida, gracillima, rufo- purpurascente, nitidiuscula ; anfractibus persisten- tibus 23, planis, carinis tribus, lævibus, sat pro- minentibus, instructis ; carinarum interstitiis cla- — 268 — thratis; sutura lineari, distincta, filomarginata ; ultimo inferne complanato, quinque carinato ; aper- tura rhomboidæa, intus alba, fusco-zonata, latera- liter fissa ; canali elongato, recurvo, tenuissime striato. — long. 17 millim., lat. 2.7 millim. Coquille solide, allongée-subulée, étroite, élégam- ment atténuée de la base au sommet, d’un brun- rougeâtre avec quelques reflets gris; la surface est ornée de carènes saillantes, lisses, séparées par des sillons finement côtelés entravers. Dans l’exemplaire que nous possédons, la spire est tronquée, il ne reste que vingt-trois tours aplatis, séparés par une suture linéaire bien appréciable et bordée par un très mince petit filet arrondi. L'intervalle qui porte la suture est plus large que ceux qui séparent les carènes sur chaque tour. Les carènes, au nombre de trois sur chaque tour, sont un peu aiguës, saillantes, et l’intermédiaire, un peu plus petite que les deux autres, finit par disparaître vers le sommet de la spire. Le dernier tour, comprimé à la base, un peu angu- leux à la périphérie, porte cinq carènes, dont quatre occupent la face externe et un seul la base ; au-des- sous de ce dernier, un sillon profond, lisse, contour- nant, étrangle légèrement la base du canal. L'ouverture, rhomboïdale, est zonée à l’intérieur par des lignes brunes et blanches ; le bord columellaire, peu élevé, assez épais, lisse, brillant, d’un brun-jau- nâtre, vient se souder avec le bord du canal en un point où se produit une gibhosité blanchâtre faisant saillie à l’intérieur de l’ouverture ; le bord externe est légèrement crénelé ; il se soude en arrière sur la — 269 — carène de l’avant-dernier tour, en produisant en cette partie une échancrure peu profonde. Le canal est long, presque droit, à bords contigus; sa base est entourée par un faible cordon, et un second, moins accentué, est placé vers sa partie médiane. On distinguera notre nouvelle espèce du Cerithium comatum, Montrouzier, par sa forme étroite et la teinte de ses eôtes, différente de celle de ses sillons. Habitat : la Nouvelle-Calédonie. A ce même genre appartiennent les espèces sui- vantes : Viriola comata (Cerithium), Montrouzier. Nouvelle- Calédonie. — corrugata, Hinds. Nouvelle-Guinée. — trilirata, Deshayes. Bourbon, Maurice, Nouvelle-Calédonie. — Dunkeri, Jousseaume (Tr. cingulata, Dun- ker, non Adams). Japon. En terminant cette étude monographique, je crois utile de donner la liste des espèces actuelle- ment connues de l'archipel calédonien ; elles sont au nombre de dix-neuf, et se répartissent ainsi qu’il suit : Iniforis malvaceus, Jousseaume. Inella Blainvilli, Jousseaume. — Hindsi, Deshayes. —— Mariei, Jousseaume. — Rossiteri, Jousseaume. — 270 — Mastonia Ducosensis, Jousseaume. — ruber, Hinds. — Ægle, Jousseaume. — Cnodax, Jousseaume. — tristoma, Blainville. — tricolor, Jousseaume. — funebris, Jousseaume. — limosa, Jousseaume. — obesula, Jousseaume. Euthymia regalis, Jousseaume. — crenulata, Deshayes. Viriola Bayani, Jousseaume. — comata, Montrouzier, — trilirata, Deshayes. Nous possédons encore trois ou quatre espèces de cette région; mais les exemplaires qui les repré- sentent sont en trop mauvais état pour qu'il soit pos- sible de bien saisir leurs caractères. BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884, I. NOUVELLE HÉLICE DE THESSALIE PAR M'E JOS. THIESSE, | —25D 6 00 R— Voici une Hélice nouvelle qui vient montrer com- bien la faune hellénique est encore peu connue. Cette Hélice appartient à un groupe d’espèces qui n'a pas encore été constaté sur le sol de notre pays, au groupe de l’'Helix Gobanzi des montagnes sud du Tyrol. Elle a tout à fait le port et l’aspect de la perfecta ; sa ressemblance avec cette forme alpique est même si grande que, si je ne connaissais pas pertinemment la provenance de mon Hélice, je pour- rais la prendre pour une espèce tyrolienne. Mon Hélice provient de Kalambaka, en Thessalie, où elle a été trouvée morte, au nombre de six échan- tillons, au pied des buissons qui boisent la base des collines rocheuses de ce village. HELIX HEMONICA. Testa umbilicata (umbilicus profundus, pervius, mediocriter apertus), depressa, carinata, supra sub- planulata, vix convexa, subtus convexiore, sat fragili, parum nitente, uniformiter fusco-olivacea, ad cari- nam viridula {post mortem incolæ, subopaculo- albida); epidermide fugace ac eleganter supra sub- tusque costulato-lamelloso (costæ productæ, validæ, — 712 — inter se distantes, supra obliquæ, infra subundulatæ); — spira subconvexo-planulata ; apice lævigato ; — anfractibus 5 vix convexiusculis, fere planulatis, ca- rinatis (carina suturam sequens), celeriter crescenti- bus, sutura arcte impressa separatis ; — ultimo ma- jore, compresso-carinato (carina ad aperturam minus angulosa), supra planulato-subtectiformi ad carinam leviter stricto et ad insertionem labri regulariter de- flexo-descendente ; subtus convexo ; — apertura obli- qua, vix lunata, transverse oblonga ; — peristomate albido, tenui, undique patulo-deflexo, ad marginem columellarem dilatato ; — marginibus approximatis, tenui callo junctis. — Alt. 10, diam. 93 ; alt. ap. 9, lat. 12 millim. Cette belle espèce, qui ne peut être confondue, comme je l'ai dit, qu'avec la perfecta (1), se distingue de celle-ci : par sa coloration (lHemonica est uni- formément olivâtre et même légèrement verdâtre vers la suture, tandis que la perfecta est d’une teinte rousse-cendrée, sur laquelle se détachent en blanc les costulations); par ses côtes moins saillantes, plus distantes, moins régulières, non comprimées, etc..; par sa carène plus aiguë, offrant en dessus, sur le dernier tour, un sillon comprimé qui forme comme un pincement le long de la carène ; par son dernier tour un peu moins descendant, son bord péristomal moins évasé, ses bords marginaux plus distants, enfin, son ombilic un tant soit peu moins ouvert. (1) Bourguignat in: Natur. sicil., 11, 1883, p. 216. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I. HISTOIRE DES BREPHULUS DE L'ANIE-NINEURE, PAR M. JULES GALLAND, Ingénieur en chef des Ponts-et-Cliaussées de l'Empire ottoman. ed À} ét ——— Chaque région a ses espèces particulières, a ses formes spéciales qui, sous l’influence des milieux climatologiques, revêtent par la sélection naturelle des caractères appropriés à leur mode d'existence. L'Espagne a sa série des Helix lactea, l'Italie celle des muralis, la Grèce celle des Codringtont, la Pa- lestine celle des Bulimus labrosus, etc. L'Asie- Mineure a celle des Brephulus. Ces Brephulus sont incontestablement les Mollus- ques caractéristiques de la faune anatolique nord- occidentale. Ils occupent toutes les contrées du sandjak d’'Ismidt, des vilayets de Karasi, de Khoda- vendikiar, de Kastamouni, et une partie de celui d’Angora. Les espèces que nous comprenons sous le nom générique de Brephulus ont été classées, par le plus grand nombre des malacologistes, parmi les Bulimus. Beck le premier, en 1837 (Index Molluscorum, BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I, 18 — 274 — p. 72), a établi les Brephulus comme coupe sous-gé- nérique. Seulement cet auteur, à notre sens, lui a donné une trop grande extension, en y comprenant plusieurs vrais Bulimes, comme les obvolutus, tau- ricus, illibatus, de Ziégler. Les frères H. et A. Adams (Genera of recent Mol- lusca, IT, p. 160, 1855) ont mieux compris cette coupe, en éliminant avec raison quelques-unes des formes citées par Beck. Pour nous, nous adoptons cette divi- sion générique comme un excellent moyen de clas- sification, en la restreignant, toutefois, aux formes Tourneforti et zebra (Tournefortianus et zebriolus des auteurs). Cette coupe générique, réduite à ces deux formes primitives, se compose de deux séries d'espèces (une sénestre et une autre dextre), répandues non seule- ment dans les contrées anatoliques que nous venons de citer, mais encore sur plusieurs iles de l’Archipel et sur une partie des régions littorales oriento-hellé- niques. Les formes bréphuliennes de l’Asie-Mineure, les seules dont nous nous occuperons, sont, à notre con- naissance, au nombre de onze : 1° Série des Tourneforti, à coquille sénestre. Brephulus Tourneforti, Beck. — Ghedeoni, sp. nov. —— Rivetianus, id. — Narcissei, id. — Merloianus, id. — Becharianus, id. — 215 — 2° Série des zebra, à coquille dextre, Brephulus Bithynicus, sp. nov. —- zebra, Bourguignat. — olympicus, Galland. —— bradus, sp. nov. — zebropsis, Bourquignat. BREPHULUS TOURNEFORTI. BREPHULUS TOURNErORTI, Beck, Ind. Moll., p. 73, 1837 (Helix Tournefortia, Ferussac, prodr., p. o8,n° 457, et Helix Tournefortiana (même ouvrage), p. 70, 1821. — Bulimus Tourne- fortianus, Rossmässler, Iconogr., X, 1839, p. à1, fig. 652). La figure 652, donnée par Rossmässler, est exacte ; elle suflit à la connaissance de cette Espèce. Ce Mollusque a été découvert primitivement par le savant botaniste Tournefort (Voy. au Levant, III, 1718, lettre XXI, p. 308) sur des Tithymales, autour du village d'Emar-Pacha ; puis par le célèbre voya- heur Olivier, à partir de Kara-Hissar jusqu’à quatre journées à l’ouest de Kutaya. Pour nous, nous connaissons cette espèce d’un grand nombre de localités, telles que : Brousse, où elle est très abondante, notamment au pied du mont Olympe et sur le sommet de la colline qui sépare cette ville de Ghemleck ; — Snégueul, sur le bord de la route, à trois heures d’Yéni-Cheir ; — Tarakli, sur — 276 — le versant du Günuk-sou ou Torbali-sou ; — Kiraz- derbent, dans toute la vallée de Bartin ; — Boyabad, dans la vallée du Queuk-Irmak, à 50 kilomètres au sud de Sinope ; et enfin, Sivar, dans la vallée du même nom. | Cette Coquille se rencontre même en Crimée, no- tamment à Eupatoria, où elle à été acclimatée de temps immémorial. À Boyabad, on trouve une variété intéressante, à laquelle nous attribuons l'appellation d'Euplagios- toma. Cette variété se singularise par une obliquité aperturale très prononcée de droite à gauche. BREPHULUS GHEDEONI, sp. nov. Testa sinistrorsa, rimata (rima profunda, aliquando sat aperta), subconoïdali-oblonga, inferne sat tumida, opaca, cretaceo-candida, argute striatula ; — spira elongata, subconoïdali-acuminata, nihilominus ad summum obtusiuscula (apex opalinus, nitidissimus ac lævigatus) ; — anfractibus 11 vix convexiuseulis, lente crescentibus, sutura fere lineari separatis ; — ultimo magno, sat tumido, convexo ; — apertura le- viter obliqua, subtrigonali-ovata, intus lutescente, tridentata : unus parietalis, lamelliformis ; alter colu- mellaris, elongatus, et tertius dentiformis in mar- gine externo ; — peristomate recto, intus valide in- crassato, inferne patulo, ad columellam dilatato-re- flexo ; — marginibus callo valido junctis ; — alt. 23, diam:#4/? alt ap 14/2 1t#5/millim? — 2717 — Le type se trouve sur Les bords du Günuk-sou, près de Tarakli. On rencontre encore cette espèce aux alentours de Boyabad, à 50 kilomètres au sud de Sinope, ainsi qu'aux environs de Brousse, où elle est fort rare. Cette Coquille, à laquelle nous attribuons le nom de l'ingénieur Ghédéon, est remarquable par sa forme écourtée, régulièrement subconique-acuminée, dont la base, très-renflée, est constituée par un tour bien ventru et relativement très développé en hau- teur et en grosseur. BREPHULUS RIVETIANUS, sp. nov. Testa sinistrorsa, anguste breviterque rimata, oblongo-acuminata, opaca, nitida, cretaceo-candida, fere lævigata; — spira elongato-subacuminata, ad summum obtusa (apex validus, nitidus, opalinus et lævigatus); — anfractibus 11 subconvexiusculis, arete crescentibus, sutura impressula separatis ; — ultimo exiguo, 1/4 altitudinis vix æquante ; — apertura obli- qua, minuta, trigonali, intus pallide coffea, ac denti- bus tribus exacte oppositis ornata, scilicet : unus pa- rietalis mediocris, lamelliformis ; alter columellaris robustus, obtusus, tuberculosus ; tertius dentiformis, æqualiter robustus, in margine externo ; — peristo- mate recto, intus incrassato, inferne patulo, ad co- lumellam dilatato ; — columella e dextra ad sinis- tram oblique recto-declivi ; marginibus tenui callo — 278 — junctis ; — alt. 21 1/2, diam. 6 ; alt. ap. 5, lat. 3 1/2 millim. Cette Coquille, dédiée à l'ingénieur Rivet, est caractérisée par une croissance spirale très serrée, par un dernier tour relativement très petit, n’attei- gnant pas tout à fait le quart de la hauteur (celui du Ghedeoni égale le tiers) ; par une ouverture exiguë, comme contractée, de forme trigone, et par ses den- ticulations aperturales très saillantes, dont les extré- mités, très rapprochées, convergent toutes les unes vers les autres. Chez les deux espèces précédentes, la dent columellaire, plus inférieure, ne converge pas exactement vers les deux autres, et l'intervalle qui sépare les extrémités est beaucoup plus considérable que celui du Rivetianus. Ce Brephulus vit aux environs de Boyabad, sur les collines de la vallée de Gueuk-Irmak, à 50 kilo- mètres au sud de Sinope. BREPHULUS NARCISSEI, sp. nov. Testa sinistrorsa, breviter rimata (rima aperta, sat profunda), elongato-ventrosa, opaca, nitida, cretaceo- candida, obsolete striatula ; — spira elongato-subacu- minato- attenuata, ad summum obtusa (apex validus, nitidus, opalinus ac lævigatus) ; — anfractibus 11 tu- mido-convexis, arcte crescentibus, sutura profunda separatis ; — ultimo mediocri, convexo, ad basin coarc- tato ac sicut obscure subangulato ; — apertura parum — 279 — obliqua, ovato-subtrigonali, intus pallide luteo-casta- nea ac valide tridentata : dentes superiores (scilicet parietalis et palatalis) oppositi ; dens columellaris sat inferus ; — peristomate crasso, intus robuste labiato, undique (præter ad marginem supero-externum) patulo, ad columellam dilatato ; — marginibus callo valido junctis ; — alt. 21 1/2, diam. 7 ; alt. ap. 6 1/9, lat. 4 millim. Collines de la vallée de Gueuk-Irmak, près de Boyabad. Cette forme, à laquelle nous donnons le nom de M. Narcisse, l'ingénieur qui en a fait la découverte, ne peut être confondue avec aucune autre, grâce à sa suture profonde, comme canaliforme, et à ses tours renflés et globuleux-arrondis. BREPHULUS MERLOIANUS, sp. nov. Testa sinistrorsa, profunde aperteque rimato-per- forata, cylindrico-fusiformi, perelongata, opaca, nitida, cretaceo-candida, fere lævigata ; — spira pro- ducta, ad summum attenuato-obtusa (apex validus, opalinus, nitidus ac lævigatus) ; — anfractibus 12 vix subconvexiuseulis, lente crescentibus, sutura im- pressula separatis; — ultimo parvulo, convexo- oblongo, 1/4 altitudinis æquante, ad sinistram sat insigniter provecto; — apertura obliqua, sinistrorse declivi-suboblonga, intus pallide fusco-castanea, tri- dentata (dentes non oppositi)}, quorum unus parie- talis lamelliformis, mediocris, sat superus; alter — 280 — columellaris elongatus, sat inferus, et tertius robus- tus in margine externo ; — peristomate valide incras- sato, patulo, ad columellam dilatato ac reflexo ; — marginibus callo junctis ; — alt. 24, diam. 5 1/2; alt. ap. 6, lat. 4 millim. Ce Brephulus, dédié à l'ingénieur Merlo, a été ren- contré aux environs de Boyabad. II est remarquable par son test très allongé-cylindrique, subfusiforme, par son dernier tour notablement porté à gauche et par ses denticulations non opposées, dont la parié- tale et la columellaire sont, l’une plus supérieure, l’autre plus inférieure que celles des autres espèces de ce groupe. BREPHULUS BECHARIANUS, sp. nov. Testa sinistrorsa, rimata (rima vix aperta), ad sum- mum attenuata, mediane cylindrico-elongata, inferne relative tumida, opaca, nitida, cretaceo-candida, argute striatula; — spira perelongata, ad summum attenuata ac subacutiuscula (apex minutus, opalinus, nitidus ac lævigatus) ; — anfractibus 12 parum con- vexiusculis (ultimo excepto), lente crescentibus, sutura impressula separatis ; — ultimo magno, ven- troso-tumido, dextrorse ac sinistrorse sat insi- gniter inflato; — apertura obliqua, semiovata, inferne sat amplo-rotundata, intus pallide fusco- lutescente, valide tridentata (dentes non oppositi), quorum unus parietalis lamelliformis, alter columel- laris, et tertius dentiformis in margine externo ; — — 281 — peristomate intus labiato, externe recto, inferne patulo, ad columellam dilatato-reflexo ; — margini- bus callo junctis; — alt. 26, diam. 7; alt. ap. 7, lat. 4 1/2 millim. Cette espèce, que nous dédions à l’ingénieur Bé- chara, remarquable par sa forme très allongée-cylin- drique, atténuée à son sommet, et relativement très renflée-ventrue au dernier tour, à été découverte le long de la route de Snégueul, à trois heures d’Yéni- Cheir. BREPHULUS BITHYNICUS, sp. nov. Testa dextrorsa, rimato-perforata (perforatio sat aperta, non profunda), oblonga, sat ventrosa, parum elongata, subopacula, argute striatula, nitida, pallide albido-lutescente, ad ultimum straminea, ac passim obscure rare subflammulata ; — spira oblonga, obtuse attenuata, ad summum nigrescente; — an- fractibus 9 convexiusculis, lente crescentibus, sutura impressa separatis; — ultimo mediocri convexo, 1/3 altitudinis æquante, inferne circa rimam angu- lata; — apertura vertical, subovato-trigonali, mi- nute tridentata : unus parietalis lamelliformis ; alter columellaris minima, elongata, et tertius exiguus dentiformis, profunde in margine externo ; — peris- tomate recto, acuto, intus profunde albo-labiato ; — margine columellari recto-declivi, supra rimam dila- tato; — alt. 13 1/2, diam. 5; alt. ap. 4 1/4, lat. 2 1/2 millim. — 282 — Cette Coquille, remarquable par sa forme renflée- écourtée, se trouve dans les broussailles à Déli- Tchaï, le long de la route de Brousse à Kutaya. BREPHULUS ZEBRA. BREPHULUS ZEBRA, Bourquignat, in Litt. 1882 (Buli- mus zebra, Olivier, Voy. Emp. ottom. Atlas, explic., p. vij, pl. xvrx, Ê. 10, 1801. — Helix _ zebriola, Ferussac, Prodr., n° 455, 1821). Les auteurs, sous le nom de Bulimus zebriolus, ont rapporté à cette espèce plusieurs formes diffé- rentes qui ne ressemblent pas au type d'Olivier. Le type se trouve aux alentours de Ghemleck, à l'extré- mité du golfe de Mondania (mer de Marmara). C’est une Coquille d'assez grande taille, sensiblement ren- flée, pourvue d’une perforation ouverte, assez pro- fonde, non en forme de fente, et entourée par une crète anguleuse très accentuée; le bord péristomal est peu épais ; les trois denticulations sont saillantes. Sans compter la localité primitive, nous connais- sons encore le type à Brousse, où il est rare, et à Déli-Tchaï, sur la route de Kutaya, où il est plus abondant. Var. Anatolica. — Test tout à fait blanc, sans flammules, à perforation un peu plus ouverte et à bord péristomal plus épais. Vallée de Bartin, à Kiraz-Derbent, où cette variété est très abondante. — 283 — BREPHULUS OLYMPICUS. BREPHULUS OLyYMpicus, Galland, 1884 (Bulimus olympicus, Parreyss, in : Kobelt, in : Jahrb. 1v, 1877, pl. v, f. 8, et Iconogr., f. 1461, 1878). . Mont-Olympe, près de Brousse ; très abondant, en outre, à Boyabad, à 50 kilomètres au sud de Sinope. On rencontre dans cette localité une variété à laquelle nous attribuons l'appellation de plagia, caractérisée par une ouverture déclive dans une direc- tion oblique de gauche à droite, et à base sensible- ment rétrocédente. BREPHULUS BRADUS, sp. nov. Testa dextrorsa, anguste perforata (perforatio pro- funda, rotundata), sat parvula, debili, oblongo-elon- gata, opacula, nitida, argute striatula, omnino candida; — spira oblonga, obtuse attenuata, ad summum obtusa (apex validus, corneus) ; — anfrac- tibus 10 vix convexiusculis, perlente crescentibus, sutura mediocri separatis ; — ultimo sat exiguo, ad basin attenuato, ac circa perforationem valide angu- lato, 1/4 altitudinis vix æquante ; — apertura exigua, leviter obliqua, superne angulata, inferne subovata, tridentata : unus parietalis stricta, lamelliformis ; alter columellaris inferus et elongatus, ac tertius denti- formis, relative robustus, crassus, ad dentem parie- — 284 — talem convergens; — peristomate acuto, intus valide incrassato, externe recto, inferne patulescente, ad marginem columellarem subreflexo ; — alt. 10 1/4, diam. 3 1/4; alt. ap. 2 1/2, lat. 1 1/2 millim. Espèce peu abondante. Vallée de Gueuk-Irmak, près de Boyabad. Var. major. — Alt. 12 1/2, diam. 4 millim. — Lamelle columellaire peu prononcée. Vallée de Bartin, à Chiraz-Derbent. BREPHULUS ZEBROPSIS. BREPHULUS ZEBROPSIS, Bourguignat, in Litt. 1882. Cette forme, que nous connaissons des environs de Brousse, de la vallée de Bartin et de l’île de Rhodes, est celle que les auteurs ont presque toujours prise pour le zebra d'Olivier. Elle est ordinairement très allongée, légèrement fusiforme ; sa perforation n’est pas ouverte comme celle du zebra, mais ressemble à une fente allongée presque fermée, le long de laquelle le dernier tour forme une angulation ; les tours sont généralement au nombre de douze, et le bord péri- stomal est plus patulescent à sa partie inférieure que celui des autres espèces. BULL. SOC. MALAC.. DE FRANCE. Juin 1884. I. DESCRIPTION HÉLICE NOUVELLE DE FRANCE M. PAUL BÉRENGUIER. HELIX CALLESTHA. Testa profunde angusteque umbilicata, obscure subangulata, supra depresso-conica, subtus convexa, opacula, nitida, supra fusco-straminea, subtus palli- diore cum zonulis intentioribus, ac utrinque costulis albis, in angulo validioribus, eleganter sulcata; spira depresso-subconica, ad saummum obtusa; anfractibus 6 convexiusculis, lente crescentibus, sutura sat im- pressa separatis; ultimo subcompresso, subangulato (angulus ad aperturam evanescens), convexiore sub- tus quam supra, superne ad insertionem labri bre- viter ac sat valde descendente ; apertura obliqua, pa- rum lunata, transverse semiovata; peristomate recto, acuto, inferne et ad marginem columellarem patu- lescente, intus sat profunde valideque albo-labiato ; marginibus approximatis, convergentibus, callo in- conspicuo junctis; — alt. 4, diam. 7; alt. ap. 2, lat. 3 millim. Sous les pierres dans le bois de Valaury, près de Trans, dans le département du Var, où elle est dif- {icile à trouver. — 286 — Cette belle Hélice n'offre des rapports de ressem- blance qu'avec cette Helix ycaunica des collines arides des environs de Mailly-le-Château, dans l'Yonne, que le malacologiste Mabille a fait connaître en 1881 (Test. nov. præs. Europ. diagn., p. 1, extr. des Bull. Soc. philom. de Paris, juin 1881). Mais si, d’une part, elle ressemble à cette espèce par sa taille, par sa coloration et surtout par son mode de stria- tions, d’une autre part, elle s’en distingue par son ouverture plus exiguë, plus oblique, par sa coquille anguleuse, par ses tours moins arrondis, par son der- nier tour non droit, mais descendant à l'insertion du labre, par son péristome plus fortement encrassé, par ses bords plus rapprochés, etc. BULL, SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I. EXCURSIONS MALACOLOGIQUES DANS L'ILE SANTORIN, PAR M. Le conseizcer À. LETOURNEUX. Ce fut dans la soirée du ? juillet 1880 que j'abor- dais à Santorin, et qu'après avoir escaladé les nom- breux degrés du sentier escarpé de Phira (ou Thira), j'allais m'établir dans l'excellente famille Da Corona, où la plus généreuse hospitalité sut me rendre agréable le séjour que je fis dans cette île. J'étais venu à Santorin dans l'intention d'explorer, au point de vue scientifique, ce pays volcanique. Santorin, une des iles les plus méridionales de l’Archipel grec, se trouve située au sud des iles de Milo, Polykandro, de Nio et d’Amorgo, et à l’ouest de celle d'Anaphi, la dernière au sud-est. Autrefois connue sous le nom de Théra (la sau- vage), cette ile, après le martyr de Sainte-Irène, prit le nom de Santa-Irena, d’où celui de Santorin, qu’elle a conservé jusqu’à présent. Cette ile, reste d’un puissant massif volcanique, est formée d’une arête montueuse en demi-cercle, dont la plus haute sommité, couronnée par le couvent — 288 — de Saint-Élie, atteint une altitude de 800 mètres. Cette arête (marbres, schistes, phyllades) a la forme d’un anneau brisé. Entre ses extrémités (caps Apano- meria et Akrotiri), se dressent Therasia, comme une muraille à demiruinée,etl’écueil d’Aspronisi;'au milieu s'étend un vaste bassin marin, d’une profondeur de près de 400 mètres, et au centre de ce bassin, ou cra- tère, s’élèvent les Kaïméni (palæa, nea, micra, etc.), où brüle sans cesse un feu souterrain, et d’où s’élan- cent continuellement des masses de cendres, de laves ou de scories. L’arête principale del’ile présente, du côté central, de larges falaises à pic, et du côté du large, de longues pentes accidentées, couvertes de vignobles aux pro- duits délicieux, où s’espacent çà et là les chétifs villages et les quelques hameaux des habitants. LIMAX DESHAYESI. Limax Deshayesi, Bourguignat, Lim. alg. in Spicil. malac., p. 90, pl. x, 1. 1-2, 180264et Malac. Alg. 1, 1864, p. 37, pl. 1, f. 3-4. Cette espèce paraît assez répandue dans les citernes de Phira, où elle rampe sur les murs humides au- dessus du niveau de l’eau. Les échantillons de ces citernes, par suite de l’obscurité dans laquelle ils vi- vent, offrent une coloration moins vive que ceux du nord de l'Afrique ; ils sont moins jaunes et leurs ma- culatures sont moins foncées. — 289 — LIMAX SANTORINUS. Animal : Corpore cylindrico, sat magno, antice obtuse attenuato, postice acuminato ac breviter acute carinato ; aurantiaco vel rubello-luteo et maculis ni- grescentibus (ad pedem evanidis) variegato; rugis dorsalibus curtis, validis, subtetra-aut-subper tago- nis ; pede uniformiter luteo-aurantiaco, in medio zo- nula lævigata ac intentiore ornato ; margine pedis angusto; clypeo subovato-rotundato, postice leviter subrostato, sublævigato, obscure concentrice striatulo, luteo-aurantiaco ac maculis sicut in dorso nigrescen- tibus eleganter ornato; limacella sat magna (long. 10, lat. 6 millim.) oblonga, crassa, supra leviter convexa, subtus planulata. Cette belle Limace se trouve, avec la précédente, dans les citernes de Phira. Cette espèce, remarquable par sa belle couleur orangée, atteint, lorsqu'elle est en marche, une lon- gueur de 70 à 90 millimètres, sa tête parait d’un noir-violacé peu foncé; ses tentacules supérieurs sont fort allongés; son orifice pulmonaire, largement di- laté, semble un peu moins postérieur que chez les au- tres formes de ce genre : il se trouve situé pas tout à fait au deux tiers postérieur ; son dos est orné sur la ligne médiane d’une zonule immaculée, d'un coloris plus intense ; enfin, la surface supérieure de sa lima- celle, faiblement convexe, sillonnée en outre par BULL. SOC, MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I. 19 — 290 — des stries très excentriques, offre un sommet très émoussé, écrasé, tout à fait en arrière et un tant soit peu sur le côté gauche. LIMAX CINEREUS. Limax cinereus, Müller, Verm. Hist.,II, p. 5, 1774. Je n'ai pas rencontré le vrai type allemand, si connu en France, mais une variété à maculatures peu nombreuses et très espacées; ces maculatures, presque rondes, d’un noir intense, se détachent sur un fond blanc-ocracé assez clair ; sur les flancs, les taches disparaissent. Cette variété vit dans les citernes du couvent de Saint-Élie. HELIX DA CORONÆ. Testa inumbilicata, globosa nihilominus supra me- diocriter producta, subopacula, rugoso-striata (striæ regulares, arctæ, undulatæ, sat prominentes, ad su- turam validiores), ac spiraliter lineolis minutissimis decussata, ad summum corneo-grisea, in anfracto mediano griseo-rubiginosa, in ultimo passim atro- rubella aut nigro-olivacea cum striis albescentibus et zonulis ? stramineis (una angustissima suturam se- quens et altera infera, lata, circa locum umbilicalem) eleganter cincta ; — spira parum producta, rotundato- inflata, ad summum obtusissima (apex validus, am- = a plus, kevigatus, non prominens); — anfractibus 4 1/2 convexiusculis, rapide crescentibus, sutura impres- sula, in ultimo impressiore, separatis; — ultimo maximo rotundato-tumido, superne regulariter lente- que descendente, ad aperturam ampliori; — aper- tura obliqua, mediocriter lunata, semirotundata, intus atro-castanea ac ad partem inferam albicante ; — peristomate recto, simplici, candidulo, leviter obtusato, ad marginem columellarem late expanso ae supra locum perforationis adspresso ; marginibus sat convergentibus, tenui callo junctis ; — alt. 30, diam. 34; alt. ap. 24, lat. 19 millim. Cette belle espèce, à laquelle je me fais un plaisir d'attribuer le nom de la famille Da Coroûa, vit sous les rochers entre le couvent Saint-Élie et la colline de Messa Vouno. La Da Coronæ, qui semble peu commune, ne peut être rapprochée que de la Godetiana, dont elle différe par sa taille moindre, par sa coloration diffé- rente, par sa forme non turbinée, par sa spire peu élevée, comme écrasée, excessivement obtuse et à tours supérieurs plus larges et moins proéminents que ceux de la Godeliana, par son dernier tour moins descendant à l'insertion du bord externe, par son ouverture plus exactement ronde et à bords mar- ginaux plus convergents. Tous les tours sont, en outre, relativement moins développés en hauteur. MM. Westerlund et Blanc, dans leur faune mala- cologique de la Grèce (1879, p. 79), signalent dans — 292 — l'ile Santorin l’Helix Godetiana (Kobelt in Jahrb. mal. ,V, 1878, p. 319, et Iconogr. 1880, f. 1807-1808). J'ignore si cette espèce de Naxos et d’Amorgo existe réellement à Santorin; je n’ai pu, dans tous les cas, la découvrir dans cette île, et je suis assez porté à croire que ces honorables auteurs auraient pu prendre pour elle, bien qu'elle soit très distincte, l'espèce que je viens de décrire. HELIX VERMICULATA. Helix vermiculata, Müller, Verm. Hist., II, p. 20, 1774. Abondante sur les murs à Phira et sur les rochers au-dessus de ce village. HELIX GAÏDURINA. Helix Gaïdurina, Blanc, in : Westerlund et Blanc, Malac. Grèce, p. 78, 1879, et Pechaud, Exc. Mal. n. Afriq. (1° fasc., 1883), p. 77. Cette espèce du groupe de l’Abrolena, découverte primitivement par M. H. Blanc, à l'ile des Anes (Gaïdaronisi), à l'extrémité (cap Colonne) de l’Attique, existe également à Santorin, où j'ai trouvé plusieurs échantillons bien caractérisés sur les rochers au-des- sus de Phira et près du hameau de Vurvulo. ou HELIX ROTHI. Helix Rothi, L. Pfeiffer, in : Wiegman arch.. I, 1841, p. 218, et Helix (2° édit., Chemnitz), n° 92, pl. xvux, f. 5-7, 1846. Assez commun au pied du Monolithos, près des villages de Vothon et de Gonia. Échantillons bien ty- piques. HELIX CRETICA. Helix cretica, Ferussac, Prodr., n° 288, 1821, et L. Pfeiffer, Symb. Hel., I, 1841, p. 40, et Helix (2° édit., Chemnitz), p. 253, n° 233, pl. xxxvI1, Ê. 21-22 (médiocres), et Monogr. Hel. viv., I, 1847, p. 159. La meilleure et la plus exacte représentation qui ait été donnée de cette Hélice, peu connue des au- teurs, qui, sous son nom, réunissent des quantités de formes différentes, est celle de la Malacologie de l'Algérie (1, 1854, pl. xxv, f. 16-18). La crelica se trouve bien caractérisée sur la col- line de Messa Vouno, où elle est peu abondante. HELIX SANTORINA. Testa profunde ac anguste umbilicata, conico-sub- globosa, obscure subangulata, supra conoidali-sub- — 294 — tectiformi, subtus convexa, tenuiuscula, parum nitente, argute striata (striæ regulares}), in ultimo passim submalleata, uniformiter albido-lutescente ac aliquando obscure variegata ; — spira sat producta, conico-subtectiformi, ad summum obtusa (apex mi- nutus, corneus, nitidus, lævigatus); — anfractibus 6 1/2 vix convexiuseulis, fere declivi-planulatis usque ad penultimi medium, lente crescentibus, sutura im- pressula, in ultimo impressiore, separatis ; — ultimo relative majore, obscure subangulato, subcompresso- rotundato, ad aperturam fere exacte sphærico, su- perne ad insertionem labri lente descendente; — apertura parum obliqua, mediocriter lunata, semi- circulari, intus ejusdem coloris ; — peristomate recto, acuto, intus sat profunde labiato, ad columellam me- diocriter dilatato; marginibus callo inconspicuo junctis ; —- alt. 10, diam. 13; alt. et lat. ap. 6 millim. Assez commune sur le versant du Messa Vouno, près du littoral. Cette forme est très distincte de la cretica (la seule espèce qui puisse lui être comparée), par son test co- nique, par sa spire élevée-subtectiforme à tours plans, par sa croissance spirale plus lente, par son dernier tour subanguleux, par son ombilie moins ouvert, ete. On rencontre quelquefois, dans la même localité, des échantillons d’une taille un peu plus faible. — 295 — HELIX THERASINA. Testa profunde angusteque umbilicata, depresso- rotundata, supra exacte rotundato-convexa, sæpe ad initium ultimi plus minusve angulata, tenuiuscula, sat nitente, striatula ac in ultimo passim rare mal- leata, tum uniformiter grisea vel albido-cærulescente, tum lutescente ac zonulis fuscis interruptis, plus mi- nusve numerosis et evanidis, varie picta ; — spira sub- depressa, rotundato-convexa, ad summum obtusis- sima (apex niger, exiguus, lævigatus ac nitidus); — anfractibus 6 leviter convexiusculis, regulariter eres- centibus, sutura fere lineari, in ultimo impressa se- paratis ; — ultimo majore, ad initium plus minusve angulato, ad aperturam rotundato, superne (ad inser- tionem labri) primo lente descendente ac deinde de- flexo ; — apertura obliqua, parum lunata, fere cir- culari; — peristomate recto, peracuto, profunde labiato, ad columellam dilatato ; marginibus approxi- matis, callo inconspicuo junctis ; — alt. 8 1/2, diam. 12; alt. et lat. ap. 6 millim. Sous les broussailles et sous les pierres aux alen- tours du Monolithos et du hameau de Pyrgos. Cette Hélice diffère de la précédente par sa forme arrondie-déprimée, non conique, presque aussi con- vexe en dessus qu’en dessous ; par sa spire, non tec- tiforme, peu élevée, convexe très obtuse; par sa croissance spirale moins lente: par son dernier tour plus fortement descendant et défléchi à l'insertion du — 296 — bord externe supérieur ; par son ouverture plus obli- que, possédant des bords plus rapprochés et un pé- ristome plus vigoureusement encrassé à l’intérieur. HELIX FOUQUEI. Testa parvula, peranguste umbilicata, supra de- pressa, nihilominus subconoïdali, tenuiuscula, parum nitente, valide striata, in ultimo sicut subrugosa, uniformiter pallide lutescente ac rare passim fusco- variegata; — spira subconica, ad summum obtu- siuscula (apex minutus, corneus, nitidus, lævigatus et sat prominens); — anfractibus 6 convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura impressa, in ultimo impressiore aut sæpe profunda, separatis ; — ultimo mediocri, subdepresso-rotundato, ad initium sæpe subangulato et superne perlente descendente; — apertura parum obliqua, sat lunata, semirotundata ; — peristomate recto, acuto, intus incrassato, ad colu- mellam leviter dilatato; — callo inconspicuo; — alt. 7 1/2, diam. 9 1/2; alt. et lat. ap. 4 millim. 1/2. Cette forme, remarquable par la longue descente du dernier tour, descente qui commence à moitié de la circonvolution, est une coquille de petite taille, à test très vigoureusement strié, même rugueux vers l'ouverture, à spire conique bien que surbaissée, et à tours délicats peu bombés. Cette Hélice, du même groupe que les Santorina et Therasina, vit non loin de l’antique ville d’Ya. Je A = la dédie au savant archéologue Fouqué, l'explorateur des ruines préhistoriques de cette ile. HELIX NOMICHOSI. Testa parvula, sat aperte umbilicata, depressa, an- gulata (angulus prope aperturam evanescens), supra parum producta, nihilominus leviter subtectiformi, tenuiuscula, parum nitente, sat valide striata, in ul- timo sæpe malleata, pallide griseo-albidula et zonulis interruptis fere evanidis obscure cincta; — spira sub- convexa ac subtectiformi, ad summum obtusa (apex minutus, corneus, nitidus et lævigatus); — anfrac- tibus 6 convexiusculis (quorum superiores lente, ul- timi rapide crescentes), et sutura impressula, ad ul- timum impressiore, separatis, — ultimo maximo, amplo, ad initium exiguo et angulato, ad aperturam rotundato et tumido, superne ad insertionem labri recto aut perlente regulariter vix descendente ; — apertura parum obliqua, lunata, semirotundata ; — peristomate recto, peracuto, intus profunde incrassa- tulo, ad columellam superne vix dilatato; — callo inconspicuo ; — alt. 6, diam. 10; alt. ap. 4 1/2, lat. o millim. Cette Coquille, bien que très différente des précé- dentes par sa forme surbaissée, n'en est pas moins une espèce du groupe de la Cretica. Elle est surtout remarquable par son dernier tour, anguleux et très exigu à son origine, qui devient, en s’arrondissant vers l'ouverture, énorme en hauteur et en largeur. — 298 — J'attribue à cette Hélice, que j'ai rencontrée entre le Monolithos et Messa Vouno, le nom du député de l'ile, le D' Nomichos. BULIMUS DECOLLATUS. Bulimus decollatus, Bruguière, in : Encycel. meth. Vers, I, p. 326, 1789 (Helix decollata, Lin- næus, Syst. nat., X, 1758, p. 773). Gà et là, en petit nombre, au pied des buissons et des arbustes, autour de Phira, de Vothon et de Pyrgos. ORCULA TURCICA. Orcula turcica, Bourguignat, Spec. noviss. Moll., n° 153, 1878. Testa profunde rimata, elongato-cylindrica, nitida, subpellucida, cornea, ad aperturam luteola, argu- tissime striatula (striæ in ultimo subevanidæ); — spira elongata, cylindrica, in conum obtusum termi- nata (apex validus, lævigatus, pallidior, subpromi- nulus); — anfractibus 9 convexiusculis, lente cres- centibus, sutura impressa separatis ; ultimo 1/3 alti- tudinis non æquante, convexo, basi rotundato, ad insertionem breviter ac fere subito ascendente ; — apertura fere verticali, lunata, semiovata, intus albi- do-luteola, plicata, scilicet : A, lamella parietalis, unica, compressa, robusta, parum producta, interius prolongata; B, plicæ columellares nulle ; — peristo- — 299 — mate acuto, intus incrassatulo, undique expanso ; columella recta, patente ; marginibus distantibus, callo inconspicuo, modo ad insertionem subtuberceu- lifero, junctis ; — alt. 6 1/2, diam. 2 millim. 1/4. Cette espèce, dont je viens de reproduire la dia- gnose, appartient au groupe de l'Orcula scyphus. Elle est excessivement rare à Santorin, où je n’ai pu en découvrir qu'un échantillon sous les pierres au Messa Vouno. La furcica, en revanche, se trouve fré- quemment aux environs de Smyrne, dans l'ile de Rhodes, et surtoutsur la plage de Ramlé, près Alexan- drie, où elle est apportée par les courants cireumma- rins de la Méditerranée. PUPA GRANUM. Pupa granum, Draparnaud, Tabl. Moll.,p. 50, 1801, et Hist. Moll., p. 63, pl. xx, f. 45-46, 1805. Cette petite Coquille, également d’une excessive rareté dans cette ile, se rencontre avec la précédente au Messa Vouno. CLAUSILIA NOMICHOSI. Testa parvula, breviter profundeque rimata, cy- lindrico-acuminata, parum fusiformi, solidula, opaca, cœruleo-albicante, ad summum atro-cœrulea ; an- fractibus 10 leviter subconvexiusculis, lente crescen- tibus, sutura fere lineari separatis, quorum superio- res ? lævigati, cæteri subcostulati (costæ ad medianos obsoletæ), ac ultimus prope aperturam valide costatus; — 300 — ultimo externe compressiusculo, ad basin valide cristata (crista crassa, producta, abrupte terminata ac marginem non attingens); apertura perobliqua, ovata, intus fusco-castanea, superne sine sinulo, pli- cata, scilicet : À, parietales duæ exiguæ quarum su- pera cum plica spirali remotissima non conjuncta, et infera ad partem superam columellæ sita, valde immersa, modo oblique leviter conspicua ; B, plica palatalis unica supera, perprofunda; — peristomate continuo, undique expanso ac reflexiuseulo ; — alt. 14, diam. 3, alt. ap. 3, lat. ? millim. 1/2. Cette petite espèce, dédiée au D' Nomichos, vit sur le versant nord de la montagne de Saint-Élie; elle est remarquable par sa forme cylindrique-acuminée, à peine ventrue ; par sa crête cervicale coupée à angle droit à son extrémité ; par son ouverture retrocédente, ovalaire, presque édentée, car, sauf une toute petite pariétale supérieure à peine saillante, on ne peut apercevoir de face ni la pariétale inférieure, ni la palatale. CLAUSILIA DA CORONÆ. Testa profunde rimata, fusiformi, in medio ven- trosa, ad basin attenuata, opaca, cœrulescenti-albida, ad summum atra, subcostulata (costæ ad medianos obsoletæ, in ultimo validiores); anfractibus 11 sub- convexiusculis, lente crescentibus, sutura impressula separatis; ultimo exiguo, sicut angustato, bicristato (cristæ validæ, productæ, mediocriter costulatæ, in — SU1 — Vconjunctæ ac a margine valde remotæ); apertura in directione e dextra ad sinistram perobliqua, oblonga, superne vix angulata, intus rufo-nigrescente, plicata, scilicet : A, parietales duæ mediocres, quarum su- pera obsoleta, cum plica spirali non conjuncta, et in- fera exigua, perprofunda, ad partem superam colu- mellæ vix conspicua ; B, plica palatalis unica, supera, valde immersa, lamelliformis; —peristomate continuo, leviter soluto, undique expanso ac reflexiusculo; — alt. 17, diam. 5, alt. ap. 4 1/2, lat. 3 millim. Cette forme, découverte sur les pentes du Messa Vouno, est très facile à distinguer par son ouverture oblique, inclinée de droite à gauche; par son dernier tour très contracté ; par ses grosses crêtes cervicales se réunissant en forme de V à une forte distance du bord péristomal et offrant, entre elles, un espace plan, triangulaire, nettement circonserit; par son test ventru, fusiforme, atténué à ses extrémités, etc. CLAUSILIA CŒRULEA. Clausilia cœrulea, Rôüssmassler, Iconogr., IT, 1835, f. 99. (Helix cœrulea, Ferussac, Tabl. syst., n° 530, 1821.) Cette espèce, excessivement répandue dans l'île, se rencontre partout sur les rochers et sur les ar- bustes ; elle présente quelques variétés intéressantes : — 302 — 1° Var. A. Clausilia birugosa, Parreyss. Forme aussi abondante que le type, se distinguant par ses deux fortes crêtes cervicales convergentes, et se réu- nissant presque lorsqu'elles atteignent le bord péris- motal. 90 Var. B. Clausilia Santorina, Letourneux. Cette autre forme, que l’on pourrait à la rigueur élever au rang spécifique, est remarquable par sa taille mé- diocre, par son ouverture très détachée, par sa fente ombilicale très profonde, circonserite par une forte arête cervicale sinueuse très élevée, à peine costulée et s'étendant presque jusqu'au bord péristomal, qui est plus robuste et plus largement évasé. Cette forme se rencontre notamment aux alentours du Monoli- thes et sur le Messa Vouno. CLAUSILIA AMORGIA. Clausilia amorgia, Boettger, Monogr. CI. albin., p.03, pli, 0 Aeti0, 1868: Espèce très abondante au Messa Vouno, où l’on trouve également une variété teintée d’une nuance moins bleuacée, sur laquelle on remarque quelques maculatures ponctiformes très foncées. CLAUSILIA THERANA Testa aperte rimata, mediocriter elongata, vix ventrosa ac sicut regulariter e penultimo usque ad — 303 — summum attenuato-conica, ad ultimum angustata, striatula, modo ad aperturam costulata, sordide albi- dulo-lutescente cum maculis flammulatis passim sparsis, ad summum atro-cœrulea ; anfractibus 11 le- viter convexiusculis (ad apicem convexis), lente crescentibus, sutura inter superiores profunda, inter cæteros fere lineari separatis; ultimo angusto, inferne unicristato ; apertura obliqua, exacte ovata, intus le- viter fusca vix plicatula : À, parietales duæ parvulæ, vix productæ, fere obsoletæ, quarum supera lamelli- formis, infera profunda ad partem superam colu- melléæ vix conspicua ; B, palatalis unica, supera pro- funda ; — peristomate non continuo, tenui, undique mediocriter expanso; marginibus callo junetis:; — alt. 15, diam. 4; alt. ap. 3, lat. ? millim. 1/3. Cette forme, remarquable par son test d’une teinte d’un blanc sale terreux-jaunâtre, çà et là maculée, par sa coquille assez courte, subconique, à base contractée, par son ouverture oblique, presque éden- tée, dont le bord péristomal, très délicat, n’est pas continu, se rencontre sous les pierres aux environs de Phira et de Vothon. Telles sont les espèces que j'ai pu recueillir dans l'ile de Santorin. Pendant près d’une semaine, je me suis livré aux recherches les plus minutieuses; j'ai examiné toutes les roches, j'ai fouillé toutes les haies et les broussailles, j'ai retourné des milliers de pierres, et si je n'ai pu découvrir un nombre plus considérable de Mollusques, je le dois à l'extrême — 304 — aridité du sol et surtout à l’ardeur de la température qui, pendant mon séjour, était à son maximum d’in- tensité. Je n’ai trouvé aucune coquille fluviale, par la raison bien simple, qu'il n’existe pas un seul ruis- seau, et qu’à l'exception des citernes, il n’y a pas la plus petite flaque d’eau. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Juin 1884. I, DESCRIPTION DE QUELQUES NOUVELLES HÉLICES DE L'ILE DE SICILE PAR M. LE 8BaroN CORRADO CAFICI. 4. HELIX INGOI. Testa minuta, anguste profundeque umbilicata (umbilicus non patulus), subgloboso-conoidea, subtus convexa, solida, cretacea, opacula, albida, cum zonu- Lis ac lineis fuscis, angustis (quarum una latior supra suturam, cæteræ inferiores), argute costulato-striata ; — spira convexa ac subscalariformi ; — apice mi- nuto, obtuso, corneo, lævigato ; — anfractibus 5 me- diocriter convexis, regulariter crescentibus, sutura subimpressa separatis ; — ultimo vix majore, rotun- dato, subconvexo, ad insertionem labri vix descen- dente ; — apertura vix obliqua, rotundata ; — peristomate recto, acuto, intus valide subaurantiaco- labiato ; margine columellari non dilatato ; — mar- ginibus subapproximatis ; — alt. 6, diam. 8 millim. Je me fais un plaisir de dédier cette belle espèce à notre savant ami le D' V. Ingo, de Caltagirone. Cette Hélice, découverte par M. le marquis de Mon- terosato, habite dans les montagnes près de Pa- lerme. BULL, SOC. MALAC, DE FRANCE. Décembre 1884. I. 20 — 306 — L'Ingoi fait partie du groupe de la cisalpinana, sur lequel M. Paul Fagot, dans les Bulletins de la Société (pages 107 à 125), vient de faire de si nom- breuses et de si nécessaires rectifications. 2. HELIX PALUMBOI. Testa anguste perforata, minuta, obscure angulata, subgloboso-conoidea, subtus convexa, ad aperturam rotundata, solidula, subcretacea, validissime costu- lato-striata, albida, eum zonulis atris interruptis cir- cumcincta ; — spira COnvexo-conica ; — apice mi- nuto, prominulo, corneo, lævigato; — anfractibus 5 convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura sub- impressa separatis ; — ultimo in principio angulato, ad aperturam rotundato, subtus convexo, ad insertio- nem labri recto; — apertura mediocriter obliqua, subrotundata ; — peristomate recto, acuto, intus labiato ; — margine columellari læviter patulescente ; — marginibus subapproximatis ; — alt. 6, diam. 8 millim. Cette espèce sicilienne, que je dédie à M. le D'J. Minà-Palumbo de Castelbuono, m'a été communi- quée, ainsi que la précédente, par le marquis de Monterosato. Malheureusement, je ne connais pas la station exacte où à été recueillie cette Hélice. La Palumboi diffère de l'Ingoi par son ombilic réduit à une petite perforation, par une suture moins prononcée, par ses zonules très étroites interrom- pues, par son dernier tour moins arrondi et pourvu — 307 — d'une partie plus anguleuse, par son ouverture plus oblique et moins arrondie. 3. HELIX MELANIA. Helix melania, Bourguignat, in Sched., 1875. Testa depressa, subangulata, mediocriter umbili- cata, supra subconvexo-rotundata, subtus convexius- cula, cretacea, solida, confertim striata, cum zonulis o-6 nigro-fuscis, continuis (quarum una superior latissima, alteræ inferiores, distinctæ vel conjunctæ) circumornata ; — spira parum producta, perobtuso- convexa ; — apice minuto, griseo, lævigato ; — an- fractibus 6 subconvexiusculis, regulariter crescenti- bus, sutura parum impressa separatis ; — ultimo majore, subangulato, subtus convexo, ad insertionem labri recto ; — apertura obliqua, lunata, semirotun- data ; — peristomate recto, acuto, intus leviter labiato; margine columellari superne subexpanso ; — margi- nibus approximatis ; — callo inconspicuo ; — alt. 7, diam. 11 millim. Cette espèce habite aux environs de Palerme, au Monte-Cuccio (Monterosato). J'ai rencontré une variété plus petite, à spira plus comprimée. La melania appartient au groupe des Helix Keri- zensis, lathræa, lathrellina, nigricans (Bourg.), etc. — 308 — 4. HELIX EUETHA. Helix euetha, Bourguignat, in Sched. Testa magna, umbilicata (umbilicus profundus, in ultimo subdilatatus), supra rotundato-convexiuscula, subtus subrotundata, cretacea, solida, uniformiter subalbido-luteola, irregulariter striatula et sicut mal- leata ; — spira convexa ; — apice minuto, corneo, læ- vigato ; — anfractibus 6 convexiusculis, regulariter et lente usque ad ultimum, ac deinde rapide crescen- tibus, sutura impressa separatis ; — ultimo magno, amplo, dilatato, rotundato, ad insertionem labri recto ; — apertura vix obliqua, parum lunata, ampla ac fere circulari, intus carneo-luteola ; — peristomate recto, acuto, intus labiato ; — margine columellari luteo, reflexiusculo ; — marginibus approximatis ; — — alt. 15, diam. 24 millim. J'ai recueilli cette Hélice, qui vit également en Al- gérie, à Santo-Cono près de Vizzini. Cette espèce, que M. Bourguignat avait primitive- ment assimilée à la melilana, mais qu'il a distinguée depuis sous l'appellation d’euetha, fait partie de la série des melilana (Bourg.), dont les principales formes sont les nuporana (Let.), koleensis, oreta, jusiana, pediana, eulaba, anaphela (Bourg), etc. 5. HELIX PHILOXERA. Testa perforata, globoso-depressa, convexiuscula, solida, opaca, nitente, albida, zona castanea me- — 309 — diana late interrupta (in omnibus anfractibus præter ultimum evanescens) cireumornata, lævigata; —spira parum elata ; — apice minuto, pallide corneo ; — an- fractibus 5 1/2 mediocriter convexis, primum deinde rapide accrescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo rotundato, versus aperturam dilato et pro- ducto, superne lente descendente ; — apertura obli- qua, lunata, transverse oblonga, descendente, intus pallide castanea ; — columella oblique descendente ; peristomate recto, acuto, intus bilabiato ; — margine basali et columellari expansiusculo ; — marginibus sat approximatis, tenui callo junctis ; — alt. 11, diam. 17 millim. Cette espèce, peu commune, vit à Santo-Cono près de Vizzini, où on la trouve en société de l’euetha. Elle appartient au groupe de l’Helix astata (Bourg. in Servain, Moll. esp., p. 110, 1880). 6. HELIX LICODIENSIS. Testa punctiforme perforata, globoso-conica, solida, cretacea, opaca, uniformiter luteolo-albidula, vel albida cum lineis ac Zzonis castaneis (quarum una continua suturam sequens), vel maculis cas- taneis et flammulis albis eleganter adspersis multimode cireumornata ; sub lente tenuissime striata ; — spira elata, conica ; — apice minuto, cor- neo, lævigato; — anfractibus 7 convexis, lente et regulariter usque ad ultimum crescentibus, sutura profunda separatis ; — ultimo non dilatato, in medio obtuse angulato, basi subplanato, ad insertionem — 310 — labri non descendente ; — apertura depressa, late lunari ; — peristomate recto, acuto, intus valide la- biato ; — marginibus remotis ; — alt. 8; diam. 9 mil- lim. Vit aux environs de Licodia-Eubea et de Vizzini, où je l’ai trouvée sur les plantes sèches pendant les brûlantes chaleurs de l'été. La Licodiensis diffère de la pyramidata par sa taille très petite, par sa spire plus élevée, par son ombilic réduit à une très petite perforation, par son dernier tour non dilaté, etc. BULL. 80C. MALAC. D FRANCE. Déc. 1884, I. DESCRIPTION DE QUELQUES COQUILLES FOSSILES DU CALCAIRE LACUSTRE DE ROGNACG (BOUGHES-DU-RHÔNE) PAR M. LOUIS ROULE. 00 0 es Au-dessus des couches crétacées marines et de la formation à lignites de Fuveau, il existe, en certains points de la Provence et notamment dans les envi- rons d'Aix et dans les Alpines, une puissante série d'assises calcaires et gréseuses, connues des géologues sous le nom assez vague de calcaire de Rognac. Cette série, dont l'épaisseur atteint et dépasse même 300 mètres, peut être divisée en trois zones : une zone inférieure calcaire, une zone moyenne gréseuse, et une zone supérieure encore calcaire qui forme la barre élevée au-dessus du village et de la station de Rognac (Bouches-du-Rhône), d’où le terme de cou- ches de Rognac qui sert à la désigner. Les deux zones inférieure et supérieure renferment de nom- breuses coquilles fossiles appartenant à des genres lacustres ou terrestres ; certaines de ces coquilles ont été décrites par MM. Munier-Chalmas, Matheron, tequien, Sandberger, mais les espèces ainsi connues ne forment qu'une assez minime partie de la faune disparue que contiennent ces couches ; les collections — 312 — des géologues méridionaux sont là pour montrer que tout ce qui a été publié jusqu'ici n’est qu’une esquisse de la paléontologie complète de ces terrains. Une grande quantité d'espèces très communes et carac- téristiques même d'assises bien distinctes quant à leur structure pétrographique sont encore inconnues, et il serait certes très intéressant de savoir la nature et les relations de ces formes qui peuplaient les eaux douces et les rivages du premier lac établi dans le sud-est de la France, vers la fin de la période crétacée et le commencement du tertiaire. C’est là un sujet d’études des plus attachants, surtout si l’on tient compte de ce fait que les premières recherches ont mis au jour des types remarquables, soit par leur aspect comme les lychnus, soit par la répartition géographique actuelle de leurs analogues ; aussi, les circonstances m'ayant permis de recueillir un bon nombre d'espèces dans ces couches, je me suis résolu à décrire les plus communes d’entre elles et qui carac- térisent le mieux les assises, me réservant de com- pléter sous peu ce premier Mémoire par la descrip- tion des autres espèces et par des considérations sur cette ancienne faune lacustre. MELANIA KŒHLERI Testa elongata, striatula, ac lineolis spiralibus cincta, granulosa ; spira acuminata ; anfractibus 7-8 convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura me- diocriter impressa separatis ; ultimo mediocri; aper- tura ovata ; — alt. 30 millim. — 313 — Coquille de forme allongée, turriculée. Épiderme orné de stries étroites et assez profondes, les unes transversales, les autres spirales, qui se coupent à angle droit, et donnent ainsi à la surface une appa- rence granuleuse très nette. Spire allongée-acumi- née. Sept à huit tours médiocrement convexes, à crois- sance régulière, séparés par une suture peu profonde. Dernier tour médiocre. Ouverture ovale. Cette espèce est surtout reconnaissable aux nom- breuses stries qui se coupent à angle droit à la sur- face du test; elles délimitent ainsi des granulations assez volumineuses, à peu près carrées, et plus accen- tuées sur les derniers tours que sur les premiers. Les stries spirales sont plus prononcées que les autres sur les premiers tours ; c’est le contraire sur les der- niers ; cette particularité amène une légère dissem- blance entre les jeunes et les adultes. La M. Kœhleri se rapproche de la M. curvicosta (Desh.), du pliocène inférieur de Bollène; elle en diffère par sa coquille plus allongée, plus étroite, sa spire plus allongée, ses tours moins convexes, et ses sutures moins profondes. Cette espèce, que je dédie à M. le D' René Kæhler, de Nancy, est commune dans le calcaire compacte, parlois travertineux, qui termine, dans les environs d'Aix, la zone inférieure de la série de Rognac. On peut surtout la recueillir à la Tour-de-Bruni, près la station de Berre; au Moulin-du-Pont, près Veloux ; à Saint-Estève-Janson, près Pertuis. — 314 — MELANIA GOURRETI Testa elongata, costulata (costulæ confertæ); spira elongato-acuminata; anfractibus 8-9 convexiusculis ; sutura mediocriter impressa separatis ; ultimo medio- cri ; apertura ovata ; — alt. 35 millim. Coquille allongée, turriculée ; épiderme orné de costules transversales, assez fortes et bien marquées, rapprochées, étendues d’une suture à l’autre. Spire allongée-acuminée. Huit à neuf tours de spire médio- crement convexes, à croissance régulière, séparés par des sutures peu prononcées. Dernier tour médio- cre, pourvu en dessous de quelques stries spirales bien marquées, cachées par la spire dans les autres tours. Ouverture ovale. Cette espèce, bien reconnaissable à ses costules, que je dédie à M. Paul Gourret, de Marseille, n'existe jamais que dans des couches à facies ligniteux, ren- fermant des menus débris de charbon ; on la trouve à Fuveau, dans la partie supérieure des assises à ligni- tes, à Puyloubier, à Ollières et à la basede la zone inférieure de la série de Rognac. MELANIA PENOTI Testa elongata, conica, lævigata vel sub validis- simo lente argutissime striatula ; spira acuminata ; anfractibus 7-8 convexis ; sutura satis impressa sepa- ratis, ultimo mediocri, apertura ovato-oblonga ; — alt. 45 millim. — 315 — Coquille allongée, longuement conique, à épiderme lisse à l’œil nu, paraissant fortement strié à un très fort grossissement. Spire allongée. Sept à huit tours, séparés par des sutures assez profondes ; dernier tour médiocre, nettement arrondi en dessous. Ouverture ovale-oblongue. Cette espèce, que je dédie à M. Ch. Penot, aide- naturaliste au muséum de Marseille, est surtout bien facile à reconnaître, au premier abord, par l'absence de toutes stries ou granulations, ou costules visibles à l'œil nu; elle se rapproche, par ce caractère, de la M. nerineiformis (Sandb.), que l’on trouve dans les assises à lignites de Fuveau, mais elle en diffère sur- tout par sa taille plus petite, par ses sutures un peu plus profondes et dépourvues des bourrelets spiraux qui les accompagnent chez la M. nerineiformis. Comme aspect général, la M. Penoti rappelle assez la M. Virginica (Say), espèce actuellement vivante de la Virginie. La M. Penoti est très répandue dans un grand nombre d'assises, et notamment dans les assises marneuses à débris charbonneax ; on la recueille dans la plupart des couches des lignites de Fuveau, dans celles de la zone inférieure de l’étage de Rognac, dans les marnes ligniteuses qui terminent, entre les Pennes et le Pas-des-Lanciers (Bouches-du-Rhône), la zone moyenne du même étage, enfin, dans la zone supérieure où elle est associée à la Melania armata (Math.). — 316 — MELANIA MATHERONI Testa ventroso-globulosa, striatula, lineolis spirali- bus satis impressis cincta, granulosa ; spira depressa ; anfractibus 4 convexis, sutura impressa separatis ; ultimo majore, globuloso, supra paululum convexo, subtus rotundato ; apertura obliqua, ovato-semiro- tundata, paululum canaliculata ; — alt. 35 millim. Coquille courte, ventrue-globuleuse ; épiderme strié, parcouru par des lignes spirales assez profondes formant, par leur réunion avec les autres, des séries régulières de grosses granulations. Spire déprimée ; 4 tours convexes, séparés par des sutures profondes ; dernier tour grand, globuleux, légèrement convexe en dessus, arrondi en dessous. Ouverture oblique, ovale semi-globuleuse, pourvue d’un canal très court et peu accentué. Cette Mélanie, à laquelle je donne le nom de M. Ph. Matheron, le paléontologiste provençal bien connu, est surtout caractérisée par sa forme trapue, son épi- derme couvert de grosses granulations, son dernier tour ample, son ouverture légèrement canaliculée. Par ces deux dernières particularités, tout au moins, cette espèce doit être rangée parmi celles si remar- quables qui vivent actuellement dans l'Amérique du centre et l'Amérique du Nord, et dont on a fait plu- sieurs sous-senres tels que les melafusus et les vibex. — 317 — La M. Matheroni est commune dans les calcaires travertineux qui terminent, au Moulin-du-Pont près Veloux, la zone inférieure des couches de Rognac. MELANOPSIS MUNIERI Testa elongata, conica, acuminata, lævigata vel paululum striatula ; spira acuminata ; anfractibus 8, regulariter crescentibus, sutura mediocriter impressa separatis ; ultimo vix majore, subtus rotundato ; apertura ovato-semirotundata, parum lunata ; peri- stomate acuto ; margine columellari stricto; — alt. 45 millim. Coquille allongée, conique, acuminée, à épiderme lisse ou très peu strié, les stries étant excessivement fines. Spire acuminée. 8 tours croissant régulière- ment, séparés par des sutures très peu profondes et parfois à peine marquées ; dernier tour un peu plus grand, arrondi en dessous. Ouverture ovale, semi- arrondie, à échancrure peu profonde. Péristome aigu. Bord columellaire étroit. Cette espèce, que je dédie à M. le professeur Mu- nier-Chalmas, qui a bien voulu m'aider de ses indi- cations, se rapproche assez de la M. galloprovincialis (Math.), coquille fossile située à la base des lignites de Fuveau ; elle en diffère pourtant par sa spire plus acuminée, ses sutures moins profondes, son dernier tour moins ample, et enfin par l'absence du callus qui existe sur le bord columellaire de la M. gallopro- vincialis. — 318 — La M. Munieri est commune à Fuveau, Puylou- bier, Ollières, dans les couches qui forment la base de la zone inférieure de l’étage de Rognac. Ces cou- ches sont ligniteuses, et le test des coquilles est ordi- nairement noir. PALUDINA MAZELI Testa globosa, subtus paululum depressa, minutis costulis spiralibus cincta ; spira depressa, convexius- cula ; anfractibus 4 velociter crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo majore, supra convexo, subtus rotundato ; apertura ovato-semirotundata ; — alt. 15 millim. Coquille globuleuse, légèrement déprimée en des- sous. Épiderme orné de fines costules spirales, plus ou moins apparentes, et disposées de manière qu’à une costule plus accentuée en succède une autre plus petite, et ainsi de suite. Spire déprimée, peu con- vexe. Quatre tours à croissance rapide, séparés par des sutures profondes ; dernier tour grand, convexe en dessus, arrondi en dessous. Ouverture ovale semi- globuleuse. L'ombilic n’offre rien de caractéristique. Cette Paludine, que je dédie à M. Eug. Mazel, dif- fère des P. Beaumontiana (Math.) et P. Bosquiana (Math.) par sa forme surbaissée, presque globuleuse ou ovoide, sa spire déprimée, son épiderme couvert de fines costules et son dernier tour plus grand. Elle se rapproche plutôt de la P. novemcostata (Math.), coquille fossile à la base des lignites de Fuveau; — 319 — mais elle en diffère par sa coquille plus globuleuse, moins haute et plus déprimée en dessous, par le nombre de ses costules qui ne dépasse pas six ou sept, par sa spire plus déprimée, et par son dernier tour plus grand. La P. Mazeli est très commune dans les couches moyenne et supérieure de la zone inférieure de l'étage de Rognac; comme elle est très répandue dans la plupart des assises et qu’elle ne dépasse pas les limites que je viens d'indiquer, on peut la consi- dérer comme très caractéristique de cette zone. Elle est, dans la grande majorité des cas, représentée par son moule interne seul, car le test a souvent disparu ; mais ce moule est encore bien reconnaissable, et j'ai cru utile de le figurer (fig. 6“). On trouve cette es- pèce à Fuveau, Mirnet, Puyloubier, Moulin-du-Pont près Veloux, Tour-de-Bruni près Berre, Saint-Rémy, Orgon, vallon du Colombier près les Baux, vallon du Clapier, entre Fontvielle et le Paradou, dans le dé- partement des Bouches-du-Rhône; à Rians, au Val, à Camps, dans le Var. AMPULLARIA DIEULAFAITI Testa minuta, globosa, supra depressa, subtus convexa, lævigata ; spira depressa, convexiuseula ; anfractibus 4 velociter crescentibus, sutura ad sum- mum impressula, ad ultimum magis impressa, sepa- ratis; ultimo majore, subtus rotundato; apertura ovato-semirotundata ; umbilico mediocri ; — alt. 15 millim. — 320 — Coquille petite, globuleuse, déprimée en dessus, convexe en dessous; épiderme lisse, dépourvu de stries et de granulations ; spire déprimée, peu con- vexe ; quatre tours, croissant rapidement, séparés par une suture faiblement accentuée au sommet, et plus prononcée vers le dernier tour, celui-ci très grand, arrondi en dessous ; ouverture ovale semi- arrondie ; ombilic médiocre. Je dédie cette espèce à M. le professeur L. Dieu- lafait. Elle se rapproche beaucoup, comme aspect général, de l’A. Cumingii (Kong.), espèce actuelle- ment vivante de Panama. On la trouve au sommet de la zone supérieure de l'étage de Rognac, dans la barre calcaire qui domine le village de ce nom, où elle est associée à la Paludina Beaumontiana (Math.) et au Lychnus Matheront (Req.). CYCLOPHORUS HEBERTI Testa depressa, supra sat conica, subtus depressa, eleganter costulis spiralibus, in ultimo subtus minutis cincta; spira depressa, convexiuscula ; anfracti- bus #4, sutura mediocriter impressa separatis ; ultimo majore, sat rotundato; apertura ovato-rotundata, obliqua ; peristomate obtusiuseulo ; umbilico parvo ; — alt. 12 millim. Coquille déprimée, assez conique en dessus, mais déprimée en dessous ; épiderme orné de costules spi- rales, moins fortes sur la face inférieure du dernier tour ; spire déprimée, assez peu convexe ; quatre tours, séparés par une suture peu profonde ; dernier — 321 — tour très ample, arrondi ; ouverture oblique, ovale arrondie ; péristome légèrement obtus; ombilic petit. Cette élégante espèce, dont j'offre la dédicace à M. le professeur E. Hébert, membre de l’Institut, est surtout bien reconnaissable à ses costules. Ces cos- tules sont, sur la face supérieure des tours, fortes et assez distantes ; la costule placée sur le bord sutural est plus prononcée que les autres, et forme sur le der- nier tour une petite carène ; par contre, sur la face inférieure, et cela est bien net sur le dernier tour, elles sont plus nombreuses (9-10 au lieu de 4-5) et plus petites (comparer les fig. 87 et 8). Comme les échantillons de cette espèce ne se trouvent jamais que dans des marnes ligniteuses, friables et strati- fiées en lits très minces, ils ont été souvent compri- més et déformés par les pressions qu'ont subi les couches dans les mouvements orogéniques ; le test est ordinairement blanc, et reste sur l’empreinte en creux de la coquille, aussi, comme l’on recueille sou- vent des plaquettes montrant l'empreinte en creux de la face inférieure du dernier tour, les petites cos- tules de cette face dessinent sur la pierre un ensem- ble de lignes spirales partant d’un petit espace cen- tral qui correspond à l’ombilic et divergeant légère- ment. On recueille cette espèce à Fuveau et à Mirnet, dans la partie supérieure des lignites de Fuveau ; à Rousset et à Bachasson (Bouches-du-Rhône), vers le sommet de la zone supérieure de l’étage de Rognac ; mais les individus les plus nombreux sont répandus BULL, S0C. MALAC.. DE FRANCE. Décembre 1884. I, 21 — 322 — dans la base dela zone inférieure de ce même étage : à Fuveau, Mirnet, Peynier, Puyloubier, Ollières, le Paradon, le vallon du Colombier près les Baux, et St-Rémy, dans le département des Bouches-du- Rhône. CYCLOPHORUS SOLLIERI Testa depressa, minutissimis lineolis obliquis sub lente striatula ; spira depressa ; anfractibus #4, sutura sat impressa separatis ; ultimo majore, supra paulu- lum convexo, subtus depresso ; apertura rotundata ; peristomate obtusiusculo ; umbilico satis magno ; — alt. 10 mill. Coquille déprimée, à épiderme paraissant souvent lisse à l'œil nu, mais, avec une faible loupe, strié de lignes un peu obliques; spire déprimée ; quatre tours séparés par une suture assez profonde ; der- nier tour grand, légèrement convexe en dessus et en dehors, déprimé en dessous, de façon à former une carène obtuse; ouverture arrondie ; peristome légè- rement obtus ; ombilic assez grand. Cette espèce, que je dédie au distingué conchylio- logiste marseillais M. Marius Sollier, diffère du C. Heberti par sa coquille encore moins haute, son épiderme dépourvu de costules spirales et légère- ment strié, sa spire plus déprimée, ses sutures plus profondes, son dernier tour et son ombilic plus am- ple. On pourrait parfois la confondre avec le Cyclo- stoma heliciformis (Math.), mais celui-ci est un vrai Cyclostome, à coquille globuleuse, au dernier tour très — 323 — ample et bien arrondi, avec un ombilic petit, et diffère ainsi du Cyclophorus Sollieri par des caractères im- portants; en outre, l’épiderme du C. héliciformis ne porte que de fines stries d’accroissement et ne possède pas les minimes lignes obliques du C. Sollieri. Cette espèce est, comme le C. Heberti, fossile dans des marnes ligniteuses ; aussi est-il souvent plus déprimé que nature, et la carène du dernier tour est aiguë au lieu d’être obtuse; ce dernier caractère est encore plus prononcé lorsqu'on examine le moule interne, moule que l’on trouve fréquemment : aussi ai-je cru utile d'en figurer un fragment (fig. 104). MEGALOMASTOMA ELEGANS Testa parva, subovata, in apice obtusa, lineolis obliquis, minutissimis ac confertis, striatula ; spira convexa ; aniractibus 4, regulariter crescentibus, subrotundatis, sutura impressa separatis; ultimo ma- jore, rotundato ; apertura circulari, paululum pro- jecta ; peristomate obtuso, reflexo ; umbilico medio- cri ; — alt. 9-10 millim. Coquille petite, à peu près ovale, obtuse au som- met, pupiforme ; épiderme strié de lignes obliques, très fines et très serrées ; spire convexe ; quatre tours croissant régulièrement, subarrondis, séparés par une suture profonde ; dernier tour grand, arrondi; ouverture bien circulaire, légèrement projetée en avantet un peu détachée; péristome large, obtus, bien réfléchi en dehors, comme évasé ; ombilic mé- diocre. — 324 — Cette élégante petite espèce existe dans les lits ligniteux de l’horizonà Melania armata (Math.), vers la partie moyenne de la zone supérieure de l'étage de Rognac, à Font-Mariguane, près St-Victoret (Bou- ches-du-Rhône), et au vallon du Duc, près de Ro- gnac. LYCHNUS MARIONI Testa parva, sat depressa, ovata, striata ac minutis lineolis spiralibus cincta ; spira in summo convexa, in ultimo depressa ; anfractibus 4 (priores parvi, subrotundati), sutura impressa separatis; ultimo majore, subtus et supra convexo; apertura sub- ovata ; peristomate sat obtuso, reflexo ; — alt. 12, long. 30 mill. Coquille petite, assez déprimée, ovoïde ; épiderme strié de lignes spirales et transversales dessinant un fin réseau quadrillé ; spire convexe vers les premiers tours, déprimée vers le dernier; quatre tours, les premiers petits, presque arrondis, séparés par une suture profonde; dernier tour très grand, convexe en dessus et en dessous, de sorte que son bord exté- rieur forme une large carène obtuse ; ouverture sub- voide; péristome assez obtus et large, légèrement réfléchi en dehors. Cette espèce, dont j'offre la dédicace à mon maitre, M. le professeur A.-F. Marion, est bien distincte des autres espèces de Lychnus ; elle diffère des L. Bour- guignati (Mun.-Chalm.) et des L. ellipticus (Math) — 325 — par sa taille plus exiguë, sa coquille moins déprimée, son dernier tour moins arrondi, son ouverture plus ovale; elle se sépare des L. Matheroni (Req.) par sa taille plus petite, sa coquille moins déprimée, son dernier tour plus arrondi et ne formant pas une carène aussi accentuée, son ouverture moins resser- rée. Quant aux Lychnus d’Espagne, ils appartien- nent, autant} que j'en ai pu juger, d’après les échan- tillons que j'ai examinés, au groupe des L. Bourqui- gnate et L. ellipticus, caractérisés par leur coquille relativement haute et leur dernier tour bien arrondi ; aussi, les mêmes différences qui existent entre ces derniers et le L. Marioni existent-elles aussi entre celui-ci et les Lychnus d'Espagne. Cette intéressante petite espèce caractérise la zone inférieure de l'étage de Rognac; on la trouve à Fu- veau, Mirnet, au Moulin-du-Pont près Veloux, au vallon du Colombier près les Baux, à St-Rémy, à Orgon ; partout elle est commune. J'ai trouvé, dans les couches de la zone inférieure qui avoisinent Puyloubier, localité située près d’Aix- en-Provence, un seul exemplaire d’un Lychnus par- ticulier. Ce Lychnus se rapproche beaucoup du L. Ma- rioni par la forme de sa coquille et de son dernier tour, mais il en diffère par sa longueur plus grande relativement à la taille: j'ai pensé qu'il serait utile de figurer ce spécimen, mais je ne me suis pas cru autorisé à en faire une espèce nouvelle. Ses carac- tères propres sont certainement suffisants pour qu’on le sépare des autres Lychnus ; ses premiers tours — 326 — enfoncés dans la suture du dernier tour, celui-ci avec sa face supérieure déprimée et sa face inférieure plus convexe, sa région aperturale un peu projetée en avant, son ouverture allongée, la longueur de la coquille double de la largeur, sont certainement des signes distinctifs suffisants, et justifieraient le nom de Lychnus elongatus donné à ce type; mais, comme je l'ai déjà dit, l’exemplaire que je possède est unique, et l’on ne peut pas créer une espèce nou- velle de coquilles fossiles avec un seul individu (fig. 12). INDEX BIBLIOGRAPHIQUE. Mafheron. — Observations sur les terrains ter- tiaires du département des Bouches-du-Rhône et des- cription des coquilles fossiles inédites ou peu con- nues qu'ils renferment. Annales des sciences et de l'industrie du midi de la France, t. III, 1832. Id. — Catalogue méthodique et descriptif des corps organisés fossiles des Bouches-du-Rhône et lieux circonvoisins. — Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille, t. VI, 1842. Orbigny (d’). — Paléontologie française. Requien. — Description d’une nouvelle espèce de Lychnus. — Réunion de la Société géologique de France à Aix-en-Provence, 1842. — 327 — Sandberger. — Die land und süsswasser Conchy- lien. Wiesbaden, 1870-75. Munier-Chalmas. — Miscellanées malacologiques in : Annales de Malacologie. 1. Janv. 1884. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Fig. 1. — Melania Kœhleri grossie. Fig. 2. — Melania Gourreli. Fig. 3. — Melania Penoti; l'individu représenté est, du reste, comme tous les autres, légèrement com- primé, aussi les sutures paraissent-elles un peu plus profondes qu'elles ne l’étaient en réalité. Fig. 4. — Melania Matheroni. Fig. 5. — Melanopsis Munieri. Fig. 6. — Paludina Mazeli. Fig. 6%. Moule in- terne de P. Mazeli. Fig. 7. — Ampullaria Dieulafaiti. — Fig 74. Individu vu en dessus. Fig. 8. — Cyclophorus Heberti. — Fig. 84. Indi- vidu vu en dessus. Fig. 8?. Individu vu en dessous. Fig. 9. — Megalomastoma elegans. Fig 10. — Cyclophorus Sollieri. — Fig. 10%. Fragment d’un moule interne d’un C. Sollieri com- primé. — 328 — Fig. 11. — Lychnus Marioni. — Fig.11a.L,Ma- rioni vu de profil. Fig. 12. — Unique échantillon d’un Lychnus voi- sin de L. Marioni, et auquel on pourrait donner le nom, si on le trouvait en plus grande abondance, de L. elongatus. — Fig. 122. Le même, vu le profil. BULL. 80C. MALAC, DE FRANCE. Décembre 1884. I. ecquet fr.Paris Imp .B Rognac. RECENSEMENT PLANORBES ET DES VALVÉES DE L'ÉGYPTE PAR SIR WALTER INNES-. $ 1° PLANORBES. Les Planorbes égyptiens sont, à ma connaissance, au nombre de 2? espèces. Ces espèces appartiennent à Ô séries différentes. + *+ * PLANORBIS BOISSYI. Planorbis Boissyi, Potiez et Michaud, 'Moll. Douai, I, 1838, p. 208, pl. xxr, f. 4-6 (médiocres), et Savigny, Desc. Egypte Moll., pl. 11, f. 26, et Planorbis alexandrinus, Roth (non Ehren- berg), Moll. spec., p. ?, pl. 11, f. 8, 1839. Canal Zanadin, à l'ouest du village de Samboukt, près de Samanond (prov. de Dahaklieh). Canaux près Alexandrie et bords du Nil, dans les alluvions de la Basse-Egypte. — 330 — PLANORBIS NILOTICUS. Planorbis Niloticus, Bourquignat, in litt. Testa supra subplanulata, concaviuseula, in medio concava, subtus subconvexa, in centro profunde per- vieque umbilicata, eleganter striata, cornea; anfrac- tibus 5 supra convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura sat profunda separatis, subtus se amplectanti- bus, rapide evolutis ac sutura perprofunda discretis; ultimo obscure biangulato (angulus medianus obso- letusque, alter inferus cirea umbilicum), supra con- vexo, infra ex angulo mediano usque ad angulum in- ferum attenuato-declivi ac sicut planulato ; apertura perobliqua, lunata, semiovato-subascendente, inferne subrecto-ascendente, superne leviter arcuata, externe rotundata; peristomate recto, intus valide incrassato ; — alt. 5, diam. 16 millim. — Var. minor, alt. 3, diam. 10 millim. Bords du Nil, entre Mansourah et Damiette. PLANORBIS ARCTESPIRA. Planorbis arctespira, Bourquignat, in litt. Testa supra subtusque fere æqualiter concava, tenui, pellucida, nitida, pallide cornea, subtilissime striata ; anfractibus 6 convexis, ex embrionali usque ad ultimum regulariter et perarcte crescentibus; ultimo amplo, utrinque fere æqualiter dilatato, sat tumido-convexo, nihilominus inferne leviter atte- — 331 — nuato; sutura etiam supra quam infra æqualiter im- pressa ; apertura mediocriter obliqua, lunata, leviter ascendente, semiovata; peristomate recto, acuto, tenui; — alt. 3, diam. 10 millim. Lac Ballat, traversé actuellement par le canal ma- ritime de Suez. PLANORBIS PŒTELI. Planorbis Poœteli, Jickeli, Moll. n. o. Af., p. 212, pl. vurr, f.19, 1874. (Plan. africanus et alexan- drinus de Parreyss, mss. teste J'ickeli.) Bords du Nil dans la Basse-Egypte. PLANORBIS SUBSALINARUM. Testa sat magna, supra in centro profunde lateque concava, subtus pervie ac late umbilicata, subpellu- cida, pallide corneo-lactescente, nitida, striata, in ultimo ad aperturam sæpissime gibboso-costulata ; anfractibus 4-5 teretibus (ultimo excepto), supra con- vexis, celeriter crescentibus, sutura profunda sepa- ratis, subtus se amplectantibus, pervelociter evolutis, circa suturam, ad ultimum profundam, subangulatis ac fere tectiformi-declivibus ; ultimo magno, supra convexo, subtus attenuato, ad peripheriam superne obscure subangulato, magis ampliori ac dilatato subtus quam supra; apertura obliqua, lunata, semi- ovata, inferne subrecte leviter ascendente ; peristo- mate recto, acuto, intus incrassato ; marginibus callo junctis, — alt. 5, diam. 13 millim. — 332 — Ce Planorbe, qui a un certain air de ressemblance avec le PI, salinarum (Morelet, Moll. voy. Welwitsch, p. 85, pl. v, f. 4, 1868) du royaume d’Angola, se rencontre çà et là sur les bords des canaux de la province de Gharbiya, entre les deux grandes bran- ches nilotiques de Damiette et de Rosette. On le trouve aussi sur les dunes du lac Timsah, dans l'isthme de Suez. PLANORBIS CHAROPUS. Planorbis charopus, Bourguignat, in litt. Testa parvula, supra in centro profunde concava, subtus pervie umbilicata, solida, nitida, pallide cor- nea, obsolete striatula, in ultimo passim obscure sub- costulata ; anfractibus 4 inflato-rotundatis, celeriter ac regulariter crescentibus, sutura profunda separa- tis, subtus rapidius evolutis, circa suturam subim- pressam hebetibus; ultimo sat amplo, rotundato- tumido, ad aperturam non dilatato ; apertura parum obliqua, lunata, semirotundata ; peristomate obtuso, valide incrassato ; — alt. 3, diam. 7 millim. Dunes du lac Timsah, dans l’isthme de Suez. pa # x PLANORBIS LAURENTI. Planorbis Laurenti, Bourquignat, in litt. Testa supra late concava, subtus late pervie et pro- funde umbilicata, opaca, nitida, sublævigata, in — 333 — ultimo grosse striatula ac aliquando subcostulata ; anfractibus 4 teretibus, obscure subangulatis (angulus superus in ultimo evanescens, alter inferus circa um- bilicum ad aperturam obsoletus), pervelociter cres- centibus, sutura supra profunda subtus impressa separatis; ultimo maximo, amplo, ad aperturam valde dilatato, rotundato-inflato, superne lente sub- descendente, subtus subangulato ; apertura medio- criter obliqua, ampla, sublunata, fere rotundata ; peristomate recto, obtuso, incrassato; marginibus callo valido junctis ; — alt. 4, diam. 10 millim. — — Var. minor, alt. 3, diam. 6-8 millim. Bords du lac Timsah. La variété minor dans un marais à l’est d'Ismailia, où elle est très abondante. PLANORBIS SAVIGNYANUS. Planorbis Savignyanus, Bourquignat, in litt. Testa parvula, supra auguste ac profunde con- cava, subtus pervie profundeque umbilicata, opa- cula, nitida, cornea, sublævigata ; anfractibus 4 rotundatis, celerrime crescentibus, sutura supra profunda , subtus impressula separatis ; ultimo amplo, magno, ad aperturam dilatato, superne lente valde descendente, rotundato ; apertura obliqua, am- pla, non lunata, fere exacte rotundata ; peristomate continuo, recto, acuto, intus incrassato ac leviter sub- patulescente ; — alt. 3, diam. 6 millim. Cette espèce, remarquable par la forte descente de son dernier tour (ce qui fait paraitre celui-ci en contre- — 334 — bas de l’avant-dernier), se rencontre, avec le précé- dent, sur les bords du lac Timsah. x *+ * PLANORBIS MARMORATUS. Planorbis marmoratus, Michaud, Cat. test. viv. Alg., p. ui, fig. 28-30, 1833. Echantillons bien caractérisés sur les bords du lac Mariout, près Alexandrie. PLANORBIS EREMIOPHILUS. Planorbis eremiophilus, Bourguignat, in litt. Testa parvula, inferne sat acute angulata, supra in centro profunde umbilicata, subtus subplanulata in centro concava, subtiliter striata, cornea ; anfracti- bus 4, supra tumido-convexis, celeriter crescentibus, subtus vix convexiusculis, sutura sat impressa sepa- ratis; ultimo supra ampliori quam subtus ; apertura perobliqua, non lunata, subangulato-oblonga in directione declivi e sinistra ad dextram (angulus su- perus ad insertionem labri, alter inferus ad margi- nem externum), inferne valde retrocedente ac sub- recta , superne arcuata ; peristomate fere continuo, recto, intus valide labiato ; marginibus callo junctis ; — alt. ?, diam. 5 millim. Sublossile dans le sable des dunes de Mandara, entre Alexandrie et Rosette. — 335 — PLANORBIS PROCHYLOSTOMA. Planorbis prochylostoma, Bourquignat, in litt. Testa depressa, mediane angulata, supra planu- lata in centro anguste concava, subtus late concavius- cula, subpellucida, nitida, cornea, subtilissime stria- tula ; anfractibus 4 in medio angulatis, supra sub- tusque æqualiter convexa, sat celeriter crescentibus ac sutura utrinque impressa separatis ; ultimo rela- tive magno, compresso, angulato (angulus sat acu- tus), utrinque convexo ; apertura obliqua, transverse oblonga, non lunata, externe angulata, superne in- ferneque arcuata ; peristomate recto, acuto, intus valide albo-labiato ; marginibus tenui callo junctis ; — alt. 1 1/2, diam. 5 millim. Ce Planorbe, qui a un peu de ressemblance avec le PI. Bavarricus, vit dans les canaux d'Alexandrie. PLANORBIS COSMIUS. Planorbis cosmius, Letourneux, in litt. Testa parvula, supra subtusque vix concaviuscula in centro leviter profunda, opacula, nitida, regulari- ter striatula, cornea; anfractibus 3 1/2 rotundatis, regulariter ac sat rapide crescentibus, utrinque con- vexis, nibilominus subtus convexioribus, sutura supra impressa subtus profunda separatis ; ultimo relative majore, rotundato, ad aperturam obscure subangu- — 336 — lato (angulus obsoletissimus) ; apertura obliqua, pau- lulum lunata, semiovata ; peristomate recto, intus albo-labiato ; — alt. 1, diam. 4 millim. Ce Planorbe, qui est pour l'Égypte le représentant du Spirorbis de France, a été recueilli près de Ram- leh, dans les alluvions du lac Mariout. * L AE. à PLANORBIS EHRENBERGI. Planorbis Ehrenbergi, Beck, Ind. moll., p. 119,1837. (Planorbis cornu, Ehrenberg, symb. phys. Moll., 1831, et Roth, in : Malak. Blätter, p. 90, pl. 11, fig. 6-9, 1855, et Rossmässler, Iconogr., III, 1859, fig. 963. On ne peut adopter le nom de cornu, attendu qu'il existe une espèce fossile publiée dès 1810 sous ce même nom par Brongniart (in Ann. Mus. Hist. nat. XV p. 90). Cette espèce, peu connue, a été parfaitement repré- sentée par Roth et surtout par Rossmässler (fig. 963). Cette forme est abondante sur les bords du Nil, au- dessous du Caire, jusqu'à Damiette, ainsi que dans le canal Zanadin, près du village de Samboukt, non loin de Samanond (prov. de Dahaklieh). On la trouve également dans le petit canal de Mustapha, près de Ramleh. — 337 — PLANORBIS CYCLOMPHALUS. Planorbis cyclomphalus, Bourguignat, in litt. Testa minima, supra planulata ac leviter in ultimo prope aperturam subtectiformi, subtus late profun- deque concava, tenui, subpellucida, parum nitente, corneo-subviridula, lævigata ; anfractibus 4 rotunda- tis, sat celeriter crescentibus, sutura profunda sepa- ratis ; ultimo parum majore, rotundato, ad aperturam leviter decliviter tectiformi; apertura obliqua, non lunata, exacte ovata, in directione subtransverse de- clivi; peristomate recto, acuto, tenui; — alt. 1, diam. 3 millim. Cette espèce vit dans le petit canal de Mustapha, près de Ramle.h PLANORBIS INNESI. Planorbis Innesi, Bourguignat, in litt. Testa depressa, in medio angulata, supra planu- lata, subtus late concaviuscula, sat tenui, subpellu- cida, cornea, eleganter oblique striata ac aliquando supra regulariter costulata ; anfractibus 4 convexius- culis, regulariter crescentibus, sutura supra impressa, subtus impressiore, separatis ; ultimo relative majore, angulato (angulus sat acutus, menbrana debili cari- nali ornatus), supra convexiusculo, ad aperturam leviter declivi, subtus convexiore ; apertura obliqua, BULL, SOC. MALAC, DE FRANCE, Décembre 1884. I. 22 — 338 — sat ampla, non lunata, transverse ovata, externe an- gulata, superne convexa, inferne convexiore ; peris- tomate recto, acuto, tenui ; — alt. 2, diam. 8 millim. Ce Planorbe, que M. Bourguignat a bien voulu me dédier, habite dans les canaux d'Alexandrie. Si le PI. devians du lac de Constance était anguleux, il ressemblerait assez bien comme port et comme aspect à notre espèce. PLANORBIS EXIMIUS. Planorbis eximius, Bourguignat, in litt. Testa compressa, mediane angulata, supra in medio concava, subtus late concava, sat tenui, subpellucida, pallide cornea, transverse sulcis elevatis, regulariter distantibus, eleganter costata ; anfractibus 4 angu- latis, utrinque convexis, sat rapide crescentibus, su- tura profunda, subtus profundiore, separatis ; ultimo majore, angulato (angulus acutus), utrinque convexo, ad aperturam dilatato ac leviter declivi; apertura obliqua, vix sublunata, transverse oblonga, externe angulata ; peristomate recto, acuto, tenui ; margini- bus callo junctis ; — alt. 1 1/2, diam. 6 millim. Var. B. — Plan. Ramsesicus, Bourg. — E typo differt testa ad aperturam modo costata, anfractibus rapidius crescentibus et ultimo ampliori ac magis dilatato. Marais entre Nefich et les ruines de Ramsès, dans l’isthme de Suez. Ce Planorbe, par ses costulations saillantes, également espacées les unes des autres, — 339 — rappelle le Plan. Paladilhi des environs de Montpel- lier (1). PLANORBIS MAREOTICUS. Planorbis mareoticus, Letourneux, in litt. Testa supra leviter obscureque vix convexius- cula et in centro anguste concaviuscula, subtus late concava, subpellucida, angulata (angulus sat acu- tus, ad aperturam membrana debili carinali orna- tus), subtiliter striatula, cornea aut corneo-fusca ac subtus in ultimo sæpe pallidiore ; anfractibus 4 utrin- que convexis, regulariter ac sat celeriter crescenti- bus, sutura utrinque sat profunda separatis ; ultimo relative magno, angulato, compresso, fere æqualiter utrinque convexo ac nihilominus subtus prope aper- turam convexiore ; apertura perobliqua, transverse oblonga, non aut vix lunata, externe subangulata, inferne magis arcuata quam superne; peristomate recto, acuto, intus leviter subincrassatulo ; margini- bus valde approximatis, callo tenui junctis ; — alt. 1 3/4, diam. 6 millim. Ce Planorbe est très répandu dans la Basse-Égypte. On l'a constaté aux environs d'Alexandrie, dans le canal Mahmoudieh ; dans les bassins du palais de Ga- bari; dans le petit canal de Mustapha, ainsi que dans celui de Hagueret en Naouatieh, près de Ramleh, etc. Dans le canal de Damanhour ; dans le lac du jardin (1) Voir Molessier, Malac. Hérault, p. 53, pl. I, fig. 7-12. 1868 — 310 — khédivial de Ghizeh, près du Caire ; dans le canal d’eau douce à Nefich; sur les bords du lac Bal- lat, etc. Il existe une forme minor dans les mêmes localités, presque aussi abondante que la forme type. PLANORBIS SCHWEINFURTHI. Testa compresso-angulata (angulus obsoletus, ad aperturam sat acutus), supra leviter convexa, in cen- tro concava, subtus late concaviuscula, subpellucida, nitidissima, cornea, subtus sublactescente, eleganter striata (striæ regulares, nitentes, strictæ, subproduc- tæ ac costulis minutissimis similes) ; anfractibus 4, utrinque convexiusculis, sat celeriter crescentibus, sutura supra profunda subtus impressa separatis ; ultimo relative majore, compresso-angulato, supra declivi-convexo, subtus modo convexiusculo, superne lente descendente ; apertura perobliqua, non lunata, oblongo-ellipsoidæa in directione transverse subde- clivi, externe subangulata ; peristomate fere conti- nuo, recto, acuto, sæpe intus profunde leviter incras- satulo ; — alt. ?, diam. 5 millim. Cette forme, dédiée au savant voyageur allemand M. Schweinfurth, a été découverte dans une mare près de la gare de Boulacq-Dakrour, à une heure du Caire. Ce Planorbe avait été jusqu’à ce jour confondu avec le Mareoticus, bien qu'il en diffère essentielle- ment par son test si élégamment strié, par son der- nier tour descendant, par la forme de son ouver- ture, etc. — 341 — PLANORBIS TANQUERELIANUS. Testa subcompressa, obscure subangulata, supra in centro anguste profundeque concava, subtus con- caviuscula in medio umbilicata ; subpellucida, nitida, sublactescente, argutissime striatula ; anfractibus 4 utrinque convexis, pervelociter crescentibus, sutura profunda separatis ; ultimo maximo, amplo, obscure subangulato, utrinque convexo, ad aperturam sub- declivi et superne lente subdescendente ; apertura obliqua, vix sublunata, transverse exacte oblonga ; peristomate fere continuo, recto et acuto ; — alt. 11/2, diam. 4 millim. Cette forme, que je me fais un plaisir de dédier à notre ami du laboratoire khédivial, M. Charles Tan- querel, a été rencontrée dans un marais à l’est d'Is- maïlia, dans le canal d’eau douce à Nefich, sur les bords du lac Ballat; à Gassassin près Salheyret; enfin, dans les canaux d'Alexandrie et les bassins des jardins de Gabari. La croissance spirale chez cette Coquille est très rapide, et les deux tours embryonnaires sont presque microscopiques. PLANORBIS LETOURNEUXI. Planorbis Letourneuxi, Bourguignat, in litt. Testa exigua, sat tumida, supra in centro concava, subtus in medio umbilicata (umbilicus sat angustus), subpellucida, tenui, parum nitente, argute striatula, — 342 — uniformiter viridula aut lactescente ; anfractibus 3- 3 1/2 pervelociter crescentibus (quorum embryonales minutissimi, ultimus modo permaximus), sutura utrinque sat profunda separatis ; ultimo permaximo, tumido-rotundato, ad aperturam amplo ac aliquando mediane obscure subangulato ; apertura perobliqua, non aut vix lunata, ampla, subrotundata ; peristo- mate tenui, recto, acuto ; margine superiore antror- sum late arcuateque provecto ; marginibus tenui callo junctis ; — alt. 1 1/2, diam. 4 millim. Cette Coquille, remarquable par l'énorme dévelop- pement de son dernier tour, a été trouvée sur les bords du lac Mœæris au Fayoun ; à Nefich dans le canal d’eau douce ; à Ramleh dans une mare ; enfin dans les canaux d'Alexandrie et sur les rives du lac Ma- riout. PLANORBIS PULCHELLUS. Testa minuta, tumida sed minus quam PI. Letour- neuxi, supra subtusque in centro concava, vitracea, fragili, nitidissima, subtilissime striatula, pallide cornea ; anfractibus 3 rotundatis, rapide regulariter- que crescentibus, sutura utrinque profunda separatis ; ultimo magno, ad aperturam non amplo, rotundato, supra subtusque circa concavitates (superam et infe- ram) tumidiore ; apertura perobliqua, vix lunata, semisphærica; margine supero antrorsum maxime arcuateque provecto ; peristomate fragili, recto, acuto ; — alt. 1 1/4, diam. 3 millim. Chez cette forme, la croissance spirale, bien que — 343 — rapide, est néanmoins régulière, et le dernier tour est relativement moins largement développé que celui du Letourneuxi. Lac du jardin khédivial à Ghizeh, près du Caire. PLANORBIS TACHYGYRUS. Planorbis tachygyrus, Bourgquignat, in litt. Testa minima, sat tumida, supra in centro pro- funde umbilicata (umbilicus fere punctiformis), subtus profunde ac latius concava, subpellucida, non nitente, tenui, uniformiter fusca, costulis minutis elegantis- sime radiatula ; anfractibus 3 convexis, pervelociter crescentibus, sutura in ultimo profunda separatis ; ultimo maximo, dilatato, rotundato-tumido, ad aper- turam leviter subcompresso ac mediane subangulato ; apertura perobliqua, parum lunata, transverse semi- ovata ; peristomate tenui, recto, acuto ;— alt. 1, diam. 2? millim. La concavité ombilicale supérieure se trouve ré- duite à un point très profond, par suite de la rapidité de la croissance spirale; en dessous, la concavité est plus large ; le dernier tour est si développé en dessus, qu'il parait, par cela même, un peu em- brassant et former à lui seul la presque totalité de la coquille; le test est très finement costulé. Ce Planorbe, le plus petit de l'Égypte, vit dans les canaux aux alentours de Kefr-el-Douar; dans un ma- rais à l’est de la Mahmoudieh, et dans le petit canal de Mustapha à Ramleh. — 344 — A ces 22 Planorbes égyptiens, il conviendrait d’a- jouter, pour avoir la liste complète des Planorbidæ de notre pays, les 15 autres espèces suivantes, repar- ties dans les genres Planorbula, Caiïllaudia et Seg- mentina. Planorbula Alexandrina, Bourguignat, 1877 (Planorbis Alexandrinus, Ehrenberg, Symb. phys. Moll., 1831, et Martens, in : Malak., BI. p. 3, 1866, et Segmentina Alexandrina (pars), Jickelii, Moll. n. o. Afr., p. 221, pl. vu, f. 25 (seulement), 1874). — Cette Coquille, bien qu'elle soit sans denticulation inté- rieure, n’en est pas moins une vraie Pianorbule. — Alluvions du Nil, au-dessous du Caire et du lac Ma- riout; Kefr-el-Douar. Planorbula Ægyptiaca, Bourqguignat, Spec. moll., n° 180, 1878.— Espèce également sans denti- culations.— Canaux d'Alexandrie. — Plage de Ram leh, dans les détritus apportés par les courants. Planorbula Jickelii, Bourgquignat, Class. fam. genres syst. europ., p. 36, 1877 (Segmentina Alexan- drina (altera pars). Jickelii, Moll. n. o. Afr., pl. vu, fig. 22, 1874. — Alluvions du Nil au-dessous du Caire. Planorbula calliodon,Bourquignat, Class. syst. europ., p. 36, 1877, et Spec. Moll., n° 181, 1878. — Bords du lac Timsah. Planorbula odontostoma, Bourguignat, Class. syst. europ., p. 38, 1877, et Spec. Moll., n° 182, 1878. — Alluvions du Nil. Planorbula Chauliodon, Bourguignat, Class. syst. europ., p. 38, 1877, et Spec. Moll., n° 183, 1878. — 345 — — Alluvions du Nil et du lac oriental de Mariout. Planorbula Letourneuxi, Bourgquignat, Class. syst. europ., p. 38, 1877, et Spec. Moll., n° 184, 1878. — Marais à l’est du canal Mahmoudieh près Alexan- drie. Planorbula microstoma, Bourguignat,! Spec. Moll., n° 185, 1878.— Canaux aux environs de Tan- tah. | Planorbula diodonta, Zetourneux, in Bour- quignat, Spec. Moll., n° 186, 1878. — Lac Mariout. Planorbula Tanousi, Letourneux, in Bourqui- gnat, Spec. Moll., n° 187, 1878. — Lac Mariout. Planorbula hambardiana, Letourneux, in Bourguignat, Spec. Moll., n° 188, 1878.— Marais entre Damanhour et Atfeh. Planorbula ecalvertiana, Letourneux, in Bour- gquignal, Spec. Moll., n° 189, 1878. — Lac Mariout, du côté de Kefr-el-Douar. Planorbula Cleopatræ, Lelourneux, in Bour- quignal, Spec. Moll., n° 190, 1878. — Lac Mariout. Caillaudia Letourneuxi, Dourquignat, Hist. malac. Abyss., p. 128, fig. 49-52, 1883. — Canaux près de Ramleh. Segmentins angustn, Jichelii, Moll. n. 0. Afr., p. 220, pl. vur, Ê. 24, 1874.— Cette belle espèce, qui se trouve en Abyssinie, a été trouvée sur le bord occi- dental du lac Mariout et aux environs de Mex, près Alexandrie. — 346 — & 2. VALVÉES. Les Valvées égyptiennes sont au nombre de 12, de 4 séries différentes. VALVATA SAULCYI. Valvata Sauleyi, Bourguignat, Cat. Moll. de Sauley, en Orient, p. 68, pl. 11, f. 41-42, 1853. Cette forme syrienne, découverte primitivement à Damas, puis à Sayda, se rencontre en Égypte dans les canaux d'Alexandrie, sur les bords du lac Ma- riout ; dans le petit canal de Mustapha à Ramleh; dans le lac du jardin khédivial de Ghizeh, et sur les rives du lac Mœæris, au Fayoun. VALVATA NILOTICA. Valvata Nilotica, Jickelii, Moll. n. o. Afr., p. 233, pl. vri, fig. 29, 1874. Cette Coquille est excessivement voisine de la Saulcyi, dont elle ne diffère guère que par une taille un peu plus forte, par des striations prononcées, par une suture plus profonde, par conséquent par un ren- flement périsutural accentué du dernier tour. La Nilotica vit dans le canal Mahmoudieh ; dans — 347 — les canaux d'Alexandrie ; dans les fossés d’eau douce et le canal d'Hagueret el Naouatieh, à Ramleh, enfin aux environs de Rosette. Cette forme était, il y a quelques années, très abondante sur les bords du lac Timsah. Cette Valvée est incontestablement une Saulcyi modifiée, sous l'influence de milieux différents. VALVATA SYRIACA. Valvata Syriaca, Bourguignat, Spec. Moll., n° 191, 1878. Cette espèce, abondante aux environs de Sayda en Syrie, a été constatée en Égypte sur les bords du lac Mariout ; dans un marais à l’est de la Mahmoudieh ; dans le lac du jardin khédivial de Ghizeh ; sur les bords du lac Mæris, au Fayoun, et sur les rives de l’ancien lac Timsah. VALVATA ROTHI. Valvata Rothi, Bourquignat, in litt. Testa profunde perangusteque perforata, subde- presso-globosa, opacula, uniformiter lactescente- viridula, subtilissime striatula ; spira perobtusa, sat producta, ad summum compressa ; anfractibus 4 cylindricis, regulariter crescentibus, sutura impressa separatis ; ultimo mediocriter majore, rotundato, su- — 348 — perne perlente descendente ; apertura parum obliqua, sphærica ; peristomate continuo, recto, acuto, inferne patulo, ad marginem columellarem crassulo ; —alt. 3, diam. 3 1/4 millim. Bords du lac Mariout, entre Ramleh et Alexan- drie. Cette forme, dédiée au savant Roth, de Munich, est une Valvée du groupe de la Judaica (Bourg., Spec. Moll., n° 192, 1878) de la Syrie. Elle est remarquable par son ombilic réduit à une simple perforation, par la longue direction descendante de son dernier tour, qui, par suite de cette direction, se développe en des- sous d’une façon plus rapprochée de l'axe. VALVATA KHÉDIVIALIS. Valvata khedivialis, Letourneux, in litt. Testa profunde angusteque perforata, gracillima, subconica, subpellucida, lactescente, substriatula ; spira breviter conico-attenuata, ad summum perob- tuso-planulata ; apice minuto, compresso, non pro- minente; anfractibus 4 exacte cylindricis, gracillimis, exiguis, regulariter crescentibus ac sutura perpro- funda separatis; ultimo mediocriter majore, rotun- dato ; apertura vix obliqua, exacte sphærica, superne obscure subangulata; peristomate recto, acuto, intus leviter incrassatulo; operculo (ignoto); — alt. 3, diam. 4 millim. — 349 — Cette Coquille, remarquable par ses tours délicats, bien cylindriques, presque séparés les uns des autres par une profonde suture, a été trouvée sur les bords du lac Timsah, dans l'isthme de Suez ; sur les rives du lac Mœæris, au Fayonn, et sur celles du lac Ma- riout, près Alexandrie, où elle parait fort rare, puis- qu'on n’a pu en découvrir qu’un échantillon. VALVATA LETOURNEUXI. Valvata Letourneuxi, Bourguignat, Spec. Moll. n°194, 1878. Cette magnifique espèce, la plus grande des Val- vées égyptiennes, rappelle un peu comme forme l’al- pestris d'Europe ; elle vit dans les canaux d’Alexan- drie et dans un marais près de Ramsès. On trouve une forme minor de cette espèce sur les bords du lac Timsah. VALVATA PETRETTINII. Valvata Petrettinii, Letourneux, in litt. Testa profunde umbilicata (umbilicus mediocriter apertus),subconvexa,fragili, subpellucida, lactescente, eleganter striis subcostulatis ornata ; spira convexa, mediocriter producta, ad summum obtusa ; apice mi- nutissimo ; anfractibus 3 1/2? rotundatis, pervelociter crescentibus, sutura mediocriter impressa separatis ; ultimo maximo, ad aperturam amplo, superne sub- declivi; apertura vertical, ampla, subovato-rotun- — 350 — data, superne angulata; peristomate continuo, recto, acuto; operculo (ignoto) ; — alt. 3, diam. 3 1/2 millim. Cette forme, remarquable par sa grande ouverture arrondie-subovale avec une partie anguleuse à son sommet, par l'extrême développement de son dernier tour qui devient déclive aux abords de l'ouverture, se trouve dans les canaux d'Alexandrie et de Rosette. On la rencontre encore, à l’état subfossile, dans les sables de Mandarah, entre Ramleh et le cap Aboukir. VALVATA ÆGYPTIACA. Valvata Ægyptiaca, Bourguignat, Spec. Moll., n° 195, 1878. Très jolie et assez grande espèce de forme com- primée, à tours bien arrondis, à croissance spirale rapide, à ombilic largement ouvert et fortement dilaté au dernier tour, qui est relativement très développé. Canaux d'Alexandrie et lac Mariout; lac du jardin khédivial à Ghizeh près le Caire ; bords du lac Moœæris, au Fayoun; rives du lac Timsah et marais près de Ramsès. * x * VALVATA CALLISTA. Valvata callista, Bourguignat, Spec. Mol., n° 196, 1878. Belle Valvée subcostulée, exactement convexe en — 391 — dessus en forme de dôme, au dernier tour très ample et à ouverture subarrondie. Marais à l’est du canal Mahmoudieh ; bords du lac M@&æris, au Fayoun. VALVATA PLANULATA. Valvata planulata, Bourguignat, Spec. Moll., n°197, 1878. Espèce tout à fait plate en dessus, à croissance rapide, à ouverture bien sphérique, à test finement radié. Ramsès, où se trouve le type. Bords du lac Moœris. VALVATA PHARAONUM. Valvata Pharaonum, Bourquignat, in litt. Testa minutissima, aperte umbilicata (umbilicus im ultimo dilatatus et apertus, in centro profundus), pla- norbiformi, nihilominus supra leviter convexa, dia- phana, fragili, cornea, sublævigata ; spira omnino compressa ; anfractibus 3 tumido-rotundatis, celeriter crescentibus, sutura canaliculata separatis ; ultimo ma- jore, exacte cylindrico ; apertura fere verticali, sphæ- rica; peristomate continuo, recto, acuto ; operculo {ignoto); — alt. 1, diam. ? millim. Bords du lac Mæris, au Fayoun. — 352 — VALVATA SCHWEINFURTHI. Valvata Schweinfurthi, Bourguignat, in litt. Testa etiam pariter minutissima quam Valv. Pha- raonum, pervie umbilicata (umbilicus profundus, in ultimo non dilatatus), planorbiformi, supra compla- nata, ad ultimum valde descendentem declivi, dia- phana, fragili, viridula, subtilissime striatula; spira plana ; anfractibus 3 cylindricis, sat celeriter erescen- tibus, sutura impressa separatis; ultimo rotundato, superne valde descendente ; apertura obliqua, sub- ovato-sphærica ; peristomate continuo, recto, obtuso, intus incrassato; operculo (ignoto), — alt. 1, diam. o millim. Bords du lac Meæris. Voilà donc un total de 49 Planorbidées et Valva- tidées égyptiennes. Si j'ai été à même de donner un semblable aperçu sur deux familles de notre faune malacologique, je le dois à M. Bourguignat, qui a bien voulu me confier une partie de sa collection, in- contestablement la plus complète de toutes celles qui existent, puisqu'elle renferme toutes les espèces que son ami, l’infatigable savant et habile chercheur, M. le conseiller Letourneux, a recueilli en Égypte, pendant les cinq années qu’il a passées à Alexandrie. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Décembre 1884. I. HÉLICES INÉDITES DE LA SÉRIE DE LA STRIATA DE MULLER PAR M. HENRI BERTHIER. Les espèces que je vais faire connaitre appartien- nent à la série de l’Helix striata de Müller, et non à celle de la striala de Draparnaud, qui, comme on le sait, fait partie du groupe de l’ITeripensis, groupe si bien étudié et si parfaitement décrit, l’année der- nière, par le savant malacologiste de Lyon, M. Ar- nould Locard (1). Actuellement il n’y a pas un seul savant de France qui ne sache, à l'exception toutefois des conchyliolo- gistes de l’ancienne école, que la vraie striata dé- crite par Müller, en 1774, est une forme allemande, dont le représentant, dans notre pays, est l’'Helix costulala. Les principales Hélices connues de la série de la striata allemande sont, sans compter l'espèce type de Saxe, les Furedensis, plaltenica et Bakonica (Ser- (1) Monographie des Hélices du groupe de l'Helix Heripensis, in : Contribution jà la faune Malacologique française, vi, 1883. Lyon, in-18. BULL. SOC. MALAC, DE FRANCE. Décembre 1884. I. 23 — 394 — vain) de Hongrie, la substriata (Clessin) de Crimée, la costulata (Ziegler) de France et de l'Allemagne, la vicianica (Bourguignat) du département de l’Allier. A ces sept espèces, j'ai à ajouter les deux suivantes (deana et pleurestha), découvertes par M. Victor Tassy, qui portent à neuf les formes des vraies striatiennes. Ces deux espèces nouvelles se rencontrent sur les rochers dans la vallée de la Drôme aux environs de Die. Toutes les deux sont rares ou du moins difficiles à trouver. HELIX DEANA. Helix deana, V. Tassy, in litt., 1884. Testa angustissime perforata (perforatio subpuncti- formis), globosa, supra convexo-rotundata, cretacea, opaca, non nitente, valide costulata (costulæ supra robustæ, subtus leviter tenuiores), sordide candidula cum Zzonula supera, angusta, brunnea ac costulis albidis interrupta ; spira sat elata, convexo-rotundata, apice lævigato, nigrescente ; anfractibus 5 convexius- culis, regulariter lenteque crescentibus, sutura im- pressa separatis; ultimo sat amplo ac tumido, ad aperturam exacte rotundato, superne perlente sub- descendente ; apertura parum obliqua ac lunata, sphærica; peristomate recto, acuto, intus subin- crassato, ad marginem columellarem superne vix dilatato ; — alt. 6, diam. 8 millim. Cette espèce, remarquable par sa forme globuleuse, — 309 — par sa spire élevée, convexe-arrondie un peu en dôme, par son dernier tour renflé et par l’étroitesse de sa perforation, est très distincte de la costulata, qui, comme on le sait, est une coquille déprimée, pourvue d'un ombilic bien ouvert laissant voir l’en- roulement spiral interne; chez la costulata, les tours sont, en outre, moins gros, le dernier n’est pas des- cendant, sauf parfois un tant soit peu à l'insertion du bord, l'ouverture est plus exiguë et les bords margi= naux sont sensiblement plus rapprochés. HELIX PLEURESTHA. Helix pleurestha, V. Tassy, in litt., 1884. Testa profunde perforata (perforatio angusta), de- presso-globosa, supra subtusque æqualiter convexa, subcretacea, opaca aut obscure subpellucida, subni- tente, {supra costulata, subtus striata, sordide candi- dula cum zonula angusta aut sæpe lata, flammulis albis picta et partem superam omnino tegente; spira parum elata, convexa ; apice levi et nigro ; anfracti- bus 5 convexiusculis, sat velociter crescentibus, su- tura impressa separatis; ultimo dilatato, relative ma- gno, ad initium subangulato, ad aperturam rotundato, superne ad insertionem labri breviter subdeflexo ; apertura subverticali, sat lunata, semirotundata ; pe- ristomate recto, acuto, intus sat profunde incrassato, ad marginem columellarem dilatato ; marginibus sat remotis ; — alt. 5, diam. 8 millim. Cette nouvelle forme diffère de la précédente par — 350 — son test plus déprimé, non globuleux, mais simple- ment convexe en dessus et en dessous ; par sa perfo- ration moins étroite, par sa croissance spirale légè- rement plus accélérée; par son dernier tour moins globuleux, moins renflé, subanguleux à son origine, moins exactement rond vers l’ouverture que celui de la deana, enfin offrant à son insertion supérieure une toute petite déflexion excessivement courte et non une direction descendante ; par son ouverture moins oblique, plus échancrée, par cela même semi-arron- die ; par ses bords marginaux plus écartés ; par son labre columellaire plus dilaté, etc. BULL, 80C. MALAC. DE FRANCE. Décembre 1884. I. HÉLICE NOUVELLE DES MONTAGNES DE L'ARIÈGE PAR M. J.-R. BOURGUIGNAT. L'espèce à laquelle je vais attribuer le nom de M. Victor Tassy, actuellement inspecteur des forêts dans le département de la Drôme, a été recueillie par ce malacologiste dans la vallée de Vicdessos, sur les rochers humides des contreforts du pic de Montcalm, au-dessus du village d’Auzat (Ariège). HELIX TASSYI. Testa minuta (alt. 6, diam. 9 mill.), imperforata (perforatio tecta), subdepresso-globosa, supra rotun- dato-convexa, fragillima, nitidissima, omnino vitri- noidæa, striatula ac uniformiter pallide subolivacea ; spira convexo-gibbosa, ad saummum sicut subplanu- lata; anfractibus 6, supra tectiformi-subconvexis, lente crescentibus, sutura lineari, nihilominus im- pressa, separatis ; ultimo mediocri, ad initium suban- gulato (angulus leviter subpallidior, ad aperturam evanescens), supra convexo-subtectiformi, subtus convexiore, superne ad insertionem labri mediocriter lente deflexo ; apertura parum obliqua, lunata, trans- verse semiovata, superne arcuata inferne parum con- vexa ; peristomate candidulo, fragili, non incrassato — 358 — ac undique leviter patente, ad columellam dilatato ac supra perforationem obtectam expanso. Cette belle Hélice appartient au groupe des Lim- bata, groupe composé de formes spéciales à la chaîne des Pyrénées et aux contrées occidentales de la France, telles que les Helix limbata (Draparnaud, Hist. Moll., p. 100, pl. vi, f. 29, 1805), odeca, hylonomia et sub- limbata (Bourguignat, in : Locard, Prod. malac. Fr., p. 69, 314 et 315, 1882). Aucune de ces Hélices ne peut être confondue avec la Tassyi, qui est, sans contredit, la plus ca- ractérisée et la plus remarquable des formes de ce groupe. Cette espèce se distingue, en effet, de toutes par son exiguité; par son test fragile, délicat, transpa- rent comme celui d’une Vitrine; par sa spire convexe- arrondie en forme de dôme, avec un sommet plan comme écrasé; par son bord péristomal non bordé, ni encrassé; par sa perforation nulle, entièrement recouverte (1), etc. (1) Il existe bien, aux environs de la Preste (Pyrénées-Orien- tales), une variété inumbilicata de la limbata; mais cette grosse variété, sauf ce caractère, n'a pas d’autres rapports avec la déli- cate Tassyi. BULL. SOC. MALACG. DE FRANCE. Décembre 1884. I. ÉTUDE SUR L’HELIX TERVERI ET SUR LES FORMES VOISINES QUI VIVENT AUX ENVIRONS DU LUC (VAR), PAR LE FRÈRE FLORENCE. Lorsqu'on demandait à l’auteur du Complément à Draparnaud, au brave Michaud, ce que pouvait être son lelix Terveri, ilrépondait invariablement que tout ce qui n’était pas cespitum, variabilis et ma- ritima était son espèce. Terver, lui-même, dans ses Mollusques du nord de l'Afrique (1839), a professé, à peu de chose près, la même opinion. « Cette espèce, dit-il (p. 24), qui parait destinée à se recruter des débris des Helix cespitum, ericetorum, variabilis et neglecta, ou, pour mieux m'expri- mer, formant un centre autour duquel rayonnent ces espèces, devient par cela même très difficile à déter- miner d’une manière invariable, etc... » Voilà où en étaient arrivé ces deux auteurs de l’ancienne école, à ignorer leur espèce : l’un, cepen- dant, l'avait décrite; l’autre, doué d'un excellent crayon, l'avait reproduite sur la planche x1v du Com- — 360 — plément à Draparnaud. Aussi, lorsque les savants demandaient à ces deux malacologistes quelques spé- cimens de cette Terveri, recevaient-ils, sous ce nom, les formes les plus hétéroclites. On ne doit donc pas s'étonner si cette forme est restée incomprise, et si les auteurs, dans la confiance qu'ils avaient en ces deux créateurs, ont décrit ou fait représenter tout autre chose que la Terveri primitive. Une autre cause est venue compliquer encore les difficultés inhérentes à la connaissance de cette forme. C’est actuellement l’extrême rareté de cette hélice aux environs de Toulon, où jadis elle avait été re- cueillie assez abondamment. On ne la trouve plus dans ce pays, où elle est remplacée par d’autres for- mes, souvent prises pour elle, parce qu'on ne s’est pas donné la peine de les étudier et qu’on a jugé par approximation. J'ai été assez heureux, ces temps derniers, de re- trouver aux environs du Luc, bourg situé sur le eôté septentrional de la grande plaine des Maures, pres- que à égale distance de Toulon et de Fréjus, cette espèce inconnue. Les Terveri du Luc sont identiques, sous tous les points, au type représenté par le re- gretté Terver; il n’y a entre la figure du Complément et mes échantillons aucune différence : c’est le même port, c’est le même aspect, ce sont les mêmes signes distinctifs. Cette Terveri est une fort bonne espèce, bien spé- ciale dans sa forme, qui doit être conservée. La figure donnée par Terver est excellente et d’une rare fidélité. Je la recommande d’une façon particulière, — 361 — parce que tout ce qui ne s’y rapportera pas exacte- ment ne sera pas la vraie T'erveri. Quant à la des- cription de Michaud, elle laisse un peu à désirer par sa brièveté ; aussi vais-je donner une description nou- velle un peu plus complète de cette Hélice, descrip- tion que je ferai suivre de quelques autres, dans le but de faire connaitre trois autres espèces du même groupe, toutes trois distinctes les unes des autres et de la Terveri. Toutes ces espèces vivent aux envi- rons du Luc. HELIX TERVERI. Helix Terveri, Michaud, Compl. à Drap., p. 26, pl, x1v, fig. 20-22, 1831. Testa profunde ac leviter subpervie perforata, de- pressa, supra convexo-rotundata, opacula, nitida striatula, albida aut rufa, aliquando nigro-velgri- seo-lutea diverse maculata aut subzonata præsertim in ultimo ; spira exacte rotundato-convexa ; apice exi- guo, nigricante aut rululo ; anfractibus 6 regulariter crescentibus, subplanulatis vel subconvexiusculis usque ad ultimum, sutura subimpressa, in ultimo impressiore separatis ; ultimo subcompresso-rotun- dato, sæpe ad initium leviter angulato (angulus fere illico evanescens); apertura leviter obliqua, parum lunata, subovato-rotundata, intus profunde uni-vel- bi-aut-trimarginata ; peristomate acuto, recto, intus albido-labiato, ad marginem columellarem subre- flexo ac subdilatato ; — alt. 10-12, diam. 16-19 millim. — 302 — Cette forme, à l’exception d’une variété un peu plus globuleuse et de quelques échantillons chez les- quels la direction descendante est légèrement plus accentuée, paraît constante aux environs du Luc, où elle se trouve abondamment sur les plantes de la plaine et des coteaux. Le caractère important de cette espèce ne consiste pas, comme l’a pensé Michaud, en ces deux ou trois rebords internes qui ne sont que des bourrelets d’ac- croissement, ainsi que l’a fort bien fait observer Ter- ver (Moll. nord Afr., 1839, p. 24), mais en son test arrondi en dessus'en forme de dôme jusqu’au point où commence la légère direction descendante du dernier tour, c’est-à-dire à la moitié de sa circonvo- lution. À l’état jeune, cette Hélice est fortement carénée (Voir Compl. Drap., pl. xiv, fig. 22). HELIX LUCI. Testa profunde ac leviter subpervie et paulatim anguste perforata, depressa, supra convexa, opacula, nitida, sat valide striata (striæ in ultimo passim in- terruptæ), albido-luteola aut pallide substraminea, et maculis leviter intentioribus interruptisque, in zonula dispositis, obsolete maculata ; spira leviter producta, ad summum nigrescente ; anfractibus 6 convexius- culis, regulariter usque ad ultimum (ultimus rapidius crescens) crescentibus, sutura sat profunda separatis,; ultimo sat amplo, ad initium subcompressiuseulo, ad aperturam tumido ac exacte rotundato, superne recto, — 3063 — modo ad labri insertionem leviter subdescendente ; apertura parum obliqua ac lunata, sat ampla, semi- sphærica, intus non marginata aut aliquando per- profunde uni-aut-bimarginata; peristomate recto , acuto, intus labiato ; margine columellari superne in triangula forma dilatato ; — alt. 13 , diam. 20 millim. Cette espèce, encore plus abondante aux alentours du Luc que la précédente, diffère de celle-ci : par sa perforation un tant soit peu moins ouverte; par ses striations plus accentuées ; par son test qui, bien que convexe en dessus, ne l’est pas en forme de dôme; par ses tours plus convexes (notamment les supé- rieurs), séparés par une suture sensiblement pro- fonde dans toute son étendue ; par son dernier tour plus dilaté, plus renflé, exactement sphérique aux abords de l'ouverture et seulement un tant soit peu descendant à l'insertion du bord externe ; chez la Terveri, la direction descendante, qui est très lente, commence à se faire sentir à partir de la moitié de la circonvolution. Mais ce qui distingue notamment la Luci de la Terveri est surtout son ouverture plus ample, bien sphérique et non subovale-arrondie. Chez la Ter- veri, l'ouverture, bien qu’assezronde, offre néanmoins une apparence subovalaire, parce que, chez cette espèce, le dernier tour sensiblement comprimé pré- sente en dessus une direction inclinée subconvexe- tectiforme. Chez notre Luci, au contraire, l’ouver- ture est plus ample, plus exactement ronde, surtout supérieurement; parce que le dernier tour plus dilaté, non comprimé, mais renflé, n'offre pas cette direc- — 364 — tion inclinée subconvexe-tectiforme, caractéristique de la Terveri. L’'Helix Luci varie peu. J'ai remarqué néanmoins une variété à bandes foncées et presque continues. Chez cette variété, l'ouverture semble encore un tant soit peu plus ample et plus sphérique. Sans compter le Luc, où notre Hélice est commune, elle existe encore, d’après M. Bourguignat, à Hyères, aux gorges d'Ollioules près de Toulon, enfin, à Mus- tapha près Alger. HELIX ADOLIA. Testa profunde angusteque perforata, subdepresso- globosa, supra sat convexa, opacula, nitida, argute striatula in ultimo sat irregulariter ac validius striata, albida et zonulis tribus (una superior, alteræ inferio- res), atris, continuis præter ad aperturam, eleganter cincta; spira convexa, ad summum nigricante; an- fractibus 6 convexiusculis, regulariter crescentibus, sutura impressa, in ultimo impressiore separatis : ultimo magno, globoso, exacte rotundato, superne perlente ac regulariter subdescendente; apertura vix obliqua ac lunata, ampla, exacte sphærica, intus profunde uni-aut-bimarginata ; peristomate recto, acuto, intus roseo-labiato, inferne subpatulescente et ad marginem columellarem dilatato ac paulo per- forationem tegente ; — alt. 12, diam. 19 millim. Cette Hélice nouvelle, qui semble moins abondante que les précédentes, est remarquable par son dernier — 30 — tour bien rond, globuleux, relativement énorme, et offrant, comme la Terveri, une lente descente pres- que insensible depuis la moitié de sa circonvolution. Chez cette espèce, les striations sont beaucoup plus délicates que chez les Terveri et Luci; l'ouverture est moins oblique ; la perforation, plus étroite, est un tant soit peu recouverte par la dilatation péristomale du bord columellaire, qui, chez l’adolià, est plus développée que celle des deux formes qui pré- cèdent. HELIX MARISTORUM. Testa profunde ac sat aperte perforata, depresso- compressa, superne parum convexa, aliquando fere subplanulata, opacula, nitida, valide striata (striæ regulares, validæ), luteo-straminea cum flammulis leviter intentioribus; spira parum convexa, ad sum- mum submamillata ac nigricante; anfractibus 6 con- vexiusculis, subangulatis (angulus suturam sequens), regulariter crescentibus, sutura profunda separatis ; ultimo relative magno, compresso, ad initium sub- angulato, subtus convexo, superne sat valide descen- dente ; apertura parum obliqua ac lunata, transverse subangulato-ovata, inferne rotundata, intus profunde marginata ; peristomate recto, acuto, intus robuste roseo-labiato, ad marginem columellarem subdilatato; — alt, 10, diam. 20 millim. Cette forme est une des plus remarquables de ce — 366 — groupe ; elle a une certaine ressemblance de colora- tion et d’aspectavecl’Helix Schweinfurthi (Martens) du djebel Amouna près du Caire, en Egypte. Elle se distingue des trois Hélices précédentes par sa forme écrasée, par sa spire à peine convexe, par ses stries plus fortes, par sa suture plus accusée, par son ouverture transversalement suboblongue-ova- laire, etc. Chez cette espèce, la descente du dernier tour com- mence aux trois quarts de sa circonvolution et est bien plus accélérée que celle de la Terveri. BULL. SOC. MALAC. DE FRANCE. Décembre 1884. I. DE LA SYNONYMIE, PAR M. PAUL FAGOT. Pour les nomenclateurs, la synonymie est une vraie pierre d’achoppement. Au lieu de tenter des efforts inouis pour aligner une kyrielle de synonymes qui, loin de donner une notion exacte de l’espèce, ne font que l’obscurcir, pourquoi ne point se contenter du synonyme sur lequel tout le monde est d'accord, et qui est pour l'espèce ce qu'est le phare pour le pilote ? Sans doute la loi de l’antériorité est respectable, et nous devons l'appliquer autant qu’il est en notre pouvoir, mais son application exagérée offre encore plus d’inconvénients. Quelques exemples à l'appui. Tout le monde connaît l'Helix maritima et sub- marilima, Pupa similis et variabilis, etc., espèces qui ont été régulièrement décrites et exactement fi- gurées. Pourquoi substituer au nom d’Helix maritima, Draparnaud, celui d'Helix lineata, Olivi ? Pour son Helix lineata, Olivi s’est contenté de nous dire que c'était une coquille ombiliquée, repré- sentée sous les figures L, M, N, O, P, de l'ouvrage de son compatriote Gualtieri, figures d’une variété de la même espèce, laquelle subit encore d’autres modi- — 368 — fications et habite sur les arbres, dans les terrains secs et les endroits sablonneux du littoral adriatique. Or la figure donnée par Gualtieri représente des formes très différentes : les unes ombiliquées, comme les fig. L, M, N; les autres perforées, à l’in- star des figures O, P. Le type de Gualtieri étant om- biliqué, c’est l'une des trois figures L, M, N, qui de- vrait être réservée, et, parmi celles-ci, la fig. L comme la première. Mais cette figure n’a aucun rapport avec l’Helix maritima de Draparnaud. En outre, les cinq variétés et autres de l’Helix lineata, signalées par Olivi, vivent toutes pêle-méle sur les bords de l’Adriatique. Dans ces circonstances, est-il possible d'affirmer que l’Helix d'Olivi et celui de Draparnaud sont une même coquille? Nous le deman- dons à tout esprit non prévenu. Pour quel motif remplacer l’'Helix submaritima de Rossmässler, coquille dessinée avec fidélité et si- gnalée des environs d'Oran, par l’Helix lauta (Lowe), que les uns croient de Porto-Santo (Madère) et les autres du Portugal, et qu'en réalité personne ne con- naît d’une manière indiscutable? Albers a assimilé l’'Helix lauta à l'Helix submaritima de Desmoulins, forme qui n’a jamais été décrite sous ce nom, tandis que Pfeiffer, et après lui Bourguignat, l'ont donnée comme synonyme d’'Helix submaritima (Rossmäs- sler), très différent du premier. Quel avantage à retirer de la substitution du Buli- mus similis (Bruguière), espèce bien représentée par Draparnaud sous le nom de Pupa cinerea, syno- nyme, d’après l’auteur lui-même, du Turbo quin- — 369 — quedentata de Born, dont la diagnose ne peut cadrer avec le Bulimus similis et dont la figuration est si défectueuse? De quelle utilité la transformation des Pupa va- riabilis (Draparnaud), espèce bien circonscrite, en Turbomultidentatus (Olivi), qui serait plutôt, d’après des conjectures probables, le Pupa polyodon du pre- mier auteur ? Nous ne poursuivrons point cette énumération fastidieuse qu'il est facile d'appliquer à la plupart des espèces. N'est-il point plus logique et plus utile de n’ad- mettre que des noms incontestables et de ne leur donner pour synonymes que les vocables dont l’iden- tité est assurée ? Etablir cette identité d’une manière rigoureuse, doit être le seul but des véritables sa: vants. Les principales règles pour arriver à ce résultat sont les suivantes : 1° Si l'indication d'habitat est trop vague pour que l'on puisse retrouver avec certitude l’espèce que l’auteur a eu en vue, lorsque la description est incomplète et la figuration douteuse ou absente, il est indispensable d’avoir recours au type lui-même, et, dans le cas où ce type est égaré, de reléguer le nom dans l'oubli, jusqu’à ce qu'il ait été décrit ou figuré. Linné donne pour habitat à son Mytilus cygnæus l'Europe entière, et fournit de cette coquille une phrase descriptive si vague, qu’elle permet aux au- teurs subséquents de l'appliquer à une vingtaine de BULL,. S0C. MALAC. DE FRANCE. Décembre. 1884. I. 9 n'as — 310 — formes différentes. Tous les anciens synonymes d’A- nodonta cygnæa doivent être rejetés ; mais, en 1855, Hanley (ipsa Linnæi conchylia) donne une figure exacte du Mytilus cygnæus de l’auteur suédois, des- sinée d’après un échantillon de la collection de Linné. Cette figure doit seule être prise pour type de l'Ano- donta cygnæa. C’est précisément ce qu'a fait M. Bour- guignat dans son Histoire des Mollusques Acéphales du système européen. 2 Si l'indication d'habitat permet de retrouver le point précis où le type a été recueilli, procurez-vous des échantillons de la localité originaire, et assurez- vous qu'aucun de leurs caractères n’est contraire à la diagnose ou à la figure. Draparnaud cite pour son Helix glabella la loca- lité de Crest (Drôme). Pour connaître le véritable Helix glabella, il faut avoir des coquilles de Crest dont les signes caractéristiques cadrent exactement avec les renseignements fournis par Draparnaud sur cette espèce et la figure qu’il en a donnée. Sans cela on arrive à prendre pour l'Helix glabella, comme l'ont fait les auteurs, des formes appartenant, au moins, à quatre groupes différents. 3° Ne jamais prendre pour type des exemplaires d’un lieu différent de celui où l'espèce a été trouvée pour la première fois. L’Helix submaritima de Rossmässler a été décrite et figurée sur des individus d'Oran. M. l'abbé Dupuy prend pour type de son Hetix submaritima des co- quilles du Gers. En considérant ces coquilles comme l'Helix submaritima (Rossmässler), on fait dévier — 311 — le type de la conception primitive de l’auteur et, de déviation en déviation, l’on arrive à ne plus savoir exactement ce qu'est l'Helix submaritima. 4° Nese fier, dans aucun cas, aux déterminations des autres, sans les contrôler au moyen de l’appli- cation rigoureuse des trois premières règles. Il est facile de contrôler journellement l'exactitude de cette assertion ; aussi est-il de toute nécessité de n'accepter les déterminations toutes faites que sous bénéfice d'inventaire, en recourant toujours aux types OTISINaUx. Sous les noms vulgaires de Hyalinia lucida, He- lix lucorum, hispida, neglecta et ammonis, Lim- næa limosa, Pomatias patulus et tesselatus, ete., on reçoit souvent des coquilles n’ayant entre elles qu'une analogie lointaine et qui appartiennent plus d'une fois à des groupes assez éloignés. Les exemples abondent tellement, qu'il est inutile de les multiplier. Chacun de nous l’a appris à ses dépens. En se rendant compte des causes qui ont amené la confusion dans la synonymie, on a le fil d'Ariane de ce labyrinthe. Les premiers auteurs, en traitant dela Malacologie, ne prenaient que les espèces dont les dissemblances étaient si considérables qu'elles n'auraient pas pu échapper même à des gens inexercés ; aussi la phrase qui servait à les caractériser était-elle d’une conci sion remarquable, mais cette concision avait ses in- convénients, puisqu'on hésite encore à savoir si l'He- lix limosa de Linné est une Succinea ou une Limnæa, En outre, ces mêmes auteurs n'avaient — 372 — point d'idées bien arrêtées sur les règles de la nomen- clature : chacun agissait à sa guise et choisissait le nom qui lui convenait le mieux. Cela est si vrai que, dès 1805, c’est-à-dire moins de cinquante ans après la publication de la 12° édition du Systema naturæ de Linné (1758), Férussac fils sentait le besoin d’éta- blir une concordance systématique entre les syno- nymes employés par les principaux conchyliologistes dans leurs ouvrages. Ce fut bien pis lorsqu'on eut ajouté les noms des auteurs anglais et des autres savants dont les ou- vrages, quoique déjà vieux, n'avaient point dépassé la frontière de leur pays. Au lieu de contrôler l'exactitude de ces synonymes, chaque écrivain se contentait de copier tous les sy- nonymes de son devancier, en y ajoutant ceux qu'il croyait découvrir lui-même, et le mal allait en empi- rant. Dans notre pays, Draparnaud, Lamark, Férus- sac, Deshayes, etc., n’ont pas peu contribué à la pro- pagation de cette méthode funeste. Moquin-Tandon, surtout, a été surprenant dans cette voie, ainsi qu'on va en juger. « 69. Hézice DE TERVER, H. TERvERu, pl. 19, « fig. 7-8 (1). « Helix Terverii, Michaud, Compl., p. 26, 1881. « Helix Cisalpina, Cristofori et Jan, Cat. 6, « n° 144 1/2, 1832. « Les Bouches-du-Rhône à Martigues (Leymerie !); (1 Hist. Moll. Fr., II, p. 258. 1855. — 373 — « Grasse (Terver!), la Somme près d’Abbeville (Pi- « card!); la Corse (Requien !). « La var. lutescens, plus petite et plus distincte- « ment carénée, se trouve dans plusieurs collections « sous le nom d’Helix ambieliana, Charpentier. » Il est impossible de commettre autant d’erreurs en si peu de mots. 1° L'Helix Terverii de Moquin n’est point la co- quille de Michaud, ainsi qu'il est facile de s’en rendre compte par la comparaison des diagnoses et des fi- gures. Cela n’est point difficile à comprendre. En effet, Michaud signale son type à Toulon, et Moquin prend le sien à Martigues. 2° L'Helix Cisalpina (Jan), du Jardin botanique de Venise, très bien représenté dans l’Iconographie de Rossmässler, sert de tête de groupe à une série d'espèces toutes étrangères à la France, que M. Paul Fagot a fait connaitre dernièrement sous le vocable de cisalpinana ; 3° Les individus de Grasse appartiennent aux ces- pilana ; 4° La coquille d'Abheville rentre incontestable- ment dans le groupe des Heripensiana ; o° Celle de Corse nous est inconnue, mais nous sommes en mesure d'affirmer que le véritable Helix Terveri n’a jamais encore été trouvé dans cette ile ; 6° L'Helix ambicliana, Charpentier, fait partie d'un groupe différent, et a été pris pour la première fois aux environs de Montpellier. Ainsi, sur trois synonymes, trois sont inexacts, et dans aucune des quatre localités signalées n’a été — 314 — encore découverte d’une manière authentiquel'espèce de l’auteur du Complément à l’histoire naturelle des Mollusques. N’eût-il pas été préférable que Moquin eût désigné son espèce sous un vocable différent, au lieu de lui appliquer une synonymie fautive d’un bout à l’autre? Soyons donc prudents dans l'emploi des syno- nymes. Nos travaux gagneront en concision et en clarté; et si nous ne jetons point la poudre aux yeux des amateurs, en leur dérobant notre insuffisance sous une érudition de mauvais aloi, nous gagnerons la confiance des vrais savants, les seuls que nous de- vons songer à imiter ! BULL. SOC. MALAC, FRANCE. Déccmbre 1884, I. TABLE DES MATIÈRES AUS MARAGOLOGISERSs. 1 nach Dhede Ni à ht oc STATUTS ADOPTÉS À LA SÉANCE DU 28 NOVEMBRE 1883. . . . ANCEY (C.-F.), Mollusques inédits du système européen . . BÉRENGUIER (Paul). Description d’une espèce nouvelle de RATÉ CS ER UE EE eV eau rs sue cn BertHier (Henri). Hélices inédites de la série de la striata HO UNE R A RS AL Nr et red e - BourGuiGNAT (J.-R.). Description du nouveau genre Sesteria. — Nouvelle Vivipare française, etliste des espèces constatées en France dans le genre Vivi- — Hélice nouvelle des montagnes de l’Ariège. . Carict (le baron Corrado)., Description de quelques nou- velles Hélices de lile de Sicile. . . . . . . . . . . . .. Facor (Paul). Étude sur les Hélices xérophiliennes des groupes Cisalpinana et Spadana. . . . . . . .. DO ES MROMNINIR:..: 4 +4 0, à à se Len FLORENCE (frère). Étude sur l'Helix Terveri et sur les formes voisines qui vivent aux environs du Lue (Var). . GALLAND (Jules). Histoire des Brephulus de l'Asie Mineure. HAGENMULLER {le D'), Clausilie et Valvées nouvelles du nord DRM PMR 7 Lis 5 Un 0e sus nina Pages, 1 12 157 285 353 135 — 316 — Inxes (Walter). Description de deux Helicidæ nouvelles MADYSIMNONMER RER É cer ee TER — Recensement des Planorbes et des Valvées de LerTourNeux (le conseiller A.). Excursions malacologiques dans l’île Santorin PME TA VE SAM ER EME ES Locarp (Arnould). De la valeur des caractères spécifiques ER MAlACOIDETE NE EN RS — Matériaux pour servir à l’histoire de la Malaco- logie frAnCASG LA MERS Le 2 MIE Magize (Jules). Description d’une espèce du genre Margi- — Description de quelques nouvelles espèces d’Hé- lices de Madagascar, 2.2 09 RTE PEcHaup (J.). Anodontes nouvelles de France... . . . . .. Ray (Jules). Description de deux Bythinies nouvelles du département de AUDE MN. NAIL NME RNA RocueBrunE (le D° A.-T. de). Monographie des formes appartenant au genre Monetaria./7, 21, 00 Roue (le D' Louis). Description de quelques Coquilles fos- siles du calcaire lacustre de Rognac (Bouches-du-Rhône). SERVAIN (le D' Georges). Vivipares des environs de Ham- Dore TS PNR LS EN ANNE RSS AE ee ten Taiesse (Me Jos.). Nouvelle Hélice de Thessalie (Grèce). . ViLLesERRE (J.-A.). Description d’une Hélice nouvelle du TurkeSiane HU d'une s slot eo plots sheet Pages. 217 271 TABLE DES NOMS D’ESPÈCES ET DES APPELLATIONS SYNONYMIQUES. Ampullaria Dieulafaitt, Roule. : : 05 , DT RERRE A A A0 VONT nan a | AAA AR Till) 44 DÉaNAE TT ALU fie Tele ET MAR T A a: DE | . D ARRAI ALAN i # Fr RDA A are OMTPESEN pnrene EPETR —. RAA O7. sd AR LL L 4 e Ë AA Pauns A AA: ARIANE DER EPL A LUTTE sARADe LA ATAs Tin ANNE NN % A at, À à Le... © ps À à 4 » ces à A af È { ap heseer x Me, + Bas ha one" #5 Ain à aefès ur Rauini su Qe | gs - (LEE Re le "els pe PP LE A» "| L.! {X \ 3 tt : le [nie]. PAL TE AAANAS if N ACTE se "WARS PONT nee PR TEN a Ni NN TE RAR RIARARA nette î LT Te) Ka h BA ‘A à n HN SAS AAA . MLLCLE LES 2 ’ mi, LS muse RnœS “Ah” k AA A AP .” re PPPP Pr RE Lt PELL Map ER RENE is ” LLC A” À & 4, r a UMAIRRÈR "= NTI I PIRE ARE Na aa TA PProlhhlat RL RAT BARRE : RIPOSTE L PRE TT Mara EEE PERRREN | eines 2° tone e Le , TO r à SANS AS AGEN . LD à RAR k a "RQ" A ‘5 ,! Sa su Nr TYR an ISA A NAAR A uns EN sn HT " jun alt hi \ êh RER RRABARRR RARE PEER - S2AN SHSAR \/ JAN aa ag QU HISRXZ NA :2N8MIAUAA Ah ee TIRE A Dee Peer tie. LT Res A CU RE f 2x 11 AAA @l el M y FA sa, N! Qu2E ns. P VAASAAMUR | sn Re P a Men... 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