Golumbia Wniversiiu in the Gitu of Aew Bork À (UARLAE HA) ATEN ES mel A MON RAP Ana BULLE TEN DE LA _ SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE ' L'ÉNE An: e A M TO D t BULLETIN: DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE BDETERANGE FONDÉ EN 1885. EE RCE ET RE LTT Avec XIII PLancues uors rexre bonr IV EN COULEUR. Année 1897 PARIS ATPSTEGE, DE LA SOCIÈTÉE 84, Rue de Grenclile, 84. 1897 ++ AS PE “1 TL De 6e sat poli en demi-fetilles ant graves dû faéeicule et réunies ensemble. BULLETIN DE LA | DE FRANCE FONDÉ EN 1885. — 2% «es S TOME XIII et — 41RrYFASCICULE. RE DS PS © ANNÉE 1897 | | | PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ | 84, Ruc de Grenelle, 84. | à M. PERROT, Secrétaire-général de la Soolété Myoologique de Franoe, 272, Boulevard Raspail, Paris, 1897 Les manuscrits ot toutes communications concernant la rédaction êt l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés ee he me . a Publié le 31 Janvier 1807. Ne de sur. les Pomme de terre pres cr ne d ” -et L. lutou.- Costaute RES Sur une Éomephtiene nouvelle. PL 1 et V:. 5 P. Vuillemin. a Association du Chactophoma oleacina et ie Bacil Sur le développement d'un champignon dans an liquide. agité reufermant un-obstacle fixe. î Un nouveau cas Au ie par l'Amanita Tableau i in tcauif des se Rbltées par x. Gille % LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCITE MYCOLOGIQUE DE FRANCE MEMBRES TITULAIRES MM. Amor, Charles, 20, rue de Condé, Paris. ANDLER, Paul, étudiant, 70, rue Balagny, Paris. AnGiBousr, 40, rue du Bac, Paris. ArNouLp, Léon, pharmacien à Ham (Somme). Bauier, Georges, pharmacien, adjoint au maire du 20 arrondt, 44, rue de Belleville, Paris. Bazpy, docteur en médecine. 7, rue Lebouteux, Paris. BerGEvIN De), Ernest, 38 bis, boulevard d’Argenson, à Neuilly-sur- Seine (Seine). BerLÈse, professeur de botanique à l'Université de Camerino(ftalie) BerNaro, Em., pharmacien à Beaucourt (Haut-Rhin) BErNarD, J., pharmacien principal en retraite, 47, rue St-Claude, à La Rochelle (Charente-Inférieure). BERNARDIN, notaire honoraire à Bayonville, par Onville Meurthe-et- Moselle). Berruoup, pharmacien en chef à l'Hospice des Vieillards, à Bicètre- Gentilly (Seine). Berrran», docteur en médecine, pharmacien de 1° classe, à Jargeau (Loiret). Beurranp, Emile, ingénieur, 2, rue de Ja Planche, Paris. BESSON, pharmacien, 27, rue de la Villette, Paris, LE € DAT co Cee e = L a. c,%ee 0 © ec cuve %e% 9 ee eee éece e € ece c'e MM. BEUCHON, capitaine d’arlillerie à Bizerte (Tunisie). BEURNIER, docteur en médecine, maire de Montbéliard (Doubs). BIBLIOTHÈQUE DE L'UNIVERSITÉ DE SrrasBourG (Alsace) BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE PARIS, 4, Avenue de l'Observatoire. Bic£ARD, inslituteur à Mouthier-en-Bresse,par Bellevesvre (S.-et-L.) BLancHaRD, Raphaël, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 32, rue du Luxembourg, Paris. Bornac, professeur de philosophie au Lycée Condorcet, 21, rue de Berlin, Paris. Bonnier, Gaston, professeur de botanique à la Faculté dessciences de Paris, 7, rue Amyot, Paris. Borwer, membre de l'Institut, 27, quai de la Tournelle, Paris. Boucuer, pharmacien de {re classe, à Poitiers (Vienne). Bounier, président honoraire de la Sociélé Mycologique, 22, rue Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). Bouc, interne en pharmacie à l’Hôtel-Dieu, place du Parvis- Notre-Dame, Paris. Bourancer, Emile, licencié ès-sciences naturelles, 9, rue des Archives, Paris. Bourancer, Edouard, licencié ès-sciences, 21, quai Bourbon, Paris. Bourpor, professeur à l’externat St-Michel, Moulins (Allier). BourquEeLoT, Emile, professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie, pharmacien en chef de l'hôpital Laënnec, ancien président de la Sociélé, 42, rue de Sèvres, Paris. Bouver A., pharmacién de {re classe, Autun (Saône-et-Loire). Boxer, conseiller à la Cour d'appel, à Besançon (Doubs). Bressy, pharmacien, 43, rue de Lyon, à Paris. Brasapora (Abate (G.), Pizetta dietro il Duomo, 12, Trento (Tyrol). Briosi, Giovanni, direzione del R. [nstituto botanico, della Univer- silà di Pavià (Italie). Brunaup, Paul, avoué-licencié, 71, Gours National, Saintes (Charente- Inférieure). Camus, docteur 1, avenue des Gobelins, Paris. Camus, Paul, 7, rue des Lions-St-Paul, Paris. CHarpenTIER, Ch., chirurgien-dentiste, 62, rue de Clichy, Paris. LISTE DES MEMBRES. 3 MM. CHevaLrEeR, doct. en médecine, 35 bis, r. de Seine,à Alfortville(Seine). Cnevazier, Raphaël, pharmacien, 20; r. de l'Étoile, le Mans (Sarthe). Caevreuz, Théodule, pharmacien, 4, boulevard Agrault, Angers (Maine-el-Loire). Cinrracr, 208, boulevard St-Germain, Paris. CLaupeL, Félix, (Mme veuve) propriélaire à Docelles (Vosges). CLavvez, Henri, à Docelles (Vosges). Craunez, Victor, industriel à Docelles (Vosges). CLÉMENT, propriélaire, Grande-Rue Chauchier, à Autun (S.-et-L.) Maurice pu COLOMBIER, 99, rue des Murlins, Orléans. ComaRp, ancien pharmacien, 28, rue Saint-Claude, Paris. Cooke, rédact' du Grevillea,146, Junction Koad,London(Angleterre). Corneau, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme). Cornu, Maxime, professeur-administrateur au Muséum, rue Cuvier, 91, Paris. Coroze, médecin des Chemins de fer de l'Est et du Nord, 56, rue de Charleville, Hirson (Aisne). CosranTin, Julien, maitre de conférences à l’École norm. sup., vice-président de la Sociélé, 45, rue d'Ulm, Paris. Couperc, ingénieur civil à Aubenas (Ardèche). Cousrow, Emile, pharmacien, 5, rue de l'Éperon, Vienne (Isère). Cuisix, dessinateur-lithographe, 39, rue de la Sablière, Paris. DecELLE, pharmacien à Cholet (Maine-et-Loire). DecLuME, imprimeur, Lons-le-Saunier (Jura). DerurNes, O., chef d’escadron d'artillerie en retraite, 19, rue Beauveau, Versailles. DeLacour, 4, quai de la Mégisserie, Paris. Deracroix, Georges, maïlre de conférences à l’Institut agronomique, 8, rue Méchain, Paris. Dewance, Vict., rue des Jardiniers, Maison Lépine, Epinal (Vosges). Deuzzin, Augustin, 47, boulevard Diderot, Paris. Le docteur Digrez, à Reichenbach (Allemagne). DourEau, pharmacien à Dinchin, par Ghantonnay (Vendée). Dusois, L., pharmacien à Autun (Saône-et-Loire). Ducaaurrour, inspecl' des forèts, 10, r. Lément, Chambéry (Savoie). Durocr, Jean, professeur de botanique à l'Université et à lInstiut agricole de Lausanne (Suisse). " SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Durour, Léon, chef-adjoint du Laboratoire de Biologie végétale à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Dune, pharmacien, place de la Cathédrale Meaux (Seine-et-M.). Dupain, Victor, pharmacien de {re classe, à la Mothe-Saint-Héray (Deux-Sèvres). DuporRIEUX, propriétaire, 5, Square Lamartine, Paris-Passy DuPorr, Denver Rectory Downham,Comté de Norfolk(Angleterre*. Dcranp, S., professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture, 18, bou- levard de la Comédie, Montpellier (Hérault). DurerTre, rue de la Croix d'Or, à Vitry-le-Français (Marne). Duveroy, docteur en médecine, à Audincourt (Doubs). Essen, industriel à Valentigney (Doubs). ErrerA, professeur, 1, place Stéphanie, Bruxelles. FAGuLTÉ DES SCIENCES DE BoRDEaux, laboraloire de botanique (Gironde). FacuLTÉ DES SCIENCES DE LYoN, laboratoire de bolanique. FAUQUERT, pharmacien à Auvers (Seine-el-Oise). Ferry, Réné, docteur en droit, docteur en médecine, avocat à St-Dié (Vosges). FeuizLeauBois, 1, rue des Bons-Enfants, à Fontainebleau (S.-M.). Finance, Justin, pharmacien, 5, boulevard Rochechouart, Paris. FELAGEOLET (l'abbé), curé de Rigny-sur-Arroux (Saône-et-Loire). FLAHAULT, Ch., directeur de l’Institut botanique de Montpellier. Ficue, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière, rue Saint-Dizier, à Nancy (Meurthe-et-Morelle). Fournier, docteur en médecine à Rambervilliers (Vosges). Fournier, Henri, doct.en médecine, 11, rue de Lisbonne, Paris. FRoN, Georges, ingénieur-agronome, préparateur à l’Institut agrono- mique, 19, rue de Sèvres, Paris. Gaprau DE KERVILLE, homme de sciences, Rouen (Seine-Inférieure). GAUFFRETEAU, nolaire honoraire, Ancenis (Loire Inférieure). GaïzzanD, Albert, pharmacien, lauréat de l’Institut, 11, rue Gay- Lussac, Paris. GEorGEer, Ernest, étudiant en pharmacie, 38, rue des Lices, Angers (Maine-et-Loire). GÉRaRD, Cl.-A., conservateur des hypothèques à Rethel (Ardennes). LISTE DES MEMBRES. &) MM. GÉRARD, professeur agrégé à la Faculté de médecine et de phar- macie de Toulouse, 4, Grande-Allée (Haute-Garonne). Gizcor, F.-X., docteur en médecine, 5, rue du Faubourg Saint- Andoche, Autun (Saône-et-Loire). GLEYROSE, chef du matériel au Ministère des Finances, Paris. Goper, receveur des Postes, 3, rue d'Allemagne, Paris. GoprRiN, professeur à l'Université de Nancy. Gomonr, 27 rue Notre-Dame-des-Champs, Paris. GoussErY, pharmacien, place du Pélican, à Angers (Maine-et-L.). GRANDPIERRE, pharmacien, rue Carnot, Sedan (Ardennes). GRAZIANI, pharmacien de 17° classe, 63, rue Rambuteau, Paris. Gnirrow, professeur à l'Ecole pratique d'agriculture du Chesnoy, Montargis (Loiret). GromiEr, docteur en médecine à Delle (territoire de Belfort). GUÉDON, propriélaire à Meaux (Seine-et-Marne). GUERIN, Paul, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris. GuicxanrD, pharmacien, 34, avenue Jacqueminot, Meudon (Seine-O.). GurFROY, ingénieur agronome, 87, rue de Léris, Paris. GuiGNarD, Léon, membre de l'Inslilut, professeur de botanique à l'Ecole de Pharmacie, 1, rue des Feuillantines, Paris. GuiLow, J., pharmacien à Frévent (Pas-de-Calais). Guruie, L., pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret). Harray, Victor, 41, Place Ducale, à Charleville (Ardennes). Hem, profess' agrégé à la Faculté de Médecine,15, r. deRivoli, Paris. Herbier Boissier, Chambézy, Genève. HéRissey, préparateur à l’Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, interne à l'Hôpital Laënnec, rue de Sèvres. Hérrer, François, industriel à Mesnay, près Arbois (Jura). Huxor, propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne (Seine-M.). Hy (labbé), professeur à la Faculté libre d'Angers (Maine-et-Loire). Les INTERNES EN PHARMACIE de l'Hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris. Jaczewskr (Arthur de), Station Peresna du chemin de fer Orel, Vitebsk, gouvernement de Smolensk (Russie). JAREAU, Hippolyte, horticulleur, place des Halles, à Angers (Maine-et-Loire). 6 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. JEANMAIRE, pasteur, au Magny-d’Avignon, par Ronchamp (Haute-S.). Joao Da Morra Preco, Institut agricole de Lisbonne (Portugal). Dr JoaniN, préparateur à la Faculté de médecine, 4, rue Léopold- Robert, Paris. JoBERT, 35, rue de Paris, Auxerre (Yonne). JoLLy, pharmacien, 64, rue du faubourg Poissonnière, Paris. JuLIEN, maitre de conférences à l'Ecole nationale d'Agriculture de Grignon. KARSTEN, P.-A., docteur en médecine à Mustiala (Finlande). KLEIN, docteur, professeur à la Technische Hochschule, Karlsruhe (Allemagne). KLincksteck, libraire, 52, rue des Ecoles, Paris. LaBesse, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie, rue des Lices, 38, Angers (Maine-et-Loire). LABORATOIRE D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE (Prof. Van Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris. LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Pharmacie de Paris, 4, avenue de l'Observatoire. LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ D'[assy, Strada Muzelor (Roumanie). LABOUVERIE, pharmacien de 1° classe à Charleville (Ardennes). LanG, Emile, industriel à Epinal (Vosges). Lapique, Augustin, vétérinaire, 9, r. de la Bourse, à Epinal(Vosges). Laricque, Louis, chef de Laboratoire à la Faculté des sciences, 59, rue Claude Bernard, Paris. De LaprancHE, Maurice, château de Laplanche, près Luzy (Nièvre). LE BReroN,André,château de Miromesnil,par Offranville(Seine- ne LECŒUR, pharmacien à Vimoutiers (Orne). Lecras, F., 88, boulevard Beauvoisine, à Rouen (Seine-Inférieure). LEGRELLE, A., docteur ès-lettres, 11, rue Neuve, Versailles. Lecué. à Mondoubleau (Loir-et-Cher). LE Monnier, professeur à la Faculté des sciences, 7, rue de la Pépinière, à Nancy (Meurthe-et-Moselle) LEMONNIER, ancien avoué, 21, rue Bonaparte, Paris. Docteur G. Lipau Grunewaldstr., 6/1, Botanisches Museum, Berlin (Allemagne). Lionxer, Jean, 14 (bis), rue Saint-Louis, Fontainebleau (Seine-M.). > ere. 4h: LISTE DES MEMBRES, 7! MM. Lousrieu, (r., docteur en médecine, 10 et 12, r. de Savoie, Paris, Eupwic, gymnasial Oberlehrer, Greiz, principauté de Reuss (Allemagne). LuUTON, pharmacien à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). MaGniN, professeur à la Faculté des sciences de Besançon (Doubs). Macnus, professeur extraordinaire de botanique à l’Université de Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Allemagne). Mançaup, Ed., pharmacien à Villefagnan (Charente). Mae, 34, rue Vannerie, Dijon (Côte-d'Or). MALINVAUD, 8, rue Linné, Paris. Manrnin, G., 04, q. de Billy, Paris et Château de Bel-Air, Olivel (Loiret). Manvez pr PAUL, calle de Alfonso XII, Sevilla (Espagne). Marçais (abhé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). MarcuaAnp, professeur de botanique cryptogamique à l'Ecole supé- rieure de pharmacie de Paris, à Thiais, par Choisy-le-Roi (Seine). Marie, pharmacien, rue Chaperon-Rouge, à Avignon. MarsauzTr, pharmacien à Blois (Loir-et-Cher). MarrauD, pharmacien-major à lHôpital militaire, à Toulouse (Haute-Garonne). Masse, Léon, pharmacien à Vendôme (Loir-et-Cher). Maruieu, inspecteur des chemins de fer de PEst, à Remiremont (Vosges). Marrucor, maitre de conférences de Botan. à la Sorbonne, Paris. Maucerer, chef du Service des Dépêches officielles à la Direction générale des Postes et Télégraphes, 102, rue du Cherche-Midi, Paris. MÉNIER, professeur à l'Ecole de Médecine, 12, rue Voltaire, Nantes. Mesner, pharmacien à Thouars (Deux-Sèvres). Micuer, Auguste, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffite(Seine 0.) Monop, conseiller à la Cour de Cassation, 39, rue Jacques Delud, Neuilly-sur-Seine (Seine). Moranp, vétérinaire à Bourbon-l’Archambault (Allier). Moror, docteur ès sciences, directeur du Journal de botanique, 9, rue du Regard, Paris. MouLLADE, pharmacien principal à l'hôpital militaire de Vincennes (Seine). Mousnier, pharmacien à Sceaux (Seine). 8 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Moyen (abbé), professeur d’hisloire naturelle au séminaire de philosophie d’Alix, par Anse (Rhône). MuLLEr, propriétaire à Cloyes (Eure-et-Loir). Nic, Eugène, 28, rue Herbière, Rouen (Seine-Inférienre). Niepce Sr-Vicror, rue de la Fédération, 59,Montreuil-s-Bois(Seine). Noez, E., Moyenmoulier (Vosges). OGier, Paul, vérificatr de la cullure des tabacs, à Beaurepaire (Isère). Ozawow, Charles, St-Emiland, par Couches-les-Miges (Sadne-et-L.). Panau, Ch., fabricant de lingerie à Verdun (Meuse). PARENT, à Barlin, par Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais). Parisor, K., capitaine en retraite, 51, rue Delayrac, à Fontenay- sous-Bois (Seine). ParouiLLarD, N., pharmacien de 1e classe, ancien président de lu Société, 4, avenue de l'Observatoire, Paris. Pazscake, docteur, Heinrichstrasse, 20, Leipzig (Allemagne). PELTEREAU, notaire honoraire, Trésorier de la Sociélé, à Vendôme (Loir-et Cher). PÉQUIN, pharmacien de 1'e classe, 50, rue Victor Hugo, Niort (Deux-Sèvres). PERRIN, ancien magistrat, 14, rue aux Fées, Langres (Haute-Marne). Perror, Emile, chef des Travaux micrographiques à l'Ecole sapé- rieure de pharmacie, Secrélaire général de la Société Mycologique, 272, boulev. Raspail, Paris. PLANCHON, Louis, professeur agrégé à la Faculté de médecine et pharmacie, Montpellier (Hérault). PLowricar (Charles Bagge), 7, King-Street King’s Linn (Aneleterre). Pornaurr, Georges, docteur ès-sciences naturelles, 16, boulevard St-Germain, Paris. Pornin, 162, boulevard Magenta, Paris. Porrier, Arthur, 41, boulevard Blossac, Châtellerault (Vienne). Prizzieux, professeur à l'Institut agronomique 14, rue Cambacérès, Paris. PruNET, sous-direcieur de la Station agronomique et maitre de conférences à l’Université de Toulouse (Haute-Garonne). Quécer, président honoraire de la Société Mycologique, docteur en médecine, à Hérimoncourt (Doubs). Rapars, Maxime, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Phar- macie, 297, boulevara Raspail, Paris, LISTE DES MEMBRES. 9 MM. : Razer, professeur à l'Ecole d’Alfort (Seine). L'abbé RaimBauzr, vicaire à Saint-Germain le-Guillaume, par Andouillé (Mayenne). Raoucr, Charles, docteur en médecine, Raon-l’Étape (Vosges). Ray, agrégé, préparateur à l'Ecole normale supérieure, 45, rue d'Uim, Paris. Rex, docteur en médecine à Ralishbonne (Bavière). Russo, Antoine, avocat, place Garibaldi, 4, Nice Alpes-Marit.). RozLanp, Léon, 80, rue Charles-Laftite, Neuilly-sur-Seine (Seine). RossieNoz, pharmacien à Mézières (Ardennes). Roze, sous-directeur honoraire au Ministère des finances, président de la Sociélé, 2, roule de Carrières, à Chatou (Seine-et-Oise). SAccarDo, P.-A., docteur, professeur de botanique à l’Université de Padova (Italie). L'abbé Saror, curé à Oudincourt, par Vignory (Haute-Marne). L'abbé SarRAzIN, curé de Montmort (Marne). SAUVAGEAU, Camille, professeur à la Faculté des Sciences de Lyon (Rhône). L'abbé SéourNé, professeur d'histoire naturelle au petit séminaire de Blois (Loir-et-Cher). De SEvNEs, professeur agrégé à la Faculté de médecine, vice- président de la Sociélé, rue de Chanaleilles, 45, Paris. SIMONNET, pharmacien à Ponts-de-Cé (Maine-et-Loire). SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE de Loir-et-Cher, Blois. SOCIÉTÉ DE BOTANIQUE ITALIENNE, Rome (Italie). Taupin, étudiant en pharmacie, 35, rue Royale, Versailles(Seine-0.). Taerer, notaire, 24, boulevard St-Denis, Paris. Tuézée, professeur suppléant d'histoire naturelle à l'École de méde- cine et de pharmacie d'Angers, 11, place Ste-Croix (Maine-et-L.. Tomas, Ernest, professeur-viticulteur à Auxerre (Yonne). Taomas, docteur en médecine à Tanzies, près Gaillac (Tarn). Mie la baronne Turco-Lazzan, à Trente (Tyrol). Vurissimo D’ALMEIDA, rua do Conselheiro, Monte-Verde, 54, 1e Lisboa (Portugal). VraLa, professeur à l’Institut agronomique, 16, rue Claude-Bernard, Paris. ViDELIER, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura) 10 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Viron, docteur en médecine, pharmacien en chef de l'Hospice de la Salpétrière, boulevard de Hôpital, 47, Paris. VuizLEMIN, Paul, professeur à la Faculté de médecine de Nancy. 16, rue d'Amance, Malzéville. WARHLICH, à l’Institut botan. de l'Académie demédecine militaire, St-Pétersbourg (Russie). « MEMBRES CORRESPONDANTS. BERNARD, vérificateur des poids et mesures, Monthéliard (Doubs) Camus (Mme), Paul, 7, rue des Lious-St Paul, Paris, CHEVALIER (Mme), 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). DeuLin (Mme), 47, boulevard Diderot, Paris. Duran», publiciste, pharmacien-lauréat à Eysines, près Bordeaux (Gironde). GAUTHIER, Charles, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). Kuss, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). le comte de MARTEL, ancien conservateur des forêts, 38, rue Napoléon, les Sables-d'Olonne (Vendée). PERDRIZET, J.-F., pasteur à Vaudoncourt, par Dasle (Doubs). PERRIN, inspecteur des forêts, à Rambervillers (Vosges). Vaucurer, Armand, chef de division à la Préfecture du Jura, Lons- le-Saunmier. Bulletin de la Société Mycologique de France Nouvelles espèces ou variétés de Champignons de France Par M. BOUDIER. Dans cette notice, je viens donner la description et les figures de quelques espèces de champignons qui m'ont paru assez intéres- sants pour attirer l'attention des mycologues. Les uns apparlien- nent aux Hyménomycètes, les autres aux Discomycèles, mais toutes ont élé recueillies en France, tant par quelques-uns de mes cor- respondants que par moi-même. 1. PLEUROTUS osrREATUS var. Nunipes Boud. PI. I Fig. I. — Cæspilosus pileo excentrico aut fere dimidiato, glabro intensè cinereo-fusco, pediculo albo, læve, lamellis albidis longè decurren- ibus, posticè anastomosantibus. Pileus plus minusve excentricus, sed posticè marginatus colore intensè cinereo-fusco, glaber vix adpresse fibrillosus, carnosus. Slipes crassus, brevis, albus, nec hirsutus aut velutinus, à statione reclus aul ascendens. Lamellæ tenues, longè decurrentes, albidæ, ad basin anastosomantes ut in PJ. oslrealo. Sporæ albæ, oblongo- cylindricæ, vix curvalæ, intus subgranulosæ, long. 10-114 lalitud. 4-4,50, Ad Ossia Balenæ in Museo Burdigalense à D. Dubalen repertus, julio 1883. Celle variété que je ne puis séparer spécifiquement du vérilable ostrealus, s’en distingue cependant netlement par le pédicule entièrement glabre sans apparence du lomentum hirsute que lon voit dans le type. A l'extrême base cependant on aperçoit quelque- fois un très fin velouté qui est loin de ressembler à ce que lon voit ordinairement. La couleur et l'odeur sont les mêmes. Les spores sont blanches. La poussée de cet hyménomycète sur des os de baleine m'avait 12 EM. BOUDIER. au premier abord étonné, et J'ai tenu à demander à notre collègue, M. Dubalen, si réellement l'espèce s'était bien développée sur les os mêmes el non sur quelques parties du squelette complétées en bois comme on le voit fréquemment dans les musées. Sur sa réponse affirmalive el des plus explicites, j'ai eu la certitude que los était le véritable support. Depuis, j'ai pu voir que ce fail n’était pas unique et que plusieurs Agaricinés avaient déjà élé trouvés, depuis longlemps même sur ce stratum anormal, mais qui peut en effet, ofrir bien des éléments favorables à leur existence. Micheli, dans son Genera, a publié, p. 123, n° 21, ur fait sem- blable pour un Agaric glutineux et squameux à lames brunes qui lui avait élé communiqué par Tilly, et qui u’est certainement pas notre plante. Montagne, ensuite, en 1836, dans les Annales des Sciences nalurelles, à indiqué le Schyzophyllum commune comme poussé dans la rainure formée par la réunion de l'os occipilal avec le temporal du cràne d’un de ces cétacés. Le fait donc, quoique connu, est Certainement rare, et j'ai cru par cela même devoir le faire connaître à nouveau d’autant plus que le champignon trouvé différait par son pied glabre du véritable Plewrolus ostreatus. IT. HycropHonus TuRuNDUS var. LEPIDUS Boud. PI. 1. Fig. II. — Medius 5-7 c. allus, gracilis, splendidè aureo-aurantiacus, pileo squamuloso, lamellis longè decurrentibus pallidis. Pileus convexus squamulis minulis lomenloso-hirsutus, medio umbilicalus, dein decolorans et aureus centro saluratiore. Stipes elongatus, æqualis, 2-3 m. m. crassus, sursum fistulosus deorsum solidus, ad apicem paulo incrassatus, glaber, colore pilei. Lamellæ crassæ, distantes, latæ longè et sæpè abruplè decurrentes, pallidæ sed colore pilei ad basim paululum Uinetæ. Sporæ oblongo-ovatæ, intus granulosæ 9-10 X 9-6. Caro süipilis aurantiaca, pilei pal- lidior. Montmorency. Auguslo et Septembre in nemoribus paludosis pluribus annis legi. - Cette belle espèce est très voisine de minialus, mais généralement un peu plus grande, plus grèle et de couleur non coccinée. Elle s’en distingue surtout spéciliquemeal par ses lames bien plus dé- currentes, même chez les jeunes sujels, caractère constant qui ne permel pas de les réunir. Elle est plus voisine encore de {urundus NOUVEAUX CHAMPIGNONS DE FRANCE. 13 qui a aussi les lames {rès décurrentes et surtout de la variété mollis de Berkeley, mais elle se distingue bien du type par ses squames concolores, jamais grises ou brunätres, ses spores un peu plus grandes et son habitat, et de la variété anglaise par ses lames bien plus larges. Je trouve cetle espèce tous les ans au pied de loulfes d’Aulnes et de Frênes dans un bois marécageux de la forêt de Montmo- rency. IUT. Psarayra Typræ var. Irrnis Boud. PI. 1. Lig. IT. — Minuta, 2-4 c. m. alla, gracilis, pileo fusco, slriato, ruguloso, pediculo pallidiore cortinà floccosà cincto. Pileus umbonalus, fragilis, fuscus, ad marginem longè strialus, supra præcipuè ad umbonem rugoso-rivulosus, semi-pellucidus. Lamellæ primo pallidæ, dein fuscæ, posteaque fusco-purpureæ, acie serrulatæ, subliberæ. Pediculus elongatus, gracilis, | m.m.- 1 m. m. an crassus, intus cavus, albus aut pallidè fuscescens, ad apicem farinaceus, infra medium leviter focculosus et annulo floccoso albido cingulatus, ad basin bulbosus sæpè pubescens et mycelio membranaceo albo ad folia adfixus. Spor elliptict pallidè fusco-cinereæ, magnà copià visæ lusco-badiæ, inlus nebulosæ, 10-132 X 6-7. Montmorency Junio-Auguslo, ad folia putrida Zridis paludosæ rarius Caricum vel Sparganiorum in paludosis sylvæ. Celte pelite espèce très fragile, me parait voisine du Psathyra Typhæ Kalckbr., mais s'en bien distinguer par son chapeau omboné, couvert de rugosilés analogues à celles qu’on observe sur certains Plutsus, par la présence plus manifeste d’un anneau floconneux au milieu du stipe et même plus bas, el par sa fragilité. Elle a assez l'apparence d'un Pluleolus, mais elle en diffère complètement par la couleur des spores el par son anneau. Les spores sont sous le microscope très pales et nébuleuses intérieurement. Vues en masse, elles sont colorées en brun très légèrement pourpré. La proximité de cette espèce avec celle de Kalckbrenner m'engage à ne la considérer que comme une variélé. IV, Ramanria Riezr. Boud. PI. IL. — Magna, robusta 10-12 e. m. alla, achraceo-rufescens, trunco crasso albido, ramis erassis, robus- lis, parce divisis. 14 EM. BOUDIER. : Truncus 2 . - 3c. m.latus, albidus, deorsum incrassalus, ramis salis numerosis, robuslis, bis terve divisis, oblusis, sæpè ad exire- mitatem erosis, À ©. m. - 1 c. m. ee crassis, longitudinaliter et eleganter striatis, ochraceo-rufescentibus. Caro alba, non amara, sub hymenio citrina undè rami in partibus erosislutescentes. Basidia clavala, elongala, intus granulosa, 70-804 longa, 10 circiter crassa, telraspora et cyslidis elongatis filiformibus intus granulosis immix{a. Sporæ majores, læves, oblongo-undulatæ, hilo lateraliter produeto benè conspicuo, pallidè ochraceæ, intus granulosæ rarius gultulosæ, 16-18x longæ, 9-7 crassæ. Grande-Chartreuse (Isère), in Fagetis et abiegnis mixlis. Sep- tembre 1896, legit doct. Riel. Cette belle espèce a la couleur et la taille du Ramaria formosa, mais elle s’en distingue bien à ses rameaux bien moins divisés, presque simples, bien plus épais et obtus au sommet et par ses spores plus grandes de 16 à 18: de longueur tandis que celles de formosa n'alteignent que 12. Elle serait plus voisine de Clavaria anomala, mais me parait dislincle par ses rameaux encore plus robustes el une à deux fois divisés, ce qui en fait un vrai Ramaria. Le sommet des rameaux est loujours obtus, quelquefois un peu aplati, et jaune citron quand il est érodé. Les stries, qu’on remar- que d'ailleurs assez souvent sur d’autres espèces. sont longitudinales, plus ou moins ondulées et en occupent toute la longueur. La chair est fine et douce et formée d’hyphesallongées, septées, d'environ 10g de diamètre. Je la dédie à notre zélé collègue, le D' Riel, qui l’a récoltée à la Grande Chartreuse et me l'a gracieusement envoyée avec nombre d'espèces intéressantes. V. ALEURIA OLIVACEA Boud. PI IL. Fig. L. — Major, sessilis, 3-5 c. m, lala, olivaceo-fusca exlus concolor, furfuraceo-granulosa, sporis verruculosis elliplico-fusoideis. Receplaculum cupulatum, undique olivaceo-fuscum, exlus præci- puë ad marginem furluraceum. carne concolore sat tenui. Para- physes gracles, vix ad apicem incrassalæ, seplalæ, intus aliquoties subnebulosæ, 5-64 spissæ, hyalinæ aut vix linctæ. Thecæ octos- poræ, operculatæ, cylindricæ ad basin paululum altenuatæ, 2904 et ultra lengæ, 152 circiter crassæ, pallidè fuscescentes, iodo cæru- LS diet, 2 {th NOUVEAUX CHAMPIGNONS DE FRANCE. 15 lescentes. Sporæ elliplico-fusiformes, extus verruculosæ, intus non guttulosæ, pallidè ut thecæ fulventes, 22-23: X 10-11. Nice. Ad terram Maïo, undé benevolè misit clar. Barla. Celle belle espèce est à peu près de la taille de Galactinia succosa et surtout de la variélé infuscata @. Mais elle est moins épaisse et sa couleur est entièrement olivàtre aussi foncée en dessous qu’en dessus. Elle s’en distingue d’ailleurs nettement par ses spores qui n’ont pas de sporidioles internes et sont de forme un peu différente. Elle se rapproche davantage de badia, mais elle est aussi moins épaisse et n'a rien de rougeälre ou de pourpré dans sa couleur. Ses spores encore l'en distinguent bien. Son odeur m'a paru assez forte. . Je Pai reçue plusieurs fois de Nice de mon regretté correspondant et ami M. Barla. VI. Ascopxanus (Cubonia) penTarTus Boud. PI. IL. Fig. I, — Medius, 2-6 m. m. latus, pallidè badius, hymenio concolore mar- gine membranaceo dentibus triangulis fisso. Receptaculum hemisphæricum, exlus læve, marginatum, pallidèé badium, margine membranaceo elevalo dentibus triangularibus fisso, hymenio plano aut convexulo concolore aut saturatiore. Para- physes hyalinæ, ad apicem septatæ, subarticulatæ et paululum crassiores, simplices aut divisæ, colore badio subtinctæ, 6-Ty crassæ. Thecæ operculalæ, oclosporæ, hyalinæ, cylindricæ sed ad basin attenuatæ, 200-2504 longæ, 16: 7 latæ. Sporæ perfectè rotundatæ, albæ, intus non grunulosæ, 9-10 crassæ. Ad terram sabulosam cuniculis fimetosam et in stercore ipso, rarius reperitur in nemoribus circa Parisios. Octobre, novembre 1895 et 1896. Bois de Beauchamp. Cette espèce a exactement l'aspect extérieur el la couleur de l'Asc. hepalicus (Peziza hepatica Batsch. Humaria hepatica Sace.) dont elle a l'habitat, mais elle s’en distingue bien par sa couleur un peu moins foncée et ses spores exactement rondes. Elle parait aussi venir dans des localités moins argilleuses. Les premiers échantillons que j'ai vus ont été trouvés par M. Hetier, à là localité cilée, et depuis je l’ai retrouvée en assez grand nombre plusieurs fois dans les mêmes endroits. 16 EM. BOUDIER. VII. Hecorien ruLvum Boud. PI. IT. Fig II. — Minutum, muscicolum, stipitatum, Omm5 usque ad {m5 Jatum et altum, brunneo-fulvum hymenio et basi pediculi saturatioribus. Receptaculum slipite plus minusve longiore snffultum, vix margi- natum, extus glabrum hymenio convexo aut plano paululum satu- ratiore, slipite æquali aut deorsum allenuato, colore intentiore præcipuè ad basim. Paraphyses fulvæ, vix seplalæ, simplices, rarius divisæ, ad apicem sub crassiores, 3-44 spissæ.Thecæ clavalæ amplæ, inoperculatæ, ad basin allenuatæ, hyalinæ, oclosporæ, 150-200% longæ, 11-18 latæ. Sporæ oblongo-ellipticæ, albæ, sub inæqui laterales, rarius curvulæ, apicibus obtusæ, intus granulis variæ magnitudinis repletæ, 16-212 longæ, 7-10 crassæ. Ad muscos minores, axillis foliorum innascens, locis arenosis secus vias in sylvà Carnelle dictà Februario, 1896. Cette pelite espèce n’est guère visible qu’en enlevant des plaques de terres couvertes de peliles mousses, Phascum, Dicranella et autres, et les examinant attentivement. Elle vient toujours à l’ais- selle des feuilles ou au sommet des tigelles. Sa couleur est d’un fauve brunätre uniforme ordinairement plus foncé sur l’hyménium et surtout à la base du pédicule qui est plus ou moins allongé et toujours bien visible. Je n’ai pas vu les spores avec des cloisons. Elles sont remplies de granulations inégales, plus rarement de gout- telettes huileuses. Les paraphyses dans tous les échantillons que j'ai examinés n’élaient pas granuleuses intérieurement quoique colo- rées. Cette espèce est bien voisine d’Æelolium phascoïdes Fr. ou Peziza dubia Batsch. qui a le même habitat, mais sa couleur constamment plus foncée, surtout sur je slipe, l’en éloigne suffisamment. VII. Hecoriunm Gunicuu Boud. PI. IL. Fig. IV. — Pro genere medium, stipitatum, 2-3 m. m. latum et tolidem allum, luteo- ochraceum, hymenio saluratiore et margine fulvo cincto. Receptaculum slipitatum, exlus læve, ochraceum margine brun- neolo, pediculo concolore crasso, deorsum allenuato, bymenio satu- ratiore aliquoties sublaterilio. Paraphyses tenues, elongalæ, ad apicem crassiores, ad basim divisæ et sub-septatæ, intus granulis mioutis nebulosæ, 4-54 crassæ. Thecæ elongalo-clavalæ, inoper- culatæ, hyalinæ, 8-sporæ, 200-230 longitudine æquantes, 12-13 BULL. DE LA SOC. MYCOL. DE FRANCE. : : TXT LI I. HYGROPHORUS LEPIDUS Boud. — II. PLEUROTUS NUDIPES 8. IN. PSATHYRA TYPHÆ Var. IRIDIS B. A en nc An n° À Pa ra) ° An nrann he ° " nnerc sa Fnsne. nnnes = 0 r0n Conan a Ce non Pnenr PP n° nnnna nn n neanrn an Dan CO n° 2n A n2=0 ne a : D crane ae ° Fonn ° 0on en Où nine n An PR nAnne nnnan nnnn ee = D 000 es D nnran & Dont N= en CS nnane É es A [= = Æ BULL. DE LA SC. MYC. DE FRANCE. {l DE: © , o Lu BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XI, PLÈN52> » a f : \ HI s: | DO À à en Le 1v< Ki > | etre) iv 7 1v8 ! R) \ 5\ \ \ l à. + à! I. ALEURIA OLIVACEA Boud. — II. ASCOPHANUS (Cubonia) DENTATUS Boud. NT. HELOTIUM FULVUM Boud. — HELOTIUM CUNICULI Boud. pu Age) NOUVEAUX CHAMPIGNONS DE FRANCE. 11 lalæ. Sporæ oblongo-fusiformes, albæ, intus granulis inæqualibus pluribus ad extremitates posilis replelæ, continuæ, dein medio uniseplatæ, 16-204 X 6-7. In sylvà Carnelle dictà. Septembre 1894 legi ad fimum cunicu- lorum. Celle espèce curieuse par son habitat fimicole a quelques ressem- blances avec les espèces jaunes de ce groupe, mais elle s'en dis- tingue bien par sa lailie moins élevée, sa marge brunàtre, les mesures de ses spores et surlout par son habitat. Comme beaucoup d’espèces de ce genre, sa chair est assez épaisse et le réceptacle n’esl pas cupuliforme, si ce n’est dans le commencement. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANGHE 1. — Lig. I. — Pleurolus ostreatus var. nudipes Boud. a. Groupe de grandeur naturelle. b. Champignon isolé vu en dessous. c. Coupe d’un autre. d. Spores grossies 820 fois. e) E ig. I[.— Hygrophorus lurundus var. lepidus Boud. a. Champignon adulte, grandeur naturelle. b. Champiguon jeune, — c. Coupe. d Chapeau vu en dessous, e. Spores grossies 820 fois. — Fig. IL. — Psathyra Typhæ var. Dridis Boud. a. Spécimen de grandeur naturelle. b. Autre vu en dessous. c. Coupe. d. Spores grossies 820 fois. PLANCHE Il, — Ramaria Rieli Boud. ; a. Spécimen de grandeur naturelle. b. Le même vu de l’autre côté. ce. Basides et cystides grossis 475 fois. d. Spores vues à 820 diamètres. PLANGHE IT. — Mig, I. — Aleuria olivacea Boud. a. Cupule de grandeur naturelle. b. Coupe de la même. e. Thèques et paraphyses à 225 diamètres. d. Extrémité d'une paraphyse grossie 820 fois. e. Extrémité d'une thèque vide montrant l'opercule à 820 diamètres. f. Spores grossies 820 fois. 18 EM. BOUDIER. Fig. II. — Ascophanus (Cubonia) dentatus Boud. a. Groupe vu de grandeur naturelle. b. 3 réceptacles grossis 4 fois. e. Coupe d’une cupule grossie 3 fois. d. Thèques et paraphyses vues à 295 diamètres. 2. Extrémité d'une thèque mûre grossie 820 fois. f. Extrémité d’une thèque vide montrant l’opercule grossie 820 fois. g. Spores vues à 820 diamètres. Fig. IT. — me fulvum Boud. 1. Groupe de petites mousses portant 3 chan gnons de grandeur naturelle. b. ce. Spécimens à différents âges grossis 5 fois. d. Coupe d’un réceptacle grossi 8 fois. e. Thèque et paraphyse grossies 295 fois. f. Extrémité d’une thèque vide montrant le foramen, grossie 820 fois. g. Spores grossies 820 fois. Fig. IV. — Helotium cuniculi Boud. &. Groupe de grandeur naturelle. b. Cupules grossies 4 fois. c. Coupe d’une autre cupule grossie 4 fois. d. Thèque et paraphyses grossies 295 fois. e. Extrémité d'une paraphyse à 820 diamètres. f. Partie supérieure d’un thèque vide montrant le foramen, grossie 820 fois. g. Spores vues à 820 diamètres. FT Sur les cholestérines des champignons par M. E. GÉRARD, Professeur agrégé à la Faculté de médecine et de pharmacie de Toulouse, Dans une première nole (Bulletin Soc. mycolog. de France, t. NII, p. 169), j'ai démontré que toutes les cholestérines retirées de certaines familles de végétaux eryplogamiques appartenaient, par leurs propriétés bien spéciales, au groupe de l’ergoslérine de M. Tanrel, et qu'elles étaient bien différentes de celles qui prove- naient des Phanérogames. Je me propose maintenant d'étudier les cholestérines d’autres végélaux inférieurs, tels que la levure de bière (Ascomycèles), le mucor mucedo (Oomycèles) et le lichen pulmonaire (Lichens). De plus j'indiquerai d’autres réactions qui serviront, avec celles que M. Tanret a primilivement signalées, à la différenciation des cho- lestérines appartenant au groupe de l’ergostérine. I Cholestérine de lalevure de bière. — L’extraction de la choles- térine de la levure de bière n’est possible qu'autant que l’on opère sur une très grande quantité de produit. Les opéralions ont porté sur 30 kilog. environ d'une levure renfermant 10 à 75 pour d’eau. La dessication, pour être totale, nécessile un long séjour à l’étuve et, sous celle action prolongée de la chaleur, on n’obtient que des traces d’une cholestérine impure et colorée : nous verrons, du reste, que ce principe immédiat, chauffé à 100°, s’altère rapide- ment à l’air. Aussi ai-je préféré, en raison des proportions de ma- tière employée, délayer la levure de bière dans une grande quan- tité d'alcool à 96°. On essore, le résidu alcoolique se dessèche ensuite rapidement entre 40° et Z0° et l'on épuise le produit pulvé- risé par de l’éther sec, Quant à la solution alcoolique étendue d’eau par suite de la déshydratation de la levure, on la distille; la solution aqueuse restant est agitée avec de l’éther. Par évaporation de ces solutions éthérées, on oblient un résidu qui, purifiée par l’éther de pétrole, donne une matière grasse, brun rougeàtre, 20 E. GÉRARD. semi-liquide. Cette matière grasse, que j’ai étudiée en collaboration avec M. Darexy, mon préparateur, fera l’objet d’une note spéciale. Pour isoler la cholestérine, la graisse est saponifiée, le savon obtenu est dissous dans l’eau, et on. agite la liqueur avec une grande quantité d’éther. Par évaporation de la solution éthérée, décantée, il reste un produit cristallin que l’on redissout dans de l'alcool à 94° bouillant. Une substance huileuse, azolée, se dépose tout d’abord ; elle est insoluble dans l’eau, très peu soluble dans l’al- cool, soluble dans le chloroforme, le sulfure de carbone et la ben- zine ; elle ne se saponifie pas. La solution alcoolique bouillante, privée de cette malière huileuse, donne, par refroidissement, des cristaux qui, examinés au microscope, se présentent en forme de naveltes groupées autour d’un centre commun et qui sont mélangées de grains amorphes. Ces cristaux fondent à 124-1259, ils sont formés par de la choles- térine impure, car, après des cristallisalions successives, on obtient des lames rectangulaires fusibles à 135-1360. Le produit purifié cristallise dans l’éther et le chloroforme en fines aiguilles. Il dévie fortement à gauche la lumière polarisée. Son pouvoir rotatoire a élé déterminé à la lumière du sodium avec un tube de {0 cenli- mètres. Poids de la substance desséchée dans le vide. O0 gr. 119. Volume de la solution chloroformique...... 25 cent. cubes. Rotation observée... ...... SR AL RDA 30 À 50x25 D'où «D æ KO — 1050. Le pouvoir rotaloire est donc de «D — — 105°. Cette cholestérine s’allère lentement à l'air à la température ordinaire, et rapidement à 100° en se colorant en jaune, puis en brun. Le fait suivant donnera une idée de sa facile altération : la solu- tion chloroformique, qui a servi à la détermination du pouvoir rotatoire, est évaporée à siccité. Le résidu, étant resté exposé à la chaleur du bain-marie pendant dix minutes après dessication com- plète, s’est fortement coloré et redissout dans l'alcool concentré et bouillant, on a obtenu des cristaux qui ne fondaient plus qu'à 424-125°, alors que primitivement le point de fusion était de 135-130°, CHOLESTÉRINES DES CHAMPIGNONS. 21 On a chargé de préparer l’éther benzoïque de cette cholestérine en la chauffant à 440°, pendant quatorze heures, avec de l’anhy- dride benzoïque dans un tube scellé. Le produit coloré qui en résulle est triluré avec de la chaux éteinte et le mélange est chauffé, pendant une demi-heure, au bain-marie, pour enlever l'excès d’anhydride benzoïque. On épuise per l’éther bouillant et la solu- tion éthérée distillée donne un résidu brun jaunätre que l’on fait cristalliser dans l'alcool bouillant. Par refroidissement il se dépose de rares cristaux colorés, lamellaires, agglomérés en figurant une croix de Malle; les eaux-mères renferment un produit sirupeux incristallisable. On n'a donc obtenu qu'une substance impure el altérée. Quoiqu'il en soit, la cholestérine extraite de la levure de bière présente les réactions différentielles de l’ergostérine et des choles- lérines des cryplogames que j'ai déjà étudiées (Bull. Soc. Myc. de France, t. VILI, p. 169 et 174); sa facile altérabilité et son pouvoir rotaloire la rapprochent également de celle substance. IL. Cholestérine du mucor mucedo. — Après plusieurs essais, je suis arrivé à pouvoir cultiver celte moisissure sur un liquide nulri- tif présentant la composition suivante : HA Re eu te ne . 1.500 grammes, LATE ane name Ie 100 — Azolate de potasse. ........... 1 — Phosphale de soude........... = Sulfate d’'ammoniaque........ c 0 gr. 50 Carbonate de magnésie....... : 0 gr. 50 Pour pouvoir rechercher la cholestérine, on a dû recueillir une assez grande quantité de ce champignon ; aussi les cullures ont- elles été faites continuellement pendant trois mois. Tous les thalies récoltés ont été épuisés par l'alcool bouillant. Le résidu provenant de ces liqueurs alcooliques est constituée par de la malière grasse, de la cholestérine et divers autres produits. La cholestérine a été séparée par des {raitements identiques à ceux qui ont été employés pour la cholestérine de la levure de bière. La proportion infinitésimale de cette substance que j'ai pu isoler, 22 E. GÉRARD. ne m'a pas permis de déterminer ses contantes physiques. Toute- fois, ce principe si rare cristallise en petites lamelles et donne les mêmes réaclions que l’ergostérine de M. Tanret. IT. Choleslérine du lichen pulmonaire. — Une assez grande quantité d'extrait alcoolique de lichen pulmonaire a été traité par de l’éther sec. Le produit de l’évaporalion de la liqueur éthérée a été repris par de l'éther de pétrole qui, après distillation, a donné une graisse verdètre semi-liquide dans laquelle j'ai recherché la cholestérine. On à isolé une très petite quantité d’une substance cristallisant dans l’éther en fines aiguilles et dans l’alcool en lames rectangu- laires. Elle présente les réactions de l’ergostérine . Doit-on s'étonner de rencontrer dans le lichen une cholestérine ayant des analogies avec celles que nous avons retirées jusqu'ici des diverses classes de champignons ? Il suffit, pour expliquer ce résullat, de se rappeler que le thalle d'un lichen se compose de deux éléments intimement associés, savoir : 1° le thalle incolore d’un champignon ; 2° le thalle, pourvu de chlorophylle, d’une algue qui peut appartenir à plusieurs familles différentes. Dans cette association, le champignon est presque toujours prédominant. Le résultat trouvé rentre donc dans la règle générale que j'essaie de poser, à savoir que loules les cholestérines, y compris celles que j'ai déjà étudiées dans des notes antérieures, provenant de diverses familles des Cryplogames (Basidiomycètes, Myxomycètes, Ascomy- cètes, Oomycètes et Lichens), sont des principes bien distincts de la cholestérine animale et de la phitostérine (cholestérine des végé- taux supérieurs). Elles se rapprochent par leurs propriétés particu- lières, de l’ergostérine de M. Tanret; quelques-unes sont même completement identiques à cette dernière (Voir Bulletin Soc. Myc. de France, T. VI, p. 115). C’est ce qui me conduit à dire que ies cholestérines existant dans les végélaux inférieurs appartiennent toutes à un groupe bien spécial : groupe de l’ergostérine. IV. Autres réactions servant à la différenciation des cholestérines äppartenant au groupe de l’ergostérine. — 1° La cholestérine ani- male traitée par l'acide sulfurique concentré donne une coloration iaunâtre ; le mélange étendu donne un précipité blanc. CHOLESTÉRINES DES CHAMPIGNONS. 23 Au contraire, les produits du groupe de l’ergostérine se colorent en rouge par l'acide sulfurique et l'addition d’eau amène un préci- pilé vert. 2° Si l'on ajoute à une solution de choleslérine animale dans le tétrachlorure de carbone de l’acide sulfurique de densité 1,76, on oblient une coloration jaune clair qui, en présence de l’eau, devient blanc laiteux. Par le repos, le tétrachlorure séparé est incolore. L’ergostérine et les cholestérines analogues traitées dans les mêmes conditions se colorent en rouge sang et le tétrachlorure se dépose avec une belle coloration verte. . _ La Maladie de la Gale de la Pomme de terre et ses rapports avec le Rhizoctonia Solani Kühn, par M. E. ROZE. Dans une Note précédente, j'ai eu l'honneur de faire connaître à la Sociélé mycologique quelle était la cause première de la maladie de la Gale de la Pomme de terre. J’ai pu suivre, cette année, les divers progrès de celte maladie dont la propagation est singulière- ment rapide, car le jardin dans lequel je complais faire des expé- riences à son sujel, en me servant de grands pots pour y faire des cullures réservées avec des lubercules galeux, m'en a donné un exemple frappant. Une centaine de pieds de Pommes de terre de diverses variétés, qui se trouvaient cultivés dans ce jardin, ont tous été de ce l'ait plus ou moins contaminés, et cependant les pots qui contenaient les tubercules galeux étaient distants de nombre de ces pieds de Pommes de terre de plus de 12 mètres et se trouvaient placés dans des plates-bandes séparées par des allées d’un mètre de large. Bien que je n'aie pas fait d'expérience précise pour véri- fier le rôle tout spécial qu'ont du jouer d'assez nombreux lombrics dans cette contamination générale, je crois être autorisé à les con- sidérer comme ayant été les agents de transport du Wicrococcus 24 E. ROZE. pellicidus sur les tubercules devenus galeux, la viscosité de leurs anneaux séligères me paraissant apte à les faire s’imprégner du mucus du Microcoque, d'autant plus que je n’ai remarqué dans le jardin aucun autre animal fouisseur capable d'opérer cette dissémi- nation, et qu'à l'arrachage il se trouvait toujours nombre de lom- brics entre les tubercules. Quoi qu’il en soit, je vais résumer mes observations sur ce que j'ai pu ainsi facilement constater. La maladie de la Gale a trois stades de développement. Le premier stade débule constamment par les peliles pustules ponctiformes que j'avais obtenues dans ma première expérience du printemps; sur les variélés rouges, ces pustules exigues sont blanchätres; elles sont brunätres sur les variélés jaunes et violettes, tandis que sur les variétés panachées de rouge, elles simulent des poncluations carminées, par suite d'une formalion toule spéciale de matière colorante que le tuber- cule semble opposer aux points d'attaque. ; Le second slade est caractérisé par la présence, sur l’épiderme des tubercules, de crevasses en général peu profondes, qui rayon- nent plus ou moins régulièrement autour des pustules ponctiformes primordiales ou forment une zoue concentrique de légères proémi- nencés. Ces crevasses sont brunàtres sur toules les variétés. Enfin, dans le troisième stade, les crevasses brunàtres se creu- sent, s'étendent et même parfois se rejoignent, au point qu'elles peuvent de la sorte couvrir toute la surface des tubercules. Les variélés hätives ne présentent d'ordinaire la maladie qu’à son premier stade; les demi-hàtives la montrent déjà au second stade ; et les tardives soil en général au deuxième, soit au troisième stade. Le développement que prend successivement le Microcoque m'a paru coïncider, en effet, avec les pluies du printemps, d'été et d'automne, et l'humidité plus grande du sol être en relation directe avec l'extension que prend la maladie. En somme, cette maladie de la Gale de la Pomme de terre, toute superficielle, est à peine visible à son premier stade; elle l'est un peu plus au deuxième ; mais ce n’est guère qu’au troisième slade qu’elle commence véritablement à être préjudiciable. J'ai fait des recherches microscopiques sur les causes efficientes qui pourraient concourir avec le Microcoque, à produire les cre- vasses brunâlres caractéristiques de la maladie, et, contre mon GALE DE LA POMME DE TERRE. 95 allente, jai élé conduit à reconnaître que le Bacterium Bolleyi ne produisait pas tous les effets qu’il me semblait d’abord devoir lui être aliribués. Je ne l'ai trouvé que rarement, dans les crevasses profondes,et toujours à l’état de zooglées. Son actiontme paraît assez restreinte, car je ne l'ai jamais vu envahir complètement les cel- lules, ui atlaquer Jes tissus d'une façon perceptible. De son côté, le Hicrocorcus pellicidus ne se présente jamais non plus en grandes masses : il se contente de traverser les parois cellulaires et de vivre aux dépens des malières plasmatiques des cellules. Il porte ainsi la mortification dans lout le tissu épidermique où il pénètre, el ne se laisse voir souvent que sur les parois mêmes des cellules récem- ment envahies. Une autre cause efficiente a été signalée comme étant produile par une Mucédinée que j'ai longtemps cherché en vain à découvrir, c’est l'Oospora Scabies du D'° Thaxter. J'ai fini cependant par en constater la présence dans mes préparations microscopiques, faites avec d’infimes parcelles du Lissu mortifié et spongieux, détachées des crevasses galeuses. Mais celte découverte lardive m'a mis sur la voie de recherches toules nouvelles, car j'ai d'abord été fort sur - pris de ne trouver cet Oospora que lorsque les tubercules galeux présentaient en même lemps une autre maladie, le Rhizoctone de la Pomme de terre. Cette dernière maladie est peu apparente sur les tubercules des variétés hàlives, mais elle se montre plus distinctement sur les va- riélés tardives. Les tubercules de celles-ci, lorsqu'on les déterre en élé, présentent à leur surface des corpuscules noiràtres, reliés entre . eux par des filaments noirs, très ténus, perceptibles à la loupe. Ces filaments sont conslitués par le mycélium d’un Champignon : sur cerlains points, ils se condensent êt s’agglomèrent pour former ces corpuscules noiratres très visibles, qui ne sont autres que des sclérotes. Ges selérotes sont des organes de conservation et de repro- _duction du Champignon,comme je m’en suis assuré par expérience. La maladie dont il s’agit n’est pas nouvelle. Wallroth, en 1842, parait avoir désigné le Ghampignon sous le nom d’Ærysibe subter- ranea Solani. J. Kühn, qui la mieux étudié, sans pourtant le faire connaître complètement, l’a appelé Rhizoctonia Solani (1), et ce (1) Die Krankheiten der Kulturgewachse (1858).— Dans ses Fungi hypogui (1851), Tulasne en parlant de son Rhisoclonia violacea, dit que Lecoq l'a 26 E. ROZE. qui est instructif, c’est qu'il le considérait comme étant la cause de la maladie de la Gale de la Pomme de terre. Ceci ne peut s’expli- quer que parce qu'il arrive, en effet, que les deux maladies (Gale et Rlhuzoctone) se montrent souvent associées ensemble sur les mêmes lubercules, bien qu’elles s’y développent aussi séparément. Il en résulte que les lubercules gäleux, étudiés par le D'Thaxter, devaient êlre également plus ou moins couverts de filaments de Rhizoctone, car je n'ai conslalé la présence de son Oospora Scabies, que dans les crevasses galeuses où se montrait le mycélium du Rhizoclonia Solani. Le Dr Thaxter signale également son Oospora sur les Belteraves. Je n’ai pas eu occasion de l'aire des recherches à ce sujet. Lorsque l’on étudie ces filaments noirätres sur des lubercules non galeux de Pommes de terre, on remarque aisément qu'ils sont seu- lement appliqués sur la surface épidermique sans y pénétrer; il en est de même des sclérotes qui n’y adhèrent que faiblement puisqu'il suffit d’un coup d’ongle pour les détacher. IIS n’y laissent, du reste, aucune race, et lobservation microscopique donne la certitude que les cellules de l’épiderme ne sont nullement envahies par des suçoirs ou des filaments émanant de ces sclérotes. Il n’en est pas de même, toutefois, lorsque les sclérotes recou- vrent les puslules galeuses ou les avoisinent. Dans ce cas, les fila- ments du Rhizoclonia, qui, noiràtres à l'œil nu, vus par transpa- rence au microscope, sont d'un brun rougeälre, pénètrent en se décolorant dans les cellules morlifiées et s’insinuent dans les cel- lules mortes sous-jacentes ; mais alors les filaments se rétrécissent de plus en plus, si bien que lorsqu'on les retrouve dans les cellules sous-épidermiques, ils semblent totalement différer des filaments de la surface. Mais j'ai pu, à la suite de nombreuses observalions, acquérir la cerütude de leur véritable relalion, et ce premier point n’élail pas sans imporlance Pour compléter ce que je viens de dire sur le rétrécissement des filaments, je puis ajouter que les filaments bruns ont ordinairement Cnm010 à OmmO15 millièmes de millimètre de diamètre, que ceux vu très aboudant sur les tubercules de la Pomme de terre. Or le Rhizoc- tonia Solani Kühn, que Tulasne ne parait pas avoir observé,est très diffé- rent de son Rhizoclonia violacea. GALE DE LA POMME DE TERRE. 97 qui pénètrent dans le lissu morhfié du lubercule et qui sont inco- lores n'en ont plus que 0®#009, et que les ramifications succes- sives diminuent insensiblement de largeur diamétrale depuis OnnmO07 jusqu’à Omm005. ; Or c’est également dans les cellules sous-épidermiques que se montre l’Oospora Scabies, et cela, je dois le dire, assez rarement. Le D' Thaxter décrit son Ocspora comme ayant « des conidies sphériques ou ovoïdes, hyalines ou légèrement colorées, non cloi- sonnées, en chapelels réguliers, courts eLinerles,comme un Torula». Il m'a paru, en effet, constitué par des chapelets de sphérules hyalines, agglomérées dans une cellule hospitalière, et qui repré- sentent des filaments à renflements successifs ampulliformes. Jajouterai que ces chapelets remplissent lotalement la cellule du lissu où ils ont pris naissance, el que leur agglomération, dans la cellule, donne à leur ensemble, sous le microscope, l'apparence d’une grappe de raisin blanc à grains très serrés. Le diamètre des renflements sphériques varie de 0"#009 à Omml1?2, celui des ovoides de Omm009 xXOum015. Dégagés de leur cellule hospitalière, ces chapelets de sphérules transparentes, formés par autant de ren- flements successifs des filaments du mycélium, ressemblent assez bien à ce qu'on appelle, dans les laboratoires de chimie, des lubes de Liebig. Traités par la teinture d’iode, ce mycélium se colore en jaune et les sphérules en brun rougeàtre foncé. J'ai réussi à disséquer quelques-unes des cellules mortifiées où se développent ces mêmes chapelels,très peu résistants à la pression, L'une d'elles m’a offert le début d’une de ces formations monili- formes hyalines. C’élait, dans son ensemble, une sorte de glomé- rule muriforme qui n'occupail qu'une partie de la cellule hospi- talière, et duquel parlait un filament mycélien ramifié, donf les trois ramifications se rendaient dans les cellules avoisinantes ; les sphérules en élaient plas petites que celles qui remplissaient entiè- rement leur cellule de formation. D’autres cellules mortifiées m'ont permis d'observer plusieurs de ces filaments très ténus, qui m'ont paru être identiquement sem- blables à ceux du Rhizoctone. La difficulté des observations est rendue très grande, en raison du brunissement des cellules morti- fiées, aussi bien de celles de l'épiderme que des sous-épidermiques où se rencontrent le mycélium de l’Oospora et celui du Rhizoctone : 28 E. ROZE. il ne m’a pas été possible, par suite, de les voir se relier l’un à l’autre dans une même cellule. Mais l'absence de tout autre mycé- lium, le développement concomitant de ces mêmes filaments nycé- liens, d'aspect identique, et très voisins les uns des autres, me portent à croire que ces chapelets de sphérules hyalines peuvent être considérés comme un mode de fruclification du fRhizoctonia Solani, lequel n’a probablement pas la faculté de s’introduire dans les cellules épidermiques vivantes de la Pomme de terre, mais pro- fite de la morlificalion de ces cellules pour y pénétrer et y fructifier. Celte sorte de maladie, due au Rhizoctone, n’a pas d'ailleurs de gravité réelle, puisqu'il ne s’agit, en somme, que d’une sorte de symbiose, sans déperdition pour les tubercules hospitaliers. Cepen- dant, j'ai récolté, en octobre, certains de ces tubercules, devenus presque lout noirs par suile de l'extraordinaire développement des sclérotes. Il n’est pas besoin de recommander de ne pas employer pour semence des tubercules si peu selérotifères qu'ils soient, car c’est par ces sclérotes cerlainement que se reproduit le plus sou- vent le Rhizoctone, dont les filaments mycéliens doivent avoir la faculté de se rendre du tubercule-mère aux tubercules naissants. Je ne pourrais qu'émellre des hypothèses sur le rôle qui doit être attri- bué aux sphérules hyalines conidiformes. Knfoncées comme elles le sont dans les crevasses galeuses et d'une organisation des plus délicates, il serait difficile de se faire une idée de la fonction qu’elles peuvent être appelées à remplir. Mouvelles observations sur les Bactériacées de la Pomme de terre, Par M. E. ROZE. Par des Notes précédentes, j'ai eu l'honneur de faire connaître à la Société mycologique le rôleimportant que jouent plusieurs Micro- coques dans certaines maladies dont sont affectés les tubercules de Pommes de terre. En continuant mes recherches sur le même sujet, j'ai fait quelques nouvelles constatations que je lui demande la permission de lui signaler. Lorsque dans l'Eté, par une température de 200, des lubercules sains restent plongés un jour ou deux dans l’eau, j'ai pu observer qu'ils sont très souvent envahis par le Bacillus amylobacter. Ce Bacille continue à se développer dans les lubercules, même lors- que ceux-ci sont relirés de l’eau, el il ne reste bientôt plus que leur enveloppe épidermique, tout le parenchyme ayant été détruit par la fermentation butlyrique. Mais au-dessous de 20°, ces phénomènes ne se produisent plus (1). Tout ceci, du reste, est conforme aux observalions très précises de M. Van Tieghem. Dans le mois de Septembre, je mis en expérience sous cloche humide des tubercules de diverses variétés de Pommes de terre qui avaient présenté, lors de la récolte, des taches brunàlres sur leur épiderme. Ces tubercules provenaient de plantations failes, cette année même, soit avec des lubercules contaminés, soit avec des tubercules sains associés à d’autres malades. Sur la surface coupée de plusieurs de ces tubercules, je vis bientôt sortir un mucus blan- châtre que je reconnus être celui du Micrococcus albidus ; seulement il se montrait presque loujours associé à un Bacille qui m'a paru êlre le Bacillus sublilis. Ce Bacille, doué de son mouvement carac- téristique, ne s’est présenté d’abord que sous les formes sphérique (diam. 1) et elliptique unicellulaire (diam. 1 X 2y), ou bien en baguettes de 2 ou 4 cellules (longueur 3 ou 6). Ge n’est que vers (1) ! s’en produit d’autres alors. Des tubercules immergés pendant trois jours, se sont couverts des filaments à fausses ramifications du Cladothrix dichotoma Cohn. 90 E. ROZE. la fin de sa période d'action qu'il s’est offert en bâtonnets simples, longs de 34,avee une spore centrale ou deux spores polaires, ou bien longs de 3 u— avec trois spores.et des bätonnets doubles, longs de 6 ou Ty, avec respectivement 5 ou 6 spores. Je n'ai pu réussir à dis- linguer de cil à l'extrémité de ses cellules végétatives ou sporigènes. Dans d’autres expériences, un tubercule de la variété Mégresse, à demi plongé dans l'eau, émit sur une de ses parlies émergées un mucus bleuàtre qui était constitué par un Microcoaue de forme et de dimension semblables à celles du Yicrococcus albidus. Par des inoculalions à des tubercules sains de deux Pommes de terre jaunes, j'ai pu reconnaître qu’il s'agissait bien de celtemême espèce de Mi- crococeus, dont le mucus avait dû se colorer en traversant l’'épiderme violet foncé du tubercule de Négresse, car sur les variélés jaunes celte teinte bleuälre avait complèlement disparu. Ayant ainsi à ma disposition ce Microcoque, d’un côté à l’état de pureté, de l’autre associé au Bacille, je fis deux préparations micros- copiques différentes : l’une contenait des cellules, en grande partie isolées et libres, extraites d'un parenchyme de Pomme de terre saine, el une assez grande quantité de mucus du Microcoque; l’autre, des cellules semblables avec le mucus du Microcoque associé au Bacille. J'ai conservé intactes et sans modification ces deux préparalions, pendant près de trois semaines, en y ajoutant de l’eau chaque jour, après les avoir placées dans une boite mélal- lique hermétiquement close, contenant assez d’eau elle-même pour préserver le plus possible de l’évaporation les deux préparations. J'ai pu suivre de la sorte, jour par jour, le rôle que jouent les Microcoques et les Bacilles, lorsqu'ils sont en rapport direct avec les cellules qu'ils attaquent. Et comme:il est facile avec des len- üilles à immersion d'observer des plans visuels, successifs et diffé- renls, je pouvais m’assurer de la siluation dans laquelle se trou- vaient de jour en jour les parasites relativement aux cellules intactes qu’ils entouraient. Voici les observations qu'il m'a ainsi élé permis de faire. 1° Micrococcus albidus, seul.— Ce Microcoque, qui se trouvait assez rapproché des cellules, commença par prendre plus de déve- loppement; puis, par une extension assez lente, il s’'accumula autour des cellules, de façon à les couvrir complètement peu à peu de ses propres éléments cellulaires. Je distinguais très bien cette BACTÉRIACÉES DE LA POMME DE TERRE. al fixation des très pelites cellules du Microcoque sur la membrane des cellules nourricières, et j'ai pu constater que cet état dura plu- sieurs jours, car,dans ces dernières cellules, ni leur liquide prepre, pi leurs grains de fécule transparents n’accusaient pendant ce temps la présence de Microcoques. Le 10° jour, la pénétration avait lieu, car une assez grande quantilé de ces derniers se montraient dans Pintérieur de presque toutes les cellules en expérience. Deux ou trois jours après, les cellules restées intactes étaient également envahies, et les premières laissaient voir, soit dans leur liquide propre,soit sur les grains de fécule, que les Microcoques y abondaïent copieusement. Gelte siluation ne se modifia pas pendant dix autres jours. Seulement, un très léger brunissement colora les cellules envahies ; mais les grains de fécule restèrent tels quels, et les membranes cellulaires ne parurent pas subir d’atteinte sensible. Et cependant, les très petites cellules des Microcoques avaient traversé ces membranes, bien qu’elles n'en aient laissé aucune trace percep- üble. Je crois pouvoir néanmoins m'expliquer ce passage, en raison de la fixation de ces éléments cellulaires sur les membranes des cellules, par l’effet d’une dissolution lente de la cellulose au point de fixation, faculté bien connue dont profitent les zoospores et les filaments des mycéliums des Champignons. 2° Micrococcus albidus associé au Bacillus sublilis.— Dans cette préparation, le phénomène de la pénétration se fit un peu plus ra- pidement. La surface des membranes cellulaires laissait très bien voir que le Microcoque et le Bacille s’y étaient en même temps fixés. Il y avait lieu de croire cependant que ce dernier pénétrerait avant lPautre, mais je ne pus constater que la présence simultanée des deux parasites dans l'intérieur des cellules et en particulier sur les grains de fécule qu’elles contenaient (1). Seulement, il me fut per- mis de suivre la résorption complète des membranes cellulaires par l’action dissolvante du Bacille et ses attaques sur les grains de fécule qui, dix jours après, se montraient comme fissurés dans leur milieu ou sur leurs bords. Il ne resta bientôt plus, dans la prépa- (1) 11 se peut que le Bacille ait été quelque peu entravé dans son action propre par le mucus du Microcoque. Lorsqu'on l'observe dans ce mucus, il ne parait plus doué de mouvement, et ce mouvement ne se manifeste qu’au fur et à mesure que l’eau pénètre dans le mucus. 32 E. ROZE. ralion, comme dernières traces des cellules disparues, que de petits amas de ces grains de fécule ainsi attaqués, et un abondant déve- loppement du Microcoque et du Bacille. Du reste, lorsque l’on étudie l’action de cette association parasi- taire sur des tubercules coupés, le Bacillus sublilis étant aérobie, on voit le parenchyme, d’abord couvert d’un mucus blanchâtre, se creuser et s’affaisser peu à peu, le mucus augmenter puis descendre iosensiblement au fond de l'épiderme des lubercules, respecté par les parasites, el se produire pendant ce lemps un dégagement d'acide butyrique très caractérisé. Les observalions microscopiques permeltent alors de constater qu'il se trouve dans le liquide mu- queux, avec le Bacille et le Microcoque, des cellules isolées, mises ainsi en liberté par la dissolution des membranes intercellulaires, et de très nombreux grains de fécule fissurés par l’action spéciale du Bacille. Il s'ensuit que ce Bacille est également un agent de la fermenta- tion butyrique, mais qu’il opère à des températures plus basses que le Bacillus Amylobacter,comme j'ai élé conduit à l’observer, par une température de 10° à 15°, dans mes expériences faites avec des tu- bercules coupés, placés sous cloche la base sur l’eau, dans un air constamment humide. Associé au Micrococcus albidus, le Bacillus sublilis dissocie donc les cellules du parenchyme, dissout ensuite leur membrane et attaque également les grains de fécule. Il se produit ainsi, par celle action des Bacillus Amylobacter et sublilis, ce qu’on appelaitautrefois la gangrène humide ou pourriture humide des tubercules de Pommes de terre, l’action seule du Micro- coque, qui respecte les membranes cellulaires et les grains de fé- cule, ne donnant lieu qu'à la gangrène sèche ou pourriture sèche, qui permet aux tubercules de conserver une cerlaine fermelé rela- tive, tout en facilitant aux mycéliums des Mucédinées de pénétrer dans leurs tissus morlifiés. Notons que là encore, l'influence de l'humidité est prépondérante, car sans elle le développement du Microcoque et du Bacille resterait en suspens. Mais ce développement peut reprendre son aclivilé, lorsque les tubercules atteints relrou- vent, sur le sol humide des caves, des condilions favorables, et c’est ce qui explique qu'il sy rencontre parfois des Pommes de terre plus ou moins ramollies, qui exhalent une odeur infecte, due à un dégagement d'acide butyrique. Espèces critiques d'Agaricinés. — Lepiota cepæstipes et L. lutea, Par M. Julien GODFRIN, Professeur à l’Université de Nancy. Pendant l'été, il croit dans les serres deux Lepiotes, l’une blanche et recouverte de mêches floconneuses brunes, l’autre entiè- rement jaune sulfurin. Elles ont été décrites primilivement sous les noms, la première, d’Agaricus crelaceus, par Bulliard (1), la seconde d’Agaricus luteus, par Withering (2). Les premiers observateurs de ces plantes les avaient donc spé- ciliquement séparées. Mais leurs successeurs en ont généralement pensé autrement, ainsi que vont le montrer quelques notes biblio- graphiques. Il faut d’abord citer Albertini et Schweinitz qui, ayant trouvé un peu plus (ard une Lépiote jaune, crurent avoir affaire à une espèce nouvelle et la nommérent Ag flammula (3). Schnizlein, dans les mêmes conditions, créa l’Ag. flos-sulphuris (4). Mais il est géné- ralement admis, comme on va le voir, que ces plantes ne différent pas de celle de Withering, citée plus haut; de sorte qu'il y a là, vraisemblablement par ignorance des travaux antérieurs, de nou- velles désignations d'une espèce déjà décrite et par conséquent un double emploi. De plus, ces auteurs n’ayant connu que l'une des deux plantes qui nous occupent, n’ont pu étudier leurs affinités ; ils ne devraient donc pas figurer dans celle étude comparalive ; aussi est-ce seulement pour mémoire que je les mentionne. Sowerby (5) relégua l’Ag. cretaceus et l’Ag. luteus au rang de variétés et les réunit au même titre pour en former une espèce (1) Bulliard, Champ., t. 374. (2) Withering, Arrang. 3, p. 344. (3) AIb. and Schw., Consp. fung, (4) Schnizl., Sturm's Deutsehl. Flora, t. I. (5) Sow., Fng. Fung., t. II. 34 J. GODFRIN. fictive, une souche en quelque sorte, à laquelle il imposa le nom nouveau d’Ag. cepæslipes, qui a prévalu et qui figure dans la plu- part des ouvrages. — Persoon dans Synopsis, Fries dans Hyme- nomycetes Europei, Saccardo dans Sylloge, Oudemans dans la Révision des Champignons des Pays-Bas, adoptent cet arrange- ment. M. Quélet (1) rétablit comme espèce le champignon de Bulliard, mais en fait seulement un synonyme d’Ag. cepæslipes Sow. L'Ag. luteus est toujours considéré comme une variété el rattaché à cette espèce. Du reste, voici la synonymie admise par M. Quélet : Esp. Lepiota cepæstlipes Sow., L. crelacea Bull., L. roru- lenta Pass., d’après Barla, Champ. des Alpes-Mar. Var. Lepiota lutea With., L. flammula Alb. et Schw., L. flos sulphuris Schnitz. Pour Greville (2), Gooke (3), Winter (4), la variété représentée par l’Ag. luteus devrait même être supprimée et la plante devien- drail purement et simplement une forme de Lepiota cepæstipes ; de sorte que Lepiota cepæstipes, L. crelacea, L. flammula, L. flos sulphuris seraient synonymes. Enfin, M. Patouillard (5) a créé pour ces deux Lepiotes un nou- veau genre, Leucocoprinus, se basant sur l'existence d’un pore germinalif à l’extrémité de la spore, comme chez les Coprins. MM. Costantin et Dufour (6) se sont rangés à celte manière de voir. Je me bornerai à ces citations. Elles montrent que les mycolo- gues sont loin de s’accorder sur la parenté possible de Lepiola crelacea et L. lutea. Ces divergences m'ont engagé à examiner de nouveau ces plantes, d'autant plus qu'il me semble surprenant qu'avec des colorations aussi complètement et aussi constamment distinctes, elles aient pu être confondues dans le même type spéci- fique. Pour cela, j'ai profité d’un heureux hasard qui m'a procuré cette année et presque simultanément les Lepiotes en cause lune (1) Quél., Flore mycol., p. 298. (2) Grev., Scott. Crypt. El. t. 333. (3) Cooke, Handb., p. 16, et Ill., t. V. (4) Winter, Rabenhorst's Krypt. Fl., t. I, p. 837. (5) Pat., Journal de bot., T.II, 1888, p. 12. (6) Cost. et Duf. Nouv. flore des Champ, p.9. ESPÈCES CRITIQUES D'AGARICINÉS. 39 provenait des serres du Jardin botanique de Nancy, l’autre m'avait élé obligeamment envoyée par MM. Claudel, de Docelles, les zélés cryplogamistes, que je remercie bien sincèrement. Il n’élait pas nécessaire, pour le but poursuivi, de soumettre ces champignons à une analyse détaillée et portant sur beaucoup d’or- ganes ; il suffisait de mettre en relief un petit nombre de caractères des plus essentiels, de définition tres nelle et de facile constatation. Outre la coloration, qui frappe lout d’abord et dont j'ai suffisam- ment parlé, j'ai élé amené à m’arrêter, parmi beaucoup d’autres, sur les points suivants : l’aspect et la structure du chapeau, la forme et la dimension des spores, le mode de distribution des basides relativement aux paraphyses. C’est sous ces dillérents litres que je vais examiner les plantes en litige. Pour ne rien préjuger du résultat de celle étude et pour ne pas employer de dénominalions que je serais peul-être tout à l’heure amené à rejeter, je les désignerai par leur couleur respective. ASPECT ET STRUCTURE DU CHAPEAU. — Forme blanche. — Le chapeau, relativement épais et possédant une certaine consistance, est parsemé de mèches flocconneuses brunes plus abondantes vers le sommet. Comme la plupart des formations semblables, ces mèches sont composées d’hyphes réunies en faisceaux et conver- geant de manière à former une pointe à leur extrémité libre Très souvent, et ici en particulier, le contenu et la membrane de ces hyphes s’altérent et elles contractent adhérence entre elles, ce qui produit probablèment et maintient la pointe de la mèche. Forme jaune. — Le chapeau présente au bord une (riation qui n'existe pas dans l’autre forme ; il est très mince, presque membra- neux, el se flétrit rapidement. Secrétan le caractérise très exacle- ment comme suil: « Chair presque nulle, sèche, molle, el se déchirant comme du papier browullard » (Mycographie Suisse, p. 57). La surface est recouverte d’une poussière jaune qui se détache facilement, s’attachant aux corps avec lesquels le champignon vient au contact. Au dessous de la couche ainsi constituée, les filaments extérieurs se redressent presque normalement à la surface,et se ter- minent librement par un renflement plus ou moins volumineux et dont la forme varie de celle de l’olive à la sphère. Les sphères re- présentent l’état le plus avancé de ce renflement et mesurent en 36 J. GODFRIN. moyenne 25-304 de diamètre ; à leur maturité elles se séparent des hyphes qui les portent, entraînant à l'endroit de leur insertion un faible acumen : elles constituent la couche pulvérulente du chapeau. Par place, elles peuvent s’accumuler et produire des agglomérations qui figurent assez bien des mèches ou des écailles, mais sur la nature desquelles on ne peut se méprendre. : SpoREs. — Forme blanche. — Spore ovoïde, avec la petite extrémité pointue, montrant un pore germimalif; longueur 10-11%. Forme jaune. — Spore elliptique globuleuse, 6-7x. MODE DE DISTRIBUTION DES BASIDES. — Forme blanche. — Les basides, peu nombreuses relativement aux paraphyses, sont disper- sées sans ordre parmi celles-ci. Forme jaune. — Il y a une baside à chacun des quatre angles d’une päraphyse ou réciproquement, comme on le remarque chez beaucoup d’Agaricinés chromosporés. Ces deux éléments cellulaires se trouvent donc en nombre égal. En résumé, on voit que les champignons considérés sont séparés par des différences d'importance essentielle, et que des caractères macroscopiques ou microscopiques peuvent être employés indif- féremment à les distinguer. J'en conclus sans hésitation qu’ils repré- sentent deux espèces parfaitement légitimes et même très éloignées l’une de l’autre. Il importe maintenant de savoir quels noms doi- vent leur être appliqués. L'espèce sulfurine devra être appelée, d’après son premier des- cripleur et comme on a généralement continué à le faire depuis, Lepiola lutea. Quant à l'espèce blanche, je ne puis admettre sa désignation cou- rante, et je dois, à ce sujet, deux mots d'explication. La plupart des auleurs postérieurs à Sowerby en ont fait le type d’une espèce à laquelle ils rattachent comme variété ou comme synonyme Lepiota lutea, et appellent cette espèce Lepiola cepæstipes. Or, ce n’est pas là répondre à l’idée de Sowerby qui avait destiné celte dénomina- lion, comme je l'ai dit dans l’exposé bibliographique, à l'ensemble des deux Lépioles et non pas en particulier à l'une d’elles. On altribue donc à la partie le nom qui doit êlre réservé au lout, ce qui ne peut s’admeltre. D'ailleurs, pourquoi chercher un nom à la Le- ESPÈCES CRITIQUES D'AGARICINÉS. 31 piote blanche, rétablie comme espèce autonome? Bulliard ne la-t-1l pas appelée en l’observant le premier Ag. crelaceus. Cest cette dé- signation qui doit lui rester. Ceci étant, voici la synonymie et la diagnose macroscopique que je propose pour les deux Lépiotes qui ont fait le sujet de cette nole : Leprora (AG.) GRETACEA Bull. ; cepæslipes v. crelacea Sow. Leucoprinus cepæstipes Pat. Chapeau convexe mamelonné (3-5 cm.) peu épais, blanc, couvert de mèches relroussées brun-roussûtre, confluentes au sommet. Lamelles écartées du stype, minces, serrées, inégales, blanches puis faible- ment cendrées. Stipe renflé à la base (7-8 cm. x 4-5 mm.), plein, puis ereux, revêlu de flocons fugaces, blanc puis rosé; anneau supère, membraneux, blanc. Lepiora (AG.) LUTEA With. ; cepæslipes v. lulea Sow.; flam- mula Alb. el Schw. ; flos-sulphuris Schnitzl. Champignon entièrement jaune sulfurin. — Chapeau campanulé, puis convexe mamelonné (2-5 cm.), presque membraneux, strié, pulvérulent furfuracé, de couleur plus foncée au centre. Lamelles écartées du stype, minces, serrées, inégales. Stipe renflé à la base (4-5 cm.x3 mm.),plein, puis creux ; anneau supère, membraneux. Sur une Entomophthorée nouvelle, Par M, COSTANTIN. L’Entomophthorée nouvelle que je vais décrire a fait son appari- tion spontanément dans des cultures instiluées pour la germination des spores d’une variélé de champignon de couche ; dans plusieurs de ces cultures, j'ai observé la même moisissure qui élait seule d’ailleurs. Cela me fait penser que cette Entomophthorée nouvelle existait sur le Psalliota ou sur un insecte mort qui se trouvait au milieu de ses lames. Quand je me suis aperçu de l'existence de la forme nouvelle et de l'intérêt que présentait son étude, l’Agaric avait été jelé el il m'a été impossible de découvrir exactement la nature du substratum nourricier primitif. Voici quels sont les caractères du champignon nouveau : Quand on examine les parois du verre des tubes de cultures, on voit qu’elles sont recouvertes d’un voile blanc crême, formé par les spores projetées. Ce caractère de la projection des conidies ajouté à celui de la structure continue se manifestant au début de la ger- mination, permettent de rapprocher de suite le champignon nou- veau des Entomophthorées. Les spores ‘fig.1), fixées ainsi sur le verre,germent bientôt d’une manière caractéristique. À la surface de toute la spore apparaissent de petits stérigmates terminés bientôt par une conidie‘de deuxième ordre (planche IV, fig. 2, 3). Le nombre de ces conidies secon- daires est variable, de 8 à 15. Quand les conidies se forment, le protoplasma y émigre et la spore primitive se vide complètement. Ces conidies secondaires sont bientôt projetées et, en général, à une faible distance de la sphère initiale (fig. 4). Les petites conidies sont ovales, un peu mucronées à l'extrémité. Elles germent dans une atmosphère humide en un tube étroit qui reste simple ou se ramifie dès le début. Deux lubes germinatifs peuvent apparaitre l’un à côté de l'autre (fig. 5). C’est presque toujours au point opposé au mucron que la germination se pro- duit. TE PE J'ai SET S< BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XI, BLUE 2 Cost. del. BOUDIERELLA CORONATA RUE Cost. del. BOUDIERELLA CORONATA UNE ENTOMOPHTHORÉE NOUVELLE. SAND Dans certains cas, le développement des conidies secondaires peut se faire irrégulièrement : il s'établit des différences dans la longueur des stérigmates el dans la taille des conidies secondaires (Gg. 5, 6, 1), dans leur rapidité de développement. Dans un milieu plus nutritif, les stérigmates se transforment en tubes germinatifs (fig. 7 et 11, pl. V). Ce qui conduit au cas de ger- minalion directe (fig. 10). On trouve donc toutes les transitions de la spore couronnée de conidies secondaires à la spore germant directement. Dans quelques types, celte dernière germinalion se {rouve tout à coup interrompue. Le filament court el gros qui part de la spore se renfle bientôt à son extrémité en une spore presque aussi grosse que la sphère initiale (fig. 12, 13, dessins plus fortement grossis). Cette seconde spore peut germer à son tour (au lieu d’être projetée) sur place et on voit apparaître alors des sortes de chapelets de spores (fig. 14, 15). Quand ce phénomène ne se produit pas, la germination peut se poursuivre comme le montrent les fig. 16 et 17. Telles sont les modes de reproduction, de mulliplication et d’ac- croissement que j'ai pu observer chez celte plante. Je n’ai jamais rencontré ici d'œufs. On sail d’ailleurs que certaines Entomophtho- rées ne sont connues que sous la forme conidiale. Le champignon qui vient d’être décrit se distingue des autres Entomophihorées par deux caractères : 1% il est saprophyte ; 2 les conidies secondaires se forment d’après un mode spécial. Or, on ne connail actuellement que deux genres d'Entomophtho- rées saprophyles, les Basidiobolus et les Coniviobolus. Les Busidiobolus ont été trouvés par M. Eidam (1) sur les excré- ments de la Grenouille ; par le mode de formation des conidies, celte plante se distingue nettement de la précédente. Quant aux Conidiobolus,rencontrés par Brefeld (2) dans ses recherches sur les Trémellinées, ils se distinguent également par le mode de naissance des conidies du champignon susdécrit Je crois donc devoir créer un genre nouveau el j'appellerai Bou- dierella coronala cette espèce nouvelle. (1) Beitrage zur Biologie der Pflanzen 1V. (2) Untersuchungen aus d. Gesammtæeb der Mykol. VI. eo « ec e cc € OR UE J. COSTANTIN. € Boudierella coronala genre nouv., espèce nouvelle. Champignon à conidies projelées mesurant 26 à 45. Conidies secondaires nais- sant sur loule la surface de la conidie primaire à l'extrémité de courts stérigmates, mesurant. Espèce saprophyte. Forme tarichiale inconnue. Les Entomophthorées constituent une famille adpatée surtout à la vie parasitaire, les deux genres Conidiobolus et Basidiobolus, qui peuvent être cultivés en dehors de l'être vivant, peuvent cependant vivre en parasites. M. Brefeld dit expressément que le Conidiobolus peut vivre en parasite aux dépens des fructifications des Exidia. Selon M. Giard, le Basidiobolus serait probablement identique à l’Entomophthora Calliphoræ ; dans l'intestin des grenouilles, M. Eidam a trouvé des kystes ou spores durables du Basidiobolus ; les Batraciens mangent des Calliphora en quantité souvent énorme et leurs excréments qui renferment des débris de ces insectes con- ‘ tiennent aussi les parasites qui les envahissent (1). La démonstra- tion rigoureuse de ce fait n’a pas élé donné jusqu'ici, elle présen- terait un très grand intérêt. Elle montrerait qu’une espèce parasite de,la grosse mouche à viande (Calliphora vomiloria) peut être en même lemps cullivée sur milieux stérilisés. La question de la culture des Entomophthorées pourrait avoir un intérêt pour l’agricullure. Tous les auteurs qui se sont occupés de ces parasites ont signalé les épidémies souvent très imporlantes qu'ils produisent, et M. Brefeld a remarqué que, lorsqu'une année V'Entomophthora radicans a sévi avec intensité sur les chenilles de Pieris, l’année suivante les insectes sont beaucoup moins nombreux et il devient beaucoup plus difficile de se procurer le parasite (2). M. Giard a signalé les grands effets du Tarichium megaspermum sur l’Agroslis segelum qui détruisait les cultures de betteraves dans le Nord de la France. Cest donc aux Entomophthorées que l’on a songé d'abord, quand l'idée est venue, pour la première fois, de détruire les insectes par des champignons. Dès 1879, M. Giard (3) attirait l’attention des (1) Bull. sc. du Nord de la France et de la Belgique, 2° série, 1889, p. 207. (2) Untersuch. aus d. Ges. d. Mykol. IV. (3) Giard. Deux espèces d’Entomophthora nouvelles pour la Flore française (Bull. sc. du Nord de la France, p. 352). UNE ENTOMOPHTHORÉE NOUVELLE. 41 agriculleurs sur ce groupe intéressant de champignons, € mais « j'avais, dit-il, alors recommandé surtout l’ensemencement direct « des spores durables (tarichium), procédé auquel l'expérience m’a « forcé de renoncer (1) ». On ne peut donc pas faire germer les spores durables (farichium ou œufs) des Entomophthorées. M. Brefeld a échoué dans ses recherches sur l’Entomophthora radicans. M. Giard n’a pas pu réussir à infester les Calliphora, soit à l’état de larves, soit à l’état parfait avec les spores tarichiales, il a vu le début de la germination, mais le développement s’est vite arrêté; il opérait sur les Ento- mophihora Calliphoræ et saccharina Nowakowski, Thaxter (2) n’ont guère élé plus heureux. M Hein (3) affirme avoir réussi à observer la germination € dans « le corps de l'insecte » attaqué par lE. calliphoræ etVE. grylli. — Celte remarque explique peut-être les expériences de M. Bron- gniart (4) qui prétendait avoir inoculé les insectes les plus divers avec l’E. calliphoræ. Quoiqu'il en soit, il semble à l'heure actuelle que l’on ne sait pas cultiver les spores durables en milieux stérilisés. La culture des conidies n’a pas été jusqu'ici couronnée de plus de succès. Brefeld dit que le pouvoir germinatif des conidies se perd au bout de huit jours pour l'E. muscæ et radicans. M. Giard a a constaté le même fait pour l’Æ. saccharina La façon même dont les spores adhèrent aux corps étrangers les rendent difficilement disséminables. Ainsi donc, la propagation par conidies qui est quel- quefois si largement réalisée dans la nature, d’insecte à insecte, n'a pu être obtenue expérimentalement jusqu'ici, sauf dans le cas du Basidiobolus ou du Conidiobolus. Tout ce qui vient d’être dit montre que la question de la culture des Entomophthorées est délicate et difficile. La possibilité de cultiver à coup sûr et d’une manière indéfinie une Entomophthorée constitue donc un résultat intéressant; c’est celui auquel je suis arrivé pour l’espèce décrite plus haut. En trois (1) Giard (Bull. sc. Nord de France, 1889, p. 121). (2) Thaxter. The Entomophthoreæ cf the Unitedstates, p. 150. (3) Bull. de la Soc, myc., t. 9, 1893, p. 119. (4) U. R. de l’Acad. des se., 26 nov. 1888. 42 J. COSTANTIN. jours la moisissure est développée en milieu stérile, et en renou- velant les semis assez fréquemment, on peut la maintenir vivante. En vieillissant, les cultures se régénèrent plus difficilement, l'essai suivant le montre : Sur 7 tubes ensemencés avec un tube àgé de 1 mois et 20 jours, 1 seul se développe. Sur 6 tubes ensemencés avec un tube âgé de 1 mois, 3 se déve- loppent. J'ai pu cependant régénérer des cultures de trois mois de date. Ces résultats montrent done que, si l'espèce précédente était susceplible d’une application, on pourrait l'avoir à sa disposition à un moment quelconque de l’année, à un moment précis de l’évo- lulion où les insecles peuvent être plus facilement accessibles. L'hypothèse rappelée plus haut d’après laquelle une même espèce pourrait être parasite et saprophyle, m'a conduit à penser que l'espèce actuelle jouissait peut-être des mêmes propriétés. Les essais que j'ai pu faire sont trop incomplets et trop impar- faits pour que j’insiste beaucoup sur eux. Je crois cependant devoir en dire un mot. En emprisonnant des Diptères (Sciara ingenua. Mouche com- mune, Mouche à viande), avec des cultures des champignons dans un tube de verre, j'ai constaté au bout de trois jours la mort des insectes. Une expérience de contrôle faite avec des Cloportes, des lules, m'a montré que ces animaux résislaient à la contamination. M. Giard, auquel j'ai montré ces premières tentalives, m'a vive- ment conseillé de recommencer en opérant sur d’autres insectes. (Je n’ai pas encore pu poursuivre ces prennières expériences). Ce zoologiste, très expérimenté, m'a faitremarquer que les insectes que je lui présentais n’offraient pas l'aspect qu’ils prennent dans la nalure quand ils meurent sous l’action d’une Entomophthorée : pro- bablement par une action sur le système nerveux, linsecte, en mou- rant, se trouve toujours dans une position déterminée restant suspendu par la trompe ou dans des postures aussi singulières. Je ne pense cependant pas que l’animal ait élé envahi par un autre parasite, la mort a été trop promple pour cela. Dès que je pourrai me procurer des insectes variés, je reprendrai ces recherches. UNE ENTOMOPHTORÉE NOUVELLE. 43 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE IV. Fig. 1. — Spores de tailles diverses. — 9. — Spore ayant germé et ayant produit un certain nombre de conidies secondaires. — 3. — Méème stade, dessin plus fortement grossi. — 4. — Spore ayant projeté les conidies secondaires. — 5. — Conidie secondaire grossie en train de germer. — 6 et 7. — Germinations analogues de spores. — 8 et9.— Spores n'ayant produit qu'une conidie. — 10. — Spore germant en un tube, PLANCHE V. — 41. — Spore donnant au lieu de stérigmales des tubes germi- natifs. — 12 et 13. — Spores donnant naissance à des spores secondaires identiques à elles (fortement grossies). — 14% et 15. — Formation successive de spores secondaires. — 16 et 17. —- Début de la germination des spores en milieu nutritif. Association du Ghætophoma oleacina et du Bacillus Oleæ, Par M. Paul VUILLEMIN. Dans une note présentée à la Société mycologique (1), j'ai décrit, sous le nom de Chælophoma oleacina, un Champignon générale ment associé au Bacillus Oleæ, et qui semble jouer, dans la pro- duction des maladies attribuées à ce microbe, un rôle d’introducteur analogue à celui du Mycogone rosea dans la maladie du Tricholoma terreum (2). Dans les jeunes tubercules de l'olivier récoltés à Toulon, comme dans les jeunes chancres des frènes de Nancy, les filamernts mycéliens, enfoncés jusqu'aux cavernes creusées par la corrosion bactérienne, portaient, à la surface de l’organe malade, des fructificalions identiques. M. Noack a eu l’amabilité de m'envoyer des fragments de bois chancreux de Fraxinus excelsior recueillis à Darmstadt, le 8 avril 1896. J'y ai retrouvé, à côté de l’Aposphæria fibricolu(Berk )Sacc., développé sur le bois mort, les fructifications caractéristiques du Chælophoma oleacina 5 Nous devons à cet observateur la première description détaillée du Bacille qui existe dans les organes malades du Frêne (3). M. Mer l'avait déjà mentionné en 1889, mais d’une façon incidente (4). M. Noack n'avait pas tout d’abord songé à comparer ce microbe à. celui de l’Olivier, mais il m'a fait savoir qu'il était arrivé, de son (1) P. VuILLEMIN. — Quelques Champignons arboricoles nouveaux ou peu connus (Bulletin de la Société mycologique de France, t. XII, 189,6). (2) P. VuiLcemiN. — Sur une maladie des Agarics produite par une association parasitaire (Bulletin de la Société mycologique de France, t. XI, 1895). (3) Fr. Noack. — Des Eschenkrebs, eine Bakterienkrankheït (Zeits- chrift für Pflanzenkrankheïiten, B.29 III, p. 193-199, Taf. IV). (4) Em. MER. — Influence de l'exposition sur l’accroissement de l'écorce des sapins (Journal de botanique, t. III 1889, p. 119, note). CHÆTOPHOMA OLEACINA ET BACILLUS OLÆ. 45 côlé, à l'identifier avec le Bacillus Oleæ, avant d'avoir eu connais- sance de mes remarques à ce sujet. L'identité des microbes étant ainsi vérifiée, il est fort intéressant de constater que le Chælophoma présente la même répartition géo- graphique et se retrouve avec le Bacillus Oleæ, sur les Frènes de Darmstadt et de Nancy comme sur les Oliviers de Provence. Les caractères spécifiques du Champignon d'Allemagne concordent, dans les traits essentiels, avec ma description. Les échantillons que je dois à l’obligeance de M Noack présentent un plus grand déve- loppement que ceux qui ont servi de base à ma diagnose. Celte différence ne constitue pas une variété; elle tient aux condilions de la récolle. Je m'étais adressé exclusivement aux tumeurs en voie d'évolution où les tissus hospitaliers étaient encore vivants. Or le Champignon n’entre dans la période fructifère que quand les con- ditions du parasilisme deviennent précaires par la mortification des tissus. La précaution que j'avais prise était indispensable pour m’as- surer de l’action biologique exercée par le Champignon sur la tige et de ses rapports avec les Bactéries. Dans les fragments plus avancés, les saprophytes viennent compliquer les recherches. L’inspection immédiate des exemplaires de M. Noack n'aurait pas suffi à fare distinguer l’ennemi de la plante vivante des destructeurs de tissus nécrosés. Par comparaison avec mes recherches antérieures, j'ai pu saus peine opposer le Chælophoma parasite à l’Aposphæria saprophyle. L'étude de cet échantillon complète heureusement les premières données. Les conceplacles du Chælophomu oleacina provenant de Darms- tadt atteignent jusqu’à un demi-millimètre. Leur paroi externe est revêlue de filaments bruns du type Cladosvorium que j'ai ren- contrés à Toulon et à Nancy. Ces filaments portent les mêmes spores brunes, ovoides, bicellulaires. Je n’ai rien à changer à la descriplion des spores internes. Je dois dire pourtant que les tubes sporifères sont plus allongés. Ils forment de petits arbuscules de 132 environ, dont les branches parlent du voisinage de la base. Les rameaux sporifères sont, d’ailleurs, étirés en cône et forment successivement les spores au sommet ; les plus grands atteignent 10%. Leur contenu renferme de grandes vacuoles. Les prolongements de la paroi dans l’intérieur du conceptacle, que A6 : P. VUILLEMIN. j'avais observés une fois sur l’Olivier, sont assez nombreux sur les Frênes allemands, mais trop peu saillants pour cloisonner le sac. Comme je l’ai indiqué antérieurement, ce caractère marque un passage vers le genre (ylospora ; mais il est trop rudimentaire pour être pris en sérieuse considération. La texture de la fructifica- “tion, comme le développement des cellules superficielles en Clados- porium, sont des caractères beaucoup mieux tranchés et justifient le maintien de cette espèce dans le genre Chælophoma. Association et dissociation parasitaires chez les Agarics (Mycose et Myco-bactériose), Par M. Paul VUILLEMIN. Dans un bois d’Epicéas, planté à Bellefontaine, près Nancy, j'ai rencontré, le 28 août 1896, une série de champignons offrant toutes les formes intermédiaires entre des tubercules arrondis ou de petites massues et une Agaricinée bien caractérisée. Une seule touffe pou- vait être considérée comme saine. Elle comprenait de nombreux rudiments de 3 à 6 millimètres, à chapeau bien marqué et une seule fructificalion développée. Encore cette dernière étail-elle mal venue. Le pied, un peu excentrique, atteignait 2 centimètres de hauteur, le chapeau 4 cm. dans sa plus grande largeur. Pour le reste, tous les caractères concordaient avec ceux de l’Armillaria aurantia. Cette détermination fut confirmée quelques jours plus tard par l’apparition de nombreux exemplaires normaux, dont quelques bouquets contenaient des spécimens déformés. Les fruits les moins modifiés ont le pied allongé et un rudiment de chapeau à peine plus large que le pied, avec des vestiges de lamelles. Au degré suivant, un simple bourrelet annulaire indique la limite du chapeau au sommet atlénué du pied. Les écailles, innées comme chez les individus sains, sont beaucoup plus sail- lantes chez les individus à chapeau rudimentaire et limitées par de MYCOSE ET MYCO-BACTÉRIOSE. : 47 profondes crevasses. Dans la majorité des spécimens, la fructi- ficalion, absolument stérile, privée de chapeau, de lamelles, d’hy- ménium, est réduite à un lubereule atténué à sa partie supérieure en une sorte de corne, ou irrégulièérement arrondi ou lobé. Ces -tubercules mesurent jusqu’à 4-5 centimètres ; mais parfois ils sont très petits ; ils sont couverts d’écailles orangé-roussàlre sur un fond plus clair. Les tubercules sont, pour la plupart, enfouis dans la couche d'’aiguilles sèches qui couvre le sol. Celles-ci, à peine écar- tées, laissent apercevoir seulement la partie centrale de la frueli- ficalion monstrueuse. Getle série d'exemplaires rappelle les formes diverses que j'ai décrites (1) antérieurement chez le Tricholoma terreum altaqué à la fois par le Hycogone rosea et des Bacilles et celles qui carac- térisent une maladie bien connue du Champignon de couche, éludiée simullanément par M. Prillieux et par MM. Costantin et Dufour. Les auteurs ne sont pas d’accord sur la signification du nom vulgaire de la maladie. Selon MM. Costantin et Dufour (2), on lui donne le nom de Molle en raison de la consistance spongieuse des individus attaqués. Selon M Prillieux (3), les Champignons altaqués ne sont pas mous, mais gluants Le nom de Hole (et non Molle), appliqué à des masses informes, dérive naturellement du latin moles ; il se rapporte à leur aspect irrégulier et non à leur con- sistance. Il est possible que Porigine de cette dé:ignation se rattache à l'élymologie invoquée par M. Prillieux. Toutefois, il s’agit là d’un terme peu répandu dans le langage vulgaire. L'auteur reconnaît que les masses informes pourrissent aisément. Il est vraisemblable que les cullivateurs de Champignons aient en vue cette altération frap- pante, quand ils désignent la maladie sous le nom de Wolle. Quant au Tricholoma terreum, il présentait bien la consistance molle et (1) Sur une maladie myco-bactérienne du Tricholoma terreum (Comptes= rendus de l’Acad. des sciences, 5 novembre 1894). — Sur une maladie des Agarics produite par une association parasitaire (Bulletin de la Société mycologique, 1894). (2) Costantin et Dufour (Comptes-rendus de l'Académie des sciences, 29 février 1892). (3) Prillieux (Bulletin de la Société mycologique, 1892. -- Bulletin de la Société botanique de France, 1892). 48 : P. VUILLEMIN. spongieuse indiquée par les premiers auteurs pour le Champignon de couche, et, du moins sur la coupe, la viscosité signalée. par le second La concordance entre les Armillaria aurantia de Bellefontaine el les Tricholoma lerrcum et Psalliola campestris alteints de la Molle, ne s’étend pas à la consistance des fructifications déformées. Les Armillaria, quels que soient leurs dimensions et leur aspect extérieur, présentent une texture ferme et résistante. La surface est crevassée comme par l'effet d’une dessiccalion exagérée et préma- turée. Aucune fruclification ne se laisse déprimer entre les doigts ; aucune n’est de consistance spongieuse ; la viscosilé, localisée dans la pellicule des exemplaires normaux, a disparu avec le chapeau des individus malades. Sur la coupe, le tissu est ferme, parcouru cà et là par des irainées blanchâtres et aérifères, ou creusé de pelites anfractuosités d'aspect sec ou farineux. Les modifications de l'Armillaria aurantia se réduisent done à la déformation el à la stérilisation. Le ramollissement fait défaut comme la viscosité. S Dans mon étude sur la Molle du Tricholoma lerreum, l'analyse des facteurs étiologiques m'avait conduit à dissocier l’origine de ces deux groupes d’allérations. J'avais établi que l’absence de tissus fertiles et le développement irrégulier du rudiment fructifère étaient la conséquence de l’associalion de l’Agaric avec le Hycogone rosea, tandis que le ramollissement des tissus résullai! de la pénétration de Bactéries à la suite du Champignon parasite. Ces conclusions sont pleinement confirmées par l’examen des Armillaria aurantia. Parmi les Champignons de ma première récolle, le groupe de fructifications déterminables est seul exempt de parasites. Les exemplaires déformés à un degré quelconque sont envahis par le Mycogone rosea. Aucun d’eux ne contient les cavernes à Bactéries qui occupaient les tissus flasques du Tricholoma terreum. Les filamentis étroits de la moisissure parasite contractent avec les éléments robustes du Champignon supérieur les mêmes rapports que chez le Tricholoma. Les uns sont enchevêtrés dans la profon: deur des tissus et s'accumulent par places en amas blanchâtres, d'aspect médullaire, où l’on distingue de jeunes spores durables de Mycogone ; d’autres se dressent à la surface, notamment sur les lamelles rudimentaires des fruits dont le chapeau est encore distinct. On y reconnaît quelques tubes verticillés à spores légères. MYCOSE ET MYCO-BACTÉRIOSE. 49 Au moment de la première récolte, les spores n'étaient pas assez müres pour assurer la diagnose spécifique. Je plaçai les fruits malades dans un cristallisoir clos. Au bout de 48 heures, plusieurs d’entre eux étaient complètement couverts d’un duvet blanc qui, par places, prenait une teinte rosée. En ces points, je pus recueillir des spores adulles, identiques à celles du W/ycogogne rosea décrites dans mes notes sur la maladie du Tricholoma terreum. Le 31 août, je fis une nouvelle provision d’Armillaria à la station de Belle- fontaine. En écartant les aiguilles mortes autour des exemplaires tuberculeux qui n'avaient réussi à se dégager qu’imparfaitement, je pus constater, dans celte chambre humide naturelle, un état plus avancé des parasites, rappelant ceux que j'avais fait fructifier au laboratoire. La face inférieure et les crevasses de quelques tuber- cules élaient lapissées d’un duvet rose. Celui-ci s’étendail parmi les aiguilles autour des jeunes fructificalions de l'Armillaria. Le mycé- lium du parasite enchevêlré à celui de l’Agaric portait aussi des spores mûres. Les spores durables et les spores légères avaient les mêmes dimensions dans la station naturelle de Bellefontaine et dans mes cullures récentes. Les premières mesuraient environ 33: de dia- mètre transversal ; les secondes, généralement bicellulaires, avaient de 21 à 27 sur 6x. Les grosses spores répondent parfaitement aux caractères du Æ/ycogone rosea par leurs dimensions, par leurs fortes verrues arrondies el aussi par la belle couleur rose qu’elles présentent à la maturité et que l’on distingue à l'œil nu quand le parasite est développé en grandes masses. Par là elles s’éloignent du parasile du Psalliota campestris. M Prillieux avait nommé ce dernier Mycogone rosea (1), malgré sa couleur roussàtre et ses dimensions ne dépassant pas 25-24. Toutefois, il se montre moins convaincu de la légitimité de celte détermination (2), à la suite des communications de MM. Costantin et Dufour. Pour ces derniers auleurs, les spores sont brun jaunâtre ; elles ne mesurent que 204 de diamètre (3). M. Costantin abaisse même la moyenne à 17% et rapporte l'espèce au HMycogone perniciosa Magnus (4). (1) Prillieux (Bulletin de la Société mycologique, 1892, p. 24). (2) Prillieux (Bulletin de la Société botanique de France, 1899, p.147). (3) Costantin et Dufour (loc. cit.). (4) Costantin (Bulletin de la Société mycologique, 1893, p 90). 50 P. VUILLEMIN. Les spores légères du Mycogone rosea ont été rapportées aux Verticillium, ce qui les suppose dépourvues de cloison. M. Costantin leur assigne des dimensions extrêmement variables, de 8 à 21u de longueur sur 3 à 9,6 de largeur. L’immense majorité de mes exemplaires dépassait ce maximum, car la taille ordinaire élait 22-25 sur 6% Sur l’Armillaria aurantia comme sur le Tricholoma Lerreum, beaucoup de spores élaient septées, ce qui tend à les rap- procher des Diplocladium. À quoi devons-nous aliribuer ces diffé- rences ? Elles peuvent tenir au milieu de culture choisi par M. Costantin. La pomme de terre n'offre pas sans doute le terrain le plus propice au développement typique d’un Champignon parasite et, siles spores mesurées par M. Costantin étaient mûres, l’ex- cessive diversité de leurs dimensions, qui ne se retrouve pas dans la nature, à de rares exceptions près, donne à penser qu’elles n'étaient pas normales. En tout cas, les conclusions de M. Costantin sont de nature à infirmer la valeur systématique des microspores. Les divergences dans les résullats de nos observations respectives à leur égard ne soulèvent aucune difficulté pour le classement du parasite des Tricholoma et Armillaria sous le nom de #ycogone rosea, justifié par les caractères des spores durabies. Le Mycogone rosea, associé aux filaments végélatifs de ?’Armil- laria aurantia, pénètre dans les rudimerts des fruits et provoque, chez cette espèce, les déformations et la stérilité qui sont, chez le Tricholoma terreum, le prélude du ramollissement En l’absence de Bactéries, la maladie reste exempte de cette complication. Jusqu'ici l’association des symptômes de déformation etde ramol- lissement avait paru constante. On avait même pu la croire néces- saire, à la suite des recherches de MM. Costantin et Dufour, puisque ces expérimentateurs altribuent la Molle du Champignon de couche à un unique agent qu'ils rattachent au Mycogone perniciosa Magnus. M. Prillieux, qui conteste la mollesse des Champignons malades, les considère comme gluants et pourrissant facilement; il ne rattache pas ces phénomènes à une intervention distincte de celle du Âycogone. Chez le Tricholoma {erreum, j'avais bien localisé les lésions de ramollissement dans les régions du fruit où les Bactéries élaient cantonnées ; mais, sauf dans des tubercules très jeunes, de con- sistance ferme, j'avais toujours vu l'invasion microbienne suivre de MYCOSE ET MYCO-BACTÉRIOSE. 51 près la pénétration du Mycogone rosea. Il est maintenant hors de doute que la déformation stérilisante par les Mycogone peut se pro- longer sans se compliquer de ramollissement bactérien. Il reste à déterminer les conditions qui provoquent l’association parasilaire de la Molle ou qui amènent la dissociation de ses agents. Nous manquons de documents pour donner la solution complète de ce problème. Nous pouvons du moins indiquer sur quels points devront porter les observations et les expériences propres à l'éclairer. Il suffit pour cela de comparer les conditions dans les- quelles l'action déformante du /ycogone rosea s’est exercée isolé- ment ou combinée à l’action destructive des Bacilles. Les milieux dans lesquels j'ai rencontré les deux espèces malades ne diffèrent guère par la nature du terrain et de sa couverture. Les conditions atmosphériques paraissaient d'abord moins semblables. L’associalion parasitaire du HMycogone et des Bacilles s'était réalisée, en 1894, à la fin d’un automne pluvieux ; le développement exclusif du Mycogone vient d’être observé à la suite d’un été excessivement sec. La saison, les actions météorologiques étaient moins favorables à la multiplication des Bactéries dans le dernier cas que dans le premier. Il est done possible que les germes microbiens aient fait défaut, tandis que de rares pluies survenues au mois d’août avaient suffi au développement des Armillaria et des Mycogone. Le 13 septembre, je recueille encere quelques exemplaires dé-. formés d'Armillaria aurantiu à Bellefontaine. L'absence de Bacté- ries associées au J/ycogone est de nouveau constatée. Le Tricholoma terreum, abondant dans la même localité, a échappé aux attaques du parasite de lArmilleria. La plupart des exemplaires sont normaux. Quelques spécimens, dont le pied est sain, ont un chapeau un peu réduit et campanulé ; les lamelles sont envahies par un Verticillium différent de l'appareil à spores légères du Mycogone rosea. Vers la même époque, le 15 septembre, je parcouïs un bois de pins silué à proximité de Malzéville, où le Tricholoma terreum a fait son apparition vers le 4 septembre. Cette espèce couvre de vastes espaces sans présenter d’anomalie. Dans un pli de terrain que je n'avais pas encore visité celle année, je découvre un emplace- went où lous les exemplaires sont réduits à une petite corne stérile ou munie d’un rudiment de chapeau. Sur plusieurs d’entre eux, le Mycogone rosea étale déjà ses toulfes roses à la surface ou dans les 52 P.VUILLEMIN. anfractuosités et se répand parmi les aiguilles de pin. Quelques-uns de ces fruits digitiformes se laissent facilement déprimer. Sur la coupe spongieuse on trouve, au contact des filaments de #/ycogone, les colonies bactériennes caractéristiques. L'état avancé de ces fructifications montre que l'invasion remontait à plusieurs jours. Le Mycogone rosea était donc accompagné de Bactéries sur le Tricho- loma terreum à l’époque où il se trouvait sans mélange sur l’Ar- millaria aurantia d'une localité voisine. Il me parait donc difficile d’attribuer aux influences extérieures l'absence de Bactéries chez l’'Armäillaria aurantia, puisque ces microhes ont envahi le Tricholoma lerreum dès la saison où la première espèce était épargnée Depuis ce moment, je n’ai jamais rencontré le Mycogone sans Bactéries chez la seconde. Je ne lai plus trouvé chez l’Armillaria. La constitution diflérente des deux Agarics peut être invoquée comme un facteur de leur prédisposition inégale aux attaques des Bacilles. Bien que rangé dans une section différente du grand genre Agaricus, l'Armilluria aurantia touche de bien près aux Tricho- ioma. Tout en ayant le pied garni d’écailles assimilées à un anneau, l’'Armillaria aurantia est un type extrèmie du genre, présen- tant plus d’affinités avec les Tricholoma qu'avec d’autres Armil- laria. Si les deux espèces où j’ai étudié l’action déformante du Mycogone rosea sont proches parentes, elles diffèreut pourtant par leur composition chimique, comme l’aitestent la saveur douce du Tricholoma terreum et l'amertume de l’Armillaria aurantia. Les tissus de la première espèce sont plus làches, plus fibreux que ceux de la seconde. La chair compacte de FArmallaria aurantia est par- courue par des Vaisseaux dont le contenu limpide s’épanche souvent en goultes sur la surface. Ces différences physico-chimiques, accen- tuées par les modifications dues à la présence du ycogone, suf- firaient-elles pour expliquer l’immunité de l’Armäillaria, en en. faisant un terrain défavorable à la multiplication des microbes, en la rendant bactéricide ? L’inoculation des Bacilles du Tricholoma terreum à l'Armillaria aurantia seul ou associé au Mycogone rosea pourrait éclairer la question. Les matériaux nécessaires à cet ensemencement me faisaient défaut au moment où la mycose de l’Armillarin auruntia sévissait avec la plus grande intensité. J’ai lenté l’expérience, trop tardive- ment, dans les conditions suivantes : ; ñ MYCOSE ET MYCO-BACTÉRIOSE. 05 Le 16 septembre, je détache, au voisinage de l'axe d’un Tri- choloma terreum digitiforme, une lamelle de tissu envahi par.les filaments du Mycogane et les colonies bactériennes ; je l’insère dans une fente praliquée au pied d’un individu intact d’Armillaria aurantia. Une fente semblable est pratiquée au point correspon- dant d’une fructification témoin faisant partie de la même touffe. Le tout est placé dans un cristallisoir formant chambre humide. Le 25 septembre, l’étude des exemplaires en expérience donne les résultats suivants : Sur le témoin, les bords de la fente sont bien accolés ; mais dans la profondeur les parois se sont rélractées de manière à délimiter une cavité où la lumière n'a pas accès, mais où l'air se renouvelle par une fissure élroite. Des Mycogone rosea, ayant envahi la surface externe du pied, se sont introduits dans cette caverne; ils en lapissent la paroi sans insinuer leurs filaments entre les tissus de l'Armillaria Les spores durables se sont formées en abondance à l'abri de la lumière ; quelques-unes sont déjà mûres; leur couleur rose et leur surface verruqueuse sont parfaitement normales. Le pied inoculé n'a pas subi de contamination extérieure. Sa sur- face libre est restée nette. Le fragment de Tricholoma terreum inséré dans son épaisseur a élé complètement détruit par les para- sites. À sa place on trouve un amas de filaments chargé de spores mûres de Âycogone rosea, englobé dans une abondante colonie bactérienne de l'espèce habituelle. Des filaments bien vivants du Champignon parasite, chargés de spores durables d'aspect normal, mais encore peliles et incolores, lapissent la paroi sans pénétrer profondément. Les Bactéries ne se sont pas répandues en dehors des débris inoculés du Tricholoma terreum. Ainsi done, sur les fructifications adultes d'Armillaria aurantia qui ne se laissent pas pénétrer par les filaments du #ycogone, les Bactéries déposées au coulact des tissus profonds ne s’introduisent pas davantage. Mais pour que l’immunité de l’espèce fût démontrée, il faudrait établir que les Bacilles, associés à la moisissure au point où la première ébauche de la fruclification se forme sur le thalle, ne s’inlroduisent pas avec le Mycogone dans ce rudiment. Celte tentative est plus difficile à réaliser dans des milieux qui ne s’éloi- gnent pas lrop des conditions naturelles. CoxcLusions. — 1° Le Mycogone rosea ne donne pas à l'Armil- 04 P. VUILLEMIN. laria aurantia une consistance spongieuse ni gluante. — Corollaire. Il n’est pour rien dans le ramollissement du Tricholoma terreum ; 2° Les Bacilles ne prennent aucune part au développement monstrueux des fruits de l’Armillaria aurantia. — Corollaire. Il en est de même chez le Tricholoma lerreum. Leur action est purement destructive ; 8° Le Mycogone rosea associe sa nutrition à celle des Agaries. Son action symbiotique se traduit par l'apparition précoce des fructi- filations au dehors, par l'hypertrophie de leurs tissus, par des déformations, par la suppression des différencialions qui amènent la production des spores. Les deux types de spores du parasite se montrent avec des caractères fixes, quelle que soit l'étendue de la déformation des Champignons malades. L'association bactérienne ne les modifie pas ; 4° Le changement de consistance des Agarices est indépendant de la déformation stérilisante ; 9° La déformation sèche de l’Armillaria aurantia est une mycose pure dont l’agent est le Wycogone rosea. La Molle du Tricholoma lerreum est une mycose déformante et slérilisante, compliquée de pourriture bactérienne. Gette complication paraît relever d’une prédisposition spécifique plutôt que d’influences extérieures. Sur le développement d'un Champignon dans un liquide agité renfermant un obstacle fixe, Par M. Julien RAY, Préparateur à l'Ecole Normale supérieure, J’ai récemment (Comptes-rendus de l'Académie des Sciences, 23 novembre 1896) indiqué un certain nombre de résultats relatifs à ue culture de Sterigmaltocystis faile dans un liquide sans cesse agilé : le Champignon se développe en un certain nombre de sphères libres conslituées par des filaments enchevèlrés, et sa struc- ture lémoigne d’une résistance plus grande acquise dans ce mode de vie spécial (ce sont précisément les caractères de certaines algues, les Cladophora de la section Ægagropila, qui habilent, elles, des eaux en mouvemenl). Voici maintenant ce qui s’est produil en semant le même Cham- pignon dans le même liquide toujours soumis au même mouvement mais renfermant un obstacle fixe, tel qu'un morceau de bois dont les deux bouts louchaient la paroi du tube. Le Champignon s'est fixé sur le morceau de bois; la culture se présente sous l'aspect de touffes filamenteuses attachées à l'obstacle fixe. De plus, dans ces loulfes, les filaments sont ordinairement réunis en cordons serrés, ramiliés parfois, d’ou s’échappent tout autour de nombreuses hyphes isolées. Le bois semble couvert d’un revêtement d'algues comme les Ectocarpus, par exemple. Les fructifications n’ont pas apparu, même au bout de deux mois. Ce résullal est intéressant à deux points de vue : 1° La fixation déterminée par l'agitation au contact d’un corps susceptible de servir de support. 2° La forme spéciale de la plante ainsi fixée, forme constatée chez d’autres plantes, différentes, vivant ordinairement dans ces condi- lions, et jamais observée chez les Champignons. Julien Ray. Note sur un nouveau cas d'empoisonnement par l’'Amanita pantherina, Par V. DUPAIN, pharmacien de 1'e classe à la Mothe-St-Héray. Il y a trois ans, vers la même époque, il s’est produit dans notre contrée un cas d’empoisonnement, non suivi de mort, par l'Ama- rila panlherina ; celte année encore ce champignon a occasionné un accident qui aurait pu avoir des conséquences très graves sans une médication énergique immédiatement employée. ; Le 3 octobre 1896, le sieur G..., de Soudan, commune siluée à 8 kilomètres de la Mothe environ, rencontre dans un de ses champs une magnifique lépiete (Lepiola procera), appelée vulgaire- ment ici clouzeau. Content de sa trouvaille, mais ne la jugeant pas suffisante pour faire un plat, il se met en quête de trouver d’autres . échantillons de cel excellent cryptogame. Après des recherches infructueuses, il se rappelle avoir aperçu dans un de ses prés, voisin de la forêt, de magnifiques champignons qui lui sont inconnus, il est vrai, mais qui doivent être parfaits, attendu qu’ils ont la chair très blanche et possèdent une bague bien prononcée. Du reste, se dit-1l, je vois des personnes qui mangent une foule d'espèces de champignons et ne sont jamais malades. Cependant, avant de porter sa récolte à sa ménagère, il la montre à des voisins qui lui con- seillent de s'abstenir. Comme il retourne chez lui, très indécis, il rencontre un àämi à qui il fait part de ses doutes. « Je vais t’in- diquer un moyen bien simple de l’assurer de l’innocuilé de tes champignons, lui dit celui-ci: fais les bouillir avec une gousse d'ail ; si elle devient noire, Jelte-les, ils sont mauvais; mais si elle demeure blanche, tu peux les manger en toute sécurité ». Procédé très simple, en vérité! mais malheureusement bien incertain, ainsi que nous allons le voir dans la suite. Rassuré, notre homme recommande à sa femme de préparer ses champignons pour le diner. On les fait cuire d’abord dans leur eau de végétation, c’est ce qu’on appelle ici faire suer les champignons, sans oublier la gousse d'ail, naturellement; puis on les fait frire dans la poële avec du beurre. La femme et le fils âgé d’une quin- EMPOISONNEMENT PAR L'AMANITA PANTHERINA. 51 zaine d'années ne veulent point goûter de ce plat que le mari mange en grande partie et trouve excellent. Le sieur G..., son repas lerminé, sur les 7 heures et demie en- viron, vaque à ses occupations ordinaires sans êlre nullement incommodé et se couche à 9 heures jouissant de la plus parfaite santé. Après une heure el demie d’un sommeil paisible, il se réveille tout à coup sous l'influence d’une douleur intolérable et presque inconsciemment saisit avec force le bras de sa femme sans pouvoir articuler une parole. Effrayée, Mme G., appelle son fils qui trouve son père déjà sans connaissance les membres contractés, les dents serrées el les yeux fermés. Immédiatement on va chercher le docteur B., médecin à Pamproux, commune distante de 8 kilomètres; en attendant son arrivée, le prêtre appelé en loute hâte essaye au moyen d’une cuil- lère d'ouvrir la bouche du malade afin de lui introduire de l’eau chaude pour le faire vomir, mais il n’y peul parvenir ; les deux mâchoires sont comme soudées et laissent fillrer des mucosités abondantes. Vers 1 heure, le médecin arrrive ; après bien des efforts, il par- vient à desserrer les dents de l’empoisonné et à lui faire prendre un voinitif qui ne produit d'abord aucun effet ; il se sert alors d’une plume avec laquelle il lui chatouille le nez et l'arrière bouche. Enfin, un premier vomissement se produil entraînant une bonne partie des champignons ingérés. Comme le pouls est faible, que le corps se refroidit et que l'abattement est très profond, il pratique au patient deux injections de caféine, puis lui frictionne l'estomac el le ventre avec une serviette imbibée de rhum; ces frictions pro- voquent chez le malade dont ces organes sont très tendus et sen- sibles au toucher, de vrais hurlements de douleur. Enfin, à 5 heures et demie, un dernier vomissement rejelle le reste des champignons à peu près inlacts avec accompagnement d’une matière bilieuse verdtre. À ce moment, le sieur G. commence à reprendre connaissance ; on lui administre alors une potion à base d’eau chloroformée et de teinture de badiane, afin de calmer les douleurs de l'estomac. Le mieux se continuant, son médecin le quitte en lui recommandant de se purger et de prendre beaucoup de lait. La journée se passe D8 V. DUPAIN. assez bien, et le lendemain, à part un peu de faiblesse, la guérison est complète. A la nouvelle de cet accident, je m'informe aussitôt du nom que l’on donnait aux champignons si malfaisants, on me répond : ce sont des mousserons et des clouzeaux. Voyant que les personnes étaient peu expérimentées dans la science mycologique, je prends le parti de me rendre à Soudan et de faire l’enquête moi-même. Je trouve M. G. travaillant dans les champs et parfaitement remis. Je lui expose le but de ma visite. Il sempresse de me conduire au lieu de sa récolle, mais l’espèce vénéneuse a disparu et je ne ren- contre plus que quelques échantillons d’Hebeloma crustuliniformis et d'Hygrophorus conicus, je le conduis alors dans le bois voisin et là je lui montre l’Amanila vaginala, mais sa réponse est négative, le champignon qu'il avail mangé était muni d’un anneau. Je lui pré- sente alors l’Amanila pantherina, dans laquelle il reconnaît aussitôt l’auteur de son indisposition : c’est bien le même chapeau brun recouvert de taches neigeuses plus rapprochées au centre et le même pied blanc orné de sa bague. Ce cas d’empoisonnement se rapproche beaucoup, par ses effets, de celui qui a été relaté par M. V. Harlay (Bull. soc. myc., 240, 1895); on remarque là aussi une grande tolérance de l'estomac pour celle amanite. [Il faut employer des moyens énergiques pour faire vomir le malade, il y a également contraction des membres el perle entière de connaissance ; tandis que, dans le cas de Bois- Guérin (Bull. soc. myc. 51, 94), les champignons consommés avaient produit des selles et des vomissements abondanuts peu de temps après leur ingestion, mais avaient laissé intacte l'intelligence des empoisonnés. Note sur un empoisonnement par les Champignons, Par M. L. BOUCHE, Pharmacien à Poitiers, L'automne pluvieux de l’année 1896 nous a donné une flore fongique aussi variée que luxuriante. Les accidents causés par les champignons ont été partout nombreux, et il semble que leur nom- bre ait été en raison directe de celte abondance. Un empoisonne- ment a eu lieu en octobre dernier dans les environs de Poitiers ; vers la mi-novembre, j'ai pu causer longuement avec les victimes, qui son! les époux Clerey, habitant au lieudit route de Nouaillé. J'ai l'honneur de faire part à la Société mycologique du résultat de mon enquête, apportant ainsi ma toule petite pierre à son édi- fice. Disons en passant que, si tous les cas’d’empoisonnements élaient sérieusement relevés, la Sociélé pourrait faire annuellement une statistique intéressante en montrant les champignons qui ont causé le plus de méprise et partant le plus d'accidents. Le ménage Clercyse compose du père, de la mère, de trois enfants et d’un domestique adulte. Je cède la parole à Madame Clercy qui a ramassé les champi- gnons : « Dans les bois de Mignaloux près la ferme de Beau-Bâton, j'ai « ramassé des cèpes noirs ; sur le bord du bois, dans la brande, & J'ai ramassé des polerelles et à côté dans le bouige (bande de terre « inculte qui longe le bois) j'ai ramassé des moraquins et, au pied « d’une épine, une poterelle qui n’était peut-être pas bien faile « comme les autres; cependant, elle avait la bague et des petas « sur le dos. J'étais venue à cet endroit, car depuis mon jeune âge € J'y avais constamment ramassé des moraquins. « Le soir, pour le souper, j’ai fait cuire les poterelles et les mora- « quins ; mon mari, le domestique et moi en avons mangé ; mes « petits enfants (l'aîné 9 ans) n’en ont pas voulu. Le souper a eu « lieu vers 8 heures, à 9 heures nous nous sommes couchés. J'ai & dit à mon mari: « Je ne sais ce que j'ai, mais je sens que je ne « dormirai pas ». En effet, vers 10 h.1/4, j'ai été prise de vomisse- 7 L 60 L. BOUCHET. « ments ; 40 minutes après, mon mari a ressenti des coliques et a « été pris de grands vomissements. Le domestique vomissait égale- « ment et c’est le lait qui nous a calmés ». J'ai objecté à Madame Clercy que les champignons étaient peut- êtreimparfaitement cuits ; elle m’a affirmé que la cuisson avait été poussée assez loin. Les cèpes récoltés devaient répondre au Boletus æreus, les pole- relles (poturelles, paturelles, baderelles, clouzeaux pour d’autres) étaient la classique Lepiola procera, les moraquins ou champignons roses pour d’autres élaient un Psalliola. La poterelle pas faite comme les autres avec des pelas (écailles) sur le dos (chapeau) mais avec la bague devait être une amanite vénéneuse. La bague ou anneau autour du slipe conslilue pour nos populations un brevet d'innocuité, el à chaque instant on entend dire: « Il a la bague, il est bon !». Cest souvent, el dans ce cas particulier, la présence de cette bague qui est la cause déterminante de la récolte du champignon. La description de celte poterelle à bague me fil penser de suite à l’amanite panthère (Amanila pantherura). Je ne pouvais, vu la distance et surtout la fin de la saison, aller sur les lieux ; alors j'ai montré à Madame Clercy, sans lui rien dire, différentes planches où élaient figurés le Lepiola procera el l'Amunila pantherina (planches de Dufour et Costantin, de l'ou- vrage de l’abbé Moyen, de Richon et Roze). Elle a bien reconnu ses lepioles, mais devant l’amanite panthère elle s'est écriée : « Voilà bien celle que j'ai ramassée au pied de l’épine .» Dans le cas présent, il est presque certain que ce seul pied d’ama- nite panthère a causé à lui seul l’empoisonnement et que la toxi- cilé de celte espèce est très grande Ce fait montre une fois de plus la nécessité de faire mieux con- naîlre aux populations, surtout rurales, les grands cryplogames à chapeau. Les accidents, il est vrai, seraient évités ou diminués : 4° Si les personnes ne counaissant pas les champignons s’abstenaient d'en ramasser el d'en manger à moins de les faire contrôler par un quelconque compétent ; 2 si ceux qui onl toujours ramassé cer- taines espèces s’en tenaient à ces seules espèces connues depuis longtemps, tout en apportant une grande allenlion dans leur cueil- lette. Notice sur Jean-Baptiste BARLA, Par M. BOUDIER. A peine la tombe de Gillet s’est-elle refermée qu'une nouvelle perte vient encore d'atteindre cruellement la Société mycologique de France en M. Barla, succombant à Nice, le 5 novembre dernier, après une longue maladie, dans sa 80° année. Jean-Baptiste Barla naquit à Nice, le 3 mai 1817 el s’occupa toute sa vie de l'étude des sciences naturelles, surtout depuis les pertes cruelles qu'il avait faites en les personnes de sa femme et de sa fille dont le souvenir ne s’est jamais amoindri pour lui. Bien que s'occupant aussi de zoologie, il s'était plus particulièrement adonné à la Botanique el d’une manière plus spéciale encore à l'étude des Champignons. Son premier ouvrage sur ce sujet: « Les champignons de la province de Nice et principalement les espèces comestibles et véné- neuses », imprimé dans celle ville en 1859 commença sa réputation; 9 ans plus tard, en 1868, il fit paraître son « Iconographie des Orchidés », splendide publication avec une profusion de figures colo- riées représentant les espèces de sa région de cette élégante famille. Plus tard, en 1876, parut de lui une étude avec planches du Xan- thium spinosum, et enfin en 1888 il commença la publication d’un ouvrage important, sous le nom de « Flore illustrée des Champi- gnons des Alpes-Maritimes, ouvrage qu’il ne lui a pas été possible de continuer et dontil n’a paru que sept fascicules contenant un nombre considérable de figures représentant les Amanites, Lepiota, Armillaria, Tricholoma et Clitocybe. À part quelques détermina- tions, les espèces sont représentées avec une telle vérité qu'il est toujours facile de les reconnaître, aussi doil-on regretter que ce bel ouvrage n'ait pu êlre continué. Placé dans une localité privilégiée, ayant à sa portée depuis les espèces des haules montagnes jusqu’à celles du littoral méditerra- néen, Barla, dont la santé laissait beaucoup à désirer surtout dans ces dernières années, faisait malgré cela recueillir sans cesse par 62 E. BOUDIER. des personnes à lui dévouées, les Champignons de son pays. Îl ne se passait pas de semaines qu'il n'adressàt à ses amis et correspon- dants quelques envois d'autant plus agréables et intéressants qu’il le faisait souvent en hiver, à une époque où les champignons charnus ont, dans la plupart des pays moins bien partagés que le sien, dis- paru et qu’ils renfermaient ordinairement des espèces particulières à sa région. Pour ma part, je dois à cel excellent ami une grande partie de la connaissance des espèces de la Flore mycolosique de la région des oliviers, et pendant de longues années j'ai été à même d'apprécier son activité, l’aménité de ses relations et son bon cœur. Barla aimait à faire plaisir et comblait ses correspondants d’envois très fréquents. Nommé en 1862 directeur du Muséum de Nice qu'il avait légué à sa ville bien-aimée ainsi que les bâtiments qui le contenaient, il s’y consacra tout entier, lui donnant de magnifiques collections dontune surtout mérile ici une mention spéciale, celle des champignons moulés en plàtre sur nature et coloriés avec le plus grand soin. C’est la plus importante de ce genre qui existe. Elle fait revivre avec succès celles en cire de nos pères qui sont loin de l’égaler. Cette belle collection, commencée en 1854 el sujet d’admiration pour les étrangers ne renferme pas moins de 100 groupes, représentant envi- ron 200 espèces. On peut en voir de nombreux à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, que Barla à fait mouler à nouveau et a bien- veillamment donnés à cet établissement. Mais là ne se bornent pas les travaux de notre savant collègue. Depuis longtemps il avait amassé des collections nombreuses dont il a de même bénévolement gratifié son Musée. On doit citer parmi elles l'Herbier général des Plantes des environs de Nice et de l’Eu- rope ; un herbier spécial des Champignons de celte province dessé- chés, un «Icones Fungorum Agri Nicæensis » et des Alpes-Mari- times en quatre séries comprenant 17 volumes grand in-4o, aqua- relles et descriptions dont ont été tirés les 7 fascicules parus formant le premier volume de sa « Floreillustrée des Champignons de Nice et des Alpes-Maritimes » que j'ai cités plus haut. En dehors de la Botanique : son Ichthyologie de Nice, collection de Poissons préparée par un nouveau procédé de l'auteur, 20 vo- lumes gr. infolio de poissons desséchés et classés. Enfin une Icono- graphie des poissons de sa région, 8 volumes gr. in-4°. Disons NOTICE NÉCROLOGIQUE. 63 aussi qu’à sa mort, Barla a légué à son Musée une rente suffisante pour son entretien. Comme on le voit, l’œuvre de Barla est assez considérable el si tous ses travaux n’ont pas été publiés, il les a généreusement laissés à sa ville natale et a droit par conséquent à la reconnaissance de ses concitoyens. Malgré ses occupations multiples, Barla a encore trouvé le temps d'accepter des posilions consulaires et même muni- cipales. Il a élé nommé, le 25 août 1850, Chevalier de l'Ordre de St-Maurice et St-Lazare, puis, le 2 juin 1870, de 1 Ordre Royal de la Couronne d'Italie. 11 lui amanquéla croix de la Légion d'Honneur qui eut cependant dignement couronné une vie consacré aux - sciences el à l'illustration de sa ville natale qu’il n’a jamais quiltée el loujours aimée. Tableau indicatif des planches de Champignons de M.Gillet, Par M. ROLLAND. ee Hyménomycètes......... 019 Ouvrage primitif avec lables : : | Discomycètes........... 101 8 / Agarics leucosporés.......... 91 | 8 » chromosporés......... 66 ( Hyménomycètes. 180 É \ Polyporés, Hydnacées Téléphor. 23 } 2] Gastéromycètes et Hyménogastrées. ................ 5 125 5 | Discomycètes et Tubéracées. .. RS TA a tee 41 NBAVXOMNCÈLES. ee. re SAS DA Ie 10 2 || UVAGNN 876 EEE Rapport sur les excursions faites par la Société mycologique de France Du 25 au 30 Septembre 1897 AUX ENVIRONS DE LA VILLE D Eu (Seine-Inférieure), Par M. PERROT. Dans la séance de mai, la Société mycologique de France avait décidé de ne tenir aucune session extraordinaire en 1896 ; néan- moins quelques Membres actifs présents ont pensé qu'il serait bon de se réunir fin septembre, pour faire ensemble plusieurs excur- sions. Après quelques échanges d'idées, la ville d’'Eu, située à proximité de Ja belle forêt qui porte son nom, forêt qui permettait d'espérer une abondante récolte, fut choisie comme lieu de réunion. Tous les membres de la Société mycologique furent, en consé- quence, informés, au commencement de septembre, des conditions de l’excursion. Beaucoup de Sociétaires envoyèrent immédiatement leur adhé- sion, et la réunion des Mycologues s’annonçait comme devant être très-nombreuse. Malheureusement, la note changea et le Secrétaire général dut enregistrer nombre de lettres, dans lesquelles, tout en pensant que laflore fungique serait admirablement représentée, les signalaires reculaient devant la pluie lorrentielle qui n’a cessé de tomber pendant tout le mois de septembre. Nos confrères ont eu tort, qu'ils nous permettent de le leur dire, car la pluie s'arrêta dès le début des excursions, et ce fut par un temps inespéré et suffisamment propice,que les Mycologues présents purent remplir le programme fixé. Ce programme comportait : 1° Excursion dans le bois du Pare du Château d’Eu ; 20 — dans la Haute Forêt d'Eu ; 30 _ sur les prairies des Falaises de Mers ou du Tréport; 40 — dans la Forêt d’Arques-la-Bataille ; 5° Deuxième excursion dans la Forêt d’Eu à Incheville-Beaumont, Il Ê. PERROT. Parmi les Sociétaires présents à cette réunion, citons MM. Arnould, Bourquelot, Harlay V., Harlay M., Huyot, Lebreton, Legrelle, Perrot, Peltereau, Thomas, Delaporte. Mais si la pluie avait faitreculer beaucoup de nos Confrères, dont nous avons regretté vivement l'absence, elle avait favorisé active- ment la poussée des Champignons. Les Bolets et les Corlinaires, se faisaient surtout remarquer tant par leur nombre, que par la quantité considérable des espèces el des variétés. M. Boudier souffrant à celte époque ne put malheureusement se joindre à nous, et nous devons le remercier ici vivement d’avoir bien voulu déterminer un certain nombre d’espèces qui lui furent expédiées par nos soins, et qui sont parmi les plus intéressantes de nos récoltes. Un mot de gratitude doit aussi s'adresser à M. Delaporte, phar- macien à Eu, qui s’est occupé de la question des logements de nos confrères, et dont les conseils furent très utiles au Secrétaire général pour l’organisation des excursions dans le détail desquelles nous allons entrer (1). I.— Bois du Parc du Château d'Eu. Ce bois faisait autrefois partie du domaine du Château de la famille d'Orléans, aujourd’hui il est simplement séparé du Parc proprement dit par la route d'Eu au Tréport. Le sol est calcaire, c’est la continuation des falaises du Tréport; l’essence d’arbres do- minante est le Hêtre, çà et là quelques prairies, et de petits massifs de Conifères, tranchant agréablement dans ces charmants petits vallons. Les Champignons y croissent en abondance, ce bois étant très âgé, et la quantité d'humus parlant considérable. Citons d’abord à côté des Amanila rubescens, une énorme quantité d’Amanila phal- loïdes, cause celle année de tant d’empoisonnements. Parmi les espèces les plus remarquables, citons l’Armil- (1) Nous remercions aussi vivement Monsieur le Régisseur des do- maines d'Eu, qui nous a gracieusement accordé la permission de pénétrer dans le Bois du Parc du Château. EXCURSIONS MYCOLOGIQUES. III laria hæmaliles de Bresadola (Lepiola hæmaliles Berck. et Br.), très intéressante et {rès rare, voisine de À. cinnabarina, mais bien distincte par sa couleur, ses spores et son voile. Viennent ensuite Polyporus picipes, vaporarius, Marasmius amadelphus, Helvella sulcala, Peziza (Pustularia) catinus, Otidea leporina. Voici la liste des espèces récollées : Amanita aspera, mappa, pantherina, phalloides, rubescens, strangulata, yaginata. Armillaria mellea, hæmatites. Boletus chrysenteron, edulis, erythropus, duriuseulus, seaher. Cantharellus cibarius. Claudopus variabilis. Clavaria cinerea, corniculata, cristata, fragilis, muscorum, Clitocybe infundubiliformis, inversa, nebularis, odora. Clitopilus orcella. Collybia hutyracea, hariolorum, longipes, platyphylla, radicata. Cortinarius anomalus, cinnamomeus, fulmineus, hemitrichus, triumphans. Craterellus cornucopioides, crispus. Crucibulum vulgare. Cyathus striatus. Entoloma nidorosum, sericellum, sericeum. Flammula gammosa. Æuligo septica. Hebeloma crustuliniforme. Helvella crispa, elastica, lacunosa, mitræformis, sulcata. Hygrophorus coccineus, conieus, cossus, psittacinus, virgineus. Hypholoma fasciculare. Inocybe asterophora, geophila, piriodora. Laccaria laccata. hinnuleus, Lactarius blennius, controversus, fuliginosus, glyciosmus, mitissimus, palli- dus, pyrogallus, scrobiculatus, serifluus, subdulcis, Leotia lubrica. Lepiota acutesquamosa, cristata, seminuda. Lycoperdon excipuliforme, gemmatum, piriforme, pusillum. Marasmius amadelphus, oreades, ramealis, rotula. Mycena galopus, pelianthina, polygramma, pura. Naucoria pisciodora. Paxillus involutus. Peziza badia, catinus, hemisphærica, leporina. Pholiola mutabilis, squarrosa, unicolor. Polyporus Forquignoni, connatus, picipes, radula, vulgaris. Psalliota flavescens, sylvicola. Psathyrella disseminata. IV E. PERROT. Radulum orbiculare. Rhytisma acerinum. Kussula citrina, cyanoxantha, delica, emetica, fætens, fragilis, lutea, ochracea, Scleroderma vulgare, verrucosum. Slropharia æruginosa. Torrubia muilitaris. Trametes rubescens. Tremella viscosa. Tricholoma album, portentosum,sejunetum, sulfureum, terreum. Tubercularia vulgaris. Xylaria polymorpha. II. — Haute-Forêt d'Eu (Blangy). Le samedi 26, les excursionnistes sont partis de la ville d'Eu à 7 h. du matin pour la station de Blangy, où les altendaitune voiture, qui les emportait vers la haute fulaie de la grande forêt d’Eu. Un premier arrêt dans les taillis, formant lisière de la forêt, four- nit une moisson abondante complétée par une deuxième station au cœur de la forêt ; plus de 150 espèces étaient recueillies avant le déjeuner auquel les Mycologues ont largement fait honneur, dans la maison d’un garde. L'après-midi, nouvelle excursion dans la forêt; les Bolets se ren- contrent en quantité énorme, et parmi eux de beaux spécimens de Bolelus strobilaceus, et d’assez nombreux échantillons de B. Leguei avec quelques variations dans les caractères; B.impolilus, ete...(1). Les Cortinaires sont variées, parmi elles: Cortinarius claricolor, cærulescens, mulliformis, sublanalus (cotoneus, Cooke), croceocæ- ruleus, anomalus, duracinus, brunneus, croceus. Citons encore : Pleurotus geogenius, Hygrophorus mesotephrus; un Champignon de montagne, fort rare dans nos pays, Lactarius lignyolus ; ajouter enfin Inocybe Bongardi, Marasmius alliaceus qui serait peut-être, d’après M. Boudier, le 4%. perforans de grande taille. Warasmius globularis, ceratopus,etc., Peziza hemisphærica, macropus, hirta, livida. Cette dernière espèce, Trichophæa livida est fort rare. (1) Comme nous l'avons dit plus haut, la plupart des échantillons dou- teux ont été revus par M. Boudier. EXCURSIONS MYCOLOGIQUES. V Vers le soir, les Mycologues cessent à regret d’herboriser et rega- enent à pied Blangy, la voiture, par suite d’un malentendu, ou du manque de compréhension de son conducteur, n’ayant pu les re- trouver. Le diner qui s'ensuit n’est pas moins gai et tout le monde est enchanté d’une bonne journée scientifique, gätée seulement sur le soir par une pelite pluie fine. Amanila aspera, mappa, muscaria, pantherina, phalloides, rubescens, spissa, strobiliformis, vaginata. Armillaria mellea, mucida. Boletus chrysenteron, edulis, impolitus, Leguei, luridus, pachypus, scaber, strobilaceus, sublanatus, subtomentosus. Bolbilius hydrophilus. Bulgaria inquinans, : Cantharellus cibarius, tubæformis. Claudopus variabilis. Clavaria aurea, Botrytis, cinerea, cristata, fumosa, pistillaris. Clitocybe brumalis, infundubiliformis, inversa, odora, nebularis. Clitopilus orcella. Collybia butyracea, fusipes, hariolorum, platyphylla, radicata: Coprinus picaceus. Cortinarius anomalus, anthracinus, bolaris, brunneus, calochrous, cœru- lescens, cinnabarinus, cinnamomeus, croceocæruleus, croceoconus, dura- cinus, elatior, fulgens, glaucopus, hinnuleus, hemitrichus, impennis, infrac- lus, multiformis, paleaceus, purpureacens, rufoolivaceus, sanguineus, sublanatus, scutulatus. Corticium quercinum. Craterellus crispus, cornucopioides. Dædalea quercina. Exidia glandulosa. Entoloma nidorosum. Flammula carbonaria. Fistulina hepatica. Helvella crispa, elastica, lacunosa. Hebeloma crustuliniforme, sinapizans. Hydnum Bougardi, repandum, rufescens, tubæforme, zonatum. Hygrophorus conicus, cossus, chrysodon, eburneus, mesotephrus, nemoreus, penarius. Hypholoma fasciculare. Inocybe asterophora, fastigiata, piriodora, rimosa. Laccaria laccata. Lactarius bleuvius, fuliginosus, lignyotus, mitissimus, pallidus, picipes, quietus, serifluus, subdulcis, sabumbonatus, velutinus, Lenzites flaccida, VI E, PERROT. Leotia lubrica. Lepiota amianthina, clypeolaria, cristata, procera. Lycoperdon echinatum, gemmatum, piriforme. Marasmius alliaceus ?, ceratopus, cohærens, erythropus, fætidus, globularis, oreades, peronatus, ramealis. Merisma gigantea. Mycena cruenta, galericulata, filopes, pelianthina, polygramma, pura. Naucoria carpophila. Omphalia umbellifera. Panus stypticus. Peziza aurantia, hemisphærica, hirta, livida, macropus. Pholiota adiposa, caperata, mutabilis, radicosa. Pleurotus geogenius. Polyporus adustus, versicolor var. lutescens, nigricans. Psalliota comiula, sylvicola. Russula adusta, alutacea,chamæleontina, cyanoxantha,delica, fœtens, fragilis, heterophylla, lepida, lilacea, nigricans, ochroleuca, olivascens, rubra, virescens. Stropharia æruginosa, squamosa. Stereum hirsutum, purpureum. Tremella viscosa. Tricholoma album, decastes, murinaceum, saponaceum, sulfureum, terreum, ustale. Xylaria hypoxylon. III. — Falaises de Mers. La troisième journée de séjour en Normandie étant un dimanche, il fut décidé que la matinée serait consacrée au repos bien gagné par les fatigues de la veille; et qu’une petite promenade mycologique aurait lieu dans l'après-midi seulement, sur les falaises qui domi- nent Mers, entre cette charmante petite station balnéaire et le bourg d'Ault. Fidèles au programme tracé, après une promenade dans celte ville pittoresque du Tréport, les mycologues atteignaient le sommet de la falaise de Mers, exploraient les petits vallons formant des prairies au bord de la mer, et traversaient un petit bois où furent recueillies les espèces suivantes : Amanita mappa, muscaria, pantherina, vaginata. Armillaria mellea. Boletus aurantiacus, chrysenteron, duriusculus. Cantharellus cibarius. EXCURSIONS MYCOLOGIQUES. VII Clitopilus orcella. Collybia fusipes, radicata, rancida. Coprinus plicatilis. Cortinarius cinnamomeus, hemitrichus, hinnuleus. Cyathus striatus. ÆEntoloma dichroum, rhodopelium, sericellum. Galera hypnorum. Hyyrophorus conicus, coccineus, chlorophanus, miniatus, psittacinus, vir- gineus. Hebeloma crustuliniforme. Hydnwm repandum, rufescens. Hypholoma appendiculatum, fasciculare. Inocybe asterophora. Laccaria laccata. Lactarius glyciosmus, serifluus, torminosus, theiogalus, uvidus. Lepiota gracilenta. Lycoperdon pratense. Marasmius oreades. Mycena galericulata, galopus, pura. Nolanea mammosa. Pañeolus campanulatus. Paxillus involutus. Peziza cochleata. Psilocybe fœnisecii. Psalliota camrçestris. Russula integra. Stereun hirsutum. Tricholoma nudum, saponaceum, sulfureum, IV. — Forêt d'Arques-la-Bataille. Partis de très bonne heure, les mycologues arrivèrent à Martin- Eglise-Ancourt à neuf heures et demie du matin. Le temps de brouil- lard et souvent de pluie fine est terminé, et c’est presque par une journée réellement belle,que cette excursion si intéressante à (ous les points de vue put s’efecluer. En pénétrant daus la forêt d’Arques, proche de la station, c’élait un véritable plaisir de voir représentée, par des échantillons si abondants, toute la flore fungique du commencement de l’au- tomne. En passant, on admire la vue de la vallée près de la pyra- mide qui atteste la victoire d'Henri IV. Le coup d'œil est ravis- sant ; de l’autre côté de celle vallée, se trouve le village d’Arques. VIII 5 E. PERROT. avec les ruines si pittoresques du chäteau ; plus loin, les collines se contournent jusqu’à Dieppe, dont la baie se découvre formant un panorama charmant. Continuant la roule à travers cette magnifique forêt, on atteint quelques bois de Pinus marilima, où des espèces de champignons particulières aux Conifères sont recueillies. À midi, en arrivant au village pour déjeuner, 180 espèces avaient déjà pris place sur les listes des secrétaires. Quelques excursionnistes profilent de la demi-heure qui sépare du repas pour aller visiter le chäteau d’Arques, ancienne rési- dence du roi Henri, dont les ruines et les remparts attestent l'an- cienne toute-puissance féodale. L'après-midi, l’herborisation continue dans la forêt et l’on regagne en traversant les prairies, la station de Sauchey-Bellangreville d’où le {rain ramène tout le monde enchanté à la ville d’Eu. Ne parlant pas des espèces remarquables déjà citées précédem- ment et presque loules recueillies dans celte journée, signalons seulement le Cortinarius Le Brelonti, espèce spéciale à la Nor- mandie, où elle a été décrite. Les Helvelles et les Clavaires se rencontrent en grande quantité, et Cralerella cornucopioides ainsi que Lactarius velulinus présen- tent un développement remarquable, tant au point de vue du nombre d'échantillons que de leur grandeur. Voici la liste complète des champignons déterminés pendant cette excursion : Amanita mappa, phalloides, rubescens, spissa, strobiliformis, vaginata. Armillaria mellea, mucida. Boletus œreus, aurantiacus, chrysenteron, edulis, luridus, luteus, pachypus, reticulatus, subtomentosus, scaber, variegatus. Bulgaria inquinans. Cantharellus aurantiacus, cibarius, tubæformis. Claudopus variabilis. Clavaria Botrytis, cinerea, corniculata, cristata, fragilis, inœqualis, pistillaris rugosa. Clitocybe infundibuliformis, nebularis. Collybia butyracea, distorta, dryophila, fusipes, hariolorum, maculata, radicata. Coprinus comatus. Cortinarius alboviolaceus, azureus, bolaris, brunneus, cærulescens, cinna- momeus, delibutus, elatior, fulgens, glaucopus, hemitrichus, impenuis, Le Bretoniü, miltinus, multiformis, obtusus, rufoolivaceus, scutulatus, trium- phans, variecolor, vibratilis. EXCURSIONS MYCOLOGIQUES. IX Cralerellus cornucopioides, crispus. Dædalea quercina. Entoloma nidorosum. Fistulina hepatica. Gomphidius glutinosus. Hebeloma crustuliniforme, sinapizans. Helvella crispa, lacunosa. Hydnum auriscalpium, nigrum, repandum-rufescens, tubæforme, velutinum. Hyprophorus chrysodon, conicus, cossus, coccineus, discoideus, penarius, pratensis. Hypholoma fasciculare, sublateritium, ustale. Inocybe corydalina, fastigiata, piriodora, rimosa. Laccaria laccata. Lactarius fuliginosus, mitissimus, pallidus, picinus, piperatus, quietus, rufus, serifluus, subdulcis, subumbonatus, theiogalus, velutinus. Lentinus cochleatus. Leotia lubrica. Lenzites flaccida. Lepiota acutesquamosa, amianthina, Badhami,elypeolaria,cristata, mastoidea, procera. J Lucoperdon echinatum, excipuliforme, gemmatum, perlatum, piriforme. Marasmius epichloe, peronatus, splachnoïdes, ramealis. Merulius molluscus, tremellosus. Mycena cruenta, filopes, galopus, epipterygia, pelianthina, polygramma,pura. Naucaria carpophila. Nyctalis asterophora, parasitica, Panus stypticus. Panæolus campanulatus. Paxillus involutus. Peziza aurantia, cochleata, ferruginosa, hemisphærica,onotica, succosa. Phallus caninus, impudicus. Pholiota caperata, mutabilis, radicata. Pluteus cervinus. Polyporus adustus, amorphus, hispidus (sur Fraxinus), versicolor. Psalliota sylvicola. Psathyrella gracilis. Russula adusta, aurata, blennius, citrina, cutefracta, cyanoxantha, delica, emetica, fallax, fellea, fœtens, fragilis, integra, nigricans, ochroleuca, ochracea. Scleroderma vulgare. Stereum cristulatum, hirsutum, sanguinolentum. Stropharia coronata, æruginosa, squamosa. Telephora laciniata, terrestris. Tricholoma album, columbetta, rutilans, sejunctum, saponaceum, sulfureum, terreum, tumulosum. Tuboaria furluracea. Xyluria hypoxylon, X E. PERROT. V. Forêt d'Eu (Incheville, Beaumont. Le départ a lieu vers 11 heures, les excursionnistes peuvent ainsi prendre un peu de repos pendant la matinée. A la station d'Incheville, or descend directement dans la forêt, et l'herborisation commence. Remarquons, comme dans la forêt d’Arques, le nombre consi- dérable d’Helvelles, les beaux spécimens de Lepiola acutesqua- mosa, de Lycoperdon velatum, echinalum et Hygrophorus ebur- neus. Nous recueillons de nouveau Cortinarius Le Brelonii et Laclarius lignyolus, celte espèce de montagne rencontrée dans la Haute Forêt et qui ne se trouve pas dans les environs de Paris. Terminons enfin, en signalant Jarasmius fœtidus, Hygrophorus aureus, Corlinarius leucopus el une petile pezize rouge Humaria conslellala. A cinq hezres du soir, on rentrait à la ville d’Eu accompagnés par la pluie, qui se renut à tomber comme jamais, nous ayant simplement fait le plaisir de s'arrêter à peu près complètement pendant ces cinq journées dont les mycologues présents garderont le meilleur souvenir. Le soir même de ce jour, les excursionnistes ayant pour la plu- part bénéficié du billet de « bains de mer » de cinq jours de validité, rentraient à Paris. Cette dernière excursion a produit les espèces suivantes : Amanita mappa, muscaria, phalloides, rubescens, spissa, vaginata. Armillaria mellea. Bolelus aurantiacus, edulis, erythropus, chrysenteron, granulatus, luridus, scaber, variegatus. Bolbitius hydrophilus. Bulgaria inquinans. Cantharellus aurantiacus, cibarius, tubæformis. Clavaria cinerea, cristata, fragilis, pistillaris. Clitocybe brumale, infundibuliformis, odora. Clitopilus orcella. Collybia butyracea, platyphylla, rancida, radicata. Coprinus lagopus. Cortinarius anfractus, armillatus, brunneus, calochrous, cinnaharinus, cinnamomeus, croceocæruleus, cristallinus, decolorans, duracinus, deci- piens, fulzens, fulmineus, elatior, hemitrichus, impennis, Le Bretonii, leucopus, multiformis, paleaceus, purpurasceus, rigens, rufoolivaceus, scutulatus, triumphans, uraceus. EXCURSIONS MYCOLOGIQUES. XI Craterellus crispus, cornucopioides, Crepidotus mollis. Crucibulum vulgare. Cyathus striatus. Entoloma nidorosum. Microglossum viride. Hebeloma crustuliniforme, sinapizans. Helotium fructigenum. Helvella crispa, elastica, lacunosa. Hydnum repandum, rufescens, velutinum. Hygrophorus aureus, chrysodon, cossus, eburneus, pudorinus, psittacinus. Hypholoma fasciculare, sublateritium. Inocybe asterophora, fastigiata, geophila, piriodora. Laccaria laccata. Lactarius blennius, controversus, deliciosus, fuliginosus, lignyolus, mitis- simus, pallidus, pyrogalus. Lentinus cochleatus. Leotia lubrica. Lepiota acutesquamosa, clypeolaria, cristata, gracilenta, seminuda. Lycoperdon echinatum, excipuliforme, gemmatum, hiemale, piriforme, velatum. Marasmius fœtidus, globularis, peronatus, ramealis, rotula. Merisma giganteum. Mycena galopus, galericulata, pelianthina, polygamma, pura, stilobates. Nolanea mammosa. Nyctalis asterophora. Panus stypticus. Panæolus sphrinctrinus. Paxillus involutus. Peziza badia, constellata, hemisphærica, onolica, suecosa, umbrosa. Pholiota caperata, mutabilis, radicosa. Pleurotus geogenius. Pluteus semibulbosus. Polyporus adustus, calceolus, versicolor. Psalliota sylvicola, Vaillantii. Russulu adusta, alutacea, citrina, cyanoxantha, delica, fœtens, fellea, fragilis, integra, lepida, nigricans, ochroleuca, Queletii. Stereum hirsutum. Stropharia æruginosa. Trametes gibhosa. Tremella mesenterica, viscosa. Tricholoma acerbum, columbetta, decastes, murinaceum, saponaceum, sulfureum, terreum. Tubaria furfuracea. Xylaria hypoxylon. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES XII Séance du 5 novembre 1896. La séance est ouverte à deux heures sous la présidence de M. Bourquelot, président. Le dernier procès-verbal est lu et adopté. La correspondance comprend : Revue mycologique Roumegquère (n° 12, octobre 1896). Bull. herbier Boissier (T. IV 1896, no 9). Nuovo Giornale Botanico italiano (Vol. IE, n° 4). En outre, un envoi de M. Maire, qui adresse à la Société quel- ques échantillons d'herbier (Exsiccata hypodermarum Galliæ orien- talis) el une lettre de M. Dupain, relatant un empoisonnement par l'Amanila pantherina. M. Bourquelot fait quelques nouvelles remarques sur l’empoi- sonnement de Bois-le-Rois, signalé dans la séance précédente. Et à ce propos revient une question déjà effleurée antérieurement, relativement au moyen de prévenir ou de restreindre les empoison- nements par les Champignons. M. Bourquelot est d'avis que la Sociélé mycologique fasse paraître des planches, figurant très exac- tement des espèces telles que l'Amanilu phalloides, mappa, virosa, pantherina.. , mais seulement les espèces les plus dangereuses. C’est également l’avis de M.Boudier. M Roze pense qu'il vaut mieux meltre en regard de ces espèces les espèces comestibles qui leur ressemblent le plus. Cette opinion est discutée par tous les mem- bres présents; au cours de celle discussion, MM. Bourquelot, Boudier, Roze, Prillieux reconnaissent que les figures publiées der- nièrement par le Supplément illustré du Pelit Journal, outre les noms fantaisistes qui les accompagnent, sont pour la plupart insuf- fisantes ou même inexactes. M. Bourquelot signale, dans un envoi fait par M. Thomas, le Tricholoma terreum, qui est vendu sur les marchés d'Auxerre. La parole est donnée ensuite à M. Roze, qui présente de nou- velles observations sur les Bactériacées de la pomme de terre. M. Roze a éludié le développement du Micrococcus albidus et du XIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Bacillus sublilis, el a remarqué que, associés, ces deux microorga- nismes déterminent la fermentation butyrique à plus basse tempé- rature que l’Amylobacter. Au cours de celte séance, M. Jobert, présenté dans la dernière séance, est nommé membre titulaire. Laséanceest levée el on procède à l'examen des espèces envoyées, dont la liste suit : M. Labouverie (Charleville) : Tricholoma rutilans. Hygrophorus hypothejus. Psilocybe spadiceo-grisea. Cortinarius obtusus. Clitocybe brumalis. Collybia velutipes. Clavaria rugosa. Ulitocybe ditopu. Cortinarius hinnuleus. Tricholoma Schumacheri (?). M. Bourquelot : Boletus pascuus. — evonymi. Polyporus annosus. M. Thomas (Auxerre) : Paxillus lamelirugus. Tricholoma terreur. M. Dumée (Meaux) : Trametes rubescens. Helvella sulcata. Fomes Evonymi. Clitocybe metachroa. Clitocybe inversa. — cerussalta. Marasmius candidus. Pholiola mutabilis. Clavarit rugosu«. — destruens. Helvella crispu. Trametes pini. M. Dupain (La Mothe St-Héray) : Tricholoma equestre. Inocybe prætervisa (?). — inamænum. Tr'icholoma cartilagineum Bull. Stropharia æruginosa Clavaria vermicularis. Mycena galericulata (v. blanche). Hygrophorus virgineus. M. Harlay (Charleville) : Collybia inolens. Pholiota aurivella. Hygrophorus nitidus. Inocybe geophila. Clitocybe pithyophila. Lycogala miniatum, Lenrites flaccida. M. Moullade : Collybia velutipes. Clitocybe inversa, Clitocybe nebularis. Tremella mesentericu. XIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Séance du 3 Décembre 1896. La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. Bour- quelot, président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. La Correspondance imprimée comprend : Revue Mycologique Roumeguère ; Bulletin herbier Boissier ; Nuovo giornale Botanico Italiano ; Discours prononcé aux obsèques de M. Barla. La correspondance écrite comprend deux lettres,une de M Bou- dier, l'autre de M. Matruchot, présentant deux nouveaux membres à la Société; une lettre de M. Dupain, annonçant l'envoi de quel- ques espèces. M. Bourquelot procède ensuite au dépouillement des bulletins de vote pour l'élection du nouveau président. M. Roze est élu président de la Société Mycologique pour les années 1897-1898. Messieurs De Seynes et Dumée sont nommés vice-Présidents à l'unanimité des membres présents. : M. Rollund demande qu'on rectifie au procès-verbal deux erreurs qui se sont glissées dans sa notice sur M. Gillet : C’est en 1830 que M. Gillet a fait partie de la campagne d’Afrique et le nombre total des planches de son ouvrage « Les Champignons qui croissent en France » est de 876. Hyménomyceles Pere re rer CE 699 DHÉCASPORES PATATE ER Er 142 Gastéromycètes . 1. "020 Hyménogastrées. .. ........ ; 6) NRONNERLS Lo osobsconaue (K0) 816 A remarquer que les planches 206, 259, 284, 287 et 519, indi- PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XV quées à la lable de l'ouvrage, n'existent pas réellement,attendu que les espèces qui y sont désignées font partie, avec d’autres espèces des planches qui les précèdent immédiatement. Sont présentés comme membres lilulaires : MM. Gauffreleau, ancien notaire à Ancenis (Loire-Inférieure\, pré- senté par MM. Ménier et Boudier. Ed. Boulanger, licencié ès-sciences naturelles, 21, Quai Bour- bon, Paris, présenté par MM. Matruchot et Emile Boulanger. Emile Bertrand, ?, rue de la Planche, Paris, ingénieur, pré- senté par MM. Bourquelot et... Bouchet, pharmacien de 1'e classe à Poitiers, par MM. Dupain et Perrot. Guérin, préparateur à l Ecole de Pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, par MM. Bourquelot et Perrot. Joanin, préparateur à la Faculté de médecine, 4, rue Léopold- Robert, Paris, par MM. Blanchard et Perrot. Prunel, sous-directeur de la Slalion agronomique el maitre de conférences à l’Université de Toulouse, par MM. Bourquelot el E. Gérard. D: Coroze, médecin des chemins de fer de l'Est et du Nord, à Hirson, par MM. Bourquelot et Perrot. A la fin de la séance, M. Boudier parle des services rendus à la Société par M. Bourquelot, président sorlant, el propose un vole de remerciement pour le dévouement et le zèle inlatigables qu'il a toujours montrés dans l’accomplissement de ses fonctions. A l'unanimité des membres présents, des remerciements sont volés à M. Bourquelot. Les espèces suivantes ont élé envoyées à la séance : M. Gillot, à Autun: Polysaccum crassipes. AL. Dupain, à la Mothe-St-Héray (Deux Sèvres) : Pholiota marginal. Collybia clavus. Lactarius serifluus. Inocybe descissa. Pezizu vesiculosu. See Pt RES T Les séances se tiennent à PARTS, - rue de Grace 1 à 1 heure 1/2, le 1° Jeudi du mois. Jours des Séances pendant l'année 4897. Janvier Decembre Février Mars Avril Nai | Juin |Septembre| Octobre Novembre, VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Le 1‘ fascicule est épuisé— 2° fasc. Prix. 3 Fa : Année 1856. Un fascicule, t. Il (très rare)..... Prix. 15 fr. Année 1887. Trois fascicules, t. IL... ..| Leprix de chacun de ces AE &8 Troi : $ volumes:est de 10 fr. . nnée 1868. Trois fascicules, t. IV...) pourles sociétair ës, et . Années 1889 à 1896 [Tomes V à XII,com-} de 124r, pour lès pere Q sonnes étrangères à la. … prennent chacune quatre fascicules....| Societé. Table décennale des matières (tomes I=X) fascicule SUPPIEMEMEATE AA TERRE PLEASE ST Prises Année 1897. Chaque fascicule (LT: XITI). =... 7. APTE ARS NET BUREAU POUR 1896 HAE MM. Roze, Président, Sous-Directeur honoraire au Ministère |" des Finances, 2. route de Carrières, à Chatou(S:-et-Oise). DE Sevnes, Vice-Président. | Dunée, id. b Perror, Secrél.-général, Chef des avaux de micrographie à l'Ecole supér. de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris. PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendome. GRrAzïANr, Archiviste. Harray et Ray, Secrétaires des Séances. NOTA. — Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la Société, 8%, rue de Grenelle, de manière à arriver/la yeïlle des jours de séance. EE —— Fr … Les procès-verbaux des séances de la Société sont publiés en demi-feuilles - d'impression pouvant étre séparées du fascicule et réunies ensemble. ca BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FEXAMNCE FONDÉ EN 1885. NES ee TOME. XIET 2 FASCICULE. 5 — D» ——— ANNÉE 1897 | Em — PARIS AU STEGE DEF LA SOCIETÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 2 y 1897 532 7 FRA, 2: Publié le 30 Avril 1897. Tes manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à M, PERROT, Secrétaire-général de la Société Myoologique de France, 272, Boulevard Raspail, Paris. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE Bourquelot Ed. — Sur la présence générale dans les champignons d'un ferment oxydant, agissant sur la Tyrosine et sur le mécanisme de la coloration du cha- > peau derces Vécétaux en er TER - 65 Ch. Julien... Sur le développement du Black-Rot de la vigne dans le Nivernais......... 73 E‘Roze #1 Les espèces du genre Amylotrogus, pa- Tasse NlAMEEUlE Se PTE PEAR 76 E°Roze 7 Le Vzlmorimella, nouveau genre de Mysomycetes ele EE PE NERRE SI N. Patouillard. Note sur trois Hétérobasidiés muscico- JS PARA NA RENE Re AAA AE 07 Ed. Boulanger. Note sur un Volutella. A ATEN ES IOI G. Delacroix... Espèces parasités nouvelles (Travaux du Laboratoire de Pathologie végé- tale) PI VITRE MERE ee Con 4003 E;/Perrot 7 Biblosraphien ere SEC 128 DEUXIÈME PARTIE. État des recettes et dépenses effectuées en 1896. ......... FAV Procès-verbal de la séance du 4 février 1807. AE ASE id. id. 4 mars Be RÉAL DEEE) id. id. I NAVIT SOMME XXX NOTA, — Une Session extraordinaire aura lieu à Paris dans le courant d'octobre. Il sera organisé un certain nombre d'excursions et une exposition de champignons au Siège social. Les personnes qui désirent soumettre des propo- sitions à ce sujet sont priées d'écrire au secrétaire général, M. Perrot, 27e boulevard Raspall, Paris. ——— Sur la présence générale, dans les champignons, d'un ferment oxydant agissant sur la tyrosine ; sur le méca- nisme de la coloration du chapeau de ces végétaux, Par M. Em. BOURQUELOT. Au cours des recherches que nous avons faites en 1895, M. G. Bertrand et moi, sur la coloration des tissus et du suc de certains champiguons au contact de l'air (1', nous avons réussi à retirer, à l’état cristallisé, du Russula nigricans Bull., une substance chro- mogène parliculière. Nous avons établi, d'autre part, que le noircissement qui se pro- duit sur la tranche de ce champignon,quand on le coupe à l’air,est dû à l'oxydation du chromogène sous l'influence d’un ferment oxydant qu'il renferme. Enfin, nous avons montré que ce ferment oxydant devait être con- sidéré comme différant de celui de l'arbre à laque, ce dernier étant sans action sur le chromogène de la Russule. Quelques mois après la publication de ces recherches, M. Ber- trand a reconnu l'identité du chromogène en question et de la tyrosine, et il a donné au ferment qui est susceplible d’en déter- miner l'oxydation, le nom de tyrosinase (2). Dans un travail antérieur (3) nous avions recherché les lerments oxydants chez les champignons en général, et, pour cela, nous nous élions servis de la teinture de résine de gaïac qui, comme Schœænbein l’a indiqué le premier, bleuit au contact de ces subs- (1) Societe de Biologie [10], 11, p. 582, 1895 et Bullelin de la Soc. myc. de France, XII, p. 27, 1896. (2) Bulletin de la Soc. chimique [3], XV, p. 793, 1896. (3) Sucielé de Biologie [107, Il, p 579, 1895 et Bulletin de la Soc. myc. de France, XII, p. 18, 1896. 66 EM. BOURQUELOT. tances (1). Mais, comme je viens de le rappeler, le suc du Russula nigricans, en parliculier, possède, en outre, le pouvoir de noircir les solutions de tyrosine. Il m’a donc paru qu'il y avait intérêt à serrer la question de plus près que nous ne l’avions fait et à recher- cher si le suc des champignons, dont les propriétés oxydantes sont révélées par le bleuissement de la teinture de gaïac, possède tou- jours, en même temps, la propriété d’agir sur la tyrosine. (1) Je crois devoir compléter ici et rectifier une note qui se trouve en renvoi dans le mémoire que je viens de citer (p. 18). Dans cette note, il est parlé d’une espèce de champignon appelée par Schœnbein Ag. san- quineus sans nom d’auteur, espèce que le chimiste suisse signale comme 1iche en substances oxydantes. M'appuyant sur les renseignements peu précis fournis par le seul résumé des travaux de Schœnbein sur cette question que j'avais pu me procurer à cette époque, j'avais émis l'opinion que cet Ag. sanguineus était peut-être le Boletus sanguineus Krombh. Dans ces derniers temps, M. le Professeur Schaer, élève de Schœnbein, à qui j'avais fait part de mes doutes à ce sujet, a eu l'obligeance de m'envoyer le mémoire original de son maître. En voici l'indication bibliographique : Ueber die Selbstblauung einiger Pilze und das Vorkommen von Sauerstofferregern und Sauerstoffragern in der Pflanzenwelt. — Verhand- lungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel, 1856, p. 339. La lecture de ce mémoire m'a convaincu que le rédacteur du résumé, consulté par moi, avait inexactement et incomplètement rapporté les observations de Schœnbein. L'Ag. sanguineus en question est l’Ag. sanquineus de Bulliard=— Russula rubra de Fries. C’est donc une russule, c’est-à-dire une de ces espèces qui se prêtent si bien à l’étude des ferments oxydants des champignons, ce que Schœabein avait constaté le premier. Je dois ajouter que, dans ce mémoire, Schæœnbein parle d’autres cham- pignons non déterminés chez lesquels il a constaté la présence de substances oxydantes; que de plus il donne, du bleuissement à l’air du B. luridus, une explication qui ne diffère pas sensiblement de celle que nous avons donnée, M. Bertrand et moi, de ce même bleuissement et que nous avons étendue à divers changements de couleur observés chez d’autres champi- gnons. Je ferai remarquer aussi que, à la fin de ce mémoire, se trouvent consi- gnés des aperçus du plus haut intérêt sur les propriétés générales des substances oxydantes organiques et sur leur rôle probable dans la respira- tion des végétaux et des animaux. st ds à, à FERMENT OXYDANT DANS LES CHAMPIGNONS. 61 La tyrosine qui m'a servi a élé retirée du Russula nigricans par le procédé que nous avons indiqué, M. Bertrand et moi, dans le mémoire cilé ci-dessus. Quant à la solution de sue, elle a élé pré- parée en (rilurant le champignon à examiner avec du sable sili- ceux lavé préalablement (1 partie),de l’eau chloroformée (5 parties) et filtrant; le liquide filtré étant rejelé sur le filtre jusqu'à limpidité parfaite. Les essais ont élé faits en mélangeant, dans un tube à essai, 5 cent.c. de solution oxydante el5 cent. c. d’une solulion de tyrosine à 0,50 pour 1000. On avait soin d’agiler de temps en temps le mélange. On sait que l'oxydation de la tyrosine est accusée par ce fait que le liquide devient successivement rouge, puis noir. Pour un certain nombre d’espèces, j'ai essayé aussi l’action de la macéralion de champignon sur une solution aqueuse de gaïacol, réaclif qui se colore en rouge, puis donne un précipilé grenat au contact de l’air et des substances oxydantes (1). D'ailleurs, comme certaines macérations de champignons sont déja plus ou moins colorées par elles-mêmes, on a dù préparer dans chaque essai, comme témoin, un tube contenant 5 cent. c. de macération et » cent. c. d'eau. En comparant de temps en temps les tubes en expérience, il était plus facile de voir s’il y avait ou non des changements de coloration. Voici les résultats de ces recherches. J’ai suivi, pour les exposer, le même ordre que celui que nous avions adopté, M. Bertrand et moi, dans nolre premier mémoire. Hydnum.— AH. repandum L.: Pas d'action ni sur la teinture de gaïac, ni sur la tyrosine. L’essai a été fait avec un individu jeune. Boletus. — 1° Action sur teinture de gaïac et tyrosine : B. tessellatus Gillet, scaber Bull., felleus Bull., aurantiacus Bull., badius Fr. 20 Action sur teinture de gaïac seulement : B. erythropus Pers., luridus Schæff. 31 Pas d’action ni sur la teinture de gaïac, ni sur la tyrosine : B. appendi- culatus Schæf., chrysenteron Bull., edulis Bull., subtomentosus L. La macération du B. appendiculatus a été essayée sur la solulion aqueuse de gaïacol qui ne s’est pas colorée. (1) Em. Bourquelot: Sur l'emploi du gaïacol comme réactif des ferments oyydants (Comples-rendus des séances de la Societé de Biologie, 10° série, III, p. 896, 1896. 68 EM. BOURQUELOT. Nyctalis. — N. asterophora Fr. On sait qu'il existe, à la limite de la substance du chapeau et de l’hyménophore, une couche très mince de tissu qui se colore en bleu lorsqu'on la touche avec la teinture de gaïac. Si l'on triture le champignon entier avec du sable etde l’eau et si l’on filtre, on obtient un liquide qui est sans action sur la tyrosine. Ce fait est intéressant, le N. asterophora vivant en parasite sur le R. nigricans si riche en tyrosine. Cantharellus.— C. cibarius Fr. : Pas d'action sur la tyrosine. Russula. — Agissent à la fois sur la teinture de gaïac et la tyrosine : R. lutea (Huds.), ochracea (Pers.), integra (L.), citrina Q., pectinata (Bull.), Queletit Fr., fœtens Pers., cyanoxæantha (Schæff.), lepida Fr., virescens (Schæff.), rosacea Fr., furcata (Lam.), delica (Vaill.), adusta (Pers.). J'ai essayé également l’action de la macération de toutes ces espèces (R. luteæ excepté) sur la solution aqueuse de gaïacol. Il y a eu oxydation du gaïacol dans tous les cas. Jusqu'ici je n'ai rencontré aucune espèce de Russule dépourvue de ferment oxydant. C’est d’ailleurs parmi les russules qu'on trouve les champignons les plus riches en ces sortes de substances. Lactarius. — Agissent à la fois sur la teinture de gaïac et la tyrosine toutes les espèces essayées : L. mitissimus Fr., volemus Fr., fuliginosus Fr., theiogalus (Bull), vellereus Fr., deliciosus (L.), piperatus (Scop.), pyro- galus (Bull.), controversus" Pers., turpis (Weïinm.), velutfinus Bertillon, zonarius (Bull.), éorminosus (Schæff.). L’action sur les deux ‘réactifs s’est manifestée lentement avec le L. pyro- galus et très lentement avec le L. mitissimus. Trois espèces ont été essayées sur le gaïacol; elles se sont montrées très actives; ce sont les L. vellereus, lorminosus et velutinus. Il est à supposer que les autres espèces de lactaires, ci-dessus désignées, agissent également sur ce composé. Paxillus. — P. involutus (Batsch.). Le tissu bleuit fortement et rapide- ment la teinture de gaïac, tandis que le liquide provenant de la trituration de ce même tissu avec le sable et l’eau, n’agit pas. Ce liquide colore cependant la solution de tyrosine. Coprinus.— Les C. atramentarius (Bull.) et comatus (Flora dan.) ont donné les mêmes résultats, à savoir une oxydation lente de la résine de gaïac et de la tyrosine. Hypholoma.— H. fusciculare (Huds.) : Action assez lente aussi bien sur la teinture de gaïac que sur la tyrosine. Psalliota. — Ps. campestris L. : Action rapide et nette sur le gaïac ei la tyrosine. Hebeloma. — A. mitratum : Action sur gaiac et tyrosine, peut-être un peu plus rapide avec le second des deux réactifs. Pholiota. — Ph. caperata Pers. : Le liquide obtenu avec cette espèce agit très faiblement sur la teinture de gaïac, la tyrosine et le gaïacol. FERMENT OXYDANT DANS LES CHAMPIGNONS. 69 Clitopilus. — CI. orcella Bull. : Le liquide n'agit ni sur la teinture de gaïac, ni sur la solution de tyrosine. Mycena. — M. palygramma Bull. : Le liquide ne colore la teinture de gaiac et la solution de gaïacol qu'au bout d’un temps relativement long; il n'agit pas sur la tyrosine. Collybia. — Les deux espèces essayées : €. fusipes Bull. et radicata Rehlan, n’agissent que très lentement et très faiblement sur la teinture de gaïac et sur la solution de tyrosine. Clitocybe. — Avec le C. nebularis Batsch, on observe une action nette et assez rapide sur gaïac, tyrosine et gaïacol. Le CL. inversa Scop. n’agit que faiblement sur ces trois réactifs. Le liquide provenant du C1. infundibuli- formis Schæff. est sans action. Tricholoma. — l° Action lente sur gaïac, gaïacol et tyrosine : Tr. sapo- naceurn, Tr.ColumbettaKr.— 2e Agissant assez nettement sur gaïac et gaïacol, mais n'agissant pas sur la tyrosine ; Tr. album Schæff. — 3 N'agissant sur aucun des trois réactifs : Tr. sejunctum Edw. et equestre L. Amanita.- Le liquide provenant du traitement de l'A m.pantherina D. C. agit nettement et assez rapidement sur la solution de tyrosine, tandis qu'il ne colore un peu la teinture de gaïac qu’au bout d'un temps très long. Mèmes résultats avec l' Am. vaginata Buil., la coloration de la teinture de gaïac se produisant un peu plus vite. Les Am. Mappa Fr. et rubescens Fr. sont sans action. Le fait est intéressant pour cette dernière espèce qui renferme un chromogène rougissant au contact de l'air. Gastéromycètes.— Le liquide provenant du L. gemmatum agit très peu sur la teinture de gaïac et sur la solution de tyrosine. D'ailleurs ce liquide, abandonné à l'air, se colore de lui-même assez rapidement en brun. Le Scle- roderma verrucosuin Bull. n’agit ni sur le gaïac, ni sur la tyrosine. Ascomycètes. — Les deux espèces examinées, le Morchella vulgaris et l Elaphomyces asperulus ont donné un liquide agissant très lentement sur les trois réactifs. Il ressort des faits précédents, en s’en tenant à ce qui a été observé avec la teinture de gaïac et la (yrosine, que, surune cinquantaine d'espèces dont les propriétés oxydantes on! élé constatées, 4 seule- ment, les B. erythropus et luridus, le A1. polygramma et le Tr. album n’agissent que sur la teinture de gaïac ; toutes les autres agissent à la fois sur ce réactif et sur la tyrosine. En raison de ce pelit nombre d’exceptions, qui peuvent lenir à cerlaines circons- tances expérimentales, par exemple à la présence, dans ces espèces, de substances s'opposant à l’action du ferment sur la tyrosine, on 70 EM. BOURQUELOT. peut donc dire que l'existence d’un ferment oxydant ou d'une oæy- dase agissant sur la tyrosine est générale chez les Champignons qui jouissent de propriélés oxydantes. Reste à savoir si cette double action oxydante (sur la résine de gaïac et sur la tyrosine) esl produite par un seul ou par deux fer- ments existant simultanément dans ces végétaux, agissant, l’un sur un premier groupe déterminé de composés comprenant la résine de gaïae (acide gaïaconique), l’autre sur un second groupe com- prenant la tyrosine. Sans vouloir me prononcer sur celle question, fort complexe en l’état actuel de nos connaissances, je me coutenterai d'indiquer les faits suivants qui plaident en faveur de la seconde de ces hypo- thèses : : {4° Il existe dans beaucoup de plantes phanérogames ou de pro- duits retirés de ces plantes une substance oxydante agissant sur la résine de gaïac et non sur la tyrosine (suc de l’arbre à laque, écorce de frêne, gomme arabique, gomme d’abricotier, myrrhe, etc.) 2° Lorsqu'on porte une macération aqueuse de Russula delica à la température de 70 degrés, elle perd la propriété d'agir sur la tyrosine tout en conservant celle de bleuir la teinture de gaïac (G. Bertrand). 3° Lorsqu'on abandonne à lui-même, à la (empérature ordinaire, un liquide obtenu en trilurant le R. delica ou toute autre russule avec du sable et de l’eau saturée de chloroforme (il convient d'ajouter quelques gouttes de chloroforme pour empêcher touf développement de microorganisimes), on constate, au bout d’un temps qui peut atteindre 2 et 3 mois, que ce liquide qui, primilive- ment, agissait activement sur la tyrosine et la teinture de gaïac, n’agit plus que sur ce dernier réactif (1). Les choses se passent donc comme si la solution oxydante ren- fermait deux ferments dont l’un est détruit avant l’autre. (1) Comptes-rendus des séances de la Société de Biologie, 10° série, INT, p. 893, 1896. FERMENT OXYDANT DANS LES CHAMPIGNONS. Ji Dans des recherches publiées ailleurs(1), j’ai montré que lasolu- tion oxydante obtenue avec les Champignons suivant le mode opé- raloire indiqué au commencement de cet article, agit sur un nombre considérable de composés phénoliques en donnant les malières colorantes les plus diverses. On sait, d’autre part, combien sont variées les colorations de nos grands champignons. Aussi devait-on se demander si ces coloralions n'étaient pas produites par l'action, sur des chromogènes particuliers, des ferments oxydants ou peut-être même de l’ozone de l'air; d'autant plus que bien des champignons vivement colorés lorsqu'ils sont vieux, sont à peine leintés lorsqu'ils apparaissent (Russules rouges). Voici quelques observations venant à l'appui de cette manière de voir : Lactarius deliciosus.—Si on triture ce champignon avec de l'eau chloroformée (5 parties) et du sable, et si on filtre aussitôt, on oblient un liquide incolore. Mais ce liquide, abandonné à lui- même, ne tarde pas à se colorer en jaune aurore prenant une leinle qui rappelle celle de l’ensemble du Champignon. Clilocybe inversa.— En opérant de même, on obtient également un liquide incolore, lequel, au bout de quelque temps, prend une teinte jaune, rappelant en plus faible celle du chapeau. Russula lepida. — Le liquide obtenu avec la chair qui est blanche, à la condition de la bien séparer de l’épiderme qui est rouge, est incolore au moment de la filtration ; il prend peu à peu une teinte rose-rouge légère, puis se fonce et bruit. Tricholoma rutilans.— Le liquide, d’abord jaunätre, passe peu à peu au rouge pourpre. Tricholoma Russula.— Le liquide, incolore après filtration, reste incolore, ce qui s'explique par ce qu'on sait de celte espèce, àsavoir qu'elle ne renferme pas de matières oxydantes. Mais si on l'addi- tionne de quelques gouttes d’une macération incolore obtenue avec (1) Em. Bourquelot: Nouvelles recherches sur le ferment oxydant des Champignons ; son action sur les phénols, les dérivés éthérés des phénols et les amines aromatiques (Journal de Pharmacie et de Chimie, 6e serie. IV, pp. 145, 241, 440, 1896 et V, p. 8, 1897). M2 EM. BOURQUELOT. un champignon riche en ferment oxydant (Lact. velulinus), il ne tarde pas à devenir rose. Ces observations, auxquelles je pourrais en ajouter d’autres (4. muscaria par ex.), montrent bien que chacun des champignons aux- quels elles se rapportent renferme un chromogène incolore, dont la solution aqueuse prend, en présence de l'air, une teinte rappelant celle du chapeau et quelquefois celle de tout le champignon. Pour les quatre premières espèces citées, comme elles sontriches en substances oxydantes, il semble tout naturel de rapporter la pro- duction de la matière colorante à l’action de ces substances. L'oxy- dation s’eflectuerait dans l’épiderme ou dans les parties immédiate- ment sous-jacentes, et le pigment se trouverait localisé. En ce qui concerne le Tr. Russula, comme celle espèce ne ren- ferme pas de ferment agissant sur le chromogène ; que, cependant, le chapeau est parsemé de flocons rosés et les lames de laches de même couleur, surtout chez les individus âgés ; que d’autre part le chromogène est coloré en rose par les ferments oxydants, on est conduit à se demander, comme je l'ai dit plus haut, si l’ozone de l'air n'intervient pas dans la production de ces phénomènes de colo-. ration. Sur le développement du Black-Rot de la vigne dans le Nivernais, Par M. Ch. JULIEN, Maitre de Conférences de Pathologie végétale à l'Ecole de Grignon. La maladie du Black-Rot (Guignardia Bidwellii, P. Viala et L. Ravaz), qui jusqu'alors paraissait ne devoir se développer que dans les régions du sud et du sud-ouest de notre territoire français, semble vouloir, au moins à certaines années, gagner du terrain vers le Nord. Cest ainsi que dans ïes Charentes, M. Tord, en 1892, et celle année, MM. Philippe de Lapparent (1), le Dr Guyot et Ravaz signa- laient cette grave maladie à l'attention des viticulteurs charentais. Cette même année, dans le département de l'Yonne, M. J. Guénier (2), propriétaire-viticulteur à Auxerre, faisait une petite monographie sur l'apparition du Black-Rot au 1e juillet dans les vignobles de Cravant-Iraney, sur un vaste plateau calcaire et à une altitude de 260 mètres. {1 signalait, en outre, qu'en 1895, 50 hec tares de superficie étaient-<3,5z ; sporulis cylindro- ovoideis, hyalinis, rectis vel pauliüm arcuatis 15 x 4y. In foliis Calleæ arabicæ, « La Réunion », Africæ. Glæosporium Crotonis nov.sp. parasite sur les feuilles des Croton. Des pieds de Croton hybrides cultivés dans les serres du jardin du Luxemboure, à Paris, étaient atteints depuis un certain temps déjà d’une maladie des feuilles qui leur enlève en grande partie leurs qualités ornementales. Sur ces feuilles, on voit apparaître des taches d’un rouge vineux d’abord, qui, à partir de leur centre, se dessèchent peu à peu et prennent une teinte fauve. Bientôt sur la partie desséchée se mon- trent de petites bosselures qui, assez souvent, ne déchirent que très incomplètement la cuticule. Ce sont les fructifications du Glæospo- rium Crolonis. En même temps que les spores mürissent, la macule se dessèche complètement, devient mince et papyracée. À sa périphérie les cellules du parenchyme vivant du limbe qui la limitent se cloison- nent dans un plan perpendiculaire à la feuille et produisent une couche de liège qui arrête les progrès du mycélium parasite qui 112 G. DEÉLACROIX. est hyalin et très grêle. Dès lors, la macule mince, tiraillée en tous sens par les tissus du limbe qui se sont développés ne tarde pas à se déchirer irrégulièrement; ses mor- ceaux s'éparpillent età cause de son peu de résistance, elle ne se détache pas en une pièce comme le fait se produit pour le Coryneum Beye- rinckii sur. les feuilles de Cerisier ou de Pêcher. Slmcsporinn Gr one Les spores de ce Glæosporium A. Fructification, coupetrans- Sont ovoides-cylindracées, à deux ERA, — 18 SIOeSe grosses goultelelles. Elles germent facilement. La fleur de soufre en mélange avec de l’eau savonneuse, employée par M. Opoix, le jardinier en chef, réussit très bien à arrêter les progrès de la maladie. Glæosporium Crolonis nov. sp. — Maculæ fulvæ, exsiccatæ, mox dilaceratæ. Acervulis prominulis, plerümque tectis; basidiis hyalinis, cylindraceis, 18-25 X 5-6, conidia hyalina, ovoideo- cylindracea, grossè bigullulata, 20 X Tu gerentibus. In foliis Crotonum, in calidariis horti & Luxembourg » Pari- siorum. Dedit Opoix. Sur LE Coniothyrium melasporum (Berk.) Sace. de la Canne à sucre. Nous avons publié, M. Prillieux et moi-même, au sujet de celte espèce, une nole dans le Bulletin de la Société mycologique (0). Ce champignon, comme nous l’avons dit dans notre mémoire, a élé considéré par M. Massee comme une forme Helanconium,dont il croit avoir observé la forme ascospore, Trichosphaeria Sacchari,que nous avouons n'avoir pas rencontrée sur les échantillons que nous avons eus en notre possession. Depuis cette époque, j'ai reçu de M.W.T. Thisleton Dyer, directeur du jardin botanique de Kew, une lettre où il me fait part de son impression que le Coniolhyrium melas- (1) Tome XI, 1895, p. 75. CRON LEZ. LA EL BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. Ceuthospora minima. C. D. Colletotrichum Anthurii. — E, Glæosporium coffeanum. ‘gopetali. — B. Macrophoma Araucari A. Fusarium Zy h. + ESPÈCES PARASITES NOUVELLES. 113 porum (Berk.) Sacc. du Sylloge Fungorum (IT, p.319), ne parait pas être la même espèce que le Durluca melaspora Berk. considéré par Saccardo comme en élant synonÿme. Et en même temps, M.Thi- sleton Dyer ma transmis un fragment de l’échantillon-type de Berkeley. L’examen de cet échantillon m’a permis de me rendre comple que la diagnose donnée par M Cooke(1) et reproduite intégralement dans le Sylloge Fungorum de M. Saccardo ne répond que très im- parfailement à la description exacte de l'espèce de M. Berkeley. Les périthèces sont aplatis, un peu enfoncés dans le tissu, à peine proéminents. Quant aux spores, continues à l’élat jeune, elles ont toujours, à maturité, une cloison médiane. Elles sont parfaitement ovales et non un peu inéquilatérales, comme dans notre espèce. L'espèce de Berkeley devient done un Diplodia (D. melaspora), et notre Coniolhyrium melasporum doit être dénommé Coniothy- rium Sacchari(Massee) Prill.et Del. (Helanconium Sacchari Mass.) M. Thisleton Dyer ajoute enfin que le Diplodia melaspora ne provient pas d'Australie, comme l'indique M. Cooke, mais bien de Porto-Rico. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII. À. — Fusarium Zygopelali. — A!, coupe transversale de la feuille dans la région d'une nervure, montrant le stroma encore stérile. — A?, por- tion de la partie moyenne du stroma, obj. 7, ch. cl..— A, Filament coudifère obj. 9.— A5, A, conidies. B.— Macrophoma Araucariæ. — B', Coupe transversale de la feuille et du conceptacle jeune. gross. 60. — B°, Partie supérieure du conceptacle obj. 7, ch. el. — B°, Couche hyméniale et spores en place. — B!, spores, obj. 9.— B5, Soies.— B?, Mycélium dans le mésophylle. C: — Ceuthospora minima.— C!,Coupe transversale de la feuille avec le con- ceptacle, obj.7. -— C?, Mycélium dans le mésophylle ; m, mycélium ; ps, contenu tué de la cellule à apparence pseudoplasmodique. D. — Coiletotrichum Antlurii.— D',Pseudo périthèce émergeant au travers de la cuticule déchirée.— D°, Soies.— D", Spores, obj. 9 ch. cl. E. — Glœosporium coffeanum.— K', Coupe transversale de la feuille, face supérieure, avec le pseudo-périthèce. — I, Baside et spore jeune. — E*, Spores, obj. 9, ch. cl. (1) Cooke, Præcursor Hendersoniæ, in Nuovo Giorniale botanico italiano, vol. X, 1878. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES Par M. G. DELACROIX. Clonostachys Theobromæ nov. sp. (PI. IX, A). — Album, effusum, subpulverulentum ; hyphæ steriles repentes, hyalinæ, 5x circiler, seplatæ: ferliles erectæ : rami primarii pleramque ternati, secundarii quaternali, teruarii ubi adsunt bini vel ternati, aculati ; conidiüs cylindraceis, utrnque rotundatis, vel elongato ovoideis, hyalinis, 1 X 24, circà hypham secundüum quatuor series ordinalis. In fructibus Theobromæ Cacao. In Columbià, Americæ equi- noxialis (Dedit Dybowski). Cette espèce est voisine du C. Populi. Nous n'avons pu y observer, comme l’indique M. C. A. J. A. Oudemans, au sujet du C. spec- tabilis (Harz) Oud. et Sace. (Botrylis s. Harz) (1), de courts stérig- mates supportant les conidies; après la chute de celles-ci, qu'on a beaucoup de peine à voir en place, surtout si on observe la Mucé- dinée dans l’eau pure, on trouve les filaments fructifères parfaite- ment lisses et sans trace aucune de stérigmates. Monilia Acremonium nov. sp. (PI. IX, C). — Album, effusum, leviter floccosum ; hyphis repentibus, hyalinis, parcè sepltalis, guttu- lato-granulatis, 4-54 latis ; sporophoris erectis, inter se propinquis, sæpius seplalis, catenulà conidiorum terminatis; conidiis ovalo piriformibus, basi paulum truncatis, hyalinis, 12-15 X 8,5 — 10, isthmicè conjunclis. In chartà putridà, inter immunditias. Parisiis. Se cultive sans difficulté sur beaucoup de milieux arlificiels. Monilia penicillioides nov. sp. (PI. IX, B). — [nitio albidum, effusum, sublanatum,dein e cinereo albo-flavidum, pulverulentum ; mycelio repente, hyalino, septato, granulato ; hyphis fertilibus ereclis, interdum simplicibus, vel sæpits modo umbellæ apice (1) Contributions à la Flore mycologique des Pays-Bas, XI, 1886. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 115 ramosis, ramis ullimis oblusiusculis calenas conidiorum geren- tibus ; conidüs hyalinis, in massà sublutescentibus, latè limonifor- mibus, maluritali echinulalis, isthmicè conjunclis, 6-1 X 4,5; junioribus levibus, ovalis vel subpiriformibus, parle superiori ältenuatà. In Gryllo campeslri mortuo, Glion (Indre) Galliæ. Cette espèce se cultive facilement sur différents milieux artificiels, pomme de terre, gélatine, etc. Elle ÿ conserve la même teinte jaunàlre café au lait, comme sur son support nalurel el ne colore pas le milieu de culture. Je me suis servi de ces cullures pour tenter quelques infections sur des grillons des champs et des sauterelles appartenant aux espèces Stenobothrus biquttulus et OEdipoda cæruleum,tous à l'état adulte. L'infection a élé pratiquée, dès le lendemain de la récolte en projelant la poussière des spores sur des insectes préalablement humeclés avec le jet d'un pulvérisateur chargé d’eau disüllée. Les insectes ainsi infectés étaient placés ensuite sous une cloche où l'accès de l'air était facile, au milieu de feuilles de graminées fraiches et fréquemment renouvelées; sitôt morts, les insectes furent placés en chambre humide, sur du papier à filtrer blanc stérilisé et maintenu constamment humide. Sur tous les animaux infectés, la moisissure s’est développée à partir du 5e ou du 6° jour, à la lempéralure ordinaire du laboratoire au mois de septembre, c’est à-dire environ 18°. IL est à remarquer que les insectes qui ont succombé dès les premiers jours, sous l'influence des conditions défectueuses de transport, n’ont pas fourni une cullure pure de la moisissure ; elle y élait mélangée à des saprophytes vulgaires, mucédinées ou bacté- ries; au contraire, parmi les Orthoptères infectés, ceux qui ont survécu plus d’une semaine à l’infection se couvraient, après leur mort, dans la chambre humide, de la pulvérulence jaunàtre, étendue sur toute la surface du corps et formée uniquement par la fructi- fication conidienne de Honilia penicillioides. Les 6 Grillons infectés, bien que parfaitement intacts au moment de l'infection sont tous morts du 6° au 8° jour et ils ont fourni des cultures pures de ce Honilia. Les Stenobothrus biguttuius el surtout les OEdipoda cœruleum paraissent résister plus longtemps à l'infection. 116 G. DELACROIX. L'un de ces derniers n’est mort que le 17e jour. Peut-être doit-on attribuer le phénomène à la nature de leur tégument. Le corps des insectes envahis et lués par le mycélium ne forme pas à proprement parler un selérole comme on en observe avec les Botrytis et Isaria ou avec l’Oospora destructor (Metschn.) G. Dela- croix. La Mucédinée persiste à l’état de filaments lâches, non agencés en stroma, au milieu des organes de l’insecte qu’elle a détruits d’une façon plus ou moins complète ; el, sous l'enveloppe chitineuse souvent rompue par places, les hyphes donnent nais- sance à des conidies identiques comme forme, dimension et inser- tion à celles qui se produisent au dehors et sortent par les ouver- tures naturelles ou artificielles du corps. Hormiscium Bussardi nov sp. (PI. IX, D). — Cœspitula solitaria, hemisphærica, usque 2 mm. diamètre olivaceo-grisea ; mycelio seplato, brunneo, ramoso; conidiis dilutius coloratis, apice hypha- rum concalenalis , cuboideo-sphæricis , ægerrimè secedentibus, L-5p, circiter. In tuberculis Solani tuberosi, in solutione acidi sulfurici 0,5 °, immersis. Celte moisissure m’a été remise par mon collègue et ami, M. Bussard, de l'Instilut agronomique. Elle était développée en petites masses arrondies d’un vert grisätre sur des tubercules de pommes de terre immergés dans une solution d’acide sulfurique à 0,50 pour 100, afin d’assurer leur conservation et empêcher le le développement des bourgeons. La moisissure se cullive bien sur pomme de terre stérilisée el elle y fructifie, tandis que dans la solution acide, les filaments restent stériles. Dans une solution dépassant un pour cent d'acide sulfurique, la moisissure ne se dé- veloppe plus. Oospora Belzæ nov. sp. (PI. IX, E). — Effusum, vel cœspitula laxissima efformans; mycelio hyalino, ramoso, granulato, vix seplalo, 2-34 lato; conidis longiusculè concalenalis cylindricis, utrinque rotundatis vel subovalis, hyalinis, eguttulatis, 14-16 X 4-4, ou. In tuberibus putrescentibus Betæ cultæ, per hiemen. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 117 Oospora Alquieri nov. sp. (PI. IX, F). — Lanatum, album; mycelio hyalino, septalo, ramoso, 54 cireiter lalo ; plasmate guttu- lato ; conidiis, in calenas breves summo ramorum dispositas, ovoideo-fusoideis, hyalinis, 6-7,5 X 4y. In fructibus Musæ. Congo. Cette moisissure, trouvée sur des Bananes rapportées du Congo, en 4894, par M. Dybowski, m'a été remise par M. Alquier, ingé- nieur agronome, afin de la déterminer. M. Alquier en a étudié les propriétés fermentescibles au Laboratoire des Fermentalions de l’Institut agronomique. L’Oospora Alquieri se montre sous des aspects différents, selon qu'on la cultive sur un support solide : agar, glycérine, pomme de terre ou sur des milieux liquides. Dans les deux cas, le développement des cultures est toujours assez lent et exige plusieurs semaines. Sur un milieu liquide, les conidies, à mesure qu’elles se forment, ei de même les portions extrêmes des filaments se désarticulent facilement et vivent isolément dans le liquide, à la façon des levûres. Le champignon, ainsi immergé, forme une masse gluante, jaune clair. En végétant, les éléments ainsi isolés bourgeonnent, par l’une ou même les deux extrémités, en produisant des conidies secon- daires isolées ou associées en courtes chaînes de deux ou trois au plus, qui ne {ardent pas à se délacher, pour se comporter comme la conidie qui leur a donné naissance, et cela jusqu'à épuisement du milieu nutritif. Les conidies n'apparaissent en très courtes chaines, deux ou trois au plus, qu'à l'extrémité des filaments qui végétent dans l'air ; elles persistent très peu de temps ainsi attachées. Même en se servant de l’acide acétique cristallisable, comme l'indique M. A. N. Berlèse, qui empêche assez bien la dissociation des conidies sur leur sup- port, on ne voit jamais plus de deux ou trois de ces conidies et encore très jeunes el arrondies, à l’extrémilé des ramilications latérales dressées des filaments fructifères. Le mycélium présente des cloisons très neltes, assez éloignées les unes des autres. Son protoplasma montre de grosses goutte- 118 G. DELACROIX. leltes, nombreuses, quelquefois difficiles à voir à cause de leur faible réfringence. Les ramifications mycéliennes les plus volu- mineuses ne dépassent pas le diamètre de 5y. Il est à remarquer que ces hyphes mycéliennes et les conidies qu’elles produisent sont loujours de plus peute taille lorsque la moisissure végète dans l’air. Dans un liquide, les conidies, müres et détachées, peuvent, avant d’avoir commencé leur bourgtonne- ment, atteindre les dimensions de 20X54. Dès lors, leur forme, de même que leur taille, est assez variable ; elles possèdent, en géné- ral, une goultelette à chaque extrémité. Je n'ai pas constaté de formation de chlamydospores dans les cullures âgées. Sur les milieux solides, particulièrement sur l ir ordinaire, celle moisissure donne au support une coloralion rouge pourpre qui vire au brunâtre dans les cultures plus vieilles. Sur le fruit, l'Oospora Alquieri se trouve associé à une levüre spéciale à la Banane, et tous communiquent aux milieux de culture une odeur qui rappelle à un fort degré celle de la Banane müre.Les cultures pures du champignon sont moins odorantes que celles de la levüre; les éthers, auxquels est vraisemblablement due l'odeur se produisent alors en moindre quantité. Ce fait est tout à fait com- parable à celui observé par M. Kayser sur l’£Endoconidium fragrans G. Del. et la levüre qui lui est associée sur l’Ananas (1). Les produits de la fermentation du Champignon de la Banane, aussi bien d’ailleurs que ceux de la levüre, sont les mêmes que dans la fermentation alcoolique ordinaire. L’acidité totale du liquide fermenté est faible ; on y trouve de l’acide acétique et des acides de la série grasse. Sons l'influence du Champignon, le glucose, le maltose, le galactose, subissent la fermentalion alcoolique. Le lactose ni la dextlrine ne sont pas modifiés. L’amidon, saccharifié d’abord, est ensuite transformé en alcool. Tous ces renseignements, sur les propriétés chimiques de l'Oospora en question, m'ont élé, comme je l'ai dit, communiqués par M. Alquier. Aspergillus olivaceus nov. sp. — Punclalo-mucedineus, primo (1) Annales de l’Institut Pasteur, 1891. — Voir aussi Bulletin de la Société mycologique, t. IX, p. 184. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 119 albus, demüm olivaceus ; mycelio hyalino, repente, septato ; hyphis conidiferis erectis, hyalinis, continuis, 150 X 62, summo in vesi- eulam hyalinam, ovoideam, plus minüsve inflalam, 8-15x diametro, tumescentibus ; basidiis ovoideis hyalinis, 6-7 X 2,5z, catenas conidiorum interdüum ramosas, apice gerentibus; conidiis initio hyalinis, dein subglaucescentibus, denique diluté olivaceis, ovoideis, levibus, 5-6 X 3,5-42, distinctè isthmicè conjuncüis. In sinubus Cotyledonum seminis Theobromæ Cacao; in Golumpià Americæ equinoxialis. Dedit Dybowski. Cette moisissure n’est pas très éloignée de l'A. candidus Link ; elle s’en distingue surtout par sa couleur, la forme et la dimension de ses spores. On n’en a pas constaté l’existence dans les graines vivantes ; elle semble n’y apparaitre qu'après la fermentalion que subit la graine avant d’être livrée au commerce. La fermentation suit le nettoyage des fruits muürs (cabosses), dont on rejette les coques. Elle- se fait de différentes manières suivant les ré- gions : soit dans des trous peu profonds que l’on recouvre de sable, pour les cacaos terrés, soit dans des auges en bois La température du mé- lange, graines et pulpe mucilagineuse s’élève, atteint 60°; on brasse à plusieurs reprises, puis on place les graines à l’ombre où elles sèchent lentement. L'opération est terminée lorsque le légument se brise sous les doigts en se déta- chant; c'est alors que les graines sont embal- lées, prêtes à être exporlées. C'est dans ces graines lentement desséchées qu'on a constaté la présence de l’Aspergillus oli- vaceus. Lorsqu'on les ouvre longitudinalement en suivant le plan qui sépare les deux cotylédons, Asperglllus on trouve la moisissure, soit entièrement fruc- og °HYaus A, Hypbe fructitère, lifiée el formant un revêlementolivätre, ponelué —Bte fructifère iso- à : - lée, — C, conidies e de petites boules qu'on ne discerne bien qu’à la chaine. PE bnTeR loupe, soit constituant une couche blanchätre, °°: assez épaisse lorsque son développement estipeu avancé et qu’elle se trouve encore à l’état stérile. 120 G. DELACROIX. Les sinus des cotylédons dans lesquels la couche interne, papyra- cée, du tégument de la graine envoie des prolongements, présentent aussi des traces de celle même moisissure. Pourtant, le champignon ne s’ytrouve en général que très peu développé,et c’est avec difficulté qu’à la loupe, on y voit un fin lacis de filaments tout à fait blancs. Les tissus des cotylédons ne paraissent pas pénétrés par les fila- ments du mycélium ; mais comme le nombre des sinus creusés dans leur épaisseur est assez considérable, l’amande ainsi altaquée prend mauvais goût et se trouve dès lors fortement dépréciée. Cette altération est désignée dans le commerce sous le nom de « maladie du vice propre ». M. Dybowski qui m'a transmis les échantillons que j'ai étudiés m'assure qu’elle se développe aussi bien sur les Gacaos terrés que non terrés. Il considère qu’elle est plus fréquente sur les Cacaos de l'Amérique équinoxiale que sur ceux de la Côte occidentale d'Afrique où le Cacaoyer est aussi maintenant l’objet d’une culture assidue. M. Dybowski pense que, sans aucun doule, son apparition est liée à une fermentation et à un séchage défectueux ou insuffisants et que c’est seulement par le perfectionnement des procédés de traitement des graines fraiches qu’on arrive à les mettre complètement à l’abri de cet accident, qui, si on n’y prend garde, peul causer un dom- mage sérieux au producteur. Aspergillus brunneo-virens nov. sp.— Pulve- rulentus, e brunneo virescens vel olivascens; mycelio hyalino septato, parco ; hÿphis fertilibus ereclis,paulüm simosis simplicibus,200 X 1-7,5y, summo constrictulis atque in vesiculam, 10w diametro dilatatis ; basidiis cylindraceis, graci- lioribus, hyalinis vel glauco-olivaceis ; conidiis rotundatis vel subovoideis, levibus, 4-4,5y. lu parte centrali, inter cotyledones seminis Aspergillus dis : à nn eee ne AA CR Y ETS hypogeæ torrefactæ . A, fructifiction co- Cette espèce se distingue nettement par sa nidienne. — B, Baside et conidies — C, Co- Couleur et par d’autres caractères de l’espèce ee précédente. La moisissure dont les fructifications apparaissent à la loupe sous forme de petites têtes serrées ne péné- BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. XIE PL TX, tue. "à ae re ELDELACROIX DEL. A. Clonostachys Theobromæ. — B. Monilia penicillioides. — G,. Monilia Acremomiun. — D. Hormiscium Bussardi. — E. Oospora Betæ. — FF. Oospora Alquieri. — G. Oospora Opoixi. — H. Stysanus amyli. 2 QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 121 tre dans les lissus du cotylédon que très superficiellement ; c’est pourquoi j'ai tout lieu de penser que son développement entre les cotylédons est postérieur à la torréfaction. Je n'ai d’ailleurs aucune indication à fournir sur la provenance de la graine d’Arachide où je l'ai rencontrée. Oospora Opoixi nov. sp (PL. IX, G). — Cœæspitula albido-grisea, pulverea; mycelio parcissimo, delicatulo ; conidiis minimis, 3 X 14e, hyalinis, in catenas longas, ramosas digestis. In foliis exsiccatis Zygopetali Mackayii, in calidariis horti « Lu- xembourg » Parisiorum. Stysanus Amyli nov. sp. (PI. IX, H). — Olivaceum, sed initio sulphureum, gregarium ; stipitibus rigidis, erectis, atro-brunneis, ad basim paulüm incrassatis, 2-3 mill. altitudine, ad mediam partem 180-200y diametro ; hyphis brunneo-olivaceis, septatis, 3x latis, arctè coalilis, composilis ; capitulo rotundalo, = - À mill. diametro, hyphis conidiferis dilutiüs coloratis, septalis, 34 latis, divergentibus, sursüm catenas conidiorum,plus minüs longas,acro- vel pleurogenas, gerentibus ; conidiis sphéæroïdeis 3,5 4,54 diametro, primum sul- phureis, denique flavo-virentibus vel dilutè ohivaceis. ln amylo Solani tuberosi recentè confecto, adhuc madido, gallicè « fécule verte » dicto. Corbeil, Galliæ. Celte espèce qui n’a été remise par M. George, élève à l’Institut agronomique communique à l’amidon, sur lequel elle se développe, une coloralion rouge-orangée qui s’accentue beaucoup dans les cultures sur tranches de pomme de terre stérilisées. Elle ne parait pas détériorer les grains d’amidon, car sur son support normal où elle nous a été donnée, on voit dans les régions colorées en rouge- orange, les grains d’amidon, environnés par le mycélium hyalin, grêle et très ramitié du champignon ; mais ils ne montrent pas les corrosions périphériques el radiales des grains produites par les diastases. En culture sur pomme de terre, le milieu prend une coloration rouge-vermillon intense et bientôt on voit apparaître dans celle tache un revêtement jaune soufre mamelonné, un peu irrégulier sur les bords ; à sa partie centrale, en mème temps que la couleur change 122 G. DELACROIX. et devient olivätre, la culture acquiert une apparence velvélique, el on y reconnait au microscope une fructilication conidienne à fila- ments dissociés, identique à celle qui va se montrer un peu plus tard sous une forme corémiée que j'ai rapporlée au genre S/ysanus. La coloration olivätre s'étend vers la périphérie, qui se trouve envahie presque complèlement, de telle sorte qu'à celte période de son développement, la culture de la mucédinée présente une plaque olivâtre diffuse, assez épaisse, entourée d’une marge jaune soufrée, le Loul siégeant sur un fond rouge d'un millimètre de large ou guère plus. C’est ce qu’on observe au bout d’une semaine à une tempé- ralure de 22° environ. Bientôt à la surface se différencient de petites boules sessiles le plus souvent de couleur jaune soufre, qui, rapidement, se pédicu- lisent et prennent la couleur olive. À maturité, au bout d’une semaine environ, on les voit à la loupe hérissées de fins filaments qui sont des hyphes conidifères. Quelquefois la boule prend d’em- blée la couleur olive Le pédicelle qui ne dépasse pas 2 mill. 1/2 à 3 mill. est formé de filaments bruns à parois épaisses intimement unis les uns aux autres et à peu près parallèles. Dans la boule conidifère qui le termine, les filaments peu colorés sont devenus libres. Ils présentent à l'extrémité et dans le voisinage de celle-ci, insérés latéralement sur de petits renflements oblus de courtes chaînes de conidies lisses, de 3 à 4 de diamètre, d’abord glaucescentes un peu jaunâtres, dont la teinte s'accentue en virant sur le vert. Les conidies se différencient progressivement l’une au-dessous de l’autre par étranglement soit de l'extrémité du filament, soit du pelit renflement latéral qui semble porterle chapelet de conidies, quand celui ci est inséré sur le côté près de l’extrémité du filament. La production de têtes conidifères dure assez longtemps. Au bout d’un mois, la surface de la culture en est entièrement couverte, et on les voit alors à lous les degrés de développement ; mais à celte période et souvent aussi avant, le liseré sulfurin est fortement amoindri, el, à moins de nouvelles germinations de conidies sur le support, la coloration rouge a entièrement disparu. Phoma Coffeæ nov. sp. (PI. X, A). — Perithecia discrela, nigra, erumpentia, 1652 diametro circiter, poro subfimbrialo, QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 123 184 lato pertusa; mycelio brunneo, ramoso ; sporulis hyalinis fusoi- deis, reclis, 16-18><2,5—3y; basidiis 5X1,5u. En ramulis emortuis Coffeæ arabicæ, La Réunion, Africæ. Ceulhospora coffeicola nov. sp. (PI.X, B).— Stromata brunneola, subepidermica, loculis inæqualibus, irregularibusque, collo obtuso denique epidermidem perforante præditis, sporulisnumerosissimis, hyalinis, oblongo-nvoideis, 5X 1,54, basidiis non visis In ramulis emortuis Coffeæ arabicæ, La Réunion, Africæ. Vermiculariu Geayana nov. sp. (PI. X, C). — Perithecia atra, astoma, subhemisphærica, usque 250 diametro ; selis aterrimis, erectis, rigidis,aculioribus, usque 330 X8 perveuientibus ; sporulis hyalinis, fusoideis, conlinuis, utrinquè aculis, reclis vel sæpius arcualis. Ad paginam inferiorem foli Orchideæ cujusdam, in regione flu- minis € Apure » (Venezuela) legit Geay, martis 1894. Botryodiplodia Cham:æropis nov. sp. (PI. X, D). — Maculicola ; stromalibus conicis, nigris, secus longitudinem, sub epidermide tumidà, disposilis, 280-300y latis sporulis brunneis, ovatis, reclis vel subeurvulis, uniseplalis, septo non vel vix consirictis, 9>x<4u circiler ; basidiis non visis. Macula irregularis, centro ex albido luteola, in vicino marginis caslaneo-brunnea. In rachide folit Chamæropis canariensis, Le Pradet, propè Toulon, Galliæ. Ad Haplosporellam dothideoidem Sace. non comparanda Chætomella Sacchari nov. sp. (PI. X, E). — Perithecia initio astoma denique pertusa, nigro-olivacea, e sphærico applanala, selis flexuosis, seplatis,nigris, simplicibus vel interdum sursüm furcalis, 200 — 350X38:, oblusatis ; sporulis primo luteolis, granulatis, dein fuscis, quadrigultulatis, postremo unà gultulà magnà, ægriûs cons- pieuà prædilis, latè fusoïdeis, 10 8><9p; basidiis cylindraceis, hyalinis, 2,5><2,54. In culmo exsiccalo Sacchari officinalis, La Réunion, Africæ. J'ai trouvé cette espèce sur des liges de canne à sucre complète- 124 G. DELACROIX. ment mortes provenant de la Réunion ; ces cannes à sucre étaient attaquées de cette maladie appelée dans le pays « Maladie de la Gomme » (1). J'ai pu me persuader que l'espèce dont je parle n’élait pas parasite, par celle raison que le mycélium, qui est très grêle, hyalin d’abord, et d’ailleurs peu abondant, puis jaunâtre, reste absolument localisé et superficiel. De plus, comme celle espèce pousse parfaitement et avec tous ses caractères sur des fragments stérilisés de lige de canne à sucre, j'ai pu en compléter l’examen, et me suis assuré que les spores ense- mencées sur des liges vivantes ne se développaient pas, landis que sur les tissus morts el à l'humidité les périthèces se produisent, mélangés, il est vrai, d'autres saprophytes, lorsque la culture n’est pas pratiquée en milieu stérile. Chælomium varium nov. sp. (PL. X, F). — Perithecia varia, inter- düm subrotundata, alias elongata vel basi truncala, atra, astoma, densiusculè aggregata, 200 X 1504 circiter; mycelio brunneo,septato, ramoso,usque 6g lalo; seclis brunneolis, apice ohtusatis, plerumquè continuis, 250-300 Xz, simplicibus; ascis aparaphysalis, brevius- culè clavalis, cito dilabentibus, 45>x<11u ; sporulis ovoïdeis, utrin- que oblusè altenuatis, episporio crassiore, uni- vel sæpius bigultu- latis, in asco hyalinis, sed liberis maturisque, dilutè brunneis, 9X Ôe circiler. In culmo graminis cujusdam legit Geay, in régione fluminis Gua- naparo (Venezuela). Ch. lanoso Peck et C. comalo (Tode) Fr. affine. Anlthosloma lelrastaga nov. sp. (PI. X, G):— Stromata in cor- lice inquinalà immersa, perilheciis paucis, vix papillatis, 320 X 350 circiter, mycelio fusco-melleo, tenui ; ascis cylindraceis, ad basim altenualis, 105 X 104, octosporis ; sporidiis elongalis, utrinque alte- nualis reclis vel paulum curvolis, faligineis, continuis, quadrigut- tulatis, 18><6y, in asco inordinalis ; paraphysibus parcis. In cortice Quercüs, Rigny-sur-Arroux, Saône-et-Loire. Fenestella microspora nov. sp. (PI. X, H. — Stroma valseum, (1) Voir Bulletin de la Société mycol. Tome XI, p. 75. ® 206 D NAS > PE M ICE ? DESLE 210 2 09195) 7-69 D 250 > > 3 | SDS 55 opeSpato DTA OMS OAIQMOS "+ 522 3 BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. > >T, AU, PL. ‘ 55 155%; D NX SNS JS D. 5 A. Phoma Coffeæ. — B. Ceuthospora coffeicola. — C. Vermicularia Geayana. — D. Botryodiplodia Chamæropsis. — E. Chætomella Sacchari Ù F. Chætomium varium. — G. Anthostoma tetrastaga. — NH. Fenestella microspora, — [. Cucurbitaria corylicola. — K,. Didymella piceana. — L. Metasphæria tetraspora. — M. Pleospora sanseveriana. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 125 immersum, peritheciis ostiolatis, vix papillatis, paulüm compressis, 300><1802 circiter ; ascis parte inferiori altenuatis, summo rotun- datis, 85><02 , sporidiis monostichis, olivaceo-brunneis, transversè triseplatis, seplis longitudinalibus paucis, ad septa non constrictis, 10-11X<6-7u ; paraphysibus gracilescentibus. In cortice Coryli Avellanæ, Rigny-sur-Arroux, Saône-et-Loire. Cucurbilaria corylicola nov. sp. (PI. X, 1). — Perithecüs in cortice nidulantibus, congregatis, papillà præditis ; ascis cylindra- ceis, ad basim vix altenuatis, parle superiori rotundatis, 120X192y, (pars sporifera) ; sporidiis fuscis, 4, 5, 6 lransversé septatis, muralè divisis, medio consiriclis, ad septa non vel vix, in asco primüm obliqué monostichis, dein recté, 20><9 cireiter, paraphysibus pri- müm densis,asco paulüm longioribus, denique dilabentibus; mycelio brunneo, ramoso, septato, 4-64 lato, ad basim perithecioruwn effuso. Status spermogonicus Cylosporam sistens: stromala olivacea, in 3-4 loculos longitudinales divisa, cüm dissepimentis secundariis hyalinis; spermatiis hyalinis, rectis, 4x<1{z, sterigmalibus fascicu- lalis, acicularibus, 10-12><1z, suffultis. Status pycnidicus e genere Diplodia: Peritheciis nigris, collo pro- minente, crasso, 250><2004 ; sporulis ovalibus, brunneo-castaneis, diù continuis, interdüum maturiati uniseplatis, biguttatis, ad sepla non constrictis, 17-14<8-12y. In cortice Coryli Avellanæ, Rigny-sur-Aroux (Saône-et-Loire). En faisant un nombre suffisant de coupes, on rencontre fréquem- ment la pycnide et la spermogonie, placées côte à côle el en con- nexion avec un même mycélium ; à d’autres places, on trouve les périthèces ascospores associés aux pycnides, en relations loujours avec un mycélium identique au précédent. Aussi n’ai-je point hésité à rattacher les deux formes imparfaites que je viens de décrire à la forme ascospore. Cette espèce me parait voisine du Cucurbitaria Cingarus Schulz. et Sacc. (Syil. Fung, IX, p. 919), mais peut s’en différencier faci- lement. Car, d’après la description des auteurs, la spermogonie de C. Cingarus a des spores subglobuleuses, quoique de même di- mension (4p) que notre espèce ; la forme des asques, la disposition distique des spores dans l'asque, la dimension des ascospores (38x 126 e G. DELACROIX. | 154), et leur couleur constituent d’ailleurs des différences encore plus marquées. Je la rapprocherais plutôt du €. Coryli Fuckel, dont la descrip- tion est malheureusement un peu vague. Dans le C. Coryli, les ascospores sont seulement plus étroites, plus cloisonnées; d’un autre côlé, la forme imparfaite attribuée par Fuckel à son espèce, Hendersonia mulabilis, à spores seplées-muriformes, enfermées dans un périthèce constitué comme celui des Dothidéacées, s'éloi- gne notablement des formes pycnide el spermogonie qui se rencon- trent dans l'espèce que je décris. Les (rois sphériacées dont je viens de donner les diagnoses m'ont été envoyées par M. Flageolet, notre collègue de la Société myco- logique. Didymella piceana nov. sp. (PI. X, K). — Perithecia alra, im- mersa, collo vix prominente, 200y diametro; ascis cylindraceis, summo rolundalis, {elrasporis, 19 X10-l?u ; sporidiis uniseplalis, seplo constriclis, bi-vel sæpits quadrigutlulatis, hyalinis, ovalo-atte- nualis, 18X062 ; paraphysibus continuis, 22 latis. In squamis ramorum Piceæ excelsæ, foliis delapsis. « Haute- Saône », Galliæ. Melasphæria tetraspora nov.sp.(Pl. X,L).— Peritheciaimmersa, ostiolo brevi, erumpente, 2504 ; ascis, subclavatis, letrasporis, 7T0X 13-142 ; sporidiis hyalinis, reclis vel interdum paulüm areua- tis, subfusoideis, 4 vel 5-septalis, 22-24X5-6y, in asco dislichis ; paraphysibus gracilioribus, interdum ramosis. In caule exsiccalà Linariæ, Meudon (Seine-et-Oise). Pleospora sanseveriana nov. sp.(PI. X, M). — Perithecia subepi- dermica, nigra, erumpentia,160-180ylato, poro circulari, 504 diame- tro; mycelio e castaneo fuliginoso, septato, ramoso, sinuoso,interlexlo, 54 lalo; ascis leretibus, summo rotundato, deorsüm brevè atlenuatis, oclosporis, parieli crassiore, 75><16-18:; sporidiis castaneo-brun- neis, 3-4 transverse seplatis, ad seplum consiriclis, seplis lransversa- libus parcis, ovalis, 16-20 X6-7y, in asco obliquè monostichis, sæpius in parle inferiori confusè distichis ; paraphysibus diffluentibus. Ad folium emortuum Sanseveriæ, socià eliola amphilrichdà, Congo. Dedit Dybowski. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES. 4971 EXPLICATION DE LA PLANCHE IX. A.— Clonostachys Theobromæ.— A!, filament conidifère.—A?, portion laté- rale d’un autre filament conidifére.— A®, conidies. B. — Monilia penicillioides. — B", B°, filaments conidifères.—B*, une chaîne de conidies. C. — Monilia Acremonium.— C!, extréraité d’un filament coniditère. — C4, chaïne de conidies.— C°, conidies. D. — Hormiscium Bussardi.— D', filament conidifère.— D*, extrémité d’une chaine de conidies. . — Oospora Betæ.— E;, filament conidifère.— E>, conidies. . — Oospora Alquieri.— F1, portion de filament fructifié dans l’air.— F°,F£, formes mycéliennes végétant en milieu liquide.— F*, conidies isolées dans le liquide.— F°, conidies bourgeonnantes en milieu liquide. G.— Oospora Opoixi.— G', frustification conidienne.— G*, extrémité d’une chaine de conidies. H.— Stysanus Amyli.— H!, groupe de {ructificalions, grandeur naturelle. — FH, une fructification grossie à la loupe. — H°, la même grossie fai- blement au microscope.— H*, H°, extrémités de filaments conidifères à divers degrés de développement.— H“, conidies. HE EXPLICATION DE LA PLANCHE X. — Phoma Coffez.— A!, coupe tangentielle— B, hyménium'et spores. — Ceuthospora coffeicola.— B', coupe transversale.— B:, spores. — Vermicularia Geayana ; spores. - — Botryodiplodia Chamæropsis.— D', coupe transversale.— D°,spores. — Chætomella Sacchari.— E!, fragment de canne à sucre avec concepta- cles.— E>, un conceptacle isolé.— E?, hyménium et spores jeunes.— E*, une soie.— E°, spores. E, — Chætomium varium.— F', F?, périthèces. — F°, Asque mur.— F4, un fragment de mycélium.— F°, ascospores. G.— Anthosloma tetrastaga.— G+, coupe transversale d’un Erqube de péri- thèces.— G°, asque.— G*, spores. H. — Fenestella microsnora.—H", groupe de périthèces. — 1, asque et para- physes.— H°, spores. I. — Cucurbilaria corylicola.— I', coupe transversale : P, périthèces ascos- pores ; St, pycnide (Diplodia). — [°, coupe transversale, grossisse- ment plus fort que 1: St, pycnide; Sp, spermogonie ; M. Mycélium. — 5, asques et paraphyses. — I' ascospores. — [°, stylospores.— [°, spermaties. . K. — Didymella piceana.— K!, asque et paraphyses.— K: spores. L. — Metasphæria tetraspora.— L', asque et paraphyses.— L*, spores. M. — Pleospora sanseveriana.— M', coupe tangentielle ; le mycélium brun, vpaque, est représenté seulement à droite. — M:, Coupe transversale d’un périthèce jeune.— M°, asque et paraphyses.— M*, spores. Hunme BIBLIOGRAPHIE Tableau des principaux Champisnons comestibles et vénéneux, Par M. L. DUMÉE Dessins de M. A. d'APREVAL (chez P. KLINKSIECK, éditeur 92, rue des Ecoles, Paris). Notre distingué confrère, M. P. Duuée a représenté dans ce ta- bleau 31 espèces de Champignons comestibles ou vénéneux, choisies parmi les plus communes. Les dessins ont été exéculés avec beaucoup de soin et les couleurs sont indiquées avec l'exactitude désirable. On peut lire sur les cotés du tableau une description résumée, simple mais salisfaisante, de chaque espèce que M. Dumée désigne avec raison par le nom français tiré du latin, les noins populaires étant généralement appliqués à plusieurs espèces différentes. D'ailleurs les noms latins ne sont pas exclus, et le lecteur les trouve facilement grâce au numéro imprimé près de chaque champignon représenté, numéro qui est celui d’une liste de noms scientifiques située au bas de la page. Signalons aussi, faisant lable rase des préjugés, quelques re- commandations ä;suivre pour éviter les empoisonnements. Ce tableau est, à notre avis, une œuvre de vulgarisation de haute utilité, il devra se trouver dans tous les établissements d’enseigne- ment et même dans les familles, et remplacer ainsi une série d’au- tres planches mal dessinées ou remplies d'erreurs, qui constituent un véritable danger pour la sécurité publique. Félicitons l’auteur pour ses dessins serupuleux, et l’éditeur pour les soins apportés au lirage en couleurs, et souhaitons la vulgarisa- tion rapide de ce tableau. HP Etat des recettes et dépenses effectuées par M. trésorier, pendant l'exercice 1896. RECETTES. Peltereau, 40 Reste en caisse d'après les comples insérés dans le Bulletin (2: fascicule de 1896) : ADAUIS TU IT ÉSOLIE A eee ee — AUPSeCRÉ AIRE M re ne 2° Abonnement du ministère en 1896 .... 3° Recettes sur colisalions antérieures....... 4° Recettes sur cotisations de 1896 : Te NÉ ON ire Se 1.840 » CHÉMENRSCL EE 45 » OAV EN lee bulles EE AE ER eee 6° Arrérages des rentes de la Sociélé............ Holallentreceties meer DÉPENSES. 4° Bulletin, impression el envoi, circulaires el 30Service, chauffage, IMpôIS................... 4° Frais de recouvrement par la poste des cotisa- DONS es sen cos lets CRUE on os Ho CA S 5° Frais d'envoi de fonds du trésorier............ 6° Menues dépenses du secrélaire............... — du frÉSOrIer.-.. tete 1.432 40 300 40 104 60 58 65 2 80 112 70 20 » 138 95 2.170 50 XXVI SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. BALANCE RECERES EAU A LR en RE LR AE D EN 4.930 45 Dépenses res 2.170 50 Iires{erauximauns'duitrésoniers PRE TEE 2.159 95 L’actif de la Société se compose en outre de : 1° Provision laissée au secrétaire. ....... Rene 138 95 20 Cotisations restant à recouvrer, évaluées... ... 150 » 3° 107 fr. de rente 3 °/, sur l'Etat, dont 71 francs, emploi de cotisations à vie, et 30 fr., placement provi- soire. AYANtICOUE EEE Pre EE 3.220 90 LOT RAR ANR 6.269 80 A la fin de l’exercice 1895, l’actif était de.. ..... 5.363 35 Auementation eee rer 906 45 Séance du 4 février 1897 La séance est ouverle à deux heures sous la présidence de M. Roze, président. M. le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. M. Dumée fait observer qu’une présentation a été omise, celle de : M. Gilbert, caissier de la Banque de France, présenté par MM. Dumée et Bourquelot, à Dole (Jura). Il demande qu’il soit voté sur son admission avec celle des mem- bres présentés en décembre. Après acceptation des membres présents et rectificalion au procès-verbal, ce dernier est adopté à l’unanimité. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XX VII La correspondance comprend : Bulletin mensuel de la Société française de Bolanique. Bulletin de l'Herbier Boissier. Bulletin de la Sociélé impériale zoologico botanique de Vienne. Revue mycologique de Roumequère. Noles mycologiques de M. Niel, offertes par l’auteur. Remarques sur le Cladosporium Herbarum Link., M. Niel. 1. prevedibili Funghii futuri de Saccardo. Une lettre du Dr Coroze, demandant avec son admission à la Société, quelques renseignements particuliers. Une leltre d’'United States Department cf Agricullure-Library Washington, sollicitant un fascicule du Bulletin manquant. Une de A1. Jaczewski,donnant sa nouvelle adresse au Jardin bota- nique de Saint-Pétersbourg, î Enfin une dernière de M. Peltereau, sur la situation financière de la Société; mais l’arrivée de notre trésorier a rendu la tâche plus facile, et le compte-rendu de l’état des finances paraïlra au Bulletin d'avril. M. Roze et M. Perrol étant chargés de répondre à nos divers correspondants, M. le Président donne alors la parole à J. Bowr- quelol . A Continuant toujours sa série de recherches sur les propriétés du ferment oxydant des champignons, H. Bourquelot signale l’action de l’oxydase du Russula delica, sur les infusions de Violeltes, de Roses trémières, de Nerprun, etc., dont elle détruit le pigment. La chlorophylle est aussi détruite, it n'y a done pas lieu de s'étonner de l'absence de celte matière chez les champignons. La décoloration des feuilles, attaquées par ces parasites est pro- bablement due à celte action. Après quelques questions de M. Julien, la parole est donnée à M. Palouillard, qui expose quelques recherches sur trois nouvelles espèces de champignons hélérobasidiés, parasites des mousses : Tolu Javensis, T. Muhensis et Tremella mucoroidea. Ces trois espèces ont été recueillies et rapportées de Java, par M. Massart. M, Roze donne ensuite la parole à #/. Julien, qui a constaté XXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. depuis deux années le Black-Rol dans les vignobles nivernais. — Ces champignons ne sont donc pas seulement dangereux pour la région sud el sud-ouest. — D’après les observalions de l’auteur, les fruits seulement sont atteints, et on ne trouve pas la forme pycnide du Guignardia Bidvelli, laquelle, au contraire, prédomine dans le Midi. Il n'existe pas de conceptables sur les feuilles de la vigne ; il semble donc que la forme spermogonie est mieux adaptée aux conditions climatériques des régions plus septentrionales. A la suile de celte communication, 4/. Roze cède la présidence à M. Dumée, vice-président, pour lire un travail concernant ses recherches sur les parasites de la fécule, et décrit quelques nouvel- les espèces d’Amyloltrogus. Après la lecture de Â. Roze, personne ne demandant plus la parole, on procède au vole pour les admissions des membres pré- sentés dans la dernière séance. À l'unanimité, MM. Gauffreteau, Ed. Boulanger, Ed. Bertrand, Bouchel, Guérin, Joanin, Prunel, Coroze et Gilbert sont élus mem- bres titulaires. M. Roze demande ensuile s’il ne serait pas bon de charger quel- ques membres de la Société mycologique d'étudier la question des champignons comestibles et vénéneux au point de vue de la vulga- risalion scientifique, soit par des planches ou par des expositions à Paris. M. Dumée annonce, en réponse à cette question, qu'il fait publier une planche, qui pourra rendre de grands services aux personnes non familiarisées avec la systématique mycologique. Après un échange de vue réciproques, les membres présents pensent qu'une exposition de plusieurs jours au siège social, et à une époque favorable, serait aussi d’une grande utilité. La question est donc réservée pour une des séances ullérieures. L'ordre du jour étant épuisé, M. le Président lève la séance à 3 h. 1/4. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXIX Séance du 4 Mars 1897. La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de #. Roze, président. M. le secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, qui est adopté à l’unanimité. M. le Président communique à la Société la correspondance qui comprend : Revue mycologique de Roumeguère. Bulletin de la Sociélé des sciences naturelles de l'Ouest. Un certain nombre de lettres auxquelles le secrétaire général devra donner réponse. M. Roze lit ensuite un travail qui sera inséré au Bulletin, el qui a trait à un nouveau genre de Myxomycèle, le Vilmorinellu. M. Dumée annonce que diverses observations qu'il a pu faire à propos de l’apparition du Herulius dans les environs de Meaux, corroborent l’opinion déjà soutenue devant la Sociélé. — Ce parasite a élé amené par des bois provenant du Nord. M. Delucroix fait annoncer qu’il déposera pour le Bulletin d'avril un travail sur de nouvelles espèces de champignons parasites. IL est ensuite procédé à l'examen des champignons envoyés à la séance. M. Dumée : Trametes Bulliardi. Tremella mesenterica. M. Boudier : Ascobolus vinosus Berk. Pseudo-valsa lanciformis. Helotiun Amenti Batsch. Corticium lœve. Teichospora obducens. Cenococcum geophilum. M. Maurice du Colombier : Polyporus zonatus. La séance est levée à 2 heures el demie. XX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Séance du 1” Avril 14897. Présidence de M. ROZE, Président. La séance est ouverte à une heure trois quarts, sous la prési- dence de M. Roze, président. Le procès-verbal, lu par le secrétaire général, est adopté. M. Roze demande à ajouter à son dernier travail une note sur un organisme nouveau, trouvé dans des échantillons de pommes de terre avariées venant d’Alger. C’est une nouvelle monadinée, à laquelle il donne le nom d'Hydrophysa Micrococci. Cette note sera insérée pour le Bulletin d'avril, et M. Roze remettra une plus longue communicalion pour le Bulletin de juillet. La correspondance comprend : Bulletin de la Société impériale zoologico-bolanique de Vienne. Bibliographie des travaux scientifiques, de J. Deniker. Bulletin de l'Herbier Boissier, T. V, n° à. Annales de la Socièlé botanique de Lyon, T. XVI, 1896. Un travail sur un nuovo Micromicete della Vite, par Dott. Lingi Montemertini. Une lettre de la librairie Weigel, de Leipzig, demandant un exemplaire complet du Bulletin. A ce propos, M. Perrot fait remarquer que le fascicule I étant épuisé, il n’a pu donner suite à plusieurs demandes du même genre. Les membres présents, sur sa proposilion, votent à l’una- nimilé la réimpression du 1er fascicule 1885. Une deuxième lettre, annonçant la démission de #. Ogier. Une autre lettre du secrétaire de la Société botanique de Lyon, demandant quelques fascicules égarés du Bulletin, et l’échange de ce dernier contre la publication de cette société. Après quelques remarques favorables de M. Boudier, cet échange est accepté, mais il serait désireux que notre bibliothèque s’eurichisse de la collection complète des Annales de la Société de Lyon. PROCÈS VERBAUX DES SÉANCES. XXXI M. le secrétaire général donne ensuile leclure des comptes de M. Peltereau, trésorier. L'année 1896 se chiffre par un excédent de recettes de 906 fr. 45. Les dépenses ont été peu élevées, car il n’y a eu dans l’année, ni session extraordinaire officielle, ni exposition. Sur la proposition de M. Roze, président, la Sociélé vote des félicitations unanimes à M. Peltereau, pour sa bonne gestion des finances. Le secrélaire général est autorisé, outre la dépense de réimpres- sion du 1 Bulletin, à effectuer quelques installations nouvelles de rayons à la bibliothèque. M. Roze demande qu’à la séance de mai il soit fait des proposi- tions relatives à la session extraordinaire de 1897, qui doit se tenir à Paris, au commencement d'octobre, et qui sera accompagnée d'une exposition mycologique de quelques jours. Le principe de cette session est adopté. M. Perrot annonce qu’en réponse à une note parue dans la Revue internationale scientifique, il a envoyé une note rectificative, indiquant l'origine, le but et le fonctionnement de la Société myco- logique de France. D. Dumée offre à la Société le premier exemplaire d’un tableau en couleur, figurant les principales espèces communes de cham- pignons. Ce tableau est une œuvre de vulgarisation scientifique. La Société remercie M. Dumée d’avoir essayé par des dessins aussi exacls que possible, de mettre le public en garde contre les erreurs si falales qui se produisent annuellement. La parole est ensuite donnée à M. Boulanger Edouard, qui expose ses recherches sur un Volulella nouveau, trouvé sur des bulbes de Jacinthe, et qu’il a nommé à cause de la disposition des sporopüores, Volulella scopula sp. nov. M. Julien annonce ensuite que, continuant ses recherches sur les raisins atteints du Black-Rot, raisins provenant du Nivernais, il s’est formé sous le climat de Paris, des pycnides. Certains concep- tacles ne contiennent que des slylospores, mais d’autres ont à la XXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. fois des stylospores et des spermaties. Ces dernières semblent avoir été négligées par les auteurs. M. Jullien a vu aussi se former des ascospores. Le Black-Rot paraît donc pouvoir se régénérer entièrement sous notre climat. Il se réserve d'étudier sur place la série des phénomènes de propa- gation el de reproduction de cette maladie qui prend chaque jour de l’extension vers le Nord. M. Roze communique ensuite de nouvelles observations qui lui ont permis de conslaler la présence du Pseudocommis Vilis Debray, dans des tubercules de pomme lerre avariés, et aussi d’un nouveau Myxomycèle de belle couleur jaune soufre, sorte de commensal de l’Amylotrogus et qu’il désigne sous le nom de Xanthochroa Solani. Sont présentés comme membres actifs de la Société : M. Lulz, licencié es-sciences naturelles, préparateur à l’Ecole supérieure de pharmacie, par MM. Boudier et Perrot. M. Javillier, interne des hôpitaux, à l'Hôtel-Dieu, par MH. Gui- gnard et Perrot. L'ordre du jour étant épuisé, on procède à l'examen des cham- pignons apportés à la séance. Par M. Dumée : Lachnea Sumneri. Sclerotinia tuberosa. Morchella hortensis Boud. Collybia conigena. — hybrida. Sarcosphæra corona. Acetabula Leucomelas. Par M. Boudier : Peziza vesiculosa. Galactinia Sarrazini. Et un envoi de A. Hélier, composé de champignons desséchés à l’étuve dans un courant d'air chaud, et qui peuvent reprendre, à l’humidilé, une partie de leur forme normale. La séance est levée à 3 heures. SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DB FRANCE Les séances se tiennent à PARIS, rue de Grenelle, 84, à r heure 1/2, le 1% Jeudi du mois. Jours des Séances pendant l’année 1897. Janvier Décembre péri | Mars Avril | Mai | Juin | Septembre! Octobre | Novembre > 4 4 1 6 3 2 7 4 2 | VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Le 1° fascicule est épuisé — 2‘fasc. Prix. 3/fr, Année 1880.' Un fascicule, t. II (très rare)..... Prix. 15 fr. Année 1887. Trois fascicules, t. IT... ..| Le prix de chacun de ces ; ce Tro: ë 7 volumes est de 10 fr. Année 1888. Trois fascicules, t. IV pour les sociétaires, et Années 1880 à 1896 (Tomes V nn de 121{r. pour les per- s sonnes étrangères à la prennent chacune quatre fascicules....| Société. Table décennale des matières (tomes I-X) fascicule SUPPIéME ire CARE NL ANR Prix Aion Annéeroop Chaquetascicule (NX EEE PPT CE BUREAU POUR 1896 MM. Roze, Président, Sous-Directeur honoraire au Ministère des Finances, 2, route de Carrières, à Chatou(S.-et-Oise). De Sevnes, Vice-Président. Dune, id. Perrot, Secrét.-général, Chef des Travaux de micrographie à l'Ecole supér. de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris. PeLrtTerEAu, 1résorier, notaire honoraire, à Vendôme. Grazranr, Archuviste. Harcay et Rav, Secrétaires des Séances. NOTA.— Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la Société, 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance. EE — 2 = Les procès-verbaux des séances de la Société sont publiés en demi-feuilles d'impression pouvant étre séparées du fascicule et réunies ensemble. BULLETIN DE LA SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE ERAENCE FONDÉ EN 1885. TOME XIII —8— SCA SCI G UNE: er Te RTS ET | ANNÉE 1897 EE nr Ne | PARIS AU: STEGE DEMLA SOCIETÉE 84, Rue de Grenelle, 84. Ge ñ 1897 se) Publié le 30 Juin 1897. 'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés À M. PERROT, Secrétaire-général de la Société Myoologique de France, 272 Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et 1 , Boulevard Raspail, Paris. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE Em. Boudier...... . Révision analytique des Morilles de France... .. 129 Er ARoze er Le Pseudocomimnis vitis Debray dans les tuber- cules de Pomrne de terre et un Myxomycète. “154 RE CR Dérobe =. Du Pseudocommis vilis Debray et de sa pré- sence dans les plantes cultivées. ........... 162 A PR RIDE Nouvelles observations sur le Pseudocommis à Di S2DEbDr ay (PIEPRID) EAN PE ECTS 172 A. Gaïllard......... Note sur quelques espèces nouvelles du genre À AS ETAPE) EE PRE SN PSS 180 GÉDATAME PER AÈRE Sur une lipase végétale extraite du Penicilliwm LACOUTURE EI TR RACE 0 à BTE E. Gérard et P. Darexy. — Recherches sur la matière grasse de la lerüreide Bière i-MatR PAIE ren 183 J. De Seynes.......…. Monstruosités d'un Lentinus..............:.... 188 GHOST Ce Noticenécrolonique AR TERRE RON EPSON ES Distinchons honorifiques:......:.............. 196 DEUXIÈME PARTIE: Procès-verbal de la séance du 6 mai 1897... SALE DAC XXV = — EN Ve D RS LV ESA RRQ OC ER em mu LT XXVII Projet de Session extraordinaire EN 1897. Dans ses réunions mensuelles d'avril et juin, la Société myco- logique a décidé de tenir cette année, dans la première quinzaine d'octobre, une session extraordinaire dont le siège sera à Paris. Des excursions auront lieu dans les forêts de Carnelle, Com- piègne, Fontainebleau, Montmorency, etc. Le programme définitif sera fixé dans la réunion de septembre, et toutes les propositions émanant des membres seront reçues jusqu'à ce jour. Une circulaire personnelle informera tous les membres des dernières dispositions adoptées. Pendant la session, une exposition de Champignons sera organisée un Dimanche, au siège de la Société. NOTA.— Pour tous renseignements, écrire à M. PERROT, secrétaire-général, 272, Boulevard Raspail, Paris. ——û RÉVISION ANALYTIQUE DES MORILLES DE FRANCE Par M. BOUDIER. La petite famille des Morchellacés, quoique très peu nombreuse en genres el en espèces, très nalurelle el bien caractérisée, n'en est pas moins une de celles qui, parmi les Champignons, offre le plus de difficultés dans l'étude des espèces qui la composent par lex- trême variabilité de leurs formes el de leurs couleurs, comme par le manque de caractères précis permellant de les reconnaitre entre elles. Déjà Kries, en 1849, dans son Summa Vegel. Scand. p. 346, disait : « Omnes Morchellæ inter se nimis allines » et je suis aussi de cet avis, mais il est cependant évident que, si proches les uns des autres que soient ces Champignons, on peut reconnaitre un certain nombre de formes, qui, si elles ne représentent pas de véritables espèces, sont au moins des races qu'il est bon de con- naître, puisqu'on les distingue à première vue. Les anciens auteurs les réunissaient toutes sous le nom d’esculenta. Persoon, le premier, puis Fries, commencèrent à les séparer, et de nos jours on en trouve 26 décrites dans l'important ouvrage de Saccardo, dont on doit toutefois en retrancher sept ou huit, soit parce qu’elles font double emploi, soit parce qu'elles appartiennent à des Verpa. Malgré celte division, on n'arrive que difficilement avec les au- leurs à la reconnaissance des espèces, les caractères spécifiques el mème de famille n'ayant pas été généralement bien saisis. Après une élude suivie avec persévérance pendant de nombreux printemps, j'ai été obligé de reconnaître que le nombre des espèces créées ne répondait pas encore à celui des formes reconnaissables dans la nature, et à rechercher les différents caractères qui devaient servir à les distinguer. C'est ce que je vais lacher de faire dans ce 9 130 M. BOUDIER. travail, prélude d’un ouvrage plus considérable et illustré auquel je travaille depuis longtemps. Mais ce mémoire si petit et si incomplet qu'il est encore, n’en est pas moins le résultat de nombre d'années d’étude des espèces de cette difficile famille. Je donnerai d’abord les caractères que j'assigne à la famille et ceux des deux seuls genres qui jusqu'à présent la composent, puis je donnerai une diagnose suffisamment étendue des espèces que j'y fais rentrer, espèces dont j'ai été obligé, comme je viens de le dire, d'augmenter le nombre pour arriver à des descriptions qui puissent au moins permellre de les reconnaître. Les Morchellacés sont des Discomycètes operculés généralement de grande taille et toujours prinlaniers, stipités et caractérisés prin- cipalement par leur réceptacle ou chapeau adné ou subadné, ou encore à moilié libre, toujours creux à son intérieur et dont la cavilé se continue avec celle du pédicule, arrondi, ovoide, oblong ou conique et couvert d’un nombre plus ou moins considérable d'alvéoles hyménifères très variables de forme et de grandeur séparées entre elles par des côtes stériles, d’abord pubescentes, puis glabres, ce qui en fait autant d’hyméniums dislincis souvent eux- mêmes séparés en alvéoles secondaires sériées par des crêtes trans- versales fertiles sur l’arête. Je nomme alvéoles primaires Îles alvéoles entourées de tous cotés par des côtes stériles, et alvéoles secondaires celles qui se forment généralement en série dans leur intérieur par des plissements (transversaux de l'hyménium, ayant donc deux ou trois côtés bordés par des côtes stériles, et les arêtes qui les séparent entre elles ordinairement feriiles (1). Ce caractère des côtes stériles entourant les alvéoles primaires est un caractère des plus importants qui caractérise à lui seul la famille dont il fait réellement des Pezizes composées. Je l'avais déjà indiqué dès 1885 dans ma « Nouvelle classification des Discomyeètes charnus », parue dans le {+7 volume du Bullelin de la Soc. Myc. de France, et c'est parce que l’on n’y a pas assez allaché d'importance que bien des auteurs modernes ont fait rentrer dans les Morilles des Verpa dont l'hyménium unique parcouru par des nervures très saillantes et anastomosées simulait des alvéoles. Ce qui donne encore plus de (1) Dans une seule espèce, le M. hortensis Boud., ces arêtes, quoique moins élevées que les côtes primaires, sont généralement stériles. MORILLES DE FRANCE. 131 poids à mon opinion, c’est que dans un certain nombre d'espèces de la seconde section des Yorchella, et chez les Hitrophora, les côles primaires qui correspondent évidemment à la soudure des marges des divers hyméniums, sont souvent parcourues, surtout à la base du chapeau, par des sillons qui semblent indiquer un com- mencement de dédoublement. Les Paraphyses sont assez caractéristiques, Lrès épaisses. souvent plus courtes que les thèques, rameuses, très cloisonnées à la base qui est presque toruleuse, moins aux extrémilés qui sonl lantôt cylindriques, tantôt en massue, quelquefois fusiformes ou en bouton, toujours spumeuses à leur intérieur et assez souvent colorées. Les {hèques sont grandes, cylindriques, opereulées, à peine atténuées à la base qui est souvent obluse, plus ou moins fexueuses et dans toutes les espèces oclospores. Très variables de grandeur, elles n'offrent pas de caractères suffisants pour la distinction des espèces, je les passerai donc sous silence dans les descriptions. Les spores sont assez uniformes, et offrent par conséquent peu de caractères pour la déterminalion des espèces, ce qui en augmente, comme on sait, la difficulté. Elles sont elliptiques, jamais cloisonnées, comme d'ailleurs toutes celles des Discomycèles operculés. Leur sommet est arrondi, foujours primilivement couronné par des granules proloplasmaliques qui se détachent ensuite, caractère qui n’est pas spécial à cette famille, puisqu'il se retrouve chez les Verpa et chez quelques Pezizes. Leur intérieur est hyalin, c’est-à-dire sans granu- lations ni gultules ; elles deviennent cependant un peu spumeuses quand elles sont sur le point de germer. Leur couleur est peu appréciable sous le microscope, cependant chez quelques espèces comme 41. rolunda, par exemple, elles sont manifestement ochra- cées. Vues en masse, elles sont toujours de cette couleur. Le pédicule est toujours creux et plus ou moins furfuracé en dehors comme en dedans. Quelquefois il est presque glabre. 11 est susceptible de s’accroître avec l’âge, et devient alors plus épais ou plus allongé et plus ou moins sillonné ou cotelé, surtout au sommet et à la base. Toutes les espèces, comme on le sait, sont comestibles et souvent recherchées. Toutes sont printanières. Par la dessiccation, les Morilles perdent une grande partie de leurs caractères, elles se déforment, et les spores ne pouvant pré- 132 M. BOUDIER. senter dans la plupart des espèces des caractères suffisants, 1l devient très difficile ou même impossible de les distinguer avec certitude. Elles demandent à être étudiées dans leur état de fraicheur, comme il en est de même, on le sait, pour la plupart des Champignons charnus. Les Morilles se divisent en deux genres très voisins l’un de l’autre, les HMorchella et les Hilrophora, déjà séparés par Micheli, puis par Leveillé, qui, trouvant avec raison impropre le nom de Phalloboletus donné par le premier de ces auteurs au second genre, lui subslitua celui de Hürophora, regardé comme un simple sous- genre par beaucoup d'auteurs récents. Je adopte pourtant, parce que je le crois très nettement caractérisé par la constance du chapeau à moitié libre. Genre I. — MORCHELLA Dill. Ce genre a lous les caractères de la famille, il se distingue de suite de son voisin Mitrophora Lév. par son réceptacle ou chapeau dontles alvéoles sont adnées au slipe ou seulement un peu distantes, c’est-à-dire séparées par un espace circulaire que je nomme Vallécule, bien marqué, quoique peu profond. De là deux sections naturelles : 1° les Adnalæ et 2° les Dislantes. Ce genre a un aspect plus trapu et plus robuste que les Hitrophora qui sont plus grèles et plus élancés. re section : Adnatæ. Celle première section se reconnait de suile à ses alvéoles proéminentes, s’insérant directement sur le pédicule. Ces alvéoles sont primaires, nombreuses, le plus souvent ivrégulièrement arrondies ou anguleuses, placées sur le réceptacle sans ordre apparent, bien plus rarement subsériées par confluence; dans ce cas alors on les distingue de celles de la seconde série par l’absence de vallécule. La plupart des espèces de celle division ont le chapeau arrondi ou oblong, plus rarement conique, mais la forme est variable dans loutes les espèces. Les côtes primaires sont plus épaisses et plus pubescentes que celles de la seconde division. Ces Morilles préfèrent principalement les pays de plaines ou légèrement montagneux et les bois feuillus, mais elles ne sont pas MORILLES DE FRANCE. 133 exclusives puisqu'on en rencon(re aussi dans les montagnes el sous les conifères. 2e section : Distantes. La seconde section se distingue immé- dialement aussi par ses alvéoles primaires bien moins nombreuses, ordinairement très allongées ou fusiformes, souvent de toute la longueur du chapeau et divisées intérieurement par des cloisons plus ou moins trausversales en alvéoles secondaires sériées, le plus ordinairement quadrangulaires. Les alvéoles sont séparées du pied par un espace circulaire nu ou vallécule bien représenté par Krombholtz dans les figures 8 et 10 de sa planche 16. Cette vallécule west jamais profonde: presque toujours bien visible, elle est presque nulle dans le ZZ. horlensis où elle n'apparait que comme un fin liseré stérile. Quoique la vallécule puisse paraître un passage entre les espèces de la première division et les Hitrophora, elle est loin de ressembler au vide profond qui existe entre les bords du chapeau de ce dernier genre et le pédicule. La plupart des espèces de ce groupe ont le chapeau plus ou moins conique ou oblong, car ce n’est que par exception qu’on en voit d’arrondis; les côtes primaires moins épaisses et moins pubescentes noircissent presque loujours avec l’âge ; le pied est bien plus gros- siérement furfuracé. Ce sont des espèces qui préfèrent généralemeet les bois de coni- fères, et, par conséquent, les pays montagneux ou froids, mais, comme pour les espèces de la première section, elles ne sont pas exclusives, et on en (rouve dans les jardins et sous les arbres à feuilles caduques. Bien que ces deux sections soient le plus souvent nettement caractérisées, il ne faudrait pas croire cependant qu’il soit toujours très facile de les distinguer. Si l’on n’a pas de peine généralement à le faire dans le jeune àge, plus tard, on peut avoir des doutes par les modifivations que subissent soit les alvéoles, soil le pédicule. Ainsi, dans la {re section, les alvéoles peuvent se sérier par con- fluence, ce qui rend les côtes primaires plus ou moins appendiculées; dans ce cas, l'absence de vallécule est le critérium. Dans la 2, il peut y avoir deux modifications principales : 1° les côles primaires peuvent se diviser plus fréquemment et former des alvéoles primaires nombreuses analogues à celles de la première seclion; dans ce cas, 134 M. BOUDIER. la présence de la vallécule fera encore distinguer ; 2° le pédicule peut se gonfler au point d’annihiler cette vallécule et même souvent non seulement cette dernière n'existe pas, mais les alvéoles parais- sent enfoncées au sommet du stipe. Là encore, la sériation des alvéoles est un guide comme leur enchassement au sommet du pédicule, car ce dernier caractère n’a jamais lieu chez les espèces de la section des Adnalæ où elles sont au contraire toujours sail- lantes. On voit par ces observations que malgré les modifications appor- tées par l’âge, on peut encore arriver à la détermination précise du groupe, mais celle des espèces offre souvent de grandes difficultés par les variations nombreuses qu'elles présentent, difficultés encore aug- mentées par le manque de figures suffisamment exactes des espèces qui ont été représentées. Dessiner bien une Morille est, en ellet, très difficile, l'œil se perd dans le dédale des alvéoles et la plupart des dessins donnés, cependant très nombreux, sont loin de repré- senter fidèlement les espèces et sont plus ou moins fanlaisistes. À part quelques exceplions, Krombholtz et Viltadini sont ceux des auteurs qui se rapprochent le plus de la vérité. La photographie donne sous ce rapport de meilleurs résultats. Je donne ci-après les descriptions sommaires des espèces fran- çaises que j'ai pu distinguer, en indiquant seulement en synonymie un pelil nombre d'ouvrages pris parmi les plus connus, où l’on pourra trouver les descriptions premières el surtout les figures, choisies parmi celles qui m'ont paru les plus exactes. Section 1. — ADNATÆ. 4. Morch. crassipes Krombh. Morchella crassipes Krombh., p. 6, pl. 16, fig. 1-2. -- Cooke Mycographia, fig. 319. — Gillet Dise., p. 16, pl. 14. — Sace. Tome VIII, p. 12, ex parte. — Non Ventenat nec Fries, nec Persoon. Très grande, 15 à 20 centimètres de hauteur. Capitule ovoide- conique plus court que le pédicule, d’un fauve cendré avec les côtes ds. PO pe fr dé Ca, 7 11 à cl MORILLES DE FRANCE. 139 plus päles et sinueuses; alvéoles profondes, grandes, irrégulièrement arrondies, plissées du centre à la circonférence. Pédicule robuste, épaissi à la base qui est sillonnée comme un peu le sommet, fur- furacé et d’une couleur ochracé-grisätre päle. Paraphyses à peine épaissies aux sommets. Spores assez grandes, elliptiques, de 23 à 284 de long sur 19 de large. Se distingue des variélés fauves de 2/. rotunda par sa taille ordinairement plus grande, par son chapeau plus court et plus conique, et par son pied plus furfuracé et plus long que le chapeau. Celle espèce se trouve dans loute la France, mais assez rare- ment. 2. Morch. Smithiana Cooke. Morchellu Smithiana Cooke Myc. Fig. 318. — Sacc. Syll. Tome VIT, MP: Très grande, haute de 20 à 30 centimètres entièrement d’un fauve un peu pâle, à chapeau arrondi, adné à la base, alvéoles grandes, irrégulières, séparées par des côles primaires sinueuses el souvent appendiculées, c’est-à-dire émetlant de courts prolonge- ment vers le centre de l’alvéole. Pédicule glabre, robuste, épaissi à la base, d’un blanc ochracé un peu rougeätre. Paraphyses un peu en massue aux sommets Spores elliptiques de 17 à 20x de longueur sur 8-11 de largeur. Je n’ai pas encore vu d'échantillons de France bien caractérisés. Tous ceux que j'ai reçus sous ce nom devaient être rapportées à des spécimens de grande taille de #/. rotunda. L'espèce typique parait cependant en différer par les spores un peu plus petites et les alvéoles à côtes primaires plus souvent appendiculées. 3. Morch. rotunda (Pers.). Morchella esculenta var. rotundu Pers. syn., p. 619. — Krombh. Tab. 16, fig 3et tab. 17, fig. 13-16. — Vittad., p. 101, tab. XIE, fig. 1-2. — Gillet, Dise., p. 15, pl. 13. — Sace. Syll, Tom. VII, p. 9. — Morilla villica Quél. Ench., p. 272. Grande ou très grande, de 10 à 20 centim. de hauteur et même au-delà. Très variable de forme et de couleur, mais généralement 136 M. BCUDIER. à chapeau arrondi, plus rarement ovale ou un peu conique, d’un beau jaune ochracé dans le type, à alvéoles très amples, bien ouvertes, à plis rayonnant du centre, arrondies anguleuses, séparées par des côtes primaires un peu sinueuses, mais rarement appen- diculées. Pédicule égalant le chapeau ou plus court, robuste, pâle, presque glabre, épaissi à la base qui est sillonnée comme souvent aussi son extrémilé. Paraphyses non ou à peine plus grosses au sommet. Spores ellipliques un peu jaunàtres, de 20 à 234 de long sur 12-13 de large. Cetle espèce est une des plus communes et des plus estimées en France. On la rencontre en avril sur la lisière des bois, dans les pares, sous les haies, etc. Elle parait préférer les terraius sableux. Elle est bien reconnaissable à l'ampleur de ses alvéoles, à leur régularité relative et à la forme plus souvent arrondie qu’ovale du chapeau . Elle offre les variétés suivantes : 1° Var, alba. Entièrement blanche à chapeau jaunissant un peu avec l’âge. Cette variété est rare. 2 Var. Cinereu. Chapeau de couleur grisätre à pied blanchâtre. Assez rare. Je lui réunis le 4. prærosa Krombh. p. 15, Tab. 19, fig. 8-10. — Cooke Mycogr. fig. 316. — Sacc. Syll. T. VIITp 11, que je ne considère que comme la variété grise de Morch. rolunda dont les crêles des alvéoles auraient été corrodées par des limaces ou par toute autre cause. 3° Var. fulva. Chapeau de couleur fauve, ordinairement un peu plus petite et plus souvent ovale, à pied blanchâtre. Cette variété est assez commune. 4 Var. pubescens Pers. Celle variété ne me parait pas spécifiquement distincte du type; Elle n’en diffère que par une taille moindre plus grêle et le pied lé- gérement pubescent, ce qui pourrait tenir à une slalion moins aérée dans les feuilles ou dans les mousses par exemple. Je l'ai reçue du Jura et Mérat l'indique aux environs de Paris. MORILLES DE FRANCE. 137 4° Morch. rigida (Krombh). Phallus esculentus Schæff Tab. CCXCVIIT et COXCIX. — Mor- chella conica, var. rigida Krombh. Tab. 16, fig. 13 et Tab. 17, fig. 1-2 (élat jeune.) Moyenne, de 7 à 15 e. m. de hauteur. Chapeau complètement adné, primilivement conique puis oblong, d’une belle couleur jaune ochracé comme rolunda type dont elle se distingue de suite par la forme plus allongée de son réceptacle, par ses alvéoles aussi am- ples mais plus longues, moins arrondies el un peu sériées, moins profondes et à fond plat quand elles ne sont pas trop pressées. Les cluisons sont plus minces et les spores un peu plus grosses, mesu- rant 20-244 sur 13 à 14. Le pied est blanchâtre et peu épaissi à la base. Celte espèce est plus rare en France que rotunda avec laquelle on la confond toujours parce qu'elle en a la couleur. Sa forme et ses alvéoles généralement à fond plat l’en font aisément distinguer. Je l'ai vue des environs de Paris, des départements de la Marne (Hariot),du Rhône (D: Riel),des Alpes-Maritimes(Barla). Elle parait plus répandue dans l'Est de la France et dans le Midi que dans le Centre ou l'Ouest … 5. Morch. ovalis (Wallr.) Morchella esculenta var. ovalis Wallr. EL. erypt. p. 553. — Krombh Tab. 16, fig. 23 et Tab. 17, fig. 11-12? — Sacc. Syll. D. VIT, page 9. Plus petite que les précédentes, 7-10 c. m. de hauteur. Chapeau ovoide d'un fauve päle à alvéoles moitié plus petites, un peu oblon- gues et subquadrilatères, à côtes peu flexueuses. Les paraphyses sont rameuses mais ordinairement atténuées aux extrémilés. Les spores ont 23 à 244 de long sur 13-14 de large. France surlout méridionale. Assez rare. Pyrénées-Orientales -(Elahaut) se distingue bien de rotunda par sa taille moindre, sa forme ovoïde, ses alvéoles plus petites en carré long, et ses para- physes atlénuées aux extrémités au lieu être cylindriques ou en massue . 138 M. BOUDIER. 6. Morch. Spongiola Boud. Pelite ou à peine moyenne, 3-7 ce m. de hauteur, à chapeau sub- arrondi rarement un peu oblong, fauve-grisätre, plusou moins päle, à alvéoles nombreuses, très irrégulières, petites et plus ou moins contournées ; à côles primaires rarement appendiculées, très si- nueuses, souvent teintées de ferrugineux. Pied blanchätre, un peu épaissi à la base, assez robuste et presque lisse. Spores de 20 à 25 de long sur 12 à 13 de large. France, surtout méridionale et ble mais aussi de Paris ou elle est assez rare, Lyon (Dr Riel), Cannes (Rolland), Nantes, (Menier), etc. Très précoce,c’est une des premières que l’on trouve chez les marchands de comestibles de Paris. Elle se distingue bien de rotunda var. fulva aveclaquelle elle est souvent confondue par sa taille plus petite, ses alvéoles plus nom- breuses, bien moins grandes et moins régulières. Les spores parais- sent un peu moins ovales, plus oblongues. Les fig. & et [ de la planche 10 de S!erbeeck la représentent assez bien comme forme et dessin sans que l'on puisse la regarder comme la même espèce. 7. Morch. umbrina Boud. 3 à 7 centim. de hauteur. C’est une des plus petites de nos mo- rilles et aussi une des premières qui paraissent. On en voit dès mars comme la précédente. On la reconnait de suite à son chapeau ordi- nairement bien arrondi, de couleur très foncée presque noire, à alvéoles petites, assez régulières, sub-arrondies, bien ouvertes, à côles plus pàles, souvent ferrugineuses, peu sinueuses. Le pédicule est petit, blanc, peu robuste, glabre et un peu renflé à la base. Les paraphyses sont colorées, non épaissies au sommet. Les spores sont un peu plus petites que dans les espèces précédentes et mesurent 18 à 232 de long sur 9-12 de large, et contrairement à celles du Morchella vulgaris dont elle se rapproche par la couleur, se mon- trent de très bonne heure. Environs de Paris : Vincennes (Patouillard) ; Ardennes (Harlay), Lyon (D' Riel), Nice (Barla), assez rare, mais se rencontre souvent MORILLES DE FRANCE. 139 en grand nombre. J’en ai vu chez des marchands de comestibles des paniers enliers. Sa couleur noire qui est très rarement plus pàle, sa pelile laille et la forme arrondie du chapeau, comme aussi ses alvéoles régu- lières nombreuses et bien ouvertes quoique petites, la distinguent facilement. 8. Morch. Vulgaris (Pers.) Morchella esculenta var. vulgaris Pers. Syn. p. 619. — Lév. Dict. d'Orb. Tom. VIIT p. 353. — Vittad. PI. XII fig. 4-5. — Gillet Discom. PI. 13 bis. — HMorilla esculenta Quél. Each. p. 271. Grande, 10 à 15 centimètres de hauteur, à capitule ovoiïde ou oblong, très exceptionnellement arrondi, noirâtre plus ou moins päle, bien plus rarement blanc comme le pied, mais jamais fauve. Alvéoles très irrégulières, souvent confluentes et paraissant alors plus ou moins sériées ou cérébriformes, séparées par des côtes pri- maires épaisses, plus päles, souvent teintées de ferrugineux, pré- sentant sur les côlés des appendices ou prolongements plus ou moins courts où courbés, résullant de la confluence partielle des alvéoles primaires. Le pédicule est blanchätre presque glabre, renflé et sil- lonné à la base. Les paraphyses sont colorées et à peine épaissies aux sommets, Les spores qui se montrent très tardivement dans celte espèce qu’on trouve le plus souvent immalure, sont petites el ont de 18 à 20u de long sur 10-12 de large. Commune en France, principalement dans les bois argilleux et très recherchée. Elle est un peu plus précoce que rolunda. On la reconnait toujours bien à sa forme, sa couleur, ses alvéoles très irrégulières, subsériées par places ou cérébriformes par con- Îluence et séparées entre elles par des côtes plus päles toujours très fréquemment appendiculées. Il ne faut pas la confondre avec Y. hortensis qui lui ressemble mais a les alvéoles mieux sériées et est munie d’une vallécule quoique peu visible et souvent oblitérée. Elle offre les variétés suivantes : lo Var. cinerascens. À chapeau gris ou grisätre, plus rare que le Lype. 20 Var. albida. Entièrement blanche pédicule et chapeau. Généralement très 140 M. BOUDIER. rare. Celle variété devient à alvéoles jaunàtres avec l’âge par la ma- luration des spores. Elles pourrait être alors confondue avec rotunda si l'examen des alvéoles ne rectifiait l'erreur. Je l'ai reçue de M. Harlay des environs de Charleville. 30 Var. tremelloïdes (Ventenat) Phallus tremelloïdes Vent Mon. Ph p. 509 fig. 1. Phallus esculentus Bull. PI. 218 fig. F. Morchella tremelloïdes Fries syst. mye. — Lév. Dict. d'Orb. VII p. 394. — Sacc. Syll. T. VIT p. 11. — Quélet Ench. p. 272. Cette forme n’est pas une espèce, pas même une variélé, mais une simple déformation du type. Il ne faut pas confondre cette monstruosilé avec le Horch. tremelloides de Krombholtz et de plu- sieurs auteurs, qui oni figuré où décritle Physomilra esculenta pour l'espèce de Ventenat. 9. Morch. olivea (Quél.). Morilla olivea Quélet. Champ. Jura et Vosges, 18% suppl. 1894. Dab MARGES Chapeau oblong, 3-6 centimètres de hauteur, adné au stipe. Al- véoles allongées, sinueuses, crême-olivètre avec les côtes primaires sub-appeudiculées d’un beau vert olive. Pédicule floconneux blanc crème. Spore ellipsoïde de 22 à 244 de long, hyaline. Très voisine de la précédente. Prairies calcaires du Jura. Cette espèce dônt je ne connais que les figure et descriplion qu’on donne son auteur me parait, comme il l'indique lui-même, bien voisine de vulgaris dont elle n’est peut-être qu'une variété de cou- leur. 10. Morch. rudis Boud. Assez pelite, 6-7 centimètres de hauteur, à chapeau fauve bien adné, ovale ou ovale conique, à alvéoles amples profondes, un peu irrégulières, plissées intérieurement, séparées par des côtes pri- maires flexueuses, rarement appendiculées. Pédicule d’un fauve pèle, très grossièrement furfuracé, irrégulièrement sillonné ou im- pressionné au sommet el à sa base qui n’est pas épaissie. Paraphyses MORILLES DE FRANCE. 141 plus grêles, à peine épaissies au sommet. Spores elliptiques 20-254 de long sur 13 à 15 de large. Rare. Je l'ai reçue des environs de Compiègne (M. Rolland) et de Lyon (Dr Riel). Par son pied très grossièrement furfuracé et son chapeau un peu conique, celte espèce a l’air d’appartenir aux espèces de la seconde seclion, mais ses alvéoles grandes, non sériées el complètement ad- nées la font rentrer dans la première. Elle se distingue bien des formes fauves de rolunda& par son pied plus cylindrique, plus im- pressionné et fortement furfuracé Son chapeau est aussi plus pelit et plus conique. ESPÈCES DOUTEUSES DE CETTE SECTION. Léveillé décrit dans son article Horille du Dictionnaire d'Histoire naturelle de D’Orbigny sous le nom de JZ. vulgaris var. cærulescens une espèce qui aurait élé trouvée dans le Brabant, lui donnant comme caractères, d’après Sterbeeck qui la figure à la planche 10 fig. 1 de son Theatrum, un réceplacle presque sphérique, de couleur jaune, des alvéoles irrégulières et une chair qui, quand on la rompt, prend au conlact de Pair une couleur d’indigo. Cette courte description semble suffisante pour caractériser celle espèce, cependant elle reste très douteuse n'ayant jamais élé re- trouvée depuis son auteur. La figure qu'il en donne, ressemble tout-à-fail, moins la coloration bleue, qui n’a peul-êlre été qu’acci- dentelle à mon #. Spongiola. Une autre Morille du nord de l'Italie est aussi très douteuse, c’est le Morch. hiemalis Balbis, qui n’a pas été retrouvée non plus. Eries la rapproche de son esculenla, mais elle parait au contraire en différer beaucoup par la descriplion el les figures. Elle n’est d'ail- leurs pas française et doit ètre ici passée sous silence. Section. IL. =" DISTANTES: 41. Morch. conica Pers. Morchella contiqua Tratt. Fung. Austr. p. 67 Tab. 6, fig. 1, & des- criplione planè! — Worchella conica Pers. Ghamp. com. p. 257 et Mycol. Eur. T. 1, p. 207. — JZ. conica Quél. Ench. p. 271. — Patouill. Tab. anal. p. 69 fig. 160. 142 M. BOUDIER. Moyenne, 5-10 c.m. de hauteur,à chapeau bien conique égalant à peu près le pied en longueur, généralement fauve ou fauve olivätre, à alvéoles primaires allongées souvent de toute la longueur du cha- peau, séparées par des côles stériles devenant assez rapidement noires, peu divisées ; alvéoles secondaires ordinairement bien sé- riées el oblongues quadrangulaires ou presque carrées. Vallécule bien visible chez les jeunes, mais s'oblilérant souvent avec l’âge comme dans les deux espèces suivantes. Pédicule égal ou atténué à la base, couvert de squamules ou furfurations coniques, concolores et serrées. Spores elliptiques de 22 à 244 sur 12 à 15. France, surtout dans la région de l’est et dans les parties mon- tagneuses. Jura, Vosges, Rhône, Alpes-Maritimes, etc. Plus rare de beaucoup dans les environs de Paris et dans l’ouest. Bien reconnaissable à sa forme, à son chapeau assez court et ré- gulièrement conique à alvéoles secondaires ordinairement bien sé- riées. 42. Morch. Finoti. Sarr. el Feuill. Morchella Finoti Sarrazin et Feuilleaubois, Revue Myc.,TomeVIf, p. 150. — Sacc. Syll. Tom. X. p.1. - Lucand Fig. peintes Champ. n° 175. Ressemble beaucoup à conica dont elle a l’aspeci. Elle ne diffé- rerait que par le pied plus atténué à la base et plus dilaté au som- met où il dépasse les alvéoles et surtout par les spores indiquées comme rondes ou presque rondes. Fontainebleau'en mai 1885, sous des pins dans un jardin. Je n’ai pas vu celte espèce qui serait remarquable par ses spores arrondies si ce n’est pas une anomalie, car elle n'a pas élé retrouvée quoique cherchée depuis. 13. Morch. angusticeps Peck. A1. angusticeps Peck. Bull. N. V. Mus. 1887,p. 19, Tab. I, fig. 19-21. — Sacc. Syll. T. VII, p. 10. Tout à fait semblable à conica, même taille, même forme et même couleur. En diffère seulement par ses spores plus grandes et attei - pen MORILLES DE FRANCE. 143 gnant la laille de celles du Hitrophora hybrida c’est-à-dire 27 à 324 de long sur 16 à 2C de large. Nice, mai !890 d'ou je l’ai reçue de M. Barla. Celte espèce jusqu'alors américaine est lout-à-fait conforme aux figures et descriplions qu’en donne son auteur et sa rencontre en France n’a rien qui puisse étonner, beaucoup d'espèces de Cham- pignons élant communes aux deux pays. Les exemplaires que j'ai reçus élaient un peu plus grands que ceux d'Amérique et alteignaient jusqu’à 12 cenlimèlres de hauteur. 44. Morch. distans Fr. Morch. distans Fries, Summ. Veg. Scand., p. 346.— Sace. Syll., Tom. VIII, p. 10. Bien plus élancée et plus aigüe que conica à laquelle elle ressem- ble aussi, 10 à 12 centimètres de hauteur et au-delà. Fauve-olivä- tre, à alvéoles primaires (rès longues et divisées en alvéoles secon- daires nombreuses, plus petites, plus transverses et moins carrées que chez cette dernière. Pédicule aussi fortement furfuracé, moins épais, plus allongé, plus cylindrique, ochracé-cendré, séparé du chapeau par une vallécule bien visible. Spores elliptiques 21 à 25% de long sur 11 à 15 de large. France surtout méridionale. Pyrénées-Orientales (Flahaut}), Nice (Barla), Paris, mais elle y est rare. Fontainebleau (Feuilleaubois). Celte espèce se distingue surtout à sa forme grêle et élancée, à sa couleur olivàtre, à ses alvéoles plus nombreuses, à son pied plus cylindrique et plus allongé. Elle est souvent prise pour conica et se distingue d’elata qui lui ressemble aussi, par sa forme plus allongée, son chapeau plus aigu à alvéoles plus nombreuses et plus petites. 15. Morch deliciosa Fr. Fungus cavernosus Weinm. Phytogr. Ice. T. 323. — Morchella deliciosa Er. Syst. Myc. Tom. I. p. 8. — Krombh. Tab. 16, fig. 47-19. — Léveillé Diet. d'Orb. VIT p. 353. Moyenne, G-9 centim. de hauteur, ochracée ou ochracé-fauve, à chapeau oblong ou atténué, à alvéoles primaires séparées par des 144 M. BOUDIER. côles droiles assez rarement divisées, noircissant avec l’âge. Alvéo- les secondaires bien sériées, séparées par des crêtes non ou peu fexueuses. Pédicule plus court que le chapeau, généralement peu furfuracé; blanchätre. Paraphyses épaissies aux sommets. Spores elliptiques de 20 à 234 de long sur 13 à 14 de large. Sur la terre des vergers sablonneux ou des charbonnières, plus en plaine que dans les bois. Rare en France. Vosges (Dr Quélet), Jura (Dr Riel), Nice (Barla), plus répandue en Allemagne. Je ne l’a pas vue des environs de Paris. Bien reconnaissable à la forme oblongue conique du chapeau, à sa couleur jaune ochracée analogue à celle de 42. rolunda, mais à alvéoles primaires très allongées divisées en secondaires bien sé- riées sub-quadrangulaires, nombreuses et séparées par des crêtes ordinairement peu flexueuses. Mes échantillons de France avaient tous les pieds furfuracés et étaient poussés sur des charbonnières. Cette espèce offre deux variétés : 10 Var. purpurascens. Semblable au Lvpe mais à couleur plus ou moins rosée ou purpu- rascente. 29 Var. elegans Boud. Morchella conica Krombh., Tab. 16, fig. 9. — Barla Champ. Nice Tab. 42, fig. 10. Bien plus élancée de 10 à 20 centim. de haut et se rapprochant par l'aspect de dislans, mais de même couleur que le type et à pied plus grossièrement furfuracé. Les alvéoles sont aussi un peu plus grandes et plus'irrégulières. Les paraphyses et spores sont sem- blables. Plus rare. Nice (Barla). Je l’ai vue une fois à Paris chez un mar- chand de comestibles et je l'ai reçue de Chartres où elle avait été trouvée dans une serre. 16. Morch. intermedia Boud. Morchella conica Krombk., Tab. 16, fig. 1-8 et 10. — Quélet 18° supplément. PI. IF, fig. 8. — Gillet Disc., p. 17, è descriplione sed non figurà. D] Moyenne ou petile et même très petite, 4 à 8 centimètres de hau- MORILLES DE FRANCE. 145 (eur, paraissant intermédiaire entre conica et coslala, mais ordi- nairement plus petite que toutes deux. Chapeau d’abord conique puis oblong ou ovale-oblonzg, fauve ou fauve olivätre, à alvéoles se- condaires moins régulièrement sériées et plus irrégulières que chez ces deux espèces. Côles primaires plus souvent divisées, noircissant. Pédicule blanchâtre plus court que le chapeau, un peu épaissi et sillonné à la base. Paraphyses rameuses à extrémités en massue, spores assez grandes de 22 à 272 de long sur 12 à 15 de large. Environs de Paris, Fontainebleau, Senlis, Vosges, Jura, Norman- die, Nice. Assez fréquente dans les régions montagneuses. Celle espèce me parait distincte de conica par son chapeau moins conique, par ses alvéoles plus irrégulières, moins bien sériées, par son pied plus pàle, moins furfuracé et plus épaissi à la base. Elle s'éloigne de costata par son chapeau moins ovale, à alvéoles secon- daires relativement plus grandes, bien moins bien sériées et moins quadrangulaires. Elle ressemble assez dans l’âge adulte aux petits exemplaires de 1. vulgaris, mais la vallécule l'en fera facilement distinguer. Elle est toujours confondue avee M. Conica. Var, acula Boud. Phallus esculentus Schæff., Tab. CXCIX, fig. 8. Morch. conica Krombh., Tab. 16, fig 14 à 16 (forme pàle). Cette variété qui a tous les caractères du type en diffère par sa petite taille, sa couleur généralement plus foncée, ses alvéoles un peu moins grandes et surlout par son chapeau beaucoup plus pointu. Elle a par ce fait des rapports avec acuminata Kick, mais elle s’en distingue bien par : outre sa petite taille, ses alvéoles moins régu- lièrement sériées et ses spores un peu plus grandes. Je l'ai reçue de Rouen de M. Le Breton. 47. Morch. hortensis Boud. Moyenne de 5 à 12 centim. de hauteur. Capitule adné au stipe, mais avee une fine vallécule quelquefois effacée, brun à côtes pri- maires longitudinales, simples ou divisées, un peu plus ples, flexueuses et appendiculées mais moins que dans vulgaris formant entre elles des alvéoles primaires fusiformes allongées, renfermant elles-mêmes d’autres alvéoles nombreuses, sériées, ordinairement primaires, mais moins élevées qu’elles, mais quelquefois aussi à 10 146 M. BOUDIER. arêtes fertiles. Pédicule d’un blanc un peu fauve, sub tomenteux furfuracé, plus court que le chapeau et à peine épaissi à la base. Paraphyses colorées à extrémité le plus souvent en massue fusi- forme. Spore grande 25 à 30: de longueur sur 16 à 18 de largeur. Dans les jardins, les serres, sur le terreau et la terre des pots de fleurs. Environs de Paris : Montmorency, Meaux (Dumée} et proba- blement toute la France. Cette espèce paraît bien distincte. Elle est intermédiaire entre M. vulgaris el costala et fait tout-à-fait passage entre la section des Adnatzæ et celle des Distantes. Elle se distingue de vulgaris par sa taille généralement un peu moindre, sa couleur souvent plus brune, moins noirätre, par ses alvéoles plus petites, plus serrées et ses côles primaires moins épaisses, plus foncées et moins appendicu- lées. Ses paraphyses sont plus fusiformes au sommet. De plus, la présence d'une fine vallécule souvent en partie ou même entière- ment oblitérée, comme aussi l’habitat l'en éloignent. Elle se distingue encore de Costata par ses alvéoles secondaires moins régulières, moins carrées le plus souvent stériles sur l’arête et surtout par l’étroitesse de la vallécule peu apparente quoiqu'existant. Var. vaporaria De Brondeau. — Morchella vaporaria De Brondeau. Plant. crypt. de l’Agen., p. 33, fig. 9. Cette variété ne me paraît différer du type que par son élat luxu- riant qui lui rend la taille plus grande, les alvéoles moins régu- lières et le pied bosselé, côtelé, irrégulièrement sillonné comme il arrive souvent chez les individus avancés en âge. Sa station dans les serres est identique. Elle a été trouvée à Agen. 48. Morch. costata Vent. Bolelus n° 4Mich. gen. PI. p. 203 Tab. 85 fig. 3.— Pallus costalus Venten. Mem. Acad. se. an V,p. 510. — HMorchella coslata Pers. syn. p. 620 et Myc. sur. 1 p. 208.— Vittad Fung. Mang. p. 106 Tab. XIII fig. VI.-— Bresadola Fung. Trid. PI. CXLVIIT. — YHor- chella elata Krombh.Tab.16 fig. 20 et 26.— Quelet Ench. p. 271. — Morchella conica Cooke Mycogr. Fig. 315. Moyenne ou grande 6 à 12 cenlim. de hauteur,rarement au-delà. MORILLES DE FRANCE, 441 Chapeau ovale oblong, brun ou un peu olivacé, avec des côtes longi- tudinales noircissant avec l’âge, presque droites, peu écarlées, assez rarement divisées ou anastomosées; formant des alvéoles primaires souvent de toute la longueur du chapeau, contenant dans leur inté- rieur des alvéoles secondaires nombreuses, bien sériées, carrées ou plus souvent transverses c'est-à-dire plus larges que longues. Pédicule plus court que le chapeau, blanchätre presque glabre, épaissi à la base. Vallécule bien visible. Paraphyses rameuses à extrémilés épaissies, spores assez pelites 20 à 22y de longueur sur 12 à 13 de large. Toute la France surlout dans les pares. Assez commune. Fontai- nebleau (Bernard, Feuilleaubois), Montmorency, Senlis. Ceite espèce est bien reconnaissable à sa forme ovoïde ou ovoïde conique, mais à somme! obtus, à ses côtes primaires moins écarlées par conséquent plus nombreuses, rectilignes, encadrant des séries régulières d’alvéoles secondaires petites, el à sa couleur brunâtre olivacée. Elle est souvent confondue avec elata mais elle est moins élancée, le chapeau est plus ovoide moins oblong, les alvéoles sont plus pelites, moins carrées et le pied est plus court, moins rugueux, plus blanchàtre. De plus sa station est moins particulière aux forêts d'arbres verts. Souvent encore on la prend pour conica qui est plus régulièrement conique et a ses alvéoles plus grandes et plus car- rées. Elle ressemble encore davantage à Aortensis mais elle possède une vallécule bien marquée et a les alvéoles secondaires mieux sériées, non séparées par des arêtes stériles. Elle offre une variété : Var. acuminala Kick. Morch. conica var. acuminata Kick. F1. erypt. FI., Tom. 1, p. 505. — Sacc. syll., Tom. VIII, p. 9. — Morchella eluta Krombh., PI. 16., Fig. 20. — Morchella acuminata Gill. Dise., p. 17, Tab. 16, Fig. 2. Cette variété ne se distingue du type que par son chapeau très conique et très pointu. La reclitude des séries d’alvéoles secon- daires, la petitesse de ces dernières et lhabitat sont les mêmes. Seule la forme du chapeau diffère, mais nous avons vu que ce carac- lère ne peut être regardé comme spécifique, vu la variation des formes, 148 M. BOUDIER. 149. Morch. elata Fr. Morchella elata Fr. syst. mye., Tom. If, p. 8.— Lév. Dict. d'Orb. Tom. VIII, p. 354.— Sacc. SyIl., Tom. VIII, p. 10.— Morchella conica Krombh., Tab. 17, fig. 11-18 et 19. Moyenne, allongée 6-12 centim. de hauteur. Chapeau cylindri- que obtus au sommel, fauve olivacé et souvent purpurascent, à alvéoles sériées plus amples que chez les deux précédentes espèces, plus ou moins carrées. Pied cylindrique, non épaissi à la base, souvent sillonné, fortement furfuracé, d’un gris ochracé. Paraphyses peu épaissies aux sommets. Spores assez grosses, 26 à 282 delong sur 15 à 17 de large. Fréquente dans les montagnes surtout sous les sapins, Jura, Vosges, Alpes, Pyrennées d’où je l'ai reçue en Juin de M.Rolland. Nice (Barla). Lyon (D° Riel). Rare aux environs de Paris (Senlis Sarrazin). Cette espèce est bien caractérisée par son chapeau allongé cylin- .drique ou cylindrico-conique toujours obtus au sommet, par ses alvéoles secondaires moyennes généralement bien sériées, par son pied scabre non bulbeux et plutôt allénué à la base, jamais blanc mais loujours teinté de couleur olivätre pèle ou rosée. La vallécule est toujours bien visible et souvent cannelée. Rarement on la ren- contre sur les marchés de Paris, mais elle est au contraire fré- quente sur ceux des villes qui avoisinent les montagnes. Elle est un peu plus tardive en raison de l'altitude. Elle offre une variété : Var. purpurascens. — Morchella elata var. Krombh., Tab, 16, fig. 24. Absolument semblable au type comme laille et comme forme mais teintée d’une couleur rosée ou purpurine qui envahit lantôt le champignon en entier, tantôt ne se montre que sur le chapeau ou sur le pédicule seulement. Ces variétés viennent dans les mêmes localités mais sont un peu moins répandues. NEA Mit. PONTS NN EVE SRE + MORILLES DE FRANCE. 149 20. Morch. inamœæna Boud. Moyenne, ayant 6 à 9 centimètres de hauteur. En entier, d’une couleur olivätre à peine plus päle sur le pied, chapeau assez court et conique, à alvéoles assez amples très irrégulières, mal ou point sériées, à côtes noiratres. Pied très scabre et très impressionné ou côtelé, à vallécule très visible et impressionnée aux jonctions des alvéoles. Les paraphyses sont à peine épaissies aux sommels. Les spores sont assez grandes et mesurent 25 à 284 de long sur 15 à 18 de large. Son odeur à l’état de fraicheur est assez forte et a un peu d’analogie avec celle des Scleroderma. Nice, avril 1890, d'où je l'ai reçue de M. Barla. Celle espèce est facile à reconnaître à sa couleur entièrement olivätre, à son pied inégal, largement sillonné, plus scabre encore que chez les autres espèces de la seclion, et à son odeur forte. Elle a quelques rapports de forme avec M. rudis, mais elle s’en distingue bien par sa couleur autre, son odeur et la présence de la vallécule. Ses spores sont aussi un peu plus grosses. Elle est voisine d’elata mais de couleur aussi différente, son chapeau est plus conique, plus court, et a les alvéoles irrégulières, moins carrées, presque toutes primaires el mal ou point sériées. Quoique de couleur entièrement olivatre, elle n’a aucun rapport avec J1. olivea Quelet. Genre I. MITROPHORA Lév. Ce genre, qui a comme les Morchella tous les caractères de la fa- mille, ne s’en distingue véritablement que par un seul que sa cons- lance rend important, quoique à première vue il puisse ne pas pa- railre Lel par la présence de la vallécule chez les espèces de la sec- tion des Distantes du genre précédent qui établit un passage. Ce caraelère est l’existence d’une excavalion circulaire entre la base du réceptacle et lestipe, excavation qui s’étend en dessous jusqu’à la moitié du capitule en en faisant un chapeau à moitié libre ce qui n'existe chez aucun Horchella, el bien différente par conséquent du léger enfoncement circulaire que représente la vallécule. Ce carac- tère, déjà reconnu par Micheli puis par Lévaillé, a semblé cepen- 150 M. BOUDIER. dant peu générique à plusieurs auteurs qui ne l’ont accepté que comme base de division ou sous-gerre. Mais sa constance sans va- rialions, fait important dans une famille à espèces si peu précises, me semble suffisante pour maintenir le genre d’autant plus qu'il coïncide avec quelques autres caractères généraux tels qu'un port plus élancé, un chapeau relativement plus pelit, à alvéoles par con- séquent bien moins nombreuses, et un habitat souvent autre. Quant à ceux fournis par l'examen microscopique, ils ne diffèrent pas sen- siblement. Les spores vues en masse sont ochracées comme celles des autres Morilles. Ce genre bien moins nombreux en espèces ne comprend que quel- ques espèces françaises. 4. Mitroph. patula (Pers.) Morchella patula Pers. syn. p 619. — Fries syst. myc. IL p. 10. — Trattinick Fungi. Aust. p. 74. Tab. 6 n° 12. — Chev. FI. Par. Il p.117. PI. 8, fig. 6. — Mitrophora palula Lév. diet d'Orb. Tom. VII. p. 251. — Gillet discom. p. 19. — Sace. syll. Tom. VIT p. 14. Pelite ou moyenne, 6 à 10 centim. de hauteur, à chapeau fauve ou fauve-ochracé ressemblant assez à celui d’un petit 4. rolunda var. fulva, arrondi ou ovoïde non conique, à alvéoles amples, angu- leusement arrondies, non ou à peine sériées. Pied blanchâtre, cylindrique à peine épaissi à la base qui est un peu sillonnée, peu furfuracé. Les détails anatomiques me sont inconnus. Cette espèce parait rare en France. Elle est indiquée par Che- vallier dans les environs de Paris. Je l’y ai récoltée aussi dans un jardin en avril 1871, mais je n’ai pu alors l’étudier ni en prendre le dessin. Beaucoup d’auteurs la regardent comme douteuse. Mais en ayant trouvé quelques exemplaires exactement conformes comme couleur et comme forme à la figure donnée par Trallinick et reproduite par Chevallier, je la conserve. Elle se dis'ingue bien d’hybrida Sow. par sa couleur, par son chapeau plus arrondi et non acuminé, el par ses alvéoles plus arrondies et non sériées. Elle est plus voisinede l'espèce MORILLES DE FRANCE. 151 suivante Hitroph. fusca dont elle a la couleur, mais celle dernière est plus grêle, a le chapeau plus oblong et les alvéoles plus sériées. 2. Mitroph. fusca (Pers). Morchella fusca Pers. Myc. Eur. T p. 205. — Worchella semi-libera Vittad., Tab. XIV, fig. 1 à 3.— Mitrophora fusca Lév. dict. d'Orb- Tom. VII, p. 251.— Sace. syll., Tom. VIII, p. 13. Petite, rarement moyenne, 3-8 centim. de hauteur, à chapeau fauve ochracé, oblong-conique mais obtus; alvéoles primaires allon- gées, divisées en alvéoles secondaires quadrangulaires souvent mal sériées par l’anastomose fréquente des côtes primaires. Pédicule cylindrique et assez grêle, un peu plus pâle que le chapeau, furfu- racé souvent sillonné. Paraphyses rameuses, à extrémités souvent arrondies en bouton. Spores elliptiques, hyalines, de 21 à 23: de long sur 8 à 9 de large. Toute la France, mais paraît assez rare. Paris (Persoon), Fontai- nebleau (Feuilleaubois), Somme (Arnould), Charleville (Harlay), Nice (Barla), etc. Cette espèce est souvent confondue avec la précédente ou avec la suivante. Elle se distingue bien de la première par son port plus grêle, son chapeau moins arrondi et ses alvéoles plus sériées. De la seconde Aybrida Sow. par sa couleur plus ochracée, son cha- peau moins conique el sa taille et ses spores plus petites. 3. Mitroph. hybrida (Sow.) Helvellu hybrida Sowerby. Tab. 238. — Morchella hybrida Pers. syn., p.620. - Krombh. Tab. 15, fig. 14 à 21.— Morchella rimo- sipes et Morch semilibera De Uand. syn. PI. Gall, p. 48 et FI. Franc. p. 212.— Id. Lév. Diet. d'Orb. Tom. VIII p. 250. — Id. Sacc. syll. Tom. VIII p.12. — Cooke Mycogr. Fig. 321 et 322. Gillet Disc. Tab. 18. — Roze et Richon Atl. champ. Tab. LXIX, fig. 9-12. Moyeune ou grande, 10 à 15 centimètres de hauteur. Chapeau CI 2 court, conique et souvent pointu, d’un fauve ou d'un brun olivàtre 152 M. BOUDIER. à côtes primaires devenant rapidement noires plus ou moins divi- sées, renfermant entre elles des alvéoles secondaires quadrangu- lires et peu nombreuses. Pédicule d’abord court et lisse, puis très allongé, cylindrique ou fusiforme et sillonné, toujours furfuracé de couleur ochracée ou ochracé päle. Les paraphyses seplées et ra- meuses ont souvent leurs extrémités épaissies en capitule arrondi. Les spores sont grandes, elliptiques, mesurant 24 à 322 de long sur 44 à 17 delarge. Comme celles de toutes les Morchellacées, elles sont ochracées vues en masse. Toute la France en avril et mai, et même mars. Elle est très fréquente dans les bois ombragés et un peu humides plantés de peupliers, plus rarement dans des terrains secs et sous d’autres arbres. Elle se distingue bien de Mitroph. fusca par sa couleur, sa taille et ses spores plus grandes, son chapeau plus conique et plus pointu, caractères qui la rendent bien reconnaissable entre toutes. Je réunis sous le nom antérieur d’hybrida Sow. les Morch. semi- libera et rimosipes de De Candolle et autres auteurs, parce que j'ai pu me convaincre maintes fois que la seconde n’était que l’état plus avancé de la première. Le pédicule, en effet, d’abord court, assez grèle et sans sillons, s’allonge, se gonfle et se sillonne par la suile. Elle offre une variété : Var. crassipes Vent. — Phallus crassipes Vent. Mem. Acad. sc. an V. p. 909, fig. 2.— Morchella crassipes Pers. syn., p. 621.— Fries syst. Myc., Tom. Il, p.9.— Cooke Mycogr., Fig. 323.— Sacc. syll. Tom. VIIL, p. 12. Cette variété ne diffère du type que par son pédicule renflé à la base. Quoique regardée comme espèce distincte par nombre d’au- teurs, je ne puis l’en séparer. Il ne faut pas la confondre avec le. Morchella crassipes de Krombh. qui est un vrai Morchella. Quoique Ventenat n'indique pas le chapeau à moitié libre dans son espèce, la figure qu'il en donne est tellement conforme d’aspect à la variété que je décris ici, que je n’ai aucun doute sur son iden- lité. On sait en effet que dans l’âge adulte les bords du chapeau sont étroitement appliqués sur le pédicule et que le caractère de la mi- bb ie he à Ta ete bé 2 5] MORILLES DE FRANCE. s 153 liberté du chapeau n’est visible qu’à la coupe qui semblen’avoir pas élé faite par Ventenat. Cette variélé est plus rare que le type et se trouve dansdes Lerrains plus secs. Ventenat l'indique à Pont-Chartrain dans les environs de Paris. Je lai aussi trouvée à Montmorency. Telles sont les formes différentes de Morilles que j'ai pu définir parmi les espèces Françaises. Mais je suis persuadé qu'il en existe encore qui mériteraient d’être signalées. J’en ai vu pour ma part quelques-unes envoyées par des correspondants ou amis que je remercie ici bien sincèrement, mais que je n’ai pu, pour une raison ou pour une autre, dessiner ou analyser au momentopportun. Je le regretle d'autant plus qu'il est très difficile de se les procurer à nouveau. Les espèces élant en général mal connues font que l'on reçoit fréquemment lout autre chose que la forme demandée. C’est pour celte raison que j'ai tenu à présenter ce mémoire qui, je l'es- père, pourra être de quelque utilité pour débrouiller les espèces françaises de ce genre difficile, espèces qui ne se montrent géné- ralement que pendant un mois et s’allèrent si rapidement qu'elles ne supportent que difficilement les voyages si elles ne sont pas expédiées immédialement après la récolte. Le Pseudocommis Vitis Debray dans les tubercules de Pommes de terre et un nouveau genre de Myxomycètes, Par M.E. ROZE. En 1892, MM. Viala et Sauvageau publiaient un intéressant travail sur un Myxomycète (1), qu’ils considéraient comme élant la cause d’une maladie de la Vigne, désignée sous le nom de Bru- nissure. Les matériaux d’élude dont ils disposaient ne leur permet- laient que de le décrire sommairement, les feuilles de Vigne malades qu’ils possédaient étant desséchées depuis deux et trois aus, ce qui est insuffisant pour se rendre compte du mode d’exis- tence et de reproduction d’un Champignon d'organisation des plus simples. Ils émettaient Pavis que ce Myxomycète avait seulement quelque rapport avec le Plasmodiophora Brassicæ Woronine, et le nommaient provisoirement Plasmodiophora Vilis. De minutieux détails explicatifs et de belles figures donnaient néanmoins une idée exacte de ce que pouvait être ce Myxomycète dans les conditions où ces auteurs le faisaient connaitre. M. Debray, professeur à l'Ecole supérieure des sciences d'Alger, se trouva peu après mieux placé pour faire de nouvelles observa- lions sur ce parasite. [l l’éludia vivant, nota les effets désastreux qu'il produisait dans certaines localités, et après avoir pris connais- sance de ses formes végétalives et reproductrices, plus particulière- ment dans la Vigne, il arriva à en constater la présence chez environ 16 espèces diverses, appartenant à presque aulant de genres dis- lincls, répartis en 41 familles dilférentes. Le mémoire que M. Debray a publié (2), et dans lequel il a consigné toutes ses observations, est fort instructif : ce mémoire nous apprend que ce parasile est pour ainsi dire ubiquiste, et que si la Vigne a toutefois ses préférences, il ne dédaigne pas d’allaquer presque tous les végélaux qu'il (1) La Brunissure et la Maladie de Californie (Journal de Botanique t. VI, p. 355). (1) La Brunissure chez les végétaux et en parliculier dans la Vigne (Revue de Viticulture, 1895). PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 155 rencontre, de telle sorte qu'on aurait encore la possibilité d’en découvrir de nouveaux qu'il aurait également envahis. Mais lorsque ce Myxomycèle trouve des conditions favorables à son dévelop pement, son extension est fort à craindre. D’après les conslata- tions faites par M. Debray, des Vignes entières y perdent leur récolle, lorsqu'elles ne sont pas plus endommagées, des champs de Pois chiches se dessèchent, les Céréales jaunissent et mürissent à peine leurs grains. Quoi qu'il en soit, le résultat des nouvelles observations de M. Debray fut qu'il ne crut pas pouvoir conserver ce Myxomycèle dans le genre Plasmodiophora de M. Woronine. 11 créa un nouveau genre, sous le nom de Pseudocommis. et c'est justement de son Pseudocommis Vitis q'il s’agit ici. Je ne puis résumer tous les détails que M. Debray à publiés à ce sujet ; je dirai seulement que ce Myxomycèle se caractérise, d’après cet auteur, par diverses formes plasmodiques et kystiques. L'état le plus ordinaire sous lequel se présente le plasmode est une masse vacuolaire, soit incolore, soit d’un jaune orangé; les kystes ressemblent à de peliles sphères, plus ou moins régulières, pleines ou vacuolaires, d’un jaune roussàtre ou brunàtre. J’ajouterai enfin que M. Debray avait déjà signalé la présence de son Pseudocommis dans les feuilles -jaunissantes de la Pomme de terre. L'année dernière, j'avais fait des recherches sur l'effet produit par certaines perforalions subérifiées qui existaient sur des tuber- cules de Pomme de terre. J'avais remarqué, dans la zone brunâtre qui se manifeste autour de ces perforations lorsqu'on les coupe, des cellules offrant des noyaux malades, dans lesquels j'avais cru dis- cerner un Microcoque. Je croyais alors que des Bactériacées avaient, seules, la facullé de traverser les parois cellulaires sans laisser d’autres traces de leur passage que le brunissement des sucs des cellules. Du reste, le développement du parasite, qui était la véri- table cause de celte maladie, était peu avancé et ne pouvait attirer mon altenlion. D'un autre côté, pendant l'automne dernier, j'avais remarqué, sur d'assez nombreux tubercules de Pommes de terre, des laches sombres, souvent déprimées; une coupe du lissu sous-épidermique présentait sous ces taches des macules d'un brun jaunàtre où d'un jaune roussâtre. Le tissu était ferme et résistant, ei je ne savais à quoi 156 É E. ROZE. attribuer ces maculalures, d’autant qu'en culture sous cloche humide, il n’en sortait ni Microcoques, ni Phylophtora, ni Mucé- dinées. L’examen microscopique m'avait permis de noter que les cellules ne contenaient d’ailleurs aucun filament de mycélium, mais que leurs parois avaient pris une teinte d’un jaune presque rou- geàtre. Il se trouva qu’à notre dernière séance de mars, notre aimable confrère, M Parisot, eut l’obligeance de me remettre plusieurs Pommes de terre de la variété Quarantaine de la Halle, dont la cuisson laissait voir ça et là dans le parenchyme jauni des îlots brunâtres. L'examen que je fis de ces tubercules me conduisit à constater que de rares petites perforations subérifiées s’y montraient en certains endroits, mais alors entourées d'une zone brunâtre très prononcée. Je ne tardai pas à reconnaitre que les cellules de cette zone renfermaient de nombreux kystes sphériques, semblables à ceux du Pseudocommis de M. Debray, et que ces kystes se trou- vaient associés à une masse plasmodique qui tapissait les parois cellulaires. Plasmode et kystes étaient de couleur jaune orangé ou roussâtre, el ces derniers avaient l’apparence soit de goutteleltes d'huile, soit de sphérules remplies presque en totalité d’infimes vacuoles ou de granulatious. Le Myxomycète, signalé dans les feuilles jaunissantes de la Pomme de terre, pouvait donc se trouver égale - ment dans ses tubercules. J’examinai alors tout ce que j'avais con- servé de Pommes de terre piquées. Le résultat de cet examen ne fut pas d’abord celui que j’attendais, car les perforations subérifiées : n'étaient pas toutes entourées d’une zone brunàtre caractéristique, et ceci peut s'expliquer par ce fait que ces perforations, produites probablement par des lules plutôt que par des insectes, ne servent pas toujours à l’introduction du Myxomycète. Je dois ajouter, il est vrai, qu'un certain nombre de ces tubercules qui m'avaient alors laissé croire qu’ils n'avaient pas été envahis par le Pseudocommis, devaient me montrer plus lard, en germant, que le parasite y existait réellement. 2 Mais je repris l’étude des nombreux tubercules lachés, appar- tenant à une vingtaine de variétés différentes, qui présentaient sous leur épiderme les macules d'un jaune roussätre, dont j'ai parlé plus haut. Py retrouvais les mêmes formes plasmodiques d’un jaune orangé, mais plus rarement les kysles, que j'avais si facilement PSEUDCCOMMIS VITIS DEBRAY. 151 observés dans les Pommes de terre de M. Parisot. Je fus ainsi conduit à en conclure que le Pseudocommis devait s'attaquer assez souvent aux tubercules de la Pomme de terre (1), et qu'il pouvait très bien se faire que ces plasmodes, se maintenant à l’état de repos durant l'hiver dans les tubercules, devaient monter au prin- temps ou en été dans les tiges de la plante, puis de là gagner les feuilles, dans lesquelles M. Debray avait observé ce Myxomycèle. Des premiers essais de cultures expérimentales me confirmèrent dans celte opinion. Plusieurs tubercules, dans lesquels j'avais reconnu la présence du Pseudocommis, furent mis dans des pots, avec une terre tenue très humide, et conservés sous verre à une température de 15° à 20°; leurs bourgeons, au bout de quelques jours, germèrent en émeltant à leur base des radicelles et une petite tigelle qui, bientôt, pertait des feuilles rudimentaires. Certaines radicelles ne tardèrent pas à montrer une teinte brunâtre à leur extrémité ; il en fut de même de certaines petites feuilles rudimen- taires sur la tige et de l’acumen de quelques jeunes feuilles plus développées. Or, l'examen microscopique me fil voir que les cellules de ces parties brunies étaient presque toutes envahies par les plas- modes d’un jaune orangé du Myxomycèle, el, dans quelques-unes des cellules des jeunes feuilles, je remarquai même de pelites sphérules, d'apparence huileuse, jaunàtres, qui ne pouvaient être que des kysles à leur premier état de formation. Sur la tigelle, j'aperçus aussi de petites taches linéaires, brunâtres, parfois rayon- nant d’un même point, en étoile, qui étaient constituées par des files de cellules remplies également par des plasmodes. Ainsi donc, sous l'influence d'une certaine chaleur et d’une forte humidité, dont se ressentait de son côlé le tubercule, l’action vitale du Myxomycèle avait élé suffisamment excitée pour lui faciliter l'ascen- sion de la tige et son arrivée à l'extrémité des organes foliaires. Je puis ajouter qu'une seconde expérience produisit les mêmes résultats. Toutefois, les tubercules mis en culture étaient sains; mais j'avais inséré sous leur épiderme le contenu de préparations microscopiques dans lesquelles se trouvaient des plasmodes et des kystes du Pseudocommis. L'un de ces tubercules, ainsi préparés, me (1) J'ai pu constater également que certains tubercules, attaqués par le Pseudocommis, étaient aussi gangrenés et envahis par des Microcaques, 158 E. ROZE. donna même deux feuilles dont plus de la moitié était envahie par ce Myxomycète. On peut en induire que ce dernier va trouver dans les feuilles les éléments nutritifs nécessaires à son ultime dévelop- pement, qui se termine par la formation de ces kystes. Les feuilles morlifiées tombent sur la terre, et ces kystes germent pour se rendre dans le sol vers les tubercules en voie de croissance ; ils les envahissent alors pour s’y installer à l’état de plasmodes latents (1). Tel doit être le cycle complet des phénomènes vilaux de ce Pseudo- commis dans la Pomme de terre. C’est du moins ainsi qu'il apparaît dans mes expériences. De plus, des préparations microscopiques, conservées plus de quinze jours à l'abri de l’évaporation, dans une température de 15° à 20°, qui contenaient des plasmodes et des kystes du Pseudocommis, extraits des tubercules de M. Parisot, me permirent de faire d’autres observations. Je ne réussis pas à oblenir ainsi la germination des kystes, mais un cerlain nombre de plasmodes donnérént des signes de reprise de vitalité. Il en sortit un nouveau plasmode, granuleux, mais incolore, que je n'avais pas remarqué dans les cellules des Pommes de terre remplies par des plasmodes d'un jaune orangé ; mais M. Debray l’avait déjà observé dans les cellules de la Vigne. Ce plasmode incolore, plus actif, quoique se développant avec une extrême lenteur et sans mouvement sensible, entourait peu à peu les grains de fécule qui se trouvaient par hasard près de lui, dans ces préparations, et je pus voir que certains de ces grains, ainsi entourés, avaient été au bout d’un certain lemps très visiblement corrodés. Ceci rappelait les constatations faites par MM. Viala, Sauvageau et Debray sur la disparition de la fécule dans les cellules de la vigne envahies par Le parasite. Ces observateurs avaient aussi constaté que ce parasite respeclait toutefois les parois cellulaires ; or, les cellules tapissées par les plasmodes, qui se trouvaient dans mes préparalions, n’éprouvèrent non plus aucune altération appré- ciable. L’effet le plus grave se produit, d’après M: Debray, lorsque les plasmodes obstruent complètement les vaisseaux, parce qu’alors les (1) On pourrait également supposer que les plasmodes se rendent direc- ment de la tige, par les stolons, dans les jeunes tubercules. C’est un point qu'il y aurait lieu de vérifier, PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 159 tissus se dessèchent. J’ai remarqué également, sur les germes déve- loppés dans mes cultures, que des faisceaux fibro-vasculaires étaient totalement envahis par des plasmodes jaunâtres, et cela concordait toujours avec une certaine dessiccation des tissus. De même, en examinan! plusieurs des lubercules, conservés en sac dans un air tiède, et dans le tissu sous-épidermique desquels j'avais déjà observé des macules d’un jaune roussätre, caractéristiques de la présence du Pseudocommis, mais qui avaient émis depuis lors, d’assez longs germes, je vis que les extrémités de ces tiges naissantes s'étaient desséchées et durcies, en prenant une teinte d’un brun presque noirätre. Ges parties brunes, ramollies dans l’eau, observées avec un grossissement suffisant, montraient que leurs cellules étaient presque foules envahies par des plasmodes d’un jaune orangé, et que leurs vaisseaux en élaient parfois complétement obstrués. I] y avait donc eu, dans ces lissus, un effet de dessiccation identique, après l’ascension du plasmode dans les tiges. Des tubercules piqués, ayant émis des germes qui présentaient des apparences de brunisse- ment et de dessiceation,m’ont permis d'y constater également la pré- sence dans leurs sommités des plasmodes du Pseudocommis. Il me paraît résulter de ces constatations que l'apparition du Myxomycéte, dans les germes naissants, serait un moyen de faire rejeter des plan- talions les tubercules qui manifestent ainsi, sur leurs germes, leur envahissement par le parasite; un rejet semblable, cela va sans dire, devrait être fait également de tous les tubercules piqués ou tachés. Il est toutefois une question qu’il serait peut-être intéressant de résoudre expérimentalement, c’est de savoir si le parasite que M. Debray a déjà signalé dans un assez grand nombre de végétaux, si différents les uns des autres, constitue bien une seule et même espèce, ayant pour ainsi dire la faculté de s'attaquer à toutes les plantes qu’il rencontre. On se trouverait avoir affaire, dans ce cas, à un ennemi redoutable, car loutes les cultures seraient exposées à ses ravages, lorsque la (empérature et l’humidité favoriseraient son développement. Il serail à craindre, par exemple, que les kystes de ce Pseudocommis, se lrouvant dans le sol après la désagrégation des feuilles mortes de Pommes de terre, ne pussent contaminer plus tard, dans le même champ, les nouvelles plantes qui leur succé- deraient dans la rotation des cultures, S'il en était ainsi, beaucoup 160 E. ROZE. de maladies, plus ou moins graves, des plantes cultivées el dont la cause est encore inconnue, y lrouveraient sans doule leur expli- cation. Il y aurait lieu alors de faire remarquer combien grande pourrait être l'action nocive de ce Myxomycèle qui, tout en n’exis- tant qu'à l'état plasmodique ou kystique, semblerait puiser dans la simplicité même de son organisation et dans la force constitutive de son plasmode une faculié d'expansion des plus remarquables. Il agirait comme un ennemi invisible, doué de cette facilité singulière de pénétration dans les tissus herbacés ou ligneux des végétaux, qui se lrouveraien£ ainsi exposés sans défense possible à ses altaques. Mais, puisqu'il a été question ici de ce genre de Myxomycètes, je demonderai la permission d’en faire connaître un autre, dont la présence n’a pas encore été signalée, que je sache, dans les tuber- cules gangrenés des Pommes de terre. [l m'était arrivé assez sou- vent, avant de couper ces tubercules pour mes recherches sur les Amylotroqus, de remarquer, sur leur épiderme morlifé, des fila- ments mycéliens d’un beau jaune soufre, et, dans les gangrènes sous-jacentes, des parties du tissu malade présentant cette même couleur. J'avais même pris l'habitude de pratiquer des coupes sous ces filaments jaunes et de rencontrer presque à coup sûr les grains de fécule attaqués par l’Amylolrogus ramulosus. En examinant ces filaments mycéliens au microscope, je fus amené à constater qu'ils étaient en réalité incolores, mais qu'ils se montlraient recouverts et comme accolés par une sorte d’enduit jaune clair, très mince, amorphe; dans les tissus gangrenés, également jaunes, je n’y trouvais que des particules de cette même couleur, plus ou moins agglutinées et tout aussi peu caractérisées. J'avais bien pensé qu’il devait s’agir d’un Myxomycète, mais, dans l’état où je l’observais, il me paraissait difficile de savoir à quoi m'en tenir sur son comple. Or, en jetant les yeux dernièrement sur une moitié d’un de ces tubercules gangrenés que j'avais cultivée sous verre, mais qui élait restée depuis quelque temps dans une très faible humidité, je vis que la partie coupée était presque entière- ment recouverte par un léger feutrage de ces filaments jaunes. Voici ce que l’examen microscopique me permit alors de constater. Le plasmode jaune soufre de ce Myxomycèle, quoique aussi peu déve- loppé sur ces filaments mycéliens étrangers qu'il agglutinait, recou- PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 161 vrait en même temps les grains de fécule de la surface coupée du lubercule, el ceux-ci étaient mélangés à des corps de forme sphé- rique ou elliptique, de volume inégal, colorés en brun rougeàtre, mais dont l’intérieur était jaunàtre. Les grains de fécule en question élaient en grande parlie évacués par l'Amylolrogus ramulosus, d'autres moins jaunes contenaient encore ce Myxomycète. Il résulte des observations que j'ai faites, que ces plasmodes jaune soufre s’élaient développés peu à peu autour des grains de fécule, en les absorbant, et qu'ensuite ils s'étaient transformés en kystes grume- leux d’un brun rougeàlre, ne contenant plus de fécule. La forme sphérique ou elliptique de ces kystes avait été déterminée par la forme même des grains de fécule absorbés, et leur longueur diamé- trale élait, comme celle de ces grains, très variable de 30 à 120. En les écrasant, les solutions iodées permellaient de discerner ce qui pouvait encore, dans quelques-uns, rester de lécule. L’acide sulfurique contractait ces kystes en laissant distinguer à leur pour- tour la partie hyaline du plasmode qui n’était pas perceptible avant l’action de cel acide. Ce nouveau Myxomycèle était donc une sorte de commensal de l’Amylolrogus, vivant surtout de ses restes. Je le désignerai sous le nom de Xanthochroa Solani, pour rappeler que sa belle couleur jaune soufre suffit à le signaler à l'attention des observateurs. Il me parait s'agir, en somme, d’un Myxomycèle d'organisation très simple, comme les Amylotroqus, Vilmorinella el Pseudocommis, constitué par un plasmode amorphe qui s’enkyste pour se conserver et reprendre plus lard sa première forme, Du Pseudocommis Vitis Debray et de sa présence dans les plantes cultivées, Par M. E. ROZE. Dans une Note précédente, je faisais connaître une maladie par- ticulière des tubercules de Pommes de terre, qui est due à un Myxomycète, le Pseudocommis Vilis Debray, et je parlais de la faculté que pouvail avoir ce parasite d'envahir beaucoup d’autres plantes que la Pomme de terre. J'ai commencé quelques recherches pour me rendre compte de ce qu’il pouvait en être à ce sujet. Mais avant de traiter cette question, je crois utile de dire quelques mots sur un point fort important, car il s’agit de l'existence même de ce Myxomycèle, qui est mise en doute par de savants mycologues. Ce n’est point que je ne comprenne ce doute, car je l’ai eu moi-mème, et J'ai élé même trompé par cel organisme, d’une organisalion si simple qu’il faut se pénétrer du fait pour bien l’interpréter. Dans sa description d’Espèces parasites nouvelles (Bin t. XII, p. 103), M. Delacroix, et il n’est pas le seul à avoir cette opinion, exprime ce doute, qu'il appuie des raisons les plus plausibles en apparence, au sujet des plasmodes et des kystes du Pseudocommis (Note p. 108). Je crois pouvoir résumer son opinion en ces termes : « Dans la maladie, qu’on a appelée la Brunissure, y a-t-il réelle- ment un organisme plasmodique différent du contenu cellulaire de la plante? » Je comprends que l’observation seule des tissus envahis par le Myxomycète ne soit pas suffisante pour établir qu'il existe. Cependant, il sera bon, pour se donner une première preuve de l’existence du parasite, de faire des comparaisons de ces tissus avec d’autres dont les cellules ne sont qu’en élat de dégénérescence. La différence entre ces deux sortes de tissus les fera bientôt distinguer. Dans le premier cas, les cellules seront remplies par un mucus ordinairement jaune orangé, lorsqu'il n’est pas trop âgé, et qui laisse souvent des traces de coloration sur les parois cellulaires ; quant aux kystes, s’il s’en présente, ils seront d’une couleur d'un brun rougeâtre. Dans le second cas, les parois cellulaires incolores laisseront voir, au centre des cellules, une ou plusieurs fines gout- PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 163 lelettes huileuses, d'ordinaire jaunätres. Si le contenu cellulaire avait été subitement frappé de mort, il se montrerait contracté et d'un verLsale ou grisätre. Après plusieurs observations comparatives, on arrivera à distinguer assez facilement le Pseudocommis, si l'on veut bien ne pas s’allacher d’abord aux cas difficiles, comme par exemple lorsqu'il s’agit de tissus envahis depuis longtemps par ce parasile, ou de ceux dans lesquels les plasmodes, primitivement incolores, n’ont pas encore pris leur coloration définitive. Mais ce qui pourra peut-être achever de convaincre l’observaleur, ce sera l'examen des faisceaux vasculaires, qui ne se montreront pas avec celle leinte caractéristique que leur donnent les plasmodes, lorsqu'on les observera dans les lissus en état de dégénérescence. Toutefois, ceci fait, il conviendra de chercher une preuve plus convaincante de l'existence du Myxomycète dans sa vilalité même. Voici l'idée à laquelle j'ai donné suile pour me convaincre moi- même de celle existence. Puisqu'il s’agit d’un organisme plasmo- dique, me suis-je dit, il ne peut rester inactif. Il m’a donc paru que le premier indice de son existence résullerait tout d'abord de son déplacement. Pour le constater, il n’y avait qu’à placer l'organisme douteux dans des conditions qui lui permissent d'affirmer lui-même son existence. Ces conditions devaient être les suivantes : une cerlaine chaleur, une grande humidité du sol de culture et de Pair ambiant. L'expérience était fort simple : une plante saine à infecter avec des débris de cellules contenant des plasmodes de cet orga- nisme douteux, et à placer sous cloche humide avec une lempérature de 19° à 20°, dans un sol très humecté. Lorsque je constatai que des tubercules sains de Pommes de terre, ainsi préparés, montraient, pendant le développement des germes, à l'extrémité des radicelles, puis sur les petites folioles de la Lige, sur l’épiderme de celle lige et sur les jeunes feuilles, que le Myxomycèle y faisait apparition, j'avoue que je crus devoir me rendre à l’évidence et que l’existence de cet organisme plasmodique cessa d’être pour moi problématique. D’autres constatations ne devaient pas tarder, du reste, à me confirmer dans cette opinion qui me semble difficilement contestable, et je compris qu'il ny avait plus de doute à avoir sur les résultats des observations de MM. Viala, Sauvageau et Debray. Pour appuyer celte manière de voir, je crois devoir encore citer 164 E. ROZE. ce que j'ai obtenu récemment d’essais de contamination expéri- mentale faite avec le Pseudocommis Je me suis servi, pour cela, de débris de cellules de Pommes de terre contenant des plasmodes de ce Myxomycète J’en ai introduit premiérement, au moyen d'une piqûre dans des graines de Lupins commençant à germer. C'était une sorte d’inoculation directe. Secondement, je me suis conlenté d’en arroser le sol de plusieurs pots dans lesquels se trouvaient des germinalions de graines de Chicorée, Laitue, Radis, Colza, Navet, Chou, Chou-Rave, Chou-Navet, Lin, Soleil, Betterave, Reine Mar- guerile, Pavot, Œillet d'Inde, Sarrasin, Sainfoin, Trèfle, Luzerne, Pois, Dolique, Haricot, Lentille, Vesce, Pois de Senteur, Salsifis, Tomate, Maïs, Sorgho, Volubilis, Fève, Balsamine, Tabac et Soja. Le résultat de la première expérience fut déjà satisfaisant. Trois Lupins, sur quatre, en développant leurs cotylédons, montrèrent après trois jours, sur ces derniers, des taches noiràtres, bordées de jaune orangé, dans lesquelles se laissaient voir de beaux plasmodes. Mais ce ne fut qu’au bout de plusieurs jours que les cotylédons ou l’épiderme des tigelles d’un certain nombre de germinalions des autres graines accusèrent, par de pelites taches brunätres ou noirätres, la présence du Myxomycète. Néanmoins, loutes les espèces furent plus ou moins attaquées. Ces expériences servent à prouver à la fois l’existence du Pseudocommis et son identité spéci- fique, puisqu'il peul être hospitalisé aussi bien par les diverses plantes désignées ci-dessus que par la Pomme de terre. Mais celte existence du Myxomycète une fois admise, il faut bien admeltre aussi que les cellules qu'il a envahies et dont il s’est assimilé le conteñu, ont de leur côté élé morlifiées. Il ne reste plus d’elles que leurs parois cellulosiques, respectées par le parasite, mais dans un élat qui les livre, sous de certaines conditions, aux attaques de tous les Champignons saprophytes. J’ai observé ce fait déjà plusieurs fois, et M. Debray également. Ceci me rappelle les insuccès qui ont suivi mes tenlalives de semis du Fusisporium Solani sur des Pommes de terre saines. Il n’y avait, en réalité, pénétralion dans l’épiderme des tubercules par des filaments mycé- liens de cette Mucédinée, que lorsque les Microcoques avaient déjà mortifié l’épiderme. Il se pourrait, par suite, que certaines des espèces, décrites par M. Delacroix comme parasites, laissassent quelques doutes à ce sujet. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 165 Je parlerai maintenant d’une nouvelle observation, qui me parait faire connaitre un autre point encore obseur de la biologie du Pseu- docommis. Je rappelais plus haut les résultats que j'avais obtenus de mes cul- tures expérimentales, en pratiquant l’inoculation de ce Myxomycète sur des Pommes de terre saines. D’un autre côté, des cultures sem- blables, faites avec des lubercules naturellement envahis par des plasmodes, m’avaient donné les mêmes résultats. Ces cultures avaient élé faites sous verre, dans un air lenu consiamment humide. J'avais réussi, dans ces conditions, à voir le parasite monter dans les tiges,puis dans les feuilles des germes en voie de développement. Or, deux tubercules, très attaqués par le Pseudocommis, mis en terre siliceuse dans des pots qui avaient été placés sur des soucoupes humides, 1xais conservés à l'air sec, m'ont fourni des résultats tout autres. Les radicelles seules manifestérent leur envahissement par des plasmodes; les liges et les feuilles n’en dénotèrent aucunement la présence. Seulement, et c’est là le point intéressant que je vou- lais signaler, un grand nombre de ces plasmodes firent leur appa- rition sur la terre humide des pots, sous la forme de très petites particules d’un jaune orangé, plus ou moins régulièrement enkystées, où bien entourant autant de grains de silice minuscules. Ce phéno- mêne, qui élait parfaitement visible à l'œil nu, pourrait, ce me semble, s’interpréter de la manière suivante. Le Myxomycète, n'ayant plus trouvé dans les tiges des Pommes de terre, ainsi expo- sées à une léperdilion successive par une évaporation constante, l'humidité favorable à son développement, a du préférer chercher dans le sol humide d’autres conditions de vitalité. Toutefois, si le même phénomène, ce qui est présumable, se produit dans la nature, il en résulte que les plasmodes ont la faculté, non seulement de lraverser une terre humidifiée, mais aussi de former à sa surface des kystes que le vent peut disséminer ça et là. Si cette dissémi- nation dans l'air peut favoriser l’extension du parasite, d’un autre côté sa facullé de translation dans le sol doit avoir des conséquences graves pour cerlaines cultures délicates, par exemple pour des semis ou des mulliplications, si elle n'en a pas pour de plus grandes cultures. J'ajouterai que c’est à la suite de cette observation, que J'ai commencé ces expériences de contamination sur diverses germi- nations, en les arrosant simplement avec de l'eau tenant en suspen- 166 E. ROZE. sion des débris de cellules envahies par des plasmodes. Et ce procédé a suffi, en elfet, pour les contaminer. Ceci exposé, j'en viens maintenant aux constatations qui ont été faites sur la présence du Pseudocommis dans les plantes cullivées. MM. Viala et Sauvageau qui, les premiers, ont étudié ce parasite, disaient déjà, en 1892, qu’un certain nombre de plantes diverses présentaient des allérations comparables à la Brunissure de la Vigne (1) et seraient dues à la même cause. Ce nom de Brunissure avait été donné à cette maladie de la Vigne par M. Pastre, en 1891. M. Debray constala, en Algérie, cette maladie de la Brunissure sur beaucoup d’autres végétaux que la Vigne, et lui conserva le même nom. Je crois intéressant de citer ici la liste des plantes, chez les- quelles cet observateur a constaté la présence de son Pseudocommis : celte liste est instructive, car elle permet tout d’abord de se rendre compte du peu de choix que paraît faire ce Myxomycète parmi ses plantes hospitalières, et de la facilité qu'il possède de pénétrer dans les tissus végétaux les plus fermes comme les plus délicats. Ces plantes sont les suivantes : Hordeum murinum. Acanthus mollis. Bromus sterilis. Eranthemum nervosum. Briza major et minor. Plaqueminier. Céréales. Olivier. Canne à sucre. Aiïlantus glutinosa. Latania borbonica. Pistacia Lentiscus. Aloe et Dracæna. Oranger. Agave. Citronnier. Tamus communis. Musa ensete. 7 Strelitzia augusta. Acer oblongum. Catha edulis. Magnolia grandiflora. Chrysanthemum segetum. Ficus elastica. Crepis virens. Figuier. Lonicera sinensis. Müriers. Viburnum Tinus. Mesambryanthemum edule, Oxypetalum Naudinianum. Echeverria coccinea. Hoya carnosa. Crassula. Pommes de terre (feuilles). Saxifraga ligulata. , Tabac. Ribes nigrum. (1) Cette maladie de la Vigne, à ma connaissance, n'avait été observée que dans le midi de la France. Or, j'ai eu l’occasion tout récemment d’en constater l'apparition dans notre région parisienne. Les premières feuilles d'une Vigne très soignée se montraient couvertes de taches brunâtres : ges taches contenaient des plasmodes très nets du Pseudocommis. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 167 Hedera helix. Oredpanax Nymphæfolia. — Humboldti. Paratropia. Aristolochia Fontanesi. Laurus Camphora. Cinnamomum. Rhamnus alaternus. Eucalyptus globulus. Grenadier. Eriobotrya japonica. Cydonia vulgaris. Poirier. Pommier. Rosa. Cerasus avium. Caroubier. Acacia pycnantha. — retinoides. Lupin blanc. Cicer arietinum. Trifolium tomentosum. Chêne. Châtaignier. Noyer et Noïisetier. Ephedra fragilis. Cupressus pyramidalis. Pinus alepensis. Cycas revoluta. Polypodium vulgare. « Ces quelques constatations, ajoulait M. Debray, me portent à croire que la plupart des Phanérogames peuvent être altaquées par celte maladie. La difficulté de la recherche du parasite, son inégale dispersion dans la plante, le groupe spécial auquel il appartient, ont très probablement empêché de la reconnaitre jusqu'ici. Il semble que les conditions atmosphériques du centre et du nord de la France soient, la plupart des années du moins, bien plus favo- rables à son développement que celles de l'Algérie : aussi y at-il lieu de croire que de nombreuses affections, dont la cause a été jusqu'ici méconnue, devront lui être attribuées ». J'ai, le mois dernier, entrepris quelques recherches pour vériter ce qu'il y avait de fondé dans les prévisions de M. Debray : en voici les résullats. Certaines plantes polagères ont d'abord attiré mon attention. Des Asperges de table, dont l’épiderme et les écailles présentaient des laches d’un jaune orangé, m'offrirent de très beaux plasmodes du Pseudocommis : ces taches brunissent ou roussissent par la cuisson. Des Artichauts, dont la base des feuilles de l’involucre et le récep- tacle étaient maculés d'assez épaisses taches d’un brun noirätre, me permirent d'y observer à la fois des plasmodes et des kystes. Tout le monde a remarqué que certains plats de Haricots ou de Flageolets en présentent quelquefois, plus ou moins, qui ont des taches bru- nätres. J'ai pu examiner des Haricots secs ainsi tachés : ces (aches renfermaient des plasmodes, qui ne se trouvaient que dans le périsperme ou plus rarement dans l'embryon. Enfin, des Laitues et des Romaines m'ont laissé voir sur leurs feuilles extérieures, 168 E. ROZE. autour de leur marge, des taches brunâtres assez molles : le tissu de ces feuilles, ainsi bruni, contenait de beaux plasmodes. Il en est probablement de même des taches brunâtres que l’on remarque sur beaucoup de feuilles de Chicorée. : J'ai trouvé des plasmodes et parfois des kystes dans des feuilles persistantes, appartenant à des plantes vivaces : Aucuba japonica, Viburnum Tinus, puis sur le Laurier-Cerise, le Houx, le Lierre, le Mahonia, des lris, des Bambous, des Saxifrages, et même sur des plantes aqualiques, un Typha et des Carex, ainsi que sur l’Equiselum hyemale. Il en a été de même sur des feuilles de Symphylum tuberosum, d’'Anchusa sempervirens, d’Hemerocallis fulva, d’Hepatica triloba, de Cynoglossum Omphalodes, de Trades- canlia virginica, de Papaver bracteatum, de Doronicum planta- gineum, de Fraisiers et de Rosiers, puis sur des Fougères, Aspi- dium Filix-mas, Lomaria Spicant et Adiantum Capillus-Veneris. J'ai trouvé des plasmodes dans plusieurs plantes bulbeuses, con- servées pour une prochaine plantation, savoir : des Canne, Begoniu, Montbretia, Amaryllis, Lilium, Oxalis et des Glaïeuls. Je possédais un certain nombre d'espèces d’Orchidées de pleim air, surtout des Ophrys. J'avais vu successivement disparaitre la plupart de ces plantes, dont les feuilles noircissaient et se dessé- chaient les unes après Les autres. L’examen microscopique de plu- sieurs de ces feuilles, en partie noircies, m’appril alors que loutes leurs nervures avaient été envahies parle Pseudocommis, el que dans beaucoup de cellules du tissu foliaire il était aisé de le reconnaitre. C'est un mode de dépérissement déjà signalé par M. Debray. Le Myxomycèle obstrue complètement les vaisseaux, la circulation est interrompue el les feuilles se dessèchent. Des filaments mycéliens de diverses espèces de Saprophytes avaient pénétré dans presque tous les tissus foliaires mortifiés el abandonnés par les plasmodes, dont il ne reslail que des traces. Un jeune Cerisier avait des renflements noueux sur plusieurs de ses branches. Une coupe pratiquée sur deux de ces nodosités me permit de constater qu’elles renfermaient des plasmodes, dans toutes les parties qui avaient pris immédiatement à law une coloration jaune orangée ; celle coloration caractéristique se perdit plus lard dans la teinte générale d’un brun rougeätre qui élait due aux subs- tances lanniques contenues dans ce tissu ligneux. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 169 Deux Gerisiers assez figés, avaient leurs grosses branches forte- ment crevassées el présentaient Ça et là des renflements noueux, semblables à ceux du jeune Cerisier dont je viens de parler. Ces Cerisiers étaient certainement malades, car plusieurs de leurs jeunes branches étaient frappées de mort fous les ans. J'examinai quel- ques-unes de ces branches, sur lesquelles les bourgeons floraux se montraient comme avortés. En écorçant avec soin ces branches, qui n’élaient pas encore desséchées, je remarquai que la zone cam- biale prenait presque instantanément une couleur jaune orangée. Cétait encore le Pseudocommis que dénotait cette coloration caracté- ristique. Du reste, beaucoup de fleurs de ces arbres m'offrirent ve Myxomycèle dans leurs organes et surtout dans leurs pétales. Je le trouvais également dans certaines écailles de bourgeons floraux et dans de nombreuses feuilles de ces arbres, ainsi que sur de jeunes fruits. Le parasite, tout en faisant dépérir peu à peu ces deux Ceri- siers, ne les empêche cependant pas de fleurir et de fructifier : l’action envahissante du Psrudocommis ue se manifeste peut-êtreque très lentement sur les arbres, dans nos régions froides (1). J'ai fait des observations identiques sur des Abricotiers, tant sur des feuilles tachéesquesurdes branches dépérissantesainsiquesurdes Péchersde plein vent. Il serait possible que l'écoulement de la gomme, sur ces arbres, fütdue, comme M. Debray s’en est assurésur les Aman- diers d'Algérie, à l’obstruction des tissus par le Pseudocommis. Quoi qu'il en soit, d’après ce que je me suis laissé dire, cette maladie qui cause le dépérissement des Gerisiers, des Abricotiers et des Pêchers de plein vent serait fort commune. Je citerai encore une observation d’un autre ordre, qui me pa- rait avoir un certain intérêt. Sur un Pommier très sain, chargé de très belles fleurs, j'en remarquai une, une seule, dont le pédoncule vert etintact portait un calyce en partie bruni, avec lrois pétales, plusieurs élamines et trois styles et stigmates brunâtres. Dans tous ces orgaues.je conslalai la présence du Pseudocommis, qui se trouvait ainsi n'avoir altaqué qu'un peu plus de la moitié de la fleur. Je ne crois pouvoir expliquer celte attaque restreinte, que par la germi- (1) Cette année, la récolte des Cerises sera compromise, à en juger par toutes les taches qui annoncent la présence du parasite dans la plupart des feuilles et sur beaucoup de jeunes fruits de ces arbres (5 mai). 170 E. ROZE. nation d'un kyste du Myxomycète, apporté par le vent dans celte fleur. J'ai fait connaitre plus haut un mode possible de formation des kystes libres à la surface du sol. M. Debray en a signalé un autre, très naturel en effet. Lorsque les feuilles qui renferment des kystes tombent à lerre et se détruisent, ces kystes, mis en liberté, peuvent être facilement et au loin emportés par des courants d’air plus on moins violents. Il résulte néanmoins de tous ces faits que le parasite a, soit dans le sol, soit par l’air, deux modes assurés de propagation. Mais si, après avoir jelé les yeux sur des plantes cullivées en plein air, on considère altentivement celles qui sont l’objet de cultures sous des abris vitrés, on ne (arde pas à recounaitre que le Pseudo- commis lrouve là des condilions très favorables à son développe- ment. C'est l’impression que j'ai rapportée à la suite de visites dans plusieurs serres. Tout ce que les jardiniers appellent des brülures, _des coups de soleil, m'a paru ne pouvoir être attribué qu'à la mala- die de la Brunissure. Ainsi, j'ai pu noler la présence du Myxomycète, aussi bien dans des feuilles de Phormium tenax, de Phœnix, de Chamaærops, que de Tradescantia, de Clivia, de Maranta, d'Aspidistra, d'Anthurium, d’Ageralum et de Cyclamen, de Richardia, de Pelargonium. Une feuille de Croton, portant des taches brunâtres, m’a permis d’y trouver le Pseudocommis, non seulement dans le lissu cellulaire, mais surlout dans les stomates et les laticifères. Je l’ai constaté aussi dans les feuilles de Micoliana colossea, de Laurier, de l’Héliotrope, puis dans les frondes de certaines Fougères, des Pleris, Asplenium, Adiantum, Blechnum, ainsi que dans une Sélaginelle. Quant aux Orchidées de serre chaude, elles pouvaient difficile nent échapper à la maladie. Aussi ai-je trouvé des plasmodes et parfois des kystes du Pseudocommis dans des taches brunes ou noi- rätres de plusieurs familles d'Angræcum, Calanthe, Cymbidium, Lycaste, Odontoglossum, Oncidium et Phalenopsis Mais dans ces feuilles persistantes, les plasmodes meurent souvent au centre des taches qu’ils ont produites. Le tissu noircit et des mycélinms de Saprophytes s’en emparent. Enfin une multiplication de Begonia, sous chàssis, m’a offert des plantules fortement atlaquées par ce même Myxomycète. Dans les PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY 171 jeunes feuilles, les parties brunes renfermaient de beaux plasmodes; mais les parties noirätres, dans lesquelles ces plasmodes ne se dis- tinguaient plus, étaient déjà envahies par des Saprophytes. L’une des plus faciles constatations de la présence du Pseudo- commis montre que ses allaques débutent d'ordinaire à l'extrémité des feuilles. Si je ne me trompe, d’après ce que j'ai pu observer, ce fait indique que le parasite a pris possession de la plante même, lorsqu'on en retrouve des traces sur la tige ou d'autres organes. Il faut alors admettre qu’il doit traverser toute la feuille pour arriver à son extrémité. Peut être cela a-t-il lieu par l'ascension, dans les vaisseaux, du plasmode incolore, qui se transforme en plasmode coloré, au fur et à mesure qu’il envahit les cellules apicales de la feuille pour s’y multiplier Dans les arbres envahis par le parasite, la maladie débute par la mortification des branches supérieures, puis elle se manifeste peu à peu en descendant dans les grosses branches. Le phénomène doit être exactement le même que celui qui s'effectue plus rapidement dans les feuilles. En somme, l’action du Pseudocommis, cause de la maladie de la Brunissure, me paraît surtout à craindre ponr les plantes délicates. Elle se montre sur un grand nombre de végélaux, mais, en géné- ral dans de certaines limites, sans compromettre immédiatement leur existence. Comme l’a déjà dit M. Debray, ses progrès sont peu rapides, sauf lorsque les conditions extérieures de température et d'humidité lui sont très favorables. Cette maladie enlaïdit surtout les plantes ornementales: dans les serres, notamment, il y aurait lieu de prendre des précautions pour ne pas lui laisser prendre une trop grande extension ; il conviendrait peut-être, pour cela, de détruire par le feu toutes les plantes qui en sont visiblement alla - quées et de ne pas se servir de la terre des pots qui les contenaient. Maisles cullures sous chàssis y sont certainement les plus exposées, parce que le parasite, lorsqu'il existe dans ces cultures, y trouve tout ce qui est nécessaire à sa mulliplication. Nouvelles observations sur le Pseudocommis Vitis Debray. Par M. E. ROZE. J'ai fait de nouvelles observations sur ce Myxomycète, dont l'histoire est loin encore d’être assez connue pour ne plus appeler l’altention des observateurs. J'ai donc pensé qu’il ne serait pas sans intérêt de signaler les effets de son parasitisme qui, cette année, ne laissent pas de se produire d'une façon assez désagréable sur cerlains arbres fruitiers de nos jardins. Mais avant d'ajouter quel- ques mots à ce que j'ai déjà dit sur ce sujet, je demanderai qu'il me soit permis de faire connaître les résultats de mes observations sur la manière dont se comporte le Pseudocommis, lorsqu'il se trouve dans un sol où germent des graines de plantes diverses. On se rappelle que j'avais fait des semis assez nombreux, dans le but d'obtenir, si la chose était possible, des preuves évidentes de l'existence de ce Myxomycète. Ces semis avaient été faits, en serre humide, dans des pots dont la terre avait été arrosée avec des frag- ments de cellules de Pommes de terre qui renfermaient des plas- modes du Pseudocommis. Un certain nombre de plantules, sorlies de toutes les graines semées, avaient manifesté la présence du parasite soil sur les.ligelles, soit sur les cotylédons. Voici les diffé- rentes conslalations que j'ai pu faire sur ces germinations. Les laches que présentent, très rarement, les ligelles et peu souvent les cotylédons des Crucifères (Colza, Chou, Chou-Navet, Chou-Rave, Navel, Radis) sont petites et presque noirâtres : dans les cellules envahies, le plasmode a pris plutôt une teinte brunâtre qu'une couleur jaune orangée. Les plantules de Lin n’ont paru être plus facilement atlaquées. Au collet et dans la partie inférieure de la ligelle, les plasmodes, dans les cellules, se montraient colorés en jaune brunâtre; mais, dans la partie supérieure de la tigelle et dans les cotylédons, les plasmodes prenaient une teinte rougeàlre, presque carminée. Dans la feuille cotylédonaire du Sorghe, qui présente de petites taches brunàtres à son sommet, les plasmodes paraissaient avoir la même couleur rougeàtre que ceux du Lin. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 173 Certaines Légumineuses sont plus exposées que d’autres aux attaques du Pseudocommis : ce sont en particulier les #èves,le Soja, les Lupins, les Doliques et les Haricols. D’autres espèces, à cotylé- dons souterrains, ne manifeslaient pas d'abord avoir été attaquées, comme les Lentilles, les Vesces et les Pois ; mais des plasmodes se trouvaient dans quelques-uns de leurs cotylédons, qui avaient été ainsi envahis directement dans le sol de culture. Parmi les Graminées, dont les graines figuraient dans mes semis, le Maïs avait été assez sensiblement attaqué. J’ai déjà parlé du Sorgho qui l’avait été de même. Mais nos Céréales, le Blé, le Seigle, Orge et l'Avoine ne m'ont présenté que tardivement une atlaque légère au sommet de leur première feuille cotylédonaire. J’avais-aussi noté tout d’abord que la Carotte et le Panais ne donnaient aucun signe d'apparition du Myxomycète sur la tigelle ou les cotylédons, et je commencais à croire qu'ils résisteraient au parasite, lorsqu’en examinant leurs radicelles, je m'aperçus que sur plusieurs plantules de Carottes la radicelle principale, rougeûtre, élait envahie par des plasmodes, et que sur le Panais il s’en trouvait également au-dessous du collet de la tigelle. Toutes les autres plantules, dans lesquelles le Pseudocommis s’est montré sur les tigelles ou les cotylédons, ne m'ont permis d'observer rien qui fût remarquable. J'en excepte toutefois les plantules des Belteraves blanches et surtout des rouges, dont le tiers environ a été lué par le parasite. Ce dernier n’apparait que très ra- rement sur les cotylédons. C’est la tigelle qui offre au Pseudocom- mis une organisation trop favorable à son développement : il en remplit et en obstrue, en effet, les vaisseaux, et la tigelle se dessèche assez rapidement. Enfin, je puis dire qu'en général la contamination des plantules réussissait mieux, lorsque l'introduction des plasmodes dans le sol de cullure avait eu lieu avant que les cotylédons des plantules n’en fussent sortis, en s’élevant avec les ligelles, ce qui peut s'expliquer par la facilité qu'ont alors les plasmodes de pénétrer directement dans le tissu de ces cotylédons. Du reste, c’est ainsi que les choses doivent se passer dans les cultures ordinaires, le sol étant déjà contaminé lors du semis des graines, qui en subissent les consé- quences. Tels sont les faits que je désirais signaler pour faire connaître le 174 E. ROZE. mode différent d'action parasitaire du Pseudocommis sur diverses germinalions. Je dois néanmoins ajouter que je n’ai pu constater jusqu'ici, sur mes plantules, l'apparition du parasite dans les tiges ou les feuilles qui se sont développées au-dessus des cotylédons. Ceci exige, par suite, des cultures spéciales pour savoir ce que devient le Myxomycète lorsqu'il a commencé à pénétrer dans les jeunes plantes et pour noler les effels que peut produire son para- silisme sur ces plantes adultes. J'avais déjà fait remarquer que les Cerisiers, Abricoliers et Pêchers de plein vent élaient très sujets à l’envahissement par le Pseudocommis, qui en cause le plus ou moins lent dépérissement. Cette année, les Cerisiers ont subi singulièrement son action dommageable, en ce sens qu'ils ne donneront que peu de fruits, dont un cerlain nombre même sont attaqués, et que leurs feuilles sont presque toules fachées. Ces taches qui, par transparence, ont une teinte d’un jaune orangé, se trouvent au sommet ou à la marge des feuilles, ou bien ça et là dans le limbe, près de la nervure principale ou d’autres nervures secondaires. On observe alors, dans ces laches, un phénomène assez curieux. Chacune d'elles s’entoure bientôt d'une zone interne, étroite, plus foncée, presque bruvtre, et tout le issu de la tache, dont les cellules sont plus ou moins envahies par des plasmodes, éprouve, par suite d’une légère des- siccation, un retrait assez visible sur la limite de cette zone brunâtre : il en résulte que peu à peu ce tissu plasmodique se détache, puis tombe, et que la feuille reste trouée. J'ai vu certaines de ces feuilles, criblées de la sorte de plus de vingt perlorations, que l’on serait tenté d'attribuer à une lout autre cause. L'examen microscopique montre que la zone concentrique, plus brunie, est le résultat de la concentration des plasmodes dans les cellules de ce tissu plus coloré, car la parlie centrale de la lache, de couleur moins foncée, laisse voir des cellules à peine envahies, au milieu de nervures d’une très belle teinte jaune orangée. Je n’ai pas distingué de kystes dans ce Lissu plasmodique. Quant à l’origine de ces taches, je suis porté à croire qu'elles sont dues, soit au Myxomy- cèle qui est hospitalisé dans les branches des Gerisiers, soit aux pé- tales de leurs fleurs, dans les nervures desquels j’ai constaté la pré- sence du Pseudocommis. Ces pélales se montraienten grand nombre, après la défleuraison, collés sur beaucoup de feuilles mouillées. PSEUDOGOMMIS VITIS DEBRAY. 475 Mais que deviennent ces particules de tissu plasmodique, souvent discoïdes, d'un demi-centimètre de diamètre environ, et qui doivent probablement servir à la propagation du Pseudocommis? J'avais d’abord pensé qu'elles pouvaient, en tombant sur des feuilles, per- mettre aux plasmodes qu’elles renferment d’en sortir pour envahir de nouvelles plantes hospitalières; mais j’en ai placé sur les feuilles de plusieurs plantes, facilement attaquées par le parasite, et je n’ai rien oblenu. Ces plantes, en pois, conservées en serre, avaient eu cependant durant près de huit jours leurs feuilles humidifiées, et j'avais opéré avec un assez grand nombre de ces particules de tissu plasmodique. Je suis donc conduit à supposer que leur rôle doit être de tomber sur la terre des cultures et de permettre alors à leurs plasmodes, en y pénétrant, soit de conlaminer les racines des plantes qui s’y trouvent (1), soit de reproduire à la surface du sol de nouveaux plasmodes, englobant des poussières siliceuses ou se lransformant en kystes. On verra plus loin ce qui me semble appuyer celle dernière supposition. En ce qui concerne les taches brunâtres des jeunes Cerises, je pense qu’elles sont peut-être dues à un effet de contamination aérienne, si loutelois elles n'étaient pas le résultat de la transmis- sion directe du Myxomycète par les organes floraux, préalablement attaqués. Les Abricotiers dénotent également, celte année, un état de (1) Au moment de terminer cette Note, je constate les faits suivants : J'avais semé 4 graines de Soja et 4 de Dolique dans deux pots différents, en ayant soin de placer autour de chaque graine plusieurs de ces parti- cules de tissu plasmodique. Soja : il ne produisit que trois germinations dont les cotylédons étaient"tachés ; la 4e graine, déterrée, avait ses cotylé- dons complètement envahis par le Pseudocommis, et la radicelle et la tigelle étaient mortifiées. Dolique : Une seule germination sortit de terre, avec des cotylédons fortement tachés. Deux autres graines avaient dans le sol leurs cotylédons envahis, et leurs radicelles et tigelles mortifiées. La 4° graine, déterrée,avait ces derniers organes très attaqués ; les colylédons étaient presque complètement envahis et les feuilles primordiales, rudi- mentaires, avaient déjà des taches d’un jaune orangé dont les cellules étaient remplies de plasmodes. Il faut tenir compte ici de ce que le Soja a germé plus rapidement que le Dolique. Mais le rôle infectieux que jouent dans le sol les particules de tissu plasmodique des feuilles de Cerisier me paraît tout indiqué par cette expérience. 176 E. ROZE.. maladie assez caractérisé, par suile du développement du Pseudo- commis dans un grand nombre de leurs branches. Sur plusieurs Abricots, déjà Lombés des arbres, j'ai pu reconnaitre la présence du Myxomycète dans le tissu presque lignifié du noyau, dans le testa qui couvre l’amande, ainsi que dans les laches galeuses de leur épicarpe. Ce qui me paraît expliquer la chute précoce de ces fruits, c’est que leur pédoncule très court est rempli de plasmodes qui s'insinuent même dans les vaisseaux, et que ces Abricots tombent avec leur pédoncule. Ici les fruits paraissent être directement con- taminés par les branches malades. Quant aux feuilles de ces Abri- cotiers, elles présentent aussi le même phénomène de production de particules de tissu plasmodique que celles des Cerisiers. Seule- ment les taches sout plus sombres et leur nombre en général plus restreint. Il n’est pas rare non plus de voir, sur ces arbres, beau- coup de leurs feuilles trouées par suite de la disparition de leur tissu plasmodique. Mais ce phénomène ne m'a paru se montrer que plus rarement sur les feuilles de Pèchers. Les Poiriers laissent voir parfois certaines de leurs feuilles qui ont une partie du limbe noircie. Dans ces taches noirâtres j'ai trouvé des plasmodes, qui se rencontrent aussi dans de jeunes fruits noircissants. Les Pruniers, le Cognassier et le Néflier m'ont offert, mais très rarement, des feuilles à taches brunâtres qui sont égale- ment dues au Pseudocommis, lequel ne m'a pas semblé avoir envahi les branches de tous ces arbres. I] s’agit donc d'attaques qui se sont produites par des plasmodes ou des kystes, apportés par le vent sur les organes foliaires. Enfin, tout récemment, j'ai remarqué qu'un certain nombre de feuilles de Pommiers avaient aussi des taches brunâtres, dues à ce même parasite. En examinant, avec des grossissements suffisants, l’épiderme qui paraissait encore vert de quelques-unes de cesfeuilles tachées, j'ai observé sur cet épiderme que ces taches débutaient par une ou deux cellules d’un jaune orangé,dans lesquelles se trouvaient des plasmodes. Gomme j'avais inutilement cherché, sur beaucoup de feuilles de ces Pommiers, voisins de Cerisiers malades, si je n’y rencontrerais pas des particules de tissu plasmodique détachées des feuilles de ces Cerisiers, j'examinai à la loupe la surface de plusieurs feuilles de Pommier commençant à se lacher. Je réussis à y distin- guer ça et là, en particulier sur les nervures, de très petits corpus- PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 171 cules d’un jaune orangé qui, plus grossis, n’élaient autre chose que des kystes du Pseudocommis. Je raclais aiors légèrement ces feuilles et le microscope me permit de distinguer, dans les poussières de ces raclures, soit les mêmes kystes, soit d’infimes cristaux de silice entourés par des plasmodes. Les Pommiers étant parfailement sains, je fus ainsi conduit à reconnaître que ce devait être à ces kystes ou à ces plasmodes, apportés sur les feuilles par le vent, qu'était due l'apparition des taches, lesquelles débutaient ainsi par le dévelop- pement plasmodique dans une ou deux cellules de l’épiderme, pour prendre ensuile la dimension très visible que ces taches olfraient à Pœil nu. D'un autre côté, j'ai eu l’occasion d'étudier les effets du Pseudo- commis, dans des cultures de Geranium ou Pelurgonium. Les horliculteurs, qui s'occupent de la multiplication de ces Geranium, ont remarqué depuis longtemps qu'un plus ou moins grand nombre de pieds, assez malades, présentaient des feuilles quelque peu tachées, et que sous leurs châssis ces pieds se détérioraient. Dans les serres basses, très aérées autant que possible, ces pieds, néan- moins, ne laissaient pas que de fleurir en pots, tout en ayant l’appa- rence d’être dans un état peu satisfaisant. Dans la partie enterrée de la tige, ces horticulteurs trouvaient souvent un ou deux filaments brunâtres qu'ils considéraient comme un signe caractéristique de la maladie. J’ai pu examiner quelques uns de ces pieds malades. On sait que la multiplication de ces Geranium s’oblient au moyen d'un bouturage, pour lequel on choisit naturellement comme sujels des portions de tiges saines. Or, sur les pieds malades que j'ai examinés, la base des boutures était complètement envahie par des plasmodes de Pseudocommis, et les vaisseaux des tiges enterrées, ainsi que les radicelles, en décelaient également la présence. C’est donc à ce Myxomycète qu'il faut attribuer cette maladie : l’obstruction d’une partie des vaisseaux et des Lissus radiculaires et caulinaires empêche les plantes altaquées d'avoir une nutrition suffisante, et le parasite gagne peu à peu la tige aérienne pour s'installer dans les feuilles et même dans les fleurs. Il est évident que le bouturage a dù être fait dans un sol contaminé par le Myxomycète, qui s’est alors introduit facilement dans la surface coupée de la base de la bouture. Je terminerai en faisant connaître quelques observations nou- 12 ra 178 E. ROZE. velles sur d’autres plantes. J'avais déjà signalé la présence du Pseudocommis dans les taches noirâtres des feuilles d’Aucubu japo- nica : or les fruits pourpres de cet Aucuba sont également attaqués par ce Myxomycète, Ils prennent une teinte noirâtre, et leur mem- brane externe ou épicarpe montre que de beaux plasmodes d’un brun jaunâtre ont remplacé, dans les cellules, la matière colorante qui les remplissait primitivement. Le développement des plasmodes produit dans les feuilles de Fraisier des taches brunes qui s’entourent d’une auréole rougeàtre ; dans les feuilles d’Oseille, cette auréole est d’un rouge pourpre. Les Vignes, dans notre région, ne sont pas à l'abri des attaques du Pseudocominis. J'en ai vu plusieurs dont les feuilles, maculées de taches brunätres, contiennent des plasmodes. Mais ces taches n'avaient pu se produire que par contamination aérienne, les Vignes observées paraissant saines. Enfin, j'ai constaté la présence de ce Myxomycèle dans les feuilles de diverses plantes, savoir : d’Aloès, de Rhubarbe, d'Eclaire, de Capucine, de Muquet, de Melon (sous châssis), d’Artichaut, puis de Canna, d'Epimedium, d'Helianthus, de Begonia Rex et discolor. Un pied de Petunia, à laches pales, m’a permis d’y déceler la pré- sence de plasmodes presque incolores, en employant la solulion de chloro-iodure de zinc conseillée par M. Debray. Sous l’action de ce réactif, les plasmodes peu visibles prennent la teinte caractéristique jaune orangée des plasmodes colorés. On voit, en somme, que ce Myxomycète, méconnu jusqu'ici, mérite de fixer l’altention. Je ne crois pas, en effet, qu’on puisse citer un autre parasite qui ait la faculté de contaminer un aussi grand nombre de végétaux et qui se rencontre aussi fréquemment dans nos cultures. Il est vraiment heureux qu’il n’y prenne pas une plus grande extension et qu'il exige des conditions spéciales pour se développer et se multiplier. EXPLICATION DES FIGURES DE LA PLANCHE XI DU TOME XIII. à £ : : Ve Je es CU (Grossissement : Fig. 1 à 4 et 9 à 13, Hig. 5'at8, Ta Fig. 1. — Plasmode étalé sur plusieurs grains de fécule de Pomme de terre: 2 P 2 ça et là des vacuoles dans ce plasmode. (D’après une culture en préparation microscopique). °° ’ 2 ° Panon CS » = 20n AO CRCE 20 9° th.et Pinx. Li Mo tein o =. PTE nn à ee En E bnnon nonna a ÉSne : 2 x À 4 à caen sde 200 [®] : re ONROCO , à Paris. Imp Mo PSEUDOCOMMIS VITIS Debray. DE LA SOC.MYC DE FRANCE . E. ROZE. 179 Fig. 2, — Plasmode remplissant une cellule du parenchyme d'une Pomme de terre : ce plasmode agglutinait tous les grains de fécule de cette cellule. Fig. 3. — Deux grains de fécule, dans une préparation microscopique, se montrant entourés par un plasmode incolore, granuleux. Fig. #4. — Un grain de fécule très visiblement rongé par l’action du plasmode incolore, développé par un fragment de plasmode coloré. (Autre préparation microscopique). Fig. 5 et6. — Deux kystes pleins, ayant l'apparence de gouttelettes d'huile. Fig. 7 et8. — Deux kystes d'apparence granuleuse et vacuolaire. (Les Figures 5 à 8 dessinées d’après des kystes observés dans les cellules plasmodiques du parenchyme d’une Pomme de terre), Fig. 9et 10. — Deux kystes grumeleux, adhérant à d'infimes fragments de silice. Fig. 11. — Un fragment de silice entouré d’un plasmode coloré. (Les figures 9 à 11 dessinées d’après les kystes et plasmodes qui se trouvaient affleurer sur la terre des pots contenant des Pommes de terre envahies par le Pseudocommis). Fig. 12. — Aspect des plasmodes remplissant les cellules de cotylédons de Laitue. Fig. 13. — Aspect des vaisseaux d'une nervure, au moment de la pénétration du Pseudoconunis, dans une feuille d'Ophrys Scolopax. Note sur quelques espèces nouvelles du $senre Asterina par M. A. GAILLARD. Des quatre espèces qui font l’objet de celte note, la première a élé recueillie à Rio de Janeiro par M. Glaziou, et provient de l’her- bier du Muséum de Paris, les trois autres ont été récoltées par M. Ule à Tuberao, au Brésil ; elles m'ont été communiquées par M. O. Pazschkequi en a distribué des échantillons dans les « Fungi Europæi ». ASTERINA HEMISPHÆRICA Gaill., nov. spec. Mycelium maculas nigras, indeterminalas, cruslaceas, efficiens, ex hyphis longissimis, laxè intertexlis, rufo-brunneis, 7-8 latis, composilum. Hyphopodia sessilia, ovoideo-elongata, supernè rolun- data, distantia, 12-14X 7-82. Perithecia oculo nudo conspicua, 180 A. GAILLARD. 180-200z, in diam., carbonacea, hemisphærica, contextu radiato, stellatim latè dehiscentia. Asci ovoidei, 80X66u, 8-spori. Sporæ ellipticæ, utrinque rotundatæ, ad septum valdè constrictæ, brun- neæ, 46-48X18-21y. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum arboris ignotæ. — Brasilia : Rio-de-Janeiro. Coll. Glaziou, sub. N. 18807. — Herb. Mus. Par. Obs. -- Espèce remarquable par ses périthèces absolument hé- misphériques et ses spores de grande dimension. A. ASPERULISPORA Gaill., nov. spec. in Pazschke, Fung. Europ. 4053. Mycelium maculas carbonaceas, indeterminatas, efficiens, ex hy- phis densè intertextis, 8-92 latis, compositum Hyphopodia nume- rosa, sessilia, sub-globosa, 7-9X Ru. Perithecia sparsa, carbonacea, contextu radiato, ambitu hyphis sinuosis, adnatis cincto, 112-195y in diam. Asci perfectè globosi, 15-80 in diam., 8-spori. Sporæ ovoideo-ellipticæ, intensè brunneæ, ad seplum valdè constrictæ, spinis numerosis,concoloribus, aculeatis,conspersæ 42-45 x 20-244. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Ilicisin determinali — Brasilia : Tuberao-Mens. Oct.1890. Leg. E. Ule, sub. N. 1025.— Commun. O. Pazschke. Obs. — Les spores de cette espèce sont très fortement étranglées au niveau de la cloison, en sorte que chacune des deux loges est presque globuleuse. A. cpBosA Gaill., nov. spec. in Pazschke, Fung. Europ. 4054. Mycelium maculas nigras, orbiculares vel irregulares efficiens, ex hyphis densissimè intricatis, atro-brunneis, 8-9 latis, compo- situm. Hyphopodia rara, axilia, unilateraliter expansa, scilicet gib- bosa. Perithecia numerosa, atra, conlextu radiato, stellatim dehis- centia, 60-80z in diam. Asci non visi. Sporæ oblongo-ellipticæ, brunneæ, supernè rotundatæ, infernè leviter attenuatæ, loculis, æqualibus, ad septum valdè constrictæ, 26-28X 11-13. Hab. — Ad utramque paginam foliorum fruticis indeterminati. 5 2° > HE] 2559 955 BULL. DE LA SOC MYC. DE FRANCE. e en? Chr °e CCS Cie E A. Gaillard, del. 4. ASTERINA HEMISPHÆRICA Cail. — 2. A. ASPERULISPORA Gill. 3. À GIBBOSA Gail. — 4. À SCHMIDELLE Gaill. GENRE ASTERINA. 181 Brasilia: Tuberao Mens. Apr. 1890. Leg. E. Ule, sub. n. 1020.— Commun. O. Pazschke. Obs. — Celle espèce très curieuse se distingue des autres Aste- rina à hyphopodies axiles (4. inæquulis Mig., A. nodulosa Speg.) par les spores, et ce caractère spécial des hyphopodies, de faire saillie d’un seul côté du mycelium. A. SCHMIDELIÆ Gaill. nov. spec. in Pazschke Fung. Europ. 4055. Mycelium maculas nigras, parum manifestas, indeterminalas, ef- ficiens, ex hyphis laxé intertextis, 7-8g latis, brunneis, compositum. Hyphopodia numerosa, conica, 8-10X8y. Perithecia sparsa, oculo nudo conspicua, atra, conlextu radialo, ambitu hyphis adnatis, si- nuosis, fimbriato, stellatim dehiscentia, 120-150y in diam. Asci sub- globosi, supernè incrassali, 60X55y, 8-spori. Sporæ ovalo-ellip- ticæ, ad septum valdè consirictæ, intensè brunneæ, utrinque rotun- dalæ, gemmis sub-hyalinis conspersæ, loculis inæqualibus : supe- riore sub-globoso, 18-20X15-18, inferiore basin versus altenualo, 14-15 X 13-1472. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Schmideliæ cujusdam. Brasilia: Tuberao. Mens. Aug. 1890. — Les, E. Ule. sub N. 1018. Commun. O0. Pazschke. Obs. — Geite espèce se distingue de toutes les Asterina à spores échinulées par l'inégalité des loges de la spore. EXPLICATION DE LA PLancue XII. Fig. 1. — Asterina hemisphærica. — Mycelium. — 1 Thèque, — 1 Spore isolée. Lig, 2. — À, asperulispora. — Spore. — 2 Mycelium. Eig. 3. — À. gibbosa. — Mycelium. — 31 Spores, Lig. 4, — 4, Schonidelix,. — Spores. — #1 Mycelitun, Sur une lipase végétale extraite du Penicillium glaucum. Par M.E. GÉRARD, professeur agrégé à la Faculté de médecine et de pharmacie de Toulouse. En prenant connaissance des notes que M. le professeur A. Gau- thier a présentées à l’Académie des sciences, et de celles que M. Hanriol a données à la Société de biologie, j'ai eu l'idée d’ex- périmenter l’action des ferments solubles du Penicillium glaucum sur la monobutyrine. Ces ferments avaient été préparés en 1893,au cours d’un travail paru celte même année dans les Comptes-Rendus de la Société de Biologie [9], n°5, p. 65, ayant pour titre : Sur un ferment analogue à l’émulsine rencontré dans le Penicillium. Voici mes expériences nouvelles : 1° Le 15 janvier 1897, à 3 henres du soir, on met dans un ballon 100 ce d'eau distillée, 2 gr. de monobutyrine. Ce ballon sert de té- moin. 29 Le même jour, on met dans un autre ballon 100 cc d’eau dis- tillée, 2 gr. de monobutyrine et O gr. 30 du mélange des ferments solubles du Penicillium, extraits en janvier 1893. Le 16 janvier, on dose l'acidité à la fois dans le ballon témoin et dans le ballon renfermant le ferment soluble. L'acidité dans le ballon témoin est représentée par Oct 4 de solution décime de po- tasse pour 10 cent. cubes de liquide; cette acidité due à une petite quantité d'acide butyrique libre renfermée dans la monobutyrine incomplètement puriliée, ne varie pas les jours suivants. Au con- traire, le ballon avec ferment donne comme acidité, pour 10 cent. cubes de liquide, exprimée en solution déci-normale de soude : DeMéranvier tacite EEE ee PE Er Ne POERE EU Le 16 — RE DA Re DT dé le Le 18 — ere Re en no De il Le 24 — Te Ra 2&5 En conséquence, les ferments extraits du Penicillium glaucum renferment la lipase de M. Hauriot ou un ferment très analogue. # VLTUNT PIE TT. PENICILLIUM GLAUCUM. 182 Le Penicillium, cultivé sur liquide Raulin additionné de mono- butyrine, met aussitôt en liberté de l'acide butyrique libre, ce qui pouvait être prévu, étant donné les expériences précédentes. M. W. Sigmund (Honal. f. Chem. t. XIII, p. 567) a publié une Note où il essaye de montrer que les ferments qui dédoublent les glucosides, comme l'émulsine, dédoublent égalementles corps gras. Comme les ferments du Penicillium glaucum renferment de l’émul- sine, j'ai voulu voir si l'émulsine décomposait la monobutyrine; je n’ai pas obtenu de saporification appréciable, J'ai été averti que M. Camus vient aussi d'observer que le Peni- cillium glaucum, cultivé sur liquide Raulin, fabrique de la lipase. Recherches sur la matière $rasse de la levure de bière, Par MM. E. GÉRARD et P. DAREXY. Dans les nombreuses analyses de la levure de bière qui ont été faites, les auteurs se sont simplement allachés à déterminer la teneur en malière grasse de la levure, mais la composition de celte graisse n’a pas élé élablie. Nos recherches ont porté principalement sur l'examen des acides gras solides appartenant à la série saturée. Celte matière grasse a élé retirée de la levure par l’un de nous, en poursuivant l'étude de la cholestérine (1) qui y est contenue. Voici le mode d'extraction qu’il a adopté : 30 kilog. environ d’une levure, renfermant de 70 à 72 p. 100 d’eau, sont délayés dans une grande quantité d’alcool à 96e. Le mélange élant essoré, le résidu alcoolique se dessèche ensuite faci- lement à une température de 40 à 507. La dessiccation directe à l'éluve ne pouvait être employée, car, pour être complète, elle nécessite un temps très long, et la cholestérine de la levure de bière est essentiellement altérable par l’action simultanée de l'air E. Gerard. Sur les cholestérines des Cryptogames. Journ. de pharm. et chim. [6], t. [, p. 601. Bull. Soc. Myc., t. XIII, p. 19. 184 E. GÉRARD ET P. DAREXY. et de la chaleur. Après pulvérisation, le résidu est additionné de sable et lessivé avec de l’éther sec. D’un autre côté, la liqueur composée d'alcool étendu par suite de la déshydratation de la levure, est dislillée, la solution aqueuse restant est agilée avec de l’éther. Les liquides éthérés provenant de ces deux traitements contiennent, entre autres produits, la malière grasse et la choles- térine. Par distillation, on obtient un résidu brunàtre, très coloré, que l’on redissout dans l’éther de pétrole; il reste à l’état insoluble un produit à consistance de térébenthine, n'ayant aucune analogie avec les corps gras. La solution éthérée, filtrée et évaporée, donne une matière grasse brun rougeâtre, semi-liquide, de réaction acide. Saponification. — Cette opération a été effectuée par la soude en solution alcoolique. Après ébullition de deux heures au bain- marie, on distille l'alcool. Le savon obtenu, dissous dans l’eau, est traité par de l'acide sulfurique dilué; les acides gras viennent surnager sous forme d'un liquide huileux, se prenant par refroidis- sement en une masse bulyreuse jaunâtre. Ces acides gras sont séparés et desséchés dans le vide. [ls sont constitués en majeure partie par des acides fixes. Composition des acides gras. — (a) Acides gras fixes. Les acides bruts obtenus précédemment sont redissous dans de l’éther de pétrole, afin de séparer certaines matières colorantes qui viennent les souiller La solution éthérée, filtrée après un repos de vingt- quatre heures, est distillée. Les acides gras, encore colorés, sont transformés en sel de soude. Le savon sodique. dissous dans l’eau, est précipité par le sous-acétate de plomb Le savon de plomb est lavé à l’eau distillée bouillante, puis séché dans le vide. On le pulvérise et on l’épuise par l’éther sec, qui dissout les sels de plomb des acides de la série oléique. Le résidu insoluble dans ce traite- ment forme, aprés dessiccation, un produit très blanc, pulvérulent, - constitué par les sels de plomb des acides gras solides. Ge précipité est traité par l’acide chlorhydrique dilué et bouillant pour mettre les acides gras en liberté. On obtient une masse huileuse, se concré- tant en partie par le refroidissement. Ces acides, lavés par fusion dans l'eau chaude, sont dissous à chaud dans de lalcool à 95°. Celle solution alcoolique, abandonnée à elle-même dans un endroit MATIÈRE GRASSE DE LA LEVURE DE BIÈRE. 189 frais, se prend en une masse cristalline. Ces cristaux sont lavés à l'alcool à 80° et desséchés dans le vide. Ils fondent à 47e. Pour séparer les divers acides qui les constituent, nous avons employé la méthode des précipitations fractionnées de Heintz (1). A cet effet, la matière cristalline est dissoute dans une quantité suffisante d'alcool pour que la dissolution s'effectue aisément à la température du laboratoire. La liqueur alcoolique portée à l’ébul- lition est précipitée par une solution alcoolique également bouil- lante, de 0 gr. 15 d’acétate de baryte. Cette quantité de sel barytique ajouté correspond au 1/20° environ du poids total des acides mis en expérience. Le précipité cristallin formé est séparé au bout de vingt-quatre heures et lavé à l'alcool ; on continue dans les eaux-mères alcooliques des précipi- lations semblables, jusqu'à ce que l’on n'obtienne plus de pré- cipité. Chacun des sels barytiques insolubles est desséché, puis décom- posé par l’acide chlorhydrique dilué. Le point de fusion de l’acide gras est déterminé après crislallisation dans lalcool. Voici les résultats obtenus : 19 Précipitation. Point de fusion de l'acide... .... 549 2e — RON TR ne 54° 3° — ne du LE R Menciss 56° 4o — a DE I EN dre ce 51° 0 — — EAP GTR 960-570 Ce dernier précipité ne s’est formé qu'après neutralisation de la solution alcoolique par quelques gouttes d’ammoniaque. Après cinq précipitations successives, la liqueur ne précipitant plus par une nouvelle addition d’acétate de baryte, est distillée. Il: reste un résidu cristallin qui est décomposé par l'acide chlorhydrique dilué. L’acide surnageant, lavé à l’eau, est mis à cristalliser dans l'alcool à 80°. Les cristaux fondent à 60-61°. A priori de l’examen de ces points de fusion, il semblerait que (1) Aeïintz-Poggend. Ann., t. LXXXVII, p. 269; t. XC, p. 137 ; t. XOII, p. 429 et 588. — Ann. de Phys. et de Chim., [3], t. XXXVII, p. 364. 186 E. GÉRABD ET P. DAREXY. les acides fondant entre 54° et 56-51° doivent avoir la même com- position, d’autant plus que ces divers produits réunis et soumis ensuite à de nouvelles précipitations fractionnées donnent des acides fondant toujours entre 54° et 56°. Mais l’un de nous (1) a remarqué que les premiers précipités formés dans uu mélange d'acide gras provenant de graisses bien différentes, donnaient un produit fondant presque toujours entre 55-56°. Ce dernier est généralement constitué par un mélange à parties égales d’acide stéarique et d'acide palmitique. Si on renouvelle sur un tel mélange les précipilalions fractionnées, soit à l’acétate de magnésie, soit à l'acétate de baryte, on ne réussit que très difficilement à séparer des produits purs. Il faut, au préalable, détruire ce mélange constant par des cristallisations successives : on oblient ainsi des corps fondant entre 63-64° que l’on traite -ensuite par la méthode des fractionnements. Par suite, nous avons soumis à des cristallisations successives les produits réunis des précipités 1, 2, 8, 4 et 5. Le point de fusion des premiers cristaux séparés est de 68-690, très voisins de celui de lacide stéarique : 69°,5. Les eaux-mères concentrées donnent de nouveaux cristaux qui fondent à 64-65°; ces nouvelles eaux- mères abandonnent d’autres cristaux fondant à 60-610. Les acides fondant à 68-69° et ceux fondant à 60-6le sont respectivement pré- cipités par l’acétate de baryte. Les sels déposés sont recueillis, lavés à l'alcool et desséchés. Voici les résultats des dosages de baryum effectués sur chacun de ces sels : Trouvé Calculé pour \ ETS 18 35 2 1° Matière... 0 gr. 179 A AP RS S0: Bar... 0 gr. 059 Ba. p. 100... 19,36 19,54 Point de fusion de l’acide séparé : 68-G0e. Trouvé Calculé pour AT | 46 31 2 do Matière. 0 gr, 240 Ne . SOMBA ETES 0 gr. 086 Ba. p.100... 21,06 2,1% Point de fusion de l’acide séparé : 60-61°. (1) E. Gérard. — Sur l'acide saturique. — C. R. Ac. des Se., t. UXX, p. 565, 1895. MATIÈRE GRASSE DE LA LEVURE DE BIÈRE. 187 Les acides gras fixes de la matière grasse de la levure de bière sont donc formés d'acide stéarique et d’acide palmitique. Il est très vraisemblable que ces deux acides y sont en égale proportion. Les précipités barytiques obtenus étant tous formés d’un mélange à parties égales d’acides stéarique et palmitique, si ce dernier avait élé en excés, l'acide palmitique eût été précipité en dernier lieu dans nos séparations par la méthode de Heintz. Ces résultats confirment,une fois de plus, l’observalion faite par l’un . de nous, sur la composition de ce mélange d’acides gras fondant à 55- 56°,et sur la difficulté que l’on éprouve à séparer des produits purs. (b) Acides gras volatils. — La liqueur acide, provenant de la séparalion des acides gras mis en liberté dans le savon sodique, est saturée par du carbonate de soude et évaporée à siccité. Le résidu salin, traité par l’acide sulfurique dilué, est distillé. Le liquide qui passe à la distillation est légèrement opalescent, très acide et possède une odeur bulyreuse très marquée. Le distillat renfermant les acides volalifs est saturé par l’eau de baryte et évaporé au bain-marie. On obtient un faible résidu dans lequel on n’a pu rechercher que l’acide butyrique et dont l’existence a été décelée par formation d’éther butyrique caractérisé par son odeur d’ananas. Là seulement se borne la recherche sur les acides gras volatils par suite de l'impossibilité matérielle et de la difficulté d'obtenir une plus grande proportion de malière grasse, si rare par elle-même. Recherche de la glycérine. — La glycérine a été recherchée dans les eaux-mères acides provenant de la séparation des acides gras résultant d’une nouvelle saponification. Ces eaux-mères sont satu- rées par le carbonate de soude, la liqueur est évaporée au bain- marie presque à siccité. On traite le résidu de cette évaporation par un mélange de deux parties d'alcool absolu et d’une partie d’éther. La solution éthéro-alcoolique évaporée donne quelques goultes d’un produit sirupeux, légèrement coloré, présentant les réactions de la glycérine. En résumé, la matière grasse provenant de la levure de bière renferme de l'acide stéarique et de l’acide palmitique avec une petite quantité d'acide butyrique. Ces acides se trouvent en partie à l’état d’éthers glycériques et, très vraisemblablement aussi, en partie à l’état d'acides libres. Monstruosité d'un Lentinus par M. J. DE SEYNES. J’ai l'honneur de présenter à la Société un échantillon de Lenti- nus offrant une disposition tératologique qui m’a paru intéressante. Les cas de monstruosité sont assez fréquents chez les Lentinus pour que le fait seul d’une aberration de développement chez une espèce de ce genre ait quelque chose d’inattendu, mais ce cas par- liculier peut éclairer d’autres dispositions tératologiques dont les réceptacles d'Hyménomycèles offrent des exemples. L’échantillon monstrueux que j'ai eu sous la main, appartient à une espèce nou- velle, voisine des L. velutinus et africanus Henn., elle est origi- naire de la vallée de l’Ogowé dans le Congo; je lui ai donné le nom de L. holumbrinus. Ce Lentinus épixyle présente un fragment du bois sur lequel il a poussé. Du point d'insertion s'élève un stipe de 4 centimètres et demi de longueur, légèrement courbé en S, aplati et allant en s’élargissant vers le sommet, il présente un aspect tout à fait sem- blable à celui des tiges de phanérogames qui ont subi la déforma- tion connue sous le nom de fascialion. Celle disposition du slipe montre que la tendance tératologique s’est prononcée à l’origine du développement du réceptacle; il importe peu de se demander si la déformation du stipe doit être attribuée à une cause interne ou à une action extérieure tout accideatelle, mais ce qu’il faut recon- naitre, c’est qu’elle indique une tendance tératologique nettement accusée avant les développements ultérieurs qui auraient dûù aboutir à la formation du chapeau. Le sommet de ce stipe monstrueux porte cinq pelits réceptacles normaux quant aux dispositions des slipes, des chapeaux, des la- melles. Les rapports et les caractères de chacun de ces réceptacles produisent, sans aucune altération de forme ou de couleur, le facies propre aux réceptacles typiques sauf la dimension, ils sont disposés comme les branches d’un candélabre ; deux naissent un peu plus bas sur les côtés et trois sur le sommet du stipe, mais ce qui a fixé surtout mon attention, c’est qu'au dessous du point d'insertion de tous les stipes on distingue un bourrelet petit et mince, une sorte de collerette qui représente comme les vestiges très rudimentaires MATIÈRE GRASSE DE LA LEVURE DE BIÈRE, 189 de la marge d’un chapeau, quelques plis longitudinaux tiennent la place de lamelles qui sont décurrentes dans celte espèce. En émergeant ainsi au dessus du niveau auquel le chapeau normal aurait dù se développer, les pelits réceplacles secon. daires indiquent qu’il y a ici plus qu'une simple ramification du stipe primitif hyper- trophié,ce qui se rencontre fréquemment, mais il y à eu aberration de développe- ment du chapeau lui-même et on peut supposer qu'avec un développement plus grand du chapeau la réduction du nombre des réceplacles secondaires élait inévita- ble, les hyphes qui les composent auraient élé employées pour former la trame du chapeau, mais la tendance à la ramifica- lion aurait pu se conserver et produire un accident téralologique,dans lequel le cha- peau serait surmonté d’un ou deux petits Re 0) Re réceplacles supplémentaires paraissantim- "hoimmprinue plantés à la surface du chapeau. De Seynes. La théorie qui rattache à une prolifica- Rae D Gb ie Hot lion où à un simple cas de ramificalion le réceptacle.— S, stipe aplati l'existence d’un petit réceptacle supplé- te des J a marge du chapeau surmontée mentare surmontant un plus grand, Sem- qes cinq petits réceptacles sur- ble être ici prise sur le fait ; les hyphes numéraires. qui soul au dessus du plan de formation du chapeau se sont organisées en cinq réceplacles au lieu de ne former qu'un seul chapeau ; il faut en outre remarquer que cette mulliplication des chapeaux accompagnant l'hypertrophie du stipe primaire, reproduit ce qui se passe dans les phénomènes de fas- cialion, dans lesquels la déformation de la tige s'accompagne d’une mulliplication des appendices. Bien qu'il n’y ail aucune analogie à élablir entre les petits chapeaux surnuméraires el les appendices des phanérogames par rapport à un axe, on ne peut s'empêcher de pen- ser à quelque analogie intime dans les procédés physiologiques qui président à ce phénomène lératologique. NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR Jean-Louis LUCAND Capitaine en retraite, Officier de la Légion d'Honneur Vice-président de la Sociélé d'Histoire naturelle d'Autun, Membre de la Société Mycologique de France, etc. par le Dr X. GILLOT. La Société Mycologique de France a perdu l’un de ses membres fondateurs, le capitaine Lucand, qui a suivi de près Barla et Gillet dans la (ombe, qui fut, comme eux, un de nos imagiers mycolo- gistes français les plus distingués, et dont la vie et l’œuvre méritent bien quelques lignes de souvenir. Lucand, Jean-Louis, né à Beauvilliers (Yonne), le 11 novembre 1821, passa son enfance à Rouvray (Côte-d'Or), où ses parents, petits commerçants, ne purent lui faire donner qu'une instruction pri- maire. [1 se fit remarquer à l’école communale par son intelligence, son ardeur au travail,son habileté manuelle et son goût pour le des- sin. À l’âge de 21 ans,se sentant peu de dispositions pour les métiers d’arlisan, il choisit la carrière militaire. Incorporé, le 14 juillet 1842, au 29° régiment d'infanterie à Dijon, il y resta définilivement, y conquit successivement Lons ses grades, et fut nommé lieutenant en 1858. Il s'occupait de travaux de topographie militaire qui lui valurent, à deux reprises, les félicitations de ses chefs, et prit part aux campagnes de Rome de 1860 à 1866. Nommé capilaine et che- valier de la Légion d'Honneur en 1866, il se trouvait à Paris au moment de la déclaration de guerre contre l’Allemagne en 1870. Le 29 de ligne, affecté au 3° corps d'armée, prit une part glorieuse aux combats de Borny, de Rezonville et de Saint-Privat, et la compagnie du capitaine Lucand se distingua notamment par la défense légen- daire de la ferme de Moscou. Il souffrit toutes les faligues physi- ques et morales de l'investissement sous Metz et, à l'heure néfaste de la capitulation, fut interné le 4 novembre 1870 comme prison- nier de guerre à Coblentz. Rentré en France à la conclusion de la NOTICE BIOGRAPHIQUE. - 191 paix, il rejoignit son même régiment, le 29e de ligne et y fut récom- pensé par la croix d’officier de la Légion d'Honneur pour ses bril- lants faits d’armes (1871). Mais sa santé ébranlée le porta à faire valoir ses droits à la relraile qui lui fut accordée à Toulouse, sa dernière garnison, le 20 mars 1873. Rentré à Rouvray et marié, Lucand, après la perte de ses vieux parents, vint s'établir en 1874 à Autun (Saône-et-Loire), où ses bril- lants états de service, l’honorabilité de sa vie, l’affabilité de ses ma- uières, la fermeté de son caractère, lui conquirent l'estime générale de ses concitoyens. Il y remplit les fonctions de conseiller municipal et de membre de la commission administrative des hospices jusqu’à sa mort survenue subitement le 19 novembre 1896. Si Lucand fut un soldat vaillant, il fut également un savant bola- niste. Doué d’aptitudes spéciales pour le dessin, et d’un goût inné pour les sciences naturelles, il eut la bonne fortune de rencontrer en 1864, à Montluçon (Allier), où il tenait garnison, le D' Thévenon, médecin-major au 29° de ligne, botaniste bien connu par ses herbo- risations en Corse et en Algérie, ami de Léveillé et de Cordier, auxquels il envoyait les dessins des Champignons qu'il rencontrait autour de Montluçon. Le Dr Thévenon fut l’iniliateur de Lucand en botanique et en mycolosie, et bientôt l'élève eut dépassé le maitre. La passion de Lucand pour la botanique ne fit que s’accroîlre avec les années ; il se constitua, pendant les loisirs de la vie de garnison et même au cours de ses campagnes, un important herbier, el, quand il demanda sa mise à la retraite, un de ses principaux mobiles fut de se consacrer entièrement à la botanique et en particulier à l’é- tude des Champignons supérieurs. Il s'adonna d’abord, en phanérogamie, à l'étude des genres liti- gieux, aux espèces polymorphes : des Menthes, avec Boreau et Dé- séglise, des Roses avec Crépin, Déséglise et Ozanon, des Ronces avec l’abbé Boulay, et publia un certain nombre de formes nou- velles sous sa signature ou celle de ses amis. Il fut un des membres actifs de l'Association rubologique, de la Société Rochelaïse, ete, et compla, parmi ses correspondants, les noms des botanistes français les plus connus : Behrer, Boreau,Contejean, Debeaux, Feuilleaubois, Foucaud, Paillot, Pérard, Royer, Rouy, Timbal-Lagrave, Warion, etc. Mais le goût parliculier que le Docteur Thévenon avait su lui ins- 192 XCD LOS pirer pour la Mycologie amena peu à peu Lucand à se consacrer plus exclusivement à la recherche des Champignons supérieurs, des Hyménomycètes, les plus intéressants et les plus utiles de tous. Il acquit un réel talent dans la reproduction des Champignous par le dessin en couleur, et, encouragé par ses amis et correspondants, 1l entreprit de publier une série de planches exécutées d'après nature sous le titre de Figures peintes de Champignonsde la France, suites à l'Iconographie de Bulliard. Le premier fascicule, composé de 25 planches, paru en 1881, fut suivi de seize autres (1881-1895), et celle publication, interrompue seulement par la mort, a illustré la Mycologie française de 425 planches de Champignons Hyménomy- cètes, la plupart inédits ou mal représentés, du moins dans les ou- vrages français. Toutes ces planches ont été exécutées à la main par Lucand lui- même, sans le secours d’aucun procédé mécanique. Ii dessinait d’abord puis peignait à l’aquarelle les espèces récoltées par lui ou envoyées par ses élèves et correspondants : Bigeard, Bouvet, Bour- dot, Feuilleaubois, Flageolet,Gillot, M. de Laplanche, Roiïdot-Errard, Mme Daulnoy, etc. Il découpait ensuite dans un fort papier la figure décalquée du Champignon en autant de segments partiels que de couleurs différentes; il étalait successivement au pinceau ou à la brosse les couleurs juxtaposées, puis achevait les retouches et les accessoires au pinceau. Cette manière de faire, qui tient à la foisde la peinture orientale, du lavis et de l’aquarelle, constituait un pro- cédé spécial, qui a fait de l’Iconographie de Lucand une œuvre ab- solument originale, et représentant une somme énorme de travail persévérant, puisqu'il a exécuté à lui seul plus de 12.000 planches distribuées à ses souscripteurs. Il a compté parmi ceux-ci les noms les plus autorisés de la France et de l'étranger en mycologie: Barla, Boudier, Cooke, Dumée, Ellis, Gillet, Ménier, Mougeot, Patouillard, Quélet, Roumeguère, Saccardo, etc., qui louslui ont prodigué leurs éloges, leurs encouragements et leurs conseils. Si les critiques adressées à l’œuvre de Lucand, et portant sur l'insuffisance du dessin, la crudité et l’exagération des couleurs, la régularité artificielle des spécimens figurés, elc., sont en partie fon- dées pour quelques-unes de ses planches, il n’en est pas moins vrai que la plupart d’entr'elles sont excellentes, représentant avec une exactitude scrupuleuse el une grande vérité de nuances les espèces FT NOTICE BIOGRAPHIQUE. 193 fongiques du Centre de la France. C’est en effet dans une région li- milée, ayant Autun pour centre, que Lucand a choisi ses modèles. Sur les 425 planches qui composent les Figures peintes de Cham- pignons de la France, 316 appartiennent au département de Saône- et-Loire, 36 à celui de la Nièvre, 24 à celui de l'Allier, 7 au Jura, 6 à la Côte-d'Or, 2 au Rhône, une à l'Yonne, soit un total de 392 espèces pour l’Est de la France. Cest donc un vrai monument que Lucand a élevé à la mycologie de cette partie de la France, d'autant plus que toutes les espèces, bien choisies, éludiées avec le soin le plus consciencieux ont élé revues et contrôlées, dans les cas lili- gieux, par les maîtres de la Mycologie française: Quélet, Gillet, Boudier, ete. Certains groupes, aux espèces nombreuses et affines, y sont spécialement représentés, tels que les genres Tricholoma par 31 espèces; Hygrophorus par 11 espèces ; Mycena, 24; Lactarius, 22; Russula, 30 ; Cortinarius, 63; Boletus, 21 espèces, etc. Les albums comprenant les peintures originales de Lucand, au nombre de 1206 planches, ont été ainsi que son herbier, riche en Champignons desséchés, acquis par la Sociélé d'histoire naturelle d’Autun, ef déposés dans ses collections, au collège d’Autun, où ils pourront {toujours êlre consultés avec intérêt. La Société d'histoire naturelle d'Autun, qui a su conquérirune place des plus honorables parmi les Sociétés savantes des départements par dix années de tra- vaux sérieux et de publicalions de premier ordre, tenait d'autant plus à conserver l’œuvre botanique de Lucand, que celui-ci en a été l’un des membres fondateurs, un des premiers vice-présidents, el n’a jamais cessé de s'intéresser à ses succès. Il était également membre de la Société des sciences naturelles du département de Saône-et-Loire, de la Société française de botanique et de la Société Mycologique de France, à laquelle il a appartenu depuis sa fonda- tion, dont il fut vice-président à la session extraordinaire tenue à Autun en 1886, et qu’il représenta depuis comme Président de la section du Centre de la France. On comprendra facilement que,dépourvu de l'instruction prélimi- naire suffisante, arrivé à force de volonté et de travail à surmonter les difficultés des études scientifiques, plus habile à manier le pin- ceau que la plume, Lucand ait peu écrit. Il à fourni cependant de nombreux documents à ses correspondants : à A. Pérard, pour le Calalogue raisonné des plantes de l'arrondissement de Montlucon 194 X. GILLOT. (1871); à Dézéglise pour l'étude des Roses, à l'abbé Boulay pour celle des Ronces, à M. de Laplanche pour son Diclionnaire icono- graphique des Champignons (1894) etc. À part deux courtes notices mycologiques et quelques notes sur des plantes récoltées et distri- buées par lui, Lucand s’en est rapporté à une collaboration dont il a bien voulu m'honorer et dont on me permellra de dire quelques mots. Depuis l'installation de Lucand à Autun, une amitié qui m'a loujours élé précieuse et qui ne s’est jamais démentie, nous a fait entreprendre en commun des études botaniques, aussi hien pour les plantes phanècogames et plus spécialement les genres litigieux Rubus, Rosa, Mentha, que pour les Champignons. On trouvera ei- après la liste des publications qui ont été le résultat de cette colla- boration active, commencée en 1871 par une note sur les Champi- gnons récoltés dans les environs d’Aulun el nouveaux pour le dépar- tement de Saône-et-Loire, pour aboutir au Catalogue raisonné des Champignons supérieurs (Hyménomycèles) des environs d'Autun et du département de Saône-el- Loire, ouvrage couronné par Académie des Sciences (prix Montagne, 1892), et qui devait être comme le texte des publications iconographiques du capitaine Lucand. C'est à lui qu'en doit done revenir le principal honneur. Et je me plais à rendre ce dernier hommage à la mémoire de nolre regrelté collègue qui fut un valeureux soldat, un excellent ciloyen, un travailleur acharné, un savant modeste el un parfait honnête homme! Le nom de Lucand sera du reste conservé dans la science par un certain nombre d'espèces botaniques qui lui ont été dédiées: Rosa Lucandiana, Déséglise et Gillot, Bull. soc. roy. bot. Belg. XIX (1880) p. 28; Rubus Lucandi Boulay et Gillot, Rubi proes. Gallici exsicc. fase. 2 (1896) n° 80 ; Mentha Lucandiana Pérard, Catal. rais. pl. Montluçon (4871), p. 147 ; Hygrophorus Lucandi C. Gillet, Revue Mycol. LIT (4881), n° 11, p. 7 et pl. XXVIT; Zepiola excoriala (Schæff.) Fr. var. Lucandi Quélet, Catal. Champ. S.-el-L. p. 46 et Lucand, Fig. peintes pl. 52; Russula sanguinea (Bull.) Fr. var. Lucandi Quélet; Catal. Champ. S.-et-L. p. 142 et Lucand, Fig. peintes pl. 168. NOTICE BIOGRAPHIQUE. 195 BIBLIOGRAPHIE Publications botaniques du capitaine Lucand 4° Différentes notes dans les Bulletins de l'Association rubologi- que publiés par l'abbé N. Boulay (1878-1891) et dans les Bullelins de la Société Rochelaise({8$1-1881) sur les Rosa Æduensis Désésl. et Gillot, R. Lucandiana Dés. et Gillot, R disporieis Lucand et Ozanon (1881), R. minuscula Oz. et Gillot (1882), R. subolida Désègl. (1886), Galeopsis glabra Des Elangs (1881), Centranthus Lecoqii Jord (1882) Hieracium conicum. Arvet-Touvet (1887). 20 La couleur chez les Champignons et le peu d’accord entre les descripteurs sur les qualificalifs qu'ils ont employés pour les pré- ciser in Revue française de botanique, IV (1885-1886) p. 81. 3 Champignons comestibles el vénéneux des environs d’Autun, in Bull. de la Soc. Mycol.de France, IT (1886), n° 3, p.35 et extr. 8 p. 4° Figures peintes des Champignons de la France, suites àl'Icono- graphie de Bulliard, publiées de 1881 à 1895 en dix-sept fascicules de 25 planches chacun, format 0,32X0,25 ; au total 425 planches coloriées à la main. Publications mycologiques en collaboration avec le Dr X. Gillot. {0 Champignons récoltés de 1875 à 1877 aux environs d'Autun et qui ne sont pas indiqués dans le Catalogue des plantes cryptogames cellulaires du département de Saône-et-Loire de Grognot, in Mé- moires de la Soc. des Se. nat. de S.-et-L. IV (1880) p. 30 avec trois planches chromolithographiées (Lepiola rhacodes, Tricholoma tumidum, Gollybia maculala). 20 Additions à la flore mycologique du département de Saône-et- Loire, in Revue Mycol. III (1881) p. 3. 3 Nouvelles additions à la flore mycologique du département de S.-et-L. Ibid. VIT (1885) p. 32. 196 X. GILLOT. 4° Nouveau supplément au Catalogue des Champignons des envi- rons d’Aulun, ir Bulletin Soc. bot. de France, XXIX(1882), p.XVII. 5° Liste des Champignons Hyménomycèles nouveaux pour le dé- partement de Saône-et Loire, in Bull. Soc. Mycol. de France, n°: (1886), p, 100. 6° Catalogue raisonné des Champignons supérieurs (Hyménomy- cèles) des environs d’Autun et du département de Saône-et-Loire. Autun. 1891. in-8 482 p. et 6 planches chromolithographiées. — Ouvrage couronné par l’Institut de France (Académie des Sciences), pris Montagne, 1892. VARIÉTÉS Distinctions honorifiques. — A l’occasion du Congrès annuel des Sociétés savantes, A1. Boudier, l'un des fondateurs et ancien Prési- dent de la Société mycologique, s’est vu décerner la rosette d’Officier de l’Instruction publique, récompense méritée depuis longtemps déjà, par ses remarquables travaux sur les Champignons. La Société mycologique, heureuse el flattée de cette distinction accordée à l’un de ses membres aussi modeste qu’éminent, lui envoie l'expression de ses plus sincères félicitations. Au nom de M. Boudier doit se joindre celui de notre excellent collègue, M. Gomont, plus connu pour ses travaux distingués sur les Algues, qui a obtenu les palmes d’Officier d’Académie au même Congrès. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXV Séance du 6 Mai 1897. Présidence de M. Rozr, Président. La séance est ouverte à 1 h. 50, sous la présidence de M. Roze, président. Le procès-verbal de la séance précédente, lu par le Secrétaire général, est adopté à l’unanimité. La correspondance imprimée comprend : Bulletin de l'Herbier Boissier. Bulletin de la Sociélé zoologico-bolanique de Vienne. Bullelin de la Sociélé royale de Belgique. M. Roze lit ensuite deux lettres, l’une de M. Fremont, 43, rue de Seine, l’autre de M. Salomon, 8, rue Deguéry, demandant, avec leur admission à la Société, des renseignements sur son fonclion- nement. La Société botanique de Lyon écril pour remercier d’avoir bien voulu accepter l'échange avec sa publication. MM. Lutz et Javillier, présentés dans la séance d'avril, sont admis comme membres tilulaires à l'unanimité. A1. Roze se fait l'interprète de la Société pour adresser ses plus vives félicitations à M.Boudier, nommé officier de l’Instruction pu- blique, et M. Gomont, nommé officier d’ Académie. M. Boudier expose à la Société une révision des caractères des Morilles, surtout au point de vue des caractères de famille et de sections, mal indiqués dans les ouvrages spéciaux. Il dépose son travail pour le prochain Bulletin. XXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Après quelques questions de A. Bertrand, M. Roze remercie M. Boudier de son intéressant travail, et prend la parole pour exposer la suite de ses recherches sur le Pseudocommis Vilis Debray qui ést excessivement fréquent par les temps humides, au printemps et en été. I aftaque un grand nombre de plantes les plus diverses, et produit sur les feuilles des taches jaunes puis brunes, M. Roze re- met une note pour le Bulletin. La suite de l’ordre du jour appelle la discussion sur la session extraordinaire de 1897. Le principe de la session à Paris étant adinis, après une discus- sion assez longue entre les membres présents, on décide que la session extraordinaire se liendra entre les dates du 25 septembre et du 16 octobre. Unë exposition sera organisée au siège social, un dimanche et un lundi qui devront être compris dans la durée de la session el interrompre la série des excursions fixées à cinq jours environ. M. Dumée pense que le dimanche d’exposition une conférence de vulgarisation pourrait être faite dans la salle contenant les cham- pignons exposés. La Société décide que la fixalion définitive des heures et jours d’excursion aura lieu dans la séance de seplembre, et que tous les membres, déjà prévenus dans le prochain Bulletin de juin, rece- vront une circulaire spéciale définitive. M. Julien propose à la Société d’acheter un microscope, qui per- meltrail aux auleurs de communications d'apporter leurs prépara- tions microscopiques el de montrer ainsi aux membres présents les particularités qu'ils viendraient de signaler. M. Perrot appuie fortement l’idée de M. Julien dont la réalisation deviendrait un attrait de plus pour nos séances, .el un enseignement continuel pour les jeunes travailleurs, que le manque de lemps prive souvent du plaisir d'apprendre pratiquement ce que les ou- vrages leur enseignent théoriquement. Il est bien entendu, comme le fait remarquer 4. Palouillard, qu'en aucun cas, un auteur ne pourrait s'appuyer sur l'examen rapide de ses préparations ainsi fail par ses collègues, pour donner à son opinion scientifique un appui officiel. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XX VII Sur la demande du Secréleire, celte question de 4. Julien, prise en sérieuse considération, est renvoyée à la séance de septembre. M. Boudier demande l’achat de quelques ouvrages de détermi- nalion, qui devront rester à la Bibliothèque. — La Société le prie de désigner les meilleurs ouvrages qui seront achetés suivant ce très juste désir. Sont présentés, comme membres litulaires : M. Palcologos C. Candargy, ex-jardinier en chef de l'Ecole de médecine de Constantinople, habitant à Paris, 24, rue Bonaparte, par AM. Boudier et Julien. M. Frémont, ingénieur agricole, 43, rue de Seine, par MA. Char- penlier et Perrot. Ont élé apportés à la séance les champignons dont les noms sui- vent : Par H. Bertrand : Tricholoma Georgi. Peziza actetabulum. — _vesiculosa. M. Dumée : ; Polyporus annosus. Puceinia Allii (téleulospores et urédospores). Ustilago Vaillantii. M. Michel : Peziza coronaria. M. Roze : Pseudocommis vitis, sur les feuilles de différentes plantes, La séance est levée à 3 h. 45. XXVIIL SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. Séance du 3 Juin 1897 Présidence de M. Roze, Président. La séance est ouverte à | h 45, sous la présidence de M. Roze, président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Bullelin de l'Herbier Boissier. — de la Sociélé zoologico-botanique de Vienne. — de la Sociélé linnéenne de Normandie. —— de la Société des sciences naturelles de l'Ouest. Mycologica ligustica. Exsiccala Hypodermearum Galliæ orientalis (Decus secunda). Ge dernier fascicule, envoi de notre collègue, M. Maire, est accom- pagné d’un herbier contenant les espèces décrites. M. le Président donne lecture d'une lettre de AZ. Gillot, qui envoie pour le Bulletin une notice nécrologique sur le distingué mycologue que fut le capitaine Lucand. M. Gillot donne connais- sance à la Société d’une liste des ouvrages :oncernant les champi- gnons qui composaient la bibliothèque de M Lucand, et qui sont aujourd’hui en vente. La Sociélé adopte ensuite définitivement le projet de session ex- traordinaire en octobre, à Paris ; les membres actifs seront avertis par le Bulletin, puis par une circulaire dans le courant de sep- tembre. M. Paléologos Candargy, 24, rue Bonaparte, et M. Frémont, 43, PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES, XXIX rue de Seine, présentés dans la séance précédente, sont nommés membres litulaires à l'unanimité. La parole est alors à 4/. Gaillurd, pour présenter à la Société quelques nouvelles espèces d’Asterina. M. de Seynes montre à la Société une anomalie intéressante d’un Lentinus peut-être nouveau, originaire du Congo. Le stipe est ramifié à sa parlie supérieure en cinq branches portant des chapeaux secon- daires, et il semble que le chapeau primaire avait déjà commencé son évolution puis avait été arrêté pour laisser croître ces cinq stipes secondaires. M. de Seynes critique la valeur taxinomique de certains caractères considérés comme très imperlants par certains auteurs, pour la détermination de ces genres voisins : Lentinus, Panus, etc. M Boudier dit que les pieds secondaires apparaissent assez fréquemment sur les champignons coriaces, quand leur pied se lrouve blessé, et il cite comme exemple Hydnum auriscalpium, certains Pleurotus etc. A1. Palouillard répond à A1 de Seynes qu'il n’attache pas non plus une grande importance au caractère de dentelure des lames, pour Ja distinction du genre Lentinus. M. Roze lit ensuite une communication, faisant suite aux précé- dentes, et complétant ses éludes sur le développement du Pseudo : commis Vilis de Debray, parasite auquel M. Roze attribue une très grande fréquence sur les végétaux les plus divers. M1. Julien ajoute cependant que les nombreuses taches circulaires des feuilles des Amygdalées (pruniers, cerisiers, amandiers, elc.\, que M. Roze désigne comme devant être rapportées à la maladie de la brunissure, ne lui ont jamais montré au microscope que la forme conidienne de l’Ascophora Bejernicki. Après quelques questions de MM. de Seynes et Malinvaud, sont présentés comme membres titulaires : M. Georges Roüast, rue du Plat, 32, à Lyon Présenté par AM. Boudier et Roze. XXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. le Dr Riel, vice-président de la Société botanique de Lyon, 122, boulevard de la Croix-Rousse, Lyon. Présenté par HA. Boudier et Rolland. M. H. Derbuel, curé de Peyrus (Drôme). Présenté par AM. Quélel et Bourquelot. Ont été apportés à la séance les champignons suivants : Par 11. Dumée, de Meaux : Daldinia concentrica (venant de Tu- nisie, et non encore signalé dans ce pays). Panus”? (originaire de Tunisie). Ramularia Prunulæ. Ramularia Hellebori. Uromyces concentricus. Lentinus tigrinus. Par M. Dupain, de la Motte-Sainte-Heray : Cortinarius bolaris. Collybia dryophila (3 variétés). Inocybe obscura. Par 41. Julien, de Grignon : Ramularia Cynaræ Sacc., sur Cicho- rium intybus. Entyloma fuscum Schræt., sur Glau- cium flavum. Fusicladium pirinum, sur Poirier. Fusicladium dendritium, sur Pom- mier. La séance est levée à 3 heures. Omphalia fibula. Clavaria formosa. Dacrymyces chrysocoma. Gymnosporangium clavariiforme Rus. sur Cralæqus monogyna. Colæosporium Campanulæ. Puecinia coronota (Æcidium), sur Rhamnus catharticus. na à Mere. MP MEUCE SOGLÈTÉ MXCOLOGIQUE DB FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à r heure 1/2, le 1° Jeudi du mois. Jours des Séances pendant l’année 1897. Janvier | Février Mars | Avril Mai Juin | Septembre| Octobre | Novembre Décembre VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. 1“ fascicule. Prix: r0 fr. — 2° fasc. Prix: 3fr. Année 1880. Un fascicule, t. II (très rare)... Prix. 15 fr. Année 1887. Trois fascicules, t. [II......| Le prix de chacun deces È Je volumes est de 10 fr. Année 1888. Trois fascicules, t. IV......) pour les sociétaires, et Années 1889 à 1896 (Tomes VäXlIl,com-) de 12fr. pourles per- sonnes étrangères à la prennent chacune quatre fascicules....| ! Société. Table décennale des matières (tomes I-X) fascicule SUpplémentare PAPA CRERr EC sREUNnetES Print Année 1897. Chaque fascicule (1. XII): ::....... Prix. 5fr. BUREAU POUR 1896 MM. Roze, Président, Sous-Directeur honoraire au Ministère des Finances, 2, route de Carrières, à Chatou(S.-et-Oise). De SEvnEs, Vice-Président. La Duée, deb ï Psrror, Secrél.-général, Chef des Travaux de micrographie à l'Ecole supér. de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris. PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme. GRaAzrANI, Archivisle. HarLay et Rav, Secrétaires des Séances. NOTA. — Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la Société, 84, rue de Grenelle, demanière à arriver la veille des jours de séance. \ © 7 e Lons-le-Saunier, — [Imprimerie et Lithogranhie Lucien Declume, rue du Commerce, 55 * d'impression pouvant étre séparées du fascicule et réunies ensemble. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQU DE FRANCE FONDÉ EN 1885. Xe TOME XIII 5 — Æ HASCICULE. ER RE ES ANNÉE 1897 SE SSP D PARIS HAAUOSIE GE D'ÉAYS OCILETEÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1897 Publié Le 50 Octobre 1897. À 1 Les procès-verbaux des séances de la Société sont publiés en demi-feuilles Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés à M. PERROT, Secrétaire-général de la Société Mycologique de France, 272, Boulevard Raspail, Paris: 12 . “TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS ee. FASCICULE PREMIÈRE. PARTIE N. Paola _Additions au Catalogue des Cheap æ gnons de la lunisie (PL XII). TOTALE E. hoc ....... Recherches rétrospectives sur le Ps à 6 docommis Vitis Debray.......... SÉ2IDUe E. Roze ......: De la présence du Un dans DR les plantes submergées d'eau douce. et dans les plantes marines......... 228. E. Roze. ....... Les maladies de l'Oïdium, de la lave. 2 lure et de l'Anthracnose dans leurs rapports avec le Pseudocommis Vatis | " Ë DÉbraye es tr Rs nés nee G. Delacroix... La Maladie des Chätaroniers en France ‘ ë (étude-préliminaire). 4.2.2. 010 242) DEUXIÈME PARTIE. Procës-verbal de la séance du 2 septembre 1897.....-.... xxx — — HOCOPIE ISO Re ee Î XXXIT — : = 4novembre 1807- . RAR XXXIH Table des procès-verbaux des SÉANCES LUE M ee “xXxvIN Table alphabétique des matières contenues dans le T. XIII. 233 id. ide des espèces nouvelles décrites (F. XI). 23 NOTA \ ° Les confrères ayant changé d'adresse sont priés d'en avertir immédiatement le Secréfaire-général, 272, Boulevard Raspail. 2° Par suite de la réimpression du Bulletin n° 1; la collection de la Société, est aujourd’hui complète (XIII volumes) à la dis- position des Sociétaires pour la somme de 130 francs y compris la table alphabétique des matières des X premières années, =. S'adresser au Secrétaire général, M. Perrot, 272, Boul. Raspail. ÂAdditions au Catalogue des Champignons de la Tunisie, Par M. N.PATOUILLARD. l J'ai recueilli les Champignons indiqués dans celte liste pendant les mois de février et de mars 4897, au cours d’herborisations faites dans les environs immédiats de Tunis, dans la région de Béja et près de Kairouan. Les espèces dont le nom est précédé du signe * sont nouvelles pour la Régence, les autres ne sont signalées que pour les localités ; enfin, j'ai cru devoir mentionner également un certain nombre de formes intéressantes d'Algérie que j'ai récoltées moi-même ou que je dois à l'obligeance de M. Trabut. BASIDIOMYCÈTES. Amanita Pers; Cal. Tun. 19. A: junquillea (Juélet in Bull. Soc. Bol. Fr. [1876], lab. 8, lis. 10; Sace. Syll.N. 1 ; À. vernalis Gillet. Alvérie: Alma, sous les chênes-liège. Omphalia Fr. ; Cal. Tun. 33. “O. rustica Fr. Epicr. 126 (Agaricus) ; Sace. loc. cit. 316. Djebel Djeloud, sur la terre humide. Pleurotus Fr. ; Cat. Tun. 28. P. ostreatus Jacq. ; Cal. Tun. 28. Algérie : Alma, sur le tronc des chênes-liège. Calathinus Quélet; Cat. Tun. 28. G. septicus (Kr.) Quélet : Cal. Tun. 28. Hammam el lif, sur brindilles pourries. 13 198 N. PATOUILLARD. Crinipellis Pat. ; Cat. Tun. 32. C. craterellus Dur. et Lév. (Agaricus) in Explor. sc. Alg. Bot. tab. 31, fig. 5; Pat. Tabulæ n° 6. Algérie : Gorges de la Chiffa, sur petits rameaux pourris. Obs.— La pellicule du chapeau est formée de cellules incolores, très longues, à parois épaisses, tenaces, dont l’extrémilé se relève et forme la pubescence de la plante. Androsaceus Pat.; Cal. Tun. 32. “A. vulgaris Karst. Ærilisk ofvers. Finl. Basidsvampar, 110 ; Marasmius androsaceus Fr. Hym. Europ.441 ; Sacc. loc. cil. 543. Tunis, sur différentes feuilles pourries, à terre. Algérie, Europe, Amérique du Nord. Panus Fr. ; Cal. Tun. 21. P. rudis Fr. Cal. Tun. 21. Algérie : Alma, sur les branches tombées du chêne-liège. Pholiota Fr.; Cal. Tun. 35. ‘P. ægerita Fr. Epicr.164 (Agaricus) ; Cooke Jlustr. tab.153 ; Sacc. loc. cil. 143. Entre le Bardo et Bordj Sebala, sur les souches de Caroubier. France, Italie. Coprinus Fr. ; Cat. Tun. 40. "G. cineratus Quélet in Bull. Soc. bot. Fr. [1816] tab. 9, fig.7 ; Pat. Tabulæ n° 447. Tunis, sur du fumier. France. Polyporus Fr.; Cal. Tun. 41. P. sulfureus Fr.; Zal. Tun. 41. “Forme gastéroconidienne (Ptychogasler auraniiacus Pat. Tubulæ n° 458) ; de Seynes in Assoc. fr. NII, tab. 10. Tunis, sur un tronc de Robinia pseudo acaciu. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 199 Coriolus Quélet, Cat. Tun. 41. *G. unicolor Bull. tab. 501, fig. 3 (Boletus) ; Dædalea Fr. Hym. ÆEurop. 588 ; Sistotrema Pers. Syn. 551. Pont de Trajan, sur les troncs du Schinus molle. Algérie, Europe, Sibérie, Amérique du Nord. Merulius Fr. ; Cal. Tun. 50. M. corium Fr. ; Cal. Tun. 50. Environs de Tunis, branches mortes de Caroubier. Phellinus (1) Quélet Enchirid. 172 et FI. Mycol. 394. *P. rubriporus (Juéletin Assoc Fr. [1880], 9; Polyporus fusco- purpureus Boud. in Bull. Soc. Bol Fr. [1881], tab. 2, fig. 3 (non Pers). Tunisie : du Bardo à Bordj Sebala, sur les troncs de Caroubier. Algérie: Alma, troncs du chène-liège. "P. fulvus Scop. Carn. 469 (non Fr , non Quelet). Var. 5. Robiniæ. Tunis, sur lrones de Robinia pseudo acacia. Chapeau triquètre, ni zoné, ni sillonné, grisâtre, puis roux et enfin noir; trame subéreuse, compacte, zonée ; lübes courts non stratifés, pores arrondis, entiers, pelits, d’abord argentés, puis roux päles. Spores blanches, ovoïdes, lisses, UX82; cyslides nuls ou peu abon- dants. Varie résupiné. Plante de 3-4 cent. de largeur. Diffère de la var. prunaslri par ses tubes courts jamais stralifiés et ses cystides bien plus rares. Xantochrous Pat. Cat. Tun. 51. ‘X. hispidus Fr. Epicr. 458 (Polyporus); Bull. tab. 210, 493. Tunisie: Le Bardo, la Manouba, Bordj Sebala. Commun sur les troncs du murier. Algérie : Bône, Alger ; sur le mème support. (4) Phellinus Quélet loc. cit. comprend des espèces à spores blanches et des espèces à spores jaunes: ces dernières doivent en être séparées et reportées dans la section III du genre X'antochrous (Cfr. Cat. Tun. 52). 200 N. PATOUILLARD. ‘X. Tuniseus n. sp. (ab. XIIL, fig. 4. Tunis, sur tronc de Robinia pseudo acacia. Onguliforme, dimidié, ligneux, gris cendré, puis fauve et enfin noirâtre, villeux ou courtement hispide, à marge gonflée, arrondie, séparée par un sillon bien marqué. Trame dorée, rayonnante, dure, cannelle ou brunâtre dans les parlies profondes. Tubes distants, trametoïdes, à cloisons très épaisses et entières; pores entiersarron- dis. Spores dorées, ovoïdes-arrondies, lisses, mesurant 6-7 X àp ; cyslides nuls. Espèce de 4-5 centim. de largeur, qui a le port de Phellinus ful- vus (Scop). mais qui est plus voisine de X. hispidus par ses spores. Elle varie résupinée (X. fulous Cat. Tun. 53). X. Rheades Pers. (Polyporus) Mycol. Europ. 1,69 sec. Bresad. Fungi Trident. IX, 30, tab. 136. Algérie : Bône. Commun sur les troncs de Tamarix. Mes spécimens présentent quelques différences de forme et de coloration avec ceux de M. Brésadola loc. cil., mais je pense néan- moins qu'ils se rapportent bien à la même espèce, car les caractères tirés de la trame etdes sporessontidentiques. L’habitat sur Tamariæ parail spécial à ce champignon, au moins dans la région méditer- ranéenne : outre la station italienne de Florence (d’où proviennent ceux figurés dans le Fungi Tridentini) et celle algérienne de Bône, M. Trabut m'a dit avoir observé la même espèce sur les troncs de Tamarix dans différentes localités des environs d'Alger. Le réceptacle sort d’une crevasse de l’écorce sous la forme d’un tubercule arrondi, atteignant 8-12 centimètres de diamètre, qui est d'abord entièrement blanc grisûtre ; bientôt il s’allonge en sabot de cheval, son sommet devient roux et celle teinte gagne peu à peu tout le champignon à l'exception de la marge. L’hyménium estplan, d’abord blanc, puis cannelle et enfin brun noir dans la décrépitude. La trame est fibreuse, molle, puis sèche et indurée, mais ne devient ni ligneuse, ni subéreuse, elle est d’un jaune citron qui passe au roux et au brunàtre ; les pores sont arrondis ou sinueux-labyrinthés et séparés par des cloisons minces, fimbriées puis entières. Toute la portion centrale du chapeau est constituée par une masse grume- leuse, très friable, formée d’un mélange de débris de support et d’hyphes et est entourée par la trame. On le trouve parfois résu- piné. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 201 Très proche de X. hispidus, il en diffère surtout par ses spores, qui sont elliptiques au lieu d’être globuleuses. La description de Polyporus Rheades Pers. loc. cil. parait bien lui convenir, mais cependant il serait bon de comparer entre eux des spécimensauthen- tiques de l’une et de l’autre plante. X. tinctorius (Juélet (Polyporus) in Bull. Soc. Bot. Fr. [1881], 216. Algérie: Ouargla, sur le betoum(Pislacia Atlantica). (D° Trabut). Le « Seurra » des Arabes (nombril) est un superbe polypore en forme de sabot de cheval, atteignant 45 centim. de diamètre, arrondi en avant, grix roux puis brunâtre, couvert d’une pubescence très courte, en mèches rigides (!). La trame dans ses parties profondes et vieilles a une couleur brune uniforme, un grain, fin et une con- sistance dure et compacte ; en se rapprochant de la périphérie, elle devient peu à peu d’une teinte jaune de chrème, en même temps qu'elle acquiert une consistance (sur le sec) de plus en plus tendre, au point de se pulvériser facilement entre les doigts. Les spores sont jaunes, presque rondes et de mêmes dimensions que celles du X. hispidus (108) ; il n’y a pas de cyslides. Très proche des X. hispidus, X. Demidoffi el X. Rheades ; non comparable à Phellinus dryadeus. Ptychogaster Corda; Cat. Tun. 53. P. Fici Pat. Cal. Tun. 53. Abondant en mars sur les Robinia aux environs de Tunis. J'ai observé à nouveau la forme typique de cette plante, dans la- quelle les hyphes de la trame sont toules conidifères et par cela même donnent au champignon une consistance friable ; à côté de celle forme on en rencontre d’autres qui se rapprochent davantage des réceptacles à basides, mais qui cependant ne m’out pas offert de véritables tubes : leur aspect est celui d’un tubereule pendant, plus ou moins triquèlre, roux, avec la face tournée vers le sol plane el d’une couleur cendrée ; dans ces formes,on observe encore beau- coup d'hyphes conidifères, mais cependant le tissu non modifié do- mine, en sorle que leur consistance est beaucoup plus dure ; en outre, elles présentent des slérilisations de paquets de filaments conidiens qui se traduisent par la présence de eystides larges, allon- 202 N. PATOUILLARD. gées et rousses, absolument identiques à celles que j'ai indiquées chez le Plychogaster Cubensis (in Bull. Soc. mycol. Er. [1896], 133, tab.19, fig. 4d) et qui se terminent également dans des lacunes ménagées entre les hyphes rayonnantes. Enfin, on rencontre des élats dans lesquels il n’y a plus de conidies et qui ont une trame semblable à celle de Xantochr. Tuniseus qui croît dans leur voisi- nage. Il est probable que Ptych. Fici dérive de X. Tuniseus, mais je n’ai jamais vu les deux formes sur le même réceptacle. Mycoleptôdon Cat. Tun. 54. M. pudorinum (Pers.) ; Cal. Tun. 54. Algérie : Alma, sur les rameaux tombés du chêne-liège. Odontia Pers. ; Cal. Tun. 59. “O. abietina Karst. (Kneiffia) Kritisk ofvers.Finl. Basidvampar. Hammam el lif, rameaux pourris de pin. Grandinia Fr.; Cal. Tun. 56. “G. sudans Alb. et Schw (Æydnum) Consp. Lusal, 212. — Da- cryobolus Fr. SVS, 404; Thelebolus Fr. Elench, I, 51. Hammam el lif, rameaux pourris de pin. Celte espèce se rattache à Grandinia par sa texture céracée et l'absence de cystides ; lesgranules ou pointes exsudent à leur extré- mité un liquide huileux qui se dessèche et donne un globule jaune et solide; après la chûte du globule, le sommet des granules reste creusé d’une ‘cavité à bords fimbriés. Stereum Fr. ; Cat, Tun. 50. S. hirsutum Fr. ; Cal. Tun. 56. Tunis, troncs d'oliviers, de caroubiers, etc. Gorticium Fr. ; Cat. Tun. 58. C. puberum Fr, ; Cal. Tun. 59. Algérie : Alma, sur les souches d’olivier. G. cæsium Bres, ; Cal. Tun. 60. Tunis : sur rameaux de caroubier ; Hammam el lif, souches de romarin ; Pont de Trajan, sur Schinus molle. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 203 “Var. 6. herbicolum. — Djebel Djeloud, sur les tiges pourries de Ferula communis. Très mince, pellucide, pruineux; couleur, cystides el spores du type. Hypochnus Fr.; Cal. Tun. 61. H. serus Fr. ; Cat. Tun. 61. Djebel Bou-Kournein, sur les tiges du romarin. Cyphella Fr. ; Cat. Tun. 62. *G. villosa Pers. (Peziza) Syn. Fung. n° 16 ; Quélet FL. mycol. 28: Tunis : tiges pourries du jasmin. G. albo-violascens (A. et S.) Karst.; Cal. Tun. 62. Tunis, sur écorce de caroubier. Scleroderma Pers.; Cal. Tun. 13. *S. verrucosum Bull tab. 24. Le Bardo, sur le sol ombragé par des Eucalyptus. Gyathus Hall. ; Cal. Tun. 66. GC. vernicosus Tul. ; Cat. Tun. 66. Le Bardo, sur de vieux fruits d’Eucalyptus à terre; Djebel Dje- loud, sur souches de graminées. Gautieria Vitlad. Monogr. Tuber. 25. G. Trabuti Pal.; Hymenoguster Trabuti Chatin in Bull. Soc. Bot. Fr. [1891], 64.— Tab.XTI, fig. 2. Algérie: Sidi Abd el Kader près de Blida, sous des cèdres à 1640 mètres (Dr Trabut). Globuleux, brunâtre ; surface creusée d’alvéoles petites et étroites séparées par des veines linéaires saillantes, irrégulièrement anasto- mosées en réseau et furturacées par des cellules arrondies, larges de 15-254 ; appendice basiliaire radiciforme peu développé ; gleba compacte, lénace, parsemée d’alvéoles sinueuses ; hymenium de basides ordinairement bispores ; spores ellipliques, obtuses au som- 204 N. PATOUILLARD. 5 mel, atlénuées et mucronées à la base, mesurant 12-185<8-102 et marquées de lignes longitudinales peu saillantes, relevés de distance en distance par des verrues arrondies. Espèce bien distincte des congénères par les ornements de la spore ; sa surface alvéolée la sépare du genre Hymenogasler. Auricularia Bull. ; Cat. Tun. 19. À. auricula-Judae Berk ; Cal. Tun. 15. Algérie : Bône, sur tronc de Tamarix; Alma, sur le chène-liège. Tunisie: Tunis, sur Robinia pseudo acacia. Uromyces Link. ; Cal. Tun. 11. U. Scillarum Winter ; Cat. Tun. 11. Tunisie: Béja, sur les feuilles de l'Urginea marilima; La Ma- nouba, sur les feuilles de Bellevalia mauretanica; Hammam-el-hf, sur les feuilles de Scilla peruviana. Algérie : Feuilles de l’Urginea muritima (D' Trabut). “U. Antyllidis Schrot. in Hedwigia [1875], 162 ;: Uredo Grév. Entre le Bardo et Bordj Sebala: les urédospores sur les feuilles de Physanthyllis tetraphylla. U. Salsolae Reichardt ; Cal. Tun. 78. Hammam-el-lif, sur les tiges et les feuilles de Salsola Kali. U. striatus Schrot. ; Cal. Tun. 71. Mégrine, les urédospores sur les feuilles d’un Medicago. Puccinia Pers. ; Cal. Tun. 78. “P. Alii Wint. Die Pilze, 184 ; Xyloma DC. Tunis, urédospores el téleutospores sur l’Allium subhirsulum. “P. Prostii Mougeot ap. Duby Bot. Gall. 1, 891. Djebel Bou-Kournein, feuilles de Tulipa sylvestris. Outre les téleutospores,on observe des mésospores non cloisonnées et de nombreuses spermogonies ; ces dernières naissent soit sur la même face que les sores à puccinies soit sur la face opposée, ou bien on les rencontre disposées par groupes sur des feuilles qui ne pré- sentent pas de sores à léleutospores; elles ont l'aspect de ponctua- tions jaunes, formées par des conceplacles arrondis mesurant 300 X CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 205 2504 et contenant des basides dressées (30-40 X5 -6y) terminées par une stylospore ovoïde, lisse (6-1X4-52) Le mycelium envoie dans les cellules des suçoirs allongés, diversement contournés, mesurant 30-50 X 6-8. P. Hieracii Mart. ; Cal. Tun. 19 Tunis, la Manouba, sur Centaurea acuulis (uredo et teleutos- pores), sur Æchinopus strigosa (urédospores) et sur Rhaponticum acaule (urédospores). P. Tragopogonis Corda; Cal. Tun. 78. La Manouba : sur feuilles de Podospermum (æcidiospores). P. Bunii Wint. loc. cit. 197; P. Bulbocastani Kckl; — Æri- dium Bunii D, C. Béja : l'Æcidium sur les feuilles d’un Bunium. “P. Smyrnii Biv. Bernh.; P. Lecokiæ Kotschy (Plantæ per insu- lam Cypro lectæ [1862], n° 409); Æcidium Smyrni Bagnis ap. Thümen Mycoth. univ., no 153; Cfr. Magous in Bericht. Deutschen Bot. ges. [1894], tab 5, fig. 13-14, p 87. Carthage : l'Æcidium sur feuilles de Smyrnium olusatrum . P. Magydaridis Pat. et Trab. n. sp. Tab XII, fig. 3. Algérie : Sous les feuilles de Hagyduris lomentosa (urédospores el teleutospores). Sores à uredo, hypophylles, roux, ponctiformes, + -+millim. de diamètre, entourés par l’épiderme qui se déchire irrégulièérement ; urédospores globuleuses ou ovoïdes, jaunes, aculéolées, 254 de diam. Sores à puccinies mélangés aux précédents, de mêmes dimen- sions ou à peine plus grands, mais de couleur brune ou noiràtre. Téleutospores variables : cylindracées, en massue élargie au sommet, ovoides ou difformes, généralement obtuses à l'extrémité el atténuées au point d'insertion, d’un brun foncé, munies d’une épispore épaisse, à contour sinueux et dont la surface est marquée d’un réseau à mailles très larges et à alvéoles peu profondes ; leurs dimensions varient de 35 à 454 de longueur sur 20 à 304 de largeur ; la cloison est d'ordinaire placée horizontalement vers la partie moyenne et correspond à un élranglement peu marqué, mais on observe toutes les positions obliques et même la verticale. Stipe hyalin assez court. Espèce voisine de P. Pimpinellæ Lk. et de P. Smyrnii Biv. Bernh., mais plus proche de cette dernière; elle s'en distingue par 206 N. PATOUILLARD. ses léleutospores constamment plus larges, d’une forme plus irré- gulière, à réseau superficiel moins marqué, plus lâche et aussi par leur tendance à prendre l'aspect de Diorchidium. P. Asphodeli Duby; Cat. Tun. 78. Tunisie : Tunis, Bordj-Sebala, Béja, sur les feuilles de divers Asphodelus. Algérie : Hammam-Meskoutine, Alma, ete. Cette espèce présente des spermogonies accompagnant la forme uredo ou naissant isolément en groupes arrondis ou ovales; elles sont subglobuleuses, fimbriées à l’ostiole et contiennent des sper- malies ovoïdes, incolores, mesurant 5-6 de diamètre. *P. Gladioli Cast. Obs. IT, 17; Cat. pl. Mars. 199. Tunisie : Tunis, Carthage, sur les feuilles de l’Jris Sysirynchium. Algérie : Alma, Hammam-Meskoutine, sur la même plante. Cest à ce champignon que doit être rapporlée l’espèce signalée dans le Cat. Tun. 18, sur Zris Sysirynchium sous le nom de P. Iridis Wallr., comme vraisemblablement aussi toutes les puccinies indi- quées sur cet Jris par les différents auteurs. Phragmidium Link.; Cal. Tun. 80. P. Sanguisorbæ Schrot. ; Cal. Tun. 80. Tunis, les urédospores et les téleutospores, sous les feuilles d’un Polerium. Melampsora Cast. ; Cal. Tun. 81. M. Helioscopiæ Cast; Cal. Tun. 81. Tunis, Carthage ; urédospores el téleutospores, sous les feuilles d'Euphorbia helioscopia, E. peplus, etc. Caeoma Link.; Cat. Tun. 82. CG. mercurialis Link. ; Uredo confluens Schum. Carthage, le Bardo, la Manouba, sur les feuilles et les tiges de Mercurialis annua. Æcidium Pers.; Cat. Tun. 82. À. Ferulæ Roussel et Dur.; Cal. Tun. 82. Djebel Djeloud, Djebel Bou Kournein, sur Ferula communis. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 201 A. Ranunculacearum D.C; Cal. Tun. 82. Djebel Djeloud, sur les feuilles de Ranunculus bullutus. A. Compositarum Mart. ; Cat. Tun. 82. Béja, feuilles d’une chicoracée. A. Valerianellæ Biv.-Bernh. ; Cat. Tun.83; Æcidium Fedix- oliloriæ Bals. et de Not. Tunis, Djebel Djeloud, Maxula-Rhadès, Hammam-el-lif, Bordj Sebala, Béja; sur les feuilles, les bractées et les fleurs de Fedia COTNUCOpiæe. * A. Euphorbiæ Gmel.; Wint. loc. cit. 261. Djebel Djeloud ; les spermogonies et les æcidies, sur les feuilles de l’Euphorbia peploides. ” A. punctatum Pers. ap. Usteri, Ann. Bol. [1196]. Tunis; spermogonies et æcidies, sous les feuilles d’Anemone coronaria cullivée. Ustilago Pers.; Cat. Tun. 83. “U. Vaillantii Tul. in Ann. se. nat. [1847]. Bordj Sebala, Béja, Pont-de-Trajan, fleurs d'Urginea marilima. U. hypodites Fr.; Cal. Tun. 83. Sidi-el-Hani, sur Lygeum Spartum. Urocystis Rabenh. ap. Klotzsch Herb. Myc. no 393. U. Anemones Schrot ; U. pompholygodes Rabenh. ; Uredo Anemones Pers. Béja, feuilles et pédoncules d’{nemone coronaria var. cyanea. *U. Golchici \Vint. loc. cit. 120; Sacc. Syll. VIT, 516. Béja, dans les feuilles de Scilla aulomnalis. MYXOMYCÈTES. Physarum Pers. ; Cat. Tun. 85. P. cinereum Pers. ; Cal. Tun. 85. Le Bardo, sur des brindilles pourries. 208 N. PATOUILLARD. Stemonitis Gleditsch; Cal. Tun. 86. *S. ferruginea Ehrh.; Sacc Syll. VII, 398. Hammam-el-Lif, sur le bois pourri. Arcyria Hall.; Cal. Tun. 86. A. cinerea Schum ; Cal. Tun. 86. Hammam-el-Lif, sur bois pourri de pin. Chondrioderma Rost.; Cal. Tun. 80. “G. physaroides host. Honogr. 110 ; C. deplanatum Fr. Tunis, sur les herbes mortes. Didymium Schrad.; Cal. Tun. 85. ‘D. Serpula Fr. Syst. Mycol. LIL, 126. La Malga, le Bardo, sur vieilles écorces d’Opuntia. PHYCOMYCÈTES. Cystopus Lév. ; Cat. Tun. 81. CG. Convolvulacearum (th ap. Zalewski in Bot. Centrulbl. XV, 223; Fischer ap Rabenh. Aryplog. Flora, Pilze, Erster Band IV, 419, Spegg. Fungi Guaran., Pug. 1, p.65; CG. cubicus Lév. f. Convolouli Berk. in Grevillea IN, 58 ; C. cubicus Lév. f. Ipomeæ Rav. ; G. Tragopogonis de Toni ap. Sacc. Syil. VIT, 335 (pr. p.); C. Ipomeæ-panduranæ Stev. et Swing. Djebel Djeloud, feuilles et tiges de Convoloulus Siculus. Algérie, Europe méridionale, Amérique chaude, Tonkin. *G. Tragopogonis Schrot.; €. Tragopogi Pers.; C. cubicus Lév.; de Bary ; Uredo candida var. Pers. Béja, feuilles d’une Synanthérée indéterminée. Algérie, Europe, Amérique. Obs. — La membrane des conidies présente un épaississement équalorial bien marqué dans l’une et l’autre des deux espèces pré- CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 209 cédentes ; la division du genre Cystopus en deux sections (Æquales et Annulali) basées sur ce caractère ne saurait être maintenue (Cfr. Fischer ap. Rabenh Loc. cil.). Peronospora Corda; Cat. Tun. 88. “P. Lamii de Bary; Sacc Syll. VII, pars. I, p. 256. Tunis, feuilles de Zamium amplexicaule. ‘P. Rumicis Corda; de Bary in Ann. se. nat. [1863], 193; Sacc. loc. cil. 262. Carthage, feuilles et tiges d’un Rumex. ‘P. Alsinearum (Casp.; Sacc. loc. cil. 246. La Mauouba, le Bardo, feuilles de Cerastium, de Slellaria media. “P. Dianthi de Bary; Sace. loc. cil. 241. Tunis, Ariana, feuilles et tiges des Silene r'ubella et S. hirsula. “P. arborescens de Bary; Botrylis Berk.; Peronospora Papa- veris Tul.; P. grisea var. minor Casp. Djebel Djeloud, feuilles d’un Goquelicot. P. Euphorbiæ [ckl; Cat. Tun. 88. Djebel Djeloud, sur Euphorbia peploides ; Ariana, Bardo, Ham- mam-el-Lif, sur Euphorbia peplus. *P. affinis Rossm.; Sace. loc. cil. 251. Tunis, sur lumaria capreolala. 2 Cladochytrium Nowakowski; Sacc. loc. cit. 295 ; Fischer ap. Rabenh. Aryptog. FL. [1892]. *G. Asphodeli Debray in lil. Tunisie : Carthage, Tunis, Béja, les feuilles vivantes de diverses Asphodèles. Aloérie : Alger, Alma, Hammam-Meskoutine, sur le même support. Macules noires ou brunes, irrégulières, éparses ou confluentes, épiphylies ou hypophylles, très petites ou atteignant 8-15 centimètres de longueur, pénétrant dans la feuille mais ne la traversant pas. Ces taches sont dues à la coloration brune que prend la paroi des cel- lules épidermiques et des tissus sous-jacents par suite de l’action du parasite; la teinte diminue peu à peu et disparait au voisinage de 910 N. PATOUILLARD. la partie lacuneuse du centre de la feuille. Les spores manquent dans l’épiderme et dans les deux ou trois rangées de cellules placées immédiatement au-dessous,mais elles abondent dans la cavité même des cellules qui viennent ensuite et dont les parois n’ont qu'une teinte fuligineuse légère. Elles sont hémisphériques, planes ou con- caves sur l’une des faces, convexes sur la face opposée, ont une paroi épaisse, lisse, brune et mesurant 18-20 X 10-19y. G. Urgineæ Pat. et Trab. n. sp. Algérie, dans les feuilles de l'Urginea maritima (Trabut). Macules ovales ou presque rondes, longues de 1-2 centim., larges de 8-15 millim., roussâtres ou brunes, opaques, traversant toute l'épaisseur de Ja feuille; cellules épidermiques incolores (au mieros- cope) ainsi que toutes celles de la portion du parenchyme qui répond à la macule. Spores placées par 2-3, ou plus, dans la cavité des cellules encore vivantes (l’épiderme en est toujours dépourvu), d’abord incolores puis brunes, de même forme que celles de l'espèce précédente, mais un peu plus grandes : 22-27 x 12-14. Espèce voisine de €. Asphodeli, mais qui n’amène pas la coloration brun-noire de la paroi des cellules, et dont les spores, plus grandes, peuvent s'observer dans toute épaisseur de la lame foliaire. Ces deux espèces diffèrent de la suivante par l'absence d’enveloppe générale contenant les spores. CG. Kriegerianum Fischer loc. cil.; Urophlyctis Magnus in Annal. of Bot. XI, 81-96. De Shen : Alma, feuilles et pétioles de Sium Siculum. ASCOMYCÈTES. Aleuria Boud.; Cal. Tun. 92. À. vesiculosa Boud. ; Cal. Tun. 92. Béja, sur la terre fumée. Pitya Eckl Symb. mycol. 311 ; Sacc. Syll. VIT. 209. *P. cupressi Fckl loc. cil.; Peziza Cupressi Batsch. ; P. cupres- sina Fr. Tunis, sur des petits rameaux de Cyprès, à terre. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 9211 Pseudopeziza Eckl; Cat. Tun. 98. P. vernalis Sacc. ; Cal. Tun. 98. Hammam-el-Lif, feuilles et tiges de Sherardia arvensis. Phacidium Fr. Syst. Mycol. Il, 371; Sace. Syll. VIII, 709. *P. pumilum Desm.; Sace. Syll. VIIT, 719. La Manouba, feuilles vivantes de Silene rubella. Lecanidion Rabenh. ; Cat. Tun. 99. L. atratum Rabenh. ; Cal. Tun. 99. Tunis : sur bois pourri de Robinia ; Djebel Djeloud, Hamman-el- Lif: sur tiges mortes de #erula communis ; Rhadès : sur tiges de Suædu frulicosa. Erysiphe Lév. ; Cal. Tun. 100. E. communis Fr. ; Cal. Tun. 101. Djebel Djeloud : Périthèces et conidies sur les feuilles d’un Gera- nium Capnodium Mig.; Cal. Tun. 101. *G. Elæophilum Prillieux Maladies pl. agric. I, 51, fig. 229. Tunis : feuilles et rameaux d’olivier. Xylaria Fr. ; Cal. Tun. 102. X. Trabuti n. sp. Tab. XIII, fig. 4. Algérie; sur des germinations de Lalania qu'il détruit. Stromes dressés, cespileux, rarement isolés, simples ou rameux, 1-2 centim. de haut, neduleux, régulièrement épaissis vers le som- met qui est arrondi-oblus ; les formes rameuses sont plus ou moins comprimées el une ou deux fois fourchues. Clavule conidifère blanche puis d’une couleur glaaque-verdàtre foncée; stipe glabre, plus ou moins marqué de jaune doré. Conidies ovoïdes, glauques, 3-5X 2-34. Périthèces non observés. Espèce voisine de X. carpophila, mais de forme différente, 212 N. PATOUILLARD. Daldinia De Not. et Ces. Schema Sfer. ülal. ; Sacc. Syll. I, 393. ‘D. concentrica (es. et de Not. ; Sacc. loc. cit. ; Sphæria Bolt. Béja : sur du bois pourri. Rosellinia De Not.: Ca. Tun. 102. “R. aquila de Not. ; Sace. loc. ci. ; Sphæria Fr. Tunis, Hammam-el-Lif : sur différents bois pourris. Poronia Willd. ; Cat. Tun 102. P. punctata Fr. ; Cal. Tun. 102. Djebel Djeloud : sur crollin d'âne. Diaporthe Nits.; Cal. Tun. 105. D. (Tetrastaga) lirellæformis n. Sp. Algérie : Alma, sur les tiges sèches du Phaca bætica. Périthèces sous cutanés, globuleux ou elliptiques, groupés par 3-4 dans une portion noircie, petite, ovale-allongée, de l’épiderme; ostioles à peine saillantes. Thèques sans paraphyses, 80 X 6-8 ; spores incolores, droites ou courbées, fusoïdes, aiguës aux extré- milés, uniseptées et étranglées au milieu, à 4 gouttelettes. Hysterium Tode Fung. Meckl. (pr. p.);Sacc. Syll. IT, 743. ‘H. angustatum Alb. et Schw. ; Sace. loc. cil. 144. Tunis: bois dénudé d'olivier. Lophodermium Chevall. ; Cat. Tun. 113. L. pinastri Chevall. ; Cat. Tun. 113. Hammam-el-Lif: aiguilles de Pin. SPHÆROPSIDEÆ. Phyllosticta Fr. ; Cat. Tun. 114. *P. Arisari n. Sp. Tunis: feuilles d'Arisarum vulgare. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 213 Macules amphigènes,orbiculaires, sèches, blanchesavec une marge fauve; périthèces ponctiformes, nombreux, globuleux, percés d’un pore, à paroi mince, délicate, brune, 200% de diam; spores inco- lores, ovoides, lisses, 8-10X2-3y. P. caulicola n. sp. Algérie: sur les tiges vivantes de l’Asphodelus microcarpus. Alma. Macules caulicoles, largement elliptiques, éparses ou confluentes, 8-20 millim de long, 6-8 millim. de large, brunes ou roussâtres, marginées de noir; périthèces nombreux, épars, globuleux, 250- 300ÿ de diam., sous épidermiques puis montrant au dehors une ostiole large ; spores abondantes s’échappant en cirres de couleur rosée, incolores au microscope, elles sont ovoides, obtuses auxextré- milés, et mesurent 15-20 X 1-8y. Stagonospora Sacc.; Cat. Tun. 124. *S. Iridis CG. Massal. ; Sacc. Syll, X, 334, Tunis : sur feuilles vivantes d’ris florentina cultivé. Septoria Fr. ; Gal. Tun. 124. *S. Fragariæ Desm.; Sacc. Syll. III, 511. Tunis : feuilles de fraisier cultivé. *S. Fagoniæ 11. Sp. Djebel Djeloud : feuilles de Fagonia crelica. Macules orbiculaires, larges de 1-2 millim., blanches ou brunàä- tres, déprimées au centre. Périthèces épi et hypophylles, noirs, ponctiformes, groupés au centre des macules, globuleux, mesurant 80-1004 de diam.,immergés puis saillants, osliolés ; spores linéaires, droites ou flexueuses, aiguës, incolores, munies de 1-8 cloisons transversales et mesurant 30-40 X 2-32. “S. Arisaricola n. Sp. La Malga : feuilles vivantes d’Arisarum vulgare. Macules amphigènes, orbiculaires, éparses ou confluentes, 2-10 millim. de diam., blanchàtres ; périthèces petits, noirs, immergés, globuleux, 100-1604 de diam., largement ouverts, à paroi pellucide. Spores incolores, en formes d'aiguilles, droites ou un peu flexueuses, continues ou indistinctement gultulées, mesurant 30-40 X 12. Le] ? ï 14 4 214 N. PATOUILLARD. S. Arisari (Dur et Ktg.) Sace., a la macule noiràtre et les spores moitié plus courtes. *S. Geranii Rob. et Desm. ; Sacc. loc. cit. 514. Djebel Djeloud : feuilles de Gerunium. *S. Atriplicis Fckl; Sacc. loc. cit. 556. Tunis: feuilles de Chenopodium murale. S. Unedonis Rob. et Desm. ; loc. cil. 493. Algérie : Alma, feuilles d’Arbutus unedo. Les spores ont jusqu’à 504 de longueur. S. Ari Desm. ; Sacc. loc. cit. 568. Algérie : Bône, feuilles d’Arum ilalicum. S. Scillæ West.; Sacc. loc. cit. 571. Algérie : Alma, à l’extrémilé desséchée des feuilles vivantes de Scilla aulomnalis. Hadrotrichum Eckl. Symb. Mycol., 221, Sacc. Syll. IV, 301. H. phragmitis Fckl loc. cit. ; Sacc. Fung. ilal. tab. 796. Décrit in Cat. Tun. 127 sous le nom de Welanconium hysle- riopsis. HYPHOMYCETEZÆX. Ramularia Unger ; Cat. Tun. 130. R. Parietariæ Pass.; Cal. Tun. 130. Algérie : La Chiffa, feuilles vivantes de la Pariétaire. Gercospora Fres.: Cal. Tun. 132. ‘CG. Violæ Sacc. Syll. IV, 434. Tunis: feuilles de Viola odorata cultivée. G. Beticola Sacc. ; Cal. Tun. 132. Tunis : feuilles de Beta vulgaris. Heterosporium Klot.; Cal. Tun. 132. ‘E. gracile Wallr ; forme typique. Tunis : feuilles d’Jris florentina cultivé. CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 219 Trichosporium Fr. S V S 492; Sacc. Syll. IV, 288. *T. fuscum Sacc. loc. cil. 289. Tunis : bois pourri de Caroubier. GCircinotrichum Nees Syst. de Pilze, 19 ; Sace. Syll. IV, 314. CG. maculiforme Nees loc. cit. ; Sacc. Fung. ilal. lab. 750. Tunis : feuilles pourries d'Eucalyplus. Sporocybhbe Fr ; Sacc. Syll. IV, 604. "8. violacea n. sp. Tunis : tiges pourries des grandes herbes. En toulfes ; stipes de ++ millim. de hauteur, dressé, rigide, simple, à peine renflé à la base, composé d’hyphes violacées, paral- lèles, simples, épaisses de 34 environ, capilule en tête globuleuse, compacte, formée de basides violacées, serrées, unicellulaires, aiguës, 10-13><5-7y, monospores. Conidies ovoïdes, lisses, violacées, 8-10X4-5y. Volutella Tode, emend, Sacc. Michelia I, 36. “V. setosa Berk. Oull. 340. Tunis, Hammam-el-Lif, sur brindilles pourries. “V. ciliata Fr. Syst. mycol. I, 461 ; Tubercularia Alb. et Schw. Entre le Bardo et Bordj-Sebala, sur du bois pourri. Fusarium Link; Cat. Tun., 135. EF. sarcochroum Sazc. Michelia Il, 487 ; Selenosporium Desm. Le Bardo, rameaux cortiqués de Casuarina. Antromycopsis Pal. el Trab. nov. gen. Strome en tête stipitée, ferme, brun ; capitule hémisphérique, compacte, formé de filaments simples ou fourchus, septés, se désar- ticulant en conidies brunes simples, ovoïdes ou oblongues. Ligni- cole. À. Broussonetiæ n. sp. Tab. XIII, fig. 5. Algérie: Alger, à l’intérieur d’un tronc de Broussonelia(Trabut). Cespiteux, 6-8 millim. de hauteur; stipe plein, blanc jaunâtre, 216 N. PATOUILLARD. ferme, pulvérulent à la‘surface, cylindracé ; capitulearrondi, 3 mil- lim. de diam. céracé, brun puis noir, formé de filaments rayonnants du sommet du pied, très allongés, simples ou fourchus, cloisonnés en travers, d’abord incolores puis bruns, se désarticulant en coni- dies brunes, ovoïdes ou cylindracées avec les extrémités obluses, mesurant 13-18 X6-8u. Les conidies les plus anciennes sont cellesde l’extrémilé des fila- ments; elles sont de plus en plus pâles et deviennent tout à fait incolores à mesure qu'on se rapproche de la base; souvent ces ar- ticles sont prolongés en un bec obtus, court, placé latéralement, qui est produit par une boucle incomplète qui reliait ces articles entre eux. Antromycopsis esl très voisin d’Antromyces Fres., mais il n’a ja- mais les conidies seplées, même dans les échantillons très àgés. On sait que M. Boudier (Bull. Soc. Myr. Fr. [1887] p. 152.) a montré que l’Antromyces Copridis Fres. a les conidies pourvues d'une cloi- son transversale. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII. Xanthochrous Tuniseus: 1 a, port gr. nat.; 1 b, coupe longitudinale; 1 c, pores vus à la loupe ; 1d, coupe longitudinale des tubes grossie ; 1 f et g basides et spores. Gautieria Trabuti: 2a, Port gr. nat. ; 2b, Coupe longitudinale gr. nat.; 2 ce, portion de la surface grossie ; 2d, poils de la surface ; 2 f, por- üion d’une section longitudinale ; 2q, spores ; 2, hymenium. Puccinia Magydaridis : 3, 3, 3, différentes formes des téleutospores. Xylaria Trabuti: 4 a, port gr. nat.; 4 b, conidies. Antromycopsis Broussonetiæ : 5a, port gr. nat.; 5 b, port et coupe longitu- dinale grossis ; 5 c, chapelets de conidies et conidies isolées. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. JT XL: PE. ne LPS SE) EST { a se HS RUE 1. XANTHOCHROUS TUNISEUS. 3. PUCCINIA MAGYDARIDIS. 2. GAUTIERIA TRABUTI. 4. XYLARIA TRABUTL. 5. ANTROMYCOPSIS BROUSSONETIÆ. Recherches rétrospectives sur le Pseudocommis vitis Debray Par M. E. ROZE. Après avoir signalé, dans des notices précédentes (1), les résul- lats des observations que j'avais pu faire sur le Pseudocommis vilis Debray, j'ai pensé que ce Myxomycète devait avoir une histoire et que bien que son existence, il y a quelques années, ne füt pas connue scientifiquement, il avait dû néanmoins donner des preuves decette existence par les dommages qu’il avait pu causer dans les cultures. On conçoit qu’en faisant ces recherches, j'ai été forcément conduit à noter que, dans un certain nombre de cas, les savants observateurs qui ignoraient l'existence du Pseudocommis, avaient trouvé dans la présence des Mucédinées ou des Ascomycèles, vivant en saprophytes sur les lissus mortifiés des plantes attaquées par le Myxomycète, l'explication des maladies dont il était en réalité la cause première. Je n'ai pas besoin de dire que je répudie ici toute idée de critique des travaux très remarquables publiés par ces observateurs, et que je suis heureux de proliter de leurs minulieuses constatations pour appuyer les déductions que je crois pouvoir en tirer. Mon seul but est, en effet, de porter à l’actif du Pseudocommis lout ce qui me paraît devoir le concerner, afin d'appeler l'attention sur le rôle assez sérieux qu'il est en état de jouer dans certaines circonstances. Il m'a semblé qu'il y avait lieu, pour trailer cette question, de passer en revue, les unes après les autres, certaines plantes cultivées sur lesquelles ce parasite a exercé une action dommageable. Vigne. — C'est à une maladie de la Vigne que nous devons la connaissance du Pseudocommis Vilis. MM. Viala el Sauvageau ont publié des détails intéressants sur cette maladie (2), qui est devenue la Maladie de la Brunissure. Nous savons par eux que, dans cer- taines années, le midi de la France a vu le mal prendre un carac- tère assez inquiétant ; la perte pouvait êlre estimée au tiers 6u aux deux tiers de la récolte, elle vin produit élait sans valeur. (1) Voir; Bull. t. XIII, pp. 154 à 179. (2) Journal de Botanique, t. 6 (1892). 218 E. ROZE. Mais ce que nous disent ces deux auteurs de la Maladie de Cali- fornie, qui, d'après M. Debray, doit être aussi attribuée au Pseudo- commis, est autrement grave. Il faut croire que ce Myxomycète trouvait, en Californie, des conditions trop favorables pour son dé- veloppement, puisque, d’après un Rapport officiel publié en Amé- rique par le Département de l'Agriculture, depuis l’origine de la Maladie /1882), 10.000 hectares de Vigne avaient été détruits, en dix ans. Celte constatation nous fait déjà présumer combien dom- mageable peut être quelquefois l’action nocive de ce Myxomycète. BETTERAVES. — Payen a décrit, il y a plus de 40 ans (1), deux maladies des Belleraves qui ne paraissent en devoir consliluer qu'une seule, d’après ses descriptions, la première se manifestant à des degrés moindres que la seconde. Sur les plantes malades, les feuilles jaunissent, se couvrent de larges marbrures pâles, à mesure que leurs pétioles se colorent en brun ; les racines laissent voir autour des faisceaux vasculairesune teinte brune ou rousse brique- tée assez intense, très caractéristique. Cette coloration, d’après Payen, serait due à une substance organique rousse orangée, d'une consistance muqueuse, qui produit les effets du parasitisme : elle obstrue les vaisseaux, et provoque les altérations successives que présentent les racines ; par suite, le sucre de la Betterave est trans- formé en glucose (sucre incristallisable) et ce dernier même est détruit. Je crois qu'ilest difficile de mieux caractériser notre Myxomycète, qu’en le signalant comme une substance organique rousse orangée, muqueuse, produisant les effets du parasitisme, résistant à l’action. de l’eau, de l’acide sulfurique presque concentré, de l'acide acéti- que et de l’ammoniaque,et prenant une couleur orangée plus foncée dans une solution iodée. Payen se trouve donc être le premier observateur qui ait parlé du Pseudocommis, sans se douter toutefois qu'il s'agissait d’un orga- nisme parasilaire. Je puis dire, d’ailleurs, que ses descriplions pa- thologiques concordent parfaitement avec ce que j'ai constaté moi- même, soit sur des germinations de graines de Betteraves, soit sur des feuilles et sur des racines altaquées par ce Myxomycète. (1) Les maladies des Pommes de terre, des Betteraves, etc. Paris (1853). PS NT VOS PE k = "A 1 PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 219 Mais celte maladie, d’abord sans importance de 1846 à 1848, prit uue singulière intensité en 1851 et 1852 autour de Valenciennes, au point d’effrayer les cultivateurs de celte région du Nord. « La perle tolale, dit Payen, représente une quantité de sucre égale à 20 millions de kilogrammes ». L’humidité de la saison et du sol parait avoir alors favorisé outre mesure le développement du Myxomycète. Mais vraiment, je n'aurais pas cru qu'un pareil dommage put être porté à l'actif du Pseudocommis. Pommes DE TERRE. — Deux maladies, anciennement connues, la Rouille etla Frisolée, qui ne sont en fait que deux signes d’altéra- tion, à des degrés moindres pour la première que pour la seconde, résultent certainement des effets du parasitisme du Pseudocommis sur la Pomme de terre. Ces deux maladies n’ailirent plus guère aujourd'hui Paltention, tout entière portée sur la maladie causée par le Phylophtora. Mais les auteurs, avant 1845, s’en étaient occupés : on les signalait en France et en Allemagne; en Angleterre, on les connaissait sous le nom de Curl. Il s'agissait de feuilles plus ou moins couvertes de taches roussàlres, ou bien crispées et souvent noircissantes, et de tubercules récollés en petit nombre avec des macules brunâtres dans le parenchyme. La cause de ces maladies était restée inconnue. On serappelle que j'avais remarqué, ce printemps, quedes Pommes de terre, allaquées par le Pseudocommis, avaient émis des germes assez courts dont l'extrémité brunie ou noircie, et desséchée, conte- pait des plasmodes de ce Myxomycète. Je plantai un certain nombre : de ces tubercules malades. Or, voici ce qui résulta de cette eulture : Les tubercules, dont le sommet de tous les germes était mortifié par le parasite, ne produisirent aucune lige aérienne; mais des stolons se développèrent vers le milieu des germes et donnèrent naissance à 3 ou 4 petits tubercules. Des Pommes de terre sembla- bles, d'ailleurs, conservées en boîles, se comportèrent à peu près de même. D’autres tubercules, très allaqués, mais présentant à la fois des germes à sommet morlifié el deux ou lrois germes sains, émirent des liges rabougries, à feuilles crispées, plus ou moins maculées de taches noirâtres ; le rendement fut très maigre: 2 ou 3 pelits tubercules,. 220 E. ROZE. Plusieurs autres Pommes de terre, altaquées à des degrés diffé- renls, qui avaient émis plus de germes sains que de malades, produi- sirent des liges presque normales, avec des feuilles jaunâtres ou roussàtres, certaines avec des tâches noirâtres. Le rendement se rapprocha de l'ordinaire, mais dans une proportion qui me parut concorder avec l’état préalablement maladif des tubercules plantés. Tous ces résullals sont conformes avec ceux que l’on signalait dans les maladies de la Rouille et de la Frisolée. C'est donc au Pseudocommis qu'il faut en attribuer la cause. Mais comme l’on préconise déjà la plantation des tubereules germés, il sera facile de se mettre à l’abri de ces maladies ou du moins des mauvaises ré- coltes qu'elles occasionnent, en rejetant de la plantation ceux dont les germes présenteront des taches brunâtres ou seront noircies à leur extrémité. Je dois ajouter cependant qu'il peut arriver que le Pseudocommis, par contamination aérienne, produise des taches sur les feuilles de Pommes de terre saines, et, par contamination du sol, s'attaque aux tubercules de nouvelle formation. MELONS ET CoNCOMBREs.— J'ai semé des graines de Concombres mélangées soit avec des débris de cellules de Pommes de terre contenant des plasmodes du Pseudocommis, soit avec des particules de tissu plasmodique provenant de feuilles de Cerisier : dans les deux cas, j’ai obtenu des pieds de Concombres dont les feuilles se sont couvertes de nombreuses taches jaunâtres, brunissant légère- ment par la suite D’un autre côté, j'ai recueilli, sur des pieds de Melons, cultivés sous châssis, des feuilles avec des taches sembla- bles, lesquelles renfermaient, comme les précédentes, des plasmodes du Myxomycète. Les premiers fruits de ces pieds malades de Concombres ou de Melons n’ont paslaissé cependant de se développerassezrapidement, ce qui leur a permis de ne pas être envahis par le Pseudocommis ; mais tous les autres jeunes fruits, dès leur début de formation, au lieu de rester verts, ont jauni et ont pris ensuite une teinte rous- sàtre, due à la présence du Myxomycète. Gesjeunes fruits se sont ramollis, puis couverts de Mucédinées, et ont fini par se gâter complètement. Je suis, par suite, très porté à croire que la maladie des Melons et Goncombres, dont se sont occupés MM. Prillieux, Delacroix et LG L ÿ F (a DR Li PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 221 Gavara (1), n’a pas d'autre cause première que le Pseudocommis, et que les Mucédinées auxquelles on l’attribue se sont développés en saprophytes sur les tissus morlifiés par le véritable parasite. D’après M. Prillieux, cette maladie,appelée la Nuile par les jardiniers, serait très anciennement connue et ne laisserait pas, dans cerlains cas, d’être fort dommageable. ARTICHAUTS. — Les feuilles inférieures des Artichauts sont atta- quées assez fréquemment par le Pseudoconmis, qui produit des taches brunàtres, à demi cachées par les poils de l’épiderme. Cest un commencement d’allaque, qui souvent n’a pas de suiles, lorsque l'humidité du sol ne favorise pas le développement du parasite. Dans le cas contraire, le Myxomycèle monte dans la tige et pénètre jusque dans les capilules. On constate facilement ce dernier effet de la maladie dans les artichauts de primeur. M. Prillieux nous a appris (2) que, dans les Pyrénées Orientales, la maladie en question avait pris, en mars 4892, une extension assez grave pour inquiéter les cultivateurs. 11 se pourrait très bien que, là encore, le Pseudo- commis füt la cause premiére du mal, et qu'il eût préparé le terrain pour le Ramularia Cynaræ Sacc., lequel aurait achevé de tuer les tissus foliaires, déjà en partie mortifiés par le Myxomycèle. LauRiER Cerise. — Les feuilles du Laurier Cerise, comme celles de l’Aucuba japonica, sont assez sujettes à être altaquées par le Pseudocommis, à la suite de contamination aérienne. MM. Prillieux et Delacroix ont découvert un nouveau Coryneum sur des macules de feuilles de Laurier Cerise, d’un jaune fauve, bordées d’une zone de couleur plus foncée (3) Je ne doute pas qu’il doive s'agir ici des taches produites par le Pseudorommis, et que le Coryneum Lauro- Cerasi ne soit un saprophyte, comme l’est également le Coryneum Beijerinchii dont il sera question ci-après. AMYGDALÉES : Cerisiers, Abricoliers, Pruniers. — En 1887, M. Vuillemin a publié un très intéressant travail sur une maladie des Amygdalées observée en Lorraine (4) Les détails qu'il donne (A) Bull. t. VIL, page 218, t. VIIL, page 192 et t. X, p. 162. (2) Bull. t. VIII, p. 144. (3) Bull. t. VI, p. 179. (4) Bull. Session cryptogamique à Paris, t. IV, p. XLIV. 9229 E. ROZE. sur cette maladie n'ont rien perdu de leur intérêt. Le Pseudocom- mis n’élant pas connu, il est tout naturel que l'auteur ait cru trouver, dans le Coryneum Baijerinckii, la cause première du mal, d'autant que M. Beiïjerinck, en 1883, avait prédisposé l'opinion à celle manière de voir (1). Cependant M. Vuillemin disait déjà, d’après ses expériences de semis des conidies de ce Coryneum, que son parasilisme n’est pas nécessaire. D’après mes observations, je dois avouer avoir constaté la présence du susdit Coryneum, plutôt sur les Cerises que sur les feuilles tachées, où je ne l’ai remarqué qu'au mois d'Août. [l s’y montre comme un saprophyle et nuit peut- être à la vitalité des plasmodes du Pseudocomimis, en détruisant les üssus qu'ils ont envahis Je ne lai pas remarqué sur les taches des feuilles d’Abricotier, de Prunier ou de Pècher. Mais cela ne veut pas dire qu'il ne s’y lrouve pas : c’est une question de localités, d’influences atmosphériques diverses, etc. Il m'a paru seulement que ce Coryneum ou d'autres Mucédinées se développaient plus rapidement, sur les laches produites par le Myxomycète, dans les lissus épais ou succulents dans lesquels pénètrent profondément les plasmodes, comme sur les gousses des Haricots ou sur les feuilles du Gui. L'année suivante, en 1888, M. Vuillemin faisait connaitre la {forme ascosporée du Coryneum Betjerinchii (2). C'était une décou- verte fort intéressante. Mais ce n’est pas le seul saprophyte qui se développe dans les lissus mortifiés par le Myxomycèle, car, sur des taches stériles (attribuées au Coryneum) de feuilles de CGerisier, MM. Prillieux et Delacroix ont découvert un autre Champignon, l'Hendersonia cérasellu. (1) L'inoculation faite par cet habile expérimentateur de gomme de Pêcner dans des branches saines de Prunier, Cerisier et Abricotier, suivie d'une production de gommose, est très intéressante à noter. Mais la réussite de cette inoculation n’est pas due au Coryneum; elle résulte simplement de ce fait que la gomme des Amygdalées, attaquées par le Pseudocommis, contient des plasmodes de ce Myxomycète. M. Debray avait déjà signalé ce sait, que jai reconnu à mon tour être très exact. Ce n’en est pas moins une preuve expérimentale de l'identité du parasite qui attaque les Amygdalées. (2) Journal de botanique, t. Il, p, 255. Chen". 6) dé PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 293 Toutefois, il résulte de ces diverses cilalions que la maladie des Amygdalées occasionne quelquefois des dommages sérieux, et comme la véritable cause doit en être attribuée au Pseudocommis, c’est encore un résullat dommageable qu’il convient de porter à son actif, Poumiers. — En 1893, M. Prillieux a fait connaître une maladie parliculière aux Pommiers (1). Les feuilles se desséchaient, leurs parties mortes présentaient une bordure brunâtre, les fruits par- venaient à grand peine à atleindre la moitié de leur grosseur normale. Or, j'ai été à même d'observer une semblable maladie sur des Pommiers dont le Pseudocommis avait envahi, par conta- mination aérienne, les feuilles et les fruits. Les feuilles présen- laient alors de larges taches d’un jaune orangé, devenant ensuite brunâires, et les petites Pommes laissaient voir que leurs pédoncules attaqués leur avaient communiqué la maladie : ces fruits montraient d'abord à leur base une couleur roussàtre, qui par la suite les colorait parfois entièrement; ou bien ils se couvraient de taches brunes. Ils tombaient bientôt, sans avoir atteint leur volume normal, leurs pédoncules, tués par les plasmodes du Myxomycète, se délachant très facilement de la branche qui les portait. Je crois, par conséquent, qu’on peut très bien s’expliquer que les parties mortifiées des feuilles aient donné prise au Cladosporium herbarum, observé par M. Prillieux ; mais je prends nole de celte maladie qui sévissait dans le Maine et une partie de la Bretagne et de la Normandie, pour l’inscrire également à l'actif du Pseudo- commis . CHATAIGNIERS. — Je puis annoncer ici qu'après l'examen de nombreuses feuilles d'arbres ou d’arbrisseaux, que j'ai recueillies moi-même, mais dont je dois la plus grande partie à l’obligeance de Mile Belèze, membre de la Société botanique de France, presque tous nos arbres et arbrisseaux, et en particulier toutes nos Amen- tacées sont plus ou moins sensibles aux attaques du Pseudocommis. Le Noisetier en présente des effets singulièrement remarquables: ses feuilles sont parfois criblées de petites taches qui se détruisent (1) Bull. t.IX, p. 443. 22% E. ROZE. pour laisser autant de (rous sur elles, et les involucres des fruits montrent de belles laches plasmodiques d’un jaune orangé, qui indiquent que les Noiseltes elles-mêmes ne larderont pas à être envahies. Le Chêne est loin de résister au Pseudocommis : ses feuilles montrent de larges laches brunâtres ou jaunàlres, qui renferment de beaux plasmodes, et ceux-ci pévètrent également dans les jeunes rameaux, d'où ils s’insinuent dans la cupule du gland, puis dans le péricarpe de ce gland pour envahir ensuite tous les tissus de la graine. De son côté, le Chàätaignicr parait être assez exposé aux attaques de ce Myxomycète. J'en trouve la preuve dans la maladie des feuilles de cel arbre, dont nous a parlé M. Prillieux, en 1888 (1). Ce savant mycologue caraclérisait ainsi celte maladie : « Les feuilles, toutes vertes encore, se sont couvertes de très peliles taches brunes qui se desséchaient; puis elles ont pris un aspect languissant, ont jauni et bruni par places et sont lombées ». C’est bien ainsi que se com- portent les feuilles du Châtaignier atlaquées par le Pseudocommis, qu, du reste, ne s’en lient pas là, car il peut envahir les jeunes: rameaux, el par eux pénétrer dans l'écorce interne des grosses branches, dont il cause ainsi la mortification. Ceci s’observe très bien dans les Châtaigneraies des slalions humides. Mais comme, d’après M. Prillieux, la seule maladie des feuilles a eu, dans l'Aveyron et sur quelques points des Cévennes et du Périgord, une influence néfaste sur la récolte des Chätaignes, on peut se rendre comple du rôle assez sérieux que peut jouer une fois de plus le Myxomycèle danS ses contaminalions. D'un autre côté, je ne serais pas éloigné de croire non plus, d’après ce que je viens de faire connaître de la suite des attaques du Pseudocommis, que le Javart, maladie des Chàtaigniers, « qui apparait sur l’écorce des Jeunes rejets suus forme de taches allon- gées très apparentes, commençant presque immédiatement au-dessus de la souche et arrivant en très peu de temps à faire le tour com- plet de la tige », ne doive être encore attribuée à ce Myxomycète. MM. Prillieux et Delacroix, qui se sont occupés d'étudier cette maladie, en 1893 (2), et à qui j'ai emprunté la caractéristique (4) Bull. t. IX, p. 145. (2) Bull., t. IX, p. 275. icon TE, Li : sis té É. ù : k nt us, tdi tn denins dits 5 à RE PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 225 ci-dessus, ont découvert, sur les taches malades desséchées, leur Diplodina Custaneæ. | me paraît très probable que la manière dont se forment les taches, qui sur elles-mêmes ne laissaient voir aucun Champignon visible, se rapproche beaucoup de l’action parasitaire du Pseudocommis. S'il en était ainsi, ce serait encore une action dommageable à porter à l’action du Myxomycète, car cette maladie, dans le Limousin, cause des dégâts considérables. Enfin, ceci même permet de supposer que le Pseudocommis est peut-être aussi la cause d’autres maladies des Chàtaigniers, encore inexpliquées. - PEuPLIERS. — Les feuilles des Peupliers et l’extrémité de leurs rameaux peuvent être allaquées par le Pseudocommis. Mais ne nous occupons que de la maladie du Peuplier pyramidal, qui se carac- térise par la mort précoce des jeunes pousses : l’arbre se couvre de bois mort et la cime se dessèche. M. Vuillemin, qui étudia cette maladie, en 1889, l’attribua à une Sphériacée qu'il nomma Didy- mosphæria populina (1). M. Prillieux, peu de temps après (2), déclara partager l'opinion de M. Vuillemin : il fit connaître en outre qu'il avait réussi à établir expérimentalement que la maladie des feuilles du Peuplier pyramidal n’était pas d’une autre nature que celle de ses jeunes pousses. La Sphériacée, disail-il, se montre sur les feuilles sous une forme conidienne et printanière, qui tue les extrémités des rameaux, sur lesquelles il fructifie en Phoma pendant lété et en Didymosphæria pendant l’hiver. Tout récemment, en 1896, M. Dangeard s’est également occupé de cette maladie, à laquelle il reconnaît de lout autres causes (3). Il dit qu'il n’avait pas rencontré sur la partie aérienne de l’arbre le Didymosphæria populina, mais le Calicrum populneum De Brond. qui se trouvait sur les branches et les rameaux encore vivants. Toutefois, il n’attribue pas à ce Calicium le rôle important dans la maladie : d'après lui, la véritable cause du mal serait due à une Chytridinée, qu'il appelle ARhizophagus populinus, parasite des racines. Peut-être cette maladie du Peuplier pyramidal a-t-elle en réalité (1) Comptes-rendus de l'Académie des Sciences (4e' semestre 1889). (2) 1dem. (3) Le Botaniste, 5e série, p. 38. 296 E. ROZE. plusieurs causes ? Mais je pense, d’après mes observations, qu'une de ces causes, sinon la principale, doit être rapportée au Pseudo- commis, qui m'a paru agir, en ce cas, sur les rameaux du Peuplier, comme il le fait sur ceux des Cerisiers, Pêchers et Abricotiers, sauf qu'ici il n’y a pas production de gomme. Les feuilles sont les pre- mières allaquées, ainsi que leurs pétioles, qui communiquent la maladie aux jeunes rameaux à écorce verte, lesquels présentent souvent en même temps des taches brunâtres, indiquant une attaque directe. Lorsque la maladie gagne la base des jeunes rameaux, elle s'insinue dans la partie verte interne de l'écorce des branches moyennes, où le Pseudocommis apparait en stries d’un jaune orangé. Il y a certainement là lous les indices d’une destruction plus ou moins prochaine. Je crois done pouvoir attribuer en grande partie cette maladie assez grave du Peuplier pyramidal à l’action domma- geable du Pseudocommis. Canne 4 SUCRE. — MM. Prillieux et Delacroix nous ont fait con- naitre, en 4895 (1), avec de grands détails, la maladie de la Canne à sucre. Comme tous les mycologues qui avaient précédemment étudié cette maladie, ils en ont cherché la cause efficiente, et, par- tageant l'opinion de M. Massee, qui l’attribuait au Trichosphæria Sacchari, ils ont pensé qu’elle devait être produite par l’action para- sitaire de l’une des formes de ce Trichosphæria, le Coniothyrium melasporum. En 1896, M. Julien Ray a repris cette étude et nous a donné son opinion sur la question (2). Il a constaté d’abord que le Conio- thyrium melasporum se développe parfaitement en saprophyte. Puis, signalant tout ce qu'il a observé sur les Cannes malades, il a décrit en réalité les kystes et plasmodes d’un Myxomycète, tout en se refusant à l'identifier avec le parasile de la Vigne, le Pseudo- commis, décrit par M. Debray. Or, de son côté, M. Debray (3) avait déjà inscrit la Canne à sucre au nombre des végétaux chez lesquels il avait constaté la maladie de la Brunissure. Je pense que M. Ray était en réalité plus près de la vérité qu'il ne le croyait, et que le (1) Bull, tXT, "p.175: (2) Bull., t. XII, p. 139. (3) La Brunissure dans les végétaux (1895). f SÉADRER E e d dé SS GUS ca Dai à "# ER PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY: 997 Pseudocommis joue, dans cetle maladie, son rôle prépondérant de véritable parasite. Du reste, lorsque lon tient compte des nombreuses espèces tropicales, sur lesquelles ce Myxomycète exerce son action dans nos serres, et que l’on songe aux effets qu'il doit produire, sous les tropiques, dans la saison humide des régions chaudes, il me semble qu'il doit être dans ces régions un très grand agent de destruction, en rapport avec la force de la végélalion, à laquelle son parasitisme peul servir de modérateur. Je crois pouvoir conclure de tout ce qui précède que le Pseudo- commis n’est pas un parasite à dédaigner, comme on le supposerait tout d’abord. Lorsque les circonstances favorisent sa propagation et son développement, par suitede l'humidité de l'air et du sol etd’une certaine chaleur, il est capable de produire, même dans nos ré- gions, des dommages vraiment sérieux. Au fur elà mesure que les observateurs se familiariseront avec cette idée que ce Myxomycèle est un organisme réel, que son action parasitaire doit être prise en grande considéralion,en raison des mala- dies, quelquefois graves, dont il est certainement la cause première, et qu'il y a lieu de se méfier de la présence des Saprophytes sur les et quu y ( propny tissus préalablement mortifiés par ses plasmodes, ils n’hésiteront plus à chercher à le bien connaître pour trouver les moyens d’atté- puer ses attaques ou de se prémunir contre elles. Etant donné l’nn- portance de la question, je me félicite, pour ma part, d'avoir cen- tribué à appeler l'attention sur le Pseudocommis el d’avoir essayé de faire comprendre le véritable rôle de ce Myxomycète. De la présence du Pseudocommis dans les plantes submergées d'eau douce et dans les plantes marines, par M. E. ROZE. I. PLANTES SUBMERGÉES D'EAU DOUCE. J'avais remarqué, après l'hiver, dans un bassin où se trouvent plusieurs pieds de Typha, que les anciennes gaines foliaires avaient dans l’eau une couleur d’un jaune orangé très visible. J’y notai la présence de plasmodes du Pseudocommis. Les jeunes feuilles, qui sorlirent de ces gaines ainsi colorées, élaient néanmoins d’un beau vert ; mais leur extrémité, sur loutes, montrait une petite tache orangée. Là seulement se trouvaient des plasmodes. Les feuilles se développèrent, leur longueur était déjà de plus de deux mètres, que la lache ne parut pas sensiblement grandir. Bientôt, cependant, cette tache commença à s’étaler lentement, en descendant dans le tissu foliaire, de telle sorte qu’à la fin du mois d'août, elle avait près de trois centimètres : l'extrémité de la feuille à l'endroit où elle avait été primilivement tachée, était mortifiée, et la partie plasmo- dique vivante se distinguait très bien au bas de la tache, sous la forme d’un zone élroite orangée. C’est ainsi, du reste, que procède le Pseudocommis, en particulier dans les Monocotylédones, lorsqu'il. a pris préalablement possession de la plante elle-même. : Cette observation qui m'a permis de noter que les plasmodes de ce Myxomycète peuvent très bien vivre dans l’eau, m'a conduit à chercher s’il n’allaquait pas d’autres plantes aquatiques. Je l’ai observé, en effet, dans les feuilles de plusieurs de ces plantes : Nuphar, Hydrocharis, Sparganium, Butome, Flèche d'eau, Alsma, et même dans les Lemnacées. Il s’agissait là de plantes aquatiques, mais à feuilles plus ou moins aériennes. Je fus plus surpris lorsque je reconnus que le Pseudocomanis envahissait également les feuilles des plantes submergées, telles que celles du Mujas minor et du Polamogiton peclinatum, ainsi que les tiges du Ceratophyllum de- mersum, et plus nettement encore les racines, les tiges et les feuilles PR dt on D 5 sad deb + Eur Ÿ PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 229 de l'Ælodea canadensis. Voici les observations que j'ai pu faire sur celle dernière plante attaquée dans l’eau par le Myxomycèle. Le Pseudocommis se montre sur les racines et sur les tiges de l'Elodea sous l'aspect de petites laches ponctiformes, plus ou moins noirälres, lorsqu'on les examine à la loupe. Ce sont autant de cel- lules, isolées ou réunies, envahies par les plasmodes. Les feuilles laissent voir les mêmes laches, qui sont poncliformes sur les plus jeunes, et assez souvent longuement linéaires, soit transversales, soit longitudinales, sur les plus ägées. Lorsque celte ligne transver- sale est continue et va d’une marge à l’autre de la feuille, en se lrouvant placée un peu au-dessous de son extrémilé, dont elle suit parallèlement le contour, celte extrémité foliaire, isolée du reste du limbe, laisse voir, avec les grossissements suffisants, que ses cellules ont été frappées d’une sorte de mortificalion rapide : leur contenu, contracté el comme désagrégé, a pris une leinte d’un vert sale. Tout ce tissu mortifié ne tarde pas à se séparer de la feuille, qui se ter- mine alors par la ligne continue des cellules plasmodiques. Lorsque, au contraire, la ligne transversale des cellules plasmodiques, moins continue, est siluée beaucoup plus bas, dans le limbe, la partie su- périeure de la feuille se montre atteinte de dégénérescence. Le plasma y est souvent encore vivant, mais les grains de chlorophylle très réduits ont pris une leinte jaunätre Ce tissu sera également tôt ou tard frappé de mortification. D'un autre côlé, on sait que les cellules foliaires de l’Ælodea pré- sentent un phénomène physiologique très intéressant : je veux parler du mouvement rolaloire du plasma, qui s’eflectue dans ces cellules, sous l’action de la lumière, en entrainant avec lui les grains de chlorophylle etquelquefois le noyau. J'ai cherché à observerles effets que pouvaient produire les plasmodes sur ce mouvement plasma- tique, observations faciles à faire, du reste, car les feuilles de l’Etodea, constituées seulement par deux couches de cellules d'assez grande dimension, se prêtent très aisément à des préparations microscopiques qui peuvent êlre examinées avec des grossissements de à — Je dirai d’abord que je crois pouvoir attribuer la contamination des cellules de l'Zlodea à de petits débris de kystes que j'ai remar- qués sur les feuilles. La cellule attaquée est d’abord colorée en brun 15 230 E. ROZE. 4 rougeâtre, très pâle : celte teinte est due au plasmode qui se montre alors à l’état fluide, sans granulations, et s’insinue dans la mem- brane cellulaire qu'il finit par colorer entièrement(1). La cellule est encore assez lransparente pour laisser voir le mouvement rotatoire du plasma et de la chlorophylle. Puis la coloration cellulaire devient lentement de plus en plus foncée, presque acajou, et peu après des granulations apparaissent dans la cellule où le mouvement plasma- tique s’arrêle. L'action nocive du plasmode s’est fait sentir sur le plasma cellulaire qui se trouve alors tué et bientôt absorbé. Les grains de chlorophylle résistent beaucoup plus longtemps, car lors- que la cellule, ainsi envahie, est devenue opaque, et qu’on la déco- lore par l'Eau de Javelle, on y remarque la présence de ces grains chlorophylliens qui ne disparaîtront qu’un peu plus tard, dans Ja masse granuleuse plasmodique qui remplit la cellule. Après avoir envahi une première cellule, le plasmode à l’état fluide s’insinue de la même façon dans la membrane des cellules voisines, et souvent dans leurs parois latérales, ce qui produitalors des lignes d’un brun rougetre, presque de la même couleur que celle des cellules aigues formant les denticules dela feuille. Ensuite le plasmode pénètre dans toutes les membranes cellulaires, el les mêmes phénomènes que ci-dessus se représentent successivement. Mais ce que je me permettrai de faire remarquer, c’est l’action accé- lératrice provoquée par le plasmode sur le plasma encore vivant dans ces cellules. Des préparations microscopiques, renfermant de ces feuilles ainsi attaquées, m’ont laissé voir qu'en passant de l’obs- curilé à la lumière, le mouvement rotaloire du plasma s’y effecluait, ainsi que dans les cellules voisines, plus tôt et plus rapidement que dans les cellules saines plus éloignées de la présence du plasmode. Il résulte de ces observations que le plasmode du Pseudocommis, dans l’Elodea, se montre sous deux états différents : un état fluide, primordial, sans granulations, envahissant les membranes des cel- lules de la plante hospitalière, et un second état granuleux, intra- (1) La pénétration dans la membrane cellulaire me paraît s'effectuer de la même façon que celle des liquides colorants (solutions iodées, etc.). Seulement, c’est un fluide vivant qui envahit peu à peu la membrane en l'imprégnant de sa couleur propre. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 231 cellulaire, qui tue le plasma et s’assimile lentement le contenu des cellules envahies. J'ai pu observer, dans quelques-unes de ces cel- lules, de petits prolongements plasmodiques, arrondis, non granu- leux, mais très colorés: c’est probablement le passage du plasmode fluide primordial au plasmode granuleux, intracellulaire. Tels sont les phénomènes qui peuvent, je le répète, s’observer très aisément dans les feuilles de l’Elodea, lorsqu'elles sont enva- hies par le Pseudocommis. IT. PLANTES MARINES. Après avoir étudié les diverses phases de développement du Pseudocommis dans l’Elodea canadensis, plante submergée d’eau douce, je me suis demandé si les plantes marines ne résistaient pas à l’action parasitaire de ce Myxomycète. Il n’en est rien, et l’eau de la mer ne met aucun obstacle aux attaques du Pseudocommis. J'en ai reconnu la présence dans des feuilles de Zostères et dans les gaines foliaires des Ruppia. Mais deux Algues marines, les Fucus serratus el vesiculosus laissent voir plus nettement encore les effets de son parasitisme (1). Il produit sur les thalles de ces deux Algues des taches d’un rouge sombre, très visibles à l'œil nu. Ces taches longent le plus souvent le bord des expansions du thalle, qui paraît alors comme corrodé ; quelquefois, elles se présentent sur la surface du thalle, autour d’une perforation qui est le résultat de la destruction du tissu ; d’au- tres fois, elles se montrent sur les vésicules de la seconde espèce, qui se sont ouvertes par le même eflel destructif. Si l’on observe, avec des grossissements suffisants, le tissu de ces taches rouges, sa coloration, vue par transparence, se modifie: ce tissu apparaît alors avec une teinte d'un beau jaune orangé. C’est la couleur la plus habituelle du plasmode du Pseudocommis. Dans les grandes cellules, ce plasmode débute par une teinte plus claire qui (1) Ce ne sont pas les seules Algues marines que peut attaquer le Pseudocommis. J'ai constaté sa présence, d’après des échantillons dessé- chés, dans les Algues suivantes : Aimanthalia lorea, Laminaria bulbosa et saccharina, Chorda lomentaria, Padina Pavonia, Haliseris Polypodioides et Dictyota atomaria. 232 E. ROZE. colore leurs membranes proprement dites et les membranes inter- cellulaires : c’est un état plasmodique, fluide, non granuleux, dont la teinte d'abord claire devient ensuite plus foncée, et de jaune orangé pâle passe au jaune orangé vif. Quant aux pelites cellules, le plasmode les rend souvent presque opaques, ce qui tient à ceque leur contenu se colore fortement. Mais les filaments celluleux mé- dullaires restent d'ordinaire sans changement. La coloration en jaune orangé des tissus envahis par les plasmodes contraste avec celle des tissus sains, qui sont d'un brun verdätre. Jointe à la détérioration même de ces tissus malades, qui, mortifiés par les plasmodes, se ramollissent et se désagrègent, celle coloralion me paraît prouver incontestablement la présence et l’action nocive du Pseudocommis. Ainsi l’eau demer n’entrave nullement celte action. Mais de quelle facon ces Algues marines submergées peuvent-elles être attaquées ? Je pense que ce doit être par des débris de kystes, transportés en mer, sur les côtes, par les vents de terre, qui soulèvent les pous- sières de la surface du sol et emportent ces kystes microscopiques avec elles. Presque tous nos arbres, dont les feuilles sont plus ou moins allaquées par le Pseudocommis, indiquent bien que c'est le mode ordinaire de contamination aérienne de ce Myxomycète. L rs Les maladies de l'Oïdium, de la Tavelure et de l’An- thracnose dans leurs rapports avec le Pseudocommis Vitis Debray, Par M.E. ROZE. Oïnrum. — La maladie de l’Oïdium est causée par une Périspo- riacée, l’'Uncinula spiralis B. et G. qui, en vertu de la loi depriorité, doit prendre le nom d’Uncinula Tuckeri. M. Prillieux nous a fait connaitre (1) qu'en 1892, M. Couderc avait observé en France, sur des Vignes attaquées par l’Oïdium ou £rysiphe Tuckeri, les concep- lacles ascophores qui n'étaient connus jusqu'alors qu’en Amérique. Tout récemment, j’ai été assez heureux pour rencontrer ces concep- tacles ascophores sur des feuilles de Vigne, sur des pétioles, des rafles et de petits grains de raisins malades de l’Oïdium, et je me suis assuré qu'ils étaient parfaitement conformes à la figure qu’en avait publiée naguère M. le D' Farlow, aux Etats-Unis. J’ai pu observer ensuite, sur des feuilles également malades de l’Oïdium, les conidies et les pycnides, déjà connus. Toutes ces observations m'ont permis de me faire une idée du parasile; mais il n'en a pas été de même, lorsque j'ai voulu me rendre compte des résultats de son action parasitaire. Sur les feuilles, couvertes de son mycélium superficiel conidiophore, je n'ai jamais pu remarquer que ce mycélium recouvrit des petites laches brunà- tres, semblables à celles que je distinguais à la loupe, sur l’épi- derme des grains de raisin qui se montraient aussi enveloppés par ce même mycélium. Un certain doute me vint à l'esprit, au sujet de ces petites taches épidermiques des grains de raisin que les observateurs me parais- sent avoir admises jusqu'ici comme étant le fait de l'Oïdium. En effet, avant lapparilion de celle maladie, j'avais déjà constaté la présence de ces mêmes peliles laches sur des grains de raisin à épiderme lisse, el j'avais reconnu, en les examinant avec les gros- sissements nécessaires, que ces taches élaient le résullat de l’enva- hissement d’un petit nombre de cellules de lépiderme par des plasmodes du Pseudocommis Vilis Debray. Or l’examen semblable des laches, plus nombreuses, qui se dissimulaient sous l’efdores- (1) Bull. t. IX, p. 253. 234 E. ROZE. cence mycélique de l’Oïdium, me permitde constater qu'il y avait identité d’aspect et de constitution plasmodique entre ces dernières taches et les précédentes. Je serais assez porté à croire que l’Oïdium n’a dû jouer d’autre rôle, dans ce cas, que de faciliter aux plasmodes ou aux kystes microscopiques du Pseudocommis, transportés par le vent avec les poussières du sol sur les grappes, de trouver dansson efflorescence mycélique un lieu d'arrêt et de fixation plus assuré que la surface lisse de l’épiderme des grains de raisin sains. Du reste, il est à remarquer que ces mêmes petites taches se montrent égale- ment sur des grains, appartenant à des grappes dont le soufrage a fait disparaitre l'Oidium. Ges très pelites taches brunâtres sur les grains, qui paraissent d'abord ponctiformes à la loupe, ne ardent pas à s’élargir peu à peu ; elles deviennent bientôt conniventes, forment ensemble en se réunissant comme une sorte de subérification, et arrêtent ainsi le développement épidermique. Il en résulte que, la partie interne des grains de raisin continuant à croître, l’épiderme mortifié, en subis- sant cette pression, se déchire, et les grains crèvent en metlant à nu les pépins. Cette morlilicalion du tissu épidermique est certai- nement le fait du Pseudocommis et non celui de l’Oïdium, dont les courts suçoirs ne peuvent en aucune façon produireces mêmes effets, et qui, sur les feuilles, ne les produisent pas. Et cependant, c’est bien cette altération des grains de raisin qui constitue la gravité de la maladie de l'Oïdium, d’après l’idée que l’on se fait encore de cette maladie, et qui est bien la même que l’on s’en faisait à son origine. Voici, en effet comment en décrivait les effets désastreux, en 1853, un membre de la Société d'Agricul- culture de Lyon, M. Vézu. Je cite cet observateur et expérimenta- teur, parce qu'il avait préconisé un remède spécial contre l’Oïdium, dont je parlerai plus loin. Il reconnaissait deux phases dans la mala- die, la première plus légère qui permettait d’en faire espérer le traitement, la seconde plus grave qui lui paraissait incurable. « Uetle phase désespérée, disait-il, a lieu lorsque la pellicule du grain de raisin est cyanosée, ou qu'il s’y est incrustée des taches plus ou moins larges et de couleur noirâtre ou jaune de rouille, racornies, parcheminées, cassanles, et n'ayant plus l'élasticité des parties saines; ces plaques maculées, incapables de se prêter à l’accroisse- ment excentrique du fruit, deviennent le siège d'une rupture, d'une PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 235 crevasse par où s'échappent les sucs encore imparfaits des grains de raisin, le condamnant par cet écoulement du verjus à une dessiccation inévitable ». Je croirai devoir faire remarquer ici que celle altération des grains de raisin est celle aussi qui résulte de la maladie de l’Anthracnose, laquelle n’est également d’ailleurs que l'effet du parasitisme du Pseudocommis, ainsi qu’il en sera question ci-après. Mais pour en revenir au mémoire de M. Vézu, j'ajouterai qu'après avoir essayé l'emploi de divers produits chimiques qui ne l’avaient pas satisfait : un mélange de soufre et dechaux en poudre, le sulfure de chaux liquide, le sulfate de protoxide de fer, très actif mais dan- reux pour la Vigne, puis différents autres procédés, cet expérimen- tateur en était arrivé à obtenir d'excellents résultats d’une prépara- tion composée de: Moutarde grise en poudre (fraîchement pilée) 500 grammes et eau froide de 15 à 18 litres. Cet emploi de la Moutarde m'avait paru d’abord assez singulier, comme il doit le paraître à tout le monde; mais je crois utile d’expliquer pourquoi je lai trouvé intéressant, surtout en ce qu'il avait produit des effets très appréciables, contrôlés par Seringe et différents autres membres de la Société d'Agriculture de Lyon. M. Vézu trempait les grappes de raisin dans son liquide sinapisé, el lorsqu'il opérait dans la période d'apparition de l’Oïdium, la première phase d'attaque comme il l’appelait, il mettait ses raisins à l'abri des effets désastreux de la seconde phase, qu'il caractérisait comme étant « la phase désespérée ». Or, que faisait-il en agissant ainsi ? Il empêchait en réalité les grains de raisin de subir l’attaque du Pseudocommis. Cequim'atout d’abord frappé dans l'emploidelagraine de Moutarde, ainsi préconisé, c’est que dans les semis que j'ai faits en serre, de grainesde plusieurs Crucifères, Radis, Choux, Colza, Navel,ete., et dans ceux que j'ai effectués en plein air, en plaçant, dans les deux cas, les graines dans un sol où j'avais introduit des particules de tissu plasmodique du Pseudocommis, alors que les germinalions d’autres graines accusaient nettement les résultats de leur infection par le Myxomycète, les plantules de ces Crucifères se montraient d'ordi - naire résistantes à cette infection. Et, fait à noter, pas un seul des pieds, qui ont fleuri et fructifié, n’a pendant son développement témoigné de quelque façon qu'il avait hospitalisé le parasite. Il en 236 E. ROZE. a élé de même des Allium. Ceci m’a donné à penser que lorsque les plantes renferment dans leurs lissus certains principes actifs, cela les rend réfractaires à l’hospitalisation du Pseudocommis. M. Vézu altribuait l’immunisation de ses grappes de raisin, plon- gées dans son eau de Moutarde, à la Sinapisine. Il me semble qu'il pouvait avoir raison. Ce qui est seulement remarquable dans ce traitement, c’est qu'il suffisait d’une seule opération pour préserver définitivement les grappes de l’altération ultérieure, si grave, qu'il attribuait à l’Oïdium, mais qui incombait en réalité au Pseudocommis. Je ne sais ce qu’il a pu advenir de ce procédé de traitement, dont il n’est plus question aujourd’hui; il serail néanmoins intéressant de rechercher s’il n’y aurait pas quelque profit à en tirer. TaveLURE. — La maladie de la Tavelure est plus complexe qu’elle ne semble l'être au premier abord. Je viens de faire connaitre que, d’après mes observations, le Pseudocommis se développe sur les grains de raisin, d’une façon concomitante avec l’Oïdium. Or, en faisant quelques recherches sur la tavelure des Poires, j'ai été conduit aux mêmes résultats. Le Fusicladium pirinuim, qui attaque parfois si nettement les feuilles et les fruits du Poirier, a été con - sidéré jusqu'ici comme étant la seule cause efficiente de la Tavelure. Ilne me paraît être l’auteur que des débuts de la maladie, en ce que son mycélium superficiel n’attaque que légèrement l’épiderme des Poires. Ce qui donne une certaine gravité à cette maladie, c'est que le mycélium du Fusicladium doit servir de réceptacle aux kystes et plasmodes microscopiques du Pseudocommis, transportés par les vents, comme cela a lieu pour celui de l’Oïdium. En effet, lorsqu'on suit le développement du Fusicladium, on constate qu’à une certaine époque il se détruit et, à sa même place, on voit appa- raitre la même fausse subérification sur les Poires que celle qui se montrait sur les grains de raisin. L’épiderme mortifié se crevasse, en se desséchant, et l’on trouve des plasmodes dans le tissu sous- épidermique. J’ai remarqué que ces crevasses peuvent quelquefois livrer passage au Coremium candidum, qui s’introduit alors dans la Poire et en opère la destruction. J'ai trouvé une nouvelle preuve du rôle que joue ainsi le Pseudo- commis sur les Poires, en examinant un Poirier de Passe-Crassane dont les fruits, encore jeunes, avaient été traités, au moment de l'apparition du Fusicladium, par le sulfate de cuivre. Ge traitement PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 231 avail réussi à immuniser les Poires contre les attaques du Fusicla- dium; mais, soit que le Pseudocommis eùl déjà envahi certains points de l’épiderme des fruits, soit qu’il l'eùl attaqué plus tardive - ment, ce Myxomycéle avait effectué son développement dans cet épiderme, comme je le signalais plus haut, c’est-à-dire que les parties mortifiées s'étaient crevassées et que la pourriture humide envahissait Ja chair des fruits. Le lissu sous-épidermique montrait, ainsi que dans le premier cas, que les plasmodes s’y étaient intro- duits, et ces plasmodes étaient fort curieux à observer dans les cellules à parois épaissies de ces parties malades Quant aux jeunes scions de Poiriers, qu’on désigne comme pou- van! être également malades de la Tavelure, je n’ai pas eu l’occasion d’en observer qui dénotaient la présence du Fusicladium ; mais j'en ai étudié qui élaient couverts de taches d’un brun noirâtre, souvent crevassées, résultant des attaques immédiates du Pseudocommis. Enfin, sur les Pommes, ce Myxomycète produit les mêmes effets que sur les Poires ; toutefois il en attaque directement l'épiderme, y forme des laches de même nature qui se crevassent également et facilitent aussi la destruction du fruit par le Coremium. ANTHRACNOSE. — J’emprunte à un mémoire de notre savant con- frère, M. Prillieux (1), les détails suivants sur cette singulière maladie. « Les caractères généraux de l'Anthracnose, dit-il, con- sistent en taches d’un brun noirâtre au pourtour, un peu déprimées au milieu et, la, colorées le plus souvent en gris lourterelle, quand elles ne sont pas encore très vieilles. Ces taches se montrent en très grand nombre, aussi bien sur les sarments, les vrilles et les feuilles que sur les grains; elles sont pénétrantes et rongent pro- fondément les places où elles se développent; elles s’agrandissent aussi par leur pourtour, de façon à se confondre souvent avec les taches voisines. Les feuilles sont percées à jour ; les sarments, désorganisés parfois jusqu'à la moelle, présentent de larges plaies noires et béantes qu'entourent des bourrelets tuméfiés ; l'extrémité des rameaux meurt et devient noire comme si elle avait élé carbo- nisée. Les grains crèvent souvent, ou bien tombent sans pouvoir se développer, quand ils ont été attaqués de bonne heure par la maladie ». (1) L’Anthracnose de la Vigne observée dans le centre de la France, Bull. Soc bot. de France, t. XX VI, p. 308 (1879). 238 E. ROZE. Cette année, la maladie de l’Anthracnose a sévi avec intensité dans la région parisienne. Des treilles non traitées par les différents procédés ou traitées insuffisamment, quelquefois même traitées soit par le soufre seul, soit par le soufre et le sulfate de cuivre, m'ont permis d'y reconnaître presque tous les caractères que je viens de rappeler, et suc la plupart de ces vignes malades la récolte a été perdue. Plusieurs savants mycologues ont étudié cette maladie. Chacun d’eux, pour ainsi dire, a cru en trouver la cause efficiente dans un Champignon particulier. De Bary l’attribuait à son Sphaceloma ampelinum, dont il avait même réussi à inoculer des spores à des Vignes saines. Pour d’autres observateurs, c'était un Ramularia, un Phoma, un Glæosporium,ete.—M.Comes n’y voyait que les effets d’une dégénérescence gommeuse du contenu des cellules, dans les tissus malades. Je pourrais citer d’autres opinions, mais toutes s'expliquent très bien par ce fait que, dans l'ignorance où l’on était de l’existence du Pseudocommis, on ne pouvait que s’en tenir à des altérations propres de tissus allaqués, ou chercher dans des Sapro- phytes, vivant sur les lissus mortifiés par ce Myxomycète, les agents de ces altérations. M. Debray, dans ses mémoires publiés en 1894 et 1895, n'a pas hésité à déclarer que l'Anthracnose étail due au Pseudocommis : c’est pour lui une des formes de la maladie de la Brunissure, si complexe lorsqu'on l’observe dans beaucoup d'autres végélaux que la Vigne. II n’a suffi, en effet, d'examiner avec les grossissements suffisants toutes les taches des tiges, pétioles, vrilles, feuilles et grappes de raisins, pour y trouver des cellules remplies des plas- modes caractéristiques du Pseudocommis. Jai voulu, cependant, essayer d’en oblenir une preuve expérimentale. Un très jeune pied de Vigne, germé sous chassis à la fin de l'hiver, très sain d'aspect, fut planté le ir juillet dans un pot et conservé dans une serre fermée, pour le mettre à l'abri de toute contamination extérieure, de la part du Pseudorommis comme du Peronospora viticola et de l’Oïdium. On sait que le Pseudocommis produit, sur les feuilles des Cerisiers, des taches qui se circonscri- vent el forment des particules de tissu plasmodique, lesquelles se détachent et laissent les feuilles trouées. Je plaçai vingt de ces par- ticules sur les racines découvertes de ce jeune pied de Vigne; je les PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY. 239 recouvris ensuite de terre et le pot fut arrosé assez fréquemment. Au bout d'un mois, la base de la tige brunit et je vis,sur son épiderme, apparaître bientôt les petites taches brunätres caractéristiques de J’Anthracnose, qui se montrèrent ensuite sur les pétioles et les nervures des feuilles, dont le limbe fut ça et là attaqué. Le jeune pied de Vigne subit peu après un lent arrêt de développement, au fur et à mesure que le nombre des taches augmentait; toutefois, l'apparition de ces taches ne se produisit que légèrement el la plante ne périt pas. Quant aux racines, le pied ayant été déterré le 20 sep- ‘tembre, j'ai pu conslaler que, sur diverses parties, leurs tissus avaient été attaqués par des plasmodes, et que leurs radicelles élaient en grande partie mortifiées. Le résultat de cette expérience me parait donner une nouvelle preuve du véritable rôle du Pseudocommis dans l’Anthracnose, et confirmer ce que déjà l'observation seule avait établi,en même temps qu’elle démontre l’identité spécifique de ce Myxomycète, qui peut de la sorte quitter le Gerisier pour aller dans le sol infecter la Vigne. J’ai employé ce même procédé d'infection des racines de diverses plantes, mais alors en état de germination, el en opérant en plein air, avec ces particules de tissu plasmodique de feuilles de Cerisier. Sauf les Céréales, certaines Crucifères et les Allium, les plantes ainsi infectées ont dénolé ensuite la présence, d'une façon plus ou moins accusée, du Pseudocominis. Toutefois, pour ces constatations, il faut tenir compte de ce fait que le parasite n’effectue d'ordinaire qu'une très lente ascension dans les plantes qui l’hospitalisent. Parfois même, on peut croire qu'il a disparu, lorsque des taches caractéristiques annoncent plus tard qu'il existe parfaitement, soit dans les feuilles, soit dans la tige. Ne pouvant suivre lerapide déve- loppement de ses hôtes, il demeure comme stationnaire, puis il reprend son mouvement ascensionnel dès que les circonstances lui sont favorables. Un autre procédé dont je me suis servi également, c'est l'inocu- lation directe par l'introduction immédiate, dans les tissus, de débris de cellules renfermant des plasmodes, et ce procédé m'a mieux réussi encore. C’est ainsi que j'ai introduit, par une simple piqüre, des particules à peine visibles de cellules plasmodiques de Pommes de terre dans les très jeunes tiges de cinq Fèves commençant à germer. L'effet produit fut singulièrement actif, car je vis, quelque 240 E. ROZE. temps après, ces tiges en croissant s’incurver, puis se tordre lége- rement, el leur épiderme prendre une leinte d’un brun rougeàtre caractéristique. Le développement des cinq jeunes pieds de Fèves, une fois plantés en plein air, n’en continua pas moins, cependant assez lentement : l’épiderme des tiges et de plusieurs feuilles montra des taches dues au Pseudocommis ; 1] en fut de même des fruits, du reste peu nombreux, car plusieurs avortèrent après s'être déjà cons- litués. C’est alors qu'intervint l’action concomilaute de l’Uromyres Fabæ. Néanmoins, les fruits mürirent el les graines récoltées pré- senlèrent des taches brunàtres, dans lesquelles je distinguai les plasmodes du Pseudocommis. [ suffit donc d'infimes particules microscopiques du plasmode vivant de ce Myxomycète pour le reproduire, lorsqu'on les inocule à des plantes susceptibles de l’hospitaliser, ce qui pourrail peut-être expliquer le succès d’inoculation, obtenu par de Bary sur la Vigne, avec le Sphacelomu ampelinum, s'il s’est introduit, dans ses opéra- tions, si peu que ce soit du plasmode du Pseudocommis avec les spores du Saprophyte. : Je signalerai maintenant une autre cause d’allération sur les grappes de raisin, connue depuis longtemps, mais restéeinexpliquée jusqu'ici, el qui est due au Pseudocommnis. l'ai, en effet, remarqué récemment, sur une lreille de Chasselas, qui s’était trouvée garantie par divers (raitements contre les allaques parasilaires, qu’un cer- taiu nombre de grappes, fort belles, étaient empêchées presque subitement, en tout ou eu partie, d'arriver à leur complèle matu- rilé. Il s'était rapidement produit, sur les rachis de ces grappes, de peliles taches brunâtres circulaires qui avaient provoqué la dessic- cation de tout le tissu des pédoncules insérés au-dessous de ces taches. Je me suis assuré que les taches dont il s’agit contenaient des plasmodes du Pseudocommis, qui, par contamination aérienne, était venu ainsi tardivement dessécher, soil seulement les axes secondaires, soit même l’axe principal de la grappe. Et, pour pro- duire celle dessiccation, il est à remarquer qu'il lui a suffi de morti- fier circulairement la pelite partie seule du tissu qu'il avait envahie. Enlin, un point intéressant de l’histoire du Pseudocommis, c’est l'ancienneté des observalions qu'il a suggérées en raison de son aclion parasilaire sur la Vigne. D’après M. Portes (1), qui a publié (1) De lAnthracnose. PSEUDOCOMMIS VITIS DEBRAY, 9/4 le résultat de curieuses recherches à ce sujet, il pourrait être ques- tion de la maladie de l’Anthracnose dans Théophraste et dans Pline. Ce dernier désignerait même cette maladie sous le nom de Charbon (Garbo), comme on lappelle encore dans le midi de la France. M. Portes émet toutefois ce doute, qu'on ne pourrait accepter l’an- ciennelé de la constatation de la maladie, que si l’on admettait que celle maladie est due exclusivement à une influence atmosphérique. Il me semble que la singularité des opinions des anciens auteurs ne vient contredire en rien leurs observalions, et je pourrais ajouter que le fond mème de ces observations, c’est-à-dire la constatation dela maladie de lAnthracnose, est très acceptable. Quoiqu'il en soit, je crois qu'il n’est pas sans intérêt de noler ici celle ancien- nelé ainsi constatée de l’Anthracnose, autrement dit celle du Pseu- docommis. Voici le passage de Théophraste, cité par M. Portes, d’après M. Marès. « Tels sont les accidents et les maladies auxquels sontsujets les arbres ; ceux des fruils et en particulier du raisin consistentdans le grésillement (appelé en grec zpau6os), affeclion assez semblable à la rouille ; cela a lieu par des temps humides, lorsqu'à la suite d’une rosée abondante le soleil darde avec force ses rayons. Il pro- duit le même eflet sur les pampres ». Voici maintenant ce quedisait Pline. « La sidération dépend tout entière du ciel: par conséquent il faut ranger dans cette classe la grêle, la bruine et les dommages causés par la gelée blanche. La bruine tombe sur les pousses encore tendres que la chaleur du printemps invite et qui se hasardent à partir, brûle les jeunes bourgeons pleins de lait; c’est ce que dans la fleur on appelle Charbon. ... Cet intervalle de temps est capital pour la Vigne; la constellation que nous avons nommée Canicule décide du sort des raisins. On dit alors que la Vigne charbonne, brûlée par la maladie comme parun Charbon. On ne peut comparer à ce fléau, ni les grêles, ni les orages, ni les accidents qui ne pro- duisent jamais les chertés: ces coups frappent des champs isolés, tandis que le Charbon frappe des pays entiers ». Eu somme, l'opinion qui trouve dans ces deux passages un rap- prochement à faire avec la maladie de l'Anthracnose me parait d’au- tant plus admissible, qu'on ne connaissait alors que cette seule ma- ladie parasitaire de la Vigne. Combien nous sommes loin de cet heureux Lemps aujourd'hui! La « maladie des Châtaigniers » en France, ETUDE PRÉLIMINAIRE Par M. C. DEHELACROIX Depuis longtemps déjà, dans la plupart des régions où le Châtai- gnier est régulièrement exploité pour la production du fruit, les agriculteurs se plaignent d’une maladie qui attaque ces arbres et les fait périr. Cette maladie a été l’objet d’un certain nombre de recherches, mais, jusqu'ici néanmoins, la cause en est restée obscure. Le Chätaignier, on le sait, exige un sol siliceux ; il ne tolère que des quantités très faibles de calcaire. On le rencontre sur les terrains primilifs : granils, gneiss, ou du moins les sols arénacés qui en proviennent; sur les schistes micacés, chloriteux, sériciti- ques; sur les grès siluriens ; sur le grès bigarré du trias; sur les sables de Fontainebleau, etc. La maladie sévit sur tous ces sols, mais son évolution est, en général, plus rapide dans les {errains humides et imperméables que dans les sols secs, où les arbres peuvent résister une dizaine d’an- nées «vant de mourir. Les Châtaigniers greffés sont plus fréquemment attaqués. Certaines variélés paraissent beaucoup plus sensibles que d’autres à la maladie ; et d'un autre côté, bien qu'ils soient plus rarement atteints, on ne peut dire que les taillis disposés pour l’exploitation des liges jeunes, en soient complètement indemnes. Les arbres sont souvent attaqués isolément : la maladie ne paraît pas contagieuse. Extérieurement, les arbres envahis se caractérisent à une certaine distance par le dessèchement des branches à partir de leur extré- mité ; les branches les plus élevées meurent les premières. Celte apparence est à différencier des dégâts que produisent les gelées prinlanières ; mais on peut, sans difficullé, reconnaître la part qui revient à cetle cause purement accidentelle. Sur les arbres malades les feuilles, de dimension plus réduite, n’ont plus cette teinte bril- lante, d’un vert un peu sombre qu’on voit sur les châtaigniers sains ; LA MALADIE DES CHATAIGNIERS. 243 elles sont d’un vert päle, un peu jauntres, et il n’est pas rare de les voir tomber dès le mois d'août. Cette végétation languissante ne permet pas le développement normal des fruits. Quand la cupule s'ouvre, ils sont incomplètement mürs ; ils y restent adhérents et tombent avec elle, sans achever leur maturité. Ces phénomènes s’accentuent chaque année jusqu’à la mort définitive de l'arbre. Les organes souterrains présentent des altérations multiples et très variées, se succédant suivant un certain ordre ; c’est au début qu'il importe surtout de ne les pas méconnaïtre. Sur les arbres qui ne semblent encore que peu altein(s,à ne considérer que l’apparence extérieure, on trouve, à côté de grosses ou moyennes racines déjà endommagées, d’autres racines paraissant saines, de telle sorte qu’on doit remonter jusqu'aux radicelles pour se rendre compte du mode de début de la maladie... Rappelons succinctement la structure des radicelles : Sur les Chälaigniers sains, à l'extrémité des jeunes radicelles, les superficielles au moins, celles qui plongent dans la couche d’humus laissée par les détritus foliaires et autres, on trouve les ramifications ullimes constituées par ces organes particuliers auxquels Frank a donné le nom de mycorhizes. On sait que chacun d’eux est formé par une extrémité radicellaire intimement associée à un mycélium de champignon. Vues la première fois par Gibelhi, sur le Châtai- gnier (1),les mycorhizes ont été depuis observées sur les Cupulifères el beaucoup d’autres plantes, surtout forestières. Les ramifcalions ullimes des radicelles sont disposées en grappes assez régulières dans le Châtaignier. Le plus souvent, ces rami- fications se raccourcissent en se renflant un peu à partir de leur surface d'insertion, et on peut se rendre compte facilement au microscope que ces renflements sont recouverts d’un manchon de fibrilles très ténues, finement anastomosées entre elles d’un jaune pèle, manchon qui empiète plus ou moins haut sur l’axe d’où pro- viennent les renflements terminaux. On voit s’en détacher de place en place de fins cordonnels, de même couleur ou un peu plus foncée que le manchon, formés de filaments cloisonnés, accolés les uns aux autres d'une façon assez lâche. Ces cordonnets se collectent parfois en un amas jaune entourant des radicelles et que son volume rend bien visible à l'œil nu. (1) Giuseppe Gibelli, Nuovi studi sulla malattia del Castagno, Bologna 1883, 244 G. DELACROIX. C’est ïà le champignon que je rencontre le plus fréquemment sur les mycorhizes de Châtaignier. On y trouve souvent associés d’autres filaments mycéliens d'apparence différente : 1° Des filaments noirs ou brun foncé, cloisonnés, non cohérents en cordons. ls sont lanlôt lisses, Lorlueux, courant le long des extrémités radicellaires, en s’anaslomosant latéralement de place en place par de courts rameaux ; tantôt couverts de fines aspérités très rapprochées, pouvant former sur les radicelles de petits amas noirs visibles à l'œil, et, en tout cas, semblant toujours extérieurs à la radicelle. Il est douteux que ces filaments noirs appartiennent à la même espèce fongique que celle qui donne les cordonnels jaune clair. Et bien que Gibelli considère les filaments noirs hérissés comme la forme àgée des filaments lisses, je -n’oserais être à ce sujet aussi affirmalif. 2° Des filaments d’un jaune un peu brunâtre, cloisonnés, présen- tant de place en place des boucles. Ces mycéliums sont souvent combinés dans des proportions variées selon les localités. Je ne saurais, non plus, dire actuellement à quelles espèces .on doit rapporter ces diflérents mycéliums. Néanmoins, la forme à cordonnels jaune pàle me semble assez bien répondre à l'espèce décrite par M. de Seynes (1) sous le nom Torula exiliosa ; mais je ne puis l’affirmer, n'ayant pas encore rencontré bien nelle cette frucüfication conidienne. D’après Gibelli, cette forme Torula se rattacherait au Diplodia Caslaneæ Sacc., dont les périthèces se rencontrent dans l’épaisseur des couches subérisées de la racine. J’ai rencontré sur une radicelle provenant d’un Chàlaignier de Vialas (Lozère) une forme pycnide à spores brunes uniseplées qui répond à la description de celle espèce, mais sans connexion bien évidente avec le mycélium précité; de sorte qu'il n’esl guère pos- sible d'émettre une opinion ferme sur le degré de son parasitisme el la relation qu’elle peut présenter avec ce mycélium. Le rôle des mycorhizes a élé fort discuté. Frank, le premier, a édifié à ce sujet tout une théorie dans un certain nombre de (1) J. de Seynes. Comptes-rendus Acad. des sc., 1879, et Association française pour l'avancement des sc., Montpellier, 1879. LA MALADIE DES CHATAIGNIERS, 245 mémoires et dans ses trailés didactiques; les opinions qu’il a émises à ce sujet sont aujourd'hui assez généralement acceptées. D’après lui, on ne saurait voir dans l’assemblage des deux orga- nismes qui constituent la mycorhize autre chose qu’une symbiose et il en faut considérer comme telle la fonction physiologique. Les idées de Frank peuvent se résumer dans les deux proposi- tions suivantes : a Les filaments mycéliens des mycorhizes sont des organes d'ab- sorption ; ils remplacent les poils absorbants des radicelles le plus - souvent absents. b Leur présence est liée à celle de l’humus dans le sol. Les expériences relatées par Frank à l’appui de sa théorie sem- blent probantes et peu susceptibles d’objections sérieuses. Il est certain que le sujet présente encore des côtés obscurs, mais ils ne pourront être élucidés que du jour où l’on connaîtra d’une façon complète la question de l'absorption de l’azote sous ses différentes formes. En tous cas, les expériences de Frank lui ont permis d'écrire les quelques lignes suivantes (1) qui en sont, en quelque sorte, la conclusion; je les traduis à peu près mot à mot : « Beaucoup de plantes à chlorophylle comme les Cupulifères et « les Conifères de nos forêts, sont si bien adaptées au mode de « nutrition par les composés humiques, gràce à la présence d’un « champignon, qu'ils ne se développent pas normalement comme « je l’ai moi-même montré, sur des sols privés d’humus, et cela « même si on leur donne les aliments végétaux convenables, à l’état « de combinaison minérale : ils restent souffreteux, ils peuvent « même périr. On doit dès lors considérer toutes ces plantes comme « des « humicoles » obligatoires » Que les Châtaigniers soient parfaitement sains ou qu’ils présen- tent des phénomènes de dépérissement, on y rencontre toujours des mycorhizes, et ce sont dans les deux cas les mêmes mycéliums qui concourent à leur formation. Mais si l’on recherche les rapports que ces mycéliums affectent avec les tissus des radicelles, on constate de notables différences entre les Châtaigniers sains et les Châtaigniers malades. (1) D' A. B. Frank, Die Krankheiten der Pflanzen, 2 édition, 1894 p. 283. 16 246 G. DELACROIX. Dans les deux cas, le mycélium de la mycorhize pénètre les élé- ments subérisés de l'écorce dans les ramificalions renflées et aussi un peu plus haut dans toute la portion tapissée par le manchon mycélien. Ce mycélium s’y distribue, s’y subdivise dans des conditions et sous des apparences variées, selon la nature du champignon qui a participé à la formation de la mycorhize. Les nombreuses observations microscopiques que j'ai faites sur des Châtaigniers sains me permeltent de considérer que là, dès qu'on a dépassé sur une radicelle la région des mycorhizes, le parenchyme corlical n’y montre plus trace de mycélium. Dans les Châtaigniers malades, sur les échantillons, de prove- nance très variée, qui ont fait l’objet de cette recherche, j'ai pu me persuader qu’il n’en est pas de même.Le parenchyme cortical encore vivant s’y voit, comme dans le cas précédent, infiltré de filaments très grêles, hyalins et formant souvent de minces cordonnets qui passent entre les cellules sans paraître les pénétrer ; mais, de plus, le mycélium gagne en profondeur le parenchyme libérien et on le voit remonter et envahir progressivement le parenchyme cortical et le liber dans les ramifications immédiatement supérieures des radi- celles. De proche en proche, on arrive ainsi à le retrouver dans des racines de 5 ou 6 millimètres de diamètre et plus. Parfois le mycélium dépasse l'écorce et se répand dans les rayons médul- laires, le restant du cylindre central semblant indemne. Je ne pense pas que les différents mycéliums dont j'ai parlé plus haut aient une égale aphutude à ce mode de parasitisme, el quand deux el quelquefois trois de ces formes mycéliennes sont associées sur les mêmes mycorhizes, il n’est pas toujours possible de discer- ner avec certitude celle qui a, de la sorte, exagéré à son profit son rôle symbiotique. Quoi qu’il en soit, on conçoit facilement que dans ces condi- tions la croissance des racines soit -entravée, que les portions ex- trêmes cessent de se ramifier et de produire de nouvelles mycorhizes quand d’autres plus anciennes ont terminé leur évolution. Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que le parasitisme du mycélium dans les mycorhizes est considéré comme un fait possible. On sait que cette opinion a été défendue surtout par Rob. Hartig ; il recon- LA MALADIE PES CHATAIGNIERS. 241 naît d’ailleurs que, dans la plupart des cas, le dommage serait de peu d'importance. En somme, l’amoindrissement progressif du système mycorhizien, en même temps que l’évolution insensible de la symbiose vers le parasitisme, expliquent facilement le dépérissement dont souffrent beaucoup de Châtaigniers. Quant à la cause générale qui domine ces phénomènes, je crois qu’il faut la chercher dans l’appauvrissement progressif en humus du sol des Chàälaigneraies. Les recherches de Frank semblent bien prouver, nous l'avons dit, que la présence de lhumus dans le sol est une condition nécessaire d'existence pour les Cupuliféres. Le Chälaignier, comme ses congénères, en doit trouver la provision qui lui est indispensable dans ses feuilles qui tombent chaque année, dans les parties mortes des fougères, bruyères et autres plantes qui vivent sous son couvert. Or, on l’en prive le plus souvent, dans les régions où se cultive cet arbre. Sur ces sols pauvres, ou du moins incomplets par défaut d’alcalinité et par suile à nitrificalion très insuffisante, les céréales sont d’un rendement faible, et le cultivateur pour parfaire la quantité de li- tière nécessaire à son bétail, utilise lout ce qu’il peut rencontrer, feuilles tombées, fougères, bruyères, genêt, etc.; en un mot, le seul élément de formation d’humus pour la terre où végètent les Chà- laigniers. Il ne me parait nullement féméraire de supposer que c’est la disparition progressive de cet humus qui détermine les phénomènes de parasitisme dont nous avons parlé. Les Champignons des myco- rhizes paraissent adaptés à ce mode de nutrition spécial qui consiste à assimiler certaines substances provenant de l’humus, surtout des substances azotées, à en transmettre par osmose une portion aux cellules des radicelles, enfin à recevoir de celles-ci en échange quelques principes hydrocarbonés élaborés par les organes chloro- phylliens de l'arbre. Que le sol cesse de fournir l'aliment approprié, l'organe absorbant perd sa raison d’être ; mais le mycélium est déjà dans la racine au contact des cellules vivantes, et ce qu'il ne peut trouver dans le sol, il lemprunte à son hôte, il devient en un mot parasite : ce dernier fait est vérifié par l’analyse microscopique. C'est, d’ailleurs, un fait banal en âylviculture que l'enlèvement des feuilles tombées est très préjudiciable à la végétation forestière. Un exemple bien connu est celui de forêts en Alsace où le ramas- 248 G DELACROIX. sage des feuilles mortes était régulièrement opéré : l'expérience prouva qu'au bout de quelques années la perte en bois résultant de l’affaiblissement de la croissance équivalait pécuniairement à huit fois la somme qu'avait rapportée le ramassage des feuilles. On doit penser néanmoins que l’action nuisible due à celte opé- ration doit varier sensiblement pour une même essence forestière, avec la nature du sol, sa richesse préalable en humus et en matières fertilisantes. Dans un autre ordre d'idées, les recherches récentes de M. E. Henry, professeur à l'Ecole forestière démontrent chimiquement l'importance de la couverture du sol. Elles lui ont permis de prouver que par une exposition d’une année à l’air, les feuilles mortes s’en- richissaient très notablement en azote. Le mode de fixation de cet azote n’est d’ailleurs pas élucidé, et l’auteur suppose qu'il est dû à l'intervention de bactéries non encore déterminées. À l'appui de l'hypothèse que j'ai émise sur la cause originelle de la maladie, je rapporterai encore un fait que j'ai pu fréquem- ment observer : Il n’est pas rare de rencontrer sous les Châtaigniers des cultures intercalaires, céréales, pommes de terre, etc., soit que les arbres aient été plantés en chätaigneraie, c’est-à-dire formant des massifs où les troncs sont espacés de 12 à 15 mètres ; ou bien ce qui, dans les conditions présentes, est plus fréquent, qu'ils soient dis- posés en bordure. Dans ces cas spéciaux, sur les arbres dépérissants où j'ai prélevé des racines, j'ai rencontré coexistant avec les mycorhizes des poils radicaux bien développés, organisés comme ceux des racines ordi- naires ; ils sont toujours placés plus haut, sur la radicelle, que la région à mycorhizes et leur cavité est dépourvue, aussi bien que leur surface, de filaments mycéliens. Il faut ajouter que les myco- rhizes qui accompagnent les poils radicaux sont flétries, noirâtres, et que, dans les extrémités radicellaires, les éléments ont perdu toute vitalité. Dans les châtaigniers sains, au contraire, mycorhizes et poils ab- sorbants m'onttoujours paru, sur une racine donnée, s’exclure mu. tuellement. Quel sens peut-on attribuer à la présence de ces poils absorbants, à moins de les considérer comme l'indice d’une réaction de la part LA MALADIE DES CHATAIGNIERS. 249 de la plante,d’une tentative d'adaptation, insuffisante d’ailleurs à un mode de nutrition anormal pour elle, car les poils radicaux ne peuvent avoir d'autre but que celui d’absorber les matières solubles du sol. Dans le cas actuel, la proportion de ces matières se trouve augmentée par l'apport des engrais que nécessite la culture. Aussi, dans de telles conditions, la mort de l’arbre peut-elle, avec des soins spéciaux, être notablement retardée. Il suffira, en effet, d’élaguer le Châtaignier d'une façon suffisante, la surface foliaire étant ainsi diminuée, pour que l'équilibre se rétablisse, pendant quelque temps au moins, entre l’évaporalion des liquides par les feuilles et l’ab- sorplion à l’aide des racines. En même temps, les labours et en général les façons cullurales qu’exige la plante intercalaire pour une bonne végétation, nesount pas sansprofiler également au Chätaignier, par suite de l’amélioralion qu’ils apportent aux qualités physiques et chimiques du sol. La cause première que j'ai invoquée ici, le ramassage des feuilles mortes, a élé déjà, à plusieurs reprises, proposée pour expliquer la maladie des Châtaigniers. Gelte théorie est passible d'objections, mais il y a des arguments et aussi des faits qui plaidenten sa faveur. Je me propose d'en augmenter le nombre en poursuivant mes re- cherches dans ce sens. Jai décrit la période primaire de la maladie dans laquelle la lé- sion ne siège que dans les radicelles ou les racines de petit calibre. Plus tard, tout le système radiculaire est envahi, mais c’est le plus souvent le fait d’un saprophytisme vulgaire, dont les agents sont variés. Dans les racines, dont le fonctionnement a cessé, ou même celles où la vie est languissante apparaissent des bactéries, des mycéliums ; les tissus ne tardent pas à subir une pourriture humide, à la suite de laquelle les racines se désagrègent progressivement. Des insectes, des anguilludes se mettent souvent de la partie pour hàter ce pro- cessus de décomposition sur lequel l’état d'humidité du sol a une notable influence. L'altération des racines gagne parfois le collet et même le tronc. On y voit comme sur les racines, l’écorce et la partie extra-ligneuse du cylindre se détacher du tronc sans difficulté, et lorsque l'arbre est entièrement mort, celte décorticalion s'étendant au tronc el à toutes les branches donne au Châtaignier ce singulier aspect de 250 G. DELACROIX. perchoir,qui n’est pas rare dans les régions où la maladie sévit avee intensité et fréquence. Les blessures des racines ou même des troncs laissent échapper des écoulements riches en matières tanniques, comme le bois de Châtaignier lui-même, et qui brunissent rapidement à l’air par suite de l’oxydation du tannin. Il est fréquent de trouver sur les racines mortes, cariées ou non, des mycéliums réunis souvent en mince cordonnets blanchâtres, ressemblant parfuis au Demalophora necatrix ou aux Fibrillaria, qui souvent l’accompagnent. Ge sont là toujours des saprophytes. J'ai pu réussir, par culture, à en déterminer quelques-uns : Sur des racines provenant de Sainte-Féréolle (Corrèze), un mycé- lium de celte nalure a donné naissance au Mycena inclinata; sur deux autres fragments, que j'avais rapportés des environs de Limoges, j'ai vu se développer une espèce qui ne m’a pas paru dif- férente de Hypholoma sublalerilium, bien que les chapeaux fussent . un peu pelits. Dans ces deux cas, les racines récoltées en septembre 1893 n’ont fructifié que 18 mois plus tard en moyenne. L'état d’affaiblissement des Chàtaigniers augmente l’action nocive d’un certain nombre d’autres parasites. Le fait a été mis maintes fois en lumière. Les plus importants de ces parasites sont le Polyporus sulphureus et le Sphærella maculæformis. Le Polyporus sulphureus pénètre ici comme partout ailleurs par les solulions de continuité de l’écorce ou surtout par les rameaux brisés, et il produit sur les éléments du bois qu’il délignifie et rend très cassants, une pourriture rougeâlre. Le Sphærella maculæformis, par ses formes conidiennes (Cylin- droxporium) et pycnide (Phyllosticta) se rencontre très fréquemment, si surtout l’année est fort humide. Il détermine la chute prémalurée des feuilles et peut nuire, par conséquent, à la maturation du fruit. L’Armillaria mellea (Agaricus melleus) avait été considéré par Planchon (1) comme la cause de la maladie des Châtaigniers. M. de Seynes (2) a démontré qu'il n’en élait rien et que les fila- (1) Planchon. Cumptes-rendus Acad. des sc., 1898, 2° série, n° 17 et Bull. Soc. botanique, 1882. (2) J. de Seynes, loco citato. LA MALADIE DES CHATAIGNIERS. 251 ments rhizomorphiques que Planchon rapportait à cette espèce ne lui appartiennent en aucune manière. L'opinion de M. de Seynes, qui est aussi celle de M. Crié (1) et la mienne, est que l’Agaricus melleus est un parasite rare du Châtaignier. J'ai pourtant rencontré abondamment et fréquemment sur des racines de Châtaignier, dans les environs de Limoges, le Haut- Quercy, à Pont-d'Hérault, un rhizomorphe, bien certainement parasite. Ce rhizomorphe en cordons noirs, se ramifie dans le sol, à l'instar du Rhizomorpha sublerranea de l'Agaricus melleus, dont il a tous les caractères extérieurs, à l’exceplion de la phosphores- cence que je n'ai pu constater sur des échantillons frais. Il pénètre le parenchyme de l'écorce, s’y ramifie, en passant entre les cellules, sous forme de mince cordonnets blancs, mais il ne forme janais entre le liber et le bois à la place du cambium de ces lames blan- ches, d'apparence festonnée sur leurs bords, limitées en dehors et en dedans par une couche noire et qui constituent le rhizomorphe sous-cortical de l’Agaricus melleus. Je disais à l’instant que ce rhizomorphe est parasite ; le fait n’est pas douteux, car on voit dans les couches de l'écorce et dans le liber se constituer irrégulièrement depuis la périphérie des bandes de tissu subéreux de proteclion, dont le rôle est d'arrêter l'invasion du mycélium parasite, mais ce liège est le plus souvent débordé latéralement par le mycélium et devient inefficace. Je ne puis dire à quelle espèce on doit rapporter ce rhizomorphe, dont je n'ai vu ni pu me procurer encore la fructification. Il ya lieu aussi de ne pas négliger l'influence des froids rigou- reux sur les organes aériens du Châtaignier, cause à laquelle M. Maxime Cornu (2) a cru devoir rapporter l’origine de la maladie. au moins ceux de 1870-1871 et 1879-1880. Il est bien prouvé main- tenant que les hivers très rigoureux qui on! précédé ceux-ci n’ont pas eu d'influence déterminante (3) el que de Jeunes Châtaigniers ont été tués depuis par la maladie ou sont actuellement dépérissants. À mon avis, je crois qu'il faut attribuer bien plutôt au froid intense une (1) Crié. Bull. du Minist. de l’Agric. décembre 1794, octobre 1895. (2) Max. Cornu. Bull. de la Soc. nat. d'agriculture, 1884, p. 254. (3) Crié. Rapport sur la maladie des Chälaïgniers en Bretagne, Bull. du Ministre de l’agric., 1894. 259 G. DELACROIX. action destruclive immédiale que des phénomènes ultérieurs d’af- faiblissement de l’arbre. Pour terminer, essayons maintenant de tirer quelques déductions de tout ce qui précède au point de vue pratique, c'est-à-dire en ce qui concerne les traitements à appliquer aux arbres malades el les moyens à employer pour protéger les arbres sains et surtout les jeunes plantations. En thèse générale, il me semble tout d’abord indispensable de maintenir la couverture du sol dans les châtaigneraies. Pour ce qui est des arbres malades, on ne connaît aucun agent susceplible de modifier leur élat d’une façon quelconque. On pourra, comme on le fait actuellement, les élaguer, façonner le sol et l’'amender convenablement, mais l’amélioration ne sera dans tous les cas que transitoire. Je crois que, souvent, on aura tout avantage, lorsque le transport en serait peu coûteux ou qu'on en aurait l'uti- lisation directe, à exploiter l'arbre avant que la carie n’ait envahi le collet. Enfin, pour les plantations qui assureront l’avenir de la culture, je pense qu'il sera bon de prendre la précaution suivante : Au moment de la mise en place définitive, enfouir soigneusement les racines dans un mélange de feuilles décomposées et de terre meu- ble, prise au contact des racines superficielles d’un Châtaignier adulte et en aussi bon état de végétation que possible. Par ce moyen, on apporte à l'arbre une première réserve d’humus et de la terre renfermant des mycorhizes; cela permet d'espérer l'ensemencement ultérieur des extrémités des radicelles, si le fait n’existe pas déjà. C'est, en tout cas, je pense, le meilleur moyen d'assurer pour avenir une bonne végétation à l'arbre. Peut-être les terres de toute nature, riches en humus donneraient elles de bons résultats ; il serait facile de s’en procurer en utilisant les terres d’origine lourbeuse qui se rencontrent assez souvent dans les parties humides de ces régions où la chaux est rare. Il sera intéressant de Lenter des essais dans cette direction. PROCES-VERBAUX DES SÉANCES, XXXI Séance du2iSepiembre 1897 Présidence de M. Roze, Président. La séance est ouverte à deux heures et demie, sous la présidence de M. Roze, président. Le procès-verbal précédent est lu et adopté. M. Perrot donne lecture de plusieurs lettres, annonçant des envois de champignons. La correspondance imprimée comprend : Revue mycologique de Roumeguère, n° 15. Bulletin de la Société d'histoire naturelle des Ardennes. — de la Société zoologico-bolanique de Vienne. — de l'Herbier Boissier. — n° 8, avril 1897. — Alabama Agricultural and mecha- nical Collège Auburn. L.M. Underwood and F.S. Earle, À. Preliminary List of Ala- bama Fungi. M. Julien. — Etudes des maladies parasitaires des composés horticoles et des moyens de les combattre. F. Buckoltz. — Zur Entwickelungsgeschichte der Tuberaceen. — Bemerkung zur systematische Stellung der Gattung Heliola. P. Magnus. — Parallelformen unseres Uromyces sculellatus Lev. in weil entfernten Ländern. — Notice sur Joseph Schroeler. — Ein auf Berberis auftretendes Æcidium von der Magellanstrasse. _ Über das mycelium des Æcidium Magellanicum Berk. Programme du Congrès des Sociétés savantes, à la Sorbonne, en 1898. XXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE M. Perrot, secrétaire général, donne ensuite lecture d’une circu- laire, émanant du Ministère de l'Instruction publique, priant les Sociétés scientifiques d’adhérer effectivement au Congrès annuel, d’y envoyer des représentants, et de faire connaître avant le premier janvier, les questions que les membres de la Société désireront traiter. M. Perrot fait remarquer les avantages que peut tirer la Société Mycologique de sa participation aux congrès des Sociétés Savantes, et invile les membres actifs à déposer leurs mémoires avant la date fixée. Sont élus membres titulaires de la Société, à l’unanimité : MAI. Rouast, Riel et Derbuel,présentés à la séance précédente. M. Perrot et M. Duméesignalent un certain nombre d’espèces ré- coltées pendant les excursions de la Sociélé Botanique de France dans les Alpes. M. Boudier présente de la part de M. l’abbé Saintot, curé d’Ou- dincourt, près Vignory (Haute-Marne),des échantillons de Stemonilis herbatica Peck. Gelte espèce d'Amérique assez voisine de ferruginea n'avait pas encore été rencontrée en Europe et a été trouvée en assez grande abondance dans une prairie d'Oudincourt, sur toutes sortes de plantes vivantes, Graminées, Cypéracées, Euphorbiacées, Légumi- neuses, elc., différant en cela des aulres Slemonilis qui se trouvent habituellement sur le bois pourri. M. Boudier signale encore la récolte du Calvatia paludosa, faite en juillet dernier par notre collègue #/. Hetier, dans les tourbières du Jura. Cette Lycoperdacée se distingue surtout par la forme tur- binée de son péridium lisse ou à peine lomenteux, d’abord d’un beau blanc, puis par ses spores pédicellées semblables à celles du Bovisla plumbea, mais un peu plus petites. M. Palouillard prend ensuile la parole pour exposer quelques recherches sur les Champignons qu’il a récoltés en Tunisie, et décrit quelques espèces nouvelles. Il dépose un manuscrit sur ce sujet pour le Bulletin. A. Roze lit ensuite une communication sur l'Histoire des ravages du Pseudocommis Vilis qui, selon lui, attaque presque toutes les PROCES-VERBAUX DES SÉANCES. XXXIII plantes, el à qui l’on doit les taches brunes puis les dessications qui apparaissent,non seulement sur les feuilles des arbres et desplantes herbacées terrestres, mais aussi sur celles des plantes aquatiques et marines. L’ordre du jour appelle ensuite la discussion définitive sur la ses- sion extraordinaire de la Société en 1897, et le programme est ainsi arrêlé : ; Samedi 2 octobre. — Organisation de l'Exposition publique de champignons. — Séance à 2 heures du soir. Dimanche 4 octobre. — Exposilion publique de 10 heures du malin à 4 heures de l’après-midi, avec causerie scientifique. Lundi 4 octobre. — Exposition. Mardi 5, Mercredi 6 octobre. — Excursion de deux jours dans la forêt de Compiègne. Jeudi 7 octobre. — Séance à 2 heures de l'après-midi. Vendredi 8 octobre. — Excursion à Herblay. Samedi 9 octobre. — Excursion dans la forêt de Carnelle. Les confrères qui désirent prendre part à l’excursion de Com- piègne-Pierrefonds, sont priés d’en avertir le Secrétaire général, M. Perrot, 212, Boulevard Raspail, avant le Samedi 2 octobre au plus lard. Sont présentés comme merabres lilulaires de la Société : M. Daguillon, maîlre de Conférences à la Sorbonne, 15, rue Singer, Paris, par MM. Guignard et Perrot. M. Pierrhugues Barthelemy, pharmacien, 30, rue Vieille-du- Temple, Paris, par MM. Graziani et Perrot. M. le Dr Hamel Maurice, médecin de l'asile StYon, par MM. Niel el Boudier. Mile Bélèze Marguerite, 62, rue de Paris, à Montfort-'Amaury (Seine-et-Oise), par MM. Boudier et Roze. La commission procède ensuite à l’examen des Champignons en- voyés à la séance. M. Boudier : Ammanila spissa. Hygrophorus cossus. Armanita rubescens var. à collier Inocybe geophila var. lilacina. jaune. — = var. blanche. Clitocyhbe odora. Paxillus involutus. Clitocybe (Laccaria) amethystea, Russula ochracea. XXXIV SOCIÉTÉ Russula cyanoxantha. Russula emetica. Russula sanguineus. Russula virescens. Lactarius velutinus. Lactarius fuliginosus. — quietus. — pyrogalus. — controversus. — subumbonatus. M. Bernardin, à Onville : Amanita rubescens. Amanita phalloïdes. Clitopilus orcella. Laccaria laccata. Marasmius oreades. Psalliota cretacea. Lactarius subduleis. Clavaria formosa, botrytis. Helvella pusilla. M. Guignard : Boletus strobilaceus. M. Thomas, à Auxerre: Boletus purpureus. Boletus appendiculatus. Lactarius vellereus. Inocybe rimosa. Polyporus conchatus. — Rheades ?? — Dryadus. Stereum hirsntum., Psalliota campestris. Polyporus purpureus. MYCOLOGIQUE, Cortinarius miltinus. _ variicolor. Cantharellus tubæformis var. lutes- cens. Hydnum acra Quél. Telephora atrocitrina Quél. Clavaria muscoïdes. Lycoperdon gemmatum. Sebacinia incrustans. Collybia radicata. Hydnum repandum. Russula fragilis. Russula integra. Russula xerampelina. Russula integra. Boletus scaber. Cortinarius brunneus. Russula furcata. Clitocybe gymnopadius. Russula delica. Hydnum amicum. Russula lutea. — nigricans. Cortinarius elatior. Boletusduriusculus. Lactarius subdulcis. Trametes gibbosa. Polyporus versicolor. Séance du 2 Octobre 1897 Présidence de M. Roze, Président. M. Roze, président, ouvre la séance à 2 heures. Le procès-verbal précédent est lu et adopté. PROCES-VERBAUX DES SÉANCES. XXXV La correspondance imprimée comprend : Bulletin de la Société zoologico-bolanique de Vienne. — del’Hertier Boissier. — de la Sociélé royale de Belgique. Bresadola. — Hyménomycètes Hungarici Kmetiani. De Seynes. — Recherches sur les champignons du Congo fran- çais. M. Perrot, secrétaire général, entretient la Société de l’organi- sation de l’exposition, il est heureux de constater que beaucoup de confrères ont répondu à l'appel des circulaires. Une grande quantité de colis de champignons de toute provenance sont arrivés au siège social et l'exposition promet d’être des plus intéressantes. Il regrette que la presse quolidienne n’ait pas cru devoir insérer une petite note annonçant au public l'existence de l’exposition. Il s'étonne aussi des irrégularités signalées de toutes parts dans les distributions des circulaires relatives à la session extraordinaire, bien que toutes aient été mises à la poste du 12 au 15 septembre. Une réclamation à cet égard sera faite à M. le Sous-Secrétaire d'Etat au Ministère des Postes. Un certain nombre de membres de Ja Société, ne pouvant assister à la session, envoient leurs excuses, parmi lesquels #/M. Cuisin, Niel, Feuilleaubois, Mw: la baronne Turco-Lazzari, Hétier, Jobert, de Seynes, etc. La Société vote ensuite, à l’unanimité, l'admission comme mem- bres titulaires de : MM. Daguillon, Pierrhugues, Dr Hamel, M Belèze, présentés à la séance précédente. M. Roze prend ensuite la parole, el, suivant la tradition, propose de nommer un bureau spécial pour diriger les travaux de la session mycologique extraordinaire de 1897. Il annonce l'arrivée du D: Plowrighl, mycologue dont les travaux sont bien connus des membres de Ja Société, accompagné de M. Rea, secrétaire général de la Société mycologique anglaise, dont la fondation est de date toute récente. M. Roze propose donc aux suffrages des membres présents les noms suivants : XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Président d'honneur : A1. le Dr Plowright. Président : M. Boudier. Vice-présidents : MA1. Maugeret et Delacroix. Secrélaires : MM. Harlay et Ray. L'’unanimité des suffrages étant réunie, 41. Roze lève la séance , ordinaire et cède le fauteuil à A. Boudier, en l'absence du D" Plowright. N. B. — La suite de la séance sera imprimée avec le compte-rendu de la Session extraordinaire, Séance du 4# novembre 1897 Présidence de M. Roze, Président, La séance es ouverte à deux heures, sous la présidence de M. Roze, président. Le procès-verbal de la deuxième séance de la session extra- ordinaire est adopté. La correspondance imprimée comprend : Appunli di palologia vegetale Dott. Gino Pollacci (Inst: bot. de l'Un. de Paie). Bulletin de l'Herbier Boissier. — de la Société zoologico bol. de Vienne. = de la Société des sciences nal. de l'Ouest. Sooty mold of the orange and its Trealment by H. J. Webber Washington, 1897. Le secrétaire général donne ensuite lecture de nombreuses lettres demandant des renseignements sur la Société et son fonclionne- ment. M. Perrot est chargé de répondre à chaque correspondant. On procède ensuite à l'élection des membres présentés dans la dernière séance, et MA.le D' Pouchel, Reymond, Dethan, Cauche- tier, C. Rea, Avenel, Sicre, sont proclamés membres lUlulaires à l'unanimité. PROCES-VERBAUX DES SÉANCES. XXXVII A. Perrot distribue de la part de Y. le D' Plowrighl quelques numéros du The gardenens Chronicle, dans lesquels le mycologue anglais rend compte de l'Exposition et des excursions mycologiques qu'il a faites dans les environs de Paris avec la Société. A ce propos, /. Roze lit à la Société la traduction de l’article de M. Plowright. M. Ray, secrélaire, dépose sur le bureau sa thèse de doctorat ès-sciences, sur la Variation des Champignons inférieurs sous l’in- fluence du milieu. M. Roze remercie M. Ray et le prie de faire un extrait de son travail pour le Bulletin. M. Boudier propose à la Société de publier, suivant la mesure de ses moyens pécuniaires, quelques planches de vulgarisation myco- logique. Il pense qu’on pourrait exécuter tous les ans des dessins en couleur, des espèces les plus communes, accompagnés d'une très courte diagnose, ce qui rendrait de grands services aux amateurs et pourrait amener de nombreux adhérents. MM. Patouillard et Perrot appuient la proposition de #. Boudier et pensent qu'il faudrait adopter une méthode photographique dont la reproduction ne produise pas des frais trop élevés. Après discussion, celte question,admise en principe, est renvoyée à la séance prochaine pour être étudiée plus complètement. M. le Secrélaire générul propose de faire imprimer un extrait des statuts, avec un exposé du but de la Société,sur les lettres qui sont envoyées aux expéditeurs de champignons pour les séances men- suelles et faisant mention des espèces envoyées. Celle proposition est adoplée. Sont présentés comme membres titulaires : MM. Leboucher, pharmacien à Alençon (Orne), par MM. Fron et Perrut. Philippe de Vilmorin, licencié ès-sciences naturelles, 35, quai de la Mégisserie, par MM. Roze et Perrot. Le Dantec, professeur agrégé à la facullé de médecine de Bordeaux, par MM. Roze et Perrot. Colonel Valuy, commandant en second l'Ecole polytechnique, par MM. Roze et Perrot. XXXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Mie Albessard, place Raspail, n° {,Lyon,par MM. Riel et Boudier, MM. R. Benoist, 8, rue Bouquet, Rouen, par MM. Bourquelot et Harlay. Bougault, Jos., pharmacien, licencié ès-sciences, 42, rue de Sèvres, par MM. Bourquelot et Harlay. Aulin, Amédée, étudiant en pharmacie, 13 (bis), rue Ber- thollet, par MM. Bourquelot et Harlay. La séance est levée à trois heures. —+ + -@+ TABLE DES Procès-verbaux des Séances et des Actes DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE — 1897 — Rapport sur les excursions faites par la Société, aux environs de la ville d’Eu (Seine-Inférieure).................... I-X1 Séance du 5 novembre 1896.:.....:............. XIT-XIII Séance du 3 décembre 1896.................,.... XIV-XV Etat des recettes et dépenses effectuées par le Tréso- rier, pendant l'exercice 1896............... XV Séance du ArfévTie ls OMR RE RE PE Ce eee XVI-X VIII Seancerdum Mars ete rene meer tie XIX Séance Ua NII EEE ETES EE POV PE E NN XX-XXII Séance: du) 6 mat ne Elie NUS XXV-XXII Séance du juin MER re teecennne XXVII-XXX Séance AU 2 SEPLeMONE eee eee cer XXXI Smic odoosoocoecorcoococoscauc XKXIV-XXXVI Séanceldu 4 novembre eee nn ee XXXVI-XXX VII ERRATA L'état des recettes, et les séances de fevrier, mars, avril, ont été mal paginées. Lire p. XV à XXII, au lieu de XXV- XXXIT- TABLE ALPHABÉTIQUE DES Auteurs de Notes et Mémoires publiés dans le TOME XIII DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Bouchet. — Sur un empoisonnement par les Champignons. ......... 5) Boudier. — Nouvelles espèces ou variétés de Champignons de France PIED ARITNCOlOTIéeS eee ct ere ere ere ch cac 11 = ND EN TT ANT ose detente dsiToe ne GI — Revision analytique des Morilles de France..................... 129 Boulanger (Ed.) — Note sur un Volulella.....,.................. 101 Bourquelot (Em.)— Sur la présence générale dans les Champignons d'un ferment oxydant agissant sur la Tyrosine, etc........... 65 Costantin. — Sur une Entomophtorée nouvelle, PI. IV et V..... veste LS GO Delacroix (G.) — Espèces parasites nouvelles, PI. VIII, IX, X....... 103 — La Maladie des Châtaigniers en France.................. e- 0249 De Seynes.— Monstruosité d’un Lentinus.......................... 188 Dupain.— Un nouveau cas d’empoisonnement par l'Am. pantherina. 56 Gaillard (A.)— Quelques espèces nouvelles du genre Asterina, PI. XII. 180 Gérard.— Sur les cholestérines des Champignons.................., 19 — Sur une lipase végélale extraite du Penicillium glaucum....... 182 Gérard et Darexy.— Recherchessur la matière grasse de la Levure APE RE eee eos lee memes cel daaete sertie 183 234 TABLE DES AUTEURS. Godîrin (J.) — Espèces critiques d’Agar:cinées.................. OA Gillot. — Notice nécrologique sur le capitaine Lucand.............. Julien (Gh.)— Sur le développement du Black-Rot dans le Nivernais. Liste des Membres titulaires de la Société mycologique ................ Patouillard (N.) — Note sur trois Hétérobasidiés muscicoles........ — Addition au Catalogue des Champignons de la Tunisie, PI. XIII... Ray (J.) — Sur le développement d’un Champignon dans un liquide agité renfermant un obstacle fixe -............:...... . Rolland.— Tableau indicatif et planches publiées par M. Gillet... Roze (E.)— La maladie de la gale de la pomme de terre et ses rapports avecile R/1Z0CLOMONS OLA UP EEE EE CET EE — Nouvelles observations sur les Bactériacées de la Pomme de terre. — Les espèces du genre Amylotrogus (PI. VI coloriée). ........... Lo roro MINES Sos aonocodoccncoscondosenesoucauo — Le Pseudocommis Vitis Deb. dans les tubercules de pommesde terreteblun MYxomyCete-- "MEeeee- cet eee DonesabepoL — Du Pseudoc. Vitis et de sa présence dans les plantes cultivées. … — Nouvelles observations sur le Pseudocommis Vitis Deb. PI. XI... — Recherches retrospectives sur le Pseudocomunis Vitis Deb...... — De la présence du Pseudocommis Vilis dans les plantes submer- gées d’eau douce et dansles plantes marines................... Vuillemin (P)— Association du Chætophoma oleacina et du Bacillus OLERNERETE o TABLE ALPHABÉTIQUE DES Espèces nouvelles décrites dans le Tome XIII. Herr dome Bond -Gocaoocepdone cotes eue our dboc AVI UOQUSAISCOITEUS NN OZe EE Eee ee en ec cr- ee — HOT ROME ccoenoctoceo eo éeinodeoctennadodc —_ LICRÉNOILES I OZ ER M DT sataie ses aies te die Din — Fons ROC Éretr orocbacooisocdosotecresécone — HART EM ooroc ee ponte EGdone ns dra0n Anthostoma tetrastago Delacroix .............. Goécadvodanooseunc Anthromycopsis Broussonetiæ Pat. et Trab....................... Ascophanus (Cubonia) dentatus Boud............................ Aspergillus brunneo-virens Delacroix ........................... — d'A Dos soie orénorancocctedorsonvees ASUS penU NOTA Gal EEE EEE cer meer =" "ghiluse CMllSEococcéécéroncoccooscodescdhonnodanaut = ap eman CNE 60000000 too mocmacboobodee — Schmiedeæ Gaill. Botryodiplodia Chamwæropis Del, ..............., ............... Pundielelmcoroneim Cost ereere ec treee cercle creer Cao NME Er oc ans ee set onsoncetenodeavo — uote ML socosscocostosonocssoncoonoesoueceutr Cladochylrium Urgineæ Pat. et Trab...:........................ Clonostachys Theobromæ Del, Colletotrichum Anthurii Del. ............,,,.,.... Re CU ConoibynunimelasponumiDel PEER EE CEE ECC EE CRC Mal SCEssecbarcossvonr sado dose DidimelniCeun DEEE EEE EEE ECS CCE TO D FORME ose ontoevconenoncyodéecbooennde Fusarium Zygopelali Del. Codtente TON a oncaesodoooonvnoodbudobdeocnonnnooee Giwosporium coffeanum Del. Re — Cr eo rocubsboucpoootobdoeredoenvaio nn nm ns 14 79 78 78 19 T8 2145 125 107 210 330 TABLE DES ESPÈCES. RAA NE do boonosodocodobbosdobococnbboce 16: — fulvum Boud............ Honootonovo donne RAR 16 Hygrophorus turundus var. lepidus Boud........................ 12 HonmiscumiBussandieDel Rte rer Den à 116 OI IPIRe esévoaodoanoaseenonsner doi ados Not o 7 = Mahensis Pate ne ne ie Mate SE PE US Macrophomn AraucaitenDele EE Pere Eee eee Ce one 105 Melasphenaïtelraspone Del ER E re Le 196. Mona AeremonumeDel Eee ER EC ete er Ce ee 125 et ypemclioides Del RE RPC rec CC CET Ce CEE CC 125: ObSpont Al quil ER TE EC POS 117 ne DelesDel Eee tee Certes DOS DPS Too mn0 00 116 -— Opoixi Del....... Fr rte eee one en PE CL 12 Phone Del ere rer elec ci C TUE 122 Phyllosticta caulicola Pat........... A OO MA An RU LU UE 213 Pleospora sansevieriana Del. ,............. CA PRE EEE AS eu Dr UV 126 Pleurotus ostrealus var. nudipes Boud. ............:............ 11 Sara Typhenvar nds Boude re ee eee rene 13 Puccinia Magydaridis Pat. et Trab.................... PObea ne c 205: RoncrautRieliBoude Pre ee re Crete 13 SeploninAmsSarneolt Pat Een eneee en Lu ire tuerie eCE CE 215 UN DE OT SE RC EE Le ni D SO OO ou ue 213 SDOTOCYDPAUIOIA CE TB OU peer re bee tree ee tete 215 So TPE RS RE bencodooudasadordencods See 121 VenmeularianGeayanaDel een. eee te ter mer cree 123 Vilmorinella microccorum Rore ....................4 :..,....... 95 Nano hNOUs STUMSEUS PALIE EEE EE EEE CPP CCE P LC EC 200 OUT TN Eeseou co daeooudonnodensddondep ado 211 SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DB FRANCE Les séances se tiennent à PAnmis, rue de Grenelle, 84, à r heure 1/2, le 1° Jeudi du mois. Jours des Séances pendant l’année 1897. Janvier Février Décembre Mars Avril | ns Juin |Septembre| Octobre | Noreniire | | [l ie no 4 6 | \3 2 7 4 2 sl | | VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. 1‘ fascicule. Prix: 10 fr. — 2° fase. Prix: 3fr Année 1880. Un fascicule, t. Il (très rare)..... Prise Année 1887. Trois fascicules, t. IIL..... Le prix de chacunide ces , ue ; volumes est de 10 fr. Année 1888. Trois fascicules, t. IV...... peur les sociétaires, et Années 1889 à 1896 (Tomes Va XIlL;com-) de 12fr: pour les per- sonnes étrangères à la prennent chacune quatre fascicules....|: Société. Table décennale des matières (tomes I-X) fascicule SUPPIÉTIEINTAITE. LA 20 UE MEN AP ESPN ER ENra Prin Année 1897. Chaque fascicule (LT. XI)... 29Prr Sr, BUREAU POUR 1896 MM. Roze, Président, Sous-Directeur honoraire au Ministère des Finances, 2, route de Carrières, à Chatou(S.-et-Oïse). De SEvNes, Vice-Président. DunéE, id. Psrror, Secrét.-général, Chef des Travaux de micrographie à l'Ecole supér. de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris: Pacrereau, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme. GRAZIANr, Archivisle. Harray et Ray, Secrétaires des Séances. NOTA. — Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la ê Société, 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance. Là CSS ——_—È=—— — Lons-le-Saunier. — [Imprimerie et Lithosraphie Lucien Declume, rue du Cornmerce, 59: Je ant FE AE RUN Huput THEMES LE NN 4 8 5185 0025