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SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE

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FONDÉ EN 1885.

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PARIS

AU SIÈGE’ DE EE AIS OCIIELURNE 84, Rue de Grenelle, 84.

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LINTE GÉNÉRALE DES MEMBRES

DE LA

Société Mycologique de France

MEMBRES A VIE MM.

Brancuarn, Raphaël, professeur à la Faculté, membre de l’Académie de médecine, 226, Boulevard St-Germain., Paris.

Boxxier, Gaston, membre de l'Institut, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Paris, 7, rue Amyot, Paris.

CorinEav, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme).

Dumée, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (S.-et-M.).

ErRerA, directeur de l’Institut botanique, 38, rue de la Loi, Bruxelles (Belgique).

DE LaPLaAncHE, Maurice, château de Laplanche, près Luzy (Nièvre).

Le Breton, André, château de Miromesnil, par Offranville (Seine-Inférieure).

Lecué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher).

Mauimvaup, 8, rue Linné, Paris.

Marin, G., 5, rue Pelouze, Paris.

Marçais (abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne).

Nrez, Eugène, 28, rue Herbière, Rouen (Seine-[nférieure).

Noëz, E., 28, rue Stanislas, St-Dié (Vosges).

PeLTerEAU, notaire honoraire, Trésorier de la Société, à Ven- dôme (Loir-et-Cher).

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SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. PLaxcnox, Louis, professeur agrégé à la Faculté de médecine et pharmacie, Montpellier (Hérault). Raourr, Charles, docteur en médecine, Raon-l'Étape (Vosges). VErRMoREL, directeur de la Station agronomique et viticole de Villefranche (Rhône) VuiLLemiN, Paul, professeur à la Faculté de médecine de Nanev, 16, rue d'Amance, Malzéville.

MEMBRES TITULAIRES MM.

Mile AzsEessarD, 1, place Raspail, Lyon (Rhône).

AxGiBousr, 46, rue du Bac, Paris.

ArxouLD, Léon, pharmacien à Ham (Somme).

D' AuserrT, 50, rue de Moscou. Paris.

AurTiN, À., pharmacien de 1"° classe, 3, rue de la Mariette, Le Mans (Sarthe).

AvENEL, G., professeur d'agriculture à Langres(Haute-Marne).

Baixier, Georges, pharmacien, 27, rue Boyer, Paris.

Bazpy, docteur en médecine, 7, rue Lebouteux, Paris.

BargiEr, M., préparateur à la Faculté des Sciences. rue Monge, Dijon (Côte-d'Or).

BARTHELAT, préparateur à l'Ecole Supérieure de pharmacie. 4, avenue de l'Observatoire, Paris.

Barraizze, Fr., professeur au Lycée de Vanves /Seine).

Baupoux, pharmacien à Audierne (Finistère).

Mile Bezëze, 62. rue de Paris, Montfort-l’'Amaury (S.-et-Oise).

Bexoisr, Robert, 8, rue Bouquet, Rouen (Seine-Inférieure).

BErLÈSE, professeur de botanique à l'Université de Camerino (Italie).

BERNARD, J., pharmacien principal en retraite, 31, rue St Louis, à La Rochelle (Charente-Inférieure).

BERNARDIN, ancien notaire à Bayonville, par Onville (Meurthe- et-Moselle).

Bertaour, pharmacien en chef à l'Hospice des Vieillards, à Bicètre-Gentilly (Seine).

Berri, Amand, 19, rue Monsieur le Prince, Paris.

BErrrAnp, docteur en médecine, pharmacien de 1" classe. à Brienne-le-Château (Aube).

LISTE ,DES- MEMBRES.

es

MM.

Bertran», Emile, ingénieur, 35, boulev. des Invalides, Paris.

Bessox, pharmacien, 27, rue de la Villette, Paris.

Beuco, capitaine au 33° régiment d'artillerie, à Poitiers (Vienne).

Beunnier, docteur en médecine, maire de Montbéliard (Doubs).

Bicgan». instituteur, 3, place d’'Hellencourt, Autun (Saône- et-Loire).

Boxarr, pharmacien à Conflans (Haute-Saône).

Borxer, »embre de l’Institut. 27, quai de la Tournelle, Paris.

Boucugr, pharmacien de 1"° classe, à Poitiers (Vienne).

Boupier, président honoraire de la Socièté mycologique, 22, rue Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise:.

BouGauLr, pharmacien, licencié ès-sciences, 42, rue de Sèvres, Paris.

Bouce, pharmacien de 1"e classe, à St-Florent-sur-Cher (Cher).

BouLaxcer, Emile, licencié ès-sciences naturelles, 9, rue des Archives, Paris.

BouLaxGsr, Edouard, licencié ès-sciences, 21, quai Bourbon, Paris.

Bourpérioux, pharmacien de 1" classe, à Bourbon-l’'Archam- bault (Allier).

Bouroor, Hubert, à St-Priest-en-Murat par Montmarault (Allier).

BourqueLor, Emile, professeur à l'Ecole de Pharmacie, phar- macien en chef de l'hôpital Laënnec, membre de l'Académie de médecine, ancien président de la Société, 42, rue de Sevres, Paris.

Bouver, A., pharmacien de classe, Autun {[Saône-et-Loire).

Boxer, conseiller à la Cour d'appel, à Besançon (Doubs.)

BréBiNEAuUD, pharmacien, place du marché Notre - Dame, à Poitiers (Vienne).

BresanoLA (Abate G.).Piazetta dietroil Duomo,12,Trento(Tyrol).

Bressy, pharmacien, 43, rue de Lyon, à Paris.

Bricar». pharmacien, 42, rue de Sèvres, Paris.

Briosi, Giovanni, direzione del R. Istituto botanico, della Università di Pavià (Ttalie).

Brurey-Mosce, à Estissac (Aube).

Bruxaur, Paul, avoué-licencié, 71, Cours National. Saintes (Charente-[nférieure).

A SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM.

Cauus, docteur, 25, avenue des Gobelins. Paris.

CanparGy, P., Docteur es-sciences, attaché adjoint à l'Univer- sité nationale d'Athènes, 30, rue Jasonos. à Athènes.

CasrTex, maître de conférences à l'Ecole coloniale d'Agriculture. Tunis.

CaucRETIER, droguiste, 8, rue de Roye. Montdidier (Somme).

CHaRPENTIER, Ch., chirurgien-dentiste, 62, rue de Clichy, Paris.

CHATEAU, À... chirurgien-dentiste, 62, rue de l'Orangerie, Ver- sailles (Seine-et-Oise).

CHarTiN, À., membre de l'Institut, aux Essarts-le-Roi (S.-et-0.)

CHauveaun. chef des travaux botaniques à la Faculté des sciences (P. C. N.), rue Rateau, Paris.

CHevaLier, docteur en médecine, 35 bis, rue de Seine, à Alfort- ville (Seine).

Caevreuz, Théodule, pharmacien, 4, boulevard Agrault, Angers (Maine-et-Loire).

Cinrracr, 208, boulevard St-Germain, Paris.

Craupez, Victor, industriel à Docelles (Vosges).

CLÉMENT, propriétaire, Grande-Rue Chauchier,à Autun(S.-et-L.)

Maurice pu CoLomugier, 55, rue des Murlins, Orléans.

CocnarD, pharmacien à Sully-sur-Loire (Loiret).

Comar, ancien pharmacien, 20, rue de l'Estrapade, Paris.

D' M. C. Cooke, rédacteur au Grepillea, 53, Castle Road, Kentish Town, N. W., (Angleterre).

Cornu, Maxime, professeur-administrateur au Muséum. rue Cuvier. 27, Paris.

CosranrTix, Julien, maître de conférences à l'Ecole Normale supérieure, 45, rue d'Ulm, Paris.

Couperc, ingénieur civil à Aubenas (Ardèche).

Courry, père, architecte, 157, chemin d'Arès, Bordeaux (Gironde).

Cousrox, Emile, pharmacien, 5, rue de l'Éperon, Vienne(Isère).

Cuisix, dessinateur-lithographe, 39, rue de la Sablière, Paris.

DacuizLow, maitre de conférences à la Sorbonne, 15, rue Singer, Paris.

Dassonvize, Ch., vétérinaire au 12° rég. d'artillerie, 22, rue Le Jemptel, Vincennes.

DeceLLe, pharmacien à Cholet (Maine-et-Loire).

LISTE DES MEMBRES. 5 MM.

DEcLuME, imprimeur, Lons-le-Saunier (Jura).

Decacour, 70, rue de la Faisanderie. Paris.

Deracroix, Georges, maître de conférences à l’Institut agro- nomique, 8, rue Méchain, Paris.

DEmAxcE, Vict., maison Godard et Ci°, à Hanoï (Tonkin).

DerBueL, À., curé de Peyrus (Drôme).

Deraan, G., pharmacien de 1"° classe, 14, r. de la Paix, Paris.

Devizcers, interne en Pharmacie, hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris.

Dozrrus, A., directeur du Jeune naturaliste, 35, rue Pierre- Charron, Paris.

Doureau, pharmacien à Dinchin, par Chantonnay (Vendée).

Ducnaurrour, inspecteur des forêts, 23, rue Denfert-Rochereau, Paris.

Durour, Jean, directeur de la station vitic. de Lausanne'Suisse).

Durour, Léon, chef-adjoint du Laboratoire de Biologie végétale. à Fontainebleau (Seine-et-Marne).

Dunamez, 5. rue des Lisses, Chartres (Eure-et-Loire).

Dupraix, Victor, pharmacien de classe, à la Mothe-Saint- Héraye (Deux-Sèvres).

Duporrteux, propriétaire, 5. Square Lamartine, Paris-Passy.

Duroxr, G., 56, boulevard Ornano, Paris.

Duraxp, S., professeur honoraire à l'Ecole nationale d'Agri- culture, 6, rue du Cheval-Blanc, Montpellier (Hérault).

Durertre, rue de la Croix-d'Or, à Vitry-le-François (Marne).

Duverxoy, docteur en médecine, à Audincourt (Doubs).

FauquEerT, pharmacien à Auvers (Seine-et-Oise).

Faurrey, à Corrombles, par Epoisses (Côte-d'Or).

FErrier, pharmacien à Vitré (Ile-et-Vilaine).

Ferry, René, docteur en droit. docteur en médecine, avocat à St-Dié (Vosges).

Finance, Justin, 56, avenue de Neuilly, Neuilly-s'-Seine (Seine).

FLaceoLer (l'abbé), curé de Rigny-sur-Arroux, (Saône-et- Loire).

Franauzr, Ch.. direct. de Pinstitut botanique de Montpellier.

Fricne, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière, 9, rue Saint-Dizier, à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

6 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM.

Fourxier, Henri, doct. en médec., 11, rue de Lisbonne. Paris.

Fournier, docteur en médecine à Rambervillers (Vosges).

Frémoxr, ingénieur agricole, à Thouars (Deux-Sèvres).

Fnox, Georges, répétiteur à l'Institut agronomique, 48, rue Monsieur-le-Prince, Paris.

GADEAU DE KERVILLE, homme de sciences. 7, rue du Pont, Rouen (Seine-Inférieure).

GaGxEux, chef de bureau au chemin de fer de l'Est. 146. fau- bourg St-Denis, Paris.

Gaizzarp, Albert, lauréat de l’Institut, 18, Avenue Besnardière,. Angers (Maine-et-Loire).

GAUFFRETEAU, ancien notaire, Ancenis (Loire-Inférieure).

G£EorGET, Ernest, pharmacien, St-Denis-la-Chevasse (Vendée).

G£ranD, CL.-A., conservateur des hypothèques à Montreuil-sur- Mer (Pas-de-Calais).

G£ranD, professeur agrégé à la Facullé de médecine et de pharmacie de Toulouse, 4, Grande-Allée (Haute-Garonne).

GiLserT, caissier de la Banque de France, à Dole (Jura).

Gizzor, F.-X.,docteur en médecine, 5, rue du Faubourg Saint- Andoche, Autun (Saône-et-Loire).

GLEeYrRosE. chef du matériel au Ministère des Finances, Paris.

Gosizzor, L., docteur en médecine, à la Trimouille (Vienne).

GoperT, propriétaire à La Houssaye (Seine-et-Marne).

Goprrix, professeur à l'Université de Nancy.

Gomoxr, 27. rue Notre-Dame-des-Champs, Paris.

Gouox, chef des cultures au Parce de la Tête-d’'Or, Lyon.

GRANDPIERRE, pharmacien, 11, rue Maqua, Sedan (Ardennes).

GrAzIANI, pharmacien de 1"° classe, 63, rue Rambuteau, Paris.

Grirrox, professeur de l'Ecole pratique d'agriculture du Ches- noy, Montargis (Loiret).

GRELET, curé des Fosses, par Chizé (Deux-Sèvres).

Gromter, docteur en médecine à Delle (territoire de Belfort).

GrossEAN, instituteur à Thurey, par Moncey (Doubs).

GuÉépow, propriétaire à Meaux {Seine-et-Marne).

GuÉGUEN, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie. Paris.

Guérin, Paul, chef de travaux à l'Ecole supérieure de Pharma- cie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris.

1

LISTE DES MEMBRES. MM.

D' Gurarr, chef des travaux de parasitologie à la Faculté de médecine, 19, rue Gay-Lussac, Paris.

GuicarD, pharmacien, 34, avenue Jacqueminot, Meudon !S-0.)

Gurrroy, ingénieur agronome, 108, rue Legendre, Paris.

Guicxar», Léon, membre de l’Institut. professseur de botanique à l'Ecole de Pharmacie, 1. rue des Feuillantines, Paris.

GuizLon, J., pharmacien à Frévent (Pas-de-Calais).

GurLie, L., pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret).

GuyéraxD, pharmacien à Morez (Jura).

amer, médecin de l'Asile St-Yon. par Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure).

Harcay, Victor, 41. place Ducale, à Charleville {Ardennes

Her, professeur agrégé à la Faculté de médecine, DA rue Hamelin. Paris.

Hexrior. 5, rue Brezin, Paris.

Henriquer, inspecteur des forèts, Médéah (Algérie).

Hérissey, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, interne à l'Hôpital Laënnec, 42. rue de Sèvres, Paris.

Hérier, François. industriel, hôtel de Grozon, à Arbois (Jura).

Huxor. propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne (Seine- et-Marne).

Hy (l'abbé), professeur à la Faculté libre d'Angers(Maine-et-L.).

Jaczewskr (Arthur de), jardin botanique de Saint-Pétersbourg (Russie).

JAvizLiEr, licencié ës-sciences, pharmacien, rue Nationale, à Tours (Indre-et-Loire).

JEANMAIRE, pasteur, au Magny-d'Anigou, par Ronchamp (Haute-Saône.)

Jo41o Da Morra Preco, Institut agricole de Lisbonne(Portugal).

Dr Joanix, préparateur à la Faculté de médecine, 272, boulevard Raspail, Paris.

JogerT, pharmacien, 35. rue de Paris. Auxerre ù onne).

Joczy, pharmacien. 64, rue du Faubourg Poissonnière, Paris.

JuLiEx, maitre de conférences à l'Ecole ne Agriculture de Grignon, par Plaisir (Seine-et-Oise).

Karsren. P. À.. docteur en médecine à Mustala (Finlande).

KLeix. docteur, professeur à la Technische Hochschule, Karlsruhe (Allemagne). Pie Fi

8 SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. MM.

KzixcksiEck, libraire, 3. rue Corneille, Paris.

LaBeLLe, interne à l'Hôpital de la Charité, rue Jacob, Paris.

LaBesse, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie, rue des Lices, 38, à Angers (Maine-et-Loire).

LABOUVERIE, pharmacien de 1" classe à Charleville (Ardennes).

Laxe, Emile, industriel à Epinal (Vosges).

Lapique, Augustin, vétérinaire, 5, rue de la Bourse, à Epinal (Vosges).

Lapicoue, Louis, maitre de conférences à la Faculté des sciences, 15, rue de l'Odéon, Paris.

LesoucHEer, pharmacien, Alençon (Orne).

LEcœur, pharmacien à Vimoutiers (Orne).

Lepteu, 18, rue St-Leu, Amiens (Somme).

LeGras, F., 88, boulevard Beauvoisine, à Rouen (Seine-Inf.).

LEMONNIER, ancien avoué, 21, rue Bonaparte, Paris.

Le Moxxier, professeur à la Faculté des sciences, 3, rue de Serre à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

Lesparre (duc de), La Gidonière, par La Chartre-sur-Loir (Sarthe).

LéveiLLé (l'abbé), 56, rue de Flore, Le Mans (Sarthe).

Docteur G. Linxpau, Grunewaldstr., 6/7, Botanisches Museum Berlin (Allemagne).

Lioxxer, Jean, 14 bis, rue Saint-Louis, Fontainebleau (S.-M.).

C.-G. LLoyp, esq. Court and Plum str., Cincinnati, Ohio U.S.A.

LousriEu, G., docteur en médecine, 10 et 12, rue de Savoie, Paris.

LupwiG, gymnasial Oberlehrer, Greiz, principauté de Reuss (Allemagne).

Lurox, pharmacien à Beaumont-sur-Oise [Seine-et-Oise).

Lurz, L., Chef de laboratoire à l'Ecole des Hautes Etudes, 72, Boulevard du Port-Royal, à Paris.

Maexix, professeur à la Faculté des sciences de Besançon (Doubs).

Macnin, vétérinaire au 18° chasseurs, à St-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise).

Maexus, professeur extraordinaire de botanique à l'Université de Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Allemagne).

Maixcaun, Ed., pharmacien à Mussidan (Dordogne.

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LISTE DES MEMBRES. 9 MM.

Mume, René, 25. rue Sigisbert-Adam, Nancy (Meurthe-et-Nl.).

Maxcix, professeur au lycée Louis-le-Grand, 2, rue de la

Sorbonne, Paris.

Manuez DE Paur, 71, calle San Pablo, Sevilla (Espagne).

MarcHaxD, professeur honoraire de botanique cryptogamique

à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, à Thiais.

Marie, pharmacien, rue Chaperon-Rouge. à Avignon (Vaucluse).

MansauLr, pharmacien à Blois (Loir-et-Cher.

Marsy, docteur en médecine, Anor (Nord).

ManrauD, pharmacien-major à l'Hôpital militaire, à Oran (AI- gérie.

Masse, Léon, pharmacien à Vendôme (Loir-et-Cher).

Marmieu, inspecteur des chemins de fer de l'Est, à Naney (Meurthe-et-Moselle).

Marnucnor, maître de conférences de Botanique à la Sorbonne, 18, rue Le Verrier, Paris.

Maucerer, Direction générale des Postes et Télégraphes. 102, rue du Cherche-Midi, Paris.

Ménier, professeur à l'Ecole de Médecine, 12, rue Voltaire, Nantes.

Mesrrey, pharmacien, place de la Chalonere, Angers (M.-et-L.).

MEsxer, pharmacien à Thouars (Deux-Sèvres).

Micuez, Auguste. à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise).

MizceNDEAU, pharmacien de 1"° classe à la Ferté-Alais (S.-0.).

Mircox, G., médecin-vétérinaire, La Chapelle-la-Reine (S.-M.).

Moror, docteur ès-sciences, directeur du Journal de botanique, 9, rue du Regard, Paris.

MovurLane, pharmacien principal, Réserve de médicaments, 137, avenue du Prado, Marseille (Bouches-du-Rhône).

Mousnier, pharmacien à Sceaux (Seine).

Mura, à Ronchamp (Hte-Saône).

Niepce Sr-Vicror. Grande-Rue, 58, St-Mandé (Seine).

Ozaxox, Charles, St-Emiland, par Couches-les-Mines (S.-L. .

Paxau, Ch., fabricant de lingerie à Verdun (Meuse).

Parent, à Barlin, par Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais).

ParouirLarD, N., pharmacien de 1'e classe. ancien président de la Societé, 105, avenue du Roule, à Neuilly-sur-Seine (Seine).

10 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. -Pazscnke, docteur, Heinrichstrasse, 20, Leipzig (Allemagne).

Péquix, pharmacien de 1" classe, 50, rue Victor Hugo, Niort (Deux-Sèvres).

PEercHERY, O., 35, place du Grand-Marché, Tours (Indre-et- Loire).

PErroT, Emile, agrégé à l'Ecole supérieure de pharmacie, Secrétaire général de la Societé Mycologique, 272, boule- vard Raspail, Paris.

PiERRHUGUES, B., pharmacien, 30.rue Vieille-du-Temple, Paris.

D' PrerrauGuss, CI., 30, rue Vieille-du-Temple, Paris,

PLowriGar (Charles Bagge), 7, King-Street, King's Linn (An- gleterre).

Poixsarn, Adhémar, à Bourron (Seine-et-Marne).

Porrauzr, Georges, docteur ès-sciences naturelles, directeur de la villa Thuret, Antibes (Var).

Pornix, 162, boulevard Magenta, Paris.

D' Poucuer, professeur à la Faculté, membre de l'Académie de médecine, Paris.

PriLLiEUx, sénateur, membre de l'Institut. ancien président de la Societé, 14, rue Cambacérès, Paris.

Pruxer, sous-directeur de la Station agronomique el maitre de conférences à l'Université de Toulouse (Haute-Garonne).

Rapais, Maxime, professeur agrégé à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 257, boulevard Raspail, Paris.

RaizLer, professeur à l'Ecole d’Alfort (Seine).

Ramsazpy, André, 154, rue Vendôme, Lyon.

Ray, maître de conférences à la Faculté des sciences, Lyon (Rhône).

REa Carzerox, Secretary of the British Mycological Society, 34, Foregate St., Worcester (Angleterre).

Docteur Rex, Neufriedenheim, münchen, (Bavière).

Rexaux, pharmacien, 38, rue Ramey. Paris.

Reymon», sénateur, 85, boulevard, St-Michel, Paris.

D' Riez, vice-président de la Société botanique de Lyon, 122, boulevard de la Croix-Rousse, Lyon (Rhône).

Risso, Antoine, avocat, place Garibaldi, 4, Nice (Alpes-Mari- times).

LISTE DES MEMBRES. 11 MM.

Rozzax», Léon, 80, rue Charles-Laftitte, Neuilly-sur-Seine (Seine).

Rossiexoz, pharmacien à Mézières (Ardennes).

Roze, sous-directeur honoraire au Ministère des finances, an- cien président de la Société, 2, route de Carrières, à Chatou (Seine-et-Oise).

Russezz, William, chef de laboratoire à la Faculté des sciences, rue Rateau, Paris.

D: Sasourau». 62, rue Caumartin, Paris.

SAccARDO, P.-A., docteur, professeur de botanique à l'Université de Padova (Italie).

L'abbé Saixror, curé à Oudincourt, par Vignory (Hte-Marne).

L'abbé Sarrazin, curé de Montmort (Marne).

SAUVAGEAU, Camille, professeur à la Faculté des sciences de Dijon (Côte-d'Or).

L'abbé Sésounxé, professeur d'histoire naturelle au petit sémi- naire de Blois (Loir-et-Cher).

DE SEYxEs, professeur agrégé à la Faculté de médecine, pre- sident de la Societé, rue de Chanaleilles, 15, Paris.

SICRE, pharmacien, 8, quai de Gesvres, Paris.

SIMON, 16, villa Saïd, Paris.

Taupix, pharmacien à Châteauneuf-sur-Cher (Cher).

Teurquery, L.-E., Caudebec-les-Elbeuf, 6, rue de la Porte- Verte (Seine-Inférieure).

Tuerer, notaire, 24, boulevard St-Denis, Paris.

Taézée, professeur suppléant d'histoire naturelle à l'Ecole de médecine et de pharmacie d'Angers, à Angers (Maine-et- Loire).

THomas, Ernest, professeur-viticulteur à Auxerre (Yonne).

THomas, docteur en médecine à Tanzies, près Gaillae (Tarn).

TraBuT, professeur de botanique à l’Université, 7, rue des Fontaines, Alger-Mustapha (Algérie).

Mme la baronne Turco-Lazzart, à Trente (Tyrol).

Vazux, Colonel commandant le 36° d'artillerie, à Clermont Ferrand (Puy-de-Dôme).

Verissimo d'ALmEipA, rua do Conselheiro, Monte-Verde. 54, Lisboa (Portugal).

49 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM.

Viaza. professeur à l'Institut agronomique, 16, rue Claude- Bernard. Paris.

Vicuorix (Philippe de), licencié es-sciences naturelles, 17, rue des Bellechasse, Paris.

Vinox., docteur en médecine. pharmacien en chef de lHospice de la Salpétrière, boulevard de l'Hôpital, 47, Paris.

Waruzicu, à l'Institut botan. de l'Académie de médecine mili- taire, St-Pétersbourg (Russie).

-MEMBRES CORRESPONDANTS

MN. CHEvaLier (Mme), 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). Duran, publiciste, pharmacien - lauréat à Eysines, pres Bordeaux (Gironde). Gaurmier, Charles, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). Le comte de MARTEL, ancien conservateur des forêts, 38. rue Napoléon, les Sables-d'Olonnes Vendée). Perrix, inspecteur des forêts. à Bourges (Cher.

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LISTE DES MEMBRES. 13

ABONNEMENTS OU ÉCHANGES DU BULLETIN

*BIBLIOTHEK D. SCHWEIZ NATURFORSCH. GESELLSCHAFT, Bern (Suisse).

BigciorHÈque DE L'UNIVERSITÉ D'ALGER.

BiBziorHÈQuE DE L'UNIVERSITÉ DE Porriers.

BisLiorakQue DE L'UNIVERSITÉ DE SrrAsBOURG (Allemagne).

BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE Paris, k, avenue de l'Observatoire.

FACULTÉ pes Sciences DE BorbEAux, laboratoire de botanique (Gironde).

Facuzré pes Sciences DE Lyox. laboratoire de botanique (Rhône).

Facurré pes Sciences, Marseille (Bouches-du-Rhône. |

‘Herbier Boissier, Chambézy, Genève (Suisse).

*IxsriITUr BOTANIQUE DE Rome (Direct. Profr Pirotta), 89, Panis- perma (ltalie).

Les INTERNES EN PHARMACIE de l'Hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris.

LABORATOIRE D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES (Prof. Van Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris.

LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Phar- macie de Paris, 4, avenue de l'Observatoire.

LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ D'lassy, Strada Muzelor (Roumanie).

*LABORATOIRE DE BOTANIQUE. WASHINGTON UNIVERSITY, SAINXT- Lours, M. O. (Prof. Trelease). U. S. A.

*Nuovo GIORNALO BOTANICO ITALIANO (Dir. Doct. Baroni), 19, rue Romaine, Florence (Italie).

fRevuE myYcoLOGIQUE (Dir. M. René Ferry), Saint-Dié (Vosges).

“SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE Lyon (Rhône).

SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE de Loir-et-Cher. Blois.

*SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGICO BOTANIQUE DE VIENNE (Autriche).

*SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE L'OUEST DE LA FRANCE, Nantes (Loire-Inférieure).

*SOCIÉTÉ ROYALE BOTANIQUE DE BELGIQUE, Bruxelles.

.*SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, 84, rue de Grenelle, Paris,

*SOcIÉTÉ BOTANIQUE DES DEux-SÈvres, Niort.

Description d'une nouvelle espèce d'Exobasidium parasite de l'Asplenium filix-femina,

Par M. BOUDIER.

Le genre £xobasidium, créé il y a plus de trente ans déjà par VoroNINE pour une espèce particulière au Vuccinium myr- tillus, mais déjà connue de FuckEL qui l'avait décrite sous le nom de Fusidium Vaccinü, s'est enrichi peu à peu et offre actuellement, d’après les espèces décrites dans Saccarpo. 25 espèces et mème 26 si on y ajoute l'Ex. Vaccinii uliginosi que j'ai fait connaitre en 1894 dans le tome XLT du Bulletin de la Société de Botanique de France {session extraordinaire en Suisse). Toutes ces espèces sont parasites des végétaux vivants, presque tous dicotylédonés, deux seules ayant été signalées sur une Commélynacée et une Graminée. Je viens en décrire une nouvelle récoltée en Auvergne sur les frondes de l’Asplenium filix-femina, que j'ai déjà fait connaître au commencement de cette année au Congres des Sociétés savantes, mais que je tiens à reproduire ici en en donnant des figures. Elle est remar- quable, non seulement par sa végétation sur une Cryptogame vasculaire, mais aussi parce que, comme l’Exobasidium grami- nicolum Bres., elle ne déforme ni ne colore les parties sur les- quelles elle se développe. Elle ne paraît être que superticielle et ne nuire autrement à la plante hospitalière que par l’obtura- tion des stomates produite par la mince membrane qui les recouvre. On ne trouve, en effet, d'autre altération sur la fronde que quelques très petites taches brunes répandues aux environs et non sous le champignon lui-même, et nulle trace d’épaissis- sement, de déformation ou de coloration particulière. Voici d’ailleurs la description de cette intéressante espèce.

Exogasipirum Breviert Boud.

Maculæ albæ, hypophyllæ, non lutescentes, tenuiter mem- branaceæ, 2-3" latæ, irregulares et sæpe confluentes, ad mar- ginem fibrillosæ, supra sub lente pruinosæ, facile à matrice

16 E. BOUDIER.

secedentes et eam non deformantes aut decolorantes, ex myce- lo araneoso et basidiis clavæformibus sporiferis formatæ. Basidia irregularia 30-40u longa, 8-10 crassa, normaliter bi- spora, sed rarius uni vel trispora, intus granulosa dein vacua, sterigmatibus sat longioribus. Sporæ oblongæ aut oblongo- clavatæ, sæpius curvatæ, albæ, intus irregulariter guttulosæ et granulosæ, 15-22y longæ 6-10 latæ, mox promycelium et sporulas emittentes.

Sub frondibus vivis Asplenii filix-femina, maculas albas formans, hinc et inde maculis fulvis aut fulvo-brunneis minu- üssimis intermixtis. In Arvernià (prope « Ambert, Puy-de- Dôme ») legit D. Brevière cui dicavi.

Exobasidio graminicolo Bres. affine sed minus compaetum, sporis fere duplo majoribus, maculis hypophyllis et loco natali diversum.

. Les taches blanches que forme cette espèce sont quelquefois confluentes. Elles sont formées d'une mince membrane filamen- teuse se délachant assez facilement de l’épiderme qu'elle ne parait pas pénétrer et sont accompagnées ou non avec elles de très petites taches brunes qui n’ont aucun rapport entre elles et me paraissent dues seulement à un peu de souffrance de la fronde. Les taches d'£xobasidium montrent à leur surface une pruine blanche formée par les spores et sont bordées par un léger tomentum appliqué qui n’est autre que les extrémités des filaments mycéliens encore stériles. Sur ces filaments naissent des basides claviformes, souvent irréguliers, peu serrés, granuleux intérieurement tant qu'ils sont jeunes. Plus tard les granulations disparaissent. A leur extrémité se montrent ordinairement deux stérigmates assez grands, moins souvent un seul ct plus rarement encore trois. Ces stérigmates sont terminés chacun par une spore assez grande, blanche, oblongue ou oblongue-claviforme, obtuse au sommet et à peine moins épaissie à la base, presque toujours plus ou moins courbée, mais jamais fortement. Ces spores présentent deux ou trois gouttelettes intérieures très irrégulièrement placées et accom- pagnées ou non de granulations. Elles germent facilement à la manière de -celles des Hétérobasidiés, et donnent naissance à des sporules secondaires comme Bresapora l’a observé aussi

DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE D'EXOBASIDIUM. 17

chez une espèce voisine parasite des feuilles de Graminées, son Exobasidium graminicolum, qui comme elle ne déforme pas les feuilles sur lesquelles elle vit. Cette dernière espèce est d'ailleurs bien différente par ses spores moins grosses, son habitat et son aspect tout autres.

J'ai reçu cet £xobasidium que j'ai cru devoir faire connaître de notre regretté collègue M. FevicreauBors qui l'avait lui- mème reçu de M. Brevière, conservateur des hypothèques à Ambert (Puy-de-Dôme) son inventeur et auquel je me fais un plaisir de le dédier.

EXPLICATION DE LA PLANCHE Î.

I. ÆExobasidium Brevieri Boud.

a. Pinnule de la fronde d’Asplenium filix-femina vue en dessous mon- trant quelques taches d'Exobasidium. Grand. natur.

b. Segment de pinnule, id. grossi 2 fois.

ce. c. c. PBasides encore Jeunes et immatures, grossies 475 fois.

d. d. d. Basides à divers états de maturité portant des spores supportées par 1-3 stérigmates, à 475 diamètres.

e. Spores de différents âges et grosseurs grossies 820 fois.

f. Spores en voie de germination, 820 diamètres.

Note sur le Tricholoma colossum Fr. et la place qu'il doit occuper dans les classifications, Pc. 1, Fic. I.

Par M. BOUDIER.

J'avais recu bien souvent. tant des Alpes-Maritimes que de l'Ouest de la France. le Tricholoma colossum que je n'ai pas encore vu provenant des environs de Paris, et toujours je l'avais reçu avec le même aspect. tel qu'il est représenté dans les auteurs qui l'ont figuré. Lorsque sur les indications de mes collègues et amis, MM.MEéxier de Nantes et Parourczarp, qu'il se rencontrait aux environs du Mans et qu'ils l'y avaient récolté avec un anneau bien visible, j'ai profité de mon séjour dans cette ville au moment de la session mycologique de cette année, pour le rechercher. et grâce à l’amabilité de M. Méxrer, qui m'a conduit sur les lieux il Favait précédemment trouvé. j'ai pu en recueillir quelques exemplaires, les uns avec anneau, les autres plus âgés qui en étaient privés, mais un groupe sur- tout encore jeune, m offrit admirablement le caractère cherché. Grâce à lui j'ai pu donc observer avec soin cette espèce. et c'est le résultat de cet examen que je veux donner ici tout en laissant la primeur de cette découverte à nos collègues précités.

De ces observations il résulte, que le Tricholoma colossum Fr. est muni d’un anneau membraneux très manifeste dans le jeune âge, mais disparaissant assez vite. doit être retiré du genre Tricholoma pour prendre place parmi les Armillaria à côté des Arm. robusta et rufa. rapprochement déjà indiqué par Fries dans sa « Monographia Hymenomycetum Sueciæ » qui le place en appendix à la suite des Armillaria. Mais cet illustre mycologue, n'ayant pas vu l’anneau, indique cependant qu'il a tous les caractères des Tricholoma, ne pouvant pas prendre pour des vestiges de cet organe, les petits flocons que l’on voit au sommet du stipe et qui en effet ne lui appartiennent pas ; aussi le maintient-il plus tard, dans ses « Hymenomrycetes

TRICHOLOMA COLOSSUM. 19

europæi », dans ce dernier genre et tous les auteurs qui se sont succédés depuis, ont suivi ce classement.

Cet anneau si manifeste cependant, comme on peut le voir par la figure que j'en donne (PI. [, fig. Il), au moment le cham- pignon sort de terre ou des aiguilles de Pin sous lesquelles il se trouve. est membraneux, irrégulier et plus moins lacéré. Il a tout à fait l'aspect de ceux des Armillaires précités et comme eux est ascendant, parlant du pédicule pour aboutir vers les bords de la marge qui primitivement très enroulée n'y participe pas. Il est d’abord blanc, puis rougit rapidement comme la partie inférieure du stipe et retombe plus ou moins sur lui. Il disparait très vite et c’est à peine si on en voit des traces sur les spécimens déjà bien développés. On ne remarque le plus souvent qu'une délimitation plus ou moins apparente, mais souvent bien marquée, vers le milieu du pédicule, délimi- tation accusée non-seulement par la couleur rougeâtre que prend le champignon et son anneau comme la chair mème, lorsqu'ils sont exposés à la lumière ou à l'air, le haut du pied restant ordinairement blanchâtre ou un peu glauque et couvert de grossitres furfurations concolores, mais souvent aussi par l'épaisseur que donne l'anneau au stipe sur lequel il s'applique et avec lequel il se confond quand il ne tombe pas, ce qui arrive le plus souvent, et c'est dans cet état que l’a représenté Banza dans les belles planches de sa Ælore illustrée des Champignons des Alpes-Maritimes, PI. 25 principalement, l’autre ne repré- sentant ce champignon, comme celles des noms de Frres, de Cooke et de LucanD que toujours privé d’anneau ou ne le lais- sant qu’à peine soupçonner. C’est très probablement cette par- ticularité qui a fait indiquer le pédicule comme « apice cons- tricto ».

Il n'en résulte pas moins que cette belle et volumineuse espèce possède un anneau. cadue il est vrai, mais très apparent dans le jeune àge, et que par conséquent comme Fries en avait déjà eu l'intuition, elle doit se ranger dans le groupe des Armillaria rufa et robusta dont elle a d’ailleurs à peu près les spores, et aussi non loin d’énpertalis qui bien qu'ayant les spores plus grandes et plus allongées, a un anneau de même nature quoique plus persistant.

20 E. BOUDIER.

Il peut paraître étonnant que. chez une espèce aussi remar- quable par sa taille et qui en somme n'est pas des plus rares puisqu'elle se rencontre un peu partout en France dans les bois de Pins. mais plus spécialement dans le Midi et l'Ouest, aucun auteur n'ait indiqué ou figuré cet anneau. Malgré mes recherches, je n'ai pu rien découvrir à ce sujet. Une planche cependant, le 33 des //lustrationes of British Fungi de CookE représente sous le nom fautif d'Armillaria aurantia une espèce qui semble s'en rapprocher par la couleur et l'aspect général, mais un examen attentif l'en fait éloigner, la vergeture du chapeau et la forme du pédicule non épaissi à la base forcent à la rapprocher des Armillaria robusta mieux rufa, comme l'a d'ailleurs déjà reconnu son auteur, bien que la couleur représentée ne fut pas tout à fait celle de ces espèces.

J'ai donc pensé, en présence de ce caractère non encore signalé mais important, puisqu'il rejette l'espèce en question dont la détermination ne me laisse aucun doute, dans un autre groupe, qu'il était intéressant, non-seulement de le signaler, mais aussi de le représenter, puisque je m'étais trouvé dans une circonstance favorable pour récolter cette espèce dans toute sa fraicheur et c'est ce que j'ai pensé devoir faire ici.

La figure Il de la pl. [ représente un groupe d'exemplaires de cette espèce encore jeunes et à peine sortis de terre. La cou- leur en est encore très pâle.

NOUVELLES ESPÈCES DE CHAMPIGNONS DE LA COTE-D'OR

Par MM. SACCARDO et FAUTREY.

Entyloma pustulosum Sace. et Faul., sp. nov. Amphige- num cecidogenum, folia leviter lorquens et tumores adnatos minutos subrotundos v. oblongos, sæpe decoloratos formans ; sporis hinc inde conglobatis, sphæricis 17-224 diam., levibus, dilute fuligineis. 1-rarius 2-3-nuclealis, tunica 2 y crassa.

Hab. in foliis adhuc vivis Potentillæ anserinæ. Tumores subrotundi 0,5-1%% lat. vel nervisequi oblongi, minores.

Sphærulina myrtillina Sacc. et Faut., sp. n. Maculis amphigenis, amœæne rufescentibus, sub-rotundis, interdum confluentibus, dein brunneolis et centro expallentibus ; perithe- ciis amphigenis, in areis pallidis formatis, punctiformibus, nigris, paucis, laxe gregariis, Innato-erumpentibus, 100,120 u diam., vix papillatis ; ascis saccatis, basi apiculatis, sub-sessi libus, apice obtusis, octosporis, 140,150 £ 60 y. aparaphysatis ; sporidiis sub-distichis, oblongis, utrinque obtusulis, demum Lriseptalis et ad septum medium leviter constrictis,sub-hyalinis, 40 = 15 & circiter. (Inter ascos mucus subinde adest, nec para- physes.

Hab.in foliis nondum emortuis Vaccinit Myrtilli.(PL. IT. fig.2).

Winteria intermedia Sacc. et Faut., sp. n. Perithecüs

SE

1 laxe gregariis subeutaneo- emergentibus, no mn diam., appla-

natis, atris, epapillatis, poro latiusculo pertusis ; contextu sinuose parenchymatico, viridulo, molliuseulo : ascis teretius- culis, apice rotundatis, 80-100 = 12-15, octosporis, filiformi-pa- raphysalis ; sporidis districhis, oblongo-clavulatis, transverse 5-6-septalis. longitrorsum 1-seplalis, hyalinis.

Hab. in cortice lævigato Pini silvestris. Inter WW. lichenot- dea Rehm et WW. Zahlbrucknert Bäuml. fere media, ab utra- que differt præcipue sporidus deorsum breve caudatis, majori- bus, peritheciis corticolis nec lignicolis, etc.

D) SACCARDO ET FAUTREY.

Belonidium viridi-atrum Sacc. et Faut. sp. n. Ascoma- libus sparsis, disciformibus. sessilibus, applanatis, cire. 1 mm. diam., subimmarginatis, madore tumidulis, læte virentibus, mollibus, siceis atrovirentibus, induratis ; ascis tereti-clavatis, longe stipitatis, 100 £ 8-10, apice rotundatis, octosporis ; para- physibus filiformibus, sursum ramosis, apicibus leviter incras- salis ; sporidiis in asci parte sup. distichis, cylindraceis, cur- vulis, 3-septatis, non v. vix constrictis, 4-guttatis, 11-12 ÿ 4, utrinque vel uno apice brevissime appendiculatis, hyalinis.

Hab. in ligno putri Quercus in silvis. Notis datis species facile distinguenda. Asci in uno ipso ascomate in sphærulas plures madore separatim disponuntur.

Phyllosticta Asperulæ Sacc. et Faut., sp. n. Maculis indeterminatis, amphigenis, demum flavicantibus v. expallen- tibus :; peritheciis laxe gregartis, hypophyllis, globoso-appla- nalis, 200-250 y diam., brunneis, poro circulari pertusis, contextu minute parenchymatico, fuligineo-ochraceo ; sporulis oblongo- allantoideis, hyalinis, 4 £ 1,5; basidiis bacillaribus, fascicula- 1920/2521:

Hab. in foliis languidis Asperulæ odoratæ, mense Octobri. Depazeæ Asperulæ Lasch adhuc diagnosis nulla prostat, hine incertum an ad Septoriæ, an Ascochytæ genus etc. pertineat.

Phyllosticta eryngiana Sacc. et Faut., sp. n. Maculis amphigenis, vagis, non marginatis, sordide fusco-alutaceis ; peritheciis perexiguis, omnino immersis, poro late apertis, 60,70g diam., non papillatis: sporulis teretiusculis, 10 2 2 ue, continuis, hyalinis, per porum exsilientibus.

Hab. in foliis nondum emortuis Æryngii campestris. Peri- thecia sub vitro vix conspicua.

Ascochyta ribesia Sacc. et Faut. sp. nov. Maculis an- guloso-circularibus, numerosis, parvulis, demum {in pagina superiore) candidis, infra sordidis, sub-confluentibus, fusco- purpureo-marginatis: peritheciis plerumque epiphyllis, raris, punctiformibus nigricantibus, poro pertusis, 90,110 diam.: sporulis fusoideis, obtusulis, uniseptatis, chlorinis, 13 : 3 y.

Hab. in foliis languentibus /?ibis nigri.

CHAMPIGNONS DE LA CÔTE-D'OR. 25

Septoria Valerianæ Sacc. et Faut. sp. n. Maculis amphi- wenis,ovato-angulosis, variis, sæpius interner,viis, sordide rufe- scentibus, margine concoloribus, demum confluentibus et cean- dicantibus: peritheciis epiphyllis, laxe gregartis, globoso-len- ticularibus, puncetiformibus, atris, 804 diam., anguste pertusis; sporulis anguste fusoideis, curvulis, 12,16 : 1, hyalinis, con- tinuis.

Fab. in foliis nondum emortuis Valerianæ dioicæ, Prima Septoriæ species in genere Valeriana reperta.

Leptothyrium subtectum Sacc. et Faut. sp. n.— Perithe- cüs hinc inde gregariis, diu subtectis, dein erumpentibus et epidermidis laciniis cinctis, dimidiatis, scutiformibus, 200 diam... poro pertusis. contextu radiato fuligineo : sporulis glo- bosis, lævibus, vel Iævissime asperatis, 7, 82 diam., intus plu- riguttulatis, hyalinis : basidiis stipatis, bacillaribus, 8, 9 - 24, hyalinis.

Hab. in ramulis languidis Vaccinii Myrtilli. Peritheciis diu subtectis, sporulisque globosis, hæc species facile distinguitur, sed est in genere abnormis (PI IT, fig. 5).

Marsonia Thomasiana Sace. Sy TT, p. 768. *Marsonia Fautreyana, Sacc. sub-sp. n. A typo differt: Acervulis

(5-1 1% diam.) latioribus, non discolori-marginaltis ; conidiis sursum crassioribus, 20,23 - Au: basidiis brevioribus, nempe 8,10 -4p.

Hab. in foliis adhuc vivis £vonymi Europær. (PI IE fig. 6.).

Cylindrosporium. epilobranum Sace. et Faut. sp. nov. Maculis variis, non marginatis, subinde confluentibus., folio sub-concoloribus ; mycelio immerso, filiformi, hyalino: coni- dis vermicularibus, 45, 50 £ 2p, continuis, hyalinis.

Hab. in folns sub-vivis Æpilobit hirsutr.

Prullula (Cesatia) depressa Sacc. et Fautr. sp on. = Acervulis sub-epidermicis, mox denudatis, applanatis, ambitu inæqualiter orbiculart vel subanguloso vel elongato, 0,5-1"" lat, nigricentibus, nitidulis : basidiis dense fasciculatis. 38-40 = 2, mediatate inferiori magis cohærentibus pallide argil- laceis, superiori olivaceis, apice leviter tenuatis, truncatis : conidiis ex interiore basidiorum orientibus, cylindraceis, utrin-

24 SACCARDO ET FAUTREY.

que truncatis et minute 1-guttatis, 5-6 : 1-1,3, hyalinis, initio catenulatis.

Hab. in foliis emortuis Pint Laricionis. Ab affini S. nitidula forma et fructificationis dimensionibus satis diversa.

Cylindrocolla acuum EI. et Ev., Syil. XI, p. 648. var flavo- viridula Sacc. et Fautr., nov. var. À typo differt colore, coni- diisque 2-guttatis, 11-15 + 2.

Hab. in foliis Pini Laricionis, præsertim ad basim.

Opularia epilobiana Sace. et Faut., sp. n. Maculis vartis, amphigenis, non marginatis, pallescentibus ; hyphis hypophyl- lis, cæspitulosis, brevibus, nodulosis, hyalinis, puncta alba referentibus ; conidiis ovoideis. 18,22 - 16y, continuis, hyalinis.

Hab. in folus vivis Æpilobir hirsuti, quæ mox marcescunt. Prima Opulariæ species in Epilobüs.

Lejosepium Sacc. nov. genus (Etym. : Xsrwos, lævis ; et sepium pro Sepedonio, quasi Sepedonium conidiis lævibus, nec muricatis). Effusum, mycophilum, penetrans, læte coloratum. Hyphæ mycelii sparsæ, fertiles simplices vel furcatæ, assur- gentes (?). Conidia oblonga, majuscula. continua, Iævia. À genera Sepedonio mox differt conidiis lævibus et oblongis.

Lejosepium aureum Sacc. et Faut. sp. n. Effusum, com- pactiuscule pulveraceum, flavo-aureum ; hyphis fertilibus ey- lindraceis, septulatis, k,5p cr, hine inde obtuse denticulatis, subhyalinis; conidiis acro-pleurogenis, elongatis, basi sub- truncatis, apice rotundatis, 45 164, flavo-aureis, crassiuscule tunicatis, plasmate grumoso.

Hab. in pileo, quem omnino invadit, Agaricineæ, probaliter Russulæ speciei (PL I, fig. 9).

Scolecotrichum ramularioides Sacc, et Faut., sp. n. Ma- culis amphigenis, crebre et parallele gregariis, elongatis, atro- brunneis, secus medium lineatim albicantibus : hyphis cæspi- tulosis, filiformibus, valde flexuosis, nodulosisque, septatis, sursum denticulatis, fuligineis, 80,100 £ 5,6%; conidiis tereti- fusoideis, rectis, basi leviter papillatis, 28,30 - 5—,6u, medio septatis et subinde constrictulis, hyalinis vel fumoso-hyalinis .

Hab. in folis Leersiæ oryzoidis. À Scol. Graminis differt conidiis angustioribus, subhyalinis, ete. (PT. IT fig. 8).

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CHAMPIGNONS DE LA CÔTE-D OR. 25

Sirodesmium marginatum Sacc. el Faut. sp. n. Effusum, pulveraceum, atro-fuscum, inæquale, omnino superficiale ; conidiis laxe fasciculatis, adsurg'entibus, in catenas columnares digestis, magnis, tereti-oblongis, utrinque rotundatis, truncatis, 100.120 = 60,904, dense cellulosis; cellulis vel articulis 5,7 » diam..interioribus opace fuligineis, periphericis sub-hyalinis, et tunc conidia pallide marginata efficientibus.

Hab. in trunco putri Salicis. PI. I, fig. 10).

Fungi jam cogniti. Hymenogaster leptonisporus Rich. (OLETRS fe./1):

Hab. in terra horti Fautrey.

Massaria Saccardiana Jacr. (PI. IE, fig. 4). Fab. in ramis Ætbis alpinr. Coryneum longistipitatum Berl. et Bres. (PI TE, fig. 7).

In ramis Pyri communis.

Menispora orthospora Sacc. et Faut., sp. n. Syil. XIV, pag. 1077.

Hab. in assula populea.

Trichopeziza hamata Sacc.et Faut.,sp.n.— Sy XIV ,p.1137.

Hab. in assula populea. (PI IL, fig. 3).

Sérodesmium ramosum Sace. et Faut., sp. n, Sylil. XIV., p. 1137.

Fab. in cortice adhuc vivo Loniceræ Xylostei. (PI. IL. fig. 11).

Expricario Tagurzæ Il.

Fig.1.— Hymenogaster leptonisporus Rich.— Sporæ.

9,— Sphærulina myrtillina sp. n. a, sporidia. b. ascus.

3.— Trichopeziza hamata Sp. n. a, ascoma auct. b, pili hamati ascomatis. €, asci. d, sporidia.

4.— Massaria Saccardiana Jacz. a, sporidia. b, ascus.

9.— Leptolhyrium subtectum sp. n.— «, perith. e fronte. b, perith.

sectum.— €, perith. e fronte valdeauct. d, sporulæ et basidia. e. sporulæ.

6.— Marsonia Thomasiana Sacc. * M. Fautreyana subsp. nov. a, acervulus sectus. b, conidia et basidia.

1.— Coryneum longistipitatum Berl. et Bres.

8.— Scolecotrichum ramularioides sp. n. a, hyphæ. b, conidia.

9.— Lejosepium aureum gen. et sp. nov. a, hyphæ. b. conidium.

10.— Sirodesmium marginalun sp. n.

Î1.— Sirodesmiun ramosum sp. n.

Le petit Traité des Champignons comestibles et pernicieux de la Hongrie décrits au XVI° siècle par Charles de l'Escluse d'Arras (Suite),

Par M. FE. ROZE.

CHapitTre I.

CHAMPIGNONS NUISIBLES. ET PERNICIEUX.

Je serai plus bref, dit Clusius, en écrivant l'histoire de ces Champignons : car alors que chez les Anciens aucune mention n'en a été faite {si ce n'est peut-être en général et sans désigna- tion de nom) et que les plus récents auteurs ont estimé qu'il était superflu d'écrire quelque chose sur ces Champignons dont personne ne mange, il se trouve que je dois les décrire tous d’après ma propre observation. Et, sans doute, il est permis de croire qu'ils sont facilement distingués par les paysans et les connaisseurs. J'ai pensé cependant que la chose valait la peine d'en parler et de décrire leur forme, pour que quelque impru- dent ne les recueille comme inoffensifs, puisque on en trouve beaucoup qui ont une très grande ressemblance avec les comes- tibles. Done nous suivrons le mème ordre que nous avons adopté pour traiter de Fhistoire des Champignons comestibles et nous distribuerons chaque genre en ses espèces, s'il y en a plusieurs.

Genre I.

[Hirneola Auricula Judæ, d'après Fries (Syst. myc.) |. Je me rappelle n'avoir observé qu'une #spèce unique de ce 1% Genre, quoiqu'elle ne soit pas toujours de la mème dimension. Mais je crois que cette différence ne résulte que de Pâge du Champignon. Or tous ceux-que j'ai vus ne montraient qu'un pédicule à peu près nulou plutôt nul; mais ils adhéraient au tronc d'un arbre, soit solitaires, soit géminés, constitués par une peau membraneuse. repliée et sinueuse, d'une couleur

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 27

cendrée noirâtre. On l'appelle vulgairement Oreille de Judas, parce qu'il est formé d'une substance cartilagineuse et mem- braneuse, comme celle d'une oreille. Les Hongrois appellent Boza fu termewt et les Allemands older Schwanrmen, parce qu'il naït sur le tronc du Sureau lorsque cet arbre commence à se couvrir de feuilles.

Certaines gens ont l'habitude de conserver ce Champignon desséché, bien qu'il ne soit pas comestible, pour en faire usage. En effet, pour les tumeurs de la gorge.ils se servent du vinaigre dans lequel ils Pont fait macérer pour se gargariser et se rincer le sosrer (Fig).

Genre II.

Sous les Pruniers, au premier printemps, croit le 2% Genre qui est appelé par les Hongrois Sziliwa alya.

MPicholoma ire d'apres Reichardt].— Je n'ai observé aussi qu'une seule espece de ce Genre, sorlant en nombreux échantillons du mème point, sans avoir cependant aucun pédi- cule visible : naissant en toufle, sa forme el sa grandeur sont variables. Ainsi quelques-uns de ces Champignons sont larges de 2 ou 3 pouces, et même plus, et de figure orbiculaire ou anguleuse : les autres. un peu plus petits, n’ont qu’à peine un pouce de largeur : tous sont de couleur blanche, pale, mêlée de brun.

Genre III.

Les Hongrois appellent le 3%° Genre Ganejou et les Allemands Mist Schwanmen. parce qu'il croit au premier printemps sur les fumiers.

[Coprinus fimetarius, d'après Fries (Epic.) ]. Ce Champi- gnon est assez commun et en outre assez connu ; il est de forme orbiculaire à contour circulaire, porté sur un pédicule grèle et ténu, de corps mince, non épais, tout à fait blanc, et comme saupoudré de farine tant inférieurement que supérieurement : la partie en dessous ou inférieure est parcourue par des stries brunes. aboutissant du pédicule jusqu'aux bords.

Genre IV.

De ce que le Genre a l'habitude de croitre au premier prin- temps, après les pluies prématurées, sur les troncs des Saules,

28 E. ROZE.

il est appelé par les Hongrois FE: fa gomba et par les Allemands Felber Schwammen.

[Polyporus versicolor, d’après Fries {Syst. myce.) 1. Ce Champignon naît en touffe, adhérant fortement aux troncs des Saules, comme un Lichen, formant en se développant un amas d'excroissances de forme et de grandeur variées. Car la plupart des ces excroissances ne dépassent pas un pouce en grandeur, et d'autres sont quelquefois grandes de 2 et3 pouces, d'une couleur élégante el variée. Ainsi cette couleur sur eux est blanchätre, et pale, et d'un beau rouge, et foncée. el mème jaune pale ; J'ajoute qu'on les voit recouvertes ça et d’une teinte brune et fuligineuse.

Genre V.

Le Genre des Champignons pernicieux naïl aussi au pre- mier printemps sur les troncs des Cerisiers putrescens. C'est pourquoi 1l porte le nom chez les Hongrois de Rewes ceresnye fa gomba, et chez les Allemands de Kersenbaum Schwammen.

[Polyporus sulfureus, d'après Fries (Syst. myc.) ]. Or plusieurs Champignons, sortis du même pied, naissent ensemble et sont imbriqués comme des tuiles qui se recouvrent l’une sur l’autre : ils sont larges d’un pouce à la partie inférieure, puis, croissant sensiblement en hauteur, ils s’élargissent de 3 ou 4 . pouces et deviennent longs d’un palme. La partie supérieure du corps du Champignon est revêtue de couleurs variées : car, autour du pied il est d'un blanc pâle jusqu'à la hauteur d’un pouce, puis il se bigarre de couleurs transversales, mélangées ensemble de jaune et de rouge : la couleur jaune se continue, tout en étant maculée de taches qui sont comme fuligineuses. Les bords extrèmes se montrent d'un rouge plus foncé, sur lequel tranche quelque peu une ligne comme saupoudrée de farine ; quant à la partie inférieure ; elle est ou pâle ou jaune.

Mais ce Champignon, quoique nuisible à l'homme {1}, est cependant d'un certain usage, car les paysans ont l'habitude de le conserver desséché, étant persuadés que sa poudre mélangée avec du sel et avec la pâture, est un remede salutaire à donner aux bœufs et aux vaches malades. (Fig.).

(1) Edulis est, licet Clusio Pernic. gen. V (Kries, Hym. eur.).

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 20

Genre VI. [Æntoloma rhodopolium, d'après Fries (Syst. myc.)] Le

6e Genre, qui croit sous les Noisetiers, est appelé par les Hongrois Monyaro alya gomba. H est de figure orbiculaire, large de deux pouces ou plus, quelque peu convexe supérieu- rement, à bords extrèmes réfléchis sous la partie inférieure, de couleur rougeàtre, fuligineuse, à laquelle paraît mélangée une certaine blancheur, mais quelquefois tout à fait fuligineuse et brune. Inférieurement il est quelque peu rougeûtre et parcouru par des stries, aboutissant à la circonférence et partant du pédicule, qui est grèle et long de 2 pouces : ces stries sont assez épaisses et de couleur brune, On Île trouve aux environs de la Pentecôte, c'est-à-dire en mai et vers le commencement de juin. Genre VII.

Vers le mème temps sort aussi le 7e Genre des Champignons pernicieux, que les Hongrois appellent Bagoly gomba et les Allemands Xrotten Schwammen, noms qui signifient la même chose en l’une et l’autre langue, c’est-à-dire Champignons de la Grenouille venimeuse, vulgairement appelée Crapaud. J'en ai chservé trois espèces.

1. | Panæolus papilionaceus, d'après Fries (Syst. mye.) :.— La 1'e est portée sur un pédicule très grêle, long de plus de 2 pouces, et il a une forme élevée en cone, presque comme un chapeau ou un bonnet, large de presque un pouce, le contour des bords mesurant environ 4 pouces, d’une couleur blanche en quelque façon teintée de fuligineux, et le sommet jaunâtre. L'intérieur ou la partie concave est tout à fait brune, parcourue par des stries noires qui partent du pédicule pour aboutir aux bords. |

2. [Amanita pantherina, d'après Fries (Epie.)]. La espèce est d’un corps plus orbiculaire et plus gonflé, porté sur un pédicule plus épais. La partie supérieure et convexe est grande, quelquefois seulement de deux pouces, mais d’autres fois de trois pouces, d'une couleur tantôt tout à fait brune, qui palit en blanchissant, tantôt mélangée d’un jaune fuligineux, mais caractérisée par des taches blanches et noires sur la partie

30 E. ROZE.

supérieure et de la mème teinte que le Crapaud, surtout brune. à laquelle elle paraît très bien se rapporter. La partie inférieure est blanche, parcourue par de légères stries brunâtres, allant du pédicule jusqu'aux bords.

3. [Amanila rubescens, d'après Fries (Epic.)]. La espèce est plus grande que les autres et tout à fait de figure régulière- ment orbiculaire, dont le diamètre est de 3 pouces, supérieure- ment blanche, à laquelle couleur s'en mêle une autre quelque peu rougeàtre, et marquetée de rares taches pales. La partie inférieure est en quelque sorte pâle, avec de nombreuses stries fuligineuses, partant du pédicule, qui est épais comme le petit doigt. pour aboutir à l'extrémité des bords elle se fissure.

Genre VIII.

[Collybia platyphylla, d'après Fries {certe ! Epie.T. Le Genre, aux environs de la Pentecôte, se montre dans les forêts, sur les branches et les troncs des Bouleaux : c’est pour- quoi les Hongrois l’appellent Nyrfa gombaya, et les Allemands Birchen Schwammen, c'est-à-dire Champignon du Bouleau.

Sa figure est presque orbiculaire, supérieurementun peu plus élevée, d’une couleur blanche ombrée d'une légère teinte fuli- gineuse, sur laquelle se trouvent certaines taches roussâtres : sa largeur est de 2 pouces ; la partie inférieure est toute blanche, si ce n’est les stries qui sont teintées de fuligineux et qui partent du pédicule, long de deux pouceset grêle, pour aboutir à l'extré- mité des bords.

Genre IX.

[Tricholoma tumidum, d'après Fries (Epic.) (1). Aux environs du Solstice d'été, le 9e Genre des Champignons perni- cieux se trouve croissant dans les forèts. Les Hongrois l’appellent Borsos gomba et les Allemands //ohen Schswam- men, parce que {si je ne me trompe) il a un corps épais et gon- flé, car le pédicule est assez court, ne dépassant pas beaucoup un pouce, et il a l'épaisseur d'un doigt ou du pouce.

Bien que ce Genre paraisse comprendre deux espèces, je crois cependant qu'il y a seulement entre elles la différence de

(1) N'a pas encore été observé en Hongrie (Reichardt).

co}

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE, 31

l'âge. Or il se fait remarquer, comme je l'ai dit, par un corps épais et protubérant, en quelque façon de figure sphérique et orbiculaire, large de deux pouces pour les plus petits ; mais, pour les adultes, ce corps est de 3 et mème 4 pouces, ou même davantage. La partie supérieure est de couleur d’un noir rous- sâtre; et la partie inférieure, blanchâtre, montre beaucoup de stries roussâtres, qui vont du pédicule jusqu'aux bords.

Genre X.

[Clitocybe inversa, d'après Fries (Epic.)}. On trouve deux fois dans l’année le 10° Genre des Champignons nuisibles, savoir vers la moisson et la vendange; 1l croit dans les forèts. Les Hongrois l'appellent Xeske gomba, les Allemands Geyss Schwammen, c'est-à-dire Champignon de Chèvre. (Fig.

Ce Champignon est très petit, car dès qu'il sort de terre, sa grandeur est à peine d’un pouce; il est quelquefois solitaire, d'autres fois géminé, c’est-à-dire naissant deux ensemble. Le corps même du Champignon égale à peine longle du petit doigt, et sa couleur est roussâtre. Lorsque ce corps est adulte, il atteint un pouce en grandeur ; la partie inférieure, très striée à parlir du pédicule, se retourne de façon que partie supé- rieure devient comme cintrée et concave et, avec son pédicule, parait avoir la forme d’un petit entonnoir. La couleur jaunit tant extérieurement qu'intérieurement, et la partie supérieure, déjà contractée en une sorte d’ombilic, est marquée de taches rousses.

Genre XI.

[Amanila vaginala, d'après Fries (Épic.)].— Dans le même

temps et dans de semblables localités, se trouve le 11° Genre

qui, lorsqu'il sort d'abord de la terre, rappelle tout à fait le Boletus, et mème lui ressemble en quelque façon. J'ai appris qu'il n'avait pas de nom hongrois, mais son nom allemand est Narzen Schwammen, comme qui dirait Fou, Champignon des Fous, parce que si par hasard quelqu'un le mange, son esprit est troublé, ce qui peut facilement arriver, car sa ressemblance avec le Boletus est telle à sa naissance qu'il invite alors à le mancer.

Le corps de ce Champignon, lorsqu'il sort de son volva, est

3 E. ROZE.

différent de celui du Boletus : il est porté sur un plus long pédicule, grèle, de l'épaisseur du petit doigt, et sa largeur est d'un pouce et demi; il se relève en cône. La partie supérieure est blanche (candida), l'inférieure est cintrée et parcourue par de nombreuses stries, allant du pédicule à la circonférence.

Genre XII.

Je ne connais pas le nom hongrois de ce 12° Genre de Cham- pignons pernicieux ; les Allemands lui ont donné la dénomina- üuon de #iegen Schwammen, à cause des mouches qui le recherchent fort, et le plus souvent se posent sur lui, non sans péril pour elles, car si peu qu'elles y goûtent elles meurent. Il y en a des espèces variées, toutes croissant vers la fin d'août dans les forèts coupées. Je les décris dans l’ordre suivant :

1. | Hebeloma versipelle, d'après Fries (Epic.)].— J'ai observé .: deux formes différentes de la 1"° espèce, qui se rapprochent par la grandeur, mais qui diffèrent par la couleur. L'une et l’autre sont de figure orbiculaire à contour circulaire, large quelque- fois d’un pouce, le plus souvent de 2 pouces. La couleur de la 1'° est en partie pâlissante, avec un mélange de quelque peu de rouge et de fuligineux. La est d’une couleur mêlée de jau- nâtre foncé et de fuligineux, parsemée de taches blanchâtres teintées de noir, non autrement que la espèce du Genre des Pernicieux. Sur toutes deux. la partie inférieure est sem- blable, c'est-à-dire blanche. parcourue cependant par des stries brunes, qui vont du pédicule (lequel est grèle et long environ d’un pouce et demi) jusqu'aux extrémités des bords.

2. [Russula rubra, d'après Fries Epic. |. La espèce est un peu plus grande et elle est portée par un pédicule plus long et plus épais, jusqu'à égaler la longueur et l'épaisseur du petit doigt. Mais sa forme est presque orbiculaire, avec un dia- mètre qui est un peu plus petit que le tiers d'un pied : supé- rieurement sa couleur est variée, c'est-à-dire d’un pourpre dilué et foncé, mélangée de roux. de pâle et de blanc : inférieurement elle est pèle, marquée par des stries épaisses et noires, allant du pédicule aux extrémités des bords.

3. [Amanila muscaria Var. regalis, d'après Reichardt]. La espèce a une différence qui se maintient avec l'âge. En

@)

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. D

elfet, en sortant d'abord de terre, le corps en est contracté, épais et mesure un pouce, comme une racine d'Arum ; elle est munie d’un pédicule et elle est large de 2 pouces, long d'autant, soulevée en forme de cône, et de couleur rouge ou plutôt rouge brique, parsemée de nombreuses macules blanchâtres, et pale sur le sommet. Mais lorsqu'elle est adulte, son pédicule s'élève à un palme et a l'épaisseur du doigt. et sa base est rentflée. Le corps mème du Champignon est disposé en forme orbiculaire (son diamètre °<t large de 4 pouces ou d’un tiers de pied), et il est parfois fissuré et lacéré sur les bords : sa couleur sur la partie plane, est rouge et couverte de quelques taches blanches, et ses bords sont roux; mais la partie inférieure est tout-à-fait blanche, avec des stries qui sont teintées d’un léger fuligineux, et courent du pied jusqu'aux bords.

h. [Amanita muscaria, d'après Fries (Syst. mye.)}. La plus élégante de toutes est la espèce, sur laquelle l'âge seu- lement produit une certaine différence. Lorsqu'elle est toute jeune et sortie récemment de terre, elle a un corps formant une petite boule, et seulement large de 2 pouces, d’une couleur rouge très foncée, comme d'une teinte de sang caillé, et sa surface se montre parsemée de nombreuses taches blanchâtres. Lorsqu'elle est adulte, elle se développe en grande largeur pour atteindre jusqu'à 5 pouces ou davantage : supérieurement elle est convexe, d’une couleur rouge également, mais d’une teinte un peu plus adoucie que dans le jeune âge ; se distinguant par des circonvolutions plus obscures, et couverte aussi de nom- breuses taches blanchâtres. Or le pédicule se montre avec une base protubérante, long ensuite d’un tiers de pied, épais d’un pouce, duquel partent sur la partie inférieure des stries noires qui aboutissent aux bords. Il en sort quelquefois deux qui sont soudés à la base des pédicules.

Cette espèce se trouve dans les forêts coupées, voisines de Francfort-sur-le-Mein, elle est récoltée par les paysannes qui l’apportent à la ville pour les vendre, parce qu'elles n'ignorent pas que la plupart des gens la leur achèteront pour tuer les mouches. En effet, lorsque les mouches, comme je l'ai dit, se posent volontiers sur cette espèce qu'on a découpée en morceaux, pour les disposer, suivant l'habitude, devant les

o 2]

34 E. ROZE.

fenêtres des différentes pièces de l'appartement, ces mouches ainsi invitées et excitées. sucent le suc pernicieux du Champi- enon qui devient peu après mortel pour elles. (Fig.).

5. [/nocybe fastigiata, d'après Fries (Epic.)].— La espèce a un pédicule non moins long que celui de la précédente, et d’après l’âge elle paraît aussi dénoter quelque différence. Ainsi, lorsqu'elle apparait, elle est large d'à peine 2 pouces, s'élevant en un cone d'autant de pouces, de couleur d’un roux brunâtre, et comme mélangée de fuligineux. Lorsqu'elle est adulte, le corps en est beaucoup plus grand, ayant une largeur et une grosseur d'un tiers de pied, s’élevant en forme de cône, avec des bords très lacérés, supérieurement d’une couleur mélangée de blanc, de roux, de pâle, de brun, fondue ou rayonnante, ou se montrant seulement parsemée de taches. La couleur de la partie inférieure est toute fuligineuse, que sillonnent des stries noires, allant du pédicule jusqu'aux bords.

Genre XIII.

[?.....(1)]. Le 13° Genre des Champignons nuisibles croît sur le bord des chemins et des sentiers dans les forêts coupées, vers la fin d'août également. Les Hongrois l’appellent Felem terrewm gomba, c'est-à-dire Champignon naissant sur les sen- tiers, et les Allemands Froschen Stuel, autrement dit Siège de Grenouilles, parceque les Grenouilles se montrent assises volontiers sur lui.

Une certaine différence peut être observée sur ce Genre, mais cela résulte seulement de l’âge. Car, lorsqu'il est jeune, le corps n’atteint pas une largeur de 2 pouces, et sa partie supérieure est blanche, avec une sorte de teinte fuligineuse : la partie infé- rieure est de la mème couleur, mais elle ne montre que des stries rares et à peine apparentes; mais, lorsqu'il est adulte. il a une plus grande largeur, à savoir de 4 pouces, et presque arrondi en cercle, supérieurement d'un blane immaculé, si ce n'est le centre du cercle qui est pälissant; la partie inférieure

(1) Eu égard au nom allemand, on pourrait songer au Pluteus cervinus, ou bien à une espèce d'Amanila, si les lamelles n'étaient pas signalées .comme étant rougeâtres. L'examen des Aquarelles originales conservées à Leyde permettrait de justifier ces conjectures (Reichardt).

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. D9

est aussi blanche, parcourue par des stries purpurescentes. Le pédicule est long et grêle.

Genre XIV.

Le 14° Genre croît également dans les forêts coupées et se trouve dans le mème temps que le précédent. [ne m'a pas été permis d'apprendre le nom hongrois; mais les Allemands l’'appellent Sas taschen : la raison de ce nom m'échappe, à moins que cette dénomination ne paraisse empruntée au porc. Or j'en ai observé deux espèces, différentes entre elles par la grandeur et par la couleur de la partie inférieure ou du dessous du Champignon.

1. {Hebeloma fastibile, d'après Fries (Epie.)].— La 1"° a une grandeur inégale : car le corps encore jeune n'est pas plus grand qu'un pouce, en forme de cône, de couleur blanche comme mélangée de fuligineux ; le pédicule qui le porte est de la longueur d’un pouce, mais épais comme le petit doigt, et il en naît quelquefois deux du même pied. Adulte, il a un dia- mètre de 3 pouces et sa figure est presque circonscrite en cer- cle, Supérieurement blanc, mais avec une teinte mélangée de brun, et le sommet jaune pâle ; inférieurement il est päle avec des stries rousses, partant du pédicule qui est de la longueur et de l'épaisseur du doigt.

2. [Paxillus Lepista, d'après Fries (Epic.) (1)]. La forme de la espèce est de rotondité orbiculaire et circonscrite comme en cercle; son diamètre est large d’un tiers de pied : elle est munie d’un pédicule court et épais d’un pouce. La par- tie supérieure est blanche, parsemée de petites taches brunes et d'une couleur quelque peu jaunissante, avec des bords qui sont assez infléchis sur la partie inférieure. Cette même partie inférieure est pâle et se fait remarquer par des stries fuligi- neuses.

Genre XV.

Le 15° Genre des Champignons pernicieux, que les Hongrois appellent 7% nor gomba et les Allemands Smneer Schwammen. comme si l’on disait un champignon onctueux (Fungum ungui-

(4) N'a pas encore été signalé dans la Hongrie (Reichardt).

306 E. ROZE-

nosum). croit aussi dans les forêts coupées. à la fin d’août, c'est-à-dire vers le jour consacré à St-Barthélemy. On dit qu'il s'en trouve diverses espèces : j'en ai observé deux.

1. [Cortinarius varius, d’après Reichardt].— La 1 espèce a une grandeur de 3 pouces avec son pédicule, autrement le corps lui-même du Champignon ne dépasse pas la longueur d'un pouce, car son pédicule a 2 pouces et son sommet a l’épais- seur d'un pouce, sa base d’un pouce et demi. grossissant en forme de bulbe et de couleur d’un blanc pälissant. Le corps même du Champignon est également supérieurement pâle. mais marqué de taches d’un noir peu foncé, et ses bords sont infléchis sur la partie inférieure. [Il est sillonné inférieurement de nombreuses stries d'un pàle brunâtre, allant du pédicule jusqu'aux bords. Les Hongrois appellent cette espèce Feyer nor, c'est-à-dire blanche.

2. [Paxillus atrotomentosus, d'après Reichardt].— Les Hon- grois ont donné à la espèce un nom tiré de la couleur noire, Fekete ti nor, et les Allemands Schwartz Smeer Schwammen . Cette espèce est difforme, et de couleur très noire, si bien qu'elle ressemble à quelque fragment noueux et noir de bois ou de racine, et elle est assez grosse pour qu'on puisse à peine renfermer le Champignon entre l’une et l’autre main : elle se trouve portée sur un pédicule épais et court.

Genre XVI.

Vers la fin d'août également croît sous les Noisetiers le 16° Genre, d'odeur quelque peu fétide, que les Hongrois appellent Xigyo gomba et les Allemands Natter Schwammen, comme qui dirait Champignon de serpent ou de couleuvre. Or j'en ai observé trois espèces, de grandeur presque égale entre elles, mais de couleur et de forme différentes.

1. [Panæolus...…., d'après Fries (Epic. ; P. separatus. d'après Reichardt]. La 1r° est portée par un pédicule oblong et grêle, sur lequel elle repose d’abord comme une sorte d'œuf, de la grandeur d’un pouce, de couleur blanche mêlée de fuligi- neux sur la partie extérieure, striée de noir à la partie inférieure ou située dessous. Ensuite, en développant ses bords, elle acquiert une grandeur d'un pouce et demi, avant une certaine

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 97

ressemblance avec un chapeau ou un petit bonnet, de couleur supérieurement blanche, parsemée de nombreuses taches brunes, et le sommet lui-même comme teinté de fuligineux.

2. [Panæolus....…, d'après Fries (Epie.); P./fimiputris, d'après Reichardt]. La 2e espèce montre un pédicule long et grêle, qui soutient le corps du Champignon, lequel a en figure la forme d’un petit bonnet, à peine au commencement plus grand que l’ongle, d’une teinte fuligineuse diluée. Mais lorsqu'elle est adulte, elle est d'une grandeur d’un pouce et demi, aussi en forme de bonnet, teintée à la partie supérieure d’une couleur noire fuligineuse. Quant à la partie inférieure, cintrée comme une voûte, elle est parcourue par des stries noires, de la même facon qu'à l’état jeune.

3. [Coprinus micaceus, d'après Fries (Epie.)]. Le corps de la espèce, de la même grandeur que le précédent, a des bords très lacérés, et est fissuré de façon à produire des laci- niures. Supérieurement il est quelquefois de couleur rousse et inférieurement caractérisé par des stries fuligineuses; mais d’autres fois il est supérieurement d'une couleur blanche quelque peu fuligineuse, et inférieurement parcouru par des stries noires. Îl arrive aussi parfois que les parties inférieures et supé- rieures sort à ce point retournées et réfléchies, qu'on dirait que le Champignon représente ou simule une sorte de fleur (Fig.).

Genre XVII (1).

Aux environs du jour consacré à St-Barthélemy, dans les lieux plats et ouverts, croît le 17° Genre des Champignons nui- sibles, appelé par les Allemands //0z greyllen. Personne n'a pu m'indiquer le nom hongrois et je ne sais s’il a même été dé- signé sous un nom quelconque par les Hongrois, parce qu'ils ont l'habitude de négliger en grande partie ces Champignons qui ne sont pas comestibles. Or j'en ai obtenu deux espèces.

1. [Cortinarius turbinatus, d’après Reichardt]. La 1" à une grandeur de 9 pouces et est munie d’un pédicule qui a l'épaisseur du petit doigt et une longueur de 2 à 3 pouces, et mème duquel procède le plus souvent une petite famille de

() Clusii Pern. gen. XVIT et XVIII ad ullimas Corlinariæ tribus per- tinent, sed ad species definitas haud referantur (Fries, Epicrisis).

35 E. ROZE.

Champignons. Sa figure est presque orbiculaire, les bords en sont quelque peu infléchis sur la partie inférieure, et la partie supérieure est d'une couleur rousse tirant sur le noirâtre, laquelle vers le milieu est nuancée de jaunâtre. La partie infé- rieure est päle. parcourue par des stries fuligineuses.

2. [?.....,]. La espèce, de la même grandeur que la 1r°, mais munie d'un pédicule plus grêle, est aussi d'une rotondité circulaire, si ce n’est qu'elle a sur son contour des bords lacé- rés. La couleur sur celle-ci est tout à fait luride, c'est-à-dire d’un pâle fuligineux, et maculée de quelques veines blanchä- tres : la substance même du champignon, sous cette peau externe, est tout à fait noire, comme aussi la partie inférieure, de telle sorte cependant que les stries épaisses noires appa- raissent obseurément. Les Allemands pourraient appeler cette espèce Schwartze Hoz greyllen et la première Aott Hoz greyl- len (Fig.).

Genre XVIII.

{[Cortinarius cinnamomeus, d'après Reichardt]. Presque dans le mème temps que le précédent, croît le 18° Genre des Champignons pernicieux. Il vient dans les forèts, et est appelé par les Allemands Xueling, parce que les vaches le recherchent beaucoup.

Ce Champignon est beaucoup plus petit que le 17° : il ne dé- passe pas en grandeur un pouce ou un pouce et demi. Il est élevé en une sorte de cône et représente la figure d’un chapeau ou d’un petit bonnet : sa couleur est supérieurement rousse, et inférieurement päle, marquée de stries brunes. Le pédicule est grèle et est long de 2 ou 3 pouces.

De ces Champignons pernicieux que les Hongrois appellent Varganya, je distingue deux genres : l’un appelé par les Alle- mands Bingflin, et l’autre aussi par eux Bultz. Je crois que cette distinction n'est pas faite sans raison, car l’un a le facies du premier Genre, et l’autre celui du seeond. Nous admettons donc la distinction des Allemands et nous constlituons deux Genres.

6

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 29

Genre XIX.

Le 19° Genre des Champignons pernicieux sera pour nous celui que les Allemands appellent Bingflin, naissant au bord des chemins et dans les chènaies, aux environs des Calendes de septembre. Or il y en a plusieurs espèces, toutes perni- cieuses, et qui donnent quelquefois à ceux qui les mangent une mort rapide, parce qu’en raison de la ressemblance qu'ils ont avec le 16° Genre des comestibles, ils trompent ceux qui n’ont pas su les distinguer de ceux qui ne sont pas nuisibles.

1. [Boletus subtomentosus, d'après Reichardt]. La 1" espèce est portée sur un pédicule très grèle, long de 2 pouces ou davantage, qui soutient le corps même du Champignon d'une forme orbiculaire, large d’un pouce et demi, quelque peu infléchi sur la partie inférieure, supérieurement d’une couleur mélangée de jaune, de roux, de fuligineux, inférieurement d'un päle brunâtre, et dépourvu de stries nombreuses, (Fig.).

2. [Boletus scaber, d’après Fries (Epic.)]. La espèce est plus grande et n'a pas un pédicule si grêle : elle est aussi de figure orbiculaire, un peu convexe supérieurement et de cou- leur ou rousse, parsemée de quelques rares taches, ou tout à fait d’une teinte brune et fuligineuse. Mais inférieurement la couleur est päle, marquée de taches brunes nombreuses, ou d’un brun tout à fait pàle, sans aucunes stries.

3. [Boletus asprellus, d'après Fries (Epic.) (1)].— La espèce ressemble beaucoup à la espèce du Genre des comestibles. Elle est munie, en effet, d’un pédicule épais, long d’un pouce, avec un corps s’élevant en cône, de la grandeur d’un pouce lorsqu'elle est jeune et de couleur d’un cendré brunâtre ; mais, adulte, elle a 2 pouces, et sa couleur est plus blanchâtre et se distingue par quelques caractères. étant lacérée et ouverte.

k. [Boletus |a) subtomentosus. (b) spadiceus (forte), d’après Fries (Epic.); Boletus luteus, d'après Reichardt]. La espèce parait être double : car, ou bien elle est constituée par un corps épais, d'une grandeur au-dessous de 2 pouces, et elle est munie d'un pédicule grêle; supérieurement sa cou- leur est d’un noir roussàtre, et inférieurement jaune pâle, parse-

(1) N'a pas encore été observé en Hongrie (Reichardt).

0 E. ROZE.

mée de nombreuses petites taches ; ou bien elle acquiert une orandeur d’un tiers de pied, avec un corps épais et protubérant, supérieurement brun et lacéré par quelques fissures blanches : inférieurement elle est d'un jaune pälissant et dépourvue de stries .

5. [Boletus luridus, d'après Fries (Épie.)]. La espèce est assez difforme : sa figure {lorsqu'elle est jeune) est celle d'une tubérosité : supérieurement elle est très brune et inférieu- rement d'un rouge sombre et noirâtre, d'une couleur jaune et ocracée autour des bords, et large de 2 pouces. Adulte, sa dimension est plus grande, savoir de 4 pouces, de figure presque orbiculaire, et par intervalles supérieurement protubé- rante, et de couleur brune, dans laquelle une teinte rougeâtre diluée se montre en certaines places. Inférieurement elle est d'un rouge noirâtre et foncé, sans stries, avec un pédicule très épais, inégal et brun ; mais le corps lui-même du Champignon brisé est de couleur bleue, entremêlée de verdâtre (Fig.).

6. [Roletus Satanas, d'après Reichardt].— La espèce re- présente très bien un gros tubercule de Cyclamen, tant pour la grandeur, la couleur et la rotondité inégale. Mais la partie inférieure est de couleur ocracée, marquée par des veines rou- geàtres ou brunâtres, sans aucunes stries. Les Hongrois l'appellent Baba Varganya.

7. [Boletus purpureus, d'après Fries (Epic.) (4)]. Mais la plus grande de toutes est la espèce, car elle peut avoir un palme et demi, avec cependant un contour inégal, supérieure- ment en grande partie de couleur purpurescente, à laquelle se trouvent mêlés du roux et du fuligineux. Le corps même est intérieurement d’une couleur bleuàtre, comme aussi la partie inférieure à laquelle adhère le pédicule. La partie inférieure restante est jaune pâle, tachée par deux ou trois grandes ma- cules rousses. Mais plus jeune et d’abord sortant de terre, elle est beaucoup plus petite, ayant seulement 2 pouces : supérieu- rement et inférieurement elle est de la même couleur que l'adulte.

(1) N'a pas encore été observé en Hongrie (Reichardt).

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A1

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE.

Avant que je passe à la description du 20° Genre des Cham- pignons nuisibles, je pense qu'il y a intérêt à faire 1e mention d'un Champignon douteux, en tant qu’il est placé par quelques- uns parmi les espèces non nuisibles signalées sous le nom de Varganya. Dans mon opinion, il doit plutôt être classé dans le précédent Genre des Champignons non comestibles.

{[Boletus versipellis, d'après Fries (Epic.)].— Or il est sur un pédieule de 3 pouces. presque de l'épaisseur du doigt, de cou- leur blanchâtre, mais varié de nombreuses veines brunes ; le Champignon est lui-même d'une rotondité orbieulaire en plan, large de 3 pouces : supérieurement il est quelque peu convexe et de couleur rouge brique : c'est pourquoi les Allemands l'appellent ARotter Bultz. La partie inférieure a en quelque sorte une couleur cendrée, sans aucunes stries.

Il y en a cependant qui pensent qu'il doit être rapporté parmi les espèces de ce Genre que je viens de décrire : je ne puis dé- sapprouver non plus leur avis. dans une chose douteuse.

Genre XX.

Du 20° Genre des Champignons nuisibles (qui. comme je lai dit, est appelé par les Hongrois Varganya et par les Allemands Bullz, ainsi que le 16° Genre des comestibles, pour la raison que j'exprime ici). il y a aussi des espèces différentes qui sont trouvées naissant dans les forêts coupées, en même temps que le 19° Genre.

1. [Boletus pachypus, d'après Fries (Epic.) (1)]. La 1" espèce a un corps épais, élevé en forme de cône, supérieure- ment de couleur cendrée, et inférieurement jaune pâle, non sil- lonné par des stries, sur un pédicule court, mais épais, c'est- à-dire long d'un pouce et demi, épais d'un pouce. Elle est appelée par les Allemands Grass Bultz. (Fig.).

2. [Boletus calopus, d'après Fries (Epic.)]. La espèce a un pédicule plus long, cependant non moins épais à sa base près de la terre; mais le sommet est plus grèle. Le corps même du Champignon est épais, large de deux pouces, aussi élevé en quelque sorte en cône, d'une couleur ou d'un brun

(1) N’a pas encore été observé en Hongrie (Reichardt).

12 E. ROZE.

pale, ou tout à fait fuligineuse et sans élégance. La partie infé- rleure est dépourvue de stries et d’une couleur ocracée : c’est pourquoi je pense que les Hongrois lappellent Sarga Varga- nya, bien que d’autres espèces aussi sont jaunes en dessous, mais d’une couleur non aussi élégante.

3. [Boletus appendiculatus, d'après Fries (Epic.)}. La espece se montre avec un pédicule semblablement épais, à sa base près de la terre. Le corps même, dans le commencement que nait le Champignon, ne dépasse pas en grandeur un pouce et demi et est de couleur rousse, sur l'adulte, la largeur est de 2 pouces plus grande, et tous deux sont de rotondité pres- que orbiculaire, et à peine convexes. La partie inférieure man- que aussi de stries et a une couleur ocracée mêlée de fuligineux. Les Allemands l’appellent Rotte Bultz, alors qu'il devrait être appelé non moins proprement mon avis) Schwartze Bultz.

4. [? Hebeloma lugens, d'après Fries (Epic.){1)]. Le con- tour de la espèce est de 3 pouces, de couleur non élégante, étant un mélange de roux et de fuligineux ; elle est portée par un pédicule long de presque 2 pouces, de l'épaisseur du petit doigt. La partie inférieure est de couleur roussâtre et, à l’en- contre de toutes les espèces du Genre précédent et des autres espèces de celui-ci, elle est sillonnée par de nombreuses stries fuligineuses : c'est à cause de cela, à ce que je crois, que les Allemands lui ont donné le nom de Wilder Bultz, c'est-à-dire Silvestre.

Genre XXI.

Vers la fin de Septembre, le 21° Genre se montre sous les Sapins, de la même facon que le 20° Genre des comestibles, auquel il est très semblable; mais parcequ'il est velu à la par- tie inférieure, on le rejette. Les Allemands le nomment falsche Szeling, pour ainsi dire faux. et les Hongrois Fenyo alia gom- ba, c’est-à-dire Champignon naissant sous les Sapins, mais avec ces deux mots ajoutés rem to, comme ils ont l'habitude de le dire de tous les Champignons non comestibles.

[Lactarius torminosus, d'après Fries (Epic. }. Récemment né, ce champignon n'est pas plus grand qu'un pouce el ses

(1) N'a pas encore été signalé en Hongrie (Reichardt).

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 43

bords sont très réfléchis sur la partie inférieure ; le corps est un peu épais et sa surface blanchâtre est marquée comme de quelques veines épaisses, rougeûtres, supérieurement dirigées en rond. Mais adulte, il acquiert la grandeur du 20° Genre des comestibles : supérieurement il est de la mème couleur qu'en naissant, et marqué par la mème raison de veines rougeàtres dirigées en rond : toutefois les bords sont plus inégaux ; la partie inférieure est d’un rouge dilué et parcouru par beaucoup de stries rousses. Le pédicule est presque de la grosseur du doigt et long de 2 pouces, lequel brisé se montre constitué par une substance rouge. Genre XXII (I).

Le 22° Genre des Champignons nuisibles est appelé par les Hongrois Tuvis alya gomba et par les Allemands Underdorn Schwammen (ce qui exprime le sens du nom hongrois), parce qu'il naît parmi les buissons d’épines qui commencent à se dé- tériorer par la vieillesse. Il y en a plusieurs espèces, dont l’ap- parition s'effectue vers les Calendes d'Octobre.

1. [Flammula flavida, d'après Reichardt]. Pour la 1" espèce, six à sept champignons naissent d'un seul pied, portés par des pédicules longs et grèles ; le corps en est presque orbi- culaire (cependant concave ou cintré inférieurement), soit d’un pouce et demi ou d’un pouce, de couleur jaune, ainsi que le pédicule lui-mème, qui est marqué cependant de taches noires.

2. [Flammula sapinea, d'après Reichardt] {2}. Pour la 2% espèce, huit ou neuf Champignons sortent aussi en touffe d’un seul pied, portés par un pédicule court et également grèle : le corps, qui est comme orbiculaire, est large d’un pouce ou d’un pouce et demi, supérieurement comprimé et comme ombi- liqué, de couleur jaune teintée de roux ; la partie inférieure est jaune et parcourue par beaucoup de stries fuligineuses.

3. [Pholiota mutabilis, d'après Reichardt}. Dans la espèce, les Champignons qui naissent aussi en touffe vingt et plus d’un même pied, sont de couleur rousse et portés par des pédicules grèles ; la forme du corps même du Champignon

(L) Sub. Fung. pern. gen. 22, species 6 hujus tribus, Hypholomulis, immo À. fusipes, a Clusio complectuntur (Fries, Epicrisis). (2) N’a pas cependant été encore observé dans la Hongrie (Reichardt).

/,

en E. ROZE.

est orbiculaire, de largeur inégale, en raison. je pense, de la vieillesse de l'âge : car on les trouve soit pas plus grands qu'un ongle, soit d'un pouce ou d'un pouce et demi, tous teints supé- rieurément d'une couleur rousse, parcourus inférieurement de stries brunes.

h. [Hypholoma fasciculare, d'après Reichardt}. La espèce a de nombreux Champignons sortant du mème point savoir trois cents ou plus, portés par un pédicule qui est, suivant l’âge de chacun d'eux, court ou long ; tous sont de figure orbiculaire, pareils en grandeur aux Champignons de la espèce, variant cependant de couleur entre eux dans cette espèce : car ils sont ou jaunes. teintés toutefois d’une couleur rousse, tout à fait roux, à peine convexes et bruns : mais inférieurement ils sont sillonnées de stries noires. Les Allemands les appellent Stock Schwammen (1. par ce qu'ils naissent sur les troncs mêmes gisant à terre.

5. [Flammula picrea. d'apres Reichardt}. Les Champi- gnons de la espèce ont un plus grand contour, puisque leur diametre est de 2 pouces, et ils naissent ensemble quinze ou plus du même point, portés par des pédicules de9 pouces, grèles et blanchâtres :; la partié supérieure est de couleur ou rousse. ou d’un roux dilué de blanchâtre : la partie inférieure qui est quelque peu cintrée, est presque blanchâtre, sillonnée d’épaisses stries brunes.

6. [Collybia fusipes, d’après Fries (Epic. ]. Les Champi- gnons de la espèce ont un corps turbiné et s'élevant comme en cone, naissent six ou plusieurs d’un même point, portés par des pédicules oblongs et grèles, un peu plus épais vers leur milieu, à l'instar de la tige des Oignons: ces Champignons ont une largeur d’un pouce ou de deux pouces : inférieurement ils sont parcourus par des stries noires.

Genre XXIII.

Vers ce mème temps, lant le long des chemins que sur les bois pourris et dans les localités marécageusès, croissent quel- ques autres Genres de Champignons. dont les noms sont

(1) Séockschvamun vulyo edulis, non hic,sed Ag.melleus (Fries, Epicrisis).

À the

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 45

inconnus des Hongrois et des Allemands, à ce que je crois : je n'ai pu certainement apprendre d'eux le nom d’aueun de ces Champignons.Nous les signalerons tous dans la 23° classe (sic) des Champignons pernicieux.

1. [Russula aurata, d'après Reichardt (1)]. Le premier a une grandeur d’un pouce : 1l est supérieurement convexe et de couleur rouge, très élégante et inférieurement blanchätre, parcouru cependant par des stries brunes, et porté sur un pédicule d'un pouce, non toutefois tres grèle.

2. [Russula Clusti, d'après Fries (Epic.)]. Le second est aussi de forme orbiculaire, pourtant un peu plus grand que le précédent et supporté par un pédicule plus long, qui produit le plus souvent à sa sortie du sol de nouveaux Champignons. Supérieurement 1l est d'une couleur rousse passant au rouge brique ; inférieurement il est plus pàle et parcouru par de nom- breuses stries.

3. [Paxillus involutus b. excentricus, d'après Fries (Epic.) : P. involutus junior, d'après Reichardt]. Le 3e a un corps comme noué, inférieurement voûté et cintré, le pédicule épais d’un pouce, mais d’une longueur de 2 pouces, étant étroitement serré et embrassé par ses bords, et sa couleur étant un mélange de blanc, de roux et de brun (Fig.).

h, [Paxillus sordarius, d’après Fries (Epic.) ; Paxillus invo- lutus adultus, d'après Reichardt].— Le 4 est large de 2 pouces, mais de contour inégal, la partie supérieure étant d’un blanc cendré, l'inférieure semblable, mais parcourue par des stries brunes, allant du pédicule à l'extrémité des bords ; le pédicule est court et épais.

5. [Phallus impudicus, d’après Fries (Syst. mye. (2). Le sort de terre sous une figure informe, à l'instar d’une tumeur ; ensuite cette membrane extérieure ou volva s'étant rompue, il

en sort une colonne épaisse d’un pouce, mais de la longueur du

doigt, penis aut verétri canini instar, et couvert au sommet

(1) Il s’agit peut-être plutôt d’une espèce d'Hygrophorus (coccineus, miniatus, puniceus) [Reichardt].

(2) Schlechtendal et de Bary ont conjecturé que la description de Clusius s’appliquait plutôt à une autre espèce de Phallus qu'au P. impudicus (Reichardt).

46 E. ROZE.

comme d'un gland long d'un pouce. lequel est au commence- ment d’un vert noiràtre, ensuite noir, et composé en quelque facon de cellules presque pareilles à celles qui se voient sur les espèces du 1% Genre des Champignons comestibles : mais ce gland s'étale avec le temps et il est inférieurement marqué de stries. Le volva lui-même est en quelque sorte d'une couleur cendrée, quelquefois aussi roussâtre : la colonne même ou tige est au commencement blanche, ensuite variée de diverses cou- leurs, et maculée de petites taches brunâtres. Ce Champignon est fétide et vers sa fin il se liquéfie en quelque facon et se dissout en encre. en donnant à la terre une couleur noire. J'ai appris aussi que les mouches qui l'avaient goûté en mouraient. Or il parait se rapprocher beaucoup du Phallus publié par Hadrianus Junius et observé jadis sur les digues sablonneuses de la Hollande, élevées contre l'Océan (Fig.

[Nidularia campanulata, d'après Fries (Syst. myc.)]. Mais il est tout à fait différent de tous ceux-ci, ce champignon que j'appellerai anonymos et que je crois être le plus petit de tous : car il est à peine haut d’un demi-pouce et il naït le plus souvent en automne, sans être soutenu par un petit pied, sur les planches de bois séparant les uns des autres les carreaux et les plates bandes dans les jardins. Sa couleur est d’un blanc cendré et il représente par sa forme presque une figue non mûre, égalant à peine en grandeur et en épaisseur la dernière articu- lation du petit doigt, solitaire le plus souvent. ou bien {quand il y en a plusieurs, adhérant ensemble par deux, trois qua- tre, qui à la maturité s'ouvrant à la partie supérieure, apparais- sent pleins d'un suc visqueux et de semences, de la grosseur mème de la graine de Cyclamen, mais rappelant de très petits Champignons par leur forme et leur aspect, et de couleur cen-

drée, comme la mère (1).

Il n’est pas douteux que ce Champignon croît aussi en Italie, :

car je me souviens que sa semence desséchée m'en avait été envoyée jadis par un ami, sous le nom d’une certaine semence exotique, afin de me prier de rechercher si je pouvais la recon-

(1) Note additionnelle de Clusius dans ses Curæ posleriores : « J'ai observé aussi à Leyde que ce Champignon se développait, en automne, sur les plan- ches de bois entourant les couches de mon petit jardin ».

OS NO PU UE PR I RP ET A

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. K7

naître : il se trouve ainsi de certains esprits qui s'appliquent à se faire un mérite de l'ignorance d'autrui.

Genre XXIV.

Le 24° Genre des Champignons nuisibles est appelé par les Allemands /oltz Schwammen, parce qu'il croît dans le mois d'octobre, sur les branches pourries des arbres tombés. Le nom hongrois m'est inconnu. J'en aïobservé trois espèces, savoir :

1. [Tremella foliacea, d'après Fries (Syst: myc.)]. La 1", plus grande que les autres, naît sur les plus gros fragments des branches gisant sur le sol : sa forme n’est pas très dissem- blable de celle du Genré des Champignons comestibles, mais elle est d'une couleur plus élégante, assurément rouge, d'une grandeur de un ou deux pouces. Quelquefois il y en a plusieurs adhérant ensemble, comme coalescentes en un seul corps : tou- tefois la couleur s’en adoucit beaucoup.

2. [ Trametes cinnabarina, d'après Fries (Syst. myc.)].— La 2" est beaucoup plus réduite, ne dépassant pas quelquefois la largeur de l’ongle, parfois aussi plus large, quelquefois soli- taire, d’autres fois réunies ensemble deux à deux, sup‘ de forme comme rayée, de couleur remarquablement rougeâtre et à ce point vive qu'elle semble rivaliser avec la couleur d’écarlate. Elle adhère le plus souvent aux fragments minces des rameaux gisant à terre ou de leurs écorces, dans les chemins obscurs et ombragés par des arbres qui ne laissent pas passer les rayons du soleil.

3. [Tremella mesenterica, d'après Fries (Syst. myc.)]. La 3% a un corps tout à fait ridé, parfois de la grandeur d’un pouce, d’autres fois d’un pouce et demi. Quelquefois deux sont sou- dés ensemble plus petits qu'un pouce, et le plus souvent même trois, el ceux-ci alors ont une couleur dorée élégante, les autres sont jaunes. Elles naissent semblablement ou sur de petites branches, ou sur leurs fragments gisant sur le sol.

Genre XXV.

Sur les troncs pourris des arbres tombés, croît le 25° Genre des Champignons non comestibles ou même des pernicieux, vers les Calendes de novembre. Les Hongrois l’appellent Feyer

48 E. ROZE.

Szarwas gomba, à cause de sa blancheur, et les Allemands Wide Hirschling, c'est-à-dire Champignon silvestre de Cerf, à la différence de celui qui est décrit au 19e Genre des comes- übles.

Mydnum coralloides. d'après Fries (Syst. mye.)]. Ce Champignon est de la grandeur d’un demi-pied. ou plus grand, de forme très élégante. Il est, en effet, rameux et se divise en quelque façon en de nombreuses branches, d'une blancheur immaculée ; quelques spécimens représentent la figure de ra- meaux de Sapin, à ce point que si ce Champignon avait de l'éclat, je pense que quelqu'un pourrait croire qu'il est composé d'argent pur. Parfois il n'a aucun pédicule, mais il adhère au tronc mème d’un arbre tombé : d’autres fois il est porté par un pédicule d'un pouce et demi (1).

{Dans ses Curæ posteriores, Clusius recommandait de placer, après le 25° Genre des Champignons pernicieux, l'histoire sui- vante d'un nouveau Champignon, qui se trouve imprimée à la fin de l'Auctarium du second Appendice du Rariorum planta- rum Historia. Nous l'insérons donc ici.].

FunxGus CORALLOEIDES CANCELLATUS.

[Clathrus cancellatus L., d'après Fries (Syst.mye.)].— Tout ce qui existe ne se trouve pas sur toute la terre, dit le Poëte : et il est en effet certain que l’on rencontre dans une Province des espèces qui lui sont particulières et qui se refusent à croître dans d'autres Provinces. J'avais rédigé mon petit Commentaire sur les Champignons qu'il m'avait été permis d'observer pen- dant mon séjour en Hongrie, ne doutant pas que le plus grand nombre se trouveraient également ailleurs, mais avec cette per- suasion que quelques-uns devaient ètre propres aussi à cette Province. Il se trouva que le noble N. de CarLas, Gouverneur

(1) Note de Clusius dans ses Curæ posteriores : « C'est ici qu'aurait êlre placée la figure de ce Champignon, laquelle a été insérée à la fin du second Appendice, mais « été omise jadis, je ne sais par quelle négligence. »

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. AQ

de Peirets, avait lu ce petit Traité (1). Le résultat fut qu'il me donna la preuve de son esprit bienveillant en m'envoyant plu- sieurs des Champignons qu'il avait observés, lorsqu'il chassait pendant le mois d'octobre de l’année du Christ 1604: j'avoue franchement qu'il m'a fait ainsi le plus grand plaisir. Car je n'avais jamais vu auparavant l'un de ces Champignons que je crois être propre aux localités il le récoltait, et je le jugeais digne, en raison de son admirable structure, d’être placé dans cet Appendice pour appeler sur lui l'attention publique.

_ Or, ce champignon, d'après ce que m'écrivait N. de Cazras, nait sous la forme d'un œuf de poule lorsqu'il sort d'abord de terre, et il est d’une couleur tout à fait blanche. Cet œuf, ajou- tait-il, a une racine petite, blanche, divisée en de nombreuses fibres très ténues, qui lui sert à grossir en absorbant la nour- riture nécessaire ; mais cet œuf ou ce volva, lorsqu'il est arrivé à maturité, insensiblement se crève et s'ouvre, et il en sort une sorte de bourse assez ferme, réticulée en forme de grillage, non sans une certaine diversité d'aspect, laquelle est constituée comme par des rameaux obliques, se divisant alternativement pour se réunir ensemble, au sommet, et de couleur rouge. On dirait alors autant de branches de Corail entrelacées ensemble. Mais cette gracieuse et admirable élégance extérieure ne tar- dait pas à se déformer et à se corrompre au point d’exhaler une odeur très fétide. Mon correspondant soupçonnait que cette odeur se dégageait d’une certaine liqueur épaisse et cen- drée, qui sortait de la face interne de ces rameaux rougeûtres et qui, aussitôt après que le Champignon était sorti de son volva, attirait merveilleusement de petits insectes de genres variés, lesquels finissaient par labsorber en dédaignant toute autre nourriture que cette liqueur. N.de CarLas m'avait encore envoyé plusieurs autres Champignons que nous nous persua-

(1) Nous sommes reconnaissant à M. Ludovic LEGRÉ d’avoir bien voulu nous faire connaître quel était ce correspondant provençal dont CLUSIUS n'avait pas bien lu le nom et la qualité, d’après la signature de la lettre d'envoi du Clathrus. Il s'agissait, en effet, de Nicolas FABRI de PEIRESC, seigneur de

3ELGENCIER, sénateur royal du Sénat d'Aix, qui aimait la botanique et qui a laissé la réputation d'un homme des plus remarquables. 4

50 E. ROZE.

dons être à de certains égards les meilleurs et que nous avons l’habitude de considérer comme délicieux.

Or j'ai reçu ces Champignons vers la fin d'avril de cette année 1605 : il me les avait envoyés d'Aix en Provence, le 15 février ou le 15 des Calendes de mars. Il m'écrivait qu'il les avait trouvés dans les forêts du territoire de Belgentiers (1), mais qu'ils se rencontraient plus fréquemment parmi les Arundo bordant les rives du petit fleuve qui arrose en grande partie ce territoire : et certainement les échantillons que j'avais reçus exhalaient encore une sorte d’odeur vireuse (quoiqu'ils eussent été desséchés et conservés secs), et ils montraient même aussi cette liqueur épaisse, mais qui avait durci en se dessé- chant et était devenue noire et brillante. Cela résultait. en effet, de ce que ces rameaux s'étaient par la dessication très contrac- tés et déformés, et de ce que leur couleur en avait été rendue plus pâle. D'après le conseil de mon correspondant, avant de faire ainsi reproduire ce Champignon sur une planche, je le fis macérer dans l’eau, pour lui permettre de reprendre en quelque sorte sa forme primitive et sa couleur, de façon que le peintre püt le représenter plus facilement. Effectivement, après que je l'eusse fait macérer, je remarquais qu'il finissait par se gonfler et perdre ses rides, et qu'ilreprenaiten grande partie sa couleur naturelle ; j'observais même que la liqueur épaisse qui recou- vrait la face interne des rameaux devenaît également molle et visqueuse.

Ce genre de Champignon doit prendre place parmi les Cham- pignons pernicieux: personne, je crois, ne sera d’un autre avis. Il en est de même de deux autres genres de Champignons que N.de Carras avait ajoutés à son envoi. L'un était encore fixé à un fragment d’écorce de l'arbre ou du rameau de cet arbre qui gisait sur le sol, et sur lequel il avait pris naissance : il était de cou- leur d’or et non très dissemblable du Genre des Pernicieux (2) que j'ai décrit et fait connaître, et qui comprend des espèces variées, différant entre elles par la grandeur et la couleur. L'autre Champignon m'a paru avoir une grande ressemblance

(1) Belgentiers (Var) sur le Gapeau, petit fleuve qui va se Jeter dans la Méditerranée. (2) Polyporus versicolor, d’après Fries.

LL 4,

| | . |

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 51

avec la espèce du 20° Genre des Pernicieux (1), ear il s’en rapprochait par sa forme et sa grandeur ; mais, lorsque N. de Carras l’examinait, il avait remarqué qu'une certaine liqueur en imprégnait l'extrémité des bords et le pédicule, et cette liqueur, sur l'échantillon desséché, conservait encore sa couleur brune et son aspect luisant.

Genre XXVI.

Reste enfin le 26e Genre des Champignons nuisibles que j'ai observé en Hongrie, lequel croît aussi vers les Calendes de novembre, non sur les troncs ou sur les rameaux des arbres tombés, mais dans les prés les plus secs et les forêts coupées. Les Hongrois l’appellent Poffeteg, les Allemands Weiber Fist, c'est-à-dire Pet de femme, les Français, Vesse de loup, c’est- à-dire Crepitum lupi. C’est le nom qui a été adopté également par le vulgaire des Herboristes. Or j'ai observé trois différentes espèces dans ce Genre, d'après la grandeur, car elles se diver- sifient à peine entre elles par la forme.

1. [Lycoperdon cœlatum, d'après Fries (Syst. mye.)]. La ire, de toutes la plus commune, est connue des enfants eux- mêmes, car dans toutes les Provinces que j'ai traversées, je me souviens de l'avoir observée naissante. Lorsqu'elle sort d'abord de terre, elle simule très bien le Boletus, elle est au début d'une remarquable blancheur ; ensuite cette couleur blanche se passe et il lui en succède une autre pâlissante et comme diluée de fuligineux. Le corps intérieur, par une sec- tion médiane, se montre constitué pour une substance blanche. Mais lorsqu'elle est müre, brisée et comprimée, il en sort comme une fumée pulvérulente, ainsi que je me rappelle lavoir observée fréquemment, étant enfant, lorsqu'en jouant avec mes condisciples dans les prés secs (vers lesquels notre pédagogue avait l'habitude assez souvent de nous conduire pour nous reposer l'esprit) et sur lesquels croît cette espèce, nous nous disputions à qui écraserait du bout du pied plusieurs de ces Champignons mûrs, pour en faire sortir cette fumée pulvéru- lente.

(1) Boletus pachypus, d'après Fries, Peut-être s’agissait-il ici du Boletus luteus ?

52 E. ROZE

2, [Lycoperdon giganteum, d'après Fries (Syst. mye.)]. La 2e espèce croit dans les forèts coupées et, ce qui est à sup- poser, dans la plupart des Provinces : mais je ne l'ai observée qu'en Hongrie. Elle est constituée par un corps volumineux. de la grosseur d'une tête d'enfant âgé de quelques années, et recouvert d'une peau cendrée. Mais cette peau ensuite, lacérée en plusieurs places, montre une substance spongieuse, de couleur tout à fait fuligineuse, qui par la pression se résout en beaucoup de poussière.

3. [Bovista nigrescens, d'après Fries {Syst. myc.)]. Je pense que la espèce ne diffère de la que par la grandeur seule, car la peau délicate qui en recouvre le corps est de la mème couleur et également lacérée en différentes places ; le corps même du Champignon, enveloppé et recouvert par elle est aussi tout à fait spongieux et de couleur fuligineuse. et par la pression la poussière s’en échappe de la même façon. Cette espèce atteint quelquefois la grosseur de cette enveloppe soufflée qu'on se renvoie à coups de poing et qu'on appelle vulgairement ballon. C'est cette espèce desséchée et vide de toute la poussière qu'elle contenait, qu'ont l'habitude de conserver les barbiers, afin de s’en servir pour arrêter le flux de sang sur les blessures : c'est pourquoi ils l'ont le plus souvent suspendue dans leurs officines, comme je l'ai remarqué aussi en Allemagne en plu- sieurs endroits. (Fig.).

Ajoutons ici les deux paragraphes suivants qui complèteront la Mycologie de Charles de l'Esciuse.

Le D' Reicnarpr a fait remarquer que l’on devait encore à cet auteur la connaissance d’un autre Champignon, l'£xobasti- dium Rhododendri Cramer. Voici ce que dit Clusius, dans son Rariorum plantarum Historia, page 82. à propos de son Le- dum alpinum (2° espèce), qui est le Rhododendron ferrugi- neum : « On trouve quelquefois, croissant sur les feuilles et les rameaux de cette espèce, des sortes de tumeurs de la grosseur tantôt d'une noisette, tantôt d’un pois, inégales, extérieure- ment d’une couleur roussâtre ou parfois pälissante, intérieure- ment fongueuses et pleines d’une pulpe blanche qui. en raison

CHAMPIGNONS DE LA HONGRIE. 29

de leur vertu astringente, pourraient être prises pour des

galles ».

Nous ferons aussi remarquer qu'au temps de CLusius, on ne connaissait que l’Ustilago Carbo Tul., signalé par les auteurs comme une peste qui attaquait le Blé, l'Avoine et l'Orge. Clu- sius à, le premier, dans son ar. pl. Hist., p. 180, signalé une autre espèce d’Ustilago qu'il avait observé dans des circons- tances assez singulières. Il avait reçu d'Espagne, en 1575, des graines d’une plante qui parait se rapporter à notre Muscari comosum. Il les avait semées. « Or, dit-il, il y eut cela de particulier que, sur certains pieds qui étaient sortis de ces oraines, les fleurs tombèrent prématurément en répandant une poussière noire ou fuligineuse presque semblable à lUstilago (Ustilagini ferè similem) ». Ce ne pouvait être que l'Ustilago Vazllantit Tul., que Tulasne a dédié à VarzzanT parce qu'il l'avait trouvé sur un échantillon de Muscari comosum faisant partie de l'herbier de VarccanrT conservé au Muséum. L'obser- vation de Clusius est certainement plus intéressante que la simple récolte d'un échantillon faite par Varccanr, près d'un siècle et demi plus tard, d'autant que VAiLLANT n’a pas même parlé de cet Ustilago.

Tels sont les renseignements, dit en terminant CLusrus, qu'il m'a été permis de donner sur les Champignons pernicieux. Mais quiconque voudra acquérir une connaissance parfaite et absolue des Champignons, ajoutera à ce qui précède et étudiera avec soin ce qu'a écrit PLINE, dans son Histoire naturelle, Chap. MIIT iv. XVI) et Chap. XIT et XIII (Livre XVIL)}; 1l notera également ce que DroscoripE nous a laissé sur ce sujet, Chap. 78 (Liv. IV) et Chap. 24 (Liv. VI), ainsi que ce qu'ont écrit Marrnioce, dans ses Commentaires, puis Athénée (Liv. If, Deipnosoph.) et enfin Jean-Baptiste Porra, très digne de louange pour son Etude philosophique, qui a réuni dans un Chapitre particulier tout ce que nous ont laissé les Anciens sur les Champignons et cela plus soigneusement qu'aucun autre.

ES ———

Description d'une nouvelle espèce d'Auriculariacés (Septobasidium Langloisii)

Par N. PATOUILLARD.

Ce champignon a été recueilli dans les forèts de la Louisiane par M. LanGLois, sur l'écorce des rameaux vivants de Cratægus arborescens.

Il se présente sous l'aspect d’une plaque mince, orbiculaire, sèche, étalée à la manière d'un lichen crustacé. de couleur bleu foncée sur le vivant palissant un peu par la dessication, dont la surface est divisée en petits fragments irréguliers et sinueux ; près de la périphérie, il est marqué de veines rayon- nantes rameuses dont l'extrémité fimbriée et blanchàtre forme sur tout le pourtour une marge étroite appliquée sur l'écorce.

Le subiculum peu épais est constitué par des filaments bruns simplement entrecroisés de manière à former une trame lache, sans se grouper par petits paquets dressés comme dans plusieurs autres espèces congénères. À leur extrémité supérieure ces filaments se divisent en branches nombreuses dirigées horizontalement, courtes, fortement serrées les unes contre les autres et constituant une croûte superficielle mince, de laquelle s'élève une assise d’hyphes hyalines, dressées, peu rameuses, grèles, plus moins flexueuses mais non circinées.

Les basides naissent des éléments de la croûte ou de la base des hyphes hyalines ; elles sont d'abord globuleuses et unicel- lulaires, puis s'étirent peu à peu en un corps cylindrique, droit, incolore, qui prend deux ou trois cloisons transversales; la loge inférieure, qui est la sphérule primitive, a des parois épaisses et la loge supérieure porte à son sommet un stérigmate aigu, les loges intermédiaires paraissant demeurer stériles.

La spore est incolore, ovoïde allongée (16 - 20 XX 8-10 y), obtuse à l'extrémité, atténuée à la base et légèrement courbée. Elle germe en émettant un filament grèle et court qui porte une spore secondaire de mème forme mais plus petite que la spore

DESCRIPTION D'UNE NOUVELLE ESPÈCE D'AURICULARIACÉS. 29

primitive, en même temps qu'elle prend de une à trois eloisons transversales.

Les éléments de la croûte du champignon donnent en outre naissance à un grand nombre de petites sphères sessiles mélan- œées avec les sphérules initiales des basides et de mêmediamètre qu'elles, mais qui sont colorées en brun comme les filaments de la trame. Le rôle de ces petits organes demeure problématique : on les voit parfois émettre une hyphe hyaline, d'autrefois bour- geonner une file de deux ou trois sphères semblables, mais dans la plupart des cas, elles ne manifestent aucun développement et ne paraissent pas destinées à se séparer de leur support.

S. Langloisir est voisin de S. pedicellatum et de S. retiforme et s’en distingue facilement par sa coloration ainsi que par les caractères de sa trame et de ses basides.

La présence d’une cellule primitive spéciale, sorte de probaside d’où procède le corps sporifère septé, caractérise une série très naturelle comprenant les genres Septobasidium Pat., lola Müll. et Saccoblastia Müll., qui relie très étroitement les Auricula- riacés aux Urédinés.

Outre le S. Langloisii, on rencontre dans la même région les S. pedicellatum (Schw.) (1), S. retiforme (Berk. et Curt.) (2) et une quatrième espèce d’un brun noir dont nous n'avons vu que des spécimens stériles mais qui parait très voisine de S.

Leprieurii Mitg.) de la Guyane (3).

(1) Telephora pedicellata Schw. Carol., 1046, tab. 9, fig. 3. Thele- phora! pedicellata Fr. Elenchus p. 200. Gausapia Fr. Syst. Orb. Veg., p. 302. Septobasidium Pat. ap. Morot Journ. Bot., 1892.

(2) Telephora retiformis Berk. et Curt. Cub. Fungi, 384.

(3) Corticium Leprieurii Mont. Cryptog. Guyan., A7. Obs.: Les spé- cimens de cette espèce recueillis à la Guyane par LEPRIEUR et conservés dans l’herbier de Montagne, appartiennent incontestablement au genre Septobasi- dium, mais sont aussi entièrement stériles.

A PROPOS DE L’'ESPÈCE Par M. Ch. GUFFROY, Licencié ès-sciences naturelles.

Dans une communication faite précédemment à la Société Botanique de France et intitulée: « L’anatomie végétale au point de vue de la classification », j'ai posé comme critérium de la distinction spécifique que « Deux espèces différentes diffèrent toujours qualitativement dans leur organisation interne ; deux formes d'une même espèce peuvent différer quantitativement. mais jamais qualitalivement. »

Cette définition s'appliquant particubèrement aux plantes vasculaires, je crois devoir examiner au mème point de vue ce qui a trait aux végétaux cellulaires et en particulier aux cham- pignons. Le critérium ne changera pas pour moi: ce sera toujours le critérium anatomique : « Deux végétaux cellulaires appartiennent à deux espèces différentes lorsqu'ils présentent dans leur constitution intime des différences qualitatives ; lorsque ces différences sont purement quantitatives, il ne saurait y avoir que deux races ou deux variétés d'une même espèce. »

Ce critérium est particulièrement intéressant à appliquer lorsqu'il s'agit des champignons. Ces organismes, qu'ils vivent en parasites ou en saprophytes, subissent en effet au maximum l'influence du milieu ambiant et de la constitution de l'hôte. Il s'ensuit qu'au début surtout et encore maintenant, un même organisme a pu varier considérablement, pouvant se trouver placé dans des conditions essentiellement différentes. Aussi la notion d'espèce est-elle plus confuse ici que partout ailleurs ; bien que l'expérience ait pu facilement démontrer combien variable était la forme, elle est restée malgré tout jusqu’à ce jour la seule base de nos classifications. Plus que partout ailleurs aussi ce qu’on a appelé en botanique phanéro- gamique le « Jordanisme » règne en mycologie. Les espèces se sont multipliées à l'infini : il devient difficile, sinon parfois impossible, de se reconnaitre dans tout ce dédale de descrip- tions si l’on ne possède les échantillons originaux, les descrip- tions étant plus ou moins incomplètes et faites sur des plans différents. Je sais bien que beaucoup de mycologues croient faire progresser la science en l’enrichissant de nouveaux noms et en créant de prétendues espèces qu'ils se dédient mutuelle- ment : en réalité, ils ne font que compliquer cette science ; ils

Q1 1

A PROPOS DE L'ESPECE.

piétinent sur place et ils rendent le progrès plus difficile.

Il est vraiment curieux de remarquer que la partie de la botanique l’on devrait avoir la conception la plus rette de l'espèce est justement celle elle reste le plus insaisissable.

Je nie absolument, et je crois avoir pour moi les règles Îles plus reconnues de la biologie, qu'un vrai savant puisse dire que deux échantillons À et B constituent deux espèces différentes E et E’, parceque À a des spores qui mesurent {7 à n°) u et B des spores mesurant seulement (x, à #’,) », ou bien parce que À présente telle couleur et B telle autre couleur. À ce compte je puis être créateur d'espèce : il me suffit de prendre 2 spores d’une même espèce initiale S, et de les ensemencer sur 2 milieux différents placés dans des conditions différentes. Au bout d'un nombre de générations + grand, suivant la variabilité + grande de l'espèce S, j'obtiendrai 2 formes absolument différentes, qui pourront même se fixer et donner 2 races ne pouvant plus se développer sur d’autres milieux. Les botanistes descripteurs n'hésiteraient pas à cataloguer comme 2 espèces distinctes S, et 5,, ces deux races d’une même espèce. Je crois inutile de m'appesantir sur cette question: lesesprits scientifiques convien- dront avec moi que la plupart de nos espèces de champignons ne méritent pas ce litre d'espèce.

Pour moi, je ne saurais trop le répéter, il n'y a qu'un seul moyen de délimiter l'espèce : l'emploi des caractères anatomi- ques qualitatifs. Je ne me dissimule pas qu'en appliquant ces prin- cipes, il y aura beaucoup d'espèces qui tomberonten déchéance.et par suite beaucoup de discussions et d’amours-propres froissés. Ceux qui auront décrit ces prétendues espèces auront cependant rendu de grands services à la science en permettant pour chacune des espèces types réelles :

d'étudier l'influence du milieu et du substratum sur sa structure anatomique ;

de noter les différences quantitalives ainsi produites en regard des formes décrites jusqu'à ce jour. :

-Ce mode d'étudier les champignons et les autres cryptogames cellulaires, est selon moi le seul qui permette de faire progresser la botanique d’une facon sérieuse. Cessons de regarder le monde végétal par le petit bout de la lorgnette, et nous ferons alors seulement de la vraie science.

NOTES MYCOLOGIQUES

par M. L. MATRUCHOT.

Il. PIPTOCEPHALIS TIEGHEMIANA.

Le genre Piplocephalis, un des plus intéressants de la famille des Mucorinées, comprend actuellement environ huit espèces bien définies. L'espèce dont il s'agit ici diffère des précédentes et doit constituer une espèce nouvelle : je la dénomme Pipto- cephalis Thieghemiana, la dédiant ainsi à M. Vax Turecue, à qui nous devons la plus grande part de nos connaissances sur ces Champignons, et dont les recherches d'ensemble sur la biologie des Mucorinées sont encore, après vingt-cinq ans passés, la seule base solide sur laquelle puissent s'appuyer ceux qui s'occupent de ces organismes.

Le P. Tieghemiana offre un intérêt tout particulier. Il se trouve, en effet, que des huit espèces de Piptocephalis actuelle- ment décrites, une seule, P. Fresenitana, est connue comme susceptible de former des œufs. Or l'espèce nouvelle dont je m'occupe ici présente, elle aussi, la reproduction sexuée, et, fait important, le mode de formation de l'œuf et son développe ment en embryon présentent de grandes différences avec ce qui se passe dans le P. Freseniana. Il en résulte, comme nous le verrons en terminant, une conséquence non dénuée d'intérêt quant aux caractères à invoquer pour établir une classi- fication naturelle des Mucorinées.

J'ai trouvé le Piptocephalis Tieghemiana dans une assiette humide avaient été mises à germer diverses graines (Pois, Fève, Ricin, etc.). Il se développait en parasite sur un Rhizopus nigricans qui avait poussé à la surface des graines, et format, sur le fond noir de la végétation du Æhïzopus, de nombreux buissons de couleur café au lait, à branches ténues et abon- dæmment ramifiées.

Les Piptocephalis étant, comme on sait, des parasites néces- saires, j'ai naturellement échoué dans toutes mes tentatives de

NOTES MYCOLOGIQUES. 9

culture de ce champignon à l’état isolé; mais en semant à la fois sur le milieu de culture des spores de ÆArsopus et des spores de Piptocephalis, j'ai obtenu le développement complet de la Mucorinée parasite et pu suivre facilement les divers stades de son évolution.

Appareil sporifère. L'arbuscule sporangifère de P. Tie- ghemiana, dépourvu de rhizoïdes à la base, se ramifie par une série de bifurcations en dichotomie régulière, au cours de la- quelle les rameaux successifs diminuent progressivement de longueur et de calibre, ce qui est une premiere différence avec l'espèce voisine P. cylindrospora. Ces rameaux ne se cloison- nent qu'irrégulièrement et tardivement, et leur membrane se cutinise à maturité sans présenter de rainures longitudinales.

Les articles ultimes des branches se terminent chacun par un renflement sphérique qui porte des sporanges sur toute la périphérie. Les tètes sporifères sont très petites : leur diamètre ne dépasse pas 3-4u ; à maturité elles se séparent du filament par une cloison et tombent en même temps que les spores. Leur grande caducité fait qu'ilest difficile de les voir en place : dans ce but, le mieux est de les observer à sec.

Sur chaque tête sporangifere prennent naissance simultané- ment d'assez nombreux sporanges, disposés sur toute la surface el non pas seulement sur l'hémisphère supérieur comme dans P. sphærospora, par exemple. Le nombre des sporanges peut, sur certaines têtes volumineuses, atteindre 15 ou 20. Les spo- ranges sont courts, ovales, arrondis à la partie distale, atté- nués en pointe à la base ; ils s'insèrent sur la tète sporangifère par un pédicelle rétréci qui rappelle tout à fait un stérigmate de basidiospore, et qui, une fois le sporange tombé, subsiste sur le renflement comme une sorte de pointe émoussée à l’ex- trémité. À l'inverse de ce qu'on observe dans P?. cylindrospora. les sporanges sont toujours très courts, 6-104 sur 2-34 et ne renferment qu'un petit nombre de spores, trois au maximum, généralement deux, parfois une seule. Dans ce dernier cas, la spore est fusiforme ; s’il y en a deux, elles sont toutes deux coniqueset opposées par leurs bases : s'il y en a trois, les deux extrèmes sont coniques, la médiane est cylindrique. C'est la

60 L. MATRUCHOT.

forme de cette dernière qui doit être considérée comme la forme normale des spores de P. Tieghemiana. Les dimensions des spores oscillent entre 4-5» de longueur sur 2-2,54 de longueur.

Le P. Tieghemiana diffère des autres Piptocephalis par plu- sieurs caractères qui en font une espèce bien distincte. Une coupure naturelle entre deux sections du genre Piptocephalis se fait à l'aide du caractère tiré de la présence ou de l'absence de rhizoïdes à la base du pied sporangifère. 11 est à remarquer, en effet, d'après M. Vax Tiecnem qu'à l'absence de rhizoïdes correspond une structure particulière de la membrane, laquelle se cutinise et brunit en vieillissant, sans présenter les rainures longitudinales qu'on observe surles espèces munies de rhizoïdes à la base du pied sporangifère. Le P. Tieghemiana. dépourvu de rhizoïdes, appartient à la seconde section. Par divers carac- tères. et en particulier par la présence d’une tète sphérique, il s'éloigne nettement des P. Freseniana et cruciata et se place au voisinage de P. cylindrospora et sphærospora, dont ilse différencie soit par la forme et la taille des spores. soit par le nombre, la forme, la taille et la disposition des sporanges. soit enfin par les caractères tirés de la ramification du pied, comme il a été dit plus haut.

Hôtes possibles du Piptocephalis Tieghemiana.—Yaicherché à cultiver le P. Tieghemiana en lui donnant comme hôtes les Champignons les plus divers. Je n'ai réussi, mise à part une exception sur laquelle je reviendrai plus loin, qu'en l’asso- ciant à des Mucorinées.

Encore faut-il distinguer entre les diverses tribus de Muco- rinées

a) Pilobolées.— Les Pilobolées sont des hôtes possibles des Piptocephalis. M. Vax Trecneu à trouvé le P. microce-

phala parasitant un Pilobolus roridus. V'ai de mon côté cultivé le P. Tieghemiana sur un Pilaira.

b Mucorées. Les Mucorées conviennent bien également. Les P. cruciata, sphærospora. Freseniana, fusispora, etc. ont été trouvés ou cultivés sur des Mucor. Chætocladium. ele. Le P. Tieghemiana s'esi de mème laissé cultiver facilement

NOTES MYCOLOGIQUES. 61

sur divers Mucor (M. mucedo, spinosus, etc.), ARhizopus CR. nigricans, etc.), Helicostylum, Absidia (A. Tieghemi), etc.

c) Syncéphalidées.— Les Syncéphalidées, c'est-à-dire les Mucorinées de la tribu même à laquelle appartiennent les Piptocephalis, sont susceptibles d'être parasités par ces Cham- pignons: M. Van Tisenem a signalé un Piptocephalis vivant sur un Syncephalis.

d) Mortiérellées. Quant aux Mortiérellées, représentées dans mes essais par le seul genre Mortierella, mais, ilest vrai, par quatre espèces différentes (M. reticulata, strangulata et deux espèces non déterminées), elles se sont toujours montrées réfractaires à la culture du ?. Tieghemiana. D'autre part, aucun observateur à ma connaissance n’a indiqué aucune Mor- tiérellée comme hôte d’un Piptocephalis quelconque. M. Vax TreceM à même précisé que le P. repens ne peut pousser sur les Mortierella. Wen faut donc conclure qu'à ce point de vue comme à beaucoup d’autres, les Mortiérellées se différencient bien nettement des autres Mucorinées. On sait que le proto- plasma de ces Champignons jouit de propriétés tout à fait par- ticulières : réfringence spéciale, fréquemment odeur alliacée, mode de dégénérescence assez particulier (1). Le caractère que j'ai signalé ici, et qui touche aux propriétés intimes du protoplasma vivant, vient s'ajouter à tous les autres pour faire des Mortiérellées une sorte de sous-famille à part parmi les Mucorées.

J'ai cherché aussi à donner comme support au Piptocephalis Tieghemiana d'autres champignons que les Mucorinées. Malgré la grande variété de mycéliums auxquels j'ai eu recours, les essais ont échoué partout (sauf dans un cas). Aussi bien avec des Ascomycètes (Pyronema confluens, Morchella esculenta et rümostpes, Nectria Peziza, etc.), qu'avec des Basidiomy- cètes (Coprinus comatus, Pleurotus ostreatus, Psalliota cam-

(4) L. MATRUCHOT.— Sur une structure particulière du protoplasma chez une Mucorinée, et sur une propriété générale des pigments bactériens et fongiques. Publications de la Station zoologique de Wimereux, VII, Miscel- lanées 1899).

62 L. MATRÜUCHOT.

pestris, Matruchotia varians, ete.) et des Mucédinées {A mblyos- porium umbellatum, Gliocladium viride, Sterigmatocystis et Aspergillus variés, ete.)

Un tel fait est remarquable ; il met en évidence et, si je ne me trompe, pour la première fois de façon aussi précise, combien sont étroites les conditions de vie des Piptocephalis, puisque ces Champignons ne peuvent vivre qu'en parasite sur des Mucorinées. et encore sur certaines Mucorinées à l'exclusion de certaines autres. J’ajouterai enfin que tous mes essais de culture de Piptocephalis à l'état isolé ont échoué, ce qui confirme l'opinion émise par M. Van Trecnem, sur le parasttisme néces- satre de ces Champignons.

Cela posé, j'arrive à l'exception unique dont j'ai parlé plus haut. En dehors des Mucorinées proprement dites, le P. Tie- ghemiana se laisse cultiver sur une moisissure, non encore décrite, que j'ai recueillie, sur du crottin, et dont le mycélium porte des fructifications analogues à celles des ŒÆdocephalum ou des Æ#hopalomyces. c'est-à-dire des tètes sphériques longue- ment pédicellées et portant de nombreuses conidies naissant isolément. Etant donnée l’étroitesse des conditions de vie des Piptocephalis et l'exigence qu'ils manifestent d’avoir une Mu- corinée comme hôte, étant donné, d'autre part, que la moisis- sure dont il s'agit est à mycélium continu, j'en conclus, bien qu'elle soit dépourvue de sporanges et d'œufs, qu’elle doit être rangée parmi les Mucorinées. Elle y constituerait le type d'une tribu spéciale, différente des Mortiérellées, caractérisée par la présence de spores exogènes, à l'exclusion jusqu'à nouvel ordre de spores endogènes et de reproduction sexuée. À côté d'elle viendraient se ranger diverses formes évidemment apparentées avec elle, les Rhopalomyces. divers Œdocephalum à mycélium continu, et sans doute d’autres encore. C’est un point sur lequel je me réserve de revenir ultérieurement.

Chlamydospores. On a signalé des chlamydospores chez plusieurs genres de Mucorinées, mais pas encore chez les Piptocephalis. Le P. Tiesehmiana est encore intéressant par ce fait que le mycélium immergé peut présenter des chlamy- dospores. Ce sont des éléments volumineux (12 à 30% sur 10 à

NOTES MYCOLOGIQUES. 63

154), de forme irrégulière, à surface lisse, à protoplasma ré- fringent.

Reproduction sexuée. Le Piptocephalis Tieghemiana forme des œufs par fusion de deux gamètes égaux et sem- blables. Comme dans le P, Freseniana, les deux branches copulatrices sont recourbées en mors de pince ; mais les élé- ments sexuels et l’œuf lui-même présentent avec leurs homo- logues chez P. Freseniana de profondes différences (fig. 1}.

Fig. 4 et 2. Embryon de Piptocephalis Tieghemiana. 1. Vu en coupe optique. 2, Vu en perspective. 4, gamètes ; s, suspenseurs ; 0, embryon. Gr, 600 environ.

Tout d’abord les cloisons qui, dans les branches copulatrices, isolent les gamètes du corps de la plante, sont ici très haut placées, tandis que dans P. Freseniana elles séparent chaque branche en deux parties égales : ici les gamètes sont donc relativement petits.

En outre, l'œuf, une fois formé, setransforme en embryon parfaitement sphérique, et à sa surface se développent, non un petit nombre de pointes faisant fortement saillie [comme dans P. Freseniana), mais un grand nombre de petits tubercules arrondis et à peine saillants à la surface.

De plus. les proportions relatives des suspenseurs et de l’em- bryon sont très différentes chez les deux espèces. Chez le P. Freseniana, les suspenseurs sont volumineux et l'embryon beaucoup plus petit; ici, c’est le contraire qui a lieu.

Enfin, la différence capitale entre les deux formes s'observe dans la position respective des suspenseurs et de l'embryon,

64 L. MATRUCHOT.

Dans P. Freseniana, l'embryon se développe au-dessus du point de jonction des deux éléments sexuels. Ici, c'est entre les deux branches copulatrices : sur l'œuf mûr, on voit les deux suspenseurs s'insérer presque à l'opposé l’un de l’autre, comme dans un Mucor un Sporodinia. D'ordinaire il y a, entre les points d'insertion des deux suspenseurs, un arc de de circon- férence environ.

Ce dernier fait a une certaine importance. Dans les seules Mucorinées de la tribu des Syncéphalidées jusqu'à ce jour on ait observé des œufs (un Piptocephalis et deux Syncephalis), ceux-ci se développent en embryon au-dessus des suspenseurs. Ba plupart des auteurs, À. Fiscner (1), Scarôrer (2), etc., ont généralisé et, dans les classifications, donnent à la tribu des Syncéphalidées (ou Piptocéphalidées), comme caractère de pre- mier ordre, d'avoir un œuf se développant de la sorte. M. Vax Trecaen (3) avait, au contraire, depuis longtemps attiré l'atten- tion sur ce fait que, dans une classification naturelle des Muco- rinées, les caractères tirés de la reproduction sexuée doivent venir en second lieu, après ceux que fournit la reproduction asexuée. Le Piptocephalis Tieghemiana apporte une preuve remarquable à l'appui de cette manière de voir.

(1) Rabenhorst’s Kryptogamen-Flora : IV. Phycomycetes, par ALr. FISCHER. p. 177.

(2) Cohn's Kryptogamen-Flora von Schlesien : Pilze, par J. SCHRÔTER, ire Partie, p. 215.

(3) VAN TreGHEu. Troisième mémoire sur les Mucorinées (Ann. Sc. nat. Bot., 6me série, t. IV 1876).

EE SR ———

Quelques Urédinées et Ustilaginées nouvelles ou peu connues,

par M. R. MAIRE.

URÉDINÉES

Pucernra (Didymopuccinia) (1) Le MoxxiERrTANA n. sp.

Sortis teleutosporiferis hypophyllis, in maculis flavescentibus piolaceo-cinctis insidentibus, in parvos greges dispositis, sæpius confluentibus, pulvinatis, epidermide fissa cinctis; paraphy- sibus nullis ; teleutosporis oblongis. fuscis, ad septum contric- tis, utrinque rotundatis, episporio lepi vertice valde incras- sato, 44-63><18-23 y, pedicello usque ad 60u longo et 6-8» crasso, dilute fuscidulo vel hyalino suffultis.

Hab. ad folia viva Cérsii palustris rarius. Hériménil pr. Lunéville (Meurthe-et-Moselle). Septembre.

Espèce voisine des P. Asteris Duby et P. subtecta Rostr. Bien distincte de la première par ses téleutospores moins allon- gées, nettement étranglées au milieu, et de la seconde par son pédicelle moitié moins large. Les jeunes téleutospores sont subaiguës au sommet, l’épaississement de l’épispore se faisant d’abord en forme de cône à l'extrémité seulement de la loge supérieure. |

L'espèce est dédiée à mon excellent maître Monsieur le pro- fesseur LE Monnier.

Puccinra (Didymopuccinia) Serraruzæ Thüm. Pilzfl. Sibir. n. 700. Sacc. Syll, VII. p. 709.

Soris plerumque hypophyllis, in macula flavescente sæpe atro-piolaceo marginata insidentibus, 0,5-3 mm. diam., pul- vinatis. induratis, epidermide fissa plus minus cinctis, fusctis, in parvos greges dispositis, sæpe confluentibus ; paraphystbus nullis ; teleutosporis bicellularibus, umbrino-flavis, clavatis vel oblongis, basi plerumque adtenuatis, vel rarius rotunda-

(1) Cf. R. MAIRE, Exsiccata Hypodermearum Galliæ orientalis, decas V, Monde des Plantes, 1898.

Fe d

66 R. MAIRE.

tis, medio sæpius paullum constrictis, 42-75 << 18-95 y (sæpius GUX<20), episporio levi, vertice primitus conoideo-incrassato, postea rotundato-incrassato, pedicello flavescente, sursum dilatato, usque ad 43 » longo suffuis.

Hab. ad folia viva Serratulæ monticolæ Bor.in montibus Arverniæ (Cantal). Autumno.

Cette espèce, qui m'a été envoyée par M. F. Faurrey corres- pond bien au P. Serratulæ Thüm., bien que les téleutospores soient légèrement plus grandes. Elle est voisine des P. (Gas- serla) Uralensis Tranzschel et P. (Uromyces) Solidaginis Sommerf.

Puccinra (Uromyces) Sorinaginis Sommerf. Suppl. FL Lapp. p: 234.

Soris amphigenis. præcipue hypophyllis. in macula flaves- cente atroviolaceo marginata insidentibus, 1-3 mm. latis, pulvinatis epidermide fissa plus minusve cinctis, fuscis. in parvos, greges dispositis, plerumque confluentibus, teleutospo- ris umbrino flavis, ovoideis, sphæroïdeis aut piriformibus, 34 214 circiter, episporio levt vertice valde incrassato poroque germinationis canaliculalo instructo, pedicello flavescente usque ad 35-40 y longo.

Hab. ad folia viva Solidaginis Virgæ aureæ in Germania. Moravia, Fennia, Lapponia, America boreali (secundum Sac- cardo), nec non in montibus Arverniæ (Cantal) Galliæ.

Cette espèce, non indiquée en France par Saccarpo, m'a été envoyée par M. F. Faurrey. Elle est voisine de Pucc. (Gasse- ria) Uralensis Tranzsch. et de Pucc. (Didymopuccinia) Virgæ- aureæ D.C. La description ci-dessus est faite d’après des exem- plaires du Cantal et de Wyborg (Finlande), ces derniers recueillis par M. TrANzsCHEL.

PuccrnrA(Gasseria) microsora Kôrn. in Fuck. Symb.myc. I, Nachtr. p.14.

Exsice.: Fuckel, Fung. rhenani, 2637. Le Puce. microsora publié dans l’exsiccata de Roumeguère est en réalité le Puce. caricis, récolté à Fontainebleau par FEurLLeAuBors.

- Soris uredosporiferis epi-vel hypophyllis, in macula stra- minea elongata insidentibus, solitariis vel sæpius per 2-4 se-

URÉDINÉES ET USTILAGINÉES NOUVELLES. 67

riatém dispositis, dilute ochroleucis, minutis, ellipsoideis vel suborbicularibus, epidermide bullata diutissime tectis ; uredo sporis opoideis vel piriformibus, aculeatis, dilutissime melleo- umbrinis, 23-32 >< 28-15 : sorts teleutosporiferis conformibus, in maculis Stramineis series elongatas efformantibus, atris, epidermide bullata diutissime tectis ; mesosporis ovato-piri- formibus vel oblongo-piriformibus, ad basin attenuatis, apice rotundatis, sæ&pe angulatis, dilute umbrinis, 35-55 X< 22-28, episporio pertice pix incrassalo, antice usque ad 15y crasso ; pedicello hyalino, longiusculo (19-16 ), usque ad 5 y crasso, persistenti ; teleulosporis rarissimis immixlis, ellipsoideis vel difformibus, ad septum paullum constrictis, apice subacutatis et pix incrassalis, 35-02? >< 12-18, pedicello brevi suffultis.

Hab. ad folia viva languidave nec non ad vaginas culmosque Caricis vesicariæ ; autumno.

Dans une petite mare du bois de Woippy près Metz. en compagnie d'Anthracoidea subinclusa Bref. Espèce assez voi- sine de Puccinia (Uromyces) lineolata Desmaz.

PucainiA (Didymopuccinia) Moxracxer De Toni in Sacec. Syll. VIT. p. 722. Pucc. Herniariæ Mont. in. Ann. S. N. 1856, p. 347.

Espèce peu connue, bien distincte de Pucc. Herniariæ Ung. par son pédicelle très long, son apieulum hyalin. Elle est don- née par Saccardo comme n'ayant été trouvée jusqu'ici que sur Herniaria latifolia près de Lanne dans les Pyrénées (Casta- gne). Je l'ai retrouvée assez abondante sur Âerniaria glabra dans les champs et les pâturages d’Arc-sur-Tille et d’Orgeux (Côte-d'Or). Avril 1896.

EnpopayLLuM VALERIANÆ-TUREROSÆ N. Sp.

/Ecidiis plerumque hypophyllis, rarius amphigenis, per totam folit superficiem æque disseminatis, luteis, epidermide bullata diu tectis et semper cinctis. Pseudoperidiis urceolatis, albidis, margine integro vel paullum lacerato ; cellulis pseudoperidii polyedricis, papillosis, hyalinis, contentu achroo, circiter 26-30 XX 25-27 » ; æcidiosporis globosis vel e mutua pressione polyedricis, episporto tenui, hyalino, verru- coso, 8-10 poros germinationtis gerentibus, contentu aurantiaco

6S R. MAIRE.

farctis, 18-23 X 17-21u. maturis uninucleatis, Endophytlli ad instar germinantibus ; promycelio plerumque uniseptato sporidiolum unicum gignente.

Hab. ad folia, flores, caulesque Valerianæ tuberosæ in Bur- gundia: aprili. Marais de Château-Renard à Gevrey-Chambertin (Côte-d'Or).

Cette espèce est excessivement intéressante par son évolu- tion nucléaire toute spéciale : c'est en effet la seule écidie con- nue les écidiospores ne contiennent à la maturité qu'un seul noyau, non par suite de fusion entre les deux noyaux de l'éci- diospore jeune, mais par suite de dégénérescence, de chroma- tolyse d’un de ces deux noyaux. Ce fait sera étudié d’une façon plus approfondie dans un travail spécial que nous préparons.

Bivoxa-BEerxHarpr a décrit un /Æcidium valerianellæ Biv. Bernh. Stirp. rar, Sic. IV, p. 28, sur Valerianella campanu- lata en Sicile. Cette espèce, d'après sa description un peu sommaire, paraît différer de la nôtre par ses pseudo-péridies très laciniées; elle aurait été retrouvée à la Rochelle sur Vale- rianella eriocarpa par Brunaud. Les /Æcidium Fediæ-olitoriæ Bals. et de Not.. Bibl. ital. 1831; Æcidium Fediæ Magnus in Barbey, Flor. Sard. Compend., seraient peut-être plus voi- sins de notre espèce, mais aucune indication n’est donnée sur leur germination.

L'Endophyllum Valerianæ-tuberosæ parait ètre pérennant sur la plante infectée ; cette infection est d’ailleurs générali- sée : le parasite fructifie en avril-mai; il empêche d’ordinaire la plante de donner autre chose que des feuilles radicales, qui sont d’un vert-pàle ; quelquefois cependant la plante peut pro- duire une tige florifère : on trouve alors des écidies sur presque tous les organes. L'Æcidium Fediæ produirait aussi, d'après Magnus, une infection généralisée sur Centranthus calcitrapa. Nous n’avons pas encore réussi à infecter directement le Vale- riana tuberosa avec les germinations de son parasite.

Nous avons distribué l'£Endophyllum Valerianæ-tuberosæ dans le Wiener Kryptogamen Tauschanstalt. sous le nom de ZEcidium Fediæ Biv. Bernhard., Magnus. Nous ne connais- sions pas encore à ce moment sa germination.

RL Se SC A à,

URÉDINÉES ET USTILAGINÉES NOUVELLES. 69

/.

ExpoPayLLuM SEemPpERvivI (Alb. et Schw.) de Bary, var. æcr- DioipEs R. Maire.

Spermogontis æcidiisque ut in ÆE. Sempervivi; æcidiosportis -Ecidii modo germinantibus, scilicet hypha mycelica protenus producta, promycelio non evoluto.

Hab. ad folia viva Sempervivi tectorum, in Alpibus Galliæ meridionalis, prope Gap ; vere.

Cette Urédinée m'a été envoyée par M. Giro», directeur de l'Ecole normale de Gap, qui l’a récoltée sur le Mont-Charance, près de cette ville, en mai 1898. Les spores semées sur de l’eau serment seulement au bout de 5 ou 6 jours, et aucune ne donne de promycélium, toutes se comportent absolument comme des spores d’Æcidium.

Nypezs 1) avait déjà observé cette germination, mais dans des cas très rares: une ou deux spores de l'£ndophyllum Sem- perpipi germaient à la façon des Æcidium tandis que les autres spores prises dans la même écidie représentaient la germination normale. Or ce qui n’est dans les observations de NyPezs qu'un cas exceptionnel devient un fait constant dans l’£Endophyllum Semperpipi de Gap. Nypezs attribue avec raison les germina- tions écidiennes qu'il a vues à la tératologie ou à l’atavisme (les cas d’atavisme ne sont, dit-il, que des cas tératologiques arbitrairement choisis. Nos observations confirment la manière de voir de Nvypgcs : il est bien possible qu'à Gap l'£ndopyhllum Sempervipi soit ou ait été récemment une espèce hétéroïque. Cette espèce hétéroïque trouvant encore dans d’autres contrées le Sempervivum, mais non son autre hôte, a pu s'adapter à l’autoxénie en germant à la façon des Puccinia. Nos Endophyl- lum de la plaine, qui germent constamment comme des Pucci- nia, ne seraient donc que des formes écidiennes adaptées à l’au- toxénie : les cas anormaux de NyPezs seraient des témoins, des souvenirs de la forme ancestrale. Cette forme ancestrale que M. Girop a trouvée à Gap, paraît y être encore hétéroïque, car nous n'avons pas pu infecter des Sempervipum de notre jardin avec ses germinations, tandis que la chose est facile à réaliser

(4) NypELs. La Germination de quelques écidiospores. Bull. Soc. belge de microscopie. XXII. 1898.

70 R. MAIRE.

avec des germinations de l'Erdophyllum Sempervivi ordinaire.

L'étude de l’évolution nucléaire, que nous avons faite, con- firme les vues précédentes : nous en exposerons les résultats dans un autre travail.

ZÉCIDIUM AÂLATERNI N. SP.

/Ecidiis luteis, pseudoperidiis cylindricis. albido-hyalinis, margine paullum revoluto, plus minusve lacerato ; æcidios- poris globosis vel e mutua pressione polyedricis 18-23 << 16- 18u. contentu luteo-aurantiaco, episporio hyalino, subtilis- sime verruculoso ; cellulis pseudoperidit papillosis, circiter 26 XX 2u, contentu luteo farctis.

Hab. in floribus Rhamni Alaterni pr. Philippeville Algeriæ. Cet /Lcidium. voisin de ceux de Pucc. coronata et Pucc. coro- nifera, m'a été envoyé par M. l'abbé Kierrer. Les fleurs atta- quées sont assez fortement hypertrophiées et portent des écidies sur le calice, la corolle et l'ovaire ; les étamines sont à peu près totalement avortées.

ZÆcioium MARGUERYANUNM n. sp.

/Ecidiis hypo vel epiphyllis, in maculis flavescentibus gre- gartis, sæ&pe nervisequis ; pseudoperidiis albidis, cyathifor- mibus, margine repoluto lacerato: cellulis pseudoperidit papillosis, hyalinis, contentu achroo, polyedricis, circiter 28 26 u ; æcidiosporis globosis vel e mutua pressione polyedricis, episporio hyalino subtilissime verruculoso, contentu luteo, 14-17» diam. Spermogontis epiphyllis in medios æcidiorum greges insidentibus,ovoideis. penicillio ostiolario vix conspicuo; spermatis achrois, 2-3 1,5-2 p, ellipticis.

Hab. ad. folia viva Senecionis aquatici in pratis Burgundiæ et Lotharingiæ ; junio.

Licey-sur-Vingeanne (Côte-d'Or), Attricourt (Haute-Saône) (F. Marguery et R. Maire), Dalemevières (Meurthe-et-Moselle (Briard).

Voisin de Pucc. Schæleriana et de Pucc. silpatica, cet ZEcidium doit aussi former ses téleutospores sur quelque Carex, nous n'avons pu malheureusement les trouver.

Dédié à notre excellent ami et collaborateur F. MarGuery.

f

URÉDINÉES ET USTILAGINÉES NOUVELLES. 71

Ureno ENCELIÆ-TOMENTOSX n. sp.

Sorisamphigentis, plerumque epiphyllis, orbicularibus,minu- tés, fuscis, sparsis, pulveraceis, nec distincte epidermide fissa cinelis ; uredosporis ovoidetis. ellipsoideis vel globosis, 30-57 X 2h-3hu. episporio subtiliter echinulato, umbrino, duobus poris germinationis prædito, contentu guttulis aurantiacis oleosis farcto. pedicello hyalino, gracili, valde deciduo, suf- fultis.

Hab. ad folia viva Enceliæ tomentosæ ad Caldera et Atacama, Chile ; mense septembri.

Cette espèce, qui nous a été envoyée par M. Carlos E. Porrer, de Valparaiso, par l'intermédiaire de M. Lévercré, diffère de l’Uredo du Puccinia Enceliæ Diet. et Holw. Bot. Gaz. 1897. par ses urédospores de taille plus considérable et ses sores surtout épiphylles. Elle est bien plus affine aux formes urédosporifères de l'espèce collective Puccinia Hieracit Mart., et doit en effet ètre l'Uredo d’un PuccinrA de ce dernier groupe.

MeramesorA Eupnorsræ-puccis Otth.Mitth. Naturf. Gesellsch. Bern. 1858, n. 654-683, p. 70 ; Sacc. Syll. IX, p. 296.

Bien distinct de M. Helioscopiæ par ses téleutospores de dimensions plus considérables, surtout plus larges, et par ses paraphyses atteignant 26 x de largeur à leur sommet.

Sur Æuphorbia amygdaloides à Gray (Haute-Saône), à Blangy-sur-Bresle (Seine-Inférieure),etc.: sur £uphorbia dulcis aux environs de Dijon; sur Æuphorbia verrucosa à Mantoche (Haute-Saône).

USMILAGINÉRS 0

EnryLoma CnrysosPzentt (Berk. et Br.) Schrôt. in Cohn's Beitr. Il, p.372.— Protomyces Chrysosplenit Berk. et Br. Ann. Nat. Hist. 1875.

Cette espèce est donnée par De Towx (Sace. Syil. VIT, pars 2), ainsi que l'Entyloma Calendulæ de Bary, comme ne germant pas sur la plante vivante. Nous avons déjà signalé les germina- tions de l’Entolyma Calendulæ sur des feuilles de Souci vivant, nous en avons aussi trouvé dans des échantillons d'Entyloma Chrysosplenii recueillis à Lesnoi près Pétersbourg (Russie) par

72 R. MAIRE.

W. Traxzscnez sur des feuilles vivantes de Chrysosplenium oppositifolium.

La germination, qui, à notre Connaissance, n'a pas encore été observée, est la suivante : la spore émet un promycélium qui vient donner à l'extérieur de la feuille deux ou quatre sporidies oblongues-cylindracées, de 15-16 p sur 2,5-3 y.

Urocysris sorosporioIDEs Kôrnicke, in Fuck. Symb. myc., IT, p.10.— Sur feuilles d'Aepatica triloba, à la fontaine de Jouvence, près Messigny (Côte-d'Or). Mai 1896 et 1897. Bien distinct de Urocystis Anemones. Non encore signalé à notre connaissance ni sur l'Hépatique, ni en France.

TusurcintA TriexraLis Berk. et Br. in Ann. Nat. Hist. 1850.

Cette espèce n'est pas indiquée en France par Saccarbo. Nous l'avons rencontrée sur Paris quadrifolia dans une petite tour- bière, près de la ferme de Sainte-Foy, dans la vallée du Suzon entre Val-Suzon et Messigny (Côte-d'Or), en mai 1897.

Tozyposporiuu Cocconit Morini, Nuov. Ust. p. 11; Sacc. Syll. VIT, p. 502.

Nous avons rencontré cette rare espèce, qui n'était connue que sur Carex recurpa à Paderno (Lombardie), sur les feuilles de Carex Halleriana à Messigny et Val-Suzon (Côte-d'Or, en Mai 1896 et 1897.

Nancy, janvier 1900.

Sur un chapeau anormal de Tricholoma nudum,

par M. Aug. DAGUILLON.

En lisant, dans le dernier volume du Bulletin, les intéres- santes communications de MM. RozLaxp (1) et Boupnter (2), j'ai pensé qu'il n’était peut-être pas absolument inutile de signaler à la Société une observation tératologique que j'ai eu locca- sion de faire, l'hiver dernier, sur un chapeau de Tricholoma nudum. J'ai trouvé cet exemplaire au milieu d'une touffe de champignons de mème espèce que j'avais recueillie au Bois de Boulogne sur une pelouse voisine de l'extrémité inférieure du Grand Lac. Je joins à cette petite note quelques croquis que j'avais faits alors d'après l'échantillon frais.

Le chapeau principal (C), normalement développé ainsi que son pied (P), était chargé, à sa face inférieure, de lamelles hy- méniferes dont la disposition n'offrait rien de particulier. Son contour extérieur avait à peu près la forme d'un cœur, dont l'axe était dirigé suivant ab. Sur sa face supérieure 1l portait un chapeau supplémentaire (C’}, beaucoup plus petit, de telle sorte que les deux chapeaux étaient intimement soudés l’un à l’autre par une partie de leurs faces supérieures et convexes. Tandis que le pied du chapeau principal s’insérait normalement, au centre de sa face inférieure, le pied (P’) du chapeau secon- daire s’insérait excentriquement, tout près de la surface convexe du chapeau principal, et se terminait librement vers l'extérieur, offrant ainsi l'aspect d’une sorte de moignon dressé oblique- ment, de la base duquel divergeaient en éventail et d’un seul côté les lamelles hyménifères du chapeau secondaire.

(1) L. RozLAND, Note sur un cas de tératologie du Phallus impudicus et la comestihilité de cette espèce (Bulletin de la Soc. mycologique de France, 1899, page 79).

(2) E. Boupier, Notes sur un cas de formation de chapeaux secondaires sur un pédicule de Ganoderma lucidum (id., 1899, page 311).

74 A, DAGUILLON.

Comment expliquer les deux particularités les plus essen- tielles de cette petite observation, je veux dire : la différence sensible des volumes des deux chapeaux soudés ; la direction presque renversée du pied secondaire et sa terminaison libre du côté opposé au chapeau correspondant ?

Je pense que le chapeau secondaire à résulter primitive- ment de la prolifération anormale d'un autre individu, voisin de

Chapeau anormal de Tricholoma nudum. C, chapeau principal ; P, son pied; C, chapeau supplémentaire ; P’, son pied ; ab, plus grand dia- mètre du chapeau principal.— [, l’ensemble vu de profil; IT, les chapeaux vus par leurs faces convexes ; II, le chapeau supplémentaire vu par sa face concave.

celui que j'ai observé, ce qui expliquerait suffisamment ses di- mensions réduites; puis ce petit chapeau, s'étant trouvé de bonne heure comprimé contre un chapeau voisin {C), a contracté avec lui une adhérence assez intime pour amener une soudure complète: entraîné par le développement du chapeau plus œrand auquel il était désormais fixé, il a été soulevé par lui, et son pied s’est rompu à sa base.

En consultant la Vegetable teratology de Masrers, dans le désir de savoir si l'étude des Champignons avait fourni de nom- breuses observations tératologiques, J'y at trouvé Pindication d'un substantiel article que notre savant confrère M. be SEyxEs

SUR UN CHAPEAU ANORMAL DE TRICHOLOMA NUDUM. 75)

consacrait, il y a plus de trente ans, à cette question dans le Bulletin de la Société botanique de France (1),et j'ai eu la satis- faction de constater, en lisant son intéressant travail, que le mécanisme auquel je crois devoir attribuer l’anomalie ci-dessus décrite est un de ceux que M. pe SEYxESs signale comme pouvant entrainer de semblables apparences ; la figure 3 de la planche VI de son mémoire a saisi ce mécanisme sur le vif dans un groupe de Lactaires. Il m'a semblé que cette coïncidence ne pouvait manquer de donner une part nouvelle de certitude à mon inter- prétation.

(1) J. DE SEYNES, Observations Sur quelques monstruosités chez les Cham- pignons supérieurs (Bulletin de la Société botanique de France, tome 14, 1867, page 290, planches V et VI).

L’'Uredo Chrysanthemi, parasite du Chrysanthemum indicum L.,

Par M. FE. ROZE.

Le Chrysanthème des Indes, dont les provenances de la Chine et surtout du Japon et les formes nouvelles obtenues par des semis intelligents ont fini par constituer actuellement un si grand nombre de variétés, est devenu l'objet dans ces dernières années d'une culture toute spéciale. On est arrivé même à produire des pieds qui ne portent plus que des rameaux terminés par une grande et unique fleur et à multiplier des types de plus en plus curieux. Toutefois la plante n'avait jamais été signalée jusqu'alors comme susceptible d'hospitaliser une Urédinée. Mais voici que, cette année, une assez grave maladie se déclare dans de nombreuses collections de Chrysanthèmes:les feuilles devien- nent laides et pustuleuses, ce qui nuit par suite à la beauté des Variétés les plus estimées. Or, d'après les observations que j'ai faites et dont je vais parler, cette maladie serait due à une Urédinée, non observée jusqu'ici.

Comment s'est faite l'introduction de ce nouveau parasite? On ne le saura probablement jamais, pas plus qu'on n'a pu savoir de quelle façon avaient été introduits le Phytophtora infestans en 1844, etle Puccinia Malvacearum en 1872. On peut seule- ment supposer que des apports de nouvelles variétés, soit de la Chine, soit du Japon, renfermaient des pieds de Chrysan- thèmes déjà contaminés dans le pays d'origine, mais que ces pieds étaient peu visiblement attaqués, ce qui leur avait permis de s’introduire dans les collections.

Ce nouveau parasite présente. en ce moment, un double intérêt : d’un côté, il vient ajouter une espèce nouvelle aux Urédinées que nous connaissons, et, de l’autre, il n’est pas sans jeter un certain émoi dans le monde des Chrysanthémistes. Il m'a donc paru que l'étude de ce parasite méritait quelque atten- tion.

Je dois dire tout d’abord que j'ai été avisé de l'apparition de de cette maladie inattendue par M. Prousr, jardinier chez

UREDO CHRYSANTHEMI. 717

M. Beramownr, à Chatou. M. Prousr donnait tous ses soins à une très nombreuse et fort belle collection de Chrysanthèmes, composée d'environ trois cents pieds d’une centaine de variétés, dont plusieurs mème avaient été primés dans des concours, et qui étaient cultivés de façon à ne donner qu'une grande et unique fleur à l'extrémité des rameaux, ce qui exige l’applica- tion de procédés horticoles assez compliqués.

Tous les pieds, une fois mis en pots et préparés pour la fleu- raison d'automne, avaient été exposés en plein air dans le jardin au commencement de l'été. Ce fut dans la seconde quinzaine d'Août que M. Prousr remarqua, sur quelques feuilles, de petites pustules brunâtres qu'il n'avait pas observées aupara- vant. Le nombre des feuilles ainsi attaquées augmentant peu à peu, il se décida au commencement de Septembre à traiter tous ses Chrysanthèmes à la bouillie bordelaise, c’est-à-dire au sulfate de cuivre (1). Malgré cela, il constata en Octobre, à la rentrée de tous Les pots dans l’Orangerie, que le tiers environ des plantes était attaqué.

Il est à remarquer qu’en général toutes ces plantes, grâce à des arrosements bien réglés et à des fumures particulières, offrent une végétation luxuriante. Leurs feuilles s’élargissent, s’épaississent et deviennent presque charnues : le parasite avait donc pu trouver un terrain très favorable à son développe- ment. Cependant il n'empècha pas ces Chrysanthèmes de fleurir et de produire d’aussi belles fleurs qu'avant son apparition. Car, l'an dernier, il était certain que cette maladie ne s'était pas manifestée sur les plantes de la collection, et, si elle s’est déclarée cette année, il est à croire qu'elle ne peut provenir que de l'introduction de boutures infectées appartenant à de nou- velles variétés qui ne s’y trouvaient pas l’année précédente.

(1) Ces plantes subirent ensuite le soufrage, contre la maladie du Blanc, qui était connue pour sévir en automne. J'ai, en effet, observé sur quelques feuilles une sorte d’Oidium, à conidies hyalines, ovoïdes ou ellipsoïdales, contenant un plasma incolore rempli de vacuoles. Mais j'y ai cherché en vain des périthèces d’Erysiphe. 11 s’agit probablement de l'Oiïdium Chrysan- themi, que Rabenhorst a signalé sur le Chrysanthemum indicum L. Le Pseudocommis Vitis Debray produit aussi des taches d’un brun noirâtre sur les feuilles ; mais ces taches sont en général assez rares.

78 E. ROZE.

Toutes les plantes en pots ayant été placées, par rangées, les unes à côté des autres, en plein air dans le jardin, on peut avec quelque raison supposer qu'un seul pied attaqué a sufli pour en contaminer beaucoup d’autres.

Il ne m'a pas été difficile, avec les grossissements nécessaires, de reconnaitre que les pustules brunes des feuilles ne conte- nalent que des Urédospores. Mais je crus utile de visiter atten- tivement moi-même toute la collection, pour m'assurer s'il ne me serait pas possible de distinguer, sur les plantes elles-mêmes, une autre forme de pustules, contenant soit des écidiospores, soit surtout des téleutospores. Je constatai alors que ni les tiges ni les fleurs, pas plus que les jeunes rejets qui sortaient déjà de la terre des pots, n'étaient attaquées, et je rapportai seulement de mon examen quelques feuilles à pustules un peu différentes de forme ou d'aspect de celles que j'avais déjà étudiées ; mais ces pustules ne renfermaient que des Urédospores. J'avais remarqué aussi que, dans le jardin, un petit nombre de pieds de Chry- santhèmes, abandonnés à leur développement naturel, mais qui s'étaient trouvés plantés à peu de distance des plantes en pots très soignées, laissaient voir de même des pustules sur plu- sieurs de leurs feuilles. Je ne constatai également que la pré- sence des Urédospores dans ces pustules.

Je crois donc pouvoir certifier, à la suite de nombreuses pré- parations microscopiques, que le parasite ne se présente que sous la forme d’un Uredo, et je propose de lui donner provisoi- rement le nom d'Uredo Chrysanthemi, en attendant que de futures observations permettent d'en constituer plus tard, s'il y a lieu, soit un Uromyces, soitun Puccinia.

Voici sa diagnose :

UrEebo CHRYSANTHEMI Sp. nov. Spores urédiniformes, d'un brun rougetre, sphériques, ovoïdes, ellipsoïdales ou piriformes, finement échinulées, presque toujours solitaires (très rarement deux superposées l’une à l’autre), à épispore faiblement coloré, formant des pustules éparses sous la face inférieure et parfois sur la face supérieure des feuilles de diverses variétés du Chrysan- themum indicum L. Pustules ordinairement circulaires, peu souvent irrégulières, mais quelquefois ponctiformes entourées

UREDO CHRYSANTHEMI. 79

d’un cerele concentrique. Diamètres des spores, suivant leur forme : 24 X 24, ou 24 X 30, ou bien 21 XX 36 uw. Observé fin Octobre 1899.

Ces Urédospores germent en moins de 5 heures, par une tem- pérature de 15°, à la condition de se trouver placées sur l’eau et à l'air libre ; mais je n'ai pas obtenu de germinations dans Pair humide dans l’eau non exposée à l’air. Leur séjour sur l'eau permet de distinguer leurs trois pores germinatifs, mais elles n'émettent d'ordinaire qu’un seul tube-germe, non eloisonné, qui en 20 heures s'allonge déjà considérablement sans production aucune de sporidies. Ce tube-germe a un diamètre transversal d'environ 5 #. On sait que le tube-germe des Urédospores ne pénètre dans les feuilles de la plante hospitalière que par leurs stomates. Or il n’est pas hors de propos de faire remarquer ici que la face supérieure des feuilles du Chrysanthemum indicum est presque lisse, très peu pilifère, et qu’elle porte des stomates, mais en moins grand nombre que la face inférieure qui est, elle, beaucoup plus pilifère, ce qui explique qu'elle se mouille moins facilement. Le tube-germe peut donc pénétrer par l’une ou par l’autre face de la feuille, bien que les pustules se montrent plus souvent sous la face inférieure. Mais cela peut résulter de ce que le mycélium d’un tube-germe qui se serait introduit par la face supérieure, tout en se développant dans le parenchyme foliaire, ne produirait la pustule qu’au point opposé, sous la feuille.

Tel est l'ensemble des observations que j'ai pu faire jusqu’à présent sur ce nouveau parasite. Îl serait peut-être prématuré de se demander quelle pourra être la durée de l’existence de cet Uredo. Cependant je prendrai la liberté, en terminant, de dire ici ce que je pense à ce sujet. On a pu voir que j'ai été conduit à le considérer comme l’une des trois formes d'un Uromyces ou d’un Puccinia. S'il en était ainsi, il y aurait lieu de craindre que cet Uredo ne produisit finalement, dans ses pustules, des téleu- tospores, comme l’a observé DE Bary (1), ce qui permettrait

(1) Voici ce que dit DE BARY : « Quant aux Stylospores-Uredo [Urédospores|, j'ai toujours obtenu, par leur ensemencement, des pulvinules fertiles chargés du même Uredo, et plus tard de Spores proprement dites [téleutospores]. (Ann. des Sc. nat., 1863, IVe Série, t. XX, p. 84).

E. ROZE.

alors à cette nouvelle Urédinée de prendre possession définitive de nos Chrysanthèmes, comme l'a fait naguère, de nos Mal- vacées, le Puccinia Malpacearum. Si, au contraire, ce parasite n'existait que sous la forme que j'ai décrite, sans avoir la possi- bilité de produire des organes nécessaires à sa conservation, on le combattrait plus aisément, car il suflirait alors de se mettre à l'abri de ses attaques en le supprimant aussitôt qu'il appa- raitrait. Dans ce cas, en effet, le mycélium de ses spores n’en- vahirait que très partiellement la plante, sans s'en emparer défi- tivement, comme le fait le mycélium des sporidies des téleu- tospores.

Ceci dit sous la réserve toute naturelle de ce qui pourrait ètre observé dans d’autres collections sur cette Rouille des Chrysanthèmes.

Note complémentaire sur l'Uredo Chrysanthemi,

Par M. E. ROZE.

Notre savant confrère, M. ParouiLLarD, ayant eu l’obligeance de me donner des renseignements relatifs à ce qui avait été publié en Angleterre sur cet Uredo. je me suis reporté à ce qui avait été inséré à ce propos dans le Gardener's Chronicle, le grand journal horticole anglais. Or voici un aperçu de ce qui s’y trouve sur le Chrysanthemum-Rust Rouille du Chrysan- thème.

D'un premier article intitulé: Ayez l'œil sur vos Chrysan- thèmes, paru dans le du 9 Octobre 1897, il résulte qu'on avertissait les cultivateurs de ces plantes de l'apparition d’une maladie causée par une Rouille ou Uredo, appartenant proba- blement à une espèce de Puccinia, non différente en apparence de celle qui infeste les Chardons. Cette espèce particulière paraissait correspondre à l'Uredo Hieracii, mais cela ne pour- rait être affirmé que lorsqu'on aurait constaté la présence de téleutospores, les feuilles malades examinées n'étant alors cou- vertes que de pustules de l'Uredo.

Un autre article, publié le 8 Octobre 1898, sous le titre de Chrysanthemum-Rust (Puccinia Hieracii Mart.)}, donne la description de cette Urédinée avec des figures explicatives, sous la signature de M. Massee. J'en extrais ce qui fait suite à des détails généraux sur les Rouilles.

« La forme de fruit qui se montre maintenant avec tant d’évi- dence sur les feuilles du Chrysanthème est celle qui est nommée Uredo ou forme d'été de fruit. Le rôle de cette forme de fruit est de rendre le Champignon capable d'étendre son cercle de distribution aussi largement et rapidement que possible. Si une petite portion de la poussière contenue dans une des pustules de couleur de rouille est examinée sur une feuille sous le micros- cope, on trouve qu'elle consiste en myriades de cellules ou spores d'un brun pâle, finement verruqueuses, arrondies, chacune d'elles étant capables de germer au moment de la maturité. Comme on le sait trop bien, lorsque la maladie est apparue une

.6

82 E. ROZE.

fois, son extension est rapide. Les spores sont produites en succession répétée pendant l'été: au fur et à mesure qu'elles de- viennent mûres elles se détachent et sont emportées par la pluie, le vent, les arrosages, les seringages, les vêtements des jardi- niers, etc., d'une plante à une autre, chose facile les plantes sont plus ou moins rapprochées ensemble. Chaque spore. qui vient à tomber sur la surface d’une feuille humide de Chrysanthème germe rapidement, pénètre dans le tissu de la feuille et en une semaine de temps environ produit un amas de spores müres, prêtes à favoriser de nouveau l'extension de la maladie. Ce qui vient d'être dit n'exagère pas ce qui peut arri- ver et expliquera clairement, je crois, à tous ceux qui s’y inté- ressent la manière dont la maladie peut-s'étendre. Plus tard dans la saison, lorsque le cultivateur a perdu tout intérêt sur les plantes malades, le même mycélium du Champignon qui, pen- dant la première partie de la saison, produisait des myriades de spores d’été, donne alors naissance à une forme entièrement différente de fruit appelée « téleutospores » ou spores d'hiver. Ces dernières diffèrent dans leur forme des spores d'été, étant constituées de deux cellules, et plus spécialement dans ce fait que les spores d'hiver ne germent qu'après une certaine période de temps, en demeurant dans un état latent jusqu'au printemps suivant : alors elles germent et produisent de très petites spores, dont quelques-unes arrivent sur les feuilles du Chrysanthème, germent, entrent dans les tissus de la feuille et, dans un court espace de temps, donnent naissance à l'Uredo, ou état estival du Champignon.

« Bientôt après que les spores d'hiver sont développées, les feuilles du Chrysanthème meurent et tombent: lorsque toutes les feuilles sont tombées, la plante est absolument libre de maladie c'est-à-dire il n’y a pas de mycélium persistant du Champignon qui restent dans la plante, si bien que si elle commençait à croi- tre dans la saison qui suit, elle serait parfaitement exempte de maladie et resterait ainsi dans le cas elle ne serait pas ino- culée par les corpuscules produits par les spores d'hiver décrites ci-dessus.

« Résumé.— La maladie de la Rouille du Chrysanthème est entièrement le résultat de l'inoculation des plantes par les

UREDO CHRYSANTHEMI. 83

spores durables produites par le Champignon lannée précé- dente.

« On ne peut appliquer trop de soins à recueillir et brûler toutes les feuilles malades, et ceci devrait être fait assez tôt dans la saison, avant que les spores d'hiver ne fussent dévelop- pées sur les feuilles. Par ce qui a été dit ci-dessus, on verra combien il est difficile d'arrêter la maladie, si la forme d'été du Champignon tombe une fois sur un pied de Chrysanthème. Mais une simple feuille morte, portant des téleutospores, oubliée dans un coin, est plus que suffisante pour assurer une multipli- cation durant la saison suivante.

« la maladie a préalablement existé, 1l serait sage de pulvériser à divers intervalles, pendant la première partie de la saison, avec une solution de sulfure de potassium,— une demi- once pour un gallon d’eau, comme mesure préventive. Cette solution détruit les spores en germination avant qu’elles aient perforé la cuticule et pénétré dans les tissus de la feuille.

« Finalement, il convient de rappeler que la Rouille du Chry- santhème est très commune sur plusieurs plantes de nos Com- posées sauvages et que l’on doit prendre soin que la maladie ne soit pas introduite de cette facon ».

Cette dernière phrase explique le nom spécifique donné à cette Rouille par M. MAsser, qui rattache ainsi la Puccinie du Chry- santhème des Indes à celle des Chardons anglais, comme cela avait été annoncé d’ailleurs dans le premier article publié par le Gardener's Chronicle. M. Masse tranche donc ainsi la ques- ton d’origine de cette nouvelle maladie, laquelle ne serait due, suivant lui,qu’'à une attaque récente du CArysanthemum indicum par une Puccinie indigène. Puisqu'il ne paraît pas y avoir eu d'expériences faites à ce sujet, il est permis de dire que c’est une simple hypothèse et de se demander s'il n’y aurait pas des objections à présenter à propos de cette opinion.

La première qui vient à l'esprit, c’est qu'il est bien singulier que cette attaque par une Puccinie indigène ne se soit effectuée que tout récemment sur une plante étrangère, introduite depuis plus d’un siècle et dont la culture s’est ensuite étendue et gé- néralisée depuis déjà un certain temps.

La seconde objection se base sur le Puccinia Hieracii lui-

84 E. ROZE

même. Qu'est-ce en effet que ce Puccinia? D'après le savant ouvrage de notre confrère, si compétent en ces matières, M. Prowricur {British Uredineæ and Ustilagineæ), ce Puc- cinia, qui attaquerait certaines espèces des genres Carlina, Arctium, Carduus, Cichorium. Leontodon, Hieracium et Crepis, ne serait pas biologiquement autonome et comprendrait plusieurs espèces distinctes. D'un autre côté, le Puccinia Hie- racii Martius n'est qu'un synonyme partiel du Puccinia Flos- culosorum Alb. et Schw. admis dans le Rabenhorst® Crypto- gamen Flora par Winter, qui n'hésite pas à déclarer qu'il a cherché à mettre un peu d'ordre dans ce chaos. Si encore les Composées n'étaient pas attaquées par d’autres Puccinies, on pourrait à la rigueur supposer que celle du CArysanthemum indicum se rattache étroitement à ce type général de Puccinia Compositarum ; mais il est d’autres Puccinies, admises comme espèces très distinctes, qui vivent en parasites sur de certaines Composées, telles que les Puccinia Asteris, Virgaureæ, Sonchi, Tanaceti, Suaveolens, Prenanthis, Lapsanæ, Centaureæ, Taraxaci, ete. Il est de plus à remarquer que le genre Ckry- santhemun lui-mème, avec ses espèces indigènes, ne ‘figure pas sur la Liste des plantes hospitalisant des Ürédinées en Angleterre, telle qu’elle a été établie dans son ouvrage par M. PLowricur.

Toutes ces raisons me portent à douter que M. Massee ait cédé à une heureuse inspiration en désignant la Puccinie du Chrysanthème des Indes sous le nom de Puccinia Hieracii Mart.

Dans un autre article publié le 29 octobre 1898 par le Gar- deners’ Chronicle, il est dit que les mycologues n’ont pu défi- nitivement expliquer comment était apparue si soudainement cette maladie avec son caractère épidémique. Cependant, l’auteur de l’article, se ralliant à l'opinion de M. Massee, ajoute que le Chrysanthème, dans son pays d’origine, n’est pas atta- qué, dit-on, par ce Champignon (1).

(1) L’auteur de cet article fait connaître que la maladie avait pu se mani- fester en Angleterre en 1895 : « Aussi loin qu’un souvenir peut être conservé, dit-il, des feuilles de Chrysanthème attaquées par le Champignon de la Rouille ont été pour la première fois soumises au Gardeners’ Chronicle, il y a trois ans ».

UREDO CHRYSANTHEMI, 8)

Or cette dernière assertion peut seulement reposer sur ce fait, que les Japonais n'auraient pas jusqu'à présent donné cet avis que le Chrysanthemum indicum présentait chez eux cette même maladie. Evidemment le bénéfice des relations commer- ciales ne permettrait pas aux Japonais de déprécier leur mar- chandise, et quant à savoir quelles sont les Urédinées japo- naises, il faut avouer qu'elles ne sont pas faciles à connaitre.

Seulement si les mycologues anglais n’ont pas été à même de donner une explication satisfaisante de l'apparition soudaine et de l'extension rapide de la maladie, il peut se faire que cela tienne à leur opinion même de l’attaque du Chrysanthème des Indes par le Puccinia Hieracit Mart. Cette attaque n'ayant eu lieu que dans de belles et nombreuses collections de Chrysanthè- mes, cultivées dans des jardins la présence des Chardons est fort douteuse, s'expliquerait au contraire toutnaturellement par l'introduction subite dans ces collections de pieds contaminés de variétés étrangères, car cette maladie, résultant d’une Uré- dinée spéciale au CArysanthemum indicum, trouvait toutes les facilités pour attaquer hâtivement cette plante qui, hospita- lisant d'ordinaire le parasite, était de plus disposée par une culture soignée et intensive à en permettre la rapide multipli- calion.

Pour revenir à la Puccinie signalée par M. MAssee, je suis obligé de dire que je n’ai pas encore pu réussir jusqu'ici, mal- oré de très nombreuses recherches à des époques successives du mois de Novembre et dans les premiers jours de Décembre, à constater la présence des téleutospores dans les pustules de l'Uredo. J'ai seulement trouvé, dans presque toutes les pus- tules des feuilles des Chrysanthèmes abrités ou en plein air que j'ai étudiées, un très petit nombre d'Urédospores bilocu- laires affectant jusqu'à un certain point la forme de Puccinies. Il est vrai de dire que celles qui paraissaient avoir atteint leur maturité étaient dépourvues de pédicelles. comme les autres Urédospores, et que d'ordinaire il n’était pas difficile de véri- fier que les deux cellules étaient échinulées, tandis que les deux loges des Puccinies sont lisses. Mais parfois ces échinules étaient presque imperceptibles. Pour faire cesser toute espèce de doute, j'en ai fait germer et j'ai obtenu, en quelques heures,

60 E. ROZE.

par une température de 15°, sur plusieurs d'entre elles, des émissions de petits tubes-germes qui, après vingt heures envi- ron, montraient des tubes-germes très allongés, parfaitement semblables à ceux des Urédospores uniloculaires.

s'agit done ici de deux spores géminées, dont chacune émet un ou deux tubes-germes de propagation. Leur nombre était minime dans mes préparations microscopiques.soit qu'elles fussent en voie de formation ou bien en maturité, d'ordinaire 3 ou 4, parfois 5 ou 6, rarement davantage. Ces Urédospores biloculaires m'ont paru tirer leur origine des spores d’abord piriformes ou à contour elliptique, par une sorte de retrait de l'enveloppe à l'intérieur suivi de l’apparition d’une membrane médiane de séparation qui constitue ainsi deux spores distinctes, superposées, ayant ensuite chacune leur exospore et leur en- dospore. Chacune de ces deux spores est assez souvent à peu près sphérique; mais j'en ai observé dont la supérieure était sphérique et l’inférieure conique, même coniques toutes les deux.

J'ai cru devoir signaler cette forme singulière d'Urédospores, que je ne vois pas citer par les auteurs qui se sont occupés de faire connaître tous les détails relatifs à l’organisation des Urédinées. Cette forme semblerait par suite devoir être propre à cet Uredo du Chrysanthème des Indes et pourrait servir à le caractériser.

Maintenant je dois ajouter que, d’après les renseignements qui m'ont été obligeamment donnés par MM. ParouirrrarD et Deracour, cette maladie du CArysanthemum indicum a été, comme en Angleterre, observée en France en 1897 et dans de belles collections. Si la forme Puccinia existe, il est toutefois assez heureux de constater que, dans beaucoup de jardins, les Chrysanthèmes soient jusqu'ici restés sains. La maladie n'a fait de progrès que dans les collections, et depuis 1897 elle ne paraît pas avoir pris une extension générale, comme celle qui résultait de l'invasion du Puccinia Malvacearum, d'autant que toutes les collections mêmes ne sont pas attaquées. J'attends que l'hiver me permette de continuer mes recherches au sujet de la Puc- cinie. Il est toutefois à remarquer que l'époque est déjà venue l’on commence à couper les tiges feuillées des Chrysan-

UREDO CHRYSANTHEMI. 87

thèmes dont les fleurs se détériorent. Si l’on détruit ainsi les feuilles couvertes de pustules d'Urédospores, avant la formation, dans ces pustules, des téleutospores, on serait conduit à se demander et quand celles-ci apparaîtront. J'espère néanmoins pouvoir me rendre compte, sur des pieds malades conservés exprès, de ce qui se passe en réalité avant la chute hivernale des feuilles.

Je terminerai en parlant ici d’une observation que j'ai tout récemment faite. Les Chrysanthèmes à grandes fleurs se culti- vent en pots. En Octobre, on voit sortir de la terre de ces pots de très jeunes rejetons, appelés drageons par les jardiniers, qui leur servent à multiplier par boutures la variété même dont le pied leur a donné naissance. Ces drageons sont déjà plus vigou- reux à la fin de Novembre, au moment du bouturage. Sile pied qui se trouve enraciné dans un pot a ses feuilles envahies par l'Uredo, il tombe naturellement des Urédospores sur ses reje- tons. Dans ma première Note, j'ai dit que je n'avais cependant pas observé de rejetons qui fussent attaqués. Mais il y a quel- ques jours, j'ai pu constater, sur les drageons de quatre de ces pieds de Chrysanthèmes, que leurs feuilles présentaient des pustules d'Urédospores. Cette constatation laisse croire que le parasite aurait ainsi la faculté de se perpétuer sous cette forme d'Uredo et pourrait parfaitement bien passer l'hiver sous les abris l’on conserve les boutures. Ceci me conduirait presque à supposer que la belle collection particulière, sur laquelle il m'a été permis de faire mes observations, et qui l’an dernier était saine, a pu être contaminée au printemps de 1899 par l’in- troduction de boutures de variétés nouvelles très peu visible- ment attaquées par l’Uredo, dont l'existence alors n’était pas connue du jardinier.

Le Puccinia Chrysanthemi, cause de la Rouille du Chrysanthemum indicum L.,

Par M. E. ROZE.

J'avais désigné, sous le nom d'Uredo Chrysanthemi, le pre- mier état de développement du parasite qui produit la Rouille du Chrysanthème des Indes. Les nouvelles recherches que j'ai faites dans le but d'observer les téleutospores de cette Urédinée ont confirmé mon opinion qu'il s'agissait bien d'une espèce nou- velle, non encore décrite, dont les caractères distinctifs ne per- mettent pas, comme le pensait M. Massee, de l'identifier avec le Puccinia Hieracii Mart., qui en diffère déjà à première vue, en ce que le Puccinia Hieracii présente à la fois des spermogonies, des Urédospores et des téleutospores, alors que le Puccinia Chrysanthemine développe pas de spermogonies.

Je rappelle ici en quelques mots que les urédospores de cette nouvelle espèce de Puccinia ont des formes très variables : elles sont ou sphériques, ou ovoïdes, ou ellipsoïdes, ou parfois même piriformes. et dans ce cas uniloculaires, ou bien plus rarement pucciniformes, c'est-à-dire biloculaires, caractère qui lui est spécial et qui n’a été signalé jusqu'ici chez aucune autre Uré- dinée. La membrane externe de toutes ces urédospores est colorée en brun rougeûtre : elle est plus ou moins finement échi- nulée et son contenu consiste en un liquide plasmatique tenant en suspension de petites gouttelettes d'huile et des granulations diverses, qui sont d'ordinaire incolores mélangées de rares petits granules d'un rouge brun.

Lors de leur apparition, ces urédospores sont portées par un assez court pédicelle et sont, comme ce dernier, transparentes : peu à peu, leur membrane échinulée se colore, d’abord faible- ment, puis plus fortement, pendant qu'elles grossissent et attei- onent leur volume normal, ce qui aboutit à l’épaississement de l’exospore, à la formation de l'endospore et à la constitution du plasma interne. Elles se détachent alors naturellement de leurs fragiles pédicelles, et il est très rare d'en rencontrer dans

PUCCINIA CHRYSANTHEMI. 09

les préparations microscopiques qui aient même conservé quel- ques débris de ces pédicelles. Il en est ainsi pour les urédos- pores uniloculaires comme pour les biloculaires, et celles-ci germent de la même facon que les premières, en quelques heures, en émettant un ou deux, ou trois tubes-germes qui s’al- longent assez rapidement, sans développer aucunes sporidies .

Avant de parler des téleutospores. je tiens à déclarer que je n'ai trouvé, sur toutes les feuilles attaquées que j'ai examinées, aucune pustule qui aurait produit ces téleutospores seules, de manière à constituer pour celles-ci des sores distincts (1). Je n’ai constaté la présence de téleutospores, et cela bien rarement, que dans les pustules d'urédospores, ce qui du reste est, comme on le sait par les observations et expériences de Turasxe et de DE Bary, le dernier terme de la vitalité productrice des sores à spores d'Uredo. J'ai fait cette constatation vers la fin de Décembre et dans les premiers jours de Janvier.

Mon examen a porté sur des pieds de Chrysanthèmes atteints de la Rouille, les uns restés en plein air, les autres conservés sous abris vitrés. Les pieds restés en plein air (2) avaient sup- porté durant plusieurs jours un froid de 10° à 13°, puis s'étaient trouvés exposés à une humidité continuelle. Presque toutes les feuilles, par suite des effets du gel et du dégel, étaient mortifiées : il n'y restait plus que des traces des pustules de la Rouille. Seules, quelques feuilles du sommet des tiges étaient encore vertes et présentaient de petites pustules flétries et jaunies. Or toutes les urédospores que j'ai pu en obtenir étaient dans un triste état : l'humidité de l’air avait favorisé le dévelop- pement de filaments mycéliens incolores d’une Mucédinée qui les avaient envahies, et je discernais de petites conidies hyalines qui restaient encore fixées sur quelques-unes d’entre elles. Ces

(D) Ceci peut s'expliquer par ce fait que les Chrysanthèmes n’avaient pas été attaqués à l’origine par les sporidies des téleutospores, mais seulement par des urédospores.

(2) En réalité la contamination en plein air par les urédospores est assez restreinte. Ces pieds, qui avaient été attaqués, n'étaient plantés dans le même jardin qu’à 5 ou 6 mètres de ceux de la collection atteinte de la Rouille, et leur contamination avait pu s’effectuer aisément en raison de leur rappro- chement. Mais d’autres pieds, éloignés de la collection d'une vingtaine de mètres, étaient restés sains.

90 E. ROZE.

conidies avaient émis un filament très ténu qui, ayant perforé la membrane de la plupart des urédospores, y avait pénétré et en avait absorbé le contenu. Il en résultait que ces urédospores ne présentaient plus alors qu'une membrane vide, ce qui les laissait voir, dans l’eau des préparations microscopiques, comme étant remplies par une bulle d'air. Toutes celles que j'ai examinées se trouvant dans cet état, sans être associées à aucune téleutos- pore, je crois pouvoir en conclure que le parasite ne peut aucu- nement se conserver dans ces conditions, et qu'il n’y a pas lieu de craindre que la Rouille du Chrysanthemum indicum puisse se maintenir ou se propager d'un année à l'autre sur les pieds des Chrysanthèmes plantés en plein air.

Il n'en est pas tout à fait de même sur les Chrysanthèmes atteints de la Rouille et conservés sous des abris vitrés, bien que encore le parasite trouve difficilement les conditions né- cessaires au développement de ses téleutospores. En effet, dans les très nombreuses pustules d'urédospores que j'ai successive- ment examinées, je n'ai pu observer, dans quelques rares et larges pustules, et uniquement. qu'une seule téleutospore, très peu souvent deux, et cette constatation se fit avec cela d’une façon assez singulière. La première fois, c'était un Uromyces, la deuxième fois une Puccinie, la troisième fois un Uromyces, d’une forme autre que la première, la quatrième fois deux Puc- cinies, puis deux Üromyces, et ainsi, dans le plus grand nombre des cas, tantôtun Uromyces, tantôt une Puccinie. Ces téleutos- pores étaient parfaitement constituées et présentaient toutes une membrane lisse, épaisse, plus fortement colorée que celle des urédospores, avec un assez long pédicelle hyalin qui ne s’en laissait pas détacher facilement. Cette production de téléutos- pores dimorphes me paraît être caractéristique de l'espèce, sur- tout jointe à celle d’urédospores biloculaires, et je crois, par suite, qu'il s’agit bien ici d'une Urédinée étrangère qui ne se comporte pas comme les nôtres, chez lesquelles ces divers organes de reproduction n'ont pas été observés simultanément, et notamment chez le Puccinia Hieracii Mart.

Je dois dire toutefois que l'on a signalé des Puccinia qui offrent aussi une production concomitante de Puccinies et d'Uromyces. C'est le cas, par exemple, du Puccinia Sonchi

PUCCINIA CHRYSANTHEMIT. 91

que Turasxe a décrit, et des Puccinia obscura, Scirpr, Convol- euli, Porri, cités à ce propos par M. Prowrieur, qui appelle mésospores ces spores à forme d'Uromyres, mélangées avec les spores biloculaires normales. Il est vrai qu'il convient de faire remarquer ici, et ce point est important, que cette produe- tion concomitante de téleutospores uniloculaires et biloculaires a lieu dans d’autres conditions que celles se présentent les téleutospores dimorphes du Puccinia Chrysanthemi, car les cinq espèces de Puccinia désignées ci-dessus sont décrites comme développant leurs téleutospores dans des sores distincts de ceux des urédospores.

Toujours est-il que cette nouvelle espèce d'Urédinée offre ceci de remarquable qu'il y a chez elle une relation tres étroite entre les formes diverses de ses urédospores et de ses téleutos- pores. On retrouve. en effet, dans ces dernières les phases mor- phologiques des premières, et cette similitude peut jusqu'à un certain point nous faire présumer que les téleutospores ne sont en réalité que des urédospores constituées de façon à se main- tenir dans une vie latente jusqu'à l’époque de la reprise de vita- lité du parasite.

Le 16 Janvier, je m'aperçus que les pieds de Chrysanthèmes à feuilles atteintes de la Rouille qui m'avaient été obligeam- ment conservés à part, dans une serre froide, étaient en assez mauvais état. Les feuilles noircissaient, se desséchaient, se crispaient. Je constatai alors que les pustules d’urédospores étaient ou arrètées dans leur développement, ou assez souvent envahies par des mycéliums stériles de Mucédinées. Or ce dernier examen me révéla qu'il n’y avait pas eu formation de téleutospores en plus grand nombre qu’au commencement de Janvier. Le nombre des urédospores biloculaires avait seule- ment quelque peu augmenté, et lorsqu'il ne se trouvait pas de téleutospores dans les pustules, j'y constatais néanmoins la présence d’urédospores uniloculaires ou biloculaires encore jeunes et hyalines, et par suite en voie de nouvelle formation.

Si maintenant je faisais d’un côté le total des téleutospores à forme d'Uromyces que j'ai observées, et de l’autre celui des Puccinies, j'arrive à ce résultat assez particulier que le nombre des formes d'Uromyees dépasse sensiblement celui des Pucci-

92 E. ROZE.

nies. Je ne crois pas devoir insister sur ce résultat, qui pourrait être attribué au hasard des recherches; mais cela ne nous apprend pas moins quelle singulière variabilité dans la forme des téleutospores se manifeste dans cette Urédinée.

Quoi qu'il en soit, la rareté de cette production de téleutos- pores peut laisser supposer que la force d'expansion du Puccinia Chrysanthemi est toute concentrée dans la formation des uré- dospores qui peuvent suflire à sa conservation. En tous cas, il n'y a gucre à craindre de voir ce Puccinia Chrysanthemi s’im- planter définitivement dans les cultures de Chrysanthèmes, sur- tout si l’on prend soin : de détruire toutes leurs feuilles atta- quées avant la fin de l’année: de ne pas se servir, pour bou- tures, de drageons qui présenteraient des püustules d’urédos- pores. Ces précautions prises, on ne voit pas bien, en effet, comment le parasite pourrait se maintenir dans les collections, d'autant qu'il ne peut se conserver en plein air et qu'il n’y a nul lement à redouter des attaques provenant de notre Puccinia Iieracii, avec lequel le Puccinia Chrysanthemi n'a certaine- ment aucun rapport systématique ou biologique.

Je résume en ces termes la diagnose de cette nouvelle espèce d'Urédinée.

PucciniA CHRYSANTHEMI NOV. Sp. [Puccinia Hieracii {(Mart.) Massee|.

Uredosporis in pulvillis hypophyllis vel raro epiphyllis, rubro- fuscis, plus minusve echinulatis, maturis apodibus : unilocu- laribus tuncque sphericis, ovatis, ellipticis, piriformibus; rarius bilocularibus vel pucciniformibus. ‘Estate aperto cœlo, frigido tempore in hibernaculis.

Teleutosporis Lardissimis rarissimisque in Uredinis sortis, fuscorubris, lævibus, pediculis achrois : 1°unilocularibus, forma Uromycetum, tuncque ovatis, ellipticis vel piriformibus ; bilocularibus, forma Pucciniarum. In hibernaculis, extremo Decembre et mense Januario.

In Chrysanthemo indico L. Forte ab origine japonica.

PUCCINIA CHRYSANTHEMI. 93

Urépospores de diverses formes : A, B, C, D, Urédospores uniloculaires et alors sphériques, ellipsoïdes, ovoïdes, piriformes ; E. F. Urédospores biloculaires ou puccini.ormes ; H, Germination d’une urédospore unilo- culaire ; J, Germination d’une Urédospore biloculaire ; G, Formation d'une urédospore biloculaire (Grossissement —).

20 TÉLEUTOSPORES de diverses formes : À, B, C, D, Téleulospores unilocu- laires ou de forme Uromyces ; E, F, G. Téleutospores biloculaires ou de ES k 0 forme Puccinia. (Grossissement =).

E. ROZ, del.

Cas d'empoisonnement par des Chanterelles ou Gyroles,

par Mlle BELÈZE.

Vers le milieu du mois d'août 1899, le domestique d'une de mes amies, ayant ramassé des Champignons qu'il croyait être des Chanterelles (plus connus dans les environs sous le nom impropre de Gyroles,, les mangea à son diner. Vers deux heures du matin, il fut pris de tous les symptômes d'un violent empoisonnement. Le médecin, demandé vivement, le trouva très sérieusement intoxiqué. Et ce ne fut qu'après plusieurs heures de soins énergiques, que cet homme fut hors de danger. Les champignons qu'il avait ingérés, d'après ce que j'ai vu et pu déterminer, étaient des Chanterelles orangées (Cantharellus aurantiacus WNulf.), qu'il aura pris pour des Chanterelles comestibles (Cantharellus cibarius Fr..

En vous signalant cet exemple d'empoisonnement, je pense qu'il pourrait être utile de le publier dans le Bulletin, de manière à mettre en garde contre la prétendue inocuité de toutes les Chanterelles,les chanterelles orangées étant signalées seulement comme suspectes par quelques auteurs, et consi- dérées, dans la région de Rambouillet, comme parfaitement inoffensives. |

Note sur deux espèces de Tricholoma,

par M. B. HUYOT.

Quelques hésitations s'étant produites, parmi les mycolo- gues, sur la réalité des caractères qui distinguent le Tricholoma personalum, ainsi que sa variété sæpum, du 1. nudum, nous avons cru utile d'apporter, dans la question, le résultat de notre expérience déjà ancienne sur ce point.

Le 7. personaltum type a le pied et les lamelles bleus, sa variété sæpum a seulement le pied bleu, plus ou moins incarnat, mais, sur le pied de l’un et de l’autre, cette couleur est simple- ment donnée par des petites squamules furfuracées, très faciles à enlever par un léger grattage sous lequel apparaît la chair pâle ou grisàtre, tandis que, dans le 7. zudum, dont le pied est d’aillears plutôt soyeux qu'écailleux, la chair est uniformé- ment bleue dans toute son épaisseur.

Nous n'avons jamais trouvé d'exception à cette remarque qui, par suite, parait devoir ètre érigée en règle constante, susceptible, comme telle, d'apporter, dans la détermination de ces espèces, une grande facilité de vérification.

Qu'est-ce que le Microsporum Audouini GRUEY ?

Par M. Paul VUILLEMIN.

IE

Le genre Wicrosporum a été créé par GruBY pour un para- site du cuir chevelu, qu'il nomma A7. Audouini. Quel est le champignon ainsi désigné par Grusy? Quels sontles caractères du genre Microsporum ? Cette double question, si simple en apparence, à reçu des réponses contradictoires.

Marassez a cru retrouver le champignon de Grusy dans des corps sphériques ou ovoïdes, isolés des plaques de pelade. SABOURAUD Croit au contraire que la description de Grugy s’ap- plique à un champignon filamenteux qui produit une tondante rebelle.

J'ai déjà entretenu incidemment la Société mycologique de ce sujet (1). Je ne m'occupais, il est vrai, ni des teignes, ni de la pelade, ni des parasites recueillis dans ces affections ; je décri- vais un parasite observé dans un pilyriasis simple. Comme ce parasite présentait les caractères génériques assignés par Mazassez au Microsporum Audouini, tout en appartenant à une espèce distincte (je l’ai rattaché au Microsporum vulgare), j'ai examiner les raisons pour lesquelles MarAssez appli- quait le nom eréé par Grü8y à un champignon dépourvu de filaments. Je me suis rangé alors à l'opinion de Marassez, parce qu'aucune description de dermatophyte, y compris celle de SABOURAUD, ne se rapprochait davantage de la description de Grugy. N'ayant vu niles préparations de Grusy, ni celles de Mazassez, ni celles de Sasouraup, je ne pouvais me faire une opinion sur cette question historique qu'en comparant les textes.

Un élève de Sasouraup, M. Bonix (2), apprécie mes conclu-

(1) P. VuILLEMIN. -— Structure et affinités des Microsporum (Bulletin de la Soc. myc. de France, T. XI, 2e fasc., p. 94, 1895).

(2) E. Bonin.—- Les teignes tondantes du cheval (Thèse de Médecine, Paris, 1896).

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 97

sions en ces termes : « M. Vurzcemix part de cette série d'idées « fausses : que l’on connaît le parasite de la pelade, que c’est « la spore de Marassez, que la spore de Marassez qui a 64 de « diamètre est la spore du Hrcrosporum Audouini de GRüBY « qui en a 2, que les branches et les tiges du HMicrosporum « Audouini de Grusy, décrites avec leur double contour, la « dimension de leurs cellules, le degré de leur angles de bifur- « cation et bien d’autres détails encore, ne sont que des illu- « sions d'optique ».

M. Bonix, qui parle si légèrement d'idées fausses, a cité trois auteurs dans ces quelques lignes et il à réussi à imputer à chacun d’eux des idées qu'ils n’ont ni exprimées, ni laissé soupçonner. Je n'ai nulle envie de défendre les idées fausses que l’auteur me prète si généreusement ; au reste il ne s’agit pas d'idées, mais de faits. Je me bornerai à relever quelques erreurs matérielles dans le texte de Bopix.

Bonix affirme que, selon moi, le parasite de la pelade était connu. Or j'ai dit que Marassez, Courrkces, ErcHorsr avaient vu un parasite dans la pelade, que des auteurs plus récents l’avaient retrouvé « tout en faisant parfois des réserves sur le rôle étiolozique qu'il convient de lui attribuer.» Je n'avais aucun motif de prendre parti dans le débat; toutelois la remarque précédente, terminant mon exposé, montrait assez que je ne me portais pas garant du rôle pathogène du champignon de Marassez.

Je n'ai pas plus de raison de garantir le rôle que Sasouraup a, depuis, attribué à un organisme aussi banal, dans la produc- tion de la pelade. Le Microbacille de SaBouraup est même en train de déposséder le champignon de Marassez du « rôle actif » que Bonix lui assignait « dans la séborrhée vulgaire ». Je ne songe nullement à prendre sa défense, car je tiens à rester sur le terrain mycologique.

La spore de MaLasseza 6u, d’après Bonix.Or dans la note même citée par Bonix, Maïassez parle de spores sphériques de 4-5 y, en outre de spores de 2x parfois avec bourgeon et de spores très petites, rondes. Bonix affirme plus loin « que la spore de Marassez est une arthrospore d'un Bacille ». Je ne Saisis pas,

7

98 PAUL VUILLEMIN.

je l'avoue, le moindre rapportentre les sphères appendiculées décrites par Marassez, et des Bacilles : je ne saisis pas davan- tage le mode de formation des arthrospores de ces Bacilles. Je passe sur l’étrangeté d’une spore de Bactérie atteignant 6x. On souhaiterait de détails plus précis à l'appui de découvertes aussi extraordinaires.

Bonix, dans le passage précité, assigne 22 aux SpOAELSS de

1

Ge tandis que Gru8y dit: « Leur diamètre est de à

D de millimètre. Les sporules ovales sont un peu plus gran- 3) 4

des; elles ont der à == no Sur ea Lo de millimètre ». Et il pa- rait évident à l’auteur que je ne connais pas le texte de Grusx !

J'ai lu ce texte: je l'ai relu après les stupéfiants démentis opposés par Bonix à des citations littérales. Je n'y ai retrouvé ni le double contour, ni la dimension des cellules. car il n’y est même pas question de séparation des filaments en cellules. Quant aux autres détails que Bonix ne se soucie pas d'exposer, c'est que « les tiges ont une forme ondulée:; elles suivent la di- rection des fibres des cheveux ; elles sont transparentes... Dans leur intérieur elles ne contiennent point de molécules ». Ce sont précisément ces caractères négatifs, l'absence d'un double contour à la membrane et d’un contenu distinct. ainsi que leur direction, qui ont suggéré à Marassez l'idée d'une confusion, d’une illusion d'optique. J'ai reproduit l'opinion de Marassez, après BaïzLox, DE LanEssax et bien d’autres, en ci- tant mon auteur, et je me demande pourquoi Bopix m'en attri- bue la paternité.

Malgré l'autorité de Marassez et la valeur de ses arguments. j'ai dit qu'on peut et non qu'on doit considérer son parasite comme le vrai Microsporum Audouini. J'entendais par que le nom était tombé en désuétude, puisqu'on avait vainement cherché un champignon répondant à la diagnose initiale de Grugy. Parmi ceux qu'on en avait rapprochés, il y avait celui de Marassez et celui de Sasouraup. J'ai indiqué les différences capitales qui séparent non pas le champignon de Grusy de celui de SaAsourAUD, puisque je n'ai vu ni l’un ni l’autre, mais leurs descriptions. Or, d’après les textes, je le répète, « il n'existe pas un seul caractère commun aux parasites de GruBy et de SasourAup ». Le parallèle que j'ai fait dans la note citée

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 99

est conforme aux textes; le contraste est done frappant aujour- d'hui comme alors.

Mais, d'après Bonin, j'étais insuffisamment informé. Si j'avais cité textuellement Sasouraup, je n'avais pas choisi le texte définitif. Effectivement Sasouraup avait apporté quelques changements à ses descriptions dans un ouvrage publié en 1895 (1). Ce volume avait-il paru avant ma note communiquée à la Société mycologique dans la séance du 7 mars 1895? Je l'ignore. En tout cas, je ne l'avais pas lu; mais il ne contient rien qui puisse modifier mon opinion.

En ce qui concerne la situation des filaments, SABourAUD dit: « Nous verrons dans lPintérieur du cheveu de minces fila- ments parallèles à double paroi, serrés les uns contrée les au- tres. {ls occupent le centre du cheveu et suivent sa direction.» Grugy disait: « Les branches prennent naissance dans le tissu des cheveux et constituent la couche interne de la gaine, tandis que les sporules forment la couche externe »; plus haut il a

spécifié que « la gaine est autour de chaque cheveu » ; à la fin

il répète : « le tissu du poil est altéré par la quantité de Wicros- porum Audouini qui se fixe à sa surface.» Le centre du che- veu n'est pas la gaine qui entoure le cheveu lors mème que les branches sont enfoncées dans le tissu du cheveu.

Grugy dit d'autre part: « les tiges et les branches sont, du reste, du même diamètre ». SABouRAUD au contraire : « De ces tiges mycéliennes sortent de fins rameaux, ramifiés à linfini.» D'ailleurs, sur la finesse des rameaux, Boni est encore plus explicite.

SABOURAUD se Corrige sur la dimension des spores qui. en 1895 « varient de dimensions entre 1, 2, 3 et même 4y de diametre en tous sens ». Mais Bonix n'a pas suivi cette évolution: il continue à opposer les spores de 2x de Gruby aux spores de 6x de Marassez. En 1897 avec Army (2), en 1898 (3) il répète que les sporules ont un diamètre de 2-34. Est-

(1) SABOURAUD. Diagnostic et traitement de la pelade et des teignes de l’enfant, Paris, 1895. (2) Bopin et ALMY. Le Microsporum du chien (Recueil de méd. vétér.,

15 mars 1897). (3) Bopix. Le Microsporum du cheval (Archives de parasitologie, 1, 1898). Ù

106 PAUL VUILLEMIN.

il done en droit de me reprocher de ne pas tenir compte des derniers textes de son maitre ?

D'ailleurs si, pour les dimensions des spores, SaBourAUD s’écarte de Bopix pour se rapprocher de Grusy, leur forme lui semble toujours ronde et polyédrique par compression récipro- que. Les sporules ovales de Grugy, ayant 2-5 : 4-8 lui ont en- core échappé.

Bopix n'ajoute rien aux descriptions de Grusy et de Sasou- RAUD, qu'il trouve identiques. Toutefois, il les complète par des schémas exposant, sous une forme frappante, les caractères que l’on ne peut reproduire d’après nature. L’axe d’un cheveu nous montre un faisceau de filaments en zig zag, rappelant mal les tiges ondulées de Grugy; il en part d'innombrables fils aboutis- sant à la surface et portant les spores extérieures. Bopix insiste sur ce dernier point, c'est sa découverte personnelle et il en fait ressortir l’intérèt.

« De cette étude au microscope du Wicrosporum Audouini

au niveau du poil, il ressort un fait d’une importance majeure :

et sur lequel personne n’a jusqu'ici attiré l'attention.

« Contrairement à tout ce que l’on observe pour tous les autres cryptogames parasites de l'homme, le Microsporum Audouini se montre, dans sa vie parasitaire, à l’état de mucé- dinée complète, possédant une charpente de mycéliums adultes, non divisés en spores mycekennes, et dont partent des rameaux différenciés, chargés à leur extrémité de spores à double con- tour, de beaucoup plus volumineuses que les rameaux qui les supportent.

« Or on sait que, dans aucune mycose, actuellement connue, on ne voit le parasite émettre de telles formes de fructification ; tout au contraire on le voit se reproduire seulement par frag- mentation du mycélium, c'est-à-dire par une sorte de bouture et cette spore mycélienne est le seul organe de reproduction auquel la vie souffrante du parasite lui permette d'atteindre.

« Le Microsporum Audouini échappe seul à cette loi ».

Cependant, à la suite de la lecture d’une note de C. Fox et BLaxaLz (1), l'opinion de Boni a fait une volte-face aussi com-

(1) C. Fox et Braxarr. British Journal of Dermat. VIIT.

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 101

plète qu'on puisse l’imaginer. I dit en effet (1. c. 1898, p. 391) : « On peut donc dire aujourd'hui, que le mode de sporulation des Microsporum. dans leur vie parasitaire, ne diffère pas essentiellement de celui des Trichophyton et qu'il se réduit en somme à la division du mycélium en courts segments sporu- laires par de petites cloisons transversales ».

L'auteur néglige de nous renseigner sur le sort des rameaux différenciés, des spores de beaucoup plus volumineuses que les rameaux qui les supportent, des fils délicats qui partent du faisceau central dans le fameux schéma; il ne nous dit pas ce qu'il pense aujourd’hui de l'importance majeure du fait qu'il a mis en lumière; il ne nous explique pas comment les tiges my- céliennes et les rameaux qui n'étaient pas facilement visibles, qui ne pouvaient être mis en évidence qu’en écrasant complète- ment le cheveu, bourrent entièrement le poil et rompent sous le cuticule après en avoir envahi tout le tissu, comment les fila- ments logés dans la profondeur se désagrègent en articles formant une gaine à la surface.

Et maintenant il est clair que les divergences qui séparent les descriptions de SasourauD de celles de Grugy s’effacent devant les contradictions que l’on peut relever entre les textes successifs de Bopix.

Ni Sasouraup, ni Bonix n'ont donné une description assez nette pour nous apprendre s'ils ont rencontré dans les tondantes rebelles de l'enfant l'espèce décrite par Gru8y sous le nom de Microsporum Audouini. Marrucnor et Dassonvizze (1) s’en rapportent purement et simplement à l'opinion régnante : « Le Microsporum Audouini a des spores de faibles dimensions (3) qui, dans la lésion, se montraient disposées en mosaïque et jamais organisées en filaments comme le seraient des spores mycéliennes ». Ils ne reviennent pas sur ce point dans une note spécialement consacrée aux affinités du Microsporum Audouini (2).

Les très intéressants résultats des cultures de SasourAup», de

(1) MATRUCHOT et DASSONVILLE.-— Recherches expérimentates sur l’herpès du cheval (Association française pour l’Avanc. des sciences. Congrès de Nantes, 1898).

(2) MarruCHOT et DASSONVILLE.— Sur les affinités des Microsporum (Comp- tes-rendus de l’ Acad. des sciences, 10 juillet 1899).

102 PAUL VUILLEMIN.

Bonix, de Marrucnor et DassonviLLe ne pouvaient fournir au- cun document pour trancher cette question préliminaire, puis- que GruBy n'a pas eu recours à ce précieux moyen d’amplifier et de multiplier les caractères des espèces parasites. Le champignon de GruBy ne peut être retrouvé qu'au moyen des procédés d'observation employés par le créateur du genre Microsporum.

De nouvelles recherches s'imposaient donc pour apprendre si l'espèce de Grusy est définitivement perdue et si, à défaut d'identité, les plus grandes probabilités restent en faveur de l'opinion de Marassez. ou bien si l’opinion de Sasouraup est appuyée sur des observations qu'il n’a pas décrites avec une précision suffisante.

L'habitat du parasite fournit une précieuse indication. Pour Grugy, le champignon forme: d’une part, une poussière blan- che qui couvre les plaques arrondies caractéristiques du porrigo decalvans, d'autre part, une gaine continue qui accompagne les cheveux depuis leur sortie de la peau jusqu'à une distance de 1 à 3 millimètres. Marassez a bien constaté l'existence de son parasite sur les pellicules que l’on obtient en raclant légè- rement le cuir chevelu au niveau des plaques de pelade, mais il ne le trouve qu'accidentellement à la surface des cheveux. La gaine cryptogamique entourant le cheveu n'a pas été retrouvée dans la pelade.

Peu de temps après la publication de GruBy, CAZENAVE avait remarqué que les courtes observations cliniques de ce perspi- cace observateur, en dépit du titre de sa note « Sur le porrigo decalvans », se rapportaient non pas à la pelade, mais à une tondante. Mais les mycologues ne songèrent point à porter leurs recherches dans cette direction, parce que GruBy avait décrit comme agent de la tondante un parasite différent du Wicrospo- rum, le Trichophyton tonsurans.

Cependant la notion de la pluralité des teignes se fit jour peu à peu. Déjà, en 1887, Scaürz (1) avait décrit une trichophytie simulant la pelade et dont le parasite est plus difficile à décou- vrir que le Trichophyton vulgaire. Sabouraud a puissamment contribué à démontrer la multiplicité des trichophyties : 11 était

(4) Scuürz. Ætiologie und Symptomatologie der Alopecia areata, 1887,

se,

MICROSPORUM AUDOUINT GRUBY. 103

donc naturellement porté à reprendre l'opinion de CazeNAve et à chercher le Microsporum Audouini parmi les formes variées de Trichophyton qu'il avait séparées. Il l’identifia avec le Tri- chophyton microsporum isolé d’une tondante rebelle delenfant. Mais sa description semblait incompatible avec celle de Grusy et l'appui que Bopix venait apporter à cette opinion n'était pas de nature à lui donner du crédit. Je crois pourtant que Sasou- RAUD à porté la question sur son véritable terrain, car j'ai observé un cas de tondante rebelle présentant les caractères extérieurs décrits par SABOURAUD, avec un parasite répondant exactement à la description de Grusy.

Il

Le sujet qui m'a fourni ce parasite avait été soumis à mon examen, à la fin de 1898, par mon collègue, le D' HausHALTER ; c'était une fillette de neuf ans, traitée sans succès depuis vingt mois pour une teigne tondante (1). La tête présentait plusieurs plaques arrondies ou irrégulières couvertes d'écailles grisâtres dont émergeaient quelques cheveux émaciés, parfois entourés à la base d’une gaine de la couleur des écailles.

Il existe aussi des cheveux complètement nets dans la partie libre, mais dont la racine est entièrement tapissée d’une gaïne cryptogamique. Comme cette disposition du parasite n'a été décrite dans aucune teigne, je crois utile, pour donner plus de netteté à la description, de prendre un exemple particulier.

À l’épilation, le cheveu est venu avec une racine longue de 2023, brisée irrégulièrement un peu au-dessus du bulbe. La gaine externe de la racine est restée dans le follicule, sauf la partie supérieure qui adhère fortement au poil au niveau de l'orifice, comme la garde d’un fleuret. Toute la portion du poil qui dépasse cet anneau est parfaitement saine. La racine arra- chée était revêtue de sa gaine interne ; mais celle-ci est très friable : elle se détache par lambeaux dans la préparation.

Le champignon forme une couche continue entre la gaine interne et la surface de la racine. Dans les points la gaine

(1) Depuis cette époque, l'enfant est sortie de l'hôpital, guérie par l'emploi de l’huile de croton et de la teinture d’iode.

104 PAUL VUILLEMIN.

est décollée, l'enduit cryptogamique reste ininterrompu sur la surface du poil, tout en tapissant la face interne des lam- beaux détachés. Cela prouve bien que la couche de champi- gnons est formée de plusieurs épaisseurs de cellules, comme dans le cas de GruBy. Certains lambeaux sont formés des deux couches de la gaïne interne, et alors les globules du champi- gnon adhèrent à la couche de Huxley; d’autres sont formés uniquement de cellules de la couche de Henle : ils sont. égale- ment tapissés de champignon. On peut en conclure que la couche de Huxley a été partiellement détruite par le parasite. L'épidermicule du poil a également disparu dans toutes les parties du poil tapissées par la gaïne cryptogamique. La face extérieure de la gaine interne de la racine est, en tout cas, exempte de champignon : celui-ci ne traverse pas la couche de Henle. Dans ce cas comme dans ceux le poil est entouré de champignons dans la portion émergente, le parasite est formé en majeure partie d'éléments courts, les filaments n'occupant que la partie profonde, appliquée au poil.

Il résulte de cette description que le parasite peut fort bien s'attaquer d’abord à la portion intrafolliculaire du poil et se développer complètement sans apparaître au dehors.

Les caractères du champignon sont les mêmes dans les parties qui tapissent le poil au-dessus de l’orifice folliculaire et dans celles qui enveloppent la racine.

Le champignon se compose d'éléments longs ou filaments et d'éléments courts ou articles. Les filaments sont sinueux, rameux et changent souvent de direction ; en certains points, les rameaux courts et entortillés forment des sortes de pelotons. Je n'ai pas pu suivre un filament sur une grande étendue, ni distinguer de cloison, si'ce n’est aux extrémités en voie de désagrégation. Les rameaux, comme les filaments principaux, mesurent 2 y à 2 4 75 de diamètre. Je n’ai pas réussi à en dis- tinguer dans l'intérieur des cheveux. Ceux que je viens de décrire sont appliqués à la surface de l'écorce dépouillée d’épi- dermicule et corrodée; quelques-uns sont comme incrustés dans le tissu superficiel sans être pourtant recouverts par les cel- lules de l'écorce. N'est-ce point ce que GruBY exprimait en ces termes, «Les branches prennent naissance dans le tissu

DR 7"

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 105

des cheveux el constituent la couche interne de la gaïne »? Je n'ai pas de raison de nier que les filaments puissent s’enfoncer plus profondément ; mais je n'ai pas réussi à le vérifier.

Les éléments courts sont représentés par des sphères de 2 x à 4 & 75 de diamètre, par des corps ovales ou elliptiques de 2 y à 3 y » d'épaisseur sur une longueur atteignant 6 p. Ces formes longues sont plus fréquentes dans la profondeur de la gaine : elles relient les formes sphériques aux rameaux courts des filaments. On rencontre aussi des articles en forme de bis- cuit avec une cloison au niveau de l’étranglement.

Il existe un troisième type d'éléments courts. Je veux parler de fragments ayant les dimensions des précédents, mais coupés plus carrément, coudés, parfois aussi émettant une courte expansion latérale. Ces dernières formes rappellent, à la dimension près, les articles noueux souvent décrits dans le favus ; elles représentent, évidemment, le produit immédiat de la désagrégation des filaments.

La présence d’une cloison, en un point étranglé, sur des segments courts montre comment les fragments déjà détachés se morcellent pour devenir égaux en longueur et en largeur. Aussitôt isolés, ils s'arrondissent ; ainsi les sphères procèdent des tronçons de cylindres. Les articles peuvent grandir après leur isolement et donner des sphères ou des ovoïdes plus larges que les filaments ; je n’en-ai pas vu de plus étroits.

Donc, malgré leur disposition en mosaïque, les éléments courts de ce champignon ont la même origine que les files d'articles des 7richophyton; ils en diffèrent en ce qu'ils pro- viennent de filaments plus sinueux et qu'ils se désagrègent très rapidement. [ls ont les mèmes titres à la qualification de spores mycéliennes. Toutelois il me semble préférable d'abandonner dans tous les cas cette expression équivoque et de réserver Île nom de spores aux organes reproducteurs mieux définis qui manquent dans la vie parasitaire de cette espèce.

III

Notre description répond exactement à celle de Grury. Le champignon forme une gaïne autour du poil; les filaments

106 PAUL VUILLEMIN.

occupent la couche profonde de la gaine: d'un côté, ils s'in- crustent dans le tissu corrodé du poil, de l’autre ils envoient des prolongements vers l'extérieur.

Les filaments sinueux et leurs ramifications enlacées donnent. en se désagrégeant, les éléments courts, dont la disposition suivant des lignes ondulées est bientôt masquée par leur désagrégation et l'arrondissement de leur contour. Ces articles arrondis sont les sporules de Grusy, sphériques ovales, de dimensions variables.

Les éléments noueux n'ont pas été mentionnés dans les des- criplions antérieures ; mais ils sont relativement rares et ne persistent peut-être pas longtemps à cet état: il est possible, en effet, que, comme les autres, ils se subdivisent et qu'ils arron- dissent leur contour. D'ailleurs, on ne distingue bien leurs expansions que sur les exemplaires dissociés ; on conçoit donc aisément qu'ils passent inapercçus.

La gaine est formée de plusieurs épaisseurs de filaments et d'articles, comme Grugy l’a parfaitement indiqué.

Par conséquent, il existe un champignon conforme à la diagnose primitive du Microsporum Audoutini, logé sur les cheveux et sur des écailles grisätres, comme GruBy lavait annoncé. On ne le trouve pas dans le porrigo decalvans. mais dans une teigne tondante répondant, selon la remarque de CAze- NAVE, à la description de GruBy.

On doit abandonner définitivement l'opinion de Marassez, que j'avais moi-mème adoptée. Le nom de Wicrosporum ne saurait être appliqué à une espèce que l’on trouve sur les pla- ques de pelade et qui ne diffère probablement pas des sapro- phytes répandus sur la peau saine. Le parasite de Marassez rentre dans le genre Cercosphæra de R. BLraxcuarp, ainsi que l'espèce que j'avais assimilée au Microsporum pul- gare. C'est au genre Cercosphæra que s'appliquent mes remarques antérieures sur la structure et les aflinités des Microsporum.

Il nous reste à examiner si le parasite décrit par SaBourauD sous le nom de Wicrosporum Audouint est bien l'espèce de Grusy. Le champignon étudié dans son milieu naturel sur le cheveu a élé, de la part de cet observateur el surtout de son

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 107

élève Bonix, l’objet de descriptions trop approximatives et trop contradictoires pour nous renseigner à cet égard. IT fallait tourner la difficulté. Grâce aux cultures pures, SaBourAUD nous a signalé des caractères beaucoup plus variés que ceux qui res- sortent de l'examen direct, et parfois assez apparents pour être reproduits d’une façon reconnaissable par la photographie.

Ayant retrouvé le champignon de Gruby, par le procédé de Grugy, je l'ai cultivé dans les mêmes conditions que Sasouraup. Sur divers milieux, mes cultures ont présenté une frappante analogie, dans leur aspect extérieur et dans leur mode de crots- sance, avec les figures de l’atlas de Sasouraun.

Les caractères microscopiques des cultures répondent aussi, sur divers points, aux descriptions de Sasouraup, de Boni, de Marrucnor et Dassonvizze. J'ai retrouvé les articles renflés sous les cloisons, les filaments flagelliformes à extrémité héli- coïde, les rameaux courts et caducs comparés aux Ac/adium . J'ai vu également des formes d’enkystement du protoplasme (chlamydospores et prétendues endoconidies). Je suis moins fixé sur l'existence des filaments pectinés. Sous ce nom, SaBou- RAUD, Bopix., Marrucnor et Dassonvizze ont donné des des- criptions si différentes, que je croirais volontiers qu'ils n'avaient pas en vue le même organe. Je n'oserais leur identifier, ni les rameaux dentelés des cultures mal nourries, ni les filaments comparés aux Ac/adium, qui portent parfois des rameaux spo- rifères unilatéraux.

En somme nous ne trouvons, ni dans les descriptions anté- rieures, ni dans mes propres préparations, aucun organe ayant une valeur spécifique. Mais nous avons un ensemble de carac- tères communs qui, rapprochés de l'aspect clinique de laffec- tion, paraîtra suflisant pour nous faire admettre que le cham- pignon de SasourAuD appartient au même genre que le cham- pignon de GruBY.

Je suis porté à croire que c'est bien la mème espèce el que l’analogie clinique a bien inspiré Sasouraup. Toutefois, je ne puis trancher la question tant que la divergence subsistera entre les descriptions du parasite {x situ, par SasourauD d'une part, par Grugy d'autre part. Il est possible que plusieurs espèces voisines présentent les mêines caractères de culture et causent

108 PAUL VUILLEMIN.

des lésions analogues, sans se présenter sous des formes iden- tiques sur le malade. SaBouraupD, seul, est à même de nous dire si certains détails ne lui ont pas échappé ou n'ont pas été mal interprétés, si son champignon présente bien sur le cheveu malade les caractères assignés par GruBy et rigoureusement vérifiés sur la malade du D' HausnarTer, si les divergences entre ses descriptions et celles de GruBy sont apparentes ou réelles, accidentelles ou constantes.

Tout ce que je puis dire, c'est que j'ai vu le champignon de Gruy dans une tondante rebelle et que le nom spécifique de Microsporum Audouini s'applique uniquement au champignon conforme à la description donnée dans cette note.

Cette espèce est le type primitif du genre Wicrosporum. C'est d’après ses caractères qu'il faut établir la diagnose générique. Mais les caractères présentés par le champignon dans la vie parasitaire ne sont pas suflisants pour définir un genre. Les cultures nous apprendront, en multipliant les caracteres, si l’es- pèce de GruBY appartient à un genre inédit à son époque ou si le nom générique de Microsporum fait double emploi.

J'ai l'intention de consacrer une note spéciale à l'exposé des caractères qui fixeront la diagnose du genre Microsporum. Outre les formes analogues à celles qui ont été décrites et que jai rappelées brièvement tout à l'heure, j'ai rencontré des organes dont la valeur taxinomique me parait plus grande et digne d’une discussion détaillée.

Dès à présent, nous pouvons tirer de cet exposé les conclu- sions suivantes :

Le Microsporum Audouini existe sur des cheveux d’en- fants atteints de tondante rebelle et sur les pellicules environ- nantes, avec les caractères décrits par GRuBY.

On trouve tous les intermédiaires entre les filaments ra- meux et les éléments courts provenant de leur désarticulation, notamment des articles noueux et des articles ovales en voie de segmentation.

Sur certains cheveux, le champignon est logé entièrement dans l’intérieur du follicule : il se localise entre la racine et sa gaine interne : il détruit l'épidermicule du poil et une partie de la couche de Huxley de la gaïne interne.

MICROSPORUM AUDOUINI GRUBY. 109

Le Microsporum Audouini de Marassez ne peut rentrer dans le genre créé par Grusy. Les espèces rattachées à ce genre d’après.les arguments de Marassez doivent ètre rangées dans le genre Cercosphæra. Telle est en particulier celle que j'ai décrite à la Société mycologique sous le nom de Wicrosporum puloare.

Les cultures du champignon de Grugy répondent à plu- sieurs égards aux cultures obtenues par SasourauDr avec des œermes de provenance analogue.

6 Le Microsporum Audouini de SAsourAuD appartient pro- bablement à la même espèce à un Microsporum voisin, malgré de notables divergences dans les descriptions du cham- pignon sur le cheveu malade. En tout cas, ce champignon offre assez d'analogies avec le Microsporum Audouini Gruby, pour exclure l'idée d'une aflinité avec les Martensella, comme le laissait supposer une figure, assez confuse d’ailleurs, publiée par SABOURAUD.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

J. Beauverie.— Ætudes sur le polymorphisme des Cham- pignons. Influence du milieu (1 broch. gr. in-8° de 266 pages, avec 75 fig. dans le texte). Tiré à part des Annales de PUni- versité de Lyon, Nouv. série, [, fase. 3. Janvier 1900.

Les espèces de champignons dont le polymorphisme est étudié dans cet im- portant mémoire ont été prises au hasard, äans le but de donner aux obser- vations un caractère plus grand de généralité. Ce sont : l’Aspergillus varia- bilis Gasp., le Penicillium glaucuim Link., le Mucor spinosus V. Tiegh., le Clonostachys candida Harz (dont l’auteur établit la parenté avec l’Acrosta- lagmus altbus Preuss), l'Oospora crustacea Sacc. (dont la forme ascosporée serait le Chætomium oospora sp. nov.), le Botrylis cinerea Pers., et une Mucorinée nouvelle, le Mycocladus verticillatus.

Depuis le classique mémoire de GILKINET, paru en 1875, beaucoup de nou- elles recherches ont contribué à ramener à de justes limites le polymor- j'hisme sans règles admis par beaucoup de botanistes jusqu'à une époque encore peu éloignée de nous. Sous forme d'introduction historique, M. BEAU- VERIE nous donne de tous les travaux parus sur le sujet un excellent exposé critique qui sera lu avec intérêt par tous les mycologues.

La première partie du travail est consacrée à l'exposé de la technique suivie. Les semis étaient faits sur milieu complet (liquide de Raulin), sur milieu avec azote minéral (solution d’azotate ou de tartrate d’ammoniaque, li- quide de Raulin surazoté), ou azote organique (bouillon de viande, peptone, décoction de crottin, urine, albumine, alcalis organiques, etc.) Comme milieu sans azote, l’auteur a employé une modification du liquide de Raulin. Enfin, des cultures ont été faites sur des sols hydrocarbonés avec azote (fruits, ca- rotte, pomme de terre) ou dépourvus d’azote (amidon, glycérine, huiles, sucres, acides organiques) ei sur des milieux additionnés d’antiseptiques.

Pour étudier l'influence des variations de l’état hygrométrique, M.BEAUVERIE a mis à profit les différences de tension de vapeur des solutions salines d’iné- gale concentration. Le milieu nutritit (pomme de terre) était suspendu au centre de grands ballons dont le fond était garni de solution de sel marin, et le col obturé par un tampon d’ouate recouvert d’un lut hermétique.

L'Aspergillus variabilis Gasp. à présenté des formes oïdioïdes, asper- gilloïdes, pénicilloïdes, stérigmatocystoides, et même des états plus com- pliqués : l’aspect des figures de ses conidiophores prolifères rappelle celui des Nematogonium. Sur certains milieux, le champignon subit un véritable affolement, avec production simultanée de formes les plus diverses : les coni- dies elles-imêmes peuvent subir des déformations. La réunion de ces aspects polymorphes Sans une même culture indique que l’on a affaire à une espèce encore mal fixée.

Une trop grande humidité entrave la formation des conidies et le dévelop- pement de la plante. Les sclérotes, obtenus facilement, n’ont pas donné d’as- cospores, même après deux années de culture. Ainsi que le fait a déjà été constaté pour d’autres espèces, les sclérotes ne se forment en milieux liquides

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 111

qu'après que le mycélium y a produit un feutrage abondant qui permet de l’assimiler à un substratum solide.

A propos du Penicillium glaucum, l'auteur a vérifié que sa résistance vis- à-vis du sulfate de cuivre est d'autant plus considérable que le milieu de culture est plus nutritif. Il a observé dans des cultures cellulaires sur bouillon additionné de sulfate de cuivre, des formes Dematium et Hygrocrocis ; dans

: l’eau pure, il a obtenu des formes simples rappelant les Acremonium et les Oospor«.

Le Mucor spinosus, cultivé sur liquide de Raulin, a son optimum vers 25-300. Les modifications que lui impriment les variations de milieu portent non-seulement sur le thalle (formes-levüres, chlamydospores, etc.) mais aussi sur les sporanges (variabilité des prolongements épineux de la columelle) et même sur les spores.

Dans son Mycocladus verticillatus, qui offre des variations de même ordre que celles du Mucor précédent, M. BEAUVERIE a observé des zygospores ornées de productions squamiformes, et sans cortication. Ces œufs, rencontrés dans une culture le champignon était en concurrence avec le Botryltis cinerea, paraissent se produire seulement lorsque la plante vit dans l’air sec sur un milieu à peu près complètement épuisé.

Des cultures faites avec soin ont montré que le Clonostachys candida était un second état conidien de l’Acrostalagmus ulbus ; l’auteur, avec MM. CorNtu et VUILLEMIN, croit devoir rattacher ces formes conidiennes aux Hypomyces ou à des genres très-voisins.

En étudiant comparativement l’Oospora crustacea et le Monilia candida Bon., M. BEAUVERIE a été amené à les considérer comme une seule et même espèce, en attribuant la coloration rouge de l’Oospora à des bactéries ou à des levüres (?) se développant en même temps que cette espèce sur le fromage on la rencontre communément. Il décrit le disjunctor du Monilia candida comme formé d’une cellule intercalaire (1). A la surface des cultures sur pomme de terre conservées pendant cinq mois dans une atmosphère confinée, l’auteur a vu se former les périthèces ovoides d’un Chætomium : il a pu suivre le développement de ces organes, et les considère comme la forme ascospo- rée du Monilia qui devient alors le Chætomium Oospora n. sp,

Le mémoire se termine par l'étude des conditions dans lesquels le Botrytis cinerea produit la redoutable toile si répandue dans les serres. L'auteur n’a pu, en cultivant cette toile, en obtenir le Botrytis, mais l'expérience inverse a réussi en opérant à une température constante de 30, dans une atmosphère confinée avec état hygrométrique voisin de la saturation. Les sporidies que produit le Botrytis cultivé dans certaines conditions sont considérées par M. BEAUVERIE comme des vestiges d’une organisation antérieure plus simple, devenue actuellement inutile au Champignon, ce qui explique que, pas plus que ses devanciers, l’auteur n’a pu obtenir la germination de ces sporidies.

F, GUÉGUEN.

(1) Nous avons montré récemment (Bull. Soc. Myc. Fr., t. XV, fase. 3, 1899) que ce disjuncetor était en réalité formé par un prolongement globuleux de l'endospore, faisant her- nie par un trou de l’exospore. F. G.

142 LOUIS PLANCHON.

Louis PLancHox. /nfluence de divers milieux chimiques sur quelques Champignons du groupe des Dématiées. Thèse pour le doctorat ès-sciences naturelles, Paris, Février 1900 (1 br. in-8° de 248 pp.. avec 63 fig. dans le texte et 4 pl. coloriées).

Il n’est pas de laboratoire l’on ne remarque, dans des flacons contenant les liquides les plus divers, la formation de flocons plus ou moins agrégés ou dissociés, incolores ou diversement colorés, la plupart du temps dus à des champignons inférieurs, mais qu’il est très souvent impossible de déterminer piu‘ simple examen microscopique. En effet, sous l'influence des milieux divers ils croissent, ces végétaux se présentent sous des formes anormales, et tels champignons différents peuvent revêtir une forme identique, comme aussi telles formes très différentes peuvent provenir d’une même espèce. C’est à ce sujet que s’est adressé M. L. PLANCHON : déterminer les espèces les plus répandues dans les solutions des pharmacies ou des laboratoires, et étudier la variation (le ces espèces sous l'influence des divers milieux, tel est le but qu'il s’est proposé.

Pour cela, après avoir séparé les organismes et en avoir obtenu des cultures pures, sur un milieu qu’il appelle milieu-type (pomme de terre acide), l'au- teur transporte les espèces étudiées dans les milieux les plus divers, étudie les modifications qu’elles subissent, et, à titre de contrôle fait avec les formes ob'enues de nouvelles cultures sur le milieu type, cultures qui doivent se retrouver semblables aux premières obtenues.

De beaucoup la plus fréquente des espèces rencontrées était le Penicillium glaucum. Venaient ensuite les Aspergillus et Sterigmatocystis, et des espèces du groupe des Dématiées (Cladosporium, Dematium, Alternaria, Macrosporium...), celles-ci très souvent végétant en formes-levures; plus rarement des Cephalosporium, Verticillium, Fusarium, Mucor, Oospora.

À la suite d'essais d'ordre général, portant sur les modifications constatées chez une vingtaine d'espèces, l’auteur conclut que, tandis que chez les Mucé- dinées la fixité est relativement assez grande, il n’en est plus de même chez les Dématiées ; chez celles-ci la faculté d’adaptation et la plasticité sont pous- sées au maximum. Nombreuses sont les variations que subit chez elles l'ap- piu'eil végétatif. L’individu se défend en effet par cutinisation, par formation de mycélium durable, de spores en massif, de chlamydospores. La plupart du temps la membrane est épaissie et fortement colorée ; quelquefois elle est ir colore (ferrocyanure de potassium) ; très souvent aussi la partie moyenne de 1: membrane subit une gélification très intense, faisant éclater la cuticule, et 1: ‘ssant souvent sortir la cellule laquelle peut alors soit germer, soit s’enkys- ter de nouveau, constituant ainsi un mode de conservation du champignon. Outre ces modifications, les Dématiées revêtent souvent des formes fuma- goïdes, composées de cellules isolées, ou réunies en petits groupes plus ou moins arrondis, à parois fortement cutinisées. Ces formes fumagoïdes se trouvent presque constamment chez de nombreuses espèces croissant dans les solutions d'acide gallique, de glycérophosphates,ou dans le liquide de Rau-

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 113

lin. Tous les passages peuvent être constatés de la cellule mycélienne à la chlamydospore, à la spore en massif et à la pyenide.

Enfin un des modes particuliers de végétation des Dématiées rencontrées par l’auteur est la forme levure, composée de cellules bourgeonnant, mais incapable de faire fermenter le sucre. Les cellules-levures peuvent, dans certains cas, s’arrondir, s'enkyster après grossissement même division en 2 ou 3 cellules, formant une hypnospore.

Telle est, très abrégée, la partie générale du travail de M. L. PLANCHON. La suite est consacrée à l'étude très approfondie et très circonstanciée de quatre espèces de Dématiées, dont deux nouvelles que l’auteur nomme Alfernaria polymorpha et A. varians, et deux.espèces connues, mais dont l'autonomie a été l'objet de nombreuses controverses, le Cladosporium herbarum et le Dematium pullulans.

L'Alternaria polymorpha n. sp. est fréquente dans les solutions chi- miques. Cultivée sur milieu type, elle donne une forme levure, en colonies roses, d'aspect bactérien, se piquant de petils points bruns qui sont des pyc- nides ; puis peu à peu, la culture devient noir verdâtre par cutinisation de son mycélium et formation de spores en massif d'Alternaria ou de Macrosporium. Finalement toute la culture se recouvre d’un feutrage mycélien blanc stérile. Nombreuses sont les formes que prend cette espèce sur les différents milieux, soit par cutinisalion, soit par gélification, et dans la suite de ces formes il est possible de trouver tous les passages, de la spore mycélienne jusqu’à la pyc- nide en passant par la chlamydospore et les spores en massif, et ces diffé- rents termes ne semblent être que des stades d'évolution plus ou moins avancés.

L’Alternaria varians n.sp., semblable à la précédente par la variabilité de son mycélium, en diffère par l’absence de pyenides et de formes-levures. Elle est un peu moins résistante que la précédente aux milieux chimiques. Sur milieu type elle donne une moisissure gris-brunâtre, à nombreuses formes macrosporium, entourée d’une auréole blanche stérile. Cultivée en cellule sur eau de pomme de terre, elle donne rapidement des files d’Alternaria.

Le Cladosporium herbarum Link.,considéré par BERLÈSE comme une forme conidienne propre à plusieurs ascomycètes, est pour l’auteur une forme de l'Hormodendron cladosporioides Sace. Il pousse lentement sur pomme de terre, souvent mélangé de Penicillium dont il est difficile de le séparer. Il croît sous forme de masses épaisses, noires ou verdâtres, dures, fermées d’amas de cellules arrondies et de filaments cutinisés. En cellule, sur eau de pomme de terre, il donne les spores du Cladosporium ; sur gélatine nutritive les filaments aériens ont la forme Hormodendron. C’est une des raisons sur lesquelles s'appuie l’auteur pour rattacher l’Hormodendron au Cladosporium et non au Penicillium comme l’a fait M. GUÉGUEN. Il n’a jamais pu obtenir de forme Alternaria dans les cultures de Cladosporium, et se base sur ce fait pour s'opposer à l'identification faite par M. CosranTiN, du Cladosporium herbarum et de l’Alternaria tenuis.

Pour ce qui est du Dematium pullulans De Bary, considéré par M. Ber- LÈSE comme une forme collective, l’auteur admet qu'il existe une espèce auto-

8

114 LOUIS PLANCHON.

nome, dépourvue de tout autre mode de reproduction que la forme levure, ou la chlamydospore. Fréquent dans les solutions salines il accompagne sou- vent le Cladosporium, il résiste assez bien aux milieux acides, contrairement aux trois espèces précitées. Sur le inilieu-type, cette espèce donne une forme- levure, en tache cireuse, luisante, couleur café au lait, et par place des touffes de mycélium blanc stérile. Les conidies-levures, sous l'influence de la dessication, peuvent grossir, s’enkyster, et s’assembler par groupes fuma- goides, donnant à la colonie une couleur verdâtre. Les variations que subit cette espèce sous l'influence des divers milieux, sont très nombreuses.

De ce travail, les essais de culture, multipliés, ont été faits dans des conditions précises, et toujours contrôlés, se dégage ce fait, que, si les formes que prennent les champignons dans les milieux peu favorables sont nom- breuses, les moyens de résistance qu’ils emploient sont restreints. Résistance passive, épaississement et enkystement, gélification de la paroi, dissociation, différenciation de cellules mycéliennes en chlamydospores, en spores en mas- sif, formes fumagoïdes, végétation en levure. 11 n’est donc pas étonnant que l’on arrive ainsi à la divergence de formes dans les diverses cultures d’une même espèce, ou à la convergence de caractères pour des espèces différentes, dans un même milieu ; car chaque fois le champignon prend la forme la plus propre à le défendre contre l’action du milieu.

V. HARLAY.

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Il est de notion vulgaire que les Truffes et autres Tubéracées croissent au voisinage des racines des arbres et des autres plantes ligneuses. C’est M. Bou- DIER (1876) qui a le premier démontré qu’il en était ainsi pour les Ælapho- myces. En 1880 et 1883, Max REESS montre de nouveau les relations qui existent entre l’Elaph. granulatus et les racines des Pins. L’année suivante, B. FRANK affirme les rapports entre le mycélium des Truffes et les radicelles de certaines Cupulifères ; les recherches de Max REESss, C. Fisx, O.MATTIROLO (1887) amènent leurs auteurs à des conclusions identiques.

MM. PIROTTA et ALBINI ont découvert à la fin de 1895 près de Porto-d’Anzio une station de Truffe jaune (Terfezia Leonis Tul.).Ces Tubéracées croissaient loin de tout arbre ou arbrisseau, mais au voisinage de nombreux pieds d’'He- lianthemum qguttatum Mill. var. inconspicuum. CLUSIUS, DALÉCHAMPS et BAUHIN ont mentionné dans leurs écrits que les habitants des lieux crois- sent les Hélianthèmes considèrent la présence de ces plantes comme indi- quant celle de certaines Truffes: une espèce de ce genre de Phanérogames a même reçu le nom de Tuberaæria. De nos jours, Ad. CrATIN a confirmé cette remarque, en établissant que les Terfàs naissaient au voisinage d'Hélianthèmes

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 115

et peut-être de Cistes ; en particulier, cet auteur a montré que pour le Ter- fezia Leonis c'était l'Helian!hemum guttatum var. inconspicuum qui jouait le rôle de plante truffière. MM. PrroTrA et ALBINI neus apprennent que l'ap- parition et le développement de la Truffe jaune sont en rapport avec la durée de l'Hélianthème, qui est, comme on le sait, une plante annuelle.

Si l’on creuse le sol les Helianthemum ne forment encore que des rosettes de feuilles, on ne trouve pas encore de Terfezia, mais seulement des corps eylindriques de 4 à 12 centimètres de long sur 1 à 2 centimètres de diamètre, droits ou incurvés, quelquefois ramifiés : ces productions sont de consistance fragile, et se montrent formées d'un lacis de radicelles mélées de grains de sable. Un peu plus avant dans la saison, on trouve des Terfàs qui se sont développés à l'extrémité des corps cylindriques ou de leurs ramifications. Plus tard encore, vers le mois de juin, au moment l’'Hélianthème commence à se dessécher, on ne rencontre plus que de rares tubercules, qui bientôt disparaissent ; les corps cylindriques se retrouvent au contraire Jusqu'au printemps suivant. Ce sont probablement ces productions que TULASNE décrit comme protubérances obtuses des Terfe- zia. Is adhèrent très-fortement d'une part au tubercule et de l’autre aux ra- cines d’Helianthemuim et sont formés d'un lacis inextricable de radicelles et de filaments mycéliens : les auteurs ne peuvent affirmer avec certitude la continuité entre le mycélinm du Terfàas, celui des corps cylindriques et celui des radicelles,mais ils ont reconnu que dans les trois régions la structure et la coloration des filaments étaient la même. Ce seraient donc les racines de certaines Phanérogames qui conserveraient d’une année à l’autre le mycélium de Tubéracées: la chose pourrait avoir lieu de trois manières. Dans les Elaphomyces, le mycélium et les radicelles formeraient autour du champi- gnon un feutrage serré dans l’intérieur duquel celui-cise développerait; % dans le Terfezia Leonis,l'intrication des racines et du mycélium donnerait des pro- ductions cylindriques spéciales à l'extrémité desquelles se développeraient les tubercules ; dans certains Tuber, le mycélium parsemé de périthèces atta- querait en différents points les racines de l'hôte. On sait que les recherches de WoroxiN, de BRUNS, d'Ed. FISCHER, de Jonow, de Noacx, de Mac DouGaL ete., tendent à établir des faits analogues pour d’autres Champignons souter- rains ou hypogés (Pezizes, Lycoperdées, Agaricinées, ete.).

F. GUÉGUEN.

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Ce mémoire est une revue critique avec bibliographie très complète ; l’au- teur y ajoute le résultat de ses propres observations. WOORTMANN avait déjà remarqué que le mycélium du Monilia ne pouvait pénétrer dans un fruit sain

qu’au point de contact de celui-ci avec un fruit malade: l'infection expéri- mentale par des conidies en suspension dans l’eau ne donne aucun résultat.

116 E. PIROTTA ET A. ALBINI.

L'auteur a reconnu que l'expérience réussissait lorsqu'on délayait les coni- dies dans un peu de suc de fruit, ce liquide nutritif donnant au jeune imycé- lium la vigueur nécessaire pour perforer l’épiderme.

Les différences dans l'épaisseur de la cuticule que présentent les variétés d'une même sorte de fruits expliquent l’immunité relative dont jouissent à l'égard du parasite certaines de ces variétés. La plus grande fréquence du Monilia pendant les années humides et chaudes serait attribuable, partie à l’'amincissement et au fendillement de l’épiderme sous l'action de la turges- cence plus considérable du fruit, partie à ce que le suc des fruits putréfiés, en tombant sur ceux restés sains, permettrait la germination des conidies du champignon à la surface de ces derniers. F. GUÉGUEN.

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P. Passy. Pourriture des fruits. Momification des Pêches, rot brun (Monilia fructigena Pers.) Extrait du Journal de la Société nationale d'Horticulture de France, Mars 1899). (Broch. de 10 pages, avec 14fig.)

Le Monilia fructigena, parasite de blessure, envahit les fruits (pommes, poires, etc.) à la surface desquels ses conidiophores viennent former des cous- sinets gris punctiformes, disposés ordinairement en cercles concentriques. Les fruits ainsi attaqués se dessèchent et se momifient, restant attachés à la branche jusqu’à l’année suivante.

M. Passy a pu constater que le Champignon s’attaquait également aux bour- geons des pruniers et des pêchers, ainsi qu'on l’avait déjà observé en Améri- que du Nord. Pour prévenir la diffusion de la maladie, l’auteur conseille de brûler tous les fruits atteints par le Monilia, ainsi que les feuilles qui jon- chent le sol à l’automne. FoiGr:

F. Cavara.— Sur quelques champignons parasites nouveaux ou peu connus (Revue Mycologique, 82, Octobre 1899), 4 pages et 1 pl.

Il s’agit de différentes formes conidiennes attaquant des plantes ornemen- tales ou fourragères, Ce sont iles Ramularia Vallisumbrosæ n. sp., para-

. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 117

site sur les feuilles des Narcisses; Cercosporella Hungarica Bauml. attaquant les feuilles des Lilium Martagon, Thumbergianum, speciosum ; Cercospora ariminensis n. sp., abondant sur l'Hedysarum coronarium ; Cercospora hypophylla n. sp., sur le Rosa gallica ; Ascochyta Polemonii n. sp., qui

endommage les feuilles du Polemoniuin cæruleum. EP. E. Pée Lasy.— Sur quelques effets de parasitisme de cer-

tains champignons (Revue Mycologique, 82, Juillet 1899), Pp:077E79;

L'auteur décrit les déformations produites sur le chou brocoli par le Pero- nospora parasilica Pers. Il y a production d'une ramification abondante. donnant à la plante parasitée l'aspect d’un chou sauvage (Crambe mari- tima). Dans d’autres cas. l'abondance des conidiophores produit un affaiblis- sement du végétal atteint: la fructification du brocoli est plus hâtive, mais il ne se produit qu’une seule inflorescence très petite et mal développée.

Le Peronospora parasitica résiste parfaitement à une température de -6» ; c'est même pendant les mois d'hiver que la contamination est la plus forte. Cette dernière propriété le distingue de toutesles espèces voisines. FAR

sit) tt

INDEX BIBLIOGRAPHIQUE |

des travaux sur les Champignons publiés en 1899.

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Note sur Lentinus suffrutescens {Brot.) Fries.

Par Ch. VAN BAMBEKE.

J'ai trouvé deux exemplaires de cette espèce, le 14 août 1899. Is adhéraient entre eux par la base des stipes, ou plutôt ceux- ei sortaient d'une souche ou base commune (PI. IV). Les cham- pignons étaient implantés sur le bord interne d'une cuve de la serre chaude du Jardin botanique de l'Université de Gand.

Ces exemplaires s’éloignaient assez notablement, par leur facies et par certains caractères, de ceux décrits et figurés par SCHÆEFFER (1), HARTSEN (2) et Oupemans (3).

Ils étaient inégalement développés. Les dimensions du plus petit des deux étaient les suivantes :

Longueur totale : 9 1/2°%.

Longueur du stipe : 7°.

Epaisseur du stipe : 7 à 8".

Plus grand diamètre du chapeau : 4%.

Dimensions du plus grand exemplaire : Longueur totale : 14°, Longueur du stipe : 11°". Epaisseur du stipe près de la base : 17", Epaisseur du stipe vers le haut : 97%, Diamètre du chapeau : 7 1/2".

(1) SCHÆEFFER, Fung. Icon., tab. 248 et 249.

(2) HARTSEN, Flora batara, tab. 948.

(3) OupEMANS, Contributions à la Flore #vycologique des Pays-Bas, XI, in Ned. Kruidk. Arch. D. V. 2 st. 1888, p. 157-158 ou 16-17 du tirage à part ; pl. V. Révision des champignons tant supérieurs qu'inférieurs trouvés jusqu’à ce jour dans les Pays-Bas. Amsterdam, 1893. T. I, p. 195-196.

4

134 CH. VAN BAMBEKE.

Un mot sur les principaux caractères des exemplaires en question.

Chapeau. West conique, à face supérieure régulièrement orbiculaire ; celui du plus petit exemplaire, convexe, 717ame- lonné, à bord retroussé ; celui du plus grand exemplaire légère- ment déprimé ou en coupe dans sa partie centrale, avec mame- lon encore persistant quoique peu développé, à bord non retroussé, mais, par contre faiblement crénelé. Chez les deux exemplaires, la couleur de la face supérieure du chapeau est blanc-crème, et sur ce fond blanc-crème, à partir du centre jusqu’à une certaine distance du bord, s'observe un 2oucheté de fines mèches d'un brun-rougedtre ; la partie externe, libre de ces mèches, est parfaitement lisse.

Lamelles. Dans les deux exemplaires, les lamelles d’abord blanches puis légèrement jaunâtres, sont serrées, étroites, den- ticulées. fortement décurrentes ; il existe toutefois une limite assez nette entre les lamelles tapissant la face inférieure du pileus et leur continuité, sous forme de cannelures, sur la par- tie supérieure du stipe. Cette limite se voit aussi, mais plus accusée que dans nos exemplaires. sur le champignon repro- duit fig. let IT de la planche 248 de ScHærrer.

Stipe. Il est central, mesurant à peu près en longueur le double du diamètre du chapeau. cylindrique, un peu plus épais à la base chez l'exemplaire le plus développé, droit (plus grand exemplaire) ou faiblement courbé (plus petit exemplaire) nette- ment cannelé au sommet par suite de la décurrence des lamelles, d’un blanc-crème plus pâle que la couleur du cha- peau, couvert de petites écailles brun-bistre, faiblement sail- lantes ou recourbees, serrées à la base et disparaissant insen- siblement vers le milieu de sa longueur, plein, solide.

Chair blanche. non changeante à l'air. celle du chapeau en continuité avec celle du stipe.

Spores ellipsoïdes-cylindriques, mesurant 7,5u2-2,5u.

Remarques. D'après les descriptions de HARTSEN, Fries (1) et Oupemaxs, le chapeau, d’abord convexe ou peu

(1) FRIES, Hymenomycetes Europaei, Edit. altera, p. 484.

; | |

NOTE SUR LENTINUS SUFFRUTESCENS. 135

convexe, est ensuite déprimé infundibuliforme ; les figures de Scnærrer le représentent nettement infundibuliforme : OupEMaxs ajoute toutefois, à la suite de sa description, « que les 4 5 exemplaires du Z. suffrutescens qu'il a eu l'occasion d'examiner, ne lui ont jamais présenté un chapeau infundibuli- forme » (1. Cependant, à part une des figures de OupEmaxs la convexité est visible sur un chapeau très incomplètement développé ou resté rudimentaire, les autres figures de cet auteur ne représentent pas cette convexité ; de mème que celles de Scnærrer, les figures de Farrsex montrent un chapeau forte- ment déprimé. Nulle part il n'est fait allusion à la présence d’un mamelon central.

Pour Harrsex et Fries, le chapeau lisse et glabre, prend à la fin un ton ferrugineux (2). Le chapeau, dit Ouneuaxs, est « parfaitement lisse et glabre ou divisé en écailles charnues appliquées, blanchâtre ou ferrugineux pâle » (3). Les délicates mèches brun-rougeàtre de nos exemplaires ne sont pas compa- rables aux écailles dont il est ici question : cela ressort claire- ment d’une comparaison de nos figures avec celles de Ouns- MANS, Comme aussi de la remarque faite par lui : « Nous avons ajouté une figure nouvelle aux deux qui existent de notre plante... pour faire voir que le chapeau n’est pas toujours lisse, mais se rompt quelquefois en des écailles superft- cielles » (4). Un retroussement du bord du chapeau rappelant celui qui est visible sur notre plus petit exemplaire, se remarque aussi sur une des figures reproduites par OupEmaxs.

D'après le savant hollandais, le stipe produit « une multi- tude d'écailles cornées, recourbees en dehors, concolores au chapeau ». Un coup d'œil jeté sur les figures de Oupemaxs prouve que la particularité sur laquelle il attire lattention dif- fère notablement de celle que montrent nos exemplaires. Chez ces derniers, les écailles, très faiblement saillantes ou retrous-

(1) Ouneuaxs. Révision, ele., 1. c. p. 196.

(2) La description donnée par FRIES est la reproduction exacte de celle de FHARTSEN.

(3) Révision, etc., 1. e. p. 195.

(4) OupEmaNs, Révision, etc., p. 196.— Les mots ici soulignés ne le sont pas dans l'ouvrage.

136 CH. VAN BAMBERKE.

sées, tranchent, par leur couleur brune, ferrugineuse sur le ton pâle du reste du stipe: elles disparaissent, en partant de la base du stipe, à mi-hauteur de ce dernier, alors que, sur les exemplaires décrits et figurés par Ounemaxs, les écailles forte- ment recourbées en dehors, font défaut à la base, ou du moins y sont peu apparentes en juger d’après les figures), occupent le reste de la longueur du stipe, et sont concolores au chapeau. Des écailles petites et plus ou moins comparables à ce que nous avons observé se distinguent, par places, sur les figures de ScHærrer ; une des figures de la Ælora batava laisse voir quel- ques écailles rares, petites et incolores sur un des bords du stipe. |

Harrsex et Fries décrivent le stipe comme étant subrameux. Sur ses exemplaires, OupEMaANs n’a jamais constaté la présence d’un pied rameux. Dans l’un de ses exemplaires, dit l’auteur, «trois individus naissaient de la même souche, justement comme on le trouve figuré par ScaxrrEer, mais il aurait été incorrect de prétendre qu'un pied principal se serait divisé en pieds secondaires » {1}. Ce que dit le savant mycologue s'ap- plique parfaitement à nos exemplaires. Faisons encore remar- quer que, sur ceux figurés par Ounemaxs et sur les nôtres. la masse commune d'où partent les stipes tranche, sur les parties qu'elle supporte, par son ton noir ou bistre foncé.

Le 18 août de la même année, nous avons recueilli, aussi dans la serre chaude du Jardin botanique de l'Université de Gand, un autre exemplaire de la même espèce, développé dans les conditions que nous allons décrire, et s'éloignant beaucoup, par son aspect et par plusieurs caractères, de ceux dont nous venons de nous occuper.

Le stipe de ce Lentinus était fixé sur la face externe du fond d’une cuve reposant sur un piédestal faiblement ajouré, de telle sorte que le chapeau situé à l’autre extrémité du stipe

(1) OupEMaAxs, Révision elc., p. 196.

NOTE SUR LENTINUS SUFFRUTESCENS,. 137

était tourné vers le sol ; en d’autres termes, le champignon fixé au fond de la cuve par l'extrémité basale du stipe, pendaït librement à l’intérieur du socle servant de soutien à la cuve. La fie. 2 représente le champignon dans la position qu'il oecu- pait sur son substratum.

C’est un exemplaire arrivé à son complet développement. En ligne droite, de l'extrémité du stipe à la naissance du chapeau, il mesure 27 cm ; la longueur du stipe en suivant ses contours est de 23 cm. ; son épaisseur, sur la plus grande étendue, est d’un centimètre et demi à la base. Le chapeau mesure un décimètre de longueur; sa circonférence, en suivant le bord qui est fortement incurvé, est de 24 cm.

Chapeau.— I se distingue, à première vue, de ceux des exemplaires précédemment déerits, par sa forme et son grand développement. 11 est nettement infundibuliforme ; seulement les bords de l’entonnoir, au lieu d’être étalés, sont irrégulière- ment plissés et recourbés de dehors en dedans, cachant ainsi partiellement la face interne de l'infundibulum. Celte face interne ou face supérieure du chapeau (face inférieure, eu égard à la position du champignon) est lisse, blanchâtre, à part quel- ques petites taches d’un brun-bistre, sans traces de mèches ou d'ecailles. Le chapeau de notre champignon, quoique plus irré- œulier, n'est pas sans présenter une certaine ressemblance, surtout par suite de l’inflexion de son bord, avec les chapeaux des exemplaires représentés, par ScHærrer, fig. 1, pl. 249.

Lametlles. Klles sont jaunâtres: leurs incisures et leurs dentelures sont beaucoup plus prononcées que chez les deux exemplaires développés en pleine lumière. Par suite de la direction anormale du champignon, l’hyménium est devenu anatrope ; il se trouve ainsi dans les conditions de la mons- truosité, assez fréquente chez plusieurs hyménomycètes, dési- gnée sous le nom d'hyménium inverse. Malgré cette situation anormale, l'examen microscopique montre que les basides et les spores ont conservé leurs caractères normaux.

Stpe. Il est muni à sa base d'une dilatation bulbaire, et semble avoir subi une double tortion, due sans doute aux con- ditions spéciales ‘éclairage très imparfait) dans lesquelles le

138 CH. VAN BAMBERKE,

champignon s'est développé. Dans cet exemplaire, la partie supérieure du stipe faisant suite au chapeau porte de fines can- nelures rappelant celles des stipes des deux champignons recueillis le 14 août. Sur le reste de son étendue, à part la dila- tation bulbaire basale, toute sa surface est recouverte de petites écailles ou de mèches plus moins saillantes et recourbées ; tout au plus rappellent-elles, par leur distribution, les écailles décrites et figurées par Ounemaxs; elles s’en dis- tüinguent par leur moindre développement et par leur coloration : elles ne sont pas concolores au reste de la surface qui est jau- nàtre ou bistre pâle, mais plus foncées, d'un ton brun brun-

bistre.

Habitat du L. suffrutescens. De mème que la plupart des exemplaires décrits par les auteurs, les nôtres ont été trouvés sur du bois ouvré. Comme le remarque le professeur OupEemaxs, l’'exemplaire de Harrsex et un de ceux observés par lui s'étaient développés dans une obscurité presque complète. L'endroit croissaient nos exemplaires recueillis le 14 août était bien éclairé; celui occupé par l'exemplaire trouvé le 18 août létait beaucoup moins, de sorte que Fon peut dire qu'ici également le champignon s’est développé dans une obscurité presque complete. Ces conditions de développement expliquent la forme irrégulière de notre champignon, et notamment la torsion de son pédicule ; l'habitat a produit un résultat analogue à celui bien connu pour la plupart des champignons se développant à l'abri de la lumière, dans les mines, par exemple. On sait d’ailleurs que les déformations sont particulièrement fréquentes chez les espèces du genre Lentinus lorsqu'elles croissent dans des endroits obscurs. D’après Fries, deux espèces de déforma- tions ont élé surtout observées, dont l'une est caractérisée par l'allongement et l’incurvation du stipe dans le but d'atteindre la lumière, et par un chapeau atrophié : (stipite elongato, cur- pato (ut lucem attingat) pileo diminuto ete. » (1). Malgré la orande dimension du pileus, notre exemplaire monstreux, par la longueur, l’incurvation et la torsion du stipe, rappelle bien ce mode de déformation.

(1) Frs, Epicrisis, p. 387 et Hymenomuycetes Europaei, p. 480.

NOTE SUR LENTINUS SUFFRUTESCENS. 139

Epoque d'apparition. Elle n’a rien de fixe, semble-t-il, à en juger par les dates qui suivent :

Juillet 1863. Exemplaire trouvé par Van per Merscu et décrit par Harrsen, dans Flora batava ;

Janvier 1887. Deux des exemplaires observés par Oupe- MANS ; Mars 1891. Exemplaire développé, après trois ans, au

mème endroit que les deux précédents (OupEemaxs).

Août (14 et 18 de l’année 1899). Nos exemplaires.

Les caractères décrits et figurés par les auteurs qui ont eu l'occasion d'observer Z. suffrutescens, permettent surtout une comparaison avec ceux de la forme monstrueuse recueillie par nous, non avec les deux exemplaires trouvés le 14 août ; ceux- ci. développés dans des conditions normales mais exception- nelles d'éclairage, représentent un état qu'on peut considérer comme état normal, et qui n'a guère ou pas fixé l'attention. Pour ce motif, nous croyons qu'il n’est pas inutile d'apporter certaines modifications aux diagnoses de Harrsex, FRies et OunEmaxs.

Dans le tableau ci-contre nous mettons ces diagnoses en regard de celle que nous proposons. Dans celle-ci, nous pla- cons entre guillemets certains caractères signalés par Oune- MANS, mais que ne présentent pas nos exemplaires.

140 CH. VAN

Diagnose de ZLentinus

Diagnose donnée par Hartsen (Flora batava), et par Fries (Hymenomycetes Europæi, p.484).

Pileo carnoso-lento, e convexo in- fundibuliformi, inæquali, lævi, gla- bro, ferruginascente ; stipite elon- galo, subramoso, lignescente ; lamel- lis crenato-laceris, pallidioribus, lu- tescentibus.

Diagnose donnée par Oude- mans (Revision etc., p. 195.)

Chapeau charnu, compact, d’abord peu convexe, puis déprimé, régulier ou irrégulier, parfaitement lisse et glabre ou divisé en écailles char- nues appliquées, blanchâtre ou fer- rugineux-pàle. Pied plein, ordinaire- ment long, cylindrique, presque égal, flexueux, dur et produisant une inullitude .d’écailles cornées, re- courbées en dehors, concolore au chapeau. Feuillets rapprochés, cré- nelés-déchirés, pàles ou jaunâtres, longuement décurrents.

BAMBERKE.

suffrutescens (Brot.) Fries.

Diagnose nouvelle.

Chapeau charnu, compact, conique, régulier chez les exemplaires norma- lement développés, à face supérieure orbiculaire, d'abord convexe er ma- melonnée, mouchelée, dans sa partie centrale jusqu'à une certaine dis- tance du bord qui est légèrement retroussé ou crénelé, de fines mè- ches d'un brun rougeütre, lisse et blanc-crème dans le reste de son étendue; puis successivement dépri- mée et infundibuliforme, les bords du chapeau souvent alors repliés en dedans, entièrement lisse et glabre, ou « divisée en écailles charnues appliquées. »

Stipe plein, mesurant sensiblement en longueur, dans les conditions normales, le double du diamètre du chapeau, beaucoup plus long dans les exemplaires monstrueux ; cylin- drique ou plus ou moins dilaté ou buibeux à son extrémité inférieure, de diamètre uniforme dans le reste de son étendue, droit ou légèrement incurvé à l’état normal, parfois forte- ment flexueux ou tordu dans les

exemplaires monstrueux, nettement

cannelé à sa partie supérieure par suite de la décurrence des lamelles ; couvert, à parlir de sa base jusque vers le milieu de sa longueur ou jus- qu'à hauteur des cannelures, d’é- cailles ow de inèches peu consis- tantes et peu saillantes, tranchant, par leur ton bistre brun-bistre sur la couleur plus pâle du reste de la surface, ou «d'écailles cornées recourbées en dehors, concolores au chapeau. »

Lamelles fortement décurrentes, serrées, incisées-dentelées, blanches, puis jaunâtres. |

Chair blanche, ne changeant pas

_ au contact de l'air.

Spores blanches, ellipsoides-cylin- driques, mesurant 7,9 y —2.5u. 1

/

Note sur deux Champignons hypogés,

Par MM. BOUDIER et PATOUILLARD.

Les deux espèces que nous décrivons aujourd'hui ont été ré- coltées dans la tannée ancienne d’une serre à Palmiers, à An- sers. L'une fort rare et à peine connue est déjà décrite, mais insuflisamment par Fries sous le nom de Cenococcum xylophi- lum. Ce n’est pas un Cenococcum, mais un véritable selérote et par conséquent une espèce non autonome, tellement différente des autres espèces de ce genre par son organisation interne, que nous avons cru devoir la décrire sous un nouveau nom gé- nérique. La seconde, au contraire, est une véritable Tubéracée très bien caractérisée et remarquable par son extrème petitesse. Elle nous a paru entièrement nouvelle comme genre et comme espèce. Ù

1. COCCOBOTRYS Boud. et Pat. nov. Gen. PI. V fig. I.

Granula sphærica, firma, sclerotioidea, e mycelio rhizomor- phoïdeo ramosissimo, hyphis tenuibus continuis rarissimè sep- tatis coalitis formato, enata ; extus crustà tenui filamentosa my- celii contextu simillimà ; intus cellulis selerosis irregulariter rotundatis aut piriformibus sæpe varie appendiculatis hyphis consuetis commixtis. repleta.

Ce genre voisin des selérotes, mais qui nous paraît bien dis- ünct par sa texture n’est probablement qu'une forme transitoire d'un mycélium. Nous avons cependant eru devoir la décrire, car il ne peut rentrer dans les vrais sclérotes.

Il se distingue principalement par son abondant mycélium ra meux d’où naissent les sphérules ; par la présence d'une croûte filamenteuse très appréciable qui les recouvre et par celle des nombreuses cellules sclérifiées dont est farci son intérieur.

Il est fondé sur une espèce encore peu connue classée par Fries parmi les Cenococcum, mais qu'il nous est impossible, après l'examen que nous avons fait des échantillons qui nous ont été envoyés de conserver dans ce genre, la texture en étant entièrement différente.

142 BOUDIER ET PATOUILLARD.

Coccosorrys xyYLoPaiLus (Fr.) Boud. et Pat. PI. V, fig. 1.

(—Cenococcum xylophilum Fr. syst. mye. IE, p. 67.)

Minutus, rotundus. 1-2 m.m. latus. extus ochraceo-fulvescens, subfibrillosus, mycelio rhizomorphoideo ramoso enatus. intus zonis externis nigris et rufis, centro pallidiore.

Tubercula granuliformia, dura, e mycelio ramoso hyphis te- nerrimis coaltis, 3-4 p spissis, non aut parcissimè septatis, ful- vescentibus, orta, cortice exteriore filamentoso, ochraceo-fulvo. fibrillis hyphis mycelii similibus formato : carne zonis versico- loribus cinctà, primà exteriore subeortice nigro-picea, durà, secundà rufà, totidem spissà. etiam firmâ, centro minus com- pacto pallidiore, cellulis sclerosis crassè tunicatis. irregulariter rotundatis, 30-40 y latis, intus plasmate granuloso, primo hyalino. dein fulvescente repletis, hyphis hyalinis intertextis. breviter etirregulariter ramosis, etiam crassè tunicatis, circiter. 5 Spissis, à quibus cellulæ sclerosæ oriuntur.

Inter cortices vaporarios, in caldario Palmarum Andegavensi, Aprili 1900. legit cl. Gaillard.

Ce champignon consiste en un mycélium rhizomorphoïde assez épais et tres rameux, de couleur ochracée fauve, donnant naissance à de nombreux grains sphériques de 1 à 2 millimètres de diamètre qui y sont attachés par de courtes ramifications.

Ce mycélium est formé de nombreuses hyphes à parois épaisses, mais très ténues, à peine ou non septées et réunies en cordons plus ou moins épais. Le Champignon proprement dit est de consistance très dure, extérieurement recouvert d'une croûte filamenteuse de même couleur que le mycélium et peu épaisse, dont les hyphes sont semblables. Sous cette écorce on voit à la coupe plusieurs zones de couleurs différentes. La première d’un noir de poix plus épaisse et très dure. dont la couleur se fond avec une seconde aussi large mais rouge el presque aussi ferme. Toutes deux souvent pénétrées par des hyphes analogues à celles de la partie externe. Enfin la partie centrale est plus friable et d'une couleur ochracée pâle, se tein- tant souvent de rouge, mais souvent aussi blanchâtre lorsqu'elle se dessèche. C'est principalement cette partie qui est farcie de cellules scléreuses entremèlées d'hyphes hyalines très et briève-

NOTE SUR DEUX CHAMPIGNONS HYPOGÉS. 143 ment ramifiées, à parois épaisses et entourant les cellules selé- reuses qui en naissent. Ces hyphes, qui rappellent celles de certains sclérotes, ont en général 5 y de diamètre, mais on en trouve de plus ou moins épaisses. Les cellules scléreuses sont formées souvent par l'extrémité de ces filaments qui se renflent, mais paraissent aussi quelquefois naître par dilatation de quel- ques-uns de leurs articles, comme semblent le prouver celles que l’on rencontre irréculièrement appendiculées. Générale- ment elles sont plus ou moins arrondies, plus rarement piri- formes. Leurs parois sont extrémement épaisses, incolores, souvent ondulées, de 8 à 10 y d'épaisseur, et semblent formées de deux couches distinctes dont l'extérieure très mince peut * être exfoliée au moyen de l'acide lactique bouillant. Une solu- tion chaude de bleu coton dans ce même acide ne colore pas ces membranes. L'intérieur de ces cellules est rempli d'un proto- plasma granuleux, quelquefois avec gouttelettes oléagineuses, blanc d’abord puis ochracé, se condensant par la suite en plu- sieurs petites masses anguleuses puis plus ou moins elliptiques et simulant alors des spores ; mais après des recherches nom- bréuses, répétées journellement et sur un nombre considérable d'échantillons. nous n'avons pu voir rien de précis en ce sens, les contours restent toujours vagues et nous avons été obligés de les regarder comme de simples agglomérats protoplasmati- ques. Ce protoplasma se colore à l'iode comme le glycogène et communique par un fin canal avec les filaments qui lui don- nent naissance comme on peut le voir dans certaines prépara- tions surtout si on se sert du réactif précité. Bien que très sou- vent simples, on trouve très fréquemment de ces cellules avec un pédicule visible par lequel elles étaient attachées aux fila- ments et d’autres avec des appendices simples ou ramifiés qui ne sont que les prolongements de ces hyphes. Il nous semble donc en résulter d’une manière évidente que ces curieuses cel- lules ne peuvent être regardées comme des thèques, malgré les simulacres de spores qu'elles présentent quelquefois. Elles rap- pellent très bien celles que l’on rencontre dans le genre Æme- ricella et que l’un de nous a décrites et figurées dans le Bul-- letin de la Société mycologique de France, T. VII, p. 45, comme aussi celles que l’on rencontre dans les Mylitta. Mais

144 BOUDIER ET PATOUILLARD.

notre petit champignon est bien différent de ces genres et se rapproche certainement des sclérotes, dont il nous a semblé devoir être séparé génériquement par la présence de ces cel- lules scléreuses. Nous avons donc proposé le nom de Coccobo- trys pour rappeler la forme en grappe qu'il présente lorsqu'on le sépare des débris de tanée dans lesquels il se trouve.

Il a été rencontré en abondance dans une serre à Palmiers, à Angers. Les petits tubercules étaient attachés à un mycelium abondant et floconneux.

Nous pensons que ce curieux Champignon est bien celui que Fries a décrit sous le nom de Cenococcum xylophilum, quoique nous n'ayons pas observé la couleur faiblement purpurine du mycélium qu'il indique. De mème l'intérieur n'est pas toujours farineux blanchâtre, mais plutôt rougeàtre. Toutefois le centre dans les spécimens desséchés est quelquefois très pale et tous les autres caractères concordant, comme Fhabitat, nous avons conservé le nom de æylophilus ne pensant pas devoir l'en sé- parer.

Cette production paraît d’ailleurs très rare et n'avoir pas été retrouvée depuis Weinmann. Tulasne avoue ne l'avoir jamais pu voir, nous avons donc cru devoir la décrire à nouveau et la figurer, car d'après les caractères anatomiques, ce n'est certai- nement pas un Cenococcum Moug. et Fr.

Il. LILLIPUTIA Boud. et Pat., PI. V. fig. IE.

(Tuberacearum nov. genus.)

Peridium sphæricum, minutissimum, oculo nudo vix conspi- cuum,-m.m. latum, nudum, albidum, carnosum, cortice crasso albido, è cellulis polygonis medià parte laxioribus, et parte centrali fertili aut glebà proprie dictà, albä, formatum. Thecis oblongis, sæpius 8-sporis, in materià gelosà hyalinà sine ordine nidulantibus ; sporis perfectè globosis, episporio ornato donatis.

Inter cortices vaporarios vigens.

Ce genre dont les spores rappellent parfaitement, comme aspect et grosseur, celles des Terfezia, est des plus remarqua- bles, d'abord par sa petitesse extrème, puisque la taille ne dé- passe pas millim. De plus son péridium est formé d'une partie

NOTE SUR DEUX CHAMPIGNONS HYPOGÉS. 145

corticale très épaisse et bien différenciée entourant la gleba qui est formée d’une matière gélifiée dans laquelle sont plongées un grand nombre de thèques oblongues, sans apparence basi- laire. Les spores mûres sont légèrement ochracées, quoique la chair paraisse très blanche.

Licuipurra Garzzarni Boud. et Pat. PI. fig. Il.

Minutissima, sphærica, z m.m. lata, glabra, albida. Thecis oblongis 8-sporis rotundatis extus dense et minute verrucosis, pallidèe ochraceis.

Peridia-perfectè rotundata, albida aut pallidè ochracea, gla- bra, è parte corticali sterili crassà, cellulosà præcipuè in medio et parte centrali fertili alba, formata, Thecæ oblongæ, sæpius 8-sporæ, ad basim vix attenuatæ, non pedicellatæ, 80-85 x lon- œæ, 35-40 crassæ. Sporæ perfectè sphæricæ, crebre verrucu- losæ, pallidè ochraceæ, intus guttulà oleosà crassà donatæ, 22-24 p latæ.

Inter frustulis corticis vaporarii vetusti, in caldario Andega- vensi. Aprili 1900.

Cette très petite espèce, Drobablement la plus petite de toutes les Tuberacées connues (car celle décrite comme genre Cel- tidia, qui a la même taille, n'appartient peut-être pas à cette fa- mille) se montre comme de très petits grains blanchâtres à peine visibles à l'œil nu, que nous n'avons pas vus accompa- gœnés de mycélium, et disséminés dans l’humus de la même tan- née que celle a été rencontré le Coccobotrys xylophilus. Ces petits grains, dont les thèques et les spores rappellent tout à fait celles des Terfezia, en sont cependant bien distincts géné- riquement, non seulement par la différence énorme de taille, mais aussi par la composition du péridium qui est ici formé d’une couche corticale relativement épaisse, atteignant environ la moitié de la portion centrale fructifère, soit 85 à 90 x d’épais- seur. Cette partie corticale, dont la texture montre des cellules polygonales assez larges dans sa région moyenne, plus petites et plus granuleuses à 1 superficie comme près de la gleba, est un peu plus colorée que la partie centrale du globule ou gleba proprement dite, qui est entièrement blanche et parait formée d'une matière gélifiée et finement granuleuse dans laquelle sont

146 BOUDIER ET PATOUILLARD.

plongées les thèques sans ordre visible. Celles-ci sont oblon- gues et sans apparence de prolongement basilaire si court qu'il soit. Elles ont généralement huit spores, plus rarement moins, semblables pour la grosseur et l'aspect à celles des Terfezia, atteignant 22-24 y de diamètre et verruqueuses comme celles du T. Boudieri. Ces spores ont au centre une grosse guttule oléagi- neuse et sont, à la maturité, légèrement mais très visiblement colorées, circonstance toute particulièrement remarquable parce qu'elle ne paraît pas influer sur la couleur blanche de la gleba centrale.

Cette très pelite et curieuse espèce a été rencontrée par l'un de nous disséminée dans la tannée qui nous avait déjà donné le Coccobotrys, mais en bien moins grande abondance. Elle nous y à paru cantonnée dans une petite partie du terreau envahi par cette espèce. Nous l'avons dédiée à notre savant collègue et ami M. GAILLARD, qui nous avait envoyé avec son obligeance habituelle quelques parties de cette tannée.

EXPLICATION DE LA PLANCHE V. I. Coccobotrys xylophilus (Fr.) Boud. et Pat. a. Aspect de l’humus de la tannée rempli de Coccobétrys. Grand. nat, b. Coccobotrys débarrassé des débris montrant son mycélium et ses granules de grandeur naturelle. c. Deux granules séparés grossis 5 fois. d. Coupe d’un de ces granules grossi 18 fois. e. Parcelle de la même coupe grossie 70 fois. [. Petite parcelle du mycelium rhizomorphoïde montrant les hyphes dont il est composé grossie 30 fois. 4. Hyphes du mycelium.vues à 475 diamètres. h. Parcelle de la chair intérieure montrant les cellules scléreuses mê- lées aux hyphes grossie 225 fois. à. Hyphes formant la chair des sphérules, dans lesquelles sont placées les cellules scléreuses grossies 475 fois. k. Cellules scléreuses. 1. Cellules scléreuses simples vues à 475 diamètres. 2. Cellules scléreuses appendiculées grossies 295 fois. 9. Cellules scléreuses montrant les agglomérations protoplasmati- ques, grossies 475 fois. Il. Zilliputia Gaillardi Boud. et Pat. a. Aspect des Peridiums de grandeur naturelle. b. Peridium grossi 30 fois. c. Coupe du même au même grossissement. d. Coupe de la partie corticale vue à 225 diamètres. e. Thèque grossie 475 fois. f. Spores à 820 diamètres.

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Sur le Graphium stilboideum Corda,

Par M. F. GUÉGUEN.

Sous le nom de Graphium stilboideum, Coroa décrit et figure dans ses /cones (1) une Mucédinée à fructifications noirâtres rencontrée en groupes sur des fragments de bois, en compagnie du Torula herbarum. Au mois de juin de l’année dernière, nous avons retrouvé cette moisissure croissant abondamment sur des tiges de choux pourrissantes, côte à côte avec le Clados- porium herbarum. Notre Graphium différait légèrement du type par sa taille plus petite et la forme générale de ses conidies : l'étude de cet échantillon nous a permis, en même temps que de préciser certains détails de structure, d'acquérir quelques notions sur la biologie de ce groupe de Stülbées, sur lequel on ne possède que fort peu de renseignements de cette na- ture (2).

Ainsi que l’a figuré Corpa, les tètes conidifères sont arron- dies-subsphériques, portées par un pied fascieulé élargi à la base, et entièrement recouvertes de conidies mucilagineuses. Le pied brunâtre (fig. 4) nous a paru formé d’une dizaine d'hyphes accolées, avec des cloisons transversales plus espacées vers le haut du pied qu'à la base, et naissant d’un mycélium cylindri- que blanchätre. Le sommet de chacune des hyphes est figuré par Corpa comme brusquement renflé en une ampoule ovoïde qui deviendra une conidie ; en réalité, il n’en est pas tout-à-fait ainsi. Chaque élément du pied forme à son extrémité libre un renflement qui se sépare par une cloison, et qui donnera une conidie : celle-ci se détache bientôt par étranglement, pendant

(1) Corp, Ie. Fung., vol. 2, pl. XI, fig. 69. (2) Qu'il nous soit permis deremercier ici notre savant collègue M.BOUDIER,

à

qui a bien voulu examiner nos échantillons et vérifier notre détermination.

148 F. GUÉGUEN.

qu'au-dessous d'elle 11 s'en forme une seconde par le même mécanisme (fig. 5. Chaque capitule donnerait ainsi deux récoltes successives de conidies : il ne semble pas se produire de chaï- nettes conidiennes comme dans les Stysanus et autres genres Voisins.

D'après la diagnose primitive, les conidies sont ovales-allon- gées, pellucides : le diamètre n'est pas indiqué. Saccardo (1 leur assigne comme dimensions 6 = 3y. Celles de nos échan- tüllons (fig. 6, sont ovoïdes-apiculées, un peu réniformes : cha- cune d'elles est ocellée, avec un certain nombre de guttules beaucoup plus petites. Les dimensions varient entre 7 à 8 x de long sur 4 à 54 de large : la couleur en est fuligineuse.

Nous avons tenté de cultiver cette Mucédinée sur les divers milieux habituellement employés (pomme de terre, carotte, gélatine-peptone. liquide de Raulin, etc.) ; les essais effectués à l’aide de conidies isolées ou de groupes de conidies ont cons- tamment échoué.

Dans un seul cas, nous avons obtenu un résultat positif. Le se- mis avaitété opéré en chambre humide,sur une gouttelette solidi- fiée de liquide de Raulin gélatiné., en déposant sur ce milieu un capitule entier et mûr. Au bout de trois jours. à la température ordinaire, quelques conidies du pourtour commencèrent à germer, donnant naissance à un mycélium hyalin, formé d’abord d'articles cylindriques. Au fur et à mesure de son allongement. le mycélium 7naigrit en quelque sorte, se montrant dès lors formé de filaments grèles portant de place en place de brusques dilatations moniliformes remplis de gouttelettes oléagineuses : il rayonna ainsi jusqu'à environ trois à quatre millimètres du point central (fig. 9 à 11). :

À une distance d'environ un millimètre de son centre. la cul- ture portait une zone de fructifications contrastant par leur mai- greur et leur aspect général avec l'habitus robuste de la plante normale. Les conidiophores ainsi obtenus étaient de taille ré- duite (0,7 à 0,8. au lieu de 1%"); ils étaient formés de deux fig. 7), rarement de trois ou quatre hyphes grisàtres, se termi- nant par une gerbe peu fournie portant au plus une trentaine de

(1) Saccarpo, Sylloge Fung.,t. IV., p. 610.

SUR LE GRAPHIUM STILBOIDEUM 149

conidies, qui ne différaient d'ailleurs aucunement de celles des individus normaux. Ces têtes fructifères formaient une zone très étroite; bien que la culture fût prolongée pendant vingt jours, elles n’augmentérent ni en nombre ni en dimensions.

Un coup d’œil jeté sur le tableau comparatif ci-dessous et sur les figures qui accompagnent cette note montrera les diffé- rences entre les deux sortes de capitules :

Plante normale Plante cultivée (fig. 4). . (fig. 7). Hauteurnidupiedi..-"Fe terme Onmf 0,6 mm 0,7 à 0,8 Nombre de brins....... D NE ans 10-12 2-4. Diamètre moyen du capitule........ 654 (arrondi 28 à 30 ordinairement) (toujours en gerbe) Diamètre du pied en son millieu.... 19 à 13% 29 à ko

Diamètre des'conidies(dansles 2 cas) 7,6 6,7; 4,5 5,8

Le Graphium stilboideum ne parait done pas pouvoir être obtenu en culture pure sur les milieux habituels à partir d’une seule conidie. La présence simultanée, sur le mème substratum, des moisissures signalées plus haut (Torula herbarum, Cla- dosporium herbarum) et peut-être de certains microorga- nismes semble nécessaire à son développement. M.Matruchot (#), à propos de son Gliocephalis hyalina dont il n’a pu obtenir de cultures pures, attribue également son échec à l’absence d'or- ganismes étrangers.

Dans un pareil consortium, on peut se demander quel rôle remplissent, vis-à-vis de l'espèce considérée, les organismes qui vivent à ses côtés. [Il est permis de supposer que les ferments secrétés par ces derniers agissent sur le milieu nutritif de ma- nière à le rendre assimilable par la plante, dont l'existence se trouve ainsi assurée. Les consortiums que l’on observe si fré- quemment entre diverses espèces de champignons, qui, cultivés séparément sur un même milieu, s’y comportent parfois de fa- cons si différentes, devraient ainsi être considérés comme une sorte de symbiose.

La possibilité d'obtenir une culture de Graphium en partant d’un capitule entier, c'est-à-dire d’une masse de plante relative-

(1) MaTRucHOT. Notes mycologiques. I. Gliocephalis hyalina (Bull. Soc Myc. Fr., t. XV, 1899, p. 255). : 10

150 F. GUÉGUEN.

ment considérable, viendrait à l'appui de cette manière de voir. La petite quantité d'enzymes sécrétée par le conidiophore isolé commencerait l’attaque du milieu nutritif, donnant ainsi à la culture la possibilité de se développer. Peut-être nos recherches ultérieures nous permettront-elles d'éclairer d’une nouvelle lumière les faits et les hypothèses qui font l’objet de cette note,

EXPLICATION DE LA PLANCHE VI.

Fig. 1. Aspect de la plante, grandeur | Fig.5. Un capitule normal à l’état

naturelle. Jeune, montrant l’arrange- 9, Conidiophores isolés: &,b, for- ment des hyphes (Gr.—305). me globuleuse, la plus fré- 6. Conidies isolées (Gr.—980).

7. Un capitule obtenu de culture

quente ; c, forme en gerbe 4 (Gr.—305).

Gr=21); j ( : E ) $. Ramification dans un conidio- —-:3. Conidiophore obtenu par phore (Gr.—305) culture (Gr.—21). 9, 10, 11. Fragments de mycé- 4. Un pied isolé (Gr.—305). lium (culture) (Gr.=305).

(Travail fait au Laboratoire de Micrographie de l'Ecole de pharmacie de Paris).

Quelques méfaits du Gladosporium herbarum,

Par M. F. GUÉGUEN.

Dans le courant de l’année dernière, nous avons recu de plu- sieurs régions de l’ouest de la France du plant de chou dont les tiges présentaient des altérations particulières. Ces lésions consistaient en saillies noirâtres. raboteuses et de forme irré- gulière, tantôt isolées et de la grosseur d’un grain de millet, tantôt confluentes et pouvant atteindre près d’un centimètre en tous sens : le plant ainsi atteint avait un aspect maladif et était impropre au repiquage.

À la surface de ces bosselures, l'examen microscopique fai- sait reconnaître la présence du Cladosporium herbarum. for- mant dans les parties exfoliées de l'écorce et à la surface du suber un lacis de mycélium, véritable stroma peu serré et sans tendance à gagner la profondeur: le champignon était en pleine végétation, ainsi qu'en témoignait la vigueur de son dé- veloppement sur les divers milieux inoculés avec un peu de rà- clure de la tige.

La tige saine (fig. 3) renferme, au-dessous d'un suber s relati- vement mince, un parenchyme cortical peu développé, avec des cônes libériens coiïffés chacun d’un paquet de fibres péricycli- ques mèlées de cellules scléreuses; ce stéréome (fig. 3, sel) forme un cercle assez net autour de la tige. Dans les parties atteintes par le champignon, la structure de cette même tige est

152 F. GUÉGUEN.

profondément modifiée (fig.1) : on y observe un épaississement énorme de l'écorce; qui atteint trois et quatre fois son épaisseur normale, et la formation, au-dessous du suber, d'un tissu subéri- forme à grandes cellules en voie de cloisonnement actif (fig. 1, X, et fig.2), représentant vraisemblablement le phelloderme exagé-

Effets du Cladosporium herbarum sur la tige de chou.

Fig. 1 (Gr—16). Coupe transversale schématique au niveau de la partie atteinte ; L, liber; scl, stéréome; A, assise subériforme d’origine patholo- gique; s, suber.

Fig. 2 (Gr—250). Fragment de l’assise subériforme, en voie d’actif cloison- nement.

Fig. 3 (Gr—16).— Coupe transversale de la même tige au niveau d’une partie

saine.

rément développé. Mais la plus grande partie de l’accroisse- ment en diamètre porte sur la région péricyclique, qui arrive ici à constituer, sous forme de tissu collenchymatoïde, la moitié ou les deux tiers de l'épaisseur totale de l'écorce. Le stéréome n'y forme plus un anneau continu à une seule couche, comme

MÉFAITS DU CLADOSPORIUM HERBARUM. 155

dans la tige normale : il est au contraire constitué par une grande quantité d’ilôts inégaux, disséminés sans ordre dans toute la région moyenne de l'écorce.

On voit que le champignon, bien qu'il soit demeuré entière- ment superficiel, provoque une violente réaction défensive de la part de la tige.

Comme l’avait tenté antérieurement M.de Janczewski (1) pour d’autres plantes, nous avons essayé d’infecter expérimentale- ment du plant de chou en pleine végétation.

Dans ce but, nous avons, sur une série de plants repiqués en pots et très vigoureux, pratiqué les essais suivants, à l’aide d'eau tenant en suspension de nombreuses conidies provenant d’une culture sur Raulin :

Humectation de la tige et des feuilles ;

Humectation de la tige et des feuilles après essuyage de celles-ci pour en enlever la cire ;

Humectation de la tige et des feuilles après scarification aseptique et enveloppement au papier buvard.

Une série de plants ainsi infectés a été cultivée à l'air libre, une autre série a été conservée au laboratoire. Les résultats ont été constamment négatifs, comme l'avait observé de Janczewski dans les mêmes conditions.

Il résulte donc de ces expériences que le plant de choux ne semble pas pouvoir être infecté par le Cladosporium pendant sa croissance, L'attaque par le parasite ne se produirait seule- ment qu'après l’arrachage et la mise en paquets, lors de la pé- riode de végétation ralentie qui précède le repiquage. La cha- leur humide, telle qu’elle peut se manifester lorsque l’on con- serve le plant dans un lieu bien clos et trop humide, est proba- blement la véritable cause de l’envahissement. Le remède serait donc uniquement préventif et consisterait dans la manutention fréquente et l’aération, permettant à l’eau transpirée de s'évapo- rer promptement, et évitant ainsi un excès nuisible d’humi- dité.

(1) De Janczewski, in Prillieux, Maladies des plantes agricoles, Paris, LSOT TOITS p.299:

154 F, GUÉGUEN.

II

Nous avons eu l’occasion d'observer. à Sablé-sur-Sarthe, l'envahissement par le Cladosporium herbarum de plusieurs pieds de Camellia japonica à fleurs doubles cultivés en pleine terre. Ces camélias avaient déjà supporté sans dommage plu- sieurs hivers rigoureux : c’est donc en grande partie au Cla- dosporium que nous pensons devoir attribuer l'état maladif dans lequel ils étaient cette année au mois de juin, et la mort de l’un d'eux, placé dans des circonstances particulièrement défavo- rables.

Ces camélias, d'une hauteur d'environ 1 m. 50, étaient si- tués tout pres d’un mur un peu humide exposé au midi, et en partie abrité du soleil et du vent par un bâtiment qui lui est parallèle. Dans le courant de l’année dernière, le feuillage des camélias ainsi que celui de quelques £vonymus japonicus situés dans leur voisinage, fut envahi par cette forme fumagoïde de Cladosporium bien connue des jardiniers, qui la voient souvent endommager leurs plantes de serre. Cette Mucédinée formait à la surface supérieure des feuilles des sortes de plages noirâtres, pulvérulentes, sans adhérence avec le limbe dont un léger frot- tement pouvait les séparer. Un fragment de cet enduit, exa- miné au microscope, se montrait formé d’un stroma peu serré, couvert d’une multitude de conidies dont quelques-unes étaient en germination. Nulle part il n’y avait la moindre pénétration du mycélium dans le parenchyme foliaire, pas même à la face inférieure, sur laquelle cependant de nombreux coussinets punctiformes de stroma s'étaient développés au niveau des sto- mates, sans doute à cause de la vapeur d’eau dégagée en ces points. Les feuilles les plus gravement atteintes étaient presque entièrement recouvertes par l’enduit fuligineux : elles brunis- salent, se décoloraient, et se détachaient de la tige avec une extrème facilité.

L'un des trois plants ainsi atteints se trouvait dans une partie légèrement déclive, mieux abritée du vent que le reste du terrain, mais par cela même plus humide et présentant par-suite des conditions tres favorables à la pullulation du champignon.

MÉFAITS DU CLADOSPORIUM HERBARUM. 155

Aussi ce camélia, qui, avant l’apparition du Cladosporium, semblait aussi vigoureux que les autres, fut-il atteint beaucoup plus gravement et ne tarda-t-il pas à succomber. Si l’on ne peut pas aflirmer qu'il ait été tué par le Cladosporium, nous croyons pouvoir admettre que cette Mucédinée, en masquant la chlorophylle et nuisant ainsi au bon fonctionne- ment des feuilles, a mis la plante dans un état maladif qui l’a rendue incapable de résister aux conditions elimatériques un peu moins bonnes dans lesquelles elle se trouvait placée.

Le lavage des feuilles à l'éponge, pratiqué communément dans les serres pour combattre ce champignon, serait peut-être utilement remplacé, dans des cas analogues à celui qui nous occupe, par des pulvérisations de solutions cuivriques très di- luées : nous pensons que des essais seraient à tenter dans ce sens,

Réponse à l’article de M. Vuillemin sur le Microsporum Audouini,

Par FE. BODIN.

Au cours d'un article paru récemment dans le Bulletin de la Société mycologique de France (2° fascicule, p. 96, 1900), M. Vuillemin critique les divers travaux que j'ai publiés sur les Microsporum, S'attachant à démontrer que je suis, dans ces divers travaux. en contradiction avec moi-même relativement à la description du Wicrosporum Audouini dans le cheveu ma- lade et aussi que mes descriptions ne concordent pas avec celles de Grügy et avec celles de mon collègue et ami R. Sasouraup.

Je pourrais, pour y répondre. prendre ici point par point les longues et minutieuses critiques de M. Vuizcemix. mais cela me semble tout à fait inutile, car M. Vurccemix et moi nous ne travaillons pas de la même façon ; aussi n'est-ce point une longue discussion qui pourrait nous mettre d'accord. M. Vuis- LEMIN s'attache surtout à comparer des textes cherchant à y re- lever des inexactitudes et des divergences : pour moi, j'ai étudié les Microsporum dans mon laboratoire j'ai réuni et examiné depuis 5 années plusieurs centaines Q'observations de ton- dantes humaines et animales. m'appliquant à décrire ce que j'observe à ce sujet. ;

Lorsqu'il m'est arrivé, après avoir perfectionné ma méthode par une série de recherches, de trouver une erreur dans l’une de mes descriptions antérieures, je me suis hâté de la relever et de la rectifier immédiatement. 11 n'y a donc rien d'étonnant à ce que mes descriptions récentes différent par certains détails de leurs aînées. Tous ceux qui savent ce que c'est que des re- cherches prolongées sur un même sujet pourraient au contraire s'étonner que ces descriptions n'aient pas varié. D'après son propre aveu. M. Vurzcemix n'a étudié jusqu'ici qu'un seul cas de tondante humaine : quand il aura étendu le cercle de ses in- vestigations et examiné un certain nombre de cas de tondantes, il se convaincra certainement qu'il est plus aisé de critiquer des textes sur un sujet que l’on possède peu que de donner d’em- blée la description définitive et immuable d'un parasite myco- sique dans ses lésions pilaires.

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE

[Les tirés à part des articles ou mémoires envoyés à la Société par les Auteurs, sont toujours l’objet d’une analyse dans le cours de l'année|.

L. Monremarrini. Æicerche sopra la struttura delle Melan- contee ed ti loro rapporté cogli Ifomiceti e colle Sferossidee. [Recherches sur la structure des Mélanconiées et leurs rap- ports avec les Hyphomycètes et les Sphéropsidées]. Attt del Instituto Botanico della R. Università di Pavia (Laboratorio Crittogamico Italiano), 1900. Broch. gr. in-8° de 44 pp. et 2 pl. lithogr.

Les travaux si nombreux qui se sont succédés dans ces dernières années sur les formes conidiennes des Champignons ont abouti à répartir les Fungi im- perfecti dans les trois grands groupes suivants, admis actuellement par la plupart des auteurs : les Hyphomycètes, dont les conidiophores sont libres et superficiels ; 2 les Mélanconiées, à conidiophores dressés à la surface d’un stroma qui, d’abord inclus dans les tissus de la plante-support, fait bien- tôt éclater l’épiderme de celle-ci pour disséminer ses conidies ; 3 les Spheé- riacées, dont les conidiophores de taille plus ou moins réduite tapissent la surface interne de conceptacles nommés pycnides.

Le groupe des Mélanconiées, dont l'étude fait l'objet de ce mémoire, com- prend une quarantaine de genres avec environ 850 espèces. Par une étude approfondie portant sur 21 genres et 47 espèces dont deux nouvelles /Melan- comium Cavaræ sur Taxus baccata, Pestalozzia Briosiana sur divers An- thurium), l'auteur a été amené aux conclusions suivantes.

La plupart des Mélanconiées doivent être considérées comme des Hyphomy- cètes adaptés à la vie parasitaire par de profondes modifications que l’on peut résumer ainsi :

40 Diminution de volume des conidies ;

2% Réduction et fasciation des conidiophores pour former un appareil méca- nique destiné à disséminer les conidies en rompant la cuticule de lhôte ;

30 Excavation du stroma prolifère en une cupule qui en augmente la sur- face fertile (tendance à la production de pseudopyenides) ;

Développement de paraphyses (soies des Colletothrichum) qui déchirent les tissus de la plante-support;

Formation d'organes mécaniques spéciaux (columelle des Melanconium) ;

Enfin, le pelotonnement du mycélium en une masse arrondie constitue encore un caractère adaptationnel, car la structure de ce stroma rappelle celle des pseudopycnides de beaucoup de Sphéropsidées.

Le tableau suivant, par lequel se termine le mémoire, synthétise les résul- tats de cet intéressant travail, en montrant les affinités des différents genres de Mélanconiées avec les Sphéropsidées et les Hyphomycètes.

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BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 159

S..À. BEAcH, V. H. Lowe er F. C. Srewarr. Common diseases and insects injurious to fruits [Maladies et insectes qui s’attaquent communément aux fruits]. New-York Agricult. Experiment Station, 170, décembre 1899. 59 pp.

La partie mycologique de ce mémoire décrit très succinctement les lésions macroscopiques produites par les champignons parasites et indique le meil- leur traitement à appliquer:

Maladies des Pommes. Chancre (Sphæropsis Malorum Pk.). Traite- ment : Aplation des parties malades, pulvérisations soignées à la bouillie bor- delaise, onction du tronc des pommiers avec une mixture savonneuse. «Traces de mouches » (Leptothyrium Pomi Sacc.); à traiter par la bouillie cuivrique Taches des feuilles (Phyllosticta spp.); pulvérisations de bouillie bordelaise au moment les feuilles apparaissent Rouille (Roestelia spp.); le traitement préventif, qui consiste à détruire les Génévriers voisins, semble le plus efficace. Gale des pommes (Venturia inæqualis Aderh.) ; la bouillie bordelaise agit plutôt comme préventif que comme curatif; il faut aussi ra- masser les feuilles tombées à l'automne. Taches noires des pommes (PAyl- lachora pomigena Sacc.); faire une ou deux pulvérisations de bouillie en juillet.

Abricots. Rouille (Monilia fructigena Pers.). Il n'y a pas de traitement efficace. Taches des feuilles (Cylindrosporium Padi Karst.); bouillie bor- delaise en mai-juin.

Groseilliers à grappes et cassis. Anthracnose (Gloeosporium Vene- tum Speg). Bouillie bordelaise. Taches des feuilles (Septoria Rubi Westd) ; la bouillie ne donne pas de bien bons résultats.

Cerises. Moisissure noire (Plowrightia morbosa Sacc.) ; couper et brüler les fruits malades. Monilia fructigena Pers.); pas de traitement. Taches des feuilles (Cylindrosporium Padi Karst.); même traitement que pour les abricots.

Groseilles à maquereau. Mildew (Sphærotheca mors-uvæ B. et C.) Voir le travail de CLOSE, analysé plus loin.

Raisins. Anthracnose (Sphaceloma ampelinum De By) En outre du traitement à la bouillie bordelaise, il est bon, avant l'épanouissement des bourgeons, d'employer une solution saturée de sulfate de fer additionnée de 1/100 d'acide sulfurique, à appliquer avec des balais, et très rapidement à cause de sa causticité. Black-rot (Guignardia Bidwellii Viala et Ravaz).— Le traitement en est bien connu. Mildew poudrant, oïdium (Uncinula spi- ralis B. et C.).

Pêches. Cloque des feuilles (Exoascus deformans Fuck.) ; bouillie borde- laise très étendue, avant l'épanouissement des bourgeons.

Poires. Brülure (Bacillus amylovorus de Toni) ; couper les branches malades, et ne pas tailler les parties saines avec le même instrument sans l'avoir désinfecté en l’essuyant avec un chiffon mouillé d’une solution phéni-

160 F, GUÉGUEN.

quée à 5 °), ou de tout autre antiseptique. Taches des feuilles (Entomos- porium maculatum Léo) ; bouillie bordelaise ou arsénite de cuivre. Septo- ria piricola Desm., même traitement. Gale des poires (Venturia pirina Aderh., état ascosporé du Fusicladium pirinum Fuck.) ; même traitement que les précédents.

Prunes.— Moisissure noire (Plowrigthia morbosa Sacc.); enlever et brüler

les fruits contaminés. Monilia fructigena Pers., Cylindrosporium Padi Karst., voir plus haut. Nèfles. Taches des fruits (E ntomosporium maculaturn Lév.) Bouillie

bordelaise Chancre, Black-rot, brûlure (voir plus haut).

Framboises. Anthracnose (Glæosporium Venetum Speg.); mesures pré- ventives. Le traitement par la bouillie n’est pas avantageux. Rouille(Cœæoma nitens Schw.); couper et brüler les plants atteints. Taches des feuilles (Sep- toria rubi Westd.); traitement incertain.

Fruises. Taches des feuilles (Sphærella Fragariæ Tul); enlever les feuilles malades, et faire 3-4 pulvérisations de bouillie par saison, au mo- ment de la floraison et dix ou quinze jours après. Quelques variétés de frai- siers sont moins sujettes au mal que les autres : on devra les préférer lors- qu’on renouvellera le plant. F. GUÉGUEN.

WExpeLz Panpock, The New-York apple tree canker [Le chancre new-yorkais des pommiers]. (New-York Agricultural Experiment Station, Geneva. N.-Y., 163, décembre 1899). 27 pp. et 5 pl. photogr.

Cette maladie, signalée en 1898 par Waite et attribuée par lui au Schizo- phyllum commune Fr.,est due en réalité au parasitisme du Sphæropsis malorum Pk. Des expériences d’inoculation, poursuivies pendant deux saisons consécutives, ont donné des résultats positifs. Ce Sphæropsis, qui produit le black-rot de la pomme, de la poire, etc.. attaque également d’autres arbres d'essences très diverses (Prunus sp.num., Crataegus oxyacantha,Diospyros Virginiana, Celastrus scandens, Ostrya Virginica, Sambucus canaden- sis, etc.). Les dimensions des spores du parasite varient légèrement suivant les hôtes; en raison même de cette ubiquité, l’auteur pense qu’il y a lieu de ré- duire de beaucoup le nombre desespèces de Sphæropsis actuellement décrites (au nombre d’une quinzaine environ).

Le traitement à opposer à ce champignon est le suivant : Mettre les arbres dans les meilleures conditions, et enlever autant que possible les branches atteintes ; puis nettoyer le tronc et faire des pulvérisations de bouillie borde- laise. F. GUÉGUEN.

C. P. CLrose.— Treatment for gooseberry mildew [Traite- ment du mildew des groseilles à maquereau]. (New-York Agricult. Experim. Station, Geneva, N.-Y.,n° 1861,novembre 1899, 12 pp. et 2 pl. photogr.

Le Mildew des sroseilles à maquereau est produit parle Sphærolheca mors-

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 161

uvæ B. et C. Des expériences comparatives poursuivies pendant trois saisons, il résulte que, pour le traitement de cette maladie, la bouillie bordelaise et le formol sont inférieurs au sulfure de potassium. Par exception, la bouillie donne de meilleurs résultats lorsqu'elle est employée de bonne heure que lorsqu'on l’applique tardivement. F. G.

Fren. H. BLopcertT. À parasite upon carnation rust. [Un parasite de la rouille des œillets]. (New-York Agric. Expe- riment., Station, Geneva, N.-Y., 175, avril 1900). 5 pp. et 3 pl.

Depuis 1891, les cultures d’œillets étaient envahies en Amérique par l’Uro- myces caryophyllinus (S.) Schrüt., auquel on nesait quel traitement efficace opposer. Dans son mémoire, l’auteur signale la découverte d’un champignon parasite de cet Uromyces, le Darluca filum (Biv.) Cast. Il indique la possibi- lité d’ensemencer ce champignon sur les œillets, pour essayer de s’opposer aux dégats produits par l’Uromyces. EG.

F.-C. Srewarr. Notes on various plant-diseases [Notes sur diverses maladies des plantes]. (New-York Agricult. Experim. Station., 164, décembre 1899), 15 pp. et 4 pl. photogr.

19 Maladie bactérienne des oignons. Cette affection, qui n’envahit les bulbes qu’en présence d’un excès d'humidité, est à traiter préventivement par le drainage méthodique et les soins de culture.

20 Mildew pulvérulent des concombres de plein champ.— La nature du champignon n’a pas été déterminée.

30 Cuscute des concombres sous cloche (Cuscuta Gronowii Wild.).

Les taches de la « pomme de Baldwin » (variété cultivée en Amérique) sont-elles de nature fungique ou bactérienne? L'auteur, d’après ses expérien- ces, penche vers cette dernière opinion.

50 Tache des feuilles d'œillets produites par un Fusarium. Ce champi- gnon, non déterminé spécifiquement, envahit les feuilles à l'ombre. Il est pro- bable qu'il est identique avec le Fusarium qui attaque la tige.

60 Le Chætomium contortum Pk., champignon peu répandu,rencontré uni- quement jusqu'ici sur des bulbes de lis à Long-Island, a été soupconné d’être un parasite : l'expérience n’a pas confirmé cette hypothèse. FC

Ros. FRies. /n synopsin Hymenomycetum regionis Gotho- burgensis additamentum [Addition au Synopsis des Hyméno- mycètes de la région de Gothebourg]. Tiré à part des Acta Reg. Scient. Societ. Gothoburg. t. II, sér. IV, 1900, 1 pla- quette de 38 pp. in-8°.

Ce catalogue raisonné, daté de novembre 1899, prend son intérêt dans la précision avec laquelle les habitats des différentes espèces sont indiquées, et

162 F. GUÉGUEN. surtout dans les savantes remarques auxquelles beaucoup d’entre elles ont donné lieu. Ces commentaires font de l’Additamentum un document des plus utiles à consulter tant au point de vue des espèces rares ou critiques que des espèces les plus communes. F.G.

H. Reum. Ascomycetes Fuegiani a P. Dusén collecti |Asco- mycètes de la terre de Feu,recueillis par P. Dusén] 1 plaquette in-8° de 22 pp.et 1 pl.lith.— Tiré à part de Bihang till K.-Svenska Vet-Akad. Handlingar, Bd. 25, Afd. IT, 6, Stockholm 1899.

Espèces et formes nouvelles: Sfuartella Drymidis, Gibbera patagonica, Amphisphæria berberidincola, A. Dusenti, Trematosphæria Friesii, We- tasphæria Desolationis, Pleospora ? Vitalbæ (De Not.) Berl. var. antarc- tica, Clathrospora Collomiæ, Anthostoma patagonicum, Teichospora pseudostromatica, Hysterographium fuegianum Speg. f. intermedium, H. cylindrosporum, Mellitiosporium cæruleum, Crumenula antarctica, Patinella xylographoides, Patellaria lecideola Fr. var, antarctica, Agy- rium antarcticum, Niptera Ushuaiæ, N. helotielloides, Dasyscypha Du- senii, Humaria granulata (Bull.) Quél. f. Guanaconis, Humaria Guanaci, Sphærospora patagonica, Lachnea umbrata Fries, f, antarctica, L. huma- rioides, Mitrula Ushuaiæ, Gyromitra antarctica. F. G.

H. Renu. Beiträge zur Pilzflora von Südamerika [Recher- ches sur la flore fungique de l'Amérique du Sud. VIT. Dis- comycètes, recueillis par E. Ule au Brésil. 1 br. de 19 pp. et 3 pl. Hthog. Tiré à part de l’Aedwigia, XXXIX, 1900. Espèces et formes nouvelles : Phacidium nigritulum, P. Uleanum, Coc-

conia Guatteriæ, Pseudophacidium Myrtacearum, P. Ilicis, Briardia

lutescens, Lindauella pyrenocarpoides n.gen.n. sp., Cryptodiscus auran- tiaco-ruber, Dermatea aureotincta, Karschia Araucariæ, Agyrium dothi- deoceum, Calloria patellarioides, C. Trigoniæ, C. Ægiphilæ, Ombrophila rubescenti-rosea, Mollisia erysiphoides Rehm var. argentina, M. Micaniæ,

M. arescens, Niptera mollisioides, N. hypophylla, et f. tapesioides, N. sub-

turbinata, Belonopsis coccinea, B. purpurascens, Tapesia albomaculans,

Trichobelonium tropicale, T. Liriosomatis, T. albosuccineum, Pazschker

aphanes, P. Chusqueæ, Melihosporiopsis n. gen. pseudopezizoides, M. vio-

lacea et f. gigantospora, M. Drimydis, Pseudopeziza nigromaculans,

Belonium hyalino-cinerellum, Phialea convoluta, P. Uleana, Ciboria soli-

taria, Helotium fuscopurpureum, Dasyscyphavarians, Solenopezia Uleana,

Dasyscyphella Shrüleriana, Plicaria undiformis, P. bæonrycoides et var.

albopruinosa, Lachnea fuscostriata. IAB

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 163

Taouas H. Macsrine. The slime moulds [Les Myxomyeëtes.. Rhodora, 16, vol. 2, avril 1900, pp. 75-81 et 1 pl.

Excellent article de vulgarisation, contenant des détails intéresants sur la récolte et la préparation des Myxomycètes. L'auteur recommande, pour les conserver en collection, le procédé suivant, modification de la méthode habituelle. Un fragment du support du champignon est collé sur un bouchon de liège au fond d’une petite boîte de carton à couvercle de verre; un autre fragment est collé de même sur la paroi interne de la boîte, très-près du cou- vercle: ce dispositif permet d'examiner facilement la plante à la loupe, ou même avec un faible objectif de microscope, en plaçant directement la boîte

sur le porte-objet. Fa G. E. pe WicpEemanx. Observations sur quelques Chytridi-

nées nouvelles ou peu connues (Mémoires de l’herb. Boissier, 15, 30 mai 1900), 10 pp.

Espèces nouvelles: Olpidium Stigeoclonii, Rhizophidium Schroetesi,

R. Vaucheriæ, R. multiporum. EC: IL. et P. Sypow. Fungi aliquot novi a F. Stuckert in Argen-

tinia lecti [Quelques champignons nouveaux recueillis par

F. Stuckert dans la République Argentine]. Mém. de l'herb.

Boissier, 4, janvier 1900.— Fungi Japonici[champignons

du Japon]. Ibid.

Répub. Argentine: Lenzites lutescens, Diplodia Morreniæ, Septoria Echitis, Cercospora Choristigmatis, GC. Schini, C. Talini, C. Stuckertiana.

Japon: Uromyces japonicus (sur Lilium Maximowiczi), Æcidium Pour- thieææ, A. Shiraianum (sur Cimicifuga japonica), Uredo Cryptotæniæ, Ustilago Kusanoiï (sur Miscantha sacchariflora), Uncinula Kusanoi (sur Celtis sinensis), U. Euryæ, Ustilaginoidea Phyllostachydis, Glæosporium Shiraianum (sur Quercus glandulifera), Pestalozzia cruenta (sur Poly- gonatum lasianthus), P. Lespedeziæ, Oidium japonicum (sur Quercus Vibrayana), Coniosporium heterosporum (sur Pollinia nuda), Clasterospo- rium Mori, Helicosporium simplex (sur Daphniphyllum macropus).

IRONES

NÉCROLOGIE

Discours de M. DE SEYNES aux Funérailles de M. E. ROZE.

C'est au nom de la Société Mycologique de France que je viens rendre un dernier hommage à la mémoire de notre excel- lent et et savant confrère Erxesr Roze, dont la mort fait parmi nous et dans le monde scientifique un vide si sensible. à Paris le 17 mai 1833, Roze entra dans l'administration: tou- jours prêt à s'oublier lui-même pour les autres, il s'y montra l’homme actif, intègre, désintéressé, que nous avons connu et qui emporte dans la tombe nos douloureux regrets. Ses remar- quables capacités lui valurent un avancement et des distine- tions qu'il ne recherchait pas ; il était à la tête d’une Direction du Ministere des finances, Chevalier de la Légion d'honneur, officier d'Académie, quand il prit sa retraite en 1893 pour se donner tout entier à sa passion pour la botanique, Il s'établit alors à Chatou dans une maison dont le jardin devint pour notre confrère un champ d'expériences.

Attiré tout d'abord par l’étude des Mousses. il en fit dès 1860 le sujet de ses premières communications à la Société bota- nique de France de concert avec M. Bescnerezre. À partir de ce moment, les questions les plus délicates touchant la structure et la physiologie des Cryptogames supérieures deviennent l'objet de ses recherches ; il élucide avec précision et sagacité plusieurs points concernant la fécondation chez ces plantes ; les observations micrographiques les plus difficiles et les plus mi- nutieuses lui deviennent familières et lui révelent des faits qui avaient échappé aux maîtres de la science, les PricsaeIm., les

NÉCROLOGIE 165

Coux, les Scuacur. les Taurer. La découverte du mode de déplétion des anthéridies, la nature amylacée des granules con- tenus dans la vésicule de l'Anthérozoïde, le rôle de cette vési- cule protoplasmique considérée comme organe essentiel de fécondation et celui du filament cilié ne paraissant être le plus souvent qu'un organe de locomotion, diverses particularités de l’évolution des organes reproducteurs chez les Aloœues, les Cha- racées, les Muscinées, les Equisétacées, les Filicinées, les [soc- tées, les Rhizocarpées, lui ont fourni les éléments de nom- breuses communications aux Sociétés botanique et philomathi- que. La plupart de ses observations sur ces plantes sont résu- mées et condensées dans un mémoire publié en 1867 dans les Annales des Sciences naturelles sous le titre de: «Les Anthéro- zoïdes des Cryptogames.» L'Académie des Sciences récompensa ce beau travail et lui décerna le prix Desmazières. Plusieurs années après, en 1874, l'Académie voyait encore son attention appelée sur un travail fait en commun avec son ami notre sa- vant confrère Maxime Corxu ; ce lravail avait pour objet des faits intéressant la reproduction des Champignons et la forma- üon de conidies par le Mycélium : le grand prix des sciences physiques fut partagé entre les deux auteurs.

Les publications des deux frères TucasxE avaient exercé leur séduction sur ErNesr RozE comme sur beaucoup de ses con- temporains ; il se livra à l'étude des Champignons avec la même ardeur qu'il avait mise à celle des Cryptogames à chlorophylle. J'ai surtout pour mission dans cette triste circonstance de suivre notre regretté confrère dans ce second domaine de son activité scientifique.

L'Ergot de Seigle dont il répéta avec succès les essais de culture, les Fumago. les Ræstelia, les Podisoma, diverses espèces nouvelles ou controversées de Puccinia, le Pilobolus crystallinus, les Onygena lui fournirent les matériaux d'inté- ressantes communications à la Société botanique et montrèrent qu'à de grandes qualités d’observateur, Roze joignait un vrai talent d’expérimentateur. La biologie des Myxomycètes l’at- üra, 1l en relevait l'intérêt par les déductions de physiologie générale sur la constitution et les propriétés du protoplasma,

11

166 DE SEYNES.

ou, comme il préférait l'appeler, du plasma végétal. Pour lui, en effet, ces petits organismes étaient bien des végétaux, ses observations multipliées lui fournirent des arguments pour combattre les idées de Rosrarinskr. de Ciexkowskr. de pE Bary, sur l’animalité des Myxomycètes.

Entre temps, il rassemblait les matériaux nécessaires à la confection d'un « Catalogue des Agaricinées des environs de Paris » : ce travail l'amena à étudier les bases des classifica- tions usitées et à proposer le démembrement de l'ancien genre Agaricus pour en constituer plusieurs types de familles. Quels que soient les principes que lon adopte sur les caractères cons- titutifs des divisions taxonomiques correspondant à la famille ou au genre, et quand même les familles créées par Roze ne représenteraient que des types génériques. les caractères pro- pres aux divisions établies par notre confrères n'en ont pas moins une valeur essentielle dont il faut tenir compte : c’est en 1876 que parut cet essai de classification en même temps que le catalogue des Agaricinées des environs de Paris dans le Bul- letin de la Société botanique de France.

À cette année se rattache une circonstance importante pour les progrès de la Mycologie dans notre pays : frappé des avan- tages que les Mycologues anglais trouvaient à se réunir en con- grès périodiques organisés par le « Woolhope Club d'Here- ford », Roze fit des efforts couronnés de succès pour organiser une session spéciale de la Société botanique consacrée aux Champignons ; l'essai réussit au delà des espérances conçues : après avoir été l’un des plus actifs promoteurs de ce congrès. il se refusa énergiquement à le présider, tant était grande sa modestie, il voulait en réserver l'honneur à celui qui, en ce mo- ment, a le privilège et la douleur de lui adresser un dernier adieu. L'année suivante, une nouvelle session mycologique obtint le mème succes. il n’est pas excessif de penser que l'im- pulsion donnée ainsi dans cette voie eut une part d'influence dans la fondation ultérieure de la Société Mycologique de France, en 1885. Roze fut un des premiers à s'inscrire au nombre des membres fondateurs qui répondirent à l'appel de nos confrères MM. Bounier, Quécer, Moccror. Trois ans après, parut l’'« Atlas des Champignons comestibles et vénéneux de la France

NÉCROLOGIE. 167

et des pays Circonvoisins », conçu par M. Roze sur un plan excellent et dont il rédigea le texte : les planches sont dues à son collaborateur le Docteur Ricnox. La préface de cet Atlas expose avec une grande clarté les classifications anciennes et met en évidence la genèse des idées qui ont dirigé les auteurs des classifications fongiques depuis l'antiquité jusqu'en 1865. La pensée de notre confrère se portait volontiers vers ces ques- tions d’origine. Les observations de Cnarces De L'ÉscLuse sur les plantes françaises, sur les « Champignons de la Hongrie », plusieurs lettres de ce botaniste, lPétat de la flore parisienne au XVII siècle et d’autres recherches historiques ont trouvé place dans le Journal de botanique, dans le Bulletin de notre Société, il a exhumé devant elle les premiers mycologues parisiens en nous donnant un tableau de la & Mycologie pari- sienne à la fin du XVIT° siècle ».

Ses communications à la Société mycologique eurent d'abord pour objet les Ustilaginées, l'étude de la pérennité du mycélium, des éclaircissements sur plusieurs espèces mal connues ; bien- tôt sa prédilection pour les Myxomycètes le reprit et nous valut d'importantes recherches. C'est d'abord un nouveau genre l'Amylotrogus qu'il découvre dévorant la fécule des Pommes de terre et qu'il propage dans le grain de blé en suivant le mode de pénétration de ce microphyte ; il en détermine 5 types diffé- rents : deux espèces à plasmode superficiel et trois à plasmode pénétrant. Deux autres genres nouveaux le Vi/morinella et le Spongospora s'ajoutent à la flore si riche dont Roze poursuit l'étude dans le tissu des Pommes de terre atteintes de diverses maladies. La plus importante de toutes ses recherches est celle qu'il a consacrées au Pseudocommis Vitis de Debray qu'il re- trouve dans la pomme de terre produisant dans ce tubercule les mêmes désordres que chez les végétaux atteints de brunissure: ses expériences de propagation multipliées sur un grand nom- bre de plantes démontrent l'extension considérable que peut prendre à un moment donné cette maladie. Le rôle joué dans les maladies de la Pomme de terre par des Bactéries qui préparent

l'accès de certains Myxomycètes, ou qui donnent naissance à la maladie de la gale, a fait l’objet de ses investigations poursui- vies avec succès, mais je ne puis en donner ici une idée mêmé

168 DE SEYNES.

sommaire. Toutes ces patientes et minutieuses recherches aux- quelles les premiers travaux de Roze l'avait si bien préparé ont été réunies dans un bel ouvrage publié en 1898 avec un grand nombre de figures sous le titre de « Histoire de la Pomme de terre ». Cette histoire embrasse non seulement les observations originales dont je viens de parler, mais la description et l'étude des maladies déjà connues, attribuées à des champignons ou à des animaux : une partie importante de l'ouvrage est consacrée à la culture, à l’utilisation de la pomme de terre et à son histoire proprement dite. C'était une satisfaction réelle pour notre ami de compléter les travaux délicats de l'observation par les re- cherches historiques, celles-ci sont nombreuses dans l'œuvre qu'il laisse après lui, bien qu'elles n'apparaissent que comme une sorte de délassement dans une vie la science pure a tenu une si large place.

Au début de cette année. 1e Société mycologique recevait de lui une communication pleine d'intéressants aperçus sur les espèces de « Champignons comestibles et pernicieux de la Hongrie » décrits au XVI: siècle par CHarLes DE L'EscLUusE d'Arras. À notre séance du mars dernier, notre confrère nous décrivait une espèce d'Uredo et la maladie qu'elle occa- sionne sur les Chrysanthèmes,il nous avait apporté le fruit de ses dernières recherches malgré la défense de son médecin ; Pamai- grissement de sa personne, l’altération de sa physionomie trahis- saient un état inquiétant.En effet, à peu de temps de là.le 25 mai. il était enlevé à l'affection de sa compagne malgré les soins les plus dévoués.La mort seule avait pu vaincre sa ténacité au tra- vail et son amour de la science : cette esquisse bien insuffisante desesprincipauxtravaux laisse entrevoir dans quelle activité infa- tigable s'est dépensée la vie si laborieuse d'Erxesr Roze. Appelé, il y a deux ans, à la présidence de la Société mycologique dont il s'acquittait avec beaucoup de soin, comme il l’avait fait à la tète de la Société botanique, il pouvait depuis longtemps se rendre compte de la grande estime dans laquelle ses travaux sont tenus en France et à l'Etranger. La pénétration de sa vive intelligence. la variété de ses recherches sur les problèmes de la science des végétaux, sur les applications utiles, sur la nomen- clature, sur l'histoire de la botanique. les progrès imprimés

NÉCROLOGIE. 169

aux questions qu'il a approfondies, tout cela lui survivra et fera honorer sa mémoire ; son nom est attaché à deux genres Rozea et Rozella qui lui ont été dédiés par ses affectionnés et savants confrères MM. Bescnerezze et Corxu. Ce qu'il à été comme homme, son caractère affable, sa bonté, son extrême modestie. cette parure du vrai savant, restera gravé dans le cœur de ses amis et de ses confrères. Les profondes et nombreuses sympathies qu'il a inspirées se reportent sur sa veuve, puissent-elles apporter quelque adoucissement à une douleur qui ne peut trouver de consolation que dans les espérances d’une plus haute destinée.

Principaux Mémoires et Publications de M, E. ROZE,

I.— Cryptogames supérieures.

ire Note sur quelques Mousses rares ou nouvelles récemment trouvées aux environs de Paris, E. ROZE et BESCHERELLE, 1860, Bull. Soc. Bot. Fr., NI, p. 433.

2e Note sur le même sujet, 1861, Bull. Soc. bot. Fr., NIIT, p. 82.

Liste des Mousses récoltées dans l’excursion botanique dirigée par M. CHATIN, du 2 au 10 août 1860, de Bonneville à lhospice du Grand-Saint-Bernard, 1861, Bull. Soc. bot. Fr., NIIL, p. 315.

Bryologie parisienne, récit de trois excursions aux environs de Beauvais avec M. Marciziy, 1862, Bull. Soc. Bot. Fr., IX, p. 366.

Quelques mots sur " ea Miche Bull., récolté près de Villegé- nis, 1863, Bull. Soc. Bot. Fr., X, p. #7.

Note sur le Campylopus is 1863, Bull. Soc.bot. Fr., X, p. 315.

Recherches sur les Anthérozoïdes des Mousses, 1'e part., 1864, Bull. Soc. bot. Fr, XI, p.107:

Recherches sur les Anthérozoïdes des Mousses, 2e part., 1864, Bull. Soc. bot. Fr., XI, p. 118.

De la fécondation des Muscinées. Observations sur l'organe femelle de ces plantes, 1864, Bull. Soc. bot. Fr., XI, p.192.

Recherches sur les Anthérozoïdes des Cryptogames, {1° partie : Characées, Fougères ; % partie: Isoétées, Hépatiques, Sphaignes, Fucacées, 1864, Bull. Soc. bot. Fr., XI, p. 295 et 293.

170 DE SEYNES.

Quelques mots sur les préparations microscopiques des anthérozoïdes du Sphagnum cymbifolium, 1865, Bull. Soc. bot. Fr., XII, p. 103.

Sur un mouvement propre aux granules amylacées des Anthérozoïdes des Mousses, 1865, Bull. Soc. bot. Fr., XII, p. 253.

Observations sur l'emploi du terme (périgyne » dans la Cryptogamie, en réponse à un article de M. CLos, 1875, Bull. Soc. bot. Fr., XII, p. 254.

Nouvelles recherches sur les Anthérozoïdes des Cryptogames, Equisétacées Rhizocarpées, 1865, Bull. Soc. bot Fr., XII, p. 356.

Les Anthérozoïdes des Cryptogames, 1867, Ann. Sc. nat. bot., 5e sér.; VII, p::87:

Les Fougères, choix des espèces les plus remarquables pour la décoration des serres, parcs, jardins et salons, précédé de leur histoire botanique et horti- cole (avec A. RIVIÈRE), Paris, Rotschild, 1867.

De la germination du Salvinia natans Hoffm. et de la structure de ses an- thérozoïdes, 1867, Bull. Soc. bot. Fr., XIV, p. 142.

De la fécondation des Sélaginelles, suivie de quelques considérations sur les Lycopodiacées, 1867, Bull. Soc. bot. Fr., XIV, p.176.

Nouvelles recherches sur les anthérozoïdes des Mousses, 1868, Bull. Soc. bot. Fr.,p. 109.

De la fécondation chez les Cryptogames supérieures et en particulier chez les Sphaignes, 1872, Bull. Scc. bot. Fr., XIX, p. 91.

Contribution à l’étude de la fécondation chez les Azolla, 1883, Bull. Soc. bot. Er.,XXX, p.190.

Le mode de fécondation du Zannichellia palustris L., 1887, J. de Bot., t. 1, p. 296.

Recherches biologiques sur l’Azolla filiculoides Lamk. in Mémoires-publiés par la Société philomatique à l’occasion du centenaire de sa fondation, Paris, 1888, Gauthier-Villars et fils, p. 215.

Quelques observations extraites de ses recherches biologiques sur l’Azolla filiculoides Lamk., 1888, Bull. Soc. bot. Fr., XXV, p. 427.

Note sur le mode de fécondation du Najas major Roth. et du Ceratophyllum demersum L., 1892, Bull. Soc. bot. Fr., XXXIKX, p. 361.

II. Champignens.

Contribution à l'étude de la fumagine appelée aussi Morfée, maladie du Noir, etc., 1867, Bull. Soc. bot. Fr., XIV, p. 15.

Quelques mots sur le Claviceps purpurea Tul.. obtenu sur des ergots de Seigle, 1868, Bull. Soc. bot. Fr., XV, p. 19.

Sur la formation du sporange de l'Ascophora Mucedo, 1865, Bull. Soc. bot. Fr XNEpeulLe:

NÉCROLOGIE. 171

Sur une réaction que présente la membrane du Mycoderma Vini, 1866, Bull. Soc. bot. Fr.,XN, p. 190.

Sur deux nouveaux types génériques pour les familles des Saprolégniées etdes Péronosporées (Cystosiphon et Basidiophora), avec M. Cornu, 1869, Bull. Soc. bot. Fr.. XNI, p. 7 et Ann. Sc. nat.bot., 5e sér., t. XI, p. 72.

Surle Ræstelia concellata et le Podisoma Juniperissabinæ Dub., 1870, Bull. Soc. bot. Fr., XVII, p. 258.

Résultats de quelques recherches expérimentales sur l’ergot de Seigle, 1870, Bull. Soc. bot. Fr., XVII, p. 283.

Quelques mots sur le Pilobolus crystallinus et l'Onygena equina, 1871, Bull. Soc. bot. Fr., XVIII, p. 298.

De l'influence de l'étude des Myxomycètes sur les progrès de la physiologie végétale, 1872, Bull. Soc. bot. Fr., XIX, p. 29.

Note sur le Puccina compacta de Bary, 1872, Bull. Soc. bot. Fr., XIX, p. 165.

Quelques mots sur le Puccinia Malvacearum Mont., 1872, Bull. Soc. bot. Fr., XX, p. 238.

Des Myxomycètes et de leur place dans le Système, 1873, Bull. Soc. bot. Fr., XX, p. 320.

Essai d’une nouvelle classification des Agaricinées, 1876, Bull. Soc. bot. Fr., XXII, p: 45.

Catalogue des Agaricinées observées aux environs de Paris, 2876, Bull. Soc. bot. Fr., XXIII, p. 108.

Quelques mots sur le Tricholoma Georgii, 1877, Bull. Soc. bot. Fr., XXIV, p. 176.

Contribution à l’étude mycologique de l'Auvergne (avec M. Boupier), 1879, Bull. Soc. bot. Er.,t. XXVI, LXXIV.

Le Mousseron des haies (Agaricus clypeatus), champignon comestible des en- virons de Poitiers (avec M. G. PorrauLr), 1880, Bull. Soc. bot. Fr., PEXXVMIL ep 257 :

Observations sur un Morchella esculenta Pers. adhérent à un rhizome de Topinambour, 1882, Bull. Soc. bot. Fr., XXIX, p. 166.

Le parasitisme du Morchella esculenta sur l'Helianthus tuberosus L., Bull. Soc. bot. Fr., 1883, XXX, p. 139.

Quelques mots sur le plan de l'Atlas des Champignons comestibles et véne- neux de la France et des pays circonvoisins, entrepris en collaboration avec le D: Rico, 1885, Bull. Soc. bot. Fr., XXXII, p. 379.

Une nouvelle espèce de Geaster, C'e rend. Sess. Soc. bot. Fr. et Soc. myc. Fr., p. XXXIV, et Bull. Soc. mycol. Fr., 1888, t. IV, p. 34.

L'Ustilago caricis Kuck. (U. urceolorum Tul.) aux environs de Paris, 1888, Bull. Soc. bot. Fr., XXXW, p. 277. 5

Atlas des Champignons comestibles et vénéneux de la France et des pays cir- convoisins (avec le Dr RicHox), 1888, in-#4, O. Doin, Paris.

172 DE SEYNES.

Sur l'habitat du Polyporus sulphureus, 1888, Bull. Soc. mycol. Fr., IV, p. 87.

La pérennité du Mycélium, 189%, Bull. Soc. mycol. Fr., X, p. 9.

Le Peziza Jungermanniæ Nees, 1894, id. X, p.98:

L’Exobasidium Vaccinii à Montmorency, 1894, Bull. Soc. mycol. Fr. X. LAURE

Sur le Typhulæ variabilis, 1894, Bull. Soc. mycol. Fr., X, p. LIX.

Le Cohnia roseo-persicina Winter, 1895, Bull. Soc. mycol. Fr., XI, p. 104.

sur une nouvelle Bactériacée de la Pomme de terre, cause première de la maladie de la Pomme de terre (Potato Scab) des Américains, 1896, Bull. Soc. mycol. Fr., XII, p. 122 et 196.

Sur les Bactériacées de la Pomme de terre, 1896, Bull. Soc. mycol. Fr., XII. p. 55.

Un bon conseil à faire donner à tous les amateurs de champignons, 1896, Bull. Soc. mycol. Fr., XI, p. 143.

La maladie de la Gale de la Pomme de terre et ses rapports avec le Rhizoc- tonia Solani, 1897, Bull. Soc. mycol. Fr., XIIT, p. 23.

Nouvelles observations sur les Bactériacées de la Pomme de terre, Bull. Soc. MycoLN Er, KIT, /p22900:

Les espèces du genre Amylotroqus, parasites de la fécule, 1897, Bull. Soc. myc.Fr., XIII, p. %6.

Le Vilmorinella nouveau genre de Myxomycètes, 1897, Bull. Soc. mycol. Fr. XIIL, p. 81.

Le Pseudocommis Vitis Debray dans les tubercules de Pomme de terre et un nouveau genre de Mycomycètes, 1897, Bull. Soc. mycol. Fr., XIIT, p. 154.

Du Pseudocommis Vitis Debray et de sa présence sur les plantes cultivées, Nouvelles observations sur même sujet, 1897, Bull. Soc. mycol. Fr., XHI, p. 162 et 172.

Recherches rétrospectives sur le Pseudocominis, 1897, Bull. Soc. mycol. Fr. XIIE, p. 217.

De la présence du Pseudocommis Vilis dans les plantes submergées d’eau douce et dans les plantes marines, Bull. Soc. mycol. Fr., XII, p. 298.

Les maladies de l'Oïdium, de la Tavelure, de l’Anthracnose dans leur rapport avec le Pseudocominis, 1897, Bull. Soc. myc. Fr., XII, p. 233.

La Cerasone de Trecul et ses rapports avec ke Pseudocominis, 1898, Bull. Soc. mycol. Fr., XIV, p. 174.

La série de développement d’une nouvelle espèce de Sarcina et d'une nouvelle espèce d'Amylotrogus, 1898, Bull. Soc. mycol. Fr., XIV, p. 178.

Quel est le nom scientifique à donner au Black-rot ? 1898, Bull. Soc. mycol.:

FEr., XIV, p. 24. Du rôle du Pseudocommis Vitis dans les maladies des bulbes de safran, dans la maladie des Châtaigners, ete., 1898, Bull. Soc. inyc. Fr., XIV, p. 98.

PPT Et, D PI IR RES, NT PNPET SUR.

NÉCROLOGIE. 173

Du Phytophtora infestans de Bary et la pourriture des pommes de terre, 1898. Bull. Soc. mycol. Fr., XIV, p.58. e

Un nouveau type générique des Schizomycètes, 4898, Bull. Soc.mycol. Fr., XIV, p. 69.

Recherches rétrospectivessur les maladies internes des tubercules de Pommes de terre, 1898, Bull. Soc. mycol. Fr., XIV, p. 130.

Une nouvelle espèce de Chalinella, 1898, Bull. Soc. mycol. Fr.,XIV, p.139.

Observations nouvelles sur le Pseudocommis Vilis, 1899, Bull. Soc. mycol. Fr, XN, p. 30:

L’'Uredo Chrysanthemi, parasite du Chrysanthemum indicum L., 1900, Bull. Soc. mycol. Fr., XVII, p. 76.

Note complémentaire sur l'U. Chrysanthemi, 1900, Bull. Soc. mycol. Fr., XVII, p. 81.

Le Puccinia Chrysanthemi, cause de la Rouille du Chrysanthemum indi- cum L., 1900, Bull. Soc. mycol. Fr. XVII, p. 88.

III. Divers et Histoire de la Botanique.

Sur les Plantes observées en fleur le 17 janvier 1873, Bull. Soc. mycol. Fr., XX ID 19

Rapport sur la visite faite par la Société aux grands établissements d'horti- culture et au jardin botanique de Gand pendant la session extraordinaire de Belgique, 1873, Bull. Soc. bot. Fr., XX, p. XCII.

Culture des Végétaux inférieurs dans un jardin botanique: Champignons, Aloues, etc., Liège, 1874.

Rapport sur la visite faite par la Société à l'herbier de M. JoRDAN DE PUYFOL pendant la session extraordinaire d’Aurillac, 1879, Bull. Soc. bot. Fr., XXVI, p'LXXKIT.

La flore de Fontainebleau au commencement -du XVIfle siècle (Liste des plantes intéressantes déjà signalées à cette époque par Pitton de Tournefort, Bernard de Jussieu et Sébastien Vaillant), 1881, Bull. Soc. bot. Fr.,XX VII, p: XXV.

Notice nécrologique sur M. Louis MarRCIrLY, Bull. Soc. bot. Fr., 1886, XXXIIL, p. 471.

Le Galanthus nivalis aux environs de Paris, 1888, Bull. Soc. bot. Fr., KXXV, p.207.

La flore parisienne au commencement du XV: siècle, d’après l'Enchiridion botanicum parisiense de JAcoB Count, J. de Bot., t. IL, p. 7, 29, 41, 54, 16-132.

Le Jardin des Plantes en 1636, Journal de Bot., 1888, t. IT, p. 191-218.

Extrait d’un mémoire d'Antoine de Jussieu sur le livre d'Heures d'Anne de Bretagne, 1888, J. de Bot., IT, p. 425.

174 DE SEYNES.

La Flore d'Etampes en 1747, d’après Descurrain et Guettard, 1889, J. de Bot., CAT p122;

Hommage rendu à la mémoire de M. J. BurFET, 1889, Bull. Soc. bot. Fr., XXXVL, p. 335.

Contribution à l'étude de l’action de la chaleur sur les enveloppes florales, 1889, Bull. Soc. bot. Fr., t. XXXVI, p. CCXIT.

Les premiers Mycologues parisiens, 1890, Bull. Soc. mycol., VI, p. XXII.

Notice biographique sur Charles RICHON, 1893, Bull. Soc. bot. Fr., XL, p. 990.

Le fruit de l'Ecballium elaterium Rich., 1894, J. de Bot., VII, p. 308.

L'introduction du Tabac en France, 1805, /. de Bot., VITE, p. 379.

Huit lettres de Charles de l’Escluse (1572-1593) annotées, 1895, J. de Bot., tuIX /p:-27,.09, 119.

Le Chelidonium laciniatum Miller, /. de Bot., IX, p. 296, 338.

La transmission des formes ancestrales dans les végétaux, 1896, J. de Bot., Lip lo ol

Histoire de la Pomme de terre, Paris, J. Rothschild, 1898.

Les plantes observées au XVIe siècle en Angleterre par Charles de l’Escluse. A. F, A. S., Congrès de Boulogne, 1899, XX VIII, p. 479.

Charles de l’Escluse d'Arras, le propagateur de la pomme de terre au XVI: siècle, sa biographie et sa correspondance, Paris, J. Rothschild, 1899.

Le petit traité des Champignons comestibles et pernicieux de la Hongrie décrits au XVI: siècle par Charles de lPEselase d'Arras. Bull. Soc. mycol. Fr., AS LEX NE D 271:

L'Oronge d’après Charles de l'Escluse d'Arras, 1899, Bull. Soc. mycol. Fr., XV, p.163.

AVIS

Par suite du décès d’un de nos confrères, M. Gacxeux, on pourrait se procurer, chez sa veuve, Madame Gagneux, 146, rue du Faubourg St-Denis, Paris. l'ouvrage de Girrer, en excellent

état et dans de bonnes conditions.

PULL.

PCC.

JC:

DIESX

ANCE

ERNEST ROZE (44 JUIN 4833-25 Mar 1900)

TEXNTN

<

Champignons de la Guadeloupe, recueillis par le R. P. Duss, (2e Série) (1),

par N. PATOUILLARD.

Marasmius Fr.

M. acurEATUs n. sp. Sur le sol.

Chapeau convexe campanulé, mince, coriace, demi pellucide, ni sillonné, ni strié, à marge entière repliée en dessous. Face supérieure couverte d'un duvet serré, court, abondant, jaune d'ocre, composé de poils dressés, larges à leur base, atténués en pointe vers leur sommet et qui confluent par lextrémité pour former des verrues en étoiles. Ces poils aiguillons dressés sont constitués par des touffes de cellules à parois épaisses, de formes très irrégulières, arrondies, allongées, anguleuses, pourvues de boucles larges et longues ; ces cellules disposées en files, sont très peu cohérentes entre elles.

Stipe central, grèle, cylindracé, tenace. peu. à peu épaissi vers sa base, couvert sur toute sa longueur d’une villosité courte, ocracée, veloutée et très facilement détersile.

Lames peu nombreuses (+10), distantes. largement adnées et presque décurrentes, non reliées par des veines.

Plante de 2 centim. dehaut, très facilement reconnaissable à son chapeau large de 2 centimètres, très mince et couvert d’ai- guillons réunis par 4-5 donnant à sa surface l’aspect étoilé du réceptacle des Lycoperdons.

Androsaceus (Pers.).

À. CORRUGATUS n. sp. Sur toutes sortes de bois pourris. Chapeau charnu-membraneux, orbiculaire, convexe, glabre, roux châtain, ridé vers le centre, lisse à la marge qui n'est ni

(1) Voir Bulletin de la Soc. Myc. Fr., XN, p. 191. ù 12

péché tint nl uni lé, à à

176 N. PATOUILLARD.

striée ni plissée. Lames fauves, très serrées, adnées, inégales, minces, charnues, ondulées ou crispées. Stipe coriace, ténace, cylindracé, droit flexueux, glabre, luisant. roux noir, plus pale vers le haut, étalé à la base en une membrane orbiculaire petite et concolore. Les cellules de la pellicule, sont hautes de 104, dressées, serrés et portent des protubérances allongées et rousses.

Plante de 2-3 centim. de haut ; stipe épais de 1 millim. ; cha- peau large de 10-20 millim.

Analogue à À. calopus (Fr.), mais plus grêle et dépourvue de cystides colorées.

Leptonia Fr.

L. mixiara n. sp. Sur les troncs pourris de différents ar- bres.

Chapeau charnu, convexe, mamelonné au centre, + 5 cent. de diamètre, glabre, brillant, strié « rouge minium foncé » à l’état frais, roux-châtain sur le sec. Lames de couleur rouge obscure, adnées, inégales, larges, couvertes d’une poussière rousse de spores. Stipe élancé (8-10 cent.), grèle (3-5 millim.) creux, concolor au chapeau,'avec la base orangée, qui est plus ou moins radicante. Spores anguleuses, rosées, 10-13 x de diam.

Espèce voisine de Z. hypoporphyria B. et C., mais beau- coup plus grande. plus épaisse, à pied radicant et qui habite sur le bois mort.

Flammula Fr.

F. LaATERITIA. n. sp.— Sur bois pourri. U

Chapeau convexe, légèrement omboné, sinueux, mince, non strié, large de 2 à 5 centim., brique obscure, ponctué vers le centre par de petites écailles dressées, distantes, de couleur brunâtre. Stipe ténace, grêle, long de 3-4 centim., cylindrique, égal, glabre, brun rouge. Lames de couleur rouge brique, larges, distantes, adnées largement et presque décurrentes. Spores rousses ovales, verruqueuses. 8-10 X5-6 y.

Espèce voisine de #. sapinea Fr.

n

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 47

Crepidotus Fr.

C. Pyrraus B. et C., Cub. fung. 72. Sur les souches pourries de Cocoloba uvifera.

Normalement dimidié sessile, parfois stipité excentrique et mañginé en arrière, Spores ovoïdes, aspérulées, 6X4-5p. Cys-

_tides nulles.

Laschia Fr. emend.

L. Dussir n. sp. Sur tronc de Vitex divaricata.

Imbriqué, sessile, réniforme, inséré sur le côté ou par la face dorsale, marginé en arrière, entièrement gélatineux, lisse ou lége- rement sillonné à la marge, non tesselé, large de 3 à 15 millim. sur 4 à 10 de long, roux ombre, avec les bords plus pâles. Hyménium concolore, portant des lames rayonnantes, épaisses, crispées, rameuses, plus ou moins anastomosées en pores irré- guliers. Basides unicellulaires, 4 stérigmates, cystides nulles. Spores incolores, ovoïdes, lisses, 10X 7.

Espèce voisine de Z. pensilis B. et C,. et ressemblant à un petit Pleurote.

Boletus L.

B. GuaADELuPENSis n. Sp. Sur du bois pourri, à 780 mètres d'altitude.

Petit, 2-3 centim. de diamètre. Chapeau charnu convexe, brun chatain, très finement tomenteux, à marge repliée en des- sous, mince, appendiculée et blanchâtre. Stipe strié de rouge, grèle, plein, marqué de côtes serrées et fines, jaune. Tubes courts, à orifices petits, anguleux, jaunes bruns. Spores ocra- cées, ovoïdes allongées, arrondies au sommet, apiculées à la base, mesurant 16-20X6-8 4 et contenant 1-2 gouttelettes. Cys- tides saillantes, cylindriques, jaunes. Chair mince, jaunâtre, rougeûtre sous la pellicule.

Espèce naine, très voisine de B. chrysenteron Baull., à cha- peau couvert de filaments floconneux dressés et courts, mais différente par sa marge appendiculée et par ses spores beau- coup plus grandes. Paraït rare.

178 N. PATOUILLARD.

Obs.— La collection renferme une autre espèce de Bolet en- tiérement déformée par le Sepedonium chrysospermum.

Melanopus Pat.

M. scagezLus n. sp. Sur les troncs de Myrsine Guade- lupensis, Cedrela odorata. etc.

Chapeau coriace membraneux, semiorbiculaire ou presque réniforme, plan, à peine relevé en bosse postérieurement, à bords droits, aigus. entiers puis fendus, chatain clair, plus foncé et noirâtre dans la partie convexe, hérissé de crêtes fines et rayonnantes de squamules serrées et noires, nettement marginé en arrière, très mince et fragile. Stipe excentrique, horizontal, cylindracé, très court, noir terne, finement velu, ponctué par des enfoncements poriformes concolores et étalé à la base en un disque orbiculaire. Pores blancs roussâtres, plus ou moins lavés de fuligineux ou de noirâtre au voisinage de l'insertion du pied, arrondis, très petits ; tubes très courts, à parois épaisses, non décurrentes. Trame blanche devenant un peu roussâtre par la dessication.

Plante de 4-10 centim. de largeur, sur 3-8 cent. de longueur, horizontale, non déprimée. à chapeau non zoné, remarquable- ment mince (5 millim. en arrière, à peine un demi millim. en avant), hérissé, scabre, surtout dans la partie mamelonnée. Le stipe a 3-4 millim. de long, sur 3-6 de large et ne dépasse guère le bord du chapeau avec lequel il se soude ; l'insertion sur le rapport se fait à l’aide d’un disque orbiculaire noir et très mince. :

Cette espèce, qui appartient au stirps de A7. varius, se distin- gue des voisines par sa minceur et par les aspérités de la sur- face du chapeau.

Phæoradulum Pat.

P. GUADELUPENSE n. sp. Tiges pourries de Daphnopsis Caribæa. _ Réceptacle résupiné, membraneux, coriace, dur, à trame brune et compacte : surface hyménienne, pruineuse, brune, por-

IRIS

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 179

tant des tubereules distants, courts, rigides, aigus, concolores, avec le sommet fimbrié et blanc. Cystides cylindriques, pili- formes, à parois minces, 40-60 X<8-10 y. Spores lisses, ovoïdes, ocracées brunes, 10-12 X6 v.

Espèce présentant les caractères du genre ARadulum, mais qui doit en être séparée à cause de la coloration des spores.

Stereum Kr.

S. FLABELLATUM n. Sp. Sur le bois mort. Chapeau mem- braneux, mince. élargi en avant, régulièrement atténué en ar- rière et terminé par un stipe latéral comprimé ; marge papy- racée, profondément incisée ou lobée ; face dorsale, à peine pu- bérulente marquée de lignes saillantes ou-crètes peu élevées di-

_vergeant en éventail, non zonée ; face inférieure hyménifère très glabre, également couverte de saillies en éventail ; stipe muni d’une pubescence courte et serrée. légèrement élargi en disque à la base.

Plante dressée, spatuliforme, rarement cyathiforme, d'ordi- naire confluente per les bords avec les voisines. blanchâtre sur le vivant, livide et pellucide sur le sec, haute de 4-6 centim. ; stipe de MeRe 1 centim. de long sur 1-2 millim. d'épaisseur.

Affine à Thelephora venustula Speg.

S. FRAGILE nn. Sp. Sur le bois mort.

De résupiné, dimidié ; réceptacle orbiculaire, rigide, dur, plus ou moins incisé en avant, marge droite et aigue; face supérieure plane, ocracée rousse, tomenteuse, marquée de quelques zones concentriques rougeàtres presque glabres. Trame mince (1 millim.), blanchâtre, compacte. Face inférieure plane ou bosselée, livide, purpurescente ; cystides abondantes, fusoïdes, incolores, à parois minces, 40X10 y.

Le duvet de la face supérieure est constitué par des hyphes couchées, larges de 4-5y, peu serrées et fauves. Les filaments de la trame sont incolores, très rapprochés et mélangés de nombreux cristaux volumineux d’oxalate de chaux.

Ce champignon est tres fragile, il se divise selon des lignes rayonnantes avec la plus grande facilité. Son aspect est analo- gue à celui de S. fasciatum, S. lobatum, etc., mais il est fa- cile à distinguer à la teinte violacée de la face inférieure.

150 N. PATOUILLARD. Corticium Fr.

C. cHELiDONIUM n. Sp.— Sur l'écorce du WMammea ameri- cana.

Réceptacle résupiné, étalé, mince, de consistance céracée, jaune orangé sous une pruine blanche ; marge sinueuse, libre, jaune. Trame formée d'hyphes couchées, incolores, serrées, mélangées de cellules cystidiformes, ou vésicules allongées, larges, obtuses ou étirées au sommet, ne faisant pas saillie au dehors. Ces cellules sont gorgées d’une matière huileuse, jaune orangée. Spores incolores, lisses, ovoïdes-arrondies (106 p).

Espèce analogue à C. rugulosum (Berk. et Curt.)}, mais de coloration différente. L'aspect pruineux. de la surface est causé par la saillie des hyphes.

Aleurodiscus Rabenh.

À. Maxcinianus Pat.: Stereum Mancinianum Sacc. et Cub., Sylloge, VI, p. 583 : Stereum vitellinum Lév., Prodr. Floræ Novo-granat., p. 288 (non Dur. et Lév.).

Sur l'écorce du S/oanea Caribæa.

Cette espèce se rattache au genre Aleurodiscus, par ses basides volumineuses (60-100 X30y), à quatre stérigmates épais, ses grosses spores ovoides et lisses (25 <21y) et par son ré- ceptacle orbiculaire, marginé et pulvérulent à la surface. La trame est blanche, compacte, charnue, coriace et a tous ses éléments incrustés d'une infinité de granulations qui sont in- colores dans les parties profondes et jaunes d'œuf à la surface.

La marge est épaisse et dépourvue de villosité et l’hyménium ne présente pas de poils hérissés, ni de conidies entre les ba- sides.

Mycobonia Pat.

M. rLava Pat. ; Hydnum flavum Berk., Ann. Nat. Hist., vol. X, p. 380.

Forme typique, sessile, sur les souches de l’Acnistus arbo- rescens.

NET EN

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 181

M. BruNNEO LEUCA (Berk) ; Æydnum brunneo leucum B. et C. Sur différents bois pourris.

Chapeau orbiculaire, atteignant 15 cent. de diamètre, porté sur un stipe court, épais, noirâtre à la base.

Septobasidium Pat.

S. ATRATUM n. Sp. Our le tronc vivant de l’Eugenia Jambos.

Réceptacle résupiné, largement étalé, mince, à marge fim- briée et incrustante. Subiculum noir, formé d'hyphes rigides accolées en paquets dressés, courts, composés de filaments peu rameux, larges de 4-5, à parois épaisses et de couleur brune au microscope.

Membrane hyménienne, mince, fragile, continue, glabre. luisante, ombre noire, plus pâle à la périphérie. Basides d'abord globuleuses (10-124 de diam.), épaisses, naissant sur le côté des hyphes dressées de la membrane, un peu en dessous de leur terminaison. Spores ?

Les régions américaines chaudes produisent un certain nom- bre d’espèces de Septobasidium de couleur ombre, noire, ou cannelle obscure, dont la différenciation est rendue difficile par cette similitude de coloration. Dans le tableau suivant. nous avons essayé d'indiquer les caractères permettant de les dis- tinguer.

1. Surface hyménienne marquée de veines obtuses plus ou moins anastomosées en réseau: S. retiforme (B. et C.). 2. Surface hyménienne plane, continue ou fragmentée.

a. villeuse. hyphes fertiles droites ........... S. velutinum Pat. = /CIrCinées Le NO res ado lea. (LS. selutinum Bres.. in Hedsigia, 1896, p.290, non Pat.) b. glabre et brillante. subiculum compacte, dense ...... S. Leprieurii (Mte.;

—- lâche, formé de fibres dressées et distantes. épais, roux,spongieux. lacuneux. S. Spongia(B. et C.\ Étresmincelel noir. 7. MES ES otrartenr Pat:

182 N. PATOUILLARD.

Cycloderma Klotsch.

C. DEPRESSUM n. sp. Sur bois pourri.

Mycélium blanc, filamenteux, aggelomérant les débris de bois. Réceptacle ocracé pâle, entièrement glabre, arrondi ou tur- biné, plan ou déprimé à la partie supérieure avec une très petite papille au centre. Péridium double, l'extérieur épais, formé de deux couches hétérogènes fortement appliquées l’une contre l’autre, l'intérieur mince, papyracé. Columelle n'’attei- gnant pas le sommet de la cavité, composée d’une partie infé- rieure grêle, cylindrique, ligneuse et d'une partie supérieure globuleuse, dure et blanchâtre. Capillitium rayonnant de la columelle à la paroi du péridium interne, à filaments simples, cylindracés, ténaces, bruns pàles; spores arrondies, lisses, 2 . 34 de diam., concolores. Gleba d'abord blanche, puis brune. Déhiscence inconnue.

Espèce voisine de C. éndicum Klot., mais facile à distinguer à son péridium ni villeux ni écailleux et à la forme de la colu- melle.

Dans ce champignon, la maturation de la gleba commence autour de la partie inférieure de la columelle, cette partie est déjà entièrement brune et pulvérulente alors que le sommet est encore blanc.

C. Onrexse Cook. et Morg., Grevillea, XI, p. 95. PI. 160, fig. 3-10.— Fréquent sur le bois pourri.

J'ai déjà eu l’occasion de m'occuper de cette espèce (1) et de signaler sa présence à la Guadeloupe (2); je ne serais pas re- venu sur ce sujet, si de nouveaux matériaux ne m'avaient fourni l’occasion d'observer son mode de déhiscence qui ne paraït pas avoir été décrit jusqu'ict.

La maturation complète de la gleba est terminée longtemps avant la déhiscence de la plante et il parait probable que dans bien des cas cette déhiscence ne se produit pas, la dissémina- tion des spores ayant lieu par des ouvertures provenant d’une destruction partielle et accidentelle de la paroï du péridium ;

(4) Bull. Soc. Mycol. Fr., XIV, p. 195. (2) Bull. Soc. Mycol. Fr., XN, p. 204.

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 153

c'est ainsi que j'avais cru voir un état normal dans des spéci- mens chez lesquels le mamelon apical était remplacé par une ouverture circulaire.

Lorsque le développement atteint son terme ultime, le péri- dium externe se déchire au sommet et donne de quatre à six dents triangulaires n'atteignant pas le milieu de la hauteur totale, Ces dents restent dressées ou se recourbent légèrement en dehors.

Le voile général suit la marche du péridium externe et se déchire également en un même nombre de dents, en mème temps qu'il s'isole plus ou moins.

L'ouverture du péridium interne a lieu par une ostiole fimbriée.

Il résulte de ce qui précède que les deux genres Cycloderma et Geaster sont extrèmement voisins et devraient peut-être se se fondre en un seul, dans lequel on conserverait Cycloderma à titre de simple section. Cette section serait caractérisée par une déhiscence tardive et des divisions peu profondes.

Les lames membraneuses, minces et délicates figurées dans le Grevillea, loc. cit. fig.7, ne sont autre chose que les cloisons immatures de la gleba : avec l’âge, ces cloisons disparaissent et le capillitium filamenteux persiste seul.

Humaria Fr.

H. GuADELuPENSsIS n. sp. Sur la terre.

Cupules agrégées, orbiculaires.petites (2 à5 millim. de diam.) sessiles, très finement villeuses sur la face externe ; hyménium concave, blanchätre, puis roux-orangé. Thèques cylindracées, operculées, 110-130X10-12y, à 8 spores unisériées ; paraphyses linéaires, épaissies au sommet en massue oblongue. Spores ovoïdes, incolores, atténuées en pointe aux extrémités 13 X Gp, munies de verrues distantes, épaisses, longues et cylindriques ; leur cavité renferme deux gouttelettes brillantes.

L'iode ne donne pas de coloration bleue.

Helotium Fr.

H. Scoaxez n. sp.— Sur les pétioles pourrissant du S/oanea Masson. :

154 N. PATOUILLARD.

Cupuliforme, stipité, roux. plus pâle extérieurement, glabre. Réceptacles épars, charnus, très petits (gi millim. de haut); hyménium concave:; marge droite et entière. Thèques cylin- dracées, obtuses et percées d'un pore à l'extrémité, ne bleuis- sant pas par l’iode, mesurant 125-150 X8-10y et contenant 8 spores bisériées. Paraphyses incoiores, linéaires, un peu épaissies au sommet, simples, non septées. Spores fusiformes allongées, droites ou à peine courbées, incolores, lisses, sans cloisons, à contenu homogène ou divisé en goutelettes bril- lantes ; elles mesurent 30-37 7-8 ».

Cette petite espèce ressemble à Belonidium lasiopodium. mais en diffère par ses spores plus longues et non cloisonnées, par son stipe glabre et par sa coloration plus intense.

Belonidium Dur. et Mt.

B. LAsrIopopiuM n. sp. Sur des brindilles pourries à terre,

Cupule stipitée d'un millimètre de hauteur. Stipe court, cylindrique, jaune succin, hérissé à la base par des touffes de poils blancs, très courts (30 x) etsimples. Cupule jaune, glabre, entière, régulière. Hyménium concave, de même couleur. Thè- ques presque sessiles, atténuées aux deux extrémités (120><15 u, à 8 spores bisériées, à peine bleuies par l'iode à la partie su- périeure. Paraphyses linéaires, abondantes, de la longueur des thèques et contenant des gouttelettes nombreuses. Spores in- colores, fusoïdes, lisses, d’abord continues, puis pourvues de 3 cloisons transversales ; elles mesurent 30><6-8 &.

Espèce délicate, très mince, d'un jaune d'ambre, glabre sauf dans la portion inférieure du stipe.

Erinella Quél.

E. varieGarA n. sp. En troupes sur des brindilles pourries, à terre.

Espèce stipitée, de 1 millimètre de haut. Réceptacle en forme de coupe tomenteuse extérieurement, blanc carné, tacheté de ponctuations rousses, infléchi à la marge: poils externes liné- aires, d'environ 604% de longueur, incolores et lisses avec le

ER 1

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 185

sommet roussàtre épaissi en massue arrondie. Hyménium concave, jaune orangé. Thèques cylindriques atténuées à la base, obtuses au sommet (75 - 905<6 - 8u), octospores. Paraphy- ses incolores, dépassant longuement les thèques, droites, aiguës à l'extrémité, larges de 4u. Spores droites ou un peu flexueuses, linéaires, 50-603 2. hyalines, à gouttelettes.

Cette espèce appartient au genre Dasyscypha par ses para- physes et par ses poils externes, mais ses spores linéaires la rat- tachent à Ærinella.

Midotis Kr.

Sur tronc de

M. uereromera Mie, Syll. crypt., n. 642. Cecropia peltata.

Dans cette espèce, les thèques sont dépourvues d’opereule. On ne doit donc pas rattacher à Mridotis les espèces constituant le genre Wynnea de Berkeley, qui toutes ont les asques oper- culées.

Xylobotryum Pat.

X. PorTenrosuM Pat.: Xylaria portentosa Mie. Cent. I. , y O ? 33. Sur le stipe du Cyathea serra .

Stromes cespiteux, simples rameux, cylindriques, droits ou courbés, atténués en stipe noir et glabre. Périthèces cou- vrant toute la surface de la clavule, superficiels. Libres, noirs. ovoïdes, à ostiole papilliforme. Thèques longuement stipitées, 45-55>X6-84 (portion sporifère), octospores. Paraphyses hya- lines. Spores bisériées, brunes ou fuligineuses, ovoïdes. 10-133 - 4 u, uniseptées, parfois légèrement étranglées à la cloison.

Cette espèce se rattache à Xylobotryum par ses spores uni- septées et ses périthèces superficiels.

Leptosphæria Ces. et de Not.

L. HURÆ n. sp. Sur l'écorce de l'Aura crepitans. Périthèces rapprochés en grand nombre, immergés, puis sail- TN ere ee lants, arrondis, noirs, ie NN de diam. , à ostiole papilli-

186 N. PATOUILLABD.

forme ; thèques octospores, cylindriques, cylindracées, obtu- ses au sommet, atténuées en un stipe court, entourées de para- physes filiformes très nombreuses. Spores unisériées, ovoïdes, fuligineuses puis rousses. munies à chaque extrémité d'un mucron obtus, triseptées et sans étranglement aux cloisons, mesurant 23X<13w.

L'iode ne donne pas de coloration bleue.

Nectria Fr.

N. FLAVELLA n. Sp. Parasite d'une sphérie sur écorce de Guazuma ulmifolia.

Périthèces épars ou rapprochés en troupes, globuleux, 230 - 360 u de diam., ruguleux, couverts d’aspérités obtuses très courtes, uniformément jaune de chrôme, percés d’un pore au sommet, à parois de cellules ovoïdes. Thèques allongées, fusoï- des, à 8 spores bisériées (80124). Spores incolores, lisses, ovoïdes. uniseptées, sans étranglement et mesurant 13 -16X 6 p.

Stilbocera nov. gen.

Strome charnu, étalé, superficiel, non noir. Périthèces plus ou. moins immergés. Thèques octospores, sans paraphyses. Spores incolores, uniseptées. Conidiophores en tête stipitée, naissant sur le strome ascophore.

Ce genre estexactement //ypocrea, mais dont la forme coni- dienne est un Stélbum.

S. DUSSIT n. Sp. Sur l'écorce pourrie d’un Daphnopsis caribæa.

Strome carné-roux, charnu, orbiculaire, 3—10 millim. de diam., convexe plan, bosselé ruguleux, ponctué par les ostioles. Périthèces immergés, ovoïdes, 230 X150u ; thèques allongées, tronquées au sommet, atténuées inférieurement, 80 <6-8u, à 8 spores unisériées ; paraphyses nulles. Spores ovales, unisep- tées, non ou à peine étranglées à la cloison, très finement ver- ruqueuses, 10xX<5u. Trame rosée, charnue. Forme conidienne naissant sur le strome ascophore, précédant et accompagnant les périthèces ; elle a la forme de petits Stlbum hauts d'envi-

ms

CHAMPIGNONS DE LA GUADELOUPE. 137

ron 1 millim., rosés, terminés par une tête plane ou convexe de = de millim. de diamètre ; les filaments du stipe sont allongés, très serrés et divergent dans la tête qui est recouverte d’une couche de conidies. Celles-ci sont ovoïdes, lisses, continues, à 2 gouttelettes internes et mesurent 6 x 2.

Diffère d'Aypocrea comme Sphæerostilbe de Nectria.

Stilbum Tode.

S. DapHNopsipis n. sp. Sur les sarments morts du Da- phnopsis caribæa.

Epars, très petit (+ de millim, de haut). Stipe glabre, dressé, cylindrique, très grèle, noir, composé d'hyphes parallè- les, septées, ténaces, fulinineuses. Capitule globuleux, poncti- forme, blanc à peine carné, couvert d’une couche de conidies incolores, ovoïdes, mesurant 5 -7 X 2-3.

Espèce proche de S. Æuphorbiæ Pat., dont elle diffère par ses dimensions plus faibles, son stipe bien plus grêle, ses spores un peu plus petites. ete.

Isaria Pers.

1. Dussu n. sp. Sur des chenilles mortes.

Mycélium blanc, floconneux, entourant le cadavre de l'in- secte. Stipe dressé, blanc roussâtre, bientôt divisé en un grand nombre de petits rameaux grèles, plus ou moins courbés, blanchâtres et farineux. émettant latéralement des hyphes in- colores, simples, lisses, qui se terminent par un bouquet de 4 à 6 basides ovoïdes. Ces basides portent chacune de 2 à 5 sté- rigmates ovoïdes surmontés d’un petit mucron. Conidies inco- lores, courbées, mesurant 5>X<2 -3u. Basides de 6-8x de hauteur ; stérigmates de 5 - Gu.

La plante entière atteint environ 1 cent. de haut. Espèce ana- logue à /. arachnophila, mais à conidies courbées.

1. Acsizziæ n. sp. Sur le bois pourri de l'Albiszia Seb- beck.

Réceptacles cylindracés, dressés, simples ou fourchus, aigüs, ou arrondis à l'extrémité, velus, ayant à peine 1 millim. de haut,

158 N. PATOUILLARD.

cendrés ou roux-pales, fertiles sur toute leur longueur, rare- ment solitaires, plus habituellement groupés en fascicules di- vergents en étoile. Conidiophores placés sur les filaments de la périphérie des réceptacles, épars ou groupés par 2-3, cons- titués par des cellules cylindriques (10-13><3 - 4u), obtuses au sommet. portant chacune une conidie ovoïde, cendrée, me- surant 4-6>< 3e.

I. GossypixA n. sp. Sur l'écorce d’/nga Martinicensis. En troupe.

Stipe dressé, flexueux, simple, cylindrique, épais de . millim. villeux. ferme et fibreux, jaune brun. Portion fructifere blanche en forme de clavule cylindracée, obtuse, de consistance laï- neuse, lâche, longue de 6-8 millim., large de 1-2, traversée dans toute son étendue par le prolongement du stipe. Cette clavule est constituée par des hyphes incolores, septées, rameu- ses, lâchement entrelacées, qui portent de distance en distance des basides simples, ventrues. tronquées et denticulées au som- met, mesurant 6XA4u. Conidies ovoïdes, incolores. lisses. GX3 p.

EXPLICATION DE LA PLANCHE VII.

1. Melanopus scabellus......... «, Port gr. nat. face supérieure. b, Coupe longitudinale.

2. Cycloderma depressum...... a, Port gr. nat. -- b, Coupe longitudi- nale. c, Capillitium et spores.

3. Cycloderma Ohiense ..... ... d, Spécimen avant la déhiscence.

b, Spécimen adulte ouvert. c, Coupe longitudinale du même.—d@,Capilitium et spores.

4. Xylobotryum portentosum... a, Port gr. nat. b, Périthèces super- ficiels grossis. c, Thèques, paraphyses et spores.

D. Stilbocrea Dussui......... . a, Port gr. nat. b, Un strome grossi. c, Thèqueset spores. d, Conidio- phore grossi. e, Conidies.

3 . À S

Note sur les Champignons observés dans les profondeurs des Avens des Causses Meijan et Sauveterre,

par J. MAHEU.

Au mois d'août 1899, ayant fait l'exploration des Avens des Causses Meijan et de Sauveterre (Lozère), nous nous sommes attaché d’une façon plus spéciale à l'étude des espèces mycolo- gœiques qui en forment la flore.

Cette campagne d'exploration, faite en compagnie de MM. A. Viré, attaché au Muséum, et Corp, ingénieur agro- nome, avait pour objet l’étude et l'exploration de seize Avens jus- qu'alors inconnus dont voici la liste :

Aven Armand, 212" profondeur. | 40e Aven de Soulanges, 20m profon-

(déjà exploré). deur. 20 Avendela Barelle,55mprofondeur. l1o Aven du Pio del Biau, 45m profon- 3 Aven des 3 bouches, 50m profon- deur.

deur. 12° Aven Cambos Planos. 10% pro- Aven des 3 femmes mortes, 20m fondeur.

profondeur. 13° Aven de Costo Plano, 20m pro- 5 Aven de Bagneous, 100" profon- fondeur.

_deur. 14 Les 13 avens du Rozier, 10 à 30m 6 Sotsch terminé par une grotte. profondeur. T Aven de Blanquefort, 27% pro- | 15e Le grand aven de Corgnes, 103m

fondeur. profondeur.

8 Les 3 avens de Gousinches, 45%, | 4, 15ù, 20m profondeur. 9% Aven del Payrol, 35" profondeur.

Grottes d’Inos et quelques autres grottes etavens déjà explorés.

Considérés au point de vue de la flore, les Avens peuvent être divisés en 4 zones :

1e Zone. Surface.

Zone. Embouchure même de l’Aven.

Zone. Parois et fond des puits.— Obscurité partielle. Zone. Galeries. Obscurité totale.

Dans les deux premières zones, nous n’avons jamais rencon- tré de champignons à l’époque de nos excursions. La troisième nous à fourni quelques espèces lignicoles, espèces toujours pourvues de leurs spores.

190 J. MAHEU.

La quatrième zone enfin, à l'obscurité totale, nous a donné un certain nombre d'espèces, chacune rencontrée une ou deux fois seulement, parfois en exemplaire unique. Une seule espèce dépourvue de spore, Mycena vulgaris Fries, formant le fond de la flore mycologique des Gouffres, a été rencontrée dans tous les Avens explorés sauf dans l’Aven Armand dont le sol est en- tièrement recouvert de stalagmites.

Nous donnons ci-après la liste des espèces trouvées aux dif- férentes profondeurs :

LISTE DES ESPÈCES CAVERNICOLES.

1o Agaricus melleus, Fr., 30" de plus petit et plus blanc que le profondeur. type.

Coliybia cirrhata Schum., aven 11° Gymnosporangium clavariæ- de la Barelle,55% de profondeur. formis Jacq., sur les fragments

30 Mycena hiemalis Ketz, 50-30- deJuniperus communis.

GOm, 12 Corticium lacteum Fries. Un exemplaire plus petit que le type semble pouvoir être iden- tifié à cette espèce, 30m de pro- fondeur.

Mitrula paludosa Fries., échan- tillon unique (Aven des trois femmes mortes), plus déve- loppé qu'à la surface du sol,

49 Mycena vulgaris Fries, stérile.

50 Mycena filopes Bull., à 40m de profondeur.

60 Marasmius fœtidus Sow., stérile, 13 se trouve sur l'argile des ca- vernes, dans les grottes d’Inos et l’Aven du Pont sublime.

70 Marasmius rotula DC., échan- sur les feuilles de chéne cou: tillons à peine visibles, existent vertes de boue liquide et de dans beaucoup d’avens, 60m® et terre.

30 de profondeur. 149 Ascobolus vinosus Berk., sur

8 Schizophyllum commune Fr., les crottes de lapins entrainées sur les arbres morts, encom- par les eaux dans l’aven de la brant l'embouchure des avens. Barelle.

9 Hypholoma fasciculare Hudson, | 15° Peziza scutellata, décolorée par Aven voisin de celui de la Cor- la station, 60" de profondeur. gne, 60% de profondeur. 160 WMucor mucedo.

10° Hymenochæte ferruginea Fries, | 17° Rhizomorpha sp. !

Plusieurs de ces espèces se rencontrent sur les détritus cou- verts de boues et de terre ou de boues liquides ; nous en avons mème rencontré sur des stalagmites en plaques, n offrant aux yeux aucune trace de matières organiques.

Le changement d'habitat ne doit pas être sans action sur les

formes de ces champignons, pour la plupart dégénérés. Le

CHAMPIGNONS DES AVENS DES CAUSSES. 191

pied acquiert toujours un grand développement, 1l s'allonge par suite de la croissance entière à l'obscurité dans une atmos- phère humide et calme la transpiration est pour ainsi dire nulle.

Le fait le plus remarquable, c'est que les espèces cavernicoles sont généralement stériles ; néanmoins, les trois espèces sui- vantes, quoique essentiellement cavernicoles, ont été rencon- trées pourvues de spores :

Mycena filopes Bull., Se rapportant à la variété A figurée par BULLIARD. Hypholoma fasciculare, Très déformé par la station. Peziza scutellata. Décoloré par la station.

Les spores de ces espèces étaient-elles douées de propriétés germinatives ; nous n'avons pu faire d'expériences à ce sujet. d’ailleurs il n'existe pas à notre connaissance d'essais de ger- mination de spores d'individus normaux de ces espèces.

Bien que la lumière ou l'obscurité n’agissent pas énormément sur la couleur des champignons, ici cette obscurité totale tend à diminuer la tonalité de la teinte et il semble évident que l’obs- curité totale doit être pour beaucoup dans la disparition de la faculté sporogène chez la plupart des espèces cavernicoles.

Il est probable que ces champignons, hôtes des cavernes, sont issus de #2ycéliums, venant de la surface et que dans ces stations les conditions climatologiques sont totalement dif- férentes, ils cessent d'exister après une ou plusieurs générations.

Chez certaines espèces franchement cavernicoles, il y a perte de la faculté sporogène ; nous avons vu également disparaitre l'appareil sporifère lui-mème.

Au mois d'avril dernier, M. Viré rapportait d’un voyage fait en Autriche, dans le but d'y étudier la faune souterraine de cette région, un certain nombre de champignons.

Très rares dans les gouffres de ces contrées, les espèces étu- diées proviennent de Kelessuiska Jama, près d’Adelsberg, dans un aven profond de 50 mètres, superposé au cours souterrain de la Piuka ou Poik. Il débute par un aven de 25 mètres dé-

15

192 J. MAHEÜ.

bouche un couloir à plan incliné, donnant accès à une série de galeries.

Les espèces suivantes y furent récoltées en pleine obscurité sur la terre humide et des fragments de bois

Polyporus (résupiné), Plusieurs échantillons tout à fait déformés par la station. ypholoma appendiculatum, Types très petits. /ypholoma fasciculare. Les échantillons, quoique plus volumineux que ceux des avens de la Lozère, sont également très déformés.

Enfin, un dernier échantillon étudié, des plus intéressants et indéterminable, provient de la mème localité. On se trouve en présence d'un //yménomuycète dont le chapeau de consistance molle le rapproche du genre Agaricus d'une part, tandis que, d'autre part, il est voisin des Polypores par un pied légèrement excentrique et dur ; le tissu du chapeau vu au microscope le rapprocherait plutôt de ce dernier genre quoique dépourvu des tubes caractéristiques de ce genre, il n'existe pas non plus de lames et l'hyménium fait défaut, ne subsistant que par quelques rares rudiments.

Ici, non seulement la faculté sporogène a disparu comme dans les types des avens Lozériens, mais l'appareil sporifère lui-même n'existe plus.

Tels sont les variations polymorphiques attaquant l'espèce non seulement dans sa faculté reprodructrice, mais encore dans ses organes reproducteurs. action généralisée d’ailleurs sur tous les organes et produisant les variations suivantes :

Allongement du pied ; Déformation du chapeau ; Al- tération de la couleur ; Disparition de la faculté sporifère ; Disparition de l'appareil sporifère.

Toutes ces variations tendant à l’atténuation de l'espèce mon- trent l'influence du milieu chezles types franchement cavernico- les: Mycena vulgaris Fries, par exemple, rencontré onze fois sur seize avens, est toujours dépourvue de spores.

L'obscurité continuelle, la température invariable et peu élevée, ainsi que la pauvreté du substratum en matières nutri- tives, tels sont les principaux facteurs biologiques auxquels on peut attribuer le polymorphisme dont il vient d'être question.

e

Champignons nouveaux de France,

Par M. Em. BOUDIER.

Je viens donner ici les descriptions et figures de six espèces nouvelles de Champignons provenant soit de mes récoltes per- sonnelles, soit de mes correspondants et amis. Ces espèces m'ayant paru intéressantes. j'ai pensé qu'il serait utile de les publier dans le Bulletin de la Société.

I. CorzyBra BExoistir Boud.

Minor aut media, mollis, pileo badio-purpureo ad marginem striatum in adultis fuscescente, lamellis albidis, pediculo sub- flocculoso, intus cavo, concolore.

Pileus 1+ 2 c.m. convexus dein applanatus, non umbona- tus, sub-hygrophanus, primo obscure badio-purpureus, dein ad marginem pallidior et fuscescens, margine striato, pellucido. Pediculus 3-5 c. m. longus, DE -h mm. crassus, fusco-badius ad apicem pallidior et furfuraceus, extus pallidè flocculosus, in- tus cavus. Lamellæ sub-liberæ, albidæ,dein plus minusve fulvo- purpurascentes præcipuë ad basim. Caro colorata. Sporæ albæ, oblongæ subpiriformes, intus subgranulosæ et vacuolà cen- trali notatæ, 8-13 y longæ, 4-6 latæ.

Habitat ad terram humosam in Pinetis muscosis. Montmo- rency, 1889 et sequentibus annis. Rouen, 1898-1900 in iisdem locis legit clar. R. Benoist cui grato animo dicavi.

Cette petite espèce est très remarquable par sa couleur brun- pourpré et sa mollesse, quoiqu'elle appartienne manifestement au genre Collybia dans lequel je n’ai pu trouver aucune descrip- tion qui puisse s’y rapporter. J'ai donc cru devoir la décrire. Son aspect a un peu celui de certaines variétés du Mycena pura, mais elle s’en éloigne abondamment par son manque d’odeur,

194 EM. BOUDIER.

par sa couleur plus foncée et son pied floconneux, elle ne peut d'ailleurs rentrer dans le genre Mycena. Son chapeau primitive- ment brun pourpré, tres foncé quand il est imbu, palit par des- sication et devient, comme aussi avec les progrès de l’âge, plus ou moins fauve vers la marge qui est sillonnée par transpa- rence, Le pied fistuleux et mou est tenace, brun-fauve palissant vers le haut et recouvert de petits flocons plus pâles qui dégé- nerent en ponctuations granuleuses au sommet. Les lames sont primitivement blanchâtres, mais se teintent de la couleur géné- rale en vieillissant, surtout à la base. La chair est colorée ; l'odeur nulle à peu près. Les spores sont blanches. plus ou moins granuleuses intérieurement avec une vacuole centrale ; leur forme est oblongue, obtuse à l'extrémité, atténuée à la base par le hile qui les fait paraitre subpiriformes.

Je l'ai trouvée plusieurs années de suite à Montmorency, dans les parties moussues des bois de Pins: depuis, je lai reçue en beaux échantillons et en nombre de notre bien dévoué collègue de M. R. Benoisr, de Rouen, qui l’a récoltée dans les mêmes conditions et auquel je me fais un plaisir de la dédier en souvenir de nos agréables relations.

IT. Exrocoma ipurum Boud.

Minutum. gracile, 2-3 c. m. altum, pallidè cinereo-ardosia- cum; pileo umbonato, grossè fibrilloso : pediculo concolore, lamellis cinereis dein ochraceo-roseo pulverulentis.

Pileus vix carnosus, campanulato-explanatus, umbonatus, supra grosse fibrillosus, cinereus centro leviter fulvescente. Pediculus cylindricus, gracilis, intus cavus, pileo concolor, extus fibrillosus. Lamellæ cinereæ, latæ, subliberæ sed unci- natim adfixæ, sporis ferruginoso-roseis pulverulentæ. Sporæ ovato-angulosæ, ad basim hilo acuminatæ, intus guttulosæ, pallidè roseæ, magnà copià roseo-ferruginascentes, 13-14 longæ, 7-9 crassæ. Basidia spissa, claviformia, 55-60 p longa. Cystidia lanceolata, acuminata, 80-95 y longa, 25 lata.

Ad terram, in nemoribus argillosis, Ecouen, 1898.

Cette petite espèce.entièrement d’un gris pâle un peu ardoïsé, a le sommet du chapeau mamelonné et roussâtre, remarqua-

n < -

Le TEE

CHAMPIGNONS NOUVEAUX DE FRANCE. 195

ble par les nombreux filaments qui le recouvrent comme d’un tomentum grossier, et qui rappellent ceux de l’/rocybe pan- nosa de Quécer, dont elle a assez l'aspect mais non la couleur ni les spores. Le pied est grèle, creux. et de même couleur, comme il est aussi fibrilleux. Les lames sont assez larges, presque libres, attachées seulement au sommet du pédicule par un onglet. Elles prennent une teinte un peu saumonnée par le développement des spores tout en restant grises. Les spores sont assez grasses, ovales mais anguleuses, quoique souvent assez faiblement, avec un hile très marqué ; elles sont peu colo- rées, si ce n'est lorsqu'on les voit en masse et sont garnies inté- rieurement de guttules oléagineuses plus moins grosses, suivant leur âge. Les basides sont assez grandes, claviformes, à 4 stérigmates. Les cystides, très grandes aussi, sont lancéolées et pointues.

J'ai trouvé cette petite espèce au nombre de 5 ou 6 individus, parmi les feuilles tombées, sur la terre argileuse des bois d'Ecouen, près Paris. en Automne 1898.

III. Lacrarius Marioporus Boud.

Medius magnitudine, 4-7 ce. m. latus, fulvo-lateritius, pileo infundibuliforme, zonis obscurioribus notato, lamellis sub- decurentibus, pediculo subrugoso, dein cavo. Lacte albo, acri.

Pileus infundibuliformis, siceus, jove udo viscidulus, ochra- ceo fulvus, aut pallidè fulvo-lateritius, maculis obseurioribus approximatis et perfecte zonatim dispositis ornatus, margine glabro. Lamellæ subdecurrentes, primo pallidæ, dein pileo concolores. Pediculus curtus, eylindrieus aut ad basim paululum attenuatus, extus rugosus aut sub-scrobiculatus, intus dein ca- vus, 1-1 c. m. crassus. Caro pallidè ochraceo-fulva, granu- losa. Lacte albo, acri. Sporæ ovato-sphæroideæ,. echinato-reti- culatæ, albæ, 8-10 latæ. Odor exactè malorum in furno coc- tarum.

Ad terram, in nemoribus argilloso arenosis. Mondoubleau, Augusto 1895, legit et misit amicissime L. Legué.

Cette espèce, qui a un peu l'aspect du Lact. quietus, ne peut lui être réunie. Sa forme est plus infundibuliforme, sa couleur

196 ÉM. BOUDIER.

plus orangée, moins grisätre. Il est plus distinctement zoné, son pied est plus rugueux et son lait est fort âcre. Moins jaune que Lact. zonarius insulsus et à spores plus petites, les zones ne sont pas les mêmes. [Il se distingue bien aussi d'Ays- ginus qui est plus visqueux et de fexuosus qui est de couleur plus baie, à lames plus jaunes. La couleur foncière du chapeau est d'un fauve-ochracé, finement pointillé de plus foncé vu à la loupe, comme on le remarque chez certains Lactaires, rufus et quietus principalement. Cette couleur est agrémentée de taches irrégulières, concolores mais plus foncées, réunies en 6 ou 7 zones bien marquées, surtout dans le jeune âge; plus tard, elles s’oblitèrent plus ou moins. Le chapeau est sec, mais couvert d'une pellicule qui s’enlève assez facilement et qui, sans être visqueuse, le devient un peu par les temps humides. Les lames qui sont adnées, puis décurrentes par la forme même du chapeau, sont primitivement d’une couleur ochracé-pâle, se fonçant de plus en plus, suivant l’âge du Champignon, jusqu’à devenir presque concolores. Le pédicule, plein primitivement, est extérieurement rugueux et même sub-scrobiculé, sa couleur est celle du chapeau plus pâle au sommet. Les spores sont blanches, ovales arrondies, verruqueuses réticulées et assez petites, puisqu'elles n’ont que 8 à 10 y. La chair est grenue. ochracé pâle, un peu variée de fauve. Le lait est blanc et poivré et l'odeur remarquable par sa ressemblance exacte avec celle de pommes cuites au four.

J'ai reçu, en Août 1895, plusieurs échantillons de cette inté- ressante espèce de notre collègue et ami, M. Lecué. qui l'avait récoltée dans les environs de Mondoubleau.

IV. Borerus Prerraucuesir Boud.

Minutus, convexus, mitis, ochraceo-pallens, poris liberis et margine pilei rubescentibus, pediculo subglabro ad basim lutescente.

Pileus convexus, carnosus, pallidè-ochraceus, non viscosus. cuticulà glabrà sed sæpè dilaceratàä, ad marginem rubescens. Poris sub-elongatis, compositis, liberis ore rubescenti. Pedi- culus brevis, cylindricus aut deorsum attenuatus,, glaber sed in

CHAMPIGNONS NOUVEAUX DE FRANCE. . 197

apice punctis minutis rufis notatus. sursum pallidus, ad basim lutescens et parcè fibrillosus. Caro mitis, pallida, ad basim pediculi lutescens, colore immutabili, non cærulescente, sed propè tubulos aliquoties rubens. Sporæ oblongo-fusiformes, intus sæpius 2-3 guttulosæ, aut granulosæ, fulvæ, 10-144 longæ 2-5 latæ.

Ad terram, in graminosis maritimis Olbiæ. Aprili 1900 legit amicus Pierrhugues, cui dicavi.

Cette jolie petite espèce a assez l'aspect du Boletus pipera- tus, mais elle s’en distingue par sa couleur plus pâle, rosée ou rougeâtre à la marge et à l’orifice des tubes ; par ces derniers non décurrents. au contraire plutôt libres, et par sa chair douce et non poivrée. Son chapeau n’est pas tomenteux, mais glabre, à pellicule peut-être un peu visqueuse par les temps humides, s’éraillant en aréoles anguleuses à peine plus teintées. Ses tubes d’un jaune fauve intérieurement ont leurs pores com: posés et rougeàtres comme la marge. La couleur générale de cette espèce est bien plus pâle et pas aussi ferrugineuse que celle de piperatus. Le pied cylindrique, un peu atténué à la base, est court, plein, et présente quelques fibrilles fauves vers la base, il est de couleur pâle avec le sommet ayant quelques très petites granulations rouges punctiformes. La partie infé rieure est teintée de jaune safranée. La chair ne change pas quand on la coupe, elle est ochracée pâle avec une teinte rou- oeàtre près des tubes.

Il pousse tantôt solitaire, tantôt cespiteux, parmi les gazons de la région maritime près d'Hyères, d’où il m'a été envoyé en avril par notre dévoué collègue, M. PrerrHuGuEs. avec d’autres intéressantes espèces de cette région.

V. TypuuLA LurEscENs Boud.

Medià magnitudine, 1-3 c.m. alta, lutea aut lutescens, pedi- culo elongato glabro aut parce piloso, sclerotio fulvente oblong'o et depresso enato.

Clavula cylindrica aut compresso-sulcata, lutea, rarius albido- flava,glabra, 5-8 mm. longa, 1 = mm. spissa, a stipite benè

198 ÉM. BOUDIER.

distincta. Pediculus elongatus albidus, gracilis, clavulà duplo aut triplo longior, glaber, sed sæpè hine et indè, præcipuè ad basim, piris raris vestitus, selerotio oblongo, depresso, fulvo, intus pallido, ad marginem striato, enatus. Basidia elongata, A-spora: sporæ oblongo-cylindricæ, læves, hyalinæ aut vix lutescentes, intus granulosæ, hilo benè conspicuo ad basim curvulæ, 9-12 y long., 3-4 latæ,

Ad. petiola Fraxini excelsioris putrida. Montmorency, Octo- bre 1895, primo detexit D. Hetier, dein annis sequentibus sat frequenter reperi, iisdem locis argillosis sylvæ.

Cette petite espèce. qui est un peu plus grande que Typhula erythropus, se distingue facilement par la couleur de sa clavule d’un jaune plus moins accentué et son pied blanc. Elle est voisine de Typhula gyrans,mais m'en paraït distincte. La mas- sue ordinairement cylindrique est quelquefois un peu aplatie au milieu et sillonnée sur un ou deux côtés. et bien distincte à sa naissance du pédicule. Celui-ci glabre muni surtout in- férieurement de quelques poils rares, est droit ou plus ou moins flexueux. Il est grêle et entièrement blanc et naït d'un sclérote oblong, de 3 mm. environ de longueur, sur 1) de large, fauve extérieurement, blanc à l'intérieur, aplati et souvent un peu concave par son application sur le pétiole. Il a souvent une ou deux stries vers son bord, et se développe primitivement sous l’épiderme.

Les spores sont cylindriques, arrondies à l'extrémité un peu courbées et apiculées à la base par une hile bien visible. Elles sont incolores ou à peine teintées de jaunâtre, lisses, granuleu- ses intérieurement et quelquefois avec quelques guttules. Elles sont supportées par des basides, allongées à 4 stérigmates.

J'ai récolté plusieurs fois cette espèce dans les parties argi- leuses et ombragées de la forêt de Montmorency, toujours sur les pétioles de feuilles de Frêne tombées.

VI. Lacanea Porraurrir Boud.

D

Media, rarius major, 1-3 c.m. lata, aurantio-ferruginea, extus fusco-pilosa.

CHAMPIGNONS NOUVEAUX DE FRANCE. 199

Receptaculum primo concavum, dein repandum, extus pilis pallidè fulvis, 50-150 x longis, septatis, fasciculatis, flexuosis ad apicem non acutis. Hymenio aurantio-ferrugineo plus minus- ve undulato. Thecæ elongatæ, cylindræ, sed ad basim attenuatæ. operculatæ, octosporæ, hyalinæ ad apicem iodo non cærules- centes, 3004 circiter longæ, 12-13 latæ. Paraphyses tenues, hyalinæ aut intus vix granulosæ, septatæ, ad apices vix incras- satæ, 3-4u crassæ, ad basim tantum pallidè coloratæ. Sporæ ellipticæ, læves, achroæ, maturæ sæpius 2 guttulatæ, juniores granulosæ, long. 17-19y, latitud. 10.

Antibes, ad terram inter muscos et gramina, Februario 1900, legit clar. G. Poirault cui dicavi.

Cette intéressante et jolie espèce varie beaucoup de taille et peut atteindre 3 centimètres de largeur chez les grands exem- plaires. Elle est partout d’une couleur orangée ferrugineuse mais qui se rembrunit en dessous par la couleur des poils qui la recouvrent. Ces derniers sont assez courts, tenus, septés et flexueux, plutôt filamenteux que raides. Ils sont le plus souvent fasciculés, ce qui fait paraître la cupule extérieu- rement un peu granulée. Celle-ci est primitivement cupuli- forme, puis plus ou moins étalée et ondulée. L'hyménium est d’une couleur orangée un peu briquetée. Les paraphyses sont grèles, septées, à peine épaissies dans leur partie supérieure. Elles sont légèrement granuleuses, incolores, mais se teintant de rougeàtre vers la base. Les thèques, operculées, sont gran- des, cylindriques et insensiblement atténuées à la base qui est un peu flexueuse. Elles sont incolores etle sommet ne bleüit pas par l’iode. Les spores, très régulièrement elliptiques, lisses, incolores, et généralement ont à leur maturité 2 sporidioles assez petites, mais qui quelquelois se divisent en deux ou plusieurs. Quand elles sont jeunes, elles sont granuleuses, les granules se réunissent à la maturité pour former les deux sporidioles habituelles.

Cette espèce rentre certainement dans le genre Lachnea mal- gré la couleur si différente de son hyménium, couleur que l’on rencontre cependant chez quelques espèces. Elle est très voi- sine de P. luculenta Cook., mais s’en distingue par ses spores plus petites, par ses paraphyses et son tomentum extérieur.

200 ÉM. BOUDIER.

Elle a été trouvée à Antibes, dans le parc de la Villa Thuret et en assez grand nombre, par notre collègue et ami M. G.Porraurr, directeur de cet établissement, qui me l’a communiquée ainsi qu'un certain nombre d'espèces des plus intéressantes et au- quel je me fais un plaisir de la dédier.

PLANCHE VII.

I. Collybia Benoistii Boud. a. Exemplaire de grandeur naturelle, adulte. b. id. jeune. c. Autre exemplaire vu en dessous. d. Coupe. e. Spores vues à 820 diamètres. [. Entoloma indutum Boud. a etb. Deux exemplaires jeune et adulte de grandeur naturelle. . Spécimen vu en dessous. d. Coupe d’un autre exemplaire. e. Spores grossies 820 fois. f. Basides encore immatures grossies 475 fois. g. Cystide grossie 475 fois. IT. Lactarius maliodorus Boud. a. Exemplaire de grandeur naturelle. b. Coupe d’un autre. c. Spores grossies 820 fois.

S

PLANCHE IX.

I. Poletus Pierrhuguesii Boud. a. Spécimen de grandeur naturelle. b. Autre vu en dessous. c. Coupe. d. Spores grossies 820 fois. Il. Typhula lutescens Boud. a. Spécimens de grandeur naturelle. b etc. Deux exemplaires grossis 3 fois. d. Basides grossis 475 fois. e. Spores vues à 820 diamètres. IT. Lachnea Poiraultii Boud. a. Grandeur naturelle, échantillon de grande taille. b. Spécimen de taille moyenne vu en dessous. c. Coupe d’un grand exemplaire. d. Thèques et paraphyses dessinées à 225 diamètres. e. Spores grossies 820 fois. f. Faisceau de poils extérieurs grossis 225 fois.

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PR PRE

tt TIRE

Sur une forme de reproduction d'ordre élevé chez les Trichophyton,

par MM. L. MATRUCHOT et Ch. DASSONVILLE,

Jusqu'à ces dernières années, les auteurs qui ont étudié les Champignons des Teignes, chez l'homme et chez les animaux, se sont attachés surtout à observer les parasites dans les lésions. Or, dans ces conditions, ces champignons ne présentent que des formes végétatives incomplètes (mycélium durable, spores my- céliennes, kystes), anormales, comme modifiées par adaptation à la vie parasitaire. ILest difficile de préciser la valeur morpho- logique de semblables productions. De plus, il serait même dangereux de les comparer entre elles; car on serait ainsi amené à considérer comme homologues, en raison d’une certaine ana- logie d'aspect. des organes qui ne le sont pas : par exemple, les spores mycéliennes des Trichophyton et les petites spores des Microsporuin.

Les éléments que l’on rencontre dans les lésions sont donc teut-à-fait insuffisants, lorsqu'il s’agit de faire l'étude botani- que des champignons des Teignes et de tirer de cette étude les conclusions d'ordre systématique et biologique qu’elle com- porte. Il'importait, avant tout, de retrouver pour ces champi- gnons une forme plus normale, soit à l’état végétatif, soit, mieux encore, différenciée en vue de la reproduction. C’est par l’em- ploi des cultures pures en milieux artificiels qu'on y est arrivé. Par cette méthode, M. SasouraAup a été conduit à constater que, dans les cultures, les champignons des Teignes donnent naissance à des productions très particulières, telles que chla- mydospores latérales ou intercalaires, fuseaux, tortillons spira- lés, formes pectinées, etc... Les recherches de M. Sasouraun, puis celles de M. Bonix ont fait faire à la question des Teignes . un très grand pas, surtout au point de vue clinique.

202 L. MATRUCHOT ET CH. DASSONVILLE.

Au point de vue mycologique, M. Sasouraup s’est principa- lement attaché à comparer entre elles les faciès des cultures provenant de ces divers champignons. De la diversité d'aspect des cultures ainsi obtenues, il concluait, en 1894, à la pluralité des Trichophyton, à l'éloignement de ceux-ci du Microsporum Audouïni, au point que. selon lui, le Trichophyton et le Mi- crosporum Audouini appartiendraient à deux familles botani- ques différentes.

Jusqu'à ces derniers temps, la manière de voir de M. Sasou- RAUD a été généralement admise et la plupart des Dermatolo- gistes considéraient avec lui que les parasites des Teignes sont profondément éloignés les uns des autres.

Mais. l'étude botanique comparée des parasites n'ayant pas été faite, les observations cliniques et l'étude macroscopique des cultures restaient insuffisantes pour trancher la question. En étudiant les caractères morphologiques des champignons des Teignes en culture (1), nous avons eu occasion d'apporter dans la question un élément nouveau, et, nous pouvons le dire, de première importance, puisque les conclusions auxquelles nous avons été conduits ont été adoptées presque aussitôt par M. SasouraAun (2).

Cet élément nouveau, c'est le lien étroit de parenté qui relie tous les champignons des Teignes, sans exception, au petit groupe des Ascomycètes de la famille des Gymnoascées.

Nous avons, les premiers, fait ressortir les affinités remar- quables que présentent les Trichophyton avec les Gymnoas- cées. et surtout, avec les Ctenomyces. Cette manière de voir, qui a pu paraître d’abord quelque peu hypothétique, s'est

(1) MATRUCHOT et DASSONVILLE. Sur un nouveau Trichophyton produisant l’Herpès chez le cheval (Comptes-rendus de l'Acad. des Sc., 1er août 1898).— Sur le Champignon de l’Herpès (Trichophyton)et les formes voisines, et sur la Classification des Ascomycètes (Bull. Soc. mycologique de France, séance du 4 mai 1899). Sur la position systématique des Trichophyton et des formes voisines dans la classification des Champignons. (C.-R. Acad. Sc., 5 juin 1899). Sur les affinités des Microsporum (id. 10 juillet 1899). Sur le Ctenomyces serratus Eid. comparé aux Champignons des Teignes (Bull. Soc. mycol., 1899, p. 305).

(2) SABOURAUD : article Dermatophytes du Dictionnaire Besnier, Brocq et Jacquet : La Pratique dermatologique, Paris 1900.

LE

REPRODUCTION CHEZ LES Trichophyton. 203

trouvée confirmée de diverses façons ; et, tout en apportant une grande clarté à l'interprétation botanique des diverses for- mes du parasite, elle nous a conduits à des résultats d’une cer- taine importance au point de vue pratique.

Dans une classification naturelle des Champignons Asco- mycètes, on est convenu d'attribuer la première place aux caractères tirés des formes parfaites de reproduction. C'est dans la forme et la structure des asques et des ascospores qu'on trouve les caractères taxinomiques de premier ordre. Mais. pour les champignons des Teignes, la forme parfaite est encore à trouver. C'est donc uniquement par l'étude des formes secon- daires de reproduction qu’on pouvait essayer de rattacher ces champignons à telle ou telle famille botanique.

Une étude attentive des formes culturales de divers Tricho- phyton nous a conduits à homologuer complètement la forme fructifère des Trichophyton à la forme dite conidienne des Ctenomyces. Nous avons montré que les caractères du mycé- lium, d'une part, et les caractères tirés du mode de formation des spores, de leur forme, de leur position, etc., d’autre part, étaient les mêmes dans les deux cas ; et, par l'étude de la seule forme conidienne, nous avons conclu, d’une facon ferme, au rattache- ment des Trichophyton à la famille des Gymnoascées.

De plus, en nous appuyant sur une observation encore iné- dite de M. Sasouraup, relative au parasite d'un Favus et, en outre, sur nos propres observations relatives à un Micros- porum, nous avons, les premiers, émis l’idée que les divers champignons des Teignes rentrent dans la même famille bota- nique, celle des Gymnoascées, et que, par suite, loin d’être comme on le croyait jusqu'alors fort éloignés les uns des au-

tres dans la classification naturelle, ils sont, au contraire, très VOISINS .

Tous présentent, à des degrés divers, des caractères qu'on peut retrouver dans le Ctenomyces serratus Eidam : qu'il s'agisse de formes purement végétatives, de chlamydospores intercalaires, de chlamydospores latérales, de fuseaux, d’or- ganes pectinés, de tortillons, etc. on peut retrouver dans le Ctenomyces des éléments parfaitement homologues.

204 L. MATRUCHOT ET CH. DASSONVILLE.

Mais, de plus, le Ctenomyces a des formes élevées de fructi- fication, en particulier des périthèces, qui permettent de le ran- ger, dans la classification, à une place il entraîne avec lui tous les champignons des Teignes actuellement décrits.

Le Ctenomyces, connu uniquement en tant que champignon saprophyte, semble donc être le point central auquel se ratta- chent les Trichophyton, Microsporum, Achorion, Lopho- phyton, etc., qu'on peut considérer comme résultant de l’adap- tation de diverses Gymnoascées à la vie parasitaire, à la suite desquelles ces champignons auraient perdu la faculté de pro- duire des périthèces.

Le rattachement aux Gymnoascées des champignons des Teignes (dont nous avons développé ailleurs les raisons) (1) vient de trouver une nouvelle confirmation dans les observations que nous avons faites récemment sur un 7richophyton d'origine animale.

Dans les cultures artificielles de ce Trichophyton, nousavons en effet observé, outre la forme sporifère habituelle (forme dite conidienne), des productions ayant une valeur morphologique plus élevée.

En nous attachant à faire un parallèle entre les Trichophyton etles Ctenomyces, nous avons été frappés de l’analogie remar- quable que présentent ces formations avec ce qu'Ernau appelle des buissons conidiens et des fruits conidiens.

Buissons conidiens. Eipan décrit, en effet, chez le te- nomyces serratus, sous le nom de buissons conidiens, des amas d'hyphes conidiennes, nues, rassemblées en groupes, mais sans trace de faux tissu formant enveloppe. Dans ces buissons, la ramification à angle droit est extrêmement riche et touffue: sur les branches latérales, naissent d’autres petites branches qui se transforment en conidies (chlamydospores) ou qui se ramifient à nouveau.

Nous avons retrouvé des fructifications analogues dans les cultures du Trichophyton étudié. La transformation des ramus- cules en conidies est si complète, qu’on y trouve de véritables

() MarrucHOT et DASSONVILLE, loc. cit.

REPRODUCTION CHEZ LES Trichophyton. 205

paquets de spores provenant chacun de la transformation d’un arbuscule ; il n’est pas rare d'y rencontrer des chlamydospores en chapelets, ce qu'on n'observe jamais dans la forme coni- dienne dissociée.

20 Fruits conidiens. Eivan décrit, en outre, chez le Cte- nomyces, un appareil de reproduction plus élevé encore en or- ganisation. C'est ce qu’il appelle le « fruit conidien ». Il s’agit de petits corpuscules ayant même aspect, même taille et même origine que les périthèces. Erpau insiste sur le remar- quable parallélisme qu'il y a entre les périthèces à asques et cette sorte de « périthèces conidiens » : dans les deux forma- tions, l'enveloppe tire son origine de filaments voisins des fila- ments fructifères et présente les mêmes particularités et les mêmes ornements ; la seule différence est dans le sort des fila- ments fructifères qui, dans un cas, donneront des asques, et, dans l’autre cas, des bouquets conidiens.

Dans le Trichophyton, les fruits conidiens se présentent à l’œil nu comme de petites masses d’un blanc crèmeux, d'environ 05 de diamètre. Ils se forment directement à la surface du subs- tratum et sont plus ou moins recouverts et masqués par un feutrage d’un blanc neigeux, formé par le mycélium.

Au microscope, on reconnait une partie centrale, sporifère, entourée d’une enveloppe filamenteuse munie d'ornements. La partie centrale est riche en rameaux sporifères, à la façon des buissons conidiens dont nous venons de parler. Les spores y sont de forme légèrement différente de celle des chlamydospores isolées ; plus globuleuses, fréquemment cubiques, elles sont toutes soit latérales, soit disposées en chapelet terminal ou en chapelet ramifié à angle droit, et, contrairement à ce qu'on observe dans la forme conidienne isolée, les rameaux ne don- nent lieu à aucune formation de chlamydospores intercalaires.

La paroi du fruit conidien est formée de filaments sté- riles, enchevètrés, sur lesquels s’observent, dirigés vers l’exté- rieur, deux sortes d'ornements: des tortillons spiralés et des crosses ramifiées.

Tortillons spiralés. Les tortillons spiralés sont des for- mations très caractéristiques. Dans les cultures un peu âgées,

206 L. MATRUCHOT ET CH. DASSONVILLE.

ils abondent et se trouvent disséminés çà et sur le mycélium ; mais, sur la paroi du fruit conidien, ils présentent une fré- quence, une exubérance et une forme très caractéristiques. Tantôt ils terminent un filament simple, tantôt ils s’observent aux diverses extrémités d’un filament ramifié. Les tours de spire qui les constituent sont serrés les uns contre les autres et de diamètre très constant ; le nombre de ces tours de spire est assez grand et peut aller jusqu’à vingt. Enfin, l’axe du tor- tüillon est perpendiculaire à la partie rectiligne du filament qui le porte. De semblables tortillons ont été observés, il y a long- temps déjà, dans des cultures de Trichophyton. Dès 1886, M. Ducraux les a signalés et la plupart des auteurs subséquents les ont retrouvés. Nous-mêmes, nous avons déjà fait remarquer l'importance de ces productions et précisé leur valeur morpho- logique. Cette importance se trouve aujourd'hui considérable- ment accrue, par le fait que ces tortillons se trouvent être des ornements de formations fructifères d'un ordre élevé et consti- tuent, de la sorte. des caractères taxonomiques de première importance.

Crosses ramifiées. À côté des tortillons spiralés s’ob- servent, en moins grand nombre, des ornements d’un aspect sensiblement différent; c'est ce que nous avons appelé les crosses ramifiées. Ces productions terminent certains filaments de l'enveloppe. Un tel filament. d’abord rectiligne, incurve son extrémité en forme de crosse ou de spirale à un tour ; puis. la croissance s'arrête, et sur le côté externe de l’article terminal, nait une branche qui s’'incurve à son tour, s'arrète dans sa croissance et se ramifie de la même facon. et ainsi de suite.

Nous pensons qu'on peut trouver dans les fruits conidiens de Trichophyton des caractères taxonomiques de valeur égale à ceux que fourniraient des périthèces. On sait, en effet, que chez divers Ascomycètes, les périthèces d'une part et, d'autre part, les fructifications conidiennes d'ordre élevé (pycnides, spermo- gonies) ont des parois différenciées de la même façon. Dans

certaines espèces mème (champignon du Black-Rot, Guignar-

dia Bidwellii), c'est le même appareil qui est d'abord pycnide,

NP

REPRODUCTION CHEZ LES Trichophyton. 207

puis périthèce ; les caractères taxonomiques tirés de la struc- ture de la paroi sont bien évidemment, dans ce cas, identiques.

Dans le cas particulier des Gymnoascées, nous sommes d’au- tant plus autorisés, lorsque le périthèce fait défaut, à nous appuyer sur les fruits conidiens, que dans le Crenomyces (fait très important à noter) les « périthèces conidiens » et les péri- thèces vrais ont, dans la paroi, les mêmes caractères morpho- œiques. Et, comme les caractères génériques des Ctenomyces sont tirés précisément de la structure de cette paroi, on voit que les fruits conidiens, au mème titre que les autres, peuvent servir pour l'établissement de la diagnose générique et pour définir la position systématique du champignon.

Dans les Trichophyton, les périthèces vrais sont encore inconnus, nous sommes en droit, étant donné le parallélisme remarquable qui s'observe pour tous les organes, de considérer les fruits conidiens que nous avons observés comme équiva- lant aux périthèces véritables pour définir botaniquement le champignon.

Conclusion. De tout ce qui précède, il résulte que l’exis- tence de buissons conidiens et de fruits conidiens vient s'ajouter à toutes les autres preuves que nous avons déjà fournies pour établir que les Triphophyton sont des Gymnoascées.

À cette famille d'Ascomycètes, ne comprenant jusqu'alors à proprement parler, que trois genres bien distincts (Cteno- myces, Myxotrichum et Gymnoascus), fort remarquables d’ailleurs à divers égards,vient donc s'ajouter un quatrième genre botaniquement défini : le genre Trichophyton, qu'on peut, pour les raisons que nous avons exposées plus haut, caractéri- ser par la diagnose suivante :

Trichophyton Malmsten. Fruits conidiens (pycnides ?) sphériques, d’un blanc crèmeux, disséminés çà et sous un feu- trage blanc de neige.Paroi du fruit formée d’'hyphes eloisonnées, ramifiées, enchevêtrées en un faux tissu lâche ; ornée de tor- tillons spiralés et de crosses ramifiées terminant certains fila- ments. Masse centrale sporifère formée de bouquets conidiens

14

208 L. MATRUCHOT ET CH. DASSONVILLE.

très ramifiés, portant de nombreuses spores latérales ou termi- nales, solitaires ou en chapelets, cubiques ou arrondies, inco- lores.

Forme conidienne dissociée, ou condensée en bouquets coni- diens non protégés par une enveloppe ; spores (chlamydospores) solitaires, naissant soit latéralement sur le mycélium rampant (chlamydospores latérales), soit sur le trajet même des fila- ments (chlamydospores intercalaires).

Dans le rattachement à la famille des Gymnoascées, les Trichophylon entraïnent avec eux les autres parasites des Teignes, qui, comme nous l’avons déjà indiqué, présentent avec les Trichophyton les affinités les plus étroites.

Nous nous réservons de revenir, plus tard, sur la position et la valeur systématiques des Wicrosporum, Achorion, Lopho- phyton, ete.

Si on suppose, pour l'instant, que ces trois derniers genres, après un examen critique, gardent une entière autonomie, il en résulte que la famille des Gymnoascées va voir s'accroître nota- blement son importance systématique, en même temps que l’adjonction des champignons des Teignes vient augmenter considérablement son importance biologique.

Sur la culture pure du Phytophthora infestans br Bary, agent de la maladie de la pomme deterre,

par MM. Louis MATRUCHOT et Marin MOLLIARD.

Nous avons entrepris une série de recherches sur le PAyto- phthora infestans de Bary, et nous nous sommes attachés tout d’abord à en réaliser la culture pure. Ce sont les résultats obtenus à cet égard qui font l’objet de cette note. Nous sommes arrivés à un double résultat : culture pure sur milieu vivant, culture pure sur milieu non vivant.

Culture pure sur milieu vivant. Les tubercules de Pomme de terre infestés par le Phytophthora infestans sont presque toujours envahis par diverses bactéries ; nous avons d’abord cherché à isoler le champignon en l’ensemençant sur des tranches de Pomme de terre vivante, découpées aseptique- ment et introduites dans des tubes flambés ; de nombreux essais préalables faits dans des conditions aussi variées que possible, ont montré qu'avec certaines précautions de techni- que on peut obtenir dans une forte proportion des morceaux de Pomme de terre assez volumineux et stériles.

S1 la culture n’est pas pure dès le premier semis, il est facile, par des reports, d'isoler la Péronosporée de tous les autres org'a- nismes successifs.

Sur ce milieu, le Phytophthora se développe rapidement et abondamment ; on observe des conidiophores quelques jours après l’ensemencement, et la production des conidies se pour- . Suit pendant un temps assez long.

On peut donc ainsi conserver et étudier, avec toute sécurité, le parasite et son action sur l'hôte ; cette méthode nous permettra en particulier de reconnaître si le PAytophthora peut être, ainsi qu'on l’admet, la cause de la pourriture du tubercule, ou bien si celle-ci n’est pas toujours provoquée par les nombreux

210 L. MATRUCHOT ET M. MOLLIARD.

microorganismes qui accompagnent habituellement le PAyto- phthora. y a de plus un procédé, qui, théoriquement, peut s'appliquer à l'étude des nombreux champignons parasites dont la plante hospitalière présente des organes assez volu- mineux pour permettre le prélèvement aseptique d'assez gros échantillons.

Culture pure sur milieu non vivant. À partir des cul- tures pures établies par le procédé quivient d’être indiqué, nous avons tenté de nombreux essais de culture sur les milieux arti- liciels les plus variés. Nous avons réussi à trouver un substra- tum qui convient parfaitement à la culture du Phytophthora in- festans ; le développement de ce champignon s’y effectue avec la mème rapidité que sur le tubercule de la Pomme de terre à l'état vivant : il ne s'écoule que quelques jours entre l’ensemen- cement de la conidie et la formation de nouveaux conidio- phores.

On a déjà observé dans la nature le Phytophthora infestans vivant en saprophyte ; mais, à notre connaissance, personne n'est jamais arrivé à en obtenir de cultures pures, ni sur le vivant, ni sur les milieux artificiels. Tout ce qu'on sait sur le développement de cette Péronosporée résulte d'observations faites sur les plantes attaquées ou d’inoculations pratiquées dans des conditions d’aseptie insuffisante. Nous pensons qu'avec la double méthode de culture pure que nous venons d'indiquer, il sera possible de reprendre l’étude de divers points encore mal éclaircis de l’histoire de ce parasite.

Les Champignons à l'Exposition de 1900,

par L. ROLLAND.

En entreprenant ce travail de nomenclature, j'ai pensé qu'il pourrait être intéressant pour nos collègues d’avoir dans notre Bulletin un souvenir de la partie mycologique de l'Exposition universelle. Dans le rapide examen que j'ai faire au milieu de la foule et sur un terrain aussi étendu, des omissions ou des erreurs ont pu se glisser et je les prie de vouloir bien m'en excuser.

En première ligne, nous devons citer la France comme ayant fourni le plus grand nombre de Champignons en nature, tra- vaux ou dessins sur cette matière, mais d’autres nationalités comme le Danemark, la Hongrie, l'Italie, le Japon et la Russie ont exposé dans diverses sections de beaux échantillons et des ouvrages planches remarquables (1).

FRANCE.

Palais des Forêts, Pêches et Cueillettes au Champ de Mars.

Société Mytologique de France. Cette exposition or- ganisée dans d’élégantes vitrines et des cadres du meilleur œoût est dûe au concours de MM. Rapaïs et Perror.

Dans les cadres, en bonne lumière, on voyait un certain nom- bre de planches de son Bulletin par MM. Bouprer, BresAporA, Méxier, RoLLAND, SAccaRDo.

Ces cadres du Bulletin étaient entourés par les aquarelles suivantes qui donnaient la reproduction exacte et excellente des espèces représentées :

De M. Guéçuex : Solenia digitalis. Lycoperdon gemmatum, Nectria cinnabarina. Morchella intermedia.

(1) On n’a pas fait mention dans cette revue des publications des Editeurs,

212 L. ROLLAND.

De M. Harzay : Arranita phalloides. Tricholoma Russula. Voloaria gloiocephala. Hygrophorus olivaceo-albus. pudort- nus. Leucocoprinus cepestipes. Gomphidius viscidus. Boletus tessellatus. Polyporus Montagner.

De M. Pecrereac : Boletus luteus. badius, œreus. duriuscu- lus, versipellis.

Dans les vitrines. on pouvait voir des exemplaires du Bulletin de la Société mycologique qui remonte déjà à 16 années d’exis- tence et ouvert à diverses planches de MM. Boupier, Bour- QUELOT, PArTouiILLARD. ROLLAND, etc.

Puis divers échantillons en nature : Blanc de Champignons commercial, Chapeau fabriqué avec de l’amadou, Trametes elegans, Dædalea quercina, Polyporus nigricans, lucidus, etc. Echantillons divers dans des coupes. Lie long du mur, dans des bocaux: Acide stéarique du Lactarius piperatus préparé par M. GÉrarD, Phallus, Ergot de Seigle. etc.

Puis une collection de Champignons dans différents liquides conservateurs par un nouveau procédé de M. Lurz, comme suit :

Amanita citrina. rubescens. Tricholoma Russula, rutilans. Clitocybe odora. Laccaria laccata, Collybia atrata. Pleuro- tus lignatilis. Pholiota destruens. Flammula alnicola. Stro- pharia œruginosa. Hypholoma fasciculare. Coprinus mica- ceus. Cortinarius varius, glaucopus. collinitus, albo-violaceus. bolaris. cinnamomeus. Gomphidius viscidus. Russula cyano- æantha. Cantharellus cibarius, Friesii. Boletus luridus. Merulius tremellosus. Hydnum erinaceum. Tremellodon gelatinosum, Craterellus cornucopioides. Dacrymyces deli- quescens. Simblum rufescens. Peziza coronata. Ascobolus marginatus. Leotia lubrica. Chlorosplenium œruginosum.

Torrubia ophioglossoides.

À part, sur le même rayon que la Société mycologique. on trouvait une exposition de M. A. ne Bosrepox sur la culture des Truffes :

Divers terrains truffiers. Glands de chênes truffiers ; chène blanc ; chène du Périgord. Terre truffière provenant de la Fau- connie en Sarlandais, créée par M. ne Bosrepox. Terre truf-

LES CHAMPIGNONS À L'EXPOSITION DE 1900. 215

fière provenant des meilleures truffières de Sorges (Périgord). Glands de chêne vert truffier. Manuel et Almanach de M. pe BosrEnox. Préparations microscopiques, etc.

Dans des pots : Noisetier, Quercus Ilex, Chène noir. Echan- tillons de Truffes diverses. Terfez avec terre d'Algérie.

À côté, des échantillons de Morilles conservées dans l'alcool.

Ecole supérieure de Pharmacie de Paris. Planches considérablement agrandies pour le cours de Mycologie, repro- duites d’après les aquarelles de M. Bouprer par M. Lesainr : Amanita Mappa, var. citrina, Lepiota rachodes, Clitocybe

_tabescens, Coprinus atramentarius, Peziza coronata.

Collection très remarquable de Champignons en plâtre moulé

de BarLa. Beaux échantillons de Fomes fomentarius.

M. E. BOUDIER, président honoraire de la Société Mycologique de France, 22. rue Grétry, à Montmorency (Seine-et-Oise).

Exposition d’aquarelles excellentes par le fini du travail et qu'on peut citer, entre toutes, comme modèles, aux dessina- teurs d'Histoire naturelle, tirées de son importante collection :

Amanita vaginata, strangulata, Eliæ. Lepieta Badhamr. Armillaria rufa. Tricholoma Georgii. Clitocybe gymnopodia. Pleurotus spodoleucus, sapidus. Volvaria speciosa. Pluteus cerpinus, Var. patricius. Leptonia euchroa. Psalliota elvensis. Coprinus atramentarius. Lactarius uvidus, flavidus. lilacinus. Russula sororia. Cortinarius turbinatus, Bulliardi, mucidus, prasinus.Lentinus degener. Boletus Leguei, parasiticus, reti- culatus, porphyrosporus. Polyporus leucomelas, nigricans. Trametes Pini. Morchella vulgaris. Physomitra infula. Hu- maria rubricosa.

M. CUISIN, dessinateur-lithographe. dont nous avons à déplorer la perte récente : Etudes et pochades très artistement

214 L. ROLLAND.

exécutées des genres Armanita, Lepiota, Armillaria, Tricho- loma, Clitocybe, Collybia, Mycena, Pleurotus, Volvaria, Plu- teus, ÆEntoloma, Clitopilus, Pholiota, Inocybe, Hebeloma, Flammula, Coprinus, Cortinarius, Hygrophorus, Paxillus, Lactarius, Russula, Cantharellus, Nyctalis. Lentinus, Schi- cophyllum.

Ville de Paris, Cours la Reine.

M. le D' LOUBRIEU, inspecteur aux Halles centrales. Bonnes reproductions photographiques des Champignons autorisés pour la vente par la Préfecture de police.

Amanita cæsarea. Tricholoma nudum, personatum, albel- lum. Lepiota procera. Marasmius oreades. Psalliota arven- sis. Lactarius deliciosus. Cantharellus cibarius. Boletus scaber, æreus. edulis. Fistulina hepatica. Hydnum repandum. Clavaria aurea (d'autres voisines sont admises). Morchella esculenta. rimosipes. Helvella crispa. Gynomitra esculenta. Verpa digitaliformis. Peziza venosa. Acetabulum.

MS LOUBRIEU : 56 très belles aquarelles artistement peintes. Quelques-unes, comme Ananita citrina, Russula emetica, représentent des sujets un peu plus grands que nature. Quelques autres ont été prises sur des types un peu anciens dont la couleur s'était modifiée comme Psalliota Vaillanti, Marasmius oreades, Lactarius volemus, Russula aurata, Tremella mesenterica, Fistulina hepatica, mais la plupart sont d'excellentes et belles reproductions : telles sont : Amnanita cæsarea, muscaria, Psalliota arvensis, Stropharia æruginosa. Boletus edulis, reticulatus, versicolor, regius, etc.

Palais de l'Hygiène, quai d'Orsay.

Institut Pasteur. de Paris. Cultures de Champignons dans les boites du D' Roux : | Thamnidium chaætocladioides. Mucor alternans. Phyco-

LES CHAMPIGNONS À L'EXPOSITION DE 1900. 215

myces nitens, luteus, Eurotiopsis Gayoni. Aspergillus niger, flavus. Isaria destructor. Sporotrichum globuliferum. Botrytis cinerea. Dematium pullulens. Streptothrix Rouxii. Penicillium glaucum, brevicaule. Torula brune de l’eau. Saccharomyces niger. Levures de Curtis. Zoukari. Micrococcus agilis, ruber. Sarcina orange. Bacille rouge de Kiel, etc.

Cultures dans des tubes à essai : Mêmes Champignons que les précédents eten plus : Tuberculose. Bacilles pseudo-tubereu- leux. Actinomycose. Bacilles du Typhus, de la Diphtérie. Vibrion du Choléra asiatique, ete.

Institut Pasteur de Lille : Cultures de Saccharomyces, levures. Diverses cultures sur fromage.

Laboratoire de la Ferté sous Jouarre : Diverses cultures de moisissures sur fromage à pâte molle. Micrococcus Mel- densis.

Ancienne galerie des Machines (Agriculture, Alimentation).

Laboratoire de Biologie végétale de Fontainebleau. (Professeur M. G. Boxnier, de l’Institut).

Polyporus incanus très développé sur Bouleau. Dans un bo- cal, un bel échantillon double du Polyporus squamosus sur Saule.

Plusieurs tubes renfermant du blanc de Tricholoma nudum nommé pied bleu) incrustant des feuilles.

Deux photographies de ce même Champignon représentant. l’une, le 7richoloma nudum très cespiteux obtenu en culture par MM. Cosranrix et Marrucor ; l’autre, une meule en pleine végétation de cette espèce dans une cave.

Palais du Champ de Mars, ouest.

Ecole Normale supérieure : Cartouches de blanc stérilisé de Psalliota campestris.

Dans un bocal, Tricholoma nudum obtenu par cultures en cave.

216 L. ROLLAND.

Moisissure en boules formée dans un liquide agité (Expérience de MAJ. Roy).

En tubes, Moisissures sur Fromage de Brie. Moisissure pa- rasite de l'homme formant une fausse tuberculose.

Institut national agronomique. Exposition du D’ DELACROIX. maître de Conférences à l’Institut national agronomique et directeur de la Station de Pathologie végétale:

Trois tableaux des planches de son Atlas de Pathologie vé- gétale. De M®° G. Deracroix : Excellentes aquarelles repré- sentant des malàdies de plantes comme suit :

Sur le Murier : 1. Pourridié des racines du Murier par les Rosellinia necatrix et aquila. Taches sur feuilles dues au Pleosposa Mori : 2. Tronc de Murier attaqué par le Poly- porus hispidus : 3. Racine de Murier attaquée par l'Agari- cus melleus.

La Gommose bacillaire de la Vigne : À. chancres et appa- rences diverses des rameaux herbacés atteints par la maladie. coupes transversales et longitudinales du bois ; B, chancres lon- gitudinaux dans la forme appelée Maladie d'Oléron.

D'autres aquarelles sur le Mildiou.

En plus étaient exposés des Champignons en nature :

Echantillons de Rhizomorphe d'Agaricus melleus sur Murier blanc. Polyporus hispidus sur bois de Pommier. Hartigit sur Sapin. P. fulous sur Cerisier. P. Pini. Fomes igniarius, fomen- tarius sur Chêne. Stereum hirsutum pénétrant dans un arbre par une plaie circulaire. MNectria ditissima produisant des chancres sur une branche de Hêtre. Ensuite 8 cartons contenant : Polyporus betulinus. annosus. Trametes Pini. Stereum frus- tulosum. Epichloe typhina. Dematophora necatrix. Phrag- midium Rubi. Ustilago Maïdis.

Ecole de Grignon.

Plusieurs cartons de maladies de plantes. Champignons :

Polyporus hispidus. Pseudo-peziza Medicaginis. Exoascus deformans. Nectria ditissima. Tubercularia vulgaris. Pero-

LES CHAMPIGNONS A L'EXPOSITION DE 1900. 217 nospora Schatchi, Erysiphe communis. Ustilago Tritici. Til- letia Tritici. Polystigma rubrum. Fusicladium dentriti- cum, etc.

2 Fascicules d'Herbier et plusieurs planches dont Lepiota procera.

Ecole d'Agriculture de Rennes. Exposition de M. St-GAL, professeur.

Environ 70 bocaux contenant des Champignons conservés dont voici quelques noms : Amnanita muscaria, vaginata. Le- piota procera, pudica. Hypholoma sublateritium. Coprinus co- matus. Corténarius elatior, bivelus. Paxillus involutus. Bole- tus luteus, pachypus, æreus, erythropus, aurantiacus, scaber, piperatus. Hydnum imbricatum. Lycoperdon echinatum. Scleroderma verrucosum. Morchella conica. Helvella mona- cella. Verpa digitaliformis. Cordyceps ophioglossoides.

D'autres Champignons dans des vitrines étaient fixés à des planchettes :

Polyporus squamosus, sulfureus. hispidus, dryadeus, ver- sicolor. Fomes fomentarius, fulous, pinicola. Daædalea quercina, etc.

Ecole d'Agriculture de l'Allier. Exposition de M. GAGET, professeur.

9 cartons ann des net de maladies des plantes : Ergot de seigle. Æxoascus deformans, Pruni. Erysiphe com- munis. Puccinia Graminis. Uredo Fabæ. Ustilago Avenæ. Tilletia caries. Rœæstelia cancellata. Cystopus candidus. Ra- mularia Tulasnei. Taphrina bullata. Anthracnose, Black- rot, Mildiou, Oïdium, Erinnose, Broussin.

Annexe de Vincennes.

Pavillon des Forêts dans l’île de Bercy. Plusieurs Champignons en nature figuraient dans la galerie supérieure à côté des insectes qui attaquent les arbres : Schizo-

218 L. ROLLAND.

phyllum commune. Polyporus sulfureus, cuticularis, betulinus. Fomes fomentarius, igniarius, nigricans, fuleus, conchatus, salicinus. Trametes gibbosa, rubescens. Peridermium Pini, etc.

COLONIES.

Pavillon de la Nouvelle-Calédonie au Trocadéro.

Herbier BOURRAIL contenant des Champignons exotiques soit en fascicules soit dans des cartons et des bocaux.

Les fascicules, Tome 24, dans ses 12 dernières planches (418-429) et Tome 27, dans sa dernière (464), présentent des échan- tillons de Lentinus, Polystictus, Trametes, Stereum, Hirneola, Lycoperdon. Dans les boites se trouvent de très beaux Poly- pores parmi lesquels on remarquait : Polyporus australis, Polystictus sanguineus, brunneolus ; des Favolus, Trametes ; on y voyait aussi le genre Daldinia.

Dans les bocaux, quelques Champignons comestibles, parmi lesquels un Pleurote difficile à spécifier dans son état de dessi- cation et Hirneola auriculæ Judæ déjà exposée de provenance japonaise en 1889.

Ce très intéressant herbier doit être déposé au jardin colonial de Vincennes (près la station de Nogent), conservateur : M. Dysowsky.

Pavillon de la Guadeloupe au Trocadéro.

À l'extérieur, on remarquait plusieurs beaux Polypores parmi lesquels Polyporus australis, provenant de l’herbier du R. P.

Dirss.

LES CHAMPIGNONS A L'EXPOSITION DE 1900. 219

SECTIONS ÉTRANGÈRES.

DANEMARK.

Ancienne galerie des Machines (Agriculture et alimentation).

Exposé par le Docteur ROSTRUP, professeur à l’Ins- titut royal, vétérinaire et agricole de Copenhague.

27 belles planches coloriées sur les maladies des plantes :

Plasmodiophora Brassicæ. Peronospora Viciæ. Cystopus candidus. Ustilago Avenæ, Kolleri, Hordeï, Jensenü, peren- nans. Tilletia caries. Urocystis occulta. Uromyces Betæ, Pis. Puccinia Graminis sur Triticum vulgare, sur Berberis vulga- ris, dispersa, Glumarum, coronifera, simplex. Sclerotinia Trifoliorum, Libertiana. Mitrula Sclerotiorum. Claviceps pur- purea. Epichloetyphina. Erysiphe Graminis. Phoma sangui- nolenta. Rhizoctonia violacea. Helmintosporium gramineum.

Plusieurs de ces mêmes Champignons en nature conservés dans des flacons.

HONGRIE.

Palais du Champ de Mars, ouest.

Exposé par le Docteur Jules ISTVANFFI, directeur de l'institut de Botanique de Kolozsvar.

Une collection de modèles de Champignons pour Ecoles pri- maires en terre cuite. Ces modelages ne sont peut-être pas assez perfectionnés et les couleurs un peu conventionnelles, mais on reconnaissait encore suffisamment les espèces.

Un bel atlas grand in-folio dont voici les titres :

Etudes et commentaires sur le Code de L'ESCLUSE (1) aug- mentés de quelques notices biographiques par le docteur

(1) Un exemplaire de cet ouvrage a été présenté par l’auteur au Congrès international de Botanique, et offert à la société Botanique de France, au nom de M. ISTVANFFI, par M. PERROT, secrétaire général du Congrès.

2920 L. ROLLAND.

Isrvanrri DE Csik Mapérorva, professeur de l’Université, direc- teur de l’Institut Royal Hongrois, enrichis de 22 figures et 91 planches chromolithographiées.

Reproduction du Code de L'ÉcLuse. Chez l'auteur, Budapest 1900.

On voyait à travers la vitrine plusieurs planches en couleur largement exécutées d’Agarics, Bolets, Clavaires, Morilles, Polypores, parmi lesquels le Polyporus frondosus.

Ancienne galerie des Machines (Agriculture et alimentation).

Station Royale Hongroise de Physiologie et de Patholo- gie végétales de Magyar-Ovar.

Directeur, M. le professeur Georges Lixaarr; collaborateurs, MM. Raoul Fraxcé et Didier Hecxi, assistants : M. Alfred KroLop, professeur suppléant.

Tableaux mycologiques coloriés sur les maladies des arbres fruitiers, des plantes agricoles comme : la maladie de la Mo- saïque du Tabac, les Urédinées et les Ustilaginées, la Bacté- riose dela Betterave et du Lupin, les maladies de la Betterave, celles de la Vigne, la Rouille des Céréales, les maladies des _ Céréales.

Préparation à la formaline de plusieurs Phoma, Bactérioses, de la maladie de la Mosaïque du Tabac, de Bacilles divers.

Collection, dans des vitrines, de Champignons en nature :

Genres Sphærotheca, Phyllactinia. Uncinula, Erysiphe, Ca- pnodium. Sphærella, Polystigma, Claviceps, Phyllacora, Lo- phodermium, Conothyrium, Glæosporium, Septoria, Monilia, Cladosporium, Cercospora, Septosporium, Alternaria, Fuma- go, Agaricus, Hydnum, ÆExobasidium, Gymnosporangium, Phytophtora, Peronospora, Ustilago.Tilletia, Urocystis, Puc- cinia, Phragmidium, Coleosporium, Calyptospora, Æcidium, Melampsora, Uromyces, Uredo, Dasyscypha, Rhytisma, Ta- phrina, Ræsleria, Rhizoctonia, Mal-Nero.

Dans la section de l'exposition de l’Académie d'Agriculture Royale Hongroise à Magyar-Ovar, le professeur LixxaRrT avait de plus exposé :

LES CHAMPIGNONS A L'EXPOSITION DE 1900. DA

5 centuries intitulées : « Fungi Hungarici » sur les maladies des plantes.

1 album contenant des dessins originaux à la plume ou copiés dans divers auteurs (Turasxe entre autres) et figurant pour la plupart dans ses « Fungi Hungarici » et 6 cadres de plantes sèches attaquées par des Champignons extraits de son travail : « Les Champignons de la Hongrie ».

Dans cette même section, le Dr Ornox Müzcer, professeur à l’Intitut Royal Agronomique de Debreczen, avait exposé une collection de 77 Polyporées en nature, bien préparées et sus- pendues au mur dans l’ordre suivant :

Fomes fomentarius, luridus Mr., australis, igniarius, cinna- momeus, fætidus Mr., salicinus, fulous, costatus Mr., fraxi- neus, Evonymi, applanatus, cinnamomeus, nigricans, affiscus Mr., marginatus, conchatus, annosus, lucidus, reniformis Mr.. alneus Mr., rufo-tomentosus Mr.. pinicola, populinus.

Polyporus hispidus. cuticularis, destructor, imberbis, quer- cinus, dryadeus, benzoinus, spumeus, betulinus, dichrous, amorphus, fumosus, carpineus, crispus, albus, croceus, pu- bescens, chioneus, pallescens, perennis, intermedius, imbrica- tus, squamosus, linguæformis Mr., picipes, cristatus, Schwei- nitzü, spathulatus Mr.

Polystictus vulpinus, striatus, pullus Mr., velutinus, versi- color, hispidulus Mr., ramealis Mr.

Trametes suaveolens, pinicola, Trogii, Pini, Bulliardi, vi- ridis Mr., iridans, subfusca, flavida, sinuosa, nitida, fulgens Mr., mollusca, Vaillantii, vulgaris.

Quoique plusieurs de ces espèces étaient facilement recon- naissables, il eut été d’un grand intérêt de pouvoir les examiner de plus près.

13 espèces nouvelles, comme il est indiqué, sont de M. O. Mürcer, mais n'ont pas encore de descriptions livrées à la pu- blicité.

À remarquer que son Polyporus luridus ferait double emploi comme nom avec l'espèce de Berkeley et Cooke (North. Am, Fungi, 117).

229 L: ROLLAND.

Du même, un volume in folio manuscrit de 171 pages, conte- nant des Champignons et intitulé comme suit :

Les Hyménomycètes dela Hongrie. Les Polyporacées par le docteur O. Mürrer, professeur à l'Ecole agronomique de Debreczen. En outre, du même, étaient suspendues à une colonne, de façon à être facilement feuilletées, 169 remarquables planches {grand in-folio) faites à la main et coloriées de Polypo- rées et de Bolets.

Parmi beaucoup d’entre elles faites d'après nature, très inté- ressantes ou représentant des espèces inédites, on en remar- que plusieurs copiées dans différents auteurs : rires, KazcH- BRENNER, GILLET, etc.

Horticulture et Arboriculture. Cours la Reine.

Section hongroise. Quelques Champignons représentés en couleurs, tels que Claviceps purpurea, Gymnosporangium clavariæformis,Cercospora circumecissa, Peronospora viticola, Uncinula spiralis, Monilia fructigena.

Palais des Forêts. Pèches et Gueillettes au Champ de Mars.

À Ia section de la Hongrie, on pouvait voir, sur un tronc d’ar- bre servant de pilier, plusieurs Polypores en beaux spécimens telles que Fomes marginatus, fomentarius. ete.

ITALIE.

Pavillon de l'Italie. Quai d'Orsay.

Station de pathologie végétale de Rome.

Une douzaine de fascicules d'Herbier de Champignons sur plantes cultivées ou utiles avec descriptions et bons dessins in- titulés: Fungi parasitici, par MM. Giovanni Brrosr, professeur de botanique à l'Université de Pavie et Frinraxo Cavara, assis- tant de botanique à l’Institut de Pavie. Un grand nombre de tableaux de maladies de plantes en nature ; malheureusement

LES CHAMPIGNONS À L'EXPOSITION DE 1900. 293

la plus part entassés les uns sur les autres et impossibles à con- sulter. Un volume des travaux et relations de la station patho- logique végétale de Rome.

Institut de Valombrosa. Une belle collection de quel- ques maladies de plantes en nature, telles que : Exoascus Carpini. Æcidium elatinum suwr Abies pectinata.

JAPON. Ancienne galerie des Machines (Agriculture, Alimentation).

M. SANO, directeur de la section.

17 vitrines contenant des maladies de plantes en nature : Ophiobolus Graminis sur Froment, Ustilago sytherisma Peck. sur Millet, vérens Cooke sur Riz, order sur Orge, nuda sur Orge. Uromyces Phaseolorum sur Haricot. Tilletia horrida sur Riz, Tritici sur Froment, Urocystis occulta sur Froment. Sclerospora graminicola Sace., sur Molia de Hongrie. Fusa- rium heterosporum sur Riz. Pirieularia grisea Cooke sur Riz. /Ecidium Mort sur feuilles de Murier. Selerotinia Libertiana sur Navette. Puis 2 maladiesen noms japonais : Æideri-Aodachi sur Riz se présentant à distance comme des sores sur la tige, Ishuhu sur feuilles de Murier les rendant toutes noires.

Un certain nombre de Champignons comestibles en boites de conserves, avec des dessins représentant des Amanites, Tri- cholomes, etc. !

On trouverait ces produits du Japon au magasin « Ala Pagode » AG, rue des Petits-Champs, à Paris.

RUSSIE.

Palais des Forêts, Pêches et Cueillettes au Champ de Mars.

. Produits pharmaceutiques pour le commerce. Société Koehler et Cie de Moscou. représentée par M. Douskowsky, 66, Avenue Bosquet, à Paris.

Tonneaux remplis de magnifiques échantillons de Polyporus

officinalis et d'Ergots de Seigle. 15

Compte-rendu d’une Exposition de Champignons faite à la Mairie de la Ville d'Angers du 4 au 9 Novembre 1900.

par A. GAILLARD,

Conservateur de l'Herbier Lloyd.

Les expositions de Champignons que la Société Mycologi- que de France a l'habitude de faire chaque année lors de sa session extraordinaire ont obtenu, partout elles ont eu lieu un vif et légitime succès de curiosité auprès du publie : il nous suffira de citer celle du Mans en 1899 et celle qui eut lieu à l'Exposition de 1900, au Palais des Congrès.

Un conseiller municipal d'Angers, M. Prousr, grand ama- teur de Champignons. eut l'idée d'organiser une exposition de ce genre avec l’aide des membres de notre société résidant ei. Il sollicita du conseil municipal un crédit de 50 francs qui fut immédiatement accordé. M. Bounier, maire d'Angers, voulut bien mettre à notre disposition la salle des fêtes de l'Hôtel-de- Ville, etle programme suivant fut adopté :

Une exposition publique et gratuite de Champignons, ayant principalement pour but de faire connaître au public les espèces dangereuses, aura lieu à la Mairie d'Angers du Dimanche 4 au Vendredi 9 Novembre 1900. Elle se tiendra dans la Salle des Fêtes qui sera accessible au public pendant toute la durée de l'exposition, le matin de 8 h. à 11 h., le soir de 1 h. à 4 h. Elle comprendra :

Une exposition d'ouvrages ayant trait à l'étude et à la figu- ration des Champignons, depuis l’année 1576 jusqu’à nos jours, et provenant en majeure partie de la Bibliothèque Lrovp.

20 Une exposition de Champignons frais, provenant exclusi- vement du département de Maine-et-Loire ; ils seront classés en 6 groupes de la manière suivante :

1. Champignons très vénéneux, pouvantoccasionner la mort.

Il. Champignons vénéneux, pouvant occasionner des acci- dents graves.

EXPOSITION DE CHAMPIGNONS A ANGERS. 225

111. Champignons suspects, c'est-à-dire dont les propriétés ne sont pas encore suffisamment connues, et qu'il faut re- jeLer

IV. Champignons comestibles.

V. Champignons indifférents, c'est-à-dire ne possédant au- eune propriété, vénéneuse ou alimentaire, et qui sont inutilisables, par suite de leur saveur, de leur consistance ou de leur exiguité.

VI. Champignons parasites, nuisibles aux plantes ou aux ar- bres qu'ils attaquent.

Des étiquettes de couleurs différentes seront adoptées pour distinguer ces différents groupes : le rouge pour les espèces très vénéneuses, vénéneuses et suspectes, le blanc pour les Champignons comestibles. le vert pour les espèces indifféren- tes, le bleu pour les Champignons parasites.

À côté de cette exposttion générale. prendra place une expo- sition comparative dans laquelle les Champignons comestibles seront placés à côté des espèces vénéneuses avec lesquelles on risque de les confondre, les caractères distinctifs seront indi- qués pour chaque espèce.

Une collection de 300 dessins coloriés représentant des Champignons des environs d'Angers, et classés sur le même plan que l'exposition précédente.

Une collection de Champignons en plâtre peint, mise gra- cieusement à la disposition des organisateurs par M. Bouver, conservateur du Musée d'Histoire Naturelle.

Le jour de l'ouverture, malgré la saison peu favorable, nous avions réuni et classé 120 espèces, recueillies par MM. LABEssE, Prousr et Tnésée, et, chacune d’elles étant représentée par un grand nombre d'individus, nous avions ainsi une exposition très présentable. Le public arriva en foule et s’y intéressa. si bien que, pendant toute la durée de l'exposition, les visiteurs se chargèrent eux-mêmes de renouveler les échantillons, et porte- rent le nombre dés espèces recueillies à 201, dont voici la liste :

Amanita citrina. junquillea, muscaria, pantherina, phalloides, rubescens, vaginata.

Lepiota amiantina, excoriata, mastoidea, naucina, procera, rachodes.

226 A. GAILLARD.

Armillaria cingulata, mellea.

Tricholoma album. albo-brunneum, argyraceum, colossum, columbetta, equestre, leucocephalum, nudum, personatum, pes- sundatum.rutilans,saponaceum, sejunctum, sulfureum.terreum.

Collybia butyracea, dryophila. fusipes. longipes, maculata, radicata, tuberosa.

Clitocybe comitialis, cyathiformis, flaccida, geotropa. gilva, infundibuliformis, inversa, maxima, nebularis, odora, parilis. suaveolens.

Laccaria laccata, et ses diverses variétés.

Mycena ammoniaca. atrocyanea, epiptervgia, galericulata. polygramma, pura, rugosa, vulgaris.

Omphalia fibula.

Pleurotus ostreatus.

Hygrophorus coccineus, conicus, cossus, miniatus, niveus.

Cantharellus aurantiacus. tubæformis.

Lactarius controversus, deliciosus, insulsus, piperatus, subdulcis, theiogalus. terminosus, turpis, uvidus, vellereus. volemus.

Russula cyanoxantha. depallens, emetica, fragilis. integra. lepida, nigricans, ochracea, Queleti.

Marasmius erythropus. oreades., rotula, urens.

Panus süpticus.

Lentinus üigrinus.

Volvaria gloiocephala.

Pluteus cervinus.

Entoloma rhodopolium.

Clrtopilus orcella.

Pholiota ægerita. aurivella. destruens, spectabilis.squarrosa.

Cortinarius einnamomeus, elatior. vibratilis. violascens.

Gomphidius viscidus.

Inocybe geophila, var. lilacina, mutica, scabella.

Hebeloma crustuliniforme, longicaudum, sacchariolens, sina- pizans.

Galera tenera.

Tubaria furfuracea.

Bolbitius hydrophilus .

Crepidotus mollis

EXPOSITION DE CHAMPIGNONS A ANGERS. 297

Paxillus atrotomentosus, involutus.

Psalliota campestris, et sa variété praticola, hæmorrhoi- daria, sylvatica, xanthoderma.

Stropharia æruginosa, coronilla. semiglobata, stercoraria.

Hypholomua fasciculare, sublateritium.

Psathyra cernua.

Panæolus campanulatus, sphinctrinus.

Psathyrella disseminata.

Coprinus comatus, micaceus, ovatus, picaceus.

Lenzites flaccida, tricolor.

Boletus aurantiacus, bovinus, gentilis, luteus, scaber, sub- tomentosus.

Fistulina hepatica.

Poria vulgaris.

Polyporus adustus, applanatus, conchatus, frondosus, hispi- dus, igniarius, lucidus, nigricans, pomaceus, rubriporus, Schweinitzi, squamosus, sulfureus, versicolor.

Trametes rubescens.

Hydnum erinaceum.

Craterellus cornucopioides.

Stereum cristulatum, hirsutum, purpureum.

Corticium quercinum.

Clavaria cristata, flaccida, rugosa.

Phallus imperialis.

Clathrus cancellatus.

Scleroderma verrucosum

Lycoperdon excipuliforme, gemmatunr.

Bovista gigantea, plumbea.

Tremellodon gelatinosum.

Sebacina incrustans.

Auricularia mesenterica.

Ræstelia cancellata et Gymnosporangium juniperinum.

Peziza badia, Sumneri, vesiculosa.

Morchella conica, rotunda, et sa variété fusca [échantillons secs).

Helvella crispa.

Porontia punctata.

Hypoxylon serpens,

228 A. GAILLARD.

Trichia fallax.

[ypomyces roseus.

Botrytis cinerea, sur grappes de raisin.

Ces espèces étaient réparties par groupes de la manière sui- vante :

Espèces tres-vénéneuses:. 14. .1 7 _— VÉDÉNEUSES AT Er en Ur RS = suspectes..:.1.…. PR AE D _ comestibles: 7% A MERE ECO) Le indifiérentes let 1n 39 parasites et Me 28

En jetant les yeux sur lénumération précédente, on voit que certains genres étaient représentés par un assez grand nombre d'espèces : les Lepiota, Tricholoma, Clitocybe et Lactarius, par exemple ; par contre.ies Bolets étaient peu nombreux, et les Amaniles ne comprenaient guère que des échantillons mal venus et difformes.

Comme espèces intéressantes, nous signalerons tout d’abord le Phallus imperialis. Cette espèce se distingue de l’inpudicus par sa volve d’un beau rose, fortement plissée et ombiliquée à la base, par son odeur moins fétide, éthérée, ainsi que par ses dimensions beaucoup plus grandes. Il avait été signalé à La Rochelle par M. BerNarp ; nous en connaissons déjà deux localités en Maine-et-Loire : les échantillons exposés avaient été recueillis par M. Emérrau, instituteur de Champtoceau, et nous en avons depuis, M. Bouver et moi, constaté la présence dans une vigne el un pré voisin situés au pied de la roche de Mürs, au bord du Louet. Ils atteignaient, dans cettelocalité des dimensions extraordinaires : l’un d’eux mesurait 38 centimètres. le chapeau seul avait 8 centimètres de haut sur 5 cent. 1/2 de diamètre. Il convient de mentionner encore la présence, aux en- virons d'Angers, du Tricholoma colossum qui, ainsi que l’a établi récemment M. Bouvorer, doit prendre rang parmi les Armillaria.

En résumé, l'expérience que nous avons tentée a réussi au- delà de nos espérances ; nous pouvons dire, sans aucune exagé- ration, que 8.000 visiteurs ont pris un réel intérèt à cette expo- sition que la municipalité d'Angers a décidé de renouveler tous les ans.

REVUE BIBLIOGRAPEMQUE

D' Victor GILLOT. Etude médicale sur l'empoisonne- ment par les Champignons.

(Th. Doct. méd.). Lyon, 1900, 1 vol. in-8, 356 pages.

Le fils d’un de nos plus éminents collègues, le D' VIcror GILLOT, vient de faire paraître un important travail sur l’empoisonnement par les Champi- guons. Cet ouvrage, qui lui a servi de Thèse, sera certainement très apprécié, el nous avons cru devoir en donner un aperçu dans le Bulletin de la Société Mycologique qui renferme dans son sein tant de Docteurs, Pharmaciens el Chimistes, c'est-à-dire un grand nombre de personnes que ce livre doit intéresser.

Fils du D'X. Grccor, d'Autun, si connu par ses nombreux travaux sur la Botanique, le D' Vreror Gizcor, suivant l'exem- ple paternel, ne pouvait manquer de s'intéresser aux sciences naturelles et sa thèse en est la preuve.

Dans un Avant-propos, l’auteur, rentrant complètement dans son rôle médical, déclare d’abord qu'il laissera de côté la ques- tion purement botanique pour s'occuper spécialement des par- üies toxicologiques et chimiques qui intéressent plus particu- lièrement les Médecins et Pharmaciens.

Dans son premier Chapitre, il traite, dans ses considérations générales, des différents ouvrages qui ont paru jusqu’à ce jour sur la partie botanique de lPétude des Champignons, puis de la valeur alimentaire de ces derniers, de leur toxicité et des expé- riences qui ont été faites pour l’établir.

Dans le Chapitre Il, l'auteur résume la partie chimique de- puis les recherches de BouiLLon-LAGRANGE, Braconnor et VauqQuezix jusqu'à celles de nos chimistes modernes, parmi lesquels il s'étend surtout sur les travaux importants de M. BourqueLor. Ce chapitre, bien qu'assez considérable, est un

230 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE.

résumé tres clair des principaux travaux parus sur ce sujet et sera certainement lu avec intérêt.

Le Chapitre Il est consacré à l'étiologie. L'auteur, après des indications générales sur les empoisonnements par les Cham- pignons qui se produisent tous les ans, donne un tableau synop- tique très documenté de ceux qui ont été relevés d’une manière certaine au point de vue de la connaissance de l'espèce qui les a produits. Ce tableau important et très intéressant, expose avec beaucoup de netteté les accidents qu'ont produit les espèces vé- néneuses et le résultat final d’après les auteurs qui les ont rap- portés ; il sera consulté avec fruit par tous les Méde- cins qui y trouveront certainement des indications précieuses qui les mettront en outre sur [a voie de la connaissance des espèces qui auront pu produire les accidents. Dans ce chapitre. l’auteur exprime déjà l'idée qu'il développe davantage dans le cours de son ouvrage, que les accidents mortels produits par les Champignons, sont dûs surtout aux Amanites et Volvaires vénéneuses.

Dans le Chapitre IV, M. Girror traite principalement et avec détails. de l’empoisonnement par les Amanites. D'abord la symptomatologie, puis la marche et la durée, le pronostic, le diagnostic, pour arriver à décrire l'anatomie pathologique, et terminer par les diverses formes cliniques qui peuvent se pré- senter.

Le Chapitre V présente avec détails un grand nombre d’ob- servations tirées des auteurs les plus recommandables, ou per- sonnelles,afin de donner une idée exacte des empoisonnements. Cette partie de l'ouvrage résume, en un certain nombre de pa- ses, les principaux cas d'empoisonnement produits surtout par les Amanites vénéneuses et présente donc l'exposé des accidents provoqués par ces Champignons.

Le Chapitre VI est consacré à représenter les accidents pro- duits par les Champignons vénéneux autres que les espèces des genres Amanite et Volvaire. c'est-à-dire ceux produits par les Russules et les Lactaires, les Lépiotes, Pleurotes, Entolo- mes, Bolets, etc.. et se termine par ceux que peuvent provo- quer les Champignons avariés.

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231

Dans le Chapitre VIT, plein d'intérêt aussi, l'auteur traite la toxicologie des Champignons. Il énumère avec beaucoup de soins, les différents principes toxiques qui y ont été rencontrés et leurs effets, suivant les différents auteurs qui se sont occu- pés de cette question, en y ajoutant lesobservations personnelles des expériences qu'il a pu faire lui-même.

Le Chapitre VIII donne l'exposé des divers traitements em- ployés et à employer, et enfin le Chapitre IX traite des Cham- pignons au point de vue de l'hygiène et de la Médecine légale.

Puis l’auteur, après avoir donné l'exposé de l’état de la science au sujet des études qu’il importe de connaître, aux per- sonnes intéressées, énonce en quelques lignes ses conclusions tendant à faire remarquer, comme je l'ai déjà dit plus haut, que les groupes des Champignons à volve, Amanites et Volvaires, sont les seuls jusqu'ici qui ont produit des accidents réellement mortels, ceux produits par des Champignons appartenant à d’autres genres n'étant pas ordinairement suivis de mort.

Un Index bibliographique assez étendu des ouvrages à con- sulter termine le volume.

En résumé, l'ouvrage du Docteur Victor Gizzor est un tra- vail important qui résume, en un seul volume et d'une manière très claire, tout ce qui touche à l’histoire des Champignons au point de vue médical et se trouve répandu dans une foule de brochures ou d'ouvrages. L'auteur, laissant de côté les des- criptions botaniques qu’on trouvera toujours dans les livres spéciaux, s'applique surtout à le rendre utile aux Médecins et Pharmaciens, et il y a réussi, car ils y trouveront, bien exposé,

“tout ce qu'il est important de connaitre sur cette partie de la science mycologique.

Em. Bouprer.

Manuel du Mycologue amateur, ou les Champignons comestibles du Haut-Poitou.

par M. L.-J. GRELET,

in-16, 1900, Niort, H. BouLarp, éditeur.

Ce petit livre de 189 pages. avec 10 planches bien dessinées. facile à mettre dans la poche et d'un prix peu élevé, décrit en- viron 220 espèces de Champignons.

Il est établi d’une facon très sérieuse avec une excellente mé- thode qui conduit rapidement au nom cherché.

Quelques lignes de tableaux dichotomiques qui ne sont pas surchargés d'espèces suspectes vénéneuses vous mènent aux Champignons comestibles, dont une description complète se trouve un peu plus loin, et c'est en général après chacune de ces descriptions que des observations détaillées, et qu'il faut lire avec soin, vous mettent en garde contre ceux qui sont à éviter.

Il est à remarquer que, dans cette flore locale, l'Amanita pan- therina est indiqué comme le Champignon le plus dangereux.

M. GreLer, par des observations personnelles, a divisé plu- sieurs espèces en variétés intéressantes, et la distribution géo- graphique, qu'il donne chaque fois, sera surtout très utile aux botanistes étrangers à sa région.

L. RozLaxn.

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE

De l'application de la tyrosinase, ferment oxydant du Rus- sula delica, à l'étude des ferments protéolytiques,

par M. V. HARLAY.

(Thèse de Doctorat de l’Université de Paris, (Pharmacie) 1900).

Ce travail, qui ne touche pas directement à la science mycologique, est ce- pendant un travail de mycologie ; il fallait en effet aimer l’etude des champi- gnons pour chercher parmi eux un instrument de recherches chimiques et biologiques : Utiliser un champignon comme réactif est l'un des côtés origi. naux du travail de M. HARLAY. À la suite des recherches de M. G. BERTRAND sur le ferment oxydant de larbre à laque, et la répartilion de tels ferments dans le règne végétal, les recherches de MM. BOURQUELOT et BERTRAND ont, il ya quelques années, attiré l'attention sur l'existence d’un ferment sembla- ble dans les champignons. Depuis, M. BOURQUELOT à montré que les réac- tions produites, avec divers phénols, par la macération du Russula delica, en faisaient un réactif permettant de reconnaitre la nature, soit des corps phénoliques, soit des médicaments plus ou moins complexes qui renferment de tels corps. Suivant cette voie, M. HArrLAY a étudié l’action de ce réactif sur les produits de transformation des albuminoïdes par action des divers fer- ments protéolytiques. Son travail constitue non seulement l'étude plus parti- culière de quelques réactions colorées nouvelles, mais encore l’étude des fer- ments protéolytiques eux-mêmes et de leurs conditions d’action. Résumer ce travail sortirait done du cadre de ce Bulletin. Parmi les résultats intéressants obtenus, qu'il nous suffise d'indiquer : que le réactif Russula produit, avec les substances résultant de la digestion pepsique de vrais albuminoïdes, une . coloration rouge, puis verte ; la substance verte formée vire au rouge par les alcalis, el redevient verte par les acides ; 2 qu'avec les digestions détermi- nées par certains ferments protéolytiques végétaux, tels que la papaïne, ou le ferinent protéolytique du figuier, les mêmes faits se produisent ; que les digestions pancréatiques deviennent rouges, puis noires, par la tyrosinase, réaction due à la tyrosine, et constatée également déjà par MM. BOURQUELOT et HÉRISSEY dans le cas des digestions déterminées par les ferments protéoly- tiques des champignons.

234 BIBLIOGRAHIE ANALYTIQUE.

Il semble donc, d’après l’auteur, qu'on puisse diviser les ferments protéoly- tiques végétaux en deux classes : les uns produisant le chromogène suscepti- ble de devenir vert par oxydation ; les autres donnant de la tyrosine, suscep- tible de noircir par oxydation ; ceux-ci déterminant d’ailleurs des digestions plus profondes que ceux-là.

I ne faudrait pas tirer de ce travail plus que n’a voulu dire l’auteur ; mais néanmoins il s’en dégage une hypothèse séduisante. Certains auteurs, comme NENCGKkI1, voient dans la digestion pancréatique l’origine de chromogènes sus- ceptibles de donner, par un processus inconnu, naissance aux ÿigments ani- maux, On pouvait peut-être de même voir, dans l’action des ferments protéo- lytiques sur des albuminoïdes spéciaux, l’origine de chromogènes particuliers, capables, sous l'influence de la tyrosinase (1), de produire les pigments variés existant chez un bon nombre de champignons, pigments dont quelques-uns, tels que l'acide polvporique du Polyporus nidularis, l'acide téléphorique de certains Telephora et Hydnum, et le pigment du Laclarius turpis, chan- gent de couleur sous l'influence des alcalis, comme le vert pepsique décrit par M. HarLay. I y a une hypothèse intéressante, quoique peut-être un peu hasardée, mais dont la non-réalisation ne pourrait nullement infirmer les résultats certains obtenus par M. HARLAY.

A la suite de cette courte analyse d’un travail aussi documenté, nous ne saurions qu'adresser nos sincères félicitations au jeune et sympathique secré- taire de la Société mycologique de France.

Emile PERROT.

V. Ducouer.— Recherches sur la brunissure des végétaux. Montpellier, Delord-Bæœhm et Martial, 1900. 1 brochure in-8° de 112 pp.avec 58 fig. dans le texte, et 3 pl. lith.(Extrait des Annales de l'Ecole nationale d'Agriculture de Mont- petlier.

Cet important mémoire débute par un historique des plus complets, depuis les recherches de JAUSSAN (1882), MALAFOSSE (1884), PASTRE (1891), VraLa et SAUVAGEAU (1892), DEBRAY (1894), PRUNET (1894), jusqu'aux tout récents tra- vaux des regrettés RoZE et DEBRAY, qui regardaient leur parasite de la bru- nissure (Pseudocommis?) comme très-répandu dans le règne végétal, et même, d’après DEBRAY, dans les tissus animaux les plus variés.

L'auteur se livre ensuite à une étude approfondie de la brunissure de la vigne, maladie peu grave lorsqu'elle apparaît dans l’arrière-saison. La bru- nissure n’est à redouter que lorsqu'elle se produit de bonne heure (juillet- août) ; en provoquant la chute prématurée des feuilles, elle rend les raisins

(1) Voir à ce sujet l'opinion de M. BourQuELoT, Bull. Soc. myc., XD, p. 71-72 (1897).

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 235

moins riches en sucre. M. Ducomer distingue plusieurs types de brunissure, dont il donne des figures schématisées. Ces altérations de la feuille sont les suivantes :

A. La face supérieure seule est brunie; l’auteur distingue neuf variétés de cette lésion, suivant la localisation, l'étendue et le groupement des taches ;

B. La face inférieure est seule atteinte ; CG. Les deux faces sont brunies.

On peut également établir une division basée sur la longévité des feuilles malades, suivant que la feuille atteinte persiste autant qu’à l’état sain, ou suivant qu’elle meurt prématurément, avec ou sans ratatinement des bords. D’après M. Ducouer, les divers aspects observés varient avec les cépages,qu’il classe en raison de leur degré de réceptivité.

Au point de vue histologique, la maladie consiste en une altération du con- tenu cellulaire de l’épiderme et du mésophylle. Dans l’épiderme, on rencontre des globules de taille inégale (145 à 20 y) généralement rangés le long de la paroi externe des cellules malades : ces corpuscules sont de couleur olivâtre et de structure soit homogène, soit radiée ; ils sont fréquemment plus clairs au centre. Lentement solubles dans l'acide sulfurique concentré, insolubles dans les dissolvants des matières grasses, rapidement dissous par l’eau de Javel étendue, ils peuvent être décolorés par l’action ménagée de ce dernier réactif : ils fixent alors l’éosine, l’érythrosine, la tropéoline, le bleu de quino- léine, et en général les colorants des matières azotées. [ls sont riches en tannin. Les lésions du parenchyme palissadique consistent surtout en altération des leucites (déformation, réunion en masses irrégulières, perforation ou dissolu- tion) ; dans les cas extrêmes, les membres jaunissent ou se détruisent. L'eau de Javel diluée à-environ 15 c/, donne au contenu des cellules un aspect soit granuleux, soit réticulé, soit spumeux. Il se produit aussi d’autres altérations (amas gommeux de la cuticule, subérification du collenchyme, gommose, etc.)

L'auteur à pu reproduire expérimentalement toutes les lésions de la bru- nissure. En faisant absorber à des sarments sectionnés une solution de phos- phate d’ammoniaque et de nitrate de potasse, on provoque la formation des globules intracellulaires; le bichlorure de mercure à 20 /, donne des résultats analogues. En frottant l’une contre l’autre les deux moitiés d’une même feuille pliée en deux, ou en exerçant des pressions sur différents points de leur sur- face, on obtient la brunissure des cellules épidermiques. Toutes choses égales d’ailleurs, les lésions apparaissent plus rapidement et avec plus d'intensité dans l’air humide (feuilles mises sous cloche) que dans l’air sec.

Il résulte des observations de l’auteur, tant sur la vigne que sur d’au- tres végétaux, que la brunissure s’observe surtout dans les parties de la plante exposées au soleil. De l'explication du fait bien connu que la maladie se montre surtout à la périphérie des massifs, et au pourtour des clairières dans les forêts.

La brunissure est donc un phénomène d’ordre purement physiologique. Elle peut quelquefois, il est vrai, survenir à la suite de lésions produites par des

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BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE.

parasites végétaux animaux, mais elle est due le plus souvent à des varia- tions brusques de température, soit en plus, soit en moins, à des précipita- tions aqueuses, ou à des actions mécaniques.

Le traitement le plus efficace consistera done « à maintenir dans les cel- « lules une proportion d’eau suffisante pour que les réactions protoplasmi- « ques puissent s'effectuer normalement ». On y parviendra, soit par des pulvérisations aqueuses, soit par des applications de nitrate de soude, lorsqu'il s'agira de la brunissure survenant après des journées chaudes et sèches ; si la maladie est produite par des pluies ou de fortes rosées, le poudrage à la chaux devra donner de bons résultats. Le viticulteur saura, suivant le cas, faire un choix judicieux entre ces divers moyens.

F. GUÉGUEN.

C.-B. Prowricnr.— On the recent addition to our know- ledge of the Uredineæ and Ustilagineæ, with special reference to the British species. (Exposé de nos nouvelles connaissances sur les Urédinées et les Ustilaginées, et spé- clalement sur les espèces britanniques). Transactions of the British Mycological Society, season 1898-1899, pp. 90- 105. (Discours prononcé en prenant place au fauteuil de la présidence.)

Après avoir résumé l'historique de l'hétéræcie des Ürédinées, M. PLowrIGuT

rappelle les expériences d'ErIKssoN (1894), et résume celles que lui-même fit

en 1897 avec K.-B. WILLrAMSON. Avant infecté un Berberis vulgaris avec des téleutospores récoltées sur le Pou trivialis, l'auteur a pu, à l’aide des éci- diospores amsi obtenues, transmettre la maladie aux espèces suivantes : Poa trivialis, Trilicum repens, Hordeum vulgare, Avena sativa, Secale æreale. De même, l'Uredo qraminis provenant du Triticum repens a pu être trans- miseaux Aordeum vulgare, Secale cereale, Avena sativa, Triticum vul- gare, Poa trivialis. Ces expériences confirment ce qu'avait annoncé ERIKSSON au sujet de l’obiquité des urédo et téleutospores de l'Æcidium Berberidis.

M. PLOWRIGHT reproduit ensuite un tableau qui lui a été communiqué par KLEBAHN, el, qui résume les résultats d’une longue série d'observations et de cultures poursuivies pendant plusieurs années: ce tableau montre que les Æcidium de diverses Liliacées et Orchidées appartiennent, tantôt à une même espèce de Puccinia, tantôt à des espèces, variétés ou formes distinctes. Inversement, d’après M. PLowrrGur, le Puccinia orchideurum (P. Phalari- dis K.) peut infecter les O. mascula et latifolia, VArum maculatum,VAl-

lium ursinum, le Convallaris maialis. L'auteur cite un certain nombre de

faits analogues chez les Ustilaginées. Le mémoire se termine par un tableau des Urédinées et Ustilaginées, dont les subdivisions sont celles adoptées par SCHRÔTER. F. GUÉGUEN.

BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 237

Cn. Van BauBEkE. Sur une monstruosité du Boletus luteus L., suite de parasitisme. ‘Bull. Soc. Roy. Bot. de Belgique, t. XXXIX, 1900, 14 pp. et £ pl. lithogr.). Les champignons parasités présentaient un évasement du pied à son inser-

tion sur le chapeau, avec soudure intime de ces deux parties ; l'aspect rappe-

lait celui de l'Hyyrophorus pratensis. L'hyménium recouvrait la plus grande partie du pied, et présentait des boursouflures accompagnées d’oblitérations de la plupart des pores.

Les tubes de l'hyménium étaient envahis par un Hypomyces que l’auteur croit être une forme de l’H. chrysospermus: ce parasite était pourvu de co- nidies et de chlamydospores les unes et les autres normales et arrondies, ou parfois de forme bizarre, ovoides, en croissant, en haltère, etc. L'auteur n’a pas observé de périthèces.

F. GUÉGUEN.

NOTICES NÉCROLOGIQUES.

La Société Mycologique vient de perdre encore deux de ses Membres. D'abord M. Cuisix. bien connu comme dessinateur d'histoire naturelle, principalement de Botanique. décédé le 23 octobre dernier, puis. quelques jours après. M. l'abbé SÉrouR*É, qui connaissait plus particulièrement les plantes du départe- ment de Loir-et-Cher il professait depuis de longues années.

Charles-Émile CUISIN,

à Paris en 1832, mort en cette ville le 23 octobre 1900.

M. Cuisix. de bonne heure, se fit remarquer par son goût pour le dessin, fut élève des Ecoles de Dessin et des Beaux- Arts il remporta de nombreuses médailles et mème y pro- fessa assez longtemps avec succès. Ilexposa à plusieurs salons, voyagea dans une partie de la France et de l'Europe, s'adonna d'abord au paysage, puis embrassa, après la destruction de la plus grande partie de son atelier pendant la guerre, le dessin d'histoire naturelle et plus spécialement celui des plantes et des champignons.

Dessinant avec une grande facilité, Cursix exécuta une foule de planches pour d'importants ouvrages de Botanique et de Pa- léontologie végétale. Sa réputation était très grande. Adolphe BroxGxiraRT, qui l’avait en haute estime, le chargea d'exécu- ter de nombreux tableaux pour son enseignement, des plan-

NOTICES NÉCROLOGIQUES. 239

ches pour les Archives du Muséum et aussi les dessins de son ouvrage sur les graines fossiles: plusieurs autres Professeurs de cet établissement eurent recours à ses talents. Ce fut lui qui illustra la Flore d'Algérie et de Tunisie de M. Cossox.

MM. Borssrer. DE CANDOLLE, DE SEYNES et nombre d’autres auteurs lui firent exécuter de nombreuses planches bien con- nues et il reçut des commandes de lInstitut et de PEtat parmi lesquelles nous pouvons citer : les illustrations pour l'ouvrage de M.Graxn-Eury sur les Houilles de St-Etienne ; la flore houillière des bassins du Nord et du Pas-de-Calais (M. JacquarrT, ingénieur en chef) ; la flore fossile des bassins d'Autun et d'Epi- nac (ouvrage de MM. Rexauzr et Zerrer), etc.

Possesseur de nombreuses médailles, comme on Pa vu plus haut, il fut nommé en 1889 officier d'Académie, distinction que lui avaient valu ses nombreux travaux toujours très appréciés.

M. Cuisix assistait fréquemment à nos réunions et à nos di- verses sessions mycologiques. et il rapportait des excursions qui avaient lieu de nombreux Champignons qu'il reproduisait par la peinture. On a pu voir un certain nombre de ces der- niers, exposés au Pavillon des Forêts à l'Exposition univer- selle, cette année mème.

Son extrème habitude du dessin des plantes en avait fait un botaniste. [Il s’adonnait avec passion à reproduire par le dessin les végétaux et leur divers organes. mais il aimait certes plus particulièrement les Champignons et nous nous rappelons qu'il n’y a pas longtemps 1l disait encore au sujet de la carte d’exposant qu'il avait reçue et qui lui avait fait un très sensible plaisir, qu'il n'avait jamais eu que des satisfactions avec la Société Mycologique de France.

D'un caractère tranquille, réservé et mème un peu froid, Cuisin était constamment au travail et ne se trouvait heureux que parmi ses dessins. Depuis l'hiver dernier, sa santé s'était altérée, mais il avait repris et passa assez bien tout l'été, lors- qu'à la suite d’un refroidissement il fut enlevé le 23 octobre dernier, à l’âge de 68 ans, laissant une œuvre artistique con- sidérable, en partie répandue dans un grand nombre d'ouvra- ges scientifiques de grande valeur, et en partie inédite.

220 NOTICES NÉCROLOGIQUES.

Ici je dois dire qu'une partie de cette dernière, celle qui a été exposée au Pavillon des Forêts de l'Exposition, a été léguée à l'Ecole de Pharmacie {collection de Cryptogamie), par sa fa- mille, composée de neveux et nièces, qui l'ont entouré de soins et d'affection jusqu'à son dernier moment.

E. Bouprer.

M. l'abbé SÉJOURNÉ, à Herbault (Loir-et-Cher), mort à Blois le 427 novembre 1900.

M. l'abbé SéJourxé est à Herbault (Loir-et-Cher) en 1843. Venu très jeune à Blois, 1l y fit ses études au petit et au grand séminaire et ne quitta plus cette ville. Passionné pour la musi- que, le dessin. et l'histoire naturelle. il devint professeur à Notre-Dame des Aydes pour ces diverses branches de l'Instruc- tion. La Botanique surtout l’attirait et on lui doit la découverte de très nombreuses stations de plantes rares pour le départe- ment de Loir-et-Cher, localités citées dans la Flore de ce dé- partement par M. Fraxcaer qui l'avait en grande amitié. II étudiait. à ses moments de loisir et dans leur saison, les Cham- pignons, dont il avait dessiné un certain nombre, Nous l'avons vu plusieurs fois à nos sessions Mycologiques et il envoyait presque toujours ce qu'il pouvait récolter à nos expositions. Il était connu dans cette partie de la science dans son département et c'était généralement à lui qu'on s’adressait pour la recon- naissance des espèces.

Indépendamment de la Botanique proprement dite et des Champignons, l'abbé Sérourxé étudiait avec ses élèves l'Ento- mologie comme tout ce qui avait rapport aux Sciences Natu- relles. Il avait publié, il y a quelques années, un travail sur l’an- cien jardin botanique de Gasrox »’OrLéaxs, à Blois. Il était membre de la Société mycologique et de la Société botanique de France, ainsi que d’autres sociétés. D'un caractère gai et enjoué, il était aimé de toutes les personnes qui le connaissaient et très considéré dans son Diocèse. Il avait été nommé, il y a quelques années, Chanoïinede St-Louis.et sa perte a laissé un grand vide parmi ses collègues.

NOTICES NÉCROLOGIQUES.

[Re & =

AVIS

À la suite du décès de M. Cuisix, nous signalons à nos con- frères qu'il serait facile de se procurer un microscope Nachet à pied droit, muni de 4 bons objectifs n°° 1, 2, 4, 7, et accompa- gné d’une chambre claire à angle fixe. On pourrait se procurer de même une loupe montée complète, le tout dans d'excellentes conditions.

Ecrire à ce sujet à M. Perror, 272, Boulevard Raspail,

Parise (XIV®).

TABLE ALPHABÉTIQUE

DES

Auteurs de Notes et Mémoires publiés dans le

HONTE NEAV/I

DU

BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE

Mlle Marg. Belèze. Cas d’empoisonnement par des Chante- RENOM dti de ea aan etat ee D PRE AC ANT A

E. Bodin. Réponse à l’article de M. Vuizemi sur le Micros-

DONUMIAUAOUUNEN SAINTE ERP RERO EEE NA

E. Boudier. Description d’une nouvelle espèce d'Exobasidium parasite de l’Asplenium filix-fem. PI. [................

Note sur le Tricholoma colossum Fr.et la place qu'il doit occuper dans les classifications. PI. I, fig. 2...........

E. Boudier et N. Patouillard. Note sur deux Champignons HYPOSÉS API TR AREAS D 'Ée pré one cote

Em. Boudier. —- Champignons nouveaux de France. PI. VIII (rar DORE RE ES etooocoocoeupesbconde doc

A. Daguillon. Sur un chapeau anormal de Tricholoma nudum avecitifonmdansllettexter. "RME TR SERRE

A. Gaillard. Note sur l'Exposition de Champignons à Angers F. Guéguen. Sur le Graphium stilboideum Corda. PI. VI... Quelques méfaits du Cladosporium herbarum...... jopoeebe

Ch. Guffroy. À propos de l’espèce..... ARE De de R eV ea

Pages.

94

TABLE DES AUTEURS.

[A nd ES

B. Huyot . Note sur deux espèces de Tricholoma ...........

Index bibliographique des travaux sur les Champignons parus 0071809" PRE ER Re PEER

R. Maire. Quelques Urédinées ou Ustilaginées nouvelles ou PEU CONNHES RU AMOR EE AT EE RS TRE

L. Matruchot. Notes mycologiques................,......

Matruchot et Dassonville . Sur une forme de reproduction d'ordre’élevé/chez les T71chophyIon. 2 220

J. Maheu. -- Notes sur les champignons observés dans les profon- deurs des Avens des Causses Méjan et Sauveterre... ....

Matruchot et Molliard . Sur la culture pure du Phytophtora CT ALT LES TOR PE DO ORNE PES Re

N. Patouillard. Description d’une nouvelle espèce d’Aricula-

riacés (Septobasidium Langloisii)...................... Champignons de la Guadeloupe (2e série). PI. VII........ L. Rolland.— Les Champignons à l'Exposition de 1900 .......

E. Roze. Le petit traité des Champignons comestibles et per- nicieux de la Hongrie décrits au XVI® siècle par CHARLES DE L'EsCLUZE (CLusIus) d'Arras (suite) ................

Note complémentaire sur l'Uredo Chrysanthemi........... Le Puccinia Chrysanthemi avec 2 fig. dans le texte........

Saccardo et Fautrey. Nouvelles espèces de Champignons de lai Cote d'OS PIRERNRNE TEE ER ANR

De Seynes.— Discours prononcé aux funérailles de M. E. Roze. L'Uredo Chrysanthemi parasite du Chrysanthemum indicum. .

Ch. Van Bambette.— Note sur le Lentinus suffrutescens. PI. III CUS No RAT D Ado do SOS ot c 0

Paul Vuillemin.— Qu'est-ce que le Microsporum Audouini Gruby ?

TABLE ALPHABÉTIQUE

DES

Espèces nouvelles ou genres nouveaux décrits dans le tome XVI

Pages AANIOSACEUSICONUTAIUS EAU ER RER ee eee ete 135 He ANG ler ANaiTe Eee eee re Peso elstelete 30 Marquer tanum IMaITe. 2500 IR RECU Er RNer ER 7) SD RUITIbesiR Sac CLP AUT. MERE Reel emiee ie 22 BéloMUMIAStopolium PAR ee eee AA E 184 viridi-atrum Sacc. et Faut................ CP M ENET 22 Dole MOUTAelUpEnTS PAT NAME NE ee ae M EEE 177 LIEN AU TUE ABOU ER A MENACE el 6, Coccobotrys Boud. et Pat. (Nov. Gen.), PI. V, fig. I............ 141 Coccobotrys æylophilus (Fr.) Boud. et Pat. (— Cenococcum xylo- HOOUTD NO SRE PER Re ete ob ao uetpas 142 Co TOME SEE RARE Ne ER Ga e 194 Dochoumacheldonum Pal. PME TERRE EEE 180 Oclotermoidepressum. Pat. REA PCI PRES 182 Cylindrosporium epilobianum Sacc. et Faut..................... 23 Endophyllum Valerianæ-tuberosæ Maire. ......,................ 67 BrnolomandutumiBoudei ire en meer ER EE 194 BatylomarpuslulosumiSacc.tet Faut." CON PPECE PRE RP PRRE 210 Bnelatuurniegute Patient NS 184 BrobustiumBrevienttBoud int Ve EC ACCEPTE ACREUCE 15 ammuloslatémhiePat Ne se NE RENE PRE 176 HedthumiSloanem Pat NE. NN RER PAR ÉD ea 183 HumanaiGuadelupensis Pat C2 CRETE RME EEE 183 IA biere Pate nds De di Et ere A en 187 DU SUP R D RME SANS RNA 187 Sn 00SSU DIN At ANR RER Re CNRC Ce 188 Bactanius malodonuseboude see LR CANRER PRE RER PR en ee 195

Lachnene Doirtultiiee de URL AE RSR ee 198

246 TABLE DES ESPECES.

ASC USSR Re DR NS NOR CNRS Gr Peplomamimualc. Pat eeES R RRRRRe Leptospherin Hurt; Pat Re be Net OE Étrosepium SaccNov-gen PL E8 10. RER REC Eee aureumiSacc et Faut: RER CREER : Leptothyrium subtectum Sacc. et Faut., PI. IL, fig. 5.......... : Lilliputia/BoudetiPat (Nov”gen), RIENL Mig 7 ERP SR CEEr LillipufialGaillardi/Boud'et{Pat ee Re ee Mardsmiusiaculentuse Pat CR OR NE EEE IEEE Melanopussscabellus Pat NES RES ES Re A Neciria favella Pat tee ARS Re RENE RUE Ovulariarepilobiana:Sacc et Faut ere PNA eee PheoridulumaGundelupense Pattes NOR re DIR Phyllosthicla Asperule Saccet "Faute it RAR. SCOR CHUNANnTESACC et faut. ARR LR CR CREME Pipiocephahs Tieqhemana Maitre. nee. MU PER RE Puccinia (Didymapuccinia, Le Monnieriana Maire............... Scolecutrichum ramularioides Sacc. et Faut., PI. II, fig. 8........ SepLObaSitum en tnatum Pat NE AS ULTRA ENS PRE SIPREUMNAQUeR Rat ee 2. teen oo dde = ia bellQlum PAL euros eee eo a CE SHIROCENUSPALANOV-ADEN VE Litres cree cena c ce CUT Dussi Pat ere is RPAR RNA AU SUbUMIDININOpsTts PAL PT RES CAES SAS ARR ANSE SeDIODAS MILAN los NPat ee NME RE En NC SépionalenaneiSaccetiRauta 22. ee enaece oo Sirodesmium marginatum Sacc. et Faut., PL II, fig. 10.......... Sphærulina myrtillina Sacc. et Faut.. PI. Il, fig. 2........ PRE Trullula (Cesatia) depressa Sacc./et Faut::::..:....201..2 0.006 Auphulo lutescEns BoudER NA RCE ER R Rr ERRPeE Uredo Eucellæ=tomentosæ Maire PR eee. .n teen Winterannienmedia Sacc et Faute re Lette Ge

Séance du 21 octobre 1899.

(Séance d'ouverture de la session extraordinaire du Mans).

La séance est ouverte à 4 heures, sous la présidence de M. Boudier, nommé président pour la durée de la session.

Après lecture du dernier procès-verbal, on dépouille la cor- respondance. Elle comporte, outre des lettres de membres ayant envoyé leur adhésion pour la session du Mans, une lettre de M. l'Inspecteur des Forèts du Mans, qui se met à la disposition de la Société pour faciliter les excursions dans les forêts des environs du Mans. Des remerciements lui sont votés au nom de la Société mycologique par tous les membres présents.

M. Dupont, présenté dans la dernière séance, est nommé membre titulaire.

Sont présentés :

MM. BréginEaup, pharmacien à Poitiers, par MM. Dupain et

Harlay.

l'Abbé Léveizzé, par MM. Gillot et Peltereau.

Cuareau, chirurgien-dentiste, 62, rue de l’Orangerie. Versailles, par AM. Boudier et Harlay.

Bricar», A2, rue de Sèvres, Paris, par MM. Autin et Harlay.

Mesrrey, pharmacien, place de la Chalonère, Angers, par MM. Labesse et Gaillard.

On donne ensuite lecture d’une communication de M. Guf- froy intitulée : « À propos de l'espèce ». Cette communication donne lieu à diverses observations de MM. Bourquelot, Pelte- reau et Boudier. Elle sera, à la demande de l’auteur, publiée dans le Bulletin.

On passe ensuite à l’étude du programme de la session. Il est déeidé de terminer la session par une exposition qui aura lieu à l'Hôtel-de-Ville du Mans, le jeudi 26 octobre.

II SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE,

Sur la proposition de MM. Peltereau et Legué avec avis de MM. Ménier et Gaillard, le programme est fixé ainsi :

Dimanche 22. Excursion dans la forèt de Perseigne.

Lundi 23. Excursion à Yvré l'Evèque.

Mardi 24. Excursion dans la forèt de Jupille.

Mercredi 25. Repos.

Jeudi 26. Exposition.

M. Gillot demande à la Société d'étudier le projet suivant : nommer un Comité qui serait chargé, chaque année, d'étudier un genre ou une section de genre. Les matériaux seraient fournis par les sociétaires répandus dans toute la France. On arriverait ainsi à établir une série de monographies qui servi- ralent de base pour une flore mycologique de France.

M. Peltereau fait remarquer qu'il serait à peu près impos- sible d’avoir en une année, même avec le concours de tous les membres de la Société, des représentants de toutes les espèces pouvant croître en France. Les champignons, par suite des influences climatériques, n'apparaissent pas régulièrement tous les ans. Ce qu'il faudrait, c'est que chacun étudiât et dessinät les espèces intéressantes récoltées par lui. Parmi ces planches, la Société pourrait choisir les meilleures pour les reproduire par un procédé donnant toute la perfection désirée. Après une discussion sur cette question de publication de planches, la séance est levée.

EXPOSITION MYCOLOGIQUE

Compte-rendu par M. L. ROLLAND

C'est à l'initiative de notre dévoué collègue, M. Garcrarp, d'Angers, qu'est due l'autorisation obtenue par la Société Mycologique de France de faire une exposition dans la salle des élections de l'Hôtel-de-Ville.

Nous remercions M. RugrLLarp, maire dela ville du Mans, de nous l'avoir accordée, ainsi que M. Bourré, secrétaire général, qui nous a facilité notre tâche.

Malgré la saison peu propice, grâce au nombre des Sociétaires qui ont répondu à l'appel de la circulaire annonçant la session au Mans, gràäce aussi à plusieurs correspondants, comme MM. Lasesse, d'Angers, PreRRHUGUES, en villégiature à Hyères. qui ont fait des envois intéressants que nous avons joints aux récoltes des jours précédents, la Société mycologique a pu remplir son programme jusqu'au bout et l’affluence des nom- breux visiteurs qui se sont succédés pendant toute la journée du 26 octobre lui fait espérer qu'elle a réussi à intéresser la ville du Mans à ses travaux.

Parmi les personnes qui ont bien voulu honorer l'exposition de leur visite, nous devons citer M. le Préfet de la Sarthe et M. le colonel de la gendarmerie de la région.

Nous devons des remerciements aux journaux « Le Nouvel- liste » et « la Sarthe » qui se sont empressés de faire des annonces et avant de passer à la nomenclature des espèces, nous tenons à offrir un hommage de gratitude à notre président honoraire M. Boudier qui s’est multiplié avec tant de dévoue- ment et s'est montré, comme toujours, l’âme de notre Société.

Les champignons ci-dessous étaient rangés sur des tables dans l’ordre donné par Frres dans son Æpicrisis et comprenaient environ 250 espèces :

IV L. ROLLAND.

Amanita Cæsarea, virosa, phalloides, mappa, muscaria, pan- therina, rubescens, vaginata.

Lepiota procera, rhacodes, clypeolaria.

Armillaria bulbigera, mellea, mucida.

Tricholoma colossum (champignon ayant un anneau des plus manifestes, surtout dans le jeune âge. Fries n'a pas vu cet anneau, sans cela il l'eut placé dans les Armillaria à côté du bulbigera.), equestre, sejunctum, portentosum, flavo- brunneum, albo-brunneum, ustale, pessandatum, rutilans, columbetta, terreum. saponaceum, sulphureum, inamænum, album, acerbum, nudum, cinerascens, panœæolum, grammo- podium, melaleucum, sordidum.

Clitocybe nebularis, gymnopodia Bull. odora, cerussata, phyl- lophila, infundibuliformis, brumalis, laccata.

Collybia radicata, platyphylla, fusipes, maculata, butyracea, velutipes, tuberosa, dryophila, rancida.

Mycenapelianthina, pura, flavo-alba, galericulata, polygramma, filopes, galopus, epipterigia.

Omphalia umbellifera.

Pleurotus olearius.

Entoloma nidorosum.

Clitopilus orcella.

Claudopus variabilis.

Pholiota caperata, destruens, aurivella, squarrosa, spectabilis. adiposa, mutabilis et var. Mülleri, marginata.

Inocybe ianuginosa, maculata Boud.. fastigiata, asterospora Quél., geophila et var. lilacina.

Hebeloma glutinosum, testaceum, versipelle, crustuliniforme,

__ elatum, longicaudum, sacchariolens Quél.

Flammula gummosa, carbonaria, alnicola.

Tubaria furfuracea.

Psalliota arvensis, var. silvicola, eretacea Ps. xanthoderma de Genevier, campestris, comtula.

Stropharia æruginosa, coronilla, squamosa, semi-globata.

Hypholoma sublateritium, fasciculare, dispersum.

Psilocybe spadicea.

Coprinus comatus, picaceus.

Bolbitius hydrophilus.

EXPOSITION MYCOLOGIQUE. V

Cortinarius triumphans, largus, infractus, multiformis, glau- copus, purpurascens, fulmineus, cumatilis, arvinaceus. collinitus, mucosus, elatior, vibratilis, albo-violaceus, sublanatus, penicillatus, anomalus, miltinus, cinnamomeus, impennis, armillatus, hinnuleus, duracinus, castaneus, obtusus.

Gomphidius viscidus.

Paxillus lepista, involutus, atrotomentosus.

Hygrophorus cossus, penarius, arbustivus, nemoreus, conieus.

Lactarius torminosus, turpis, controversus, zonarius, blennius. velutinus Bert., deliciosus, pallidus, quietus, theiogalus, rufus, serifluus, subduleis,

Russula, nigricans, adusta, delica, maeulata Quel., lepida, xerampelina, cyanoxantha, heterophylla, fellea, Queletii, fragilis, integra, alutacea, var.atro purpurea, lutea, chamoæ- leontina,

Cantharellus cibarius, aurantiacus, carbonarius. tubæformis.

Marasmius urens, oreades.

Panus stipticus.

Lenzites flaccida.

Boletus luteus, granulatus et var. à pores décurrents, bovinus. badius, sanguineus = gentilis Quel., variegatus, chrysen- teron, subtomentosus, edulis et var. pinicola, reticulatus Schæff., erythropus, duriusculus, versipellis, aurantiacus Bull.

Fistulina hepatica.

Polyporus pes capræ, perennis, lucidus, giganteus, sulphureus, adustus, cuticularis, betulinus, applanatus, fomentarius. Evonymi, fraxineus = incanus Quél., versicolor.

Trametes Pini, rubescens.

Dædalea quercina.

Merulius tremellosus.

Hydnum imbricatum, repandum, velutinum.

Irpex paradoxus.

Craterellus cornucopioides.

Stereurm hirsutum, purpureum.

Sparassis Crispa.

Clavaria cristata, rugosa, formosa, stricta.

ME L. ROLLAND.

Phallus impudicus.

Geaster hygrometricus.

Lycoperdon pratense, excipuliforme, gemmatum. Scleroderma verrucosum.

Helvella crispa.

Peziza badia, granulosa, aurantia.

Ascobolus furfuraceus.

Bulgaria inquinans.

Helotium citrinum.

Xylaria hypoxylon.

En outre de ces champignons en nature, plusieurs de nos collègues avaient exposé un grand nombre d'aquarelles qui ornaient le pourtour de la salle, et complétaient heureusement le but de généralisation que se propose la Société mycologique de France dans ses sessions annuelles.

M. Perrereau, trésorier de la Société, nous présentait 49 planches de Bolets faites de main de maître, la précision des caractères se joignait à l'élégance du dessin, et à la beauté du coloris.

Cette collection déjà si remarquable dans ce genre, qu'il se propose de continuer, formera un travail des plus précieux pour l'étude des espèces.

Je cite au hasard de l'impression quelques-unes de ces planches remarquables :

Boletus Leguéi Boud., satanas, felleus, duriuseulus. calopus, purpureus, fragrans, chrysenteron, strobilaceus, torosus, can- dicans, elegans.

M. HarLay, secrétaire des séances, dont nous avons eu déjà l’occasion d'admirer le talent dans diverses expositions et Mademoiselle HarLay, sa sœur, nous donnaient 85 magnifiques et exactes aquarelles de divers genres, parmi lesquelles on remarquait :

Amantta verna, phalloides, Armillaria cæpestipes, Tricho- loma russula, Mycena polygramma, Psallioita augusta, Copri- nus comatus, Cortinarius torvus, Hygrophorus pudorinus, Nyctalis asterophora, Poletus tessellatus, porphyroporus, Polyporus Montagnei, Clavaria pistillaris.

EXPOSITION MYCOLOGIQUE. VII

M. GaïzLarD, bien connu par ses travaux mycologiques, expo- sait 40 planches tout à fait supérieures par le fini des détails et l'exactitude des couleurs. On pouvait admirer parmi ces des- sins les espèces suivantes :

Lepiota procera, Tricholoma rutilans, nudum avec le cha- peau couvert de prolifications, comme cela se rencontre assez fréquemment dans cette espèce. Clitocybe gymnopodia de Bal- liard, Vo/paria gloiocephala, /nocybe tricholoma, Cortinarius elatior, Ascobolus furfuraceus.

M. LaBeLre venait ensuite avec 67 planches excellentes sous tous les rapports dont on peut citer, par exemple :

Collybia conigena, Cortinarius violaceus, Hypholoma sub- lateritium, Stropharia æruginosa, Coprinus atramentarius, Russula virescens, Cantharellus aurantiacus, Gomphidius viscidus, Craterellus cornucopioides, Merulius tremellosus, Boletus cyanescens, Xylaria polymorpha.

Pour finir, nous devons mentionner aussi un album apporté par M. Dupraix et qui était exposé à une fenêtre près de magni- fiques exemplaires du Polyporus giganteus.

Cet album renfermait des aquarelles peintes avec une excel- lente facture par Mesdemoiselles À. Aupouix et R. PauL, repré- sentant des spécimens du département des Deux-Sèvres.

Nous y avons noté: Boletus edulis, floccopus, Amanita mus- caria, Tricholoma russula, sordidum, rutilans, Aygrophorus conicus.

Nous sommes convaincus que sous la direction de notre zêlé collègue, M. Dupaix, ces artistes arriveraient rapidement à faire d'excellentes planches d'histoire naturelle en observant attentivement tous les caractères qui spécialisent les cham- pignons.

RAPPORT

Sur les excursions faites par la Société mycologique de France aux environs du Mans, les 22, 23 et 24 octo- bre 1899,

Par M. PELTEREAU.

Dans la séance du 5 octobre 1899, la Société mycologique avait décidé de tenir la session ordinaire au Mans. Le but était surtout d'explorer les sapinières qui s'étendent de tous côtés autour de cette ville. Malheureusement la sécheresse extraor- dinaire de l'été et de l'automne faisait craindre que cette région, à terrains sablonneux et perméables, füt peu privilégiée cette année sous le rapport des Champignons. Aussi la réunion avait- elle été reculée le plus possible et les excursions ne devaient être définitivement arrètées qu'au dernier moment par le comité d'organisation. Quelques excursions préliminaires aux environs de la ville firent bien vite reconnaitre que la végétation crypto- gamique faisait à peu près défaut dans les sapinières. IT fallait donc se rejeter sur les grandes forêts, toutes assez éloignées et dont le terrain est bien différent. Si leur exploration, favorisée par un temps magnifique, n'a pas donné, à cause de la séche- resse, les résultats qu'on pouvait espérer, elle a pourtant pré- senté de l’intérêt. Il nous suffira de citer parmi les espèces les plus intéressantes récoltées pendant les excursions: Tricholoma colossum, une des raretés de la région, assez répandu dans les sapinières et aux mêmes endroits, ARussula alutacea var. atropurpurea, belle espèce comestible peu connue, très tardive et peut-être distincte du type ; dans la forêt de Perseigne : Armillaria bulbigera. Lactarius spinolosus, Q. et un seul échantillon d'une curieuse variété du Boletus edulis à chapeau d'un beau jaune serin ; M. Peltereau avait déjà récolté, l’année

rt

EXCURSIONS AUX ENVIRONS DU MANS. IX

précédente, aux environs de Vendôme, un échantillon identique comme couleur et également isolé.

Dans la forêt de Jupille : Polyporus pes capræ, espèce très rare dans la région et //ebeloma glutinosum, réuni avec raison par Quélet au Ælammula lenta. Nous avons récolté en abon- dance cet intéressant Champignon auprès de la fontaine de la Coudre et son examen sur place explique pourquoi les auteurs l’ont classé dans deux genres, l’insertion des feuillets variant d'un sujet à l’autre et suivant l’âge. Dans son état de fraicheur, c'est un joh champignon, tout couvert de squames blanches et fugaces, qui par sa couleur et sa station sur le bois mort donne l'impression d'un Flammula; dans un âge avancé et surtout lorsque les squames ont été lavées par la pluie, il prend l'aspect d'un Æebeloma.

I. FORÉT DE PERSEIGNÉ.

Cette belle forêt domaniale située entre Mamers et Alençon. longue de 15 kil. sur 5, est très accidentée et son point culmi- nant, d’après les cartes de l'état-major, serait à 340 m. La ligne de Mamers qui se détache à La Hutte de celle du Mans à Alençon, s'en rapproche le plus à la station de Villaines-la- Carelle nous débarquons le dimanche 22 octobre à midi, après 3 heures de chemin de fer. M. l'abbé Réchin, de Mamers, un obligeant botaniste et savant bryologue qui s'intéresse aussi à l'étude des champignons, a bien voulu se charger de l’orga- nisation matérielle et nous guidera dans la forèt dont il connait tous les détours. Mais nous avons annoncé la venue de 15 excursionnistes et nous ne sommes 26 ! Il faut allonger les sauces et diminuer les portions au déjeuner ; le service en souffre aussi, de sorte que nous ne sommes en forèt qu'à 2 heures ; la nuit nous y surprend et nous sommes bien heureux d’avoir un si bon œuide pour nous diriger sûrement, malgré l'obscurité. Nous dinons à Villaines et nous sommes de retour au Mans à 11 heures du soir.

Nous n'avons pu juger qu'imparfaitement, à cause de la séche

x M. PELTEREAU.

resse, des richesses mycologiques que doit renfermer cette

forêt ; nous y récoltons pourtant :

Amanita muscaria, mappa, rubescens.

Arimillaria bulbigera, mellea, mucida.

Boletus luteus, edulis, rugosus, aurantiacus, chrysentheron, badius, ervthro-

pus, variegatus, sanguineus.

Gantharellus aurantiacus, carbonarius.

Claudopus variabilis.

Clitocybe nebularis, laccata.

Clitopilus orcella.

Collybia radicata, butyracea, maculata.

Coprinus atramentarius, micaceus.

Corlinarius triumphans, largus, fulmineus, glaucopus, claricolor, elatior, mucosus, scutulatus, armillatus, anomalus.

Crepidotus mollis.

Flammula carbonaria.

Galera hypnorum.

Hebeloma glutinosum.

Hydnum repandum.

Hypholoma fasciculare.

Jrpex paradoxus.

Lactarius subduleis,controversus, torminosus, turpis, pyrogalus, velutinus, theiogalus, pallidus, spinulosus.

Lenzites flaccida.

Lepiota procera, clypeolaria, amianthina.

Lycoperdon gemmatum, piriforme.

Marasmius urens.

Mycena pura.

Naucoria escharoides.

Panus stipticus.

Paxillus involutusiet var. leptopus.

Peziza æruginosa, hemisphærica.

Pholiota caperata, mutabilis, radicosa.

Polyporus adustus, versicolor, betulinus, abietinus.

Poria ferruginea.

Psalliota silvicola.

Russula nigricans, ochroleuca, heterophylla, fragilis, lutea.

Scleroderma vulgare.

Stropharia æruginosa, squamosa.

Trametes rubescens.

Tricholoma flavo-brunneum, album, portentosum, acerbum, nudum.

Xylurix hypoxylon.

EXCURSIONS AUX ENVIRONS DU MANS. XI

II. VALLÉE DE L'HUISNE.

Le 23 octobre, nous explorons dans l'après-midi, sous la conduite de M. l'abbé Leveillé, la vallée de l'Huisne. Auprès de la station d'Ivré-l'Evèque, nous entrons dans le parc des Arches dont les propriétaires nous ont ouvert gracieusement les portes. C'est que nous faisons nos meilleures récoltes. Puis nous suivons la rivière, explorant de petits bois et des prairies marécageuses, tandis que plusieurs de nos compagnons remontent sur la hauteur pour récolter dans les bois de pins le Tricholoma colossum. À 6 heures, nous nous retrouvons tous au Mans et nous remercions notre excellent guide qui a bien voulu faire toutes les démarches pour pénétrer dans les parcs.

Espèces récoltées : Amanila mappa, phalloides, pantherina, vaginata. Armillaria mellea. Boletus duriusculus, chrysentheron, bovinus. Bolbitius hydrophilus. Cantharellus aurantiacus. Clitocybe infundibuliformis, fragrans. Collybia fusipes, platiphylla, tuberosa. Coprinus rnicaceus, lagopus. Cortinarius urbicus, collinitus, infractus. Grepidotus mollis. Dædalea quercina. Entoloma nidorosum. Fistulina hepatica, Flammula tricholoma. Galera hypnorum. Geaster hygrometricus. Hebeloma crustuliniforme, versipellis. Hypholoma fasciculare, sublateritium, lacrymabundum. Inocybe lucifuga, eutheles, geophila. Lactarius controversus, victus. Lepiota procera, naucina. Lycoperdon gemmatum, pratense, excipuliforme. Marasmius oreades. Miycena polygramma, pura, pelianthina. Omphalia fibula. Panus stipticus.

XII M. PELTEREAU.

Paxillus involutus, atrotomentosus.

Phallus impudicus.

Pholiota marginata.

Polyporus lucidus, applanatus, incanus. adustus, versicolor.

Psalliota arvensis, xanthoderma.

Puccinia magnusiana.

Russula nigricans, violacea, delica, ochroleuca, Queletii.

Rhytisma acerinum.

Scleroderma vulgare, verrucosum.

Stereum rugosum.

Stropharia æruginosa, coronilla.

Tricholoma melaleucum, nudum, pessundatuim, terreum, grammopodium, equestre, colossum.

Tubariamuscorum.

Xylaria hypoxylon.

IT. EXCURSION DU 24 OCTOBRE 1899

DANS LA FORÊT DE BERCÉ.

Cette forèt domaniale, plus connue dans la région sous la dénomination de forèt de Jupille, à cause du village de ce nom. n'est pas très large, mais forme un croissant de 20 kilomètres s'étendant de Château du Loir à la commune de Chahaignes. Elle renferme de magnifiques futaies de hèêtres et de chènes aménagées à 220 ans, avec quelques massifs d'arbres verts.

Avertis par l'exemple, nous éviterons cette fois les lenteurs d’un repas d’auberge et comme les heures du chemin de fer ne s'adaptent guère à nos projets, nous prenons une voiture qui nous mèenera au ceutre de la forèt, avec toutes nos provi- sions. La route. tracée presque en ligne droite au milieu des sapinières est un peu longue et monotone. Après un arrèt de quelques minutes à Ecomoy. le marché donne de l'animation. nous entrons enfin en forêt près du village de Laillé et nous nous arrèlons,vers 11 heures.à la Fontaine de la Coudre. C'est un endroit charmant, rendez-vous ordinaire de toutes les par- ties en forèl. Au milieu des grands arbres, l'administration des forêts a capté une claire fontaine : nous déjeunons à côté, favo- risés par un temps délicieux: nous avons bien choisi notre

EXCURSIONS AUX ENVIRONS DU MANS. XIII

endroit à tous les points de vue; car, dans les environs de la source qui sont assez humides, nous récoltons beaucoup plus de champignons que dans les autres parties des bois explo- rées le soir. Aussi nous nous attardons dans cette région pri- vilégiée et nous y faisons d’intéressantes récoltes. A l'approche de la nuit. nous regagnons, en marchant sous les futaies, la voiture qui nous attend à la sortie de la forêt et nous pouvons ètre de retour au Mans à 8 heures.

Espèces récoltées dans cette excursion :

Amanita virosa, mappa, rubescens, vaginata, pantherina, muscaria.

Armillaria mucida (sur chêne).

Ascobolus furfuraceus.

Joletus chrysentheron, erythropus, variegatus, badius, luteus, sanguineus, subtomentosus, bovinus.

Bulgaria inquinans.

Cantharellus aurantiacus.

Clavaria condensata.

Clitocybe nebularis, viridis.

Collybia, radicata, butyracea, platvphylla, maculata.

Coprinus picaceus.

Cortinarius largus, vibratilis, elatior, cinnamomeus, obscurus, collinitus, cristallinus, glaucopus, purpurascens, hinnuleus, impennis, albo-violaceus, mulüäformis, subferrugineus, miltinus, duracinus, anomalus.

Craterellus cornucopioïdes.

Dædalea quercina.

Entoloma rhodopolium.

Flammula inopus?

Gomphidius viscidus.

Hebeloma glutinosum (Flammula lenta), testaceum, sacchariolens.

Hydnum repandum, rufescens, velutinum.

Hygrophorus cossus, arbustivus, nemoreus.

Hypholoma fasciculare, sublateritium.

Inocybe geophila, petiginosa, scabella.

Lachnea hemisphærica. :

Lactarius quietus, pallidus, serifluus, deliciosus.

Lepiota elypeolaria, procera.

Marasmius urens, Hudsoni.

Merulius tremellosus, mycena.

Mycena epipterygia, sanguinolenta, galopus, polygramma.

Nolanea mammosa.

Omphalia fibula. £

Panus stipticus.

Peziza aurantiaca, succosa, badia.

Pholiota caperata, Mulleri, adiposa.

XIV M. PELTEREAU.

Pilobolus cristallinus.

Pleurotus corticatus.

Polyporus radiatus, amorphus, igniarius, fomentarius, pes capræ, cuticu- laris.

Psalliota rubella.

Russula Raoulti, nigricans, fragilis, integra. cyanoxantha, fallax, adusta, xerampelina, pectinata.

Scleroderma verrucosum.

Stropharia æruginosa.

Stereum hirsutum.

Trametes pini.

Tricholoma ustale, acerbum, sejunctum, porlentosum, sulfureum, albo- brunneum.

Xylaria hypoxylon.

Liste des Champignons recueillis au Camps d'Auvours par MM. Patouillard, Videlier et Gaillard.

Amanila muscaria, mappa, rubescens, phalloides. Boletus bovinus, scaber, badius, versipellis, luteus, edulis, granulatus. Calvatia cyathiformis.

Cantharellus aurantiacus.

Clitocybe dealbata.

Collybia tuberosa, butyracea.

Coprinus comatus, plicatilis.

Cortinarius arvinaceus.

Gomphidius viscidus.

Hebeloma mesophæum, crustuliniforme, longicaudum. Hypholoma fasciculare.

Laccaria laccata.

Lactarius rufus, subdulcis, turpis. deliciosus. Lenziles variegata.

Lepiota procera.

Lycoperdon pratense, gemmatum. molle, excipuliforme. Marasmius oreades.

Mycena pura.

Nolanea pascua.

Omphalia fibula.

Paxillus involutus, atrotomentosus.

Pholiota ægerita, radicosa.

Polyporus versicolor, adustus.

Psilocybe bullacea.

Fhizina undulata.

CHAMPIGNONS RECUEILLIS AU CAMP D'AUVOURS. XV

Russula integra, heterophylla.

Scleroderma geaster, vulgare.

Stereum purpureum.

Stropharia semiglohata, coronilla.

Tricholoma melaleucum, flavo-bruneum, terreum. Tubaria furfuracea.

Liste des Champignons envoyés par M. Labesse, d'Angers, et provenant des bois du château de Mollière. Ils ont été récoltés grâce à l’obligeance de M. de Lacretelle, qui a bien voulu mettre son magnifique parc à la disposition des membres de la Société mycologique résidant à Angers.

Amanita rubescens, muscaria, mappa, pantherina, vaginata.

Armillaria mellea.

Boletus bovinus, subtomentosus, edulis, luteus, reticulatus, granulatus.

Clitopilus orcella, popinalis.

Collybia butyracea.

Cortinarius elatior.

Fistulina hepatica.

Gomphidius viscidus.

Inocybe maculata, geophila var. lilacina.

Laccaria laccata.

Lactarius serifluus, theiogalus, zonarius, quietus.

Pleurotus dryinus.

Psalliota arvensis, xanthoderma.

Pholiota spectabilis.

Russula delica, nigricans, integra.

Tricholoma albo-brunneum, rutilans, saponaceum, squarrulosum, sejunctum, columbetta.

\

Etat des recettes et dépenses effectuées par M. Peltereau,

trésorier, pendant l'exercice 1899.

Recerres

Reste en caisse d’après les comptes insérés dans le Bul-

letin (3° fascicule de 1899) :

ATLAS US LÉSOPIEL AR MM PIRE LES CETTE te TI SECTETAIT 6 2 PO Un ARE NRA Le

20 Recettes sur cotisations antérieures .....,.... 30 Recettes sur cotisations de 1899 :

MAR EMI IP ES US RERO 2.440 D APE D De Ua AA 25

Abonnement du Ministère de l’agriculture...

Abonnements des libraires et ventes de Bulle-

LAS PA RES NE EP AI CU Hs Arrérages des rentes de la Société ..... FR ARE Totalen recettes" -

Dépenses

Bulletin de 1899 (Tome XV). impression et en-

Mol circulaires, planches ttes RE DR Over.. 6 au RC NA Re ee SpService Chautage et IMpOtS. PAPERS : HE Session extraordinaire. . 2, 400000 Seite HARÉCOUVrements Danla poste A TRERPRPRUES GbMenues dépenses du secrétariat Per enter

Menues dépenses du trésorier et envois de

ONU RAA MEN en SRE IN LME LR OR AP RENCER OUR Provision laissée au secrétaire. ............

Achat à titre d'emploi provisoire de 38 fr. de

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Total des dépenses. ....

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XVITI M. PELTEREAU.

BALANCE

Fecelttes nom En en nn eau Re

Dépenses tente MERS PT

H'réstée aux miuns du'trésorner 4076 L'actif de la Société se compose en outre de : 6 Provision laissée au secrétaire. ........... 20 Cotisations restant à recouvrer. .......... 30160fr. de rente 3 °/, sur l'Etat, a 74 fes, , em

mploi

de cotisations à vie et 83 fr. none provi-

SOLFeS AVantiCOUte 2 ee ne

Total'del'actits 775

A la fin de l'exercice 1898 l'actif était de ........

Augmentation. ....

»

Séance du Acer Février 1900.

La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. Bounier.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

La correspondance imprimée comprend :

Verhandl. der KK. zool. bot. Ges. Wien, XLIX (1899), 9-10.

Richerche sopra la struttura della Melanconiee, D' L. Monte- martin.

Xevista Chilena de Historia natural IT, (1899), 9.

New-York Agricult. exper. Station (1899) (N° 159-161),

Die Pflanzenwelt, H. Schinz.

Bull. soc. botanique des Deux-Sèvres (1898).

Bull. herb. Boissier, VII (1899), 12.

La correspondance écrite comprend, outre des demandes de renseignements, des changements d'adresse et quelques démis- sions, quelques lettres

Une, du ministère de l’Instruction publique, annonçant que le Congrès des Sociétés savantes aura lieu du 5 au 9 juin.

Du ministère de l'Agriculture, réduisant à 3 le nombre des abonnements. Des démarches de MM. Prizcreux et DE SEYNEs. et Perrot, pour rétablir l’ancien nombre d'abonnements, ont été sans effet.

De l'administration de l'Exposition universelle, Direction de l'Enseignement supérieur, demandant l'envoi des Bulletins parus depuis 1889.

De M. René Mure, de Nancy, qui envoie un manuscrit, sont décrites plusieurs urédinées.

De M. Huxor, de Lagny, qui adresse à la Société une note sur les Tricholoma nudum et personatum.

XX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE.

De M. l'abbé GRELET, qui, récemment nommé membre de la Société, adresse un opuscule, sur les Cèpes comestibles.

De M. PrerrHuGuss, qui confie à la Société les photogra- phies des frères Tulasne, destinées à paraître dans le bulletin.

On procède ensuite à l'élection de M. le D' Augerr, 50, rue de Moscou, Paris.

M. Barsier Maurice, préparateur de géologie à la faculté des Sciences, rue Monge, Dijon, est présenté par MM. Boupter et SAUVAGEOT.

M. ParouiLLarD nous fait part de la perte que subit la Société. dans la personne de M. Vinecier, pharmacien à Lons-le- Saunier, membre titulaire depuis plusieurs années. décédé au début de 1900.

M. Perror donne ensuite lecture d’une lettre de Me BELEZE, et d’une communication faite par elle sur un cas d’empoisonne- ment par le Cantharellus aurantiacus. Comme le fait remar- quer M. Boupier, c'est la première fois que l’on a des rensei- gnements précis sur ce sujet.

M. Perror donne ensuite lecture de la note de M. Huyor sur les Tricholoma nudum et personatum et des communications de M. Vuillemin sur le Wicrosporum Audouinti, et de M. René Maire sur diverses urédinées.

La parole est ensuite donnée à M. Roze pour une communi- cation nouvelle sur l'Uredo Chrysanthemi.

M. Roze a trouvé, dans des taches de cet Uredo., outre des urédospores uniloculaires, des formes d’urédospores bilocu- laires. [la trouvé de plus, en petit nombre, des téleutospores dont la forme correspondait à celle des urédospores, c’est-à dire uniloculaires biloculaires, semblant par suite être produites par un renforcement des parois des urédospores. Ce dimor- phisme différencie l'espèce en question du Puccinia Hieraci. M. Roze pense avoir affaire à une nouvelle espèce, d'origine ja- ponaise.

Après quelques remarques de M. Guféeuex, la parole est donnée à M. Micuez. M. Michel a récolté. en 1893, une branche sur laquelle était poussée une Peziza coccinea. La branche a été plantée en terre, et, depuis, chaque année, la pezize a

SÉANCE DU 1°" FÉVRIER 1900. XXI

poussé au même endroit. [l y a pour MM. Mrcuez et Roze m argument en faveur de la pérennité du mycélium.

Après un échange de vues entre MM. Bounier, Roze et Ma- LINVAUD. la séance est levée.

LISTE DES ESPECES ENVOYÉES.

M. Hérier, d'Arbois :

Sarcoscypha juratensis Boud. Merulius..…..

Exidia glandulosa. Stereum tabacinum.

Panus violaceofuscus. Femsjonia luteoalba. Calathinus mitis. Corticium Mougeoti.

Guepinia lutescens. Leucongium ophtalmosporium. Irpex candidus. Trogia crispa.

M. Faurreyx. à Corrombles :

Aposphæria labens Sacc. Chætostroma atrum. Coniothecium caulicolum Karst. Camarosporium pin. Lophiostoma simillimum Karst. lrpex obliquus. Phoma cooperta. Mycena dessilieus.

M. Pu. de Vrcuorn :

Trametes pini sur Pinus Laricio.

Séance du 1% Mars 1900.

La séance est ouverte à 2 heures sous la présidence de M. Bouvier. 3 ;

Apres lecture du procès-verbal de la dernière séance, on dépouille la correspondance.

La correspondance écrite comprend : quelques lettres ou de- mandes de renseignements, el une communication de M. Da- GUILLON, destinée à paraitre au Bulletin. MM. Gérar», de Tou- louse, et Miccox donnent leur démission de membres de la Société.

La correspondance imprimée comprend diverses publications périodiques :

Verhandl. der K. K. zool. bot. Ges. Wien. L (1900), 1 Liv.

Missouri Botan. Garden ‘1900.

Ascomycetes Fuegiani, Rehm (1899).

Revista Chilena de Hist. nat.. HI (1899), 10-11.

Bull. Soc. hist. nat. Ardennes, V (1898).

Revue mycologique Roumeguère, 85 (Janv. 1900.

Funer ALIQUuOT Novi. par H. et P. Sydow.

E. pe Wicpemax. Une nouvelle Chytridinée, Wicromyces Mesocarpi.

K. Müccer. Revision der Hepaticæ.

À. Vaixio. Reactio lichenum.

Tu. Herzoc. Einige biologische Notizen.

JorDELL. Répertoire bibliographique des principales

repues francaises.

Une lettre accompagne cette publication. M. Jorperz de- mande à la Société communication des Bulletins de 1899 et 1900 pour les faire figurer dans son volume de 1900.

Il est décidé qu'on fera l'échange des publications avec M.

JorDELL.

SÉANCE DU mars 1900. XXIN

M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la commu- nication de M. DacuicLox sur une monstruosité du Tricholoma nudum. Cette monstruosité consiste en un double chapeau à une soudure de deux individus jeunes. Dans la suite, l’un des individus s’est développé plus que l’autre, entraînant avec lui le chapeau de son voisin.

Aucune communication n'étant inscrite à l’ordre du jour, on passe à l'étude des champignons envoyés à la séance.

M. Boupnrer présente de la part de M. RozLann :

Physomitra (Gyromitra) esculenta.

De la part de M. Grosseaw, instituteur à Thurey (Doubs) : Trametes Trogii.

Dedalæa quercina.

Corticium quercinum.

Auricularia mesenterica.

Polyporus salicis.

Stereum lilacinum.

Hydnum pusillum.

Et quelques espèces récoltées par lui-mème dans les bois d'Ecouen :

Sarcoscypha coccinea. Corticium polygonum. Corticium calceum. Corticium violaceo-lividum. Corticium cinereum. Eutypella stellulata. Lycogala epidendrum.

Séance du 5 Avril 1900.

La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. pe SEYXNESs, président.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté sans observations.

La correspondance imprimée comprend :

Verhandlungen d. K. K. Bot. Gesellsch, XLIX, 1899, 9 Feft.

Bull. de la Soc. d'Hist. Nat. de Rouen, 1899.

Bull. de la Soc. d'Hist. Nat. de Mäcon, 15 et 16 (sep- tembre et mars 1900).

Bull. de la Soc. des Sc. Nat. de l'Ouest. T. IX, tri- mestre 1599.

Bull. de la Soc. Bot. des Deux-Sèvres, 10, 1899.

Bull. de la Soc Roy. de Bot. de Belgique, i. XXXVIT. fascic. 1899.

Bull. de l'Herb. Boissier. dernier fasc. de 1899. et trois tirés à part du même.

Rivista Chilena de Hist. Nat., année, 12, 1899.

Sont présentés comme membres de la Société :

M. le Prof. Oresri MarriRoLo. directeur du Jardin Bot. de Florence, présenté par MM. Saccarno et Boupier.

M. le Prof. ZanrseruckNER, attaché au Muséum impérial de Vienne, présenté par MM. DE SEYNESs et PERROT.

M. Perrot annonce que M. Parourrrarp a l'intention de traiter cette année, au Congrès international de Botanique. la question de la flore désertique au point de vue mycologique. Il annonce également qu'à la suite des démarches de M. Prir- LIEUX, le Ministre de l'Agriculture avait porté à dix le nombre des abonnements au Bulletin. au lieu de trois auxquels la sous- cription avait été réduite cette année.

SÉANCE DU D AVRIL 1900. XXV

M. Rapais annonce qu’à l'Exposition universelle la Société disposera dans la classe 54, d’une assez grande vitrine en pu- pitre, fournie par l'Etat, et propre à recevoir des échantillons desséchés conservés dans divers liquides : à cette vitrine sera annexée une sorte de cadre dans lequel on pourra suspendre des dessins ou des échantillons d'herbier.

MM. pe Seyxes, Rapais, PErroT échangent à ce sujet quel- ques observations. '

M. Bouprer présente un échantillon du rare Trametes (Hexa- gona) fapus (Boletus favus Bull.) provenant du Doubs. On passe ensuite à l'examen des espèces envoyées.

M. Bounier présente à la Société quelques échantillons de :

Pholiota præcox ;

20 Morchella intermedia, qui lui ont été envoyés du Golfe Juan par M. Rorrax» ;

Puis Dedalæa unicolor.

et Trametes biennis. provenant de M. Lacarpe, de Montpellier, et enfin un groupe de Pseudo plectania nigrella, qu'il a reçu de la Côte-d'Or, de notre collègue M. Faurrex.

Il présente encore un échantillon malheureusement trop âgé de Trametes favus, puis Aleuria vesiculosa, et Polyporus con- natus, provenant du département du Doubs, qui lui ont été envoyés par notre collègue M. GRossEAN.

En plus, Phyllachora Ulmi et Puccinia Pr uni, envoyés par

M'e Berëze, de Monfort-l’'Amaury.

Séance du 3 Mai 1900.

Présidence de M. Boupier.

La séance est ouverte à 10 heures. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

La correspondance imprimée comprend :

Verandl. d. k. k. zool. bot. Ges. Wien. L (1900),

Revist. chilena de hist. nat., IV. 2.

Bull. Soc. royale bot. Belgique (1900).

Beiträge zur Kentniss der Afrikanischen Flora, XI (1900).

An. Soc. bot. Lyon, XXIV.

Î Funghi parasiti, Briosi et Cavara, XII-XIV.

2-3.

La correspondance écrite comprend :

Üne communication de M. Vax Bauseke sur le Lentinus suffrutescens avec dessins.

Une communication de Me BELEze sur la criblure en grains de plomb des feuilles de diverses plantes, avec dessins.

L'état des finances de la Société, dressé par notre trésorier M. Peltereau, à qui la Société adresse ses félicitations et remer- ciements.

Le compte-rendu d'une séance du Conseil municipal de Paris, il n'est pas donné suite à une demande de subvention adres- sée par la Société.

Sont nommés membres titulaires :

MM. Oresri MarriroLo, directeur du Jardin botanique de

Florence. ZaAurBruckNERr, attaché au Musée impérial de Vienne.

Sont présentés :

MM. Vax Baueke, 7. rue Haute, Gand,

par MM. ParouizcarD et PERROT. Topix, pharmacien à Beauvais. par MM. Parourrrarp et PErrorT.

SÉANCE DU 3 MAI 1900. XXVII

M. ParouisLarDp, en son nom et au nom de M. Boupier, pré- sente une communication sur deux Tubéracées trouvées par M. GaïrLarp, à Angers, dans une serre, sur la tanée; l'une est assez rare: c’est le Cænococum xenophyllum Fr., qui doit être séparé du genre Cænococcum, et constituer un germe spé- cial: l’autre, nouvelle, possède des spores analogues à celles des Terfezia. Ces deux espèces, particulièrement la dernière, sont de très petite taille.

M. Guéeuex, ayant conservé sous cloche humide des tiges de choux attaquées par le Cladosporium herbarum, à trouvé des formes conidiennes, qu'il attribué à un Peériconia brassicæ- cola. I à pu obtenir par ensemencement en masse [une tête conidiophore à la fois) des cultures sur liquide de Raulin géla- tinisé, en chambre humide.

M. GuéGuex a trouvé sur du linge conservé dans un endroit humide, un Aspergillus à conidies gris-fuligineux, excipuli- formes, que M. Boupier a reconnu comme espèce nouvelle. L'auteur le nomme Aspergillus syncephalis, à cause de sa res- semblance avec les Syncephalis.

M. Bounier présente quelques remarques au sujet de la pre- miere espèce observée par M. Guéauex, et serait plutôt d'avis qu'il s'agirait là, non d’un Periconia, mais d’une Stilbée.

M. Deracroix, au nom de M. PriLLiEux et en son nom, pré- sente plusieurs communications :

Sur une forme conidienne du Guignardia Bidswellir, forme conidienne appartenant au genre Cladosporium se produisant sur les sclérotes, ou sur les pycnides, au voisinage de leur ostiole. Ce sont des filaments brun-olivâtre produisant 1-2 conidies ovoïdes avec cloison transversale. Des essais de germi- nation de ces conidies ont resté sans succès.

Les auteurs ont trouvé dans des échantillons de vigne du Caucase atteintes par une maladie analogue au Black-rot, et attribuée par VraLa à la forme Phoma du Guignardia Bidwelli, des pyenides de la forme Phoma reniformis (Viala et Ravaz), à stylospores réniformes dans les pyenides âgées, ovoïdes ou ellipsoïdes (Phoma flaccida Viala et Ravaz) dans les pycnides jeunes. La localisation du parasite à la surface du grain, il se forme un tissu subéreux de protection, différencie cette ma-

XXVII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE.

ladie, du vrai Black-rot l’envahissement du grain est général. Les auteurs l'attribuent à un Guignardia nouveau, G. renifor- mis. À côté du Phoma reniformis, les auteurs ont trouvé une sorte de Coniothyrium à spores brunes, des pyenides de Pyre- nochæte, du Pestalozzia uvicola.

La maladie du Pietin du ble, attribuée par MM. Pricrieux et Deracroix à l'Ophiobolus graminis, à été attribuée par M. Maxcix au Leptosphæria herpotrichoides. Avec 11 échan- tillons divers, des essais de culture ont donné 7 fois l'Ophiobo- lus seul, jamais accompagné de Leptosphæria. 2 fois le Lep- tosphæria ; les autres essais sont restés stériles. M. Maxerx admet que le Zeptosphæria attaque les membranes cellulaires, et déterminent la coudure du chaume. Pour les auteurs, l'Ophio- bolus ne détermine pas cette coudure. Le piétin vrai doit done être différencié de la maladie produite par le Leptosphæria.

M. Deracroix fait une réclamation de priorité contre M. Maxaix, au sujet de la découverte des chlamydospores du Fusarium déterminant la maladie des œillets d'Antibes.

M. Juzciex demande à M. Deracroix si la forme conidienne qu'il a observée dans le Guignardia Bidswellit ne serait pas simplement un C/adosporium implanté.

M. Deracroix répond que la localisation au voisinage de l'ostiole pourrait suffire à prouver qu'il ne s'agit pas d’un pa- rasite, et que d’ailleurs il y a continuité entre la forme coni- dienne et les filaments de la pycnide.

M. Boupier fait observer qu'il pourrait bien s'agir d’une d’une forme //elminthosporium d'un Scolecotrichum, dont l'aspect rappelle celui du Cladosporium ; celui-ci en diffère notamment par la présence de chainettes de spores en culture.

M. Deracroix fait observer qu'il n’a pu obtenir de culture, mais que la ressemblance avec le C/adosporium est absolue.

La séance est levée et on passe à l'examen des espèces. peu nombreuses d’ailleurs, par suite de la sécheresse:

Morchella rotunda. Tricholoma grammopodium.

Séance du 7 Juin 1900.

|

Présidence de M. pe SEYNES, Président.

La séance est ouverte à deux heures. sous la présidence de M. pe Sevxes, président. Le procès-verbal de la séance précé- dente est adopté.

La correspondance imprimée comprend :

New-Yorck Agricultural Station, Bull. n°° 167-175, 1899.

Mémoires de l'Herbier Boïssier, 11-15, 1900.

H. Reum.— Beiträge zur Pilzflora von Süidamerika |Disco- mycètes), tiré à part « Hedwigia », XXXIX, 1900, p. 80-100

Institut botanique de Besancon, 6, 1900.

Revue mycologique, 86, avril 1900.

Verandl. d. k.k. zool. bot. Gesellschaft (Vienne), mai 1900.

R. Fries. /n Synopsin Hymenomyceten regionis Gotho- burgensis additamentum, tiré à part (Actis reg. science. Societ. Gothoburgensis, t. [TL série 4), 1900. |

Rhodora, t. I. 16. 1900.

MM. Topirx et VAax BaAMBEekE sont proclamés titulaires à l'unanimité.

- Sont présentés :

M. Naprer, étudiant en médecine, 43. rue de Seine, à Paris. par MM. Frémonr et PERRoT.

M. Bracarp,commis principal des télégraphes, montée Saint- Laurent, 15, Lyon, et M. Peccar, commis des télégraphes. avenue de Saxe, 224, Lyon, par MM. RamsBazpy et Gouro.

M. E. Bonix, professeur à l'Ecole de médecine de Rennes, par MM. Prircreux et PErRoT.

M. Remmsoure, pharmacien à Mondoubleau (Loir-et-Cher. par MM. Lecvé et Bouprer.

XXX SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE.

M. Casrex envoie sa démission de membre titulaire de la Société.

M. Perror fait part des dispositions prises pour l'Exposition particulière de la Société à la classe 54; puis il soumet à l’ap- probation de la Société, un projet de subvention à accorder à une commission spéciale pour l’organisation d'une réception avec banquet en l'honneur des savants étrangers présents au Congrès international de Botanique d'octobre.

Après discussion, entre les membres présents, l'unanimité se rallie à la proposition de M. PError et décide qu'une somme de 3 à 400 francs sera destinée à cet usage, sous réserve d'entente avec la Société botanique de France.

Plusieurs des membres présents annoncent la brusque dis- parition d’un de nos confrères M. Gaaxeux, chef de bureau au Chemin de fer de l'Est; M. Perrot rappelle combien l’assi- duité de M. GAGxEux à nos réunions et à nos excursions avaient fait apprécier de tous son affabilité. Son ardent amour de la mycologie en avait fait en peu detemps un confrère très érudit, et sa mort laisse dans les rangs des mycologues un vide très appréciable.

M. pe SEYNES rappelle à son tour la perte considérable que vient de faire encore notre Société en la personne de M. Roze. son ancien président, et il est décidé que le discours prononcé par notre président actuel sera imprimé dans le prochain fasei- cule du Bulletin.

M. ParouiLLarp fait passer sous les yeux de ses confrères les dessins de M. Bouprer qui accompagneront leur communication dans le troisième fascicule du Bulletin.

La séance est levée à 3 heures.

Séance du 6 Septembre 1900.

Présidence de M. ROLLAND, Vice-Président.

La séance est ouverte à 1 heure 3/4.

La correspondance imprimée comprend :

Bull. Soc. des Sc. Nat. de l'Ouest de la France,t. X, 1900.

Soc. Bot. des Deux-Sèvres, 11° Bulletin, 1899.

Institut. Bot. de Besancon, 7, Août 1900.

de la Soc. Roy. de Bot. de Belgique. et fascicules. Juillet-Août 1900.

Revue mycologique, 87, Juillet 1900.

Annales du Commerce extérieur, publiées par le Ministère du Commerce, fascicule. 1900.

Mémoires de l'Herbier Boissier, 2 plaquettes, 1900.

Revista Chilena de Historia Natural, 4 et 6, 1900.

Verhandl. d. K. K. Zool. Bot. Gesellschaft, L, 5, 6, 7, Juin- août 1900.

Entwicklungsgesch. untersuch, über Rostpilze », par le D: Fiscuer (Tiré à part des Beiträge Zu Kryptogfl. der Schweiz, Bd. I, Heft I, Berne 1898).

La correspondance écrite comprend une lettre de M. Joseph GLEYROSE ; la nouvelle adresse de notre collègue est : avenue Hoche.

M. Barsier, préparateur de géologie à la Faculté des sciences de Dijon, présenté dans la séance précédente, est nommé, à l'unanimité. membre de la Société.

M. Maruwvauo demande si la Société est dans l'intention de publier un portrait de M. Roze dans le prochain Bulletin; la Société botanique ayant traité avec une maison d'impression pour le mème objet, M. Marwvau» estime que le portrait pour- rait être publié dans les deux Bulletins ; l'impression se ferait alors à frais communs,

XXXII SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE.

Après quelques observations de MM. Bounrer, Duuée et RorLaxo, on décide, vu le petit nombre des membres présents, de renvoyer l'étude de la question à la séance suivante.

M. Duuée présente un échantillon de Chrysomyxa albida, récolté aux environs de Meaux. Cette Urédinée se développe sur les feuilles de ubus. À la face inférieure du limbe, on voit de petites macules blanchâtres. avec téleutospores et urédospores. M. Bounier estime qu'il serait désirable de voir publier une bonne figure de cette espèce intéressante.

M. Bounier présente une modification de Polyporus lucidus. intéressante à cause de la teinte noire de la surface du chapeau. M. Boupier croit pouvoir attribuer cette coloration à l’action d'un microorganisme : les bactéries, semble-t-il, joueraient un grand rôle dans la variabilité de coloration qu'on observe chez les Champignons. M. Boupier se réserve d'examiner attentive- ment, à ce point de vue, son échantillon de Polyporus lucidus.

La séance est levée à 3 heures, et l’on passe à l'examen des espèces envoyées,

LISTE DES ESPÈCES ENVOYÉES.

Champignons récoltés par M. Bounrier à Montmorency :

Clitocybe laccata var. carnea. Cantharellus cibarius. Collybia dryophila. è carbonarius. Hebelomu crustuliniforme. Boletus subtomentosus.

longicaudum. versicolor. Flarñvnula carbonaria. rugosus Rostk.

ochrochlora. Polyporus perennis. Clitopilus orcella. adustus. Psalliota S\lvicola. vaporarius. Lactarius azonites. Dedalæa biennis.

controversus. biennis var. terrestris.

subdulcis. Liycoperdon pratense.

subumbonatus. Œthalium septicum. Russula cyanoxantha. Piyronema marianuin.

Pluteus cervinus. Lacrymaria lacrymabunda.

- Envoi de M. Cu. Mura, à Ronchamp (Haute-Saône) :

Amanita vaginata var. fulva (2 magnifiques échantillons).

SÉANCE DU 6 SEPTEMBRE 1900. XXXIII Envoi de M. MicHaun : Polyporus varius, envahi par un mycélium de Myxomrycète. Envoi de M. Dumée :

Quelques beaux échantillons d'Amanita cesaræa, récoltés dans les bois de Meaux :

Boletus subtomentosus. Corlinarius armillatus. Hydnum rufescens. Pholiota radicosa. Tricholoma columbetta. Chrysomyxa albida.

Séance d’Octobre.

En raison du Congres de Botanique. dont les séances ont eu D lieu du au 10 Octobre, cette réunion n'a pas eu lieu.

Séance de Novempbre.

Par suite d'un accident, le procès-verbal de celte séance, après son approbation à la séance de Décembre, a été détruit.

Les mémoires présentés sont imprimés dans ce fascicule, et les noms des 3 membres présentés à cette séance, se retrouvent avec leur admission dans la séance de Décembre.

(Note du Secretaire général.

Séance du 6 Décembre 1900.

Présidence de M. BoubiEr, Président honoraire.

Le procès-verbal de la séance de Novembre est lu et adopté après quelques rectifications.

La correspondance imprimée comprend :

Verhandl. d. kk. zool. bot. Gesellschaft, in Wien, 1900, 8.

Revista chilena de Hist. natural. IV, 9. 1900.

New-York Agricolt. Experim. Station, Bulletin 176, Septembre 1900.

Mémoires de l'Herb. Boisster, Publication 21, nov. 1900.

Le Secrétaire général donne lecture d’un certain nombre de lettres, parmi lesquelles une de M. Virox, donnant sa démision de membre titulaire, et une autre de M. BraGarp, remerciant de son admission au sein de la Société, et annonçant la mort de notre regretté collègue M. Ramsazoy, de Lyon.

Sont nommés membres titulaires, à l'unanimité :

MM. Buriexor., MauBoussix. JorFriN, présentés dans la der- nière séance.

Les présentations suivantes sont ensuite faites à la Société : MM. Marix Morzrrarp, docteur ès sciences, chef des travaux à

la Faculté des sciences, 16. rue Vauquelin, par MM. Matruchot et Dassonville.

Noël Berxarp, agrégé préparateur à l'Ecole normale su- périeure, 45, rue d'Ulm, par WW. Costantin et Matruchot.

leDocteur-Professeur N. DE SPEScHNXEwW, conseiller d'Etat, directeur de la station de Pathologie végétale, vice- président de [a Société impériale d'Horticulture du Caucase, à Tiflis, par 1. Boudier et Perrot.

Eugry, pharmacien, rue Ernest Renan, à Issy-sur-Seine, par MM. Herissey et Perrot.

SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1900. NXXXV

M. Duuée remet ensuite sur le bureau une note concernant le Chrysomyxa albida qui sera insérée au Bulletin.

M. Perror présente à la Société, au nom de M. Barnier, un remarquable album de dessins concernant les Mucorinées et de- mande, toujours au nom de son auteur, si la Société mycolo- gique pourrait accepter l'impression de cet ouvrage.

Le Secrétaire général fait ressortir tout l'intérêt qu'il y aurait à publier ce travail, dont la valeur est facile à apprécier, mais, au nom du Trésorier et au sien, il expose les raisons d'ordre purement financier qui s'opposent malheureusement à la réali- sation d'un semblable projet.

M. le Président prend ensuite la parole pour appuyer le Secrétaire général dans ses appréciations sur l’œuvre de M. Barnier.

Il rappelle qu'au Congrès international de Botanique, M. le professeur Menus a présenté les planches de M. Barnier et a montré avec toute sa compétence combien il serait utile de mettre les mycologues du monde entier dans la possibilité de pouvoir consulter ces documents uniques et d’une haute valeur scientifique.

Il regrette que la modeste cotisation de notre Société n’ait pas permis d'économiser, jusqu'alors. la somme relativement élevée nécessaire pour une semblable publication.

MM. Marrucnor, MozLcrarp. DE SPESCHNEW, etc. s'associent aux paroles du Présidentet du Secrétaire général, et l'Assem- blée décide, à l'unanimité, qu'un extrait du procès-verbal sera envoyé avec l'expression de sa sympathie et de ses regrets à l’auteur des monographies dont 1l vient d'être question.

M. Dassonvizze prend alors la parole pour exposer à la Société, en son nom el celui de M. MArrucnor. le résultat de leurs recherches sur les Champignons des teignes. Il passe en revue les variations des appareils de reproduction et de dissé- mination de ces espèces parasites de l’homme et des animaux, et conclut que, par la méthode des cultures, on retrouve chez le Ctenomyces serratus toutes les formes que l’on a pu observer chez les Achorion, Microsporum Trichophyton.

Les rapprochements avec cette espèce, dont les périthèces sont bien connus. joints à un ensemble de considérations scien-

XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE.

tifiques, permettent aux auteurs de conclure que « tous les champignons des teignes doivent être classés dans la famille des Gymnoascés, dont le nombre d'espèces s'élève ainsi consi- dérablement ».

M. Marnucnor expose ensuite les recherches entreprises par M. Morrrarp et lui sur le Phytophtora infestans.

Ils sont arrivés à cultiver ce champignon considéré comme œénéralement parasite, non seulement sur milieu vivant, mais encore sur milieu non vivant: cette espèce peut donc végéter dans certains cas en saprophyte.

M. Perrot rapproche certaines expériences de ces auteurs à propos de la pourriture de la pomme de terre, d'observations qu'il a pu faire sur des cultures de Botrytis cinerea et de cer- taines Péronosporées, mais il n'avait pas essayé de faire végéter des espèces parasites sur des milieux non vivants.

L'ordre du jour appelle alors le vote pour le renouvellement du Bureau de la Société qui comprend l'élection d'un président, deux vice-présidents. deux secrétaires des séances et d'un ar- chiviste.

Le Bureau de 1900, suivant les usages, avail proposé la can- didature de M. Roccaxp à la présidence.

M. le Président rappelle les services rendus à la Société par M. Rozzanp, et, après le vote des membres présents. on pro- cède au dépouillement des votes par correspondance.

Sur 85 votes valablement émis, M. RozLaxp obtient 84 voix.

M. Boupier proclame élu président, pour les années 1901 et 1902, M. RozLanp, vice-président actuel de la Société.

M. Perror demande ensuite la parole pour présenter à la Société, au nom d'un groupe de Mycologues et du Bureau lui- mème, la candidature de MM. Cosrantix pour la place de vice-président et Marrucnor pour la 2°.

À l'unanimité des membres présents, et au scrutin de liste, le Président déclare ces deux éminents collègues élus membres du Bureau comme vice-présidents.

MM. Guécuex et Jorrrix sont ensuite nommés secrétaires par votes à mains levées, ainsi que M. Jurrex prorogé dans ses fonctions d’archiviste. |

SÉANCE DU 6 DÉCEMBRE 1900. XXXVII

Le Bureau, pour les années 1901-1902. est done ainsi com-

posé : PneSident ni ue ONE MP OL AND: Vice-Présidents....... re MM. Cosranrin et Marrucnor. SECretaLre Serre ae M. Perror.

MM. Guécuex et JorFrin. M. PEL TEREAU! M. J'uLrex.

Secretaire des séances... TROROMARPERMEEE D RU MAFCRIPISLE NE Ne TÉL ENE M. Marrucuor remercie en quelques mots la Société de l'honneur qu’elle vient de. lui faire. M. Bounier, à son tour, présente à la Société N. DE SPescaxew,. directeur de la station de Pathologie végétale de Tiflis, qui à bien voulu honorer la Société mycologique de sa présence à la séance de ce jour.

L'ordre du jour étant épuisé. la séance est levée à 4 heures.

LISTE DÉS ESPÈCES ENVOYÉES.

M. Boxarr, à Conflans (Haute-Marne :

Tricholoma truncatum (Hebeloma truncatum Fr.).

Tricholomu irinum, non leucocepha” lum nec Schumacheri.

Psalliota sylvatica.

Lepiota amianthina! certe, odorante mais probablement pas au point indiqué. L'odeur observée ne se-

M. Porxsar», de Bouron : Cortinarius multiformis. Clitocybe uebularis.

Entoloma rhadopolium. Tricholoma argyraceurn. Clilocybe inversa. Hygrophorus nemoreus. Pholiota mutabilis. Stropharia æruginosa.

M. Hérier, d'Arbois : Tricholoma tigrinum.

Hygrophorus pustulatus. tephroleucus.

rait-elle pas due à un autre cham- pignon, le Clitocybe inornata, qui a Justement les caractères olfactifs indiqués par l'expéditeur ? et la sta- tion.

Pholiota marginata.

Otidea umbrina Pers., non ©. abie- tin.

Tricholoma sulfureum. Collybia butyracea.

—— pas caractérisé. Clitocybe cyathiformis. Tricholoma Schumacher: ? Lepiota procera. Hygrophorus cossus. Clitocybe brumalis.

Hygrophorus Lucandi. Collybia inoleus. Tricholoma chrysantheron.

CS He Tps CIÉTÉ MYCOLOGIQUE.

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M. Boudier, de Montmorency : Tricholoma cartilagineum Bull. Humaria leucoloma Hedw._

Collybia butyracea. _ Calocera viscosa. | Tremella mesenterica. Phlebia merismoides.

Geaster fimbriatum.

M. Henri Bouce, pharmacien de 1"° classe, à St-Florent- À sur-Cher : ÿ Re

Tricholoma terreum. Tricholoma virgatum. albobrunneum. Cortindrius calochrous. pessundatum. Boletus granulosus. personatum. :

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Puxillus involutus. Collybia butyracea var. phæopodia.

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SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE

FONDÉ EN 1885.

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SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE

Les séances se tiennent à Paris, rue de Gide 54 | dr henre 1/2. el 7 du mois.

Jours des Séances pendant l’année 1900.

Janvier | Février | Mars Avril | Mai Juin | Septembre Octobre [Rae Décembre

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E VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

Année 1885. fascicule.Prix : 10 fr.— 2°fasc. (rare) Prix: 5fr.

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| Année 1886. Un fascicule, t. Il (très rare)... Pr ASE Année 1887. Trois fascicules, t. [IT......! Le prix de chacun deces | | Are - : È volumes est de 10 fr. | | nnee 1888. Trois fascicules, 1e IV _. …_«. pour les sociétaires, et

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Année 1899. Chaque fascicule (T. XV)........... Prix. 3 |

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MM. DE Sevnes, Président, professeur agrégé à la Faculté de | médecine, 16, rue de Chanaleilles, Pare RorranD, Vice-Président. . Rapais, id. PEerrorT, Secrét.-général, Dour agrégé à à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris. PeLTerREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme. Jurien, Archiviste, maître de conférences à l'école d'agri- culture de Grignon. Harzay et FRoN, Secrétaires des Séances.

NOTA. Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la » Société, 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance.

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Les procès-verbaux des séances de la Société sont publiés en demi-feuilles d'impression pouvantétre séparées du fascicule et réunies ensemble. 5 ANT à

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FONDÉ EN 1885.

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à M. PERROT, Secrétaire-général de la Société Mycologique de France, 272, Boulevard Raspail, Paris.

Les manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Soolété doivent être envoyés

84, Rue de Grenéllé, 84:54 7 z _1900 s ee : A À Publié le 31 Mars 1900: PAR ECS ART Re ne LD

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE FASCICULE

R. Maire. Urédinées.et Ustilaginées nouvelles ou peu connues. .... RS ART DES NS RS À. Daguïllon. Chapeau anormal de Tricholome nudum, avec un dessin dans le texte..... RER E Roze- Uredo Chrysanthemi.-""2.....17.2 LE id. 14. note complémentaire... id. Puccinia Chrysanthemi avec deux dessins ANS LE HENÉ See eee Re Me M. Belèze. = Cas d'empoisonnement par les CHARTE CS TT RE A RO ae Æ

B. Huyot. Note sur deux espèces de Tricholoma..

P.Vuillemin. -— Qu'est-ce que le Wicrosporum Audouini

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE (Analyses).

Æ Guéguen. Etudes sur le polymorphisme des Champignons, par J. BEAUvVERIE.... V. Harlay. Influence de divers milieux chimiques sur

quelques Champignons du groupe des Dematiés,

PAT M LOTS PLANCHON SL sic der & Guéqguen. Observations sur la biologie de la truffe

jaune, Terfezia leonis, par MM. Pirorra et ArBINI.

G. La Monilia fructigena Le par M. L. Moxre- MAREINT. Er LE D Ni re RTE PC Re

G. a du Congo, par MM. BRESADOLA ÊT SACCARDOS ES ce SET DR CCE te ‘G. Pourriture des fruits, par M. P Passy......... 12 P

peu connus, par M. F. CavaRa..:...4. RS pee . . Sur quelques effets de de certains champignons, par M. E. Peé-Lagy.......... SE

Index Bibliographique LE travaux mycologiques

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CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE

Exposition Universelle de 190OO

PARIS (1-10 Octobre)

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La Commission d'organisation serait heureuse de posséder au plus tôt les adhésions de ceux de nos confrères qui désirent prendre part aux travaux du Congrès.

La cotisation de 20 francs, donnera droit aux membres du

? Congrès à toutes les publications que permettront les ressources de ce dernier, que les adhérents soient présents ou non aux réu- nions d'octobre.

Des démarches sont faites dans le but d'obtenir des réductions

tarif sur les chemins de fer français et étrangers.

Le Secrétaire-géncéral de la Commission.

E. PERROT.

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© SOCIÈTÉ YCOLOGIQUE DE FRANCE

Les séances se ÉnAaeRe à Paris, rue de Gécnele. Due à 1 heure 1/2, le 1°" Jeudi du mois.

| Jours des Séances pendant l'année 1900.

Janvier | Février | Mars Avril Mai | Juin | Septembre Octobre be. Décembre

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Année 1885. fascicule.Prix : 10 fr.— 2*fasc.(rare) Prix:sfr.

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prennent chacune quatre fascicules....| Société. Table décennale des matières (tomes I-X) fascicule AR SUPAÉMEMAITÉ NA TR Di ter Lire Prix See

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| BUREAU POUR 1899 |. MM. De Seynes, Président, professeur agrégé à Ja Faculté de 14 médecine, 16, rue de Chanaleilles, Paris. El {= Rorranp, Vice-Président.

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Perror, Secrél.-général, professeur Ro à l École. supé- : rieure de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris:

PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme. AR

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Ke culture de Grignon.

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NOTA. Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la |” Société, 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance. ?

Les procès-verbaux des séances de la Société sont publiés en demi-feuilles : d'impression pouvant être séparées du fascicule et réunies ensemble.

BULLETIN

DE LA

SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE

DE FRANCE

| FONDÉ EN 1885.

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Tes manuscrits et toutes communications concernant la rédaction et l'envoi du Bulletin trimestriel de la Société doivent être envoyés

Publié le 31 Juillet 1900.

à M. PERROT, Secrétaire-général de la Société Mycologique de France, 272, Boulevard Raspail, Paris,

FE Guéguen . Id.

de M. B.

Mémoires et publications. ai M. ER

Etat des : recettes et dépenses cleuuuées | pa M. ot.

CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE

à l'Exposition Universelle de 19OO©.

PARIS (1-10 Octobre)

Nous rappelons à nos confrères qu'un certain nombre de ques- tions mycologiques très importantes seront traitées au Congrès d'octobre et nous les engageons vivement à envoyer leur sous- cription qui donnera Du au volume publié par les soins de la Commission d'organisation.

En outre, une E Hot de champignons sera organisée pour Finite des 6 et 7 octobre, et sera publique comme celles . qu'organise don la Société mycologique.

Ceux de nos collègues qui enverront au Secrétaire général Palais des Congres) des colis de champignons, recevront comme toujours la liste complète des espèces qui auront pu être déter- minées par les savants Mycologues présents.

Ces envois devront être faits de manière à parvenir à Paris le vendredi 5 octobre dans l'après-midi ou le samedi 6 dans la matinée. |

La Commission d'organisation espère que les Membres de la Société mycologique voudront bien, comme pour les Expositions annuelles de cette Société, lui apporter tout leur concours.

Des excursions auront lieu dans les forêts des environs de Paris.

Pour la Commission.

E. PERROT.

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SOCLÈTÉ MYCOLUCQUE 1 DB FRANCE

Les séances se tiennent à Paris, rue de Grénélle, S4 a 1 heure 1/2, le Jeudi du mois.

ie des Séances pendant l'année 1900.

Janvier | Février Mars

Avril | Mai | Juin | Septembre) Octobre | Novembre Décembre ju

| 1 : . : 7 6h 4 é |

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VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ

Année 1885. fascicule.Prix : 10 fr.— fasc. (rare) Prix: 5 fr.

Année 1856. Un fascicule, t. Il (très rare)..... Prix. 02) £ . Année 1887. Trois fascicules, t. IIL......] Le prix de chacun de ces Le 4 volumes est de 10 fr. Année 1888. Trois fascicules, t. JAVEE cotes» (21 peur les sociétaires, et

Années 1889 à 1895 (Tomes VaXIV,com-) de 12fr. pour les per- sonnes étrangères à la

prennent chacune quatre fascicules.._.| Société. Table décennale des matières {tomes I-X) fascicule supplémentaire... SR. SR TAG nr ce

Année 1899. Chaque fascicule (T. XV)........... Prix

Peur: at BUREAU POUR 1899. MM. De SEyNes, Président, professeur agrégé à la Faculté HE Médecine 16, rue Le Chanaleilles, Paris. Rorranp. Vice-Président. RaDais, id.

PERROT, Secrél.-général, professeur eine à l Ecole supé- _ rieure de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris. PE

PerTeREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme. .

Jurien, Archivisle, maître de conférences à l'école d'agri- | culture de Grignon. a ur

(AE | Harray et FRoN, Secrétaires des Séances. Po ec il : . NOTA. Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de 44 y é L :

Société, 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance, *

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__ Les procès-verbaux, des séances de la Socié

sont publiés en demi

-feuilles |

* d'impression pouvant étre séparées du fascicule et réunies ensemble.

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AU SIÈGE. DE LA SOCIÉTÉ

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Publié le 28 Février 1901.

TABLE DES MATIÈRES

CONTENUES DANS CE FASCICULE.

PREMIÈRE PARTIE.

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Portrait de M. Roze, ancien Président de la Société.

_N. Patouillard. Champignons de la Guadeloupe PÉNALES ee SR ai Re de ee rss 195 J. Maheu. Champignons dés Avens des Causses... 189 Em. Boudier. - Champignons nouveaux de France (BEST RE IR ER ee 193

L. Matruchot et Ch. Dassonville. Sur une forme de reproduction d'ordre élevé chez Îles

Fhichophyton ire A de one ot:

L. Matruchot et M. Molliard. - Sur la culture.

pure du Phytophtora infestans de BARY.../..... 209 -

L. Rolland. Les Champignons à l'Exposition de 1900. 211

Gaillard. -- Exposition de Champignons à Angers..... 222.

Revue bibliographique ... ................. een En Bibliographie analytique. ............... Se :. Nécrologie : Ch.-E. Cuisin, l'abbé SéJourné re sen 238

DEUXIÈME PARTIE.

Procès-verbal de la séance du 6 septembre 1900........ xxx”

de la-séance du 6 -décembre 1000 4458 0e

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SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE RANCE

| | Les séances -se teénnent 4 PäARis, rue de Grenelle, 84, pe a 1 heure 1/2, 1e r-Jeudi du mois.

| Jours des Séances pendant l’année 1901.

Septembre | Octobre

| Janvier | Février Mars | Avril | Mai | Juin Nanie “Décembre LAS | Se É | a » | 7 1 | 4. 2 | 6 5 3 | 7 +5 | VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ : | | Année 1885. 1°" fascicule.Prix : rofr.— 2°fasc. (rare) Prix: . | Année 1880. Un fascicule, t. Il (très raré) nes Prior | Année 1887. Trois fascicules, t. I. ..... Le prix de chacun de ces

; ; s volumes est de 10 fr. Année. 1888. Trois fascicules, t. IV... peur les sociétaires, et .

Années 1889 à 1898 (Tomes V à XIV,com-) _ de 12fr. pour les per- f -. sonnes étrangères à la prennent chacune quatre fascicules. Société. £

Table décennale des matières (tomes De x) fascicule SHPPIÉMEMEAITE. SL de et PrIRAESSET

: Année 1809. Chaque fascicule (TL. XV)........... Prix. 3 fr.

BUREAU POUR 1900

MM: DE SEynes, Président, professeur agrégé à la Faculté de. \” médecine, +6, rue de Chanalcilles: Paris. RoLranD. Vice- Président. Rapais, id. s Rene 4 PERRoT, Secrét.-général, professeur ee à l'Ecole supé- | _ rieure de Pharmacie, 272, Bould Raspail, Paris (xiv°’arr.)- PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire, à Vendôme.

\ Juiren, Archivisle, maître de conférences à l'école d'agri- | culture de Grignon. ei)

Harray ét FRoN, Secrétarres des Séances.

NOTA.— Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la DACIRE, 54, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des jours de séance.

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