s- E^- P&WsJ 9.0 4.4 h' t OF COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. jFounïicïr b» prîbatc subscrfptfon, m 1861. DR. L. DE KONINCK'S LIBRARY. a No. ///' 3 2044 072 213 242 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS, ANNÉE I 8 I 6. PARIS, IMPRIMERIE DE PLASSANr LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ PHILO M ATIQUE, AU l'^''. JANVIER 1816, D'APRES L'ORDRE DE RÉCEPTION. NOMS. Membres émérlles. MM. Bertuoleï Lamarck MONGE Hauy duchesne Laplace CoRBEA DE Serra. TONNELLIER GiLLET - LaUMONT . Deleuze coqlebert-mont- BRKT Chaptal Membres résidai? s. SiLVESTRE.. Brongniart ...... Vauquelin Halle Prony Lacroix Bosc Geoffroy - St. - Hi- LAIRE Cuvier (Georg.) . . DUMÉRII Larrey Lasteyrie TREMEi\Y Lacepède BuTilT Decandolle Dates de Réceplion. i/i sept. Ï793 21 sept. i7"9^ 28 sepL 179^ 10 août 1794 12 jaiiv. 17 déc. ^797 j802 1 1 jaiiv. 1806 3i jiiiil. 1794 28 mars 1793 22 juin I80I. 14 mars 21 juin. 1793 1798 10 déc. 1788 ïd. 9 nov. 14 sept. 28 sept. 1 3 déc. 1789 1793 Ï793 1793 1 2 janv. 1794 Id. io mars 1 795 20 août 1790 •24 sept. 179b 2 mars 1797" 20 août J797' 1 " juin i7()8. i,i lévr. 1800, 5 oc t. 1800. N O M S. MM. Riot Brochamt C-UViER (Fréd.) . . TlîËNARD MiRBEL POLSSON Gay-Lussac Hachette Ampère D'Arcet (jIRARD Dit Petit-Tkouars. Pariset Arago iS'YSTEN Laugier Koard (Jhevreul Puissant Desmarest CtIERSENT Baillet Bl AIN ville BlNET ! /ulong Bonnard Magendie Lucas 1 ESUEUR Montègre Cauciiy fils.. . . . . Datps de Réception, 2 févr. 1801. 2 juin. 1801. 17 déc. 1802. I 2 lévr. i8o3. 1 1 mars i8o5. 5 déc. i8o3. 23 déc. 1804. 24 janv. 1807. 7 lévr. 1807. ïd. 19 déc. 1807. Id. i4 niai 1808. ïd. ïd. Id. Id. Id. iG mai 1810. 9 ^"évr. 1811. 9 mars 1811. Id. 29 févr. 1812. 1 4 inars 1812. 2 1 mars 1812. 28 mars 1812. î 0 avril i8i3. 5 lévr. 1814. 12 mars 1814. 9 avril. 1814. 3i déc. 1814. LISTE DES CORRESPONDANS DE LA SOCIÉTÉ PHI LOM ATI QUE. — ~— — I — — ^ — : """^ NOMS ET RESIDENCES. NOMS et RESIDENCES. MM. GeOFXROY ( ViLLEKETJA'E ) . Dandrada Coiitibre. Chaussier BoNNARD Arnaj-le-Duc. Van-Mons Bruxelles. Valli Pavie. Chantran Besancon. Ramv.ourg Cérillj. Nicolas Caen. JuRiKE Genève. Latreille UsTERiE Zurich. KocK Bruxelles. Teulère Nice. ScHMEissER Hambourg-. Reimarus Id. Hecth Strasbourg-. Gosse GenÔTe. GiLLOT Vanloo. Tedenat Nismes. Fischer Moscow. Boucher Abbeville. NoEL Bél'ort. BoiSSEL DE MOUVILLE .... Fabrom Florence. Brutjssouet (Victor.) Monlpellier. Lair V P. -Aimé ) Caen. Ï)e Saussure Genève. Vassali-Eandi Turin. BuNlVA Id. PuLLi ( Pierre ) Naples. Blumepibach Goltingue. Hermstaedt Berlin. Coquebert ( Ant.) Amiens. Camper ( Adrien) Franeker. Ramond Zea Madrid. Palissot de Beauvois.... Schreibers Vienne. Sch-vvartz Stockholm. Vaucher Genève. T. YouNG Londres. H. Davy M Hericart-Thury MM. Brisson Chàlons - sur - Marne. CosTAz CoRDlER SCTIREIBER DoDUN Le Mans. Fleuriau de Bellevue . . La Rochelle. Bailly Savaresi Naples. Pavon Madrid. / Brotero Coimbre. SOEMMERING Municll. Pablo de Llave Madrid. Brecisson Falaise. Panzer Nuremberg-. Desglands Rennes. Daubuissow Toulouse. Warden New-Yorck. GiERTîiER lils Tubingen. Girard • . . Aîfort. Chladni Wittemberg-. Lamouroux Caen. Fremiinville (Christoph.) Brest. Bâtard Angers. Poy-FerÉ de Cî're Dax. Marcel de Serres Montpellier. Desvaux Poitiers. Bazoche Seez. Risso Nice. Bigot de Morogues.... Orléans. Tristaiv Id. Omalii s d'Halloy Empliunes, près Liège. Leonhard Ilanau. Dessaigtîes Vendôme. Desanctis Londres. Auguste Saint-Hilaire. Orléans. Alluaud Limoges. LÉON DuFOUR Saint-Sever. De Grawenhorst Breslau. Reiivvi'àrdt Amsterdam. Dutrochet Charrau , près Château-Re- naud. NOMS ET RÉSIDENCES. MM. D'AUDEBARD DE FeRUSSAC. Charpentier Bex. Le Clerc Laval. D'HoMBRES-FlRMAS Alais. Jacobson Copenhague. MoNTEiRO Frejberg'. Millet Angers. NOMS ET RÉSIDENCES. MM. VoGEL Hanovre. Adams ( Williams ) Londres. Defrance Sceaux. Gasc PicoT DE La Peyrouse . . Toulouse. KuHNT Berlin. ViLLERMÉ Etanipes. COMMISSION DE RÉDACTION DU BULLETIN, POUR 1816. MM. Zoologie , Anatomie et Physiologie animale Blainville (H. de) B. V. Botanique , Physiologie végétale , Agriculture , Économie rurale. . Mirbel B. M. Minéralogie, Géologie Brongniarï (Alexandre). A. B. Chimie et Arts chimiques ». Chevreul C. Physique et Astronomie . . . .... Biot B. Mathématiques Poisson P. Médecine et Sciences qui en dé- pendent. Magendie F. M. Nota. Les Articles ou Extraits non signés sont faits par les Auteurs des Mémoires. BULLETIN DES SCIENCES 5 x8i6. PAR il^. LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS. Sur les substances minérales ^ dites en masse , qui servent de base aux roches volcaniques , par M. L. CORDIER. JJEAUcoup de roches d'apparence homogène, et principalement Institut royal les roches volcaniques, sont le résultat de la réunion de plusieurs de France. espèces minéralogiques , dont les parties sont trop fines pour être ]\fy i , o visibles. I/observation des caractères extérieurs et des propriétés physi- ques et l'analyse chimique , qui sont les moyens mis en usage jusqu'à présent pour déterminer la nature de ces roches , peuvent bien laire connaître les propriétés et la composition résultant de la réunion de ces espèces , mais ces moyens n'apprennent rien de positif, ni sur la nature, ni sur la proportion des espèces minéralogiques qui composent ces roches. M. Cordier a pris une autre route pour arriver à la con- naissance de leur véritable composition. Il a cherché à isoler mécani- quement les espèces minéralogiques qui, par leur aggrégation , forment ces roches , pour en connaître le nombre , la nature et les propor- tions. Les principaux moyens mis en usage par l'auteur, consistent: i.° A réduire en poudre, plutôt par pression que par trituration les roches solides, de manière à avoir des parties dont la ténuité varie entre —- et 7^ de millimètre ; 2.^ A séparer , par un lavage convenable, les parties de ces poudres qui diffèrent par leur densité \ 3.° A examiner les parties isolées au microscope pour en distin- guer la forme et pour reconnaître l'aspect de leur cassure ; 4.° A les essayer par l'action des acides , par celle de l'aio^uille aimantée, par celle du chalumeau évaluée suivant la méthode de Saussure , et enfin par tous les moyens propres à aider dans la dé- termination de leur nature 3 5.^ A faire subir à des minéraux cristallisés purs, et par conséquent bien déterminés et choisis parmi ceux qu'on trouve le plus commu- nément dans les terrains volcaniques, tels que le pyroxène le fel- spath, le peridot, le fer titane, etc. la même trituration, afin de corn- lÀvraison de janpier. (6) parer sous tous les rapports, les parties de leur poudre avec celles des poudres qui résultent de la trituration des masses dont la composi- tion est à d«ilermiDer. Cet examen comparatif lui a permis d'établir quelques caractères frénéraux pour reconnaître assez facilement plusieurs espèces dans cet état de ténuité. Ces caractères vont ressortir par l'application que rauteur eu fait à la détermination des différentes roches volcaniques. M. Cordier examine, par cette nouvelle méthode, toutes les roches qui font partie (!es terrains volcaniques, et surtout de ceux auxquels beaucoup de géologues refusent encore l'origme ignée. Il commence par les hn^es lilhoïdes et les prend dans les terrains vol- caniques les plus différents, c'est-à-dire, dans les volcans brûlants , dans les volcans éteints et dans les terrains volcaniques , dont l'ori- gine est plus ou moins contestée. Dans chacun de ces terrains il a toujours égard à l'âge relatif de la roche qu'il étudie. ]l résulte de cette première considération 1,0 que tous ces terrains ren- ferment des roches de même sorte, et qu'ils ne diffèrent souvent que par la roche dominante; 2.0 que chaque sorte de roche, quelque soit le terrain volcanique d'où elle provient, est composée de la même ma- nière ou à de très-légères différences [)rës; 5.» que toutes ces roches sont composées de grains différents très-distincts à structure cristalline et di- versement entrelacés ; en sorte qu'on peut considérer ces laves lithoïdes comme des granités à parties microscopiques. Il existe quelquefois entre les grains des vacuoles , qui ne paraissent cependant pas occuper plus da soixantième du volume de la roche. Ces vacuoles sont plus communs dans quelques laves modernes que dans les laves anciennes, On distingue, au premier aspect, dans les laves lithoides, cinq sortes de grains. — Des graio.s blancs ou légèrement jaunâtres, plus ou moins Iransjiarenls. — Des grains vert-houteiUe , plus ou moins foncés , quelquefois translucides. — Des grains noirs parfaitement opaques. — Des grains d'un brun- clair ^ faiblement translucides. — Des grains très-fins d'un brun-rougeàtre ; ces grains peuvent se subdiviser encore en plusieurs sortes par l'observation de leurs propriétés phy- siques et chimiques. Nous allons examiner successivement la nature et les propriétés de ces g-ains et les caractères qu*ils impriment aux laves dans lesquelles ils sont en quantité dominante. Les grains blancs appartiennent a trois espèces distinctes de miné- raux; les uns, et ce sont les plus com.muns, se fondent en émail blanc et appartiennent aa Jelspatli ; les autres sont très- difficiles à fondre, ils' se colorent en noir par le feu ; ils peuvent être raj)portés au peridot-, les troisièmes sont absoluroeiil infusibles , mais ils con- servent leur couleur au feu, ce sout des grams d'amphigène^ il) _ === Les grains fehpafliique s , suivant leur prédominance , communiquent i o 1 6. aux laves lithoides des caractères différents. Celles qui n'en renlérment que de o,45 à o,55 fondent en émail noir. Les bords minces des éclats de ces laves sont vert-bouteille foncé. Tels sont les basaltes noirs, ou d'un noir grisâtre. Celles qui en .ontiennent de o,55 à 0,70 fondent en un verre de couleur vert-bouteille. Ce sont les basaltes noirâtres , verdâtres et gris-cendré. Les laves litlioïdes qui en renferment 0,90 fondent en verre blanc , telles sont les Ln'es petroslUceuses , les pfionolltes ( klingstein j ^ les doniites^ Les grains jaunâtres ou verdâtres , ou d'un vert noirâtre, appar- tiennent ou au pyroxène ou à VamiMbole. L'auteur convient qu'il est quelquefois (!iffi( ile de les distinguer , et donne, pour les reconnaître , les caraclères suivants : Les grains pyroxèniques sont arrondis et irréguliers , ils offrent une cassure vitreuse , raboteuse , néanmoins ils sont assez éclatants , leur couleur est le vert-bouteille, le vert-jaunâtre et le vert-noirâtre. Ils sont moins fusiblos que le felspath, et donnent un verre de cou- leur vert-jaunâtre ou vert-bouteille , et ils deviennent très-fusibles par- le contact du felspath. Les grains amphiboJiques sont alongés et tendent à la forme pris^ matique , ils offrent des indices de lames et n'ont d'éclat vif que dans le sens des lames j ils sont bruns ou verts-noirâtres. ]!s fondent avant le lelsprah , et donnent un émail brun ou vert-noirâtre. Le maximum de proportion des grains pyroxéniques est de o,^Sd?ins les laves lithoïdes , et ces laves fondent en noir, on ne les trouve que poiu" 0,01 dans celles qui fondent en verre blanc Les grains noirs opaques appartiennent , soit u.\xjer titane, qui ne renferme que o.o5 de titane, soit an titane mcnakanite qui renferme parties égales de titane et de fer , soit au Jer oligiste. Les grains de Jer titane ont im éclat métallique vif, une cassure. concboide parlait e , ils sont attirables à l'aimant. 1 e maximum de proportion dans les laves lithoides qui fondent en, noir est 0,1 5. l.es grains de titane menalianile sont en proportion beaucoup plus faible; ils sont d'un noir persistant, très-difiiciles à fondre, et ne sont pas. enlevés par le baiTcau aimanté. Lntin les grains de fer oligiste se reconnaissent à la poussière rouge qu'ils donnent par la trituration; ils sont très - rares dans les laves. L'examen que M. Cordier a fait d'un grand nombre de laves lithoiVIes lui a appris qu'il n'y avait ; dans ces roches , que deux des substances. (8) précédentes qui y dominassent; savoir, le fdspatli et le pyroxène. Toutes les autres j sont toujours en proportion très - subordonnée 3 ainsi l'amphibole qui avait été admis sans examen dans la plupart des roches volcaniques s'y trouve au contraire très-rarement, et sa pré- sence s'y manifeste par les circonstances suivantes : On ne le voit guère que dans les laves à pâte felspathique , et il y est indiqué par des cristaux amphiboliques disséminés très-apparents. Ces considérations amènent l'auteur à déterminer la nature des ba-^ salfes , et ta rectifier l'erreur commise à cet égard par presque tous les naturalistes. 8i les basaltes étaient , comme on l'a cru , une roche d'apparence homogène, composée d'un mélange invisible, defelspath et d'amphibole, les grains de leur pâte présenteraient les caractères attribués à ceux de l'amphibole , et on y verrait quelquefois des cristaux d'amphibole dis- séminés. Mais on observe au contraire que ces grains oii'rent tous le» caractères attribués à ceux du pyroxène , et quand il y a des cristaux apparents dans le balsate ce sont toujours des pyroxènea. A ces obser- vations se joignent les résultats des analyses chimiques qui donnent à peu près la somme des principes terreux et métalliques qu'on doit attendre de la composition des espèces minérales qui entrent dans le basalte , et de la proportion de ces espèces entre elles. Enfin le passage qu'on remarque sur le mont Meisner en Hesse , entre le basalte de celte montagne et la roche , composée de crystaux très-distincts de felspath et de pyroxène, qui le recouvre dans plusieurs points, con- firme le résultat de M. Cordier, en faisant voir, pour ainsi dire, et d'une manière très-distincte, les parties constituantes du basalte. D'après les observations précédentes, M. Cordier croit pouvoir di- viser en deux sortes les roches volcaniques à pâte lithoïde. Il réunit, sous le nom de leucostine , les laves lithoides qui fondant en verre blanc , quelquefois piqueté de noir ou de vert , appartiennent au Jel- spath compacte. Elles renferment une petite quantité de fer titane , de pyroxène, d'amphibole, de mica d'amphigène (i); et sous celui de BASALTE, les laves lithoïdes qui donnent un émail noir ou un verre de couleur verte foncée. Elles appartiennent.au pyroxène compacte, et contiennent des petites quantités de felspath, de fer titane et quel- quefois de peridot , d'amphigène et de fer oligiste (2}. M. Cordier cherche ensuite à faire voir que les considérations mi- ( i) Ce sont les laves pétrosîliceusest cle Doloniieu , \c felspath compacte sonore de M. Hauy , le domile et la lat-e à base de hornslein de Karsten , le Uingstein de M, Werner. (2) Ce sont les /flpff5 yèrrM^ï/Te7/5#s de Dolomieu , les laves basaldaites uniforme^ de M. Hauy , le basalte tiappéen et la laye proprement dite de M. Werner, (9) néralogiques précédentes peuvent être très-utlIement employées pour dishn^uer les patrosilex , les trapps et les cornéennes qui apparliennent aux terrains primitifs, ou de transition , des roches qui leur ressemblent et qui font parties de terrains considérés comme d'origine volcanique par beaucoup de minéralogistes. i.o Les roches des terrains primitifs et do transition se lient presque toujours par leur moJe de slratifii-alion, et par les cristaux disséminés qu'elles renferment, avec les roches accompagnantes 3 tandis que les roches volcaniques liihoides n'ont ordinairement aucun rapport de stratification et de composition avec les terrains accompagnant. 2.° Dans les roches volcaniques on trouve des cristaux disséminés de uéridot , de pyrc/xène, damphigène, de fer titane , et on n'y voit jamais m dialiage , ni ialc, ni chiorite, ni fer oxidulé , ni fer sulfuré , ni quarz; l'inverse s'observe au contraire dans les roches non vol- caniques. 5.*^ Le troisième caractère distinctif, celui quia été l'objet principal des recherches (ie x\i. Cordier, se tire du tissu intime et de la compo- sition mécanique. Les roches d'origine volcanique, qui par leur apparence lithoïde peuvent se confojidre avec les roches primitives ou de transition ou d'origine aqueuse, examinées au microscope, présentent un tissu grossier composé de petits cristaux ou grains entrelacés, mêlés de vacuoles, et otÏTcnt tous les (caractères d'une masse résultant de la cristallisation confuse de minéraux de diverses espèces. Les pétrosilex , les Irapps et les cornéennes n'offrent rien de sem- - blable , ils montrent au microscope un tissu uniforme sans vacuoles, dont la poussière est composée de grains si lins qu'on ne dislingue au- cune diversité dansées élémens, et qu'on ne peut isoler aucun d'entre eux pour les examiner séparément. Cependant on voit assez ordinai- rement dans les trapps et dans les cornéennes des grains plus noirs qui, recueillis quoiqu'avec peine tant ilssont petits et rares, ont été reconnus par M. Cordier pour appartenir soit au ier oxidulé, soit au fer sulfuré, mméranx métalliques qui se présentent souvent disséminés en grains ou cristaux très-apparens dans ces roches. M. Cordier a cherché en vain le fer titane dans ces mêmes roches. Il résulte de ce qui vient d'être rap[)orté , i.o que les laves lithoïdes dont l'origine est contestée, sont extrêmement semblables par leur stucture et leur composition mécanique aux laves lilUoides modernes. 2.*^ Que ces roches diti'crent par ces mômes caract' res des roches primitives et secondaires auxquelles on a voulu les assimiler par la nature et par l'origine. M. Cordier a examiné d'après les mêmes principes les scories et les verres volcaniques. Lli' raison de Jani^ier, 2 1816. ( 10 ) Parmi les scories, les unes fondent en verre blanchâtre, les autres en verre noirâtre ou verdâlre. M. Cordier distingue trois sortes de scories, les scories grwneleuses , qui ne difïèrent pas sensiblement des laves lilhoides auxquelles elles sont ordinairement adhérentes 3 elles présentent les mêmes subdivi- sions qu'elles. Les scories pesantes. La pâte de celles-ci présente un aspect inter- médiaire entre la structure lithoide et Taspect vitreux, c'est-à-dire, qu'on y voit au microscope une substance vitreuse continue dans la- quelle sont disséminés des grains blancs , noirs ou verts , semblables à ceux des laves lithoides. Dans les scories rouges, la majeure partie des grains noirs appartient au fer oîigiste. L"s scories Légères font voir un tissu uniforme analogue à celui des verres volcaniques, leurs éclats minces sont toujours translucides, avec des couleurs difiércntes suivant la nature de la scorie dont ils provien- nent, fa pâte vitreuse de ces scories fait voir néaiunoins quelques grains de fer titane, de felspath, de pyroxène, d'aro[)higène et de périvlot. J_CR pâtes vitrez/ses ou verres volcaniques se divisent également en deux genres, suivant qu'elles donnent au chalumeau un verre blanc ou un verre d'un noir verdâtre. Chacun de ces genres présente des verres volcaniques parfaits, c'est-à-dire, qui ne Ibnt voir au microscope que quelques grains rares de fer titane. Les imparfaits qui ont en général un aspect demi-vii'reux, présentent une pâte vitreuse dans iaciuella sont disséminés des rudiments de cristaux microscopiques analogues à ceux des laves lilhoides. Ce sont des grains felspatluques dans les ob- sidiennes qui fondent en verre blanc, et des grains de pyroxène dans celles qui fondent en verre noir. On voit dans certains cas la transi- tion de cette obsidienne au basalte le plus dense. On retrouve dans les cendres volcaniques les mêmes éîémens que dans tous les produits volcaniques que nous venons de parcourir, c'est- à-dire, le pvroxène, le péridot, le felspath, le fer titane , civ., et très- rarement l'amphibole. Ces mêmes élémens se retrouvent encore dans les tuj s volcaniques y qu'on peut considérer comme des cendres consolidées par diverses infiltrations ou par le tassement. Enfin dans les vakes on retrouve encore les mêmes minéraux microscopiques disséminés dans une pâte due à la décomposition des roches volcaniques so- lides et reagrégées par des infiitrations cal; aires, mais beaucoup plus conimunénicnt siliceuses.. C'est toujours le pyroxène qui se montre en plus grande abondance dans les vakes qui fondent en émail noir, et jamais l'amphibole. M. Cordier tire des observalions nombreuses renfermées dans son Mémoire, et dont nous n'avons présenté qu'une partie , plusieurs con- séquences importantes pour la géologie, et entre autres les suivantes:. i.o Les rocbes volcaniques qui paraissent le plus homogènes, sont i o i o. composées en grande partie de cristaux microscopiqnesappartenant à un pelit nombre d'espèces connues, notamment au pyroxcue, au teispath, au péridot et au ier titane. 2.^ Celles qui ont l'aspect lilhoïde et celles qui ont l'aspect vitreux, celles qui n'ont encore éprouvé aucune altéralion, comme celles qui sont déjà entièrement désagrégées et très-altérées , offrent toujours la même composition mécanique. . , . 5.0 Ces roches sont les mêmes dans les produits volcaniques de tous les âges et de tous les pays. 4.0 Les analogies qu'on a cru apercevoir entre quelques-unes de ces roches, et les roches primordiales ou secondaires à base de pétrosilex, de trapps ou de cornéenne, ne sont pas fondées. 5° Les terrains volcaniques considérés sous le point de vue le plus générai, offrent une constitution toute particulière qu'on ne retrouve dans aucun terrain. A. B. Addition à VarticJe sur la distrihution de la chaleur dans les corps solides, inséré dans le Numéro du mois de juin dernier; par M. Poisson. On a déterminé, dans cet article, la propagation de la chaleur sui- Mateématiques, vaut la longueur d'une barre cylindrique indéfinie, échauffée dans une petite partie de son étendue; la même analyse s'applique au cas où l'on considère cette propagation suivant les trois dimensions d'un corps solide qu'on suppose aussi indéfiniment prolongé en tous sens. En effet, soient a:, y y z les trois coordonnées rectangulaires d'un point de ce corps, et u la température de ce point, au bout d'un temps quelconque t. L'équation qui détermine la valeur de u^ sera du / d'' u d^ u d"- u \ dt \ d x'- dy^ d z / a^ étant un coefficient positif et constant, dépendant de la nature du corps. Elle a pour intégrale complète u = —^f I fe~ jÇv -\- 2aoL\/f,y -\- ^aCy/f, z-\- 2ay \/t\dcLdC dy, en faisant, pour abréger, ct^ 4- C^ + y^ = J'^, et les inté4) ont fait nsage , nous en ferons seulement connaître les résultats, en les comparant à ceux de Mayer, dont ils sont une confirmation frap- pante. Ces re'sultals sont déduits de 62 équations de condition calculées séparément par MM. Bouvard et Nicollet, et résultantes d'autant d'ob- servaùons de la tactie ManiJiiis ^ faites par M. Bouvard. En appelant «T l'arc de l'éclipliqne compris entre les nœuds de l'équatenr et de l'orbite lunaire, et vu du centre du Satellile, 9 l'inclinaison de l'équateur lu- naire sur l'écliptique, a la loni^ilude de la tache Manîlius comptée sur l'équateur lunaire, et Q sa latitude rapportée au même équateur , on a, suivant MM. Bouvard et Nicollet. J^ = + 2« 8' 40", e = lo 27' 40", CL := 140 21' 22", ^ = 80 49' 24", et Mayer avait trouvé , par vingt-sept observations de la même tache , cT = _ 50 45' , Q = lo 29' , et = 140 55' j C = g^ 2'. Suivant la théorie, l'angle «T devrait être égal à zéro ; mais si l'on fait attention à la petitesse de l'inclinaison 0, qui rend la détermination de cet angle extrêmement difficile, et si l'on observe qu'un degré à la surface de la lune , vu de son centre, ne répond qu'à i5", vues de la terre, on concevra que ces valeurs de deux ou trois degrés, en plus ou en moins, sont dans les limites des erreurs que comporte ce genre d'observations. P. JSlote sur les pédoncules des yeux dans quelques crustacés ; par le Dr. W. E. Leach. Zoologie. Ies pédoncules des yeux dans les Fortunes et genres voisins sont composés de deux parties. Société pliilomat. Dans le genre podopbthalme (podophllialmus) de Lamnrck, cette Novembre i«i5. coniormation est plus apparente encore, parce que la première arti- culation est très -allongée, à l'effet de porter l'œil dans son orbite, lequel est situé sur l'angle antérieur du têt. ^yv%^>>vv^v»v^i^^wv^^ ( i5) KecJierches sur r Acide pnissique , par M. Gay-LussAC. C'est àMacquer que remontent les premières observations exactes sur ]a nature du bleu de Prusse. 11 vit que l'eau de potasse le réduisait à de l'oxyde de fer, en même temps qu'elle perdait sa causticité , et qu'elle acquérait la propriété de reproduire du bleu lorsqu'on la mêlait i à une dissolution de fer; il conclut de ses rechen lies que le bleu de Prusse résultait de l'union de l'oxyde de ter avec luie matière inflam- mable composée de charbon et d'alcali volatil. Guy ton et Bergman considérèrent ensuite le principe du bleu de Prusse qui s'unissait aux alcalis, comme un acide auquel Guyton donna le nom de prussique. Schéele, en 1782, obtint cet acide uni seulement à l'eau : il le soumit à un grand nombre d'expériences, et conclut enfin qu'il était formé d'ammoniaque et de charbon. M. Berlholiet considéra la potasse qui a bouilli sur un excès de bleu de Prusse, comme un sel double formé d'alcali, d'oxyde de 1er et d'acide prussique. Il étudia l'action du chlore sur ce dernier, et fut conduit à le regarder comme un composé de carbone, d'hydro2;ène et d'azote. M. Berlholiet pensa que^ dans la cab ination du charbou ani ' * ' *' 1 • •- ... car e l'acide prussiqu Curaudau appela l'acide prussique ordinaire prussire, et le ret^ardà comme formant l'acide prussique des prussiates, lorsqu'il s'unissait à l'oxygène. Curaudau prétendit que , dans la caicination d'une matière animale avec !a potasse, il se produisait de l'azote carboné de potasse, lequel, en se dissolvant dans l'eau, donnait naissance à de l'acide carbonique et à du prussire, M. Porrett a publié dans ces derniers temps deux Mémoires sur l'acide prussique ; il considère les prussiates doubles comme étant formés d'un acide dont les élémens sont le carbone, l'azote, l'hydro- gène et un oxyde métallique, par la raison que le prussiate double de potasse et de fer, soumis à la pile voltaïque , donne de la potasse ati pôle négatif, et de l'oxyde de fer et de l'acide prussique au pôle positif. M. Gay-Lussac cite les travaux de M. Proust comme avant beau- coup éclairé l'histoire de l'acide prussique. Les nouvelles recherches dont nous allons présenter un extrait sont divisées en quatre parties; dans la première, l'autein- fait connaître la nature de l'acide prussique; dans la seconde, il décrit un nouveau gaz; dans la troisicme, il examine l'acide prussique oxigéné; et enfin,, dans la quatrième, il traite de quelques prussiates. 1816. Chimie, Institut. 8 septembre 181 5. ( .6 ) Article T*i'. De V Acide prussiqiie. M. Gnv-Liîssac le prépare de la manière suivante. Il met du prus- sinte de mercure en excès avec de l'acide hydrochlorique concentré dans une cornue tubulée. Au bec de la cornue, il adapte un tube de six décimètres, dont un tiers est rempli de iragmens de marbre blanc, et !cs deux autres tiers de clilorure de calcium. Cetie extrémité du tube communique avec un petit flacon vide, qui est plonji^é dans un mélange IVigorilique. — Parla chaleur, l'acide prussique se dégage j l'acide hydrochlorique qui pourj-ait y être mêlé est absorbé par le «larbre , et l'humidité l'est par le chlorure : presque toujours il est nécessaire de chauffer légèrement le tube, afin de faire arriver l'acide prussique jusques dans le petit flacon. L'acide prussique est un liquide incolore, très-odorant, d'une saveur fraîche, puis brûlante 3 sa densité à 7" est de o.yoôS. il bout à 26^,5 et se congèle environ à i5° — o. Lorsqu'on en met une goutte au bout d'un tube de verre, la portion qui ne s'évapore pas est tellement refroidie par celle qui se dissipe, qu'elle se congèle. Il rougit le papier de tournesol. La densité de l'air étant i , celle de la vapeur prussique a été trouvée, par l'expérience, de 0,9476, et par le calcul, de 0,9071. La détonation par l'électricité d'un mélange de 200 mesures de gaz; oxygène et de loo de vapeur prussique, donne le résultai suivant : condensation — 76 ! acide carb. — 1 00 azole 5o oxygène — - 76 (i), il disparaît iS d'oxygène qui brûlent 5o d'hydrogène. En admettant qu'un volume de gaz acide carbonique est formé de i volume de va-r peur de carbone et de i volume de gaz oxygène, il en résulte que facide prussique contient i volume de carbone, \ volume de gaz azote et ~ volume d'hydrogène condensés en un seul. La condensation ob- servée, dans l'analyse, au lieu d'être 76 devrait être 120, puisqu'il y a 100 d'oxygène employés k former l'at ide carbonique, et 25 à brûler l'hydrogène; mais comme il y a 5o de gaz azote qui devienrient libres, la condensation n'est que 75. Cette analyse' est confirmée par les deux faits suivans ; première- ment, lorsqu'on fait passer la vapeur prussicjue sur du hl de fer chanflé au rouiie dans un tube de porcelaine, on obtient i.° un mélange ga- zeux formé (le volumes égaux de gaz azote et de gaz hydrogène, 2.0 du cc la portion de cet acide qui se combine au potassium est de l'acide prussique déshydrogéné; 2.«> l'acide prussique se comporte avec le potassium comme les acides hydrochlorique et hydriodique qui sont réduits, par le métal, à la moitié de leur volume de gaz hydro- gène, et à leur radical qui s'unit au métal j 5.«> l'acide prussique déshy- drogéné peut donc être comparé à l'iode, au chlore, et doit être regardé comme le radical prussique; 4.° l'acide prussique étant formé de 1 vo- lume de Carbon, de \ de gaz azote et de 7 de gaz hydrogène, le radical est formé de i volume de carbone et de ^ de gaz azote. M. Gay-Lussac appelle le radical prussique cyanogène, et l'acide or- dinaire, acide hydrocyanique. Il appelle cyanures les combinaisons du cvanogène avec les métaux , ou les oxydes, et hydrocyanates les com- binaisons de l'acide hydrocyanique avec les bases salifiables. Le cyanogène, comme le soufre, ne neutralise pas le potassium 3 c'est pour cette raison que le cyanure de ce métal rend l'eau alcaline en s'y dissolvant. Une chaleur élevée décompose en partie l'acide hydrocyanique ; il en résulte du charbon, de l'azote, de l'hydrogène et du cyanogène. Le cuivre et l'arsenic n'ont pas d'action sur cet acide. lÂvraison de février, 3 1^16. ( ^8 ) Action des oxydes sur V acide kydrocy unique, La barite cbautîée au rotige devient incandescente par le contact de la vapeur hydrocyarsique ; il en résulte du gaz hydrogène pur, et la ba- rite s'unit QiW cyanogène sans perdre d'oxygène. Le cyanure de barite se dissout dans l'eau sans la décomposer. L'hydrate de potasse forme, avec l'acide hydrocyanique, du cyanure de potasse. La quantité de gaz hydrogène dégagée est plus grande que celle contenue dans l'acide, parla raison que l'eau de l'hydrate est dé- composée par du cyanogène. Le carbonate desoude sec est décomposé par l'acide hydrocyanique, il se Ibrme du cyanure de soude. A une température rouge, l'oxyde de cuivre convertit l'acide hydro- cyanique en eau et en gaz acide carbonique et azote; n)ais à la tempé- rature ordinaire, il îe convertit en cyanogène et en eau. Le peroxyde de manganèse absorbe complètement la vapeur hydro- cyanique, il en résulte de l'eau, mais il ne se produit point de cyanogène. Le peroxyde de mercure l'absorbe à froid , il se forme de l'eau et du cyanure de'mercure. On peut employer le peroxyde de niercure pour séparer la vapeur hydrocyanique de la plupart des gR2 auxquels elle pourrait être mélangée. Article II. Du Cyanogène. Préparation. Le prussiate de mercure ordinaire, que l'on prépare en faisant bouillir le peroxyde de mercure sur le bleu de Prusse délayé dans l'eau, est un composé de cyanogène et de mercure; par consé- quent il doit être appelé cyanure de mercure. Lorqu'on distille ce composé, qui a été préalablement desséché, dans une petite cornue à une température insuffisante pour Ibndre le verre, une partie du cyanure se réduit en cyanogène et eu mercure, une autre partie se volatilise sans décomposition : si la chaleur était trop élevée vers la fin de la distillation, le cyanogène contiendrait du gaz azote : il reste toujours un charbon azoté très-léger. On recueille le cyanogène sur la cuve à mercure. Propriétés du cyanogène. Le cyanogène est- un fluide élastique per- manent. . ,., 1 • f ]1 a une odeur vive et pénétrante qui lui est particulière. Sa densité est de 1,8064. , M . Il supporte une température tres-elevee sans se décomposer. L'eau, à la température de 20» en dissout 4^5 fois son volume, l'alcool 23 fois son volume. L'éther sulfurique et l'huile de térébenthine en dissolvent au moins autant que l'eau. Le cyanogène est acide, car il rougit la teinture du tournesol, et à une chaleur obscure, il décompose les carbonates. (19) _ , . . ' Il forme avec le gaz hydrosulfarique un composé jaune qui cristallise en aiguilles (rès-fines entrelacées qui sont solubles dans l'eau. Il précipile du soufre, de l'hjdrosulfate de barite sulfuré. Le phosphore, le soufre, le gaz hydrogène, i'iode n ont aucune action sur le cyanogène. Lorsqu'on fait passer du cyanogène dans un tube de porcelaine, chauffé au rouge-blanc, qui contient du fer et du platine, le cyano- gène se décompose en partie en gaz azote , et en charbon qui se dépose seulement à la surface du fer. Le potassium n'a, à la température ordinaire, qu'une faible action sur le cyanogène 3 mais à chaud, il y a incandescence et formation de cyanure de potassium. Jl est remarquable que le potassium employé absorbe un volume de gaz égal au volume d'hydrogène qu'il aurait dégagé s'il avait été mêlé avec l'eau. Le cyanure de polassium est jaunâtre, il se dissout dans l'eau sans' effervescence, et passe à l'état d'hydrocyanaie de potasse. I volume de cyanogène électrisé dans un eudiomètre avec 2,5 vo- lumes de gaz oxygène, détone en produisant une flamme bleuâtre. Le résidu est formé de 2 volumes de gaz acide carbonique, i volume de' gaz azote, cl 7 volume de gaz oxygène. D'oi!i il suit qu'un volume de cyanogène est formé de 2 volumes de carbone et de i volume de gaz azote. II faut remarquer qu'un volume de cyanogène, en se combinant à 1 volume de gaz hydrogène, produit 2 volumes de gaz hydrocyanique._ Le cyanog' ne se comporte donc comme le chlore et l'iode. Ce ré- sultat est encore démontré par l'action diï potassium sUr le cyanogène, et sur l'acide hydrocyanique; en effet, une quantité de potassium qui dégage i volume de gaz hydrogène avec l'eau , absorbe i volume de cyanogène pur, et dégage de 2 volumes de gaz hydrocyanique i vo- lume de gaz hydrogène. l?reui>e de l'analyse du cyanogène. Si l'on met dans un tube de verre, fermé par un bout, i." du cyanure de mercure sec, 2.0 du peroxyde de cuivre, 5.° du cuivre en grosse limaille; qu'ensuite on fasse passer la vapeur du cyanure de mercure sur les deux dernières matières portées au rouge, on obtient 35,6 de gaz azote, et 66,4 "Se gaz acide carbonique. Dans cette ex- périence il ne se manifeste aucune trace d'eau, nouvelle preuve de l'absence de l'hydrogène dans le cyanure de mercure. Action du cyanogène sur les alcalis. Lorsqu'on met une solution de potasse peu concentrée en contact avec du gaz cyanogène, celui-ci est absorbé j si l'alcali est en excès, la liqueur se colore légèrement, dans le cas contraire, la liqueur devient brune. Cette solution est un véritable cyanure de potasse 3 elle 1816. ( 30 ) ne contient ni acide carbonique, ni ammoniaque, comme cela aurait lieu si l'eau avait été décomposée. Mais si l'on y ajoute un acide, cette décomposition s'opère, il y a eHervescence occasionnée par du gaz acide carbonique, et ibrmation d'acide hydrocyanique et d'ammoniaque. La soude , la barite, la strontiane forment des cyanures analogues au précédent. Ces combinaisons sont de véritables sels. L'on voit donc que le (Cyanogène se comporte à la manière des acides , avec les bases salifiables, et comme un corps simple avec l'hydrogène. Les cyanures différent des chlorures alcah'ns , en ce qu'ils ne sont pas décomposés par l'eau, tandis que les chlorures alcalins sont ré- duits par le contact de ce li(juide en chlorates et en hydrochlorates. Mais lorsqu'on verse un acide dansunesolution de cyanure, on obtient, ainsi que nous l'avons dit, i.° de l'acide carbonique qui correspond à l'acide chlori(pje, 2." de l'ammoniaque et de l'acide hydrocyanique qui correspondent à l'acide hydrochlorique. M. Gay-Lussac a trouvé que quand on faisait absorber un volume de cyanogène à une solution alcaline, et qu'ensuite on y ajoutait un acide, on obtenait un volume de gaz acide carbonique, un volume de vapeur hydrocyanique, un volume de gaz ammoniac. Un volume de cyanogène se combine à i,5 volume de gaz am- moniac. Celte combinaison colore l'eau eu orangé brun foncé, et ne donne pas de bleu avec les sels de fer. Action du cyanogène sur quelques oxydes métalliques ^ -proprement dits. Le cyanogène absorbé par de l'eau dans laquelle on a délayé de l'hydrate de deutoxyde de fer ne produit pas de bleu de Prusse ; on en obtient au contraire si l'eau est alcalisée. M. Gay-Lussac pense que l'oxyde de fer ne s'unit pas au cyanogène. Les peroxydes de manganèse et de mertiire, le deutoxyde de plomb sec absorbent peu à peu le cyanogène. L'absorption est plus rapide quand les oxydes sont humides. I.e peroxyde de mercure absorbe le cyanogène et forme un com- posé d'un blanc grisâtre, Action de V électricité sur l'acide hydrocyanique. Lorsqu'on électrise l'acide hydrocyani(flie liquide, il se dégage du gaz hydrogi'ne au pôle négatif, et il se rassemble au pôle posilif du cyanogène qui reste en dissolution dans l'acide non décomposé. Le. cyanogène est donc éiectronégatif relativement à l'hydrogène. Théorie de la calcination des matières organiques azotées avec la potasse. Lorsqu'on calcine des matières organiques azotées avec de la po tasse p il se produit du cyanure de potasse et nou du cyanure d' ( »• ) •potassium j et les preuves de cela sont, i.» qu'à une température l o 1 6. élevée l'aciiîe hjdro(^yanique est décomposé par la potasse en gaz hydrogène et en cyanogène qui reste uni à lakali, 2.0 que la lesswe du sang {\)^e comporte comme le cyanure de potasse; car^ lorsqu'on y verse un acide , il se forme de l'acide carbonique, de l'ammoniaque et de l'acide hydrocyanique : or, s'il se produisait du cyanure de po- tassium dans la calcination des matières azotées avec la potasse, la lessive du sang ne contiendrait que de l'hydrocyanate de potasse, lequel De se léduit point eu ammoniaque et en acide carbonique par l'action des acides. M. Gay-Lussac a observé que la lessive du sang, faite à froid, ne contient pas d'ammoniaque, tandis qu'il s'en produit, ainsi quede l'acide carbonique, lorsqu'on jette de l'eau sur le résidu de la calcination des matières azotées avec de la potasse, qui est encore chaud. C. Sur la loi de Newton , relative à la communication de la chaleur; par M. BiOT. Appelé par l'ordre des lectures à présenter aujourd'hui quelques Société Philomat. résultats à la Société, j'ai cru ne pouvoir l'intéresser davantage qu'en ^3 décembre i8i5. lui en oiiVant qui rappelleront à son souvenir un de ses membres les plus utiles et l'un de nos meilleurs amis, qu'un dévouement généreux a trop tôt enlevé aux sciences. Les considérations dont je vais avoir<". l'honneur de vous entretenir, ont toutes pour base le beau travail publié par Delaroche dans le Journal de Physique sur les propriétés du calorique raisonnant. On sait que Newton , considérant la température des corps comme l'ellet sensible de toute la chaleur qu'ils renferment, en tira celte con- séquence, que deux corps de température inégale, qui se touchent ou qui agissent l'iui sur l'autre à distance d'une manière quelconque doivent, dans chaque instant infiniment petit, se communiquer mu- tuellement des quantités de chaleur proportiounelles à la différence actuelle de leurs températures. L'expression de cette proportionnalité le conduisit à une formule logarithmique , qui se trouve en effet conforme à la plupart des ex[)ériences que les physiciens ont faites sur le réchaufi'enicnt et le refroidissement des corps dans l'air ou dans d'autres milieux indéfinis. Mais, pour toutes ces expériences, la diffé- rence de température des corps observés ne dépassait point l'étendue ( i) C'est le nom qu'on donne à la lessive des matières azotées qui ont été calcinées avec la potasse. ( 20 de l'échelle therraornétrique ordinaire. Delaroche entreprit de les con- tinuer au-dt>là de ces limites ; il trouva alors que la loi établie par Newton c'avait plus lieu, et que la communication des inlluences calorifiques s'opérait suivant une proportion plus rapide que la simple proportionnalité. Le but de la note que je vais lire est de tirer des ex- périences mêmes de Delaroche une nouvelle confirmation de ce résultat. Les procédés par lesquels il y était parvenu reposent tous sur le principe suivant : concevons qu'une source constante de chaleur agisse à distance sur un corps B suspendu dans l'air : ce corps s'échauttera peu à peu par l'absorption du calorique qu'il reçoit de la source ; mais en même temps, devenant plus chaud que l'air qui l'environne, il ten- dra à s'v refroidir comme tout autre corps, de façon que son état absolu, a chaque instant, dépendra de ces dcnxeifets balancés. D'après cela on voit que la température du corps s'élèvera tant qu'il recevra plus qu'il ne donne, mais elle deviendra stationnaire quand ces échanges seront é^mux. Or, ea supposant ce maxinrani assez peu élevé pour qu'on puisse encore y appliquer la loi logarithmique, qui suffit dans, l'étendue de l'échelle thermoraétrique, la quantité C de calorique per- due par le corps B en un instant infiniment petit, sera proportion- nelle à l'excès / de sa température sur celle de i'air environnant , et si la même loi logarithmique peut aussi être appliquée à la source mal- gré l'élévation de sa température, ce que nous voulons éprouver, la quantité C devra être aussi proportionnelle à l'excès T de cette tem- pérature sur celle du corps lî.Donc quel que soit le degré de chaleur de la •"ïeurce, pourvu que son mode d'action sur i/, et le mode d'action de B sur l'air soient toujours les mêmes, les différences t et T devront avoir entre elles un rapport constant. Nous avons employé la supposition d'une source constante parce que le raisonnement en devenait plus simple, mais cette constance n'est nullement nécessaire 3 car imaginez que rinlluence calorifique émane ainsi d'un corps échauffé suspendu daiis l'air libre : la tempéra- ture de ce corps baissera graduellement pendant qu'il échauffera de loin le thermomètre B , mais celle marche inverse amènera de même une époque où le thermomètre B cessera de monter pour re- descendre ensuite, et à cette époque les quantités de chaleur qui lui arriveront de la source seront encore exactement égales à celle qu'il émet dans l'air environnant. Supposez- donc qu'à cet instant fixe on observe la température de l'air, celle du thermomètre B , et celle du corps chaud qui agit sur lui : les différences de ces températures don- neront t et T, exactement comme si l'on se fût servi d'une source constante. Seulement il faudra faire rapidement l'observation à l'épo- que fixe du maximum, car cet état ne durera qu'un inslant; au heu qu'il subsistera toujours si l'on employait une source constante de chaleur. C'était en ellet ainsi que Delaroche opérait. C =«5 ) D'abord , dans toutes les températures inn5vleurcs h 200», il employait 1 <3 1 6, comme sour(?e de chaleur un petit creuset de ter, rempli de mercure échaufî'é à des degrés divers , et dont la température était toujours in- diquée par un thermomètre qui y plongeait constamment. Il plaçait ordinairement ce creuset à l'un des foyers de l'appareil à miroir con- jugués, et il en recevait l'émanation calorifique sur un thermomètre à boule noircie placée à l'autre foyer. Mais voulant s'assurer que la ré- flexion ne faisait que rendre les résultats plus sensibles sans changer leur nature , il répéta aussi l'expérience en faisant influencer directe- tement le thermomètre par le corps chaud , sans l'intermédiaire des miroirs. Ces diverses manières d'opérer lui indiquèrent également une communication de calorique plus rapide que la loi de proportionna- lité supposée par Newton. Delaroche avait rendu ce fait sensible aux yeux par la construction graphique des résultats qu'il avait observés. A travers les irrégularités inévitables qu'ils présentent, la tendance à l'accroissement ne peut se méconnaître. Mais pour rendre la chose plus sensible, j'ai cherché si l'on ne pourrait pas lier les nombres observés par quelque loi simple qui indiquât nettement leur dépendance mutuelle; et, considérant qu'ils devaient diliérer très-peu de la simple proportionnalité quand la difiérence T des températures du thermomètre et du corps est peu considérable, j'ai trouvé qu'on y satisfaisait très-bien par deux termes, un proportionnel à la première puissance de 7' et l'autre k son cube. De cette manière , si l'on nomme / l'excès de la tempéra- ture du thermomètre sur celle de l'air environnant à l'époque du maximum, on a dans toutes les expérienees de Delaroche, t^a T + bT^ a et Z) étant des coefficiens constants pour le même système de corps et qui dépendent de leur mode d'action mutuel. Jai d'abord déterminé les coeffic eus a et b de manière à représenter deux des observations d'une même série qui avait été faite avec les miroirs, et j'ai trouvé que toutes les autres observations de cette série étaient également reproduites par la formule, avec des erreurs irré- gulièrement positives et négatives , mais dont la plus forte n'excédait pas o°4« .l'^i ensuite transporté les coeffi; iens à une autre série en observant que, le mode de transmission seul ayant été dilTérent les résultats devaient différer dans une proportion constante , de sorte qu'une seule observation de la nouvelle série devait suffire pour y plier la formule. Aussi après cette détermination toute la série s'est trouvée représentée complètement 3 et il en a été encore de même de la série qui avait été faite sans miroirs, lorsqu'on a eu déterminé son facteur. Dans tous les cas les calculs ont à peine diflcré de ceux de l'observation. C 24) De là je conclus la réalité delà proposition énoncée par Delaroche, savoir que lorsqu'un corps chaud A agit sur un autre corps B à dis- tance et à travers l'air, la quantité de calorique rayonnant que celui-ci reçoit à ciiaque instant infiniment petit, n'est pas simplement pro- portionnelle à l'excès de la température de A sur la sienne , mais croit suivant une loi plus rapide, qui, dans les expériences citées, est exprimée par les deux premières puissances impaires de la température. Secondement, puisque l'action du même corps chaud, transmise par des miroirs, ou par rayonnement direct, a produit des résultats exactemt ' rature ei comme h , . , . . de chaleur, et que la quantité qu'ds en rétléihissent entre ces limites est exactement proportionnelle au nombre de ceux qui tombent sur leur surface. Delaroche a fait encore d'autres expériences qui vont à de plus liantes températures, en employant pour source de chaleur un petit lingot de cuivre à peu près sphérique dont il déterminait la tem- pérature par immersion au moment oii le thermomètre focal deve- nait stationnaire. J'ai calculé une de ces séries qui a été faite avec l'appareil à deux miroirs, et elle s'est pliée à la même loi que les précédentes, sauf la valeur différente des coefficiens d et Z> qui en effet doit varier a^c les diverses substances. J'ai encore calculé par igée glace. A travers les petites irrégularités que ces séries présentent, et qui viennent sans doute en grande partie de la difficulté d'évaluer les températures, on retrouve toujours la même accélération. Seulement les diverses séries faites avec le lingot n'ont pas présenté avec tant d'exactitude le rapport constant des coefficiens a et b, qui s'est si bien soutenu pour les trois séries faites avec le creuset de fer rempli de mercure 5 soit qu'en effet Delaroche ait opéré dans les différens cas avec des lingots de grosseur inégale, ou que l'état du lingot qu'il em- ployait eût été modihé dans les opérations précédentes par l'oxidation. Cette incertitude nous ôte la possibilité de décider si le pouvoir ré- flecteur des miroirs reste constant à ces hautes températures comme il l'est jusqu'à 2000. Mais ce que j'ai dit plus haut suffit pour montrer comment on pourra décider ce point important au moyen d'expériences pareilles, i'aitiîs comparativement avec et sans réflecteur, en employant toujours le môme corps chaud, dont la température sera exactement déterminée. B. »%%'»%W%WV\^%V> C 25 ) = -r. , . 7 1 ' ' r ^ 7 1 8 1 6. JLxpenences sur /es anneaux colores qui se jormcnt par la réflexion des rayons lumineux à la seconde surjace des pla- ques épaisses ; par M. PouiLLET. Le phénomène des anneaux colorés est un des plus importans de Physique. l'optiqae , à rause du grand nombre d'aulres phénomèpes qui s'y rapportent. Newton en a assigné les lois par rapport à l'ordre des Institut, couleurs, aux diamètres des divers anneaux et aux épaisseurs qui Décembre i8iS. la produisent ; et c'est sur ces lois qu'il a tonde la théorie connue des accès de faiiie transmission et de facile réflexion qu'il regarde comme inliérens aux rayons lumineux. On doit à M. Biot d'avoir présenté cetle théorie dans tout son jour, d'en avoir étendu les appli- cations, et de l'avoir réduite en formules analytiques dans lescjueîles il a fait entrer faction et l'épaisseur du milieu ainsi que l'inclinaison 'est toujours après avoir pl-cé l'écran de cette manière, et fait en sorte que la lumière réfléchie régulièrement ne vienne pas se con- fondre avec les anneaux, que M. l-'ouulet les a observés et qu'il en a mesuré les dimensions. Dans ces phénomènes, les modifications que la lumière éprouve, n'ont lieu qu'à la première et à la seconde surface du verre 3 ( 27 ) ^^ M. Pouillet en a donc conclu que, si l'on supprimait la matière loi 6. comprise entre l-es deux surfaî^es, et qu'on la remplaçât par de l'air; de l'eau, ou quelques autres substances, il devrait enr ore se produire des phénomènes analoii;ues ; conjectures qu'il a vérifiées en mettant devant un miroir métallique une lame minre de mica qui remplaçait la première surface du verre, et sur laquelle il a fait tomber la lu- mière. 71 a vu se former en effet, dans celte circonstance, des anneaux semblables à ceux qu'avaient présentés les autres expérience? ; il en a mesuré les diamètres, et observé leurs variations produites en rap- prochant ou en éloignant la lame du miroir; il a, en même temps, calculé ces ch'amètres d'après les formules de M. Biot, et en ayant égard à la nature du milieu que la lumière traverse : les nombres calculés et observés qu'il a rapportés dans son Mémoire , nous ont pré- senté le même accord que nous avons remarqué dans les expériences précédentes. I,e duc de Chaulnes avait déjà observé la formation de ces anneaux, mais la description qu'il en a donnée était inexacte, et, faute d'avoir mesuré leurs diamètres, il les a présenté comme une ex- ception à la théorie de Newton, tandis qu'ils en sont au contraire une importante confirmation. Enfin, M. Pouillet a reconnu qu'il n'est pas nécessaire que le rayon lumineux traverse la matière même de la lame qu'on place devant le miroir métallique. Si l'on y pratique un trou au travers duquel on fait passer la lumière, la portion qui est réfléchie irrégulièrement par le miroir, et qui vient repasser une seconde fois par le trou, produit encore des anneaux colorés comme dans les cas précédens; ce qui montre que l'action inconnue qui émane des bords de l'ouverure faite à la lame, s'exerce à distance sensible sur la lumière. La forme de cette ouverture peut être telle qu'on voudra, on peut même la remplacer par le simple bord d'une lame opaque : il se forme toujours des an- neaux dont les diamètres suivent la loi ordinaire des racines carrées des nombres impairs, et qui varient en grandeur absolue, avec les distances de la lame au miroir réflecteur. Seulement il faut observer que, quand les anneaux sont produits par l'action du bord d'une lame opaque, ils sont encore parfaitement circulaires, mais leur intensité est tris-faible dans une portion de leur circonférence ; circonstance qui tient à ce qu'une partie des anneaux réfléchis par le miroir est interceptée par la lame. On pourrait peut-être penser que ces anneaux, d'une intensité inégale, se confondent avec les bandes lumineuses de la diffraction; mais Fauteur ne se prononce pas dans ce Mémoire sur lidentité ou sur la différence de ces deux phénomènes, et c'est une question qu'il se propose de décider par de nouvelles expériences. Zoologie. ( ^n Mùnoire sur Tordre des Mollusques Ptérodibranches ; par M. H. DE Blainville. (Extrait.) D\NS son premier Vîe'moire sur les animaux mollusques, M. de Blainville a traité de leur classifi.atiori , exposé les pritu ipes géné- SociéiA philomat. raux de celle qu'il propose, et le point de leur organisation sur lequel jg novembre i8i5. son système est établi. On a vu que c'est sur la disposition générale des oroanes de la respiration, et par suite sur le corps protecteur qui les recouvre plus ou moins complètement. Keprenaut maintenant et successivement chacune des subdivisions qu'il a proposées, M. de Blain- ville tniite dans ce Mémoire de l'ordre (pi'il a désigné sous le nom de Pteroâibranchcs, et qui correspond à peu près à celui des Pterôpodes de MM. Cuvier et de Lamark. S'appuyant sur une connaissance plus complète et plus exacte du Clio, le type de cet ordre, (|ui a la tête couroiméc de longs tentacules, presque disposés comme dans les Brachiata de Poli, les Ccphalo- rodes de M. Cuvier, quoique de structure et d'usages fort ^ditlérens j sur ce qu'il s'en faut de beaucoup que les mollusques qu'on a dé- signés sous ce dernier nom se servent de leurs tentacules en place de pieds, c'est-à-dire, pour la locomotion, comme on pourrait le conclure de son étvmologie; et enfin, sur ce que prenant, en première consi- dération, les organes de la respiration pour rétablissement de ses or- dres il a dû leur imposer des dénominations qui rappelassent leur disposition; M. de Blainville a cru devoir proposer le nom de Ptéro- dibranches pour cet ordre. Après avoir exposé ses caractères, qui sont ceux qu'il a donnés dans son premier Mémoire, il traite succe:=sivemeut des ditîérens genres qu'on y a introduits. Il commence par l'aire connaître le genre Clio plus complètement qu'on avoit peut-être lait jusqu'ici; il montre dans une description détaillée q;ie la tête de cet animal, grosse, distincte, portée par une sorte de rélrécisscment ou de col, est pourvue de deux grands yeux presque sUj^érieurs, couronnée de six grands tentacules coniques, ' alon^'és, rélractiles ;, en faisceau de trois de chaque côté, outre deux auircs plus petits et extérieurs, et disposés autour de la bouche, tout- à-fait terminale, presque comme dans les C iphalnpodes proprement dits* il lait voir que les dificrences principrdes pour le corps, con- sistent en ce que le manteau est entièren)cnt a lièrent à la masse des vis- cères, ce qui a pour ainsi d.re forcé les branchies de sortir hors du Schc , et l'arriver sur les parties latérales du cou ; il voit dans les deux appen- dices vrrîicaux réunis à un ti'oisième postérieur qui sont au-de.ssous de celle partie, l'analoguede l'entonnoir du Calmar c[m serait fendu, et p.-ut- être mieux celui de l'orgaue qu'où nomme pied dans les gusiropodeSy C 29 ) ^ ^ r~7 pour aller au devant de Tobjectlon qu'on pourrait lui faire , que l'animal 1 o 1 o. qu'il regarde comme le vérilable CIio peut être différent de celui décrit pîir les derniers observateurs, il démontre dans une 'Histoire critique de tout ce qu'on a dit de cet animal, qu'il était peut-être mieux connu de quelques auteurs anciens, et sur-lout de Pallas, que des plus rétens, et qu'il ne peut y avoir aucun doute sur l'idcnîité de l'esp ce qu'il a observée avec le Clio boréalis, et par conséquent sur les (;aracti.rcs qu'il assigne à ce genre. Cela posé, M. de Blain ville m(\sure pour ainsi dire n ce type chaque genre tju on a cru devoir confondre avec lui sous le nom génércd de Ptéropodes. Le genre cjui s'en rapproche le plus, est celui dont nous devons la découverte à MM. Pérou et l.esueur, et l'établissement à M. Cuvier, sous le nom de Pneumoderne. M. de Blainville, guidé par l'analogie seule, pensait que dans cet animal les branchies doivent êlrô sur les appendices locomoteurs comme dans les Clios , et non à la partie postérieure du corps, comme MM. Cuvier et Pérou l'ont admis; pour le prouver, il se sert d'abord de l'analogie, en faisant voir que sous tous lesi autres rapports, il y a tant de ressemblance avec le CUo, qu'il doit eu être de môme pour les organes de la respiration. Il se sert ensuite de la différence, qui existerait dans la structure de l'organe que MM. Cuvier et Pérou regardent comme les branchies, le premier disant que ce sont des arbuscules tripirnésj et le second, que ce sont des lames bran- chiales. lùiHn , il croit pouvoir appuyer son opinion sur l'observation directe, M. Cuvier ayant bien voulu lui permettre d'examiner un mo- m.-nt l'individu qui a servi à ses observations, et M. de ilainville ayant vu sur les ailes du pneumoderne une disposition toul-à-fait sem- blable à ce qu'on trouve sur celle de CJlo; d'où il conclut que, si l'on admet que, dans ce genre, ce sont les branchies, on doit en dire autant du Pneumoderne , et que, (tans cette supposition , les appendices postérieurs de ce dernier animal c'evront être regardés comme des or- ganes de locomotion. M. de Blainville termine ce qu'il avait â dire sur ce genre, en faisant observer que M. Pérou a fait représenter l'animal à l'envers, c'est-à-dire, sens dessus dessous, et que c'est de cette fausse position donnée à l'animal qu'il a tiré le nom de Pneumo- derme capui'honé. Quoique le ^enreC/eodora , établi par M. Pérou, ne soit connu que par une très-courte description et une figure incomplète de . roivn ^ dans son Hisl. nat. de la Jamaïque, il pi rait cependant très-probable qu'il appartient réelk'ment à cet ordre, quoique la pirfie noslérieure tfu corps soit contenue dans une sorte d'étui gélatineux (jue M. de Blain- ville compare à lepée du Calmar qui serait plus extérieure et plus enganianle. Cela lui semble à peu près prouvé pour le genre Cymhutie dont on doit la découverte et l'établissement àM.U. Pérou et U\sueur' ( 3o ) ^ et que M. de Blainville a eu l'occasion d'observer, quoique incomplè- tement, dans la collection de ce dernier. Il pense que ces Messieurs ont aussi représenté cet animal sens dessus dessous. Quant au genre Hyale, M. de Blainville se servant encore de la méthode d'analogie ralionnelle, avait été porté h croire, d'après les descriptions qui existent de cet animal, qu'il pourrait bien ne pas même appartenir à la classe des Mollusques céphalès, et que plus probablement il devait être rapproché des l InguJesei autres genres de son ordre de Palllobranches. Mais l'examen détaillé qu'il a pu taire d'un de ces animaux, l'a conduit à d'autres idées qu'il se propose d'exposer dans un Mémoire particidier. M. de Blainville rapporte encore à cet ordre le genre Phylliroé , de MM. Pérou et L-esueur, genre extrêmement remarquable dont il donne une description détaillée , et dans laquelle il montre que les organes que ces célèbres voyageurs ont regardés comme les tentacules, sont ana- logues à ce qu'on regarde comme les branchies dans le Clio , etc. Quant aux autres genres que M. Pérou a cru devoir placer dans cet ordre, M. de Blainville en fait également une analyse critique, et fait voir, i.° Que le genre Callianire n'est très-probablement, comme M. de T.amark l'a fait observer le premier , qu'un genre fort éloigné des mol- lusques , et rapproché des Berces ^ 2." Que les genres Firole et Carlnaire dont nous devons aussi une connaissance plus exacte à MM. Pérou et l.esuenr, doivent former, comme M. de Lamark l'a aussi établi le premier, une famille ou un ordre distinct très-rapproché de certains gastropodes de M. Ciwier, dont ils ne diffèrent bien sensiblement que parce que l'appendice locomo- teur est comprimé verticalement en une sorte de na 5 C 34 ) _ blement plus grosse, les ongles dentelés intérieurement, le têt villeux, distinguent le nouveau genre Pisa, établi par le docteur Leach pour quelques espèces de Maja de LatrelUe, et dans lequel il comprend son genre Blastus précédemment établi. Enfin , le premier article des antennes externes dilaté: le thorax subtuberculé avec des appendices latéraux en forme de fer de lance derrière les yeux, caractérise le genre Hyas , formé encore de quelques espèces de Maja et d'Inachus de Fabricius. La troisième coupe primaire de l'ordre des Brachyures a pour ca- ractères d'avoir six articles à l'abdomen dans les deux sexes, et les cinq pieds antérieurs didactyles 3 sa première division, sixième de tout rordre, a les seconde, troisième, quatrième et cinquième paires de pattes semblables et grêles. Les espèces qui ont les yeux rétractiles forment le genre luachiis ; celles qui ont les yeux non rétractiles peuvent avoir le rostre ou la partie antérieure du têt bifide , comme dans le genre Macropodia ou Macropus de Latreillc, ou le rostre entier, comme le genre Lepiopodia , dont le type est le C. Sagittarius d'Herbst. Enfin la septième division a la cinquième paire de pieds très-petite et comme inutile, elle ne comprend que le genre Lkhodes de Latreille. La quatrième coupe primaire n'a plus que cinq articles à l'abdomen; du moins dans la femelle : car il parait que le mâle n'est pas connu j elle ne contient qu'un seul genre, dont le têt est pointu antérieure- ment : c'est le genre Pactolus, Enfin la cinquième et dernière coupe a encore un article de moins à l'abdomen, c'est-à-dire quatre dans chaque sexe, et les deux pieds antérieurs didactyles. Le genre Leucosùi a le thorax rond et rhom- boïdal; le docteur Leach fait observer que ce genre a besoin d'être étudié 5 et le genre ÎXŒy qui est le dernier de cet ordre, n'en ditière essentiellement que parce que le thorax est très-large transversalement et presque cylindrique. Jl est établi avec le C cylindhcus de Linné, Ordre IL Les Macroures. Cet ordre contient les familles des Pagiiriens, des PaUnuriens , des Astaclns et des Squlllaires de Latreille. Synopsis des genres, A. La queue pourvue de chaque côté d'appendices simples ; Division L Dix pieds , dont la paire antérieure plus grande, est didactyle. L'abdomen meubraneux, la queue à trois articulations distinguent le genre Pagurus. L'abdomen crustacé, la queue triarticulée , G. Birgus, genre nou- veau établi par le docteur Leach avec le Pagurus Latro de Fabr. B. La queue ayant de chaque côté des appeudices foliacés, formait une nageoire Habelliforme. C 35 ) ^ , ' ==== a. Les antennes intérieures avec de très-longs pédoncules. i o 1 6, Division II. Les antennes extérieures squamraiformes 3 les dix pieds semblables et simples. Le tarse des pieds postérieurs prolongé in férieu rement en une sorte de doigt et les yeux non marginaux, insérés près des antennes exté- rieures. G. ScyJlarus. Fab. Les tarses des pieds postérieurs simples; les yeux insérés dans les angles antérieurs du thorax G. Theniis , genre nouveau, formé d'une espèce de l'Jnde et du Scyllarus orienlalis de Latreille. Division III. Les antennes extérieures séîacées^ très-longues, les pieds comme dans la division précédente. Elle ne comprend que le genre Valimivus. Dald, Division IV. Les antennes de même forme 3 dix pieds, la paire antérieure didactyle; la cinquième fausse : le premier article de la branche interne du double pédipalpe externe élargi intérieurement , le têt subquarré. G. Porcellana. Le têt ovale, le premier article de la branche interne du double pédipalpe externe simple, G. Galalhœa, b. Antennes intérieures portées sur des pédoncules médiocres. Divison V. La lamelle extérieure de la queue simple; les antennes insérées dans la même ligne horizontale, les internes composés de deux soies, les extérieures simples; dix pieds. Les pieds antérieures didactyles et le pouce raccourci, G. Gehia, (Leach) Cancer astacus stellalus, Montagu. Trans. Lin. Soc. IX. Les quatre pieds antérieurs didactyles, la troisième paire monodac- lyle , G. CaUianassa, genre nouveau, formé avec le Cancer subterraiieus de Montagu. Les quatre pieds antérieurs didactyles, la troisième paire simple. Genre ^xius, établi par le docteur Leach sur une nouvelle espèce de crustacé de la mer Britannique. Division VI, La lamelle extérieure de la queue bipartite : les an- tennes insérées sur la même ligne horizontale, les intérieures de deux soies, le premier article du pédoncule des extérieures ayant une écaille en forme d'épine; dix pieds. La paire antérieure plus grande, didactyle. Les yeux subglobuleux n'étant pas plus gros que leur pédon- cule. G. Astacus. Les yeuxréniformes, beaucoup et subitement plusgros que les pédon- cules. G. Nephrops, établi par Leach , avec le C. Norw egicus de Linné. Division VII. i es antennes extérieures ayant une grande écaille élargie à la base; le dernier article de Fabdomen prolongé antérieu- rement et postérieurement; dix pieds. ^subdivision I. Les antennes extérieures insérées au-dessous des inté-» rieures composées de deux branches; la lamelle extérieure de Iq. queue divisée en deux. ( 36 ) Le dernier article des quatre pieds antërienrs fendu ; la troisième paire de pieds plus grande , inégale , adactyle. G. Aiya. Nouveau genre pour une nouvelle espèce. Subdivision IL Les antennes insérées presque dans une même ligne horizontale 3 les intérieures de deux branches. T^a lamelle extérieure de la queue entière. Les deux pieds antérieurs plus grands et monodactyles. G. Crangon. Subdivision III. Les antennes extérieures insérées sous les intérieures composées de deux branches. La lamelle extérieure de la queue entière. * La branche supérieure des antennes externes excavée intérieure- ment. Les ongles snbépineux. La paire antérieure des pieds adactyle; la dernière inégale didac- tyle. G. Pandalus. Genre nouveau établi pour une espèce inédite des mers Britanniques. pédilbi Genre également nouveau tormé avec des espèces Les quatre pieds antérieurs didactyles -, le dernier article des palpes pédilbrmes trois fois plus long que le pénultième. G. Alphœus.^ ** La branche supérieure -des antennes internes non excavée 3 les ongles lisses; les six pieds antérieurs didactyles. G. Penœus, Subdivision IV. Les antennes extérieures insérées au-dessous des intérieures, composées de trois branches; la lamelle extérieure de la queue entière; les quatre pieds antérieurs didactyles; la première paire la plus petite : Genre VaJœmon. Les quatre pieds antérieurs didactyles; la première paire la plus grande : G.Athauas, genre nouveau , formé d'une nouvelle espèce inédite. Division VIII. Les antennes extérieures insérées sous les intérieures, et pourvues d'une grande écaille à leur base: seize pieds. Les pieds bifides, le dernier article de la brajjche interne de la paire antérieure comprimé et d'un seul article. G. Mysis. C. La queue terminée par deux soies. Division IX. Douze pieds; les deux antennes bifides à Texf rémité. Le thorax pourvu antérieurement d'une pointe mobile; la première paire des pieds plus longue, et simple: les autres égales, plus éloignées^ ayant leur dernier article bifide. G. Nebalia. Genre nouveau établi pour une espèce de crustacés dont quelques auteurs ont fait un Cancer, d'autres un Mysis, et même un Monoculus. Quant au genre Squilla, le docteur Leach paraît ne pas trop savoir, 011 le placer. LÉGION II. Edriophthalmes. Le docteur Leach commence l'exposition des genres qu'il rang^ dans cette division, par l'observation générale que M. Latreille considère les ( 37 ) === animaux qui composent la première et la seconde section comme une l o i 6. famille des Macroures^ mais qu'avec les nouveaux genres que le docteur Leach fait connaître , il est indubitable qu'il serait d'une autre opinion. Section I. Le corps comprimé latéralement ; quatorze pieds : an- tennes? une de chaque côté insérées sur le front; la queue pourvue de styles. G. Phronyma. Section II. Le corps comprimé latéralement; quatorze pieds pourvus de hanches lamellitormes 3 quatre antennes insérées par paires; la queue avec des styles. Division /.Quatre antennes articulées, le dernier article formé d'un grand nombre de segmeus : les supérieures très-courtes. Les antennes antérieures plus courtes que les articles basilaires des inférieures. G. Talitrus. Les antennes supérieures pas plus longues que les deux articles basiîaires des inférieures. G. Orchesia, Genre nouveau établi avec une espèce du genre précédent. DU'ision IL Quatre antennes de quatre articles ; le dernier article formé de plusieurs articulations, les supérieures assez courtes. Les quatre pieds antérieurs monodaclyles; une serre petite, comprimée. G. Stylus (Leach.) Gam. Carinatus. (Fabr.) Dii'ision III. Antennes de quatre articulations 3 le dernier article formé de plusieurs; les supérieures plus longues; les quatre pieds anté* rieurs presque égaux , monodactyles, la serre comprimée. G. Dexa- jnine. (Leach,) Gam. Spiuosus. (Montag.) La paire de pieds antérieurs didactyle ; le pouce articulé, la seconde paire monodactyle. G. Leii^ cothoë. C'est encore un genre nouveau établi sur une espèce de Cancer, C. articulatus de Montagu. Dii'ision IV. Les antennes quadrî-articulées , le dernier article formé de plusieurs articulations; les supérieures plus longues. Subdii'ision I. Les quatre pieds antérieurs monodactyles; la secondé paire avec une pince fort large et comprimée ; le doigt de la seconde paire de pieds fléchi en dedans. G. Melita. Cane, palmatus. Montag. M. palmatus. (Leach ). Le doigt de la seconde paire de pieds fléchi vers le côté antérieur. G. Mvra. (Leachj. C. Gammarus grossimanus. Montag. Tr. Lin. Soc. ix. 97. t. 4* g» 5. Subdivision //. Les deux paires de pieds antérieurs monodactyles et semblables. Les antennes supérieures pourvues d'une petite soie à la ba<;e du quatrième article. G. Gammarus. Les antennes supérieures sim- - pies, les mains ovales. G. AmpUho'é. (Leach.; C. rubricatus. Montag. Lin. Soc. Trans. ix. 99. Division V. Antennes de quatre articles, les inférieures plus lon- gues, en forme de pieds ; les quatre pieds antérieurs monodacfyles. Subdivision L La seconde paire de pieds ayant une pince fort grande^ ( 38 ) les yeux proéminens, G. Fodocerus. (Leach). Pod. variegahis. Leach. Edin.Eiicycl. vu. 433. Les yeux non proéminens. G. Jassa. (Leach.) Jas. Pulcbella. Leach. Edin. Encycl. yii. 33. Subdivision II. La seconde paire de pieds ayant une pince petite. G. Corop/iium, {hâir.) Section III. Le corps dëprimé 3 quatre antennes; quatorze pieds. A. La queue non armée. Dii'isioii I. Toutes les articulations du corps pédigères. ^ubdli'isioîi I. Le corps linéaire. Tous les pieds très-forts, onguiculés, les troisième et quatrième paires appendiculé-es. G. Proto. (Leach.) Les troisième et quatrième paires fausses. G. Caprella. Subdivision II. Le corps large. G. Lavunda. (Leach.) Picnog. Ceti, (Fabr.) Division II. Tous les segmens du corps ne portant pas de pieds; les troisième et quatrième articles des antennes extérieures égaux ; le corps ovale. G. Idolea. Le troisième article des antennes extérieures plus long que le quatrième. G. Stenosoma. (Leach.) Onisc. linearis. (Penn.) B. La queue pourvue d'une ou deux lamelles de chaque côté. Division III. Les antennes insérées presque dans une même ligne horizontale ; les antennes intérieures un peu plus longues; les deux pieds antérieurs submonodactyles. G. Anihura. Division IV. Les antennes par paires , placées l'une sur l'autre. Subdivision I. La queue pourvue d'une seule lamelle de chaque côté , ayant un appendice courbe, com^ùmé. Q. Campe copœ a , l'appendice tle la queue droit et subcomprimé. G. Nœsa. Subdivision IL Deux lamelles de chaque côté de la queue. * Les antennes supérieures ayant un pédoncule très-ample ; les on- 1. Les Cermatides. Chaque segment du corps tétrapode. G. Cer- maîis (]llig' ) Scutigera, (Latr.) F. IL Les Scolopendrides. Chaque segment dipode', la paire depeds postérieure manifestement plus grande que les autres. Section L Vingt-un pieds de chaque côté. G. Scolopendra que le docteur Leach subdivise en trois sections d'après la forme des segmeus du corps, et le G. Cryptops, qui ne paraît guère différer des véritables Scolopendres que par l'absence des yeux. C 4o ) F. m. Les Geopnilides, Chaque segment du eorps n'ayant que deux pieds 5 les deux postérieurs n'étant pas manifestement plus grands que les autres. Cette famille nouvelle ne comprend que le genre Geophilus établi sur des espèces nouvellement observées, et quelques autres anciennement connues , comme le S. electrica. ( Gm. ) Classe III. Les Arachnides. M. Leach retire de cette classe, telle que M. Latreille l'admet , non seulement les Tetraceres et les Myriapodes, comme on vient de le voir, mais aussi ses Parasites et ses Thysanoures, qu'il regarde comme dp véritables insectes, et y ajoute au contraire le genre Nycterihia. Suh-class. I. Ceplwlostomates. L'os frontal réuni à la tête ; 8 ou 6 pieds. * Les hanches , les cuisses, les tibias et les tarses de formes diffé- rentes. O. T. Les Podosomates, Le corps de quatre articles et comme formé par la jonction des hanches; la bouche tubuleuse; quatre yeux portés sur auîant de tubercules , huit pieds. Lam. L Les Pycrwgojudes, Les mandibules nulles. G. Pycnogonum et Phoxichiliis. ( Latr. ). F. IL Les Nymphonides. Deux mandibules biarticulées didactyles. G. Ammoihea. ( Leach ) zool. Miscell. i. 54- t. i5. ne différant guère (kl genre Nymphon. ( Fabr. ) que parce que les palpes ont neuf articles au lieu de six, et par quelques autres caractères assez minutieux. O. II. Les Polymcrosomaies. Huit pieds; deux, quatre, six ou huit veux ; le corps formé d'une série de segmens ; l'abdomen non pédon- clulé; la bouche armée de mandibules didactyles et de mâchoires: huit pieds. Fam, L J^es Sironides. Les palpes snnples : les mandibules di- dactyles. G. Siro, (Latr.) Fam. IL Les Scorpionides. Les mandibules didactyles : les pieds semblables : palpes en forme de bras. Sous-Fam. L La queue nulle : 2 ou 4 yeux. G. Ohisiiim (JVi\^.) Chelifer ( Latr. ) et CheUfer ( Geoft". .) Sous-Fam. II La queue articulée, alongée, terminée par un ongle recourbé: 6 ou 8 yeux. G. Buthus (Latr.; et Scorpio (id.) Fam. ilL Les Tarenfidides : les mandibules monodactyles : les 2 pieds antérieurs très-grêles , les 6 postérieurs semblables : 8 yeux : les palpes en Ibrme de bras. Soiis-Fam. I. La queue filiforme. G. TeIiphro7n/s CLair.) Sous-Fam. 11^ La queue nulle. G. Tarentuhi (Fabr.) Ord. ITL Les Bimérosomaies. Le corps formé de 2 segmens : l'ab- domen péxlonculé : la bouche armée de mandibules et de mâchoires : 6 ou 8 yeux : 8 pieds. - C4i ) ■ Fam. I. Les Soîpugldes. 4 yeux : l'anus simple. G. Solpuga, (Fab.) 1816. Galeodes. (J.atr. ) Fam. IL L^es Phalangîdes. 2 yeux. L'anus simple. G. Phalangium, Fam. IIL Les Aranéldes. (Latr.) 6 ou 8 yeux : anus ayant des papilles- Pour plus de détails, le D' I.each renvoie aux ouvrages de M, LatreiÙe, ** Les hanches, les cuisses, les tibias et les tarses n'étaut pas distincts par une forme spéciale. Ord. IV^. I^es Monomerosomates. Le corps formé d'un segment uni- que : la bouche souvent rostriforme, quelquefois pourvue de mâchoires et de mandibules : 8 ou 6 pieds. Fam. I. Les Tromhldides. La bouche avec des mâchoires : les palpes portés à l'extrémité d'un appendice mobile. Sous -fam. L 2 yeux portés sur un pédoncule : le corps comme par- tagé en deux par une ligne transverse : la partie antérieure portant la bouche, les yeux et les 4 pieds antérieurs. G. Tromhidiiim^Fahw) et G. Ocypete {Leiich.) espèce de Tromb. n'ayant que 6 pieds. Soiis-Jam. IL Les yeux sessiles. Le corps n'olfrant pas de subdivi- sion. G. Erjthrœus. (Lat.) Fam. IL I^es Gammasides. La bouche munie de mâchoires : les palpes simples, avancés. G. Gammasus. (Lat.) Fam. III. LesAcarides. La bouche munie de mandibules. Les palpes simples, très-courts non avancés. G. O/vZ^Z/^ï (Latr.) , et Acariis. (Lin.) Fam. IF. Les Lxodides. La bouche avec un rostre : les yeux cachés et obscurs. Sous -fam. L Les palpes et lej rostre saillants. G. Argas. (Latr.) et Ixodes. (Latr.) Sous -fam. IL Les palpes et le rostre cachés. G. Lropoda. (Latr.) Fain. V. L^es Cheyletides. La bouche ayant un rostre : les yeux dis- tincts. Cette tribu, qui contient les G. Cheyletus, Smaris, Bdella et Sar- coptes de LatreiUe, a , suivant le \y Leach jbesoia d'être encore étudiée. Sect. IL Les pieds natatoires. l'am. L Les Eylaides. La bouche ayant des mandibules. G. Eylaïs ( Latr. ) -^ Fam. IL Ljes Hydrachnides. La bouche sans mandibules. G. Hy- drachna. (Mull.) et Limnochares. (Latr.) Sub-class. IL Noto stomates. Cette classe ne contient que le G. Nyeteribia de Latreille, mais que le D" Leach soupçonne devoir former deux genres distincts. ERRAT J. — Page 3i , ligue 26 , Archmides , lisez Arachnides. Pag. 02 , lig. 3 , Lombus , Usez ia/«6///5; hg. 5, Loiigunamus , [isez Lougimaiius : lig. 7, y, lisez , ; lig. 12 Corsite' hs^z Coiystes; I1-. 18, Pidipalpe, lisez Pédipa/pe ^ Hg. 22, où, lisez ou; lig. 2i,où, lisez ou,- lig. 26, monas, hsez^mœnas ,■ lig. 29, LamarA, lisez Fab/icius; lig. 5q , Faeus, lisez Fagurus. ^ ^ , o _ B. y. Livraison de mars. fi ( 4^ ) ^lémoire sur Têcoiilcnient desjlaides par des orifices en minces parois , et par des ajutages appliqués à ces orifices ; par M. Hachette. Physique. On se contentera de donner ici les conclusions qui terminent ce ■ Mémoire , sans entrer dans le détail des expériences sur lesquelles Institut. elles sont fondées. Décembre i8iS. i°. Les quantités d'eau qui s'écoulent par des orifices en minces parois planes, de même surface, varient en temps é,:;aux et à hauteur égale de niveau , avec la forme de l'orifice : c'est seulement pour des formes particulières d'orifice, que ces quantités d'eau écoulées en temps égaux et pour un niveau constant, ne varient pas. Ce dernier cas est le seul dont les auteurs hydrauliques aient parlé. 2". A hauteur égale de niveau au-dessus du centre d'un orifice circu- laire en minces parois, l'aire de la section contractée de la veine fluide qui sort par cet orifice, augmente lors(|ne le diamètre de l'oriHce diminue. 3'^. La ligue décrite par la molécule d'eau placée au centre d'un orifice en minces parois, ou la ligne centrale de la veine qui s'écoule par cet orifice, ne diffère pas sensiblement de la parabole, sur une longueur plus ou moins grande du jet, qui dépend des dimensions de l'orifice et de la hauteur du niveau du liquide dans le vase. ( On a marqué de rouge sur les, dessins joints au Mémoire, les courbes dé- crites par les centres des orifices circulaires, elliptiques, triangulaires, carrés, pour faire voir l'identité de ces courbes j. 40. La principale cause des. phénomènes observés jusqu'à présent sur les écoulemens par les ajutages cylindriques et coniques, est la force de cohésion qui fait adhérer le fluide aux parois de ces ajutages, et la veine fluide à ces mêmes parois mouillées. Ces phénomènes ont lieu dans le vide comme dans un milieu dense ou raréhé. 5°. Quelle que soit l'adhésion d'une veine fluide en mouvement contre les parois mouillées d'un ajutage, cette adhésion cesse pour une pression correspondante à une vitesse déterminée du liquide ; son action commence pour toutes les pressions moindres que celle-là, pourvu qu'on ait d'abord établi le contact de la veine fluide et des parois de l'ajutage. 6°. Quelle que soit l'attraction des molécules liquides en mouve- ment, on peut déterminer par expérience la vitesse qu'on doit donner à l'une des parties de la veine fluide, pour qu'il y ait séparation et division des molécules liquides dans l'autre partie de la même veine. ( Cette expérience se fait au moyen d'un syphon. Voyez la Correspondance sur l'Ecole polytechnique, tom. I , pag. 5i , année 1804). 7°. L'aire de la section contractée de la veine qui sort par un orifice circulaire en minces parois , diminue dans le cas où la surface de (43) ■== l'orifice en contact avec le liquide contenu dans le vase , est convexe ; i û i 6. elle augmente lorsque celte surface de convexe devient concave ; elle augmente encore pour l'orifice concave. Cette proposition explique comment on a trouvé pour l'aire de la section contractée de la veuje qui sort par un orifice circulaire en minces parois, les nombres compris entre i et o, 5i , l'aire de l'orifice étant l'vmité. 8". Lr's dessins joints au Mémoire contiennent la description exacte des surfaces des veines fluides qui s'écoulent sous un niveau constant et en minces parois planes, par les orifices des formes suivantes : le cercle, l'ellipse, le triangle équilatéral et le carré. Les contours et les lignes principales de ces surfaces sont projetés sur trois plans rectangulaires. Rec/ietclies sur V Acide pnissique , par JSI. Gay-Lussac. Article 111. De l'y4cide chlorocyanLjue. M. Gay-Lussac donne le nom à'acide clilorocyanique h l'acide prus- Chimik. sique oxygéné de M. Berthollet^ par la raison qu'il est composé de chlore et de cyanogène. Dans l'état actuel de là science, le meilleur procédé qu'on puisse employer pou l' le préparer est le suivant: Préparation. On fait passer un courant de chlore dans une solution d'acide hydrocj^anique jusqu'à ce qu'elle décolore le sulfate d'indigo, puis on absorbe l'excès de chlore en l'agitant avec du mercure. Apres ce traitement, la liqueur ne contient plus que de l'acide hj^drochlorique et de l'acide hydrocyanique. Si on la distille à une douce chaleur, une portion de ce dernier décompose l'eau, et se réduit en hydrochlo- rate d'ammoniaque, qui reste dans la cornue, et en gaz carbonique, qui se dégage avec la portion d'acide chlorocyanique non décomposé. On recueille ce gaz sur le mercure. L'acide chlorocyanique neociste à V état gazeux , à la pression et à la température ordinaires, qu autant qui! est mélangé avec un gaz per- manent j c'est ce que démontre l'expérience que nous allons rapporter. M. Gay-Lussac ayant mis du mercure dans un flacon jusqu'aux trois quarts de sa capacité, et ayant rempli l'autre quart de la solution des acides hydrochlorique et chlorocyanique , a renversé le vase dans un bain de mercure, et a exposé l'appareil au vide; une partie du liquide s'est réduite en gaz, et a expulsé non seulement le mercure du flacon , mais encore le liquide qui ne s'était pas gazéifié; en rétablissant la pression atmosphérique, tout le gaz produit s'est liquéfié. Conséquem- ment si l'on veut étudier les propriétés de l'acide chlorocyanique, on est obligé de le mélanger avec un gaz. M. Gay-Lussac a fait ses recherches sur le mélange de cet acide avec le gaz carbonique, dont nous avons indiqué plus haut la préparation. C 44 ) Propriétés. L'acide chlorocyanique à l'état gazeux est incolore, son odeur est très-vive 3 il irrite fortement la membrane pituitaire; il rougit le tournesol 3 il n'est pas inflammable, et ne détone pas qnand on l'a mé- langé avec le double de son volume de gaz oxygène ou de gaz hydrogène. Sa densité, déterminée par le calcul, est de 2,11 1 Sa solution aqueuse ne précipite pas le nitrate d'argent ni l'eau de barite. Les alcalis l'absorbent en totalité, mais il en faut un excès pour en faire disparaître l'odeur. Si l'on ajoute un acide au liquide alcalin, il se produit alors du gaz acide carbonique qui se dégage, et de l'ammo- niaque qui reste dans la liqueur. Quoique les alcalis absorbent l'acide chlorocyanique sans le réduire en acide carbonique et en ammoniaque, il paraît cependant qu'ils exercent sur les élémens de ces composés une action qui s'oppose à ce qu'on obtienne un précipité vert lorsqu'on mêle le chlorocyanate de potasse avec les dissolutions de fer au mi- nimum. Pour obtenir ce précipité il faut commencer par mêler l'acide chlorocyanique avec la dissolution de fer, ajouter ensuite un peu de potasse, puis un peu d'acide. Nature de l'acide' chlorocyanique. L'acide chlorocyanique contient certainement du chlore \ à la vérité il ne précipite pas le nitrate d'ar- gent, mais si on le mêle à la potasse, puis à l'acide nitrique, il se dé- pose sur-le-champ du chlorure de ce métal. D'un autre côté M. Ber- thoUet a démontré que l'azote et le carbone entraient dans sa com- position 3 il reste à rechercher si l'acide chlorocyanique ne contient pas d'autres corps, ensuite dans quelle proportion ses élémens se trouvent unis , puisqu'elle est la condensation qu'ils ont éprouvée par la com- binaison. L'acide chlorocyanique n'est brûlé par l'oxygène qu'autant qu'on ajoute au mélange un peu d'hydrogène 3 la flamme produite est d'un blanc bleuâtre3elle est accompagnée d'une vapeur blanchâtre, épaisse, qui a une odeur nitreuse3 et le mercure contenu dans l'eudiomètre est attaqué. M. Ga3^-Lussac tire les conclusions suivantes de plusieurs expériences. 1.° Un volume de gaz chlorocyanique produit^ en brûlant, un volume àe gaz acide carbonique égal au sien ( abstraction faite de celui auquel il était mélangé). 2.° l'ojcygène employé se retrouve, à deux ou trois centièmes près , dans l'eau et l'acide carbonique produits , ce qui promue que l'acide chlorocyanique ne contient ni hydrogène ni oxygène. 3.0 Que le volume d'azote qu'on obtient est égal à la moitié de l'acide chlorocyanique analysé ; il suit de là et de la première conclusion , qu'un volume d'acide chlorocyanique contient un demi-volume de gaz azote et un volume de carbone, ce qui est la proportion où ces corps se trouvent dans le cyanogène. (-45) == Détermination de la proportion du chlore. L'acide chlorocyanique 1 8 1 6. nui à la potasse, puis mêlé à un acide, se réduit en entier, au moyen d'une décomposition d'eau , en ammoniaque , en acide carbonique et en acide hjdrochlorique. Puisqu'un volume d'acide chlorocyanique produit un volume d'acide carbonique, l'eau décomposée doit représenter deux volumes d'hydrogène 3 or un volume d'acide chlorocyanioue contenant un demi-volume d'azote, ce demi-volume doit absorber un volume et demi d'hydrogène pour former de l'ammoniaque; conséquemment le demi- volume d'hydrogène reslant doit saturer un demi-volume de chlore pour former un volume d'acide hydrochlorique; d'où il suit que l'acide chlorocyanique {I volume de carbone, 7 volume d'azote, Y volume de chlore 3 lequel se réduit, au moyen de l'eau, par l'action successive d'un alcali et d'uQ acide, en I volume de gaz hydrochlorique, I volume de gaz carbonique, I volume de gaz ammoniaque. "Expérience directe pour déterminer la condensation des élémens de T acide chlorocyanique. Lorsqu'on traite à chaud dans une petite cloche de verre -du gaz chlorocyanique par l'antimoine, il se produit du chlo- rure de ce métal; la condensation est égale à la moitié du volume de l'acide chlorocyanique, et l'on trouve dans le résidu, avec l'acide carbonique qui existait dans le mélange gazeux avant l'expérience, une quantité de cyanogène égale à la moitié du volume de l'acide chloro- cyanique; d'où il résulte qu'un volume de gaz chlorocyanique est formé de fi ^1"™^:!^'-"°'"'^'. l - volume de cyanogène ; il volume de carbone, ~ d'azote, \ de chlore. D'après ces résultats, la densité de l'acide chlorocyanique doit être la demi-somme des densités du cyanogène et du chlore, c'est-à-dire 2,1 I I. Il est bien remarquable de voir le chlore suivre la même loi que l'hydrogène dans sa combinaison avec le cyanogène. En eliet uii volume d'hydrogène, en s'unissant à un volume de cyanogène, produit deux volumes d'acide hydrocyanique, comme un volume de chlore et un volume de cjanogène en produisent deux d'acide chlorocyanique. C. ( 46) JE X trait (Tiin rapport fait par M. H ALLÉ sur un Mémoire de M. Magendie , relatif d la déglutition de l'air. Physiologie. L3 Mémoire de M. Magendle sur la déglutition de l'air est une suite naturelle de ceux qu'il a lus précédemment sur le mécanisme du vo- Institut. missement. Ce physiologiste avait remarqué dans ses expériences sur jiGdécejQibre i8i5. le vomissement, que cette opération était précédée d'eiiorls pendant lesquels l'estomac se gonflait immédiatement après un mouvement de déglutition exécuté par l'animal , et que ce phénomène précédait le vomissement. Ces efloils lui parurent être les mêmes que ceux qui accompagnent les nausées que l'on éprouve communément avant de vomir, et il présuma dès-lors qu'il se faisait dans ce moment imc dé- glutition d'air qui était évidemment la cause de la dilatation de l'estomac, observée constamment dans ces circonstances. Ces considérations semblaient présenter le phénomène comme une des con(htions à l'aide desquelles s'opère le vomissement ; et outre cela il se ralliait encore à un assez grand nombre d'autres observations non moins intéressantes , qui accompagnent diverses opérations de l'économie animale. Plusieurs physiologistes avaient essayé avec succès d'exécuter eux- mêmes la déglutition de l'air, et s'en étaient servi pour se provotpier à. vomir 3 c'est ce qu'avait fait, peut-être le premier , M. Gosse de Genève. Pkisieurs autres, et M. Magendie lui-même, avaient fait des tentatives çemblables, et la plupart avaient remarqué que cette déglu- tition amenait des nausées et tourmentait l'estomac jusqu'à ce qu'il se lut débarrassé par le vomissement. Depuis, un jeune conscrit, dans le dessein de se soustraire à la ré- quisition qui l'appelait aux armées , avait donné l'exemple de cette fa- culté portée au point , non seulement de distendre l'estomac , mais d'étendre jusqu'aux intestins cette distension, de manière à sinuiler une tympanite, avec un état d'angoisse qui présentait l'aspect d'une ma- ladie très-grave. Il se débarrassait ensuite de l'air qu'il avait ainsi accumulé par les éructations, et en partie par les voies inférieures. Son secret ne tarda pas à être deviné j mais il [fallut toute l'attention et riT*if{ lligenc.e de jeunes gens avides d'instruction , pour parvenir à dévoiler icet artifice singulier. ^plusieurs maladies pvésentcnt des phénomènes analogues. Nous avons vu des alternatives de déglutition semblal)les et d'éructations dans des aflections hystériques. La tumélaction de la région épigastrique par des vents et des éructations, pareilles aux éructations hystériques sont très-communes dans les maladies hypocondriaques^ et nous avons en C 47 ) """^T^ ce moment , sous les yeux, lui exemple de gonflement d'estomac loi 6. suivi d'un torrent d'éructations se réitérant avec une impétuosité re- marquable dans une ciame âgée, ailectée d'engorgement qui troublent les digestions et qui gênent le passage des alimens dans le duodénum. Les sympathies connues de la gorge avec l'estomac, de l'un et de l'autre avec l'utérus et avec le centre nerveux épigastrique ou cœliaque, paraissent être en effet une source de flatulences très-communes dans un grand nombre de maladies , soit des voies alimentaires , soit ner- veuses et spasmodiques. Mais ces exemples et ces analogies ne pouvaient encore être regardés que comme des indices de ce que M. Magendie se proposait de cons- tater, et n'en était point une démonstration immédiate. Les expériences faites sur les animaux par M. Magendie , lui ont montré ce qu'il cherchait avec toute l'évidence qu'U pouvait désirer. Nous avons répété ensuite avec lui les épreuves dont il a annoncé les résultats dans son Mémoire; nous allons décrire avec exactitude tout ce qui s'est passé sous nos yeux. Les vomissemens se provoquent aisément chez les animaux, soit en excitant la surface extérieure de l'estomac mis à nud , soit en in- jectant dans les veines un liquide chargé d'un vomitif tel que le tar- trite de potasse et d'antimoine. Ces deux procédés ont l'avantagée de ne point agir inmiédiatement sur les organes de la déglutition et de les laisser obéir exclusivement aux mouvemens naturels qui entraî- nent ces parties , lorsque l'estomac vient à être provoqué au vomisse- ment par des causes qui seraient propres à le déterminer, si les oro^anes qui l'exécutent étaient dans toute leur intégrité. La veine jugulaire d'un jeune chien a été mise à découvert du coté " droit, et on l'a étreinte au milieu du col avec une ligature. Outre cela on a incisé les tégumens du ventre, et on a mis à découvert les intestins qu'on a écartés pour dégager l'estomac dans lequel étaient quelques os que l'animal avait mâchés et avalés avant l'expérience. En touchant et pressant l'estomac à sa surface péritonéale et vers sa grande courbure, on a remarqué qu'il se gonflait et se remplissait d'air. On a vu en même temps que l'animal faisait des mouvemens de dé- glutition précédés d'un mouvement de tête en avant , semblables k ceux qu'on fait dans les efï'orts qui accompagnent les nausées. En examinant ces efforts, nous avons remarqué qu'ils s'exécutaient de la manière suivante. Le larynx ou le nœud de la gorge se portait en avant en s'éloignant de la colonne vertébrale , puis était entrainé en avant et en haut vers la mâchoire ; puis enfin était retiré en arrière pour re- prendre sa place primitive. P.n même temps l'animal portait le col en avant comme pour aider ses mouvemens. il s'eilbrçait aussi d'ouvrir S! (45) ,m.sc.tueuo....v.o...,. parla bouche en compi tendu • on trouva alors auprès de 1 animal une partie des alimens qu il avait avalés avant l'expérience. L'exécution de ces mouvemens a bien évidemment pour effet de dilater le pharynx et la partie supérieure de l'œsophage, et d'augmenter par là le volume de l'air que cette capacité peut contenir, de la retenir ensuite, et de l'empêcher de s'échapper en avant, en portant la base de la lane 9 octobre de cette même année ils annoncèrent à l'Institut; qu'ils étaient parvenus à des lois d'après lesquelles le phénomène de la ditïraction se trouvait avoir la liaison la plus intime avec celui des anneaux colorés, et pouvait s'en déduire numériquement. Ils avaient ajouté que ces lois indiquaient également l'espèce de modification extrê- mement singulière par laquelle la lumière était diflVactée. Ces indications ee rapportaient uniquement à la diffraction entre deux biseaux, la seule que les auteurs ayent jusqu'à présent considérée dansée travail. Dans la séance du i5 mars 1816, JVLM. Biot et Pouillet ont annoncé que la réflexion sur les surfaces diaphanes ou opaques les mieux polies, d'une étendue quelconque, diflractait les faisceaux lumineux comme l'aurait fait la transmission entre des biseaux espacés et écartés comme le sont les bords de la plaque réfléchissante; conséquemment, plus la plaque est large, plus il faut l'incliner aux rayons incidens, mais, avec cette précaution, on produit des franges avec des plaques de toute grandeur. Sur les gypses de transition des ^Ipes ; par M. BroCHANT DE VlLLIERS. L'auteur rapporte à la formation de transition les gypses : — De Mikéralocie. l'AUée-Blanche, — de la vallée de Cogne, — du val Canaria au pied du St.-Gothard, — de Brigg dans le Valais, — de St.-Léonard près Institut, de Sion, — de Sarran près de Martigny, — de Bex. ii mars i8i6. Ces gypses sont attribués à la même formation , tant par leur position que par leurs caractères minéralogiques; la ressemblance de ces carac- tères est remarquable, en voici les principaux traits. Ils ont une texture plutôt compacte que cristalline , ils enveloppent quelquefois des cristaux de gypse 3 ils sont généralement d'un blanc de neige, ils renferment souvent, 1". delà chaux carbonatée, compacte, JLivraison d'avril. 9 ( G2 ) qui, malgré sa disposition fréquente en noyaux, paraît avoir une ori^nne à° peu près contemporaine à celle du gypse. ( Ex. Gypses de Pesey, de Brigg en Savoie, de St.-Léonard, de Bex. ) — 2". Du mica, ou plutôt du talc. {Ex. Gypses de Brigg , du val Canaria.) — De la stéatite , soit en petites masses aplaties, soit en petites plaques non continues, d'un vert-poireau. {Ex. Gypses de Cogne , de Sarrau près de Marligny.) — 4*". De la chaux anhydrosuliatée, — - Cette substance appartient aussi aux gypses secondaires. (A Pesey, à Alle- vard , à Bex. ) — 5°. De la soucie muriatée. ( Roc d'Arbonne en Ta- rentaise , Bex. ) — 6°. Du soufre en nids rares , et peu considérables. ( Bex , Pesey , Gebrulaz. ) Leur position géologique est le point important cà considérer et la circonstance qui détermine réellement l'époque de formation à laquelle ils appartiennent. Ils sont généralement à la surface du sol et dans un état d'éboule- ment qui rend leurs rapports de position difKciles à observer. Ils sont placés sur les lianes des montagnes ou même sur les crêtes des pre- miers escarpemens, et n'atteignent presque jamais plus de 240 mètres d'élévation. ( A St.-Bon , à Champagny , à la Croix-de-Fessons ) on les trouve aussi dans le fond des vallées hautes. ( Vallée de Pesey, Gebrulaz dans la haute vallée des AUues. ) La masse de gypse de Pesey est de formation postérieure au terrain métallifère ; car M. Brochant s'est assuré que les couches de ce terrain allaient tomber obliquement sur la masse de gypse, et sem- blaient avoir été toutes tranchées sur un même plan par cette masse. Or, comme la roche métallifère de Pesey est un steaschisle qui alterne avec le calcaire de transition ; Te gypse de Pesey est nécessairement postérieur à cette formation. Le gypse de l'Allée-Blanche est en masses pyramidales bUinches sur la pente droite de la vallée : il repose sur les tranches des couches d'un terrain à anthracite, sans y pénétrer en aucune manière. — Le gypse de St.-Léonard , d'après les observations de M. Brochant et d'après celles de M. Lardi, est associé au schiste argileux de transition.-- Le gypse de Bex est peut-être plus nouveau que le calcaire de transition qui constitue le fond de ce terrain 3 car on doute encore de son alter- nance avec le schiste argileux de transition qu'on observe au-dessous de lui dans ces mines.— Près de Brigg, sur la rive gauche du Rhône, le gypse en couches dont la direction et l'inclinaison sont détermina- bles, est recouvert par un calcaire saccaroïde gris-blanchâtre, schis- toïde et mêlé de mica, qui est surmonté d'un calcaire plus coloré, d'un schiste noirâtre, tacheté, elïervescent; et enlin d'un autre schiste également effervescent , mais très-noir et renfermant du mica en pail- lettes. — Le gypse de Cogne a été indiqué comme primitif. Il est en / a" \ ■"■—ma Mil Ml ( DJ ) couches à peu près horizontales , placées sur uue arête élevée d'un rocher l o 1 o, calcaire, il est recouvert par un cal-'aire un peu saccaroïde gris-bleuâtre, schistoïde , raclé de talc. La nature de ce calcaire , semblable au cal- caire de transition de la Taranuùse, fait Ibrtement présumer à M. Bro- chant , que le gypse qui lui est associé appartient à la même époque de formation. — Le gypse du val Ganaria près du St.-Golhard, forme dans le fond de ce vaUon élevé une masse coupée par le torrent. Cette masse ne présente dans sa structure, bien facile à observer, aucune stratification régulière. M. Brochant n'a pu remarquer aucune associa- tion entre ce gypse et le micaschiste {glimwerschiefer) qui constitue le terrain fondâniental, quoiqu'il ait visité cette roche sur ses tranches. Le gypse remplit le fond du vallon 3 mais par-tout cette masse allongée se termine supérieurement au même niveau 3 et si on a cru le voir plus haut dans le micaschiste , c'est qu'on aura peut-être pris pour lui une dolomie blanche, micacée, qui se trouve dans cette position. — L'auteur, après avoir érai des doutes très-fondés sur l'origine pri- mitive attribuée au gyp?e de Lachs dans le Haut- Valais, fait remarquer que les Alpes étant la seule chaîne de montagnes dans laquelle on ait cité du gypse primitif, s'il est prouvé, comme il croit l'avoir fait, qu'il n'y ena aucun d'authentique, il deviendra très-probable qu'il ne s'en trouvera pas non plus ailleurs. A. B. CORRESPONDANCE. M. Van-Mons écrit à la Société que M. Doberreiner a réussi à réduire I'acide boracique par le moyen du carbone. Il mêla 220 grains de bo- rax calciné avec 18 grains de noir de suif calciné, et exposa ce mélange pendant deux heures à une chaleur d'incandescence blanche, dans un canon de fusil. îl forma une matière fondue noire , laquelle, après son lavage par l'eau, devint couleur d'olive foncée, et qui posséda tous les caractères et toutes les propriétés que Davy attribue au bore. Le même chimiste a découvert un nouveau pyrophore qu'il applele éiincelaiit, qui reste long temps i^ s'éteindre , et dont on peut commodé- ment se servir comme de briquet phosphoricpie ou feu portatif. On l'ob- tient en calcinant, pendant une heure, à un feu sous-blanc, le mélange d'une partie d'alun calciné , de deux parties de sous-carbonate de potasse et d'une demi-partie de noir de fumée. Ce pyrophore parait être com- posé de potassion et de sulfure de carbonion : M. Van-Mons a rencontré ce sulfure dans la mine de mercure hépatique d'iddrie. Les physiciens et les manufacturiers sont encore partagés sur la question de ravoir s'il est avantageux de faire travailler les machines (64) A VAPEUR à des pressions plus élevées que celle de ratmospbère. Cefte imporlante question va bieiilol être décidée d'une manière non douteuse, car on construit en ce moment eiiCornowaTlle,des machines qui doivent travailler sous une pression de sept atmosphères, et les essais déjà tentés paraissent annoncer qu'il y aura une grande économie de com- bustible. M. Faure Biguet, dans une lettre adressée à M. Bosc, annonce que les œufs du lézard gris de La Cepède, augmentent quatre à cinq fois de volume de}>uis leur sortie de l'animal, ou ponte, jusqu'au moment de l'éclosion , et que la coquille, d'abord fort mince, devient beaucoup plus épaisse et comme spongieuse. 11 a égakunent l'ait l'ob- servation que les œufs de poule acquièrent, par l'incubation, un poitis quadruple et même quintuple de celui qu'ils avaient avant. 1/expc- rience sur faquelle il s'appuye , consiste à choisir fîeux œuls de même e;rosseur, l'un tout Frais, et l'autre couvé et près d'éclore, à les percer d'un petit trou pour introduire une longue aiguille, au moyen de laquelle on détruit le plus possible leur organisation, enfin à les l'aire sécher à l'air libre, ce qui dure deux ans, ou , pour abréger , dans une étuve, et à les peser. Correspondance sur F Ecole Royale Polytechnique , rciligce par M. lia chef /e ; troisième Volume, n.° 5, chez madame veuve Courcier. Ce nouveau cahier complelle le troisième volume. Il contient plus de 400 pages, et reni'enïie un 2;rand nombre d'articles parmi lesqtiels on remarque une Histoire de l'algèbre des Indiens, traduite de l'anglais par M. Terquem; un Mémoire de M. Puissant, sur la détermination de la distance apparente des astres 5 \\\\ Mémoire sur l'attraction des sphéro'ides, par M. Rodrigues; la détermination de la force de lorsiou dans les lignes élastiques, et deux autres notes par M. Poisson; un Rapport, du même, sur un Mémoire de M. Hachette, relatif à l'écou- lement des fbiides par les petits orifices; un autre Rapport de M. Le- gendre sur la démonstration du théorème de Fermât, donnée par M. Cauchy. etc. etc. Ti-aité de Physique expérimentale et mathématique; par M. Biot, de l'Institut et de la Société Royale de Londres, quatre volumes z/z-8", avec figures. A Paris, chez Déterville, libraire rue Hautefeuille. ^ v^-v* v^ v^ vv^^ * C65 ) ■ i8i6. Sur rappllcalion des gazes ou tissus métalliques aux lampes , pour prévenir les explosions dans les mines de houille ; par M, Humphry-Davy. ( Extraie par m, Baillet.) M. Davy , après avoir rappelé la cause des détonations terribles Journal of ihe qui ont lieu dans les mines de houille , et la découverte qu'il a laite que royal insutution, les cribles de gaze métallique ont la propriété de ne pas transmettre l'explosion du gaz inflammable des mines , donne des dé/ails sur la cous- truction des lampes de sûreté , sur leurs effets et sur leur emploi. Les ouvertures carrées de la gaze métallique ne doivent pas avoir plus d'un 20* de pouce de côté, et le fil de la gaze (en fer ou en cuivre) doit avoir un 40® ou un Go^ de pouce d'épaisseur. Les modèles de lampe que M. Davy a envoyés dans difiérentes mines, av^aient 748 ouvertures dans un pouce carré. Les bords de la gaze mélallique qui forme la cage ou la lanterne, doivent être soigneusement doublés et repliés l'un sur l'autre , de ma- nière à ne laisser aucune ouverture. Le cylindre en gaze métallique ne doit pas avoir plus de 2 pouces de diamètre , pour que le haut de ce cylindre ne s'échauffe pas trop. On peut pour plus de précaution couvrir \i partie supérieure du cy- lindre , d'une deuxième enveloppe de gaze métallique dont le fond soit élevé d'un demi ou de trois quarts de pouce au-dessus du fond supé- rieur de la première enveloppe. Go cylindre tloit être fixé s^ur un anneau qui s'adapte à la lampe par une vis de 4^5 pas. Toutes les jointures de la lampe seront soudées à la soudure forte, il ne doit y avoir aucune ouverture plus grande que celle des interstices de la gaze. Le fil de fer qui sert à élever ou à abaisser la mèche, doit passer dans un tube de sûreté. M. Davy décrit ensuite les effets de la lampe de sûreté dans différens mélanges du gaz inflammable des mines, avec l'air atmosphérique. Quand la lampe est dans une atmosphère où se mêle continuellement du gaz inflammable , le premier effet est l'agrandissement de la flamme. Si le gaz excède la 1 1^ partie du volume de l'air, le cylindre se remplit d'une flanune bleue très-iaible, à travers laquelle on distingue la flamme de la mèche. Si le gaz forme le6e ou le5« du volume de l'air, la flamme de la mèche se confond avec celle du gaz qui remplit alors le cylindre d'uue clarté assez forte. Si le gaz forme le tiers du volume de l'air, la lampe s'éteint 3 mais daus ce cas cet air ne serait plus propre à la respiration. Lii^raison de mai. 10 ( 66 ) Dans portioi en co.--- - 1^ o ' „ , . ^ ., de ce gaz au-dessous de celle qui est nécessau^e pour l explosion j et il ne pourra arriver que rarement que la lampe soit exposée à un mélange détonant contenant les plus grandes proportions du gaz inflammable ; mais même dans ce cas l'instrument est absolument sûr, et le tissu métallique acquerrait la chaleur rouge qu'il ne pourrait transmettre l'ex- plosion. M. Davy rapporte qu'il a soumis ces lampes à des épreuves beaucoup plus fortes que celles qu'elles pourront subir dans les houllières, en fai- sant passer à travers ces lampes les mélanges les plus délonans d'air atmosphérique et de gaz inflammable de la distillation de la houille, lequel est beaucoup plus inflammable que celui des mines. Il les a même enveloppées d'une atmosphère détonante, contenant trois fois plus d'oxioène que l'air commun, et quoique dans ces expériences les fils du tissu métallique aient été chauffés au rouge, jamais l'explosion n'a eu lieu. Cette dernière et plus forte épreuve a été faite sur des gazes métalliques qui comprenaient 900 orilit-es sur un pouce carré. M. Davv ajoute que si les mineurs ont besoin de travailler long-tems dans une 'atmosphère détonante , il'sera bon qu'ils rafïraichissent de tems en tems , avec de l'eau, le haut de la lanterne, ou qu'ils placent au-dessus un petit réservoir d'eau , dont l'évaporation empêchera que le tissu métallique ne s'échauffe trop ; Oue quand le gaz inflammable prend feu dans l'intérieur de la lan- terne, on peut l'éleindre facilement en la couvrant d'un étui en métal ou même en 1 line «u en toile : Qu'il faut huileries cylindres en tissus de fil de fer , quand on cesse de s'en servir pour quelque tems, et qu'il faut éprouver leur sûreté avant de les employer, en les plongeant dans une jarre contenant un mélange détonant de gaz inflammable ; Qu'en obligeant les mineur.? à faire toujours usage de ces lampes dans toutes les ])arties des mines où il se dégage du gaz inflammable, on par- viendra à rendre les explosions impossibles^ Que des personnes commises ad lioc devront chaque jour inspe;;ter les lamoes et les remplir d'huile, et que pour prévenir les aecidens qui auraient lieu, sien enlevait le cylindre de gaze métallique, il faudra atta- cher ces cylindres aux lampes j)ar un petit cadenas. M. Davy déclare enfin que ces lampes ont été éprouvées avec le plus grand succès, à la complette satisfaction et au grand étomiement des mineurs dans les mines les plus dangereuses des environs de Norcuslle et de JVhitehai^'en , qui sont les plus dangereuses de la Grande-Bre- tagne. *^%^WWV%V^%'W\ («■> .8.6. Résultats (t expériences faites avec la lanterne de sûreté de M. Davy ; par M. Baillet. (Extrait, ) Ces expériences ont été faites dans le laboraton-e de lErole royale ^^^.^ ^^^^ des mines , par MM. La porte , Lel'roy et Baillet , avec une lanterne en ^"^ ' tissu de fil de laiton (i), construite à Paris, par Dumoulier , sur le mo- dèle en tissu de fil de fer rapporté de Londres par M. de Candolie. Chacune d'elles a été répétée plusieurs fois, et les plus importantes l'ont été jusqu'à 9 et 10 fois. On V a procédé de la manière suivante : La lanterne allumée a été placée\siir un support, et on a fait descendre verticalement sur cette lanterne un réc^ipient renversé rempli du gaz ou du mélange de gaz qu'on voulait éprouver. . On a éprouvé ainsi successivement : 1°. Le gaz hydrogène pur, retiré de la dissolution du zinc par l'acide sulfurique allai bli: 2«. Le gaz hydrogène carboné , retiré de la distillation de la houille; 3". Le gaz hydrogène mêlé d'air atmosphérique en proportions diverses; 40. Ls'^gaz hydrogène carboné, mêlé aussi d'air atmosphérique en difiércntes proportions; 50. Knfin le gaz hydrogène carboné, mêlé de gaz hydrogène et d'air atmospliérique. Les résultats principaux ont été ceux qui suivent : a. Le gaz hydrogène pur s'est enflammé dans la lanterne à tissu mé- tallique et a communiqué l'inflammation à travers ce tissu, au gaz en- vironnant. b. Le gaz hydrogène carboné a éteint presque aussitôt la flamme de la lanterne : cette extinction a été accompagnée plusieurs fois d'une légère détonation , mais l'inflammation n'a jamais été transmise au- dehors. c. Le gaz hydrogène , mêlé dans la proportion d'une partie en vo- lume, sur deux parties d'air atmosphérique, s'est comporté à-peu-près comme le gaz hydrogène carboné, c'est-à-clire qu'il a éteint prompte^' ment la flamme , et que l'inflammation n'a point été communiquée au- dehors. d. Le même gaz mélangé par parties égales avec l'air atmosphérique s'est enflammé en détonant dans la lanterne , et a transmis l'inflamma- tion à travers le tissu métallique au gaz environnant. ■ ■ 'I ■ (1) Ce tissu contenait plus de 237 ouvertures par centimètre carré, ou plus de laco par pouce carré anglais. C 68 ) e. Le gaz liydrogèno carboné , mêlé dans la proportion d'une partie sur 7 à 9 d'air atmosphérique, a augmenté le volume de la flamme or- dinaire de cette lanterne, et l'a éteinte au bout de quelques inslans ; mais la flamme, lors même qu'elle s'est allongée jusqu'au sommet de la lanterne , n'a pu en traverser le tissu. f. Le gaz hydrogène carboné, mêlé dans la proportion de 2 parties avec 3, 4 et 8 parties de gaz hydrogène pur et i5 à 18 parties d'air atmosphorique, s'est comporté comme le mélange de gaz hydrogène carboné avec l'air atmosphérique, c'est-h-dire qu'il a agrandi et allongé la flamme de la lanterne, mais qu'il n'a point communiqué l'incendie au-dehors. g. Enfin le mélange de 9 parties d'air atmosphérique , sur une partie de gaz hydrogène carboné et 8 parties de gaz hydrogène pur, s'est com- porté comme le mélange par parlies égales de gaz hydrogène pur et d'air atmosphérique , et son inflammation dans l'intérieur de la lanterne s'e&t communiquée instantanément à travers le tissu métallique au gaz environnant. Dans les expériences qui précèdent , le récipient renversé et rempli de gaz descendait verticalement sur la lanterne allumée. Dans d'autres expériences laites postérieurement, on a disposé l'appareil de manière que ( la lanterne allumée étant placée dans un cylindre de verre, et tra- versant un diaphragme adapté vers le milieu de la longueur de ce cy- lindre ) l'cspare où se trouvait la moiùé inférieure de la lanterne, re- cevait un courant continuel du gaz qu'on voulait éprouver, et sa moitié supérieure avait une libre communication avec l'atmosphère. On a éprouvé dans cet appareil des mélanges détonans d'air atmos- phérique, mêlé avec le gaz hydrogène pur et avec le gaz hydrogène carboné. 1". Lorsque le gaz hydrogène pur formait le tiers du mélange avec l'air a{mosphérique, la flamme de la lanterne s'est un peu agrandie, a continué de brûler pendant quelque lems et s'est éteinte. phéi que la lanterne et le cylindre de verre. 50. Lorsque le gaz hydrogène carboné est mêlé dans les proportions qui produisent les plus fortes détonations, c'est-à-dire avec 6, 7 , 8 et 9 parties d'air atmosphérique, la flamme de la lanterne s'agrandit, brûle pendant quelque tems , et finit par s'éteindre. Ces résultats, comme on le voit , confirment les premières expériences, et ils sont aussi d'accord avec les observations de M. Davy. Ce savant professeur de l'Institutian royale n'a parlé ( dans son mémoire msére dans le n^ 2 des Annales de chymie et de physique et dans celui dont (69) rexfrait a cté donné ci-dessus) que du gaz hydrogène carboné et du 1 8 1 6. gaz inflammable des mines. On peut donc conclure de tous ces faits que si la lanterne inventée «.. ..^ ^ ^.^„,.„^ .,...,0 produire d'explos.w.x, v... ««i.^-tv.i i «.a^iuoiuh ul uu ne la point transmettre au-dehors quand elle est placée dans un mélange détonant d'air atmosphérique et de gaz hydrogène carboné. Sur Ja succession des roc es primordiales dans la voilée du Tereck au Caucase ; par MM. DE Engelhart et F. Parrot. Ces roches sont généralement stratifiées , presque horisontales vers j» • • a- xr le pied de la montai;ne, elles vont en se redressant à mesure que l'on ^^^^ '" /^ JT"i ' 1 A^ i'„ elc. BerJin, i8i5.^ S approche de laxe. ' ^ En s'élevant des plus inférieures aux supérieures , on observe la superposition suivante : 1 . Du schiste argileux sur la pente droite du Terecklhals , entre Kobi et Abana. 2. Du calcaire compacte gris noir , schisteux près de Kobi et vers A bana. 3. Une alternance plusieurs fois répétée de porphyre et de schiste argileux, depuis Kobi jusqu'au-dessous de Stepanzminda. 4. Une semblable alternance de diabase compacte et porphyritique de schiste argileux et de trappite noir et compacte. 5. Du schiste argileux, puis de la syénile grauitoide en grande masse, puis du schiste argileux. 6. Du gneiss renfermant, comme roche subordonnée, des couches des veines et même des nids d'amphibole hornblende. 7. De la syénite granitoïde et de la diabase porphyritique jusqu'au- dessous de Dariel. 8. Du schiste argileux et de la diabase en roches continues jusqu'à Lars , et ensuite en roches isolées et interrompues jusqu'à Kaitukina. 9. Du calcaire compacte, gris, brun, noir, souvent fétide; il com- mence au-dessous de Kaitukina et s'étend jusqu'au pied de la montagne. Toutes ces roches sont en stratification concordante { gleich formige îagerung) , mais dans les élargissemens des vallées { Thahveltung ) on voit d'autres roches déposées sur celles-ci en stratification contra- stante (ahweichende). Ce sont : dans le bassin de Stepanzminda, des argi- lopleynes (^Thonporphyr) ^ des cailloux roulés, des poudingues de por- phyre , et des grès. — Entre Lars et Kaitukina , des cailloux roulés C 70 ) et de grnnds blocs provenanl des montagnes près de Darlel. Enfin près de BnKa, le même ronglomerat se présente avec des fragmens de dia- base porpbyrilique et de calcaire compacte. Le schiste argileux forme la masse principale de la montagne le long du Tereck , depuis la ligne de séparation des eaux jusqu'au calcaire à son pied septentrional. Jl renferme toutes les autres roches, il parait appartenir aux espèces minéralogiques qu'on a désignées sous les noms de schiste luisant et d'ampelite alumineuse. Les roches porphyroïdes mentionnées ci-dessus, appartiennent au por- phyre proprement dit rouge brun, bleu-lavande, au melaphyre (por- phyre noir); elles renferment cette modification de y^/^yC^/Zz qu'on dé- signe sous le nom de litreux. Ce melaphvre a par sa séparation en prisme, et par sa couleur noire des rapports avec le basalte. Les auteurs comparent ensuite le gisement de ces roches à ce que M. de Raumer a observé dans les montagnes métallifères {Erzgebirge) de la Saxe,danslesdeux chaînons demontagnes on trouve dessous toutes les roches : d'abord le calcaire, puis le porphyre, tous deux alternant avec le schiste , plus haut vers les dernières assises du schiste, du schiste vert , de la diabase , de l'hornblende schistoïde , de la diabase schistoïde , du trappite, puis desGi^Eiss et de la syénite graniloïde. Les seules diffé- rences qu'on y observe se trouvent dans la manière d'être du porphvre, et en ce que dans l'Erzgebirge la syénite granitoïde est beaucoup plus épaisse que dans le Caucase, enfin qu'elle s'y lie aux divers dépota de psammites schistoïdes (^gnimrakey ç[a\ manquent dans celte partie du Caucase. A. 13. JVoie sur les mines d'or de V ^Jrîque Occidentale. Dans la relation du second voyage de Mungo Park , publiée à Londres l'année dernière, il est fait mention des exploitations d'or de lavage, que ce voyageur visita en i8o5 , en allant des bords de la Gambie à ceux du Niger. Les nègres extraient ce métal en creusant dans des lerreins bas des puits d'environ 12 pieds de profondeur, le long des parois desquels ils ménagent des entailles qui leur servent comme d'échelles pour y descendre. Ces puits traversent d'abord un banc épais d'environ 10 pieds, d'un gravier plus ou moins grossier, où Park a vu beaucoup de cailloux gros comme le poing et mênie un assez grand nombre de blocs arrondis, gros comme la tête. Plus bas est un autre banc de deux pieds d'épaisseur, formé de cailloux ferrugineux , de la grosseur d'un œuf de pigeon , mêlé soit de terre, soit de sable , tantôt jaune, tantôt couleur de rouille. C'est dans ce .sable couleur dérouille que se trouve l'or. Le toutreposesurune argile blanche et compacte. Les deux seuls endroits 011 Park paraît avoir i8i6. ( y ) _ = VU ces exploitations, sont les environs de deux villages nègres nommés Shrondo et Dindiko, situés l'un et l'autre au pied d'une chaîne de hau- teurs qu'il appelle les montagnes de Konkodoo. Il dit qu'elles sont de granit grossier rougeâtre, composé de felspath rouge, de quarz blanc et de schorl noir ( probablemeut une syénite ), et que ce granit a cela de particulier, qu'on y trouve des rognons de la grosseur d'un boulet de canon, qui sont aussi de granit, mais d'une structure plus compacte et d'une couleur plus pâle. Il est bon de remarquer que les lieux indiqués par le voyageur anglais sont situés l'un et l'autre sur des affluens de la grande rivière Sénégal , et à-peu-près sous le même méridien que les mines d'or indiquées par d'autres voyageurs, dans les environs de Bambouk, de sorte qu'il sem- blerait que le terrein aurifère appartient à la base d'une même chaîne de basses montagnes granitiques , se dirigeant du nord au sud. Dans le reste de son journal, où (Vlungo Park décrit sa route à l'est en se dirigeant vers le Niger , il ne fait plus mention d'aucune autre lo- calité où il se trouve de l'or. À Shrondo et à Dindiko ce sont les femmes qui séparent l'or du sable auquel il est naturellement mêlé en le lavant dans des calebasses. A. B. Observation sur les feuilles du Cardamine pratensis ; par M. Henri Cassini. Dans un Dictionnaire élémentaire , qu'il a enrichi d'excellens articles , Botanique. un botaniste du mérite le plus éminent affirme que c'est par erreur qu'on a prétendu que certaines jeuiUes étaient susceptibles de radica- Société pliilomat. //r;/7. M. Henri Cassini ayant vu prendre racine aux feuilles du Carda- 27 août 1816. mine pratensis, est obligé de contredire l'assertion de cet auteur, ce qui lui fournit l'occasion de remarquer qu'en botanique aucune proposition générale ne doit être admise sans restriction. Les feuilles de cette plante, radicales et caulinaires, sont impari- pennées. A la base de la page supérieure de chacune des folioles, M. Henri Cassini a remarqué un petit tubercule charnu, hémisphérique, ressemblant à une glande. Os tubercules sont ordinairement plus appa- rens sur les lèuillcs radicales et les caulinaires inférieures, que sur les caulinaires supérieures; ils le sont aussi davantage sur les folioles supé- rieures que sur les inférieures de la niême feuille. L'auteur a vu ces tubercules se convertir en bourgeons, quand les circonstances étaient favorables à leur développement. C^lte conversion ne s'opère le plus souvent que sur la foliole terminale des feuilles radicales. Le tubercule qui est à la base de cette foliole se métamorphosait presque toujours, dans les individus dont il parle, en un vrai bourgeon, qui poussait par C 70 en haut tics feuiries et une tige, et par en bas des racines. Il a même observé, sur la page supérieure d'une foliole de feuille radicale, un tu- bercule situé non à la base, mais au milieu du disque, lequel tubercule s'était converti en un long filet tout semblable à une racine. Souvent les folioles des feuilles radicales se détachaient de leur pétiole commun 3 puis chacune d'elles prenait racine en terre par son tubercule. Voila, selon 1\1. Henri Cassini^ le premier exemple incontestable et bien constaté de radicalion naturelle des feuilles et de feuilles bulbil- lifères^ car il ne regarde pas les feuilles des fougères comme de véritables feuilles. Son observation établit aussi de nouveaux rapports entre les deux genres Cardamine et Dentaria, ce dernier ayant une espèce bul- billifère. Enfin il soupçonne que la confusion qui règne chez la plupart des auteurs entre les deux espèces pratensis et amara, vient de ce qu'ils auront pris pour les stolons attribués au Cardamine amara le pétiole commun des feuilles radicales, enraciné à son extrémité, après que les folioles latérales se sout détachées. Sur h Daim noir, par M. Frjéd. Cuvier. (Extrait. ) Zoologie. Depuis assez long-temps on connoît en Europe , sous le wom de Daim ~ noir, un animal que Bufibn et la plupart des auteurs qui l'ont suivi, o£iete Philomai. regardèrent comme une simple variété du daim commun. M. Fréd. Cu- vier qui a eu l'occasion d'observer cette race vivante depuis plusieurs années dans la ménagerie du Muséum d'histoire naturelle au jardin du Eoi, pense que, quoique par la forme du bois elle ne ditière pas du daim commun, elle doit cependant former une espèce bien dislincte; lO. par sa forme plus svelte, plus élancée; 2°. par la couleur de sou pelage^ en hiver d'un brun tête de maure dans la partie supérieure du corps, d'un brun plus pâle aux parties inférieures avec une tache plus noire de chaque côté des fesses, il devient seulement d'une teinte moins foncée en été, au lieu d'être tacheté presque comme l'axis, ainsi que cela a lieu chez le daim commun; 5°. eiîfin parce que, au contraire en- core de ce qui se voit dans ce dernier, les petits naissent noirs et sans livrée. Jl propose de nommer cette espèce L. Maurlcus. Sans avoir au- cune notion précise sur sa patrie, en jugeant par l'époque du rut et de la mue qui est la même que pour le daim commun, il se trouve conduit à conclure qu'il est natif des contrées septentrionales , et qu'on le retrou- vera peut-être un jour dans les vastes solitudes du nord de l'Asie et dç l'Amérique. ^ H. DE Bv. «^^^%i%^%^ (75 ) i8i6. Obseivaùon de Médecine; par M. Reuillier, T). M, P. M. RuLLiER, médecin de Paris, a communiqué à la Société de la, Sociéiû de l'École de Faculté de Médecine, une observation d'hémiplf^gie du côté droit du McdeciiîedePariu.. corps, qui fut suivie de l'oubli presqu'entier du langage articulé, pen- dant un laps de temps considérable. L'individu qui tait le sujet de cette observation, parut d'ailleurs atteint, après dix mois, d'une diathèsQ cancéreuse, dans laquelle l'œil droit et l'an des testicules étaient spécia- lement affectés. Un traitement anti-vénérien qui lut administré à ce malade par son médecin ordinaire, comme par inspiration, parvint à le guérir non-seulement de tous se.4 maux pbysi(pes, mais encore le rétar blit promptement dans la plénitude de ses facultés morales et intellec- tuelles. Il résulte des détails donnés par M. R. , touchant cette singulière ob- rvalion, que le malade qui eu fait l'objet, fut presqu'entièremeut ser réduit au langage d'action; qu'il avait perdu la mémoire de la plupart des noms, à l'exception d'un très-petit nombre d'adjeclifs, qu'il em- ployait sans cesse avec peine et comme au hasard , sans qu'on pût com- prendre quel sens il pouvait y attacher. Ce malade n'ollrit point de manie véritable, sa conduite fut continuellement raisonnable, mais la privation du langage enchaîna tellement toutes ses facultés, qu'il parut réduit à un é(at très-voisin de l'idiotisme. Ce fait, assez analogue à ceux offerts par le naturaliste Broussonet et par Grandjean-de-Fouchy, en diffère essentiellement par la cause vé- nérienne qu'on lui peut attribuer et par la guérisou dont il a été suivi. Société Pbiloiu«t* Sur plusieurs espèces d animaux mammifères , de V ordre des ruminansj par M. H. DE Blainville. M. DE Blainville, dans ce Mémoire, s'est proposé de faire connaître Zoologh.' un assez gand nombre d'animaux ruminans qu'il a observés en Angle- terre , et comme pour déterminer s'ils doivent être regardés comme des espèces nouvelles, il était important d'entrer dans des détails assez mi- nutieux; il commence par établir une disposition systématique de cette grande famille , d'une manière un peu plus rigoureuse qu'on ne l'a peut- être fait jusqu'ici. Les aminaux ongulés à système de doigts pair ruminans , peuvent être subdivisés en deux grandes sections d'après l'existence ou l'absence de dents canines à la mâchoire supérieure, la seule qui puisse eq être poiirvyçj dans les premiers il y a très-souvent des dents canines dans les individus mfdes au moins, tandis que dans la seconde il n'y en a jamais; carac- tère qui se trouve concorder avec la permanence des armes du front ^ Liu'raison de mai, 1 1 ( 74 ) ■ _ en effet dans la première le front n'est jamais armé , ou il ne Test qlie momentanément , tandis que dans la seconde il l'est constamment. La première famille de la première section est celle des Chameaux, qui est subdivisée en deux genres, ceux de l'ancien continent et ceux du nouveau ou les Lamas. La seconde est celle des Cerfs , dont le premier genre est le Moschus qui, à ce qu'il paraît, n'a jamais la tête armée et qui en outre a deux longues canines à la mâchoire supérieure. Les cerfs proprement dits qui forment le second genre , sont subdivisés d'après la longueur du pédon- cule qui porte les bois, en deux sous-genres : le premier, le genre Cennis, a les pédoncules peu ou point apparens, tandis que dans le second, auquel M. de Bv. propose de donner le nom de Cerviihis, le pédonculetest plus long que le bois lui-même , en sorte que ces espèces ont en tout teras la tête armée d'espèces de cornes analogues à celles de la Giraffe. Outre cela la mâchoire supérieure est pourvue de dents canines, souvent aussi longues et de même forme que dans le genre Moschus (i). La seconde section des animaux ruminaus comprend les espèces qui ont toujours la tête armée, elle est également formée de deux familles. La première, évidemment rapprochée de la précédente, est celle qui a sur la, tête des pédoncules assez longs, ne portant pas de bois, mais o^arnis d'un très-grand nombre de poils dont on conçoit que la réunion pourra former ce qu'on appelle corne dans les bœufs , elle ne comprend que le genre Girajfe. La seconde contient au contraire un très-grand nombre d'espèces qui se nuancent d'une manière pour ainsi dire insensible, depuis l'élégante Antilope , la plus rapprochée par la forme générale du corps de la famille des cerfs, jusqu'au Bulle le plus pesant et le plus lourd de ces animaux. On n'y établissait jusqu'à présent que quatre genres qu'il est même fort difficile de caractériser nettement. M. de Blainville pro- pose de subdiviser ce grand genre, qu'il nomme Cerophorus, en douze petits groupes ou sous-genres qu'il caractérise d'après la combinaison de l'existence ou de l'absence ; i^ des larmiers ; 2° des brosses aux poignets ; 3° des pores inguinaux; 4^ des cornes dans les deux sexes et de leur forme générale ; V d'après la forme dé la queue ; 6° le nombre des mamelles; f l'ensemble ou la disposition des couleurs et la nature du poil; 8' l'existence d'un mufle et la disposition des narines. «■. L Antilope, car. des cornes à double ou triple courbure, sub- spirales, annelées, sans arrêtes, dans le sexe mâle seulement ; des lar- miers, des brosses , des pores inguinaux , des mamelles, point de mufle. - (ï) Le sous-genre Cerf pourra être subiiivisé d'après l'existence ou l'absence d'un mufle. Dans la première division, seront le C. Alce et Eangifera , qui n'ont pas de partie nuG à l'extrémité du museau; et dans la seconde, toutes les autres espèces» 4. commencer par le C. Dama» (75) Esp. i"" A. Cervicapra , 2" A. Saïga , 5" A. Gutturosa. g. II. Gazella. car. Cornes à double courbure, constamment anne- lées, saus arrêtes, clans les deux sexes 3 des larmiers, des brosses, des pores inguinaux, deux mamelles, la queue courte, la couleur plus ou moins foncée du dos , séparée de celle du ventre constamment blanche, par une bande presque noire, point de mulle. Esp. 1° A. Dorcas, 2'' A. Kevella, 5° A. Corinna, 4* A. Subguttu- rosa , 5^ A. Euchore , 6^^ A. Pvgarga , f A. Koba , A. Koh, 9'^ Naso- maculata. . ^ g. III. Ceri^icapra, car. Cornes à simple courbure antérieure, posté- rieure oupresque, nulle peu ou point annelées, sans arrêtes, danslesexe mâle seulement; des larmiers, point de brosses, des pores inguinaux, 4 mamelles, la queue courte, point de mutle. Esp. 1° A. Hedunca, 2^^ A. Dama, 5° A. Grisea, 4^ A. Stenbock , 5^ A. Eleotragus, 6" A. Oreolragus, f A. Grimmia, 8« A. Pygmaea, 9° A. Saltiana, 10° A. Quadricornis, 1 1"^ A. Acuticornis. g. IV .Alcelaphus, car. Cornes à double courbure, annelées, sans ar- rête , dans les deux sexes; des larmiers, point de brosses, des pores ingui- naux , queue médiocre terminée par un floccon de longs poils , 2 ma- melles , un demi-mufle. Esp. 1" A. Bubalis, 2° A. C'unaa. g. V. Tragelaphus. car. Cornes comprimées, spirales, à arrête, dans le male'seulement; larmiers nuls, brosses nulles, des pores ingui- naux, queue médiocre terminée par un flocon de longs poils, 4 lï^a- melles, un demi mufle. Esp. 1° A. Svlvatica, 2 A. Strepsiceros; 3° A. Scripta. g. VI. Bosefaphus. car. Cornes simples , non rugeuses, quelque fois nuUesdansla femelle; larmiers nuls, brosses nulles, des pores inguinaux, la queue longue , terminée par un floccon de longs poils , 4 mamelles , un mufle. Esp. i^ A. Picta, 20 A. Gnu, 5° A. Orcas. g. VII. Oryx. CAR. Cornes très-grandes , pointues, droites ou à simple courbure postérieure, annelées, sans arrêtes ; larmiers nuls, brosses nulles, pores inguinaux? queue longue, terminée par un flocon de longs poils , mamelles? un demi-mufle. Esp. 1^ A. Oryx, 2^ A. Leucorjx, 3* A Gazella, 4° A. Leucophaea, 5° Equina. ( i ) g. VIII. Rupicapra. car. Cornes simples, lisses, à simple courbure postérieure, dans les deux sexes 3 larmiers nuls, brosses nulles, des pores inguinaux , queue courte, 2 mamelles, les poils longs, point de mufle. 1816, (1) Celle espèce diffère-t-elle de l'A. Leucophœa? ( 76 ) Esp. i^ A. Rupicapra, 2" A. Pudu , 5* A. Americana. g. ]X. Capra. car. Cornes anguleuses , ridées grossièrement en travers dans les deux sexes , point de larmiers , point de brosses ni de pores in- guinaux , la queue couf te , ordinairement recourbée en dessus, 2 raa- inelles, les poils longs, une barbe, point de mufle. Esp. 1° C. (Egagrus , a" C. Ibex, 5^ G. Caucasica, /^^ C. Imberbis. g. X. Oi'is ou Ammon. CAYK. Cornes anguleuses rugueuses, plus ou moins ridées, le plus souvent contournées, dans les deux sexes, point de lar- miers , ni de brosses , ni des pores inguinaux , la queue médiocre , tom- bante, -2 mamelles, 2 sortes de poils, la Bourre ordinairement plus abon- dante que les Soyes , point de mufle. Esp. 1° A. M.* Corsicus et Ovis, 2" A. Brachiatus, 5" A. Cervinus, 4° Lanosus , 5^^ A. Strcpsicheros. g. XI. Ocihos. CAR. Cornes simples lisses , à double courbure , dansles deux sexes , larmiers nuls, brosses nulles, pores inguinaux? queue courte, 2 mamelles, poils longs, laineux, point de mufle. Esp. B. Moschatus. g. XII. Eos. CAR. Corps pesant, jambes courtes, cornes simples, coni- ques, lisses, à courbure variable, dans les deux sexes- larmiers nuls, brosses nulles, pores inguinaux nuls, la queue longue et terminée par un flocon de longs poils, 4 mamelles, un lanon, un mufle. Cela fait, M. de Bv. commence par donner la description et la figure d'une très-belle fête osseuse, ayant appartenu, selon ce qu'on lui a dit, à une l'^rande espèce de Porte-musc de l'Inde, décrite et figurée dans l'Oriental îMiscellany, sous le nom de M. Indlcus; elle est remarquable par sa grandeur, ayant près de 7 pouces de long, et surtout par le très-gra'ml développement des canines. Dans la jjremière section du g. cerf, M. de Bv. fait connaître sous le nom de C. Niger une nouvelle espèce de l'Inde, d'après un très-beau dessin colorié fait sur les lieux , par Haludar , peintre Indien. Cet animal, qui paraît atteindre au moins à la taille de notre Cerf ordinaire dont il offre la forme générale, est par tout le corps d'un brun ioncé presque noir , surtout autour des yeux et de la bouche, s'éclaircissant un peu sous le ventre, la face interne de l'origine des membres étant la seule partie blanche 3 ses bois, qui appartiennent évidemment à un animal adulte , sont remarquables par leur peu de développement et surtout par leur simplicité, puisqu'ils n'ont qu'un seul andouiller co- iiique, un peu courbé en arrière , prenant son origine à la partie anté- rieure de la base de la perche , qui est au contraire assez concave en avant. M. de Bv. a cru devoir aussi faire mention de deux individus fe- melles d'une espèce de Cerf très-petite , qu'il a vus empaillés dans la col- lecliou de M. Bullock , sans aucune dési.i/jation 3 ils sont de la taille d'un chien médiocre , assez peu élevés sur petites, les oreilles grandes, ( 77 ) d'un jaune blanchâtre intérieurement, la queue extrêmement courte, à peine visible; la couleur générale d'un gris assez analogue à celle du cerf du Canada, et plus foncée en dessus; l'extrémité de la mâchoire inférieure blanche. Dans la seconde section de ce même genre, il donne les caractères de deux espèces dont il n'a vu , il est vrai, que le crâne plus ou moins complet. l.a première, qu'il propose de désigner sous le nom de C. Moschatus, a des bois très-courts, simples, coniques ,un peu courbés eji dehors et en arrière, très-tuberculeux, sans meules à leur base, portés sur de Irès-longs pédicules comprimés , s'excavant en dedans et dont la racine se prolonge de chaque côté du chanfrein , de manière à former une sorte de gouttière dans toute la longueur de celui-ci. La mâchoire est en outre armée de deux longues canines tout à fait semblables à celles du M. Moschiferus. M. de Bv. a vu de cette espèce une tête osseuse bien complette , provenant de Sumatra , mais sans aucune autre espèce de renseignement. I>a seconde qu'il nomme C. Suhcornutus ne lui est également con ■ nue que par un crâne, mais sans os incisifs et sans mâchoire inférieure. Les bois de cette espèce sont sensiblement plus grands et plus forts que dans la précédente , ils ont une meule bien formée, un petit andouiller simple, conique, un peu recourbé à la partie antérieure de la base du merain, qui est terminé supérieurement par une pointe conique et forte- ment recourbée en arrière et en dedans; le pédoncule qui les porte est beaucoup })lus fort , plus épais, mais un peu moins long et plus sur- baissé que dans l'espèce précédente; sa racine forme de chaque côté du chanfrein une arrête encore plus saillante, mais moins prolongée. 11 n'y a aucune trace de dents canines, et en outre , la comparaison minu- tieuse des différentes parties de ce crâne ne permet aucune espèce de rapprochement avec le précédent. M. de Bv. cherche ensuite si ces deux espèces étaient connues : il lui semble évident que la seconde a au moins beaucoup de rapports avec le chevreuil des Indes de Buffon , observé et décrit vivant par Aliamand, et qu'il paraît que Gmelin a désigné sous le nom de Muntjac^ sans ce- pendant citer cet auteur , mais qu'elle ne lui est pas {)arl'ailement identique. En effet le chevreuil des Indes a ses bois, à ce qu'il parait, entièrement conformés comme le C. Suhcornutus ; mais celui-ci n'a aucune trace de dents canines , dont celui-là est pourvu; ainsi, à moins qu'on ne considère la têle décrite par M. de Bv. , comme ayant appartenu à un individu femelle du cerf Muntjac, (i) et qui alors aurait ( j ) Le C. Monljac de Peunant a en outre le Lois trifurqué. 1816. ( 78 ) des bois, ou doit la regarder au moins momentanément comme une espèce distincte; quant à la première, c'est-à-dire au C. Moschatus , M. de Bv. n'a trouvé aucun auteur qui en fasse mention. Une autre espèce de cerf" dont il n'a vu que les bois séparés du crâne, sans aucune désignation, dans la belle collection du Collège royal de chirurgie de Londres , est appelée par lui C, Hamatus. Au premier aspect on serait tenté de croire que ce pourrait être les cornes de l'A. Rupicapra; de 4 à 5 pouces de haut, triangulaires à leur base, parsemés inférieurement de tubercules saillans, et pourvus d'un très- petit andouiller comprimé, déjelé en dehors, ils se terminent supé- rieurement par une pointe recourbée en crochet en arrière et un peu en dehors ; du reste ils sont labourés par des stries longitudinales , traces des vaissaux sanguins, comme cela a lieu dans tous les cerfs. Dans le grand genre CeropJiorus , second sous -genre Gazelle y M. de Bv. décrit et figure en partie une jolie espèce qu'il a observée dans le Fantherion de M. Bullok. où elle est désignée sous le nom de u4. Lieue, qui ne lui appartient certainement pas; sa taille est à peu près celle d'une grande chèvre, les jambes sont fortes, grosses, assez courtes , avec des brosses aux poignets ; les cornes assez longues se courbent d'abord en avant et en dehors, puis dans le reste et la plus grande partie de leur étendue en dedans et en avant; les anneaux y sont assez bien niarqués. Toute la partie supérieure du corps a paru être brune, le dessous blanc, la tête et surtout la racine des cornes d'un rouge vif, une grande bande blanche transversale au milieu du chan- frein , les yeux sont dans la couleur rouge , les jambes de devant sont blanches depuis le coude, et celles de derrière en totalité, si ce n'est la cuisse; la queue est courte, pointue, toute brune, à poils courts; le poil a paru devoir être assez rude. D'après cette description , M. de Bv. fait voir que cette Antilope est beaucoup plus rapprochée de l'A. Pygarga que de toute autre, il lui semble cependant qu'elle en diffère assez sensiblement par la taille et par la disposition des couleurs, pour en être au moins provisoirement distinguée , d'autant plus qu'il a observé dans la collection du Collège royal des chirurgiens , la peau d'une tête avec ses cornes, qui doit avoir appartenu à la même espèce. La tache blanche un peu plus grande à la même place , était également au milieu d'une couleur rousse assez foncée, la courbure des cornes étant absolument la même. M. de Bv. propose de désigner cette espèce sous le nom de A. Nasomacuhiia. Dans le sous-genre Ceri'lcapra ^ M. de Bv. décrit successivement; 1*^. A. Quadrlcornis^ qu'il caractérise ainsi , A. à 4 cornes, les 2 an- térieures lisses, assez grosses , subtrigones, un peu courbées en arrière, los postérieures plus grêles, plus élevées, conicjues , presque droites, à simple courbure antérieure. M. de Bv. ne connaît de cette espèce fort , ( 79 ) ^ — T singulière qu'un crâne presque entier , dont il donne la figure. Ce l o 1 o. crâne qui a tous les caractères anatomiques du genre, dans le nombre et la disposition des dents molaires, l'absence des canines, offre de plus remarquable un large espace non rempli dans les parois de. la face, mais surtout 4 cornes à cheville osseuse bien distinctes, tort régulières et sy- métriques, ayant en un mot tout les caractères d'une disposition normale, et portées comme à l'ordinaire par l'os Frontal, la première en avant de l'orbite , et la seconde à sa partie postérieure. Cette espèce dont il paraît qu'aucun auteur n'a parlé, est native do l'Inde , où elle porte le nom de Hoorma-Dabad. 2^. A. Acuticornis , ou A. à cornes simples coniques, très-pointues, lisses, verticales, à courbure à peine sensible et antérieure. M. de Bv. n'a également vu de cette espèce qu'une partie de crâne sans aucuii indice de nom ni de pays ; ce crâne offre de singulier une élévation considérable du sinciput et en ontre un large espace rugueux, tubercu- leux à la partie postérieure de la racine des deux cornes. M. de Bv. cheri-he ensuite si l'on pourrait rapporter cette forme particulière à quelque espèce déjà connue, après l'avoir successivement comparée avec toutes celles qui appartiennent au même sous-genre, il pense qu'elle en doit être distinguée au moins provisoirement. V^. A. ^altlana , ou l'A. à cornes coniques , extrêmement petites , pointues, annelées dans la moitié de leur longueur, à simple courbure postérieure et à peine sensible, les sabots fort alongés. M. de Bv. a vu de cette jolie espèce une peau de la tête presque en- tière, avec les extrémités antérieures et postérieures. Les cornes sont noires, de près de 2 pouces de long, avec 6 à 7 stries ou anneaux trans- verses; les oreilles sont au contraire très-grandes, il n'y a aucune trace de larmiers ; toute la tête est couverte de poils fins, courts, serrés, en- tièrement fauves en dessus et blancs sous la ganache. Quant aux pieds les antérieurs ont i3 pouces de long depuis le coude et les postérieurs 10 depuis le calcaneum, ils sont entièrement fauves et sont terminés par des sabots fort longs, les ergots étant au contraire extrêmement courts. Cette jolie espèce se trouve en Abyssinie, où elle est appelée Madoka, suivant M. Sait qui l'a donné à la collection en 181 1 , il restait à déter- miner si elle devait être distinguée de celles déjà inscrites 3 M. de Bv. la compare successivement avec les deux espèces évidemment les plus voisines, c'est-à-dire l'A. Grimia et Pygmœa, et il conclut que Irès-pi-o- bablement elle eu est distincte. Dans le sous-genre Tmgelaphus , il donne ensuite la description de la femelle de 1 A. Scripta ou du Guib qui diffère essentiellement du mâle par l'absence des cornes et la queue plus longue, et surtout par la taille beaucoup moindre. M. de Bv. a cru aussi devoir faire mention de 2 espèces de cornes (8o) parfaitement lisses , qui peuvent avoir appartenu à des espèces du sous- genre Boselaphus ou même peut être du g. JBos. Les premières qui sont encore attachées à une partie de la peau du ~ front, très-rapprocbées à la base, se déjettent ensuite en dehors en se courbant un peu en dedans; la partie de la peau qui reste a un large espace de couleur foncée au front avec une tache blanche , triangulaire, en croissant, symétrique, partant de la racine de chaque corne; il paraît que le reste du museau était blanc. Les secondes qui ne sont accompagnées que de la petite portion de peau qui les réunit, sont également lisses, noires, fort rapprochées à la base et déjettées eu dehors ; mais elles forment à leur racine le com- mencement d'une courbure eu ce sens pour se recourber ensuite en dedans dans le reste de leur étendue , et ce qu'elles offrent surtout (le remarquable est d'être comprimées ouapplaties vers leur pointe, au lieu d'être coniques comme cela est ordinairement. Dans le sous-genre Oryx ^ M. de Bv. croit pouvoir confirmer la dis- tinction de l'A. Leucorjx, d'après la description et la figure qu'il a trouvées de cet animal dans l'Oriental Miscellany. En effet son port est sensi- siblement différent de celui de l'Oryx de l'Afrique Méridionale, il res- semble à un petit âne dont les jambes seraient très-fines , les sabots n'ont pas cette singulière forme observée dans l'Oryx d'Afrique, la queue à l'exception d'une tache brune sur le museau et sur les joues, ce qui se trouve assez en rapport avec la courte description d'Oppien. M. de Bv. propose de placer dans le sous-genre Ruplcapra une espèce d'Antilope d'Amérique , qu'il nomme R. Americana^ dont il a vu uu bel individu dans la collection delà Société linnéene; c'est un animal de la grosseur d'une chèvre médiocre, dont le corps alongé , peu élevé sur pattes, est entièrement couvert de longs poils pendans, non frisés, comme soyeux et tout à fait blancs 3 la tête est assez alongée sans mufle ou partie nue, le front n'est pas busqué, les oreilles sont médiocres, les cornes courtes, assez grosses, noires, un peu annelées transversalement sont rondes, presque droites, dirigées en arrière et terminées par une pointe mousse; les jambes sont courtes, grosses et supportées par des sabots courts et épais ; la queue n'a pu être apperçue peut-être à cause de la longueur des poils. M. de Bv. cherche ensuite si cet animal n'au- rait pas quelques ra[)p()rts avec le Puddii de Molini, qu'on place à tort parmi les moutons, puisque ses cornes sont rondes, lisses et seulement divergentes, et il lui semble possible que l'individu de la Société linnéene ne soit autre chose qu'un animal domestique appartenant à cette espèce uu le type sauvage couvert d'un poil d'hyver. (8. ) Bans le sons-genre Capra, M. de Bv. fait connaîlre clans ce Mémoire deux belles variétés de l'Jnde , d'après des descriptions et de bonnes figures laites sur les lieux 3 la première, qui est désignée sous le nom de C. j^gagrus Cossus , est entièrement blanche , couverte par tout le corps de poils fort longs, tombans, non Irisés, soyeux 3 les oreilles sont horizontales^ les cornes, courbées en arrière et en dehors à la pointe, sont serrées contre la partie postérieure de la tête , le front est assez busqué ; il n'y a pas de barbe proprement dite sous le menton, et les poils de la face, fort longs, se portent à droite et à gauche partant de la ligne médiocre du chanfrein 3 la queue est courte et retroussée comme dans les autres chèvres. La seconde variété, désignée dans le manuscrit sous le nom de C. Im- berbis L-arbarcij a beaucoup de rapports pour la forme générale avec le bouquetin du Caucase 3 son corps est épais, alongé , le col court très- large , les jambes assez élevées et cependant fortes 3 la tête a beaucoup de ressemblance avec celle du bélier; le chanfrein estarqué, lefrontbombé, les oreilles horizontales, médiocres; les cornes très-comprimées, ridées transversalement, se touchant presqu'à la base , s'écartent ensuite en dehors et eu arrière, en se tordant un peu; elles sont plus petites et moins comprimées dans la femelle; la queue est recourbée en dessus; le poil est en général court et serré , il est plus long et forme une sorte de crinière noire sur le col et la plus grande partie du dos; il n'y a point de barbe sous le menton, mais une sorte de fanon ou de peau pendante sous la ganache ; la couleur générale est bariolée de noir, de roussâtre et de blanc dispersés d'une manière assez irrégulière , ce qui pourrait faire présumer que l'individu qui a servi à celte observation, était à l'état de domesticité. M. de Bv. termine ce Mémoire par la description d'un individu mâle du BœuJ musqué , conservé dans la collection de M. Bullock , de la taille à peu près d'une génisse de deux ans; il a en général plus de res- semblance avec un gros mouton qu'avec un bœuf, le corps est alongé ainsi que la tête, le front très-élevé est orné d'une sorte de crinière de longs poils divergens d'un centre commun et couvrant la racine des cornes. Celles-ci, toutes noires, lisses, élargies et se touchant à leur base, se courbent d'abord en avant et un peu en bas, en s'appliquant sur les côtés de la tête, puis se recourbent brusquement en haut et en arrière; les oreilles sont courtes, très-reculées et toutes couvertes de poils doux et épais; les yeux très-petits, très-distans entre eux, fort éloignés du bout du museau, sont compris dans le premier arc formé par les cornes ; le nez ou chanfrein est très-alongé, busqué comme dans un bélier; les narines latérales et petites sont plus rapprochées entre elles que dans le bœuf, mais moins que dans le bélier; il n'y a aucune trace de mufle, c'est-à-dire de partie nue à l'extrémité du museau , en sorte que pai' 12 ■.:t^t|fe^ ( 82 ) ' celte disposition cet animal se rapproche encore plus des moulons que des bœufs; la bouche est aussi fort petite et les ièvres peu épaisses, la supérieure n'ofïraut pas le sillon qu'on voit à celle du bélier 3 les mem- bres sont forts et courts 3 les ongles ou sabots, plus grands aux pieds de devant qu'à ceux de derrière, sont d'un brun toncé et convergent l'un vers l'autre; la queue fort courte est entièrement cachée par les poils de la croupe ; le col, le tronc et l'origine des membres sont couverts de poils de deux sortes , une bourre ou laine tort épaisse et longue, et des soies très-fines qui la traversent. Sur les extrémités, depuis la moitié de l'avant-bras en avant et le commencement de la jambe en arrière , les poils , proprement dits, sont courts et très-serrés contre la peau 3 dans tout le reste du corps ils sont fort longs, comme laineux et surtout sous le col, où ils descendent jusqu'aux poignets; ils sont également assez longs sous la ganache; quant à la face, ils sont d'autant plus courts , qu'ils s'approchent davantage de l'extrémité du museau qui en est en- tièrement couvert. La couleur générale est d'un brun roussâtre , en quelques endroits presque noir , excepté le tour des narines, la lèvre supérieure et l'ex- trémité de l'inférieure^ qui sont blancs. 'Sur le calcul des variations y relativement aux intégrales mul- tiples j par M. Poisson. AtATaÉivuTiQ^Es. Lorsqu'en prenant la variation d'une intégrale double, on considère ' l'accroissement de chacune des deux variables indépendantes , comme éié philomat. une fonction de ces deux variables , il se présente une difficulté qui n'a pas encore été éclaircie (i). Pour éviter cette difficulté, M. La- grange s'est borné , dans la nouvelle édition de la Mécanique analy- tique (2) , à supposer que l'accroissement de chaque variable ne dé- pend que de cette variable ; mais cette hypothèse nuit à la généralité du résultat , et la formule que l'on obtient ne saurait convenir, par exemple, au cas d'une surface courbe terminée par un contour curvi- ligne et variable. Il était donc utile de donner un moyen propre à déterminer la variation d'une intégrale relative à plusieurs variables , sans s'astreindre cà aucune restriction sur la nature de leurs accroisse- mens • ce moyen, que je vais indiquer dans cette note , consiste à chantier les variables de la question, en d'autres variables quelconques qui soient en même nombre qu'elles, et qu'on fait disparaître quand la variation de l'intégrale est obteime ■: il s'applique, comme on le f 1 ) Voyez la seconde édition du Calcul intégral de M. Lacroix, tome II, pag. 780. { a") Tom. II , pag. 98. Sot lé (83) verra sans peine, à tel nombre qu'on voudra de variables indépen- dantes ; m.'iis pour simplifier, nous considérerons seulement les inté- grales doubles. Soil rialcVrale//Yrt'^ dj, dans laquelle V est une fonction don- née de.r, r? z, et des différences parliclles de z, relatives à a: et à y. Pour abréger, nous indiquerons les différences relatives à jc par des traits supérieurs , et celles qui se rapportent kj , par des traits infé- rieurs ; de sorte qu'on ait dz __ , dz _ t±= ." ^'^ =, 2! etc dx~^'> dy^ '' dx^ ^ ' dxdy '' Nous aurons d'abord, en prenant les variations de la manière la plus générale , ^ []y dx dy = (Ts^ (V dx dy) = ff<^ V dxdy -^ ff^' ^ i^x dj), 1816. J'z .^^ dy . dV j, dY . dY dY dx dy -^ dz dz a^i d'Y ,^ .. , ^ + -j-^. ^z + etc.; d z ce qui montre que la question se réduit à trouver la variation d'une diffé- rence de z, d'un ordre quelconque, et ensuite celle du produit dx dy. Pour y parvenir, remplaçons pour un moment x et/ par deux nouvelles variables u etv; nous aurons dz _ du dz d x' dx du dz dy dy du , dz dy - ^ Tu^ ^' du' dz _ d^ ^ dz dx dx d~v "*" dz dy dy dv - z' ^"^ -^ Z '^^' ~ ^ Tv/^^' dv' d'où l'on lire dz , dit' dy dv dz dv dy du •> ^1 dz dx dz dx du d V d V du ^ ~ dx du dy '~d~v dx """ Tv d y du dy dx dy dx du dv dv du Or en prenant les variations de ces quantités, et considérant Ips, accroissemens de x ^ y ^ z, comme des fonctions de u et v , on aura, par rapport à z', , _ V fdx dj^ dx dy-\ /dy de z dz_ d^y __ djr_ d^z ° ^ — L V^ ^ ~" ^ lui) KjTv du "f" du d V du dv 'y dè-x dx d^y dy d ê^x du ~^ du dv du d V dz (/«J'.y^v fdz dy dz d y\ / dy d V du J \d u d V d v du J \dv dx d^y\ "I /d X dy dx d y'\^ , "^ dv du J \ ' K'i u d V d v du) ' (84 ) et si maintenant on suppose u = x, v=j , ce qui est le moyen le plus 'simple de revenir aux anciennes variables , on a dx dx dy dy_ d^ „' ^ - 517 = ^' ^ — ^' ^/* ~ ^' dv —^' du — ""> dv — '■''> ce qui réduit la valeur de cTz' à " d X dx ' d X On trouvera de même _ ^^'^ __ >' '^^'^ __ iî£ ' dy dy ' dy On parviendrait au même résultat, sans faire u^=x et v=y , en trans- formant les différences partielles de S'x, «TjK, ^z, qui entrent dans l'expression de êi" z ; en effet on a dèz dè'z dx dê^z dy_ djj^ d^ z dx d^ z dy du ^^ dx' du "^ dy ' Tû^ ~JV dx' dv ~' dy' dv^ d^y dê-y dx d^y dy^ djy __ dv l'os' dv "^ dy ' dv } d^x d^x dx d^x dy d^x d^x dx d^x dy du dx' d u ~'~ dy ' du ^ d v dx ' d v dy ' dv^ et si l'on substitue ces valeurs dans celle de S'z , on verra qu'elle se réduit identiquement à la forme que nous avons trouvée. Quand les variations de z et z^ sont trouvées , il est facile d'en conclure celles des différences partielles des ordres supérieurs. En effet ces valeurs donnent d'abord ' dx dans ces équations , z étant une fonction quelconque de x et y, on y peut mettre successivement z , z^ , z" , z\ , etc. , à la place de z : mettant, par exemple, z^ à la place de z^ dans la première équation, il vient ^Z, — z ^ d X — Z^^ éjr — j^ , et à cause de la seconde équation , celle-ci est la même chose que d' i^z — z' ^x — z, ^v) J^Z, - Z^J'X ^ Z,<^J = ^-T^ . d'oii l'on tirera la valeur de (^z\. Cet exemple suffit pour montrer comment on déterminera les variations de toutes les différences par- C 85 ) ===== tielles de z, en partant de celle de z et z^ \ et ge'néralement , il est aisé i o i 6. de voir que m Gt n étant des indices quelconques, on aura (n) , ^^m ^^n W ■ („ + .) y Substituant les variations de ces différences partielles dans la valeur de <^y, et faisant, pour abréger, S z — z ^ X — z^ <^f = J" ca, on pourra l'écrire ainsi : + 7—. + etc.; dz , ' dx dy IcvS notations ( ;j— j ^^ (~T') ^^^P^î^^^^^^l l^s différences partielles de Y, prises en faisant varier tout ce qui est fonction soit de x soit de y. Il ne reste plus qu'à trouver la variation du produit dx dj. Or, pour les règles de la transformation des intégrales doubles , on sait que quand ou change les variables x et j en d'autres u et p, on doit prendre dx dr = du du ( -r- ~- — -,— ~\ ; -^ \du dv dvduj' on aura donc ^ -^^ \dv du du d V du d i> dvduj' et en faisant, comme plus haut, u^=^x, v=y, on en conclut .(d.dyO^d.drC-^+'J^); résultat que l'on obtiendrait également en transformant les difl'érences partielles de x et de y; car on aurait de cette manière ^Cd.dy^ = dud.(f/£-±i:) Q + f )=^-'^/(t + f ). Maintenant si l'on met dans <^ff Y dx dy , pour cT V eA é" {dx dy), leurs valeurs, on aura C 86 ) -I- // ( — éTû) + —, — ; h -, ; h -TTr -7~r + etc. ) dx dy ; La première ligne de cette formule se réduit à des intégrales simples. savou' : rv cPjc dy + fy ^J dx; et quant à la seconde ligne, on y fera disparaître, par le procédé ordinaire de l'intégration par parties , les différentielles qui affectent cl' cà sous le double signe intégral. Sur les différences minérahgiques et géologiques des roches grani- to'ides du Mont-Blanc , etc., et des vrais granits des Alpes; par M. Brochant. M. Brochant fait voir que la plupart des hautes cimes de la chaîne Minéralogie, centrale des Alpes, depuis le Mont-Blanc jusqu'au St.-Gothard, ne sont pas composées de granit dans l'acception minéralogique de ce nom- inais d'une série de roches granitoides, dont il donne ainsi les caractères : La roche dominante, dans ce terrain, est ce que l'auteur appelle •un schiste t al queux {sten schiste (i), qui renferme presque tou- jours des cristaux de felspalh ; tantôt ces cristau:>c , assez volumineux, sont irré^'-ulièrement dissémines, c'est un steaschisie felspathique^ Br. ; tantôt il? sont petits , nombreux et également disséminés, c'eiit le gneiss porpliyroïde de Cevin en Tarenlaise (2). Quand le quarz s'y montre, il y est rare et disséminé irrégulièrement 3 l'amphibole, lors- qu'il y existe , v est intimement mélangé. La roche grànitoïde du Mont-Blanc a, comme les steaschistes felspathiques , le talc et le felspath pour parties constituantes j mais le felspath en gros cristaux en est la partie dominante ; le talc y est d'un vert foncé : il s'y présente quelquefois du quarz , mais rare et irréo-ulièrement disséminé ; enfin la roche a une certaine tendance à une^structure schisteuse 5 outre ces roches, M. Brochant y indique des Institut. (i) Bronguiart, Essai d'une class. des roches mélangées, ;. d, /«., vol. 54, /?. 5. (2) Ibid. g. ) —— serpentines et des cipolins. L'auteur {ait remarquer que ces roches, toutes i o 1 o. talqueuses, ne se trouvent pas clans les terrains de granit proprement dit; mais qu'elles appartiennent spécialement aux terrains tal queux ; il se croit en droit d'en conclure que la roche qui constitue la masse du Mont- Blanc n'est point un granit, ni dans l'acception minéralogique de ce nom , ni dans son acception géologique , et que les parties granitoïdes de cette montagne, et probablement aussi du Mont-Cenis et du Saint- Bernard jusqu'au Mont-Rose, doivent êlre rapportées aux terrains talqueux des Alpes, par conséquent à une formation qui n'est pas des plus anciennes parmi les terrains primitifs. Il y a néanmoins dans les Alpes de véritables terrains granitiques , et l'existence de ces ter- rains sert à faire ressortir les différences remarquables qu'on peut observer entre eux et les terrains talqueux avec lesquels on les con- fondait. Nous eu présenterons ici le tableau. Les terrains de granit proprement dit sont situés principalement sur la bordure méridionale de la chaîne des Alpes, et se montrent depuis Yvrée et même Turin, jusqu'au lac Majeur, notamment entre Biella et Crevacore près de la Sesia , et à Baveno; ils constituent des mon- tagnes basses, à cimes arrondies, renfermant enir'elles des vallons contournés. Ces granits ne sont jamais schistoides , le mica qu'ils renferment est tout-h-fait distinct du talc ; le quarz y est abondant et uniformément disséminé : ils deviennent quelquefois friables , se dé- composent comme ceux du Limosin , et renferment comme eux du kaolin. Les minerais métalliques y sont rares , et quand ils s'y ren- contrent c'est eu véritables filons; telles sont les pyrites cuivreuses des environs de Baveno. Les terrains talqueux composés des roches nommées profogine , gneiss talqueux et steaschiste fclspalique ( r ) forment les cimes les plus élevées des parties centrales de la chaîne des Alpes ; ils y sont beaucoup plus abondans que les granits; on n'y connaît pas de kaolin; les minerais métalliques qu'ils renferment y sont disposés en couches ou en amas et point en filons. Telles sont les mines de plomb argentifères de Pesay, Macot, la Thuile,Cormayeur; les mines de cuivre d'Olomont, de St.-Marcel, de Servez; les mines de fer oxidulées, etc. Tl résulte de ces faits que la masse des hautes cimes de cette partie des Alpes est d'une formation plus moderne que la base de cette chaîne du côté de l'Italie. Disposition analogue à celle qui a été observée par MM. Ramond et de Charpentier dans les Pyrénées. A. B. (i) Brong. , Essai d'une class. miner, des roches mélangées, j. d, riu^ vol. 34 , p. 5, C 88 ) Sur les plans oscillateurs et les rayons de courbure des lignes planes ou à double courbure , qui résultent de l'intersection de deux surfaces; par M. Hachette. Mathématiques. De toutes les propositions d'analyse appliquées à la géométrie, les plus importantes sont relatives aux courbures des lignes et des sur- Société Philomat. faces. En les démontrant par des considérations dégagées de tout calcul, n mai 1816. QH augmente le domaine de la géométrie , et les théories les plus abstraites deviennent applicables aux arts les plus usités. Le Mémoire de M. Hachette conduit à une règle générale pour construire graphi- quement avec le seul secours de la géométrie descriptive, les plans osculateurs , et les rayons de courbure des lignes à double ou simple courbure , qui résultent de l'intersection de deux surfaces. Cette règle se déduit des propositions suivantes : 1°. Une surface réglée (i) ( c'est ainsi que l'auteur nomme la sur- face eupendrée par une droite mobile , quelle que soit d'ailleurs la loi du mouvement) , étant coupée par un pian, qui passe par une droite de la surface, les points d'intersection de ce plan et de toutes les autres droites de la même surface, forment une courbe : le point de rencontre de cette courbe et de la droite de la surface contenue dans le même plan , est un point de contact de ce plan et de la sur- face réglée 3 en sorte que le même plan est à la fois tangent et sécant. 2°. La normale en un point de la courbe qui résulte de l'inter- section d'une surface et d'un plan , est la projection orthogonale de la normale à la surface au même point, sur le plan de la courbe. 5°. Une surface élant coupée par un plan , la surface réglée , lieu des normales menées par tous les points de la courbe plane, et la surface cylindrique qui a pour section droite (2) la développée de la courbe, sont circonscrites l'une à l'autre. (i) Quelques surfaces de cette famille, qu'on emploie dans les arts graphiques, se wommenl surfaces gauches , on plans gauches. Le mot réglée signifie qu'on peut appliquer l'arêle d'une règle, sur toutes les droites dont la surlace se compose. M. Hachette a démontré précédemment , 1.° que la surface lieu des normales menées par tous les points d'une droite prise à volonté sur une surface réglée , était l'une des cinq surfaces du second degré qu'il a nommée paraholoide hyperbolique; 2." que dans le nombre infini de surfaces du second degré, dites hyperboloYdes à une nappe, qui peuvent toucher une surface réglée suivant une droite de cette surface, et avoir avec elle un contact du premier ordre, il y a un de ces hyper- boloïdes, dont le contact suivant la même droite, est du second ordre. (2) Ou nomme section droite dHxm cylindre, la section perpendiculaire à ses arête?. (89) 4". Une ligne à double courbure étant l'intersection de deux sur- faces , on peut la considérer conime appartenante aux deux surfaces réglées , lieux des normales aux surfaces proposées , qu'on mènerait par tons les points de la courbe à double courbure ; si par un point quelconque de cette courbe, on mène un plan qui lui soit perpendi- culaire en ce point, ou plutôt perpendiculaire à sa tangente, ce plan touchera les deux surfaces réglées en deux points, remarquables par cette propriété, que leurs projections sur un plan quelconque passant par la tangente à la courbe à double courbure, sont les centres de courbure des deux sections faites par ce plan sur les surfaces proposées. Menant par le point de la courbe k double courbure que Von considère un plan perpendiculaire à la droite qui joint les deux points de contact des surfaces réglées et du plan normal à cette courbe, ce plan perpen- di('ulaire sera le plan osculateur de la courbe, et il coupera la droite, à laquelle il est perpendiculaire, en un point, qui sera le centre du cercle osculateur. Tl suit évidemment de la troisième proposition, que les cercles oscu- lateurs de toutes les sections d'une surface, dont les plans passent par une même tangente , appartiennent à une sphère , proposition démon- trée par Meusnier j et ce qui n'est pas moins évident^ toules les sec- tions dont les plans font avec une normale à la surface le même angle, ont un même rayon de courbure. Ayant construit graphiquement les rayons de courbure de trois sections quelconques, passant par une même normale d'une surface, M. Hachette fait observer qu'on en déduirait facilement les rayons de courbure et les plans osculateurs des ligues de courbure, dont Monge a le premier donné les équations. En elï'et on calculerait ces rayons de courbure, maximum et minimum, au moyen de la formule d'Euler : = -^ sin* A + ri cos^ A. R et r étant les rayons de courbure de la surface, et p le rayon de courbure d'une section normale , dont le plan fait, avec le plan oscu- lateur de la ligne de courbure, l'angle A. ( Voyez la Correspondance sur l'Ecole polytechnique , tome 111, page i54). L'application de ces propositions est de la plus haute importance dans les arts graphiques ; elle donne la mesure de la quantité de cour- bure des lignes et des surfaces, dont on n'a déterminé jusqu'à présent que la direction, par les tangentes et les plans tangens. 13 C 90- ) Examen de la matière huileuse des Chimistes hollandais ; par MM. RoBiQUET et Colin. (Extrait.) CuiMiï. Lorsque les chimistes hollandais firent la découverte de Thydrogène : — percarboné, la propriété qui leur parut la plus saillante dans ce gaz, fut lûsiitui. celle de donner un liquide huileux lorsqu'ils le mélangeaient avec volume égal de gaz murialique oxigéné ; aussi s'en servirent-ils pour le carac- tériser , et ils lui donnèrent le nom de gaz défiant. Ce phénomène frappa l'attention de tous les chimistes , parce qu'ils virent une entière confu-maliou des principes établis par la doctrine pneumatique, et que l'explication en était toute naturelle 3 on ne vit là qu'une simple com- binaison de l'hydrogène carboné avec l'oxigène de l'acide muriatique oxigéné, d'oi^i il résultait une espèce d'huile particulière ; mais en admettant que l'acide muriatique oxigéné soit un corps simple, cette même explication ne peut plus se soutenir. Il était donc nécessaire d'avoir recours à de nouvelles expériences pour déterminer la nature du produit liquide qui se forme inslanfanément par le conlact du chlore et de rhjdrogt ne percarboné; c'est précisément le but que se sont proposés MM. Colin et Robiquet. . Ces deux chimistes ont commencé par s'assurer d'un moyen d obtenir cette matière huileuse en grande quantité, pour cela ils ont distillé des résidus d'éther , et ont disposé leur appareil de manière à faire ren- contrer le gaz oléfiant, à mesure qu'il se dégage, avec un courant de («hlore, et ils ont pris d'ailleurs toutes les précautiojis convenables pour dépouiller chacun de ces deux gaz des corps qui leur étaient étrangers., Ils ont remarqué que pendant que cette combinaison s'effectuait , il n'y avait aucun résidu tant que les deux gaz se dégagaient de part et d'autre en même quantité; ils ont vu aussi que le produit était incolore, d'une saveur douce et d'une odeur agréable, si le gaz oléfiant avait été main- tenu en excès pendant tout le temps de l'opération ; mais que si au contraire le chlore avait constamment dominé, alors ce même produit avait une couleur jaune citrine , répandait des fumées abondantes et sufifocantes , d'une odeur mixte de chlore et d'acide hydrochlorique 3 que de plus ce liquide avait une saveur très-a<3ide, et rougissait forte- ment le tournesol. Dans tous les cas ils ont ramené leurs difïérens produits à être identiques par de simples lavages à l'eau distillée qui enlevait et la matière colorante et l'acide lorsqu'il en existait. Ces mêmes chimistes ont également observé que non seulement la proportion respective de chacun des gaz n'influait que sur la quantité du produit qu'on pouvait obtenir, mais encore que cette matière hui- leuse se formait, quel que fût l'état hygrométrique du chlore et de l'hvdrogènc percarboné ; ainsi quelle que soit la proportion de ces deux gaz et leur degré d'humidité, il y ^ toujours production de matière ( oO huileuse en plus ou moins grande qucUitifé: mais s'il y a eu un excès 1 8 1 6. de chlore, les parois du vase où s'est opéré la combinaison se tapissent au bout de quelque tem[)s d'une (grande quantité de ramifications cris- tallines , d'une saveur et d'une odeur cam[)lirées. Les auteurs ne font qu'indiquer ce phénomène , et promettent d'y revenir dans un second travail. Pour priver cette matière huileuse de toute humidité , MM. Colin et Robiquet la rectifient sur du chlorure de calcium iondu , et à la chaleur du bain-marie. Parvenue à son plus grand élat de pureté, ils lui ont reconnu les propriétés suivantes : Elle jouit d'une grande tluidité , est incolore et très-limpide, son odeur est suave et tres-analogue à celle de l'éther hydrochlorique, elle en a aussi la saveur particulière, sa pesanteur spécifique déterminée à 7° cent est de 1,2201 , en prenant celle de l'eau pour unité; sa force élastique prise à 9° 5 centigrades est de 62,65 centimètres ; son point debullition calculé d'après !a tension indiquée, a été fixé à 66 "-74; exposée à l'action de la chaleur elle se volatilise avec la plus grande fecilité ; mais elle ne tarde point à prendre une couleur ambrée, se colore de plus en plus, et laisse enfin un résidu carboneux très-peu considérable. Cette substance est donc beaucoup moins volatile et beaucoup plus pesante que l'éther hvdrochloriquc ; mais comme hii elle répand , en brûlant, dos vapeurs blanches et acides qui précipitent abondamment le nitrate (ravs^t)nt. Ainsi il n'y a pcjint de doute que le chlore ne soit une de ses parties constituantes. Après avoir assigné les caractères les plussaillans de cette substance , MM. Colin et Robiquet procèdent à son analyse et indiquent les corps les plus capables de l'opérer; ainsi ils font voir que le chlore, les alcalis caustiques, les oxides très-réductiles peuvent y concourir d'une ma- nière plus ou moins efficace; mais que ni les uns ni les autres ne sont exempts d'inconvéniens. Le calorique est l'agent qui leur a paru le plus conv^enable pour désunir les élémens de ce produit, ils ont opéré cette décomposition en faisant passer la vapeur de cet acide au travers d'uu tube de porcelaine rempli de fragmens de même substance, et élevé la tenipérature au rouge blanc. Il se dépose une très-grande quantité de charbon dans l'intérieur du tube , et il se dégage pendant tout le cours de l'opération un gaz qui, recueilli sur la cuve à mercure, a été trouvé composé de 62 , 46 de gaz hydrochlorique , et de 58,45 de déj cai l'acide carbonique pour produit de la combustion, de ne point éprou- ver d'altération par le contact de la vapeur du potassium, de decom- ( 90 poser le proto-chlorure de mercure chauffé an rouge, et de donner pour produit du charbon , de l'acide hydro-chloriqne et du mercure. La grande analogie qui existe entre la matière huileuse dont il est ici question etl'éther liydrochlorique, ta conduit naturellement MM. Colin et Robiquet à faire quelques expériences comparatives entre ces deux corps j et ils ont reconnu cjue le gaz qui provient de la décomposition de l'éther hydrochlorique par la chaleur, ne contient que le tiers de son volume d'acide hydrochlorique , tandis que le gaz qu'on obtient en même circonstance de la substance huileuse , en admet environ les deux tiers. Rien ne porte à croire que l'oxigène fasse partie de la matière hui- leuse, et on en admet une assez forte proportion dans la composition de l'éther hydrochlorique, ce qui semblerait devoir mettre plus de différence qu'il n'en existe réellement entre ces deux substances. D'après le travail dont nous rendons compte , l'existence de l'oxigène dans cet éther devient au moins très-problématique. Eu effet l'action de la cha- leur en dissocie les élémens de manière à donner d'une part du char- bon pur qui se dépose dans le tube , et de l'autre un fluide élastique qui ne contient aucune trace d'acide carbonique, mais seulement de l'acide hydrochlorique et un gaz inflammable. Or s'éfant assuré qu'il ne se formait aucune portion d'eau pendant que cette décomposition s'effectue , n'est-il pas bien certain que si l'éther hydrochlorique con- tient de l'oxigène , il ne peut se retrouver que dans le gaz inflammable dont nous venons défaire mention ; de plus il ne pourrait y être qu'à l'état de gaz oxide de carbone, et dans un rapport assez considérable, puisqu'une petite portion de ce gaz résidu représente une assez grande quantité d'éther. Cependant ce gaz soumis aux mêmes épreuves que celui qui provient de la matière huileuse se comporte absolument de de la même manière ; ainsi , quelle que soit la température , le potassium ne lui fait éprouver aucune altération, et passé sur du protochlorure de mercure chauffe au rouge, on obtient pour produit du gaz hydro- chlorique , du mercure et du charbon sans aucune trace d'eau ni d'acide carbonique. M. Thenard a fait l'analyse de l'éther hydrochlorique en faisant dé- toner de la vapeur éthérée avec de l'oxigène dans un tube eudio- métrique 3 mais les quantités d'eau et d'acide carbonique qui se for- ment pendant celte détonation étant plus considérables que ne le comporte la portion d'oxigcne consommée pour cette combustion , alors M. Thenard a dû en induire qu'une partie de l'eau et de l'acide car- bonique obtenus avait été formée par de l'oxigène appartenant à l'éther lui-même. MM. Colin et Robiquet ont également tait l'analyse eu- dioraétrique, non pas de l'éther lui-même , mais du gaz résidu, le seul produit qui puisse contenir de l'oxigène , et en suivant la même mé- ( 93 ) - thode, ils ont été conduits à y admettre une certaine quantité d'oxigène. i o 1 6. Ctî qu'il y a de plus remarquable , et ce qui porterait réellement à croire que cette méthode a quelque source d'erreur qu'on ne prévoit pas , c'est que le gaz résidu provenant de la matière huileuse , non seulement contiendrait aussi de l'oxigène , mais en bien plus grande quantité que celui tourni par l'élher. Or un tel résultat n'est guère admissible , à moins qu'on ne suppose que le chlore ou l'hydrogène percarboné contiennent eux-mêmes de l'oxigène, puisque ce soiU les seuls élémens qui concourent à la formation de la matière huileuse ; il existe encore un autre argument eu faveur de la non-existence de l'oxigène dans l'éther hydrochlorique, c'est que la pesanteur sj)ecifique de l'acide hydrochlorique ajoutée à celle du gaz oléfiant donne préci- sément celle de la vapeur de l'éther hydrochlorique. Au reste, les auteurs du Mémoire ne se prononcent pas d'une ma- nière définitive , et ils se proposent de continuer leur travail pour acquérir ()lus de certitude à cet égard 3 et la seule conclusion (ju'iis tirent dans les circonstances actuelles, c'est que l'huile du gaz oléfiant est un véritable éther hydrochlorique, ne différant de celui que M. The- nard a fait connaître que par le rapport , et non par la nature de ses élémens, par une pesanteur j)lus grande et par luie moindre volatilité. Ainsi l'acide hydrochlorique, lui ou ses élémens, est susceptible d'en- trer comme principe constituant dans deux éthers différens , et par conséquent il est encore analogue en ce point à l'acide hydriodique. Avril i8i6. QiiatrièjJie JMèmoire sur les Mollusques y de r ordre des Cyclo- branches; par M. H. de Blainville. (Extrait.) Le groupe d'animaux mollusques que M. de Blainville désigne sous ^o le nom de Cyclobranches, a été proposé pour la première fois dans son ' Mémoire sur une nouvelle classification des mollusques : il a été con- ^ •- - r.i 1 duit a l établir par la considération de la disposition des organes de la respiration qui est le point de départ de son système. M. Cuvier mettait un des genres qui le composent (le G, Dorls) dans sa famille des Nu- dibranches de l'ordre des Gastropodes , et l'autre (le G. Onclildie) dans celle des Gastropodes pulmonés, c'est-à-dire, qui respirent l'air en na- ture comme les Limaces, et par conséquent à une assez grande dis- tance l'un de l'autre. M. de Lamarck, et la plupart des naturalistes de nos jours, ont presque entièrement suivi M. Cuvier. Les caractères distinctifs de ce quatrième ordre de la classe des mollusques céphalés, suivant M. de Bv. sont d'avoir les organes de la respiration symétriques, cachés ou découverts, disposésen cercle autour d'un centre, et placés à la partie postérieure du corps. (94) _ On ne connaît pas encore de genre qui soit pourvu d'une coquille; mais M. de Bv, ne laisse presque aucun doute qu'elle ne fût symétrique. Les caractères secondaires sont les suivans : Le corps presque toujours assez épais , ovalaire, plus ou moins bombé et tuberculeux en dessus, est toujours plane en dessous, et pourvu d'un large disque musculaire propre à ramper, dépassé de toutes parts par le bords du manteau. La tête, peu ou point distincte, offre deux ou quatre tentacules, outre les appendices labiaux , qui sont quelquefois assez développés. Les yeux , qui très-probablement existent, n'ont pas encore été observés. La bouche, toul-à-1'ait inférieure, est percée dans un bourrelet assez renflé, souvent prolongé latéralement en une sorte d'appendice assez développé dans l'état vivant, pour que Bu(baman l'ait regardé comme un bras analogue à ceux qui portent les branchies dans les Scj/fées. Les organes de la respiration situés à ia partie postérieure du dos sont extérieurs ou contenus dans une cavité j)lus ou moins profonde , suivant très-probablement que les espèces peuvent vivre plus ou moins long-temps hors de l'eau : et alors les branchies sont plus ou moins sail- lantes, et en forme d'arbuscu les. ♦ L'anus est toujours postérieur et dans la ligne médiane. Les organes de la génération des deux sexes sont toujours portés par )e *nême individu (i), mais il y a quelque différence pour le mode de leur terminaison. Il paraît ([u'il y a aussi des différences pour le séjour. Les genres que M. de Bv. croit appartenir à cet ordre ne sont encare qu'au nombre de trois. Le premier est le G. Boris, dont M. Cuvier a publié une monographie complète dans les annales du Muséum. M. de Bv. n'a à y ajouter que la description de deux espèces qu'il croit nouvelles. La première est celle à laquelle il propose de donner le nom de Forster, célèbre voya- geur allemand, auquel l'histoire naturelle doit beaucoup. Il en a trouvé un excellent dessin colorié dans les manuscrits de la bibliothèque de sir Jos. Banks. ^ ^ , . , Le corps de cette espèce est ovalaire, un peu alongé, très-déprime et fort mince sur les bords du manteau, qui dépassent considérablement le pied. La peau est parfaitement lisse, si ce n'est sur le dos, où elle a paru un peu rugueuse. La couleur générale est roussâtre, parsemée de taches irrégulières noires et brunes sur le corps proprement dit , et jaunes sur le reste , ainsi que sous le pied , qui est extrêmement petit. Les branchies sont disposées en deux faisceaux qui divergent à droite et à gauche d'un point commun placé à la partie postérieure du véritable dos. (i) D'après ce que dit lîuchaman de son O. Typhœ, il parait que cela n'est pas ainsi dans celle espèce, dans laquelle les sexes sont séparés. (95 ) Foi'ster dit avoir vu celte espèce dans la mer Atlantique le 4 sep- tembre 1772 : elle paraît à M. de Bv. appartenir à la division des Doris comprimées de M. Cuvier, et être assez voisine du D. Scabra, La seconde espèce de Doris que M. de Bv. croit nouvelle lui a é'ié en- vovée par M. le docteur Leach; elle paraît être fort commune en Ecosse. Au contraire de la précédente, le corps en dessus est très-bombé dans les deux sens, à peu près aussi lar^^e en avant qu'en arrière, couvert d'une très-grande quantité de tubercules en massue, c'est-à-dire, renllévS et obtus à leur extrémité 5 plus longs en avant et sur les côtés, et surtout vers les branchies, ils sont très-courts dans le milieu même du dos. Le pied fort large déborde beaucoup sa racine ou sou attache, sur- tout en avant, où ses bords sont fort minces. Les deux tentacules supérieurs sont coniques, comprimés, comme articulés, ou mieux sub-branchiaux , et pouvant être retirés dans une cavité creusée à leur base. l,a masse buccale est très -épaisse. Les branchies sont composées de seize lames parfaitement séparées et disposées autour moitié. L'acide nitrique.! ^'"^^- '• '«o gaz nitreux. ,55. l oxygène. 25o — oxygène, too. Les diflérences qui existent entre ces résultats, obtenus à des époques peu éloignées, et par des hommes du premier mérite, faisait désirer que l'on reprit ce travail, afin de fixer l'opinion d'une manière définitive sur un des sujets les plus importans de la chimie actuelle. C'est pour arriver à ce but que M. Gay-Lussac s'est livré aux recherches que nous allons faire connaître. C99) § II. Art. 1*"^. — Du gaz nlireux. Composition. Ce gaz résulte, ainsi que M. Gay-Lussac l'avail dit îinlërieurenient, de la rombinaison de volumes égaux de gaz azote et de gaz oxygène sans qu'il y ait de condensation apparente; car, si l'on chauffe du sulfure de barite dans loo parties de gaz nilreux, renfer- mées dans une petite cloche, on obtient un résidu de 5o, 2 à 49^ 5 de gaz azote 3 et d'une autre part, si Ton ajoute ensemble les densités de \ volume de gaz oxygène et de \ volume de gaz azote, on a exac- tement la densité de 1 volume gaz nitreux. Action du calorique. I.e gaz oitreux est réduit en acide nitreux et en gaz azote, lorsqu'on le fait passer sur du fil de platine, contenu dans un tube de porcelaine ou de verre dévilrifié rouge de feu ; le platine, en favorisant l'action de la chaleur, n'exerce aucune action chifnique sensible sur les principes du gaz. Action de l'eau de potasse. 100 volumes de gaz nitreux mis en contact sur le mercure avec une forte solution de potasse, se rédui- sent à 25 de gaz oxyde d'azote. Les Sy , 5 d'oxygène et 25 d'azote, qui sont absorbés par l'alcali, constituent un nouvel a(.-ide queM.Gay-LussaC' ^ap[)elle pernitreux, et qui diffère de la vapeur nilreuse ou acide ni- treux ordinaire, en ce {ju'il est moins oxygéné. Action de l'ammoniaque. L'ammoniaque liquide- convertit le gaz ni- treux en gaz oxyde d'azote. 11 paraît que le gaz ammoniac pro-duit le même effet. Action du gaz oxygène et du gaz nitreux. Toutes les fois que Ton mélange ces gaz sur l'eau, l'absorption varie selon le diamètre du tube, la rapidité du mélange, suivant que l'un des giz est introduit dans le lube avant ou après l'autre. Pour 100 d'oxygène, l'absorption du gaz nitreux varie entre i34 et 565. Il est évident, d'après cela, qu'on ne peut déterminer la formation d'aucune combinaison définie en opérant de cette manière. Mais si les gaz sont en contact avec une forte solu- tion de potasse, ou s'ils se rencontrent à l'état sec, dans des vaisseaux " de verre, ils s'unissent en deux proportions constantes, qui constituent les acides pernitreux et nitreux. Art. 2. — De l'acide pernitreux. De la décomposition du gaz nitreux par l'eau de potasse, *et de l'ab- sorption du mélange de gaz nitreux et de gaz oxygène par le même li- quide , M. Gay-Lussac a concdu que l'acide perniîrenx qui se produit , . r ' A ^ 4oo i2;az nitreux ( loo azote, alors, est torme de< ' ^ . ou. < r- „.v2.«« ' 1 100 — oxygène ( i5o oxygène. Cet acide ne peut être séparé de la potasse sans qu'il ne se réduise en 1816. ( ïoo ) g<'iz nitreux, qui se cîégap;e, et en acide nitreux, qui reste dans la li- queur. Cependant M. Gay-Lussac l'a obtenu à l'état d'hydrate, en soumetlaut à la distillation, dans une cornue de verre, le nitrate de plomb octaèdre, desséché jusqu'au moment où ce sel commence à se dé- composer. ' Hydrate d'acide pernitreux. Jl est d'un jaune orange très-foncé; il bout à 260 3 il se réduit dans l'air en fumées rouges épaisses. Quand on en verse quelques gouttes dans l'eau, il s'en dégage beaucoup de gaz nitreux , et l'eau se colore successivement en bleu , en vert ou en jaune, selon son rapport avec l'acide. Lorsque l'eau contient assez d'acide nitreux pour être d'un jaune orange foncé, elle peut dissoudre l'acide pernitreux sans le décomposer. Combinaison de l'acide pernitreux avec V acide sulfurique. Lorsqu'on mêle l'hydrate d'acide pernitreux avec l'acide sulfurique concentré, on obtient , à une température peu élevée , des prismes quadrilatères alongés, qui sont une combinaison de ces deux acides. La même com- binaison est produite 1° lorsqu'on fait passer un courant d'acide nitreux dans l'acide sulfurique concentré, il y a alors dégagement d'oxygène; :2° quand les gaz oxygène, sulfureux et nitreux humides viennent à se rencontrer. Le composé qui se forme dans cette dernière circonstance, avait été envisagé par MM. Clément et Desormes, qui l'ont décrit les premiers comme un composé d'acide sulfurique et de gaz nitreux. L'acide pernitreux, en se combinant avec les bases, forme les sels qui ont porté jusqu'ici le nom de nitrites. § JIL De l'acide nitreux. De ce que l'acide pernitreux ne peut exister isolé , et de ce qu'en mêlant le gaz oxygène sec avec le gaz nitreux également desséché dans des proportions très-différentes, la contraction de volume est constante, M. Gay-Lussac en a conclu que le mélange de ces gaz secs donne naissance à un composé défini, qui est l'acide nitreux ordinaire. Suivant 1 . . , ., . r 7 i ( saz azote. .. . 100 C p;az nitreux.. 200. ce chimiste il est tormé de^ ^ , ou .J o ^ ^ , 1 — oxygène. 200 | — oxygène. 100. Dans ce dernier cas, la contraction est de 200 ou égale au volume du gaz nitreux. Il faut bien que cet acide se décompose avec une grande facilité , puisque l'eau de potasse et l'acide sulfurique concentrés le réduisent en gaz oxygène et en acide pernitreux par l'affinité qu'ils ont pour ce dernier. Lorsqu'on fait passer un courant d'acide nitreux dans l'eau , les pre- mières portions s'y combinent sans éprouver de décomposition; mais ( lOI ) les portions suivantes perdent de plus en plus d'oxygène, et se rëdui- sent en acide pernitreux, qui reste dans la liqueur mêlé avec l'acide nitreux. Il parait que l'acide nitrique concentré, dans lequel on a fait passer une suffisante quantité de gaz nitreux , est une dissolution aqueuse de ces deux acides. § IV. De l'acide nitrique, M. Gay-Lussac le regarde, avec M. Davy, comme étant formé deî ^?^ ^J>'^*^, ou \ '^^ S^' "^^'^V^ rapport qui diffère beau- ( 25o d oxygène | loo — oxygène, ^^ ^ coup de celui de( '^"^ ^^^ nitreux j^. ^^^' ^^ Dalton, qui ^ (. loo — oxygène ^ ° ' ^ s'approche beaucoup de celui de| J^^ ^^ oxwène ^"^ constitue l'a- cide oxynitrique dii même chimiste. Mais il est évident que si le rap- port de i8o de gaz nitreux à loo d'oxygène constituait l'acide nitrique, l'acide qui en résulterait ne devrait pas décolorer le sulfate rouge de manganèse, puisque l'acide pur n'a aucune action sur ce sel; cepen- dant M. Gay-Lussac a vu que la décoloration était produite, lorsqu'on le mêlait avec de l'eau qui avait absorbé 180 de gaz nitreux et 100 d'oxygène. Il en a conclu 1° que dans ce rapport ces gaz ne pouvaient constituer l'acide nitrique, et 2^ que l'acide oxynitrique n'était que de l'acide nitrique ordinaire. RÉSUMÉ. L'azote s'unit à l'oxygène en cinq proportions , qui sont en volume : azote. oxygène. Oxyde d'azote 100 5o. Gaz nitreux lOo 100. Acide pernitreux lOo i5o. Acide nitreux 100 200. Acide nitrique 100 25o. M. Gay-Lussac suppose que les trois derniers composés peuvent expliquer les diverses absorptions que l'on observe entre le gaz ni- treux et le gaz oxygène. M. Gay-Lussac compare l'acide nitrique à l'acide sulfurique, l'acide nitreux à l'acide sulfureux, et l'acide pernitreux à l'acide des sulfites sulfurés, car les deux premiers sont saturés d'oxygène; et d'un autre cuté, l'acide pernitreux contient deux fois plus de gaz nitreux que l'acide nitreux ; et l'acide de sulfites sulfurés deux fois plus de soufre que l'acide sulfureux. C. 1616. <»w% w^^ vw»v%^^v>vvv»v ( 102 ) Noiii^eJles épreuves sur la vitesse intgaïe avec laquelle V électricité circule dans divers appareils electromoteurs ) par M. ^lOT. Physique. Toutes les personnes qui se sont oeciipé de galvanisme, savent que certaines piles ne produisent aucun eilet chimique ou physiolo- gique sensible , quoi([a'elles doiment beaucoup d'électricité au con- densateiu', même par un simple contact. Telle est, par exempie, la ^ile que Ton forme avec des couples de cuivre et de zinc, sépares les uns des autres par une simple couche de colle de farine : disposition que M. Hachette a le premier lait connaître. On observe un eïïai ana-' lo'Uie dans l'affaiblissement rapide des piles les plus actives, et cela est surtout sensible dans les piles à larges plaques, comme MM. Gay- Lus-sac et Thenard l'ont remarqué dans leurs recherches; ces piles qui opèrent d'abord des décompositions énergiques , perdent bientôt leur pouvoir chimique , quoiqu'elles chargent encore le condensateur au même degré et presque instantanément. l{n rapportant ces phénomènes dans mon traité de physique , fai cherché à prouver qu'ils dépendaient de l'inégalité des vitesses initiales avec lesquelles les piles diverses, ou les mêmes piles à diverses épo- ques, se rechargent lorsqu'elles ont été déchargées. Pour montrer l'in- fluence de cette vitesse par un exemple extrême, j'ai construit des piles où les couples de cuivre et de zinc n'étaient séparés les uns des autres que par des disques de nitrate de potasse fondus au feu ; ces piles ne produisent ni action chimique, ni commotion dans les organes; elles ne donneiît même que très-i)eu d'élertricité au conden- sateur par un simple contact; mais en prolongeant le contact, elles lui en communiquent davantage; et enfin, au bout de quelques ^ni- nutes, la tension CvSt la même que l'on obtiendrait avec toute autre pile du même nombre d'étages montés avec les liquides les plus con- ducteurs et les plus ^énergiques dans leur action. En comparant le progrès de ces charges successives, et calcuLiat la vitesse qui en résulte pou^- le rétablissement initial , on trouve qu'il est d'abord insensible; car si on représente les quantités d'électricité transmises au conden- sateur par les ordonnées d'une ligne courbe, dont les temps soient les abcisses, on trouve que cette courbe commence par être tangente à l'axe quand le temps est nul; concevez maintenant que cette cir- constance, qui tient à la difficulté de la transmission, n'ait pas lieu dans un appareil monté avec de bons conducteurs liquides; alors les quantités initiales d'électricité données par ces deux appareils dans un temps infiniment petit , seront dans le rapf)ort d'un infiniment petit du second ordre à un (\u preîiiïer. Or, ce sont précisément ces quaur tilés initiales qui agissent dans les. coJUimotions et les phénomciies ( io3 ) chimiques oii ks deux pôles de la pile sont sans cesse déchargés par les conducteurs qui communiquent de l'un à l'autre. Il est donc tout simple que le courant éleclricjue qui en résulte, produise dans un cas des effets et n'en produise pas dans les autres; quoiqu'il y ait égalité dans les tensions que les deux piles pourraient atteindre, si ou lès laissait se recharger librement pendant un temps fini. Cette considération des vitesses initiales, outre les nombreux phéno- mènes qu'elle explique, a encore l'avantage de nous faire envisager le mode d'action de la pile sous son véritable jour, et de nous indi- quer ce qu'on peut attendre pour son perfectionnement par divers procédés. On voit, par exemple, qu'il n'y a rien à espérer de ceux où la permanence de l'action électrique s'obtient par l'affaiblissement de la conductibilité, comme dans les piles de Zamboni et autres sem- blables. Ces piles, par le principe même qui les rend durables, demeu- rent inhabiles à produire des effets chimiques et des commotions. Ayant eu l'occasion récemment d'exposer ces idées dans mon cours public de physique, j'ai été conduit à une expérience nouvelle, qui me paraît en donner une évidente confirmation, parce qu'elle en est une conséquence immédiate. C'est que le même corps pcutêtre assez bon conducteur pour décharger totalement ime pile d'une certaine nature , et ne l'être pas assez pour produire le même effet sur une autre, dont la vitesse initiale de rétablissement est plus rapide. Par exemple, ayant isolé une pile à la colle sur un gâteau de résine, faites communi- quer ses deux pôles au moyen d'un jnorceau de savon alcalin, dans le milieu duquel vous plongerez les deux fils conducteurs, le savon conduira assez bien pour décharger les pôles de la pile à mesure qu'ils se rechargeront par la décomposition des électricités naturelles des disques. En conséquence, si vous appliquez le condensateur à l'un ou l'autre pôle, il ne se chargera en aucune manière, soit que vous établissiez ou non la communication du savon ou des disques avec le sol par les conducteurs les plus parfaits. Mais si vous inter- posez le même morceau de savon entre les deux pôles d'une pile du même nombre d'étages , montée avec une dissolution de muriate de soude ou tout autre liquide bon conducteur , il ne suffira plus pour la décharger complètement et aussi vite qu'elle se rechargera. Aussi, en appliquant le condensateur à l'un ou l'autre poîe, et faisant communiquer le pôle opposé avec le sol, le plateau collecteur se chargera d'électricité quoique non pas sans doute au même degré où il se chargerait si le morceau de savon n'était pas déjà interposé entre les deux pôles. De plus, comme l'a découvert M. Erman, si au lieu de faire communiquer directement l'un des pôles au sol, vous touchez seuleniejit ainsi le savon, ce sera toujours le pôle résineux qui sera déchargé, et le condensateur prendra l'électricité vitrée; ce qui tient 1816. ( io4 ) sans doute, comme l'a dit cet observateur, à la facilité inégale que lune et l'autre électricité éprouvent à se transmettre sur le savon, quand leur tension est réduite à ce degré de faiblesse. Répétez les mêmes épreuves avec la flamme d'alcool, en commen- çant par l'interposer entre les pôles de la pile conductrice, vous ob- serverez les mêmes effets qu'avec le savon , avec cette seule différence, remarquée par M. Erman , que celte fois le pôle vitré sera déchargé, et non pas le pôle résineux. Maintenant appliquez la même flamme à la pile à la colle, elle réussira aussi bien qu'à l'autre pile, et ce sera de même le pôle vitré qui se déchargera. La flamme d'alcool ne conduit donc pas assez bien pour décharger complètement la pile à la colle, à mesure qu'elle se recharge ; donc cette flamme conduit moins bien que le savon. Recommencez les mêmes épreuves avec la pile à la colle, en faisant communiquer les deux pôles avec de l'éther sulfurique, où vous ferez ])longer les fils conducteurs. Ce liquide déchargera la pile, comme faisait le savon 3 mais si vous l'appliquez à une pile plus conductrice, il ne suffit pas pour la décharger entièrement • car pendant qu'il établit la communication, si l'on touche un des pôles de la pile pour le faire communiquer au sol, et qu'on touche l'autre pôle avec le bouton du condensateur, celui-ci se charge de l'électricité de ce pôle là. Et ce qui est fort remarquable, si vous ne communiquez au sol, ni par un pôle ni par l'autre, mais en touchant Télher, le pôle qui reste chargé, est toujours celui auquel le condensateur est appliqué, ce qui ofli-e un troisième cas qui complète les expériences de M. Erman. Enfin, si sans établir aucune communication entre les pôles d'une des piles précédemment citées, vous touchez un seul de ces pôles avec le savon _, ou la flamme d'alcool, ou l'éther, en appliquant le conden- sateur à l'autre pôle, le condensateur se charge quelle que soit la pile, et se charge par un conlact sensiblement instantané. C'est que la transmission de l'électricité sur la surface du savon , ou de l'élher, ou de la flamme d'alcool, quoique moins parfaite que par les élémens des piles les plus conductrices , est cependant assez rapide pour pouvoir en un instant sensiblement indivisible, amener le pôle libre au summum de la tension qui lui convient. B. Noiiue/Ies expériences et observations sur les rapports qui exis- tent entre le système nerveux et le système sanguin ; par M. WiLSON Philip. ( Extrait des Transactions philosophie (jucs y année 181 5. ) MifDEciHE L'AUTEUR pense qu'on peut déduire des expériences et des obser- vations rapportées dans son Mémoire les conclusions suivantes : ( io5 ) = , i'^. Les lois qui règlent les effets produits sur les muscles, soit volou- ^È^^ taires , soit involontaires , par un stimulant appliqué au système nerveux , sont différentes. 2°. Tout excitant mécanique et chimique , appliqué sur quelque portion considérable du système nerveux, augmente l'action du cœur. 3^. Un excitant mécanique ou chimique, appliqué sur le système nerveux, n'excite point l'action des muscles volontaires, à moins qu'il ne soit appliqué près de J'origine des nerfs et de la moelle épinière. l\*. l>es excitans mécaniques appliqués sur le système nerveux sont plus propres à exciter l'action des muscles du mouvement volontaire, et les excitans chimiques, celles des muscles du mouvement involontaire, 5'\ Dans le cas où tous les excitans , appliqués sur le système nerveux, n'ont pu exciter les muscles du mouvement volontaire, ils excitent cependant l'action du cœur. 6^. Les excitans mécaniques et chimiques appliqués sur le sys- tème nerveux , excitent une action irrégulière dans les muscles du mouvement volontaire. 7^. Ni les uns ni les autres n'excitent d'action irrégulière dans le cœur , et l'action de celui-ci n'est point rendue telle par les sédatifs, à moins qu'on ne regarde comme sédatif, un coup qui détruit l'inté- grité du cerveau. 8°. L'excitation des muscles du mouveiTient volontaire se mani- feste surtout au moment où le stimulant est appliqué sur le système nerveux, tandis que l'excitation du cœur continue aussi long- temps que le stimulant est appliqué. g". Les muscles du mouvement volontaire sont excités par des stimu- lans appliqués sur de très-petites parties du système nerveux. lo*^. Le cœur au contraire ne peut être excité par un stimulant ap- pliqué seulement sur une très-petite portion isolée du système nerveux. 11°. Le cœur obéit à un stimulant beaucoup moins puissant que les muscles du mouvement volontaire. 12°. Les faits exprimés dans les trois dernières conclusions, g, lo, îi, fournissent une explication facile des laits rapportés dans les conclusions précédentes. i5". Le pouvoir des vaisseaux sanguins, comme celui du cœur, est indépendant du système nerveux. i4". Les vaisseaux sanguins peuvent se prêter aux raouvemens du sang , après que le cœur a été enlevé. i5°. Les vaisseaux sanguins sont directement influencés par le système nerveux de la même manière que le cœur. i6". Par un phénomène analogue à ce que nous observons dans le cœur, aucun stimulant ou sédatif, appliqué sur le système nerveux n'excite d'action irrégulière dans les vaisseaux sanguins. Lii^raison de juillet, i5 (^ loG ) \i^. Le pouvoir des vaisseaux sanguins, comme relui du cœur, peut être détruit par Tintermédiain^ du système uerveux sur lequel on agit, i8". L'office des (ganglions est de combiner l'intluence des diverses parties du système nerveux, dont ils reçoivent des uerls, et d'envoyer d'autres nerls doués de l'influence combinée de ces parties. lo". La volonté n'a pas d'influence sur les muscles involontaires, parce que dans leur action ordinaire ils obéissent à des stimulans, sur lesquels nous n'avons pas d'influence , et que dans tous les temps nous ne voyons pas leurs mouvemens, nous n'en avons pas la conscience, et que par conséquent nous ne pouvons pas les diriger. 20°. Nous avons raison de penser que la division de l'encéphale en cerveau et en cervelet a rapport aux fonctions sensoriales, puis- qu'elle ne parait pas se rapporter aux fonctions nerveuses, les muscles du mouvement volontaire et ceux du mouvement involontaire étant également influencés par les deux parties de l'organe encéphalique. 21°. L'efïet sédatif n'est pas la conséquence d'une excitation pré- cédente ; mais est dû à une classe d'agens particuliers. «^v^^vv^^^ Sur le jeu des anches ; par M. BiOT. Physique. L*anche est un appareil vibratoire, employé dans plusieurs instru- mens de musique, pour exciter des sons, qui se propagent ensuite \cad.'iï.ie îles dans un tuyau droit ou courbe, et de là dans l'air environnant. Il Sciences. est essentiellement composé d'une ou de deux himes élastiques qui vibrent rapidement, en battant l'une contre l'autre ou contre un obs- tacle solide, et qui, à chaque battement, permettent ou empêchent le passaoe de l'air dans une rigole, dont l'orifice se trouve à leur point d'attache. J'ai fait voir dans mou Traité de physique que ces alternatives de répression et de passage de l'air, jointes aux battemens des lames contre elles-mêmes ou contre la rigole , sont réellement le principe du son qui se propage de là dans le tuyau où l'anche parle , et de ce tuyau dans l'air 5 j'ai feit voir que cette conception, déduite des lois de la méca- nique, explique non seulement la formation du son dans les anches, Uinis encore les variations de ton que ce son éprouve, quand on varie la longueur des lames, ainsi que le limbre aigre et désagréable qu'on y reconnaît, et qui est produit par le battement même de la lame contre la matière sohde, dont la rigole est faite. Cette considération ' m'a conduit naturellement à une expérience qui en offrait une confir- mation immédiate. En effet, si les interruptions et les transmissions de l'air à travers la rigole sont réellement le principe du son qui se pro- duit par l'anche; on doit les considérer comme ne formant, pour ainsi dire, qu'une suite d'explosions qui se succèdent périodiquement à ( i"7 ) Forigine de la rigole, et qui de !à s<^ propagent daus i'aii- du tuyau et ^^ * ^• dans l'atmosphère extérieure. Or, s'il en est ainsi, le ton du son, ré- sultant de ces explosions, ne doit dépendre al)So!ament que de leur périodicité et non pas de la nalura du milieu où elles se produisent; c'est-à-dire, en d'autres termes, que le ton d'une anche doit rester constant, quel que soit le gaz avec lequel on la fait parler. J'ai vc- riiié ce résultat" par l'expérience, et je l'ai trouvé très-exact : pour cela, j'ai placé le porte -vent d'une anche au-dessus d'iui récipient rempli successivement d'air atmosf)hérique ou de tout autre g-iz, et placé sur une cuve pnènumatochimique. L.e tuyau de l'anche était enveloppé d'une vessie mouillée et pressée pour en exclure l'air, afin que le gaz qui taisait parler l'anche, pat, après avoir traversé la rigole, s'étenrlre librement dans la vessie, comme il aurait t'ait dans l'air atmosphéri- que; cela posé, et la communication éiant établie entre le porte-vent de l'anche et le récipient sur lequel elle est attachée, j'ai entoncé peu à peu celui-ci dans l'eau de la cuve, en tenant toujours le niveau abaissé d'une quantité conslante, pour que le courant de gaz se trans- mit avec une môme pression ; et j'ai observé que le ton de l'anche était sensiblement le même , quel que lût le gaz qui la faisait parler. J'ai principalement essayé l'air atmosphérique et le gaz hydro- gène : en cela, l'eflRjt des anches difï.Te essentiellement de celui des tuyaux de flûte qui changent de ton dans les ditïérens gaz , comme la théorie l'indique, et comme le confirment les expériences de Chladni , que j'ai eu l'occasion de répéter récemment. B. Note sur le camhiiim et le iiber; par M. Mirbel. J'ai long-temps soutenu que les feuillets du liber se transformaient Botanique. en bois. Parmi les anciens physiologistes plusieurs étaient de cet avis, d'autres le combattaient. Parmi les physiologistes modernes , ou a Société Pliilomat. vu régner la même dissidence dans les opinions. Entre ceux qui ont le plus fortement combattu l'hypothèse que j'avais adoptée, je citerai MM. Dupetit-Thouars, Knight ,'Treviranus et Keiser. ïls avaient raisoii; j'étais dans l'erreur; je déclare que mes dernières observations m'ont fait voir que le liber est constamment repoussé à la circonférence, et ses trois coordonnées 3 V, l'intégrale de la somme de toutes les forces motrices du système, multipliées chacune par l'élément de sa direction; L = o, M = o , etc., les équations de condition du système que l'un consi- dère : les trois équations du mouvement du point m seront d^x , dW dh , dM , d t^ dx dx dx ' d'y , dN dh dM. m -7- -f— -=A— - + /A-— + etc., dt* dy dj ' dy ' d'z , rfV ^L dU 77Z-— +-- = A-- -\- ht- -j- -\- etc.: di^ dz dz ^ '^ dz ' et il y pn aura trois semblables pour chacun des autres mobiles. Les co-cfiiciens A, /a, etc., sont des inconnues qui resteront les mêmes dans les équations des autres points, c'est-à-dire, que les différences partielles de \. seront par-tout multipliées par le même co-efficient A^ celles de M par fji , etc. Si l'on intègre toutes ces équations , on pourra exprimer les co- ordonnées des mobiles en fonctions du temps / et d'un certain nombre de constantes arbitraires^ leurs valeurs substituées dans ces mêmes équations, et dans L = o, M = o , etc., auront la propriété de les rendre identiques; on peut donc differentier chaque équation en y conhidérant les variables comme des fonctions implicites des constante"s arbitraires de l'intégration. Ainsi, en désignant, comme M. Lagrange, par tS" une différentielle relative à une portion quelconque de ces- constantes, et par A une seconde différentielle de la même nature, oa aura (,,0) cT L = o, AL = o,^ A ir + A z cT ^^ - -2[A.J^g.-J^..A^-^. +Aj*wv*v*-\ «www» Philos, MacjiZ. Mai i8t6. C 112 ) Noiwelle expérience sur les effets du galvanisme. Ont lit dans les Annales de Thompson , une expérience curieuse faite rëceminent par M. Porette sur les effets du galvanisme. Ce savant ayant coupé un vase de verre eu deux parties par une section verti- cale, a rejoint ces deux parties après avoir inséré entre elles un mor- ceau de vessie mouillée , et il a luté le tout très-exactement ; il a ensuite versé de l'eau dans une des cellules ainsi formées, et l'ayant laissé remplie pendant plusieurs heures , il a reconnu que l'eau ne filtrait pas sensiblement à travers la vessie. Alors il a versé aussi un peu d'eau dans l'autre cellule 3 il y a plongé un fil métallique com- muniquant au pôle résineux d'une colonne électrique de 80 couples ayant cinq quarts de pouce carré de surface. \Jvi second fil commu- niquant au pôle vitré de la même pile a été plongé dans l'autre cel- lule. Alors l'eau transportée par la force électrique du pôle vitré au pôle résineux, a traversé promplement la cloison de vessie, et s'est élevée en une demi-heure dans la cellule résineuse, non-seulement à J'égalité du niveau , mais au-dessus même du niveau de la cellule qui communiquait au pôle vitré. Propriété curieuse des fractions ordinaires. Si on arrange par ordre de grandeur toutes les fractions possibles , dont le plus grand dénouîinateur, quand on les a réduits à leur plus simple expression, n'excède pas un nombre donné, et qu'ensuite on ajoute le numérateur et le dénominateur d'une de ces fractions , res- pectivement au numérateur et au dénominateur de la fraction qui la précède ou la suit de deux places, on aura la fraction qui la pré- cède ou la suit immédiatement, quoique non réduite peut-être à sa plus simple expression. Exemple : Soit 7 , le plus grand dénominateur donné. Voici toutes les fractions possibles arrangées par ordre de grandeur : 1 \_ 12.1 1 2 iliili L L t. i. 1 — • T > 7 5 5 5 4 5 7 5 -î 5 5 ' 7 ' X 5 7 ' 5 5 3 > 7 5 4 ' -5 ? (J ' 7 5»^ prenons f? nous aurons ^-i^— ~=i, fraction immédiatement plus petite que Y 3 ensuite 5?-= Ti^h-> fracJtion immédiatement plus grande que |. Si on prend |, on aura ^ri =i ^^5X7 = « P^"'' ^^ fraction immé- diatement dIus petite ou immédiatement plus grande que 7. Je ne sais îment plus petite ou immédiatement plus grande que |. J« , dit l'auteur anglais, si on Ta déjà remarqué. <^*^^v»%%>v»^vw»»w. **** ( io5 ) Prodrome d^une nouvelle distribution systématique du règne animal y par M. H. DE Blain VILLE. Quoique je sois fort éloigné de regarder comme entièrement ter- minée, et encore beaucoup moins comme parfaite , cette nouvelle dis- tribution de toute la partie des corps organisés gu'on désigne commu- nément sous le nom de règne animal, distribution commencée depuis fort long-temps et à laquelle je travaille encore tous les jours, je ne crois pas moins utile, sinon pour les autres, au moins pour moi, à cause de certaines circonstances particulières qu'il serait trop long et inutile d'énumérer, de la publier en tableaux, c'est-à-dire sous la forme la plus concise possible, me réservant de la développer successive- ment dans autant de dissertations particulières. il 8 16. m'étant, pour ainsi dire, établi, à priori, une manière propre de la considérer, j'ai suivi le plan que je m'étais proposé , sans m'occuper si d'autres zoologistes avaient pu arriver à la même idée et au même résultat que moi. Je dois cependant faire l'observation préliminaire que la plupart des choses nouvelles, bonnes ou mauvaises, que je pro- pose, ont été exposées, sans aucune restriction , dans les ditierens cours publics que j'ai faits depuis l'année 1810 à Paris. Au reste, dans le développement et le perfectionnement de cette méthode , je me propose dans une histoire critique et impartiale de chaque partie de la zoologie systématique , d'exposer franchement tout ce que d'autres ont établi avant moi, comme je l'ai déjà fait dans deux Mémoires lus à la Société Philomatique, l'un sur les animaux mol- lusques, et l'autre sur les animaux articulés. Je crois aussi devoir faire précéder cette classification générale de l'exposition sommaire des principes qui m'ont guidé dans ce travail, .et de la marche que j'ai cru devoir adopter. J'ai commencé par étudier les corps organisés, et surtout les ani- maux dans toutes les parties de leur organisation , sous le rapport spécial de la physiologie générale. Cela m'a servi à ramener à un certain nombre de types principaux toutes les anomalies que je pou- vais rencontrer , et par conséquent à me rendre compte d'une foule de modifications qu'un appareil a pu éprouver dans la longue série des animaux. C'est sans contredit , de toute l'anatomie comparée , la partie la plus difficile, mais aussi la plus féconde en résultats curieux, et peut-être même celle à laquelle le nom ^anatomie comparée doit être réservée. Lii-Taison de juillet. '^ 16 ( io6 ) Je me suis ensuite occupé de g;rouper les animaux d'après cciie- seule considération , c'est-à-dire d'après l'ensemble de leur organisa- tion, en les considérant comme formant des Tvpes pouvant ofîrir certaines anomalies pour un but déterminé, sans m'occuper en aucune manière de la lacililé de l'instruction, ou de les disposer dans un ordre systémati(]ue. Mais ces groupes naturels une fois formés, j'ai dû chercher à établir cette disposition systématique, et pour cela j'ai, pour ainsi dire, essayé successivement chacun des organes ou appareils , et lorsqu'il a été possible de convertir le groupement en système, j'ai choisi celui qui, en même temps qu'il rompait le moins de rapports naturels, était aussi le plus aisément traduit à l'extérieur , quand par L:isard il ne s'y trouvait pas. J'aurais bien désiré de plus établir une véritable nomenclature- rationnelle que je crois réellement possible en zoologie plus que dans toute autre ])artie des sciences l'.aturelles; mais la crainte bien fondée qu'elle ne fût pas adoptée, m'a fait, sinon abandonner, au moins ajourner ce projet à une époque plus reculée. C'est ainsi, comme on pourra le voir, que je suis arrivé à mettre en première ligue la disposition des différentes parties ou la forme générale des animaux , ce qui se trouve concorder avec celle du. système nerveux quand il existe, Puis l'organe qui soutient cette forme ou la peau et ses annexes^ Après cela les appenthces qui s'y ajoutent, et s'y développent. Enfin, les différentes modifications et combinaisons de ces modlu* cations des appendices, c'est-à-dire des organes des sensations, de la locomotion, dans ses différentes espèces , de la mastication, et jus- qu'à un certain point de la respiration. En sorte que toutes les principales subdivisions que je propose . et les seules que je regarde connue tout-à-fait bonnes dans mon système, sont entièrement établies sur les organes de la vie animale 3 aussi n'est-il plus question dans ce prodrome, de circulation ^ de cœur à un ou deux ventricules, de sang chaud ou froid ^ rouge ou blanc, de respiraliou aérienne ou aquaiique , double ou simple, caractères qui, outre qu'ils ne sont pas percepliLles par eux-mêmes sans anatomie , sont à peine traductibles, et sont beaucoup moins importans , c'est-à-dire oifrent des caractères zoologiques d'une beaucoup moins grande yaleur qu'on ne le pense communément. Comme il eut été beaucoup trop long pour le but que j'ai en ce moment de donner les caract.-res des subdivisions que je propose , et encore plus des raisons que j'ai eues de les élai)iir, je me suis l>orné à ajouter au bas de chaque tableau, et en notes, ce (jue j'ai cru de plus esst'iiliel, en me laissant, pour ainsi dire, guider par la place. ( '07 ) . TABLEAU ANALYTIQUE T)es Subâvisions primaires (Sous Règne)', secondaires ^{'Ty^x^) tertiaires (Sous Type), quarlenaires ( Classe ) de tout le règne animal. Typel. Vertébrés ou OsTÉOZOMRES. Sous- règne f Pairs ou Artiomorphes I.*' Sous-lype Vivipares ou Mastozoaiees. de plumes II." Sous-fj-pe. Ovipares pourvus. / d'ècailles ou I d'une peau Atwastozoaires. Classe. I. PilifÈres , les Mammifères. Type IL Invertébrés. . ou Anosteozoaires. I.*'' Sous-lype. non articulés ; Mollusques Malacozoaires. II.* Sous- type. Sub-articuli^s.. . . < -< II. Pennifères., les Oiseaux, III. SquvmmifÈres , les Reptiles. nue IV. NuDiPELLiFÈr.ES , de les Ampbybiens. branchies... V. Branchifères , les Poissons. dis- 1 » I lincte. VI. Cephalophos.es. la tete.< nulle. VIL Ace'fhalophobes. Vlil. POLVPLAXIPHORM. IX. Cirkhipodes. Sub-Ektomozoaires . III.° Sous-type. Articulés à Append. EUTOMOZOAIRES. IL* Sous-règne Rayonnes j . OU Actiîjomorphes. 1IL« Sous-règne Sans forme régulière ou ^Hetéromorpees... .'. . 1.*' Sous-type, 'Sub-articulés.. . . 6 X. Hexapodes. 8 XL OCTOPODES. 10...... XII. Décapodes. var XIH. Hétéropodes. I 4 ■ XIV, TtTRADE'cAPODES, nombr. .. XV. Myrl\podes. XVI, SÉTlPODES. XVII. xiPODES. non art ^ nulles . IL'' Sous-type. .Vrais XVIII. Annulaires. iXlX. EcHlNODERMAIRES. XX. Araghnodermaires. XXI. ACTIJN'IAIRES. XXII. PoLYPlAIRES. XXIII. ZoOPHYTAlBE5. ÎXXIV. SpoprciAiRES. XXV. Agastraires. Nota. Vojez pour le développement de cliacunc de ces vingt-cinq classes les tableaux suivans. iGi6. ( io8 ) • TABLEAU offrant une disposition systématique de tous les Corps naturels considérés sous les rapports de leur /orme et de leur structure. Sous^Tjpe. I. rint. ou OsTÉozaAlRES. fint. Ext Animaux P,| Organ. .< TEmp. I. \ Ré lEmp.II. Vt< Tjp. I. 1 II. lExt. ou Anostl'ozoaires-» I Pairs ATATORES OU Palmipède*. jî. Coureurs. III. à Narines tubul. m. à Narines CACHÉES. IV. Plongeurs. La base de cette classification est réellement la forme du sternum et de ses annexes, c'est-à-dire de la clavicule os furcula.re) et de l'iskion antérieur ■ clavicule i ; comme je l'ai fait voir dans un Mémoire, lu à l'Institut le 6 écembre 812. Mais comme cet appareil est tout-à-fait intérieur, et ne peut être traduit à l'extérieur par quelque té oblige d'avoir recours à la proportion des m ' . . .• ... comme la plupart des ornithologistes. organe qui en depe nde j'ai et membres et à la disposition des doigts. u) La forme du sternum, etc., confirme la séparation de cet ordre, ce que demandait tout le reste de l'organisation et les habitudes de ces animaux. (il Cette séparation des oiseaux de proie , en 2 sections, est en rapport avec des différences notables dans la forme ■ du sternum. Cette considération confirme la place du Secrétaire. tj> Cet ordre , quoiqu'un peu plus naturel qu'on ne l'avait établi , parce qu'il renferme presque tous les oiseaux à doigts anomaux, a pour caractère commun deuxéchancrures , plus ou moins prof ndes , au bord postérieur du sternum, etc. , (le coucou excepté 1 , mais sans qu'il y ait d'autres rapprochcniens à faire ; ainsi je n'ai pas observé qu'\ine disposition par- ticulière des doigts se trouvât en r.^port ave une du sternum. En outïe , le RoUicr qui a les doigts parfaitement normaux , a cependant deux écliancrurss , ce qui le rapproche des Trogcns avec lesquels les RolUt ont évidemment beau- coup de rapports. Le nom de (Irimpeurs est évidemment mauvais. (4) En se laissant entièrement guider par la considération du sternum, on serait obligé de mettre ici le Coucou , qui n'a qu'une échancrure , et ?d'en retirer les ivu/Zicrj qui en ont deux. Dans la première section , sont placés les Engoulevents, Martinets, Corbeaux , Caloo , Huppe, etc., et dans la deuxième, tous les véritables Passereaux de Linné. La plus grande anomalie est que l'Hirondelle a le sternum de la deuxième section, et que le Martinet en diffère beaucoup. fV L'établissement des quatre sections de cct.ordre, ainsi que du suivant, est fait d'après une forme particulière du •Krnum , etc. C III ) CL. m et IV. REPTILES. Hétéro ou Erpétozoaiies. Squammîfères et 'Nudipellifères, Erpétozoologie, Erpétologie. Erpétologietes. ^ O. I. Cheloniïks , ou Tortues. (2) V". Sous-Classe. Orniihoïdes, (1) Ecailleux , ou III*. Classe , Squammiferes. o. II. Emtdo-Saueiens , ou Crocodiles. (3) J5J W H, Ord. m. B^a^EME^s. (4) I*'. sous-O Saubieus. . < (5) 'GeckoVdes. Agamoides. Iguahoides. tupinambis. Lacertoides. ÎTe'trapodes. DiPODES. Apodes. Il' . sous-O. f DiPODES Bimanes. Mmphisb^nes. OpHYDIENS./ fTerrett. < GrimPEURS. RES. DES. Aquatiq. HydROPUYDES, fTerrett. < URlMPEUJ rinnocens.. J ICoULEUV ) CAquatîq. PelAMIDI ' I C Aquatiq. HydROPI (^Vénéneux.J rVlPÈRES. (.Terrsjt.; , lU*. Sous-Classe. Ictyoiles , jN'uds, ou IV *. Classe, ÎXUDlPELLirEUES. ^Apodes.. ou Serpens Sous-O. I. {DoRSll'ARES. Sous-O. II. Aquipares. lO. II. PsEUDO SAURIENS , OU Salaiiiandics. tO.III*. Amphibiens , ou les Protées et les S'irènes. (6) , O.IV*. PsELDOPHYDiENs , OU Coecilies. (7) i LÉTHlFtRESi Le travail dont «a lubleaii est l'cxirait, est coinineiiré et h. peu pris fini depuis leng-lcmps ; il a t'té rxpusé eu entier dans mou cuius de l8i3 a la Fatiilié des Sciences. Ses bases sont auatoiuiques et siir- luiit tirée» de la toiisidéraliou du crâne. (13 Les nouis d OmithoïJes ei iV Iclhyoîdes etnplojt's dans le cas oti les reptiles seraient considércs- ca)iniiie uue seule elasse , indiquent tjue les pie mie rs sont foiuiés d'apris^ le plan des oiseaux , elles stcouds d après celui des poissons. JUS le nom de T)ermochelys. Ses Sauriens. (4) D'après l'aiiaioinie détaillée de la plupart des genres de cet ordre , ]e suis convaincu cju'il est impossible de séparer netteuieiil les Sauriens A^f, Opfiydiens , puis([Li'en effet il y a de véritables ser- pens qui ont des pattes, couiine le Biinane, et lie vrais léz.irds qui n eu ont pas, coiiirne le.< ()ii>elJ ; aussi je n'en lais plus qu'un seu' ordre (}ue je désigne par un noui qui indique la singulière disjju.ilioii de l'organe exenateur iiâlt dont les deux parties paires ne sont pas réunies. (5 1 Dans ce sous-ordrc j'ai distuij^u' quelques nouveaux genres , ei enirc autres celui da Munitor inter- iiKcliaire jux l'upinauil'is et aux ihdijoues, et iIoul voici les caracter s princip iun : !\!nnilor ( S;iuve-garde ). 1 éie a.'.sez étroite, téiraedre , couverte de plaqu/s ; ^Narines rondes et ternii- ' ' ' lis iuéi;ales , uuui- iyninilor (^ 'iiuve-gur.ie J. i eie a.ssez ciroue , leiraeore , couverte oc piak[u-s, -l'^iruies Baies ; l'y iinjau laige et suptificiel , i augiie extensible , proloufléiDeui biîurquée ; Lien bjeiises, appliquées, les posiérit'ures ijuelquifois livs-grosses , mousses; des incisives >.uniiin,:ts , ^«jim. de palaiiiies; (^orps aloiigé , étroit, couvert eti-dessus de petites écailles presque verticillées , et de pciiies plaques eu- tlessous ; des pores t'éuiorauN ; la qul-ue fort I6uiî,ue, conicpie , coiuerte de phu[uts par.dk'iograaiiqius , veriitiliées. tsp. ; to. Meriani ; 20. iîrasiliensis ; 3o. Maculattis; 4". Variegatus j 5a. Peronti. (()) Cet orilre ('evru -sans doute être supprimé et réuni au précédent; car il est probable qtie les ani- maux qi; il reiifeiine ne cou.seiviiit pas toujours leurs brancbics. (7) j'ai deijuis luQg-ieuips établi dans an. Mémoire ['ariici.lier la nécessité de con.sidérer la Cœcili» comme appurtc.jaut à cette classe-; en eFFei . outre la uli'Ii'j de la peau , l'ariicnlation de la tête par^ un double condvle,, celle des venbres presque comme dans les poissons; l'absence de véritables téies , ce qui fait présumer un mode de lespiraiion aijalo^ue à celui qui a lieu dans tous Ks y !:LieUifcrrs ; lu jbrme et la posiuon lermuialede l'anus qui iiidii|ue qu'il ne j^eut y avoir un organe txiiiaiei.r mâle comme daus les v^ri abics serpens, eic le eœui- n'est coiii| osé (|ue d'un seul ventricule et d'uue seule oreiUeiie ^ . ei; il y a une vessie prolpudémcnt bifide comme ilaus les Balracieiis. 1816. (112) CL. V. POISSONS. Icihyozoaires ou Branchifères. Icthyologie, Sous-CJas. I. jO. I. ... Cvclostomes. Iclhyologistes. [ DER.IODO^TES (i) iS" Hr * * ' ^^^'^''^^' (^) •^ ^ 6 ou jO. m. . . . LSTXJKGEOTIS. Carlilaoineux. (O.IV. .... Polyodontes. rOTSSONS. Tribu I.- 'Ckustodermes. (3) ou Branchiostèges. Sous-0. I. r Abdominaux. (5) II. iSous-Clas. II. 'GwATHODONTESs ou Osseux. O I [lx\ jS^'B'THOEACIQtrES. (6) rTE'TRAPODES.< IJJ Thoracjqtjes. Tribu II. Squammodekmes. ou Poissons , proprement dits.] O. II. DlPODES. O. III. Apodes. IV. Jugulaires. ,7c me suis sptkialeiiiciu et depuis fort long-temps occupé de cette classe ri' animaux vertébré ^ommeuce , comme } ai pour toutes les autres , par chercher l'explication de plusieurs anomalies qu'elle présente; ainsi je crois avoir fait voir dans un Mémoire lu à la Société Philomatique, que l'opercule n'est autre chose qu'un démembrement et un nouvel emploi d'une partie de la mâchoire inrérieure. (i) Le caractî re que j'emploie pour séparer les poissons en deux grandes sous-classes , et qui cons'isic dans le mode d'implantation des dents , n'a été , si je ne me trompe , indiqué par aucun zoologiste. (a) Cet ordre fort dislinctavait déjà été indiqué sous ce nom par Arisioieet par tous les anciens naturalistes. M. Prévost et moi en avons fait depuis long-temps le sujet d'une monographie avec figures, pour laquelle* nous avons visité les principales collections d'Europe. Nous croyons devoir en présenter ici l'analyse. SelaCA C -^rist. ) Car. Pisc. cum dentlhus ciilaneis ^ et P. /^. anitm amhientibus y Sous O. 1. Car. ^perluris branchialibus pîuribus. I. Gen. aut Fam. Car. ^perl branch. vif. ; Corpore cum P. P. depresso , lato; Capite plus R A 1 A . minùsçe inter prolongation em ant. P. P. iticluso ; Ocidis sœpitis superis. ; Caudà i. plus miniisve distincià; P. ^. semper inillâ. Car. Corpore depresso expansioue P. P. latissinio , rhombeo ; Capite plus miniisve rostrato inter prolongaiionem ant P. P. incluso aut non liberojOculis sup. • Dent, parvis, lablalibus ; P. V. bilobatis , lobo ant. breviore crassiore, lo. radio polli- ibrmi ; P.S. 2— 3 ad parlem post. caudae distinctae , snb depressae, marginatae , extremiiate impennis. Imucronalis. Communis; Albus ? Granulosus? Marocanus ? Oxyrbinchus, Kostratus ; Kostellatus ? Marginatus ; Rubus .- Asperus. Maculatus. obtusis. FuUonicus; Aslerias; Punctatus ; Rhomboïdalis ? Radulus j Eglanlierus? Asperrimus; Clavaius ; Miraletus. Car. Corp. cum P.P. ut in praeced. sed saspiùs orbiculari ; Capite subrostrato non libero; Denilbus labialibus minutis; P. P. postice obtusis P. V. parvas, rotundas, intégras parilm tegcutibus ; P. S.nulla raro uuica in caudà verè distincià, gracili , aculco serralo arniatâ, aliquando subtus alalâ, extremiiale impenni. Inon alaïa. Vulgaris ; Oxydontus ;'Altavtlus ; Microurus aut Trausversus; Campaniformisj Russellianus, Sindrachus; Orbicularis. alata. Sepben ; Longicaudalus; 'Puberculatus , Dorsatus , Imbricatus ; Lymmus ; Asperus j Commersouii j Maculatus : Plumier! ; pinata : Pinnaïus. Car. Corp. cum P.P.aquilge fbrmi ; Capite crasso non rostrato, appendice simplici aniicè instructo J Oculis laieralibus; Dentibus laiis, laevibus, polygonis, coalitis, palatinis j P. P. atutis, margineaniicoconvexo,postico concavo ; P. V. ut in praecedenie; P.S. unica ad radicem caud, saepèlongissimae , flagelliformis, aculeo serrato armatae , extremiiate impennis. Soec. Vulgaris ; Oblusus : Flajgellum ; Lobatus ; Sinensis ; Nichofii j Filicaudatus; Ha- maïus; Ocellatus , Nariuari , Forsteri. A«. DiCEROBATUS Car. Corp. cum P. P. ut in praecedente; Capite lato, depresso , non rostrato ,appenr ^ ' am dicibus2 covnuformibus anticè instructo ; Oculis lateralibusj Dentibus laevibus, R. Cornuiae. polygonis , miautissiiuis , labialibusj caelcr. ut in proecedcnte. Dastbatus aut H. Communes. so.Trygonobatus aut R. Pastinacae. 3«. Aetobatus aut E. Aquilae. LprOBATUS aiit R. Lae^es. . Narcobatus aul R. Torpediues. '. Rbinobatus aiit R. Squali. r 1^.1 ) ^/j'r.lMobuljr, Fabronianus, Giornanns; Massena? Bfi.ulisîanus, Fimbriatus ; ru-cvi- caudciius. Car, ('urp. curn P. P, orijiciilari : Capie non liI)cro. subroslrato; P. V. sat magnis, iuiegiis.a P. P mcdiotrihns separaiis ; P. S. nullà ; Caudâ-subnassâ , brc\i , uiuJi-o scTiaio ariiiaiâ , P. (J. anibieiilf rerniinatâ. 5/7Ê'f. Criitialiis ; Sloani ; Mriianuicus. Car. Corp. xuin P. P. oi biculan , x»nficè siibemnrgiiiato , a'I lafera saepiiis crnsso ; Capiie non libero , non ros'ralo; P. b. i aul i iu cûud. crassà, bievi , P. C. obliqua , ainbien;c, teriiiinaiâ. Spec Unitoloi- ; Munlaïus; L'uiniaciilains ; Varicgaïus; Galvaui; Guttalus j Ij.coJorj Timiei; ^illpusi^ ; Grimoviaiuis, Dipurvgitis. Car ('orp. ciim c'aoali ; P. A. parva : t'ossuià seuiiluiuiri ad radrcern sup. cl inf. P. Ci. bilobalat", lobo sup. niuliiim longiorc et pinnâ speciali teriniuaio. Sp c. ('oiumersonii ; l.amia; lividus; ' slus ; Helerodon ; Veius; Rroussonciii ; ^ Gîaucus; (iôerub-ns; Megalops : HelerobraTiclnalis;.(.ornubirus ; Moutiisis? Yujpes. <.ar. Deniibus et(;3el. nt inpr^ied.; (iapiie lato, transverso, cuni corpore uialleii'onni. Spec. Z^o^na; 1 iburo ; Caroliniensis? Picliis. (>ar. Corjore iinmenso; L*eniibus ininutis, conlcis , non scrraiis ; cset.ut in Carciu _ . 5/1,'c-. Guunnri ; Peregriniis ; Siiavianus; Homianus? (J) La division delà sous-rjasse t!es P. Gnaibodonics est établie sur uu caractère tont-à fait extérieur, et par constquent fort bon ,• i-ais il faut convenir que la pca.i de 'ons les Crnstodernies , quoique anomale. Il est pas toujours absolument croiiteuse , et que les écailles daus la seconde tribu sont -quelquilnis in-s-petites. (4) La s.bdinsion que f établis ici d*aprî-s rcxisk't>ce et le nombre fJes membres, nomelle jusqu'à Bn ceruuu point, est fa.ile et imporianie pour la valeur des tern.fs. Je dois cependant avertir qu'il j a ct.-v3 poiss'.ns qui sont apodes ou dipodes par une espèce d'avortemcnt , et que ce n'est ras d'eux gu il es' (pjc-Elion ki. ' ' (5) .fai cru flevoir commencer l'ordre des tétrapodes pnr ceux qui sont abdominaux , c'csi-à-dire qui pnt les iiageoires pelvienu-'s sons le ventre ei suspendues dans les chairs, parce qu'il est évident €jue ce sont teux qui som l,s pins normaux. (6j (esons ordre, fori peu numbrcnx, contient des espbres de po!s!;onR qui çeirblent a! doniinaux dans Ui nj^ueur On terme ou datrs la dtfii.itioM de Linué; mais qui ne le sont réellenjeiu 1 as ana ouiiqucmt ut. LuTûison d'aoÙL 17 7°. Carcharhinu.s. '%°. C EST R 0 R H I N U s, 90. Cetorhinus. ( 122 ) CL. M ei VII. MOLLUSQUES ou Malucozoahes. Qrd ^Tafacolog.'e. Mahicolos[istes. JIoLl-rSQCES. ^Symétriques. Classe I. , Céphalophobes Org. (le Ja respiral, et Cofpiille. ^ non Syn;étriq, Classe IL V AcÉlHALOPKORES I. Ceyîtoi)1bbakc»î:s. II PTÉBODIBF>ATfCHES. (l), lîl. PoLVi'RANCHES. (2) IV. CyCIOBR ANCHES. V. IwFhROBBAKCHES. VI. NuCLÉOERAI CHES. VII. Cervicokeakches. yiTI. CHlSIWOREATirnES. IX. Pulmobbanches. (4) X. lSyphokoi;rajSCHE!». Xl. MoNOPLEUROCEAKtEES. I. PALLlOrRANCIlES. II. Laiuflurbarches. m. SALPy^GOBE^^t.llES. (5.) t?.xés. j Libr Sirrples. Aggrégéï, pies. / Simp CL. VIII et IX. Clasce L /PoLYPLAXlPnoBESi OU îeS OsCABEfOSS» ÎIalakentomozoaires i Molluscarticulés ou Sub-Enlomozoaires, Classe IL ClREHIPODES OU les A5ATTrES. Oh'Prv. Les l)asrs (le rette rouvclle rlisiribinidn dt-s animaux mollHSffues ont ^té éiabi:es dans nu Mt'moirc Jii à la Soci.lé Pliiloiiialiriiie i! y a prî-s f'e deux ans , cl il eu a été publié un extrait dans ]c Bulletin des î-ciencfs pour le mois de dJcembre 1&14. (1) Guidé par l'opinion, reçue, j'avais arlmis comme certain d.;ns mon Mémoire sur cet ordre (Bulletin d^es Sciences, mois de février iSid), q"c 1« org;ines de la respiration sont placés sur les nageoires de ces animaux, et j'en avais tiré la dénomination qui les distingsie. Depuis je me suis assuré, pur l'analoniie détaillée du t jio et de l'Hyalc, qu'il n'en est pas ainsi, et que ces nageoires ne sont que des org.mcî de locomotion ; en sorte qu*il faudra clian<;cr ce nom , et probaldcnient la place que ) ç,ssigne ici ;^. cet ordre. (2) f^cjez.-pour les animaux qiic je range dans cet ordre et le suivant, l'extrait de deux Mémoires inséré dans- les Nos^ de mars, avril, juin, juillet 1816, du Rulleiin. (4) Cet ordre, établi sur la structure et l'usage de l'organe de la respiration, pourrait bien ne pas êire tiuiurcl. (5) L'élabli'isfmcnt de cet ordre, la séparation des familles et des genres qui le composent ont été Je sujet d'une leton spéciale à la Fi-culté des Sciences, eu i8l5 , immédiatement après le Mémoire dç MM. Lesucur et Desmarcsl sur lorganisaiioii des Pjrosrmts n tk'S BolrjlUs , el par conséquent après leur décoaverlc des Mollusques ag^régés. C 1^5) GL. X — XVIT. INSECTES ET VERS. A. Articulés, Enlonwzoaires, E/itoniozooloo-ie ou Entomologie. Entomologistes. IVlus petit f quo 1 Articulas ou fie pieds en nombr. H O Munis dap. pendi ces. w / Efïl aux anneaux du corps. Classe I". (i) 6 pieds Hexapodes ou Iqsecles. II*. 8 pieds OcTOPODES ou lo pieds DÉCAPODES ou Crustacés. IV«. Pieds var. ' Hét^eopodes. (3) i4 piefls Tetradécapodes. VP. Myriapodes. Sous-Cl. I-. fTtTRAPTtRES. Sous-Cl. 11. Diptères. ! Sous-Cl. m. 'Aptères. Arachnides. Sous-Cl. 1. Acérés. (2) Sous-Cl. lî. (Thorackjues Tétragères. Obd. ^Lépidoptères. Coléoptères. [Orthoptères. IHE'MlPTÈRtS. Névroptères. Hyménoptèbbs. BUACaVURES. (Macroures. Athoraciques. Sous-Cl. I. .... . Brakchiopodes. (oous- Sous -Cl. II. Squiï-laires. rCREVETTl>'ES. 'Sous-Clas.I.LesTÉTRACÈRES\ Aselles. vCloportes. LSous.Clas. II. Les Epizoaîkes. (4) non articulas Vil*. . StTiPODES OU Annelides. "î Sins-Append ces latéraux. VI IL Apodes. (S; rSous-Cl. L Les Sang-sues. . Sous-Cl. IL Les Ektozoaikes (G) Dans celle nouvelle (lisinl)mion des animaux arlicuU's , (|ui faille sujet d'au Mémoire commnnifjué "à M LuTt-illeJe ly juiu l8i5 , elluà la^^)Clélé pliilomalique le 24 du même luois , on yt»il que le principe a éiéde uetiier les curact.res ijne des organes de la locotuotion , ou mieux, de la combiuaisuii des ditfcrenies espltcs d'appendices dont peut eue attompagué cliaciue anneau du corps. _ ^ , , i YO Dè<; i'avHïce V.l^ , dans mou tours à la Fatullé des Sciences, j ai annonce fcminie résultat tie recherclies coi!imenié<;s , que dciis celle classe , la bouche éiait réellement loniiée des iiicmcs parties, mais dans des degrés de déveloupeiiieni difféiens suivant l'usage qu'elles devaient avoir. _, (21 Sous te nom }\.\ tiu devoir placer ici le Crabe des Moluques, ([ne je regarde comme lulermediaire iiux r^éiapodes et ai,x C^ttopodes. , . , ,, (,J) Cette classe est sans ilouie mauvaise, puisqu'elle n'a pu être caratlirisee dune manière ncue , aussi lie ia regardai-je que tomme provisoire : peui-être devra-l-elle ton'euir une parue des animaux que MuUtc a uoiuiués Eiilornoslracés ; je trois déjà (jue l'A pus doit êire placé près des Brantluopodcs. (4) Celte sous classe, dont )'ai l'ait le sujet d'un travail particulier, coniiendra , ouirc les Lernees et plusieurs genres nouveaux (pic le IJf Leacli et moi avons cru devo.r établir, les Calyw,es , (>)amcs, Clievrolks, eic. , de manière ti passer insensiblement aux léiracèies. _ _ _ ^ (5) Dans cette derni.re classe., quoique le corps olfre encore une disposiiion paire et ariiculée d.ins [es pores" laiéraux symétriques qu'on trouve dans la Sang-sue et dacs plusieurs Vcis Intestinaux , il faut cependant convenir que l'absence de loule espèce d'appendice et la disposilion des organes de la bouche, jndiquenl une .'^orie de passage vers les x\ciiuomorphes : aussi l'oriuent-ds un ly^e iiuermédiaire. (6) Sous le \^\oii\i\'Ent<>zr,a:res ^ qui est évidcinmenl mauvais puisqu'il est tiré d'une circoostanc-e nou inhérente à l'objet, et qu en outre on doit y placer des espèces exiernes, on tonl'oiid irès-probablement i\ti auiiiiaux dont la structure est loit diHéceme : compartz eu eifet uu j\staridc luinbiicoide a\tc ui,e i-i^ule. 18X6. lai ) 'douteux. , (2 1Sa>'gsui EwTOZOj A»]SULA CL. XVni— XXIII. RADIAIRESet INFUSOIRES, ©a Actinozoaires et Bétérozo aires.. I Sa>'gsues. )ZOAlRES. JLAIRES. Ord. I. Classe I. f CïLl>DR0ÏDES, '' EceiKODERMAIllES . \ SphÉROIDES. H. Aracn ODERMAIRE* ou les Méduses. ]I. Sous-Règne. (1) ACTINOMORPHES. . Acllnologie. Actitiologisles. 8ïEiLLLRlI)£fi«^ m. AcTlMAlRES. IV. POLYVIAIKES. Simples. Aggrégés. m1llépoff.5. Madrépores. liETÉPORES ou Eschares. Celle' PORES ou Cellaii^es» CL. XXIV et XXV, m. Sous-Règne. (4) V. 'ZoorUYTAlRES. [ TtJBTJLAlRES. OU I VoLYPES vraiment composés. (3)/ Pemijatxjlairis. Classe L \ CORALEAIRES. I Spongiailes. HÉTiÎROMoRPHES OU AgaslrozoaiFes . ■( Classe 11. , . iAgasira'res OU Infusoires. (5) HKerozno ogie. Corallinaires. (6) Heterozoologisles. (i) L'oig.misalion de celte sutflivision fî'u rtgne anluiul ne niVsl pas encore suffisaminenl connue poHB que je (juissc (lunncr iJLn de bien it-nam sur les Lasis de leur tliissifnatiun ; je pense cependant tjue les •iciiiioniur|hcs vais pminou! être assez bien conservés coukiic M. J aiuark les a établis, eu laisuni dVux classes dîs.ioces des Méduses et des Polypes, que je nomme composés (2j (.)n voit rej)araître ici les deux ilasss dei Saini-mei et des E.iU^s.xiircs, parte tjue je les regarde comme Jormant le passage des Ento.-csalrei dont ils sont cependant plus rapprocLes , ans uditiiiotnonhes , dont les Annulaires sont au contraire plus voisins. Sous cette deruii-rc denomi- uatiou je comprends 'es Sipiuiculus ci genres voisins. qui n'ont point d'estomac ]Mupipui,fiiaires , paite cp.e je *uis uiiu per- suadé que ces corps oig.nisés n'ont aucun ra] port avec les ^Icyor.s , et que les ouvcriiiies dont iJs sont peieés peuvent élre lousidaces comme des espèces d estomac commcnçani , etc. 11 se pourrai! que les animaux qui forment certaines cspeies de Hîa/r: pores, couaiie le M, Lactuea, e:t. appartinssent i ce groupe ; en cu'et ils ne seuihlenl pas devoir être rayonnes. (5jSoiis le nom iXlnfuiolr.s il est indubitable que niulUr a^conrondu des aJiin^;ui\ de difterens de- grés d'organisation ; aussi nous ne comprenons i> i que ceux cpii n'ayaui pas une iorme paire ou raniaire , lie jouissent d'.iuires foiiclions que de Pabsorpiiou ei de IVxhalalion cMériéures. _ (6) .l'ai placé les Corallines pour ainsi dire hors de raug^, j^arce que quelque soin que j aie mis à )es observer vivamcs , je n'ai pu y découvrir autun signe d'ammalité. il païaîl tu cMt'l que iJi. i>^ti>'a l(t rétlaûie pour le rtgne des corps oigauis.s vc^etanx. ^ Comparahon du sucre et de la gomme arah'ujue dans leur action sur la lumière polansce ; par M, BlOT. En annonçant dans un de nos derniers Numéros l'observation que Physio j'avais taile ties actions polarisantes exercées par certains liquides , J'avais montré l'identité de ce genre d'action avec celui qu'exercent Société philomat. les p!a( .trcnt, dans leur action, particuli rement propres aux [)articules mêmes des corps qui les exercent ; elles leur sont individuelles, et ne dépendent nullement de leur état d'agrégation. Aussi dans les crislaux où elles existent, leur elfet n'est jamais piu-s marqué que dans les circonstances où les forces émanées de l'axe soiit nulles; car lorsque celles-ci com- mencent à se développer par l'inclinaison qie ri)n donne au rayon réfracté sur l'axe , elles enlèvent aux autres un certain nombre des particules lumineuses, et finissent par les entraîner toutes. C'est cette individualité des forces rotatoires qui leur permet de se montrer dans des liquides où l'état d'agrégUlon est confus, et peut sans cesse être troublé par l'agitation , au lieu que le s forces qui émanent d'un axe ne peuvent pas s'y manifester; et c'est pourquoi la double réfraction ne s'v produit point. Il faut toujours se rappeler ces caractèi*es pour se former une iciée nette des phénomènes, selon les diverses circons- tances où l'on observe , et savoir à quelle espèce de forces il faut les rapporter. Pm- exemjde, en étudiant les phénomènes de polarisa- tion que produit accidentellement le verre quand il a été chautfé et rapidement refroidi , on reconnaît aisément qu'ils sont dus à des forces polarisantes émanées d'un axe; car on y reconnaît des sections principales, et les teintes varient par r'obliqinté, conformément aux lois générales qui s'observent dans les cristaux réguliers : seulement •dans ceux-ci la régularité de l'arrangement fait qu^il n'y a qu'un seul axe dans toute l'étendue d-e chac|ue morceau, au lieu que dans le verre chauile et refroidi, \oint de la plaque à l'autre, et varie même dans ccrtainCxS circonstances avec une symétrie qui permet d'en suivre tous les déj4acemens. On peut donc être assuré par là que 1^ forces dont ces pbénumèries dépeûdeut ^ sont exacleirreiit de inéme C 1 27 > nature que celles qui émanent des axes des cristaux réguliers , et 1 ô 1 0. aussi, en les opposant à ces dernières ou les f\usant agir ensemble, o;i obtient tous I33 mêmes résultats qns l'on produit par la combinaison de divers cristaux. Maintenant si l'on veut aller plus loin et savoir à quelle classe de cristaux, attractifs ou répulsifs, ces forces sont analogues, il faudra d'abord déterminer la direction de l'axe dont elles émanent), ce qui se fera par l'observation des changemens opérés dans les teintes par l'obliquité^ après quoi il ne restera [)lu3 qu'a croiser les plaques avea une plaque cristallisée dont la nature de l'action sera connue, et selon que les effets des forces s'ajouteront ou se combattront , dans le sys- l;'*me total, on pourra conclure avec certitude leur identité ou leur dif- férence. Mais l'épreuve du croisement ne suflirait pas seule pour dé- terminer la nature de faction, si la direction de l'axe n'était pas préa- I iblement connue, parce que j'ai depuis long-lemps moiilré que pjiir oppf)ser l'action d un cristal à lui-même, il suffit de croiser son axe à angle droit. Celte remarque doit modifier, ou du moins susj)endre un grand nombre de conclusions tirées par M. Brewster, dans les Transactions philosophiques, sur la nature des forces polarisantes déve- loppées daus le verre, le spath-fluor, le muriale de soude ^ les «^lées animales, par la chaleur, la pression ou la dilatation mécain'-jue, et sur leur identité avec celles des cristaux atiractifs ou des cristaux ré- pulsifs. Car lorsque l'un de ces agens produit im état d'agrégation dont l'influence sur les teintes parait l'opposé d'un autre, < ela peut tout aussi bien venir d'un changement rectangulaire de direction de l'axe linalure de la force polarisante restant la même, que d'un chanj;ement de nature de la force polarisaiite, l'axe restant toujours dirigé dans le même sens qu'auparavant. 13. Obser^aliojis sur Je Tarchonanthus cainjohoratus • par M. Henri Cassini. Cet arbrisseau est dioïque, selon M. Henri Cassini, qui n'a jamais Botanique. vu l'individu femelle j mais il remarque que dans la famille des svnan- thérées, l'observation des fleurs femelles donne fort peu de lumières Syci<"té Phil sur les affinités naturelles. ]l a analysé avec soin des fleurs sèches de ô " 11 t 8 f. l'individu mâle , et voici les résultats de cette analyse. l,a calalhide est flosculeuse, uniforme, multiflore. Le périclinantho est campaniforme , d'une seule pièce, tiécoupé supérieurement en cinq lobes, tomenfeux en dehors, glabre en dedans. Le clinanlhe est hérissé d'une multitude de soies filiformes , dressées , flexueuses, pres- que aussi longues que les fleurons. Chaque fleuron est composé d'une corolle, de cinq étamiues ^ d'un style, d'un nectaire et d'un rucliment,- d'ovaire avorté. (123) î.a corolle monopctale , tubuleuse, quinqii^ficle, rougeâtre , est un Feu arquée. Son tube et son limbe ne sont point distinits l'un de autre, parce qu'elle s'élargit de bas en liâut pnr degrés insensibles. Les cinq divisions sont alon^ées, nrquées en dehors , linéaires inlé- rieurement , demi -lancéolées supcrie'jreme!)t , munies de quelques glandes derrière le sommet. Cette corolle glabre en dedans, hérissée en dehors de poils laineux:, frisés, emmêlés, a les nervures marginales^ ce qui est bien important à remarqier. Les étnmiiies ont les filets greffes à la partie baslkire seulement de la corolle, et au-devnnt des nervures, ce qui prouve qu'elles alter- nent avec ses divisions. Le filet est large, laminé, linéaire , glabre/ l'article anthériftTe, bien distinct, est Irès-court , nn peu épaissi. Les cinq anthères, en tre-gre fiées par les bords latéraux , ont chacune un connectif large, deux loges étroites; un appendice apicilaire large, court, semi-ovale, aigu, absolument libre; deux appendices basilaires longs, linéaires, non polliïnTères, entièrement détachés l'un de l'autre, mais greffes avec les appendices basilaires des anthères voisines. Pendant la floraison, le tube des anthères est élevé au-dessus de la corolle. Le style est long, filitbrme, simple, cylindrique, de couleur rouge, obtus et quelquefois échancré ou légèrement bilobé au sommet 3 sa partie supérieure , évidemment composée de deux branches entre- greffées , est absolument dépourvue de stigmate, mais hérissée de papilles collectrices court' s , cylindriques^ elle est presque toujours artjuée ou flexueusc, et elle surmonte le tnl)e des anthères. Un énorme nectaire épigyne , cylindracé , tubulé supérieureinent , h. bords sinués, occupe le fond delà corolle, et reçoit la base du style qui y est eufbassée. ] /ovaire est réduit à un simple rudiment presque nul ou avorté, inlmvne, continu à la corolle à laquelle il sert de base. M. Henri Cassini confdut de tous ces caractères que le Tarchonanthns appartient très-certainement à la famille des synanthérées , et il le range dans la tribu naturelle des vernoniécs , Tune de celles qu'il a formées dans (^ette famille. Il signale ensuite les erreurs surprenantes des botanistes à l'égard de cette plante. Bergius veut que l'ovaire soit supérieur à la corolle. Luiné donne à l'ovaire une aigrette plumeuse. Gécrtner décrit les fleurs comme hermaphrodites, à ovaire fertile ; mais l'espèce qu'il a observée n'est peut être pas la môme que celle de M. Cassini, qui est dicicjue. M. Dec^ndolle a en sous les yeux la même espèce que M. Henri Ossini 3 cependaut il croit que les étamines sont opposées aux lobes de la rorolle , et, avec Bergius et Linné, que l'ovaire est libre ou su- périeur, parce qu'il prend le nctaire pour r()vaire ; il en (onclut que le Tarchojianllius n'appartient point à la famille des synauthérées, niais ( 1^9 ) (. assigne pour caractère la nudité du clinautne. H. C. % plutôt à celle des tliymëlées, et M. Desfontaines partage son opinion. l_tfc JSote sur les gaz intestinaux de r homme sain; par F. MagendïE, M. JuRiNE, de Genève, est le seul, à ma connaissance, qui ait analysé les gaz intestinaux de l'homme dans 1 état de santé ; dans un Mémoire, couronné en 178g par la Société de Médecine de Paris, il a donné les résultats d'expériences faites sur le cadavre d'un fou, trouvé mort de froid le malin dans sa loge, et ouvert aussitôt. 11 a reconnu dans le canal intestinal le gaz oxi^i;ène, le gaz acide carbo- nique, le gaz azote et le gaz hydrogène suliuré. 11 a élabii aussi que la proportion d'acide carbonique était plus considérable dans l'es- tomac qne dans l'intestin grêle, et plus grande dans celui-ci que dans le gros intestin , tandis que celle de l'azote était en sens inverse. Mais, à l'époque où M. Jurine a fait ses expériences, les moyens eudiométriques étaient encore très-imparfaits 3 en outre, elles n'ont élé faites que sur un seul cadavre , de sorte que maintenant où l'eudio- métrie a acquis une perfection très-grande et où l'on est devenu beau- coup plus sévère dans les recherches chimiques et physiologiques , ces expériences laissent beaucoup à désirer. Ayant eu à ma disposition, dans le courant de l'année dernière, les corps de quatre suppliciés peu de temps après leur mort, j'ai pensé qu'il serait utile de reprendre un travail qui, attendu l'époque où il a été fait, n'a pu être qu'ébauché j M. Chevreul a bien voulu s'associer à moi, pour faire les analyses dont je vais avoir l'honneur de rendre compte à l'Académie. A Paris, les condamnés font ordinairement, une heure ou dev.x. avant leur supplice, un léger repas 3 la digestion est donc en pleine activité au moment de leur mort. En recueillant les ditférens gaz du canal intestinal, j'ai employé les moyens convenables pour empêcher le mélange de ceux de l'es- tomac avec ceux de l'intestin grêle, et de ces derniers avec ceux du gros intestin. Les uns et les autres ont été recueillis sous le mer- cure : précaution que n'avait pas été à même de prendre M. Jurine; ce qui a dû nécessairement influer sur ses résultats, puisque plusieurs gaz intestinaux sont solubles dans l'eau. Dans nos premières expériences , nous nous sommes attachés, M. Chevreul et moi, à déterminer la nature des gaz contenus dans les trois portions du canal intestinal; nous avons trouvé dans l'esto- rnac, du ^az oxigène, du gaz acide carbonique, de l'hydrogène pur LU' raison d'août, 18 Institut. Juillet 1816. C i3o) et du gaz azote. Dans l'intestin grêle, nous avons trouvé les mêmes gaz moins loxigène. Le gros intestin contenait de l'a -ide carbonique, du gaz azote, de l'hydrogène carboné et de l'hydrogène sull'uré. Après avoir ainsi déterminé la nature des diiïérens gaz intestinaux, nous avons voulu en connaître les proportions respectives. Dans une deuxième série d'expériences , laites sur le tadavre d'un jeune homme de 24 ans, qui, deux heures avant son sup[)lice, avait mangé du [)ain de prison , (ki tVomage de Cjruyère et bu de l'eau rougie , uous avons trouvé les résultais suivans : Eslomac. Inl. grêle. Gros i ni. Oxigène 11 ,00 0,00 0,00 Acide carbonique i4,oo 24,39 45,50 llyJrogène pur 5,55 55,53 oo,oo- Azote 7'545 2o,o8 5i,o3 IJjdrogène carboué el li ace d'iijdrogène sulfuré. o,oo o,oo 5,4? ioo,oo ioo,oo ioo,oo Dans une troisième suite d'expériences, faites sur un sujet de 23 ans, qui avaii mangé des mêmes alimens, et au même iii^Jant, nous avons Iro-ivé : Int. grêle. Gros inl. Oxigène o,oo o,oo Acide carbonifj[iie 4o,f'0 "70,00 Hydrogène pur 5 1,1 5 0,00 H) (îrogfiie carboné 0,00 1 i,6o AzoLe 8,85 18, 4o ioe,oo 100,00 L'estomac ne contenait qu'une bulle cie gaz: il a été impossible de l'anaiyser. Le sujet de la qtiatrième série d'expériences était un jeune homme de 28 ans, (pii. (juatre heures avant d'être exécuté, avait mangé du pain, du bœul bouilli, des lentilles et du vin rouge. Jl nous a donné : Int. grêle. Cœcum. Rectum. Oxigène » 0,00 0,00 0,00 Acide carbonique 25, 00 ]2,5o 42,86- Hydrogène pur , 8,4o 7,50 0,00 Hydn.'gcne carboné 0,00 i i>,5o Ji,i8 Azote 66,60 67,80 45,96 100,00 100,00 ioo,oo Quelques traces d'hydrogène sulfuré s'étaient manifestées sur le mercure, avant rcx[)t'rience. Ces résultais, sur lesquels on peut compter, car rien n'a été né- gligé pour en assurer l'exa- 'itude, s'aL'cordent assez bien, cotptne on Voit, avec ceux qu'avait obtenus^ il y a h^ng-temps, M. .] urine relati- vement à la nature des gaz; mais ils iujfinnent ce (ju'av.ut dit ce fiavauL jcûédeciu louchant la proportion de l'a-ide carbouiq le, qui, ( i3r ) ===== selon lui, allait décroissant depuis l'estomao jusqu'au rectum. On 1 o 1 6. vient de voir qu'au contraire ce gaz est en général plus abondant dans le gros intestin que dans l'estomac et dans Tinteslin grêle, (i) F. M. I^Icmo'ire sur les comhinahnns du phosphore avec V oxygène 'j par M. Du LONG. ^ Ch] Mémoire a pour objet principal de prouver qu'il existe au moins ^htmib. quatre acides distincts, formés par la combinaison du phosphore avec . ',, . ,, , ,; , 1 » • I • • 1' ' 1» iL 1 Académie royale ûq% 1 oxygcne. Lacide, au mmimum d oxygène, que l auteur propose de Sciences nommer acuMe hypn - pliosphoreux , est produit par la réaction do l'eau sur les phosphures alcalins. Lorsque ceux-ci sont convenable- ment préparés, il résulte de la décomposition qu'ils font éprouver à l'eau du gaz hydrogène phosphore à proportions variables, et deux acides qui neutralisent exactement la base du phosphure. I/un de ces acides est l'acide phosphorique; l'autre est l'acide hy[)o-phospho- reux. En employant le phosphure do barite, il est facile d'oblenir ce dernier acide à l'état de pureté, car l'hypo-phosphite de barite étant très-soluble , on peut le séj)arer Facilement du phosphile qui s'est formé en même temps, et par le moyen de l'acide suilurique, ajoute en quantité convenable, on en précipite entièrement la base. l/acide hypo-phosphoreux peut être concentré par l'évaporalion ; il ne se dégage que de l'eau pure, et l'on obtient un liquide visqueux, for- tement acide et incristallisable, qui se décompose par une chaleur plus élevée. Cet acide agit, en général, comme un désoxidant très-énergique. Les hypo-phosphiies sont remarquables par leur extrême solubilité. ]l n'y en a aucun d'insoluble. Ceux de barite et de strontiane ne ;' seront nécessairement premiers entre eux, et l'on aura de plus f I La fraction - jouira donc, relativement à la fraction — , des propriétés b b -énoncées par le théorème, et pour élablir ce même théorème il suffira de prouver que, parmi toutes les tractions irréductibles uont le ilénominateur n'excède pas n, celle qui surpasse immédiatement — est précisément -^ . On y parvient de la manière suivante. Les diverses valeurs de ^- qui résolvent l'équation (i) forment la prof^rcssion arithmétique . . . . h' — nb, b' — b, b' , h' -^h, h' -{- ib. . . . et puisque b' est la plus grande de ces valeurs qui soit comprise dans ??, on a nécessairement 7z < Z»' + b. Soit maintenant — une fraction irréductible et plus grande que --- prise parmi celles dont le dénominateur n'excède pas 7i. Si l'on fait, pour abréger, (2) hf — ag =■ m, f a m on aura — — -— = 7—- g h hg Ain«;i la différence, des fractions — , ~r sera généralement exprimée g b par — ^; et, si on donne à m une valeur conslaute en laissant varier g, celte différence aura la plus pcfile valeur possible, lorsque g aura la plus grande valeur pu«;sibl?. D'ailleurs les (hverses valeurs de g qui salisfont à l'équation (2) sont évidemment comprises dans la progression arithmétique mh' — ih, mh' — b, mh\ mb'+b,^ mh' -\- ib .. dont le lerme mh' + b, égal ou supérieur à b' + b, est par suite supérieur à n : et, comme g ne doit pas excéder n, il est clair qu'il sera tout au plus égal au terme mb' ; d ou il suit que la iraetion — îie pourra devenir inférieure a — -,7 = -7—7. •^ m b b b o Donc, parmi toutes les fractions supérieures a — -, et dont le dénom.i- ( ^55 ) ïiafeur n'excède pas //, la plus petite est celle dont la difïe'rence avec -^ r est é";ale à -— , , c'est-à-dire , la fraction -jy. Corollaire. — Si, parmi les fractions dont il s'agit dans le thcorcme, on en prend trois de suite à volonlé , en dési^rnant ces trois fractions par î8l6. a a a b ' b' ' V on aura ah — ab' ^= i , a" b' — a' h" ^= i et par suite a h — ab' =^ a" b' — a b" i a +a" d'où l'on conclut ~ï~ArY^ "^ 7' * Cette dernière équation n'est autre chose que IcApression analytique de la propriété observée par M. J. Farey. Mémoire sur la gomme d olivier ; juir J. Pelletier. M. Pelletier a retiré, par le procédé suivant, ài^^wy. substances Chimie. principales de la matière appelée vulgairement gomme d'oliiier. i*'. Jl en a traité cent {)arlies par l'alcool bouillant jus(ju'à ce que Société Philomaf. ee liquide n'eût plus d'action; il est resté 8 parties de matière ligneuse. 2^. lia fait concentrer l'alcool, et une matière cristallisée, qu'il propose de nommer olirine, s'en est sé[)aréc. Lorsque l'eau-mcre a cessé (l'en donner, il l'a fait évaporer à siccilé, et a traité le résidu jiar l'éther suUurique; de l'olivine a éié séparée , et une matière rouge a clé dissouîe. L'éther n'ayant pas d'action sur l'olivine , il s'en est servi pour la purifier. Après avoir éié ainsi traitée, elle pesait 66. 5". 1/clher évaporé a laissé une matière d'un rouge brun pesant i8, L'.i résine d'olivier analysée contenait donc, olivine . . G6 Matière rouge iS Késidu ligneux . 8 Perte 8 §. T. Propriétés de VoUnne. Plie est en grains brillans comme l'a- mi.Ion quand elle a cristallisé confusément \ quand elle a (M'islallisé lentement elle est sous la forme d'aiguilles ou de lam.es. 8a saveur estamère, Acre et aromatique, quoiqu'elle soit inodore. PJle se Ibud à 70" cenlig. en une nmsse jaune (l'aj'parence résineuse. Une partie (l'olivine se dissout dans 200 parties d'eau iroide , et seu- lement dans 52 d'eau bouillante. Cette derni»V>V%%V%» ( >57 ) - ^fémoire sur les Propriétés nutritives des substances qui ne contiennent pas et azote ; par F. Magendie. f Extrait. ) L'auteur s'est proposé d'étudier les effets d'une nourriture dans laquelle l'azote n'entrerait point. Ji a nourri successivement des chiens avec du sucre , de la gomme , de i'tmile et du beurre. Acad, des Scieucc&, Un ctiien âgé de trois ans, gras et bien porîant, a été mis à l'usage Août x^\^. du sucre pur pour tout aliment, et de l'eau distillée pour toute boisson. Les sept ou huit premiers jours il parut se trouver fort bien k ce genre de vie, il était gai, dispos, mangeait avec avidité, et buvait comme de coutume. Il commença à maigrir dès la seconde semaine, quoique son appétit lut toujoin-s fort bon , et qu'il mangeât jusqu'à six ou huit onces de sucre en vingt-quatre heures. Ses excrétions alvines n'étaient ni fréquentes ni copieuses 3 celle de l'urine était assez abondantes. l,a maigreur augmenta dans la troisième semaine, les forces dimi- nuèrent, l'animal perdit sa gaieté, l'appétit ne fut plus aussi vit. A cette même époque il se dévelo[)pa d'abord sur un œil et ensuite sur l'autre une petite ulcération au centre de la cornée transparente, elle augmenta assez rapidement , et au bout de quelques jours elle avait plus d'une ligne de diamètre 3 sa profondeur s'accrut dans la même proportion, bientôt les deux cornées furent entièrement perforées , et les humeurs de l'œil s'écoulèceut au-dehors. Ce singulier phénomène fut accompagné d'une sécrétion abondante des glandes propres aux / paupière. Cependant l'amaigrissement allait toujours croissant; les forces se perdirent, et quoique l'animal mangeât par jour de trois à quatre onces de sucre, la faiblesse devint telle, qu'il ne pouvait ni mâcher ni avaler, à plus ibrte raison tout autre mouvement était-il impossible ; l'animal expira le trente-deuxième jour de l'expérience. Son cadavre fut ou- vert avec les précautions convenables. On y remarqua une absence presque totale de graisse ; les muscles étaient réduits de plus des cinq sixièmes de leur volume ordinaire : l'estomac et les intestins étaient aiissi très-diminués de volume et fortement resserrés. La vésicule du tiel et la vessie étaient distendues par les fluides qui leur sont propres. Ces fluides ont été examinés par M. Chevreul, qui y a reconnu presque tous les caractères de la bile et de l'urine des herbivores , c'est-à-dire que l'urine, au lieu d'être acide comme elle l'est chez les carnassiers , était sensiblement alcaline, et n'offrait point d'acide urique ni de phosphates. La bile contenait une pro- portion considérable de picromel, caractère particulier de la bile de bœuf, et en général de la bile des animaux herbivores. Les excré- Llrraison de septembre. 19 mens qui lurent aussi examinés coDteDaieut ti'cs-pcu de uiatièrcs azotées. Cette expérience , plusieurs fois répétée , a toujours donné les mêmes résultats. L'auteur a de même nourri des chiens avec de * ■* l'huile , de la gomme, du beurre, et les effets ont été tout-à-fait ana- logues , cà l'exception de i'ulcéialion de la cornée, qui ne s'est fias toujours montrée. Ce Mémoire est terminé par des considérations sur l'application qu'on peut faire de la coniiaissanc e de ces laits nu Irailemeiit curai ii de la gravelle, et préservalif du calcul de la vessie. Y. M. Nom'caux pJicnoinèncs (TailractUm cl de répulsion observés par M. Dessaignes. ]^s^ITrT f5oy>L, ^>ES phénomènes semblent analogues au développement de l'élec- (riciîé par simple contact. ]ls ont été communiqués par l'auteur à l'Institut dans ime de ses dernières séances. Nous allons ra[)porlcr ici ceux ({ui nous ont le plus frappés. 84 dans nn temps on la tension électrique est modérée (i) on prend un gros bâton de cire d'Espagne terminé à Tune de ses extrémités j'ar une surlace un peu convexe cl bien polie, cl si avec cette ex- ircmité on touche une fm-fare de inercure liquide, le bâton de cire acquiert lUie électricité vitrée. Ni au lieu de toucher la surface da merciu'e on louche légèrement le bâton , il n'olîre aucun indice d'élec- tricité 3 mais si on choque plus forlcnicnl encore, il prend l'électricité vitrée. vSi l'on prend par un de ses bouts une fige de verre grosse comme lîn bâton de soui're , loiigue de 216 nuMinu tiTS, qu'on la plonge de i55 millimètres dans du mercure, et qu'on la reliro ensuite, la por- tion qui a é!é plongée olire un certain état électrique , et le reste , jusqu'à l'endroit où les doigts touchent , dire Ic-lectricilé contraire. On peut rendre cette opposition sensible , soit ]^ar les oscillations d'une aiguille éleetrisée , soit en projeltant sur la tige un mélange de soufre et de minium , tel qu'on l'emploie pour distinguer sur les gâteaux de résine les traces que l'on a laites avec les deux électricités. Si l'on présente fréquemment et dans divers temps à une aiguille éleclrométriqne extrêmement mobile, et en communication avec le réservoir commun, un disque de métal quelconque qu'on laisse reposer sem (1) Nous ne savons pas bien ce que rautenr entend par ces expressions; il nous nble (ju'il veut désigner Tclal le plus ordinaire de falmospLère. (Ao/e du lédaclcur.) ( 1^9 ) i8i6. prodint ces etîels avec tous les corps qi d'éprouver. îl ne dit pas si son aiguille électrométrique est ou non électrisée inimédiatement; mais d'après ses expressions il semblerait qu'elle ne l'est point , et qu'elle lient seulement lieu d'un < orps très- mobile. La vertu, soit attractive soit ré[)ulsive, lui a toujours paru ne durer que quelques instans , mais on la reproduit en posant de nouvceiu le disque sur le marbre. B. JNom'eaii moyen ck purifier le platine. Dans le Journal des Sciences et des Arts publié à Florence , le Phiiosophicaf marquis Ridolfi a donné un nouveau procédé pour purifier le pla- Magazine. tine. Avant considéré que personne n'avait pu combiner le soufre avec jujiiet i8,6. le platuie , il conçut l'idée qu'en convertissant en sulfure tous les autres métaux qui se trouvent dans la mine de platine, il serait aisé de purifier ce métal. Son procédé est très-simple j il sépare d'abord du platine brut quelques-unes des substances étrangères qui y sont mêlées, et il lave le reste avec de l'acide nitro-muriatique, alïaibli avec quatre fois son poids d'eau; il le fond ensuite avec la moitié de son poids de plomb pur, il le jette dans l'eau iroicîe, et il pulvérise l'alliage qu'il a ainsi obtenu ; il le mêle avec usie portion égale de soufre, et le jette dans un creuset de hesse, chauifé au rouge blanc 3 il couvre le creuset promptement, et le maintient pendant dix minutes exposé à une chaleur intense. Lorsque tout est refroidi, on trouve sous les scories un culot métallique, friable, composé de platine, de plomb et de soufre. Ce culot fond avec une petite addition de plomb : le soufre se sépare avec de nouvelles scories, et II ne reste plus qu'un alliage de plomb et de platine. M. Ridolfi le chauffe jusqu'au rouge blanc , et dans cet état il le bat avec un marteau chaud sur une enclume chaude, ce qui e?j fait soriir le plomb en fusion; l'alliage se briserait_ s'il n'était pas chauifé au rouge blanc lorsqu'il est battu. Le platine ainsi obtenu est ductile, malléable, et a autant de ténacité que celui qu'on obtient toujours le platine en masse au fond du creuset, il était quekjuelois disséminé en globules parmi les scories : dans ce cas il traila la masse avec un peu d'acide sulfurique aHaioli; les globules furent bientôt ( i4o ) dëbarrassés des scories et tombèrent an fond du creuset; il les recueillit alors, les lava, et les soumit à la percussion du marteau comme si le platine eût été trouvé en culot avec le plomb. JEiat de la vaccine en udngleierre. PLilosopLical SUIVANT un rapport fait le 5i mai 18 [6, à la Société de la vaccine , Magazine, on a vacciné cn i8i5, 658i individus à LoiKtres, et environ 4^j^^7 Tol. 47, pag. 436. hors de la capitale. On a fait 52,821 envois de vac^cin. Un médecin anglais a introduit la vaccine à Saint-Domingue , et le Gouvernement de cette ile a écrit une lettre de remerciment à la môme Société. M. Giraud de Favorsham a trouvé le moyen de conserver le vac- cin liquide. Li pelile-vérole est devenus très-rare en Russie, en Suède, en Allemagne, en France, cn Italie, par suite des mesures adoptées dans ces coi !rées. Les mêmes mesures la feront bientôt disparaître à Ceylan et au cap de Eonne-Fsjjcrance. 11 n'en est pas de même en Angleterre , parce qu'on s'obsline à pratiquer l'inoculation par des v(ùes intéressées et mal entendues. 1 /inoculation n'est plus en usage à Edimbourg , à Giasgo\v et à Norwich : aussi on y connaît à peine la petite-vérole. Elle a disparu entièrement dans la prinrîpaulé de Galles, à Bawtry , dans le comté d'Yorek et ailleurs. C'est le contraire malheureusement à Portsmouth , à l^rislol et à I,ondres ; la petite-vérole emporte annuellement un millier d'individus dans la métropole, et peut-être dix fois autant dans le royaume - uni. On a lieu de croire qu'on mettrait fin à cette des- truction de l'espèce y en proscrivant l'inoculation par des mesures législatives. Idé moire sur la variation des constantes arbitraires ^ dans les questions de mécanique -, par M, Poisson. Institut. Depuis long-temps les géomètres avaient eu l'idée de faire varier 3 septembre 1816. ]çç^ constantes du mouvement elliptique des planètes autour du soleil, pour représenter les perturbations de ce mouvement, produites par l'action mutuelle des planètes ; mais ce n'est que dans ces derniers temps que l'on a pensé à généraliser celte théorie et à l'étendre à toutes les questions de mécanique, où \\n mouvement dû à des forces données , vient à être troublé par d'autres forces très-petites par rap- port aux premières. Cette théorie nouvelle est due à M. Engrange ; elle est un de ses derniers travaux 5 et, pour l'élëgance et la gêné- 1 o 1 6, ralité de l'analyse, elle ne le cède aux ouvniges d'aucune autre époque de sa vie. Dans le premier Mémoire qu'il a lu sur ce sujet à rinstitut, en 1809 , il donne un système de formule qui exprime les diffé- rences partielles d'une certaine fonction dépendantedes forces perturba- trices, au moyen des difîerenlielles des constantes arbitraires, devenues variables en vertu de ces forces. Les difïerences partielles sont prises par rapport à ces constantes, et les coefiiciens des ditiercntielles sont des fonctions de ces mêmes constantes qui ne renferment pas le temps explicitement. Dans chaque cas particulier, on peut conclure de ces formules, par de simples éliminations, les dtiférentielles des constantes arbilraircs exprimées au moyen des ditiérences partielles de la fonc- tion relative aux forces perturl)atrices 3 mais , dans un IViémoire lu quelques mois après celui dont nous parlons, j'ai donné d'aulres formules qui résolvent cette question d'une manière générale, et qui soiit pour ainsi dire inverses de celles de M. Lagraiige. ( i ) Il était naturel de penser que les coefficiens des ciifîércnces partielles, dans ces nouvelles l'ormules, devaient être des fonctions des constantes arbitraires , indépendantes du temj)s 5 c'est en eilet ce que j'ai démontré directe- ment dans ce mênie Mémoire : la démonsi ration que j'en ai donnée devient beaucoup plus simple lorsque les mobiles sont libres et que leurs coordonnées ne sont assujetties à aucune équation de condition 3 mais sa longueur parait inévitable si l'on veut conserver au théorème toute sa généralité. Les formules de mon Mémoire ont l'avantage de pouvoir encore s'appliquer quand les équations du mouvement primitif ne peuvent s'intégrer que par la méthode des quadratures, et qu'il est impossible par conséquent d'exprimer les coordonnées des mobiles en fonctions des conslanîes arbitraires; ce qui arrive, par exemple, dans le pro- blème du mouvement d'un point attiré vers un centre fixe, suivant une fonction indéterminée de la distance, et dans celui du mouvement de rotation d'un corps solide de figure quelconque. Pour chacun de ces âeux pnjhlèmes, on a six constantes arbitraires; et quand elles de- viennent variables , le système de leurs différentielles renferme quinze coefKciens dont il faut calculer les valeurs. On trouvera dans le Mémoire cité, le développement de tout ce calcul , qui conduit à ce résultat singulier, que les différentielles des constantes analogues ont identiquement la même forme dans les deux problèmes : résultat qui m'a fait présumer qu'on pourrait obtenir ces différentielles, ou du moins une partie d'entre elles, par une méthode indépendante de la nature du problème. C'est une semblable méthode que je me pro- ' (i) Journal de fÉcole PoljlecLnJc|ue , XY* Caîiier, p * où il devient nécessaire de désigner des couleurs. î/llistoire naturelle, Institut. par exem))!e , a souvent besoin de spécifier de cette manière les ani- 2 Septembre 1816. maux , les plantes ou les minéraux qu'elle décrit , la chimie les pro- duit qu'elle forme, la physi(pae les particLdarilésdes pliénomènes qu'elle observe. Aussi les naturalistes auxquels ce genre u'uidication est sur- X tout d'une utilité spéciale, ont depuis long-temps senti la nécessité de lui donner de l'exactitude, et d'en rendre les résultats comparables entre eux , quelque part qu'ils soient observés, l^arnii nos compa- triotes, M. de Lamarck, et plus récemment M, Mirbel, ont essayé de réaliser celte condition par des pro(:édés divers, fondés sur la défini- lion systématique d'un certain nombre de nuances , assez rapju'o- chées les unes des autres , pour qu'on pût y rapporter avec une approximatian siifHsante toutes les couleurs des co'ps naturels. M, Mirbel a mcme donné , dans son intéressant ouvrage de Bota- nique, un tableau colorié de ces nuances , et l'on trouve de pareils tableaux, quoique foulés sur d'aitres principes, dans tous les ou- vrages minéralogiqiics de l'écol- de Werner. Mais quoique ces procédés oflrisscrit déjà d'utiles secours pour limiter jusqu'à un cer- ( >45 ) tain point l'arbitraire des définitions , néanmoins leurs ingénieux au leurs ne les ont présentés eux-mêmes que comme des approximations qui laissaient encore à désirer une détermination plus précise. Notre confrère M. Latreille m'ayant invité à m'occuper de celte recherche, j'ai cherché à répondre à ses désirs , et je présente ici à la classe un instrument que j'appelle le colorigradcy parce qu'il réalise et qu'il fixe d'une manière invariablement constante et comparable , toutes les nuances de couleurs que les corps naturels peuvent présenter. Pour concevoir le principe de cet instrument, il faut se rappeler que, d'après les principes de Newton, toutes les couleurs réfléchies par les corps naturels , sont et doivent être nécessairement une de celles que présente la série des anneaux colorés formés par réflexion dans les lames minces des corps : cette identité n'est pas fondée , comme on l'a cru trop long-temps, sur une assimilation hypothétique , mais sur une analyse fidèle et rigoureuse des propriétés physiques de la lumière et des conditions qui déterminent sa transmission et 'sa ré- flexion. Aussi l'expérience confirme- t-elle avec la plus minutieuse précision toutes les conséquences qui découlent de cette analogie relativement aux modifications que les couleurs des corps doivent subir , soit par la plus ou moins grande obliquité des rayons inci- dens sur leur surface , soit par le changement lent et graduel des dimensions, ou de la composition chimique des particules qui les composent : c'est ce dont Newton nous avait donné plusieurs exemples dans son optique, et l'on peut voir dans mon Traité de physique tout ce qu'en ofire à chaque instant la chimie de la nature et celle de nos laboratoires. Jl suit de-là que pour reproduire k vo- lonté toutes les couleurs réfléchies par les corps naturels , il suffit de reproduire successivement, et par une gradation lente et toujours la même , toutes les couleurs qui composent la série des anneaux colorés réfléchis, et le problême, une fois réduit à ce point, est bien facile à résoudre 3 car j'ai prouvé dans mes Recherches sur la lumière , Sue les molécules lumineuses , lorsqu'elles sont exposées à l'action es forces polarisantes des corps cristallisés, éprouvent, en pénétrant dans ces corps des alternatives de polarisation exactement corres- )ondantes aux intermittences de la réflexion et de la transmission périodiques comme elles, et qui varient avec la réfrangibilité pour es diverses molécules lumineuses précisément suivant la même pro- portion; d'après cela il devait arriver, et il arrive en effet que si la lumière incidente est blanche , les systèmes de particules qui pren- dront l'une ou l'autre polarisation à chaque profondeur, formeront une teinte exactement pareille à celles qui, dans la transmission ou la réflexion , se trouveraient à une phase correspondante; c'est-à-dire que les teintes de faisceaux polarisés devront être it^entiques avec celle des Livraison de septembre, 20 anneaux réflccliis et transmis. J'ai fait voir dans mes Recherches sur la Juinicre, et récemment clans mon Traité de physique, avec quelle fidélité cet accord a lieu ; et les phénomènes de polarisation observés postérieurement par M. Brewster sur les métaux polis , et à travers les plaques de verre rapidement refroidies , en ont offert des confir- mations nouvelles, comme en effet cela devait être, puisque l'accord tient à l'identité des périodes que ^suivent les deux genres d'action. Mais de même que pour obtenir des anneaux sensiblement colorés par la réflexion , il laut employer des lames réfléchissantes très-minces, dont l'épaisseur régulièrement et lentement croissante offre loule la série des nuances que ces anneaux coJiij)orlent ; de même pour déve- lopper toute la série des teintes que peut offrir la polarisation , il faut employer des forces polarisantes , d'abord Irès-faiblos, et dont l'action puisse s'accroître graduellcmenf. Or, on peut parvenir à ce but soit en transmettant un même rayon polarisé à travei-s deux plaques cris- tallisées, dont les actions presque égales soient dirigées de manière k s'entre-détruire , soit, ce qui jest plus simple, en taillant dans un cristal une plaque perpendiculaire à l'axe de double réfraction , puis exposant perpcndic-ulairement celle plaque à un rayon polarisé , et l'inclinant graduellement sur sa direction; car d'abord dans la position perpendiculaire, le rayon lumineux traversant la plaque |)arallèlement à son axe , l'ac tion polan;aule qui émane de cet axe sera nulle sur lui , et en conséquence il conservera la polarisUion primitive ; mais pour peu qu'on incline la plaque, le rayon réiraclé devenant oblique à l'axe, il naîtra une force polarisante dont l'effet sur les molécules lumineuses déj)endra de la grandeur de l'angle formé par ces deux lignes, et aussi de la longueur du trajet pendant lequel elles resteront exposées à cette action. Les deux sens de polarisation qui en résul- tent, et qui offrent en conséquence deux des teintes des anneaux, s'observeront donc , si l'on analyse la lumière après sa sortie de la plaque, à l'aide d'un cristal doué de la double rétraction. Pour voir ces deux teintes dans tout leur éclat et parfaitement séj)arées l'une de l'autre, il faut, d'après la théorie, placer {jxemenl le prisme cristallisé dans une des positions où il ne divise point le rayon po- larisé incident, et incliner la plaque cristallisée dans un plan d'in- cidence qui forme un angle de 46'^ avec le plan primitif de polari- sation de ce rayon. Alors la teinte qui aura perdu sa polarisation pri- mitive en traversant la plaque sera cclie d'un des anneaux réflé(.'hi , et l'autre qui aura conservé sa polarisation sera celle de l'aimeau transmis correspondant. Si l'on a pris pour lumière incidente la lumière blanche des nuées, principalement lurscju'ellcs sont éclairées du so- leil , on verra ainsi les deux teintes dans toute leur beauté, et en inclinant graduellement la plaque, on leur fera produire loule la série des anneaux. ( i47 ) J'ai déjà rapporté un grand nombre d'observations de ce genre î o 1 6. dans mes Mémoires sur la polarisation et dans mon Traité de physique. Quiconque possédera l'appareil universel de polarisation que jai dé- crit alors, pourra produire aisément , à volonté, toutes les variations de teintes, et fixer par une comparaison directe la nuance qui lui paraîtra semblable à celle des corps qu'il aura sous les yeux. L'indi- cation de celte nuance dans la table donnée par Newton, ou dans des termes intermédiaires , la désignera d'une manière pari'aiteinent dé/inie, et telle qu'on pourra toujours en reproduire récpiivalent. Un instrument de ce genre est donc réellement un colorigrade par- fait; mais comme il est cher et volumineux, j'ai cherché à le sinTpli- fier en limitant son usage. Tel est l'appareil portatif que je mets sous les yeux de l'Académie. Celui-ci est composé d'abord d'un verre noir placé au-devant d'un tuvau de lunette , et qui, par le moyen d'une vis, s'incline de ma- nière que les ravons réfléchis par sa surface est réfléchissent polarisés dans le tuj^au. On s'aperçoit que cette condition se remplie lorsqu'en aualvsant le faisceau réfléchi à l'aide d'un prisme de spath -xl'Islande acronialisé, qui tient lieu d'oculaire, on trouve quatre positions du prisme où le rayon ne se divise plus , mais se réfracte tout entier en un seul sens. Cela fait, pour produire les couleurs, il y a entre le verre noir et le prisme une plaque cristallisée taillée perpendicu- lairement à l'axe , et qu'un mouvement rotatoire permet d'incliner sous divers angles . mais toujours dans un plan d'incidence qui forme un angle de 4^" avec le plan de la réflexion sur le verre noir. Alors les couleurs des anneaux paraissent et varient à mesure que la plaque s'incline , comme dans l'expérience décrite plus haut. Pour avoir des variations lentes de teintes, il i'aut employer des plaques peu épaisses , et prises dans des cristaux dont les forces po- larisantes soient laibles. j^e cristal de roche est Irès-convenabls pour cet objet, et M. Cauchois, qui a conslruit ce petit instrument avec son habileté ordinaire, y a adapté plusieurs plaques de ce genre qui ont parfaitement réussi. Mais pour cela une condition indispensable , c'est tjue les plaques soient par-iout d'ime épaisseur exactenient égale ; car les teintes dépendent à la ibis de l'inlcnsilé de la force polarisante et de b) longueur du tuyau pendant lequel elle s'exerce. Oi\ eouçoitj que si l'épaisseur de la plaque est variable en divers points de sa sur- face, la nature des teintes le sera aussi, et au lieu d'un disque d'une couleur par-lout homogène, on observera une variation de nuances voisines qui nuiront à la netteté des déterminations. Comme il serait possible qu'on n'eût pas par-tout h sa disposition ■un artiste assez habile pour exécuter ainsi des plaques bien parallèles, j'ai cherché à y suppléer d'après la connaissance des lois que. suivent (i48) les forces polarisantes, et jai trouvé le moyen de produire les mêmes effets avec des lames minces de mica , que la nature nous présente dans un état feuilleté , où ladivision est toujours très-facile. J'ai prouvé dans mes précédentes recherches, que le mica offre cette particularité jusqu'à présent unique d'avoir deux axes desquels il émane des forces polarisantes, l'une perpendiculaire au plan des lames, l'autre située dans leur plan: J'ai fait voir que ces deux axes sont tous deux ré- pulsifs , et que l'axe normal est plus énergique que l'autre dans le rapport de 677 à 100. Cette combinaison de forces occasionne des phénomènes très-composés ; mais on peut les simplifier et les réduire au cas ordinaire des cristaux, qui n'ont qu'un axe situé dans le plan des lames à l'aide des procédés que les lois de la polarisation indi- quent. Pour cela il faut choisir une lame de mica bien diapliane et uniformément épaisse, ce qui se découvre par l'uniformité des teintes dans lesquelles elle- sépare les rayons polarisés qui la traversent en ses diiïérens points ; cette uniformité reconnue , on découpera une portion de la lame en forme de rectangle dont le long côté soit double du petit, puis on divisera le recîtangle en deux carrés égaux que l'oa superposera l'un sur l'autre , en ayant soin que les limites de leur commune section soient tournées à angle droit. Alors, en vertu du mode par lequel la polarisation mobile s'opère, il se trouvera que le rayon transmis n'éprouvera absolument aucune dépolarisation de la part des axes croisés , celui de la seconde lame ramènera à la polarisation primitive les molécules lumineuses que le premier en avait écartées, ïl ne restera donc plus en définitif que les effets produits par les actions^ de l'axe normal de chacune des deux lames, lesquelles étant de même nature et agissant dans le môme sens, s'ajouteront l'un à l'autre dans les résultats , comme si le système ne formait qu'une simple lame plus épaisse qui n'aurait qu'un seul axe normal. Cette disposition, toujours facile à effectuer, se trouve réalisée dans l'appareil que je mets sous les yeux de l'Académie; les deux petites lames sont collées l'une à l'autre avec de l'huile de térébenthine épaissie qui les fixe d'une manière invariable, et qui prévient la perte de lumière qui s'opére- rait entre elles par la réflexion. Sous l'incidence perpendiculaire^ et même jusqu'à une obliquité de quelques degrés, ce système n'enlève aucune des molécules lumineuses à leur polarisation première. En l'inclinant davantage, il commence enfin à donner un faisceau extraor- dinaire d'un bleu léger et blanchâtre, tel que l'est celui du premier ordre des anneaux; ce bleu blanchissant de plus en plus à mesure que le système tourne, passe au blanc du premier ordre, de là au jaune pâle , à l'orange, au rouge sombre, ainsi de suite en parcou- rant toute la série des teintes désignées dans la table suivante donnée par NevTtou. l«r ORDRE. a^ ORDRE. 3e ORDRE. 4.® ORDRE. ( '49 ) Table des couleurs des anneaux réfléchis. Épaisseurs des lames de verre qui donneni ces couleurs Couleurs réfléchies. par la réflexion ordinaire, exprimées en millio- nièuies He pouce anglais. ' Très-noir. . , Noir . Commencement du noir \ ~, Bleu Blanc Jaune Orangé Rouge , Violet i_ Intîigo , 8 1^ Bleu Vert Jaune Orangé Rouge éclatant. ., Rouge ponceau , 1 2 -. Pourpre Indigo Bleu Vert ....... ..\. Jaune . * Rouo'e. Rouge bleuâtre Vert bleuâtre , Vert . 1816. 3 1* g o 41. 5 4. 9- 9f 10}. II f 1 1 i3H. ï5t.. 16 ' 18 4* 20 -, 22. 22 i. Vert jaunâtre '>3 - 5e 6e ORDRE. \ ORDRE, l j^ Rouge. ...... Bleu verdâtre. . Rouge Bleu verdâtre. . ouge Bleu verdâtre. . Blanc rouge âtre 26. 397. 34. 58. 42. 45 |. 49 f. Non seulement les teintes principales de cette table se trouvent ainsi réalisées , mais leurs intermédiaires mêmes le sont ainsi que le pas- ( -50 ) sage graduel de l'une à l'autre. En même temps le faisceau qui con- serve sa polarisation primitive offre à chaque instant la teinte de l'anneau transrais correspondant , et, pour peu que la lumière incidente soit unie, chacune des deux séries ofFre un éclat si vil", que l'œil ne peut sans fatigue les fixer long-temps. D'après l'épaisseur particulière des laipes de mica que j'ai employées, leur système seul ne ferait descendre les teintos que jusqu'au verre du quatrième ordre de la table de Newton. Mais en ajoutant dans le trajet du rayon une petite lame de chau.x sulfatée qui donne la teinle intermédiaire entre le verd et le rouge qui le précède , on continue la série dans tous les termes de la table donnée, çt par conséquent l'on obtient tous les degrés de coloration. Pour que faction normale des lames de mica s'ajoute aussi à celle de la lame de chaux sulfatée, il faut que l'axe de cette dernière soit tourné perpendiculairement au plan d'inidence dans lequel les lames de mica s'inclinent 3 car Taction des axes du mica est, comme je l'ai dit, répulsive^ au contraire celle de la chaux sullatée est attractive, de sorte que la somme des actions s'obtient par le croisement des sec- tions principalc\s. Au contraire le parallélisme de ces sections donne la différence dos actions , et pour l'obtenir il' ne faut que présenter la lame de chaux sulfatée dans une direction perpendiculaire à celle que nous avons suj^posée d'abord. Alors l'inclinaison progressive de la lame de mica diminuant l'effet de \a lame de chaux sulfatée, fait remonter continuellement les teintes dans l'ordre des anneaux , et reproduit ainsi dans un ordre inverse les mêmes teintes que le svstème seul du mica aurait données. Dans l'apjVireil , ces deux directions de la lame de chaux sulfatée sont indiquées sur le diaphragme qui la porte, au moyeu des signes + et r-r. Ainsi , oul-re son usage pour produire successivement toutes les teintes des anneaux , cet appareil peut en!"(U'e vServir pour vérifier tous les phénomènes que j'ai annoncés comme résultants de la com- binaison ou de l'opjîositiou des forces, polarisantes exercées par les diverses lames cristallisées que l'on fait traverser successivement à un même rayon ; et en général il peut servir à faire un grand nombre des expériences les plus curieuses que la polarisation présente. Cette étude aura l'avantage de familiariser en peu de temps les observateurs avec la connaissanc.'e des diverses teintes qui composent la table (le Newton, lesquelles, en vertu de leur composition même et de l'ordre suivant lequel elles se succèdent, offrent des caractères qui en ren- dent la disliuclion extrêmement facile , de sorte qu*à l'aspect seul, on peut dire tel jaune ou tel verd est de tel ou tel ordre, sans aucun risque d'errer; mais soit qu'on parvienne "ou non à acquérir cette faculté de reconnaître les teiyteS; il sera toujours possible de les dé- finir rigoureusement à Taide du colorigrade , en énonçant la teinte de l o l 6. Newton à laquelle elles se rapportent , et caractérisant la nuance de cette teinte par celle de Tanneau transmis, qui se trouve simultané- ment donnée. Enfin, si l'on aspirait à une précision encore plus rigoureuse , il n'y aurait qu'à énoncer l'incidence précise où parait la teinte dont il s'agit, en ayant soin d'indiquer aussi celles où se mon- trent le plus nettement quelques teintes distinctes de la table de Newton; car au moyen de ces données on pourrait calculer exacte- ment l'incidence qui reproduirait la même teinte précise dans tout autre appareil , ce qui rend ce mode d'observation comparable en toute rigueur. Enfin , à l'aide d'une modification extrêmement simple , le colorigrade peut se transformer en un cyanomètre très-sensible et pareillement comparable dans ses indications. Pour cela on tourne le bouton qui porte le système des lames de mica jusqu'à ce qu'elles cessent de s'interposer dans le rayon polarisé , ensuite on interpose à leur place une plaque de cristal de roclie taillée perpendiculairement à l'axe et épaisse d'environ trois millimètres. Cette plaque présentée sous l'in- cidence perpendiculaire n'exerce pas d'actions polarisantes émanées de son axe, mais il s'y développe alors d'autres forces indépendantes de la cristallisation, et qui sont les mêmes que j'ai retrouvées depuis dans certains fluides. Au degré d'épaisseur que j'ai fixé, i'eft'el de ces forces produit dans le rayon transmis un changement de polarisation qui donne un rayon extraordinaire blanc, lorsque le rayon renvo3é a tia versé le prisme cristallisé au moyen duquel on l'analyse. En tour- nant ce prisme de droite à gau(;he ou de gauche à droite, selon la nature de la force dans la plaque dont on Tait usage, l'image blanche perd graduellement ses rayons les moins réfrangibles^ et passe ainsi du bleu bleuâtre à diverses nuances de bleu 'd'indigo et preque jus- qu'au violet. Une division circulaire adaptée autour du tuyau du colorigrade, sert à mesurer le nombre de degrés qu'il fuit parcourir pour arriver à ce dernier terme , et tous les degrés intermédiaires servent à fixer autant de nuances de bleu plus ou moins sombre,, lesquelles J^e reproduiraient précisément dans un autre appareil au même degré de rotation , si l'arc total parcouru jusqu'au violet était le même, ou à des nombres de degrés proportionnels, si l'arc total était différent. Pour donner une idée de la sensibilité dont ce mode d'indication est susceptible , il me suffira de dire qu'avec la plaque adaptée en ce moriient au colorigrade qui est sous les yeux de l'Aca- démie, ram[)titude totale d'arc occupée par les diverses nuances de bleu s'étend depuis o jusqu'à 76°. Les deux instrumens que je viens de décrire auront donc pour la détermination des couleurs les mêmes avantages qu'offre le tliermo- ( ,50 mètre pour la détermination des températures , c'est-à-dire que , par leur moyen, les couleurs vues et désignées par un observateur pour- ront être exactement reproduites pour tous les autres, d'après le seul énoncé des indications, sans qu'il y ait d'autre erreur possible dans ce transport, que celles que le premier observateur aurait lui-même commises dans la comparaison des teintes données par le colorigrade avec celles des objets qu'il aura voulu caractériser ; mais c'est là malheureusement la limite inévitable de l'exactitude dans les évalua- tions qui sont de nature à n'être obtenues que par le témoignage des sens. Je m'élais d'abord proposé de joindre ici quelques exemples de détermination de teintes généralement connues 3 mais autant ces dé- terminations sont faciles quand on a la table de Newton sous les yeux, et qu'on s'est familiarisé avec elle, autant il serait long et pénible de vouloir les expliquer sans ce secours ; c'est pourquoi je me bor- nerai à renvoyer aux renseignemens que j'ai donnés sur ce sujet dans mon Traité de physique. B. Supplément à la Théorie anaîyticjue des probabilités ^ par M. Laplace. — Chez madame veuve Courcier. Mathématiques. Ce Supplément renferme deux parties. Dans la première, l'auteur donne de nouveaux développeraens sur la méthode connue sous le nom de Méthode des moindres carrés ; il expose diff'érens moyens d'en faciliter l'usage, et il éclaircit quelques difficullés que pouvait laisser l'analyse des numéros 19, 20 et 21 du second livre de son Ouvrage; il prend ensuite pour exemple les observations de Saturne et Jupiter, calculées par M. Bouvard, et qui ont donné la masse de Jupiter égale à 7^ ^^ ^^lle du soleil. En déterminant la probabilité ^ de ce résultat, paroles méthodes de M. Laplace, on trouve qu'il y a un million à parier contre un, qu'il ne s'écarte pas d'un centième de la vraie masse de cette planète. M. Bouvard a aussi trouvé la masse de Saturne égale à y^, et la probabilité qu'elle n'est pas plus grande ou plus petite d'un centième, est exprimée par la fraction 7—?- La seconde partie de ce Supplément est relative à la probabilité des jugemens , question sur laquelle on a généralement des idées peu exactes, et qui intéresse cependant toutes les classes de la Société. Les personnes peu instruites en mathématiques, peuvent consulter sur ce ?gne dans ses couches, une grande agitation dans le Liquide qui l'a déposé. , . Près de l'église de Castelnau ce terrain présente dans sa composiliort la disposition suivante : i". Terre végétale; 2". argile calcariiere jaunâtre avec quelques débris de coqudles fluviatiles et terrestres 3 5". un calcaire sédimen- taire de quatre à cinq mètres d'épaisseur , renfermant des débris de ( i55 ) == végétaux et quelques débris de coquilles; 4". un argile ralca-îfcre, 1 8 1 6. renfermant beaucoup de coquilles et peu de végétaux j i,'''. un cal- caire sédimentaire , solide, compacte, ayant quelquefois trente ni très de puissance, renfermant beaucoup de débris de végétaux , notamment des Iruits; 6°. un calcaire concrétioné, qu'on peut désigner sous le nom iValbâfre , de deux à trois mètres d'éj)aisseur ; 7°. uu calcaire sédimentaire , compacte comme celui de la cinquième couche, sou- vent très-puissant et renfermant beaucoup de débris végétaux. Cette dernière couche repose immédiatement sur le calcaire marin. ]\I. Marcel de Serre donne l'énumération des es[)èces de coquilles qu'il a trouvées dans ce terrain , et fait remarquer qu'elles peuvent presque toutes se ra|)porter à des espèces actuellement vivantes eu France. Il lait observer en outre que Vhellx nenioralis, qui fait partie de ces fossiles, se trouve en effet dans le nord de la France, mais ne vit plus maintenant aux environs de Montpellier. Parmi les véj2,étaux , beaucoup de feuilles peuvent se rapporter à celles de vignes , de nerlum, de chênes verts, d'oliviers, etc. ; les fruits à ceux du pin , et aussi à la (^apsule d'un convohniliis^ un peu difierent de tous ceux que l'on connaît. M. Marcel de Serre pense que ces terrains d'eau douce se distin- guent des autres , en ce que leur époque de formation, beaucoup plus nouvelle que celle des terrains d'eau douce décrits jusqu'à présent, est caractérisée par la présence d'un grand nombre de corps oro;anisés fossiles, parfaitement semblables à ceux qui vivent actuellement à peu près sur le même sol. A. B. Expériences sur Je Gaz hydrogène pJiospJioi:é ) par M. Thomas Thomson, Monsieur Thomson a obtenu le gaz hydrogène phosphore à l'état Chimie de pureté de la manière suivante. Il a pris ime petite cornue tu- bulée, d'une capacité de i?. pouces cubiques, il l'a remplie jusqu'à la tubulure, avec im mélange à\\ne partie d'acide hydochlorique et 5 parties d'eau bouillie, puis il yaintroduit \ once de pbosphure de chaux en morceaux. Il a bouché la cornue, il l'a légèrement incli- née, afin de pouvoir la remplir entièrement d'eau bouillie; ensuite il en a introduit le bec dans un bain d'eau bouillie, et a légèrement chauffé le mélange qu'elle contenait ; il a recueilli le gaz hydrogène phosphore qui s'est dégagé dans des flacons. Une \ once de bon pbosphure donne 70 pouces cubiques de gaz. L'hydrogène pliospnoré est incolore, il a une odeur d'oignon et une saveur extrêmement amère. Sa densité est de 0,9022. (i56) L'pou boiiillie ne Taltnre point : mais celle qui n'a pas été dé- pouillée d'air lui enlève hieulôl la projH'iété de s'enflammer sponla- némenl. Cent volumes d'eau bouillie en ont dissous environ 2,14 de ce *^az. Cette dissolution est jaune, très-amrre, et l'odeur qu'elle exhale est relie du p;az; elle est sans action sur les couleurs bleues vé'élalos. Elle précipite la dissolution d'or en pourpre tbncé , la dis- FoUition de platine en jaune, le pernitrate de îmcrcure en brun foncé, le nilrale d'argent en noir, le sulfate de cuivre en brun foncé, le iiitrtte de plomb en une poudre légè'-e, blanche; elle n'agit point sur le persuliate de fer, le sulfate de zinc et l'hydrochlorate de zinc 1,0 "az hydrogène phosphore électrisé laisse déposer son phosphore, et est réduit en gaz hydrogène pur, sans changer de volume. Lorsqu'on môle dans un large vaisseau des proportions quelconques de gaz hydrogène phosphore avec de l'o.xygène, il y a inflamma- tion, parce que le mélange se fait facilement, et que le phosphore se combinant avec rapidité à^ l'oxygène , dégage assez de chaleur pour dé- terminer la combustion de l'hydrogène. Lorsqu'au contraire on intro- duit dans un tube étroit une mesure de gaz hydrogène phosphore et - mesure d'oxygène , il n'y a pas d'inflammation 3 le phosphore se convertit peu à peu en acide phosphoreux , qui apparaît sous la forme d'une fumée blanche, et il reste un volume de gaz hydrogène pur^ dans cette circonstance, le mélange se faisant lentement, le phos- phore ne dégage pas assez de chaleur pour que l'hydrogène puisse brûler. En opérant dans un large vaisseau , on trouve que l'on peut brûler complètement une mesure de gaz hydrogène phosphore avec une mesure ou une mesure et { d'oxygène. Dans les deux cas, il se forme de l'eau; mais dans le premier, il se produit de l'acide phosphoreux, et dans le second, de l'acide ])hosphorique. M. l'homson pense qu'un volume d'hydrogène phosphore est formé d'un volume d'hydrogène et d'un volume de phosphore 3 par conséquent, l'acide phosphoreux doit être formé d'un volume de phosphore et j volume d'oxygène, et l'acide phosphorique d'un volume de phosphore et d'un volume d'oxyo-pne. Cette opinion admise, la densité de l'hydrogène phosphore étant 0,9022, et celle de l'hydrogène pur étant 0,0094, il s'en suit que l'hydrogène est formé en poids de Hydrogène 694 100 Phosphore 8028 1200 9022 D'après ce résultat et la connaissance de la densité de l'oxygène^ ainsi ()ue celle de la proportion qui est nécessaire pour convertir le phosphore contenu dans l'hydrogène phosphore, en acides phosphoreux et (f \ caoBcaBOansaBBoa ^ ^ ^ . . . ' — TT pliosphorique 5 on trouve que ces acides doivent être formés en poids de 10 10. Phosphore loo loo Oxygène 66,67 i^^, 3 I-a composition de l'hydrogène phosphore étant déterminée, il est facile de comprendre les expériences suivantes. Lorsqu'on ciectrise im volume d'hydrogène phosphore et 3 de gaz nitreux , qui n'ont aucune action dans les circonstances ordinaires, il y a explosion, formation d'eau et d'acide pho.sphorique , et un résidu d'un volume et demi d'azote. En n'employant que 2 volumes de gaz nitreux, on ne décompose que \ volume d'hydrogène phosphore. Eu mêlant 20 mesures d'hydrogène phosphore avec 52 mesures de gaz nitreux et 4 ^'^ è^z oxygène, il y a une inflammation et un résidu de 26 de gaz azote 3 les 26 d'oxygène contenus dans le gaz nitreux et les 4 d'oxygène pur ont brûlé les 20 d'hydrogène et les 20 de phosphore qui constituaient l'hydrogène phosphore. L'élincelle électrique enflamme un mélange de i volume d'hydro- gène phosphore, et de 3 d'oxyde d'azote. L'oxygène contenu dans les 0 volumes d'oxyde d'azote brûle complètement le gaz inflammable, et il reste 5 volumes d'azote. Si l'on fait passer sur l'eau un volume d'hydrogène phosphore dans 3 volumes de chlore, il y a inflammation, et il se produit 2 volu- mes d'acide hydrochlorique, qui sont absorbés par l'eau, et une ma- tière brune que M. Thomson ap})elle bicJiIojide de phosphore (parce qu'il l'a regardée comme étant lormée de 2 volumes de chlore et de 1 de phospiîore , qui est également absorbée. Le soutre chaufié dans le gaz hydrogène phosphore le décompose, il se produit im sulfure de phosphore et un volume d'acide hydrosul- furique, égal à celui de l'hydrogène phosphore. L'iode sec le décompose 3 il s'unit au phosphore et laisse l'hydro- gène h l'état libre. M. Thomson promet de faire connaître un gaz hydrogène phosphore qui contient deux fois ])lus d'hydrogène que celui dont nous venons de parler. C. 5 Note sur un iiidiçidu qui peut avaler sa langue j par F. Magendie, Galien et d'autres anciens rapportent que des esclaves, pour se Me de cire, soustraire aux rigueurs de leur condition, avalaient leur langue, et se dounaieni ainsi la mort. Ce récit est considéré comme fabuleux par les physiologistes modernes; ils disent que la langue est tellement fixée dans la bouche, particulièrement par son frein ou filet, qu'il est impossible qu'elle puisse se renverser et se porter dans le pharynx, de manière à aller fermer l'ouverture du larynx. (■58 ) _ En efïet, ce renversement qui s'exerce fréquemment chez certains reptiles, parair absolument impraticable chez l'homme bien conformé; la membrane muqueuse qui, de la iace interne de la mâchoire infé- rieure passe à la langue s'y oppose évidemment. Mais ce qui ne peut arriver dans une bonne conformation, peut fort bien n'être plus im- possible quand celle-ci a éprouvé quelques changemens. ^ Tel est le cas d'un militaire étranger, que j'ai examiné il y a peu de temps. Etant encore- enfant, il vit un Juilqui renversait sa langue et l'enfonçait dans le pharynx avec la plus grande facilité, il en lut émerveille, et dès-lors il travailla à faire lui-même celte manœuvre. Ses premières tentatives furent vaines; le filet de la langue retenait toujours cet organe dans la bouche; enfin, un jour, il fit un efïort si violent, que le frein de la langue se déchira, ce qui fut aussitôt accompagné d'une hémorrhagie considérable. Bien loin de s'en eifrayer, notre entant fut au contraire enchanté , car il s'aperçut qu'il pouvait exécuter en grande partie ce qu'il avait vu faire au Juif, lise perfectionna promp- tement dans cet exercice, et il a toujours conservé depuis la singulière faculté d'avaler sa langue, c'est-à-dire que rien n'est plus aisé pour lui que d'en porter la pointe dans le pharynx, derrière le voile du palais, vers les narines postérieures, ou bien de l'enfoncer profondément jusque dans le commencement de l'œsophage, et de la laisser aussi long-temps qu'il veut dans ces diverses positions ; mais dans aucune, il n'éprouve de ;i;êne dans la respiration , même quand la pointe de la langue est enfoncée dans l'œ^sophage. ]l paraît qu'alors l'air qui entre dans le larynx passe entre les parois du pharynx et les cotés de la langue, pour s'engager ensuite au-devant de la face supérieure, et pénétrer enfin dans la glotte; en sortant du larynx l'air doit suivre la^ même route, mais en sens inverse. r . M. Essai géogJios tique sur VErzgcbirge, ou Montagnes métallifères de la Saxe; par M. DE BoNNARD, ingénieur des Mines. Cette description géognostique des terrains les plus remarquables des montagnes métallifères de la Saxe ayant été imprimée en entier, dans les N". 226, 227 et 228 du Journal des Mines, nous devons nous contenter d'annoncer ce travail utile à tous les géognostes, par les faits nombreux et importans qui y sont décrits et discutés. On y remar- quera sur-tout des détails intéressans sur l'existence d'un granit d'une formation postérieure à celle des schistes , et probablement aussi à celle des corps organisés, qui a été observé, tant par l'auteur que par M. de Baumer, dans la vallée de la Muglitz près de Dohua. . A. J3. ( ï59 ) 1616. Observations sur quelques combinaisons de VazoLe avec l'oxigène ^ . par M. DuLONG. Lorsqu'on soumet à la distillation du nitrate neutre de plomb, Académie Royale préalablement desséché , l'on obtient un liquide Irès-volalil d'un jaune Sciences, orangé, qui répand dans l'air d'abondantes vapeurs rouges. M. Gay- 9 septembre i8zP Lussac , dans ses recherches sur les combinaisons de l'azote avec l'oxigène, avait été conduit à regarder celte substance comme l'hydrate de l'acide des nitrites. M. Dulong a soumis ce liquide à une analyse rigoureuse , d'où il résulte qu'il ne contient pas d'eau , et qu'il est formé des mêmes proportions d'oxigène et d'azote que la vapeur ni- treusc. Ce n'est en effet que la vapeur rouge à l'état liquide. Le com[)osé d'azote et d'oxigène , connu sous le nom de gaz acide nitreiix , dont M. Gay-Lussac a donné les véritables proportions , n'est point un gaz permanent. A la pression de o^^yG , il peut rester à l'état liquide jusqu'à la température de 28° cent. Sa pesanteur spéci-^ fique est de i,45i à la température de 19". Sa couleur varie considé- rablement par de légers cbangemens de température. Lorsqu'il approche du terme de l'ébullilion , il est presque rouge 3 à i5^ il est d'un jaune orangé; à o" il est d'un jaune fauve ) à — lo» il est presque incolore, et à — 20» il est tout-à-t"ait sans couleur. On peut obtenir directement Vaclde nitreiix anhydre en faisant passer, dans un tube refroidi artificiellement , un mélange de gaz nitreux et de gaz oxigène secs, à peu près dans la proportion de deux à un. Si le gaz nitreux se trouve en excès, ou obtient encore un liquide, mais il est alors d'un vert très-foncé , et beaucoup plus volatil que le précédent. L'analyse prouve que ce dernier liquide contient plus d'azote que l'acide nitreux, mais qu'il en contient moins que l'acide des nitrites que M. Gay-Lussac a nomiwé p émit r eux. Quand on le soumet à la distillation , il reste toujours une plus ou moins grande quantité d'a- cide nitreux anhydre. M. Dulong se propose de rechercher si c'est une simple dissolution de gaz nitreux dans l'acide nitreux sec , ou si c'est un mélange de ce dernier acide avec l'acide des nitrites. Si l'on a méconnu jusqu'à présent les propriétés physiques de l'acide nitreux, c'est parce que la vapeur qu'il forme jouit d'une très-forte tension à la température ordinaire, et que, dans le plus grand nombre des circonstances où elle est produite , elle se trouve mélangée avec des gaz permanens qui s'opposent à sa condensation. On peut facilement prévoir, d'après cela, que la condensation de l'acide nitreux anhydre sera d'autant plus difficile, ou qu'il faudra des employer pour la produire un abaissement de température d'autant plus considérable, que la proportion du gaz étranger sera plus grande. Ceci explique les différences que l'on observe dans les produits de la distillation des nitrates. Lorsque la base du sel n'a qu'une faible affinité pour l'acide , et qu'elle Iç laisse dégager à une température peu élevée , l'acide nitrique se décompose seulement en oxigène et en acide nitreux ; et quand même on supposerait que ces deux corps se dégagent en même temps, la vapeur de l'acide nitreux taisant au moins les deux tiers du mélange gazeux, elle pourrait se condenser en partie, même à la température de iS^ : c'est ce qui arrive avec les nitrates de plomb , de cuivre, etc. Lorsqu'au contraire la base retient fortement l'acide , et nécessite l'emploi d'une très-haute tem- pérature pour la décomposition du sel , la majeure partie de l'acide nitrique étant alors réduite en oxigène et en azote , il faudrait un froid considérable pour liquéfier , même en partie , l'acide nitreux. Aussi en soumettant les gyz qui se dégagent pendant la décomposi- . tion du nitrate de baryte à un froid de 20^ au-dessous de o^ , l'on n'obtient pas une seule goutte de liquide , parce que , comme l'on sait, la plus grande parl'ie de l'acide nitrique se trouve alors trans- formée en un mélange d'oxigène et d'azote. L'auteur fait ensuite connaître l'action de l'acide nitreux sec sur l'eau , l'acide nitrique de divers degrés de concenîration , et sur les bases salifiables dissoutes dans l'eau. Les produits de sa décompo- sition ne sont pas toujours les mêmes , et dépendent de la nature des combinaisons ciui peuvent s'effectuer. Avec les oxides secs il ne se dégao-e rien : il' se forme en même temps un nitrate et un uitrite. Extrait d'un Mémoire de M. Henri Cassini , sur une nouvelle famille de plantes (les BooPIDÉEs)^ lu à t Académie des Sciences , le 26 août 1816. ÎJoTANiQVE. Monsieur Henri Cassini établit une nouvelle famille de plantes, à laquelle il donne le nom de Boopidées {Boopideœ), et qu'il place entre la famille des Synanthérées et celle des Dipsacées. 11 rapporte à cette nouvelle famille le genre calyceniàG Cavanilles, et les genres boopis et acicarpha de M. de Jussieu. Ces trois genres étaient classés par les botanistes dans la famille des Synanthérées.^ Les caractères les plus remarquables des Boopidées sont, 1°. que chaque lobe de leur corolle est muni de trois nervures simples, con- fluentes au sommet, l'une médiaire, les deux autres subniarginales; 20. que les filets des étamines sont greffés non-seulement au tube do la corolle, mais encore à la base du limbe, et que les cinq anthères, ^ , . . . c ï^O dépourvues d'appeudlces apicilaires, sont entregrefïëes par les bords 1 8 l 6. en leur partie iulërieure seulement, libres et écartées l'une de l'autre en leur partie supérieure j 5°. que le style est indivis, glabre, ter- mina m sonitnet par un stigmate très-simple, peu apparent j 4°* <^1"^' la cavité du fruit est remplie par une graine suspendue au sommet de cette cavité par un très- petit funicule qui s'insère à coté de la pointe de la graine, et que cette graine renferme, sous une tunique membraneuse, un albumen charnu, épais, dont l'axe est occupé par un embryon cylindracé et droit. M. Henri Cassini t'ait remarquer i^. que les Boopidées diflèrent principalement des Synantbérées par la forme des anthères qui sont privées d'appendices apicilaires, par la conformation du style et du stigmate, et par la graine qui est suspendue au sommet de la cavité de l'ovaire, et qui contient un albumen charnu très-épais; 2°. que les Boopidées diffèrent des Dipsacées, entre autres caractères , par les nervures submarginales de la corolle , et par la connexion des an- thères ; 5*^. que les Boopidées participent des Synantbérées et des Dipsacées par la nervation mixte de la corolle, qui offre tout à la fois des nervures médiaires et des nervures submorginales, ainsi que par la disposition des anthères, qui sont entregrefïées en leur pariie luférieure, libres et même écartées l'une de ^l'autre en leur partie supérieure. L'auteur conclut que ce petit groupe formera une transition très- naturelle et très-satisfaisante de la famille des Synantbérées à celle des Dipsacées, et (ju'en confirmant leurs rapports, il rendra cette série tout-à-iait indissoluble. Ohscfyaiions qui prouvent Vlndépendance absolue des forces polarisantes qui J ont osciller la lumière , et de celles qui la Jont tourner ; par M. BiOT. En étudiant les efïels des divers genres de forces attractives et répulsives que la nature nous présente ^ on trouve que leurs actions sont absolument indépendantes entre elles, et qu'elles n'exercent les unes sur les autres aucune influence. C'est ainsi, par exemple, que les corps rendus électriques ou magnétiques pèsent autant que ceux de même nature qui n'ont pas r. çu ces modifications 3 et dans les corps qui peuvent recevoir a la fois l'électricité et le magnétisme , les actions de ces deux genres de f rces se manifestent sans se nuire, de même que si elles étaient imprimées à des corps séparés. .T'ai voulu savoir si cette indifiérence existait aussi dans la polarisation , entre les forces iîtlractives ou répulsives, qui sont liées à la double Livraison d'octobre* . 33 ( iG2 ; réfVaclion , et les ibrces aussi opposées entre elles , mais difïérentesf des premières , qui existent seulement dans les particules de cerlains crislaux et de certains Htùdes , et agissent sur les molécules lumi- neuses conmie en leur imprimant un mouvement continu de rota- tion. Pour décider cette question j'ai polarisé un rayon de lumière . en le faisant réfléchir par une glace sous l'incidence convenable ; je l'ai transmis à travers un prisme cristallisé, disposé de manière que sa section principale fût parallèle au plan de polarisation primitif du rayon , lequel par conséquent dans son passade à travers le prisme subissait tout entier la réfraction ordinaire, sans que les axes de pola- risation de ses particules éprouvassent aucune déviation. J'ai placé derrière le premier prisme un prisme de verre pour redresser le rayon réfracté, et, enfin pour l'analyser après sa transmission , je l'ai encore transmis dans un dernier prisme rhomboidal de spath d'Islande acromatisé. Les choses éîant disposées ainsi , j'ai placé dans le trajet du rayon, entre les deux prismes, une placjue de cristal de roche, taillée perpendiculairement à l'axe de cristallisalion , dont les forces rotatoires exerçaient sur les molécules lumineuses une action dirigée (le la droite à ia gauche de l'observateur; après quoi j'ai observé les diverses teintes que présentaient cette plaque k travers le prisme rhomboidal, quand on tournait celui-ci autour du rayon de droite à gauche et de gauche à droite. Or, quelle que fût la nature du premier prisme cristallisé à travers lequel le rayon avait passé, qu'il eût la double réfraction attractive ou la double réfraction répulsive, la nature, l'ordre et la succession des teintes données par la plaque interposée furent toujours identiquement les mêmes. Ainsi les molécules lumi- neuses préalablement affectées par l'une ou l'autre force, étaient éga- lement modifiables par la force rolatoire, et par conséquent l'indé- pendance jusqu'ici observée entre toutes les autres espèces d'influences attractives ou répulsives, existe encore pour celles-ci. B. M Académi Des tangentes réciproques d'une surface ; par M. Hachette. ATHÉMÀTiQVEs. L^s tangentes réciproques menées par un point d'une surface dans , le plan tangent en ce point, jouissent de cette propriété, que l'une étant émieRoyaledes |^ oénératrice d'un cylindre circonscrit à la surface , l'autre est la sciences. ian?;ente à la courbe de contact de la surface et du cylindre. 7 ociobre 1816. ^^^ équations différentielles d'une surface étant : dz — pdx -h qdj, dp = rdx -}- sdy, dq = sdx -j- tdj, on la suppose rapportée à trois axes rectangulaires , dont deux sont les tangentes des sections principales, ou des lignes de cour- bure de la surface. C i65) J'ai fait voir dans un extrait d'un Mémoire de M. Dupin ( Cor- 1 o 1 6. respondance de l'École polytechnique, tome m, pag. 140) , qu'en nommant a , a! les tangentes des angles que les deux tangentes réciproques font avec l'une des tangentes aux lignes de courbure , ou avait , entre ces quantités , la relation suivante : aa + y == oj (0 et parce que les rayons de courbure principaux R et Bl ont pour expressions — et — , l'équation (1) devient: aa' + — =0. (2) Soit A l'angle des tangentes réciproques : Tang. A = "" "" , , et, à cause de l'équation (i), T — I. Tang. ^ = a + — a Pourque l'angle A soit un minimum, il faut qu'on ait : d (tang. A) = oj d'où l'on lire a = — a' = ^ — -. (3) Les sections normales correspondantes aux tangentes a ^ a' ont pour rayons de courbure — — — - 5' —7-4— ; par l'équation (3) , ces * *' r-J-a*ir-j-a*<' rayons sont égaux, et chacun est égal à , c'est-à-dire à la demi-somme des rayons de courbure principaux de la surface. . /~n t> f ' L'angle A a pour tangente -i -\ et, comme on voit, tout ce qui est relatif au minimum de l'angle des tangentes^ réciproques , s'exprime simplement au moyen de R et R' j ce qui peut être utile dans quelques occasions. Exposé de quelques expériences et de vues nouvelles sur la flamme ; par M. H. Davy. Lorsqu'une lampe de sûreté à gaze métallique brûle dans un mé- Journal de Flnsti- lange très-explosif d'air atmosphérique et de gaz hydrogène carboné, tuùon Royale. C -64 ) la lumière est faible et d'une couleur pâle ; taudis que si l'on en- flamme un courant du même gaz dans l'atmosphère à sa sortie des tuyaux de conduite , la lumière est extrêmement brillante , comme on peut l'observer tous les jours dans l'éclairage par le gaz. L'oppo- sition de ces deux résultats excita l'attention de M. Davy, et il en- treprit une suite d'expériences pour en découvrir la cause. Tl s'assura d'abord que la faiblesse de la lumière de la lampe ne tenait pas , comme on aurait pu le croire , à un manque d'oxygène occasionne par la formation d'une certaine quantité d'oxyde de carbone qui aurait prévenu la formation de l'acide carbonique. La quantité de cet acide développée dans la combustion, répondait exactement à toute la quan- tité d'oxygène absorbée, et en ajoutant à dessein au mélange une quantité d'oxygène plus que suffisante pour brûler tout le gaz , le caractère de faiblesse de la lumière ne changeait pas. Cela le con- duisit à penser que la plus grande vivacité de la lumière dans la combustion d'un courant de ^az carburé libre , tenait k la décom- position d'une portion de ce gaz dans l'intérieur de la flamme où l'air a peu d'accès , d'où résultait en cet endroit-Là une précivitaiion ,l„ „l 1 ..„i:,i_ 1 1 j'_i 1 _ • ... ,1- .A.' periences quil tenta pour épn nièrent parfaitement. Ayant fait sortir un courant continu de gaz par un petit tube , il plaça tout près de l'orifice une toile métallique ayant 900 ouvertures par pouce carré , et après que le gaz eût traversé cette toile il l'en- flamma. La lumière atteignit sa vivacité ordinaire. Alors la toile fut placée à quelque distance de l'orifice , afin de laisser au gaz la liberté de se mêler davantage avec l'air avant qu'on l'enflammât ; et quand la distance fut devenue assez grande, la lumière prit précisément le même degré de langueur et de faiblesse qu'on lui voit dans la lampe de sûreté. Néanmoins dans cette faible lumière, l'intensité de la cha- leur était plus énergique que dans l'autre flamme plus vive ; car les fils de platine qu'on y plongeait rougissaient à l'instant. D'après celte observation et beaucoup d'autres, M. Davy établit en principe général qu'on peut augmenter la vivacité de l'éclat d'une flamme par la pro- duction et l'ignition d'une matière solide • il cite des exemples nom- breux dans lesquels un pareil accroissement paraît avoir lieu par une semblable cause, même quand les corps solides ainsi mêlés dans la flamme sont incombustibles. Ce phénomène, envisagé théoriquement, ne demande qu'une simple transformation d'une portion de la chaleur obscure de la flamme en chaleur lumineuse , et quoique très-remar- quable en lui-même, il n'a rien que de conforme aux analogies. I B, %^>%^^^'\W%^%%%^'%W%VW» ( >65) Noie sur le métal appelé Tantale. 1816. Le Tantale a été récemment réduit à l'état métallique, et ses pro- Chimie. priélés ont été étudiées par M. Berzelius. Ce chimiste pratiqua dans un charbon une cavité dont le diamètre était égal à celui d'une plume à écrire 3 il la remplit d'oxide de Tantale, et il l'y comprima fortement. Il plaça ce charbon dans un creuset de hesse, puis il l'exposa à une violente chaleur; l'oxide fut réduit, mais il ne fut pas foudu, ses mo- lécules adhéraient fortement ensemble, et formaient une masse que l'eau ne pouvait pénétrer; les grains en étaient assez durs pour rayer le verre. Le docteur W ollaston trouva que la densité de cette masse était de 5, 61, mais il est vraisemblable que la densité du Tantale parfaitement fondu serait plus considérable. Le Tantale est d'un gris sombre; si on le raye avec un couteau ou si on le frotte contre une pierre à aiguiser^ il prend le brillant métallique et resemble alors au fer. Il peut être réduit, par la trituration , en une poudre qui n'a pas le moindre éclat métallique, et sur laquelle les acides hydrochlorique , nitrique, l'eau régale n'ont aucune action; en cela elle se rapproche de la poudre de chrome, de titane, d'iridium et de rhodium. Le Tantale , chauffé au rouge , s'embrase ; il s'éteint dès qu'on l'éloigné du feu. 100 de métal absorbe de 5,5 à 4?^ d'oxigène , mais l'oxide qui est d'un blanc grisâtre paraît contenir du métal non oxidé. La poussière de Tantale mêlée au nitre, détone quand on la pro- jette dans un creuset rouge de feu; la masse a la blancheur de la neige, c'est un composé d'alcali et de Tantale oxidé. L'acide hydrochlorique précipite l'oxide de Tantale de sa combi- naison avec la potasse. Le précipité est un hydrate blanc, composé de 100 d'oxide et de 12,5 d'eau. D'après la moyenne de 4 expériences faites sur la réduction de l'oxide de Tantale par le charbon _, 100 de métal seraient combinés dans cet oxide à 5,485 d'oxigène. En admettant que l'hydrate contient une quantité d'eau dont l'oxigène est double de celui contenu dans l'oxide, on aurait pour la composition de l'oxide 100 de métal et 5,5 d'oxigène. M. Berzelius regarde l'oxide de Tantale comme étant doué des pro- priétés acides. Le Tantale peut être allié avec plusieurs métaux, notammeut le tungstène et le fer. «i^Vt^VV^WWWVVWWWV^ C i55 ) Sur la décomposition des terres , et la revis^ification des métaux qui leur servent de base ; par M. D. Clarke y professeur de minéralogie à t Université de Catnbridge^ Depuis la brillante découverte de M. Davy sur la composition des Journal tic riusii- fJcalis , celle des terres était indiquée par des analogies puissantes , tuiion Rojiiie. et Ics heureuses recherches de MM. Gay-Lussac et Thénard avaient montré ce que l'on pouvait espérer pour ce genre d'analyse des acens chimiques ordinaires , lorsqu'on saurait convenablement concentrer ou diriger leur énergie. M. D. Clarke vient d'offrir un nouvel exemple pareil, en revivifiant la baryte, la stronliane et la silice par la seule application d'une chaleur très-intense, résultante de la combustion d'un courant continu de gaz hydrogène et oxygène mêlés ensemble dans la proportion qui fait l'eau. Le mélange est d'abord introduit dans une caisse fermée, où on le comprime par l'action d'un piston. Il sort par nn petit tube adapté au parois de la caisse et à l'orifice duquel on l'enflamme, l.a continuité du courant produit la continuité de l'ignition. il paraît que la chaleur ainsi obtenue surpasse tout ce que l'on con- naissait auparavant 3 non seulement le platine s'y fond en un instant, mais il y brûle avec vivacité ainsi que tous les autres métaux. Les substances regardées jusqu'ici comme les plus infujibles s'v fondent, le cristal de roche s'y fond aussi. Ce cristal ainsi que la baryte et la . strontiane, finissent par se revivifier en autant de substances métalliques , brillantes, persistantes, que l'on peut marteler, limer et soumettre enfin à toutes les autres épreuves auxquelles on reconnaît les métaux, « Le mode d'opération pour obtenir ces résultats , consiste à prendre do très-petits fragmens de la substance que l'on veut éprouver, à l'entourer d'une spire de fil de platine qui sert à la maintenir, et à la présenter ainsi à l'action de la flanmie pendant le peu d'inslans nécessaire à sa fusion. B. A»v% % V»^»VV% ^^►'^^ V%V% vw> Second Mémoire de M. Hachette, sur J' écoulement des fluides par des orifices en minces parois et des ajutages cylindriques ou coniques. Quelques-unes des nouvelles expériences de M. Hachette confir-» ment les conclusions établies dans son premier Mémoire 3 (i) d'autres otirent des résultats nouveaux. Le but principal de ces diverses ex- Phvsiqu E. périences est de déterminer l'influence qu'exercent sur les phéuoniè nea ^ d'écoulement, par un orifice donné, la grandeur de l'orifice, sa forme, A^cad. des Sciences. Août 1816. (x) Page 42 du Bulletin de cette année, ( ^57 ) celle de la surface sur laquelle il est placé, l'addition d'un ajutage cylindrique ou conique, la hauteur du liquide et sa nature, enfin, le milieu environnant. Grandeur de V orifice. Toutes circonstances étant d'adleurs égales, la contraction (i) de la veine qui sort par un orifice en minces parois, décroit avec les dimensions de l'orifice. Cette proposition , que M. Ha- chette avait établie dans son premier Mémoire , se trouve confirmée dans celui-ci par de nouvelles expériences. Toutefois ces expériences le conduiscMit à augmenter la contraction qu'il avait d'abord indiquée pour l'orifice animlaire d'un millimètre de diamètre, et à la porter de 0,22 à o,3r. Pour les diamètres au-dessus de 10 millimètres la con- traction devient presque constante , et reste comprise entre les li- mites 0,57 . . . 0,40. Lorsqu'on emploie des orifices d'un très-petit diamètre , il faut prendre garde que la paroi, quoique unie, ne conserve une épais- seur comparable au diamètre de l'orifice. C'est une précaution à la- quelle il sera nécessaire d'avoir égard , si l'on veut déterminer exac- tement la loi suivant laquelle la contraction diminue avec le dia- mètre de l'oriiice 3 et c'est peut-être à la différence des épaisseurs des parois qu'est due en partie la différence entre les contractions, observées par M. Hachette, pour deux orifices égaux, d'un millimètre de diamètre. Forme de Vorifice. La forme de l'orifice en minces parois n'influe pas d'une manière sensible sur la dépense, à moins que le contour des orifices ne présente des angles rentrons; mais cette même forme a une influence marquée sur la surface extérieure de la veine fluide. Comme la contraction augmente avec les diamètres des orifices , il était naturel de penser que pour une veine fluide qui s'échappe entre les deux côtés d'un angle saillant, la contraction doit augmenter à (t) Nous appelons section contractée la plus petite des sections faites dans Ire l'augmentation graduelle de la hauteur du liquide. On a même l'avantage de pouvoir déterminer une pression très-considérable à peu de trais. Quant à la résistance que peut opposer à la sortie ou au mouvement du fluide le milieu environnant, il parait qu'elle n'a aucune influence sur la forme de la veine qui sort par un orifice déterminé, et qu'elle influe au contraire sur les phénomènes d'écoulemeus, par de très-petits ajutages, en obligeant le liquide à remplir ces ajutages, soit en partie, soit en totalité. Mais, quelle est l'étendue de cette dernière influence, et comment varie-t-elle avec le diamètre des ajutages? C'est une question qui n'est pas encore suffisamment éclaircie. N. B. Cet article est extrait littéralement du rapport cjue M. Caachj^ a fait à l'Instàwl' s«r Iç Mémpire de M. Hacbelte. Sur la longuçur du pendule d secondes j par M. La Place. àcADEMiE DES ^^ vaHatiou de la pesanteur est le phénomène le plus propre à nous Sciences. éclairer sur la constitution de la terre. Les causes dont elle dépend ne a8 octobre 1816. sout pas limitées aux parties voisines de la surfacç terrestre^ elles s'étendent aux couches les plus profondes, en; sorte qu'une irrégularité un peu considérable dans une couche située \x mille lieues de profondeur, deviendrait sensible sur la longueur du pendule à secondes. On conçoit que plus cette irrégularité serait profonde, plus son effet s'étendrait au loin sur la terre. On pourrait ainsi juger de sa profondeur, par l'étendue de l'irrégularité correspondante dans la longueur du pendule. Il est donc bien important de donner aux observations de cette longueur , une préci- sion telle que l'on soit assuré que les anomalies observées ne sont point dues aux erreurs dont elles sont susceptibles. Déjà l'on a fait sur cet objet, un grand nombre d'expériences dans les deux hénaisphères ; et quoiqu'elles laissent beaucoup à désirer, cependant leur marche régu- lière et conforme à la Ikiéorie de la pesanteur ,^î,ad,icj^ue évidemment, dani> C X7' ) ==== les couches terrestres , une symétrie qu'elle.*? n'ont pu acquérir que dans l 6 1 6. un état primitif de fluidité, état que la chaleur seule a pu donner à la terre entière. Les difficultés que présente la mesure du pendule,, dispa- raissent en grande partie, lorsque l'on transporte le même pendule sur différens points delà surface terrestre. A la vérité, on n'obtient ainsi que les rapports des longueurs du pendule k secondes dans ces lieux divers; mais il suffit, pour en conclure les longueurs absolues, de mesurer avec soin sa longueur dans un de ces lieux. Parmi toutes les mesures abso- lues, celle que nous devons à Borda me paraît la plus exacte, soit par le procédé dont il a fait us^age, et par les préîcautions qu'il a prises, soit par la longueur du pendule qu'il a fait osciller, soit par le grand nombre de ses expériences, soit enfin parla précision qui caractérisait cet excel- lent observateur. Le peu de différence qu'ofïVent les résultats de vingt expériences, ne laisse aucun doute sur l'exactitude des moyens; en leur appliquant mes formules de probabilité, je trouve qu'une erreur d'un centième de millimètre, serait d'ime extrême invraisemblance, si l'on était bien sûr qu'il n'y a point eu de cause constante d'erreur. En examinant avec attention , l'ingénieux appareil de Borda, on aper- çoit une de ces causes, dont l'etîet, quoique très-pelit, n'est point à négliger dans une recherche aussi délicate : le pendule est soutenu par un couteau, dont le tranchant s'appuie sur un plan horizontal : c'est autour de ce tranchant que l'appareil oscille. On suppose dans le cal- cul, ce tranchant infiniment mince; mais en le considérant avec une loupe, il présente la forme d'un demi-cylindre, dont le rayon surpasse un centième de millimètre. Un premier aperçu porte à croire qu'il faut ajouter ce rayon à la longueur du pendule ; mais en y r.éfléchissaut , on reconnaît facilement que cette addition serait fautive. En cft'et, l'os- cillation se fait à chaque instant, autour du point de contact du cylindre avec le plan , et ce point varie sans cesse : il n'y a donc que le calcul des forces que le pendule éprouve par l'action de la pesanteur, et par le frottement du couteau sur le plan, qui puisse faire connaître la correc- tion due au rayon du cylindre. En faisant ce calcul, dans la supposition que le couteau ne glisse point sur le plan, je parviens à ce résultat sin- gulier, savoir qu'au lieu d'ajouter le rayon du cylindre à la longueur du pendule, il faut l'en retrancher. Cette correction est d'autant moinîî sen- sible sur la longueur du pendule à secondes, que le pendule mis en oscillation est plus long : dans les expériences de Borda, elle se réduit au quart du ravon du cylindre : elle surpasse re rayon, dans celles que MM. Biot, Mathieu et Bouvard ont faites à l'Observatoire avec un ap- pareil plus court; (i) par conséquent ces observateurs ont dû trouver ( 1 ) Ceî appareil était celui de Borda , que M. Biot avait réduit à la simple longueur au pendule dcciiFial , afin qu'on pût le perler coniaiodénient sur les divers points de l'arc terresU'e compris entre FarHieîalera ei; Dunkcrqne. Mais celle rédaction exigeait ( i';2 ) et ont trouvé en ell'et, une longueur tis pendule ii .secondes, plus grande que celle de Borda, d'environ deux centièmes de millimètre. Il est bien remarquable qu'en appliquant la correction précédente aux résultats de ces deux observations, leur diiïérence so-it réduite au-dessous d'un demi centième de millimètre; ce qui prouve à la t'ois l'exactitude des expériences, et la précision de l'appareil imaginé par Borda, précision qu'il sera bien difficile de surpasser. Si le tranchant du couteau glissait siu* le plan qui le soutient, la cor- rection dé]:)endKÙt de la loi de résistance (lu. IVottement^ et il deviendrait presque impossible de la déterminer. Il est donc utile de laisser subsis- ter sur ce plan, de légères aspérités, qui ne permettent pas au couteau de glisser. Il convient de plus, de n'imprimer au pendule que des oscil- lations asse2; petites, pour que le point^du tranchant, en contact avec le pjan, ne puisse pas surmonter le i'rottement qu'il éprouve. ISIote reJatiçe à V article précédente 5ÏAïHtMATiQx7Es. ^^^ici commcut on peut parvenir au résultat trouvé par M. Lapîace : Soient t le tems, g la gravité, dm un élément quelconque de \ii masse du pendule, x et j les coordonnées de cet élément; ces (Coordon- nées ont pour origine un point de l'axe du cylindre qui forme l'arête du couteau; elles sont comptées dans un j)lan perpendiculaire à cet axe; la première est horizontale, et fa seconde verticale et dirigée dans le sens de la pesanteur. Soient encore a le rayon du cylindre, et // la dis- tance variable de sa ligne de contact avec le plan fixe, à un point choisi arbitrairement sur ce plan, de manière que les coordonnées de l'élément dm rapportées à ce point fixe comme origine, deviennenÈ X -{- u et j- — a. Pour l'équilibre des quantités du mouvement perdues à chaque ijistant par tous les élémens matériels du pendule, il faudra que la somme des moments de ces forces pris par rapport à la ligne de conlact du couteau, soit égale à zéro; ce qui donne l'équation dans laquelle les intégrales doivent s'étendre à la masse entière > ef, des précaulions plus grandes encore pour assurer rcxaclitude des mesures ; c'est pourquoi, au lieu d'une règle de plaline mince et flexible comme celle dont Borda s'était servi pour mesurer les longueurs , on a employé une règte de fer dont les dimensions, jointes au peu de longueur, rassurent contre ces inconvéniens. Au lieu d'une lan- gtielle libre où Ton peut redouter quelque jeu , on a empb)jé une languette à frot- tement rude; au vernier on a subslilué un mode de division en parties égales, dont les erreurs se corrigeant d'elles-mêmes, rendent les observations indépendantes de l'habileté de l'artiste ; enlin ou a employé le consparateur pour la mesure des petites fractions de ces divisions. On peut croire que c'est en partie à ces soins qu'est due k grande précision obtenue Dar-tont avec un si petit app.ireil. iî- (173) réciproquement, cette équation suffira pour cet équilibre ^ si Ton l o 1 6, suppose, avec M. Laplace, que le couteau n'a pas la liberté de glisser sur le plan fixe. Désignons maintenant par M, la masse entière du pendule; par / la dislance de son centre de gravité à l'axe du cylindre qui forme l'arête du couteau j par 9, l'angle variable compris entre la perpendi- culaire abaissée de ce centre sur cet axe, et le plan vertical mené par ce même axe; enfin par MX.^ le moment d'inertie du pendule rapporté à un axe mené par son centre de gravité, parallèlement à l'axe du couteau, et par conséquent, par Mk^ + M/^ le moment d'inertie rapporté à l'axe du couteau ; on aura, comme dans la théorie ordinaire du pendule composé, g X d m =^ g l sin. ô; y- on aura aussi , ^^ ^ d} sin. 6 dm = MZ — ; (y — a) ^, dm = U(lcos.B—a) —■ et l'équation précédente deviendra, en y supprimant le facteur M ^ Or, dans l'hypothèse de M. Laplace, où le couteau ne fait que rouler sur le plan fixe, il est aisé de voir que la variable u est égale à une cons- tante arbitraire, diminuée de l'arc a%; d'où il résulte à^u=^ ad^B- par conséquent , si l'on considère le cas des petites oscillations , et que l'on néglige le carré de a et les puissances de ô, supérieures à la première, notre équation se réduira, en divisant tous les termes par gl, à l^ 4-1^— 2al d^ è ^ -^1 — •5?+«=°- L'équation du mouvement d'un pendule simple qui a pour longueur /z, est pour que ce mouvement coïncide avec celui du pendule composé,, il faut donc qu'on ail ( '74 ) ' Désignons par X, la dislâncQ du centre de gravité de ce pendule à la ligne de contact du couteau avec le plan fixe, nous aurons /= X — a; négligeant toujours le carré de a, et observant que, dans les expériences du pendule, la (juantité X^ est très-petite, la valeur de h deviendra, à très-peu près , h = — - + ^ — ^; d'oii il résulte que , pour tenir compte de l'épaisseur du couteau, il faut d'abord calculer !a valeur de h, en faisant abstraction de cette épaisseur, et eu retrancher ensuite la grandeur du rayon a. P fcV^'V^^.'V^V* jinalyse chimique de plusieurs ^Minéraux, I. Le iantatite, Atjx. of PiuLosop. Berzelius a fait une nouvelle analyse du tantalite de Finlande, lequel Septembre 181G. avait été précédemment examiné par Ekeberg. La pesanteur spécifi- que d'un échantillon était de 7,236; celle d'un autre, déterminée par Ekeberg était de 7,956. Tl trouva les principes constituans du premier échantillon comme il suit : Oxyde de tantale . 83,3 Oxyde de fer. 7,2 Oxytle de manganèse 7,4 Oxyde d'étain. .- 0,6 îl le regarde comme un composé de lantalate de fer et de tantalate de manganèse. //. J7ifro/^7z/û!/zVe (jadis Yttria). Ekeberg donna le premier une notice de ce minéral, trouvé à Yt- terbi en Suède. Berzelius en a décrit trois variétés, qu'il distingue l'une de l'autre par les noms suivans. Première variété, Yttrotantalite noir ou noire. Couleur noire. Cas- sure feuilletée dans une direction. Brillant métallique naissant. Fragmens indéterminés. Très-friable; poudre grise, opaque. Assez de dureté pour rayer le verre. Pesanteur spécifique 5,095. Décrépite faiblement au chalumeau, devient brun sombre, mais ne fond pas. Il est composé de Oxyde de tantale 57,00 Acide tungstique 8,25 Yttria 20,2 5 Chaux 6,25 Oxyde de fer., . : 5.5o Oxyde d'urane o,5o ^j^u Q^,73 ( 17^ ) == Deuxième variété. Yltrotantalite jaune. Couleur brune jaunâtre avec ^ o i 6. des taches vertes ; souvent avec des raies et des lignes de vert. Cas- sure longitudinale feuilletée 5 cassure en travers, conchoïdale^ éclat de la principale cassure, résineux j celui de la cassure en travers, vi- treux. Opaque. Poudre blanche. Raye le verre très-facilement. Pe- santeur spécifique, suivant Ekeberg, 5,882. Ne fond pas au chalumeau -, mais décrépite faiblement, et devient d'utie couleur jaune de paille. L'analyse de cette variété, a donné par le carbonate de potasse , par le carbonate de soude, Oxyde de tantale 60,1 9.4 5g,5o Yttria. '- 29,780 24,90 Chaux o,5oo 3,29 Oxyde d'urane 6,622 5,25 Oxyde de fer 1,155 2,7s Acide tungstiqueavecétain. 1,044 sans étain . , . . i,25 99,225 94,89 Troisième variété. Yttrotantalite sombre. Couleur noire , avec quel- que trace de brun. Cassure conchoïdale. Eclat entre celui du verre et celui de la résine. Transparent dans les minces fragmens, et pres- que sans couleur. Donne une poudre blanche 3 la même dureté que celle de la variété précédente. Pesanteur spécifique non déterminée. Ne fond pas au chalumeau 3 mais décrépite faiblement, et devient jaune légèrement. L'analyse de cette variété a donné pour ses prin- cipes constituans : Oxyde de tantale. .. r 5i,8i5 , Yttria 58,5 15 Chaux. 5,260 Oxyde d'urane i,iii Acide tungstique avec étain. 2,592 Oxyde de fer o,555 97>848 ///. Gadolinile. Berzelius a soumis dernièrement ce minéral à une analyse Irès- exacte. Il a trouvé : dans la gadolinlte de FLubo, dans celle de Broddo, Silice 2 5,80 24,16 Yttria 4^)00 45j95 Oxyde de cériura 16,69. i^j9<^ Oxyde de fer ,. 10,26 11,34 Matière volatile.. 0,60 0,60 98,55 98,95 ( .7G ) 7 V. Tungstène, On ne connaît aujourd'hui que deux espèces de minéraux qui con- tiennent ce métal; savoir, le wolfram et le tungstate de chaux. Berzelius a soumJs récemment ces deux minéraux à l'analyse ; il trouva pour les principes constituans du wolfram : Acide tungstique l^^ll^ Oxyde de fer i8,52o Oxyde de manganèse 6,220 Silice 1 ,25o 104,555 Il considère le wolfram comme un 'composé de trois atomes de tnngstate de fer et d'un atome de tungstate de manganèse. Le tungstate de chaux, suivant le même chimiste, est composé de Acide tungstique 80,417 Chaux 19,4^0 99^8 17 V. Mine rouge de Manganèse de Lougbanshjtta. On trouvera dans la Minéralogie de Jamesou, IIP. vol., p. 555, la description de ce minerai, dont voici l'analyse par Berzelius. Silice 485O0 Oxyde de manganèse M^^ Chaux 5,12 ^ Magnésie... -. 0,23 Trace de fer , . 105,76 Berzelius le regarde comme composé de Bisilicate de manganèse. . . 95,288 Bisilicate de chaux 6,7 1 2 100,000 VI. DU' erses variétés de Topaze. Ces minéraux sont caractérisés par l'acide flnorique qju'ils contien- nent. Ils ont été analysés par différentes personnes; mais les résultats de ces analyses ne correspondent pas tout-à-fait exactement. Berzelius a soumis dernièrement ces minéraux à un examen très- rigide. Voici les résultats qu'il a obtenus : Alumine. Topaze du Brésil. . . 58,58 . . Topaze de Saxe ^7,45 . . Topaze pyrophysalite 57,74 • • Topaze picnite, {la\^ro^tçmçn\.bMl-schorl'iforme.') 5ljOO .... 58,43 8,84 98j^7 Silice. Acide Jlitoriqiie. Total. 54,01 . 54,24 . 54,36 . "" 7^79 •••• 7'75 •••• 7^77 , 100,18 . 99^44 ■ 99587 C 177 ) Vil. Grenat de Vahlun Tous les amateurs de minéralogie connaissent le grenat de Falilun, si remarquable par la grosseur de ses crystaux, qui, à la vérité, sont presque opaques , et n'ont que peu de beauté. Ce grenat a été ana- lysé récemment par Hysinger, qui l'a trouvé composé de Silice. . /. 59,66 Alumine 19566 Oxyde noir de fer 39,68 Oxyde de manganèse 1,80 100,80 Hysinger regarde ce grenat comme composé de silicate d'aluraina et de silicate de fer. 1816. Sur la succession des couches qui constituent le fond de la r allée du Klidne y dans les environs de Genève ; par M. F, SORET DUVAL. En allant des couches les plus profondes connues jusqu'à la sur- Géologie. face du sol, on trouve la succession suivanJe, i*>. du calcaire en assises redressées et appuyées contre la face occidentale du Salève; Société des Natura- 'j.". des couches de ces roches, nommées grès micacé ou mollasse 3 listes de Genève. cette roche se présente sur une grande étendue , et constitue les Juillet 1816. coteaux de Colognj, de Pregny, de Chalex , etc., et forme le fond ^"or^etif ' corre^ôat du lac; 5°. une série de couches de marnes que l'auteur a étudiées da"t. dans plusieurs points, et sur-tout au nant d'Avanchet , sur la rive droite du Rhône; les assises de cette marne, au nombre de plus de cinquante, renferment quelques bancs d'un grès marneux, plus micacé que la mollasse ; les assises inférieures ont une teinte rougeatre, et les supérieures une teinte grise 3 4'. vers le tiers supérieur de cette formation marneuse , on rencontre une couche de marne gypsitère compacte, qu'on exploite à Saint-Julien , et qui renferme des veines de gypse strié , qui se croisent dans tous les sens. Dans cette même partie du terrain de marne, l'auteur a remarqué xina couche de combustible, qu'il nomme houille terreuse (1), et qui contient des débris de coquilles (i) De Saussure, Tom. i, §. 5i-65, avait remarqué celte disposition telle à peu près que l'auteur l'a décrit ici 5 mais il regartlait ce terrain , et même la prétendue houille , comme d'origine marneuse ; ce qu'il j a de particulier dans le travail de M. Soret-Duval, c'est la découverte des coquilles fluviatiles qui rattachent au contraire ces dépôts aux terrains d'eau douce : terrains qu'on reconnaît maintenant , et toujours av«c des caractères à peu près les mêmes dans une multitude de lieux très-éloio^né* les uns des autres. . j^, U^ Livraison de novembre. 24 ( I-s ) univalves dcaii douce, c'est-à-dire de lymaéos et de pliiiorbes. ïl y a dans la marne, au-dessus de celte courhe de combustible , une autre couche de même nature, n).iis beaucoup [)lus min.c; 5°. le tout est rerouvert d'un dé[)C)t de cailloux roulés plus ou moins rinu-ntés par de la marne, qui est d'autant plus épais qu'il se trouve dans un lieu plus bas. On lui a reconnu une épaisseur de 20 meîres au-rlcssous du lit actuel de FArve. A. JB. Sur la réunion de la Icpidolithe avec T espèce du mica, prouvée par la comparaison des forces polarisantes ; par M. BlOT. M. CoRDiER est le premier qui ait soupçonné que la Icpidolithe appartenait à l'espèce du mica ; mais quelques différences dans les résultats des analyses et le défaut de cristaux assez nets pour établir la valeur de la différence qu'on remarquait dans les carac- tères tirés de la cristallisation , avaient fait hésiter MiM. Haiiy et de Bournon à prononcer un jugement définitif sur la réunion de ces deux pierres dans la même espèce. Les différences qu'on croyait avoir reconnues dans la composition, ont disparues dans de nouvelles analyses, et iVJ. Haùy ne doute plus maintenant que la Icpidolithe ne soit une variété du mica. Les caractères suivaus, observés par M. Biot, et tirés des propriétés intimes et essentielles des minéraux, ne peuvent plus laisser aucune incertitude sur l'identité d'espèce de ces deux pierresj i". le mica est jusqu'ici la seule substance cristallisée qui offre ù.Q\.i-K. axes, desquels il émane tles forces polarisantes; la Icpidolithe a aussi deux axes; 'jp. l'un des axes du mica est situé dans le plan de ses lames, l'autre leur est perpendiculaire : de même dans la lepidolilhe; 5°. Les deux axes du mica sont répulsifs, ceux de la Icpidolithe aussi; 4°. dans le mica l'axe normal est le plus énergique^ et son intensilé est à celle de de l'autre axe , comnie 677 à 100 : ce rapport est exactement le même dans la Icpidolithe. On voit donc que les forces polarisantes de ces deux substances sont absolument pareilles. Sur la sodalile du T^énive ; par M le comte DuNiN Borkowski. Académie Royale clc3 MONSIEUR de Bo.rkowski a Irouvé sur la pente du Vésuve, dans Sciences. le lieu nommé Fosso Grande , un minéral cryslailisé , qui lui a paru Octobre 181C. diliércr dçs nombreuses espèces minérales qu'on trouve dans ce même lieu. Jl a jfeconnu dans cette pierre les caraGtèyes pt la nature de la sodalite. Celte sudaiitc est en graiui arrondis ou en crystaux 3 sa forme C 179 ) extérieure est un prisme à six pans, terminé par un pointement à trois faces alternant avec trois arêtes du prisme. L'incidence de ces faces les unes sur les autres et sur les pans du prisme, est de 120 degrés : un de ces prismes a près de 5 centimètres de longueur. — La cassure en travers est conchoïdej on distingue des lames qui semblent être parallèles aux pans du prisme, mais le clivage est difiicile à déterminer. Celte pierre est presque limpide. Elle se laisse rayer par l'acier. 8a pesanteur spécifique égale 2. Des fragmens de ce minerai mis dans l'acide nitrique, el retirés ensuite , se couvrent d'une écorco blanchâtre; sa poudre forme gelée dans les acides. Elle est fusible au chalumeau, mais difficilement. Enfin, celte substance, analysée par M. de Borkowsti, a présenté dans sa composition les principes suivans: Silice 45 , — alumine 24 , — soude et très-peu de potasse 27 , — fer 0,1 , • — trace de chaux et perte 5,9. 1816. même celui de faire gelée dans les acides que M. ïJaiiy a reconnu dans la sodalile du Groenland; M. de Borkowski en a conclu que le nouveau minéral du Vésuve devait être regardé comme une variété de sodalite. Elle présente dans son gisement quelques faits remar- quables, 1". au lieu d'appartenir, comme la sodaliîe du Groenland, à un terrain de granité ou de syéniîe , elle se trouve ici dans un terrain évidemment volcanique, et elle y est associée avec tous les minéraux, le pyroxène, l'amphibole, l'idocrase, etc., qu'on connaît dans le même lieu ; 2". elle est accompagnée d'un minéral en crys- taux tabulaires, que M. Werner appelle Eisspath; S», on remarque dans. les inlerslices, et même à la surface des crystaux, une matière vitreuse, très-poreuse, verte, qui a tous les (araclères de la ponce. Cette circonstance, qui est la plus remarquable, semble établir, sur \\i\ lait non encore observé, l'origine ignée de cette sodalile et des espèces minérales qui l'accompagnent 3 et par conséquent p>rouver , suivant M. le comte de Eorkowski, que la iormation neptunienne et la formation volcanique peuvent donner naissance à des minéraux parfaitement semblables par leurs caractères extérieurs. A. B. Sur la dépcrdilion de caJorique qu occasionne le rayonnement des corps vers le CieL On coimaît la suite d'observations ingénieuses par lesquelles M. Ch. Weells est parvenu à reconnaître que les corps exposés à l'aspect d'un ciel serein, se refroidissent au-dessous delalempéralurede l'airambiant, C 180 ) à cause de la cléj>erdicion de calorique que leur fait éprouver ieur rajounement vers le vide de l'espace qui ne renvoie rien en écdian^^e. Ce beau phénomène peut être rendu seGsil)le pnr une expérience que M. Wollastoii avait depuis long-temps imrîginée et exécutée , mais pour un autre but, et sans en avoir tiré alors la conséquence qu'il y a vue depuis, après avoir (;oj)nu les résultats de M. V\eells. Sir dans un temps calme et serein, on tourne vers le ciel un mi- roir métallique concave, portant à son lover un thermomètre, après quelques iustans d'exposition , ce thermomètre se trouvera abaissé au- dessous de la température de l'air environnant. Cet abaissement donne à-la-Fois la preuve et l'exemple des résultats découverts par M. Weells. Le thermomètre seul, isolé dans l'air, sans l'intervention du miroir, aurait rayonné à-la-fbis vers le ciel, qui ne lui aurait rien rendu, et vers la terre, qui lui aurait renvoyé en échange au moins une partie du calorique qu'elle en aurait reçu; mais lors- qu'on place entre la terre et le thermomètre un miroir métallique con- cave, ce miroir, par sa nature métallique, rayonne peu et réfléchit abondamment le calorique ; et, par sa forme concave y il met le thermomètre en rapport dechange avec ime grande portion du ciel. Si donc cet é. hange est inégal, on conçoit que la disposition précé- dente doit être éminemment favorable pour s'en assurer. 11 est néces- saire, pour que le phénomène se proiluise , que le ciel soit serein, parce que, conibrmémcnt aux expériences de Oelaroche, les nuages, comme le lierre et probablement les autres corps imparfaitement dia- phanes, doivent arrêter le calorique obscur, et le renvoyer en grande partie par relie xion ou par ra3onaement. Nous devons la connaissance de cette belle expérience à M. Wol- lasfon lui-même, ainsi que les restrictions indiquées relativement aux conséquences qu'il en avait déduites. Personne n'ignore que, dans ce célèbre physicien, la candeur et l'esprit de justice n^ le cèdent point à l'invention. B» Notice sur la structure du vallon du TLocle (1). L'i'LL^VATiON moyenne du vallon du Locl • et de la Chaux-de-ft)nds, dans le canion de Neufchâtel, est de 2t)5G pieds de France (960 mètres ) au-dessus de ia mer, d'après les mesures trigonométriques de M. J. F. OstervYaid. Le fonds au vallon vers le Locle, est de quelques centaines de pieds plus bas qu'ailleurs 3 ce qui parait dû à relîet de quelque chute lo- (r) Celle notice, communiquée par M. Beropr rie Genève, est tirée d'un ma- nuscrit de M. de Buch , que possède la ville de Neufcljàlel. ( i8i ) cale des couches dans cet endroit. Le bassin auquel reiïfoucement l o l 6. ci-dessus a donné lieu, et qui est rempli par une formation de roches des plus singulières, peut être circonscrit de la manière suivante: Concevons une ligne qui passerait à plus de deux cents pieds de hauteur sur la côte rapide au nord du Locle, qu'on conduirait à mi-hauteur du cret du Locle, vers les Éplatures , puis par la combe d'Enter et la combe ' Girard, jusqu'un peu au-dessous du pertuis nommé la Chaudrelte ; qui traverserait le mont du Locle et le plan sur ce mont, pour s'étendre au-dessus des Jeannerets , entrer dans le vallon des Calâmes, longer le pied des rochers du moulin et du cul des roches, et remonter enfin la côte du Locle vers le chemin des Brenets. — Une telle ligne renfer- merait tellement dans son ensemble la totalité de la formation dont il s'agit, qu'on n'en trouverait plus aucun vestige hors de ces limites. Les couches qui constituent cette formation locale se succèdent dans l'ordre ci-après , en passant des plus anciennes à celles qui le sont moins , ou des plus profondes à celles qui sont plus superficielles. (<2) Une brèche calcaire compacte , sans oolithes ni coquilles, com- posée de pièces anguleuses assez grandes, et d'autres si petites, qu'elles ne surpassent pas la grosseur d'un grain de sable. {h) Un calcaire marneux d'un blanc grisâtre ^ friable, à cassure ter- reuse, et salissant les doigts, rempli de petits roseaux et de coquillages fluviatiles, dont les coquilles sont encore dans leur état naturel. Les couches de ce calcaire très-léger et rempli de petits trous, sont moins séparées les unes des autres, et moins fendillées que ne le sont celles du Jura. Elles retiennent les eaux pluviales, lesquelles s'échappent du pied des collines que forme le calcaire marneux. Les collines s'élèvent quelquefois à plus de 5oo pieds. (c; Schiste siliceux d'un gris de fumée foncé, dont la cassure est parfaitement conchoide et à grands éclats \ on y observe quantité de petits trous anguleux, dont les bords ont souvent la couleur bleue de la Calcédoine, et dont l'intérieur est couvert de cristaux de quartz très- pelils. Le schiste siliceux, subordonné au calcaire marneux, ne he ren- contre guère que dans le bas des collines de la formation dont il fait lut même partie, {d) Marne, ou calcaire très-marneux, d'un gris de cendre foncé, et souvent un peu bitumineux. Tl est remarquable par la quantité de petites coquilles fluviatiles qu'il renferme, lesquelles, malgré l'éclat naturel qu'elles ont conservé, sont devenues assez siliceuses pour n'être rayées qu'avec difficulté : mais ce qui le caractérise surtout, c'est le nombre d'individus du phinorbis coriieus qu'il renferme, tous parfaitement bien conservés. D'après les recherches du savant Wy ttenbach de Berne, il ne paraît pas qu'on ait jamais rencontré en Suisse le planorbe corné vivant; mais on le trouve dans les plaines du Bas-Rhin. (ê) Opale d'un noir brunâtre, h cassure (îonchoicle un peu luisante et à j)etits éclats 3 elle forme des bandes dans le schiste siliceux et le (\alcaire marneux. Sa couleur paraît provenir des matières charbon- neuses qui le recouvrent. (J) Schiste marneux et bitumineux, d'un noir brunâtre, tout couvert et jempli d'empreintes de roseaux, dont les tiges sont souvent changées en charbon. (ff) Charbon noir brunâtre, schisteux, très-peu luisant, dont la cas- sure est in)parfaitement conchoïde. Il enveloppe de petites hélices à l'état naturel. Le cliarbon , qui forme une couche d'environ deux pieds d'épaisseur, parait n'être qu'une tourbe comprimée ou le résultat de la décomposition des plantes aquatiques, lesquelles ont perdu tout leur tissu organique. On suit aisément les traces de la formation intéressante que nous venons d'indiquer, par celles des coquillages nombreux que la décom- ])osition du calcaire marneux où ils sont inclus, laisse à la surlace tles prés et des champs. Il n'y a rien (lans cette formation qui n'indique qu'elle a été orioi- nairement déposée dans un lieu très-resserré, dans une espèce de lac 3 •rien qui n'indique que les causes qui l'ont produite, ont été renfermées fians l'éteuflue que nuus lui avons assignée, (i) (0 Nous avons conservé le texlc de cette notice tel qu'il nous a été transmis par M. Berger , coi^respondant de la Société. Nous supposons c|u'elle est elle-même ex- traite fidèlement du manuscrit de M. de Buch , et nous n'avons pas cru devoir altérer, par un nouvel extrait, les expressions d'un géologue si distingué. Nous hasarderons seulement quelques observations , pour faire dis])araître des différences que les ter- mes employés pourraient établir entre ce tei^rain d'eau douce et ceux que nous avons observés , si toutefois ces différences ne tiennent qu'aux expressions , comme nous le soupçonnons. (/;) Les trous et la friabilité du calcaire marneux distinguent celte roche du cal- f;aire du Jura , et la rapprochent du calcaire d'eau douce. (r) Il nous semble que la roche siliceuse , mentionnée ici , doit être soigneuse- ment distinguée du schiste siliceux [hiesel schiefer) ^ qui appartient aux terrains de transition. La description qu'on en donne nous représente très-bien un silex noir schistoïde , renfermant des gyrogonites, tel que celui que nous avons trouvé dans le lerraiji d'eau douce d'Auvergne. [d) M. de Buch s'est-il bien assuré que ce soit le véritable planorbis cornens ? Tous les planorbes pétrifiés que nous avons vus dans ces terrains d'eau douce , tlifféraient des planorbes vivans ; mais ces différences sont très-légères. (e) L'opale d'un noir brunâtre des minéralogistes allemands est pour nous un silex resinite noir. Ce silex resinite noir est aussi une des pierres qu'on trouve dans les calcaires d'eau douce. (/") Miilgré la ressemblance de nom , il ne ne faut pas confondre ce schiste mar- neux - bitumineux avec celui de la Thuringe qui renferme du minerai de cuivre'i et qui est d'une formation beaucoup plus ancienne, A. B. ■ ( ■83 ) Sur une femme de la race holtentote. i 8 i 6. M. DE Blainville , clans ce Mémoire, qu'il n'a entrepris de ré- Société PLilomat. diger que d'après le désir qu'a bien voulu lui en montrer la Société, i8 mars i8i;3, s'est proposé deux choses principales : i^. une comparaison détail !éo de cette femme avec la dernière race de l'espèce humaine, ou la raco nègre, et la première des singes, ou l'orang-outang; i^. l'explication la plus comj)Iète possible de l'anomalie des organes de la génération. ]l commence par donner de cette femme une histoire aussi détaillée qu'il lui a été possible de le faire, d'après les matériaux qu'il a obtenus d'elle-même. Saarah Baltman, plus connue sous le nom de Saat-Jée en Angleterre, ou de Vénus hottentote en France, est née de parens boshimans, dans la partie de la colonie européenne voisine d'Algo Bay, maintenant Zwarts Korps Bay , dans le district de Graaf Reynet, à environ 5,ooo mille du Cap. Enlevée à l'âge de G ans, elle est depuis ce temps entre les mains des Hollandais et des Anglais, dont elle parle parfaitement la langue; mariée avec un Nègre, dont elle a eu un enfant, qu'elle dit ressembler entièrement à son père; elle est venue en Europe avec uu médecin anglais, dans l'intention de gagner de l'argent, en se monîrant au public, et de s'en retourner ensuite dans son pays. A l'époque où cette notice a été faite, Saarah dit n'avoir que ^5 ans, et en effet ses traits n'indiquent pas davantage; elle est d'une taille fort petite, puisqu'elle atteint à peine 4 pieds 5 pouces. Le tronc parait sur-tout extrêmement court, à cause du gonflement extraordi- naire des fesses et des parties enviromiantes; cependant le point milieu de la longueur du corps est toujours au pubis, et l'on peut même dire qu'en général les proportions des parties sorit assez semblables à celles qu'on admet dans la race circassienne ; les bras seulement im peu plus courts. La tête est remarquable par sa forme générale et par les détails de là plupart de ses parties. Considérée dans son ensemble^ il est évident qu'elle n'a pas tout-à-lait IV.spect d'une tête de nègre, et qu'il y a plus de rapprochement à faire avec celle de l'orang - oulang : observation qui déjà n'avait pas échappée à Barroiv. Généralement assez petite, elle semble être composée de deux parties, la cavité cérébrale ou le crâne, et la face ou le museau qui ne se joignent pas dans le profil de manière à former une ligne droite, dont l'inclinaison détermine l'angle facial de Camper, mais se riunissent l'un à l'autre à la racine du nez, presqu'à angle droit, comsue cela se voit d'une manière plus jnarquée dans le proHl de l'orang-outang; en sorte que le front est droit, presque vertical, et que le reste du profil est concave, comme dans celte espèce de singe. Le plus grand diamètre de cette tête est ( i84 ) du menton au sinciput, ce qui dépend de la grande saillie des bosses pariétales et du prolongement en avant de l'appareil masticateur. Vue de profil, on doit aussi faire observer la position très-reculée du con- duit auditif externe, et par conséquent la disproportion très-grande entre l'aire de la face et celle du crâne. Vue de face, ce qui fiappe le plus est l'élargissement considérable de la base de la face ou des pommettes, augmenté encore par le grand retrécissenTcnl du crâne vers les tempes j on doit aussi remarquer les formes triangulaires de cette même face. Le crâne, ou mieux la boite cérébrale, est assez petit, mais non pas très-disproportionné ; fort comprimé sur les côtés ou vers les fosses temporales, qui doivent être très -profondes, il se prolonge en une sorte de pointe, non, pas au sinciput proprement dit, mais vers les bos- ses pariétales, qui semblent être moins basses, parce que les bosses frontales sont fort petites. Le front est très-petit de droite à gauche, ou fort étroit, assez élevé, droit ou vertical, très-peu saillant, il est vrai, mais ne fuyant pas en arrière 3 il en est à peu près de même de l'occiput, qui est peu convexe et j)eu saillant au-delà de la racine du cou. L'oreille qui est une des séparations du crâne avec la face, est très- remarquable par sa petitesse, et sur-tout par sa position très-relevée et très-recidée, caractères fort éloignés de ce qui se voit dans la race humaine caucasique, et, au contraire assez rapprochés de ce qui a lieu dans l'orang-outang. En effet, son bord supérieur dépasse beau- coup la ligne des yeux, et son extrémité inférieure se trouve corres- j)ondre presqu'à la moitié de la longueur du nez, tandis que les peintres ont étabh eu principe et d'après l'observation , que l'oreille doit être comprise entre la ligne des yeux et celle du nez. Il a déjà été parlé plus haut de sa position très- reculée 3 en effet, le conduit auditif externe est au-delà du tiers postérieur du profil, au lieu d'être presqu'aii milieu, comme dans la race caucasique, d'où il résulte une grande diminution dans la cavité encéphalique, et une grande augmentation de la face proprement dite , et sur-tout de la partie destinée à la mastica- tion, et la plus évidemment animale. Considérée en elle-même, cette oreille offre aussi quelque chose de singulier : en général, elle se raccourcit par l'extrémité inférieure, et tend au contraire à s'élever par la supérieure : ainsi le lobule est très-court, arrondi, et cependant libre et bien distinct : l'hélix ou le repli supérieur, peut-être déjà moins large que dans la race circassienne , est distinct et séparé dans une beaucoup moins grande étendue;il forme cependant toujours un bourrelet jusque vers l'anti-tragus. L'anlhélix est moins marqué j la fosse naviculaire plus petite, moins profonde. La conque, proprement dite, est assez grande; le tragus bien formé, mais ne correspond déjà plus à l'anti-tragus qui tend à s'enfoncer, et l'échan- crure ne dorsale, leur largeur étant au moins égale. Leur forme n'est ])as moins siiif^ulière; au lieu de naître insensiblement à prendre de la fin des lombes, elles se portent de suite horizontalement, s'excavent un peu à leur racine , se relevant ensuite à leur sommet, de manière à former une sorte de selle plate. Leur ligne de déclivité vers la cuisse est peu con- vexe, et elles se terminent, en appuyant sur la partie postérieure de celle-ci, et en formant un large et très-profond sillon oblique. Lisses dans leur partie supérieure, elles sont comme tuberculeuses, ou mieux comme irrégulièrement mamelonnées dans leur partie inférieure. Par le toucher, on s'assure aisément que la plus grande partie de ces masses est cellulo-graisseuse, elles tremblent et frémissent quand celte femme marche, et quand elle s'assied, elles s'applatissent et se rejettent forte- ment en-dehors Du reste les membres inférieurs sont comme les supérieurs, assez bien formés. La cuisse paraît courte: elle est grosse et fort arrondie, assez ar- quée antérieurement. L'articulation femoro-tibiale est assez excavée, quand Saarab se tient debout. La jambe assez longue est forte et bien faite ; les mollets placés très-haut se fondent doucement dans le bas de la jambe, qui est assez^ gV4)H', le tibia est sensiblement convexe en avant, et sa plus grande convexité est beaucoup au-dessous de la partie la plus saillante du mollet: dispositions qui existent, quoique peut-être moins prononcées, dans la race nègre. La pied est sur-tout remarquable par sa brièveté, son applatissement à sa racine et à sa face inférieure 3 le calcaneum est du reste assez saillant en arrière; les doigts n'ont rien ofl'ert de bien digne de re- marque, peut-être cependant sont-ils un peu plus longs, proportion- nellement avec le pied, proprement dit; le pouce, assez séparé des autres doigts, a |>aru dans les proporlions ordinaires. Le système pileux est fort peu développé: ainsi dans les aisselles, il n'y a aucune trace de poils 3 il a été dit plus haut qu'il 3^ en a très- peu sur le pubis; les sourcils sont à peine indiqués à leur racine; les cils sont très -courts; quant aux cheveux, ils sont également peu nombreux; ils forment de petites masses ou flocons, bien séparés les uns des autres; ils sont fort courts, frisés, et d'un brun assez foncé. La peau est en général d'un brun clair sur la plus grande partie du coros, avec un certain mélange de couleur de chair sur les membres , peut-être due à l'action du froid ou à la station verticale prolongée. La partie postérieure du cou, du dos, des lianes, et en général toutes les parlies qui j)euvent frotler les une^ contre les autres ou portent ordii]airement quelque ligature, sont d'un brun fon^é. Le tomnérament de Saarab a ]>aru à 3rL de B. devoir être Ivmplia- tique; grêle et assez débile dans les parties SLipérieures, elle est au lo l6, contraire forte et grosse dans les inférieures. Elle est sujette aux écoulemens périodiques, sanguins, comme les autres femmes j mais ils paraissent être fort peu abondans. La personne qui la montrait à Paris, a rapporté que Saarah avait un appétit vénérien fort prononi.'é . et qu'un jour elle s'était jetée avec force sur un homme qu'elle désirait ; mais M. de Bv. doute un peu de cette anecdote. Il termine son Mémoire par quelques obser- vations sur le moral de celte femme; mais en avertissant d'avance que quoique indubitablement il ait été considérablement modifié par ses rapports prolongés avec les Européens , il est cependant possible qu'il lui soit resté quelque chose d'original. Saarah semble bonne, douce et timide, très-facile à diriger quand on lui pLiît, revêche et entêtée dans le cas contraire. Elle paraît con- naître la pudeur, ou du moins on a eu beaucoup de mal à la déter- miner à se laisser voir nue, et à peine a-t-elle voulu ôter un moment le mouchoir avec lequel elle cachait les organes de la génération. A plus forte raison, il a été impossible d'obtenir d'elle la facilité de les examiner d'une manière suffisante. M. de B. dit avoir observé qu'elle a très-peu de fixité dans l'esprit; quand on la croit fort tranquille , fortement occupée d'une chose, brusquement il lui naît un désir qu'elle cherche aussitôt à satisfaire. Sans être colère, elle se butte aisément contre quelqu'un; ainsi, elle avait pris M. de Blainville en une sorte de haine, probablement parce qu'il s'en approchait, la tourmentait davantage pour prendre les matériaux de sa descriptimi; au point que^ quoique aimant beaucoup l'argent, elle a refusé celui qu'il lui offrait, dans le but de la rendre plus docile. Au reste, sa voix est fort douce; elle prononce très-bien le hollan- dais et l'anglais > mais elle ne dit et n'entend que quelques mots de français. ]l paraît qu'elle aime beaucoup à dormir: la nourriture qu'elle pré- fère est la viande, et spécialement la volaille et le lapin; elle aime encore plus l'eau-de-vie, dont elle boit plus d'une pinte par jour.- Elle ne fume pas le tabac, mais elle le mâche. Quant à ce qu'elle a évidemment appris des Européens, pour exercer son métier, comme de danser avec assez de force et de légèreté, en s'accompagnant avec adresse du tambour de basque, de jouer de la guimbarde, en faisant certains gestes qu'on suppose une' prière, ou de nombreuses et hideuses grimaces, M. de Bv. le passe presque sous silence , tout cela ne pouvant guère intéresser les natu- ralistes. Il termine ce Mémoire par chercher, si ce que cette femme offre clexfraorJinairi' dans son organisation, dépend d'une disposilioiî na-' Iiislitnt. Novembre 181G. ( 190 ) (urellc à la race hoflentote, ou provient d'un état pathologique, et il lui est nisé de faire voir, d'après les meilleurs voyageurs, et sur-tout d'après Barrow, que la ibrme de la tête , des mâchoires est constante dans cette race, et que le gonflement extraordinaire des fesses, le pro- longement des nymphes lui sont également naturels, mais n'acquièrent leur plus grand développement qu'avec l'âge , et sur-tout par la ges- tation. Sur la transmission du son à traders les corps solides ; par M. Laplace. Mathématiques. L'auteur considère les vibralions longitudinales des fibres élas- tiques , d'oii résulte la transmission du son à travers les corps solides; et il détermine la vitesse de cette propagation dans les diverses subs- tances dont les dilatations ou les contractions sont connues pour des forces données. Soit donc une fibre élastique homogène et d'une épaisseur constante dans toute son étendue; en la frottant, ou tout autrement, supposons qu'on ^^ excite de très-petites vibrations longi- tudinales j désignons par x , avant le mouvement, la distance d'un élément quelconque de cette fibre à un point fixe, pris sur sa longueur, et par x -j- u, ce que devient cette distance au bout du temps quel- conque /; soient^ la gravité, /? et Z le poids et la longueur d'une portion 7) cl CV déterminée de la fibre : — — sera la masse de l'élément, que nous gl ^ considérons, et — -. —- - sa force motrice, laquelle doit être éiiale à ' gl di^ ' ^ ^ la différence des tensions qu'il éjirouve à ses deux extrémités. En re- présentant par T la tension de la fibre, regardée comme une fonction dH inconnue de x et /, cette différence sera exprniiée par -- dx ; on aura donc jy d^ u dT gtdi* d x' I.a longueur de l'élément, qui était dx avant le mouvement, est devenue dx + -~ dx, au bout du tems /; or, la tension T doit dx être une certaine fonction du rapport de ces deux longueurs, c'est- ii dire, que l'on doit avoir T=/(- + £> ( igi ) - - Développant cette fonction, et négligeant les puissances de du supé- i o l 6. rieures à la première , il vient dx- a ei b étant deux constantes qui doivent être données par l'expé- rience. L'équation précédente deviendra donc d" u glb cf * u d f^ p ' dx^^ d'où l'on tire, en intégrant. II .(. + .l/€^) + 4(.-^l/f> formule qui se trouve aussi dans la nouvelle édition de la Mécanique analytique, tome I", page 4i5-Ci) Si la longueur de la fibre est indéfinie, le coefficient du tems sous les fonctions arbitraires, sera, comme on sait, la vitesse du son sui- vant celle fibre 3 de sorte qu'en désignant celte vitesse par v, on aura V Si, au contraire, la fibre est d'une longueur déterminée, la formule fera connaître la durée de ses vibrations ^ supposant donc que / soit cette longueur entière, et que la fibre soit ou fixée, ou libre à-la-fois par les deux extrémités; représentant par â la durée de chaque vibra- lion, on en conclura, comme dans la théorie ordinaire des flûtes : glb le tems 9 serait double, si une seule des extrémités était libre, et l'autre fixée. Soit n le nombre des vibrations qui ont lieu dans l'unité de tems; on aura n = — -. y — , et par conséquent v^=iln; ce qui servira à déterminer la vitesse v par l'observation î\Qn, nombre qui se détermine lui-même d'après le ton Ion giludin al vendu parla fibre de longueur /. On peut aussi calculer v au moyen de la valeur de h, conclue ( 1 ) En expliquant , il y a huit mois , cet endroit de l'ouvrage de Lag ranoe, au Cours de mécanique de Ja Faculté des Sciences , on a déterminé le coeflîcient°/; , c^omme ei-après, par l'exlension ou la conlraclion de la fibre, due à une force donnés. ( Ï92 ) âe Textension ou de la contraction dont la fibre est susceptible. En efîet / étant sa longueur dans l'état naturel et lorsqu'elle n'éprouve aucune tension 3 «désignant le petit allongement qu'elle subit, lorsqu'elle éprouve une tension uniforme produite par une force donnée k; on aura, dans l'état naturel, T = o et ^-^ = o, et dans le second état, T = yt et — = " ; et pour que l'expression ci-dessus satisfasse à ces lie conditions, il faudra que la constante a soit nulle, et qu'on ait b = — j d'où l'on conclut M. Laplace aj>plique ces formules à diverses substances élastiques; nous ferons connaître, dans un autre article, les résultats curieux auxquels il parvicn!. P Kcmarques sur /es Sons que rend un même tuyau d" Orgue rempli successivement de différens gaz ; par M. BiOT. piivsiQUE. l'A théorie des petites vibrations des fluides élastiques indique, qu'à température égale, la vitesse du son dans diflerens gaz doit être ré- ciproque aux racines carrées de leurs densités sous d'égales pressions; et le même rapport doit subsister entre les tons de diverses colonnes gazeuses de longueurs égales, lorsqu'elles exécutent des vibrations so- nores de même ordre. Ce résultat, selon la remarque de M. Laplare, doit être modifié par la considération de la chaleur que les gaz déga- oent quand on les condense, et qu'ils absorbent quand on les dilate; car, ces changemens , quoique très -petits dans les vibrations so- nores, doivent toutefois donner aux variations de l'élasticité du gaz plus d'étendue que n'en produiraient les variations de densité seules; ce qui doit y accélérer la vitesse du son. Or, le dégagement et l'ab- sorption de chaleur n'étant vraisemblablement pas les mêmes dans tous les <'az; on doit s'attendre que ces phénomènes influeront inégalement sur Tes vitesses, et par suite sur le ton de chacun d'eux; mais, comme l'effet en est peu considérable dans l'air atmosphérique, n'étant à peu près que d'un sixième, il est également présumable qu'il doit être de même ordre dans les autres gaz. Cependant les physiciens qui ont essayé cette comparaison, en faisant parler un même tuyau d'orgue avec différens gaz, ont trouvé dans les résultats un écart considérable. Par exemple, V.ntre les sons du gaz hydrogène et de l'air atmosphé- jique ils n'pnt guère trouvé qu'une ditiérence d'une octave, landia que , selon la théorie , ( -os^ ) la densité du gaz hydrogène étant ~ç de celle de l'air atmosphérique, le rapport des sons devrait être celui de ]/T5 ou de 3,6 à i ; c'est-à-dire celui de sû*^ à ut^. M. Chladni, qui a bien remarqué ce fait dans son acoustique, s'est borné à signaler tout ce qu'il a de singulier , et je ne sache pas qu'aucun physicien en ait donné l'explication. Je me propose de montrer ici qu'il tient à ce que des colonnes gazeuses de diverse nature, vibrant dans un même tuyau, y forment des subdivisions inégales dans le même ordre de vibrations; de sorte que les sons qui en résultent, et que l'on com- parait comme provenant de colonnes égales, résultent réellement d'iné- gales longueurs 3 mais cette explication exige quelques préliminaires sur la manière dont les vibrations sont exécutées ou propagées dans des tuyaux d'orgue, tels que ceux dont on s'est servi pour ces observations. Tous les physiciens savent que, lorsqu'une colonne gazeuse entre en vibration sonore dans un tuyau cylindrique, sous une pression don- née , le nombre des vibrations qu'elle exécute par seconde peut se calculer théoriquement d'après la densité du gaz et la longueur des ondes sonores qui se forment dans le mode de vibration que l'on con- sidère; mais on peut encore parvenir au même but en écoutant le son rendu par le tuyau, et cherchant son unisson sur un monocorde tendu par un poids constant et connu ; car, connaissant ce poids, celui de la corde sonore, et la longueur de cette corde, quand elle vibre à l'unisson du tuyau, le nombre des vibrations qu'elle exécute par seconde, peut se déterminer par les formules de la mécanique. Or, en opérant ainsi, on trouve que le son rendu par le tuyau est toujours un peu plus grave que la tliéorie ne le donnerait, d'après sa longueur et la vitesse de propagation des ondes aériennes qui s'y forment; ou, ce qui revient au même, pour obtenir d'un tuyau d'orgue, soit fermé, soit ouvert, un son déterminé, correspondant à un certain nombre de vibrations par seconde, il faut employer une longueur un peu moindre que la théorie ne le suppose : par exemple, si l'on veut un tuyau ou- vert, dont le son fondamental exécute 5i2 vibrations par seconde, ce qui répond à des ondes aériennes libres de 2 pieds de longueur, il faut donner à ce tuyau un peu moins de deux pieds de long. Cette différence tient, comme D. Bernoulli l'a fait voir, au mode d'ébranlement que l'on est obligé d'employer dans les tuyaux d'orgue, pour y mettre la colonne aérienne en vibration. Ce mode consiste à souffler par une fente fort étroite, presque paralièlemeiît à leur lon- gueur , inie lame mince d'air qui vienne se briser sur les bords tran- chans d'une ouverture pratiquée dans les parois du tuyau même, et que l'on appelle sa bouche. De là, il résulte que les premières couches de la colonne, qui seules reçoivent l'ébranlement initial, ne sont im- médiatement agitées que dans les parties de leur masse, qui sont situées Lwraison de décembre» 2Ô 1816. c 194 ) près de remboiichure, sur le chemin de la lame d'air, et le rnouve- inent d'ondulation qui en résulte ne devient plein et régulier que lorsqu'il s'est propagé à une certaine distance ; au lieu que la théorie suppose les premières couches pleinement ébranlées comme les dernières et avec la même régularité. Il suit de là, par exemple, que, dans le cas où la colonne aérienne se divise en plusieurs parties, qiù vibrent séparément, en faisant entendre le même son 5 la première division, Vjisine de l'embouchure, qui seule participe à l'excitafion irrégulière, nu peut pas avoir la même longueur que les autres qui sont ébranlées pleinement, quoitpi'elle exécute ses vibrations en temps égal 3 et, d'après le sens de la dilierence indiquée tout à l'heure, cette première partie doit être un peu plus courte que les suivantes, pour être consomiante avec elles, ce qui rend ces dernières plus longues qu'on ne le suppose parle calcul, d'après l'égalité présumée des divisions. La chose élant réduite à ce terme, il est bien facile de la constater par une expérience directe; on prendra un tuyau à embouchure partielle, ouvert par les deux bouts; on observera exactement le son fondanicntal qu'il donne, auquel cas la coloune aérienne qu'il renlernie se divise en deux |)arties consonnantes entre elles et séparées par un nœud de vibration immobile; puis , on eni'oncera dans le tuyau un piston bien juste , qui le transformera en bourdon, et r()n poussera ce piston jusqu'à ce que le son obtenu soit exactement le même que celui que donnait auparavant le tu3'au ou- vert. Quand cela aura lieu, il est évident que le piston sera arrivé à l'endroit juste oi^i le nœud de vibration s'était établi précédemment. Par conséquent, la quantité dont il est enfoncé et que l'on peut me- surer, fera connaître la longueur de la portion de la colonne qui vibrait à plein orifice; et le reste du tuyau, depuis le piston jusqu'à l'embou- chure, sera la longueur de l'autre portion consonnauîe à la première, mais ébranlée par un orifice partiel. Or, en faisant l'expérience, on trouve que cette seconde partie est toujours plus courte que l'autre , comme nous Tavons tout à l'heure annoncé. La difîérence est sur-tout considérable dans les petits tuyaux, par exemple, pour lin tuyau de 2.5 lignes de longueur , a3ant une ouverture de bouche égale en surface à ^ d'une de ses sections transversales, les lon- gueurs des deux portions, consonnantes entre elles, sont l'une de 7 lignes et l'autre de 18, ce qui abaisse le ton fondamental d'un pareil tuyau, dans le rapport de 18 à 12, ou de sol, à uf\; mais l'abaissement devient moindre à mesure que la longueur du tuyau augmente , et elle devient presqu'insensible quand il a plus de 4 pieds de longueur. Ces curieux résuliats sont dus à Daniel Ber- noulli , qui les a constatés par l'ingénieuse expérience que nous venons de décrire. J'ai répété la môme épreuve sur des gaz diflerens de l'air atriiosphérique , et j'ai trouvé que, pour le même tuyau. ( >95 ) rinfluenoe de l'embouchure }■ était diiférenle, aussi bien que le rap- l 8 1 6. port des divisions consonuantes. Pour cela , j'ai pris une cloche de verre dont le sommet était percé et muni d'un robinet bien travaillé, ayant un canal fort large. Je me suis procuré aussi un de ces petits tuyaux à piston mobile d'un pied de longueur , que les organistes appellent tuyau de ton, parce qu'ils servent à fixer et à comparer le ton auquel les différentes orgues sont accordées (i). J'ai introduit à frottement le bec de ce tuyau dans le canal du robinet, et le laissant ouvert, j'ai placé le piston et la tige dans la cloche; puis, j'ai enve- loppé l'orifice de celle-ci avec une grande vessie humectée et flexible qui, en se gonflant, offrait un espace au moins égal à la cloche elle- même, et en s'affaissant permettait de manœuvrer le piston, en le pren- nant par sa tige. Cette vessie étant bien arrêtée sur les bords de la cloche, j'ai adapté au robinet une autre vessie pleine d'air atmosphé- rique, qui, étant pressée, a chassé cet air dans le robinet, de là dans le portevent, et enfin dans le tujau qu'elle a fait parler. J'ai fixé le son en cherchant son unisson sur un orgue; cela fait, j'ai ôté la vessie adaptée au robinet; j'ai vissé celui-ci sur une machine pneumatique, et j'ai extrait tout ou du moins une grande partie do Tair que la cloche et l'autre vessie renfermaient. Apivs quoi , ayant enlevé l'appareil , j'ai adapté au robinet une nouvelle vessie remplie avec le gaz (jue je voulais éprouver, et ouvrant la communication avec l'intérieur de la cloche et de l'autre vessie, le gaz s'est répandu dans toutes deux, eu même temps que la première s'est affaissée; mais, ayant fermé le ro- binet, et substitué inie autre vessie pleine du même gaz, la quantité totale qui s'est répandue dans l'appareil, a suffi pour l'expérience. Alors, en pressant la vessie placée du côté du portevent, pou^* iiaire passer le gaz dans le tuyau ^ celui-ci a parlé, et l'on a fixé son ton (i) Ce sont, des tuyaux de Lois taillés sur le calibre des bourdons, et ayant leur portevent aminci en bec, afin qu'on puisse les souffler avec la bouche. Chaque tuyau a son pislon bien jusle , fixé au bout d'une tige divisée, qui, indique ainsi de quelle quanlilé il est enfoncé. Pour graduer un pareil tuyau , on le fait d'abord parler en tenant son bout ouvert, et l'on fixe sur un orgue le son fondamental qu'on en tire. Je suppose que ce soit un 7it que j'appelerai u'^', alors, en fermant le tuyau avec la paume de la main , il devient un bourdon , et donne pour son fondamental l'octave grave du son précédent, c'est-à-dire ?//,. Cette obseivation faite, on en- fonce le piston graduellement, et la colonne aérienne devenant plus courte, donne des sons successivement plus aious , parmi lesquels on trouve rr , mi ^ fa, .... et tous les demi - tons intermédiaires. On marque sur la lige du piston des divisions correspondantes à ces sons, et quand on veut étudier le ton d'un orgue, on cher- che sur le tuyau de ton l'unisson du tuyau d'nn pied ouvert, que l'on marque éoa- lemenl. On peut avec ce seul instrument répéter non seulement l'expérience de Daniel Bernoulli sur les embouchures, maLs encore la plupart de celles que j'ai rapportées, dans mon Traité de physujue j sur les subdivisions des colonnes d'air (dans les tuyaux. C >96 ) fondamental en le comparant avec Ic^ même orgue que ci-dessus. On pouvait donc déjà, par ce résuhat, comparer les sons rendus, dans le même tuj^au, par l'air atmosphérique et le gaz employé dans l'expé- rience; mais ensuiie on pouvait aussi déterminer l'influence de l'em- bouchure, en enfonçant le piston dans le tuyau jusqu'à obtenir ainsi un son de bourdon consonnant avec le premier. Or, en opérant de cette manière , j'ai toujours trouvé une inégalité entre les longueurs des colonnes consonnantes, la plus courte étant toujours située vers l'em- bouchure; mais la diiïérence étant sur-tout extrêmement considérable dans le gaz hydrogène, le plus léger de tous; et, quoique diverses circonstances, particulièrement l'acuité du son résullante du peu de longueur du tuyau, m'aient empêché de déterminer le rapport' précis des deux divisions, il était du moins évident que leur inégalité était beau- coup plus grande que dans l'air atmosphérique. Ainsi, lorsqu'on lait parler un tuyau avec du gaz hydrogène, le son fondamental réellement obtenu doit, par cette raison, être beaucoup plus grave que ne l'in- dique le calcul d'après la densité du gaz et son ressort; deux élémens qui, ainsi que nous l'avons vu, déterminent dans chaque cas la vitesse du son^ et par conséquent celle de la propagation des ondes aériennes. B. Fusio?i des substances réputées infusihles , et 'découverte des métaux de la Baryte, de la Stroutiane et du Bore, par le D'. Clarke, Professeur de minéralogie, dans Funiversité de Cambridge. Journal (le l'Insti- Le D^ Clarke ayant réuni et condensé, dans un petit réservoir et îuiion Royale. au moyen d'un appareil particulier, un mélange de gaz hydrogène et de gaz oxygène dans les proportions où ces gaz sont dans l'eau , a dirigé ce mélange , au moyen d'un tube très-délié , sur difierens corps^ et l'a enflammé. La chaleur dégagée de ce mélange détonnant, s'éleva au-dessus de tous les degrés de chaleur produits jusqu'à pré- sent, et M. Clarke obtint par ce moyen les résultats suivants : lo. Le Platine^ sounus à l'action de la llamme du jet de gaz dé- tonnant, tondit à l'instant même, \^es goûtes de ce métal roulèrent à terre; le Platine s'enflamma ensuite et brûla, comme fait un fil de fer dans le gaz oxygène. 2". La fusion du Palladium fut encore plus raiùde que celle du Platine; il fondit comme le plomb, ensuite il brûla avec de vives étincelles. 5°. La fusion des terres vint ensuite. La chaux pure, la magnésie ^ la baryte , la stroutiane, la silice, l'alumine, furent fondues et vitrifiées^ avec quelques circonsiances particulières. ( 197 ) ' I — 4°. Le diamant brûla en 5 minutes. 1 8 1 6. 5°. L'or fut volatilisé à l'instant. 6°. Métaldela i.arjte. Le D'. Clarke avait d'abord soumis la Baryte pure à l'action de la flamme de son appareil, et il l'avoit réduiie à l'état métallique; mais par le conseil du D'. Thomson, il a substitué, dans cette expérience, le nitrate de baryte à la Baryte elle-même. ]l mit de ce nitrate dans une cavité creusée dans un charbon; le sel fondit et entra vivement en ébullition; alors on distingua, au mi- lieu du liquide bouillant des globu'es métalliques qui se formoient; et disparaissoient coup sur coup. La surface intérieure du charbon parut couverte d'une infinité de globules d'un métal pur, du plus vif éclat et de la blancheur la plus éblouissante : on les aurait pris pour des globules de mercure, ou pour du platine le plus pur. Ces globules étaient excessivement petits; cependant on parvint à en détacher deux et à les mettre dans du napthe, pour être envoyés au D^ Thomson. On n'a pas besoin de limer ces globules pour mettre à nu leur brillant métallique, parce qu'on a le métal dans son état le plus pur. 7°. Métal de la Strontlane' Voici le procédé qui réussit le mieux. I. Mêlez la Strontiane avec de l'huile à brûler. i. Mettez cette pâte dans une cavité creusée dans un charbon. 5. Exposez-la à la flamme de l'appareil, jusqu'à ce qu'elle se réduise en une masse solide. 4. Ex- posez cette masse solide, sur le charbon, à la même flamme, jus- qu'à ce qu'elle commence à fondre. Servez-vous de platine ou de pincettes de fer pour la soutenir. 5. Remettez-la sur le charbon et facilitez la fusion avec infiniment peu de borax; la masse sera vitri- fiée en partie. 6. Retirez-la du charbon avec des pincettes, et exposez- la de nouveau à la flamme, elle donnera enfin par la fusion un métal noir et luisant comme du jais : la lime mettra à nu un brillant mé- tallique égal à celui de l'argent poli. 9°. Métal du Bore. Ce ^fut le D'. Thomson qui suggéra au D". Clarke, l'idée de décomposer l'acide Borique. Ce dernier prit du borax calciné; il le réduisit en poudre, y mêla un peu de^char- bon et d'eau, et broya le mélange dans un mortier de porcelaine; on chaufïa ensuite le mortier, on lit évaporer l'eau jusqu'à siccité et le mélange se prit en une masse solide; on soumit cette masse à la chaleur la plus intense, en laissant sortir le jet détonnant en pleine liberté. f")es vapeurs blauches annoncèrent la volatilisation des molé- cules métalliques. On arrêta le feu : on trouva sur le charbon une infinité de crystaux agrégés qui brilloient aux rayons du soleil. Tout porte à croire que c'étoit la base métallique de l'acide borique. Cette expérience laisse quelque chose à désirer. ( >98 ) Aperçu des genres no us^ eaux formés par M. Henri Cassini , dam laJaniîUe des Synanthérées (i). PREMIER FASCICULE. 1. Cartesia, Ce genre, de la tribu des vernoniëes, a pour type nue plante de l'Herbier de M. de Jussieu , que je nomme Cartesia cen- tauroïdes. Calalhide de fleurs hermaphrodites liguliibrmes. Péricliue de squames imbriquées , surmontées d'un grand appendice foliacé , bordé de cils spinescents. Clinantbe fimbrillé. Cypsèîe courte, tétra- frone , munie d'un bourrelet apicilaire calleux, dont les quatre angles se prolongent sur les quatre arêtes de la cypsèle. 2. Carphephorus. Ce genre, de la tribu des eupatoriées, a pour type une plante de l'Herbier c!e M. de Jussieu , que je nomme car- phephorus pseudoliatris. Il ne diffère guère du liatrls que par le clinanthe muni de grandes squamclles comme les calca , et par l'aigrette non pîiuneuse. 3. Scîerolepis. Ce genre, de la tribu des eupatoriées, a pour type le sparganophorus vertlciUatus , Midi. Son principal caractère réside dans l'aiorette Ibrmée de cinq squamellules paléitbrmes, arrondies, concaves, épaisses, cornées. 4. Adenosiyles. Ce genre, qui sert de type à la tribu des adénos- tylées, comprend les cacaîla al pin a , albijrons, leucophylla, Wdld. îl diffère des autres genres de cette tribu par i'hermajjhrodisme de toutes les fleurs de la calathide, et par l'aigrette composée de squamellules filiformes. 5. Homogyne, Ce genre, delà tribu des acléjiostylees, a pour type le tussihigo alpina, L. 11 se distingue des autres genres de la môme tribu par ses fleurs femelles dont la corolle est tronquée. Les ïussilago discolor et syh'estris , Jacq. appartiennent à ce genre. G. higuhiria. Ce genre, de la tribu des adénostylées , a pour type le cineraria Sihiricd^ L. 3 et il diffère des trois autres genres connus jusqu'à présent dans cette tribu, en ce que la calathide est radiée. 7. Paleohiria. Ce genre appartient h la tribu des adénostylées. Ca- lathide de douze fleurons hermaphrodites. Péricline cylindrique, de squames linéaires, unisériées. Clinanthe petit, nud. Cypsèle cylin- dracée. Ai^'retîe de huit à dix squamellules palélformes, lancéolées, ai"ues, meînbraneuses, munies d'une grosse côte médiaire. ^8. Agathœa. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type le (i) Ces genres qui ne sont ici qu'indiqués, seront amplement développés tlans la .9)- jianthérologie que Tauleur se propose do publier incessamment. ( 199 ) , ^ o /- cinerarîa amelloïdes , L. Voisin de Vaster et de Vamepis , il diffère i o 1 o. du premier par le péricline dont les squames sont unisériéesj et du second, péir le clinanthe dépourvu de squamelles. J'ai observé, dans les herbiers de MM. de Jussieu et Desfontaines, une nouvelle espèce à ieuilles alternes, que je nomme agathœa microphylla. .9. Lepidophyllum^ Ce i>,enre , de la tribu des astérées, a pour type le cciiyza cupressijormis ,\M\m.^ et il est voisin (X\\ pteronia. Ses carac- tères les plus remarquables consistent en ce que la calalliide porte deux demi - fleurons , et que l'aigrette est composée de squaraellules nombreuses , muUisériées , laminées, membraneuses, frangées. 10. BeUidiastriim. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type jo doronicunibeUidlasirum^ L. Voisin du hellis ei du bellUim ^ il en diffère par l'aigrette composée de squamellules nombreuses, longues, filiformes , barbellulées. 11. Lagenljera. Ce genre, delà tribu des astérées, comprend le caIenduhtmagelldnica,y^A\d. et \e bel ils sfipitata , Labill. Son prin- cipal caractère réside dans la cypsèle lagéniibrme, comprimée, pro- longée au sommet en un col qui ne porte point d'aigrette. Les fleurons sont mâles. 12. Brachyscojne. Ce genre, de la tribu des astérées, a pour type \q bclUs aculeata, Labill. Les cypsèles comprimées, et munies d'un rebord membraneux denticulé , portent une aigrette de squamellules filiformes, aiguës , très-courtes , nullement barbellulées. 10. Elytropappus. Ce £i.enre , de la tribu des inulées , a pour type le gnûphallum hispidiim, WiUd. ]l diffère du gnaplialium par l'aigrette qui est double, l'intérieure longue et plumeuse, l'extérieure courte, formant une gaine membraneuse, campaniforme, imitant un calice, dont le bord est sinué. 14. CLidanfhus, Ce genre , de la tribu des anthémidées, a pour type Yanihemls arabica, L. Péricline unisérié. Demi- fleurons neutres. Clinnîithe conique, garni de squamelles et de fimbrilles. Base de la corolle prolongée en capuchon emboîtant l'ovaire^ chacun de ses lobes surmonté d'une corne. i5. Gymnocline. Ce genre, de la tribu des anthémidées, comprend le ciirysantiiemuni macropiiyllum, Waldst. et Xaciiillea piihescens ^\j. Voisin du ciirysautiiemimi et de Vacîiiliea, il diffère du premier par ses demi-fleurons, semblables à ceux de Yacliillea, et de celui-ci par la nudité du clinanthe. iG. CJnmenocoma, Ce genre, de la tribu des hélianthées , section* des tagétinées , a pour type Vaster aurantius , I>. , et pour principal caractère une longue aigrette de dix à douze squamellules laminées, divisées chacune en trois branches, chaque branche se sous-divisant en deux rameaux fillforines, barbellulés. Cakthide de fleurons herma- ( 200 ) pbrodiles et demi-fleurons femelles. Përicline de squames imbriquées, portant chacune une grosse glande allongée. Clinanthe fimbrillé. 17. Ptilostemori. Ce genre, de la tribu des carduacécs, a pour type le serralula chamœpeuce, L. Il diffère du cirsium par le péricline non épineux, des serralula et sîœheUna par l'aigrette pluraeuse , du saussurea qui est de la tribu des carlinées. Les filets des élamines élégament plumeux, forment son caractère le plus remarquable. 18. Volutaria. Ce genre, de la tribu des centauriées, a pour type le centaurea llppil, L. Il difière des autres genres de celte tribu par la corolle hérissée de longs poils , et dont les lobes sont roulés en dedans en volute, et par l'aigrette composée de squamellules paléifbrmes, cour- tes , spathulées. . , 19. Cyanopsis. Ce genre, de la tribu des centauriées, est voisin du volutaria, et a pour type le centaurea puhigera , Pers. La cypsèle , munie de dix à douze cotes régulières, porte une aigrette aussi longue qu'elle, composée de six rangs de squamellules imbriquées, paléiformes, spathulées, denticulées. 20. Vterotheca. Ce genre, de la tribu des laclucées, a pour type Vandrjala nemausensis , Vill. Analogue au crépis par le péricline double, et à Vandrjahi par le clinanthe fimbrillé, il diffère de tous deux par les cypsèles marginales non aigrettées, courtes, arquées, munies sur la face intérieure de trois à cinq ailes membraneuses. Expérience sur la flamme , par M. Os\^'OLD. 1°. Prenez un morceau de gaz métallique, d'une finesse convenable AnnalsotpMosoph., ^^^. ^^^.^^ par exemple, 64 ouvertures par pouce carré, ou davantage: nov. ibiG. servez-vous-en pour couper la flamme d'une bougie par le milieu; la partie supérieure de la flamme disparaîtra totalement, mais la partie intérieure n'aura rien perdu de sa forme, de sa grandeur, ni de sou intensité. Regardez ce tronc de flamme de haut en bas, au tra- vers du tissu métallique, vous y découvrirez un anneau lumineux très -mince, environnant un disque obscur, dont la mèche occupe l'axe. On est donc forcé de conclure que le segment inférieur de la flamme d'une bougie, se réduit à une couche infiniment mince de flamme véritable, et que cette surface lumineuse a la forme d'une coupe arrondie autour de la mèche, à laquelle elle se réunit par en bas : l'intérieur de la coupe est rempli de cire en vapeur. 1°. Le courant de cire en vapeur continue à traverser la toile mé- tallique; allumez-le et vous verrez renaître la partie supérieure de la flamme; les deux segments de la flamme seront séparés l'un de l'autre par un intervalle sensible. La surface lumineuse du segment ( 201 ) supérieur, vue par dessus, présentera la forsre d'une coupe renver- sée, dont l'intérieur est rempli de eire en vapeur. 5"^'. Coupez la flamme d'une bougie avec; un moreeau de toile mé- tallique plie eu deux. Allumez le courant de vapeur en même iems entre les deux moitiés du (issu et au-dessus, vous aurez alors une flamme coupée, non ])îus en deux, mais en trois. Le segment du milieu aura la forme d'un tube court, à travers le- quel s'élève le résidu de vapeur. Ce tube cependant n'embrasse pas toujours le conlour de la colonne de vapeur ascendante ; quelquelbis il se tend et s'eutr'ouvre dans le sens de sa longueur, alors on voit que son intérieur n'est pas plus lumineux que l'air avec lequel il est en contact. i8i6. JSIcmolre de Géométrie aux trois dimensions , par M. Hachette. IMuTEUR s'est proposé de réunir dans ce Mémoire les propruUés de l'éiendue qui peuvent être démontrées par la synthèse, et d'cAposer une nouvelle théorie, pour construire géométriquement i° la tangente à une courbe en un point donné ^ 2° le rayon de courbure au même point j 5° le plan osculaleur, si la courbe est à double courbure. MétJiode synthétique des tangentes. La courbe proposée peut être un fil plié arbitrairement , et quelque soit son contour, on détermine ses tangentes par la méthode suivante : On place cette courbe sur une surface réglée^ c'est-à-dire engendrée par une droile mobile, et non développabie; la courbe et deux droites prises arbitrairement sont les directrices delà droite mobile. La'droite de la surface i*églée, menée par le point donné sur la courbe, coiipe les deux droites chreclrices en deux |)oints ; et les deux plans tangens à la surface en ces points sont déterminés. ( Voyezie siippléinent à la géométrie descriptive de M. Mange , par M. Hacliette y art. 56, 67, 58. ) Un troisième plan, mené par la môme droite , touclie la surface réglée en \\\\ point. Ayant construit ce point par la méthode exposée dans le supplément cité, on a, suivant une droite d'une surface réglée, trois plans tangens et trois points de contact sur cette droite; donc l'in'per- boloide a une nappe qui touche la surface réglée suivant cette droite, esf déterminé (art. 58 du supplément ), Le plan tangent à cet hyper- boloïde, mené par le point ck)nné sur la courbe, contient évidemnient la tangente en ce point. vSi la courbe est piane , l'intersection de son plan et du plan tangent à rhyperi)oloide, sera la tangente demandée; si la courbe est à double courbure, on la placera sur dç,\xy;. surfaces réglées, dont chacune aura j)our directrices de la droite mobile, la courbe donnée et deux dtoites prises arbitrairement. Livraison de décembre, ,27 Mathématiques. Sociélé Pliilomat. Novembre 1816. ( 202 ) Corollaire. Une courbe quelconque peut être consiclërée comme rinîersectioïi de deux surfaces réglées, et les deux systèmes de nor- males à ces surlaces menées par les points de la courbe, sont déterminées. Ou vient de constrmre la tangente en un point donné sur son périmètre; pour déterminer son cercle osculateur au même point, il est nécessaire d'ajouter à ce corollaire le-s trois proj)ositions sui- vantes, dont la première a déjà été insérée dans ce Bulletin, page 88 , juin r8i6. Première Protosition. T,a normale en un point d'une courbe qui résulte de l'intersection d'une surihce et d'un plan , est la projertiou orthogonale de la normale à la surface au même point sur le plan de la courbe. Deujcième Proposition. Tx)rsqu'on projeté les droites d'une surface réglée sur un plan, les projections orthogonales de ces droites sont tangentes à une même courbe, et les droites touchent le cylindre qui a cette courbe pour section droite. Les plans tangens à la surface cylindrique sont aussi tangens à la surface réglée aux points de contact des droites de cette surface réglée et du cylindre; car chacun de ces [)fans passe par une droite de la surlace réglée, et par la tangente à la courbe qui est le lieu des [)oiuts de contact des droites de la surface réglée et du cylindre. ^Troisième Proposition. Le plan de la section normale d'une sur- face, qui passe par une normale N à celte surface, coupe toutes les autres normales N', N", N'".... en des points qui forment une courbe j l'intersection de cette courbe et de la normale N déterminent le centre et le rayon de courbure de la section normale proposée. De ces trois propositions, on déduit une démonstration synthétique du théorème de Meusnier, et la construction géométri(Jue du cercle osculateur d'une courbe donnée. Méthode synthétique pour déterminer les cercles oscidateuis d une courbe. Une courbe étant rintcrseclion de deux surfaces S, S', auxquelles on sait mener des normales , chacpie point de cette courbe est le sommet d'un angle trièdre, formé par la tangente à la courbe, et par les normales aux surfaces S, S', (^ue l'on conçoive, dans les plans menés par cette tangente et les deux normales, les sections de ces plans ci des surfaces 8, S', et par ces sections, les deux systèmes de nor- males aux mêmes surfaces S, S'. Ces sections normales ont, pour le pomt donné sur la courbe , des centres et des rayons de courbure qui se cons- truisent géométriquement (5."" proposition); le cercle Osculateur de la courbe, au même point, est l'intersection de deux sphères, qui ont p>our centres et pour rayons, les centres et les rayons de cour- bure des secfions normales ( 'J'Iiéorénie é\ii Meusnier}. vuiaii»iiéLwaMmjimxitmMs^iîaiMvtM^ji:iiiÊ.iJ§,tJiiviiK.vmm MJ*4-J»'SJMH.s»gaBta TABLE DES MATIERES. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoire sur l'ordre (les mollusques ptérodibranclies; Sur plusieurs espèces nouvelles d'anjuiaux inam- par M. H, de BIdinville. Page 28 uiirires, de l'oidic dos ruir.iuuus ; pur M. B. de Sur uue nouvelle disiribinion des classes desrru.s/iirJs, Klaiuville. 7^ des /^jT/Vr/JOuVj et des £7/-a<7i/j/t/t-i; par M. le doc- Quatrièiue ATémoii'e sur les mollusques, de l'ordre leur Willinuis ElTord Leaili. .il des cytlol)runclies; par M. ll.de RIainville. y3 Trtijsièuie Méinoirc sur les animaux mo!!uS([ucs; sur Prodrouie d'une nouville distribution sysiéiuatiqueclu l'ordre des poly branches ; par M. H. de lilaiuville. règne animal; par M H. de BJainville. io5 5i Svr luie Icnime de la raie hotienio;e; par M. H. de Sur le Daim noir ; par M. Fréd. Cuvier. 72 Blaiuville. lb3 BOTANIQUE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. Extrait d'un Mémoire de M. Henri Cassini , cciiter- Observations sur le larchoitanthas camphorafus ; par nant l'uiiluciice iiue l'avorienicui des éiamiues pa- M. li( lu-i CassMii. 127 raîi a\oirsur les périan;i:es. 53 Sur une iiou\ell.' fauiille de planles (les boopidi'es ) ; Observations sur les feuilles du tardamlne praieusls; par M- Henri (Jassiui. 160 par M. hrnri C'assini. 71 Aperçu des coures nouveaux, formés par M. Heury Note sur ie caudjiaui et le liber; par M. Mirbcl. 107 Cassiui, dans la laïuille des s) nanthere'cs, li^S MINÉRALOGIE ET GEOLOGIE. Sur les SLdjsiaïues mir.L'ralcs, diies eu masse, qui ser- méiallif res de la Saxe; par M. Bounard , ingé- >eut de base aux roclies voKauiques; par M. L. nieur des mines. _ ^ i58 Cordier. 5 Analyse chimique de plusieurs miuéraux. 174 Sur la Hionlai^ne de sel gemme de Cardoune en Es- Sur la suetess.ou des couches qui cousliiuenl le (uiid p.sine; par M. L, Cordier. 67 de la vallée du Khi; ne, dans les environs de Ge- Sur les g} p.-'CS de iransiiiou des Alpes; par M. Bro- neve ; par M. ¥. Soret t'u\al. I77 chaut de ^''il]lers. 6i Sur Ja réunion de la Jepidolithe avec l'es^ifece du mica. Sur la succession des roches primordiales dans la vallée prouvées par la comparaison des forces polarisantes; du TerecL au Caucase; par MM. de Engelliart et par M. Biot. 178 F. Perrol. 69 Sur la sodalite du Vésuve; par M. le cojuie Dnnin Noie sur les mutes d'or de l'A ÎViquc-Occideniale. 70 Borkovvski. 17t> Sur les différences maiéralogiques et géotogiques des Noiice sur la siruclure du vallon du Locle. 180 roches graiiiloules du Mont-Blanc, etc., et des p'usioii des substances reputtes nilusibles î découverte viais graniis (les Alpes; par PvL Biothant. 87 des méiaux de la baryte, de la s'.reniiane et du: Sur un nouveau gi.semcnt de calcaire d'eau douce près bore; par le docteur Clarke, prolésseur de miuéra- de Monipellier ; par M. Marcel de Serre. i53 logie , dans l'nniversilé de (.'audjridge. 196 Essai j^éuguostique sur i'Erzgebirge ou montagnes Esperienee sur la tlamuie; par l\i. Uswuld. 200 G H I M I E. Recherches sur Pacide prussique ; par M. Gay-Lussac. Mémoire sur la gomme d'olivier ; par M. J. Pelletier i5 '35 Secherchessur l'acide prussique; par M. Gay-Lussac. Nouveau moyen de purilcr le platine. ^ l'i^ -article troisième ; de l'acide chlurocyaniqne. 4.) Expériences sur le gaz iiychogcne phosphore ; par M.. Des combinaisons de l'acide hydrocyauique avec les Tliouuis Thomson. i55 - hases ; \ ar îv:. Gay-Lussac. 53 Sur ki décomposition des terres et la rcvivification ûes Exauien de la matière hcilense des chiuiisics holiaii- méiaux qui leur servent de base; par INJ. (Jlarke, dais; par MM. Kubiquet et Colin. 90 prolésseur de miuéralogie à l'université de Cain- Sur les ci/iubaiaisons fie l'azoïe avec l'oxygène; par bridge. . . ^ v ^ M. (;ay-i-ussac. 98 Observations sur quelques combinai-sons de lazote Mémoire sur les coiiibinaisons du phosphore avec avec l'ox) gène , par M. Diilong. rSc): l'oxygène; par M. Dulong. i3i Note sur le métal aj_intlé /c2/j/a/t.-. 1-65- ( '-" ) PHYSIQUE ET ASTRONOMIE. Ad-Hiion cl l'ai-iicle sur la disiribulion de la clialciir c1;ins les (orps solides, iiiscré (hms le uiimcro du mois de juin if5i5, p. 85; par M. Poisson. ii Sléiiioire sur la librauon de la lune; pur MM Bou- vard et Nitollei. i3 Sur la loi fie Newton , relaiive à la toinuuiniralion de la chaleur ; par M. Bioi. 2i Expirienees SI r les anneaux (olorcs (nii se forment par la réllexic)n des rayms lumineux h la seconde surl'are des plaques épaisses; j.ar M. i-'ouillet. 2.5 Mciiioire sur l'écoulement des Huides par des orifices en miures i)urois, et par des ajutages appliqués -à ces oiifices; p.ir M Hatheite. 42 Note sur le développement des fortes poliirisaiilcs par Ja pression. ( Kxirait de Cjuelcjues Icities de JViM. Erewster et Sechec k à M. Jiiot ). 49 Expérience sur la diffiaelion ; par M Arago. 5() Retl'erelies sur la diiî'raetioii de la luui'ère; par MM. Puuillei et Biot. 60 Sur i'applicaii'jii des tazes ou tissus iiiétalliqnes aux lampes, pour pré\euir les esplosi(jns dans les mines de houille; par M. Huiuphry-Davj. 6:3 Rtsiiliais d'txpériences laiies avec la lanterne de sû- reté de M. Uavy ; par M. Baillet. 67 Nouvelles épreuves sur la vitesse inégale avec laquelle l'éleciriciié circule daus divers appareils élcctionio- teurs; par M. Biot. 103 Sur le jeu des anches ; par M Biot. 106 Nouvelle exjn'r.ence ju lesr effets du galvanisme. 112 Comparaison du sucre et de la gomme arabicpie dans leur action sur la lumière polarisée; par M. Biot. 12.5 Nouveaux phénoni' nés d attraction et de repulsion , observés pai' M. Dessaignes. l3U Constiuction rl'uu colorigrade ; par M. Biot. i,^.| Second Méiniiiie de M. Hachette sur 1 écoulement des lluides ()ar des orifices en minces parois et des ajutages cvlindrit(ues ou coniques. 1.56 Observations cpii prouvent l'indt-pendance absolue des forces polarisuntes cjui lont osciller la lumière, et de celles qui la Ibnt tourner; par M. Biot. i6r Exposé de cjuelcjues expt-riences et de vues nouvelles sur la iTaiiime; par M. H. Davy. i63 Sur la longueur du pendule à secondes; par M. La- place. 170 Sur la déperdition de calorique qu'occasionne le rayon- netncni des corps vers le ciel. lyij lleiiiarcjues sur les sons cjue rend un même tuyau d'orgue rempli successiveuieui de différeiis gaz; par M. Biot. ic)3 M .4 T H E M A T I Q U E S. Sur le calcul des variations relativement aux intégrales umltiDlcs , ]).ir M. Pois.son. 8'.i Sur les plans ostulateurs et les rayons de courbure des lignes pl./iies ou à flouble courhuie, f|ui ré- sultent fie 1 intersection de deux surlacts : par M. Harireiie. ' 88 Sur une propriété des érpialions générales du mou- vement; par M. Poisson. Icg Propriété curieuse des Ir.ictions ordinaires. lia Démonstralioii d un théorème curieux sur les noui- ■Lres ; par M. A. L. Caudiy i3î ^Mémoire sur la variation des constantes arbitraires , dans les questions de mécanique; par M. Poisson. Si!p|)!ériei.t à la ihéoiie analytique des probibiliics ; par M. Lapla(e. i52 Des tangentes réciproques J'nne .curfacej par M. Ha- chetie. 162 Sur la Iransinission du son h travers les corps soli- cks; par M. Laplace. i(jo' Mé. noire de géométrie aux trois diiuensionsj par M. Hachette. 201 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. Extrait d'un rapport fait par jVI. Halle , sur un Mémoire sur les propriétés nutritives des substances Alémoire de M. Maiigeudje , relatif à la dégluti- qui ne conlienneut pas d'azote; par M. F. Ma- tiou de l'air. 46 guidie. l3-r M É D E C I Ts E ET SCIENCES QUI EN DÉPENDENT. Observations de médecine ; par M. Rallier. 78 Note sur les gaz intestinaux de l'homme sain ; par Mou\elles expériences cl observations sur les rapports M. F. Magendie. i2y qui exiEieut euire le système nerveux et le sysième Etal de la vaccine ea Angleterre. 140 sanguin; par M. Wilsou Philip*. 104 F//1 de la table des vialitres. ERRA TA. Page 2T , ligne 26 , calorique raisonnant , lise?, rayonnant. La feuille i() init par la page 112, et la feudlc 17 commence par 121 j il u'y a cependant point d« latiiiie , c'est une faute typographique.