Ke ADN À AY g * vo : as , PET, + mn Ri RE SOA ARS DES ss nee À AREA MANU ù su HUE AUS ANSE Fes SA is Éd SE Cd dite TT 3 2044 105 170 8 LA 4 BULLETIN . LA sa es > ® © — | (ex) LP = ss DE FRANCE BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE FONDÉ EN 1885. RÉ TOME XIX AVEC 2 PORTRAITS EN PHOTOTYPIE. 16 PLANCHES HORS TEXTE ET 22 ZINCOGRAVURES DANS LE TEXTE. — cm — ANNÉE 1903 PARIS RASE GE. Dé: LA SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1903 ï = BULL. DE La SQC. MYC. DE FRANCE T. XIX Pierre-Camille MONTAGNE, « [ns Mycologue Fra Digitized by the Internet Archive in 2014 https Jlarchive.org/details/bulletin1919soci BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE VAE OP, MAXIME CORNU PROFESSEUR AU MUSEUM D'HISTOIRE NATURELLE Né à Orléans, le 16 juillet 1843. Mort à Paris, le 3 avril 1901. LS FASO TON TARN LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA Société Mycologique de France PRÉSIDENT D'HONNEUR M. Emile Bounier, 22, rue Grétry, Montmorency ‘Seine- et-Oise). fondateur de la Société. MEMBRES HONORAIRES MM. Bounier, président d'honneur, 22 rue Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). Docteur M. C. Cooke. rédacteur au Grevillea, 53, Castle Road, Kenbish Town, N. T. (Angleterre). MEMBRES A VIE MM. BLrancaar», Raphaël, professeur à la Faculté, membre de l’Ac. de méd.. 226, Boulevard St-Germain. Paris (VI°.. Boxxier, Gaston, #embre de l'Institut, professeur de botanique à la Fac. des sciences, 7, rue Amyot, Paris (V°). Bou, pharmacien, ancien interne, 34. rue du Grenier Saint- Lazare, Paris (II°. Copixeau, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme). Dumée, pharmacien. place de la Cathédrale, Meaux (Seine- et-Marne). Enrrera. directeur de l'Institut botanique, 38, rue de la Loi, Bruxelles (Belgique. De Lapcancue, Maurice, château de Laplanche, près Luzy (Nièvre!. Le Brerox, André, château de Miromesnil, par Offranville (Seine-Inférieure). LeGué, à Mondoubleau (Loir-et-Cher. LL SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Marne, René, préparateur à la Faculté des sciences, 11, rue Baron-Louis, Nancy (Meurthe-et-Moselle). Mazinvaun, 8, rue Linné, Paris (V®°). Marx, G., 5, rue Pelouze, Paris (VIIT®). Mançais (abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). Niger, Eugène, 28, rue Herbière, Rouen (Seine-[nférieure). No, E., 28, rue Stanislas. St-Dié (Vosges). PELTEREAU, notaire honoraire, Trésorier de la Société. à Ven- dôme (Loir-et-Cher). PLaxcnox, Louis. professeur à l'Ecole supérieure de Pharma- cie de Montpellier (Hérault). Raouzr, Charles, docteur en médecine, Raon-l'Étape (Vosges). Vermorez, directeur de la Station agronomique et viticole de Villefranche (Rhône). VuiLLemiN, Paul, professeur à la Faculté de médecine de Nancy, 16, rue d'Amance, Malzéville (Meurthe-et-Moselle). MEMBRES TITULAIRES Mile ArsessarD, 1, place Raspail, Lyon (Rhône). Awsrurz, industriel à Meslières, par Hérimoncourt (Doubs). AxciBousr, 11, avenue de Saxe, Paris (VII*). ArvouLp, Léon, pharmacien à Ham (Somme). Augerr (D'}, 50, rue de Moscou, Paris (VIII. AuciEer, médecin-major, à Evreux (Eure). AurTiN, À., pharmacien de 1" classe, 3, rue de la Mariette, Le Mans (Sarthe). Avexez, G., professeur d'agriculture à Langres (Haute-Marne). BaixiEr, Georges, pharmacien, 27, rue Boyer, Paris (XX°). BaraTIN, pharmacien, ancien interne, place Dunois, Orléans (Loiret). Bansier, M., préparateur à la Faculté des Sciences, rue Monge, Dijon (Côte-d'Or). Barer, Charles, 23, rue Chateaubriant, Nantes (Loire-Infé- rieure). BarrueLar, professeur adjoint à l'Ecole de Médecine et Phar- macie d'Angers (Maine-et-Loire). WE LISTE DES MEMBRES. MM. Baraizze. Fr., professeur au Lycée de Vanves /Seine). Le Comte ne Beaumoxr, à Martigny-le-Comte (Saône-et-Loire). Mille Bezëze. 62, rue de Paris, Montfort-l'Amaury (S.-et-Oise. Bezuix. J., 38. cours St-André, Grenoble(lsère). Bexoisr, Robert, 8, rue Bouquet, Rouen (Seine-Inférieure). BerLèse, À. N., professor di Patologia vegetale. R. Scuola sup. di Agricoltura, Turin (Italie). Berxaro, Noel, Maitre de Conférences à la Faculté des sciences de Caen (Calvados). Berxarp, Léon, vérificateur des poids et mesures en retraite. place Dorian, Montbéliard (Doubs). BerxarD, Georges, pharmacien à Montbéliard (Doubs). Berxaro. J.. pharmacien principal en retraite. 31, rue Saint- Louis, à La Rochelle (Charente-Inférieure). Berxix, Aug., pharmacien, Villa Faraldo, Monte-Carlo sup". Berruour, pharmacien en chef à l'Hospice des Vieillards, à Bicètre-Gentilly (Seine. Berri, Amand, pharmacien, 91, rue Chanzy, Reims (Marne). Berrraxp, Gabriel, chef de service à l'Institut Pasteur, 25, rue Dutot, Paris (XV°) Berrranp. docteur en médecine, pharmacien de l'e classe, à Brienne-le-Château (Aube). Berrraxo, Emile, ingénieur, 35, boul. des Invalides {VIH°). Besson, pharmacien, 6, rue du Pont. Triel (Seine-et-Oise:. Bessic, président de la Société d'histoire naturelle, à Besançon (Doubs). Berexcourr. Alfred, 64, rue d'Outreau, Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais. Beucuox, capitaine d'artillerie. 19, rue Cornet, Poitiers (Vienne. Bezpek, Jean, instituteur, Politz-sur-Mettau (Bohême). BiGrar», instituteur en retraite à Nolay (Côte-d'Or). Bocca, professeur au collège Stanislas. 3, rue du Regard, Paris (VI°). Bonix, F. (D'), professeur à l'Ecole de médecine de Rennes (Ille-et-Vilaine). Boxari, pharmacien à Conflans-sur-Lanterne (Haute-Saône). : SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. BornerT, »rnembre de l'Inst., 27, quai de la Tournelle, Paris (Ve). Boucuer, pharmacien de 1" classe, à Poitiers (Vienne). BouGaurr, pharmacien en chef de l’hospice Debrousses, Paris (XX°). Bouce, pharmacien de 1" classe, à St-Florent-sur-Cher (Cher). Bouraxcer, Emile, 19, quai Bourbon, Paris (IV°). BouLaxGer, Edouard, 21, quai Bourbon, Paris (1V:). Abbé Bourpor, à St-Priest-en-Murat, par Montmarault (Allier). BourqueLor. Emile, professeur à l'Ecole de pharmacie, membre de l'Académie de médecine, ancien président de la Société, k2, rue de Sèvres, Paris (VIF:.) Bouvet, AÀ., pharmacien ,de 1'e classe, Autun (Saône-et-Loire) Boyer, conseiller à la Cour d'appel, à Besançon (Doubs). BraGarb, commis principal des télégraphes, 15, montée Saint- Laurent, Lyon (Rhône). BRÉBINEAUD, pharmacien, place du marché Notre-Dame, à Poitiers (Vienne). BresapoLa (Abate G.), Piazetta dietro il Duomo, 12, Trento (Tyrol). BricarD, pharmacien, Asile Ste-Anne, rue Cabanis, Paris (XIV°). Briosi, Giovanni, direzione del R. Istituto botanico, della Università di Pavià (Italie). Brossier, 36, rue Falguière, Paris. Bruzey-Mosze, à Estissac (Aube). BruxauDr, Paul, avoué-licencié. 71, Cours National, Saintes (Charente-[nférieure) . Buriexor (D'), à Délémont (Suisse). Burcer (D'} botaniste cryptogamique du gouvernement de l'Inde, botanical Garden, Sibpur, Calcutta. CanparGy. P., Docteur ès-sciences, attaché adjoint à l'Uni versité nationale d'Athènes, 62, rue du Stade, à Athènes. CarveLLer, agent de forges, 3, rue Dubois Crancé, à Charle- ville (Ardennes). CarREAU, vétérinaire, directeur de l'Abattoir, à Dijon (Côte- d'Or). NT PLU ra nt ‘is fé. À LISTE DES MEMBRES. 2 MM. l'Abbé Carter, curé de Flangebouche, par Avoudrey (Doubs. Cauc#erier, droguiste, 8. rue de Roye, Montdidier (Somme). CeccaLpr. ingénieur agron., 16, rue Claude-Bernard, Paris :V°. Cuaxpora. E.; 20, rue Boccador, Paris (VII). Madame E. Cnaxnora. rue Boccador, Paris {(VII:). CaarPexTiER, Ch., chirurgien-dentiste, 62, rue de Clichy, Paris (IX®°.. CHaTEau, A.. chirurgien-dentiste, 62, rue de l'Orangerie, Versailles (Seine-et-Oise). Cnauveaun, chef des travaux botaniques à la Faculté des sciences (P. C. N.), rue Rateau. Paris (V°). Cuexaxrais (D°. 2, rue Cambronne, Nantes (Loire-Inférieure). Cnevazier, docteur en médecine. 35 bis. rue de Seine, à Alfortville (Seine). Caevreuz, Théodule, pharmacien, 4, boulevard Agrault, Angers (Maine-et-Loire). CmireLor, Jules, chef des travaux botaniques à la Faculté des sciences, Lyon (Rhône). CLaupez, Victor, industriel à Docelles (Vosges. CzéMexT, propr., grande-rue Chauchier, à Autun (Saône-et-L.). Czerc, J., à Péronnas, près Bourg {Ain). CocarD, pharmacien à Sully-sur-Loire (Loiret). Maurice pu CoLoustrer, 55. rue des Murlins, Orléans. Comar, 20, rue de l'Estrapade. Paris (V°). CosranTix, Julien, président de la Société. professeur au Museum d'histoire naturelle. rue Cuvier. Paris :V*. Couperc, ingénieur civil à Aubenas (Ardèche). Covurry, père, architecte, 56. rue Eblé, Angers. Courrer, professeur au Lycée de Tournon, à Tain (Drôme). Cousrox, Emile, pharmacien, 5, rue de l'Éperon, Vienne [Isère . Dacurccox, chargé de cours à la Sorbonne, 15. rue Singer. Paris (XVI:°). Damiexs, pharm. de 1" cl. rue de Calais, 27, Dunkerque (Nord). Dassoxvizze, Ch., vétérinaire, Service d'inspection et de con- trôle des conserves alimentaires, [Institut Pasteur, Paris XV°.. Davpemix, professeur à l'Ecole Alsacienne, 211, boulevard Raspail, Paris (XIVe. G SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Davemix, pharmacien à Carcès (Gard). Decruue, imprimeur, Lons-le-Saunier (Jura). DeéLacour. 94, rue de la Faisanderie, Paris (XVI°). Decacroix (D', Georges, maitre de conférences à l'Institut agronomique, directeur de la Station de pathologie végétale, 8, rue Daguerre, Paris (XIV°). Deuance, Vict., industriel, à Hanoï (Tonkin). l'Abbé Dersuez, AÀ., curé de Peyrus (Drôme). l'Abbé Descnamwrs, curé de Longechaux, par Vercel (Doubs). Devizcers., interne en Pharmacie, 42, rue de Sèvres, Paris (VIe). Dezaxxeau, rue Hoche, Angers (Maine-et-Loire). Dorzrus. À., directeur du Jeune naturaliste, 35, rue Pierre- Charron, Paris (VIe). Doureau, pharmacien à Dinchin, par Chantonnay (Vendée). . Ducnaurrour, inspecteur des forêts, 23, rue Denfert-Rochereau, Paris (Ve): Ducnèxe, L., président du Tribunal civil, à Sarlat (Dordogne). Durour, Jean, directeur de la station viticole de Lausanne (Suisse). Durour, Léon, chef-adjoint du Laboratoire de Biologie végé- tale, à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Dupaix, Victor, pharmacien de 1" classe, à la Mothe-Saint- Héraye (Deux-Sèvres). Durorrieux, propriétaire, 5, Square Lamartine, Paris (XVIe), Duroxr, G., 16, boulevard Ornano, Paris (XVII). Duraxo, E., professeur honoraire à l'Ecole nationale d'Agricul- ture, 6, rue du Cheval-Blanc, Montpellier (Hérault). Durerrre, rue de la Croix-d'Or, à Vitry-le-François (Marne). EsernarDr, préparateur à la Faculté des Sciences. 9, rue du Val-de-Grâce, Paris (Ve). EmerY, pharmacien, rue Ernest-Renan, à Issy-s-Seine (Seine). Eyrraun. pharmacien à Châteauroux (Indre). Faurix, professeur à l'Ecole normale de Blois (Loir-et-Cher). D'Faxey, chef de clinique, à l’école de médecine, Besançon Doubs). 0] és »X =] LISTE DES MEMBRES. MM. FauquerT, pharmacien à Auvers (Seine-et-Oise). Favier, 12. rue de Grammont. Paris ([[°.. Ferrier, pharmacien à Vitré (Ile-et-Vilaine . Ferry, René, docteur en droit. docteur en médecine. avocat à Saint-Dié (Vosges). FLaceocer (l'abbé), curé de Rigny-sur- Arroux, {Saône-et- Loire). Fcanaurr, Ch. direct. de l’fnstitut botan. de Montpellier. Fricue. professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière, 9, rue Saint-Dizier, à Nancy (Meurthe-et-Moselle. Baron de FoxscoLouse, château de la Mole, à Cogolin (Var). Fourier, Henri, D' 11, rue de Lisbonne. Paris (VIT°). Fournier, docteur en médecine à Rambervillers (Vosges). Frémonr. ingénieur agricole, à Thouars (Deux-Sèvres). Frox, Georges. chef des travaux botaniques à l'Institut agro- nomique, 16, rue Claude-Bernard, Paris (V°). Fusy, inspect. de l’enseign. primaire à Meaux (Seine-et-Marne). GapEau DE Kervizze. Henri, homme de sciences, 7, rue Dupont, Rouen (Seine-Inférieure). GarzLarD, Albert, lauréat de l'Institut. 18, Avenue Besnardière, Angers (Maine-et-Loire). GaizLarD, instituteur à Vieux-Mareuil (Dordogne. GaAurFFRETEAU, ancien notaire, Ancenis (Loire-[nférieure). Gaviexor (Madame), 51, avenue Henri Martin Paris (XVI). Gexevoix, 16, place de l'Hôtel-de-Ville, Langres (Haute- Marne. GéÉrarD, Cl.-A. conservateur des hypothèques à Rennes (Ile-et-Vilaine). GÉrarDix, 6. rue Ventenat, à Limoges (Haute-Vienne). Gaizserr, caissier de la Banque de France, à Chaumont (Haute-Marne). Gizzar», chir.-dentiste. 4, carref. de l'Odéon. Paris (VI°. Guor, F.-X.. docteur en, médecine, 5, rue du Faubourg Saint-Andoche, Autun (Saône-et-Loire). Ginauzo, Aug.. attaché au Laboratoire de Bactériologie de la ville, 46, rue Albouy, Paris (Xe). 8 SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. MM. GLEYROSE. ancien inspecteur du service intérieur, au Ministère des Finances, 4, château du Broutet, à Pont-Chrétien, par Argenton-sur-Creuse {Indre). GomizLor, L., docteur en médecine, à la Trimouille (Vienne). Goprrix, directeur de l'Ecole supérieure de Pharmacie de l'Université de Nancy (Meurthe-et-M.). Gouoxr, 27, rue Notre-Dame-des-Champs, Paris (VI®). Gousox, chef des cultures au Pare de la Tète-d'Or, Lyon. GRANDPIERRE, pharmacien, 11, rue Maqua, Sedan (Ardennes). Graziant, pharmacien, 63, rue Rambuteau, Paris (1V°). Grirrox, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon, par Plaisir {S.-et-0.). GromiEer, docteur en médecine à Delle (territoire de Belfort). GRosJEAN, instituteur à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). GuéGuex, doct. ès-sc., chef de travaux à l'Ecole supérieure de Pharmacie, Paris {VI®). Guérix, Paul, chargé d’'agrégation à l'Ecole supérieure de Pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris (VE). Gurrroy, ingénieur agronome, 108, rue Legendre, Paris (XVII:). Guiarr (D')}, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 51, boulevard St-Michel, Paris (V°). Guichard, pharmacien, 34, avenue Jacqueminot, Meudon (Seine-et-Oise), Guicxarn, Léon, membre de l’Institut, prof. de botanique à l'Ecole de Pharmacie, 1, rue des Feuillantines, Paris (V®). GuizLErMoND, docteur ès-sciences, 1, place Raspail, Lyon. GuizLow, J., pharmacien à Frévent (Pas-de-Calais). Guruie, L.. pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret). Guyéranp, pharmacien à Morez (Jura). Hamer, médecin de l'Asile St-Yon, par Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Hanior, P., conservateur de l'Herbier cryptogamique au Mu- seum, 63, rue de Buffon, Paris (VS). Harzay, Victor, 41. place Ducale, à Charleville (Ardennes). Her, professeur agrégé à la Faculté de médecine, 34. rue Hamelin, Paris (XVI°). © LISTE DES MEMBRES. MM. - Hexrior, 5, rue Brézin, Paris (XIV®. Henriquer. inspecteur des forêts, Médéa (Algérie). Hérissey, préparateur à l'Ecole supérieure de Pharmacie de Paris, Paris (VI°). Herrera, À. L., président de la « Comision de Parasitologia », 8, Betlemitas, Mexico (Mexique). Hérier, François, industriel, hôtel de Grozon, à Arbois (Jura). Horwarp, A., St-John's Collège, Cambridge (Angleterre). Huxor. propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne {Seine et-Marne). Hy (l'abbé), profes. à la Faculté libre d'Angers (Maine-et-L.). Gy. De IsrwAnrri, prof. à l'Université, direct. de l'Inst. am- pélologique royal hongrois, membre de l’Acad. des sciences hongroise, 10, Attila utca, Budapest I (Autriche-Hongrie). Jaczewsk: (Arthur de), chef du Laboratoire central de patho- logie végétale, 5, Champ de Mars, Saint-Pétersbourg (Russie). Javizier, prof. suppléant à l'Ecole de Médec. et de Pharm., 51, rue Nationale, à Tours (Indre-et-Loire). JEANMAIRE, pasteur, au Magny-d'Anigou, par Ronchamp (Haute-Saône). Dr Joanix, préparateur à la Faculté de médecine, 2, rue du Ponceau, Chatillon-près-Bagneux (Seine). Jo40 Da Morra PreGo, Institut agricole de Lisbonne (Portugal). Jorrrix, ingénieur agronome, à Brétigny-sur-Orge (Seine-et- Oise). Jourxé, 14 bis, rue Oudinot, Paris (VIe). Juziex, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture de Rennes (Ile-et-Vilaine). Juiccarp, ingénieur-électricien à Terre Blanche, par Héri- moncourt (Doubs). Kansrex. P. A. docteur en médecine à Mustiala (Finlande). Kceix, docteur, professeur à la «technische Hochschule », Karlsruhe Allemagne). Kixeksieck, libraire, 3, rue Corneille, Paris (VI. 10 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. KouLer, professeur départemental d'agriculture à Besançon (Doubs). Küvessi, Institut ampélologique austro-hongrois, 10, Attila utca, Budapest (Hongrie). Küss, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). LABELLE, pharmacien, rue des Fontaines, Lorient (Morbihan). Lagesse, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de Pharmacie, rue des Lices, 38, à Angers (Maine-et-Loire), LABOUVERIE, pharmacien de 1e classe à Charleville (Ardennes). Profr D' Larar, F., Technische Hochschule, 13, Karlplatz, Wien (Autriche, LAGARDE, préparateur à la Faculté des Sciences de Montpellier (Hérault). Laxc, Emile, industriel à Epinal (Vosges). Lapicoue, Louis, maître de conférences à la Faculté des sciences, 15, rue de l'Odéon, Paris (VI®). LAuUGERON, vétérinaire à Niort (Deux-Sèvres). LesLoxp, A., pharmacien de 1" classe, Pouilly-en-Auxois (Côte-d'Or). LesoucHer, pharmacien, Alençon (Orne). LeBrux, professeur à l'Ecole d'agriculture de Saulxures-sur- Moselotte (Vosges). LecrÈre, à Mareuil-sur-Belle (Dordogne). Lecœur, pharmacien à Vimoutiers (Orne). Lenteu, 18, rue St-Leu, Amiens (Somme). Lemaire, Louis, ingénieur, place de la Nation, Givors (Rhône). | Lemée, horticulteur paysagiste. 5. rue Ruelle Daillis, Alençon (Orne). LEMONNIER, ancien avoué, 21, rue Bonaparte, Paris (VI®). Le Moxxier, professeur à la Faculté des sciences, 3, rue de Serre à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Docteur Le RENARD. 48, boulevard de Port-Royal, Paris (Ve). Lesparre (duc de), La Gidonière, par La Chartre-sur-Loir (Sarthe) et 62 rue de Ponthieu, Paris (VIH). Licrer, 34, rue Moncey, Lyon (Rhône). v amd. LISTE DES MEMBRES. 11 MM. Docteur G. Lixpau, Grünewaldstr., 6/7, Botanisches Museum Berlin (Allemagne). Lioxxer, Jean, 22, rue Rameau, Bourg-la-Reine (Seine). Lousrieu, G., D' 10 et 12. rue de Savoie, Paris (VI®). Lucar, pharm., 82, boul. Heurteloup, Tours (Indre-et-Loire). Lurox, pharmacien à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). Lurz, L., Chef de laboratoire à l'Ecole des Hautes Etudes, 72, Boulevard du Port-Royal, à Paris (V°). Maexix, doyen de la Faculté des sciences de Besançon (Doubs). Macxix, vétérinaire en 1°", au 1* régiment d'artillerie, à Dijon (Côte-d'Or). Macexus, professeur extraordinaire de botanique à l'Uni- versité de Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Allemagne). Maneu, préparateur à l’école de pharmacie, 4, avenue de l'Observatoire, Paris (VIe). Maixçau»., Ed., pharmacien à Mussidan (Dordogne. Maxeix, professeur au lycée Louis-le-Grand, 2, rue de la Sorbonne, Paris (V®). Maxuez DE Paur, Plaza de Sanderico. 1, Sevilla (Espagne). Marcaaxp, professeur honoraire de botanique cryploga- mique à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, à Thiais (Seine). Marie, Président du Tribunal de commerce, rue Chaperon- Rouge. à Avignon (Vaucluse. Mansy, docteur en médecine, Anor (Nord. Manraub. pharmacien-major en retraite, 8, rue Toulzat, Brive (Corrèze). Masse, Léon, pharmacien à Vendôme (Loir-et-Cher). Marmieu. pharmacien. ancien interne des hôpitaux, à Jarnac (Charente). Marrucnor, Maître de conférences à l'Ecole normale supé- rieure, 18, rue Le Verrier, Paris (VIe. MarrinoLo Oreste, directeur du Jardin bot. de Turin (Italie). Mausraxc. ingénieur agronome, préparateur de la Station de Pathologie végétale, 11 bis, rue d'Alésia, Paris (XIV®). Mawsoussix, 51, rue des Arts, Levallois-Perret {Seine!. 12 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Maucerer, Inspecteur des Télégraphes en retraite, 102, rue du Cherche-Midi, Paris (VIS). Mazimax, professeur à l'Ecole de cavalerie. 22, Faubourg St- Andoche, à Autun (Saône-et-Loire). E. de Mecquenen, colonel d'artillerie en retraite. 16, rue du Pré aux Clercs, Paris (VI). Meczer10, 18, rue des Capucines, Paris (Ile). MéxéGaux, Em., à Valentigney (Doubs). Méxier, directeur de l'Ecole supérieure des sciences, 12, rue Voltaire, Nantes (Loire Inférieure). Merzer Nelson, préparateur à la Fac. de Méd. et Ph, de Bor- deaux, 13, cité Bavard (Gironde). MEesrreY, pharmacien, place de la Chalonère, Angers (M.-e-L..). Mesxer, pharmacien à Thouars (Deux-Sèvres). Mic, Auguste, villa Félix, à Carrieres-sous-Bois, par Maisons-Laffitte (Seine-et-Oise). MiccexDeau, pharmacien de 1"° classe à la Ferté-Alais (S-0.), Morriarr, Marin, maître de conférences à la Sorbonne. 16, rue Vauquelin, Paris (V°). Moreau, pharmacien, 5, rond point de Longchamps, Paris (XVI). Moror, docteur ès-sciences, directeur du Journal de bota- nique, 9, rue du Regard, Paris (Ve). MouLLapEe, pharmacien. principal, Réserve de médicaments, 137, avenue du Prado, Marseille (Bouches-du-Rhône). Mousxier, pharmacien à Sceaux (Seine). Mura, à Ronchamp (Hte-Saône). Musso, vérificateur des cultures de tabac à Saint-Malo ([le-et- Vilaine). Naprer, étudiant en médecine, 43, rue de Seine, Paris {VI®). Niepce Sr-Vicror. Grande-Rue, 58. St-Mandé (Seine). OrrxEr, préparateur à la Faculté des sciences, Grenoble (Isère). Ozaxox, Charles, St-Emiland, par Couches-les-Mines (S.-L.). Paxau, Ch., fabricant de lingerie à Verdun (Meuse). Parexr, à Barlin (Pas-de-Calais). LISTE DES MEMBRES. 15 MM. ParouizLarD, N., pharmacien de 1'e classe. président honoraire de la Société, 105, avenue du Roule, à Neuilly-s-Seine (Seine). Pavizrar», chargé des conférences à la Faculté des sciences, Montpellier (Hérault). le D' Pazscuke, Heinrichstrasse, 20, Leipzig (Allemagne). PerrrisorT, préparateur à l'Ecole supérieure de pharmacie. Paris (VI°). Péquix, pharmacien de 1" classe, 50, rue Victor Hugo, Niort (Deux-Sèvres). Percnery, O., 35, place du Grand-Marché, Tours ({ndre-et- Loire). Perror, Emile, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, Secrétaire général de la Société Mycologique. Chatillon-sous-Bagnenx (Seine). PrerrauGuEs, B., pharm., 30, rue Vieille-du-Temple, Paris (IV*). D' PrerrauGues, CI., 30, rue Vieille-du-Temple, Paris (IV®). Docteur Pixoy, 30, rue de Versailles, Ville-d'Avray (S.-et-Oise) PcowriGar (Ch. B.).7, King-Street. King's Linn (Angleterre). Poxsar», Adhémar, à Bourron (Seine-et-Marne). Porrauzr, Georges, docteur ès-sciences naturèlles, directeur de la villa Thuret, Antibes (Alpes-Maritimes). Porxix, 162, boulevard Magenta, Paris (Xe!. D' Poucaer, professeur à la Faculté de médecine, membre de l'Académie de médecine, Ker-Nonick en Milon-la- Chapelle, par Chevreuse [Seine-et-Oise). Prizcreux, sénateur, membre de l'Institut, ancien président de la Société, 14, rue Cambacérès, Paris (VITIe,. Pruxer, professeur à la Faculté des sciences de l'Université de Toulouse (Haute-Garonne. Pyar, Félix, capitaine au 6e génie, rue St-Eutrope. Angers (Maine-et-Loire). Rapars, Maxime, professeur de cryptogamie à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, 257, boulevard Raspail, Paris (XIV®!. RarzLer, membre de l'Académie de médecine, professeur à l'Ecole d'Alfort (Seine). Ray, maître de conférences à la Faculté des sciences, Lyon (Rhône). 14 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MM. Rea Carzerox. Secrelary of the British Mycological Society, 34, Foregate St., Worcester (Angleterre). Recoura, ancien juge au Tribunal de commerce, 3, rue Hector Berlioz, Grenoble (fsere). D' Requis, à Avignon (Vaucluse). Docteur Rens, Neufriedenheim, München, (Bavière). RermBourG, ancien pharmac.,Mondoubleau (Loir-et-Cher). Rexaux, pharmacien, 38, rue Ramey, Paris (XVIII). RisLier, notaire à Rémalard (Orne). Ricué, pharmacien, 23, rue Drisseau, Tours (Indre-et-Loire). Riez, vice-président de la Société botanique de Lyon, 122, boulevard de la Croix-Rousse, Lyon (Rhône). Risso, Antoine, avocat, place Garibaldi, 4, Nice (Alpes-Maritim. ?oLLAND, Léon, président de la Société, 80, rue Charles- Laffitte, Neuilly-s-S. (Seine). Rossiexor, pharmacien à Mézières (Ardennes). Roussez , professeur spécial d'agriculture à Pontarlier (Doubs). Russezz, William. chef de laboratoire à la Faculté des sciences, rue Rateau, Paris (V®). D' SasourauD, 62, rue Caumartin, Paris (IX®). Saccarpo, P.-A., docteur, professeur de botanique à F'Uni- versité de Padova (ftalie). L'abbé C. Sainror, curé de Neuville-les-Vaisey (Haute-Marne.) L'abbé Sarrazix, curé de Montmort (Marne). SauvaGEAU, Camille, professeur à la Faculté des sciences de Bordeaux (Gironde). SERGENT, Louis, 29, rue Descartes, Paris (V°). De Sevxes, profes. agrégé à la Faculté de médecine, ancien président de la Société, rue de Chanaleilles, 15, Paris (VIF). SICRE. pharmacien, 8, quai de Gesvres, Paris (IV). SIMON, 16, villa Saïd, Paris (XVI°). Soucné, président de la Soc. bot. des Deux-Sèvres, à Pamproux. Souza DA Camara (Manuel de),répétiteur de pathologie végé- tale à l'Institut agronomique, villa Freire, estrada de Damaia (Bemfica), Lisboa, Portugal. LISTE DES MEMBRES. 15 MM. N. de Srescanew., conseiller d'Etat, directeur de la station de Pathologie végétale, à Tiflis (Caucase). D: Spixeux, 32, rue St-Louis, Amiens (Somme). TauPix, pharmacien à Châteauneuf-sur-Cher {[Cher). Tuerer, notaire, 24. boulevard St-Denis, Paris (X°). Teurquery, L.-E., Caudebec-les-Elbeuf, 4, rue de la Porte- Verte (Seine-Inférieure). Michel pe TErras. ingénieur des arts et manufactures, château de Grand-Bouchot, par Mondoubleau (Loir-et-Cher). Tuézée, professeur suppléant d'histoire naturelle à l'Ecole de médec. et de pharm., 70, rue de Paris à Angers (M.-et-L..) Taiorcier, J., ingénieur, 48, rue de Lourmel, Paris (XV°). THomas, Ernest, professeur viticulteur à Auxerre (Yonne). Topix, pharmacien à St-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise). Trasur, professeur de botanique à l'Université, 7, rue des Fontaines, Alger-Mustapha (Algérie). Trépanr, À., 72, rue d'Assas, Paris (VI*). Trougrre. Ed.. 15, rue des Immeubles Industriels, Paris (XI°). Mme la b2ronne Turco-Lazzarr, à Trente (Tyrol). Vazuy, Général commandant la 1" brigade de cavalerie, Médéa (Algérie). Docteur Vasr, licencié ès-sciences, Vitry-le-François (Marne). Van Bamseke, 7, rue Haute, Gand (Belgique). VerissiMo d'ALmeipa, rua do Conselheiro, Monte - Verde, 54, Lisboa [ (Portugal. ViaLa, professeur à l'Institut agronomique, 16, rue Claude- Bernard, Paris (V®). Vicmorix (Philippe de), 4, quai de la Mégisserie, Paris (°°. Abbé L. Vouaux, professeur au collège de la Malgrange, Jar- ville, près Nancy (M.-et-M... VuiLLERrMoz, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). Waruzicn. à l'Institut botan. de l'Académie de médecine militaire, St-Pétersbourg (Russie). D: Zamcsruckxer. K. K. naturhistorisches Hofmuseum, Wien, Autriche. 16 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. MEMBRES CORRESPONDANTS MM. Cuevazrer (Mme), 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). Duran», publiciste, pharmacien-lauréat à Eysines, près Bor- deaux (Gironde). Gaurier, Charles, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). Le comte de Marrez, ancien conservateur des forêts, 38, rue Napoléon, les Sables-d'Olonnes (Vendée). Pernix, conservateur des forèts, à Vesoul (Haute-Saône). ABONNEMEMENTS OU ÉCHANGES DU BULLETIN ‘Annales Mycologici (Dr Prof. Srpow), 6, Goltrstz, Berlin W. (Allemagne). *Association internationale des botanistes (D' Lorsy), rédacteur en chef du Bot. Centralblatt, maison E,. J. Brill, Leyden (Pays-Bas). *BIBLIOTHEK D. SCHWEIZ. NATURFORSCH. GESsELLscHArT, Bern (Suisse). ECOLE SUPÉRIEURE DES SCIENCES D'ALGer, (M. Maice, professeur de botanique). Bisciornkque DE L'UxivERsITÉ pE Porriers. BisciorHkQuEe DE L'UNIVERSITÉ DE SrrasBsourG (Allemagne). BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE SUPÉRIEURE DE PHARMACIE DE Paris, 4, avenue de l'Observatoire (VIe). Facucré pes Sciences be BorDEeaux, laboratoire de botanique (Gironde). Facurré pes Screxces pe Lyox. laboratoire de botanique (Rhône). Facuzré pes Sciences, Marseille (Bouches-du-Rhône. “Herbier Boissier. Chambézy, Genève (Suisse. PET PONT SP NN OU PO VON PU PTS + RS LISTE DES MEMBRES. 17 *Ixsrrrur BOTANIQUE DE RoME (Dir. Pr. Pirotta), 89, Panis- perma ([talie). *Jourwaz or MycoLocx (Prof Kellermann), Ohio Stato Univer- sity, Columbus Ohio. U. S: A. *RÉPERTOIRE BIBLIOGRAPHIQUE DES PRINCIPALES REVUES FRAN- çaises (Direct. Jordell.). 7, rue de Lille, Paris (VIT°.. “Revue mycoLocique (Dir. M. René Ferry), Saint-Dié (Vosges. *SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE Lyox (Rhône. SoctétTÉ D Histroire NATURELLE de Loir-et-Cher. Blois. IxsTrTur CENTRAL AMPÉLOLOGIQUE ROYAL-HOxGROIS, 10, Attila utca, Budapest T (Hongrie). *SOCIÉTÉ IMPÉRIALE ZOOLOGICO-BOTANIQUE DE VrENXE. Wollzeile, 12 (Autriche). *SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE L'OUEST DE LA FRANCE, Nantes (Loire-Inférieure). *SOCIËTÉ ROYALE BOTANIQUE DE BELGIQUE, Bruxelles. *SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAxCE, 84, rue de Grenelle. Paris (VITe. “SOCIÉTÉ BOTANIQUE DES DeEux-SÈvres, Niort. Tne LLioyp museum AND Lisrary, 224. West Court Str. Cin- * aimnati Oh. U. S. A. Le Directeur de l'Institut national agronomique, rue Claude Bernard. Paris (V®). LE Directeur de l'Ecole forestière de Nancy (Meurthe-et-M.). LE Directeur de l'Ecole de sylviculture des Barres, par Nogent-sur-Vernisson (Loiret). LE Directeur de l'Ecole nationale d'agriculture de Grignon. par Plaisir (Seine-et-Oise). LE Directeur de l'Ecole nationale d'agriculture de Rennes (Ile-et-Vilaine). Le Direcreur de l'Ecole nationale d'agriculture de Mont- pellier (Hérault). LE Direcreur de l'Ecole vétérinaire d'Alfort (Seine). LE Direcreur de l'Ecole vétérinaire de Toulouse (Haute al waronne), 18 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Les INTERNES EN PHARMACIE de l'Hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris (VITE). LABORATOIRE D'ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES {Prof Van Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris (Ve). LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Phar- macie de Paris, 4, avenue de l'Observatoire (VI°). Laponarorre de BOTANIQUE DE LA FACULTÉ DES SCIENCES de Rennes (Ile-et-Vilaine). LABORATOIRE DE BOTANIQUE DE L'UNIVERSITÉ D [Assy, Strada Muzelor Roumanie). *Missouri BorTAnICAL GARDEN Sainr-Louis, M. O. (Prof. Tre- lease). U. S. A. *Nuovo GIORNALO BOTANICO ITALIANO (Dir. Doct. Baroni), 19, rue Romaine, Florence (Italie). 6 Recherches sur la germination des spores dans le Saccharomyces Ludwigii (Hansen) (PI. 1. par M. GUILLIERMOND. Haxsex (1) a constaté, dans les spores du S. Ludwigii, un mode de germination qui diffère de celui de toutes les autres levüres : les spores, au lieu de bourgeonner en des endroits quelconques à la façon des cellules ordinaires. germent en un seul point en produisant un tube germinatif qu'il désigne sous le nom de promycélium ; c'est de ce promycélium, lorsqu'il a atteint une certaine longueur, que naissent les nouvelles cellu- les par formations de cloisons médianes. En outre, HaNsex à vu presque constamment les spores se fusionner deux à deux avant de donner ce promycélium. L'auteur, n'ayant pas étudié le noyau, n'a pas pu donner une interprétation certaine sur la signification biologique de ce phénomène. Cependant, cette fusion servirait, d’après lui « à mettre les spores en état de développer un nombre relative- ment plus grand de cellules de levûres ; on ne saurait la consi- * dérer comme un véritable acte sexuel. » Nous avons montré précédemment (2) qu'il existait des varié- tés de S. Ludwigii, qui avaient complètement perdu cette der- nière propriété. Nous en avons, en effet, étudié une dont les spores produisaient toujours isolément leur promycélium sans (1) HANSEN. — Sur la germination des spores chez les Saccharomyces. (Comptes-rendus des laboratoire de Carlsberg, 3 vol.,1re livr., 1891 et Annales de Micrographie, Juillet 1891. (2) GUILLIERMOND . — Considérations sur la sexualité des levüres. (Comptes rendus de l’Ac. des Sciences, 23 novembre 1901). Recherches cytologiques sur les levüres (Thèse de doctorat de la Faculté des Sciences de Paris, 1902». — Observations sur la germination des spores du S. Ludwigii (Comptes rendus de l’Ac. des Sciences. 17 octobre 1902). 20 M. GUILLIERMOND. jamais subir de fusion (1). Depuis, M. le professeur HANsEex a eu l’obligeance de nous envoyer une autre variété dans laquelle nous avons rencontré ces phénomènes de fusion d’une façon à peu près constante. Cette dernière différait à peine de la précé- dente : ses cellules étaient cependant un peu plus allongées et de formes plus irrégulières ; mais tandis que la première spo- rulait abondamment, celle ci ne fournissait que très peu de spores : il n’y avait guère que 10 pour 100 des cellules qui se transformaient en asques. Fusion des spores.— Voici, en définitive, le résumé de nos observations ; nous avons suivi la germination de cette levüre sur goutelettes pendantes. Elle s'effectue suivant le mode décrit par Hansen. Les spores sont presque toujours au nombre de quatre dans chaque asque ; elles sont disposées deux par deux à chacun des pôles. accolées l’une à l’autre par une fine lame plasmique, reste de sporoplasme non utilisé à leur formation. Au moment de la germination, la paroi de l'asque subsiste parfois. mais le plus souvent, elle se déchire ; les spores commencent à se gonfler, puis se jusionnent deux à deux ; chacune produit un petit bec dans un endroit où la membrane est plus mince; les deux becs formés par deux spores de la même paire se soudent ; la cloison se résorbe, ce qui détermine ainsi un canal de com- munication. Les deux spores restent séparées en dehors du canal de communication par leur cloison qui persiste long- temps : elles possèdent d’ailleurs une membrane très épaisse sur laquelle demeurent souvent accolés quelques grains rouges très petits, résidu de l’épiplasme, qui donnent parfois l'illusion d’ornements ; de la sorte, les petits becs et le canal de commu- nication formé de leur soudure se distinguent nettement des spores qui les ont engendrés, par leur membrane ténue ; les phases de fusion sont par conséquent assez faciles à observer au microscope. (1) Cétte particularité doit être rapprochée des observations que nous avons publiées sur le S. mellacei ; nous avons observé, en effet, dans cette espèce deux variétés : l'une présentait des phénomènes d'isogamie précédant la for- mation de l’asque, l’autre ne donnait naissance qu’à des asques apogames >; à part cela, ces deux variétés présentaient des caractères identiques. ho me M me Er LE Saccharomyces Ludwigii. 21 La fusion opérée, le canal de communication s'allonge per- pendiculairement à la ligne des deux spores et donne naissance au promycélium. Le plus souvent, cette fusion s'établit entre deux spores d’une même paire ; cependant, par suite de dégénérescence de l’une, la fusion peut s'accomplir entre des spores non contigües (Fig. 1, a) ; parfoismème, nous avons observé des fusions entre a Fig. 1. — Les spores ont une paroi épaisse représentée par un double trait ; quelques-unes sont dégénérées, très petites, à parois représentées par un trait simple. spores appartenant à des asques différents, voisins l’un de l’autre fig. 1, b.et c). Accidentellement, on voit trois spores se fusionner ensem- ble {1} (Fig. 1, di. Ces phénomènes de fusions sont pour ainsi dire la règle. Hansen avait remarqué cependant que ces fusions presque constantes dans la germination des spores jeunes et fraîches, devenaient l'exception dans la germination des spores âgées qui alors germaient, en général, isolément. Néanmoins, en faisant germer des spores provenant de cultures d'environ trois mois, nous avons vu la fusion s'opérer dans la plupart des cas très régulièrement. Toutefois les spores de quelques-unes de (1) Ces cas, d'ailleurs exceptionnels, de conjugaisons multiples, ont été observé déjà dans quelques protozoaires (Actinosphærium et Grégarines) par GRüBER. On les retrouve également dans certaines Algues (Mescocarpus). Nous en avons signalé dans le Sc, octosporus, 22 F. GUILLIERMOND, ces cultures, bien que les conditions fussent les mèmes, identi- ques, manifestaient une tendance à germer isolément. La raison de cette anomalie est assez difficile à comprendre ; remarquons cependant que dans ce dernier cas, une grande quantité de spores avaient subi une dégénérescence huileuse et ne se déve- loppaient pas ; il est possible que les spores indemnes, se trou- vant ainsiprivées de leurs congénères, soient dans l'impossibi- lité de contracter leur union. Formation du promycélium. — Le promycélium débute par une protubérance verruqueuse naissant vers le centre du canal de communication ; rarement, apparaissent en divers points plusieurs protubérances. (Fig. 2, a). Ce promycélium s’allonge un peu, ressemblant à un tube germinatif, puis se cloisonne transversalement en deux ou trois cellules qui géné- ralement se séparent aussitôt (Fig. 2). sal “Qaa Fig. 2. — Formation du promycelium (liquide de Raulin). Parfois, il se développe démesurément et produit des rami- fications ou des bourgeons latéraux ; ou bien, il s’allonge sans se cloisonner et se gonfle à son extrémité qui se transforme en cellule ordinaire et se met à bourgeonner (Fig. 3). Les ligures 7, Rp si sn din mié it Pl à Fig. 3.— lormation du promycelium, sur tranches de Carotte (spores provenant de cultures datant de 3 mois, un certain nombre germent isolément sans subir de pression). 24 M. GUILLIERMOND. 2 et 3 suffisent à montrer les aspects très divers que peut pren- dre ce promycélium. Mais, d'une manière générale, dans la ger- mination des spores jeunes, s’effectuant dans un milieu liquide, le promycélium est réduit à sa plus simple expression (Fig. 2), tandis qu'il prend un grand développement dans les germina- tions de spores àgées ou sur des milieux solides (Fig. 3). Notons, en outre. que le promycélium paraît se développer davantage dans les spores qui naissent isolément que dans celles qui ont subi la fusion. Signalons, enfin, un fait assez curieux que nous avons observé dans la germination sur tranches de carotte ; on sait que la carotte est un milieu peu favorable au développement végé- tatif des levüres et provoque assez rapidement la formation des spores. Dans ce milieu, à côté de spores qui germaient norma- lement, nous en avons remarqué une assez grande quantité qui, une fois réunies l'une à l’autre par leur canal de communica- tion, au lieu de continuer leur développement, donnaient immé- diatement quatre spores ; on trouvait donc des asques naissant dans des cellules formées de la soudure de deux spores : ces asques conservaient des traces de l’individualité des deux spo- res et ressemblaient un peu à des asques de Schizosaccharo- mycètes ou de Zygosaccharomyces. (Fig. 4, a, b,e). Ailleurs, la germination se continuait et c'était dans une partie du pro- mycélium que se formaient les spores (Fig. 4. c, d, f.). Fusion nucléaire. — Nous nous sommes attachés particu- l‘érement à nous rendre compte de la facon dont se comporte le noyau pendant les phénomènes de fusion. Chacune des spo- res, au moment de germer, possède un noyau sous forme d'une petite masse sphérique, homogène, accolée à la membrane et une vacuole renfermant un certain nombre de grains rouges de Bütschli (1) (PI. 1, fig. 1 et 2). Au moment où elles se prépa- rent à la fusion, le noyau se porte ordinairement dans le petit bec ; puis l'on trouve des stades avec deux noyaux séparés par la cloison (PI. 1, fig. 3, 5, 6, 24). Le fait important est que l'on a ensuite des stades, où, cette cloison étant dissoute, il n'existe (1) Nous avons étudié antérieurement la structure des levüres et différen- ciés le noyau desgrains rouges de Bütschli (Rech. cytol. sur les Levüres). LE Saccharomyces Ludwigli. 25 -plus qu'un seul noyau (PI. I, fig. 3,4, 7, 8, à 22 et 25 à 41). Les vacuoles subsistent dans les deux spores et le canal de communication est ordinairement rempli d'un cytoplasme très à b C Fig. 4. — Germination des spores (sur carotte). dense, qui ne sé vacuolise que plus tard, lorsque le promycé- lium commence à se former. Le noyau unique reste quelque temps au milieu du canal de communication, et, quand le pro- mycélium a atteint une certaine longueur, il s'y engage et se divise pour donner naissance aux nouvelles cellules. (PI. I. fig. 23 et 37 à 42). Les colorations présentent de sérieuses difficultés par suite du petit nombre des spores et de leur petitesse ; néanmoins, nous avons obtenu à l’aide de l’hématoxyline de HerpexHaIX, après fixation à l’acide picrique, des préparations très nettes (PI. IL, fig.1à 23), et nous avons pu contrôler les résultats ainsi obtenus avec d'autres matières colorantes {vert de méthyle, violet de gentiane, hémalun). Ce dernier réactif, employé après fixation à l'alcool à 90°, différencie bien le noyau qu'il colore en bleu mat, des grains rouges qui prennent une teinte d'un rouge vineux (PI. IL. fig. 34 à 421. Ilne peut done y avoir aucun doute sur la fusion nucléaire ; l'existence de stades à un seul noyau après la résorpticn de la cloison séparatrice du canal de 26 M. GUILLIERMOND. communicalion, ne peut s'expliquer autrement et l’on est auto- risé à considérer ces phénomènes de fusion non comme de sim- Ê Fig. 5. — Sacch. octosporus. ples anastomoses telles qu'on en rencontre souvent dans cer- tains Champignons, mais comme une véritable conjugaison par isogamie. Sacch. Ludwigii Zygosaccharomyces 0 SR) Conjugaison Développement Développement Camétophyte Vegetatif Végétatif or © De QAR. OS UE Er AIRE ARS NAN ARE A conjugaison ne) Sporophyte Asque Schéma représentant le développement du S. Ludwiqgii par rapport aux Schizosaccharomycètes et Zygosaccharomuyces. H fur in, Del. LE Saccharomyces Ludwigil. 27 Remarquons que cette conjugaison présente le caractère spécial de s'effectuer normalement entre deux cellules sœurs : en effet, nousavons montré ailleurs queles deux spores formées à chacun des pôles del'asque, provenaient d’une même bipartition du noyau. Déjà, nous avions insisté sur ce caractère à propos des Schizosaccharomycètes dans lesquels il se produit égale- ment une conjugaison entre deux cellules issues très souvent d'une même génération. RE Il Considérations théoriques. Nous avons signalé antérieurement des phénomènes de conju- gaison précédant la formation de l’asque dans les Schizosac- < charomycètes (1) et nous avons montré que les levüres parais- S | saient se rattacher aux Ascomycètes dans lesquels l’asque a 2 une origine sexuelle. Barker, de son côté, en a constaté d’ana- Æ logues dans son Zygosaccharomyces (2). Le S. Ludwigii e. subit donc un acte sexuel qui s'effectue par un procédé très ;, voisin, mais qui, au lieu de s'opérer au moment de la formation = de l’asque, s’accomplit à un stade ultérieur entre les spores. Ce Saccharomyces se distingue donc par sa reproduction sexuelle 4 de toutes les autres levüûres {3). : (1) GUILLIERMOND. — Rech. sur la sporulation des Schizosaccharomycètes : (Comptes-rendus de l’Ac. des Sciences, 23 juillet 1901). 4 (2) BARKER. — A conjugating « Yeast ». Proceeding of the Royal Society, 9 Juillet 1901. — On spore-formation among the Saccharomycetes. Reprinted from the Journal of the federated institutes of Brewing, Vol. VIIE, n° 1, 1902. (3) M. Cavara a décrit une autre levüre, S. Comesii, qui présenterait égale- ment des phénomènes de fusion entre les spores. Il nous a été impossible de nous procurer un échantillon de cette levüre qui n’est cultivée dans aucun laboratoire, mais l'examen des figures de M. CavaRA nous porte à croire que le S. Comesii n’est pas une levüre, mais un Dematium. La figure À de cet auteur représenterait, selon nous, une forme de Cladosporium, presque tou- jours associé aux Dematium ; les fig. 2 et 3 correspondraient aux formes levüres de ce Dematium, tandis que les fig. 4, considérées comme des asques par M. Cavara, ne seraient autre chose que des formes Fumago de ce même Dematium, remplies de globules d’huile prises par l’auteur pour des spores. M. Cavara observe, en effet, un peu avant la germination, une fusion de ces 28 M. GUILLIERMOND. Il'existe encore trop d’obscurités et de divergences d'opinions sur la sexualité des Champignons pour que nous ayons la pré- tention d'interpréter une si singulière anomalie. Pour le mo- ment, nous nous bornerons à émettre des hypothèses. n’y a jusqu'ici que deux interprétations possibies : 1° Le S. Ludwigi serait un genre spécial qui offrirait des caractères intermédiaires entre les Ascomycètes et les Ustila- ginées. Il possède, en effet, un asque analogue à celui des autres levüres, mais la conjugaison qui se produit dans les quelques levüres que nous connaissions dans lesquelles il y a production d’un œuf, avant la formation de l'asque, est repoussé ici au moment de la germination des spores nées dans l’asque. L'œuf, qui en dérive, donne lieu à des formations que HansEN avait déjà rapproché des promycéliums d'Ustilaginées. On sait d’au- tre part que la chlamydospore des Ustilaginées possède deux noyaux qui se fusionnent avant qu'elle produise, par sa germi- nation, le promycélium. D'après Dancear», cette chlamydos- pore serait un œuf ; la fusion nucléaire qui précède sa germi- nation serait l'équivalent d’une fécondation. Dans ce cas, il faudrait admettre, ce qui ne peut guère se soutenir, que l’as- que aurait disparu dans les véritables Ustilaginées et aurait été remplacé par la chlamydospore. Le S. Ludwigti représenterait un stade initial de cette transformation, stade où l’asque se conserverait encore avec tous ses caractères. Cette hypothèse paraît devoir être complètement écartée ; nous avons à invoquer contre elle les arguments suivants : _c'est d’abord notre absence de renseignements suffisants sur l'œuf des Ustilaginées : il semble peu probable que la fusion prétendues spores qui s'unissent toutes les unes aux autres pour former une seule cellule dans l’asque. Au moment de la germination, cette dernière forme, à un endroit de l’asque où la paroi est plus mince et sans que celle-ci se déchire, une sorte de promycélium analogue à celui du $S. Ludwigii qui fournirait de nouvelles cellules par un bourgeonnement latéral. Remarquons que les asques figurés par M. CavarA ont une paroi brune et sont souvent cloisonnés en deux cellules et que les spores sont variables par leur nombre et leur dimensions. Enfin, les figures 5 et 6 représentant la formation du promycélium ont une ressemblance frappante avec la germination des formes Fumago d'un Demalium (CAVARA.-Sopra un microorganismo Zimo- geno della Durra). Revue muycoloyique, 1893). nd sd LE Saccharomyces Ludwigii. 29 nucléaire (1) qui se produit dans la chlamydospore corresponde à une fécondation. Ensuite, les ressemblances du promycélium du S. Ludwigii avec celui des Ustilaginées ne sont, en réalité, que superficielles. Si les spores de cette levüre se déve- loppent d'une manière différente de celles des autres levüres, il est bon de remarquer que le mode de multiplication des cellules végétatives du S. Ludivigii se distingue aussi de celui des au- tres Saccharomyces ; le S. Ludvigii se multiplie par un pro- cédé intermédiaire entre la scissiparité et le bourgeonnement et presque constamment les bourgeons naissent suivant l'axe lon- gitudinal de la cellule, il ne se produit qu'exceptionnellement des bourgeons latéraux. Au contraire, dans les autres Saccha- romyces, le bourgeonnement s'effectue dans un point quelcon- que de la cellule. Dans la germination du S. Ludwigir, il se forme un œuf et cet œuf en se développant présente les mêmes caractères. Ce n'est que dans certaines conditions (germination de spores âgées) que le promycélium acquiert tout son dévelop- pement et offre quelques analogies avec celui des Ustilaginées. D'ailleurs la figure 3 a est la seule, parmi toutes celles que nous avons dessinées, dont le tube germinatif a une ressem- blance évidente avec un promycélium d'Ustilaginées. Il faut tenir compte aussi, d'un caractère offert par le S. Ludiwigi, caractère depuis longtemps remarqué par Haxsex, c'est une tendance des cellules à s’allonger et à donner des formations mycéliennes. La formation de ces promycéliums n’a donc rien qui soit essentiellement différent de ce que l’on remarque dans la végétation de cette levüre. La seconde interprétation est la suivante : on sait que d'une manière générale, toute plante possède dans son évolution deux cycles, le cycle sexué et le cycle asexuc. Srrassurcer et Daxcearp ont appelé le premier Gamétophyte et le second Sporophyte. Une Muscinée, par exemple, présente un cycle sexué (spores, plante feuillée jusqu’à l'œuf) et un cycle asexué (de l'œuf aux cellules mères des spores). Dans une Cryptogame vasculaire, on constate un développement inverse : le gaméto- (1) R. Mae. — L'évolution nucléaire des Urédinées. Bull. de la Soc, myc. Fr., 1901. 30 M. GUILIIERMOND. phyte est très abrégé (de la spore à l'œuf), tandis qu'il y a prédominance du sporophyte (plante feuillée jusqu'aux cellules mères de spores). Dans les Phanérogames, cette prédominance du sporophyte sur le gamétophyte s'accuse encore da- vantage et ce dernier est réduit à son minimum. On admet généralement que le sporophyte comprend les stades dont le noyau possède 2 7 chromosomes alors que le gamétophyte est caractérisé par des noyaux à n chromosomes. Le sporophyte subit au moment de passer au cycle gamétophyte les phéno- mènes de la mixie (mélange des chromosomes, réduction quali- tative) et de la réduction chromatique (réduction quantitative). La fécondation nous ramène donc au cycle sporophyte par la fusion des deux noyaux (—2 7 chromosomes). C'est au moins ce qui a été constaté par l'observation dans les Muscinées et les Phanérogames. Dans les Ascomycètes, on admet également, depuis les ré- centes découvertes de Tuaxrer et de Harper, l'existence de deux cycles. Si l’on considère le Pyronema confluens, par exemple. on remarque : 1° un gamétophyte (de la spore à la cellule mère de l’ascogone) et un sporophyte (de la cellule mere de l’ascogone à la spore). L’ascogone serait donc l'équivalent morphologique du sporogone d'une Muscinée. Dans les levü- res, il n'existe pas d'ascogone; une cellule ordinaire se trans- forme directement en asque. Néanmoins, les levüres parais- sent se rattacher aux Ascomycètes par l'intermédiaire des Exoascées, et nous avons montré dans des recher- ches antérieures que l’asque d’une levûre avait beaucoup de ressemblance avec celui des Ascomycètes, tant par le mode de formation des spores que par la constitution de l’épiplasme. De plus, dans quelques levüres (Schizosaccharomycètes et Zygosaccharomyces), l'asque dérive d'une fécondation. Dans le cas des levüres, le gamétophyte comprendrait tout le dévelop- pement depuis la naissance des spores jusqu'à la formation de l’asque ; le sporophyte serait réduit à la cellule mère de las- que: il serait donc très raccourci. Néanmoins, dans les Schizosaccharomycètes, nous avons observé certains cas, où la cellule mère de l’asque pouvait, la conjugaison opérée, au LE Sacoharomyces Ludwigii. 31 lieu de se développer immédiatement en asque, se cloisonner une ou deux fois avant de produire les spores (Fg. 4). En appliquant cette théorie au S. Ludwigii, on pourrait le considérer comme subissant un développement analogue, mais inverse, représenté par le schéma. Le gamétophyte serait donc, réduit à son minimum, repré- senté uniquement par les spores, tandis que le sporophyte occu- perait tout le reste du développement (depuis l'œuf résultant de la soudure de deux spores jusqu'à la formation de nouvelles spores). L’asque conserverait de la sorte la même signification morphologique que dans les autres levüres et que dans les véri- tables Ascomycètes. En un mot, le S. Ludwigit offrirait, par suite d'une déviation, un développement beaucoup plus rappro- ché de celui des végétaux supérieurs avec prédominance du gamétophyte sur le sporophyte et pourrait peut-être mème, à ce point de vue, être considéré comme une forme plus évoluée que les autres levüres. En faveur de cette interprétation, nous avons les arguments suivants : d’abord les affinités du S. Ludwigir avec les Schizo- saccharomycètes : mode de multiplication intermédiare entre celui des Schizosaccaharomycetes {scissiparité) et celui des Sac- charomyces (bourgeonnement) ; tendance à la fixité du nombre des spores (4 spores par asque) ; existence de races sporogènes et asporogènes ; formation des asques dans des conditions analogues pour le S. Ludwigii et les Schizosaccharomycètes. Enfin, le fait que, placées dans des conditions spéciales, les spo- res du S$. Ludwigit peuvent s'unir et donner immédiatement naissance à des asques. C'est là, nous le croyons, l'hypothèse la plus naturelle, au moins pour le moment. En tous cas, le S, Ludwigit mériterait d'être séparé du genre Saccharomyces et d'être considéré comme un genre ou un sous-genre spécial au même titre que les Schizosaccharomycètes et le Zygosaccharomyces. En terminant, nous tenons à exprimer tous nos remercie- ments à M. Marrucuor, maître de conférences à l'Ecole nor- male supérieure et à M. Ray, maitre de conférences à l'Univer- sité de Lyon pour les conseils qu'ils nous ont donnés dans ces recherches. 32 M. GUILLIERMOND. EXPLICATION DE LA PLANCHE. (Les figures 1 à 23 sont colorées à l’hématoxyline de HEIDENHAIN après fixation à l'acide picriaue. Les figures 24 à 42 sont fixées à l'alcool et colorées à l’hémalun). (Gross. 1195). FiG. l'et2. — Asques montrant les spores avec leur noyau. FiG. 3 et 4. — Spores commençant à se fusionner dans l’intérieur de l’asque. FrG. 5 et 6. — Premiers stades de la fusion des spores. F1G. 7 à 22. — Stades où la fusion nucléaire étant effectuée, il n’existe qu'un seul noyau. FiG. 23. -- Formation du promycélium et division du noyau. F1G. 24, — Premiers stades de la fusion. De même que dans les autres figures de 2% à 42, le noyau est coloré en bleu mat et les grains rouges en rouge vineux très foncé. FiG. 25 à 36. — Stades à un seul noyau. FiG. 37 à 42. — Formation du promycélium. + Sur le Sterigmatocystis pseudonigra, Par MM. COSTANTIN et LUCET. Notre attention s'est portée sur un type assez remarquable au point de vue botanique que nous désignerons sous le nom de Sterigmatocystis pseudonigra à cause de sa grande ressem- blance avec l'espèce décrite par M. Vax Tircnex (2) et si bien étudiée par lui et par M. Rayzix. Cette moisissure à été trou- vée en mettant en culture des croûtes épidermiques d'une Teigne d'été d'un cheval : malgré cette origine, il n'y avait pas de lien entre la maladie cutanée de cet animal et le champignon ainsi isolé. Diverses observations anciennes qu'il est intéressant de rap- porter ici avec quelques détails, nous ont incité à étudier d’une manière un peu attentire cette moisissure rencontrée ainsi acci- dentellement sur un animal. Le genre Sterigmatocystis a été créé par Cramer (3) pour un Aspergillus trouvé par lui dans l'oreille d'un sourd qu'il appela Sterigmatocystis antacustica. M. WiLHELM, qui a fait une étude approfondie du genre Aspergillus (4) n'a pas hésité à regarder cette espèce de CramEer comme identique au Ste- rigmatocystis nigra, et M. Eivax (5) a d'ailleurs adopté cette opinion. (1) Contributions à l'étude des Mucorinées pathogènes."l. Le stirpe du - Mucor corymbifer, (Archives de Parasilologie, 1901). (2) Van TIEGHEM (Annales des sc. nat., 1867, t. VII, p. 240) (Bull. de Ja Soc bot. 1877). Voir aussi BAINIER (Bull. de la Soc. bot., 1SS0). (3) Crawer. — Vierteljahr. nat. Gesells., Zurich, 1859. (4) WiLnELu. — Beilrag zur Zenniniss der Pil: gattung Aspergillus, 1877. (5) Eipau. — Zur Kenniniss der Entwickelung bei den Ascoryceten, 1587. (Beït. zur Biologie d. Pflanzen. Cohn, IH, p. 3%). CE 34 MM. CO8TANTIN ET LUCET. D'autre part, FüERBRINGER (1) prétend avoir trouvé l’Asper- gillus niger dans les poumons de l’homme et, si cette détermi- nation était exacte, on serait bien tenté de regarder cette espèce comme pathogène. Cette opinion semble d’autant plus vraisemblable que Licarneim (2) a de nouveau signalé la pré- sence du Sterigmatocystis nigra dans un cas d’otomycose et il ajoute dans son travail que le fait mentionné par FuErBRINGER mériterait d'être contrôlé. Mais une autre observation très intéressante de M. Joxax OLsEx (3). plaidant nettement en faveur du caractère nocif de la même espèce, doit être rapportée avec soin. Un malade auquel on avait fait une résection de la hanche présenta un jour dans le pansement, qui avait été fait avec de l'ouate de tourbe et de la gaze iodoformée, une moisissure noire qui, examinée au microscope, présenta tous les caractères du Sterigmatocystis nigra. La peau présentait une plaque rouge de la grandeur de la main et la moisissure paraissait avoir pénétré dans l’épiderme. Après un savonnage et un lavage au sublimé, on mit un pansement neuf, cette fois avec de la gaze iodoformée passée au sublimé et encore avec de l'ouate de tourbe. Une semaine après. le malade se plaignant de nouveau de douleurs vives ; on enleva de nouveau le panse- ment et on le trouva encore couvert par le même champignon noir. La peau était rouge, gonflée, suintante, avec des pustules de la grandeur d’une lentille, recouvrant des ulcérations creu- sées en entonnoir et saignant au moindre contact. Un savon- nage, suivi d’un lavage à l’eau phéniquée à 5 0/0 fit disparaître la moisissure et la dermatose, mais, pendant les semaines sui- vantes, on la vit reparaître ça et là, tantôt en un point du pan- sement, tantôt en un autre avec les douleurs, l’érythème et l’'éruption pustuleuse. (1) FüRBRINGER. — (Virchow’s Archiv., LXVI, 1867, p. 330). @) Licurerm. — (Berliner Klinische WocnenscurirT, 1882, n': 9 et 10). (3) JonaN OLSEN. — Hudsygdom frembragt ved en Mugsop, voxen de à en Lister's Bandage. (Maladie de la peau causée par un champignon ayant pullulé dans un bandage de Lister) (Norsk Magazin for dægevidenskaben, 1886, p. 245. Viertel Jahreschrift für Dermatologie, 1886, p. 885). | Voir aussi DuBrEuIL (Archives de médec. exp., 1891, p. 445)|. SUR LE Sterigmatocystis Pseudonigra. 39 L'observation précédente nous a paru mériter d'ètre prise en considération parce que M. Jonax OLsex est un mycologue distingué, élève de M. Brerezp, et la détermination du cham- pignon était vraisemblablement exacte. Or, cet observateur affirme que le pus des pustules qu'il a pu examiner dans le cas précédent contenait manifestement quelques filaments mycé- liens et beaucoup de spores. Il ajoute d'ailleurs que ces der- nières avaient perdu la facullé de germer dans le liquide de M. Brerep. Cette circonstance est regrettable, car la confir- mation de la détermination n'a pu être faite à posteriori. La question des caractères pathogènes du Sterigmatocystis nigra a déjà beaucoup préoecupé les médecins et Lixor (1), dans son travail sur les Mucorinées, s'est demandé si l'Asper- gille noir des otomycoses était réellement cette espèce. Il a eu d’ailleurs l'occasion d'observer lune de ces moisissures de l'oreille qui lui fut donnée par le professeur VaLENTix, et. en fait, il n'est pas parvenu à la distinguer de l'espèce de Vax Trecuew. |] avait. il est vrai, cru trouver un caractère différen- ciel dans la couleur du mycelium, blanc ou jaune, mais cette particularité ne s'est pas maintenue. aussi l’auteur en a-t-il conclu qu'il avait eu affaire à un simple lusus. Un autre champignon découvert par WkEpEx (2) dans des cas d’otomycose, et désigné par lui Aspergillus nigricans, mérite aussi d'être signalé ici. M. Sresmanxx le considère comme identique au Sterigmatocystis nigra. qu'il égale au Sterigmatocystis antacustica (3). Ce cas mérite donc d'être rappelé avec quelques détails. Un individu de 55 ans constatait depuis une longue suite d'années une diminution progressive de sa faculté auditive ; pen dant trente ans, on crut à un cas de psoriasis inveterata. À l'examen au miroir on découvrit un bouchon formé d'une masse d’un rouge foncé qui avait l'aspect d'un coagulum sanguin sec ; ce bouchon une fois enlevé. on trouva le canal de l'oreille rouge et un peu infiltrée ; il n'y eut jamais de sang dans l'oreille du (1) LixpT. — (Arch. f. experimentelle Pathologie, 1886, t. 21, 271). (2} WREDEN. — (Zeitsch. f. Ohrenheïlkunde, IT). (3) SIEBMANN. — Die Fadenpilze Aspergillus flavus, niger, fumigatus, Eurotium repens und ihre Beziehñng zur Olomycosis Aspergillina. 36 MM. COSTANTIN ET LUCET. patient, et un examen attentif près de l'orifice du canal per- mettait de découvrir une couche mince, brillante et rouge. Dans cette masse, on trouva des périthèces avec des asques remplis de spores rondes. Quelques asques étaient de couleur rouge foncé purpurin. M. \Wrepex, en présence de cette moisissure, se demanda quelle forme il avait affaire ; il présenta ses préparations à M. Woronix, mycologue russe, et celui-ci lui fit penser à des périthèces d'un Aspergillus probablement de l'espèce qu'il appelait rigricans. Mis ainsi sur la voie par M. Woroxi, il dit qu'il chercha les conidies et trouva en effet l'Aspergillus nigricans. ; M. Swaxx M. Burxerr (1), en 1892, a trouvé, dans des cir- constances analogues, un mycélium jaune ou jaune rouge, mais jamais il n’a observé de conidies et il s’est demandé si la présence de l’Aspergillus, dans le cas précédent, n'avait pas été accidentelle. Il s'est adressé à M. Farrow, le mycologue américain, pour savoir si c'était l’Aspergillus nigrescens de Rosix où l'A. nigricans de WRrepen. Celui-ci répondit qu'il n'y avait pas de conidies et pas de traces d'Aspergillus niger ; quant aux sclérotes, ils ne ressemblaient pas à ceux de cette dernière espèce ‘d'après la comparaison avec les échantillons de Rasexnorstr Fungi Europæi). En somme, il semble bien, d'après ce qui vient d'être rappelé, que les sclérotes sans spores de M. Burxerr ne sont pas iden- tiques aux périthèces observés par MM. Wrepex et Woronix. M. Farcow concluait en disant : « M. Woroxix est un bota- niste éminent et son opinion a du poids ». La signification exacte de l’Aspergillus nigricäns reste donc assez obscure et la question de l’Aspergillus nigrescens de Rosix mériterait d’être élucidée. WREDEN a constaté que les préparations de Rom différaient d'une manière très accusée de son Aspergillus. D Selon, M. Dusreurz (2), l'Aspergillus nigrescens observé par (1) SWANN M. BURNETT. — Olomyces purpureus in menschlichen Ohr (Zeitsch. f. Ohrenheilkunde, 1882, t. XI, p. 89). (2 DuBREUIL. — Des moisissures parasites de l'homme ct des animaux supérieurs (Arch. de Med. exp., 1891. SUR LE Sterigmatocystis Pseudonigra. 37 Rosix sur le Faisan a des têtes sporifères qui ne sont pas en- tièrement entourées par les stérigmates, c’est là un caractère qui rappelle l'Aspergillus fumigatus, mais les spores seraient lisses noires ou brunes « sous le microscope ». L'Aspergillus nigrescens à été observé par BüLLINGER, par GEXNERALI, par Leger (3), qui n'a pas réussi avec à infecter le Lapin. Une particularité qui caractérise l'Aspergillus nigrescens est l'exis- tence sur le mycélium à chaque cloison d’un rétrécissement, tandis que l’entre-nœud est renflé d'une manière marquée. Les filaments fructifères ont, de même que le mycélium, des étran- glements successifs. Friepricx à observé un type qui pourrait ètre rattaché au nigrescens à cause de ses filaments monili- formes avec étranglements aux cloisons ; cependant M. Licur- HEIM n'hésite pas à le réclamer comme Aspergillus fumi- gatus. En résumé, de l'étude que nous venons de faire, il résulte que bien des points restent obscurs relativement à la significa- tion des espèces pathogènes du groupe de l'Asperoillus fumi- gatus et du groupe du Sterigmatocystis nigra. Le but du pré- sent travail n'est pas de résoudre toutes les questions multiples qui viennent d'être agitées, mais de tàcher d'en éclaircir au moins quelques-unes. Il est incontestablement établi que l'Aspergillus fumigatus. qui donne, au début, des cultures vertes, est une espèce très pathogène. En est-il de même du Sterigmatocystis nigra ? Si la détermination de M. FurrsriNGERr peut être considérée comme douteuse, nous ne nous croyons pas en droit d'en dire autant du cas observé par M. Jouax OLsex. D'autre part, des observa- tions nombreuses et concordantes laissent supposer que le Sterigmatocystis nigra se développe dans des cas bien incon- testables d'otomycose. Nous ne voulons pas affirmer qu'il faille identifier, comme certains l'ont fait, l'espèce de M. WRrepex avec celle de M. Vax Tiecuex (1), mais les observations de MM. Licurueim, Lixpr, Siesmanx ne laissent pas douter que (1) Leser. — (Berliner KI. Wochensch., 1882). (2) L'Aspergillus nigricans de \WREDEN, fréquent dans les otomycoses, diffère de l'Aspergillus nigrescens par ses filaments cylindriques, et par ses © têtes sporifères complètement entourées par les stérigmates. 39 MM, COSTANTIN ET LUCET. le nigra ne puisse croître dans l'oreille en y produisant des troubles notables. S'agit-il dans ce cas de simple action de présence, sans qu'il y ait parasitisme véritable. On serait a priori tenté de le croire si l’on ne savait qu'un certain nombre d'espèces d'Asper- gillus et de Sterigmatocystis sont virulents quand on les in- jecte dans le sang des animaux comme le Lapin, comme l’As- pergillus malignus trouvé dans l'oreille par M. Linpr, comme l’Aspergillus flavescens de \WREDEN, comme le Sterigmato- cystis nidulans étudié complètement par M. Erpax. Nous croyons donc utile de signaler ici les observations et expériences faites sur le Sterigmatocystis nigra et pseudo- nigra. Comparaison des STERIGMATOCYSTIS NIGRA et PSEUDONIGRA. |. Aspect des cultures. — Si l'on vient à cultiver ces deux champignons en les ensemençant le même jour sur le même milieu {solide par exemple), on est frappé des dissemblances qui se manifestent entre les deux cultures. Si l’on examine les tubes placés à 34°,35° au bout de 4 jours, on constate que le substratum est entièrement couvert de haut en bas d'un gazon de fructifications noires quand il s’agit du Sterigmatocystis nigra lypique. A-t-on affaire, au contraire, au Sterigmatocystis pseudonigra, le mycélium, dès ce moment, couvre bien le milieu de culture entièrement d’un feutrage léger, mais il est entièrement blanc; il n'y a pas de fructifica- tions ou, du moins, on n’en aperçoit qu'un très petit nombre à la partie supérieure du tube. Les deux séries de cultures examinées trois jours après lais- sent apparaitre des différences persistantes. Les tubes de S. nigra n'ont pas changé d’aspect, ce qui se conçoit aisément puisque ce champignon était arrivé, pour ainsi dire, à l’état adulte. Les changements sont, au contraire, manifestes pour le S. pseudo-nigra : la fructification est devenue plus abon- dante, il y a une assez grande quantité de têtes fructiferes, mais il reste encore beaucoup de mycélium blanc visible; SUR LE Sterigmatocystis Pseudonigra. 39 grâce à ce fond blanc. les petites têtes noires se détachent d’une manière très apparente, d'autant plus que leur nombre n’est pas très élevé ; en certains points cependant, et cela d'une manière tout à fait irrégulière, les têtes sporifères se multi- plient et elles constituent une masse presque complètement noire ; mais ilya,en plusieurs points, toutes les transitions entre les types extrêmes de rapidité de croissance et de fécon- dité reproductrice, de sorte que le fonds du mycélium blanc prend un aspect un peu sale par suite de ce mélange de blanc et de noir se produisant irrégulièrement. En général, d'ailleurs, les fructifications noires sont plus abondantes à la partie supé- rieure du tube. Les caractères que nous venons de décrire ainsi en dernier lieu pour le S, pseudo-nigra se maintiennent indéfiniment pour les cultures âgées. Jamais on ne voit les têtes sporifères envahir complètement le substratum nourricier comme cela se produit, dès le début, pour le S, nigra type. Il reste toujours du mycélium blanc visible en quantité très notable sur le milieu de la culture, mais la blancheur d’abord très pure de ces régions primitivement absolument stériles va peu à peu en s'atténuant et on arrive à l'aspect final : un feutrage mycélien grisätre, qui peut devoir cette couleur à des spores tombées, sur lequel s'observent, de place en place, des taches noires de forme et de grandeur variables, dues à des fructifications serrées. Il. Caractères microscopiques. — Si nous examinons maintenant les caractères microscopiques du Sterigmatocystis pseudo-nigra, nous constatons qu’ils ressemblent étonnam- ment à ceux du $. zigra connus depuis longtemps. Le mycélium est blanc et cloisonné. Sur les hyphes qui le composent se dressent des pédicelles sporifères. Une de ces tiges fertiles non encore arrivée à mâturité mesurera 480: le filament qui la compose est renflé dans sa partie médiane ; le pied ayant à sa base 6x de diamètre et 8u au milieu. Sur d’autres échantillons. le pédicelle se renfle d'une manière uni- forme depuis la base jusqu'en haut: la largeur du type est de hu 8 à la base et 8u en haut. Ces dernières mesures ont été 40 MM. COSTANTIN ET LUCET. : prises sur une fructification plus avancée; sa taille est ausse plus élevée, elle atteint 1.000 ; dans ce cas, le filament es légèrement teinté d’ochracé dans sa partie supérieure. La lar- ceur d'un autre pied fertile beaucoup plus puissamment déve- loppé est de 14 très près du sommet, de 12 y en bas et c'est tout au voisinage de l'insertion sur le mycélium que le diamètre diminue et tombe à 4 x, 8: ce filament très vigoureux mesure 1.380 u de haut. il est très cutinisé et cloisonné vers le haut ; ces fortes tiges sont souvent infiltrées d'air que l’on aperçoit comme des index de longueur variable quand on les examine au microscope. Les dimensions de la tête sporifère varient également suivant le degré de maturation. Sur une sphère fructifère encore blan- che, l'ampoule arrondie sur laquelle s'insèrent les basides mesure 24 # de diamètre ; l'ensemble des basides et des sté- rigmates est de 14u. S'adresse-t-on à un filament beaucoup plus àgé et à maturité, la tête aperçue par transparence mesure 32 x ; la tête avec les basides, les stérigmates et une ou deux spores à chaque filament sporifère mesurent 72 x ; cet ensemble est légèrement ochracé. Dans une autre mensuration faite dans des conditions analogues, nous trouvons : tête sans basides, 36 4; partie basidiale et stérigmates, 36 p. Les basides sont allongées, plus étroites à la base, renflées à peu près uniformément vers leur partie terminale. Le plus soû- vent, elles sont divisées par une cloison transversale qui isole une partie supérieure plus haute que la partie inférieure. La hauteur moyenne d'une baside est de 16 x, sa largeur, d’après ce que nous venons de dire, est uniformément variable, elle est de 3 u,2 à la base et de 8 y en haut. Le nombre des stérigmates s'insérant sur une baside est variable ; en certains cas, ce nombre est de cinq, mais il peut être moindre. Les stérigmates ne s'insèrent pas sur le haut de la baside, mais sur le côté, à une faible distance de la ligne qui limite supérieurement cet organe. Dans certains cas, on peul distinguer, dans le stérigmate, une partie supérieure et une partie inférieure {rès nettement séparées, cette dernière formant une corne courte où un faible appendice orienté vers le bas. Les stérigmales sont d'abord arrondis au bout, plus tard ils SUR LE Sterigmatocystis Pseudonigra 41 s’effilent à leur extrémité et se renflent en une spore. La cutini- sation du stérigmate est progressive, elle commence en général par la partie terminale où elle est d’abord localisée; ce stade peut quelquefois se maintenir jusqu'après la chute de la spore. On peut voir aussi le col du stérigmate ouvert au sommet, puis, dans la partie inférieure renflée, la cutinisation s'étend quel- quefois, elle atteint toute la moitié terminale. Les spores sont noires ou plutôt brun ochracé foncé au microscope ; elles mesurent 4u de diamètre, leur forme est sphérique, elles sont pourvues de petites aspérités. Le Sterigmatocystis nigra, qui a été étudié et décrit par M. Vax Tiecuem en 1867 (1), présente les caractères suivants : Support conial de 1.000 à 1.500 x d'après Scurærer, de 500 à 1.500 d'après Wivxrer, de 800 à 1.000% d’après SaccarDo. La largeur de ce pédicelle est de 11-16, la membrane est épaisse, incolore. A l'extrémité du pied se trouve une tête de 75u de large, cette tête est légèrement noirâtre. Les basides sont insérées de tous les côtés, serrées les unes contre les autres, mesurant de 20 à 100 » ; à l'extrémité se trouvent 3-8 stérigmates portant des chaines de conidies de 3,4 à 4u,5 à membrane brune, finement ponctuée. On voit, d'après ce qui précède, qu'il y a une très grande ressemblance entre le Sterigmatocystis nigra et le Sterigmato- cystis pseudo-nigra. Peut-être serait-on tenté de dire que cette seconde forme est plus grèle que la première, mais des échan- tillons grèles ont été observés pour le rigra. Y a-t-il lieu donc de maintenir cependant la distinction des deux types ? Pour résoudre cette intéressante question, nous nous sommes livrés à des cultures longtemps poursuivies de ces deux formes pendant plusieurs années. Cultures successives. 1° Milieux solides. — Voici, par exemple, une série de cultures successives faites sur milieu solide en 1899 : 1" génération. — Milieu de culture, carotte. Semis le 12 (1) Annales des Sc. nat. bot., VIII, 1867. 42 MM. COSTANTIN ET LUCET. décembre 1899. Observations le 22 décembre. La température de culture a varié entre 30° et 40°. Le Sterigmatocystis nigra à l'aspect ordinaire. formant un gazon tout noir n’atteignant pas le verre. L'ensemencement du S. pseudo-nigra a été fait en prélevant un fragment de mycélium sur une culture antérieure très jeune qui ne paraissait pas avoir fructifié à la loupe. Le semis fait depuis dix jours, le mycélium a rempli tout le tube de culture, ce qui est plutôt exceptionnel, car le mycélium ne forme qu'une légère croûte superficielle sur le substratum ; il y a cependant des points où les filaments n'atteignent pas le verre, et, en ces régions, on voit des fructifications noirâtres et denses, serrées les unes contre les autres. Mais en d’autres cavités analogues, plus près de la surface, les fructifications sont moins nombreuses et le mycélium noirâtre plus abondant. Dans toutes les autres parties. là où le mycélium atteint le verre, il ya un mélange de parties grises et de parties blan- ches, tachetées irrégulièrement de brun ou même de noir, comme marbrées. La partie supérieure de la culture est blanc grisätre, avec un petit nombre de fructifications qui émergent. Les différences entre les deux cultures sont done, on le voit, encore plus saillantes qu'à l'ordinaire. 2e génération. — Semis faits avec les cultures précédentes. Même milieu. Mèmes conditions de température. Observation faite au bout de 8 jours. St. nigra, aspect ordinaire, Le 54. pseudo-nigra est très fructifié, mais les fructifications sont en- core mélangées à du mycélium blanc-grisàtre, de sorte que c'est au milieu de ce mycélium qu'apparaissent les fructifica- tions. Au-dessous de cette région grise mélangée de taches noires, on trouve une plage déprimée où les fructifications sont serrées et forment un tout continu et bas, sans mycélium blanc. Il y a manifestement, en ce point, une tendance à retourner au type zigra normal. Mais, sur d’autres faces de milieu solide, ceci ne s’observe pas, on revoit l'aspect grisätre et la partie inférieure, au contact du liquide, présente une croûte d'un blanc-jaunâtre beaucoup plus développée que dans le cas pré- cédent. 3e génération. — Mèmes caractères pour le S. rigra. Pour sde : SUR LE Sterigmatooystis Pseudonigra. 43 l'autre forme. on voit pointer à la partie supérieure une multi- tude de petites têtes fructiferes ; sur les côtés du substratum s'étend un mycélium blanc qui tend à envahir tout le tube en se teintant légèrement de gris. 4e génération. — Mèmes observations. Nous avons tenu à donner un relevé exact des notes que nous prenions, il y a déjà trois ans. en comparant deux séries de cultures successives issues les unes des autres. Depuis cette époque, nous avons fait un très grand nombre d'ensemencements et les caractères différenciels se sont main- tenus avec une constance remarquable en 1900 et depuis. Il était utile de donner tous ces détails afin de bien remarquer le degré de fixité des espèces que nous décrivons en ce moment. Milieux liquides. — Ce n'est pas seulement sur milieux solides que nous avons obtenu les différences frappantes que nous venons de décrire. Voici, par exemple. les résultats de deux cultures sur liquide de Raulin. Ensemencement le 12 dé- cembre 1899. Observation le 22 décembre 1899. Pour le Sterigmatocystis nigra, le mycélium forme dans le tube de culture une croûte d'un blanc jaunâtre plissée, d'aspect cérébriforme, mesurant jusqu'à 2 cm. d'épaisseur. La surface supérieure est couverte de fructifications d'une seule teinte. dressées, serrées les unes contre les autres. Le mycélium de St. pseudo-nigra forme également une croûte blanc jaunâtre, mais elle n'est pas ou à peine plissée. Le bord est floconneux, formé de filaments d’un blanc grisätre et c'est au milieu de ces filaments qu'on aperçoit des fructifi- cations noirâtres à tètes très peu nombreuses, nettement dis- tinctes. Ces caractères se maintiennent ultérieurement pour les autres cultures. Essais d’inoculations. Etant donné tout parentsies Trichia, est loin d’avoir atteint une précision suffisante ; l'imper- = féction de nos connaissancesest parüculiérement saillante pour les Oligonema » à spores verruqueuses auxquels se rapportent nos échantillons. Les auteurs : _ qu'ont créé des espéces (Karsten, Massee, Morgan) n’ont donné que des des- criptions sommaires et des dessins très médiocres. Quant aux échantillons - originaux. ils sont rarissimes et LISTER lui-mème n'a pas pu nous donner de _ description personnelle, faute de matériaux d’étnde. . - Tout récemment, l'éminent doyen de la Mycologie française, M. BOUDIER, a annoncé dans ce Bulletin U. c., p. {44) la découverte d'une espèce nouvelle #1 qu'il a nommée Perichæna annulifera. Les spécialistes auront déjà reconnu _ sans doute qu’elle doit étre incorporée au genre Oligonema. D'autre part 2 ls description donnée par M. BouDiEer <’2pplique jusque dans ses moindres … détails à nos échantillons avec une précision qui exclut tonte incertitude. Se - hier Due À la mème espèce ; mais que convient-il de penser de = - son autonomie * = Des le début de nos RE) sur ce Champisnon, nous avions été vive- = ment frappés de la concordance de ses caractères avec ceux d'une espèce À …_ “américaine Oligonema fulrum publiée en 189 par Morcax dans le Journa —_ dela « Cincmnati Society of Natural History » et rééditée par MACBRIDE (L €. % p- 22) en 18%. Au point de sue des droits de priorité, il était important d'être Ë _ fixésur les rapports de ces deux plantes. Nous nous sommes alors adressés à k- . M Ie Prof. MACBRIDE, qui 2 bien voulu, non-seulement étudier lui-même nos —. … échantillons, maïs aussi les soumettre 4 l'appréciation de M. MoRGax, eréa- teur de l'espèce Oligonema fulvum. L'opinion conforme de ces deux savants = nous a été récemment transmise par M. MacBRipe (1) qui déclare qu'à leur _ * avis notre champignon est bien OI. fulsum Morgan. Il en résulte que Peri- . ” _chæna annulifera Boudier doit être considéré comme nn synonyme. = L'épithète annulifers a été suggérée à M. BOUDIER par la conformation x À spéciale du capillitium qui a fourni au savant mycologue une proportion xéritablement exceptionnelle d’élatères contournées ou appendiculées, en an- . neaux, en raqueltes, elc. (t) Lettre datée de Iowa City lowa, le 5 janvier 1XS. 100 I. PAVILLARD ET J. LAGARDE. Le polymorphisme du capillitium des Oligonema n'avait point échappé à RosTArINSkRi qui en a donné des dessins très expressifs (Monogr., pl. 10, fig. 198). On est également fixé aujourd’hui sur la diversité d’ornementation des élatères, tantôt lisses, tantôt munies de bagues saillantes, ou de spires trichioïdes plus ou moins atténuées; le prétendu Trichia Kickæii (Rostafinski, Monog., Append., p. 40) n'est évidemment qu’une simple forme d’Oligonema nitens (voir Lister, L. c., p. 174). Il nous a d'ailleurs suffi de délayer dans l’eau le contenu de deux ou trois sporanges pour retrouver toutes les formes décrites par M. BOUDIER, avec une diversité encore plus grande. Nous avons observé, pêle-mèle, des élatères simples, droites ou arquées, avec ou sans crochet terminal ; des élatères ra- meuses; d’autres recourbées en anneau brisé, ou en anneau complet, ou en raquette, ou en anneau double avec ou sans appendice; etc. L’ornementation n'est pas moins variée : parfois nulle, elle consiste ailleurs en bagues mem- braneuses plus ou moins larges, ou plus ou moins épaisses, d’une teinte plus sombre; il s’y ajoute une ou deux spires trichioïdes, à tours plus ou moins serrés et plus ou moins saillants, interrompus par places, etc. Dans les angles les élatères rameuses présentent des expansions membraneuses triangulaires, jaunâtres, plus ou moins larges, etc. etc. Les quelques tormes représentées dans notre dessin (pl. IV fig. B) donneront une idée de cette diversité. L'épais- seur moyenne des élatères est de 4 à 54. Les spores, jaune d’or, nettement verruqueuses, mesurent de 12 à 14 4, exceptionnellement 174. Hemitrichia Karstenii Lister, Mycetozoa, p. 178, pl. LXV, A, 1894. Hemiarcyria Karsrenir Rostafinski, Append., p. 41, 4876. — Karsten, p.142; Schræter, p. 115; Saccardo, p. 448. — Arcyria Karstenii Massee, p. 168. — /emitrichia Karstenit Macbride, p. 202. Sur bois mort dans le parc de Boutonnet. Novembre. Hemitrichia clavata Rostafinski, Versuch., p. 14 1873. Tricuia cLavaTA Persoon, Versuch, in Rômer, Neues Mag. für Bot., p. 90, 1794. — /lemiarcyria clavata Rostafinski, p. 264; Cooke, p. 68 ; Karsten, p. 141 ; Schræter, p. 114 ; Sac- cardo, p.447. — Arcyria clavata Massee, p. 165. — Hemrtri- chia clavata Lister, p. 177 ; Macbride. p. 206. Sur souche pourrie, dans le pare de Caunelle. Février, Mai, Octobre, Dé- cembre. — Sur mois mort de Hêtre au voisinage du Contrat (1500 m. alt.) ; sur bois pourri de Peuplier et de Noyer dans le ravin des Vabres et le cône MYXOMYCÈTES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER. 101 de déjection de Brantes (450 m. alt.). Ventoux N. Avril et Mai. — Sur bois mort mis en culture. Abondant,. Hemitrichia vesparium Machride, North Am. SL.-moulds.p. 203, 4899. LycopErpox vesparium Batsch, Elench., Cont. [, p. 25 fig. 172.1786. — Hemiarcyria rubiformis Rostafinski, p. 2 Cooke, p. 67; Karsten, p. 140; Schrœæter, p. 114; Saccardo, p. 447. — Arcyria rubiformis Massee, p. 158. — Hemitrichia rubiformis Lister, p. 175. Sur vieux troncs, cône de déjection de Brantes (450 m. alt.). Mai. — Sur bois de Peuplier mis en culture. Février. Hemitrichia Serpula Rostafinski, Versuch, p. 14, 1873. Mucor SerpuLa Scopoli, Flor. Carn., Il, p.492, n° 1639, Tab. 65, 4772. — Hemiarcyria SerpuLa Rostafinski, p. 266 : Cooke, p. 68 ; Karsten, p. 141; Schræter, p, 115; Saccardo, p. 448. — Arcyria Serpula Massee, p. 164. — Hemitrichia Serpula Lister, p. 179; Macbride, p. 201. Cette espèce est représentée dans les Zcones inédits de Dunal, pl. 9, fig, A, sans indications de localité et de date. La détermination en est due à M. Boupier. Arcyria ferruginea Sauter. Flora XXIV, p, 316, 4841. — Rostafinski, p. 279 ; Cooke. p. 73; Karsten, p. 134 ; Schræter, p. 110; Saccardo. p. 431 : Massee, p. 144; Lister, p- 184; Macbride, p. 194. — Arcyria intricata Rostafinski, Append., p. 37. Sur bois mort, parc de Caunelle. Novembre. Très rare, Arcyria cinerea Persoon. Synop. Fung., p. 184, 4801. TricuiA GINEREA Bulliard, pl. 477, fig. 3, 1789. — Arcyria cinerea Rostafinski, p.272; Cooke, p. 71; Karsten, p. 132; Schræter, p.109 : Saccardo, p. 427 ; Massee, p.151 ; Macbride, p.196. — Arcyria stricta Rostafinski, Append., p. 36. — Arcyria albida Lister, p. 186. 102 J. PAVILLARD ET J. LAGARDE. Sur bois mort au voisinage de la maison forestière de Brantes (500 m. alt.). Octobre. — Sur fragments de bois mis en culture. Mars et Avril. Abondant. Arcyria punicea Persoon, Versuch #7 Rümer, Neues Mag. für Bot.. p. 90, 1794. — Rostafiniski, p. 268; Cooke, p. 69 ; Karsten, p. 131; Schræter, p. 109; Saccardo, p. 426; Masse, p.142 ; Lister, p. 188 — Arcyria vernicosa Rostafinski, Append., p. 36. — Arcyria denudata Macbride, p. 195. Sur souche pourrie de Saule, bords de la mare de Grammont. Octobre. — Sur bois mort dans les parcs de Caunelle et de Boutonnet. Février, Avril, Mai, Décembre. Contrairement à l’opinion de MACBRIDE, nous considérons le dessin de Micnert et la diagnose de LINNÉ comme tout à fait insuflisants pour établir la priorité. Arcyria incarnata Persoon, Obs. I, p. 58, tab. V, fig. 4 et 5, 1796. à STEMONITIS INCARNATA Persoon in Gmelin, Syst. Nat., IT, p- 1467, 47914. — Arcyria incarnata Rostafinski, p. 275 ; Cooke, p. 71 ; Schræter, p. 110 ; Massee, p. 145 ; Lister, p. 189; Macbride, p.193. Sur bois mort, parcs de Boutonnet et de Châäteaubon. Mai, Décembre. — Sur bois pourri de Saule et de Noyer dans la vallée de Toulourenc et le cône de déjection de Brantes. Mai, Octobre. — Sur fragments de bois mis en cul- ture. Mai, Octobre, Novembre. Arcyria nutans Greville, FI. Edin., p:455, 1824. Tricaia Nuraxs Bulliard, pl. 502, fig. 3, 4790. — Arcyria nutans Rostafinski, p. 277; Cooke, p. 72; Karsten, p. 133; Schræter, p. 110 ; Saccardo, p. 429 : Massee, p. 150, Macbride, p. 191. — Arcyria flava Lister, p.190. Sur vieille souche de Pin, parc de Boutonnet et bois de Doscares Mai. — Sur vieux tronc de Cercis siliquastrum, Jardin des Plantes. Octobre. — Sur bois de Pin, provenant de Caunelle et de Grammont, mis en culture. Mars et Avril. Perichæna chrysosperma Lister, Monogr., p. 196: pl, 71, À, 1894. Opniorneca curYsosPerma Currey, Quarter. Microsc. Journ.. G] MYXOMYCÈTES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER. 103 H, p. 240, 4854. — Cornuvia circumscissa Rostafinski, p- 290 ; Cooke, p. 76; Schræter, p. 108: Saccardo, p. 424. — Ophiotheca circumscissa Massee, p. 131 ; Macbride, p. 182. Sur fragments de bois mis en culture. Mai. Perichæna depressa Libert. Plant. Crypt. Arduen.. Fasc. IV, n° 378, 4837. — Rostafinski, p. 292; Cooke, p. 77; Schræter, p. 107 ; Saccardo, p. 420 ; Massee, p. 114; Lister, p- 197 ; Macbride,-p. 183. Sur branches mortes, parc de Boutonnet et sur bois mis en culture. Mai et Juin. Perichæna .corticalis Rostafinski, Monogr.. p. 293. 1875. Lycoperpox corricaze Batsch, Elench.. p.155, 14783. — Perichæna corticalis Cooke. p. 78; Karsten, p. 130; Schræter. p- 107 ; Saccardo, p. 420 ; Massee, p. 115; Macbride, p. 185.— Perichæna populina Lister, p. 198. Sur écorce de Cyprès, bois de Lavalette et parc de Caunelle. Octobre, Dé. cembre. — Sur écorce pourrie de Msyer, cône de déjection de Brantes (500 m. alt.). Mai. Lycogala Epidendrum Fries, Syst. Myc.. III, p. 80. 1829. LycoPerpox Epinexpron Buxbaum, Enum. P1. Hall., p. 203. 4724. — Lycogala Epidendrum Rostafñnski, p.285 ; Cooke. p- 75 ; Karsten, p. 134; Schræter, p. 111; Saccardo, p. 435; Massee, p. 121; Macbride p. 175. — Lycogala miniatum Lister, p. 209. Sur vieux troncs de diverses essences : Salixz alba, Pinus halepensis; Cercis siliquastrum, à Lattes, Doscares, Caunelle, Grammont et Boutonnet. Commun, surtout en Avril; nous l'avons trouvé aussi d'Octobre à Décembre. — Sur tronc pourri de Noyer, cône de déjection de Brantes. Octobre. — Sur troncs de Châtaigniers, au-dessus d’Aulas (500 m. alt.), de Pins, plateau de Montals (1300 rm. alt.) et sur bois de Hëtre près de la Serreyrède (1300 m. alt.), dans le massif de l’Aigoual. Juin. Montpellier, Institut de botanique. Me 4 Mn sd CPC AT * AÉVASEERTS. Pe Li” é Cet € 07, le LS PS Ps RS RAR ‘1 rot LES LE EE 104 J. PAVILLARD ET J. LAGARDE. EXPLICATION DE LA PLANCHE IV. A. — Physarum pezizoideum. 1. — Section longitudinale du sporange. G = — }. 2. — Capillitium et fragment de paroi. G =T. B. — Oligonema fulvum Morgan. LATE 1 Capillitium et spores. G ST: BIBLIOGRAPHIE (Complément. ALBERTINI ET SCHWEINITZ. — Conspectus Fungorum in agro niskiensis. Lipsiæ, 1805. Barscu. — Ælenchus Fungorum. Continuatio T'et 11. Halæ, 1783-1789. Boxer et de Jaczewski. — Matériaux pour la flore mycolo- gique des environs de Montpellier. Montpellier, 1894. Deuize. — /conographie inédite. 1820-1840 (Déterminations de M. de Seynes). 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Les zygospores des Mucorinées ont de frappantes analogies avec les produits de la fécondation des autres Phycomycètes ; mais on n'est pas. jusqu'ici, parvenu à démontrer qu’elles résultent d’un acte de mème nature que l'union sexuelle ou la conjugaison. Néanmoins, les zygospores ct les azygospores présentent dans toute la famille une telle concordance de structure que nous y reconnaissons, avec M. Brerer», le sceau de l'unité du groupe entier. A côté de caractères fondamentaux uniformes, les zygospores présentent des variations dans leur forme, dans la couleur et l’ornementation de leurs membranes, dans la situation respec- tive des tympans d'insertion, c'est-à-dire des cloisons qui les séparent des suspenseurs. D'autres différences se manifestent dans les branches copulatrices, droites ou courbes, continues ou cloisonnées, lisses ou ornées, accrescentes ou non, dans la présence d'appendices d’origine, de structure, de fonctions diverses, dans l’origine même de l'appareil zygosporé qui naît sur le thalle plongeant ou rampant, ou sur des filaments aériens. On pourrait être tenté d'attribuer une importance majeure à ces caractères qui modifient un organe dont la valeur taxino- mique est de premier ordre. M. Vax Tircnen s'est élevé avec raison contre cette erreur : « L'appareil zygosporé mür, ce qu’on pourrait appeler à juste titre le fruit des Mucorinées pouvant présenter une structure analogue dans des genres dif- férents (Phycomyces, Absidia, Mortierella, Mucor, Rhizopus, APPAREIL ZYGOSPORÉ DES MUCORINÉES. 107 et Chætocladium . et une structure très différente dans des _ genres très voisins (Wucor et Phycomyces, Rhi=opus et Ab- nt sidia), toute classification fondée sur la structure de ce fruit, _ comme on pourrait ètre tenté d'en établir une, serait aussi _ contraire aux affinités naturelles qu'une classification du mème genre chez les Phanérogames ». On ne saurait mieux dire. Mais, si les modifications acces- +. soires des zygospores ne doivent, à aucun titre, se prévaloir de “ Fimportance de la zygospore elle-même, elles sont loin d’être …_ négligeables. et peuvent, à la lumière d’une critique judicieuse, fournir de précieux renseignements sur les affinités des Muco- = - rinées, au mème titre que %s caractères des autres organes de végétation ou de multiplication. D. La méthode à employer pour fixer l'emploi de ces caractères NE _ est indiquée dans les lignes que nous venons de citer. Les dif- Si - férences que M. Vax Tiecueu relevait, en 1376, entre genres _ voisins, ont été retrouvées. depuis que les zygospores sont ï connues chez un plus grand nombre d'espèces. dans les limites A d'un genre très naturel. Elles ne justifient donc pas une dis- > tinction générique. Toutefois, il faut distinguer entre les diffé- | rences radicales et les différences purement quantitatives résul- + 170 tant de la manifestation plus ou moins complète d'un caractère. _ Ainsi les appendices dichotomes des zygospores et des suspen- | Seurs si caractéristiques du Phycomyces nitens sont rudimen- __ aires chez le Ph. microsporus; supposons la réduction poussée ose _ plus loin, et nous pourrons envisager leur disparition complète dans une autre espèce qui, d' SR se distinguerait difficile- - ment de cette dernière. L'absence d’un caractère important (donnée négative) n'a donc pas la valeur de sa présence (donnée … positive). Les ressemblances notées entre les appareils zygosporés de genres d’ailleurs très différents sont, par le fait, de faible . importance taxinomique. Une analyse plus exacte peut nous apprendre que ce sont des ressemblances superficielles et illusoires. Nous verrons, par exemple, que la cortication des zygospores de Mortierella et d'Absidia est produite par deux processus très différents. E4 ds ENNITEINTE "5. A AE a DOTE Pire IST TE, Sù 108 PAUL VUILLEMIN, Examinons les variations de l'appareil zygosporé dans les limites de chaque genre. Le genre Mucor est l'un des moins nettement définis; aussi conviendrait-il assez mal à ce genre de recherches, si l'on com- parait toutes les espèces confondues sous ce nom. Mais l’on trouve parmi les Mucor des groupes très homogènes, par exemple celui des espèces voisines du Mucor racemosus, dont les zygospores sont bien connues, grâce aux recherches de M. Barnier. Dans ce groupe circonserit, les zygospores varient pour le mode d'ornementation : plaques à contour irrégulier chez le Mucor fragilis, spinosus, plaques stelliformes. peu saillantes chez M. erectus, pointes aigües, à base plissée, chez M. circinelloides. Voilà done, dans la structure des membranes, des différences qui n’ont qu'une valeur spécifique. Chez le Mucor mollis, les plaques épaissies qui ornent la zygospore sont groupées par ilots largement séparés. Si nous considérons que cette espèce n’a offert ni les gemmes levuri- formes, ni les chlamydospores si fréquentes dans le groupe du Mucor racemosus dont la rapproche M. Bamier, que, de plus, elle se distingue par un sporocyste à large apophyse cupuli- forme, il devient bien probable que le Mucor mollis appartient à un genre différent. La zygospore des Mucor racemosus, fragilis, etc., n'occupe pas toujours tout l’espace compris entre les deux cloisons; la base des gamètes forme alors une chambre tapissée par la membrane des cellules cuticularisées. Ce phénomène, accidentel dans ce groupe, avait été considéré comme très essentiel par M. Brerezo pour opposer les Piptocéphalidées aux autres Mu- corinées. La situation des zygospores par rapport au substratum nutritif présente trois types principaux : elles sont tantôt plongées dans son intérieur, tantôt situées à sa surface, tantôt portées sur des filaments dressés. Elles sont généralement plongées, chez le Mucor Mucedo. Chez le Mucor tenuis, les azygospores naissent sur des branches aériennes. Chez le seul Mucor racemosus, les zygospores, d'après M. Bainier, se forment tantôt à la surface du milieu nutritif, tantôt sur des lilaments dressés. Ce caractère de situation n'a done pas tou- APPAREIL ZYGOSPORÉ DES MUCORINÉES. 109 jours une valeur générique, ni même spécifique. Les différences d'ornementation se retrouvent dans le genre Chætocltadium. Au seul Ch. Brefeldi, M. Baie assigne une variété à zygos- pores brunes, une autre à zygospores jaunes. Mais, si la sculp- ture et la couleur varient. le CA. Brefeldi et le Ch. Jonesüii offrent également des suspenseurs renflés, irrégulièrement boursouflés et accrescents, caractere jusqu'ici propre à ce genre. L'absence ou la présence d’'ornements parait plus constante que le mode d'ornementation. Ainsi la zygospore est lisse chez les deux Hortierella (M. Rostafinskii et nigrescens), simple- ment triée chez les deux Spinellus (S. fusiger et sphærosper- mus). Cependant. la réduction des pointes qui hérissent les spores est parfois poussée jusqu'à l’oblitération complète les zygospores du Dicranophora fulva, d'après Scarœrer. seraient lisses ou finement verruqueuses. L'emploi de ce caractère est donc souvent incertain. Dans le genre Piptocephalis. le recloisonnement des gamètes déjà mentionné à propos des HMucor est constant et bien défini. chez le P. Freseniana, mais manque au P. Tieghemiana. Les tympans d'insertion, contigus à la base de la zygospore de la première espèce, sont écartés chez la seconde. Le genre Pipto- cephalis étant des mieux circonscrits, il en résulte que ces deux caractères n'ont qu'une valeur spécifique à ce niveau de la classification. Chez les deux Mortierella où elles sont connues. les 2Yg0s- pores sont cortiquées par un lacis de filaments ramifiés ana- logues à ceux du thalle. Chez le M. nigrescens, les filaments naissent successivement des branches copulatrices à partir des jeunes zygospores, en sorte qu'il était naturel de les comparer aux fulcres des AGsidia ; mais chez le M. Aostafinskir, ils se forment à la base des branches copulatrices et peuvent d'autant moins être considérés comme une dépendance directe de l’ap- pareil zygosporé, qu'on retrouve la même cortication autour des jeunes pédicelles à sporocystes. Il s’agit done, dans les deux cas, de filaments végétatifs annexés secondairement aux zygos- pores. les protégeant contre la dessiccation et constituant avec elles une sorte de fruit. FA ATTESTANT 110 PAUL VUILLEMIN. Les zygospores ont été décrites chez 3 espèces de Synce- phalis : chez le S. Cornu, les deux tympans sont juxtaposés à la base de la zygospore ; chez les $S. nodosa el curvata, ils sont séparés, si nous en jugeons par les figures données par M. Banier. Les branches copulatrices produisent à leur base des ampoules, sortes de réservoirs nutritifs, remplis de liquide, et empêchant une trop rapide dessiccation. Ces vésicules, glo- buleuses chez le $. cureata, piriformes chez le S. nodosa, sont moins apparentes chez le S. Cornu ; pourtant, on en retrouve l'équivalent sur les figures données par M. Vax Tiecnem, puis par M. Maurice Lécer, sous forme de boursouflures et d'excrois- sances arrondies dans la portion inférieure des branches copu- latrices. Des appendices circinés et régulièrement disposés en verti- cilles, comparables aux fuleres des Erysibées, protègent les zygospores des Absidia ; ils forment sur les suspenseurs, de chaque côté de la zygospore, plusieurs verticilles chez l'A. ca-. péllata. un seul chez l'A. septata. Le verticille unique ou le premier verticille naît au contact de la cloison, les autres nais- sent en direction basipète. L'A. septata offre une réduction par rapport à l'A. capillata. Si cette réduction était poussée plus loin, les fulcres disparaïîtraient. Nous sommes porté à attribuer à un tel processus régressif l'absence de fulcres chez le Wyco- cladus verticillatus, d'ailleurs si voisin des Absidia. L'examen de quelques genres vient de nous amener à consi- dérer comme peu importants les caractères tirés de la colora- tion de la zygospore (Chætocladium) ou de son mode d'orne- mentation (Mucor), de la position des tympans d'insertion (Syncephalis\, du recloisonnement des gamètes (Piptocephalis. Les appendices des branches copulatrices sont constants dans les genres Mortierella, Syncephalis, Phycomyces, Absidia ; mais leur position, inconstante chez les Mortierella. est fixe chez les Phycomyces etles Absidia. Appliquons maintenant le second procédé indiqué par M.Vax Tiecneu, en recherchant si les caractères qui nous ont paru constants dans un genre ne se retrouvent pas dans des genres qui, par leurs autres propriétés, en sont manifestement éloignés, Les quatre genres munis d'appendices aux branches copula- APPAREIL ZYGOSPORÉ DES MUCORINÉES. 111 trices sont rangés, d'après la structure du sporocyste, dans trois tribus différentes. La présence d'appendices n'est donc point une preuve suflisante d’aflinité. Mais la nature de ces appendices varie d'un genre à l'autre. Nous les groupons en deux catégories. Les uns (Mortierella, Syncephalis), étrangers à l'appareil zygosporé. forment autour de cet appareil ou à sa base un fruit complet ou rudimentaire analogue au périthèce des Périsporiacées ou à l’apothèce des Gymnoasques. Les vé- sicules qui naissent à divers niveaux des branches copulatrices chez les Syncephalis n'ont évidemment rien de commun avec les fulcres des Mucorées. mais représentent une modification des appendices protecteurs des Mortierella. Nous y voyons la caractéristique d’un groupe de Mucorinées carposporées dont les deux tribus, les Mortiérellées et les Syncéphalidées mani- festent également leur affinité et leur indépendance par la fruc- tification zygosporée, par l'appareil cystophore, par l'appareil végétatif et conidien. Les autres appendices sont des dépendances de l'appareil zygosporé lui-même, qui ne s'annexe pas des portions de l’appa- reil végétatif. Les Absidia et les Phycomyces ne sont done pas carposporés. Par les zyg2spores, aussi bien que par les sporocystes, ils se rattachent aux Mucorées, et non aux Mortié- rellées ou aux Syncéphalidées. De mème que les fulcres des Erysibées sont des excroissances accessoires du périthèce, ainsi les appendices dont nous nous occupons sont des excrois- sances accessoires de la zygospore ou de ses suspenseurs. Chez les Phycomyees. comme chez les Podosphæra. les fulcres dichotomes ont une valeur générique; ils ne sont pas connus chez d’autres Mucorinées. - Les fulcres circinés se retrouvent chez une espèce classée loin des Absidia, dans le genre Mucor. La zygospore du Mucor Saccardoi est, en effet, identique à celle de l'Absidia septata. D'après la remarque de MM. Ouneuaxs et Koxixe, cette espèce ressemblerait donc aux Absidia par son appareil zygosporé, aux Mucor par son appareil cystophore. Effectivement, les pédicelles sont simples et isolés, au lieu d'être portés par ces arcades enracinées, d'après lesquelles M. Vax Tiecnex a défini le genre Absidia. Mais le Mucor Saccardot présente une cloi- 142 PAUL VUILLEMIN. son dans le sporocyste, une apophyse infundibuliforme, une columelle conique comme l'Absidia septata ; la columelle est surmontée d'un mamelon comme chez d’autres Absidia. Le Mucor Saccardoi ressemble donc aux Absidia et s'écarte des Mucor, non seulement par des zygospores entourées d'une ran- œée de fulcres circinés, mais encore par son sporocyste. Que devons-nous conclure, sinon que la ramification en arcade est un caractère moins constant que l'apophyse infundibuliforme et que, par conséquent, le Wucor Saccardot doit être classé dans un genre nouveau, voisin des Absidia ou dans ce genre lui-même dont la caractéristique serait alors modifiée. Pour éviter cette transformation, nous créerons un genre Proabsidia renfermant le Proabsidia Saccardot (Oud.). Nous sommes ainsi conduit à envisager un groupe des Absi- diées, dont le noyau est formé par deux genres, Proabsidia et Absidia, concordant par les caractères du sporocyste et de la zygospore. Nous ne connaissons pas de fulcres circinés chez des espèces dépourvues d’apophyses en entonnoir. Mais, au contraire, nous connaissons le sporocyste du type Absidia chez le Mycocladus, qui n'a pas de fulcres. Le caractère positif du sporocyste l'emporte sur le caractère négatif de l'appareil zygosporé et nous n’hésitons pas à rattacher aux Absidiées, le genre créé par M. Beavverie. La zygospore ne démontre pas l’affinité du Mycocladus, comme celle du Proabsidia, avec les Absidia ; elle ne les contredit pas non plus, puisque la diffé- rence est imputable à une réduction. Pour le même motif, nous placerons dans le groupe des Absidiées des Mucorinées dont les zygospores sont inconnues : le Pirella circinans, les Mucor corymbifer et Regnieri et une espèce nouvelle intermédiaire entre ces derniers et les Absidia par son appareil cystophoré. Nous reviendrons sur ce point quand nous envisagerons les autres organes des Mucorinées. Par la grande importance que nous accordons à la fructifica- tion des Mortierella et des Syncephalis, nous sommes d'accord. en principe, avec M. Van Trecuem, qui, dans un récent mé- moire, assigne une valeur de premier ordre aux appendices de l'appareil zygosporé. Comme on pouvait s'y attendre, leur va- leur concorde avec celle des sporocystes, à la double condition APPAREIL ZYGOSPORÉ DES MUCORINÉES. 113 de distinguer les appendices selon leur origineet de ne point s’en tenir aux caractères superficiels des sporocystes. Les Rhrizopus et les Spinellus ont des épaississemsnts anas- tomosés en réseau sur la membrane des suspenseurs. Ce carac- tère commun fait songer à une parenté des deux genres. Mais d'autre part la zygospore est striée chez les deux Spinellus,ver- ruqueuse chez le Rhizopus ; les branches copulatrices sont courbées chez les premiers, droites chez le second. L’affinité des deux genres n’est donc pas plus étroite d’après la zygospore que d’après les sporocystes. On a noté aussi des analogies entre les Spénellus et les Phycomyces. Peut-être voudra-t-on voir dans les ornements des suspenseurs un vestige des fulcres ou une disposition favo- rable à l’évagination locale de la membrane. Mais ces hypothè- ses manquent de preuves péremptoires. Les Piptocephalis ne présentent aucune trace d'appendices sur les branches copulatrices Ils s’écartent donc des Synce- phalis par leur appareil zygosporé tout comme par leur thalle, par l’absence de stylospores et par le mode de fonctionnement du sporocyste. Les baguettes des Syncephalis sont des méri- sporocystes insérés sur un péuicelle renflé en tête; celles des Piptocephalis sont des portions de sporocystes différenciés eux-mêmes en tète stérile et en rameaux fertiles et portés sur des pédicelles cylindro-coniques. Les zygospores des Piptocephalis et leurs suspenseurs répon- dént à deux types assez différents, qui se retrouvent chez des Mucorinées diverses et dont nous ne pouvons pas tirer grand parti pour préciser davantage leurs affinités. En somme, l'appareil zygosporé, qui donne des renseigne- ments positifs sur la parenté des Syncephalis et des Mor- tierella est muet sur les aflinités des Piptocephalis. 11 nous renseigne mal aussi sur la parenté des Pilobolées que nous proposons d'appeler Pilairées, le genre Pilobolus, créé par Ton en 1784, devant prendre le nom d’Aydrogera con- formément à la loi de priorité, car l'espèce type avait été nom- mée Aydrogera crystallina par Wiccers en 1780. Le carac- tère commun aux 4 espèces est d’avoir des branches copulatrices courbées, soit progressivement (Hydrogera nana, Pilaira LS 2h ni RE nt lee os. Le PH s 1 114 PAUL VUILLEMIN. fimetaria), soit brusquement au sommet (//ydrogera crystal- lina, Pilaira inosculans). En conséquence les tympans d'in- sertion sont plus ou moins rapprochés à la base de la zygospore comme chez les Piptocephalis et les Syncephalis. M. BrereLn a vu parfois les branches copulatrices s’enlacer chez le Prilaira inosculans (qu'il décrit sous le nom de Pilobolus anomalus). Ce caractère rappelle le Syncephalis nodosa, mais n’a qu’une im- portance secondaire, de même que le recloisonnement du gamète dans l'azygospore de l'Hydrogera nana. L'ornementation de la membrane varie depuis les fortes dents de l’Æydrogera nana jusqu'aux fines granulations du Pilaira inosculans. La membrane était même lisse sur les zygospores de Pilaira fimetaria observées par M. Van Tiecnem. Mais ce défaut de sculpture peut être envisagé soit comme le dernier terme de la réduction des granulations de l'espèce précédente, soit comme une conséquence de l’état d'immaturité ou de dé- veloppement imparfait des zygospores en cellule. L'espèce que nous avons nommée en 1881 Mucor hetero- gamus ressemble au Mucor racemosus par son appareil cys- tophore ; mais. elle en diffère par ses zygospores rostrées. Cette forme est une manifestation persistante de l'inégalité des gamètes, dont le plus petit forme le bec. D'autre part, les zygospores appartiennent à des systèmes aériens ramifiés en sympode, comme les appareils cystophores ; les branches copu- latrices sont les équivalents des pédicelles terminés par les sporocystes. Donc, cette espèce s'oppose à tous les Jucor et doit devenir le type d'un genre nouveau Cette opinion a déjà été émise par M. Fiscner. Nous proposons le nom de Zygor- hynchus qui rappelle la zygospore rostrée. On trouve aussi une zygospore rostrée d'origine analogue chez le Dicranophora fulea. Mais ce genre s'éloigne du Zygor- hynchus par les zygospores nées directement du thalle et par l'appareil cystophore hétérocysté et hétérosporé. Ces deux genres seront rapprochés sous le nom de Zygor- hynchées ; mais ce petit groupe fondé sur la zygospore ne se distingue pas des Mucorées par ses autres caractères autant que les Pilairées ou les Piptocephalis. Nous ne voyons que les Mortierella et à un moindre degré les Syncephalis qui se sé- 113 parent des antres Mucorinées aussi neïiemeni par les carac- … tères de l'appareil rF20spore que par l'ensemble de leurs pro- _ he, La 7, C'est dire que les variations de l'appareil zygusporé peuvent | être utilisées dans la classification au mème titre que celles des 4 _anires organes Mais quon De saurait à prior: leur assigner une valeur =" eq Lumens, trouveront leur emploi — dns une révision générale de la famille où nous tiendrons _ compie auiani que possible de ious les caracières. ; Nous résumosns. dans le tableau suivani_les imdicatioes taximo- - miques fourmies par l'appareil rygospore : pareil wvégétaiif (Mucorées — Piles — > 7 PT ENT 2 CS RPC ER GYMNOSPOREES. E- L Zysergore rustrée pgroremei de lune de gr mets méseu ci desmbhbls ____.._____.. AGO UERÉES. = A. Grease brarke coçgalhiriee reniée bres- F quement. Apparel mocspere ne de halle Doromméaere. w 4 B_ Grosse branche copakriniee rest: gi.‘ « sement Appareil roger né de bre LA - Ces nee Zap hymr he. IL Zweperezroa E 4. Sasgesseers Esses ne — a. Tumgans Einsertné sgecsés rh 1 Zusospores sur ue syseme ne 1 rte donnes nosesnnumom— Sporadans … 2 Sespensencs pen mas. ___ Mavcar- = A Dicanibenne. È — — EE = — Myculadus. 3 Sepesenrs vwesvaleux, iwvres- CO 2 ON “RE Chæetardadoum 4 b._ Trupgens diecertue plus em mms : ee RELE RRR . Ue Ciammemhers. 4 — a CU he PHamés. Lie — — = Prpéoreplhalss. B. Seygesceurs rémenlés (tympan cggesés). F. a. Branches cogalhitries dreëes : rwes- - pere ornée. ____ CT Er ee Rhivqus. 5. Branches cogalitrues cyarèes : riçes- PE SRE... "same Spcnelles . 11 ie D , DD nd ei; à Ets 6, RER Lie he fn: La 1 116 PAUL VUILLEMIN. C. Suspenseurs armés de fulcres dichotomes. PAycomyces. D. Suspenseurs armés de fulcres circinés... ABSIDIÉES. B. Appareil zygosporé protégé par des ra- meaux végétatifs issus du thalle ou des branches copulatrices (Mortiérellées, Syncé- phalidées)........... RE A RE PR ad: CARPOSPORÉES. L 1. Rameaux filamenteux enveloppant la zygospore TE UT oO AE D Da 08 35 00 Mortierellæ. 11. Rameaux vésiculeux sous-jacents à la zygos- | pore*ornée mere rene eL Een . Syncephalis. Diagnose des deux genres nouveaux séparés du genre Mucor d’après l'appareil zygosporé. Proabsidia. — Filaments du thalle continus, ramilés, iné- gaux, parfois noueux. Chlamydospores lisses, intercalaires. Pédicelles isolés, naissant directement du thalle, terminés en apophyse infundibuliforme. Sporocystes uniformes, globuleux, à membrane lisse. diffluente. laissant une étroite collerette. Columelle hémisphérique ou obconique souvent surmontée d’un mamelon. Spores nombreuses, petites, lisses. Zygospores ornées, à tympans d'insertion égaux. opposés. Suspenseurs droits, évasés en entonnoir, munis de fulcres circinés disposés en cercles autour des tympans. 1 espèce : Proabsidia Saccardoi (Mucor Saccardoi Oude- mans. Archives néerlandaises, 1902, p- 278-280, PI. IV). Thalle et pédicelles hyalins à contenu violacé. Pédicelles atteignant jusqu'à 25 mm., munis d'une cloison à 12-24y du sommet. Sporocystes, 36-42 y. passant du violacé pâle au grisâtre, puis au brun. Spores violet très pâle, globuleuses. 4-7 x. Zygos- pores, 60 », brunes. globuleuses, rugoso-verruqueuses. Un seul cercle de 10-20 fulcres circinés, très longs et minces (7x d'épaisseur. s'entrecroisant. Azygospores semblables. Terre de bois, près de Bussum (Pays-Bas). é L'S4 Zygorhynchus. — Filaments du thalle continus, ramifiés, inégaux, parfois noueux, plongeants, rampants ou formant un duvet aérien cotonneux. Chlamydospores lisses, intercalaires APPAREIL ZYGOSPORÉ DES MUCORINÉES. 117 ou terminales. Pédicelles isolés ou groupés sur des systèmes sympodiques irréguliers qui portent des sporocystes normaux, des sporocystes abortifs et des zygospores. Pas d’apophyse. Sporocystes uniformes, à membrane plus ou moins concres- cente avec la base de la columelle, plus ou moins incrustée d'oxalate de calcium, plus ou moins diffluente. Quand la mem- brane est fugace, elle laisse à la base une collerette. Spores nombreuses, petites, lisses. Zygospores fortement hérissées, rostrées. Tympans d'insertion subopposés, inégaux, le plus petit au sommet du rostre. Suspenseurs inégaux et dissem- blables, le petit droit et court, le grand long, courbé. terminé par un renflement piriforme. Gamètes très inégaux. L'appareil zygosporé nait sur un système de filaments aériens, comme les sporocystes. 2 espèces : Zygorhynchus heterogamus (Mucor heteroga- mus Vuillemin. Bulletin de la Société botanique de France. 1886, t. XXIIT, p. 236. Figuré : Bulletin de la Société des Sciences de Nancy, 1886, PI. Il.) Trouvé sur du pain mouillé, à Nancy, en mars 1886, cultivé quelque temps, non retrouvé depuis. Zygorhynchus Moelleri n. sp. — Trouvée en Allemagne, à Eberswalde. par M. le professeur D' A. MogLzer, cette espèce nous a été obligeamment communiquée, le 31 janvier 1902, par l’auteur de cette découverte. Nous pensions d'abord, avec M. Mozzzer, que le Champignon d'Eberswalde était le même que celui de Nancy. Ils concordent entre eux par tous les caractères génériques et mème par le mode d’ornementation des zygospores, et par leur couleur qui, dans l’un comme dans l’autre, varie du jaune au noir. Mais les cultures, répétées de- puis un an dans les milieux les plus variés, n’ont pas effacé les différences que nous étions porté à imputer à des variations individuelles. Nous pensons done que le Champignon de M. Morzcer constitue une espèce nouvelle et nous remplissons un agréable devoir en la dédiant à notre savant collègue. Sans insister sur les caractères biologiques que M. Moerzer se propose de faire connaître prochainement, nous indiquons sommairement les caractères sur lesquels repose la diagnose différentielle du Zygorhynchus heterogamus et du Z. Moelleri POTTER ER AE L 14 LE, 118 PAUL VUÏLLEMIN. La distinction des deux espèces repose, en première ligne, sur la forme des spores, sphériques chez le Zygorhynchus hete- rogamus, elliptiques chez le Z. Moelleri. Cette différence s’accuse de bonne heure. La spore du Z. keterogamus est régu- * lière dans le sporocyste et s'accroît également dans tous les sens en se gonflant pour germer. Celle du Z. Moellert est allon- gée dès l'origine et, quand elle se gonfle, elle conserve long- temps son irrégularité. Les dimensions des spores mûres non gonflées sont : 3 y de diamètre environ chez le Z. heterogamus ; ku.36 sur 2 u,6 à 5,65 sur 3u,2 chez le Z. Moelleri. Dans cette dernière espèce, les spores expulsées se gonflent et atteignent 6 u,5 sur 3 u,8. Le rapport de la longueur à la largeur oscille donc entre 7 : 4 et:5 :79: Les zygospores sont en moyenne 2,5 à 3 fois plus grandes chez le Z. heterogamus que chez le Z. Moelleri. Le tympan d'insertion du grand gamète, mesuré vers l'époque de la résorption de la cloison, a 274 de diamètre (extrèmes 25-32) chez le premier, 11 à 13y chez le second ; la zygos- pore mûre oscille entre 45 et 150 » chez le premier. entre 20 et 49% chez le second, le diamètre habituel est supérieur à 100 x chez le Z.Aeterogamus, voisin de 35 4 chez le Z. Moelleri. Nous noterons d’autres différences moins radicales, portant sur la diffluence de la membrane du sporocyste, bien plus rapide chez le Z. heterogamus, sur la forme de la columelle, plus déprimée chez le Z. Moelleri. Les sporocystes sont sensi- blement égaux, mais l’'emportent un peu chez ce dernier, tan- dis que le pédicelle est relativement long et grèle, de même que la grosse branche copulatrice. Le genre Tieghemella et la série des Absidiées, par M. Paul VUILLEMIN. Le genre Tieghemella a été créé par BerLese et pe Toxi (1 aux dépens du genre Absidia Van Tieghem. Il a pour type le Tieghemella repens. Ce démembrement est justifié, aux yeux des auteurs, par la présence de sporocystes accessoires nais- sant, soit sur les stolons, soit sur les pédicelles principaux et renfermant des spores moins allongées que les grands sporo- cystes. Cette caractéristique n’a pas paru suffisante aux yeux d’A. Fiscaer (2; qui tient la création du genre Tieghemella pour superflue, d'autant plus que l'espèce n'a pas été cultivée. L'existence des pédicelles secondaires est liée à une autre particularité qui enlève au Tieghemella le port si caractéristi- que des vrais Absidia. « Les arcades extrèmement surbaissées, dit Vax Trecaex (3), ont en revanche une très longue portée et se succèdent en rampant, pour ainsi dire, à la surface des corps humides environnants : de là la dénomination spécifique. lei la hauteur du jet parabolique est à son amplitude à peu près comme 1 est à 8. » D'après la figure de Vax TrecHem, qui a pourtant omis les complications liées aux pédicelles accessoires, il semble bien que ces jets n’ont point la régularité géométrique si spéciale au genre Absidia, ni la forme d'arcades qui justifie son nom. (1) BerLesE et DE Tonr. — Sylloge fungorum de Saccardo, t. VIL, p. 215, 1888. (2) A. FiSCHER. — Rabenhorst's Kryptogamen-Flora. Die Pilze, IV, 18%, p- 240. (3) Vax TiEeHEM. — Troisième Mémoire sur les Mucorinées (Ann. des Sc. nat., 6+ série, t. IV, 1876, p. 363-364). 120 PAUL VUILLEMIN. Cette divergence est beaucoup plus marquée dans un Cham- pignon que j'ai observé, au mois de mai 1888 sur des racines d'Orchis mascula enfermées depuis douze jours dans une boite à herboriser et provenant de la forêt de Haye, près de Nancy. Notre espèce se distingue immédiatement du T. repens par ses spores sphériques. brunâtres, mesurant 245 à 3,5 de dia- mètre, le plus souvent 2z 8. Elle a d’ailleurs le mème sporocyste piriforme, porté sur un pédicelle dilaté en une large apophyse en entonnoir et cloi- sonné sous l'apophyse. La columelle, surmontée d’un bouton étranglé à la base, rentre dans l'apophyse après la déhiscence. tandis que le bouton terminal reste dressé au centre de la cupule comme un battant de cloche. La membrane diffluente, incrus- tée de très fines granulations. laisse à la base une étroite col- lerette à bord irrégulier. Les pédicelles très rigides ont en général de 0 mm. 5 à 0 mm. 7 de hauteur ; les plus grands atteignaient 0.720 ; les plus petits, très grèles, tombaient à 0.013. Beaucoup d’entre eux portent un rameau naissant à angle aigu à 0 mm. 140 à 0,180 du sommet. Ce rameau est plus court que la portion du pédicelle princi- pal qui surmonte son insertion, plus grèle et terminé par un sporocyste qui, à part ses dimensions moindres, ne diffère pas du sporocyste principal. Qu'ils soient simples ou ramifiés, les pédicelles sont isolés ou groupés en bouquets de 2 ou 3 et portés sur des stolons. Les stolons naissent les uns des autres en série, mais san$ présenter la régularité caractéristique des Absidia. Après un trajet de longueur variable, tantôt rampants, tantôt dressés assez brusquemment au-dessus du support, ils se terminent soit par un sporocyste, soit par une touffe de rhizoïdes, soit en pointe stérile. [ls réunissent donc des caractères de Mucor, d’Absidia et de Mycocladus (1).On trouve, ici une arcade courte: aussi haute que large, portant un ou deux bouquets de pédi- celles, là une longue tige rampante émettant un grand nombre de pédicelles fertiles où bien une alternance plus où moins (1) BEAUVERIE. — Etude sur le polymorphisme des Champignons (Ann. de l'Université de Lyon, 1900, p. 162-180). Rec GENRE TIEGHEMELLA ET SÉRIE DES ABSIDIÉES. 121 “irrégulière de bouquets de sporocystes et de rameaux stériles | isolés ou appariés. . Le thalle rampant à la surface des racines d'Orchis forme Ex - parfois des chlamydospores qui, en germant, donnent directe- 4 ment un pédicelle terminé par un sporocyste normal. Le fila- _ mentissu de la spore, quand il rampe sur un pédicelle plus àgé | sans rejoindre le support. émet directement de très chétfs ; pédicelles fertiles. L- Nous signalerons. parmi les dispositions exceptionnelles, un pédicelle secondaire naissant à angle droit à 20 « du sporocyste terminal, un autre né de la columelle d'un sporocyste vidé et - continuant la direction du pédicelle primaire sur une longueur | de © mm. 432. - Le Mycocladus verticillatus Beauverie présente d'étroites relations avec le Champignon de l'Orchis, mais il a des spores - nettement elliptiques. ainsi que nous l’avons vérifié sur des échantillons que l'auteur nous a libéralement communiqués : lapophyse est plus renflée, ainsi que la columelle, d'ailleurs surmontée d'un bouton comme chez les Tieghemella. Les sto- { 4 lons du Mycocladus ne présentent jamais ce sommet recourbé -vers le support et muni de rhizoides qui rapproche notre espèce # _ des A6sidia. Nous croyons donc utile de conserver le genre : Tieghemella pour les formes intermédiaires entre les Absrdia a _etles Wycocladus. = _ Le Mucor Saccardoi Oudemans 1), pour lequel nous avons ; créé le genre Proabsidia (2), se distingue des Mycocladus par - ses zygospores protégées par des fhrérés circinés, comme celles des A bsidia. 1] s'éloigne de notre espèce par ses spores viola- à cées et plus volumineuses. Ses sporocystes se rattachent à ceux des Tieghemella et des Mycocladus, par leur columelle api- . culée, leur apophyse en entonnoir précédée d’une cloison. Mais -ils naissent isolément sur des filaments moins distinets du thalle végétatif que les stolons des Absidia, des Tieghemella et mème des Mycocladus, bien que leur contenu violacé, sem- (1) Ouneuaxs et KoNIXG. — Prodromne d'une flore mycologique etc. (Archi- ves néerlandaises, 1902, p. 26S-280, Tab. VI). - (21 VuiLLEMIN. — Importance taxinomique de l'appareil zygosporé des Mu- _ corinées (Bulletin de la Soc. Mycol. de France, 13). 122 PAUL VUILLEMIN. blable à celui des pédicelles fertiles nous engage à y voir un degré inférieur de la différenciation des stolons. Outre le Tieghemella repens et notre espèce nouvelle, que nous appellerons Tieghemella Orchidis pour rappeler les cir- constances de sa découverte, le genre Treghemella comprend l'espèce décrite en 1882, par Bainier, sous le nom d’Absidia dubia. Voici la caractéristique du genre Tieghemella, rectilié d’après notre point de vue. Tieghemella Berlese et de Toni 1888. Appareil cystophore composé. Axes primaires dressés ou, plus souvent, transformés en stolons irréguliers parfois ram- pants et indéfiniment allongés, parfois recourbés vers le sup- port auquel leur sommet se fixe par une touffe de rhizoïdes, parfois redressés et terminés par un sporocyste. Stolons de divers ordres insérés l'un sur l'autre en série irrégulière. Axes secondaires fertiles, isolés ou groupés en bouquets, simples ou ramifiés, naissant en des points indéterminés du trajet des axes primaires. Apophyse en entonnoir plus ferme que la columelle. Colle- rette prolongeant l’apophyse. Columelle plus ou moins coni- que parfois mamelonnée, s'affaissant dans l'apophyse. Spores petites, à membrane assez épaisse. Zygospores inconnues ! Le genre Tieghemella diffère des Mycocladus par ses rhizoïdes, des Absi- dia par l’inconstance de la courbure des stolons et de leur enracinement. 3 espèces connues : T. repens Berlese et de Toni (Absidia repens Van Tieghem), T. Orchidis sp. nov., T. dubia (Absidia dubia Bainier). ' Tieghemella Orchidis P. Vuill. sp. nov. Axes primaires (stolons) de 0,6 à 10 mm. de long. termi- nés par des rhizoïdes, une pointe mousse ou un sporocyste, portant des stolons semblables en série sympodique et des rameaux, stériles ou fertiles, isolés ou groupés par 2 ou 3 en bouquet. Rameaux fertiles simples ou portant, à quelque dis- tance du sommet, un rameau oblique plus court que le sommet du pédicelle principal et terminé par un sporocyste semblable, GENRE TIEGHEMELLA ET SÉRIE DES ABSIDIÉES. 125 mais plus petit. Rameau fertile de premier ordre ayant 500-700 de longueur. 7-10 de calibre. On trouve des pédicelles chétifs de 13x de haut sur 1,5 de diamètre. Le pédicelle présente une cloison transversale éloignée de l'apophyse infundibuliforme d’une longueur un peu supérieure à la hauteur de l'apophyse elle-même. Le sporocyste avec l'apophyse forme une massue ovoïde dressée. Les axes fertiles sont toujours droits, mème sur les exemplaires rabougris. Les grands sporocystes atteignent 40 y de haut sur 32 de dia- mètre. Les plus petits ne sont pas plus hauts que larges. Nous en avons vu un, issu du filament germinatif, qui n'avait que 4w3 dans tous les sens et contenait seulement 3 spores. La membrane, incrustée de très fines granulations, est imparfaite ment diffluente. Elle laisse à la base une collerette étroite, ri- gide et dressée. dont le bord est prolongé par un reste de membrane irrégulièrement déchirée qui lui donne un aspect festonné ou par un débris beaucoup plus considérable. Cer- taines membranes semblent mème fissurées et non diffluentes. Spores un peu brunâtres, parfaitement sphériques, variant de 2 5 à 3 # 5. Elles germent sans se gonfler en émettant un tube très étroit à l'origine et progressivement dilaté. Columelle conique-arrondie, plus haute que large, surmontée d'un bouton généralement atténué ou étranglé à la base et res- tant dressé quand. après la déhiscence. la columelle s'affaisse dans l’apophyse. Tieghemella dubia P. Vuill. (Bainier) (Absidia dubia Bai- nier 1882). Cette espèce se rapproche, d'après Bainier, -de l'A bsidia capillata, par la couleur bleu-noiràtre de la columelle et la manière dont elle s'invagine dans l’apophyse et par la diffluence de la membrane. Mais les spores sont inégales ; à côté de spores ovales de 4, 2 x 2, 2 répondant à celles de l'A. capillata {4 à 5 sur 2 à 2,5), on en trouve de sphériques de 2 de diamè- tre. Le pédicelle est également dépourvu de cloison sous l'apophyse et la columelle est hémisphérique : ce qui éloigne le Champignon de Baxter des Tieghemella repens et Or- chidis. RE aan be APT CRPPENTERE { Pie bte .) 124 PAUL VUILLEMIN. Mais il diffère de l'A bsidia capillata parce que le cystophore est dressé et qu'il porte sous le sporocyste terminal des ra- meaux verticillés naissant presque à angle droit, terminés par des PRorocysies, et portant parfois eux-mêmes un rameau sur leur bord supérieur. L'appareil cystophore du Champignon de Baixrer ressemble à celui du Hucor corymbifer qui a une apophyse, une colu- melle et des spores semblables. Toutefois cette espèce n'est pas le Mucor corymbifer, car l’auteur n'aurait pas manqué de mentionner ses exigences thermiques, si, comme le Mucor corymbifer, elle ne donnait de fructifications vigoureuses qu'à une température élevée. D'ailleurs elle donne parfois des crampons dans l'intervalle des filaments fructifères et forme des arcades, au moins acci- dentellement, comme le 7. Orchidis. La propriété de donner des stolons recourbés en arcade et enracinés à leur sommet, complètement réalisée chez les Aüsidia capillata, septata, reflexa, présente donc une dégra- dation progressive chez les Tieghemella repens. Orchidis, dubia. Tandis que la première espèce touche encore de près aux Absidia typiques, la dernière est plus voisine du Mucor corymbifer où du Mycocladus. Le Mucor corymbifer est plus voisin des Absidia qu'on ne le croit généralement. Dans les cultures vigoureuses, les axes principaux terminés par de gros sporocystes s'’affaissent sous leur propre poids et se courbent vers le support ; ces rameaux, au lieu de donner des verticilles réguliers, sont alors rejetés du côté convexe comme les bouquets de pédicelles des A bsidia. Sous l'influence de l'humidité, une partie des rameaux s’allon- gent, deviennent stériles et se ramifient au sommet comme les Flament du thalle. Nous avons mème vu la columelle d'un sporocyste vidé émettre une touffe de rhizoïdes et enraciner le sommet d'un rameau. Dans ces dernières circonstances, le Mucor corymbifer se comporte donc comme un Mycocladus. Malgré la diversité d'apparence de l'appareil eystophore, nous trouvons donc une étroite affinité entre les diverses Muco- rées qui ont, comme les Absidia, une apophyse en entonnoir, une columelle plus ou moins conique s'aflaissant après la GENRE TIEGHEMELLA ET SÉRIE DES ABSIDIÉES. 125 déhiscence dans l’apophyse rigide et des spores de petite taille. Ce serait aller trop loin que de réunir toutes ces espèces dans un même genre, on trouve entre elles des différences con- sidérables par exemple dans les zygospores munies de fulcres cireinés chez les Absidia capillata et septata et chez le Pro- absidia Saccardoi, tandis qu’elles n’en ont pas chez le WMyco- cladus. Mais nous y voyons une section très naturelle de la tribu des Mucorées, un véritable phylum dont les formes s’en- chaïnent et que aous appellerons les Absidiées. Les genres Proabsidia et Absidia forment les deux termes extrèmes de cette série, les Proabsidia représentant le terme inférieur. Voici comment nous comprenons l'évolution de ce groupe : L'appareil cystophore simple comme celui des Mucor (Proabsi- dia) s'est allongé et ramifié en verticilles. L’axe et les rameaux sont également fertiles ; mais déjà ils tendent à s’affaisser vers le sol et les verticilles se transforment en bouquets unilaté- raux, tandis que quelques-uns reprennent des caractères de filaments végétatifs (groupe du Mucor corymbifer). Ici le tronc se bifurque en deux rameaux généalogiques. D'un côté, l'axe primaire se couche dès l'origine et devient un stolon indéfini émettant des rameaux fertiles ou des stolons secondaires plus ou moins régulierement verticillés (Mycocladus). D'un autre côté, l'axe s'enracine au sommet en substituant au sporocyste principal un système de rhizoïdes par le procédé que nous avons vu réalisé accidentellement chez le Mucor corymbifer ; les rameaux seuls sont fertiles. D'autres axes enracinés nais- sent les uns des autres en série et l'axe principal ne récupère sa fertilité que dans les derniers termes de la série. La réalisation complète de ce processus caractérise le genre Absidia avec ses arcades à courbure géométrique qui sont des axes primaires de l'appareil cystophore modifiés par adapta- tion secondaire. Mais cette transformation de l'axe dressé et ramifié en une série d’arcades ne s’est pas accomplie sans transitions et les termes intermédiaires entre le {type du Wucor corymbifer et des Mycocladus et celui des Absidia forment le genre Tieghemella. \ Le Mucor corymbifer est bien différencié du Proabsidia par juré Al ANA TRE EE en 126 PAUL VUILLEMIN. sa riche ramification qui ne fait défaut que dans les cultures chétives, des Tieghemella par l'absence de rhizoïdes : il doit done devenir le type d'un genre nouveau que nous nommerons Lichtheimia en Yhonneur du Professeur Licarneim, de Berne, qui l'a découvert. Outre le Lichtheimia corymbifera, te genre comprend deux autres espèces : Lichtheimia Regnieri (Mucor Regnieri Vucet et Costantin), dont les spores sont généralement sphériques, Lichtheimia ramosa (Mucor ramosus Lindt 1886 non Bulliard nec Jakowski, dont les spores ovales sont plus grandes que chez le Lichtheimia corymbifera. Série des Absidiées genre Absidia sensu latiori). Columelle rentrant dans l'apophyse en entonnoir. Spores petites. Genre 1. Proabsidia. — Cystophores simples. Zygospores armées de fulcres circinés. {Pr. Saccardoi). [4 . Lichtheimia. — Cystophores ramifiés. Axe et ra- meaux fertiles. Zygospores inconnues. (L. corym- bifera, ramosa, Regnieri). O9 . Mycocladus. — Stolons rampants indéfinis. Zygos- pores sans fulcres (M. verticillatus). > . Tieghemella. — Stolons plus ou moins rampants en partie enracinés au sommet. Zygospores inconnues (T. dubia, Orchidis, repens. " 5. Absidia. — Stolons en séries régulières enracinés Dr au sommet. Zygospores armées de fulcres circinés (A. capillata, septata. £ygospores inconnues chez A. reflexa|. : A la série des Absidiées se rattachent probablement le Pirella circinans et les espèces qui, munies d'apophyse, ont été comprises à tort dans le genre Æ/elicostylum de Corda. - GENRE TIEGHEMELLA ET SÉRIE DES ABSIDIÉES. EXPLICATION DE LA PLANCHE V. Tieghemella Orchidis Vuillemin. _ Fig. 4 à 8. — Divers aspects de l'appareil cystophore (Gr. 15). Ex. Fig. 9. — Appareil cystophore sans stolons ni crampons (Gr. 810). 5x Fig. 10. — Spore germant en un filament qui porte un cystophore rudimen- à _ taire Gr. 810). { Fig. 41. — Crampons (Gr. 500). : Fig. 12. — Spores (Gr. 2300). JE Fig. 13. — Apophyse, collerette, columelle (Gr. 2300). F Fig. 14. — Sporocyste (Gr. 810). Vs ze Fig. 15. — Chlamydospore germant en un pédicelle cystophore (Gr. 500). E Fig. 16. — Prolifération de la columelle (Gr. 810). Fig. 17. — Sporocyste terminant le filament issu de la prolifération de la 3 _ figure 16. (Gr. 810). re : ne il de Lt rte doc ft ae 22 ee Le nr » 4) Le ar * Tv/É s f jp * j Var fs 5 v1 Va KP 4 DS L TRAVAUX DB LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE Par le D' G. DELACROIX. + Sur une forme conidienne du Champignon du Black-rot (Guignardia Bidwellii [Es] Viala et Ravaz). 2° communication). J'ai signalé en avril 1901 (1) une forme conidienne du Cham- pignon du Black-rot (Guignardia Bidwelli [Ellis] Viala et Ravaz, forme déjà vue aux Etats-Unis et figurée par Lamson Scribner 2), mais qui n'avait pas attiré en France l'attention des observateurs. Elle ne semble pas. d’ailleurs, très répandue. Les échantillons que jepossèdais, conservés dans lalcool ne m'avaient pas permis de tenter des infections ; et, ce n’est que par hasard que quelques conidies tombées, germées sur le support, m'avaient montré le début de leur développement. M..Viaza a décrit, il y à 17 ans, une forme conidienne du champignon du Black-rot (3, dont il a donné une figure dans son ouvrage. Les Maladies de la vigne (3° éd., p. 186). Cette forme, qui répond à un Verticillium où à un Acrocylindrium. est différente de celle que j'ai décrite; le dessin, du moins; (1) Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, 1% avril 1901. Bulletin de la Soc. Mycol. de France, t. XNIT, 1901, 2 fasce., p. 133 avec fig. (2) Annual report of the department of agriculture, report of the Myvo- logist, F. L. Scribner, Washington, 1887, p. 110, pl. LE, fig. 4. (3) Viala et Ravaz, Nouvelles espèces de Phoma sè développant sur les fruits de la vigne, in «Bulletin de la Société botanique de France », t XXXIIT, séance extraordinaire à Millau, juin 1886. TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 129 semble bien le démontrer. J'aurais voulu pouvoir l'observer, mais M. Viala à qui je l’avais demandée, m'a déclaré qu'il n'en possédait plus. M. Vraza a fait avec cette forme conidienne des infections qu'il a rapportées (1. M. Viara n'a pas accepté mon opinion de considérer la forme conidienne que j'ai décrite comme appartenant au cycle de développement du Guignardia Bidwellii (2); il y voit un sapro- phyte, venu par hasard sur les sclérotes ou les pycnides et spermogonies du champignon parasite sur les raisins. . Ma conviction était basée sur l'observation de nombreuses coupes fines faites au microtome avec des inclusions de grains montées dans la paraffine. Ces coupes montrent d’une facon fort nette la parfaite continuité des filaments conidifères avec le stroma du sclérote ou les éléments de l’ostiole des pycnides ou des spermogonies. Mais n'ayant pu faire d'infections, je n'ai pas voulu insister. et répondre à M. Viala : j'ai attendu le mo- ment où je pourrais me procurer des matériaux frais et en état pour réaliser ces infections. J'ai rencontré à Brives (Corrèze, en août de cette année (1902), des grains de raisins montrant les pustules noires du Black- rot et sur celles-ci la même forme conidienne que j'ai décrite. Un nouvel envoi que me fit, dès mon retour à Paris, M. Labou- noux, professeur d'agriculture à Brives, me permit de faire toutes les recherches nécessaires sur le caractère infectant de cette forme conidienne. Plusieurs de ces grains ne présentaient exclusivement que des sclérotes avec forme conidienne. Je n'y pus découvrir n{ pycnides ni spermogonies fructifiées. C'est l’un d'eux qui m'a servi pour mes essais d'infection. Les conidies de cette forme conidienne précédemment décrite semblent toujours isolées à l'extrémité du filament conidifère ou de la courte ramification latérale divariquée qu'on voit assez souvent. Ce caractère est donc celui d'un Scolecotrichum. Il est plutôt rare que ces conidies acquièrent une cloison. Et (1) Sur le développement du Blacki-rot, « Comptes-rendus de l'Acad, des Se., « séance du 23 novembre 1896. et « Revue de Viticulture », t. VE, p. 521 (no du 28 nov. 1896). (2) Les organes de reproduction du Black-rot, in « Revue de Viticulture, t, XV, 27 avril 1901, p. 466. Cd nt'Get MIE é DURS 130 G. DELACROIX. en tout cas, elle n'apparaît pas nécessairement à la germination de la conidie. La germination en chambre humide dans l'eau distillée se produit généralement à une seule extrémité. Le filament ger- minatif, tout à fait hyalin au début, n'acquiert de cloisons qu’à une certaine distance de la conidie ; il se colore à peine et son développement s'arrête bientôt, sans qu'il produise de conidies secondaires ni de chlamydospores. En milieux nutritifs, tels que la solution suivante: eau 100 ; peptone 1 : acide tartrique 1,5, ou bien sur jus de raisin peptonisé, le développement ne pro- gresse pas beaucoup plus et ne m'a pas donné non plus de fruc- üifications secondaires. J'ai essayé l'infection avec des conidies prélevées directement sur sclérotes en plaçant dans un milieu saturé d'humidité les raisins essayés laissés directement sur la grappe et elle-même sur le cep. Sur huit infections, quatre ont été faites en dépo- sant les conidies sur la surface du raisin intacte ; pour les quatre autres infections, la surface du grain avait été piquée avec une aiguille flambée chargée de conidies. Au bout de 12 jours, les infections furent examinées. Pour les quatre pre- mieres, j'ai eu trois infections nettes. le quatrième grain a pourri sous l’action du Botrytis cinerea. Deux de ces infections ont donné à la fois et abondamment des sclérotes et des pycnides, et sur un certain nombre d’entre eux des formes conidiennes. Le troisième grain infecté ne m'a montré que quelques sclé- rotes peu nombreux et, au bout de 15 jours, le grain s’est trouvé envahi par le Botrytis cinerea également. J'avais dû, il est vrai, en détacher plusieurs fines parcelles pour les examiner au microscope. Sur les quatre autres infections avec piqüre, une a donné des sclérotes et pycnides avec formes conidiennes, une autre quelques sclérotes. Les 2 autres grains étaient dépourvus de black-rot et pourrirent avec production de Botrytis cinerea et de Penicillium glaucum. J'ajouterai que les tubes ayant servi à enfermer les grains avaient été flambés, que le coton qui servait à les obturer était également stérilisé ainsi que les instruments employés et l’eau TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 151 utilisée pour humecter le tout. Mais on saït qu’en pareille cir- constance, l’asepsie ne peut rester longtemps parfaite. On pourrait m'arguer que la portion de grain ayant servi à l'infection renfermait du mycélium et que ce mycélium peut à lui seul transmettre l'infection. Aussi me suis-je servi unique- ment. dans une seconde série d'essais d'infection, de germi- nations des conidies brunes prises sur le grain, choisi dépourvu de tout conceptacle fructifié, germinations mises en train quelques jours auparavant. J'infectai cinq grains dont deux avec piqüre préalable et en TI, Forme conidienne de Guignardia Bidwellüi : Ct, cuticule: E, partie externe du sclérote, St ; Fe, futurs filameuts conidi- fères. — II, germination de conidies, c et c’. procédant exactement comme ci-dessus. Au bout de 12 jours. un des grains piqués était envahi par le Botrytis cinerea : je ny vis pas trace de Black-rot : le second grain piqué entièrement infecté montrait des sclérotes et des pycnides en voie de sporulation. Pour les trois antres non piqués. deux % D. É 132 G. DELACROIX. s'étaient infectés et présentaient des sclérotes avec formes coni- : diennes ; je n'y vis pas de pycnides évoluées. “4 Je n'ai pas à insister plus longtemps sur les observations que + je viens de rapporter. Elles prouvent l'exactitude des faits que ñ je n'avais pu prouver d'une façon irréfutable dans ma première j | communication. È L'examen de la forme conidienne jeune obtenue en infection à montre le mode d'apparition des filaments fructifères aux # dépens du Lissu médullaire du selérote. Ces futures hyphes U conidifères sont en parfaite continuité avec ce tissu hyalin très è délicat ; elles possèdent un renflement basilaire, moins marqué Le à mesure que la longueur de l'hyphe augmente et que le ê nombre de ces hyphes se multiplie; quand les conidies appa- raissent, ces renflements ne sont plus visibles. Je n'ai pas d'argument nouveau à apporter sur l'importance de cette forme conidienne au sujet de l'extension du Black-rot, puisque je ne la possède que de quatre localités, les trois autres rapportées dans ma communication précédente. Il semble en out cas, comme le dit M. Lamsox Scri8ner pour cette forme du Black-rot, et comme l’a prouvé M.Pruxer pour les autres formes, que la persistance de l'humidité est la condition indispensable de son évolution. 1 Il : “ Sur un chancre du Pommier produit par le Sphæropsis ê Malorum Peck. à f Le Sphxropsis Malorum Peck \1) est une espèce commune ps aux Etats-Unis sur Pommier, Poirier, Coignassier, Aubépine, ; dans les Etats du Nord-Est en particulier, et qui existe aussi au Canada. Le tronc etles branches sont fréquemment atteints ; les fruits que le champignon momifierait plus rarement les feuilles à peuvent aussi être envahies, selon quelques auteurs aux Etats- # Unis. 2 3 (1) PEck, Annual Report, 1881. >: = 4 4 ou vi TT TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 133 La maladie produite par cette forme pycnide y a fait l’objet de nombreuses études {1}. Elle n'est pas sans inspirer des craintes aux arboriculteurs américains par les dégâts qu'elle produit et le nombre des mémoires, de valeur inégale d’ailleurs, publiés par les « mycologists » des stations agronomiques aux Etats-Unis, témoigne assez de ces appréhensions. Malheureusement pour notre arboriculture française, ce nou- veau mal n'est pas cantonné exclusivement en Amérique. [] a fait depuis deux ans au moins, son apparition en France. A trois reprises depuis moins d'un an, nous en avons reçu des échantillons à la Station de pathologie végétale. L'un m'a été envoyé par un de nos collègues de la Société mycologique et je crois qu'il provient de Champagne: un second m'a été expédié de Maine-et-Loire. J'ai pu observer le troisième échan- tillon chez un pépiniériste, à Paris même, sur un pommier gravement atteint et déjà fort dépérissant sous les attaques du parasite. Je n'ai pas recu de renseignements précis quand l'envoi me parvint, sur les deux premiers échantillons où le champignon commençait à peine à fructifier, et je ne pus m'en procurer ulté- rieurement, quand la détermination du champignon fut certaine _et mon attention attirée sur ce point. (1) Pour la bibliographie du sujet, je citerai les mémoires suivants qui sont les plus importants : (4). — B. D. Hazstep, Quince Diseases (in « Sixthannual convention of the Association of amer. agric. Coll. and exper. Stations »). (2). — W. C. STüRGIS, Report of the Mycologist (in « Connecticut State station », reports for 1892, 1893). (3). — B. D. Harsten, Some fungous diseases of the Quince fruit (in « New.-Jersey State Bull. », n° 9i, 1892). (&). — WENDELL PapDock, Notes on apple canker (« Science » new series, 1896, n° 206). — Id., The New-York apple tree canker (in « New-York State station Bulletin », n°: 163 et 185, 1900). (5). — W.B. Azwoop, On the occurrence of a yeast-form in the life cycle of the black-rot of apples (in « Proceedings of American Associat. for advancem. of sciences », 1898, p. 422). AU (6). — F. C. Stewart, F. M. Rolfs and F. H. Hall, À fruit disease survey of Western New-York in 1900 (in « New-York State station Bulletin » n° 191). (7). — F. D. CHEstEr, Pear canker (in « Delaware station Bulletin » n° 52). Pre « 134 G. DELACROIX. Symptômes extérieurs. — Au premier aspect, et pour une personne non prévenue, le mal présente assez bien les carac- tères d’un chancre de Nectria ditissima peu étendu en surface. Mais, mème en l'absence de toute fructification, une observation plus attentive permet, en général, de reconnaitre ou au moins de supposer une maladie différente. Dans le cas du chancre de Nectria, fréquent dans nos régions. quand l'infection est bien établie, l'écorce se déprime assez régulièrement à partir du point où elle a débuté, tout en s'étendant un peu plus dans le sens longitudinal; bientôt de fins plissements concentriques, disposés régulièrement, se dessinent et se transforment ensuite Sphæropsis Malorum. — Branches attaquées avec fructifications,. en fissures divisant l'écorce profondément fendue jusqu'au bois. Sur le pourtour de la plaie, surtout si la branche a un certain volume, l'écorce restée saine réagit rapidement et prolifère pour produire un bourrelet cicatriciel proéminent, qui est envahi. à son tour, et d’où l'écorce tuée se détache également, TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 135 Un second bourrelet, extérieur au premier, peut prendre nais- Sance, être attaqué aussi et suivi d’un troisième. Dans la maladie que j'ai en vue, le processus est différent. Dès le début. l'écorce tuée sur une certaine étendue se dé- prime aussi, brunit sensiblement et la dépression s'étale irrégulière, un peu bosselée en général, à cause de l’inégal enva- hissement de l'écorce ; puis l'écorce se craquèle profondément en fragments irréguliers, qui peuvent tomber et mettre à nu le bois; mais ce fait me semble l'exception et, en général, l'écorce reste en place, séchée et adhérant au bois sous-jacent. Le bois, dans les régions correspondant aux chancres, prend une teinte brunâtre. Je n'ai rien observé sur feuilles qui puisse y faire soupconner en aucune manière la présence du parasite. Les échantillons observés, deux en août. un en mars, portaient tous trois à ces époques des fractifications. Elles sont, le plus souvent, très nombreuses sur les écorces tuées et apparaissent comme de nombreuses petites perforations circulaires où un peu déchiquetées à la loupe, situées dans le parenchyme cortical et soulevant le liège d'origine épidermique qui se rompt à son sommet sous la poussée déterminée par le développement de la fructification. Celle-ci est, au début au moins, une forme pyenide, le Sphæropsis Malorum Peck. La branche atteinte peut continuer sa végétation si une por- tion suffisante de son pourtour est encore saine. Dans le cas contraire, la partie de la branche supérieure au chancre se dessèche. Dans plusieurs circonstances sur les échantillons que j'ai vus et à un degré encore plus marqué sur les infections que j'ai faites, j'ai pu observer à la base même du chancre un épaississement très notable de l'écorce restée saine, qui forme là une espèce de bourrelet qui prend seulement un dévelop- pement dans le sens transversal et paraît limiter efficacement vers le bas l'extension du parasite. Cette production hypertrophique à la base, ne s'explique pas très nettement étant donnée la théorie assez généralement acceptée aujourd'hui des fonctions conductrices du liber mou vis-à-vis de la sève élaborée ; mais en tout cas le fait est bien évident. 1e id Et ED" Con nt à ot de ns êe in pe ent “ | æ pat ix dut à De - dl 136 G. DELACROIX. Etude du parasite. — Le parasite produit sous le liège des conceptacles un peu déprimés en hauteur. Ils peuvent atteindre et même dépasser 550 en largeur sur une hauteur de 315 ». [ls sont souvent uniloculaires, mais parfois peuvent renfermer plusieurs loges complètes ou incomplètes. L'enveloppe est noire, épaisse, d'apparence parenchymateuse en dedans sur- tout. La surface interne porte sur son étendue des stérigmates hyalins de 12 à 13 y sur 2 de large environ, terminés par des stylospores elliptiques ou ovoïdes, de 27 à 29 & sur 11 à 12 p 5. à contenu granuleux, généralement régulières de forme, de temps en temps un peu irrégulières et faiblement atténuées vers leur point d'attache. La membrane atteint 1 » 5 d'épaisseur. ‘Elle est toujours hyaline à l'état jeune et persiste longtemps ainsi incolore. J'en ai vu un bon nombre qui conservaient cette teinte et germaient parfaitement sans en changer aucunement. Un certain nombre de spores montrent une coloration brun fuligineux assez pâle à l'état de maturité complète. Enfin, de temps en temps, quelques stylospores colorés en brun, pren- nent dans le conceptacle mème, et avant de germer, une cloison médiane mince, se resserrant légèrement à l'endroit de cette cloison. Si l’on tenait compte de tous ces caractères, on devrait dès lors, à cause de ces spores brunes uniseptées et du conceptacle multiloculaire, ranger cette espèce dans le genre Botryodi- plodia. Peut-être mème pourrait-on l'identifier avec quelqu'un . des Diplodia où Botryodiplodia décrits sur écorce de pommier ou poirier. Mais, ne possédant dans l'herbier de la Station aucune de ces espèces et n'ayant pu me les procurer ailleurs, je ne veux point insister sur ce point, laissant en suspens ce côté de la question. Il est possible que le Spkxropsis Malo- rum Peck ne soit pas différent de Diplodia pseudo-Diplodia Fuck., signalé par son créateur sur écorces de Pommier et Poirier et auquel M. Maxcix a attribué des dégâts sur Pom- mier (1). En l’absence de preuves. je ne puis me prononcer. (1) L. MANGIN, Sur une nouvelle maladie des Pommiers, causée par le Diplodia pseudo-Diplodia, in «Journal d'agriculture pratique », 1e août 1901, p. 138. TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 157 Je ne puis, en tout cas. douter que l'espèce que j'ai en vue ne soit identique au Sphæropsis Malorum des auteurs américains. Les dimensions des conceptacles, les caractères de forme, de taille, d'évolution des stylospores, la description des dégâts causés, tout est identique. Plusieurs auteurs américains, Paprock (4), Srewarr (6 croient devoir établir une distinction entre Sphæropsis Malo- rum Peck et Macrophoma Malorum (Sacc.) Berl. et Vogl., qui, d’après eux, se rencontrent sur les mêmes arbres malades. Ces deux espèces ne differeraient que pour la coloration défini- tive des stylospores, qui resteraient hyalines dans Wacrophoma. et ne seraient plus capables de produire l'infection. 11 y a là, à mon avis. une erreur. Je ne connais pas Wacrophoma Malo- rum (Sacc.) Berl. et Vogl., mais j'ai pu voir côte à côte dans une mème préparation des conceptacles à spores toutes hyalines et d’autres à spores brunes et je puis assurer que c'étaient toutes deux des fructifications d'âge différent du même champi- gnon. Et, comme je le répèterai tout à l'heure, j'ai pu faire germer de ces spores hyalines, restées hyalines en germant, et obtenir avec elles l'infection. STEWART (6) a attribué à un-Cytospora, une forme de chancre qu'il croit différente de celle du Sphæropsis. Je ne puis dire rien de précis sur ce point. Mais, si j'en juge par une observa- tion que j'ai faite, ce Cytospora devrait peut-être ne pas ètre considéré autrement que comme une forme de Sphæropsis Malorum. Un de mes échantillons reçu en avril 1902, a présenté en décembre de la même année, sur les écorces mories. de nombreux conceptacles d'un Cytospora à stroma verruci- forme, pouvant atteindre 1500 z de diamètre sur G à 700 de haut, à membrane noire, à loges nombreuses, disposées sur une seule épaisseur, s'ouvrant dans un ostiole central de 50 » de diamètre, et portant des stérigmates très grêles de 10 4 de long terminés par de fines spermaties hyalines, un peu courbées,. de 5x, 5X1 y de large. ! Ces spermaties n'ont pas germé; étant donné qu'elles ont apparu dans les mêmes places que le Sphæropsis, on peut être tenté de croire qu’elles appartiennent au cycle de développe- ÿ " 1 » À ; à : Le as res Lil Lt AETE, fAES 4 L jai m'y à E burs Sea … 138 G. DELACROIX. ment d'un même ascomycète que le Sphæropsis. Mais on ne peut l’affirmer, d'autant que. dans le voisinage immédiat de - cette forme Cytospora, j'ai trouvé également une forme /en- à dersonia que je ne puis guère rattacher à la même origine. Le conceptacle de ce Cytospora s'édifie de mème que celui ! AT r. RER: 7 “4 Se TT dd superficiel ; ©, estiole: Tm, parenchyme cortical imprégné de my- célium (Grosst, 40 env.). — IT, Stérigmates et spermaties. — II, . Spermaties isolées. du Sphæropsis, sous le liège superficiel, dans le parenchyme cortical. Le mycélium de Sphæropsis pénètre le parenchyme cortical où il est coloré en brun pâle. On peut le retrouver dans le bois et là il est grèle et hyalin. formé de filaments peu cloisonnés, assez difficilement visibles, avec de rares ramifications. On le voit par places traverser les éléments du bois en passant par les ponctuations. Les cellules de parenchyme ligneux et de rayons médullaires, les fibres, plus rarement les vaisseaux mon- trent un contenu jaune-brun,amorphe, ressemblant à la gomme de blessure. | | | Forme Cytospora. — 1, Coupe transversale dans un chancre : S, liège : } \ Les spores, lorsqu'elles ont atteint tout leur développement, , (te AN IT 7 n 20 TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 139 hyalines ou colorées, continues ou à une cloison, germent faci- lement avant 48 heures, à la température de 16°, environ. Parfois la spore prend une cloison avant de germer. qu'elle soit hyaline ou brune, mais le fait ne se produit pas nécessaire- ment. J'ai pu me rendre compte que l'apparition de cette cloi- son élait précédée de la division du noyau. mais je n'ai pu suivre les phases de cette division. Le filament germinatif apparaît quelquefois latéralement, plus fréquemment vers l’une des extrémités. Rapidement il devient sinueux, se ramifie et se cloisonne. Dans quelques rares cas, sur trois germinations. j'ai vu appa- raître quelques conidies secondaires, hyalines, à peu près arron- dies, d’environ 3 z, 5 de diamètre : elles étaient sessiles vers le sommet du filament. Ces conidies secondaires n'ont pris aucun développement ultérieur. Tel est l'aspect des germinations dans l'eau distillée. Dans un liquide nutritif (solution de glucose à 2,5 0/9 avec peptone à 1 0/0, les spores ont présenté un développement tout autre; je n'ai pu l'observer que sur des stylospores hyali- nes qui n'avaient pris aucune cloison. Au moment de son déve- loppement. avant le 3° jour, & membrane de la stylospore se déchirait vers son sommet et il en sortait un bourgeonnement arrondi, tapissé à sa surface par l'endospore très fine et hyaline. La sphérule (spore secondaire ? à grandi prenant un contenu granuleux, obscur, et elle a pu atteindre 35 à 40 », sans que la spore se vidät complètement de son contenu. Le développement ne s'est jamais poursuivi au-delà. Les spores de Sphæropsis n'ont pas germé dans une solution de sulfate de cuivre à 1 pour 50.000. Des infections ont été faites sur plusieurs branches de pom- mier et de poirier vers le commencement du mois de mai 1902, les unes en déposant des spores germées ou non, soit directe- ment sur l'écorce intacte. soit dans des blessures faites à l'écorce avec un scalpel. Pour une des trois infections qui ont été suivies d’un résul- tat, les spores employées étaient germées et toutes hyalines. non cloisonnées. J'ai obtenu ces trois infections, sur pommier seul et exclusi- vement sur des branches préalablement blessées. Les infections 140 G. DELACROIX. sur feuilles avec ou sans blessure ont échoué dans tous les cas. On n'en a pas tenté sur fruits. Sur Poirier. le résultat des infections a été nul. Je dirai, à ce sujet, que je doute un peu que ce soit le mème parasite qui, en Amérique. produise sur feuilles et fruits les désordres signalés. Traitement. — Il a été reconnu en Amérique et je lai cons- taté ensuite moi-même, comme on vient de voir, qu'une meur- trissure de l'écorce était indispensable pour permettre la péné- tration du champignon. Le soleil ou le froid agiraient de mème en produisant des solutions de continuité sur l'écorce. Aussi. a-t-on conseillé aux Etats-Unis, pour protéger les écorces contrela production possible de ces accidents de les abriter et les couvrir d'une sorte de savon de chaux renfermant 30 parties de chaux vive pour 4 de suif et 5 de sel marin. le tout dilué dans l'eau. M. W. Pannock (4) et M. F. D. Cnesrer (7) conseillent, en outre, le ràclage, et au besoin l’excision, suivis d'incinération de toutes les parties malades et d’un badigeonnage avec une solution de sulfate de cuivre sur les parties traitées. Ce traitement qui est, en somme. le mème que celui pratiqué en France contre le chancre du Nectria, nous semble suffisant dans la circonstance, surtout si l’on a soin d'appliquer sur le bois une solution assez forte de sulfate de cuivre (5 0/9. par ex.) et si. une fois la solution séchée sur la surface. on la recouvre d’un enduit isolant, coaltar ou onguent quelconque. Il est bien reconnu qu'une plaie est nécessaire pour per- mettre l'infection. Je serais, à ce propos, assez disposé à croire que les cochenilles peuvent dans quelques cas, surtout sur des branches jeunes, pratiquer cette irruption. Un des échantillons que j'ai observés portait en effet en grande abondance le Diaspis piricola Del Guercio, que M. le D° Marcuar a eu l’obligeance de me déterminer. L'insecte était plus abondant à tous les endroits où s'étaient déterminées les infections. Il y a là sans doute plus qu'une simple coïncidence. Je crois donc que l'on devra, à l'occasion, et surtout si l'infection était à craindre, combattre sans retard ces insectes avec les insecticides appro- priés et le traitement sera avantageusement précédé d'un net- toyage énergique de l'écorce avec le gant de fer Sabaté. SPHÆROPSIS MALORUM 1 et2, Formes des conceptacles (grossissement très faible); S, liège super- » ficiel. — 3, Portion de conceptacle avec stylospores jeunes (obj.7, Harto. 2 Charabre cl. Oberhauser. — 4, Coupe longit. radiale dans le bois atteint : V, vaisseau avec mycélium, Mr, : Gb, gomme de blessure dans le paren- chyme ligneux. — 3, Coupe longit. tangentielle : Km, rayon médullaire ; Cp, cellule ponctuée du parenchyme ligneux. — 6, Diverses formes de s a, b,r, (obj. 9, Hartn. ch. cl). — 7, Germinations de spores dans | l'eau 4 divers stades d, e, f. En g, formation de conidies secondaires. — £, Germivation des spores en liquide nutritif,stades successifs k,7, k, 1, m. + “ ar it PE DATE PT LE Es nd sé mai ia + 142 G. DELACROIX. HI Sur une forme monstrueuse de Claviceps purpurea. IL est relativement facile, comme on sait, d'obtenir, sur l’ergot. les têtes ascospores du Claviceps purpurea. M suffit de placer les ergots de l’année sur un peu de terre fine et de recou- vrir avec 3 où 4 millimètres de la même terre ou plutôt de sable fin tamisé. Vers le commencement de novembre, avant les gelées autant que possible, on dispose ainsi les ergots et dès le mois de mars, on voit les boules fructifères se montrer sur les sclérotes. Leurs spores sont müres généralement à partir de la fin d'avril. Cette opération avait été faite à la Station de pathologie végé- tale. Des ergots récoltés sur seigle et différentes graminées en juin 1900, en Sologne, furent préparés pour la fructification, mais un peu tardivement, au commencement de décembre 1901. La majeure partie des sclérotes ne végétèrent pas au prin- temps de 1901. On les laissa dès lors en place pendant toute l’année. en les arrosant seulement de temps en temps quand ils se desséchaient par trop. En janvier 1902, au moment d'une période très humide, ces ergots, placés en terre depuis 14 mois, commencèrent à donner à leur surface des bourgeons d’un rose fauve ou grisàtre. La végétation de ces ergots ‘fut arrètée à la fin du mème mois par l'apparition d'un froid assez vif. Mais une semaine après le dégel, leur développement reprit et continua ; vers le 15 mars de la même année, les périthèces’montrèrent des spores mûres, capables de germer. Ces têtes ascospores présentaient une forme anormale et bien différente de leur apparence ordinaire. Le pied trapu, un peu aplati, plus court et beaucoup plus large que celui qu'on ren- contre d'habitude était surmonté de la partie fructifère, non pas arrondie, mais irrégulière à sa surface, étalée dans sa largeur. I y avait là une sorte de concrescence des fructifications, en un mot, une fasciation au sens réel du mot. Sur d’autres fructifications, parfois coïncidant avec les précé- *". TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 145 dentes sur un même sclérote, la partie fructifère avec une forme assez analogue, était notablement plus courte. parfois absolu- ment sessile. Cette monstruosité a produit cependant, comme je l'ai dit, des périthèces normaux, dont les spores ont germé suivant le mode ordinaire. On a dit jusqu'ici assez généralement. que les ergots ne pro- duisaient plus d'appareil ascospore dès un an après leur récolte. L'observation que je viens de rapporter montre que conservés FiG. V. — Forme ascopore anormale de Claviceps purpurea (grossi 3 fois). dans les conditions décrites, les sclérotes peuvent encore donner des spores la seconde année, et même abondamment. Il y a lieu de tenir compte de ce fait dans la culture du seigle ou des graminées capable d'être envahies, lorsque l'ergot se sera montré sur les épis de ces diverses plantes. IV De la tavelure des Goyaves produite par le Glæœospo- rium Psidii nov. sp. G. Del. Jai reçu récemment d'un correspondant de Mexico des goyaves conservées dans l'alcool qui présentaient à leur surface des taches brun fauve limitées d'une manière très nette, parfois un peu déprimées et pénétrant parfois jusqu'à 7 ou 8 millimètres dans lé péricarpe. Le tissu mort était séparé des tissus restés sains par une lame de liège produit aux dépens 144 G. DELACROIX. des éléments du parenchyme à parois minces du péricarpe, qui est, comme on sait, mêlé dans la goyave à des cellules selé- reuses de dimensions assez notables, dont les parois sont cana- liculées. Ce fait seul suffit, par le fait d’une réaction de la part de la plante envahie, à prouver le parasitisme du champignon. Dans la région des taches brunes, les tissus morts sont infil- trés d'un mycélium très grêle, hyalin dans les parties profon- des, brun fauve päle dans le voisinage du conceptacle. Le mycé- lium pénètre parfois les cellules du péricarpe et se ramifie entre elles. Les conceptacles assez petits, 90 à 120 de largeur, à peine proéminents et peu visibles à l'œil nu apparaissent sous la cuticule, qui bientôt se rompt, sous la poussée des spores, quand celles-ci commencent à mürir. Le stroma est noir dans sa partie en contact avec les tissus, hyalin à sa partie supé- rieure, où il produit des stérigmates hyalins, cylindriques de 15 à 18 4 sur 4 à 5. Les spores hyalines, plus ou moins réguliè- rement ovoïdes, sont finement granulées à l’intérieur. L'état des échantillons, que j'avais reçus dans l’alcool, n’a permis aucune autre recherche. RE à à 2. LÉ s- ESA, | C ny Glæosporium Psidii. — I, Coupe transversale dans l’épicarpe de goyave montrant la fructilication : Ct, cuticule; Cs, cellule scléreuse:; Tb, parenchyme du péricarpe à contenu bruni; My, mycélium. — IT, Stérigmates et spores jeunes, gross. 850. — III, Sporesadultes. — IV, Cellule de l’épicarpe pénétrée par le mycélium. Diagnose : Glæwosporium Psidit G. Del. Maculis distincté limitatis, brunneis ; conceptaculis sub TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 145 _ cuticulo enascentibus, mox superficialibus, 90-120 x latis, sterigmatibus hyalinis, eylindricis, 15-18 X 4-5 g:; sporulis elliptico-ovalibus, hyalinis, levissime granulatis, 10-13 X 4-6 y. In epicarpio Psidii pomiferi. Mexico. v Sur l’époque d'apparition en France du Puccinia Maivacearum \lontazne. On répète assez généralement avec Durieu DE MaiSONNEUVE 1) _ que le Puccinia Malvacearum décrit par MoxTaGxE (2 sur des échantillons de Guimauve (A/thæa ofjicinalis récoltés au Chili par Berrero, n'est apparu en France qu’en 1872 ou 1873 dans les environs de Bordeaux. Un très grand nombre de Mal- vacées se trouvèrent envahies en même temps. Les renseigne- ments fournis par P. Hexxines (3) prouvent que cette puccinie fut récoltée en 1869 en Espagne, et Durieu déclare d'ailleurs que, d'après Maxime Corxv et L. PLaxcnox, elle aurait été trouvée peu detemps avant 1873 dans quelques localités du nord et du midi de la France et particulièrement dans les environs de Mont- pellier. - J'ai retrouvé récemment un échantillon récolté par THuRET au cap d'Antibes le 28 mai 1869, avec étiquette portant sa signature, qui montre le Puccinia Malvacearum sur Malva sylvestris. Cet échantillon fixe une date qui coïncide avec celle donnée par P. Hexxinces quant à l'époque de la constatation de cette Urédinée en Espagne. On sait que, depuis lors, son aire d'extension s’est considéra- blement accrue, puisqu'elle a envahi l'Angleterre, l'Europe continentale et qu'on l'a mème trouvée jusqu’en Australie. (1) Apparition subite et invasion rapide d'une Puccinie erotique dans le département de la Gironde, par M. Durieu de Maisonneuve et Mad. ”, in « Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux », 2° livraison, 1873, 6 nov. 1873. @) Montagne, in « Gay, Historia fisica y politica de Chile », VII, p. 483. 6) P. Hennings Die wichtigsten Pil:krankheiten der Kulturpflanzen unserer Kolonien. in « Deutsche Kolonial zeitung »,1= juin 1895, p. 117. UT SN TE Observations sur le Cyphella ampla Lév., obtenu en culture pure, par M. MOLLIARD. J'ai observé cette Théléphorée en assez grande abondance à Berck (Pas-de-Calais) pendant l'hiver, à la base de pieux de Peuplier et j'ai pu en obtenir très aisément des cultures pures à partir des basidiospores ; celles-ci germent rapidement sur les milieux les plus variés et en une ou deux semaines on obtient, par exemple sur carotte, un mycélium blanc flocon- neux qui recouvre tout le substratum ; ce mycélium se montre abondamment et irrégulièrement ramifié et présente en grand nombre ces becs d’anastomose qui sont si communs chez les Basidiomycètes ; le calibre des filaments mycéliens reste très uniforme et je n'ai jamais observé jusqu'ici sur carotte, pomme de terre, divers milieux gélosés, etc.. aucune ébauche d’hymé- nium, ni aucun développement de conidies mycéliennes. J'ai tout naturellement cherché, d'autre part, à cultiver ce Basidiomycète sur son support naturel, c’est-à-dire sur des lanières de rhytidôme de Peuplier, stérilisées dans un tube où elles baignaient dans de l’eau par leur partie inférieure ; le développement de mycélium floconneux stérile est bien moin- dre que dans les cas précédents, mais par contre j'ai pu obser- ver la formation d'appareils hyméniens. Il est assez remarqua- ble de constater que ces appareils se sont toujours formés sur la face externe de l'écorce, comme dans la nature, bien que la face normalement interne ait été dans nos essais de culture en contact avec l'air aussi bien que l’autre : il y a ici une adapta- tion étroite du Champignon à des conditions qui sont vraisem- blablement de nature physique. Notons en effet que si les deux faces sont. dans nos expérien- at LAN x s] OBSERVATIONS SUR LE Cyphella ampla LÉV. 147 ces. toutes deux en contact avec l'air. elles sont très différen- tes au point de vue de la constitution anatomique de leurs tis- sus ; la face interne est formée par des fibres longitudinales, la face externe par des cellules épidermiques et corticales dont un grand nombre sont subérifiées : de cette différence de consti- tution résulte, par exemple, que la face interne est toujours beau- coup plus humide que la face externe, les fibres permettant à _ l'eau dans laquelle baigne le fragment d’écorce de monter faci- lement par capillarité ; c'est évidemment à des conditions telles que le degré d'humidité qu'on doit rapporter cette élection très précise du Champignon pour l'un des côtés de l'écorce, en ce qui concerne l'appareil hyménien ; ajoutons que c’est toujours äune distance de 3 à 4 cm. de la surface libre de l’eau quon voit apparaître les organes de fructification. Dans la région où va se constituer une lame hyméniale, le mycélium acquiert de place en place, et surtout aux points de ramification, des renflements dont le diamètre est de 2 ou 3 fois celui des filaments normaux ; de plus. les filaments s'acco- lent les uns contre les autres et la région agrégée se dresse perpendiculairement au support. apparaissant comme une petite lame allongée : bientôt celle-ci, restant à peu près dans un plan horizontal, se recourbe vers son extrémité et se dirige à nouveau vers le support pour prendre contact avec lui ; elle acquiert donc la forme d'un arc semi-circulaire dont les deux bouts sont insérés sur le substratum ; la partie qui se recourbe ainsi reste simple ou bien, et c'est le cas le plus fréquent, se dresse en deux ou trois petites lames secondaires, peu écartées les unes des autres et qui s'adaptent chacune pour leur compte à l'écorce du Peuplier. Pour arriver au stade définitif, eette lame n'a qu'à s'accroître par ses deux bords, mais surtout par le bord externe, le bord interne ne tardant pas à arriver tout entier en contact avec l'écorce et formant ainsi la région par laquelle le chapeau sessile adhère au support ; la croissance du bord externe s'opère de telle façon que l'appareil hyménien se bombe par sa face supé- rieure. Parmi les nombreuses cupules que j'ai obtenues dans mes 148 M. MOLLIARD,. cultures, beaucoup restaient à un stade peu avancé de dévelop- pement ; leur tissu était constitué par des filaments étroite- ment enchevêtrés, présentant de nombreux renflements et ayant par suite la forme de chapelets à grains peu distants ; au bout de deux mois et demi, je n'ai obtenu qu’une ceupule dans laquelle l’hyménium de la face inférieure -présentait des basides sporifères, d’ailleurs parfaitement semblables à celles qu'on observe normalement ; la seule différence portait sur la taille de la cupule qui ne mesurait que 2 mm. 5 de large, c'est- à-dire qu’elle était dela dimension des plus petites de celles qu'on rencontre dans la nature où elles atteignent jusqu'à 1 em. 5. J'ai tenté d'obtenir le développement du Cyphella ampla sur d’autres écorces ou sur des bois pourris appartenant à diffé- rentes essences ; j'ai bien observé dans tous les cas la forme filamenteuse stérile, mais jamais la forme hyméniale, même à l'état débauche ; je me suis demandé si, en dehors de l’adap- tation à des conditions physiques analogues à celles que j'ai signalées tout à l'heure, l'écorce du Peuplier ne réalisait pas pour le Champignon un milieu nutritif spécial et j'ai répété des essais de culture soit avec des écorces variées baignant dans une décoction d'écorce de Peuplier ou dans une solution de salicine, soit sur desliquides variés (décoction d’écorce de Peuplier, solution nutritive à base de salicine, à base de glu- cose) rendus solides par l'addition de gélose ; tous les résultats ont été négatifs ; dans tous ces cas, je n'ai observé que le déve- loppement de mycélium stérile. C'est le glucose qui s’est montré le meilleur aliment ; à la surface d'une solution gélosée de salicine, substance à laquelle il était naturel de songer, le développement était absolument de même ordre, et même moindre, qu’à la surface d’eau ordinaire gélosée. Sur ces liquides gélosés, le mycélium se développait surtout en certains points d’où partaient des sortes de buis- sons qui se dressaient dans l'air perpendiculairement à la sur- face du milieu nutritif et qui allaient en s’évasant à partir de la région d'attache. J'ai rappelé ces dernières tentatives de culture, bien que leurs résultats aient été négatifs, parce qu'elles semblent mon- trer, et le fait que les cupules ne se développent que sur une des 2 OBSERVATIONS SUR LE Cyphella ampla LÉVe 149 à 4 faces du rhytidôme le donnait déjà à penser, que le Cyphella : L: ampla. et probablement avec lui beaucoup de Champignons n supérieurs saprophytes, est adapté, en ce qui concerne la for- 1180 mation de l'appareil reproducteur, plutôt à des conditions phy- siques qu'à des conditions spéciales de nutrition. 2 4 : à A \ "a at é be re % $ “CE k 12 + Er : E. x E + | ’ 4: LS « DR E. e à à C £ ; F L PU < À Sur une condition qui favorise la production des périthèces chez les Ascobolus, par Marin MOLLIARD. É. Une observation fortuite faite sur des cultures d'Ascobolus 4 furfuraceus opérées à partir des ascospores m'a donné le 2 moyen d'obtenir à coup sûr la forme parfaite de ce Champignon #1] et d’élucider, en partie du moins, les conditions biologiques de pe sa production. Parmi plusieurs semis d'ascospores faits sur F. des tranches de carotte stérilisées, la plupart étaient purs ; le 2 mycélium s'y est abondamment développé, occupant tout l'in- 4 térieur du tube ; je reviendrai ultérieurement sur les caractères ï de ce mycélium qui présentait de nombreuses arthrospores É semblables à celles qu'a décrites BrereLp ; ces cultures ne : donnaient pas de périthèces ou n’en développaient qu'au bout d'un temps assez long (5 à 6 semaines) ; les périthèces appa- raissaient alors dans les régions où l'air était le plus difficile- ment renouvelé, par exemple sur le milieu de celle des faces de la tranche de carotte qui, touchant au verre sur tous ses bords, k laissait entre elle et le tube une atmosphère très restreinte ; 5 ces périthèces n’acquéraient jamais que de faibles dimensions | et ne donnaient pas d’asques. Quelques cultures présentaient un aspect tout différent ; le mycélium était peu apparent, formant à la surface de la carotte une couche peu épaisse qui adhérait au substratum ; ce n’est qu'à la partie supérieure de la tranche de carotte que le mycé- lium prenait un aspect floconneux rappelant celui des cultures précédentes ; d'autre part. il apparaissait dans ces tubes un grand nombre de périthèces devenant volumineux et présen- tant des asques normales au bout de quinze jours environ. Il était facile de se rendre compte que ces dernières cultures étaient LA PRODUCTION DES PÉRITHÈCES CHEZ LES Ascobolus 151 toutes contaminées par une même bactérie qui. entrainée par certaines spores, avait été ensemencée avec elles. J'ai pu me convaincre que c'est bien à une association du Champignon avec la bactérie qu'il faut rapporter la formation abondante et hâtive des périthèces ; j'ai pour cela isolé la bac- térie des cultures qu'elle avait contaminées et j'ai fait deux | série parallèles des cultures à partir du mycélium pur d'Asco- bolus obtenu précédemment, les unes sur de la bouse de vache stérilisée. les autres sur le mème milieu également stérilisé, mais ensemencé ensuite avec la bactérie. Les résultats obtenus sont encore plus nets que ceux qui m'avaient été fournis par les cultures sur tranches de carotte ; les deux ballons que j'ai l'hon- neur de présenter à la Société correspondent à deux semis d’Ascobolus opérés à la même date ‘il y a 32 jours) ; dans celui où je n'ai pas ajouté de bactérie le substratum disparait com- plètement sous une épaisse couche floconneuse de mycélium : on n'aperçoit pas trace de périthèces. dans l’autre qui a été contaminé par la bactérie, il n'existe presque pas de mycélium visible à la surface du milieu de culture. mais on observe par contre un grand nombre de périthèces mûrs, qui étaient déja visibles 25 jours après le semis;zt qui acquièrent leurs dimen- sions normales. Ces résultats me paraissent très concluants et montrent que la bactérie qui est ajoutée au milieu de culture diminue le déve- loppement du mycélium à l'extérieur, mais provoque d'autre part la formation de périthèces : il y a donc intérêt, pour obte- nir ces derniers, à cultiver le mycélium en présence de la bac- térie que nous avons isolée : cela permet vraisemblablement de comprendre pourquoi les cultures pures d'Ascomycètes ne produisent qu'accidentellement la forme ascosporée qui exige, pour sa formation, des conditions physico-chimiques que peut seule déterminer la présence de certaines bactéries : ces der- nières agissent-elles en réalisant une atmosphère confinée, asphyxique, que le mycélium seul de l'Ascomycète serait ordi- nairement incapable de réaliser : ou bien produisent-elles une transformation chimique du milieu : il reste à étudier la valeur de chacune de ces hypothèses, ainsi que l’importance spécifique des bactéries qui interviennent, mais je tenais à signaler dès "2 La DE Co TE LOS ARTE TE DE r ju a #8 152 M. MOLLIARD. maintenant le fait qui nous servira de point de départ pour ces recherches : ce fait n’est évidemment pas isolé et il me semble important au double point de vue théorique et pratique, car il permet d'espérer l’obtention des formes parfaites de beaucoup d'Ascomycètes coprophiles et humicoles en ce que j'appellerai des cultures pures associées. j n " Sur quelques espèces de Mucorinées nouvelles ou peu connues, Par M. G. BAINIER. Dans un travail sur les Mucorinées en voie de publication, je décrirai un certain nombre de genres et d'espèces nouvelles ; aujourd'hui je me contenterai de signaler les plus importantes de ces plantes. l.— Parasitella simplex nov. gen. el sp. nov. J'ai exposé deux photographies de cette plante à l'Exposition universelle de 1889 sous le nom de Mucor parasiticus. Les sporanges du Parasitella sort rares et solitaires. Leur peti- tesse les fait échapper à la vision directe. Il faut les chercher au milieu des filaments du mycélium aérien qui est très déve- loppé. Leur forme est ovale, mais leur grand diamètre est per- pendiculaire au support. Ils sont applatis de haut en bas. La membrane qui les entoure est finement grenue et renferme un très grand nombre de petites spores ovales. La columelle est sensiblement ovale. Chaque sporange est porté par un support relativement court qui diminue insensiblement de diamètre à partir de la base. Ce support se sépare d’un filament de mycé- lium aérien en formant le plus souvent un angle très aigu. On est prévenu de la présence de cette plante par l'apparition de petites masses blanches adhérentes aux supports des autres mucors et analogues aux nodosités que forment les Chaætocla- dium. La formation de ces tubérosités est fort curieuse. Lorsqu'un filament de Parasitella vient au contact d'un filament de Rhizopus où d’un support sporangifère du Mucor Mucedo par 10 154 M. G. BAINIER. exemple, il se produit un renflement sur chaque filament en re- gard l'un de l’autre. Ces deux renflements sont d'abord ovales ou fusiformes et deviennent globuleux. Puis le renflement de la plante qui va être attaquée par le parasite donne naissance à des prolongements allongés, digitiformes, souvent divisés au sommet, qui emprisonnent comme dans une griffe le renflement du Parasitella. Ces prolongements augmentent en nombre et en volume en même temps que le renflement du Parasitella devient une sphère de plus en plus volumineuse. Celle-ci donne naissance à de nombreux filaments dont quelques-uns portent des sporanges. Quelquefois même le support d'un sporange prend directement naissance sur ce renflement. Il. — Glomerula repens nov. gen., sp. nov. Le Glomerula repens se cultive aisément sur la bouillie épaisse de farine de lin, sur le bois de réglisse, etc., etc. Les filaments aériens sont très ramifiés et forment une épaisse couche au-dessus du substratum. Chaque branche dressée donne un sporange terminal souvent plus volumineux et au- dessous un verticelle de 3 à 8 filaments secondaires terminés chacun également par un sporange. Ces 3 ou 8 filaments donnent naissance à une petite distance au-dessous de leur sporange à un verticelle de 3 à 5 nouveaux filaments sporan- giferes. Quelques filaments du mycélium aérien envoient leur extrémité jusqu'au contact de la paroi du vase où se fait la cul- ture et à ce point il se produit un pinceau de crampons rami- fiés qui se fixent et servent de point d'appui à de courtes branches ramifiées en verticelles composés et surmontées de sporanges très petits, très nombreux et très rapprochés les uns des autres au point de former de petites masses hémisphé- riques presque sessiles. Le sporange du Glomerula est sphé- rique, incolore, mais il prend en vieillissant une teinte terre de Sienne bien plus accusée dans les sporanges groupés des fila- ments stolonifères. La membrane qui le recouvre est complète- ment hérissée d'assez longues aiguilles d’oxalate de chaux et diffluente à la maturité, ne laissant qu'une collerette rabattue. Les spores sont rondes et lisses. MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 155 La columelle est de forme un peu variable, hémisphérique, cylindro-conique, ovoïde et mème quelques fois étranglée dans sa partie moyenne. Elle s’insère sur l'extrémité assez brusque- ment dilatée du support. Ce support présente des cloisons. Il en existe une à une distance variable au-dessous des sporanges et ordinairement rapprochée du verticelle qui est en dessous. La plupart du temps incolore, il se teinte légerement lorsque la plante veillit, mais c'est dans les fructifications groupées sur crampons qu'il prend une couleur de terre de Sienne bien plus nette. Si on vient à cultiver le Glomerula repens sur une goutte de décoction de pruneaux, dans une boïte en plâtre humide. on obtient de gros articles arrondis de ferment sphérique et des chlamydospores aériennes et mycéliennes. Ces chlamydospores sont semblables. Leur membrane exté- rieure est épaisse, légèrement jaunâtre et couverte d'aspérités. On voit à l'intérieur un nombre plus ou moins grand de glo- bules huileux, jaunâtres, accolés les uns aux autres au centre et entourés d'un liquide légèrement teinté de bleuâtre. Les chlamydospores mycéliennes-:mmergées sont beaucoup plus nombreuses. II. — Pseudo-Absidia vulgaris nov. gen.. sp. nov. Absidia dubia (Thèse sur les Mucorinées). Le Pseudo-A bsidia se trouve en été sur le crottin de cheval presque sec. C’est sur la racine de réglisse qu'on le cultive le plus aisément. Le sporange a la forme d'une sphère coupée un peu au-dessous de son centre et est revètue d'une membrane lisse ou très finement grenue, non déliquescente. La columelle, largement assise sur l'extrémité dilatée du support, a la forme hémisphérique ou bien encore d'un ovale coupé un peu au- dessous de la partie médiane : enfin, elle est sensiblement coni- que dans les petits sporanges. Suivant les variétés, les spores sont rondes ou ovales. Le support du sporange, largement dilaté en tronc de cône ren- versé, présente une coloration bleuâtre-violacé, d'abord faible, puis très nette à l'endroit où commence la dilation pour remon- Die él ir A énS ér nr ’ ne Qi à série. V0. DENT de PAT RNE ee di J l'E, + \ ose Pau PENSE À Len, 156 M. G. BAINIER. ter jusqu'au sporange ; cette coloration se manifeste également sur la columelle, mais avec moins d'intensité. Ce support est droit ou recourbé suivant les variétés, mais ne présente jamais de cloisons. Les ramilications se composent quelques fois tout simplement de branches secondaires isolées nées de distance en distance en faisant un peu moins qu'un angle droit et termi- nées assez brusquement par un sporange. Mais, le plus sou- vent, au lieu d’une seule branche, du même point au-dessous du sporange terminal, naissent de trois à cinq branches se- condaires terminées chacune par un sporange et formant un verticille. Ces branches peuvent. à leur tour, former autant de verticilles secondaires. La plante est stolonifère, mais les stolons s'obtiennent diffi- cilement. On ne les rencontre que dans les cultures sur crottin de cheval presque sec. Ils se forment sur les bords de la sou- coupe en terre poreuse qui contient le substratum. Un long filament donne des crampons radiciformes à son extrémité et se fixe sur les parois du vase; bientôt les filaments fructifères isolés ou réunis par deux ou trois se dressent comme chez l’'Absidia cœrulea sur le sommet de la courbure en un point très voisin des crampons. Mais chaque support porte toujours un verticille de sporanges. Les zygospores se rencontrent parfois dans les cultures sur crottin de cheval, dans la partie inférieure du substratum. Ce sont des sphères jaunes, couvertes d'une membrane ayant ten- dance à s'écailler par plaques en formant des lignes irrégulières. Cette zygospore, portée par deux longs suspenseurs lisses, incolores et dépourvus d'appendices, présente souvent un ca- ractère particulier. La membrane des cellules conjuguées qui enveloppe la zygospore continue à s’'accroître au point de sou- dure et fait saillie extérieurement pour former une sorte de méridien. J IV.— Mucor comatus nov. gen.. sp. nov. Le Mucor comatus se présente à l'œil sous le même aspect que prend quelques fois le Thamnidium elegans en hiver, lorsqu'il est dépourvu de groupes de petits sporanges. Un fila- MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 157 ment vertical se termine par un sporange au-dessous duquel, à une faible distance, naît. en formant un angle aigu. un rameau secondaire qui présente un sporange sensiblement à la même hauteur que le premier. Vers le milieu de ce rameau secondaire, un troisième prend naissance à angle aigu et se surmonte éga- lement par un sporange. C’est donc un #zucor qui ne présente a l'œil rien de particulier. Mais, au microscope, cette plante possède des caractères fort curieux. Le filament principal, large de 0"*07056, présente un très grand nombre de cloisons à peu près tous les 0"#352. On en compte jusqu'à 18 à partir de la base jusqu'à la naissance des rameaux secondaires. On re- marque de plus toujours deux cloisons à l’origine de ces ra- meaux secondaires : une sur le filament principal au-dessus de la bifurcation, l’autre à la base de la nouvelle branche formée. On trouve encore qu'une cloison partage également la distance entre ce point et le sporange terminal. Au centre de chaque cloison, on remarque un épaississement en forme de lentilie biconvexe portant à sa partie supérieure un petit ellvpsoïde tronqué et à sa partie inférieure un cône beaucoup plus volumi- neux. Le sporange est recouvert dune membrane finement grenue et fugace, qui disparait complètement à la maturité sans laisser de traces au point de son insertion. Les spores incolores ou légèrement jaunâtres. vues en masse, sont ovales et mesu- rent 0 % 00675 sur 0% 00359. La columelle, sensiblement hé- misphérique, mesure 0""098 dans sa plus grande largeur ; elle présente un caractère remarquable, elle est recouverte d'un plus où moins grand nombre de filaments incolores rappelant le capillitium de certains myxomycètes et formés par la matière interstitielle qui remplit les intervalles que les spores laissent entre elles. Mes occupations professionnelles m'ont empêché de cultiver cette plante qui semble, gràce à ses caractères, destinée à former un genre nouveau. V.— Mucor flavus sp. nov. Le Mucor flavus se trouve sur les Agarics en décomposition. il est ordinairement garni de zygospores. On peut le cultiver he: LT ‘ V2 TT UN FETE À Fat dE ‘ * DS CR. les ends FR PTT. — à .d ni LIT ce ins É fx ns 1 158 M. G. BAINIER. sur le pain légèrement mouillé, sur la farine de lin, le jus de pruneaux, etc. etc. Le sporange du Mucor flavus se présente à l’œil nu comme une petite sphère grisätre bleuâtre, qui devient ensuite blan- châtre avec une légère teinte bleue, il surmonte un filament qui peut avoir huit centimètres de hauteur. La membrane de ce sporange s'attache au filament et. lorsqu'elle a disparu, elle laisse un petit anneau qui se rabat sous forme de collerette au point d'insertion. Les spores sont plongées dans une matière mucilagineuse qui devient très fluide et donne au sporange une couleur blanc-bleuâtre translucide. Si on vient à toucher une lamelle de verre avec un sporange, la masse des spores se colle en faisant une trainée. Ces spores sont ovales. très variables dans leur dimension ; leur grand diamètre varie de 0 "" 012 à 0®#0094 sur 0 ** 0042. On en trouve de sphériques mesurant 0 "0042. Elles peuvent également affecter la forme d’un cylin- dre arrondi à ses extrémités ou bien être un peu réniformes. La columelle est d'abord sphérique, puis un peu ovale. Le support est un filament de diamètre sensiblement égal dans toute sa longueur : il est d'abord incolore, puis ne tarde pas à prendre une belle couleur d'ocre jaune : il est quelques fois irrégulièrement ramifié. Cultivé sur des solutions légèrement sucrées. il forme des articles arrondis qui bourgeonnent à la manière des levüres. On obtient facilement cette sorte de fer- ment sphérique dans la décoction de pruneaux. Quelle que soit la substance sur laquelle on cultive le Wucor flavus, on obtient facilement, vers la fin de l'automne, un grand nombre de zygospores. Je les ai obtenues sur un morceau de pain légè rement mouillé, sur une couche de crottin de cheval, sur des Agarics, sur une bouillie épaisse de farine de lin, etc., etc. En culture sur porte-objet, elle se produisent sur une goutte de jus de crottin de cheval et surtout sur une goutte de décoc- tion de pruneaux. Lorsque la plante se décide à donner ses zygospores, elle les donne en grande quantité. Elles se forment sur les filaments sporangifères exactement comme celles du Mucor racemosus. On peut en trouver jusqu'à quatre l’une au- dessus de l’autre, comme les bâtons d'une échelle. La mem- brane externe, d'abord incolore, puis jaunâtre. se couvre de A MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONXAUES. 159 très nombreuses petites plaques brunes plus foncées au centre de la zygospore. L'ensemble noircit très vite et on a bientôt une masse noire couverte d'aspérités comme la zygospore du Mucor Mucedo. Leur diametre mesure en moyenne 0°*15. VYI.— Mucor vicinus sp. nov. Le Mucor vicinus est un petit Mucor à ramifications irrégu- lières plus ou moins nombreuses qui par lui-même n'offre rien de particulier qui puisse altirer l'attention. Le sporange est peu coloré, légèrement fauve. Sa membrane externe lisse ren- ferme des spores légèrement teintées de couleur terre de Sienne naturelle. Leur forme est irrégulière. sensiblement ronde on polyédrique,par suite de la pression qu'elles exercent les unes sur les autres. La columelle est ovoïde et insérée un peu au-dessus du point où le sporange s'attache lui-même au filament. de sorte qu'après la déhiscence, la membrane laisse une assez large collerette rabattue. Le support du sporange est sensiblement de diamètre égal dans toute sa longueur, mais ce diamètre diminue un peu pour l'insertion du sporange. Dans son intérieur, on remarque u-protoplasma incolore et quel- ques rares gouttelettes huileuses jaunätres. Ce support porte souvent des chlamydospores à membrane épaisse et lisse de couleur terre de Sienne peu foncée. Ces chlamydospores se ren- contrent également dans les filaments du mycélium. Si on vient à cultiver cette plante en été, dans une boîte de plâtre humide et placée dans un endroit frais, dans une cave par exemple, sur une goutte alcoolique de décoction de pruneaux, on obtient d'abord des articles toruleux et arrondis de ferment sphérique puis un mycélium abondant qui donne naissance aux filaments sporangiferes, enfin une très grande quantité de ces filaments spéciaux que j'ai déjà signalés chez le Mucor tenuis et qui de- viennent autant d'épis d'azygospores. Mais ici ces azygospores présentent une coloration tout à fait différente. La membrane externe. d'abord lisse et incolore, se teinte de couleur terre de Sienne naturelle et prend de légères aspérités. Bientôt chacune de ces aspérités s'épaissit. fonce en couleur et on a. sur un fond d'un beau jaune vif, des plaques plus ou moins régulière 160 M. G. BAINIER. ment espacées de couleur jaune bistrée. Les nuances brunis- sent de plus en plus. Les plaques d'épaississement s'élargissent et prennent plus ou moins la forme de larges étoiles irrégu- lières ; enfin tout disparait en une teinte noire presque uni- forme. VIL — Mucor neglectus sp. nov. Le Mucor neglectus est voisin des Mucor tenuis et vicinus. Le sporange est légèrement teinté de couleur terre de Sienne naturelle, coloration due aux spores qui sont nettement ovales et jaunâtres. La columelle est ovale ou légèrement étranglée dans la partie moyenne ou piriforme. La membrane du spo- range est finement grenue et laisse sa partie inférieure adhé- rente à l'extrémité du support, sous forme de collerette rabattue. On rencontre un grand nombre de chlamydospores lisses et teintées de couleur terre de Sienne naturelle aussi bien dans le mycélium que dans le support des sporanges. La production . des azygospores est très facile à obtenir en été. Il suffit de cultiver cette plante sur une goutte de décoction alcoolique de pruneaux sur une lamelle de verre déposée dans une boîte de plâtre humide et mise dans un endroit frais. Des filaments spéciaux, distincts des filaments sparangifères, se dressent en très grand nombre et produisent des épis semblables à ceux du Mucor tenuis et du Mucor vicinus. Mais la coloration de ces azygospores est différente. Sur un fond de couleur terre de Sienne naturelle, mais qui reste toujours pâle, se produisent des petites plaques à bords déchiquetés, ressemblant plus ou moins à des étoiles et de couleur noirâtre. VIT. — Mucor vulgaris sp. nov. Le Mucor vulgaris est un petit mucor trapu, plusieurs fois ramifié ‘irrégulièrement, très commun, qui forme en été. sur les substances sur lesquelles il s'étale, des taches blanc fauve. Ses ramifications se rapprochent souvent de celles du Hucor circinelloides. Son sporange est légèrement teinté de couleur MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 161 terre de Sienne naturelle que lui donnent les spores qu'il con- tient. car la membrane externe est incolore et la columelle est _ légèrement bleuâtre. La forme de cette columelle est assez _ irrégulière, légèrement ovale ou cylindrique. surmontée d’une calotte hémisphérique. Les spores sont rondes. Les filaments aériens et le mycélium immergé renferment de nombreuses chlamydospores colorées jaunâtres et nettement échinulées, caractère que le Mucor racemosus ne possède pas. Les zygos- pores se produisent, en été, dans les cultures, sur une goutte de décoction de pruneaux sur porte-objet déposé dans une boîte de plâtre humide et placée dans un endroit frais. On les obtient très facilement avec une extrême abondance. Elles se rappro- : chent de celles du Mucor racemosus : leur membrane externe est de couleur terre. de Sienne naturelle mêlée de terre de * … Sienne calcinée. Les aspérités qui la recouvrent sont formées he - . L A Th de petites plaques qui ont tendance à se grouper par ilots. Ces - zxgospores se produisent sur les supports sporangifères, mais GS il arrive souvent que les sporanges terminaux ne se produisent - pas, et on serait tenté de croire qu'ils sont nés sur des fila- ments spéciaux. — a. Me) Ha 1, % se “ + FA IX. — Mucor communis sp. nov. i4 . Le Mucor communis est un très petit Mucor qui se cultive en été, très aisément, sur une goutte de décoction alcoolique de pruneaux, où il forme un fin duvet de filaments ténus irré- - gulièrement ramifiés. La masse présente une couleur blanc sale, c'est-à-dire une teinte très légère de couleur terre de Sienne naturelle. Au milieu de ce feutrage de filaments se - trouvent les sporanges et des zygospores très petites. invisibles “ à l'œil nu. Les sporanges sont très petits et ne contiennent qu'un nombre peu considérable de spores ; quelques-uns même sont tout-à-fait rudimentaires. La membrane qui les enveloppe est lisse, elle persiste après la chute des spores, la déhiscence TT se fait par déchirement irrégulier. Les spores sont très varia- bles comme forme et comme grosseur, rondes, ovales, polré- driques et sensiblement incolores. La columelle est ordinaire- ment un cylindre recouvert d'une calotte hémisphérique. Le c'e "t DS 4 CONNUE APE Sr ORNE AURAS (M 4 162 M. G. BAINIER. filament sporangifere donne naissance à des ramifications secondaires courtes et disposées irrégulièrement. Les filaments aériens et ceux du mycélium renferment un grand nombre de chlamydospores lisses. Cette plante produit, comme les précé- dentes, des articles toruleux de ferment sphérique. Les zygos- pores se produisent sur les filaments sporangifères et sont dis- posées comme les barreaux d'une échelle. Leur membrane externe est teintée d'un mélange de couleur terre de Sienne naturelle et de terre de Sienne calcinée. Les aspérités qui hérissent cette membrane sont formées chacune d’une plaque épaissie de couleur brunâtre et à contours irréguliers. X. — Mucor limpidus ? sp. nov. Le Mucor limpidus possède un sporange à membrane sensi- blement lisse. Les spores sont ovales et très petites, beaucoup plus petites que celles du Mucor erectus. La columelle globu- leuse est sensiblement sphérique. À sa partie inférieure, elle conserve, après la déhiscence du sporange, un lambeau de la membrane externe rabattue sous forme de collerette. Ce Wucor possède des ramifications secondaires plus ou moins nombreu- ses et disposées irrégulièrement. Si. pendant l'été. on vient à cultiver le Mucor limpidus sur une goutte de macération alcoolique de pruneaux sur un porte-objet dans une boîte en plâtre humide mise dans un endroit frais, les spores germent en produisant des articles toruleux de ferment sphérique plus ou moins arrondis qui peuvent atteindre de très grandes dimen- sions relativement à la petitesse des spores. Ces globules for- ment des chainettes et bourgeonnent, puis émettent des filaments de mycélium qui produisent les appareils sporangifères. Bien- tôt quelques-uns des supports de sporanges se garnissent de zygospores échelonnées les unes au-dessus des autres. Ces zygospores mûres sont relativement volumineuses : elles ont un peu l'aspect que présente l'enveloppe des châtaignes: elles sont hérissées d'un très grand nombre de pointes coniques presque rouges ou d'un rouge plus ou moins mélangé de terre de Sienne. Chacune de ces pointes, vue de face. donne plus ou moins l’apparence d'une étoile, comme pour le Wucor circinel- MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 163 loides. et, comme chez ce dernier, elle semble formée comme si, avec une pince fine, on soulevait par un point une pellicule mince de collodion colorée et déposée sur un liquide incolore, c'est-à-dire que la couleur s’atténue de plus en plus jusqu'à se confondre avec le fond dont la couleur päle est formée d'un mélange de terre de Sienne naturelle et de terre de Sienne calcinée. XI. — Mucor prolificus sp. nov. Le Mucor prolificus possède un sporange jaunâtre couleur terre de Sienne naturelle, à membrane lisse et incolore, ren- fermant un nombre plus ou moins considérable de spores jau- nâtres, grosses et irrégulières, généralement ovales. La colu- melle, brusquement dilatée à la partie inférieure, est ovoïde ou bien encore présente la forme d'un cylindre recouvert d'une calotte hémisphérique. Le support de diamètre sensiblement égal ne se rétrécit pas pour donner insertion au sporange. Il renferme souvent des chlamydospores lisses et jaunâtres. Ses ramifications sont plus ou moins nombreuses et irrégulières. Si on vient à cultiver le Mucor protificus sur une goutte de décoc- tion alcoolique de pruneaux, en été, dans une boîte en plâtre mise dans un endroit frais, ou obtient d'abord des articles arrondis de ferment sphérique, puis un mycélium vigoureux qui donne naissance aux sporanges. Le support de ceux-ci ne tarde pas à donner un très grand nombre de zygospores éche- lonnées les unes au-dessus des autres. La membrane externe de ces zygospores, d'abord incolore et translucide, prend une teinte jaune très pàle qui augmente un peu d'intensité. Elle reste longtemps. malgré cela, très transparente, ce qui permet d'apercevoir les nombreux globules huileux qu'elle renferme. En mûrissant, la teinte jaune des taches que forment les aspérités coniques dont elle est hérissée devient plus som- bre, puis noircit légèrement. Chaque tache possède des contours irréguliers nettement arrèlés et présente l'apparence de plaques à bords déchiquetés de forme s'éloignant plus ou moins d'une étoile. 164 M. G. BAINIER. XII. — Mucor reticulatus sp. nov. Le Mucor reticulatus se rencontre sur les exeréments du chien, du chat et du rat; je ne l'ai jamais trouvé sur le crottin de cheval. Il se distingue, à première vue, par un aspect spécial. Les sporanges forment de petites masses grenues d’un blane mat à l'extrémité de filaments rigides d’un centimètre environ et pressés les uns contre les autres comme les poils d'une brosse. Le sporange est enveloppé d'une membrane recouverte de petites granulations et très fugace, laissant de bonne heure les spores collées autour de la columelle et maintenues par une sorte de collerette, seul vestige de cette membrane. Cette colu- melle présente des formes variables : elle peut être ovale, cylindro-conique où même avoir la forme d’un violon, c'est-à- dire fortement étranglée en son milieu. Souvent il se produit un écartement circulaire à la base, comme si la membrane externe, après avoir pénétré dans le support, s'était déboublée d'abord, puis écartée, de manière à former un sillon. De plus. cette columelle présente souvent, sur toute sa surface, un réseau polvédrique très visible, dû à l'impression des spores ou plutôt au protoplasma interstitiel existant entre les spores, qui s'est collé et solidifié. Les spores sont rondes ctincolores. Le support du sporange est ramifié. Tantôt, à une assez grande distance, au-dessous du sporange terminal, il se produit une cloison et, immédiatement au-dessous de cette cloison, prennent naissance deux tubes sporangifères nouveaux opposés l'un à l’autre. Fantôt, il ne se produit qu'un seul filament fructifère qui donne naissance à une série de fructifications formées de la même manière. Si on vient à cultiver ce Mucor dans une goutte de décoction alcoolique de pruneaux, quelques spores forment des articles arrondis et plus où moins difformes bourgeonnant à la maniere des levures. tandis que d’autres émettent des filaments mycéliens ténus ; d’autres, enfin, donnent immédiatement nais- sance, comme chez le Mucor spinosus. à des filaments dressés sporangiferes. Naturellement, les sporanges produits dans ces circonstances ne renferment qu'un très petit nombre de spores, mais présentent cependant les caractères distinetifs de la plante: MUCORINÉES NOUVELLES OÙ PEU CONNUES. 165 XIII. — Mucor fuscus sp. nov. Le Mucor fuscus est facile à trouver sur les excréments du chien en été. Il affecte, à l'œil nu, un aspect particulier. Ses sporanges forment des petits points grisàtres, portés sur des filaments d'un centimètre environ, formant comme les poils d'une brosse. Le sporange sphérique est entouré d'une mem- brane hérissée de courtes aiguilles d’oxalate de chaux qui se désagrège très rapidement. Cette membrane prend naissance au point où le sporange est attaché au support où elle laisse, à la fin, une collerette qui prend ordinairement une position hori- zontale. La columelle pénètre dans le sporange en conservant d'abord sensiblement le même diamètre que le support. puis, un peu plus tôt ou un peu plus tard, elle se dilate, forme un tronc de cône renversé surmonté d’une calotte hémisphérique ; quelquefois même, elle est un peu étranglée avant de se dilater. Sa couleur est légèrement jaunâtre ou brunâtre. Les spores sont rondes légèrement échinulées, très irrégulières de grosseur et de forme ; dans le même sporange. on peut en trouver même quelques-unes franchement oÿaies. Vues au microscope, elles sont teintées de jaunàtre et mesurent ordinairement de 00075 à 0"%0125. Un petit nombre reste longtemps collé à la colu- melle et surtout à la partie persistante de la membrane. Le support est couvert de petites aiguilles d'oxalate de chaux ap- pliquées verticalement le long de ses parois. Habituellement, au-dessous du premier sporange, à une distance variable en- viron deux fois le diamètre de ce sporange, naît un rameau secondaire plus allongé, faisant un angle aigu avec le premier et se terminant par un sporange; ce rameau secondaire se comporte de même et ainsi de suite. La distance qui sépare le sporange de la ramification qui se trouve au-dessous est tou- jours partagée par une cloison. Cette cloison se trouve tantôt immédiatement au-dessus de la nouvelle ramification formée, tantôt également distante de celle-ci et du sporange, tantôt, enfin, il s’en trouve deux qui occupent les deux places que je viens d'indiquer. Au lieu d’un seul support secondaire allongé, il peut s'en 166 M. G. BAINIER. produire deux très courts ou très allongés et quelquefois même trois nés autour du même point. Les sporanges secondaires sont souvent plus petits en général que le sporange primaire ; leur columelle est réduite et quelquefois déformée. Ce Mucor se cultive aisément sur des morceaux de racine de réglisse. On les fait bouillir pour les stériliser, on les fixe en faisant pénétrer à leur centre une tige de fer, et on les suspend au moyen d'un tampon de coton qui sert de bouchon au milieu d'un flacon à large ouverture; on ensemence et, au bout de peu de jours, on obtient une luxuriante végétation. XIV.— Phycomyces splendens Fries. Le Phycomyces splendens est un grand Mucor décrit pour la première fois par Fries et sur lequel les auteurs donnent très peu de renseignements. J'ai trouvé cette plante sur de l’ergot de seigle venant de Russie, Cet ergot, placé dans un endroit humide au printemps, avait donné naissance à cinq ou six grands filaments verts sur- montés d’un gros sporange. Les spores de cette plante déposées sur une bouillie épaisse de farine de lin germent très vite. On voit, dès le surlendemain, une saillie jaunâtre qui se couvre de duvet filamenteux. Ce mycélium aérien se développe de plus en plus, formant bientôt une épaisse couche de filaments plus ou moins ramifiés dont la hauteur peut dépasser un centimètre, et qui prennent insensiblement une belle couleur jaune d’or où jaune orangé. Cette coloration est due à une quantité considé- rable de gouttelettes huileuses jaune d'or, renfermées dans des filaments incolores ou légèrement roses. Ce mycélium peut se propager par bouture ; il suffit d'en enlever une plaque avec un peu de son substratum et de la déposer sur une couche fraîche de farine de lin bouillie, pour le voir s'étendre et s’étaler à la surface sur une étendue très variable pouvant atteindre quinze à vingt centimètres carrés, puis les filaments fructifères pren- nent naissance. Dans quelques cas, à la surface du substratum, il se produit de plus. en grand nombre et côte à côte, des sor- tes de filaments renflés en massue, courts et droits, qui se colo- lorent en jaune, puis noircissent, mais je n'ai jamais rencontré .e 2 MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 167 de chlamydospores aériennes. Le mycélium immergé est diffi- cile à étudier dans les cultures sur farine de lin ; il n’en est pas de mème dans les cultures sur pain bouilli. Si on vient à enle- ver, avec une pince, un filament sporangifere adulte, il est facile d’'entrainer avec lui une certaine quantité de ce mycélium, et on remarque tres souvent qu'il donne naissance à des renfle- _ menis en massue se produisant de préférence au milieu de filaments courts et remplis de gouttelettes huileuses jaunätres. Ces sortes de massues se contractent, deviennent sphériques. s'entourent d'une membrane, emprisonnant un protoplasma contenant un très grand nombre de gouttelettes huileuses et deviennent des chlamydospores grisätres. Au milieu du mycélium aérien, un peu plus tôt en été, plus tard en hiver, les filaments sporangifères se dressent et se présentent dans les grandes cultures sous trois formes princi- pales : 1° De longs filaments grèles et incolores portent à leur extré- mité des sporanges grisätres plus petits que ceux du Mucor Mucedo. Ces sporanges renferment une columelle incolore, globuleuse et un très grand ncnbre de petites spores légère- ment jaunätres à leur centre. ordinairement rondes, mais quel- quefois ovales. 2 Des filaments courts et trapus portent d'assez gros spo- ranges qui se présentent à l'œil nu sous la forme de petits points noirs. Ces filaments sont tantôt teintés de couleurs vives indigo, violette ou bleue, tantôt incolores. D'autres sont légèrement bleuätres, d'autres enfin présentent au sommet une teinte violette, puis une zône presque incolore suivie d'une teinte bleue ; en descendant, cette teinte devient vert clair, vert plus sombre, indigo, enfin la coloration s'atténue et le filament est incolore ou jaune à son point d'attache sur le mycélium par suite des gouttelettes huileuses qu'il renferme. Le sporange qui le surmonte doit sa couleur noire à sa membrane bleu noir, à travers laquelle on distingue à peine la teinte légèrement jaune des spores. La columelle a la forme d’un bonnet, large au point d'insertion, elle se dilate encore un peu plus haut puis s’atténue légèrement, et la partie supérieure forme une calotte AU 168 M. G. BAINIER. hémisphérique. Sa couleur est bleu noir foncé et contribue à donner au sporange sa teinte noire. Les spores sont ovales et plus petites que dans les sporanges normaux. 3° Les filaments que l’on peut appeler normaux sont hauts de vingt à trente centimètres, larges de 0®"075. Leur cou- leur varie suivant l'âge de la culture ; les premiers sont inco- lores ; chez les autres, la partie immédiatement au-dessous du sporange est incolore, quelquefois cependant elle présente une teinte rose violet en forme de zône qui diminue rapidement de couleur, puis vient la partie incolore assez étendue lorsque le sporange n'est pas mûr. La coloration bleu ciel ou bleu vert se manifeste insensiblement, augmente d'intensité, devient nette- ment verte, se fonce en couleur, puis, vers le bas, prend une teinte indigo ou bleu violacé à l'endroit où le tube diminue de diamètre pour s'élargir ensuite et se recourber en redevenant incolore ou légèrement jaune au point d'attache sur les filaments mycéliens. Cette partie dilatée du support donne naissance à des filaments de mycélium, dont le supérieur est coloré vers son point d’attache. Lorsque les filaments sont secs, ils sont d’un vert noir, brillants et peu résistants à la traction. Les sporan- ges normaux qui les surmontent mesurent environ un milli- mètre de diamètre ; leur couleur est, au début, déterminée par la masse de gouttelettes jaune d'or huileuses qu'ils contiennent, ils deviennent ensuite jaunâtres, puis grisätres (mélange de terre de Sienne avec très peu de noir d'ivoire), enfin le sporange se tache de blanc légèrement bleuâtre lorsqu'il est très mûr. La membrane du sporange est ordinairement incolore, non hérissée d’aiguilles d'oxalate de chaux, mais grenue : elle devient dif- fluente à la maturité et donne alors au sporange l'aspect blanc mat ou porcelainé. Si on vient à cueillir un sporange bien mûr, en saisissant le support avec une pince et si on le pose sur une lamelle de verre, il s’y colle en s'écrasant, donnant une tache couleur terre d'ombre. Tandis que, lorqu'il n’est pas encore arrivé à ce point, il faut un certain effort pour rompre, entre les mors de la pince, la membrane qui emprisonne les spores. Ces spores mesurent en moyenne de 0 "® 022 à 0" 030 et même 0 "013 ; elles sont ovales. Nous avons vu que, dans les autres wenres de sporanges, elles étaient de dimensions variables, MUCORINÉES NOUVELLES OÙ PEU CONNUES. 169 mais beaucoup plus petites. Elles se forment simultanément, le protoplasma jaune d'or se séparant par des membranes. Elles conservent un certain temps cette coloration, puis leur mem- brane s’épaissit, laisse apercevoir un double contour et prend une couleur légèrement vert bleu ou azurée. On peut constater à l’intérieur une matière incolore au centre de laquelle se trou- vent des goutteleties ou des granulations jaune d'or formant un noyau ovale: en mürissant. la substance jaune s'émulsionne et la spore devient très légèrement bleu vert ou presque incolore avec une très faible teinte jaune au centre. Ces spores conser- vent, pendant plusieurs mois, leur faculté germinative. La colu- melle est ovale, le plus souvent en forme de poire renversée : elle est insérée un peu au-dessus du point où le sporange est fixé au filament, sa teinte est incolore ou légèrement jaunâtre ou quelquefois rose. Elle renferme souvent. comme du reste tous les filaments de la plante, des gouttelettes huileuses jaunes. En plus de ces trois types de sporanges, qui se trouvent plus ou moins abondants dans toutes les grandes cultures, on ren- contre encore souvent dans les filaments du mycélium aérien des sporanges très réduits, dépässant à peine la grosseur d'une spore normale et rouge sandragon sur des supports de même couleur. Ces sporanges sont dépourvus de columelle et renfer- ment dix à douze spores de mème couleur rouge, très petites et sphériques. Des formes intermédiaires montrent nettement que ce sont des sporanges rudimentaires. Enfin les cultures sur porte-objets, dans une décoction de prunes, montrent également de très petits sporanges, mais d'un aspect différent. L'état le plus rudimentaire consiste dans un court filament dressé, surmonté d'un petit sporange sensi- blement sphérique, à columelle à peine indiquée et renfermant une seule grosse spore sphérique jaune. À côté, plusieurs spo- ranges renferment les uns une grosse spore ronde jaune et plu- sieurs très petites. les autres ont des spores nombreuses, ron- des, petites, toutes semblables, etune columelle saillante, légè- rement conique. Les membranes de ces appareils ont une teinte bleuâtre légère à travers laquelle on distingue très nettement les spores. 11 170 M. G. BAINIER. Le support des sporanges divers ne se ramifie pas, cepen- dant lorsque la culture se fait dans un vase dont le couvercle empêche la plante de prendre sa longueur normale, il se pro- duit parfois, à peu de distance au-dessous du sporange, une ou deux courtes ramifications terminées par un sporange comme pour le Phycomyces nitens. Le Phycomyces splendens se développe aux dépens d'un grand nombre de substances telles que le pain, la farine de lin. le crottin de cheval, les carottes. les pruneaux, les oranges, l’ergot de seigle, la cochenille. enfin un grand nombre de fruits, d'écorces et de racines. Il se développe plus difficilement en été, quelquefois il disparait pendant les grandes chaleurs, mais comme ses spores conservent assez longtemps leur faculté germinative lorsqu'elles sont au sec, on retrouve facilement la plante quand les froids recommencent. Pendant plusieurs années. j'ai essayé d'obtenir des zygospo- res, mais j'ai eu beau soumettre cette plante aux conditions dans lesquelles le Phycomyces nitens donne ses Zygospores si facilement et en si grande abondance, elles ne se sont pas pro- duites. XV.— Circinella nigra sp. nov. Le Circinella nigra se rencontre en été sur le crottin de cheval presque sec. On le reconnait à l’œil nu, grâce à la colo- ration noire que prennent rapidement ses sporanges d’un diamètre 0% 045 à 0%% 050. Au microscope, cette coloration est bleu noir intense ou indigo foncé. Leur membrane est hérissée de cristaux d’oxalate de chaux. Les spores sont rondes bleuâtres, de grosseur variable et mesurent de 0""002 à 0""005. La co- lumelle bleu presque noir ou bleu indigo est garnie de sortes d'épines analogues à celles du Mucor spinosus qui occupent souvent toute la partie supérieure. La disposition de ces spo- ranges sur le filament vertical est la même que chez le Circi- nella Spinosa. Mais ce filament, d'un diamètre de 0% 0075, prend une coloration jaunâtre ou havane, et l'observation mon- tre que cette couleur est disposée suivant des lignes parallèles verticales nombreuses et séparées par des espaces clairs. Cette ME 4 un) à vi L'Ob at à ù MUCORINÉES NOUVELLES OU PEU CONNUES. 171 *coloration s'atténue à mesure qu'on approche de l'extrémité des pointes, qui est presque toujours incolore. Cette extrémité des _ pointes présente souvent un fait curieux lorsqu'elle se trouve en contact d'une surface humide. elle se gonfle, forme une sorte de petite sphère incolore qui bientôt donne naissance à des petits bourgeons ordinairement peu nombreux. Chacun de ces bourgeons s'allonge en un filament radiciforme, et la plante devient stolonifère, en formant des arcades plus ou moins allongées. Les zygospores des Circinella n'ont pas encore été décrites. J'ai eu la bonne fortune de trouver celles des Circinella um- _bellata et nigra dans des cultures de ces plantes sur racines fraiches de Réglisse, déposées sur des sphagnums dans un endroit frais (dans une cave! au moment des fortes chaleurs de l'été. Pour le Circinella umbellata, les zygospores prennent nais- sance sur des filaments dressés, distincts des filaments sporan- giféres, ou du moins sur lesquels je n'ai pas rencontré de sporanges. Ces filaments, d'abord simples se bifurquent un petit nombre de fois, puis sur deux branches voisines, en regard l'une de l'autre, se forment deëfx ampoules qui s’allongent et M arrivent au contact. La fusion des deux masses de protoplasma s'opère et la zygospore formée s’entoure de ses membranes. Les suspenseurs de la zygospore, même à la maturité, sont dépourvus d'appen- dices, de saillies et de stries. leur membrane est toujours lisse et peu colorée. Ils sont courbes lorsque les filaments qui les portent sont rapprochés ou droits et plus ou moins allongés lorsque ces filaments sont éloignés. A la maturité, les zygos- pores se présentent sous la forme de petites sphères entourées d’une membrane externe, bistre. jaunâtre, lisse et un peu trans- lucide : elles renferment 5 à 6 gouttelettes huileuses. Les zygospores du Circinella nigra sont construites sur le même type que celles du Circinella umbellata, mais beaucoup plus petites, environ le 1/4 ou le 1/5. Leur couleur diffère éga- lement. Elies sont brun violacé ou brun pourpré. lisses, légère - ment translucides et laissent voir à leur intérieur un à trois globules huileux. jaunes. A suivre. PARU PE ’ AN KE "RT a qi DIET dre FES A : PPPTET CORNE as 1 F &" 172 M. G. BAINIER. EXPLICATION DES PLANCHES. (PLANCHE VI). Glomerula. — 1, filaments sporangifères ; 2, masse de FOR dressés sur crampons : 3, chlamydospore. Parasitella.— 4, aspect de la plante et de ses nodosités ; 5, spore isolée. Mucor comatus. — 6, aspect de la plante : 7, columelle garnie de filaments : 8, spore isolée ; 9, cloison avec son épaississe- ment. < (PLANCHE VII). Pseudo absidia. — 1, 2, 3, trois variétés avec leurs spores au même grossissement ; 4, appareil stolonifère ; 5, zygospore. Circinella nigra. — 6, aspect de la plante ; 7, columelle hérissée de pointes ; 8, spores isolées ; 9, zygospore. Circinella umbellata. — 10, zygospore. Ô Un cas d’empoisonnement par l’Amanita muscaria. (Observé au fort de Razimont, près Epinal, le 29 octobre 1895, sur MM.C..., capitaine, B.... lieutenant. et X..., cuisinier de ces deux officiers du N®° d'infanterie). Notes recueillies par M. L. MAGNIN, vétérinaire en 1° au 1° régiment d'artillerie, à Dijon. Quelque temps avant la date précitée. M. B.... lieutenant, profitant d’un jour où il était seul officier présent au fort, récoltait dans les environs, où elle croît en abondance. quatre fausses oronges qu'il se fit préparer en omelette. 11 les mangea de bon appétit et n'en éprouva aucun malaise, bien qu'il ne leur eût fait subir aucune préparation capable d’atténuer, dans une certaine mesure, leurs propriétés toxiques. Cet officier avait vu jadis son père récolter des oronges et en faire manger à sa famille. Evidemment. les champignons qu'il rencontrait en si grande quantité aux environs immédiats du fort lui semblaient bien différer quelque peu de ceux que rapportait son père; mais, comme il avait entendu dire que l’oronge fausse n'avait pas de collerette, il s'était décidé à y goûter, convaincu qu'il avait à faire à l’amanite des Césars. Les suites ultérieures négatives de ce premier repas le confir- mèrent dans cette opinion. Pour lui, le champignon récolté, qu'il avait trouvé d’ailleurs très bon au goût, était pour le moins sûrement comestible. Donc, le 29 octobre 1895, au matin, MM. C... et B.... en- hardis par ce premier essai et confiants dans le renseignement qu'on leur avait donné relativement à l'inocuité des oronges à collerette. cueillaient deux douzaines environ de grosses et belles fausses oronges. X..., le cuisinier, les hacha menu et, après les avoir fait blanchir dans l'eau et laissé égoutter Rs ne 174 M. L. MAGNIN. incomplètement, les fit sauter dans du beurre. Officiers et cuisinier en mangerent tous, cette fois, d'absolue confiance : les oronges n'avaient rien produit de fâcheux sur M. B... une première fois et le cuisinier avait fait l'épreuve de la pièce d'argent, qui avait donné une indication négative. Je dois dire, dès maintenant, que, le lendemain 30. je me rendis au fort, où l’on me montrait des champignons absolu- ment semblables à ceux qui avaient été récoltés et ingérés. Il s'agissait bien, en l'espèce, d'Amnanita muscaria Linn. Le repas eut lieu aussitôt après la préparation des champi- gnons, vers onze heures du matin. Je note en passant que celui qui en mangea le plus fut le lieutenant B... Cette remarque a son importance, car c'est lui précisément qui, tout à l'heure, présentera des phénomènes toxiques nuls ou insignifiants. Vers midi un quart environ, X... fut pris de craintes. Son estomac, lourd et embarrassé, lui donnait de sages inquiétudes. I se fit vomir par des titillations du fond de la gorge. Bientôt il lui sembla qu'il était un peu ivre. La tête lui semblait lourde. Par instants il avait un peu de vertige et de légers éblouisse- ments. Dans d’autres moments, il ne pouvait se dérober à de folles envies de rire, à de véritables accès de gaïîté. Ne pouvant cacher son état, il en fit part à M. B... qui lui. assis dans un fauteuil, digérait dans la plus douce quiétude et, jusque-là, n’avait rien observé d’anormal sur lui. Néanmoins, les déclarations de X... lui firent peur. À ce moment, mais à ce moment seulement, il lui sembla qu'il avait un peu de lour- deur de tête et de légers troubles dans les idées. Peut-être n'y avait-il là qu'un simple effet d’autosuggestion. Quoi qu'il en soit, B..., pris de peur, absorba de suite un vomitif. Il vomit peu. Le lieutenant fut vite rassuré sur son état, et chez X... les phénomènes toxiques n’existaient plus vers le soir. Le capitaine C... souffre du cœur et de l'estomac. Ii s'était déjà plaint, peu de temps après le déjeuner, de douleurs à la tête, mais celles-ci avaient été mises sur le compte de son état général. Cependant, mis en éveil par ce que venait de lui dire X..., B... s'aperçut tout de suite que son capitaine avait des allures insolites ; il titubait et paraissait comme ivre. Son état UN CAS D EMPOISONNEMENT PAR L'Amanita muscaria 175 allait sans cesse s’aggravant. Chez lui, des accès de délire gai succédaient à des périodes de stupeur, de coma. À un moment donné, vers trois heures, il fut pris d’une espèce d’éblouisse- ment, de vertige subit et perdit connaissance. On le transporta dans un fauteuil et M. B.... en attendant l’arrivée du médecin, lui fit prendre, non sans difficulté, une dose d'ipéca qui amena des vomissements assez abondants. Bientôt, aux moments de stupeur, succédaient des périodes de convulsions violentes pen- dant lesquelles le malade, faisant mouvoir ses membres d'une facon désordonnée, lançait des coups de poing dans le vide. à droite et à gauche, en fermant les yeux. La vision elle-même était troublée, C... se plaignait d’avoir un vo‘ïle devant les yeux qui apparaissait et disparaissait par intermittences. Le médecin tardant à venir, B... prit sa bicyclette et alla le chercher de nouveau. Dans l'intervalle, le médecin arrivait et faisait conduire le capitaine C... à l’hôpital. À ce moment, voici, d’après le docteur en médecine. les prin- cipaux symptômes présentés : soubresauts tendineux. contrac- tion des muscles de la nuque, donnant lieu à de l’opisthotonos, resserrement de la pupille {mvose, sécheresse de la gorge, nausées fréquentes {conséquences du vomitif sans doute. car il _est digne de remarquer qu'aucun des trois malades n'a eu des vomissements spontanés . Après quelques jours. C... sortait de l'hôpital complètement guéri. Cette observation vient corroborer cette remarque bien con- nue dans l'histoire des empoisonnements fongiques : la com- plète ou presque complète inocuité dont jouissent certains individus, alors que d'autres qui. dans les mèmes circonstances, ont ingéré des auantités moindres de champignons. sont sérieu- sement éprouvés. Si les causes de cette immunité sont ignorées, il semblerait, si l’on en juge par cette seule observation, que les cardiaques possèdent une sensibilité toute spéciale à l'action des principes actifs de l'Amanita muscaria. On sait, d’ailleurs, et ceci vient à l'appui de cette observation, que la muscarine a une action élective sur les extrémités cardiaques des nerfs vagues. vtt PEN RMS PALEE Er Ve BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE SR SEPT +, L. Roccann, président de la Société mycologique de France. [Conférence sur les Champignons qui tuent.] (Ann. Assoc. des naturalistes de Levallois-Perret), 1902, VII‘ année. AR rrr HR li X Th On sait quels efforts sont actuellement tentés par la Société Mycologique de France, dans le but de vulgariser en France la connaissance des champi- gnons comestibles et vénéneux. Tout récemment, et sous la présidence de M. ROLLAND, une série de nouvelles mesures viennent d’être approuvées, ten- dant toutes à ce but. La conférence de notre distingué président est donc venue tout à fait à son à heure. Ecrite dans un style simple, et privée autant que possible de termes v ny techniques qui effraient à juste droit la masse du publie, cette causerie scien- 3 tifique constitue un type excellent à offrir comme modèle à ceux des myco- 4 logues dont la parole pourrait être écoutée avec le plus grand fruit du public ; instruit. Ê Les erreurs commises par les collecteurs de champignons destinés à l’ali- S mentation sont de deux sortes : les unes ÿ'réparables, le champignon étant © d’une toxicité telle que son ingestion entraine souvent, sinon toujours, la F mort ; les autres ennuyeuses ou dannereuses même, mais ne produisant que 1x ’ des désordres plus ou moins graves, n'amenant jamais d’issue fatale. me. Pensant avec juste raison qu'il importe avant tout de bien connaitre les ; L espèces qui tuent, M. ROLLAND a particulièrement insisté sur les caractères : L extérieurs de ces dernières. Il s’est donc tout spécialement attaché à décrire 4 les Agarics volvacés qui renferment les espèces dont la toxicité est nettement h établie. N Une excellente planche coloriée accompagne le texte de cette conférence. | Souhaitons que l'exemple donné par M. ROLLAND porte ses fruits et qu’il S soit le signal d’une série de causeries analogues sur un sujet qui intéresse au k plus haut degré l'humanité tout entière. à Emile PERROT. À d % P. L. Ricker. — Notes on some West american fungi [Notes 4 sur quelques Champignons ouest-américains]. Journal of gs Mycology, VII, 61, mai 1902, pp. 125-128, 1 fig. texte. AN sa Espèce nouveile. — Uromyces Fraseræ (sur Frasera speciosa). FAC: BULLETIS BIBLIOGRAPHIQUE. 175 a = Champignons]. Journ. nor ven VIII. 61, mai 1902. _ pp- 15-161. Distribution des noyaux dans le plasmote du Fakiso sepüca Gmel. — thèces et sartout ses spermosoués, durant lautoemne. Il ne s'agit pas de | parasiisme, d'apres Fasteur. F_ GTÉEuES. AP-Moscas. — 4 new genus of Fungi [Genre nouveau de Champignons. Journal “af -miyaley: VIIL. 61, Columbus _ Ohio, mai 1902. pp- #5. 3 espèces - A_ album (sarl fwe interne d'une viille écorce d'Aeeris A minus (sur vieux rames de Gleditshic ; A. velatum (sur Pionastes). F_ GoéeuEs- MC-G- Liovo. — The Bovistz [Les Bovistés]. Mycological Notes, n° 12, Cincinnati (Ohio. décembre 1902, 1 br. de Apres avc décrit suvessmwement le perdmam, Faspeet de k gleba aux divers ages, et les partiwnlariés de structure de capillitiam, Fauiser pre - pese à chssifcation suivante : 178 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Capillitium à filaments séparés et très rameux, à pointes elhlées nee ue AAA tac ObEE Bovista. Capilhtium à filaments séparés, simples BOVISTÉS ..... ou peu rameux, ornés d’excroissances spiniformes.-Æ4 hit. Hoi Mycenastrum. Capillitium à filaments courts, simples, lisses, à pointes mousses........., ... Catastoma. Espèces décrites et photogravées : Bovista plumbea ; ïd. var. à spores ovales ; B. pila; B. nigrescens; B. minor; B.tomentosa; B. laterilia ; B. aspera; Mycenastrum corium; id. forma Sterlingi. F. GUÉGUEN. J.-B. Errs et B.-M. Evernarr. — New species of fungi from various localities. [Nouvelles espèces de Champignons de diverses localités]. Journal of Mycology, VIII, 61, Columbus (Ohio), mai 1902, pp. 11-19. Æcidium Jacquemontiæ (feuill. de Jacquemontia pentantha, peut-être l’aecidium du Puccinia opulenta Speg.); Dothiorella radicans (tiges mortes de Rhus toxicodendron) ; Coniothyrium Junci (sur Juncus balticus) ; Di- plodia ivaicola (tiges mortes d’Iva æanthifolia) ;'Ascochuyta smilacis (feuill. vivantes de Snilax hispida) ; Septoria spiculispora (feuilles d'un ÆEvony- mus); S.pentstemonicola (feuilles de Pentstemon gracilis) ; S. Corydalis (feuilles de Corydalis glauca); S. liatridis (feuilles de Liatris spicata) ; Zythia rhoina (tiges mortes de Rhus radicans); Cylindrosporium infus- cans (feuilles d’'Elymus condensatus); Pestalozzia Mali (feuilles de pom- mier); Ramularia Hydrophylli (sur Hydrophyllum capitatum) ; Cercos- pora simulans (feuilles de Falcata comosa) ; Fusarium Spartinæ (feuilles de Spartina stricta) ; Diatrype megastoma [= Eutypella cerviculata Fr., Eutypella alpina EIl. et Ev.|; Phyilosticta clypeata (feuilles vivantes de Pirus Malus); Venturia rubicola (tiges mortes de Rubus occidentalis); Hypocopra Kansensis (sur bouses de vache) ; Cucurbitaria arizonica (bran- ches mortes d’Acacia Grayti); Pleospora Alismatis (tiges mortes d’Alisma Plantago); Physalospora Lepachydis (feuilles en partie mortes de Lepa- chys columnaris) ; Ph. minima (tiges mortes de Rubus strigosus); Pleos- pora Kansensis (tiges mortes de Melilotus alba); Leptosphæria astericola (tiges mortes d'Acer multiflora); Metasphæria subseriata (chaumes morts de Panicum virgatum); Melanconis (Melanconiella) nyssægena (limbes morts de 2Nyssa multiflora); Phyllachora serialis (sur Spartina stricta) : Botryosphæria hysterioides (feuilles d'Hesperalæ Dayi); Dothidea Yuccæ (= Phyllachora Yuccæ Ell. et Ev.; sur feuilles de Yucca angustifolia) ; Hysterographium nucicola (—H. hians El. et Ev.; sur vieilles noix de hickory gisant à terre). F. GUÉGUEN. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 179 Geo F. Arkixsox. — Preliminary note on two new genera of Basidiomycetes. [Note préliminaire sur deux nouveaux genres de Basidiomycètes]. Journ. of Mycology. Columbus, Ohio, VII, 63, oct. 1902, pp. 106-107. Genre TREMELLODENDRON. — Créé pour les Thelephora candida (Schw.) Fr., et Th. pallida Schw., à basides cloisonnées crucialement comme celles des Trémellinées ; affine aux Sebacina, dont le nouveau genre diffère par son réceptacle arborescent, et non crustacé. Genre EOCRONARTIUM. — Plante plus ou moins dressée sur son substratum, filiforme ou columnaire, subgélatineuse à l’état frais. Hyménium externe, recouvrant toute la plante. Basides recourbées ou flexueuses, divisées trans- versalement, avec environ quatre (3 à 5) stérigmates. Spores continues, blanches, hyalines, germant sans se diviser et formant un ou plusieurs filaments. 1 Î 1 esp. : Eocronartium typhuloides (parasite sur des mousses). F. GUÉGUEN. Geo. F. Arkixsox. — Preliminary notes on some new species of Fungi [Notes préliminaires sur quelques nouvelles espèces de Champignons]. Journal of Mycologvy, Columbus, Ohio, VIII, 63, octobre 1902, pp.110-119. Formes nouvelles : Agaricus cretacellus, Amanita flavorubescens, Amanilopsis albocreata, - Boletus chamaæleontinus, B. umbrosus, Collybia rugosiceps, Ecciha mor- dax, Ecc. rhodocylicioides, Ecc. pentagonospora, Nolanea nodospora, Hygrophorus Peckii, Lepiota caloceps. L. ecitodora, L. purpureoconias Leptlonia seticeps, Pleurotus stratosus, Pluteus flavofuligineus, Poliypo- rus holocyaneus, P. castanophilus, Stropharia coprinoplula, Hydnum cristalum Bres., Lachnocladium Atkinsonii Bres. RG Lasesse. — /ntoxications par les Champignons en Maine-et- Loire. (Anjou Médical, décembre 1902. 9 pp. 8’et 1 pl. coloriée. Angers, J. Siraudeau. L'auteur relate deux cas d'intoxication par l'Amanita phalloides. La pre- mière observation (D' CHARBONNEAU, à Vivy), se rapporte à deux personnes, le mari et la femme, âgées de %8 et 30 ans, qui avaient consommé un plat de bolets et de champignons de couche auxquels se trouvaient mêlés deux CU << r 4 L ] ee $ Û rs EIRE Er PASS ' DR À “PA D: Ve: à v re JE TI FA Er 180 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. exemplaires d'Am. phalloides. Grâce à un traitement énergique (vomitif, purgatif huileux, potion calmante opiacée et piqüres de caféine) institué vingt- quatre heures après l'absorption du toxique, la guérison fut obtenue assez rapidement. D’après la seconde observation (Dr LEBRETON, à Clefs), un homme de 37 ans avait absorbé, à quatre repas consécutifs, des champignons que les débris restants firent rapporter avec quelque doute à l’A. phalloides. Le ma- lade mourut dans le coma, en dépit de tous les soins (lavement, teinture de belladone à l’intérieur, injections d’éther, d’atropine et de caféine). Le travail se termine par le récit, fait par le malade lui-même, étudiant en pharmacie, d’un empoisonnement causé par l’ingestion, aux deux repas de midi et du soir, d'environ trois cents grammes de Psalliota æanthoderma, Les symptômes observés furent une soit intense dans l'après-midi et la soirée puis, vers trois heures du matin, des nausées et de la faiblesse; il n’y eut ni selles, ni vomissements, ni coliques. Quelques tasses de thé et un purgatif eurent raison de ces légers accidents, qui suffisent à démontrer que le Psal- liota ranthoderma doit être banni de l'alimentation. F. GUÉGUEN. G.-B. Traverso. — Sclerospora graminicola (Sacc. Schrôt., var. Setariæ Italicæ n. var. — Boll. della Soc. Bot. Ital.. 14 décembre 1902, 8 pp. avec 3 fig. Cette variété diffère du type par ses oospores plus grosses (39-45 x, au lieu de 23-38); l'enveloppe de l'œuf, plus régulièrement sphérique, acquiert ‘7-11 d'épaisseur au lieu de 4-6. On peut se demander si des différences aussi minimes suffisent réellement à justifier la création d'une variété nou- velle. FE. G. D. Barrozomeu. — Toxicologia ciupercilor [Toxicologie des Champignons]. Revista Farmaciei. Bucarest, XIV, 12, dé- cembre 1902, pp. 412-437 (en roumain). : L'auteur estime à juste titre que l'instruction populaire sur les champi- gnons devient de plus en plus nécessaire, en raison des nombreux empoison- nements dus à l'ignorance des récolteurs el consommateurs : on observe tous les ans, eh France, une trentaine d'empoisonnements suivis de mort, et, en Suisse, quatre à cinq environ. M. BARTOLOMEU insiste sur l'inutilité et le danger des procédés empiriques destinés à distinguer les bonnes espèces des mauvaises. Ib passe en revue quelques-unes des méthodes indiquées pour enlever aux mauvaises espèces leur toxicité; la macération dans une solution ELA LT EC _ F'intoxiquent. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 181 de tannin acidulée par l'acide acétique est inapplicable en raison de lastrin- gence qu'elle communique aux champignons ainsi trañés; le procédé de Géranp (eau salée et rinaigrée) ne procure de sécurité qu'au détriment du parfum. Apres use rapile description des symptômes observés dans lintoxication par les champignons, l'auteur insiste sur le traitement, qui doit remplir les indications suivantes : {° Débarrasser le tube digestif de toute trace de la matière toxique (ipéca, 0 gr_50; émétique. 0 gr.,15 comme romitif ; huile de ricin, 60 gr., ou sulfate de magnésie, 3Ù gr., ou sulfate de soude, M sr., comme purgatif). Au besoin, on provoquera le: vomissement par des titilla- tions de la luette, par l'ingestion d'eau tiède, ou en faisant fumer les malades non habitués au tabac. ® Administrer des émollients pour combattre Feffet des principes äâcres (employer pour cela leau gommée les décoctions de graine de lin, de racine de guimaure,le lait, l'émulsion d'amandes, etc.). combattre le collapsus par l'administration du café à haute dose, par les Sicanp a obtenu de bons effets, dans ses expériences sur les chiens, par des injections hypodermiques de 2? millisgrammes de nitrate de pilocarpine, pratiquées toutes les demi-heures. Contre les accidents nerveux, on emploiera les antispasmodiques (potion avec 100 gr. d’eau de fl. d'oranger et 60 gr. de Sirop d'éther). Enfin, il y auraïf lieu d’adminisirer de temps à autre, au dire de l’auteur, 5 centisr. de sulfate de quinine. Nous pensons qu'il y aurait lieu d’adjoindre à tous ces moyens le farage du sang, pratiqué à l'aide d'injections intraveineuses massives de solutions dechlorure de sodium à 7 gr. par litre. En injectant par jour, en deux fois, de 500 gr. à un litre de ce liquide (cë- davantage), on produit une diurès immédiate et intense qui débarrasse l'organisme de ous les poisons qui F. Gueux. L. Maraucuor. — Une Mucorinée purement conidienne, Cun- ninghamella africana. Etude éthologique et morphologique. Annales Mycologici, 1. 1, 1903, pp. 45-60, avec 1 pl. Le Champignon qui fait l'objet de ce mémoire 2 été trouvé sur du crottin de chameau provenant du Soudan français. Il est entiérement blane, ce qui le différencie des Choanephora, et & cultive facilement sur les milieux habi- fnels. La conidie, après s'être gonflée au triple de sa grosseur, donne un mycélium continu, sur lequel naissent, en quarante-huit heures, des ombelles de têtes conidifères aspergilliformes, dont chacune porte une multitude de conidies courtement pédicellées ovales (18-124), hérissées de longues épines. Sur le mycélium immergé, on observe aussi des chlamydospores sphériques intercalaires qui germent dans l'axe même du flament qui les Pour afärmer la nature mucorinéenne de la plante en Fabsence de tout antre mode de fructification, l'auteur se bas d'abord sur la dimension, le A AP Là PS £ Sr pe 3 RON, PO] Vs ; 4 4 < d 1%: x « F fa € M 182 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE, structure et la continuité des hyphes mycéliennes, ainsi que sur un caractere éthologique. M. MATRUCHOT commence par démontrer, à l’aide d’essais por- tant sur de nombreux Champignons appartenant à tous les groupes, qu'une Céphalidée récemment décrite par lui sous le nom de Piptocephalis Tieghe- miana ne se développe que sur les Mucorinées : la constance et la généralité de ce fait biologique lui permettent de renverser la proposition, et d'admettre que tout mycélium sur lequel s'implante le Pipt. Tieghemiana appartient à une Mucorinée. C'est ce qui a lieu pour le Cunninghamella, chez lequel les essais d'infection par la Céphalidée sont couronnés de succès. - Ayant établi la parenté du Cunninghamella africana et des Choanephora, l’auteur discute les affinités des Œdocephalum, et rattache aux Mucorinées les espèces à mycélium continu ; l'Œdocephalum albidum Sacc. deviendrait le Cunninghamella albida (Sacc.) Matr. Pour ne pas séparer le Gonatobo- trys microspora Rivolta des Œdocephalum, avec lesquels il présente des affinités certaines, M. MATRUCHOT crée le nouveau genre PRACHTFLORELLA (Practhtflorella microspora (Ris.) Matr.). Si le rapprochement des Rhopalo- myces avec les Mucorinées devenait définitif (conformément aux vues de Van TieGuEu et de MARCHAL), il faudrait les placer à côté des trois genres précédents ; ainsi serait constituée la tribu des Choanéphorées; le schéma suivant montre les affinités naturelles des différents genres qui la compose- raient : Rhopalomyces. Prachtflorella. ? Choanephora. Cunninghamella. F. GUÉGUEN. Trabalhos do Laboratorio de Nosologia vegetal do Instituto de Agronomia e Veterinaria. — Revista Agronomica, I, N° 2, Lisbonne, février 1003, p. 55, 1 pl. lith. Formes nouvelles : Phyllosticla amphigena Almeida (sur feuilles de Camellia japonica L.). Croil en compagnie du Ph. Camelliæ Westdp. L'auteur pense que le Ph, Camelliæ représente l'état initial de la formation de la nouvelle espèce. Macrophoma edulis Almeida, (Sur tubercules de Batatas edulis Choisy). Fi G J.-V. d'Acmeina et M. Souza pa Camara. — Contribuicäo para a mycoflora de Portugal [Contribution à la flore mycolo- gique du Portugal}, Revista Agron., I. N° 2, Lisbonne, fév. 1903, pp. 55-60, 2 pl. lith. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. 183 Formes nouvelles : Auerswaldia quercina S. Cam. (feuilles vivantes de Quercus humilis); Macrosporium Dianthi Alme et S. Cam. (feuilles desséchées de Dianthus Caryophyllus). AG M.-C. Cooke. — Recent British Fungi {Champignons réeem- ment découverts en Angleterre]. The British Mycological Society. Transact. for 1902. Worcester, 2 mars 1903, pp. 13-16, 1 pl. en couleurs [de Collybia pulla Schæff.]. Espèce nouvelle : Glæosporium Bidgoodi (sur feuilles d’Odontoglossum). EG. AxNïE Lorrain Smirx. — Fungi new to Britain [Champignons nouveaux pour la Grande-Bretagne]. [bid., pp. 31-40. Espèces nouvelles : Pholiota grandis Rea. — Clavaria Michelii Rea — Clavaria fragilis Holmsk. var. C. gracilis Pers. [Se distingue du C. fragilis par ses ramus- cules cylindriques-aigus et ses spores-subglobuleuses]. FE. G. R. H. Brrrex. — On some facts in the life-history of Acros- peira mirabilis B. et Br. [Quelques faits relatifs à la biologie de l’Acrospeira mirabilis]. The British Mycological Society, Transactions for 1902.— Worcester, 2 mars 1903, pp. 17-25, 4 pl. lith. L'Acrospeira, décrit par BERKELEY et BROOME comme Mucédinée, se dé- veloppe sur les châtaignes, dont la pulpe et les espaces intercotylédonaires sont envahis par un mycélium floconneux, olivätre, dont les rameaux dressés produisent chacun une, ou rarement deux masses conidiennes sphériques, mamelonnées comme les spores de Genea, et de 15 à 20 y de diamètre. M. BIFFen a cultivé cette moisissure sur des fragments de châtaigne stéri- lisés par des ébullitions successives dans des tubes à essai bouchés à l’ouate, ainsi que sur moût de bière gélatiné et sur extrait de châtaigne agarisé. Il a ainsi pu suivre l’évolution du champignon. Sur fragments de châtaigne, il a obtenu les masses conidiennes précédem- ment décrites (et qu’il regarde comme des chlamydospores), puis des spores 184 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. massives, nées aux dépens d'un tortillon qui se cortique ultérieurement; j'organe complètement développé a l'aspect d’un sphéroïde brun, pluricellu- laire, revêtu d’une zone de cellules translucides, entiérement semblable aux spores de l'Urocystis Violæ, et germant comme ces dernières. Des coupes faites dans la paraffine démontrent que les cellules centrales de ces masses conidiennes possèdent plusieurs noyaux répartis dans un protoplasme vacuo- laire. Cultivées sur moûüt de bière gélatiné, ces masses sporiques donnent un mycélium qui produit à son tour des sortes de crosses aériennes unisériées, analogues aux scolécites, des Ascobolus et autres Ascomycètes. Ces jeunes scolécites, transportés sur l'extrait de châtaigne agarisé, donnent à leur tour les spores urocystiformes, sans mélange de chlamydospores. Dans le but d’obtenir le complet développement des scolécites, M. BIFFEN fit des cultures sur châtaignes crues déposées sur du sable humide, et dont la surface avait été préalablement stérilisée par immersion dans une solution alcoolique de sublimé. Dans ces conditions, les chlamydospores ne produi- sirent que des corps reproducteurs semblables à elles-mêmes; mais les spores urocystiformes donnèrent des masses sporiques, puis de petits péri- thèces d’un brun rougeàtre, à parois épaisses, munis d’un petit ostiole sans papille, Les stades de formation n’ont pu être suivis avec certitude, mais l'auteur suppose qu'ils se produisent aux dépens de scolécites analogues à ceux signalés plus haut. Ces conceptacles, dépourvus de paraphyses, renfer- ment de nombreux asques ovoïdes, à huit spores brunes limoniformes. Les asques se formeraient suivant le processus décrit par DANGEARD dans divers Ascomycètes : le sommet de la cellule ascigère se recourberait en crosse, et la courbure, s’isolant par deux cloisons, se renflerait en un asque. (Toutefois M. BIFFEN ne donne aucune figure à l'appui de son dire.) Le parenchyme au milieu duquel se forme les asques remplit l'office de milieu nutritif. Les quelques ascospores dont l’auteur a pu suivre le développement, en écrasant des périthèces dans le moût gélatiné, germent en 24 heures à + 16°, en donnant des spores urocystiformes, sans chlamydospores. La formation de ces dernières est donc étroitement liée aux conditions de milieu. F,. GUÉGUEN. M.-C. Cooke. — Agaric transformations [Changement de propriétés dans les Agarics]. The British Mycological So- ciety, Trans. for 1902, Worcester, 2 mars 1903, pp. 29-50. Il semble aujourd’hui bien prouvé que certains champignons possèdent des qualités très différentes suivant les régions dans lesquelles ils sont nés. Des espèces normalement âcres et toxiques peuvent être, dans certaines lo- calités, considérées comme alimentaires.La question est de savoir si, dans l'un et l’autre cas, il s’agit de deux espèces distinctes, ou simplement de deux formes d’une même espèce. Le Russula Rubra (Cooke, Handbh, N° 1203) est généralement considéré Dr ÉULLETIX BIBLIOGRAPHIQUE. 155 Do il en existe cependant une variété à savear douce, ef qui peut _ Étre utilisée pour l'Alimentation. Cette derniére correspond zu Russuls atro- |: qf ex, KV à = PTS * Là pages ENT smart nn — Ni NEPE E 2 2e é 8 à 11 Ce ts. «| rs BULL. © = LA SOC- MYC. DE FRANCE L 4 Note sur quelques Ascomycètes nouveaux du Jura, Par M. E. BOUDIER. M. Hérier, bien connu déjà par ses découvertes botaniques dans le Jura, m'a envoyé ces dernières années, parmi nombre d'espèces plus ou moins rares, quelques Ascomycètes, Disco- mycètes principalement, qui m'ont paru être nouveaux. J'ai pensé devoir en donner ici les descriptions et figures, plusieurs étant réellement intéressants. [ls témoignent toujours du zèle et de l’habilité dans les recherches de notre zélé collègue et ami. Voici donc ces descriptions : I. — Morchella Hetieri Boud. n. sp. {(P1.8, fig. 1). Minor aut media, 4-6 €. m. alta, capitulo rotundato aut ovato, ochraceo ; pediculo velutino, subcylindrico, badio-fusco. Pileus rotundatus aut ovatus, amænè ochraceus, alveolis irregularibus non seriatis, rotundato aut oblongo-polygonis, stipite adnatis. Pediculus subæqualis et ad basim non aut vix incrassatus, totus pube brevi fusco-badia tectus, pilis septatis, cylindricis aut ad apicem vix incrassatis, sub lente composità fuscis, 20-25 y crassis, 100-200 longis. Paraphyses ramosæ, septatæ, ad apices vix incrassatæ, 12-15 L crassæ, hyalinæ, in- tus spumosæ. Thecæ elongatæ, ad basim vix attenuatæ, octos - poræ, 350-400 y longæ, 25-28 spissæ. Sporæ hyalino-ochracæ, magnà copià ochraceæ, ellipticæ, ad extremitates pro more, gra- nulis coronatæ, 22-25 p longæ, 13-15 crassæ. Ad terram, in nemoribus frondosis; Arbois Jura, legit et misit mense aprili Dom. Fr. Hetier, cui grato animo dicavi. Cette jolie espèce est bien reconnaissable à son pied cylindrique, d’une couleur fauve-bai plus foncée que le chapeau, non furfuracé, mais fine- 13 194 E. BOUDIER. ment velouté dans toute son étendue, supportant un chapeau plus ou moins arrondi ou ovoïde, ochracé, adné au stipe sans trace de vallécule. Les alvéoles sont irrégulières, moins larges que celles de rotunda, des petites formes de laquelle elle est voisine. Toutefois son pied l’en distingue nettement comme de toutes les espèces du même groupe. Les paraphyses, thèques et spores, n’offrent pas de différences bien sensibles comme il arrive généralement pour les espèces de ce genre. Les spores cependant paraissent un peu plus gros- ses que celles de rotunda. La villosité du pied n’a rien de commun avec les squamules plus ou moins coniques qui garnissent l2 pédicule des autres morilles, ce sont des poils courts, et non agrégés formant un fin velours. “ II. — Sarcoscypha coccinea Jacq. var. jurana Boud. (PI. 8 fig. 2). Syn. Peziza coccinea Quél. Ench. p. 282. Medià magnitudine, Sarc. coccineæ omnino similis, sed sporis brevioribus duas guttulas oleosas includentibus. Receptaculum 1 c. m. 1/2-3 c. m. latum, 2-4 altum, stipita- tum extus tomentosum pallide ochraceo-coccineum, siccitate | albidum, hymenio pulchrè coccineo. Paraphyses tenues, dicho- tomo-ramosæ, ramis acutis, 4 y circiter spissis, intus coccineo granulosis, iodo cærulescentibus aut virentibus. Thecæ tenues, longissimæ, operculatæ, ad basim longè attenuatæ, octosporæ, 350-450 g longæ, 15 crassæ. Sporæ oblongæ, aut oblongo-trun- catæ, læves, juniores intus guttulis plurimis magnitudine variis, maturæ guttulis duabus oleosis, ad extremitates positis ; 24-29u longæ, 13-14 latæ. Ad ramos infossos Tiliæ, in regione Juranà Galliæ (Quélet, Veuillot, Hétier), etiam Helvetiæ D' Buriexor accepi. Forme bien distincte par ses spores plus courtes, souvent tronquées aux deux extrémités et présentant plusieurs guttules de grosseur variable, mais “qui se réunissent à la maturité en deux gouttelettes plus grosses placées une à chaque extrémité et accompagnées souvent d’un nuage defines granulations laissant une vacuole centrale. Depuis de longues années J’observe cette variété que je n’ose séparer spéci- fiquement de Sarc. coccinea type, mais qui cependant doit être distinguée. Elle parait constante et cantonnée à ma connaissance plus spécialement dans la région jurassique, soit française, soit suisse et probablement allemande. Elle s'étend en France jusque dans la Côte-d'Or à en juger d’après les beaux- dessins de VEUILLOT, qui la figure sous le nom de P. coccinea. C’est toujours celle que QUÉLET m'avait envoyé sous ce nom et qu'il a décrite dans son ASCOMYCETES NOUVEAUX DU JURA. 195 Enchiridion, p. 252. Je l’ai reçue aussi de M. HÉTIER et du Dr BUTIGNOT, de 2 … Delémont (Suisse). Elle parait donc bien particulière à cette région, car toutes = les P. coccinea que j'ai reçues de tous les points de la France, du Nord au — Midi comme aussi d'Angleterre, de Suède, d'Allemagne, du Tyrol, d'Italie et même de Portugal, appartenaient toutes au Sarc. coccinea type, c'est-à-dire à _eeux qui présentent des spores plus grandes, de 32 à 40 et sans gouttelettes _oléagineuses (PLS,fig. 3). Toutefois je dois dire que récemment notre collègue _ M. GuéGuEn l'a indiquée de la Sarthe. Le Dr REHM, dans les dessins qu’il - donne des spores de cette espèce, figure bien les deux formes de spores, ce … qui semble prouver qu'elle vient aussi dans la région allemande. A part ce — caractère toutefois important des spores et des régions où se rencontre cette remarquable variété, elle ne diffère en rien du type qui, comme l’on sait, vient, : à indifférernment sur diverses branches d'arbres. Prunellier, Aubépine, Orme, ben - Noisetier, Saule, Rosier, etc. La variété jurana parait affectionner plus par- i à ticulièrement le Tilleul. +428 III.— Tricharia ascophanoides Boud. n. sp. (PL 8, fig. 4). Minuta, 2-5 mm. lata, pallide ochracea, extus breviter pilosa, pilis concoloribus. __ Receptaculume cupulato applanatum, dein convexum, vix _ undulatum, ad marginem pilis obtusiusculis hyalinis 1-2 septa- à | tis 40-60 x longis, iifra pilis Eagioribus acutiusculis, 2-4 sep- tatis concoloribus, 100-1302 longis, vestitum. Paraphyses _ tenues, hyalinæ, ad apicem crassiores. septatæ, intus vix spu- _ mosæ, clavulà 6-84 crassà. Thecæ octoporæ. operculatæ, cylin- _ dricæ, ad basim paullulum attenuatæ, 270-3002 longæ, 20-27 _ Jatæ, iodo non cærulescentes. Sporæ ellipticæ, hyalinæ. læves, intus granulis minutissimis numerosis, utràque extremitate conglomeratis, 19-33 2 longæ, 13-14 crassæ. Ad corium putridum. Augusto 1902 reperta et a CI. Hetier amicissime missa. Cette petite espèce est bien de ce genre, quoique ses spores soient pourvues à chaque extrémité d'un amas de granulations bien visibles mais si fines qu'elles paraissent plutôt de nature protoplasmatique qu'oléagineuse. Les poils sont concolores au réceptacle et de deux sortes, les uns, ceux qui avoi- Ve sinent la marge sont obtus et de moitié plus courts que ceux qui leur sont e ” intérieurs. Ces derniers sont en outre plus pointus. Les thèques ne se colo- LE. rent pas à l’iode. Elle a tout-à-fait l'aspect d’un Ascophanus par son épais- a seur, mais elle s’en distingue bien par ses spores et son extérieur poilu quoi- nr que brièvement. 196 E. BOUDIER. IV.— Ascophanus bellulus Boud. n. sp. (PL 8, fig. 5). Minutus, sed pro genere major, 4-6 mm. latus, roseus aut rufescens, convexo-undulatus, sublobatus, thecis amplis, sporis ovatis ad extremitates granuloso-nebulosis. Receptaculum convexo-applanatum, dein undulatum et sublo- batum, extus læve, carne pallidà sub hymenio rubrà. Para- physes sæpius ad apices vix incrassatæ, septatæ,5-13 4 crassæ, thecis breviores. Thecæ amplæ, clavatæ, operculatæ, iodo usque ad basim cærulescentes. octosporæ, 200-3002 latæ. Sporæ elliptico-ovatæ, læves, hyalinæ, sed granulis protoplas- maticis conglomeratis ad apices repletæ, medio-vacuolà parum conspicuà, 24-27 longæ, 15-16 crassæ. Arbois, Jura. Ad corium putridum, Maio 1902 a CI. Hetier reperta. Cette petite espèce est à peu près de la taille de l’Ascophanus carneus, mais toujours un peu plus grande ; sa Couleur est d’un rose plus pur, moins carné. Elle la doit surtout à la région sous-hyméniale de sa chair qui est d’un rose bien plus foncé que la chair elle-même. Ses paraphyses sont en général peu épaissies au sommet, à part quelques-unes qui ont jusqu’à 15 g d'épaisseur. Elles ne paraissent pas colorées sous le microscope, mais vuesen masse elles le sont légèrement. Les thèques bleuissent dans toute leur étendue comme celles de l’Asc. carneus. Mais ce qui distingue surtout cette espèce de cette dernière, ce sont les spores qui sont entièrement lisses, plus grosses et garnies à leurs extrémités d’un amas de granulations protoplasmatiques. Les thèques sont aussi relativement moins larges. Elle a été trouvée sur des résidus de cuir broyés et réduits en pâte, avec un certain nombre d’autres espèces intéressantes. V. — Sclerotinia (Stromatinia) utriculorum Boud. n. sp. (PL. 8, fig. 6). Minuta, 1-2 mm. lata, utriculicola, pallide cinereo-fulva, stipite gracili, sporis ovato-oblongis subnebulosis. Receptaculum gracile, cupulatum, plus minusve longe stipi- tatum, extus cum stipite pallidum, læve, hymenio cinereo- fulvo. Paraphyses tenues, intus ochraceo-guttulosæ aut granu- losæ, ad apices paululum incrassatæ, 3-4 # spissæ. Thecæ cylin- dricæ, clavatæ, ad basim sub attenuatæ, octosporæ, inopercu- 7% LL" all r . ‘4 ASCOMYCÈTES NOUVEAUX DU JURA. 197 latæ, iodo apice vix cærulescentes, 150-160 x longæ. 9-10 latæ. _ Sporæ oblongo-ovatæ, aut sub lanceolatæ, ad apices non obtu- _satæ, hyalinæ. intus sæpius subnebulosæ aut indistincte gra- nulosæ. 11-16 # longæ 5-7 crassæ. Ad utriculos Caricis Davellianæ, in turfosis Juranis, Maio reperit et misit CI. Hetier. Cette très petite espèce n’a pas de sclérote, mais vient directement sur les akènes du Carex Davalliana sclérifiés, son pédicule qui habituellement a 2-3 mm. de longueur, peut atteindre jusqu'à 12 ou 14 quand il se trouve en- foui dans les mousses. Il est d’un gris päle comme l'extérieur de la cupule. » L'Hymémium étant toujours teinté de fauve, mais jamais très foncé, et cette couleur est due surtout aux paraphyses qui sont remplies de fines gouttelettes oléagineuses de couleur ochracée. Elles sont un peu et insensiblement épais- sies au sommet. Les thèques bleuissent très légèrement aux environs du foramen. Les spores qui n'offrent pas de gouttelettes internes, sont seule- ment un peu nébuleuses et quelquefois enttérement hyalines. Elles sont assez inégales de taille et légèrement fusiformes. Cette espèce se distingue bien des autres Sclerotinia caricicoles par son absence de sclérote, sa couleur extérieure päle et ses spores un peu plus VI. — Isaria ochracea sud. n. sp. (PI. 8. fig. 7). _ Entomogena, ochracea, cæspitosa, clavulis gracilibus cylin- dricis simplicibus aut parce ramosis, 3 cm. aides sporarum conglomerationibus granulosis. ad apices sæpius 2-3 dentatis, ad basim laxe et spisse lanosis. Clavulæ elongaiæ, graciles. non incrassatæ. 1 mm. circiter crassæ. tertia parte infera steriles, pilis lanosis concoloribus vestita, ad apices dentatæ et hyphis contextis 32 crassis for- matæ. Hyphæ conidiferæ ad apicem parce ramosæ, ramulis sterigmatibus ovato-conicis, congestis. 10 longis. 5 crassis. tectis. Sporulæ læves, ellipticæ, 6-8 4 longæ, 4-4,5 u spissæ. ad apices sterigmatum breviter concatenatæ, concolores sed sub lente composità hyalinæ, intus sæpius granulosæ aut nebu- losæ, rarius guttulosæ, glomeratione ramos granulosos red- dentes. Arbois, Juræ, Augusto 1902, ad larvam indeterminatam forsan coleopteri cujusdam, in corio putrido legit CI. Hetier. 4 CE à à Je c + > Ja ee ” ds y 1: : bi, Er de ‘24 2 COR 198 E. BOUDIER. Cette espèce qui a assez l’aspect d’une Clavaire cespiteuse est remarquable, par sa couleur entièrement ochracée. Ses rameaux ordinairement simples ou peu divisés, à sommet extrême bi ou tridenté, sont cylindriques, assez grèles et couverts dans leur tiers inférieur, qui est stérile, par de longs poils ou fila- ments laineux concolores. La partie supérieure au contraire étant fertile et couverte de granulations formées par les amas de sporules. Celles-ci naissent isolément ou en chainettes assez courtes au sommet de stérigmates ovoides coniques qui couvrent les ramules terminant les extrémités des hyphes coni- difères et forment par leur réunion les agglomérations précitées. Cette orga- nisation est assez conforme à celle de la plupart des Isaria entomophiles, mais cette espèce est bien distincte entre toutes par sa couleur et iles autres caractères indiqués. Elle est certainement entomogène, quoique je n’aie pu déterminer, même approximativement l’espèce d’insecte à laquelle la larve appartient et qui avait vécu dans les débris de cuir pourri. EXPLICATION DE LA PLANCHE 8. I. Morchella HetieriBoud. a) Grandeur naturelle ; b) Thèque et paraphyses grossies 295 fois. c) Spores à 820 diamètres. dete) Poils du pédicule grossis 226 fois. Il. Sarcoscypha coccinea var. jurana Boud. Spores grossies 820 fois. III. Sarcoscypha coccinea Jacq. Spores grossies 820 fois. IV. Tricharia ascophanoides Boud. a) Groupe vu de grandeur naturelle. b) 2 réceptacles grossis 4 fois. c) Coupe d’un autre, même grossissement. d) Thèque et paraphyses grossies 225 fois. e) Spores à 820 diamètres. f) Groupe de poils grossis 225 fois. V. Ascophanus bellulus Boud. a) Groupe de grandeur naturelle. b) Réceptacle grossi 4 fois. c) Coupe du même, à pareil grossissement. d) Thèque et paraphyse grossies 225 fois. e) Spores vues à 820 diamètres. a) 3 réceptacles grandeur naturelle. b) 2 spécimens, dont l'un coupé, grossis 3 fois. c) Thèques et paraphyse grossies 225 fois, d) Spores vues à diamètres. _ VIL. Isaria ochracea Boud, a) Echantillon de grandeur naturelle. b) Extrérnité d'une clavule montrant la dentelure grossie 4 fois. c) Extrémités de filaments fertiles grossis 475 fois. d) Sporules vues à 820 diamètres. ] j PUR pe A NS PIRE VPN PERLE Se REP A EER PT un A LS RE li ol Ÿ OR Sur un Rhizopus pathogène, Par MM. COSTANTIN et LUCET. Le genre Rhizopus fondé par EnrENB8ERG, mais en réalité créé à nouveau par M. Van TIEGHEM, a acquis, dans ces der- nières années, une importance grandissante. Non seulement les espèces qui s'y rangent maintenant sont devenues nombreuses, mais quelques-unes d’entre elles méritent une attention toute particulière à cause du rôle industriel qui leur est réservé. Les travaux de MM. Wenr et PriNsEN GEERLIGS (1) ont attiré l’at- tention sur le Rhïzopus Oryzæ, espèce saccharifiante qui inter- vient dans la fabrication de l’Arack et du Ragi javanais (2). Les études d’une levure chinoise provenant du Cambodge ont conduit M. Carzaszez (3) à distinguer un champignon sous le nom de Mucor Cambodja qui est distinct du Mucor Rouxia- nus, le fameux Amylomyces de M. CaLmerre (4). M. Larar (5) avait déjà entrevu que ce Mucor Cambodja devait être un Rhizopus ; mais c’est à M. VuriLLEemn (6) que cette démonstration (4) WEnr et PRINSEN GEERLIGS. — Beobachtungen über Hefearten und zucher bildende. Pilze der Arrackfabrikation (Verhandlungen d. Koningle Akad. van Wetenschappen t. Amsterdam ; t. IV, 1895). (2) WEHMER.— Der javanische Ragi und seine Pilze II (Centralbl.f. Backt., 2 VII, 6 mai 1901, 313-326). (3) CHrzaszcz. — Die chinesische Hefe (Centralbl. f. Bakt., 2 VII, 6 mai 1901, 326-338, 2 pl.). (4) CALMETTE.— Contribution à l'étude des ferments de l’Amidon. La levure chinoise (Annales de l’Institut Pasteur, 1892). (5) LAFAR.— Technische Mykologie. Ein Handbuch der Gürungs physio- logie, T. Il, Fischer, 1901, p. 44, Iéna. (6) VULLLEMIN. — Recherches sur les Mucorinées saccharifiantes (Amylo- myces) (Rev. Myc., 1905, 45). Voir aussi BOULLANGER, L'emploi des levures en distillerie (Rev. génér. sc. pures et appliquées, 1901, 689). SIrNIKOFF et RomMEL, Recherches sur quelques espèces d’Amylomyces (Ann. de Brasse- rie et Distillerie, III, 1900, 493). SUR UN Rhisopus pathogène. 201 est due. Il est même arrivé à distinguer deux Amylomyces nouveaux : l’un, le Rhïzopus japonicus, trouvé sur un échan- tillon de Koji japonais fourni à M. Boinn par l'entremise de M. Armaxr, ministre plénipotentiaire au Japon; l'autre, le R. tonkinensis, provenant d'une levure chinoise envoyée du Tonkin. L'importance industrielle du RAïzopus est donc indiscutable ; leur rôle en pathologie n’est pas moins remarquable. Licaraeim a dévrit autrefois une espèce pathogène, le Mucor rhizopodi- formis (1), qui a été rattachée par MM. BerLese et DE Tont aux Bhizopus sous le nom de À. Cohni. De sorte que le genre qui nous occupe présente à l’heure actuelle un intérêt mé- dical, car l'attention des pathologistes est vivement attirée en ce moment sur les champignons pathogènes. Une autre espèce, le RAïzopus niger. a été également signalée comme parasite par MM. Cracuinski et HEWELKE (2) et comme produi- sant la langue noire. Il est à remarquer que ces deux dernières espèces sont assez mal connues. Nous avons pu constater notamment qu'un champignon cultivé à l'Institut Pasteur sous le nom de Mucor rhizopodiformis se rattachait en réalité au stirpe du Mucor corymbifer. D'ailleurs, il serait intéressant d'entreprendre de nouvelles recherches au point de vue de la classification et de la définition morphologique, sur l'espèce étudiée par Licaraeim. Quant au Rhïzopus niger qui a été signalé par MM. Cra- GLinski et HEwELKE et décrit sous le nom de Mucor niger, M. Genogzsr (3) et M. BarTHEeLaAT (4) affirment qu'il s’agit in- contestablement d'un Æ#hïzopus, mais ils reconnaissent que la description incomplète que les auteurs en donnent ne per- met pas une détermination exacte ; ils l'ont rapproché du R. Cohni dont il diffère toutefois par certains caractères et principalement par la forme et la coloration des spores ; « peut- (4) LicaTHEIM (Zeitsch f. Klinische Medecin, VII, 148). (2) CraGLiNski et HEWELKE.— Uber die schwarze Zunge(Zeit. f. Klin. Méd , XII, N° 6, 1893, 626). (3) GEDOELST.— Les Champignons parasites, Bruxelles, 1902. (4) BARTHELAT. — Les Mucorinées pathogènes et les Mucormycoses, Paris, 1908. ds 202 COSTANTIN ET LUCET. être, ajoute M. Grnoecsr, ne constitue-t-il qu'une variété du R. nigricans ». En tous cas, cette espèce mérite d’être séparée du À. Cohni et aussi de l'espèce que nous allons décrire, car en injectant ce champignon dans la circulation d'un lapin l'effet a été nul (1). L'hypothèse de M. GepozLsr que nous venons de rappeler ne paraît guère admissible, bien que certains auteurs aient été tentés de croire que le #hizopus nigricans pouvait être patho- gène. Il a été trouvé accidentellement dans l'œuf de poule (2). mais avec tant d’autres espèces qui ont bien nettement des ca- ractères de saprophytes que cette observation est insuffisante pour faire croire au parasitisme de ce champignon si commun. L'observation de M. SraxGE (3) mériterait peut-être un examen attentif si la détermination avait été faite avec beaucoup de soin, seulement les recherches récentes faites dans le domaine de la Mycologie montrent de plus en plus que l’on peut être induit en erreur par des déterminations trop rapidement faites dans des groupes où il peut y avoir des espèces affines. Une observation toute récente de M. BarTHELAT (4) semble d’ailleurs bien prouver que le Æhizopus nigricans type n'a pas du tout de rôle pathogène : toutes les inoculations tentées par lui avec cette espèce sont demeurées sans résultat. On peut donc admettre à l'heure actuelle, que deux espèces seulement de Æhïzopus sont pathogènes : À. Cohni et R. niger. Nous nous proposons ici d'ajouter une troisième espèce aux précédentes. Rhizopus equinus sp. nov. Ce champignon a été rencontré sur un Cheval. (1) Il semble que cette espèce ait été retrouvée en 1894 dans deux autres cas de langue noire, sauf cependant une très légère différence dans la colo- ration des sporanges (SENDZIAK, Beitraye zur Æliologie der sogen. Schwar- zen Zunge Monatschr. f. Ohren heïlk., XXVIII, p. 112). (2) NEUMANN. — Traité sur les maladies parasitaires non microbiennes des animaux domestiques, Paris 1892. ARTAULT.— Recherches bactériologiques, mycologiques, zoologiques et médicales sur l'œuf de Poule. Thèse, 1893, Paris. (3) STANGE.— Experimenteller Beitrag zur Pathogenität der Mucorineen, Dorpat, 1892. (4) Loc. cit. SUR UN Rhizopus pathogène. 203 Caractères culturaux. — Le Champignon étant semé sur différents milieux solides, la culture présente les caractères suivants. Le mycélium, d'abord blanc, s'étend en flocons au mi- lieu desquels apparaissentun grand nombre de petitestêtes noires qui correspondent à des sporanges terminant des courts pédicel- les, très peu élevés. L'ensemble des filaments blancs du mycélium et des fructifications légèrement brunâtres donne à la masse une teinte grise. Cette teinte grise et ce développement superficiel caractérisent le début de la ‘culture. Mais, à mesure que le champignon prend de l'âge, l'aspect change, le mycélium aérien prend de plus en plus d'importance, les filaments grimpent les uns sur les autres, s'enchevétrent de facon à remplir peu à peu le tube de cultures {Il s’agit ici de cultures faites à la tem- pérature ordinaire du laboratoire). Sur ces filaments aériens, les fructifications apparaissent dans les tubes avec de nouveaux caractères : tandis qu'au début sur le substratum nourricier elles se dressaient {ainsi qu'on le voyait à la loupe) isolées sur un pédicelle court ct bas ; sur les filaments aériens, les pédon- cules sporangiaux sont fréquemment groupés en bouquets de 2, 3. Dans la culture âgée de six mois et plus, le tube de cul- ture est complètement rempli par les filaments et les fructifica- tions, et leur ensemble présente une couleur:brun ocracé pâle, brun légèrement jaunâtre qui n'existait pas au début. Cet aspect des cultures est très différent de celui que présen- tent les Rhizopus que nous avons eu l’occasion de cultiver. Le Rhizopus nigricans.notamment.forme au débutun feutrage épais remplissant le tube de culture de filaments blanes qui se ter- minent en haut par des fructifications dont la teinte noire tranche très nettement sur le bas qui reste blanc. Dans le Mucor B (1) que nous avons pu examiner, grâce à des échan- tillons qui nous ont été fournis par l'Institut Pasteur et qui se rattaché aussi aux Rhizopus, l'aspect est également différent : les fructifications sont réparties sur toute la longueur du tube de culture, mais elles gardent en vieillissant une teinte gri- sâtre, elles n'ont pas cette couleur légèrement ocracée du Rhizopus equinus. (1) Rhizopus japonicus (d'après M. VUILLEMIN). 204 COSTANTIN ET LUCET. Caractères morphologiques. — Lorsqu'on étudie les carac- tères morphologiques de l'espèce nouvelle que nous décrivons ici, on se trouve en présence d'une variation très saillante dans la forme des appareils reproducteurs pendant le cours du déve- loppement. Au début, quand le champignon est encore à l'état de gazon floconneux, ses pédoncules fructifères sont normale- ment isolés ettrès bas (Planche IX, fig. 1, 2, 4, 7,8, 9). Quelque- fois ils se ramifient, quand ils prennent un peu plus d’accrois- sement. On serait absolument tenté, pendant cette période, de rapporter ce champignon au genre Mucor. I y a cependant une particularité quifpeut éveiller l'attention, c'est l'élargissement du pied au-dessous du sporange, de sorte que cet élargissement paraït en continuité avec la columelle (PI. IX, fig. 3, 6, 7,8). Mais ce caractère ne serait pas suffisant pour éloigner Fespèce qui nous occupe du genre Mucor. puisque cette particularité s’observe dans le Mucor corymbifer et dans les espèces affines que nous avons eu l’occasion d'étudier antérieurement, M. Tru- chisi et M. Regniert. Plus tard, l'aspect des fructifications change. Sur les fila- ments aériens, on voit apparaître des arceaux recourbés qui rappellent les stolons ordinaires des Æhizopus et sur ces sto- lons se montrent des bouquets de sporanges qui restent sim- ples (PI. X, fig. 10, 11, 15}. A la base de ces groupes de spo- ranges, et opposés à eux, se forment des rhizoïdes. Ces carac- tères, on le voit, sont bien ceux des Ahizopus. Nous avons donc affaire à un champignon qui, on peut le dire, commence par être un Mucor et qui ne tarde pas, en vieillissant, à prendre les caractères d'un Æhïzopus. Ce chan- gement progressif de forme est si singulier qu'on pourrait être d'abord tenté de croire que l'on a affaire à deux espèces dis- tinctes, mais les cultures ont un aspect uniforme qui ne s’ac- corde pas avec cette hypothèse. On voit d’ailleurs très bien tous les passages d'une forme à l’autre. [Il semble que ces deux formes aient des rapports avec les conditions de vie. La première semble être sous la dépendance du substratum nourricier ; la seconde, en relation avec la vie aérienne. Anomalies des Rhizopus. — D'ailleurs les anomalies que SUR UN Rhizopus pathogène. 205 nous signalons ici ne sont pas isolées dans le genre Rhizopus. elles ont déjà été mentionnées à maintes reprises par plusieurs auteurs qui ont étudié diverses espèces de ce genre, mais jamais, semble-t-il, les formes aberrantes n'avaient pris autant d'importance et autant de régularité que dans le cas actuel. M. Van Trecneu (1) mentionne, pour le Rhëzopus nigricans, de « petits fruits isolés et sans racine qui sont directement pro- duits par le mycélium au début et à la fin de la végétation ou qui naissent çà et là sur les stolons ». D'ailleurs cet auteur re- marque l'invariabilité des dimensions des spores dans ce cas, la columelle gardant cependant la forme caractéristique même quand le nombre des spores d'un sporange s'abaisse à deux et même à l'unité. La variété luxurians du Rhizopus stolonifer (= nigricans), qui a été signalée par Frank et décrite avec précision par ScaRŒTER dans la flore cryptogamique de Silésie, est évidem- ment une forme se rattachant aux types aberrants (2). Dans son deuxième mémoire sur les Mucorinées (3), M. Vax Tiecuem signale également des tubes mycéliens plus vigou- reux « et certaines de leurs branches se redressent en autant de filaments isolés, dépourvus de racines et dont les sporanges ne renferment qu'un assez petit nombre de spores ». Le Rhizopus arrhizus observé par M. Fiscuer (4) est éga- lement décrit comme forme dans laquelle les stolons sont « moins nettement différenciés et moins nettement séparés des pédicelles fructifères », M. Fiscer se demande même au sujet de ce champignon si c'est d’une espèce autonome qu'il s’agit et il remarque qu'on pourrait, à plusieurs points de vue, l’envi- sager comme une variété du Rhïzopus stolonifer. M. Eivan (5) a signalé également chez le Rhizopus elegans des pédicelles ramifiés. (1) Van TIEGHEM.— Nouvelles Recherches sur les Mucorinées (Annales des se. naturelles, 6° série, t, I). (2) EF. Conan. — Krypt. Flora von Schlesien, IV, Pilze I (de SCHRŒTER), p. 207.— On lit ceci : Pédicelles ramifiés pour la plupart. (3) Ann., p. 79. (4) RABENHORST.— Krypt. Flora von Deutschland. Pilze IV, p. 233. (5) Ernam (Wanderversammlung der botan. Sect. der Schles. Gesellsch. f. vaterl, Cultur.). ta = ; bé CR Dr CR TS PSE 206 COSTANTIN ET LUCET. Mais ce sont les nouvelles recherches de M. VuicLEemix, pa- rues en 1902, sur les trois espèces Japonicus, tonkinensis et stolonifer qui ont mis définitivement en lumière toute l’impor- tance et la fréquence de ces anomalies des Rhizopus. Selon lui, « le stolon efférent, renflé à son extrémité et coloré en brun comme les pédicelles des sporocystes eux-mêmes n'appartient pas à l'appareil végétatif : il représente l’axe pri- maire d’une fructification ramifiée qui, le plus souvent, s'épuise en donnant des branches latérales ». Il a signalé chez le À. japonicus une monstruosité tout à fait analogue à celle décrite par Scarærer pour la variété luxu- rians Signalée plus haut : « le renflement fusiforme typique des Rhizopus se concentre dans une boule semblable à un sporo- cyste émettant un ou plusieurs tubes fructifères : nous en avons vu jusqu'à huit. Le stolon afférent, dans ce cas comme dans ceux que Srrnikorr et Roumez (2) ont figuré, présente bien clairement le caractère d’un axe primaire de fructification ». Mais assez fréquemment, dans les espèces observées par M. Vurzemix, le renflement que nous venons de signaler au sommet du stolon redressé ne se produit pas et on observe à son sommet une ombelle de sporanges. Dans certains types, fait analogue à ce qui a été observé par ScHrœTER pour le luxurians, l'une des branches de l’ombelle peut être elle-même ramifiée, « C'est, dit M. Vurcremix, l'ho- mologue d'un stolon efférent ressemblant à une fructification rameuse sans stolon, ni rhizoïde ». Il est inutile d'insister, dans ce cas, sur la grande ressem- blance que présentent alors les ÆRhizopus avec le Mucor co- rymbifer. Cette ressemblance peut se poursuivre plus loin, car il arrive encore que le « stolon efférent, après avoir émis laté- ralement un bouquet de sporocystes avec crampons, peut se terminer par un sporocyste plus volumineux ». Nous appuyons ici sur ces ressemblances avec le stirpe du Mucor corymbifer qui semble, comme nous l'avons déjà dé- (4) VuiLLEMN.— Revue mycolog., 1902. (2) SirnikorF et ROUMEL.— Recherches comparatives sur quelques espèces d'Amylomyces (Annales de la Brasserie et de la Distillerie, III, 1900, 193- 502). SUR UN Rhizopus pathogène. 207 montré, constituer un groupe riche en formes distinctes et in- téressantes. Il n'est peut-être pas invraisemblable d'admettre que ces caractères de convergence que nous constatons tradui- sent pour nous, à l'heure présente, des liens phylétiques qui ont pu exister autrefois entre les Mucor et les Rhizopus. Doit-on conclure de tout ce qui précède, avec M. VuiLcemix, que l’on tire de la considération des stolons et des rhizoïdes « des caractères moins essentiels pour définir les Rhï:opus que de la structure des spores avec leur exospore plissée et de celle des sporanges avec leur apophyse ? » Cette dernière conclusion nous paraît excessive et la considé- ration de notre nouvelle espèce pathogène, le 2. equinus, semble tout à fait justifier cette opinion. Dans cette espèce. en effet, nous avons retrouvé les variations aberrantes signalées par M. Vuizcemi et les autres auteurs chez les autres RAïzopus. Cette ressemblance justifie done complètement le rapprochement des autres espèces du genre. C'est à un Rhizopus bien typique que nous avons eu affaire. La coexistence d'une forme normale à stolons et à rhizoïdes et rampante et d'une forme anormale dressée sans rhizoïdes ne prouve en aucune manière que la forme prédominante rampante (qui n'existe nulle part ailleurs dans les Mucorées) ne définit pas très bien notre genre Rhizopus. Nous croyons que les caractères tirés de l'appareil végétatif sont excellents pour définir les Rhizopus, M. Vuirceuix dit qu'ils sont dus à ce que l'appareil fructifère € est courbé sous le poids de rameaux trop nombreux »: cela est peut-être exact, mais cela ne leur enlève pas leur valeur comme caractères gé- nériques. Si nous tirions une autre conclusion, nous serions en droit de prétendre que les feuilles en forme de flèche ne défi- nissent pas la Sagittaire spécifiquement parce que lorsqu'elle pousse en eaux profondes elles ne donnent que des feuilles ru- banées. Nous soutenons cette comparaison parce qu'il y a vraisemblablement une analogie entre les deux cas; le stade rampant et le stade dressé dans les ÆAizopus correspondent à des conditions physiques déterminées, bien qu'elles n'aient pas été étudiées jusqu'ici expérimentalement. Nous ferons seulement remarquer, pour les chercheurs qui voudront aborder cette . ANUS CAE À, nr. 208 COSTANTIN ET LUCET. question encore non étudiée, que la forme rampante est de beau- coup prédominante quand les Rhïzopus s’accroissent en large surface, sur un substratum plat ; les types dressés se multi- plient, au contraire, beaucoup dans les cultures en tube. Est-ce l'influence du verre ? Nous n’oserions le prétendre et nous aban- donnons ce point à la sagacité des mycologues. Description de l'espèce. — Justifions maintenant ce que nous venons d'avancer en décrivant les formes anormales. Il peut arriver que les rhizoïdes ne se forment paset que les stolons donnent, d'un seul côté, des bouquets de pédicelles spo- rangifères. Quelquefois ces pédicelles sont groupés deux par deux et situés à une faible distance l'un de l’autre, distance comptée sur le filament principal qui continue au-delà. (Fig. 8. pl. IX): l’un des deux longs filaments sporifères, mesurant 560 y est surmonté à sa partie supérieure d’une columelle de 82 x de large ; l’autre de 520 x terminé par un sporange plus petit, naît, non pas côte à côte mais à une distance de 30 x, sur un long cordon entièrement cutinisé rampant qui continue sa crois- sance, après avoir donné successivement ces deux pédicllese sans produire aucun appendice rhizoïde. Mais, parmi les types de fructifications qui s'éloignent de la forme RhAizopus, c'est surtout le pédicelle fructifère isolé qui s'observe le plus communément (PI. IX, fig. 1, 2, 4, 7,9). Il est à remarquer que ces appareils ainsi solitaires sont en général assez grèles. Il n’est pas rare d'en voir mesurant avec la colu- melle 220 . 11 y a même des pédicelles plus grêles, ceux qui ont 100# de haut (sporange compris) s'observent encore assez fréquemment. Une des fructifications (PI. IX, fig. 2) les plus rabougries que nous ayons pu observer présentait les dimen- sions suivantes : Hauteur du pédicelle sans sporange ........ 50p. Largeur du pédiéeles LE COS no. läreeur du sporange avant la déhiscence.... 30. Voici d’autres chiffres, se rapportant à des pieds vigoureux : Columelle : 31x sur 45; hauteur du pédicelle : 210 x, lar= geur : 8 p.— Hauteur d’un autre pied : 525 p. La disposition en grappe plus ou moins régulière, n’est pas SUR UN Rhizopus pathogène. 209 très commune ; nous avons pu cependant observer quelques cas assez nets se rattachant à cette forme (PL. X, fig. 1) et la complication de la grappe devient assez grande. Dans cette figure, on voit des renflements soit sur le pédicelle principal, soit à la base d'un pédicelle secondaire, soit ailleurs. Quelque- fois un léger renflement peut se manifester à la base des pédi- celles (PI. IX, fig. 1), mais ceci n'est pas constant. On constate, en somme, par tout ce qui précède, que les ano- malies de la forme rampante type des Æhïzopus sont très com- munes, mais on n'observe pas ici des types dressés aussi parfaits et aussi compliqués que ceux qui ont été signalés par M. Vurscemnx sur les Æhizopus qu'il a étudiés dans ces derniers temps. On n'y remarque pas de stolons afférents renflés ou non à leur extrémité et se terminant par une ombelle de sporanges, ombelle pouvant être surmontée d'un long pédicelle terminé par un gros sporange. En un mot, le Æhïzopus equinus, bien que présentant les anomalies, ne parait pas se rapprocher du Mucor corymbifer comme les autres espèces du groupe. On passe d’ailleurs par des transitions insensibles des types à pédicelles sporangifères isolées sur un stolon rampant aux types enracinés normaux. Les eux figures 17 (PI. IX), 9 et 13 (PI. X) nous présentent des termes de passage intéressants. On y voit notamment un stolon se terminant à une de ses extré- mités par un rhizoïde très caractérisé qui donne naissance, pour ainsi dire dès l’origine, à un pédicelle sporangifère latéral isolé, qui reste d’ailleurs court (PI. IX. fig. 17). Dans le cas de types ÆRhïzopus caractérisés, on a des bou- quets formés quelquefois de trois ou même de quatre pédicelles sporangiaux ; opposés à ce bouquet de pédicelles, se trouvent des rhizoïdes. La présence de stolons rattache aussi ce cham- pignon à ce même genre (Fig. 11, pl. X). La hauteur des pédicelles fructifères est variable. Voici quel- ques chiffres : Pédicelle : 220y. Columelle : 51 y de haut, 41 u de large. Largeur du filament fructifère : 12 u 3. Hauteur du pédicelle fructifere jusqu'à l'apophyse : 175 p. 14 210 COSTANTIN ET LUCE. Dans un autre sporange, nous trouvons 1154 pour le dia- mètre avant la déhiscence ; la hauteur du pied non encore cuti- nisé était de 410%, la largeur du filament en haut du pied, 15 p. D'autres pédicelles sporangifères mesuraient 610p, 665 u, 420 p. La cutinisation du pédicelle fructifère et des rhizoïdes, sauf les derniers suçoirs, finit par être complète, comme cela arrive d'ordinaire dans le genre, mais la columelle est en général moins cutinisée que le pied (cutinisation cependant beaucoup moins intense que dans le Æhïz. nigricans). Il y a une apophyse au-dessous de la columelle et en haut du pied (PI. IX, fig. 6, 10, 13, 8: pl. X, fig. 12), mais ce caractère est accidentellement peu accusé (PI. IX, fig. 15). Lorsque la déhiscence du sporange a lieu, très souvent il ne reste presque aucun débris de la membrane et il est difficile de dire où commence l’apophyse.où finit la co- lumelle {P1. IX, fig. 1, 3, 7). Cependant, dans certains cas, il reste des débris de la collerette et on voit alors très bien que le pied est légèrement renflé en dessous (PI. IX, fig. 13). Mais c’est en s'adressant à des sporanges avant la maturité que l'on voit nettement cette constitution ; on aperçoit par transparence la columelle et au-dessous l’apophyse (PI. IX, fig. 8, 10). Dans un certain nombre de cas, quand la déhiscence du sporange a eu lieu, on voit se produire un retournement de la columelle, de manière que l’ensemble prend avec le pied l'aspect d'un Agaric (PL.IX, fig. 12, 17). C'est là un phénomène tout à fait semblable à ce qui a été signalé autrefois pour certaines espèces dont la description a été donnée plus haut : tonkinensis (fréquent), japo- nicus (rare), arrhizus. Présence de chlamydospores. — Un autre caractère remar- quable de l'espèce qui nous occupe découle de la présence de chlamydospores. Ce point mérite de fixer un instant l’atten- tion. Dans son étude sur le Rhizopus nigricans, M. Van Trecneu dit: «Je n'y ai jamais observé que ces tubes formaient des chlamydospores, comme Cæmaxs (1) l’a publié et comme (4) Cœmaxs. Rech. sur le polymorphisme (Bull. de l’Acad. de Belg., 2° série, t. XVI, p. 185, 1863). < EX © . 27 J'admet de Bary (1 ». Les observateurs qui ont étudié cette 4 + 1 2) SUR UN Rhizopus pathogène. 211 plante si commune depuis cette époque confirment l'opi- nion de M. Vax Trecueu: « Die von Cœmans-beschriebenen anderen Fruchtformen. Pyeniden, Micro-und Macroconidien, Chlamydosporen gehoren nicht zu Rhizopus, » dit M. Fiscxer. M. Vuuzemx, dans la description si'détaillée qu'il vient de donner du À. stolonifer. ne parle pas non plus de ces organes. Il est vrai que plus tard. en 1877, M. Vax Tiecuem a décrit une autre espèce de Ahizopus avec chlamydospores, c'est le R. echinatus. mais iln'a pas insisté sur ce caractère qui n'est même indiqué-que sur la planche et dans l'explication des des- sins. Le champignon nouveau que nous décrivons ici présente des analogies avec l'espèce précédente au point de vue de la forma tion des chlamydospores intercalaires qui s'isolent communé- ment et qui s'observent fréquemment sur milieu solide (PL X, Fig. 2, 3, 5, 6). Leur forme est variable, souvent en citron. quel- quefois arrondie. Les dimensions sont les suivantes : forme en citron 30 # de long sur 25 de large 40 y — 26 — forme arrondie 20 » Le plus ordinairement les chlamydospores se forment sur le mycélium (PL X. Fig. 2, 3, 5. 6) intercalaires ou terminales ; mais il peut arriver qu’elles se produisent à la base du pédon- cule fructifère. Ce cas est rare, il est représenté sur le dessin 44. (PI. X). Un autre cas intéressant est celui représenté sur la Figure 13 (PI. X). On y voit un type Æhi:opus bien caractérisé par les rhizoïdes qui sont à la base d'un pédoncule fructifère unique ; de la base du pied part un stolon qui se cloisonne à une cer- taine. distance et qui donne plus loin une chlamydospore bien caractérisée et renflée dans sa partie médiane. Diagnose. Rhizopus equinus NOV. Sp. Champignon présentant au début des pédicelles simples (1) DE Bary et WOROMINE. Beiträge, 2 série, p. 32. 212 COSTANTIN ET LUCET. d'ordinaire sans rhizoïdes droits ou courbés, et plus tard des bouquets de pédicelles fréquemment {mais pas toujours) pour- vus de rhizoïdes. Cutinisation ocracé pâle des pédicelles. Colu- melle de teinte pâle. Spore arrondie, quelquefois un peu angu- leuse, lisse, 4 . Espèce pourvue de chlamydospores. Espèce pathogène pour le lapin. Comparaison avec les autres Rhizopus. — Nous pouvons voir par quels caractères le Æhïzopus equinus se distingue des autres espèces pathogènes. Le À. niger n'est pas pathogène pour le lapin, en outre, les pédicelles paraissent, d’après les dessins de CraGzinskr, beaucoup plus hauts et plus grèles (1) ; les bouquets sont en outre formés de 3-4-5 pédicelles ce qui est rare pour le Rhizopus equinus. Le Rhizopus Cohni est d'abord blanc neigeux, puis gris de souris. Les pédoncules fructifères sont très courts à 120 à 125 p de haut, ils sont d'ordinaire simples, mais exceptionnellement ramifiés en fourche. Les spores d’un diamètre de 5 à 6 sphé- riques à parois lisses incolores. Notre espèce est donc très voi- sine de celle-là, mais elle s'en distingue par sa plus grande taille, par ses spores plus petites et par l'existence de chlamy- dospores. Si nous laissons de côté le caractère pathogène, notre cham- pignon se distingue nettement des autres espèces, en particu- lier du Rhïzopus nigricans par ses spores qui ne sont pas cuti- nisées ; celles de l'espèce commune sont brünatres, anguleuses ; elles sont chez le À. equinus d’ailleurs plus petites et lisses, arrondies d'ordinaire, quelquefois très légèrement anguleuses surtout semble-t-il par dessiccation. La taïlle des pédicelles sporangiferes est beaucoup plus petite dans le /?. equinus que dans le ??. nigricans : ce dernier a des pédicelles de 1750 y et même 4000 u d’après M. BarrneLar. On peut d'ailleurs grouper les Rhï:opus dans le tableau sui- vant : (1) La columelle d’abord cylindrique dans cette espèce s’affaisse et se retourne ainsi que cela a lieu dans d’autres représentants du genre. dobiu * « utder LU] OT) ET UNE Eee ere ET er EE EEE TETE EG ADIEU ONE PRE EL] o[ anod ouosoqed sun) * SNJDUM00 “AT heneresen rs rimes orne e oser e nee sn sssesresseseesreeers sec G WI SHAUNDA VA tr tereeeesesesre rene esersssres see SOLOÏSOPÉUIEI) UL ui nn nn nn nn nn nn SUupurus y "* ANEU 9P & wuwu( 9P SYIOSI syuoddng RL OLAUSE snwoyou ‘y ‘tt: "oxnmeagduue] osseq v juessnod o2edsy SOON} S0[1001p9d °G uw ? mug 2p ‘uossinq ue sosuvaods sop sy1oddng snumuruu y "1 00€ op moddng “11 y sud juessedop ou soiods unaodsogon ip trier 000 À CG ded juouiopouuordeoxe) so[ost r 00 op oSuviods np jxoddns ‘soçdus *synod sarapuods sopootpoq el SNZHÇAAD I TNT tte etre soppd fSojinO9 S00HMEXY SOMdrd | À We LS ZE snouodol "y ‘‘""""""""1000pe,f op juesmpord uouSrdureuyo Le ct er : ‘oqu} np seq uo,nbsnl suoneonyronay sep que Se = È | se Ë 00E & AW) op outuod ans soqny uo soaninr) 5 NA = © PAL ® © E S | 5 5 S, 8 = & 8 SISUAULUOI QG D EE ere g E (4 = a osnoanosra nod o1n} a + 5 a, -[09 ‘[O00[E,] op Jues + URL 9P sauts ES mpord_ uougiduregy | °P 1800 nv ie uo æ ® AR ? 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Laissées pendant deux jours à cette température, les spores germent et le champignon pousse à 47°; à 50° en deux jours on a des traces de culture insignifiante, remis à 47° le Rhizopus donne une culture peu abondante. I] commence à se cultiver à 12°-13° mais sans fructification : on a une trainée mycélienne blanche qui apparait au bout de 10 à 15 jours. 11 pousse mieux à 17°-18° et plus à 20°. Il se développe très bien à 37°. Influence de la composition des milieux de culture. — Sur pomme de terre alcalinisée avec carbonate de soude, il pousse jusqu'à 9 °/ inclus; sur pomme de terre acidulée avec acide lactique, il pousse jusqu’à 4 °/o. Il pousse mal sur le milieu Rauzix glycosé ou saccharosé ; mal dans le milieu Lucrr (1) sans carbonate de soude ; mieux dans le même milieu carbonaté, quel que soit: le sucre utilisé (glycose, saccharose, mannite, lactose, maltose). Par la culture, le champignon augmente l'acidité des milieux s'il est déjà acide, ou la fait naître s'ils sont alcalins. Dans le milieu Lucer sans carbonate, l'acidité augmente en proportion variable suivant que le milieu contient du saccha- rose, glycose, mannite, maltose, lactose. Dans le même milieu carbonaté, on a, dans les mêmes condi- tions des résultats analogues avec d’autres nombres. Inoculations. — Deux lapins adultes sont inoculés dans les veines le 12 mai avec une culture de 6 jours sur pomme de terre ; l’un meurt dans la nuit du 15 au 16 avec des lésions accu- sées des reins, des ganglions mésentériques, un foie volumi- neux et quelques taches ecchymotiques des poumons. Dans les reins, les lésions sont d'apparence tuberculeuse, blanchâtres. 1) Eau distillée.. RE e . 1000 SUCTES tm 50 REhonptate monobasique de Carbonate de soude (facul- potasse....,.... iRÉCEREz 2-00) MMA) FER EEE Re RTS OUR 5} Sulfate de magnésie..... : 0.95 | Pour milieu solide : ajouter Sulfate d'ammoniaque .... 5) HélOSe ASE aie reine 15 Peptone Chapoteaut...... 10 SUR UN Rhizopus pathogène. 215 Dans les ganglions mésentériques, ce sont des lésions conges- tives. Le foie est seulement congestionné sans lésions apparen- tes. Le second lapin meurt le 17 avec des tubercules des reins qui sont volumineux: les ganglions mésentériques hypertro- phiés, congestionnés. Un foie considérable, sans lésions visi- bles. Un autre animal, inoculé le 3 juin, meurt le 8 avec des lésions. Une poule est inoculée dans les veines avec une culture de 8 jours sur pomme de terre délayée dans l’eau physiologique, sans résultat ; réinoculée le 10 juillet, rien. Deux autres poules inoculées les 20 et 22 août n'ont rien donné. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE IX. Rhizopus equinus. Fig, 1. — Support sporangifère isolé, dépourvu de rhizoides à la base, ter- miné à sa partie supérieure par une columelle sans traces de membrane sporangiale, ni de spores (forme Mucor), avec un léger renflement à la base. Fig. 2. — Support sporangifère simple terminé par un sporange simple (forme Mucor). Le sporange esttrès grêle, on aperçoit les spores par transparence à travers la membrane sporangiale. Fig. 3. — Columelle isolée. Fig. #. — Support sporangifère grêle, courbé à sa partie supérieure (forme Mucor). Fig. 5. — Columelle isolée. La partie supérieure de la columelle est d’un brun ocracé plus päle que le pied. Fig. 6. — Sporange rempli de spores montrant par transparence la columelle qui s’'insère sur la membrane du sporange (caractères du genre Rhizopus). Fig. 7. — Support sporangifére isolé (forme Mucor) ; la columelle terminale est moins cutinisé que le pied. Fig. 8. — Deux sporanges à pédoncules icsérés l'un près de l’autre sur un stolon rampant (forme Mucor!). Fig. 9. — Jeune pédoncule sporangifère terminé par une columelle nue (forme Mucor). COSTANTIN ET LUCET. Fig. 10. — Sporange voisin de la maturité, la columelle est visible par trans- parence, elle est en forme de doigt de gant et s’insère sur la membrane sporangiale comme dans un Rhizopus. . 11. — Columelle nue : elle est moins cutinisée que le pied. . 12. — Columelle rabattue vers le bas en forme de chapeau d’Agaric. . 13. — Sporange au moment de la déhiscence : il reste encore des traces de la membrane et quelques spores qui adhèrent les uns à la membrane, les autres à la columelle. ig. 14. — Rhizoïde. ig. 15. — Columelle anormale présentant un étranglement à la base. . 16. — Insertion d’un pédoncule fructifère sur un stolon sans rhizoïde. . 17. — Pédoncule sporangifère isolé terminé par une columelle en Aga- ric. À la base de ce pédoncule, qui se rattache à la forme Mucor, et à quelque distance de son point d'insertion se trouve un certain nombre de filaments rhizoïdes. PLANCHE X. Rhizopus equinus. Fig. 1. — Forme reproductrice anormale avec plusieurs sporanges et sans rhizoïde (forme Mucor!). ; Fig. ? à 7.— Chlamydospore naissant en divers points, soit au milieu d’un fila- ment, soit à l'extrémité. Fig. 8. — Spores. Fig. 9. — Support sporangifère simple naissant au voisinage de rhizoïdes : terme de passage entre la forme du Mucor et la forme Rhizopus. Fig. 10. -- Forme Rhizopus bien caractérisée avec deux pédoncules sporan- fères, des rhizoïdes et un stolon. , À Fig. 11. — Autre forme Rhizopus nette avec bouquet de sporanges, rhizoïdes et stolon. Fig. 12. — Pédicelles sporangifères groupés en bouquet sans rhizoïdes : terme de passage entre les deux formes. Fig. 13. — Pédicelle sporangifère isolé mais nettement opposé à un groupe de rhizoïdes et présentant un stolon avec chlamydospores. Fig. 14. — Pédoncule sporangifère présentant une chlamydospore à sa base. Fig. 15. — l'orme Rhizopus type avec bouquet de sporanges et rhizoïdes. Fig. 16. — Rhizoïde. Fig. 17. — Rhizoïde. Han Recherches morphologiques et biologiques sur quelques Stysanus, Par M. F. GUÉGUEN (PI. x, Xi, XII). INTRODUCTION. Depuis l'époque à laquelle Persoox le décrivit et le repré- senta pour la première fois sous le nom de Periconia Stemo- nites (1), le Stysanus Stemonites a été l'objet de recherches nombreuses. Mais si l’on compare les descriptions qui ont été données de ce Champignon, et particulièrement les textes qui se rapportent à la couleur et aux dimensions des conidies, on remarque entre les auteurs des divergences assez notables, et d'autant plus propres à faire hésiter dans la détermination spécifique que beaucoup de formes, différant moins entre elles que les diverses descriptions du Stysanus Stemonites, sont venues s'ajouter aux quelques espèces du genre créées pri- mitivement. Persoox (1) et Corpa (2) assignent à cette Mucédinée une clavule cylindrique garnie de conidies subovales. glaucescentes, diaphanes, uniguttulées, associées en chaïinettes. BoxorDEx (3) donne une description sensiblement analogue, mais figure des conidies hyalines et dépourvues de guttule. Saccarpo (4) indi- que des conidies incolores caténulées, de 8 - 5yu. D'après Berese (5, les sporules sont en chaïnettes, limoniformes ou ellipsoïdes, glauques-pâles, de 6-7 = 5-7; ces dimensions sont (1) PERSOON.— Synopsis Fungorum, Gôttingen, 1801-1808, p. 687, et pl. 3, fig. 15. (2) Corpa.— Icones, I, 1801. (8) BONORDEN. — Handbuch d. Allg. Mykol., 1851, p. 136, et pl. 10, fig. 218. (4) SaccarDo.— Fungi Italici, fig. 145, et Syll., IV, p. 621. (3) A.-N. BERLESE.— Funoi moricolæ, 1885, fase. 2. N° 8. VAT ALT A1 Éd 218 F, GUÉGUEN. également admises par Rernxe et Berraozp (1) pour le S. Ste- monites qu'ils ont trouvé sur les pommes de terre pourris- santes. LamBorre (2) décrit dans cette espèce des conidies glauques, diaphanes, souvent pourvues d'un « noyau » solitaire. D'après Oupemaxs et KonixG (3), les sporules sont au contraire noi- sette-pâle. de 6-8 + 44,5; dans la variété fimetarius de Karsrex (4\, elles sont d'abord glauques, puis fuligineuses- pèles, subverruqueuses, de 6-8 © 4-5. Parmi les espèces qui se rapprochent beaucoup de la précé- dente, si l'on s’en rapporte aux figures et aux descriptions, citons en premier lieu le Stys. Mandlii Mont. (5), à conidies caténulées, ovales-oblongues, fuligineuses, de 5 * 3, puis le Stysanus medius Sacc. (6), dont les sporules olivâtres-fuligi- neuses ont 5-6 = 3-3,5, et que l’auteur regarde comme inter- médiaire entre le S. Stemonites et le S. microsporus (7), ce dernier possédant des conidies hyalines de 2-4 = 2-2,5. Devant ces divergences, j'ai pensé qu'une étude biologique comparée de différents Stysanus permettrait peut-être de les différencier mieux qu'une simple description non accompagnée de cultures. Les recherches dont l'exposé fait l'objet de ce Mémoire sont commencées depuis près de trois ans ; si plu- sieurs des formes passées en revue ont été étudiées d’une ma- nière incomplète, c'est que je n'ai pu me les procurer que depuis peu de mois, et que la courte période durant laquelle (1) REINKE et BERTHOLD. — Die Zersetzung der Kartoffel durch Pilze. (Untersuchungen aus dem Laborat. der Univ. Güttingen, D). Berlin, Paul Parey, 1879. (2) LAMBOTTE. — Flore mycologique de Belgique, Verviers, 1880, t. I, fasc. 3, p. 25. (3) C.-A.-T.-A. Oupemans et C.-T. KoxING. — Prodrome d’une flore myco- logique obtenue par la culture sur gélatine préparée de la terre hkumeuse du Spanderswoud, près de Bussum. Archives Néerlandaises des sc. exactes et naturelles. Société hollandaise des sciences à Haarlem, 1901. (4) P.-A. KARSTEN. — Symbolæ ad Mycologiam fennicam, XIX, p. 93. (5) MoNTAGNE. — Cinquième centurie de plantes exotiques nouvelles. Ann. Se. Nat., 3 sér. 4, 1845, p. 365, et pl. XIV, fig. 2. (6) SACCARDO.— Fungi Ilal. delin., fig. 943. (7) SACCARDO.— Fungi tal delin., fig. 944. LC - + TS + 3 De * & RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 219 “elles ont été soumises à l’expérimentation était insuffisante _ pour en parfaire l'étude biologique. L. STYSANUS STEMONITES, forma MANDLII. | [Stysanus Mandlü Mont. Sy. Crypt.. N° 1086, cent. VI, N° 99. — Id., Ann. des Sc. Nat., 1845.— Oudemans, Overdr. Ned. Kr.Arch., 1902, p.22, pl. 9, fig. 1. — S. medius Sacc. Mich., II, 300. — Id. Fungi ltal.. 943, Avril 1881]. Je crois devoir adopter cette synonymie pour une Mucédinée que j'ai récoltée en décembre 1900 sur des lambeaux de Meru- lius lacrymans provenant de Sablé (Sarthe) et conservés à la température du laboratoire dans un cristallisoir couvert. La moisissure forme des arbuscules isolés. noirâtres, d'une hauteur d'un demi à trois quarts de millimètre, et offrant l'aspect d'écouvillons dont la moitié ou les deux tiers supérieurs sont conidifères (fig. 1]. Le pied de teinte fuligineuse com- prend en moyenne quinze à -ingt brins de 3x de diamètre ; les spores, vues isolément, sont d’un gris roux {teinte umbrinus de la Chromotaxie saccardienne); elles sont 5 à 6 = 2,5 = 3, - Les auteurs admettent généralement que les basides des Sty- . sanus sont formées par le prolongement de l'une des hyphes qui forment le pied, et demeurent par conséquent simples. En réalité. il est loin d'en être toujours ainsi ; en dissociant les clavules de _ ce Stysanus. il est facile de voir que les stérigmates se déve- loppent côte à côte soit au sommet (filaments centraux du pied), soit sur les flancs des hyphes qui constituent le sporophore (fig. 3). Au sommet de chaque baside naissent de très nom- breuses conidies qui se désarticulent rapidement. On ne _ peut les voir en place en fixant par l’abord les clavules en voie de développement, car ce réactif les disperse : pour y parvenir, le mieux est d'immerger dans l'alcool des fragments de géla- tine nutritive en partie liquéfiée par le champignon; la coagula- tion du substratum fixe les conidies en place, et empèche ainsi la dénudation de la clavule {fig. 2. PI. XI. 220 F. GUÉGUEN. Culture. — Cette espèce se cultive très facilement sur les divers milieux usuels. Sur liquide de Raulin gélatiné, à une température moyenne de + 16°, la germination a lieu en moins de vingt-quatre heures ; les conidies, sans se gonfler sensiblement, émettent une sorte de hernie latérale dans laquelle semble s'épancher le protoplasme. Pareil phénomène a été signalé par ReINKE et Berraoz» (1. cit.) et par HassezBriING (1) dans le Stysanus Ste- monites (fig. 4). Le lendemain, la hernie s’est transformée en un filament plusieurs fois cloisonné, dont les articles en voie d’allongement sont pourvus de deux noyaux et commencent à se ramifier. La germination peut se produire bien avant la maturation des conidies ; on l’observe en effet sur celles qui sont encore jaunâtres et réunies en chaïnettes résistantes, dont les éléments communiquent les uns avec les autres par un pertuis bien vi- sible. Les premiers débuts de la corémiation peuvent se manifester longtemps avant l'apparition des hyphes fructifères et surtout, semble-t-il, lorsque le volume du milieu nutritif est très ré- duit. Toutes choses égales d'ailleurs. on l'observe dans cer- taines cultures beaucoup plus rapidement que dans les autres. La fasciculation du mycélium se fait par la réunion progressive de plusieurs filaments, qui constituent ainsi une sorte de mèche conique à brins plus ou moins parallèles |/ig. 5). Lorsque dans une culture largement ensemencée, plusieurs conidies ont donné des filaments déjà fasciculés, celles qui germent ensuite dirigent leurs tubes parallèlement à la direction des mèches déjà existantes. I est difficile de dire si ce phénomène est une conséquence de l’hérédité, ou s'il faut simplement l'attribuer à une attraction capillaire des hyphes entre elles, à la surface de la gélatine. J'ai cherché à me rendre compte de l'influence que pouvait avoir la différence d'origine des conidies sur le développement (1) H. HASSELBRING.— Comparative study of the development of Trichurus spiralis and Stysanus Stemoniles (Botanical Gazette, Chicago, Illinois, XXIX, 5 mai 1900, pp. 312-22, 2 pl.). + RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 221 plus ou moins prononcé de la faculté corémiative. Dans ce but, j'ai comparé deux séries de cultures cellulaires, faites en semant côte à côte soit des conidies provenant d'un même capitule, soit des sporules provenant de deux pieds aussi éloignés que possible. Je n'ai pu percevoir aucune différence marquée entre les deux lots ; bien plus, deux conidies provenant de la mème chainette et encore attachées ensemble, m'ont paru fournir des corémiations tout aussi précoces que celles qui provenaient de cultures différentes. 11 paraît donc n’y avoir aucune relation entre le pouvoir corémiatif des filaments et leur parenté plus ou moins éloignée. Toutes choses égales d’ailleurs, et tout au moins en ce qui concerne les semis cellulaires, les cultures les plus abondamment ensemencées, ou, ce qui revient au même, celles dont la gouttelette nutritive est la plus petite par rapport à la masse totale des spores, se corémient plus vite que les autres ; et comme d'autre part les formes fasciculées de Stysa- nus ne se montrent que dans les colonies un peu âgées et plu- tôt vers le centre qu'à la périphérie, il est légitime de penser que le processus corémiatif est le résultat de l'épuisement du substratum. _Les débuts de fructifications commencent à se différencier du troisième au quatrième jour (t = + 15°-16°). Certains ra- meaux se dressent dans l’air et se renflent à leur sommet en une sorte de bouton ovoïde qui devient une conidie (fig. 6). Ce phénomène se produit rarement à l'extrémité libre des filaments principaux, c'est-à-dire à la périphérie de la colonie; dans ce dernier cas, le renflement acquiert des dimensions exagérées, se vacuolise et prend l'aspect d'une sorte de vésicule que l’on peut regarder comme une sporule hypertrophiée. A la base ou sur les flancs du sporophore simple primitive- ment formé, et parfois même à son sommet, d’autres rameaux prennent naissance et deviennent bientôt le siège d'une abon- dante production de conidies. Il en résulte une fructification en forme de Penicillium très court, dont les basides verticillées portent une chaïînette de conidies régulièrement ovoïdes, d'abord incolores puis de teinte gris-clair {Avellaneus 7 de la Chromotaxie). Elles se foncent peu à peu, mais demeurent 2922 F. GUÉGUEN. toujours plus pàles que celles des clavules ayant fourni le semis (ig. 11). De pareilles fructifications pénicilliennes ont déjà été décrites dans les Stysanus par plusieurs observateurs, entres autres par Reine et Berraocp (1. cit.)}, par MarrimoLo(1), BerLese (2), Cosranrix (3). Tout récemment, Oupemaxs et Koxixe (L. cit.) ont figuré dans le Stysanus Stemonites des formes analogues. On sait que Harz (4) pensait que la forme simple de ce Stysa- nus était un Æormodendron (H. elatum). Les arbuscules stysaniques n'apparaissent dans les cultures cellulaires qu'au bout de quinze jours à trois semaines, c’est- à-dire lorsque d’abondants Penicillium ont déjà pris naissance. La corémiation coïncide avec la formation d'ampoules sur cer- tains articles du thalle {/g. 10), phénomène déjà signalé par Reinke et BErrHoL», et qui paraît général dans les Stysanus, comme nous le verrons plus loin. Les formes pénicilliennes sont en général très simples et consistent en trois ou quatre stérigmates portés au sommet d’un pied très court. On en observe fréquemment des fascicu- lations, qui sont des formes de passage aux formes stysani- ques. La base du pied de Stysanus se prolonge en longs fila- ments raides et divergents, entièrement semblables à ceux figurés par HassezsriG (L. cit.) dans son Trichurus spiralis. Sur carotte, la Mucédinée forme en moins de deux jours, à —-16°-18, de petites houppes hémisphériques composées de mèches coniques, hyalines, effilées en queue de rat, et prove- nant de l’accolement d'hyphes simples (fig. 7 a). Vers le dixième jour, ces mèches, qui se sont allongées et ramifiées, commencent à brunir en donnant des branches recourbées en faucille, sortes d'uncini le long desquels naissent des basides (4) O. MaTrIROLO.— Sullo sviluppo di due nuovi Tpocreacei e sulle spore- bulbilli degli Ascomiceti (Atti della R. Ac. di Sci. di Torino, XXI, 4, pp. 273- 82, et Nuovo Giorn. Bot. Ital., 1886, p. 121, 2 pl.). (2) A.-N. BERLESE.— Sullo sviluppo di alcuni I fomiceti. I rapporti biolo- gici tra l'Echinobotryum atrum e le Stysanus Stemonites (Malpighia, 1889, . 243). É (3) J. CosTANTIN.— Echinobotryum et Stysanus (Journ. de Bot. juillet 1889, p. 240). (4) Bull. Soc. Sc. Nat. de Moscou, 1871, p. 141). At 4e Dh dé RECHERCHES SUR QUELQUES S$Stysanus. 225 latérales ou des fructifications pénicilliennes (fig. 7 b à 9). A ce moment, le champignon couvre presque toute la carotte, dont la surface ressemble à un duvet grisätre. Vers le douzième jour, on voit apparaître les premiers Stysanus, qui sont très abondants à la fin de la troisième semaine, envahissant tout d’abord la base de la strie d'inoculation, plus copieusement ensemencée et plus rapidement épuisée. Sur les parois des tubes, le mycélium s'étale et porte des touffes pénicilliennes, qui s'entremélent çà et là de quelques Stysanus. Sur pomme de terre neutre. le développement est, au début, presque aussi rapide que sur la carotte; mais vers le troisième jour on remarque des différences assez nettes. Les touffes d'acicules sont moins épaisses ; elles présentent plus de tendance à s'étaler en surface, et forment un tomentum gris- cendré. dans lequel les Penicillium sont très abondants et très courts. Les Stysanus apparaissent deux ou trois jours plus tard que sur la carotte, le substratum étant moins vite épuisé. Enfin la teinte générale, au lieu de devenir brun-chocolat ou noirâtre comme sur la carotte, demeure ici d'un gris de cendre. Sur pomme de terre acide, la coloration finale est gris-verdà- tre. Les Stysanus.de couleur d'abord blanc-sale, puis gris-perle, apparaissent vers le dixième jour. Sur pomme de terre glycérinée, la culture offre sensiblement _ le mème aspect. Sur liquide de Raulin, les conidies tombent au fond des ma- tras et ne germent pas. Îl n'en est pas de mème dans les cul- tures en goutte pendante, dans lesquelles les sporules se ren- dent à la partie déclive et viennent germer au contact de l'air. On peut encore obtenir des cultures en humectant de liquide nutritif le fond du matras, ou encore en cultivant simultané- ment dans le même liquide une autre moisissure, dont le mycé- lium forme pour le Stysanus un support solide. Sur gélatine. la moisissure végète d'abord en surface, puis le thalle s'enfonce peu à peu dans la profondeur, en liquéfiant le substratum sur son passage. De nombreuses clavules isolées apparaissent au bout d'une semaine. Celles qui se trouvent accidentellement immergées pendant leur développement mani- 224 F. GUÉGUEN. festent à leur sommet un retour à l'état végétatif, avec élonga- tion de leurs basides et transformation de certaines d’entre elles en filaments stériles (fig. 13). Ce phénomène que nous avons observé autrefois dans le Sterigmatocystis auricoma, et que Brauverte a décrit depuis chez plusieurs Mucédinées. parait absolument général dans les moisissures soumises à l'immersion ou à un excès d'humidité. Le mycélium extrait de la gélatine est formé de filaments cylindriques cloisonnés, incolores ou faiblement brunissants vers la fin, et d'environ 3 p de diamètre. FoRME ASCOSPORÉE. M. Marmimozo (loc. cit.) a décrit le premier l’état ascophoré d'un Stysanus. Dans les cultures d’une forme de S. Stemonites, ensemencées en automne et abandonnées pendant environ cin- quante jours dans un air relativement humide, ce botaniste observa la production de périthèces à peine visibles à l'œil nu, et tout-à-fait semblables à ceux qui accompagnaient la Mucé- dinée sur les écorces de châtaignier où elle croissait naturelle- ment. L'auteur nomma ces périthèces Welanospora stysano- phora, et en décrivit d'une façon assez complète la structure et le mode de formation. Au mois de juin 1902, j'ai rencontré des conceptacles analo- gues dans des cultures sur carotte de Stys. Stemonites forme Mandlii, ensemencées au mois de février de l’année précé- dente, et par conséquent âgées de seize mois. Aussitôt après le semis, le coton qui obturait les tubes avait été soigneusement flambé et capuchonné aseptiquement. Les cultures qui n'avaient jamais été débouchées contenaient seules des périthèces ; d’au- tres tubes identiques, placés dans les mêmes conditions, mais qui avaient été ouverts à diverses reprises en vue de prélève- ments de semences, ne renfermaient que la forme conidienne. Les périthèces se développent, non pas sur le milieu nutritif, mais seulement à la face inféricure du tampon d'ouate. Ils offrent l'aspect de très petits points noirs, à peine visibles à l'œil nu, émanant d’un mycélium qui produit aussi quelques arbuseules pénicilliens. J'ai obtenu derechef ces mêmes péri- ” à. RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 295 thèces dans une autre série de cultures. ensemencées au mois de mars. Leur localisation singulière semble montrer que la pro- duction en est soumise à des conditions très étroitement défi- nies au point de vue de l’état hygroscopique et de l'aération. Ces périthèces {{ig. 15) ont l'aspect de matras isolés, d'un noir brunätre, subsphériques, lisses, fragiles, munis d’un col généralement droit, quelquefois un peu courbé, d'une longueur égale environ au quart de la hauteur totale. Ce col tronconique (fig. 16) est couronné de quelques grosses papilles unicellulaires, entremélées de poils septés. rigides, à extrémités mousses. Le _ diamètre des conceptacles zn situ est assez constant et voisin de 150 z ; dans les cultures faites comme nous le verrons plus loin, on peut en trouver soit de très petits, soit au contraire de très volumineux qui atteignent jusqu'à 300 et 400 » (fig. 15, d). Le ventre du périthèce, avant la formation des asques, peut comprendre jusqu'a sept à huit assises de pseudo-paren- chyme brunätre, tapissé d’une zone ascigère à parois minces et incolores, ainsi que nous le verrons plus loin. A maturité, la cavité de la bouteille est occupée par une masse arrondie d'un brun-cannelle ou noirâtre, opaque, formée de spores mélangées à des débris d’asques peu recon- naissables. La dissociation de cette boulette sporique, prise dans des périthèces indéhiscents, montre les ascospores acco- lées les unes aux autres par groupes de huit : le plus souvent la disposition est confuse, plus rarement distique. Les spores, qui à maturité sont expulsées par milliers sous forme de longs filaments de 1/5 de millimètre de diamètre sur plus de 8 milli- mètres de longueur, sont fusiformes-lancéolées, asymétriques, à membrane mince et lisse avec contenu homogène hyalin (fig. 17). Il existe deux variétés d'ascospores, que l'on peut observer côte-à-côte dans les cultures que nous décrirons plus loin Les unes, issues des périthèces qui prennent naissance dans la partie basse du substratum, forment des filaments brun-cannelle, et ont de 7 à 8 - 4‘. Les autres, qui vues en masse ont une teinte plus pàle que les précédentes, atteignent 10 y * 5. Elles naissent de préférence dans les parties supé- rieures des cultures. plus riches en oxygène que les régions basses. Les dimensions de ces deux variétés de spores oscillent 15 226 F. GUÉGUEN. autour de celles que donne M. MarrimoLo pour son Melanospora slysanophora 9-10 £ 5-61. Il s'agit donc bien de la même espèce, ce qui nous permet de dire que le Stysanus Mandlii se confond avec le S. Stemonites, dont il n’est qu'une forme à conidies plus petites. Culture du Melanospora. — Les périthèces apparaissent en très grand nombre à la surface des pommes de terre ense- mencées avec des fragments de filaments sporiques. Au bout de dix jours en juin et de quatre jours environ au mois de septembre (t=+ 17°), quelques légers flocons apparaissent et s’étalent rapidement en surface pendant les jours suivants. Vers la fin de la seconde semaine, les cultures jaunissent de place en place, puis prennent une teinte cendrée ; finalement elles produisent des périthèces dont les premiers arrivent à maturité six semaines environ après leur apparition. Le nom- bre de ces corps augmente à tel point que le substratum prend bientôt l'aspect d'une masse grisâtre criblée d’une multitude de points noirs, dont les plus gros émettent de longs filaments de spores semblables à des cheveux fins ; cet aspect caractérise la période d’active sporulation. Si l’on étudie ces cultures par la méthode des coupes, on constate que le mycélium demeure presque entièrement super- ficiel, couvrant la surface de la pomme de terre d’une mince pellicule feutrée. Au-dessus de celle-ci s’en trouve une seconde, formée de filaments peu serrés, au milieu desquels sont immer- gés les périthèces pressés les uns contre les autres. et à tous les degrés de développement : les plus jeunes sont ordinaire- ment situés plus profondément dans le lacis mycélien fig. 15). Sur pomme de terre glycérinée, la croissance est un peu plus lente. Au bout d’une quinzaine de jours, on ne voit le long de la strie que des touffes blanchâtres, formées de mèches ana- logues aux premiers stades d'une corémiation. Bientôt ces filaments brunissent, et il s'y développe des périthèces sem- blables à ceux décrits précédemment. Le substratum offre ici une certaine tendance au boursouflement, le mycélium péné- trant plus volontiers en profondeur que dans la pomme de terre simple. Sur carotte, le développement est à peu près le même, mais è ; k L RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 2927 le mycélium s'enfonce dans le substratum, et les périthèces sont à découvert. Sur bouillon-gélatine, la culture progresse assez rapide- ment ; le cinquième jour, un mycélium ténu s'enfonce déjà dans la profondeur et liquéfie nettement le milieu nutritif à partir du huitième jour. Les périthèces apparaissent à la fin de la se- conde semaine. Le col en est ici très court, où même remplacé par une papille à peine visible. Cette atténuation &u col et la disparition presque complète de son pilosisme montrent qu'il est bien difficile de se baser sur les caractères tirés de la longueur de cet organe pour ca- ractériser les espèces et mème les genres (comme on le fait notamment pour les Welanospora et Ceratostoma\. Sur gélose, le développement se fait un peu moins vite que sur gélatine, mais les particularités de structure sont à peu près les mêmes. On n'observe pas de liquéfaction. Déposées dans le jus de raisin, les spores entrent en germi- nation, mais ne tardent pas à tomber au fond des tubes. ce qui arrète leur développement. Sur Aaulin gélatiné, aucune croissance à H 12°-13. Vers 16°. il se fait quelques germinatons avec production de filaments cloisonnés ; puis la végétation s'arrête. Dans les cultures cellu- laires, on ne voit germer que quelques spores (une sur huit ou dix). Chacune d'elles émet par sa pointe une sorte de grosse sphère très réfringente, dont le diamètre est parfois de vingt ou trente fois celui de la spore elle-même (fig. 20). Les moins volumineuses de ces sphères donnent plus tard un filament parfois très ramifié, géniculé, portant des renflements pédi- cellés alternants. Dans d’autres régions du mycélium, il se forme des buissons de rameaux cloisonnés, irréguliers, ana- logues aux débuts de sclérotes déjà connus dans plusieurs Mucédinées {1.. . Ensemencé en stries, au mois de mars. sur un décocté de (1) Voir entre autres: W. Zopr.— Die Pilze, Breslau, 1890, p. 20, fig. 43 (Septosporium bifur- cum Fres.). Id. — Zur Entvicklungsgeschichte d. Ascomyc. — Chætomium. Halle, 1881, pl. XIV, fig. 18-20 (Ch. Kunzeanum Zopf). re A PA AE GE nt Me au 228 F. GUÉGUEN. pruneaux additionné de gélatine, le Melanospora donne, au bout de douze jours, des cultures guttuliformes, qui, vers le vingtième jour, prennent un aspect finement velouté, par suite de la formation de nombreux filaments à sphérules alternantes, que l'on peut rapprocher des Acladium déjà signalés par MarrimoLo dans le cycle évolutif de ce Melanospora. Le mycé- lium est formé d'articles assez gros qui de place en place se renflent brusquement en ampoules analogues à celles qui éma- nent des spores germantes (/ig. 21 et 22). La gélatine se liquéfie progressivement et s'accumule au fond des tubes, le champi- gnon demeurant accolé à la paroi. Ainsi privée de nourriture, la Mucédinée produit vers la sixième semaine, dans les parties les plus desséchées du mycélium, des périthèces isolés les uns des autres, clairsemés, surmontés d’une très courte papille glabre, et paraissant d’ailleurs indéhiscents. Après plus de quatre mois, ils n’ont pas donné de filaments sporiques. Les gros articles renflés signalés plus haut, et qui sont inter- calés aux filaments, brunissent peu à peu en épaississant leurs membranes. Ils figurent ainsi d'énormes chlamydospores, qui renferment de grosses gouttes grasses (fig. 28). J'en ai pu voir germer quelques-unes. M. MarriroLo, qui a le premier signalé les Acladium men- tionnés plus haut, n'avait pu les obtenir que dans les cultures sur décocté de fumier. Dans les sucs de raisin et de poire, il a au contraire observé des formes-levüres. En me plaçant dans les mêmes conditions, Je suis arrivé à des résultats quelque peu différents. Au bout d’une semaine, à + 18°, les spores ger- mantes m'ont donné de grosses sphères et quelquefois deux ou trois corps ovoïdes juxtaposés, qui sont plutôt des chlamydos- pores que des formes-levûres. Dans d'autres cas, la spore émet un filament géniculé, producteur d'Acladium (1). Parfois en- core, on peut observer la formation de courtes spires serrées, débuts de périthèces qui arrêtent là leur développement. Il m'a été constamment impossible, à l'encontre de M. MarriroLo, d'obtenir le Stysanus par semis de l'Ac/adium. On a vu précédemment que le nombre des spores suscepti- (1) Ces Acladium s’observent également en assez grand nombre dans les cultures sur pomme de terre. 7 En « RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 229 bles de germer est relativement peu considérable, quel que soit le milieu auquel on s'adresse Le pouvoir germinatif parait varier selon la saison. Alors qu'en septembre, on voit germer à peu près une spore sur huit, en hiver et au printemps la pro- portion est moindre (une sur vingt à peine . Ce quantum n'est pas sensiblement influencé par la température, car si l'on trans- porte dans l'étuve à + 22°-23° des cultures ayant commencé à se développer à -L 13°-14°, on obtient bien une croissance plus rapide des filaments déjà existants, mais il n'apparaît pas de nouvelles germinations. Développement des périthèces.— Les cultures cellulaires donnant très rarement des périthèces mürs, il vaut mieux, pour étudier le développement de ces organes, avoir recours aux cultures sur pomme de terre, que l’on traite à la fois par disso- ciation et par la méthode des coupes, celles-ci permettant de suivre tous les stades évolutifs, malgré l’opacité des sclérotes. Les débuts de la formation correspondent généralement à la description donnée par M. MarrmoLo. Un filament s'enroule sur lui-même en forme de courte sphère plus ou moins renflée au sommet: il produit ensuite. au-dessous du renflement, un ou plusieurs filaments corticants qui viennent s'appliquer sur l'ampoule, et dont le cloisonnement et la ramification ultérieurs fourniront la paroi du conceptacle. Quant à la crosse centrale, elle parait se résorber plus tard, les asques émanant de la couche la plus interne du périthèce {1 l/ig. 19. d, h). La paroi du sclérote est formée ordinairement de quatre à six ou huit assises de cellules, les plus externes fortement colorées en brun, les plus internes päles et à membrane déli- cate fig. 23 et 24). Le nombre des assises n'a rien d’absolu dans les sclérotes obtenus par culture; il est d'autant plus considérable que le sclérote est lui-mème plus volumineux, c'est-à-dire que la culture est plus récente. On observe en effet que la taille des périthèces diminue à mesure que le milieu nu- tritif s'épuise, si bien que l'on peut rencontrer des conceptacles (1) Quelquefois le périthèce parait se former par enroulement égal de deux rameaux. On sait d’ailleurs, comme ZükaAr et nous-mêmes l'avons montré pour le Pemacillium glaucum, que le mode de formation des périthèces d'Ascomycètes est sujet à d'importantes variations dans une même espèce. ; wi y La FILE à. PAL NN Pr Ces! L End ULE », Fu See 2 2 230 F. GUÉGUEN- nains. dont les asques sont de taille moitié moindre et ren- ferment cependant des spores de même dimension {#g. 25!. Les asques se forment suivant un processus analogue à celui décrit par Zorr :l. cit dans les Chætomium : les cellules de la couche la plus interne de la paroi s’allongent, prennent un contenu réfringent et produisent un asque (Ch. Kunzeanum. Ch. fimeti). Mais ce savant ne parait pas avoir observé toutes les phases du phénomène. Dans le Welanospora. la cellule qui va produire un asque se renfle en formant une sorte de hernie bientôt étirée en courte massue, et ne tarde pas à se couper d'une cloison trans- versale qui la divise en une sorte de pied plus ou moins allongé et en un asque sphéroïdal (#g. 24 et 25). Dans cette cellule ronde apparaît un gros globule réfringent, se colorant en rose vif par l’orcanette lil en existe de semblables dans les Chætomium, chez lesquels Zorr les a pris pour des vacuoles). Dans la suite, le contenu de l'asque se trouble et se divise en un certain nombre de masses granuleuses. d'abord mal déli- mitées puis de plus en plus nettes, qui finalement s'entourent chacune d'une membrane pour donner autant de spores. J'ai vainement essayé de suivre les phénomènes de division nucléaire pendant toute la durée du phénomène: la petitesse des asques et des spores rend ces observations presque impossibles. J'ai pu seulement voir à diverses reprises, dans des coupes de très jeunes sclérotes colorées à l'hématoxyline ferrique après fixation au sublimé alcoolique (fig. 19. £. 7. la bipartition du noyau de la cellule-asque {stade 2. La paroi des thèques semble diffluer avant que la maturation des spores ne soit achevée. En effet, les corps fusiformes que l'on trouve en place dans l'asque sont très peu colorés et la plupart des périthèces, même les plus petits. renferment en leur centre une grosse pelote de spores au sein de laquelle il est difficile de déceler la présence des membranes. Le périthèce, à mesure qu'il grossit, augmente le nombre des assises de sa paroi. Au moment où les asques commencent à s'y différencier, et si l'on s'adresse à des cultures récentes, il renferme jusqu'à sept ou huit assises. L'abondante production de thèques dont cet organe est le siège a lieu aux dépens des RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 251 cellules internes. de telle sorte que la paroi diminue progressi- vement d'épaisseur avec l’âge (fig. 23. Finalement, on ny trouve plus que deux ou trois couches de cellules, ou mème une seule. dont la membrane est colorée en brun et très-résis- tante. Les réactifs qui nous paraissent le plus utiles pour mettre en évidence les parois délicates des asques sont le rouge de ruthé- mium de M. Maxarx, et surtout le rouge Congo, recommandé par Suiru (2) pour l'étude des suçoirs des Erysiphées ; ces colo- rants paraissent susceptibles de rendre de grands services dans la technique mycologique. Lorsque les périthèces ne sont pas encore trop mürs, on peut, en les écrasant avec précaution, voir les spores réunies ensem- ble par groupes de huit: mais il est beaucoup plus sûr d'étu- dier des coupes de matériel fixé par le sublimé alcoolique : on observe alors des asques piriformes plus ou moins allon- gés, dont le volume peut varier entre 50 = 20 et 20-30 - 10. suivant la taille du périthèce et la position plus ou moins cen- trale qu'ils occupent dans ce dernier (fig. 26, a et b). Comme pour tous les Melanospora. il n'existe pas ici de paraphyses. J'ai rapporté au Stysanus Mandlii Mont. la Mucédinée dont nous venons d'étudier l’évolution. Elle se confond entièrement avec le S. medius Sacc. dont les conidies sont sensiblement de mème taille et de mème couleur. Cette forme paraît très répan- due dans la nature : je l'ai obtenue, depuis moins d'un an, de deux autres localités. M. le Professeur Rapais m'en a remis un échantillon qui s'était développé dans son laboratoire sur des fragments de Sorgho: les caractères généraux étaient les mêmes que ceux de l'échantillon précédemment décrit, sauf les conidies un peu plus petites (425 environ) et munies d'une guttule réfringente. M. Baxter m'a également donné un Sty- sanus que je considère comme identique au premier, malgré la couleur brun-chocolat légèrement rougeâtre et la dimension un peu plus considérable de ses conidies, qui en général sont plus près de 6 x que de 52. Je n'ai pas réussi à obtenir de cultures de la première de ces (4) GRANT Sutra. — The haustoria of the Erysipheæ (Botan. Gazette XXIX, 3, mars 1900, 1 pl.) 232 F. GUÉGUEN. deux plantes. Quant à la seconde. elle se comporte exactement comme le Stysanus précédement étudié, à part la production des périthèces que je n’ai pu observer. Tout récemment,'M. Oupemaxs (1) a décrit et représenté un Stysanus Mandli dont les conidies « en partie globuleuses, en partie ovoïdes, ombre ou châtain » ont 3 = 3 ou 3Y2,5u. et ne correspondent pas. par conséquent, à la diagnose donnée par Moxracxe. L'auteur admet que les divergences constatées sont attribuables à la différence des milieux nutritifs {gelée d'alun pour l'échantillon Moxracxe, feuilles pourrissantes de Hètre et de Chène pour l'échantillon hollandais). a STYSANUS MICROSPORUS Sacc. [Stys. Stemonites pro parte.] Je crois devoir rapporter à cette espèce une Mucédinée qui croissait sur des chaumes conservés dans un flacon imparfaite- ment bouché, et précédemment occupés par le Pistillina He- lenæ Pat. Ce Stysanus. d'aspect plus frèle que le précédent. a des coni- diophores d'une hauteur d'un quart à un tiers de millimètre au plus, et dont le pied se rétrécit progressivement de la base au sommet /ig. 29). La clavule occupe du quart au tiers de la hau- teur totale : les basides sont fréquemment simples, c'est-à-dire formées par les extrémités divergentes des brins du conidio- phore. Elles produisent des conidies cendrées, réunies en chaïi- nettes de vingt, trente, et quelquefois plus. qui adhèrent les unes aux autres dans le liquide de la préparation (/ig. 30. Les dimensions de ces sporules sont de’ moitié plus petites que celles du $S. Mandlii (3 = 2 environ : leur forme est absolument la même. (2) C.-A.-J.-A. OUDEMANS.— Contributions à la flore mycologique des Flandres (Overdr. Ned. Kr. Arch., 3e série, IT, 4 (1902 ?), p. 922, et pl. IX, fig. 1). "ai Ca RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 233 C'est le long du pied de cette Mucédinée que j'ai rencontré lEchinobotryum atrum (fig. 29, E) dont il sera question plus loin. | Culture. — Les conidies germent facilement sur tous les milieux, en poussant un tube latéral comme celles de tous les Stysanus. Le pouvoir germinatif en est très développé, même dans les sporules encore réunies en longues chaïnes et n'ayant pas encore atteint leur dimens:on définitive. Les premiers stades de la germination different un peu de ceux du Stysanus étudié précédemment. Si les conidies ont été déposées à la surface de la gélatine, elles donnent d'emblée un filament cylindrique (fig. 31); lorsqu'elles sont légèrement immergées dans le substratum, ce dont on peut s'assurer en faisant varier la mise au point. elles donnent en premier lieu une vésicule ampulliforme munie d'une grosse vacuole fig.32 : le mycélium émané de cette vésicule se compose d'articles cylindriques et rampe à la surface de la gélatine. Au bout de six jours à _16°-17°, les cultures commencent à fructifier. Au centre du thalle se forment des Penicillium à piedtrès réduit, munis de très néembreuses basides qui ne tardent à donner de longues chaïnes de conidies entièrement sem- blables à celles du semis fig. 34). Au pourtour de ces conidio- phores, le mycélium produit des renflements irrégulièrement piriformes, à membrane quelque peu épaisse et renfermant des sphérules très réfringentes (fig. 33): ces renflements sont comparables aux chlamydospores décrites dans le S. Wandlii. Ce n'est que vers la sixième semaine que l'on voit apparaitre les formes agrégées. À côté des Penicillium devenus cadues. et principalement vers le centre des colonies, plusieurs filaments entrecroisés produisent des sortes de buissons. dont les plus basses branches s’'enfoncent dans la gélatine comme des sortes de sucoirs courts. tandis que les autres s’agrègent en une colon- nette ou queue de rat dont le sommet sera conidifère. La baside reste fréquemment simple comme elle l'était êr situ, mais dans nombre de cas. et principalement lorsque la corémiation est peu fournie, le sommet des hyphes se ramifie plusieurs fois, ce qui établit une sorte de compensation entre la petitesse des 234 F. GUÉGUEN. têtes fructiferes et la richesse de leur ramification basidienne (fig. 35 à 37). Les conidies de ce Stysanus de culture, tout en étant parfai- tement semblables à celles du milieu naturel, s'égrènent rapi- dement au lieu de former les longues chaïinettes que l'on obser- vait #n situ et chez les Penicillium. Cette Mucédinée. mème après des cultures poursuivies pen- dant près d’une année sur les milieux les plus variés, n'a donné ni périthèces ni selérotes. Je n'ai jamais vu non plus. dans au- cune de mes cultures, apparaître l'Echinobotryum qui accom- pagnait la plante dans son habitat normal. II. ECHINOBOTRYUM ATRUM. Corpa in STurM, Deutschl. FL, I, 2, p. 51; Prchtfl., 17; Icones, III, p. 2. [Stysanus fimetarins (Karsr.) MAssee et Sazmox, Ann. of Bot.. XVI, A.-L. Suiru, British Myc. Soc., 1902] ? J'ai rencontré cette espèce sur le Stysanus microsporus pré- cédemment étudié. Elle avait produit le long du pied ses coussinets hérissés, formés de quatre à dix conidies piriformes, verruqueuses, à pointe effilée. Quelques pulvinules légèrement \ pédicellés se voyaient également mêlés aux conidies de la cla- vule. Considéré par Corpa et par BoxorbEN comme parasite, et par Kickx (1 comme l’état pycnidien du Stysanus Stemonites, l'Echinobotryum fut décrit et figuré par Rerxke et Berruocn L cit.) comme une € forme à macroconidies piriformes et échi- nulées » de cette Mucédinée. Saccarpo (2) figure un Stysanus exempt d'Echinobotryum. BenLese (3), en 1885, décrit cette dernière forme comme para- () J.-J. Kickx. — Flore cryptog. des Flandres, 1867, L. Il, pp. 306-7. « D'après les observations inédites de M. COEMANS ». 2) P.-A. SACCARDO. — Fungi Ital. delin., fig. 945, 1877. (3) A.-N. BERLESE. — Fungi moricolæ, fase. 2, n° à. ‘ A . _ site: mais le même auteur, quatre ans plus tard {1}, se range e à l'avis de Rene et BERTHOL»D. et considère les deux formes RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 235 comme appartenant au cycle évolutif du Stysanus. Cette opinion est partagée par M. Cosraxrix 1. cit... En faisant des cultures sur crottin de cheval stérilisé, ce botaniste obtient des formes pédicellées d'Echinobotryum : sur pomme de terre, ainsi que sur gélatine, la plante donne une sorte de Penicillium, ainsi qu'un Stysanus à conidies verruqueuses. Toutefois l’auteur ne paraît pas avoir observé concurremment, sur le méme pied, des conidies petites et de grosses conidies, comme l'avaient vu Rene et BERTHOLD. M. Marrimoco, dans l'important mémoire cité plus haut, dit n'avoir observé qu'une seule forme agrégée de Stysanus et _ regarde comme erronée l'opinion des deux auteurs allemands. Les mycologues qui, plus récemment, ont cultivé le S. Ste- monites, entre autres HasseLsRING, Ounemaxs et Koxix@ (L. cit.) n’ont également observé dans leurs cultures qu'une seule sorte de conidies. J'ai repris l'étude de cette question en opérant des cultures cellulaires sur Raulin gélatiné; les semis étaient effectués. d’une part. avec une seule conidie de Stysanus. de l’autre, avec une seule sporule d'Echinobotryum. obtenue en dissociant sous le microscope un pulvinule de la plante. et prélevant une conidie à l’aide d’un fil de platine tres effilé. J'ai pu obtenir ainsi, en pratiquant de nombreux essais, plusieurs cultures à une seule Spore. qui toutes m'ont fourni les résultats concordants pour une même sorte de conidies. À la température de + 14°-15°, les semis d’Echinobotryum effectués à cinq heures du soir ont germé dès le lendemain matin à neuf heures (2). La conidie ne subit aucun gonflement ; le tube mycélien en sort toujours par le côté. plus près de la base que de la pointe. Les conidies encore incolores, lisses et (1) A.-N. BERLESE. — Sullo sviluppo di alcuni Ifomiceti. 1 rapporti biologici tra l’Echinobotryum atrum e Le Stysanus (Malpighia, 1889, p. 343). (2) REINKE et BERTHOLD, dans leurs cultures sur décocté de pruses, n'ont vu les germinations se produire qu'au bout de deux mois. M. CosTaNTIx, opérant avec le crottin de cheval, a obtenu des cultures au bout de trois jours seulement. 236 F: GUÉGUEN. immatures, germent aussi promptement que les autres (fig. 38). Observées dans les mêmes conditions que ci-dessus, les sporules du Stysanus-support n'ont encore fait que se gonfler et ne germent que plusieurs heures après. Au bout de trente-six heures, chaque Æchinobotryum a donné au filament de gros diamètre, déjà ramifié et cloisonné; certains articles de ce mycélium se terminent par un renflement à peu près de même forme que la conidie originelle, mais un peu plus gros (fig. 38, a); ce renflement, à membrane incolore et lisse, renferme une grosse vacuole centrale. Le développe- ment se poursuivant, on obtient au bout de quatre jours un mycélium variqueux irrégulièrement cloisonné, munis de nom- breuses ampoules piriformes et vacuolisées, et renfermant, au voisinage de ces ampoules, des noyaux bien apparents, groupés par deux et probablement en voie d’active division. Si l’on examine à intervalles très rapprochés un rameau ampulliforme, on le voit d'abord grossir à vue d'œil, puis se flétrir en prenant un contenu granuleux, et finalement produire latéralement un rameau cloisonné; tous ces phénomènes peuvent s’observer en trois ou quatre heures (fig. 41. aa’ bb”. À mesure que s’épuise le milieu, les renflements qui se for- ment sont de taille de plus en plus réduite, et prennent un aspect de plus en plus comparable à celui de la conidie cen- trale. Leur membrane s'épaissit, et parfois, après une période de repos, on les voit émettre latéralement un véritable tube germinatif. Ces particularités biologiques, ainsi que leur struc- ture et leur mode d'insertion, permettent de les considérer comme des conidies anormales (fig. 42). A la périphérie des cultures, vers le septième jour, certaines ampoules s'étirent en filaments cylindriques et cloisonnés, le long desquels apparaissent des conidiophores bien développés. Comme dans les Stysanus précédemment étudiés, ces sporo- phores sont pénicilliformes, mais ils se distinguent par la di- mension considérable de leurs conidies. Ces corpuscules, réunis en chaines de quatre à six, sont au moins quatre à cinq fois plus gros que ceux du Stysanus qui supportait l'Echinobotryum. Ils sont piriformes, et superposés par leur base rétrécie (fig. 44). D'abord lisses et incolores, ils ne tardent pas à brunir et à RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 237 s'étirer vers leur sommet, en même temps que leur membrane devient manifestement verruqueuse ; il en résulte finalement _ des conidies tout à fait semblables à celles de l'Echinobotryum, mais à pointe un peu moins aigüe. Les formes agrégées apparaissent du dixième au onzième jour ; elles se produisent. comme dans tous les Stysanus, par columnation de plusieurs rameaux contigus et transformation de leurs sommets en basides simples ou peu ramifiées (fig. 48). * Les hyphes qui forment ces carpophores s’allongent à leur base en longs filaments parallèles. rigides. non ramifiés. qui s'en- foncent en rayonnant dans le substratum à la manière de su- çoirs (fig. 46 à 48, et sont identiques à ceux que HassezBrixG (L cit. pl. XXHIL, fig. 1) a représentés dans le Stysanus Ste- monites. Les sporules produites par ces corémies sont d'abord sem- blables à celles des jeunes pinceaux ; bientôt elles brunissent et deviennent verruqueuses comme ces dernières. Elles se disso- cient d’ailleurs plus rapidement que celles des pinceaux, con- formément à ce qui se produit chez les autres Stysanus. Si l'on ensemence sur pomme de terre les conidies piriformes provenant des cultures cellulaires, on obtient en quarante-huit heures de petits flocons qui s'accroissent rapidement. Au bout de trois semaines, la pomme de terre et les parois du tube sont couvertes d'un enduit carbonacé. constitué par des arbuscules stysaniformes analogues à ceux décrits par M. Cosraxrix, et mèêlés d'Echinobotryum typiques et de Penicillium. Les coni- dies de toutes ces fructifications sont absolument identiques. En résumé, le Stysanus à petites spores et l'Echinobotryum, cultivés séparément dans des conditions identiques, ne fournis- sent l’un et l’autre qu’une seule variété de conidies qui est fina- lement toujours identique à elle-même, sans qu'il soit possible d'observer de superposition, ni de passage de l’une à l’autre. Il paraît donc démontré qu’il s'agit bien de deux espèces dis- tinctes. Lorsque l'Echinobotryum est associé au Stysanus, il produit le long du pied de ce dernier, et même sur le support commun, des conidies sessiles juxtaposées en bouquets. Lors- qu'il se trouve isolé, et que le milieu nutritif est abondant. il donne en premier lieu des formes échinobotryennes à une seule 238 F. GUÉGUEN. conidie hypertrophiée, puis un Penicillium, et enfin un Sty- sanus à conidies d’abord lisses et incolores, puis brunes et échinulées. L'Æchinobotryum doit donc être regardé comme la forme simple et sessile d’un Stysanus qui n'est pas le S. Ste- monites. On peut se demander si ce Stysanus n'a pas déjà été observé dans la nature à l’état isolé. Si l’on examine attentivement les diagnoses et les figures des espèces de ce genre, on trouve que le S4. fimetarius (Karst. (1).) Massee et Salmon (2), considéré par Kansrex comme simple variété du S4 Stemonites, se rap- proche beaucoup des formes agrégées de l£chinobotryum atrum. A.-L. Surra (3, qui a étudié le Sc. jimetarius développé sur crottins de mouflon et de chameau, ainsi que sur des tiges pourrissantes, le considère comme tres différent du $S. Stemo- nites, et en donne une description qui concorde également avec celle de l’£chinobotryum corémié. Je me crois done autorisé à identifier les deux formes. Le Stysanus verrucosus décrit par M. Ounemaxs (4), et pos- sédant des conidies « orbiculaires, 5 = 5, ou elliptiques, 7 = 5, « un peu aplaties aux bouts, d’abord hyalines, plus tard noi- « sette, à surface verruqueuse », me semble se confondre avec le précédent. Les figures ressemblent à s'y méprendre aux Stysanus à conidies verruqueuses de nos cultures d'Echinobo- tryum sur pomme de terre. | (1) P.-A. KARSTEN. — Symbolæ ad Mycologiam fennicam, XIX, p. 93. (2) G. Masse et E.-S. SALMON. — Researches on coprophilous Fungi, 1. (Ann. of Botany, XVI, 41, mars 1902, p. 86).— La figure un peu schématique donnée par ces auteurs montre des conidies tout à fait semblables à celles de l’'Echinobotryum corémié, sauf la taille un peu plus petite (6-7 = 4-45). (3) ANNIE-LORRAIN SMITH. — Fungi new to Britain (British Mycological Society, mars 1903, p, 3%). (4) G.-A.-J.-A. OUDEMANS. — Contrib. à la flore mycol. des Pays-Bas, p. 923, et pl. IX (fig. 2) : RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 239 EV: x Etude de quelques formes à rapporter au STYSANUS STEMONITES. a. — Stysanus Caput-Medusæ et Trichurus spiralis. Le Stysanus Caput-Medusæ Corda ïe paraît se distinguer du S. Stemonites que par la présence des chainettes sporiques écartées les unes des autres qui hérissent la clavule. Cette forme, depuis l'époque à laquelle elle fut décrite, ne semble pas avoir été étudiée en détail. Dans le mémoire cité plus haut, HassezBriNG décrit paral- lèlement au S.Stemonites une plante qu'il rapporte au genre Tri- churus Clements et Shear, et nomme Tr. spiralis. La seule dif- férence que présente cette Mucédinée avec le Stysanus con- siste en ce qu'elle possède des conidies un peu plus petites et une clavule d'aspect hirsute, ce qui est dû à l'allongement de quelques-unes de ses basides en un filament cloisonné et spiralé (d'où le nom générique faisant saillie au-dessus de la surface fructitère. Si nous considérons que les Mucédinées cultivées en milieu très humide étirent fréquement leurs basides en filaments sté- riles, nous serons autorisés à penser que la présence des cirres basidiens des Trichurus est d'ordre purement accidentel, et que ce caractère est insuffisant pour les séparer des Stysanus ; étant donnée, d'autre part, l'identité biologique complète que les deux espèces de Trichurus jusqu'à présent connues pré- sentent avec le Stysanus, nous pensons devoir proposer la suppression du genre précité, ainsi que celle du S. Caput- Medusæ sur lequel les renseignements biologiques manquent totalement. b. — Dematophora glomerata. Sous le nom de Dematophora glomerata, M. Viara (1) décrit une Mucédinée agrégée qui produit sur la Vigne une variété () P. VraLa. — Monographie du Pourridié|Dematophora]. Thèse de Doct. ès-sciences, Paris, 1891, pp. 88-96. 240 F. GUÉGUEN.. de pourridié. Les figures que donne l’auteur permettent de rapporter la plante à un Stysanus. Les dimensions des conidies (5,5 + Au) sont les mêmes que celles de notre S. Stemonites forme HMandlii (5-6 * 3-4u), dont elles possèdent également la coloration brune. Les basides figurées par M. Viaa prennent naissance sur le flane des hyphes et sont tout à fait compara- bles à celles que j'ai représentées. « Les basides se développent très souvent, quand on main- « tient les hampes fructifères dans les milieux humides, en un « mycélium comparable à celui qui provient de la germination « des conidies. Il en résulte alors, au sommet des pieds fructi- « fères, un ensemble de filaments hérissés et enchevêtrés qui « donnent à la houppe un aspect en tête de hérisson » (1. eit., p. 86. Cette observation de M. Vrara confirme notre manière de voir au sujet de l'identité des Trichurus avec les Stysanus. A côté des conidiophores de ce Dematophora, on observe des corps noirâtres, que l’auteur décrit et figure comme des pycnides sphériques. La description de ces organes, que M. Vraca n'a pu observer qu'à la phase sclérotes et à l’état de maturité complète, offre les plus grandes analogies avec ce que nous avons vu dans le Melanospora stysanophora. Les sclérotes possèdent une couche corticale formée d'une ou deux assises de cellules polygonales, et une médulle formée d'éléments arron- dis, accolés, à membrane mince. Les pycnides mûres, dans lesquelles l'auteur n'a pu déceler de basides, sont noires, à paroi composée d'une à trois couches d'éléments bruns ; à l'in- térieur existent une ou deux zônes de fines cellules hyalines. Le contenu consiste en abondantes stylospores d'une longueur de 3 y. [Il semble bien, si l'on s'en rapporte à ses descriptions si précises, que ce botaniste ait eu sous les yeux deux stades extrèmes du développement d'un WMelanospora, forme du Dematophora glomerata. L'absence d'états intermédiaires ne lui a pas permis d’apercevoir les asques, que la diffluence de leur membrane rend difficiles à mettre en évidence même dans les cultures en pleine évolution. S'il y a véritablement identité entre le D. glomerata et l'une des formes du $S. Stemonites, il serait démontré que cer- RÉCHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 241 tains Stysanus, considérés jusqu'à présent comme simples saprophytes. peuvent dans certains cas se conduire comme de vrais parasites (1. La grande diffusion de leurs conidies dans la nature et leur facile implantation sur les milieux les plus divers les rendrait particulièrement redoutables. CoNCLUSIONS GÉNÉRALES... La culture des Stysanus Mandlii et S. microsporus donne, dans certaines conditions, des formes pénicilliennes semblables à celles qui ont été signalées à diverses reprises pour le Sz. Ste- monites. Au bout de quelque temps. on obtient des formes agrégées sur tous les milieux solides, mais chacune des deux espèces ne donne jamais que des conidies d’une seule forme. Le $. Mandlii, dont les dimensions sont absolument com- parables à celles du S. medius Sacc., produit des périthèces de la forme Melanospora, qui correspondent exactement à ceux décrits par Marrimoco pour le S. Stemonites, et qui permettent par conséquent d'établir la synonymie suivante : $S. Mandlii — S. medius = S. Stemonites pro parte. La culture des ascospores de ce Welanospora produit des formes mycéliennes renflées, des Acladium, des chlamydos- pores brunes de grande taille. et de nouveaux périthèces dont la dimension est Le Il n'a pas été possible, même en faisant varier les conditions de culture, de reproduire le Stysanus d'origine. L'Echinobotryum atrum. cultivé à partir d'une seule conidie, fournit un mycélium noduleux, qui produit en premier lieu des conidies hypertrophiées, puis des formes pénicilliennes à très grosses spores, et enfin des formes agrégées. pourvues les unes et les autres de conidies d'abord incolores et lisses, puis brunes et verruqueuses, entièrement semblables à celles du semis d'origine ; dans les cultures faites dans ces conditions, on n'ob- (1) Vrara, 1. c. — A. PRUNET, Sur la propagation du Pourridié de la Vigne par les boutures et les greffes-boutures mises en stratification dans le sable (C. R., CXVIII, 17, 1892). — Id., Le Pourridié de la Vigne (Revue de Viticulture, 27 décembre 1894). 16 Hip. has LA ; ve x PEN AC TIQUE AT | ñ MR 7 : 249 F. GUÉGUEN. serve en aucun cas le dimorphisme sporique signalé par plu- sieurs auteurs. L'Æchinobotryum atrum est done la forme simple d’un Stysanus différent du S. Stemonites, et qui se con- fond probablement avec le $. fimetarius (Karst.) Massee et Salmon. Les divers organismes décrits sous les noms de Stys. Caput- Medusæ, Trichurus spiralis et Dematophora glomerata, pa- raissent se confondre avec le S. Stemonites. De l'identification du Dematophora glomerata avec cette dernière forme, il semble résulter que le Stysanus Stemonites est susceptible de se conduire comme un parasite, et non comme un saprophyte banal ainsi qu’on l'avait cru jusqu'ici. EXPLICATION DES PLANCHES. Toutes les figures, sauf indication contraire, sont dessinées au grossissement de 440 diamètres. PLANCHE XI. . 1. — Stysanus Stemonites forme Mandii. 2. — Le même, avec ses conidies en place (Gr — 30). Fig. 3. — Basides du même. 4, — Germination des conidies. . 5. — Fasciculation prise dans une culture de quatre jours sur Raulin gélatiné. Fig. 6. — Ramifications observées dans une culture de cinq jours : apparition des premières conidies. Fig. 7. — Touffe hyaline: a, de trois jours sur carotte; b, une partie de la même, le lendemain (Gr = 40). Fig. 8. — Un acicule plus grossi (Gr —120). Fig. 9. — Apparition des fructifications pénicilliennes (#) sur les flancs d’un acicule (Raulin gélatiné, cinq jours). Fig. 10: — Mycélium de la même culture. Fig. 1 et 12. — Formes pénicilliennes (Raulin gélatiné, six jours). Fig. 13. — Sommet d’un Stysanus développé sur bouillon gélatiné, et dont la base du capitule était immergée. La plupart des basides sont étirées en cirres (comparer aux Trichurus). RECHERCHES SUR QUELQUES Stysanus. 243 Fig. 14. — Penicillium provenant d'une culture sur carotte, et adhérant à la paroi du tube. Fig. 15. — Fragment de coupe transversale d'une culture de Melanospora stysanophora sur pomme de terre, âgée de trois mois. En a, mycélium läche dans lequel sont immergés des périthèces p à tous les stades de développement, et dont quelques-uns émettent un long filament sporique s ; en b, zone de mycélium plus serré ; €, substratum ; d, périthèce anormal de très grande taille (Gr = 30). ; Fig. 16. — Col périthécien muni de cirres €, et de papilles p. Fig. 17. — Spores extraites des périthèces. Fig. 18. — Périthèce très petit (abortif ?) muni d’un col bien formé. Fig. 19. — Formation des périthèces &, b, c, par copulation égale de deux rameaux (cas rarement observé); d à f, par renflement d’une seule hyphe et sa cortication ultérieure (cas le plus général); 9, L, jeunes sclérotes vus en coupe optique (l’'ampoule terminale de la spire est ombrée); i, j, coupes transversales de deux jeunes périthèces, au début de la formation des asques (coloration par l'hématoxyline ferrique). On y voit des noyaux en voie de divi- sion. Fig. 20. — Germination des spores. Fig. 2. — Fragment de mycélium pris dans une culture de vingt jours (t—=+12) sur Raulin gélatinée. Fig. 22. — Formes Acladium d'une culture sur pomme de terre. PLANCHE XII. Fig. 23. — Coupe transversale d’un périthèce au moment de la différenciation des asques us. On voit les globules réfringents contenus dans les asques, et le mode d'insertion de ces derniers sur la paroi du périthèce. Fig. 24. — Stade moins avancé. Fig. 25. — Périthèce de petite taille, provenant ‘d’une culture déjà ancienne (six mois). Les spores sont de même taille que dans les périthè- ces plus volumineux. Fig. 26. — Asques des gros périthèces (a) et des petits (b). Fig. 27. — Fragment du mycélium qui entoure ces périthèces. Fig. 28. — Chlamydospores provenant de la même culture. Fig. 29. — Stysanus microsporus avec Echinobotryum atrum (E) (Gr—30). Fig. 30. — Conidies du même. Fig. 31. — Germinations de quarante-huit heures (Raulin gélatiné). Fig. 32. — Germinations de trois jours ; conidies enfoncées dans la gélatine. Fig. 33. — Mycélium variqueux d’une culture de six jours. Fig. 34. — Formes pénicilliennes ; Raulin gélatiné, six jours. Fig. 35. — Début d’une corémiation ; trois mois. Fig. 36. — Stysanus formé dans la même culture. (Le pointillé indique le contour de la masse conidienne). AR) r, Li À . L* La: MARS CS ER PL rie LATE i 244 F. GUÉGUEN. Fig. 37. — Corémiation en buisson (Raulin gélatiné, trois mois). Fig. 38, 39. — Germination de l'Echinobolryum; a, conidies immatures, et b conidies mûres, quinze heures après le semis (t= +14°); €, quarante heures après le semis ; d, ampoule conidiforme. Fig. 40, — Ampoules nées latéralement sur le trajet des filaments (cultures de 48 heures). PLANCHE XIII. S Fig. 41. — Colonie d’Echinobotryum ägée de quatre jours (Raulin gélatiné). c, conidie originelle ; 4, b, ampoules vacuolisées (conidies hyper- trophiées).— a, b et e ont été dessines à midi ; a’ b’ c’, les mêmes deux heures après (t — + 160-170). Fig. 42 et 43. — Echinobotryum hypertrophiés observés dans une culture de cinq jours. En g, germination sur place. Fig. 44. — Formes pénicilliennes d’Echinobotryum (même culture, neuvième jour). f Fig. 45. — Jeune Stysanus échinobotryen. Fig. 46. — Sortes de suçoirs de la base des Stysanus (même culture, quator- zième jour). Fig. 47, 48. — Formes Stysanus d'Echinobotryum. 4 Additions au Catalogue des Champignons de la Tunisie. (Suite "). Par N. PATOUILLARD. J'ai recueilli la plus grande partie des espèces énumérées dans cette liste au printemps de 1901, au cours d'herborisations dans le nord de la Tunisie et en différents points de l'Algérie. principalement dans les forêts de Cèdres de l'Aurès au dessus de Lambèze (Sgag); une contribution très notable m'a été apportée par mon ami le D° Trasur d'Alger et par M. Béxrer. garde général des forêts à El Feidja (Tunisie ; enfin M. de CaiGxox a récolté tout récemment en Tunisie un certain nom- bre d'espèces curieuses qui m'ont été communiquées par notre confrère, M. le D' Gizcor d'Autun. Je prie mes zélés corres- . pondants de recevoir mes meilleurs remerciements. BASIDIOMYCÈTES. Clitocybe Fr. C. geotropa Bull. — Bulla-Regia près Souk el Arba. * C. expallens Fr. — Bir m'Chegga. Pleurotus fr. P. Opuntiæ Lév. — Sur les souches pourries du figuier de Barbarie ; rare. Bir m'Chegga. (1) Voir Bulletin de la Société Mycologique de Fr., vol. XII, p. 150, vol. XILL, p. 197, vol. XV, p. 54, vol. XVII, p.29 et 182 et vol. XVIII, p. 47. Les espèces marquées du signe * sont nouvelles pour la Tunisie. 246 N. PATOUILLARD. Spores blanches, cylindracées, droites, arrondies au sommet, mesurant 12 _ et comprend les trois genres Phellorina Berk.. Chlamydopus DE _ Speg. et Dictyocephalos Underw. Elle est très voisine de la 1% série des Podazxons qui a les basides disposées de même. mais ER dont la cavité du peridium est traversée par une columelle et te dont les spores ont à leur sommet un pore germinatif bien te marqué; cette série comprend les deux genres Podaxon Fr. #8 _ et Chainoderma Massee. àZ Melanogaster Cda. * AL. ambiguus Tul.— Tunisie : Bir m'Chega, à demi enterré dans le sol. Algérie : Alger. à Septobasidium Pat. re Les S. Michelianum (Cald.) : Pat. Cat. Tun., p. 75. _ Extrêmement abondant sur le tronc &u Laurus nobilis. aux bords de l'Oued m'ramel. El Feidja : sur les rameaux du PAi- “4 lyrea media. "8. Cayarz Bres. inédit. — El Feidja, Zaghouan : commun sur le Pistacia lentiscus. £ Espèce voisine de la précédente: elle en diffère surtout par # ses spores plus grandes 27-30 z , prenant à la fin 1-3 cloisons £ __ transversales. Pileolaria Cast. 15 - P. Terebinthi Cast. — Algérie: sur Pistacia Atlantica : = . Médeah : sur Pistacia Terebinthus. a Uromyces Link. * U. sparsus {K. et S.). Lév. — Hamamm el lif ; les urédo- 4 _ spores sur Spergularia rubra. DR NE ES RES 7 En GR à ps Cl à 252 N. PATOUILLARD. U. Trifolii Lév. — 1, IT et II, sur feuilles de Trifolium. Alger. U. Anthyllidis Schrôt. — 2 et 3 sur feuilles de Physanthyllis tetraphylla. Tunis, Le Bardo. * U. Limonü (DC) Lév. — 2 sur Statice sinuata ; Hamamm el lif. U. Rumicis Wint. — 2 et 3 sur feuilles de Rumex elongatus. Maison-Carrée près d'Alger. U. Fabae (Pers) de By. — 3 sur feuilles de Faba vulgaris. Alger. U. appendiculatus Lév. — Kabylie, 3 sur feuilles de Doli- chos dubia. U. Dactylidis Ott. (U. phyllachoroides P. Henn.). — Djebel Bou Kournein, 3 sur Cynosurus echinatus ; Médéa, 3 sur'C. cristatus. Puccinia Pers. À P. Iridis Nallr. — Alger : 2 sur feuilles de l'/ris fœtidis- sima. P. Arrhenatheri Erik. — Sgag ; 5, feuilles et tiges d'Arrhe- natherum elatius. P. Smyrnii Biv. Bernh. — El Feidja ; 1. 2et 3 sur Smyrnium Olusatrum. * P. Magydaridis Pat. et Tab. — EI Feidja ; 2 et 3 sur Magy- daris tomentosa. - P. Vincæ DC. — Alger ; feuilles de Pervenche. * P. Eryngü DC. — EI Feidja ; 2 et 3 sur les feuilles d’£ryn- gium Bovei. P. Pimpinellæ {Str.) Mart. — 3, sur Pimpinella lutea : Au- male. P. Chrysanthemi Roze.— 2 et 3 sur les Chrysanthèmes cul- tivés ; Alger. P. Asteris Duby (P. Verruca Thüm.). — 3 sur Centaurea napifolia ; Ouarsenis. P. Teucri Biv. Bernh. (non Fuckel). — 3 sur Teucrium Po- lium. Alger. P. Cressæ (DC) Lagerh. — 1 et 3 sur Cressa cretica : Bône. : CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 253 …_ P. Pruni Pers. — 2et 3 sur Prunus institia ; Alger, Médéa. - Tlemcen. _ P. Galü (Pers... — 2 et 3 sur Rubia lævis ;: Médéa. P. Podospermi DC. — 1 sur feuilles de Podospermum : Sgag- Coleosporium Léx. * C. Inulz (Kze) Fckl. — Tunisie : Hamamm el lif sur /nula viscosa ; Algérie : Alger. sur la mème plante. Zaghouania Pat Z. Phillyreæ DC Pat. — Tunisie : 1 sur les pousses de Phillyrea media au col d'Argoub el alnnar (Kroumirie. Uredo Pers. U. Trabuti Pat. — Alger, sur les feuilles du Ficus rubigi- nosa. U. Fici Cast. — Alger, sur feuilles de Ficus carica. * U. Frankeniz Mig. — Hamamm el lif; sur Frankenia hir- suta. _- . U. Sorghi-Halepensis n. sp. — Alger; à la face inférieure des feuilles du Sorghum Halepense. _ Maculis amphigenis, squarsis vel confluentibus, elongatis. brunneis aut rufulis ; soris hypophyllis, linearibus, tectis À dein erumpentibus. _ = millim. longis ; uredosporis subglo- _ bosis. ovoideis vel attenuatis, ochraceo-brunneis., 30-35 X ?2- 25 x, asperulis; breviter stipitatis : paraphysibus elongatis (50-60 1), apice incrassatis, crasse tunicatis. rufescentibus. Ce champignon est caractérisé par la présence de paraphy- ses: il n’est peut-être pas différent de l'U. Sorghi Fckl.. mais la description de ce dernier ne fait pas mention de ces organes. Æcidium Pers. % Æ. Clematidis DC. — Sur les feuilles de Clematis cirrosa. El Feidja. s à SPP ae Al (T2M fr "PR bn 254 N. PATOUILLARD. ZE. Solms-Laubachii Boyer et Jacqz. — Batna. Sur feuilles d’Adonis. ZE. graveolens Sutt. — Sgag. Provoque la formation de balais de sorcières sur le Berberis hispanica. Très commun. Ustilago Pers. * U. Cynodontis P. Henn. — Tunis ; commun dans l’épi du Cynodon dactylon. U. Schweinfurthiana Thüm.— Alger; épi de l’/nperata cylindrica. U. Scolymi Roum. — Alger, Médéa, capitules de Scolymus hispanicus. U. Ischæœmi Fckl. — Bône ; sur Anthistica glauca. U. Bromivora Fisch. v. W. — Alger ; épi de Vulpia. U. hypodites Fr. — Alger ; gaines d'Alopecurus. U. Penniseti Rab. — Alger, dans l’épi de Penisetum asperi- folium. U. Sorghi Pass. — Alger ; épis du Sorgho à balais. U. Panici-Miliacei Wint. — Kabylie, sur Aristida barbata. Tolyposporium Voron. T. Ehrenbergit Kühn (Sorosporium). — Kabylie ; dans l'ovaire du Sorgho. Tilletia Tul. T. Hordei Kürn. — Alger. Bône; dans l’épi de #ordeum MUTINUMN . PHYCOMYCÉTES. Peronospora Corda. P. conglomerata Fuck. — Alger; sur les feuilles des Ge- ranium . ol CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 255 P. Ficariæ Tul. — Boufarik : sur les feuilles du Ranunculus a _ trilobus. ; 1% 7, ASCOMYCÈTES. Terfezia Tul. T. Leonis Tul. — La forme typique à La Calle. Tuber Mich. T. Gennadiï (Chatin) Pat ; Terfezia Gennadii Chat. in Bull. Soc. Bot. Fr. [1896], 611, cum icon. — Cette petite espèce, connue seulement du Péloponèse, vient d'être retrouvée à La Calle, en Algérie. Lorsqu elle est en bon état de fraicheur, sa surface est furfuracée par des touffes de poils mous, inco- lores, septés, rapprochés et très courts qui ne tardent pas à dis- paraître par le frottement. La trame est de consistance céracée, de couleur gris-brunâtre et elle est parcourue par des veines aérifères blanches et rameuses. Les thèques sont cylindracées, arrondies au sommet et atténuées pet à peu en un stipe grèle de longueur variablé ; leurs dimensions varient de 140 à 220% de long sur 50 z d'épaisseur: elles renferment normalement deux spores, très rarement elles n'en présentent qu'une seule ou trois. Ces thèques sont disposées parallèlement en hymé- nium et sont mèlées à de nombreuses paraphyses incolores, linéaires et septées. Les spores sont couvertes d'un réseau pro- fond à larges alvéoles anguleuses ayant de 8 à 10 » de diamètre sur 3-4 x de profondeur : leur forme est globuleuse (45-50 » ou ellipsoïde (35-42 x 28-35 u), dans le premier cas toutes les alvéo- les d’une même spore sont semblables, dans le second cas les _ deux alvéoles situées aux extrémités du grand axe ont le con- tour circulaire avec les bords recourbés extérieurement. La consistance de la trame, les veines aérifères et surtout la disposition des thèques et l'ornementation des spores éloignent cette plante du genre Terfezia et la rattachent étroitement au _ genre Tuber. N. PATOUILLARD. Gyromitra Fr. * G. esculenta Fr. — EJI Feidja. Dans la forêt. Galactinia Cooke, * G. succosa Berk. — Sur le sol dans la forêt : El Feidja. Otidea Pers. * O. umbrina (Pers.) Bres. — Tunisie: El Feidja ; Algérie : la Reghaia. Ciliaria Quelet. * C. scutellata (Lin.). — EI Feidja, sur le bois pourri, Stamnaria Fckl. S. Persooni Fckl. — La Reghaia, sur tiges pourries d'Equi- selum. Pyrenopeziza Sacc. P. Plantaginis Fuck. var. Erythreæ. — Algérie : la Reghaïia; à la face inférieure des feuilles vivantes de l'£rythrea centau- LIU. Cette variété diffère du type par son habitat, par sa teinte plus obscure, uniformément noire et par les dimensions plus réduites de la villosité externe. La forme etles dimensions des spores sont exactement les mêmes. Keiïithia Phillip. K. tetraspora Phill. — Sur les feuilles vivantes du Juniperus Oxycedrus dans F'Aurès (Sgag.). CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 257 Exoascus Fuck. E. Pruni Fckl. - Alger; sur les fruits du Prunus institia. Zopfia Rabh. _Z. rhizophila Rabh. — Orléansville: sur les écailles du Rhizome de l'Asparagus horridus. Uncinula Lex. U. clandestina \Biv. Bern... — Médéa : sur feuilles d'U/mus. Phyllactinia Ler. P. corylea (Pers.) CRE ;: 1P. suffulta Sacc.. — Médéa ; sur feuilles de Fraxinus oryphylla. Sphærella Ces. et de Not. S. Eryngü |Wallr.) Cooke. — Aurès ‘5gag : sur feuilles et tiges d'Eryngium. _ _*S. crepidophora Mig. (Dæpazea — El Feidja ; feuilles vi- vantes de Viburnum tinus. S. Japonica Pass. — Alger : feuilles d'Evonymus japonicus. Melanomma Nits. et Fuck. M. Minervzæ H. Fab. — Alger: sur noyaux pourrissants d'olives. Anthostoma Nits. A. gastrinum Fr. — Bouzarea ; sur tronc d'Orme. Metasphæria Sacc. * M. calamina (Dur. et Mtg:. Sacc. — Bouzarea ; sur Arundo É Pliniana. ar Pi 258 N. PATOUILLARD. Fleospora Rabh. P. Agaves de Not. — Alger; feuilles languissantes d’Agave. Melanospora Corda. M. parasitica Tul. — Alger ; sur Altise. Phyllachora Fcki. P, Ulmi Fckl. — Médéa : sur feuilles d'Ulmus. P. Sporoboli n. sp. — Arzew; sur Sporobolus (Agrostis) pungens. Sromatibus sparsis vel confluentibus, elongatis, nigris, 1-2 millim. longis, epidermide nigrefacta nitenti adnata tectis; peritheciis inmersis, ostiolis vix prominulis ; ascis claviformibus,apicerotundatis, inferne attenuatis, +100><20 y octoporis ; paraphysibus numerosis, linearibus, guttulatis ; sporidiis subdistichiis, ovoideis, simplicibus, lævibus, diu hyalinis, dein pallidissime brunneis + 20 — 23 >< 10p; locu- lis junioribus spermatia linearia, flexuosa hyalina, 8— 10 X<0,5 x includentibus. Espèce analogue à P. Cynodontis Sacc. dont elle diffère par ses spores de dimensions bien supérieures. Dothidella Speg. D. Oleandrina (Dur. et Mtg) Sacc. — Alger ; sur les feuilles du Nerium Oleander. Lophodermium Chevall. L. hysterioides (Pers.) Sacc. — Aurès (Sgag). Sur les feuilles mortes du Berberis hispanica. CONIDIOMYCÈTES. Phyllosticta Fr. P. hesperidearum !Catt.\ Penzig. — Boufarik :; sur feuilles d'Oranger. CD sr: 1 Ar) CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 2359 P. Sapindi n. sp. — Alger: sur feuilles vivantes de Sapindus. Maculis amphigenis, orbicularibus vel! angulosis, 8-15 millim. latis. castaneo-plumbeis, nitentibus, fusco cinctis : peritheciis epiphyllis, globosis, atris, 220u diam., lævibus, poro apicali pertusis ; contextu celluloso, brunneo ; conidiis hyalinis, continuis, ovoideis, utrinque attenuatis, biguttulatis b—8X 2-3 ue. Phoma Desm. * P. glandicola Vév. — EI Feidja : sur les glands du Chêne zéen. P.samarorum Desm. — Sgag, sur les samares des Frènes. + P. Sapindi n. sp. — Sur les deux faces des feuilles mortes d’un Sapindus ; Alger. Perithecis amphigenis. sparsis, numerosis, atris, globosis, 250-350 » diam., poro pertusis; conidiis hyalinis, ovoideis, rectis, 6-9 X 2-3 x, basidis simplicibus, 10-15 y altis suffultis. Cette espèce diffère de Phyllosticta Sapindi par l'absence de macule foliaire ; les conceptacles croissentsur les feuilles sèches et déjà décolorées ; ils sont placés sur des portions plus pâles,. mais non nettement délimitées. Vermicularia Fr. V. Ephedræ (Dur. et Mig). — Maison-Carrée près d'Alger : sur les rameaux d'Ephedra fragilis. Ceuthospora Grev. C. glandirola Sacc. — Sgag. Sur les glands du Quercus lex. Dans nos échantillons, les spores mesurent 6-7 X 1 x. Septoria Fr. * S. Æcidiicola n. sp. — El Feidja ; à la face supérieure des feuilles de Clematis cirrosa. sur les macules desséchées d'Æci- dium clematidis. & FR Re 260 N. PATOUILLARD. Peritheciis globosis, superficialibus, fusco-brunneis dein nigrescentibus, 80-100 x latis. contextu celluloso, carnoso- coriaceo ; basidiis simplicibus, hyalinis, linearibus, 8 p latis ; conidiis hyalinis, rectis vel curvulis, cylindraceis, uniseptatis 16-25 X 2-3 p. Diffère de S. Clematidis par ses spores bien plus petites. S. Limonum Pass. — Alger; sur le peau des Oranges mûres. S. glaucescens Trab. — Alger ; sous la peau des Mandarines Pestalozzia De Not. P. Rosæ \WNint. — Bouzarea ; sur les rameaux du Rosa sem- pervirens. Ovularia Sacc. O. obliqua Ouùd. — Rouiba ; sur les feuilles du Rumex hy- menosepalus. Hormiscium K.ets. I. Centaureæ (Fckl) Sacc. —Feuilles vivantes de l'£rythrea Centaurium ; la Reghaia. Cercospora Fres, C. Mercurialis Pass. — Alger ; sur Mercurialis annua. C. cladosporioides Sacc. — Alger ; sur feuilles d'Olivier, C. Ceratoniæ Pat. et Trab., n. sp. — Alger ; sur les feuilles languissantes du Caroubter. Maculis exaridis, atris, amphigenis, orbicularibus vel an- gulosis, 3-6 millèm. latis ;: cæspitulis, circiter 100 y altis, preci- pue epiphyllis, centro macularum sitis, ex hyphis erectis, chlorino-fuliginosis, dense congestis constitutis ; conidiis hyalinis, linearibus, una fine attenuatis, rectis vel curvatis, continuis vel 1-2 septatis, 19-60 3 p. LE CHAMPIGNONS DE LA TUNISIE. 261 E, c. < RANCE n. sp. — Sur les feuilles vivantes de l'Ana- é” gyris fœtida ; Alger. Maculis amphigenis, sparsis. orbicularibus vel angulosis, RS. ; 3-6 millim. latis, cinerascentibus vel brunneis, nigro cinctis; É. _ cæspitulis 354?0u latis, precipue epiphyllis, ex hyplus dense & E _ approximatis, basi inflatis, olivaceis, 36-40u altis, 6-8pcrassis. j | continuis vel septatis ; conidiis apicalibus, hyalinis, rectis vel _ leniter curvatis, simplicibus vel uniseptatis, 60-75 X 6 u. 2e x ", F Cycloccnium Cast. dl Re oleaginum Cast. — Alger. Oran : sur feuilles d'Olivier. 4% . . 24 ” Cerebella Ces. É C. Andropogonis Ces. — Alger ; sur Andropogon hirtum. 4% 1 + Helicosporium Nees. EL _* Æ. vegetum Nees. — El Feidja : sur le bois pourri du Chène Fa zéen. mn. " ; e1:1 & LE Le ES 1 # 1] Sur la culture de la Truffe à partir de la spore, e Par M. Emile BOULANGER. Depuis l’année 1898, j'ai poursuivi des recherches sur la eul- ture de la truffe, appuyée sur des données scientifiques analo- gues à celles qui permettent aujourd'hui de livrer au commerce des blancs de champignon de couche par cultures à partir de la spore. | Les résultats positifs obtenus au laboratoire, dès l’année 1899, m'ont engagé d'une part à déposer à l'Académie un pli cacheté, exposant ma méthode, et, d'autre part, à entreprendre en grand la culture pratique de la trufte. Je suis en mesure, actuellement, de montrer les récoltes obtenues au bout de deux années de cette culture en remettant, sur le Bureau de la Société mycologique de France, quelques échantillons de truffes. Je crois devoir, en même temps, donner communication du pli cacheté déposé en 1900 et dont j'ai demandé l'ouverture dans la séance du 4 mai 1903. Les résultats scientifiques, qui sont exposés dans ce docu- ment, ne doivent pas être considérés comme définitifs ; depuis l’époque de mon dépôt, j'ai continué mes recherches et j'ai pu me convaincre que quelques points de mes premières données avaient besoin d'être révisés. Malheureusement, les conditions d'obtention des cultures de départ sont sous la dépendance des saisons, et je n'ai pu poursuivre ces expériences aussi vite que je l'aurais désiré. Aussi, n’aurais-je pas dès maintenant entretenu la Société de cette question, si je ne m'y voyais obligé par une communi- cation récente faite sur le même sujet à l'Académie des Sciences. Je me borne donc, mes expériences étant encore incomplètes, à publier le texte du pli cacheté déposé en 1900 : SUR LA CULTURE DE LA TRUFFE. 263 € I y a 2 ans que j'ai obtenu la germination de l’ascospore de la truffe dans un liquide aqueux stérilisé. Je suis arrivé à ce résultat au mois de janvier 1899, et, depuis cette époque, j'ai réussi à l'obtenir à nouveau un grand nombre de fois. « J'ai pu cultiver ainsi le mycélium provenant de la germi- nation de la spore, et le reproduire dans des milliers de cul- tures pures ; j'ai ainsi un grand nombre de cultures de Tuber melanosporum (truffe du Périgord) et de T. uncinatum Chatin {truffe de Bourgogne. « Le mycélium de ces champignons se développe bien sur tranches de carotte, sur tranches de carotte plongées en terre calcaire, sur terre calcaire seule, sur terreau, enfin sur tous les milieux ordinairement usités à la culture des Mucédinées, mais la présence de carbonate et de biphosphate de chaux faci- lite le développement. « Le mycélium du 7. melanosporum est grisâtre et très fin ; bien que ee soit un filament rampant, il atteint en culture sur carotte une hauteur de 1 cm. à 2 cm. et souvent même 3 cm. Il forme, dans les cultures vieilles de 1 ou 2 mois, des amas géla- tineux très caractéristiques, rappelant vaguement les selérotes des Botrytis, mais d’un volume beaucoup plus considérable. « Le mycélium jeune est très résistant ; on a de la peine à l'arracher du substratum quand, pour le semer, on veut le prendre au moyen du fil de platine. « Le mycélium du T. uncinatum est entièrement blanc, d'un blanc neigeux ; le filament est très fin et soyeux. Il secrète dans les cultures de nombreuses gouttelettes d'huile qui, suspendues dans la masse filamenteuse, donnent au champignon l'aspect d’une mucorinée. « Après 1 mois de culture sur tranche de carotte, ce mycé- lium donne naissance à un grand nombre de périthèces, qui restent au début de leur développement ; ceux-ci sont très petits, jaunâtres et mesurent de 1/2 à 3/4 de millimètre de dia- mètre. Ces débuts de périthèces sont formés de faux tissu, sans qu'il y ait trace de quelque organisation. « Dans certaines cultures sur carotte, après 1 à 2 mois de culture, j'ai observé des périthèces beaucoup plus avancés dans leur développement : leur taille atteignait 1 cm. de diame- 264 E. BOULANGER. tre, leur consistance était charnue, la coloration brunâtre : en examinant au microscope l’intérieur de ces masses charnues, J'y ai trouvé des asques à quatre spores, peu nombreuses, mais absolument semblables, comme aspect et comme dimensions, à celles du Tuber uncinatum normal. « J’ai obtenu aussi la forme conidienne de ce champignon dans des cultures additionnées de sels de potasse : le mycélium, primitivement blanc et stérile, était recouvert d'un grand nom- bre de spores brunes ; ce champignon est alors brun rougeàtre et ressemble assez comme coloration à une culture d'Acrostalag- mus cinnabarinus. Le filament ramifié porte sur de courts rameaux des spores agglomérées en capitules par un mucilage à la façon des Stachylidium. Je‘décrirai ultérieurement cette forme, ainsi qu'une autre forme monilienne qui semble lui ètre connexe. « En résumé, d'après les procédés de laboratoire. j'ai pu obtenir, un grand nombre de fois, la germination des spores çascospores, de la truffe (Tubermel anosporum et T. uncinatum). « Le filament de chacune de ces espèces se dévelope abon- damment dans les cultures sur la plupart des milieux usités. « L'ascospore du T. uncinatum, ayant donné un mycélium bien développé, celui-ci a redonné la truffe elle-même, dépour- vue de goût, d'odeur et déformée sans doute ; mais c’est un périthèce adulte, puisqu'il contenait des asques bien normales. « Le mycélium du T. uncinatum a présenté aussi une forme conidienne dont les spores sont agglomérées en grand nombre en capitules au moyen de mucilage : cette forme semble voisine des Stachylidium : j'ai observé aussi une seconde forme coni- dienne qui semble être un Monilia où un Amblyosporium. « Après avoir eu ces résultats, j'ai voulu essayer la culture de la truffe #7 situ, en reproduisant les conditions où elle se développe dans la nature. J'ai acheté, dans le cours de l'hiver 1899-1900, des terrains sis à Morigny-Champigny, près Etam- pes, au lieu dit les Blandards ; j'en possède aujourd’hui une dizaine d'hectares. J'en ai ensemencé 2 hect. 5 au cours du printemps et de l'été 1900, et j'espère obtenir un résultat dans le cours de l'hiver 1901-1902, si ce nest dans le courant de l'hiver actuel (1900-1961). SUR LA CULTURE DE LA TRUFFE, 265 Lil - « Les terrains où j'ai ensemencé le mycélium de la truffe sont plantés depuis de nombreuses années en bois de chênes ; le sol est calcaire et ne contient presque pas de sable siliceux, ni d'argile, mais il est riche en terreau produit par la chute des feuilles. Comme composition, le sol a sensiblement celle des meilleures truffières du Sarladais : j'ai pu vérifier par l'analyse : : qu'il avait la même composition que le sol des truffières de M. de Bosrenox. : « Au printemps de 1901, je compte ensemencer plusieurs hectares, car je disposerai d'une plus grande quantité de mycé- lium (le mycélium dont je disposerai à cette époque occupera approximativement de 5000 à 6000 vases à culture, d'une capa- cité de 2 litres chacun ». En ce qui concerne les résultats pratiques obtenus, je puis, dès maintenant, annoncer que, dans 15 hectares de bois, situés aux environs d'Etampes. j'ai provoqué la formation de 5000 places truffières, par les opérations suivantes : 1° Germination de l’ascospore de la truffe par semis asep- tique de fragments internes dans des tubes d'eau ordinaire carotte cuite, additionnée de terre calcaire et d'engrais. C’est dans ces conditions que se produisent les formes coni- Ë diennes qui permettent une grande dilution de la semence. 3° Préparation d'un engrais minéral, contenant 6 °/,, dg sul- fate de potasse et une égale-quantité de superphosphate de chaux. — Emulsion de conidies dans cet engrais, qui sert ensuite à imprégner des carottes crues, que l’on enfouit au pied des arbres. Le sol est ensuite saupoudré de l’engrais précité : semé en poudre. Je ne saurais trop attirer l'attention sur le fait k suivant : c’est que les sels de potasse, et principalement le sul- fate de potasse, constituent l'engrais de prédilection de la 2e truffe. C’est dans ces conditions que j'ai pu. sur un certain nombre des places ainsi ensemencées, obtenir à la récolte de l'hiver 1902-1903 les truffes que j'expose aujourd'hui et dont la gros- seur varie entre celle d'une noisette et celle d'une noix. Ces truffes, dont les plus petites sont elles-mêmes bien formées et stérilisée. 2° Multiplication du mycélium ainsi obtenu sur tubes de : Ne 266 E. BOULANGER. présentent des ascospores typiques, ont en outre les qualités de parfum qu'on rencontre dans les sortes commerciales : elles ont d’ailleurs été récoltées, toutes, même les plus petites, avec l’aide de chiens truffiers. Je dois à la vérité de rappeler que, pour ce qui concerne la partie scientifique de ces recherches, j'avais pu, en 1893-1895. me familiariser avec la technique de culture des champignons dans le laboratoire de M. Cosraxrix à l'Ecole Normale, et je dois remercier M. Marrucnor. agrégé préparateur à cette épo- que. des conseils qu'il a bien voulu me donner pour l'étude des quelques espèces, qui m'ont permis de fournir des données nouvelles à la littérature mycologique {1}. Ces relations bienveillantes m'ont engagé à lui communiquer en 1901. après le dépôt de mon pli cacheté, les premiers résul- tats de mes recherches sur la truffe, en lui remettant les tubes de culture qui avaient servi à mes expériences. Les conclusions de cet examen, telles que M. Marrucuor a bien voulu me les formuler de vive voix, n'ont pas été de tous points conformes aux miennes. Je me propose donc de réviser sévèrement mes procédés et être en mesure, à la prochaine saison de germina- tion, d'apporter sur cet intéressant sujet des données plus com- plètes. (1) — Matruchotia varians. — Rev. gén. Botan., tome V. — Sur le polymorphisme du genre Sporotrichum. Rev. gén. Botan., tome VII. — Sur une forme conidienne nouvelle dans le genre Chætomium. Rev. gén. Botan., tome IX. — Action de quelques antiseptiques sur l’Aspergillus fumigatus. Pharm. française 1898. Sur la culture artificielle de la Truffe, Par M. Louis MATRUCHOT. J'ai réussi à cultiver. à l'état isolé et pur. le mycelium des deux espèces les plus importantes de Trufes: la truffe de Péri- gord Tuber melanosporum et la truffe de Bourgogne | Tuber uncinatumn). Les premiers résultats dans cette voie m'ont été fournis par semis des spores de Tuber melanosporum sur des tranches de | pommes de terre additionnées d’un liquide nutritif. Plusieurs séries de cultures. faites à quelques jours d'intervalle, me fournirent au bout de quelques semaines le même résultat. à …. savoir un abondant mycélium que. depuis lors. je multiplie à Je vérifiai dans la suite que ce mycélium est bien identique au mycélium des truffières naturelles. Je me rendis. en effet, . dans la région du Périgord pour étudier les filaments truffiers en place; j y recueillis moi-mème des échantillons. d'une facon En aussi aseptique que possible, et à partir des cordons les plus 4 volumineux. je fus assez heureux pour obtenir, par simple dila- _ cération, des prises de mycélium que je pus cultiver et purifier _ facilement dans la suite. Or ces cultures se montrèrent identi- res à celles qui provenaient de semis. Enfin, dans le cours de l'hiver dernier, je réussis de mème a mn obtenu, bien que dt par quelques traits 2 _ {de l'ordre des différences spécifiques du mycélium de Tuber _ melanosporum, offre avec lui une grande ressemblance, tant _ au point de vue de l'aspect et de l'évolution des cultures, qu'au _ point de vue de l'étude microscopique. _ Ces trois séries de cultures, d'origine si différente. se con- 268 L. MATRUCHOT. trôlent mutuellement et démontrent que les deux sortes de mycéliums que je possède en culture sont bien les véritables mycéliums truffiers, l'un de la Truffe du Périgord, l'autre de la Truffe de Bourgogne. Les caractères principaux du mycéliumtruffier,communs pour la plupart aux deux espèces, sont les suivants. Cultivé dans les conditions du Laboratoire, le mycélium truffier ne donne naissance à aucune forme conidienne. C'est un mycélium régu- lièrement cloisonné, qui dès le très jeune âge, s'agrège forte- ment et rapidement. Comme beaucoup de mycéliums vivaces, il offre, particulièrement dans le Tuber uncinatum, une ten- dance manifeste à l’enkystement, visible surtout dans les ré- gions toruleuses du mycélium, où la membrane présente des épaississements locaux caractéristiques. Enfin il forme, d’une façon précoce chez le 7. melanosporum, d'une façon plus tardive chez le T. uncinatum, des sclérotes qui vont grossis- sant régulièrement jusqu'à atteindre 8 "" à 10" de diamètre. Qu'il s'agisse de l'une ou l'autre des deux espèces, le mycé- lium, dans les cultures, passe par une gamme de couleurs très constante, qui suffirait presque à le caractériser. Tout à fait au début du développement, il est incolore ; mais à peine âgé de quelques jours, il devient rose, puis roux clair, puis il se nuance de vert et enfin, âgé de quelques mois, il prend une teinte roux brunâtre qui rappelle celle du mycélium de la Truffe dans le sol des truffières. Les sclérotes passent, dans leur développement, par les mèmes nuances : d’abord blancs, puis roux teinté de vert, ils deviennent finalement noirs à la surface. Je’ les considère comme de jeunes truffes que l’étroitesse des conditions de la culture en tubes empêche d'arriver à leur complet développe- ment. La culture pure des mycéliums truffiers sur milieux artificiels montre que les Truffes (ou du moins certaines espèces de truffes) ne sont pas des champignons nécessairement para- sites : .si la fructification jusqu'à maturation complète du tu- bercule semble toujours exiger la présence d’un hôte vivant, tel que des racines de chène par exemple, la vie mycélienne du champignon peut n'être qu'une vie purement saprophytique. = SUR LA CULTURE ARTIFICIELLE DE LA TRUFFE. 269 On conçoit dès lors comment il se fait que, dans les régions truffières. certains terrains ne produisant pas de trufies de- viennent cependant normalement truffiers dès qu'on vient à les emplanter de chènes et à y donner les soins culturaux néces- 3 saires. Il est à mes yeux infiniment probable que dans ces terrains le mycélium truffier est plus ou moins abondant à l'état végétatif, mais sans pouvoir fructifier jusqu'au moment où on lui fournit la plante hospitalière qui. sous l'influence de divers aménagements et soins culturaux. détermine sa fructi- fication. 11 est un second point de la biologie de la Truffe que mes — . expériences permettent d'éclaircir. Les relations du mycélium avec les racines des arbres fruitiers ont été, comme on le sait. très discutées ; la nature. la couleur même du véritable mycé- lium truffier ont donné lieu à d'ardentes controverses. Parmi les observateurs qui se sont occupés de cette question. les uns _admettent que le mycélium truffier est et reste blanc, les autres (GrimeLot, Ferry DE LA BELLOXE! quil devient brun. Mes obser- vations et mes cultures montrent que la deuxième opinion est la bonne. La production à volonté de mycéliums truffiers permet d'en- trevoir certaines améliorations possibles dans la culture indus- trielle de la Truffe. On sait que. dans les pays naturellement traffers, l'établissement des truffières par plantation de chènes n'est pas sans comporter de grands aléas : avant que les chènes donnent des truffes, il s'écoule toujours une période d'incubation de 8, 10, 15 et parfois 20 années; certains arbres restent mème indéfiniment stériles ; de plus, la répartition de la Truffe dans les truffières est irrégulière et comme capri- cieuse. Par des semis appropriés de mycélium truffier, on peut espérer rendre plus assurée, plus précoce et plus régulière la culture de la Truffe, devenue ainsi plus rationnelle. On pourra aussi chercher à cultiver la Truffe de Périgord, plus estimée que la Truffe de Bourgogne. dans toutes les ré- gions où cette dernière croit spontanément. En effet, suivant la judicieuse remarque de An. Caarix. les deux espèces croissant simultanément et côte à côte dans certains terrains, c'est qu'elles n'exigent pas des conditions très dissemblables pour 44 les 270 L. MATRUCHOT. se développer ; il résulte de là qu’en ensemençant, à l’aide du mycélium de Tuber melanosporum, un sol où croît seule spon- tanément la Truffe de Bourgogne, on pourra espérer voir se développer à ses côtés la Truffe de Périgord. J'ai mis en train, dans différents terrains et sous divers cli- mats, des expériences destinées à me montrer dans quelle mesure ces espérances peuvent être justifiées. Je ferai part à la Société mycologique des résultats qu’elles me fourniront. J'aurais borné ici la présente communication, si M. Emile BouLaxGEr, traitant du mème sujet dans la même séance de la Société mycologique, ne m'avait mis personnellement en cause. En premier lieu, M. E. Bouraxcer rappelle qu'il est quel- que peu mon élève en Mycologie, puisque j'ai guidé ses pre- miers pas alors qu'il travaillait à mes côtés au Laboratoire de Botanique de l'Ecole normale supérieure, que dirigeait à cette époque M. Cosraxrix. Tout en le remerciant de ce souvenir donné à une époque déjà bien lointaine. je constate que M. BouzaxGer — qu'il le veuille ou non — place ainsi en quel- que sorte sous mon patronage ses recherches récentes sur la Truffe. [1 ne s’étonnera donc pas si je viens ici décliner toute responsabilité au sujet de ces recherches, dont l’auteur, il est vrai, m'a fait connaître les résultats, mais que je n'ai conseillées , ni guidées, ni contrôlées en quoi que ce soit, et sur la valeur scientifique desquelles j'ai fait à l’auteur lui-même les réserves les plus catégoriques. En second lieu. M. Emile BouLanGEer. croit devoir faire re- marquer qu'il m'a apporté — et laissé entre les mains — des échantillons de ses cultures. Cela est parfaitement exact, et c'est précisément l'étude que, dans la suite, j'ai été amené à faire de ces cultures, qui m'a convaincu de l'erreur scientifique dans laquelle, selon moi, est tombé M. BouraxGer. Des raisons d'ordre purement botanique suffiraient déjà à mettre en garde contre-les conclusions que M. BouraxGer veut tirer de ses expériences. Il est déjà peu vraisemblable, & priori, que la Truffe ait pour forme reproductrice secondaire soit l'Acrostalagmus cinnabarinus, soit une forme conidienne de Sclerotinia lidentique ou-apparentée à celle qu'ont étudiée Woronixe et Nawascnixe), soit le Sporendonema casei (ou Le. SUR LA CULTURE ARTIFICIELLE DE LA TRUFFE. 271 \ telle autre forme voisine). Ces espèces, en effet, par leurs afti- PL nités botaniques. par leur habitat, etc., s'éloignent considéra- à blement des Tubéracées. 3 Mais ce qui devient tout à fait inadmissible, pour quiconque À s'est livré à l'étude des Champignons inférieurs, c'est que la ‘4 Truffe puisse avoir pour formes conidiennes ces trois moisis- - sures à la fois (ou successivement (1). Enfin, si l'on joint à cette série les mycéliums stériles {« d’un : blanc neigeux » dans le Tuber uncinatum. « grisätre » ou « d’un noir grisâtre » dans le T. melanosporum). on voit que la Truffe jouirait d'un polymorphisme vraiment bien extraor- dinaire. Mes propres recherches sur le mycélium truffier. exposées plus haut et effectuées, ainsi qu'on a pu le remarquer. par des méthodes bien différentes de celle de M. BouLaxGer, m'ont conduit à des résultats parfaitement discordants avec les siens. Cette discordance est absolument frappante : elle porte sur tous les caractères attribués par lui aux mycéliums truffiers. Je tiens à mettre ici ce point en parfaite lumière : 1° Le mycélium truffier n’est ni « d'un blanc neigeux », ni 4 « grisâtre, ni d'un noir grisàtre » : 2° Le mycélium truffier n'est jamais « très fin » ; bien au contraire le diamètre des filaments peut atteindre jusqu'à 8 et 10 x, ce qui est une taille relativement considérable pour un mycélium d’Ascomycète ; à tout âge, le mycélium reste /riable et facile à détacher du substratum ; ES à 2072 3° Le mycélium de T. uncinatum ne donne jamais en culture « de nombreux petits périthèces restant au début de leur déve- loppement et ne dépassant pas un millimètre de diamètre » ; il donne au contraire un petit nombre de sclérotes qui deviennent volumineux. be (1) Je ne fais ici état que des renseignements que M. BOULANGER a fournis » au public (Pli cacheté déposé par M. BouLanGER à l'Institut, ouvert dans la T: séance du 4 mai 1903, et publié par l’auteur, avec une note additionnelle dans + le « Français » du 4 maï, sous ce titre: La culture de la Truffe), saus tenir compte de ceux que m'a fournis l'observation directe des cultures de D M. BOULANGER et qui ne feraient que confirmer mon argumentation. “2 EI, NS 272 + L. MATRUCHOT. a han en a 4 Le mycélium de 7, melanosporum ne donne jamais d’ « amas gélatineux », mais bien des sclérotes charnus et résis- Le tants. | 5° Les mycéliums truffiers des deux espèces que j'ai étudiées, | loin de différer extrêmement l’un de l'autre, se ressemblent 4 beaucoup, par tous leurs caractères microscopiques ou macros- | copiques. : 6e Enfin, ni l’une ni l’autre de mes deux espèces de mycé- liums truffiers ne m'a jamais donné de forme conidienne, et ne rappelle en rien, par conséquent, ni les Acrostalagmus, ni les Stachylidium, ni les Monilia, ni les Amblyosporium. En conséquence, le mycélium truffier que je possède en cul- ture est absolument différent des divers mycéliums étudiés par M. BouraxGer ; c'est un point que je tenais à mettre particu- lièrement en évidence. L'’argument qu'on pourrait invoquer en faveur des mycéliums de M. Bouraxéer, à savoir qu'il a été récolté des truffes dans ses bois d'Etampes deux ans après qu'il les eût ensemencés avec ce qu'il appelle « les formes conidiennes de la truffe », cet argument me paraît sans valeur. Les bois de la région d'Etam- pes sont, en effet, bien connus depuis longtemps comme pro- duisant normalement diverses espèces de truffes, en particulier le T. melanosporum (truffe de Périgord). Or M. BouLanGEr n’établit pas que la productiontruffière de ses bois ait augmenté du fait de ses semis de formes conidiennes ; et cette augmenta- tion fût-elle réelle qu'elle s’expliquerait fort bien par les amé- nagements, soins culturaux et engrais que M BouLaxcer a prodigués à ses bois d'Etampes, et qui sont précisément ceux qu'en Périgord ou en Vaucluse on applique aux bois non truf- fiers pour les rendre truffiers. Je répète, en terminant, que je n'aurais pas porté la question sur ce terrain étroitement personnel si M. BouraxGEr ne m'avait mis personnellement en cause. Mais il était dès lors de mon de- voir de dégager entièrement ma responsabilité et de mettre en garde le public scientifique et agricole contre toute interpréta- tion abusive des expériences en question. ne LE M 2 me Liste annotée d'Hyménomycètes des environs de Dijon (3° PARTIE Par M. Maurice BARBIER, Préparateur à la Faculté des Sciences de Dijon. POLYPORÉES. 0 ! Poilyporus (Merisma) umbellatus Fr. : Quélet. FI. 6] Myc.,p. 409. # Assez fréquent ; communaux de Lux, 10 Juillet 1897, Août _ 1900 ; bois du Châtenois, sur Bèze, Août 1902, etc. ; souvent apporté au marché de Dijon : les chapeaux de couleur soit cha- mois. soit bistre. ! Polyporus (Melanopus Pat.) squamosus Huds. : | Quél..p. 407. __ Un des Polypores les plus communs : souches ou troncs de | DOYErS ; Lux, Avril 1897 : sur le mème tronc, Août 1899 et - Août 1900 ; souches de Charme, Ouges, Printemps 1902 et | 1903, etc. ! Comestible à l’état jeune. s Polyporus giganteus Fr. Hym. Eur., p. 540 — P. _ acanthoides Bull. selon Quélet F. M. p. 406. ‘a Lux. forêt de Velours. vieille souche, Août 1899. Assez rare. L Pores et chair se tachant de fuligineux au froissement. Spores _ blanc fauvâtre en masse, subglobuleuses, de 5 à 62. Polyporus (Leucoporus| picipes Fr. vel calceolus B. "—parius Fr H. E., p. 535. Lux, tronc de Saule au bord de la Tille, Automne 1901 et 18 ‘ Æ LE LR Sale Te 77 F FMEF ON FOY TN 274 M. BARBIER. 1902. Etant donné la vétusté des échantillons recueillis, il nous a été impossible de décider entre ces deux formes, d'ailleurs si voisines. ! P. picipes Fr. Souche arasée de Peuplier ; bord de la Tille ; Lux, 24 Mai 1903. ! Polyporus (Leucoporus) nummularius B. ; Qu. p. 403. — Assez fréquent à diverses époques sur les branches sèches ; un échantillon de Bèze, bois du Châtenois, Août 1902, sur racine affleurante de Hêtre. ! Polyporus (Leucop.) brumalis Fr. Fréquent, mais individus ordinairement solitaires. Toute l’année sur les souches et rameaux tombés. Pare de Lux, Mai 1898, 1899 ; bois d'Arcelot, d'Ouges, Mont Affrique, etc. ! Polyporus (Leucop.) arcularius (Batsch) Fr. ; Gillet, Icones ! Commun ie 20 Juillet 1902, sur les ramilles tombées du bois de Grangeneuve, près Citeaux. ! Polyporus (Xantochrous) perennis (L.) Fr. Communaux de Lux, fin Septembre 1897, sur la terre d’un chemin, en troupe ; quelques autres stations. ! Polyporus (Ganoderma) lucidus (Leysser). Cà et là sur les souches de Chênes ou de Charmes dans les diverses stations des environs de Dijon. ! Polyporus (Ganoderma) applanatus (Pers.) Pat. Ess. Taxon., p.105 ; Quélet F. M., p. 400 ; B. pl. 454 c. Sur souche ; Bouquet de bois, près Bretenières, 28 Juin 1903. Spores et conidies roux ferrugineux, pointillées, de 8-9 X 5-6 pe. Odeur balsamique prononcée. 6 ! Polyporus (Phellinus Pat.) igniarius Bulliard. LISTE! D'HYMÉNOMYCÈTES. 275 {Fomes igniarius et Fomes nigricans Fr.) Très fréquent sur les Saules bordant les rivières et les ruisseaux : Dijon, Ouges, Lux, etc. D’après la station habituelle et la croûte dure et lisse {non dans le jeune âge ? ; le plus grand nombre des échantillons se rapporterait à Fomes nigricans Fr. ! Polyporus (Phellinus Pat. dryadeus (Pers.) Fr. Rare : bois de la Tour, près Bèze, sur tronc de Chène vivant, fin Août 1899 et 1900. ? Polyporus incanus Qu.K. M.,p. 397 : fraxineus Bull. pl. 433, fig. 2. Unique échant. sur Noyer ; Lux ; 31 Août 1900. Epais, blanc, légèrement rosé. chair zonée, fibreuse. fibreuse, cassante ; po- res très petits, blancs, pruineux. Surface d’abord villeuse ? puis indurée et brun roussâtre. Odeur de Pol. squamosus. ! Polyporus (Ungulina Pat.) annosus Fr. Lux, forèt de Velours, sur les vieilles souches enterrées de Sapin ; assez commun ; Septembre 4901 et 1902 (un échantillon vérifié par M. Bounrer) ; 2 Janvier 1903. ! Polyporus (Ungulina betulinus (Bull. Fr. Pas très rare et mycélium pérenne sur les branches et troncs abattus ; Avril-Mai 1898-1899 : Pare de Lux : Janvier et No- _ vembre 1900 (mème support). Un échantillon émet de nom- breuses spores hyalines, en saucisson de 5 x de long. ! Polyporus (Phellinus salicinus Fr. H. E. p. 560 ; Qu. Fr., p.595. Assez fréquent sur les Saules, ordinairement chapeaux nom- breux, étagés, imbriqués : bords de la Tille, à Lux, Automne. — Printemps, depuis 1900 ; ruisseau d'Ouges près Dijon, 5 Mai 1903 (vérifié par M. Bounier.. Bien qu'inscrit par M. ParouiLcarp sous un nom de genre différent de Polyp. conchatus Fr.{Xantochrous conchatus Fr. in Pat. Essai taxonom., p. 101) à cause de la couleur blanche 276 M. BARBIER. des spores, ce Phellinus salicinus doit être considéré, selon Quézer et M. Bouvier comme une simple variété du précédent. ! Polyporus (Xantochrous Pat. ; Inodermus Qu.) his- pidus (B.) Fr. Quelques spécimens solitaires sur les troncs, surtout de noyers, depuis 1895. Chair acide à odeur assez forte lorsqu'elle est encore succulente. . ! Polyporus (Inodermus Qu.) rutilans (Pers.) Quél. F1 M.. p. 391 ! = P. nidulans Fr. Assez commun en Eté-Automne sur les branches mortes cas- sées du Chêne : Forêt de Velours, 30 Août 1899, etc. ; Corcelles les-Citeaux, 20 Juillet 1902 ; etc. Nos échantillons s'identifient exactement à l'espèce caractérisée par Quérer (loc. cit.) et figurée par BucLrar» (Boletus suberosus, pl. 482) ; Gizer donne une planche pour ridulans Fr. qui semble répondre mieux à la description de Polyp. rheades|Pers.) Qu. F.M., p. 392 (absence de taches vineuses à la surface ou dans l’intérieur et tubes longs). Fréquemment l'hyménium devient irpicoïde, le chapeau s'étalant en croûtes étendues qui épousent la forme du support. ! Polyporus (Coriolus) versicolor (Linn.) Bull. ; Quél. et quelques formes voisines : zonatus Fr. ! ; hirsutus ? (Wulf.) Fr., qui ne sont vraisemblablement que des états singuliers de la première ; celle-ci est abondante en tous lieux sur les sou- ches. ! Polyporus (Leptoporus) dichrous Fr. ; Qu., p. 388. Envoyé de Lux (forèt de Velours) à la session extraordinaire de la Société (1904) . forêt domaniale de Longchamps, 29 Août 1902. Sur branches sèches tombées. . ! Polyporus (Leptoporus) adustus Fr. ; Qu., F. M.. p. 388 et Jura, 1, pl. 18 fig. 2 ; ParouirLarD, Tab. An. n° 142. Sur gros tronc de Chêne étêté, promenade de Jouvence, Mars 1902 ; variété crispus Pers., d'après détermin. faite LISTE D'HYMÉNOMYCÈTES. 7) par la Société en Avril : sur branche sèche de Pin, (détermina- _ tion de M. Bovurr), Ouges. Oct. 1902; Lux, bouquets de _ Coniferes. 1901 et 192. ! Polyporus {Leptoporus } sulfureus Bull. Souches de Saules et de Peupliers ; Lux. sur la rivière Tille. Assez fréquent. Dijon, Jardin botanique, 1905. _ ! Polyporus [Leptoporus) stipticus (Pers.) Fr. Fréquent sur les troncs coupés de Sapins : Lux, Octobre _ 1597. 1899. Août 1901 : apparition de jeunes individus le 24 _ ? Polyporus {Leptoporus) cæsius Schrad. : Qu. F.M.. P- 356; Girer, Icones ! - Sur souche de Peuplier ou de Saule. bord de la Tille, 30 Sept. 1901. Assez fortement rilleux., surface du chapeau Gilas pâle; Chair non amère, un peu acidule. Ces caractères. quoique trop brefs. ne permettent cependant pas l'attribution de ces … échantillons à Polyporus stipticus, comme il m'avait été indi- - -qué lors de la session de la Société, à Besancon {Octobre 1901 où l'encombrement pouvait amener facilement un mélange _ d'échantillons. à Polyporus {Leptoporus spumeus Fr... H.E., p. 552. Sur section de Marronnier d'Inde, Lux, Septembre 1900. Dimidiés étages, atteignant jusqu à 20 de large sur 4 d'épais- seur à la base. Blanc ou légérement crème, fortement tomen- . teux. hérissé : chair d’abord spongieuse aqueuse. blanc de - neige, à peine zônée, saveur douce : odeur agréable, pénétrante. … Tubes longs. et pores très petits, ronds, puis fimbriés. blanes. Polyporus ‘Poria) molluscus (Pers.\ Fr. Sur l'écorce des branches tombées. Corcelles-les-Citeaux. _ 20 juillet 1902. Croûte tendre molle. blanc de neige. avec bordure soyeuse kit 14 AA FE 278 M. BARBIER. persistante : pores ténus (en moyenne 8 par mm.) en séries linéaires, à bords frangés à la loupe. Polyporus (Poria) medulla panis Fr. Sous la mousse, incrustant les radicelles, les feuilles mortes. les souches. Lux, Octobre 1902 ; Longecourt, Automne 1902. Tubes!fins, assez longs. durs, naissant d’un tapis aranéeux blanc de neige. Pores souvent dédaléens. ‘ ! Polyporus (Poria) violaceus Fr. (d’après M. Bounier). Sur branches pourrie de Chène ; Longecourt (S. E. de Dijon), 23 octobre 1902. ! Sistotrema confluens (Pers.) Qu. F. M. p. 378. Fré- quent, en cercles sous les Conifères. - ! Irpex (Coriolus à cloisons lacérées, Pat., Ess. taxom. p. 94). lacteus Fr. {vérification Bounrer). Bois de Grangeneuve, près Citeaux, sur branche de Chêne tombée, 21 Octobre 1899. ! Irpex violaceus Pers. (fuscovialaceus Fr.) — Corio- lus abietinus Pers. (forme porée). Les 2 formes recueillies sur le même tronc de Pin abattu : Lux, 1902 et 1903, toute l’année. 11 ne semble pas que les chan- gements de la forme hyménienne soient dus à l’âge du cham- pignon ; par contre, les échantillons &Automne étaient plus ordinairement porés, ceux de Printemps, presque tous irpicoï- des. ! Dædalea biennis ! (Bull.) Qu., F1. M.. p.374; Gizer. lc. etc. Lux, bois des Vesvres, souche de ? Peuplier, Août 1899 ; Bèze, bois à Châtaigniers, Septembre 1899, Août 1900. ! Trametes rubescens (Alb. et Sch.) (vérification Boupier). LISTE D'HYMÉNOMYCÈTES. 279 | Sur branche sèche : forêt domaniale de Longchamps. > BTS - La surface est d'abord pâle brunâtre : elle devient rose lilas - en chant, ou par le froissement. P2 ! Trametes gibbosa (Pers.) Fr. . Souche de Chène. forët de Velours, 3 Août 1897 ; Dijon, Mars 1905 (verification Bormes). | Trametes suaveolens L. (Blanc. odeur fine d’anis ?) Sur Saules. jardin botanique de Dijon, 1901. a ! Trametes hispida (Bagl) Fr. Communiqué par Pr _ M. Mon1zor. préparateur de Botanique, des prés de Clénay. _ près Dijon. Souche de Peuplier. 1885. … ” ! Lenzites (Dædalea Fr.) quercina {Linn . * Qu. FL Myc. p. 369 : etc. Très fréquent sur les souches de _ Chènes, toute l'année : échantillons tres épais, convexes. Cfr. Guuxr, Ie). sur poutres de ponis. riv:ère Tille, parc de Lux. ! Lenzites abietina Bull.) Fr. (vérificat. Bocnise). - Fréquent sur les vieilles planches de Sapin. dans les cours, Mes jardins : Dijon. jardin botanique, Mars 1902 : cour de la Faculté, Mars 1903 : Lux (forme porée) Mars 1905 : pas bien _ rare non plus sur les souches (forêt de Velours, Août-Septem- bre 1901. etc... - Un spécimen d'aspect identique aux autres sur che de _ Chéne à brûler, dans une cave. + ! Lenzites tricolor (Bull. t. 541. fig 2 Sur arbre coupé, parc de Dijon, hiver 1901-1902. T. rare. ! Lenzites flaccida Bull. Fr. - Assez common : bords de la Tille. Peupliers tronconnés. - Novembre-Février : bois du Chätenois, à Bèze. sur tronc de 280 M. BARBIER. Hêtre, 1° Oct. 1900 ; sur bouleau coupé, Bouquet de Pins, près Thil Châtel, 13 octobre 1902 ; Dijon, Mai 1903, etc. " ! Merulius tremellosus (Schrad); Qu., F1. M., p. 32: Gillet, Ie. Forêt de Velours : Lux, souches de Conifères (Sept. Oct. 1897) ; autre souche, 8 Sept. 1902. Assez rare. , |! Merulius papyrinus B. (Auricularia, pl. 492). =Mer. corium Fr. (vérification Bouprer|. Très commun sur les branches sèches, Automne, et même Hiver (2 Janvier 1903). ! Plicatura (Peck. in Pat. 1. c., p. 108) faginea Karsten —Merulius | Trogia Fr.) crispus Fr. ; Qu., F. M., p. 32. Sur branche tombée de Bouleau, parc de Lux, 9 Décembre 1900 et 25 Janvier 1903 : en compagnie de Polyporus betuli- nus ; les spores des deux espèces, petites (4-5 u) en saucisson, présentent un aspect identique. ! Fistulina hepatica (Huds.) Fr. Cà et là sur les souches de Chène en place ; forèt de Velours, Août 1896 et 1897, etc. Septembre 1900, etc. HYDNÉES. !Hydnum imbricatum (L.) Sch., pl. 140; Girzer, Ie. Forêt de Velours, 1° Octobre 1896 et 13 Août 1902. Chair à peine amère, grisonnant faiblement à la cassure, à odeur vive. Stipe à fines écailles noirâtres. -! Hydnum repandum (L.) Fr. Très abondant, en cercles denses sur la terre des bois de Chènes et Charmes : forèt de Velours (depuis 1896). Eté-Au- tomne. LISTE D HYMÉNOMYCETES. 2 ! var. rufescens. Communaux de Lux, 1902. ! Hydnum cyathiforme Scaærrer, pl. 139 ; GiLLer, Ic. (Hydn. connatum Schuize), sense latu. En lignes d'individus connés, à chapeaux souvent soudés, sur les aiguilles de Sapins ; Lux (forêt de Velours), 13 octobre 1901. | Vu la ressemblance des formes voisines de ce groupe, voici cu une courte description de ces spécimens : Minces ; chair concolore, fibreuse, élastique. Chapeau 2-3 ‘*, velouté soyeux, zoné, puis subglabre, bran purpurin (B-P. Durour), blanc au bord ; stipe gris purpurin, puis concolore. Aiguillons courts, serrés, manquant à la marge, blanc de lait, bientôt /i/acins (gr—G-R), concolores au froissement. Spores sphériques (3-4 pu), hyalines, aculéolées. Saveur douce et odeur faible. ! Hydnum zonatum (Batsch) ; ! Scuærrer, pl. 139 ; LGrecer, Ic. ; Fr. H. E., p. 605. . Même habitus que le précédent, mais non sous les Conifères ; forêt de Velours, Août 1897. ;: à s j à | Hydnum pusillum (Brot.) ; Fr., H. E., p. 606 ; Quécer, F1. M., p. 441 et Ch. du Jura et des Vosges, Il, pl. 2, fig. 5. Rencontré une seule fois dans la forêt de Velours, près Lux, sur une brindille. ! Hydnum auriscalpium (Linn.) cte. Pas rare sur les cônes de Pins (parc de Lux); bouquets de Pins (Octobre 1898), de Mélèzes (19 Mai 1898), etc. ! Hydnum erinaceum (L., pl. 34 !) Un échantillon de la forêt de Citeaux, 8 Octobre 1892, com- . muniqué par M. Morizor, préparateur de Botanique. 282 M. BARBIER. ! Hydnum (Dryodon, Qu. Pat. ; Odontia, auct.) muci- dum Pers. Déterminé par M. Bouprer. Bois de Longecourt, sur l'écorce d’un rameau de Chêne sec ; fin d'Octobre 1902. ? Radulum quercinum Fr. Sur rameau de pois mort; sur Messigny, près Dijon; 29 Mars 1903. Trop jeune pour une détermination certaine. ! Odontia arguta Fr. Hym. Eur., p. 616. Assez commune sur l'écorce des branches mortes de Chêne ; de Charme. Forêt de Velours (bois St-Père), 2 Octobre 1898 ; 10 Septembre 1899 ; 8 Septembre 1902. Spore ellipsoïde-cylindrique, un peu arquée, hyaline : 7-8 X 3-3,5p. ! Odontia farinacea (Pers.) junior (détermination Bounier). Lux, 6 Avril 1901. Sur ramille de Pin ? ! Odontia fimbriata (Pers) Qu., F1. M. p. 434. (La spore non vue). Combe dans la Côte-d'Or (N. de Dijon), de Ste-Foy à Curtil St-Seine, sur branches tombées de Coudrier ? ; 7 Juin 1903. THÉLÉPHORÉES. ! Phylacteria (Pers.) Pat. ; anthocephala (Bull.). Assez commune, en troupes de nombreux individus sur la terre des bois de Conifères ; en particulier, bouquets de Sapins au N. de Lux, Septembre : 1896-1897, 1902. Spore ellipsoïde. bosselée et muriquée, brun chocolat en masse. de 74 de long. Phylacteria terrestris (Ehrb.) Quélet, F. M., p. 430. Empâtant les herbes et les feuilles: bois de la Borde. près Flacey (N, de Dijon) ; et quelques autres stations. LISTE D'HYMÉNOMYCÈTES. 283 Couleur de terrestris avec le portet la dimension des spores _ (8x) assignés à atrocitrina (Qu., Jura et Vosges, pl. 2, fig. 8 ; Pat. Tab. An., n° 581). Des échantillons d'apparence plus . jeunes avaient l'extrémité des frondes citrin pâle. Les deux _ espèces semblent donc peu distinctes. :#4 Thelephora cristata (Pers.); Pat., Tab. An. n° 559: ! Thelephora fastidiosa (Pers.) Quélet, F. M., p. 429. _ Forêt de Velours, route de Lux à Bèze, 17 Octobre 1901 ; î autre station, même forèt, 1° Octobre 1902 ; partie étalé-mem- braneux, encroûtant les feuilles sèches, mousses et brindilles, partie dressé et ramifié en lanières terminées par des mèches byssoïdes blanc de neige. Charmille. = Spore ellipsoïde {6-7X4-5 u) aculéolée. ! Odeur stercorale très prononcée, mais ne se développant, dans l’un des lots au moins, que plusieurs heures après la ré- _ colte. Ce fait raccourcit singulièrement la distance qui sépare _ ces deux prétendues espèces. Si l'on tient compte, en outre, de la divergence des données de ParouiLLarD et de Quécer (loc. & cit.) sur les dimensions de la spore, le 1°" de ces auteurs don- nant à la spore de cristata les dimensions fournies ci-dessus ; le second, une longueur double, on n’aperçoit plus de caractère n _ constant permettant la séparation des Th. cristata et fasti- _diosa. ! hors (Hypochnus Qu. Enchir.) cæsia (Pers.), _ Pat, Tab. Anal. En plaque de 20-30 cm., sur la terre, dans le sous-bois de _ Longecourt, 14 Juin 1903. __ Outre les spores, brunes, ellipsoïdes festonnées et acuolées de 11.5X<5,5y, les filaments du velouté portent des conidies hyalines, fusoïdes, bacillaires, de 14X2 y CYPHELLÉÉS. ! Solenia anomala (Pers.) Fr. (vérification Bounren). 284 M. BARBIER. Parc de Lux: décortiquant une branche morte ; 1° Janvier 1903 ; déjà rencontré antérieurement, mais une seule fois. ! Cyphella lactea Bresadola, Fungi Tridentini, p. 61, pl. 67, fig. 2. Communaux de Lux, 7 Septembre 1901 ; sur tige fanée de graminée. CORTICIÉES. ! Stereum |/ymenochæte) ferrugineum (B.) Fr. Parc de Lux, sur une poutre de passerelle, 1° Janvier 1903 (vérification Boupnier) ; bois du Châtenois, à Bèze, souche tron- çonnée, Avril 1903 ; Velares sur-Ouche, souche de Chène, 3 Mai. ? Stereum abietinum (Pers.) Fr. Souche sectionnée de Sapin, N. de Lux; 4 Août 1899. ! Stereum rugosum (Pers. Fr. Lux, Janvier et Avril 1903 (détermination Boupter). à ! Stereum sanguinolentum A. et S.) Fr.; Qu. F.M., p. 14. Sur tronc de Conifères. Lux, Septembre 1902 et Mars 1901. Spores blanches, cylindro-ellipsoïdes, un peu arquées, BX Au. ! Stereum hirsutum Fr. Très commun sur les arbres et branches, en toute saison. ! Stereum lilacinum Batsch, f. 131 ; Qu., F.M., p. 13. Lux, sur souches coupées de Marronnier d’ Inde etde Bouleau, Mars- Avril 1901, etc. ! Corticium corticale Bull. ; quercinum (Pers.) Fr. Lux, Forèt de Velours, sur branche tombée de Chêne, Août 1899 ; communaux de Viévigne, sur tronc de Chène, etc. LISTE D HYMÉNOMYCÈTES. _ ! Corticium giganteum Fr. (selon M. Bourse. Sur écorce d’'Abies : Ouges, Octobre 1902. RE < ! Corticium cinereum Fr. ; Pat. Tab. An., n°251. | Sur écorce de Sapin. Bouquet de Sapins ; S. de Lux, 7 | Aoû 1902. LEE puberum Fr. d'après M. Boupre. d'Ouges, 3 Mai 1903 ; sur ramille sèche. CLAVARIÉES. EL ! Clavaria (Ramaria) aurea Fr. (flavescens Sch. El. Fang. pl 25) Bois du Chätenois, sur Bèze. 27 Septembre 1899. — Jaune d'œuf, sauf le tronc commun. qui est blanc. Rameaux fasci- _ culés, relativement courts, épais, brusquement terminés en profil rectangulaire, avec quelques muerons 23 sommet. Chair _à peine acidule. -Spores ellipsoïdes cylindriques, déprimée au hile, de 8 X 4. ocre-clair en masse. ! Clavaria (Ramaria) abietina (Pers.) Fr. …_ Très commune et en troupes parmi les aiguilles des bois de er Eté-Automne. Flasque, verdissant par l'âge: chair F2 = ! Clavaria (Ramaria palmata (Pers.) Fr. _ Lux, sous SE bee (Forèt de Velours}; Automne 1901. _Gréle: rameaux aplatis aux bifurcations. Odeur anisée péné- . trante et persistante. Spore ellipsoïde à dépression hilaire : ‘ X 44, pointillée (?) j ! Clavaria |Ramariaj formosa (Pers.);: Quélet, F1. c.. p. 466; Gillet, Icones: etc. PE Eh FETE ES Ve Bb d La Tu TE Con ; s 1 e EN En À 286 M. BARBIER. Commune, en cercles dans les bois de Chênes; Forêt de Velours ; bois communaux de Lux et Viévigne; bois du Châte- nois (Bèze), de St-Julien, etc., Août-Septembre 1897-1903. Spore ellipsoïde allongée, 10-126 y, à dépression hilaire, ocracée. Cette Clavaire, bien reconnaissable à sa teinte rose orangé où aurore avec l'extrémité des digitations citrine, a une saveur styptique, surtout, m'a-t-il semblé, à l’état jeune et vi- goureux ; son action purgative m'a été signalée plusieurs fois, et je l’ai subie moi-même ; elle est cependant toujours apportée pour la consommation sur le marché de Dijon. ! Clavaria (Ramaria) acroporphyrea (Sch.) Fr. — botrytis Pers. Bois communaux de Lux, 4 Septembre 1897; bois du Chà- tenois, 15 Septembre 1899 et Septembre 1902 ; Forêt de Ve- lours, 8 Septembre 1902, et plusieurs autres statians; bref, assez fréquente, quoique beaucoup moins que l'espèce précé- dente, et, ordinairement, en touffes isolées. Odeur douce, suave, Saveur agréable qui en fait un excellent comestible. Spores ocracées en masse, plus allongées que celles de CL. formosa (14-15,5 X 5 u) à dépression hilaire plus marquée. ?? Clavaria flava (Sch. pl. 175)Fr. A diverses reprises, j'ai récolté des échantillons dont la teinte correspond bien à celle des figures de Scuærrer ; mais il en est de même pour les individus âgés ou détrempés de Clavaria formosa, qui montrent parfois toutes les transitions à cet égard; de plus, la saveur est aussi plus douce, presque nulle, dans ces individus ; la couleur des spores en masse est toujours nette- ment ocracée ; QuéLer (FI. M., p. 466) ne fait d’ailleurs aucune distinction sur la couleur des spores dans les deux espèces ; je suis donc tout naturellement porté à regarder Claparia flava comme une mauvaise espèce. ! Clavaria cinerea (Bull.) Fr, ;: Qu., FI. M., p. 465; Pat, Tab. An., n° 156. Lux; Forêt de Velours, à terre dans le sous bois, Octobre 1899 et 8 Septembre 1902. LISTE D'HYMÉNOMYCÈTES. 287 Tronc blanc; rameaux pruineux, gris lilas pâle aplatis aux bifurcations, terminés par des pointes fines. Spores ellipsoïdes globuleuses, de 8x maximum. Différerait du grisea Pers., par la teinte et la spore. Nos échantillons con- corderaient plus exactement à la variété /{/ascens Qu. de Clav. cinera. Clavaria rugosa Bull., pl. 448, fig. 2 ; Gizzer, Icones. Rencontrée quelquefois, mais rarement, sur la terre des forêts. ! Clavaria cristata (Holmk.) Fr. Bois mêlés, Lux ; 3 Oct. 1901. (Envoyés à la session extraordinaire de Besançon (Oct. 1901) et déterminés comme tels). Bois de Sapins ; N. de Lux, Août 1897. Spore ovoïde sphéri- que, hyaline 8 a. Clavaria stricta (Pers.' Fr. ; Gizzer, Icones. Bois de la Chassagne ; sur souche, fin d'Octobre 1901. Seuls spécimens rencontrés. Bien que j'aie été empêché d'examiner attentivement cette Clavaire, son portsi particulier, avec sa teinte, ne me laissent pas de doute sur l'exactitude de la détermination. ! Clavaria (Syncorine) fragilis (Holm.) (cylindrica . B., pl. 463, fig. 1); Giccer, lc. Forêt de Velours, route de Lux à Bèze, grand bois ; 23 Aoû 1897 (temps pluvieux) ; mème forêt, autre station, 21 Oct. 1901. Spore en grain de blé. ! Clavaria (Syncorine) fusiformis (Sow.)Fr.; Qu.F.M., p. 461; Grzzer, Îc. Forêt de Longchamps, à terre, récoltée par M. Morizor, préparateur de botanique ; 9 Août 1902. Examen sur échantil- lons conservés dans l'alcool. Spore ovoïde sphérique, pointillée, 6-7 y. 288 M. BARBIER. ! Clavaria(/lolocoryne) pistillaris (Linn.) Bull., pl. 244; Gillet ; etc. Commune en Automne, dans les bois ombragés. ! Typhula Grevillei (Fr.) Pat., Tab. An., n° 263 (!) Sur des feuilles pourrissantes de Peuplier, attachée aux faces tournées vers le sol. Bords de la Tille, à Lux, Automne 1900 (?) En tous points conforme aux Tabulæ Analyticæ. CALOCÉRACÉS. Pat., Essaitax., p. 928. ! Calocera cornea Fr. Sur bois pourrissant, Saule, Peuplier, ete. Lux, bords de la Tille ; St-Julien ; Dijon (bois de chauffage) etc. Assez fréquent. ! Calocera viscosa (Pers.) — flammea (Sch.) Qu. Sur une même souche pourrie de Sapin, Lux, Forêt de Velours 4 Septembre 1898 ; Septembre 1899 et 1900 ; et diverses autres stations. Dacrymyces deliquescens (Bull.) Forèt de Velours, Mai 1898; Parc de Lux, Avril 1901, sur branche pourrie de Pin, etc. ! Dacrymyces (? fragiformis, var. carpineus ffr.). Sur bois de Charme sec, Lux : Forêt de Velours, 2 Oct. 1898. Dacrymyces hyalinus(Pers.); Bull., pl.386, fig. A, Lux, vieux arbres coupés, Mars 1901 ; forêt de Velours 31 mars 1902, sur bois de Pin très pourri; etc. Dans un échantillon de l'aspect habituel de D. hyalinus (?), les spores, botuliformes, ont au moins 30 » de long (sur 7). Nous avons eu l’occasion de rencontrer plusieurs autres LISTE D HYMÉNOMYCEÈTES. 259 Trémelles globuleuses ou pulviniformes, mais nous sommes trop incertains sur leur détermination pour que nous les nom- mions ici: toutefois, nous pensons avoir rencontré et recueilli à diverses reprises Dacrymyces stillatus Nees. R TRÉMELLACÉS. PARMI C A CILe HD ANT ! Exidia glandulosa (Bull.) Fr. Fréquent sur les branches mortes ; Hiver-Printemps: re- marqué depuis Avril 1898. Forèt de Velours, ! Tremella mesenterica Retz. Assez souvent rencontrée sur les bois coupés, sur perche à houblon, 16 Octobre 1902 : communaux de Lux, Juillet 1899 ; sur Prunus spinosus, Août 1902 ; sur Orme (?) coupé, route de . Dijon à Langres, près Norges. Printemps 1899, etc. Spore, 8-10, ovoïde ponctuée. Tremella lutescens (Pers.) Quélet. FI M., p. 23; Gillet, le. (N Bois de Longecourt: individus volumineux sur ramilles tombées. ? Tremella violacea (Relh.) Qu. FI. M., p. 22. Sur vieilles souches tronçconnées, Lux, 9 Octobre 1901. Violet foncé, chiffonné, tenace, nombreuses petites conidies en saucisson ; spores non aperçues. AURICULARIACÉS. Pat. ! Auricularia(/Airneola Fr.) auricula-Judæ (Linn.Fr.). Pas très rare ; rencontrée surtout sur les tiges de Sureau (1893-1902), Octobre-Janvier-Août, Lux. Pérenne sur une même tige. d'Août 1900 à Août 1902. 19 M. BARBIER. ! Auricularia tremelloides Bull., pl. 290. Plus fréquente que l'espèce précédente ; vieilles souches, de Noyers principalement ; en particulier, troncs coupés, à Lux, en compagnie de la précédente, de Tremella violacea (?). Schizophyllum commune, Stereum hirsutum. ete. Ce à Sur quelques espèces nouvelles de champignons inférieurs (PI. XIV et XV), Par M. A. MAUBLANC, ingénieur agronome, préparateur de la Station agronomique. Meliola Lippiæ nov. sp. Mycelio maculas orbiculares. nigras, tomentosas efficiente. ex hyphis atrofuscis, 8-94 crassis composito. Hyphopodiis ca- pitatis alternantibus, 26-30 :>x<10-12, cellulà superiore ovoideà. Setis in mycelio numerosis, nigris, opacis, uncinatis, obtusis, 10y crassis. Peritheciis aggregatis, globosis, nigris, verrucu- losis, 125-220 # d. Ascis obovatis, 2-sporis. Sporis ellipticis, 4- septatis, ad septa constrictis, obtusis. atrofuligineis, 26-30 X 12-148. Ad paginam superiorem foliorum Lippiæ sp. Dahomey (Le Testu). - Espèce voisine de Meliola intermedia Gall. dont elle diffère surtout par ses soies toutes uncinées. 4 Pleospora Kentiæ nov. sp. (PI. XIV, fig. ID). Maculis elongatis, albidis, margine brunneo cinctis. Peri- theciis punctiformibus, nigris, globosis, immersis, sursum in papillam cylindricam, longiusculam (70 #) desinentibus, 150 x d. Ascis cylindricis, 80-85 X 12yu. Sporis monostichis oblon- gis, inœquilateribus, utrinque attenuatis, 3-septatis, medio constrictis, loculo uno vel duobus intermediis longitudinaliter et interdum transverse divisis, ochraceis, 16-18 X 8-9u. Para- physibus diffluentibus. In foliis vivis Kentiæ cujusdam in Algerià. Pleospora polymorpka nov. sp. (PI. XV, fig. 1). Peritheciis aggregatis, longitudinaliter seriatis, nigris, in- 292 A. MAUBLANC. natis, erumpentibus, tantum ad basim attenuatis, tantum di- latatis. Ascis clavatis, tunicà crassà præditis, brevissime stipi- tatis, 140-170 X 20-27 y. Paraphysibus filiformibus. Sporis oblongis, interdum utrinque attenuatis, parte superiore cras- siore, 7-septatis, ad septa leniter constrictis, loculis 1-2 longi- tudinalibus septis divisis, melleis, 32-36 X 13-142. Mycelio fusco. - In paniculis Gynerii argentei, Pornic Galliæ. Pleospora evonymella nov. sp. (PI. XV, fig. I. Maculis amphigenis, albidis cinereisve, late brunneo-cinctis. Peritheciis epiphyllis, globosis vel leniter depressis, atris, os- tiolo minuto, prominulo, perforato donatis, epidermide tectis, 250 y latis. Ascis clavatis, sæpe curvis, basi in stipitem bre- vissimum abeuntibus, octosporis 140-160><20-25 x. Sporis sub- distichis, oblongis, parte superiore leniter crassiore, 7-septa- tis, muralibus, ad septa vix constrictis. 33-40 X 14-16 y. Para- : physibus nullis. In foliis vivis Evonymi japonici, Pornic Galliæ. Cette espèce, nettement parasite, me semble distincte de Pleospora Evonymi Fuck, qui vit sur les feuilles tombées du fusain d'Europe. Elle en diffère surtout par ses asques plus allongées et par ses spores plus larges (26-28 X 10-12 pour . P. Evonymi). 7 Hypocrea Agaves nov. sp. (PL XV, fig. IN. Stromatibus in maculis obsoletis aggregatis, superficialibus, atropurpureis, mamillosis, orbicularibus vel oblongis. Peri- theciis globulosis vel ovatis, ostiolis prominulis. Ascis apa- raphysatis, fusoideis, utrinque attenuatis, brevissime pedicella- tis, octosporis. 60-70 X 18-20. Sporis inordinatis, hyalinis, fu- siformibus, obtusis, uniseptatis, ad septum leniter constrictis, 23-26 X 6-7 p. In foliis Agave sp., in Mexico. Phyilosticta owariensis nov. sp. (PI. XIV, fig. If]. Maculis minutis, albidis, irregularibus, brunneo-cinctis. Con- ceptaculis globosis, nigris. immersis. 90-100 x d. : ostiolo pa- CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 293 pillæformi. Sporulis hyalinis, ovoideis. parte inferiore paulum attenuatis, 9-10 >< 4-5 ». Mycelio fusco, 3-5 y crasso. In foliis vivis Landolphiæ owariensis. Dahomey Le Testu. A. Phyll. Landolphiæ P. Henn. valde differt. Phyllosticta Agaves nov. sp. (PI. XV, fig. IV. Maculis epiphyllis. pallialis, fusco marginatis. Conceptaculis globosis vel depressis, nigris. sparsis, immersis, 150-250 2 : ostiolo papillato. prominulo. Sporulis minutissimis, oblongis. hyalinis, 2-2,5 x 1.5. In foliis Agaves sp. in Algerià. Socià Hendersoniä Agaves. Coniothyrium Atriplicis nov. sp. (PL. XV. fig. V). Conceptaculis punctiformibus, globoso-depressis, atris. cor- lice velatis. ostiolo vix prominulo pertusis, 150-225 >< 80-175. Sporulis globosis vel ovoideis, pallide fuligineis. 1-guttulatis. 5-8.5 X< 5-6. Basidüis vix visibilibus. In ramulis Atriplicis Halimi, Pornic Galliæ. Socio Camaros- porio Halimi. _ A Conioth. Halimi Cast Sacc. conceptaculis majoribus et formä sporarum valde differt. Ascochyta Kentiæ nov. sp. (PI. XIV, fig. IV). Maculis amphigenis, elongatis, pallidis, atrobrunneo-cinc- tis. Conceptaculis sparsis, nigris, globosodepressis, epider- mide tectis. 100-125 X 60-80 «. Sporulis fusoideis, obtusis, 1- septatis, non constrictis, demum pallide chlorinis. 8-12 X< 2- 3.5p. Basidiis brevibus, rectis. In foliis vivis Kentiæ cujusdam in Algerià. Sociis Pleospord Kentiæ et Stagonosporé Kentir. Stagonospora Kentiæ nov. sp. (PI. XIV. fig. V). Maculis albidis, brunneo-cinetis. Conceptaculis punctiformi- bus, atris. erumpentibus, subglobosis, epidermide tectis, 73- 125 X 50-100 x. Sporulis hyalino-flavidis, cylindraceis. utrinque attenuatis, obtusis, 3-septatis, ad septa haud constrictis, 12- 17 X<3-4. Basidiis brevibus. 294 A. MAUBLANC. In foliis vivis Kentiæ sp. in Algerià. Sociis Pleosporä Kentiæ et Ascochyté Kentiæ. Hendersoniæ Sabaleos Ces.-affinis videtur. $ Diplodia abiegna nov. sp. (PI. XV, fig. VI). Maculis fulvis. Conceptaculis epiphyllis punctiformibus, sparsis, nigris, depressis, 175 xX<110. Sporulis ovoideis, fuscis, 1-septatis, vix constrictis, 12-14 X5-5,5. Sterigmatibus hya- linis, brevibus, 4 XX 2. In foliis vivis Abietis concoloris prope Parisios. Botryodiplodia digitata nov. sp. (PI. XIV, fig. VI). Conceptaculis erumpentibus, nigris, cuticulà varie circums- cissà. elongatis. subdigitatis, sammo attenuatis modo perithe- ciorum Capnodii, gregariis, sub stromate insidentibus et ad basim coalescentibus, 700-800 X 150-175. Sporis diu continuis, fusoideis, hyalinis, demum ovatis, basi attenuatis, guttulatis, uniseplatis, ad septum non constrictis, fuligineis, 13-17 X 6-8. Basidiis vix visibilibus. Mycelio brunneo, endocellulari, 3-4 x crasso. In pseudobulbis Catleyæ Mossiæ in calidario prope Pa- risios. Hendersonia Agaves nov. sp. PI. XV. fig. VII). Maculis epiphyllis. arescendo sordide pallidis, fusco margi- natis. Conceptaculis sparsis, nigris, immersis, tectis, lenticu- laribus, papillatis, 150-200 X 100-115 y. Sporulis ellipticis, brun neis. 3, seplatis, ad septa constrictis. 10-12,5 X 4-5. Sterig- matibus hyalinis, rectis, brevibus. In foliis Agaves sp. in Algerià. Socià Phyllostictä Agaves. Camarosporium Halimi nov. sp. PI. XV. fig. VII). Conceptaculis sparsis, punetiformibus, nigris, cortice velatis, globosis vel globoso depressis, poro minuto pertusis, 150-225 x 110-160 p. Sporis ovoideis vel subglobosis, fuscis, granulosis, CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 295 * irregulariter 2-3 septatis, muriformibus, 12-16 X 9-13 » ; epis- porio crasso. Basidiis vix visibilibus. In ramis Atriplicis Halimi, Pornic Galliæ. Socià Coniothyr. .- Atriplicis. L fic a ti Septoria Ornithogali Pass. var. Allii nov. var. Conceptaculis numerosis, nigris, minimis, demum late aper- tis. Sporis cylindricis, 3-septatis, 30-50 X3-3,5. In apice foliorum Allii vinealis, in Gallià occidentali. Pestalozia Guepini. Desm. In foliis vivis Evonymi japonici, Pornic Galliæ. Cette espèce n'avait pas encore été signalée sur le fusain du Japon. Oospora albo-cinerascens nov. sp. (PI. XV, fig. IX. Griscola vel albo cinerascens, superficiei inilio paulum fila- mentosà vel subpulveraceà ; hyphis aseptatis, hyalinis, 2-25 » latis ; conidiis hyalinis, rotundatis, 3g latis, summo hypharum simplicium vel rarius furcatorum catenulas formantibus. In solutione salinà Parisiis. SET — = Acladium candidum nov.sp. PI. XV, fig. X. Album. subfilamentosum : hyphis arctissimis, hyalinis, 1 2 latis, conidia sessilia, ovoideo-fusoidea, hyalina, 5 usque 8x longa, 1 lata gerentibus. In solutione salinà Parisiis. Nomuræa nov. gen. CNP Hyphæ steriles repentes, minutæ, septatæ, hyalinæ ; fertiles erectæ, simplices breves, ramulos ovoideos verticillatim ge- rentes ; conidia ovoidea, continua, pallida, sammo ramulorum 4-5 breves catenulas formantia. J'ai dédié ce genre à M. Nomura, qui a envoyé à la Station de Pathologie végétale des larves envahies par ce nouveau parasite. «? re AVE" à 4 296 A. MAUBLANC. Nomuræa prasina nov. sp. (PI. XIV, fig. VIT). Effusa, prasina, larvas ommino obducens ; hyphis tenuibus, 2-3 y crassis : conidiis ovoideis, basi leniter attenuatis, pallide virescentibus, 4 X 2-3. In larvis Pioneæ forficalis, Tokio Japoniæ (NomurA). Sur le rôle prédominant des substances minérales dans 08 les phénomènes biologiques, Par M. HERRERA, » Président de la Commission de Parasitologie à Mexico, , Lauréat de l’Institut Smithsonien. 1. — STRUCTURE. Si je ne me trompe, la science a fait un grand pas en obte- nant des imitations du cytoplasma, dont la structure n’est plus envisagée comme un phénomène presque surnaturel. Mais le progrès sera encore plus évident le jour où l’on préparera des imitations inorganiques parfaites, avec des réactifs exclusive- ment inorganiques. tels que l'acide métaphosphorique et la chaux {1}, substances qui se trouvent partout. dans les terrains géologiques les plus anciens ‘2, et même dans des corps extra- terrestres tels que le soleil et les météorites (3). Les structures obtenues par M. S. Lenuc avec le ferrocya- nure de cuivre et par moi avec les phosphates terreux, ont certes une grande ressemblance avec le cytoplasma et mème avec les figures de la mitose, de même spécialement avec quel- ques précipités obtenus à l’aide du phosphate de soude et le _ chlorure de calcium, en solution sirupeuse (4. Du reste, la structure du protoplasma, organique ou inorga- nique, alvéolaire ou fibrillaire, serait inutile sans l'eau et sans (1) A.-L. HERRERA. — Le protoplasma de métaphosphate de chaux. Mém, Soc. Alzate. T. XVII, n° 6, p. 201. (2) MEUNIER.— Théorie des phosphorites sédimentaires. Ann. Agronom., 189% (T.). La géologie générale, p. 207. (3) Guizzemn. — Le Ciel, p. 17; Hucaxs. Le calcium dans le Soleil. La Nature, 18%, p. 182. (4) On imite tres bien les radiations de la mitose à l’aide d'une solution de cire dans l’éther, versée dans de l’eau froide. M. 298 HERRERA. les sels qui déterminent le tonus osmotique et les courants de la nutrition. J'ai proposé l'hypothèse provisoire de ce que la structure . intime du protoplasma, de la part plastique des êtres, pourrait bien être formée par une émulsion inorganique, puisque les phosphates et métaphosphates préparés par la voie humide ont souvent les allures d'un Protozoaire ou d’un plasmode de Myxomycète, Quoi qu'il en soit de cette hypothèse, que je n'ai pas la prétention de donner comme une vérité démontrée, l’on peut assurer que l'action seule des réactifs colorants, coa- gulants ou dissolvants n’est pas toujours suffisante pour résou- dre la question. Les structures artificielles de HarriG obtenues au sein de substances colloïdes, laissent, après l'action des acides faibles qui dissolvent les sels de chaux, un moulage ou empreinte des corps colloïdes {1}. En traitant le cytoplasma par les réactifs, on aura souvent un moulage de substances al- buminoïdes coagulées, qui pourraient bien être seulement nutritives et non pas structurales (2. Le dogme établi par Fourcroy dès 1789, après 113 ans, n'a rien produit de particulier dans le domaine de la morphologie, malgré l'affirmation des auteurs. Personne n’a obtenu l'organisation des corps protéiques, et leur apparition dans les premières époques géologiques est inconcevable, eu égard à leurs pro- priétés physico-chimiques. Ces corps protéiques se formeraient du sein des émulsions inorganiques et ils sont produits toujours par les plantes supérieures dans les conditions actuelles de la terre. ainsi que l’amidon, les alcaloïdes, le tannin et une quan- tité énorme de corps organiques, qui parfois masquent les réac- tions des albumines et des corps inorganiques. 2, — MOUVEMENTS. Berraozp, Verworu, Bürscazr et RHuMsLEr ont attribué les mouvements des amibes à une série de réponses aux change- (1) CARPENTER.— The microscope, p. 800. (2) A.-L. HERRERA.— Le dogme des substances albuminoïdes. Soc. zool. de Fr., déc. 1902.— Revue scientifique, janvier 1903. LES. À 11 "TT DES SUBSTANCES MINÉRALES. 299 ments produits dans la composition chimique du milieu, avec des changements correspondants dans la densité intérieure de l'organisme (1). Mais j'ai insisté ailleurs sur ce que les phéno- mènes du mouvement, dans les organismes les plus divers, ont pour condition essentielle /a presence de l'oxygène, c'est-à-dire une oxydation et un dégagement corrélatif de chaleur. Eh bien, on produit une accélération des mouvements, sur tous les protoplasmas artificiels, par l’action de la chaleur, qui accélère les courants osmotiques. L'action des gaz divers sur le protoplasma est surtout une action nocive, par diminution d'oxygène (2) et celui-ci influe mème sur quelques tactismes, puisque les protozoaires à chlo- rophylle sont photophiles dans un milieu insuffisamment oxy- géné et photophobes dans le cas contraire. Les mouvements du protoplasma se trouvent liés à l’inspi- ration de l'oxygène par les plantes (3. 3. — NUTRITION. Les bases de la nutrition de tous les organismes sont l'oxy- gène, l'azote, le carbone. l’eau, les sels. Après des essais méthodiques, le puc pe Ricamoxr déelara, en 1843, que la fertilisation du sol était plus marquée avec des os bouillis ou brülés, c'est-à-dire dépouillés des matières or- ganiques, qu'avec des os verts ou crus. La légende de l'azote commenca à disparaitre (4). Horsrer, en 1864, essaya la nutrition des chiens avec des aliments organiques, dépourvu de presque toute leur subs- tance inorganique par l’eau chaude. La mort par l'inanition inorganique se présenta plus tôt que sur des chiens privés con- plètement d'aliments (5). (1) CazxiNs. The Protozoa, p. 309. (2) LABBË,. Cytologie, p. 16. (3) CLaus. Zoologie, 1884, p. 11. . (4) Sorez. La grande industrie chimique minérale, p. 508. (5) SmiTrasoNIAN Report, 1901, p. 572. 300 M. HERRERA. Si les substances empruntées au règne organique suffisent à elles seules à l'entretien de la vie, c'est qu’elles renferment toujours en mème temps une certaine proportion de matières minérales... Les corporations religieuses qui, cherchaient à se soumettre aux privations les plus sévères, avaient en vain tenté de bannir le chlorure de sodium de leur alimentation. Les expériences physiologiques sur les animaux ont montré {Wuror, RosENTHAL, SCHULTZEN) que ce sel est indispensable à l'éco- nomie, que des accidents graves sont la suite de sa suppres- sion (1).- Les végétaux supérieurs ont besoin seulement de corps inor- ganiques : air, eau, sels, et divers auteurs ont démontré que des organismes sans chlorophylle peuvent vivre avec des subs- tances exclusivement inorganiques. Le microbe nitrificateur, selon VixograpskY, prospère merveilleusement dans l’eau dis- tillée additionnée de carbonate d'ammoniaque 2) (chimique- ment pur ?. La chlorophylle n'est guère indispensable pour la formation de l’amidon. chez Polytoma, Coccidium, ete. (3). Grâce à la potasse, les produits de l’activité vitale des cellu- les dyalisent incessamment vers les plasmas extra-cellulaires. D'après Gaurnier, ces produits échangent leur potasse pour la soude 4. L'influence des corps inorganiques sur la nutrition a été en outre contrôlée par divers expériences des thérapeutistes, par- ticulièrement pour ce qui touche à l'acide phosphorique, si né- cessaire pour la vie et qui se trouve partout dans l'organisme. Malgré l'emploi courant du mot phosphore, on doit avoir en vue que ce corps n'existe dans les êtres qu'à l’état d'acide phospho- rique, mème dans les nucléines et lécithines (5)et que jamais on n'obtient l'hydrogène phosphoré dans l'appareil classique, en opérant sur des matières organiques normales. L'analyse chimique montre partout la présence des corps inorganiques : par exemple, le soufre des matières albumi- (1) Kuss et DuvaL. Physiologie, 1879, p. 325. (2) Loew. The mineral nutrients. Washington, 1892. (3) D’après DASTRE et FLORESCO. (4) OSBORNE. — In Connecticut State Exp. Station Rpt. 1900, p. 443-471. (5) C. R. Ac. Sc., Paris, 12 mai 1890. hot Le tt gi Ste tm lim han Shi sen es Lee RAT œ DES SUBSTANCES MINÉRALES. 501 neïdes pures et cristallisées (1) ; le phosphate de chaux dans les cendres des corps protéiques en général et dans les fer- ments ; le fer dans le foie (2) ; la chaux dans la plupart ou mème dans tous les êtres organisés (3). À ce propos, M. Prra- NISCHNIKOFF a observé qu'en ajoutant des sels calcaires à la plante en germination, on pouvait accélérer sa respiration (4). 4. — FERMENTATIONS ET OXYDATIONS. L'énorme activité des ferments peut être attribuée, dans quelques cas au moins, à la présence de corps inorganiques très divisés. leur état de division au sein de la matière organi- que multipliant les surfaces de réaction et favorisant les hyper- combinaisons. Lecar: a remarqué que, par l'addition des sels ferreux, les vins s'oxydentexactement comme sousl'action d’une diastase (5). Quant à la constitution chimique des oxydases, G. Benrrano a démontré que leur véritable élément actif, celui qui fonctionne à la fois comme activeur et comme convoyeur de l'oxygène, c'est le manganèse. Sans manganèse ils ne peuvent fixer l'oxy- gène de l'air, et l’activité oxydante augmente avec K teneur en manganèse (6). M. Berrraxp a trouvé aussi que le bleuissement de certains champignons sous l'influence de la laccase exige un sel alcalino-terreux ou alcalin. On obtient à coup sûr une belle coloration, méme en présence de traces de laccase, si l'on ajoute au liquide une trace de l’un de ces sels, ou si l’on opère avec une solution d'un bolétate alcalin (7). (4) DANGEARD. — Le Botaniste, 1901, p. 59 ; Buscarionr, Malpighia. — _ Anno X. 18%. (2) SPRINGER. — L'énergie de croissance, p. 19. (3) Morssan. — Le phosphore dans l’économie animale. C. R. Acad. Sc. Paris, 14 février 1898. (4) Bot. Centralblatt. XC, 1902, p. 525. (5) EFFRONT. — Les enzymes, p. 356. (6) G. BERTRAND. — Recherches sur les ferments oxydants. Ann. de Chi- mie et de Physique, 1897, p. 393. (7) C. R. Acad. Sc., Paris, 1902 (2). p. 1233. 302 M. HERRERA. Peut-être l'absorption de l'oxygène par l'hémoglobine est une espèce de fermentation due au fer (0,43 0/0) ou au cuivre (Crustacés). SACHAROFF a attribué au fer l’activité de la pepsine (1). De l’aveu mème des spécialistes les enzymes ne sont nulle- ment des substances pures, mais des mélanges de différentes substances (2). : Dans les enzymes on retrouve toujours une grande quantité de sels inorganiques, en particulier du phosphate de chaux, dans des proportions très variées. Divers réactifs inorganiques, dont le nombre augmente sans cesse, ont des propriétés diastasiques évidentes. Par l'action d'un acide minéral on obtient le dédoublement du saccharose, la saponification des matières grasses, la décomposition des glucosides, la peptonisation des matières albuminoïdes. en un mot tous les phénomènes que nous rencontrons dans le travail diastasique hydratant. La muqueuse gastrique fournit, par macération avec l’eau, un liquide qui ne coagule pas le lait ; mais ce liquide acquiert cette propriété lorsqu'on l’additionne de 1 pour 100 d’acide chlorhydrique. Plusieurs matières organiques sont plus oxydables en pré- sence des alcalis (acide pyrogallique et glucose). En Allemagne on fabrique le vinaigre en oxydant l'alcool dans l'éponge ou le noir de platine, qui agit en divisant l'alcool et le mettant plus intimement en contact avec l'oxygène de l'air (3). Selon Moissax. le cuivre réduit par l'hydrogène à 200° est très actif et a une action très énergique sur le brome, action qui perd par la compression. L’arsenic en poudre fine brûle dans le chlore. Le fer réduit brûle dans l’air et décompose l’eau à 15°. H. Nirsox a obtenu l’hydrolyse et la synthèse du buty- rate d'éthyle à l’aide du noir de platine (4). (1) EFFRONT. — Les enzymes, p. 30. (2) TrouEssarT. — Les microbes, p. 92. (3) Das Eisen als das thätige Prinzip der Enzyme und der lebendigen Subs- tanz. lena. Fischen. 1902. &, 83 pp., 2 pl, (4) G. BREDIG. — Anorganische Fermente ; Darstellung colloidaler Metalle auf electrischen Wege und Untersuchung ihrer Katabytischen Eigenschaften. (Contactchemische Studie, Leipzig. W. Engelmann. 1901). EN CS * Re de dés inia die ; DES SUBSTANCES MINÉRALES. 303 Mais les faits les plus démonstratifs sont ceux qui se rap- portent aux corps inorganiques très divisés par l'électricité et ayant les caractères généraux des diastases : par exemple, le platine, l'or, l'argent, le cadmium (1) obtenus à l’état colloïdal et agissant sans rien perdre de leurs propriétés. Ils transfor- ment l'alcool en acide acétique, décomposent le formiate de chaux. invertissent le sucre, dissocient le bioxyde d'hydrogène. Leur travail est énorme, eu égard à la petite quantité de fer- ment. Les substances qui paralysentles ferments solubles para- lysent aussi les ferments inorganiques [un gramme d'acide cyanhydrique pour 20.000.000 litres d'eau, ce qui ne s’ac- corde nullement avec la théorie de M. Lüw sur la présence des groupes amidés et aldéhydiques dans la cellule et leur funeste union sous l'influence des poisons (2) (3). Il y a là probable- ment une action paralysante sur les ferments de la cellule, et seulement ainsi on explique l'effet redoutable de très petites doses de plusieurs substances toxiques, comme l’aconitine et le curare. Le protoplasma, avec ses infinies alvéoles, détermine une division extrème des toxiques et une augmentation énorme de surface, très favorable pour les combinaisons chimiques. C’est peut-être l'explication de la chimie biologique. D'autre part, quand on propose de purifier les précipités | des diastases en les dissolvant et en les reprécipitant de nou- veau, on aboutit bien à des substances d'une composition stable, mais dénuées presque entièrement de tout pouvoir actif (4). Enfin, la démonstration la plus complète des actions inorga- niques a été donnée par M. G. BerrraND qui a pu reproduire les effets des oxydases à l’aide de l’acétate de manganèse et d’autres sels de manganèse à acides faibles (5). (1) Zur Theorie der primaren Protoplasma. Energie. Biolog. Centralbl. B. XXII, N° 23, 15 Nov. 1902. (2) Science. Vol. XV, p. 715, May 1, 1902. (3) Voir la Revue scientifique, 1: Nov. 1902. (4) EFFRONT. Les enzymes, p. 38. () C. R. Acad. Sc., Paris, 14 juin 1897, EUR RAI ee 0 À Qu VER VE EE SON CO Tara 304 M. HERRERA. 5. — PRODUCTION DE SUBSTANCES ALBUMINOIDES ET DE LÉCITHINE. LiesiG a dit que les phosphates sont indispensables pour la formation de l’albumine. Selon Nexcki, les propriétés des protéines sont dues à leurs impuretés minérales. Les nucléines, substances très importantes pour la vie de la cellule, sont formées par l'acide métaphosphorique uni de diverses manières à des corps protéiques plus ou moins com- plexes (1). L'acide phosphorique est le composant le plus nécessaire de la lécithène (2). Dans toutes les analyses des corps protéiques, on trouve une certaine dose de cendres, c’est-à-dire, de compensants inorga- niques, plus ou moins abondants (3. Les substances albuminoïdes, dont la formation a exigé, d'après les dogmes, des conditions spéciales aux temps géolo- giques les plus reculés, se forment aussi à nos yeux, par les êtres actuels, particulièrement par les plantes, et dans des conditions mésologiques plus différentes entre elles que ces conditions et celles des périodes primaires : par exemple, au fond de la mer. à 7000 ou 8000 mètres, au sommet des monta- gnes, à 8000 mètres dans le Thibet, etc. Van Trecnem signale l'existence du ferment butyrique {Bacil- lus amylobacter) à l'époque de la houille, démontrée par l'exa- men microscopique de radicelles de Conifères (4). Meuxier fait observer que les végétaux les plus anciens, ceux du terrain dévonien-ou du terrain houiller ressemblent trop aux plantes qui végètent autour de nous, pour qu'elles (4) SamBuc. Les nucléo-albumines et leurs dérivés, Revue générale des sciences, 18 novembre 1898. | (2) SPRINGER. L'énergie de croissance et les lécithènes dans les décoctions de céréales, Paris (Masson). (3) Voir les études de T.B. Osborne, Connecticut Agricultural Experiment Station, New Haven, U. S. 1900-1802. Report for 1900. pp, 443-471. (4) C. R. Acad. Sc., Paris, 29 décembre, 1879. DES SUBSTANCES MINÉRALES. 305 aient pu s’accomoder d'un milieu qui serait impropre à la vie de celles-ci (1). M. BerrneLor a montré, par de nombreuses expériences, la part qui revient à l'électricité atmosphérique dans l'acte de la fixation de l'azote par les végétaux. sous l'influence des diffé- rences de tension entre /e sol et l'atmosphère. Mais ces expé- riences ont porté sur des corps ternaires comme la cellulose et la dextrine (2 et la vie estapparue dans les eaux ; jamais on n'a vu se former des albumines ou des substances ternaires sous l'influence de l'électricité dans les piles, dans d'innombrables expériences d’électrolyse (3) 1 PHÉNOMÈNES ÉLECTRIQUES DES ÊTRES VIVANTS. On a beaucoup trop insisté sur les propriétés électriques des tissus et sur l'influence biologique de l'électricité. Mais les récentes recherches de Hearn ont démontré que la conductibi- lité des sues des plantes est due principalement aux substances minérales en solution, les composés organiques avant la moin- dre importance. Cette conductibilité est à peu près proportion- nelle à la quantité des cendres, contenues dans les portions de la plante qui ont fourni les sucs (4). Les bases organiques. les acides organiques, le chloroforme, l'éther et, en général, les substances organiques ont un pou- voir conducteur excessivement faible (5. J. Læs admet l'influence des ions dans la parthénogénèse et de plusieurs phénomènes biologiques, et il suppose que les ions sont combinés avec les substances protéiques. Mais il va de soi que les êtres sont pleins de solutions salines conductrices. Les momies n'ont pas un pouvoir conducteur remarquable. (1) Géologie générale, p. 317. (2) Poucuer. Des transformations des matières albuminoïdes, p. 82. (3) Joxes. Elements of Physical Chemistry, 1902, p. 424. 14) HeazD, F. D. The electrical conductivity of plant juices. Bot. Gaz., XXXIV, p. 81-92, 2 fig., 1902. (5) KARLENBERG. On the Electrical Conductivity of Solutions in Amyl Amine « Science » Tamary 30, 1903, p. 177. 2) 306 M. HERRERA, D'autre part, les propriétés électriques des muscles et des nerfs se retrouvent aussi dans des morceaux de pulpe de pomme de terre, dans les cordons humectés, dans le protoplasma des Myxomycètes (Kühne) et les feuilles de la Dionée. D'après Læs, les actions physiologiques du courant élec- trique ne sont qu'indirectes et n’agissent que par les réactions déterminées par le courant. L'action d’un courant constant est identique du côté de l'anode à l’action des alcalis (1). Enfin, la théorie des ions est impuissante à expliquer les mouvements du protoplasma dus aux actions mécaniques les plus diverses, et qui ont pour cause la structure et la sensibi- lité des émulsions naturelles ou artificielles, soumis aux ébran- lements: de toute sorte (2). DIVERS. Les corps organiques masquent fréquemment les réactions des corps inorganiques. L’acide tartrique empêche la précipita- tion des oxydes dans les solutions des sels de cuivre ou de sesquioxyde de fer. Dans la plupart des cas, le toxicologue commence par détruire les matières organiques par incinéra- tion. Mais cette méthode est défectueuse quand il s’agit d'ana- lyser le cytoplasma, puisque la chaleur amène une perturba- tion profonde dans les relations et l’état des substances colloïdes, précisément chez celles qui ont la plus grande importance pour la vie. Pourtant les cendres de chaque espèce de plante ou d'anima- ont une composition particulière. Les synthèses ont établi que les substances appelées subs- tances organiques, parce qu'on les rencontre dans les organes des êtres vivants, sont, en réalité, des substances minérales, et les distinctions admises jusqu'ici entre ces deux groupes de substances sont destinées à disparaître (3). (1) LaBBË. Cytologie, p. 49. (2) A. L. HERRERA. On the artificial formation of a rudimentary nervous system. « Natural Science », novembre 1898. (3) Troosr. Chimie, 1881, p. 668. Rte DIE Sen À à me 0 À men té tn PES. RS: DS NE ER RE CSV ET NN ï ? + É DES SUBSTANCES MINÉRALES. 307 La thérapeutique fait usage de plusieurs substances inorga- niques plus ou moins actives et dont les effets peuvent être souvent d'une longue durée (mercure, arsenic, argent. sels. Fréquemment l'activité d'un remède organique est due à ses impuretés minérales {acide phosphorique du suc testiculaire). L'agglutination des globules du sang est due à la présence du sel (1), mais la potasse a aussi une grande influence puis- que grâce à elle les produits de l'activité vitale des cellules dialysent incessamment vers les plasmas extra-cellulaires. D'après Gaurier, ces produits échangent leur potasse pour la soude. ainsi que nous l'avons dit. Selon ce chimiste, l’arsenic se trouve dans l'organisme, en quantité considérable, et je me suis demandé si ce corps aurait un rôle analogue à celui du phosphore, existant peut-être à l'état d'acide méta-arsénique. CONCLUSION. 11 ne faut pas nier d'une manière systématique l'importance des 600 corps organiques extraits des plantes : la cellulose, la fibrine, les graisses, l’amidon, le glycogène, ainsi que l’ac- tion formidable de l’aconitine, les toxines, les globulines, mais il né faut pas nier aussi que les êtres vivants, enfants du monde inorganique, ne sont pas encore sortis du foyer paternel et qu'ils sont fondamentalement des usines inorganiques où se pré- pare avec des réactifs minéraux et dans des cornues inorgani- ques, une quantité effroyable de matières carbonées, matières qui entourent de toutes parts les usines primordiales, comme un voile de nuages presque impénétrable. La géologie reste donc unie à la biologie. Pour ce qui touche aux matières albuminoïdes et leur rôle dans le protoplasma, je dois dire que, malgré mes efforts, je n'ai guère obtenu de structures albuminoïdes nettes et que je dois avouer de la manière la plus explicite que j'ai toujours professé le dogme relatif à leur importance structurale, mais maintenant je suis incapable de comprendre l'apparition de ces (1) A Joos. Ztschr.u. Infections Krank., 36 (1901), n° 3, p. 422. 308 M. HERRERA. corps aux temps primaires, leur auto-formation au sein des plantes supérieures, leur persistance dans le milieu salé du cytoplasma, puisque, si elles forment la trame de celui-ci à l’état d'émulsion, elles doivent être très sensibles à l’action des dissolvants. D'autre part, les chimistes se sont bornés à des recherches analytiques et il est grand temps d'entreprendre des études synthétiques de la matière vivante. En effet, les imitations du protoplasma faites avec les oléates, les tannates, les phospha- tes, ont une grande analogie avec le produit naturel et l'obser- vateur est porté à y trouver une identité complète et fondamen- tale entre les diverses émulsions. Surtout les oléates alcalins montrent un polymorphisme très remarquable et, selon les conditions de leur préparation, ils affectent les allures des amibes, des muscles, des cils vibratiles, des ovules en segmen- tation. Il faut avoir suivi l’évolution de ces curieuses émulsions, pendant des mois, pour avoir une idée de leur variabilité et ressemblance avec le protoplasma. Qui sait ! Peut-être la vie pourra-t-elle un jour se manifester dans des émulsions de composition chimique différentes. La diffi- culté consiste à en trouver les milieux et les aliments nécessai- res, puisque les appareils osmotiques et électrolytiques, malgré leur unité fondamentale de structure. sont formés par un subs- tratum plus ou moins sensible à l’action des dissolvants et, en général, des réactifs. Les oléates alcalins, par exemple, sont rapidement décomposés par les acides, les dissolvants des graisses, les sels acides. N Toutefois, on se heurte toujours à une difficulté théorique si l'on cherche à comprendre la formation de corps d’uné espèce donnée par des corps de la même espèce (albumines) : jamais on n'a vu dans les laboratoires un phénomène pareil, l'acide carbonique, produisant l’acide carbonique, la stéarine donnant la sté arine, le carbonate d’ammoniaque fabriquant le carbonate DES SUBSTANCES MINÉRALES. 309 a: d'ammoniaque. Cette grosse difficulté disparaît si l’on accepte b que le protoplasma est formé par une substance structurale x - 1 {peut-être un métaphosphate inorganique) dont les éléments : sont empruntés sans cesse au milieu minéral, et qui fonctionne 1 2 comme un appareil osmotique délicat, comme un filtre qui sé- % pare les ions. les colloïdes des cristalloïdes et l’idée mème de YA la génération spontanée est absurde si l’on accepte la théorie pe des albuminoïdes produisant les albuminoïdes. Cela revien- ST drait à dire que le soleil a produit le soleil, que la mer a été A: formée par la mer, que le papier a produit le papier ! 20 Je suis heureux de soumettre ce modeste essai aux chimistes “à et biologistes et j'espère que la Société mycologique voudra 34 bien me donner quelques conseils et renseignements sur une question que moi-même j'ai toujours considérée comme supé- rieure à mes forces, d'autant plus que je n'ai pas pu encore me 14 soustraire à plusieurs préjugés de l'Ecole (1. | Le À ce Mexico, le 21 février 1903. = È ns (1) Bien que le sujet de cet article ne soit pas d'ordre purement myco- logique, le Bureau de la société a cru devoir exceptionnellement le publier +: dans son Bulletin en considération de son auteur, l’un de nos plus zélés »: 0 - correspondants de l'étranger. | Fra BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Octave GrossEAN. — les Champignons vénéneux à l'Ecole primaire et dans la famille. — 1 petit volume cartonné, 48 pages avec 8 planches en couleurs et 2 dessins dans le texte (chez l’auteur, à St-Hilaire, par Roulans (Doubs). — [A part 1 planche coloriée,; représentant 8 espèces toxiques]. En six leçons, M. GROSJEAN, instituteur à St-Hilaire, dont la Société myco- logique a pu apprécier le mérite et les connaissances, a groupé les faits saillants concernant l'étude primordiale des champignons. Sous cette forme spéciale très simple qui est en usage dans l’enseignement primaire, notre collègue a montré la possibilité d'apprendre au gros public par quels moyens on pouvait distinguer les espèces particulièrement vénéneuses des champi- gnons. Au moment où des efforts réitérés en vue d'éviter la mortalité due à des erreurs funestes sont signalés de divers côtés, il appartient à tous les myco- logues d'encourager et de féliciter l’auteur de ce petit ouvrage. Puisse son appel être entendu, et son livre ainsi que la planche coloriée qui l'accompagne se trouver. dorénavant dans toutes nos écoles primaires, chez tous les forestiers et en un mot au sein de toutes les familles, plus particulièrement dans les régions montagneuses ou boisées, où l’usage des champignons est constant dans l'alimentation. Emile PERRoT, E. Leuée. — Les Ennemis des Plantes. Alençon, 1903, 1 fasci- cule in-8°, 52 pp. (Extr. Bull. Soc. hort. de l'Orne, 1903). Ce petit fascicule de vulgarisation scientifique est particulièrement intéres- sant-pour les horticulteurs à qui il apprendra la nature des parasites végétaux ou animaux qui s’attaquent aux cultures. Dans la première partie, l’auteur s'occupe des Insectes cécidogères et non cécidogènes, et des cryptogames parasites, dont il décrit les principaux types; il joint à cela une série de notes sur les parasites phanérogames. Ces considérations générales sont suivies d’une liste des principaux para- onde. BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 311 sites des végétaux usuels, avec une courte notice sur l'aspect que présente la maladie. E. PERROT. P.-A. Saccarno. — Augusto-Napoleone Berlese. Notice nécro- logique (Malpighia. 1903, XVIT). Cette notice, consacrée à un mycologue italien, enlevé à la fleur de l’âge, sera lue avec le plus grand intérêt par les membres de la Société mycologique de France, dont BERLESE faisait partie depuis 1889. La disparition de @ savant est une perte très sensible pour la science des champignons et nous ne pouvons que nous associer sans réserve à l'expression des sentiments émus du savant auteur de cette notice, particulièrement bien placé pour appré- cier la valeur scientifique de celui qui fut plusieurs fois son collaborateur. Une liste complète des publications de BERLESE fait suite à la notice nécro- logique. E. PERROT. C.-A.-J.-A. Ouneuaxs. — Contribution à la flore mycologique des Pays-Bas. — Overdr. Ned. Kr. Archief, 1903, 3° s., Il. 851-928 (avec 4 planches lith. en couleurs, concernant 10 espèces’. - Espèces nouvelles décrites (1) : Pyrénomycètes : Didymella Quercus ; Rosellinia Castaneæ. — Phy- comycètes : Mortierella humicola, isabellina, pusilla, subtilissima, Mucor geophilus, Saccardoi.— Champignons inférieurs: SPHEROP- SIDÉES : Aposphæria rostrata ; Chætomella horrida, Coniothyrium genis- ticola, pycidata; Cytosporella Clarkiæ, Forsythiæ ; Diplodina medica- ginis ; Dothiorella Dasycarpi; Hendersonia Beinsi: Leptostroma Abro- tani, Dianthi; Leptothyriwm Cotini, gypsophilae ; Macrophoma Grossu- lariæ ; Phoma persicicola, Rodotypi : Phyllosticta catalpicola, Hippocas- tani. iliciperda ; Placosphæria Piri ; Rabenhorstia Salicis; Septoria aucu- paricola. Petroselini var. Apii; Stagonospora tp hicola— MELANCONTIÉES : Glæosporium Callæ, lequminis var. Robiniæ ;: Haïinesia piricola ; Myxos- porium Negundinis, Urostigmates. — MUCÉDINÉES : Aspergillus calyp- tratus, Koningi ; Cylindrophora Fagi ; Didymaria Asteris : Gliocladiurn Nicotianz ; Haplariopsis fagicola: Monilia geophila, humicola, Koningi, Tabaci; Monosporium sylvaticum ; Nemalugonium humicola : Œdocepha- (1) Plusieurs de ces espèces ont déjà été décrites dans le travail de OupEumaxs et KONING sur la terre humeuse des bojs de Spanderswond ng ” 312 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. lum beticola, Nicotianæ ; Penicilliun desciscens, geophilum, humicola, sylvaticum ; Spicaria decumbens, sylvatica, Trichoderma Koningi. — DÉMATIÉES : Alternaria humicola ; Coniosporium Pini : Hormodendron pallidum ; Stachylidium formosum ; Torula lucifuga ; Torulopsis sero- tinæ ; Trichocladium asperum var. charticola.— STILBÉES : Coremium glandicola, necans; Graphium Klebahni ; Stysanus difformis, verrucosus; Tilachlidium humicola. — TUBERCULARIÉES : Patellaria Ilicis ; Stru- mella piricola ; Tubercularia Pteleæ ; Volutella Nicotianæ.— Myceliums stériles : Ectostroma parvimaäaculatum ; Rhizomorpha subcorticalis bysso-obductum. E. PERROT. Em. Marcnaz. — Recherches sur la rouille des céréales, Bruxelles, 1903, P. Weisenbruch, éd., 1 fasc. 40 pp. Ce mémoire est l’exposé des résultats d’une enquêie sur la rouille des cé- réales en Belgique. Après un résumé de l’état actuel de nos connaissances sur les rouilles des céréales, suivi d’un tableau permettant de déterminer les principales d’entre elles par leurs caractères extérieurs, l’auteur expose les résultats de ses enquêtes en 1901 et 1902. Il en ressort que le Blé est attaqué en Belgique par 3 formes de Rouille: Rouille brune (60 O7), jaune (30 070), noire (10 070). Le Seigle est de même très-sujet à la rouille brune (85 0/0), l'Orge à la Rouille naine (92 (70). Les formes de rouille qui attaquent une même Graminée varient avec la région, et l'étude des facteurs qui agissent sur l'intensité de production du parasite est de la plus haute importance. Il convient au cultivateur d'apprendre à choisir les races les plus résis- tantes et de connaitre la nature du sol, l'influence des engrais, ete. L'auteur passe en revue et en s'inspirant des recherches d'ERIKSON, les végétaux sus- ceptibles de donner asile au parasite qui vient contaminer les céréales , et conclut que la question est tellement complexe qu’elle renferme encore bien des inconnues ayant échappé aux investigations les plus tenaces et les plus ardues. E. PERROT. E. Mancuar.—- Rapport sur les observations effectuées en 1902 à l'Institut agricole de l'Etat (Bull. du Service phyto-patho- logique, Bruxelles, 1903, n° 8). Ce rapport renferme diverses observations intéressantes sur les maladies charbonneuses des Céréales, les Rouilles, le Blane, le Piétin ; sur le Peronos- pora, la pourriture des jeunes semis, les Rhizocionia, Phoma, certaines maladies eryptogamiques des arbres fruitiers, ete. E, PERROT. TETE BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 313 y” W.H. Liesky. — Flore de l'Asie moyenne, ou de la Turkes- : |tanie russe. 1® partie, Littérature de la flore de l'Asie moyenne. — 1 broch. in-8° de 245 pages, en russe. Péters- nr Dre. Gerolf, 1902. ÿ JA P. Morcax. — A new genus of Fungi. [Genre nouveau de “4 Champignons]. Journal of Mycology, Columbus, Ohio, VIF, 3 64, Décembre 1902, p. 169. AL Genre SPOROCYSTIS. — Tuberculariés-Hyalodictyés — Stroma grand, sub- globuleux, charnu, blanc, à mycélium formé de filaments blancs ténus ; spo- res formant un tapis superficiel dense. Hyphes pellucides, réunies en un tissu - parenchymateux tendre, riche en globules gras ; spores naissant sur des pointes plus ou moins distinctes, subglobuleuses, blanches, composées chacune de plusieurs cellules sphériques. Une espèce : Sporocystis condita. Sur feuilles mortes dans les bois. F. GUÉGUEN. J. G. Saxners. — /nteresting variations in the appendages of Podosphæra Oxyacanthæ (D. C.) de Bary. [Variations in- téressantes dans la forme des fulcres du Podosphæra Oxya- canthæ]. Journ. of Mycology. Columbus, VII, 64, 1902, "3 p- 170. 1 fig. texte. #1 = Æ Les périthèces de cette Erysiphée peuvent présenter, soit des fulcres termi- *& nés par les appendices en rosettes caractéristiques du genre, soit des fulcres Ps: simples ou même lisses. On trouve tous les intermédiaires dans une même préparation, ou sur le même périthèce. F. GUÉGUEN. -J.B. Ezuis et E. Barraozomew. — Vew species of fungi from various localities. [Nouvelles espèces de Champignons de localités diverses]. Journ. of Mycology, Columbus, VIII, 64. 1902. pp. 173-78. Espèces nouvelles : Æcidium Delphinii (feuilles de Delphinium scopulorum) ; Diaporthe (Chorostate) celastrina (feuilles mortes de Celastrus scandens) ; Cucurbi- taria juglandina (feuilles mortes de /uglans nigra); Solenopezia fimbriata (troncs décortiqués de Populus tremuloides) ; Phyllosticta juliflora (tiges de Prosopis juliflora) ; Dothiorellamulticocca (écorce de Populus deltoides) ; Sphæropsis Persicæ (feuilles mortes d'Amygdalus persica) ; Sph. Salicis 314 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. (rameaux morts de Salix cordata) ; Coniothyrium Helianthi (tiges mortes d’'Helianthus annuus) ; Haplosporellu sambucina (tiges mortes de Sambucus canadensis ; H. Wistariæ (sur Wistaria) ; Botryodiplodia Gossypii (tiges mortes de Gossypium herbaceum) ; Stagnospora biformis (feuilles de Pom- mier) ; Camarosporium astericolum (tiges mortes d'Aster multiflorus); Sep- toria Munroae (feuilles de Monroa squarrosa) : Torula brachiata (teuilles mortes) ; T. sepulta (sur vieux bois de pin saturé de goudron) ; Cercospora crotonicola (feuilles de Croton fruticulosus) ; C. Ratibidæ (sur Ratibida columnaris). Macrosporium ornatissimum (feuilles vivantes de Sorghum vulgare) ; Chætostroma graminis (feuilles mortes d’un gramen) ; Exosporium cæspi- tosum (feuilles mortes). : F. GUÉGUEN. Genre nouveau : STACHYBOTRYELLA. — Diffère du genre Stachybotrys par sa couleur plus pâle et son absence de basides, les conidies étant directement insérées sur le sommet à peine différencié des hyphes fertiles. A. P. MorGax. — Discomycetes of the Miami valley. [Disco- mycètes de la vallée de Miami]. Journ. of Mycology. Colum- bus, VII. 64, Déc. 1902, pp. 179-192. Espèces nouvelles : Patellaria tetraspora (sur bois mort de /uglans cinerea) ; Scleroderris rubra (= Rhylidopeziza nigro-cinnabarina Spegazz.) ; Stamnaria ameri- cana (sur tiges mortes d’Equisetum hiemale) ; Helotium delectabile ; Ta- pezia derelicta (sur vieux bois et mousses) ; Lachnium viridulum (bois mort de Quercus alba) ; Humaria vitigena (sarments morts de Vifis riparia) ; Periza nana ; Peziza Morgani. F. GUÉGHEN. Fr. Busar. — Zivei neue Pilze aus Ohio. [Deux nouveaux Champignons de l'Ohio]. Journ. of Mycology, IX, 65, Fé- vrier 1903, pp. 1-3. Stamnaria... [sur Equisetum robustum] différente du Stamnaria Equi- seti Sacc. Elle serait une forme de S. herjedalensis Rehm. Cercospora Kellermani (sur Althæa rosea). ; F. GUÉGUEN. N. A. Kecrermaxx. — À new species of Cephalosporium. [Nouvelle espèce de Cephalosporium]. Journ. of Mycology, IX, 65, Février 1903, p. 5. 1 fig: texte. Cephalosporium dendroides (sur tiges herbacées mortes dans une serre). La figure qui accompagne le texte tendrait plutôt à faire rapporter cette forme BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 515 qu'à un Cephalosporium, et ressemble beaucoup no- F. GuÉGUEX. W. A. Kerzermaxx. — Üredineous infection experiments in à D 1902. [Expériences d'inoculation faites avec les Urédinées en 1902]. Journ. of Mycology. IX. Février 1903. Columbus, _ pp- 6-15. É Dnéene d'expériences faites en vue de déterminer le cycle évolutif de diffé- _ rentes Puccimiées. Les téleutospores de Puccinia Atkinsoniana Diet. provenant du Carez … Jurida ont infecté le Sambucus canadpnsis (avec æcidies et æcidioles) ; celles … de Puccinia Bolleyana Sacc. du Carex trichocarpa ont également infecté le + Sambucus canadensis ; celles du Puccinia Peckii de Toni (Kellerm.), — (P. Caricis auct.) du Carez trichocarpa ont infecté l'Œnothera biennis ; celles du P. Caricis (Schum). Reb., provenant du Carez riparia ont infecté YUrtica grarilis, de même pour celles du Puccinia Caricis (Schum.), vrove- nant du Carer siricta. Les télentospores du Puccinia Windsoriz Schw., prélevées sur le Tricus- pis seslerioides ont infecté le Ptelea trifoliata. F. GUÉGUENX. Geo F. Arkixsox. — À new species of Calostoma. [Nouvelle espèce de Calostoma;, Journ. of Mycology, IX, Février 1903. pp- 14-17. 4 Calostoma microsporum . « F. GUÉGUEX. | Aus. Howarp. — On some diseases of the sugar-cane in the … West Indies. [Sur quelques maladies de la canne à sucre aux Indes Occidentales]. Annals of Botany, XVII, N° 46, Mars 1903, pp. 373-411, 1 pl. double lith. —_…_ I: La « maladie des fissures s de la Canne à sucre aux Indes Occidentales avait été attribuée au Melanconium Sacchari Massee. Les expériences d’ino- “culation ont démontré que ce champignon n'était qu'un saprophyte. Il se cul- - tire facilement dans le liquide suivant : Extrait de canne.... 100“ RE 45 gr Acide tartrique...…. 2 er 1 Er LD EPS TÉLÉ 5 . D. Le parasite vrai n'est anire que le Thie laviopsis Sacchari Went., dont il ‘constitue les états conidiens {macro et microconidies). 316 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. La maladie est identique avec celle causée à Java par le Colletotrichum falcatum Went. Les cannes à sucre infectées par le Colletotrichum sont a - cilement envahies par le Melanconium. IT. La maladie des racines des cannes à sucre, très répandue aux Barbades, est produite par le Marasmius Sacchari Wakker, dont le mycélium, dans certaines conditions, peut envahir le point végétatif des racines. F. GUÉGUEN. J. Camara PESTANA. — Destruicäo da Altica ampelophaga por meio do Sporotrichum globuliferum. [Destruction de l'Altise au moyen du Sporotrichum]. Revista Agronomica, I, 5, Mai 1903, pp. 173-74. avec 1 pl. lith. Des cultures pures de Sporotrichum ayant été faites sur pomme de terre glycérinée, vers 220 à 240, on enferme pendant six à huit jours des Altises au contact de ces cultures, dans des cavités creusées dans le sol; au bout de ce temps, on les remet en liberté, de manière à contaminer les insectes qui ont envahi la vigne. La propagation du Champignon serait d’ailleurs très lente. * F. GUÉGUEN. J. Verissimo p’AzmeipA et M. nE Souza pA Camara. — Contri- butiones ad mycofloram Lusitaniæ. Centuria II. Revista Agronomica, 1, 4 et 5, Avril et Mai, 1903, Lisbonne, pp. 138- 39, et 175-76, avec 2 pl. lith. Espèces nouvelles : Physalospora Pittospori (sur feuilles d'un Pittospo- rum) ; Coryneum Eucalypti (sur feuilles vivantes d’Eucalyptus globulus). Genre nouveau : OPHIOPELTIS. —- Perithecia submembranacea, dimidiato- scutata, superficialia, centro perforata ; asci subeylindracei, aparaphysati, trispori ; sporidia vermicularia, ascos subequantia, multiguttata, hyalina. l'espèce : 0. Œleæ (rameaux desséchés d’Olea europea, en compagnie de Phoma ramulicola). Rose . GUÉGUEN. G. C. Lioyn. — Mycological notes. [Notes mycologiques]. Cincinnati, Ohio, N° 13, Février 1903 ; 1 br. de 11 pp. avec 4 pl. photogr. et 3 fig. texte. j Genre Calastoma. — L'auteur le subdivise de la manière saivante : Spores courtement pédicellées — €. pedicellatum. RE : Spores de 4-5 — C. cireum scissum. Pédicelles nuls ou très courts ù Spores de 4-5 — C, sublterraneum. Genre Mitremyces. — (Nees v. Esenbeck, 1816). Ps FRERES ? PTS Le LIEN s FT BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 317 Spores globuleuses............... ete — M luiescens: endoperidium tout entier rouge — M. cinnabarinus. Spores elliptiques \ È ostiole seul rouge.............. — M. Ravenelii. Les formes nouvelles décrites et figurées dans ce fascicule sont les sui- vantes : Mitremyces Ravenelii var. minor ; Dictybole Teæensis (trouvé au Texas par LowG, et publié par cet auteur dans le Botanical Gazette) ; Torrendia pulchella, trouvé par C. TORREND, et décrit par BRESADOLA dans le Broteria, Lisbonne, 1902. F. GUÉGUEN. Azserr Howarn. — The general treatment of fungoid pests. [Traitement général des maladies causées par les champi- gnons]. 1 broch. in-32, de 43 pp. avec 5 fig. texte, Editée par la Direction de l'Agriculture des Indes Occidentales, 1902 (Calcutta ?). Cette petite brochure a été rédigée dans le but de vulgariser parmi les agriculteurs la connaissance des moyens de lutte contre les maladies crypto- gamiques des végétaux. Prenant pour exemple une Mucorinée, l'auteur en décrit les principaux organes et le mode de vie ; il fait ressortir ces deux faits importants au point de vue pratique: nécessité de l’air humide pour la croissance du champignon, et transport de ses germes par les courants d’air. Il indique ensuite que les plantes vigoureuses se défendent puissamment contre les infections parasi- taires. Les maladies des racines, des tiges, des feuilles et des fruits sont mention- nées successivement, avec l’indication des traitements généraux pour chacune d'elles. Pour les racines, l’auteur indique le drainage et les soins culturaux, l’arra- chage des racines attaquées, l'isolement des plantes malades au moyen de de fossés profonds, la greffe sur sujets résistants (contre la gommose de l'oranger), enfin la transplantation. Pour le traitement des maladies des tiges, sont indiqués l’excision des par- ties cariées, les traitements contre les insectes qui attaquent le bois, la mise sous châssis (jeunes plants de cacaoÿer et d’oranger), le badigeonnage des plaies de taille, la protection des semis coutre les champignons. Les maladies des feuilles sont principalement justiciables de l’effeuillage, des soufrages, et des traitements aux bouillies cupriques. Pour les fruits, les _ soins apportés à la cueillette et les précautions prises pendant le transport, l’aération notamment, éviteront bien des mécomptes. La brochure setermine par quelques formules de fungicides et des instruc- ions sur la manière de les employer, avec indication du prix de revient dans 318 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. le pays. L'auteur insiste également en quelques lignes sur la nécessité d’évi- ter l'importation de nouvelles maladies par les plants étrangers, et donne de rapides indications sur la manière d’expédier les échamtillons destinés à la détermination des parasites. F. GUÉGUEN. J. B. Traverso. — Primo supplemento all Elenco biblio- grafico della micologia italiana. Premier supplément au Répertoire Bibliographique de la Mycologieitalienne]. Padoue, 1903, 1 broch. autogr. in-8° de 14 pp. Contient 120 indications bibliographiques non relevées dans l’Elenco, et une liste indiquant la répartition des publications suivant les régions de l'Italie. F. GUÉGUEN. J. Bresanoza. — Diagnoses fungorum novorum. Broteria. Revue de Sciences naturelles du Collège de S. Ficl., vol. IT, Lisbonne, 1903, pp. 87-92. Mycena rubidula (sur écorces d'Eucalyptus globulus, novembre); Cy- phella cochlearis (sur la terre entre les mousses, décembre) ; Gymnospo- rangium Oxycedri; Ciboria brunneo-rufa (feuilles mortes de Pistacia len- tiscus) ; Helotium flavo-fuscescens (sur écorces d'Eucayptus globulus) ; Nectria rosella (sur aiguilles de Pin maritime) ; Trichosporium fuscidulum (sur tiges pourries de Brassica oleracea, décembre) ; Sphacelia subochracea (sur Corticium tenue, lui-même poussant sur Pin maritime). Genre nouveau: HypnoscyPHA — diffère du g. Dasyscypha par l'absence de poils vrais autour du périthèce ; une espèce, Hyphoscypha virginea (sur bois et vieux troncs de Châtaignier). F. GUÉGUEN. J, Brauvenie et À. GuiLLiERMOND. — Ætude sur la structure du Botrytis cinerea. [Centralblatt für Bakteriologie und Infec- tionskrankheiten, X,9 et 10, 1903, 18 pp. et 14 fig. texte. Cette étude très complète, tant au point de vue mycologique qu'au point de de vue cytologique, a été faite en ensemençant le Botrytis sur divers milieux, et en l'étudiant par les méthodes ordinaires (Colorations aux couleurs d'ani- line, à l’hématoxyline ferrique, etc.). Les milieux employés ont été les suivants : liquide de Raulin, bouillon de viande, bouillon additionné de 0,5 0/0 de sulfate de cuivre, peptone, glucose, pomme de terre, carotte, eau distillée. Sur tous ces milieux, le champignon BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE,. 319 : D, comme cela paraît être le cas pour la généralité des Mucédinées, un . thalle pourvu de nombreux noyaux formés d’un grain chromatique entouré i d’une aréole de hyaloplasma limitée par une membrane (1).Ces noyaux varient … beaucoup de taille suivant la nature du milieu employé. Il existe aussi dans . le protoplasme du glycogène et des globules d’huile (la coexistence de ces globules et du glycogène les font considérer par les auteurs comme des ma- tériaux de réserve, et non comme les produits d’une dégénérescence cyto- _ plasmique). Les auteurs ont également mis en évidence les communications protoplasmiques, que l’on peut démontrer par une plasmolyse suivie d’une coloration à l’éosine. La composition cytologique des sclérotes est la même que celle des autres filaments, ce qui était à prévoir. Sur eau distillée, on observe la production de conidiophores nés dans l’axe du filament, et produisant leurs conidies dans la cavité de celui-ci. Ce fait est d’ailleurs connu depuis longtemps pour diverses Mucédinées. F. GUÉGUEN. J. Bresapoza. — Fungi polonicti a clar. piro Eïichler collecti. . (Annales Mycologici, I, N° 1 et 2, 1903), pp. 65-131, 1 ; pl. col. Formes nouvelles : by Polyporus podlachicus ; Trametes flavescens ; Tr. subsinuosa ; Solenia : confusa (S. anomala Aut. pro parte) ; Odontia Brinkmanni ; Radulum Eïichelerü ; Corticium sublæve ; C. Eichlerianum ; C. albo-ochraceum ; C. mussicola ; C. fructulosum; C. niveum ; C. pruinatum; CE yeogenium : C. terrigenum ; C. botryosum ; Kneiffia Frangulæ ; K. subabscondita (—Corticium confluens var. subcalceum Karst) ; K. avellanea ; K. polonen- - sis; K. tomentella ; K. carneola ; K. farinosa ; Hyporchnas Bresadolæ ; H. arachnoideus var. murinus ; H. cæruleus ; H. fusco-ferruginosus ; H. alutaceo-umbrinus ; H. cremicolor ; H. albo-stramineus ; Coniophora arida, var. flavo-brunnea ; Septobasidium fusco-violaceum ; Saccoblastia graminicola ; Platygloea Miedzyrzecensis ; Tulasnella Eïichleriana ; T. pallida ; 2. pinicola ; Ulocolla badio-umbrina ; Sebacina ambigua ; S. podlachica ; Protohydnum lividum ; Lachnea Eïichlerii ; Helotium subtrabinellum ; Lachnella commixta (Peziza albo lutea Pers. p. parte) ; _Gonatobotrys pallidula ; Diplocladium gregarium ; Arthrobotrys deflec- tens ; Cercospora heterosperma ; Fusarium Eïichlerii ; Spirillum roseum. : Genre nouveau : EICHLERIELLA — Stereum ou Cyphella à fructification __ trémellacée. _ 2 espèces : Eichl. incarnata ; Eichl. leucophæa. 3 F. GUÉGUEN. (1) Les auteurs ne paraissent pas avoir remarqué la présence, au contact . des noyaux en voie de division, du petit corpuscule dont nous avons autrefois …. signalé l’existence, et qui nous parait être un centrosome. Cependant une de leurs figures (fig. 9) montre nettement plusieurs de ces sphères, dont chacune accompagne un noyau. 320 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE, AIT. Môrrer.— Ueber gelungene Kulturversuche des Haussch- wammes (Merulius lacrymans) aus seinen Sporen [Sur la culture du Merulius à partir des spores]. Hedwigia. XLI, 1903, 84, 1 pl. phot. Les expériences de l’auteur ont été éffectuées en ensemençant des spores, au mois de novembre, dans une solution d'extrait de malt, et en faisant les cultures à + 25°, Au bout de 24 heures, on obtient dans ces conditions 70 0/4 de germination ; au bout de 48 heures, on obtient des filaments ramifiés. En opérant avec des solutions d'extrait de malt contenant différents sels, l’auteur montre après HARTIG, l’influence de certaines de ces substances sur la germination et sur le développement du jeune mycélium. F. GUÉGUEN. P. A. Saccarno. — Una malattia crittogamica nelle frutto del mandarino. (Alternaria tenuis, forma Chalaroides.) [Maladie cryptogamique de la mandarine]. Giornale di Viticul- tura e di Enologia. XI, Avellino, 1903, 3 pp. Ayant observé sur des mandarines provenant de Salerne des taches noirà- tres, l’auteur examina ces taches et les trouva formées de filaments mycé” liens qui avaient envahi la chair, et émettaient des conidies bacilliformes de 20-95 : 2 environ ; ces conidies internes rappelaient celles des Chalara, Sporoschisma et Sporendonema. Leur production est attribuable à des con- ditions de milieu anormales (vie étouffée dans la chair de mandarine). En dilacérant cette chair et la mettant dans une boite de Perrr humide, l'auteur vit en effet se développer l'Alternaria tenuis. M. SAGCARDO estime que le fait d'avoir observé la production des conidies internes décrites plus haut justifie ja dénominiation d’Alternaria tenuis, forma Chalaroides, sous laquelle il décrit ce champignon. F. GUÉGUEN. Gx. de Isrvanrri. — Etudes sur le Rot livide de la Vigne (Coniothyrium Diplodiella). Annales de l'Institut Ampélolo- gique royal Hongrois, t. I[, 1902, 1 volume gr. in-8° carré, de VII-288 pp. avec 24 pl. doubles coloriées, et 10 figures texte. Budapest, société Pallas, 1902. Ce Mémoire, le plus important de tous ceux qui aient jusqu’à présent été consacrés à l’étude du Coniothyriwm, débute par un historique extrêmement documenté, suivi de la description très détaillée des ravages causés en Hon- grie par le Rot livide. Un chapitre entier (Ch. III) est consacrée à l’étude d’une lésion non encore BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 321 _ constatée jusqu’à présent, le rot livide des feuilles. La maladie produit la des- sication de la feuille, qui brunit et se recouvre de pycnides disposées sur l’une et l’autre face du limbe, le long du trajet des nervures. —… Les lésions du rot livide étudiées sur les pieds-mères américains consistent, _ lorsqu'elles s’attaquent aux rameaux, en incisures annulaires. Nous devons signaler le soin tout particulier avec lequel l’auteur à fait l’étude histologique . et microchimique des modifications que la maladie fait subir aux tissus, et … dire que ce trayail peut servir de type dans les recherches analogues. … La comparaison de l'incision produite par le Coniothyrium avec celle que l'on peut réaliser par les moyens mécaniques démontre que les altérations - produites par le rot sont plus étendues et plus profondes que celles que l'on peut provoquer artificiellement. Un fait biologique des plus intéressants consiste en la présence de sphéro- - cristaux (formés en majeure partie de saccharose), que l’on trouve en abon- dance dans l'hypoderme collenchymateux des rameaux tués par le Coniothy- : rèum : ces sphérocristaux manquent dans les organes sains. Le Chapitre V, consacré tout entier à l'étude anatomique et au développe- ment du grain de raisin, se justifie par la nécessité d'expliquer les différents modes d’invasion de la baïe par le rot livide. On ytrouve décrits pour la pre- mière fois, avec une grande précision, les caractères de l'hypoderme des baies mûres de différents cépages, ainsi que le revêtement cireux, principale défense opposée par le grain aux parasites végétaux. Passant ensuite à l'étude des développements du rot livide dans les diffé- À rents organes, M. ISTVANFFI décrit successivement avec détails les macro- pycnides, micropycnides, et les sclérotes qu’il nomme « macropycnides sclé- reuses et mycélium scléreux ». 11 n’a pu retrouver les périthèces et les formes conidiennes pédicellées décrits par MM. ViaLa et Ravaz, et qui n'apparaissent que sur les mycéliums vieux de plusieurs années. Les pycnides affectent diverses formes, suivant leur position et la consis- tance des tissus dans lesquels elles se développent. Elles peuvent être en forme d’alambic, arrondies avec ou sans col, vésiculeuses-irréguliéres, enfon- # cées ou sailantes, etc. La paroi est composée d’un exoperidium jaune, trans- parent, d'un endopéridium brun, et d’un tapis formé de cellules délicates, _ quise prolongent en stérigmates. Les pycnides perforent la cuticule soit en l'ouvrant en forme de bouton- l nière, soit en y pratiquant des fentes triangulaires, quadrangulaires ou circu- MU. aires. « - Les stérigmates occupent non-seulement le fond de la cavité comme on l'a dis jusqu’à présent, mais encore les parois. Les spores peuvent être ovoides, piriformes ou cymbelloïdes : leur dimension est indépendante de celle des _ pycnides dont elles sont issues. _. La pénétration du mycélium dans la baie se fait par la voie des faisceaux et > spécialement par le liber. Les cryptopycnides ne sont autre chose que des ) selérotes irréguliers qui se forment en automne sur les baies grésillées. …_ Les cultures pures de Coniothyrium s’obtiennent avec facilité sur différents _ milieux sucrés (pain trempé dans le moût, agar-agar, etc.); Les pyenides 21 322 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. apparaissent au bout d’une vingtaine de jours. Les spores germent même dans l’eau pure : quel que soit le milieu choisi, l'optimum de germination est entre + 25° et 30° C. Le mycélium, issu de ces conidies demeure vivant pen- dant plusieurs jours, dans l'air sec, et reprend son développement lorsqu'on le place de nouveau à l'humidité; cette donnée est fort importante à con- naître au point de vue pratique, car elle démontre l'utilité des sulfatages pra- tiqués immédiatement après la pluie. Après avoir décrit en détail les dommages produits sur les grappes, l’auteur décrit ses expériences d'inoculation, qui toutes ont été suivies de résultats positifs. Sur les grains, l'infection peut se réaliser soit par le contact des baies saines avec des baies malades, soit par le semis de spores qui germent sur place, et enfoncent dans la baie un filament qui produit au point d'impact une tache jaune sur la cuticule. Sur les pédicelles, les filaments perforent le collenchyme, et gagnent la moelle par les rayons médullaires. Sur les sar- ments, la cellulose lignifié s'oppose à la croissance des tubes germinatifs ; il est donc peu vraisemblable que l'infection puisse se propager à travers la moelle lignifiée des boutures mises en stratification. Sur les racines adven- tives, la pénétration se fait par le même mécanisme. Quant aux plantules, on peut les infecter par un simple arrosage avec de l’eau tenant des conidies en suspension. Dans son dixième chapitre, M. ISTVANFFI énonce les conditions que doit remplir un bon traitement (action directe, innocuité vis-à-vis de la plante traitée, des hommes et des animaux domestiques, facilité de préparation, bonne conservation, prix réduit, visibilité autant que possible, adhérence suf- fisante, production d'effets généraux, non-altération du raisin, non empoison- nement du moût-et du vin); puis il fait un historique critique des traitements par la bouillie bordelaise et les autres composés cupriques. Les expériences fondamentales sur l'efficacité des traitements ont été faites sur les sarments, les bois, les rafles, et sur des cultures pures, additionnées d’antiseptiques. Les résultats, consignés dans plusieurs tableaux très instruc- tifs, peuvent être résumés de la façon suivante : Le mycélium vit dans les bouillies à 2 v/, et le sulfate de cuivre à 2 /, > après 24 heures de séjour dans ces milieux, il est capable une fois replacé dans le moût, de se développer et de donner des pycnides au bout d’une ving- taine de jours. L'azurine (sulfate de cuivre ammoniacal) à 2 0, l’atteint dans sa vitalité ; mais il n’est tué que par l'immersion dans un liquide nouveau ainsi composé: Bisulfite de chaux 1,92, acide sulfureux libre 1,20 par litre. On réussit également bien, soit en opérant sur des spores germantes, soit en immergeant dans la solution des rameaux, des baies ou des rafles couverts de pycnides. . Le Chapitre XIII est consacré à l'étude des Champignons qui accompagnent le rot livide. Parmi eux l’on peut citer le Colletotrichum Vitis n. sp., le Botrytis cinerea Pers. ; le Pestalozzia viticola Speg.; le Cytospora ampelina Sacc. ; enfin, un Verticillium et un Diplodia. L'auteur insiste sur les diflé- rences macroscopiques entre le rot livide et le black-rot, dont le vignoble hongrois s'est jusqu'ici montré exempt. “ - 4 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 323 _ Le traitement que conseille actuellement M. ISTvANFF1 pour le rot livide consiste, pour la maladie en foyers disséminés, à couper et brûler les pousses _ malades, et à faire pendant quatre jours successifs des sulfatages à 4 pour 100; | finalement, on fait un poudrage au sulfate de cuivre. 2 _ Dans les cas graves, il faut effectuer des pulvérisations de pétrole, puis = mettre le feu de façon à détruire les rameaux attaqués. Il se développe dans . la suite de nouvelles pousses saines. Lorsque le mal est d’une gravité excep- _ tionnelle, il n’y a qu’à faire le flambage précédemment indiqué, puis arra- cher et brüler les souches, et enfin arroser le sol de pétrole auquel on met le _ feu. (Fort heureusement, dans la plupart des cas, les dégâts causés par le Coniothyrium ne nécessitent pas l'emploi de remèdes aussi radicaux). Les grappes seront efficacement traitées en les immergeant dans la bouillie, puis les laissant égoutter. La mixture s’accumulera à la pointe de la grappe, plus exposée aux atteintes du parasite que tout autre partie. _ Après de très utiles conseils relatifs aux soins à donner aux vignes pendant le débourrage, le bouturage et le marcottage, l’auteur annonce qu'il fera du traitement par les nouveaux remèdes l’objet d’une publication spéciale. 2 F. GUÉGUEN. Le Laboratoire central de Pathologie végétale du Ministère de l'Agriculture à St-Petersbourg, Par M. Arthur DE JACZEWSKI, Chef du Laboratoire central de Pathologie végétale. Les maladies des plantes cultivées jouent, comme chacun sait, un rôle important dans l'économie des populations rurales et conséquemment présentent un intérèt considérable, non seu- lement pour les particuliers, mais aussi pour les gouverne- ments, qui prêtent leur appui moral et matériel à l’établisse- ment et à la propagation de traitements curatifs et préserva- tifs, destinés à pallier aux pertes immenses et se chiffrant par millions, résultant du développement fréquent de diverses épi- démies qui anéantissent en quelques jours des récoltes entières. La nécessité absolue d'une lutte scientifiquement et logique- ment organisée contre l’envahissement des plantes cultivées par les maladies les plus variées et surtout par les parasites a amené la fondation, en Amérique et dans les différents pays d'Europe. d'institutions spéciales de pathologie végétale, recon- nues d'utilité publique. La Russie étant une contrée agricultu- rale par excellence ne pouvait. certes, rester en dehors de ce mouvement d'organisation qui commença à se manifester dans les dernières années du XIX: siècle. De nombreuses demandes adressées au Ministère de l'Agriculture, au sujet des maladies des plantes, démontraient surabondamment l'urgence d’une étude sérieuse de la pathologie végétale en Russie. Dans ces circonstances, Son Excellence M. le Ministre de l'Agriculture YermoLorr, toujours à l'affût de toutes les circonstances favori- sant le développement de l'Agriculture nationale, jugea oppor- tun de fonder un /aboratoire central de Pathologie végétale. dont l'inauguration eut lieu dans le courant de l’année 1901. Le DL ann PATHOLOGIE VÉGÉTALE, 325 règlement publié à cet effet nous donne les indications suivantes relatives au fonctionnement de ce laboratoire et au but duo se que cette institution : 1. — Le Laboratoire central de Pathologie végétale institué au Jardin Botanique est fondé dans le but de : a) Déterminer gratuitement les maladies des plantes d’après les échantillons envoyés par les intéressés des différentes par- ties de la Russie. b) Indiquer les moyens curatifs et préservatifs à employer dans les différents cas. ù c) Etablir des expériences relatives aux moyens de traite- À ment déjà connus et rechercher de nouvelles méthodes pratiques de préservation. d) Etudier au moyen de cultures appropriées les maladies des plantes peu connues ou nouvelles. e) Populariser la connaissance de la pathologie végétale par l'organisation d'un Musée au Laboratoire, d'une publie ion illustrée mensuelle et par l’édition de brochures populaires. f) Publier des travaux scientifiques ayant trait à la patholo- gie végétale. 2. — Le Musée du laboratoire se composera d’une collection de maladies de plantes, d'instruments et de produits chimiques utilisés dans les traitements curatifs et préservatifs. 3. Le laboratoire disposera d’un jardin d'essai pour les expé- riences en plein air. Le laboratoire fut installé provisoirement dans une chambre dépendant du Laboratoire de Pathologie végétale du Jardin Botanique, où il se trouve naturellement fort à l’étroit, en attendant l'aménagement d'un local spécialement adopté dont la construction est commencée. Nonobstant cet inconvénient passager résultant du manque de place, l'aménagement intérieur du laboratoire fut dès l'abord organisé de façon à faciliter les recherches les plus compli- quées. C’est ainsi que. dès sa fondation, le laboratoire se trouve en possession d’un herbier de champignons, renfermant envi- ron 5.000 espèces représentées par 16.000 échantillons. La bibliothèque se composait en 1901 de 1.060 ouvrages. De plus le laboratoire avait à sa disposition tout un aménagement de à, dde dcr dt WT ; 326 A. DE JACZEWSKI. microscopes, loupes, microtomes et autres instruments indis- pensables. Dans ces conditions, le fonctionnement immédiat du laboratoire était assuré. Dès les premiers temps, les questions et envois d’échantil- lons de plantes malades affluèrent, démontrant ainsi péremp- toirement toute l'utilité de cette institution. Un grand nombre de ces questions, ainsi qu'il fallait du reste s'y attendre, se rapportait aux maladies les plus vulgaires et les plus fréquen- tes telles que Fusicladium dendriticum. Monilia fructigena, Puccinia graminis, etc. Mais à côté de cela, il s’en trouva aussi de fort intéressantes et nécessitant des études plus atten- tives et prolongées. C'est ainsi que la question du Black-Rot fut approfondie, et amena la découverte de certains faits nou- veaux. Des maladies nouvelles pour la Russie et mème pour l'Europe, de provenance américaine furent découvertes, comme par exemple le Sphærotheca mors uvæ sur le groseiller, le Neocosmospora vasinfecta sur le cotonnier et le sésame, le Thelephora pedicellata sur pommiers. De nouvelles espèces de champignons produisant certaines maladies, telles le Lep- tosphæria sorbi nov. sp. sur les feuilles de sorbiers, furent dé- couvertes. Le laboratoire n'ayant en vue que les maladies pro- duites par les parasites végétaux ou par les conditions du milieu ambiant, toutes les questions concernant les parasites animaux étaient transmises au Bureau entomologique du Minis- tère de l'Agriculture. è Indépendamment de cette besogne courante nécessitée par les réponses à faire aux nombreuses demandes de province. des études plus circonstanciées et de plus longue haleine furent entreprises au laboratoire, telles que des expériences sur le pouvoir stérilisateur de la formaline pour les graines des plan- tes cultivées, des études sur la rouille des céréales, des recher- ches sur le Pestalozsia Guepini attaquant le thé et le Pesta- lozzia Hartigi produisant la perte des semis de Pin. Les travaux publiés par le Laboratoire peuvent se diviser en deux catégories : la première comprend les travaux scientifiques proprement dits destinés aux spécialistes et aux personnes ayant quelques connaissances de Botanique : parmi ces tra- vaux il convient de citer en premier lieu le premier tome nant lc at au à je : ne Ds ne tien Om rain matin te md ml ht Fat di Lis és LL: PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 327 de la Flore mycologique de la Russie d'Asie et d'Europe con- tenant la description de la famille des Péronosporées de Russie (227 pages avec 71 figures dans le texte). Le second tome de cet ouvrage qui comprendra les Myxromycètes va paraître inces- samment. Nous signalerons encore une Monographie des maladies de la Pomme de terre. une étude sur les Exoascées du Caucase, etc. Dans la seconde catégorie, qui est certaine- ment la plus importante au point de vue pratique, nous ran- geons toutes les publications destinées au gros publie ; en premier lieu, il convient de citer le Zistok, édition mensuelle paraissant par cahiers de 8 pages, traitant des maladies des plantes et des moyens employés pour les combattre. Le prix minime de ce Listok (ce qui signifie, en français, feuille volante qui est de un rouble par an (2 fr.60!,et son style rigoureusement populaire devait lui assurer un écoulement facile : en effet, dès la première année de son existence, le nombre de ses abonnés a été de plus de mille. Parmi les éditions populaires nous cite- rons encore : 1. Les maladigs cryptogamiques des arbres forestiers, avec 28 planches coloriées. 2. Les maladies cryptogamiques de la Vigne. avec.3 planches coloriées, et des dessins dans le texte. 3. La gale des arbres fruitiers. 1. La rouille des céréales. . La rouille du tournesol. . La hernie du chou. . La maladie de la pomme de terre. . Le charbon des céréales. . Les champignons parasites du maïs. 10. L'Ergot du seigle. Qt © D I Une des publications qui trouve le plus d'écoulement dans la population est l'édition d'une série de tableaux coloriés re- présentant les principaux parasites végétaux ou animaux des plantes cultivées. IL a déjà paru 4 planches de cette édition. _ notamment : . 1. Les parasites des arbres fruitiers. 2. Les parasites de la Vigne. A. DE JACZEWSKI. 3. Les parasites des plantes potagères. 4. Les parasites des plantes potagères et des choux. Cette édition sera continuée. Dans un grand nombre de cas. les dessins ne suffisent pas à donner un aperçu de la maladie, et il devient de la plus haute importance d'avoir des échantillons pour la comparaison. À cet effet le Laboratoire publie encore une édition populaire d'£xsic- catas des maladies cryptogamiqnes des plantes cultivées et utiles, en fascicules de 10 échantillons avec texte approprié et figures de dessins microscopiques. Il a déjà paru 7 livraisons de ce travail. Toutes ces éditions sont distribuées soit gratuitement, soit à prix tres modérés, afin d’en faciliter autant que possible l’écou- lement dans toutes les classes de la société. Le Musée du Laboratoire est encore en formation et ne pourra être complètement installé que dans quelques années, à défaut de place dans le local actuel. Il contient cependant. dès à présent. la plupart des appareils tels que pulvérisateurs, soufflets à soufre, etc., et en outre une collection de 350 ta- bleaux sous verre de différentes maladies avec une courte explication en langue russe. La Russie est encore peu connue au point de vue mycologi- que et cependant une étude approfondie des champignons qui s'y rencontrent el une statistique des maladies des plantes en général est fort désirable. Dans ce but, le Laboratoire central de pathologie végétale a entrepris l'organisation, en Russie, de tout un réseau de points d'observation des maladies des plantes, au moyen de correspondants volontaires qui s'engageraient à fournir au Laboratoire, dans le courant de l’année, des notes relatives aux maladies de plantes observées dans un rayon donné et des matériaux pour la détermination des maladies nouvelles ou peu connues. De cette façon, on obtiendrait des données qui permettraient de publier, tous les ans, un annuaire des maladies des plantes en Russie qui ne serait pas sans inté- rèt. C'est en novembre 1902 que le Laboratoire s'adressa par circulaire à tous ceux qui, d'une façon ou -d’une autre, s’inté- ressent aux sciences naturelles ou à une des branches de l'Agriculture en Russie. Actuellement, plus de 300 correspon- he a sn South ce mn - tn à +. PATHOLOGIE VÉGÉTALE. 329 dants ont envoyé leur adhésion à ce programme, et l'on peut déjà considérer la réalisation du projet comme assurée. Le personnel du Laboratoire se compose, pour l'instant, du seul Directeur, mais vu la multiplicité des travaux à exécuter, l'extension progressive de la correspondance, il est urgent d'établir un personnel suffisant pour le fonctionnement régulier d’un laboratoire aussi important. L'extension du laboratoire n'est, en somme, qu'une question de temps, qui s'impose et qui ne saurait tarder. En présentant aujourd'hui à nos lecteurs cette courte description du Laboratoire central de Pathologie végétale, j'avais surtout en vue de prier les phytopathologistes de bien vouloir entrer en échange de publications et d’échantil- lons avec le laboratoire de Pétersbourg, car j'estime que l’en- tente internationale et l'unité de méthode de travail en résul- tant est une garantie de succès pour l'œuvre que nous poursui- vons en commun. M. le Docteur Auserr, membre de la Société, nous prie d’a- _ vertir nos confrères que, possesseur en double exemplaire du Traité des Champignons, de Burrrar», il serait très heureux de trouver un acquéreur. Ecrire directement à M. le D' ATBERT, 20. rue de Moscou, Paris, vrr‘. FT: XIX, PL 8 DE LA SOC. MYC. DE FRANCE BULL. Bovp. del. Sarcoscypha coccinea Jacq. Morchella Hetieri B. — II. k IL. Sarcoscypha coccinea var. Jurana B. — IV. Tricharia ascophanoides B. Stromatinia utriculorum B. V. Ascophanus bellulus B. — VI. VII. Zsaria ochracea B. Rhizopns equinus CE et Luret. BULL. DE LA SOC._MYC: DE FRANCE XI Er AIO Cost. del. Rhizopus equinus Cost. et Lucet. muBUIIL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE = 3 cn 4 " Ex 12 KE Î 3 \ DR a Ne X N = 4 ‘ 7 Guéguen, del ct se. Développement des Shysanus. N ë BULL. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE DEXIEX Pr 4102 Développement des Stysanus. BUEL--DpE LA SOC: MYC: DE FRANCE RICE Are A Maubtanc del L Meliola Lippiæ. — KI. Pleospora Kentiæ. — UI. Phyllosticla owariensis. — IV: Ascochyta Kentiæ. — N. Stagonospora Kentiæ. — NI. Botryodiplodia digituta. — VIT. Nomuræn prasina. XIX, PL. 15. dre BULLE. DE LA SOC. MYC. pe FRANCE — III. Hypocrea Agaves. — IL Pleospora evonymella. IV. Phyllostiele Agaves. — N. Coniothyrium Atriplicis. — WE Diplodia ubiegna. — NII. Camarosporiun Halimi. — NII. Hendersonis PPléospora polyrorpla. [l poly 1 — IX. Coxpora albo cinerascens. — X. Acladium candidion. Agaves. Note sur lInocybe repanda Bull. et l'Inocybe hiulca Fries. Par L. ROLLAND. “ _ Friss, en 1821 dans le Systema, en 1838 dans l'Epicrisis _ eten 1857 dans sa Monographie des Hyménomycetes, recon- - naît l'Agaricus repandus Bull., pl. 423, comme un /nocybe, et sous le nom d'A. (/nocybe) repandus Bull, il donne une _ description qui, de son propre aveu, laisse quelque doute, mais 4 il dit qu'aucune planche ne parait mieux cadrer avec son cham- _ pignon. | _ Dans ces diagnoses, il indique des stries sur le pied et en . réalité nous voyons que la planche de Buccrarp ne porte aucune | trace de cette nature. ë -. Entre temps, en 1833, Secrérax (Mycographie Suisse, n° 308) décrit un champignon qu'il rapporte à celui de Buzrrarn, . et nous reconnaissons parfaitement dans cette description une . espèce analogue aux /nocybe repanda ou Trinit tels que nous _ les concevons aujourd'hui. …._ Fniss cite cette description avec un point de doute dans » l'Æpicrisis, de mème que Secrérax cite aussi avec un point de doute la description de Fries du Systema. - Je dois ajouter que SrcrÉrax nous dit que la poussière de - spores est d’un brun-rougeàtre et que la notice au bas de la . planche indique des spores rougeûtres. … [1 n'y avait guère lieu de douter que la planche 493, fig. 2, des Champignons de la France ne représentât un /rocybe, “lorsque en 1869 BerkecEeY, dans les Outlines, page 145, lui . donnait une toute autre interprétation. - La notice portant que la poussière des spores est rougeûtre. Benkezey induisit que le champignon était un Æntoloma. I en 29 <+ 334 L. ROLLAND. fait son À. (Entoloma) repandus et il ajoute (ce que n'a pas dit Burziarp) que ce champignon a l'odeur de farine fraîche. L'espèce de Burrrarp se montrant dès le printemps, cette odeur de farine ferait penser à une forme blanchâtre de l'E. clypeatum, ce qui se rencontre quelquefois, l'Entoloma livi- dum et d’autres espèces plus tardives sentent aussi la farine. Sur la foi de BerkeLex, FRies revient sur sa première opinion et en 1874, dans la seconde édition de l'Epicrisis, page 190, il donne l'A. (Entoloma) repandus Berk. Gircer, dans les Champignons de France, en 1878, suit la. même description. Enfin, Quécer, dans sa Flore mycologique (1888), revient à la première idée de FRries et met l’Agaricus repandus Bull. dans les /nocybe d’où on n'aurait pas dû le faire sortir. C'est SEecrÉrAN qui a eu, le premier, la véritable interpréta- tion de la planche de Burziar». Quécer, dans sa description de l’/nocybe repanda Bull., dit, comme FRies, que lepiedest strié, mais si cela peut se rencon- trer plus ou moins pour une espèce aussi polymorphe. cela n'est pas, en général, absolument exact, d'autant plus que le type donné par la planche de BurrrarD ne comporte aucune strie sur le pied. Ce type aurait-il passé inaperçu ! En examinant la planche 423 de Burrrarn, on voit que l’/nocybe repanda typique doit avoir un chapeau peu ou point squamuleux, un pied blanc, cylindrique. lisse. plein. non bul- billeux, et il y a tout lieu d'admettre que Burziarp a récolté cette espèce aux environs de Paris, car, en maintes occasions, on voit qu'il a le soin de noter les provenances éloignées. Or, cette année. en juin, dans une promenade avec M. ParouiLcarp, au bois de Vincennes, nous avons trouvé sur le bord immédiat d’une petite rivière, plusieurs groupes rappro- chés d’un /nocybe qui cadre exactement avec la planche pré- citée : chapeau omboné, s’étalant, sinué, lobé avec de fines striès apprimées jaunâtres, se tachant par places de rose. Pied bien blanc, plein, lisse, avec des furfurations au som- met, cylindrique, se tachant aussi de la même manière. a NOTE SUR L’Inocybe repanda. 335 L'odeur est poivrée et plus ou moins aromatique, souvent faible. Quant aux feuillets étroits ou assez larges, suivant l’âge, ils _ sont également de couleurs différentes : - Au début, ils sont toujours blancs, puis sur des sujets plus - avancés, nous les avons vus roses, jaunâtres, verts pistache. verts-grisâtres, gris. puis gris-brunâtres, devenant à la fin plus __ foncés. Ils ont un fin liseré blanc. Dans ces champignons, où il nous est impossible de voir autre chose que le véritable type de l’/rocybe repanda Bull. les spores sont ovales et lisses. (PL. XVI, fig. 1). L'expression « poussière séminale rougeâtre » de Buzcrar». ou « brun-rougeâtre » de SEcRÉTAN, s'applique très bien à ces champignons, car si nous recevons leurs spores sur une pla- que de verre, nous aurons cette impression en les regardant par incidence. Au microscope, les spores tombées paraissent souvent ver- dâtres au centre et rosées à la périphérie, (PL XVI, fig. 3) et 4 suivant que l’une ou l’autre couleur prédomine, ou que les cou- Ê leurs s'égalisent. d'après l'avancement du champignon, nous avons du rouge, du vert et du brun. 4 : Des formes à pied plus ou moins bulbilleux ou se renflant L vers le bas, fibrilleux ou striés, à chapeaux écailleux ou arron- = dis comme pour la forme plus petite, /rocybe Trinü (PI. XVI, fig. 2, 4) (1), peuvent se rencontrer, et toutes caractérisées par des spores ovales et lisses appartiennent aussi à l’?nocybe ‘ repanda Bull. Les champignons à spores anguleuses-tuberculeuses, qui prennent une teinte rose de telle sorte qu'on peut les confondre avec ces espèces dont elles ont le port, aflinent à l’/rocybe grammata Quél. ou à l’/nocybe hiulca Fries. La figure de ce dernier champignon donnée par M. BrésanoLa (Fungi Tridentini. T. 12, fig. 2) me paraît très convenable bien qu’elle n'ait pas une allure aussi grèle que dans la planche de Barrara, ni qu'elle soit aussi foncée que dans celle de (1) J'ai récolté aussi en juin, cette année, le champignon fig. ? au bois de Boulogne. Le champignon, fig. 4, a été dessiné en Corse (1897). 336 L. ROLLAND. KarcaBreNNER, les deux seules qui soit citées à l'appui de la description de Frres. Celle-ci (Hymenomycetes Europei, page 232), en signalant comme caractère principal que le pied, etjla chair rougit, nous indique un chapeau /uscus, olivaceus, rimoso-squamosus, un pied sericeo-fibrillosus. Identifiant donc la planche de M. Brésanora à l'espèce friesienne, je conclus que les spores de l’/nocybe hiulca sont bien anguleuses-tuberculeuses, de même qu'ayant identifié la planche de Burrrar» à l’/nocybe que j'ai récolté à Vincennes, j'ai conclu que l’/nocybe repanda avait des spores lisses. J'ai trouvé également en juin, il y a quelques années, des champignons que j'attribue à l’Znocybe hiulca (PI. XVI, fig. 5, 6). Le premier est taché de rose et peut parfaitement être con- fondu avec /nocybe repanda, fig. 2; le second a un chapeau ochracé plus ou moins foncé. Ils ont, tous deux, des squames sur le chapeau et des pieds striés ou fibrilleux, mais ils ont surtout comme caractère immuable que leurs spores sont anguleuses-tuberculeuses. Quant à leur odeur, elle est la mème que pour l'espèce de Buzriarp, c'est-à-dire de fruit, d'œillet, quelquefois désa- gréable ou peu marquée. Il semble se dégager de la comparaison d’/nocybe hiulca et d’/nocybe repanda, sans tenir compte des caractères micros- copiques, que ceux des squames et des stries sont, peut-être. plus constants dans le premier que dans le second. En résumé, il me paraitrait évident. après la récolte faite en juin dernier du véritable type de BurLrar», que l'/nocybe rubes- cens de GiLLeT, qui avait admis avec Berkerey l'Agaricus repandus comme un Æntoloma, l'Inocybe Godeyi Gillet, l’Inocybe hiulca Gillet, tous trois à chair rougissante et à spores lisses, doivent rentrer dans le type d’/nocybe repanda Bull., tandis que l’/nocybe repanda Bres. rentre bien dans le typé Aïulca de Frixs. L'Inocybe hiulca de CookE (British fungi, pl. 397) rentrerait tout à fait dans l’/rocybe repanda de Burriarr et /nocybe Trinii serait une forme naine aussi d’/nocybe hiulca Fries. Le NOTE SUR L'Inocybe repanda. 337 È ‘chapeau y est plutôt omboné que véritablement hémisphé- 3 rique. Ca Cette manière de voir que je présente à la société aurait peut-être l'avantage de simplifier une question bien em- _ brouillée. er. Quéer ne parle pas d’Z. hrulca, mais il donne /. grammata 4 qui en est bien voisin quoique différent par un pied finement velu. é L'Inocybe incarnata Bres. formerait un passage entre L. | repanda et /. pyriodora. : . Ce serait, peut-être, un /. pyridora imprégné par le suc qui ; Æ rencontre dans la chair de cette espèce et qui rougit à l'air, comme pour la variété lavedara du Tricholoma saponaceum, . (Soc. myc.. T. VII, PI. VI) que j'ai rencontré dans les Pyrénées dont le suc rouge-orangé tachait le mouchoir daus lequel je _ l'avais mis, mais son odeur de poire n'est pour rien dans la détermination, car elle peut aussi bien se rencontrer dans les _ espèces précédentes. … Je l'ai constatée pour le champignon (/nocybe hiulca) que me j'ai: représenté (PI. XVI, fig. 5). “ Ilest à remarquer que certaines espèces, comme le Tricho- _Loma saponaceum, qui a une chair un peu rougissante dans le nord, peuvent. dans le midi ou peut-être ailleurs sous cer- - taines influences particulières, avoir leur surface entièrement _ masquée par cette couleur rouge (Voir la planche de Barra, n° 37, de la Flore mycologique illustrée). à Jai fait la même remarque pour le Tricholoma irinum. . espèce blanche, teintée faiblement de rose, que j'ai trouvé à éutcrots, de couleur rouge-orangée avec une forme invraisem- … blable de Clitocybe geotropa ou gigantea. — Ce caractère de coloration externe et plus ou moins intense du champignon, dépendant d'un suc interne qui rosit à l'air, ne ps être invoqué comme différence spécifique. ._ On peut noter, toutefois, que les espèces qui ont ce suc sont - souvent odorantes, et il serait intéressant de connaître sa nature. Il y a probablement là un ferment analogue à celui qui produit le bleuissement de certains champignons. … On sait que bien des champignons sans odeur marquée, à À 338 L. ROLLAND. comme sans changement de couleur appréciable quand on les coupe, contractent aussi un parfum aromatique quand ils commencent à se gâter. On le retrouve aussi dans un certain nombre de Æussules. Je crois donc qu’il faut toujours se défier un peu des espèces qui changent fortement de couleur à la coupe, comme de celles qui ont une odeur trop accentuée. Le Tricholoma saponaceum de Cauterets, qui était très frais, ne sentait pas le savon, mais l’abricot bien mûr. Note sur le genre Paurocotylis Berk., Par N. PATOUILLARD-: Ce groupe de Champignons a été institué par BERKELEY en 1855, dans « Flora of New Zealand » de Hooker, vol. Il, p.188. pour un spécimen unique recueilli à Tshawera et dénommé ?. pila. D'après l'auteur, ce genre serait affine à Arachnion et appartiendrait aux Lycoperdinées, tout en pré- sentant une analogie avec Glomus par ses grosses spores _ pédicellées. Notons qu’à la fin de sa notice, BerkeLey dit qu'il CRE LE à #4 est probable que sur la plante fraîche, les spores sont dans des asques comme dans Stephensia et qu'alors les pédoncules seraient simplement la base flétrie des thèques. En 1871, dans le vol. XI du Journal de la Société Linnéenne, dans les Fungi of Ceylon n° 1181, Berkecey et BROoME décri- vent deux nouvelles espèces, les P. fulva et P. fragilis et les placent parmi les Physomycètes. Dans le volume vu du Grevillea,en 1879, Cooke signale, p. 59, une variété Zælandica du P. fulva B. et Br. et décrit une - quatrième espèce, le P.echinosperma, provenant de Melbourne, au sujet de laquelle il ajoute que le genre Paurocotylis se rattache plus étroitement aux Gastéromycètes qu'aux Physo- mycètes. En 1892, le même auteur, dans « Æandbook of Australian fungi », p. 245, indique le genre Paurocotylis dans les Gasté- romycètes et le place après Arachnion. M. ne Toi, dans le Sylloge de M. Saccarpo [18881, place égâlement Paurocotylis parmi les Gastéromycètes et M. Ed. Fiscuer, dans Execer et Pranrez {Planzenfamilien, 1899), fait remarquer que la place de ce genre est indécise et que les grosses « spores » stipitées font penser aux asques d'£ndogone. o 340 N. PATOUILLARD. En présence de ces opinions contradictoires, nous avons étudié à notre tour les matériaux qu'il nous a été possible de nous procurer : P. Pila, de la Nouvelle Zélande et P. fulva, de Ceylan. C'est le résultat de cet examen que nous indiquons ici. P. piza. — Le Champignon desséché est une masse ovoïde de la grosseur d’une noisette un peu comprimée, rougeâtre, creuse en dedans, glabre, dure, paraissant avoir été charnue sur le vivant, La paroi émet vers l'intérieur quelques prolonge- ments en forme de lames.qui divisent la cavité interne en un petit nombre de logettes. La surface de ces cloisons est recouverte d'une couche mince, rousse et pulvérulente de spores. La paroi est formée d'un pseudoparenchyme à mailles angu- leuses ou arrondies, jaunâtre vers la périphérie, dense vers l'extérieur et d'autant plus lâche et décoloré que la portion observée est plus voisine de la cavité. Les spores globuleuses, de 18 à 204 de diam., sont de couleur jaune roussâtre et disposées, sans ordre apparent sur la face interne des cavités ; elles sont mélangées à des filaments inco- lores dirigés dans tous les sens. Ces spores sont entièrement libres et leur surface ne présente aucune trace de point d'attache. Dans plusieurs préparations, nous avons remarqué, au milieu des spores colorées, un certain.nombre d'entre elles encore incolores et disposées par files de 8, donnant exactement l'impression d’une thèque dont la paroi aurait disparu. Si nous cherchons dans la série des Ascomycètes un groupe d'organisation comparable à celle de P. pila, nous voyons que c'est dans le genre //ydnocystis que nous trouvons une analogie à peu près complète : la paroi a une texture semblable et elle entoure également une portion centrale creuse, les spores volu- mineuses sont de même forme. De plus, dans les spécimens âgés d'A. piligera Tul., la paroi des thèques disparaît et les spores sont alors disposées sans ordre à la surface de la cavité, mélangées avec les paraphyses filamenteuses affaissées. L'ho- mologie est donc parfaite et n'était la division de la cavité centrale en plusieurs logettes dans P. pila. on serait tenté de fondre les deux genres en un seul. Quoi qu'il en soit, Paurocotylis ayant pour type le P. pila NOTE SUR LE GENRE PAUROCOTYLIS BERK. 341 en de commun avec les Gastéromycètes et doit se placer EuLYA.— Cette espèce n'est en rien comparable à la précé- mnte. Ses réceptacles globuleux, fauves, de la grosseur d'un s, tendres, dépourvus de cavité centrale, farcis de sporanges jaunes, ovoïdes ou presque ronds, ayant de 75 à 90 » de diam... rtés sur ses filaments larges et rameux et à contenu granu- . Jeux. la rattachent indiscutablement au genre Endogone. 5h 5 Enrésumé, Paurocotylis est un groupe d'Ascomycètes formé É - d'éléments hétérogènes, duquel on devra retirer toutes les espèces qui ne répondent pas au type du P. pila. di sf PAP" QT da ar TRAVAUX DE LA STATION DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE Par le Docteur G. DELACROIX, Directeur. Sur le « blanc » des feuilles de Mürier de Madagascar produit par Ovulariopsis moricola nov, sp. G. Del. L'administration des (Colonies s'occupe activement de vulgariser à Madagascar l'industrie de la sériciculture. Aussi, le mürier est-il l’objet de tous ses soins. Une altération, qui est apparue sur les feuilles, fut envoyée à M. J. Dyrowsktr. directeur du Jardin colonial, qui m'a transmis l'échantillon, avec une lettre dont j'extrais le passage suivant : J'ai l'honneur de vous adresser par ce courrier des feuilles de mürier malades recueillies à la Station de Nanisana. Cette affection parasitaire apparaît au début de la saison des pluies et s'attaque surtout aux müriers mis en place à peu de distance des rizières submergées, ou lorsque les muraies sont balayées par un vent ayant passé au travers des marais. Les vers dédaignent les feuilles attaquées. Il en résulte un fort déchet. Les feuilles envahies présentent, sur leur face inférieure seu- lement, un revêtement blanc superficiel, ayant l'apparence d’un saupoudrage de farine, aranéeux à la loupe et qui simule très exactement l'attaque par un Oidium. Au début, la face 0 SUR LE « BLANC D DES FEUILLES DE MURIER. 343 supérieure de la feuille ne montre aucune altération; mais, à un certain moment. aux endroits qui correspondent aux pla- ques blanches les plus anciennes, apparaît un gaufrage en relief sur la face supérieure, en creux sur ane En . même temps, et particulièrement sur ces endroits mêmes, l'épi- derme blanchit par points, tout en restant sec et sans aucun e revêtement. 11 y a là, d’ailleurs, une lésion banale, qui tient … uniquement à la contraction du mésophylle de la feuille envahi par le mycélium et à son décollement de l'épiderme supérieur ; d’où interposition d'une lame d'air entre l’épiderme supérieur _ et le parenchyme en palissade. En dernier lieu, les régions _ fortement atteintes brunissent plus où moins. L'examen du revêtement blanc montre une forme coni- dienne formée de filaments hyalins, rampant à la surface de la _ feuille, de 4 à 5 y de diamètre en moyenne, souvent tortueux, _ cloisonnés de place en place, montrant sur leur surface des papil- les hémisphériques ou un peu aplaties, hyalines. Ce mycélium _ émet des rameaux dressés fructifères, également hyalins … et munis aussi de papilles. Ces rameaux, qui peuvent atteindre une 200 y de haut, avec une largeur moyenne de 5 ,5, n'ont _ généralement pas plus de trois cloisons transversales, et ils ne se ramifient pas. La cellule supérieure s’élargit, s’allonge - plus que le restant du filament et ne tarde pas à se den _ en une conidie hyaline, munie de papilles comme le restant du | et qui, à maturité complète, mesure au moins 60 p de longueur sur une largeur de 20 environ. _ La conidie présente la forme d'un citron allongé ou d'une * massue courte et large, à paroi mince, symétrique par rapport - à son axe longitudinal, atténuée, arrondie aux deux extrémités, _ mais plus atténuée vers sa base, de telle manière que la partie . la plus large de la conidie se trouve plus rapprochée du som- _ met que de la base. La conidie est séparée du filament fructifère par une cloi- … son. À maturité, à mesure que la base de la conidie s'arrondit “ peu à peu, celle-ci se détache et tombe. Tous les filaments … dépourvus de leur cellule terminale renflée par un tel procédé ne montrent plus aucun renflement à leur sommet et aucune » “db mt de 344 G. DELACROIX. observation ne me permet de supposer qu'une seconde conidie puisse se différencier au sommet à la suite de la premiére. Cette forme conidienne se rapproche évidemment des formes Ovularia; mais elle en diffère par plusieurs caractères, la forme allongée de la conidie, l'apparence filamenteuse du spo- rophore, la formation d’une conidie unique exactement termi- nale. Elle répond exactement au genre Ovulariopsis de MM: ParouiLLarp et Hartor, créé par eux pour une espèce parasite de l'Euphorbia balsamifera, recueillie à Cayor (Sénégal) par M. CnevaLier (1. L'espèce, que je viens de décrire et qui parasite le Mürier à Madagascar, est fort voisine de Ovulariopsis erysiphoides Patouillard et Hariot, et la diagnose que ces deux auteurs ont donnée convient aussi bien à l'espèce du Mürier que j'appel- lerai Ovulariopsis moricola nov. sp. G. Del. Il y a cependant quelques différences. L'O. moricola ne se montre que sur la face inférieure de la feuille, alors que l’autre est amphigène. De plus, la conidie est plus large (60 > 20 y) au lieu de 60-70 X 12 & pour ©. erysiphoides. Les papilles du mycélium et des conidies n'ont pas été notées dans cette dernière espèce, y exis- tent en réalité, quoique moins nombreuses et moins proémi- nentes que dans mon espèce. Sur des taches avancées en évolution, j'ai constaté, dans l'Ovulariopsis du Mûrier, la présence d'une forme pyenide se rapportant à un Phoma. Les conceptacles sont immergés au milieu du mycélium caractéristique d'Opulariopsis, et il n’est pas possible de douter de leur commune origine. Ce Phoma a des conceptacles arrondis, petits, d’un diamètre ne dépassant pas 80 u. Il est muni à son sommet d'un pore laissant échapper des spores hyalines, ovoïdes, un peu piriformes, continues, parfois légèrement inéquilatérales, de 6 & X 2-2,25 pm. La membrane (1) N. ParTouILLARD et P. HaRIOT. Enumération des Champignons récoltés par M. A. CHEVALIER au Sénégal et dans le Soudan occidental, in « Revue de Botanique », 14° année, 1900, p 245.—P.-A. SAGCARDO, Sylloge Fungorum, XVI, p. 10%. . À É 4 1 P, Fe * SUR LE € BLANC } DES FEUILLES DE MURIER. 345 du Phoma, d'apparence celluleuse, est colorée en fauve plus moins foncé. Je n’ai pas rencontré de pycnides dans l'échantillon d'Ovula- riopsis erysiphoides que m'a remis M. Harior. Cette différence est à noter. Le mycélium d'Ovulariopsis moricola pénètre les tissus vivants, gràäce à la présence des stomates. Il ne semble pas envahir la cavité cellulaire elle même ; on le voit simplement cheminer entre les éléments de la Aus el il ne m'a jamais paru abondant. Néanmoins, il est capable de tuer des groupes de cellules du mésophylle, comme en témoigne la coloration brune de leur contenu ; souvent cette nécrose de cellules est précédée de phénomènes de prolifération qu'on doit attribuer à l'irritation causée par la présence du mycélium. Cette irritation se traduit par la production des pustules préo- minentes à la face supérieure de la feuille. L'état de dessication où se trouvaient les feuilles à leur arrivée n'a permis aucune recherche biologique, car les coni- dies n’ont pas germé. Il est à présumer que les remèdes anticryptogamiques, soufre ou liquides cupriques, auraient une action destructive sur les conidies ou les stylospores de ce champignon. Des essais comparatifs devront être pratiqués. Diagnose : Opulariopsis moricola G. Del. — Effusa, albida, oculo nudo Oidium simulans ; mycelio hyalino, repente ; hyphis tortuosis, parcè septatis, ramosisque, passim hyalino-pustulatis. Hyphis conidiferis e sterilibus nascentibus, erectis, rigidioribus, tri- vel quadriseptatis, cylindraceis, hyalinis et hyalino-pustulatis, 5,9 & latis, usque 200 4 altis {cum conidio); conidiis ultimam cellulam hyphæ fertilis sistentibus, solitariis, summo basique rotundato-obtusatis; deorsüm longius attenuatis quam sursüm, hyalino-pustulatis hyalinisque, 60-20 & circiter. Pycnidia e _genere Phoma, mycelio repente intermixta, rotundata, 80 y diametro circiter, fulvo-brunnea, poro instructa ; stylosporis hyalinis, continuis, ovoideis, interdüm subinequilateralibus, GX 2— 2,25 p. 346 G. DELACROIX. In foliis Mori albæ, in pagina inferiore, Nanisana, in insulà Madagascar. LÉGENDE. Ovulariopsis moricola (x. Del. I. — Coupe transversale dans une feuille atteinte. — Es, épiderme supé- rieur ; Pp, parenchyme en palissade ; Cm, cellule de parenchyme lacu- neux tuée par le mycélium intercellulaire, My ; Fi.co, filament conidiophore naissant sur le mycélium externe ; Co.j, conidie jeune à l'extrémité d'un filament conidiophore. Î[, — 1. Pycnide P, naissant au milieu du mycélium. — 2 Stylospores (Obj. 9 Hartnack, ch. cl, Oberhæuser. IT. — Pénétration d’un filament de mycélium par un stomate dans le paren- chyme foliaire. Obj. 7 Hartnack, ch. cl. Oberhæuser. IV, —1. Un filament conidiophore mûr avec sa conidie terminale. — 9, a et b, conidies mûres, détachées. 4 Obj}. 7. Hartnack, ch. cel. Oberh, MTS mb. sal A propos de Stromatinia Linhartiana Prill. et Del. \Sclerotinia Cydoniæ Schellenberg:. M. Priczieux et moi-même (1) avons signalé, il y a plus de 10 ans, un parasite du groupe des Discomycètes, qui attaque les feuilles de Coignassier et amène la momification des fruits. Le Champignon montre une forme conidienne Monilia, qui présente exactement les caractères de Monilia Linhartiana Sacc. Cette espèce est signalée sur feuilles et jeunes rameaux de Prunus Padus (2). Cette même forme conidienne sur feuilles de Coignassier est exactement aussi l'espèce de PasseriNt Ovularia necans, publiée par Briosr et Cavara [3]. Au moment où nous avons fait l'assimilation entre les formes conidiennes de l'espèce du Coignassier et celle du Monilia Linhartiana Sacc., nous ne possédions pas cette dernière espèce. D'après la description, les analogies morphologiques étaient telles, qu'à ce point de vue, il n'y avait aucun doute à avoir. Depuis ce moment, j'ai comparé notre Monilia Linhartiana, sur feuilles de Coignassier, avec Ovularia necans Passer., * échantillon de Briosr et Cavara. sur feuille de Néflier ; avec Ramularia necans.des Fungi gallici exsiccati de C.RouMEGUuÈRE (n°3684), sur Néflier également. étiquette signée D°G. PassERINt ; avec Monilia Linhartiana, sur Prunus Padus extrait de l'herbier du D' Lesour». Il n’y a pas à douter que dans tous ces cas il ne s'agisse de la (1) PRILLIEUX. — Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXXIX, 22 juinet 9 décembre 1892. — PricciEux et DELACROIX, Bull. de la Soc. Myeol. de France, t. 1X, 1896, p. 196. (2) LINHART. — Fungi hungarici, n° 198. (3) G. Briost et F. CaAvaRa. — 7 funghi parassili della plante coltivate od utile. Pavia, fase, n° V, n° 110, Ovuiaria necans Pass, L 348 G. DELACROIX. même espèce, du moins au point de vue morphologique : même fructification, même dimension de spores. etc. Woroxixe (1) déclare que l’on est presque autorisé à admettre l'identité entre Sclerotinia Padi Woronine et Sclerotinia Au- cupariæ Ludwig. Comme l’a fait remarquer M. Prizcreux (2), la taille des ascospores de notre Stromatinia Linhartiana est intermédiaire entre la taille des ascospores de S. Padi et S. Aucupariæ ; mais toutes les autres particularités de nature biologique : germina- tion des conidies, des ascospores, etc., sont identiques. SCHELLENBERG (3). qui a étudié le mode de pénétration du fila- ment germinatif de la conidie dans l'ovaire, est arrivé au même résultat que WoroniNe et donne une figure semblable à la figure de Woroxixe. Il ne peut donc faire de doute que les diverses formes conidiennes, Monilia Linhartiana, Ovularia ou Aiamularia necans, identiques entre elles, ne soient la forme conidienne d’une seule espèce morphologique. Qu'il y ait dans cette espèce, comme pour bien d'autres para- . sites, les Urédinées par exemple, des formes biologiques, le fait est possible, et l'observation de SCHELLENBERG, qui a vu un Néflier complètement indemne à côté de Coignassier fortement atteint, est une présomption en faveur de ce fait. Mais elle ne semble pas suffisante, en l'absence d'expériences précises, pour justifier même provisoirement la création d'un Sclerotinia Cydoniæ que propose ScHELLENBERG où du Selerotinia Mes- pili, que Fraxk (4) attribue gratuitement, je crois, à WorRoNINE, Car je n’en ai pas trouvé trace dans les ouvrages de ce dernier auteur. Je dois ajouter que Oidium Cydoniæ Passer. (von Thümen Mycotheca Universalis, n° 1667, Flora 1881, p. 271) est un (1) WoroONINE. — Die Sclerotienkrankheitl der gemeinen Tranbenkirsche und Eberesche, in « Mémoires de l’Académie impériale des Sciences de St- Pétersbourg, VII, 1895, p. 21. (2) Prizcieux. — Maladies des plantes, IT, p. #19. (3) H. C. SCHELLENBERG. — Ueber die Sclerotienkrankheit der Quitte. Berichte d. deutsch. bot. Gesellsch. VII, 1899, p. 205. (4) A. B. Frank. — Die Krankheiten der Pflanzen, 11, p. 511. Breslau, 1896. PRE ur Lesouro. bat del’ £r . io crittogamico italiano, sér. I, 18. al est mème accompagné de Cicinnobolus Cesatii, para- St Jusqu'i ici je n'avais observé la production de formes pezizes 1.0 u’au printemps de l'année qui suit la formation du fruit omifié. … De très jeunes coings tombés de l'arbre en 1900, placés sur les sol et recouverts d’une épaisseur de quelques millimètres de terre ont donné en 1901 au printemps une assez abondante récoite de pezizes. Quelques fruits qui n'avaient rien donné en D, en ont fourni en 1902, deux ans après leur chute. En 1903, deux fruits momifiés depuis 1900, maintenus depuis lors constamment à l'air, ont produit chacun une pezize. Sur l'identité réelle du Sphæropsis Malorum Peck. J'ai publié dans un bulletin antérieur de la Société Mycolo- gique, une note sur une maladie d'apparence chancreuse, qui sévit en France dans quelques localités, sur l'écorce du Pommier, et qui en Amérique, où elle est beaucoup plus répandue, attaque également Poirier, Coignassier,Abricotier et se voit mème sur les feuilles et fruits de ces différents arbres fruitiers (1). ; Quand j'ai publié cette première note, je n'avais pas eu le loisir de comparer, faute de matériaux, la forme pycnide ren- contrée par moi sur les Pommiers en France, avec les échan- tillons américains, non plus qu'avec l'espèce type de Peck, ou des espèces décrites en Europe, le Diplodia pseudo-Diplodia Fuck., par exemple. Cependant, l'identité m'avait paru telle- ment complète entre mon espèce et celle décrite par les auteurs américains que je n'avais pas hésité à la considérer comme la même espèce, le Sphæropsis Malorum Peck. Depuis l'époque où je publiai ma première note, j'ai pu me procurer de divers côtés, les échantillons qui me manquaient, pour établir la synonymie de l'espèce étudiée par moi. Grâce à l’obligeance de M. Lrov», je reçus de M. Prcx, un échantillon type de son Sphæropsis Malorum. M. Srewarr. mycologue de la Station expérimentale de Geneva (Etat de New-York), m'envoya des échantillons très bien choisis de Sphæropsis sur des supports et des organes différents, et aussi ses formes Macrophoma et Cytospora. M. George Massee me fit parvenir, sur ma demande, l’échantillon-type de Sphæropsis Malorum Berk. {Phoma M. Sace. — Macrophoma M. Berl. et Vogl.) et le Diplodia maura Cooke et Ellis. M. Ed. Fiscuer, (1) Bulletin de la Sociélé Mycologique de France, t. XIX, 1903, p. 132. SUR LE Sphæropsis Malorum. 901 de Berne, voulut bien me communiquer le fascicule des Fungi rhenani de Fuckel, renfermant le Diplodia pseudo-Diplodia Fuck, et j'ai eu aussi, par l'entremise de M. Parouizram», le même échantillon de Diplodia de l'herbier Boissier. récolté par Winter. J'ai, de plus, trouvé dans l'uerbier du D' Lesourn, qui vient d'être cédé à l’Institut Agronomique, deux échan- tillons de Sphæropsis Malorum Berk., des Nortk American Fungi d'Ellis, l'un sur Poire, le second (n° 2161, 2° série), sur feuille vivante de Pommier. Enfin, M. Duuée, de Meaux. qui possède l'herbier Brunaud, en grande partie, m'a communiqué le Botryodiplodia Mal; P. Brunaud. J'avais ainsi tous les documents nécessaires pour établir mon diagnostic différentiel. Je dois dire tout d’abord que le Sphæropsis Malorum, étudié sur les échantillons récoltés par moi ou que j'avais reçus, est différent de Diplodia maura C. et EI. et de Botryodiplodia Mali P. Brunaud. D’autre part, il y a identité absolue entre le Sphæropsis Malorum de France, l'espèce de Peck et les différents échan- tillons envoyés par M. Srewarr, sur Pommier, Poirier, Abri- cotier, Coignassier : c'est exactement la même espèce sur écorces et feuilles, quoique, sans doute à cause de la différence de support, les pycnides sur feuilles soient sensiblement plus petites et très généralement à un seul compartiment. I n’y a pour tout le reste des caractères, taille, couleur des spores, etc.. aucune différence. _ Les deux échantillons des North American Fungi de M. Euus, se rapportent aussi très exactement à Sphæropsis Malorum Peck. Enfin le Sphæropsis Malorum Peck est absolument iden- tique à Diplodia pseudo-Diplodia Fuck. Je considère, d’un autre côté, que le Macrophoma Malorum (Berk.) Beri. et Vogl. n'est autre que le stade jeune du Sphæropsis, mais dont, comme je l'ai constaté, les spores hyalines et non cloisonnées sont capables de germer. Mais ce Macrophoma n'est pas l'espèce appelée par M. Srewanrr Macrophoma Malorum. L'espèce de M. Srewarr, que j'ai reçue de lui est une forme Mélanconiée, sans conceptaele fermé Re, 352 G. DELACROIX. et munie d'un simple stroma hyalin sur lequel reposent les stérigmates et les stylospores, un Glæosporium ou plutôt un Hainesia. Le Cytospora, observé par M. SrewarT, ne me parait pas différent de l'espèce que j'ai vue moi-même. Le terme Sphæropsis Malorum Peck, appliquée à une espèce observée antérieurement par Fuckez et décrite par lui sous le nom de Piplodia pseudo-Diplodia, doit donc disparaitre. Si l’on considère que la forme Sphæropsis se rencontre le plus fréquemment, alors que les stylospores uniseptées (forme Diplodia\, sont infiniment plus rares, il devient logique de nommer cette espèce Sphæropsis pseudo-Diplodia (Fuck.) G. Del. (S. Malorum Peck). | Sur le parasitisme du Dothichiza populea Sacc. et Briard sur diverses espèces de Peupliers. # Bien que le Dothichiza populea Sacc. et Briard ait été DT _ signalé par ses créateurs « în ramis emortuis Populi », le pa- rasitisme de cette espèce n'a guère jusqu'ici attiré l'attention _ des observateurs, car je ne trouve rien de signalé à ce sujet. _ Cependant, depuis plusieurs années, j'ai reçu des échantillons _ de fragments de troncs de jeunes Peupliers vivants et de _ rameaux, où ilest bien visibleque ce Champignon avait pénétré … l'arbre, tué l'écorce par places, et gagné jusque dans le bois. _ C’est ainsi que, dans la vallée de la Seine, en amont de Monte- reau (Seine-et-Marne), à Villeneuve-la-Guy ard (Yonne), il envahit des rangées de jeunes peupliers suisses {(Populus vir- _ giniana plantés en bordure, les maltraite gravement et finit par les tuer. À Montauban, diverses espèces de peupliers se . montrent également envahies. À Agen, le Peuplier d'Italie pré- sente des dégâts. Récemment, je l'ai trouvé chez un horticul- _ teur-pépiniériste, à Paris mème, couvrant de ses fructifications et de ses macules le tronc et les rameaux de jeunes Populus Bolleana, forme horticole d'un Populus nigra du Turkestan, _ obtenue par semis. - Les observations attentives montrent que le mal commence : toujours par une plaie, généralement l'emplacement d’une branche coupée sur le tronc d'un arbre jeune. C'est le cas, par . exemple, d'une plaie faite en vue de retrancher avec le sécateur . un jeune rameau destiné au bouturage. _ La portion d'écorce atteinte ne tarde pas à jaunir, et en + vieillissant, cette teinte pâlit puis devient blanc-grisâtre. A ce … moment l'écorce est complètement tuée. Dans les cellules du | parenchyme cortical, la chlorophylle et tout le contenu de la _ cellule forme une masse brunâtre qui est en grande partie con- 394 G. DELACROIX. sommée plus tard parle mycélium; c'est à ce moment que la tache pälit. Ce mycélium est grèle, hyalin, ramifié, cloisonné. Ilest assez peu abondant dans le bois, mais on peut le ren- contrer néanmoins dans les vaisseaux en particulier. Le bois, surtout dans les rayons médullaires de l’aubier, montre une certaine quantité de gomme de blessure, qui ee en jaune très päle cette portion de la tige. I n'y a d’ailleurs extérieurement qu’une différence à peine sensible, de coloration entre le bois sain et le bois envahi. Mais lorsque la branche est entièrement morte, le bois perd toute consistance et se réduit sous le doigt en fragments très ténus. I faut observer que la mort du rameau ou du tronc ne se produit que lorsque l'écorce est tuée circulairement, et dans ce cas, toute la partie supérieure à la tache se dessèche et périt. Quelquefois si le tronc est ainsi atteint, on peut voir le jeune arbre repousser du pied. L'influence de l'humidité excessive et de la richesse du sol en humus sont prédominantes ; elles facilitent sensiblement le développement de la maladie et augmentent sa gravité. C'est pour cette raison que, lorsque la maladie apparait dans une pépinière, elle y commet de graves dégâts. Il est à observer que l'écorce jeune est exposée d’une façon plus particulière à la pénétration. Lorsque le périderme, dont la couche génératrice est, dans les Peupliers, l'assise la plus externe du parenchyme cortical, lorsque ce périderme a différencié sa portion subéreuse, l'infection estmoins fréquente. Les conceptacles prennent naissance sous le jeune périderme qu'ils déchirent pour s'ouvrir à l'extérieur et émettre au dehors leurs stylospores. Celles-ci sont ovoïdes, hyalines, avec des dimensions de 10-13 X 7u. Elles germent dans l’eau distillée par une seule extrémité, produisant un filament trapu qui acquiert quelques cloisons, mais ne prend pas un grand déve- loppement et qui sur son pourtour gélifie nettement sa paroi. - Les spores ne germent qu'en très petit nombre dans une solution nutritive à base de glucose, peptone, acide tartrique. J'ai essayé quelques infections sur rameaux de peuplier suisse et J'ai pu me rendre compte que la présence d'une plaie mettant SUR LE PARASITISME DU Dothichiza populea 39) L * le parenchyme cortical à nu est nécessaire pour permettre la pénétration du mycélium dans le rameau. La conclusion de ce fait, c'est que le Dothichiza populea peut se comporter comme un véritable parasite de blessure. Lorsqu'on aura lieu de craindre ses atteintes. on devra passer sur les plaies vives une solution de sulfate de cuivre à 10 0/0, qui sitôt sèche sera recouverte de coaltar ou d’un mastic quel- conque. 11 LÉGENDE. Dothichiza populea Sacc. et Briard. I. — «et b. Rameaux de peuplier attaqués, réduction 1/2. IL. — Vaisseau V, portant dans sa cavité le mycélium My. Obj. 5 Hartnack, micr. tiré, ch. cl. Oberhæuser. II. — Germination des spores dans l’eau distillée, montrant la gélification de leur membrane. Sur la pourriture des Pommes de terre. Par le Dr G. DELACROIX. En maintes localités, cette année, on a observé en France, la pourriture des tubercules de Pommes de terre récoltés à l'au- tomne, et parfois, dans certains champs, le nombre de tubercules avariés a été tel que l’on se dispensait de pratiquer l'arrachage, qui. vu l'absence de récolte, devenait onéreux. Le Phytophthora infestans (Mont.) de Bary, le parasite de l'ancienne «maladie de la Pomme de terre », est la cause unique du dégât, je le déclare de suite. Il n’y a aucunement à faire entrer en ligne de compte les nombreux et variés saprophytes qui apparaissent après lui et qui sans sonirruption n’eüssent pu pénétrer les tubercules. [l en est de même pour d’autres mala- dies, qui,dans les années précédentes, ont été très dommageables à la Pomme de terre, je veux parler de celles dues au Bacillus caulivorus et au Bacillus solanincola.A un degré plus marqué, quoique beaucoup plus faible que celui du Phytophthora, je dois citer la maladie de la « gale », qui est dans nos régions, de nature bactérienne, et non due à l'Oospora scabies, auquel Rozaxp Taaxrer (1) a rapporté la cause de cette maladie aux Etats-Unis. Roze. a déjà fait observer ce fait et qualifié la bactérie qui la produit Micrococcus pellucidus (2). Les caractères extérieurs des tubercules atteints par le Phy- tophthora infestans sont connus. Cependant, quand les feuilles attaquées sont absentes, il peut être à peu près impossible de (1). RoLanD THaxTER, Report of the mycologist, « Annual Report of the Connecticut agricultural experimental Station, 1890 ». (@) E. Roze. La cause première de la maladie de la pornme de terre, potato seab. des Américains, Bull. de la Soc. mycolog. de France, XII, 1896, p. 126. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 397 rien affirmer sans l’aide du microscope. Nous verrons plus loin comment mème, dans de nombreuses circonstances, on a pu, en l'absence de commémoratifs, être amené à douter de l’action première du Phytophthora et mème à la nier. En thèse générale, la présence du PAytophthora se reconnaît d'autant mieux que la période d'attaque est assez près de son début et que grâce à des conditions spéciales de température et d'hu- midité, le mycélium n'aura pu LES que très lentement dans le tubercule. Les tubercules envahis par le Phytophthora infestans portent sur leur surface des taches grises ou livides. de teinte d'ail- leurs un peu différente suivant la couleur du périderme sain, c'est-à-dire suivant la variété. Ces taches, desséchées à leur surface, se dépriment peu à peu, à mesure que le mycélium s'enfonce dans la profondeur des tissus en envahissant les espaces intercellulaires. En coupe, la surface de section se montre tachée de brun fauve, mais cette coloration n'est pas uniforme. Généralement, elle procède par taches, dont la partie centrale est sensiblement plus colorée ; et quand plusieurs taches sont confluentes, ce qui est fréquent, on voit de nombreux points plus foncés, payes dans le ton général à peu près uniforme. Quand le PAytophthora n'est pas accompagné de sapro- — phytes, le tubercule, au toucher, se montre aussi dur au moins qu'à l'état normal dans la région d’une tache. Peut-être pour- rait-on confondre la maladie due au Phytophthora avec la _« brunissure » due au Bacillus solanincola. Le doute ne peut durer avec un examen un peu attentif ; le tubercule franchement envahi de la « brunissure » est mou à sa surface, et généralement ridé, ce qu'on n'observe pas avec le Phytophthora, à moins que certains saprophytes n'aient déjà commencé à produire la putréfaction. A la coupe, la coloration de la « brunissure » vire vers le brun grisâtre ; elle est régulière, plus « lavée » en quelque sorte. L'examen au microscope, lève d'ailleurs tous les doutes. Dans la maladie de la « brunissure », au début, au moins, les tissus du tubercule ne présentent aucun mycélium ; on n'y peut voir que des bactéries dans les divers éléments. Quelques ten. 358 G. DELACROIX. vaisseaux portent des thylles, ou une substance amorphe ayant l’apparence de la gomme, que l’on retrouve aussi dans les cellules avoisinant les vaisseaux. La présence de gomme et de thylles est ici l'indice d’une évolution assez lente de la maladie qui permet à la plante de réagir. Assez tard seulement, les moisissures interviennent, parfois même d'autre bactéries, et la putréfaction du tubercule peut s'accomplir exactement comme lorsque c'est le Phytophthora infestans qui ouvre la porte à ces divers saprophytes, mais ici elle est généralement /ente.. Le Phytophthora infestans est facile à reconnaître au mi- eroscope, dans un tubercule. Le mycélium est hyalin, quelque- fois un peu brun pâle quand il est âgé ; la membrane est bien visible, et, comme c’est la règle chez les Péronosporées — règle qui pourtant, montre quelques exceptions — on n'y voit pas de cloisons. Les tubes mycéliens sont remplis d’un proto- plasma granuleux avec quelques vacuoles, et leur diamètre transversal varie entre 4 et 7 uw. Ces filaments mycéliens sont très ramifiés et enveloppent les cellules du tubercule de leurs réseaux. Mais il est un caractère que j'ai déjà observé depuis longtemps et dont l'étude actuelle m'a permis de préciser les détails : c'est la présence des suçoirs du mycélium, organes très répandus dans la famille des Péronosporées. Ces suçoirs ‘se montrent souvent dans les tubercules de Pommes de terre atteints par le Phytophthora ; mais je dois reconnaître que parfois, il m'est impossible de les découvrir, bien que l'identité certaine du mycélium puisse être établie par un autre procédé dont je parlerai dans un instant. De Bary, qui a étudié longue- ment le Phytophthora infestans et a publié sur cette question des mémoires très documentés (1), auxquels les études ulté- rieures n'ont ajouté que peu de chose, ne Bary, qui les a vus nettement, ne leur accorde, autant qu'il semble, que peu d'im- (1) Les mémoires de de Bary, où on trouve le plus de faits importants sont les suivants : Die gegenwartig herrschende Kartoffelkrankheit, Leipzig, 1861. — Recherches sur le développement de quelques champignons para- sites, in « Annales des Sciences naturelles, » 4° série, t. XX, cah, 1. — Researches into the nature of the Potato-Funqus Phytophthora infestans, in («The Journal of the Royal Agricultural Society of England », series 9, vol. 19, London, 1876, pp. 239-269 ». SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 359 portance. Aussi, les auteurs venus après lui considèrent-ils que l’absence des suçoirs est caractéristique du mycélium de Phytophthora infestans. C'est, à mon avis, une erreur. qui prive d'un moyen précieux de diagnostic de la maladie. au moins sur les tubercules. Maxaix, le premier, a réagi contre cette tendance. Dans son mémoire sur les Péronosporées (1), il décrit (page $9) des suçoirs très petits, droits, filiformes, très nombreux dans les feuilles de pommes de terre attaquées par le Phytophthora, que nr Bary, dont la technique était certai- nement moins perfectionnée, n'avait pas vus. Aussi. pE Bary a-t-il déclaré que. dans le Phytophthora infestans, le « mycé- « lium ne fait que serrer sa membrane ténue contre les cellules « du tissu qu'il habite. Du moins, il en est ainsi quand le « parasite envahit les feuilles » 2). Prévenu de la présence de ces suçoirs dans les feuilles de Pomme de terre, j'ai pu les trouver non sans quelque difficulté avec les caractères indiqués par Maxerx. J'ai employé l’eau de Javel, et après rinçage, j'ai chauffé modérément dans l'acide lactique coloré au bleu coton GBBBB. Le mycélium se colore faiblement, mais sa réfringence se maintient plus forte que celle du tissu ambiant et il devient ainsi suffisammentmnet. La technique compliquée de Maxcix ne m'a jamais donné les résultats indiqués par son auteur, mais les caractères des suçoirs sont bien ceux indiqués par cet auteur. Maxenx décrit et figure également les suçoirs observés dans la baie de la Tomate; il leur reconnait une forme irrégulière et . déclare « qu'il serait impossible en l'absence de fructifications, « d'identifier cette forme avec celle qui habite la Pomme de « terre ». Mes observations me démontrent qu'il y a là une exagération. En effet. dans le tubercule de Pomme de terre, comme dans le fruit de la Tomate, les sucoirs sont identiques, quoique différents de ceux de la feuille ; mais sur la feuille de Pomme de terre, l'apparence de la lésion, le caractère de la fructifica- tion conidienne, souvent présente, suffisent pour reconnaitre la (1) Louis MAxGIN, Recherches sur les Péronosporées, in « Société d'histoire nalurelle d'Autun », 8e bull., Autun, 1895. (2) A. nE Bary, Recherches sur le développement de quelques champi- gnons parasites, p. 30. te pd Cr Er si 2% x 360 G. DELACROIX, maladie ; il n'y a donc aucune raison d’y chercher des suçoirs, qu'il n’est pas très facile d'observer avec netteté. D'ailleurs, comme l'a indiqué ne Bary, quand on a affaire à des échan- tillons vivants, il suffit d'abandonner à l'air saturé d'humidité une tranche de Pomme de terre portant le mycélium de PAy- tophthora infestans, pour la voir se couvrir d’une moisissure floconneuse constituée par les filaments conidiophores du Phytophthora. Je me suis assuré que le même fait se produit sur les fruits de la Tomate. DE Bary avait vu les suçoirs dans les tubercules. La phrase suivante, déjà citée par Maxcnx (1, en témoigne : « Ces « rameaux (dumycélium) sont assez nombreux et l’on en trouve Fig. I. Mycélium et suçoirs du Phytophthora infestans. 1, 2, 3, 4. Formes diverses des suçoirs, Se, du mycélium, My, pénétrant dans les cellules du parenchyme cortical du tubercule de pomme de terre. Obj. 5 Hartnack, micr. tiré, ch. cl. Oberhæuser. « même qui perforent les membranes des cellules, mais fré- « quemment on les cherche en vain. » Dans un autre ouvrage (2, be Bary s'exprime ainsi : « Chez le Phytophthora (1) L. MANGIN, ouvrage cité. (2) A. DE Bary, Vergleichende Morphologie und Biologie der Pilze, Mycetozoen und Bakterien, Leipzig, 1884, page 21. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 361 « infestans, lorsqu'il se trouve dans les Pommes de terre, des « rameaux mycéliens (myceliumaæste), pénètrent çà et là dans « l’intérieur des cellules nourricières — le cas est fréquent « dans les tubercules qui germent, — et ces rameaux méritent « à peine un nom spécial. » Maxaix, qui avoue n'avoir pas vu ces suçoirs (1) dans le tubercule de Pomme de terre les qualifie, d’après pe Bary, de « masse remplissant la cavité cellulaire »; il a évidemment dénaturé la pensée de DE Bary. Ces sucçoirs, en effet, rameaux de mycélium.mais rameaux bien différenciés, méritent le nom de suçoirs au même titre que les organes analogues du Peronospora viticola ou du Cystopus candidus, par exemple. Ils ont, dans le Phytophthora infestans, des formes très variées ; ils peuvent être arrondis ou ovoïdes, un peu allongés et droits ou légèrement courbés en crosse à leur sommet. On les voit entiers ou lobés, leur surface est lisse ou finement irrégulière et on les trouve tantôt sessiles, tantôt, mais plus rarement, pédonculés. Leur taille varie aussi d’une façon notable : les plus gros suçoirs atteignent environ 6 de diamètre, rarement plus. Je n’ai vu qu'une seule fois un suçoir ramifié pénétrant dans la cellule (Fig. Il). et n’ai jamais Fig. IL. — Un suçoir ramifié, Scr, à rameaux lobés sur le mycélium de Phyto- phthora infestans, dans une cellule médullaire du tubercule. Obj. 7 Hartnack, mier. non tiré, ch. cl. Oberhæuser. : (1) L. MANGIN, ouvrage cité, p. 89. 362 G. DELACROIÏX. réussi à apercevoir une double membrane sur la surface du suçoir. Ceci indique que ce sucçoir perfore simplement la membrane cellulaire au lieu de s'en coiffer et sans la pénétrer, comme c’est le cas, ainsi que l’a reconnu Mawaix, pour beaucoup de Péronosporées. Je crois donc, avec pe Bary, que les suçoirs du Phytophthora infestans sont intracellulaires. Les sucoirs dans le tubercule de Pomme de terre et dans le fruit de la Tomate ont la mème conformité; mais dans la Tomate. il y a une tendance plus marquée à la régularité de forme. Les suçoirs lobés et ovoïdes sont les plus fréquents : ils sont aussi un peu plus petits, et je les ai toujours rencontrés aussi abon- dants sur toutes les Tomates que j'ai pu étudier. [l n’en est pas toujours de même sur les tubercules de Pomme de terre. Très souvent — du moins sur les tubercules fort nombreux que j'ai examinés cet automne, — j'ai pu rencontrer ces suçoirs en quantité (1). Mais de temps en temps, on trouve un tubercule qui en est presque dépourvu. Et il n'y a pas à arguer qu'il s'agit là du mycélium d’un autre champignon, car la culture sous cloche, à l'humidité, donne des conidiophores. DE Bary trouve abondamment les suçoirs lorsque les tubercules sont en voie de germination, mais ce n'est pas l'unique cas où ces suçoirs soient répandus. J'ai lieu de croire qu'ils se rencontrent toujours plus nombreux lorsque la vitalité du tubercule étant affaiblie, des saprophytes interviennent et disputent la place au Phythopthora qui s'adapterait de manière à augmenter ses surfaces d'absorption. Il est à observer qu'au moment de la ger- mination du tubercule, en admettant que les saprophytes soient absents, les diastases que le tubercule produit, peuvent agir dans le mème sens, en mobilisant au profit de la plante hospi- talière les matières de réserve accumulées dans les cellules. Ceci, néanmoins, reste hypothétique. Je dois parler maintenant d'une lésion des tubercules qui n'est pas rare et qui porte le nom de « maladie des Pommes de terre piquées ». (1) Après la rédaction de ce mémoire, je trouve, dans un article de Wehmer (Centr. BI. f. Bakter, Il, 4897, t. III, p. 658), les suçoirs mentionnés en quelques mots, mais non décrils. TT TS SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 363 Les tubercules. dans ce cas, portent à leur surface de très petites taches légèrement déprimées et ombiliquées, avec un point grisätre au centre. Ces taches ont une coloration généra- lement plus foncée que celle du périderme. Leur taille, au début, quand elles sont bien différenciées, atteint 2 millimètres. Le point central est le siège d’une très fine perforation, dans laquelle on voit au microscope le tissu subéreux un peu plus coloré que dans le voisinage immédiat et un peu dilacéré superficiellement. Bien qu'il puisse y avoir là l’action d'un animal, je n’y ai vu ni acarien, ni larve d'insecte. Plus tard, cette petite tache s'étend et peut prendre des caractères diffé- rents qui, indépendamment d'un examen microscopique, per- mettent de reconnaître la nature et la cause de la lésion. Dès l'apparition de la tache, en tous cas, le tissu du parenchyme cortical du tubercule qui correspond à la tache, prend une coloration fauve comme celle-ci ; mais cette coloration évolue différemment, comme la petite lésion externe, suivant la nature de la cause. Roze a attribué l'altération des « tubercules piqués au Pseudocommis Vitis Debray (1). L'existence de ce Myxomycète n'est plus acceptée générale- ment aujourd'hui. Les organes que lui ont accordés Degxay et Roze, c'est-à-dire un plasmode, des spores, des kystes, ne semblent être que des produits de désintégration du contenu de la cellule, lorsque celle-ci étant morte à la suite d'actions variables, parasitaire ou non. des oxydases, probablement, se mélangent aux contenus cellulaires. Ces oxydases existent nor- malement dans beaucoup de végétaux vivants ou du moins y apparaissent à un moment donné.A l'état vivant, en tous cas, il n’est pas admissible qu'elles soient directement mélangées au protoplasma de la cellule et on peut supposer qu’elles sont enfermées dans des hydroleucites spéciaux.Que la cellule vienne à mourir, ou même qu'un parasite laisse exsuder dans la cavité de la cellule un produit de cette nature,diverses substances conte- nues dans la cellule, du tannin par exemple,s’oxydent et brunis- sent.La matière brunie peut prendre un contour régulier ; ce sont sans doute ces masses que Desray et Roze ont qualifiées dekystes,. (1) RozE. — Le Pseudocommis Vitis dans les tubercules de Pommes de terre, Bull. de la Soc. mycol., XIE, 1897, p. 154: 364 G. DELACROIX. J'ai pu reconnaitre que la « maladie des tubercules piqués » était le début, soit de la maladie de la « gale », soit de la pénétration encore tout à fait superficielle du mycélium de Phytophthora infestans. Les cellules les plus internes du péri derme non encore subérisées, normalement encore vivantes, brunissent légèrement leur paroi ; dans la cavité se concrètent les matières brun-jaunâtre qui seraient pour Desray et Roze la caractéristique de la «brunissure » et dont l'apparition coïncide avec la mort de la cellule. En cas de « gale », ces cellules jeunes montrent une quantité notable de fins microscoques,'qui apparaissent bientôt dans des cellules plus internes appartenant au parenchyme cortical. Mais la bactérie, sans doute parce qu’elle est très aérobie, ne pénètre pas bien profondément. La plante a le temps de se défendre et de constituer un liège cicatriciel qui isole la partie externe mortifiée. Ce liège est envahi à son tour et un troisième liège, plus profond, apparaît, en même temps que la petite tache pri- mitive s’élargit à mesure et se creuse en se transformant en une sorte de cupule à fond irrégulier comme les bords. Quand la maladie arrive à ce point, elle est absolument reconnaissable et ne peut être confondue avec autre chose. Si la cause de la lésion est le PAytophthora infestans, on voit au début la même lésion dans la partie profonde du liège, mais on n'assiste pas à la production d'un liège plus interne. En nettoyant la coupe à l'eau de Javel qui décolore les contenus bruns et la paroi cellulaire, on reconnaît de fins filaments de Phytophthora infestans, que j'ai toujours vus dans ces cas avec des suçoirs. Ce mycélium s'étend bientôt dans le paren- chyme cortical, et à la coupe, on rencontre la lésion banale du Phytophthora. J'ai pu retrouver dans plusieurs cas où la lésion commençait, des apparences très analogues à celles figurées par pe Bary et obtenues par lui en infections artificielles avec le Phytophthora. V'ai vu ainsi les filaments de PAytophthora infestans traversant directement des cellules du périderme pour gagner le pourtour de cellules plus profondes, vivantes, de ce même tissu (1). (1) A. pE Bary. — Recherches sur le développement de qitelques champi- gnons parasites ; pl. 5, fig. 5 ; pl. 6, fig. 5, 6, 7. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 365 … Le nombre des « piqûres » est variable sur un tubereule et _ cest le nombre de ces piqûres qui règle la gravité du mal, D plus à redouter quand il est causé par le Phytophthora. _ J'ai trouvé ces lésions fréquemment sur la Ronde hâtive dans le jardin de la Station, plus rares dans les diverses localités | que j'ai visitées sur la Saucisse rouge, la Marjolin, la Royal _ Kidney. - Avant d'abandonner l'étude des caractères du mycélium de … Phytophthora, je dois encore dire un mot à propos de la diffé- … renciation qu'on peut être appelé à établir entre le PAytoph- … thora infestans et la gangrène due au Bacillus caulivorus 4 {Bacillus putrefaciens liquefaciens Flugge ?) La « gangrène », la maladie produite par le Bacillus cauli- vorus sévit en général en juin ou en juillet, dans les saisons _bumides ; elle n'envahit le plus souvent la plante qu'avant la formation des tubercules. La pénétration, qui se fait par les _ plaies, presque toujours d'insectes, au niveau du collet, aboutit vour ainsi dire fatalement à la mort du pied atteint. Plus tard, Er infection peut se produire aussi dans des conditions identi- ques, mais elle est alors moins grave. Le tubercule envahi -. nest pas taché à l'intérieur. Mais par suite de la végétation > misérable de la plante malade, le tubercule ne renferme qu'une + _ quantité infime d'amidon, si faible parfois qu'à l'œil nu la sec- » tion de ce tubercule prend une apparence vitreuse exactement semblable à celle du tubercule-mère, quand les pousses sont - très développées et qu'il a été par ce fait dépourvu de sa réserve . amylacée. Rien de comparable ne se montre sous l'action du Æ Phytophthora infestans. 4 Lorsque les tubercules de Pomme de terre ont été envahis pur le Phytophthora infestans et que le temps se maintient très humide et dans les environs de la température de 22°5, qui, d'après Jexsex (1), constitue l’optimum, le mycélium parasite _se développe avec une énergie et une rapidité extraordinaires et la vitalité de l'organe ainsi atteint ne tarde pas à s'affaiblir. EC (Hs. -L. JENSEX. — Moyens de combattre et de détruire le Peronospora de la pomme de terre, in Mémoires de la Soc. Nat. d'agriculture, t. CXXXI, _ 1887, Paris. Ne - 366 G. DELACROIX. Dès lors, un nombre considérable d'organismes, inoffensifs pour un tubercule sain et incapables de le pénétrer, s'établis- sent dans un tubercule malade, à la faveur de la dépression qu'il a subie ; ils traversent la région tuée par le Phytophthora ou entrent par une solution de continuité accidentelle. La lutte s'établit alors entre le Phytophthora et les saprophytes, et c'est le premier qui succombe. J'ai fait à ce sujet des observations très précises pendant le mois d'octobre, et j'ai eu la preuve du fait. Des tubercules malades ayant été sectionnés, la présence du mycélium de Phytophthora infestans y fut facilementrecon- nue. Ces tubercules, mis à l'humidité sous cloche, montrèrent au quatrième jour, à la température de 20°, des fructifications conidiennes de Phytophthora. Vers le 15° jour, ces fructifica- tions commençaient à se flétrir et moins d’un mois après le début de l'expérience, elles étaient remplacées par celles de Fusarium Solani (de Martius) Saccardo, mêlé à Verticillium candidulum variété Solani Saccardo {Spicaria Solani Harting). Les coupes faites à une petite distance de la section montraient avec beaucoup de difficulté des traces de mycélium de PAyto- phthora, qui flétri, déformé, n'était reconnaissable de place en place que grâce à ses suçoirs, [1 avait été remplacé par des mycéliums très différents, montrant des cloisons. mycéliums qui traversent les cellules et en amènent la rapide destruction : c'étaient ceux des deux moisissures que je viens de nommer. Roze, à la suite d'observations analogues (1), semble douter un peu de l'opinion exprimée par pe Bary, que le mycélium de Phytophthora infestans ne peut se conserver autrement, d’une année à l’autre, qu'en persistant dans quelques tubercules, puisque pE Bary déclare expressément que cette espèce ne possède pas d'autre organe de conservation. J'insiste à dessein sur ce point ; car l'un des champignons rencontrés sur tubercules pourrissants, le Fusarium Solani, a pu être considéré, dans des circonstances analogues à celles de cet automne, comme capable d'envahir un tubercule sain et d'y produire des dégâts graves. (2) L. RozZE. — Histoire de la pomme de terre, page 350. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 367 | J Quelques auteurs. B. Fraxk 1} et surtout Pizzicoxr (2 et Weuxer (3) et avant eux pe Marrivs (4 auraient pu réaliser l'infection sur tubercules sains. Lorsqu'ils examinaient des tubercules pourris où végétait d'une façon luxuriante le Fusa- rium Solanti mêlé à d’autres saprophytes, ils n'ont rencontré que dans la minorité des cas le mycélium du Phytophthora. C'est ce qui explique la tendance que ces auteurs et d'autres aussi ont eue à considérer le Fusarium Solani comme un pa- rasite capable d'amener à lui seul la pourriture des tubercules. Si l’on se reporte aux observations faites sur tubercules très atteints et relatées à l'instant, on trouve une explication ration- nelle de ce fait, qui n'implique nullement l'idée de parasitisme de la part du Fusarium Solani. D'un autre côté, d'après Noël Bernarp (5), ce champignon, qu'il ne considère pas comme un parasite aurait un autre rôle, celui-là de la plus haute impor- tance, puisqu'il serait la cause déterminante de la transfor- mation des bourgeons souterrains de cette plante en organes de réserve, c’est-à-dire en tubercules. Les caractères présentés par les tubercules qui se décompo- sent à la suite de l'attaque du PAytophthora infestans varient naturellement avec la nature du saprophyte qui les attemt. On (1) B. FRaNK. — Die neueren Untersuchungen über die Ursache des Faulens der Kartoffeln, in Zeitschr. f. Spiritusind., 1897, 2e pars. — Id., Ueber die Ursachen der Kartoffelfäule, in Centralbl. f. Bakter, 2e pars, 1897, p. 13 et 57. — Id. Untersuchungen über die verschiedenen Erreger der Kartoffelfäule, in Berichte d. deutsch. bot. Gesellsch., 1898, p. 273. — Id. .Welche Verbreitung haben die verschiedenen Erreger der Kartoffelfäule in Deutschland ? in Deutsche landwirtsch. Presse, 1898, p. 347. (2) Przziconr. — Cancrena secca e umida delle patate, in Nuovo Giorn. botan. ital., 1896, vol. III, p. 50-53. (3) WEHMER. — Ueber die Ursache der sogenannter Trockenfäule der Kartoffelknollen, in Berichte d. deutsch. bot. Gesellsch., 1896, p.101. — Id. Die Pilzkrankheiten der Kartoffelpflanze, in Centr. bl.f.Bakt., If, 1896, p.261 et 295. — Id. Die Fusariumfäule der Kartoffelknollen, in Zeitsch. f. Spiri- tusind., 1898, n°6. — Id. Untersuchungen über Kartoffelkrankheiten, in Gentr. bl. f. Bakt., IL, 1897, p. 646, 726; 1898, p. 540, 570, 627, 694. 734, 764, 795, (4) DE MaRTIUS. — Sur lu gangrène sèche des pommes de terre....... in Ann. d. Sc. natur., 2 sér., t. XVIII. (5) Noël BERNARD. — Etudes sur la tubérisation. Thèse de Doctorat ès- sciences, Paris, 1902. 368 G. DELACROIX. peut distinguer deux cas extrèmes : une pourriture sèche, due surtout à des moisissures. parmi lesquelles le Fusarium Solani est de beaucoup la plus abondante et la plus fréquente (1); une pourriture Aumide dans laquelle on voit prédominer des bac- téries diverses. Fréquemment d’ailleurs se voient des cas intermédiaires, où moisissures et bactéries se trouvent associées à des acariens, des iules, des larves d'insectes, et surtout des anguillules à tous états, dépourvues de stylet buccal et par suite non parasites. Je n'ai pas eu à observer le cas de pourriture des tubercules due au parasitisme d’une anguillule omnivore, le Tylenchus devastatrix Kuhn; cette espèce, qui semble assez répandue en Allemagne, n’a pas été jusqu'ici, je crois, signalée dans la région parisienne. La pourriture humide due à des bactéries amène la transfor- mation du tubercule en une masse visqueuse et filante, où le périderme, c’est-à-dire l'enveloppe du tubercule, reste à peu près seul indemne. Les expériences assez récentes de Weumer paraissent bien avoir démontré que les diverses bactéries observées dans ces tubercules pourris ne peuvent, dans les conditions ordinaires, pénétrer un tubercule sain (2). Ce n'est, par exemple, que si l'on asphyxie un tubercule en supprimant la respiration par une immersion dans l’eau, prolongée pendant plusieurs jours, (1 A titre de simple renseignement, voici la liste des Hyphomycètes que j'ai rencontrés sur pommes de terre pourrissantes : Æusurium Solani (de Martius) Sacc.; Verticillium candidulum var. Solani (Harting) Sacc. Spicaria Solani Hart.); Torula convoluta Harz; Fusarium œruginosum G. Del.: Pionnotes Solani-tuberosi (Desm.) Sacc.; Pythium vexans de Bary!, Dictyostelium mucoroides ; Epicoccum purpurascens ; Penicillium glaucum, etc. ; Ces espèces ont déjà été signalées par DE MarTius, HARTING, REINKE et BERTHOLD, WEHMER, ete (2) Weumer. — Die Bukterienfäule (Nassfüule) der Kartofjelknotlen, in Benichte d. deutsch. botan. Gesellsch., 1898, p. 172. — Id. Untersuchungen über Kartoffelkrankheiten, in Centralblatt f. Bakteriol., IL. 1897,/p. 646 et 727; 1898, p. 540, 570, 627, 694, 734, 764. 695. — Id. Berichtigung zu der Mit- teilung von Frank : die Bakterienkrankheiten der Kartoffeln (in Cen- tralblatt f. Bakt. II, 5, 1899, pp, 98 et 134), même publication, I,5, 1899, p. 308. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 369 … qu'on obtient la contamination. On n’a plus, dès lors. affaire qu'à un organe quasi mort, incapable d'accomplir les fonctions qui lui sont dévolues dans l'avenir, voué en un mot à toutes _ sortes de saprophytismes. “J'ai cherché moi-même à infecter des tubercules sains, - vivants, et dans les conditions ordinaires de la culture avec un - Fusarium qui n'était autre que F. Solani et aussi plusieurs … Bactéries que j'avais isolés. tous, sur tubercules pourris. Ces expériences ont été faites en 1900 et 1901, alors que je m'occu- _ paisdel étude dela « brunissure » due au Bacillus solanincola; comme ces expériences étaient étrangères au sujet, je ne les ai | pas rapportées dans le mémoire consacré à cette question. Les résultats ont. été nuls ; les plaies d'infection se sont recouver- . tes de liège cicatriciel. Ayant obtenu sur tous les tubercules _ ensemencés deux bactéries différentes, je n'ai cherché à prati- _ quer l'infection qu'avec ces deux espèces. C'étaient : une bac- - térie avec une belle fluorescence verte dans ses milieux de cul- _ tureet ne liquéfiant pas la gélatine. que j'ai assimilée au Bacillus | fluorescens putridus Flugge; une seconde espèce, liquéfiant Ja gélatine, à colonies jaune-grisâtre, qui détruit l'amidon et pes je crois être Bacillus mesentericus vulgatus Fluggs. … Weumer nie catégoriquement toute espèce d'affection bac- | térienne sur les tubercules. Cette affirmation est certainement . fausse. car il existe des maladies bactériennes franchement … parasitaires, nous le savons déjà. Elle est vraie pour les bacté- ries amenant la pourriture humide des tubercules, mais je crois -qu'ily a quelques restrictions à y apporter. Vax Trecnex 1} d'un côté, Krawer de l'autre (2) ont publié des faits dont _ Weuxer conteste la véritable signification. Vax Tiecaeu a publié des faits de pourriture 7e produite le Bacillus amy- “ Lobacter Trécul, et Kramer a donné la relation de cas analogues dus à une bactérie certainement différente. Les deux auteurs ünt observé. dans les deux cas. la production de bulles de gaz et d'acide butyrique. Le tissu se désagrège. la membrane inter- cellulaire est d'abord dissoute, puis la paroi de la cellule; ê 4 €) Van TIEGHEM. — Bull. de la Soc. bot. de France, 1884, p. %58. 2) KeAMER. — Bakteriologische Untersuchungen über die Nassfäule der rloffeln, in Œsterreich. landwirthseh. Centralbl., 1, 1891. DD eV EE M OP EP » . 370 G, DELACROIX. l'amidon est respecté. WEumER a trouvé, dans certaines condi- tons, une forme qu'il appelle Amylobacter Navicula au'il a toujours vue saprophyte. En 1898 et 1899, j'ai eu à plusieurs reprises, dans le jardin de la Station de pathologie végétale, l’occasion d'observer des cas de pourriture sur la majeure partie des tubercules de quelques pieds. Deux fois j'ai pu isoler une bactérie que j'ai rapportée à Bacillus mycoïdes Flugge, qui, tout en détruisant et dissociant le parenchyme réduit en bouillie noirâtre, ne donnait pas d’acide butyrique. Une autre fois, avec des symptômes identiques, la bactérie n'a pas eul- tivé en milieu aérobie et j'ai trouvé dans les détritus de la pulpe les spores de l'Amylobacter. Il est encore difficile de concilier ces différents faits, à moins d'admettre que quelques bactéries, habituellement saprophytes inoffensifs, peuvent, dans certaines circonstances qui semblent d’ailleurs rares, devenir des parasites dangereux. Pour des raisons mal connues, ces caractères acquis ne semblent pas persister indéfiniment. J'ajouterai que je n’ai pas obtenu d'infections en me servant de mes cultures. J'ai dit à l'instant que, dans mes essais d'infection avec le Fusarium Solani, le résultat a été négatif. HanrixG était arrivé jadis à la même conclusion (1). ! Si, de temps en temps, on observe, en culture, des cas isolés d'infection spontanée des tubercules de Pommes de terre par ce Fusarium Solani, on peut affirmer que ces tubercules ont rencontré des conditions qui ne se réalisent que très excep- tionnellement. On connaît les curieuses expériences d'Emile Laurent (2) et les ingénieux procédés à l'aide desquels il a pu créer, avec certaines bactéries, des races capables de conta- miner dangereusement la Pomme de terre. Si, par un moyenana- logue ou par des conditions particulières dela culture, on arrive à produire sur des tubercules de Pommes de terre un état mar- (1) HARTING. — Recherches sur la nature et les causes de la maladie des pommes de terre en 1845. (2) Emile LAURENT. — Recherches expérimentales sur les maladies des plantès. Ann. de l'Inst. Pasteur, t. XIII, Décembre 1898 et Recherches de biologie expérimentale appliquée à l'agriculture, t. I, 1901-1908. Vel... LE PTT SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 371 qué d'infériorité vitale, on pourra à coup sûr, à un moment donné, les infecter à l'aide du Fusarium Solani et on les verra pourrir sans l'intervention préalable d'aucun autre organisme mieux doué que celui-ci au point de vue parasitaire. Le Fusa- rium Solani est une moisissure banale du sol, toujours présente d’après Noël Bernarp (1) sur les tubercules de Pommes de terre, puisqu'elle serait la cause nécessaire de leur production. Qu'il en soit ainsi ou non, ce qui dans le cas actuel importe peu, il est certain que la moisissure est très répandue et que les conidies ou le mycélium de ce champignon parviennent facile- ment au tubercule dans le sol. Que dès lors, par exemple, on plante des tubercules dans un sol argileux, très compact, naturellement chargé d'humidité, que concurramment à ces conditions déjà très défavorables pour la Pomme de terre, un temps pluvieux vienne encore les aggraver, qui s'étonnera de voir pourrir les tubercules produits, mème les plus superficiels et en l'absence de toute maladie antérieure sur la plante. Le cultivateur sait bien que la Pomme de terre préfère les sols légers, aérés, assez profonds. Si la plantation y est faite en temps voulu, avec des tubercules convenablement choisis et si la culture est défendue contre la « maladie » par les_ moyens requis, la récolte peut’ être assurée, à moins d'accidents rares et impossibles à prévoir. Dans un sol compact et non ameubli, au contraire, la respiration des tubercules s'accomplit mal : sous l'influence de cette diminution d'oxygène, ils végètent dans un état d'asphyxie lente qui les rend aptes à être pénétrés par le Fusarium Solani ou d'autres organismes également saprophytes, lorsque l'humidité en favorise le développement. Le mème fait se reproduit quand on entasse des tubercules dans des greniers. des caves ou des silos non ou mal éclairés ; et ici les chances de pourriture sont encore accrues par l'état de vie latente dans lequel se trouvent les tubercules pendant l'hiver, état qui diminue sensiblement leur résistance. Je dois ajouter que les tubercules atteints par le Fusarium Solani ne sont pas toujours et fatalement inutilisables. 11 est reconnu que si ce champignon dissocie et tue les cellules de l'organe déjà affaibli, en dissolvant par ses sécrétions la subs- (1) Noël BERNARD. — Ouvrage cité. 3172 G. DELACROIX. tance intercellulaire et en pénétrant la membrane avec ses fila- ments, il respecte l'amidon. Les tissus atteints sont d'abord brunätres; mais les substances brunes, résultat de la mortifica- tion du protoplasma, sont bientôt détruites par le mycélium. En définitive. le tubercule pénétré par le Fusarium Solani est d'un blanc mat à la coupe et constitué dans ses parties envahies uniquement par le mycélium et des grains d’amidon. Dans cet état, la féculerie peut l'utiliser. D'ailleurs placé dans un endroit sec, il durcit fortement et la pourriture ne se fait que lentement, si toutefois les bactéries ne se mettent pas de la partie. Un tubercule dans cet état et dans des conditions conve- nables de sécheresse peut arriver jusqu'à la période normale de plantation, possédant encore quelques parties saines. S'il y existe des yeux et une quantité suffisante de réserve inaltérée, ce tubercule, placé dans les conditions ordinaires de la culture, prend un développement normal et peut mème fournir une abondante récolte de tubercules sains. entièrement dépourvus de Fusarium Solani, du moins sous une apparence parasitaire. Ceci montre bien, une fois de plus et surabondamment que le Fusarium Solani n’est pas un parasite de la Pomme de terre. Aussi je déclare que les dégâts que j'ai eu à constater sont dus exclusivement à l'action du Phytophthora infestans, dont les circonstances extérieures avaient facilité à un très haut degré l'extension et la nocivité. Dans la maladie de la « brunissure vraie » (1) que j'attribue au parasitisme du Bacillus solanincola. j ai rencontré à main- tes reprises des saprophytes divers. Mais, le plus souvent, à l'encontre de ce que j'ai pu voir dans le cas actuel,le tubercule, bien qu'altéré, est dépourvu de tout autre organisme que la bactérie parasite ; il se ride et se dessèche, mais généralement se conserve sans pourrir jusqu à l'époque de la plantation sui- vante. Dans la « brunissure », les saprophytes sont bien plus fréquents dans les tiges et les racines. Parmi ces saprophytes, j'ai signalé le Fusarium Lycopersici Massee, considéré par cet auteur comme parasite des Tomates à Guerne- (1) Dr G. DELACROIX. — Ouvrage cité. SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 313 sey; j'avais recu antérieurement de ces mêmes Tomates, de la localité mème, et y avais vu, en même temps que le Fusarium _ Lycopersicil'anguillule des racines (Heterodera radicicola). La présence des galles sur les racines imposait le diagnostic et j'avais considéré que les tomates souffraient non par suite de la présence de ce Fusarium, mais bien à cause de l’anguillule. Le traitement conseillé a, d'ailleurs, comme je l'ai appris ultérieu- rement, justifié mon diagnostic. Or. les nombreuses observa- tions que j'ai pu faire sur le Fusarium Solant, la comparaison de ses chlamydospores avec celles de Fusarium Lycopersicé, la comparaison également des figures données de ces chla- mydospores par Massee pour ÆFusarium Lycopersict (1) avec celles de Reixke et Berrnozp (2), de Weumer (3) et d'au- tres auteurs pour Æ#usarium Solani, me font croire qu'il s’agit là d'une seule et même espèce, qui par antériorité est le Fusa- rium Solani (de Marius, Saccardo [Fusisporium Solani de Martius]. _ J'ajouterai enfin {mais, je dois l'avouer, sans preuve cer” taine) que l'espèce signalée par Mawcix (Fusarium roseum Link ou une espèce affine), laquelle aurait causé une affection grave des tubereules de Pomme de terre, n’est sans doutc autre que le Fusarium Solani. La lecture de la note en question (4) montre qu'il s’agit d'un cas identique à celui qui nous occupe ici. INFLUENCE DE LA VARIÉTÉ. _Ilest incontestable que dans l'épidémie actuelle, les diffé- rentes variétés de Pomme de terre ne se sont pas montrées atteintes au même degré, et qu'on a vu souvent entre ces (4) George MAssre. -— Gardencr's Chronicle, 8 juin 1895. — Id, À Tert. . book of plant diseases caused by cryptogamic parasites, London, 1898, avec figure, p. 328. (2) J. RemkE und G. BEerrHOLD. — Die Zersetzung der Kartoflel durch Pilze, Berlin, 1879. (3) WegmEr — Centralbatt f. Bakteriologie, Ie partie, t. III, 1897, pl. XL. (4) L. MANGIN. — Su: le parasitisme du Fusarium roseum ef des espèces affines, in Comptes rendus de l'Acad. des sciences, t, CXXXE, p. 144, 1900. — Id. Journal d'agriculture pratique, 7 février 4901, n° 6. x a OA RER PRE ETES 374 G. DELACROIX. variétés des différences quant à la réceptivité vis-à-vis de la maladie. Parmi les variétés les plus atteintes, il faut citer la Saucisse rouge, la Royal Kidney, la Hollande tardive. Au con- traire, la Magnum bonum a été généralement peu atteinte, de même que la Richter’s Imperator, qui a cependant plus souffert. Les variétés Hainaut, Jaune de Hollande, Anglaise sont pres- que indemnes. Il faut reconnaître, qu’en général ces dernières étaient mûres vers le 10 septembre. Ce fait semble montrer que l'opinion qui admet que le Phy- tophthora n'attaque le tubercule qu'à une période bien précise avant la maturité, n’est pas entièrement dénuée de fondement, car avant l'époque en question, le Phytophthora n'avait pas fait des ravages sérieux. Comme le déclare Pruxer (1), c’est à cause de leur maturité précoce qui les met à l'abri d'accidents comme ceux qui se sont produits cette année, « et non, comme certains l'ont cru, parce « qu'elles possèdent une résistance propre, que les sortes « hâtives sont d'habitude plus épargnées que les tardives. » J'ai reconnu, dans une enquête que j’ai faite, l’exactitudede cette opinion et l’occasion s'est montrée à plusieurs reprises qui m'a permis de la vérifier. Je citerai en particulier un exemple frappant, que j'ai observé à Longjumeau. Des Pommes de terre Royal Kidney, variété de maturité moyenne, ont été plantées en avril 1903, et les tubercules étaient mûrs au commencement de septembre ; arrachés à ce moment, ces tubercules étaient indemnes de maladie et n’en montraient pas au commencement d'octobre. Du méme lot. et de la méme variété, des tubercules plantés plus tard et arrachés en fin septembre sont en grande partie pourris sous l’action du Phytophthora. Cette simple observation fournit une nouvelle preuve que le Phytophthora est bien la cause de la maladie dont il s'agit. De Bary ne semble pas croire qu'il y.ait de variétés réfrac- taires au Phytophthora et son opinion est à considérer (2); (1) A. PRUNET. — Le mildiou de la pomme de terre, in Revue de viticul- ture, XVIII, 1902, p. 268. (2) A. pE BaRY. — Recherches sur le développement de quelques Cham- pignons parasites. 7 SUR LA POURRITURE DES POMMES DE TERRE. 375 cependant les nombreuses observations relatées montrent que le coefficient de vulnérabilité des tubercules est fort différent, toutes choses égales d'ailleurs, suivant la variété. Partout, en général, la variété Magnum Bonum s'est montrée la plus résis- tante, comme l'ont prouvé toutes les remarques faites à ce point de vue {1.. Pour une variété donnée. en dehors des conditions de chaleur et d'humidité, la nature du sol, sa teneur en azote d'une part, en potasse et acide phosphorique de l'autre, ont sur le déve- loppement et la gravité de la maladie, une influence sensible. Les tubercules sont généralement moins atteints dans les terres siliceuses et légères qui sont, pour la Pomme de terre, les sols de prédilection. Il est reconnu que la surabondance d'azote dans le sol, d'abord à cause de la quantité plus considérable de feuillage produit, augmente la gravité du mal. L'opinion des agronomes et des cultivateurs qui attribuent aux fumiers et aux engrais azotés en général, une influence active sur le déve- loppement du Phytophthora infestans a été démontrée d’ailleurs scientifiquement par Emile Laurexr (2). La gravité est au contraire moindre dans les sols convenablement pourvus de potasse et d'acide phosphorique (Lies16). D'un autre côté, la profondeur à laquelle poussent les tubercules est un facteur non sans valeur de [a possibilité d'invasion du Phytophthora. Jexsex (3) a prouvé qu'à une profondeur de 0,10 centim., aucune des conidies entraïnées par l’eau ne peut arriver jus- qu'aux tubercules en traversant le sol. Le milieu riche en principes azotés est une condition avanta- geuse pour la végétation du mycélium de Phytophthora. Très généralement, d’après Counox et Bussarp (4), les variétés pota- gères sont, à ce point de vue, mieux pourvues que les variétés industrielles destinées à la féculerie ou à l'alimentation du bétail. N'est-ce pas là qu'on doit rechercher la cause de la (1) PRUNET. —Ouvrage cité. (2) Emile LAURENT, ouvrage cité. (3) JENSEN, ouvrage cité. (4) Henri Coupox et Léon Bussarp, Recherches sur la Pomme de terre alimentaire, in « Annales de la Science Agronomique », 2° série, t. I, 2e fasc., 1897. »--: Det s"< sue PA Eu - L Re tee 7 n bé 'n a q É #4 FOREST RUE Eve DT >» 376 G. DELACROIX, résistance relative de la Magnum Bonum et de la Richter's Imperator, qui, toutes deux riches en fécule, sont plutôt des variétés tardives, et par suite plus exposées quant à leurs tubereules ? L'épaisseur du périderme, différente suivant les variétés, est aussi à considérer au point de vue de leur sensibilité relative. En général, les variétés à périderme mince sont plus facile- ment attaquées. On voit, par ces quelques considérations, que les causes capables d'influencer la sensibilité des tubercules à la maladie du Phytophthora sont nombreuses et d'ordre divers. D'ailleurs, comme je l'ai déjà dit, plusieurs auteurs pensent, après DE Bary (1), qu'il existe à la période moyenne du déve- loppement des tubercules un moment précis où ces organes se trouvent plus exposés. Mais, faute d'expériences bien précises, cette donnée ne peut être considérée jusqu'ici que comme une impression plutôtqu'un fait démontré.ainsi que l'avoue d'ailleurs DE Bary lui-même. (1) A. pe Bary, Researches, etc. (Ouvrage cité). BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. à £ | Guide pratique pour la recherche de 60 Champignons comes- tibles, par Ch. Berxarnix, avec 12 planches coloriées. ŒTITS L RE à Ma La vulgarisation de l'étude des Champignons, motivée principalement par les nombreux accidents produits tous les ans par quelques-uns de ces végé- taux est à l’ordre du jour. Aussi voyons-nous paraitre une foule de publica- . _tions destinées à remplir ce but. Parmi ces derniers, quelques-uns sont réelle- _ mentuliles et un surtout, destiné plus spécialement aux amateurs mycopha- _ ges, doit être cité tout particulièrement, c’est celui que vient de faire paraître dernièrement M. Ch. BERNARDIN, juge de paix à Pont-à-Mousson. Amateur ni - 4 mycophage, mais certainement aussi mycologue, et connaissant à fond les espèces qu'il décrit pour les avoir récoltées et étudiées sur le terrain. Son , ’ d' livre est plein d'aperçus exacts et intéressants. Persuadé qu’il n’est pas besoin _ pour un simple amateur, au point de vue culinaire, de connaître une foule de Champignons que leur petitesse, leur dureté, leur saveur désagisable ou Æ S. rend inutiles, il se borne à en décrire avec soin el en connaisseur, 60 “espèces comestibles ou vénéneuses qu'il figure presque toutes. — Ecriten style attrayant, évitant de tomber dans la sécheresse habituelle des descriptions, ce livre est agréable à lire. Les descriptions trés claires sont RE js _agrémentées de citations de récoltes et d'habitat très exactes qui dénotent de : Ja part de l'auteur une grande habitude de leur recherche. [+ Les espèces sont présentées dans l’ordre où elles se montrent dans la nature, des printanières d’abord pour terminer par les plus tardives. De plus, ce qui _ fera apprécier ce livre, non seulement de tous les mycophages, mais des ) mycologues eux-mêmes, les descriptions sont accompagnées des recettes culinaires regardées par l’auteur, qui sait les apprécier, comme les meilleures pour chaque espèce ou genre de Champignons. En plus encore, il indique les caractères qui peuvent faire éviter les confusions possibles. Les planches _ coloriées et généralement très bonnes, qui accompagnent cet ouvrage seront _ des plus utilesaux amateurs et son prix modique en assurera le succès. Succès d’aïlleurs mérité, car c'est vraiment un bon et utile livre de vulgarisation, but - principal que s'est proposé son auteur. di BoupIEr. 378 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. Petite flore mycologique des Champignons les plus vulgaires el principalement des espèces comestibles et vénéneuses, à l'usage des débutantsen Mycologie, par M. Bicearo, inst- tuteur en retraite. Voici encore un petit livre paru récemment, destiné à la vulgarisation de l'étude des Champignons, à l’usage surtout des commençants, ou des person- nes qui ne tiennent à connaître que les espèces qu’on rencontre le plus sou- vent dans les promenades, soit comme curiosité, soit pour l'usage culinaire, soit encore en raison de leurs dangers. M. BIGEARD, auteur déjà d’une flore des Champignons supérieurs comprenant tous ceux qui ont été observés dans le département de Saône-et-Loire et qu'il a fait en collaboration de M.JACQUIN, a bien compris que la masse des amateurs, ne demandait pas une si consi- dérable énumération d'espèces, mais seulement un nombre suffisant pris parmi les plus fréquentes, pour donner un aperçu de ce qu'on peut rencon- trer dans ses excursions. De plus, il a pensé qu’une Flore ainsi restreinte pourrait être suffisante pour guider les premiers pas d’un amateur encore novice, lui donner le goût de cette étude, et lui permettre d'étudier plus tard plus à fond la Mycologie à l’aide d'ouvrages plus complets. C’est donc une véritable pensée de vulgarisalion qui a guidé l’auteur et Je crois qu’elle sera appréciée. L'auteur décrit environ 360 espèces de Champignons, et fait précéder son travail d'une introduction qui en donne l’idée, puis de considérations préli- minaires sur les propriétés, les usages, la récolte et la conservation de ces productions, suivies de notions générales sur les Champignons supérieurs, et.enfin il arrive à la partie descriptive, la plus considérable de l'ouvrage et qui est traitée avec une grande clarté au moyen de clefs dichotomiques, forme qu'il a jugée préférable pour bien faire concevoir l’espèce, mais qui très documentée, donne des descriptions assez détaillées pour ne pas laisser d’in- certitude chez l'amateur. Bien que relatant les propriétés des Champignons, ce petit livre est plus spécialement destiné à en faire connaître les principales espèces, à développer le goût de leur étude chez les personnes qui veulent utiliser leurs promena- des. Il conviendra donc non seulement aux simples amateurs, mais aussi aux commerçants et à ceux qui attirés par la singularité de ces intéressantes pro- ductions qu'on rencontre à chaque pas dans les bois, désireraient en aborder l'étude. Ils y prendront goût certainement et l’auteur pourra se féliciter de son œuvre. BoupiEr. D: J. Cnirrcor. — Maladies et Parasites du Chrysanthème. Paris, 1904. — Librairie et imprimerie horticoles. Dans cet ouvrage destiné à vulgariser la connaissance des maladies du Chrysanthème et de leurs traitements, l’auteur décrit d’abord les parasites BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 379 animaux qui s'attaquent aux racines, tiges, feuilles, boutons floraux et fruits de la plante. Puis il passe en revue les maladies produites par des champi- gnons : Phyllosticta Leucanthemi Spegg., Cylindrosporium Chrysanthemi E. et D., Septoria socia Pass., Septoria Leucanthemi Sacc. et Spegg., S. Chrysanthemi Cav., Oïdium Chrysanthemi Rabenh., en insistant surtout sur la rouille due au Puccinia Chrysanthemi Roze. L'auteur termine par l'étude des maladies physiologiques. A. MAUBLANC. H. Drenicke. — Die Aecidien der Puccinia Stipae (Op.) Hora. [Les écidies du Puccinia Stipae]. Annales Mycologici, I, 4, Juillet 1903, pp. 341-43. Démonstration, au moyen d'infections expérimentales, que les écidies en question existent sur différents Thymus et sur le Salvia silvestris. | F.-G. R. Marre. — Remarques taxonomiques et cytologiques sur le * Botryosporium pulchellum À. Maire. (Cephalosporium den- droites Ell. et Kell.) Annales Mycologici, [, 4, Juillet 1903, pp. 335-41 (1). L'étude cytologique de cette espèce a permis à l’auteur d’élucider le rôle des granulations métachromatiques si universellement répandues#ans les champignons. Les cristaux que l'on observe dans le Botryosporium, ainsi que les granulations en lesquelles ils se résolvent, sont des matériaux de réserve : absents dans les articles jeunes, ils se montrent fort abondants dans les régions arrivées à l’état adulte, et passent dans les conidies au moment de la formation de celles-ci. Dans une note annexée à son travail, M. MAIRE, fixe définitivement la - synonymie des Botryosporium vrais, abstraction faite des espèces anciennes, trop incomplètement décrites pour pouvoir être maintenues dans ce genre. F. GUÉGUENX. Cu. Vax BamBeke. — L'évolution nucléaire et la sporulation chez Hydnangium carneum Wallr. Communication préli- minaire. Bull. de l’Acad. R. de Belgique. classe des scien- ces, VI, 1903, pp. 515-570. Les recherches de l’auteur ont été effectuées sur des échantillons fixés à la liqueur de Flemming, en se servant de safranine comme colorant. Les (1) Voir l’analyse de la note de KELLERMANN sur cette espèce (Bull. Soc. Myc. Fr., XIX, 3, Juillet 1903, p. 314. DES Cr cn - “ MENT IE FE: F - VERSATIS F p. # 4 Eu, # _ 4 . 4 RIRE Lt m - nl La 380 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. cellules végétatives sont pourvues d'un ou deux noyaux, et les sous-hymé- niales sont toujours binucléées, ainsi que les basides. Les deux noyaux basi- diaux se conjuguent à la phase supérieure, pour donner une figure apicale et transversale (ou parfois oblique). Cette figure se compose de deux centro- somes avec rudiments de radiatins polaires, et de protochromosomes se réunissant à la fin de la prophase en deux chromosomes définitifs. La calo‘te chromophile du sommet de la baside semble provenir d'une émanation intra- protoplasmique de substance nucléaire. Les deux noyaux résultant de-cette mitose se divisent à leur tour synchro- niquement, en donnant chacun deux figures à deux chromosomes. Ces quatre nouveaux noyaux passent chacun dans l’un des stérigmates formés par étire- ment de la baside, et au sommet desquels existe un petit centrosome. Les divisions continuent à l’intérieur de la spore, de sorte que chacune de celles- ci peut contenir jusqu'à huit noyaux. Les matières grasses des basides et des spores commencent à apparaître pendant la karyokinèse. ‘ F. GUÉGUEN. José Canavarro DE FariNa E Mara. — PRelatorio apresentado à Junta Geral do Districto de Ponta Delgada Rapport pré- senté à l'assemblée générale du district de Ponta Delgata]. Revista agronomica, |, 7 juillet 1903, pp. 213-215. Etude sommaire de deux maladies de la Betterave. lo La maladie à selérotes (Rhizoctonia Betæ), que l'auteur conseille de traiter par l'emploi des superphosphates à 50 0/6; il faut en outre limiter les dégâts en creusant un sillon autour des espaces contaminés, et rejetant les déblais vers le centre de la parcelle, > 90 Les taches noires des feuilles (Cercospora beticola). Cette maladie se propage par les semis: on y remédie en immergeant les graines pendant quelques heures dans de l’eau à 60°, ou pendant 18 heures dans une solution de sulfate de cuivre à 1,8 070. F. GUÉGUEN. Joaquix Rasreiro. — Tratamento simultaneo do'mildio e oidio. Caldes cupro-sulfuradas. | Fraitement simultané du mildiou et de l’oïdium. Chaux cupro-sulfurées]. Revista agronomica, 1, 8 août 1903, pp. 271-710. Lorsque l’on incorpore du soufre à la bouillie bordelaise (ce qui s'obtient en ralaxant ensemble les matières pulvérulentes en y ajoutant l’eau peu à peu), on obtient une mixture possédant toutes les qualités des bouillies cupriques, et qui possède en outre sur le soufre pulvérulent l'avantage d'une adhérence marquée. Au bout de quelques jours, les Feuilles traitées se recouvrent de laches couleur de café, qui seraient dues à la réaction suivante : le polysul- a nl ul ir D Sos le cote AT mi MT. | "Gi tbe et à di Tes nn dé D Dé BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. 30 L fure de calcium produit par lè contact de la chaux et du soufre réagit sur l'oxyde hydrate de cuivre, en produisant un polysulfure de cuivre, peu à peu ce dernier se décompose en soufre et monosulfure de cuivre, lequel s'oxyile et régénère du sulfate de cuivre, lequel à l'état naissant possède au maximum ses propriétés anticryptogamiques. F. GUÉGUEN. F. C. Srewarr er H. A. HarnixG. — Combating the black-rot of cabbage by the nemoral of affected leaves. |L'effeuillage comme traitement de la pourriture noire du chou]. New-York Experim. Agric. Station, 232, Avril 1903, pp. 45-65, 2 pl. photogravées. Les cultures de choux de l'Etat de New-York sont fréquemment atteintes de pourriture noire; cette maladie bactérienne, due au Pseudomonas campes- tris Pammel, consiste en meurtrissures noirâtres des parties ligneuses de la tige et des bords du limbe, au niveau des plages à stomates aquifères (hydathodes). Jusqu'à présent, on combat le mal par l’effeuillage méthodique; mais ce traitement est fort coûteux. De plus, comme il faut parfois arracher jusqu'a dix feuilles par pied, à raison d’une ou deux par semaine, la récolte se trouve réduite de 40 à 43 pour cent. Enfin, le moyen ne réussit pas toujours, car les racines paraissent souvent être la porte d'entrée du mal. D’autres méthodes de traitement sont actuellement à l'essai. x F. GUÉGUEN. H. et P. Sypow. — Neue und kritische Uredineen. [Urédinées nouvelles et critiques]. Annales Mycologici, [, 4, Juillet 1903, pp. 324-34. Espèces nouvelles : Uromyces Deeringiæ (fl. de Deeringia indica) ; U. americana. (fl. d’Onoclea sensibilis ; Puccinia æquatoriensis (fl. d’un Marsdenia) ; P. Franseriæ ({1. de Franseria ambrosinides) ; P. Sejuncta (fl. d’Hiera- cium albiflorum) ; P. Sphaerospora (I. de Metastelma Schlechtendalii ; P. Tassadiæ (fl. de Tassadia comosa) ; Phragmidium Tvesiæ (fl. d'Ivesia unguiculata) ; Ravenedia macrocarpa ; (fl. de Cassia bicapsularis ; R. papillifera (fl. de Cassia Lindheimeriæ); R, Schweinfurthii (1. d'En- tada sudanica) ; R. Usambaræ (AI. de Cassia goratensis) ; Uredo Cassiæ. glaucæ (fl. de Cassia glauca) ; U. Cassiæ-stipularis (fl. de Cassia stipu- laris) ; U. Socotræ (fl. de Cassia Sophora); U. nidulans (fl. de Dalberqia foliolosa) ; U. Ophiopogonis (fl. d'Ophiopogon Jaburan) ; U. Pecholtiæ 7 0 PUE PÉ Wa 1? nb pt. 382 BIBLIOGRAPHIE ANALYTIQUE. (fl. de Peckollia pedalis); U. Plucheæ (fl. de Pluchea camphorata) ; Aecidium Isoalossæ (fl. d’Isoglossa lactea); Ae.Clibadii (fl. de Clibadium Dormell-Smithii) ; Ae. Aikeni (fl. de Thalictrum purpurascens). F. GUÉGUEN. G.-B. Traverso. — Micromiceti della provincia di Modena. [Micromycètes de la province de Modène]. Malpighia, XVIT, 1903, 68 pp., 12 fig. Formes nouvelles : Phyllosticta sterculicola (feuill. viv.de Sterculia frondosa) ; P. Sycina (feuill. de Ficus heterophylla) ; P. Moriana (bractées de Tüilia) ; P. Cugi- nina (rameaux et aiguillons secs de Paliurus australis) ; P. punicina (brindilles de Punica granatum) ; P. Dominici (rameaux écorcés de Forsy- thia viridissima); Coniothyrium Morianum (feuill, d'Osmanthus fragrans); Diplodia microspora B.et C.) Diplodia Osmanthi Trav. (branches d'Osman- thus fragrans ; Glœosporium mutinense (tiges désséchées d’Humulus Lupulus ; Collecotrichum Montemartinii Togn. (?) forma Rhodeæ (feuill. de Rhodea japonica) ; Macrosporium Medicaginis (feuill. de Medicago sativa) ; Cercospora longispora (feuill. vivantes de Lactaca sativa). F,. GUÉGUEN. G.-B. Traverso.— Primo elenco di Micromiceti di Valtellina. [Première liste de Micromycètes de la Valteline]. Annales Mycologici, 1, 4 Juillet 1903, pp. 298-323, 5 fig. Formes nouvelles : Ascochyta Asclepiadearum (feuill. de Vincetoxæicum officinale); Cama- rosporium polymorphum Sacc. forma Jasmini (brindilles de Jasminum officinale) ; Seploria montana (feuill. de Gentiana acaulis) ; S. Populi Dem. forma tremblicola (feuill. de Populus Tremula) ; Excipulina valtelli- nensis (tiges sèches de Dianthus carthusianorum). F. GUÉGUEN. ei | | | | Empoisonnement par l’Amanite fausse-oronge Amanita muscaria). Mort d'un jeune chien. Par le Dr X. GILLOT. Les qualités nocives ou vénéneuses de la Fausse-Oronge sont encore trop controversées, pour que les observations d'em- poisonnement, relatées avec quelque précision. n'aient pas leur intérêt. C'est à ce titre que je crois devoir rapporter les faits suivants: Les journaux locaux annonçaient, à la date du 2 novembre 1903, qu'une famille d'ouvriers du Creusot (Saône-et-Loire avait failli ètre empoisonnée par des champignons, pris pour des Oronges, mais que ces champignons, par bonheur jetés avant leur ingestion, avaient seulement causé la mort d'un chien qui en avait avalé les débris. Sur ma demande, mon excellent confrère, M. le docteur Diraro, du Creusot, très dévoué aux questions scientifiques, a bien voulu se livrer à une enquête dont voici le résultat. Dans les derniers jours d'octobre, en effet, deux briquetiers de la Mouille-Longue, près du Creusot. se fiant à de vagues lectures, crurent reconnaître l'Oronge dans de beaux champi- gnons à chapeau rouge tacheté de blanc.qui croissaient en abon- dance dans une sapinière près de leur habitation. Ils en firent une ample récolte, après les avoir goûté à l'état cru et leur avoir trouvé une saveur légèrement sucrée et agréable, et les confèrent à la femme de l’un d'eux afin de les préparer. Celle- ci, prise de défiance, fit subir tout d’abord aux champignons « l'épreuve de la pièce d'argent ». Une pièce de deux fr. fut mise avec eux dans de l'eau simple où on les laissa bouillir. La pièce, loin de noircir, ayant paru, au contraire, plus brillante après l'épreuve. la ménagère. rassurée. fit cuire les champi- 38/4 SAACILEOE gnons avec un bon morceau de lard. Toutefois, comme il lui restait encore une certaine appréhension, elle n'y mit pas de sel, afin que le met, moins appétissant, ne tentât pas les con- vives. Les deux hommes, effectivement, ne consommèrent, à la fin du repas, qu'une petite quantité, une dizaine de fragments environ, des champignons, et le reste fut jeté devant la porte. Aussitôt, deux jeunes chiens s'approchèrent de cette vic- tuaille. L'un d'eux, âgé de six mois, en prit un morceau, l’em- porta à quelques pas, le flaira, le mâcha, et, bref, lerejeta sans vouloir plus y toucher. Le plus jeune, au contraire, âgé de deux mois, en absorba gloutonnement une certaine quantité. Peu après, il rentra à la maison, atteint de malaise, et, après de violents efforts de vomissement. expulsa une huitaine de morceaux de champignons incomplètement mâchés! Malgré cette évacuation, les souffrances de l'animal. ne firent qu'aug- menter. La pauvre bête émettait des plaintes incessantes. fai- sait de nouveaux efforts infructueux pour vomir, paraissant oppressée, très agitée, changeant continuellement de place ; et enfin, malgré l'administration d'une mixture de lait et de sou- fre, qui ne lui apporta aucun soulagement, le jeune chien s'affaissa, comme atteint de paralysie des membres, et succomba après trois ou quatre heures de souffrance; et, pendant long- temps, parait-il, même après la mort apparente, on pouvait observer des contractions péristaltiques de l'intestin sous la peau du ventre distendue. Quant aux deux hommes, ils ressentirent seulement, quatre heures après le repas, de la constriction thoracique, des nausées et un malaise général. Tous ces symptômes légers, mais que, par un sentiment de crainte bien naturelle, l’'agonie du petit chien rendait plus alarmants, cédèrent peu à peu, après des ingestions réitérées de thé et de café chauds et copieusement additionnés de rhum et autres spiritueux. M. le docteur Drars a pu obtenir et m'envoyer quelques échantillons des champignons incriminés. Ils appartiennent de toute évidence, à la Fausse-Oronge où Amanita muscaria (L.}, à des degrés divers de développement, et en morceaux pesant de cinq à dix grammes. Il résulte des faits que je viens d'exposer, d’après ces rensei- EMPOISONNEMENT PAR L'AMANITE FAUSSE-ORONGE. 389 _ gnements, malheureusement trop suceints, mais cependant suffisamment probants, que l'Amanite muscarine, même après avoir été passée à l'eau bouillante, a été la cause certaine d’acci- dents toxiques, suivis de la mort rapide d’un jeune chien: que les effets vénéneux ont été en rapport direct avec la quantité de champignons absorbée et le bas âge de l'animal. par consé- quent peu résistant: que si, chez deux hommes adultes, les effets nuisibles du champignon, mangé en petite quantité, se sont bornés à des malaises passagers, la récolte en a été due, de leur part. à une erreur ou une confusion déterminée par des lectures ou descriptions insuffisantes, et qu'il importe donc, plus que jamais. de vulgariser la connaissance des champi- gnons vénéneux ou suspects, par un enseignement primaire plus sérieux, et surtout par des tableaux scolaires irrépro- chables. F1 Empoisonnements par un Pleurote et une Clavaire. Notre confrère, le docteur Réauis, de Villeneuve-les-Avignon (Gard), nous écrit : « Je vous envoie un Pleurote de l’Olivier et une Clavaire qui tous deux viennent de causer un empoisonnement. « Le cas du Pleurote ne m'étonne pas, car je ne l’ai jamais vu consommer impunément. Les malades que j'ai soignés, furent fortement indisposés, mais en ont été quittes pour de violents vomissements, courbatures, etc. Ils en avaient consommé une très faible quantité, et le Pleurote leur avait été vendu sec par l'évite un épicier de l'Aveyron. « Le cas de la Clavaire est pour moi nouveau; il s'est produit à Saint-Hippolyte-du-Port (Gard). Cette galinato avait été cueillie dans un bois de chataigniers, et mangée, bien qu'on l'évite dans le pays. « Or, n'ayant pas grande confiance dans ses qualités culi- naires, on la fit bouillir après macération de plusieurs jours en changeant d’eau tous les jours. Puis on la fit frire avec de l'huile, et manger le soir. « Ainsi préparées, ces Clavaires furent trouvées excellentes, et l’un des convives, sujet de cette observation, en reprit une seconde fois. « Dans la nuit, les coliques survinrent, s'accentuant graduel- lement, et accompagnées de nausées, puis de selles abondantes. Après quelques moments de répit, les coliques reprennent avec vomissements, et toutes les personnes de Ja maison ressentirent de forts malaises : diarrhée, ete, On but du thé. « Enfin, le calme arriva, puis le sommeil. Le matin, des voisins nos avouèrent avoir élé malades dans les mèmes con- EMPOISONNEMENT PAR DES CHAMPIGNONS. 387 pour avoir voulu consommer cette espèce Eu est com- Notice nécrologique sur Albert GAILLARD, Par N. PATOUILLARD. La Société Mycologique vient encore de perdre un de ses membres les plus dévoués, M. Albert GaïizLarn, décédé le 28 juillet dernier, à Angers, à l’âge de 45 ans. Cette perte sera vivement ressentie par ceux qui furent en relations avec lui, et c'est avec une profonde émotion que je consacre quelques lignes au souvenir de celui qui pendant vingt ans fut mon ami autant que mon collaborateur. Albert GarrrarD est né à Neuilly-sur-Seine, le 5 septembre 1858. Il avait un culte profond pour les Sciences naturelles, mais la Botanique avait toutes ses préférences : à la suite des leçons professées au Muséum par M. Cornu, il se décida fran- chement pour l'étude des Champignons. Etudiant en pharmacie, au sortir du service militaire, il pensait trouver dans l'exercice de cette profession le moyen de satisfaire ses goûts tout en assurant son existence. Pendant plusieurs années d’une vie commune, j'ai pu le voir utiliser ses loisirs à la recherche et à l'étude de nos espèces françaises ; dessinateur habile, il s'était créé une superbe collection de dessins mycologiques. En 1887, interrompant ses études pharmaceutiques, il se faisait attacher à une mission commerciale qui partait pour le Venezuela et remontait le cours de l'Orénoque depuis l'embou- chure jusqu'à San Fernando de Atabapo. C'est au cours de ce voyage qu'il recueillit la belle série de Champignons dont la liste a été publiée dans notre Bulletin, Il rapporta également un lot important de phanérogames qu'il déposa gracieusement au Muséum et dont une partie a été étudiée par Maury, dans le Journal de Botanique de M. Moror, vol. IH, 1889. Eu tm, nn D re «Te L D ue 15— Er NOTICE NÉCEOLOGIQUE. 389 54 Te Ce voyage eut pour la santé de Garrraep des conséquences Ee , une chûte accidentelle dans un marais, alors qu il Le. D rail à la traversée des Cordillières. détermina des | accès de fièvre paludéenne qui l’obligèrent à rentrer en France. Æ où malgré des soins continuels il ne se rétablit jamais complè- es tement. … En février 1892, il obtenait le diplôme de pharmacien et Du à celte occasion. comme thèse, sa magistrale Mono- _ graphie du genre Meñola. qui lui valait également la mème se année le titre de Lauréat de l'Institut de France. - Enfin la Société Botanique de France lui donnait une marque , D nhire de sympathie en le désignant pour le poste de _conservaleur du Musée Lloyd, à Angers. Dégagé de toutes préoccupations matérielles, il put Pre se livrer entière- _ ment à ses études favorites et, pendant plusieurs années, il … recueillit de nombreux matériaux, dont il fit profiter largement _ses correspondants. C'est à sa perspicacité que nous devons la . D de la curieuse tubéracée microscopique qui est - devenue le type du genre Lülliputia. ainsi que celle d’un … certain nombre de nouveautés décrites dans le Bulletin de la | Société. ; _ ” La mort est venue le surprendre alors qu'il préparait un ner des Champignons de l'Ouest de la France. D était Officier de l'Ordre national du Venezuela. Pe : Publications de A GAILLARD. 1- Notes sur quelques Urédinées #e la flore de France (Bulletin de la Soc. ee Mycol., 1887, p. 183). < _ 2. Chempisnons du Vezermela et principalement du Haut-Urénoque (en L collboration avec N. Parouizsaen) (loc. cif., 1888, p. 7 et ®). …— “3. Les hyphopodies mroéliennes des Weliola (loc. cit., 1891, p. 9). 4. Observation d'un retour à l'état végétatif des périthèces dans le genre …_ Meéliola (loc. cit, 1891, p. 151). 5. Note sur un procédé pour l'observalion des champignons épiphrytes (loc. £ at., AS, p.223). « G. Le seure Meliola, Paris, 182. PA x TABLE ALPHABÉTIQUE DES Auteurs de Notes et Mémoires publiés dans le TOME XIX (1903) DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Pages Bainier. — Mucorinées nouvelles ou peu connues...,.......... 1 le Barbier M. — Hyménomycètes des environs de Dijon ..........,... 273 F. Bataïlle. — Les Tricholomes blancs ......................... 79 Boudier E. — Ascomycètes nouveaux du Jura. PI. VIIL............. 193 Boulanger — Culture de la truffe ............................... 262 Costantin. — Des rôles des Ecoles normales départementales au point de vue de l'Enseignement de la Mycologie pratique..... 66 Costantin et Lucet.— Sur le Sterigmatocyslis pseudo -nigra ...… 33 — Sur un Rhyzopus pathogène. PI. IX-X........................ 200 G. Delacroix. — Forme conidienne du Black-rot.................. 128 De SD IETODSIS MAlOr UM ME NO Aie end dec ssnne 132 — Forme monstrueuse du Claviceps purpurea................... 142 EN TA VEIUTE des GOYAVES, ser «ere 0 die ele se sidmiore ierme ne Da dla eee ele 143 hr le Puccini müluacedrum ME RE es 145 = nt MG PC PO RE APRREO SR R P E Ee 344 RS OM UNI GE LIN AGNIAIONE. es te Mare ae al ele de Me e de lès 2 note 349 DO Chad ponuleR EL US LL ETS nee dés eco 999 nRourceure des Pommes 'de-terre.:.4.. 14927340 «echec 398 G. Fron. — Rapport sur la session générale d'octobre 1902 ..... I-XXXII GORE" Empolsonnement "27 "00h bee same eue ne ane c'e à à 387 Godfrin. — Espèces critiques d’Agaricinées ....................... 45 F. Guéguen. — Morphologie et développ:meut de l'Helminthospo- PPANUCrOGONpUNI te ADI ITR RTIIEEERRERS AN CRE nr: 56 —. Surquelques Sfysanus. Ph: XI-XIT-XIIL . ...,..:.... ,....... 214 992 TABLE DES AUTEURS Pages Guilliermond. — Recherches sur les germinations des spores dans le Saccharmyces Ludwigi Hanser. PI. I.................... 18 Herrera A.-L. — Des substances minérales dans les phénomènes biologiques mn mietenentne eme tee EC 297 JaACZEwEekI (A rde) ES ET MEL TELE enterrer 326 Eucet (v:.CoStantinret Lucet)-. MR MT re ec re 16 Magnin L. — Empoisonnement par Amanita Muscaria............ 113 Matruchot. — Culture artificielle de la Truffe................. et 0207 Maublanc A. — Sur quelques espèces nouvelles de champignons INFÉTIEUTÉR ENS AL Peas eine NE EC METRE 291 Molliard:—=tSurle GypAelltiimpin see Cr Re LR Eee 146 — Production des perithèces chez les Ascoboles.................. 150 Patouillard N. — Champignons de la Tunisie..................... 245 OUR SeNTE PAUrOCOEMNS Re ectree Ce CPC B74l Pavillard et Lagarde. — Myxomycètes des environs de Montpellier 105 Réguis:—"Empoisounement- PAPE CE CL ce er Mere 388 Rolland L. — Inocybe repanda Bull. et I. hiulca Fr............... 336 Vuillemin P.— Importance taxinomique de l’app. zygosporé. PI. V. 106 —NlesenreMreghemellt. trees rc rre-RPT PE eCCPEt Alt 4 TABLE ALPHABÉTIQUE DES Espèces ou genres nouveaux décrits dans le Tome XIX. ANNÉE 1903. Pages PO Rent NAUDIE S ee e megre ces sec gerne care ass eee: 293 US DELL ED ONAE EC ais nremaese daecis ete tee 0e 196 Botryodiplodia digitata Maubl..................................... 294 PAT QUE IQIB PRET suce ce be seau ele see de me cumstoo à 261 L — PEN CE NÉ CE PE PP 06 cor OGC DA ODA 260 TR AIR ee Da 2 sudo none ue ed a de aie fee » DS a 08e 170 US ADD Ho lim MAUDIE 5e Den, dm ean te e ae ot 2 294 Coniothyrium Atriplicis Maubl............................... mA 0 RP CIN ON TEE ES ML ere De ao otes da proie etotee is de 10 216 SGD EE NT AN DIEEER da. este msafece à 0 de moe oo ec se a eee 294 ÉTÉ St CODE RE eee eme sie dns no e e2 lé ed e 80 143 À PRE een Damien, neue der dreie «done de date e als te ao 154 — DÉSIR AUNIED ASE eme eee cena nee ri ice Get 2 des etoia een 154 RERO AQUES MAD" EL nr anhee scene osnen esse eee 29% ÉPRAET ER ATAUB MAUDIT ee. ee. Me AM een ceee se 292 4 EE TE TE DIE cie ele ei e vale ete aed rio lie cle e = eee oies 0 ea 197 TE PB MAUR EE De cles cle ns remeuire den: ses PAPE Her LABO: radars à sue ae vante La en 3 9e sie e vi9 cie ae de 0e 193 PE TTL EAARRIOLS 2ne 0 Du setain eine solenee s Mo De a din D 00e cc 0 «do où 156 COTE BAIRICLE. 21. 045. somoleme doses el Denis oies seat 161 TIC RE a nee na eee ae etlere cfe die else les Rule sec ue civic e 157 IE A ct eee dr cccucreme ele dde e ane OU ee iUts etes 165 = ÉD SON OS Se RON PE Ce 162 TER EUR AIDIOP 4 ere te » cuele de de series ue e ce deco tecse.s ee 160 { POIDS DaMens 2 ane. des venbase css mess seeleines cest 163 TE IC MEL BANIOL 2 sue sc eee sie ee npie ee 01980 01 so 0 212010 ©oje e à + 164 ÉTAT ee nement sers sat eee mie paies leo see 0e a"3 ds lolelaie 07010 159 MT RE AN TO PR A CE 160 394 TABLE DES ESPÈCES. Pages Nomiræunoy. Sen Maublée CNE Er PS RE nee 295 = prasina. Maubl Re M ee RC 296 Oospora'albo-cinerascens)Maubl ER EC eee 295 Ovulariopsismorncol'ÉNDEl EMTEC EEE ere ace 317 Porusttellasnoy: Sen BAIE creme en ce Re Mec etre 153 — simpler Daniel ses osent lee eee en 153 PhelbrinaïleptodérmuiP ALERTER Eee cette CL Une 250 Phima Sapindi Pate te Lise eat e eee dois cle ones ee 259 Phyllachora]SporObOI Pal ELA SR TR RP ES Ur 258 Phyllosteta owartensis Maubl 2222 PR RONA eee re i202 = SODINALUI PAL EE AR tee 20e Se MO meet 259 Pleosporaevonymelite Maui Re ee 291 — Kentiet)/Maublr: re as ae ten Pts ee Me Te A ME 291 — LoMOrp AL MaNbE e e cr iredeere Ta Ce ErRe 991 Pseudo-Absidianoy.gen- Bainier men. -Le mme a-esecl amet Aae 155 — DULOUTIS BAIE MS der eee eee NE RACE 155 Sarcoscypha coccinea var. jurana Boud.............,....104.....0 194 SCLETOUTOU NU LTICUIDTUMABONd ee eee vrene te e eeCree LEES 196 DEPIOTIDEECUAICOIGS PALERME Tale: SAM TE SR EE Pete ET 259 Septoridionmitnogaliwvar Ale Maubl ee en eee eee 295 SIUJON0spor AT Kentie MAD RAIN CAR NA ET MER EE CITE 293 TeÿhemellaiBerl"et{deoni(P Ville) PEER PE OREC EEE CNET 122 — dubialPVuill:(Bainier) seen ete acte 123 — Orchidis Te. Nuls ERP T E RENTE 192 Mricharia uscophanpides Bond - r PTE rer PEUR 195 UredoSorqii-Halepensis PAL PAT EEE REED LP eee "1253 nn noc DE LA SOC. MYC. DE FRANCE LT XEXN PE 16 FiG. 1 et 2. Inocybe repanda. — Fic. 3. Spores tombées et vues au microscope. — FiG. 4. Inocybe repanda, var. Trinii. — Fit. 5 et 6. Inocybe hiulca. DE ven TES. I rod RAPPORT sur la Session générale, les Excursions et l'Exposition publique de Champignons. organisées à Paris par la Société Mycologique de France, en octobre 1902. (Par M. G. FRON). La session générale de la Société Mycologique de 1901 ayant eu lieu dans les belles forêts du Jura, à Arbois et à Pontarlier, il fut décidé que, conformément à l'usage, la réunion de 1902 serait tenue à Paris. Dans la séance de Juin, la Société a émis le vœu d'organiser la session au mois d'octobre et de joindre une expo- sition publique aux séances et aux excursions habituelles. A cet effet. des circulaires furent adressées à tous les membres titulaires leur faisant connaître la date d'ouverture de la.session et leur demandant d'adresser au siège de la Société les-espèces qu'ils pourraient récolter. Comme nous le verrons plus loin, le nombre des envois a été considérable et plus de 500 espèces différentes ont été réunies pour l'exposition. Dans la séance du 2 octobre, le programme général de . la session a été définitivement arrêté : Samedi 11 octobre. — Séance à 2 heures au siège de la Société. — Consti- tution du bureau de la session. — Communications diverses. Lundi 13 octobre. — Excursion dans la forêt de Montmorency. Mardi 14 et mercredi 15. — Excursion à Malesherbes (Loiret). Jeudi 16.— Examen des espèces récoltées et séance générale à 2 heures. Vendredi 17 octobre. — Excursion dans la forêt de Carnelle. Samedi 18 octobre. — Préparation de l'exposition par un groupe de myco- logues. — Excursions individuelles dans la région parisienne. Dimanche 19 octobre. — Exposition publique de champignons au siège social à partir de 11 heures du matin. — Séance de clôture à 2 heures après- midi. il SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Malgré la sécheresse de la fin du mois de septembre, les récoltes furent assez belles durant les différentes excursions, - néanmoins la forêt de Carnelle ne présenta pas toute sa richesse habituelle. Voici la liste des membres de la Société qui ont pris part aux excursions de la session : MM. Boupier. Bainier, Bernarp, Bové. Boucner, Bu- QuET, Brossier, M. et Mme Carceronx REA, MM. Deracroix, Demiccy, Dupaix, Frox, D° Giczcor, GonFrix, GUÉGUEN, HarLay (M.), Harcay (V.), Hérissey, HENRIOT, JESSART, LÉGUÉ, Leprev, Louver, Lurz. Marrucuor, Niepce Sr-Vicror, PELTE- REAU, PErRoT, D' PrerRHuGUEs, Poixsarp, D' Pixoyx, Rapais, Recxier, Rozraxp, M. et Ma Simox. 1. — COMPTE-RENDU DES EXCURSIONS. Excursion dans la forêt de Montmorency (Lundi 13 octobre.) Arrivés à Montmorency vers midi, nous nous sommes dirigés, .sous la conduite de notre dévoué président, M. Bouprer, vers la forêt, par le chemin de la Mare. Au sommet de la colline, nous avons commencé à recueillir quelques espèces dont Cor- tinarius triumphans, Russula furcata, Tricholoma portento- sum et saponaceum, Clitocybe nebularis, au milieu de taillis riches en châtaigniers ; puis, plus loin, en nous dirigeant vers le fond des aunes, Peziza rutilans parmi des Polytrichium, Cortinarius miltinus et cinnamomeus var. semi-sansuineus, Amanita ampla, Leotia lubrica, Craterellus cornucopioides, ainsi qu'un bel échantillon de Nyctalis asterophora sur Rus- sula nigricans. Dans une pente sablonneuse exposée au nord nous trouvons, sous des châtaigniers, Hydnum amicum, Rus- sula fragilis, Lepiota amianthina, Boletus felleus, Lactarius subombolatus et autres espèces présentant plus ou moins d'in- térêt. Arrivés au bas de la côte, dans le vallon du fond des aunes même, nous récoltons Russula emetica, delica, Flam- mula ochrochlora, puis, cherchant à gagner le versant opposé, nous traversons une partie basse et humide qui ne nous offre qu'un petit nombre d'espèces dont Tricholoma fumosum. mais où nous avançons lentement, ne sachant où poser le pied dans un chemin transformé en tourbière. La colline opposée forme le bois de Piscop. Elle était autre- fois couverte de Pins qui sont abattus aujourd'hui, mais dont les souches nous permettent de ramasser quelques espèces x ” Qu , 0 2 De 01 Oe CA CONS OT | IV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. pinicoles : Tricholoma rutilans, Polyporus amorphus, ete. Dans les parties sablonneuses environnantes se trouvent Amanita citrina en abondance, Amanita muscaria, Phallus impudicus, Scleroderma vulgare, avec son parasite, Boletus parasiticus, Laccaria laccata partout, Boletus badius, chry- senteron versipelle et rugosum, Galactinia badia en troupes sur les bords du chemin et, dans le sable nu enfoncé jusqu'au peridium, Tulostoma fimbriatum, qui n'est autre que le T. granulosum Lev. Plus loin sur le plateau, en suivant le sentier, nous récoltons Polyporus Schweinitzti, Cortinarius largus, miltinus, cinnamomeus, pholideus et d'autres espèces vulgaires telles que Tricholoma nudum, Clitocybe nebularis. phyllophila, brumalis, dealbata, ditopa. Nous revenons ensuite vers Montmorency en continuant à chercher et à faire entrer encore dans nos boîtes quelques Russules et Lactaires dont le ZL. victus. De retour à la gare, nous prenons congé de M. Boupter en le remerciant de nous avoir conduit une fois de plus dans cette forêt qu'il connaît si bien. Voici d’ailleurs la liste des principales espèces récoltées durant l’excursion : Amanitu mappa, muscaria, pantherina var. excelsa, phalloides, recutita, rubens, vaginata. Lepiota procera, carcharias, amianthina. Armillaria mellea. Tricholoma argyraceum, aggregatum, columbetta, cartilagineum, flavo-brun- neum, nudum, rutilans, saponaceum, sejunctum, sulfureum, stans, terreum-cinerascens. Clitocybe nebularis, infundibuliformis, odora, candicans, phyllophilo, bru- malis. Laccaria laccata, proxima, amethystina, tortilis. Collybia butyracea, fusipes, maculata, platyphylla, velutipes, tuberosa dryophila. Mycena galericulata, id. var. calopus, polygramma, pura, ammoniaca, . epiterygia. Omphalia fibula, pseudo-androsacea, scyphoides. Pluteus cervinus. Entoloma indorosum, sericellum. Clitopilus orcella. Nolanea mammosa, pascua. € r: s a VE SESSION GÉNÉRALE D ‘OCTOBRE. v N > : opus variabilis. _ Psalliota sylvicola. 1 si] EC = _ Pholiota destruens, mutabilis, radicosa, spectabilis, squarrosa. Stropharia œruginosa. 3$ Hypholoma appendiculatum, fasciculare, sublateritium, lacrymabundum. _ Coprinus comatus, micaceus, atramentarius, Cortinarius alboviolaceus, cinnamomeus, cyanopus, elatior, glaucopus, é largus, macropus, miltinus, purpurescens, triumphans, turmalis, multi- formis, vibratilis. _ Gomphidius viscidus. 3 Paxillus involutus. Hygrophorus penarius, virgineus . … Inocybe lacifuga, rimosa, asterospora, geophylla. Hebeloma crustulumforme, sinapizans, versipelle. . Flammula gumomosa var. ochrochlora, alnicola. Tubaria furfuracea. Panæolus sphinctrinus. Psathyrella disseminata. Lactarius controversus, subdulcis, pallidus, quietus.subumbonatus, serifluus, theiogalus, turpis, vellereus, torminosns, victus. Russula aducta, alutacea, camæleontina, cyanoxantha, fragilis, fætens, eme- _ tica, nigricans, ochroleuca, rosea, rubra. Nyctalis asterophora. Cantharellus cibarius, tubæformis. Marasmius ureus, peronatus, rotula, ramealis. Panus stypticus. - Boletus aurantiacus, badius, chrysenteron, edulis, scaber, FERA para- - siticus, rugosus. Polyporus perennis, Schweinitzii, versicolor, adustus. _ Merulius tremellosus. Hydnum rufescens, zonatum, velutinum, scrobiculatum. Trpez obliquus. * Telephora laciniata terrestris. Cralerellus cornucopioides. Clavaria cinerea, coralloides, formosa, inæqualis, tenuis. Lycoperdon germatum, pyriforme, hirtum. Scleroderma vulgare. Tulostoma granulosumn. Geaster hygrometricus. Phallus impudicus. Helvella crispa, elastica, lacunosa. Peziza rutilans, badia. - Leotia lubrica. Xylaria hypoxilon. Bulgaria sarcoides. Lycogala epidendron. die T4 Excursion à Malesherbes (Mardi 14 et Mercredi 15 octobre). Cette excursion, décidée dès la séance de juin, a été orga- nisée par notre dévoué président M. RorLanp, qui a bien voulu se charger d'aller à l'avance sur les lieux visiter les princi- pales localités. Parti dès le dimanche 13, il put, durant les deux journées qui précédèrent l'arrivée des membres de la Société, rechercher les régions les plus intéressantes à parcou- rir, de telle sorte que l’excursion fut très fructueuse (1). Arrivés à Malesherbes vers midi et après un déjeuner rapide à l'hôtel de l'Ecu, nous quittons la ville pour gagner la route de Fontainebleau en traversant l'Essonne. Nous ne tar- dons pas à monter sur le plateau opposé à travers une région de rochers correspondant aux grès de Fontainebleau d’un aspect très pittoresque. Sur la hauteur, nous sommes en plein sables calcaires, le terrain est boisé, couvert de Pins ; nous y trouvons en abon- dance ebeloma senescens, versipelle, des Cortinaires, Tri- cholomes et une espèce bien rare dans la région parisienne, le Phallus impertialis, caractérisé par sa volve rose, son odeur plus faible et beaucoup moins désagréable que celles du P. impudicus. Nous trouvons aussi le Polysaccum pisocar- pium, dont nous ramassons de superbes échantillons au milieu de sables dénudés. À citer encore /elvella pithyophila abon- dante ainsi que Arnanita phalloides, avec un chapeau entière- ment blanc et une volve profondément enfoncée dans le sol. Tous ces échantillons sont mis de côté pour l'exposition du dimanche. Nous continuons l’excursion en allant à Auxy et en des- (1) N'ayant pu prendre part à l’excursion, M. ROLLAND a bien voulu nous procurer ces renseignements; nous nous faisons un plaisir de l’en remercier vivement ici. dE Ed à: : LE Ls Ne Cd 6 59 Le OS even er RE SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. VII cendant vers le fond de la vallée pour suivre la route d’Auxy à Buthiers. Traversant d’abord des bois de Pins, nous signalons des espèces analogues à celles que nous avons trouvées tout d’abord et nous gagnons une région connue sous le nom du marais. justifiant d'ailleurs bien peu cette dénomination. L'heure x déjà avancée ne nous a pas permis, à notre regret, de nous y arrêter longtemps. FE Le lendemain, nous partons de bonne heure pour explorer à | j nouveau les bois de Pins qui bordent la route de Fontainebleau | ainsi que les régions que nous avons du négliger la veille. % Outre les espèces déjà signalées, nous trouvons Paxillus pani- coides, Polysaccum crassipes, puis, retournant à la localité du # Phallus imperialis, nous faisons une nouvelle et abondante récolte d'échantillons développés depuis notre passage de la | veille. Malheureusement le temps presse et, à midi, nous revenons à l'hôtel, n'ayant que très juste le temps de classer nos ré- coltes et de déjeuner avant de gagner le train qui doit nous ramener à Paris. S Voici la liste, dressée par M. Rapais, des espèces récoltées : € ÿ Amanita phalloides var. alba, citrina et var. alba, ovoideaÿ junquillea, ‘ __ porphyria, vaginata. Lepiota excoriata, gracilentia, cristata, naucina, clypeolaria, amianthina. À E- Armillaria robusta. s Tricholoma equestre, columbetta, albobrunneum, rutilans, psammopus, vac- L cinum, terreum, cartilagineum, irinum, arcuatum, nudum, var glauco- L canum, melaleucum. 1 Clitocybe nebularis, clavipes, rivulosa, dealbata, gilva, sessilis, diatreta, : ditopa, laccata. metachroa, proxima. ; Collybia maculata, cirrhata, tuberosa, dryophila, butyracea. t Mycena pura, ammoniaca, epipterygia, vulgaris, galericulata var. calopus, f À polygrarama, floridula. Omphalia fibula, hydrogramma. | Pleurotus acerosus. à Pluteus cerviaus. Pholiota marginata, caperata. Inocybe sulcamara, rimosa, lanugmosa. Hebeloma versipellis, senescens, sinapisans, mesophœum. Tubaria crobulus. Crepidotus mollis. VIN SL ? SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Cortinarius cinnamomeus, miltinus, ergthrinus, hematochælis, psammoce- phalus, sublanatus, anomalus, castaneus, saturninus, mucosus. Psalliola arvensis var. xanthoderma, campestris var. sylvicola. Stropharia œruginosa, inuneta. Hypholoma fasciculare, capnoides, sublateritium. Paxillus atrotomentosus, pannoiïdes, involutus. Gomphidius viscidus, glutinosus. Hygrophorus coccineus, olivaceoalbus, virgineus. Lactarius scrobiculatus, torminosus, deliciosus, turpis, subdulcis, rufus, obnubilus, subombonatus, zonatus. Russula queletii, violacea, ochroleuca, fragilis, emetica var. fallax, integra, lepida. Cantharellus aurantiacus, cibarius. Marasmius perforans, peronatus, à Boletus luteus, granulatus, bovinus, lanatus, castaneus, subtomentosus, ver- sipellis, chrysenteron. Polyporus melanopus, adustus, versicolor, betulinus. Poria molluscus. Merulius molluscus, tremellosus. Hydnum nigrum, ferrugineum, cyathiforme. Telephora caryophyllea, laciniata. Clavaria abietina, cristata, argillacea. Phallus imperialis. Geaster fimbriatus. Lycoperdon cepæforme, nipuliforme, gemmatum, umbrinum. Polysaccum pisocaspium (!). Scleroderma vulgare. Khizopogon luteolus. Cyathus striatus. Peziza alutacea, arenosa, polytrichina. Helvella pithyophila. Excursion dans la forêt de Carnelle (Vendredi 17 octobre). Après la journée du jeudi consacrée à l'examen des espèces récoltées à Malesherbes, nous nous trouvons nombreux au départ du train qui nous emmène à la station de Viarmes où nous arrivons vers 10 heures du matin. Nous traversons rapi- dement le bourg et les prés et entrons dans la forêt, sous la conduite de M. Boupter, dans une région argilo-calcaire, hu- mide ; une belle futaie de hêtres entremêlés par endroits de charmes et de bouleaux. Nous ramassons là quelques Russules Inocybe pyriodora, Lycoperdon echinatum que nous cher- chons longtemps sous l’épaisse couche de feuilles avant de pouvoir le découvrir, Marasmius fuscopurpurascens, Lepiota seminuda, cristata, Helvella elastica, Polyporus radiatus, sur aune, ainsi que Corticium rugosum et Hypoxylon multiforme. Sur une branche tombée. nous trouvons de beaux échantillons de Tremella albida Huds. qu'il y a lieu de distinguer de T. thuretiana Lev. à laquelle elle ressemble, sans toutefois posséder son apparence hirsute et que l’on trouve aussi dans cette région. Nous récoltons encore Leptonia auchroa, Poly- porus perennis, sur une place à charbon, en compagnie de Flammula carbonaria et. continuant notre marche dans la forêt, nous gagnons les bois de Pins qui couronnent le plateau vers le carrefour du Chène Quentin. Au fur et à mesure, le terrain devient plus sablonneux, et, avec lui, nous voyons en abondance les Amanila citrina et muscaria, ainsi que quelques rubens. Arrivés à la lisière des Pins, d'un aecord unanime une halte est décidée pour déjeuner ; chacun s’installe, heureux de se débarrasser des provisions et de faire de la place pour de nouvelles récoltes ; puis nous en- trons sous bois et trouvons les espèces spéciales aux coni- fères : Boletus badius et bovinus. quelques B. variegatus, 702 d 4 ENS: E ane S SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Gomphidius viscidus, Cantharellus aurantiacus, quelques spécimens d'Amanita porphyria, puis Collybia maculata, Clitocybe clavipes, Ditopa metachroa, brumalis et quelques autres, Calocera viscosa, Tricholoma rutilans, Cortinarius sanguineus, Polyporus abietinus. Sur les bords des bois, Phallus impudicus, Lactarius plumbeus, Scleroderma vul- gare et, dans un bois voisin non loin de la Pierre Turquaise, avec les espèces habituelles, de très beaux échantillons de Lepiota cinnabarina et Polyporus stipticus. Nous nous dirigeons de là par la route de Beaumont à Saint- Martin du Tertre vers la route de la Pierre Turquaise que nous descendons, récoltant sur les bords de la partie sablon- neuse un bel échantillon de Boletus rugosus, ainsi que B. bo- vinus, badius et chrysenteron, quelques Cortinaires, Russules, Lactaires et, avant d’arriver à la Pierre Turquaise,sur les feuilles amoncelées au bord du chemin, Lactarius blennius ainsi que Stropharia squamosa. Après avoir visité le dolmen, le plus beau certainement des environs de Paris, nous gagnons la lisière de la forêt en traversant une région peu riche où nous récoltons pourtant de nombreux échantillons de Polyporus stipticus sur de vieilles souches le long de la route, ainsi que de Bulgaria inquinans sur des arbres abattus. Le retour s'effectue à la gare de Presles par le train qui nous ramène à Paris vers 6 heures. Voici la liste des principales espèces récoltées durant l’ex- cursion : Amanita citrina, muscaria, phalloides, porphyria, rubens, vaginata. Lepiota carcharias, clypeolaria, cristata, gracilenta, mastoidea, seminuda. Armillaria mellea, mucida. Tricholoma albo-brunneum, cartilagineum, cinerascens, equestre, melaleu- cum, nudum, rutilans, sejunctum, sulfureum, terreum. Clytocybe brumalis, candicans, cyathiformis, ditopa, metachroa, nebularis, odora. Laccaria laccata, proxima. Collybia bulyracea, cirrhata, conigena, dryophylla, fusipes, maculata, pla- ‘typhylla, radicata, rancida. Mycena corticola, debilis, epypterigia, galericulata, galopus, pelianthina, polygramma, rugosa, sudora. Pluteus cervinus. Hebeloma longicaudum, sinapizans, versipellis SESSION GÉNÉRALE D OCTOBRE, XI Pholiota marginata, mutabilis, radicosa. Entoloma lividum, nidorosum. Leptonia euchroa. Flammula carbonaria. Inocybe entheles, geophila, lilacina, lucifuga, pyriodora, rimosa. Naucoria cucumis, erinacea, escharoides. Crepidotus mollis. Stropharia æruginosa, squamosa. Hypholoma capnoides, fasciculare, lacrymabundum, sublateritium. Cortinarrus anomalus, cinnamomeus, elatior, fulmineus, hemitrichus, hin- nuleus, orellanus, pholideus, psammocephalus, scutulatus, triumphans, turmalis, violaceus. Pazxillus involutus. Gomphidius viscidus. Coprinus atramentarius, cinereus, micaceus, plicatilis. Bolbitius hydrophilus. Psathyrella disseminata. Hygrophorus cossus, discoideus, nemoreus, virgineus. Lactarius blennius, deliciosus, glyciosmus, mitissimus, pallidus, pyrogalus» quietus, rufus, serifluus, subtomentosus, theiogalus, turpis, velutinus, voleraus. Russula adusta, chamæleontina, delica, emetica, fellea, lepiota, nauseosa, nigricans, Queletii, violacea. Cantharellus aurantiacus, carbonarius, cibarius, cinereus. Marasmius androsaceus, a. var. pinicola, epiphyllus, fuscopurpureus, pero- LS natus, roiula, ureus. - - Panus stypticus. Lentinus cochleatus. Boletus aurantiacus, badius, chrysenteron, granulatus, piperatus, rugosus, sanguineus, scaber. Polyporus amorphus, perennis, radiatus, stypticus, versicolor. Dœdalea quercina. Hydnum amicum, membranaceum, repandum, rufescens, scrobiculatum. Trametes odora. Irpez obliquus, paradoxus. Telephora laciniata. Stereum hirsutum, purpureum, rugosum. Clavaria cinerea, cristata, formosa, muscoides, pistillaris. Calocera conica, viscosa. Phallus impudicus. Lycoperdon echinatum, gemmatum, hirtum, pyriforme. Scleroderma vulgare. à Tremella aïbida, frondosa, mesenterica. Xylaria hypoxylon, polymorpha. Heivella lacunosa. Leotia lubrica. IL. — COMPTE-RENDU DES SÉANCES DE LA SESSION. Séance du samedi 11 octobre. ; La Société se réunit d'abord en séance ordinaire à 2 heures sous la présidence de M. RorLaxp», président. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. On procède ensuite à l'élection du bureau pour la session générale. À l'unanimité, il se trouve ainsi constitué : Président : M. Bounrer. Vice-Présidents : MM. Carceron REA et PELTEREAU. Secrétaires : MM. Frox et Lurz. M. Boupier, en prenant possession du fauteuil présidentiel, déclare ouverte la session générale et remercie la Société du nouvel honneur qu'elle lui fait en lui demandant de prési- der à ses travaux durant la session. MM. le D' Dezaxxeau et TRoUETTE, qui avaient été présen- tés à la dernière séance, sont élus à l'unanimité membres de la Société. La parole est ensuite donnée à M. Cosranrix, qui appelle l'attention de la Société sur une note de M. Tauprx montrant les services que peuvent rendre les instituteurs dans la lutte contre les empoisonnements par les champignons. M. le Dr Deracroix donne des détails sur sa précédente communication au sujet des conidies du Guignardia Bidwellii [la pu obtenir des cultures de ces conidies et par infection des pyenides de Black-rot. Cette forme conidiernne que M. Deracroix considère comme Cladosporium est différente de la forme conidienne de Guignardia décrite par M. Vrara. SESSION GÉNÉRALE P'OCTOBRE, XIII Au sujet du Puccinia malvacearum, que l'on considère comme introduit en France en 1872, M. Deracroix signale la présence de ce cryptogame sur des échantillons de HMalpa sylvestris récoltés par Taurer en 1868. M. Rapais demande à ce que la Société mycologique recher- che si un collecteur de champignons dans les forêts doma- niales peut être astreint à une redevance de la part du person- nel forestier, comme cela se produit dans certaines régions. Avant de lever la séance, M. Boupier donne lecture d’une lettre de M. Krixcxsreck mettant à la disposition des mem- bres de la Société mycologique 1.000 exemplaires du tableau de M. Dumée sur les champignons comestibles et vénéneux pour qu'ils soient répandus le plus possible par les soins de la Société. M. le Président se fait l'interprète de tous en adres- sant ses remerciements à M. Krieksiecke et il est décidé qu'un certain nombre de ces exemplaires seront distribués pen- dant l'exposition qui doit clôturer la session. La séance est levée à 3 heures après lecture du programme des excursions organisées durant la session générale. Séance du jeudi 16 octobre. Présidence de M. Bounier, président. La séance est ouverte à 2 heures, le procès-verbal de la der- nière séance lu par le secrétaire est adopté. La correspondance écrite comprend une lettre de M. KunexsiEcr adressant à la Société, de la part des auteurs, les trois premières livraisons d'un ouvrage mycologique publié par MM. Beypeck et Limaak avec les planches correspon- dantes. Une lettre de M. Sypow annonçant une nouvelle publication, les « Annales Mycologici » qui doivent paraitre à partir de wr XIV SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. 1902, et donnant le programme avec les conditions de l'abonne- ment. Une lettre de M. Roussez annonçant l’envoi d'échantillons pour l'exposition et demandant à la Société de rechercher les moyens de faire figurer dans les flores, par un indice apparent, la valeur comestible des divers champignons ; enfin plusieurs lettres annonçant des envois de champignons dont le détail figurera d'autre part. Sont présentés comme membres titulaires de la Société : M. PavicLar», professeur au lycée, chargé de conférences à la Faculté des sciences de Montpellier, présenté par MM. Flahault et Perrot. M. Courrer, professeur au lycée de Tournon, à Taim (Drôme), présenté par MM. Boudier et Riel. M. Bocca, professeur au collège Stanislas, 3, rue du Regard. Paris, présenté par MM. Boudier et Peltereau. M. le D: Lecrère, Ch.. à Mareuil-sur-Belle (Drôme), présenté par MM. Rolland et Peltereau. M. le D' Aucrer, médecin-major à Evreux, par MM. Dupain et Bouche. M. Herrera, chef à la Commission de parasitologie, 8, Betle- mitas, Mexico, par MM. Boudier et Perrot. Conformément au règlement, il est procédé de suite à l’élec- tion des candidats, qui sont proclamés à l'unanimité membres titulaires. Sur la demande de quelques membres de la Société, M. Cook. dont le nom est attaché à de nombreux travaux myco- logiques, est proposé comme membre honoraire de la Société. Cette proposition réunit tous les suffrages et M. Cook est pro- clamé membre honoraire. La parole est donnée à M. Rapais qui présente, au nom de M. Bainier. une série très intéressante de champignons obte- nus en cultures pures destinés à constituer une collection cryp- togamique. Cette collection comprend surtout des Mucorinées cultivés sur différents milieux nutritifs solides maintenus en suspension dans l'intérieur d’un flacon. AG SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. xXY M. Marrucuor fait. en son nom et en celui de M. W1zé, une communication sur des champignons parasites des larves de Clæonus. insecte dangereux s'attaquant aux betteraves. Ces champignons sont l'/sosporella uvella Giard, dont MM. MA4- TRUCHOT et VW1ZÉ ont pu suivre l’évolution et une espèce nou- velle se présentant au début sous forme de sclérote que M. Marrucaor propose de nommer le Stilbella pseudomor tierella. Cette communication fera l'objet d'une note insérée au prochain Bulletin. , . Après l'échange de diverses observations entre MM. Bounrer, 4 MarrucnoT, GuÉGuEx. la séance est levée à 3 h. 1/2. et l'on & passe à l'examen de quelques espèces déjà expédiées en vue ÿ- de l'exposition. LU £ Séance du dimanche 19 octobre. : _ Cette séance, la dernière de la session, a lieu pendant l'Ex- : Tags: È = 5 F# 2 position publique de champignons. M. Bounrer, président, ouvre LE. la séance à 3 heures ; le procès-verbal de la précédente séance À d est lu et adopté sans modifications. ; Sont présentés comme membres et admis de suite à l’una- 4 nimité suivant l'usage adopté pendant les sessions extraordi- naires : M. Gasriez Berrraxo. chef de service à l'Institut Pasteur, à Paris, présenté par MM. Radaïs et Perrot. M. Eune Méxécaux. à Valentigney (Doubs), présenté par MM. Georges et Léon Bernard. M. Trépanr, 72, rue d'Assas, à Paris. présenté par MM. Bou- dier et Bouëé. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. GarzcarD, d'Angers, demandant que le bu- reau de la Société veuille bien lui adresser les Polypores figu- rant à l'Exposition, afin d'enrichir d’un certain nombre d'es- Cars TE ATEN QUE à x + Les LP b à‘ È ; 7 5 ñ LITE ren , de ne: XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. pèces l'Exposition régionale de mycologie qu'il organise à Angers. Notre collègue joint à sa lettre plusieurs échantillons intéressants. Toutes les espèces ligneuses de l'Exposition publique seront adressées à M. GaïLLarD. Une lettre de M. Soucué, président de la Société botanique des Deux-Sèvres, qui exprime le vœu de voir la Société my- cologique persister dans sa décision de tenir la prochaine ses- sion extraordinaire à Poitiers (1903). Une lettre de M, GoprriN émet un vœu analogue en faveur de la ville de Nancy. Les centres des deux prochaines sessions (Poitiers, 1903, Paris, 1904) se trouvant dès maintenant choisis, la discussion de la proposition de M. Goprrix est ajournée. À ce propos, M. GuÉGuEx rappelle que, depuis sa fondation, la Société mycologique, qui s’est rendue dans l'Est à plusieurs reprises, n'a pas encore fait une seule excursion dans l’extrème Ouest de la France. Cette région renferme cependant de véri- tables richesses cryptogamiques, indépendamment des curio- sités naturelles et des monuments historiques qu’on y rencontre à chaque pas dans certaines parties du pays. M. GuÉGuEN se met à la disposition de la Société pour organiser une semblable réunion en 1905. La correspondance renferme encore diverses lettres annon- çant des envois de champignons pour l'Exposition. M. Cosrannix, au nom de M. Lucer et au sien, fait une com- munication sur une forme nouvelle de Sterigmatocystis, qu'il nomme $. pseudonigra. Après un échange d'observations entre MM. Bainrer, Cosranrix, DeLacroix, PezrerEAuU, M. le Prési- dent remercie M. CosranrTiN de sa communication, qui sera insérée au Bulletin. M. GuéGuex fait connaitre les résultats positifs de ses essais d'inoculation de la tomate avec le Glæosporium phomoïdes. Ce champignon est un parasite de blessure; le mycélium forme un stroma serré dans les cellules épidermiques et les assises les plus externes du parenchyme du fruit ; dans la profondeur, il envoie autour des cellules des filaments dont les extrémités, pénétrant dans l’intérieur des cellules, atteignent les noyaux, l'enveloppent et provoquent ainsi la mort des cellules; des obser- SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. XVII vations analogues avaient été faites antérieurement, notamment ; dans les racines d'Orchidées envahies par les mycorhizes. M Perror rappelle la décision prise à la séance du 4 avril, au sujet de l'organisation d'une « Commission pour l'étude _ pratique des Champignons ». et le groupement par région de tous les mycophiles. Après avoir donné lecture d'un projet de règlement pour le fonctionnement de cette Commission, ainsi que d’une liste de membres devant en faire partie, il demande que, conformément à ce que l’on avait décidé antérieurement, l’adoption du projet soit mise aux voix avant la fin de la ses- sion. Après un échange d'observations desquelles il résulte que chacun reconnait l’utilité d'une organisation de ce genre, la proposition est adoptée à l'unanimité. nr vs robe Le dde dan L'ordre du jour étant épuisé, M. Bounier, dans une allocu- tion très applaudie, adresse les vifs remerciements du Bureau à tous les membres de la Société qui sont venus à Paris suivre les travaux de la session, et contribuer ainsi à l'activité et à l'intérêt des séances. Il remercie également ceux qui. empèchés de se joindre à leurs collègues, ont tenu à nous adresser pour l'Exposition d’intéressants envois, montrant par là de combien de ressources la Société dispose dans tous les points de I& France, et combien chacun s'empresse de lui apporter son concours dès qu'il s’agit de faire œuvre utile. ne à st le dé ms D Lt DT é br, NO PT M. Perror se fait l'interprète de tous en retournant à notre vénéré Président une grande part des remerciments qu'il accorde si généreusement, et en exprimant le vœu que nous É le voyions longtemps au milieu de nous, continuant à se pro- = diguer, comme il le fait toujours, avec tant de bienveillance. ‘a La séance est levée à 4 h. 1/2. É Pa, 4 ES. c he # Conformément au programme établi au début de la session, 4 la journée du samedi a été consacrée à l'examen des récoltes ‘4 faites durant les excursions, ainsi qu'au dépouillement des fe nombreux envois de province, au classement et à l'étiquetage De: 2 ia # Le on XVITI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. des espèces en vue de l'exposition du lendemain. Dès la pre- miere heure, M. Bouvier, secondé par MM. Pecrereau, DELA- choix, PERROT, GUÉGUEN, FRox, etc., se mettait au travail. Beaucoup de nos confrères ont répondu à l'appel fait par la circulaire adressée en octobre et ne pouvant venir par eux- même ont envoyé leurs récoltes. Nous ne saurions trop les remercier de l'empressement qu'ils y ont mis. Les échantillons obtenus ainsi, venus de tous les points de la France, récoltés dans des stations tres diverses, offrent le plus grand intérêt, et complètent très heureusement les récoltes faites dans les environs de Paris. Le bureau s’est efforcé d'adresser dans le plus bref délai, à chaque expéditeur, une lettre de remerci- ments lui donnant exactement par numéro le nom des espèces. Ces listes d’envois figurent d’ailleurs à la suite de ce rapport. Ce fut pendant toute la journée du samedi et la matinée du dimanche, un spectacle bien curieux que celui de cette salle d'exposition dans laquelle chacun était absorbé dans sa be- sogne, les uns classant les espèces, d’autres fixant des ta- bleaux et des aquarelles ou bien transcrivant des listes d’envois. Je suis heureux de me faire ici l’écho de tous, en adressant un hommage ému à notre cher Président de la session, M. Boupter. Durant les excursions, il fut notre guide dévoué, répondant avec l'amabilité que chacun lui connaît aux nombreuses ques- tions qui lui étaient adressées, et, pendant l'examen des envois ainsi que la durée de l'exposition, il fut constamment sur la brèche, contrôlant ou faisant les déterminations des espèces qui étaient de suite notées et mises en place. Dès l'heure fixée pour l'ouverture de l'exposition, la salle s’est trouvée envahie, alors que les préparatifs étaient à peine terminés ; chaque échantillon, outre son nom. possédait une indication sur sa valeur comestible; en outre, sur une table, se trouvaient réunies les espèces les plus estimées et aussi celles qui provoquent les accidents les plus fréquents, afin que cha- cun puisse comparer les unes et les autres. Outre les nombreux échantillons frais, nous avons remarqué avec intérêt les beaux exemplaires de champignons conservés par M. Lurz dans des liquides spéciaux indiqués antérieure- ment au Bulletin de la Société, ainsi que les cultures de Mu- _ _ 12 Ur ke SESSION GÉNÉBALE D'OCTOBRE. XIX corinées obtenues par M. Baxter que M. Rapais a signalées à la séance du jeudi. Tout le pourtour de la salle d'ex- position se trouvait garni par des tableaux et des aqua- _ relles que nous avions déjà pu admirer en différentes cir- constances : ce sont les magnifiques aquarelles de M. Per- TEREAU, représentant les diverses espèces du genre Boletus, les tableaux muraux d'enseignement exécutés à l'Ecole supé- rieure de Pharmacie, d'après des aquarelles de M. Bovorer. les aquarelles représentant les espèces les plus répandues, ainsi qu'un herbier de champignons parasites de Mlle BELEZzE, les aquarelles de M. Gvéçeuex et une collection de polypores _ très bien conservés et élégamment présentés par M. Devor. Liste des espèces ayant figuré à l'Exposition publique du Dimanche 19 octobre. Amanita echinocephala, junquillea, muscaria, muscaria var. formosa, mappa, ovoidea, phalloides, porphyria. rubescens, door soc dre strobilifor- _, mis, valida. _Lepiola cristata, clypeolaria, naucina, procera. 16 Armillaria aurantia, constricta, mellea, mucida. Tricholoma acerbum, agregatum, albobrunneurmn, album, arcuatum, argvra - ceumn, brunneurn, bufonium, cartilagineum cognatum, columbetta, eques- tre, formosum, flayobrunneum, grammopodium, imbricatum, inundatumn, irinum, melaleucum, nudum, panæolum, pessundatum, psammopum, rutilans, saponaceum, sejunctum, sordidum, sulfureurm, terreur, ustale, vaccinum, Clitocybe brumalis, candicans, cerussata, clavipes, connata, dealbata, ditopa, expallens, fragrans, geotropa, gilva, infundibuliformis, inversa, laccata, metachroa,nebularis, obbata, obsoleta, sessilis, splendens, squammulosa . rivulosa. Collybia butyracea, dryophila, fusipes, maculata, tuberosa. Mycena chelidonia, cyanorhiza, epipterygia, galericulata, var. calopus, poly- gramma, pura, rugosa, vulgaris. Pleurotus corticatus, drvinus, geogenius, serotinus. Volvaria plumosa, speciosa, volvacea. Pluteus cervinus. Entoloma clypeatum, nidorosum, rhodopolium, sericellum. Ctitopilus orcella. Leptonia anatina, euchlora, lampropa. NX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Nolanea mammosa. Claudopus variabilis. Pholiota adiposa, aegerita, marginata, mutabilis, radicosa, spectabilis, squar- rosa, terrigena. Inocybe asterophora, destricta, dulcamara, fastigiata, flocculosa, geophylla, huilca, lucifuga, pyriodora, rimosa. Hebeloma crustuliniforme, elatum, longicaudum, mesophæum, senescens, sinapizans, testaceum. Flammula alnicola, carbonaria, gummosa, ochroleuca. Naucoria amarescens, erinacea. Tubaria furfuracea. Crepidotus mollis. Psalliota campestris, helvensis, silvatica, silvicola, villatica. Stropharia æruginosa, coronilla, squamosa. Hypholoma capnoïides, fasciculare, lacrymabundum, sublateritium. Psilocybe sarcocephaea. Coprinus atramentarius, inicaceus, picaceus. Bolbitius hydrophilus. Cortinarius alboviolaceus, anomalus, brunneus, claricolor, collinitus, cuma- tilis, decipiens, duracinus, elatior, tulmineus, glaucopus, hemitrichus, hinnuleus, impennis, infractus, largus, leucopus, macropus, miltinus, multiformis, pholideus, purpurascens, sanguineus, subferrugineus, sublanatus, torvus, triumphans, violaceus. Gomphidius glutinosus, viscidus. Paæillus atrotomentosus, involutus. Hygrophorus chlorophanus, chrysodon, coccineus, conicus, cossus, lima- cinus, nemoreus, olivaceo-albus, penarius, pratensis, pudorinus, virgi- neus. Lactarius blennius, controversus, deliciosus, flexuosus, glyciosmus, obnu- bilus, plumbeus, pubescens, pyrogalus, quietus, roseo-cinctus, rufus: subbulcis, torminosus, trivialis, theiogalus, uvidus, vellereus, vietus, volemus. Russula adusta, cyanoxantha, decolorans, drymeia, fellea, fœtens, fragilis, heterophylla, integra, nigricans, ochroleuca, Queletii, rubra, sanguinea, subfætens, violacea. Cantharellus aurantiacus, carbonarius, cibarius, cinereus, tubæformis. Marasmius amadelphus, erythropus, hariolorum, oreades, peronatus. Lentinus cochleatus. Panus panoides, stypticus. Lenzites betulina, flaccida, variegata. Boletus aurantiacus, badius, bovinus, chrysenteron, furcatus, granulatus, lanatus, luteus, piperatus, rugosus, sanguineus, scaber, subtomentosus, vérsipellis. Fistulina hepatica. Polyporus adustus, amorphus, applanatus, betulinus, calceolus, hispidus lucidus, marginatus, medulla-panis, perennis, picipes, pomaceus, Schweinitzii, squamosus, stypticus, versicolor. halte, == SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. XXI Trametes gibbosa, rubescens, suaveolens. Dædalea biennis, gibbosa. Merulius tremellosus. Hydnum amicum, auriscalpium, cinereum, compactum, cyathiforme, ferru- gineum, imbricatum, membranaceum, repandum, scrobiculatum, z0- natum. Irpex obliquus, paradoxus. Craterellus cornucopioides, lutescens. Telephora anthocephala, fastidiosa, terrestris. Stereum hirsutum, purpureum, rugosum. Clavaria argillacea, cinerea, corniculata, cristata, formosa, muscoides. Calocera viscosa. Pterula multifida. Tremella mesenterica. Melanogaster variegatus. Bovista gigantea. Lycoperdon cœlatum, echinatum, excipuliforme, furfuraceum, gemmatum, hirtum, piriforme, pratense. Geaster fimbriatum. Seleroderma verrucosum, vulgare. Cyathus striatus. Phallus impudicus, imperialis. Geoglossum viride. Cudonia circinans. de Peziza aurantia, badia, onotica, umbrina, unicolor. Helvella crispa, pityophylla. Bulgaria inquinans. _ Tuber mesentericum. - Hypoxylon coccineum. k Xylaria hypoxylon, polymorpha. Lycogala ‘epidendron. Oidium Tuckeri. Mycogone rosea. 203 ya l _ Cultures de Champignons présentées par M. BAINIER. Fusisporium roseum. ; na Chætomium murorum, pannosum. Myæotrichum spinosum. ; ; Botryosporium pyramidale. 4 _ Aspergillus clavatus, fumigatus. … Stlerigmatocystis ærea, alba, brunnea, carbonaria, cindida, fulva, fusca, lutea, nigra, usta. Penicillium album, glaucum. Cladosporius penicilloides, , ME, XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE, Acrostalagnum cinnabarinus. Rhizopus reflexus. Circinella sp., umbellata,. Chætostylum Fresenii. Helicostylus piriforme. Sporodinia grandis. Absidia cærulea. Phycomyces splendens. Mucor spinosus. Thamnidium elegans. Mortierella polycephala. Piptocephalis Freseniana. Herbier cryptogamique présenté par Mile BELEZE. Tulostoma brumale. Geaster hygrometricus. Auricularia tremelloides. Corticium lividum, violaceo-lividum. Puccinia malvacearum, phragmitis, pruni. tanaceti. Uromyces geranii. Phragmidium violaceum. Æcidium rumicis, tragopogonis. Reæstelia cancellata, lacerata. Uredo rubi. Ustilago carbo. Urocystis violæ. Geoglossum glabrum. Mitrula paludosa. Rhytisma acerinum. Exoascus deformans, pruni. Melogramma Bulliardi. Nectria cinnabarina. Cordyceps ophioglossoides. Sphæropsis Rusci. Phyllosticta saponariæ, Actinonema rosæ. Septoria oleandrina, scabiosicola. Libertella faginea. Ramularia fragariæ, pratensis. Tubercularia vulgaris. Glævsporium hedericolum. Colletotrichum Lindemuthianum. Coryneum Beijerinckii. Pionnotes solani tuberosi. > Ai] Rs : . à M 7 k 2 fx KA 1 ESS ME gs A A ALT Cab » s se 2 + g Che x SESSION GÉNÉRALE D OCTOBRE. XXIIT ; Le Peronospora effusa, gangliformis, viticola. _ Lycogala miniata. _ Frankia Brunchorstii. 1 k LA + : _ Tableaux et aquarelles ayant figuré à l'Exposition publique. | 7 Aquarelles de M. Perengau : … Boletus æreus, badius, chrysenteron, edulis et var. elegans, felleus, fragrans, _ JE granulatus, impolitus, Leguei, luteus, radicans, reticulatus, spadiceus, _ = subtomentosus, versicolor, viscidus. _ Aquarelles de M. GuéGuex (avec caractères microscopiques): * _ Lepiota cepæstipes, lutea. Armillaria mellea. __ Pluteus cervinus. … Entoloma lividum. Hebeloma crustiliniforme. a Hygrophorus penarius. " à A4 _ Lactarius blennius. 2 __ Boletus chrysenteron. A __ Polyporus rheades. 2 _ Femsjonia luteo-alba. - LE - Guepiniopsis lutescens. 2 x 3 #4 Bulgaria inquinans. : PL: _ Leucangium ophthalmosporium. 148 RAR 12 LE er - AT { _ Aquarelles de Mi BELEzE : 2188 _ Amañita aspera, citrina, mappa, muscaria, rubescens, spissa. ? C7 LE L > - Lepiota cristata, excoriata, illinita, procera, rachodes. y: _ Armillaria mellea. _ Tricholoma argyraceum, arcuatum, humile, immundum, nudum, portento sum, sulfureum. . Collybia butyracea, dryophila, phæopodia, laccata. _ Clitocybe brumalis, cyathiformis, geotropa, infundibuliformis. 2 __ Mycena vitilis. s _ Omphalia pyxidata. k = Pleurotus ostreatus, sapidus. RE Hygrophorus cossus, mesotephrus, hypothejus. _ Cantharellus auriantiacus, cibarius. ei _ Russula cyanoxantha, emetica. _ Claudopus sphærosporus. Cortinarius hemitrichus, impennis, _ Inocybe geophila. 440 EL XXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Flammula carbonaria, gummosa. Naucoria pediades. Paxillus involutus. Pholiota squarrosa, Psalliota campestris, pratensis, silvicola. Stropharia æruginosa. Hypholoma dispersum, fasciculare, monstrosum, sublateritium. Psilocybe spadicea. Panzæolus campanulatus. Psathyrella atomata. Coprinus comatus, micaceus, radians. Polyporus lucidus, squamosus, sulfureus. Boletus æreus, edulis, luteus, subtomentosus, versicolor, versipellis, Hydnum repandum. Phallus impudicus. Scleroderma verrucosum. Lycoperdon cælatum, excipuliforme, gemmatum, hiemale, Bovista gigantea, plumbea. Peziza vesiculosa. Tableaux muraux présentés par l'Ecole de Pharmacie (d'après des aquarelles de M. Bouprer) : Amanita mappa. Lepiota rachodes. Tricholoma gambosum. Clitocybe tabescens. Collybia platyphylla. Volvaria speciosa. Coprinus atramentarius. Cortinarius multiformis. Hygrophorus conicus. Lactarius sanguifluus. Collection de microphotographies obtenues par M. Baiier :- Mucor parasiticus (crampons de ce Mucor). Rhizopus reflexus ; Helicostylum piriforme ; Circinella umbellata ; Pilobolus cristallinus, roridus ; Piptocephalis Freseniana; Syncephalis cordata, fusiger; Zygospores de Mucor mucedo, racemosus; Phycomyces nitens; Absidia cærulea; Sporodinia grandis ; Spinellus fusiger. Penicillium glaucum ; Aspergillus clavatus; Sterigmatocystis nigra ; Nemu- togonium aurautiacum ; Stemphilium sp.; Arthrobotryum nigrum ; Papulaspora aspergilliforme; Chætomium parvum, aduncum, kunzea- num, bostrychodes, crispatum ; Tuber brumale ; Pureinia clavuligera. de: à din SAN 0 he 2e =. à PCA ELA ASS 142) À. dif t Ê É d. an à gd SESSION GÉNÉRALE D OCTOBRE, XXV _ Liste des champignons envoyés à la Sooiété pour la séance du 19 octobre et l'Exposition publique. à Par M. Méxier, de Nantes : _ Amanila mappa, muscaria, muscaria var. formosa, pantherina, rubescens, _Ainanilopsis vaginata. - \ Tricholoma albobrunneum, melaleucum, sulfureum. Laccaria laccata. Lepiota rachodes. Mycena pura. _Entoloma jubatum, sinuatum. Clitopilus orcella. _ Cortinarius elatior, purpurascens. Paxillus involutus. _ Inocybe geophila. Hebeloma crustuliniformes. Russula rosacea, depallens var. vinosa. Pholiota aurea. Boletus chrysenteron. Lentinus tigrinus. Hydnum repandum. _ Phialea glandicola. Exidia truncata. Par M. Pomaur, à Antibes (Alpes-Maritimes) : Amanita citrina, ovoidea, Armillaria constricta. Tricholoma saponaceum, fumosum, albobrunneum, sulfureum, cognatum, sejunctum, rutilans, panæolum, acerbum, Clitocybe odora, cerussata, candicans, geotropa, orcella. Mycena galericulata, pura. Volvaria plumosa. Pluteus cervinus. Leptonis euchlora, lampropus. Entoloma nidorosum, rhodopolium, clypeatum. Psalliota helvensis, silvicola. Pholota spectabilis. Stropharia coronilla, æruginosa, Hypholoma fasciculare, sublateritiurn. Psilocybe sarcocephala. Corlinarius sublanatus, saturninus, violaceus, brunneus,'duracinus, infractus. Gomphidius viscidus. Paæillus involutus. XXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Bolbitius hydrophilus. Hygrophorus conicus, eburneus, nemorosus. Inocybe piriodora, hiulca, asterophora, lucifuga. Flammula ochrochlora. Hebeloma crustuliniforme, senescens. Lactarius quietus, pyrogalus, velutinus, torminosus, volemus, uvidus. Russula integra, Queletn, fœtens, d rymeia, sanguinea, rubra. Marasmius erythropus. Cantharellus aurantiacus. Boletus luteus, granulatus. Polyporus squamosus. Fistulina hepatica. Clavaria cinerea. Lycoperdon furfuraceum, cœlatum, excipuliforme, saccatum, piriforme. Scleroderma verrucosum. Polysaccum crassipes. Peunza aurantia. Champignons envoyés par M. le D'Vasr (Vitry-le-François) : Tricholoma argyraceum. Clitocybe rivulosa. Parxillus involutus, atrotomentosus. Gomphidius viscidus. Inocybe rimosa. Hygrophorus chlorophanus, virgineus, olivaceo-albus. Hebeloma senescens. Boletus luteus. Par M. Soucné (Niort) : : Voluaria speciosa, volvacea. Hygrophorus conicus. Boletus subtomentosus. Par M. Cuareau. de Versailles : Amanita mappa. Clitocybe ditopa, laccata. Collybia fusipes. Mycena polygramma, galerieulata var. calopus,. Hypholoma fasciculare. Hebeloma mesophæum. Lactarius plumbeus, torminosus, rufus. Russula ochroleuca, fragilis. Boletus hadius. SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE, La, 7 _ Stereum purpureum. _Lycoperdon geramatum, hirtam. _ Scleroderma vulgare. | Cladonia cyphoides. er M. Percuery, de Tours (Indre-et-Loire: : CSA Tricholoma equestre, pessundatum . E Laccaria laccata. FA … Gomphidius viscidus. _ Cantharellus aurantiacus. P _Boletus bovinus. | Polyporus perennis. ts (2 _ Helvella crispa. RER Par M. Bararier, à Orléans (Loiret : _ Amanita citrina. : _ Lepiota mastoidea. EM : Lot _ Tricholoma album, melaleucum, saponaceura, sulfureum, sejunctum, ustale. ke _ Collybia fusipes. , Ê: _ Mycena galericulata, polygramma. re __ Leptonia chalybea. FE “4 Psalliota villatica. _ À __ Pholiota mutabilis. à Le Cortinarius macropus, alboviolaceus. À _ Bolbitius hydrophilus. = Hygrophorus pratensis. Û + pC Inocybe flocculosa. FR Lactarius turpis, controversus, quietus. _ Russula decolorans. Polyporus adustus, pomaceus, versicolor. w Lenrites flaccida. Lycoperdon excipuliforme, saccatum. * Par M. Soucxé : A _ Clitocybe dealbata. . Ke _ Cantharellus cibarius. Se À Par M. Roussez, à Pontarlier {Doubs : Œ + = _ Amanita citrina. | j' Tricholoma melaleucum, saponaceurn, irinum, terreum, vaccinuin. Clitocybe nebularis, infandibulitormis, flagrans, odora. VXVIIL SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Collybia butyracea. Cortinarius brunneus, infractus, fulmineus, multiformis. Inocybe fastigiata. Hebeloma longicaudum, mesophæum. Marasmius sp. Par M. Buriexor, à Délémont (Suisse) : Armillaria laqueata. Tricholoma grammopodium. Stropharia æruginosa. Cortinarius glaucopus, infractus, multiformis, Leptonia euchroa. Par M. Linpew, à Etain (Meuse) : Amanita citrina, muscaria var. formosa, porphyria. Tricholoma grammopodium, saponaceum, terreum. Clitocybe candicans. Pholiota spectabilis. Hygrophorus nemoreus. Hypholoma fasciculare. Cortinarius collinitus, infractus, brunneus. Hebeloma sinuosum, sinapizans. Flammula alnicola, gummosa. Lactarius controversus, pyrogalus, quietus, deliciosus. Russula violacea, Queleti. Pleurotus dryinus. Polyporus betulinus, calceolus, lucidus. Hydnum compactum. Par M. Berxar», à Montbéliard : Clitocybe splendens. Leptonia anatina, lampropa. Entoloma sericellum. Nolanea manmmosa. Naucorid amarescens. Pholiota marginata. Clavaria corniculata. Par M. Gnranprierre, à Sedan (Ardennes) : Amanita muscaria, mappa. Armillaria mellea. Tricholoma nudum, album. SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. XXIX Clitocybe inversa, dealbata, nebularis. Mycena pura. Stropharia squamosa. Hypholoma sublateritium, capnoides. Gomphidius viscidus. _Bolbitius hydrophilus. Hebeloma longicaudum. Lactarius blennius, torminosus, glyciosmus, RES QE Russula integra, fellea, lepida (?) Boletus lanatus. Craterellus cornucopioides. € Stereum hirsatum. 2 Clavaria cristata. 4 Peziza aurantia. L Xylaria hypoxylon. \û “4 Par M. Paxau., à Verdun (Meuse) : Amanita solitaria. Armillaria singulata, aurantia. Tricholoma melaleucum, nudum, vaccinum, albobrunneum, terreum, inornata. Clitocybe squammulosa, candicans, obsoleta, senilis, expallens, brumalis. Hypholoma sublateritium. Cortinarius infractus. L Pholiota marginata, terrigena. Stropharia æruginosa, - D Paæillus involutus. _Hygrophorus pennarius, olivaceo-albus, cossus. Der Hebeloma mesophœum, testaceum, senescens. Inocybe destricta, dulcamara. Lactarius deliciosus, torminosus, volemus. Marasmius peronatrs. TN Pleurotus geogenius. pe Boletus granulatus, scaber. 5 Hydnum zonatum. -& Lycoperdon piriforme, gemmatum. +£ Helvella crispa. Va " re à Tati Par Mr Gavicxor, de Paris : | Amañita mappa, strobiliformis. _ Tricholoma murinaceum. a, ) Hebeloma sinapizans. Coprinus atramentarius, de: Cortinarius impennis, hemitrichus, He binene. TE AU SEEN NOIR PORTE . , r XXX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE, Paxillus involutus. ‘ Lactarius tominosus, roseozonatus. Russula decolorans, subfætens. Par M. Lescon», à Pouillv-en-Auxois : Amañnita mappa. Armillaria mellea. Tricholoma rutilans, personatum. ustale. Clitocybe candicans. Clitopilus orcella. Stropharia œruginosa. Hypholoma fasciculare, sublateritium. Cortinarius hinnuleus, purpurasceus, anomalus. Gomphidius glutinosus. Paxillus involutus. Lactarius controversus, deliciosus, velutinus. Boletus aurantiacus. Hydnum repandum. Par M. Bouce, à Saint-Florent-sur-Cher (Cher) : Amanita ovoidea, echinocephala. Lepiota naucina. Tricholoma argyraceum, terreum, sordidum, nudum, melaleucum, albo- brunneum. Clilocybe nebularis. Mycena galericulata. Hygrophorus pennarius, limacinus. Hebeloma crustuliniforme. Pholiota ægerita. Par M. Lasezze, à Lorient (Morbihan) : Amanitu junquillea. Cantharellus tubæformis. Hydnum repandum, cyathiforme, cinereum. Clavaria cinerea. Craterellus cornucopioides, lutescens. Calocera viscosa. Peziza onotica. Par M. Lacaroe, à Montpellier (Hérault) : Amanila valida. Armillaria mellea. Inocybe rimosa. SESSION GÉNÉRALE D'OCTOBRE. XXXI | Grepidon mollis. etus granulatus. 1 ydnum ferrugineurmn. iles betulina. Jlataria muscoides, cinerea. pe Cyathus striatus. Par M. Bansrer, à Lux (Côte-d'Or: : Le _Lepiota pudica, naucina. _ Tricholoma psammopus. Clitocybe gilva. oi: Tycena cyanorhiza, chelidonia. Fe - Pholiota adiposa. _ Lactarius pubescens. Een variegata, A Tremella mesenterica. = _ Thelephora authocephala. _ Hydnum auriscalpium. "y Tuber mesentericurm. ca — Mycogone incarnata. ke ei _ Lucogala epidendron. ee _ Par M. Durerree, à Vitry-le-François (Marne) : | 1h | | Lepiota procera. 2 _ Tricholoma cartilagineum. ; * | Colybia butyracea. _ Mycena calopus. ce Hypholoma fasciculare, lacrymabundum, sublateritium. _ Hebeloma crustuliniforme, longicaudum. _ Lactarius glyciosmus, torminosus, velutinus. _ Par M. Arrxer. de Grenoble ({sère) : Tricholoma bufonium, saponaceum. Clitocybe connata, subinvoluta. _Stropharia æruginosa. Mycena galericulata. Hebeloma lacrymabundum, elatum. _ Hygrophorus chrysodon, pudorinus. _ Lactarius deliciosus, pyrogalus. Clitopilus orcella. _ Pleurotinus serotinus. Polyporus marginatus, squamosus. XXXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Trametes suaveolens. Lentinus cochleatus. Pholiota squarrosa. Par M. Lente, à Amiens (Somme) : Cantharellus carbonarius. Paxillus atrotomentosus. Dædalæa biennis. Stereum hirsutum. Lenzites flaccida. Polyporus adustus, picipes, stipticus. Hydnum tubiforme. Thelephora fastidiosa. Lycoperdon echinatum. Geaster hygrometricus. Helvella crispa. F4, dit LE re - MPNEE Séance du 5 février 1908. La séance s'ouvre à 2 h. sous la présidence de M. Marrucnor, vice-président. | La lecture du procès-verbal de la séance de décembre est remise à la prochaine séance. La correspondance imprimée comprend : Bulletin de l'Herb. Boissier, 2° série, t. HI, n° 2, 31 janvier 1903. Revista Agroromica. t. 1. n° 1, Lisbonne, janvier 1903. Lloyd-Mycological Notes, n°° 11-12, 1902. Verhandl. d. K. K. Zool. Bot. Gesellsck. in Wien, L. II, 10, 30 décembre 1902. Atti del R. Inst. Bot. de l'Univers. di Pavia, t.IT. vol. 7, Milan 1902. : Correspondance écrite : Une lettre de M. Lesrux demandant l'envoi du Bulletin à sa nouvelle adresse : Ecole d'Agriculture de Saulxures-sur-Mose- lotte (Vosges. Une lettre de M. Juzrex nommé professeur à l'Ecole d'Agri- - culture de Rennes et donnant sa nouvelle adresse: Rennes. 22 rue de la Bletterie. Des lettres de MM. Poixsar» (de Bourron, Doureau (de Chantonnay). Soucué ‘de Pamproux,. Ce dernier rappelle qu'il a découvert le Volvaria Laveyana. M. Bounier dit quelques _ mots au sujet de cette curieuse espèce. Plusieurs envois de votes concernant l'élection du Président. Plusieurs annonces de renouvellement de cotisation : Celle de M. Souza pa Camara de Lisbonne, dont la nouvelle adresse est Villa Freire, Estrada do Damaia (Bemfica) Lisboa, transmise par M. Joze Vernissimo d'ALmeina en mème temps XXXIV SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. que la sienne : celles de M. Ducèxe de Sarlat, de M. MÉNEGAUx. de Valentigney. Une lettre de M. RorLrax» s’excusant de ne pouvoir assister, pour raison de santé, à la séance et envoyant 3 présentations. À cette lettre sont jointes : 1° une correspondance motivée par un article du Petit Journal au sujet d'un empoisonnement par des champignons. D’après une lettre de M. Bernar», de la Rochelle, cet empoisonnement serait dû à l’état avancé des champignons ; 2° une lettre de M. Ferry, de St-Dié, contenant entre autres une réclamation au sujet de l'envoi du Bulletin; 3° une carte pos- tale de M. Saccarpo concernant la collection des portraits de mycologues français. Plusieurs demandes d'échange de périodiques. M. Sinow, de Berlin, propose l'envoi des Annales myco- logici ; M. KezrerManx, professeur à l’Université de l’Etat d’Ohio, propose l'envoi du Journal of Mycology. Ces deux sortes d'échange sont acceptées. M. Jousix, professeur à la Faculté des Sciences de Rennes, propose l'échange avec les Travaux Scientifiques de l'Univer- sité de Rennes. Le prix du Bulletin est peu élevé et il semble difficile d’accep- ter d’autres échanges que ceux concernant les périodiques s’occupant uniquement de mycologie. La Société se réserve de faire étudier la proposition. De mème pour l'échange avec la Revista agronomica. Une lettre de M. Courry père, 56, rue Eblé à Angers, concer- nant sa cotisation et indiquant sa nouvelle adresse. Une lettre de M. Brurey-Mosce, d’Estissac (Aube), concernant le rapport de M. Lurz sur l'Exposition mycologique d’Aix-en- Othe et signalant de nombreuses espèces comestibles de la contrée. Une lettre de M. HerrerA qui a envoyé à déterminer un cham- pignon parasite. M. Decacroix a bien voulu s'en charger et répondre à l'intéressé. Une lettre de M. DancearD qui accepte de s'occuper de la session de Poitiers. MM. Dupaix et Soucxé s'en occupent aussi très activement. M. Bricanp, pharmacien, asile Ste-Anne, rue Di: SÉANCE DU 5 FÉvRIER 1903. Kxxv ) Æ . Cabanis, Paris. informe la Société que sa nouvelle adresse est … 27, boulevard de Reuilly, Paris. _ Les envois de votes sont unanimes à accepter la composition re - de la Commission nationale qui sera imprimée à la 2° page du Bulletin. He MM. Suxror et Daupuix présentés dans la séance de décembre _ sont élus à l'unanimité membres de la Société. * _ Sont ensuite présentés comme membres de la Société : 4 _ MM. Louis SERGExT. étudiant en pharmacie, 29 rue Descar- - tes, Paris (V°\, présenté par MM. Delacroir 4 et Guéguen. ss Fawrix. professeur à l'Ecole normale de Blois. pré- # s senté par MM. Boudier et Costantin. Ec £ GErARDIN, 6, rue Ventenat, Limoges. présenté par MM, = — Hétier et Perrot. 2. à Julien CuirrLor, docteur-ès-Sciences. chef des travaux TE - botaniques à la Faculté des Sciences de Lyon, oe.. présenté par MM. Perrot et Guéguen. : À Carreau, vétérinaire directeur de l’abattoir de Dijon. 4 présenté par MM. Magnin et Roland. Dee Ceccacni. ingénieur agronome, laboratoire ue l'Institut î El ägronomique, 16. rue Claude-Bernard, Paris, + présenté par MM. Delacroix et Fron. Dar E. Lemée, horticulteur paysagiste, 5. Ruelle Taillis, #17 Alençon (Orne), présenté par MM. Delacroix et Maublanc. 4 E. Craupora, 20. rue Boccador, Paris. et M=° Cnaupora. 4 même adresse, présentés par MM. Perrot et Ne Peltrisot. 4 L'abbé Vovaux. professeur agrégé au collège de la Malgrange à Gerville, près Nancy, présenté à par MM. Claudel et Perrot. % * Le baron de FoxscoLomse, château de la Mole à Corgo- lin (Var. présenté par MM. Boudier et Réguis. Charles Mussox. vérificateur de la culture des tabacs à St-Malo (Ille-et-Vilaine), présenté par MM. Perrot et Peltrisot. Pre + PS 7 Po 0e CA, Dé" Ct ani Am -! D 2: < RP are Te US RON AR EN TRANS À % ss: “| ma 5 XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Charles Mercer, St-Médard-de-Guizières (Gironde), présenté par MM. Perrot et Sauvageau. Louis Lemoine. ingénieur, place de la Nation, à Givors (Rhône), présenté par MM. Rolland et Matru- chot. Aug. BERNIN, pharmacien, villa Faraldo, Monte-Carlo supérieur (Monaco), présenté par MM. Perrot et Guéguen. M. Perror, secrétaire général, demande que l’on désigne une commission chargée de réviser les statuts et de présenter un type susceptible d'être accepté par la Préfecture de police lors d'une demande ultérieure de reconnaissance d'utilité publique. Cette commission élaborerait aussi un règlement intérieur comprenant les statuts de la Commission nationale. En conséquence, M. Perror demande donc qu'à la session de Niort soient présentés les statuts entièrement refondus. Il propose entre autres les modifications suivantes de l’article 28 relatif à la durée des fonctions du Président. Arr. 28 Nouveau. — Le Président, les vice-Présidents, les Secrétaires des séances et l'Archiviste sont élus pour un an. Le Président et les vice-Présidents ne seront rééligibles qu'a- prés deux années ; les Secrétaires sont indéfiniment rééligibles. Le Secrétaire-Général et le Trésorier sont élus pour trois ans et toujours rééligibles. Cette proposition est adoptée à l'unanimité. On passe ensuite à l'élection de la Commission chargée de remanier les statuts. Sont élus : MM. Deracour, Decacroix, MauGERET, PERROT, PELTEREAU. Puis on procéde à l'élection des membres du Bureau dont le renouvellement s'impose. Sont élus : MM. Cosranrnix, président à l'unanimité contre deux voix. DeLacroix, vice-président. Lecué, vice-président. MausLanc et Pecrrisor, secrétaires. GuéGuen, archivisie. SÉANCE DU D FÉVRIER 1903. XXXVII MM. Bounier et ParouiLLarp pour Paris, Léon Berxar», de Montbéliard et Méxnrer. pour la province, membres du Conseil. M. Perror, au nom du Bureau, propose de voter la motion suivante : « La Société Mycologique, désireuse de reconnaître les nom- breux services rendus à la Science des champignons dont il fut l’un des promoteurs en France, et fière de compter dans son sein un savant dont le mérite est incontesté aussi bien en France qu'à l'étranger, décerne à M. Bouprer, l'un de ses fondateurs. le titre de membre honoraire et le nomme Président d'honneur ». Cette motion est votée à l'unanimité. : M. Deracroix. en l'absence de M. Cosraxrix, prend place au fauteuil présidentiel et fait part de deux communications envoyées à la Société qui paraïîtront au Bulletin. La 1° est de M. Vuizeuix : /mportance taxinomique de l'appareil zygosporé des Mucorinées. suivie de la dia gnose de deux genres nouveaux séparés du genre Mucor d’après l'appa- reil zygosporé. La 2° de M. Maexix, vétérinaire en premier au 7e régiment d'ar. tillerie à Dijon, au sujet d’un cas d'empoisonnement jar | Ama- - nila muscaria. Cetempoisonnement. observé sur des officiers et des soldats au fort de Razimont près d'Epinal. a permis de cons- tater des effets curieux et différents suivant les individus into- xiqués, l'immunité presque totale de certains types et, au con- traire, la grande sensibilité des cardiaques au principe toxique de ce champignon. M. Decacroix remet également pour le Bulletin son manus- crit : 1° Sur une forme conidienne du champignon du Black-rot ; 2° Sur un chancre du Pommier produit par le Sphæropsis Malorum Peck ; 3° Sur une forme monstrueuse de Claviceps purpurea ; 4° Sur la tavelure des goyaves produites par le Glæosporium Psidii. M. Maugscaxc communique ensuite des observations sur quelques espèces de champignons inférieurs observés à la Sta- tion de Pathologie végétale. Ce sont : æ CÆ f L Fa LÉ. TR CT et à Fa % CU , Mort AC IE XXX VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. 1° Meliola Lippiæ, sur les feuilles d’un Lippia indéterminé du Dahomey ; 2 Botrytis virescens, parasite d'une chenille du Japon, le Pionea forficalis ; 3° Botryodiplodia digitata. sur des pseudo-bulbes de Catleya; 4° Pleospora Kentix ; Aschochyla Kentiæ ; Stagonospora Kentiæ. Ces 3 espèces sur des feuilles de Kentia d'Alger. M. Bounier présente quelques espèces qui lui sont adressées du département du Gers par M. pe Riseror et de celui du Gard par notre collègue M. Daurnix : 1° Polyporus Tzengæ. 0 Auricularia mesenterica. Do id. radiatus. 6° Hirneola auricula judæ. 30 id. adustus, 7 Nummularia Bulliardi. 4° Trametes Tragii. 8 Tubaria furfuracea. Envoi de M. Barstier, de Dijon. 10 Corticium giganteum. 60 Onygena equina. | 2% Corticum cinereum. 7° Trogia crispa. | 30 Odontia mucida. 80 Solenia anomala. 4° Merulius papyrinus. 9 Collybia velutipes. » Polyporus purpureus (jeunes), 10° Marasmius scorteus. | La séance est levée à 3 h. 45. Séance du 5 mars 1908. > 1 a ———— ds _ La séance s'ouvre à 2 heures, sous la présidence de M. Cos- TANTIN. qui remercie en quelques mots les membres de la So- _… ciété de l'avoir appelé aux fonctions présidentielles. Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et ap- __ prouvé. Il est ensuite procédé à la lecture du procès-verbal de … la séance de février qui est également adopté. après une légère modification demandée par M.RozLaxp, M. Deracrorx rectifie de mème une phrase du procès-verbal de décembre, altérant _ unpeu sa communication. D'ailleurs celle-ci va être publiée in extenso. | La Correspondance imprimée comprend : Fe Mycological Notes, 1905, n° 15. = = a The Plant World, 1902: V. n° 10. _ è . = Un tiré à part de Hedwigia, 1903,B, XLII, contenant un travail de M. Alfred Müzcer sur le Merulius lacrymans, dont __ une analyse paraîtra au Bulletin. Be Bulletin de la Societé des Amis des Sciences le de CR Rouen. Rouen. 1901, 4° série. Discours prononcés aux obsèques de M. Millardet. Bor- T2 deaux. 1903. a Bulletin de l'Herb. Boissier, série, 1903. LIL. n° 3. La correspondance écrite comprend : LE Des demandes de planches de la part de M. l'abbé Carrer et _ de M. Griseer. 4 Une lettre accompagnée d'un travail sur le genre Tieghe- : mella et la série des Absidiées, de M. le professeur VuiLie- MIX. Une lettre de M. Lacan, accompagnée d'un travail sur les Myromycètes des environs de Montpellier, par MM. Pavrirasn et LaAGaRDE. XDLAX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Une lettre de l'Union philanthropique de l'Alimentation, priant la Société de prendre part à l'Exposition qu'elle orga- nise-aux Tuileries. Un faire-part du décès de M. F.-A. Picarp. MM. Louis Sercexr, Faupix, GérARDIN, CnirrLor, CARREAU Crceazni, Leuée, CHaupora, Mme Cnaurora, MM. l'abbé Vouaux, de FoxscoLou8e, Mussox. MerLer, LEMOINE et BERNIN, présentés à la dernière séance, sont élus à l'unanimité mem- bres de la Société. Sont présentés comme membres titulaires de la Société, M. PrerrnuGues Marius, D' en médecine, 28, rue Alphonse Denis, à Hyères (Var), par MM. PrerrauGues et PErRoT. M. E. Murezer, vétérinaire à Nouillonpone, par Spincourt Meuse), par MM. Perror et Pecrrisor. La parole est ensuite donnée à M. Marrucnor, pour une com- munication. M. Marrucuor, poursuivant en collaboration avec M. Wrzé, ses recherches sur les Champignons qui tuent les Insectes nui- sibles à la Betterave, donne la description d'une espèce en- tomophage nouvelle, Verticillium Oksan:, observée sur un Hyménoptère près de Smela (Russie). Ce champignon s’est montré expérimentalement pathogène pour divers insectes el en particulier pour les Cleonus punctiventris si redoutables aux cultures de Betterave. Les mêmes auteurs, complétant leurs recherches sur le cham- pignon entomophage dénommé par eux Stélbella pseudomor- tierella.et décrit par M.Marrucuor, dans une précédente séance de la Société, ont réussi à obtenir la forme parfaite de ce pa- rasite. Elle est bien différente de toutes les formes parfaites jusqu'ici observées chez les Champignons entomophages: c'est un Ascomycète du groupe des Périsporiacées, se plaçant dans la tribu des Aspergillées au voisinage des £mericella. Les au- teurs en font le type d'un genre nouveau Pseudomortierella. Matr. et Viz., caractérisé nettement en particulier par sa forme conidienne. M. Banruerar fait hommage à la Société de sa thèse de doctorat en médecine : les Mucorinées pathogènes et les Mu- cormycoses chez les animaux et chez l'homme. 11 expose suc- SÉANCE DU 2 mars 19095. XXYXE cintement le résultat des recherches expérimentales qu'il a poursuivies sur ce sujet. . Dans son travail, M. Barruezar s’est proposé, d'une part, d'étudier les principales lésions histologiques causées par le Mucor corymbifer, espece pathogène type, de l’autre, de vé- rifier le degré de virulence atiribuée, par certains auteurs, à plusieurs espèces saprophytes. Ces expériences. qui ont été faites sur des lapins et des cobayes, ont confirmé, en outre, en les complétant, les différences déjà entrevues entre les lésions obtenues avec un Asperzillus et celles qui sont dues aux es pèces mucoriennes. Elies ont également démontré que les Mu- corinées vulgaires (M. Mucedo. M. racemosus et R. nigricans) sont complétement imoffensives à l'égard des animaux expéri- menés. M. Baner présente ensuite une 1" note sur quelques cham- pignons inférieurs et en particulier sur un genre nouveau Pseu- doabsidia sépare par lui du genre A6sidia. M. Cosraxrix signale. en quelques mots, les résultats de re- cherches entreprises par M. Luocer et lui, sur un Rhï-opus pa- thogène. Er . Les espèces suivantes sont présentées par M. Bovbuer : 46 Calloria fusazroudss avec Cylindrocolla Urticz- Envoi de M. À. Berexcourr : La séance est levée à 3 heures 1/2. M ; Le dé r "Mas ti céder rer, FUN PUR 6" À NA fin Li, Séanee di 2e 0 lA00. En l'absence du président et des vice-présidents, la séance s'ouvre à 2 heures, sous la présidence de M. Boupier, pré- sident d'honneur. Le procès-verbal de la séance du 5 mars est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Bulletin du Jardin Botanique de l'Etat, à Bruxelles, 1902, vol Tin EM 2 Journal of Mycology, 1902, vol. 8, n° 61 et 63, et 1903, vol. 9, n° 65. Boletim da Real Associacäo Central da Agricultura Portu- gueza, vol. V, n° 1. Primo supplemento all'elengo bibliographico della Micolo- gia italiana. Un extrait da Bulletino della Societa bonatica italiana con- tenant une note de G. B. Traverso, sur le Selerospora grami- nicola. Annales de l'Institut central Ampelologique Royal Hon- gros, t. 11, 1902. New-York Agricultural Experiment Station, n°. Revista Agronomica de Lisbonne, 1903, I, 3. Verhandlungen der K. K. zoologisch-botanischen Gesells- chalt. LITE, 1. Bulletin, Herb. Boissier. 1903, I, n° 4, Bulletin de la Soc. Sc. nat. de l'Ouest de la France, 1902, Il, 3° et 4° trimestres. Une petite note rédigée par M. Traverso, à la mémoire de M. N.-A. BerLese, décédé. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. DEcacroix, qui s'excuse de ne pouvoir as- sister à la séance. sex "de: > SÉANCE DU 2 AVRIL 1903. XXXXIII Une lettre de M. l'abbé Sarnror. Une lettre de M. Riez. donnant sa démission de membre de la Société en raison de circonstances indépendantes de sa vo- lonté. Une lettre de M. Rozran», qui prie M. Perror de se joindre à lui pour la présentation de M. Hermanx, libraire, 8 et 12, rue la Sorbonne, Paris. ; Cette lettre comporte également des observations au sujet de quelques espèces de Bolets. Une lettre de M. Courrer, réclamant l'envoi des Bulletins de 1902 à sa nouvelle adresse : M. Courrer, professeur au Lycée de Besançon (Doubs. Une lettre de M. Soucné, au sujet de la session générale de Niort-Poitiers. Sur sa proposition, MM. Berxaro, BEucnon, Boucuer, Bresi- NAUD, GogiLcor, Doureau, Dupain, FRÉMONT, LAUGERON, MESNET, Porrauzr, PÉQuIN, Soucué, sont désignés par la Société comme membres du comité local d'organisation. M. Soucné, annonce l'envoi d'un paquet de beaux échantillons de Peziza coronaria qui figurent à la séance. Les communications écrites comprennent : Un travail de M. Herrera, de Mexico, sur le Rôle prédomi- nant des substances minérales dans les phénomènes biologt- ques. Ce travail de cytologie s'éloigne un peu par sa nature des sujets ordinairement traités au Bulletin. Toutefois, après l'avis préalable de quelques-uns de ses membres, s’occupant plus spécialement de ces questions, la Société examinera avec soin s’il est possible d'insérer ce mémoire au Bulletin. Une note de M. Barer, pharmacien honoraire à Nantes, con- tenant d'intéressantes observations sur le Pratella vaporaria Otto. De nouvelles observations de M. Baïnier, sur quelques es- pèces nouvelles ou peu connues de Mucorinées {Phycomyces splendens et Circinella nigra). M. Morriann demande ensuite la parole. [l expose le ré- sultat d'observations sur le Cyphella ampla Lév. en cultures pures. Ces cultures ont été obtenues sur des milieux variés et en particulier sur des fragments stérilisés d'écorce de Peuplier. XXXXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE, Sur ces derniers, les cultures ont produit des chapeaux mais uniquement sur la face externe et M. Mozrrar»p attribue ce fait aux conditions physiques différentes. Selon lui, il y aurait là une question de différence d'humidité en relation avec la diffé- rence destructure anatomique des deux faces. Pour M. GuéGuEx qui a, dit-il, observé le même phénomène chez le Schyzophyllum l’éclairement pourrait aussi avoir son influence. M. Morrrar», présente également à la Société des cultures d'Ascobolus, comportant des périthèces bien formés. Sur une quinzaine d’ensemencements trois seulement ont donné des pé- rithèces parfaits et, fait curieux, ces trois derniers s'étaient dé- veloppés sur des cultures impures contaminées par une bac- térie dont la présence parait ainsi nécessaire à la formation des périthèces. Action d’étouffement, croit M. Mozrrrarn. M. Pixoy pense que peut-être le développement de la bactérie change la constitution chimique du substratum nutritif. Quoi- qu'il en soit, fait observer M. Perror, cela montre qu'on à souvent fait fausse route en essayant d'obtenir en culture pure des formes parfaites. Faire des cultures pures, c’est placer l'or- ganisme en question dans des conditions absolument diffé- rentes de celles de sa vie normale. La séance est levée à 3 h. 15. Espèces présentées à la séance du 2 avril 1903 par : M. Bounier : Tricholoma Georgii (très en avance Mollisia cinerea var. plumbea Grev. cette année). Dermatea Cerasi. Hereum purpureum. Elaphomyces variegatus. Disciolis venosa. Elaphomyces asperulus. Sclerotinia luberose. Hypoxylum fuscum. Moniæeia jungermanniæ. Ascabolus vinosus. M. le D' Buricnor : Peziza nigrella qui luia été envoyée il y a quelques jours. M. le Dr Recuis : Peziza leucomelas. SÉANCE Du 2 AVRIL 1903. XXXXV ÉEUM. Soucné, Président de la Société d'histoire naturelle des Deux-Sèvres : ziza coronaria Jacq., un magnifique exemplaire d'environ 12 centim. de M. Barsrer (de Dijon), adressé à M. Bouin : Mitrophora hybrida. Polyporus adustus. _ Stereum ferrugineum. Radulum quercinum. Stereum rugosum. Peziza melastoma. _Stereum hirsutum, très vieux. Mollisia melaleuca. _ Lenzites abietina. Oligonamu ritens. È _Lenzites abietina, forme polyporée. Cladosporium herbarum et proba- blement Trichotherium roseum. M. PrerrauGuess : iota mutabilis. Polyporus versicolor. ee és olyporus betulinus. Hypholoma appendiculatum. F4 M. Orrxer, de Grenoble : dé | Elaphomyc De? Ozonium auricomum (mycélium de SR Coprin). Séance du 7 mai. La séance s'ouvre à 2 h. sous la présidence de M. CosranTix, président. Le procès-verbal de la séance du 2 avril est lu et adopté. Imprimés reçus par la Société : Annales mycologici, Vol. 1, n° 2, mars 1903. Revista agronomica, Vol. 1, n° 4, avril 1903. , — Vol. 2, n° 5, mai 1903. Fungi polonici, par M. BresanorA, extrait des Anales myco- logici Vol. 1, n° 1 et 2, 1903. Verhandlungen der K. K. Zoolog. botan., Gesellschaft. B, LIT, 2, 1903. Bull. Herb. Boïissier, n° 5, T. HI, 1903. Les ennemis des plantes, par M. Leuér. Répertoire bibliographique de la librairie francaise. D. Jorpezr, 1902. De SPEscHNEW : un mémoire en russe qui sera ultérieurement analysé. La correspondance écrite comprend : Des lettres de remerciements émanant des membres de la Société désignés pour faire partie du comité local d’organisa- tion de la session de Niort-Poitiers. Une lettre de M. PEecTrEREAU, contenant quelques détails sur l'état financier de la Société, et des demandes de renseignement sur la situation vis-à-vis de la Société de quelques-uns des membres. Une lettre de M. Lemée, qui envoie le montant de sa cotisa- tion. . Une lettre de M. Recuis, relative à la présentation de Mlle Guexpe, et à une demande de numéros du Bulletin. Une lettre de M. LesLoxp, accompagnant un envoi de cham- pignons. SÉANCE DU 7 Mat 1903. XXXXVII Une lettre de M. Durerrre, annonçant l'envoi de deux espèces. Deux lettres, adressées à M. Duée : l’une de M. Ricnarn, pharmacien à Ervy (Aube), qui demande à faire partie de la So- clété, l'autre de M. D. Masson, jardinier au Mesnil. Une lettre de M. Bellanguet (Eure) demandant des planches de champignons. Une communication écrite de M. Parouirrar» intitulée : Addition au catalogue des Champignons de la Tunisie (suite). Sont ensuite présentés pour être nommés membres de la Société. Mlle Guexre, pharmacien, 80, boulevard St-Germain, Paris, par MM. Boudier et Perrot. MM. Torrexo (Camille), professeur au Collège St-Fiel, Soulheira Beira-Baixa, Portugal, présenté par MM. Bresadola et Boudier. RicHarp, pharmacien à Ervy (Aube), par MM. Dumée et Perrot. Kaax, stagiaire au laboratoire de botanique de l'Institut agronomique, 16, rue Claude-Bernard, Paris, par MM. Delacroix et Fron. M. Hermanx, présenté dans la séance du 2 avril, esi nommé membre de la Société. La parole est donnée à M. Em. BouLaNGEr, qui expose ses recherches sur la culture de la Truffe en partant des spores. Les premiers résultats ont été consignés dans une note remise à l’Académie des Sciences sous forme de pli cacheté, en 1900. Ses observations, dit-il, sont loin d'être complètes surtout en ce qui concerne le point de vue scientifique, mais il se voit obligé à une communication qui peut paraître prématurée. en face d'une publication récente ayant trait au même sujet. [1 dépose sur le bureau de la Société un mémoire dans lequel, il a ajouté de nouvelles observations à celles du pli cacheté de l'Académie. et il en donne lecture, comme cela a été fait à la séance de cette dernière société savante, le lundi 4 mai. M. BouraxGer a pu obtenir de ses cultures dans des liquides appropriés, ou sur carotte, en présence de sels alcalins, un mycélium blanc neigeux, qui, mis dans le sol à différents en- XXXXVIHI SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. droits d'une propriété sise près d'Etampes, lui a fourni des places truffières où il a pu récolter de nombreux échantillons dont il présente quelques-uns à la Société. Dans sa note, qui sera reproduite in extenso au Æulletin de la Société, M. BouLanGEr expose commentil a ainsi obtenu des formes conidiennes, dont quelques-unes appartiennent peut- être à des espèces mycologiques autres que les Tubéracées, mais dont la germination a fourni néanmoins un mycélium à l’aide duquel, dans un bois d’une étendue de 15 hectares, il a obtenu près de 5.000 plages truffières, correspondant aux en- droits où les semis mycéliens avaient été faits. Ses propres observations lui paraissent probantes, et il lui reste à démontrer scientifiquement que le mycélium obtenu de ses cultures est bien celui de la Truffe, et il a entrepris à ce sujet de nouvelles expériences. Le début de ses recherches remonte à 1898, et M. Boucancer rend hommage à la science et à l'amabilité de M. Marrucnor, dans le laboratoire duquel, à l'Ecole normale supérieure, ont été faites ses premières études sur les Champignons.Il a même, en 1901, communiqué à ce dernier ses tubes de culture. mycé- lium et conidies, obtenues antérieurement. M. Perror demande à M. Bouraxcer, si le sol du terrain mis en observation à Etampes, renfermait normalement des truffes. M. BouLanGer répond affirmativement, mais le fait que la variété musquée, à odeur d'ail, était à peu près la seule qu'on rencontrât avant ces semis, et que non seulement aujourd’hui, les truffes récoltées correspondent à l’autre variété, et surtout que ces champignons se sont développés rapidement aux places ensemencées par le mycélium, l'incite à penser qu'il a ainsi créé de toutes pièces ces nouvelles plages truffières, et par conséquent qu'il se trouve bien en possession d’un moyen de reproduire la truffe par semis. M. CosranriN croit que l'affirmation de M. BouranGer est peut-être un peu exagérée, étant donné que la production truf- fière dés bois de la région d'Etampes était bien connue et a déjà fait l'objet de notes imprimées précédemment. M. Marnucunor, quiestl'auteur de la note publiée à l'Institut, , EE D des cé SEANCE pt 7 Mat 1908. iL le lundi 4 mai, sur cette même question, demande la parole pour faire l'historique de la question. M. Bouraxcer. dont la bonne foi ne saurait en aucune façon être mise en doute, dit-il, ne fait pas du tout la preuve de l'obtention scientifique du mycélium de la Truffe obtenu par germination des spores. En 1900, M. BouraxGer lui fit part de ses intentions d'étudier scientifiquement et pratiquement surtout la culture de la Truffe, et dès ce moment M. Marrucuor le pria de vouloir bien ne pas lui communiquer ses résultats, lui-mème entreprenant aussi des recherches analogues. Néanmoins en 1901, M. Bouraxcer apporta dans le laboratoire de M. Marnucuor ses cultures et ses germinations, et en particulier, ce qu’il appelait les formes conidiennes nombreuses de la Truffe. Ces cultures furent abandonnés au laboratoire jusqu'au jour où M. Marrucuor ayant, enfin, le loisir d'essayer personnelle- ment des germinations de spores, se trouva en présence d’un mycélium différent en tous points de celui qu'avait obtenu M. BouraxGEr. M. Marrucnor put alors se rendre compte que les conidies de M. BoucaxGer, appartenaient à plusieurs espèces le cham- pignons : Acrostalagmus cinnabarinus, Sprorendonema casei, Sclerotinia...? [l croit donc tout, d’abord de son devoir, devant l’insistance de M. Bouraxcer, dont, il le répète, il ne saurait en aucune fa- çon mettre la bonne foi en doute, de protester contre ses affir- mations qui n’ont absolument rien de scientifique. M. BouraxGer interrompt alors pour répéter, que, commer- çant, il a d'abord entrepris des essais de culture en grand, se réservant de contrôler scientifiquement un certain nombre de faits qui lui ont semblé intéressants. Il ne doute pas quelques erreurs aient pu se glisser dans ses recherches. Aujourd'hui son but est uniquement de prendre date, réservant la discussion après l’époque prochaine de germination, où il espère recueillir des documents irréfutables. M. Marrucnor reprend la parole, et affirme que les conidies, {rapportées à la Truffe par M. BouraxGer) ne peuvent pas pro- venir de mycélium trufliers, puisqu'elles appartiennent à d’autres /, LL L SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. espèces de Champignons parfaitement caractérisés; il a d’ail- leurs fait précédemment toutes ces objections à M. BouraxGer lui-même. M. Marnucaor ne croit pas que les truffes récoltées aux places d'ensemencementproviennent du mycélium semé. L'aue- mentation du nombre doit être rapportée vraisemblablement, aux engrais. à l'ameublissement du sol, etc. M. Marrucuor a cru. devant les affirmations de M. BouLAxGEr devoir ainsi faire connaitre l’état actuel de ses recherches, et il l'a communiqué à l'Académie des Sciences lundi dernier. Ses résultats ne concordent en aucune facon avec ceux de M. BouraxGer, et il a tenu dès lors à faire une note complète- ment indépendante. Le mycélium obtenu par lui en semant les spores sur tran- ches de pomme de terre imbibées d'un liquide spécial, est d’abord blanc, puis rose, puis passe au roux. se teinte de verdâtre pour brunir ensuite; il produit des sclérotes qui n'arrivent jamais à former d’asques, mais qui, par tous leurs autres caractères, possèdent la même structure que ceux de la Truffe. Les caractères microscopiques du mycélium sont parfaite- ment semblables à ceux des cordons mycéliens truffiers du sol. Il a établi à cet effet, avec toute précaution des expériences de contrôle, qui ne laissent guère de doute, et à ce sujet ses obser- vations confirment en certains points celles de GrIMBLor, FERRY DE LA BELLONE, ete. Le mycélium de la truffe de Bourgogne est plus dense, plus serré que celui de la truffe du Périgord et la formation des sclérotes est plus rapide chez ce dernier. Quant à la multiplication par des cultures dans le sol, la preuve n'en est pas encore faite. M. Bouraxcer reprend la parole, et dit qu'il ne peut suivre M. Marrucnor sur le terrain scientifique, ses expériences ayant été surtout pratiques, mais qu’il reviendra bientôt sur la ques- tion. Il s'offre à prouver sur ses terrains de culture la véracité des faits précédemment énoncés. M. Marrucnor insiste encore sur ce fait que son contradic- teur n'a fait en aucune façon la démonstration de production m" D - "1 e S SÉANCE DU 7 Mai 1905. LI De 0 27 sm LU < s. +, ra mycélium truffier réel. et constate que son ETS A entière : il n'est pas prouvé que les truffes récoltées par M. Bouzaxcesr proviennent d'un mycélium pur issu de la ger- mination de spores. À son tour, M. Bouraxcer pense pouvoir retourner l'argu- _ ment à M. Mareucuor, et dit qu'il faudrait apporter la preuve scientifique d’ascospores germant. et produisant leur mycélium _ jusqu'à la formation des périthèces, pour que la question scien- $ ë- tifique soit absolument résolue. # $ é Après quelques mots de M. Morrrarp et Cosraxrix. qui pen- sent que cette question. des plusintéressantes. sera suivie avec le plus grand intérèt par la Société, M. le Président ajoute que l'on enregistrera fidèlement les déclarations qui viennent d’être exposées et propose de passer à l'ordre du jour. _ M. PreerhuGues communique en quelques mots une obser- vation intéressante. C’est celle de l'action sur les urines de 4 22 certains Lactaires (L.deliciosus et sanguiïfluus). L'ingestion de . ces champignons a pour résultat de donner aux urines une coloration jaune rangé dont il serait intéressant de rechercher - là cause : passage dans les urines d'un pigment ou action des rs fungiques sur l'urine. - Avant de se séparer, les membres de la Société, ei: à cette séance de compter parmi eux M. Barer. de Nantes, peu- vent admirer une collection de superbes aquarelles apportées par l'auteur et représentant de nombreuses espèces de Cham- pignons reproduites avec une rare fidélité. _ La séance est levée à 3 heures 30. Espèces déterminées à la séance du 7 mai : Envoi de M. Durerrre. de Vitry-le-Francoïis : Peæi:a coronaria. Sporotrichum miautulum, sur araignée (gholius phalangioïides Vueniv!. _ Envoi de M. Sovcé. président de la Société d'Histoire Na- turelle des Deux-Sèvres : Clütocyba :-..... .. arrivé trop desséché, mais non cyathiformis. Hypkoloma féeniart. JA NA T NOR RECENT v VA LP AA sal à Fe L 1 ; . PS MATINS Pa) Su" d - f: LITE SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Envoi de Champignons, expédiés le 5 mai, par M. Barsrer, à Dijon : Pholiota unicolor (Ouges, p. Dijion, 3 mai, souche de Charme). Corticiuin puberum, même station. Polyporus salicinus! même station (Saule). Propolis! sp. versicolor? (Velar-ssur- Ouche, 3 mai). Odontia farinacea (forme jeune). Peziza leucomelas ! (Velars,, sapinié- re, 3 mai, à terre). Trametes gibbosa (Mars). Irpex lacteus. Corcelles-les-Citeaux (novembre 1899). Sphériacée— Gnomoniella fimbriata (Sur feuilles vivantes de Charme, Lux, forêt de Velours. Septembre 1902). Peziza off. trachycarpa. Mousse d'une sapinière (vieilles carrières). Lux, avril 1903. Par sa station, c’est plutôt Peziza nigrella que P. trac- hycarpa. Dasyscypha brunneola var. fagicola Phill., encompagnie de P. aurelia fanée. Développée dans l'air con- finé d’un tube à échantillon, sur fruit de hêtre. Envoi de M.Lesconp, pharmacien à Pouilly-en-Auxois : ROSES indéterminé. Entoloma clypateum, (jeune). Flammula spumosa. Envoi de M. Percnery, pharmacien à Tours : Polyporus sulfureus, Tricholoma Georgii. Boletus baudieri. Psalliota campestris. Tricholoma terreum. Sepultaria sumneri. Envoi de M. RorLANp: Polyporus squamosus. Envoyé par M. Berencourr: Pholiota ægerita (jeune). Pholiota ægerita, âgé. +. . Trop altéré, peut-être Tubariæ furfuracea. Marasmius oreades, Tricholoma terreum var, atrosquamosum Cook. Champignons apportés le 7 mai par M. PIERRHUGUES : Pholiota togularis. Psilocybe spadiceo grisea. Entoloma clypeatus. Tricholoma Georgii, LTIT _ Hypoxylon coccineum. Nectria armeniaca Tul. Hypoxylon cohærens. Peziza acetabulum. Et les espèces suivantes qui lui ont été envoyées par M. Lente (d'Amiens): | Trametes gibbosa. Par M. Czerc, de Peronnas (Ain, : Peziza venosa et Gymnosporangium juniperinum (jeune). Par M. pe Risenor, de Condom : Polyporus fusco-purpureus. Lenzites sæpiaria. Lenzites abietina, forme polyporée. Hirneola auricula Judæ. Par M. Recuis. de Villefranche-les-Avignon : Trametes suaveolens. _ Polyporus pectinatus. Par M. Buriexor, de Delémont (Suisse) : Æ Polyporus pinicola. e à = Polyporus melanopus, forme jeune. _ — Par M. Consiëre, de Cherbourg : … Polyporus rufoflavus Berk., poussé dans une serre. Séance du 7 juin 1903 Présidence de M. Cosranrix, président. La séance s'ouvre à 2 heures sous la présidence de M. CosraxTIN. Le procès-verbal de la séance du 7 mai est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Bulletin dela New York Agricultural Experiment Station 1902, n°° 226 à 289 ; 1903, n° 230 et 231. Bulletin ou service phytopathologique de l’Institut agricole de l'Etat, 1903, n° 8, par M. E. Marcnar. Contribution de la flore mycologique des Pays-Bas. XIX, par M. C.-J.-A. Ounemans, Recherches sur la Rouille des Céréales par M. E. MarcaL. Remarques sur la copulation du Schizosaccharomyces Mellacei, par M. À. GUILLIERMOND. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. PecrerEau, à laquelle est joint l'état finan- cier de la Société à la fin de 1902. On procède alors à l'adoption de son rapport qui sera inséré au Bulletin et la Société adresse à son Trésorier ses félicitations pour son excellente gestion. Des lettres émanant de membres de la Société et concernant des demandes de planches ou de fascicules du Bulletin. + s L F A SÉANCE DU 7 JUIN 1903. LV Une lettre de M. Auserr, qui demande si la Société peut lui trouver un acquéreur pour une édition de Bucrrarp. Unelettre de M. Sauvaceau annonçant l'envoi d'un superbe chapeau de Werulius lacrymans qui figure à la séance. Une lettre de M. GrossEax, qui envoie à la Société un exem- plaire d’un excellent petit ouvrage intitulé : Les champignons vénéneux de France et d'Europe à l'Ecole primaire et dans la famille. . Mlle Guexne, MM. Torrexo, Ricnarn et Kaux, présentés . dans la dernière séance, sont élus membres de la Société. + Sont ensuite présentés pour être élus à la prochaine séance : MM. Proussarr, pharmacien, 2, rue de Marne, à Chälons-sur- Marne, présenté par MM. Radaïs et Perrot. Emox», sous-préfet de Clamecy, par MM. Costantin et Perrot. Rrrouer Henri, pharmacien à Sablé-sur-Sarthe, (Sarthe). par MM. Guécuex et PError. La parole est ensuite donnée à M. Marrucnor pour la lecture de son mémoire sur la culture de la Truffe. Ce mémoire, d’ailleurs inséré au Bulletin, renferme l'exposé des opinions émises dans la séance précédente. M. Bouin, se faisant l'interprète de M. Reœuis, demande si les ouvrages de mycologie que possède la Société ne pour- raient être envoyés aux membres qui désireraient les consulter. n'ayant en province, que des ressources bibliographiques trop précaires. MM. Bouprer, PError, Marrucaor et Rapais échangent à ce sujet quelques observations desquelles il résulte : 1° que la Société ne posséde malheureusement ni bibliothèque, ni _ bibliothécaire ; 2° que, possèdàt-elle d'importants ouvrages de détermination, des Iconographies, etc. il n'est malheureuse- ment pas admissible que l’on puisse les prèter ainsi par cor- respondance, étant donné leur importance et leur valeur. LVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. M. Pixoy présente à la Société des cultures sur carottes et sur fumier stérilisés, d’un Myxomycète acrasié, Dictyoste- lium mucoroides. Ces cultures ont été obtenues en symbiose d'une part, avec une levure non déterminée, d'autre part avec un bacille bien déterminé, le Prneumo-bacille de Friedlander. Les spores de Dichyostelium ensemencées purement, sans microbe étranger, ne donnent lieu à aucun développement. M. Pixoy rappelle que M. Marrucnor à obtenu aussi le Dictyostelium mucoroides avec une seule bactérie (Marrucnor, Sur une mucorinée purement conidienne. Annales mycologici, n° 1, 1903). La séance est levée à 2 heures 45. Espèce présentées à la séance du 7 juin par : M. Boxarr, pharmacien à Conflans, Haute-Saône : Puccinia gronulaviæ. Peziza aurelia. M. LesLonp, pharmacien à Pouilly : Tricholoma albellum. Hypholoma fasciculare. Marasmius oreades. Polyporus brumalis. Polyporus sulfureus. M. SAUVAGEAU : Merulius lacrymans, un bel échantillon bien fructifié. M. KciNcksiEcK : Puccinia buxi. M. HérisseY : Polyporus Montagnei. SÉANCE pu 7 JuiN 1903 x. Bounier présente de la part de notre collègue M. Lenreu, d'Amiens : : us cervinus. | Polyporus fulvus. pen sulfureus. Psathyra DRE Kalchr. rs | De la part de M. Dauruix, de Carcès (Var) : Le RE delica. 5 | Lentinus degener. BAx farasmius oreades, de rene 5 TE Etat des recettes et dépenses effectuées par M. Peltereau, trésorier, pendant l'exercice 1902. RecEeTres. 1° Reste en caisse d'après les comptes insérés dans le 3° fas- cicule de 1902 : Aux-mains dir trésoner 2200, RSR 3.032 » -- d'urSeCré taire RM A MEET RER 103 95 2° Recettes sur cotisations antérieures... ....... 190 » 3° Recettes sur cotisations de 1902 : 200 AL A0 Me PPT OS ter 2.900 à AS ML NNe Le 25 | 2925 » 4° Abonnement du ministère de l'Agriculture... 60 » 5° Abonnements des libraires et ventes de Bulle- HINS LE ER le TE MER ER Te EN CLR 1.100 » 6° Arrérages des rentes de la Société... ..... re 182 » 7° Recette d'une cotisation de membre à vie M. Bové) 4 Eve MORE TI CE SRE 150 » 8° Remboursement des frais d'une traite. ....... DE Toraz des recettes ...,. 7.744 95 Re DÉPENSES. 1° Bulletin de 1902 (Tome XVIII) impression, circulaires, plafches: "Sen er uRNSEeEEE 4.595 » 25’ Analyses payées Nr ANRT Tee EDR 124 50 SUADOYET LL LEE MEN RTS ARR RERO ET 300 40 4° Assurance, impôts, service, chauffage. ....... 75 05 À reporter:.... 5.095 25 PELTEREAU. LIX Report..... 5.095 25 5° Frais à l’occasion de la session à Paris....... 170 50 6° Recouvrements des cotisations et envoi de fonds 80 60 7° Menues dépenses du secrétariat. ............ 114 45 8° Menues dépenses du trésoriér...........:... 25 dy» 9 Provision laissée au secrétaire .............. 3 85 Toras des dépenses. .... 5.489 65 SR ee de So LC BALANCE. rates CMS EN MER RTE 7.744 95 D ME CR EN Tes. 5.489 65 [Se] N OT (21. O2 © 1L reste en caisse au trésorier .................. L'actif de la Société se compose en outre de : 1° Provision laissée au secrétaire............... 3 85 2 Cotisations restant à recouvrer, évaluées..... 100 » 3° 182 fr. de rente 3 °/, sur l'Etat (dont 87 francs emploi de cotisations à vie et 95 francs placements PrOMIPUIECS) ayant coûté... +... .....,:.% 5.767 90 Toraz de l'actif..... 8.127 0 A la fin de l'exercice 1901, l'actif était de........ 9.003 85 Paeoadoncidiminué de 2-25... 07 876 80 Cette diminution provient de l'importance exceptionnelle du Bulletin de 1902, en partie seulement compensée par l’'augmen- tation sur les cotisations et ventes de Bulletins. Le Gérant. L. DEcLuNE. r ‘ 2 : US 7 NTI TS Séance du 8 Septembre 1908. Présidence de M. RozLax», ancien président. La séance s'ouvre à 2 heures sous la présidence de M. RorLaxn. Le procès-verbal de la séance du 7 juin est lu et adopté. M. RorraxD annonce la mort de MM. Gairrarp et CouPry, membres de la Société ; il rappelle les services rendus à la Société par notre confrère GarLLarD ancien secrétaire général, et il ajoute quelques mots rappelant l’œuvre scientifique du jeune mycologue dont l'influence se faisait sentir dans la région angevine où il était commissaire délégué de la Sociéié. La correspondance imprimée comprend : Bulletin de la New-York Agricultural Experiment Station. n° 232 (Avril 1903. Annales mycologici, |, n° 4 (Juillet 1903). Flora Asiæ mediæ, par M. List. L'évolution nucléaire et la sporulation chez l'Hydnangium cinereum, par M. Ch. Vax BamBekE. Petite flore mycologique des champignons les plus usuels par M. Brcear». La Phthiriose de la vigne, par MM. Maxaix et P. Vrara. Bulletin de la Société royale de Belgique, voi. XLI, n° 2. Bulletin de l'Herbier Borsster, vol IT, n° 8 et 9. Bulletin de la Societé des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, vol. IIT, n° 1. Revista agronomica, vol I, n° 7 et8. Micromicceti della provinza di Modena, par M. Traverso. 2 RCE ET OT CPE EE LXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. La correspondance écrite comprend : Des lettres de MM. Lescox», Emoxp, annonçant des envois de champignons. Une lettre de M. Rauuix, de Nancy, demandant les statuts de la Société et un exemplaire du bulletin; il a l'intention de fonder à Nancy une petite société s'occupant de Mycologie et désire se mettre en rapport avec la Société Mycologique de France. La Société estime que toute essai de création de Société autonome en province, en diminuant les ressources générales, est nuisible aux intérêts généraux de la Mycologie, approuve la réponse faite par le Secrétaire général, dans le sens d'un groupement rattaché directement à la Société Mycologique. Une lettre de M. Magnin, qui présente M. Gexry, directeur du Jardin botanique de Dijon. Une lettre de M. Brurey-Mosze, qui présente quelques observations sur les Volvaria gloiocephala et Bombylica. Une circulaire du Ministre de l'Instruction publique deman- dant la participation de la Société à l'Exposition internationale de St-Louis ; la Société décide sous toutes réserves, d'y envoyer les dernières années du Bulletin et quelques planches. MM. Proussarr, Emoxp et Rirouer, présentés dans la der- nière séance, sont élus membres de la Société. Sont ensuite présentés pour être élus à la prochaine séance : MM. Gazzix, vétérinaire principal à Epinal (Vosges), présenté par MM. Dumée et Klincksieck. Genry, directeur du Jardin botanique de Dijon, par MM. Boudier et Baret. Lousar», 3 rue Bradfer, à Bar-le-Duc, par MM. Rolland et Perrot. M. Gukcuex donne lecture de la circulaire en vue de la session générale de 1903 à Niort-Poitiers. La séance est levée à 2 h. 45, et l'on passe à l’examen des espèces. SÉANCE DU 3 SEPTEMBRE 1903. LXTI M. Bounier présente les espèces suivantes qui lui ont été envoyées par MM. Baraizce et Hérier : Clilocybe gilva. | | Polyporus annosus. Tricholoma flavo-brunneum. — adustus. Lactarius helvus. Trarneles gibbosa. Boielus variegatus. Dedalæa unicolor. Polyporus applanatus. Lachnea hemispherica. M. Rorrax» présente à la Société (de la forèt de Montmo- rency\: Polyporus Schiweinitzii. et les espèces suivantes qui lui ont été envoyées par M. Bérexcourr (de Boulogne-sur-Mer! : Flammula alnicola. Gomphidius viscidus. Russula Queletii. Envoi de M. Lescox», pharmacien à Pouilly-en-Auxois : - Lactarius insulcus. Russula Queletii. — — pyrogalus. — nigricans. » Hypholoma epixantha. Envoi de M. Boxari, pharmacien à Conflans (Haute-Saône : Craterellus cornucopioides. Hydnum amicum. Hydnum scrobiculatum. Envoi de M. Orrxer, de Grenoble : Lactarius azonites. Craterellus clavatus. _ Tricholoma albo-brunneum. «Hydnum cinereum. Clitocybe membranacea. Boletus sanguineus, var. gentilis. Cortinarius Bulliardi. — erythropus. Envoi de M. Euoxp, sous-préfet de Clamecy : Russula heterophylla. Amanita rubescens. — graminicola. Laccaria laccata, var. amethistina. — cyanoxautha. LXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Envoi de M. PercHErY, pharmacien à Tours : Tricholoma truncatum. Russulla adusta. Cortinarius triumphans. — bolaris. Lactarius serifluus. Marasmius rotula. Cortinarius orellanus. Lentinus tigrinus. Boletus castaneus. Envoi de M. PrERRHUGUES : Duldinia concentrica (Bois de Vin- cennes). Hypocrea alutacea (Bois de Vincen- nes). Tricholoma truncatum. Russula virescens. — furcata. — cyanoxantha. — emetica. — fætens. — integra. — rosea. — lepida. — sanguinea. — nigricans. — adusta. — delica. Paxillus involutus. Pholiota mutabilis. — caperata. Pluteus cervinus. Hydnum squamosum. Phallusimpudicus. Amanita mappa. Inocybe lucifuga. Russula lepida. — œruginosa. Lactarius pallidus. — blennius. — subdulcis. Lentinus squamosus. Cyathus striatus. Amanita aspera. Lactarius pallidus. — torminosus. = vellereus. — controversus. — subdulcis. — camphoratus. — azonites. — theiogalus, Laccaria laccata. Clytocibe viridis. Lepiola excoriala. Cortinarius alpoviolaceus. Hypholoma sublateritium. Cantharellus tubæformis. Polyporus hirsutus. Boletus piperatus. — edulis. — Juridis. — scaber. — luteus. — felleus. — subtomentosus. nc. A À de > Séance du 1‘ Octobre 1908. La séance est ouverte à 2 heures, sous la présidence de M. Deracroix, vice-président. En l'absence du Secrétaire général empèché, la lecture du procès-verbal de la séance de septembre est remise à la prochaine séance. La correspondance imprimée comprend : E. Leuée.— Les ennemis des plantes (suite). Alençon, 1903. Annales de la Société mycologique de Lyon, 1902, 1° tri- mestre. Bulletin de la Societé d'Histoire naturelle des Ardennes, Tome VI. VIT et VIT. Oupemaxs et KoxixG. — On a Sclerotinia hitherto in known and injurions to the cultivation of Tabacco (Sclerotinia nico- tianæ Oud. et Kon.), Juin 1903. G.-B. Traverso. — Primo elenco di micromiceti di Valtel- lina (Annales mycologici, 1, n° 4). Revista agronomica, Vol. I n°9 (sept. 1903). La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. Demape, à Taeltert (lez-Bruxelles), deman- dant des renseignements sur la Société. Une lettre de M. LEMÉE annonçant l'envoi d'échantillons de parasites de plantes ; M. Decacroix veut bien se charger de les examiner et de répondre à M. LeuÉE. Un article du Petit Journal du 20 septembre transmis par le Courrier de la Presse et mentionnant la session générale de la Société à Niort. MM. Garzix, Gexry. Lousano, présentés à la séance précé- dente. sont nommés membres de la Société, LXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Sont présentés pour la prochaine séance : MM. OrcesiN, pharmacien, 2. place Delorme, à Nantes, par MM. Boudier et Baret ; CLozier, curé d’'Apremont, par Chantilly, par AM. Bou- dier et Lemeée ; Alexandre Popovicr, professeur universitaire, Strada alba n° 25, à Jassy (Roumanie), par MM. Boudier et Costantin. Diverses observations relatives à l’organisation de la session Niort-Poitiers sont ensuite émises. par MM. Bounier, Duuée, GUÉGUEN. M. Guécuex présente à la Société un petit traité qu'il vient de publier sur les maladies parasitaires de la vigne. Dans cet ouvrage destiné à vulgariser la connaissance des maladies de la vigne, l'auteur décrit successivement les maladies bacté- riennes cryptogamiques, les phanérogames parasites et enfin les parasites animaux. Les caractères macroscopiques et micros- copiques sont envisagés successivement, et de nombreuses figures les mettent en évidence. Enfin la partie relative aux fongicides et inseclicides est traitée avec grands détails. Le Président remercie M. Guéeuex de son excellent ouvrage. M. Deracnoix présente ensuite ses observations sur une maladie des feuilles du Murier blanc à Madagascar, maladie produite par FOvulariopsis Moricola nov. sp. Ce champignon forme à la surface des feuilles un revêtement blanc ressemblant à l'œil nu à un Oïdium. L'examen microscopique montre un mycélium hyalin, superficiel, envoyant de place en place de petits suçoirs et portant des rameaux dressés terminés par une conidie solitaire volumineuse. Ce mycélium produit également de petites pycnides superficielles appartenant au genre Phoma. M. Deracroix entretient ensuite la Société de l'identité du parasite qui provoque un chancre du Pommier et qu'il attribue au Sphsropsis malorum Peck. Il montre que cette espèce est identique au Diplodia pseudo-Diplodia Fuck. La séance est levée à 2 h. 45, et l'on passe à l'examen des espèces envoyées, SÉANCE DU 1° OCTOBRE 1903. LXVII M. Bovuprer présente les espèces suivantes qui lui ont été envoyées de la forêt de Villers-Cotteret par M. Bataille : Tricholoma panæolus. Cortinarius paleoreus. Cortinarius candelans. _— uraceus. PT à . . Puis : Hydnum velutinum (Forêt de Blois). — pudorinum id. Envoi de M. Duroxr : __ Lepiola rhacodes. Coprinus comatus, micaceus. …_ Clilocube inversa, infundibuliformis. Polyporus lucidus. _ Collybia fusipes. Stereum hirsuturm. _ Lactarius theiogalus. Tremella mesenterica. Pholiota destruens. Champignons envoyés par M. Lemée et déterminés par MM. Deracroix et MauBLaxc : 1. Acer platanoïdes Pas de champignon mi-état desséché. - Apium graveolens Septoria petroselini Desm. Betula pubeseens Melampsora betulina. = » » Er Brassica oleracea Cytospus eandidus. _ 6. Campanulacarvathica Coleosporium eampañulæ. — Trachelium » D Cerasus avium... Coryneum Beijerincki. Cytisus Laburnum Uromyces Genistæ, Tinctoriæ. Delphinium azureum Erysiphe communis. Hedera hybernica Galles de Dasyneura Kiefferi (?) Lycopsis arvensis Puccinia Rubigo Veræ (Æcidium). . Mentha arvensis ......... .…... Puccinia menthæ. Mercurialis perennis Uredo (Cœma) Mercurialis. Phlor pyramidalis........... .. Pas de champignon (malalies bacté- riennes). Pœonia officinalis ..... RTE Cromartium flaccidum. Populus canescens Melampsora æcilioides. Prunus rmyrobolana : Puccinia Pruni spinosæ. Quercus pedanculata Melampsora (?) Quercus. Taphrina cœrulescens. Helostromaalbum Pat. (Fusisporium alburmn Desm..). Rhamnus cathartica Puccinia cornata | Æcidium). LL EET SR Cr Uredo Muelleri | Espèce rare et inté- ressante). Coleosporium Sonshi, Séance du 5 Novembre 1908. La séance s'ouvre à 2 heures, sous la présidence de M. Deracroix, vice-président. M. GuÉéGuen, qui remplace M. le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la séance de septembre qui est adopté. Le procès-verbal d'octobre est ensuite lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : Revista agronomica (Octobre 1903, vol. 1, n° 10). New-York Agricultural Experiment Station (1903, n° 233 à 238). Boletin de la Comision de Parasitologia Agricola (Mexico, 1903: Tom Il;:n° 2:) Las Plagas de la Agricultura (Fase. 10). Annales Mycologici (Sept. 1903, vol. 1, n° 5). Verhandlungen der k. k. zoologisch botanischen. Gesells- chaft (Vienne, 1903, B. L. III, 7). Extrait des Annales Scientifiques de l'Université de Jassy (T. 1. fase. 3, 1903). Contribution à l'étude de la flore myco- logique de la Roumanie, par M. CoNSTANTINEANU. Bulletin de l'Herb. Bossier (1903, T. HI, n° 10 et 11). Maladies et Parasites du Chrysanthème, par M. J. CHIFFLOT. Les Maladies parasitaires de la vigne par M.F. Guéeuex. Contributions à l'étude des Champignons de la région de Setubale, par M. Camizco TorREeND. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. CaraLzax, instituteur à Paris, qui demande s'iln'y a pas, à l'arrière saison. des excursions organisées par la Société mycologique. Cette lettre amène la question de savoir SÉANCE DU 5 NOVEMBRE 19053. LXIX si ces excursions n'auraient pas, surtout pour les débutants. une certaine utilité. Cette proposition sera discutée ultérieure- Une lettre de Madame Daurxoy, 44, rue Blanche, à Paris. qui s'adresse à la Société pour la vente d'ouvrages de mycologie dont la liste paraîtra aux Annonces du Bulletin. Plusieurs lettres annonçant des envois de Champignons. Une intéressante lettre de M. HerRERA. qui communique les résultats d'une étude microchimique des silicates qui pour- raient. selon lui, jouer un rôle encore indéterminé dansla com- position et la structure protoplasmique. Une autre lettre présente un certain intérêt. Elle émare de M. Mortex P. Porsizp, de Copenhague, et elle est motivée par les doutes qu'émet ce dernier sur la structure cellulaire particulière du mycélium truflier de M. BouraxGer. D'après les expériences de Porsico, il n'y aurait là qu'une structure _ résultant de phénomènes très normaux de plasmolyse et ses __ conclusions sont celles-ci : En résume, le mycélium truffier blanc de M. Boulanger à Da _se compose de filaments d'une structure commune à tous les _ filaments de champignons et les figures de la Planche III du mémoire montrent des cellules plus ou moins fortement plas- _ molysées. Viennent ensuite des communications écrites qui seront insé- rées au Bulletin. Ce sont : : _ De M. Rorzaxo : Note sur lInocybe repanda et l'Ino- cybe hiulca. De M. ParouizLar» : Note sur le genre Paurocotylis Berk. et Notice nécrologique sur Aisert GairLaro. Sont présentés pour être nommés membres de la Société : M. pe Courourry, trésorier-payeur général de Loir-et-Cher. à Blois, par MM. Bounier et PERROT. M. Dexys Crerix. missionnaire apostolique, Le Fayel. par Canly (Oise!, par MM. Perror et GuÉevex. M. Marcel Moror, 71, rue Lafayette. Paris, par MM. Moror et MorEar. TX SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE. M. l'abbé Boxxer, curé de Brouvelinres (Vosges), par MM. MaupLaxc et PEeLrrisor. Il est ensuite procédé à l'élection des membres présentés à la dernière séance. À l'unanimité, MM. OnGenix. CLozrer, Porovicr sont nommés membres de la Société. Après détermination de nombreuses espèces envoyées, la séance est levée à 3 heures 15. Envois de M. Denys Crerin, au Fayel : 1 Lepiota rachodes. 9 Clitocybe nebularis. 2 Lepiota mastoidea. 10 — non déterminé. 3 Amanila muscaria. AL Pholiota squarrosa. 4 Mycena pura. 12 Tricholoma sulfureum. 5 Clitocybe inversa. 13 — pourri. 6 Clitocybe inversa. 14 Hygrophorus eburneus. 7 — non déterminé. 15 Lactarius quietus. 8 Cortinarius damascenus. 16 Lactarius torminosus. M. Lacan»e, de Montpellier : 1 Russula mustelina ? 10 Collybia fusipes. 2 Hypholoma fasciculare. Al Amanila solitaria. 3 Amanita ovoidea. 12 Amanila Phalloides. 4 Russula delica. 13 Clitocybe infundibuliformis. 5 Tricholoma terreum. 14 Inocybe hiulca patius. quam ri- 6 Russula heterophylla ? mosa. 7 Phallus impudicus. 15 Cortinarius collinitus. 8 Boletus castaneus. 16 Laclarius torminosus. 9 Lactarius theiogelus var. M. Pencuery, pharmacien à Tours : 1 Tricholoma acerbum. 13 Clitocybe nebularis. 2 — ustale. 14 — 3 — pessundatum. 15 — non déterminé. 4 _ chista. 15 Entoloma lividum (jeune). 5 Hygrophorus arbustivus. 17 Clilocybe (indéterminé). G Tricholoma terreum. 18 Cortinarius duracinus. vl — personuatum. 19 Entoloma nidorosum. 8 = saponaceum. 20 Cortinarius largus. Q Manque. 2L — elatior. 10 Clitocybe phylloph la (vieux). 22 — hinnuleus. 11 — fragrans (altéré). 23 Entoloma lividum (vieux). 12 Tricholoma grammapodium. SÉANCE DU à NOVEMBRE . M. Poixsar», à Bourron : Lo _ À Boletus loteus. " LN) 1 £ # ®. LT se + % « PRES 2 Clitocybe nebularis. Boletus scaber. _& Tricholoma saponaceum. | 225 Boletus variegatus. 6 Cortinarius albo violacens. 7 Collybia maculata. ; M. Lemoxxrer : 4 Lactarius victus. torminosus. _ 3 Tricholoma saponaceum. 7 Paxillus involatus. _ 8 Clilocybe laccata (amethyster). 9 Lactarius cividus. | RÈ theingalus. A Thelephora terrestris. 42 Le ne hirsutum. M. Moror : LS Clitocybe phsllophiia. - 2 Lactarius torminosus. | y 3 Hebeloma senescens. ” } Le M=° Gax-Gavicxor : 1 Tricholoma pessundatum. _ 2 Paxillus involutus. sta Tricholoma pessundatur. M. Micuez : À Tubaria furfuracca. 2 Clavaria flaccida. M. Recuis : envoi de nombreuses espèces trouvées aux envi- Don ‘ 2. x 4 Boletus granulosus. _ 2 Pleurotus Eryngii. 3 Utraria lurfuracea. S Stropharia œruzinea. 9 Pazillus in volutus. 40 Pholiota caperata. 11 Psalliota sylvicola. 12 Helvella pithyophila. 13 Helvella sulcata. 14 Otidea onotica. 43 Boletus chrysentheron. 14 Cortinarius armillatus. 15 Clitocybe phyllophila. 16 Lactarius deliciosus. 17 Russula sanguinea. 18 Lactarius subdulcis. TN quietus. 2% Clitocybe phyllophila. 21 Lepiota amianthina. 2 Marasmius urens. 3% Tricholuma saponaceum. 24 Poliporus versicolor. & Russula depallens. 3 Hebeloma sinapizans. rons de la fontaine de Vaucluse par Mile GuExDE : * FPMO 4 Pleurotus olearius 5 Russula et autres. he nl Len D RE. A, Lot e =” e N - 4 5 ; £ 4 Séance du 3 Décembre 1908. La séance s'ouvre à deux heures, sous la présidence de M. CosranrTix, président. La correspondance imprimée comprend : Une brochure de M. G. Napson contenant quatre notes : 1. Observations sur les Bactéries pourprées ; Il. Sur la phosphorescence des Bactéries ; NT. Quelques mots sur les cultures du Dictyostelium et des Amibes, IV. Appareil pour la démonstration de la fermentation alcoolique, Schedæ ad « Kryptogamas exsiccatas », par M. À. ZAHLBRUCKNER. Revista agronomica, Vol. 1, n° 11. Novembre 1903. Journal of Mycology, Vol. 9, n° 67. Octobre 1903. Bull. de la Soc. des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, 2e série, T. III, 2° trimestre 1903. La correspondance écrite comprend : Une lettre de M. Lasouverie et une de M. Guicnar»p, qui envoient leur démission de membres de la Société. Une lettre de M" Bezrix, qui fait part à la Société de la mort de son mari. Une lettre de M. Fiscuer pe Wacpuem, directeur du Jardin botanique de St-Pétersbourg, demandant l'échange du Bulletin de cet établissement contre celui de la Société. Le périodique en question étant publié en russe. d'une part, et, d'autre part, ne renfermant que par exception des articles de mycologie, la Société ne saurait se départir de sa règle générale et ne saurait accepter l'échange, malgré son vif désir La] SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1903. LXXHI _ d'être agréable à l'éminent directeur du Jardin botanique de Pétersbourg. _ Une demande d'échange est également formulée par M. le _ Directeur de l'Ecole d'Agriculture de Catane. La Société, de même que pour la demande précédente, ne peut faire droit à la demande. M. le D' Recuis signale un empoisonnement causé par un Pleurote de l'Olivier, qu'il a envoyé et qui figure à la séance. D'après la détermination de M. Bouin, il s’agit bien du Pleurotus olearius. Un avis du Ministère de l'Instruction publique annonçant pour le 5 avril l'ouverture du 42° Congrès des Sociétés savantes dont la séance de clôture sera présidée par le Ministre le 9 avril, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. M. Perrot prie les membres de la Société qui devront prendre part à ce Congrès de s'inscrire au Comité des Sociétés savantes, au _ Ministère. _ Enfin de nombreuses lettres accompagnant des bulletins de _ vote pour l'élection du président. … M. Perror annonce qu'un projet de statuts modifiés et pré- senté par la Commission sera inséré au Bulletin procnain afin que tous les membres puissent en prendre connaissance et présenter leurs observations. _ L'Assemblée générale sera appelée à statuer sur ces modifi- cations à l’une des séances de l’année 1904. Il est ensuite procédé à la nomination des nouveaux membres présentés à la séance de Novembre : MM. »e CourouLx, Abbé Denys Crerix, Moror, Abbé Boxer sont nommés membres de la Société. Les candidats présentés à la séance d'aujourd'hui sont : MM. Bruxgaux, Léopold, chef de musique à l'Ecole d'artillerie de La Fère (Aisne), par MM. Arnoult et Perrot ; _ Cnarerox-Caumeiz, avoué à Langres, par MM. Genevois et Avenel : D Porrox, Maurice, médecin à Monthermé (Ardennes). par ÏM. Le Monnier et Vuillemin ; LXXIV SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE. THévexarD, pharmacien, attaché au Laboratoire de Ma- tière médicale à l'Ecole de Pharmacie de Paris, par MAI. Perrot et Peltrisot : DecrariGxY, Louis, 11, rue Blaise-Pascal, à Rouen, par MM. Perrot et Guéguen. On procède alors au dépouillement du scrutin pour l'élection du Président. M. le D' Deracroix, vice-président sortant, est élu président : par 84 voix sur 86 votants. L'élection des vice-présidents qui a lieu à main levée, comme l'usage en a été établi, confirme la proposition du Bureau : MM. Rapaïs et Gizzor sont élus. > Par vote à main levée, la Société maintient dans leurs fone- tions MM. Mausraxc et Pecrrisor comme secrétaires-adjoints, et M. GuéGuEx comme archiviste. La séance est levée à 3 heures. Envoi de M. Barster, à Dijon : 4. Tricholoma nudum (anormal). 8. ? Sur feuille sèche (non 9. Collybia velutipes (stipe pâle). examiné). 3. Pleurotus dryinus. 9. Petit Agaric d'abord blanc glacé 4. Corlicium (crayeux) calceuin. (odeur désag.) (Spore ellip- 5. _- (Parc de Lux). soïde hyaline #4 à 5,, de long). 6. Æcidium (sur Alisier). 10. Mucédinée verte =Trichoderma 7. Xylaria polymorpha (Parc de viride. Dijon). ‘ Envoi du docteur Marius PrerrauGues, à Hyères (Var) : 1. Stropharia coronilla. 8. Tricholoma terreum. 2. Lactarius volemus. 9. Boletus Pierrhuguesii. 3. — sanguifluus. 10. Bovista plumbea. k. Trametes hispida. 11. Lepiota helveola. 5. Inocybe gcophila. 12. Russula Queletii. 6. — rimosa. 13. Rhizopogon luteus. T. — . dulcamara. M. Bounier présente les espèces suivantes qui lui ont été envoyées par M. Soucné, président de la Société botanique des Deux-Sèvres: SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 1903. 1. Armillaria mellea var. bulbosa. 10. Bulgaria inquinens. AT Tricholoma panæolus. 11. -Stereumn hirsutum. 3 3 Pleurotus corticatus. 12. Mycena.…. arrivée détruite. _ 4. Laccaria lacata var. incarnata. 13. Marasmius amadoiphus. 5. Hclvella crispa. 14. Claudopus sphærosporus. _ 6. Tremella foliacea. 14 bis Panus stypticus. 7, Ceratocella cerasi. 15 Scleroderma vulgare. 8. Ceratocella rubella (état conidi- 16. Dedalæa unicolore. fère). (à part) Tricholoma squamulosum 9. Hygrophorus niveus. Br. (variété du Stereum). Par M. ne Riseror, de Condom : 4. Tricholoma ustale. 2. Clilocybe gilva. 3. Tricholoma acerbum. _ Par M. Bicear», de Nolay (Côte-d'Or : 1. Cortinarius decipiens. LE ee Lepiota granulosa. 4 au Par M. Orrxer, de Grenoble : Fa AA Rhizopogon provincialis. AUTT Par M. Mainceau», de Mussidan : OA Pleurotus craspedius, à chapeau presque régulier. 7 2 Tricholoma Schumacheri, envoyé à la dernière séance. 3 as | Envoi de M": Assessarp, de Lyon : e de ner | ge ra À Omphalia pseudo-androsacea. 4. Hypholoma dispersum. È Eur 2. Nolanea pascua. 5. Boletus luteus. er 3. Cortinarius arvinaceus. 6. — variegatus. +4 s €: # | 2%} _ Envoi de M. le D' Recuis : _ 4. Pleurotus olearius desséché. 2. Clavaria formosa id. x np 1 * CE VA) y Los w 4, \ al a R u RO TE TON qi ARE NULS A jus RU du FREE RENE AUX a à ai ie ttes EU (OH se ver HO CS CET Le Ÿ e% v< WA y an ÿ A. NEO EELS nt à (Qi in à je à \ \ \ in ti ok COPA TET ETES (es at £ 3 4: das A is vu raté FR Ange Se un x RES