S tlrrarD ai % pnacmn COMPARATIVE ZOOLOGY, AT HARVARD COLLEGE, CAMBRIDGE, MASS. .ffoun&eîi bj prfbate sufiscvfptfon, fn 1861. DR. L. de KONINCK'S LIBRARY. No. ///• /l / iWeV'.o. ^°c^e ?kb- 3 2044 072 213 127 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE DE PARIS TOME TROISIÈME; Renfermant, i°. les 5e. , 6e. , 7*. ei 8*. années, du n°. 49 au n°. 96 inclusivement , qui termine ce Bulleiiu. 2° La Table du troisième tome. 5°. Un Tableau , par ardre de sciences , des objets énoncés tant dans la table des i*r. et 2e. tomes et son supplément, que dans celle du 5e. tome. <•. Uu Supplément et un errata à la table des deux premiers tomes , paginés 225, et que le relieur doit placer à la suite de la première Table , tome 2. PARIS. J. KLOSTERMANN fils, Libraire, rue du Jardinet n°. i3. M. DCCG. XI. AI IMPRIMERIE DE H.-L. PERRON NI AU. 1 »! S * Jfl t BULLETIN DES SCIENCES, N-. 49. fÀR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T II I Q U E. ==: PARIS. Germinal, an 9 de la Répuhliqus* HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un mémoire sur la famille des Joubarbes ,par le C. Decandoll*. La famille des Joubarbes ( Sèmpervivœ Juss. ) esl voisine de celles des Cariophyllées Soc. FHiliOM. et des Saxifrages par la fleur, el de celles des Renonculacées par le fruit. Ses caractères sunt : Un calice inférieur, partagé en divisions très-profondes, dont le nombre est fixe oa indéterminé ; une corolle monopetale ou polypetale , divisée en autant de parties que le calice ; des étamines en nombre égal ou double de celui des divisions du calice ; des ovaires égaux en nombre aux divisions du calice, trigones, un peu réunis par leurs Las -s ; une écaille a la base extérieure de chaque ovaire; des capsules trigones , à une loge s'ouvrant par l'angle interne et contenant plusieurs graines. Voici les caractères des genres que le G. Decàndolle établit dans la famille de« Joubarbes. I. Joubarbes à corolle nionopetale» Cotylédon. T. L. J. — Calice 5 divisions; corolle 5 divisions étalées ou recoquillées e» dehors, ordinairement obtuses ; 10 étamines ; 5 écailles ovales ; 5 ovaires. 'i ige le plus souvent ligneuse ; feuilles presque toujours eparses le long de la tige ; fleurs en panicule lâche ou en corimbe ; corolle rouge -pâle ou orangé. Espèces : C. orbiculuta , paniciilata , fascicularis , cun'eatu , spuria , purpurea , teretifolia , caculioid.es, reticulafa , mamillaris , hemispherica , trijlora. Umbilicus. Decand. — CotyLdou. T. L. J. — Calice 5 divisions; corolle 5 divisions droites, ordinairement pointues; 10 étamines; 5 écailles ovales; 5 ovaires. Tige herbacée ; feuilles radicales ; fleurs en épi ; corolles jaunes. Espèces : Cotylédon lutc.a- , C. tuberosa , C. serrata , C. spïnosa , C. malacophyllum. Kaunchoe. Adans. — Cptyïedon. L. J. — Calice 4 divisions ; corolle 4 divisions; 8 étamines; 4 écailles linéaires ; 4 ovaires. — 'ige ligneuse , charnue ; feuilles opposées, dentelées ou laciniées ; fleurs en panicule ; coroues en entonnoir. — Espèces : Co yledon œgpptiaca Latu. , Cotylédon lanaolata V ahl. , Cotylédon Liciniata Lin. , Kalanchœ SjJiitituIata. Decandic. Suce. ;N. 64. Suce. °. 63. atunchœ pubescens. ûecandic. et Cotylcdon pinnata Lam. Cette dernière espèce a la corolle en cloche et est peut- être un genre distinct. II. Joubarbes à corolle polypetule» Bclliard*. Decand. Tillœa. L. J. — Calice 4 divisions; corolle 4 petâles j 4 étamines; 4 écailles linéaires; 4 ovaires poljspenhes, non arliculés. — Herbes à iV. I. 5e. Année, I orne III. A nouvelles espèces rapportées par Comnierson. Ce genre est dédié à Bulliard ; l'idée de sa formation est due à Lhéritier. Tillaea. L. J. — Calice 5 divisions très-profondes ou 5 folioles ; corolle "5 pétales j 5 étaniines ; 5 ovaires dispermes et articulés. — Herbe aquatique ; feuilles opposées j fleurs petites, axillaires presque sessiles , quelquefois à 5 pétales ; 5 étaniines, 5 ovaires , et jamais à l\. Espèce : jT. muscosa Lin. Crassula. L. J. — L. J. Calice 5 — 7 divisions; corolle; 5 — 7 pétales; 5 — 7 étaniines ; 5 — 7 écailles ovales ; 5 — 7 ovaires. — Feuilles opposées, excepté dans les C. rubens et alternifolia. — Le Septas cupensis n'a pas les feuilles vraiment radicales, _ mais opposées et croisées , à angle droit comme les crassules. Seouiu. T. L. J. — Anacampseros T. — Rhodiola L. J. — Calice 4 — 7 divisions j corolle ; 4 — 7 pétales 5 8 — 14 étaniines ; 4 — 7 écailles ovales, obi uses ; 4 — 7 ovaires. — 1 iges herbacées ou peu ligneuses ; feuilles éparses , planes ou cylindriques , souvent prolongées à leur base au-delà de l'insertion ; fleurs en cime ou en corimbe. — Rapportez a ce genre ie FJiodioia roscu Lin. , qui n'en diffère que par i'avortement de l'un des ssxes, en tout ou en partie, le Seduin quadrifidum de Pallas , et le Sempervivum sediforme Jacq. Sempervivcm. L. J. — Sedum. T. Hall. — Calice 6 — \i divisons; corolle ; 6- T3 pétales ; \i -- 24 étamines ; 6 — 12 écailles ovales , échancrées ou découpées ; 6 — 12 ovaires. — feuilles en rosette j (leurs en cime ou en panicule. La famille des Joubarbes a été placée, par J s in , parmi les dicoliledones polvpe- talées, quoique trois des genres qui la composent soit r.ionopetalés. Cet exemple ^ert à prouver que ce caractère est moins important qu'on ne l'a cru jusqu'ici ; on trouve en effet des fleurs monopetales parmi des familles polvpelales : telles que les légu- mineuses , les malvacées ; on observe même une grande anologie entre les cornouillers , les hydrangea. et les viornes; entre les sapoli 1ers et les nerpruns; entre les composées et les onibellifères ; entre les liliacées monopetales et polvpeiales. La présence ou l'absence de la corolle ne paroit pas même un caractère de première importance. C'est ce que le C. Decandolle déduit de I'avortement fréquent de la corolle dans certaines espèces de famille qui en sont munies, et sur-tout du rapport des proteoides avec les îoranlhus , des aniaranlhes avec les cariopbyllées , etc. Dans la famille des Joubarbes, les étaniines sont alternes avec les pétales lorsque leur nombre est le même ; mais dans les genres oii il y a deux lofs plus d'étamines que de pétales, ces étamines accessoires sont placées sur la base des pétales ou des divisions de la corolle. Le C. Decandolle a observé que les étamines alternes avec les pétales répandent leur pollen avant celles qui sont placées devant eux. 11 a fait la même observation dans les rimes , les cariopbyllées, les gentianes, les rosages, les bruyères; et il paroit que la même marche a lieu dans toutes les plantes diplostemones. Note sur le ÏDois de Rhodes. — Extrait dune lettre du C. Brousso net, datée de S te. -Croix de Ténérijfe. Ir*»T. nat. On savoit déjà que le bois de Pihodes ( lignum Rhodium ) venoit des isles Canaries , et on soup oriTM.it qu'il étoil fourni par une plante du goure des liserons. Le C. Brous— sonet a vérifié ce soupçon, et a reconnu que ce bois est fourni par les Convcivulus Jloridus et scop irius ; et il ajoute que celui qu'en lire de la première espèce est supé- rieur en qualité à celui de lu seconde. D. C À N A T O M I E. Note sur un enfant monstrueux qui a trois extrémités inférieures. On fait voir dans ce moment, à Paris, un enfant mâle, âgé de quatorze ans et Sec. rniLora. demi, qui est né à Beaunes , département de l'Ain , avec trois extrémités inférieures. Le tronc de cet enfant est bien constitué pour son âge. Il a la tète grosse, le visage plein, le col dégage, la poitrine large, le bassin bien fait, les bras courts, ronds et forts. Il niarehoit seud et sans béquille, lorsqu'à l'âge de huit ans, époque de sa seconde dentition à laquelle il eut la petite-vérole, il lut paralysé des deux jambes. Depuis, ces membres n'ont plus pris de nourriture; ils se sont déformés, et il ne peut s'en servir ; il a de plus mie incontinence d'urine , et une fistule à l'anus. Le membre surnuméraire est appuyé sur une base molle , charnue , qui occupe toute la partie moyenne delà région des lombes. La peau qui l'enveloppe est tendue, couverte de ramifications veineuses. Sa couleur et sa température sont à-peu-près les mêmes que celles du reste du corps. On voit sur cette base, au dedans et un peu, au dessous de la cuisse , un enfoncement ovale dont le grand diamètre est en longueur. Cet enfoncement est tapissé d'une peau fine, lâche, pou adhérente , sur laquelle sont implantés des poils longs , rares ei frisés , quoique l'enfant n'en ail point encore sur les autres parties du corps. Le loucher ne peut faire reconnoître la présence d'aucune partie osseuse dans l'épaisseur de cette base. Toutes les autres parties de ce membre surnuméraire sont très-distinctes par leur articulation ; mais la compression qu'elles ont éprouvée et qu'elles éprouvent con- tinuellement lorsque l'enfant est assis ou couché , et l'impossibilité ou il est de le:ir communiquer le mouvement spontané , les a laissées dans un éiat de raccourcissement, de flexion et d'applatissement contre nature. La cuisse est formée d'un seul os fui- Hemenc mobile sur une partie dure dont on ne peut reconnoître la figure par le toucher. La poulie inférieure est très-sensible, parce qu'il n 'y a pas de rotule : on sent , sous le jarret , les battemens de l'artère poplitée. La jambe est formée du tibia et du péroné ; le pied a ses cinq orteils. On peut, sur la voûte, reconnoître la pré- sence de l'artère pédieusç ou susplantaire. Toutes les parties de ce membre surnuméraire sont sensibles : l'individu perçoit très-bien et indique, sans les voir, les points divers sur lesquels on imprime la sen- sation du toucher ou de la chaleur. L'impossibilité de reconnoître les parties solides qui sont renfermées dans la base, parcît s'opposer à ce qu'on puisse emporter par l'excision ce membre surnuméraire. G. D. Extrait d'un mémoire sur 1rs portions de corne qui se trouvent sur les Jambes de devant et de derrière dans les chevaux, et nommée vulgairement Châtaigne et Ergots, par le C. Lafosse. Dans ce mémoire le C. Lafosse se propose de déterminer l'usage de la Châtaigne. Ikst. ïcat, 11 a reconnu, par des recherches faites sur les muscles peaussiers, que cette indu- ration cornée de la peau , donnoit attache aux fibres charnues et aux aponévroses de la peau qui recouvre les membres. Plusieurs observations lui ont appris qu'il suintqit de ces durillons une humeur grar-se , très-odorante, qui dirige les animaux carnassiers lorsqu'ils suivent les chevaux à la piste. A z GÉOGRAPHIE ET PHYSIQUE. Extrait d'une lettre de M. Humbolt, renfermant des observations géographiques et pliy situes. M. Alexandre Humbolt a adressé au C. Delambre , pour la communiquera l'Tns- titut, uneletlre contenant quelques-unes des observations géogr aphiques et physiques qu'il a faites pendant son voyage dans l'intérieur des possessions espagnoles , située* entre VOrenoque et le Rio-Nfgro. M. Humbolt détermine les différences en longitude, par un chronomètre ott g.irde-lems de Li. Berthoud , qu'il vérifie le plus souvent qu'il est possible par des hauteurs correspondantes dont il regarde le résultat comme exact, à une seconde prés. 11 emploie aussi les distances de la lune au soleil et aux étoiles. Le premier moyen ne pouvant lui donner que la différence des méridiens entre le lieu de son départ le plus prochain et celui où il arrive , il s'est attaché à établir avec soin la longitude de Cumana , capitale de la province de même nom dans la terre ferme, à laquelle il rapporte les po fions des points qu'il a fixés depuis. IVous avons déjà donné cette longitude dans le n°. 58. Par sou chronomètre, qu'il n'avoit pu vérifier depuis les Canaries , M. Humbolt. l'a trouva de 4 h. ?(V 4'' à l'occident de Paris en tems ; ruais des obseryations faites au Gap isle de Sain t- And rès , de Puerla-Fspauna à la Trinité, par M. fidalgo, donnenl pour la longitude de ce dernier endroit 55° 16' 5?.' a l'occident de Ca.iix ; et Cumana étant a ?." 41' 25' a l'occident de Puerta- Espanna, il en résulte que Cumana est à 17° 5?' $7 à l'occident de Cadix. M. Humbolt tire aussi la longitude de Cumana, de la belle carte de l'isle de la Trinité, publiée à Londres, d'après les observations de M. Churruca. Suivant cette carie, Puerta-Espanna est à 6i° ■■">.' à l'occident de Londres ; et comme Cadix est à 6° ' a l'occident de Cadix, et Cumana a 57° 4'"»' ,0''» En partant de Porto-Pucco , dont la longitude a été calculé.: par Lalande, au moyen de l'occultation d'Aldébaran, observée le 21 octobre ; 79" , et avant trouvé que Puerta-Espanna est d'aprè. les chronomètres à 4° 54' a l'orient de Porto - Riceo. M. Humbolt obtient pour la longitude de cette dernière place t>5° 48 i5 ; à l'occi- dent de Paris, ce qui revient a 55° 10' 4V a l'occident de Cadix, et donne pour Cumana 67° 5?' 10". Les différentes longitudes de Cumana, obtenues par M. Humbolt, et rapportées au méridien de Cadi\ , sont donc 57° 54' 5o'7, 57° 57' 57 ', 57° 46' 1077. En se résumant, ce savant pense que la longitude de Cumana, rapportée au mé- ridien de Paris et comptée en teins, ne s'éloignera p. s beaucoup de 4 ''• 7^ o ; ce qui revient a 63° 20' eu partant de Paris, et a 57° 4^' 2°" en partant de Cadix. Pour fixer ces incertitudes , M. Humbolt transmet six observations des satellite* de Jupiter, faites avec une lunette de JJollond , grossissant c>5 lois, savoir: Immer. du 2'. satellite, 16 Brumaire, an 8 , 11 h. 41' iS'7 tems vrai. 2e. 25 fructidor, 16 5i o tems vrai. Ier. 25 Septembre 1800 17 10 21 tems moyen. Emers. du 4°. 26 Septembre 17 28 o tems moyen. 5e; 2y Septembre 16 25 55 lems moyen. Si l'on a dans quelque lieu dont la position s<.it bien connue , les observations cor- respondanles à celles-ci, il ne restera aucun doute sur la position de Cumana, dunt la latitude est de io°. 27' 57". à i6a 11' <7" teins vrai. i? 1 ï 36 teins vrai. 1 1 i4 8 tenis moyen. 7 8 58 i5 9 5 tems teins moyen moyen S M. Humboît a observé clans ïa même ville l'éclipsé de soleil du 6 Brumaire Jt l'an 7 , qui malheureusement n'était pas visible en Europe 5 il en a ass-igné la fin à 2 h. i4y 92° tems moyen. Le teins élait serein, et son horloge ayant é«.é vérifié* le jour même par des hauteurs correspondantes. M. Humboi-t a encore observé à Caraccas ( Plaza delà Trinidad), par la lalilud» de io° Ji' j" , cinq éclipses des saleliiies de Jupiter j savoir : Inim. du ieT. salell. ï6 Frimaire, an 5*. 16 i rimaire , Emers. du fr. 27 Nivôse , 2-. 8 Pluviôse, 4*. 28 Nivôse , De plus il a trouvé cjue le port de la Guajra est à 29'' de tems à l'occident de Caraccas s*l pic de la Coculza , dans le Valle dcl Tuy , M. Humbolt a observé : Emer. du ier. salell. 20 Pluviôse, iih 26' 57 ' tems moyen. 5e. salell. 21 Pluviôse, 7 58 5o tems moyen. Il a employé pour ces deux observations elles cinq précédentes, une lunette d« Carrochez. , grossissant seulement 58 fois. En donnant à ces observations la confiance qu'elles paraissent mériter, on devra à M. H.imbolt la détermination de deux points très-iiî>porlans du golfe du Mexique, qui , joints à ceux de Porlo-Ricco , de Cayenne , de ia Martinique et de la (Ju ide- loupe , fourniront aux navigateurs des comparaisons bien utiles pour reconnoître la marche du chronomètre pendant leur traversée. M. Humbolt a déterminé ensuite, eu partant de Cumana , la position de San- Thomé de Nuova Gu.ijana , à 8° S' il± ' de latitude, et à 21 ' de tems à l'ouest d« Cumana. L'établissement le plus méridional des possessions espagnoles dans la Guyane, Sa n-Carlos dcl Rio-Xcgro , se trouve par la latitude boréale de i° 55', suivant les observations que M. Humbo't a faites de * de la Croix et de Cu/iopus. Il résulte delà que la carte du P. Caulin , oui passe pour la meilleure de ces contrées, induit en erreur, eu montrant que les possessions espagnoles de ce côté s'étendent jusqu'à l'équateur. Ce cercle traverse le gouvernement du grand Para, prés de San Gabriel de las CacJiuellas, où le Rio— IVegro a une cataracte, mais moins considérable que celle d'Atures et d« M.» pures. M. Humbolt a généralement trouvé les latitudes boréales des points de l'Orenoque et du io-Negro, plus fortes que celles q.i' n leur assignoit , et la Condamint trouva la même en eur dans les latitudes méridionales des points de l'Amazone. M. il imboll avant , dans le cours de son voyage , déterminé 54 points géographiques, a construit une carie qui nous donnera de grandes lumières sur les pays encore inconnus qu'il a parcourus. Le tableau suivant contient les observations magnétiques de M. Humbolt, et fait Suite a celui du n°. ".7, p g 9^. ' ous prévenons que dans ce tableau et dans le suivant les inclinaisons sont exprimées suivant la division décimale du cercle} les autres angles le sont suivant l'ancienne division. M. Humbolt a eu soin, dans ces observations, de tourner la boussole à l'est et à l'ouest, comme le prescrivent MM. Cavendish el d' \hvniple , pour trouver l'in- clinaison moyenne el corriger 1' rreur qui peut affecter le résultat quand l'axe ma-» gaélique de l'aiguille ne passe pas exactement par ses deux pointes. Tableau des observations magnétiques de M. Humboît. Lieux et Date des Observations. Latitude. Longitude j Inclinaison Force depuis Paris, magnétique, magnétique. ' ! A Cumana, avant le tremble- ) ment de terre du 4 iNov. } lo 27 ^7 " »799« ) Après le tremblement de ) M terre. ( Obs. Des expériences ont prouvé que c'est cette partie du globe , et non l'aiguille , qui a changé de force magnétique. A Calabozx» , au milieu de Llana ( ou de la plaine. ) 8 56 56 A Atures une des cataractes } & zn de l'Orinoco. A San Fernando de Atabapo, ) Mission à la bouche de la > 4 9 5o Gaviari. \ A San Carlos de Reo Negro. 53 / M 25 20 4 4° 18 4 42 19 44 20 45 55 39 5o 58 85 5o 5o 23 20 229 222 221 21g 216 1 M. Hurubolt a observé , en outre , les déclinaisons suivantes de l'aiguille aimantée. A Cumana , 5 Brumaire 4 *5 45 es* A Cavallas 4 38 45 A Caiabozo 4 54 ASTRONOMIE. L. C. tS'wr la 'vérification de la mesure du degré de latitude au cercle polaire , faite en 1736, qoc« Puilom. On sait qu'en I75C, l'Académie des sciences envoya Mauperluis, Clairaut, Camus , Lemonier, mesurer, au cercle polaire, un degré de latitude, pour concourir avec les degrés de France et du Pérou à la détermination de la ligure de la terre. Ce degré f trouvé de 67438 toises f ne s'accorduiîl point ayee Fapplaûsseraent qui résulte de lu com- 7 parrnscr? d? celui de France et du Pérou qui ont été mesurés avec beaucoup de soin , on a cru qu'il s'étoit glissé quekju'erreur considérable dans l'opération du ISord, et plusieurs astronomes ont proposé en conséquence des corrections, déterminées à posteriori pour la faire cadrer avec les autres. L'astronome suédois Mélander Hielm a formé le projet de la vérifier sur les lieux; ; mais trop Agé pour se livrer à un travail excessivement pénible dans le climat rigoureux de la Laponie , il en a chargé quelques-uns de ses élèves, dont il diri- gera la marche. Il a fait part de son projet à l'Institut national, en lui demandant des copies de la toise et de la règle module qui ont servi à la mesure de l'arc du méridien compris enlre Dunkerque et -lontjoui, faite pour rétablissement du nouveau système métrique. Le C. Delambre , qui a eu la plus grande part à cette belle operalion , s'est chargé de suivre, auprès du C. Lenoir, la construction d'un cercle que M. Melander Hielm destine à l'opéralion qu'il fera répéter en Laponie , aux frais du gouvernement suédois. Il y a tout, lieu d'espérer que le degré de perfection qu'ont acquis les instrumens depuis l'époque où fil faite la première mesure , l'exemple des attentions délicates, apportées dans la dernière mesure faite en France; enfin, les progrès de l'astronomie et de la géométrie , mettront les savans suédois en état de ne rien laisser à désirer sur l'exac- titude de leur mesure ; et si le résultat de celte mesure s'éloigne encore de celui des autres, on ne pourra en attribuer la cause qu'à l'irrégularité du méridien terrestre , irré- gularité qui s'est manifestée d'une manière très-évidente, même dans l'arc du méridien compris entre Dunkerque et Montjoui. L. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Principes de physiologie t ou introduction à la science expérimentale, phiioso" phique et médicale de l'homme vivant , par Charles-Louis Dumas, de l'Institut national. Processeur d'anatomie et de physiologie à l'école de médecine de Montpellier , etc. 5 volumes in-S". Paris 1 chez Uéterville , rue du Battoir , n°. 16. Prix , i 5 francs. Voici le premier ouvrage écrit en français, spécialement consacré à la science physiologique. La médecine desiroit un système dans lequel les découvertes modernes fussent rapportées , discutées , justes et appliquées à 1 i connoissance des fonctions dn corps humain. Ces principes nous paraissent remplir le but désiré : nous allons en présente ici un t è". court apperçu. Dans son disco^s préliminaire , le C. Dumas expose la méthode qu'il conseille de suivre dans l'étude de l'anatomre et de l.v physiologie. C'est la matche de L'analyse qu'il développe et qu'il applique aux div.-rs sv^êmes pour en détruire les hypothèses, pour en démontrer les faux raisonnement. L'histoire de la phy- siologie et de l'an.uomie ; l'exposé de leurs rapports avec les sciences exactes ; l'étude des diUerences qui exisrent entre les êtres vivans et les corps inanimés-, les examens de la vie dans les différens êtres ; enfin les considérations générales des force, ou lois de la nature , soit morte , soit vivante , forment la premiè-e partie du tome premier. La seconde est consacre à 1 exposition des principes fondamentaux sur la connois- sance de l'homme vivant. Trois tableaux placés à la fin du volume en présentent une analyse synoptique. La suite de cete seconde partie qui commence le volume suivant , est destinée à faire connoitre la cons- titution organique de l'homme viva;.t ; elle est terminée par une division m:tho lique de fonc ions dont voici à-peii-près l'ordre d'exposition: i°. le système nerveux ou sensiti1 ; i°. le système musculaire ou moteur-, 3°. le système vasculaire ou calorifique; 40. le système viscéral ou réparateur ; 2 Paë>» Paris. Délerville. 1801 , an 9. L'auteu- divise ces animaux en sept clauses 5 dont cinq , savoir : les mollusques, les crustacés, les insectes, les vers et les polypes , sont , à peu de choses près , les mêmes qui avoieat été proposées par le C. Cuvier > 8 mais donc de*, les arachnides et les radiaires , sont propres nu système du C. Lamarcfc. Le* arachnides sont les insectes aptères, cr sans métamorphose; les radiaires comp ennenc les étoiles de mer, les oursins, les holothuries , ies méduses et les genres qui leur sont analogues. Les mollusques sont divisés en céphalét, qui comprennent les gastéropodes et les céphalopodes de Cuvier, et en acéphales , qui sont le acéphales du même. Chacun de ees ordies se subdivise en nuds et en cortchitijères , et ceui. .:i, d'après le nombre et la forme de leurs valves. Les crustacés se divisent en pédiocUs ( les écrevisses ) , et en sessillacles ( les cloportes et monocles ) ; le» arachnides en palpistes (les araignées, scorpions, etc. ; , et en antennistes (' milkpiés et les pous ). La division des insectes est celle d'Olivier j celle des vers esc en extérieurs et intestins. Les extérieurs sont, ou avec des organes extérieurs, ou sans de têts organes; les radiaires se distinguât en t odermes (étoiles, oursins , holothuries), et en molasses (méduses, etc ). Enfin, -es polypes se divisent en polypes à rayons > qui sont, ou nuls (les actinies, etc.), ou coralligènes ; polypes ratifères, ev polypes amorphes. Le nombre des genres est trop multiplié, pour que les bernes . — — — (HW UR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal, an g de la République* HISTOIRE NATURELLE. Extrait d'une lettre de M. Humboldt, au C. Fou ne no v. De Cumana, 16 Octobre 1800. Pendant les 16 mois que nous avons mis à parcourir le vaste terrein situé entre Ikst. ïîj la cote, l'Orenoque, la rivière Noire et L'Amazone, le G. Bonpland a séché avec les doubles plus de 6000 plantes. J'ai fait avec lui, sur les lieux, des descriptions de 1200 espèces, dont une grande parlie nous a paru des genres non décrits par Aublet , Jacquin, Midis et Dombey. Nous avons ramassé des insectes, des coquilles, des bois de teinture ) nous avons disséqué des crocodiles, des lamantins, des singes , des gymnotus electricus , dont le fluide est absolument galvanique et non électrique ; nous avons décrit beaucoup de serpens, des lézards, quelques poissons, etc. J'ai entrepris deux voyages : l'un , dans les missions des Indiens Chaynias , du Paria j et l'autre, dans ce vaste pays situé au nord de l'Amazone, entre le Popayan et les montagnes de la Guyane française. Nous avons passé deux fois les grandes cataractes de l'Orenoque, celles d'Atures et May pures ( lat. 5° 12.' et 5° 5o/ long. oc. de Paris , 4h 43' et 4h 41' 4°") 1 depuis la bouche du Guaviare et les rivières d'Atabaya , Terni et Tuarnini. J'ai fait porter ma pirogue par terre à la rivière Noire. Nom suivions à pied par des bois de Hevea , de Cinchpna , de Winlerana-Canella Je descendis le Rio-Negro, jusqu'à San-Carlos, pour en déterminer la longitude par le garde- tems de L. Berthoult, dont je suis encore très-content. Je remontai le Çasigniare, habité par les Ydapaminares , qui ne mangent que les fourmis séchées à la fumée. Je pénétrai aux sources de l'Orenoque, jusqu'au delà du volcan de Duida, jusqu'où la férocité des Indiens Guaicas et Guakaribos le permet , et je descendis tout l'Orenoque , par la force de son courant, jusqu'à la capitale de la Guyane, j'ai fait 5oo lieues eu 26 jours, sans y comprendre les jours de relâche. Nous vous avons envoyé le lait d'un arbre que les Indiens nomment la vache , parce qu'ils en boivent le lait, qui n'est point nuisible, mais au contraire fort nour- rissant. A l'aide de l'acide nitrique , j'en ai fait du caoutchouc; j'ai mêlé de la soude à celui que je vous ai destiné : le tout d'après les principes que vous avez fixés vous- même (1). J'ai cherché aussi à vous procurer le curare ou le fameux poison des Indiens de la rivière Noire, dans toute sa pureté. J'ai fait exprès un voyage à l'Esmerahia , pour voir la liane qui donne ce suc : malheureusement elle n'éioit p< int en fleur. Je vous donnerai une autre fois avec détail le procédé qu'emploient pour le fabriquer ( 1 ) Le C. Fourcroy a conseillé d'ajouter un alkali caustique au suc de l'Hevea que l'on vouloit envoyé* €n boJteilles, afin d'empè.hir le caoucchouc de s'en pi&ipkcr, f ft^U d?«tf &êda&eà!rf. ) JN". II. 5* Année. Tom. III, $ 3 0 les Indiens Catarapenî et Magnixitases ; en voici seulement un apperçu *. la plante quî donne le poison se nomme maracurjj je vous envoie des rameaux de cette liane : elle croît peu abondamment entre les montagnes granitiques de Guanaja et Yumariquin , à l'ombre des Theobroma-cacao, et des earyocas- Ou en enlève l'épiderme'jj on en fait une infusion a froid ; on exprime d'abord le suc , puis on laisse de l'eau reposer sur l' épidémie déjà à demi exprimée , et on filtre L'infusion. La liqueur filtrée est jaunâtre ; on la cuit, on la concentre par évaporation , et on l'amène à la consistance sirupeuse de la mêlasse. Cette mêlasse contient déjà le poison même, mais elle n'est pas assez épaisse pour qu'on puisse en enduire les flèches. On la mêle avec le suc glutineux d'un autre arbre , que les Indiens nomment kinacagnera : ce mélange se cuit de nouveau jusqu'à ce que le tout soit réduit en une masse brunâtre. Vous savez que le curare est pris intérieurement comme remède stomachal : il n'est nuisible que lorsqu'il est mêlé au sang qu'il désoxide. Il n'y a que quelques jours que j'ai commencé à travailler sur lui , et j'ai vu qu'il décompose l'air atmosphérique. J'ajoute au IMaracurv et au Curare , trois autres substances : le Dapiche , le lèche de Pendare , et la terre des Otomagues. Le Dapiche est un état de la gomme élastique , qui vous est sans doute inconnu. Nous l'avons découvert dans un .endroit où il n'y a pas de Hevea , dans les marais de la montagne de Javita ( lat. 2° 5' ) ; marais fameux par les terribles serpens Boa qu'ils nourrissent. Nous trouvâmes chez les Indiens Poimisanos et Paragini, des ins- trumens de musique faits avec du Caoutchouc ; et les habitans nous dirent qu'il se trouvoit dans la terre. Le Dapiche ou Zapis , est une masse spongieuse blanche, que l'on trouve sous les racines de deux arbres, le Jacia , ou la Curvana , qui nous ont paru de nouveaux genres, et dont nous donnerons les descriptions un jour. Le suc de ces arbres est un lait très-aqueux ; mais il paroît que c'est pour eiu une maladie de perdre le suc par les racines. Celte espèce d'hémorrhagie fait périr l'arbre, et le lait se coagule dans la terre humide sans contact avec l'air libre. Je vous en- voie le Dapiche même , et une masse de Caoutchouc , faite du Dapiche ( prononcez Dapitschc ) en l'exposant ou le fondant simplement au feu. Le lèche de Pendare est le lait séché d'un arbre ( Pendara ). C'est un vernis blanc naturel. On enduit de ce lait, lorsqu'il est frais, des vases des Tutuma ; il sèche vite, et c'est un vernis très-beau : malheureusement il jaunit lorsqu'on le sèche en grande niasse. La terre des Otomagues est pendant trois mois presque la seule nourriture de cette nation hideuse par les peintnres qui défigurent son corps. Ces peuples mangent cette terre, lorsque l'Oreuoqie est très-haut, et que l'on y trouve plus de tortues. C'est une espèce de terre glaise. Il y a des individus qui mangent jusqu'à une livre et demie de terre , par jour. Il y a des moines qui ont prétendu qu'ils mêloient la terre avec le gras de la queue du crocodile j mais cela est faux. Nous avons trouvé chez les Otomagues des provisions de terre pure, qu'ils mangent; ils ne lui donnent point d'autre préparation que de la brûler légèrement et de l'humecter. II me paroît très-élonnant que l'on puisse être robuste et manger une livre et demie de terre par jour, tandis que nous connoissons quels effets pernicieux la terre a sur les enfuis. Cependant mes propres expériences sur le.ï terres et sur leur propriété de décomposer l'air lorsqu'elles sont humectées , me font entrevoir qu'elles pourroient être nourris- santes , c'est-à-dire, agir par des affinités chimiques. J'ajoute pour le Muséum , la tabatière des mêmes Otomagues , et la chemise d'une nation voisine des Piroas. Cette tabatière est très-grande , puisque c'est un plat sur lequel on met un mélange du fruit râpé et pourri d'un Minosa , avec du sel et de la chaux vive. L'Otomague tient le plat d'une main, et de l'autre il tient le tube dont les deux bouts entre dans ses narines, pour aspirer ce tabac stimulant. Cet instrument a un intérêt historique : il n'est commun qu'aux Otomagues et aux O/ne- guas , où la Condamine le vit. Par conséquent, à deux nations qui sont à présent à trois cents lieues de distance l'une de l'autre, i! prouve que les Omeguas , qui J I sont venus du Guaviars } selon une tradition ancienne, descendent peut-être des. Otomagues , et que la ville de Menoa a été vue par Philippe de Urre , entre Meta et Guaviare. Ces faijs sont intéressans pour savoir d'où vient la fable du Dorada. La chemise de la nation voisine des Piraoas , est l'écorce de l'arbre Marisna , à laquelle on ne donne aucune préparation. Vous voyez que les chemises croissent sur les arbres dans ce pays-ci j aussi est-ce tout près du Dorada , où je n'ai vu de curiosité minérale que du talc et un peu de titane ( i ). Sur V usage des moustaches dans certains quadrupèdes, par M. Vrolyk, professeur d'histoire naturelle , à Amsterdam. Ce naturaliste a recherché , par des expériences , de quel usage pouvoient être 50C. rrnio??. pour certains quadrupèdes, les poils longs et roides nommés moustaches , qui sont placés près de leur bouche. Ayant disposé des livres à terre dans son cabinet, en les plaçant sur la tranche, de manière' à former une espèce de labyrinthe, il a lâché parmi les livres un lapin auquel il avoit bandé les yeux. L'animal est parvenu à se dégager de ce dédale , sans avoir renversé les livres puais lorsque M. Vrolyk lui eut coupé les moustaches, cet animal n'étant plus dirigé par ces espèces de tentacules, se heurloit contre les livres et les rer.versoit. On sait d'ailleurs que le bulbe sur iequel chaque poil des moustaches est implanté, reçoit un pei.it filet nerveux qui vient du aerf sous-orbitraire. Ch. C. PHYSIQUE et CHIMIE. De la CristaLlotechnie , par le C. Leblanc. Il y a long-tems que l'on avoit remarqué qu'un même sel éloit susceptible de cris- Inst. mat. talliser sous plusieurs formes très-différentes. Le C. Haùy a démontré que toutes ces formes secondaires éloient dues a des arrangemens différens d'une même molécule intégrante ; il a fait voir que ces arrangemens n'étoient point l'effet de ce que l'on nomme le hasard, mais qu'ils suivoient des lois assez, simples, que l'on pouvoit faci- lement déterminer. 11 s'est arrêté ici : il n'a pas cru devoir publier encore les apperçus qu'il a donnés dans ses cours, sur les causes qui disposent les molécules intégrantes à suivre telle ou telle loi dans leur arrangement entre elles. Ce sont ces causes que recherche le C. Leblanc dans ses observations sur l'accroissement des cristaux. Il y a long-tems qu'il s'occupe de ce travail, et le mémoire qu'il a lu à l'institut est une confirmation et une suite de celui qu'il a lu à l'académie des sciences, et dont l'extrait a été imprimé dans le Journal de Physique, INovembre 1 788 , p.:g. 574. 11 a reconnu , en observateur patient et ingénieux , qu'on pouvoit faire varier considérablement et à volonté le volume et la forme des cristaux, en les faisant se former et croître dan» certaines circonstances, et depuis long-tems il a enrichi les collections de cristaux d'alun, de sel marin, de sulfate de cuivre, etc., d'un volume et d'une netteté ex- traordinaire : il publie aujourd'hui les moyens cju'il a employés. Les vaisseaux à fond plat, de verre ou de porcelaine , sont les meilleurs pour obtenir de beaux cristaux isolés. Les dissolutions doivent être portées jusqu'au point de cristalliser. Elles donnent d'abord des cristaux qui sont très-petits. On choisit parmi ces petits cristaux, que le C. Leblanc nomme des embryons, ceux qui sont les plus nets, pour les faire croître, ou, comme le dit le C. Leblanc, pour les élever. On décante la liqueur pour la purifier," et on dissémine dedans les petits cristaux d'élite, ayant soin de les retourner tous les jours. On fait un second choix parmi ces cristaux , pour élever séparément ceux dout on veut augmenter le volume ou changer la forme. (1) Le C. Fourcroy n'a encore reçu aucun des objets que lui annonce M. Humboldt. B 2 va Pour les faire croître sans irrégularité , il Faut les placer dans Peau-mère d'une di.*-* Solution qui a donné une cristallisation en niasse. On doit avoir soin de les retourner jréquemment , et de leur donner de nouvelle eau— mère à mesure qu'ils croissent. On peut les amener ainsi à un volume considérable. Si on les laisse trop long-tems dans une dissolution ou ils ont pris ioutlenr accrois- sement, ils diminuent au Jieu d'augmenter, et l'on remarque que ce décroissement se fait sur les angles et sur les arrêtes, de manière à laisser voir des stries qui indiquent la direction des rangées de molécules qui sont soustraites. La position des cristaux dans la dissolution, influe sur leur forme j c'est sur-tout remarquable sur les cristaux prismatiques : ils croissent en longueur lorsqu'ils sont couchés sur un de leurs pans , et en largeur lorsqu'ils sont placés sur leur base. Le C. Leblanc , ayant changé l'alun o<-iaëdre en alun cubique en mettant un cristal octaèdre dans une dissolution d'alun saturé de sa terre qui donne le cube , en conclut que souvent les formes secondaires sont dues à des différences dans la proportion des principes (1). Une observation curieuse du C. Leblanc , et déjà rapportée dans le Journal de Physique , prouve que la même dissolution abandonnée à elle-même , n'est point également saturée dans toutes ses parties. Si on suspend des cristaux à différentes hauteurs dans une dissolution , les cristaux les plus inférieurs augmentent plus vite que les supérieurs j et il arrive quelquefois que ceux-ci se dissolvent, tandis que les inférieurs croissent encore. Le C. Leblanc fait remarquer l'analogie qu'il y a entre celte observation et celle de la saturation plus complète des eaux de la mer dans les hauts fonds. Le C. Leblanc annonce qu'en ajoutant du sulfate de cuivre qui cristallise en prismes obliques, à du sulfate de fer qui cristallise en octaèdre, on obtient cons- tamment des rhomboïdes (2). A. B. Résumé des nouvelles expériences faites sur le galvanisme , par divers physiciens. Soc. philom. Nous avons toujours cherché à consigner dans ce journal les grands résultats des expériences galvaniques , à mesure qu'ils parvenoienl à notre connoissance , et nos lecteurs ont été à même de suivre les principales époques de l'histoire de celte im- portante doctrine. Nous leur annonçâmes, dans deux numéros de notre première suite , la découverte de Calvani et ses premiers développemens. L'extrait des expériences faites par M. Ilumboldt et par la commission de l'Institut, leur fut communiqué dans le n°. 17 ) celles de Fabroni, sur le contact des métaux différens dans l'eau, qui ont donné ensuite lieu à l'idée de la pile , l'ont été dans le n°. 29. Mous avons décrit la pile imaginée par Volta , et son effet le plus singulier, découvert par Carlisle et Nicholson, c'est-à-dire , le dégageraient des deux gaz qui composent i*eau , d'abord sommairement, dans le n°. Ifi , et ensuite avec le détail des expériences faites ici, dans le n°. 4^» Enfin nous avons exposé, dans le n". 47 ■> les expériences de Hitler et de Pfaff, pour dégager ces gaz dans des eaux séparées. Aujourd'hui qu'un grand nombre de physiciens s'occupent, chacun de leur côté, de cet objet, dont l'importance semble croître avec chaque expérience, il seroit im- (1) Il nous semble que ce fait ne peut pas amener, plutôt qu'un autre, une semblable conclusion. D'après les expériences élu C. Vauquelin , l'alumine en excès est mêlée au sulfate d'alumine , mais n'y est point combinée, vuisqu'une simple dissolution dans l'eau suffît pour l'en séparer. Aussi ces cristaux sont-ils opaques ; d'ailleurs le même chimi-te a obtenu des cristaux cubiques et transparens de sulfate acù'.uie d alumine. ( I\a:e (Us Rédacteurs. ) (1) Nous devons faire remarquer que h forme primitive du sulfate de fer est le rhomboïde , et que l'octaèdre irrégulier qu'il présente quelquefois est une forme secondaire. Le C. Haiïy a examiné un de ces cristaux résultant du mélange d'une dissolution de sulfate de cuivre avec une dissolution de sulfate de fec Le rhomboïde qu'il a vu, ne diffère en rien du rhomboïde primitif du sulfate de ter. ( Note des HJdactturs. Il possible de donner séparément des extraits de chacun de leurs mémoires -.' nous allons réunir dans un seul article tous les faits réellement nouveaux qui nous sont parvenus* en nous efforçant toutefois de rendre à chacun des auteurs ceux qui leur appartiennent» La production de mouvemens convulsifs, lorsque le nerf et le muscle sont joints par un arc de plusieurs métaux , voilà ie fait originaire démontré par Gàlvani, L'indi- cation détaillée des analogies de ce phénomène avec ceux de l'électricité , fut ce qui occupa d'abord YoUa j plusieurs phénomènes organiques produits par le contact de deux métaux, comme l'éclair, la saveur, etc., lurent aussi rapportes à la même classe par ce savant physicien. La détermination de toutes les circonstances qui sont plus ou moins favorables à la production des convulsions ; la preuve que plusieurs de ces cir- constances n'ont pas les mêmes effets que dans l'électricité , furent les résultats des longs travaux de Humholdt, de Pfaff, de Halle, etc. Delà de nouveaux efforts de Volta pour remettre sa théorie en honneur : invention de la pile ; augmentation prodigieuse des effets, par cette multiplication des pièces métalliques ; ressemblance de la sensation, produite pur la pile avec la commotion électrique j attractions et répulsions, résineuses du côté du zinc, vitreuses du côté de l'argent .- tout cela Fut a celte seconde époque , le produit des recherches du physicien de Padoue. Mais ici le galvanisme , qui paroissoit n'intéresser que la physiologie, se transporte, pour ainsi dir<; , dans le domaine de !a chimie, et semble vouloir en ébranler les théories les plus nouvelles. Deux anglais 1 Carlisle et NicJiolson , imaginent de plonger dans l'eau deux fils métalliques , qui communiquent chacun avec une des extrémités de la pile : iis voient se manifester les gaz. qui composant cette eau, et à-peu-près dans la proportion où ils y entrent: mais chacun paroi t à l'extrémité d'un des fils, à une certaine distance du point où s'échappe l'autre gaz , et si les fils se touchent tout dégagement cesse. L'ès-lors toute l'attention s'est portée de ce côté , et l'action du galvanisme sur les animaux a été négligée , jusqu'à ce qu'on ait épuisé la question plus simple et plus générale de son action sur l'eau. Ces bulles d'oxygène et d'hydrogène viennent -elles ou non de la même molécule d'eau? voilà ce qu'on devoit se demander d'abord. Pour répondre à cette question, il falloit voir si elles se manifesteroieut dans des eaux séparées. MM. Rilter et Pfaff ont commencé à faire voir que cela est ainsi , mais par des moyens sujets à contestation. M. Davj- , à Londres, en a trouvé lui plus simple et plus évident, dont nous n'avons pas encore parlé : après aAroir plongé chaque fil dans un vase distinct, il réunit l'eau des deux vases par le moyen de ses propres doigts t le dégagement a lieu comme à l'ordinaire. 11 a également lieu si, au lieu du corps humain, on emploie des fibres musculaires, tendineuses, végétales, du charbon, etc. Il n'y avoit que deux manières d'accorder cette expérience avec la théorie chimique sur la nature de l'eau : ou l'eau de chaque vase perd une de ses parties constituantes en gardant l'autre en excès , ou le fluide galvanique enlève une des parties constituantes au bout de l'un des fils, et l'abandonne au bout de l'autre, en continuant son circuit. La première opinion est des CC. Monge et Berthollet. Le C. Hasscnfratz a cherché à la prouver par l'expérience suivante : si c'est le tendon qu'on emploie pour moyen de communication, le dégagement ne dure pas long-tems sans beaucoup s'affaiblir: ou'on change les fils de vase, le dégagement recommence avec force, mais produit dans chaque vase un gaz opposé à celui qui s'y dégageoit avant. C'est que, dit-il. chaque eau étoit épuisée, autant que possible, de la partie que le fil lui arrachoit, et contenoit l'autre en excès ; maintenant que le nouveau fil lui demande précisément cette partie excédenle , elle l'abandonne avec facilité» La seconde opinion est des CC. Fourcroy , Vauquelin et Thénard : Le fluide gal- vanique, disent-ils, en sortant du fil du côté de l'argent, décompose l'eau, mais ne laisse échapper que l'oxygène , parce que lui-même se combine avec l'hydrogène pour former un fluide qui traverse d'une manière invisible l'eau et les moyens de com- munication des deux vases, pour aller à l'autre fil; mais en pénétrant dans celui-ci, le galvanique abandonne l'hydrogène ; qui se dégage en bulles. ï4 Voici la principale des expériences dont ces auteurs cherchent à appuyer leur hypo- thèse ; Si entre les exlrémités des deux fils on place de l'uxide d'urgent bien pur, eut oxide se revivifie a l'endroit qui répond au fil positif, par conséquent à celui qui donne l'oxygène, et alors il ne paroît point d'hydrogène au fil opposé : c'est que cet hydrogène s'est combiné en passant avec l'oxygène de l'oxide pour reformer de l'eau» Outre ces deux expériences, dont celle qui se trouvera exacte sera peut-être une sorte à'experimentum crucis , plusieurs savans en ont fait en mêlant dans l'eau dilférens acides ou autres substances composées. Leurs résultais ne sont au fonds que des mo- difications de l'expérience fondamentale du dégagement des deux gaz. Ainsi lorsqu on y mêle de l'acide nitrique, le fil du côté de l'argent se dissout très-rapidement ; celui tiu côté du zinc ne se dissout pas. On sent que l'hydrogène s'empare de l'oxygène de l'acide, et ne laisse pas au fil le tenis de s'oxider pour être dissous : lorsqu'on emploie de l'acide vitriolique, il se précipile du soufre du côte du zinc, parce que l'hydrogène décompose l'acide en lui enlevant son oxygène, etc. etc. etc. Mais un fait qui mérite d'être remarqué, et que MM, Nicholson , Truckshank , Pfaff et le G. Desormes ont trouvé généralement constant, c'est qu'il se forme toujours un peu d'acide nitrique du côié d>^ l'argent , et d'ammoniaque du côté du zinc : sans doute il est dû à ce que l'eau même la plus pure contient toujours un peu d'azote ; qui se combine avec de l'oxygène , dans le premier cas j avec de l'hydrogène, dans le second. Pendant qu'on recherchoit ainsi la véritable nature des phénomènes qui se passoient dans l'eau où plongêoient les fils, on ne négligeoit pas ceux qui ont lieu dans la pile même. La détermination du véritable élément de la pile , a occupé le C. Desormes et M. Pfaff. Les disques qui forment cet élément sont-iis disposés ainsi : zinc , urgent , substance humide ? ou bien le sont-ils ainsi : argent , substance humide , zinc ? Desormes est pour le premier de ces arrangemens : dans la pile , dit-il , c'est le zinc qui s'oxide j or, lorsqu'on compose la pile aimi : zinc, argent, substance humide , etc. • c'est le fil qui tient au zinc qui s'oxide : le zinc est donc alors vraiment à sa place active , et ne fait pas les fonctions de conducteur. Pfaff est d'un avis tout contraire : c'est justement parce que le zinc s'oxide , que l'hydrogène deit paroîlre au bout du fil qui communique avec lui. 11 prouve d'ail- leurs, par l'analogie avec les expériences faites sur les animaux, que dans le véri- table élément de la pile , la substance humide doit être entre les deux métaux. En effet si on fait toucher du zinc au nerf, qu'on mette de l'argent au bout de ce zinc et qu'on termine l'arc excitateur par du zinc qui ira de l'argent au muscle , la convulsion n'a pas lieu ; mais bien si on met le zinc d'un côté , l'argent de l'autre , et qu'on les réunisse comme on voudra. Si la première combinaison éloit la vraie, le second morceau de zinc ne servant que de conducteur , devroit être aussi bon que tout autre métal. JN'ous dirons ici , en passant, d'où, vient la différence apparente qui se trouve entre les expériences faites ici, et celles des Anglais. Ces derniers disent toujours que c'est le zinc qui donne l'électricité positive et le gaz oxygène : nous, que c'est l'argent. C'est qu'ils construisent leur pile ainsi : zinc , argent, substance humide j zinc^ect. (alors la première plaque de zinc ne fait, suivant la théorie de Pfaff touchant l'élé- ment , que la fonction du conducteur ) , et que nous construisons notre pile ainsi : argent, substance humide, zinc ; argent, etc. ^ Lorsqu'on met des portions de substance humide entre tous les métaux, ainsi qu il *uit : A. H. Z. H. A. H. Z. H. A. il n'y a pas d'effet du tout , parce que c'est comme si on avoit mis deux piles en sens contraire, qui se neutraliseroient. La présence de l'air autour de la pile est nécessaire ; sous la cloche pneumatique les effets diminuent d'autant plus que le vide est plus parfait : lorsqu'on plonge la pile dans l'eau les effets cessent, peut-être parce que l'eau est un conducteur plus immédiat que les fils j mais cependant y a-t-il de l'oxygène de l'air absorbé . ou l'oxidation du j5 zinc ne se fait-elle qu'aux dépends de l'eau dont les disques de drap ou âe earton sont imbibés ? c'est ce qui n'est pas encore décidé. Quelques-uns croient avoir observé une diminution de l'air , en plaçant la cloche dans un appareil pneumato-chimique* D'autres le nient. La pile, toute ruisselante d'eau, produit néanmoins des effets. C'est une grande différence d'avec la bouteille de Leyde. Une autre différence , c'est que les attrac- tions et répulsions sont infiniment foibles , en comparaison de la force des commotions. De là l'idée du C. Charles ; que l'électricité et le galvanisme sont composés de la réunion en proportions dificren". , de deux causes matérielles : celle qui produit les répulsions, qui est forte dans l'électricité et foible dans le galvanisme ; et celle qui produit les commotions, qui est forte dans le galvanisme et foible dans l'électricité. Les CC. Hassenfratz et Gautherci ont observé des attractions entre les deux fils. On devoit les prévoir, d'après ce que montre l'éleclromètre présenté aux deux bouts de la pile. Nous n'avons pas besoin de- dire qu'on a de suite imaginé que les phénomènes des poissons engourdissans , étoient de l'ordre des galvaniques. M. Humboldt vient d'écrire de la Guyane , qu'il a vérifié cette conjecture sur le Gymnotus electricus* Fourcroy , Vauquelin, Pfaff et plusieurs autres, ont aussi reconnu que les pré- tendues grandes étincelles galvaniques ne sont que le produit de la combustion des fils. Les métaux combustibles , zinc, fer, etc. en donnent, mais pas les autres } or, platine, etc. l'action de la pile pour produire les effets galvaniques n'est pas si con- tinue, qu'on ne puisse l'épuiser instantanément. Si on applique à ses deux bouts de gros conducteurs métalliques, on éprouve une forte commotion, et les effets s'affei- blissent pour quelques secondes. Celte observation est du C. Vauquelin. P. S. Voici de nouvelles expériences communiquées par le C. Vauquelin. Des pla- ques carrées de cuivre et de zinc, d'un pied en carré, n'ont presque pas donné de commotion, et u'ont que foiblement décomposé l'eau ; mais les fils métalliques qui en joignoient les extrémités , se sont enflammés avec une rapidité prodigieuse. En partageant ces plaques en qu itre et les empilant, ce qui quadruple la hauteur, on obtient des commotions plus fortes, mais l'inflammation diminue. Deux colonnes- d'égale hauteur produisent à-peu-près les mêmes commotions , et les mêmes déga- gemens, quel que soit leur diamètre. Une colonne composée d'or et de platine, n'a donné aucun effet. C? V- Procédé simple de tirer une copie d'un écrit , communique par le C. Charles Coquebert. Ce procédé est d'autant plus intéressant, qu'il n'exige ni machine, ni préparatifs: Soc. nniX)M, on peut le mettre en usage par-tout. Il consiste à mettre un peu de sucre dans l'encre à écrire ordinaire j on s'en sert sur du papier à écrire collé , ainsi qu'il est d'usage. Lorsque l'on veut tirer une copie de l'écrit, on prend un papier fin non collé ; on le mouille un peu avec une éponge, on l'applique sur l'écrit, en passant légèrement un fera repasser moyennement chaud, on voit paroîlre sur le papier non collé l'écrit que l'on contrepreuve ainsi. OUVRAGES NOUVEAUX. Recherches historiques et médicales sur la Vaccine , par H. M. Hxjsson, médecin. Un petit vol. in-$°. avec figures coloriées. — Paris , chez Gabon. An g. On trouve dans cet ouvrage un précis de rout ce qui a été dit et fait pour et contre la vaccine. Il est divisé en trois parties : l'histoire de sa découverte; la description de la maladie, ses avantages, ses accidens, s©i> mode de transmission ; et enfin , une réponse à toutes les objections faites contre cette- nouvelle pratique, I C'est aux An dans cei tains cantons, ec p anglais que nous devons la co-anoissance de la vaccine. Le célèbre inoculateur Jenner, remarenia cantons, ec particulièrement, dans le cornes de Giocescer , que certains individus qui n'avoient jamais eu la pecice-vérole , n'écoit point susceptibles de la gagner , quelques tentatives qtf on ait faites pour U leur transmettre. Cette observation l'engrgea à remonter à la cause de cette non infection. 11 apprit que les chevaux de ce pays sont sujets à des ulcères des jambes, qu'on nomme javarc (the çrease)-, que k* personnes qui soignent ces chevaux traient aussi les vaches , et communiquent ainsi , par ie pus qui reste sur leurs mains, une maladie inflammatoire au pis ou mamelles de la vache , qui ia transmet elle-même aux doigts des personnes à tout le préservatif de la petite-vérole. D'autres médecins, comme MM. Pearson , Simmons , "Wodville , répétèrent le* expériences et obtinrent les mêmes succès. En France , la vaccine no fut connue que par t'extrait que donna ia Bibliothèque Britannique des ouvrages anglais qui faitoient de cette méchode préservatrice. Les premières tentatives, faites avec du pus qui piroit s'être altéré dar.s le voyage, n'eurent aucun succès. A Paris, un philantrope éclairé, le C. Larocheioucaulr- Liancourr , propose par souscription , sur la rin du mois de Germinal an 8 , les moyens de îépéter les expériences des Anglais, dont il faic sentir les grandi avantages. La souscription est bientôt remplie. 11 se forme un comité de médecins éclairés et qui jouissent de la plus grande confiance du public; les membres qui ic composent • 'occupent avec le plus grind zèle de propager la maladie et de recueillir ks observations de leurs expérien.ces M. "Wodville vient lui-même à Paris; il apporte du vaccin qui réussit parfaitement ; il enseigne la pratique de la vaccjnariort. Huit mois après sa formation, le comité a recueil!- sur ses registres plus de mille observations de vaccine inoculée, et un très-grand nornb.e de contre-preuves, il ne balance point de publier que la vaccine est une maladie tris-légère, qui n'est p&int contagieuse , et qui préserve de la peci:e-vér femme:, qui nous a paru remplir parfaitement son titre. V* BULLETIN DES SCIENCES, N.. 5r. PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T H I Q U E. PARIS. Prairial, an 9 de la République, HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Nouvelles découvertes d'os fossiles , par le C Cuvier. Nous avons indiqué dans un de nos précédens numéros , les os d'une espèce de Soc. philom. crocodile inconnue, qui ont été découverts auprès d'Honfieur. Ce n'est pas le seul en- droit oii on en trouve. Il paroît non-seulement que les os trouvés auprès d'Altorf eu Franconie sont de la même espèce , mais on vient encore de découvrir qu'il s'en trouve en deux endroits différens de France. Le C. Opoix, ex-député, domicilié à Provins, en avoit recueilli près de cette ville plusieurs fragmens mêlés à des os de grandes tortues; et l'école centrale du département de l'Orne, séante à Alençon ; en possède dans son cabinet deux vertèbres cervicales , trouvées à Maupertuis. Nous avons aussi parlé en détail de plusieurs espèces d'animaux dont on trouve les osseinens à Montmartre , et dans les autres couches de gypse des environs de Paris. Le C. Cuvier en avoit'porté le nombre à six , toutes appartenantes à un genre in- connu de pachydermes. Il vient de découvrir dans les mêmes carrières les ossemens d'une septième , qui appartient à l'ordre des carnassiers , et à ce qu'il paroit au genre du chien. C. V. BOTANIQUE. Extrait d'un rapport sur les Conferves , fait a la Société philomathique , par le C. Decandolle. I. A quel règne appartiennent les Conferves ? On regarde les Conferves, tantôt comme des végétaux , tantôt comme des animaux , Soc mulqm. tantôt comme des êtres intermédiaires entre les végétaux et les animaux. Cette der- nière idée a été avancée par Prieslley , à l'occasion de la matière verte ; mais il Fa lui-même abandonnée deux ans après. Ceux qui classent les Conferves dans le règne animal , les regardent , ou comme des polipes , ou comme des polipiers, ou comme des aggrégalions de polipes. L'observation la plus favorable en apparence à la première opinion , est celle qu'Adanson a consignée dans les mémoires des Savans étrangers, pour 17^7 5 mais ce travail date d'un tems où. les polipes étoient peu connus ; et il paroit qu'Adanson a décrit un véritable animal, nommé depuis par Muller, Vibrio gemculatus. Sur les quatre-vingt-une observations communiquées à la société par le C. Girod-Chanlran, il y en a trois où il regarde les conferves comme des polipes. i°. 11 propose de nommer le Bissus velutina polipe de murailles ; mais il remarque qu'il n'a vu aucun mou- vement dans ses tubes. 20. Il dit avoir vu un mouvement progressif très-lent dans le sens de la longueur des tubes dans la conferve t. 6. f. 54 Dill. ( voyez pi. I» %• I )} N°, III. 5e Année. Tom. III. Avec une planche J. G i8 mais comment des tubes fixés par la base onl-ils un mouvement progressif longitudinal ? Il a vu aussi ces tubes se déjetter de côté j mais ces niouvemens ne sonl-ils pas dus au dégagement de quelque bulle d'air, ou à une oscillation de l'eau ? 5°. Il rapporte que le JJissus flos aquœ ( fig. 5 ), est composé de deux sorles d'êtres; les uns im- mobiles, on n ayant qu'un mouvement très-lent , sont des tubes verds cloisonnés et simples (fig. 5. A ). Les seconds se meuvent rapidement, sont jaunes , ovoïdes-aigus, ou terminés par des chapiteaux ( fig. 5. B ). Chantran croit que les filets verds se transforment en animalcules jaunes ; et il en apporte pour preuve , que les filets animalcules jaunes ont quelquefois une forme cylindrique ( fig. 5. G ). Mais même dans cet état , les filets mobiles sont jaunes et couronnés d'un chapiteau , et les filets immobiles verds et sans chapiteau ; d'ailleurs , si les filets verds se changeoient en animalcules jaunes, on ne trouveroit pas d'animalcules jaunes à tous les degrés d'ac- croissement, et même plus petits que les filets verds. On peut conclure de ces ob- servations que les animalcules jaunes éloient mélangés avec les filets verds, et que rien jusqu'ici ne prouve que les confervres soient des potipes. Sont-elles des polipiers ? Chantran soutient cette opinion dans neuf de ses observations. On sait que dans l'intérieur des conferves cloisonnées , on trouve des globules que quelques botanistes onc regardé comme leurs graines ; on sait encore que presque toutes les eaux contiennent des myriades d'animalcules. Chantran pense que les animalcules qui se meuvent autour des conferves sont les mêmes êtres que les globules immobiles qui se trouvent dans leur intérieur, et il compare leur immobilité dans le tube, à la torpeur d'une chrysalide. Il se fonde , i°. sur une ressemblance plus ou moins parfaite entre les animalcules extérieurs et les globules intérieurs; mais peut-on donner une grande importance à uue ressemblance apparente entre des atomes microscopiques? Sa deuxième preuve est que si on prend une conferve dépourvue d'animalcules , qu on la laisse dans l'eau quelques jours, on trouve aue les globules intérieurs ont disparu , et que l'eau est remplie d'animalcules; mais ce fait s'explique facilement, en disant que le séjour de la conferve dans une eau stagnante a corrompu les parois des tubes , que les globules en sont sortis ou ont été eux-mêmes décomposés , et que dans le même bocal il s'est développé des animalcules infusoires. Celte explication est d'accord avec l'histoire générale de c^s animalcules. Chantran lui-même a observé des animalcules dans une eau où il avoit fait macérer le Lichen prunastri. H y a d'ailleurs quatre objections à faire contre l'analogie des Conferves avec les Polipiers : i0# On n'apperçoit dans aucune conferve ni trous ni pores qui puissent donner passage aux animalcules ; or, ces trous devroient être visibles, puisqu'on voit les animalcules qui devroient passer au travers. ?.°. Les mêmes animalcules qu'on prétend fabriquer telle ou telle conferve, se retrouvent dans les eaux qui ne contiennent pas de conferves, ou qui contiennent d'autres espèces : tel est, par exemple, le Goniuin pectorale M ull. , décrit par Chantran (fig. 2), comme fabricaleur de la conferve, t. 6. f. 54* Dill. i>°. Une même espèce est souvent habitée par des animalcules différens ; ainsi Chantran décrit deux espèces d'animalcules dans l'histoire de la conferve, t. \. f. 18. Dill. (fig. 4 et 4 A ) > et Senebier en a observé 22 espèces dans la matière verte. l\ . On trouve des conferves dépourvues d'animalcules, comme on le voit dans dix des observations de Chantran. Il semble naturel de conclure de là que les conferves ne sont pas des polipiers. Sont-elles enfin des aggrégalions d'animalcules comme Chantran le pense dans huit articles de ses observations? Remarquons d'abord qne dans cinq de ces articles il admet celte opinon par analogie, et que dans trois seulement il dit avoir vu les globules mobiles se réunir en chapelet , perdre alors leur mobilité , et former un véritable tube de conferve qui, avant sa mort, émet des globules mobiles. Remarquons encore que Chantran a souvent observé des conferves séchées depuis plusieurs mois, et qu'il semble singulier qu'à l'instant même où elles reprennent la vie elles se mettent a travailler à l'acte de leur réproduction; enfin , il semble que les descriptions et les dessins de Chantran, loin de dépeindre la génération des conferves, donnent l'idée de leur décomposition. Ces difficultés s'évanouiroient si Chantran avoil vu clairement la réunion des animalcules; n:ais dans la conferve bulligère, où il dit avoir vu. ce mouvement, il ajoute qu il - y éioit très-lent. Ces mouvemens de molécules sont-ils autre chose que dss jeux d'at- traction ? Ne seroient-elles point entraînées par les animalcules qui nagent dans le liquide? Ces animalcules eux-mêmes ne se précipileroient-ils point dans les tubes de conferve à moitié décomposés, pour y trouver leur nourriture ? Il est sans doute permis de rechercher toutes les possibilités , lorsqu'en dernière analyse c'est d'après trois obser- vations qu'on voudroit établir un fait contraire à toutes les lois de la nature organisée. Par-tout , en effet , nous voyons les êtres tendre à se diviser pour multiplier le nombre des individus, et jamais les individus se réunir pour diminuer le nombre des êtres : il est loin d'être prouvé que les conferves fassent exception à cette loi. Mais pourquoi refuseroit-on de les ranger parmi les végétaux dont leur nature chi- mique ; leur manière de vivre et leur structure les rapprochent? D'après l'analyse qui en a été faite par le C. Vauquelin, elles ne contiennent pas d'ammoniaque à nud , mais combiné avec de l'acide pvromuqueux j elles ne contiennent pas de muriate de soude, mais du muriate de potasse, et elles donnent une quantité de cendres analogue à celle des autres végétaux. D'ailleurs, elles sont vertes à la lumière, et s'étiolent à l'obscurité; elles exhalent du gaz oxygène; elles sont fixées par leur base, et forment des touffes habitées par des animalcules, comme toutes les plantes aquatiques. Par leur structure elles touchent de si près aux Fucus et aux Lichens, qu'on a peine à les en séparer; enfin il paroît , d'après les observations du C. Yaucher, que les globules qui sont dans les tubes des conferves cloisonnées sont de véritables graines. Les ob- servations de Vaucher sont confirmées par celles de Rotli (Bemerk. Crjpt. JFassergew.) et souvent par celles de Chantran lui-même. II. A quelle famille les Conferves appartiennent-elles ? Le rapport des Conferves avec les Fucus , les Lichens et les Tremelles , indique déjà qu'elles doivent être rangées dans la famille des Algues ; mais la famille des Algues elle-même renferme une multitude d'êtres hétérogènes , dont les caractères génériques sont mal définis. Le C. Decandolle propose de la diviser en deux familles : les Algues proprement dites, et les Lichens. La famille des Lichens tire son caractère des sculelles ou tubercules qui , quoique d'une forme variable dans les divers genres, se retrouvent dans tous. Toutes les espèces de cette famille habitent les lieux secs, à l'exception de deux qui vivent sous l'eau; savoir : le L. aquaticus Lin. , et une espèce inédite de Verrucaria , que le C. Decandole nomme V. rivularis. Les Lichens sont coriaces, gélatineux ou pulvérulens , dépourvus déracines; ils aspirent leur nourriture , soit par des poils radiciformes , soit par leur surface supérieure ou inférieure. Les genres de cette famille sont : Lepra , Hurab. ; Fungimorpha , Decand. ; Verrucaria , Hoffm. ; Psora , Lobaria , Peltigcra, Cladonia, Us ne a , Umbilicaria et Collejna, Hoffm. germ. Les Algues habitent toutes sous l'eau , à l'exception de quelques Bissus et de quelques Tremelles; toutes sont dénuées de racines, et aspirent leur nourriture par leur surface entière ; aussi ne tendent elles point à s'élever perpendiculairement. Leur contexture est herbacée, coriace ou gélatineuse. Leurs graines, lorsqu'elles existent, sont placées, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur des feuilles ou des filamens. Dans quelques genres il n'existe pas de graines, mais une simple reproduction par bouture ou par division, à la manière des polypes ( i ). III. Genres de la famille des Algues, * Graines renfermées â l'intérieur des feuilles ou des filamens. i. Tremellà. — L. J. Roth. ' — Substance gélatineuse, recouverte d'une peau mem- braneuse : les grains de la fructification épars au milieu de cette gelée. — Il faut exclure ( i ) On remarque que ces espèces d'algues,, dans lesquelles on a cru observer un mouvement spontané , n'appartiennent pas à cette division. C 2 ftO de ce genre la T. purpurea , qui est de la famille des Champignons. Il est probable qu'on le divisera en deux : les vraies Tremelles, qui sont vertes , membraneuses, et exhalent du gaz oxigène; les fausses Tremelles, qui sont orangées, fangeuses, n'exhalent pas de gaz oxygène , et font peut-être partie de la famille des Champignons. 2. Rivularia. — R. — Substance gélatineuse, non recouverte d'une peau membra- neuse : les grains de la fructification épars au milieu de cette gelée. 3. Ulva. — L. J. R. — Feuilles membraneuses, qui renferment près de leurs bords des vésicules qu'on suppose être des graines ou des capsules : aucun orifice extérieur pour la sortie de ces graines. — Excï. de ce genre : les ulves globuleuses; savoir: U. pruniformïs et globulosa , qui sont des Tremelles. Roth a mis l'U. intestinalis avec les Conferves, mais il est probable que lorsqu'il sera mieux connu il fera un genre intermédiaire. 4. Fucus. — L. J. R. — Feuilles coriaces, dont l'extrémité se gonfle et se remplit de vésicules qui , à ce qu'on croit , contiennent les graines , et qui émettent une liqueur visqueuse par des pores placés à l'extérieur. — Excl. de ce genre : la section des rucus globuliféres de Gmelin , qui sont des Ceramiums. 5. Conferva. — L. J. R. — 5e. fam. Vauch. — Filamens cartilagineux ou herbacés, cloisonnés : graines renfermées entre les cloisons, et n'en sortant que par la destruction du tube même. — Les espèces marines sont brutes et cartilagineuses; celles d eau douce herbacées et vertes : sont-elles bien du même genre ? ** Graines placées à l'excéricur. 6. Ceramium. — R. — Filamens membraneux, cartilagineux , non cloisonnés. Capsules monospermes adhérentes à la surface extérieure des filamens. — Roth rapporte a ce genre les Fucus globuliféres et les Conferva littorales et dichotoma. Vaucheria. fr\ fam. Vauch. — Filamens herbacés, simples ou rameux , non cloisonnés ; graines attachées aux parois extérieures des filets , et ordinairement pédon- culées. Genre dédié au C. Vaucher , parce que c'est sur une des espèces qu'il a d'abord observé la fructification des Conferves. Bissus. — J. L. — Filamens simples ou rameux , cloisonnés ou non cloisonnés , vivans à l'air. Graines adhérentes le long de ces filets. — Il est probable que les espèces de ce genre, lorsqu'elles seront mieux connues , seront, ou placées parmi les Vaucheria , comme le B. aurea ; ou parmi les Conferva, comme le B. velutina ; ou parmi les Champignons , comme le B. omentiformis ; ou rayées du tableau des végéleaux , comme le B. flos aquœ. Batrachospermum. -- R. — 2*. fam. Vauch. — Filamens genouillés , articulés, gélatineux; nœuds formés de filamens simples ou rameux, entre lesquels se trouvent des graines ou cayeux qui s'en détachent, et dès leur naissance sont formés de filets déjà articulés. * Algues qui se multiplient par division. Chantrania. — tf.fam. Vauch. — Filamens solides , noueux ; nœuds , se séparant pour opérer une réproduction par bouture. — Genre dédié au C. Girod-Chanlran , qui a observé les Conferves avec un zèle et une exactitude digne de l'admiration de ceux-mêmes qui ne partagent pas ses opinions. Hydrodyctioiv. — R. — Conf. reticulata 5e. fam. Vauch Sac cylindrique fermé aux deux extrémités, formé de mailles pentagones; filets du pentagone se renflant à leurs extrémités, se séparant, devenant eux-mêmes de véritables tubes cylindriques fermés et composés pareillement de mailles pentagones. IV. Espèces inédites. 1. Tremella prostrata. Chantr. (fig.^) T.viridis gelatinoso-subcarnosa, rotundato- lobata , prostata , subtuberculosa pellucida. Hab. in crjptis. 2. Tremella erecta. Chanir. ( fig. 6. ) T. viridis gçlatinoso-subcarnosa rotunde trilobatu éructa punctiilata. — Hab. in crjptis. 21 5. Conferva salînarum. Chantr. ( fig. 7.) — C. n. 21 ïî Hall. — C. cmstacea gelatinosa viridis tenuis , Jilamentis siinplicibus intertextis constans. — Hab. in salinarum aquissalsis. 4. Conferva bulligera. Chantr. — Dill. t. 4. F. i5. — Vauch. Bull, des Se. n. 48. 1. 1?. F. 7. — C Jilamentis simplicibus , seu ramosis plexum bullas aereas includentem efficientibus ; fructificationis granulis in quoque loculo pluramis fisciatis , seu lineatis. Hab. in aquis dulcibus. 5. Conferva bullosa. — Chantr. Bull. n. 9. t. 9. f. 5. — C. Jilamentis ramosis plexum bullas aereas includentem efficientibus, fructificationis granulis maximis in quoque loculo subbinis. — Hab. in aquis dulcibus. 6. Vaucheria niammitormis. Conf. mammiformis. Chantr. ( fig. 8. ) — V. Jilamentis simplicibus radiantibus crustam orbiculatam mammiformem constituentibus. — Hab. in aquis dulcibus. 7. Vaucheria disperma. — Vauch. Bull. n. 48. t. i3. fig. 9. — V. Jilamentis ramosis seminibus binis oppositis sessilibus subtertninalibus. 8. Vaucheria rasa. — Vauch. Bull. n. 48. p. 187. — F . pulvillo denso , Jilamentis brevibus simplicibus , seminibus geminatis terminalibus. 9. Vaucheria infusionum. — Matière verte. — Priell. Ingenh. Sencb. — Lepra infusionum. Schranck. — V. minima viridis gelatinosa , Jilamentis vix manifestis. 10. Bissus spadicea. Chantr. — B. n. 2io5. Hall. B. Jilamentis simplicibus spadiceis crispis. — Hab. in rupibus. 11. Batrachospermum gelatinosum. — Chara batrachosperma. JVeiss. Conf. gelatinosa. L.——B. caule articulato moniliformi _, nodorum Jilamenlis ramosissimis lœtè viridibus. 12. Batrochospermum simplex. — Vauch. Bull. n. 48. t. 12. f. 4. Conf. gela- tinosa. Chantr. — B. caule articulato monilirfomi , nodorum Jilamentis siinplicibus acutis. i3. Batrachospermum nigricans. — Vauch. Journ. de Phys. Flor. an o. f. 8. B> caule articulato, undique Jilamentis ramosissimis obscure purpureis tecto. \I\. Chuntranta nodosa. — Conf. nodosa. — L. Vauch. Journ. de Phys. Flor. an q. f. 11. — C. viridis nodosa subsimplex. i5. Chanirania nigricans. — Vauch. Bull. n. 48. t. i3. f. 6. — Conf. n. 17. Dill. C. nigrescens nodosa subramosa. Explication des figures de la pi. I. 7. Conferve, t. 6, f. 34, de Dillen, dessinée par Chantran, de grandeur naturelle. 2. a b c Goniuni pectorale , Mu 11. , dessiné au microscope , par Chantran. 3. tissus flos aquse , à l'œil nud. — A. tubes verds immobiles. B. animalcules jaunes mobiles, nageant autour d'une gelée opaque. C. passages des uns aux autres, selon Chantran. A B C au microscope. 4. Conferva, f. 18, Dill., de grandeur naturelle A. détails au microscope. 5. Tremella prostrata, Chantr. , de grandeur naturelle. 6. Tremella erecta , Chantr. , de grandeur naturelle. 7. Conferva salinarum, Chantr., grand, natur A. filets au microscope. 8. Vaucheria mammiformis. — A. filets séparés. PHYSIQUE. Sur un problème de physique , relatif à F électricité. On suppose que les molécules d'électricité ^e même nature se repoussent en raison Soc. piuîmi* directe des masses, inverse du carré des distances, et l'on demande, dans cette hy- pothèse, comment l'électricité doit se disposer dans un ellipsoïde de révolution, pour y être en équilibre. &2 On suppose encore que le fluide électrique est contenu au dehors par la pression de l'air, considéré comme n'étant point conducteur de l'électricité. Il en résulte que la figure extérieure du fluide sera celle de L'ellipsoïde lui-même. Concevons le fluide uniformément répandu dans l'intérieur du corps, et considérons une quelconque de ses molécules. On peut la regarder comme placée à la surface d'un ellipsoïde de révolution semblable au précédent, et située de la même manière. Elle sera donc sollicitée , i°. par la répulsion de cet ellipsoïde j 2.". par l'action qu'exerce sur elle la couche elliptique qui l'enveloppe. Or, celle action est nulle, puisque les surfaces extérieures et intérieures de cette couche sont elliptiques et semblables ; la première force agit donc seule, et la molécule doit lui obéir. Ainsi tout le fluide doit se porter à la surface de l'ellipsoïde , et y former une couche infiniment mince. 11 faut encore, pour l'équilibre, qu'en nommant P; Q; l\ ', les forces qui solli- citent une molécule de la surface libre du fluide , parallèlement à trois coordonnées rectangulaires a; bj c; on ait P da + Q db + R de = o afin que la résultante de toutes les forces soit perpendiculaire à cette surface; et cette condition sera remplie si les snrfaces intérieure et extérieure de la couche fluide sont semblables et semblablement situées. En effet, dans celte hypothèse, l'action répulsive de cette couche est égale à la différence des actions répulsives de deux ellipsoïdes concentriques et semblables, dont l'un seroit terminé à la surface extérieure , et l'autre à la surface intérieure de la couche fluide. Or, en nommant K l'axe du pôle, et celui de l'équateur de m l'ellipsoïde donné, son équation sera a2- -f- m ( b2 rf- cz ) = K2 Si l'on représente par À j B j C ; les actions de cet ellipsoïde parallèlement aux trois axes des coordonnées a , b, c, on aura ( Mécanique céleste , loin. II , p> 22. ) A = 4zrp i A~ ang. tang A. V. a. où A2 = 1 —m p exprimant la densité JXm m du fluide et ar la demi- circonférence dont le B = 4ar/> { ang. tang. A — A } . b. rayon = 1 2 A3 m 1 -r-Az C = 4WP { ang* tang. A — A \ . c. 2 A3 m I-f-A2 Soit maintenant % la valeur de K pour l'ellipsoïde intérieur ; ê son extensité. m doit rester le même pour cet ellipsoïde , puisqu'il est semblable au précédent. Sa masse sera 4^p*3 et les actions qu'il exerce parallèlement aux trois axes seront 5 ni A, = 4^fX3 { \ — arig- tanë- \ } ' a i B,= fax* {ang. tang. \ -A, }.b; ni Ay*V 2 mA 3 k/ I-+V C, r= 4CTP*3 J ang. tang. A— A }. c. 2mA3k#3 " J+A/ A étant la valeur de * pour un ellipsoïde qui passeroit par le point dont les coordon- nées sont abc, et qui auroit la même excentricité 6 et la même position des axes que l'ellipsoïde intérieur, k, est la valeur de k pour cet ellipsoïde auxiliaire, et l'on a pour déterminer A/ et k les équations A2 = 6 ; k4 — kz J a2 ■+■ b2 -f- c2 - 6 \ sa a* 9 \l ( Vojez la Mécanique céleste , tome II , page 21. ) 25 Or l'excentricité ô= (ï -m) y? on a donc A,a =^1 d'où A, ==j\*î_ m V *» et les valeurs de A; B(j C j deviennent A, sa 4^p { A, - ang. tang. A j . a. m A3 ®« === 4CTP {ang. tang. Ay- A, }. b. 2m A3 I-+-V C = 4^P { ang. tang. A - A } . c. ?.m A3 i-t-A,2 Or on a P=A-A,. Q = B-Br R = C-C,. En substituant les valeurs précédentes, il vient P = 4^ \ *-\ H- an8' tang. Ay - ang. tang. A J . a. îuA? Q s= 4srfl ■{ ang« tang. A -ang. tang. A, 2m A3 R = 4*7 { ang« lanS- A ~ a"o* tanS* A/ 2111 A3 La couche fluide étant infiniment mince , % est très-peu différent de k aussi bien que k : on a donc daps cette supposition A/ = a{iH-»\ a) étant une quantité très-petite et les valeurs précédentes devien- nent , en observant que m= ï i-t-A2 P = Iça^u. a. Q = fa?®' nu b. R == 4OTP*« ni* c« substituant ces expressions dans l'équation de l'équilibre P da -f- Q db ■+- R de = o elle se réduit à a da -+- m { bdb + c de } = o qui est précisément l'équation différentielle de la surface de l'ellipsoïde. L'équilibre est donc possible, en supposant que les figures extérieure et intérieure de la couche électrique , sont elliptiques et semblables. Il est visible que ce résultat comprend le cas où l'ellipsoïde se réduit à une sphère. En nommant p la pression qui a lieu à la surface libre du fluide , on aura et en substitution pour P, Q, R7 leurs valeurs j mais l'équation de l'ellipsoïde donne b2 -+- c2 = k2-a* i -f- A2 P = 4*y» K\2 -h a2 A2~ -f- A A b. I-f-A2 H-A2 I-l-A2 A I-f-A1 c. ? : au V P2-hQ: ■ ■+- R2 e P : on ra donc -f- { b2 -H 1 -+- A c2 *> Vx A2 a est égal à k au pôle , il est nul à l'équateur ; d'où il suit que la force électrique au pôle, est à cette même force à l'équateur, comme le diamètre de l'équateur est à l'axe du pôle ; ce qui fournit un moyen très-simple de vérifier la théorie par l'expérience. Les mêmes procédés s'appliqueroient également au cas où l'ellipsoïde ne seroit pas de révolution. Seulement , comme on ne peut pas alors obtenir en termes finis , les répulsions qu'il exerce parallèlement aux trois axes des coordonnées ) il faut effectuer les différentiaiions sous les signes d'intégrales définies, au moyen desquelles elles sont exprimées. (Mécanique céleste, tome II , page 2i. ) Nous devons au C. Laplace celte application à l'électricité, des formules relatives à la théorie de la figure de la terre. L B. 2 4 CHIMIE. Notice sur l'acide sébacique , par le C. Thenars. Iksï. kat. Les chimistes avoient regardé comme un acide particulier , la matière volatile d'une odeur piquante et même suffoquante, qui se dégage dans la distillation de la graisse , ils lui avoient. donné le nom d'acide sébacique. Le C. Thenars prouve que le véritable acide sébacique n'a point ces caractères ; et qu'il n'a pas été connu jus- qu'à ce jour. Le G. Thenars propose deux moyens pour obtenir le véritable acide sébacique. Le premier est le plus simple : il consiste à distiller de la graisse à feu nud , et à laver le produit de la distillation à l'eau chaude. On filtre cette eau , et on obtient par ëvaporalion un acide cristalisé sous forme d'aiguilles. Le second est plus composé , mais on est plus sûr de la pureté de l'acide. On salure avec lu potasse l'eau de lavage du produit de la distillation de la graisse ; on décom- pose ce sébate de potasse par une dissolution de plomb , il se fait un précipité flo- conneux de sébate de plomb que l'on décompose par l'acide sulfurique : on obtient par le lavage et l'évaporation l'acide sébacique pur. Cet acide a une saveur légèrement acide ; il est sans odeur, il se fond comme une espèce de graisse ; il est bien plus soluble à chaud qu'à froid j l'eau bouillante saturée d'acide sébacique se prend en masse par le refroidissement , l'alcool en dissout aussi une grande quantité. En faisant évaporer avec précaution ses dissolutions, on peut l'obtenir sous la forme de très-grandes lames brillantes. L'acide sébacique précipite l'acélite et le nitrate de plomb , le nitrate d'argent , l'acélite et le nitrate de mercure. Il forme avec la potasse un sel soluble qui a peu de saveur , et qui n'attire point l'humidité de l'air. Il ne trouble point les eaux de chaux, de baryte et de strontiane. Les expériences précédentes démontrent la présence d'un acide particulier dans le produit de la distillation de la graisse. Il s'agit actuellement de faire connoître la nature exacte de ce produit , et la cause de l'erreur des chimistes qui se sont trompés sur la nature de l'acide sébacique. Si on traite par l'eau le produit de la distillation de la graisse , que l'on sature cette eau avec de la potasse , on obtient par l'évaporation une masse saline 5 lorsqu'elle est sèche, on l'introduit dans une cornue, et on verse de l'acide sulfurique affoibli. Il se dégage par la distillation un acide qui a tous les caractères connus de l'acide acé- teux. Il y a donc aussi de l'acide acéteux dans les produits de la distillation de la graisse , et les proportions entre cet acide et l'acide sébacique varient en raison du degré de chaleur que la graisse a éprouvée. Le C. Thenars pense que l'odeur piquante de la graisse distillée est due à une partie de celte matière , décomposée et réduite en gaz. Ce gaz, n'est point acide , il ne rougit point la teinture de tournesol , il ne se combine point avec les alcalis. L'odeur de la graisse chauffée fortement n'est donc point due , comme on l'a cru , à l'acide sébacique j il en est de même de celle de la graisse rance. Crell et les chimistes de Dijon , ont regardé l'acide sébacique comme volatil , et d'une odeur piquante. Le C. Thenars attribue leur erreur à deux causes : la première , à l'acide acéteux qu'ils ont dégagé, en traitant, par l'acide sulfurique , le produit de la distillation de la graisse combinée avec de la potasse ; la seconde , à l'acide mu- riatique qui existe souvent dans la potasse du commerce, et que l'acide sulfurique a fait aussi dégager, A. B, Unir de* ScT<>m m. PI T. y £1 Ma&uvre o,W/> i5 BULLETIN DES SCIENCES, N.. 5a. t£ 3*VJ>JK£*S«1^L*»- »i*it PAR LA SOCIÉTÉ PHILOM ATHIQ UE. PARIS. DIessidor , an 9 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait cVun mémoire sur les dents des poissons , par le C. Cuvier.. Les dents des poissons diffèrent entre elles par leur position , leur forme , leur Inst. «at. structure et leur succession Dans les mammifères , il n'y a que trois os qui puissent porter des dents; les intermaxillaires ou incisifs, les maxillaires et les mandibulaires, ou de la mâchoire inférieure. Dans les poissons il y en a huit : les intermaxillaires , les mandibulaires , les maxillaires, le vomer occupant le milieu du palais, l'os de la langue, les os des branchies et ceux qui suivent les branchies , et que l'auteur nomme os du pharynx. Lés dents elles-mêmes peuvent avoir six formes principales : en crochet , en cône mousse , en demi-sphère lisse , à couronne inégale , à tranchant simple et à tranchant dentelé. Quant à la structure des dents , le C. Cuvier en fait deux genres. Les simples , formées de substance osseuse compacte , revêtues d'un émail et creusées dans leur partie moyenne pour recevoir les nerfs et les vaisseaux. Elles sont analogues à celles des mammifères : les autres sont composées de tubes ou de laines. Quelques poissons inconnus encore , mais probablement voisins des raies, ont les dents formées par ie rapprochement de ces petits tubes. Elles ne sont pas enracinées dans les mâchoires, mais adhérences aux gencives par une surface creusées de sillons très-réguliers, dans le fond desquels on voit des trous pour le. passage des nerfs. Les dents composées de lames appartiennent aux diodons et aux tetraodons. Les lames qui les forment sont soudées ensemble par l'émail à la surface triturante. Elles ne se nourrissent pas par dedans comme les dents composées des mammifères , mais par des vaisseaux'qui rampent entre elles , et qui laissent des empreintes sur leur surface. Cette observation explique comment les os des mâchoires de ces poissons parois- sent être à nud sav.s s'exfolier. Il en est de même du poisson nommé scare. Dans tous ces animaux, les mâchoires sont couvertes de dents émaillées , soudées ensemble par leur bord , et l'on trouve souvent dans la cavité dentaire un grand nombre de germes destinés à prendre la place des dents que l'usage aura détruits ou é mousses. La succession des dents a présenté aussi beaucoup d'observations intéressantes au C. Cuvier. Le seul poisson qui ait les os des mâchoires en partie nuds pendant quelque tems, est le loup marin. 11 n'a que de très-petites dents qui s'usent fort vite, mais qui sont attachées chacune à un gros tubercule osseux de la mâchoire. La dent une fois usée, le tubercule se trouve à découvert, et il ne tarde pas à éprouver le sort de tout os mis à nud. Il meurt et se sépare du reste de la mâchoire par une rupture tout-à-tait semblable à celle qui fait tomber le bois du cerf. ÎT. IY. 5e Année. Tom. III. Avec unç planche II. D 20 Dans les raies , les chiens de mer, les tètraodons et quelques autres poissons, k mesure que les dents de devant s'usent , celles de derrière se développent pour leur succéder j mais dans le plus grand nombre, le remplacement se fait verticalement à la manière ordinaire , avec cette différence que la racine se soude à la mâchoire et qu'il n'y a que la couronne qui tombe en se séparant du reste de l'os qui reste dans l'alvéole. La dent nouvelle monte dans le creux de la racine de l'ancienne. Lorsque la dent est conique , la nouvelle perce ordinairement à côté de la vieille , et non absolument dans un sens vertical. C'est ce qu'on observe dans le brochet. BOTANIQUE. Espèce nouvelle de Hieracium, découverte par le C. Saint-Amans, Professeur d'Histoire Naturelle à l'Ecole centrale du Département du Lot et Garonne. Hieracium eriophorum. Épervière ériophore. PI. II. Fig. iT . H. foliis caule pedunculisque densissimè lanatis , squamis çaljçcinis subnudis ; radice indivisa prœmorsa. Nob. Var. B. caule simplici , foliis argute dentatis , Jloribus congés lis. Soc. piiiLOM. Cette belle espèce doit être placée dans la division des épervières , dont les tiges sont rameuses, feuiliées et multiflores. La sienne est striée et produite par une racine d'un égal diamètre dans toute son étendue , quelquefois renflée à son extrémité , ou. elle est toujours tronquée. Cette racine, dont la direction est perpendiculaire, et qui ne se ramifie pas , offre seulement des fibres ou de forts chevelus très-fragiles , d'un jaune sombre et de six à huit pouces de longueur. La plante s'élève à sept ou huit décimètres ou d'avantage j toutes ses parties sont recouvertes de poils blancs, flexibles, entrelacés, cotonneux, simples, un peu crépus, longs, et si abondans que les tiges chargées de feuilles nombreuses et très-rapprochées avant la floraison , paroissent aussi velues que la toison des bêtes à laine, dont elles rappellent l'idée au premier coup- d'œil. Les feuilles de la lige sont sessiles , lancéolées, munies de dents éloignées, plus apparentes dans la variété. Les feuilles des rameaux sont un peu amplexicaules , plus ovales , moins dentées : les unes et les autres sont pointues. Les rameaux sont diva- riqués , feuilles ei terminés par des fleurs jaunes, portées sur de courts péduncules naissans de l'aisselle d'une feuille : ces péduncules sont rarement biflores. Le réceptacle des fleurs est un peu alvéolé , et les écailles calicinales ne sont point cotonneuses à l'extrémité. Les semences sont jaunes et couronnées par une aigrette sessile un peu plus longue qu'elles. La variété s'élève beaucoup moins sur une lige simple ou très-peu ramifiée. Ses feuilles sont fortement dentées j ses fleurs sont disposées en espèce de corimbe compacte et terminai. L'Hieraciuni eriophorum ne peut être regardé comme une variété de V Hieracium villosum , dont les poils jaunâtres sont distincts, plutôt soyeux que cotonneux ou lanugineux, et dont les rameaux sont terminés par des fleurs solitaires. Il diffère également de Y Hieracium lanatum , Lam. dict. n°. 2> ; Vill. Hist. des plant, du Dauph. lom. 5, pag. 1205 Andrjata lanata Linn. , qui est bisannuel, dont la lige s'élève beaucoup moins , dont Ja racine est entière , dont les rameaux supérieurs sont uniflores, dont Je calice des fleurs est complètement velu, dont les poils vus à la loupe sont plumeux, dont les semences sont noires et courtes ainsi que leur aigrette, enfin dont l'habitation est si différente. Le C. Saint-Amans a trouvé YHieracium eriophorum il y a trois ans sur les dunes maritimes de sable quartzeux pur et mobile des environs de la lêle de Buch , département ?-7 de la Gironde, où il esi vivace, et fleurit depuis le commencement de l'été jusqu'à l'automne. Les fibres ou chevelus de sa racine sont excessivement; amers. La même saveur ne se remarque point dans les tiges , les feuilles et les fleurs , qui sont broutées par les bestiaux, et leur servent de nourriture. Cette plante est ici ( pi. II , fig. iK.) représentée en son entier et de grandeur naturelle, on voit en A A deux de ses rameaux chargés de fleurs, en Ii sa racine, en G une feuille caulinaire, en D une semence avec son aigrette. Observations microscopiques sur les organes de la fructification de la Targionia hypophyiia , par M. Curtius Sprengel, Professeur de botanique à l'université de Hall. La feuille de la Targionia, vue par dessus, ressemble tout-à-fait à celle d'une Sac. philom. Marchante; mais si on examine sa surface inférieure, on dislingue bien vite une capsule d'un pourpre foncé, à deux valves, qui contient un globule blanc. Schreber ( Natur. f. p. i5. s. 256 — 256) a observé sur le sec les parties de la fructification de c-îite petite plante ) il regarde le globule blanc comme l'ovaire , la verrue purpurine comme la partie mâle : il montre que la graine est entourée de filets menus articulés comme ceux des Machanlia. Sprengel a étendu ces observations en étudiant la Targionia vivante. Il a vu la capsule bivalve rester fermée de tous côtés clans les jeunes feuilles , et ne s'ouvrir qu'a la maturité du truite Elle n'est d'abord recouverte que d'une seule membrane, et il s'en développe ensuite une autre externe et'pnrpurine (fig. B.) ha membrane intérieure est pellucide , furmée d'un réseau à mailles hexagones, et par- semée de corpuscules qui ressemblent à des glandes. ( fig. C. D. ) La capsule est sur- montée d'un style et entourée de 5-6 autres styles avortés , analogues à ceux que Hedwig a découverts dans les mousses et les hépatiques. Un seul pistil se développe et produit le fruit; les autres se flétrissent. Le style qui couronne la capsule est lui- même caduc , et paroit analogue à la calyptre des mousses, {fig. T-G. ) M. Sprengel regarde les corpuscules de la membrane interne comme les parties mâles ; il en apporte pour preuve qu'ils se flétrissent et paroissent s'è'.re vuidés lorsque le fruit commence à mûrir. La verrue purpurin» {fig. G. a. ) qui est à la base de cette mem- brane, et que Schreber avoit pris pour l'organe mâle, reste au contraire sans alté- ration jusqu'à la maturité du fruit. D'ailleurs, on sait déjà, d'après les observations de Schmidcl e! d'Hcdwig , que les parties mâles des Riccies sont des globules inhérens à une toile cellulaire, qu'une organisation analogue se retrouve dans l'Anthocéros et même dans les Jungermannes. La seule différence qui se trouve entre ces plantes , c'est que dans la Targionia, la matière prolifique peut toucher immédiatement le stigmate béant, et que dans les trois genres que nous venons de citer, elle doit tra- verser un réseau pour y arriver. L). t»« Explication de la Planche II , fig. 2. A. Feuille de Targionia vue en dessous , grossit de 5 -> fois son diamètre. Les valves bb sont purpurines, et se terminent enfin par la capsule^ placée en c. B. Capsule ouverte au même grossissement, d, ovaire fécondé, ce , styles avortés. /, double membrane, l'externe purpurine, l'interne pellucide garnie de globules. C. Membrane ouverte avec le sommet a pourpre et les globules qui y adhérent. ( même grossissement. ) D. Une partie de la même membrane ( grossie 200 fois. ) E. Ovaire mûr avec le résidu du style. (, gross. 5o fois. ) E. Graines tirées de l'ovaire, réunies par des filamens. ( gross. 5o — 100 fois.) G. Partie de la calyptre fugace. ( gross. 100 fois. ) 28 ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE. Extrait d'une observation sur un veau monstrueuse , par le C. Du- puytren , chef des travaux anatomiques à F école de Médecine de Paris. pjiilom. Ce veau n'a pas respiré. Il étoit né à terme , et paroit avoir péri par suite de la rupture de la colonne verticale, au moment où on opéroit sur son corps de fortes tractions , pour l'extraire du corps de sa mère. Il avoit deux tètes bien distinctes et également bien conformées , supportées par deux cols apparlenans à un seul corps. Celui-ci étoit soutenu sur quatre pieds et terminé par deux queues, au-dessous desquelles on voyoit deux anus : on ne remarquoit qu'une seule vulve et quatre lettines. Au bas des cols et au-devant de la poitrine unique , on sentoit une tumeur molle très-coiisidén.ble , et le long du dos devis, rangées d'épines dont les vertèbres faisoient la série des colonnes commencées par les cols, et terminées par les deux queues. Trois jours après sa naissance ou sa mort , ce veau pesoit 96 livres , environ un tiers de plus que les veaux bien conformés à la même époque. Les observations anatomiques ont fait voir au C. Dupuvtren , que le squelette étoit composé de deux têtes, de deux rachis , d'une seule poitrine, d'un seul bassin et de quatre membres. Les muscles ne lui ont rien présenté de particulier. Il n'y avoit qu'un seul cœur, situé bors de la poitrine osseuse , au-devant de laquelle il formoit la tumeur indiquée ci-dessus. Le cœur recevoit ou donnoit le même nombre - de vaisseaux que dans l'état ordinaire ; mais les branches de ces vaisseaux étoient simples ou doubles, selon qu'elles aboutissoient à des parties simples ou doubles. Tous les organes nerveux étoient doubles : il y avoit deux cerveaux, deux moelles épinières ) tous les organes des sens étoient bien conformés , de sorte que cet être , s'il eût vécu , pouvoit avoir des sensations et une volonté doubles. Le canal alimentaire commençoit par deux œsophages , dont chacun aboutissoit à une série d'estomacs, comme dans les ruminans. Les estomacs du côté droit avoient pénétré dans la poitrine , enveloppés dans un prolongement du péritoine ; ils en avoient expulsé le cœur. La série des estomacs répondans à l'œsophage du côté droit , étoit restée dans la cavité du bas-ventre. Les intestins grêles, d'abord distincts, se réunis- soient en un tube unique , environ au douzième de leur longueur totale. Le tube commun se diviîoit de nouveau à une petite distance des gros intestins, qui étoient doubles, et se terminoient chacun à deux anus très-distincts. Il n'y avoit qu'un foie très-volumineux et dans la masse duquel on distinguoit les traces de la réunion de deux organes. Deux vésicules collées Tune à l'autre s'ou- vroient par un canal commun dans l'une des divisions grêles 5 mais un autre conduit biliaire, provenant immédiatement du foie, se rendoit dans le canal intestinal de l'autre côté , après s'être unis au canal excréteur d'un seul pancréas. Ces deux canaux biliaires s'ouvroient près du point de la réunion des deux intestins gicles. Le C. Dupuytren a trouvé trois rates dans cet animal. L'une avoit pénétré dans la poitrine avec les quatre estomacs : les deux autres étoient restées dans le Bas-ventre. Il y avoit quatre poumons avec toutes les parties accessoires) mais repoussés, par les estomacs , ils étoient presque hors de la poitrine. Ce qu'il y a de très-remarquable dans cette observation , c'est que toutes les parties dont une des extrémités touchoit les têtes éloient doubles, tandis que toutes les autres étoient simples. C. D. *9 PHYSIQUE. Nouvelle écluse à sas mobile , par les CC. Solage et Bossut (i). Qu'on suppose une différence de niveau de 6m, 5 entre le bief du canal supérieur Inst. jvat, et celui du canal inférieur, ce qui dans le cas ordinaire exigeroit deux écluses. Les citoyens Solage et Bossut construisent , à l'extrémité du canal inférieur , un mur vertical qui s'élève jusqu'au canal supérieur. Au pied de ce mur, ils creusent une fosse circulaire dont la profondeur est plus grande que la hauteur de chute d'un bief à l'autre ; cette fosse que l'eau doit remplir, est destinée à contenir un flotteur cylindrique d'une capacité convenable, sur lequel s'élèvent des montants verticaux qui soutiennent le sas mobile, dans lequel on l'ait entrer le bateau qui doit passer d'un bief à l'autre. Pour que le sas puisse monter ou descendre, et se mettre au niveau de l'un ou de l'autre bief, il suffit que le poids total du système soit plus petit on plus grand que le poids du volume d'eau déplacé par le flotteur. Des roulettes sont placées sur les faces extérieures des montants qui supportent le sas mobile. Elles glissent dans des coulisses , et obligent le sas à parcourir verticale- ment la hauteur de la chute. Lorsqu'il est parvenu au niveau de l'un ou de l'autre bief, on le force de s'y appliquer exactement à l'aide de crics ou de leviers d'abattage, et pour faciliter cette manoeuvre , les extrémités du sas sont taillées en biais ; en sorte qu'il n'y a point de perte d'eau dans cette opération. Yoici maintenant quel est le jeu de cette écluse. Le flotteur des citoyens Solage et Bossut déplace un volume d'eau pesant 56,ooo kilogr. : c'est le poids du sas supposé plein d'eau. On rend ce sas plus lourd , en y introduisant une lame d'eau de 8 centimètres de hauteur, au-delà de ce qui est nécessaire pour l'équilibre , et on le rend plus léger , en en faisant sortir une pareille lame d'eau. On peut ainsi obtenir alternativement une différence de 1200 kilogr. en plus ou en moins entre le poids du sas et la force ascensionnelle du flotteur. Supposons donc le sas au niveau du bief supérieur et pesant 1200 kilogr. de moins que le volume d'eau déplacé par le flotteur ; supposons aussi que le niveau de l'eau dans le sas en a huit centimètres plus bas que le niveau du canal supérieur, si on ouvre les portes du canal et celles du sas, il entrera dans celui-ci une lame d'eau de 8 centimètres, et le sas descendra. Supposons maintenant le sas parvenu au niveau du bief inférieur , de manière que le niveau de l'eau y soit de 8 centimètres plus haut que dans le canal, si on ouvre la communication entre lui et le sas , il sortira de ce dernier une lame d'eau de 8 centimètres, et le sas remontera. Cette manœuvre du sas mobile s'exécute de même à charge comme à vuide ; dans les deux cas, le poids du sas est toujours de 56,ooo kilogr. La dépense d'eau de cette écluse , en y comprenant ce qui se perdra autour des gonds , ne surpassera pas le dixième du poids du bateau et de sa charge. Celle des écluses ordinaires s'élève à trois ou quatre fois le poids du bateau chargé. Le niveau de l'eau dans le puits ou le flotteur est placé, doit être plus bas que l'eau du bief inférieur , afin que le sas puisse descendre à la hauteur convenable. Dans le cas où on n'auroit point d'eau à dépenser , les citoyens Solage et Bossut proposent de mettre le sas en équilibre avec le flotteur, et d'employer un cric et deux hommes , pour le faire monter ou descendre. Il n'y a aucun doute sur l'excellent effet de cette machine ingénieuse : elle a ét« approuvée par l'institut national. I« B. — — — _ __; - .■■ • ) ■ ■ ■' (3) Ce C. Bossut n'est pas celui qui a publié un cours de mathématiques. 5o Notice sur les grandes tables logarithmiques et trigonométrie lies , calculées au bureau du cadastre, sous la direction du C. Prony, Membre de V Institut national , et Directeur de l'Ecole des ponts et chaussées et du cadastre; rapport fait sur ces tables par les CC. Laciiakce, Laplace et Delambre. Inst. nAT. Lorsqu'en l'an 2 on chargea le C. Prony de calculer les nouvelles tables de sinus , tangentes, etc., et de leurs logarithmes , qu'exigeoit la division décimale du quart du cercle, on l'engagea, npn-seùleinènt à composer des tables qui ne laissassent lien à désirer quant à l'exactitude , mais à en faire le monument de calcul le plus vaste et le pliis imposant qui eût jamais été exécuté ou même conçu. Le G. Prony 3 appliqua a l'exécution de cette grande entreprise, suggérée par les CC Carnot, Prieur (de la Côle-d'Gr), Brunet (de Montpellier), et qui devoit être achevée dans un espace de lonis assez court, le principe de la division du travail, au moyen île laquelle on obtient dans les arts la perfection de la main-d'œuvre, avec l'économie des avances et du tems. Cette division, qui met à profit les mains les plus mal- adroites, lorsqu'il s'agit d'ouvrages manuels, permet d'employer utilement à des opé- rations délicates dans leur ensemble, mais chargées de détails simples et minutieux, des hommes d'une intelligence très-bornée. Il seroit à désirer que l'on continuât d'en faire usage pour perfectionner et étendre degrandslravauxscientifiqu.es, dont le plan ne peut être conçu que par des hommes d'un ordre supérieur, mais dont l'exécution surpasse prodigieusement leurs forces physiques : tels sont , par exemple, le déve- loppement numérique des formules qui donnent les perturbations résultantes de l'at- traction réciproque des différens corps du système planétaire , et la réduction des ob- servations astronomiques propres à déterminer les éiémens des orbites de ces corps. Le G. Prony avoit partagé ses collaborateurs en trois sections. La première étoit composée de cinq à six mathématiciens d'un très-grand mérite, qui s'occupoient de la partie analytique du travail , et en général, de l'application de la méthode des différences à la formation des tables j du calcul de plusieurs nombres fondamentaux, etc. Le G. Legendre, qui fit quelque tems partie de cette section, donna, pour déterminer à priori les différences successives des sinus, des formules très-élégantes. La seconde section, composée de calculateurs à qui l'analyse étoit familière, cal- culoient directement les différences des divers ordres nécessaires pour former , par des additions successives, suivant la méthode d'interpolation, les valeurs des lignes trigo- nométriques , à partir d'une valeur première donnée, et pendant tout l'intervalle où la différence de l'ordre le plus élevé pouvoit , sans erreur sensible , être regardée comme constante. Le remplissage de ces intervalles se réduisoit à de simples additions que faisoit la troisième section , qui passoit ensuite ses cahiers à la seconde, chargée de les contrôler. Les calculateurs de chaque section formoient deux divisions, dont chacune effectuoit tout le travail , sans communication avec l'autre. La comparaison des résultats obtenus ainsi, en opéroit la vérification. C'est par de tels moyens qu'on a formé deux exemplaires manuscrits de la totalité des tables, composés de 17 volumes grand in-folio , comprenant : i°. Une introduction où se trouve l'exposition de formules analytiques , l'usage des tables trigonométriques , et un grand nombre de tables particulières et auxiliaires, 20. Les sinus naturels pour chaque ioooonie du quart du cercle, calculés à 25 dé- cimales, avec sept ou huit colonnes de différences, pour être publiés avec 22 déci- males et cinq colonnes de différences; 5°. Les logarithmes des sinus pour chaque iooooome du quart du cercle, calculés à 14 décimales^ avec cinq colonnes de différences; mes 4°. Les logarithmes des rapports des sinus aux arcs pour les 5ooo premiers iooooo du quart du cercle, calculés à 14 décimales, et trois colonnes de différences; 5°. Les logarithmes des tangentes correspondans aux logarithmes des sinus; 6°. Les logarithmes des rapports des tangentes aux arcs, calculés comme ceux du 4e. article ; . > j » • 1 70. Les logarithmes des nombres de 1 à 100000, calcules a 19 décimales ; 8°. Les logarithmes de 100000 à 200000 , calculés à 2.4 décimales , avec cinq colonnes de différences, pour être publiés avec 12 décimales et trois colonnes de différences. Cet exposé montre combien le travail fait dans les bureaux du cadastre est su- périeur à l'Opus palatinum de triangulis , commencé par Rheticus , disciple de Copernic, et achevé en 150,6, par Othon , disciple de Rheticus; au Thésaurus mathetnaticus , publié par Piliscus , en i6i5; et enfin aux grandes tables de Viacq. C'est ainsi qu'en ont jugé les commissaires que la classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut national a nommés pour lui rendre compte de cet ouvrage. Il seroit bien à désirer que le Gouvernement fît reprendre l'impression de cet immense travail , suspendue à la chute des assignats. Le C. Prony a joint à la notice dont nous venons de rendre compte, une anecdote bibliographique sur Y Opus palatinum , qui intéresse ceux qui recherchent les ouvrages rares : ils apprendront avec plaisir qu'il existe un petit nombre d'exemplaires de ce livre, dans lesquels on a réimprimé 86 pages, contenant les cotangentes et cosecantes des 7 premiers degrés, dont les derniers chiffres étoient faux dans les premiers exem- plaires, et que Pitiscus n'a pu corriger qu'en poussant jusqu'à 22 décimales le sinus de ces degrés , qui n'étoient calculés que jusqu'à i5. Cette note est suivie du rapport des CC. Lagrange, Laplace et Delambre sur les tables du cadastre , et où l'on trouve plusieurs détails inléressans sur la construction des tables trigonométriques en général, et sur les moyens employés par l'un des commissaires, à la vérification de celles qui leur étoient soumises. L. C. M É D E C I N E. Observations sur V effet du Galvanisme dans un cas de paralysie des muscles de la face du côté gauche , par le C. Halle. \3n homme dont tous les muscles de la face du côté gauche et les muscles inférieurs Inst. nat. du globe de l'œil , du même côté , étoient paralysés , par suite d'une fluxion déterminée par l'action du froid , avoit été électrisé plusieurs fois ; il n'éprouvoit aucune sensation ni contraction lorsque la partie affectée recevoit l'étincelle ; à peine même appercevoit- on une foible contraction dans le muscle jugo-labiàl , ( grand zygomatique) lorsqu'on appliquoit l'électricité par commotion. On soumit cet homme à l'action galvanique d'une pile de cinquante étages , en faisant communiquer , avec différens points de la joue malade , les deux extrémités de la pile , à l'aide de chaînes et d'excitateurs métalliques. Au moment du contact, tous les muscles de la face entrèrent en contraction ; le malade éprouva de la douleur, une sensation de chaleur très-désagréable; l'œil entra eu convulsion, les larmes coulèrent involontairement, et il se manifesta de la rougeur et du gonflement sur les différens points touchés. Ces expériences, qui paroissent donner quelques moyens de comparer les effets du galvanisme avec l'électricité , ont été répétées plusieurs jours de suite à l'Ecole de Médecine, le 26 Prairial, jour où le C. Halle en a rendu compte à l'Institut. Il s'est apperçu que les muscles étoient restés contractés quelques minutes après la commotion galvanique, et même que l'œil gauche suivoit le mouvement du droit. Dans celte application du galvanisme au corps humain , le C. Hal!é a remarque des anomalies très-singulières. Souvent la pile est long-tems à communiquer son effet; quelquefois il s'interrompt tout-à-fait pendant plusieurs secondes : il semble , dans ces deux cas, que le fluide éprouve quelqu'obstacle dans sa marche. Iî a suffi, dans cette circonstance, de mouiller la chair , de la frotter , de changer la position respective des anneaux , pour la faire communiquer ; en général , il a observé que pour que la sensation soit prompte , il ne suffit pas seulement que la peau soit mouillée , qu'il est besoin qu'elle soit, pour ainsi dire, moite et imbibée d'eau. Il a éprouvé lui- même , ainsi que plusieurs autres personnes qui se sont soumises à l'expérience , l'espèce de sensation que le galvanisme produit : elle a quelque rapport avec celle de la piqûre de plusieurs épingles qu'on enfonceroit en même-tems dans la peau. C'est une douleur poignante, accompagnée d'un sentiment de chaleur et d'un peu de saveur métallique , lorsqu'on applique les excitateurs aux environs des glandes salivaires. C. D. / OUVRAGES NOUVEAUX. Voyage au Mont-Perdu , par le C. Ramond. — i vol. /rc-8°. Paris. Belin > rue St.-Jacques. On avoir cru que l'axe de la chaîne des Pyrénées éroir calcaire, parce que, dans ces montagnes , la zone ■calcaire est plus élevée que la zone granitique. Le C- Ramond a prouvé par ses observations que les Pyrénées ne différoient pas des autres chaînes alpines par l'ordre de succession des bandes granitique , schisteuse et calcaire , mais seulement par les rapports de hauteur de ces bandes. Nous avons déjà fait cennoitre ( dans le ii°, 41 de ce journal) ce résultat important des recherches du C. Ramond. Ce naturaliste détaille, dans l'ouvrage que nous annonçons , les observations qui l'ont mené à cette conclusion -, il raconte ies excursions nombreuses et hardies qu'il a faites dans ces montagnes intéressantes ; il y développe ses preuves , et en se montrant difficile sur leur choix, il rend plus convaincantes celles sur lesquelles il fonde son opinion, il fait voir en même tems que cette haute chaîne calcaire présente à une élévation de 3600 mètres environ , un grand nombre de coquilles fossiles très-bien caractérisées. ( Nous en avons également parlé dans un de nos Bulletins. ) Les hypothèses géologiques que le C. Ramond s'est permises , sont rares et raisonnables. Cette sage retenue inspire plus de confiance dans ses observations, et on doit lui en savoir d'autant plus de gré , qu'elle est peu commune parmi les géologues, dont l'imagination est facilement exaltée par les beautés imposantes des sues qu'ils parcourent. A. B. Disquisitiones analyticœ , maxime ad calculum intégraient et doctrlnam serlerum pertinentes, auctore Joanni-Fredcrico Pfaff , professore , math. Pub. ord. in Univers, litt. Helmstadiensi , etc. Volumen 1. Helmstadii 1798. Cet ouvrage renferme trois mémoires : le premier a pour objet la sommation des séries d'arcs , dont les tangentes suivent une loi donnée ; Le second concerne la recherche des cas d'intégrabilité de l'équation x2(a-f-bxn) d'y-f-x (c + exn)dydx+(f+gxn)ydxs=Xdx dont Euler s'est beaucoup occupé ; Le troisième traite du retour des suites : l'auteur y passe en revue les différentes méthodes proposées pour résoudre les équations par les séries, et en donne une pour développer, par l'analyse combinatoire , U puissance n du polynôme a + bx+cxl +dx! -f- etc. Cet ouvrage est rempli de citations propres à faire connoître ce qui eit écrit sur tous ces sujets, hors de notre pays. L. C. BuU. ./<•„• Se Iom m. l'I.n. N° Ô2 Fig\ 1 . Hieracuan èriophorwrv. S? Jm,. Fig i. écuver vétérinaire à Uim , sur l'histoire du cheval sans poil, dont nous avons parlé dans un de nos pré- cédens numéros. Nous allons en donner l'extrait. Ce cheval bien portant et couvert de poils comme tous les autres chevaux, appartenoit primitivement à un cocher de Hohenlohe-Ocknague , en Franconie , qui le vendit à un paysan d'un village voisin nommé Ober mas kolderbach , chez lequel il fut attaqué de la gourme. Son maître, pour le guérir, le nourrit pendant un été entier, de feuilles de Sabina, qui le dépilèrent entièrement. Dès-lors ce cheval reprit plusieurs fois des poils , qui lomboient toujours à mesure qu'ils poussoient. Enfin, il le vendit au mois de Janvier 179^, à un cocher d'Ochingen (c'est là où M. Sebald le vit), qui le conduisit de ville en ville , en le faisant passer pour originaire de l'île de Chypre ; un italien l'acheta ensuite , et le revendit à M. Aipy, chez lequel il deyint%si fameux. BOTANIQUE. Extrait d'une lettre du C. Âubert du Petit-Thouars , contenant des observations sur les plantes des isles de France , de la B.éunion et de Madagascar. 60c. niilOM» Les observations du C. Aubert sont des notes relatives aux trois premiers volumes du Dictionnaire de Botanique du C. Lamarck. Nous en extrairons celles qui nous paraîtront d'un intérêt général, et qui contiennent des faits nouveaux, soit relative- ment à la botanique , soit relativement à l'agriculture. Artocarpus , Jaquier. Le C. Hubert a été récompensé, l'année dernière, du zèle qu'il met à la propagation des arbres utiles à ces îles. Des deux arbres à pain pro- venans de l'expédition d'Enlrecasteaux , qui lui ont été envoyés, l'un a porté deux fruits; un seul est venu à maturité : il avoit dix-huit pouces de tour, et pespit une livre douze onces; il a été trouvé bon et nourrissant. Les essais faits pour multiplier, par bouture ou marcotte , cet arbre précieux , ont été long-tems infructueux ; mais enfin le C. Hubert a remarqué que cet arbre ponssoit un grand nombre de drageons •tonolonifères ; au moyen desquels il est facile de le propager. 11 est à remarquer D3 que la variélé oui porte des graines, ne trace point; cette observation esta joindre à plusieurs faits plus communs dans ces climats que dans les autres , qui démontrent une trande analogie entre les graines et les racines. Le Jaquier hélerophylle j Lani. , ne paroît pas différent du Jaquier des Indes. Celui-ci a dans sa jeunesse une feuille singulièrement découpée, imitant souvent une ileur de lys. On en distingue deux variétés , l'une à fruit jaune , l'autre à fruit blanc : ce dernier est plus estimé. Il y en a une autre espèce cultivée, mais en petite quantité, qui paroît réellement intermédiaire entre le Jaquier cl l'arbre à pain. C'est le Blarari d'Hyolo qu'on peut, à juste litre, nommer Jaquier hélerophylle ; son fruit ressemble à une pelotte couverte d'épingles très-rapprochées les unes des autres. Madagascar eu offre une autre espèce remarquable par la petitesse de toutes ses parties. Dioscorea , Igname. Les Malgaches en ont plusieurs espèces dont quelques-unes sonE très-bonnes. Il est à remarquer qu'ils les appellent en général Ouvi , ainsi que la plupart des racines bonnes à manger; on ne peut méconnoîlre dans ce nom celui d'Ubi des Malais, ( Ubium Rumph ) qu'on retrouve, selon Coock dans toutes les lies de la mer du Sud jusqu'à celles de Sandwich, y désignant par-tout les Ignames. Mimosa heterophjila. ^cacic héléroplijUe. Le tronc de cet arbre curieux acquiert souvent une grosseur d'un mètre et plus de diamètre , mais il n'est jamais d'une belle venue. Les feuilles des jeunes plantes ressemblent à celles des autres Mimosa, c'est- à-dire qu'elles sont deux fois ailées; le pétiole est membraneux : à mesure que la plante prend de l'accroissement, les folioles diminuent en nombre, et enfin il ne reste plus que le pétiole; en sorte qu'il mériterait alors le nom de M. Aphylîa. Les, gousses sont planes, longues de 8 à 10 centimètres; les graines oblongues , lisses etnoires. Les créoles l'appellent fifapan. Acrosùchum viviparura. Acrost'que vivipare. C'est un véritable Asplenium , comme on le voit dans les individus qui sont nés dans une lerre succulente, et ont pris des feuilles plus larges qu'à l'ordinaire. Adianlhum. L'Àdianthe rampant ne peut être rapporté à ce genre dont il s'éloigne- par le port. Epidendrum. La vanille n'a pas réellement une silique bivalve; mais il n'y a qu'un de ses côtés qui s'ouvre. Celle que le C. du Pelil-Thouars décrit , à une capsule longue de douze centimètres sur quatre millimètres de diamètre : elle s'ouvre par un seul côté, suivant la longueur ; mais, malgré cela , on apperçoit les trois arrêtes du châssis commun à toutes les espèces et les trois valves. Le G. du Pelil-Thouars ne croit point qu'elle aie de véritables vrilles , et regarde ses crampons comme des racines. Orchideœ. Les espèces d'Orchidées parasites se distinguent des autres par leurs anthères qui sont composées de deux globules distincts, et ne forment pas une masse agglutinée comme dans la plupart des Orchidées d'Europe. Coffca. Caffeyer. Ce n'est point le Caffeyer de Bourbon, Lam. , café maron vulg. qui produit le café de l'Ile de Bourbon; mais c'est le Caffeyer de Moka, qui y a été apporté. H y a dans celte île un genre Irès-voisin du café, et qui est certainement bien de la famille des Piubiacées j quoiqu'il ait l'ovaire supérieur : ce genre singulier com- prend 7-8 espèces. Câprier panduri forme. Lam. Dict. — Cet arbuste , qui est cultivé à l'île de France, offre des caractères 'différens du Câprier, cl le C. du Petit-Thouars en fait un genre, sous le nom de Caljptranlhus. Voici son caractère : Calice d'une seule pièce, en conc ou toupie, s'ouvranl en travers comme un opercule : point de corolle; étamines nom- breuses disposées circulairement , sans aucune glande interposée; ovaire pedicellé ; style nul. La forme singulière du calice , l'absence de la corolle , la disposition des étamines, distinguent suffisamment cet arbre des vrais Câpriers : ses feuilles sont les unes simples, les autres à trois folioles. V D. C. ( La suite au numéro prochain. ) E 2 PHYSIQUE. Sur la théorie du comte Rumford, relativement à la propagation de la chaleur dans les fluides, par le C. Biot. Soc. philom. Il n'est personne qui n'ait entendu parler des belles expériences du comte Rumford ? sur les propriétés conductrices des corps. On sait qu'il est arrivé à des conséquences très-singulières relativement à la manière dont la chaleur se propage dans les fluides j mais jusqu'à présent aucun physicien n'avoit entrepris de les confirmer ou de les attaquer : c'est ce que vient de faire M. Thomson, démonstrateur de chimie à Edim- bourg. Avant de faire connoilre les résultats qu'il a obtenus, il est nécessaire d'exposer la doctrine de M. Rumford , et les faits sur lesquels il l'appuie. Je vais rapporter les plus importans, et après les avoir discutés, nous passerons aux expériences de M. Thomson. Les premières recherches de milord Rumford sur cette matière , ont pour but d'exa- miner quelles sont parmi les substances animales et végétales communément employées pour les vêlemcns y celles qui retiennent le mieux la chaleur, et d'où dépend cette propriété. L'appareil qu'il emploie est fort simple ; c'est un thermomètre de mercure , qui entre dans un cylindre de verre terminé par une boule. Le thermomètre a un volume beaucoup moindre que son enveloppe , dans laquelle il est suspendu au moyen d'une rondelle de liège. L'intervalle qui sépare ces deux corps sert à vêtir le thermomètre des substances que l'on veut soumettre aux expériences. On le remplit successivement avec des poids égaux de ces diverses matières ; on plonge l'appareil dans l'eau bouillante , et après l'avoir retiré , on le porte dans un mélange d'eau et de glace pilée. On observe les tems employés par le thermomètre pour descendre de 70° à io°. Toutes choses égales d'ailleurs, la résistance au passage du feu se trouve mesurée par le tems du refroidissement. Pour obtenir des résultats qui puissent être comparés entre eux , le comte Rumford remplit d'abord l'appareil d'air atmosphérique à une température déterminée. Il exclut ensuite une partie de cet air, en introduisant successivement dans le cylindre des quantités connues de charpie , de laine, et d'autres matières semblables. Les tems des refroidissemens furent beaucoup plus longs que pour l'air seul. Il falloit examiner les circonstances qui , pour la même substance , peuvent faire varier les tems des refroidissemens. Dans cette vue on essaya successivement des quantités connues et différentes d'une même matière. Ayant ainsi rempli l'appareil avec 89; 170, 54o centigrammes d'édredon ; les tems des refroidissemens se trouvent comme les nombres 1 j 1 , t3 j 1 , 24 : les parties employées étoient en poids comme les nombres 1 ; 2 j 4« Les tems des refroidissemens ne sont donc pas pour une même substance proportionnels aux densités. Ayant employé comparativement et en même quantité , la laine crue , la soie crue 7 le lin en charpie et la laine filée , la soie filée , le lin filé , les tems des refroidissemens furent beaucoup plus courts dans le second cas que dans le premier. Ainsi les quantités absolues de matière étant les mêmes , elles retiennent d'autant mieux la chaleur qu'elles sont plus atténuées. Cette faculté ne dépend donc pas seulement de la difficulté que leurs molécules opposent au passage du feu. Ayant garni l'appareil avec 85 centigrammes ( 16 grains ) de soie crue , ce qui en remplissoit la cinquante-cinquième partie, le tems du refroidissement de 700 à 10 , a surpassé de 708'' celui qui avoit lieu pour l'air seul : la soie agissoit donc sur l'air dans cette expérience de manière à diminuer sa faculté conductrice. Il est donc à présumer que la faculté de ces substances pour retenir la chaleur , dépend de leur action sur l'air environnant ; action qui empêche celui-ci , lorsqu'il est dilaté , de partir a,yec le, feu qu'il relient. Pour confirmer cette conséquence ; milord Rumford ô7 essaya la poudre de Lj'copode , qui a une très-grande adhésion pour l'air dont il est difficile de la dépouiller ; cette poudre se trouve en effet posséder à un très -haut degré la faculté de retenir la chaleur. Ceci donne le moyen d'expliquer plusieurs phénomènes relatifs au refroidissement des corps dans l'air. Lorsqu'un corps est plongé dans l'air libre , les molécules qui l'environnent de plus près s'échauffent les premières, se dilatent, et devenant spécifiquement plus légères que les molécules voisines , s'élèvent avec le feu qu'elles ont enlevé. D'autres mo- lécules leur succèdent , et sont chassées à leur tour. Le corps étant toujours en contact avec de nouvelles molécules , perd bientôt son excès de chaleur ; mais si , par un moyen quelconque, on parvient à fixer les premières couches d'air dont il est environné, ce n'est plus qu'a travers elles que la chaleur se dissipe et passe dans les couches voisines. Cette communication est plus lente, parce que la différence d'équilibre est moindre , et que l'air paroît être par lui-mêrnême un mauvais conducteur de la chaleur. Voilà ce que font les vélemens, ils ne laissent perdre de chaleur que celle que les molécules d'air se communiquent l'une à l'autre. Tels sont les résultats incontestables des expériences précédentes : mais le comte Rumford est allé beaucoup plus loin. Selon lui , le mouvement de l'air est la seule cause de la déperdition de la chaleur, et les molécules qui composent ce fluide ne peuvent pas se la transmettre mutuellement. Cette opinion est appuyée sur l'expérience suivante : Ayant pris une bouteille de verre blanc, remplie d'air humide et transparent, à la température de ^o0 , on la plonge subitement dans l'eau à la glace : l'air abandonne de l'eau qui tapisse les parois de la bouteille ; et il ne s'en trouve presque pas au fond. M. Rumford conclut de là que toutes les molécules d'air renfermées dans la bou- teille , n'abandonnent pas l'eau dans le même instant et en restant à la même place j car, dit-il, s'il en étoit ainsi, cette eau tomberoit en rosée sur le fond du vase, qui «e trouveroit plus mouillé que les parois : et c'est le contraire qui arrive. Ainsi , quoique l'air puisse recevoir et transporter le feu par son mouvement , cependant lorsqu'il est en repos il ne peut lui donner passage. Indépendamment de l'espèce de contradiction qu'il y a à supposer que les molécules d'air ne peuvent pas s'enlever mutuellement le feu qu'elles ôlent à d'autres corps , il semble que la conséquence du comte Rumford n'est pas tout-à-fait exacte. En eftet, si les molécules d'air qui sont renfermées dans l'intérieur de la bouteille n'abandon- noient la chaleur qu'à l'instant même où elles touchent les parois , on ne devroit appercevoir au fond de la bouteille absolument aucune apparence de rosée, puisque la couche d'air qui est en contact avec ce fond doit seule y abandonner de l'eau j et cette couche , qui pour la vérité du raisonnement doit être regardée comme infi- niment mince et même comme une simple surface , ne peut pas contenir en dissolution une quantité d'eau assez sensible pour être apperçu au fond de la bouteille. Tous ces faits s'expliquent avec facilité , en réduisant un peu la conclusion de M. Rumford et supposant seulement que l'air est un mauvais conducteur de la chaleur. L'air chaud qui est en contact avec les parois , abandonne à l'instant sa chaleur , se condense et glisse au fond du vase par son excès de pesantenr spécifique: il est aussitôt remplacé par une nouvelle couche qui se refroidit également et tombe à son tourj mais malgré ce mouvement , les couches contigues à celle qui commence à se refroidir lui communiquent une partie de leur chaleur j elles en reçoivent à leur tour des molécules plus voisines du centre, et de la vient la rosée qui est au fond de la bouteille : elle ;quiliûre. J_.es molécules d air qui sont au commencement de 1 expt avec les parois de la bouteille , doivent leur abandonner le calorique qu'elles con- tiennent plus promptement qu'elles ne peuvent l'enlever aux couches voisines. Elles 58 doivent par conséquent glisser au fond du vase et faire place à d'autres molécules , îivani; que i.i continuité de leur présence ait tout-à-fait dépouillé les molécules envi- ronnantes ; et quoiqu'elles les dépouillent d'une petite partie de la chaleur qu'elles contiennent, l'eau abandonnée par celte cause, et que l'on voit au fond du vase, doit être en plus petite quantité que celle qui tapisse les parois. INous nous sommes arrêtés sur cette expérience , parce qu'elle est fondamentale et qne les mêmes observations nous paroissent applicables à presque toutes celles que M. Rumford a tentées pour prouver généralement que les fluides ne peuvent com- muniquer la chaleur que par le mouvement des molécules dont ils sont composés. L'observation principale sur laquelle ii s'appuie , consiste dans la grande différence qui existe entre le teins employé pour fondre un disque de glace lixé au fond d'un vase plein d'eau , et le même tems lorsque la glace surnage. Mais ce fait s'explique encore très-simolement , sans qu'il soit besoin de supposer que les fluides soient abso- lument imperméables à la chaleur ; car si la glace est flottante sur l'eau , les molécules refroidies descendent par l'excès de pesanteur spécifique qu'elles acquièrent ? et per- mettent le contact de la glace à de nouvelles molécules qui descendent à leur tour. Les effets observés dans celte circonstance , sont donc le résultat de deux causes j i°. du mouvement qui met en contact des molécules très-éloignées de l'état d'équilibre j 2°. de la propriété conductrice des 'fluides si celte propriété subsiste. Si au contraire le disque est placé au fond du vase, il n'y a plus de courant in- térieur, et la glace fondue l'est seulement par la propriété conductrice de l'eau. Ainsi les effets dans ce dernier cas sont dus à une seule cause bien moins puissante que dans le cas précédent, et par conséquent ils doivent être beaucoup moindres dai.s la seconde disposition que dans la première. M. Rumford explique la fonte de la glace quand elle est au fond, au moyen d'une remarque très-curieuse sur la propriété qu'a l'eau de se dilater à un certain degré de froid 5 mais il semble que notre objection subsiste malgré celte remarque, qui ne prouve point l'hypothèse que l'on vouloit établir. En général les phénomènes observés par le comte Rumford ne paroissent pas prouver que les fluides sont des corps non conducteurs de la chaleur ; ils démontrent seulement que la cause principale qui contribue à les refroidir, est le mouvement des molécules qui les composent. Cette conclusion, à laquelle conduit la discussion des expériences que nous avons rapportées, est confirmée par celles de M. Thomson , et en particulier par la suivante. Dans un vase cylindrique de verre, et par une ouverture faite dans ses parois, on a introduit un thermomètre que l'on a fixé dans une situation horisontaie. Un autre thermomètre, dont la boule éloit oblongue , étoit placé verticalement dans le vase , et sa boule en touchoit presque le fond. On a versé du mercure dans l'appareil jusqu'à ce que le thermomètre horisontal fût recouvert d'une petite couche de ce fluide. Sur ce mercure on versa une nouvelle couche d'eau froide, et sur celte dernière de l'eau bouillante, dans laquelle un troisième thermomètre fut aussitôt plongé. Au moment où l'on versoit .l'eau bouillante , le thermomètre horisontal s'éleva de i6° de I\éaumur, et il continua de monter pendant l'expérience , ainsi que celui qui se trouvoit au fond du vase, tandis que le troisième ihermoriètre placé dans l'eau chaude , des*- cendoit proportionnellement. Bientôt ils se trouvèrent à la même température. Cetle marche de la chaleur pour passer de l'un à l'aulre, est évidemment celle qui doit avoir lieu si les fluides sont perméables à la chaleur. M. Thomson a varié celte expérience de plusieurs manières, en essayant succes- sivement tlifférens fluides. Il a toujours vu les phénomènes suivre les mêmes lois, avec les modifications que la différence des substances devoit nécessairement entraîner. Ses recherches, rapprochées de celles du comte Fiumford , nous paroissent prouver avec évidence que les fluides conduisent la chaleur de deux, manières : i°. p&r i e mouve- ment que la dilatation fait prendre à leurs molécules ; ?.\ par leur conductibilité propre : cette seconde cause étant beaucoup moins efficace que la première. I. B, s*- Expériences de M. Rittcr de Jena , par lesquelles il cherche à prouver l'identité du galvanisme et de L'électricité , communiquées par M. Pfaff, professeur , à Kiel. M. Pfaff depuis long-tems avoit reconnu qu'en approchant une feuille d'or battu , Soc. ruiLOiv» attachée à un fil métallique communiquant avec une des extrémités d'une pile galva- nique d'un autre fil en communication avec l'autre extrémité , cette feuille d'or étoit sensiblement attirée, é" qu'on en faisoit jaillir de très-vives étincelles; Des expériences analogues furent répétées depuis par d'autres physiciens ; aujourd'hui M. Ritter, non-seulement démonire de la manière la plus évidente ces phénomènes d'attraction et de répulsion que les autres n av oient fait qu'indiquer, mais ilvient encore , par les mêmes expériences différemment modifiées, de donner de nouveaux moyens pour déterminer les lois du galvanisme. Toutes les expériences que nous allons décrire ont été faites avec une pile galva- nique composée de plaques de zinc et d'argent au nombre de 841 , et l'aoparei! étoit une cloche de verre à laquelle on avoit adapté deux pistons; un à la partie supérieure, et l'autre sur le coté; de manière à pouvoir rapprocher perpendicu- lairement les deux extrémités renfermées dans la cloche et les éloigner à volonté y ainsi qu'à pouvoir mettre en communication avec la pile les extrémités extérieures de ces pistons. A l'extrémité du piston supérieur renfermé dans la cloche, s'attache xme feuille d'or battu de la longueur de cinq lignes. Dans cet état , si l'on fait communiquer l'extrémité extérieure du piston latéral avec la partie inférieure de la pile qui est zinc, et l'autre piston avec la partie supérieure 3ui est argent , et que l'on approche à la distance de quelques lignes le piston latéral e la feuille d'or, celle-ci est attirée avec une force analogue à celle de la pile • mais si l'on fait le vuide sous la cloche , l'attraction est sensible à une distance beaucoup plus grande. De plus, ces attractions ont lieu, soit que le piston latéral ne soit plus en communication avec la pile, ou que la chaîne soit interrompue avec le piston supérieur ; mais les effets sont toujours plus grands , lorsque la communication est établie plutôt avec la partie supérieure de la pile qu'avec la partie inférieure. Dans cette dernière expérience , lorsque la communication n'est établie qu'entre la partie supérieure de la pile et le piston supérieur de la cloche; la lame d'or est alternati- vement attirée et repoussée , jusqu'à ce qu'elle arrive à l'état de repos dans sa situation, verticale. Dans cette même expérience , AI. Ritter a observé que le piston latéral sans communication avec la pile , étant à une distance convenable de la feuille d'or, l'at- traction aveit lieu , même lorsque la communication entre le piston supérieur et la partie supérieure de la pile étoit encore interrompue par un espace très-sensible j i'expérience faite d'une manière inverse , a offert un effet beaucoup plus foible , d'où. M. Ritter^ conclut que l'influence de la pile , du côté de l'argent , est plus grande que du côté du zinc. Si, après avoir établi la communication entre la partie supérieure de la pile et le piston supérieur de la cloche , on détruit subitement cette communication , et que l'on approche au même instant la feuille d'or du piston latéral qui ne communique point non plus, l'attraction se manifeste très-sensiblement. Dans ce cas , si l'on touche le piston supérieur avec un corps déférent, on n'observe plus aucun effet- mais si on ne touche ce piston que quand la feuille d'or est replié vers le piston latéral , l'effet n'est détruit que pendant le contact, et il a lieu de nouveau dès que le contact cesse. Enfin, si l'on fait communiquer le piston supérieur avec la partie supérieure de la pile, et qu'on établisse une communication entre la partie inférieure de la pile et îe piston supérieur, on n'éprouve aucun effet lorsqu'on approche la feuille d'or du piston latéral. Toutes ces expériences ont été faites dans le vuide. 4o Sur quelques propriétés de l'appareil galvanique , par le C. Biot, membre de l'institut, et Fr. Cuvier. Îxst. XAT. Ces expériences sont la première partie d'un travail plus étendu , dans lequel les auteurs se sont proposés de déterminer les éiémens de Ja pile galvanique f elles se rapportent à l'action mutuelle de la pile et de l'air environnant. Pour reconnoitre l'action de la pile sur l'air atmosphérique , on a monté une pile , composée de disques de zinc , de cuivre et de draps imbibés d'une forte dissolution de sulfate d'alumine , soiis une cloche d'une capacité connue , et sous une cuve pneu- matochiniique ; la communication entre les deux extrémité? de la pile étoit établie hors de cette cuve par des fils de fer passés dans des tubes de verres recourbés , et remplis d'eau. ^ e ' Après quarante-huit heures , l'eau étoit montée dans la cloche environ d'un j . , et le gaz qui y restoit , a montré tous les caractères du gaz azote : il étoit plus léger que l'air atmosphérique, il éteignoif les bougies allumées, etc. etc. Après avoir reconnu que le gaz oxigène étoit absorbé par la pile , il falloit déterminer s'il en augiuentoit les effets, et pour cela on adressé la même pile sur la cuve pneu- rnatochimique dans un verre long et étroit , on a recouvert le tout d'une cloche beaucoup plus grande et d'une capacité connue, et la communication a été établie hors de la cuve , à l'aide des fils de fer passés dans des tubes de verre remplis de mercure. Ensuite, par la succion, on a enlevé l'eau dans la grande cloche jusqu'à une hauteur déterminée. La pile est restée en action pendant dix-sept heures ; on jugea par l'absorption que l'air laissé sous la cloche aVoit perdu son oxigène; la pile avoit perdu toute son action. On fit passer sous cette cloche de l'oxigène pur, jusqu'à remplacer entièrement tout Peau qu'elle contenoit; au même instant l'action de la pile se rétablit, et devint presque aussi forte qu'avant l'expérience ; on laissa l'action se continuer, et l'absorption se fit de nouveau. Cette expérience prouvoit que l'oxigène, dans certaines circonstances, du moins, aervoit à augmenter les effets de la pile ; mais il restoit à déterminer si cet oxigène étoit absolument nécessaire à la pile, et s'il en faisoit un des éiémens. Pour cet effet, on monta une pile à laquelle on adapta un petit appareil propre au dégagement des bulles; on l'introduisit sous le récipient de la machine pneumatique, et on fit le vide très-exactement. Le dégagement des bulles continua ; mais peut-être avec un peu moins de force. On répéta cette expérience d'une manière plus simple , en plaçant la pile seule sous un récipient qui portoit à son sommet une verge de métal. Cette verge jpéroit la décomposition de l'eau. Ces ph ce qu'avoient annoncé d'autres physiciens, les auteurs , sans vouloir établir une compa- raison rigoureuse entre le fluide galvanique et le fluide électrique , rapportent une expérience très-propre à rendre ces résultats sensibles. On sait, disent-ils , qu'une bou- teille de Leyde se décharge sous le récipient de la machine pneumatique , parce que la pression de l'air extérieur étant détruite, le fluide contenu dans l'armure intérieure s'échappe par le crochet de la bouteille , et se rend à la surface extérieure qui exerce sur lui une force attractive; lorsque cette expérience est faite dans l'obscurité, on observe des jets de lumière qui partent du crochet, et se replient vers la surface extérieure. Dans notre expérience , continuent-ils , la pile se décharge adhérent ». Il pense qu'on ne doit pas confondre cet effet avec les répulsions que l'air imbibé d'élher ou des exhalaisons de camphre très-chaud , exerce sur les corps légers que l'on fait flotter à la surface de l'eau : dans ce cas seulement il reconnoît la présence d'un fluide élastique. (Annales de Chimie, Tom. 21.) Le docteur Carradori est d'un autre sentiment : il explique ce mouvement par l'affinité _ , , _ , _ — — , » (1) Le C. LabiUardière a fait la même observation. Voyez Bull. n°« 4f. 4* élective d'une espèce d'huile qui, selon lui, sort du camphre au contact de l'eau* Il croit que l'écart de l'eau qui a lieu sur une assiette de porcelaine ou sur une glace mouillée, lorsqu'on y place du camphre ou des snbstances odorantes, est l'effet de l'attraction élective de la surface de l'assiette ou de la glace , pour l'huile que les subs- tances émettent; et, selon lui, c'est celte huile qui écarte l'eau en s'y substituant. ( Annales de Chimie , Tom. 57. ) Pour appuyer son opinion , le docteur Carradori avance que le camphre ne se meut point sur la surface de l'eau lorsque celle-ci est très-bornée. Il n'a pas pu réussir à taire mouvoir, comme le C. Prévost l'avoil annoncé, de petits disques métalliques , en les chargeant d'un morceau de camphre et les laissant flotter sur l'eau. Cependant j'ai répété plusieurs fois celte espérience, et toujours avec succès; mais elle demande beaucoup de soin et une extrême propreté. Le C. Prévost a répondu au docteur Carradori dans un mémoire qu'il a adressé à la Société; il a pour titre : Nouvelles expériences sur les mouvemens spontanés de diverses substances , à V approche ou au contact les unes des autres. Yoici le» faits principaux qui y sont contenus : Une goutte d'élher placée sur un disque de fer-blanc du poids de i5 grammes (5 gros -!- ) , le fait mouvoir avec vivacité, quoiqu'elle ne louche pas la surface de Ce liquide. Ainsi l'éther agit sur l'eau à distance. On peut vérifier ce fait d'une manière fort simple : si l'on place sur l'eau un pelil disque d'élain laminé , et qu'on en approche à quelques centimètres de distance l'extrémité d'un tube de verre mouillé d'élher, le disque fuit. De petits morceaux de camphre jetés sur du mercure bien sec , y ont été agités des mêmes mouvemens que dans l'eau. Pour que cette expérience réussisse , il faut 3ue le mercure soit nettoyé ou séché avec soin : la plus petite particule d'huile ou e graisse répandue sur sa surface , arrête le mouvement. Les fragmens de camphre doivent être très-petits : on en verra plus bas la raison. Des disques de mica très-minces , placés sur du mercure , et chargés d'un petit morceau de camphre, se meuvent comme sur l'eau. L'acide benzoïque tourne aussi sur le mercure, mais il faut qu'il soit réduit en fragmens presque imperceptibles. Il se forme autour de ces fragmens une, auréole huileuse. On ne voit rien de semblable aulour du camphre , même en l'examinant au microscope. Le brillant métallique du mercure n'en est pas altéré. Il résulte de ces faits, que la présence de l'eau n'est pas nécessaire aux mouvemens des substances odorantes. Ces substances font écarter l'eau sur des plaques d'alun , de lerre à faïance, de gomme arabique, comme sur une assietle de porcelaine mouillée. Cet écart n'est donc pas dû. à l'affinité élective de la substance huileuse ou odorante pour la surface de l'assiette. Enfin , malgré l'assertion du docteur Carradori, le camphre se meut dans des vaisseaux très-éiroils : le C Prévost l'a vu s'agiter dans des tubes capillaires, où il étoit introduit en fragmens extrêmement petits. Le C. Prévost conclut de ces expériences , qu'un fluide élastique intervient néces- sairement dans ces phénomènes. Aux fails qu'il a remarqués je joindrai les suivans , qui me paroissent décider la question ; relativement aux mouvemens du camphre sur l'eau. Si l'on taille en cône un petit morceau de camphre du poids de quelques grains, et qu'on l'approche à la distance de 4 ou 5 millimètres d'une très-petite parcelle d'or battu flottante sur l'eau , en le présentant par la pointe , celte petite parcelle est repoussée, et on peut la conduire ainsi dans toule l'étendue du vase, sans qu'il soit jamais pos- sible de la loucher. Il faut que l'eau soit bien pure, et le vase parfaitement nettoyé. On peut tenir le morceau de camphre avec des pinces, ou au bout d'un tube de verre : il doit être taillé en cône, comme nous l'avons dit; un morceau plus gros, et dune figure irrégulière , envelopperoit le corps léger dans son alhmosphère , et il ne se mouveroil pas avec autant de facilité. r F 2 M On obtient les mêmes effets en employant, au lieu de camphre, un petit morcert» d'éponge fine imbibé d'eau camphrée , ou simplement un tube de verre chargé à son extrémité d'une goutte de cette même dissolution. Si l'on recouvre une assiette de porcelaine d'une couche d'eau très-mince , et qu'on en appprochi à la distance de quelques millimètres le morceau de camphre de l'ex- périence précédente, en le présentant par la pointe, de manière que l'axe du cône soit perpendiculaire à la surface de la couche, l'eau s'écarte au-dessous du cône, et forme un cercle concentrique avec lui. L'intérieur de ce cercle est coloré par des rayons irisés, qui partent du prolongement de l'axe , et s'étendent du dedans au dehors, avec un mouvement très-rapide ; après quelques inslans , le cercle se décolore du centre à la circonférence , et l'iris finit par disparoître , soit que l'on prolonge ou non la présence du camphre an-dessus de la surface de la couche. Il est indifférent que l'on tienne la capsule horisontale ou verticale. Le cercle s'établit toujours perpendi- culairement à l'axe du petit cône de camphre. J'ai observé ces phénomènes à la tem- pérature de i5° du thermomètre de Réaumur. Enfin, si l'on jette sur l'eau un petit morceau d'éponge fine imbibé d'éther, il se met à l'instant en mouvement comme le camphre : on entend un sifflement pareil à celui de l'eau qui se vaporise sur un fer chaud. Si l'on regarde horisonlalement la surface de l'eau, en se mettant devant une fenêtre bien éclairée, on voit sortir de l'éponge des jets pélillans , qui s'étendent en serpentant sur la surfuce de l'eau, à quelques centimètres de distance, et y produisent des iris semblables à celles de l'ex- périence précédente. Ces iris disparoissent bientôt. Pendant cette émission, l'éponge a un mouvement progressif et un mouvement de rotation qui sont évidemment dus à ces petits jets, à l'impulsion desquels on la voit constamment obéir. De ces trois expériences, les deux premières nous apprennent que le camphre agit sur l'eau à dislance, et sans la loucher j la troisième nous rend sensible la manière dont ses mouvemens peuvent s'exécuter sur ce liquide. Je crois que de ces faits réunis, on peut déduire comme certaines les conclusions Suivantes : Le camphre se meut sur l'eau par l'effet de l'émission des parties qui le composent, émission qui devient sensible à nos sens par l'odeur qu'elle produit , et par les répulsions qu'elle exerce contre les petits corps légers flottant sur l'eau. Cette émission se fait de tous les poinis de la surface du camphre ; mais elle est plus rapide dans la section qui est à fleur d'eau , parce que les particules qui se répandent sur le liquide, s'étendant sur une plus grande surface , sont plutôt dissoutes par l'air. La résultante de ces diverses impulsions ne passant pas par le centre de gravité du morceau de camphre, ce centre a un mouvement progressif, et le corps a un mou- vement de révolution autour de lui. La figure du morceau de camphre changeant à chaque instant, le mouvement de son centre de gravité n'est ni uniforme ni rectiligne ; il varie sans cesse , aussi bien que la vitesse angulaire de rotation. L'évaporation se faisant principalement à la surface de l'eau , le mouvement de rotation s'établit autour de l'axe qui est perpendiculaire à celte surface , et qui passe par le centre de gravité du corps. Comme , toutes choses égales d'ailleurs , l'émanation des particules du camphre est I>roportionnelIe à l'étendue de sa surface , et que les surfaces croissent seulement comme es quarrés , tandis que les niasses croissent comme les cubes des dimensions homologues, la vitesse du camphre doit être d'autanl plus grande que son volume est plus petit , et par conséquent son mouvement doit s'accélérer à mesure qu'il s'évapore, ce qui est conforme aux expériences. Après avoir établi ces propositions, qui me paroissent renfermer la véritable théorie des mouvemens du camphre sur l'eau , revenons à la seconde partie du travail du C. Benedict-Prevost. £lle renferme un grand nombre d'expériences ; dans lesquelles on voit des subs^nces 45 inodores produire , suv une glace mouillée f les mêmes apparences que des substances odorantes, huileuses ou volatiles. Si sur une assiette de porcelaine mouillée d'une légère couche d'eau on étend un petit morceau de linge fin humide et de figure quelconque, l'eau paroît s'écarter tout autour en formant une multitude de jets irises (i). Si l'on jette sur le morceau de linge , après l'avoir étendu sur l'assiette , quelques gouttes d'eau teinte avec du bois d'inde , celte eau s'écoule en jets colorés. Les mêmes effets ont lieu en employant un morceau de papier blanc, fin et non collé. On les obtient également avec toutes les substances animales et végétales , avec les liquides et les dissolutions salines ; soit qu'on les mette en contact dans les mêmes circonstances entre elles ou avec l'eau. Ces phénomènes n'ont pas seulement lieu sur une assiette de porcelaine mouillée, on les observe encore sur des plaques d'alun et sur beaucoup d'autres matières. Le C. Prévost conclut de ces expériences et de plusieurs autres analogues : i°. Que tous les liquides ont la propriété de se repousser mutuellement; 2°. Que toutes les matières sèches organisées et qui conservent un reste d'organisation laissent échapper, en s'imbibant d'eau, un fluide élastique qui entraîne avec lui une partie de cette eau , et repousse celle d'alentour sur une glace mouillée. La première conséquence est contraire à la loi générale de l'attraction mutuelle des molécules de la matière. Quant à l'hypothèse du C Prévost , sur la formation d'un fluide élastique , nous observerons qu'avant de rapporter les phénomènes à des causes nouvelles, il faut essayer d'y satisfaire par celles qui sont déjà connues; distinguer les effets produits par les corps odorans de ceux que présentent les substances inodores , et peut-être établir d'une manière plus certaine cette répulsion des liquides par le papier et le linge ; car cette répulsion pourroit bien n'être qu'une apparence causée par l'écoulement de l'eau sur la surface inclinée que ces substances élèvent autour d'elles en s'imbibant de ce liquide. Sur le mouvement du fluide galvanique , par le C. Biot, associé de l'institut national. Le C. Biot se propose de démontrer dans ce mémoire que la diversité des lois Inst. NAT. auxquelles le fluide galvanique paroît obéir dans les différens appareils , lient à la forme même de ces appareils, en vertu de laquelle la vitesse du fluide est ralentie ou accélérée. En partant des attractions et des répulsions observées par le C. Laplace , aux extré- mités de la pile , il fait voir que la propriété dont jouissent les pointes pour émettre le fluide électrique , et les surfaces planes pour les retenir, s'étend aussi au fluide galvanique , puisqu'elle résulte de l'action répulsive des molécules dont le fluide est composé. Il en conclut que si l'on forme, dans les mêmes circonstances , deux piles composées , l'une , de grandes plaques; l'autre, de petites, elles donneront dans le même instant, la première, une plus grande masse de fluide animé d'une moindre Vitesse ; la seconde , une moindre masse animée d'une vitesse plus grande. D'après cela les commotions doivent diminuer à mesure que les surfaces des disques augmentent, puisqu'elles dépendent principalement de la vitesse du fluide, comme le prouve l'expérience de Leyde ; mais les attractions et les combustions des fils mé- (i) Ces iris résultent probablement delà décomposition de la lumière par la petite lame d'eau qui entour» le morceau de linge , cette lame devenant plus mince par l'écart de l'eau. 46 taîliques clans lesquelles le fluide agit par sa masse et par la continuité de sa présence", doivent être singulièrement favorisés par les grandes plaques qui augmentent sa masse , et ralentissent son mouvement. Ces résultats sont confirmés par l'expérience. Un appareil composé de douze disques circulaires de zinc et d'autant de disqnes de cuivre , de 07 centimètres ( i5 pouces ) de diamètre ; n'excite pas ou presque pas de frémissement dans les doigts mouillés. Il ne fait éprouver qu'une saveur très-légère, et n'occasionne jamais l'éclair galvanique. Une petite pile composée de 5o centimes et de 5o disques de zinc de même dimensions , donne , quand on la louche avec les doigts mouillés, une commotion très-forte. Elle fait voir des éclairs très-briilans, accompagnés d'une forte saveur. Ces 5o petites plaques n'équivalent cependant en surface qu'à 8 disques ordinaires ; et elles ne forment pas à elles toutes , plus de la dixième partie d'une des grandes plaques. Celles-ci brûlent le fer dans l'air athmosphérique d'une manière continue ; les petites donnent une étincelle assez vive et brillante , mais qui ne produit rien de semblable. On avoit déjà observé que les piies ordinaires produisent une légère adhésion entre les fils communicateurs. Dans le grand appareil, lorsqu'on les approche jusqu'au contact, ils adhèrent fortement ensemble contre la direction de leur ressort , et on peut les agiter sans les désunir. On obtient ces effets avec toutes sortes de métaux , pourvu qu'ils ne soient pas oxidés. Us se réunissent mieux lorsque les fils sont mis en contact par leurs pointes , que lorsqu'ils se louchent latéralement. L'adhérence des fils établit la communication entre les deux extrémités de la pile ; car pendant qu'elle subsiste , aucun autre phénomène galvanique n'a lieu , et l'on ne peut pas faire adhérer simul- tanément deux autres fils. Les mêmes fils peuvent rester unis pendant plusieurs heures, et probablement pendant tout le lems que l'appareil agit. On peut faire adhérer l'une à l'autre deux lames métalliques attachées aux extré- mités des fils conducteurs, en les approchant par leurs angles : on n'v réussit point en les approchant par leurs faces. Les métaux dont l'auleur a fait usage pour établir la communication , classés suivant leurs facultés à produire ces attractions sont le fer , l'étaim , le cuivre et l'argent. Cet ordre est inverse de leurs facultés conductrices du fluide galvanique. Ces expériences rendent sensible le mouvement du fluide dans l'appareil) elles mettent en évidence le pouvoir des pointes pour l'émettre, et celui des plaques pour le retenir. Le résultat auquel elles conduisent, achève de confirmer cette propriété; car l'adhé- rence des fils, lorsqu'on les approche latéralement, doit être d'autant plus forte, que le fluide s'échappe avec moins de facilité par leurs pointes. Le C. Biot cherche ensuite si la vitesse du fluide influe sur l'oxidalion. Pour le découvrir, il place, dans les mêmes circonstances, deux piles égales sur une cuve pneumatochimique. Dans l'une de ces piles, la communication est établie, dans l'autre elle ne l'est point. L'ascension de l'eau est beaucoup plus grande dans le premier que dans le second , et l'oxidalion des pièces comparées une à une , suit aussi la même loi. Il en conclut que le mouvement du fluide dam l'intérieur de la pile augmente l'oxidalion des plaques métalliques, et l'absorption de l'oxigène. D'un autre côté, l'accroissement de l'oxidation paroît augmenter la quantité absolue du fluide qui se développe; par conséqnent dans l'appareil galvanique, l'oxidation des plaques est à-la-fois cause et effet. L'auteur rapporte ici un phénomène qu'il avoit déjà observé avec le C. F. Cuvier , en cherchant a déterminer l'action de la pile sur l'air athmosphérique : lorsque l'ap- pareil est monté de cette manière : zinc , eau, cuivre; zinc, eau, cuivre, et que l'action est forle, on voit constamment le zinc se porter sur le cuivre, le cuivre sur le zinc, et ainsi de suite, du bas en haut de la colonne : l'inverse a lieu lorsque l'on monte la pile dans une disposition contraire. Le zinc est obligé, pour se porter sur le cuivre, de traverser le morceau de drap humide qui les sépare, et il faut, pour que cela réussisse, que celui-ci ne soit, ni trop épais, ni d'un tissu trop serré. Lorsque la surface du cuivre est toute entière 47 recouverte d'oxide de zinc, l'effet de la pile cesse, et celle transmission, en renou- vellant la surface du zinc , contribue à prolonger l'action de l'appareil. Quelquefois l'oxide de zinc, après avoir traversé le disque de drap, se revivifie Sur le cuivre à l'état métallique. Lorsque le cuivre se porte sur le zinc, c'est toujours par les faces où ils se touchent immédiatement. Si le cuivre adhère au zinc, il garde son brillant métallique : quelque- fois il se forme du laiton. Ces résultats font voir que lorsque la pile est montée de cette manière : zinc, eau, cuivre; zinc, etc., le courant du fluide est dirigé du bas en haut de la colonne, et du haut en bas si elle est montée de celte manière : cuivre, eau , zinc; cuivre, ect. j ce qui s'accorde avec la théorie de Volta. Enfin, le C. Biot examine comment le mouvement du fluide se modifie lorsque l'eau lui sert de conducteur. Il établit la chaîne entre les deux extrémités de la pile , par trois vases de verre remplis d'eau distillée, et communiquant les uns aux autres par des syphons. Les fils de fer qui servoient de conducteurs, étoient terminés par des disques circulaires de cuivre, de \/\ centimètres (5 pouces) de diamètre. Dans cet état, en touchant d'une main une des extrémités de la pile, et de l'autre main l'eau du vase ou plongeoit le conducteur de l'extrémité opposée, on éprouvoit une forte commotion, comme si la chaîne n'eût pas été déjà établie ; mais si en tenant le conducteur d'une main , on plongeoit l'autre dans un des vases , on n'éprouvoit aucun effet, excepté dans celui où l'autre conducteur plongeoit immédiatement. Généralement, les commotions et les éclairs qui se faisoient sentir avec beaucoup d'énergie quand on communiquoit directement avec les deux pôles de la pile, cessoient lorsqu'on interposoit dans la chaîne la masse même de l'eau. Ainsi, lorsqu'on formoit la chaîne, en plaçant la langue sur une petite colonne d'eau élevée par la suction dans un tube de verre non capillaire , on n'éprouvoit tout au plus que la saveur galvanique , tandis que l'on auroit eu éclair , saveur et commotion , en plongeant directement la langue dans l'eau du même vase. Ces expériences prouvent que l'eau est par elle-même un conducteur imparfait du fluide galvanique ; et cela n'établit point une différence entre le galvanisme et l'électricité ; car si le galvanisme étoit, comme cela devient de plus en plus problable , l'effet d'une électricité très-foible , animée d'une vitesse très-grande, l'eau devroit être aussi pour lui un conducteur imparfait. Il importe d'observer que dans la disposition précédente le fluide galvanique ne pouvoit se transmettre qu'à travers la masse même de l'eau. Il n'en eût pas été de même, si l'on eût établi la communication par le moyen d'un vase découvert : le fluide, libre de glisser sur la surface de l'eau, se seroit propagé à une distance beaucoup plus grande, sans perdre de son intensité. Le C. Biot s'est assuré que les effets galva- niques d'une pile très-forte , qui se transmeltoient , sans perdre de leur énergie, à plusieurs décimètres de distance, sur une cuve découverte, lorsqu'on louchoil avec la langue l'eau qu'elle renfermoit, se réduisoient à une simple saveur lorsqu'on les transmettoit à travers une petite colonne d'eau de deux ou trois centimètres, élevée le plus près possible du conducteur plongé dans la cuve. Lorsque l'on permet ainsi au fluide galvanique de s'étendre sur une grande surface humide, son action sur la pile, et par conséquent sa vitesse, se trouvent considéra- blement augmentées; c'est ce que prouvent les oxidations, qui se sont trouvées par-là beaucoup plus fortes qu'elles ne l'éloient ordinairement dans un lems égal : les pièces de cuivre étoient entièrement recouvertes d'oxide de zinc. Il suit de là que le fluide galvanique s'écoule avec facilité sur la surface libre de l'eau , et glisse sur elle avec une grande rapidité. Cette propriété lui donne une nouvelle analogie avec le fluide électrique. On peut expliquer par là cette difficulté que le fluide éprouve à se transmettre sur les conducteurs, comme le C. Halle l'a observé à l'école de médecine; difficulté 4S qui semble disparoîlre lorsque l'on excite sa marche, en le guidant pour ainsi dire avec ]es doigs mouillés. Le fluide galvanique s'écoule avec une"grande rapidité sur la trace humide que les doigts ont laissée sur les conducteurs ; au lieu qu'il auroit pu être arrêté, ou du moins retardé, par des obstacles légers ; comme le passage d'un conducteur à un autre par des surfaces arrondies , ou l'oxidation de quelques points de sa route. Ce fait, qui pouvoit être regardé comme établissant une différence importante entre le galvanisme et l'électricité, étant rapporté à celle cause, tient au contraire à une «le leurs analogies. La même cause paroît devoir occasionner l'accroissement d'action que font éprouver des conducteurs mouillés, lorsqu'on les serre fortement entre les mains. Le fluide, libre de s'étendre sur la surface humide que les conducteurs lui présentent, s'écoule en grande quantité, et ayee une grande vitesse ; par conséquent celte disposition doit augmenter les effets de son action sur nous , et d'autant plus que la surface des conduc- teurs est plus grande. Enfin, c'est pour la même raison que le fluide galvanique se transmet mieux, et à une plus grande distance , sur les parties du corps lorsqu'elles sont mouillées , que lorsqu'elles sont sèches. Le C. Biot conclut de ce qui précède : i°. Que les lois du mouvement du fluide galvanique résultent de la propriété répulsive des molécules qui le composent, et que, sous ce point de vue, ces lois sont les mêmes que pour l'électricité ; 2°. Que la diversité des phénomènes galvaniques dans les différens appareils , a pour cause les différentes proportions, suivant lesquelles la quantité ou la masse du fluide se trouve combinée avec la vitesse ; 5°. Que le fluide galvanique se meut difficilement à travers l'eau , et glisse sur la surface de ce liquide avec une grande rapidité. Enfin , il observe que les phénonèmes chimiques que le galvanisme présente , ne peuvent pas être rapportés comme le distinguant essentiellement de l'électricité, parce que le fluide galvanique ne se montre jamais dans nos appareils qu'avec une grande vkesse et une foible masse ; tandis que l'électricité, lorsque nous la niellons en mouvement par nos batteries , a en même tems une grande masse et une grande vitesse. Or , si dans le galvanisme lui-même les différentes proportions de la vitesse à la masse donnent lieu à des différences si marquées , combien ne devroit-il pas en exister entre l'électricité produite par nos machines, et une électricité très-foible , animée d'une vitesse très-grande. I. B. Extrait d'une lettre du C. Vol ta, au C. Dolomieu. ïixsr» WAT. Le C. Volta rend compte de quelques tentatives qu'il a faites pour rendre l'appareil galvanique plus commode. Après avoir monté la pile comme à l'ordinaire , entre des tubes de verre, il la termine par une aigrette métallique, et la renferme dans un étui pareillement métallique , qui l'empêche de se déranger. Les deux pièces de cet étui sont séparées par une substance isolante dans la partie où elle se recouvre ; de cette manière, il suffit, pour avoir la commotion , de prendre une des pièces de l'étui dans une main humide , et d'établir la communication avec l'autre extrémité. Si l'on monte deux piles, la première disposée de celte manière : 2.inc humide, argent; et l'autre ainsi r argent humide, zinc, et qu'on les renferme dans leurs étuis, on obtient la commotion en prenant les bases de ces deux étuis dans les mains humides, et les faisant toucher par leurs sommets. L'emploi de cet appareil peut être varié d'un grand nombre de manières; il doit avoir sur-tout l'avantage d'être facile à manier et à transporter. I. B, 49 BULLETIN DES SCIENCES, PAPx. LA SOCIÉTÉ PHILO M AT III QUE. P A PtïS. Vendémiaire, an io de la République* N°. 55. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Sur deux espèces de quadrupèdes ovipares , que Von n a pas encore décrites , par le C. Lace^de. On trouve parmi les repiiles presque toutes les combinaisons de doigts depuis 5 jusqu'à i, prises entre deux paires de pattes. Il manquoit à ces combinaisons , comme le remarque le C. Lacepède, celles de quatre doigts, ou deux doigts, ou un seul doigt, à chacune de ses quatre pattes. Les deux espèces que décrit le G. Lacepède, remplissent deux de ces trois lacunes. ( f L'un a quatre doigts à chaque pied, il le nomme tetradactyle ; l'autre n en a qu'un, il l'appelé monodactjle. Ces deux lézards doivent établir deux nouveaux sous-genres dans le genre des lézards, en suivant la méthode du C. Lacc-petle. Us doivent appartenir au genre calchide de la méthode naturelle proposée par le C. Alex. Brongniart. f Le chalcide tetradactyle a les quatre pattes très-menues el si courtes, qu elles peu- vent à peine atteindre à terre : aussi ne se sert-il point de ses pattes pour avancer, il rampe à la manière des serpens ; le premier et le quatrième doigts sont si petits qu'ils sont difficiles à appercevoir , le troisième , au contraire, est Ires-long. Le corps est grêle , cylindrique , la queue est trois ou quatre fois plus longue que le corps ; les écussons de la tête sont à-peu-près disposés comme ceux des couleuvres. La langue est plate , large , mais courte et un peu arrondie vers le bout. Un sillon est creusé de chaque côté de l'animal , depuis l'angle des mâchoires jus- qu'à la patte de derrière. Les écailles du dessus du cou et du corps sont presque carrées , relevées par une arrête , et disposées en anneau : il avoit 2, décimètres 9 centimètres de long. Le chalcide monodactyle a lès pattes encore plus courtes et plus débiles que celles du tetradactyle; on ne voit -qu'un seul doigt a chaque patte. Ce^ chalcide est aussi très-alongé , très-grêle , cylindrique , et ressemble plus à un animal de la famille des ophidiens qu'à un reptile saurien. La langue est arrondie par le bout. Le dessus et le dessous du corps et de la queue sont garnis d'écaillés alongées, pointues, relevées par une arrête. Ces écailles , qui anticipent latéralement l'uue sur l'autre , forment des rangées transversales, placées en partie l'une au dessus de l'autre , et qui paroissent comme festonnées. Ce reptile avoit 4 décimètres 8 centimètres de longueur totale. Le C. Lacepède termine ce mémoire en faisant remarquer que les tubercules creux que l'on voit disposés en une rangée sous les cuisses des lézards du genre gecko, n'existent pas constamment dans tous les individus d'une même espèce. Il ne peut encore assigner la cause de cette singulière différence. Il en résulte que les caractères distinctifs des espèces qu'il a nommées gecko et geckotte , ne pouvant être pas ae JN°. VII. 5.e .innée, Tom. III. G 5o la présence ou de l'absence de ces tubercules des cuisses, doivent être tirés de la la forme des tubercules de la tête et du corps, qui sont également globuleux dans les geckos , tandis qu'ils représentent toujours une petite pyramide à trois faces duus les geckotles. A. B. Note sur la laine longue de deux ou trois ans , des montons de Piambouillet , par le C. Silvestre. Soc. P3HL0M. Les faits les plus faciles à vérifier sont pourtant quelquefois, en économie rurale 7 l'objet de longues erreurs. Par exemple, on avoit cru pendant long-tems que les moutons perdoient leur laine chaque année, et cette assertion dénuée de fondement, avoit été avancée dans des ouvrages qui jouissent d'ailleurs d'une considération juste- ment méritée ; les membres du conseil d'agriculture du ministre de l'intérieur, chargés des détails de la bergerie nationale de Rambouillet , voulurent vérifier cette assertion j en conseque/ice s ils firent laisser pendant deux ou trois années des brebis sans les tondre, et ils obtinrent, sans aucun déchet, une laine longue d'une égale finesse, et qui représentoit sensiblement en poids une quantité égale à 'celle que deux ou trois tontes auroient produite. Cette expérience ouvrit aussi une nouvelle branche à l'in- dustrie nationale ; la laine longue obtenue sur les bêles à laine fine, fut remise entre les mains de divers manufacturiers français , et produisit des casimirs qui ont été présentés à l'exposition générale des produits de l'industrie française , et ont soutenu avec avantage la comparaison avec les plus beaux casimirs anglais. On a observé que les animaux chargés de cette toison longue et pesante n'avoient pas souffert notable- ment ; et cette nouvelle espèce d'industrie peut-être pratiquée sans inconvénient par les habitans des campagnes, sur quelques-uns des individus de leurs troupeaux. Note sur la nature de la terre que mangent les habitans de la Nouvelle Calédonie , par le C. Vauquelin. Soc. PIIILOM. Nous avons donné dans le n°. 5o de ce journal l'extrait d'une lettre de M. Humbold au C. Fourcroy , dans laquelle ce savant voyageur parle d'une terre que les Otomagues mangent, lorsqu'ils éprouvent une disette de vivres. Le C. Labillardière a cons'alé , par une observali-on faite dans une partie du monde bien éloignée de celle qu'habitent les Otomagues, un fait aussi singulier : lor.que les habitans de la Nouvelle Calédonie sont pressés par la faim , ils mangent une assez grande quantité d'une stéatite verdâtre, tendre et friable. On conçoit comment l'affreux usage de manger des prisonniers de guerre a pu s'introduire parmi des peuples sauvages réduits à une disette telle qu'ils sont obligés de suspendre leur faim en distendant leur estomac et leurs intestins par une substance terreuse qui n'a d'autre qualité alimentaire que celle d'être légère et friable. Le C. Vauquelin a voulu connoître la nature de cette terre , et voir si elle ne contenoit rien de nutritif. Il a analysé, par les moyens connus, des échantillons qui lui ont été remis par le C. Labillardière. Celle terre est douce au toucher, formée de petits filets faciles à diviser 3 elle devient rouge au feu, et perd ■— de son poids. Elle est composée de 5y parties de magnésie pure J 56 de silice j 17 d'oxide j 3 ou 4 d'eau ; _ 2 ou 5 de chaux et de cuivre. Elle ne contient donc aucune partie nutrilive, et ne peut être considérée que comme un lest, une espèce de moyeu mécanique de suspendre les angoisses causées par la faim. A, 13, >QC. PHILOM. 5ï M I N E R A L O C I E. Note sur la découverte des émeraudes en France, par le C. Gilust. Le G. Lelièvre , membre du conseil des mines , en allant de Paris à Limoges , trouva Soc. PHiLOM sur des pierres destinées à la réparation de la route, des prismes d'une structure peu arrêtée, mais assez caractérisés cependant pour être reconnus facilement par lui et ensuite par le C. Haûy , pour le bëril ou émeraude. L'analyse que le G. Vauquelin a laite de celte substance a confirmé celte découverte, en démontrant dans ces cryslaux la présence de la glùeyhe , terre caractéristique de l'émeraude. Parmi les substances que l'un a crues étrangères au sol de la France, ce n'est pas la seule qui ait été découverte depuis peu de tems dans ce pays. Le G. Gillet cite les matières minérales suivantes qui ont été trouvées peu avant la révolution : l'arragonite ,' i'anatase , la Loupholite , la slilbite , le djpire, le silex menilite , le plomb phosphaté, l'antimoine natif, le fer carburé (plombagine). Depuis cette époque , et malgré le petit nombre de voyages faits par des hommes éclairés , on a cependant trouvé la dolomie , une roche porp/ij-roïde à buse calcaire, la strontiane sulfatée, le quartz avaiiturinè, Va?ilhracile, le scheelînferrugiué (Wolfram) i le titane oxidé , Yaiilïmoine oxidé, le fer chromalc , Yurans oxidé , le plomb arsenic , etc. A. B. Notice sur du fer oxidé bleu , par le C. V a u q u e l i n. Cette substance, envoyée au conseil des mines par Aï. le baron de Mbft , a une couleur bleue claire ; elle se présente sous la forme de petites masses isolées dans des cavités ou des fentes de quartz et de sleaïite dure verdâire. Elle est friable, mais un peu onctueuse au loucher. Elle se décolore au feu du chalumeau , et se fond ensuite en un verre blanc verdâire. Elle n'est décolorée, ni par les acides, ni par les alkaîis foiblesj ce qui distingue cette substance du lapis lazuli et du prussiate de fer. Cette substance bleue communique à l'acide muriatiqne, dans lequel on l'a mise en digestion, une couleur jaune de safran, et se décolore un peu j mais on ne peut la décolorer entièrement sans la dissoudre in même tems : alors il ne reste plus que la petite quantité de silice , qui paroît lui servir de gangue. En examinant l'acide murialique qui a servi à cette opération , on voit qu'il a dissout de l'alumine , de la chaux et «e l'oxide de fer. On ne découvre d'ailleurs dans cette matière, ni manganèse, ni hydrogène sulfuré, ni acide phosphorique , substances aux- quelles on pourroit vouloir attribuer la couleur bleue de cet oxide de fer. 11 reste donc à déterminer quelie peut être la cause de la couleur assez remarquable de cet oxide, couleur qu'on n'a pu donner jusqu'à présent à ce métal par aucune opération chimique. Il paroît seulement que le fer est porté dans cet oxide au degré d'oxigénation voisin du maximum. A. B. Note sur la substance saline nommée Muriacite de Salzîjourp , par le C. Vauquelin. Cette matière , nommée par le G. Haiïy soude muriatec gj'psifcre , a été également g0Ct P1II.L05j envoyée au conseil des mines par M. le baron de Molt. Le G. Vauquelin y a reconnu, comme Klaproth , la réunion du sulfate de chaux au muriate de soude , qui donne au premier la propriété de cryslaliiser en cube; mais il a remarqué de plus que ;oo gr. de cette substance cassés en petits fragmens , exposés au feu le plus violent pendant une demi-heure, n'ont pas perdu de leur poids : ils sont seulement devenus un peu opaques. Jl est assez singulier de voir un sel cryslallisé privé entièrement d'eau "de cristal- lisation , quoique ce sel soil composé de deux autres sels qui en contiennent ordinairement une assez grande quanlilé. A. B. G a C H I M I E. Extrait d'un mémoire sur les acides acétique et acéteux, par le C. D A Rit A CQ. Soc. PHILOM. Tous les chimistes n'étant pas du même avis sur la nature des acides «céteux et acétique, le C. Darfacq i'esl occupé dons son travail, de fixer les opinions sur ce sujet. Il a répété avec grand soin les expériences de ceux qui s'en sont occupés, et particulièrement celles du C. Adet , qu'il a trouvées parfaitement exactes. Le C. Darracq en a fait un grand nombre d'autres, que nous allons indiquer. L'acide acétique étendu d'eau jusqu'à ce que la pesanteur spécifique fût la même que celle de l'acide acéteux, avoit presque la même odeur , et la même saveur que ce dernier : ces deux acides n'ont subi aucune altération par l'acide nitrique. L'un et l'autre oui passé à la dislillation , et ont fonhé avec de l'oxide de plomb une égale quantité d'acélite de plomb. L'acide acéteux soumis à l'action de l'acide muriatique oxigéné , n'a éprouvé aucun changement ; il a donné des erystaux d'acétite de plomb avec l'oxide de ce métal, quand il a été débarrassé d'un reste d'acide muriatique oxigéné, et d'acide muriatique ordinaire. L'acide acétique et l'acide acéteux donnent avec la potasse un sel absolument sem- blable. Des quantités égales de celte substance saline ont présenté des résultats sem- blables à la distillation. Les résidus ont fourni des quantités de charbon qui étoient dans le rapport de 54 à 55. Ce dernier nombre appartient au sel formé avec l'acide acétique. Le carbonate de soude saturé par ces deux acides, a produit des sels cristallisés, qui avoient les mêmes propriétés et un même poids ; ils ont offert les mêmes résultats à la distillation. Les résidus conlenoient des quantités de charbon qui étoient dans la proportion de 2.4 à a5. Dans ce cas-ci , le nombre le plus fort appartient à l'acétate. L'auteur attribue cette différence dans les poids du charbon à la plus ou moins exacte dessication des sels. Un mélange d'acélite de plomb et de sulfate de cuivre en quantité égale, distillé à feu nu dans une cornue de verre, a produit un liquide qui avoit toutes les pro- priétés du vinaigre radical. Le résidu ne présentoit aucune trace de charbon. Il ne s'étoit dégagé d'autres matières gazeuses qu'une portion de l'air des vaisseaux. Le C. Darracq conclut des expériences précédentes, que l'acide acétique n'est pas moins charbonné que l'acide acéteux. Les erystaux de Vénus ( acétite de cuivre ) que l'on emploie ordinairement pour obtenir l'acide acétique, produisent parla distillation beaucoup de gaz , et laissent du charbon dans la cornue. En répétant cette expérience avec des erystaux préparés par l'acide acétique et l'oxide de cuivre, le C. Darracq a obtenu les mêmes produits. Les quantités des gaz et du charbon étoient les mêmes. Les gaz étoient de même nature et en même proportion que dans l'expérience avec les erystaux de Vénus. L'auteur attribue le charbon et ces substances gazeuses , à une portion d'acide dé- composée par le feu. Malgré les rapports constans entre ces deux acides, lorsqu'ils sont d'égale pesanteur spécifique, il existe des différences dont le C. Darracq a cherché à connoître la cause. Il a voulu voir si l'acide acétique , comme l'avoit pensé le C. Chaptal , ne seroit pas uni à une certaine quantité de matière mucilagineuse ou extraclive qui masqueroit ses propriétés naturelles ) il a en conséquence cherché, mais' vainement, à le débar- rasser de cette substance par la distillation. 11 a été plus -heureux en le saturant avec un alkali : il a constamment obtenu un résidu floconneux qu'il n'a jamais apperçu avec l'acide acétique. Pour vérifier ainsi , d'une manière positive , l'opinion du C. Adet , qui regarde 1 acide acétique comme de l'acide acéteux moins de l'eau, il a mélangé du muriate calcaire bien sec ayee du vinaigre ; et il a obtenu par la distillation } un acide déjà 55 plus fort. En réitérant plusieurs fois cette opération, il a rendu son acide aussi piquant , aussi lourd que l'acide acétique. 11 n'y avoit avec le muriate calcaire aucun résidu charbonneux , mais seulement une matière végétale floconneuse. Cet acide n'a présenté avec les alkalis "aucun dépôt floconneux. Il a produit par la distillation avec l'alkool , à parties égales, de l'éliier acétique. Etendu d'eau, il n'a pas l'odeur empireuma- tique de celui qui est obtenu par les acétites métalliques. En terminant son mémoire , le C. Darracq rapporte un fait observé"par le C. Pontier, qui l'a communiqué au C. Vauquelin. En faisant une distillation de vinaigre en grand , il a obtenu , dans les premiers produits , une liqueur d'une odeur suave qui , recti- fiée , a été reconnue pour de i'éther acétique. De ces faits l'auteur conclut que l'acide acéteux et l'acide acétique ne sont qu'une seule et même substance dans deux états différens , qui ne diffèrent que parce que l'un est uni avec une certaine quantité d'eau et d'une matière mueilagineuse, qui manque à l'autre. Il propose de donner, à cette substance, le nom d'acide acétique , parce qu'elle paroît être portée au plus haut degré d'oxigénation où elle puisse se trouver, sain être réduite dans ses élémens. H. V. C. D. Observations sur l'affinité que les terres ont les unes avec les autres , par le C. Dahracq, attaché au laboratoire de l'école des mines. Les terres , en se combinant entre elles , produisent des composés qui pourroient Lxst. ïs'AT. quelquefois être pris pour de nouvelles terres simples, et jeter des causes d'erreur dans l'analyse des pierres. Le C. Guyton a voit déjà l'ait connoître cette action des terres les unes sur les autres. Le C. Darracq reprend les expériences du C. Guyton , annonce des doutes sur l'exactitude de quelques-unes, confirme les autres, et y ajoute celles qui lui sont propres. Comme nous n'avons point encore parlé des expériences du C. Guyton, nous ne craindrons pas de décrire celles que le C. Darracq a répétées. x. Le C. Guyton avoit cru que l'eau de chaux et l'eau de baryte formoient un précipité lorsqu'on les mêlait. Le C. Darracq n'a pu constater ce fait j et il pense que la chaux employée par ce chimiste contenoit un peu d'acide sulfurique, qui a été la cause de l'erreur. 2. Les eaux de stronliane , de baryte, de chaux, mêlées ensemble deux à deux, n'ont offert aucun précipité aux deux chimistes qui ont fait ces expériences. 5. Tandis que la potasse aluminée , mêlée à la potasse silicée, ont produit un précipité composé de silice et d'alumine. 4. La potasse silicée s'est également précipitée avec la strontiane et la chaux , lorsqu'on a mêlé ensemble les liqueurs qui tenoient ces corps en dissolution. On voit, d'après ces observations, que les terres alkalines ne forment point de com- binaisons entre elles, tandis qu'il s'en forme de réelles entre les terres non alkalines et entre celles-ci et les terres alkalines, l'alumine exceptée j ou , ce qui revient au même, on peut dire qu'il n'y a que la silice qui ait la propriété d'enlever les terres à leurs dissolvans aqueux , et de former avec elles des combinaisons terreuses. 5. Le C. Guyton avoit dit que les muriates de chaux et d'alumine mêlés ensemble, donnoient un précipité qui n'étoit plus dissoluble par les acides. Le C. Darracq n'a pu obtenir ce précipité , et il attribue l'erreur du C. Guyton à une petite quantité d'acide sulfurique qui reste presque toujours adhérente à l'alumine retirée de l'alun. 6. Le C. Darracq n'a pu obtenir de précipité du mélange du muriate de chaux avec celui de baryte , et il attribue encore celui que le C. Guyton a vu , à la pré- sence de l'acide sulfurique. 7. Il n'a obtenu aucun précipité en mélangeant séparément le muriate de magnésie avee ceux d'alumine ou de baryte , non plus que par le mélange des muriates de baryte et d'alumine , quelque précaution qu'il ait prise pour voir ceux annoncés par le C. Guyton ; enfin le C. Darracq n'a pas pu faire combiner aucune terre l'une avec l'autre, lorsqu'il a pris ces terres dissoutes dans le même acide. A B. 54 ASTRONOMIE, Extrait d'une lettre de M. C Blàcden , au C. Bertiiollet, sur la production de la lumière solaire. ïiXST. NAT. Le docteur Hcrschel, dans un écrit récemment publié , conclut , d'après des obser- vations très-variées, que le corps du soleil est opaque et obscur par lui-même j mais qu'il est enveloppe d'une athmosphère transparente , dans la p irlie supérieure de laquelle flottent des nuages lumineux qui lui donnent l'éclat dont il est environné ) que cqs nuages sont dans deux étals différens : les plus élevés , ou ceux qui forment là couche 3a plus éloignée du soleil, sont les plus brillans. 11 résulte de là que les taches qui paroissent sur cet astre , sont des ouvertures par lesquelles son disque se montre entre les nuages lumineux. Sur les bords des taches on apperçoit fréquemment la couche inférieure de l'athmosphère céleste, que les irrégularités de sa snrface , composée de parties saillantes et de profondes dépressions, font distinguer de la couche supérieure, beaucoup plus lumineuse. M. Kersche! attribue la formation des vides entre les nuages lumineux, desquels résultent les taches, à l'explosion d'un fluide élastique dégagé du corps obscur du soleil. Ce fluide s'ouvre un chemin à travers l'athmosphère solaire , en écartant davantage les nuages de la partie supérieure que ceux de la partie inférieure, qui parce moyen deviennent visibles au dessous des premiers , sur les bords de la tache. L'astronome anglais suppose que ce fluide élastique sert à entretenir la matière des nuages lumineux; et il croit pouvoir, d'après les faits, établir une connexion entre l'apparition des taches du soleil et la température sur la terre. Il affirme que la matière lumineuse n'a pas la même efficacité pour produire la chaleur lorsqu'elle n'a pas été pour ainsi dire élaborée (iporléc à sa perfection; par l'opération qui forme les taches. L. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Nouveaux élëmeris de Phjsiologie , par Anthelme Richeraxd , chirurgien en chef- - adjoint de l'hôpital du Nord de Paris. — i vol. iu-&u. de plus de 700 pages. Chez Richard , Caille et Ravier. Prix : 6 liv. 5 s. L'auteur c'e cet ouvrage a rassemblé clins un cadre très-resserré , toutes les connoissances physiologiques acquises %asqu'à ce jour. Ces éiémens ont été composés dans un but analogue à celui qu'avoir. Halte? lorsqu'il donne l'extrait de sa grande physiologie , sous le titre de Prima linea Physiologie. 11 offre un exposé succint , mais exact,, de l'état de cette science. Nous allons indiquer le plan que le C. Richerand a suivi. Plusieurs naturalistes et physiologistes avoient discingué dans l'homme une vie végétative, ou intérieure; et «ne vie animale ou extérieure. L'auteur a aussi adopté certe division; mais comme elle n'embrasse que les fonctions de l'individu , il a jugé à propos de la modifier , et d'établir en conséquence deux grandes class.es de fonctions : i°. celles qui servent à la conservation de l'individu ; i". celles qui servent à la conservation de l'espèce. La première classe de fondions est divisée en deux ordres : le premier renferme celles qui font assimiler à la substance de l'individu les alimens dont il se nourrir. Comme la cavité intestinale est le- caractère disriuctif qlii pose en quelque sorte une limite entre l'animal et la pi nue , il étoit naturel que dans l'énumératfon des genres de cet ordre , fauteur commençât par la digestion , qu'il en exposât les phénomènes , et qu'il leur fît succéder ceux qui appartiennent à l'absorption , à h circulation, à la respiration , aux séci étions et à la nutrition. Le second ordre renferme toutes les fonctions qui établissent les rappo ts de l'individu avec les êtres qui l'environnent. Ces rapports s'établissent par trois moyens : par les sensations, qui l'avertissent de la présence des corps; par les mouvemens, qui l'en rapprochent ou l'en éloignent; par la voix et la parole, qui le font communiquer avec «es semblables , sans qu'il ait'besoin de se déplacer. A l'article d«s sensnions il décrit les organes des sens; explique leur mode d'action ; fait l'histoire du cerveau, des nerfs; et de là , passant à l'entendement humain , il examine h manière dont il acquiert -ses connoi.îsances. L'histoire du sommeil et delà veille, des songes et du somnam- bulisme, des sympathie- ce de i'nabifude , terminent ce chapitre intéressant. Dans le second sous-ordre, qui traite des mouvemens', il en étudie les organes, c'est-a-dire , les systèmes osseux et musculaire, leurs moyens d'union , etc. Il fait succéder à cet examen historique leur manière d'agir dans la station et dans les différens mouvemens progressifs. Le troisième sous-ordre renferme l'histoire des organes de la voix , la manière dont elle est produite, ses différens modes , ses défectuosités , etc. 55 La seconde classe des fonctions est aussi divisée en deux ordres : i°. celles dans lequel le eoncours des sexes est nécessaire : ce qui comprend la conception et la génération-, t°. celui des fonctions exclusivement départies à la femme, c'est-à-dire, la grossesse , l'accouchement 'et la lactation. L'auteur a fait un appendice des phénomènes que présentent les âges dans les deux sexes ; de tout ce qui concerne les tempérameps ; les différentes races d'hommes , etc. Cet appendice est terminé par l'exposé des décompositions qu'éprouve le corps humain privé de la vie , lorsqu'il est abandonné à l'action de l'air , de l'eau, etc. C. D. Mémoires sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la ger- mination de diverses graines, par Hubeh. et Sekebier. — 1 vol. in-S°. Genève. Paschoud. 1801. con Cet ouvrage offre une singulière particularité dans la manière dont il a été composé : le C. Huber , déjà nu par ses travaux sur les abeilles, est aveugle, et cependant c'est lui qui a exécuté les expériences qui ^pendant c est lui qui a exécute les expériences qui lui éteient suggérées par le C. Senebier. Les expériences dont il s'agit ont eu pour but de déterminer l'influence des divers gaz, et sur-tout du gaz oxigène dans la germination. Les graines croient placées sur des flanelles ou des éponges humides, sous des récipiens pleins de gaz. Voici quels ont été les principaux résultats. Toutes les graines pincées sbùS le gaz azote ont refusé de germer; elles ont ensuite germé à l'air libre. Leur germination a été accélérée, mais débile, dans le gaz oxirène pur; elle a été plus vigoureuse dans celui qui contient un peu d'acide carbonique. Dans cette expérience le carbone de la graine se combine avec l'oxigène , et forme du gaz acide carbonique. — Les graines ont germé dans un air achmosj hérique artificiel comme dans l'air ordinaire. Les proportions les plus favorables pour la germination sont trois mesures d'azote ou d'hydrogène , pour une d'oxigène. — Des graines placées sous de l'azote refusèrent de germer, même quand on y introduisoit peu-à-peu une assez grande dose d'oxigène; mais elles germèrent ttès-bieu lorsqu'on introduisit cette même dose d'oxigène tout à-la-fois. Cette différence est due à ce que dans le premier cas l'oxigène est successivement employé à enlever à la graine le carbone dégagé, ec qu'il n'en reste plus pour la vivifier , tandis que lorsqu'on le verse tout à-la-fo:s il s'en trouve suffisamment pour ces deux usages. Les graines ne germent point dans le gaz acide carbonique , ni dans le gaz hydrogène pur. — Une graine de laitue absorbe pour germer une quantité d'oxigène qui est au plus égale à 2.6 milligrammes d eau (demi-grain) : elle ne germe que lorsque l'oxigène est au moins la huitième partie de l'athmosphère dans lequel elle vit. L'abondance du gaz acide carbonique est plus nuisible à la germination que celle tle l'azote , et celle de l'azote plus que celle de l'hydrogène. — Si l'on fait germer des graines dans le gaz hydrogène, le carbone des graines s'y dissout et s'y combine très-intimément. di pOL pas sans exception. En effet , des pois ont germé dans de l'eau privée d'air par tous les moyens possibles , à quelque profondeur qu'ils fussent plongés. Les graines de fèves, de lentilles, d'épinards , de laitue et de blé, germent de même sous l'eau , avec plus ou moins de facilité. Ces graines germent mieux dans l'eau chargée de gaz oxigène , que dans l'eau qui en est privée. Elles ne germent pas dans l'eau chargée d'acide carbonique : les acides retardent plus ou moins leur germination. — L'air émis par les pois sous l'eau pure est un mélange d'acide carbonique et d'hydrogène carboné. sous l'eau on les met dans l'huile , ils y germent très-bien. Ces faits sont de nouvelles inductions en faveur de la décomposition de l'eau dans la germination , et par conséquent dans la végétation. £). Q, Anatomie générale appliquée à la Physiologie et à la Médecine , par Xav. Bichat, Médecin du grand hospice d'humanité de Paris, etc. — 4 vol. m-8". — Paris. Brosson, Gabon et compagnie. An 10 ( 1801 ). Prix : 16 liv. 5o c. L'ouvrage que nous annonçons est, comme le dit l'auteur, nouveau sous le triple rapport du plan, delà doctrine et des faits qu'il contient. Le C. Bichat considère isolement vingt-une espèces de tissus simples, jouissant, chacun en particulier , des mêmes propriétés, ayant la même structure, quelle que soit d'ailleurs leur forme, leur union dans les organes qu'ils constituent. C'est une espèce d'analyse dans laquelle les tissus , regardés comme les élémens du corps de l'homme , sont étudiés successivement sous le nom de systèmes , abstraction faite de leur combinaison , que l'auteur se propose de faire connoître dans un autre ouvrage qui fait suite à celui-ci, et dont le premier Yolusie 55 est déjà livré au public, sous le titre cYAnatomie descriptive. Les systèmes organiques -forment deux classes. Dans la première sont rangés les tissus qui forment la base de toutes nos parties , qui concourent mutuellement à la formarion de tous les appareils de la vie : comme le cellulaire , l'artériel , le veineux , l'exhalant, l'absorbant et le nerveux. La seconde classe renferme les tissus dont l'existence est, pour ainsi dire, isolée-, qui ont une place fixe et assignée dans l'économie : comme les systèmes osseux, cartilagineux, médullaire , synovial, fibreux, musculaire, glanduleux, muqueux, séreux, etc. La doctrine de cet ouvrage consiste essentiellement : d'abord, dans l'analyse des propriétés ou des phénomène» que présente l'homme vivant, considéré dans l'état de santé, de maladie, et dans les moyens que le médecin emploie pour ramener ou conserver ses fonctions dans leur type primitif ; secondement, dans la distinction des deux sortes de vies , l'animale et l'organique; considération qui avoit deja conduit fauteur à des observations si importantes et à des résultats si heureux dans son Traité des membranes. Les faits nouveaux sont en grand nombre : l'autfur avoue qu'il les doit aux expériences qu'il a faites sur les animaux vivans; aux recherches sur les tissus à l'aide de réactifs, de l'action de l'air, du calorique, de l'eau , des altérations, des décompositions, et principalement aux études anatomiques les plus délicates. C'est de la réunion de ces observations que le C. Bichat a , pour ainsi dire , extrait les caractères propres à chaque espèce de tissu , qu'il a été rechercher dans leur structure intime. C. D. Traité de Minéralogie , par le C. Hauy, publié par le Conseil des mines. — 5 vol. , dont un contient 86 planches. — Paris. î8oi. Chez Louis, libraire, rue de Savoie. Cet ouvrage , attendu depuis long-tems par les minéralogistes , remplit totalement l'idée qu'ils s'étoient formée d'un traité complet de minéralogie, rédigé avec méthode, clarté, soin et exactitude, par -un homme qui a contribué à l'avancement de la science par ses nombreuses observations. 11 ne faut qu'en parcourir quelques pages pour saisir sur-le-champ la différence énorme qu'il y a entre un tel ouvrage et ces compilations faites à la hâte, que l'on décore aussi du nom de traité. t t Dans le premier volume er dans une petite partie du second, le C. Hauy expose avec dctail les propriétés communes aux minéraux-, il développe la théorie de plusieurs de ces propriétés, qui doivent servir de caractères pour distinguer les minéraux, caractères d'autant meilleurs qu'ils sont pins essentiels à la nature même de ces substances. C'est dans ce volume que l'on trouve l'exposé de sa théorie de la crysullisation , et l'énumératïoh des caractères physiques, chimiques er géométriques que peuvent offrir les minéraux. Nous ne nous permettrons aucune comparaison entre la valeur et la précision des caractères proposés et employés par le C. Hauy , et celles des caractères publiés par les élèves d'un célèbre minéralogiste allemand : elle est si facile à faire, les résultat* en sont si frappans , que tout lecteur un peu instruit jugera aisément lesquels sont préférables.. Le C. Hauy a présenté, dans des tableaux, des séries de minéraux établies d'après divers caractères considérés exclusivement ; il a séparé de la théorie raisonnée de la crystallisation , la partie géométrique relative à cette théorie; enfin, c'est dans cette espèce d'introduction qu'il fait connoître sa méthode , et les raisons qui lui ont fait préférer cette méthode, fondée uniquement sur ce qui est bien conuu, à un système plus complet, mais ayant l'inconvénient de donner comme certain ce qui n'est souvent que légèrement soupçonné. Aussi n'a-t-il pas craint de renvoyer dans des appendices toutes les substances qui ne sent point assez pures pour être regardées comme espèces, ou assez connues pouf être placées dans la méthode. C'est aussi dans ces notions préliminaires qu'il a place l'cKoncé des règles qu'il a suivies dans l'établissement de sa nomenclature , aussi simple, aussi uniforme et aussi métho- dique que l'état de la science pouvoit le permettre. Les espèces sont décrites dans les volumes survins. L'histoire de chaque espèce est faite aussi complètement qu il est possible : elle consiste principalement dans sa synonimie, ses caractères, ses propriétés physiques, chimiques ou géométriques ; sa nature , sa situation géographique et géologique, et ses usages. La plupart des notes relatives . aux situations géologiques lui ont été fournies par le C. Dolomieu ; il a reçu des CL. Halle , Chaptal et Tauquelin , celles relatives aux usages médicinaux ou chimiques des difFérens minéraux. Les figures qui accompagnent cet ouvrage et qui représentent toutes les variétés de formes de chaque espèce , sont faites avec une exactitude et un soin qu'on n'avoit point encore apporté dans ce genre de dessin : aucune - n'a été dessinée de goût, toutes ont été traeées par des membres de l'inspection des mines, d'après les règles les plus sévères des projections. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Brumaire, an 10 de la République» N-. 56. ««sï323SSJj^rseM«=« PHYSIQUE. Sur le son produit par un jet de gaz hydrogène introduit dans des tubes. Dans un flacon de verre, on met de l'acide sulfurique et de la limaille de fer ; Soc. PlllLOM. le bouchon est traversé par un tube de verre tiré à la lampe à son extrémité supé- rieure ; après avoir enflammé le gaz hydrogène qui s'échappe par cette extrémité , ce qui produit un jet continu, on l'introduit dans un tube de verre, de métal, de terre , ou de telle autre substance , et on observe les phénomènes suivans. Si le tube n'est pas trop large , la flamme s'amincit à mesure qu'il s'abaisse j et lorsqu'elle est réduite à un filet , le tube rend des sons très-purs. Si le tube est trop étroit, la flamme s'éteint. A mesure qu'il s'élargit, le son di- minue ; et il y a une limite où il cesse totalement : cela arrive aussi lorsque le tube est renflé dans sa longueur. On peut varier à volonté les sons , en employant des tubes de dimensions et de figures différentes, ou formés de substances diverses. Ces expériences ont été faites en Italie. Le C. Brugnatelli les avoit décrites dans «es Annales de Chimie. Il les a répétées avec le C. Volta , dans le cabinet de l'école Polytechnique , en présence de plusieurs personnes. B CHIMIE. Notice sur le mercure fulminant , par le C. Berthollet. Il y a peu de tems que M. Howard a fait connoître une préparation de mercure , Inst. îUT. qui a la propriété de fulminer, et qui cependant est produite dans des circonstances différentes de celles qui donnent l'or et l'argent fulminans, par les procédés ordinaires j car c'est par l'ébullition du nitrate de mercure dans l'alkool , qu'on produit le mercure fulminant qui se dépose en une poudre qui varie du blanc au gris plus ou moins foncé. L'analyse de celte poudre devoit donner l'explication de sa production et celle de ses propriétés : elle devoit donc attirer l'attention des chimistes. L'auteur de cette curieuse découverte avoit conclu , de ses expériences , que le mercure fulminant étoit composé sur cent parties de 21,28 d'acide oxalique, de 64;7a de mercure, de i/j. de gaz nitreux éthéré et d'excès d'oxigène. Il faut avouer qu'en considérant cette composition , on n'y trouve pas une raison suffisante des effets violens du mercure fulminant. Le C. Berthollet a présenté , dans la séance de la classe de physique et mathématiques, de l'Institut, le 21 Vendémiaire , des résultats de l'analyse qu'il en a faite , différens de ceux donnés par M. Howard. Le liquide qui surnage la préparation et qui contient du mercure, donne avec la chaux un précipité noir , comme il arrive aux dissolutions mercurielles qui contiennent de l'ammoniaque , et il s'est exhalé des vapeurs sensibles d'ammoniaque. La poudre elle-même a laissé dégager de l'ammoniaque , en la traitant avec la potasse. Cet alkali n'a après cela donné aucun indice d'acide oxalique. Le mercure fulminant se dissout dans l'acide muriatique : après avoir précipité le métal de cette dissolution par l'hydrosulfure de potasse , le muriate de chaux n'y X produit aucun précipité , comme avec l'o\alate de mercure. 3N°. VIII. 5e. Année. Tow. 1U. H 58 Une pareille dissolution a donné par la distillation des aiguilles déliées qui étoienî un murfate de mercure et d'ammoniaque. Le C. Berthollet conclut de ces expériences que le mercure fulminant ne contient point d'acide oxalique avec l'oxide de mercure, mais de l'ammoniaque. Cependant, ce ne sont pas les seules parties qui le constituent comme l'or et l'argent fulminans f ainsi que le prouve sa décomposition par l'acide suîfurique affoibli. Le mercuro fulminant est changé par cet acide en une poudre blanche qui n'est plus détonnante. M. Howard a pris cette poudre pour un oxalate de mercure : le C. Berthollet prouve que c'est du sulfate doux de mercure. En même tems l'action de l'acide suîfurique dégage un gaz qui est pour la plus grande partie de l'acide carbonique : un douzième à-peu-près est de gaz hydrogène oxi-carboné. Le mercure fulminant contient donc une substance qui est d'une facile décomposition. Le C. Berthollet n'a pu jusqu'à présent la séparer sans la décomposer j il la regarde comme voisine, par sa nature, de l'alkool. Le métal paroît être dans le même état d'oxidation dans le mercure fulminant que dans le muriate mercuriel corrosif; mais il se désoxide par la décomposition qu'é- prouve la substance alkoolique par l'acide suîfurique, de sorte qu'il forme un sulfate doux avec cet acide. Précis des travaux qui ont eu pour objet le gaz inflammable de la réduction des inétauoc par le charbon. M. Priestley rapporte , dans un ouvrage intitulé : Expériences et Observations sur différentes branches de la Physique , le phénomène de la revivification de l'oxide noir de fer par le charbon , avec production de gaz inflammable . d'où il tire des conclusions contraires à la nouvelle chimie. Le C. Berthollet, en répondant à ces objections, attribua ce gaz inflammable à l'hydrogène du charbon. Mais M. Priestley , toujours attaché à son ancienne opinion, publia en 1796 un nouvel ouvrage où il oppose encore , à la nouvelle chimie , le phénomène dont nous venons de parler. Le C. Adet traduisit cet ouvrage , le réfuta , et attribua ce gaz inflammable à la même cause que le C. Berthollet, qui fit connoître lui-même, une seconde fois, son opinion sur la nature de ce gaz , dans le rapport qu'il fit à l'Institut national , avec le G. Fourcroy , du travail du C. Adet. Mais M. Priestley, peu satisfait de l'explication de ces savans, qui d'ailleurs n'étoit fondée sur aucune expérience positive , fitparoître en 1800 un nouvel ouvrage dans lequel il insiste sur l'impossibilité où sont les nouveaux chimistes d'expliquer , d'une ma- nière plausible, l'expérience rapportée plus haut, qu'il appuie d'ailleurs par quelques expériences nouvelles : du carbonate de baryte , par exemple , bien desséché et for- tement chauffé avec de l'oxide de fer également sec , produisent un gaz inflammable semblable au précédent. Dès que cet ouvrage fut connu, plusieurs physiciens étudièrent plus particulièrement les phénomènes qui y étoient annoncés. M. Woodhouse, chimiste américain, fut un des premiers à faire connoître son travail. 11 adressa à l'Institut national un ouvrage ayant pour titre : Observations on certain objections of D. Priestley , to the antiphlogistic System of chemistry , dans lequel il rapporte beaucoup d'expériences sur la réduction des métaux, etoùil fait connoître le phénomène important de la revivification du zinc par le charbon , sans production d'acide carbonique. L'auteur cherche à expliquer la formation de ce gaz inflammable par l'eau qu'il suppose faire partie des oxides métalliques. Aussi le considère-t-il comme de l'hydrogène carboné. Mais , comme il a toujours obtenu avec les oxides métalliques un gaz in- flammable chargé d'une plus grande quantité d'acide carbonique que du gaz qu'il reliroit de la décomposition de l'eau par le charbon , il conclut que la quantité su- périeure d'acide provenant des oxides, est due à l'oxigène qu'ils contiennent natu- rellement eux - mêmes. Cependant l'oxide de bismuth ne donna à l'auteur qu'une quantité d'acide carbonique égale à celle qu'il auroit obtenue de l'eau décomposée par le charbon. Et, comme nous l'avons dit plus haut, l'oxide de zinc également traité et réduit par le charl>on , ne lui en donnoit souvent pas un atome. Mais il ne regarde ces laits que connue des anomalies que de nouvelles expériences ramèneront sous les lois déjà connues. Le G. Guy ton, chargé par l'Institut national de rendre compte de l'ouvrage de M. Woodhouse , trouva son objet assez important pour vérifier les expériences qu'il ren- fermoit : il confia ce travail au G. Desormes, qui en obtint absolument les mêmes résultats. Le G. Berthollet confirma aussi ces faits , d'après ses propres expériences , mais observant encore que le charbon contient toujours une quantité très - considérable tî'hydrogène que la plus forte chaleur ne peut dégager entièrement , il attribua la rcvi- vificatioti de l'oxide de zinc à cet hydrogène , et il prouva en effet la formation de l'eau dans cette expérience par les goûtes qui s'en déposèrent aux parois de l'alonge adaptée au bec de la cornue où se faisoit la revivification. Ces considérations firent soupçonner au G. Berthollet, que le gaz produit par l'oxide de zinc et le charbon, pourroit bien n'être que de l'hydrogène carboné. Mais les CC. Desormes et Clément ayant reconnu que ce gaz, moins pesant que l'acide carbonique , l'étoit plus que le gaz hydrogène carboné j qu'en l'enflammant avec de l'oxigène dans l'eudiomèlre de Volta et sur du mercure , il ne se formoit point d'eau , et que le résidu n'étoit que de l'acide carbonique -, et étant de plus parvenu à obtenir un gaz absolument semblable en traitant l'oxide de zinc avec la plombagine , en chauffant fortement un mélange de charbon et de carbonate de baryte , et en faisant passer à plusieurs reprises du gaz acide carbonique au travers d'un tube rougi , et contenant du charbon en poudre : expérience qui avoit également été faite par les GC. Fourcroy et Thenard. Us conclurent que l'oxide de zinc est réellement revivifié par le charbon ; mais que l'oxigène qui s'en dégage favorisé par une haute température , dissout une plus grande quantité de charbon que celle qui est nécessaire à la formation de l'acide carbonique , et qu'il en résulte un acide sur- chargé de son radical ou plutôt un véritable oxide gazeux de carbone , qui ne pré- cipite plus l'eau de chaux qui est inflammable , qui brûle sans détonner , avec une flamme bleue, etc. Il est à observer que l'acide carbonique que l'on fait passer sur du charbon danf un tube rougi au feu augmente considérablement de volume en changeant de nature, ainsi que l'ont observé les CC. Desormes et Clément. Le G. Hassenfratz vint à l'appui de cette opinion par une expérience particulière : en faisant passer du gaz oxigène sur du charbon dans un tube incandescent , suivant la durée de l'opération et l'intensité de la chaleur , il obtint un gaz plus ou moinf pesant , plus ou moins inflammable , etc. Et le C. Guyton , en adoptant aussi cette opinion , vint y donner un nouveau poids. Il y fut conduit par la réduction presque entière de ce gaz en acide carbonique qu'il opéra, au moyen de l'acide muriatique oxigène ; mais il ne put parvenir à réduire, au moyen de ce gaz inflammable , les oxides métalliques les plus facilement réductibles, quoique le. carbone de ce gaz ait dû être porté à passer facilement dans de nouvelles combinaisons , par sa grande quantité et son extrême division. Les CC. Desormes et Clément s'attachèrent ensuite a développer les expériences qui avoient fait naître leurs premières idées sur la nature de ce gaz inflammable ; et par les expériences préliminaires dont nous allons parler, ils voulurent se préparer à en faire avec exactitude , et la synthèse et l'analyse. Le charbon fortement chauffé pendant deux heures , laisse dégager pendant la première heure un gaz qui contient une très-petite quantité d'acide carbonique , et qui s'enflamme comme celui qu'on retire par la réduction de l'oxide de zinc ; mais aucun dégagement n'a lieu pendant la deuxième heure ; d'où les auteurs concluent que du charbon chauffé pendant une heure , est dépouillé de toute espèce de gaz. L'oxide de zinc ayant été également chauffé pendant une heure , il ne se manifesta aucun dégagement. Le zinc fut oxidé avec toutes les précautions nécessaires pour pouvoir déterminer les élémens de son oxide blanc, et ils recounurent que ioo parties en contiennent 82, ï5 de métal, et 17, 85 d'oxigène. H z 6o Il restoit encore à connoître la véritable quantité des élémens de l'acide carbonique, pour pouvoir déterminer, par la synthèse, la nature de ce gaz. inflammable, puisqu'il se forme presque toujours en même tems une petite quantité de cet acide. Les GC. Desormes et Clément opérèrent en effet la combustion d'une quantité connue de charbon bien calciné, avec une quantité également connue d'oxigène ; et ils eurent pour résultat un acide formé par la combinaison de 28,55 de carbone, avec 71, 65 d'oxigène. Après ces expériences préliminaires , les auteurs opérèrent la formation du gaz. inflammable avec des quantités connues de charbon et d'oxide de zinc. Cette expérience fut répétée une seconde fois, et ils en conclurent enfin que 100 parties de gaz oxide de carbone conlenoit 47 >l d'oxigène et 52,9 de carbone. Après avoir déterminé, par la synthèse, la nature de ce gaz. inflammable, les auteurs Voulurent la vérifier par l'analyse. Une certaine quantité de ce gaz fut introduite dans l'eudiomètre de Volta , avec une quantité connue d'oxigène , et l'étincelle électrique y détermina la détonation. Après plusieurs essais, qui offrirent quelques petites différences dans les résultats, les auteurs, en prenant un terme moyen, se rapprochèrent ainsi de leurs premières conclusions. Ils observèrent d'ailleurs , que suivant la température et la quantité relative des ma- tières employées , les quantités des élémens de ce gaz peuvent différer très-sensiblement. Pour se convaincre encore plus fortement que ce gaz inflammable ne pouvoit pro- venir du charbon , ils remplacèrent ce corps , dans la réduction de l'oxide de zinc , par du carbure de fer , et les résultats furent les mêmes. Ils obtinrent, comme nous l'avons dit plus haut, le même gaz en chauffant fortement ensemble du carbonate de baryte et du charbon, et en faisant passer l'acide carbonique sur du charbon, dans un tube rougi. Les CC. Déformes et Clément comparèrent ensuite leur gaz oxide de carbone avec le gaz hydrogène carboné. La pesanteur du gaz hydrogène carboné fut de o,58 grammes, le litre, et celles de différens gaz oxide de carbone , depuis 1,12 jusqu'à r,i45. L'un produit de l'eau en brûlant, tandis que l'autre n'en produit point. Cent parties d'hydrogène carboné , produit de la décomposition de l'alkool , en ont exigé 55 d'oxigène, et en ont donné 85 d'acide carbonique. Cent autres parties retirées par la combinaison immédiate de l'hydrogène avec le charbon , en ont exigé 48 d'oxigène et ont donné 17 parties d'acide. Les auteurs attri- buent cette différence à l'oxide de carbone, que conlenoit déjà le gaz relire de l'alkool. Enfin , si l'on met une trop petite quantité d'oxigène dans le gaz hydrogène carboné, le charbon seul se brûle , et le gaz restant augmente de volume 5 ce qui ne s'observe point lorsque l'oxide gazeux de carbone se trouve dans les mêmes circonstances. Les auteurs terminent leur ouvrage par l'examen de quelques-unes des propriétés de ce gaz inflammable. Il brûle avec une flamme bleue , asphyxie très-prornptement. La lumière, le fluide électrique et le calorique, ne lui font éprouver aucun changement. Sa dilatation suit les progressions suivantes. Tempt'r. du theim cert. Vol, du giz carb. Vol. de l'air. 5ï 121 122. 52 112 I 1 5. i5 100 100. Beaucoup d'oxigène, mêlé à peu d'oxide de carbone , donne un gaz qui brûle avec une flamme rougeâlre. 11 paroît moins combustible que le gaz hydrogène , et détonne moins fortement mêlé à f d'oxigène. La persuasioi toujours une dans le nouve; l'objet d'un mémoire lu à l'Institut national, le 26 Messidor. Ce mémoire est divisé en huit articles principaux ) dans le premier , le C. Berlhollet fait un examen critique des trayaux de LuYoisier , sur la formation de l'acide carbo- e. sion du C. Berlhollet , que le charbon même le mieux calciné contient certaine quantité d'hydrogène , et ses soupçons sur l'existence de ce corps eau gaz inflammable, l'engagèrent dans une suite d'expériences qui firent 6i nique. Il observe que cet auteur a toujours conclu le poids du charbon dans cet acide, d'après le rapport de la quantité d'acide carbonique produit à la quantité d'oxigène employé pour le former , sans faire attention à l'eau qui se formoit eu même teins. Dans le second article , il rapporte les preuves que le C Monges a données de l'exis- tence de l'eau dans l'acide carbonique , au moyen de l'étincelle électrique qui , en pendant p même au mercure, qui en contient toujours une certaine quantité. Jl estime ioo pouces cubes d'acide carbonique, comme contenant 84 pouces cubiques ou 45 grains d'oxigène, 16 grains de carbone et 10 grains d'eau. Dans l'article troisième , il examine les travaux du C. Guylon , sur la formation de l'acide carbonique dans la combustion du diamant j et il observe, qu'ayant comparé cet acide au volume et au poids de celui qu'on retire du charbon et qui est saturé d'eau, et qu'ayant adopté, pour en reconnoître la quantité, la proportion d'acide carbonique déterminé par Pelletier dans le carbonate de baryte, on ne peut adopter les conclusions que le C. Guytcn lire de ses expériences, et qui donnent, pour élé- niens de l'acide carbonique , 82 d'oxigène et 18 de carbone. L'article quatrième a pour objet l'analyse du gaz retiré du charbon par la chaleur. Il résulte du grand nombre d'expériences sur la distillation du charbon , que la quantité d'acide carbonique est d'abord la plus grande , et qu'elle va rapidement en diminuant jusqu'à ce qu'on soit parvenu à un gaz qui ne donne plus qu'un dixième de son volume de cet acide j que le charbon ordinaire contient réellement une petite quantité d'oxi- gène ; que cette portion d'oxigène paroît nécessaire pour former le gaz inllammable et procurer la séparation de l'hydrogène et du charbon , de sorte qu'à mesure que l'oxigène diminue, la formation du gaz devient plus diificile et exige plus de chaleur j et qu'enfin, lorsque l'oxigène est épuisé , il ne se forme plus de ce gaz inflammable , qui est une combinaison ternaire, d'oxigène, d'hydrogène et de carbone. Le C. Berthollet en conclut qu'on ne peut plus supposer de quantité^ appréciable d'oxigène dans le charbon très-calciné , mais qu'il contient encore de l'hydrogène , qu'une nouvelle quantité d'oxigène peut seule dégager. L'article cinquième contient diverses recherches sur le gaz oléfiant, formé par quatre parties d'acide sulfurique et une partie d'alkool. L'analyse de ce gaz a prouvé qu'il contenoit 75 parties de carbone et 25 d'hydrogène, et a confirmé l'évaluation donnée par l'auteur des élémens de l'acide carbonique. Sa pesanteur spécifique est à celle de l'air atmosphérique, comme ç)o5 à 1000. Quatre parties de ce gaz mêlé à trois parties d'oxigène, ont éprouvé une forte dila- tation par l'éteincelle électrique : l'eudiomètre s'est couvert d'une poussière noire; il ne s'étoit point formé d'acide carbonique ; mais l'oxigène s'étoit combiné avec le gaz oléfiant et avoit formé un gaz ternaire qui avoit tous les caractères du gaz oxide de carbone des GC. Guyton , l esormes et Clément. L'auteur observe enfin, que lorsque la pesanteur spécifique se trouve plus grande que celie qui résulte de 1 hydrogène et du carbone que l'expérience a démontré , on est fondé à supposer, dans cette espèce de gaz, une proportion d'oxigène et d'hydrogène que cette pesan'eur exige. Dans le sixième article , il confirme les conséquences précédentes par ses recherches sur les gaz retirés de l'alkool, de l'huile et du sucre. L'article septième contient les recherches de l'auteur sur le gaz retiré du charbon par la décomposition de l'eau. Et le huitième , ses recherches sur le gaz retiré par le moyen de l'oxide de zinc et du carbonate de baryte , et qui contient d'autant plus d'acide carbonique que le charbon a mieux été calciné. Enfin, l'auteur conclut que tout acide carbonique provenant du charbon, contient de l'eau à laquelle il doit une partie de son poids et de son volume ; ^ Cjue le charbon contient de l'hydrogène qui n'en peut être séparé par la chaleur qu a l'aide de l'oxigène 5 62 Que la quantité d'oxigène contenue dans le charbon pour roi t être évaluée en recevant dans un vase tout le gaz qu'il pourroit donner par la plus forte chaleur, et en déter- minant la pesanteur spécifique de ce gaz. et la quantité dominante d'hydrogène et de carbone qu'il contient ; Que l'hydrogène , le carbone et l'oxigène mis en présence , peuvent former une combinaison ternaire ; Qu'il faut distinguer deux espèces de gaz hydrogène-carbonés : l'une, oui ne contient que de l'hydrogène et du carbone ; et l'autre , qui contient de plus de l'oxigène. A la première espèce appartiennent le gaz oléiiant, celui qui provient de ce gaz en le faisant passer à travers un tube rougi, celui qu'on retire de l'alkool et de l'huile, et probablement celui qui provient de la décomposition de l'eau par le charbon. A la seconde appartiennent les gaz retirés du charbon par l'action de la chaleur; celui qui est retiré, par la détonation, du gaz huileux et du gaz oléfiant , avec une petite proportion d'oxigène; le gaz retiré du sucre; celui qu'on obtient par le nio}'en des oxides métalliques et du charbon, et celui que donne le carbonate de baryte avec le charbon , etc. Deux autres mémoires firent une suite au mémoire précédent. Dans le premier, le C Berthollet rapporte à ses propres expériences les expériences de Cruickshank , qui furent, seulement alors, connues en France, et dont nous allons rendre compte. Le second a pour objet les expériences du C. Hassenfralz. Mais en faisant passer de l'oxigène sur du charbon calciné, le C. Berthollet a toujours vu de l'eau se former. Cette combustion produit d'autant plus d'acide carbonique , que la température est plus basse; et d'autant' plus de gaz inflammable composé, qu'elle est plus élevée. Tandis que les chimistes dont nous venons de parler s'occupoient à déterminer la nature du gaz inflammable qui fait l'objet de ce travail, M. Cruickshank, chimiste anglais, en réfutant le dernier ouvrage du docteur Priestley , éloit arrivé à des conclusions semblables à celles des CC. Guyton , Desormes et Clément, et semble donner par là un nouveau degré de certitude à l'existence du gaz oxide de carbone. Son ouvrage est intitulé : Observations sur les différentes combinaisons de l'oxi- gène avee le carbone , en réponse à quelques-unes des^pbjections du docteur Priestlejr au nouveau système chimique. L'auteur observe premièrement que tous les oxides métalliques susceptibles de sup- porter une chaleur rouge , donnent avec le charbon du gaz acide carbonique et du gaz inflammable ; que les oxides qui retiennent avec le plus de force leur oxigène , donnent plus de gaz inflammable que ceux qui l'abandonnent facilement; mais que ceux-ci produisent une plus grande quantité d'acide carbonique, et enfin que le gaz acide carbonique se dégige en plus grande abondance au commencement de 1 opération qu'à la fin , tandis que c'est le contraire pour le gaz inflammable. Il reconnut ensuite que la pesanteur de ce gaz inflammable éloit moindre que celle de l'air atmosphérique ; que dans sa combustion , il ne se formoit presque que de l'acide carbonique, mais en beaucoup plus grande quantité que n'en pouvoit produire l'oxi- gène employé. Cependant le poids de l'acide carbonique produit, étoit moindre que celui des gaz mis eu usage. 11 attribue cette différence à l'hydrogène contenu dans le charbon , qui , se mêlant au gaz inflammable , produit , absorbe une portion d'oxigène pour former de l'eau. En effet, dit l'auteur, il se forme toujours une petite portion d'eau dans la combustion des gaz inflammables , retirés des oxides métalliques par le charbon. Ces différentes observations portent l'auteur à croire que ce gaz contient naturellement de l'oxigène , qui est combiné avec une assez grande quantité de charbon, et forme ainsi un gaz oxide de carbone qui est à l'acide carbo- nique, ce qu'est le gaz nitreux à l'acide nitrique. M. Cruickshank recherche ensuite de quelle manière cet oxide de carbone est formé , et il est conduit à conclure par plusieurs expériences, et entr'autres par la formation de ce gaz au moyen d'un mélange de limaille de fer et de carbonate calcaire chauffé fortement , qu'il est dû à la désoxigénation de l'acide carbonique par le métal. Et comme jl ne se dépose point d'eau dans la combustion de ce gaz , retiré sans charbon et 63 «ans oxide, et. qu'en outre le poids de l'acide carbonique produit dans cette com- bustion est égal à celui des gaz employés à sa formation , l'auteur y trouve une preuve nouvelle en faveur de son opinion sur la nature de ce gaz inflammable. Enfin il cberche les rapports qui peuvent se trouver entre son oxide gazeux de carbone et le gaz hydrogène carboné , le seul avec lequel on auroit pu les confondre. Celui qui fit l'objet de ses comparaisons fut retiré du camphre, en le faisant passer en vapeurs dans un tube incandescent , de la distillation destructive des substances animales , des marais , etc. Il reconnut que sa pesanteur spécifique éloit à celle de l'air comme deux sont à trois ; que cent parties exigent quatre fois plus d'oxigène que le gaz oxide de carbone, et produisent plus d'acide et sur-tout beaucoup plus d'eau j ce qui ne lui laissa aucun doute sur la différence qui existe entre ces deux griz. Tels sont les travaux qui ont eu pour objet ce nouveau gaz inflammable, et les diverses opinions qu'ils ont fait naître sur sa nature. On sentira sans peine les déve- loppemens que ces travaux exigeroient pour détruire l'indécision où l'on peut rester encore} mais les mémoires du C. Berlhollet, que ce savant publiera sans doute, lèveront probablement bientôt toutes les difficultés. Frédéric Cuvier.. OUVRAGES NOUVEAUX. Muscologia recentiorum seu analjsis historia et descriptio inethodica omnium mus- corum frondosorum , hùc usejuc cognitorum ad normam Hedwigii. — A S. E. Bridel. Gothœ. 1797 -i Soi. Nous avons rendu compte des premières parties de cet ouvrage dans le N°. 1 9 de ce journal. La troisième partie vient de paroître , et nous croyons utile de donner à cette occasion un extrait détaillé de l'ouvrage entier', semblable à celui que nous avons donné de l'ouvrage de Smith sur les fougères : il pourra servir à ceux de nos lecteurs qui , ne possédant point l'ouvrage 'de Bridel, veulent cependant ranger les mousses d'après sa méthode. Tout le monde cennoît les belles observations d'Hedwig sur les mousses ; mais on se servoit rarement de sa classifi- cation, parce qu'on manquoic d'ouvrage systématique et complet sur cet objet. C'est ce que M. Bridel vient de faire avec succès. Il commence par donner l'anaromie des mousses, leur physiologie, la définition des termes qu'on emploie dans cette partie de la botanique , et l'histoire des travaux des naturalistes relativement aux mousses. Il passe de là à la description de chaque espèce de mousse en particulier, et y joint quelques planches pour les espèces nouvelles ou pour faciliter l'intelligence des caractères génériques. Ses descriptions sont détaillées et soignées , la synonimie est étendue , et ce travail étoit d'une importance extrême dans l'étude des mousses. Comme ces plantes se trouvent abondamment dans l'Europe, et que les principes de leur classification ne sont pas aussi simples que dans les plantes phanérogames, il est arrivé que chaque botaniste qui a fait la flore de son pays , s'est cru autorisé à changer la nomenclature : ainsi la Bu.xbau.mia foiiosa a été placée dans six genres différens , et a reçu dix noms spécifiques ; le Bryum apocarpon a été placé dans cinq genres, et a reçu sept noms spécifiques. Ces exemples servent à prouver combie» l'ouvrage de M. Bridel étoit utile. Les mousses sont hermaphrodites (p. ex. Splachnum) , monoïques ( Phascum) , ou dioïques (Hypnum). Elles offrent une singularité remarquable , c'est que quelquefois elles changent de sexe : ainsi Hedwig a vu un individu mâle du Polhncum undulatum devenir femelle. La fleur mâle des mousses est composée d'un calice ou perianthe, d'étamines et de filamens charnus qui paroissent jouer le rôle de nectaire. La fleur femelle est composée d'un calice , d'une corolle, du pistil et de filamens qui sont analogues au nectaire. Le calice est ce qu'on nomme ordinairement perichœtium , la corolle est la calyptra. La capsule est cette urne tantôt sessile , le plus souvent pédonculée, qu'on a regardée si long-tems comme la fleur des mousses. Cette capsule est formée de deux membranes qui sont réunies au sommet par un bourrelet qu'on nomme péristome (perïstoma). C'est de la présence ou de l'absence , et sur-tout de la forme de ce péristome , que sont principalement tirés les caractères génériques des mousses. Ce péristome est nul, simple ou double, entier, denté ou cilié. La capsule contient des grains bruns , et on sait qu'Hedwig a prouvé , par expérience , que c'étoient des graines. Après avoir donné ces détails sur l'organisation générale des mousses , nous allons faire connoître les genres établis par Bridel , qui diffèrent peu de ceux d'Hedwig. Classe I*6. Mousses sans péristome* Phascum. Fleur monoïque; fleur mâle en disque terminal ou en gemme axillaire; fleur femelle terminale, Ex. P. acaulon L. Classe IIe. Mousses à péristome nud, Sphagnum. Monoïque ; fleur mâle en forme de massue , à l'extrémité des rameaux ; fleur femelle terminale et axillaire. Ex. S. Palustre L. Hedwigia. Monoïque ; fleur mâle en forme de gemme axillaire ; fleur femelle terminale. Ex. Bryum apocarpon var. B. L. , Gymnostomum. Dioïquc ; ficur mâle en forme de disque terminale ; fleur femelle terminale. Ex. Bryum pyriforme L. Classe IIIe. Mousses à pcristome simple* (a) Dents entières solitaires libres au sommet. Tetraphis Péristome à 4 dents. Mnium pellucidum L. Octoblepharum. Péristome à 8 dents. Btyum albidum L. Leertia. Péristome à 16 dents étroites un peu redressées; fleur monoïque; fleur mâle en gemme. Ex. Bryum extinctonum L. Grimmia. Péristome à 16 dents larges un peu réfléchies; fleur mâle en disque ou en gemme. Ex. Bryum apocarpon var. A, L. Pterigynandrum. Péristome à 1 6 dents ; fleur dioïque ; fleur mâle en gemme. Ex. Hypnum gracile L. Julaceum L. Weissia. Péristome à 16 dents; fleur dioïque; fleur mâle en tête. Ex. Bryum viridulum Poil, paludosum L. (b) Dents entières solitaires réunies au sommet par une membrane. Polytrickum. Péristome à 3 2. dents. Ex. P. commune L. Mnium politnchoïdis L. Bryum undulatum L. (c) Dents entières rapprochées deux à deux ou géminées. Splachnum. Péristome à 8 paires dst dents ; fleur hermaphrodite. Ex. S. angustatum L. Phascum pedunculatum L. Svjamia. Péristome à 16 paires de dents; fleur hermaphrodite. Ex. Bryum capillaceum Dicks. Didymodon. Péristome à 8 ou 16 paires de dents; fleur unisexuelic. Ex. Bryum pusillum Dicks. ( d ) Dents fendues. Trichostomum. Dents du péristome capillaires et fendues presque jusqu'à la base ; fleur mâle en gemme. Ex. Brvum hipnoïdts L. Fontinalis minor L. Fissidens. Péristome à 16 dents fendues jusqu'au milieu; fleur mâle en gemme. Ex. Hypnum bryoïdes L. taxifolium L. pulvinatum L. . , Dicranum Péristome à 16 dents bifides; fleur mâle en tête. Ex. Bryum scopanum L. Heteromallum L. Glaucum L. ( e ) Péristome cilié. Tortula. 16 cils, ou davantage, tordus; fleur monoïque; fliur mâle en gemme. Ex. Bryum subultuum L. murale L. h Barbula. 16 cils, ou davantage, tordus; fleur dioïque; fleur maie en tête. Ex. Bryum rurale L. Classe IVe. Mousses à péristome double. ( a ) Péristome denté cilié. Neckera. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d'un nombre égal de dents semblables, libres à la base , très-entières. Ex. Fontinalis pennata L. Sphagnum arboreum L. Hipnum vuiculosum L. Orthotrichum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d'un nombre égal de dents sembables, libres à la base , frangées. Ex. Bryum striatum L. , , , , , Leskia. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni d'un nombre égal de dents semblables, réunies à leur base par une membrane. Ex. Hypnum complanatum L. Sericeum L. Hypnum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membrane ; fleur mâle en gemme. Ex. H. spiriforme L. filicinum L. Crista castrensis L. proliferum L. alopecurum L. undulatum L. . , Bryum. Péristome externe à 16 dents; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membrane; fleur mâle en tête. Ex. B. argenteum L. / Mnium. péristome externe â 1 6 dents ; péristome interne muni de cils dissemblables nés de la membraae ; fleur mâle en disque. Ex. M. crudum L. pseudotriquetrum , marchicum , palustre. Kœlreutera. Péristome interne à 16 dents, cohérentes au sommet; péristome interne muni d'autant de cils; fleur mâle en disque. Ex. Mnium hygrometricum L. ( b ) Péristome denté membraneux. Webera. Péristome externe à 16 dents acérées; péristome interne formé d'une membrane plissée en carène , munie de cils; fleur hermaphrodite. Ex. Bryum nutans Gm. Bartramia. Péristome externe à 16 dents en forme de coin; péristome interne formé d'une membrane plissée en carène ciliée ou sans cils ; fleur hermaphrodite. Ex. Bryum pomiferum L. Pohlia. Péristome externe à 16 dents; péristome interne formé d'une membrane â it dentelures; fleur dioïque. Ex. Bryum elongatum Gm. t Buxbaumia. Péristome externe à 16 dents tronquées; péristome interne formé d'une membrane plissée; rieur monoïque. Ex. B. aphylla L. _ Timmia. Péristome externe à 16 dents acérées ; péristome interne muni de 16 prolongerons articules sut la membrane ; fleur monoïque. Ex. Mnium megapolitanum Gm. ( c ) Péristome denté en réseau. Fontinalis. Péristome externe à 1S dents larges aiguës; péristome interne en réseau; fleur monoïque; fleur mâle en gemme. Ex. F. antipyretica. Metsia. Péristome externe a 16 dents courtes; pcristome interne en réseau; fleur monoïque ou polygame; fleur maie en disque. Ex. Mnium triquetrum !.. D. C. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T H I Q U E. N°' 5;' PARIS. Frimaire, an 10 de la République* HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Description d'une nouvelle espèce de fourmi , par le C. Latreille. La Fourmi resserrée. Soc. rHiLOM» Formica coarctata. — —PL Iïf , Jig. i. Triple delà gtandevir. naturelle. mulet Aiongée, presque cylindrique, d'un brun noirâtre; jeux nuls ou point apparens , écaille en forme de nœud presque cubique ; antennes et pâlies jaunâlres. operaria Elongata , subcylindrica , fusno-brunea ; oculis nullis aut obsoletis ; squama nodijormis , subcubica , anttnnis pedibusque Jluvesccntibus. Long. 0,004. = 1 1%« i- Cette fourmi est singulièrement remarquable par sa forme et sa manière de vivre. Elle est la soûle des espèces indigènes dont i'écaille soit figurée en nœud presque cubique ; qui, sans avoir les deux premiers anneaux de l'abdomen fortement séparés l'un de l'autre, ait cependant un aiguillon. Dans les femelles et les ouvrières le mulet offre une particularité bien plus extraordinaire, il est privé d'_yeux. Le C. Latreille a étudié un très-grand nombre d'individus, soit vivans , soit morts j il les a examinés sous tous les aspects et avec une lentille d'un quart de ligne de foyer, et n'a rien découvert qui annonçât l'exis- tence des organes de la vue. Lors mémo qu'ils existeroient , on peut les considérer, à raison de leur extrême petitesse , comme nuls par rapport à nous. La femelle , au contraire , a acs yeux Irès-distincts, et qu'on apperçoit à la première inspection. Les habitudes du mulet de cette espèce sont conformes à son organisation : elle n'abandonne jamais la retraite qu'elle s'est formée entre les racines des plantes, sous une pierre qui couvre et protège sou habitation Peut-être sort-elle la nuit; mais l'auteur assure ne l'avoir jamais rencontrée hors de son nid pendant le jour. Un autre fait assez extraordinaire est le peu d'étendue de sa société : le C. Latreille a observé neuf à dix familles, et la plus nombreuse ne lui a jamais paru composée que d'un pareil nombre de fourmis ouvrières. Cette espèce appartient à une division qu'il a nommée , dans un travail général sur les fourmis, qui verra bientôt le jour, famille des fourmis étranglées , dont les caractères sont d'avoir le second anneau du ventre séparé du troisième par un simple étran- glement, d'avoir les mandibules plus courtes que la tête, et l'écaillé en forme de nœud presque cubique. L.a famille ouvrière de celle esoèce est aîongée , presque cylindrique, d'un brun foncé, glabre, luisante. Les antennes sont courtes, grossissant d'une manière sensible vers leur extrémité, d'un brun jaunâtre, insérées sous un petit rebord et rapprochées près de la bouche. La tête est un peu plus large que le corcelet, en carré long, assez déprimé, sans yeux ni petits yeux lisses. Les mandibules sont fortes, triangulaires, et à dents très-petites, peu sensibles. Le corcelet est presque cylindrique, un peu plus gros en devant, continu et tronqué postérieurement. L'écaillé forme un nœud JN°. IX. 5e. Année, Tom, IIL Avec une planche III» I 65 presque cubique, comprimé transversalement. L'abdomen est alongé , cylindrique; le premier anneau , ou plutôt le deuxième, est long, et séparé du suivant par un petit étranglement. L'anus est roussâtre; l'aiguillon est apparent j les pattes sont courtes ; assez, grosses, d'un brun jaunâtre. La femelle ressemble beaucoup au mulet ; mais sa tête est pourvue d'yeux très- distincts, quoique peu saillans, noirs. Le corcelet a le premier segment beaucoup plus grand que dans les autres espèces. Les ailes sont courtes, transparentes, .avec lei nervures jaunâtres , et le stigmate d'un brun-clair. Les individus ailés paroissent vers l'arrière-saison. Le C. Latreille a trouvé cette fourmi sous des pierres, dans le jardin du Luxembourg, près de Gentiily. Observation et description d'une espèce de Balanite qui se fixe dans les madrépores , par le C. Bosc. .^nr oc. MiiLOîrN Bruguières avoit observé que les valves des balanites se désemboîtoient à certaines époques , s'écarloient en proportion de la grosseur acquise par l'animal , croissoient par leurs bords, et que l'ouverture de la bouche restoit à-peu-près de. même grandeur dans tous les tenu de la vie. La nouvelle espèce que décrit le G. Bosc vient à l'appui de cette théorie. Toutes les balanites figurées jusqu'à présent ont les valves disposées en cône ou en pyramide ; elles sont fixées par leur base sur les corps solides. La balanite des gorgones , que le C. Bosc a observée vivante en Amérique, est peut-être la seule dont la base se recourbe pour embrasser les tiges , ordinairement fort minces , des polypiers sur lesquels elle s'attache. L'espèce nouvelle que fait connoître le C. Bosc , s'éloigne aussi de toutes celles qui ont été décrites, parce qu'elle n'est composée que de deux valves. Il la nomme Balanite des madrépores (Balanus mudreporarum). Il la caractérise par cette phrase : Test de deux valves coniques , inégales , opposées base à base ; l'intérieure plus grande et cachée en totalité dans la substance des polypiers pierreux. Les individus qu'il a observés sont fixés dans le madrepora agaricites de Linné , ou pavona cristata de Lamarck. Le cône inférieur de cette balanite ne paroît pas acquérir plus de 0,007 à 8 de profondeur, sur o,oo4 à 5 de diamètre. Il est canelé longitudinalement dans l'intérieur. Sa surface externe est entièrement unie au madré- pore. La valve ou le cône supérieur est presque piâne. Les crêtes saillantes et irrégulières qui la recouvrent sont des prolongemens des lames du madrépore. Cette valve est ovale , et son diamètre le plus grand est le même que celui de l'ouverture du cône inférieur. Elle est percée vers son milieu d'un trou ovale, d'un 0,001 de large, qui donne i.c.sue aux organes de l'animal. En dessous elle présente un cône très-oblique de 0,002 au plus de hauteur, formant presque un angle du côté le moins élevé et strié circulairemenl. L'opercule qui , pendant la vie de l'animal, ferme l'ouverture de sa valve supérieure, est composée de quatre pièces inégales, disposées par paires. Les deux plus grandes sont placées du côté le plus oblique : elles sont triangulaires , courbées, striées en travers en dessus, dentelées sur le côté par lequel elles se joignent. Les deux autres pièces de l'opercule sont également triangulaires ; mais leur angle supérieur se prolonge en une pointe recourbée et plus solide. L'animal qui vit dans cette balanite n'est pas connu. "Explication des figures. 1. PL JIL a. Valve inférieure. b "Valve supérieure vue en dehors. c Valve supérieure vue en dessous. d Petites pièces de l'opercule \ er0ssies. c Grandes pièces de l'opercule / CD. 6.7 BOTANIQUE. Mémoires sur les Sénés , par le C. D e l i s i. e. On récolte en Egypte deux sortes de séné, dont on fait un commerce considérable , Înst. Vas*, et qui sont le produit de deux plantes très-distinctes, appartenantes au genre cassia de Lmnœus. L'une désignée , par cet auteur, sous le nom de cassia serina t en français séné^ù feuilles obstuses ou d'Italie, est bien connue des botanistes } l'autre, que Forskal appelle cassia lanceolata , casse lancéolée, l'est beaucoup moins. La pre- mière est une plante rameuse et herbacée , qui n'a communément que 4 - 5 décimètres de hauteur. Ses feuilles sont composées de 5 - 6 paires de folioles glauques , ovales- renversées , dont le peliole est dépourvu de glandes. Les fleurs naissent en grappes au sonu:iet des rameaux. Les 5 divisions du calice sont brunes ; les pétales jaunes et veinés, Elle porte des gousses applaties, courbées en croissant et garnies sur chaque face de petites crêtes longitudinales. Elles renferment 8 - io graines. Suivant le C. Deii. le, cette plante qui, comme l'on sait, est annuelle dans les jardins d'Eurooe , est vivace en Afrique.. 5es feuilles fraîches exhalent une odeur désagréable. Elle croît spontanément aux environs de l'île Philoë et de la première cataracte du Nil où elle est aussi cultivée , ainsi a\\\ç. dans plusieurs autres cantons de la haute Egypte. Celle espèce de séné, dont on fait lous les ans la récolte, est porté à Sienne où il se vend à bas prix. Les marchands qui l'achetlcnt , ne le mêlent jamais avec le séné à feuilles aiguës. Cette seconde espèce , que l'on appelle séné du said, de la palt'e ou de la ferme , est un arbrisseau rameux d'environ 7 décimètres de hauteur. Ses feuilles sont composées de 6 - 7 paires de folioles lancéolées aiguës , pubéfs'cè'ntes j et le pétiole est pareillement dépourvu de glandes. Les fleurs , comme dans l'espèce précédente , sont disposées en grappes à l'extrémité des rameaux. Le calice est à 5 divisions ovales et colorées ; les pétales sont jaunes , veinés de lignes brunes ; les gousses applaties , un peu arquées , arrondies a l'extrémité , renferment 6-7 graines. Les Ababdès et les Arabes de la tribu de Bicharié , vont cueillir le séné à feuilles aiguës dans le désert au midi, et à l'est, de Sienne , où il croît naturellement dans les vallées arrosées par les pluies. On ne le trouve qu'au-delà de la première cataracte, mais dans une grande étendue de pays. Les Arabes en coupent les rameaux à l'époque où les fleurs commencent à tomber. Ils les laissent exposés quelques lems à l'air, et ils les renferment dans des sacs avant qu'ils soient entièrement desséchés. Ce séné est également porté à Sienne , et acheté par des marchands. Une charge de chameau vaut 8 - 10 pataquès, de 90 parats, ce qui fait environ 5o à 53 fr. de noire monnaie. Comme la récolte du séné à feuilles aiguës n'est pas assez, abondante pour procurer aux Arabes un g;. in considérable, ils y mêlent des feuilles d'un arbrisseau, qui res- semblent beaucoup à celles du séné , mais dont les propriétés sont bien différentes. C'est une espèce n'apocinée du genre cjnanchurn, et connue dans le pays sous le nom d'arghel, dont le C. Delis:e donne une description très-détailîée. Les feuilles détériorent le séné , et peuvent même produiront des effets nuisibles. Au commencement de l'automne , on met le séné dans des barques , et on le conduit sur le Nil jusqu'à Boular. Là, dans les magasins des négocians , on détache les ïeuillçs des rameaux , on les vanne , on les passe au crible et on les monde complètement. On met à part une certaine quantité de celui à feuilles aiguës. Le reste est échangé avec plus ou moins d'arghel et de séné à feuilles obtuses. 11 vient annuellement à Sienne , deux nulle cantars de séné j et quand on a séparé le bois d'avec les feuilles, il se trouve presque réduit à la moitié du poids qu'il avoit auparavant. On en sépare aussi les follicules , sans en tenir compte aux marchands : ce qui produit un gain considérable, parce que dans les pharmacies d'Europe , elles sont préférées aux feuilles j mais en Egypte", les droguistes les regardent comme inutiles, et même connue dan- gereuses. L'usage du séné vient des Arabes , et on lui a conservé le nom qu'ils lui ont donné. Le mëlange'dë l'arghel avec le séné à feuilles aiguës, en rend le choix très-difficile f, parce que leurs feuilles se ressemblent tellement, qu'on peut à peine les distinguer. I 3 63 La casse lancéolée de Forskal,.que cet auteur a indiquée pour le vrni séné d'A- lexandrie ou d la Mecque , et qui croît aux environs de Gedda , ne diffère pas sen- siblement du séné de la Pake, décrit pur le C. Lelisle ; et il observe que celui de la Mecque se trouve quelquefois mêlé avec le séné à feuilles obtuses, mais jamais avec l'arghel : ce qui fui donne une préférence marquée sur l'autre. On vend , dans les pharmacies du grand Caire , une graine connue scus le nom de ehinchin > qu'on emploie pour guérir les maladies des jeux. Cette graine est apportée par les caravanes de Darfoùr et de Sennar. Le C. ijelisle avant semé pl'JReurs de ces graines, en a obtenu le cassia absus de Linnaeus. D. C. Note sur la graine des Nymphœa , par le CDecandolle. Soc. vniLOM, Le nénuphar (nrmphcea) a été placé par Jussieu , Gcertner, etc. , parmi les plantes monocotvledones ; cependant les nervures anastomosées de ses feuilles, son stigmate semblable à celui du pavot, et enfin tout le port des espèces qui composent ce genre, prouvoient qu'il devoit être rangé parmi les dicotylédones. J'ai eu l'occasion de vérifier ce soupçon, et de prouver que la graine du nénuphar est véritablement munie de deux co!yledons. Le péricarpe est arrondi, glabre, d'un verd foncé, déprimé en dessous, muni à sa base des folioles calicinales persistantes , couronné par un stigmate en plateau orbi- culaire , marqué de 14 rayons. Les graines sont nichées dans la pulpe : elles sont ovm'dcs. L'écorce extérieure est jaune , luisante, épaisse et huileuse lorsqu'on la coupe ; l'écorce intérieure est une membrane rouge très-fine, et appliquée exactement sur le périsperme j sous cette écorce on trouve un périsperme farineux , blanc , qui occupe presque tout l'es- pace, et à son extrémité un petit germe (corculum ) charnu, blanc, en forme de toupie. C'est ce germe que tous les auteurs ont eu être le cotylédon du nénuphar; mais cette plante offre une singularité qui n'a pas encore été observée dans le règne végétal : son germe est muni d'une enveloppe propre; si on enlève cette enveloppe, on trouve le véritable germe , composé de deux cotylédons blancs , ovales , concaves , charnus , et d'une plumuie verdâtre logée dans la concavité que les cotylédons laissent enlr'eux. Cette description a été faite d'après les Njnnphœu alla et iutea. Elle prouve que. ces plantes sont dicotylédones, et que dans l'ordre naturel elles doivent être placées à la fin de la famille des Papaveracces. Le Nelumbo a la graine presque entièrement semblable à celle du Nymphœa ; mais je n'ai jamais pu en trouver une seule qui n'eut déjà germé : on trouve alors deux cotylédons verds , oblongs, inégaux en longueur (1). J'ai cru reeonnoîlre que le germey est aussi muni d'une enveloppe propre. Cette conformation seroit-elle commune à toutes les plantes aquatiques ? serviroit-elle à protéger plus exactement le germe contre la putréfaction ? Explication des Jigures. 5. PL II h a Le fruit entier du Njmphœa alba. b Le stigmate. c Le fruit coupé longitudinalement. d La graine. e Le périsperme. f Le germe (corculum). g Le germe vu à la loupe. h Les deux cotylédons. i Les deux cotylédons vus à la loupe. 1 . " . •• (1 ) Le C. Mirbel , à qui j'avois communiqué mon observation sur le Nymphéa, a reconnu eue le Nelumb» devoir, être placé dans la famille des Renonculacé.s , car il a plusieurs stiles , et ce qu'on avoir pris pour un fruit à plusieurs loges, est, selon lui, une agrégation de plusieurs capsules monospernicb soudées ensemble. Le Nymphéa et le Nelumbo forment donc un passage très-naturel de la famille des Pavcts à celle des Renoncules. MINERALOGIE. Note sur le gisement du fer chronicité , par le C. Gillet-Laumont, Le C. Pontier avoit déjà trouvé, il y a trois ans, dans les Basses-Alpes, quelques CoNFÉn. m:5 fragmens de fer chroraaté , hors de place ; mais les circonstances et la guerre ne lui Mihbs. avoient pas permis de rechercher le véritable gisement de ce minéral nouveau et curiei#. Il vient enfin de le trouver en place, dans une carrière aux environs de Gassin , dans la rade de Cavalaire. Ce métal est mêlé avec une roche serpentineuse verte , qui doit probablement sa couleur au chrome, comme le pense le G. Pontier. 11 y est quelquefois en masse de 5 décimètres cubes. CHIMIE. Sur l'acide nommé Cobaltique , par le C. Brugnatelli; par le C. Darbacq. Le C. Brugnatelli a cru reconnoitre dans le safre ou oxide gris de cobalt, un acide IisST. nat. particulier. 11 a publié ses expériences dans les Annales de Chimie. Le C. Darracq les a répétées, et n'a pas cru devoir en tirer les mêmes conclusions. Le C. Brugnatelli ayant fait digérer du safre dans l'ammoniaque, obtint une liqueur rougeâtre , qui, évaporée à siccilé , a donné un résidu dont la partie rongeâtre est dissoluble dans l'eau. C'est cette partie qu'il a regardée comme un acide cobaltique. Il pense qu'il existe tout formé dans le safre, puisque l'eau que l'on fait bouillir sur cet oxide gris de cobalt, enlève une matière acide blanchâtre, à laquelle le C. Brugnatelli reconnoît comme propriétés caractéristiques : i°. de précipiter la dissolution d'argent j 2°. de précipiter l'eau de chaux en une matière blanche coagulée, insoluble dans l'eau ou dans un excès d'acide; 5U. d'être séparée de sa dissolution aqueuse par l'alkool ; 4°. de précipiter l'acétite et le muriate de baryte. Le C. Darracq a repris ces expériences : il a reconnu que la matière grise non dis- soluble dans l'eau, que le C. Brugnatelli avoit prise pour l'oxide pur de cobalt , étoit un arseniate de cobalt qui , chauffé convenablement , laissoit volatiliser de l'acide arsenique. Il a ensuite examiné l'acide désigné comme acide cobaltique , par le C. Brugnatelli, et y a reconnu les propriétés suivantes , qui sont aussi celles de l'acide arsenique : i°. L'hydrogène sulfuré et les hydro-sulfures alkalins le précipitent en une poussière jaune, semblable à l'orpiment ou sulfure d'arsenic ; ?.°. La dissolution de cet acide précipite l'ammoniure de cuivre en arseniate de cuivre , qui est vert— olivâtre ; 5°. Elle précipite celui d'argent en blanc, et celui de mercure en jaune pâle, comme l'acide arsenique; 5°. Le précipité qu'il fait dans l'eau de chaux est dissoluble dans un excès d'acide lorsqu'on en met suffisamment ; 6°. Il ne précipite les sels bary tiques , dit le C. Darracq, que lorsqu'il est mêlé d'un peu d'acide sulfurique ; 7°. Il forme avec la teinture de noix de galle nouvellement faite un précipité jaunâtre, comme l'acide arsenique ; 8". L'alkool le précipite de sa dissolution aqueuse. Ce phénomène paroissoit le plus caractéristique de l'acide cobaltique; mais le C. Darracq a reconnu que l'acide arsenique dissout dans l'eau, ayant la propriété de dissoudre aussi de l' arseniate de cobalt, c'est ce sel Cobaltique seul qui est précipité par l'alkool. Le C. Darracq conclut des expériences que nous venons de rapporter , qu'il n'existe point de véritable acide cobaltique ; que la substance qui a été prise pour cet acide particulier par le C. Brugnatelli, est une combinaison d'acide arsenique et d'oxide de cobalti A. B. bQCi H1ÎL0M. PATHOLOGIE. Extrait d'une observation sur une conformation vicieuse des voies alimentaires , par le C. Pied, médecin. L'enfant sur lequel cette observation a été faite, étoit né à terme , le i5 Vendémiaire de cette année. C'étoit une petite fille bien conformée d'ailleurs, et qui paroissojf. d'une bonne constitution. Elle vécut cinq jours , pendant lesquels elle refusa de prendre le sein ; ne rendit que fort peu d'urine, et n'évacua pas de méconium. On lui avoit fait avaler, à plusieurs reprises, un peu de lait; mais aussi-Lot qu'elle l'avoit bu, elle le vomissoit , ainsi que toute autre espèce de boisson qu'on y avoit substitué. Les liquides vomis éloient teints en jairne. Le C. Pied ayant reconnu que l'anus étoit dans l'état naturel, et s'étant assuré qu'il communîquoit avec une longue portion du canal intestinal, soupçonna que l'obstacle étoit situé plus haut , et porta un prognostic fâcheux. En effet , cette petite fille mourut le jour même. A l'ouverture du petit cadavre, on trouva l'estomac et le duodénum très-distendus : la portion transversale du colon refoulée en haut par le duodénum. Tout le reste du paquet intestinal étoit déprimé et rejette vers la région hypogastrique. En développant cette niasse des intestins grêles , on vit le jéjunum partagé en deux portions , dont les extrémités correspondantes A et B , fig. 5 , éloient entièrement oblitérées. Une de ces portions étoit continue au duodénum ; mais comme elle n'avoit point éprouvé de distension , elle ne paroissoit en être qu'un appendice. L'autre portion formoit le commencement du reste du canal intestinal. Ces deux portions du jéjunum éloient soutenues par une partie du mésentère , dans lequel on observoit très-bien la distri- bution des vaisseaux. Ce qu'il y a de très-remnrquable dans ce vice de conformation, c'est que la portion ,des intestins, qui ne communiquoit ni avec l'estomac ni avec les conduits de la bile, contenoit une matière d'un jaune-verdâtre , un véritable méconium. Ce fait est très- important pour la physiologie, puisque quelques auteurs ont eu l'opinion que l'enfant, dans l'intérieur de la matrice, jouissoit déjà de la faculté digestive ; et qu'ils apporloient en preuve , le méconium qu'on trouve dans le canal intestinal des nouveaux nés. Il paroîtroit, d'après cette observation, que le méconium est une sorte de sécrétion qui se fait par les tuniques internes du canal intestinal. Explication des figures. 4 et 5. PI. III. Fig. 4« a. L'œsophage. b L'estomach. c Le duodénum. d Portion transversale du colon. e Appendice du cœcum. f Les intestins grêles. g Le rectum. Fi mais interposez un papier mouillé (h) entre le condensateur et la lame de zinc; alors le plateau collecteur prendra un état électrique qui se trouvera être positif comme celui du zinc; et si vous retournez l'appareil et que vous touchiez le papier mouillé avec le cuivre , vous communiquerez également un état électrique au plateau, mais qui, à raison de l'état du cuivre, sera de nature négative, comme dans le premier cas {Jig- 5). Dans le premier cas il arrive la même chose que dans la première expérience ; l'état électrique communiqué par le zinc à la lame de cuivre , qui lui est soudée 7 passe dans le plateau du condensateur, aussi de cufvre. Dans le deuxième cas, le zinc, placé entre la lame de cuivre à laquelle il est soudé et le plateau de cuivre du condensateur qu'il touche immédiatement, par conséquent , étant de part et d'autre en contact avec du cuivre , se trouve entre deux forces op- posées et égales qui se détruisent. Dans le troisième cas, l'interposition du papier mouillé, interceptant le contact du zinc avec le condensateur, empêche leur action mutuelle, qui ne peut s'exercer que dans le contact immédiat, et laisse dans son entier celle de la tige de cuivre soudée au zinc; alors le papier mouillé , à raison de sa propriété conductrice , transmet l'état électrique du zinc au plateau du condensateur. Deuxième principe. Dès-lors, il est évident que cette propriété des métaux de se mettre , par le contact mutuel, dans un état électrique (propriété que M. Volta nomme force électromotrice) y ne peut avoir lieu que dans le contact immédiat; les corps humides, comme corps conducteurs , et par cela même qu'ils sont moins bons conduc- teurs que les métaux , d'une part, interrompent le contact et ainsi partagent l'action élec- tromotrice ; de l'autre , transmettent l'état électrique que les métaux ont acquis au moyen de cette action , aux substances avec lesquelles ces corps humides sont eux- mêmes en contact. En sorte qu'une série de couples métalliques et de corps humides peut alternativement exciter et transmettre l'état électrique , et en accumuler les effets autant de fois que cette alternative se continuera. De là l'expérience de la colonne et de la pile de M. Voila. Troisième expérience. Prenez deux disques ou pièces de inétal , l'une d'argent , l'autre de zinc {Jig. 6, a et z i )) mettez-les immédiatement l'une sur l'autre, sans les isoler. MeLtez sur ce couple métallique un morceau de papier ou de drap mouillé {h); posez sur ce drap mouillé un autre couple métallique ( a et z i), dans le même ordre que le premier; recevez sur le condensateur l'électricité du second couple, et chargez- le par un nombre suffisant de contacts. Faites- en l'épreuve à l'éleclromèlre : vous trouverez, toutes condilions égales d'ailleurs, l'électricité du deuxième couple plus forte que celle" du premier. Continuez ainsi successivement : l'intensité électrique croîtra à mesure que vous multiplierez les couples ainsi superposés» Enfin, la pile étant toute montée et composée d'un nombre déterminé d'étages, l'intensité électrique se trouvera plus ou inoins grande , selon que Ybus l'éprouverez K 2 ?6 à différens points, depuis la baie jusqu'au sommet : négative, si les pièces supérieures de chaque couple sont d'argent ) positive, si elles sont de zinc Dans ce cas on conçoit que lorsque les premiers disques sont en contact , ils passent à l'état électrique ( Voj. exp. i. ). Les seconds, séparés des premiers par le drap mouillé , deviennent pareillement électriques ; et de plus , par l'intermède du drap mouillé, partagent ( exp. 2, n. 5) l'électricité du disque supérieur du premier couple 'j ainsi de suite, dans tous les couples qui composent la pile ; et à mesure qu'on enlève l'électricité au sommet, ou dans quelque point que ce soit de la colonne , celle-ci se fournit aux dépens du réservoir commun : en sorte que d'une extrémité à l'autre, l'intensité électrique croît nécessairement dans une progression arithmétique. L'électomèlre de M. Volta paroît l'indiquer ainsi j il est néanmoins à désirer que ce fait soit encore mieux constaté, au moyen d'instrumens plus exacts. Quatrième expérience. Si vous isolez, la pile par sa base , alors le premier et le dernier couple se trouveront dans un état électrique opposé, d'une intensité égale j le milieu de la pile ne présentera aucun signe d'électricité ; et depuis ce milieu jusqu'aux extrémités, l'état électrique ira croissant, positif dans un sens, négatif dans l'autre , jusqu'aux deux couples extrêmes, dont l'intensité sera la plus forte. Cependant, à moins que la pile ne soit très-considérable, le condensateur ne recevra de ces extrémités qu'une électricité foible. Dans cet état de choses, on conçoit, i°. que les pièces du premier couple élant d'abord disposées, seront chacune dans un état électrique opposé ( exp. i ;, et conser- veront l'une et l'autre cet état , puisqu'elles n'auront aucune communication avec le Sol; 2°. qu'à mesure que la pile montera, l'effet des nouveaux couples sera d'accroître, tant dans un «ens que dans l'autre , les intensités électriques : cela posé, la pile montée représentera deux progressions toujours croissantes en sens opposés, le moindre terme de l'une correspondant à la plus grande intensité de l'autre. i>ès-!ors, vers le milieu de la colonne, les termes moyens, négatif et positif, se trouvant égaux , se détruiront et rendront en cet endroit l'état électrique égal à zéro. On conçoit encore que , l'élec- tricité ne se reproduisant point par la communication avec le sol , le condensateur appliqué aux extrêmes n'en recevra qu'une très-petite quantité, qui sera même inap- préciable s'il est lui-même d'une grande capacité. Cependant la communication de la base de la colonne avec une jarre très-forte, feroit en partie le même effet que la communication avec le sol, et fourniroit un supplément qui rendroit l'électricité très-sensible au sommet de la pile isolée. Cinquième expérience. Si l'on rétablit la communication avec le sol par la base de la pile, et qu'en même tems on en touche le sommet avec le condensateur, celui- ci se chargera , même en un instant , d'une manière très-sensible ; "si l'on touche d'une main la base , de l'autre le sommet, on éprouvera une sensation continue, ou continuellement répétée ) si l'on établit du sommet à la base une série de corps con- ducteurs, parmi lesquels il y en ait d'altérables par l'action galvanique (tels que l'eau, dans laquelle plongent en opposition deux fils de métal, etc. ), la continuité des phé- nomènes qui caractérisent leur altération, attesteront une continuité d'action , dépen- dante de la communication établie à travers ces corps entre les deux extrémités de la colonne. Cette disposition a donné lieu à une foule d'expériences de tout genre, aujourd'hui trop connues pour être ici détaillées. On conçoit que, dans le premier cas, tout ce qui est enlevé par le condensateur est à mesure reproduit par la communication avec le sol j on conçoit aussi , dans les autres cas, qu'il s'établit un courant du sommet à la base, entre les électricités op- posées de l'une et de l'autre. Sixième expérience. Si d'une part on établit entre la base de la colonne et le sol une large communication, que de l'autre on reçoive l'électricité du sommet dans une jarre électrique très-grande , on peut , par un contact très-rapide du sommet de la pile , charger cette jarre de manière à en obtenir une décharge très-forte. La Ji g. 7 indique une des manières les plus commodes de répéter cette expérience. La base de la pile communique par une lame métallique large , qui plonge dans un vase d'eau dans lequel le physicien trempe l'une de ses mains j de l'autre, le même physicien tien* 77 la jarre et en porle le conducteur sur un bouton qui termine la dernière pièce nié" tallique de la pile. On peut de même , en portant sur ce bouton le pistolet à air inflammable , le faire immédiatement détonner. Les charges que l'on prend ainsi au sommet de la pile, soit avec le condensateur, soit avec tout autre appareil , ont également lieu , de quelque manière que soit terminée la colonne, et "soit que le contact ait lieu sur l'un des métaux, soit qu'il se fasse sur la pièce de drap mouillé. Les expériences de MM. Fan JMarum et Pfaff avec la machine teylerienne, ont aussi démontré qu'il falloit , pour charger au même point une même batterie, moins de contacts d'une pile de 200 couples, argent et zinc, que du conducteur de cette grande machine. Ce phénomène , à peine concevable, pour qui connoît les effets des grands appareils électriques, vient, selon M. Yolta , de ce qu'il n'y a nulle comparaison à faire entre un courant électrique formé d'une succession d'actions continuellement renouvellées , et une décharge instantanée, quoique très-forte. Le même phénomène se trouve confirmé par la comparaison des effets produits sur l'économie animale par la pile de Yolta , et par les machines ordinaires. Troisième principe, La pile étant composée de deux ordres de substances nécessaires à sa construction , les unes électromotrices , les autres simplement conductrices , les propriétés résultantes de cet assemblage varient suivant la différence des matières dont on a fait choix pour en former les diverses parties. Ainsi, d'une part, les métaux agissent les uns sur les autres avec différens degrés de force électromotrice ) de l'autre, les corps humides intermédiaires transmettent l'effet de cette force plus ou moins facilement et complètement. D'un autre côté, l'intensité ou le degré de la force électromotrice métallique, se manifeste essentiellement et se mesure par les effets électrométriques ; et dans l'élec- tromètre de M. Voila , si cette intensité n'est pas exactement mesurée , elle est au moins indiquée par la grandeur de l'écartement des pailles. De l'autre part, les effets électrométriques restant les mêmes, on voit d'autres phé- nomènes varier et correspondre, à ce qu'il paroit, tantôt à la facilité de la transmission, tantôt à l'étendue des surfaces transmettantes. Ainsi, la variété et l'énergie des effets que produit la colonne de Volta, semblent résulter de la combinaison de deux élémens j et si l'on compare les actions électriques aux autres forces dont les corps sont animés, les intensités représenteront les vitesses, et les rapports dans la facilité ou l'étendue de la transmission , représenteront les masses* Les expériences suivantes donneront une idée de ces deux modes d'influence. Septième expérience. L'expérience a prouvé qu'on pouvoit ordonner les métaux selon l'intensité de l'état électrique qui résulte de leur contact. L'argent, le cuivre, le fer, l'étain, le plomb et le zinc forment une série, dans laquelle chaque métal, mis en contact avec celui qui le précède, passeroit à l'état positif, et se trouveroit au contraire à l'état négatif avec celui qui le suit immédiatement dans la même suite. Les extrêmes de la série sont ceux dont le contact immédiat développe l'intensité la plus grande j en sorte que l'argent et le zinc sont ici ceux qui , réunis , donnent les effets électroméiriques les plus considérables. On peut ajouter encore plusieurs substances à cette série, comme, par exemple, le manganèse, la plombagine, les charbons, tous les métaux, divers alliages, etc. L'effet du manganèse combiné avec le zinc , est presque double de celui de l'argent. Les Anglais et M. Pfaff de Kiel ont aussi construit des piles avec un seul métal , des sulfures et des corps humides. M. Gautherot a obtenu des effets avec une pile de charbon de schiste et de corps humides. M. Davj assure avoir construit un appareil avec des charbons accouplés, dont les extrémités, de part et d'autre, trempoient dans des liquides de diverses natures 5 comme l'eau d'une part, de l'autre des dissolutions acides , alkalines , etc. West-il pas possible que même parmi les substances humides il y en ait qui , respectivement entre elles , deviennent électromotrices ? M. Volta présume que l'appareil de la torpille et des poissons électriques , tient à des super- ?8 positions pareilles, qui s'opèrent en vertu de l'organisation de cet animal. Quelques physiciens conjecturent aussi que de pareilles dispositions entre les lames crystalines de certains minéraux., sont les causes véritables de leurs propriétés électriques. Quoique M. Volta n'ait pas répété devant les commissaires de l'Institut les expériences qui établissent cet ordre de succession entre les métaux, plusieurs physiciens, entre autres le G. Le/iot, et aussi quelques-uns des commissaires de l'Institut, s'étoient déjà convaincus , par l'expérience , de sa réalité. Mais un phénomène plus important, et dont la connoissance n'est due qu'à M. Volta, est que l'intensité électrique résultante du contact de l'argent et du zinc , éprouvée à l'électromètre , est égale à la somme de toutes celles qui se développent entre les métaux qui forment la série de l'un à l'autre des extrêmes. Ainsi, l'intensité de l'argent au zinc étant représentée par 12, celle de l'argent au cuivre, dans la série indiquée, se trouve 1 ; du cuivre au fer , 2; du fer à i'étain , 5; de -l'éiain an plomb, 1 5 du plomb au zinc, 5 : somme tolale, 12, égale à l'intensité de la force électromolrice de l'argent au zinc. En sorte que , disposant tous ces métaux entre leurs extrêmes , on n'a pour effet total que celui qui résulte de l'union immédiate de ces extrêmes eux- mêmes. -.,,!.. , Ce phénomène mérite d'être soumis à l'épreuve d'instrumens plus exacts que n est l'électromètre à pailles 5 il fait concevoir une raison de plus de la nécessité d'inter- poser les corps humides aux substances métalliques dans la construction de la pile. Huitième expérience* Les corps humides ne remplissent pas tous avec la même perfection l'office de conducteur : l'eau pure est un des plus imparfaits ; mais si on lui mêle quelques sels, la faculté conductrice augmente, et les effets de la pile sont plus sensibles. L'oxidation qui se fait entre les couples par l'interposition des pièces humides, paroît aussi contribuer à rendre l'action plus complète ; cependant, dans tous ces cas , selon M. Yolta , l'intensité électrique marquée par l'électromètre ne change pas mais les effets que la pile produit sur nos organes sont plus vivement sentis. Disposez l'appareil à tasses, que tout le monde connoit , en rangeant sur deux files parallèles les tasses ou les bocaux, garnis des lames réunies de cuivre et de zinc , par lesquelles ils communiquent , de manière que l'extrémité négative d'une des files cor- responde à l'extrémité positive de l'autre. Remplissez les bocaux avec de l'eau simple j que les deux bocaux qui se correspondent à l'un des bouts de la double file, reçoivent les deux cuisses réunies d'un train de derrière d'une grenouille nouvellement préparée à cet effet • qu'on plonge dans les deux bocaux qui sont à l'autre bout la lame accouplée de cuivre et de zinc qui doit établir la communication entre les deux files : au moment de l'immersion la grenouille sera agitée de convulsions. Qu'on mette dans les deux bocaux les plus éloignés de la grenouille du muriate de soude ou du muriate d'ammoniaque , les convulsions seront sensiblement plus fortes ; qu'on en mette aussi dans les deux bocaux suivans , les convulsions augmenteront encore, et ainsi de suite ; en sorte que , si les muscles de la grenouille paroissent fatigués et deviennent im- mobiles, celte dissolution réveille sur-le-champ leur action , encore qu'elle ne se fasse que dans des bocaux très-dislans de ceux où sont plongées les cuisses de l'animal. De tous les sels employés jusqu'ici , le muriate d'ammoniaque est le plus efficace, tant dans l'appareil des tasses, que dans la construction de la pile. Il est bon d'ajouter ici l'observation d'un phénomène bien remarquable, dont les conséquences peuvent être intéressantes dans l'application utile des appareils galvaniques à l'économie animale et au traitement des maladies : si la grenouille ainsi disposée , finit par s'épuiser et reste immobile, il suffit alors de changer la disposition des cuisses , de manière que la cuisse qui plongeoit dans le bocal de l'extrémité négative, passe dans celui de l'extrémité positive, et réciproquement; alors les convulsions se renou- velleront et paroîtront telles qu'auparavant. De plus , quand après quelque tems l'épui- sement et l'immobilité auront mis fin aux mouvemens dans cette nouvelle disposition, on les verra immédiatement se renouveler en replaçant de nouveau la grenouille dans la première situation où elle avoit cessé de se mouvoir et de s'agiter la première fois. Neuvième expérience. L'imperfection dans la propriété conductrice des corps hu- 79 rnides en général, et spécialement de l'eau pure; est encore démontrée par un autre genre d'expériences. Soit une pile montée de manière à être ou isolée , ou foiblement communicante avec le réservoir commun, posée, par exemple, sur une table de bois ordinaire: qu'on lui adapte une bande de papier mouillé ( fig. 8), de manière que, commu- nicant d'une part à son sommet (P), que je suppose positif, cette bande réponde par l'autre bout à la base ( h ) , qui sera négative. Alors, le zéro d'intensité de la pile ( O ), répondant au milieu de la colonne, si l'on éprouve l'état de la bande de papier , on le trouvera électrique dans l'état positif vers l'extrémité P, et négatif vers l'extrémité IV j mais à partir de ces deux points, on trouvera que l'état électrique ira en diminuant à mesure que l'on s'en éloignera, en sorte que le milieu de la bande ( o ) se trouvera absolument dépourvu de tout état électrique sensible. Si dans quelque point de la partie Po de la bande, on porte une substance plus conductrice que l'eau 7 comme de l'eau salée, alors le zéro (O) de la colonne s'élèvera vers le sommet P , et le contraire aura lieu si l'on fait la même épreuve sur la partie inférieure IN o de la même bande. Le zéro (O) variera également selon que l'une des deux parties de la bande changera de propriété conductrice en se desséchant par l'effet de la situation ou celui de l'évaporation. Si les portions P o et N o , au lieu de faire parties d'une même bande , forment deux bandes distinctes et indépendantes , dont les extrémités libres s'étendront sépa- rément sur la table, et que l'on charge l'une de dissolution saline, tandis que l'autre sera seulement imbibée d'eau , l'état électrique de la bande qui sera mouillée par la dissolution saline s'étendra beaucoup plus loin le long de cette bande, que sur celle qui n'aura été pénétrée que d'eau pure, et le zéro (O) de la colonne s'élèvera ou s'abaissera proportionnellement de ce côté. Dixième expérience. Suit un appareil construit avec des plaques de métal d'un large diamètre , et des intermédiaires de carton mouillé d'un diamètre égal ; soit , d'une autre part, une pile construite avec un nombre égal d'étages, formés de petits disques des mêmes métaux : les deux piles donneront à l'électromèlre des degrés égaux , et par conséquent se trouveront dans le même degré d'intensité, proportionnellement au nombre égal de leurs couples. Mais si l'on fait avec les deux piles l'expérience par laquelle on brûle le fil de fer, la pile formée de grandes plaques donnera, comme l'on sait, des phénomènps d'in- candescence et de déflagration beaucoup plus considérables que ceux qui résulteront de la colonne formée avec les disques ordinaires. Les fils métalliques éprouveront aussi une déflagration d'autant plus active que, d'une part, ils communiqueront avec la co- lonne par une plus grande surface , et que de l'autre ils se rencontreront par des ex- trémités plus aiguës. En général, l'exactitude du contact, son étendue, la perfection de la propriété conductrice des intermédiaires, sont des conditions qui, sans changer sensiblement la force électromotrice déterminéepar la nature des métaux, paroissent déterminer , sous une même iutensité , le mouvement d'une masse électrique plus considérable j et le peu d'étendue des points par lesquels elle s'échappe, ou la ténuité des conducteurs, fait concevoir une énergie d'effets proportionnelle à la concentration que cette masse éprouve dans ces étroites issues. Nous terminerons cet exposé par la description d'une petite colonne portative dont se sert habituellement M. Yolta. ( V. fig. 9. ) d hst une petite colonne formée d'un nombre de disques plus ou moins considé- rables, et renfermée dans un étui de fer-blanc. Chaque disque de cette colonne est formé d'une lame de cuivre soudée à une lame de zinc ou doublée d'un élamage de zinc et d'élain ; ainsi , chaque disque forme à lui seul un couple entier , cuivre et zinc. Entre les disques sont des pièces intermédiaires de drap mouillé. Le tout est maintenu par trois tubes de verre : ces tubes reçoivent inférieurement des Broches de métal, par lesquelles ils sont assujétis à une pièce de cuivre, qui forme la base de la colonne, et qui est ici cachée dans la partie inférieure de l'étui (o); supérieure- ment, ils sont engages dans un chppeau de même métal surmonté d'une aigrette mé- tallique ( e ) , qui doit presser contre le fonds de la partie supérieure du même étui ( a )r 8o quand il est fermé. Les montans de verre mettent entre les parois de l'étui et les pièces de la colonne , un intervalle suffisant pour qu'il n'y ait entr'eux et elle de communication que par la base et le sommet. L'endroit où la partie inférieure de l'étui est reçue dans son couvercle (c), est garni d'une bonne couche de résine, ou de cire d'Espagne, ou dégomme lacque : de celle manière, ces deux pièces sont par- faitement isolées l'une de l'autre en cet endroit. Si pour lors, l'étui fermé, on le prend dans une main mouillée, par sa moitié inférieure, et que l'on touche son sommet avec quelque autre partie du corps, l'on éprouve , de l'une et de l'autre part, une commotion très-sensible. Deux étuis pareils, garnis de colonnes disposées en sens inverses, tenus dans l'une et l'autre mains mouillées, et rapprochés par leurs sommets, donneront une commotion double, etc. Cet appareil, que l'on peut porter aisément avec soi, peut suffire à un grand nombre d'expériences. Telles sont les principales expériences sur lesquelles M. Volta a fondé sa théorie. Elle démontre d'une manière évidente l'identité de principe entre le galvanisme et l'électricité; elle fait connoître un fait bien important , jusqu'à présent ignoré : c'est la propriété de certains corps de la nature, et particulièrement des métaux, de se mettre dans un état électrique uniquement par le contact. Ce principe , fécond en résultats, ouvre la voie à un grand nombre d'observations; étend la sphère connue des influences électriques , en développe de nouvelles connexions avec les phénomènes chimiques et les actions organiques , et autorise à concevoir de nouvelles espérances pour le progrès de plusieurs sciences et le perfectionnement de procédés utiies. C'est pourquoi l'Institut national a offert à M. Volta , en remerciaient de la com- munication que ce savant lui a faite de ses travaux, une médaille d'or du même coin et de la même grandeur que la médaille d'argent que reçoivent ses membres , avec celle inscription : A VOLTA. Séance du n Frimaire , an 10. J. N. H. OUVRAGES NOUVEAUX. ïllustratio iconographica insectorum quœ in musœis parisinis observavit et in lucem edidit Joh. Christ. Fabricius , prœmissis cjusdem descriptiombus y accedunt species plurimœ , vel minus aut nondum cognitœ. Auctore Antonio-Joanne Coquebert, Societ. Philomathicie et Hist. nat. Paris, socio. tabularum diicas secunda, — Parisiis , tj-pis Pétri Didot , natu majoris. Anno 1801. — Prestut apudJoan. Fuschs , via IMathurinorum f n. 554« Les entomologistes ont vu avec plaisir le premier fascicule ou la première décade de cet ouvrage , qui est destiné à faire connoître, par des figures très-détaillées , les insectes que M. Fabricius a décrits comme nouveaux dans les cabinets de Pans. Le second fascicule n'inspire pas moins d'intérêt, en offrant un très-grand nombre d'espèces presqu'uniques, telles que celles que le professeur Desfontaines a apportées de Barbarie. La première planche représente des sirex et des ichneumons ; la seconde , des sphex , des pompiles et dps larres ; la troisième est composée de scolies et de tiphies ; la quatrième est entièrement consacrée aux chrysides. On voit dans la cinquième, outre des insectes du même o^dre, le masaris vespiformls. La sixième présente des inutiles et le genre doryle •, la septième est formée de lépidoptères ; la huitième , de plusieurs insectes de la familles des cigaks , et tous exotiques; la neuvième, de punaises; et la dixième et dénuée, de diptères de Barbarie , parmi lesquels on distinguera des espèces des genres peu connus , volucella , cytherea. Chaque figure représente l'insecte de grandeur naturelle et grossi, avec le détail de ses parties. Plusieurs remarques importantes accompagnent les descriptions. P. A. L. Histoire naturelle des insectes, composée d'aprèt Reaumur , Geoffroy, Degcer , Roesel , Linnée , Fabricius, etc., et rédigée suivant la méthode d'Olivier; avec des notes , plusieurs observations nouvelles , et des figures dessinées d'après nature} par F. M. G. T. De Tigjmy, membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. — 10 vol. petit in-douze. — Paris. Deterville, rue du Battoir. On a réuni dans cet ouvnge , d'une manière concise, claire et méthodique, tout ce qui a été publié jusqu'à ce jour sur les insectes. Ou a eu soin de choisir de préférence les faits d'un intérêt général, sans cependant négliger de faire connoît.e les travaux des entomologistes qui ont eu pour objet de perfectionner la classification naturelle de ces animaux nombreux. On y fait l'histoire de presque tous les genres , et d'un grand nombre d'espèces remarquables par quelques particularités. On a cherché sur-tout à mettre cette entomologie à la partée des personnes qui, occupées d'autres sciences , veulent acquérir sur cette branche de l'histoire naturelle des wounoissances rlémentaires. JiiM. des Se . Tarn . UT. Pi, JfT JTf gg Ifa/eurre iQwfe. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILÛMATHIQUE. 5q" PARIS. Pluviôse, an io de la] République. HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Mémoire sur le Douni ou Palmier de la Thébcude , par le C. Delille. Parmi le petit nombre d'arbres que produit l'Egypte , on remarque deux palmiers ) Ijvst. nat, l'un est le Dattier uni fournit abondamment à la nourriture des habitans j l'autre est le Doum qui, en offrant aux autres végétaux un abri sur les connus du désert, a étendu le domaine des terres cultivées. Ce n'est qu'au-delà de Cirgé que le Doum s'est multiplié dans le Saïd. Cet arbre, suivant Bruce, croît aus^i dans la Nubie ; ce fait a été confirmé au C. Delille parles nègres de Sennar et de Darfour, qui viennent au Caire. Ce palmier, remarquable par ses branches bifurquées, ctoit connu du tems de Théophraste ; il a été décrit avec la plus grande exactitude par cet ancien naturaliste sous le nom de Cucifera. Le C. Deliile prouve évidemment que le Doum de la Thcbaide est le Cucifera de Théophraste. Bruce l'avoit également pensé j mais il dit que le noyau du fruit ressemble à celui de la pêche , ce qui n'est pas exact, et qu'il est entouré d'une pulpe amère , tandis qu'elle est douce et agréable au goût. Cette erreur vient de ce qu'il avoit observé le fruit avant sa maturité. Le C. Delille pense que le ejeas ou cucas de Théophraste , espèce de palmier naturel à l'Ethiopie , est le même que celui de laThébaïde. Quoi qu'il en soit, Pockocke a donné dans ses voyages un dessein et une description assez, exacte du fruit du Doum , qu'il nomme Palma Thebaïca , et qu'il regarde comme le Cuci ou Cucifera de Théophraste. L'Ecluse et les Bauhius en avoient aussi parlé brièvement. — Le tronc du Doum a dix mètres de hauteur sur un de circonférence ) sa surface est revêtue d'anneaux parallèles, peu saillans, larges de trois centimètres, formés par l'impression de la base du pétiole des feuilles} il se partage d'abord en deux branches dont les rameaux se bifurquent graduellement jus- qu'à trois ou quatre fois, et chacune des dernières ramifications est couronnée d'une touffe de vingt à trente feuilles palmées , divisées jusqu'aux deux tiers , longues de deux mètres sur un de large ; elles présentent la forme d'un éventail circulaire obli- quement ouvert j les divisions sont plissées , et vont en se rétrécissant de la base au sommet. On remarque , entre chacune , un filament qui les tcnoit unies avant leur développement : le pétiole est demi-cylindrique, creusé en gouttière, de moitié plus court que la feuille, élargi à la base et formant une gaîne autour du tronc. Les fleurs sont dioïques et disposées en grappes sur un spadix partagé en longs rameaux de la grosseur du doigt. Le spathe se fend longitudinalement d'un côté lorsque les fleurs sont prêtes à s'épanouir; le spadix est revêtu d'écaillés alternes, serrées, qui se recouvrent comme les tuiles des toits, et forment des spirales redoublées autour des rameaux. Les fleurs naissent solitaires entre les écailles dont l'intervalle est garni de faisceaux de soie. Les mâles ont un calice à six divisions profondes ; les trois extérieures sont petites, étroites, appliquées contre un pédicelle qui soutient les trois N°. XI. 5e. Année. Tome III. L 8s intérieures; celles-ci sont ouvertes un peu plus grandes et plus épaisses. Les étamînes, au nombre de six, ne dépassent pas le calice ; les filets sont réunis à leur base. Le calice des fleurs femelles est à six divisions presqu'égales ; il renferme trois ovaires supères , soudés ensemble , terminés chacun par un style surmonté d'un stigmate. Le Fruit est une baie ovale couverte d'une peau mince et lisse qui entoure une pulpe jaune, d'une saveur mielleuse et aromatique , entremêlée de fibres dont les intérieures sont très-serrées , et forment une enveloppe ligneuse autour d'une grosse amande cornée, blanchâtre, applalie à l'une de ses extrémités, pointue à l'autre bout où l'on remarque lin enfoncement qui contient l'embrion (1). Le tronc du Doinn est composé de fibres longitudinales; on le fend en planches dont on fait des portes dans le Saïd. Les fibres sont noires, et la moelle qui se trouve entre elles est d'une couleur jaune; les feuilles sont employées à faire des tapis, des sacs, des paniers :1a pulpe du fruit est bonne à manger. Les habitans du Saïd s'en nourrissent quelquefois. On apporte au Caire un grand nombre de ces fruits , qu'on y vend à bas prix. Ils ont la saveur du pain d'épices : on en fait par infusion un sorbet assez semblable à celui qu'on prépare avec la racine de la réglisse , ou la pulpe des gousses du caroubier. Cette boisson passe pour salutaire ; l'amande en séchant se durcit et devient susceptible de poli i on en fait des grains de chapelet. D. C. CHIMIE. Sur le Colombium. Le minéral dans lequel ce métal a été découvert, fut envoyé de Massa chusets parmi «les mines de fer. Il est pesant, d'un gris sombre, ayant l'apparence du chromale de fer. Il n'est point attaquable par les acides •. l'acide sullurique parvient cependant à y dissoudre un peu de fer. On le décompose avec le carbonate de potasse et l'acide înuriatique , que l'on fait agir alternativement. L'acide carbonique est chassé, l'acide niurialique s'empare du fer, et la potasse se combine avec l'acide du métal : on l'en sépare par l'acide nitrique que l'on peut mettre en excès; et il se forme un précipité blanc , floconneux et abondant, qui est l'acide du métal. L'acide niurialique le dissout quand il est nouvellement précipité; l'acide sulfurique ne parvient à le dissoudre qu'a l'aide de la chaleur. L'acide nitrique ne s'y combine point. Le prussiate de potasse donne un précipité vert- olive, et la teinture de noix de galles un précipité foncé couleur orangée; le zinc un précipité blanc. Il est dissoluble dans les alkalis caustiques, et le précipité blanc reparaît par l'addition des acides. L'hydro-sulfure d'ammoniaque ajouté aux dissolutions alkalines , donne un précipité chocolat. L'ammoniaque ne se combinp pas avec le précipité blanc. Les dissolutions acides et alkalines sont incolores» D'après ces propriétés, il paroît être un métal acidifiable d'une dilficile réduction, et diffèrent des métaux connus : on lui a donné le nom de Colombium. M. Halchelt est l'auteur de celte découverte, qui sera imprimée dans les mémoires de la société royale de Londres. (Extrait du journal de Niccholson. ) H. Extrait d'un mémoire du C. Vauquelin, sur un phosphate natif de fer , mélange de manganèse. IwST. NAT. Ce minéral a une couleur brune-rougeâtre et une demi-transparence lorsqu'il est ( i) Le* CC. Jussieu et Desfontaines, qui ont rendu compte de ce mémoire à l'Institut national, ont fait remarquer que ce palmier a de grmds rapports avec le genre Chamtxrops ; mais qu'il en diflfère parce que soa embryon est placé au sommet de la graine, et non sur son côté. Gœrtner, qui en a decrit le fruit, en a fait avec raison un genre nouveau, seus le nom à'IJyph&ne ; il nomme l'espèce dont il est ici question, H. coriaceat. '( Note des Rédacteurs. ) 85 divisé en petites lames j sa pesanteur spécifique est de 3,4*09. Il se divise en lames qui ont un reflet brillant et comme chatoyant : il raye légèrement le verre. Sa poussière est d'un gris jaune ; il se fond aisément au feu du chalumeau en émail noir; et n'exhale aucune odeur pendant cette fusion. Il se dissout promptement et sans effervescence dans l'acide muriatique j si l'acide est concentré il se forme des cristaux jaunes par le refroidissement : ils sont déliquescents ont une saveur piquante et atramentaire. L'alkool en précipite une matière blanche floconneuse sans saveur, l'akali volatil en précipite encore une portion: niais en versant un excès d'alkali cette matière jaunit. L'acide muriatique peut dissoudre cette substance blanche, et il prend une couleur citrine ; le prussiate de potasse y forme un précipité bleu-clair qui ne s'avive point à l'air , mais dont la couleur se reforce par les acides. Cette matière blanche mise en digestion avec de l'ammoniaque devient d'un rouge foncé ; la liqueur , en en dissolvant une partie , acquiert une couleur rou^eâtre et évaporée elle se prend en gelée et ressemble à du sang figé. Cette gelée lavée avec de l'eau distillée ; lui donne la propriété de former, avec l'eau de chaux un précipité abondant. Ces expériences ayant fait soupçonner au C. Vauquelin que le minéral éîoit un sel métallique , il en traita cent grains avec un poids égal de potasse caustique, dans un creuset d'argent : le résidu , lavé avec de l'eau disallée , a laissé un dépôt d'une couleur noire , dont le poids éloit plus considérable que celui du minéral employé quoiqu'il ait été séché à une chaleur rouge. La liqueur fut reconnue pour une combinaison d'acide phosphorique et de potasse , et la quantité d'acide évaluée aux 0,27 du poids du minéral. Le dépôt , traité par l'acide muriatique laissa dégager une quantité considérable d'acide muriatique oxigéné , et fit soupçonner la présence du manganèse j en effet l'acide acéteux en sépara 52 parties, exemptes de ter après plusieurs évaporations suc- cessives. Le résidu éloit de l'oxide de fer. La présence du manganèse explique l'augmentation de poids du résidu : ce métal selon le C. Vauquelin , est probablement combiné avec l'acide phosphorique dans un état d'oxigénation peu considérable , et il absorbe de l'oxigène dans l'atmosphère . quand il est séparé par l'alkali de sa combinaison. L'acide nitriqne fournit un moyen de séparer le manganèse , à raison sans doute de son foible degré d'oxigénation; il le dissout, et il reste au fond de la liqueur une poussière blanche qui n'est que du phosphate de fer; la liqueur ne relient que de l'oxide de manganèse sans acide phosphorique. Le C. Vauquelin pense que dans ce dernier cas l'acide phosphorique se reporte sur l'oxide de fer à mesure que le manganèse le dissout, et que dans l'état naturel il est à l'état de sel triple. 11 se fonde sur ce que les proportions du minéral se sont toujours trouvées les mêmes dans ses différentes expériences , et sur ce que le phosphate de fer neutre et l'oxide de manganèse à l'état où il se trouve dans cette mine étant de couleur blanche , le minéral ne devroit point avoir de couleur brune. Il établit ainsi les proportions constituantes : Oxide de fer 5i Oxide de manganèse 4* Acide phosphorique. 27 Il observe que si la combinaison triple n'est pas réelle, le minéral présente au moins n fait nouveau, savoir : l'existence de l'oxide de manganèse au minimum d'oxidation. 100 l observe que si la combinaison triple n'est pas réell un Il pense que ce minéral peut être utile aux fabriques de poteries , par les belles couleurs noire, brune et violette qu'il donnera aux vernis, sans exiger une grande quantité de fondant. H. V. C. D. L 2 84 SOC. PHILOM. PHYSIQUE. Sur les instrumens propres à mesurer les angles sur le terrein. C. Pictet a rapporlé d'Angleterre des instrumens pou; -rein. 'Je ce nombre est un petit théodolite , parf.iit r mesurer les angles sur ement bien exécuté , et Le le terrem. d'environ 6 centimètres de rayon. Cet instrument, qui n'est peut-être pas encore bien connu en France , consiste principalement dans un cercle entier. Perpendiculairement au plan de ce cercle, et sur son centre, s'élève un axe autour duquel tourne un arc qui porte à son extrémité une alidade garnie d'un vernier , servant à marquer les divisions sur le limbe de l'instrument. Cet arc, divisé lui-même en degrés, porte sur son centre une lunette mobile, accollée avec une alidade garnie d'un vernier. Quand l'instrument est placé horisontalement , on peut d'abord fixer l'alidade de 1 arc vertical sur le zéro de la division du cercle entier , et faire mouvoir ensuite tout 1 ins- trument pour amener la lunette dans le plan vertical , passant par le premier objet. En pointant la lunette sur cet objet, on aura d'abord l'angle que le rayon visuel fait avec le plan horisontal. Détachant ensuite l'alidade de l'instrument, on fera venir la lu- nette dans le plan vertical du second objet, sur lequel on la pointera : l'arc parcouru sur le cercle entier donnera la mesure de l'angle réduit au plan borisontal. Il est facile de voir qu'on peut prendre la dernière extrémité de cet arc pour le zéro de l'instrument, et recommencer l'opération à partir de ce point, on aura le double de l'angle. En le multipliant ainsi on diminue l'erreur de la division, et l'on n'a rien à craindre de l'erreur du centre , parce qu'on mesure à-la-fois les deux angles opposés au sommet. Le théodolite réduit à de petites dimensions comme celui dont nous parlons ici, est bien supérieur, pour l'exactitude et la commodité, aux plus grands graphomètres , et coûte moins. Si l'usage s'en répandoit parmi ceux qui opèrent sur le terrein, nos artistes en exécuteroient sûrement avec précision et économie. Il faudroit aussi subs- tituer au genouil, les mouvemens horisontaux et verticaux séparés; car il est tres- diificile de placer avec exactitude dans un plan un instrument à genouil. Les anglais ont cherché à diminuer autant qu'il étoit possible le volume des ins- trumens à mesurer les angles ; ils en ont un assez petit pour mériter le nom de sextant à tabatière. 11 seroit facile de les imiter en ce point, si l'on pouvoit persuader à tous ceux qui s'occupent de géodésie, que le plus mauvais cercle entier, de 5 à 6 cen- timètres de rayon, n'eûl-il que des alidades à pinules , vaut mieux que la boussole , sujette à tromper 'dès qu'il se trouve dans le voisinage quelque corps ferrugineux, ou que la chappe de l'aiguille frotte sur le pivot, et peu propre , lors même qu'elle est bien faite, à donner les angles avec précision, à cause des oscillations de l'aiguille, dont il faut toujours estimer le milieu. L. C. ASTRONOMIE. Cires Ferdinàndeà, ou Astre nouveau découvert le i". Janvier 1801, par Joseph Piazzi, directeur de l'Observ. Roy. de Palerme. Extrait de la dissertation italienne publiée par cet astronome , et du journal allemand de Zach. Novembre 1801. Soc. yiHLOM. J. Piazzi, occupé depuis neuf ans d'un grand catalogue d'étoiles, se préparoit , le ï'\ Janvier 1801 , vers 9 heures, à observer à la lunette méridienne la 87 étoile du catalogue zodiacal de Lacaille , lorsqu'il apperçut, à peu de distance de cette étoile, une autre étoile plus petite et de huitième grandeur environ, dont la couleur étoit comme «elle de Jupiter ; il l'observa sans y faire une attention plus particulière. En l'observant 85 les trois jours snivans , il remarqua un pelit changement , tant en ascension droite qu'en déclinaison, qu'il attribua d'abord à quelque erreur dans les observations; mais dès le troisième jour il en reconnut la réalité. Avant de parler de sa découverte , il voulut s'en assurer encore davantage. Du 4 au 9 Ie c^ fut couvert) le io, le petit astre se montra, mais au milieu de plusieurs étoiles d'entre lesquelles il n'éloit pas possible de le distinguer. Piazzi les observa toutes, pour ne pas manquer la véritable, qu'il reconnut en répétant le u les observations du io. Il desiroit fort observer le nouvel astre avec soin et hors du méridien; mais il ne put le reconnoîlre , ni avec une lunette de nuit , ni même avec une lunette achro- matique de 4 pouces d'ouverture. INicolas Cacciatori son adjoint, et JNicolas Cariotti ne furent pas plus heureux, quoique pourvus tous deux d'une excellente vue et d'une connoissance suffisante du ciel. 11 fallut donc se contenter des observations faites au méridien. Piazzi prenoit la hauteur au cercle entier dont la lunette grossit 5o fois, tandis que Cariotti ob.servoit le passage à la lunette méridienne qui grossit 8o fois. Ils continuèrent ainsi jusqu'au il Février, et obtinrent 21 observations complètes, et trois ascensions droites , sans déclinaison. L'astre n'étant plus visible au méridien , Piazzi vouloit l'observer dans d'autres ver- ticaux avec son instrument qui donne les azimuts et les hauteurs ; mais étant tombé malade le i5 Février, ce projet ne put avoir d'exécution. Piazzi chercha d'abord une orbite parabolique d'après trois observations; cette orbite ne représentoit pas le cours observé de l'astre. Une seconde parabole n'eut pas un meilleur sort. Il essaya deux cercles : l'un avoit pour rayon 2,7067, l'autre 2,6862; ils réussirent beaucoup mieux. Il ne crut pas nécessaire, pour le présent, de chercher une orbite elliptique. L'élongation du nouvel astre , au tems de sa station , donnoit pour rayon du cercle 2,q552 , ce qui pourroit faire soupçonner qije l'orbite est réellement elliptique , et l'excentricité considérable ; cependant les observations, en général, paroissent indiquer une excentricité très-petite. ans Avec le rayon 2,6862 , la révolution sera de 5 , o5 ; le diamètre à la distance moyenne de la terre au soleil , environ 19"; le volume, j de celui de la terre; l'inclinaison de l'orbite, io° 5i' 12". Oriani , Bode et de Zach , ayant eu communication de quelques-unes des observations de Piazzi, calculèrent des orbites, et trouvèrent des cercles peu différens de celui de Piazzi. Burckhardt , après avoir essayé des paraboles et des cercles , détermina une ellipse dont l'excentricité étoit petite; et pour faciliter la recherche du petit astre, il composa une éphéméride des positions qu'il devoit avoir en Fructidor, Vendémiaire et Frimaire. Zach publia une éphéméride semblable pour les mois de Novembre et Décembre : on y voit le degré de clarté que doit avoir pendant ces deux mois le nouvel astre, et ce degré est exprimé en parties décimales , de la rlarté qu'il avoit au tems de la découverte où Piazzi et Cariotti le jugèrent semblable aux étoiles de 7 à 8e grandeur. Quelques astronomes allemands avoient proposé de donner à cet astre le nom de liera (nom grec de Junon ); Piazzi l'a appelé Ceres Ferdinandea , en l'honneur de la Sicile et de son roi Ferdinand. Malgré le secours des éphémérides , on n'a pu encore retrouver Ceres, quoique les astronomes de tous les pays se soient occupés de cette recherche , il est vrai que le tems est bien peu favorable. Elle passe au méridien vers 5 h | du matin: la longi- tude géocentrique est 5h i»° , et la latitude 1 1° j. L'orbite elliptique de Burckhardt donne les longitudes géocentriques plus fortes de 2 et 5° que l'orbite circulaire. On n'est donc pas sûr de la position géocentrique à plusieurs degrés près , et il y a tant d'étoiles de 7 à 8' grandeur, qu'il sera tris-difficile «T 86 de la reconnaître , d'autant plus qu'en ce moment elle n'a guère que les deux tiers de l'ëclat qu'elle ayoit au tems de la découverte. ( Cet article est dû au C. Delambre. ) N. B. Depuis que cet article est imprimé, Burchardt a annoncé dans une note pré- eenlée à l'Institut, que la planète découverte par M. Piazzi avoit été retrouvée le xi Nivôse, an 10 ( Ier Janvier 1802), par M. OJbers, astronome observant à Drenien^ Elle éloit alors à-peu-près dans l'endroit où on l'attendoit , d'après plusieurs éphémé- rides calculées par M. de Zach. Elle faisoit ce jour-là , avec deux petites étoiles dont la position se trouve dans l'Histoire Céleste de Lalande , un triangle rectangle qui changea de forme le lendemain , et fit ainsi remarquer le nouvel astre. Avec une lunette qui grossit 106 fois, il ne paroît que comme uue étoile de la 8' ou 9e grandeur. Son orbite est elliptique , et se trouve placé entre ceux de Mars et de Jupiter j en voici les èlémens t suivant M. Gauss : Epoque en 1801 . . 2f 70 36' 54" Aphalie 10 26 27 58 Nœud 2 21 o 44 Inclinaison 10 56 57 Distance moyenne 2,7673 excent. 0,0825 de la distance moyenne. Equation du centre 9 27 41 Révolution 1681 jours ou 4 ans et 7 mois environ. Mouvement diurne hél. et tropi. 12' 5o'',9i4« Les astronomes français Méchain et Delambre viennent de retrouver cette planète, et l'ont déjà observée plusieurs fois. PATHOLOGIE. Observation sur une fistule de V estomac , par laquelle on voyoit V intérieur de ce viscère , par les CC. Corvisart et Leroux, Professeurs de Clinique. École de Méd. La fe de l'Uni mme qui fait le sujet de cette observation , a vécu plus de six mois à l'hospice ilé, où elle est morte. Le C. Leroux en a recueilli l'histoire, qu'il doit publier dans le journal de Médecine , dont il est l'un des rédacteurs. Les faits suivants en sont extraits. Cette femme se laissa tomber , à l'âge de vingt ans , sur le seuil d'une porte qui frappa rudement la partie inférieure gauche du thorax et de l'épigastre. Quinze jours- après sa chute , elle reprit ses travaux , quoiqu'il lui resta une douleur constante dans la région sur la quelle le coup avoit porté. Cette douleur dura pendant près de dix- huit ans j elle obligeoit la malade de marcher un peu courbée, inclinée à gauche, tenant la main sur le flanc , où elle ressenloit des tiraillemens. Ce fut vers la fin de cet intervalle qu'il se manifesta , au lieu douloureux , una lumeur oblongue , dont le plus grand diamètre étoit de plus de oo5. Vingt-un jours après, pendant un vomissement, il se fit une ouverture par laquelle l'eau que venoit de boire la malade s'échappa. Celte femme fut alors très-soulagée : elle fermoit la fistule avec une compresse, au travers de laquelle il s'échappoit cependant une cer- taine quantité des liquides de l'estomac. Au bout de huit mois, les alimens sortirent par la fistule , mais en produisant de la douleur. Les bords de la plaie devinrent rouges. L'ouverture s'aggraudit insensiblement. Elle avoit, à la troisième année, 001$ fe7 de long sur ooto de large , et elle étoit située à l'extrémité antérieure de la neuvième et de la dixième côte. Celte ouverture s'aggrandit encore pendant deux ans : alors elle cessa de s'élargir. Huit ans après l'ouverture de la fistule, cette femme, alors âgée de quarante-six ans , fit en voiture et sans inconvénient un voyage d'environ quatre-vingt lieues pour Venir à Paris, où elle fut reçue à l'hospice de la Charité. La fistule étoit ovalaire j' son diamètre vertical étoit de 004 et s'étendoit du bord inférieur du cartilage de la septième côte jusqu'à la hauteur de l'extrémité osseuse de la dixième j l'autre diamètre étoit d'environ oo1) en dedans et de 002 en dehors : il correspondoit à la dixième côte. Les bords de l'ouverture étoient entièrement d'une belle couleur vermeille. Toutes les parties cartilagineuses , comprises dans le trajet de la fistule ; étoient entièrement détruites. On voyoit , par la plaie , l'intérieur de l'estomac ridé de plis longitudinaux et enduit d'\!ne mucosité luisante. Lorsque cette femme introduisoit des alimens dans sa cavité, on les voyoit descendre, à chaque mouvement de déglutition, en un cylindre Suivi et précédé d'une certaine quantité d'air. Mais ces mêmes alimens sortoient presqu'aussitôt au-dehors par une sorte de mouvement péristallique , produit par des plis transverses qui rentroient les uns dans les autres , à-peu-près comme l'anus des juniens. Tous les jours , trois à quatre heures après ses repas , la malade donnoit issue aux alimens avec lesquels il s'échappoit beaucoup de gaz Elle y étoit sollicitée par un sentiment de malaise et d'anxiété. Ou avoit essayé en vain des obturateurs. Llle avoit préféré de continuer à fermer l'ouverture avec une compresse pliée en plusieurs doubles , qu'elle y tenoit assujettie avec la main lorsqu'elle marchoit. Tous les soirs elle lavoit son estomac avec une pinte et demie de liquide ; puis elle se couchoit et dormoit assez, bien. Elle n'alloit à la seile qu'une fois par décade , et rendoit des matières dures , jaunâtres , en petite quantité. Tel étoit l'état de cette femme , lorsqu'on commença à faire quelques expériences sur les matières qui sortoient de l'estomac. On examina d'abord chimiquement un liquide filant et mousseux qui se trouvoit tous les matins dans l'estomac et qui pouvoit être regardé comme du suc gastrique. Quatre tentatives donnèrent pour résultat la certitude qu'il y avoit entre ce suc et la salive la plus grande analogie. On fit aussi des expériences sur les alimens de cette femme , et comparativement en prenant une certaine quantité de ceux qu'elle avoit gardés trois heures dans l'estomac , et un poids ég:il de substances semblables qu'elle n'avoit pas avalé j on reconnut dans les premiers la formation d'une certaine quantité de gélatine ; d'une matière qui a les plus grands rapports avec la fibrine j une augmentation des muriates de soude et des phosphates de soude et de chaux. Ces expériences avoient élé discontinuées, et on se proposoit de les reprendre lors- qu'une maladie aiguë enleva cette femme au bout du troisième jour , six mois après son entrée à l'hôpital. A l'ouverture du cadavre , on trouva tous les viscères abdominaux dans l'état ordi- naire. L'estomac avoit contracté des adhérences avec les parois de l'abdomen , sans aucun bourrelet. La fistule étoit située à sa face antérieure , à sept travers de doigt du cardia et a quatre du pylore. Ce viscère piroissoit d'ailleurs avoir conservé ses dimensions et sa figure ordinaire. Le poulmon gauche ou celui du côté maïade , avoit contracté des adhérences. Il étoit plus ferme dans son tissu } et recouvert dans un* partie de sa surface par une couenne inflammatoire. C. D. 88 OUVRAGES NOUVEAUX. Historical and anatomical description of a doubt - fui amplùbious animal of Germany , etc. — Description historique el anaiomique de l'animal ncramé par Laurentï , Photeus ànguinusj par C. Schreibers, de Vienne. Extrait des Transact. philos. — Londres. 1801. — 24 pages in-Zf, et 2 gravures. Il y a en Carniole plusieurs lacs , dont le plus célèbre est celui de Czirnitz , et qui sont remarquables pour les physiciens par la manière dont ils se remplissent et se vuident d'eau à des époques fixes. L'un d'eux , celui de Sittich , est le seul lieu connu où l'on ait trouvé l'animal qui fait le sujet de ce mémoire , encore y est-il bien rare. L'auteur n'en connoît que tiois individus, dont un avoir déjà servi, en 1768, de sujet à la des- cription imparfaite de Laurcnti. Scopoli en avoit eu un ou deux autres, d'après lesquels il fit sa description en 1771. Laurenti et Scopoli le regardent comme un animal parfait ; Linna:us demande si ce ne seroit point un têtard : Herrmann et Schneider l'affirment , et blâment Linnxus d'avoir hésité. Le baron Zoïs , gentilhomme carniolien , qui l'a observé , dit qu'il lui a trouvé dans l'e?tomac plusieurs petits limaçons d'eau , mais qu'ayant voulu en donner à ceux qu'il a eu ea vie , ils les ont refusés , ainsi que toute autre nourriture. Cet animal est paresseux -, il marche peu , et ne fait que ramper sur le fond du vase où on le tient , mais il nage assez bien. Jamais M. Zoïs ne lui a vu rendre d'cculs. Son cri ressemble au bruit du piston d'une seringue. En vie, il est couleur de chair ; mais ses blanchies sont rouges. Si longueur est de S à ij pouces-, sa tète a 1 pouce 3 quarts •■, son museau ressemble un peu au bec d'un canard. La mâchoire supérieure et plus large que l'autre ; toutes deux sont aimées d'une rangée de très-petites dents aiguës. On ne voit ni narines , ni oreilles, ni apparence d'yeux; mais ces derniers se retrouvent sous la peau. La langue est large, et libre à sa pointe seulement : on voit sur sa base une petite glotre. Aux côtés de l'occiput sont trois branchies ramifiées semblables à celles des larves de salamandre, entre lesquelles sont des trous qui donnent dans l'arrière- bouche. Le tronc est cilindrique et long de 6 pouces et demi. Les pieds de devant ont 1 pouce de long, et se divisent en î doigts, sans ongle , dont celui du milieu est le plus long ; ceux de derrière sont un peu plus courts et n'ont que deux doi"ts. La queue est longue de 3 pouces et demi , et comprimée. Le foie va du thorax au bassin : il est gris , tacheté de noir , et se divise en 5 lobes. 11 y a une grande vésicule du fiel. Le cœur est entre les pieds de devant , et n'a qu'un ventricule et une oreillette. Deux poumons semblables à ceux des salamandres, c'est-à-dire, en forme de longs tubes minces et simples, se terminent chacun par une dilatation vésiculaire. L'estomac est bien distinct, fort épais et coriace. L'intestin grêle fait j plis avant de se terminer au rectum. La rate est longue et étroite ; le pancréas également. Les reins sont très-longs, fort étroits en avant, et s'élargissant vers i'anus où ils débouchent. M. Schreibers croit aussi avoir vu des traces d'ovaires, mais il ne le dit qu'avec doute. Il n'y a ni côtes ni sternum. Il est clair que cet animal est fort voisin de la sirène , dont nous avons parlé dans un de nos précédent numéros. Nous croyons que c'est ici l'occasion d'annoncer que le C. Michaud a rapporté de la Caroline , une salamandre qui ressemble parfaitement à la sirène , excepté qu elle a 4 pieds , et qu'elle n'a que des cicatrices à l'endroit où la silène a des branchies. Est-ce une sirène à l'état parfait ? A l'égard de ce protée , M. Schreibers assure qu'on n'a encore découvert aucun animal que l'on puisse regarder, comme cette espèce à l'état parfait j mais cela n'est pas étonnant, si l'on fait attention à sa rareté. C. V. Mémoires de la Société médicale d'Émulation , séante à l'Ecole de Médecine de Paris, pour l'an 8 de la République. — Quatrième année. — 1 gros vol. in-S". de plus de 600 pages. — Paris. Richard , Caille et Ravier. Les mémoires contenus dans ce recueil sont précédés de l'éloge historique de Louis Calvani , par le C. Alibert , secrétaire général de la société. En histoire naturelle, on y trouve l'exposition d'un système conchyologiquc tiré des animaux et du test des coquillages, par le C. Daudeban- Ferrussac ; et une dissertation latine de Blumenback de ornithotynchi pa.ra.doxi fabneâ ; une autre de Fontana , sur Vipomœa hispida , et quelques autres plantes de la famille des liserons. Les mémoires de médecine sont une dis?ertatiom sur les fièvres rémittentes qui compliquent les grandes plaies , par Dumas ; de la fièvre et de son traitement en général, par Reich ; sur une maladie glandulaire de Bardade, par le docteur Hendy ; sur une dépression épigastrique causée par l'hystérie , par Ranaue ; sur un cas particulier 4e satyriasis , par Roui. / f v t En chirurgie : sur les corps étrangers arrêtés dans l'œsophage , par Sue aine ; sur l'hémorrhagie , après l ope- ration de la taille latérale , par Ruherand ; sur la manière de construire les bandages herniaires , par Chamseru, En physiologie : un mémoire sur l'appareil urinaire, par Richerand ; sur le caractère apparent ou réel de» hermaphrodites , par Pinel , etc. Ç« 9> BULLETIN DES SCIENCES, * — WWWWWBMMWWI— — 1 1 PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE, N°- 6ô- PARIS. Ventôse, an lo Je /a République. HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Mémoire sur V anatomie végétale , par le C. Mirbel. Tous les végétaux sont formés d'un tissu membraneux qui varie par sa forme et Inst. put. sa consistance non-seulement china les espèces différentes , mais encore dans le même individu. On n'y trouve jamais de véritables fibres ; les filets auxquels on a donné ce nom , ne sont que des membranes qui se déchirent en lanières longitudinales ; le tissu membraneux , quoique continu dans tontes ses parties ; forme deux espèces d'organes différens : le lissa cellulaire el le tissu tubulaire. Le tissu cellulaire est une membrane qui se dédouble en cjuelque sorte pour former des vuides conligus les uns aux autres ; ces vuides , lorsqu'ils n'éprouvent p:is de pression étrangère , offrent une coupe hexagonale , mais lorsqu'ils sont plus pressés d'un côté que de l'autre , ils prennent la lornie de parallélogrammes ; les membranes des cellules sont percées de pores dont l'ouverture n'a pas 3~. de millimètre , et qui servent à la transfusion des sucs. La paroi extérieure du premier rang de cellules , lorme l'épidémie qui , considéré de cette manière , ne doit plus être compté pour une membrane distincte. Le tissu cellulaire se trouve dans les parties charnues des plantes , dans les fruits succulcns , l'écorcc , l'embrion , etc. Le tissu tubulaire comprend deux sortes de tubes , les grands et les petits. Les grands tubes sont des ouvertures ménagées dans le tissu cellulaire , et n'existent que parce qu'il y a une lacune dans les membranes ; on n'en voit jamais dans les champignons , les lichens et les fucus ; ils occupent le centre des filets ligneux dans les mouocoivlcdones ; ils sont répandus souvent comme au hasard dans le bois des dicotylédones ; quelquefois aussi ils y forment des grouppes réguliers ou sont rangés en zones concentriques. On peut distinguer quatre espèces de grands tubes ; i . Les tubes simples. Leurs parois sont entières, c'est-à-dire sans pores ni fentes; ils contiennent les sucs propres et sont plus nombreux dans l'écorce que dans aucune autre partie. 2°. Les tubes poreux. Leurs parois sont criblées de petits pores comme les mem- branes du tissu cellulaire ; ces pores y sont distribués en séries régulières et parallèles; leur usage paroît le même que celui des tubes simples. 5 . Les fausses trachées. Ces tubes sont coupés transversalement de fentes parallèles; ce sont des tubes poreux , mais dont les pores sont plus grands que dans l'espèce précédente. Ils se trouvent dans les bois moins durs, et en particulier dans les mono- cotyledones. 4. Les trachées. Ce sont des tubes formés par un filet tourné en spirale de droite à gauche. On les observe dans toutes les parties molles des végétaux. Les trachées du butome ombelle, présentent un phénomène singulier : c'est qu'une fois déroulées, elles ne se contractent plus. La distinction de ces quatre espèces de tubes n'est point rigoureuse ; ainsi le butome offre dans le même tube les pores des tubes poreux , les temes des fausses trachées et les spires des trachées. Ce sont ces tubes que le C. Mirbel nomme tubes 7iiirtes. JN°. XII. 5% Année, Tome ÎIL M 9° Les petits tubes sont composés de cellules unies les unes aux autres, comme celles qui composent le tissu cellulaire, mais qui, au lieu de se dilater également dans tous les tems , sont extrêmement allongées et forment des tubes clos par les extrémités J leurs parois sont souvent poreuses. Les peiits tubes ne sont pas encore développés dans l'embryon. On les observe à la circonférence ou au centre de certains lichens} placés autour des grands tubes , ils forment les filets ligneux des monocotyledones , et dans les dicotylédones placés autour de la moelle et des grands tubes qui l'environnent, ils forment les couches ligneuses. Souvent ils remplissent et obstruent l'intérieur des grands tubes. Le C. Mirbel désigne, par le nom de lacunes, des vuides réguliers et symétriques formés dans l'intérieur des végétaux par le déchirement des membranes. On ne les voit que dans les plantes dont le tissu est lâche. Elles affectent dans les prèles une extrême régularité j l'une plus grande que les autres forme un tube au centre de la tige } deux rangées de lacunes plus petites entourent le tube central } dans les feuilles des monocotyledones , les lacunes sont coupées de cloisons visibles à l'œil nu , qui ne sont que le lissu cellulaire ramassé de dislance en distance. Peut-être les grands tubes commencent-ils toujours par être des lacunes. On ne peut appercevoir de glandes dans les végétaux , mais on peut supposer qu il en existe dans les membranes , puisqu'elles élaborent des sucs. Peut-être les bourrelets opaques qui entourent les pores et l'orifice des grands tubes , sont-ils glanduleux. Les pores sont de petites ouvertures pratiquées dans les membranes. On en peut distinguer trois espèces. i8. Les pores insensibles. On n'a jamais pu les appercevoir ; ils sont les organes de la transpiration insensible. 2°. Les pores allongés. Ce sont les organes décrits par le C. Decandolle , sous le nom de pores corticaux. Ils se trouvent sur 1'épiderme des parties herbacées. Ils servent à la transpiration et à l'absorption des fluides. Chacun d'eux répond à une cellule. Voyez Bull. n°. 44? P« T^6. 3°. Les pores glanduleux. Ce sont des ouvertures bordées de bourrelets épars , opaques , inégaux } ils sont placés à l'intérieur et quelquefois à l'extérieur du végétal. Il y en a de très-petits, et d'autres plus grauds formés peut-être par la réunion des premiers. Toutes les parties du végétal, sont originairement mucilagîneuses ; ainsi l'embryon n'offre d'abord qu'un mucilage assez, semblable à la glaire de l'œuf. Ce mucilage se retrouve sur l'aubier et la cavité de la moelle , dans les dicotylédones } il est placé autour des filets ligneux dans les monocotyledones. C'est dans ce mucilage que se développent le tissu cellulaire et le tissu tubulaire ; l'embryon tient à la plante mère par un cordon ombilical, lequel a une organisation propre ; les sucs arrivent à l'embryon dans des directions déterminées par la structure du cordon ombilical, et déterminent une structure analogue dans le mucilage de l'embryon. Telle est la manière dont le C. Mirbel essaie de rendre raison de l'organisation végétale , quoiqu'il en sente que toute théorie est loin d'expliquer les phénomènes qu'otfrent les êtres organisés. D. C. Notice sur l'agriculture des environs d'Alicante , par J. P. Pictet. Soc. piiilom. Le terrein des environs d'Alicante est en général léger} dans les endroits élevés il est presqu'uniqueinent formé par les débris de montagnes rocailleuses et calcaires , tandis que dans les vallées on trouve un sol sabloneux , avec des lits d'argile et de marne } mais dans un climat aussi chaud, cette différence dans la nature du terrein est moins importante pour la culture que celle qui résulte du degré de sécheresse ou d'humidité du sol , aussi le C. Pictet a-t-il décrit séparément la culture des terreins secs et celle des terreins arrosés. L'arbre le plus exclusivement réservé aux terreins secs est l'Amandier à coque dure ou molle : il y fleurit en Pluviôse. Les écorecs vertes des amandes s'emploient dans les fabriques de savon , à cause de l'alkali qu'elles contiennent. On y cultive encore le Caroubier ; dont le fruit sert à nourrir les mules ; et la variété 9r d'Olivier qui porte de petites olives noires ! leur huile est de mauvaise qualité, parce qu'on laisse les olives entassées pendant long-tems avant de faire l'huile. Le Dattier s'élève à Alicante jusqu'à la hauteur de 20 mètres; mais ses fruits sont inférieurs en qualité à ceux de Barbarie. Les feuilles de cet arbre sont employées à un usage assez singulier : on les fait étioler, puis les prêtres bénissent ces feuilles blanchies et les vendent aux particuliers, qui les placent sur les balcons de leurs maisons, comme préservatifs de toute espèce de danger. Ces feuilles étiolées s'exportent même pour l'Italie. On emploie à cet usage les dattiers mâles ou stériles. En Germinal on frimpe à leur cime 5 on redresse les feuilles extérieures qui «ont étalées, on les ceint 'une corde qu'on serre graduellement, et on recouvre le faisceau de paille pour le garantir de la lumière. Le faisceau n'est entièrement fermé qu'en Thermidor. Cette opération peut se répéter tous les trois ans sur le même arbre. Le labour , dans les environs d'Alicante , se fait avec deux mules attelées à une charrue qui diffère peu de l'araire ; après le labour on cherche à applanir le terrein afin que l'arrosement se fasse d'une manière plus égale. Pour celle opération, on emploie une caisse ouverte par devant et à fond concave : elle est traînée par une mule ; le conducteur la tenant par derrière au moyen d'un manche , la fait mordre dans le terrein lorsque celui-ci est trop élevé , et transporte ce qu'elle a enlevé dans les places où le sol est trop bas. L'assolement le plus ordinaire des terreins secs est celui-ci : on laisse la terre reposer un an , pendant lequel on laboure et on fume} puis ou y sème de la soude , puis du Lied , puis enfin de l'orge. La soude se tire , comme on sait , d'un grand nombre de plantes maritimes} mais les deux qui sont exclusivement cultivées à Alicante pour cet objet, sont la Barillu ( salsola sativa , L. ) , et la Sossa (salsolu soda , L. ) Leur culture est la même , mais la première exige un terrein meilleur, et donne aussi une soude beaucoup plus fine. Après avoir labouré plusieurs fois et fumé la terre, on sème la barille en Brumaire; on la recouvre à peine de terre, et on choisit pour celte opération les jours où. le tems paroît disposé à la pluie. Dès la fin de l'hiver on sarcle le champ aussi souvent qu'il est nécessaire pour détruire la mauvaise herbe. La barille est prête à recueillir en Fructidor ; on laisse sur pied encore un mois celle qu'on garde pour graine. La plante s'arrache facilement parce qu'elle a de petites racines; quand elle est arrachée , on la met en tas pour la faire sécher pendant un mois. C'est au milieu de Vendémiaire qu'on la brûle. On fait en terre des trous sphériques de la contenance d'environ 3o quintaux de soude; au-dessus de l'ouverture on met deux barreaux de fer qui sou- tiennent la plante qu'on brûle , en la mêlant avec des joncs ou de la paille. On a soin de choisir un jour où il ne souffle pas un vent trop fort , car alors la soude se brûlé trop vite et se réduit difficilement en masse solide; il ne faut pas non plus que l'air soit tranquille , car la fumée s'élève mal et charbonne la soude. La barille , en se brûlant , éprouve une espèce de fusion : elle se réduit en une matière rouge qui ressemble à un métal fondu, et qu'on a soin d'agiter une ou deux fuis afin que la fusion soit plus parfaite. Lorsque le c eux est plein , ce qui exige ordinairement une nuit entière , on recouvre le tout de terre , et on le laisse refroidir 10-12 jours; on découvre ensuite le pain qui s'est formé, on le brise en gros morceaux avec des massues, et on le porte dans les magasins des négocians. Pendant que la bariile brûle on rejette dans le creux les balayures restées de l'année précédente , afin de leî faire fondre et de les réduire en pain. La Sossa et la Barilla ne se cultivent pas seulement aux environs de la mer, mais jusques dans la Manche, qui en est à près de 4° lieues; il est vrai que la soude de la Manche est inférieure en qualité à celle d'Alicante. La culture du bled et de l'orge n'offre rien de particulier, si ce n'est la manière défectueuse de les battre : on étend la moisson sur un carreau de terre bien tapis, et on fait trotter par dessus des mules réunies deux à deux, et souvent attelées à un instrument nommé trillo ? sur lequel se place le conducteur; ce trillo est formé de deux planches réunies par deux traverses , et relevées en avant. Celle opération dé- tache le grain et brise la paille. Dès qu'il fait un peu de vent, on en profile pour les séparer : on les lance en l'air avec une pèle ; la paille est emportée au loin , et il ne reste que le grain mêlé de terre , qu'on enlève ensuite au moyen d'un crible. M 2 9* Les environs d'Alicante sont arrosés , soit par des pui:s dont on ex'rait l'eau par une roue qui meut une corde munie de godets , soit par des eaux courantes qui viennent presque toutes d'un grand réservoir nommé Pantuno de Till. Ce réservoir, commencé par les Maures et achevé par les Espagnols, est une gorge de montagne qu'on a fermée par une forte muraille. Cette eau se vend aux particuliers.} chaque propriétaire en reçoit ordinairement deux fois l'année pour arroser toutes ses terres, et tous les quinze jours pour arroser son jardin. C'est dans les terreius ainsi arrosés qu'on cultive la luzerne , qui y donne jusqu'à i3 et 14 récoltes par an; mais la culture la plus importante des terres arrosées est celle de la vigne. On divise les vignes en quarrés à bords relevés, afin de pouvoir les arroser plus efficacement ; on taille les ceps au mois de Nivôse ; on ne les effeuille et on ne les relève jamais; on n'y met d'engrais que lorsqu'on renouvelle la vigne en entier; on la bêche une fois en hiver et une fois en été ; on l'arrose une ou deux fois par an , et davantage lorsqu'elle est jeune. Quand le raisin est très-mûr , on le coupe et on rétend dans un lieu sec sur des claies de roseau ; lorsqu'il a perdu son humidité , on le presse. Au-desssus de grandes cuves en pierre, sont des planches qui joignent mal, sur lesquelles on pose le raisin mêlé d'un peu de chaux dont l'effet est peut-êire , selon le C. Pictet , de neutraliser l'acide malique ; six ou sept hommes, presque nus, foulent le raisin avec leurs pieds. Puis ou sépare la grappe et on jette dans la cuve les gousses des grains pour colorer le vin. Au bout de huit à dix jours, on le tire et on le met en tonneau. Les grappes sont portées sur un pressoir qui est fait en grand , à-peu-près comme les presses de nos relieurs. On distingue plusieurs espèces de vin d'Alicante , i°. le flloscatell ou TShilvoisie y qui est blanc et doux; 20. f 'Aloque , qui est rouge , sec, et employé dans le p lit , où il resta encore deux années entières sans dormir un seul instant. C'est à cette attitude assise qu'on doit rapporter la situation qu'ont gardée les os dans le squelette. La vue étoit entièrement perdue , la cornée obscurcie , le cristallin opaque. En 1792 , les articulations qui avoient été jusques-là tuméfiées, s'affaissèrent un peu, et les douleurs se calmèrent j mais il survint alors, régulièrement deux fois, par mois, un érésipelle avec fièvre , et une démangeaison d'autant plus douleureuse que le malheureux ne pouvoit y porter la main. Celte affection résista à tous les remèdes employés. Lorsque les articulations furent entièrement ankylosées , il fut possible de remuer le malade, ou plutôt de le soulever d'une seule pièce pour racunimoder son lit, et subvenir à ses autres besoins. On ne faisoit le lit que tous les mois , encore falloil- il avoir grand soin de ne point effacer le creux , ou plutôt le moule où devoit être placé le corps et y être calé , afin que le corps portât également sur toutes les parties. Le malheureux malade , objet de cette observation , avoit encore loules ses dents j et comme sa mâchoire ne pouvoit s'ouvrir, il étoit forcé de humer les liquides dont il faisoit sa nourriture. Il consentit à ce qu'on lui arrachât deux des incisives supé- rieures. Alors il put mieux se faire entendre , cracher , recevoir des alimens plus solides. Sa figure étoit distinguée , pleine d'expressions ; ses cheveux noirs et ses sourcils épais. Son nez, étoit nquilin et bien dessiné. Les muscles de sa face étoient sans cesse en action , soit dans la conversation pour suppléer aux gestes , soit pour froncer la peau et chasser les insectes qui venoient s'y reposer. Tout le corps étoit dans une maigreur extrême. La peau étoit collée sur les os , et n'y faisoit aucune ride. Les côles et le sternum ne paroissoient pas se mouvoir dans l'action de la res- piration. L'inspiration se faisoit avec brait , et le pouls battoit de 60 à 65 fois par minute. Il n'y avoit ni sueur , ni transpiration sensible. Les selles, les urines étoient abondantes ; et en général la digestion se faisoit facilement. L'urine , sur-tout celle du matin , a présenté à l'analyse a-peu-pès les mêmes résultats que celle d'un homme sain. Il mourut à l'âge de 5o ans, a la suite d'un dépérissement qui dura environ quatre mois. Les digestions se faisoient mal ; il éprouvoit des défaillances et des suffocations. L'ouverture du cadavre n'offrit rien de remarquable que le squelette. Les reins étoient trè;-mous et volumineux : le poumon gauche avoit contracté quelques adhé- rences , et présentoit quelques tubercules en suppuration. Simorre avoit beaucoup de philosophie. Long-tems avant son trépas , il avoit légué son corps au C. Percy , dont il avoit reçu le plus de secours et de consolation. C. D. Observations sur les ejjets du gaz carbone uoe dans l'économie animale, par le C. C it a u s s i e r. Lcolb de Mld. On croyoit , il y a ?.o ans , que le salpêtre qu'on faisoit fuser sur des charbons ardens , fournissoit de l'air vital et purihoit ainsi l'air altéré. Le C. Chaussier reconnut à cette époque que ce procédé , loin d'être utile , n'étoit pas sans danger , puisqu'il pro- duisoit un gaz non-respirable, insoluble dans l'eau et plus pesant que le gaz inflammable proprement dit. 95 L'analyse de ce gai a prouvé depuis, aux CC. Guyton , Desormes et Clément, ( voyez le n°. 56 de ce Bulletin ) qu'il étoit composé de gaz acide carbonique et de g. z carboneux. Le premier ne contenant sur ioo parties que 27 à 28 de carbone, tandis que le second en contient de 46 à 52. C'est avec ce gaz carboneux bien purifié que le C. Chaussier a fait quelques expériences sur les animaux vivans et sur le sang tiré récemment des veines. Pour en mieux connoîlre l'action , il les a fait comparativement avec d'autres lluides aëriformes. Voici quelques- uns des résultats qu'il a obtenus. Dans le gaz hydrogène pur, asphixie lente, le sang et toutes les parties gardent une teinte brunâtre. Dans le gaz hydrogène sulfuré , asphixie subite , le sang, le foie , toutes les parties prennent une couleur noire. Dans \e gaz lijdvogène carboné , asphixie moins prompte que dans le gaz acide carbonique , mais plus rapide que daus le gaz hydrogène pur , le sang et toutes les parties ont une teinte vermeille. Dans le gaz acide carbonique _, asphixie, en peu de secondes; à la suile d'efforts convulsifs pour respirer, les muscles s'affaissent, ne sont plus irritables; le sang se coagule peu : il prend, ainsi que toutes les autres parties, une couleur obscure. Souvent les poulinons ne surnagent poinl. Enfin, dans le gaz carboneux , asphixie plus lente, les muscles restent plus long- teins irritables ; le sang et toutes les parties prennent une belle couleur écarlate. Il résulte de ces expériences que les gaz qui contiennent-' du carbone donnent au sang une couleur vermeille , analogue à celle qu'il contracte quand il absorbe i'oxigène. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle des Poissons , par le C. Lacépède. — Tome III. L'auteur est arrivé à la partie la plus difficile de son oir/rnge , à ces poissons thoraciques - épineux, que la nature a répandus avec tant de profusion dins les eaux , tt auxquels elle a «Sonné des couleurs si vives, si variées, et des formes si peu différentes, que le désir qu'ils inspirent de les connoîtie égale la difficulté qu'on éprouve à les étudier. Leur di tribution méthodique étoit jusqu'à prérent si mauvaise , qu? le C. Lacépède a été obligé d'y faire des changemsns très-nombreux , dont nous allons essayer de donner une idée , sans nous astreindre à suivre le même ordre que lui. Quoique ce volume n'aille que jusqu'aux Ophicèpkales et aux Hclogymnoses , comme le tableau qui le précède s'étend jusqu'aux Perstgues , et qu'on y voit par conséquent les changemens qui auront lieu dans le commencement du IVe , nous embrasserons aussi ces derniers dans notre extrait. L'auteur termine d'abord l'histoire des Scombres , commencée à la fin du deuxième volume. Il passe aux genres qu'il a séparés du genre Scomere, ter qne l'avoient adopté Lini:arus et Block ; ce sont : 1. Le> Caranx , qui n'ont point de fausses nageoires, mais dont la queue est carénée latéralement. ( Exemple : Se. trachurus. ) i. Les Trachinotes , qtii ont de plus que les précédens des aiguillons cachés sous la peau, au devant des nageoires dorsale . ( Ex. Se. feleatus. ) ji Les Caranxomores , difré ens des caranx, parce qu'ils n'ont qu'une nageoire dorsale. ( Ex. : Se. pelagicus, Z.) 4. Les Casio , ou Scombres sans fausses nageoires , à une seule nageoire dorsiie , et dont la lèvre supérieure est nès-extensible. (Ex. : Ccntrogasttr equula L. ) Trois sortes de poissons inconnus jusqu'ici , et voisins des scombres , ont encore fourni trois genres nouveaux., savoir : 5. Les Scom'éroïdes , ou scombres avec des fausses nageoires et des aiguillons libres devant la nageoire dorsale. ° G. Les Casiômores , qui ont au devant de leur nageoire dorsale unique quelques aiguillons, mais qui n'ont point de faus es nageoires. 7. Les Scombéromores , qui ont des fausses nageoires, sans aiguillons isolés , mais qui diffèrent des scombres en ce qu'ils n'ont qu'une nageoire dorsale. Enfin, le Seomber gladius fait avec raison un genre nouveau , sous le nom d' Isùophore. Ses caractètes consistent, comme on sait, dans l'épéc qui termine son museau, et dans les nageoires ventrales à deux rayons séparés. Le genre Gasterostéi a donné trois démembremens ; savoir : 1. Les Cer.tronotes , qui ont au moins 4 rayons aux nageoires ventrales ; les Gastérostées actuels en ont au plus 1. (Ex. : Gasterosuus ducior. ) 1. Les Lépisacanthes , qui ont les écailles du dos épineuses. (Ex.: Gasterosuus Japonicus.) 3. Les Céphalacanthes, qui ont le derrière de la tête garni de deux piquans dentelés. (Ex. : Gaster. spinarella.) Le genre Centrogastsre n'a fourni que Les Ctnttopodes , qui n'ont qu'une épine aux nageoires ventrales , au lieu de 4. ( Ex. : Centrogaster rhombeus. ) Le genre Coryph^na en a donné 1 : 9« i, Le> Hè'wpiîroftotes , mi corypbèaes, dont U nageoire dorsale rïtocupe que la moitié de l.t longueur du drjj ; ( Ex. : Car. ptniadactyla. ) et i. Les Coryphènoides , qui n'ont pour ouvercure des branchies qu'une fente transversale. ( £x. : Cor, branchiostega. ) Le genre Coitus a produit : i> Les Aspidophores , ou cottes cuirassés et à deux nageoires dorsales. ( Ex. : Coitus cataphractus. ) i, Les Aspidophoroïdes , ou cottes cuirassés qui n'ont qu'une nageoire dorsale. ( Ex. : C. monopterygius.) Xe genre Trigla a donné : i. Les Dactyloptères , dont les rayons souspectoraux sont réunis en une nageoire surnuméraire. (Ex.: Trigla voiitans. ) 2, Les Prionotes , qui ont des aiguillons dentelés entre les nageoires dorsales 5 (Ex. : Trigla evolans.) et 3. Les Perissédions , ou trigles cuirassés. {Trigla cataphracia. ) Le genre M'Jllus a fourni VApogon, ou mulle sans barbillons. Les Mavrour.es, les Lonchures , les Gymnètres, les Echeneïs et les Scorpènes n'ont point subi de démembrement. Trois genres nouveaux qui paraissent se rapprocher plus ou moins des mullcs , ont été établis par l'auteur, seulement sur des dessins frits à la Chine, par des Chinois, et non accompagnés de notices écrites ; ce sont les Macropoics , qui ressemblent à des Mugils , dont les nageoires ventrales seroient sous les pectorales ec pêle-mêle par, Linnanis et par ses élèves, sous les noms mal déterminés, et plus souvent encore mal appliqués j de P;rches , de SciÈnes , de Labres et de Spares. On connoît les efforts qu'avoit déjà fait B.och pour débrouiller ce chaos ; note auteur a pris de nouveaux moyens qui l'ont conduit aux résultats suivans. Il conserve d'abord les geures faits par Bloch , d'après les épines et les dentelures des opercules, savoir : les Lutïans , les Booians et les Holocentrfs. Il conserve encore les genres Labre, Spare et Scare , déterminés., le premier, d'après l'épaisseur des lèvres-, le second , d'après la grandeur et la fo;me clés dents j et le troisième , par la nudité de; mâchoires. Mais il réduit tous ces genres aux espèces qui n'ont qu'une nageoire dorsale; puis il distribue, suivant les mêmes principes, le; acanthoptérygiens à deux nageoires dorsales ; en mettant chaque genre à deux, nageoires , très de celui à une seule, qui lui re>semb!e d'ailleurs. C'est par ce nombre de nag mires seulement qae ses ù'i^yiodiptêns dînèrent des labre;; ses O^corhinque^, des scares ; es Diptérodons , des spares ; ses Ceniropomes , des lutjans ; ses sciènes , des bodians ; et ses Persè^ues , des liolocentres. De cette manière .les perches vulgaires se trouvent dans le genre Perça , tandis que dans la distribution de Bloch elles eiuroient dans un autre. Ensuite , toutes les fois qu'il y a eu quelque particularité de forme qui pouvoir autoriser un démembrement, il l'a saisie. Ainsi , ses chtylims sont des labres qui ont des appendices vers' la queue ; ses Osphranèmes , des labres, dont un des rayons de la nageoire ventrale est très-prolongé ( ex. : Labrus gallus ) ; se. Trichopodes , des labres dont les nageoires ventrales n'ont qu'un seul rayon t.ès- afongé {Labrus Trichopterûs) ; ses Tœnianotes , des bodians dont la nrgeoire dorsale s'étend depuis les yeux jusqu'à Ja queue; ses JVLcropcères , des sciènes dont la nageoire dorsale postérieure est très-courte et à peine de r rayons. Les Antkias et les EriNtLÈPHES de Bloch ont été supprimés comme fondés sur des caractères de peu de valeur et difnales à expliquer j mais ses Ophicéphales ont été conservés, er jl a été établi plusieurs genres nouveaux, sur des caractères isolés, analogues à celui des ophicéphales , et suffisans comme lui pour faire mettre à part les espèces qui les offrent. Ces genres sont : i. Les Coris , qui ont avec la forme des labres la têre revêtue d'un casque d'une seule pièce, soudé même avec les opercules ; 1. Les ' Gomphores , qui réunissent à cette même forme un museau prolongé er en forme de clou; 3. Les Kiphvits , qui ont toujours avec cette forme une bosse derrière la nuque; 4. Le. ffoFogy'mnôsès , qui ressemblent à des labres dont le corps n'auroit point d'écaillés sensibles ; r. Les Nasons , qui ressemblent aux Theuthies , même par les épines des côtés de la queue, mais qui ont une saillie au-dessus du museau : le Chacodon unicornis L. en est un exemple ; Enfin les Monodacîylès , les F lectôrhikques et les Pogonias sont trois genres caractérisés , le premier, par des nageoires ventrales d'un seul rayon très-court ; le second , par des plis nombreux sur le museau, et le troisième, par de nombreux barbillons. Comme ils ne sont pas figurés, nous ne pouvons dire de quels genres anciens ils s approchent le plus,. , . Il y a donc dans ce volume' ->o genres qui n'avaient point encore été étiblis. Les espèces nouvelles sont au nombie de ioo : le plus grand nor.rbie est tiit des mauu.scr.ts ou des dessins de Cojumetsaa, quelques- unes des dessins de Plumier*, à 'autres de dessins faits à la Chine, le reste a éîé observé par l'auteur dans la collection du Muséum. Il y a long-tcms. que lichnologie n,'avoit été enrichie d'aussi nombreuses découvertes. Quint à la manière doni l'histoire des p'oissôfts e-.t exposée dans ce volume , il nous suftit d'annoncer qu'elle est la même qui règne dans les précédeus ; le publi- l'a trop goûtée , pour que nous ayons besoin d'en dire davantage. C. V. AVIS. Ce numéro est le dernier de la cinquième année. Les Souscripteurs sont invités à renouveller leur abonnement le plus promptetnent possible, chez le C. i1 uehs, libraire , rue des Mcrtl-^'ins , à Paris. Le prix de l'abonnement est de six francs pour un an , ou pour douze numéros d'une feuille, accompagnés dejigures quand elles sont nécessaires à l'intelligence du texte. BULLETIN DES SCIENCES, PAU LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. N*' 6l'r PARIS. Germinal, an 10 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Description d'un nouveau genre de poisson , de l'ordre des abdominaux, par le C. E. Geoffroy, professeur au Muséum d'Histoire naturelle. On connaît .en Egypte , sous le nom de Bichir , un poisson qui se rapprocheroit Soc. philoivn assez, du cayman , esox osseus , à ne consulter que son port, ses tégumens , la grandeur et la solidité de ses écailles; niais il en diffère, ainsi que du reste des abdominaux , par ses nageoires pectorales et ventrales placées à l'extrémité de bras , par le nombre et la forme de ses nageoires dorsales, par une organisation assez, curieuse des branchies j et par une singulière disposition de son canal intestinal. Ses nageoires pectorales terminent l'extrémité de véritables bras, puisqu'on compte à l'intérieur de ceux-ci les mêmes osselets que dans les mammifères , à cette différence près, qu'ils sont réunis dans les adultes, et tout-à-fait comprimés. Les nageoires ventrales n'ont pas une analogie aussi marquée avec les extrémités des mammifères : le membre , comparativement à la nageoire , est extrêmement court. La queue et sa nageoire sont d'une brièveté remarquable , tout au plus égales au sixième de la longueur lotale ; et comme la tête n'a guère plus de longueur, l'animal paroit presqu'entièrement formé par un long abdomen. Il v a de iô , 17 à 18 nageoires dorsales; le premier rayon de chacune est une pièce solide, transversalement comprimée, et terminée par deux pointes. De sa face postérieure naissent vers le haut 4 a 5 petits rayons cartilagineux , qui soutiennent une membrane assez, étendue; le nombre de ces rayons osseux correspond à celui des vertèbres dorsales, avec cette singularité très-remarquable, que l'apophise épineuse de chaque vertèbre est terminée par une tête sur laquelle s'articule le premier rayon des nageoires. Ces premiers rayons ne sont pas pour cela privés de leurs apophises tutrices, mais devenues inutiles par cet arrangement, elles sont beaucoup plus petites que d'ordinaire , et engagées sous la peau dans le tissu cellulaire : ce n'est plus que le rudiment de ce qui, dans les autres poissons, existe avec plus de développement. L'ouverture branchiale est très-considérable, cependant on n'appercoit aucun vestige de rayons branchiostèges : ils sont remplacés par une longue plaque osseuse. La mem- brane branchiostège ne peut ainsi ni se plisser, ni se déployer à volonté; elle est toi jours également étendue , ce qui a rendu nécessaire une organisation propre au Bichir. La tête est recouverte d'une grande plaque , composée de six pièces, toutes articulées ensemble. Cette espèce de casque se trouve séparé de l'opercule par une bande composée de petites pièces quarrées. Vers le milieu , la plus longue de ces pièces est libre par un de ses bords : c'est uuc espèce de petite portière ou de soupape que l'eau soulève pour s'échapper de la cavité de la bouche, dans le tems que l'animal ferme son ouverture branchiale. Les mâchoires sont garnies d'une double rangée de dents fines égales et assez rap- prochées ; la cavité de la bouche remplie d'une langue libre , charnue et lisse ; la ièvre inférieure ornée de deux petits barbillons. JNT. rT„ 6P. Année. Tom. IIï. Avec une planche V' N 93 Le verd de mer est la couleur générale du Bichir; le ventre lire un peu sur le blanc sa.'e : cette couleur est relevée par quelques taches noires, irrégulières, plus nom- breuses vers la queue que vers la tète. Le Bichir n'a guère plus de 5 décimètres de longueur j on trouve dans le tableau suivant le nombre des rayons de ses diverses nageoires. 13. i. D. iG, 17 ou 18 N. Dorsale», P. 5a, V. 12, A. i5 , C. 19. Le canal intestinal rapproche le Bichir des squales et des raies. Un oesophage assez. spacieux donne naissance à un estomac plus rétréci, allongé , et de forme conique. L'intestin sort, de la partie supérieure de cette poche : il est d'abord légèremeut arequé, et se rend ensuite droit à l'anus ; il est pourvu d'un ccecum très-court ; l'intérieur du. canal intestinal est remarquable par une large duplicature de la membrane interne : elle chemine en spirale , de manière à former par ses differens replis , autant de cellules qui arrêtent le cours des alimens, et prolongent ainsi leur séjour dans le canal intestinal. Les vessies natatoires sont au nombre de deux, inégales, flottantes, presque cylin- driques : la plus grande occupe toute la longueur de l'abdomen ; elle communique avec l'œsophage par une large ouverture qu'une espèce de sphincter ferme au besoin ; le foie , etc. Les habitudes du Bichir ne sont pas connues : il est très-rare dans le Nil. Je n'insisterai point sur ses rapports naturels ; ce que je viens de faire connoîlre de son organisation, me paroît suffisant pour prouver que le Bichir n'a guère d'autres rapports avec les poissons abdominaux , que la position respective de ses nageoires pectorales et ventrales, et que d'ailleurs il en diffère assez pour devoir être considéré comme un être isolé, et comme dans cet état d'anomalie que les naturalistes ont continu 5 de désigner sous le nom de genre nouveau j en conséquence, j'établis ce genre ainsi qu'il suit : P O L Y PT E R E. Car. ind. Un seul rayon branchiostège ; deux évents , un grand nombre de nageoires. Polyptère Bichir. — PI. V , fig 1. Sur une nouvelle espèce de Testacelle, par le C. Faure-Biguet, de Crest, département de la Drôme. Soc. PiliLoiM. Les CC. Cuvier et Lamarck ont nommé Testacelles , des limaces qui portent une petite coquille sur l'extrémité postéri:ure de leur corps, et qui avoient été décrites par plusieurs naturalistes, notamment par Favanne. L'espèce observée par l'auteur est nue, de la longueur de sept à huit centimètres : elle a quatre tentacules. L'ouverture de ses organes de la génération, au lieu d'être près du col, se trouve vers l'extré- mité postérieure supérieure , où elle est recouverte par une petite coquille plate et solide , pourvue d'un demi-tour de spire et d'une saillie intérieure à la lèvre gauche, au-dessous de cette spire. Elle ressemble à un petit ormier d'Adanson ( oreille de mer, halyotis) qui ne seroit pas percé de trous : on pourroit encore mieux la comparer au sigaret. Cet animal vit habituellement dans l'intérieur de la terre , où il s'enfonce jusqu'à un mètre et plus , suivant les saisons. Il ne vit point de végétaux frais ou pourris , comme les limaces : il fait sa nourriture habituelle des lombrics, qu'il suce et avale entiers , ainsi que les serpens qui ont saisi un animal plus gros qu'eux. Ce qu'il y a de particulier , c'est qu'il ne continue à avaler le lombric qu'à mesure qu'il en a digéré la portion déjà introduite dans son estomac, et que la portion qui est restée dehors continue à donner des signes de vie tant qu'on la voit. Il pond des œufs très- gros relativement à ceux des limaces , mais aussi sont-ils en plus petit nombre , six à sept au plus. Ces œufs ne sont point recouverts d'une peau molle, mais d'un test dur, grenu, semblable à celui des œufs des oiseaux. C. V. Cet animal est représenté dans differens états de contraction et de développement, pi. V, fg. A, B, C. D. Sur deux nouvelles alvéolites, par le C. Bosc. Le C. Lamarck nomme Alvéolites des polypiers formés de couches nombreuses, Soc. pjiilom» qui s'enveloppent, et qui sont composées de cellules prismatiques, formant un réseau à leur superficie. A cette définition , il ajouloit que ces polypiers étoient globuleux ou hémisphériques. Le C. Bosc vient de découvrir deux espèces qui ne peuvent se rapporter qu'à ce genre} mais qui ont, l'une, une forme ovale , et l'autre, obtongue et presqu'en fuseau. Il nomme la première Alvéolite grain de millet, et l'autre, Alvéolite grain de fétuque ; celle-ci a, indépendamment de sa forme, un caractère particulier dans huit arrêtes qui partagent longitudinalement sa superficie, et qui indiquent autant de lames qui en partagent l'intérieur , de l'axe à la circonférence. Ces deux Alvéolites ont été trouvées dans un sablon calcaire, au-dessus du village d'Auvert , dans la vallée de l'Oise. C. V. Explication des figures, Fig> 3. A. Alvéolite grain de fétuque. B. Coupe transversale. C. Coupe longitudinale. Fig. 4* -A* Alvéolite grain de millet. B. Coupe longitudinale. C. Coupe transversale. BOTANIQUE. Description d'une nouvelle espèce de Phaca, par le G Clarion. Phaca glabra. P. caule ramoso prostrato , foliis ovato- lanceolatis , Jlorum Soc. rmuui. alis integerrimis , legu minibus glabris. La racine de cette plante est vivace , comme ligneuse, simple ou bifurquée , peu fibreuse ; le collet donne naissance à plusieurs tiges étalées, rudes, cam.elées, simples intérieurement , et rameuses vers le sommet ; les feuilles sont alternes , peu nom- breuses , pennées avec impaire) le pétiole commun porte 9-0 folioles ovales , terminées par une pointe peu saillante et comme glanduleuse , d'un vert glauque en dessous ; les stipules sont opposées , ovales, aiguës, quelquefois réunies, et alors elles engaînent la lige ; les pédoncules dépassent les feuilles, et portent un épi de fleurs horizontales ou penchées) le calice est à 5 dents, et couvert de poils noirs 5 la corolle est p3pil- lonacée , blanche , à l'exception de la carène et de la partie des ailes voisine de la carène , qui sont violettes. L'étendard est ovale , échancré , élevé en arrière ; les ailes sont ovales-linéaires, courbées, plus courtes que l'étendard. L'ovaire est porté sur un court pédicule, et est surmonté d'un slile persistant, courbé en demi-cercle, terminé par un stigmate applati. A ce pistile succède une gousse glabre pédiculée , vésiculeuse , pointue aux deux extrémités ; la suture supérieure rentre un peu en dedans de la gousse , et porte des graines rénifornies. La Phaque glabre diffère de la Phaca Gerardi Vill. par sa gousse glabre j de la Phaca alpina , par sa lige droite, et de la Phaca australis , par ses ailes entières. Elle croît dans les montagnes de Praz,, département des Basses- Alpes. Liie fleurit en Messidor. &» C. GÉOLOGIE. Mémoire sur la structure des montagnes moyennes et inférieures de la vallée de U Adour , par le C. Ramond. L'auteur désigne sous ce nom la vallée où ce fleuve prend sa source, et qui renferme Inst. naj*. Bagnières et Campai). Les collines qui en marquent l'entrée , et qui sembleraient d'abord n'être que de IN 2 IOO longs atterrissemens , appartiennent cependant déjà à la base primitive des Hautes- Pyrénées. On y trouve des porpijyroïdes , des roches aetinotcuses et même du granit, et toutes ces roches d'ancienne origine sont disposées en bancs distincts, dont l'incli- naison est plus on moins voisine delà verticale, et la direction sensiblement parallèle à celle de la chaîne. Sur celle base s'élèvent les montagnes secondaires, qui atteignent tout-à-coup une hauteur assez considérable, mais dont le volume néanmoins n'est nullement proportionné à celui des montagnes de même ordre qui forment la lisière méridionale de la chaîne. Leur élément le plus apparent est une pierre calcaire compacte, divisée en couches et en feuillets ordinairement verticaux, toujours dirigés parallèlement à la chaîne, et qui est fort remarquable par la multitude de cavités de toute grandeur et de toute forme dont sa substance est criblée. 11 est évident que ces cavités ont renfermé autrefois des matières plus décomposables , et des observations directes prouvent que c'étoient des sulfures de fer. Il y existe encore de grands depuis de cette nature, les uns intacts, les autres en état de décomposition actuelle. Ces derniers entretiennent des foyers de chaleur sou- terraine qui se rendent sensibles par la haute température des sources de iiagnières j tandis que les cavités déjà évacuées deviennent le réceptacle des gaz., dont la déton- nation accidentelle excite les tremblemens de terre dont cette région est périodiquement agitée. L auteur s est assure que ces secousses se propagent constamment dans un sens pa- rallèle à celui de la chaîne, et reconnoissent les mêmes bornes que le chaînon même où réside la cause qui les excite : on ne les ressent ordinairement, ni dans la plaine adjacente, ni dans les montagnes primitives limitrophes. Cette observation fournit une nouvelle preuve de la symétrie qui règne dans l'assortiment des parties dont les Pyrénées se composent 5 elle confirme les inductions que l'auteur a déjà tirées du parallélisme de tous les chaînons qu'il a successivement parcourus, et la disposition constamment redressée de leurs bancs , donne un grand poids à l'opinion des géologues, qui regardent les montagnes comme un accident occasionné par le soulèvement d'une partie de la croûte de la terre. Au reste , les eaux thermales de Bagnières ne traversent point les foyers mêmes d'où leur chaleur procède , car elles ne contiennent aucun des produits de la décom- position mutuelle des pyrites et de l'eau. Le sulfate de chaux est le principe le plus apparent qu'on y découvre; et dans cet état, elles n'influent en aucune manière sur la condition des plantes qu'elles arrosent : leur chaleur même paroîl indifférente à la vie végétale. Un marécage dont la température est de 5i degrés, même à la surface et même en hiver , nourrit les mêmes plantes qui y croîtroient à la température commune , et leurs développemens n'obéissent qu'à la loi des saisons. Ce dernier fait n'est point indifférent à cette partie de l'histoire de notre planète qui se rapporte aux êtres organiques : il prouve du moins, que la chaleur de la terre a pu subir de grands changemens avant que la forme et la condition des végétaux en aient été affectés , si ces changemens n'ont pas été accompngnés de circonstances qui en aient en même tems modifié ou déplace les climats. A N A T O M I E. Note sur une artère fournie au poumon par V aorte abdominale , par le C. Maugars, étudiant en médecine. Soc. de Méd. Cette artère a été observée sur le cadavre d'un enfant de 7 ans. L'aorte lui donnoit naissance de sa partie antérieure et droite , un peu au-dessus du tronc cceliaque qu'elle égaloit en grosseur. Placée derrière l'œsophage, elle donnoit d'abord la sous diaphrag- matique droite ; puis passoit dans la poitrine au travers du diaphragme avec l'oeso- phage , s'y divisoit en deux branches qui sq portoient presqu'à angle droit , se dirigeoient de l'un et de l'autre cô.lé vers le poumon. La droite étoit un peu plus longue et IOI moins grosse que la gauche. Toutes deux parvenues dans le poumon , se distri- buojent a son lobe intérieur, et communiquoient très- distinctement par des anasto- moses avec les dernières ramifications des artères pulmonaires, qui contenoient du sang noir. Il v avoil des artères bronchiques, comme on l'observe ordinairement. b J CD. PHYSIQUE. Extrait d'un mémoire du C. Coulomb sur le magnétisme. Tous les corps, de quelque nature qu'ils soient, obéissent à l'action magnétique, Inst. fut. et l'on peut mesurer l'influence de cette action sur chacun d'eux. Pour le faire voir , on suspend à un fil de soie , tel qu'il sort du cocon, de petites aiguilles faites de diverses substances : par exemple, de terre, de plomb, de papier, de gomme laque , etc. ; on présente ces aiguilles à un aimant , et elles oscillent cons- tamment dans sa direction, comme feroit une aiguille de fer dans les mêmes cir- constances. Connaissant le nombre des oscillations, ainsi que la figure et le poids des aiguilles , on peut calculer l'action qu'elles éprouvent de la part de la force magnétique , au moyen d'une formule donnée par le C. Coulomb, dans le troisième tome des mémoires de l'Institut, pag. 86 et 87. Celte formule est analogue à celle qui donne la force de la gravité, au moyen des oscillations du pendule. Comme ces actions magnétiques paroissent en général très-petites, il faut , pour les mettre en évidence, user de quelques précautions fondées sur la théorie du magnétisme et sur celle des forces de torsion. La condition de prendre un fil de soie tel qu'il sort du coton , est en quelque façon indispensable pour avoir une torsion très-petite. En donnant à ce fil o,i65 de longueur, et agissant sur l'aiguille qu'il porte perpendiculairement à sa direction, à o,oi5 de distante du point de suspension , on peut faire faire un tour entier à cette aiguille avec une force qui, mesurée en poids, équivaut à , 0 *0 0 0 de grain ; en sorte que la torsion du fil peut alors être regardée comme n'influant pas d'une manière sensible sur les expériences. Pour que les oscillations soient plus nombreuses dans le même tems , il convient que les aiguilles soient très-petites, car il en est d'elles comme du pendule ordinaire, qui oscille plus lentement à mesure que sa longueur devient plus grande : celle de* aiguilles ne doit pas excéder 7 à 8 millimètres , et leur diamètre - de millimètre. On peut d'ailleurs, sans inconvénient, faire varier ces dimensions dans des limites peu considérables. Au lieu de présenter les aiguilles à l'action d'un seul aimant , on peut les placer sus- pendues entre deux aimants opposés par les pôles de différens noms , et dirigés dans la même ligne droite ; leur distance doit surpasser de 5 ou 6 millimètres la longueur de l'aiguille , qui doit osciller entr'eux. Enfin , il faut abriter le plus possible les aiguilles du mouvement de l'air. On voit dans la figure 5, pi. V ; l'appareil que le C. Coulomb emploie à ces expériences. A représente la machine très-simple qui sert à suspendre l'aiguille et le fil de soie; C est uu centre autour duquel peut tourner le bras /, qui vient ensuite se reposer sur le support vertical su de manière que l'aiguille se trouve toujours suspendue à la même auteur. Le fil est fixé à l'aiguille par un petit filet de cire, le plus mince qu'il est possible. L'idée de ces expériences et les moyens qui ont servi à les exécuter, appartiennent entièrement au C. Coulomb. Il n'est peut-être pas inutile de faire cette remarque; car ou a employé récemment la théorie et les instrumens créés par ce physicien , pour déterminer la densité de la terre, et on a omis de lui en rapporter -'honneur. I. B. MÉDECINE. Note s w un moyen employé avec succès pour faire périr le ver solitaire, par le C Bourdier, professeur à l'Ecole de médecine de Paris. Suc. de Mkb. Le C. Bourdier ayant eu à traiter , dans les premiers tems qu'il se livroit à l'exercice de la médecine, une femme tourmentée par un ver solitaire, lui conseilla d'em- ployer le remède de madame Nouffer qui a été , comme l'on sait, publié en i7"5 , pa/ ordre du gouvernement. Ce moyen loin de réussir , ayant eu quelques inconvé- niens dans l'usage qu'on en fit trois fois consécutives , ce médecin crut devoir re- chercher une autre méthode , et voici celle à laquelle il s'arrêta d'abord. Croyant qu'il seroit avantageux d'assoupir le ver avant de chercher à le faire périr , il prescrivit une foible dose d'opium pendant quatre jours , et le cinquième il ordonna une médecine ordinaire ; mais ce moyen ne réussit pas mieux que le précédent. Ce fat cependant d'après le même raisonnement qu'il imagina et employa celui que nous allons faire connoître , et qui lui a réussi depuis un très-grand nombre de fois. Il prescrit de prendre, le malin à jeun, un gros d'élher sulfurique dans un verre de forte décoction de racine de fougère mâle. L'ne heure après cette première dose du remède , et lorsque le ver, plongé dans celle liqueur, doit en ressentir l'effet, ii fait prendre deux onces d'huile de ricin unies , en forme de loock , avec un sirop quelconque. En général il fait répéter l'usage du même remède le lendemain , ^ et quelquefois le 5e. jour. Le ver est ordinairement rendu à demi désorganisé : on n en reconnoît les débris qu'en examinant avec attention les matières évacuées. Ce remède ne présente aucun inconvénient. Le malade n'éprouve pas d'accidens et n'a besoin d'aucune préparation. Lorsque le ver se trouve dans l'estomac , on a la certitude du succès. Sur quatorze personnes traitées par ce remède , cinq qui avoient le ténia dans le ventricule , ont été guéries en trois jours. Parmi les neuf autres , qui avoient le ver dans le canal intestinal , deux ont été aussi guéries en trois jours ; quatre , après avoir subi deux fois le traitement à des époqueSjpeu éloignées ; les trois autres n'ont point été guéries : il est vrai qu'on n'a pas essayé un troisième traitement. Lorsque le ver est présumé exisler dans le canal intestinal , le C. Bourdier ajoute aux moyens indiqués plus haut, un lavement fait avec la même décoction de fougère dans laquelle on verse deux gros d'élher, qu'il fait introduire un instant après que le malade a pris la potion éthérée. 11 attaque ainsi l'ennemi en même tems par les deux orifices du tube intestinal , et dans ses derniers retranchemens. C. D. MATHÉMATIQUES. Sur la division de la circonférence du cercle en parties égales. Iivst. nat. On a annoncé à la classe des sciences mathématiques et physiques que M. Gauss de Brunswick , dans un ouvrage publié à Leipsick en 1801 , sous le litre de DisqulsltioncS aritluneticœ , avoit prouvé que les polygones de 5 6 12 etc. \ 4 8 iG etc. ( côtés 5 10 20 etc. ( i5 5o 60 etc. ) n'étoient pas , comme on l'avoit cru jusqu'ici , les seuls qu'on pût inscrire géométri- quement au cercle, et que la division delà circonférence en parties égales s'effecluoit de cette manière lorsque le nombre des parties éloit premier et de la lorme * H* 1. On a communiqué en même tems la démonstration pour le cas où 2" •+■ 1 = 2 -r-1- 1 = 17, Voici cette démonstration : Soit n la demi- circonférence , — = p. I03 Cn q , nu moyen de l'expression connue de la somme, des cosinus d'arcs qui croissent par des différences égales. Cos

—+— cos 1 1

-f- cos i5

= 2 cos

"î En réunissant les équations obtenues précédemment , on voit que les inconnues m, n, p, q , r , cos

mh = — 1 / p q = — | / r 5 = — ^ i 2 cos f cos 4 ?' = /> J Le premier couple détermine, par une équation du deuxième degré, m et n) le second , p et q ; le troisième , r et 5 , et le quatrième cos q> et cos 4 etc. — Traité des Serpens des Indes , recueillis à la côte de Coromandel , avec des descriptions et des figures de chaque espèce , • et des expériences et des remarques sur leurs différens venins , par Patrice Russel. — Londres ; 1796. 1 vol. grand in-fol. et 1 cahier de supplément. Jb. 1801. Cet ouvrage, imprimé magnifiquement, contient la description et la figure enluminée de 45 serpens , dont 4 boa , 4 anguis et 3 <; couleuvres , parmi lesquels il n'y en a que 6 d'indiqués comme étant dans Linnaeus \ savoir : les colubsr naja , stolatus , myetensans , lineatus , mucosus et Y anguis scytale. Les autres espèces n'ont pas reçu de noms latins , mais seulement ceux du pays. A la fin de l'ouvrage son: beaucoup d'expériences sùrle venin et ses remèdes, et une description ariatomique des organes qui le versent dans la plaie. Le supplément contient encore 4 nouveaux coluber , une variété de naja , et 5; anguis dont 3 à queue applatie. Ce livre sera continué par ordre de la compagnie des Indes. C. V. Bufl. c&r Je. Tom III />/. V. X'' di //./. / - 18^ ^k ife> fe \x~\ \ c% \x\\\X\\ <ï- ':■- •■- ^ igr.J ?&■& ÏÏfy.f. '■ >*"&• N*. 62. X03 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHïQUE. PARIS. Floréal, an ïo de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur les branchies du Silurus anguillaris, par le C. E. Geoffroy^ professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Les organes de la respiration présentent une exception des phi3 extraordinaires dans 5oc. miiiéW»» une petite famille de poissons du Nil', dont il n'y a qu'une espèce de publiée sous le nom de silurus anguillaris. Là , tout est aggrandi , tout est développé avec une certaine profusion : comme si ce n'étoit pas assez de quatre feuillets d'une étendue remar- quable 5 on trouve encore en arrière un autre système de vaisseaux sanguins, grouppés et arrangés de manière que pour quiconque ne donneroit à l'inspection de ces organes qu'une légère attention, ces silures paroîtroient réunir à-la-fois le système respiratoire des mammifères et des poissons : la description de ces organes va nous convaincre que cetta anomalie n'est pas aussi grande qu'on seroit tenté de le croire au premier appercu. La tète du silurus anguillaris est revêtue d'un casque si considérable, qu'il recouvre même tous les organes abdominaux : sa gueule se prolonge de chaque côté beaucoup eu arrière des branchies, en sorte qu'on prendroit .pour des abajoues l'espèce de sac auquel cette prolongation donne lieu. C'est dans ce fond , qu'en outre des branchies, on trouve deux arbres membraneux et même en partie cartilagineux : ils sont de taille inégale, et imitent parfaitement, dans leurs innombrables ramifications, l'arbre que figurent les bronches des poumons des mammifères : ces deux arbres sont tapissés et colorés par des vaisseaux sanguins aussi fins et aussi déliés que ceux des branchies. Malgré une certaine ressemblance de ces arbres avec les ramifications des bronches et leur différence apparente d'avec les branchies, c'e^t , essentiellement parlant, à ces derniers qu'ils appartiennent : ils sont entièrement solides. Ce n'est donc pas par un canal inlérieur que l'air va faire subir au sang les modifications nécessaires à ce fluide , mais c'est à l'extérieur que s'opère cette décomposition. Ces arbres, quoique retirés dans un cuî-de-sac, n'en sont pas moins exposés à l'action de l'élément ambiant, et la compression de ce fluide a autant de prise sur eux à cette distance, qu'il en a sur les branchies elles-mêmes. Ces arbres sont donc de véritables branchies d'une forme jusqu'ici inconnue , lesquelles sur-ajoutées aux premières, procurent au silurus anguillaris une vitalité supérieure et des habitudes différentes des autres poissons. Extrait d'un mémoire sur quelques nouveaux genres de Mollusques et de Vers lithophages , et sur la faculté qu'ont ces animaux de percer les rochers; lu à l'Institut national, le 6 Ventôse, an 10 , par le C. Fleurieu-Bellevue. Plusieurs genres de mollusques conchylifères et de vers habitent l'intérieur des L\st. wat. W. IL 6e. Année. Toru. III. O loti rochers des côtes de la Rochelle , et les criblent do tant de millions de trous , qu'ils semblent les dévorer. L'un d'eux, la pholade (p/wlas dactjlus ) , sert de nourriture aux hommes, et jouit d'une propriété singulière, celle d'être éminemment phos- phorique. , Réaumur et Lafaille ont dit que la pholade du pays d'Aunis ne perçoit point les pierres ; mais qu'elle se logeoit , étant jeune, dans la vase de la mer, qui se pé- trifioient ensuite. La minéralogie étoit si pou avancée dans leur teins., qu'on admetloil, sans beaucoup d'examen , cette conversion rapide des vases de la mer en pierre dure. Cette conversion n'a point lieu : si cela étoit, nos poils seroient bientôt, comblés ou semés d'écueils. Les piiofadcs , quelque petites qu'elles soient, percent lu pierre cal- caire appelée hanche dans ce pays : elle est plus tendre dans l'eau qu'à l'air libre, mais il faut encore de forts marteaux pour la rompre. Elle contient d'ailleurs grand nombre de fossiles de l'ancienne révolution du globe , ce qui ne laisse aucun doute sur la manière dont elle s'est formée. Les pholades percent donc la pierre même j mais est-ce par le mouvement de leurs coquilles , ou seulement à l'aide d'une liqueur distolvante , que ces animaux , ainsi que les autres lithophages , parviennent à s'introduire ? ou bien empïoient-ils ces deux moyens à-la-fois, comme quelques auteurs l'ont soupçonné, sans en donner aucune preuve , et quel est ce dissolvant ? Quatre sottes de coquilles, les unes inconnues, les autres presque ignorées, pour n'avoir pas été suffisamment décrites , et deux sortes de vers , qui tous percent les rochers des côtes de la Uochelle , ont fourni à l'auteur des données sur cet objet. Il les décrit et les classe de la manière suivante ( en prenant pour radical de leurs noms les mots rupes ou sacrum , parce que ces animaux attaquent de préféreuce les rochers plutôt que les pierres isolées ). 1". Genre. RUPELLA1RE, RUPELLARIA. Ce genre doit suivre celui des Petricoles de Lamarck. ( Coquilles de 5 centimètres de longueur, décrites, quant à l'extérieur, par Lafaille, sous le nom de laine-) Caractères. Coq. .transverse , inéquilalérale , bâillante j extrémité antérieure com- primée , et postérieure bombée» 2 dents cardinales crochues sur chaque valve, une simple et l'autre bifide, alternant} ligament extérieur) 2 impressions musculaires. ire. Esfèce. Rnpellaire striée. Coq. ovale, bâillante et striée à sa seule partie an- térieure , et à bords unis. Sorte de Came de Lafaille. Mém. de l'Acad. de la Rochelle, toni. 2. ( PI. II , lett. G. ) — Pénètre et demeure dans les rochers des côtes de la Rochelle et de la Mé- diterranée. 2 deux :*. Espèce. Rnpellaire réticulée. Coq. ovale , inégalement réticulée, bâillante aux ix extrémités, et à bords intérieurs légèrement dentelés. Venus llthophaga. Retz, in act. Acad. Taurin. Vol. 3. png. IL, — Pénètre et de- meure dans les rochers des côtes de Livourne. Le C. Lamarck a reconnu que cette dernière espèce, qu'il avoit placée parmi les Petricoles ; doit appartenir à ce nouveau genre. IIe. Genre. RUPICOLE, RUP 1COLA. (Ce genre peut être placé entre les JMies, et les Glycimères. Cette coquille paroi t nouvelle : elle a 10 à 12 millimètres de longueur. ) Caractères. Coq. transversc , inéquilatérale , un peu bâillante aux deux extrémités , sans dents ni callosités ) une fossette semi-lunaire en saillie intérieure sur chaque valve , accompagnant le ligament cardinale ro7 iT\ FspicE. Ritpicolc concentrique. Coq. ovale , plus ou moins bombée , à stries concentriques. — Pénètre et demeure dans les rochers des côtes de la Rochelle. IIIS. Genre. VENUS. ( Il s'agit d'une espèce de Venus, de 5 centimètres de longueur, dont Lafaille n'avoit décrit que l'extérieur, qu'il n'avoit vu que dans des pierres venant de la Méditerranée , et qu'il appeloil vaguement Carne tronquée, tic. Elle doit occuper une place entre la Dtcussata et la Virginea ). Espèce. Venus saxatile. Coq. alongée , très-inéquilatérale , un peu anguleuse anté- rieurement, à stries transversales plus saillantes à la partie antérieure, bâillante, tantôt plate, tantôt bombée, et à dents comprimées. Came de Lafaille. Mém. de l'Acad. de la Rochelle, tom. 2, pi. Il, lett. /. -^Pénètre les rochers des côtes de la Rochelle et de la Méditerranée. IVe. Genre. SA.XICA.VE, SAXICAVA. (Coquille de a à 5 centimètres de longueur, qui paroit nouvelle. ) Caractères. Coq. transverse, inéquilatérale , bâillante} sans dents , ni callosités , riî fossettes ; ligament extérieur. ire. Espèce. Saxicave striée. Coq. plate et alongée ; à valves contournées, et à stries grossières plus fortes à la partie antérieure. — Perce les rochers des côtes de la llochelle. V. Un ver très-plat et d'un millimètre de largeur : formant des trous de 5 à 6 millimètres de profondeur, si multipliés qu'ils donnent à la pierre l'apparence d'un crible. L'auteur n'a point vu cet animal ; mais il a jugé qu'on ne pouvoit attribuer ce& trous qu'à une sorte de ver, parce qu'ils sont d'une égale dimension dans toute leur longueur, tandis que ceux des lestacées s'élargissent toujours en s'approfondissant j parce qu'on n'y trouve aucun reste de coquilles ni d'enveloppe de crusiacé , et qu'ils ont enfin ces rapports de forme avec ceux où il a trouvé le ver suivant. VI. Un ver rond et transparent , de plus d'un millimètre de grosseur, sur 7 à 8 de longueur , qu'il n'a vu que desséché. — Il perce les pierres calcaires et Je marbre ; ses trous sont cylindriques et serpentent de plusieurs centimètres dans l'intérieur des pierres. Les mollusques testacées , dont il vient d'être question , percent la même pierre calcaire appelée hanche, où se trouvent les pholades , et, rcmrae ces dernières, ils s'y creusent une demeure dont ils ne peuvent jamais sortir. — L'orifice de cette cavité est oblongue dans ces 4 genres, tandis que celle de la pholade est ronde. — ils s'enfoncent dans toutes sortes de directions, et empiètent ainsi sur le lerrein les uns des autres : le plus actif perce alors les coquilles de ses voisins. Un caractère distingue particulièrement l'ouvrage de ces mollusques de Celui de la pholade : celle-ci se meut librement dans sa cavité , d'où l'on a conclu qu'elle la creuse à l'aide des aspérités de sa coquille; les autres, au contraire, la remplissent exactement , à un demi-millimètre près. On voit de plus un sillon de la pierre qui remplit le vuide que laissent les crochets , et se continue en face de l'ouverture de* valves; ce qui exclut toute possibilité d'un mouvement, soit de rotation , soit de vibration , a l'aide duquel cet animal auroit pu limer la pierre pour s'y introduire. Ce fait a conduit l'auteur aux observations suivantes , sur les moyens qu'empîoient- îes' mollusques en général pour pénétrer dans le sein des pierres. O 2 io8 Il a remarqué que ces coquilles sont loules minces et délicates; qu'elles n'ont au- cune pointe; que la partie postérieure delà rupcllaire est presque lisse, comme celle du niodiole lithophage , mjtilus litliopîiagus , Lin. , et que ce ne seroit cependant que par celte partie que ces animaux pourroient approfondir leur trou s'ils le creusoient réellement à l'aide de leur coquille. — Ils percent les coquilles voisines et même le marbre le plus dur , et cependant , de même que les pointes de la coquille de la pholade ne sont jamais émoussées , on ne trouve point non plus sur la surface de celles-ci le moindre indice de frottement. — D'un autre côté, les deux sortes de vers dont il a parlé s'introduisent dans les mêmes pierres aussi facilement que les mollusques à co- quilles , et sont cependant dépourvus de toute espèce d'instrument solide qui pourroit leur en faciliter les moyens. Ces faits prouvent que le test des mollusques qui percent les corps durs, n'est point l'instrument à l'aide duquel ils parviennent à s'y introduire. On ne peut expliquer cette pénétration qu'à l'aide d'une liqueur corrosive capable de ramollir les pierres. Deux circonstances, observées sur les plaies que les rupellaires se font entre elles à leurs coquille*, prouvent l'existence de cette humeur corrosive. Ces plaies sont telles qu'un dissolvant pourroit les produire : elles sont le plus souvent irrégulières dans leurs coutours et leur profondeur, au lieu d'offrir la concavité régulière qui naîlroit du simple frottement. 0« >uit aussi dans le fond de quelques-unes de ces plaies une membrane de naiure cornée , qui arrête l'action de l'animal qui attaque la coquille de l'autre; cette membrane est cependant bien plus tendre que la coquille elle-même , mais elle e.*t d'une nature sur laquelle l'humeur corrosive n'a point de prise. Ainsi , cette humeur est le principal moyen mis à la disposition de ces animaux pour percer les corps solides. Mais quel est ce dissolvant ? Ici les faits sont moins salisfaisans : l'auteur se borne à quelques observations- qui peuvent en faciliter la découverte. Il a remarqué que les pholades sont baignées , une partie de l'année , par un limon extrêmement noir, qui a une telle activité qu'il pénètre jusqu'à un centimètre de distance de leur cavité dans les pierres lendros, et les teint en bleu; que le eoniour de tous les molluques et les vers dont il a parlé est également teint de la même couleur. D'un autre côté, en ne voit point les lithophages s'introduire dans les pierres de corne , les schistes ^rgilleux , les sulfates de chaux ; quand ils attaquent une pierre , c'est toujours à la chaux carbonalée qu'ils s'attachent : ne doit-on pas présumer de-là , qu'ils ne l'attaquent que parce qu'ils ont réellement la faculté de la dissoudre, ou du moins de la séparer de sa combinaison. Ce dissolvant est-il acide ou alkalin ? Les a'kalis ont si peu de force en général pour enlever l'acide carbonique à la chaux, que l'action d'un acide devient plus vraisem- blable que la leur; mais un acide complet détruiroit sans doute l'organisation de l'animal. Parmi les acides incomplets , l'auteur indique Y acide phosphoreux comme le plus probable : il l'indique, parce qu'il est capable de dissoudre la pierre calcaire; qu'il a plus d'affinité' avec la chaux que les acides sulfureux, nitreux, boraciques et carboniques, et qu'il répand une lumière brillante semblable à celle des pholades et des modioles. Ces animaux jouissent presque seuls de la faculté de répandre une lumière phos- phorique pendant leur vie ; les autres n'en donnent que lorsqu'ils sont corrompus. Cette faculté n'est puint duo à une disposition électrique, il ne s'agit point non plus d'un pyrophore. On peut donc présumer que cette lumière est produite par l'acide phosphoreux , et que cet acide , dont ils paroissent abondamment pourvus, leur sert de moyen pour creuser les pierres. L'auteur ajoute que, pour donner plus de force à cette opinion, il faudroi! s'as- surer si les animaux dont il a parlé sont pliosphoricjues, comme la pholade et le modiole (ce qui lui puroit probable), et chercher des indices de phosphate de chaux dans io9 le limon noir qui les baigne. Ces observations ne peuvent se faire qu'en été , et il n'a fait ces recherches que dans le mois de Frimaire dernier. Il est persuadé qu'en les multipliant, on trouvera d'autres iithophages à ajouter aux 7 genres dont il a fait mention. BOTANIQUE. Observations sur le Cacahuète ( Arachis hypogœa L. ) , sur sa natu- ralisation en Espagne, etc., par D. F. Tabajies de Ulloa. Ouvrage espagnol imprimé à Valenee en 1800J extrait par le C. Lastetriï, L' Arachis, introduit depuis quatre ans en Espagne, est originaire de l'Amérique j Soc. philon. ses graines produisent une huile abondante, saine, et propre a divers usages écono- miques j sa culture donne ordinairement ioo pour 1 , et quelquefois 2 et 3oo. On sème cette plante entre la mi-Mai et la mi-Juin, dans un terrein léger, sabloneux, découvert, humide ou susceptible d'être arrosé. On dispose le terrein en petits ados ou sillons j on place les graines entre chaque sillon, à la distance de 1 ~ à 2 f palmes j on n'en met qu'une dans chaque trou. On doit avoir soin de biner le champ pour arrêter la croissance des herbes parasites} on doit aussi butter la plante, mais l'auteur ne dit point à quelle époque. Cette plante craint l'ombrage des arbres j elle est assez sensible au froid ; les insectes et les mulots eu sont friands. Quand le fruit est mûr les feuilles jaunissent , ce qui arrive en Espagne à la fin de d'Octobre ou au commencement de Novembre : c'est alors qu'on en fait la récolte. On enlève la plante par ses liges , et alors les fruits sortent avec les racines , sans qu'il en reste un seul en terre (îjj on fait sécher le tout ensemble, après quoi l'on sépare les fruits en les battant sur un aire avec des gaules ou de légers fléaux. On conserve ia graine dans sa gousse, jusqu'au moment où on veut faire 1 huile j on la débarrasse de celte gousse en la frappant avec des gaules, oh en la faisant passer entre deux cylindres cannelés ; puis on les sépare de ia gousse en les vannant. Les graines ainsi préparées se mettent sous une meule, ou plutôt un cône semblable aux moulins à huile ordinaire ; la pâte qui en résulte se met dans des sacs et se porte sous le pressoir. i,i le fruit a été bien écrasé, une seule pression suffit pour extraire l'huile ; dans le cas c; nlraire , il faut reporter le marc sous la meule , puis sous le pressoir : on doit faire celte opération par un tems chaud ; afin que toute l'huile qui est dans les fruits puisse couler. L'Arachis a donné en huile la moitié du poids des graines soumises à la pression, celte huile est propre aux usages de la table , et paroîl préférable pour brûler à celle d'olive , car elle charbonne moins et dure plus long-tems. Quelques personnes, et Chappe en particulier, dans son voyage en Californie ; ont dit que le fruit d'Arachis est mal-sain j mais l'auteur affirme qu'il en a fait usage dans sa famille , soit cru , soit rôti , soit apprêté en pain , sans en avoir éprouvé la plus légère incommodité : plusieurs voyageurs attestent que les Américains le mangent cru ou cuit sous la cendre. Le marc est une substance amilacée qui , mêlée avec de la farine de froment, donne un pain de bonne qualité : on en fait des pâtisseries. Cette farine mêlée avec le cacao donne un bon chocolat. Les feuilles et les gousses de l'Arachis sont mangées par les bestiaux. Quoique les faits énoncés dans cet ouvrage puissent être un peu exagérés, on n» ( 1 ) On saie que cette plante , de la famille des papillcnacées ou légumineuses , a pour fruit une gousse qui j'enfonce dans la terre en mûrissant. On connoît aussi sous k nom de pistache dt :erre.[ Noie des Rédacteurs. ) Soc. piriLoru. SOC. FlULOM. ! 10 peut regarder comme dpuleux qv.e l'introduction de l'Arachis ne stil très-avantugonsft à la France. Les expériences faites l'année dernière dans nos déparlemens mériuionaux ont eu assez, de succès pour engager les cultivateurs à ne pas négliger un -objet qui peut devenir aussi utile. û'.. G. PHYSIQUE. Sur la réflexion de la chaleur obscure. On connolt l'expérience rapportée dans l'essai sur le feu ; du C. Piolet, pour prouver la réflexibiiilé de la chaleur obscure : el!e consiste à disposer vis-à-vis l'un de i autre deux miroirs métalliques concaves : on place au foyer de l'un un boulet chaud , mais non lumineux; au foyer de l'autre, un thermomètre d'air très-sensible, et l'on voit bientôt celui-ci monter d'une manière rapide. Le même physicien vient de publier quelques expériences nouvelles sur le même sujet. Avant employé une bougie allumée au lieu d'un boulet chaud, il a placé entre les deux foyers un plan de verre blanc transparent très-mince , et qui n'inlerceptoil la lumière que d'une manière insensible : le thermomètre qui indiquoit la transmission fie !a chaleur s'est à 1 instant arrêté. 'On plaça les deux miroirs à a5 mètres de distance l'un de l'autre, pour déterminer si le tems de la propagation de la chaleur rayonnante d'un foyer à l'autre seroit appré- ciable. On suspendit à l'un d'eux un boulet chaud, mais non lumineux, devant lequel on mit un écran : à l'instant où on enlevoit cet obstacle, la liqueur du thermomètre , qui auparavant éloit parfaitement en repos , se mit en mouvement sans qu'il fui possible d'appercevoir un intervalle sensible entre cette suppression et les ellets de la chaleur transmise. Le C. Pictet rapporte celle expérience dans la Bibliothèque Britannique , à l'appui de l'opinion qu'il avoit émise d'ans son essai sur le feu , sur la non identiié de la lumière et de la chaleur. Cette opinion a depuis été renouvelée par M. Herschell. : . 1. B. Sur la théorie du comte de Rumford , relativement a la propagation de la chaleur dans les liquides. Le comte de Piumford a cherché à prouver , par un grand nombre d'expériences fort belles, que les liquides ne sont pas conducteurs de la chaleur , et qu'ils se réchauflent ou.se refroidissent uniquement par le contact des parois des vases dans lesquels ils sont renfermés. Nous avons rendu compte dans ce Bulletin, des faits principaux sur lesquels sa théorie est fondée , en présentant les objections qui nous ont paru résulter de la discussion. Nous rapportâmes à l'appui de nos réflexions de nouvelles expériences faites par M. '1,'honias Thomson, professeur de chimie à Edimbourg, desquelles il paroit résulter que le mouvement des liquides n'est pas la seule cause de leur réchauffement. Voici de nouveaux faits dus au même physicien , et par lesquels il tend à infirmer de nouveau la théorie de Piumford. JNous les trouvons dans le journal de William JNicliolson , que nous citons avec d'autant plus de plaisir , qu'il en use. de même à notre égard pour les articles qu'il tire de notre Bulletin : ce que ne font pas toutes les personnes qui veulent bien donner à ces articles de la publicité. M. de Piumford ayant mis dans un vase cylindrique une dissolution alkaline mêlée de quelques parcelles d'ambre, qui se trouvoient avoir la même pesanteur spécifique, observa que dans les changemens de température du liquide , ces molécules avoient un mouvement vertical très-rapide, et formoient ainsi , dans l'inlérieur du vase, deux courans dirigés en sens contraire : l'un, dans l'axe du vase , l'autre , le long des parois. Il attribua Gës courans aux mouyemens du liquide lui-même ; dont les molécules I II niomoienl ou descemloienl rapide...„m , cn >nlu des ètxfa^atiéilà résultantes de leurs changcmens de température. M.. Thosuso» , après avoir répété ces ex^riences t Trélen(j le ni0uvement de l'iuwbre est propre aux molécules de cetle subsic„„e. [[ 1 wtrijJl,eau dégagement de l'air qui les environne, et à la dilatation qu'elles ép.„,lVent ^ ^jàisÀ des pa.ni, du vase; dilatation qui, n'étant point la même que celle du liq..-^ 'environnant , Irouble l'égalité que l'on avoit d'abord établie dans la pesanteur spécifique jPS parlie3 du mélange. Voici les expériences sur lesquelles il appuie son opinion. Dans un vase de verre il a versé avec beaucoup de précaution, l'un sur l'autre t sans qu'ils se mêlassent, deux liquides de pesanteur spécifique à très-peu-près égale, ci de couleur différente : l'un éloit de l'eau pure; l'autre, de l'eau teinie en bleu avec du J-us de chou rouge. (Quelques petits corps opaques flottoient dans le liquide inférieur qui étoit coloré. Lorsqu'on chauffa le vase par-dessous avec la flamme d'une lampe , les petits corps flottans restèrent quelque tems immobiles; enfin ils s'élevèrent graduellement, traver- sèrent la surlace plane qui séparoit les deux liquides, et entrèrent dans la partie supérieure sans être accompagnés d'aucune parcelle de l'infusion colorée; ils descendirent ensuite comme à l'ordinaire , et ces oscillations continuèrent pendant quelque tems sans occa- sionner aucun mélange dans les deux liqueurs. De la M. Thomson conclut que les mouvemens de ces petits corps flottans n'étoient pas occasionnés par des courans ascensionnels et descensionneis des liquides , et qu'ils étaient au contraire indépendans de ces courans. A chaque fois qu'un des corps flottans trarersoit la limite des deux liquides , la partie colorée éloit agitée par une petite vague qui éîcvoit sa surface : par la répétition constante de cette ondulation, la limite s'éleva de plus en plus, jusqu'à ce qu'enfin tout le liquide acquit une teinte bleue; mais cela n'arriva qu'après un intervalle de plus de dix minutes, et les oscillations des particules flottantes s'exé- culoient pendant tout ce tems sans interruption. j\l. Thomson répéta ensuite l'expérience d'une autre manière : il mit, comme le comte de Uumford , de peliles parcelles d'ambre dans une dissolution alkaline ; il fit bouillir ce mélange et le transporta dans une chambre ou la température de l'air étoit à 8° du thermomètre de Réaumur : celle du liquide baissa à 5a°. 11 versa eusuite sur la surface quelques gouttes d'infusion de chou rouge, de manière à former une couche m colorée à-peu-près de o,oi (t pouce) d'épaisseur. Le refroidissement continua , sans qu'il se fit la plus légère altération, dans la partie colorée, ni le moindre mélange, au moins apparent , avec la partie qui ne l'étoit pas. Les mouvemens des petits corps flottans n'étant point dus aux courans ascensionnels et descensionuels du liquide , M. Thomson en recherche la cause. Il observe qu'une dissolution alkaline contenant quelques particules d'ambre , qui s'y trouvent à-peu-près en équilibre , cesse d'être d'une pesanteur spécifique égale lorsqu'on l'a chauffé jusqu'au degré de l'ébullition ; car, en transportant le mélange dans une température de 8°, l'ambre tombe au fond du vase. De plus, les particules d'ambre , dans leur mouvement ascensionnel , entraînent avec elles une bulle d'air qu'elles viennent perdre à la surface supérieure du liquide, pour retomber après. Ces deux causes lui paroissent suffire pour occasionner dans les particules de l'ambre les mouvemens que M. de Rumford a observés. I. B. Sur l électricité développée par le contact de diverses substances , par M. D a v y. ( Communiqué à V institut national par DI. Blaodkn. ) L'appareil de M. Davy est au fond le même que celui que nous formons avec des IngT« NA.T* hocaux remplis d'eau , communiquant les uns aux autres pur des conducteurs mé- M 2 lajUiqtrâ : c'est celui que Volta nomxn* à courons d« tasses. I! est seulement modifia en Atigleterre'd'une manière for» avantageuse P^rce qu'on substitue aux bocaux une espèce de boîte divisée en prieurs par"- P'/r des cloisons, de manière a former un grand nombre de petite» **gW Pti «*» verf. ]fs ««««M liquides qui doivent former Ja r.l^înc. Celle dis^5*1*00 P»,,"ueti tie «'U'-ipber le nomme de ces auges beaucoup plus que nous -' P°UVfMlS ttare ceiui dos bocaux de verre , ce qui est extrêmement nécessaire -vns ces sortes d'appareils , qui sont en général, toutes choses égaies d'ail- leurs, beaucoup plus fuibles que la pile ou la colonne de Voila construite à la manière oni;,iaire. Voici maintenant en quoi consiste l'expérience de M. Davy. Si l'on établit l'appareil avec' des plaques de cuivre et de fer, et qu'on verse di.m les bocaux de l'eau pure, le fer s'électrise positivement et s'oxide ; le cuivre s'oleelnse négativement et dégage l'hydrogène. Le contraire arrive si , au lieu d'eau pure , or» met dans les bocaux une dissolution de sulfure de potasse : le fer devienl négatif et dégage l'hydrogène , le cuivre devient positif et s'oxide. Ainsi, pur le seul changement du corps humide interposé dans l'appareil, la direction du courant électrique est changée : au lieu d'aller du cuivre au fer, elle va du fer au cuivre, et réciproquement. 11 est très-facile de voir que ces résultats ne renferment rien qui contredise la théorie de l'électricité métallique telle qu'elle est exposée dans le rapport de l'insiitut na- tional, sur les expérieuces de Yolta. Le fondement de cette théorie repose sur ce fait , que deux métaux en contact se mettent dans un état électrique différent. L'eau interposée entre les élémens de la pile paroît n'avoir sur les métaux qu'une action très-foible , et n'est interposée entre les élémens métalliques , que pour empêcher qu'ils ne se touchent : ce qui repousseroit dans chacun d'eux l'électricité en sens contraire avec une force égale, et délruiroit par conséquent l'effet que l'on attend de leur superposition. Mais si au lieu d'eau on emploie un métal , ou toute autre substance qui ait plus d'action sur l'électricité d'un des métaux employés dans la pile que n'en a sur celui-ci l'autre rnélal , il est clair qu'alors la direction du courant électrinue doit changer} et cela peut bien arriver sur-tout avec le cuivre, le fer et le sulfure de potasse , car ces deux métaux ont sur leurs électricités respectives une aclion très-foible, et le sulfure de potasse au contraire agit d'une manière très-sensible , puisquon s'en est déjà servi pour remplacer un des élémens métalliques de la pile de Volta. Ainsi, dans l'expérience de M. Davy , il faut regarder le cuivre comme transmettant son électricité au fer avec plus de force que l'eau, ce qui détermine la direction du courant électrique du cuivre au fer ; et il faut regarder au contraire le sulfure de potasse comme transmettant son électricité au fer avec plus de force que le cuivre, ce qui porte le courant du liquide au fer, et par conséquent du fer au cuivre. On a donc eu lort de dire que l'action réciproque des deux métaux charge par l'mterpc- silion du sulfure de potasse : cette action reste la même} mais elle est détruite parcelle du sulfure, qui agit avec plus de force, et est dirigée en seus contraire. Ces réflexions n'oient rien au mérite de l'expérience de M. Davy , qui est très- curieuse en elle-même} nous ne les présentons ici, que pour montrer que ce fait appuie plutôt qu'il n'infirme la théorie de Yolta. ï. B. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire du Galvanisme, par le C. Sce aîné, professeur et bibliothécaire à l'école de médecine' de Paris. 2 volumes m-5°. Cet ouvrage contient toutes les observations éparses dans les divers jor.rrwux de scie; ci , des extraits de tous les mémoires qui ont été publiés ou lus dans les sociétés savantes , et qui ont ea peur* objet le galva- nisme : c'est un recueil précieux des faits qui ont conduit à la connois$.ince de ce phcaoniènè particulier de l'électricité. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prairial, an 10 de la République, N«. 63. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur quelques habitudes communes au requin et au pilote , par le C. Geoffroy, professeur au Muséum d'histoire naturelle. On a écrit que les requins avoienl soumis à leur empire un irès-pelit poisson du ~oC* plIILOM« genre des gades , que celui-ci précédoit son maître dans ses voyages , qu'il lui indiquoit les endroits de la mer les plus poissonneux , lui découvroit à la piste les proies dont ii étoit le plus friand, et qu'en reconnoissauee de services aussi signalés, le requin, malgré sa gloutonnerie , vivoit en bonne intelligence avec un compagnon aussi utile. Les naturalistes, toujours en garde contre les exagérations des voyageurs, qui n'ont pu concevoir les motifs d'une pareille association , ont révoqué ces laits en doute. On va voir que c'est à tort : les observations que j'ai été à même de faire sont accompagnées de cireonstances qui ne se sont peut-être offertes qu'a moi avec tant de détails. Le 6 prairial, an 6, je me trouvois, à bord de la frégate VAlceste , entre le Cap-Bon et l'isle de Malte. La mer étoit tranquille : les passagers étoient fatigués dr> la trop longue durée du calme, lorsque leur attention se porta sur un requin qu ils virent s'avancer vers le bâtiment. Il étoit précédé de ses pilotes , qui conservoicnt assez bien entr'eux et le requin la même distance : les deux pilotes se dirigèrent vers la poupe du bâtiment, la visitèrent deux fois d'un bouta l'autre, et après s'être assuré qu'il n'y avoit rien dont ils pussent faire leur profit, reprirent la route qu'ils avoient tenue auparavant. Pendant tous leurs divers mouvemens, le requin ne les perdit pas de vue, ou plutôt il les suivoit si exactement, qu'on auroit dit qu'il en étoit traîné. 11 n'eut pas été plutôt signalé , qu'un matelot du bord prépara un gros hameçon qu'il amorça avec du lard j mais le requin et ses compagnons s'étoient déjà éloignés de 20 à 25 mètres, quand le pêcheur eut fait toutes ses dispositions j cependant il jette à tout hasard son morceau de lard à la mer. Le bruit qu'en occasionne la chute se fait entendre au loin. Nos voyageurs en sont étonnés et s'arrêtent j les deux pilotes se détachent ensuite et s'en vont aux informations à la poupe du bâtiment. Le requin, pendant leur absence , se joue de mille manières à la surlace de l'eau : il se renverse sur le dos, se rétablit ensuite sur le ventre, s'enfonce dans la mer, mais toujours reparoît à la même place. Les deux pilotes, parvenus à la poupe de XAlceste-, passent auprès du lard, et ne l'ont bas plutôt apperçu qu'ils retournent vers le requin avec plus de vitesse qu'ils ne sont venus. Comme ils l'avoient atteint, celui-ci se mit à continuer sa route : alors les pilotes , en nageant, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche, font tous leurs efforts pour le devancer j à peine en sont-ils venus à bout , qu'ils se retournent tout-à-coup, et reviennent une seconde "fois à la poupe du bâtiment : ils sont suivi du requin , qui parvient ainsi , grâces à la sagacité de ses compagnons , a appercevoir la proie qui lui étoit destinée. On a dit du requin qu'il avoit l'odorat très-délicat ; j'ai donné beaucoup d'attention à ce qui s'est passé quand il s'est trouvé dans le voisinage du lard : il m'a paru qu'il n'en fut avisé qu'au moment où ses guides le lui eurent pour ainsi dire indiqué. J N°, ÎII. 6e. Année. Tom. III. P. qu Ce ne fut qu'au bout de deux heures, pendant lesquelles je m'occupois de l'analoniie de ce squalle , que je témoignai le regret de n'avoir pas vu d'assez près l'espèce qui se consacroit ainsi volontairement au service du requin : on m'assura qu'il étoit facile, de me la procurer , qu'il étoit certain qu'elle n'avoit point quitté les environs du bâtiment, et quelques momens après, on fil mieux, on m'en présente un individu que je reconnus pour appartenir au pilote ou fanfre des marins, et au gasterosteus ductor des naturalistes. Il seroit sans doute curieux de rechercher quel intérêt a pu porter deux animaux aussi différons dans leur organisation , leur volume et leurs habitudes , à former une sorte d'association. Le pilote se nourrit-il de la fiente des requins, comme le pense le C. Bosc , et , pour trouver sûreté et protection dans le voisinage d'une espèce aussi vorace , se seroit-il imposé ks devoirs pénibles de la domesticité ? P H Y S I Q U E. Examen des phénomènes électriques gui ne paroissent pas s'accorder avec la théorie des deux jiuides , par le C. Themery, ing en i étu- des mines. Soc. PiiiLOiM. Parmi les faits sur lesquels on s'est appuyé pour ad mettre avec Franklin l'hypo- thèse d'un seul fluide électrique , la plus remarquable est la suivante. Ayant placé entre deux conducteurs métalliques une carte qui louche chacun d'eux par une de ses faces, dans des poinis différons , on fait passer une forte décharge électrique à travers cet appareil : dans l'instant ou elle s'opère, une traînée lumineuse part du conducteur positif, glisse sur ia surface de la carte , et la perce vis-à-vis du conducteur négatif. Cela arrive même quand la carte est percée d'avance devant le premier de ces deux conducteurs. On couciuoit de ce fait que pour admettre la théorie des deux fluides, il faudrait supposer qu'un seul d'entr'eux peut s'échapper des corps et produit de la lumière, tandis que l'autre y reste inhérent. Le C Tremery délruil ce raisonnement par l'ex- périence suivante. Il place la carte et les deux conducteurs sous le récipient d'une machine pneu- matique: à mesure que l'on diminue la densité de l'air contenu sous le récipient, le pointoù la carte est percée se rapproche du conducteur positif ; lorsque la pression est à-peu-près la moitié de celle de l'athmosphère , le point de passage est précisé- ment au milieu des deux conducteurs. A chaque décharge, une traînée lumineuse part de chaque conducteur et s'étend sur chaque surface de la carte jusqu'au point d'intersection. t Le C. Tremery conclut de celte expérience , qu'il faut regarder 1 air alhmosphé- risque , dans l'état ordinaire , comme résistant davantage au passage du fluide négatif qu'à celui du fluide positif. Ces résistances diminuent pour ces deux fluides avec là densité de l'air , dans différons rapports et beaucoup plus rapidement pour le pre- mier que pour le second. Le C Tremery déduit de ce qui précède ce résultat général , que la faculté isolante des corps idiolectriques ne doit pas être supposée la même pour les électricités positives et négatives . En partant de cette explication , il est facile d'accorder avec la théorie des deux fluides le très-petit nombre de faits que ses adversaires lui opposent. I. B. Suite des recherches du C Coulomb, sur le magnétisme. I»ST.VWAT. Nous avons rendu Compte dans le n°. des expériences par lesquelles le C. Cou- lomb a démontré l'influence des barreaux magnétiques sur tous les corps. Ces faits 1 13 ne prouvent pas encore que toutes les substances prennent le mngnéïisrue ; et il seroit possible qu'ils fussent dus à une très-petite quantité de fer répandue dans tous les corps. En attendant que l'expérience ait décidé cette question , le C. Coulomb s'est proposé, i°. de mesurer l'action des barreaux aimantés sur les métaux, posés par les méthodes ordinaires ; i . de déterminer dans tous les corps où des oscillations rapides indiquent la présence du fer, qu'elle est précisément la quantité qu'ils en contiennent. L'appareil employé dans ces recherches est le même que nous avons donné dans le n°. j seulement pour éviter l'agitation de l'air , les extrémités des barreaux entre lesquels se font les oscillations, sont recouvertes par une cloche de verre percée par le haut pour laisser passer les aiguilles et le lil de soie auxquelles elles sont suspendues. Ce fil est attaché par le haut a une petite aiguille horizontale , qui tourne sur un cercle de carton divisé en parties étagales et lixé au bras mobile qui sert à élever l'aiguille ou à l'abaisser. Lorsqu'on veut essayer une substance, on en forme une aiguille que l'on fait d'abord osciller dans la partie supérieure de la cloche , hors de l'influence des aimants. Le nombre des oscillations laites dans un lems donné , fait connoîlre la force de torsion. On fait osciller de nouveau l'aiguille quand elle est descendue entre les pores des aimants. Celte seconde opération détermine les forces réunies de l'attraction et de la torsion, et retranchant cette dernière trouvée par l'observation précédente, on obtient la valeur de la force attractive. ( Voyez, les mémoires de l'Académie des Sciences , année 1777, tome 9 des Savans Etrangers). Le C. Coulomb trouve aussi les mouveniens des forces magnétiques pour différent métaux. Pour se faire une idée de la précision de son appareil , il suffit de savoir que pour lors cette force est à très-peu-près représentée par l'effort que feroit un poids d'un milligramme agissant à l'extrémité d'un levier dont la longueur seroit la 85e. partie d'un millimètre : ce qui revient, en mesures anciennes, à ~~ de grain suspendu à l'extrémité d'un levier d'une ligne ; force qu'il seroit sans doute impossible de mesurer par des instrumens moins délicats. Le C. Coulomb a essayé de déterminer et de comparer la force attractive des aimants sur différentes espèces de bois j mais le peu de densiié de ces substances, rend beaucoup plus sensible dans les expériences les erreurs provenantes de l'agitation de l'air, et l'auteur se propose de les répéier dans le vnide. Ayant soumis à l'expérience des aiguilles formées avec de l'argent séparé par la fonte d'un culot de fer, elles éprouvent des effets tellement sensibles, que l'on dût y soupçonner la présence du fer. Cependant ce môme argent , dissous dans l'acide nitrique et précipité par le prussiale de soude en liqueur , n'a pas donné la plus petite nuance de bleu. L'argent purifié à la coupelle, eprouvoil une action beaucoup moindre. Pour évaluer la quantité de fer que le premier pouvoit contenir, il falloit connoître la loi suivant laquelle varie l'influence des barreaux pour différentes quantités de fer contenues dans une même substance. Pour y parvenir, le C. Coulomb a formé des cylindres de cire ,^ dans chacun desquels il a introduit des quantités connues et dif- férentes de limaille de fer. Ces cylindres avoient tous la- même longueur. En com- parant leurs oscillations suivant la théorie. des forces de torsion , l'action des barreaux aimantés se trouva proportionnelle aux quantités de fer contenues dans les cylindres» Ce fer y éloit distribué d'une manière sensiblement uniforme, car le résultat fut le même en partageant chacun en plusieurs autres de même longueur. D'après cette loi , il suffit de comparer les intensités des actions magnétiques sur les aiguilles d'argent et sur celles de cire mêlées de limaille , pour avoir le rapport des quantités de fer contenues dans ces substances j du moins en négligeant leur action propre qui parok très-petite relativement à la première. Et comme on connoit d'ailleurs la quantité de fer mêlée à la cire , on aura par ce procédé celle que renferme l'argent. Le C. Coulomb trouva aussi que le culot d'argent qui avoit été retiré du fer par la fonte , contenoit une partie de fer sur 519e. d'argent. En soumettant au même examen l'argent purifié à la coupelle , et supposant aussi P a ii6 ses oscillations dues à la présence du fer, le résultat indique dans les corps i5"),U9 parties d'argent et une partie de fer ; quantité beaucoup trop petite pour être appréciée jusqu'à présent par l'analyse chimique. On pourroit de même comparer entre elles les quantités de fer contenues dans tous les autres corps, dans la supposition que leurs oscillalions entre les barreaux aimanté» leraient dues à la présence de ce métal. Mais on peut du moins employer ce procédé avec certitude toutes les fois que la rapidité des oscillations est sensiblement plus grande que celle de la même substance , lorsqu'on en a retiré le fer avec plus d'cxaclilude. Kl si l'on fait attention que l'ap- pareil nécessaire à l'expérience est extrêmement simple à construire, et comporte toujours la plus grande précision , on sera porté à penser que, la lorce de torsion sera un jour un des moyens les plus puissaus de la chimie ; comme elle est déjà un des plus exacts de la physique. I. B. Sur la propagation du son, par le C. Biot. Iwst. nàt. On sait que la théorie mathématique de la propngalion du son , donne une vitesse sensiblement plus petite que l'expérience. Les physiciens ont plusieurs fois cherché à rendre raison de cet écart j mais en examinant leurs explications , on voit qu'elles sont fondées sur des hypothèses plus ou moins précaires , et qui même ne peuvent plus subsister après les découvertes de la chimie moderne sur la constitution de l'atmos- phère. Après avoir discuté ces diverses opinions, l'auteur cherche à leur en substituer une autre fondée sur l'expérience , et plus conforme aux connoissances actuelles. C'est un fait connu des physiciens , que l'air atmosphérique perd , lorsqu'on le condense, une partie de sa chaleur latente qui passe a l'état de chaleur sensible j et qu'au contraire lorsqu'on le raréfie, il reprend une portion de chaleur sensible qu'il convertit à l'état de chaleur latente. Ces variations de température , quoique très- considérables en elles-mêmes , sont peu sensibles au thermomètre, parce que cet ins- trument a toujours une masse considérable par rapport à celle de l'air contenu sous le récipient des machines dont on fait usage ordinairement , et que ces machines pré- sentent d'ailleurs des parois très-conductrices de la chaleur. Mais dans les appareils employés dans les mines pour tenir condensée pendant quelque tems une grande quan- tité d'air , lorsque l'on rétablit la communication avec l'atmosphère environnante , l'air dans la dilatation qui le ramène à son état naturel , absorbe tant de chaleur, qu'il dépose à l'état de glace une partie de l'eau qui s'y trouve en dissolution. Dans la propagation du son, les condensations et les dilatations successives de l'air, doivent également occasionner dans les particules qui les éprouvent , de petites varia- tions de température qui influent sur leur élasticité : par conséquent la loi qui sert de base au calcul , et suivant laquelle le ressort de l'air est proportionnel à sa densité , n'a lieu que dans l'état de repos où on laisse reprendre à ce fluide la température qu'il avoit avant le changement de volume qu'on lui fait subir } et dans l'étal de mouvement où les condensations et les dilatations se succèdent à de courts intervalles , il devient nécessaire d'avoir égard aux variations correspondantes de la température. Soit donc t l'élasticité d'une molécule d'air , A sa densité , on aura dans l'étal de repos , la température restant la même , « = ni A m étant un coefficient qui exprime l'élasticité lorsque A =r i. Si l'on prend pour cette densité celle de l'air dans l'état naturel, qu'on nomme g la gravité , n la densité du mercure comparée à celle de l'air, H la hauteur du baromètre , on aura m = gnH , ce qui donne en général t = gnH. à. Supposons que dans la propagation du son , la densité de l'air varie dans le rapport de i à i +s; ensorle que l'on ait à =7 i -4- s s sera une quantité variable très-petite, qui représentera par conséquent les con- densations lorsqu'elle sera positive, et les dilatations lorsqu'elle sera négative. Si l'on suppose que /3 exprime en degrés du thermomètre la chaleur rendue sensible par une petite condensation, comme seroit , par exemple, 7— *, 100/îs ou simplement, y s sera la quantité de chaleur développée par la condensation s ) si de plus <* représente l'accroissement de l'élasticité pour une petite variation de température , par exemple, pour <-~5 de degré, 100 «y s, ou simplement Ks sera l'accroissement de l'élasticité pour la condensation s. Cet accroissement sera par conséquent proportionnel à s, du moins entre les limites très-rapprochées où il varie dans la propagation du «on , et l'on aura , en avant égard à cette circonstance , t = gnH { 1 -+- Ks } A c'etl-à-dire que l'élasticité se trouve augmentée d'une quantité très-petite du même ordre que les condensations. Mettant pour A sa valeur t -h s , il vient = gnH { 1 -f- Ks } [t +3} t ou simplement « = gnH { 1 + (1 + K) sf en négligeant les quantités du second ordre. Si l'on substitue cette valeur de e dans les formules de la propogatiou du son, en n'ayant égard qu'au mouvement horisontal de l'air, au lieu d'avoir, comme dans la Mécanique analytique ( 20 partie , page 5o3), d*;p = gnH s dV -f- d ,' j ainsi en sup- posant celte vitesse de 1080P, comme l'ont lait quelques physiciens , on auroit K = 0,^922 fi' = 94°, 5 On voit par celte correspondance, entre l'accroissement de la vitesse du son et Gelie de la chaleur que la compression rend sensible , combien il est nécessaire d'avoir égard à la liaison de ces deux phénomènes, et combien il est facile de concilier par celte considération le calcul et l'expérience dans une des théories les plus importantes de la physique -mathématique. La première idée de celle liaison est due au C. Laplace , et c'est sur son invitation que le C. Biot a entrepris les recherches dont nous venons de donner un extrait. I. B. CHIMIE. Note sur le moyen de présenter les cadavres des animaux de la putréfaction , en conservant leur forme essentielle , et même en leur donnant la fraîcheur , l'apparence de la vie , par le C Chaussier, professeur à l'école de médecine. Soc. pjiilom. Les corps des animaux, lorsqu'ils sont prives de la vie, abandonnés à l'action de l'atmosphère, plongés dans les eaux ou enfouis dans la terre, ne tardent pas à passer à la putréfaction, a devenir la pâture des vers, des insectes, et après un terns, toujours très-court, la masse de leurs chairs se trouve réduite à quelques hectogrammes d'une poussière que les vents dispersent, que les eaux entraînent, que les végétaux s'appro- prient pour leur nourriture : cette destruction , cette altération si grande, si rapide, est une suite nécessaire de la qualité , de la nature même de leurs parties consti- tuantes, de leur tendance à la décomposition, de la quantité considérable de fluides relativement aux solides; aussi pour conserver le cadavre des animaux ou quelques- unes de leurs parties, il faut nécessairement changer l'ordre naturel de leur compo- sition , et à i'aide de différens agens , déterminer des combinaisons nouvelles qui , en conservant la forme , la texture essentielles, soient en même teins imputrescibles , inaltérables aux vicissitudes de l'atmosphère , inattaquables aux insectes. Après ces considérations premières qui servent de base à ses recherches , le C. Chaussier exa-r mine les divers procédés qui ont été successivement employés pour la conservation des cadavres entiers, ou des pièces analomiques j et après avoir remarqué que les u,ns; sont illusoires , que les autres ne garantissent pas les substances animales de la voracité des insectes , que tous ont l'inconvénient d'altérer la configuration essentielle, de réduire le corps en une masse informe , il indique la solution de muriate suroxi- géné de mercure , dans l'eau distillée , comme le moyen le plus propre à remplir l'objet qu'on se propose. Nous ne suivrons pas l'auteur dans les recherches qu'il fait sur l'action de cette solution saline sur les substances animales, nous nous bornerons à en indiquer l'usage, qui doit varier suivant le volume et l'état de l'objet qu'on se propose de conserver. S'il «'agit uniquement d'une pièce séparée , comme la plupart des préparations anatomiques, il suffit de la plonger dans une solution de lunriatC) i!9 suroxigéné de mercure, et d'ajouter dans le vase un ou plusieurs nouets de litige fin qui contiennent quelques grammes de ce sel mercuriel , précaution essentielle pour qu'elle reste toujours également saturée. Après dix , vingt ou trente jours d'immer- sion, c'est-à-dire, lorsque la partie a été pénétrée dans toute son étendue par la solution saline , lorsqu'il s'est opéré dans tous ses points une combinaison nouvelle, on peut la retirer de la liqueur, la placer dans un bocal que l'on remplit d'eau distillée, légèrement chargée de muriate suroxigéné de mercure ; ou bien on l'expose dans un endroit aéré, à l'abri du soleil, de la poussière ; peu-a-peu elle se dessèche , prend une consistance, une dureté presque ligneuse; et dans cet état elle ne peut plus être altérée par l'air, ni attaquée par les insectes, comme le démontrent les expériences du C. Ghaussier, qui depuis plusieurs années a abandonné des pièces ainsi préparées aux insectes et aux vicissitudes de l'atmosphère. La conservation du corps entier exige des soins, des attentions particulières dont il est impossible d'exposer tous les détails dans une simple notice. C'est, en quelque sorte, un art nouveau, dont les procédés ne peuvent être bien exécutes que par un anatomisle exercé. Nous nous bornerons à remarquer que , pour réussir com- plètement dans cette préparation, il faut par des incisions préliminaires pratiquées avec art , préparer des issues par lesquelles la solution saline puisse pénétrer facile- ment et promptemenl dans le tissu de toutes les parties ; et lorsqu'on .ce propose de donner au cadavre la fraîcheur, l'apparence de la vie, il faut auparavant remplir les vaisseaux, les tissus cellulaires d'une dissolution de gélatine colorée. Il faut placer dans les orbites des jeux d'émail proportionnés à loge, à l'état habituel du sujet. C'est après ces procédés préparatoires que l'on plonge le cadavre dans la solution saline de muriate suroxigéné de mercure ; on l'y maintient plus ou moins îong-tems , suivant le volume du corps, après quoi on le retire pour le laisser sécher lentement , et former ainsi une sorte de momie aussi durable que celles de l'Egypte , et qui a encore l'avantage de conserver les caractères , les traits essentiels de la physionomie» Depuis deux ans que le C. Chaussier a lu ce mémoire à l'institut, il a continué ses expériences et fait l'application de sa méthode a divers objets : ainsi il a reconnu que la solution de muriate suroxigéné de mercure préservoit , non-seulement les substances animales de la putréfaction , mais encore qu'elle en arrètoit les progrès et les ramenoit, en quelque sorte , à leur état premier. lien a fait aussi usage avec Te plus grand succès, pour conserver les bois , les carions, les pelleteries, de Ta voracité des insectes. On peut également l'employer dans les cabinets d'histoire naturelle pour la conservation des oiseaux, des petits quadrupèdes. Par exemple, au lieu de suivre la méthode ordinaire pour empailler les oiseaux d'un volume médiocre, le C. Chaussier se contente de faire une incision sur la ligne médiante de l'abdomen. 11 enlève les viscères qui y sont contenus, ainsi que ceux du thorax, fart à la base du crâne, par le fond du gosier, une ouverture pour enlever l'encéphale ; et après avoir pra*- liqué sous la peau, dans l'épaisseur des cuisses différentes issues, il plonge le corps dans la solution saline, l'y maintient pendant un temsplusou moins long, après quoi il le retire; et lorsqu'il est suffisamment égoutlé, il remplit l'abdomen , le thorax d'é- toupes fines, coût l'incision qui avoit été faite , et donne au corps l'attitude qu'il doit conserver par la suite. On détruira , on éloignera les insectes des animaux an<- ciennemerit préparés, en les plongeant pendant un certain tems dans la solution saline. MÉDECINE. Extrait d'une observation sur un homme cV une voracité extraordi- naire , par le C. Percy , professeur à l'Ecole de médecine de Paris. Tarare étoit le nom , ou le sobriquet, de l'homme qui fait le sujet de cette obser- Soc. de M&J. vation. Sorti très-jeune et en fugitif de la maison paternelle , il arriva à Paris en 1788. Il s'attache à un spectacle forain , où il s'exerçoit , dans des parades , à manger en quelques minutes , des panniers entiers de pommes ou d'autres fruits ; quand I 20 queloa'un vouloil en faire les frais. Quand il ne trouvent pas de ces dupes géné- reuses , il avaloit des cailloux, des bouclions de liège, et tout ce qu'on lui présentoit. Plus d'une fois il fut obligé d'aller chercher du soulagement à ses coliques dans l'hôpital de l'ilôtel-Lheu , où exerçoit alors Desauh. Ce chirurgien célèbre voulant un jour le dégoûler par la peur de son dangereux métier, lui annonça qu'il ne pouvoit le sauver qu'un lui ouvrant le ventre. Tarare épouvanté , s'échappa , tout sjuffranl qu'il ctoit , alla boire de l'huile tiède) el oubliant ses douleurs , il retourna à ses iretie.au x> En 17S0, n'étant encore âgé que de dix-sept ans, et pesant seulement cent livres , il éloit déjà eu état de manger un quartier de bœuf du même poids , en vingt- qualre heures. . . Au commencement de la guerre , il entra dans un bataillon. Mais réduit bientôt à une disette extrême jii tomba malade et vint à l'hôpital de Soullz , où le G. (. our- ville qui étoit chef du service, le reconnut pour le déserteur de l'Hôtel - Dieu , et le retint par curiosité. 11 lui lit donner, d'abord une quadruple portion ; mais dès qu'il pouvoit se glisser à la pharmacie, ou dans la chambre des appareils, il y inan"eoit les cataplasmes et tout ce qui lui tomboit sous la main. Qu'on imagine lout°ce que les animaux les plus immondes et les plus avides sout capables de dé- vorer et l'on aura l'idée des goûts ainsi que des besoins de Tarare. On le surprit un jour tenant un chat vivant par le col et les pattes; il luj déchira le ventre avec les dents en suça le sang , et n'en laissa bientôt plus que le squelette. Une demi- heure après il reietta le poil, à la manière des carnivores et des oiseaux de proie. On l'a vu engloutir, en quelques instans , le dîner préparé pour quinze ouvriers allemands. C'étoit quatre jalles de lait caillé et deux énormes j.lals de ces niasses de pâte que dans le pays on fait cuire dans l'eau avec du sel et de la graisse. Après ce repas presque incroyable , son vendre, habituellement flasque et ridé, se tendit comme un ballon , et le glouton alla dormir jusqu'au lendemain. Etant devenu l'horreur et L'effroi du voisinage par suite d'afi'reux soupçons qui s'élevèrent contre lui , il fut chassé de l'hôpital vers la fin de l'an deux. Jusqu'au mois de Fructidor de l'an six, on ne sait ce qu'il devint. Ce fut à cette époque que le C. Percy le découvrit à l'hospice de Versailles. Il y étoit entré deux mois au- paravant dans un état de maigreur extrême. Il assuroit avoir dans le ventre une fourchette d'argent qu'il n'avoit pu rendre, depuis deux années qu'il l'avoit avalée. Il mourut au bout de quelques mois, épuisé par une diarrhée purulente et in- fecte. Sou corps éloit corrompu quelques heures après sa mort. Cependant le C. Tessier chirurgien en chef, en fit l'ouverture. Les intestins étoient putréfiés , baignés de pus l confondus ensemble , sans aucune trace de corps étrangers. Le foie étoit excessivement gros, sans consistance et dans un élat de putrilage : la vésicule en étoit très-volumineuse. L'estomac flasque et parsemé de taches ulcérées couvroit presque toute la région du bas-ventre. La puanteur du cadavre s'opposa à ce qu'on pût porter plus loin les recherches. Tarare avoit environ vingt-six ans lorsqu'il mourut. Son corps étoit grêle , sa taille médiocre , son regard timide , ses cheveux rases , blonds et d'une finese extrême. Ses joues blafardes et sillonnées étoient de véritables abajoues dans la cavité desquelles il plaçoit jusqu'à douze œufs , ou pommes médiocres. Sa bouche étoit très-fendue. Il n'avoit presque pas de lèvres, et il ne lui manquoit pas une seule dent : elles étoient biens rangées et dans l'état ordinaire. 11 étoit sans cesse en sueur, et la vapeur qui sortoit de son corps , sensible à la vue , l'étoit encore plus à l'odorat. En certains tems , à peine pouvoit-on souffrir son approche à vingt pas. Quand il n'avoit pas mangé son saoul , son ventre faisoit le tour de son corps. Une fois repu , la vapeur qui i'enveloppoit habituellement augmentent , ses pommettes et ses yeux devenoient d'un rouge rutilant; il étoit accablé de sommeil; il paroissoit hébété, et il alloit di- gérer dans un coin retiré. *»• **• 121 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Messidor, an 10 de la République* N-. 64. iM«F|^j|H»LII HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Sur les vers qui ont le sang rouge , par le C. Cuvier. Buffon et Daubenton avoient déjà remarqué que le ver de terre avoit une liqueur uxn. rouge qui tenoit lieu de sang ; le C. Cuvier avoit aussi découvert que la liqueur Séance du tiNi rouge qu'on trouve dans cet animal et dans la sang-sue, étoil un véritable sang cir- culant dans des vaisseaux artériels et veineux, doués de systole et de diastole ( 1 ). 11 croit pouvoir avancer aujourd'hui que tous les Lombrics , les Sangsues , les "Noyades, les Néréides , les Aphrodhes , les Amphitrites et les Serpules ont le sang rouge , et quoiqu'il ne l'ait pas examiné sur les Amphinomes ni sur tous les autres vers articulés non intestins, l'analogie lui fuit penser que ces animaux sont dans ie même cas. C'est dans le Lombric marin de Linné (Arénicole Lam. ) (2), que le C. Cuvier a étudié plus particulièrement le système vasculaire des vers à sang ronge. Les branchies ou organes pulmonaires de ce ver sont extérieures , elles sont disposées sur une rangée de chaque côté du corps : on en compte \i\ paires. Elles ressemblent à des houpes ramifiées, partant de deux ou trois troncs principaux (pi. VII , fig. 5). Ces branchies se développent et deviennent rouges , puis pâlissent et s'aifaissent successivement et très-rapidement. 11 est aisé de voir, dit le C. Cuvier, que c'est un effet analogue à celui de la res- piration chez les autres animaux ; mais ici ce ne sont point l'air et le sang qui vont l'un vers l'autre par un double mouvement et par des conduits dii'férens , comme oans tous les animaux à vertèbres et dans les Mollusques. Ce n'est pas non plus 1 air qui va chercher le fluide nourricier en se distribuant dans tout le corps au moyen de ces vaisseaux nommés trachées, comme dans les insectes. Dans ces vers le fluide nourricier, le sang, est seul en mouvement : il va chercher l'air ou l'eau qui entoure l'animal , et rentre dans le corps après s'en être saturé. Cette observation , déjà très-curieuse, fit soupçonner au C Cuvier une structure particulière, dans les organes de la circulation. En ouvrant un Lombric marin , on voit d'abord un intestin assez gros , d'un beau jaune, qui s'étend d'une, extrémité du corps à l'autre. Les vaisseaux sanguins, d'un ronge vif pourpre, s'y distinguent très-bien : on en remarque un gros qui règne le long du dos , entre les branchies. Il reçoit le sang par sou extrémité antérieure , et le distribue dans les branchies par des vaisseaux latéraux qui peuvent être considérés comme les ramifications pulmo- naires de cette artère qui lient lieu de ventricule pulmonaire : la contraction de ce gros vaisseau est très-sensible. Le sang est rapporté des branchies par autant de veines; mais les neuf premières vont le verser dans un gros vaisseau placé immédiatement sous l'artère pulmonaire ; (1) Voyez Bulletin des Sciences , to.n. 1, ti°. 19, p. 146. (2.) Voyez, Bulletin de !a Soç. Fhil. à ses Corresp. , p. 114 , ce que le C. Duméril dit de ce ver. N°. IV. 6e. Année. Tom. III. Avec trois Planches , VI, Vil, VIII. Q I2Î les autres aboutissent à un autre vaisseau également longitudinal, mais silué sous le canal intestinal. Cti deux troncs, qui reçoivent les veines pulmonaires, remplissent, comme clans les poissons, les fonctions d'artère aorte : ils poussent le sang dans toutes les parties du corps par de nombreux vaisseaux. Ces vaisseaux, après avoir formé sur la masse jaune des intestins un lacis pourpre d'une régularité admirable , vont s'ouvrir dans deux vaisseaux qui rampent sur les cotés du canal intestinal. Ces deux vaisseaux font l'office de veine-cave, ils moulent jusques vis-à-vis le bas de l'œsophage , et font une inflexion pour communiquer avec la grande artère pulmo- naire par laquelle on a commencé celte description. A l'endroit de cette communication se voient deux renflemens dont 'es contractions et les dilatations sont très-sensibles, et qui peuvent être regardés comme des cœurs > en sorte que le Lombric marin en auroit deux, qui correspondent à l'oreillette droite dans l'homme, etc. D'après ce mode de circulation, on voit qu'aucune goutte de sang ne peut retourner dans le corps qu'elle n'ait été mise en contact avec l'élément ambiant : c'est ce que le C. Cuvier appelle une respiration complète. Ce naturaliste a remarqué que le sang veineux étoit d'une couleur plus foncée que celui qui revient des branchies, et qui peut porter le nom d'artériel. Il a vu aussi les artères se contracter en anneaux successifs qui poussent le sang devant eux , en s'avançant sur la longueur de l'artère. Le C. Cuvier trouve dans cette organisation remarquable des vers articulés , un carac- tère très-saillant pour distinguer ces sortes de vers des vers intestins. A. B. Explication de la Planche VII. Fi", i. L'arénicole des pêcheurs ouverte par le dos. A l'œsophage ; B l'estomac ; C le canalinlesliual. — cl l'artère branchiale; bbb ses branches. — ecc branches de la veine branchiale supérieure; c , c, c, branches de l'inférieure. — d dd veine branchiale supérieure; fff ses rameaux artériels. — EE bourses noirâtres dont l'usage est inconnu , mais qui paroissent tenir à la génération. KKJig. 2, deux autres boursescharnues adhérentes à l'œsophage, et dont l'usage est également inconnu. — LLL faisceaux de muscles attachés à chacun des paquets de soie servant de pied. Fig> "2- L'arénicole ouverte par le ventre. — A B K L comme dans la fig. précédente. — ee la veine branchiale inférieure; c, c , ses branches veineuses;/// ses branches artérielles; g g les deux veines-caves. Fig* 3 et 4. Représentation particulière de l'endroit où les veines du corps s'abouchent avec l'artère pulmonaire. Fig. 4 du côté du ventre, a b la veine pulmonaire inférieure ; c c ses branches artérielles. dd les veines caves, ee les cœurs. Fig. 5 du côté du dos; ee les mêmes cœurs. — g- l'artère pulmonaire où ils se réunissent. h la veine pulmonaire supérieure. Fig. 5. Une des branchies vue à la loupe. Fig. 6, 7 et S ont rapport à un article sur les scrpules, qui paroi Ira dans le Bulletin prochain. BOTANIQUE. Description d'un nouveau genre de plante , nommé Stroplianthus, par le C. Decandolle. Soe. WHiiOM. Le genre des Strophanlhcs doit être placé dans la famille des Apocinées , entre le Nerium et l'Echites, Il diffère de l'un et de l'autre genre , et même de toutes les plantes connues, parce que les lobes de la corolle se terminent par un filet ou une lanière très-alongée , qui ressemble à une vrille ; c'est de ce singulier caractère qu'est tiré le nom Stroplianthus , qui signifie fleur en lanière, de crpoÇos lanière , vrille, et d'ttte Jfleur. Les Slrophanlh.es diffèrent encore des Echites parce que la gorge de 123 leur corolle n'est pas nue, mais garnie d'appendices 3 et des Neriuins, parce qu'au lieu d'avoir cinq appendices bifides ils en ont dix simples. Les Strophanthes sont des arbres ou des arbrisseaux à tige cylindrique , souvent grimpante; leurs feuilles sont opposées, entières 5 leurs fleurs sont portées sur un pédicelle court et souvent bifurqué : elles sont ordinairement réunies en faisceaux. Les boulons de ces fleurs ont une forme facile à rcconnoîire : ils sont ventrus à la base et terminés par une longue pointe le plus souvent tortillée sur elle-même; au moment de l'épanouissement , celte pointe ne se déroule pas en commençant par l'extrémité , mais dans le milieu de sa longueur. On compte quatre espèces de Strophanthes } savoir : i°. Le Strophanlhe grimpant. Strophanthus sarmentosus. S. glaber _, sarmentosus ; Jloribus glorneratis terini- natibus et làleralibus cum foliis nascentibus ; antheris in Ji lu m productis. Tige cylindrique, brune, marquée de points blancs protubérans. Feuilles ovales, terminées en pointe , naissant au moment de la floraison. Deux stipules petites et pointues à la buse du pétiole. Fleurs rouges , grandes , solitaires ou 5-4 ensemble ; pédicelle chargé de 5«4 folioles; corolle en cloche rétrecie par le bas, à dix appendices pointus , à cinq lobes ovales dans le bas, et terminés par une lanière longue de G centim, (2 pouces). Anthères en fer de flèche, terminées par un filet. Ovaire double. Slile simple. Port d'une bignone. — Originaire de la Sierra-Leone , en Afrique. 20. Le Strophanthe à feuilles de laurier. Strophanthus laurifolius. S. glaber j fol Lis interdàm ternis , floribus glorneratis terininalibus post folia nascentibus , antheris in filum productis. a. Str. laurifolius vcrlieillalus. Foliis ternati/n verticillatis. fi. Str. laurifolius oppositifolius. Foliis oppositis. Diffère du précédent parce que ses fleurs sont toutes au sommet des rameaux et ne naissent qu'après les feuilles, parce que sa lige paroît droite et non grimpante, et que les divisions de la corolle sont un peu plus courtes. — Originaire d'Afrique. 5°. Le Strophanthe dicholome. Strophanthus dichotovius. S. glaber , ramis pedunculisque dichotoniis , foins mucronato-acuminatis , corollis infundibuliforuiibns , antheris influai produeti:. u. S. dichotomus Burmanni. Foliis ovato-oblongis. Echites caudata. Burin. Jnd. p. 68, t. 26, Lin. filant. 52. fi. S. dichotomus Markii. Foliis ovato-rotundis. Nerium caudaturn. Latn. Encjcl. 5 , p. 4^8, n. 7. C'est d'après la comparaison des échantillons décrits par Linné avec ceux décrits par Lamarck, que le C. Decandolle a réuni ces deux variétés : Tige ligneuse, dichotome, grimpante, cylindrique. Feuilles ovales-alongées ou arrondies, toujours terminées par une pointe, fermes, glabres. Deux stipules très-courtes prolongées autour de la uge en une membrane ou ligne transversale. Fleurs rouges. Calice a 5 divisions ovales , acérées. Corolle en entonnoir. Gorge munie de 10 appendices obtus. Lobes ovales- arrondies à leur base, terminées en une lanière de 10 cenlim. (5 \ pouces). — Ori- ginaire des Indes. li . Le Strcphanlhe hérissé. Strophanthus hispidus. S. hispidus , corollis infundibuliformibus , laciniis lon- gissimis antheris aculis tnuticis. Tige ligneuse , d'un brun roux , hérissée de poils un peu roides posés sur une petite protubérance. Feuilles sessilés , ovales-oblongues , acérées, hérissées; au lieu de stipules on voit une touffe de poils des deux côtés de la feuille. Fleurs en faisceaux, portées sur des pédoncules plusieurs fois bifurques, hérissés; calice partagé jusqu'à la base en 5 divisions pointues. Corolle rouge, en entonnoir ; tube étroit à sa base , évase en coupe à sa gorge, laquelle est munie de dix appendices courts et obtus. Divisions de la coroile rétrecies dès leur base en un filet de 20 centim. ( 7 pouces ). Anthères aiguës , sans filet. Ovaire double, hérissé. Stiîe simple. Stigmate en tète. — Originaire de la Sierra- Leone , en Afrique. Explication de la Planche VIII. Fig. ï. Strophanlhe grimpant : a une partie de la tige ; b îa corolle ouverte et O 2. étalée; c le faisceau des étamines; d une «lamine isolée; c le pistil; f le pistil vu de manière à voir l'ovaire double. Fig. 2. Strophanlhe hérissé : a la fleur étalée; b la fleur en bouton avec le pédicelle et la bractée; c le pis.il; d l'ovaire; e le faisceau des étamines; j une anthère ; g une étamine. Recherches sur les diverses espèces tV Ipecacuanha , par le C. Decandolle. Soc. piiilom. Les noms d1 'Ipecacuanha , Ipçcaciian , Picacuanka, Plcacuan , Tpecaca , Tpeca , se retrouvent dans toute l'Amérique Méridionale , et ne signifient autre chose qu une racine émétique; les plantes que nous confondons sous le nom d'Ipecacuanha sont tirées de diverses feuilles. Il est certain que l'Ipecacuanha le plus usité provient de la famille des Rubiacées: cette racine est ligneuse, rameuse, chargée d'anneaux ou de tubercules transversaux plus ou moins prononcés; on la reconnoit toujours parce que son axe ligneux est plus lince que l'écorce. Le C. Decandolle a trouvé des tiges de celte, piaule dans les lui tonneaux des marchands ; il y a remarqué les rameaux opposés et les traces des stipules qui caractérisent la famille des Rubiacées. IL n'est pas si facile de déterminer l'espèce a laquelle cette racine appartient. Mutis assure que dans le Pérou on récolle la racine de la Psycholria èmetica ; M. Brolero vient de publier à Londres un mémoire, où il assure que l'Ipecacuanha du Brésil est un genre nouveau de la famille des Rubiacées : il le nomme Callicocca. Il est probable en effet que l'Ipecacuanha du Brésil et celui du Pérou sont différons : le premier est brun , le second est gris. Parmi les Violettes on trouve plusieurs espèces éniéliques : iu. Viola parviflora Lin. Suppl. 5g6. Celle plante croit au Brésil et au Pérou; sa racine est ligneuse, perpen- diculaire, peu rameuse, grise ou brunâtre, quelquefois crevassée en long; son axe ligneux est loujours plus épais que l'écorce. Cette racine se trouve mélangée dans le commerce avec l'Ipecacuanha dc:> Rubiacées. 2°. Viola Ipecacuanha Lin. iVIant. 484 ; Murr. App. médic. 1, p. 7ç;8; Excl. syn. Desportes, Aublct cl liarrere. Pombalia Ipecacuanha Yandelli. Fasc. p. 7, t. I , icon. Cette plante croît au Brésil; sa racine est blanche, à-peu~près cylindrique , très-peu fibreuse, striée en long; son axe ligneux est plus épais que l'écorce. On ne la trouve pas dans le commerce , mais elle est conservée dans les collections sous le nom d'Ipecacuanha blanc. 5°. Viola calceolar/a Lin. Sp. 027; Viola itoubou , Aubl. Guyan. 2. p. 808, t. 5i8. Celle plante croît à la Guyanne et aux Antilles; sa racine est d'un blanc-gris , un peu jaune à l'intérieur, irrégulièrement crevassée ou tuberculée, à-peu-près cylindrique, peu rameuse ; cette racine a l'axe ligneux plus épais que l'écorce : elle est conservée dans les collections sous le nom d'Ipecacuanha blanc. 4°. Viola diandîa Lin. est trop mal connue pour quon puisse la citer avec quelques détails. Les racines de quelques Apocinées sont aussi douées de propriétés vomitives : i°. Cjnanchum vomitorium Lam. Enc. 2, p. 255 ; Cjnanchum lpecacimnhaW'ûA,. Pharm, 170.5 , p. l(x) , l. 2; Asclepias asthmatica Lin. F. suppl. i7'« Cette plante croît aux isles de France , de Java et de Ceylan. La comparaison des échantillons décrits par Burman et par Lamarck a prouvé l'identité de l'Asclepias asthmatica Lin. F. avec le Cynanchum vomiterium Lam. On n'y remarque point les cornets des Asclepiades , ce qui montre qu'il faut laisser celte espèce parmi les Cynanchum. Ses racines sont nombreuses, simples, cylindriques, dures, ligneuses, blanches, dépourvues d'anneaux et de tubercules, traversées par vn axe ligneux extrêmement mince. Cette racine est employée dans l'Inde comme émétique et aussi comme calharlique et expectorante : on la cennoît sous le nom d'Ipecacuanha blanc de l'isle de France. 20. Cynanchum tomentosum Lam. Enc. 2 , p. 255. Cette plante croît dans les isles de France et de Ceylan; elle est employée dans les hôpitaux de Ceylan à la place d'Ipecacuanha. 5*. Pcriploca emetica Retz,, obs. 2 , p. i5 , n. 5/f. Wild. Phyt. 1 , p. 6, n. 21 , t. 5, f. 2. Sa racide est employée comme émétique dans l'Inde. 4°. Asclcpius curassavica L. Celle plante croît dans les Antilles; sa racine est employée comme vomitive à Tabogo, 125 «t elle y est même "nommée faux ïpecacuanha. Celte racine est rameuse , brune , marquée de fissures assez sensibles ; elle ne se trouve plus dans nos pharmacies , mais il paroît qu'elle y a été autrefois mélangée avec le vrai [pecacuanha , car Douglas ( Phil. Trans. 1 7 :>9 ) la distingue sous le nom de faux ïpecacuanha brun. On a cru quelque tems que l'Ipecacuanha étoit produit par une Euphorbe , à laquelle on a en conséquence donné le nom (ÏEuphorbia ïpecacuanha ; sa racine est à-peu- près cylindrique , grêle, peu rameuse, d'un gris un peu jaunâtre ; le bois est beaucoup plus épais que l'écorce. Cette racine est employée comme éniélique en Virginie et en Caroline , mais n'est point apportée en Europe. C'n a quelquefois pris pour l'Ipecacuanha le Caapia du Brésil. II y a deux espèces de Caapias : l'un , appelé Caapia des champs, est le Dorstenia brasiiiensis Lam. Eue. 2 , p. 5i7 ; l'autre, appelé Caapia des bois, est la Dorstenia arifolia Lam. Enc. 2, p. 317. L'un et l'autre sont réputés dans le Brésil pour éméliques cardiaques et fébrifuges. Les doses auxquelles ces diverses racines excitent le vomissement sont très-différentes : le Cynanchum vomitorium s'emploie à 22 grains, la Psjcholria emetica à 2.4, la Viola calccolaria de 60 à 72 , la Viola ïpecacuanha de 1 à 5 gros. Ces différences montrent l'importance de la distinction plus exacte des diverses espèces d'Ipecacuanha. ASTRONOMIE. Sur la nouvelle Planète découverte par M. Ole ers. Le 20 Germinal , le C. Burckhardt ayant reçu avis que M. Olbers de Brémen avoit Inst. nat. découvert un nouvel astre qui avoit l'apparence d'une planète , il en fit pari dès le même soir à tous les astronomes de l'Institut , qui cherchèrent cet astre la nuit suivante. Le lendemain, les CC. Messier , Méchain et Delambre rendirent compte à la classe de leurs observations. Le nouvel astre avoit un mouvement assez sensible , tant en ascension droite qu'en déclinaison 5 il n'offroit aucune apparence de queue, pas même de nébulosité, et n'avoit que son mouvement qui put le faire distinguer des étoiles de huitième grandeur, dans le voisina;, e desquelles il se trouvoit. On a continué de l'observer au méridien jusques vers la fin de Floréal : il présenloit toujours les mêmes apparences, si ce n'est que sa lumière étoit encore plus foible dans les derniers lems , parce qu'il commençoit à s'éloigner de la terre. On a fait des efforts inutiles pour trouver une parabole qui satisfit aux observations j le cercle n'a pas mieux réussi : il a fallu une ellipse, et même une ellipse Irès-cxcen- trique. A cet égard, la nouvelle planète diffère peu de Mercure; mais ce qu'elle a de plus extraordinaire , c'est son inclinaison d'environ ô5° : celle de Mercure n'est que de 70, et celle de la planète Cérès , découverte en 1801 par M. Piazzi, de io° 07' ; ainsi , l'on seroit obligé d'élargir considérablement le zodiaque , si on continuoit à désigner par ce nom la zone du ciel dans laquelle toutes les planètes font leurs révolutions. Uue autre particularité fort remarquable est que la distance moyenne de cette planète ne diffère que très-peu de celle de Cérès. On ne connoissoit pas encore dans le système solaire , deus. planètes dont les orbites fussent aussi rapprochées. Tant de singularités rendent cette nouvelle planète infiniment intéressante pour les astronomes ; car d'ailleurs elle est si petite qu'elle ne peut avoir aucune influence sensible sur les planètes voisines-, au contraire, elle doit éprouver des perturbations très-considérables de la part de Jupiter. Le C. Burckhardt a tenu compte des princi- pales, pour déterminer une orbite elliptique. On a en effet grand besoin d'une théorie assez approchée pour retrouver celle planète quand elle sortira des ravons solaires où elle est près de se plonger , sans cela son extrême pelitesse en renuroit la recherche fort incertaine; il est même très-probable qu'elle seroit demeurée encore long-tems inconnue , si elle ne s'étoit trouvée précisément à l'endroit que venoit de quitter Cérès , et tout à côté des étoiles que les astronomes avoient tant observées depuis plusieurs mois. C'étoit une réunion curieuse que celle des trois planètes nouvelles dont l'astronomie s'est enrichie de nos jours : en les voyoit toutes trois passer an méridien en quelques minutes de terus. M. Olbers a donné à sa planète le nom de Pallas. I). L. Inst. nat. Soc, PIIILOM. C II I M I E. Ne le sur l'analyse du Cachou. ( Extrait d'une lettre de M. Blagden au C. Bertholet. ) On a découvert en Angleterre que le suc du Blimosa catecliu L. est du tanin presque pur : on estime que cette matière en contient environ dix fois plus que l'écorce de chêne. Cette observation pourra devenir utile dans les établissemens européens des Iodes pour y établir des tanneries , et comme cette manière est peu volumineuse, il ne seroit peut-être pas impossible de l'employer dans les tanneries d'Europe. D. C. PATHOLOGIE, Note sur un enfant monstrueux qui a vécu deux mois et demi sans aucun membre, par le C. Dupuytren, chef des travaux anatomiques. On a présenté , à l'Ecole de Médecine , une petite fille vivante, âgée de deux mois et dix jours , qui éloit née seulement avec le tronc. Ses membres abdominaux étoient indiqués par deux pelites protubérances situées dans un enfoncement de la peau. Du côté droit , il n'y avoit du membre thoracique qu'un bras très-court , et du côté gauche qu'un appendice de moitié plus court encore. Sur la peau qui recouvroil ces deux rudimens de bras , on observoit une cicatrice enfoncée très-apparente, l'ouïes les autres parties du tronc étoient bien conformées. Le mère ne se rappeloit pas d'avoir éprouvé d'accidens pendant sa grossesse , et on n'a voit observé dans ses lochies aucun indice de la séparation des membres. Celte petite fille mourut trois jours après avoir été présentée à la Société de l'Ecole. Le C. Dupuytren . qui l'a disséquée, a observé que les muscles se terminoient tous à une certaine distance du moignon. L'humérus du bras droit étoit enlier , terminé comme à l'ordinaire , par des facettes articulaires. Du côté gauche , il n'y avoit de l'os du bras que sa moitié scapulaire : il se terminoit par une sorte de cône intimement uni à la cicatrice de la peau par un tissu cellulaire très-serré. On ne voyoit dans les appendices mamelonés du bassin que des tissus cellulaires; cependant vers la base on retrouva une petite portion osseuse, sur laquelle on reconnue une ébauche informe du fémur. Les extrémités de ces portions osseuses des membres , étoient enveloppées d'un tissu très-serré, dans lequel on suivoit, quoiqu'avec peine , les principaux troncs des nerfs et des vaisseaux. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. A description ofthe anatomy , etc. Description de V anatonùe de /'Ornithoriiynchus paradoxus, par Everaud , Home, esq. ( Extrait des Transactions philosophiques. Londres, 1802.) Les observations ont été faites sur un mâle et une femelle adultes', donnés à l'auteur par S. Jos. Bansk. Viennent d'abord quelques traits de L'histoire de cette espèce , rapportés par M. Hunter , ci - devant gou - Terneur de la nouvelle Galle du Sud. £ile n'habite que les lacs d'eau douce, communs dans l'intérieur du pays. L'animal ne vient à la surface que pour respirer , et c'est alors que les naturels du pays le prennent. Sur terre, il rampe à-peu près 'comme une tortue. On ne connoît pas son genre de nourriture. L'auteur passe à la description extérieure. Le mâle a en tout 17 pouces et demi anglais de long ; la femelle a un pouce de moins ; son bec est de i un quart , la queue de 4 et demi. Le corps est par-tout de la meme épaisseur, excepté vers les épaules où il est un peu plus mince. Sa circonférence est de 11 pouces; il n'y a point de graisse entre la peau et les muscles. Le dessus du corps est , dans le mâle , d'un brun tres- foncé , le dessous d'un gris argenté. La couleur de la femelle est plus claire. Il y a deux sortes de poils : un court , fin , serré , et un autre un peu plus long, qui s'applatit vas le bout , et donne à l'animal l'aft d'être recouvert de plumes luisantes. On ne voit nui signe extérieur du sexe , l'ouverture de l'anus servant 127 en même tons aux organes de la géûération , et ce qui est plus singulier encore , malgré toute l'attention qu'où y a mise, on n'a trouvé même sur le corps de la femelle aucune ayparcr.ee de mamelles. Nous avons déjà suffisamment décrit le bec , dans nos feuilles précédentes , pour que nous n'y revenions pas ici. Les dents ne sont point implantées dans des alvéoles , mais tiennent simplement aux gencives. Leur structure intérieure consiste en libres verticales ; on n'y voit ni émail ni substai.ee osseuse.- De chaque côté oc ia bouche est une abajoue , comme dans les guenons. Sur la langue , entre les dents , sont deux petites pointes cornées dirigées en avant , et qui empêchent les alimens de descendre dans le pharynx avant d'avoir été mâchés. Chaque pied a cinq doigts ; ceax de devant ont des ongles plats, sous er au-delà desquels se prolonge une large membrane. Ceux de derrière les ont tranchans. On remarque de plus dans le mâle un sixième ongle situé au talon , et qui peut se mouvoir dans plusieurs directions. On croit qu'il sert à assujettir la femelle lors de la copulation. La queue e:t plate, horizontalement large et semblable en figure à celle du castor , mais non en tégûm'ens , car elle est recouverte de poils. Suit enfin la description des parties intérieures. Le pannicule charnu est très fort. La langue longue de i pouces n'avance pas jusques dans le bec : elle reste entre les dents. Ses papilles sont courtes et dirigées en arrière, le voile du palais est très-large ; il y a une épiglotte, et la trachée- artère a ses anneaux interrompus en arrière. 11 y a seize côtes, dont six vraies} les fausses ont leurs cartillages terminés en avant par de larges disques qui glissent les unes sur les autres lorsque la poi- trine se contracte, la partie du cartilage des vrais qui touche au sternum est tout-à-fait ossifiée. La structure de l'épaule est très-extraordinaire : nous allons essayer d'en donner une idée d'après la figure de M. Home. Le premier os du sternum a de chaque côté une apophyse transverse qui tient iieu de clavicule ; le bout de cette apophyse s'attache au milieu du bord antérieur de l'os qui tient lieu d'omoplate. La cavité glénoïde est creusée vis-à-vis , c'est-à-dire, au milieu du bord postérieur; cette omoplate a de plus deux branches, une antérieure qui s'élargit pour s'attacher à tout le bord latéral du premier os du sternum , ne laissant à cette partie antérieure de la poitrine qu'un trou pour le passage des vaisseaux ; l'autre , postérieure qui monte vers l'épine comme les omoplates ordinaire . Le coeur a ses quatre cavités ; le trou ovale y est fermé : il y a deux veines - caves ascendantes , dont la gauche tourne autour de la base • C. (1) Si le genre est admis, ce nom doit être changé, parce que Cavanilles ( le. FI.) a déjà dédié un genre an C. Ventonat , sous le nom de Ventenatia. ( 2 ) Ce nom doit probablement ître changé : le C. Richard ( Act. de la. Soc. d'hist. nat. de Paris ) a déjà dédié un genre au C. Lamarck, sous le nom de Markea.. Fautes essentielles à corriger dai s le JN°. 65. Page îï4> ligne 20 : faits , lisez, expériences. id. ligne 55 : lorsque la pression est ù-peu-près la moitié de celle de l'alli- mosphère, lisez lorsque la pression est à-pe *■ près le cinquième de celle de Fathsnosphérc. Page ii57 ligne 4 ; posés, lisez purifiés. id» ligne 8 : donné , lisez décrit. id. ligne i5 : étagales , lisez égales. id. ligne 18 : pores , lisez pôles. id. ligne r.5 : lors , lisez l'or. id. ligne 55 : éprouvent, lisez éprouvèrent. id. dernière ligne : aussi, lisez, ainsi. Page u5, ligne 1 : i53,i 19, lis'.z i35i 19. Jlufl. des Se ■ T. HT. PL TT. N". 64 Fiy. 3 Fi,/. 1. Mîifenere <)cuù>. Bull des Se. T. M. PI. 171. AT S 4 Ma feu vre Jculp ■ Bull- J&p Se . T. M. PL UE. N? 64 Jifa/euorp deufr. 129 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T H I Q U E. PARIS. Thermidor, an 10 de la République» W. 65. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Mémoire sur les animaux du Nil , considérés dans leurs rapports avec la théogonie des anciens Egyptiens , par le C. li. Geoffroy. Ce mémoire est divisé en trois parties : dans la première, l'auteur s'occupe de la Insr. MAT. détermination de toutes les espèces d'animaux du Nil dont les Grecs ont fait mention. Ainsi il est le premier qui ait reconnu 1 oxjrhinque , ce poisson si célèbre parmi les anciens : ce n'est point le brochet, comme l'ont cru quelques antiquaires, ni l'oxyrhiuque d'Elien , qui est un esturgeon ; ni l'oxyrhinque d'Epichanne , qui est l'orphée ; m l'oxyrhinque d'Anvers de Rondelet, qui est un gade ; tous poissons inconnus au Nil; mais l'espèce qu'a publiée Forskal sous le nom de Mormyrus kannume. Sa forme se rapproche en effet assez de celle du miulet , selon l'observation d' Athénée , et son museau, extrêmement pointu, justifie son ancienne dénomination. Les érudits aroient été plus heureux dans la détermination du Latus : ils l'avoient rapporté au Perça nilotica. Le C. Geoffroy a pu apprécier le mérite de cette dé- termination, en retrouvant dans l'Egypte supérieure cette espèce de perche, connue encore aujourd'hui sous son ancien nom de Latous. Dorien avoit dit que le Lepidotc étoit une carpe. Tant qu'on a cru qu'il n'y en avoit qu'une seule espèce dans le Nil, le Cjprinus niloticus, on a dû la regarder comme le Lepidote; mais le C. Geoffroy, qui en a trouvé cinq dans ce fleuve, a transporté ce nom à l'espèce qui a les plus grandes et les plus belles écailles, ou au Cyprinus binni d'Hasselquist ; ce qui est justifié par un passage du taux Orphée , ou il dit que le Lepidote a de grandes écailles argentées. îques par les anciens avec ceux des espt pour le Silurus clarias , le 2e. pour le Salmo dentex , le 5e. pour le Silurus docmak , le 4% pour le Labrus niloticus , le 5e. pour le Salmo rhomboïdalis , le 6e. pour' le raia aquila , le 7e. pour le Tetrodon lineatus , et le dernier pour le Silurus anguillaris. Dans la seconde partie de son mémoire , l'auteur compare à la nature les récils d'Hérodote louchant les animaux du Nil : i". cet historien avoit avancé que le Crocodile étoit la seule espèce dont la mâchoire supérieure étoit mobile sur l'inférieure qui restoit fixe. Cette proposition, tant contestée par les modernes, est plus exacte qu'on ne devoit s'y attendre 5 car, s'il est faux que ta mâchoire supérieure du Crocodile soit articulée sur le crâne , du moins il est certain que c'est le crâne et la mâchoire supérieure que cet animal relève ensemble , et non pas la mâchoire inférieure qu il abaisse; ce qui suffit pour justifier l'assertion des anciens. 2°. Le C. Geoffroy a aussi apprécié le fait du Trochilus , qui débarrasse la langue du Crocodile des insectes qui la recouvrent pendant le sommeil de ce monstrueux N°. Y. 6". Année. Tum. III. Avec une Planche IX. * R 1ÛO animal. Cet oiseau, sans cesse occupé à la chasse des plus pe'.its insectes , n'est point un roitelet , comme on l'avoit cru jusqu'ici ? mais le pelil pluvier, décrit par HasséîquisU 5°. Hérodote traite très au long d'une famille de poissons dont il ne donne point le nom. Le C. Geoffroy a reconnu qu'il est question dans ce passage des Mormyresj qu'il est vrai que leur tête est exposée à être meurtrie contre le rivage j qu'ils voyagent annuellement dans le Nil , et qu'hors du tems de l«urs émigrations, ils se plaisent dans les eaux stagnantes , etc. Le troisième chapitre du mémoire du C. Geoffroy est une application de tous ces faits à l'éclaircissement des détails du culte égyptien : l'auteur se propose d'expliquer les motifs qui avoient mis en honneur certaines espèces de préférence à d'autres, et sur-tout il recherche pourquoi les mêmes animaux étoient en grande vénération dans une province d'Egypte, lorsque dans une autre ils étoient au contraire détestés , proscrits et regardés comme ennemis des Dieux j mais cette dernière partie ne nous a pas paru susceptible d'extrait. A. B. Sur les Serpules , par le C. Cuvier.. L\sr. kat. Le C. Lamarck ( Animaux sans vertèbres, p. 525 ) avoit annoncé , sur l'autorité dit C. Cuvier, que la trompe des Serpules n'étoit qu'un couvercle propre à fermer le tube lorsque le ver y est rentré. Le C. Bosc a contesté ce fait, Hist. nat. des Vers , tome i , p. 17'j. Pour le mettre dans son vrai jour, le C. Cuvier a fait de nouvelles recherches , dont voici le résultat. La partie de l'animal qui se montre au dehors est formée par deux branchies, dont chacune contient un nombre de rayons variables selon les espèces, et disposés en éventail } les rayons présentent au microscope la figure d'autant de plumes ; chaque éventail porte à son bord antérieur un appendice, mais ces deux appendices ne se ressemblent pas. 11 n'y en a qu'un qui ait la forme d'une trompette } l'autre est court est tronqué , peut-être est-il destiné à se développer quand son congénère vient à être rompu peir accident j mais il est sûr que cette trompette n'est point une trompe. Son pédicule n'est pas percé , et dans plusieurs espèces la partie évasée n'est pas même creuse 5 mais lantôt figurée en massue , tantôt en couronne , etc. La véritable bouche est placée entre les deux éventails branchiaux : c'est une petite fente qui n'a ni dents, ni mâchoires, ni lèvres saillantes. C. V» Explication des Jig. 6 7 et 8 de la pL Vil du n°. 64. Fig* 6 et 7. Portion antérieure du corps d'une Serpule , vue du côté inférieur : on y voit la bouche. l'appendice en forme de trompette. l'appendice tronqué, les deux branchies. la première paire des paquets latéraux des soies, les paires suivantes d'un côté. Fig* S. Un bout de rayon de branchie , grossi. BOTANIQUE. Mémoire sur les genres Astragalus , Phaca et Colutea , par le C. Decandolle. Soc. riHLonr. On a vu dans le n°. 40 du Bulletin les caractères génériques établis par le C. De- candolle dans les Légumineuses biloculaires j des observations subséquentes faites sur les genres voisins l'ont engrgé à les étendre et à les fixer de la manière suivante. Astragalus» Carène obiuse. Gousse à deux loges formées par le repli de la suture inférieure. Oxjtropis. Carène surmontée par une pointe. Gousse à êenx loges formées par le repli de la suture supérieure. — Genre nouveau qui contient 32 espèces ) savoir : les Phaca de Pallas , les Astragulus umlensis , campestris ? etc. 1*1 Phaca. Carène obtuse. Gousse à une loge , renflée en dedans ie long de la suture supérieure , Dorlée sur un péùicelle. — Ce genre offre un phénomène singulier , c'est que la gousse se retourne sur elle-même pendant la maturation , de manière que la suture qui porte les graines devient inférieure à l'époque de la maturité , de supérieure qu'elle étoit originairement : cette suture est celle qui s'ouvre, et au moyen de ce retournement les graines tombent facilement d nouvelles rangées sous 4} genres, dont 31 nouveaux. , Il esc tàcheux que les bornes de notre feuille nous restreignent a exposer seulement la partie aride de ta nomenclature-, mais tous les amis de l'histoire naturelle se dédommageront en luant l'ouvrage de la séchcrcî.c de nos extraits. Il nous suffira de leur avoir indiqué sommairement les principales acquisitions dont la science sera redevable à ce volume. C. V. Coleoptera Microptera Brunsvicensia , etc., autore Gràveniiorst. — J«-S°. de 106 pag. Brunsviga ; 1802. Sous le nom de Coléoptères - microptères , l'auteur présente une monographie des insectes que le C. Curier avoit désignés sous le nom de Brachélytres. C'est dans cette famille que sonc compris les Staphylins. 11 n'y avoic guère que six genres de bien écablis : l'auccur en a fait quatorze de tous les insectes^ qui ayant cinq arcicles aux tarses et les élytres courtes sonc parvenus à sa connoissanee dans le lieu où il a écrit. Ce sonc les organes de la bouche et la forme de quelques patries du corps qui lui ont servi de caractères. Il divise d'abord ces insectes en ceux qui ont trois arcicles aux palpes de devant, et cri ceux qui en ont quatre. 11 considère ensuite la forme du dernier article, la configuration du corselet, des antennes, des jambes, etc. L'ouvrage e»t précédé de considérations générales sur l'histoire des insecces qui en font le sujec, et s r leurs moeurs. ^-" ^* Traité d'anatomie et de physiologie végétales , suivi de la nomenclature méthodique ou raisonnée des parties extérieures des plantes p et un exposé succint des sys- tèmes de botanique les plus généralement adoptés ; ouvrage servant d'introduc- tion à l'étude de la botanique , par C. F. Brisseau-INIirbel , aide naturaliste au muséum national d'histoire naturelle , etc. 2 vol. in-3°. Dufart, rue des Noj ers* Cec ouvrage contient le mémoire sur l'anatomie végécale dont nous avons donné l'extrait dons le N°. 60 du Bulletin , et peut être considéré comme l'application de ce mémoire à la physiologie ec à la philosophie bocanique. Comme ouvrage élémencaire , ou y trouve de l'ordre , de la clarté , de la concision ; comme ouvrage scientifique , on y remarque une manière neuve de classer et d'enalyser les faits connus, et on y crouve aussi plusieurs faits et plusieurs idies nouve'les , comme , par exemple , l'opinion que les cotylédons ne sont autre chose que de vraies feuilles gênées dans leur développement ; l'idée que l'aubier et le bois en donnant naissance au cambium , produisent le liber , d'où suit que le tissu tubulaire c»c l'organe créaceur ; la cricique des" distinctions établies entre le calice et la corolle. L'auceur désigne sous le nom de perianchc les enveloppes quelconques des parcics sexuelles , ec distingue seulement le peri.mthe simple du perianchc double. L'ouvrage esc terminé par un vocabulaire méthodique des parties extérieures des plantes plus- complet qu« ceux qui ont été présentés jusqu'ici , et par un exposé des diverses classifications proposées par les botanistes. D. C /!„// ./.:■■ .<;■ t m Tl IX .v" fi BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Fructidor, an 10 ds la République» N-. 63. HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations botanique? faites à Saint-Domingue , par leC. Poiteae ; (Extraites du rapport fuit à l'Institut national, par les CG. Jussieu, Desfontaines cl Yentenat. ) Stevensia. Genre nouveau de la famille des Rubiacées, dédié à M. Edouard Stevens , Ims. kàt. consul général des Etats-Unis , qui a rendu des services importans au C. Poiteau , pendant son séjour à Sl.-Domingue. — Ce genre qui, d'api es la description de l'auteur, paroît s'approcher de l'Hillia, a pour caractère : Calice ceint de 4 bractées à sa base, et divisé en 2 parties ; corolle tubulée, dont le limbe étalé se découpe en 6-7 divisions j (i-7 étamines sessiles au haut du tube, non saillantes ; stile de la longueur du tube j stigmate à 2 lames ; capsule arrondie, couronnée par le calice, à 2 valves divisées au sommet en 2 parties, à 2 osselets qui s'ouvrent par le sommet ; graines nombreuses, attachées au réceptacle central ; embryon enveloppé d'un périsperme corné. — La seu e espèce connue est le S. buxijblia , arbrisseau à feuilles cotonneuses en dessous, a fleurs blanchâtres , solitaires, presque sessiles aux aisselles des feuilles. 1 liouinia. Genre nouveau de la famille des Savonniers., dédié au C. Thouin. — Calice en cloche à 4 divisions; 4 pétales insérées sur un disque bypogyne , barbus en deaant vers le milieu ; 8 étamines insérées sur le disque; ovaire à 5 angles; 1 stile ; 5 stigmates} 5 samaras réunies à la base, renfermant une graine sans périsperme. — 1 • dentaia : arbrisseau à feuilles alternes, bordées de dents épineuses , rayées en dessous de nervure» parallèles, à Heurs en épi. Eleutheranthera. Genre nouveau de la famille des Corimbifères , qui se distingue, ainsi que son nom l'indique , par ses anthères distinctes ; il a des fleurs flosculeuses à 4~9 fleurons hermaphrodites ciliés; son calice est à 5 folioles égales; réceptacle chargé de paillettes ciliées au sommet; graines hérissées de glandes, couronnées.— E. ovata : herbe étalée; feuilles ovales, opposées; fleurs géminées, pédonculées. Clitoria. Le C. Poiteau divise ce genre : il rapporte au Clitoria les espèces dont le calice est en cloche # dont l'étendard très-ouvert est muni d'un éperon à sa base ex- térieure , et dont le stile est glabre ; il nomme Galaetia ( 1 ) celles dont le calice est en tube , dont l'étendard roulé en cornet n'a aucune protubérance à sa base, dont le stile est cilié en dessus , et le stigmate en tète. Alchoruea. Ce genre doit être rapporté à la famille des Euphorbes, car son péris- ' perme est charnu , l'embryon plane , et la radicule supérieure. Ovieda. La corolle de ce genre n'est pas à 3 divisions , comme on l'a cru jusqu ici, d'après l'autorité de Plumier; mais elle a réellement 5 divisions, comme les Clero- dendrons , dont ce genre est voisin. ( 1 ) La consouannee de ce nom avec le Gaiaxia , doit engager l'auteur à le changer avant de faire connoure son genre. JX°. VI. 6e. Année. Tome III. S i35 Avachis hj-pdgœ'a. Cette plante n'est pas réellement monoïque, comme les botanistes l'on dit jusqu'à présent. Le calice est formé par un tube long et grêle qui se dilate à son sommet; c'est au fond de ce tube, qu'on avoit jusqu'ici regardé comme un pédicelle , que se trouve l'ovaire; cet ovaire est porté sur un slipes , ou pédicelle , qui s'alonge considérablement après \S floraison. Comocladia integrifolia. Celte plante est dioïque , son embryon est dépourvu de jpérisperme , ses lobes planes, et sa radicule inférieure. Bursera gummîfera. Point de périsperme ; lobes de l'embryon roulés en dedans, divisés chacun en trois parties. Flacurtla domingcnsis. Nouvelle espèce de ce genre qui , d'après la description du C. Poiteau , s'éloigne un peu du caractère générique établi sur le Flacurlia Ramonlchi : son calice est à \ lobes , au lieu de 5-7 ; ses étamines entourées d'un disque glanduleux , et non insérées sur ce disque; l'ovaire est couronné de 4-^ stiles étalés, tandis que le Ramontchi n'a point de stile et un stigmate rayonnant; la baye est à une loge, et renferme 6-8 graines; les fleurs mâles et femelles sont mêlées ensemble, et disposées en corimbes. D. G. Expériences sur la germination ; (Extraites d'un mémoire du C. Vastcl , et du rapport fait sur ce mémoire , par les CC. Thouiiv , Desfontaines et Labillaudiére. ) ifttr. «AT. Le but de ce travail est de déterminer jusqu'à quel point les cotylédons , la radicule et la plumule sont nécessaires ou utiles les unes aux autres à l'époque de la germination. i°. Le C. Vastel a observé que des haricots auxquels il avoit enlevé un des cotylédons, se sont développés à-peu-près comme ceux qui les avoient conservé tous deux. Les commissaires ont répété cette expérience avec succès sur des fèves et des haricots , et sans succès sur des lupins. Ils ont de plus semé des graines de fèves auxquelles ils avoient retranché un cotylédon , et dont ils avoient fendu en deux la radicule et la plumule : ces graines ont germé; la lige a atteint G décimètres de hauteur, et on y remarquoit dans le bas une cicatrice de i5 millimètres de longueur. La même expé- rience n'a point réussi sur du maïs. 2°. Le C. Vastel est parvenu à faire développer sur de la mousse humectée des pois auxquels il enleva les cotylédons dès que la plumule commença à se développer , et ce qui est plus remarquable, des embrions de haricots privés dès l'origine de leurs cotylédons. Ces plantes étoient plus petites qu'à l'ordinaire, et ont végété plusieurs mois. La première de ces expériences avoit déjà élé faite par Bonnet; la seconde a été répétée par les commissaires. Les embryons semés sans cotylédons ont, il est vrai , grossi, un embryon de haricot a même atteint 12 millimétrés, mais a péri à celte époque. 5°. L'auteur a semé des haricots dont il avoit coupé la radicule : il en vit naître déjeunes plantes qui, selon ses expressions, réussirent à merveille. Celle expérience, répétée par les commissaires sur le Dolichos Lablab , n'a point réussi. 4°. Le C. Vastel a semé des haricots de manière à pouvoir couper la radicule à mesure qu'elle naissoit : la plumule s'est développée et a atteint 4 centimètres de longueur , ce qui prouve que la jeune lige peut croître indépendamment des racines. Celle ex- périence , répétée par les commissaires sur des graines de pois, de haricots et de poliron , a très-bien réussi. Un jeune potiron a élé nourri pendant plus de 20 jours piir ses cotylédons, qui touchoicnl à la terre par leur extrémité supérieure seulement. 5°. Des cotylédons de haricots auxquels aJhéroient des radicules et dont on avoit retranché la plumule, se sont développes parfaite ment cl ont produit des tiges, à ce qu'assurent le C. Vastel et les commissaires 'de 1 Institut. 6°. Des radicules de haricots, séparées de la plumule et des cotylédons, et placées dans de la mousse humide', par le C. Vastel , ont poussé rapidement; l'une d'elle s'est enfoncée de 8 centimètres. Les commissaires n'ont eu aucun succès en répétant «cite expérience. I5g 7*. Des plumuîes de haricots, séparées de la radicule et des cotylédons-, et placées sur de la mousse humide, n'ont pas tardé, dit le C. Vastel , à augmenter de volume j leurs petites feuilles se sont un peu développées , mais elles n'ont pas tardé à périr. Cette expérience a été répétée sans succès par les commissaires. 8°. Enfin, le C. Vastel assure que des cotylédons, séparés de la plumule et de la, radicule, ont produit quelquefois des jeunes plantes, et quelquefois seulement des racines. Les commissaires ont répété cette expérience sans succès. D. G. PHYSIQUE. Note sur des substances pierreuses d'une nature particulière , que l'on assure être tombées sur la terre. Inst. kat. Lorsqu'un fait extraordinaire est rapporté par des hommes dignes de foi, qui disent en avoir été témoins , il est d'une saine philosophie de l'examiner. et S'il est surnaturel , c'est-à-dire , s'il est contraire aux lois connues et immuables de la Soc. miLOM. nature , on peut le rejeter sans hésiter : le consentement des peuples ne lui donne aucun poids, parce que le peuple est disposé à tout croire. Mais si le fuit affirmé ne renferme en lui-même aucune impossibilité physique, ne trouvât-on d'ailleurs aucune manière de l'expliquer, il ne faut pas le rejeter comme absurde : on doit douter, et attendre de nouvelles preuves. Si les écrits des anciens rapportent des phénomènes semblables, accompagnés des mêmes circonstances; si les témoins modernes se multiplient, et sont pour la plupart des gens éclairés; s'ils joignent à leur récit des particularités dont ils fournissent des preuves; enfin, si le fait annoncé répugne si peu aux lois de la nature qu'il puisse être représenté et expliqué par une hypothèse plausible, le concours de toutes ces circonstances lui donne un très-haut dc^ré de probabilité. Ces considérations s'appliquent, dans toutes leur étendue, à un fait dont on a beaucoup parlé depuis quelque tems. On prétend que des substances pierreuses et métalliques sont tombées du ciel sur fa terre , à diverses époques et dans des lieux différons. Nous allons rapporter les principaux témoignages sur lesquels cette opinion est appuyée : ils sont rassemblés dans un mémoire que M. Howard a présenté à la Société Royale de Londres. On cite d'abord une lettre écrite de Benarès, dans les Indes-Orientales, par M. Jonh Williams : cette lettre est adressée au président de la Société Royale de Londres. Ou y rapporte que le 19 Décembre 1798, vers huit heures du soir, le tems étant demeuré d'une sérénité parfaite, les habitans de Benarès et des lieux circonvoisins apperçurent un météore d'une clarté éblouissante, et qui ressembloit à une grosse boule de feu. Il fut accompagné d'un grand bruit semblable à celui du tonnerre. Un grand nombre de pierres tombèrent sur la terre, près du village de Krakut , au nord-est de la ri- vière de Goanity , à environ 14 milles de Benarès. Des renseignemens circonstanciés ont été pris sur les lieux par. ordre du magistrat : ils s'accordent parfaitement. Enfin, de nombreux échantillons de ces pierres ont été envoyés en Europe : ils ont été décrits et analysés par MM. Bournon et Howard. Voici les résultats du travail de ces chimistes. Ces pierres sont recouvertes dans toute l'étendue de leur surface par une croûte très-mince, d'un noir foncé, parsemée de petites aspérités , qui font au tact l'impression d'une peau légèrement chagrinée. Leur pesanteur est 555a , celle de l'eau étant 1000. L'intérieur est de couleur grise, d'une texture grossière assez ressemblante à du grès. On y reconnoît aisément du fer à l'état métallique. L'analyse donne en outra de la silice, de la magnésie, de l'oxide de fer, de l'oxide nickel. Le second exemple est tiré d'une lettre écrite de Sienne, en Italie, par M". Williams Hamilton. ( Transact. Plùlosoph. 1795.) Elle annonce que le 12 Juillet 1794? ûll milieu d'un des plus violens orages, il est tombé à Sienne des pierres de différens poids. Leur chute a eu lieu 18 heures après une furie éruption du Vésuve, distant «Je 2'5o milles. Celle lettre éioit accompagnée d'un échantillon d'une de ces pierres. S 2 i4° Il a présenté les mêmes- cara cl ères extérieurs que ceux de Benarès; l'analyse y a fait reconnoitre les mêmes substances, quoique dans des proportions un peu différentes. Le troisième exemple est celui d'une chute semblable arrivée en Yorkshire , le .1 J Décembre 1795 : une pierre du poids de 56 livres tomba avec un grand nombre d'ex- plosions semblables à des décharges d'artillerie. La pierre, lorsqu'on la retira de terre, étoit chaude et fumante. Elle a présenté les mêmes caractères extérieurs et intérieurs que les deux précédentes. Sa pesanteur spécifique étoit 55o8. Un quatrième exemple est celui d'une pierre tombée en Bohême, le 5 Juillet 1733. Elle a donné les mêmes résultats. Sa pesanteur spécifique étoit 42c*i. Enfin , nous citerons aussi le premier numéro de ce Bulletin ( 1 ). Nous nous bornerons a ces faits, parce qu'ils sont constatés de manière à acquérir beaucoup de vraisem- blance. Nous avons vu des échantillons de ces pierres : ils présentent tous les caractères que renferme la description précédente. On trouveroit dans les écrits des anciens plusieurs récits qui s'accordent parfaitement avec les précédens ; mais sans remonter si haut, nous citerons un passage remarquable qui se trouve dans les réflexions de Fréret sur les prodiges rapportés par les anciens. ■v. Le fameux Gassendi, dont l'exactitude est aussi connue que le savoir, rapporte yi que le 27 Novembre i 6j 7 , le ciel étant très -serein, il vit tomber, vers les dix y heures du matin, sur le Mont Vaisien , entre les villes de Guillaume et de Pesne, Y) en Provence , une pierre enflammée , qui paroissoit avoir quatre pieds de diamètre. » Elle étoit entourée d'un cercle lumineux de diverses couleurs, à-peu-près comme » l'arc-en-ciel. Sa chute fut accompagnée d'un bruit semblable à celui de plusieurs » canons que l'on tireroient à-la-fois. Cette pierre pesoil 5y livres} elle étoit de couleur » obscure et métallique , d'une extrême dureté ». Cette description de Gassendi, absolument conforme à celles de M. Howard, donne au fait que nous examinons une grande probabilité. IVJais ce qui l'appuie encore d'une manière plus forte , c'est que toutes ces pierres , composées des mêmes principes , renferment du nickel , substance qui se trouve ra- rement à la surface de la terre , et du fer à l'état métallique , ce qui ne se voit jamais dans les produits des volcans. On ne peut donc pas attribuer la chute de ces pierres à des éruptions volcaniques, et l'on a vu qu'il existe aussi des preuves morales qui s'opposent a cette explication. Dans un de nos prochains numéros , nous développerons une hypothèse qui , ne renfermant en elle-même aucune impossibilité physique, suffit jusqu'à présent pour expliquer tous les phénomènes que nous venons de rapporter. B. CHIMIE. Second extrait des travaux sur le gaz inflammable obtenu en réduisant Voxide de zinc par le charbon. On a pu voir par le premier extrait que nous avons donné de ces travaux , que les chimistes s'étoient partagés sur la nature de ce gaz entre deux opinions différentes : M. Cruickshank , et les CC. Guy ton , Desormes et Clément le considérant comme un oxi'le de carbone , et le C. Berthollet comme un gaz, hydro-oxi-carboné. Toutes les expériences sembloient prouver de la manière la plus évidente, la présence de l'oxigène dans ce gaz ; le C. Berthollet l'y avoit reconnu lui-même ) mais l'existence de l'hydrogène y étoit contestée, et ce point éelairci , l'opinion sur cette matière paroissoit devoir être fixée pour long-tems. « Cependant, depuis cette époque, plusieurs travaux ont été entrepris pour lever les doutes qui resloient encore; mais loin d'y parvenir, quelques-uns d'entr'eux n ont fait qu'augmenter les incertitudes et les difficultés. Les CC. Guyton , Desormes et Clément nioiect l'existence de l'hydrogène dans' ce ' V I - ■ , ,. 1 _____ — — — — — _— _ — — — — — — — (j) Voyez Bulletin de h Société Philomaihicjite à ses CorresponJ.ar.s, Juiikt i7>t , p. «*. '4i as l'en dépouiller immédiatement par la chaleur, et qu'on n'y parvient que par 'intermède d'un autre corps, de l'oxigène par exemple j et comme l'eau qui se forme dans ce cas, en se combinant à l'acide carbonique qui naît en même tems, se soustrait à notre inspection, et nous ôte ainsi tout moyen d'y soumettre le gaz hydrogêne qui la constitue, ces physiciens formèrent le raisonnement suivant : tJi , comme les ex- Ï)ériences sur l'hygrométrie de M. de Sausure le font présumer, tous les gaz, dans es mêmes circonstances , ont la faculté de dissoudre la même quantité d'eau , en faisant brûler du charbon bien préparé avec de l'oxigène dépouillé de toute son eau hygrométrique , le gaz acide carbonique qui en résultera doit contenir de l'eau et la manifester s'il s'en forme pendant sa combustion , et de cette manière résoudre la question , si le charbon contient de l'hydrogène , et conséquemment si le gaz oxide de carbone est un gaz hydrogéné. Us commencèrent par vérifier les expériences de M. de Sausure , ensuite ils opérèrent la combustion du charbon, et le gaz acide carbonique qui en fut le résultat, passa sur du muriate de chaux bien sec sans augmenter son poids d'une quantité appréciable. Et considérant encore qu'à une haute température le soufre doit enlever l'hydrogène au charbon , ils firent passer du soufre en vapeurs dans un tube incandescent ren- fermant du charbon en poudre j mais ils n'obtinrent point de gaz hydrogène sulfuré ; ils recueillirent au contraire une nouvelle combinaison chimique, qu'ils croient résulter de l'union du soufre et du charbon , et qu'ils nomment soufre carburé. Le C. Berlhollet observa à ces physiciens que ce n'étoit point à la quantité d'eau hygrométrique qu'il falloit s'arrêter, mais à l'eau combinée } que c'est probablement celle-là seule qui produit le gaz hydrogène lorsqu'on soumet l'acide carbonique pur à l'action de l'étincelle électrique, comme le prouve l'expérience de Henry, qui a opéré sur un acide carbonique très-sec. En outre , après avoir reproché aux CC. Desormes et Clément des inexactitudes dans la détermination de l'eau hygrométrique de l'air athmosphérique , il s'étonne qu'on puisse supposer un corps composé de 4^ parties d'oxigène , et de 62 de charbon \ ayant une pesanteur spécifique beaucoup moindre que le plus léger des élémens qui le constituent. Pour ce qui concerne le soufre carburé dont nous venons de parler, le C. Berthollet présume qu'on doit encore y reconnoîlre de l'hydrogène, fondé sur sa légèreté. Le C. Fourcroy promet de bieniôt faire connoître le travail qu'il a entrepris sur celle matière avec les CC. yàuquelio, et Thcaard, ' F.— C.Y. *49 MÉDECINE. Extrait d'une observation sur une femme qui avoit avalé un grande quantité d'aiguilles et d'épingles, par le C. Silvy (de Grenoble). Geneviève Pule , née à Grenoble en 176}, d'un tempérament foible et irritable, Soc puilqm. étoit couturière de profession. A l'âge de treize ans elle r. çoh brusquement la fausse nouvelle que son père étoit enseveli sous les décombres d'une maison qui s'écrouloit. Ce malheur l'affecte vivement 5 cependant aucun dérangement sensible ne se manifeste dans son économie. Le même jour, à midi, son père se présente à elle sain et bien portant. L'émolion du plaisir fut si vive , qu'elle tombe à l'instant en syncope ; elle est frappée en même tems d'une jaunisse générale, et elle reste dans un état d'imbécillité. C'est alors qu'on s'apperçut qu'elle avoit la manie d'avaler des épingles et des aiguilles. Elle saisissoit toutes celles que pouvoient avoir sur elles les personnes qui l'entouroient. Quelque tems après, les membres inférieurs 'se paralysèrent. Toujours imbccille , elle resia paraplégique pendant près de deux ans, au bout desquels il se manifesta un mieux qui ne fut pas de. longue durée j caria paralysie revint avec une sorte de catalepsie, qui commençoit régulièrement à six heures du soir, et qui ne se terminoit que le lendemain à onze heures du matin. Pendant cet accès elle conservoît assez de force , de mémoire et de vue, pour saisir et avaler les aiguilles ou les épingles qui se trouvoient à sa portée. Les épingles et les aiguilles que cette femme avaloit vinrent faire saillie sur les bras et les avant-bras : on fut obligé d'y faire tant d'incisions, que la peau étoit couverte de cicatrices. On s'apperçut aussi que les épingles éloient descendues, et faisoient saillie dans le v;igin , sur les cuisses et sur les jambes. A cet état de souffrance ex- térieure se joignit une toux convulsive et une expectoration purulente qui avoit plongé cette femme dans le marasme. Enfin, après avoir lutté pendant plus de vingt- quatre ans contre les douleurs les plus déchirantes, elle mourut dans le cours dis Floréal an 8 , âgée d'environ 07 ans. Elle étoit alors comme desséchée j les cuisses retirées contre le tronc , les jambes contre les fesses. A la partie supérieure et interne de la cuisse , directement sur les muscles triceps, on trouva un paquet considérable d'épingles et d'aiguilles entrelacées j elles n'étoient recouvertes que par la peau. Il y avoit dans la poitrine, du côté droit, un épanchement de matière purulente. Le poumon étoit en suppuration; celui du côté gauche étoit flétri. On recueillit deux et contenoit six épingles incrustées de phosphate calcaire. Le col de la matrice étoit rongé par un ulcère , et le vagin percé de plusieurs épingles qui y éloient encore engagées, et couvert de cicatrices. Le C. Alibert a mis sous les yeux de la Société une grande quantité d'épingles que cette femme avoit avalées , et les pièces pathologiques de la cuisse et du vagin , aYCC les épingles et aiguilles encore adhérentes aux parties. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Orchidernes slagteroch arter upstallde , afO. Swartz. — Monographie des Orchidée?, par O. Swartz. — Stockholm. Septembre 1800. Le caractère de la famille des Orchidées , donné par M. Swartz , ne diffère de celui qu'on trouve dans l'ouvrage du C. de Jussieu , qu'en ce qu'il nomme calice à 4-5-7 folioles , ce que Jussieu regarde comme les divisions supérieures d'un calice monophylle j et coiolle , la partie que Linné sppelloit nectaire , et que Jussieu regarde comme la division inférieure du calice : il désigne cette espèce de corolle monopétale sous le nom de labcllum , qui signifie petite lèvre ou petite cuvette. i4"4 I. Orchidées à une seule antljrj. Orchis. Calice en gueule ; foliole supérieure voûtée; corolle munie en dessous d'un éperon à sa basfv Anthère attachée au sommet du suie. — Ce genre 'renferme les Orchis de Linné , les Satyrium kircinum , vtride , nigrum , albidum et plantagineum. j)ISA< Calice renversé , un peu en gueule; foliole postérieure munie d'un éperon sur le dos; folioles intérieures soudées avec le stile. Corolle sans éperon. Anthère de l'Orchis. — Disa grandijlora L., Satyrium ctrnuum Th. , Orchis sagutalis L. F., Ophrys bivalvata L. F., Serapias patens Th. etc. Tputcs les espèces de ce genre sont du Cap de Bonne-Espérance. Satyrium Th. Calice en gueule; foliole supérieure voutee, munie en arrie.e de deux éperons; les autres soudées avec la corolle. Anthère attachée au stile , sous le stigmate qui est au sommet. — Orchis bicornis L. , Ophrys hracteata L. F. , Satyrium pumilum Th. etc. Toutes les espèces sont du Ca;:. _ f ■ Pterigodium. Calice un peu en gueule ; folioles latérales extérieures horizontales- concaves. Corolle insérée au milieu du stile, entre les lo^,es de l'anthère qui sont écartées. Stigmate du côté supérieur de la fleur. — Ophrys antropophora , insectifera, etc. f Serapias. Calice en gueule; folioles rapprochées. Corolle sans éperon, à limbe fléchi en en-bas. Anthère soudée au stile qui est alongé. — S. Itngua, cordigtra L. Neottia Jacq. Calice en gueule; folioles latérales extérieures reunies en devant autour de la base ventrue de la corolle. Anthère parallèle au stile , insérée par derrière. — Ophrys spiralis L. , Satyrium repens L. , Or- thioïdes Sw. etc. , Anstotelia spiralis Lour. ? -.- _ Cranichis. — Calice renversé, un peu en gueule. Corolle en voûte. Anthère de la Neottia. — C. aphylla, tligantha Sw. etc. , Galeola nudifolia Lour. 8,1- > y : ' ... ■ _ Thelymitra Forst. — Calice ouvert presque régulier. Corolle semblable aux folioles du calice. Organes générateurs entourés d'un capuchon à deux aigrettes. — T. Forsteri , Jxioïdes Sw. Diuris Smith. Calice en gueule ouverte à 7 folioles; les 1 antérieures alongées, placées sous la corolle qui est sans éperon. Anthère de la Neottia. ^ Arethusa L. Calice un peu en gueule; folioles un peu rapprochées. Corolle sans éperon. Anthère en opercule , persistente. Pollen pulvérulent. — A. bulbosa , Ophioglossoides L. etc. Epipactis Hall. — Calice redressé , un peu ouvert. Corolle sans éperon. Anthère en opercule , persistente. Pollen pulvérulent. — Serapias latifolia , rubra ; Ophrys nidus avis, ovata , cordata L. etc. Malaxis. — Calice ouvert , renversé. Corolle concave, étalée, ascendente. Anthère en opercule. — Ophrys monophyllos , paludosa , liliifolia , Uselïi L. etc. ^ ^ , , , . Cymbidium. Calice redressé ou ouvert. Corolle concave à sa base , sans éperon , à limbe étale. Anthère etn opercule caduque. Pollen globuleux. — Epidendrum coccineum lineare , nodosum , ensijolium L. ; Limodorum pertdulum Aubl. , Tuberosum L. , Satyrium cepense L. , Ophrys corallorhi^a L etc. ; Bletia , Sobralia et Fernanderia FI. Peruv. ? ' ** V j Omchdium. — Calice ouvert. Corolle plane , tuberculeuse a sa base. Anthère en opercule , caduque. Epidendrum carthaginense , altissimum Jacq. etc. f Epidendrum. — Calice ouvert. Corolle tubulée à sa base, annexée au stile en devant, sans éperon. Anthère ça opercule , caduque. — E. cochleatum, amabile , punctatum , ciliare , L. etc. ^ Vanilla* Plum. Calice ouvert. Corolle un peu en capuchon à la base, sans éperon, à limbe étale. Anthère en opercule , caduque. Capsule charnue en forme de silique. — Eptd. aromaticum L. etc. Limqdorum Tourn. — Calice un peu ouvert. Corolle prolongée à sa base en éperon dirigé en arrière, à limbe étalé. Anthère en opercule, caduque. — L. tankervitlU Ait. , Satyrium triste L. , Epidendrum capense L, , Serapias capensis L. , Orchis abortiva L. etc. ; Rodrigue^ia FI. Peruv. î Aerides Lour. — Calice ouvert. Corolle sans éperoa. Limbe en forme de sac. Anthère en opercule , caduque. — Ep. fios aeris , retusum L. , Limodorum coriaceum Th. etc. ^ ( " •_ Dendrobium. — Calice redressé un peu ouvert, dans quelques espèces renversé; folioles latérales extérieure! rapprochées ou soudées autour de la base de la corolle, et semblables en apparence à un éperon. Anthère en opercule, caduque.— Epid. ruscifolium, moniltfprme L. , minuium Aub. etc. ; Ceraya Lour. ? Maxillarta FI. Peruv. ? Stelis. —Calice presque double; folioles extérieures réunies par la base; folioles intérieures semblables à la corolle , tonnant une voûte sur le pistil. Anthère en opercule , caduque. — Epidendrum ophtoglosiotdes L. erc. Lepanthes. — Calice à 5 folioles, ouvert; folioles extérieures un peu réunies à la base; folioles intérieures difformes. Corolle nulle ; mais le stile esc aîlé à sa base ou â son sommer. Anthère en opercule , caduque. L. concinna, puLchella Sw. etc. II. Orchidées à deux anthères. C-ïBRitswvM. — Calice à 4 folioles, ouvert. Corolle ventrue en saber. — Ç. calccolus L. , speetabile Salisb. etc. D. C. BULLETIN DES SCIENCES, * PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Vendémiaire , an n de la République» N°. 67. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur deux frères de la race des hojnmes-porcs-épics. Plusieurs savans ont déjà parlé de cette race qui a été constatée , d'après une fa- Soc. FHiLOJi» mille assez connue sous le nom de Lambert. Deux frères de cette famille, dont tous les mâles ont le corps couvert d'épines et d'écaillés, sont en ce moment à Paris. L un est âgé de 22 ans, et l'autre de i4« L'aîné a le corps entièrement épineux, si l'on en excepte la tête et le dedans des mains et des pieds : le cadet est nu en quelques endroits, particulièrement à la poitrine ; mais des taches brunes indiquent assez qu'il deviendra avec l'âge aussi velu que son frère. Les épines du dessus de la main sont très-larges, et peuvent être comparées pour leur diamètre aux tuyaux des porcs- épics j mais celles qui entourent les mamelles ressemblent davantage à des écailles i ce sont de petites lames longues , très-nombreuses , extrêmement rapprochées, et qui sont verticalement implantées dans la peau. Cet épaississement de 1'épiderme et des poils est l'effet d'une maladie qui se transmet par voie de génération , mais seulement de mâle en mâle , on compte déjà cinq gé* nérations atteintes de ce vice. E. G. Note sur l'Ecureuil capistrate , par le C. Bosc. Le C. Bosc nomme ainsi un écureuil de la Caroline , dont Brovvn a déjà fait mention Soc. PHlLOM. clans ses Illustrations zoologiques , et qu'il a figuré planche 47 : c'est un animal de 6 décimètres de long, qui a toujours la tête noire, le nez et les oreilles blancs \ il varie d'ailleurs depuis le gris-blanc jusqu'au noir le plus parfait, cependant sa couleur ordinaire est le gris-cendré. Sa queue est aussi longue que le corps, composée de longs poils noirs à leur base , blancs à leur extrémité, et annelés deux fois de blanc et deux fois de noir vers la partie intermédiaire. L'écureuil capistrate, et une autre espèce du même genre que le C. Bosc a précé- demment décrit sous le nom de Carolinien , se trouvent très-abondamment dans les forêts des environs de Charles-Town ; mais cette dernière espèce préfère les bois fourrés et le bord des marais , tandis qu'on ne rencontre le Capistrate que dans les lieux les plus secs , et particulièrement dans les cantons plantés en pins 7 de la semence desquels cet animal fait sa principale nourriture. Le Capistrate entre en chaleur en nivôse, et fait ses petits en ventôse; il a pour ennemis tous les chats-tigres, renards, oiseaux de proie et serpens à sonnette qui habitent aux environs de Charles-Tovvn. L'auteur du mémoire caractérise ce mammifère ainsi qu'il suit : Sciurus Capistkatus. S. cinereus , capite nigro f naso auriculisque albis, N°« VII. 6e. Année. Tome III. T i46 "Notice sur deux nouvelles espèces des genres picoïdes et turnix de Vile de Java , décrites à Philadelphie , dans le cabinet de M. Peales , par le C. Rafunesque. Soc. piiiloM. i°. Le picoïde à dos ronge. Il est long de six ponces , et diffère essentiellement du picoïde de Sibérie , déjà connu. Le bec est d'un brun clair, avec son extrémité blanchâtre et peu aiguë. Le plumage est presqu'enticremcnt noir, varié sur la tête de taches oblongues , sur la gorge et la poitrine de taches plus grandes, plus arrondies et toutes de couleur blanche. Le ventre est varié un peu irrégulièrement de blanc et de noir; une bande blanche s'étend de la base du bec aux épaules où elle s'élargit. Le menton est blanc et sans presque aucune tache. Le dos est jaunâtre à sa moitié supérieure , et ronge à l'in- férieure. Les couvertures alaires sont d'un jaune olivâtre; les grandes pennes aiaires sont brunes, et les petites , brunes, bordées d'olivâtre. La queue a ses pennes noi- râtres, acumirïees. Les pieds sont brunâtres, avec deux doigts antérieurs, réunis à leur base , et un doigt derrière. 2°. Un autre oiseau tridactyle , dont M. Peales n'a pas encore pu déterminer le genre : il a quelque analogie par sa forme avec les cailles à trois doigts; mais son bec l'éloigné des Tétras et des perdrix , et il diffère aussi des pluviers par ses jambes entièrement couvertes de plumes (i). Il est long de quatre pouces. Son bec est de couleur de corne, comprimé, allongé, avec les deux mandibules convexes, la supérieure avant son extrémité pointue et dépassant l'inférieure par un petit crochet : les narines sont linéaires et recouvertes par une petite membrane. La tète est brune , pointillée de blanchâtre; le menton et le gosier sont noirâtres ; la gorge, la poitrine et les plumes numérales sont fasciées transversa- lement de blanchâtre et de noirâtre. Le ventre est roussâtre , le haut du dos d'un bai clair, le reste brun fascié transversalement de bai et de noirâtre, ainsi que les couvertures alaires; les pennes alaires sont brunes, bordées de blanchâtre en dehors. La queue est très-courte et brune : les pieds sont cendrés, à trois doigts , tous an- térieurs et entièrement séparés, sans membrane. F. M. D, Note sur VAchire barbu, par E. Geoffroy. Soc. PiriLOM. Ce poisson est un pleuronecte qui n'a encore été indiqué que par Gronovius; Linneus crut devoir attendre pour l'insérer dans son catalogue des poissons , qu'il fut plus exacte- ment connu. Privé de nageoires pectorales , il appartient au nouvean genre que le C. Lacépèdc a établi sous le nom VAchire. 11 est d'une forme régulière et elliptique ; son grand diamètre est de a décimètres , le |5ctit de l décimètre. Sa nageoire dorsale commence dès la lèvre supérieure, et se dirige sur la nageoire de la queue, sans se confondre avec elle; la nageoire anale borde le côté opposé. Tout l'espace compris vers la tête, entre celte nageoire et celle du dos, est garni de franges ou expansions cutanées, qui ressemblent assez à de longs poils, pour avoir mérité au poisson le nom trivial de barbu. Les yeux sont placés vers la droite; les flancs , de ce côté, sont bruns, parsemés de taches grises re- marquables par un point noir qui en désigne le centre; le cô:é gauche est d un Liane sale uniforme; la ligne latérale riait de l'œil supérieur, et partage 1 Achire barbu, dans le sens de h longueur, en deux parties égales. Les nageoires, qii vers la gauche sont d'un noir uniforme, sont a leur côté opposé variées de noir et de giisatrc. Nombre des rayons des nageoires» D. 63. P. o. V. 5. A. 55. C. 18. (i) Cet oiseau est un turnix, voisin de celui de Madagascar ; j'en possèJc un dessin. ( Note du Rédacteur. ) * L' il est suffisamment caractérisé par la phr Achirus barbatus A» Corpore oblongo et omninà radiato. E. G. j'Achire barbu appartient à la mer des Indes, et se trouve aussi dans la mer Piouge ; ;st suffisamment caractérisé par la phrase suivante : Observations sur quelques guêpes qui , quoiqu' à-peu-près semblables , produisent des nids tout-a-fait diffërens , par le C. Latreille. Les espèces que le C. Lalreille décrit dans ce mémoire, sont au nombre de cinq. Soc. philom. l°. La guêpe du Holstein , ( v. Holsatica. Fab. ) Caract. Noire ; une ligne à chaque épaule, et deux taches à Vécussent , jaunes ; abdomen jaune avec une bande noire transversale à la base des anneaux t des points noirs contigus au bord postérieur des premières bandes. Christ est le seul auteur qui ait parlé de cette guêpe, mais il l'a confondue avec une autre que Scopoli a nommée silvestre. Son nid ressemble au cône du cèdre du Liban : c'est un ovoïde tronqué , renfermé lui-même dans un autre ovoïde semblable , mais plus long. Les cellules placées au centre, sont hexagones, disposées sur un plan convexe. La base du nid extérieur est recouverte d'une petiie calotte circulaire. Toute la 'substance du guêpier est à-peu-près de la nature , de la couleur et de l'épaisseur d'un papier brouillard. Il est suspendu perpendiculairement par un petit pédicule. Sa longueur est à-peu-près de o,o5 , et sa largeur de o,o4G. Le C. Latreille a observé deux de ces nids ; 1 un attaché au plafond de sa chambre , et l'autre construit dans les ruches du Musée d'Histoire naturelle. 2°. La guêpe frontale, ( vespa front alis. Latreille.) Caract. Noire ; front jaune avec une ligne noire; deux taches jaunes à l'écusson j bord postérieur des anneauoù de l'abdomen de la même couleur ; celui de derrière sinué. Cette espèce n'a été décrite que par le C. Latreille. Elle est très-voisine de celle que Scopoli appelle silvestre. Su:, guêpier est formé d'un seul plan ovale, long d'en- viron 0,09, large de 0,07 et haut de o,o5 j sa nature est papy racée. 11 a été trouvé dans l'enclos des ci-devant Chartreux , fixé à un mur. Les deux espèces précédentes ressemblent beaucoup à la guêpe commune. Celle dont la description suit est voisine de la guêpe française. 5°. La guêpe diadème, ( vespa diadema. Lalreille. ) Caract. Très-noire ; deux lignes transverses sous les antennes ; six petites lignes à l'écusson ; deux points sur le premier et le second anneau de l'abdomen ; leur bord postérieur , ainsi que celui des suivans , jaunes. Réaumur , niera, des insect. , tom. Yl, pi. a5 , fig. 5 et 4; mais peu soignées. Son guêpier, pi. 25 , fig. 1 et 2. Le nid de cette espèce est plus grand que celui de la guêpe française , et ressemble assez, à celui de la guêpe frontale. Le gâteau est sur un seul plan ovale de 0,08 de longueur sur 0,06 et quelques millimètres de largeur , et sur o,o3 de hauteur. Sa nature est à-peu-près la même que celle des guêpiers précédens. 4°. La guêpe française, ( vespa gallica.) Elle se reconnoît à la grande tache jaune qui est au-dessous des c_jnnes et aux deux points jaunes du corcelet. 5°. La guêpe commune , ( vespa vulgaris. ) Le caractère donné par les auteurs, la distingue suffisamment des deux premières espèces décrites par le C. Latreille. C. D. BOTANIQUE. Précis des travaux de divers naturalistes , sur Z'Aya-pana. La Société Philomathique a reçu, dans sa séance du 23 prairial an 9, une lettre Soc. PllilO.M. du C. Petit-Thouars, relative à diverses plantes des îles de France et de la Réunion. Ce naturaliste raconte que le capitaine Baudin a rapporté du Brésil une plante connue dans son pays sous le nom à'Aya-pana , et vantée par les habitans comme spéci- fique contre la morsure des serpens. Celte plante, dit le C. Petit-Thouars, n'a pas T 2 perdu de sa réputation à l'ile de France, quoique celte propriété' y soit heureu- sement inutile. Le C. Ceré l'a cukivée avec sucdes; elle s'est répindue promptenient dans les deux îles , à cause de sa réputation de panacée universelle. Il est probable qu'elle s'y maintiendra) peut-être même, ajoute le C. Pelit-Thouars , survivra-t- elle à l'enthousiasme qu'elle inspire. L'Aya-pana a tous les caractères des Cacaîies ; mais ses feuilles opposées dans 1* bas, et son odeur qui approche de celle du Ligusticum levisticum f lui donnent plus d'analogie avec les Eupaloires : elle doit être placée dans la section des Eupa- toires à i5 ou 20 fleurons. Ses tiges sont couchées, montantes , rougeâtres , un peu Velues, et poussent quelques racines dans leur partie inférieure j ses feuilles sont opposées dans le bas, et alternes dans le haut de la tige, sessiles , glabres, d'un vert foncé , presqu'en forme de spatule, denlées-sinuées vers le sommet ; les fleurs sont disposées en panicule peu garnie 5 leur calice est cylindrique, simple, entouré à sa base par de petites écailles; il renferme uue vingtaine de fleurons rougeâtres, her- maphrodites; le réceptacle est nud, légèrement alvéole; les graines cylindriques, couronnées d'une aigrette simple. Ce mémoire, resté manuscrit dans les archives de la société, ne pouvoit être connu du C. Ventenat; aussi a-t-il lu à l'Institut national , dans la séance du 14 fruc- tidor an 10 , une note relative ou même végétal. Cette plante, originaire de l'Amérique Méridionale, comme nous l'avons dit plus haut, croît particulièrement sur les bords de la rivière des Amazones. Le capitaine Augustin Iîaudin , frère du célèbre navigateur qui parcourt les isles de la mer du Sud , ayant appris des naturels du pays les pro- priétés de cette plante, résolut de la transporter à l'isle de France. 11 s'en procura avec beaucoup de peine un pied , qu'à son arrivée il fit planter dans un jardin bo- tanique ; au moyen de la facilité avec laquelle elle reprend de bouture, elle s'est promptement multipliée. Parmi les cures attribuées à cette plante, le C. Ventenat rapporte que ses feuilles pilées et mises en cataplasme , ont guéri la piqûre du scorpion , et celle d'un poisson venimeux appelle last dans le pays; que l'infusion de ses feuilles a guéri très-proniptemem un nègre hydropique , et que ces deux moyens réunis ont guéri le C. Baudin lui-même d'une blessure occasionnée par une chute. On dit même que cette plante sert contre les maladies vénériennes. Le C. Ventenat a reconnu que cette plante appartient au genre des Eupatoires ; il la caractérise ainsi : Eupatorium ajra-pana. — E. foliis lanceolatis integerrimis inferioribus oppositls f Siiperioribus altcrnis , calicibus subsimplicibus multijloris. Le C. Richard , après la lecture du mémoire du C. Ventenat , a dit avoir trouvé lui-même cette plante sur les bords du fleuve des Amazones , et l'avoir introduite dans le jardin botanique de Cayenne : c'est, dit-il, celle qu'il a désignée dans son mémoire sur les épiceries ( Mém. de l'Inst. nat. tom. 1. ) , sous le nom de Erigeroides .* çorimbifere alexitere. R. A N A T O M I E. Sur les vaisseaux omphalo , ou ombilico - mésentériques , par le C. Chaussier, professeur à V Ecole de médecine. Soc. de l'Ecole Le fœtus tient au placenta par le cordon ombilical , et ce cordon est composé de 35E médecine» deux artères et d'une grosse veine qui s'accolent, s'enlacent, sont unies par un tissu muqueux recouvert, enveloppé par un prolongement membraneux ; presque toujours aussi on y trouve Yuraque , petit canal membraneux qui s'élève du sommet de la vessie , s'associe aux vaisseaux ombilicaux , parcourt la longueur du cordon , et s'ouvre dans un réservoir particulier que l'on nomme Yallunloïde. La disposition , l'origine et même les usages de ces vaisseaux sont trop connus pour nous y arrêter; mais lorsqu'on ouvre avec précaution l'abdomen de quelques espèces d'animaux morts dans l'utérus, ou peu après leur naissance, on apperçoit deux autres vaisseaux san- guins, filiformes, longs et très-fins, qui se détachent du mésentère, glissent obli- T4g quement entre la circonvolution de l'intestin grêle , et se rendent à l'ombilic où ils paroissent se terminer, circonstance qui les a fait désigner sous le nom à'omphalo, ou ombilico-mésentériques , comme le préfère le C. Chaussier. Mais en injectant ces vaisseaux, ce que l'on peut faire aisément avec du mercure ou de l'huile de térébenthine, on reconnoît , i°. que l'un de ces vaisseaux est une artère qui provient de la mésenlérique supérieure; l'autre, un peu plus considérable, est une veine qui se dirige à droite et s'ouvre dans la mésentérique , près le tron» sous-hépatique ( veine-porte ) ; 2°. on voit que ces vaisseaux ne se bernent pas seu- lement au trajet du mésentère a l'ombilic, comme paroît l'indiquer leur dénomination ; mais ils suivent toute la longueur du cordon ombilical, et lorsqu'ils sont parvenus à la face concave du placenta, ils s'écartent, se divisent, se ramifient sur une vésicule membraneuse , ovale , située entre le chorion et l'amnios , et entièrement dislincle de Yallantoïde. Cette vésicule, qui a été observée par Gaut. Needham , et que l'on désigna par la suite sous le nom de vésicule ombilicale , est très-remarquable dans les premiers tems de la conception ; elle est alors remplie d'un fluide diaphane , incolore , légèrement muqueux ; mais Ja quantité de ce fluide diminue peu-à-peu à mesure que le fœtus s'accroît , et après un tems plus ou moins long , la vésicule est entièrement vuide , ses parois s'affaissent et ne présentent plus qu'une lame mem- braneuse très-fine , parsemée de ramifications vasculaires. Enfin , après la naissance , la portion de ces vaisseaux qui reste dans l'abdomen s'oblittère , se détruit même quelquefois , de manière qu'on ne peut plus en retrouver de vestiges. L'appareil vasculaire dont nous venons d'esquisser la description , aveit été apperçu , en partie, par Jér. Fabricio , Severini , Auzout , Bartholin , Tauvry , Duverney, etc. dans le chien , le chat, le lion; Needham, qui l'a décrit avec beaucoup d'exactitude, dit qu'il se trouve dans le lapin; le G. Chaussier l'a observé dans le cabiai , dans les oiseaux , etc. ; mais exisle-t-il dans le lcetus humain ? Si on s'en rapportoit uniquement à ce que présentent les recherches analomiques dans le plus grand nombre des fœtus à terme, ou qui en approchent , on n'hésiteroit pas à prononcer que les vaisseaux ombilico-mésentériques n'existent pas dans l'espèce humaine, et n'ont aucun rapport à son organisation , cependant plusieurs observateurs les ont trouvés à différentes époques. Haller a rencontré l'artère ombilico-mésentérique dans un fœtus à terme. Le C. Chaussier rapporte , dans les Mémoires de l'Académie de Dijon, année 1782, que, dans des fœtus âgés de 7 à 8 mois, il a trouvé non- seulement l'artère , mais encore la veine ombilico-mésentériqne ; et en germinal dernier, il a fait voir à la société de l'Ecole de médecine , sur un enfant mort quelques heures après sa naissance , l'artère ombilico-mésentérique qu'il avoit injectée et suivie jusques dans la portion du cordon ombilical qui restoit attachée à l'abdomen. Il est très-rare, sans doute, de trouver ces vaisseaux dans des fœtus dont le dé- veloppement est déjà avancé , et il seroit peut-être impossible alors de distinguer , entre le chorion et l'amnios , les vestiges de la vésicule ombilicale. 11 paroît cependant îption a 1 epoqi non-seulement les vaisseaux ombilico-mésentériques, mais encore la vésicule umbi- licale. Dans les plus petits embryons, cette vésicule égale le volume d'une petite cerise ; elle est remplie d'un fluide diaphane , incolore , et se trouve près l'implantation du cordon au placenta. Dans ceux qui étoient plus avancés elle éloit affaissée , ru- gueuse , opaque , blanchâtre , et située au-delà du bord du placenta. Albinus , Boehemer, Sandifort, mais sur-tout Wrisberg et Hunter , ont également apperçu cet appareil vasculaire dans les embryons, et ce concours d'observations faites en différens tems, ne laisse plus aucun doute sur cet objet. D'après ces différentes considérations et plusieurs autres analogues, que le C. Chaussier a développées plusieurs fois dans ses leçons publiques , il pense que la vésicule om- bilicale , ainsi que les vaisseaux ombilico-mésentériques , existent dans tous les animaux ; 3ue cet appareil vasculaire a quelqu'usage relatif au développement , à la nutrition e l'embryon ; mais que devenant inutile par la suite, il s'oblittère, s'efface, se détruiE i5o plus ou moins promptement , comme on voit la membrane pupillaire et quelques autres parties s'anéantir et disparohre par les progrès de la vie : aussi l'existence des vaisseaux ombilico-mésentériques dans les fœtus à terme, ou qui en approchent, es! une variété accidentelle qui dépend de l'anastomose qu'ils ont contractée avec les vaisseaux du placenta; mais qui est un indice assuré que dans les premiers tems de la conception la vésicule ombilicale a existé. C. D. ARTS CHIMIQUES. Note sur une nouvelle espèce de mortier, nommé plâtre-ciment. >oc. D'r,NCOUR. On trouve une espèce de galet parmi ceux qui garnissent les côtes de la mer aux environs de Boulogne , qui , étant calciné et pulvérisé comme le plâtre , forme par son mélange avec l'eau une pierre très-dure. Cette matière a été. employée comme ciment, et on lui a reconnu la précieuse qualité de ne point se détruire dans l'eau, mais de s'y durcir au contraire très-fortement , et beaucoup plus qu'à l'air. Plusieurs construc- tions ont été faites avec ce ciment, et sa solidité comme sa ténacité ont été constatées de la manière la plus complète. On trouve le détuil de ces expériences dans un rapport fait à la Société d'agriculture , de commerce et des arts de Boulogne-sur- Mer , par le C. Lesage , ingénieur. ^ Le C. Guyton ayant reçu quelques-uns de ces galets, en a fait l'analyse, qu il a communiquée à la Société d'encouragement 3 en voici les résultats : Pesanteur spécifique de 2,04 à 2,1g. Dix grammes de ces galets ont produit : Chaux 4°5 centigrammes. Acide' carbonique 55o Argille 187 Oxide de fer 70 Alumine • 5 995 Les 187 centigrammes d'argille ont donné : Silice 99 Alumine 3g Oxide de fer 43 ^ 181 Ces galets sont donc composés de Chaux 4°3 centigrammes. Acide carbonique 35o Oxide de fer 1 13 Silice 99 Alumine 44 Perte n 1000 Le C. Guyton fit en même tems voir un vase fabriqué avec ce ciment, qui étoii absolument imperméable et très-solide. Il n'y a pas de doute qu'on n'en puisse fa- briquer des ustensiles de poterie d'un usage très-avantageux. F. — C. Y. Sur le rouge à polir. Soc. PHILOM. O" sait que la matière rouge employée pour donner le dernier poli à l'acier , aux glaces, etc., n'est autre chose que l'oxide rouge de fer, connu des anciens chimistes i5i sous le nom de colcotar. Le C Guy ton , à la suite d'un rapport fait à la classe des sciences mathématiques et physiques de l'Institut, à la séance du 2 Thermidor dernier, sur une préparation de ce rouge annoncée comme nouvelle , a fuit part de deux ob- servations qui peuvent être de quelqu'ulilité aux artistes qui font une grande consom- mation de ces matières. La première est que dans les alteliers où l'on travaille de grosses pièces , on pourroit employer quelques bois rouges de la nature de celui d' 'AI /migra , dont on se sert en Espagne pour cet objet , et pour teindre le tabac à Séville, et qui se trouve en plusieurs endroits de la France. La seconde, que la mplière qui sert à donner le fini précieux, n'acquiert celle qualité que par l'état de finesse auquel elle est portée par des pulvérisations et lévi- galions pénibles j et qu'il est possible d'atteindre le même but , sans peine et sans frais, en destinant à cet usage les recoupes de feutres noirs , les viefix chapeaux, etc. Il suffit pour cela de les faire tremper dans de l'acide sulfurique étendu de quatre parties d'eau. Au bout de quelques minutes le fer de la teinture est passé à l'état .d'oxide rouge. On lave pour enlever l'acide adhérent, et on a des pièces également imprégnées de colcotar, ou rouge à polir, dans un degré de subtilité qu'aucun moyen mécanique ne pourroit donner, et qui, sechées à l'air, prennent parfaitement l'huile. Le C. Fréd. Cuvier a aussi observé qu'on pouvoit obtenir un très-bon rouge à polir, semblable au rouge d'Angleterre , avec l'oxide noir de fer, qui se produit par le mélange de la limaille de fer avec l'eau. Il suffit de recueillir cet oxide noir, et de le chauffer à un certain degré en l'agitant dans l'air : il passe alors à l'état d'oxide rouge. On peut se procurer les différens degrés d'oxidation , et conséqueniment les différentes espèces de rouge , en chauffa ut plus ou moins. Il emploie pour cela un tube qui se ferme hermétiquement , et qui est suspendu dans le sens de sa longueur sur deux pivots qui sonl à ses deux extrémités, de manière qu'on puisse lui faire éprouver un mouvement de rotation. L'oxide noir et l'air que ce tube contient , se mettent ainsi dans un contact parfait. Suivant les qualités relatives de ces deux corps, l'oxide passe à des degrés différens d'oxidation. Lorsqu'il est à l'état d'oxide rouge violet, c'est alors qu'il est le plus propre à polir l'acier ; et à mesure qu'il s'oxide davan- tage, il devient plus propre à polir les substances plus tendres. F. — C. V. MÉDECINE. Note sur des espèces de sangsues avalées et arrêtées dans les différentes parties de la gorge , par le C. Larrey. Les vers qui ont été avalés et qui font le sujet de cette observation, vivent dans Soc. miLont. quelques bassins d'eau douce et bourbeuse, au milieu des déserts qui séparent l'Egypte de la Syrie, et de ceux qui bornent la Lybie. Ils ont la forme d'un fil, la grosseur d'un crin de cheval , et quelques lignes seulement de longueur ; mais lorsqu'ils sont gorgés de sang , ils acquièrent le volume d'une sangsue ordinaire. Leur couleur est noirâtre. Lorsque l'armée française parvint dans ces endroits, les soldats, pressés par la soif, se jeloient à plat ventre sur ie bord de ces lacs, et buvoient avec avidité cette eau croupissante. Plusieurs d'entr'eux ne tardèrent pas à ressentir la piqûre des sangsues qu'ils avoienl avalées. Les symptômes étoient un picotement douloureux qu'ils éprou- voient vers Farrière-bouche ; une toux fréquente, suivie de crachats glaireux, légè- rement teints de sang , et d'envies de vomir } une déglutition difficile 5 une respiration laborieuse et des douleurs vives dans toute la poitrine. Les sujets perdoient l'appétit et le sommeil ; ils maigrissoient , devenoient inquiets , agités , et si on n'apporioit à tems les secours nécessaires à leur maladie, ils en étoient victimes. Le premier individu chez lequel cette affection se manifesta , étoit un soldat qui avoit éprouvé une très-grande hémorragie , outre les accidens précédens. Lorsqu'il fut entré i5?. à l'hôpital de Salahié , le C. Larrey , en abaissant la langue avec une cuiller, reconnut la sangsue qui ctoit de la grosseur du petit doigt. 11 introduisit une pince à pansement pour la saisir , mais au premier attouchement , elle se contracta et se plaça derrière le voile du palais. Lorsqu'elle fut retombée dans la première position , on l'arracha facilement avec une pince à polype , recourbée sur sa longueur. L'hémorragie qui survint s'arrêta bientôt , et ce militaire fut parfaitement rétablie en peu de jours. Une vingtaine d'autres militaires furent attaqués du même accident pendant le passage î l'armée de Syrie à Belbeis. Les gargarismes de vinaigre et d'eau salée suifirent ciment de chasseurs à cheval , en avala deux dans les déserts de St.-Makaire , à une journée des pyramides. Elles le réduisirent au dernier degré d'épuisement et de mai- greur. Après qu'on eut arraché ces animaux, la convalescence fut longue et pénible. Le C. Larrey cite encore , dans le mémoire dont nous présentons ici l'extrait , plusieurs autres faits analogues. Il conseille aux voyageurs qui , en traversant les déserts , seroient forcés de boire de ces eaux dans lesquelles ils pourroient soupçonner la présence de vers," de les faire passer au travers d'une étoffe épaisse et serrée, et d'y ajouter quelques gouttes d'un acide quelconque. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Essai sur l'art d'observer et de faire des expériences. 2e. édition, considérablement changée et augmentée) par Jean Senebier. — 5 vol. in-Q". — Genève, an io. En 1774, le C. Senebier a publié la première édition de l'Art d'observer ,• après if ans de travaux sur le« tciences physiques, il en publie une seconde édition ; mais il ne considère plus son ouvrage que comme un Essai. Le plan de cet Essai est le même que celui de l'Art d'observer, c'est-à-dire, qu'apiès avoir énumérc les qualités générales que l'observateur doit posséder, l'auteur examine successivement ce qu'il doit faire pendant qu'il observe pour voir tout ce que la nature lui présente ; et après qu'il a observé , pour interpréter ies phé- nomènes qu'il a apperçus et pour en rendre compte. On y trouve une partie entièrement nouvelle , c'est celle où l'auteur traite de l'art de faire des expériences, et l'on sent combien elle est importante dans l'état actuel des sciences physiques. Il termine son ouvrage par une application de ses principes à l'étude des lettres et des arts. Les préceptes que le C. Senebier donne aux observateurs novices , sont toujours appuyés par des exemples qui en montrent la solidité et l'importance. D. C. Vas national Muséum der Naturgeschute zu Paris von, G. Fischer j Frank furt t am main 1802; ou du Muséum d'histoire naturelle de Paris , par G. Fischer. Dans le nombre des établissemens d'instruction publique que Paris renferme dans son sein , il n'en est aucun qui ait plus de célébrité que le Muséum national d'histoire naturelle ; c'est-là que sont déposés les originaux de presque tous les ouvrages publiés sur les sciences naturelles : c'est , en quelque sorte , par son étendue , sa richesse , son arrangement et l'enseignement gratuit qu'on y donne , la métropole de tous les établissemens analogues. Les étrangers s'étant montrés avides de tous les renseignemens qui leur parvenoient sur le Muséum d'histoire naturelle , le C. Fischer s'est déterminé à en écrire l'histoire. Dans le premier volume , qui a déjà paru , il raconte comment cet établissement a été fondé , quels sont les hommes qui ont successivement été employés à l'administrer , quels savans l'ont illustré par leurs ouvrages et leurs cours ; enfin il termine cette histoire par un précis de l'état actuel du Muséum d'histoire naturelle, et p2r une notice sur la vie et les ouvrages de chaque professeur de l'établissement. Dans un second volume près de paroître , le C. Fischer traitera des collections nationales. Cette histoire ne peut manquer d'être favorablement accueillie ; l'auteur n'a rien négligé pour en rassembler les matériaux : il les a reçus pour la plupart des professeurs même du Muséum , dans la société desquels ii a Tccu plusieurs années. £. G. BULLETIN DES SCIENCES, 15: — gWBWWJWJHiIJjm-HU-J' .UWW PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Brumaire , an n de la République* N°. 68. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Notice sur une hirondelle et un figuier de Vile de Java , décrits à Philadelphie, dans le muséum de M. Peales, par le C. Rafinesque. i°. L'hirondelle à longues aîles. Hirundo longipennis. Elle est longue de sept pouces et demi; le bec est petit et noir. Le dessus du corps est noirâtre , à reflets bleuâtres ; tout le dessous du corps , ainsi que le bas du dos, sont d'un cendré sali. Les aîles sont très-longues, tres-aigues et noirâtres-, à reflets. On voit une tache remarquable , cendrée ou blanchâtre , salie intérieure- ment vers le dos. La queue est noire, très-longue, très-fourchue, avec la penne extérieure de chaque côté aussi longue que les aîles. 2°. Le figuier à queue cunéiforme. Sylvia cuneata. Il est long de cinq pouces. Le bec est de couleur de corne , avec la mandibule supérieure anguleuse, et presqu'entièrement brune. Le dessus du corps est d'un gris olivâtre, avec le gosier blanchâtre, les épaules cendrées, la poitrine et le venire jaunâtres. Les aîles sont courtes, à pennes brunes burdées de grisâtre; plusieurs plumes sus-alaires sont terminées de blanchâtre; la queue est cunéiforme, brune en dessous, avec l'extrémité inférieure des pennes latérales blanche, d'un brun clair en dessus , avec l'extrémité inférieure de chaque autre penne blanche , et marquée d'une tache arrondie d'un brun foncé. *■ "•*• u* PHYSIQUE. Sur les substances minérales prétendues tombées du ciel, et nouvel- lement analysées par MM. Howard et Bournon. Nous avous parlé dans un de nos derniers numéros , d'une espèce particulière de pierres, que l'on n'a jusqu'à présent trouvées qu'en irès-petite quantité, et dans des lieux très-dislans les uns des autres , mais qui se ressemblent toutes par leur aspect extérieur et leur composition chimique. Nous avons exposé les caractères qui les dis- tinguent de toutes les substances minérales connues jusqu'à présent; enfin, nous avons rapporté les raisons qui donnent lieu de penser que ces pierres ne sont point naturelles à notre globe , mais qu'elles y sont tombées du ciel à différentes époques. Nous avons dit que ce phénomène, tout étrange qu'il peut paroître, est si peu contraire aux lois de la nature, qu'on pouvoit lui assigner une cause, à la vérité hypothétique, mais cependant conlorme a toutes les règles de la plus saine physique. Et qu'on prenne bien garde que nous ne prétendons pas ici assigner une cause réelle et certaine , mais seulement présenter une supposition propre à montrer que le tait de la chûle de ces pierres ne renferme en soi aucune impossibilité. N°- VIII. 6*. Année. Tome III. V SoC. PHILOÏtt. SOC. PHILOM. i54 L'hypothèse dont il s'agit est que ces substances pourroient avoir été lancées de la surface de la lune. Peut-être, au premier coup-d'œil , trouvera-t-on cette explication bizarre, peut- être même la traitera-t-on d'absurde ; mais si ! l'on veut bien faire attention que le phénomène lui-même a d'.jbord élé regardé comme une absurdité ava"l qu'on l'eut examiné, tandis qu'à présent il puroît extrêmement difficile de ne pas se rendre aux preuves multipliées qui l'attestent , on conviendra qu'il faut , avant de décider, entendre et peser les raisons qui peuvent rendre les choses probables. On sait que l'action de la pesanteur ne s'arrête peint à la surface du globe : c est elle qui, affaiblie par la distance, relient encore la lune dans son orbite. Les corps qui sont à la surface de ce satellite pèsent à leur tour vers son centre : un corps placé entre la lune et la terre, seroit par conséquent soumis à la double action de leurs pe- santeurs. On conçoit donc qu'il doit exister sur la droite qui joint la lune et la terre . mais beaucoup plus près de la première que de la seconde, un point où ces attractions sont égales : un corps qui y seroit placé seroit en équilibre, et suivant qu'il s'en éloigneroit d'un côlé ou de l'autre, il tomberoit sur la lune ou sur la terre. Imaginons qu'une cause quelconque , par exemple une éruption volcanique (car on sait qu'il existe des volcans dans la lune), lance des matières au-delà de ce point d'équi- libre : eiles descendront vers la terre , et viendront s'y précipiter. Celte impulsion initiale ne sera point ralentie par l'alhniosphère de la lune, car on sait, par les occultations des étoiles, que cette albmosphère, si toutefois elle existe, n'a presque pas de densité; au lieu q;i'a la surface de la terre, \es plus grandes forces de projection seroient bientôt anéanties. Ces pierres lancées par les volcans lunaires s'approcheroient de la terre avec un mou- vement accélère ; tombant de si loin , eiles enlreruienl dans l'athmosphère avec une vitesse considérable, qui s'aiioibliroil graduellement par la résistance de ce fluide, et elles arriveraient enfin sur la surface de la terre, avec la vitesse ordinaire des corps graves, niais probablement échauffées et peut-être enflammées par le frottement que cette énorme résistance leur auroit fait éprouver. Si ces substances et oient de la même nature que celles qui se trouvent sur la terre , le phénomène ne pourroit être remarqué, et si Ton venoit jamais à le découvrir, ce ne pourroit être que par la rencontre de matières qui seroif-nl entièreim nt inconnues. Il suifiroit donc pour cela que quelqu'une des substances lancées par les volcans lunaires fût différente de celles que présentent sur la terre les éruptions volcaniques. Sans vouloir donner Irop de confiance à l'explication que nous venons de développer, nous demanderons si elle ne satisfait pas exactement aux phénomènes que nous exa- minons , et à toutes les circonstances dont on atteste qu'ils sont accompagnés. Aussi a-t-elle été émise avec autant, de sagacité que de réserve, par le C. La Place. Ce que nous venons de dire suffit pour mettre chacun en étal d'à] précier le dearé de confiance que cette opinion mérite j mais ceux qui aiment, sur-tout en physique, ce qui est calculé et mesuré, seront peut-être bien-aise de connoîlre au juste la vitesse de projection nécessaire pour amener les pierres lunaires jusqu'au point où l'allraclion de la lune eît égale à celle de la terre. Ce calcul étant fort simple, nous l'expo- serons ici, en supposant, pour plus de facilité , le corps lancé suivant la ligne droite qui joint les centres de la lune et de l'a terre, regardées comme immobiles. Soit «Ma distance d'un corps à la surface de la lune, g' la pesanteur à la surface de ce satellite , r son rayon (nous lui supposons la figure sphériqùe ) : soient g r les quantités analogues pour la terre , D la distance mutuelle de ces deux corps. L'allraclion élan; proportionnelle aux masses, et réciproque au quarré de la dislance celle de la luue à la dislance S sera — r à z Celle de la terre sur le même point, c'esi-ù-dire, à la dislance D — • — ër * de la terre , qui agira en sens contraire , et sera représentée pai — - & T ET r ce qui donnera en tout la force - ___ 2 — . 1 z~ ( d - z. J " Mais on sait parles premiers principes du mouvement varié, que cette force, prise avec un signe contraire , aura pour expression la différentielle seconde de l'espace z d2 z , „ , divisé par le quarré de l'élément du tems , c'est-à-dire — T7T> on aura donc 1 équation dz g'r12 _^ gr: àt1 zJ (n-z)i Multipliant par dz et intégrant, on a ^dJ z D -Z dz C étant une constance arbitraire, — est la vitesse du mobile ; il faut, par les conditions de la question, qu'elle commence à la distance $, ce qui détermine la constance arbitraire , et donne 1 V dt/ 6 l Z. $J ^ (O-Z D-4 lieues ) La valeur de g' se déduit aisément de ces données; en effet, la pesanteur étant «r' à la distance r' du centre de la lune, sera -ë \ ■ à la distance r de ce centre. V 2 i56 Celle de la terre à cette même distance de son centre , est exprimée par g. Or, pour Ses éloignemcns égaux les attractions des sphères homogènes sont comme les masses ou comme les cubes des rayons ; on a donc et par conséquent g' = — g c'est-à-dire, que les pesanteurs à la surface de deux sphères homogènes sont propor- tionnelles aux rayons de ces sphères. En substituant cette valeur dans l'équation (i); elle deviendra r r'3 — est le rapport des masses de la lune et de la terre : il est à-peu-près égal à r o,oi5 ; ainsi qu'on le concluroit des valeurs précédentes de r et de r'. On aura donc D-} d'où l'on tire * = - D V^°~? 1 î Ko.»'? Ce qui donne, en prenant le signe supérieur seulement : <^ = d. 0,1071. Le signe inférieur est relatif à un autre point d'équiiibre situé au-delà de la lune. Cette valeur de u enlève tous les membres tnorachiques ; on coupe ensuite la colonne épinière , qui alors ne communique plus aux membres abdominaux que par les nerfs lombaires: puis tenant d'une main une jambe de l'animal , et de l'autre l'extrémité de la colonne épinière , on replie cette jambe jusqu'à ce que les muscles cruraux soient en contact avec le nerf. Au moment du contact ; la grenouille éprouve de vives contractions. L'expérience réussit i57 également en tenant la grenouille isolée avec des tubes de verre. Il faut qu'elle soit vive , préparée avec célérité : on doit aussi mettre beaucoup de soin à détacher les petits vaisseaux qui serpentent entre les nerfs lombaires, et éviter, le plus possible, que ceux-ci soient couverts du sang de l'animal. Celte expérience est décisive. Est-elle due à un développement de l'électricité ? cela paroît probable , mais cela n'est pas certain ; au lieu que l'expérience le dé- montre pour les métaux en contact. Les autres expériences sont des modifications de la précédente. Le C. Âldini a excité les contractions , en faisant communiquer le nerf au muscle par une chaîne de plusieurs personnes : il a sur-tout occasionné des effets très-violens à de grands animaux morts , et même à des hommes. I. B, CHIMIE. Sur quelques sels mercuriels , par le C. Fourcroy. L'auteur avoil déjà porté ses recherches sur ce genre de combinaison. Il avoit établi INST» nat. trois espèces de sulfate de mercure : la première étoit un sel neutre, l'autre contenoit un excès d'acide , et la troisième , un excès d'oxide. Ces différens sels s'obtiennent de la masse résultante du mélange d'une partie de mercure et d'une partie et demie d'acide sulfurique poussé jusqu'à l'ébulilion. En arrêtant l'opération lorsque le mercure est changé en masse blanche , mais non desséchée , on a le sulfate acide de mercure ; si on lave ce sulfate acide avec de petites quantités d'eau , et jusqu'à ce que les lavages ne rougissent plus les couleurs bleues végétales, on a du sulfate neuire. Le sulfate avec excès d'oxide , ou turbith minéral , se prépare en chauffant l'un ou l'autre des sels précédens , mais principalement !e dernier, juqu'à ce que le mercure se soit emparé d'une partie de l'oxigène de l'acide sulfurique , et que l'acide sulfureux se soit dégagé. Le sel neutre est dissoluble dans 5oo parties d'eau froide j il se précipite en gris par les alkalis fixes ; il n'est pas décomposé par l'acide nitrique, et forme du murial* doux avec l'acide muriatique. Il est composé : D'acide 12 De mercure y5 D'oxigene 8 D'eau 5 100 Le sel avec excès d'acide est plus dissoluble que le précédent, suivant la quantité d'acide excédent •, il se précipite en oranger par les alkalis fixes , en dégageant du ca- lorique , et il n'est pas décomposé par l'acide nitrique. Il ne diffère dans ses parties constituantes du précédent, que par la quantité d'acide, et cette quantité peut beau- coup varier. Le sel avec excès d'oxide , ou turbith minéral , est jaune j il ne se dissout que dans 2000 parties d'eau, se précipite en gris par les alkalis fixes, se décompose par l'acide nitrique, et donne du muriate sur-oxigené de mercure avec l'acide muriatique. Ce sel est composé : D'acide 10 De mercure 76 D oxigène 11 D'eau 5 100 L'ammoniaque précipite tous ces sels mercuriels en gris, mais il se forme en même tems un sel triple , c'est-à-dire , un sulfate ammoniaco-mercuriel. Il se forme en plus grande quantité' avec le sulfate mercuiiel acide, qu'avec le sulfate neutre) et avec cemi- ci , qu'avec le sulfate avec excès d'oxide. i58 Ce se! est très-peu dissoîtible dans l'eau ; les aîkalis fixes le précipitent en blanc , l'ammoniaque le dissout très-facilement j et l'acide inuriutique le décompose. Il contient : Acide 18 Ammoniaque .... 53 Oxide de mercure. . 59 Eau 10 100 C'est la suite de ce travail que le C. Fourcroy vient de communiquer à l'Institut. Il observe , pour compléter ses travaux sur les sulfates de mercure , qu'on peut préparer ces différens sels, non-seulement en chauffant du mercure avec l'acide sulfu- rique , mais encore en mêlant cet acide, ou un sulfate soluble , à une dissolution nitrique de mercure plus ou moins oxidé. Ou a alors, suivant les cas, des sulfates de différente nature. 11 donne ensuite les proportions d'acide d'oxigène et de mercure qui composent les différens sulfates neutres, ou acides peu oxidés ou trés-oxidés. Les nitrates de mercure ont fourni au C. Fourcroy des observations plus neuves encore , et plus importantes pour la science que les sulfates. Il y a deux espèces de nitrate : l'un , peu oxidé, et l'autre, très-oxidé. Le premier est précipité en gris, et presqu'en noir , par les aikalis; en blanc, par le: sulfates : il forme du mercure doux avec l'acide murialique. Le nitrate très-oxidé, résultat d'une longue et forte ébulition, ne donne point de précipité par l'acide murialique; il en donne un jaune avec les sulfates, un blanc avec l'ammoftiaque , et un jaune-oranger avec les alkaiis fixes. Les dissolutions nitriques de mercure sont souvent des mélanges des deux sels. Celle qui précipite par l'eau , est la dissolution d'oxide très-oxidé, ou rouge dans l'acide concentré. Quand on pré- cipite une dissolution nitrique de mercure peu oxidé, par un alkali fixe, la première portion de précipité Liane un peu coloré que l'on obtient, est un nitrate de mercure insoluble et neutre, formé par l'union de la portion d'oxide séparé, avec le reste de la dissolution non décomposée. La C. Fourcroy compare ensuite les propriétés du nitrite de mercure avec celles du nitrate. Presque toutes les dissolutions contiennent du dernier de ces sels. On le prépare en faisant passer du gaz nitreux dans les dissolutions nitriques qui l'absorbent avidement. Le nitrate sur-oxidé est celui qui en absorbe davantage. Ce dernier ni- trite de mercure dégage beaucoup de vapeur rutilente par les acides sulfurique et nitrique. 11 teint la peau en pourpre foncé; tandis que le nitrate très-oxidé la teint en noir, et que le nitrate peu oxidé ne fait éprouver aucun changement à sa couleur naturelle. Il se conserve plus long-tems à l'air que les mtrites aîkaiins , qui absorbent l'oxigèue , et repassent à l'état de nitrates. On prépare sans peine ces derniers nilrites, en imprégnant de gaz nitreux les dissolutions des nitrates. L'auteur doit encore , pour terminer son travail, s'occuper des muriales de mercure j dont il a découvert une nouvelle espèce , et des sulfures du même métal. F. — C. V. Extrait d'un mémoire sur le Niche!, par le C. Thenard. Inst. nat# Les travaux de Cronstedt et de Bergmann sur le nickel, a voient fait regarder cette substance connue un métal particulier. La plupart des chimistes qui adoptèrent cette opinion , altribuoient certains phénomènes que présente ce nouveau métal, aux substances étrangères qu'il contenoit, et desquelles on ne pouvoit le dépouiller entièrement. La propriété magnétique du nickel étoit sur-tout au nombre de ces phénomènes : plusieurs l'altriLuoienl au fer ) mais d'autres crurent, avec Bergmann, que lé nickel avoit de lui-même cette propriété. Le C. Vauquelin partageoil cette dernière idée, fondé sur c expériences qui lui étoient particulières. Cependant M. Chcnevix annoncoit que lickel bien purifié étoit toul-à-fait insensible à l'action du magnétisme. Il résultoit des le ni< i59 de ces différentes opinions des doutes qu'il éloit important de détruire. C'est dans cette vue que le C. Thenard a entrepris les expériences dont nous allons rendre- compte. Par des essais préliminaires , l'auteur s'est convaincu que la mine de nickel qu'il employait à ses expériences éloit composée de nickel, de 1er, de cobalt, de bismuth , de cuivre , d'arsenic et de soufre. Après un grillage très-violent, qui dégagea le soufre et une partie de l'arsenic , celle matière fut soumise à l'action de l'acide nitrique, qui parvint a la dissoudre presqu'en- lièreraent i l'aide de la chaleur. Ce qui restoit au loin! lUi vase formoit environ un sixième de la matière employée, et il lut reconnu poi.r éiie de l'arseniate de bismuth. La dissolutiou avant ensuite été examinée, montra qu'elle conten.oil du cuivre. Ce métal fut précipité par l'hydrogène sulfuré : sa quantité éloit à peine d'un cinquantième. L'acide arsenique qui pouvoit rester dans cette dissolution fui enlevé par l'h\(!ro- sulfure de potasse en excis, et les oxides furent ainsi précipités à l'elal de sulfures hydrogénés. Ces sulfures firent ensuiie repris pac l'acide nitrique; la dissolution qui en résulta après avoir été filtrée fut de nouveau traitée par la potasse j elle sépara les oxides restans, qui éldfent au nombre de trois : nickel , cobalt et ter. 11 s'ogissoil de séparer exactement ces trois métaux. L'auteur aveit observé que l'oxide n< ir de cobalt n'éloit pas sensiblement dissuluble dans l'ammoniaque ; cl après plusieurs essais, il parvint à le faire passer d'oxide bleu à l'élut d'oxide noir, en traitant les oxides précipités, par le muriate sur-Qxigené de chaux, qui les fit passer tous au dernier degré d'oxigénalion. Mis alors en contact avec l'ammoniaque, l'oxide de nickel fut seul dissout ; cette dis- solution fut exposée à la chaleur qui volatilisa l'ammoniaque, et l'oxide se dépose en flocons d'un beau vert. Cet oxide fut eusuite examiné pour en constater la pureté, et les réactifs n'y annoncent pas la moindre parcelle de fer ni de cobalt, puis il fut réduit ; mais l'auteur n'a pu parvenir à le fondre complètement : malgré le feu le pius violent et les fond ans Jes plus actifs, il n'a obtenu que des globules , ducliles à la vérité, mais très-pelils. Les moyens employés pour la purifi alion du nickel sont si exacts, que l'addition d'un 5o" de fer devenoit sensible par les réactifs chimiques. vSi l'on unit au nickel pur et attirable un 5% de son poids d'arsenic, si force magnétique diminue. Le C Vauquelin avoit déjà observé celle influence de l'arsenic sur le nickel. Si l'on compose la masse de parlies égales d'arsenic et de nickel , la propriété ma- gnétique disparoi t entièrement. Ceci explique comment quelques physiciens ont pu avancer que le nickel n'est point attirable , et même posséder des aiguilles privées de cette propriété. Le nickel dont elles étoient formées , étoit mêlé avec de l'arsenic. Le C. Haiiy , dont la sagacité et l'exactitude sont bien connues, possède un bar- reau de nickel pur , qui lui a été donné par le C. Vauquelin, et qui conserve depuis plus d'un an sa propriété magnétique , sins aucune altération sensible. Ce barreau suspendu à un fil , se dirige dans le méridien magnétique comme les aiguilles aimantées ordinaires. Dans le courant de ses expériences , l'auteur a fait en outre plusieurs observations importantes. 11 a analysé l'acide arsenique , qu'il a reconnu contenir sur 100 , 64 parties d'arsenic et 56 d'oxigène , et il a trouvé que dans l'arseniate de plomb le rap- port de l'acide arsenique à l'oxide de plomb est celui de 5 à 9. il a découvert un oxide suroxigéné de nickel, qui a été formé par l'action du muriate suroxigéné de chaux. Les caractères de cet oxide , sont de se dissoudre avec effervescence dans les acides sulfuriquc , nitrique et muriatique , etc. etc. F. — C.V. PATHOLOGIE. Note sur une trentaine de calculs du poids de cinq onces et demie et d'un volume très considérable , extraits de V "intérieur de La fosse naviculaire , par le C. Duméril. Le jeune homme dans le canal de l'urètre duquel s'étoit engagé cet amas de calculs, ^oc* p*111,0^1' i6o ' étoit âgé de vingt-un ans. Le premier nojau paroissoit s'être formé dans la fosse naviculaire. La cause primilive étoit due a un resserrement du prépuce , à un véri- table phimosis naturel qui , au moment de l'opération , permettoit à peine l'intro- duction de la tête de l'épingle dont le malade se servoit pour soulever les calculs qui rclencient l'urine dans le canal, et qui lui occasionnoient des douleurs horribles. C'éloit autour de ce premier noyau que s'éloit déposé successivement ce grand nombre de calculs qui, par leur volume considérable, avoient entièrement déformé le gland, et lui avoient donné l'apparence d'une seconde vessie, placée à l'extrémité de la verge. Trois calculs principaux , articulés entre eux, de près de 0,60 de longueur, et de o,4o de diamètre , formoient les parois de cette sorte de géode ou de carrière , dans la cavité de laquelle éloient flottans les auires calculs polis , taillés à facettes , de grosseur et de forme diverses. Pour extraire cet énorme calcul , il ne s'agissoit que d'ouvrir le gland tellement aminci , qu'il ne formoit plus qu'une sorte de membrane au dessous de laquelle on sentoit les trois calculs principaux qui formoient géode. Mais devoit-on ouvrir le gland en dessous ? il y avoit à craindre alors un hypospadias y à cause de la grande étendue qu'il falloit donner à l'incision ; et cette ouverture se seroit opposée a l'éja- culation de la semence vers la partie supérieure de la vulve. D'une autre part, si l'on pratiquoit l'incision vers le dos de la verge , les urines dévoient s'écouler moins facilement, mais c'étoit le seul inconvénient qui pouvoit en résulter : aussi le C. Du— méril s'est-il décidé à faire l'incision dans ce sens , à produire un épispadias. L'ouverture faite, les calculs furent extraits très-facilement avec les doigts, et le gland entièrement renversé ou retourné. Sa face intérieurs ressembloit au fruit du mûrier, ou à une morille fraîche. Dans chacune des anfractuosilés s'éloient logés des fragmens de pierre, qu'il retira à l'aide d'un cure - oreille. Les urines coulèrent facilement, pour la première fois de la vie, sans douleur et en un jet continu , trois quarts d'heure après l'opération. Le lendemain le volume du gland étoit déjà diminué de moitié , les anfractuosités cornmençoient a s'erfacer. Le prépuce le cernoit à la base , et y formoit une sorte de couromie. Une dixaine de jours après , la plaie étoit cicatrisée , et le malade sortit de l'hôpital parfaitement guéri, et propre à toutes les fonctions qui dépendent de cet organe. Le C. Dumérii se propose de déposer ces calculs dans la collection précieuse en ce genre que possède l'Ecole de médecine de Paris. OUVRAGES NOUVEAUX. Faune Parisienne. — Insectes. — Ou Histoire abrégée des Insectes des environs de Paris, classés d'après le système de Fabricius-, par C. A. Walckenokr. — 2 vol. in-S°. avec fig. — Paris, an 11. Dentu. — Prix : 12 fr. Cet ouvrage, dans lequel l'auteur a suivi entièrement le système de Fabricius, fondé sur l'étude des organes de la bouche , peut être considéré comme une traduction de la partie des insectes décrits dans l'entomologie systématique de cet auteur , et qui sont indiqués comme se rencontrant aux environs de Paris. On y trouve un discours sur les insectes en général, qui est très-propre à inspirer le goût de la science, par la manière donr il est écrit, et à lui faire faire des progrès , par les considérations neuves et quelques détails inconnus jusqu'ici , dans lesquels l'auteur est entré. Les divisions, l'histoire et la description des espèces du genre araignées sont propres à l'auteur, qui a fait de cette famille d'insectes une étude toute particulière. 11 a aussi adopté quelques-uns des genres établis par le C. Latreille , ou par M. Paykull. C. D. Nouveaux élémens de Physiologie , par Anthelmc Riciierand. — Seconde édition, revue , corrigée , augmentée. — 2 vol. i«-8°. — Paris. 1802. Crapart, Caille et Ravier. Prix : 10 fr. et i5 fr. franc de port. Nous avons annoncé cet ouvrage lorsqu'il parut pour la première fois , et nous renvoyons nos lecteurs au n°. 7 du torn. IÎI de ce Bulletin , dans lequel nous en avons tracé le plan. Depuis , l'auteur a corrigé quelques imperfections que lui seul avoit remarquées -, il l'a considérablement augmenté en développant des articles que l'extrême concision pouvoit rendre obscurs. Aussi regarde-t-on aujourd nui cet ouvrage comme le seul livr« élémentaire de la scieace qu'il a pour objet. C. D. BULLETIN DES SCIENCES, , N°. 69. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Frimaire, an 11 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur l'insecte nomme Mantis oratoria , Lin. , par le C. Draparna ud , professeur d'histoire naturelle, à Montpellier. L'insecte que Fabricius , Devillers el les autres auteurs ont décrit sous le nom Soc. I'Hilcm. à' Oratoria , est, d'après le C. Draparnaud , le mâle de l'espèce appellée Religiosa. Linné lui-même paroît avoir confondu par la suite ces deux espèces , puisqu'il a décrit la seconde sous le nom d Oratoria , dans le Muséum Ludovicœ Vlricœ. Le C. Drapar- naud , qui a découvert dans le midi de la France la première espèce vue par Linné , et apportée d'Afrique par Brander , en a donné la description. Nous joignons à l'extrait que nous en présentons ici, la figure qu'il a lui-même dessinée. ( PU X, Jig. 1. ) Sa plus grande longueur est de quatorze lignes : le mâle est un peu plus petit que la femelle. Leur couleur est d'abord verte 5 mais elle passe ensuite au gris brunâtre : les élvlres el les aîles sont un peu plus courtes que l'abdomen. Les aiies sont trans- parentes, un peu jaunâtres vers leur bord postérieur j elles offrent vers leur milieu , une grande tacbe ceuillée d'un noir bleuâire ou tirant sur le violet , accompagnées en arrière de bandes arquées , interrompues de la même couleur. La partie anté- rieure de l'aile est de couleur rongeâtre , marquée de petites taches quarrées , trans- parentes, qui la font paroitre comme réticulée ; les élytres sout vertes , avec u». côte jaune. La base des hanches antérieures est marquée d'une tache blanche ? bordée de noir et de petits points blancs. Celte mante pond ses œufs en un las ovale , formé de deux bandes et recouvert d'une substance coriace, spongieuse, par couches striées. Cette matière, d'abord li- quide, est écumeuse et blanchâtre 5 mais elle se concrète par l'action de l'air, et brunit de plus en plus : la larve qui en provient esl de couleur verte ou grise. Les moignons d'ailes que prend la nymphe sont rougeâtres à la base, et d'un noir bleu à l'extrémité. Rossi l'a décrite dans cet état, sous le nom de Spallanzania. C D. PHYSIQUE. Note sur la résistance des fluides. J'ai déjà plusieurs fois appelle l'attention des géomètres et des physiciens , sur la Soc. PJiiM»!". nécessité de reprendre, d'après un nouveau plan, les expériences sur la résistance des fluides ; et j'ai affirmé que tant qu'on se bornerait à mesurer le tems qu'emploient à parcourir un espace donné, des corps de diverses figures , on ne parviendrait jamais à saisir, avec quelque précision, les lois de la résistance des fluides. Cette assertion, qui peut s'appuyer sur des raisons plausibles, devient évidente lorsqu'on entreprend de comparer les diverses expériences connues sur la résistance des fluides. On a, sur les corps prismatiques, pour des angles d'incidence variés depuis 900 jusqu'à b° , une suite d'expériences faites en 1778 par le C. Bossut. Il n'étoit pas très— N0# IX. 6J. Année. Tome III. Avec une Planche X. X i6î difficile d'assigner une formule qui les représentai avec assez d'exactitude. On trouve dans les éclaircisscmens sur l'architecture hydraulique de Prony ; une formule expo- nentielle qui remplit fort bien cet objet, el j'en ai formé une autre en sinus et cosinus, qui a peu'-être encore quelqu'avanlage sur celle-ci ; mais on ne sauroit néanmoins rien conclure de l'une ni de l'autre pour la loi générale du choc oblique des fluides. L'inspection seule de ces formules montre qu'elles ne représentent qu'une relation abstraite et purement mathématique existante entre les nombres donnés par l'obser- vation , mais ne répondant point aux circonstances physiques. En effet, au lieu de s'anéantir, lorsqu'on y suppose l'angle d'incidence nul , elles donnent alors un résultat plus fort que pour le cas où cet l'angle est de 6°) conséquence absurde par rapport aux circonstances physiques du phénomène. Il suffisoit de celte considération pour montrer que les expériences renfermoient quelques circonstances étrangères à l'inclinaison, el qui y trouvoient confondues dans la formule. Avec un peu d'attention , on s'apperçoit d'abord que lorsque les angles d'incidence diminuent, le bateau s'alonge de plus en plus, et qu'il en doit résulter dans la résistance, une augmentation qui peut même compenser la diminution due a l'obliquité du choc, sur-tout dans les vitesses peu considérables, où le frottement a une influence très-sensible. En jetant les yeux sur la figure 1, pi. X , on voit que le plan géomélral du bateau, qui est AGDB lorsque l'angle d'incidence. B F Z est de 90°, devient ACDEB lorsque ce même angle est réduit à 6°, comme E F Z. 11 est incontestable que l'addition de la très- longue partie D E B , doit modifier la résistance , non-seulement par rapport à l'obliquité des faces, mais encore par l'étendue qu'elle ajoute à l'aire des corps. L'examen des expériences faites en Angleterre par M . Vince , et rapportées dans le ti°. 100 cte la Bibliothèque Britannique , prouve sans réplique la justesse de ces consi- dérations. Sans m'arrêter à chercher une formule analytique qui représentât ces dernières , je me suis borné à construire la courbe qui a pour abscisses les angles d'incidence, et pour ordonnées les résistances correspondantes à ces angles 5 j'ai construit aussi sur le même axe des abscisses, et avec la même échelle, les expériences du C. Bossut, et il en est résulté les deux courbes Je la figure i10. On voit que la courbe V d b A , résultante des expériences de M. Vince , présente un cours plus simple el plus régulier que B d c A, déduite des expériences du C. Bossut j qu'elle lend sensiblement à fongine D des coor- données , et que par conséquent la fonction qui en exprime l'ordonnée ne présenteroit pas la contradiction que j'ai fait remarquer dans la fonction calculée d'après les expériences du C. Bossut. La cause de la régularité de celte première courbe lient au moyen employé par M. Vince dans ses expériences : il s'est toujours servi du même corps, très-mince , fixé à un volant sous diverses inclinaisons ; les résultats qu'il a obtenus n'ont donc varié que par rapport à un seul élément , savoir l'inclinaison de la surface choquée. Passons maintenant à l'examen de la courbe BdcA qui représente les expériences du C. Bossut ) on y retrouve la marche de la fonction analytique qui en exprime les ordonnées. Elle subit une inflexion vers l'angle de 56", parce qu'alors l'aiongement du corps pris- matique par l'addition de la proue aiguë, est devenu assez considérable pour changer la loi du décroissement de la résistance, en raison de l'obliquité du choc. Depuis ce point de 56° jusqu'à 6 , les ordonnées diminuent fort peu, el il est visiblement im- possible (jue la courbe passe à l'origine D. On voit d'ailleurs que pour obtenir un angle d'incidence nul dans la forme d'expérience adoptée par le C. Bossut, il faudroit donner une longueur infinie à la proue. Pour pouvoir donc distinguer , dans les expériences du C. Bossut , ce qui tient à l'obliquité des surfaces , il faudroit en séparer ce qui tient au changement des dimensions du bateau j ainsi, comment tirer de ces expériences des inductions précises sur la loi de la résistance des fluides ? Quoique fort simples. et fort exactes, les expériences de M. Vince ne peuvent guère être plus utiles, parce qu'elles ne donnent les résistances (pie pour une espèce parti- culière de corps, et qu'on ne doit pas croire qu'en assemblant des pians sous uiiïérens i6! wgles , la résistance qu'éprouvera la surface formée par leur ensemble, soit précisémen ïgale à la somme des résistances qu'éprouveroient séparément chacune des parlies don an é i65 t eile est composée. En se mouvant autour d'un corps anguleux, les filets fluides s'ar- rondissent, et ne peuvent être considérés par parlies isolées. Il y a encore l'effet de la partie postérieure qui , lorsque la longueur est renfermée dans certaines limites , tend à diminuer la résistance, ainsi que le montrent les courbes de la figure i,e, où l'on voit que, depuis A jusqu'en d , les résistances trouvées par M. Vince pour des corps très-minces , sont plus considérables que celles que lé C. Bossut a mesurées sur des corps dont la longueur étoit plus que double de la largeur. Quoi qu'il en soit , il ne seroit peut-être pas impossible de faire une combinaison avantageuse des deux suites d'expériences que je viens de comparer, puisqu'elles em- brassent des circonstances différentes j mais il faudroit préalablement les discuter, et les rapprocher de toutes celles qui ont été faites par des moyens semblables 5 car elles indiquent l'une et l'autre d'une manière très-sensible, une inflexion dans Je voisinage du point À : je l'ai marquée aux points b et c. Il seroit par conséquent nécessaire de* multiplier les expériences dans cet intervalle , afin de mieux assurer la forme de la courbe, ou la marche de la fonction qui lui correspoud. Je terminerai cet article par le tableau des nombres d'après lesquels a été construit© la figure Jre, en prévenant que les résultats des expériences de M. Vince, ont été réduits à la même forme et à la même unité que les nombres donnés par le C. Bossut. Lagaoix. Expériences du C. Bossut. Angles d'incid. Résistance 9° 100,00 84 98,75 78 95,78 72 9°?84 66 84,46 60 77,10 54 69,25 48 6\,48 42 54,55 56 4B,oo 5o 44,04 24. 42,4® 18 41,42 12 4o,65 6 39,99 Expériences de M. Vince. Angles d'incid. Résistance 9° 100,00 80 70 97,87 97,0 60 94,65 5o 40 87,29 78,69 5o 66,10 20 10 49, 1 5 27,79 Expériences et observations sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfaction mécaniaue de F air, parJ. D.alton. ( Extrait du Journal de Nicholson , novembre 1 802 ; Mémoires de Manchester , vol. 5 5.) On sait que le thermomètre s'élève dans l'air que l'on condense , et s'abaisse dans Soc. piiilom. l'air que l'on raréfie. Celte variation étant très-rapide, on avoit d'abord supposé qu'elle est due à la. différence de pression qui agit sur la boule de verre du thermomètre, en dedans ou en dehors. M. Dallon s'assure d'abord que les mêmes phénomènes ont lieu soit que le tube soit scellé ou ouvert par le bout. Ainsi , il s'opère un véritable changement de température dans cette expérience : l'auteur se propose de déterminer l'étendue de cette variation. Expérience ire. — Il place un très-petit thermomètre sous un petit récipient, et en X 2 i64 faisant la condensation ou le vnitle, le mercure s'élève on s'abaisse presque subitement. 11 en conclut que le changement de température est très-grand} mais qu'il n'a pas un effet très-sensible, parce qu'il étoit instantané. Exp. 2. -- Un grand et un petit thermomètre étant successivement placés dans le même récipient , les variations du premier furent moins sensibles que celle du second. Exp. 5 — Le même thermomètre éprouva des effets d'autant plus sensibles qu'il étoil plus éloigné des parois conductrices de la chaleur. L'auteur en conclut que le changement de température est beaucoup plus grand qu» le thermomètre ne l'indique. Exp. 4« — On fit le vuide de manière à faire baisser le thermomètre, et ensuite on laissa l'équilibre se rétablir. Il fallut beaucoup plus de tenis pour cela que pour l'abais- sement opéré précédemment. Exp. 5. — On laissa rentrer l'air : le thermomètre s'éleva subitement , et fut beau- coup plus long -teins à revenir à son premier étal, à la température des corps en- vironnans. Ex,.. 6. — On donna au thermomètre une température de 22°, 2 Réaumur, au-df ssus de celle de l'air environnant, et on le laissa ensuite refroidir dans cet air. Son abais- sement" se fit avec autant de rapidité que dans le récipient où l'on faisoit le vuide. L'auteur en conclut que l'abaissement de température qui s'opère lorsque Ton fait le vuide , est de 220, 2 f\. Le reste du mémoire contient des expériences avec le manomètre. Il nous semble que la conclusion déduite de l'expérience 6 est inexacte t en ce que le thermomètre n'est pas placé dans les mêmes circonstances, dans les deux cas que l'on veut comparer. Dans l'air libre, le thermomètre est sans cesse en contact avec de nouvel air élevé à la même température. Dans le récipient , il est en contact avec de l'air dont la température varie sans cesse. Dans le premier cas, la cause de l'abaissement est la même en tant qu'elle dépend de l'air environnant. Dans le second, celte cause diminue sans cesse, parce que l'air du récipient se réchauffe ou se refroidit par l'effet des parois environnantes. Ainsi l'abaissement étant également rapide dans les deux cas , le changement de température devoit être beaucoup plus fort sous le récipient que dans l'air libre. 1. 13. CHIMIE. Sur les substances que Von dit être tombées du cieL MM. Howard et Bournon se sont assurés, par une analyse exacte, que la grande niasse de fer natif de Sibérie, et généralement tout ce que l'on reconnoît pour des morceaux de fer natif, contiennent du nickel, et ont plusieurs autres caractères analogues à ceux des substances que l'en atteste être tombées du ciel à différentes époques. Ces chimistes demandent si ces substances n'ont pas la mê [Extrait du Journal de Nieholson, novembre 1802. ) me origine. I. B. Extrait des recherches sur le gaz oxide d'azote. Soc. ïHILOM. ^e genre de substance dont l'oxide nitreux ou d'azote fait partie, nous offre une preuve bien remarquable des progrès de la chimie depuis qu'on a fait entrer dans ses moyens expérimentaux les appareils pneumatiques, et qu'on a étudié les produits aériformes qui se manifestent dans un si grand nombre de circonstances. Quoiqu'on connût fort bien , et depuis long-tems , les phénomènes principaux qui sont produits par l'action de l'acide nitrique sur les autres corps , on regardoit encore , il y a peu d'années, cet acide, nommé communément esprit de nitre , comme une simple modification de l'acide vitriolique : tous les acides étant considérés alors comme constitués par les mêmes élémens , et ne diffèrent entr'eux que par les proportions ccerulea. Le N. nelumbo ne se trouve plus actuellement en Egypte , ruais il croît abondamment dans les Indes. Son fruit, que les Grecs ont, avec raison, comparé a un guêpier, se trouve fréquemment représenté clans les ornemens et les tableaux symboliques des Egyptiens. Les Grecs le nommoient Ciborion. Hérodote en parle sous le nom de Lys : il observe qu'il ressemble aux roses , et que son fruit a la forme d'un guêpier. Athénée le dé- signe sous le nom de Fève d'Egypte, et de Lotus rose , parce qu'en effet sa fleur est rose. '1 liéophraste lui donne le nom de Fève, et décrit de la manière la plus exacte sa fleur, sa fouille, son fruit, et jusqu'à sa plumule. Les Grecs ont quelquefois donné à cette racine le nom de Colocase , d'où il est arrivé que Belon a confondu cette pîame avec Vsîrum colocasia L. Le fruit de cette plante est fidèlement représenté sur la mosaïque de Palestrine , dont Barthélémy a donné l'explication (DIém. de l'Acud. des Iriser. 1790). Sur lesmonumens égyptiens, Harpocrate est représenté au-dessus d'une ileur ou d'un fruit de Nelumbo. Cette plante est célèbre aujourd'hui dans la religion des Brames. Le N. lotus a la fleur blanche, aussi a-t-il reçu le nom de Lotus blanc. Hérodote ]e cite sous le nom de Lj's. Théophraste en donne une description exacte, et dit que sa racine étoit nommée Cursion. Sprengel remarque que cette racine a aussi reçu le nom de Colocase. On retrouve ce Lotus dans les monumensj souvent on l'a repré- senté avec les feuilles presqu'entières , comme cela a lieu dans sa jeunesse. Ou le trouve représenté à Latopoiis avec des feuilles dentées , comme elles le sont dans l'âge adulte. On retrouve sur les monumens et les médailles son fruit analogue à celui du pavot. Pline donne a ce fruit le nom de Lotometra. Le TV. cœrulea est une troisième espèce de Lotus, Athénée rapporte que l'on faisoit à Alexandrie les couronnes anlinoïennes avec la plante appellée Lotus, dont les fleurs sont roses ou bleues) il ajoute que la rose sert à faire les couronnes antinoïennes , et la bleu , à tresser les couronnes lotines. Le Lotus bleu est souvent représenté parmi des offrandes de fruit dans les grottes du Saïd j et la mention de cette plante dans les monumens anciens, prouve qu'elle est originaire d'EgypIe, et n'a pas été apportée des Indes, comme on l'a prétendu. Le Nénuphar bleu croît dans l'Inde et au Cap de Bonne-Ëspérance : il est nommé Citambel, par Rumph. ( Hort. mal. 2. p 55 , t. 27 ; ; et Nymphœa flore cœruleo odoratissimo capitis bonœ spei , par Breyn ( Prod. 2. 8b ;. Andrevvs en donne une figure dans son Botanic repository , t. 197. Il paroît que les Lotus, chez, les anciens Egyptiens, éloient regardés comme les emblèmes de la fertilité du Nil , parce qu'ils commencent à croître à l'époque de l'inon- dation. Outre les noms de Bachenin et de Naufar, que les Egyptiens modernes donnent à ces plantes, ils les nomment encore Arais el Nil , c'est-à-dire Epousées du Nil, nom relatif sans doute à la fertilité que le séjour des eaux va renouveller. Les anciens Egyptiens recueilloient et mangeoient les racines des Lotus. Les mo- dernes ne les arrachent que lorsqu'elles ont crû dans les rivières : ils les nomment Biaro : on les mange quelquefois. Ces racines peuvent rester hors de l'eau pendant Jong-tems , et y reprennent vie dès qu'on les y plonge. Ainsi le C. Delille a rapporté de ces racines au Jardin des Plantes, et elles ont poussé, quoiqu'arrachées depuis deux ans. Les anciens Egvptiens mangeoient les graines du Lotus, et les comparoient au millet j les modernes les nomment encore Dochn el Bachenin , c'est-à-dire millet de Bachenin. Ils en font peu d'usage : ils paroissent préférer actuellement le Nénuphar bleu. Les paysans du Delta le nomment Bachenin des Arabes , tandis qu'ils appellent le N. lotus Bachenin des porcs. D. C. Sur la. plante qui fournit VIpecacuanha du Brésil, par M. Brotzro, professeur à Coimbre. ( Extrait du 6e. volume des Transactions de la Société Linnéanne. ) Soc. pjulom. Dans ses recherches sur les diverses espèces cl'Ipecacuanha , le C. Decandolle i7* ( Bull. n°. 64 ) avoit été conduit à penser que l'Ipecacuanha du Pérou et celui du Brésil sont dus à deux piaules différentes de la famille des Rubiacées : le premier est tiré de la Psjchotria emetica de Mutis; le second est produit par une nouvelle Rubiacée à laquelle M. Brotero donne le iioni de Callicocca Jpecacuanlia. Ce genre Cal icocca est le même que celui désigné d'abord sous le nom de Tapogomca par Anblet , et ensuite sous celui de Cephaëlis, par Sytfârlz. L'espèce dont il est ici question , se distingue par sa tige montante, presque ligneuse, sarmenteuse ; par ses feuilles ovales- lancéolées, pubescentes en dessous ; par sa tète de (leurs, placée au sommet d'un pé- doncule, entourée d'un involucre à 4 feuilles en cœur ; et enfin, par sa corolle à 5 divisions. Ses racines sont tortueuses, ligneuses, brunes en debors , blanches à l'in- térieur, articulées et comme en collier. Cette plante est la même que celle décrite et figurée sans fleur dans la matière médicale de Woodville , v. 5, p. 56a, t. 2o5 , sous le nom d'Ipecacuanha. Elle croît dans les lieux ombragés et humides des forcis , dans différentes parties du Brésil : elle est nommée , par les habilans, Jpecacuanlia f Poaia do Alatio , et Cj-po. D. C. C H I M I E. Sur les principes h suivre dans la fabrication des monnoies , relativement à lp al liage et au/rai des pièces, par MAI. Cavendish et Cli. Hatchett. On ne peut employer pour allier l'or, que les métaux qui ne lui ôtent pas sa duc- Soc boy\tjk di tilité, et qui ne changeut pas notablement sa couleur. Une suite d'expériences sur Londres. l'alliage de l'or avec toutes les substances métalliques, a confirmé ce qu'on savoit déjà, que le cuivre et l'argent éloient les seules qui convinssent pour cet usage. Le fer , même à l'état de fonte ou à celui d'acier, s'allie avec l'or, sans lui oter sa ductilité , mais il en change la couleur. Le nickel produit les mêmes effets. On ne peut pas employer pour être allié à l'or , toute sorte de cuivre indifféremment : il faut qu'il soit par- faitement exempt de tout mélange avec du plomb ou de l'antimoine. La plus foible proportion de ce mélange, fût - il même tel qu'il n'influât pas sur la ductilité du cuivre lui-même qui le contient, devient sensible par ses effets sur l'or, lorsque le cuivre est allié : c'est même un moyen pour reconnoitre, par un essai en petit, si le cuivre est pur, ou s'il contient l'un ou l'autre de ces métaux. Au surplus, M. Hatchett a observé que lorsque l'or est allié à du cuivre ainsi mélangé , il est très-différent de le fondre dans des moules de sable ou dans des moules de fer : fondu dans les premiers , il n'est point du tout ductile j il l'est ou le redevient étant fondu dans ceux de fer, et on peut le faire passer plusieurs fois de l'un de ces élats à l'autre , en changeant la nature des moules. Aucun cuivre d'Angleterre n'est propre à faire de bon alliage avec l'or ; tout celui de Suède n'y convient pas non plus : M. Iïattchelt a reconnu qu'il falloit faire usage de celui de Suède , qu'on nomme granulé. M. Svedenslierna , dans un voyage qu'il fit à Londres, apprit en effet qu'il y avoit une espèce de cuivre de Suède, qui étoit infiniment plus chère que les autres sortes , et on lui dît que les bijoutiers en faisoit usage ; mais il ne sait pas ce qui caractérise cette sorte de cuivre, que les Anglais nomment granulé, et dont il croit que le nom suédois est spro-koppar. Il présume que le cuivre qu'on nomme ainsi en Suède , est celui qui s'attache aux parois des cheminées des fourneaux. Ch. C. Méthode aisée pour obtenir les sels de fer au minimum aV oooidation , par M. Davy. On peut obtenir d'une manière très-aisée le sulfate , le muriate et l'acétife de fer, Journal de par le moyen du sulfure artificiel de fer. Quand l'acide muriatique ou l'acide sul- l'Inst. royale furique étendus d'eau , ou l'acide acétenx , agissent sur le sulfure artificiel de fer, le de la Gr. BRtT. gaz, hydrogène sulfuré qui se dégage pendant la dissolution , empêche l'atmosphère de former par son action aucun sel byperoxigéné , et on obtient dans tous les cas, un fluide * 174 clair d'une^ nuance verte quî , lorsque la chaleur l'a débarrassé de tout l'hydrogène qui y est dissous, donne, avec les prussiates alkalins, un précipité parfaitement blanc, et ne change point la couleur de la solution de noix du Galles. Pour former le nitrate de fer le moins oxigéné par le moyen de ce sulfure artificiel, il faut employer un acide dont la pesanteur spécifique n'excède pas 1,12, et la dissolu- tion doit se faire sans l'aide de la chaleur. Après l'avoir délivré de l'hydrogène sul- furé en le faisant d'abord bouillir une ou deux minutes, et ensuite filtrer, il res- semble, par sa couleur et par ses propriétés physiques, aux solutions les plus foibles des autres sels oxigénés. Quand on obtient le sulfate et le muriate de fer au minimum d'oxidation , sous forme solide, en faisant évaporer les dissolutions du sulfure de fer, ces sels paroissent en crystaux réguliers, qui sont chacun d'une nuance vert pâle différente. Leurs goûis sont exactement semblables, étant astringent et laissant une sensation de douceur dans la bouche. On ne peut pas se procurer aisément le nitrate de fer pur le moins oxigéné , sous forme de crystaux , car lorsque la solution est échauffée un peu long-tenis, ses principes se combinent d'une autre manière. Une partie de l'acide et de l'eau de cette solution se décompose : il se forme par conséquent de l'ammoniaque , et il se dépose du nilrate oxigéné de fer à excès de base. Parmi les sels de fer au minimum d'oxidation , j'ai trouvé que le muriate étoit le plus convenable pour répéter les expériences de Proust; qu'il étoit le meilleur pour les expériences eudiométriques, avec le gaz. nitreux : il est plus dissoluble dans l'eau que le sulfate , et sur-tout beaucoup plus dissoluble dans l'alkool. Eug. C. Sur l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture, par M. Hatchett. Journal de ^a couleur appellée bleu de Berlin ou de Prusse, trouvée accidentellement par l'Inst. royale Diesbach vers 1710, et dont la découverte fut publiée par Woodward dans les Trans. fit la Gft. Bret philos, de 1724, fut bientôt adoptée par les ^artistes et les manufacturiers, de sorte qu'en peu de tems son utilité fut complètement établie. Il est par conséquent remar- quable qu'on ait fait plus la suite si peu d'attention aux propriétés colorantes des autres prussiates métalliques. Les expériences faites par M. Brown , avec la lessive prussique, et diverses dissolutions métalliques, ne méritent que peu d'attention , parce que les résultats indiquent évidemment qu'une très-grande portion de l'alkali h étoit point saturée d'acide prussique; de manière que les effets paroissoient différens, selon que la lessive étoit préparée avec du sang ou avec des muscles. ( 1 ransactions Philos» pour 1724, page 17. ; . . . , Bergman a cependant examiné plus soigneusement les propriétés des précipites mé- talliques. {Opuscules , t. 2, p. 585. ) Il a remarqué sur-tout les diverses couleurs des prussiates; mais, ni lui, ni aucun autre chimiste à ma connoissance , n'a indiqué aux artistes l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture. Je fus frappé , dans une de mes dernières expériences , de la* beauté de ce précipité , ce qui m'engagea à en faire des essais comme peinture , et le résultat surpassa de beaucoup mes plus vives espérances. J'en préparai ensuite une grande quantité, que plusieurs artistes, particulièrement IVi. West, M. Trumbull et Sir Henri Englefield , ont Lien voulu essayer à l'huile et en détrempe; et j'eus la satisfation d'apprendre qu'il surpasse tous les bruns maintenant en usage, par sa beauté et son intensité, avec cet avantage de plus , que par sa teinte purpurine il forme avec le blanc plusieurs nuances d'une couleur prune ou lilas, qui ne paroissent point sujets à s'alfoiblir comme ceux formés par le moyen de la laque. Les prussiates qu'on obtient de l'acétite, du sulfate, du nitrate et du muriate de cuivre , sont tous très-beaux ; mais c'est le muriate qui fournit la couleur la plus belle et la plus foncée. J'ai trouvé aussi que le prussiate de chaux valoit mieux pour cet usage que celui de potasse. La meilleure manière de faire cette couleur, est donc de prendre «iu^Biuriate verd de cuivre, délayé dans enyiron dix parties d'eau distillée, et d'y 1/5 verser du prussiate de chaux, jusqu'à ce que le tout se soit précipité. Il faut alors laver le prussiate de cuivre avec de l'eau froide sur le filtre, et le faire sécher sans le chauffer. LlJG. C. Extrait d'un mémoire du C. Fourcroy, sur la nature chimique des Jourmis t et sur V existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes. Samuel Fischer fut le premier qui décrivit cet acide en 1670. Il fut depuis étudié Ahnàles nu plus particulièrement par Margraff, Ardvisson , Bergmann , etc., et enfin par le Muséb d'hisx. C. Deyeux , qui confirma l'identité que Margraff avoit déjà supposé exister entre nat. l'acide formique et l'acide acéteux. Cependant il restoit encore quelques doutes à éclaircir, et ce sont eux qui portèrent les CC. Fourcroy et Vauquelin à faire les re- cherches suivantes. Des fourmis rouges (formica ru/a Lin. ) furent écrasées dans un mortier de marbre. Il se dégagea une vapeur piquante , comparable à celle du vinaigre radical, et l'alkool dans lequel ces fourmis furent mises en macération , se colora en jaune. Cette infusion distillée produisit une liqueur inflammable, légèrement acide. Il se forma en même tems un dépôt brunâtre qu'on sépara avec soin. Ce dépôt étoil recouvert par une liqueur acide qui fut saturée avec de ia chaux. Celle dernière combinaison devint brune et épaisse : elle avoit une saveur piquante et nauséabonde, et l'air y faisoit naître des bulles comme dans l'eau de savon. Une partie de cette combinaison , mélangée avec une partie et demie d'acide sul- furique , et deux parties d'eau, produisit un magna fort épais, qui, soumis à la dis- tillation , donna une liqueur acide , sans couleur, d'une odeur cmpyreumatique , mail qui n'offroit plus la moindre trace d'acide sulfurique. Cet acide , combiné avec la potasse , donna un véritable acétite. La combinaison brune et épaisse dont nous avons parlé plus haul , formoit dans la dissolution d'acétite de plomb un dépôt abondant , a qui prouvoit que l'acide enlevé aux fourmis par l'alkool, conlenoit autre chose que de l'acide acéteux. Celle même combinaison calcaire , mélangée avec une dissolution de nitrate de plomb, forma un précipité abondant et jaune, qui, soumis à l'action de l'acide sulfurique étendu d'eau , présenta un nouveau précipité, plus lourd et plus blanc. La liqueur qui le surnagea avoit une légère saveur acide et sucrée : elle précipitoit abondamment le nitrate de mercure , celui d'argent et celui de plomb. Plusieurs autres faits, joinis à ceux que nous venons de rapporter, prouvent suf- fisamment que l'acide malique accompagne l'acide acétique dans la liqueur acide que l'alkool enlève aux fourmis j et c'est sans doute la présence de cet acide qui a induit en erreur les chimistes qui , les premiers, ont traité celle malicre. Les fourmis épuisées par l'alkool , ont fourni, par la distillation, de l'huile empy- reumalique fétide, du carbonate d'ammoniaque, et de l'acétite d'ammoniaque, le tout dissout dans beaucoup d'eau. La substance brune que l'infusion alkoolique avoit laissé déposer à la distillation , étoil insoluble dans l'eau , et dissoluble dans l'alkool , excepté une petite quantité de matière brunâtre , qui a paru aux auteurs être de l'albumine. Cette dissolution de la substance brune dans l'alkool , devint laiteuse par l'addition de l'eau ; et il s'en sépara, après quelques jours, un dépôt résinifonne qui sembla être une matière grasse d'une nalure particulière. Enfin , ce qui resioit du marc des fourmis étoit un charbon animal qui ne laissoiÉ après la combustion que du phosphate de chaux. Ce mémoire est terminé par des considérations sur la présence des acides acéteux et maliqucs dans les fourmis en particulier, et dans les corps organiques en général. f. — c. y. i7<5 PHYSIOLOGIE. Extrait d'une observation sur un fœtus de sept mois , ne arec un renversement des membres abdominaux , par le C. Mulot, chirurgien à Houen. Le renversement des extrémités inférieures de ce petit fœtus est très-extraordinaire, et le cas dans lequel s'est trouvé l'accoucheur fort embarrassant. Le C. Mulot trouva près de la mère, qui ressentoit depuis plusieurs heures les douleurs de l'enfantement , une sage-femme et un autre chirurgien. L'enfant présen- toit le bras gauche : il fut chercher les pieds , et il ne parvint à les saisir qu'avec beaucoup de difficultés. Lorsqu'il les eût tiré au-delà de la vulve , il remarqua que les deux gros orteils étoient en dehors. Il conjectura alors qu'il tenoit les pieds de deux enfans différensj mais en recherchant celui qu'il auroit le plus de facilité à extraire , il reconnut que les deux extrémités qu'il tenoit , appartenoient au même corps : il présuma ensuite que l'enfant étoit double , ou qu'il avoit trois ou quatre membres abdominaux. Lorsque ses doigts parvenoient un peu au dessus du bassin de l'enfant, ils rencontroient une poche remplie d'eau, qui formoit un obstacle invin- cible. Fatigué de trouver continuellement la même opposition , il ouvrit la poche , et le fœtus sortit sans difficulté j mais alors il étoit mort , quoiqu'il eût donné peu auparavant des signes de vie. Il paroît qu'il n'a point été enveloppé de ses membranes, qu'il y a eu un renver- sement des extrémités inférieures , tels que les genoux sont tournés vers le sacrum qui lient lieu du pubis. La poche ouverte recouvroit les intestins : le placenta étoit très-petit, et son cordon très-court. La torsion paroissoit s'être opérée principalement sur les lombes : cet enfant avoit , en outre , un bec de lièvre interne ; et quoiqu'il n'y eût au dehors ni anus, ni sexe déterminé, il y avoit au dedans du bassin une petite matrice. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Traité de la culture des Arbres fruitiers , contenant une nouvelle manière de les tailler, et une manière particulière de guérir les arbres fruitiers et forestiers , avec i5 planches , par Forsyth^ traduit de l'anglais, avec des notes , par J. P. Pigtkt- Mallet, de Genève. — i vol. in-S". — Paris. An il. Chez, Bossange, Masson et Besson. Ce que c«t ouvrage contient de plus frappant , c'est le récit des guérisons que l'auteur a opérées sur fcà {laies et maladies des arbres , au moyen d'un onguent particulier qui s'approche beaucoup de l'onguent de St.- iacre. L'application de cette composition facilite la formation de nouveau bois à la place de celui qui est carié , de sorte que des arbres jetés auparavant comme inutiles, ont, sous les mains de M. Forsyth, repris une nouvelle vie , et rapporté des fruits comme auparavant. Ce célèbre jardinier indique encore une nouvelle manière de tailler les arbres fruitiers : il les élève sur une seule tige verticale qu'il a soin d'arrêter chaque année pour rejeter ja sève sur les branches latérales qu'i) conduit horizontalement. Le traducteur a ajoute à cet ouvrage des notes destinées à indiquer la concordance des noms employés par Forsyth pour désigner les variétés de fruits, avec ceur qui sont connus en France, et â' relever quelques erreurs d'histoire naturelle qui se sont glissées dans l'ouvrage du jardinier anglais. D. C. BULLETIN DES SCIENCES, N-. T PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluviôse, a/2,11 de la République» HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. analyse de la propolis , ou mastic des abeilles , par le C. Vauquelin. La propolis est, comme on sait, la première matière que recueillent les abeilles Soc. d'agric. d'un essaim qui vient d'être placé dans une ruche. Cette substance est résineuse , du dép. de L4 duclile . odorante, d'une couleur brune rougeâtre, plus ou moins foncée. Seine. La propolis est tellement adhérente dans la cavité des jambes et des tarses de l'abeille qui l'a recueillie, qu'elle ne peut s'en débarrasser elle-même. D'autres mulets aux- quels celle abeille semble présenter les tarses , enlèvent , avec les mâchoires , cette matière tenace, et vont l'appliquer autour de la ruche, à l'intérieur et sur tous les corps qui y font saillie : de là ce nom de propolis qui, en grec, signifie au-devant de la ville. Celte propolis est d'abord molle , très-extensible j mais elle se durcit et devient très-solide par la suite. On ne sait pas encore de quelle partie des végétaux elle est exlraite ; on croit qu'elle provient de cette espèce de gomme-résine qui enduit «t défend de l'humidité la plupart des bourgeons des arbres et des arbrisseaux. Par lit suite du travail intérieur de la ruche, tous les corps étrangers qui s'introduisent dans l'habitation commune , et qui sont trop pesans pour être transportés au-dehors , sont recouverts de cette matière , et mis ainsi hors de l'enceinte. Voici les observations que le C. Vauquelin a faites sur cette matière , et qu'il a insérées dans un rapport fait à la société d'agriculture , avec le C. Lasteyrie. Sa couleur est noirâtre lorsqu'elle est en niasse; mais elle est demi-transparente lors- qu'elle est en lames minces. La chaleur des doigts suffit pour la ramollir et lui donner îa ductilité de la cire ; mais elle est plus filante et plus tenace. Comme la cire , elle se pétrit sous la dent, sans saveur sensible. Son odeur est aromatique, analogue k celle du mélilot, du baume du Pérou, ou du peuplier banannier. Cent grammes de cette substance ont été mis à digérer, pendant vingl-quatre heures, dans de l'alkool très-pur. La liqueur a pris une teinte rouge foncée : on l'a filtrée. On à mis de nouvel esprit-de-vin sur le résidu, et on l'y a laissé digérer encore à froid, pendant vingt-quatre heures. Comme il s'eloit peu coloré, on a fait bouillir, pendant quelques minutes , une troisième dose d'alkool sur le marc , et on l'a filtré tout chaud. On a successivement passé et fait bouillir sur ce marc, six portions d'alkool} enfin, pour le débarrasser des matières grasses qui reienoient des débris d'abeilles, quelques substances végétales et des grains de sable , on y fit passer de l'éther suîfu- ricjue bouillant , et on pressa la masse au travers d'un linge fin. Le résidu desséché pesoit 14 grammes. Pour obtenir la substance qui avoit été dissoute dans l'alkool , on ramassa tout celui qui avoit servi aux divers lavages; on le fit passer aux travers d'un iinge fin, gui arrêta toute la matière qui s'étoit précipitée par le refroidissement. Ce résidu ? N°- XI. 6e. Année. Tome III. Z 178 enveloppé de papier Joseph , fut soumis à la presse : desséché el fondu , il pesoîe i4 grammes. On distilla ensuite tout l'alkool , et on le réduisit aux trois quarts de son volume. La liqueur qui s'évaporoit avoit une odeur aromatique; mais elle ne se troubloit pas dans l'eau , et elle n'étoit pas acide. Ce qui restoit dans la cornue étoit d'une couleur plus foncée. Son précipité par l'eau étoit filant comme les résines qu'on obtient par ce moyen. En étendant d'eau cette liqueur, et en la faisant bouillir, on obtint, par le refroidissement, une masse résiniforme , de couleur rouge-brune, demi-transparente et très- fragile, qui pesoit 57 grammes. L'eau dans laquelle cette matière avoit été fondue , coutenoit un acide. Cette masse résineuse, ou propolis pure, se fond facilement au feu ; elle donne par la distillation une huile volatile , blanche , d'une odeur très-suave. La partie fixe prend alors une couleur plus intense et une plus grande dureté : elle se dissout dans les huiles fixes et volatiles. C'est une véritable résine, qui a beaucoup de rapport avec le baume du Pérou , dont elle contient l'acide. Les 14 grammes obtenus du précipité produit par le refroidissement, étoit de la véritable cire, qui en avoit toutes les propriétés. 11 reste à savoir si véritablement cette cire est mêlée à la propolis par les abeilles; ou si, en recueillant cette dernière avec trop peu de soin, il ne s'est pas uni de la cire à la résine. grammes. Cire pure 14 Résine pure de propolis. ... 57 Résidu de corps étrangers. . . 14 Perte : acide, arôme i5 100 C. D. BOTANIQUE. Note sur quelques plantes qui produisent le Caoutchouc, et en particulier sur le nouveau genre Casttlla. (Extrait d'un article inséré par M. Cavanilles dans les Annales d'Histoire naturelle de Madrid , lom. II , n°. 4» ) soc, MlixoM. On connoît déjà plusieurs plantes dont on retire le caoutchouc , ou gomme élastique ; et toutes ces plantes ont un suc laiteux qui, par l'exposition à l'air, se brunit et se concrète sous forme de caoutchouc. Dans les Indes , le Cecropia peltata , YHippomane biglandulosa , le Ficus religiosa L. , YArtocarpus intcgrifolia , le Vahea de Ma- dagascar , décrit par Lamarck, VUrceola elastica de Roxburgh , fournissent différentes espèces de gomme élastique. Dans l'Amérique méridionale, on ne connoissoit encore que YHevea guianensis , décrit par Aublet et Hichard , qui donnât du caoutchouc. M. Cavanilles fait remarquer que l'arbre connu à Santa-Fé et à Quito sous le nom de Caucho , doit former un genre distinct de l'Hevea d'Aublet. Il nous apprend, en outre, que M. Cervantes a décrit dans la gazette du Mexique, un arbre de caoutchouc, appelé parles anciens Mexicains, Holguahuitl , et parles modernes, Arbol del ule. Cet arbre forme uu genre nouveau , auquel M. Cervantes donne le nom de Castilla , en l'honneur de D. Juan de Castille. Ce genre paroît voisin du Perebea d'Aublet , et appartiendroit conséquemment à la famille des Orties. La plante est monoïque; les fleurs mules et femelles sont alternes sur le même rameau. Les fleurs mâles ont un calice d'une pièce , divisé en écailles ovales, aiguës, embriquées ; aux parois de ce calice adhèrent plusieurs étamines, dont les extérieures sont graduel- lement plus longues. Le calice des fleurs femelles est composé d'écaillés plus larges que celui des mâles, et qui s'étalent à la maturité des fruits. Ce calice renferme i5-2© 179 ovaires , surmontés de 2-5 stîîes persistants. Le fruit est composé de i5-20 drupes réunies par la base , excavées au sommet , et à trois angles obtus : chacune d'elles renferme une noix ovoïde à une loge. velues, munies de stipules membraneuses. Les (leurs naissent dans les aisselles des feuilles. D. C. PHYSIOLOGIE. Note sur la contraction de la fibrine du sang par V action galvanique. Le C. Tourdes, professeur à l'Ecole de Médecine de Strasbourg, avoitannoncé en Soc, phïloMé Fan dix que la fibrine du sang, dépouillée de la lymphe , de l'humeur aqueuse, à-peu- près pure, réunie en grumeaux , conservant encore à-peu-près le 5oe. degré de chaleur qu'indique le thermomètre de Réaumur, présentoit, lorsqu'elle étoit soumise à l'action d'une pile galvanique, un trémoussement, une véritable contraction sensible à l'œil armé d'une loupe. Cette observation, extrêmement importante pour l'étude de la physiologie, étoit de nature à exciter les recherches des personnes qui s'occupent de cette science ; cependant elle étoit resiée ensevelie dans une sorte d'oubli, lorsque le G. Circaud , étudiant en médecine à l'Ecole de Paris, fit la même remarque, sans savoir qu'elle étoit déjà consignée dans plusieurs ouvrages. En conséquence il donna à ses expériences le plus grand soin, et il rendit juges et témoins de la découverte qu'il croyoit avoir faite, plusieurs natu- ralistes et physiologistes. L'un de nous a vu en effet cette contraction manifeste de la fibrine obtenue du sang d'un bœuf assommé quelques minutes auparavant. Le resserrement de la masse coagulée étoit visible à l'œil nud , et le mouvement absolument analogue à celui qu'on observe dans les faisceaux de fibres musculaires. La pile étoit composée de 6o disques de zinc, d'autant de cuivre et de rondelles de drap, imprégnées d'une dissolution de muriate de soude. La fibrine avoit à-peu-près trente-deux à trente-trois degrés de chaleur au thermomètre centigrade. La contraction dura pendant environ soixante secondes, après quoi elle cessa entièrement. L'expérience ne réussit pas les deux premières fois qu'on l'essaya. C. D. CHIMIE. Extrait des observations faites par le C. Collet - Descotils , sur la conversion du fer en acier, dans des creusets Jermés , sans contact d'aucune substance contenant du carbone, annoncé par <#/. Muschett. M. Muschett avoit annoncé que le fer soumis à une forte chaleur dans des creusets Soc. pkilqm,, fermés, se changeoit en acier, qu'il se fondoit , et qu'alors il pou voit être coulé. Il attribuoit cette conversion à une combinaison de carbone , provenant, soit de l'acide carbonique décomposé par le fer à ce haut degré de température , soit du charbon réduit en gaz et introduit dans l'intérieur du creuset. Le C. Collet-Descotils , pour éclaircir les doutes qui pouvoient s'élever des faits que nous venons de rapporter contre les expériences du C. Clouet, sur 1-a conversion du fer en acier par le carbonate calcaire, et du C Guyton , sur la même conversion au moyen du diamant , entreprit de répéter le$ expériences de M. Muschett. . Trois expériences faites avec toutes les précautions possibles , pour soustraire le fer du contact des matières charbonneuses, ont prouvé au C. Collet-Descotils , que toutes les Z 2 iSo fois que celte condition étoit parfaitement remplie, le fer ne changeoit pas de nature, et que lorsqu'il se fornioit de l'acier, ce n'éloit jamais que par accident. Il a en même tems observé que le fer est loin d'être aussi difficile à fondre qu'on l'avoit cru jusqu'à présent ; l' ayant vu couler en très-peu de tems dans toutes ses expériences^ PHYSIQUE. Sur les substances minérales que Von suppose tombées du ciel sur la terre , par le C. Poisson , professeur à l'Ecole polytechnique. Soc. FHiLQltf. H y a déjà quelque tems que nous avons annoncé ce travail du C. Poisson} mais comme il renferme une théorie complète de la chute des corps qui pourroient avoir été lancés de la surface de la lune , nous avons cru devoir en retarder la publication, jusqu'à ce que les motifs qui ont amené l'hypothèse que nous avons rapportée, et cette hypothèse elle-même, eussent été suffisamment appréciés. La marche de l'opinion dans cette circonstance a justifié notre réserve. Quelques personnes ont décidé , sans examen, que la chose étoit impossible , d'autres plus sages ont douté avec nous; et il est enfin arrivé que l'on a regardé comme très-digne d'observation, un phénomène qu'au premier apperçu on n'avoit pas hésité à rejeter comme absurde. Ces résultats , offerts depuis peu à l'examen du monde savant, ont appelle l'attention des physiciens allemands sur les météores que vulgairement l'on nomme étoiles tom— Lanles. L'expérience leur a appris que l'apparition de ces météores est beaucoup plus fréquente qu'on ne le croit communément. En les observant au même instant de deux endroits éloignés, ou a vu qu'ils paroissent à des hauteurs variables, depuis trois ou quatre lieues, jusqu'à cinquante au-dessus de la surface de la terre. Les mêmes physiciens pensent que l'observation de ces phénomènes pourroit servir assez exactement pour la détermination des longitudes : on s'assure de leur identité pour les divers obser- vateurs, en les rapportant aux constellations. L'opinion que nous avons exposée sur l'origine des pierres que l'on dit tombées du ciel, a été émise dans le même tems par un physicien anglais; mais il a porté à 12000 pieds anglais, ou à 1 1000 pieds français , la vitesse de projection nécessaire pour détacher un corps de la surface de la lune, et cette vitesse est presque double de celle qui est nécessaire pour cet objet. L'erreur du physicien anglais vient probablement de ce qu'il a employé une valeur trop grande pour la masse de la lune , car on sait maintenant que cette valeur est beaucoup plus petite que celle qui a été donnée par Newton. Le travail dont nous rendons compte aujourd'hui , a deux parties : dans l'une, le C. Poisson calcule, d'après les observations et les théories les plus modernes, le mou- vement des corps qui seroient lancés de la surface de la lune , suivant la droite qui joint son centre et celui de la terre ; dans l'autre , il considère les corps lancés sous un angle de projection quelconque. Nous nous bornerons aujourd'hui à l'analyse de la première partie. En nommant g la gravité terrestre, h le rayon moyen de la terre, a sa distance moyenne à la lune , k le rapport de la masse de la lune à celle de la terre , et raisonnant comme nous l'avons fait dans le n°. 48, le C. Poisson trouve pour le mouvement d'à projectile, l'équation d * x g h1 g k h 2 dt" (a-x)1 x* laquelle étant multipliée par 2 d x et intégrée, donne d x : , . / k 1 \ _ — - = 2 g h1 ( 1 ) H- C dt Vx a-x / C étant la constante arbitraire qui se détermine , en supposant connue la vitesse de m projection; car si on représente par v cette vitesse , et par 1 le rayon moyen de la lune ; on trouve Eliminant C entre cette équation et la précédente , il vient enfin : dx1 , , , /k k 5^ =v- + 2g \x 1 a-x a-I/ % ' On peut, au moyen de celte équation , déterminer la plus petite vitesse de projection , ou la plus petite valeur de v nécessaire pour que le corps atteigne le point où il sera également attiré par la terre et par la lune j car la vitesse de corps en ce point étant supposée nulle , si l'on appelle b la distance de ce point au centre de la lune, il faudra d x que l'équation ( i ) soit satisfaite , en y faisant x = b et -, - = o j ce qui donne pour V l'équation a i ■> f k k I I v k i a v/T h étant déterminé par l'équation jp. (â~lb)a ce °IU1 uonne ** == i-t-i/k €t Par /k i (*+V'*y\ conséquent v! = 2 g h1 (j- "*" — _ j ~ J (2) Pour calculer celle quantité, le C. Poisson fait usage des valeurs données par le C. Laplace dans l'exposition du système du monde, pages 25, i85 et 186 : elles donnent h _ 11 X 3 m g = 7,55io6 h === 6369574 m La parallaxe et la masse de la lune que le C. Laplace a déduites de la théorie , donnent — = o,oi655i a k = 68^5 les longeurs étant comptées en mètres, et le tems en secondes décimales. Ces nombres étant substitués dans la valeuF de v, on trouve v = 2147 m par seconde décimale. Ce résultat est un peu moindre que celui que nous avions trouvé dans île n°. 48 , parce que la masse de la lune dont nous avions fait usage éloit un peu plus forte que celle que le C. Laplace a trouvée par la discussion approfondie de la théorie de la lune. La résistance de l'air anéantissant bientôt sur la terre les vitesses de projection les plus considérables, il seroit impossible qu'un corps lancé déjà surface de la terre se délachât de celle planète et tombât sur la lune j mais si l'on vouloit faire abstraction de celte cause , on pourroit facilement, par les mêmes principes, trouver la vitesse de projection né- cessaire pour cet objelj et en nommant u cette vitesse, on trouveroic u b^irtf ^T-h- — HO 18a ^ Eu effectuant les calcula numériques , on auroit u = 9564 m par seconde décimale , c'est-à-dire à-peu-près quatre fois et demie la force nécessaire pour projetier un corps de la lune sur la terre ) niais à cause de la résistance de l'air, ce cas est purement mathématique. Lorsque la vitesse de projection du corps qui part de la lune, surpasse 3147m on peut demander le tems quv ce corps emploie à tomber sur la terre. Pour le trouver, il faut résoudre l'équation ( 1) par rapport à dt7 et l'intégrer; mais la dif- férentielle qui en résulte n'est intégrable par les méthodes connues, que pour des valeurs particulières de vj savoir : la valeur donnée par l'équation (2) et la suivante : v = /2^TïI~7k _, j_ ( 1 - y/k ) z \ U" '" a-1 a J qui ne diffère de le précédente que par le signe de y/k. Le C. Poisson suppose v égal à la seconde valeur qui donne une valeur plus grande que 2147 ni , et qui suf- firoit par conséquent pour amener le corps sur la terre : cette valeur est 25 14 m. En l'employant , on trouve d t sa \/ a l/ax-x2 2 g lr aj/k + x(i-|/k) dont l'intégrale est d (I-VA) |/ax-x' _(l + v/S)arctang. = ^x-x- t = \/ a5 1 2êhl (x-l/k ) 3 1 +2J/karc tang. = ( ^^x-x1 fe { Prenant la valeur de celle intégrale depuis x = l jusqu'à x = a — h ; et effectuant les calculs numériques, on trouve t= 2,65755 pour le tems de la chute du mobile de la lune sur la terre. Si l'on nomme u la vitesse du mobile en arrivant à la surface delà terre, ou à la distance a — h du centre de la lune, on aura, en vertu de l'équation (i), U =2Sh (a" h"1" h ~ "a— ) d'où l'on tire u = 96o5 ru Ainsi , un corps lancé de la lune vers la terre, avec une vitesse de projection égale à 25i4m par seconde , mettroit environ deux jours et demi à tomber sur la surface de la terre, et sa vîlesse en arrivant à cette surface , seroit de 9605 m par seconde, en faisant abstraction de la résistance de l'air. Or, comme la hauteur de l'alhmosphère peut être considérée comme très-petite par rapport au rayon terrestre , celte vitesse seroit à-peu-près égale à celle que le même corps auroit en entrant dans cette alhmosphère ; mais alors l'air agissant sur lui par sa résistance, qui croît dans une proportion beaucoup plus grande que la vitesse, di- niinueroit bientôt la rapidité de ce mouvement , qui deviendroil sensiblement uniforme , comme l'est celui des corps qui tombent dans un fluide résistant, et dont la profon- deur est considérable. Nous remettons à un autre numéro l'examen du cas où le corps seroit lancé d'une manière oblique à la droite qui joint les centres de la terre et de la lune. Ii B. iS3 Note sur un théorème de statique , par le C. Biot. On connoît cette proposition due à Leibnitz. : lorsqu'un point matériel est en équi- Soc. libre en vertu des forces qui l'animent, si l'on prend sur la direction de ces forces des droites qui les représentent, le point d'application est placé au centre de gravité de leurs exlreniit.es» Ce théorème est renfermé dans un autre qui s'étend à un^ système quelconque de corps dont les distances mutuelles sont invariables, et que l'on peut énoncer de la manière suivante. m . Lorsqu'un système de corps dont les distances mutuelles sont invariables, et en équi- libre en vertu des forces dont il est animé , si l'on forme la résultante des forces qui sollicitent chaque point , que l'on prenne sur ces résultantes des droites qui les repré- sentent, et que l'on transporte aux extrémités de ces droites les masses de chacun des corps du système , le centre de gravité des points, ainsi déterminé , coïncidera avec le centre de gravité du système. Pour démontrer cette proposition, il faut se rappeler qu'en nommant S S, S, — les ré- sultantes des forces qui sollicitent les corps m mt m1 — du système, et représentant par s s, s, — des droites prises sur les directions de ces résultantes, l'équilibre du système nécessite les six équations suivantes : . = xraS(£)S o = ,mS(|i); o = ,mS(£); t «Ts S s\ _ / <^s i»r» X= "* Y = L z = on a ^ _ _^ A — -m S ni i84 Si l'on désigne pareillement par ABC les coordonnées du centre de gravité des extrémités des lignes ss, s2 — dont les coordonnées sont abc; a, b, ct et en supposant qu'on ait transporté à ces points les masses m mi m, — on aura . S m a „ 2 m b C - • s m c 2 in S m s m En comparant ces valeurs aux précédentes, les équations (a) donnent X = A Y = B Z = C c'est-à-dire que ces deux systèmes ont leurs centres de gravité placés au même point , ce qui est la démonstration du théorème que nous avons énoncé. Il faut observer qu'en général cette conditionne suffit pas pour établir l'équilibre , parce qu'il faut encore satisfaire aux équations qui arrêtent le mouvement de rotation. Ces équations rentrent dans les premières, lorsqu'on suppose les masses m m, égales entr'elles, et réunies au même point d'application : ce qui réduit le système à un seul point matériel, et donne le théorème de Leibnitz. I. B. OUVRAGES NOUVEAUX. Augustini-Pjrami Decandolle , /stragalogia; nempe astragali , bisserulce et oxjr- tropidis , nec non phacœ , Coîuteœ et Lessertiœ Iiistoria iconibus illustrata. —- Paris, ann. n. Typis Didot. — Sumptibus. J. B. Garnery. in-fol. 269 p. tabul. 5o* L'ouvrage que nous annonçons renferme l'histoire de six genres de plantes diadelphiques , qui ont toutes un légume à deux loges , et qui se rapprochent des astragales par ce caractère. Le C. Decandolle a décrit cent quatre-vingt-onze espèces de ces végétaux, dont dix seulement n'ont pu être observés vivans ou dans l'herbier. 11 ignoroit , en commençant cette monographie, que Pallas s'en fut occupé; et il avoir déjà lu, au mois de fjerrninal de l'an 8 , an mémoire à l'Institut sur cet objet , lorsque le premier Fascicule du botaniste du nord ui parvint ; mais comme pendant l'impression de cet ouvrage , il a eu connoissance des neuf premiers cahiers , il a cru devoir conserver tous les noms que ce naturaliste avoit donnés aux espèces non décrites. Outre la description botanique de chacune des espèces, cette histoire renferme beaucoup d'observations très- curieuses de ph)siologie et d'anatomie végétale : telles sont entr'autres des recherches sur les poils de ces plantes, dont plusieurs les offrent d'une forme toute particulière , et atrachés par le milieu, ainsi qu'on l'observe dam le genre des malpighies ; l'analyse de l'air contenu dans les gousses et dans les capsules jenflées de quelques malvacées et apocinées , qu'ii a recounu être analogue à celui de l'athmosphère, tant qu'elles restent à l'air libre , car sous l'eau Poxigène se trouve entièrement absorbé au bout de vingt-quatre heures. Un chapitre est consacré à faire connoître les usages de ces plantes. On trouve là l'histoire naturelle de la gomme adraganthe , matière qui a tant de rapport avec les substances animales; les propriétés mcdecinales des feuilles et des racines de plusieurs espèces ; l'indication , enfin , de plusieurs espèces qui pourroient être cultivées avec le plus grand succès , et qui donneroient d'excellens fourrages. ERRATA du N. 70. Pag. 169, dernière ligne : Sur les côtés de l'arête; lisez, de la tête. Pag. 170 , lig. 9 : Les cellules qui forment ; lisez., que forment. Pag, 174? !%• 29 : Fait plus la suite ; lisez, par la suite. i85 BULLETIN DES SCIENCES, n°. 72. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Ventôse } an n de la République. HISTOIRE NATURELLE. - ZOOLOGIE. Note sur un nouveau mammifère découvert à la Nouvelle Hollande , par M. Bass, voyageur anglais. M. Bass vient de découvrir dans les îles de Furneaux et aux environs du port Jackson , Soc. pjîîlom. un nouveau mammifère , que les naturels du pays commissent sous le nom de Wombat. C'est un animal de la famille des animaux à bourse, mais qui ne sauroit entrer dans aucune des sous-divisions de celte famille que j'ai établies : il devra former un nouveau genre qui liera assez bien les dasyures et les phalangers. Il a 6 incisives à chaque mâ- choire , 2 canines et 16 molaires : en tout 48 dents. Un intervalle sépare les molaires des dents canines, comme dans les animaux qui vivent communément de productions végétales. Le Wombat a quelques rapports avec les phalangers, par sa tète large et plate, son cou très-court, et son corps pesant et trappu j mais il est encore plus lent et plus paresseux , ce qui provient de ce qu'il est privé des mêmes organes de préhension. Le pouce des pieds de derrière est presqu'enliôrement effacé, et sa queue n'existe aussi qu'en rudiment. Ses jambes sont d'égale longueur, extrêmement fortes , sur-tout celles de devant; ses doigts, pourvus de griffes, comme en ont les animaux fossoyeurs; son poil, grossier, assez court, rare sous le ventre, et ses oreilles très-courtes, ses yeux sont ombragés de poils longs et nombreux qu'il rabat à volonté, comme dans la taupe, pour préserver sa vue du contact d'une trop vive lumière : en général toute l'organisation du Wombat indique qu'il vit sous terre ; c'est d'ailleurs un fait constaté par les observations de M. Bass. Il y a tout lieu de croire que ce nouveau genre ne se borne pas à une seule espèce r on connoît des Wombals qui habitent les montagnes, et ne pâturent que la nuit; il en est d'autres qui vivent en plaine , et pâturent à toute heure du jour. Le Wombat est un grand animal : on lui donne o,m8 de l'extrémité du museau à l'origine de la queue; au corps seul, o, 62 ; à ses jambes, o,mi4. Il pèse I22h, 28s, à i4Gb, 73'. Comme tout animal qui n'a jamais eu à se plaindre de la supériorité que l'espèce humaine exerce sur toutes les autres, il est doux et trailable ; il ne s'effraie de rien et se laisse facilement approcher ; mais à la première injure qu'il reçoit , il en montre du ressentiment, et cherche à s'en venger en faisant usage de ses canines. On pourroit nommer et caractériser ce nouveau genre , ainsi qu'il suit : V O M B A T U S. Ordinis caracler. Marsupîalis , ac organu generationis sic in marsupialibus^ Gen. car. Dentés , in u traque maxillâ , incisores 6; laniarù 2 $ molares i6« Palmis 5. — Dactylis , plantis 4« E. G. N°- XII. 6e. Année. Tome III. A a i86 Observations sur le Crocodile du Nil, par E. Geoffroy. Soc. pjiilom. Hérodote, Pline et quelque*; voyageurs modernes avoicnt écrit que le crocodile est le seul animal connu dont la mâchoire supérieure soit mobile sur l'inférieure, qui resloit^ fixe. Perrault et Duverney opposèrent à celte observation, que dans le crocodile la mâchoire supérieure n'étoit point détachée du crâne, mais formoit avec lui une seule et même pièce osseuse. Ces observations ne sembloient s'exclure , que parce que chacun des deux partis n'avoit pas défini ce qu'il entendoit par mâchoires : à la vérité il éloit difficile de le faire sans connoître exactement la télé du crocodile. Elle ne consiste, pour ainsi dire, que dans ses deux longues mâchoires. Le crâne est si petit qu'il échappe à un premier examen : il est tout entier compris entre les branches de la mâchoire supérieure. D'où il résulte que les organes, qui sont dans les autres animaux sur les côtés de la tête, sont comme rejetés en arrière : de ce nombre sont l'os temporal et les muscles moteurs des mâchoires. L'os temporal est transformé en un véritable condyle , et il le devitnt réellement quant à la fonction, puisque son extrémité entre dans une cavité de la mâchoire inférieure. A cet effet, cette mâchoire est d'un sixième plus longue que la supérieure ; sa cavité, en s'arliculanl par ginglime sur les cornes des os temporaux, est à double facette j le condyle occipital est sur Je même plan, en sorte que la tête est véritablement retenue vers ses points d'articu- lations, et joue à charnière, comme le couvercle d'une tabatière, sans pouvoir se porter à gauche ni à droite. Ce qui a pu tromper les observateurs de crocodiles vivans , et leur faire croire que la tête n'étoit pas terminée vers les angles des mâchoires , c est que les muscles moteurs des mâchoires sont logés entre les muscles du cou, qu'ils renflent celui-ci antérieurement, et produisent à celte partie comme une espèce de front. La mâchoire inférieure reste presque fixe pendant que s opère le mouvement des mâchoires, par la raison que son extrémité postérieure se prolongeant beaucoup au-delà du lieu de Son articulation avec la mâchoire supérieur, et a'élevant vers la peau, rencontre en ce point une très-grosse écaille qui s'oppose à ce que cette extrémité s'élève , et conséquem— ment, à ce que la partie antérieure s'abaisse. La proposition des anciens est donc presque rigoureusement vraie , et elle l'est en etfet , corrigée de cette manière : Le crocodile est le seul des animaux connus dont la mâchoire supérieure , enlre les branches de laquelle le crâne se trouve compris, est mobile sur l'inférieure, qui n'a qu'un mou- vement presqu'insensible. Hérodote et les anciens furent également blâmés d'avoir dit que le crocodile n'avoic point de langue. Il est certain que quand l'animal est vivant, et enlr'ouvre son énorme gueule, il n'en paroît aucun vesiige ; ce qui résulte de ce qu'elle est entièrement adhérente à la peau qui réunit les deux branches de la mâchoire inférieure : il faut enlever les tégumens communs qui la dérobent à la vue, pour trouver au-dessous des iibres musculaires et la même organisation que dans la langue des autres animaux. Le mémoire dont ce paragraphe est tiré, destiné à paroîlre dans le septième cahier des Annales du Muséum, traite aussi des viscères du crocodile. Les bornes de notre feuille ne nous permettent pas l'extrait de ce travail, qui est entièrement descriptif. E. G Note sur un Crocodile d' Amérique différent du Cayman , par E. Geoffroy. Soc. mulot*. Le général Leclerc , peu de tems avant sa mort , adressa an Muséum d'histoire na- turelle deux crocodiles de Saint-Domiuque. Ces animaux , bien différens descaymans, avoient le museau oblong • une échancrure au côlé de la mâchoire supérieure , pour laisser passer la quatrième dent d'en-bas; les pieds entièrement palmés; enfin, tous les caractères assignés par Cuvier au crocodile de l'ancien monde, On devoit croire , d'après 187 cela , que le véritable crocodile se trouvoit également dans la Zone Torride des deux conlinens; mais BufTon avoit, comme on le sait , prétendu qu'aucune espèce de qua- drupède n'étoil dans ce cas, et l'on ne connoissoit point d'objection fondée qui eût ébranlé l'espèce de loi que ce grand homme avoit établie. Le désir de vérifier si cette règle recevrait une nouvelle application à l'égard du cro- codile de St.-Domingue , m'engagea à le comparer scrupuleusement avec un crocodile du Nil, que j'avois moi-même rapporté d'Egypte, et je trouvai que le crocodile de St.- Domingue a les mâchoires un peu plus longues; sa queue est composée^ de quelques bandes d'écaillés de plus : 20 dans l'un, et 17 dans l'autre; ses dents antérieures delà mâchoire inférieure sont si longues, qu'elles percent de part en part la mâchoire su- périeure, tandis que plus courtes] dans le crocodile du Nil, elles se creusent seulement doux petites cavités ou elles se logent. Les plaques qui recouvrent le dos sont moins nombreuses et plus inégalement semées ; elles sont surmontées de crêtes qui ne sont bien saillantes que dans la rangée extérieure ; celles du centre sont presqu'eifacées : dans le crocodile du Nil, au contraire, toutes les plaques du dos ont la même forme, la même saillie et le même arrangement respectif ; enfin, il n'y a pas jusqu'aux écailles qui re- couvrent les extrémités , qui sont quarrées dans le crocodile de St.-Domingue , rondes ou hexagonales dans celui d'Egypte. Les deux crocodiles dont nous sommes redevables au zèle éclairé du général Leclerc , étoient toul-à-fait semblables, quoique d'âge et de taille bien différons. L'individu adulte éloit k peine plus grand que celui que j'ai rapporté de mes voyages ; d'où je conclus que les différences que je viens de constater ne sauraient être attribuées aux changemens que lage produit ordinairement; mais doivent être regardées comme autant d'inductions propres à nous faire croire que le crocodile de St.-Domingue est une espèce nouvelle -. on ne devra donc pas considérer la loi que Buffon a établie , comme ébranlée par la découverte à St.-Domingue d'un crocodile à mâchoires alongées. E. G. Division des Ophidiens en vingt-trois genres , par F. M. Daudii*. Le grand nombre de serpens que j'ai observés depuis plusieurs années dans^ diverses Soc. fioloi*. collections , et les travaux de quelques naturalistes modernes, m'ont convaincu que les genres connus jusqu'à ce jour, ne sont pas suffisans pour la classification de toutes les espèces; c'est pourquoi j'ai revu tous les travaux de mes prédécesseurs, et je suis parvenu à établir vingt-trois genres dans l'ordre des Ophidiens. Genre I". Boa. Boa ( vulg. Devin ;. Des plaques entières sous le corps et la queue. Pas de crochets à venin. ( Latreille , Hist. rcpt. ) II. Scytalk. Scjtale. — Des plaques entières sous le corps et la queue. Des crochets à venin. (Latreille, Hist. rept. ) III. Python. Python. — Des plaques entières sous le corps et la queue , celle-ci ayant des doubles plaques. Anus muni de deux éperons. Pas de crochets à venin. ( Russel, ind. serp. pi. 24, 59. IV. Hurriah. Hurria. —Des plaques entières sous le corps et.la queue, celle-ci terminée par des doubles plaques. Pas de crochets à venin, (tiussel, ind. serp. pi. 4°« ) V. BowGAnE. Butigarus.-- Des plaques entières sous le corps et la queue; celle-ci ayant une ou plusieurs doubles plaques intermédiaires. Une rangée longitudinale de grandes écailles dessus le corps et la queue. Des crochets à venin. — Bungarum-pamah. { Russel , ind. serp. pi. 5. ) VI. Coralle. Corallus. — Des doubles plaques sous le cou ; des plaques entières sous le corps et la queue. Des crochets à venin. ( Merrera ? Amph. fasc. /. pi. 2. ^ î8a Y IL Lachésis» Lachésis. — Des plaques entières sous le corps et la queue, celle-ci terminée par quatre rangs d'écaillés pointues. Des crochets à venin. — Scjtule à chaîne» (Latreille, Hist. rept.) Yllf. Crotale. Crotalits (vuîg. Serpent à sonnette). Des plaques entières sous le corps et la queue ; celle-ci terminée par plusieurs anneaux cornés, mobiles et sonores. Ces crochets à venin. ( Linnœus , Sjst. nat. ) IX. Ceivchris. Cénchris. — Des plaques entières sous le corps et la queue, celle-ci avant des douhles plaques sous sa partie antérieure ; anus simple et sans éperons. De$ crochets à venin. — JMokcson , des Etats-Unis d'Amérique. X. Vipère. Vipcra. — Des plaques entières sous le corps j des doubles plaques sous ia queue, qui est cylindrique. Des crochets à venin. (Laurenti, Sjn. rept.; Latreille, Hist» rept. ) XL Couleuvre. Coluber. — Des plaques entières sous le corps ; des doubles plaques sous la queue, qui est cylindrique. Pas de crochets à venin. ( Latreille, Hist» rept.) XII. Aca\tiiure. Acanthurus. — Des plaques entières sous le corps ; des doubles plaques sous la queue, qui est cylindrique et terminée par une petite pointe cornée. ( M errera , Ampli. II» pi. 5, pag. 2/j. ) XIII. Plature. Platurus. — Des plaques entières sous le corps ; des doubles plaques sous la queue, qui est très-comprimée et terminée par deux grandes écailles. Des crochets à venin. (Latreille, Hist. rept. ) XIV. Enhydre. Enhjdris. — Des plaques entières sous le corps } des doubles plaques soi- la queue , qui est très-comprimée. Pas de crochets à venin. ( Latreille , Hist. rept. ) XV. Langaiu. Langaha. — Des plaques entières sous la partie antérieure du corps , et des anneaux écailleux vers l'anus j des écailles sous la queue. Des crochets venimeux. ( Lacépède , Hist. des serp. ) XVI. Erpéton. Erpeton. — Des plaques entières sous tout le corps 5 des écailles sous la queue. Pas de crochets à venin. ( Lacépède , note manusc. ) XVII. Eryx. Eryx. — Des écailles sur toute la peau ; une rangée d'écaillés plus eraudes sous le corps et la queue, qui est cylindrique. Pas de crochets à venin. — ■ Boa turc. (Latreille, Hist. rept.) XVIIL Orvet. Anguis. — Des écailles revêtant entièrement le corps et la queue , qui est cylindrique. Pas d'oreilles externes ni de pli sur les côtés du corps , ni de crochet» à venin. (Linnœus, Sjst. nat.) XIX. Ophisaure. Ophisaurus. — Des écailles revêtant entièrement le corps et la queue, qui est cylindrique ; des oreilles externes; un pli ou sillon longitudinal sur les côtés du ventre. Pas de crochets à venin. — Anguis venlralis. ( Linnœus, Sjst. nat. ) XX. Hydrophis. Hjdrophis» — Des écailles revêtant entièrement le corps et la queue, qui est très-comprimée. Pas de crochets à venin. (Latreille, Hist. rept. ) XXL Acrociiorde. Acrochordus. — Des petits tubercules écailleux revêtant en- tièrement le corps et la queue, qui est cylindrique, au lieu d'écaillés. Pas de crochets à venin. ( Lacépède , Hist. des serp. ) XXII. Ampuisbène. Amphisbœna. — Le corps et la queue entièrement entourés 4'anneaux à compartimens écailleux. Pas de crochets à venin. (Linnœus, Syst. nat.) XXIII. Cokcilie. Cœcilia. — Une rangée longitudinale de plis; peau lisse ou grenue> Pas d'écaillés ni de crochets à venin. (Linnœus, Sjst. nat.) i8g PHYSIQUE. Extrait des recherches de M. Dalton , sur Veocpansihilite et le mélange des fluides aérif ormes. Nous avons rapporté dans le n°. les expériences faites par le C. Gay-Lussac pour Soc, riiliiOftiV déterminer les lois que suivent les fluides aériformes dans leurs dilatations. Vers le même teins, M. Dalton parvenoit en Angleterre aux mômes résultats, et les lioit à une longue suite de recherches sur l'expausibiiilé des gaz, et leur mélange , soit enlr'eux , soit avec les vapeurs. I^ous allons essayer de rapprocher les résultats obtenus par les divers physiciens sur celte matière importante. Les fluides aériformes se partagent en deux classes. Les uns restent toujours irans- parens et élastiques , quelle que soit la pression et la température : ce sont les gaz ; les autres perdent leur élasticité et leur transparence par la pression et le refroidissement; qui les ramènent à l'état liquide : ce sont les vapeurs. Considérons d'abord séparément les propriétés expansibles de ces deux classes de fluides aériformes. Pour chaque gaz l'élasticité est réciproquement proportionnelle au volume : c'est la loi de MaTÏotte. Elle n'a lieu qu'autant que l'air sur lequel on opère est parfaitement desséché} parce que dans le cas contraire, les vapeurs aqueuses qui s'y trouvent mêlées se condensent en partie par la pression : il faut de plus que l'air ait eu le tems de réparer la variation instantanée de température produite par sa raréfaction ou sa con- densation» Tous les gaz se dilatent également par la chaleur. Depuis la température de la glace fondante jusqu'à celle de l'eau bouillante, la dilatation esta très-peu-près égale a ~f du volume primitif, par chaque degré du thermomètre de Réaumur ; le baromètre étant • m à 0,76 , ou à 28 pouces. Ces deux lois suffisent pour résoudre toutes les questions relatives aux variations d'élasticité des gaz, par l'effet de la température. RI. Dalton prétend de plus que dans le mélange des gaz , il ne se fait ni pénétration f ni dégagement de calorique , ni changement de deusité : suivant lui , si la pression extérieure est la même, le volume total du mélange est la somme des volumes partiels dont il est formé.; si les élasticités des composans sont différentes, celle du mélange 8era égale à leur somme. Si l'on mêle des gaz de densité et d'élasticité différentes, ils ne se disposent point suivant la raison de leurs pesanteurs : chacun d'eux se répand dans l'espace total, de manière que le mélange y est par-tout homogène. Il en conclut, cpie dans cette opération , les molécules des différons gaz n'exercent les unes sur les autres aucune attraction ou affinité chimique. Ceci nous paroît con- traire à plusieurs faits bien connus. Lorsque Ton mêle le gaz ammoniaque et le gaz. acide murialique dans l'appareil au mercure , ils se combinent et forment un corps solide , qui est le muriate d'ammoniaque. Pareille chose arrive dans le mélange du gaz oxigène et du gaz nitreux : ils forment de l'acide nitrique. Voilà donc deux cas où l'at- traction est si grande, que le volume du mélange est presque nul relativement à celui des composans; d'après cela , est-il bien sûr qu'elle soit nulle dans tous les autres ? Enfin , suivant Ilumbolt et Fonlana , le gaz nitreux n'agit pas de la même manière sur l'air athmosphérique naturel , et sur celui qui est artificiellement composé. Quoi qu'il en soit , M. Dalton conclut de ces faits , que les gaz conservent dans leurs mélanges les propriétés expansibles qu'ils avoient lorsqu'ils étoient isolés : leurs diverses molécules s'intercalent simplement les unes entre les autres. Elles n'exercent entr'elles que les seules forces répulsives qui les tenoient précédemment écartées. L'effet de ces forces pour chaque gaz subsiste malgré l'interposition des molécules des autres gaz du mélange , de même que l'action de deux aimans se transmet sans altération à travers les corps qui ne sont point doués de !a propriété magnétique. Enfin , on doit, suivant lui, regarder chaque gi;z comme un système particulier de ressorts appuyés les uns sur les autres, et leur mélange, comme l'assemblage de deux systèmes semblables qui s'entrelacent sans toucher de manière à exercer librement leurs forces particulières. Tel est le résultat général de sa théorie. Considérons maintenant l'expansibilité des vapeurs. Les lois de leur dilatation sont les mêmes que pour les gaz , c'est ce qu'ont prouvé les expériences du C. Gay, et celles de M. Dalton. Ce dernier a de plus déterminé les forces élastiques des vapeurs qui se forment dans le vuide , depuis la température de la glace fondante, jusqu'à celle de l'eau bouillante. Pour y parvenir , il introduit dans le vuide de Toricelli quelques gouttes d'eau , ou du liquide qu'il veut réduire en vapeurs. En exposant cet appareil à diverses tem- pératures , la dilatation fait connoître à chaque instant la force élastique. En cherchant dans la table de ces expériences l'élasticité de la vapeur aqueuse dans le vuide, à la température de i5°, on trouve qu'elle soutient 0,0 r4, ou 6 lig. de mercure. C'est positivement l'augmentation d'élasticité qu'acquiert l'air athmosphérique lorsqu'on le sature d'humidité , après l'avoir préalablement desséché par les alkalis. (Voyez l'Hygrométrie de Saussure, p. 122. ) Considérons, enfin, l'expansibilité des fluides aériformes formés par le mélange des gaz avec les vapeurs. Les expériences de Gay et celles de Dalton s'accordent également à prouver que la marche de leur dilatation est la même que pour les gaz simples. Ce dernier avance de plus que dans le mélange des vapeurs et des gaz l'élasticité des mixtes est la somme des élasticités des composans. Ainsi, la vapeur aqueuse introduite à la température de i5° dans le vuide de Toricelli, m . . soutient , comme nous l'avons dit, o,oi4> ou 6 lignes de mercure, et la même vapeur introduite à la même température dans l'air athmosphérique préalablement desséché , augmente sa force élastique de la même quantité. (Voyez. l'Hygrométrie de Saussure, çhap. V. ) Ces résultats lui donnent le moyen de calculer les dilatations des gaz qui sont en contact avec des liquides en évaporation. Soit P la pression qu'éprouve un volume V d'air parfaitement desséché, c'est-à-dire qui ne contient plus d'eau susceptible d'affecter l'hygromètre; soit, à la même température, P' la force élastique de la vapeur d'un liquide donné : si on salure le gaz avec cette vapeur, elle n'aura d'autre effet que de diminuer la pression P de la quantité P' j le gaz se dilatera comme s'il étoit soumis à la pression P — P' , et en désignant par V son volume , on aura y/ p y P— P' car les pressions soutenues par des fluides aériformes , sont réciproques à leurs volumes. L'équation précédente dorme V' = V-+- V. P' P— p Y p/ __ j La dilatation est donc égale à— — — : ce seroit celle d'un volume V de vapeur qui passeroit dé la pression P' à la pression P — P'. Ainsi , selon M. Dalton , dans le mé- lange des gaz et des vapeurs, sous des pressions différentes, les gaz n'ont d'autre effet que d'empêcher la pression totale de réduire à l'état de liquide les vapeurs contenues dans le mélange , ce qui arriveroit sans cette circonstance. M. Dalton conclut de ces faits, que les gaz et les vapeurs n'exercentles uns sur les autres que des actions mécaniques. L'eau et les autres liquides qui se trouvent répandus dans l'air à l'état de vapeur, ne sont pas dissouts dans ce fluide par une affinité chimique;, et les vapeurs produites par l'action de la température, s'y soutiennent comme les gaz,, en vertu de leur élasticité. Ces expériencss acquièrent un nouvel intérêt lorsqu'on les rapproche de celles que Saussure à faites pour déterminer la quantité d'eau nécessaire à la saturation d'un pied cube d'air athmosphérique, à la température de i5°. On sait qu'à la température de 8o° , et sous une pression égale à 28 pouces de mer- cure , la vapeur aqueuse est environ 1600 fois plus légère que l'eau. Celle-ci pèse 70 1. par pied cube ; ainsi, le poids d'un pied cube de vapeurs aqueuses, à la tem- pérature de 8o° , est 70 1. 1600 * Concevons qu'on dilate ce pied cube de vapeurs jusqu'à ce qu'il ne soutienne plus que 6 lignes de mercure : pour cela il suffira de rendre son volume 56 fois plus grand, puisque les pressions sont réciproques aux volumes j et par conséquent, après la dila- tation, un pied cube du résultat pèsera 70 1. 56. iboo Ce poids est calculé à la température de 8o°j pour lé réduire à celle de i5° , il faut le multiplier par le rapport inverse des volumes d'une même masse de gaz. à cette température. Or, suivant les expériences de Gay-Lussac, un volume de gaz, qui est représenté par a à la température, devient, à i5° , a(i-h^) et à celle de 8o° , aCH-iVr) On a donc , pour le poids d'un pied cube de vapeur aqueuse réduite à la tempé- rature de i5° , 70I. .i + Itî . , 70 1. . 2q5 -—r — r- ■ -r1 ou> ce °ÎU1 revient au même , -j, — : — - 56.i 600 1 -+- ttt 56.1boo.228 qui, réduite en grains, et évaluée par le moyen des logarithmes, donne 9,5. D'après la théorie précédente, ce doit être la quantité de vapeur contenue dans un pied cube d'air à la température de i5e : Saussure l'a trouvée égale à 10 grains par des expériences directes. (Voyez, l'essai sur l'Hygrométrie, page 123. ) IVous devons au C. Laplace ce rapprochement remarquable. J. B. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle de la montagne de St.-Pierre de Maëstricht , par B. Faujàs-St.-- Fond, administrateur et professeur de géologie au Muséum national d'Histoire na«- turelle. — A Paris, chez, Déterville, imprinieur-libiaire , rue du Battoir. Cet ouvrage , grand ï'rt-40. , est de la plus belle exécution quant à la typographie et aux figures. L'auteur a fait dessiner et graver tous les nombreux fossiles qui ont été successivement découverts dans la montagne de St.-Picrre, et qui existent pour la plupart dans les galeries du Muséum d'Histoire naturelle ; il décrit ces fossiles avec soin , et son style n'en conserve pas moins beaucoup d'agrémens. La discussion dans laquelle l'a entraîné la grande tête fossile de Maëstricht , l'a porté à donner une monographie des crocodiles de l'ancien continent. On compte dans ce bel ouvrage 54 planches, dont plusieurs sont de format in-folio. E. G. Leçons du C. B o v e R sur les maladies des os , rédigées ?.n un traite' complet de ces maladies, par Antli. Rjcherand. — 2 vol. m-8°. avec figures. — Migneret, rue du Sépulcre, n°. 28. An 11 ( i8o3). Nous n'avions que deux ouvrages sur les maladies des os , considérées en général, quoiqu'un grand nombre de chirurgiens célèbres aient publié des mémoires très-importans sur quelques-unes de ces afteaions. Celui de- autres professeurs encore vivans. C'est ce travail qui est offert aujourd'hui aux médecins ; ils y trouveront non- seulement la description exacte de tous les cas pathologiques qui ont été observés jusqu'ici dans le système osseux et articulaire, iruis même l'indication des phénomènes qu'ils présentent, et des moyens curatifs qu'ils doivent employer dans les fractures , les plaies , les exostoses , les nécroses, les ostéosarcomes , le ramollissement, la friabilité, etc. ; les entorses , les luxations, les ankiloses , les hydropisies , etc. Cet ouvrage, vraiment clas- sique , deviendra l'un des livres élémentaires de la science médicale. C. D. Histoire naturelle de la Femme, suivie d'un traite' d'hygiène , etc. par Jaecmes-Lovtis Moreau (de la Sarthe). 5 vol. in-Qo. avec n planches — Paris. Duprat, rue André-des-Arcs. La première partie de cet ouvrage a pour objet l'histoire naturelle et philosophique de la femme. L'auteur y considère successivement les caractères qui distinguent la femme de la femelle des autres mammifères , et ceux qui l'éloignent de l'homme-, il présente ensuite une analyse de la beauté, l'histoire des variétés de la femme. La seconde partie traite plus particulièrement des fonctions et de l'hygiène des femmes. L'auteur parie d'abord de la génération, en faisant connoitre les organes qui y sont destinés aux époques de la menstruation, du mariage, de la conception, de la gestation, de l'accouchement et de Palaitement -, il s'occupe ensuite de l'hygiène , ou du régime que la femme doit suivre à ces diverses époques , des exercices auxquels elle doit se livrer, des cosmétiques dont elle peut faire usage, etc. L'auteur a recueilli dans les ouvrages des littérateurs, des philosophes et des médecins, tous les traits qui pouvoient avoir quelque rapport intéressant avec son sujet : il les a liés par des rapprochemens très-heureux et qui lui sont propres. C. D. AVIS. Ce nume'ro est le dernier de la sixième année. Le prier de l'abonnement est de 6 fr. pour douze numéros, composés chacun d'une feuille , et accompagnés de planches , lorsque, le sujet le demande. — h' année du Bulletin des Sciences commence en germinal : il p'aroît un numéro par mois. — On s'abonne chez Fuchs, libraire, rue desMathurins, hôtel de Cluny. La Société vient de faire réimprimer la première série de. son Bulletin , gui avait été envoyée manuscrite ou imprimée , à ses seuls correspondons Cette première série s'étend de juillet 1701 , au ier. germinal an 5,. exclusivement ; elle forme un cahier itt-40; de 12 feuilles avec des planclies et leur explication. Elle coûte 5 fi; prise séparément et à Paris. On trouve maintenant chez Fuclis , la collection complète du Bulletin de la Société Philomathique ; elle forme deux petits volumes 111-4°. composés ainsi qu'il suit : 1er. tome, l'enfermant, i°. la P rejet ce ; 2°. la réimpression du Bulletin de la Société Philomathique à ses correspondons , coté de la page \' à la page 119' , et indiqués dans la table sous la dénomination de première partie ; 5<\ la ire et la 2?. année du Bulletin des Sciences, du no. 1, pag. l , au n°. 24 inclusivement , pag. iya, et indiaués dans la table sous la dénomination de deuxième partie. lie. 'tome , renfermant, i°. la 3e. et la 4e. année , du n°. 2.0 au no. 48 inclusivement ; «o. la table de ces deux tomes. Le prix de ces deux tomes complets et brochés , pris à Paris, est de 2 5 fr. Chaque année, ou cahier de 12 feuilles , se vend, brochée et séparément , 5 fr. Les personnes qui ne prendraient que le premier cahier, avec la préface , les frontispices et la table des deux premiers tomes , paieront le tout, pris à Paris , 6 fr. 5o r. A dater du 1er. germinal an 9 , les volumes seront composés de cinq années et de leur table. /S,,// ,/,-.. s. r m pi \i \ yinumcaTOHii jq3 BULLETIN DES SCIENCES, =irT * IN0. 75. / > PAR LA SOCIETE PHILOMATHIQUE. PARIS. Germinal, an 11 de la république. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur V anatomie de quelques espèces (V Aplrsies, par le C. Cu vier. Le C. Cuvier a eu occasion de disséquer beaucoup d'espèces de mollusques pendant Sog. rsitow. son séjour à Marseille. 11 a adressé à l'un des membres de la société quelques détails sur l'anatomie des aplysies, genre de gastéropodes nuds que les pêcheurs nomment lièvres de mer. Nous présentons ici un extrait de quelques-unes de ses observations. Les apivsies ressemblent beaucoup aux limages. Leur corps varie beaucoup pour la forme : quand l'animal marche, il est bombé en dessus, plat en dessous, plus ou moins pointu en arrière • mais comme les bords du disque ou de la partie inférieure du corps sont très-mobiles, cet animal prend successivement, et presque subitement, toutes les figures imaginables. Sa tête est portée sur un col ou partie charnue susceptible de beaucoup d'alongement. On voit au-dessous une fente longitudinale, qui est la bouche; sur les côtés, deux avances charnues pro tactiles; et au-dessus, deux autres tentacules coniques , contractiles aussi, mais qui ne peuvent rentrer en eux-mêmes comme ceux des limaces: ce sont ces avances charnues qui , pouvant se plier sur leur longueur en deux parties , ont fait trouver à la tête de cet animal quelque ressemblance avec celle du lièvre. On voit au devant de la base du grand tentacule, un petit point noir, qui est l'œil. Les branchies sont placées sous une plaque cornée, de forme circulaire, attachée comme un couvercle à charnière, par son côlé gauche. Il y a sur ses côtés deux ou- vertures : celle qui est plus en arrière et vers la charnière , est l'anus ; le trou qui est à droite livre passage aux oeufs et à une liqueur d'une couleur blanche. Quand les aplysies sont inquiétées, et sur- tout quand gii les place dans de l'eau douce , elles répandent abondamment une humeur rouge , qui paroît transuder des pores de la peau , sur-tout vers les bords de l'opercule : la couleur en est si foncée , qu'une seule aplysie peut teindre un seau d'eau. Plusieurs espèces de murex sont dans le même cas. Le C. Cuvier croit que cette liqueur est la pourpre des anciens. Les aplysies sont androgynes. La verge sort , en se déroulant , d'une ouverture qui se voit à droite , sous le tentacule antérieur : c'est uue avance conique , terminée par un filament blanc et mince , sillonnée par un canal qui aboutit au trou qui donne pas- sage aux œufs. Ces mollusques ont une progression très-lente ; ils se nourrissent des animaux des petites coquilles ; ils portent une odeur vineuse désagréable : on ne les mange point à Marseille. N\ 1er. je. Année. Tome III. Avec une planche XI. A ï<54 L'une des observations les plus curieuses de l'anatomie de ce mollusque , est le mode de circulation ; car la veine-cave , prend tout-à-coup dans ses parois une texture mus- culaire. Les fibres charnues se croisant en tous sens , laissent entr'elles des intervalles libres , par lesquels il s'établit une libre communication entre la cavité de ce_ vaisseau et celle de l'abdomen. Le C. Cuvier regarde cette circulation comme un premier ache- minement à ce qu'on remarque dans les insectes qui n'ont plus de vaisseaux destinés à cette fonction. Les organes de la digestion ne sont pas moins curieux. La bouche est charnue : elle n'est point armée de mâchoires. Les lèvres sont seulement protégées par une plaque car- tilagineuse. La langue et le palais sont recouverts de petits crochets en hameçon , recourbes comme ceux d'une carde à carder, et dont les pointes sont dirigées en arrière. L'œsophage forme une sorte de jabot à parois minces : il se contourne un peu en spirale. Vient ensuite un gésier arrondi , alongé , musculeux , garai intérieurement de petites pyramides car- tilagineuses, à base rhomboidale, à faces irrégulières et à sommet terminé par deux ou trois pointes mousses. Le troisième estomac est aussi garni de petites pointes carti- lagineuses. Près du pylore est l'orifice d'un ccecum presqu'aussi long que le second es- tomac : il est caché dans l'épaisseur du foie , ainsi que les intestins. Les excrémens se moulent ? dans les environs du pylore , en filets considérablement alongés , cylindriques et comme articulés. C. D. BOTANIQUE. Mémoire sur le F arec polymorphe , par le C. Lamouroux. Soc. sxcELOM. Cette espèce de varec est commune sur les côtes de France , dans l'Océan et la Méditerranée; la plupart des botanistes modernes l'ont désignée , à l'exemple de Gmelin , sous le nom de Fucus ceranoides. Goodenough et Woodward , d'après l'inspection de l'herbier de Linné, ont prouvé que cette plante est le véritable Fucus crispus de Linné. Le C. Lamouroux a fait une étude particulière des variétés nombreuses sous lesquelles ce varec se présente , et considérant la confusion de ses noms spécifiques, il propose de lui donner celui de Fucus polymorphus. F. fronde membranaced , dichotomâ , aveniâ , apicibus bijîdis , tuberculis sparsis. Il classe ses variétés sons quatre divisions, i°. celles dont les extrémités sont obtuses et les rameaux ondulés; cette division est la seule qui mérite réellement le nom de varec crépu : ici se rapportent F. ceranoides , Gmel t. 7, f. i et 2; F. crispus , Trans. Lin. 5. pag. 169; F. stellatus , Stackh. ner. biit. t. 12; F. foliifer Esper. t. 52, f. 3. 2°. Celles dont la tige et les rameaux sont d'égale largeur. On peut rapporter ici le Fucus ceranoides , Gmel. t. 7. f. 3. 3°. Celles dont les rameaux s'évasent en forme de delta, comme, par exemple, le "Fucus foliifer , Esper. t. 5s , f. 4. 40. Celles dont les tubercules s'alongent, sous forme de mammelons cylindriques ou coniques , qui naissent sur la face même de la feuille. Ici se trouve le Fucus maniinillo- sus , Trans. Lin. 3. p. 174. Moris. s. i5. t. 8. f. i3. Sous ces quatre divisions, le C. Lamouroux classe vingt-sept variétés, dont il a com- muniqué les dessins à la société. Les bornes de cette feuille ne nous permettent pas de le suivre dans les détails de cette monographie. La figure 1 *e. de la planche XI donne un exemple de la ire. division ; la fig. 2, de la 20. , et la figure 3, de la 4e. D, C ic)5 PHYSIQUE, Pœmarques sur les courbes tautochrones > par le C. Biot. On nomme courbe tautochrone, celle sur laquelle les oscillations d'un corps pesant Institut »AtJ sont toujours de même durée , quelle que soit leur étendue. Les géomètres ont assigné les cas où le tautochronisme est possible dans les différentes hypothèses de pesanteur et de résistance ; . mais quoique leurs formules eussent toute la généralité possible , ils n'y cherchaient que les tautochrones planes , tandis qu'il en existe , pour chaque loi de pesanteur et de résistance , une infinité qui sont à double courbure. L'examen de ces nouvelles tautochrones et leurs rapports avec les tautochrones planes t font l'objet des observations suivantes. Si l'on rapporte les points de l'espace à trois coordonnées rectangulaires, xyzj qu'on nomme g la gravité qui agit suivant l'élément $z\ qu'on représente par ^ \~ât) la fonction quelconque de la vitesse qui exprime la résistance du milieu ; enfin , que l'on nomme u = o , u v = o les équations de deux surfaces sur lesquelles un corps pesant doit rester , l'équation du mouvement de ce corps sera , d'après les principes de la mé- canique analytique , x et \ étant deux indéterminées qui disparaîtront à la fin du calcul, et ds l'élément? de l'arc décrit. En égalant à zéro les coëfficiens des variations ^ x S'y Sz , on aura trois équations qui feront connoilre les indéterminées aa() et par conséquent les réactions des surfaces sur lesquelles le point doit rester ; il en résultera de plus une équation indépendante de > et de A, qui, jointe aux équations u =s o , u, = o, suffira pour déterminer les va- riables xyz en fonction du tems t. Or, on parviendrons à cette équation, indépendante de A et de A, en multipliant les trois équations composantes respectivement par dx dy dz ; ou, ce qui revient au même, on l'obtiendra en changeant dans l'équation générale Sx en dx, Sy en dy, S*z en dz, supposition permise dans le cas actuel, où les équations de condition u = o, u,==o ne contiennent point le tems t. (Voyez à ce sujet la Mécanique analytique , ae. partie.) Par ce moyen, les termes A du, ^,du, disparoîtront de l'équation générale, puisque ies quantités du, du, sont nulles, et l'on aura simplement dx d'x-l-dy d'y+dz d'z , /ds\. Or, on a dxd*x-f-dy d*y-f-dz d*z=ds d2s par conséquent l'équation précédente devient ^"TT4"8 +^dt) { } Lorsque les équations 11=0, u, = o seront données, elles suffiront, avec la précédente, pour faire connoilre la position du mobile à un instant quelconque. Dans le problème des tautochrones , on ne se donne pas ies équations u = o , u, = 0; on demande , au contraire , de les déterminer de manière que le tems t employé à parcourir un arc quelconque depuis le point le plus bas de la courbe, soit indépendanS de cet arc. A z ioiS Or , en général , si l'on connoissoit ces deux équations , on en tireroit la valeur de Z en fonction de l'arc s , et cette valeur étant substituée dans l'équation précédente , la réduiroit à ne contenir que les deux variables s et t. D'où l'on doit conclure que la condition du tautochronisme se réduira toujours à établir entre z et s une relation telle que la valeur de t, déduite de l'équation (i) et pris depuis le point le plus bas de la courbe où s = o, soit indépendante de l'arc total parcouru, c'est-à-dire de la valeur de s à la seconde limite des intégrales. Ainsi , dans tous les cas , et quelle que soit la résistance du milieu , la condition du tautochronisme se réduira à une seule équation, de la forme s~"z— i) dz1 pliée sur le cylindre vertical qui auroit pour base la projection horizontale donnée. 11 suit de là qu'en général, toutes les tautochrones que l'on peut tracer sur des sur faces quelconques , ne son!, que les tautochrones planes et verticales qui auroient lieu pour les mêmes lois de résistance , enveloppe'es sur des cylindres verticaux. Et pour construire une tautochrone dont la projection est donne'e sur le plan hori- zontal, il sujjit de tracer sur un plan vertical , la tautochrone qui auroit lieu dans la même loi de résistance , et de l envelopper sur le cylindre vertical qui auroit pour base la projection donne'e. Si l'on conçoit la surface de révolution engendrée par une lautocîirone plane et ver- ticale tournant autour de l'axe des £ , un mobile placé sur cette surface descendrait toujours au point le plus lias dans le même tems, car ce mobile décriroit nécessairement dans la descente un méridien de la surface, et tous les méridiens sont tautochrones el égaux entr'eux. L'équation de cette surface résulteroit de l'élimination de E. entre les deux suivantes : B.i = xI-hy2, dR1 = (^':z— i) dzz Ain:*, toutes les fois que le tautochronisme est possible , il existe une surface tau- tochrone qui estjbrme'e par la révolution d'une tautochrone plane et verticale autour de l'axè des z. I. B. Expériences sur les rayons invisibles du spectre solaire y par M. BlTTER DE JENA. ( Note communiquée par M. Vicklred , docteur à l'université de Copenhague, ) Ces recherches font suite à celles par lesquelles Herschell a reconnu l'existence de Soc. philom. rayons calorifiques invisibles hors du spectre solaire. Les expériences de M. lutter offrent un moyen très-simple de thettre en évidence l'existence de ces rayons par une propriété très-curieuse qu'il dit leur être particulière. Il a mis du muriate d'argent hors du spectre solaire et du côté des rayons violet?. Ce sel a noirci en peu de tems ; il lui en fallut davantage dans les rayons violets , plus encore dans les bleus, et ainsi de suite. Au contraire, en plaçant du muriate d'argent un peu noirci du côté des rayons rouges et hors du spectre, il a blanchi en peu de tems, c'est-à-dire qu'il s'est désoxigéné. Suivant M, Ritter , ces expériences se répètent fort bien avec le phosphore ; en laissant tomber dessus le rayon invisible du côté du rouge, il poussa à l'instant des vapeurs blanches ; *98 mais en faisant tomber sur ce même phosphore le rayon invisible du côte violet , il s'éteint h l'instant même. M. Rilter conclut de ces faits qu'il existe , hors du spectre et à ses deux extrémités , des rayons invisibles qui jouissent de la propriété de favoriser l'oxigénation et désoxi- génation. Le même physicien a trouvé des rapprochemens singuliers entre ces effets et ceux de l'électricité métallique. Selon lui, lorsque l'oeil est appuyé pendant quelque tems au conducteur négatif d'une pile, il voit tous les objets rouges; appuyé au conducteur po- sitif, il voit tous les objets bleus, d'où semblerait résulter une analogie entre l'action de l'électricité néeattve avec la lumière rouge , et de la positive avec la lumière violette. - I. B. PHYSIOLOGIE. Observations sur V obstruction du canal thorachique , faites par ASTLEY COOPER. Extrait des 'Médical Records and. Researches selected from the Papers of a privato médical association (vol. i ). Lond. 1798 (ï). Soc, PHlLOfli. Ire. Observation. — En 1789, l'auteur voulant injecter le canal thorachique d'un cadavre, éprouve un obstacle insurmontable. îf-^trouve, par la dissection, qu'il pro- venoit de l'altération de trois paires de valvules. Celles de la première paire , non loin du réceptacle du chyle, étoient tellement réunies par leur bord supérieur, qu'elles obstruoient totalement le canal : leur épaisseur étoit beaucoup plus considérable qu'a, l'ordinaire. Un pouce plus haut , une seconde paire avoit subi la même altération , mais à un degré encore plus sensible. Plus loin, une troisième paire étoit tellement désorganisée , qu'on ne reconnoissoit plus leur forme naturelle. Ces dernières étoient vis-à-vis de ia crosse de l'aorte; au-delà , le canal thorachique parut très-sain. Ces valvules renlermoient dans l'épaisseur de leurs parois une substance purulente sem- blable à celle des abcès scrophuleux. Ile. Observation. — Dans cette observation, faite en 1700,. l'obstacle qui avoit arrêté la matière injectée, consistoit en deux J'ungus ; dont l'un, plus petit, étoit à un pouce et demi de distance de l'extrémité inférieure du canal thorachique ; l'autre, plus consi- dérable , étoit deux pouces plus haut , et bouchoit absolument le canal , qui étoit libre entre ces deux points. L'obstruction ne s'étendoit pas plus loin, et l'autre moitié du canal pouvoit exercer ses fonctions. Des rameaux latéraux y portoient le chyle qui n'avoit pu passer à travers la portion altérée. Me. Observation. — Dans les deux précédentes, l'auteur n'ayant pas vu les malades, ne fait que présumer que l'altération observée dépendoit du vice scrophuleux. Dans celle- ci , la cause de la désorganisation est évidente , l'auteur ayant été à même de joindre l'histoire de la maladie à celle de l'ouverture du cadavre. Jean Hammet, ouvrier, âgé de 32 ans, est reçu, en janvier 1795, à l'hôpital de St.- Thomas. Il dit souffrir depuis cinq mois au testicule droit , qui n'a cessé d'enfler dès ( 1 ) On a cru devoir consigner ici ces trois observations , parc* que plusieurs auteurs ont rcrequé en doute des faits analogues décrits par Watson, Assalini , Bayfort, etc. {Not< des Rîdaucurt.) *99 cette époque. Il y a sept semâmes qu'il a remarqué une tumeur au bas-venlre , à droite et un peu au-dessus de l'ombilic. Le jour de son entrée à l'hôpital, le testicule avoit un volume considérable , sans être déformé ; sa substance étoit ramollie , on n'y observoit cependant aucune fluctuation. Le cordon spermatique étoit un peu gonflé. La tumeur du bas-ventre avoit quatre pouces de diamètre , et causoit de vives douleurs. La santé de cet homme ne paroissoit pas très-altérée , et il manifestoit beaucoup de tranquillité. Le 27 janvier, après 14 jours de traitement à l'hôpital, il se plaint de fortes douleurs au bas-ventre , qui s'étendent de la tumeur au testicule. Ses forces s'étoient perdues si promptement , qu'il pouvoit à peine s'asseoir dans son lit. Pouls fréquent , peau brûlante , soif continuelle, inquiétude, arorexie, selles fréquentes, sentiment de déchirement ou d'extension insupportable dans la partie supérieure du bas-ventre , qui dure plusieurs heures, toutes les fois qu'il prend des alimens. Les vomissemens se joignent bientôt à ces symptômes, les selles deviennent noires et de mauvaise nature, et le malade meurt le 14 mars, dans un état d'émaciation extraordinaire. Ouverture du cadavre. Le testicule renfermoit une masse de liquide composée de sérum sanguinolent et de flocons d'albumine. Les vaisseaux lymphatiques du cordon spermatique étoient consi- dérablement gonflés, leurs parois étoient épaissies : on y observoit de petits nœuds de distance en distance, produits par l'état de maladie des valvules. Ces vaisseaux étoient absolument obstrués, et renfermoient une matière semblable à celle du testicule. Les petites glandes lombaires qui reçoivent les vaisseaux lymphatiques du testicule et du cordon spermatique , formoient, par leur accroissement très-considérable et par leur adhérence , une tumeur située sur les vertèbres lombaires, qui pesoit neuf livres et demie : elle s'étendoit le long de la colonne épinière, jusques sous le duodénum et le pancréas , qu'elle avoit déplacés et portés en avant, en les pressant contre les parois abdominales. À l'ouverture de cette tumeur, il en sortit une matière parfaitement semblable à celle du testicule. Le canal thorachique avoit un aspect extraordinaire. Ses parois étoient épaissies et opaques, et il ressembloit plus à un nerf qu'au tronc principal du sj'stéme lymphatique. Il renfermoit , ainsi que le réceptacle du chyle , dont les parois étoient également épaissies, opaques et déformées, uriemaiière semblable à celle du testicule et de la tumeur. Vis- à-vis la crosse de l'aorte , ce canal alloit se rendre dans une tumeur de la grosseur d'une noix de galle , qui ne se distinguoit de celie du bas-ventre , que par le volume ; il parut sain au-dessus de cette tumeur, et il se terminoit à l'endroit ordinaire. Celte maladie étoit , suivant l'auteur , de nature cancéreuse. Le canal thorachique étoit altéré dans les deux tiers de sa longueur, et cependant l'individu vécut bien au-delà de l'époque à laquelle le canal paraît .s'être obstrué. Un gros tronc situé à gauche de la co- lonne vertébrale, derrière l'aorte, qui se réunissoit au canal thorachique, un peu au- dessus de la tumeur, avoit principalement suppléé à ce dernier. Explication des figures 4 et 5 de la Planche XI '- Fig 4. J, réceptacle du chyle rempli de matière à injection. K , canal thorachique rempli de semblable matière. L, tumeur du canal M , le canal qui sort de la tumeur. N, l'aorte. Fig. 5. A, l'aorte. B , la veine azygos, C, le conduit thorachique. D , le réceptacle du chyle. E, embouchure du canal thorachicfue. F , rameau des vaisseaux lymphatiques du côté droit G, Veine sous-clavière du côté droit. H , celle du côté gauche. K, veine-cave supérieure. Ij, tumeur. OUVRAGES NOUVEAUX. Cours d'études médicales , ou Exposition de la structure de l'homme , comparée à celle des animaux ; de l'histoire de ses maladies , de ses Jonctions , etc. — 3 vol. i/î-8". Paris. Duprat , Leteliier et compagnie. i8o3. L'auteur de cet ouvrage ne s'étoit pas nommé, mais l'éditeur l'a fait connoitre : c'est le C. Burdik, déjà connu par quelques dissertations médicales , et entr'autres, par un mémoire sur la gangrène humide des hôpitaux. On trouve dans ces trois volumes , d'une manière t'rès-abrégée et cependant exacte , toutes les connoissances né- cessaires aux personnes qui désirent s'instruire d'une manière générale sur la structure , les fonctions et les maladies de l'homme. Le premier volume renferme tous les détails de l'anatomie de l'homme , comparée avec les partie» correspondantes dans les autres animaux , quand celles-ci présentent une différence très-notable ; le second tait connoître les diverses altérations dont le corps de l'homme est susceptible , ce qui constitue les diverses e;pèces de maladies j le troisième, enfin, présente le tableau des fonctions ou des organes de l'homme, considérés en action. C. D. Principes de Physiologie , ou Introduction h la science expérimentale , philosophique et médicale de l'homme vivant, par Charles-Louis Dumas , professeur à l'Ecole de médecine de Montpellier. — Tom. IV. — Paris. Délerville. Prix : 7 fr. 5o c. Nous avons déjà annoncé les trois premiers volumes de cet ouvrage. (Voyez Bullet. n°. 49, tom. III. ) L'auteur vient de publier ce quatrième tome , qui comprend la digestion , le changement du chyle en sang, le* sécrétions et les excrétions. Le C. Dumas décrit toutes ces opérations organiques, sous le nom de fonctions de composition , ou relatives aux principes constituant de l'animal. Deux sections partagent cette grande classe : dans l'une , il considère l'action de l'animal sur les alimens pour les convertir en humeur nutritive; dans l'autre, il étudie cette même humeur, suivant la perfection et la purification que doivent opérer sur elle des organes particuliers. Dans un avertissement , le C. Dumas fait espérer un cinquième volume , qui contiendra beaucoup d'additions et un traité de la génération, du langage, de la formation des idées, des relations intellectuelles et morales établies entre tous les hommes. C. D. ior ULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Floréal , an il de la République. N°- 74- - HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Sur la femelle de l'oiseau Saint- Martin. M. Marchant , membre de l'administration municipale de Chartres , et l'un de nos plus Soc. PSiLOar. habiles ornithologistes, nous mande qu'il avoit coutume de voir, depuis quelques années, un oiseau d'un plumage noirâtre dans la société de l'oiseau Saint -Martin (Falco cyaneusj. Ce n'est qu'en vendémiaire dernier qu'il réussit à se procurer un de ces oiseaux qui avoient excité son attention. Assuré par la dissection que c'étoit une femelle, le voyant lout-à-fait semblable et mêlé avec l'oiseau Saint-Martin , M. Marchant fut conduit à croire que cet oiseau noir en. pouvoit bien être la femelle. La description suivante et la figure que nous publions et que nous devons au pinceau de M. Marchant, vont nous convaincre de la justesse de ces rapprochemens. Cet oiseau, PI, XII, Fig. 1, ressemble à l'oiseau Saint-Martin par le port, la taille, le bec, les pattes et son allure en volant. , pî. po. lig. Envergure 3 6 » Longueur du bec à la queue 1 5 G — du bec » » 11 — de la queue » 8 » — des pieds » 2. 3 — du doigt du milieu » » 17 — des doigts intérieurs et extérieurs. » 1 » — de celui de derrière. ...... » » 10 Les ailes pliées s'étendent jusqu'au bout de la queue ; l'iris des jeux absolument dores comme l'avanturine. Bec d'un noir bleu , cire jaune ; soies noires à sa base , dirigées en avant et arrière , en forme de sourcil. La collerette de plumes roides n'est pas sensible , peut-être à cause de l'état de mue où s'est trouvé le sujet. Pattes jaunes; ongles noirs j fond des plumes gris; plumage en entier brun-foncé, diversement répandu sur une couleur terre - d'ombre plus claire. Queue étagée et non fourchue, les quatre grandes pennes du milieu d'une couleur plus claire que leurs voisines; elles sont toutes en dessous d'un gris blanc, tirant au roussâtre ; leurs tiges sont rousses1 en dessus, et blanches en dessous. Les grandes pennes de l'aile beaucoup moins foncées en couleur que les moyennes et leurs couvertures •. la première plus courte de 3 pouces que la suivante ; a troisième la plus longue de toutes : elles sont en dessous à-peu-près de te couleur du dessous de la queue , mais piquetées de gris-jaunâtre du côté intérieur. E. G, W°. II. 7e. Année. Tome III. Avec une Planche XII. B Soc. pniLOM. 702 Note sur quelques animaux provenant du cabinet de Mever * et cil" voyés par M. Van-Marum, au Muséum d' histoire naturelle de Paris. Soc phïlom. i. La Céphalotte (Vespertilio cephalotes). Cette chauve - souris a tout le port des roussettes : elle s'en rapproche par la forme des dents molaires, la présence d'un ongle au deuxième doigt de la main , le défaut d'oreillon , la brièveté de la queue , etc. ; mais elle sembioit pourtant exclue de ce genre par la considération des incisives, que Pallas avoit trouvé au nombre de deux à la mâchoire supérieure : ces dents , qui manquoient tout-à-fait dans la mâchoire d'en bas, avoient été cassées, accident assez commun dans les chauve-souris ; nous nous en sommes assurés en trouvant dans la céphalote qui nous est parvenue , 4 incisives à chaque mâchoire , comme dans toutes les roussettes. Cette observation ne laisse plus de doute sur la détermination générique du Vespertilio cephalotes. ? 2. La Belette de Java. Seba est le seul auteur qui nous ait parlé de cette espèce, et qui l'ait figurée, tab. 48. Les auteurs systématiques n'avoient osé la considérer comme une espèce distincte : c'est du furet quelle se rapproche davantage; mais elle s'en éloigne pourtant par son pelage d'un fauve brun , et par des taches jaunes au-dessus des jeux . 3. Un Tatou à 10 bandes. Il n'est qu'une variété du cachicame, ou du tatou à C) bandes. 4 Un Hérisson de Malacca. Celui que nous venons de recevoir est probablement un des jeunes individus que Seba a figurés : il a plus de rapports aux hérissons d'Europe qu'a ceux de Madagascar. 5. Nouvelle espèce de Musaraigne ( Sorex alba ). On trouve la figure de cette musa- raigne dans le Tre'soi' de Soba , tab. 55 , fig. 7 ; mais comme elle y est donnée sous le nom de rat d'Amérique, elle a été négligée et ne s'est trouvé employée dans aucun ouvrage systématique. Ses dents ressemblent , pour le nombre et la l'orme , à celles de nos musaraignes d'Europe; elle est trois fois plus grande , toute blanche; sa queue est rouverte de poils longs, rares et verticillés. Quoique conservée dans la liqueur, eilo répand une forte odeur de musc : Seba dit qu'elle se nourrit principalement de noix. E. G. BOTANIQUE, Note sur le genre Rhizomorpha _, par le C. Decandolle. Soc. PHILOM. L'intérieur des troncs à demi-pourris prç'sqnte souvent des productions noires, alongées, rameuses, que Dodart le premier a étudiées avec quelque soin, et qu'il a considérées comme des plantes. Quoique la plupart des naturalistes aient adopté cette opinion, il en est qui ont regardé ces prétendus végétaux comme de simples altérations du bois; d'autres, comme la racine de la sphérie polymorphe. Ceux même qui les admettoient au nombre des plantes, disputaient sur la place qu'elles doivent occuper dans l'ordre na- turel. Roth, qui a donné àcelte plante le nom de, Rhizomorpha fragilts , l'a placée parmi les algues, et Persoon la rapproche des champignons byssoides. Ceux qui pensent que la Rhizomorphe est une altération du bois, s'appuient sur ce qu'on trouve quelquefois des couches ligneuses changées en plaques noires, et que la Rhizomorphe prend aussi quelquefois l'apparence d'une plaque noire, minre et large jcomme la main j mais quand la Pvhizomorphe a celte apparence, on remarque distinc- tement des sillons longitudinaux qui prouvent que cette plaque est due simplement à la soudure de plusieurs tiges comprimées. Ayant eu occasion de trouver la sphérie polymorphe munie de sa racine, je l'ai com- parée avec la Rhizomorphe. Cette racine lui ressemble en effet beaucoup à l'extérieur, ro3 si re n'est qu'elle ttt d'un noir ttioîas Initient j Mf à ÏHatériéw elle est d'une consistance . La livre dite de Brabant, en usage aussi à Amsterdam , équi- vaut à quatre cent soixante-neuf mille cent vingt milligrammes. • 0,469120 Au moyen de ce travail les poids de Hollande, si imporlans pour le commerce, se trouvent déterminés avec une certitude et une précision inconnues jusqu'ici. Ce n'est pas un des moindres avantages de notre nouveau système, d'offrir, par l'in- variabilité de ses étalons pris dans la nature et par sa division décimale, une échelle sûre et commode, à laquelle toutes les nations, lors même qu'elles n'adopteroient pas ce svstëme , peuvent rapporter leurs mesures et leurs poids ; ce qui donnera la plus grande facilité pour les comparer ensuite entre eux. Sachant, par exemple, que notre ancienne livre , poids de marc, équivaut à quatre cent quatre-vingt-neuf mille cent quarante-sept milligrammes, on voit que son rapport avec le poids de Hollande, dit de Troys , est celui des nombres 489147 et 49 1 960, et ainsi des autres. Ch. C. C II I M I E. Note sur une substance métallique nommée palladium. On a vu paroitre à Londres tout-à-coup , et chez un marchand d'histoire naturelle Soc. rHILOivL assez connu, une substance métallique donnée comme nouvelle 3 elle étoit à l'état de io8 régule : on l'avoit déjà nommée palladium. Ses caractères extérieurs et chimiques très- remarquables, étoieut déjà déterminés; cependant personne n'attaclioit son nom à une découverte aussi curieuse. On ne disoit point d'où venoit ce métal ; mais on le vendoit 10 guinées l'once. M. Chenevix en acheta et eu publia le premier les singulières pro- priétés. Ce métal ressemble par l'éclat au platine; ii est malléable, sa pesanteur spé- cifique est il ( celle du platine est 21 ) : il est presqu'in fusible lorsqu'il est seul; mais il se fond très-aisément au moyen du soufre; ii est dissoluble dans l'acide nitrique , il n'en est précipité ni par l'acide muriatique , ni par le muriate d'ammoniaque de sulfate de 1er , etc. M. Chenevix vient d'annoncer dernièrement au C. Berthollet , que ce métal n'est autre chose qu'un alliage de platine et de mercure dans les proportions de 61 du pre- mier, et de 5g. du second. Il assure être parvenu à réformer artificiellement le sin- gulier aliiage qui a des propriétés si différentes des métaux qui le composent , et dont la pesanteur spécifique est de 11 comme nous l'avons dit, tandis qu'elle devroit être de iq, s'il n'y avoit ni pénétration ni dilatation. Il faut attendre de nouveaux travaux. J A. Bo. Sur le tannin retiré 4u cachou. Soc. PiiiLOM. Quelques journaux ont parié des essais que l'on fait en Angleterre pour employer au tannage des cuirs la substance connue sous le nom de cachou , ou de terra Japonica, qui est , comme l'on sait, un extrait -provenant d'une espèce de mimosa. Ces essais ont donné un résultat satisfaisant; et comme le tan decorce de chêne est rare en Angleterre, où il coûte environ un denier sterling la livre (deux sois de France ), il seroit possible qu'on put lut* substituer avec avantage dans ce pays le cachou, que les Anglais se pro- curent facilement par leur commerce avec les Indes-Orientales. A la vérité , il revient à cinq deniers slerlings la livre ; mais on prétend avoir reconnu qu'une livre de cette subs- tance fait autant d'effet que neuf livres d'écorce de chêne, de sorte qu'il y auroit encore plus de 40 pour cent d'économie à en adopter l'usage. Il croît , dit-on , sur la côte de Guinée , des arbrisseaux dont l'extrait contient autant de tannin que le cachou. Peut-être sont-ce aussi des mimosa. Notre commerce du Sénégal pourra nous procurer quelque jour ce nouveau produit , qui ne seroit pas sans utilité pour nos fabriques. Ch. C. OUVRAGES NOUVEAUX. Les genres des Plantes réunis en familles , d'après le. Gênera Plantarum d'Ant.-Laur. DE JussiEU , et distribue's par classes d'après la méthode de L.4MARCK ', par Brisseau- Mirbel. — 2. vol, in-3o. Paris , Dufart, Les genres , ou plutôt les familles des plantes , sont classées dans cet ouvrage d'après la méthode établie par Lamarck : le principe de cette méthode est, comme on sait, de remonter du végétal le plus simple à celui qui nous paroît le plus composé et le plus parfait. L'auteur a introduit dans cet ouvrage un grand nombre de genres décrits par divers naturalistes depuis la publication du Gênera Piantarum de Jussieu. 11 a établi lui-même quelques , perfectionnemens à l'ordre naturel : par exemple , il a divisé la famille des Fougères en quatre ; savoir : les vraies Fougères , les Pilulaires , les Prêles et les Palmifougères -, et a formé quelques genres nouveaux dans la première de ces familles. 11 a de même divisé en quatre la famille des Joncs ; savoir : les Joncs , les Commelines, les Butomes et les Merendères : cette dernière famille comprend les Bulbocodes , les Colchiques et les Veratres. Il a prouvé que le genre Burmannia de Linné , qu'on rapportoit à la famille des Ananas, appartient réellement aux Iridées. 11 a séparé du genre Alscrœmeria les espèces dont le périanthe a ses trois divisions intérieures plus longues gue les trois autres , et dont la capsule est arrondie-déprimée ; il a donné à ce genre le nom de Bomarea. BULLETIN DES SCIENCES, N°. 75. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prairial, an ir de la République. HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Extrait d'un mémoire du C. LabillardiÈRE , sur la force des filamens du lin de la Nouvelle Zélande , comparée à celle des filamens du chanvre , de V aloës-pitte , du Un et de la soie. Le lin de la Nouvelle Zélande (phormium tenax) , que le C. Lâbillardière a soumis Institut kat à ses expériences, fut obtenu des habituas de celte terre, par le C. Labitlardière lui- même, dans le voyage à la recherche de la Peyrouse. Afin d'avoir des résultats comparatifs , le C. Lâbillardière a eu soin de choisir les fila- mens des différentes substances qu'il a essayés, du même diamètre , dans toute leur lon- gueur, autant qu'il étoit possible. C'est après avoir pris toutes les précautions nécessaires pour rendre ses expériences certaines , qu'il a fait les différens essais qu'il s'étoit proposé. Il suit des diverses expériences du C. Lâbillardière, que là force des fibres de i'aloes- pitte étant égale à 7 , celle du lin est représentée par 11 |-; celle du chanvre, par 16" |î celle du lin de la Nouvelle Zélande, par 20 X • et celle de la soie , par 34. La quantité dont ces fibres se distendent avant de se rompre (car on sait que la force àes. cordes dépend, et de la force des libres qui les composent, et de leur élasticité ) est dans une autre proportion , car étant égaie à a \ pour t'aloés-pitte, elle n'est que de { pour le lia, de 1 pour le chanvre, de 1 £ pour le lin de la Nouvelle Zélande , et de 3 pour la soie. Les expériences du C. Lâbillardière , et les réflexions qui accompagnent son mémoire , .démontrent évidemment que l'industrie pourroit retirer beaucoup d'avantages de ta culture en grand du lui de la Nouvelle Zélande , cette culture pouvant avoir lieu avec succès dans nos départemens méridionaux. G. F. C V. PHYSIQUE. Mémoire sur le mouvement d'un corps qui tombe d'une grande hauteur, par le C. La place. Un corps qui tombe d'une hauteur considérable s'éloigne un peu de la verticale, en Soc. thilom. vertu du mouvement de rotation de la terre ; cet écart bien observé est donc propre à manifester ce .mouvement. Quoique la rotation de la terre soit maintenant établie avec toute la certitude que les sciences plvysiques comportent , cependant une preuve directe de ce phénomène doit intéresser les géomètres et les astronomes. Ils ont lait, en consé- quence , plusieurs expériences sur la chute des corps qui tombent d'une grande hauteur, jet ils ont eu même lems donné la théorie de ce mouvement; mais leurs résultats pre- W. IIL 7e. Amiée, Tome III. G I 10 sentent de grandes différences. Tous conviennent que le corps doit dévier vers l'est de fa verticale ; plusieurs pensent qu'il doit à-la-fois dévier vers l'équateur ; d'autres , enfin , prétendent que celte dernière déviation n'aurait point lieu dans le vide, mais qu'elle doit être produite par la résistance de l'air. Au milieu de ces incertitudes , j'ai cru qu'une analyse exacte de ce problème seroit utile à ceux qui voudront comparer sur ce point la théorie aux observations. Cest l'objet de ce mémoire , dans lequel je donne la véritable expression de la déviation du corps, en ayant égard à la résistance de l'air, et je fais voir que , quelle que soit cette résistance et la figure de la terre , il ne doit point y avoir de déviation vers 1 equateur. L'observatoire national offre un puits d'environ 54 mètres de profondeur, depuis la plate-forme du sommet, jusqu'au fond des caves, et qui est Irès-propre à ce genre d'ex- périences , auquel il fut primitivement destiné. En choisissant le moment où l'athmos- phère est calme , et en fermant exactement l'Observatoire , on évitera l'influence du mouvement de l'air , dont on se garantirait plus sûrement encore , et très-facilement , au moyen de quatre tambours adaptés verticalement aux quatre voûtes que le puits traverse. La déviation du corps vers l'est seroit d'environ six millimètres, suivant la théorie. Cette quantité, quoique très-petite, peut être reconnue par des expériences très-précises , et répétées plusieurs fois. Nommons x,y, z, les trois coordonnées rectangles du corps , l'origine de ces coor- données étant au centre de la terre , et l'axe des x étant l'axe de rotation de cette planète. Soit r le rayon mené de ce centre au sommet de là tour d'où le corps tombe ; t) l'angle 3ue r forme avec l'axe de rotation ; et u l'angle que le plan passant par r et par l'axe e la terre , forme avec le plan passant par le même axe , et par l'un des axes principaux de la terre, situés dans le plan de son equateur j enfin, soit 11 1 le mouvement angulaire de rotation de la terre. En nommant X, Y, Z , les coordonnées du sommet de la tour , on aura X = r. Cos. 9 ; Y = r. Sin. 6. Cos (nt + o); Z = r. Sin.*. Sin. (nt + «); nt-4-a étant l'angle que le plan passant par r et par l'axe de la terre, forme avec le plan des x et des y. Supposons ensuite que , relativement au corps dans sa chute , r se change en r — «s, i dans è -j- « u y et « dans a> -f- » v ; on aura x = (r — ^s). Cos. (*-\-*u); y = (r — «s) Sin. (0-}-«u). Cos. (nt-f-«--}-»v); z = (r — «s). Sin. (0-}~.*u). Sin. (nt-f- -j-*v). Nommons V la somme de toutes les molécules du sphéroïde terrestre , divisées par leurs distances au corps attiré. Les forces dont ce cerps est animé par l'attraction de ces molécules, sont parallèlement aux axes des x, des y et des z, (-, — J, (^ — Jet (-^ — \ comme il résulte du n°. 1 1 du second livre de ma Mécanique céleste. Pour avoir égard à la résistance de l'air, nous pouvons représenter par q> ^*s, * "TTy l'expression de cette résistance; car la vitesse du corps, relative à l'air considéré comme immobile, étant considérablement plus grande dans le sens de r , que dans le sens perpendiculaire àr, ainsi qu'on le verra nientôt, l'expression de cette vitesse relative, est à très-peu-près d s . . m, -j-^. Si l'on fait, pour plus de simplicité , r= 1 , la vitesse relative du corps dans le sens de * , est « -= — , et dans le sens de u , elle est égale à « -r— . Sin. S ; la résistance d t di de l'air sera donc V*s> "• Tu") ds , i "-j-f, dans le sens de r ; ds dt ds —.#.<(••> *• -£) du dans le seng d€S ,5 ■ — a " d t ds dt \**'m' dtj „ *2L; sin. » , dans le sens des •; dt ds dt / a ds\ îfommons K le facteur V*8'*- dt/ . on aura, parle principe des vitesses virtuelles , ds «e. dt -"O -*(£)-"© dt~ dt ' Qt la caractéristique différentielle ^ se rapportant aux coordonnées r, d et », dont XJ,Z sont fonctions. En substituant pour x, y, z, leurs valeurs précédentes, on a, en né- gligeant les termes de l'ordre «% » ( dds dv_. ÏA ^ ds\ \ dt1 dt dtJ + rwi{. J^_a.n *L. Sin. #. C«.l + -K^} — ^V— —• ^|(r~«s)V Sin.» (<) + «u)} (O Par la nature de l'équilibre de la couche d'air dans laquelle le corps se trouve, on a o = ^V + — */(r — s)\ Sin.1 («+«11)} • • • • 00 O pourvu que la valeur de ir soit assujétie à la surface de niveau de la couche. Soit a cette surface, r = a-r-y, y étant une fonction de t , de * et de a , a étant constant pour la même couche ; l'équation (2) donne ainsi — (#)• |(&>"+(£> H +(#>»+(£>'" (*) Voycs la Mécanique céleste , tout. I , pag. $S. ( Note du R.) _, ÏI2 Q étant supposé égal à V-j • < (r — *s )\ Sin. * (6 ~f- &u ) >, et en retranchant cette équation de l'équation (i), oit aura { dds d v ~. , , T, d s 1 o = t) r < — » — a * n r — ; — . Sin. 2 6 — * K -r- > l dtl dt dt/ 4- r'- H { « ^L_ a „ n % Sin. «. Cos.- • + ,K M l dt1 dt drj ■ i_ » > c- i. f ddv c- „ , du ^ . ds Sin.* -». dv Q. J ^ dts dt dt . r dt ) -(•£){"-$)•*-&)'•> Si l'on égale à zéro les coëfficiens des trois variations in. t) \da>s ' et nous aurons ddv' vdv' ds c. o = «— — r-aK-^r— — 2 «n — — . i>in t. dt1 * dt dt Le corps s'écarte à l'est du rayon r, de la quantité * v. Sin. e , ou -^ f -=^-) -f- * v' • mais le fil à plomb s'écarte à l'est de ce rayon , de la quantité -^- — — (-f^J : * \l est donc l'écart du corps à l'est de la verticale. Supposons maintenant la résistance de l'air proportionnelle au carré de la vitesse, en sorte que K = m » -r- ; m étant un coefficient qui dépend de la figure du corps et de la densité de l'air, densité variable à raison de l'élévation du corps, mais qui peut être ici supposée constante sans erreur sensible. On aura dds , , ds* o = * -4- * m — - — g. dti-r dti & Pour intégrer celte équation , nous ferons *. s = — . log. s; ; m et nous aurons dds' o — mgs ; dt1 ce qui donne en intégrant t v/i^T — r t l/inj s' = A c -f-Bc c étant le nombre dont le logarithme hyperbolique est l'unité, et A et B étant deux ar- bitraires. Pour les déterminer, nous observerons que «s doit être nul, lorsque t==o, ce qui donne alors s' => i , et par conséquent A + B-ij , , as , âV de plus , « ~ doit être nul avec t , et par conséquent aussi -j- ; ce qui donne A — B = o. On a donc A = B = { , et par conséquent m ° l - c -h i c i- * . H4 et en réduisant en séries 2 12 ^5 ds T Q3r t ' ' ' \'£ Pour déterminer *v', nous observerons crue l'on a a -v- —"J j^jj > el <£uaxa» le- quation différentielle en « v' , devient ddv' ds' dv' 2n ds' 0 = as, ____ + «___. __-__; d'où l'on tire en intégrant, dv' n r m s' ~r-- = s' + G , dt m C étant une constante arbitraire. Pour la déterminer, nous observerons gue t étant nul, — — = o f et qu'alors s' == i , ce qui donne C = ; partant dv' în / r\ 2n (r = — = f « -r — — ( I p I = — — < * — t l/m g — t i/ m g (• ci l m V s' / m ) c j_c ) En intégrant de manière que «v' soit nul avec t, on aura r « y'^l — ± y^ .an 4n !c * c «v' = — t ==-. ang. tang./_ , m wj/mj ° °y c y/— _1v/^y (c* H-c l et en réduisant en séries, on aura ngl$ sin.fi ( mgt* 6i » 2i4 . ? "' - -S — \ ' - ~ir+ sis m e ' - elc- [ On doit observer dans ces expressions de * s et de « v' , que t exprimant un nombre d'unités de tems, g est le double de l'espace que la pesanteur fait décrire dans la pre- mière unité, de tems ; n t est l'angle de rotation de la terre , pendant le nombre t , d'unités, et m 2 est un nombre dépendant de la résistance que 1 air oppose au mouvement du corps. Pour avoir le tems de la chute , et l'écart vers i'est, en fonction de la hauteur d'où le corps est tombé, nommons h, celte hauteur. On aura par ce qui précède , m h t y/âTg" — t y"^l m ac =c -f~c ' d'où l'on tire et ensuite y'mh zn « v' m y m g |Log.l {Vcah+ x + Vcnh- i}1-3-3^11^-]-^^! La hauteur h étant donnée, l'observation du tems t donnera la valeur de m , et l'on en conclura « v' , ou la déviation du corps vers l'est de la verticale. L'accord de ce résultat avec l'expérience , manifestera le mouvement de rotation de la terre. On pourra encore déterminer m, par la fi gure et la densité du corps, et par les expériences déjà faites sur la résistance de l'air. n5 Pans le vide, ou, ce qui revient au même, dans le cas de m infiniment petit, on a 2nh c. X/Zh « v' = — tt— . Sin. 6. V — . O g * est à fort peu près le complément de la latitude du lieu; et pour Paris, on peut supposer • =41" 9' 46" ; n est l'angle de rotation de la terre, pendant une unité de tems. Si l'on prend pour cette unité la cent millième partie du jour, on aura n = '^°--, jour parce que la durée de la rotation de la terre, est 0,997375 on a ensuite à Paris mètres ■îg= 3566l07. En supposant donc h — 54 mètres , on trouve millimètres «v7 — 5 , 7037 (*) Additions du Rédacteur. M. Guglielmini paroît être fe premier qui ait éveillé sur ces objets l'attention des as- tronomes et des géomètres, par des expériences qu'il fit en 1791 , et dont le G. Lalande a rendu compte dans le Magasin encyclopédique. En faisant tomber des corps d'une hauteur de 341 pieds, il trouva à l'est de la verticale une déviation de 8 lignes, et une de 5 lignes vers le sud; et ces résultats furent conformes à la théorie qu'il s'éloit faite. Ces expériences ont élé répétées l'année dernière à Hambourg, par M. Henzenberg, qui a communiqué ses résultats au C. Laplace. M. Henzenberg faisant tomber des corps d'une hauteur de s55 pieds de Paris, trouva que leur déviation à l'est , éloit de 4 lignes ; et il en observa aussi une au sud , mais de i1,:s-,5 seulement. Cette dernière , que la théorie du C. Laplace n'explique pas, tient peut-être à des circonstances météorologiques. La latitude de Hambourg étant de 53 36' , on a 0= 56° 24'; puis, h = a35. =*j6'ni'357. Avec ces données, on trouve, par la formule du C. Laplace, en ne tenant pas compte de la résistance de l'air, une déviation à l'est de 8 miliira-tre ', 79 , ou environ 3 '■"-, 9 du pied de Paris , résultat qui s'accorde à — - de ligne avec l'observahon de M. Henzenberg. M Guglielmini a écrit au C. Lalande, en 1797, (IU^ avo^1 reconnu qu'il ne devoit point y avoir de déviation au sud; et il a fait en conséquence de nouvelles expériences, mais dont les résultats ne nous sont pas parvenus. L. C. CHIMIE. Ex-trait d'un mémoire du C. GuYTON-MoRVEAU , ayant pour titre: Examen d'un carbonate de magnésie natif. Quoique la magnésie fasse partie constituante d'un assez grand nombre de pierres, Institut HAT, elle n'y est cependant qu'en petite quantité, à quelques exceptions près ; mais le car- bonate de magnésie natif se renconlre encore plus rarement dans des proportions un peu considérables. Le C. Guyton, en cherchant une argiile qui eût au plus haut degré la propriété hygrométrique , vient de trouver , dans une pierre des environs de Castella- Monté, qui passe dans ce pays pour une argiile très-riche en alumine, une quantité très- grande de carbonate de magnésie natif. (*) Pour effectuer ce calcul , il feue observer que le numérareur de n est la circonférence du cercle , exprimée en secondes sexagésimales, et doit êire convertie en parties du rayon, en la divisant par l'arc égal au rayon , arc dont le logarithme est {,31.44151. Le C. Laplace n'a pas tenu compte ici de la résistance de l'air , parce que son influence sur les balles d* plomb d'un petit diamètre , ayee lesquelles on fait les expériences , est très-petite. ( Note dit R. ) n5 Celte pierre ', aussi compacte que la craie la plus dure , est en masse informe et d'un blanc de céruse ; elle ne happe pas sensibiemenl à la langue , et ne donne pas l'odeur argilleusej l'eau n'a qu'une très-légère action sur e!le; on ne peut la réduire en pâte solide , et en se séchant elle p.nroit pourtant s'agluliner et prendre un peu de retrait. Sa pesanteur spécifique, lorsque toutes les bulles d'air qu'elle contient se sont échappées, est de 2, (ù 2. Au feu cette pierre a perdu o,585 de son poids, et s'est durcie assez pour rayer légèrement le verre de Bohême. Dissoute dans l'acide nitrique, elle laisse dégager une quantité de gaz qui diminue le poids total de a5o centigrammes. L'acide sulfurique concentré, versé sur la pierre de Castella-Monté réduite en poudre , produit une violente effervescence , si l'on y ajoute de l'eau : cet effet n'est pas sensible sans cette addition. Traitée de cette manière , on a obtenu de cette pierre un sel crystallisé en petites aiguilles , qui a manifesté toutes les propriétés du sulfate de magnésie Ce sel a donné par la potasse un précipité qui , séché , a pesé i3i,5 centigrammes. La portion non dissoute par l'acide sulfurique , étoit de la silice pure , qui a pesé 71,2 cen- tigrammes. Le prussiate de soude a donné aux dissolutions une légère couleur verdâtre , qui n'a pas formé de dépôt appréciable. Cette pierre contient donc : Magnésie 26,3 Silice • 14,21 Acide carbonique 46 Eau 12 Fer o Perle ... • 01, 5 IOO,0 Le C. Guvton fait remarquer que les différences qu'on peut observer entre les propor- tions des substances constituantes de celte pierre , et celles du carbonate de magnésie ar- tificiel, proviennent sans doute des circonstances dans lesquelles ces sels ont été produits, et les autres caractères qui les distinguent peuvent avoir pour cause la présence des subs- tances étrangères au carbonate de magnésie , qui se trouvent dans la pierre de Casleiia- Monté. G.I. CV. Extrait des travaux du C. Seguin , sur la fermentation. Institut NAT. Dans un premier mémoire, le C. Seguin développa le plan du travail qu'il avoit entrepris sur la fermentation en général, et plus particulièrement sur la fabrication de la biefre, du vin, du cidre et des éaux-dë-vie de grains et de mélasse, etc. Dans un second mémoire, l'auteur eut pour but de prouver que la fermentation n'est pas le produit d'une substance sui generis ; mais bien d'une réunion de circonstances. Il fait voir que dans le cas où des liqueurs claires fermentent, le véritable dissol- vant et la cause fermentescible quelle qu'elle soit, est l'eau et non la matière sucrée. j que la durée du contact et la présence du sucre ne sont nullement nécessaires à la dissolution d'un principe fermentescible quelconque de la levure ; que celte dissolution se fait par l'eau en assez f'oible quantité , à la vérité , mais presque subitement , et même à la température ordinaire de l'atmosphère -, enfin qu'en supposant que le sucre jouisse aussi de la propriété de dissoudre un principe fermentescible quelconque, il serait impossible de le démontrer, puisque le sucre exigerait , pour la rendre sensible, d'être tenu préalablement en dissolution par l'eau. G. F. CV. BULLETIN DES SCIENCES, ===== N\ 76. PAR LA SOCIÉTÉ P H I L O M A T H I Q.U E. PARIS. Messidor , an 11 de la République» *st£:ZI?L*!JCZi HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations sur V Adonis capensis de Linnœus > par te C. VentenàT. Sous le nom à' Adonis capensis , Linnasus a réuni trois espèces réellement distinctes ; Institut «at. savoir : celles figurées dans Commelin , dans Burman et dans Plukenet. Ces espèces, jointes à deux autres plantes , offrent des caractères qui nécessitent la formation d'un genre nouveau : elles différent des Adonis, non-seulement par leur port, qui s'approche de celui des ombellifères , mais encore parce que leur fruit est composé de plusieurs bayes monospermes. On voit donc que les mêmes principes qui ont engagé les botanistes à séparer les Potentilies des Ronces , doivent autoriser la séparation des Adonis et des Anamenia, c'est le nom crue le C. Ventenat donne à ce nouveau genre: ce nom est formé du mot anahamen , expression employée par les Arabes, pour désigner l'Anémone et l'Adonis. L' Anamenia qui , dans l'ordre naturel , doit être placé entre l'Hydraslis dont il a le fruit , et l'Adonis dont il a la fleur , aura pour caractère : Calyx 5 phyllus ; petala ly autplura ungue nudo ; termina receptaculo globoso imposita ; baccœ plurimœ 1 spermœ: — Herbce perenne.s. Folia radicalia s.vpius biternata raro bipinnata , flores in scapa umbellati ; habitus umbelliferarum. Herbœ asperrimœ pro vesicatoriis adhibitœ. A. foliis biternatis. 1. Anamenia coriacea. Foliolis subcordatis coriaceis glabriusculis lateralibus bast oblique truncatis umbella supra decomposita patenùssima. — Comm. Hort- 1. t. 1. Adonis capensis , Lin. Wild. a. Anamenia laserpitiifolia Foliolis subcordatis rigidis glabriusculis lateralibus basi oblique truncatis , umbella subsimplici paicciflora. — Pluk. Alm. t o,5. f. JJ. Adonis vesi- catoria , Lin. f. ait. Wild. 3 Anamenia gracilis. Foliolis ovatis sœpe incisis projhnde serratis rig dis pilosis , scapis apice ramosis , ramis erectis paucifloris. — An Adonis cethiopica, Thunb.r. 4. Anamenia hirsuta. Foliolis lanceolatis profunde serratis hirsutis , scapo basi ra~ moso , ramis decumbentibus paucifloris. — Burin, afric. t. 5i. Adonis capensis, Lin. Wild. Lam. B. foliis bipinnatis. 5. Anamenia daucifolia. Foliolis linearibus bipinnatlfidis. — Adonis filia , Lia. f, Wild. Adonis daucifolia , Lam. L\ C. t N\ IV. 7e. Année, Tome III. Avec une Flanche XUÎ. D GÉOLOGIE. Sur les basaltes. Soc. jphilobi. On sait que les géologues sont depuis long-tems divisés d'opinion au sujet de l'origine volcanique ou aqueuse des basaltes. L'opinion de l'origine volcanique , l'ut une des pre- mières reçue Les raisons et les observations sur lesquelles elle étoit fondée, sont les plus connues : elles ont été adoptées pendant long-tems, et peut-être trop légèrement par le plus grand nombre des minéralogistes. Nous ne les rappellerons pas. Les partisans de l'origine aqueuse viennent combattre avec de nouvelles forces les partisans de l'origine ignée. Les observations et les raisons, en leur faveur, se multi- plient. Nous allons faire connoître celles qui ont été rassemblées par plusieurs géologues, et notamment par le C. Daubuisson , dans un mémoire sur les basaltes de Saxe. Un trop grand nombre de pierres ont reçu le nom de basalte. Il est possible qu'il s'en trouve parmi elles dont l'origine soit réellement volcanique. Celles dont il est ici question forment les grandes masses de terrain nommées basaltiques, qui se séparent ordinairement eu colonnes prismatiques. Leurs caractères minéralogiques ont été donnés avec toute la précision possible, par Werner , Dolomieu, Daubuisson. Cependant, de l'aveu même de Dolomieu, il est presqu'impossible de distinguer celte roche, hors de sa place, de certaines laves compactes. Nous ne redirons point ces caractères; mais pour établir la discussion sur des pièces qui soient toujours les mêmes, nous examinerons si les basaltes de Saxe et d'Irlande peuvent avoir été produits par le (eu ; et si ceux, moins bien examinés sous le rapport de leur origine , qui se trouvent en Italie , en Sicile et dans les îles adjacentes, en Ethiopie, en Auvergne, etc., ayant les mêmes caractères , n'ont point une origine semblable. Il y a , comme nous venons de le dire , une ressemblance parfaite entre les caractères extérieurs des basaltes et les trapps regardés, par tous les géologues, comme produits par l'eau. Dolomieu a prouvé que les basaltes antiques des limites de l'Ethiopie , em- ployés par les Egyptiens, étoient une roche amphibolique , c'est-à-dire un trapp. L'analyse chimique démontre la même identité dans leur composition. Bergman avoit été frappé de cette ressemblance, confirmée par les nouvelles analyses de Kennedy et de Klaproth. Ce dernier a trouvé dans le basalte les substances suivantes ; Silice 44?5o Alumine ïfyfô Eer 20,00 Acide muriatique o,o5 Soude 2,00 Eau 2,00 Oxide de manganèse 0,12 Oraux 9>5o Magnésie 2,23 Perte . 2,20 Enfin , une petite proportion de carbone. . Plusieurs propriétés chimiques se retrouvent les mêmes dans le basalte et le griïnslem de Werner (roche amphibolique.) Une des plus remarquables est celle observée par Hall , et rapportée comme preuve de l'origine volcanique des basaltes. Il a fait fondre du basalte et du griïnstein , et a obtenu un verre homogène semblable. Ce verre , fondu de nouveau et refroidi lentement, a donné une pierre à cassure terreuse, absolument la même dans l'une et l'autre expérience. "La forme prismatique de la plupart des basaltes, appartient plutôt aux roches for- mées sous l'eau , qu'à celles produites par l'action du feu. Werner fait remarquer que '.<* porphyres , les roches steutileuses , la chaux sulfatée ea masse , se divisent en. prismes. Hamond a observé cette division prismatique dans la chaux carbonafee com- pacte. C'est donc sans fondement que l'on a supposé que les basaltes étoient des laves qui avoient pris un retrait prismatique en coulant dans la mer. L'observation prouve le contraire : car on ne remarque aucune division prismatique dans la lave du Vésuve de 1794, qui a coulé dans la mer. Spah.nzanni a examiné avec attention les laves de l'île d'Isohia , qui ont également coulé dans la mer , et il n'y a découvert aucune division prismatique, M. Hubert a fait la même observation sur un courant de lave incandes- cente du volcan de l'île de Bourbon , qu'il a vu entrer dans la mer. D'ailleurs, comme l'observe le Dr. Riehardson, on ne trouve aucun basalte prisma- tique dans les produits modernes des volcans actuellement existant. Ceux qui se ren- contrent dans les terreins réellement volcaniques , comme la Sicile et les îles voisines, l'Auvergne, etc. paroissent antérieurs à l'existence des volcans; ils ont été enveloppés par les laves , et sont plutôt le sol propre à la formation des volcans , que le sol formé par ces agens. . j Les basaltes de la Saxe , observés et décrits avec soin par M. Daubuisson , se pré- , sentent avec des circonstances qui ne permettent point d'attribuer leur formation au j feu des volcans. Ils recouvrent, sous forme rie plateaux isolés, la plupart des sommités j de la Saxe : on demande d'où pourroil venir ces coulées rie laves. On ne peut supposer j que chaque montagne soit un volcan particulier ; car il faudroit supposer aussi que la : lave s'est fait jour par le sommet, c'est-à-dire dans le lieu où elle devoit éprouver le ! Elus de résistance, ce qui n'arrive jamais. Secondement la base de ces plateaux de . asaltes devroit présenter des roches mélangées , bouleversées , et cependant on ob- serve la plus grande régularité dans les couches de ces montagnes , percées, comme on ' le sait , d'une multitude de galeries ; les filons nombreux que l'on y voit , y sont gé- i néralement suivis et réguliers : on ne rencontre dans leur intérieur aucune cavité remar- quable , on ne trouve à leur sommet aucun indice de cratère. ! Si l'on suppose que ces montagnes ont été recouvertes par un torrent de laves ba- saltiques , on sera en droit de demander d'où a pu venir une si grande quantité de laves qui a dû combler les vallées , et envelopper toutes ces montagnes ; car on ne peut supposer qu'un courant ordinaire descendant dans une vallée ait pu remonter sur le versant de la colline opposée , et dépasser encore son sommet de plusieurs mètres , sans avoir auparavant comblé cette vallée. Les coulées de laves , de quelque nature qu'elles soient , ont des caractères parti- culiers, qu'on ne trouve point dans les basaltes; elles ne sont ni ne peuvent être dis- posées par couches parallèles, leur mode de formation s'y oppose; les basaltes sont au contraire disposés par assises très-paralleles. Les masses de laves d'une même coulée , et sur-tout celles de plusieurs coulées varient de densité dans leur épaisseur. Les couches de basaltes sont au contraire d'une densité égale dans chaque assise et souvent dans un grand nombre d'assises. Les basaltes de différens pays, et principalement ceux de Saxe, sont placés sur des roches , ou sont recouverts de roches d'origine aqueuse bien reconnue de tous les géologues. On voit souvent ces basaltes se fondre par nuances insensibles dans ces roches , ensorte qu'il est impossible d'assigner la limite où finit le basalte , et où commence la roche amphibolique (grùnstein ) ou la roche argillo-ferrugineuse ( wacke. ) Cest ce que M. Werner et le C. Daubuisson ont observé dans les basaltes de Saxe , c'est ce que Dolomieu a vu dans ceuxkl'Ëthiopie. Enfin , on ne peut dire que ces roches soient .des altérations des basaltes , puisqu'on n'y retrouve ni la même structure , ni les mêmes substances minérales. D'autres faits moins essentiels tendent à prouver que les basaltes que nous avons pris pour exemples , et probablement beaucoup d'autres, n'ont point une origine ignée. Telle est la présence bien constatée de couches de houille non altérées , placées sous du basalte ; de couches de chaux carbonatée interposées entre deux bancs de basalte ; de crystaux appartenant à des substances minérales très-fusibles empâtées dans le basalte sans y être altérés sensiblement. Si ces faits ne prouvent pas aussi évidemment que les précédens l'origine amieuse du basalte, ils y ajoutent du moins de nouvelles probabilités. Il reste à Ï20 savoir maintenant si la question n'est pas une dispute de mots, comme le pense Fortîs, et si le nom de balsate n'a pas été appliqué indifféremment , mais très-mal à-propos , tantôt à de vraies laves compactes , tantôt à des roches à base d'amphibole , de trapp , ou même dacornéenne, A. B. PHYSIQUE. Recherches Sur cette question : Quelle est l'influence de Toxidation sur les effets de la colonne électrique de Voha? par le C. Biot. Ikstitcjt nàt. Dans l'ingénieuse théorie que Volta nous a donnée de sa colonne électrique, on suppose que l'électricité développée est due toute entière au contact des disques mé- talliques. Les substances humides , interposées dans l'appareil , sont alors regardées comme de simples conducteurs qui servent à transmettre l'électricité; mais non pas t à la faire naître, du moins par leurs propriétés chimiques qui produisent l'oxidation. A la vérité Volta a bien prouvé que le contact mutuel des métaux, et en général celui des substances de nature différente , suffit pour développer de l'électricité ; mais que ce soit là la seuie cause de l'action de son appareil , c'est ce qui n'est pas de la même évi- dence. Volta appuyoit cette dernière opinion sur une expérience qu'il faisoit avec son' appareil à couronnes de tasses, dans lequel il versoit successivement de l'eau pure et de l'eau imprégnée d'une dissolution saline. L'écartement des pailles de l'éleclromèlre indiquoit que la charge du condensateur restoit la même , quoique les effets sur les organes fussent sensiblement augmentés ; ce qui étoit dû, suivant Volta, à un accroissement des fa- cultés conductrices des substances humides. Le C. Biot discute cette expérience. Il montre qu'elle est affectée de plusieurs causes d'erreurs par la nature de I électromètre dont Volta faisoit usage , et par la manière dont on appliquoit le condensateur dans les deux expériences successives. Il s'est assuré que la plus légère différence dans cette application fait quelquefois varier la charge du condensateur du simple au triple sur la même pile. En partant même de l'hypothèse de Volta , il est facile de voir que si la conduc- tibilité s'est accrue, la charge du condensateur doit aussi s'accroître dans un tems donné, lorsqu'on n'atteint pas le maximum de tension dans un instant indivisible , en sorte que l'expérience dont il s'agit est nécessairement inexacte. Cette opinion s'est trouvée con- firmée par le fait, lorsque le C. Biot, après un grand nombre d'essais, est pervenu à obtenir des résultats comparables. Voici l'appareil qu'il a employé pour y parvenir. Il a fixé son condensateur sur un plateau métallique horizontal qui terminait une tige de cuivre verticale et mobile. Cette tige pouvoit se serrer à vis contre nn parallé- pipède de bois, revêtu d'une feuille d'étain ; la pile étoit posée sur ce parallépipède , sans supports latéraux. Sur le sommet de la pile étoit placé un petit vase de fer rempli de mercure. L'extrémité de la tige flexible du condensateur étoit aussi en fer. D'après cette disposition , la communication étoit parfaitement établie entre la base de la pile et le disque inférieur du condensateur; celui-ci étant amené à la hauteur de la pile, on abattoit sa tige flexible dans le mercure au moyen d'un tube de verre verni, après quoi on l'abandonnoit à sa propre élasticité : le condensateur se trouvait ainsi tou- jours chargé d'une manière comparable. Son contact avec la pile étoit toujours le même, et l'on étoit maître de le prolonger plus ou moins long-tems. L'élecfricité qu'il acquéroit étoit mesurée avec une balance électrique , construite avec beaucoup de soin par le célèbre artiste Fortin, pour le cabinet de l'institut; les intensités électriques se calculoient par les formules données par le C. Coulomb pour cet objet. Toutes ces précautions sont indispensablement nécessaires pour obtenir les résultats comparables; dès qu'on en néglige une seule, les charges du condensateur n'offrent plus rien que d'irrégulier. Mais en les observant avec soin , les résultats se suivent de ma- nière que souvent avec la même pile composée seulement de vingt couples , les ré— Bull d&r Se ■ Tom ■ M PI XUI. N? 7 à . rzt pulsions indiquées par la balance n'ont varié pour neuf expériences consécutives qu'entre 71 et 75°. A l'aide de cet appareil, le C. Biot a trouvé que des piles semblables en tout, excepté par la nature des conducteurs humides , donnoient pour un simple contact d'une demi- seconde , des quantités très - différentes d'électricité : par exemple, la dissolution de carbonate de potasse donne d'abord deux fois moins environ que le sulfate de fer ; mais bientôt l'action de ce dernier diminue, et celle de l'autre augmente. Les diverses dis- solutions salines , la colle de farine, etc. présentent des différences analogues, et dont quelques-unes sont aussi marquées. Les considérations exposées plus haut sur l'expérience de Voila , se trouvoient ainsi vérifiées; cela ne décidoit pas encore la question, puisque les différences seules de con- ductibilité suffisent pour expliquer celles que présentent les charges du condensateur dans les différentes piles , mais il ne s'ensuivoit pas non plus que ces différences n'éloient pas dues à l'oxidaiion , au moins en partie. Pour apprécier directement l'influence de cette seconde cause , et fixer d'une manière exacte la limite de ses effets, le C. Biot a fait l'expérience suivante. 11 a pris une p;le de vingt couples métalliques séparées par des rondelles de drap , imprégnées d'une dissolution de sulfate d'alumine; il l'a isolée sur un gâteau de résine. En appliquant le condensateur par un simple contact d'une demi-seconde et touchant la base de la pile , on a eu pour répulsion go°. Ainsi l'appareil éloitbien en activité. On s'éloit assuré d'ailleurs qu'il étoit bien isolé, car lorsqu'on appliquoit le condensateur sans toucher la base de la colonne , il ne pre-- noit pasd' électricité sensi ble. Alors on a établi la communication entre les deux extrémités par le moyen d'un fil métallique qui, placé d'une part sous la base delà colonne, plongeoit de l'autre dans le vase de fer, rempli de mercure , qui étoit posé sur le sommet. On s'est assuré qu'alors , soit qu'on touchât ou non la base de la piie, le condensateur ne se chargeoit pas, en' sorte que la communication étoit certainement bien établie. Or, on sait que dans ce cas le courant électrique circule dans l'extérieur de l'appareil, et que l'oxidaiion se fait avec autant de vivacité qu'à l'ordinaire. Si donc celte oxi- dation développe de l'électricité, on doit la retrouver dans l'appareil, quand la com- munication est de nouveau détruite entre les deux extrémités. Pour mettre cetle électricité en évidence , on détacha , au bout de deux minutes , le fil métallique de la partie supérieure de la colonne. Cette opération fut faite avec un tube de verre verni , et par conséquent bien isolant ; on appliqua ensuite le condensateur comme à l'ordinaire , mais sans loucher la base de la pile, fi n'acquit pas une quantité d'électricité appréciable à la balance; cependant il sufiisoit de toucher un seul instant cette base, pour retrouver , comme précédemment , go" de répulsion : en sorte que le défaut d'élec- tricité sensible dans la pile isolée , ne pouvoit pas provenir d'une altération qui serait survenue par hasard dans l'action de l'appareil. Le fil métallique s'étoit replié de lui- même autour du pied de la pile, et par conséquent la petite quantité d'électricité qu'il aurait pu acquérir n'éloit même pas négligée. Voici maintenant les conséquences qui résultent de ce fait : J'ai répété souvent l'ex- périence , dit le C. Biot , et l'on m'accordera sans peine que j'aurois apperçu une répulsion de 2% quantité déjà trop grande pour échapper aux observations : or, les intensités d'é- lectricité dans la balance de Coulomb, sont à-peu-près proportionnelles aux cubes des- angles de répulsion. La quantité d'électricité produite par l'oxidaiion pendant deux mi- nutes , étoit donc à l'effet total observé auparavant , dans un rapport moindre que celui de 1 à 90000 ; et comme il sufiisoit dans le premier cas d'une demi-seconde pour charger le condensateur, la part de l'oxidation à cet effet instantané , est certainement au-dessous ^e l'oouôooo ' quantité tout-à-fait insensible. Ainsi , quoiqu a la rigueur i'oxidation doive développer de l'électricité dans la colonne de Volta , les résultats de cette cause sont tout-à-fait incomparables avec ce que donne le contact des métaux sans cesse alimenté- par la communication avec le soi.. 122 On avoit choisi à dessein un? pile composée seulement de 20 couples, afin que la tension due au contact des métaux, put être regardée comme insensible dans la pile isolée. En cherchant ce qui peut" avoir engagé les physiciens à donner autant d'influence à une si foible cause, on voit qu'ils n'ont pas assez examiné combien il est possible de la di- minuer sans altérer la quantité d'électricité développée par l'appareil. Le C. Biot a construit des piles dans lesquelles les substances humides sont remplacées par des disques de nitrate de potasse fondus et soigneusement abrités de toute humidité. Ces piles donnent autant d'électricité que celles qui sont imprégnées de dissolutions salines les plus énergiques , comme, par exemple , de sulfate d'alumine ; mais le condensateur met une demi-minute au lieu d'une demi-seconde à se charger dans une de ces piles composées de 20 couples , et la marche de cette opération est représentée par une logarithmique. Ces recherches , qui tiennent à la théorie de la transmission de l'électricité à travers des conducteurs imparfaits, doivent être réservées pour un autre mémoire- Celui -Ci sera imprimé en . entier dans les Annales de Chimie. J. B. PATHOLOGIE. Notice sur un homme mort à V use de, soixante-deux ans , dont les bras , les açànt-bràs , les cuisses et les jambes ne s'étoient pas développés. /à».- «-» 3VTx.r> Les professeurs d'anatomie de l'Ecole de médecine avoient été chargés d'examiner le corps dun homme mort a 1 hospice de Bicetre, le 9 nivôse de lan 11. Ils se sont procuré, par le C. Hebréard , chirurgien en second de cet hospice, des détails curieux sur les habitudes de cet homme; et le C. Geoffryon, l'un des prosecteurs de l'école, les a aidés dans leurs recherches anatomiques. Marc Catozze , dit le petit nain , étoit né à Venise , de parens très-robustes et d'une assez haute stature; il avoit plusieurs frères, tous grands et bien conformés. Son tronc ne présentoit aucune difformité , et paroissoit devoir appartenir à un homme de cinq pieds six pouces. A l'exception du non développement de ses membres et de l'absence du scrotum, on ne voyoit rien de remarquable à l'extérieur. Ses membres pectoraux consistoient en une épaule très-saillante, et en une main bien conformée; les abdomi- naux consistoient en une fesse applatie, qui supportoit un pied mal développé, niais complet dans toutes ses parties. Cet homme éloit très-connu par son adresse. Il avoit employé la plus grande partie de sa vie à parcourir presque tous les états de l'Europe où il s'exposoit à la curiosité publique. Il attiroit la foule , non-seulement par sa conformation singulière , mais encore par la force étonnante de ses mâchoires, et sur-tout par la dextérité avec laquelle il faisoit voltiger au dessus de sa tète des armes, des bâtons; en agissant avec ses moi- gnons, il lançoit d'une main ces objets dans l'air, et il les recevoit de l'autre avec la plus grande prestesse. Comme il pouvoit à peine atteindre à sa bouche avec l'extrémité de ses doigts, sa plus grande difficulté auroit été de se nourrir seul et sans aide , si l'anatomie n'eût montré dans la conformation singulière de sa mâchoire , le moyen que la nature avoit em- ployé pour obvier à cet inconvénient, en la faisant aller elle-même au-devant des ali- inens, par un mouvement de protraction et d'abaissement simultané très-extraordinaire. Quoique Catozze pût marcher et se tenir assez bien sur ses pieds, il auroit éprouvé la plus grande peine pour saisir les objets situés au-dessous ou à une certaine distance de ses mains; mais il les avoit pour ainsi dire alongées, en imaginant un instrument très-simple , à la vérité , mais qui , dans toute l'étendue de l'expression latine ( manubrium ) étoit pour lui le manche le plus utile. Qu'on se figure un bâton creux de bois de sureau de trois pieds de longueur environ , dans la longueur duquel se plaçoit et pouvoit se mouvoir une tige de fer cylindrique de même longueur 3 et terminée à l'une de ses extré~ I 125 niités par un crochet recourbé en hameçon et très-acéré , on se fera une idée de l'ad- jutoire de notre petit nain. Vouloit-il saisir un objet situé à quelque distance de sa main, boutonner sa culotte, par exemple; prendre et soulever son gobelet de métal ; tirer à lui sa couverture, etc. etc. saisissant d'une main son bâton, qui ne le quittoit jamais, il le poussoit entre les doigts de manière à en porter l'extrémité armée du crochet vers la main libre. Tirant aussi-tôt la tige, il en portoit le crochet vers l'objet qu'il vouloit saisir, il le menoit alors à lui, le tournoit et le retournoit sans changer le bâton de main , mais en y faisant rentrer comme dans un fourreau, la petite verge de fer terminée en crochet. L'habitude de se servir de cet instrument lui avoit donné une si grande adresse , qu'on l'a vu plus d'une fois ra- masser sur la terre, et même sur une table, une pièce de monnoie , lorsqu'on desiroit qu'il en fit l'épreuve. Ce qu'on aura peine à croire , c'est qu'un homme si contrefait ait rencontré plusieurs Femmes dont il ait eu le talent de se faire aimer. Il s'en est au moins fait gloire plusieurs fois; mais forcé par la misère d'adresser ses vœux à d'autres femmes moins difficiles et moins bien portantes , on avoit été obligé , par deux fois différentes , de le traiter dans l'hospice pour une maladie vénérienne. Dans sa jeunesse, Calozze voyageoit à cheval. On lui avoit fabriqué pour cela une selle particulière, et il paroissoit ordinairement en public, tenant les rênes du cheval, battant a caisse , faisant l'exercice au fusil , écrivant , montant sa montre , coupant ses ali-^ mens, etc. 11 étoit d'un tempéramment très-robuste. Gai, jovial même, il aimoit à raconter ses aventures et ses voyages : il parloit très-bien et écrivoit l'anglais , l'allemand , le français et l'italien; la vivacité de son esprit naturel et son accent méridional ren- voient sa conversation assez intéressante. Mais il aimoit la bonne chère , le vin et les liqueurs fortes dont il avoit autrefois contracté l'habitude. Il étoit très-entêté , il avoit beaucoup d'amour-propre'et une fierté bien ridicule. Quand il avoit, par exemple , obtenu la permission de sortir de la maison, il se faisoit traîner sur une petite voiture par un homme qu'il appelloit son cheval , et auquel il donnait quelques sous ; mais jamais il ne souffroit que cet homme, qu'il regardent comme son domestique , mangeât avec lui. Ses membres inférieurs, comme nous l'avons dit, ne consistoient que dans les pieds 5. il s'en servoit cependant pour marcher et porter son corps dans là direction verticale. Plus d'une fois on l'a vu se promener dans les cours de l'hospice , et même faire près d'un quart de lie^ie à pied. Pour se reposer, il écartoit un peu les pieds, c'est-à-dire qu'il en portoit la pointe un peu en dehors : il s'appuyoit en devant sur son ad jutoire, et porté en arrière sur ses tubérosités ischiatiques , il restoit ainsi des heures entières à converser avec les curieux qui alloient visiter l'établissement. Il mourut à la suite d'une inflammation de bas-ventre (entérite chronique. ) Depuis deux ans, il se plaignoit de vives douleurs de coliques ; il étoit alternativement fatigué par le dévoiement ou la constipation. Plusieurs fois, mais en vain, on avoit essayé de lui faiie passer des lavemens. Le liquide paroissoit être arrêté par un obstacle in- vincible , et ne dépassoit pas le rectum. On trouva en effet , comme nous le dirons plus tard , une maladie dans cette portion du tube intestinal. Voici les singularités de structure que la dissection de son corps fit remarquer. Le tronc , en apparence assez bien conformé , présenloit cependant une légère cour-* bure dans la région des lombes. Un sternum très-large, une poitrine très-ample, les côtes peu mobiles, le bassin moins oblique dans la ligne qui sépare le détroit supérieur, les tubérosités ischiatiques évasées, très-rugueuses ; un grand écartement entre les branches du pubis : toutes ces différences paroissoient dépendre de la nature des mouvemens. La tête dans des proportions ordinaires; la face saillante, le nez très-oblique et de travers , point d'apophyses zygomatiques , elles étoient remplacées par deux grosses tubérosités de l'os jugal et temporal; la mâchoire inférieure, presque entièrement hori- zontale, terminée eu arrière par un très-gros condyle à surface plate, arrondie, pri- vée des cartilages d'incrustation et comme rugueuse , reçue dans une cavité glénoïde peu> profonde , rude au toucher, le fibro-cartilage presqu'entièrement détruit 3 le mouvement de latéralité absolument impossible, celui de prolraotion et d'abaissement très -facile,' les autres ligamens comme clans l'état ordinaire; les muscles temporaux et ptérigoidiens avec leurs attaches naturelles et très-bien prononcées; le masseLer n'exisoil pas, et on n'en voyoit aucune trace. Le membre thbraciqu'e formé d'une clavicule presque droite, extrêmement épaisse à son extrémité slernale très-applatie à la scapulaire ; l'omoplate très-fort portant des apophyses acromion et coracoide alongés; l'angle humerai remplacé par une petite tête spherique ; absence complète de l'humérus et des os de l'avant-bras ; la main formée de mêmes os que dans l'état ordinaire , ceux du carpe Irès-rapprochés entr'eux. L'un d'eux, tout-à-fait en arrière vers le scapulum , présentant une petite facette concave reçue sur la léte de l'angle humerai de l'omoplate : les phalanges, non susceptibles d'une extension complète, donhoiênt aux doigts une forme crochue. Tous les muscles qui entourent la tête de l'os du bras sans éprouver de changement par rapport à leur origine, présentoient une singularité bien remarquable dans leur ter- minaison. Leurs tendons, réunis par leurs bords, formaient une bourse qui tenoit lieu de capsule fibreuse au devant de la petite tête de l'angle humerai du scapulum, d'où il est évident que l'effet de la contraclibilité de ces muscles devoit être absolument nul. Les autres muscles , tels que le grand pectoral , très-large du dos , grand rond et deltoïde se réu- nissoient sur un tendon commun placé entre le scapulum et la main. Des prolonge- mens alloienl se fixer sur les os du carpe. On voyoit bien encore quelques vestiges des muscles du bras et de l'avant-bras; mais ce n'étoit que des rudimens , sur-tout dans la partie charnue. Chaque doigt avoit ses extenseurs et fléchisseurs propres et communs; mais au lieu de leurs attaches connues, ils étoient fixés, soit sur le tendon de la tête 3u scapulum , soit sur celui qui provérioit du grand pectoral. La distribution des nerfs et des vaisseaux qu'on avoit injectés, ne présenta d'autres différences que celle de la longueur respective des troncs. Dans le membre abdominal, on trouva la tête du fémur avec les deux troebanters; mais voilà tout ce qui existait de l'os de la cuisse. Un seul os, représentant le tibia, tenoit lieu des os de la jambe. Il s'articuloit avec le pied, mais il n'avoit aucune con- nexion avec le rudiment du fémur, au devant duquel il passoit pour aller s'articuler sur l'épine antérieure inférieure de l'os desiles, à l'aide-d'une extrémité arrondie,- recouverte d'un cartilage poli. Le pied , composé des mêmes os que dans l'état ordinaire , mais disposés de manière que les orteils , encore plus crochus que les doigts de la main , n'étoienl pas susceptibles d'une extension parfaite. L'appareil musculaire présenta à peu-près les mêmes observations que dans le membre thoracique. On y voyoit des rudimens de presque tous les muscles. Les fléchisseurs de la jambe se réunissoient en un seul tendon sur le côté interne du calcanéum, sur lequel il s'inséroit. Les extenseurs du pied conservoient en petit la forme ordinaire. Tous les orteils avoient des extenseurs et fléchisseurs ; leurs attaches supérieures étoient aux épines antérieures de l'os coxal , et sur les rudimens du fémur et du tibia. Tous les autres muscles n'ont présenté de différence que dans un moindre développement. On trouva , dans la moitié inférieure de l'intestin rectum , un rétrécissement très- remarquable. Son tissu étoit blanchâtre, et dans un étatsquirrheux. La moitié supérieure, au contraire, présentoit une amplialion considérable, une dimension double de l'état sain et habituel. Il s'y étoit fait un développement variqueux des vaisseaux, tel que cette moitié de l'intestin étoit d'une couleur de lie de vin rouge. j Ce qui est très-remarquable dans celte conformation vicieuse, c'est qu'on a reconnu, du côté droit et du côté gauche, une symétrie parfaite. C. D. JSous donnons, Planche XIII , la figure du squelette de cet homme. 125 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILO MAT HIQU E. PARI?; Thermidor, an n de la République. N-. 77. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait des observations anatomiques de M. Home , sur çeçkidne. Nous avons déjà rendu compte ( voyez le n . 64 du Bulletin) de la description ana- SoB. rutoK tomique de ï ôrnitflorMnciiè paradaxus , dont M. Hom/J a enrichi les sciences naturelles. Ce savant vient en outre de publier, dans les transactions philosophiques pour 1 année 1802 , une dissertation semblable au sujet de f eciiidné , myrmecophaga acuieata de Scliaw. L'objet de cette nouvelle dissertation, est de prouver que 1 eclndn® a «le si grands rapports avec tornithôrhiriciis paràdoxiis , qu'on ne peut se dispenser de les comprendre clans le même genre. IL Home lui donne , en conséquence , le nom aorntihorhtncus Tiistrix. , -o«nf Les nièces du squelette sont de même forme, et présentent le même arrangement si ce nest que dans l'echidné on remarque de pais un cartilage xipnoide qui naii au-dessous du sternum. Le cœur et les poumons sont comme dans iornithothmcus paradoxes, à !' exception qu'il ny a dans ièchidné qu'une seule veine-cave supeneiue, au lieu de deux. , ,. ,., , j-u..,. L'œsophage est étroit, mais des ridas longitudinales indiquent quil peut se dilater jusqu'à un certain point; l'estomac est simple, ovale; les intestins de même diametr» à-peu-près. Ou trouve un petit cœcum un peu avant la naissance du rectum. Aucune autre différence d'ailleurs, si ce nest cependant que dans léchidaé la digestion est aidée par du sable qui passe et séjourne dans l'estomac. .Les autres viscères, le loie, sa vessicule, les reins, la vessie urm tire , sont semblables dans les deux espèces; la rate est toutefois plus courte et plus épaisse. Les organes de la génération de l'espèce à épine, diffèrent un peu de ce que nous avons déjà décrit dans le n°. 6*4. Les testicules sont situés au-dessous des reins; 1 urètre s'ouvre dans un cloaque commun, à-peu-près à 3 centimètres de lanus. £*• *iome ajoute que la semence arrive dans le pénis comms dans Tomithorhiaque. M. Duvernoy, qui sous les veux de M. Cuvier, vient de disséquer ces parties, a trouve au contraire la verge imp'erforée : elle est terminée par 4 tubérosités , qui sont concaves dans le relâchement de ces parties, et qui présentent dans i érection une surlace plane hérissée de papilles. lia verge ne peut alors servir à l'animal qu'à îrnter sa femelle, et a opérer l'accouplement; d'ailleurs la semence est, comme dans les oiseaux, versée directement dans le cloaque commun. Là femelle n'a point de matrice : ses trompes en tiennent lieu - enfin, la présence des os marsupiaux , qu'on ne connoissoit encore que dans les didelpues, les dasyures , les phalangers et les kanguroos , et l'absence des mamelles caractérisent aussi bien notre espèce à épine , que i'orait'uormque. . Ii n'y a nul doute que tant de rapports dans des organes aussi essentiels- que ceux dont il est parié ci-dessus , ne justifient l'opinion de M. Home , et ne démontrent , entre l'echidné et l'ormthorbinque , une sorte de parenté: aussi je les regarde comme N. V. 7e. Année. Tome III. Avec trois Planches XIV \ XV, XVI. E Ï20 étant de la même famille , comme appartenant au même ordre , ci l'on veut. Maïs je crois quà raison des. différences que l'on remarque dans les organes du mouvement, du goûl et de la déglutition , on doit conserver Je genre echidné établi par Cuvier y et continuer à le distinguer de celui de l'ornithorhinque. En effet, r'ornilhorlrnque a un museau largo, très-comprimé', une espèce de bec semblable à celui du canard , dentelé de même sur ses bords , et entouré , à sa base , d'une crête membraneuse ; il a , de plus , des abajoues , des dents , la langue courte e4 large, les pattes d'un animal aquatique, et particulièrement celles de devant, enve- loppées dans une jmembrane qui excède de beaucoup les doigts et même les ongles. Tout son corps est couvert de poils, taudis que i'echidné , dont le corps est orné de piquans aussi gros et aussi n'sistans que ceux des pdrcs-épiës , a sa tête terminée par un museau cylindrique , prolongé en forme de tube ; sa langue très-longue , grêle à son extrémité, et extensible comme dans les fourmis ; et ses pieds conformes comme ceux des animaux fossoyeurs , sans meMbraneS, mais armés a ongles longs, crochus et très-forts. Ces caractères , par lesquels ces deux genres" différent l'un de l'autre , sont d'une si grande importance , qu'ils donnent à chacun des habitudes fort afférentes. L'ornitho- rhinque ne quittent point l.'s eaux , et se nourrit d'insectes et de tout ce qu'il peut trouver dans de la vase. L'cchidné est, au contraire» un animal terrestre, (pu vit sous terre, et probablement d'insectes qu'il prend à la manière des foui-milliers. Mais, cependant, comme il est démontré, par la dissertation de M. Home , que ces deux genres s'appartiennent par un assez grand nombre de rapports , je les réunis dans le même ordre, sous le nom Mo notre .jES , avec le caractère indicateur suivant : Doigts onguiculés ; point de véritables dents ; un cloaque commun , versant à l'extérieur par une seule issue. Alors je conserve le; genre ornithorhinque établi par Blumenbach , et celui de I'echidné que Cuvier a le premier séparé des nivrmecophages. Nous sommes d'autant mieux fondés aie faire, qu'on conrioît déjà une deuxième espèce d'echidné. La découverte de celle-ci est due au lieutenant Guthrie. Le dessin en a été envoyé à Sir Joseph Bancks, et M. Home nous a rendu le service de le faire graver à la suite de sa dissertation. J'ai cru devoir terminer ces observations par l'exposition des caractères de ces deux espèces. L'echidné épineux. Echidna histrix. De petits poils roux, entourant à leur base des piquans très-longs et seuls visibles à l'extérieur. Porcupine anteater. Schaw- Mise. zool. Ornithorhincus histrix: Home. Trans. p'i. an 1802. pi. X. Patrie. La Nouvelle Hollande, dans le voisinage du port Jackson. I'echidné soyeux. Echidna setosa. Poils longs , touffus , couleur marron , enveloppant les piquans dans leur presque totalité : les piquans de l'occiput des flancs et de la queue , plus allongés. Alter ornithorhincus histrix. Ho:;iE. Trans. phil. an 1802. pi XIII. Nous venons de voir une peau appartenant à cette espèce. Le professeur Faujas r qui l'a acquise d'un marin du vaisseau le Naturaliste , a eu la complaisance de me la communiquer. La figure publiée par M. Home, est assez exacte. Les ongles différent, ainsi que l'indique cette figure. L'echidné soyeux a les ongles plus arequés, plus étroits, plus sillonnés en^-dessous, et plus taillés en pointe à l'extrémité; celui du doigt extérieur,. dans les pieds de derrière, est creusé en gouttière, comme ses voisins, tandis qu'il est arrondis en tous sens dans l'echidné épineux. Patrie. La Nouvelle Hollande, au détroit de Bass. Les sauvages de celte contrée se font des casques de ces peaux. Celle que M. Faujas a acquise, a servi à cet usage 1ZJ Explication des Planches, ■PI. XIV. L'ecnidné épineux. Echidna histrix. PL XV. L'echidné soyeux. Echidna setosa. PL XVi. Anatomie de l'èçhidné épineux. Fia;, i. Mâchv'res ouvertes, a la langue dans sa situation naturelle, b papilles répandues air ta partie? Renflée de la langue, c six rangées transversales de petites dents de nature osseuse , qui garnissent le palais, d i'éoiglotte bifide , qui se trouve immédiatement au- dessus de la glotte. Fig. 2. Le pénis et les testicules dans leur situation naturelle, a le gland divisé en 4 tûbérosités. h le orps du pénis, c le cloaque commun, ouvert par le milieu pour laisser voir l'orifice d- i'ûrè.tre. d quelques orifice?, que M. Home croit être ceux des glandes de C'jwa Ce sont de simples piquetures ou déchirures de la peau;, selon . , l'< s glaivd : 3 le Cpwper s'ouvraat dans le canal de l'Urèire. e le; glande? de <3ovyper..j^ l'ouverture des conduits urinahes dans le cloaque, g l'urètre ouvert dans toute sj longueur, h ouverture pour le passage de la semence , seion M. Home: M Du- vernov n'a rien trouvé de semblable, i l'orifice du col de la vessie, k la vessie urinaire. / les ouvertures des canaux dëférens dans l'urètre, m le corps des testicules, n les épi- didimes. E. Geoi-ïroï. GÉOLOGIE. Mémoire sur la germination du créas , et sur ses rapports naturels , par le C. Aubert du Petit Thouars. Les cycas ont été placés, par Adanson , parmi les palmiers; par Rumph , Linné Soc. PHILCoï. et Julien, entre les fougères; et Mirbel les a regardés comme un grouppe intermédiaire entre ces deux grandes familles. Le C. du Petit Tuouars, qui a observé dans son sol natal le cycay circinnalis ou samble de Madagascar, a cherché à déterminer, par l'étude delà germination et de la fructification, la place que ce végétal doit occuper dans l'ordre naturel. Le fruit des fougères consiste en- une multitude de capsules extrêmement menues, qui renferment un grand nombre de graines imperceptibles à i'œd nud , et dont ou n'a pu observ< r l'évolution ; celui des Palmiers offre une espèce de drupe plus ou moins pulpeux., qui renferme ordinairement trois graines munies d'un périsperme volumineux. Dans leur {germination, les embrionsdes palmiers restent d'un côté adhérons au péris- perme , et de l'autre portent une gaine qui produit en-dessus la plantule et en-dessous la radicule. Cette gaine adhère au périsperme, tantôt par un long filament, comme dans le dattier et le chameerops , tantôt par un court bourrelet , comme dans le sagoutier et l'arèque. Le fruit du cycas , qui a la grosseur et presque la forme d'un oeuf de poule , ren- ferme une seule graine, et il est revêtu d'une enveloppe crustacée et fragile ; lorsque l'humidité le gonfle , il s'entrouve au sommet et laisse passer un prolongement formé- de deux branches demi- cylindriques , qui tiennent embrassée une écaille charnue, couverte de poils ferrugineux , et plusieurs autres qui se développent successivement ; de leur base part une racine pivotante ; à la 5c ou oc écaille succède une feuille longue de 4- ô décimes , pennée à 5 ou 6 couples de folioles, et déjà munie de 2. ou 3 épines $ les deux branches demi-cylindriques sont engagées dans un corps épais, charnu; si on le coupe avec précauti m , on voit que ces branches se réunissent et forment un seul corps qui , plié en forme de pince , va embrasser le germe. Il est clair que ce co ps est un cotylédon unique, e'. que celui dans lequel il est enchâssé est un péris- perme. On peut comparer cette germination du cycas, à celle de la capucine, ( tro- pocoium) dont les cotylédons sont réunis en une masse charnue, entrouverte à la Ea ïs8 ba:e, qui embrasse la plantulepir deux bras ; mais la capucine est diootyléclone, tandis que le cycas est monocotylédôhè. Si l'on suit l'histoire du cycas après la germination, oa le voit pousser un certain nombre de feuilles qui augmentent successivement de grandeur. Ces feuilles , au lieu de partir une à une et de s'engaîner successivement comme dans les palmiers , sont toutes rangées sur le même cercle , et entremêlées d'écaillés ferrugineuses ; leurs folioles se roulent en-dessous sur elles-mêmes , et c'est ce caractère qui les rapproche des fougères. La tige commence par s'élargir, et elle ne s'élève que lorsqu'elle a atteint le diamètre qu'elle doit conserver; tous les ans , au commencement de la saison chaude, la cime se garnit d'une nouvelle couronne ; lorsque la lige atteint 2 mètres de hauteur , elle commence à fructifier ; les individus mâles offrent, à leur sommet, un cône formé d'éçaiiles charnues, dont la surface intérieure est couverte de globules groûppés , qu'on prendrait volontiers pour des capsides de fougères, mais qui paraissent des anthères unilocuîaires, et qui émettent une poussière jaune, fort abondante; les individus femelles portent un cône renflé , composé d'écaillés d'abord appliquées, puis étalées , oblongues , en forme de langue , munies de chaque côté de deux ou trois éehancrures , sur lesquelles se trouvent des ovaires nuds , soli- taires, arrondis, surmontés d'un slile court et tubuîeux. Le fruit devient ovoïde; il se détache à sa maturité; son test, qui est solide, est recouvert dune mince enveloppe charnue, et renferme un noyau conique, tronqué à la base, entouré d'une triple en- veloppe. Si l'on ouvre ce noyau , on voit que 1 embrion est renversé , logé dans uu périsperme comme un axe, et terminé par deux lobes obtus et inégaux. Il résulte des détails précédons , que si le Cycas se rapproche des fougères par ses folioles roulées avant leur développement, il en diffère par sa floraison , sa fructification et sa germination ; que d'un autre côté , s'il se rapproche des palmiers par son port et l'apparence de son fruit, il en diffère par la structure de ses fleurs mâles, par la disposition de ses fleurs femelles , par l'unité de son noyau , par la structure et l'évolution de sa graine. Les cycas forment donc un grouppe isolé dans la famille des monoco- tylédones ; leur rapprochement avec les Z amla , ne parait guère plus exact, si l'on réfléchit aux différences que présentent les nervures de leurs familles , la disposition de leur fleur et la structure de leurs fruits. D. C. PHYSIQUE. Suite des expériences de M. Ritteii, de Jena , sur tes phénomènes galvaniques. (Communiqué par M. Oksted, docteur à l'université de Copenhague.) Soe. PHILOM. Les physiciens n'apprendront pas sans intérêt que M. R.tter continue ses belles expé- riences sur une matière qu'il a si fort avancée. Comme tout ce travail se rattache main- tenant à une théorie connue, nous nous bornerons à en exposer les résultats, tels que nous les avons reçus de M. Orsted, laissant d'ailleurs aux physiciens le so:n de les vé- rifier avec tout le détail nécessaire. Le but de M. Ritter étant de comparer l'électricité de^ machine.? avec celle de la colonne de Volta, il considère successivement dans cette colonne, la tension électrique, l'action chimique, l'étincelle et le choc. Quant à la tension , ou sait qu'elle est positive à un des pôles de la pile, et négative à l'autre; on a fait voir de plus, qu'elle diminue entre ces deux extrêmes de manière à être nulle au milieu de la colonne. iVJ. Ritter s'est proposé de comparer les forces des tensions de ces deux pôles , et celles des différentes piles. Il essaye d'y parvenir en mesurant le tema nécessaire à la charge d'une même batterie électrique ; mais ce moyen est inexact, et l'on ne peut rien obtenir de certain à cet égard, que par la balance électrique. Suivant M. Ritter, l'action du pôle positif de la pile dispose les métaux à se combiner ïivecl'oxigène, et celle du pôle négatif les dispose à se combiner avec f hydrogène. Si l'on Bull, des Se . Toni . M- PL XVI. N°77. Va /eu vre l'écorce charnue qui les revêt est si mince et leurs polypes sont si petits, qui! est dif- ficile d'appercevoir les connexions physiques qui existent entre eux , et de s assurer slis sont réunis autrement que parla substaive pierreuse qui leur sert de base! Le- premier de ces iuconvéniens n'a point lieu dans les PennatuleS ; elles nagent librement dans les eaux de la mer, et l'on voit non-seulement que tous les polype-, d'une même Pennatule contri- buent avec un concert admirable à cette natation parleurs mouvemens particuliers, mais encore que l'écorce charnue qui revêt la tige et les branches, se dilate et se contracte au gré de la même volonté qui régit ces nombreux polypes Le second inconvénient , c est-a- dire l'obsc mité de structure qui a encore heu dans les' Pennatules ordinaires, cesse toul-a-lait dansle Cynomorium dont l'auteur a l'ait depuis long-tems un genre, sous le nom de VéretULe. Sa tige est simple et sans branches, fort épaisse, n'ayant qu'une très-petite verge pier- reuse dans une partie de son axe, composée du reste d'une chair fransparente , sem- blable à la pulpe de certains fruits, revêtue d'une peau fine et de couleur aurore. Ces polypes sont longs de plus d'un centimètre , de forme tubuleuse ; leur bouche est corps du polype , mais qui se continuent ensuite en cinq vaisseaux plus minces qu eux , qui pénètrent dans la substance de la grande tige, s'y réunissent avec les vaisseaux venus des autres polypes, et forment ainsi un réseau général qui porte la nourriture dans tout le corps L'auteur conclut qu'il y a unité de nutrition comme unité de volonté ; que ce que chaque polype mange , tourne au profit de tous , et qu'en un mot le Pennatula CynomoHain n'est qu'un seul et même animal à plusieurs bouciies et à plusieurs estomacs, mais à un seul et unique réseau nutritif. La structure intérieure de.s polypes de l' Àlcy onium exos est la même que celle des polypes du Cynomorium , ce qui fait que l'auteur étend sa conclusion aux zoopnytes fixes, quoiqu'il ait une raison de moins que dans les Pennatules, celle du mouvement, pour juger de leur unité. C. V. N . VI. 7". Année. Tome III. Avec une Planche XVII. ï i54 M ÉCANIQUE. Sur le pont qui se construit à Paris entre le Louvre et les Quatre- Nations > et sur les expériences faites pour en constater la solidité. Soc. PHILOM. Le pont du Louvre sera le premier en France dont on ait formé les arches avec du fer , ou plutôt avec de la fonte. C'est même le premier pont qu'on ait exécuté en Europe, d'après le système adopté dans sa construction , et ce système a l'avantage d'économiser singulièrement la fonte , en comparaison de la méthode dont on fait usage en Angle- terre pour les ponts en fer. En effet , dans celui de Coalbrookdale , sur la Saverne , construit il y a environ vingt -quatre ans, et qui est d'une seule arche de 3a mètres et demi ( 100 pieds d'ouverture ) et 7 mètres 4 cent. ( û5 pieds) de largeur entre les balcons , le poids de la fonte qu'on y a employé s'élève à 07,000 myriagrammes ( 707,000 livres ) , tandis que le poids de la fonte pour les neuf arches du pont du Louvre , ne montera pas à 29,349 myriagrammes ( 600,000 liv. ), tandis que la longueur entre les culées est de 167 mètres ( 5i6 pieds), et sa largeur entre les balcons de 10 mètres ( 3o pieds). Il est vrai que le pont qui existe en Angleterre sert au passage des voitures , au heu que celui du Louvre n'est destiné qu'aux gens de pied ; mais on est assuré par les expé- riences qui ont été faites, qu'en augmentant, ou le nombre des fermes, ouïes dimen- sions des pièces qui le composent, il auroit été loin d'exiger autant de fonte , quoiqu'il soit cinq fois aussi long que le pont de Coalbrookdale , et plus large dans le rapport de 100 à 74. Le pont du Louvre ( voyez fis. 1,2 et 3, pi. XVII ) est composé de neuf arches : chaque arche est formée de cinq fermes (1). Dans chaque ferme il y a deux montants j f, f f implantés dans des coussinets en fonte et scellés dans les piles 5 un grand arc g g , g! g' en deux pièces qui se joignent au milieu; deux petits arcs h h , h1 h' ; deux contrefiches i, V , et huit supports /, /'. Les cinq, fermes sont assemblées par des eutretuises en a, b , c, d, c', b' . a', et d'autres entre celles-ci, et les montants u, m, n , c ,p , sont liés entr'eux par l'entretoise g r, et les arc-boutants s, t, u, x. Les pièces de fonte dont ce pont est formé, sont coulées près de Touroude , dépar- tement de l'Orne C'est dans le haut fourneau et dans une des cours du bâtiment des Qualre-lNations , que le C. Diilon , chargé de la construction de ce pont, a fait ies expériences dont on va rendre compte. Une ferme du pont, prise au hasard, avoit été établie sur une charpente liée telle- ment dans ses parties, qu'elle ne put s'allonger sensiblement. On y avoit adapté des coussinets pareils à ceux scellés sur les piles", des montants formant fourchette ou cou- lisse à la partie supérieure pour empêcher la ferme de dévier de son à-plomb pendant la charge , comme aussi de la retenir au cas qu'elle vînt à casser; et sept caisses en char- pente , suspendues aux mêmes points où chaque ferme éprouvera la pression d'une partie du plancher et des personnes qui passeront sur le pont (2). Ces caisses ont été remplies à-la-fois, jusqu'à ce qu'elles continssent le double du poids que chaque ferme doit porter dans la supposition d'un concours extraordinaire de per- sonnes sur le pont; et pendant celle opération., on a pris note des changemens de figure du grand arc g g' : il a successivement baissé à la clef ou sommet d . et remonté vers les reins b , é, comme l'auroit fait tout autre corps doué d'une foible élasticité, et il est revenu de même à sa première position, à mesure qu'on a diminué la charge. (1) Lorsqu un pont est construit en charpente ou en fer, la partie supérieure est formée d'un plancher, soit qu'il y ait ou non un pavé au-dessus, lequel est ordinairement établi sur des systèmes semblables en bck ou en fer d'un milieu à l'autre des cuiées et des piles , et liées entr'eux par des entretoises. Ces systèmes s'ap^elent des fermes \ une ferme est donc la réunion des pièces qui se trouvent dans le même plan vertical, entre deux culées, si le pont est formé d'une seule arche; ou bien entre une culée et une pile, ou entre deux piles, s'il y a plusieurs arches. (1) Cet appareil se trouve indiqué par des lignes ponctuées dans h figure u ID5 Ces expériences prouvent donc , i°. que le systêrttë âcfojite a le degré de solidité pjns que nécessaire à sa destination, puisque les fqrtnes misés en expérience , ont résisté" à un poids double de celui qu'elles doivent porter, quoique privées de l'accrois- sement de résistance qu'elles acquerront par le plancher d'après la manière avec laquelle i! sera lié avec elles; a°» que la fonte, assez douce pour permettre delà buriner et de WV& à froid, afin d'obtenir un assemblage régulier et solide, a néanmoins assez de ténacité pour ne pas changer sensiblement de figure, dénaturer la pureté des formes, et occasionner quelques inconvéniens. L D« CHIMIE. Extrait d'an mémoire intitule : Recherches sur la nature d'une subs- tance métal Jiqjae vendue doonis peu à Londres comme un nouveau métal, sous le nom de Palladium, par M. ?.. Che.vevix, membre de la Société royale de Londres ; traduit par M. Tonnellier. Tïous avons parlé dans le no. 74 de ce journal , de l'alliage de platine et de mercure , Soc. PHILOM. vendu à Londres sous le nom de palladium , et de ses singulières propriétés (1). M. Che- aevix vient d'exposer dans un mémoire les expériences qu'il a faites pour connoître la nature de cet alliage. Le palladium se vendoit sous la forme de petites lames minces, dont la pesanteur spécifique varioit de 10,0,72 et 11,482. x Dans l'appareil de Voita , il se comporta comme l'or et le platine, c'esl-à-dire qu'il ne s'oxida point. En le chauffant dans un creuset découvert, il ne s'oxida point, et ne se fondit qu'à \\n feu assez violent. Le bouton obtenu avoit une pesanteur spécifique plus considérable que le palladium employé : elle avoit passé de 10,972 à 1 1,871 ; mais le poids absolu ayoit un peu diminué. Sa dureté étok plus grande que celle du fer travaillé ; par la lime ii acquit la couleur et le brillant du platine. Il étoil très-malléable : sa cassure était fibreuse , à stries divergentes ; la surface du boulon étoit cristallisée. . Par son union avec le soufre , il devint plus blanc et plus cassant. Chauffé avec du charbon, il n'augmenta pas de poids. r. fus santeurs alloïent de i5,i4i à 8,175. Le palladium soumis à l'action de la potasse en fusion , pendant une demi-heure , perdit son éclat et finit par se fondre. La soude ne parut pas avoir d'action sensible. L'ammoniaque mise en digestion pendant quelques jours sur le palladium, prit avec le contact de l'air une teinte bleuâtre , et retint une petite portion du métal en disso- lution. Les acides attaquent plus ou moins facilement ce métal , selon qu'il a moins ou puis de pesanteur spécifique,. Les acides sulfurique, nitrique et muriatique attaquent le palladium, et se colorent en rouge. L'acide nitro-muriatique le dissout avec facilité, et se colore de même. Les alkalis et les terres précipitent le palladium de toutes ses dissolutions par les acides : la plupart de ces précipités sont d'une belle couleur orangée. Ils sont en partie redissouts par de l'alkali. La liqueur qui surnage le précipité formé par l'ammoniaque, est quelque- (1) Erratum du N°. 74 Pag. 108 , lig. 8. Ni par le muiiate- d'ammoniaque dé sulfate; merrej ; Isi par le muriate d'ammoniaque, mais pai le sulfate vert de ter, etc. iZ'ô fois d'une belle couleur bleue-vèrdâtre. Les sulfates, les nitrates et mûri a tes tle potasse ou d'ammoniaque produisent un précipité orangé dans les sels du palladium, c^iuiue dans ceux de platine , lorsque la dissolution n'est pas trop délayée. Les précipités obtenus du nitrate de palladium sont en général d'une couleur orangée très-chargée. Tous les métaux, excepté l'or, le platine et l'argent, opèrent des précipités très-abondans dans ses dissolutions. Le muriate récent d'étain produit un précipité de couleur orangée , sombre , tirant sur le brun, dans les sels neutres de palladium : c'est un réactif extrêmement sensible. Le sulfate de fer le précipite à l'état métallique, et le précipité est à-peu-près égal au poids du palladium employé. Le prussiate de potasse donne un précipité couleur d'olive , et l'eau saturée de gaz hydrogène .sulfuré eu donne un de couleur brune foncée. Les acides fluorique , arsenique , p iqiie , oxalique , tartareux , citrique et quelques autres acides, ainsi cpie les sels qui en sont composés, précipitent cette substance de quelques-unes de ses dissolutions. M. Ch.enevix a tenté vainement de connoître par l'analyse la nature des parties cons- tiiu'ii du palladium. Nous n'entrerons pas dans le détail des raisonnemens qui ont conduit l'auteur au résultai singulier auquel il est parvenu • nous nous contenterons ne rapporter les expériences qui prouvent que le palladium n'est qu'un alliage de platine el poire pour y délayer d'autre^ graines , parce qu'on a observé qu'elle accélère la fermen- tation mieux que cie l'eau pure. I 40 Qu.uvl te Rocou est précipita (ce qu'on recoanoil à la déàolbratâcm $e ja lup-^r), ou ie fait bouillir dans des ciiaudtéres, en remuant sans cesse jusqu?à ce mf il soit réduit en pâte. Lorsqu'il est refroidi, on létend dans des caisses à 20-2 j centîlnèlres d'épais* seur • on le l'ait sécher à l'abri du soleil, qui le noirciroit. Lorsqu'il est assez sec pour qu'en y enfonçant la main ou en enlève une masse de 7 kilogrammes environ, alors ou le met dans des paniers garnis de feuilles, et on le porte au marché. Chaque panier pèse environ 04 kilogrammes. Pour enfutailler le Rocou, on forme sur d;>s feuilles de balalou , des pains du diamètre du tonneau- on les presse jusqu'à ce que celui-ci soi i rempli, et alors il doit peser ib"5 à 170 kilogrammes, et ne pa"s contenir plus de -^ de feuilles. Mais il se commet à cettte occasion un grand nombre de fraudes 5 aussi y avoit-il autrefois des. commissaires du gouvernement qui vértrioient la qualité du Rocou : on en preuoit une quantité déterminée qu'on lavoit plusieurs fois, et dont le résidu ne devoit pas excéder la douzième partie , sans quoi le Rocou étoit recette. On éprouve encore sa bonté en frottant sur l'ongle un peu de Rocou •• si après avoir été lavé et savonné, il ne reste pas une tache rougealre qu'on nomme mordant, ie Rocou est rebuté. Telle est la manipulation adoptée pour la fabrication du Rocou. L'auteur fait remarquer que ce orocédé long , pénible et mal sain , donne un produit incertain et de. mauvaise qualité! 11 propose de laver simplement les graines, jusqu'à ce qu' elles soient entièrement dépouillées delà couleur qui est placée seulement a leur surface ; de passer l'eau à travers des tamis fins, pour séparer les débris des écorces; de précipiter la couleur à l'aide du vinaigre ou du jus de citron ; et de cuire à ia manière ordinaire, ou de faire égouler dans des sacs, comme cela se pratique pour l'indigo (1). Ce procédé est fondé sur ce «ne la couleur étant toute entière à la surface delà graine, il est inutile d'écraser celle- ci et de la faire pourrir, 11 est avantageux pour le colon j qui économiseroit des bus; pour le marchand, qui gagneroit sur les frais de transport ; et pour le teinturier, qui, étant sûr de la quaiué de sa matière colorante, pourroit la doser plus exactement. Si les colons de la Guyane se refusOiciit a changer leur procède, peut-être seroit-il avan- tageux d'envoyer en Europe les graines sans préparation : l'économie qu'on feroit sur- la' manipulation équivaudrait , et probablement surpasserait les irais de transport. La consommation annuelle du Rocou s'élève à 200 imiie kilogrammes ; lorsque la récolte s'élève au-delà de 000, le prix de cette denrée, dont l'usage est borné, baisse tellement que la culture cesse d'en être avantageuse. D. C. (1) Les CC. de Jussieu, Desfontaines , Gels et Vauquelin , commissaires de l'Institut national, ont vérifié la bonté et la facilité de ce nouveau procédé. Le Rocou qui en résulte est moins mélange d'impuretés , et couse» quemment d'une teinte plus belle ; de sorte qu'une partie de ce Rocou extrait par le simple lavage, a produit le mçrae effet que quatre de Rocou ordinaire : ce fait est constaté par un certificat des CC Ducuret fils , et Genêt , teinturiers à Paris Ils ajoutent encore que ce Rocou est plus facile à employer , qu'il exige moins de dissolvant , fait moins d'embarras dans les chaudières , et fournit une couleur plus pure. {Note des Rédacteurs , extraite du rapport fait à l'Institut national.) AVIS. Comme un assez grand nombre d'articles de ce Bulletin ont été copies dans ie Magasin Encyclopédique, ia Décade Philosophique, et dans plusieurs autrt aue" l'origine en soit indiquée, la Société Philomathique se voit où nouveau quelle ne prend aucun article dans les autres journaux, des extraits d'ouvrages ou de mémoires imprimes , elle a soin de Lorsqu'elle donne citer exactemenC se> sources. BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS, Vendémiaire, an 12 de la République* N-. 79. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Entrait des observations du C. François Berger , de Genève, sur un ver qui se Irouve dans l' intérieur des pépins de la pomme d'api. Cette variété de la pomme (Pyrîis malus, Var. P. rubelliana , Lin.) est souvent Soc. Piiilow. attaquée par une larve qui ne mange point la pulpe ou la partie charnue, mais seu- lement la seinehcë ou le pépin. Il est impossible de s'a pperce voir, au dehors du fruit, de la présence de l'insecte qui le ronge , et même le pépin tiré de la capsule ne paroil point endommagé : seulement il est plus mol. Si l'on enlève une des valves , (/>/. X/'III.Jig. r A) on trouve à la place deslobes ou cotylé- dons, la petite larve un peu courbée sur elle-même. Son dos est tourné vers la partie con- vexe, et la tête vers la partie la plus élargie. Ce ver (jïg. "B ) a deux lignes de longueur environ ; il ne remplit pas toute l'étendue de sa loge : il est de couleur blanche. Son corps est formé de treize anneaux , non compris la tête: il est apode, et ne se meut qu'avec peine. L'auteur décrit soigneusement les diverses parties du corps du ver, qu'il a dessinées lui-même , et qui se trouvent représentées dans les iig. B et C. Le C. Berger, en étudiant la métamorphose de ces larves pendant plus de deux mois, les a vu changer en nymphes ( fig. D ) Celle qu'il a représentée est une femelle. Presque toutes les nymphes passèrent sous cette forme trente-huit à quarante jours : il entre dans beaucoup de détails sur les particularités de ce changement. L'insecte que produit cette larve (jîg- E) est un hyménoptère que Fabricius a décrit sous le nom à'ichneumon nïgricornis j espèce qui doit entrer dans le genre chalcis , d'après lts observations de M. Jurine. L'auteur de cette observation a trouvé des larves analogues à celle-ci dans l'intérieur des tiges de la ceiitaurea panniculata , coniza squamosa , crépis virens ; mais il n a pas suivi leurs métamorphoses. Il a soin d'insister sur la présence de plusieurs vers dans un même fruit; ce fait paroit contraire au sentiment de Réaumur et de Bonnet qui, d'après beaucoup d'observations, pensoient qu'il n'y avoit jamais qu'une seule chenille , ou une seule larve dans un même fruit. Le C Berger présume que les œufs de ce petit chalcis sont déposés par la femelle dans l'embriou du fruit, lors même crue les pétales ne sont point encore tombés., C. 13. BOTANIQUE. Mémoire sur le Jalap , par le C. Desfontaines. Tout le monde sait que le Jalap est l'un des purgatifs les plus utilement employés Ann. du Musée en médecine, et qui croît naturellement au Mexique, dans les environs de Xalappa , d'Hist. NAT. d'où il a tiré son nom , et don , suivant Raynai , l'Europe en tire chaque année 7D00 quintaux ; mais la plante qui fournit cette racine précieuse, a fait l'objet de plusieurs discussions parmi les naturalistes. Plumier , Tournefort , Geoffroy et Linnœus , dans la première édition de sa matière médicale , avoient cru que c'étoit la belle de nuit N\ Y il. 7e. Année. Tome 1U. Avec une Planche XVIIL G SoC. PIIIL03I. 142 des jardins, que pour cette raison Tournefort nomme jalapa , et Linnœus mirabilis jalapa. Ce naturaliste crut ensuite, d'après la texture de l'écorce de la mirabilis Ion- giflora , que c'étoit elle qui fournissoit le jalap ; enfin, Bergius ayant vu que la racine de la mirabilis dichotoma éloit purgative , et que celle des deux autres espèces ne létoit pas, pensa que le jalap étoil produit par cette plante ; cependant, Ray, Houston, Sloane , Miller, avoient affirmé et presque prouvé que le jalap étoil fourni par une f)lante de la famille des liserons, et Linnœus se rangea lui-même à cette opinion dans e mantissa ,-où il décrivit le convolvulus jalapa. Cette opinion a depuis été vérifiée et adoptée par Bernard de Jussieu , Murraj , Thierry de Menonville et Woodville , et le C. Desfontaines vient de la démontrer jusqu'à l'évidence. Le liseron jalap a été découvert par Michaux père, dans un canton situé au sud de la Floride. Ce voyageur le transporta et le multiplia dans le jardin national de Char- lestown , d'où le C. Bosc en a rapporté des graines au jardin des Plantes. Il y a par- faitement prospéré , et la description de cette plante , faite par le C. Desfontaines , est presque mot à mot semblable à la description inédite que Thierry de Menonville avoit faite du jalap à la Vera-Crux , en sorte qu'on ne peut élever le moindre doute sur l'idenlité de ces plantes. La racine du jalap est fusiforme , arrondie , laiteuse, divisée dans le bas en quelques radicules inégales ; elL* atteint le poids de 10 kilogrammes. (20 hv.) (1) Cette racine pousse plusieurs tiges sarmenteuses , herbacées, parsemées de petits tubercules , chargées de feuilles petiolées , alternes , ovales ou corcliformes , entières ou lobées, ondulées et velues en-dessous ; les fleurs sont axillaires, solitaires, pédonculées; la corolle est grande, blanchâtre à l'intérieur, nuancée de liras ou de violet à l'extérieur ; le stigmate est à deux lobes j la capsule est à quatre loges, dont les parois sont extrêmement minces; les graines sont noires, couvertes de longues soies roussàtres. Celle espèce devroit être rapportée au genre des Iponiœa, à cause de son stigmate bilboé (2) ; mais le C. Desfontaines , pensant que ce genre sera un jour réuni à celui des liserons, n'a pas cru nécessaire de sortir cette espèce du genre dans lequel on l'a placée. D. C. Extrait d'une dissertation sur les Lenticules , par M. J. F. Wolf. La propagation des Lenticules, ( Lemna L. Lenticula Jus.) a depuis long-tems ex- cité l'attention des naturalistes , à la curiosité desquels ces piaules échappent par leur petitesse et leur station ; on n'a pas tardé à reconnoitre que , dans un grand nombre de cas , elles sont vivipares , à la manière des polipes. Chaque plante pousse sur le côté une seconde, puis une troisième feuille, et souvent alors la feuille la plus ancienne se détache naturellement des autres, et va former une nouvelle plante; mais ce mode de propagation, quoique très-fréquent, n'est pas le seul dont les Lenticules soient mu- nies. Micheh a le premier décrit et figuré les fleurs et les fruits de la Lemna minor L. Depuis cette époque , on n'avoit pomt revu ces organes, en sorte crue Gartner, dans son premier volume, (lassa les Lenticules parmi les plantes sans sexes; bientôt Ehrhart retrouva la fleur de la Lemna gibba , et Gcertn- r reconnut son erreur M. Wolf vient enfin de mettre la structure des Lenticules dans le plus grand jour, en découvrant la fructification de quatre espèces de ce genre ; toutes ces plantes ont de petites fleurs qui naissent solitaires, sessiies et placées immédiatement sur le bord de la feuille, à l'endroit même où la plante a coutume d'émettre une nouvelle feuille: ces productions vivipares , qui naissent à la place même des fleurs , seroient-elles dues à des germes qui, trouvant une nourriture abondante , se développent sans fécondation? Les, Lenticules ont des fleurs hermaphrodites qui deviennent quelquefois mâles ou (ij Depuis la public.uion du mémoire du C. Desfonraines , le C. Michaux fils a rapporté , au jardin du Muséum, une racine de jalap provenant du jardin de Charlestown , et pesant ij kilogrammes et demi :( 47 livres) elle a été mise en terre, et poir.se déjà de nombreuses tiges. { Note des rédacteurs.) (ij Le C. Michaux, dans la flore des États-Unis , qui paroît depuis peu de jours, range cette plante dans le genre Ipomia , et la désigne sous le nom de Ipomçea matrorhi^a ; nom qui lui conviendroit en effet , si «lie n'eût été déjà connue. ( Note des rédacteurs. ) r43 femelles, par l'avortement de Fun des sexes; le calice est d'une seule feuille, arrondi» comprimé, obtus; il s'ouvre de côté et se dilate obliquement ; il n'y a point de corojle.j les étamines sont au nombre de deux, et se développent souvent l'une après l'autre. Les filarnens sont en forme d'alêne, un peu courbés , plus longs que le calice, chargés d'anthères didymes ; l'ovaire est ovoïde, le style court, persistant; le stigmate- obtus; la capsule est arrondie, un peu comprimée à une ou deux loges. Les graines sont ordinairement au nombre de deux : elles sont ovales, oblongues , comprimées, convexes et striées d'un côté(i). D. G. Explication de la figure 2 , planche XVIII. Lemna trisulca. a Plante de grandeur naturelle , cliargée de corpuscules verdâtres. h La même , vue à une forte loupe, c Un des tubes qui composent ces radicules , vu à la loupe. Lemna minor. d Plantes de grandeur naturelle, e La même , grossie , vue en fleur et ne montrant encore qu'une seule étamine. g Sa surface inférieure vue au micros- cope pour montrer des globules épars à sa surface, f Ces globules détachés, h Le calice avec une étamine saillante, et la seconde encore cachée dans l'intérieur. i Fleur hermaphrodite dont on a enlevé le calice k Anthère émettant le pollen. / Tube de la racine. Lemna gibba. m Plante de graixleur naturelle, n La même , grossie et vue en fleur. p La fleur hermaphrodite, dont le calice est déchiré et écarté pour montrer l'ovaire. o Ovaire fécondé , chargé du stigmate persistant, q Ovaire avorté, r Péricarpe où l'on voit les deux graines par transparence, s Péricarpe coupé à la base pour montrer les deux graines. Lamina major, t La plante , de grandeur naturelle, u La même , vue par dessous , pour montrer ses racines qui partent d'un même point, v Corpuscules adhérens à la surface inférieure, ac La même plante vue par dessous et grossie, y Extrémité de sa radicule grossie. Lemna arhiza. z Plantes de grandeur naturelle. & Les mêmes , grossies. A N A T O M I E. Note sur le développement du larynx dans les eunuques , par le C. Dupuytren , chirurgien en second de V Hôtel-Dieu de Paris. Il existe dans l'économie animale beaucoup d'exemples de l'influence que paroissent Soc. pjiilom. exercer les uns sur les autres des organes non contigus et souvent même Irès-éloignés entr'eux. Un des plus remarquables est la sympathie des testicules sur la voix et sur les organes qui la produisent. On voit le larynx se développer dans les mâles à l'époque du rût, chez plusieurs animaux; et la petitesse du larynx, létroitesse de la glotte, la voix aigre, coïncident avec l'état d'inaction où se trouvent les testicules avant la puberté. Quand cette époque est arrivée , on voit en même tems les organes sécréteurs de la semence se développer, entrer en action; le larynx s'accroître rapidement, et la voix prendre ce ton grave qui fait un des caractères de la virilité. Si les testicules sont em- portés avant cette époque , la source des grands phénomènes qui la caractérisent est tarie, pour ainsi dire : les organes de la voix restent dans un état sensible d'imperfection. Le C. Dupuytren a dernièrement reconnu la justesse de cette observation , en disséquant le larynx d'un homme rendu eunuque dès sa plus tendre enfance , car cet organe étoit d'un tiers moins volumineux que celui de plusieurs hommes de même âge et de même stature.} La glotte étoit très-étroite Tous ces organes ressembloienl à ceux d'une femme ou d'un jeune homme avant la puberté. C. D. Ci) Nous avons eu occasion de vérifier la plupart de ces caractères sur des fleurs de la Lemna trisulca, que le citoyen Léman a trouvées , ce printems , aux environs de Paris. ( Note des Rédacteur*. ) G z 144 AGRICULTURE. Rapport sur l'état actuel de la ferme nationale de Rambouillet. Ikctitut îîAT. Jjq Q Huzard a rendu compte des diverses améliorations qui ont élé opérées dans rétablissement national de Rambouillet , et de la vente des laines et des bêles à laine, qui a eu lieu le i5 prairial dernier. Les laines de l'ancienne importation se sont vendues, pour terme moyen , à 5 fr. 81 centimes, et celles de l'importation Gilbert, à 5 fr. 6i centimes seulement, d'où l'on peut remarquer que cette différence , qui est à l'avantage des animaux de race d'Espagne nés en France sarcelle des animaux venus eux-mêmes d'Espagne, et choisis parmi les plus beaux mérinos du pays , estime nouvelle preuve que la laine n'éprouve, aux 3reux des acquéreurs mêmes, aucune dégénéralion dans la naturalisation, et ellv est une réponse positive à ceux qui prétendent encore que cette laine perd de ses qualités après plusieurs générations dans notre climat. Le poids moyen de 56Y) toisons de l'ancienne importation qui ont été vendues cette année, a été de 4 kilogrammes par toison, non compris celle des ventres; et chaque bête à laine de ce troupeau a rapporté en laine 24 fr. 00 centimes. Si l'on compare ce produit avec celui des bêtes beauceronnes, au miK-u desquelles le troupeau de Ram- bouillet est situé, on trouve que chacune de leurs toisons rapporte, au plus, 5 ferau.es, et coûte autant à nourrir que les espagnoles; cependant la; race beauceronne peut être comptée comme une de nos races les plus productives. Les CC. Huzard et Tessier ont essayé depuis quelque tems à Rambouillet , de laissée croître la laine pendant plusieurs années de suite sur quelques moutons ; on a tondu cette fois plusieurs brebis dont la laine n'avoil pas été coupée depuis trois ans: le poids commun rie ces toisons étoit de 12 kilogrammes, une d'entre. elles en pesoit i5 , et le prix de cette laine qui avoit plus de trois décimètres de longueur, a été de 6 francs- Go centimes le kilogramme, d'où il suit que la lame d'une toison éioit aussi longue que celle de trois toisons réunies, et que son produit en argent a été plus considérable que ne l'auroit élé celui de ces trois toisons. Le C. Delarue a fabriqué avec de pareilles laines de très-beaux casimirs, qui lui ont mérité une médaille à l'exposition des produits de l'industrie nationale. — 11 a été vendu, cette année , soixante-trois béliers de l'ancienne importation, leur prix moyen a été de 020 fr. ; l'année dernière il étoit de 412 francs. Il a élé vendu quarante-trois brebis du même troupeau : le prix moyen a élé de 33(x fr. ; il n'étoit que de 206 francs en l'an 10. Cette différence en plus pour les brebis, et en moins pour les béliers, prouve deux choses également avantageuses et remarquables • 1°. c'est que les cultivateurs qui achètent auK ventes de Rambouillet, pour croiser des troupeaux communs , commencent à être suffisamment approvisionnés de béliers; 2". c'est qu'ils cherchent à propager chez eux la race pure, et qu'ils voulut par l'acquisition des brebis, se procurer les moyens de n'avoir plus besoin de recourir à l'établissement na- tional, pour renouveller leurs béliers régénérateurs. La conservation el même le perfectionnement des bêtes à laine de race pure d'Es- pagne est le principal, mais non pas le seul objet remarquable dans l'établissement de Rambouillet. On y a fait des expériences utiles sur diverses races de bêtes à cornes. On y a vu constamment que les vaches Suisses, si vantées à cause de leur saille et de la beauté de leurs formes , n'y avoient jamais donné de produits avantageux, soil en élèves, soit en lait. La race italienne ou à grandes cornes ne paroît point propre à faire des vaches laitières; mais elle conviendroit parfaitement dans les pays où l'on élève îles bœufs, elle en fait de superbes, et qui prennent bien la graisse. La race sans cornes mérite encore plus l'attention ùt^s cultivateurs, non-seulement elle (dire l'avantage de ne point porter sur la tête ces armes offensives qui sont souvent dangereuses pour les hommes et pour les animaux domestiques, mais encore ces animaux ont beaucoup do force 5 et les vaches de celte race sont bonnes laitières. Il existe à Rambouillet une vingtaine d'individus sans cornes : ils proviennent d'un taureau de celle espèce, qu'on Bull des ScT.in.Pl.XVW. N°. yp. Fio.1 Fif. 2 croit originaire d'Asie , et qui a couvert &ei vaches à cernes de diverses races ; toutes ses productions, au nombre de 35, même celles qu d a eu avec les vaches italiennes , sont sans cornes; un tres-pel.il nombre ont eu 9e légers corui lions adnérens seulement à la peau. Il est à observer que ces premiers mélis iMted , croisés avec des vaches sem- blables à leurs mères, donnant également des pffrêhcé&fis sans cornes, et dont la couleur est analogue à celle du taureau d'Asie. Ornait auxbuiih s , qui sont maintenant au nombre de vj dans rétablissement , leur iniroeuc liom a sérrâ a prouver cpie ces animaux rëus- si soient bien dans nos climats, qu'ils éîoitul doux et aussi faciles à conduire que Jes autres bêtes à cornes : ils -.6nt empbv-\s avec avantage aux labours et aux charrois. La facilité avec laquelle ils se nourrissent de toutes sortes cl herbes, et le goût qu'ils ont poul- ies endroits marécageux , rendre i eut leur introduction précieuse clans diverses parties de la France ou. les bœufs ne réussissent pas. On a coupé deux buffles maies : on se pro- pose de les engraisser, afin dé voir quel parti il' est possible de tirer de ces animaux pour la boucherie. Enfin , indépendamment de l'âne toscan et de ses productions, d'un assez grand nombre de jumens fines qui ont été couvertes par des chevaux arabes, et de l'étalon de celte race qui appartient à l'établissement , il v a encore à la ferme de Rambouillet un petit troupeau qui esl digne d'attention , c'est celui des chèvres d'Angora. Jusqu'à présent la dépouille de ces animaux n'àvoit pas été employée , et on avoit fait en Krauce des essais infructueux pour peigner et hier le poil qu'on a coutume de tirer tout filé du Levant. Des expériences tentées récemment ont eu lin meilleur succès : le C. Bervdle , négociant d'Amiens , a peigné et filé ce poil comme dans le Levant, et il paroît tout aussi propre que celui de Smvrne, à fabriquer des pannes et des velours d'Utrecbt. Si l'on i 'on.sidère -que In seule ville d'Amiens consommoit pour plus de 7,000,000 de poil de chèvre angora filé . qu'elle tiroil de l'étranger, ou sentira combien d seroil avan- tageux de substituer cet animal à la chèvre commune, qui cause tant de ravages dans nos taillis, et dont on réelame depuis si long-tems et si généralement la proscription. Tel est, en abrégé, la situation de Rambouillet par rapport à l'éducation des ani- maux domestiques. On voit avec plaisir, dans uu établissement qui 110 coûte rifïi au Gouvernement , et dont on doit particulièrement la situation florissante au zèle éclairé c\es CC. Huzard et Tessier, le germe et les élémens de presque toutes les améliorations cpii doivent influer d'une manière si puissante sur la prospérité de l* agriculture française, el un témoin irrécusable des avantages ou'on peut attendre d'un domaine rural, régi suivant t\es principes qu'on s'obstine encore trop fréquemment à regarder comme ceux d'une vaine théorie. S. P H Y S I Q U E. Entrait d'un mémoire, huf le ^dhctnisrne , envoyé par M. Pvitter , de Jena , à V Institut national. Pour avoir une idée de ces recherches, il faut se f appeller un fait découvert, il y a près de deux ans, par M. Erman de Berlin, et depuis répété par Voila, en présence de la commission du galvanisme de l'institut. Si l'on isole une colonne électrique, dont le pôle supérieur soit positif el le pôle intérieur négatif, que l'on fasse communiquer ces deux pôles par un conducteur im- parfait , comme soroit , par exemple , pour ces petites quantités d'électricité, une bande de papier mouillée d'eau pure ; chaque moitié de cette bande prendra l'éjeclricilé du pôle avec lequel elle communique : la partie supérieure sera posilive, et l'inférieure négative. Concevons maintenant cpie l'on enlève "ce conducteur imparfait avec un corps isolant, comme une baguette de verre; l'équilibre ne se rétablira pas instantanément entre les deux extrémités, et elles resteront, pendant quelque teins, positive el négalive, comme lorsqu'elles communia noient aux deux pôles de la pile. Ikstiïut bat. rsqu'elles eommuniquoient aux deux pôles de la p Ces différences diminueront peu-à-peu , à mesure que les électricités contraires s« recomposeront, et bientôt leurs actions neutralisées deviendront tout-à-fait insensibles ï4^ C'est à cela précisément c[ne se rapporte L'expérience fondamentale de M. Ritter. Seulement il remplace le caban p&ï l»10 colonne composée de disques de cuivre et de cartons humides entremêlés. Cette colonne , incapable par elle - même de mettre . l'électricité en mouvement , du moins si l'on suppose tous ses éiémens homogènes , se charge par la communication avec la pile, comme la bande de papier humide dont nousi avons parlé. . < • r t „,,-•, Mais voici umi différence essentielle dans les deux résultats II paroît que l'électricité , lorsauelle est foible , éprouve , comme la lumière, une sorte de diilicullé à passer a une surface à une autre : cela semble du moins résulter dés .expériences de M limtr, ainsi que lui-même l'a observé. L'électricité introduite dans la colonne à un seul mitai, éprouve donc quelque résistance a passer du métal au carton, et cet obstacle s accroît à mesure que les alternatives sont plus nombreuses. Ainsi , cette colonne, une luis chargée, doit perdre son électricité très-lentement , lorsqu'il n'y a pas de communication entre, ses deux pôles. Mais si l'on établit ; la communication entre les deux pôles par un bon conducteur, l'écoulement des deux électricités, et leur combinaison s'y faisant avec vitesse , déter- minera une décharge qui s'opérera, connue dans la bouteille de Leyde, par une com- motion instantanée A cet effet succédera un nouvel état d'équilibre, dans lequel les tensions des différentes plaques seront diminuées en raison de la quantité d'électricité qui s'est neutralisée instantanément. Ces décharges doivent se répéter-en s'afibibhssant , à mesure que l'on réitère les contacts ; mais elles cessent bientôt d'être sensibles par une suite même de l'équilibre général qu'elles teudent à rétablir entre toutes les partie^ de l'appareil : en un mot, ie jeu de cette colonne tient à ce qu'elle devient successivement plus ou moins bon conducteur, selon que ses deux extrémités communiquent ou ne communiquent point entre elles. Quant à la manière dont l'électricité doit s'y disposer , elle doit être telle que la force répulsive, ou la tension de chaque plaque, combinée avec la résistance des surfaces, fasse équilibre aux actions réunies de toutes les autres. En conséquence , si l'on suppose le nombre des éiémens impair , et tout l'appareil isolé , les tensions iront en dimi- nuant , depuis les extrémités ou elles seront égales et contraires comme dans la piie primitive jusqu'au centre ou elles seront nulles ; mais si l'appareil communique avec le sol par sa base , les tensions iront en croissant dans tonte l'étendue de la colonne, depuis cette base ou elles seront nulles, jusqu'au sommet ou elles seront égaies à celle de la pi Je primitive. L'appareil que nous venons de décrire, et que M. Ritter nomme pile secondaire, reproduit avec une moindre intensité les commotions , la décomposition de l'eau , et les autres effets physiologiques ou chimiques que l'on obtient de la pile ordinaire. En v variant le nombre et l'ordre des disques de carton et de cuivre, M. Ritter a obtenu plusieurs résultats intéressans. Ainsi il a observé que de toutes les manières dont on peut disposer un certain nombre de conducteurs hétérogènes, l'arrangement ou il y a le moins d'aiternalion , est le plus favorable à la propagation de l'électricité : par exemple , si Ion construit une pile, avec soixante-quatre disques de cuivre et soixante- quatre cartons mouillés, disposés en trois masses, de sorte que tous les cartons fassent un assemblage continu, terminé à chaque extrémité par trente-deux plaques , celte pile conduira très-bien l'électricité de la colonne de Volta , et se charge ra par conséquent très-peu. Si l'on interrompt les conducteurs humides par une plaque, de cuivre , placée au milieu d'eux , la faculté conductrice diminue : déjà des interruptions plus fréquentes, l'affoiblissent encore davantage , et en multipliant ainsi les interruptions, on parvieut à des systèmes dans lesquels la conductibilité est â peine sensible. Ce sont ces phéno- mènes qui ont fait connoitre à M. Ritter la résistance qu'éprouve une foible électricité pour passer d'une surface à une autre, résistance qui n'a d'effet que dans cet état de faiblesse- car par une propriété singulière, une électricité assez forte pour la vaincre, se fraie un libre passage , et s'écoule entièrement. On vient de voir qu'en changeant les dispositions du même appareil, on peut changer à volonté sa faculté conductrice. XI étoit naturel de penser que ces modifications in- i47 flueroient diversement sur les effets chimiques et physiologiques de la pile secondaire. M. Hitler s'est propre de déterminer ces différences. 11 a cherché comment il falloit diviser une masse donnée de conducteurs humides et solides pour en former une pile secondaire , qui reçoive la plus grande charge possible d'une colonne éleclrique donnée. En suivant celte idée, il est parvenu à obtenir deux dispositions différentes, dont l'une donne le maximum d'effet chimique, et l'autre le maximum d'action physiolo- fique. Le premier cas a lieu avec ira petit nombre d'alternalions ; alors la conducti- . ihré est très-grande , l'écoulement du fluide continu , et l'effet plrysiologique assez foible. Le second cas, an contraire, a lieu par des alternations beaucoup plus nom- breuses : alors la conductibilité esl bien moindre; elle ne se rétablit que par intervalles , dans les décharges instantanées où la résistance des surfaces est vaincue. L'électricité s'échappe comme par secousse, et l'effet chimique qui en résulte est à peine sensible. Ces différences nous paraissent indiquer que les effets chimiques dépendent sur-tout d'une vive continuité dans l'écoulement du fluide , au lieu que les autres demandent des décharges successives, brusques et qui se portent, comme par chocs, dans les organes. On voit, d'après les mêmes principes, pourquoi l'appareil de M Ritter est plus propre qu'aucun autre à isoler ces deux genres d'action. Dans la pile ordinaire la tension électrique croit avec le nombre des étages, et balance la résistance qui résulte des alternations , au lieu que dans la pile secondaire la tension des deux extrémités ne peut jamais surpasser celle de la pile primitive , et la résistance que les alternations fournissent, est employée toute entière à modifier l'écoulement d'une même quantité d'électricité. Enfin , si la colonne de Voila peut charger ainsi la pile secondaire de Ritter , elle doit celte propriété à ce que sa tension électrique est extrêmement foible , et pour ainsi dire imperceptible. Une électricité plus forte, telle, par exemple, que celle des machines électriques ordinaires, Iraverseroit entièrement l'appareil, et ne produiroit pas les mêmes effets. Quoique ces conséquences nous paroissent assez naturelles , nous ne les présentons qu'avec une extrême réserve , et parce qu'elles nous ont paru se lier assez bien aux faits que M. Ritter a observés. Les différences qui existent dans les actions chimiques des piles ordinaires, à raison de la grandeur de leurs plaques , se retrouvent aussi dans les piles secondaires. La disposition des cartons , leur épaisseur , la nature de la dissolution dont ils sont humectés; enfin, l'ordre dans lequel on les entremêle, et une foule d'autre petites circonstances modifient ces effets de mille manières , quil sera aussi utile que curieux d'examiner, I. B. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle des Poissons , par le C. Lacépèdb — Tome V, divisé en deux parties , de 8o3 pages in-40. , avec 2 1 planches. . Nous allons continuer à faire de cet ouvrage l'extrait que nous avons commencé dans nos Nos. 14 et 60. Nous allons expliquer les divisions que l'auteur a introduites dans les genres connus avant lui , et nous exposerons ses genres nouveaux , après ceux des genres anciens dont ils se rapprochent le plus. Le genre Cobitis se trouve divisé eu quatre : les Cobites , qui n'ont point de dents ; les Misgurnes , qui en ont, et les Anableps , qui ont de plus deux prunelles aux yeux. Ces trois genres ont des barbillons. Les Cobites sant barbillons ont produit le genre Fondule. Les Ompock sont un genre nouveau , voisin des Cobites , qui a des dents et des barbillons , mais qui manque de nageoire dorsale. Le genre Silurus est divisé en onze , dont huit ont des barbillons ; savoir : les Silures , qui n'ont qu'une seule nageoire dorsale courte ; les Macropcèronotes , qui n'ont qu'une seule dorsale longue-, les MaLaptérures , qui n'ont qu'une dorsale adipeuse •■, les Pimélodes , qui ont deux nageoires dorsales , dont une soutenue par des rayons , et î'auire simplement adipeuse 5 les Doras , qui ont ces deux nageoires, et de plus les côtés cuirassés par de larges écailles. Les Pogonathes et les cataphractes onc aussi les côtés cuirassés j mais dans les premiers , les deux nageoires 143 dorsales sont soutenues ai plusieurs rayons ; et dans les autre» , la seconde n'en a qu'un seul ; enfin , dans le» Flotoses, U seconde dorsale et l'anale se confondent ave: ia eau ial.\ Trois ancres ritvisL'iis de*, ôiiurss rnaoqueut de barbillons ; savoir : les Agéneyoits, qiU ont d'ailleurs, tomme les Pimëlodés , deux dorsales, dont ia seconde es: adipeuse; les Macrotehi'phoses , qui joignent à deux dorsales rayonnéfes an museau alorgcj enfin, les Çentra- nodens , qui ont aussi deux dorsales rayonnées , mais qui manquent de dents, et dont les oociculcs sont armés de pointes. Deux genres accessoires des Silures , et privés de barbillons comme ces trois derniers , sont : les C'ory- doras , qui ont d'ailleurs , comme les Pogonathçf , deux dorsaks rayoanéfes et ies cotés cuirasses ; et les Tachysures , qui différent des précédera par un corps alongé et revécu seulement d'une peau visqueuse. L'auteur ne laisse dans les Loricains que les esp4.es qui ont une seule nageoire dorsale ; celles qui en ont deux forment le genre Hyposthome. Il sépare encore des Salmones , i°. les Osmèrts , dont la première dorsale est située plus en arrière que les ventrales ; i°. les Coregones , qui ont les dents nulles ou très-petites ; 30. les Characins , qui ont quatre rayons au moins à la membrane des branchies ; 40. et les Serrasaimjs , qui ont le ventre caréné et dentelé. Prè, du genre Hèlops , qui a , comme on sait, 30 rayons à la membrane des ouïes, vient se plaeer le genre Mégalops , découvert par Commerçon , qui en a i.;. Le genre £so:e ne conserve que des espèces aont la dorsale est en arrière des ventrales, encore celles qui ont les écailles osseuses et imbriquées, forment-elles le genre l.tpisostte ; lorsque cette nageoire est sur ou en avant des ventrales , c'est le genre Synodon ; et quand il y en a deux , c'est le genre Spyrer..ï. On distingue dans les FistuLatres , celles qui n'ont qu'une dorsale et qui conserve seule ce nom, d'avec les AuLustomes , qui ont une suite d'aiguillons, représentant une première dorsale, et des Soltmostomts , q_i ont deux de ces nageoires. Les Atktaïntg , qui ont deux dorsales , conservent seules ce nom; s'il n'y en a qu'une , elles deviennent des Hyarargyres , et si avec cela elle manquent de dents, des àtoupùorcs. On sépare des Muges qui n'on: qu'une nageoire dorsale, les Mugi îx) ides , qui en ont deux; les Chanos , qui ont une a'ile membraneuse de chaque coté de la queue j et les Mugilomores , qui ont plus de 30 rayons à la membrane des branchies. .Les Poiynèrces à tète nue sont devenus des Poiydactiles. Parmi ies Clupes on établit quatre nouveaux genres ; savoir : les Alyscus , dont la nageoire de l'anus est très- longue et s'unit à celle de la queue ; les Cïupanodons, qui n'ont point de dents ; les Cerpes , nui ont deux dorsales , Je corps ..; r-i.iti, le, carènes du ventre en demi-cercle , et des ventrales très-petites; et les Menés , qui ont avec la même renne que ,es L\rpes , des ventrales longues et étroites, et une seule dorsale longue et basse On y joint deux nouveaux genres de Commerçon; les Xystctès , oout le dos esc caréné comme le ventre 3 et ies JJorsuau-es , qui ont sur le dos une bosse comprimée , et terminée par une carène aiguë. Le g.".!re L.pna n'éprouve pas de division; mais auprès de lui viennent se ranger les Ciprenodons , découverts par bue, et qui n'en durèrent que par la présence des dents. Les genres Amya, Àrgtnûna, Exocetus et Mormyrus de Linné; le genre Noiaccnthus de Bloch , et le Pa- lypcer.us de Ceottioy, n'ont point subi de changemens. Uu genre négligé par les auteurs systématiques , quoique déjà décrit par Rondelet, et dont le C. L'.cépcds doit la description a M. Adrien Camper, esc celui des Scombrèsoces , qui, avec la forme et le bec alongé de certains Lsotes , joiiit des fausses nageoires semblables A celies des Seonibres Le C. Lacépêdé a aussi repris et constitué en génie, sous le nom de Tripiero'noce , le rtdUlin , ou Oxiryrhynque de Rondelet , qui, avee les -for me S et. le bec aigu d'un Spkirtiîa, porte trois nageoires sur le dos, et une ^eiiie derrière l'anus Nous négligerons encoie trois ou quatre genres d'adaominaux , moins importons que les précédens. On sait , par nos premiers extrait.. , que l'auteur a séparé de poisso is osseux les plus ordinaire.-. , qui ont à la-fois uns membrane et une opercule aux branchies, ceux qui manquent de l'un et de l'autre de ces orgji.es, ou de tous deux ensemble. Ces gemes-là terminent l'ouvrage , et sont au nombre de huit seulement ; savoir : les Mormyjes , dont nous avons déjà p^rié, et qui appartiendroient à l'ordre des abdominaux , sLs ne manquoient d'opercules. Le Siremoptyx d'Kermann , Le Scyiepaore de Schaw , semblable à une anguille, dont la queue est terminée par un long filet, dont le museau p^ut se recourber sur la tèie , et qui manque d'opercule uux branchies. Les cinq auties n'ont, suivant le C. Lncépèie , ni opercules ni membranes ; ce sont : les \Mù.renophu { la Murène ordinaire , etc. ; , qui manquent de nageoires pectorales et ventrales; les Gym.iominènes , qui n'ont point de nageoires apparentes; les Mure- nobièmes , qui joignent à cette absence de nageoire , la facilite de répandre une liqueur visqueuse très-abondante ; les Spnagebranches de Bloch, qui respirent par deux petites ouvertures sous la jjôrge ; et les Syxkranches du même, qui n'ont cju'une seule ouverture , et que le C. Laeépède nomme , a cause de cela , Uàibroncnaperiure, Ce volume termine à-li-tois d'une manière huilante, l'histoire des poissons et celle des animaux vertébies. .1 contient 549 espèces, dont 9f nouvelles, et b'i genres , dont 44 nouvellement établis. La cotalité des cinq volumes contient 146^ espèces, dont 3,^ nouvelles; elles sont distribuées en i.f genres, dont 117 nouvel- lement ef.bhs. Gmelin avo.t indiqué J34 espèces ei 66 genres, et Bloch en avoit décrit 50.3 en 81 genres. Comme plusieurs des espèces de Bloch n'étoient p.< dans Gmeiin , on doit toi. jouis porter a plus d'un tiers le no'rib e d s espèces dont le C Lacépede a efirîth. la science; et i'on voit utilement, combien les genres nom- flreux qu'ù 2 établis et définis, doivent faciliter L recherche des espèces, C. V. '49 BULLETIN DES SCIENCES, N°. 80. PAR LA SOCIÉTÉ P H IL 0 M AT HI QU E. PARIS. Brumaire, an 12 de la République. HISTOIRE NATUERLLE. ZOOLOGIE. Note sur les genres Phascolomis et Perameles , nouveaux genres a" animaux à bourse , par le C. Geoffroy. Je me suis attaché, en l'an 4, à prouver que les animaux à bourse dévoient êfre Soc. piiilom. de la Société Philomathique. Les nouvelles acquisitions que le muséum d'histoire naturelle vient de faire , par l'arrivée d'une des corvettes commandées par le capitaine Baudin, justifient notre entreprise ; car ces quatre familles dont quelques-unes n'éloient alors constatées que d'après l'existence d'une seule espèce ', sont aujourd'hui augmentées au point que nous comptons 0 dasyures, 9 diclelpb.es, 14 phaiangers et 7 kanguroos : nous aurons bientôt occasion de publier ces nouvelles richesses. Je ne m'attendois pas que l'ordre des marsupiaux dût être si prochainement aug- menté de nouveaux genres ; les quatre petites familles dont il étoit composé, formoient une série qui lioit d une manière très-naturelle l'ordre des rongeurs et celui des car- nivores; mais la nature ne commît pas ces chaînés non interrompues: elle marche par réseaux : aussi la découverte rie deux nouveaux genres apportés par la corvette le Naturaliste , est-elle venu détruire cet arrangement formé par le hasard. J'ai donné au premier de ces genres le nom de phascolomis {rat à poche), parce que les espèces de ce genre réunissent en effet à l'organisation des rata, celle qui caractérise les animaux marsupiaux ; on en prend une idée assez vraie en consultant la ligure du daman du Cap , dans le sixième tome des Supplémens de Buffon. Les phascolomes sont pourtant plus ramassés en boule : ils ont aussi , avec la marmotte , quelques rapports : ils lui ressemblent par la forme et le nombre des dents incisives (deux à chaque mâchoire), par l'absence des canines et la disposition des molaires*, leurs pieds de devant sont laits de même , fortement clavicules et terminés par cinq doigts bien séparés et aussi propres à fouiller la terre, qu'à donner à ces animaux . les moyens de grimper. Mais , d'ailleurs , les phascolomes ont leur tête plus large et plus plate : ils s'éloignent en outre des rongeurs , par la petitesse de leur ccecum ; du reste ils ressemblent aux didelphes , ils sont pourvus de tous les organes marsupiaux : les femelles, d'une bourse, et le mâle, d'une verge située en arrière des testicules , re- marquable en ce qu'elle naît de la commissure antérieure de l'anus , et qu au heu d'être fendue eu deux, elle est terminée par quatre tubérosités. Le bassin, dans les deux sexes est aussi muni d'une paire d'os de plus : les pieds de derrière , dont la forme dans les animaux marsupiaux paroît toujours s'accommoder aux modifications que subissent les organes de la digestion , offre ici une combinaison toute particulière : le N'. VIII. 7e. Année, Tome III. Avec une Planche XIX, H doigt intérieur est un vrai pouce très -court et dépourvu d'ongle, les trois doigts sni- vans sont engages et à demi réunis par l'es tégumens communs, tandis que le cinquième ou l'extérieur est complètement libre : enfin une dernière particularité relative à ces animaux concerne leur queue qu'ils ont si courte qu'on ne l'apperçoit pas au travers des poils. Le deuxième genre dont nous sommes redevables à l'expédition Baudin , appartient à l'ordre des carnivores et se rapproche assez des didelphes. Nous lui avons donné le nom de Peramèles (Blaireau à poche) : nous indiquons par là son affinité avec les espèces qui vivent de proie , ses rapports avec les mammifères ayant la poche , et nous donnons aussi une idée de la forme de ses pieds qui fait des peramèles des animaux propres à fouiller. Leurs dents canines et molaires sont en même nombre , et ont presqu' exactement la même forme que celles des didelphes: les incisives de la mâchoire supérieure sont aussi au nombre de dix, mais avec cette différence , que la cinquième de chaque côté est fort éloignée , tant des autres incisives que de la dent canine. Il y a plus de différence à la mâchoire inférieure, les dents incisives n'y étant qu'au nombre de six. On remarque la même anomalie à l'égard des pieds. Ceux de devant sont à cinq doigts , mais les trois intermédiaires s'appuient seuls pendant la marche ; les intérieurs sont, comme dans le cochon, si courts que leurs extrémités ne peuvent atteindre le sol. Les pieds de derrière tiennent de la forme de ceux des kanguroos : ainsi c'est le quatrième doigt qui est le plus long ; puis le cinquième ou l'extérieur ; enfin , lé d&nxième et le troisième, quoique réunis, forment un volume plus petit. Le pouce existe dans les peramèles , mais si court qu'il s'apperçoit à peine au dehors. Le port des peramèles les distingue assez des autres animaux marsupiaux: leur tête a la forme d'un cône qui est remarquable par une longueur comparable à ce qui est connu à l'égard des tanrecs erlnaceus setosus. Les oreilles sont médiocrement longues et obtuses; les tégumens fournis de poils roides, mêlés avec une espèce de feutre-, la queue enfin courte , non prenante et revêtue de poils ras. L'espèce sur laquelle nous avons pris cette description est nouvelle , elle a 4 décimètres de long; son pelage est brun en dessus et blanc en dessous. A ce genre appartient le porculine opossum décrit dans la Zoologie générale de Schaw. C'est un animal beaucoup plus petit que notre premier peramèle , dont la tête -est plus courte et le pelage roussâtre. \ ANATOMIE. Sur les canaux veineux des os, par le C. Dupuytren , chef des travaux anatomiques à l'école de médecine de Paris. Soc. PHILOBî. On connoît peu les veines situées dans l'intérieur des os et des cartilages, parce quil est impossible de les injecter. Pour trouver ces canaux , il faut en chercher les troncs à leur sortie des os, ou dans leur substance même. Ils accompagnent ordinairement le3 artères, qu'on rend sensibles par l'injection. Dans les os plats on les découvre , en en- levant la table extérieure à l'aide de la râpe et du ciseau ; et dans les os courts, en di- visant avec la scie leurs extrémités et leur partie moyenne dans diverses directions. L'action dés acides et la combustion facilitent aussi beaucoup ces recherches. Dans les os secs, on les voit naître du tissu spongieux par des radicules très-fines, se réunir ensuite sous des angles aigus pour former clés rameaux , constituer des branches et des troncs. Ces troncs, contenus dans l'épaisseur des os , permettent cependant une circulation qui doit être différente de celle qui a lieu dans les parties molles, ou bien celle-ci n'a pas besoin de tous les moyens par lesquels les physiologistes assurent quelle se fait» Soc. PHir.oiy. Les veines des os sont à peine visibles dans l'enfant, tandis qu'elles, sonjt très-dilatéçs . flexueuses et renflées çà et là dans le vieillard : leur nombre varie. Au crâne il y eu a ordinairement trois ou quatre de chaque côté, dirigées vers, la base où elles se ter- minent dans d'iulres troncs , tels que les veines extérieures , celles qui accompagnent ies artères meningiennes, et même dans .les sinu6. Il, y. en: a une ou deux dans chaque vertèbre ; elles s'ouvrent dans, les sinus de la 'face 'postérieure. Celles , des extrémités à es os longs et des cartilages se rendent dans. les veines les plus voisines.. Ces veines „dans quelques circonstances", on& donné heu à des Jiéiuorrhagies mortelles. C. JD. BOTANIQUE. Note sur deux genres nouveaux de la famille des tridees , par /e C. Decandolle. Moxtbretia. Spàtha diphylla , scariosa ■ corolla monopetala , svpera , injundibu- Uformls , sexfida : auriculœ très , caliosœ , sessiies , perpendiculares , in laciniarum trium infèriorum pagina superâ solitariœ : s lamina tria libéra imo lu'oo inserta; stylus unicus; stigtnaia tria gracilia ; capsula Iriloculans. Les Montbréties diffèrent des glayeuls , par la présence de trois oreillettes calleuses perpendiculaires sur la face interne des trois divisions inférieures de la corolle : ce genre renferme le gladiolus securiger d'Aiton , et son gladiolus Jlavus , si tant est du moins que ces deux espèces soient réellement distinctes. Il est consacré à la mémoire de Coquebert-Montbrel jeune, botaniste distingué par son zèle et ses connoissances , membre de la commission des Arts- attaché à l'expédition d'Egypte , et que la peste à enlevé aux Sciences, au moment. ou nous allions jouir du fruit de ses travaux. Diasia. Spatha diphylla valvulis subfoliaceis oppositis ; corolla , monopetala , su- pera , rotala , sexpartiia , post jlcrescvniiam scissa et caduca ; tubo nullo ; lacimis acummatis ; stamina tria, libéra, imœ corollœ inserta; stylus unicus ; stigmata tria, grabiLa ; capsula trilocularis , depressa , trigona , angulis divaricatis super ne dehis- ,ce:itibus. Les Diasies ont quelqu analogie avec les Ixia par le port , et ont été jusqu'ici con- fondues avec les glayeuls ; elles diffèrent des uns et des autres, i". par leur corolle dépourvue de tube divisée eu lanières profondes et acérées , et qui , au lieu de se dessécher après la floraison, se sépare naturellement de l'ovaire ; 2°. par leur capsule déprimée , à trois angles divergens , et dont les- loges s'ouvrent à la face supérieure. Ce genre, dont toutes les espèces sont originaires du Cap de Bonne - Espérance , porte, le nom de Bartholomé Dias , voyageur Portugais , qui a découvert cette région , si riche pour les botanistes : on compte deux espèces de Diasies jusqu'ici confondues par les auteurs: , i°. Diasia graminifolia. D. Foliis rectis linearibus scapo ferè longioribus. — Gla- diolus gramineus Linn. . supl. p. 0,5 , e xcl. , syn. Pluk. Jacq. le. rar. 2 , t. a36*. coll. 3, p- 3o3 Asphodelus. Mill. icon. , p. 3o , t. 56; , 20. Diasia iridifblia. D. Foliis subdistichis uniformibus scapo brevioribus. — Gla- diolus gramineus. Andr. , rep. i , t. Gz , excl. syn. Thunb. Diss. no. z6. , excl. syn. CHIMIE. Examen d'un sel recueilli sur le réaumuria. Le C. Decandolle , ayant observé une matière saline sur les tiges et sur les feuilles Soc. phixov. de le réaumuria vermiculata , il engagea le C. Er. Cuvier à en faire l'examen. Ce sel, examiné à la. loupe, sur la plante, paroît cristallisé en aiguilles. Jette sur du charbon ardent , il fuse comme le nitrate de potasse. H a s. ït)2 Dissout dans l'eau distillée et filtrée } l'acide sulfnrique n'a point produit d'eîfér- vesience; le muriate de baryte tfk- occasionné aucun précipité, et il en a été do même de l'oxalate d'ammoniaque ■ mais le nitrate d'argent a fait naître un précipité tres- abondant. La petite quantité de matière ne permettoit point de pousser plus loin les expériences de ce genre. Celles qu'on vient de rapporter, annonçoient bien que ce sel ne côntenoit ru carbonate , ni sulfate , ni même aucun sel à base de chaux ; mais elles annonçoient la présence de l'acide muriatique et celle du nitrate de potasse, et il falloit véYiner cette indication. C'est pourquoi on crut devoir essayer, avec le reste de la dissolution , si on n'obtiendrait pas df s cristaux propres à faire connoître la base qui étoh 11X3 à l'acide muriatique , et que les CC. Decandolle et Fr. Cuvier supposoient être de la soudefcette plante en produisant naturellement sur les bords de la mer En effet, cette dissolution ,. mise à cristalliser , donna deux sortes de cristaux bien caractérisés, des cubes et des prismes. Les premiers ayant été exposés sur un charbon incandescent, décrépitèrent avec violence, et les autres présentèrent une inflammation très-vive, après avoir été préalablement fondus à la flamme d'une bougie sur une lame métallique. Ces expériences, peu nombreuses, à la vérité , suffisent cependant pour faire soup- çonner la nature principale du sel qui en faisoit l'objet. Ainsi on peut croire que cette substance étoit sur-tout composée de muriate de soude et de muriate de potasse; niais ce dernier sel étoit au moins trois fois plus abondant que l'autre. On a déjà reconnu dans les sucs d'un grand nombre de plantes , la présence du nitrate de potasse, mais il en est peu qui en donnent une assez grande abondance , pour le transuder et se recouvrir entièrement de ses cristaux. Extrait d'un mémoire intitulé : Notice sur la cause des couleurs diffé- rentes qu'affectent certains sels de platine, par le C. H. \. Collet- Descostils. I-^titut kat. Cm sait que les sels de platine, obtenus des dissolutions de platine natif, affectent des couleurs différentes, qui varient du jaune clair au brun foncé. L'auteur de ce mé- moire a cherché à déterminer les circonstances qui accompagnent la formation de ces sels de couleurs différentes, et à connoître le principe qui les fait varier. Pour avoir une dissolution de platine brut aussi pure qu'il est possible , il a commencé par le dé- barrasser par la méthode de Proust, (voyez Journal de Physique , prairial an 9.) des corps étrangers qui accompagnent toujours ce minéral, et il a reconnu que les deux espèces de sable ferrugineux qui forment la presque totalité de ces corps étrangers , contiennent, l'une, de l'acide ebromique, et l'autre, du titane. Il a ensuite soumis à la distillation, dans une cornue de porcelaine, le platine nettoyé de cette manière, et il a obtenu , à l'aide d'une forte chaleur, un sublimé bleu. Une petite quantité d'eau que renïèrmoit un ballon adapté au bec delà cornue, a pris, sur la fin de l'opération, une couleur verdâlre, et au bout de quelques jours une couleur bleue magnifique; elle avoit une forte odeur d'acide sulfureux. Celte liqueur bleue perdoit sa couleur par les acides nitrique et muriatique oxigéné ; elle ne changeoit pomt par les autres acides. L'hy- drogène sulfuré n'y produisait aucun précipité ; mais i'hydrosuifure d'ammoniaque y formoit un dépôt grisâtre, qui se dissolvoil par un excès de ce réactif. Le sublimé bleu attaché au bec de la cornue , chauffé avec la pointe du chalumeau , disparoissoit à l'ins- tant; une autre portion, détachée avec précaution et mélangée avec du borax, ne le coloroit en aucune manière , mais sembloit au contraire se réduire avec facilité. Le platine, retiré delà cornue, étoit comme rouillé Lavé avec l'acide muriatique , •. L-n-_. __ '._n: i> . -j . :. j: t 1.:, .:«' j_ „i„i: il reprit son brillant métallique ; l'acide avoit dissout une petite quanlité de platine. Le platine fut ensuite traité par l'acide nitro - muriatique- On sait qu'il se sépare, pendant ia dissolution , une poussière noire légère : quand elle est recueillie à i53 mesure qu'elle se forme ] elle peut aller environ aux 0,00 du poids du platine. Le C. Descostils précipita le platine par le muriale ammoniacal , et il observa que les sels de platine étoient d'autant plus colorés , que la dissolution qui les avoit fournis contenoit une plus grande quantité de cette poussière. Traitée seule avec une eau régale très - chargée d'acide nitrique, elle étoit attaquée , quoiqu'assez diffici- lement, et la dissolution donnoit à l'acide du sel ammoniac , un dépôt d'un brun obscur. Il en conclut que cette poussière renfermoit le principe colorant en plus grande pro- portion que le platine natif. Il fit ensuite un grand nombre d'expériences sur les sels ]aunes et rouges qu'il avoit obtenus. Nous allons présenter succintement les principales. Les dissolutions de muriate triple dans l'eau présentaient des couleurs différentes, et analogues à la couleur des sels qui les avoient produites. Les réactifs désoxigénans, tels que le sulfate vert de fer , l'acide sulfureux et l'alkool , remenoient les plus co- lorées au ton de la dissolution du muriale jaune, qui n'éprouvoit aucun changement de ces mêmes corps. Pour s'assurer si c'était à l'oxigène seul qu'étoit due la coloration du muriate triple ammoniacal de platine, l'auteur essaya de fixer, clans le sel jaune, une plus grande quantité de ce principe , à l'aide de l'acide nitrique et de l'acide muriatique oxigéné. Le premier de ces acides augmenloit en effet quelquefois la nuance du sel jaune; d'autres fois , elle ne fut altérée en aucune façon , selon la nature de la dissolution d'où le sel triple provenoit ; l'acide muriatique oxigéné produisoit un effet très-différent; l'ammo- niaque étoit détruite , et il ne restait que du muriate de platine dans la liqueur. L'acide nitro-muriatique produit le même effet, en raison de l'acide muriatique oxigéné au- quel l'ébullition donne naissance; car ni l'acide nitrique, ni l'acide muriatique , ne {>euvent séparénn nt décomposer le sel triple. Le sel jaune donne une dissolution jaune , e sel brun une dissolution extrêmement foncée. La première porte, dans la suite du mémoire , le nom de muriate jaune ; la seconde , celui de muriate rouge. Le muriale jaune donne, par le sel ammoniac, un précipité jaune; le muriate rouge un précipité brun très-foncé. En décomposant par la chaleur des quantités égales de muriate triple jaune et de muriate triple rou^e foncé; le premier donna un résidu métallique qui pèse les 0,420 de la masse soumise à l'expérience ; le résidu du second pèse les 0,440. Le platine réduit du sel jaune, non altérable par l'acide nitrique, se redissout avec la plus grande facilité dans l'eau régale : il donne , par le muriate ammoniacal, un pré- cipité jaune. Le résidu du sel rouge est beaucoup plus difficile à attaquer; il en reste même une portion qui refuse de se dissoudre. La dissolution a une couleur très-brune, et donne avec le sel ammoniac un précipité presqu'aussi foncé que celui qui a fourni le résidu métallique. Une portion de platine réduit du sel rouge fut introduite dans un tube de por- celaine , qui fui chauffé au rouge ; alors un courant de gaz oxigèue , dégagé du muriale oxigéné de potasse , détermina un sublimé bleu qui s'attacha au tube , et qui tapissa la partie supérieure du ballon adapté à l'une des extrémités du lube. Ce sublimé parut au C- Descostils avoir quelques rapports avec celui dont il a été question au com- mencement du mémoire. Après celte opération, le métal retiré du tube, se dissolvoit assez facilement dans l'eau régale ; mais le sel triple qu'y formoil le sel ammoniac , étoit encore très-coloré. L'auteur pense qu'en continuant plus long-tems l'action du gaz o xi gène , il seroit parvenu à chasser presqu'entièrement le principe volatil. Des faits qui précèdent, le C. Descostils conclut que la coloration en rouge des sels de platine, est causée par un principe métallique différent du platine, et qui présente, lorsqu'il est à l'état métallique, une grande résistance à l'action des acides. Cette con- séquence est appuyée par un grand nombre d'expériences faites sur le sel triple à base de soude, et sur les mariâtes jaune et rouge de platine. Le muriale triple de soude est très-facile à obtenir ; il suffit pour cela de mélanger tin sel de soude quelconque , avec du muriate de platine; par la concentration et le refroidissement, on obtient de très-beaux prismes; ce sel est très-soluble dans l'eau, et i54 même dans l'alkool. Il est décomposé en grande partie par la soude qui, ajoutée eu excès, redissout l'oxide de platine. Cette propriété est commune à tous les alkalis fixes. Le sel ammoniac forme un précipité de muriate triple dans la dissolution de sel triple de soude. Si dans une dissolution neutre de sel triple rouge, on verse du muriate oxigéné de chaux , on obtient un précipité bleu qui se dissout dans l'acide muriatique et lui donne une couleur bleue magnifique. Cette couleur est détruite à la longue par l'alkool ; mais le muriate oxigéné de chaux la rétablit avec une teinte verdâtre. Le précipité, chauffé au chalumeau avec du borax, se réduit, et le métal étranger. Le premier consiste à sursaturer le muriate de platine avec du carbonate de soude; en faisant bouillir , ou en versant une petite quantité d'acide muriatique oxigéné , on obtient un précipité vert, et le platine reste pur dans la dissolution si la quantité du métal étranger n'est pas très - considérable. Le dépôt vert ne colore en aucune manière le borax. Le second consiste à mélanger à la dissolution de muriate de platine , une quantité à-peu-près égale d'alkool , et d'y ajouter ensuite de ia soude ou de la potasse caustique Le platine se réduit, et le métal étranger reste en dissolution. Le même phénomène a lieu même à froid, avec le carbonate de soude, et même avec celui de potasse. Enfin il propose comme dernier moyen , qu'il n'a pu cependant répéter une seconde fois , de précipiter le piatme avec l'hydrogène sulfure : l'autre métal reste dans la li- queur. Des faits rapportés dans ce mémoire, le C. Descotils conclut, i°. que les sels rouges de platine sont colorés par un métal particulier oxiclé à un certain degré • 2°, que ce métal est presqu insoluble dans les acides; qu'il se dissout plus aisément lorsqu'il est uni au platine ; qu'il prend par l'oxidation une belle couleur bleue qui passe au vert; qu'on l'obtient quelquefois d'une couleur violette j que ses oxides sont dissolubles par les alkalis quand ils sont unis au platine ; que dissouts par les acides, ils ne sont pas précipités par l'hydrogène sulfuré 3 qu'ils ne colorent pas le borax ; qu'ils se réduisent en partie par la simple chaleur, cl qu'une portion se volatise j qu'un courant de gaz oxigène fa- vorise celte volatilisation, et qu'il suffit même avec le concours de la chaleur pour oxigéner le métal et le sublimé en bleu. Ces propriétés n'appartenant à aucun des métaux connus, forcent à regarder comme une substance nouvelle le métal qui colore en rouge les sels de platine. L'auteur pense que c'est à la présence d'une plus grande quantité de ce métal dans la poudre noire , epii se sépare du piatme pendant la dissolution, qu'est due la grande résistance qu'elle apporte à l'action des acides. Il rappelle, en finissant, que le sable ferrugineux qui se trouve avec le platine, contient du carome et du titane. Extrait d'un mémoire du C. ThÉnard, sur la préparation d'une couleur bleue de cobalt 3 aussi belle que l'outremer. Ikstïtut HAT. ^e C. Thénard, chargé par le ministre de l'intérieur , d'un .travail sur les couleurs nécessaires à la peinture , s'est occupé d'abord, de la recherche d'un bleu qui pût suppléer l'outremer : une idée très -simple l'a conduira la solution de ce problème. Ayant observé que le beau bleu qui orne les vases de Ta manufacture de Sèvres , avoit pour base i'arséniate de cobalt , il pensa qu'en faisant un mélange exact de ce sel et d'alumine récemment précipités , on parviendrait peut-être au même résultat , sans opérer la fusion de la matière ; il fit l'expérience ; elle eut un plein succès ; elle réussit également avec le phosphate de cobalt. Parmi les bases salifiables, il n'en est point que l'on puisse substituer à l'alumine 5 toul autre ne produit que des couleurs brunes ou noires, ou i55 d'un violet plus ou moins foncé. Il en est de même des sels de cobalt ; aucun ne peut rem- placer i'arséniate et le phosphate ; et même celui-ci a , sur le premier , des avantages qui doivent lui assurer la préférence. Les proportions les plus avantageuses sont , pour le bleu à base d'arséniate, une partie d'arséniate, et une partie et demie , deux parties d'alumine; et pour le bleu à base de phosphate, une partie de phosphate, et une et demie , deux et trois parties d'alumine. Avec moins d'alumine , on obtient des nuances violettes ou vertes; avec plus d'alumine , il en résulte des nuances bleues, mais moins foncées. Celle des arséniates sont constamment moins vives et moins intenses que celles des phosphates ; et celles des phosphates elles-mêmes le sont un peu moins que l'outremer à ioo fr. l'once. Au reste , on conçoit que le coup de feu doit singulièrement influer sur le ton que prend la couleur"; il doit toujours être de quelques degrés plus fort que le rouge cerise. En général , on sera presque certain de saisir celui qui convient à l'opération , si on relire» de tems en tems , de la matière du creuset , et si l'on observe la teinte qu'elle a. La manière de préparer I'arséniate et le phosphate de cobalt , n'a pas moins d'in- fluence que la température sur les résultats de l'expérience. On ne sauroit prendre trop de précautions pour en séparer le fer que la mine de cobalt contient toujours. Sa présence nuiroit singulièrement à la pureté de la couleur. Pour faire de I'arséniate de cobalt avec cette mine que l'auteur suppose composée , comme celle de Tuuaberg dont il s'est servi , de soufre , d'arsenic , de fer et de cobalt , on la change par l'acide nitrique en acide sulfmïque , et en arséniate de fer et de cobalt. Après avoir évaporé la liqueur pour en dégager l'excès d'acide nitrique , on l'étend d'eau et on y ajoute peu-à-peu une dissolution foible de potasse qui en sépare tout I'arséniate de ter sous la forme de flocons blancs ; alors filtrant et ajoutant de -nouveau de la potasse toujours étendue d'eau , on obtient un beau précipité rose, qui est I'arséniate de cobalt. On ne doit pas mettre un excès d'alkali : le précipité seroit en partie décomposé; il devieudroit bleu et ne seroit plus si propre à remplir l'objet qu'on se propose. De toute autre mine de cobalt , on pourroit, par un moyen semblable ou légèrement modifié , obtenir I'arséniate de cobalt. Dans la préparation du phosphate de cobalt , il faut suivre xm autre procédé : on grille d'abord la mine jusqu'à ce qu'il ne s'en dégage plus de vapeurs arsenicales , malgré la violence d'un feu long-tems soulenu ; puis on la traite par l'acide nitrique ; le fer s'oxide en rouge et ne se dissout pas; par la filtration, on le sépare; ensuite on fait rapprocher la liqueur pour enlever l'acide qui n'est point en combinaison réelle ; alors en l'étendant d'eau et y versant du phosphate de soude, on forme du phosphate de cobalt qui se dépose sous la forme de flocons d'un violet foncé. Une partie de mine donne une demi-partie de phosphate de cobalt; on en retire aussi la même quantité d'arséniate ; de là on peut facilement estimer le prix du bleu soit à base d'arséniate, soit à base de phosphate. En supposant qu'il contienne la plus petite des quantités d'alumine indiquée , il ne reviendra pas au fabricant à plus de 40 sols l'once. Ces résultats, quoique satisfaisans , laissoient encore beaucoup à désirer; ils eussent, pour ainsi dire, été infructueux, si ces couleurs, belles en apparence, n'eussent point été d'un bleu parfait, et si , à un emploi facile , elles n'eussent point réuni la propriété d'être inaltérables. Les citoyens Vincent et Mérimée ont bien voulu en faire un grand nombre d'essais soit à la gomme , soit à l'huile ; tous ont réussi au-delà de leurs espérances : ils différent si peu de ceux faits comparativement avec l'outremer de première qualité , que les artistes même ne peuvent les en distinguer. Exposés depuis trois mois à la lumière , ils n'ont encore subi aucune espèce d'altération ; et comme leur couleur , dans son état de pureté, résiste à l'action des plus violens réactifs que la chimie possède, à celle de l'acide muriatique oxigéné et de tous les autres acides , ainsi qu'à celle des alkalis et de l'hydrogène sulfuré , il est probable qu'elle sera aussi solide que celle de l'ou- tremer même» \JÙ Analyse du suin par le C. Vauquelïn, Soc. philo xr; Depuis l'introduction, en France, de moutons de race espagnole , et L'agrandis- sement du commerce des laines qui eu a été le résultat , le besoin de connoître et de per- fectionner l'art du désuintâge , s'est fait sentir ; aussi plusieurs personnes ont elles cherché et décrit les procédés qui leur ont paru les plus convenables pour opérer la dissolution du su in , sans nuire à la qualité des laines; mais aucun d'eux n'avoit examiné quelle étoit la nature de cette matière, quoique cette connoissance ait été, sans contredit, la plus importante de toutes pour fonder les pratiques qui doivent constituer l'art du désuintâge. Le C. Vauquehn vient de remplir cette omission , par l'analyse qu'il a faite du suin. Cette matière, d'après ses expériences, contient, i°. un savon à base de potasse qui en fait la plus grande partie ; 20. une petite quantité de carbonate de potasse ; 5°. une quantité notable d'acétate de potasse ; 40. de la chaux dont l'état de combinaison n'a pas été reconnu; 5->. un atome de muriale de potasse; fio. enfin, une matière animale à laquelle le C. Vauquehn attribue l'odeur particulière du suin. Il résulte de ces faits , que le désuintâge est un véritable dégraissage ; qu'il doit , comme les autres , s'opérer à l'aide des aikalts ou des savons ; mais le savon animal que le suin contient , ne suffiroit-il pas pour dissoudre la petite quantité de matière grasse qui est unie à la laine ? c'est ce qui n'a point encore été reconnu d'une manière exacte. Le désuintâge s'opère communément par des lavages à l'eau chaude , et par des bains d'urine : mais le C. Vauqueiin croit que l'urme n'agit pas par son am- moniaque sur la matière grasse, n'ayant pu en opérer la dissolution par un mélange de muriale d'ammoniaque et de potasse. Au reste , le C. Vauqueiin a dësuinté com- plètement la laine, avec un vingtième de son poids de savon dissout dans une suffisante quantité d'eau ; mais il a observé que si les laines restent trop long-lems plongés dans cette dissolution , de même que dans celles de la partie savonneuse du suin , elles se gercent et s'altèrent. F.— G. V. OUVRAGES NOUVEAUX. Traité élémentaire de Physique, par R. J.Hauy, de l'Institut national. 2 vol. /tt-o\, avec fig. — Paris, an 8. Delance et Lesueur. Cet ouvrage est «destiné à l'enseignement dans les Lycées nationaux : il a pour base les leçons données autrefois par l'auteur aux'éeoles normales ; mais elles sont ici développées et complètes. En les réunissant aux protondes recherches qu'il avoit faites depuis long-tems sur la théorie de l'électricité, du magnétisme et de la lumière , le C. H.iùy en a fermé un ensemble digne , à tous égards , de l'honorable usace pour lequel le Gouvernement l'a demandé. C'est par erreur ou par inadvertance que quelques papiers publics ont bissé penser que le C. Haiiy préparoit un autre ouvrage sur la même matière , puisque celui-ci ne laissé rien à désirer aux amis des sciences, si ce n'est qu'il soit promptemeut répandu dans l'enseignement public. 1. B. Traité théorique et pratique sur l'art défaire et d'appliquer les vernis , etc., pari? F. Tikgrï. 2 vol. «1-80 , Genève, an XL, i8o5. Cet ouvrage est divisé en deux parties ; dans la première , l'auteur traite des vernis et de leur emploi j dans la second.- , il considère les couleurs employées dans la peinture ; il examine leur nature , et traire des procédés de leur application. Cet ouvrage , qui est dît à la plume d'un savant tout à-la-fois physicien pro- fond et artiste éclairé , peut être consulte avec fruit , et par ceux qui voudront connoître la partie de la science qui se rapporte à l'art de composer les vernis , et par ceux qui ne demanderont qu'à connoître les procédés de cet art. On y trouve des observations curieuses , et des découvertes intéressantes pour le savant comme pour l'artiste. F. — C. V. 137 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ P H I L 0 1\I A T H I Q U E. PARIS. Frimaire, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Observations sur les Tubuiaires d'eau douée , extraites d'un Mémoire du C. Vaucker. Le C. Vaueher a observe avec beaucoup de détails, dans les eaux du Rhône e\ diuis quelques eaux stagnantes, deux espèces de tubuiaires d'eau douce, dont l'une est nouvel!*-, il l'appelle Tubularia lucifuga. Voici le caractère spécifique, qu'il lui assigne: « Tentacules rentrant dans le tube , ciliés dans lo contour , entre s5 et 02 ; rami- fications nombreuses et couchées ; grains intérieurs arrondis et applatis , s' ouvrant parallèlement au corps sur lequel ils reposent ». La seconde espèce du tabulaire , observée par le C. Vauçher, est la Tub. repejis, Sehaeff. Armpolyp. 1764, F. 1 et a, — Lin. Flor. Suec. 221g. — Mùller, Hist. verra. Helmiulh. p. 17. Bosc, Hist. nat. des vers, vol. 3, p. 80. Celte espèce diffère de la précédente , en ce que les grains intérieurs sont allongés et s'ouvrent perpendiculairement au corps sur lequel ils reposent ; elle lui ressemble d'ailleurs' par le reste de son organisation apparente ; mais elle a encore d'autres dii- férertees importantes dans ses mœurs. Les grains qui la produisent,, s'élèvent , chaque année, du fond de l'eau à sa surface, et se fixent sous les feuilles du nénuphar, ou la tabulaire rampante vit depuis iloréal jusqu'en vendémiaire. Les grains de la tubu- laire lucifuge passent, au contraire, tout l'hiver, attachés à la pierre sur laquelle l'individu dont ils proviennent avoit vécu l'été précédent. La tubulaire lucifuge semble fuir la lumière, et se place constamment à là s inférieure des pierres, sous lesquelles elle forme des ramifications très-régulière cils nombreux étui bordent ses tentacules produisent dans l'eau environnante , par leur agitation continuelle , un mouvement de flux et de reflux qui porte vers la bouche de l'animal les molécules nutritives. On sait que les hydres, au contraire, saisissent leur proie avec leurs tentacules, et la portent dans la bouche. Cette différence est, sui- vant le C. Vaueher, la plus importante de celles qui les distinguent des tubuiaires d'eau douce; elles viennent, suivant le même observateur, de ce que celles-ci ne peuvent pas changer de place , comme les hydres. Les tentacules de la tabulaire lucifuge , séparés de leur tronc , s'agitent encore avec vivacité , et leurs cils exercent les mêmes mouveniens que lorsque ces bras sont encore attachés au corps de l'animal. Lorsqu'il péril , en automne , les grains que son tube contient , restent couchés sous la pierre , en conservant la même disposi- tion qu'ils avoient dans ce tube. Ces grains sont formés d'une enveloppe solide qui renferme un fluide gélatineux. Au pnnlems , il paroit autour, de chaque grain une ;zône blanchâtre parallèle à la pierre; il s'ouvre bientôt à cet endroit, et se sépare en N'\ IX. 7e. Année. Tome 111. Avec deux Planches XIX et XX. ï Nota. C'est par erreur qu'on a attribué la planche XIX au numéro précédent. urface ères. Les ]S°. 81. Soc. piiilom. i58 deux vulves qui restent adhérentes d'un côté » il en sort une petite tabulaire enve* îoppée de son fourreau, qui se prolonge en ligne droite sous lu pierre , et contient dans son intérieur des grains semblables à celui qui l'a produite. Le C. Vaucher est porté à leur donner le nom d'oeufs , fondé sur ce que ces grains sont composés d'une enveloppe cornée fermée de toutes parts, et que la petite tabulaire qu'elle renferme en, 6ort toujours de lu même manière et dans le même sens. Les deux espèces de tabulaires d'eau douce observées par le C. Vaucher , ont des caractères qui doivent engager les naturalistes à les séparer des tabulaires marines pour en faire un genre à part , les voici : il n'y a point de collet visible à l'origine des tenta- cules , les bras sont pourvus de cils ; ils peuvent retirer leurs tentacules dans l'intérieur de leurs tubes , tandis que les tabulaires marines ne peuvent que les contracter à leur sommet. Cette dernière circonstance avoit déjà été indiquée par Bosc , dans son His- toire naturelle des vers. Ce naturaliste propose ( Rapport fait à la Société Philomathique sur le Mémoire dont nous donnons l'extrait ), de caractériser ainsi le nouveau genre : Polypier fixé , à tige grêle, membraneuse , souvent ramifiée , terminée, ainsi que ses rameaux , par un polype dont le corps peut rentrer entièrement dans la tige , et dont la bouche est entourée d'un seul rang de tentacules ciliés. Ce genre comprendroit quatre espèces connues : io. La tabulaire campanulée, figurée dans Rocsel ; Inst. 3, Poly. tabl. fé-j'S. î°. La tabulaire rampante, figurée dans Se h as f Fer ; armpol , 1704. tabl. 1 f. 1-2. "5">. La tububulaire couchée, figurée dans Humbley ; Poly. 3. pi. 10, fig. 8-g, 4n. La tabulaire lucifuge , découverte par le C. Vaucher. G L. D. Explicationdes figures. 1 Tubulaire. rampante de grandeur naturelle. 2 La même grossie, c Le tube. bb Les tentacules retractiles. .3 Les mêmes tentacules vus au microscope , pour montrer les cils dont ils sont bordé?. 4 Les grains ou œufs qui se trouvent dans l'intérieur , mélangés avec une gelée trans- parente. a b Les mêmes grossis et isolés. 5 La jeune tabulaire sortant de sonceuf. 6 Tubulaire lucifuge de grandeur naturelle. 7 La même grossie. b Les tentacules vus au microscope. (Le graveur a négligé de représenter les cils qui bordent ces tentacules, et qui sont plus longs (pie dans la figure 5. ) g Grains intérieurs ou œufs mélangés avec une gelée transparente. a b Les mêmes isolés et grossis. 10 La jeune tabulaire sortant de son œuf. Note sur les espèces du genre D as jure , par E. Geoffroy. Soc. niiLO?.r. 7\u nombre des animaux u bourse delà Nouvelle-Hollande, publiés en 1789 et 1790 par MM. Phillip et John White, existe une espèce nommée par le premier Spotted opossum, et Tapna tafa par le second. Elle est pourvue de canines et si voisine des Didelphes, que je crus d'abord qu'elle en faisoit partie; mais ce résultat contrarioit trop le pressentiment de Buffon , pour m'y arrêter long-tems. Ce grand homme avoit pensé qu'on ne trouveroit point de vrais lJidelphes hors de l'Amérique; et en effet on avoit remarqué que les animaux à poche de l'ancien monde faisoient partie d'un ordre différent de celui des rongeurs ; tels sont les Phalangers et les Kanguroos. Les descriptions de Phillip et de John "White, relativement au Spotted opossum , se eompîettant et se.x,pïiquant l'une par l'autre, je pus me renlre compte des vrais carac- tères de cette espèce., et me convaincre qu'elle différoit aussi bien des Didelphes que des autres marsupiaux de la Nouvelle-Hollande : en conséquence je l'établis comme genre nouveau en lui donnant le nom de Dasyure , bien persuadé que le tems et de nouvelles recherches dans FAustralasie , nous f croient connoi Ire d'autres animaux qui viendroient se groupper autour de ce type d'une nouvelle famille: on va voir que je n'ai point été trompé dans celle attente. Les Dasyures, comme j'ai eu de nouveau occasion de m'en assurer sur les six espèces dont ce genre est composé , sont des animaux qui ont huit incisives supérieures , six en bas, quatre canines et vingt-huit molaires r le pouce des pieds de derrière est extrê- mement court- ce qui prive leurs pattes de la même faculté de préhension que celles des Didelphes. Ceux-ci peuvent aussi s'accrocher au moyen de leur queue , lorsque les Dasyures , qui ont la queue lâche et très-touffue , ne le peuvent pas : leur tète plus courte a une physionomie plus agréable ; leurs oreilles sont petites et garnies de poils; en général leur rapport les rapproche davantage des Fossanes et des Genettes : sans doute qu'ils en partagent les habitudes naturelles, et vivent de même à terre. > J'ai donné la description des six espèces de Dasyure dans les Annales du Muséum d'histoire naturelle, tome 5. Je me bornerai ici à l'exposition de leurs caractères. I. Le Dasyure a longue queue. Dasyurus macrourus. Le. pelade marron, moucheté de blanc : la queue tachetée de même. Cette espèce étoit publiée dès 1789 par M. Phillip; mais on ignoroit qu'elle fût aussi voisine du Spotted opossum , ayant d'abord été donnée sous le nom de jbuine tachetée , (Spoîled Martin ) et depuis classée par M. Shaw aveo les Genettes, sous la dénomi-= nation de viverra maculata : c'est la plus grande espèce , de o,5o. II. Le Dasyure de Maugé. Dasyurus Maugei. Le pelage olivâtre, moucheté de blanc ; la queue sens tache. Cest une espèce nouvelle dont nous sommes redevables à l'estimable et infortuné zoologiste Maugé; la taille de ce Dasyure est de 0,57. III. Le Dasyure viverrix, Dasyurus viverrinus. Le pelage noir , moucheté de blanc : la queue sans tache. J'ai ainsi nommé le Sp%tted opossum de Phillip, ou la variété du Tapoa tafa de John White, M. Shaw l'ayant depuis employé dans sa zoologie générale sous le nom de Didelphis viverrina : le viverrin est plus petit que le précédent de 0,06*. IV. Le Dasyure tafa. Dasyurus tafa. Le pelage brun , non moucheté : la queue de la même couleur. C'est la seule espèce de ce genre qui manque à la collection du Muséum d'histoire naturelle ; nous en rappelions les principaux traits d'après John Wliile , qui l'a nommée, décrite et figurée: elle est de la taille du rat domestique. V. Le Dasyure pinceau. Dasyurus penicillalus. Le pelage cendré , non moucheté : la queue noire. M. Shaw (Zool. gén. p. 5o3. ) est le seul auteur qui ait parlé de cet animal: c'est sans doute par méprise qu'il lui attribue une membrane étendue sur les flancs ; la figure ( PL 111,) qui accompagne sa description, n'en fait pas mention. Ce Dasyure est de la même grandeur que le tafa, de 0,22. VI. Le Dasyure nain. Dasjairus minimus. Le. pelage, roux , non moucheté : la queue de la même couleur. Celui-ci est de moitié plus petit que le Dasyure pinceau ; M. Perron l'a trouvé dan3 une île placée dans le détroit de Bass. la AN A--T 0;M I E COMPARÉ E.. Noie sur Lr dissection de deuœ Femelles de Didelpke manicou Didelphis virginiana , ' par G. L. D u'V ernoy. Soc. philoai. La ménagerie,. du muséum d'histoire naturelle vient de perdre àmt didelphes ma- nicou didelphis virginiana , L. femelles. M. Cuvier a bien voulu en confier la dissection à M. Duvernoy; Voici ce que les recherches de ce dernier, sur la structure des organes de la reproduction , lui ont offert de plus intéressant. Il lui a été impossible de découvrir aucun conduit par lequel les petits puissent passer de la matrice dans la poche, soit direc- tement, à travers les parois abdominales, soit indirectement , en suivant d'abord les ligamens ronds et en traversant l'anneau inguinal. Toutes les précautions avoient été prises pour que cette communication ne pût être méconnue si elle eût existé. Après avoir coupé à quelques pouces en avant de la poche, les parois abdominales, on a renversé avec précaution vers le pubis le lambeau qui soutenoit celle - ci , et l'on a recherché avec soin tout ce qui auroit pu indiquer les vestiges d'un canal. La surlace extérieure de la matrice et celle de ses cavités n'ont offert également aucune trace d'un pareil conduit. M. Duvernoy a, par contre, observé très en détail, un muscle dont la fonction bien reconnue , doit décider ia question sur la manière dont les petits par- viennent dans la poche, au moment de l'accouchement. Ce muscle qui, eu égard à ses attaches, pourroit être appelé îléo - marsupial , est fixé par un tendon grêle à l'épine petit-obhque et l iliaque interne (0; ; sort de dessous cette arcade p: pubien , et se porte obliquement en avant et en dedans, jusques aux parois externes et latérales de la poche , en passant sur l'os marsupial (\ï)) et le feuillet extérieur de l'aponévrose des muscles du bac-ventre (8.8.8.) Il se divise sur le tiers postérieur de ces parois, en plusieurs bandelettes charnues, qui tiennent à celles-ci par des fibres tendineuses très-courtes. C'est un muscle mince, très-étroit et fort long. Il suffira de jetler un coup-d'œil sur la figure n pour être convaincu de ses usages. En se contractant avec son semblable, ils doivent ouvrir la poche et l'approcher très-près de la vulve ; ce qui s'effectue d'autant plus facilement crue l'anneau sus-pubien et l'os marsupial, de chaque côté , servent de poulie de renvoi à ces muscles ; voilà pourquoi Tyson , Descriptio anatomica mars upia lis. Trans. Philos April. 1698, 11^. aoy, qui ne fait qu'indiquer leur passage sur cet os, sans rien dire de leurs attaches , les a appelés troch lecteurs. Il ajoute plus bas sur leur usage, qu'ils servent à dilater la poche et à soutenir son poids lorsque l'animal est situé la tête en bas, et que les os marsupiaux qui leur servent de poulie, leur donnent la facilité de résister à ce poids. Bien entendu qu'en parlant du poids de la poche, Tyson la supposoit pleine de petits , et qu'en supposant la situation renversée, il avoit égard à la faculté de l'espèce observée par lui , de se suspendre au moyen de sa queue prenante. Ce n'est donc pas sans raison , comme le pense Vicq-d'Azyr, que Tyson avoit ainsi nommé ces muscles. Le premier, Système ànatomique, t. II, p. 201 , donne bien leur point d'attache, mais il ne dit rien de leurs ancres rapports et p::r con- séquent de leur trajet; il ne parle pas plus de leurs usages , et laisse ainsi leur histoire très - imparfaite. Elle éloit cependant importante pour donner une idée jusle des moyens que mettent en usage ces animaux à bourre pour faire passer leurs petits à leurs mammelles , et pour rejetter toute idée de communication immédia'.c entre la matrice et ia poche. Celle-ci peut tellement être rapprochée de la vulve par l'action des muscles iléo-marsupiaux , que son orifice devient presque contigu à celui du vagin , pendant iu contraction de ces muscles : ce qui a certainement heu au moment où l'animal met ses petits au monde et les place clans sa bourse (r). (0 Le muscle îl.'o- marsupi.il exi. Essai a la Gamme. du hleit de Cobalt du ( '■ Theritirtt '.. iiuff. de* <>;• Tom.m Pl.Xà \ " ,ij. K° 4. en jSoj. - J\ "7. avatit 104-2 yPltrvant Al ( arfa du Muséum BrdiinniijUt <;„*„■„ g. ..-'■""' ' Explication de la Figure II. (n) Bord antérieur et supérieur du muscle îlétwnarsupial. (12) Direction des fibres de ce muscle. — Il est recouvert par le feuillet extérieur de l'aponévrose des muscles du ba»ventre. (to) Ligue médiane, (ij) Os marsupial. (14) Ligue cpii indique l'articulation de cet os avec l'os pubis. (7.7.7.) Muscle iïêo-màrsupial , il passe en (6) sous l'arcade crurale par l'anneau sus-pubien. (333) Grand oblique QU co^tr-abdominaL (8888) Son aponévrose. ((>) Tilier extérieur de l'anneau. (16) Endroit de l'os marsupial ou s'attache le pectine. (i5) Commencement du tendon du muscle iléo-marsupia). (:>) Portion de Viléo-putibien. (0) Iliaque interne, coupé en partie. (4) Iliaque externe. CHIMIE. JSouveau procédé pour préparer les murlates de baryte et de strontiànè , par Le C. Bouillon -Lagrange. Soc. PHlLu.U. \[) travaut. Q\ de fonte chaude, ensuite il la pi... Lorsque la dissolution cesse , on fait évaporer , et l'on obtient des cristaux , mais qui con- tiennent encore de la chaux. Les premiers qui se forment par le refroidissement de la liqueur, sont les plus purs; ils ne contiennent que o grains par once de nauriale calcaire. Une seconde cristallisation les en dépouille entièrement, suivant le C. Bouillon- Lagrange. Le muriate de sîrontiane s'obtient de la même manière que celui de baryte -. seu- lement le mélange des deux sels se fond avec plus de difficulté -} et après la dissolution , il ne faut pas rapprocher autant la liqueur, parce que le muriate de strontume étant beaucoup plus dissolubie dans l'eau chaude que dans l'eau froide, on n'obtiendroit par le refroidissement qu'une cristallisation confuse et très-impure. Les avantages que ces procédés présentent sur ceux qui ont été suivis jusqu'à présent , qui consistent à faire passer les sulfates à l'état de sulfure pour unir immédiatement leurs bases avec l'acide muriatique , consistent, sur - tout , dans l'emploi de muriate calcaire, dans l'économie du tems et du combustible, et à exempter du dégagement du gaz hydrogène suifuré que produisent les sulfures. I • — G. V. Sur la présence d'un nouveau sel pho&phorique terreuoe dans les os des animaux , et sur l'analyse de ces organes eu général , par U 's CC. Fou r c r o y et Vauquëlin. Les travaux des auteurs sur les urines, et les calculs vissicaux de l'homme et des Institut kat. animaux, ont conduit leurs recherches sur les os de ces mêmes cires , ces orgai avant, comme on le sait, des rapports essentiels avec les matériaux conslituans des urines el 1 rétiôns calculeuses. Lerésultal de ce travail est que les os des animaux contiennent, outre le phosphate et le carbonate de chaux, une certaine quantité u sphate de m . et que ceux de l'homme, au contraire, ne présentent point île ce dernier S( i. Ï02 Le procédé des auteurs, pour obtenir ce sel, consiste à verser, sur des os d'animaux calcinés à blanc, une quantité égale à leur poids d'acide sulfurique concentré , et à remuer jusqu'au pariait mélange. Après cinq à six jours de repos , on délaie le tout dans dix fois tintant d eau distillée. On filtre; ou lave de nouveau dans ia moitié moins d'eau , et on mélange les liqueurs , puis on y verse de l'ammoniaque en excès ; il s'y forme nu précipité qui contient de 1 acide phosphorîque , de la chaux, de l'ammoniaque et delà magnésie, le tout combiné. On lave te précipité avec un peu d'eau distillée froide, et on ie l'ait bouillir avec une dissolution de potasse bien pure, jusqu'à ce qu'il ne se dégage plus d'odeur ammoniacale. L'alkah fixe décompose le phosphate ammonia- co-marmésien . , tt laisse la magnésie libre mêlée avec le phosphate calcaire. Le dépôt lavé est ensuite traité par l'acide acéleux bouillant qui dissout la magnésie sans toucher ou phosphate de chaux. L'acélite magnésien évaporé et redissout , c-st précipité par du carbonate de soude mis en excès; et à l'aide de i'ébuihlion, on obtient ainsi du car- bonate de magnésie. Les os, dans lesquels le phosphate de magnésie h été trouvé, sont ceux de bœufs, qui, calcinés, en contiennent environ ^ de leur poids; ceux de chevaux qui en ont donné yj j ceux de poulets et de poissons cartilagineux qui en contiennent aussi environ ~. L'analyse des os de bœuf, donne; Gélatine solide 5r Phosphate de chaux. -, . . . . dj, 7 Carbonate de chaux .10 Phosphate de magnésie 1 , 3 Le phosphate dé magnésie se trouve en quantité notable dans les substances dont les animaux et 1 homme se nourrissent; et si les os de celui-ci n'en contiennent point, ses urines, au contraire, en contiennent assez, tandis que. celles des animaux n'en con- tiennent pas du tout. Cest par la même raison que les calculs urin aires de l'homme présentent du phosphate de magnésie, et que ceux des animaux n'en présentent point. . ï.-C. V. MÉDECINE. Note sur une nouvelle manière de conserver le vaccin dans des tubes % par le C. 1ÎRETONNEAU, ancien élève à V lie oie de Santé de Paris. Il est souvent difficile de conserver du vaccin avec toutes ses propriétés. Les plaques de verre suiHesquelles ou en fait sécher quelques gouttes et qu'on applique l'une contre l'autre, -afin de les préserver du contact cte l'air, sont un moyen fort infidèle. Le C. Bretonnèau indique un procédé avantageux pour obtenir ce virus en plus grande quantité , forme liquide ; et à l'abri de l'mfluenee atmosphérique , il substitue des tubes capllaires aux plaques de verre. L'ascension spontanée des liquides dans ces tubes, est un phénomène si généralement connu, qu'il est étonnant qu'on n'ait pas fait d'abord l'application de leur singulière propriété à la conservation du vaccin. On concevra facilement le moyen que propose le C. Bretonnèau : il n'est pas d'émailleur, tle fabricant de baromètres , qui ne puissent en fournir de toutes sortes de calibre. Voilà la manière dont l'auteur en a fait usage avec un entier et constant succès. Après avoir ouvert, par cinq ou six piquères , le boulon de vaccin, on présente suc- cessivement, à chaque gouttelette , l'orifice d'un tuyau capillaire dont ie diamètre intérieur est d'environ un demi-millimètre. Si on veut recueillir une grande quantité de vaccin dans le même tube, on le tient dans une direction inclinée. S'il n est pas entièrement rempli , on le coupe avec une lime ou avec le bord tranchant d'une pierre à fusil, immédiatement au-dessus de l'endroit où la liqueur s'est arrêtée. On bouche les deux petites ouvertures avec de la cire fondue. Il est bon que les parois de ces petits tuyaux aient une certaine épaisseur pour qu'ils ne soient pas trop fragiles. Quand on 1 63 vput faire usage de L'humeur contenue dans les tubes, on coupe le verre au-dessous tie la cire de l'un et de l'autre côté , ce qui est beaucoup plus facile que de les déboucher. On adapte alors l'un des bouts de ce tube capillaire dans l'extrémité d'un autre , dont le diamètre puisse le recevoir. Ce dernier sert d'alonge pour soufflerie vaccin sur la lancette. Si l'insuflation en a trop chassé à -la-fois, il est bien aisé d'en laisser re- monter dans le tube. Si celui qui sert d'alonge est évasé par un bout, il reçoit facile- ment plusieurs tuyaux de différens diamètres, qu'on enfonce seulement plus ou moins, et il est inutile de cacheter avec la cire la jonction des deux tubes , sur-tout si on garnit avec un peu de papier de soie la portion évasée en entonnoir. Pour renfermer hermétiquement le vaccin , on tire à la flamme d'une bougie les deux extrémités d'un petit tube , de manière à en faire un petit éolipyle qu'on peut rem- plir plus facilement, car la liqueur n'y monte pas aussi vite que dans les tubes ordi- naires. Rien de plus facile que de sceller les deux pointes de l'éolipyJe ; il suffit de les tenir un instant dans la partie bleuâtre et inférieure de la flamme d'une bougie. Le C. Bretonneau a employé, au bout de deux mois, du vaccin conservé dans un tube capillaire bouché simplement avec de la cire. Six piquùres ont produit six boutons qui ont parcouru régulièrement leurs périodes. Il n'a pas encore trouvé l'oc- casion d'en employer de plus ancien. Les figures 12 de la planche représentent , i°. le tube capillaire A ; — zn. un petit éolipyle B ; — 5°. un tube d'alonge avec un éolipyle C ; — 40. une alonge évasée pour forcer le vaccin contenu dans un ;ube capillaire de couler sur une lancette D. C, D. GÉOGRAPHIE. Extrait d'un Mémoire du C, Coquebert-Montbret, sur des cartes manuscrites dressées dans la première moitié du 16e. siècle j et sur lesquelles on soit représenté , à ce qu'il paroit , le continent de La Nouvelle- Hollande, Le hasard fait retrouver de tems en tems des monumens géographiques, d'après Soc. riiuo. lesquels on semble fondé à conclure que les navigateurs du 10'°. siècle ont été plus avancés dans la connoissance du globe -qu'on ne le suppose ordinairement, et à re- connoitre que les siècles qui ont suivi celui-là , se sont attribué à tort, des découvertes qui lui appartenoient. Le 17?. siècle, par exemple, réclame, en faveur de la nation Batave , la découverte des côtes septentrionales et occidentales du pays que l'Europe entière, d'après cette prétention universellement admise, nomme la iV ' ouvelle-HoUande : et le ide. siècle s'enorgueillit d'avoir produit , dans la personne de Cook , celui à qui il étoit réservé de reconnoitre la côte orientale de ce même pays. Cependant il est très-apparent , d'après des cartes qui datent tout au inoins de l'année 1042 , que dès celte époque, l'Europe avoit déjà connoissance d'un continent situé au sud de file de Timor, et qui, malgré les erreurs. qu'on remarque dans sa configuration et dans sa position principalement en longitude, retrace assez bien ce qu'on a nommé depuis la JNouvt Ile-Hollande. J'ai vu deux de ces cartes manuscrites, à Londres, dans la col- lection du Muséum britannique ; l'une , en plusieurs feuilles, a été rédigée en 1042, par un français nommé Rotz ou Roly, qui la dédia à Henry VIII, et qui annonce, dans son épitre dédicatoire, qu'il l'avoil commencée « pour faire quelque œuvre plaisante » et agréable au roi de France qui adonc étoit son souverain et naturel signeur. . . » Mais comme jà elle étoit, ou peu s'en fallait, accomplie .. .il a plu à Dieu , de » l'adresser une autre part . . . l'auteur étant arrivé , pour dernier refuge, au service » d'Angleterre»- Le titre c-t plusieurs des noms de lieux sont en mauvais anglais. L'autre carte , que possède ce même Muséum , est d'une seule pièce ; elle a environ trois- mètres de long sur onze décimètres de haut. A gauche, sont les armes de France eu plein; à droite , celles du dauphin. Les nonu y sont la plupart en portugais* quelques-uns aussi en français. Cn ne voit pas quel en est l'auteur, mais il se pourroit que ce fat ce mcnieKotz, eL qu'il l'eut apportée de France : dans re cas, elle seioit plus ancienne encore que l'autre. Des cartes manuscrites du 16 -\ siècle , portant les aunes du dauphin , ont été vendues avec la bibliothèque de Lavallière, et se trouvent portées sous le n». 449.') du catalogue de cette vente 5 mais j'ignore quelles étoient ces cartes. Il y a peu de jours que j'ai vu, entre les mains d'un particulier, quinze cartes sur vélin, réunies en un petit volume iii-Jàlioy portant le nom de rNieolas Vaii'.iru , de Dieppe, et la date de l547» On voyoit sur deux de ees cai les comme sur celles de Londres, et dans la mémo position exactement , sous le nom de terre de Jave , le continent en question. M. Dalriinple , célèbre, géographe anglais, s'exprime ainsi dans son mémoire sur les Chagoset iles adjacentes , 170b z/z-40., en parlant de la grande carie que possède aujourd'hui Je Muséum britannique, et qui 'appartenait alors ù M. Bank.. «Cette arte » contient beaucoup de connoissanees qu'on avoit perdues depuis. La terre de Kerguelen » y paroit clairement marquée ; la cote orientale de ce que nous nommons la Nbu- » vellt-Hollande , es! exprimée d'une manière qui se rapporte assez bien avec les » cartes, manuscrites du cap;lame Cook. Nihil sub sole noyurn» Quelques-uns des noms y> qu'on voit sur cette ancienne carte , répondent à eus points que Cook a désignés d'après » les mêmes circonstances. La côte des herbages de la carie française convient assez » bien par sa situation avec la baie botanique de Cook , la rivière" de beaucoup d'îles » avec sa bay of ' isles . la baie perdue avec sa bay of hdets -, et la côte dangereuse j> avec la partie de la côte où le vaisseau de Cook toucha sur des rochers, et î'ul sur » le point de périr ». ( Voyez pi XX , jig. 1 et 4. ) Pinkerton reconnoit aussi que le continent figuré par Pcolz, ne peut être autre chose que la Nouvelle-Hollande. ( Payez k second volume de sa géographie en anglais t îu-4*., page 46g.) I! est vrai que da.ns la plupart des cartes publiées vers la même époque, on voit figurée, sous te nom de Terre australe , une lene ferme d'une immense étendue au- delà de l'extrémité méridionale de l'ancien et nouveau continent. "JNc-us en avons fait copier deux sous les nos. 2 cl 5; mais une comparaison attentive de ces caries avec celles de Londres, fera reconnoîlre aisément les grandes différences qui s'y trouvent. Les premières n'offrent aucune position; on y voit seulement les noms de Beach , Lucaeh, Maletour et Lauchidoi, empruntés de Marc Pôle; et ies auteurs ont si peu prétendu donner cette terre australe pour une réalité, qu'ils la, nomment eux-mêmes terré inconnue. Il n'en est pas ainsi des cartes de Rotz et de Vallard. La multitude des noms qu'ils ont placés tout le long des côtes de leur continent , annonce des parages dont tous les points avoient été reconnusel déterminés, et ils n ont fait usage d'aucun nom tiré de Marc i'ole : d'ailk-urs il y a entre la figure réelle de la JNiouvelie-liollande et celle qu'us lui donnent, une ressemblance qui 11 existe dans aucune autre carte de ce tems. On pourroit objecter qu'ils placent leur continent huit degrés, tout au moins, plus à l'ouest que n'est la Kouvcile-Hollande; mais on sait combien ies positions données par ies anciens navigateurs sont fautives en générai quant à la longitude; et si les caries dont nous parlons sont copiées d'après des cartes portugaises, cemme il y a lieu de le croire, on doit se rappelier que pour plâeerlws nouvelles découvertes faites dans les mers de l'Inde, en dedans de la célèbre ligne de démarcation que le pape avoit tracée entre eux et les Espagnols , les Portugais avoient soin , dans leurs cartes et leurs relations, de les rapprocher de l'ouest le plus qu'il leur étoit possible , comme les Espagnols au contraire s'efforçaient de les faire paroitre aussi reculées qu'ils pouvoient vers l'orient. Au surplus la JNouvelle-Jbloliande est si voisine des Molusques qui , dans Je 16'e. siècle., apparlenoient au Portugal j que ion devroit s'étonner , que les navi- gateurs portugais, animés comme ils fétoient de l'esprit de découverte et de conquête , tussent négligé d'en reconuoitre les côtes, et eussent laissé cette découverte à faire aux Hollandais, qui possédèrent ces iles après eux. Peut-être quelques gens de mer français les accompaguerent-ils dans ces expéditions, et IrouvereiU-ils ainsi f occasion de dresser les cartes qui sont l'objet de cet article, fi BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOIIATHIQUE. PARIS. Nivôse, an 12 de la République. Nn. 82. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Pœcherches d'anatomie comparée sur les dents , parle C. CuviER. Le C. Cuvier s'est proposé , dans ces recherches , de donner une histoire anatomique Soc. PEILOX. et comparée des dents, aussi complète que possible pour le moment actuel. Il les définit : Des corps osseux implantas dans la mâchoire, sans faire corps avec ell>. , du moins à une certaine époque . tt borne ainsi leur existence aux trois classes des mamiferes, des reptiles et des poissons. Il examine successivement , dans ces tro.s Casses : 10. la structure des dents el leur développement; 20. leurs sortes et leur com- ■ison dans ces différens animaux. Les dents , dans le premier article , sont d'abord divisées en composées , demi-composées et simples : dans celies-ei, la substance interna enveloppée d^ toutes parts par l'externe, n'en est point pénétrée. Le contraire a lieu, • lea premières , de sorte qu'on ne sauroit couper la dent dans un sens ou dans l'autre , qu'on ne coupe plusieurs fois chacune des substances qui la composent : telles sont les dents molaires d'élépuant qui , dans le jeune âge , sont divisées en plusieurs pièces, comme toutes les autres dents composées. Dans les molaires des ruminans , les replis des deux substances ne pénètrent que jusqu'à une certaine profondeur ; elles sont classées parmi les dents demi-composées. Le C. Cuvier compare ensuite la substance osseuse , l'émail , le cément et la pulpe centrale ; puis il examine , dans le développement des dents , 10. l'accroissement de la dent considérée isolément; 20. l'action réciproque des dents les unes sur les autres; 5?. l'action des dents sur les mâchoires ; 40. les différentes époques auxquelles les dents' se succèdent. Les recherches du C. Cuvier , dirigées d'après ces différens points de vue , l'ont conduit à faire un grand nombre d'observations neuves , dont nous essayerons de donner un apperçu , en choisissant les plus remarquables , et en suivant l'ordre que nous venons d indiquer. 1 . De la substance osseuse. Son tissu varie beaucoup, sur-lori. dans les canines des pachydermes. On connoît celui des défenses, de V éléphant , des incisives et des canines de l'hippopotame. L'ivoire du sanglier d'Ethiopie est à-peu-près semblable à celui de ce dernier animal. Celui des défenses du morse est compact, susceptible d'un beau poli, mais sans stries; de petits grains ronds, placés pêle-mêle, comme les cailloux dans la pierre appellée poudingue , forment la partie moyenne de la dent. Ces mêmes petits grains composent aussi l'axe des dénis molaires du même animal ; elles n'ont aucune cavité dans leur intérieur. Dans le dugong, l'ivoire est homogène; il en est de même dans le narval , dont la défense est très-compacte. Jjes dents de ïoryetérope ont l'air de deux cylindres adossés, et sont entièrement formées de petits tubes droits et parallèles qui ne sont pleins que vers la surface triturante : elles n'ont point de grande cavité. On ne retrouve une structure analogue que dans quelques poissons. K i66 2.0. De l'émail. Les racines n'en sent point revêtues ordinairement : celles des dents molaires du morse en sont entièrement recouvertes , il est même plus épais sons la racine qu'à la couronne. Dans les dents du cachalot, il ne montre que des stries parallèles à la surface de la substance osseuse. 5". Du cément. Il forme plus de la moitié de la masse des dents de ïéléphant et du câblai. Dans ce dernier animal , il présente une foule de pores disposés fort régulièrement. On ne trouve pas de cément dans ies dents des reptiles , parce qu'elles ne sont jamais composées. Ces dents des reptiles n'offrent d'ailleurs rien de particulier, par rapport à leur structure; mais il n'en est pas de même de celles des poissons. On peut distinguer celles-ci , i . en composées , qui sont formées d une infinité de tubes réunis , et terminés par uue couche commune d'émail: telles sont les dents en forme de pavé des raies ; 2°. en simples qui ne tiennent qu'à la gencive , comme celles des squales ; 5°. et en simples qui naissent dans vn alvéole : celles-ci font le plus grand nombre. Elles ne lardent pas à se souder entièrement aux os de la mâchoire. [Leur racine est d'autant plus profonde, que la cour >nne est plus longue et plus pointue. Les dents mousses n'ont presque point de racine. Les dents composées forment ordinairement des plaques qui n'adhèrent aux os des mâchoires ou du palais, que par une membrane intermédiaire. Leur figure varie, mais leur épaisseur est toujours divisée en' deux couches; une supérieure , osseuse, couverte d'une légère couche d'émail , et une inférieure comparable à la racine des autres dénis. Celle-ci est très-poreuse , et reçoit, sans doute, par ses pores, des vaisseaux et des nerfs qui se portent dans la couche supérieure. Dans ies dindons et les tetrodons) la partie triturante des mâchoires est une dent formée de lames dont les tranchans sont sondés par l'émail à la superficie , mais qui restent long- tems distinctes à la partie profonde Développement des dents. Les progrès de l'ossification produisent , dans les dents y des changemens de forme; aussi faut-il avoir égard à l'âge de l'individu, pour dé- terminer la forme de ses dents, lorsque leur partie membraneuse est détruite. Toutes les fois qu'il n'y a point de racine , on peut en conclure que la dent n'avoit pas pris son entier accroissement. Cette règle ne s'applique qu'aux deux premières classes. Dans les poissons, au contraire, la présence de la racine est une preuve de jeunesse, parce qu'elle se soude à la mâchoire, après un certain tems, tandis que la couronne s'en sépare. L'effet de la mastication est une seconde cause de la forme des dents. La vraie forme de la couronne , ne se conserve , dans ies herbivores , qu'autant qu'elle reste couverte par la gencive. Lorsque la couronne s'use et s'applanit, elle représente les coupes de l'émail , de la substance osseuse et du cément, qui forment différentes figures, suivant les espèces. lies espaces osseux , enveloppés par l'émail , sont d'autant plus larges et moins nombreux , que la couronne est plus usée. Cela peut avoir lieu jusqu'à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul espace entouré d'émail , comme si la dent avoit été. simple La succession des dents est une autre cause des changemens qu'elles présentent La deut nouvelle peut pousser l'ancienne en arrière, en avant , surie côté , ou verticalement en dessous. Cest' proprement dans ce dernier cas, qu'elles sont des dents de rem- placement : dans les trois autres, ce sont des dents qui se développent plus lard. Il 11 Y a Hue 'a première manière qui ait lieu dans les. quadrupèdes , et seulement dans un petit nombre, lois que X éléphant , le cochon d'Ethiopie, et, d'une façon moins évidente , dans Y hippopotame ; les chevaux et les ruminans présentent quelque chose d'approchant. Il arrive rarement que les dernières dents sortent de l'alvéole , avant que les premières soient tombées ; c'est ce qu'on observe dans Y hippopotame , le rhinocéros , et qui avoitlieu dans X a uimal fossile de ï'ohio et de simore. Cette remarque est importante pour déterminer le véritable nombre des dents d'un animal. Les dents des squales à dénis tranchantes, se remplacent à -peu -près comme celles des serpens venimeux. A mesure que les dénis verticales , qui forment un premier m» g sor la bord 9e la mâchoire, tombent, celles air; sont couchées derrière , mais non renfermées dans la gencive, se relèvent ci prennent leur place ; ie? laines qui servent de dénis aux diodtms et tétrodons , se .succèdent de la même manière; leur .structure est lrès-reinarquab1e. On observe, dans les premiers, deux emmenées servant i\ la mastication, un bord paraboiyqno et un disque arrondi, placé eu arrière et dont la massa est séparée de celle du bord, par un large canal; qui règne dans l'intérieur de l'os. La surface du disque présente des stries Iransverses el parallèles, qui indiquent les lames dont il est composé. Celles-ci vont en montai;!, un peu en arrière du canal; au disque, elles sont couchées les unes sur les autres, de sorte que les supérieures sont les plus courtes, les plus usées et les plus dures, et par conséquent les plus vieilles A mesure que l'on descend, on les trouve plus molles et plus séparées; leur vraie structure est Ires-évidente dans les plus inférieures. Leur surface antérieure et supérieure présente au microscope un réseau extrêmement fin de petits canaux, qui sont les empreintes des vaisseaux qui y ont rampé et qui venoient du gros canal, dont les parois sont percées d'une infinité de petits trous, qui donnent dans les intervalles des lames. Les lames du bord se développent dans un ordre inversée ce sont les antérieures qui sont les plus nouvelles. Les ttffy'o dons manqueni de disque triturant, et leur mâchoire est partagée en deux pièces, par une suture déniée; le reste est le même que dans les dibdons. La succession des dents se t'ait , dans les scores , d'une manière analogue à colle des tétrodons. L'intervalle des lames de leurs mâchoires renferme une multitude innombrable de gcnn;s de dents, qui percent successivement la lame interne, tous près du bord, à mesure que celles qui sont dehors s'usent. La succession des dents, par devant, n'a été encore reconnue, parle C. Cuvier, que dans le palais d'.un poisson conservé dans quelques cabinets de curiosité. Il est presque rectangulaire et tout pavé de dents vertu aies , dont la forme est presque celle de nos lucisiv'çs. Les po«;ïérieurès s'usent les premières, leur tranchant disparoit et se change en un ovale bordé d'émail , qui devient de plus en plus large, et s'efface eulin peu* d.mt que les nouvelles dents percent l'os en avant. Le remplacement , proprement dit , qui se fait dans le sens vertical , est le plue 01 .'.uiire, el s'observe dans la plupart des quadrupèdes et des poissons, quoiqu'on l'ait nié dans ces derniers. La substance de l'os maxillaire , dans laquelle plonge la vieille dent, s'élève dans la racine de celle-ci jusqu'au niveau de la couronne, qui se sépare alors, La plaque de substance eeîluleuse qui a monté dans la cavité de cette vie. Ile racine , est percée par la dent nouvelle. i«i succession se fait ainsi dans les espèces à dents simpies et mousses, telles que celles du genre s pare et autres genres voisins. Les dents pointues comme celles des brochets , etc. sont par contre ordinairement remplacées par ie coté. Dans le loup, ( anàtrhichas lupus ) les éminences osseuses sur lesquelles sont placées les dents, tombent avec celles-ci. Leur chute est analogue à celle du bois du ceil' ; il est probable que leur reproduction est aussi semblable. C'est ie seul exemple connu, dans lequel une partie osseuse de la mâchoire tombe avec la dent. La nouvelle émiuence cienliiere naît à côté de l'autre, el ce n'est qu'après s'être développée, quelle en remplit le vuide. Dans {examen particulier des dents, le C. Cuvier recherche, l°. leur sorte el leur combinaison; 2°. ie nombre de chaque sorte; 5». la forme de celles-ci Quoique les naturalistes aient étudié avec soin les dents des maindcres, sous ces trois rapports^ le C Cuvier a su encore faire , après eux , des observations importantes. Quelques animaux qui ont les trois sortes de dents, perdent leurs incisives à un certain âge; tels s ml les phyliostom.es et d'autres chauve-souris et le cochon d'Ethiopie, Les molaires étant les plus essentielle» des dénis, manquent les dernières de toutes, excepté dans le narval. Le phascolome a ses molaires toutes composées de collines tranverses, comme les câblais , etc. i6S Dans les reptiles sauriens , ophidiens et batraciens , dont les dents ne serrent qu'à retenir leur proie, celles-ci ont beaucoup moins d'influence sur leur économie que celles des quadrupèdes vivipares , et sont, à-peu-près , dans le cas de celles des cétacées. Elles s'accordent cependant assez bien avec les familles naturelles, on ne peut les diviser en diverses sortes, quanta la configuration , que dans un petit nombre d'espèces; leur nombre est aussi moins important, parce qu'il est considérable, peu déterminé et qu'elles tombent sans régularité , ni par rapport au terus , ni par rapport à la situation. Il n'y a , parmi les sauriens , que les iguanes qui aient aussi des dents palatines. Celles-ci existent dans tous les ophidiens , les amphibèues exceptés, et dans tous les batraciens, Ceux des deux premiers ordres ont tous des dents maxillaires. Parmi les batraciens, les crapauds n'en ont pas, les grenouilles n'en ont qu'à la mâchoire supérieure, et les salamandres en ont aux deux mâchoires, Les dents des poissons ne peuvent donner de caractères par leur nombre qui varie beaucoup et est d'ailleurs trop considéi-able , mais leur forme et leur position en pré- sentent de singuliers, faciles d'ailleurs à étudier. Elles peuvent être divisées, d'après leurs formes , en i . dents en crochet qui sont coniques , aiguës el courbées en arrière. Presque tous les poissons en ont de telles , dans quelques unes des parties de leur bouche; 2». dents en cône , beaucoup moins aiguës que les précédentes, eldont la pointe est à-peu-près mousse : telles sont les dents antérieures de ïanarrhinue ; 3o. dents à couronne absolument plate, celles du pharynx de la carpe, ou simplement arrondies , les postérieures du spare dorade , et de beaucoup d'autres spares; 40. dents tranchantes ou en forme de coin, tantôt simples, les maxillaires de la plie, tantôt dentelées, celles des theuties. Le plus grand nombre des poissons n'a que des dents en crochet. Il y en a qui ont ces dents réunies à d'autres, d'une ou plusieurs espèces : par exemple, des dents en crochet en arrière, des plates au milieu, des coniques en avant : ies anarrhiques. Quelques poissons n'ont point de dents en crochet , mais seulement des plates et des incisives. ( la plie ) D'autres n'en ont que de plates, ( la carpe ) qui n'en a qu'au pharynx. Le barbeau et la brème ont, au même endroit, des dents tranchantes. Les dents des poissons peuvent être implantées dans les os intermaxillaires el man- dibulaires; ce sont celles qui répondent ordinairement à celles de nos deux mâchoires. Elles peuvent tenir encore aux os qui représentent les arcades palatines des oiseaux ; ce sont les palatines ; ou bien à l'os qui descend perpendiculairement du crâne, pour former ie milieu du palais: ce sont les voméi u nues .• ou à l'os qui soutient la langue; ce sont les linguales ; ou bien enfin sur les deux os pharyngiens , placés en arrière des branchies, à l'origine de 1 œsophage; ce sont les phar)ngit nnes. Il y a des poissons qui ont des dents de toutes 1 es sortes, (les saumons , le br"- h^t. ) D'autres en manquent à la langue seulement ( la vive , la perche ; d'autres aux branchies et à la langue seulement ( ïuranoscope ). Il y en a qui ne manquent que que des dents palatines et linguales les gades , les trigles . ( trigla cataphracta ) exe epté le vohtcns , les angu illes , le turbot , la sole. , la dorée Dans quelques-uns les palatines , ies linguales et les vome'riennes manquent , comme dans les iutjans. Le malarma: n'en a qu'au pharynx et aux branchies; la carpe n'en a qu'au pharynx Les raies et les squales n'en ont qu'aux mâchom s, l'esîurgeon en manque par-tout, bue conclusion importante à tirer de ces recherches sur les dents des poissons, est que la forme et la position des dents, dans ces animaux, ne. donnent point de caractères qui pourf-êient Servir de base à des familles naturelles , parce que l c>. des poissons très - semblables ont des délits fort différentes , et 2 . des poissons; très - différent ont des dents 'fort semblables. Ainsi le genre salmo L. , présente des différences énormes dans les dents, toiles que parmi les mamifères : elles suffiraient pour établir des ordres. Nous en avons déjà indiqué de très-grandes dans le genre trigla. G, I>. D. nuii. des Se n>m in. /'/. .va'/ \ •_ sPrï?^ .> ' J--ÀV v \ J Description du cerf de la Louisiane , par le C. E. Geoffroy. Le cerf de la Louisiane est une espèce dont nous devons la connoissance à l'aUen- Soc. rniLoar. tion que prend Mme. Bonaparte, de réunii , dans ses possessions de la Malmaison, les animaux rares dont la multiplication peut devenir une source de prospérité publique. La plupart des voyageurs ne nous en avoit parlé que comme d'une espèce plus ou moins rapproché? de notre cerf d'Europe. Nous lui avons trouvé plus de rapports avec l'Axis ; sa tête est aussi mince , son museau aussi fin , et sa queue également longue et grosse. . . Le pelage , dans cette nouvelle espèce de cerf , est fauve , sans taches ni raie brune sur le dos; l'oreille est brune, puis blanche à sa base; les joues et la paupière supé- rieure sont d'un gris fauve pâle; la mâchoire en dessous, et la gorge blanches ; les pieds d'un fauve plus pâle que le corps; les cuisses vers le haut et en dedans blanchâtres; la queue est fauve à ses deux tiers supérieurs, noire dans le tiers inférieur; elle est de plus terminée par une mèche de poils blancs. La partie des fesses qui couvre la queue , est aussi de cette dernière couleur. Nous n'avons pas vu le prolongement frontal ou bois de ce cerf , dans son état parfait ; nous savons seulement que la lige en est cylindrique ; au surplus , cette espèce est plus petite que le daim , et plus grande que le chevreuil. Le couple qui en existe dans les parcs de la Malmaison , a été envoyé d'Amérique à Mm, Bonaparte. G. BOTANIQUE. Note sur une nouvelle espèce d ' îbéride , par le C. Guersent. Iberis intermedia ïberis herbacea joliis lance nlatis , radicalibus apice subserratis , caulinis integerrimis , jloribus racemosis. PL XXI. A. Silicule B, fleur isolée. La planta est herbacée, entièrement glabre, et s'élève jusqu'à 5 et 6 décimètres; Soc. PHILOS sa racine est bisannuelle , tortueuse; ses feui'les radicales sont lancéolées, un peu ré~ trédes a la base, munies de quelques dentelures en scie et tombent lorsque les jeunes tiges commencent à s'alonger; celles qui naissent sur la tige sont plus écartées, plus étroites, et presque loutes'parfaitement entières; les rameaux floraux sont épars , très- ouverts, quelquefois divergens à angle droit; les fleurs sont blanches, un peu purpurines à leur base, d abord rapprochées en forme decorimbe, puis formant une longue grappe à la fin de la floraison. Le calice est purpurin; les deux pétales inférieurs ont le limbe double des supérieurs. La silicule A est oblongue, arrondie à sa base, et échancrée au sommet , terminée par deux pointes très-divergentes , surmontée par le style persistent. Cette espèce est inlermédiaire entre V Iberis amara et Xlberis umbellata ; elle diffère de la première par ses feuilles caulinaires entières , de la seconde par ses fleurs en grappe, et non en ombelle. Elle se distingue de toutes deux, 1°. par la forme de sa silicule qui porte au sommet des pointes divergentes, tandis que dans toutes les espèces voisines, les pointes de la silicule sont parallèles au style ; 2.0. par sa grandeur et la divergence de ses rameaux ; 3 . par sa durée bisannuelle. On rencontre en abondance celte Ibéride sur les roches calcaires qui bordent la Seine entre Rouen et Duclair -elle y a été trouvée par le C. Varin. Elle paroît se plaire sur les roches mises à nud. Cette Ibéride mérile d'être cultivée dans les jardins comme plante d'ornement, soit pour sa grandeur , soit pour sa durée ; elle fleurit en thermidor. Toutes ses parties ont une saveur amère. D. C. 170 É C O N O M I iî RU il A L K. Deôvrijuiun d'un onguent, nouveau pour les arbres , par M. D' j"D E L C Ii A N T Z . Soc. ïï\Ag:rxc. Les cultivateurs sn'gncux ont clierclie, dans tons les tems, les moyens de délivrer l- DÉPAE.TE3I. les arbres des plaies dont ils sont souvent atteints, et qui'causentcftjQÏquefoîs leur entière de LA Seike. destruction. Les topiques employés à cet effet, et qui sont en grand nombre , peuvent se diviser en ceux classés -.les mùlètf't ou résmeux , et les terreux. Les premiers, dans là coniposilion desquels ii entre de l.t thérébenline, de La cire , de la gomme, de la n'o'ix, des résines ou des huiles, ont l'inconvénient de se foudre au soleil , et d'être inariges par les insectes. Les seconds, qui consistent principalement eu terre càlcarre ou ai* et lieuse, plâtre, sable, cendres, fumier, etc. el parmi lesquels se trouvent l'onguent de Saint-Fiacre et celui de Forsyth , ne sont pas exempts de l'inconvénient de se dis- soudre par l'eau, ou de se gercer par là sécheresse et par ies gelées, et de se séparer de 1'éeoree et de la plaie. L'emploi que M d'Edglcrantz a fait de ces divers onguents dans ses jardins et pé- pinières, lui a fait sentir la nécessité de les perfectionner; et après divers essais, il en a trouvé un qu'il indique comme préférable à tous les autres. Cet onguent ne consiste que dans dii vernis ou huile de lin commune , rendue Lien siccative ( en la faisant bouiliir pendant une heure, avec une once de litharge pour chaque livre d'huile ) mêlé avec des os calcinés, pulvérisés et tamisés, jusqu'à la con- sistance d'une pâle presque liquide. Avec cette pâte, on couvre les arbres endommagés, les plaies ou les endroits des branches coupées , par le moyen d'un pinceau, après avoir taillé l'écorce et le reste, et avoir rendu le tout, aussi uni que possible, comme l'usage ordinaire le prescrit. Ce vernis doit être employé dans un tems sec; car, sans cette précaution, il ne s'attacherait pas assez intimement; ce qui, pour tous les em- plâtres, est le point essenhel, vu que leur effet principal paroît être d'éloigner l'accès de l'air, de l'humidité et des insectes. Pour obienir ce but plus parfaitement, M. dE- delcraritz emploie le mélange tout chaud, ayant une petite boite de fer-blanc avec le vernis et le pinceau enfoncés dans le couvercle percé , un vase de bjis, ou autre, rempli d'eau très-shaude. Ce vernis s'applique avec quelques coups de p'nceau , et s'attache très-intiniément à l'arbre. Comme il a beaucoup de ténacité , il s'étend peu- à-peu , et en adhérant toujours à l'écorce, ii permet à la sève d'avancer successivement et d'achever la guérison. La poudre des os. calcinés a le grand avantage de réfléchir les rayons du soleil, en les empêchant de pénétrer dans la partie ligneuse et de la dessécher ; c'est pourquoi il est bon de choisir, pour cet efïVt , les morceaux des os ies plus blancs; et après avoir mis le vernis , on -saupoudre la couche légèrement avec les os pulvérisés. Les petites plaies et de jeunes arbres n'ont jamais besoin de plus d'une couché de vernis: aux grands, ou peut, pour pins de sûreté , en mettre une seconde, quand la première est sèche. Il est extrêmement rare de voir l'effet manquer, quand on emploie, pour la taille des plaies el pour le tems de l'opémLoii , les mêmes précautions que dans les méthodes ordinaires. S. Sur l'usage des fumigations tt acide muriatique oxigénê s pour dés in- f ec ter l' air dans les ateliers de vers à soie , par M. PaP.OLETTi. Soc. d'Ag'Ric. Les maladies qui enlèvent souvent les vers à soie au moment où la récolte du produit D v Depa rtem, Je ces insectes s'annonce avec les plus belles apparences , est un des principaux obstacles qui DE la Seihe. s'opposent à l'extension que pourrait avoir celle branche précieuse de notre économie ru- raie. La cause la plus commune de ces maladies tient à la méphytisatiou de l'air , dans les salies où 'ces animaux sont élevés. C'est aussi à trouver les moyens de renouveler I?I l'air dans les ateliers , et de neutraliser l'effet des gaz délétères , que M. Parolelti Best particulièrement appliqué. L'usage d'allumer du feu dans les ateliers , d y pra- tiquer des ventilateurs, djr brûler. des plantes odoriférantes, a de graves mconvéniens ; les premiers moyens détruisent l'uniformité de température si nécessaire aux progrès de cette éducation; ie dernier ne produit aucun bien, souvent même l'odeur de certaines riantes en combustion incommode les vers à soie. Les fumigations de vinaigre et les immersions dans ce liquide, conseillées par Bqissier de Sauvage , et par Fontana , ont ordinairement plus de succès. Dans plusieurs circonstances , des vers à soie malades et immergés pendant deux ou trois minutes dans un bain de vinaigre étendu d'eau ont été guéris. On voyait dans ce cas les chenilles se débattre , de petites bulles soi tir de leur corps : on les reliroit presque sans vie; mais bientôt elles reprenoient leur force, mangeoient avec avidité ; après des sécrétions liquides , séreuses et verddîres , le sommeil s'emparait d'elles ; et , en sortant de la mue , rien ne marquait plus l'état passé de leur maladie. Mais un procédé plus simple et plus rapide dont M. Parolelti dut l'idée à la découverte de M. Guy ton Morveau , sur les moyens de désinfecter l'air , lui procura des succès constans , et une méthode nouvelle d'une très-: facile exécution. Ce procédé consiste à répandre dans les ateliers de la vapeur du gaz muriatique oxigéné. Dans une des expériences qu'il rapporte à l'appui de son assertion , il s'éloit nppereu que les vers à sme d'un de ses ateliers , après leur quatrième mue , éloient affectés de langueur , refusaient lu feuille qu'on leur présentoit; plusieurs rendaient des excrémens d'une liquidité gluante et de couleur olivâtre, d'autres avoient des taches rouges sur la peau. Beaucoup d'entre eux mouroient, et leurs cadavres, au lieu de pourrir, «se durcissoient , se couvraient d'une moisissure coloueuse, et prenoient l'aspect d'un morceau de plâtre. Il prit une capsule de verre , dans laquelle ii mit trois deca_gramm.es (environ une once ) d'o'xide de manganèse noir pulvérisé ; il versa dessus de l'acide nitro-muriatique en remuant avec une spatule de cristal. 11 promena ainsi cette capsule dans ions les angles de la salie , en versant de nouvel acide- lorsque les vapeurs diminuoient , et continua cette opération pendant un quart d'heure , après avoir en soin d'établir la circulation de l'air en ouvrant les portes et les croisées. Dès le jour même ie nombre des morts diminua considérablement, et cLins deux jours la maladie disparut tout- à -fait. Dans uns autre circonstance, M. Parolelti se borna à mettre un flacon d'acide mur alique to.igéné, ouvert sur une table ou des vers à soie malades éloient réunis; leur guérison fut parfaite , et ie succès de leurs travaux complet. 11 est à désirer que ces expériences soient répétées par les cultivateurs , et qu'elles amènent une pratique qui , ©on - seulement auroil une grande influence sur une branche importante de nos richesses territoriales , mais encore qui feroil cesser des fièvres dangereuses, dont les hommes qui se livrent à l'éducation des vers à soie, sont souvent la victime. , S. MINERALOGIE, Sur la Dolomie et V Ochroite. (Extrait d'une lettre de M. Klaproth, à M. Vatjqueiiît. ) X'analvse de la dolomie , d'après laquelle on la regardent comme composée de car- Ikstitux UAT, bonate de chaux et d'alumine, ne peut plus être admise. M. Klaproth l'a trouvée com- posée de carbonate de chaux 32 , carbonate de magnésie 46 et demi , et le reste de fer et de manganèse. La chaux primitive qui forme une partie de la masse des Alpes, du Julierberg daris les Grisons , offre les mêmes éiémens , et à- peu -près les mêmes proportions. M. Klaproth a découvert dans un minéral apporté de Norvège sous Je nom de Tungstène. , une terre nouvelle , dont l'un des principaux caractères est de prendre une couleur brune par la calcination : il la nomme Ochroite. Aucun des chimistes de Berlin n'a réussi à former du palladium. G V. 1 /','. OUVRAGES NOUVEAUX. Histoire naturelle des cétacées par le C. Lacépède- — Paris, Piassan , an T2, un vol, m-40. de 020, p. et de i5 pi. Cette famille croit la seule qui resta: à traiter pour completter la grande histoire des animaux à sang rouge et à vertèbres , commencée avec canr, de gloire par Buiïbn et par Daubenton , et si heureusement Continuée et terminée par l'auteur de ce volume. Il y suit à-peu-piès la même marche que dans son histoire des poissons, subdivisant les genres établis , autant que les caractères le permettent, traitant à chaque prin- cipale espèce de l organisation et des mcru.s du genre, et décrivant ensuite sommairement les espèces secondaires. Le discours préliminaire orTre des considérations intéressantes sur les particularités de l'organisation des cétacées , sur l'étendue de !rur empire , sur la durée de leur âge , sur leur instinct sociable et l'influence qu'il doit avoir pour perfectionnef leur intelligence , sur le rapprochement particulier de leurs organes de P odorat et de 1 ouie , qui doit donner plus d'intensité aux sensations qu'ils reçoivent des objets éioignés , comme dans certains animaux , tels que 1 éléphant , le rapprochement de l'odorat , du goût et du tact , eu donne aux sensations produites par les objets voisins; différence qui iriflue sur le naturel des cétacées et qui feur donne nommément , suivant l'auteur , cette promptitude et cette variété, de mouvement qui les distinguent. 11 est ensuite question de la voix des cétacées , et comme quelques naturalistes avoient cru qu'ils en man- quaient , le C. Lacépède rapporte plusieurs exemples de cris , de mugissement , de bruit que des cétacées ont fait entendre. Le genre des baleines est réduit à celles qui n'ont point de nageoire doisaiç , savoir : la baleine franche . ( b. rr.ysciatus ) le nord caper , ( b. mysticetus B. ) la bossue , ( p. gibbçsa ) et la noueuse , ( b. gibbosa. D. ) L'histoire de la baleine franche est traitée avec le plus grand détail. Les baleines à nageoires dorsales , formant le genre balénoptère , ce sont le gibbar ( b. physalus ) U jubarte , { b. boops. ) Le rorqual ( b. musculus ) et le museau aigu ( b. roscrata ). Outre le narval ordinaire , le C. Lacépède établit que les défenses lisses dont quelques auteurs ont parlé , doivent provenir dune espèce différente , qu'il nomme andersonien , et il en indique une troisième à tète plus petite, à corps plus giêîe que l'ordinaire, d'ap;èj un dessin fait aux environs de Boiton , et envoyé par S.-Jos. Bancks. h'Àr.aruat , d'Oclion Fabricius forme un genre paiticulier , caractérisé par une ou deux dents petites et recourbées a la mâchoire supérieure. Il ne reste dans le genre physeter, que les espèces à nageoires dorsales, savoir : microps , orthodon qui est le m:crops B. de Lin. et mular , qui est le tursio Lin. Les espèces sans nageoire dorsale , dont les évents sont au bout de la partie supérieure du museau , sont le genre cachalot, ( catodon ) ce sont le macrocephalus , le trumpo ( macrocephalus. V. Lin. J et le siti.icval ( ph. carodon. L. ) Quand il n'y a point de nageoire et que les érents sont voisjns du bout du museau , c'est le genre physalus. Il n'y en a qu'un qui est le physeter electricus de Bonnaterre. Les delphinaptères sont des dauphins sans nageoire dorsale; il y en a deux , le béluga ( d. leucas ) et la Senede'tte , espèce indiquée par Rondelet et négligée depuis. .. Les dauphins ordinaires sont, le dauphin ( d. delphis ) le marsouin ( d. phocoena ) Voraue ( d. orca ) le gladiateur ( d. orca B. Lin ). Le nesarnat de Fabricius , le à. dindon et le d ventricosus de Hunter , le d. feres de Bonnaterre, une espèce nommée d'apiès Duhamel, qui l'a décrite dans son ouvrrge sur les pêches, une d'après les manuscrits de Commerson , et une d'après ceux de Pèron, qui voyaçe actuellement avec le C. Baudin. Enrin le genre hyperoion comprend un cétacée voisin des dauphins , mais qui se cariccétise par un grouppe de dents dans le palais. C'est le dslphinus butskopf de Bonnaterre. C. V. EPiRATA du N?. 81. Page 157, 3e. alinéa, lig. 1, du, lisez de. Page 164, lig. 21 : iulets, lisez inlels; lig. 49 Molusques, lisez Molucjues. N: B. Les cartes manuscrites de Nicolas Vallard de Dieppe, dressées en 1^47, dont il est fait mention dans !e précédent numéro, pag. iu'4, lignes 6", 7 et 8 , ont été acquises par le C. Taileyrand, ministre des relations extérieures, et se trouvent main- tenant dans sa bibliothèque particulière. i'73 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluviôse, an 12 de la République. N°. 83. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Extrait des observations sur les glandes saliva ires , faites dans les quatre classes des animaux vertébrés , par M. G. L. DuVERNOY. L'auteur a obtenu de ces observations , qui ont été faites sur un assez grand nombre Sot . PHlioM, d'animaux de chaque classe, les résultats suivaus. i°. Les maraij t-res sont les seuls caez lesquels ces glandes appartiennent à la division des conglomérées. 2.'. Êites manquent dans les cétacées. (Comme l'avoit déjà annoncé M. Cuvier, dans son mémoire sur le dauphin et le marsouin.) 5°. Elles sont proportionnément plus petites dans lesmamifères amphibies que dans tous les autres. 4 . Les parotides et les sublinguales manquent quelquefois, ce qui naxrive jamais aux sous-maxillaires. Ainsi les fourmiliers et les éckidaa ont des sous-maxdlaires et dos sublinguales j dont les premières ont un très - grand volume ; mais ils n'ont point de parotides. 5o. Les herbivores ont un système salivaire beaucoup plus considérable que les car- nivores,-résultat qui n'est .pas nouveau, mais seulement confirmé par an plus grand nombre d'observations. 6'. Dans les carnassiers et les rongeurs , il arrive souvent que la proportion d<=$ maxillaires augmente beaucoup, en même tems que celle des parotides diminue. Cela a lieu quelquefois à un tel pomt , que ces dernières sont beaucoup moindres que le» premieres , comme dans le sarigue manicou ( dideiphis virgmiana. ) Elles sont aussi plus pentes dans ies chauves - souris , le chien, le phoque commun, le surmulot , le phascolune Elles ne sont guères moindres dans le raca , le lapin. Ces observations semblant indiquer un rapport entre la manière dont les aiimenssont soumis à l'action ées dents, et le lieu où les glandes saiivaires principales ■ versent leur liquide. I! en résuite, en effet, que dans les carnassiers et les rongeurs, cnez lesquels les canines et les incisives dans les premiers, ies incisives seulement dans les derniers, exercent une partie très- importante de la mastication , la salive est conduite ordinairement vers ces dents en pius grande quaniié, que dans les animaux ou elles n'ont pas une fonction aussi essentielle. Dans ies ta toux , cependant , et les paresseux, les maxillaires sont également plu* grandes que les parotides. 7 . Dans les carnassiers , les glandes saiivaires sont. , en général, plus rouges et composera de lobes, plus serrés que dans les herbivores, ]N . XI. 7e. Année. Tome JULL £ i74 8*. Le canal de sfenon ne traverse pas toujours le massester, comme dans l'homme , pour atteindre le buccinaleur. Dans les tatoux, les pachydermes , les ruminans et les solipèdes , il suit le bord inférieur de ce premier mutcle, et forme un arc dont la convexité est dirigée en bas. go. Il arrive très-souvent que les sublinguales n'ont qu'un seul canal , qui s'ouvre à côté de celui des maxillaires. C'est ce qui a été observé dans les singes , dans plu- sieurs carnassiers , et dans les ruminans. Dans les solipèdes , elles ont plusieurs petits canaux; dans le cochon, il y en a deux paires, dont l'antérieure est large et plate, et a plusieurs petits canaux excréteurs, et celle qui est en arrière est longue et étroite , et n'a qu'un seul canal. io°. Les molaires forment ordinairement une masse alongée très - considérable , située vis-à-vis des dents supérieures, du même nom, ou près des inférieures , comme dans le chat. Iio. Les buccales et les labiales sont assez généralement peu marquées. 12°. Quelques animaux ont, outre ces glandes communes à l'homme, une autre glande, qui ne paroit être, dans quelques-uns, qu'un prolongement des molaires; elle remonte sous l'arcade zigomatique, derrière l'os sus-maxillaire , et s'ouvre à l'extré- mité du bord alvéolaire supérieur, par plusieurs petits canaux excréteurs; c'est ce qui a lieu dans le bœuf, le mouton, le cheval. Dans le chien, elle est séparée des mo- laires et forme une masse bien distincte , qui n'a qu'un canal excréteur , qui s'ouvre au même endroit. C'est la même glande qui avoit été décrite par Nuck , dans le ciii n> J.-G. Duvernoy l'a indiquée dans le serval ( com : acad ■■ petrop : ). L'auteur ne l'a pas trouvée dans le chat. i3°. Dans les oiseaux , les glandes analogues aux salivaires des mamifères, répondent par leur position seulement, aux sublinguales de ces derniers. Ce sont des amas de petits grains ronds , creux , contenant une humeur épaisse i, très-visqueuse , qui par- vient à la base du palais, par un assez grand nombre de petits oniiees ; elles sont Considérables dans les galltnacées , elles le sont moins dans les oiseaux de proie; elles paraissent réduites à très-peu de chose dans les oiseaux d'eau. Il y en a deux paires dans les premiers et dans plusieurs grimpeurs ; il n'y en a qu'une dans les autres. 140. Dans les reptiles , elles ont fréquemment la même structure granuleuse. Cest ce qui a lieu dans les lézards et les tûpinamis , parmi les sauriens. Elles sont placées dans ces animaux immédiatement sous la peau , le long de la face externe des bran- ches de la mâchoire inférieure ; leur humeur est versée au côté externe des dents de la même mâchoire. Il en est de même dans les ophidiens à langue effilée , très-protractile, lisse et fourchue, c'est-à-dire , dans la plupart. Dans les amphisbenes elles ont La même structure granuleuse , mais elles se trouvent placées sous la langue entre les muscles genio- glojses et genio - hyoïdiènes. Dans la plupart des autres reptiles , c'est la languie elle-même qui paroit supporter une substance glanduleuse, analogue par sa fonction aux glandes précédentes. Cette glande est très -marquée dans les c lituaniens , et parmi les sauriens, dans Jes gecko , les agames , les iguanes , 1 js dragvis , les caméléons . les scinques. Dans tous ces animaux , la surface de la langue est couverte de papilles creuses ou de feuillets entre lesquels l'humeur paroit s'échapper. On voit dans la tortue, grecque une quantité de petits tuyaux réunis par leur base et qui se séparent à la surface de la langue. Les côtés de la masse que forme celte base" sont percés d'une foule d'ouvertun s. La langue des batraciens paroit également formée, en partie, dune substance glanduleuse. i5°. Dans les poissons il n'y a pas de glande analogue aux salivaires des autres classes, qui versent dans leur bouche une humeur particulière- Les raies cependant et probable- ment les squales , ont un amas de grains glanduleux, situés immédiatement sous la membrane du palais, au-devant du cartilage trànsverse, qui répond à l'hyoïde et sur le grand muscle abaisseur de la mâchoire inférieure. Ils paraissent dégorger leur humeur à la base du palais; on n'a pu l'observer, malgré une assez l'or te pression. i7> Les mires poissons n'offrent rien de semblable; mais ils ont, ainsi que les précédens, a l'origine de l'œsophage, entre la membrane interne et la muscuieuse , deux couches glanduieuses plus ou moins épaisses , qui ne s'observent qu'en dessus et au-dessous de ce canal. On ne sait s'il faut les comparer aux glandes salivan es , ou si elles n'ont pas plus d'analogie aux glandes de la voûte du palais des oiseaux, et aux amigdales desmamifères, qui semblent toutes placées à-peu-près au même endroit, pour envelopper la niasse ali- mentaire de liquide mucfiieux , au moment où elle parvient dans l'œsophage. Nota. L'auteur a fait ces observations sous les jeux de M. Cuvier , et d'après sou invitation. Observations sur le jaguar 3 par le C. E. Geoffroy. Quoique le grand animal tigré de l'Amérique , le jaguar , felis onza , ait été souvent Soc. fhilom", décrit et tout récemment encore par M. d'Azzara, et que sa peau fût depuis long- tems un des plus importans objets du commerce de la pelleterie, il n'en est pas moins resté obscurément connu : les naturalistes l'ont toujours confondu avec la panthère , felis pardus , pour avoir eu trop de confiance dans les figures (P/. 18 du tune o, , et PL '5ucar de Barrameda , par le C. Lasteyrie. Soc, PEIX03I. La disposition naturelle du lerrein qui borde le Guadalquivir près de San-Lucar de Barrametla , a donné occasion d introduire dans ce canton un mode de culture particulier, qui mérite bien d'être décrit. Rien ne devoit être plus aride que ce ter- rein, avant que la main de l'homme l'eût fécondé , puisque sa surface n'offrait que aes buttes d'une hauteur inégale, composées uniquement d'un sable quartzeux assez fin dont lèvent se joue; mais la base de ces buttes est baignée par les eaux du Guadalquivir , qui s'élèvent et s'abaissent suivant l'état de la marée, et sur-tout suivant la saison. H suffît donc d'enlever la plus grande partie de cette couche de sable , pour obtenir un terrein qui réunit les conditions les plus favorables pour toutes les cultures, sur-tout pour celle des plantes potagères ; car il est extrêmement meuble et continuellement humecté par une eau Vive et pure. Joignez à cela l'influence d'un climat très-chaud , des rosées fortes et fréquentes,, et l'abondance des engrais, et vous concevrez que les navarros de San-Lucar, c'eît ainsi que l'on nomme ces potagers, doivent offrir la végétation la plus rapide et la pins vigoureuse. Comme il scroit fort dispendieux d'en- lever entièrement les dunes dont le sol est recouvert, on se contente de faire celte opération par places ( toutefois d'une forme aussi régulière que l'on peut), en choi- sissant celles ou la couche de sable a le moins d'épaisseur , et l'on rejette le sable qui en provient sur la ceinture de terrein naturel qu'on laisse à l'entour. Cette méthode a même l'avantage de procurer aux végétaux qu'on cultive dans les navarros , un abri qui n'est pas sans utilité dans ce pays plat et qui avoisine la mer. La largeur et la hauteur de ces remparts de sable dépend de l'élévation naturelle qu'a- - voit le terrein , et de la quantité de sabie qu'on a extrait et dont on les a rechargés. Ils ont communément 24 ou 5o pieds de largo, et 8 à 10 de hauteur; mais ces es- paces ne sont pas perdus pour la culture : on y plante divers arbres fruitiers , sur- tout des vignes et des figuiers qui donnent de fa stabilité au sable , et qui quoiqu'en- fonçant leurs racines jusqu'à l'eau, rapportent de fort bon vin, et les figues les plus estimées de toute 1 Espagne. On répand aussi sur ces sables, pour empêcher le veuf de les enlever, des débris de végétaux, et l'on y plante des aloés, des cactus, elc Mais ce qui paie avec usure Tes dépenses que ce genre de culture entraîne, ce sont les plantes potagères de toute espèce qui se succèdent sans interruption dans les navarros même, avec le seul soin d'alterner les espèces qui couvrent beaucoup ie lerrein avec les autres, de préparer d'avance du plan bon à lever et à repiquer en place , et enfin d entremêler par rangées les plantes qui croissant plus vite, ou qui se récoltent plutôt avec celles dont le développement est plus lent, ou l'époque de la maturité plus tardive. Parce moyen, on obiient jusqu'à 4 ou 5 récoltes en une seule année dans un même terrein. Le C. Lasteyrie , pour donner une idée de la force de la végétation dans ces potagers, cite des citrouilles dont les feuilles avoienl jusqu'à 4. pieds de large, des tiges de mais hautes de 9 à 10 pieds, des oignons rie 6 pouces de diamètre. Il dit que les citrouilles et les melons, après avoir donné une première récolte abondante , repoussent Quelquefois du même pied , et en don- nent une seconde, moins considérable à la vérité , mais encore avantageuse. Dans un espace d'environ 1000 toises carrées , on recueille jusqu'à 7)6 mille oignons d'une be.ie grosseur. Outre les plantes que l'on vient d'indiquer, on cultive dans ces ter- 177 re'-ns des fêvrs , des haricots et des poîs,des pimens, des choux, choufleurs et bru- colis, de l'ail, desroseaux, des. tomate s et des aubergines ; et, particulièrement l'hiver, des laitues el de la scarole. Dans cette saison , au lieu de disposer le terrein à plat comme dans l'été , on le distribue en ados, sur le haut desquels on met de forge qui ordinairement se coupe en verd , et l'on plante les laitues et les autres plantes délicates dans les fosses que ces ados laissent entre eux. Par ce moyen elles sont parfaitement abritées contre le vent et contre le sable que le vent élève et transporte. On a soin dans lé dessableraient des navarros de laisser au terrein naturel une pro- fond; ur de 20 à 22 pouces au-dessus du niveau que l'eau conserve pendant la ma- jeure partie de l'année. On a reconnu que cette élévation suffisent pour que le ter- rein ne fût pas inondé pendant l'hiver, et qu'elle ne pouvoit pas être plus considé- rable sans que les plantes potagères fussent privées en été de l'humidité dont elles ont besoin. On laboure le terrein jusqu'à cette même profondeur au printems , au moyen d'un large boyau d'une forme particulière , nommé arada , dont le manche forme, avec le fer, un angle de 40 degrés, et dont on se sert aussi dans certain cas, pour affer- mir le subie en frappant plusieurs coups avec le plat de l'instrument ; après ce labour, on forme tout au tour de chaque navarro , au pied du terre -plein qui les entoure, un fossé d'écoulement pour recevoir les eaux qui s'y amassent , sur-tout en hiver , et l'on y pratique en outre des saignées transversales. Ces différens canaux ont leur issue, pour i'éeoulement des eaux vers la rivière , sous une partie de la digue de ceinture , au moven d'un tuyau de terre cuite , ou d'une conduite maçonnée en briques. Lors- que le terrein d'un navarro est trop bas pour permettre de lui donner un semblable écoulement, on est privé des recolles que las autres donnent dans les mois de l'hiver. Le citoyen Lasteyrie évalue à 5oo aranzadas l'étendue de terrein employé en na- varros dans les environs de San-Lucar. Il estime le produit brut de chaque arranzada à i5oo fr. ; le produit net, c'esi-u-dire ce qu'on relire , si on la loue, à 2.60 livres, et sa valeur d'achat à 5ooo francs ; ce qui fait un peu moins de vingt années de re- venu , sur quoi le dessablemeut coûte de première mise environ 35oo francs. C. M. PHYSIQUE. Sur le doubleur d'électricité des CC. Hachette et Desormes. Le doubleur dle'lectricile' , inventé en 1780 par M. Bennet, et successivement per- Institut nat. fecîionué par MM. Darwin, Nicholson , 11 a été décrit en France qu'en 1706", dans l'extrait que les rédacteurs de la bibliothèque britannique ont donné de l'ouvrage de M. Read, concernant une suite d'expériences curieuses faites avec cet instrument sur l'électricité des gaz ayant servi à la respiration des animaux. Le mémoire dont nous avons à rendre compte, a pour objet quelques changemens Utiles apportés à la forme de l'instrument , et plusieurs expériences sur une production spontanée d'électricité , que les auteurs ont déjà fait remarquer sur la pile électrique dans un mémoire lu à l'institut, en fructidor an 10. Nous commencerons par indiquer les modifications que les CC. Hachette et Desormes ont faites au doubleur d'électricité. Sans nous engager dans des détails descriptifs diffi- ciles à saisir, et d'ailleurs entièrement superflus icia nous, nous bornerons à rappeller que cet instrument, fondé sur le phénomène nommé par JÏÏpinus, influence électrique , consiste en trois plateaux decuivre, dont deux sont fixes et isolés, tandis que le troisième, mobile sur un axe de rotation, s'approche alternativement de chacun des premiers, manifeste une électricité contraire à celle qu'ils ont reçue, et s en dépouillant chaque fois qu'il vient à communiquer avec le réservoir commun, acquiert par ià, dans son influence, une énergie qui augmente l'électricité de ceux-ci. i73 . . ., Au lieu d'attaché* intméçliatement aux disques, comme le faisoit M. B.ead, des fus, les auteurs du mémoire ont fuit communiquer ces disques avec un électrômèlre ren- fermé à l'ordinaire dans un bocal qui le met à l'abri des agitations de l'air extérieur, et qui se trouve indépendant des mouvemens imprimés à la machine. La disposition des deux tourillons qui portent l'axe de rotation du disque mobile dans la nouvelle machine , permet à ce disque de s'approcher ou de s'éloigner de quelques millimètres des disques fixes, circonstance nécessaire pour approprier l'instrument au divers états de l'air par rapport a sa faculté conductrice de l'électricité. Ces tourillons , maintenant isolés du disque mobile , ne sauroient plus lui communiquer l'électricité qu'ils peuvent acquérir par le frottement. ^ _ t Les corrections qu'ils ont faites au doubleur électrique, ont mis les (X. Hachette et Desormes en état de mieux apprécier les propriétés de cet instrument. Ils se sont d'abord assurés qu'en le faisant agir sans que les disques aient aucune communication avec des corps éleclrisés, il tiroit de l'air seul une électricité indéfinie j car elle pouvoit s'accumuler au point d'opérer la décharge entre les fils de l' électromètre , et se reproduire ensuite de nouveau. Ils pensent, d'après les expériences répétées qu'ils ont faites à ce sujet, que si le doubleur étoit construit sur d'aussi grandes dimensions que les plateaux, en verre des machines électriques ordinaires, en recouvrant, par exemple, avec des feuilles métalliques des assemblages en bois, il donneront en très-peu de tems de fortes étincelles. Il résulte de là cette conséquence importante, que l'usage du doubleur, pour multi- plier les foibles électricités, ne peut être sûr dès que les plateaux ont des dimensions assez grandes pour que la quantité d'électricité qu'ils peuvent acquérir immédiatement lorsque l'instrument est isolé, soit comparable avec celle que peut leur communiquer la source à laquelle on les adapte, puisque si ces deux électricités sont contraires, elles se masqueront l'une et l'autre. Il faut donc n'employer que de très-petits plateaux dans les doubleurs destinés cà constater de foibles électricités ; et cette circonstance tourne à l'avantage de l'instrument qui devient alors extrêmement simple et facile à transporter. L. MÉDECINE. Note sur le prétendu ver de Guinée , par le C. Larrey , inspecteur général du service de santé des armées. Soc. PHILOM. ^e C. Larrey a eu occasion d'observer plusieurs fois en Egypte, des tumeurs inflam- matoires, qu'on attribue généralement eu Afrique à la présence d'un ver qui auroit pénétré sous la peau, et dont l'ulcération ne peut guérir que" par l'extraction complète de ce prétendu ver. Ausbi le procédé suivi pour guérir cette singulière maladie, cousiste- t-il à entortiller autour d'un petit bâton, un blâment blanchâtre et fragile, que l'on regarde comme le corps du ver. Cm prend toutefois les plus grandes précautions afin de^ne le pas casser; car si malheureusement il venoit à se rompre, on croit qu'il pro- duirait des açcidens si graves en pénétrant plus profondément, qu'on seroit forcé d'am- puter le membre, ou de donner la mort au malade. Les médecins ou les voyageurs qui ont décrit cette maladie, que les blancs contractent rarement, ne s'accordent pas sur ies causes delà formation el du développement de ce ver. En Egypte on le nomme ver de Pharaon, en Afrique ver de Guinée, aux Antilles vena medinensis , dans la Jamaïque colubrilla. Le citoyen Larrey pense que tous les açcidens qui se manifestent à la suite de ces tumeurs, qu'il regarde comme desimpies furoncles ou des anthrax bénins, sont réel- lement le résultat de l'opération que l'on pratique pour extraire le ver, et qu'ils s'ag- gravent lorsqu'elle manque. Il a examiné très-attentivement la nature et la forme du filament blanchâtre , el il n'a rien observé qui eût le moindre rapport avec un ver. Il s'est même assuré par la dissection, que ce cordon est du tissu cellulaire frappé de »79 mort , que l'on parvient à filer, pour ainsi dire , par un trou de la peau, quand on en saisit une petite portion qu'on roule sur le morceau de bois. Il croit que c'est par l'effet de cette mauvaise manœuvre qu'on obtient des portions cylindriques de ce tissu cellulaire, assez longues pour les confondre avec un véritable ver. Depuis il a eu occa- sion de se convaincre de la vérité de celte assertion, en faisant pincer l'escarre cellu- laire des furoncles simples, puisqu'il a obtenu le même résultat. Au reste, le citoyen Larrey a reconnu aussi qu'il éloit , sans le savoir, d'accord avec le docteur Delaborde, lequel étant à Caj^enne avait émis la même opinion d'après un grand nombre d'obser- vations. Le citoyen Larrey a joint à son mémoire des observations sur des nègres attaqués du ver de Pharaon, et qu'il a traités au Caire : nous allons en présenter l'extrait. Le premier , âgé de neuf ans , avoit été confié d'abord à un médecin du pays. Le fu- roncle éloit situé au-dessus de la malléole interne ; le médecin avoit commencé de rouler le prétendu ver, et le jeune malade éprouvoit des douleurs violentes. Le pourtour de l'anthrax étoit environné d'un cercle bleuâtre , qui faisoit craindre la gangrène. Le ci- toyen Larrey coupa le cordon le plus près possible du mal: il appliqua ensuite des émoi- liens safïranés sur la fumeur, et mit le malade à 1 usage des déiayans et du quinquina, successivement adminislrés. Quelques jours après il se forma un abcès qu'il ouvrit à l'aide d'un bistouri. Dès ce moment le mieux se manifesta , et en peu de tems l'enfant fut guéri. L'anthrax bénin du second nègre s'étoit formé sur le pied. Il sortoit du point ulcéré un bourbillon noirâtre, qu'on auroit réellement pris pour la tête d'uu ver. Le citoyen Larrey prescrivit les émolliens , et ne toucha point au prétendu ver. L inflammation parcourut sans accidens tous ses périodes. Après quelques jours il se manifesta un foyer purulent, qu'il ouvrit comme le premier. Le tissu cellulaire condensé sortit par petits flocons avec le pus, et le nègre se trouva parfaitement bien guéri le quinzième jour de l'invasion de la maladie, G. D. Observation sur une fracture guérie par l'emploi de la limonade nitrique , par le C. Penel , docteur en chirurgie , à Abbeville. On présenta, à l'hospice civil et militaire d'Abbeville, un homme âgé , ayant l'esprit Soc. PHILOM. un peu aliéné, dont la cuisse gauche avoit été fracturée obliquement dans son tiers inférieur, par la roue d'une voiture j la réduction fut facile à obtenir, elles accidens ne furent pas de longue durée. Le quatorzième jour, à la levée de l'appareil, toutes les parties se présentoient dans le meilleur état : le lendemain, le malade ayant de la fièvre, se plaignit de la cuisse, mais on n'y apperçut aucun dérangement- le dix- neuvième jour l'os parut légèrement gonflé , le cal sembloit prendre un peu de consistance : cependant la fièvre continuoit. Le vingt-sixième jour le C. Penel , ayant levé tout à fait l'appareil , reconnut d'une manière évidente le gonflement de l'os ; on sentoit au tour du cal des éminences raboteuses qui firent craindre quelque virus. A cette époque on fit usage du quinquina et des anti - scorbutiques , mais sans obtenir de succès; le quarantième jour l'os parut encore plus gonflé , le cal présentent un bourrelet très-volumineux, et qui paroissoit solide. On se contenta alors de placer le membre sur un oreiller, après lui avoir enlevé tous les appareils. Le malade se trouvoit fort bien ti*enle-six heures après; mais tout-à-coup les muscles se contractèrent , le cal fut détruit, la cuisse se racourcit de plus de cinq centimètres, tout lé membre s'engorga : on fut obligé d'opérer une extension forcée et permanente , qui le ramena à sa longueur ordinaire. Le C. Penel observa alors les urines ; il s'apperçut qu'elles formoient un dépôt considé- rable de couleur grisâtre, que l'analyse prouva' être du phosphate de chaux. Le gon- flement du membre se dissipa quelques jours après, el la fracture paroissoit se consolider j cependant la nature des urines étoit la même el leur quantité plus grande; le mouvement fébrile persistait , le gonflement de l'os n'étoit pas augmenté, et le malade ne souffioit I le® as. Deux mois après la fracture) le* cnl parol^oit solide ; cependant le C. Pmeî aissa encore vingt jours l'appareil autour du membre : à peine le malade eut -il ia cuisse libre, qu'il éprouva un grand tremblement. Il sentoit , disoît-il, qu il lui seroit impossible de se soutenir sur la cuisse, et deux jours après ie même accident s'était renouvelle : les deux extrémités de l'os fracturé chevauchèrent ; on fut obligé de réduire nue troisième fois, mais celle-ci on joignit aux moyens physiques externes, l'usage interne de l'acide nitrique , administré à la dose d'un demi-décagrainme par jour, dans un kilo- gramme d'eau éduicorée avec le sirop de guimauve. Les urines devinrent plus clairesj quatre jours après, la lièvre cessa, le malade ne suuffroit plus ; il prenoit de la gaité: huit jours après îi demanda à avoir la cuisse libre, assurant qu'il pourroit se lever, cependant on l'en empêcha; enfin, an quatrième mois juste, il sortit sans béquilles do l'hôpital, marchant très-bien et avec aisance. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Flore d'Oware et de Bénin , par A. M. F. J. Palisot - Beauvois. — Première livraison, à Paris, chez Bleuet , an 12, L'Ahique équinoxnle es; encore extrêmement peu connue, et en particulier les royaumes d'Oware et de Bénin , donc ivl. Palisot-Be.mvois publie aujourd'hui la flore, n'avcienr été visités par aucun nacur.lite avant lui ; la connoissance des productions de cette cqntiée ne peut donc eue qu'infiniment utile pour les progrès dt l'histoire naturelle ; h ptemière livraison de l'ouvr ge que nous annonçons, contient la description de cinq plantes accompagnées de planches , savoir : i°. Guêpier hérissé. Favdlus kirtus , famille des champignons. Car. gen. — Substance tubéreuse, coriace, attachée par le côté, plissce à sa surrace intérieure; plis formant des cavités assez régulières , ordinairement hexagones , rcsembhnt aux alvéoles d'un guêpier. Ce genre est un démembrement du bolet. i°. Acrostic hctérophylle. Acrostichum siemaria, Connu, feuillage radical , stérile , divisions rondes, li' ses , luisantes, nerveuses, sessiles , embriquées et disposées ci: culaireinent , lobées à leur marge; feuillage fertile, droit, naissant sur le feuillage stérile , fourchu au sommet et divisé en deux lobes alongés , garnis de fruc- tification à leur marge la plus interne , surface inférieure et fructification garnie d'un duvet cotonneux. 3 '. Culcasie. Culcasia , famille des aroïdes. Car. gen. — Spathe , ventru; , "obtuse , mucronée au sommet , roulée à sa base ; spadix cylindrique, couvert au sommet par les anthères, nud au milieu , garni, de fruits à sa base, anthères nombreuses prismatiques, trtragpnes, plus étroites à la base. Styie o, stigmate simple presque capité , base monospetme. Ce genre est le même que celui décrit sous le nom de caîadium , par M. Ventenat. ( voyez Bull. n°. 4c. ) L'espèce porte le nom de culcasie grimpante. C. scandais , tige presque ligneu e , volubile , feuilles ovales-oblongues , aiguës, entières, periolées ; spathe plus court que le spadix. 4°. Patu.in mueroaé. Poa mucronata , panicu'e en épi lâche , .fieuis nombreuses ( 11-18 ; valves de la glume et du calice acuminées ; fcuiles larges lancéolées. f". Omphalocarpe. Quipaalocarpum ( voyez bull. n°. 45.) L'espèce décrite ici, porte le nom d'O, géant. Gmphalocarpum precerutn. D. C. Relation historique et chirurgicale de l'expédition de l'armée d'orient en Egypte et en Syrie , par D.-J. Larrex" , chirurgien en chef. — Parù,.in+§°i chez Demonvilie el Saurs, rue Christine. Cet ouvrage, qui fait le pendant de" celui que le professeur Desgenertcs a publié, sur l'histoire médicinale d<- la même armée , contient l'Jriieoi-re de la partie chitsrgic.tie de l'armée d'Egypte. L'. tuteur tait omnoître toutes les m.il.rriies auxquelles nos soldats ont cté lie piÛS sujets, il en trace le tableau en indiquant les moyens qu'il leur a oppo-es. lin même tems que le C. Larr.ey décrit les circonstances qui ont précédé ou suivi l'invasion des diveries affections; il a soin d:cxposer l'état topograplnque du pays que lec- soldats par- courent et les diveis états par lesquelles ils^p. de débarrasser une dissolution verte de fer de l'oxide rouge qu'elle contenoit; 2°. de séparer du sulfate de zinc et de celui de cuivre, le fer que ces sels renferment toujours; 3\ d'avoir un sulfate vert de fer exempt de cuivre ; 40. de séparer enfin facilement le cuivre de la dissolution d'argent. L'affinité plus ou moins grande des métaux pour l'oxigène , ne leur donne aucune jropriété particulière , relativement à la précipitation mutuelle de leurs oxides ; et comme 'affinité des oxides pour les acides , n'a que des effets très-bornés dans la précipitation de ces premiers, il résulte que l'oxidation, par l'influence quelle a sur le degré d'affinité des oxides sur les acides, n'a non plus aucun effet sur leur précipitation mutuelle- Il est facile de sentir les applications utiles des règles établies par le C. Gay-Lussac , aux arts en général , et à la purification des sels en particulier. E. C. MÉDECINE. Observations sur V inoculation de la blennorrhagie dans les cas de répercussions subites de cet écoulement, quand elles sont accom- pagnées d'accidens graves , par le C. LARREY. L'auteur du mémoire que nous allons analyser, rapporte plusieurs observations très- Soc. philom. curieuses, dans lesquelles il a obtenu la guérison de maladies fort graves, par l'ino- culation du virus blennorrhagique ou l'ammoniac affoibli avec l'eau. _ Première observation. Beaucoup de militaires furent attaqués en Egypte d opnlalmies rebelles avec ulcérations de paupières, qui prenoient l'appance de chancres. Il en dere- couloit une humeur purulente, fétide, qui excorioit la portion des joues sur laquelle elle séjournoit quelque tems. Quelquefois la cornée se trouvoit perforée, et il se ma- nifestoitun slaphylôine, ou bien encore les tuniques de l'œil prenoient un caractère car- cinomaieux. Ces accidens ne se manifestèrent que chez les individus qui avoient eu précédemment des gonorrhées, Le citoyen Larrey employa contre celte maladie les F i3ff moyens généraux, et de' plus une inoculation artificielle ou natuvelL rha^ie. La première consistait à faire une injection aikaline assez forte dans le canal de l'urètre , pour provoquer une légère inflammation de la membrane muqueuse , à la suite de laquelle un nouvel écoulement se manifestait ordinairement. Ces blen- norrhagies ont constamment fait disparoître les ophtalmies de cette nature. Deuxième observation. Dans d'autres circonstances , des écoulemens gonorrhoïques supprimés ont été suivis d'une sécrétion plus abondante du mucus nasal, que l'on sait être inodore, btanrhâtre et légèrement saié dans l'état naturel, et qui prenoit alors une teinte verdâtre , se liquéfioit et contractait l'odeur de la gonorrhée. La membrane pitui- taire ne tardoit pas à s'excorier , à s'altérer; et lorsqu'on négligeoit cette maladie , les ul- cères prenoienl un caractère chancreux , détruisoienl l'épaisseur de la membrane et atta- quoient les os, Les moyens employés contre ces affections ont été à-peu-près les mêmes que ceux qui conviennent aux blennorrhagies; mais l'expérience semble prouver qu'il faut y joindre les préparations mercurielles prises intérieurement. Troisième observation. Des militaires , par suite de suppressions de gonorrhées , fu- rent affectés de surdité presque complète, accompagnée de vertiges et de bourdonne- mens très-incommodes. En vain on avoit essayé chez tous les injections sous différentes formes et les vésicatoires appliqués aux environs de la partie malade ; la surdité alloit en augmentant Sur deux individus, le citoyen Larrey se contenta d'injecter de l'ammo- niac dans l'urètre, ce qui produisit une irritation suffisante pour rétablir l'écoulement. Dès le premier jour del'écoulement, les bourdonnemens cessèrent, les malades paru- rent mieux entendre , et ils ne tardèrent pas à percevoir distinctement tous les sons. Le traitement fut achevé par l'usage de quelques friction? mercurielles et de quelques grains de muriate, de mercure, unis à l'opium et pris intérieurement dans un véhicule ap- proprié. Sur un troisième individu on inocula la maladie avec l'humeur d'une gonor- rhée naturelle et récente. Lorsqus l'écoulement eut lieu, le tintement d'oreille se dissipa, et peu de jours après le malade entendit de l'oreille gauche, et guérit parfaitement. Quatrième observation. Une jeune dame avoit tous les symptômes d'une phtysie pul- monaire, portés au troisième degré : l'expectoration étoit purulente , fétide et verdâtre • la difficulté de respirer et l'oppression extrêmes , etc. L'odeur et la nature particulière des crachais ayant fait soupçonner au citoyen Larrey la répercussion d'un écoulement blen- norrhagique, il obtint l'aveu qu'à l'époque où la maladie avoit commencé par une toux sèche , cette dame avoit eu un écoulement qu'on lui guérit par des injections d'acétate de plomb et l'usage de quelques liqueurs, et que depuis environ quatre ans, elien'avoit cessé d'avoir la poitrine malade. Le citoyen Larrey ne doutant plus de la cause de la maladie, injecta une foible lotion d'alkali volatil à l'entrée du vagin; ce qui produisit presque de suite une phlogose considérable , suivie d'un écoulement purulent qui devint fort abon- dant en très-peu de jours. Vingi-quatre heures après celte éruption de l'écoulement, là malade dormit d'un sommeil tranquille , sans toux ni expectoration. Les douleurs de poitrine se calmèrent, et peu de jours après elle avoit à peine le soir un léger mouve- ment de lièvre. L'écoulement augmenta beaucoup , la maladie de poitrine disparut en totalité: enrin, après un traitement convenable , l'appétit, les forces et l'emboupoint re- vinrent par degrés. Cinquième Observation. Un militaire étoit attaqué d'un flux dyssentérique purulent qui l'affectoil depuis plusieurs années, et pour lequel il avoit employé inutilement un grand nombre de remèdes. Les excrétions alvines étaient fréquentes, souvent accompagnées de tenesmes et de coliques extrêmement vives , sur-tout pendant la nuit. Il étoit déjà tombé dans le marasme. Le G. Larrey , en l'interrogeant sur son état, apprit qu'à l'époque où le flux dvssentérique avoit commencé , le malade avo;t eu une gonorrhée dont il avoit pro- voqué la terminaison par des injections astringentes. Le traitement anti-siphilitique fut alors commencé. Peu de jours suffirent pour opérer un changement favorable. De petites frictions mercurielles que le malade faisoit sur le bas-ventre , parurent être le moyen le Elus efficace 11 prenoit aussi intérieurement du muriate suroxigéné de mercure com- me avec d'aulressubstances. Bientôt les forces se rétablirent : le malade reprit de l'embon- point , et deux mois après la consultation , il vaquoit à toutes ses affaires. ï8j Sixième Observaticn/Un autre militaire, âgé de 26 ans, d'une constitution assez foible, n'avoit jamais eu d'autre indisposition qu'une bîennorhée qui s étoit guérie d'elle-même, lorsqu'il entra dans un hôpital, pour y être traité d'une seconde gonorrhée plus grave que la première, et accompagnée de tous les symptômes de la cordée. On mit d'abord en usage les rafraîchissans anti-spasmodiques , les bains, les sangsues Ces moyens calmèrenC les accidens et procurèrent du repos au malade. L'écoulement devint plus abondant ; mais il étoit fétide et de couleur verdâtre. On continua l'usage des bains à deux jours d'intervalle , et la lisanne muciiagineuse émulsionnée. On lui faisoit prendre aussi le matin une cuillerée de la liqueur anti-siphiiilique. L'écoulement étoit toujours abondant et se soutint tel jusqucs environ un moisi après son entrée dans l'hôpital. Mais à cette époque, un bain froid que le malade prit imprudemment , supprima presqu aussitôt l'écoulement, et à la suite de cette suppression , il éprouva va mouvement de fièvre , des dou- leurs aux hypochondres , une constipation opiniâtre, une chaleur brûlante dans le bas- ventre, des ardeurs d'urine, une grande sécheresse de la peau. Le lendemain, toute la surface du corps étoit couverte d'une inflammation érésipélateuse très- forte, qui par- courut ses périodes, et se termina, du septième au neuvième jour, par la suppuration. Celle-ci commença à la peau des mains et des pieds. L'épiderme se détacha : la sup- puration étoit si abondante , qu'elle nécessitoit jusqu'à quatre pansemens chaque jour ; ils éloient faits avec des linges enduits de cérat. Les acciaens de la fièvre se dissipèrent , et cette maladie devint, en quelque sorte, idiopathique. La matière de la suppuration étoit en quelque sorte analogue a celle des gonorrhées virulentes, épaisse, visqueuse , de couleur verdâtre et d'une grande fétidité ; non-seulement elle exsudoit de tous les points de la peau , mais même des fosses nasales et de la cavité de la bouche. Cet état d'ulcération générale faisoit éprouver à cet infortuné des douleurs extrêmes. Toute nt-? titude l'incommodoit. Plus d'un mois après le bain funeste , cette suppuration éioit aussi générale qu'abondante. Cependant, on avoit employé les dessicatifs. Sous la croûte qui se formoit , il suintoit une matière verdâtre qui entrainoit avec elle les incrustations. Les cheveux tombèrent, les ongles furent désorganisés: ils étoient épaissis , rabotteux , écailleux , d'un jaune foncé. Le citoyen Larrey, pour faire cesser cet état fâcheux, se détermina à injecter dans le canal de l'urètre du pus tiré des ulcères des mains et des pieds. La gonorrhée se manifesta bientôt , et dès ce moment la suppuration générale diminua. On contiuuoit les pansemens avec le cérat de saturne et le vin miellé , et le malade prenoit intérieurement un rob sudorifique , dans lequel entroit un peu de mu- riate de mercure, d'ammoniaque, d'opium et u'élher. La suppuration persista plus long-» tems aux pieds et aux mains ; mais enfin , toute la peau se cicatrisa : lorsqu'il n'y eut plus de plaie , ie C Larrey ordonna des frictions mercurielles à trois ou quatre jours d'in- tervalle et l'usage des bains. Vers la fin du traitement, il parut à l'aine un bubon qui s'ouvrit de lui seul Les ongles furent plus long-tems à se régénérer. Cependant, le ma- lade sortît parfaitement guéri de; l'hôpital, cinq mois après y être entré. Septième Observation. Un autre militaire étoit entré à l'hôpital le premier vendémiaire, à cause d'une gonorrhée virulente cordée, qu'il avoit depuis quelques jours. L'écoule- ment étoit verdâtre, fétide; des douleurs vives se faisoient sentir le long du canal. L'urine couloit avec peine , et en produisant une sensation brûlante insupportable. Les érections étoient fréquentes ; il y avoit fièvre avec chaleur au bas-ventre, et insomnie. On fit usage d'abord des rafraîchissans muciiagineux , des bains et du munate suroxigéné de mercure, pris à très-petites doses dans du lait. Le 23 nivôse suivant, tous les accidens ayant disparu, à l'exception de l'écoulement , le malade demanda et obtint sa sortie de l'hôpital. Peu de tems après , désirant se débarrasser tout-à-fait de l'écoulement , ce militaire, d'après l'avis d'un empyrique , prit des bains froids et s'introduisit , dans le canal de l'urètre, des bougies enduites d'onguent mercuriel. La gonorrhée s'arrêta tout-à-coup; il survint une douleur vive à la cuisse droite , qui le força de rentrer à l'hôpital ; celte douleur s'étendit rapidement à toute l'extrémité, et même se porta dans toutes les articulations des membres, qui restèrent dans un état de roideur et d'immobiLlô presque complète. La fièvre se manifesta et se déclara avec les symptômes d'une- i88 vraie manie. Le C Larrey chercha d'abord à' appaiser les principaux effets par la saignée à la jugulaire, les boissons rafraîchissantes et antispasmodiques , les pédiluves, les sinapismes à la plante des pieds, etc. Ces moyens parvinrent à calmer un peu les accidens; mais l'état d'aliénation persistoit, et les douleurs générales étoient toujours aussi fortes. Une injection d'humeur gonorrhoïque dans le canal de l'urètre, rappclla l'écou- lement; à mesure qu'il devenoit plus abondant , les accidens diminuoientdans une égale proportion, en sorte qu'après les quinze premiers jours, ils avoient presque totalement disparu. On traita cette seconde gonorrhéepar des préparations mercurieltes , combinées avec les antispasmodiques. Tons les sjrmpLômes se dissipèrent par degrés j il étoit par- faitement guéri le premier ventôse, jour où il sortit de l'hôpital avec un congé de convalescence. Le C Larrej avoit rapporté , dans le mémoire que nous venons d'analyser , un beaucoup plus grand nombre d'histoires de maladies; nous n'avons fait connoitre que les principales dans chaque genre d'affection. C. D. OUVRAGES NOUVEAUX. Les Liliacées , par M. P. J. Redouté, i vol. in-fol. , avec figures coloriées. Paris , 1802 et i8o5. Cet ouvrage, entrepris par un des artistes les plus habiles, a paru jusqu'ici par livraisons qui contiennent chacune l'histoire de six espèces de Liliacées avec leur figure. La dixième livraison , qui vient de paraître , complète le premier volume de cet intéressant travail. L'auteur , en choisissant cette famille de plantes , de préférence à d'autres , donne , réellement , à la botanique , un ouvrage précieux , car l'on sait que les Liliacées sont presque toutes étrangères , de difficile culture , et cependant de tous les végétaux ceux qui nous sont les plus agréables. On sait aussi que , par leur nature , elles ne permettent point aux botanistes de les conserver dans leurs herbiers , ou , du moins , s'ils les ont , ris ne possèdent que les tristes d:bris des plus beaux des végétaux. On conçoit donc l'utilité d'un travail qui offre , aux botanistes , la peinture fidelle de ces plantes , et à l'amateur , la copie de l'objet qui lui plaît. L'auteur ne s'est pas borné à la seule famille des Liliacées , dans les bornes que Jussieu lui a assignées , mais a employé le nom do Liliacées dans le sens où Tournefort l'avoit déjà fait , c'est-à-dire , en y comprenant les Asparagées , les Asphodèles , les Narcisses , les Iridées , les Orchidées et les Liliacées de Jussieu. 11 a donné eu tout soixante espèces , et chaque espèce est figurée avec ce soin et cette exactitude qui caractérisent les ouvrages du C. Redouté. Les descriptions sont faites par le C. Decandolle , connu par son Histoire des Astragales , de nombreuses observations de physique végétale , etc. Parmi les espèces qu'il a décrites , il y en a de nouvelles et d'inconnues aux botanistes modernes ; de ce nombre , sont deux espèces de tulipes que l'auteur nomme tuiipa celsiana et clusiana ; un anthéric qu'il appelle anthericum millefiorum ; enfin , une morée et une bermudienne désignées sous le nom de morea vagïnata , et de sisyrtnchlum convolutum. Nous citerons aussi quatre genres qui ne se trouvent dans aucun ouvrage systématique , mais qui ont été décrits dans ce bulletin ; ce sont le merendera , établi par le C. Ramond ; le diasia , composé par le C. Decandolle , ci dédié par lui à Bartholomé Dias , qui découvrit le cap de Bonne-Espérance ; le vieusseuxia , formé par le C. Delaroche , perdu de vue ensuite par les botanistes , et rétabli par le C. Decandolle; enfin, le montbrciia , consacré , par ce dernier naturaliste , à l'infortuné Antoine-François-Ernest Coquebert-Montb.et , mort , en Egypte , victime de la peste , et qui , par ses talens , annonçoit déjà qu'il étoit digne de parcourir la carrière des célèbres naturalistes dont il est mort l'émule. L. ERRATA. N°. Si. Pag. 1 y 8 , lig. z 1 , Humley , merr^Trembley. N°. 83. Pag. 173 , lig. n , raca , mettez Paca.. Pag. if?, lig. if , rapport, meta? port. Pag. id. , tig 19 , dans les tatcux , cependant, Pag. iâi , lig. 1 , îléo -marsupial , mette^ mette^ dans les tatoiix cependant. marsupial. Pag. id. , lig. 31 , de lobes, plus serrés, Pag. 161 , lig. 8, îléo-putibien , mettes îléo- mette^ de lobes plus serrés. prétibien. Pag. 174, lig. 17, et s'ouvre , mettes et N°. 8x. Pag. 157, lig. 9, du canal; au disque, mate-r ver5C la salive. du canal au disque. Pjg- [d. , lig. 3? , genio - glofses et gento- Pag. idem , lig. 50 , plyliostomes , mette^ hyotdiènes , mettez genio-glosses et gtnio- phyllostomes. hyoïdiens. AVIS. Ce numéro est h dernier de la 7e me, année. On invite les Souscripteurs à renouveller , sans retard, leurs souscriptions chez Courcier, Libraire, quai des Augustins. Le prix de la Souscription est de 7 francs. On a pris des mesures pour que ce Journal paroisse à l'avenir dans les dix pre- miers jours de chaque mois. 1 > ,''>,•■%•>.■ »»!: ï ?«// y*.- .'■.- y.™ /// />/ j COjSriKNSATBTJR DE FORCES de R. l'ronv. #v^ r 10g BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Germinal, an 12 de la République. N°. 85. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Observations sur le Vautour royal, dans son premier dge , par le C. E. Geoffroy. Ce vautour , vultur papa , vient d'être adressé vivant au Muséum d'Histoire naturelle. Soc. PHILom. Quoique cet oiseau ait resté quelque temsen route , il n'avoitpas changé ses premières plumes ; une maladie qui l'a beaucoup fait souffrir et qui a causé sa mort , a em- pêché sa mue d'avoir lieu à l'époque ordinaire. Cette circonstance nous prouve l'avantage de posséder le vautour dans son premier plumage : nous l'avions déjà dans sa seconde année , tel à-peu-près que le C. Levaillant l'a figuré dans ses oiseaux d'Afrique , pi. XIII. A cette occasion nous rendrons justice à la sagacité de cet habile et estimable natu- raliste qui , d'après l'état du deuxième plumage , a parfaitement deviné les couleurs du premier qu'il ne connoissoit point alors , et qui n'ont été , en effet , décrites par personne. Le vautour qui vient d'être adressé au Muséum , est entièrement noir ; sous ses plumes apparentes en sont d'autres qui sont tout-à-fail blanches et qui ne se voient que quand le plumage est dérangé : les cuisses et les flancs sont les premiers à blanchir ; la partie nue du cou n'a pas les couleurs vives que l'on remarque dans l'oiseau adulte ; elle est d'un brun rouge uniforme : la crête des narines ne faisait que commencer à croître , et le plumage de la tête s'annonçoit seulement par un duvet noirâtre , assez clair semé. Notice sur le squelette fossile , trouvé à Pantin , dans une carrière de pierre à plâtre y par le C. Cuvier. Ce squelette est parfaitement représenté , à moitié de sa grandeur naturelle , dans Soc. philom; la pi. XXII jointe à ce numéro. Il lui manque la plus grande partie de la tête en C, le pied de devant en D , une partie de la jambe et tout le pied de derrière en E, la queue et le bassin en F A G ; c , est l'apophyse coronoïde de la mâchoire infé- s ,t,u , les deux os de l' avant-bras ; 2,3,4,5,6,7,8,9, 10, il , 12, 10, 14, i5, 16, les côtes ou les portions de côtes à compter de la seconde; Xllï, XIV, XV , XVI, les 4 dernières vertèbres dorsales; I, II, III, IV , V , VI, VII, les vertèbres lom- baires ; F , W, v , x , le fémur; x , la rotule ; y , le tibia; z, , le péroné. La compa- raison de tous les os de ce squelette , avec les autres os fossiles de nos carrières et avec ceux des animaux vivans, jointe à la forme de deux dents, a et b, ont prouvé à M. Cuvier , que cet animai étoit du genre palœotherium , et qu'il appartenons à l'espèce que M. Cuvier a nommée palœotherium minus. Sa taille devoit être à-peu- XV'. 1. 8e. Année. Tome LU. Avec deux Planches XXII et XXIIL IN près celltr du renard • on sait l par les m&noires précédons , que la forme des palœoîherium étoit à-peu-près celle du tapir. Ce squelette ne ressemble, à aucun égard , au bélier auquel on l'a attribué dans quelques gazettes. C. V. MINÉRALOGIE. Sur les Tourmalines violettes de Sibérie _, par le C. Haut. Axnat.es ^a découverte du phosphate de fer due à la chimie; celle de l'identité de la-tour- DO ilusÉuai. maline violette de Sibérie avec la tourmaline ordinaire dus aux caractères précis de la minéralogie , sont deux preuves récentes que ni l'une ni l'autre de ces sciences ne peuvent encore servir séparément à déterminer toutes les espèces minérales. Cette tourmaiiue manque d'un des caractères qui appartiennent aux autres espèces de cette pierre, la fusibilité; mais elle possède tous les autres au moins aussi distinçtifs et plus imporlans; elle acquiert par la chaleur l'électricité vitreuse à un sommet, et l'électricité résineuse au sommet opposé; ; elle a la cassure vitreuse et conchoïde , celle de quelques crystaux est articulée. On observe dans d'autres les joints parallèles aux faces de la forme primitive de la tourmaline ordinaire, etc. Ce caractère est un des plus décisifs quand l'analyse chimique n'en présente pas de plus certain. Or , ce n'est ]> tint dans ce cas que ce moyen, d'ailleurs si utile, peut être employé : les analyses de cette pierre non-seulement n'ont point de rapports avec celle de la tourmaline ordi- naire, mais elles ont elles-mêmes peu de ressemblance entre elles , quoique faites par un chimiste dont la science et l'exactitude sont si justement appréciées. La tourmaline verte du Brésil analysée par le C. Vauquelin , lui a donné beaucoup de silice, d'alumine, de la chaux, du fer, 0,12, un peu de manganèse. La tourma- line de Sibérie , d'un violet noirâtre , étoit composée : De silice 45 D'alumine 3o D'oxide de manganèse mêlé d'oxide de fer i5 De soude 10 Perte. 1 Total 100 "ETne autre tourmaline d'un rouge violet lui a donné : Silice 42 A lurnine 40 Oxide de fer et manganèse 7 Soude 10 Perte 1 Total 100 Kous ne rapportons point d'autres analyses antérieures à celles-ci, qui ne font mention ni de la soude ni du 1er. M Hàù'y a trouvé dans les tourmalines violettes de Sibérie , deux nouvelles variétés de cette espèce. I z z o La Tourmalin: trcdécimïU D £ c Pp°A a 1 .0 1 Sommet supérieur à trois faces-, prisme à neuf pans ; sommet inférieur à une seule face. I ï 2-0 2 La Tourmaline nonoitcimale DEc Pp°DA a 1.0 1 Sommet supé/icur à neuf facet \ le reste comme dans la variété précédente. A. B. J3i Analyse d'un phosphate de fer de ïlsle de France 9 par le C. Fourcroy. I Le fer phosphaté a la texture larnellense ; ses lames placées lâchement à côté les .A ni: Airs unes des autres, sont faciles à séparer; ce qui rend ce minéral fragile. DU Muséuat. 11 est d'un bleu assez foncé. Les lames, prises séparément , sont translucides; mais le morceau est rendu opaque par la poussière bleue qui est interposée entre ses lames. Sa poudre est d'un assez beau bleu clair; chauffée au chalumeau, elle prend très- roniplement une couleur jaune de rouille, et se fond ensuite en un globule qui a le rillant métallique Elle se laisse entièrement dissoudre par l'acide nitrique foible. Ce sel métallique a été soumis à l'analyse: et parmi ses propriétés, on doit faire remarquer, ip. qu'il est très-dissoluble dans l'ammoniaque à laquelle il adhère forte- ment; ce qui oflre, dit le C. Fourcroy, un moyen de séparer ce sel métallique des phosphates terreux ; u°. que la dissolution de ce phosphate , dans l'acide nitrique , étant précipité par l'ammoniaque , le précipité que l'on obtient n'est plus du phospnale de fer pur, mais du phosphate de fer et d'ammoniaque. Ce minéral est composé de : 1er 4i,a5 Acide phosphorique I9>2^ Eau 3i,2D Alumine 5 Silice ferruginée i,25 Perle 2 Total 100 On doit remarquer que c'est un phosphate de fer sensiblement pur , mais qui Hitient une quantité d'eau de cristallisation ' très - considérable ; aussi sa pesanteur ïécifque est -elle foible; elle n'est que de 2,6. Il est vrai que i'écartement des lames coi sp< doit influer sur celle légèreté apparente. Le C. Fourcroy s'est assuré que la poussière bleue interposée entre les lames de celte pierre, étoit de même nature que les lames cristallines elles-mêmes. Ce minéral a été rapporté de l'Ile de France, par le C. Roch. Le C Vauquelin avoit reçu de M. Abilgaard , un échantillon à-peu-près semblable ; mais il venoit du Brésil. A. B. PHYSIQUE. Observations sur l'électricité des substances métalliques , par le C. Hauy. On sait que tous les corps , frottés les uns contre les autres , développent de l'électricité. Annales Le C. Hauy a voulu savoir si un même corps recevroit la même espèce d'électricité du Muséum. de tous les métaux ; en conséquence , il a fixé suce; ssivement , à l'extrémité d'un corps isolant, les divers métaux natifs, et même quelques-unes de leur mines, qui conservent la propriété conductrice, et il a frotté ces substances métalliques contre un morceau de drap. Elles ont développé , dans ce drap, une électricité tantôt vitreuse et tantôt résineuse , selon l'espèce de uiétai frotté, et le métal isolé a pris alors l'électricité contraire à celle r N 3 10.2 qu'avoït acquise le morceau de drap : comme ces. quantités étoient très -faibles, Je C. Hauy les a multipliées au moyen de l'instrument nommé condensateur. Il est resuite de ses expériences très- multipliées et souvent répétées, la table suivante. Métaux qui acquièrent l'électricité vitrée. Zinc. Elle est très -forte. Plomb. £r§ent;' "' Fer oligiste. JKismuth. Forte. Acier. Cuivre. Métaux qui acquièrent l'électricité résineuse. Platine. Argent sulfure. Forte. °r- Nickel. Etai'n. Cobalt gris. Antimoine. Cobalt arsenical. Cuivre gris. Très-forte. Antimoine sulfuré. Cuivre sulfuré. Très-forte. Fer sulfuré. Cuivre pyriteux. Forte. Fer oxidulé. Argent antimonial. L'acier , le fer oligiste et le fer oxidulé , ont quelquefois donné quelques anomalies dont il est difficile de trouver la cause. A. B. Note sur un condensateur de forces , ou sur un moyen de tirer le plus grand parti possible d'un moteur dont V énergie est sujette à augmenter ou à diminuer dans des limites étendues , et en général de faire varier à volonté la résistance à laquelle l'effort de ce moteur fait équilibre 9 dans une machine quelconque , sans rien changer au mécanisme de cette machine 9 par R. Prony. Soc. PEILOM. Le problême de mécanique dont on donne ici la solution , est du peut nombre de ceux qui , conduisant à des résultats indépendans du mécanisme particulier de la machine à laquelle on les applique, offrent, dans leurs solutions, une généralité qu'on pourroit comparer à celle de la mécanique rationnelle ou de l'analyse. Voici comment on peut en présenter l'énoncé : « Une machine quelconque étant construite, trouver, sans rien changer au mé- » canisme de cette machine , un moyen de lui transmettre l'action du moteur , en » remplissant les conditions suivantes ; savoir: » 19. Que l'on puisse faire , à volonté , et avec beaucoup de facilité et de promptitude, r> varier la résistance à laquelle l'effort du moteur doit continuellement faire équilibre » dans des limites aussi étendues qu'on voudra ; » 2». Que cette résistance , une l'ois réglée, sa maintienne rigoureusement constante » jusqu'au moment où on jugera à propos de l'augmenter ou de la diminuer; » 3 >. Que dans les variations les pins brusques dont l'effort du moteur peut être » capable, la variation de la vitesse de la machine n'éprouve jamais de solution t> de continuité ». Je vais appliquer la solution que j'ai trouvée de ce problême à l'effet dynamique du vent; il sera aisé de la généraliser lorsqu'on emploiera d'antres espèces de moteurs. 0 0 pi. AXIJI est l'arbre vertical auquel les aîles à vent sont adaptées ; eeee est un assemblage de charpente dont un des rayons 0 e porte une courbe bd en 1er on en acier. Des axes verticaux de trotalion aaa, placés tout autour et à égales distances de l'axe 00, divisent, de plus, en parties égales, la circonférence dans laquelle ils se trouvent. Chacun de ces axes porte une courbe aj\ en fer, acier ou cuivre, de telle ïq3 sorte que lorsque le vent agît sur les aîles , la courbe b d presse sur une des courbes af et fait faire une portion de révolution à l'axe vertical auquel cette courbe est fixée. Les courbes bd et af doivent être disposées de manière que bd, cessant de presser une des courbes af, commence à l'instant même à agir sur la courbe suivante. I>e nombre des axes qui porte ces courbes , se détermine , dans chaque cas , par des considérations particulières ; on peut aussi substituer à bd une portion de roue dentée ayant son centre dans l'axe 0 O , et remplacer les courbes af par des portions de pignons ; mais la disposition représentée dans la figure , est préférable. Chacun des axes aaaa (i) porte un tambour ttrr sur lequel s'enroule une corde qui va passer sur une poulie p et qui tient suspendu un poids Q au moyen du levier F G , sur lequel ce poids peut glisser et se mettre à différentes distances du point d'appui G. Les mêmes axes a a traversent des pignons qq auxquels ils. ne sont point fixés; mais ces pignons qq portent des rochets qui appuient contre les dentures rr, de telle sorte que lorsque le poids Q tend à monter, le rochet cède , et qu'il ne résulte, tant du mouvement de l'axe fia a et du tambour ttrr, que de l'ascension du poids Q, aucune action sur le pignon qq. Mais dès l'instant que la courbe ou dent b d cesse d'appuyer contre une des courbes ou dent af, après avoir fait monter le poids Q correspondant , ce poids Q tend à redescendre , et alors la denture rr fait effort contre le rochet, en sorte que Q ne peut s'abaisser qu'en faisant tourner le pignon qq avec le tambour ttrr. Le pignon qq engraine dans la roue AB du mouvement de laquelle résulte im- médiatement l'effet utile de la machine; ainsi l'effet de la descente d'un des poids Q, est de solliciter au mouvement la roue A B , ou de continuer ce mouvement, concurrem- ment avec tous les autres poids Q qui descendent en même tems. Celle roue AB porte au-dessous une denture oblique GD, qui engraine dans les roues d'angle CE et fait monter des seaux S. L'altcrnation du mouvement de ces seaux peut s'opérer par le mécanisme que j'ai décrit dans le premier volume des mémoires de l'institut. On voit par la description précédente que , la machine étant supposée partir de l'état de repos , le vent fera d'abord élever un nombre de poids Q suffisant pour mettre cette machine en mouvement, et continuera à élever de nouveaux poids, à mesure que ceux précédemment élevés s'abaisseront ; ce qui perpétuera le mouvement une fois imprimé. Parmi les nombreux avantages de ce nouveau mécanisme , on peut remarquer les suivans : i°. Il ne peut jamais y avoir de choc violent ni de sacades dans aucune partie du mécanisme. 20 L'effet utile étant proportionné au nombre des poids O, qui descendent en même tems, cet effet augmentera cà mesure que le vent deviendra plus fort, et fera tourner les aîles avec plus de vitesse. oo. Les poids Q étant mobiles le long des leviers F G , il sera toujours très-aisé de les placer de manière à avoir . entre l'effort du moteur et celui de la résistance , le rapport convenable au maximum de produit. 40. Il résulte de celte propriété, qu'on pourra tirer parti des vents les plus foibles et obtenir 119 produit quelconque, dans les circonstances où toutes les autres machines à vent connues, sont dans un repos ab?oluj cet avantage est très-impoitant , sur-tout pour l'agriculture ; les machines à vent employées à l'arrosage , sont quelquefois plusieurs jours sans donner aucun produit, et cet inconvénient se fait sur-tout sentir dans les tems de sécheresse; une machine qu'on peut mouvoir avec le soufle le plus léger, offre des ressources très-précieuses , etc. etc. ( 1 ) .Pour ne point embrouiller la figure , on n'a représenté , en élévation , qu'un des axes aaa avec son équipage, c'est-à-dire, avec son tambour tirr, son pignon qq et son poids Q porté par le* levier F G. iq4 J'entrerai lorsque la sera terminée. CHIMIE. ii clans de plus grands détails dans un mémoire que >e présenterai à l'institut, construction de la machine que je fais exécuter en grand , à la campagne , Extrait du mémoire de M. Fourcroy , intitulé : Premier résultat des nom elles recherches sur le Platine brut, annonce d'un nouveau métal qui accompagne cette espèce de mine. AwKÀLïg On sait que M- Fourcroy présenta à l'Institut le mémoire que nous annonçons bb Chimie. aujourd'hui ie même jour que M. Dëscolils y présenta celui que nous avons annoncé dans un de nos précédera numéros. On verra la différence des moyens qui ont é.é employés pour arriver à la découverte du nouveau mêlai, et sur-tout la différence des résultats généraux qui ont été obtenus. La découverte d'une nouvelle substance est toujours très-importante pour la Chimie, Celle science acquiert par là un nouveau moyen deeonnoitre les ae.ires corps, ffappfécier la force qui les1 anime dans leur action réciproque, et quelquefois d'expliquer quel- ques-uns des grands phénomènes quelle nous présente. Cependant, fa découverte d'une nouvelle substance métallique, semble être plus importante encore à la miné- ralogie , soit que la connoissance d'une espèce ait plus d'influence en minéralogie qu'eu chimie, sur la connoissance des autres espèces, soit qu'en effet, la science des, substances qui constituent notre globe, se trouve moins avancée dans ses résultats généraux que celle qui s'occupe de l'action réciproque des molécules des corps, et qu'elle ait , par conséquent , besoin de plus nombreux secours. Mais comme la nature ne nous présente point les corps isolés et simples, tels que nous avons besoin de les posséder dans nos laboratoires, il est facile de sentir que pour arriver à la découverte de ses lois, il faut non-seulement connoilre les caractères des corps séparés les uns des autres, mais sur-tout la véritable nature de ceux quelle nous présente elle - même. C'est par celle connoissance seule qu'on peut espérer d'app. rcevoir un jour les causes inconnues , jusqu'à cette heure , des principaux plier nouienes géologiques, des premiers rapports des substances minérales, sur-tout dans la composition de notre globe. Les nouvelles recherches de M. Fourcroy , ont le double avantage de donner a la chimie, et à la minéralogie, réellement, deux nouvelles substances minérales ; l'une que l'on crovoit connaître, mais sur laquelle on n avoit que des notions très-imparfaites; l'autre, tout-à-fait iuconnue , métal nouveau que le platine brut contient. En effet, les travaux sur le platine, depuis Wood jusqu'à nos jours, nous avoient toujours fait envisager ce minéral comme un mélange de ter, de sable, d'or et quel- quefois de mercure. On avoit imaginé plusieurs procédés pour le dépouiller de tous ces corps étrangers , l'on croyoil après cela posséder une substance métallique simple. C'est en «occupant des expériences remarquables de M. Mussin -Puschlan , sur l'amalgame du platine, et de celles toutes récentes de M Chenevix , sur le paladium que MM. Fourcroy et Vauquelin ont été conduits à entreprendre le vaste travail qu'ils annoncent aujourd'hui. _ .,,,.. Ces savans ont commencé par examiner la nature des parties étrangères , qu'il a été possible de séparer du platine parle triage. Ces parties ont été traitées au feu avec la potasse; la masse lessivée a donné une liqueur jaune orangé, et a laissé en dépôt une poussière brune. La lessive alkaline saturée par l'acide nitrique, qui l'a fait passer au rouge, a précipité le nitrate d'argent en rouge vif; celui de plomb en beau jaune , et celui de mercure en rouge de cinabre; ce qui annonçoit du chromale de potasse. La poussière brune , traitée par l'acide muriatique , a donné par 1 eva- poration , une gelée à laquelle l'eau a enlevé du nmriate de fer , sans loucher à une poudre blanche qui avoit tous les caractères de l'oxide de titane et de la s;hce. lie platine épuré par le triage a été traité successivement par les acides muriatique, nitrique et suln\rique dans un appareil propre à recueillir les gaz. L'acide muriatiqua s'est coloré en jaune; il s'est dégagé pendant son action du gaz hydrogène sulfuré, et il conlenoit alors du fer, du titane et une foible portion cl un métal tout-à-fait inconnu. L'acide nitrique , colon'1 et jaunâtre, contenoit du fer et le métal nouveau. L'acide sulfurique , moins coloré , teuoit encore du 1er et du titane. Après l'action de ces acides, le platine paroissoit plus brillant ; il a été traité à chaud dans une cornue de verre, avec sept fois son poids d'acide nitro-muriatique On a décanté la première dissolution qui étoit d'un rouge foncé, et on en a fait successivement deux autres, qui étaient d'un rouge plus brun que la première. Après ces trois opérations, il est resté une poudre noire en paillette, qui navoit plus le brillant du premier platine , et qui en faisoit environ le ou -\ La première des dissolutions dont nous venons de parler, a donné, avec le muriate d'ammoniaque , un précipité jaune; les deux autres qui avoient été réunies en une seule, ont donné, par le même sel, un précipité rouge, plus soluble que le précipité jaune de la première dissolution. Ce précipité jaune, ( cpii , comme on le sait , est un sel tr-iple ) du poids de r5 grain. s.g cent. gram. , chauffé , a laissé 5" gram. , 53 cent. gram. , d'un résidu métal- lique , spongieux , flexible et mou , d'une couleur blanche. La même quantité de précipité rouge, traité de la même manière, a donné 6" gram. 5q cent. gram. , d'un résidu métallique qui ne difTéroit du précédent que par sa couleur, tirant sur le gris, et moins brillante. L'un et l'autre de ces résidus métalliques se sont dissous dans l'acide- ni Iro-mu lia tique Ces nouvelles dissolulions , traitées de nouveau parle muriate d'am- moniaque, ont donné des précipités analogues aux précipités obtenus après la dissolution immédiate du platine, seulement leur couleur avoit moins d'intensité; traités au feu , ils ont donné des masses métalliques moins colorées. Le sel rouge dissous dans l'eau , a donné des flocons verts par la potasse, et le sel jaune n'en a point offert. Ces expériences prouvent que ces deux dissolutions , tirées successivement du même iilatine, contenoient une substance étrangère à ce métal, mais en quantité différente ; a seconde en tenoit beaucoup plus que la première ; que c'est à cette substance que Je platine doit déprécipiter le muriate d'ammoniaque en rouge; que c'est à elle qu'est due la pourdre noire obtenue clans les différentes dissolutions , etc. Celte substance, qui étoit la même que celle que nous avons vue plus haut former un résidu d'un cinquantième après la dissolution du platine, examinée particulièrement , ne s'est point fondue au chalumeau ; mais elle a pris une couleur blanche et un aspect métallique; traitée avec le borax, elle ne l'a point coloré et s'est disséminée dans ce sel , en petites lames brillantes. Les acides n'ont eu aucune action sensible sur elle ; elle a été traitée à la manière des pierres dures , et on en a ainsi séparé de la silice et de l'acide chromique ; le nouveau métal s'est alors uni à l'acide nilro- muriatique, et les alkalis l'en ont précipité en flocons verts. Il ne paroit rendre la dissolution de platine susceptible de précipiter le sel ammoniac en rouge , qu'après- avoir acquis Je dernier degré d'oxidation ; alors le sulfate de fer vert , le fait passer par les nuances bleues et vertes, en le desoxigétiant ; le prussiate de potasse le pré- cipite en vert clair ; l'acide gallique en brun verdâtre , et i'hydrosulfure en brun maton , etc. D'après ces belles expériences, les auteurs concluent que le platine brut contient au moins du sable quartzeux et ferrugineux, du fer, du soufre vraisemblablement com- biné en sulphures métalliques, du cuivre, du titane du chrome, de l'or, du platine et un nouveau métal. M. Fourcroy termine par annoncer un autre mémoire destiné à faire mieux con- noître les propiiétés de ce nouveau métal, et les rapports qu'il peut avoir avec le palladium. F. C. V. 135 MÉDECIN E. Notes sur quelques cas rares , observés dans l'examen des Conscrits de la ville de Paris, pour les années XI et XII , par M. Kicherand, docteur en chirurgie. Soc PHIIOM. i°' Consomption mortelle, suite d'une élongation tellement rapide , que la stature de l'individu s'étoit élevée de plus d'un pied, dans le court espace de quelques mois. 30. Anévrisme variqueux de l'artère brachiale, produit par une saignée mul-adroile; maladie remarquable par sa rareté , la clarté de son diagnostic et sur-tout par te frémissement que ressentoit la main appliquée à la tumeur. Ce frémissement , Compa- rable à celui que fait éprouver une cloche en vibration, se propageoit, suivant le degré de sensibilité des observateurs, jusqu'au poignet, jusqu'au coude et même iusqu'à l'épaule. ... , • -,< j 3*. Des varices, à la cuisse droite, si volumineuses, que les veines dilatées, sou- levant la peau, par leur volume et leurs nombreux contours, ressembloient à des couleuvres j les'jambes habituellement serrées par les guêtres que porLoit le malade, n'ofiroient aucune veine variqueuse. . '_ • ' 40. Lue chute complète du rectum, suite d'un violent coup de pied, dans le derrière. 5\ Une affection nerveuse qui consistoit dans les mouvemens simultanés des membres supérieurs. La dépendance de ces mouvemens est tellement étroite , qu'il est impos- sible à l'individu de saisir un objet avec la main gauche ou de porter cette main au front , sans que la main droite n'exécute un pareil mouvement. ÉCONOMIE RURALE. Sur la culture du maïs en Hongrie. Gœtting. Anzeigen. 1 Valaquie, ^ ^,a^^ ^ *w«^.~ , ----- -, - - - 0 C'est à une hauteur d'environ quatre cents mètres au-dessus de la surface de fa mer, que cette plante paroît réussir le mieux. On peut la cultiver encore , mais avec moins d'avantage, jusqu'à la hauteur de six cents mètres. Une élévation plus considérable ne lui convient nullement. On prétend que le mais a besoin que la chaleur s'élève , pen- dant les mois de juillet et daoût, au moins pendant les deux premières heures de l'après midi , à 3o ou 40 degrés du thermomètre de Réaumur. Il lui faut un lerrein sec, sablonneux, ou composé d'une marne où le calcaire domine; les terres fortes et compactes paroissenl lui être absolument contraires II faut fumer , mais modérément. Si l'on prodigue le fumier , il pousse trop en herbe. L'auteur du mémoire assure que , dans les parties de l'Europe dont il s'agit , il vient, à maturité, sur chaque pied de mais, trois ou quatre épis parfaits , lorsque le terrein est excellent ; et alors la récolte de cent klafter carrés ( mesure de Vienne ) , s'élève à une capacité de trois pieds cubes ( mesure de la menu; ville ) ; mais le produit ne va qu'à un pied cube , dans quelques cantons ou il ne vient qu'un épi par tige , et on ne peut l'évaluer , terme moyen , qu'à un pied cube et demi. La valeur du mais, au marché , est égale , en Hongrie , à celle du seigle , et moindre d'un tiers que celle du froment . . On fait, dans ce pays, avec le maïs, un pain grossier et aussi une bouillie, connue sous le nom de Mamaliga , dont le peuple fait beaucoup d'usage. L'incertitude de la récolte de cette espèce de grain est un inconvénient qui avoit fait désirer que l'on s'appliquât davantage à la culture des pommes de terre. C étoit un des changemens que Joseph II avoit a cœur d'introduire , et qui ont été entièrement abandonnés depuis lui. C. M. BULLETIN DES SCIENCES, "? PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATIIIQUE. PARIS. Floréal, an 12 de la République. N°. 86. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Notes sur deux larves d'insectes coléoptères ( Scolytus liinbatus et Gicindela campestris , Fab. ) par le C. Desmarets fils. La première larve observée parle C. Desmarets, se trouve leté sous les plantes des Soc. rniLOar. bords sabloneux de la Seine, à l'endroit même où l'on observe le Scolytus limbalus , Fab. Elle est représentée dans la figure 1 de la planche XXIV : elle a quelques rap- ports avec les larves des dytiques et des carabes. Son corps est alongé , déprimé , conique , formé de douze anneaux, dont les trois premiers après la tête donnent attache aux pattes. La tête est trapézoïdale, beaucoup plus large que le reste du corps; elle porte deux antennes en soie, insérées sur les côtés au-devant des yeux; on y compte cinq articles, dont les trois premiers sont plus gros. Les yeux sont petits, noirs et lisses- La bouche est composée 10. de deux mandibules, longues et fortes; 2". de deux mâ- choires linéaires , tronquées à leur extrémité et terminée en dedans par une pointe très- aigue , portant deux petits palpes sur la partie tronquée ; 3°. d'une languette assez alongée, terminée aussi par deux palpes très-courts, de deux articles. Le dessus de la tête est finement ponctué et marqué en devant de quelques sinuosités courbées en fer- à-cheval et convexes en devant. L'anneau qui supporte la tête, les deux premières pattes, et qui représente le corselet est beaucoup plus gros que les autres : le dernier segment est terminé en dessus par un filet relevé, composé de quatre articles, dont le dernier se termine par deux poils assez distincts. Lorsque cette larve est vivante, son corps est d'un gris obscur tirant sur le brun; la tête et les pattes ferrugineuses ; les yeux et l'extrémité des mandibules de couleur noire. Cette larve est beaucoup plus rare que l'insecte parfait : elle est très-agile. Elle relève, lors qu'on la touche , l'extrémité postérieure de son corps , à la manière des staphylins. Elle se nourrit de petits insectes : il est probable qu'elle passe l'hiver sous la forme de nymphe. La seconde larve, (fig- 2, 3 et 4, même Planche) qui est celle de la cicindèle , ïi'étoit encore connue que très-imparfaitement, quoique ses mœurs aient été très-bien décrites. ( Geojf. insect. 1 , 140. ) Elle vit aussi dans le sable ; mais dans les lieux arides. Elle s'y pratique des trous verticaux, à l'embouchure desquels elle place sa large tête, faisant l'office d'un pont perfide qui manque tout-à-coup sous les pattes de l'insecte imprévoyant qui passe sur cette embuscade. Celte larve est longue de ip à 2jj centimètres, lorsqu'elle a pris tout son accroisse- ment. Son corps est alongé, linéaire, formé de douze anneaux; il est mou et d'un blanc sale ; sa tête , le premier anneau du corps , que l'on peut considérer comme le corselet, et les six pattes, ont seuls la consistance de la corne. La tête et le corcelet sont d'un vert métallique en dessus, et d'un brun marron en dessous : les pattes sont fauves. lia tête est beaucoup plus large que le corps ; elle a la forme d'un trapèze dont le côté le plus large est placé en arrière ; en dessus , les parties latérales et postérieures sont rebordées ; en dessous , elle est renflée postérieure- ment et partagée en deux lobes , par un sillon longitudinal. Il y a six yeux lisses , très-visibles , trois de chaque côté ; les quatre plus gros sont situés à la partie supérieure et postérieure; les deux autres, beaucoup plus petits et à peine saiiians , sont placés sur la partie latérale : tous ses yeux sont noirs. On voit deux antennes placées de chaque côté, entre lesyeux et la bouche; elles sont très- courtes etcomposées de quatre articlescyJmdriques, dont lesdeux premiers sont les plusgros, K . II. fie. Année. Xome IIL Avec une Flanche XXI T. O Société DK L'EC D-5 MsiKBC L.i bouche, placée à la partie antérieure de la lête, est formée, i<\ d'une lèvre supérieure , petite , demi-circulaire ne couvrant pas la base des mâchoires; a?, de deux mandibules très-longues et très-aigués , dont la base est armée , du côté interne , dune très-forte dent ; ces mandibules sont recourbées vers le haut , qui servent à l'animal pour saisir sa proie au moment où elle passe sur l'ouverture du trou ; §o. de deux mâchoires insérées au-dessous des mandibules, et aussi peu couvertes par la languette, quelles ne le sont par la lèvre supérieure. Ces mâchoires consistent en une pièce cornée , un peu comprimée et légèrement fourchue à son extrémité : chacune des branches de celte extrémité , donne attache à un petit palpe composé de deux ou de trois articles; 4°. d'une languette très-petite , supportant deux très-petits palpes formés de deux articles : la ganache n'est pas sensible. Les trois premiers anneaux du corps donnent attache aux pattes ; ils sont dépourvus de stigmates, du moins les sligmales n'y sont point apparens, tandis qu'ils sont très- visibles sur les autres segmens du corps. Le premier anneau, ou le corselet, est très- remarquable , sa forme est celle d'un bouc lier grec ; il est plus large que la tête , et légèrement rebordé; sa couleur est, ainsi que nous l'avons déjà dit, d'un vert mé- tallique assez brillant. Le second anneau et le troisième sont beaucoup plus étroits ; ils sont d'un blanc sale , comme tous ceux qui viennent après eux. Les quatre anneaux qui suivent les trois premiers , ne sont guère plus larges que le second. On remarque , sur chacun , ainsi que sur les cinq qui restent , à la partie^ supérieure , et de chaque côté , une tache lisse et de couleur brunâtre , au milieu de laquelle on apperçoit le stigmate. Le vaisseau dorsal* que l'on remarque dans la plupart des larves d'insectes , est très-visible dans celle-ci. Le huitième anneau , en comptant après la tête , est beaucoup plus renflé que les autres. Il présente à sa partie supérieure un organe fort singulier , consislant en deux tubercules charnus, dont le sommet est couvert de poils roides , de couleur voussâtre, au milieu desquels se voit, sur chaque tubercule, un petit crochet corné, dirigé en avant, et recourbé légèrement en dehors C'est à l'aide de ces deux crocheta que la larve de la cicindèle prend ses tems de repos, et s'arrête à l'endroit qu'elle désire , dans le long conuTftt perpendiculaire et souterrain clans lequel elle habite; ce sont pour ainsi dire les ancres dont elle se sert pour se fixer. Cette saillie, du huitième anneau, donne au corps de cette larve, la forme d'un Z, parce qu'elle en relève le milieu. Il est à remarquer que cette courbure du corps donne à l'animal la faculté de monter dans son puits , avec la plus grande facilité. Le dernier segment du corps est très-petit, et terminé par un léger prolongement qui donne issue au canal intestinal. Les pattes sont courtes et foibles; en effet, elles ne sont, pour ainsi dire, d'aucune utilité à l'animal qui , pour se mouvoir dans le conduit étroit qu'il habite, n'a besoin que d'une sorte de mouvement de reptation , que la forme de son corps facilite. Les tarses sont formés de deux articles et terminés par deux petits crochets. Les principaux faits remarquables, dans les habitudes de cette larve, ont été décrits par Geoffroy ; mais le C Desmarels a observé la manière dont ces larves se meuvent dans leur trou , après en avoir placé une dans un tube de verre d'un diamètre convenable ; il l'a vu sans peine monter et descendre en augmentant et diminuant alternativement le replis que son corps forme , vers son milieu , et s'arrêter en abaissant contre les parois du tube les deux crochets dont son huitième anneau est muni. , C. D. AN A T O MIE COMPAREE. Recherches anatomu/ues sur les mouvemens de la langue dans quelques animaux:, •particulièrement de la classe des mamijeres et de celle des reptiles , par G. L. DuVERNOY. Il éloit intéressant de reconnoître si les mouvemens de la langue, dans quelques ole mamifères et dans un assez grand nombre de reptiles, s'exécutent par une simple ex- cine. tension du mécanisme ordiuaire employé dans chaque classe, ou s'ils sont dus à des _ 199 moyens extraordinaires. La réponse n cette question pouvoit non -seulement expliquer des phénomènes particuliers à certains animaux, mais encore fournir de nouvelles données sur les lois de l'organisation L'auteur l'a cherchée en disséquant plusieurs bre d'autres reptiles. Voici les résultats principaux qu'il a obtenus de ses recherches. La partie détachée du palais , longue et effilée de la langue â.esfburmiliers et des eehidna, est composée seulement de deux sortes de muscles ; l'un formé d'un grand nombre de fibres annulaires, dont le diamètre est d'autant moindre, qu'elles sont plus rapprochées de la pointe de la langue, occupe toute l'étendue de celle partie; l'autre épais et cylin- drique fixé très en arrière , en dedans du sternum , à l'intérieur des stemo - hyoïdiens , pénètre dans la langue au-devant de l'os hyoïde, après s'être rapproché de son semblable. Ils ne paroissent pas, dans les fourmiliers , se prolonger bien avant dans la langue, dont la très -grande partie n'est composée que des fibres transversales du muscle annulaire. Dans Yechidna , les mêmes muscles s'avancent jusques à l'extrémité de cet organe , et remplissent chacun les deux cônes alongès, creux et adossés l'un à l'autre, que forment les deux séries de fibres du muscle annulaire. Les faisceaux qui les composent ne sont liés entr'eux que par un tissu cellulaire lâche, qui leur permet sans doute d'agir indépen- damment les uns des autres. Ils sont roulés en une longue spirale , et à mesure que les plus extérieurs parviennent aux anneaux, ils s'y fixent, particulièrement du côté interne; de manière que les stemo - glosses diminuent d'épaisseur à mesure qu'ils s'approchent de l'extrémité de la langue. Les principaux mouvemens de cet organe s'exécutent, dans les fouj-miliers et les echidna , au moyen de ces muscles -3 il s'alonge par la contraction simultanée des anneaux du muscle annulaire ; le simple relâchement de ces anneaux le raccourcit beaucoup, et l'action des stemo-glosses achève de le faire rentrer dans la bouche. La disposition de ces derniers, dans l' echidna, lui donne une grande flexibilité en tout sens, qu'il ne peut pas avoir dans les fourmiliers : Les genio, cerato , hyo-glosses , sont réduits à très-peu de chose dans les fourmiliers. Les premiers ne vont pas jusqu'à l'hyoïde. Ils sont plus forts , à la vérité, dans \ echidna , mais ils contribuent fort peu aux mouvemens de la langue , parce qu'ils ne font partie que de la base, qui est fixée au palais. Les stylo-glosses manquent, sans doute à cause de la position reculée de l'os hyoïde et de la base de la langue. Cet os, chose remarquable, est placé tout près du sternum, afin de donner plus d'étendue à l'espace que doit occuper la langue. Los styloide , avec lequel ses cornes antérieures sont articulées , n'est point fixé au crâne, comme dans la plupart des autres mamifères; il n'y tient que par un petit muscle, analogue au stylo-mastoïdien , qui peut le tirer un peu en avant, et entraîner avec lui le corps hyoïde : moyen secondaire qui favorise encore les mouvemens de la langue. Il y a un foible ge'nio-hyoïdien qui peut aussi tirer en avant le corps de cet os, aidé de l'analogue au stylo-hyoïdien , qui descend de l'os styloïde, et vient se fixer comme une languette au bord de l'extrémité postérieure de ce dernier muscle, au lieu d'être attaché à l'os hyoïde. On n'a pas trouvé de scapulo-hyoïdien. Les sterno-hyoïdiens sont attachés très en arrière, en dedans du sternum, à côté et à l'extérieur des stemo-glosses. Les fibres du mylo-hyoïdien étant tout-à-fait transversales, ce muscle ne sert que de sangle et de soutien aux parties qu'il embrasse, mais il ne peut pas mouvoir en avant l'os hyoïde. Uechidna présente à-peu-près les mêmes circonstances. Les puissances qui meuvent l'os hyoïde ne sonj pas, dans ces animaux, très-différentes de celles observées dans les autres mamifères. Les principales modifications qu'elles paroissent avoir éprouvées, viennent sans doute de la position reculée de cet os. Il n'en est pas de même des muscles de la langue. Plusieurs indiquent évidemment un nouveau plan , les autres ne semblent subsister que pour conserver des traces du type ordinaire. Ce qui fournit, d'une part, une nouvelle preuve que la nature ne s'écarte jamais de son plan général, sans en laisser des empreintes , et paroît démontrer, de l'autre, que les mouvemens de la langue des mamifères étant dus, en grande partie , aux forces qui la meuvent immédiatement , et beaucoup moins à celles qui n'ont sur elles qu'une açtjoa secondaire, en agissant sur l'os hyoïde, c'étoient naturellement les premières qui dévoient subir les plus grands changemens, pour obtenir des effets bien differens des effets ordinaires. Dans les oiseaux, ces mouvemens dépendent, au contraire , uniquement des forces qui O a ni à l'oa hyoïde. Chez ceux qui on! une langue for! alongeable , la nature, ie i'un.^ait, a a presque fait que donner plus «l'extension au mécanisme commun. Dans les reptiles , les mouvemens de la langue sont produits autant par les muscles de l'hyoïde, que par ceux qui lui sont propres. Cet os ou ce cartilage , est ordinai- rement très-mobile ; rien de plus varié que sa figure dans les différentes espèces. Cependant il a toujours au moins une, souvent deux paires^de cornes, générale- ment très - analogues à celles de l'hyoïde des oiseaux , auxquelles s'attachent des muscles semblables aux cerato-maxilliens de ces derniers. Ces muscles sont aidés par un genio - hyoïdien Leurs antagonistes viennent du sternum; ce sont les analogues des sterho -hyoïdiens des mamifères. Les reptiles ont encore pour la plupart des scapide-hyoïdiens , et quelquefois , mais rarement , un muscle analogue au stylo- hty oi dien , plusieurs batraciens, par exemple. Ceux de la langue sont des hyo-glasses ou cërdtp-glosses , et des genio-glosses , dont il y a souvent deux paires. L'une qui va directement de l'arc du menton à la base de la langue; ce sont les genio-glosses droits; l'autre qui s'attache plus en dehors et puis en arrière au bord de la mâchoire inférieure, et se porte obliquement, au-dessous de la membrane palatine , jusques aux côtés de la langue; ce sont des genio-glossës transverses ou obliques. Au reste, les moyens mis en usage, dans celte classe, sont loin d'être uniformes, dans les quatre ordres qui la composent. L'auteur les passe successivement en revue, pour mieux comparer les points les plus remarquables. Ils sont tout particuliers dans l -s ophidiens , chez ceux principalement qui ont la langue enfermée dans un four- feau, c'est-à-dire, dans la plupart. Tous n'ont, comme l'on pense bien, ni sccpulo, ni ster no-hyoïdien ; mais des fibres qui viennent des premières côtes remplacent ces derniers. Les ophidiens à langue enveloppée par un fourreau sont les seuls , comme l'on sait, qui peuvent la darder au loin. Elle sort de celui-ci et y rentre, principale- ment au moyen des muscles analogues aux genio et cerato-glosse.s , qui s'attachent a ce fourreau, au heu de pénétrer dans la langue. Ces muscles ont une action d'autant plus étendue, que l'orifice du fourreau étant placé très-près de l'arc du menton, la base de la langue peut être tirée jusque-là, au moyen des premiers ou genic-vaginiens, et retirée très-loin en arrière , sous la trachée artère par les cerqio%vaginiens , des fibres musculaires qui vont des côtes aux filets ou cornes de l'hyoïde. La pré- sence du fourreau procure deux avantages : le premier de ne pas borner la longueur de la langue à celle du palais, le second de rendre cet organe plus mobile dans sa totalité. La nature s'est encore écartée en quelques points, dans ces animaux, du plan général ; mais, on le retrouve tout entier dans ceux du même ordre , tels que les amphisbènes et les orvets , dont la langue ne peut pas être semblablement dardée hors de la bouche. Elle est située à la base de cette cavité $ et mue par des genio et cerato-glosses , qui en t'ont partie, et par les muscles de l'hyoïde. Dans les cheloniens et la très-grande partie des sauriens , il n'y a rien de plus que ce qui a été indiqué plus haut. Mais dans plusieurs de ces derniers , tels que les geckos et les caméléons, les muscles ordinaires sont aidés par un muscle annulaire. An reste la langue présente , dans ceux-ci , un mécanisme très-compliqué. 11 tient à- la-fois de ce qu'on vient de voir dans les mamifères à langue très-protractile , et de ce qui existe dans les oiseaux qui jouissent de la même faculté. De même que ie mécanisme ordinaire , dans les reptiles , semble une combinaison de celui qui la langue suivant la direction de son axe, et s'étend jusques vers son extrémité, ou seulement dans les di'iix tiers de sa longueur. Jl a deux paires de cornes, dont les postérieures plus longues remontent sur les côtés du cou , derrière l'occiput , et les deux antérieures plus courtes font un angle aigu avec les premières, et sont un peu dirigées en avant. Le corps n'est que la réunion de ces cornes et de la branche moyenne. Deux sterna-jiyàïdiens , muscles longs et étroits, qui suivent, accollés l'un à 1 autre, la partie moyenne et extérieure du sternum , et ne se terminent qu'à l'extrémité postérieure de cet os, le meuvent en arrière , aidés par les suivans : ce sont des 3u//. ar elle-même. Cependant elle ne prend pas feu à l'approche d'un corps en combustion , orsqu'elle est bien pure , et il est à remarquer que dans toutes les inflammations spontanées qu'elle éprouve , le foyer se forme toujours autour de points noirs qui la troublent et qui ne sont que de l'arsenic métallique très-divisé. Enfin, il restoit à déterminer la nature de la liqueur arsenicale. Son odeur, analogue à celle du gaz hydrogène arseniqué, indiquoit qu'elle devoit contenir de l'arsenic, et que ce métal devoit jouer un grand rôle dans les phénomènes qu'elle nous offre. Sa combusti- bilité, sa consistance et son aspect annonçoient une matière huileuse; et quoiqu'elle n'altérât pas la teinture de tournesol, et qu'aucun réactif n'y démontrât immédiatement l'existence de l'acide acéteux , on devoit néanmoins y rechercher ce corps. Pour parvenir à isoler ces différentes substances , l'auteur essaya les aikalis ; mais l'expérience lui apprit bientôt qu'il devoit avoir recours à d'autres moyens. Il se servit , avec beaucoup plus d'avantage , de l'acide murialique oxigéné. Quelques gouttes de liqueur , versées clans ce gaz, furent enflammées sur-le-champ, et leur décomposition fut complète. Elles préci- pitoient alors par l'eau de chaux , en flocons blancs , et par l'hydrogène sulfuré en jaune; tandis que , saturée de potasse et évaporées , elles formaient un sel feuilleté , attirant for- tement l'humidité de i'air, acre, piquant, décomposable par l'acide sulfurique, et dégageant une odeur vive de vinaigre. La quantité d'arsenic et d'acide acéteux obtenue, étant loin de répondre à la quantité de liqueur employée, il y existoit donc un autre corps qu'il s'agissoit d'isoler; et c'est à quoi l'on parvint, en traitant une nouvelle portion de liqueur par assez d'eau pour la dissoudre; puis , en la décomposant par l'hydrogène sulfuré , il se fit un précipité légèrement jaune, très-divisé , formé prin- cipalement d'arsenic et de soufre , qui ne se sépara qu'avec beaucoup de temps d'une huile , que l'on vit ensuite nager à la surface du liquide. Celui-ci renfermoit beaucoup d'acide acéteux. On peut encore faciliter sa décomposition , en l'exposant à l'air: on la voit alors répandre d'épaisses vapeurs , se cristalliser , s'humecter légèrement , et bientôt se troubler par l'eau de chaux, et donner naissance à un précipité jaune, par l'hydrogène sulfuré. Il suit de ces diverses expériences, que cette liqueur est composée d'huile, d'acide acéteux et -d'arsenic, voisin de l'état métallique, et qu'elle doit être regardée comme une espèce de savon à base d'acide et d'arsenic , ou comme une sorte d'acètite-aléo-arsenk al. Cette analyse fut très-utile pour celle delà liqueur supérieure. En effet , malgré la diffé- rence qui semble exister entre elles, puisque cette dernière ressemble à l'eau , peut s'y combiner en toute proportion , ne forme qu'un léger nuage dans l'atmosphère, a beaucoup moin? d'odeur, et ne s'enflamme dans aucune circonstance; il est facile de prouver qu'elle ne diffère de la première que par la plus grande proportion d'acide acéteux , et par l'eau qu'elle contient ; car elle rougit fortement la teinture de tournesol , fait efferves- cence avec les carbonates, donne naissance à des acétites, et précipite légèrement en jaune, par l'hydrogène sulfuré, qui en sépare un peu d'huile. Une très-petite quantité d'acide munatique oxigéné en détruit promptement l'odeur, et elle p;écipite alors en blanc, par l'eau de chaux , et en jaune foncé , par les hydro-sulfures. Son exposition à l'air y produit , avec le temps, les mêmes changemens que produit sur-le-champ l'acide muriatique oxigéné. Enfin, on forme une liqueur entièrement semblable , en dissolvant quelques gouttes de liqueur inférieure dans du vinaigre très-foible , et la synthèse continue ainsi les résultats de l'analyse. Nous pouvons maintenant établir une théorie, exempte de toute hypothèse, sur les phénomènes que nous présente la distillation de l'acétite de potasse et de l'acide arsenieus ; nous voyons qu'une partie de l'acide arseuieux , est entièrement réduite j qu'une autre .s» *Ô4 rapproche seulement de Pétat m&nlEcnie 5 que l'acétite de potasse est totalement décom- posé; que presque tout l'acide acéteux l'est lui-même, et que de ces différentes décom- Fositious, il résulte de l'eau, de l'hydrogène carboné, de Hydrogène arseniqué , de acide carbonique, une huile particulière, de l'oxide d'arsenic, de l'arsenic et de la potasse; que la potasse forme le résidu blanc que l'on trouve dans les vaisseaux où l'on i ail la distillation; que l'arsenic sa sublime et s'attache au col de la cornue ; que les trois différentes espèces de gaz se mêlent et peuvent être recueillis dans des flacons; enfin, que l'eau, l'Jiuile, l'acide acéleux, et l'oxide d'arsenic se condensent dans le récipient ; que ces trois derniers corps, en se combinant en certaines proportions, constituent un composé très-volatil et plus pesant que l'eau , peu soluble dans celle-ci , et que telle est la raison pour laquelle il se partage en deux couches bien distinctes, l'une inférieure, que l'on doil regarder comme acétite-aléo-arsenical; el l'autre , comme n'étant qu'une portion de celle-ci, dissoute dans l'eau, et dont la dissolution est favorisée par un excès d'acide acéleux. OUVRAGES NOUVEAUX. Recherches chimiques sur la végétation, par Théod. Desaussure, i vol. z7i-8o.— Paris, chez, la veuve Nyon , an 12. Les expériences de M. Desaussure ont eu pour tut d'analyser , d'une manière plus précise qu'on ne l'avoit fait jusqu'ici , les phénomènes de la nutrition des végétaux. Elles sont faites avec une exactitude qui doic inspirer une grande confiance dans ses résultats , dont les bornes de cette feuille ne nous permettent de citer que les principaux. M. Desaussure montre que l'élaboration du gaz acide carbonique, est indispensable à ta végétation des parties vertes des plantes exposées au soleil, et leur fournie du carbonne et de l'oxigène ; que les plantes vertes exposées dans l'air atmosphérique à l'action successive du jour et de la nuit , y tor.c^ ues inspirations et des expirations alternatives de gaz oxigène mêlé de gaz acide carbonique-, que le gaz oxigene » inspiré , se change , pendant l'inspiration , en gaz acide carbonique lequel est décomposé dans l'acte de l'expiration , et c'est par cette décomposition , qui n'est que partielle , que les plantes s'assimilent le gaz oxigène ambiant. Il observe que les feuiles des plantes marécageuses , les plantes grasses et le5 ?.rbrcs toujours verds , consument en général moins de gaz oxigène que celles des autres végétaux. Il s'attache sur-tout à prouver , par l'expérience , que les plantes s'assimilent pendant leur végétation une certaine quantité d'eau qu'elles fixent dans leur propre substance , et qui perd sa liquidité sans se décomposer ; cette assimilation d'eau est plus grande lorsque les plantes peuvent en même tems s'assimiler du carbonne : elle est prouvée par deux voies différentes ; i°. en faisant végéter des plantes en vase clos dans de l'eau distillée et dans de l'air dont ta nature et la quantité sont exactement connues : on voit que ces plantes , réduites à un état de siccité déterminé , ont augmenté en poids d'une quantité qui dépasse toujours un peu ce. le de l'air absorbé ; i°. lorsqu'on compare le poids de la matière solide que le sol le plus fertile peut fournir aux plantes , qu'on y ajoute celui de la matière qu'elles peuvent acquérir par la fixation du carbonne et de l'oxigène de l'air atmosphérique, on voit que ces deux quantités sont toujours sensiblement inférieures au poids de la matière solide que la plante a réellement acquis pendant un tems déicrminé. Il faut donc qu'elle se soit appropriée une certaine quantité d'eau , que la dessication la plus parfaite ne peut point expulser. La décomposition de cette eau , ne fournit point le gaz oxigène que les plantes exhalent; celui-ci est entièrement dû à la décomposition du gaz acide carbonique , comme Senebier l'avoir déjà prouvé. Cet ouvrage important est terminé par des tableaux qui offrent les quantités de carbonne , de matières terreuses et salines que contiennent divers organes de différentes plantes ; on y voit enti'autres résulrats que la matière verte des végéraux paroît se distinguer par une plus grande proportion de carbonne , et que cette proportion y diminue en automne ; que le bois contient plus de carbonne que l'aubier et 1 un et l'autre ordinairement moins que Pécorce : relativement aux m.itièrcs terreuses et salines qui forment les cendres des végétaux , les expériences nombreuses de M. Desaussure , le conduisent à établir que la quantité de cendre fournie par chaque organe des végétaux considérés dans l'état sec , est à-peu-près proportionnelle à la quantité de transpiration aqueuse opérée par cet organe dans l'état vivant. Le même principe s'applique à la comparaison des cendres fournies par des plantes diverses ; ainsi le bois en donne moins que l'aubier, l'aubier moins que lecorcc , l'écorce moins que les feuilles; les herbes en fournissent plus que les arbres , et les arbres verds moins que les autres. L'analyse a démontré à M. Desaussure , que les principes des cendres se retrouvent toujours dans le terreau où la plante a crû , mais les différentes matières terreuses ou salines sont absorbées en quantité différente par différens végétaux , et s'accumulent inégalement dans leurs différens organes. P. Ç. BULLETIN DES SCIENCES, "° , N°. 87 PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Prairial, an 12 de la République, HISTOIRE NATURELLE. BOTANIQUE. Observations sur le Sabal d Adanson , par M. Guersent. Les palmiers , qui se rapprochent tous par plusieurs caractères essentiels , et par Soc. PHlLonr. un port qui leur est propre , semblent se refuser entre eux à se réunir pour former des groupes génériques. A peine trois ou quatre peuvent-ils être asservis à un même caractère commun , la plupart forment à eux seuls un genre. Ces êtres singuliers ne s'astreignent point aux lois ordinaires, ils font en quelque sorte bande à part; et, pour me servir de l'expression de Linnœus , ce sont les principes vegetabilium. Aussi, quand on observe avec soin ceux de ces végétaux qui sont peu connus , on est presque toujours forcé de les séparer des autres , et de leur assigner un caractère générique particulier. Cette vérité trouve son application dans l'histoire d'un palmier de la Caroline , qui , quoique déjà indiqué sous plusieurs noms différens, et assez abondamment multiplié en France ou il fructifie même quelquefois, n'a cependant pas encore été décrit dune manière très-exacte : c'est le Sabal de M. Adanson , qui , après avoir constitué un genre à part, a été nommé par Jacquin, Corypha minor ; par Walter , Corypha pumila ; et enfin , dans ces derniers tems , a été placé dans le genre Chaniœrops par M. Mi- chaux , sous le nom de Chamœrops acaulis. Un examen attentif de ce palmier que j'ai vu fructifier plusieurs fois au jardin bo- tanique de Rouen , m'a convainc 1 qu'il ne peut appartenir ni an genre Corypha ni au genre Chamœrops ; mais qu'il faut nécessairement conserver le genre Sabal en lui donnant de nouveau caractère , comme on peut s'en assurer par le plus simple coup- d'œil sur le dessein des organes de la fructification , et par leur description suivante. Flores hermaphroditi , spatha univer salis nulla , spadix ramosa , spathœ partiales membranaceœ. Calix sexpartitus , lacinice très exteriores minimœ persistentes. Stamina sex libéra , filamentis basi incrassatis. Ovaria tria coadunata , stigmata tria sessilia subpubescentia, Baccœ trts , duce plerumque abortivce , subsphericœ , pisif ormes , monospermœ ; car» pauca, subamarescens , seminibus non adhœrens. Semen osseuni , rufescens , punctis aspersum , basi areâ umbilicali depressâ notatum. Papillâ exigud latérale embryonem obtegente. Perispermum cardia gineum , album. Embryo parvus , conicus , horizontalis. Le Sabal ne peut être réuni au genre Corypha , qui n'a qu'un ovaire , qu'un style , N°. III. 8e. Année. Tome III. Avec une Planche XXV. P ïiiiLcnr. £o6" qu'une baie et qu'une semence dont le périsperme creux contient intérieurement l'em- bryon. Il auroit plus d'analogie avec les genres Euterpe Gcertner, ou avec le genre Ciuumerops de Lin., qui tous deux ont un périsperme plein, et l'embryon latéral j mais le premier genre a des fleurs monoïques, des spathes partielles sous chaque fleur , et un seul ovaire ; le second présente des fleurs polygames, une spathe universelle, bifide et 6 à Q étamines monodelphes : le Sabal est donc bien distinct , et doit être placé entre le genre Euterpe G. et les Chamterops, avec ce caractère essentiel. Sabal. — Flores hermaphrodit; , spctthce partiales , stamina sex libéra filamentis basi incrassatis ; ovaria tria coadunata ; baccœ très monospermœ ; duœ plerumque abortivœ semen osseum , embryo lateralis. Sabal Adansonll. N. Coryph. minor Jaccr. H. Vind. t. 3 , pi. 8. — Corypha pumila Walter, fl. — Chamrerops acaulis Michaux, il. carol. — Acaulis , petiolis insrmiàus fo- liis Jlabellifbrmis è radial monstruosd orbiculari , lateraliter orientibus. Comme espèce , le Sabal d'Adanson présente une particularité remarquai rie : sa ra- cine est une masse arrondie d'nn volume assez considérable. J'en ai vu dans les serres de un à trois décimètres de diamètre. Cest de cet énorme tubercule radical que naissent latéralement les feuilles au centre desquelles s'élance le spadix. Chaque année une ou deux feuilles périssent • mais les pétioles persistent par leur base , se rapprochent les unes contre les autres pour soutenir les plus jeunes; et faisant les fonctions des égailles des bourgeons, ils protègent les parties qui ne sont pas encore développées. A côté des feuilles, et clans la direction du centre de la racine, s'élève hors de terre un prolongement conique garni de plusieurs petites radicules qui partent de diffe- rens points et se dirigent dans tous les sens en regagnant la terre. Plusieurs embrassent dans leur contour la base des anciens pétioles, et les maintiennent serrés entre eux comme avec un lien. Quoique cette disposition se trouve dans tous les Sabals un peu avancés en âge que j'ai eu occasion d'observer dans les serres , il est probable qu'elle n'est pas naturelle, car Jacquin n'en a rien dit, et les voyageurs comme Walter, Michaux, Bosc,qui ont vu ce palmier dans son pays natal, n'en parlent pas davan- tage. On peut donc présumer que celte saillie de la racine du Sabal est due à ce que le tubercule radical dont nous avons parlé , se trouve trop resserré dans les caisses et les pots pour prendre son développement ordinaire. Cette opinion est d'autant plus vraisemblable , que quelques autres végétaux sont à-peu-près dans le même cas. Explication de la Planche XXV. r\g i. Sabal d'Adanson. g La même coupée en long. Fig. î. Jeune plante à l'époque de la germination. h La graine pour montrer la position latérale Fig. 3. a Fleur entière grossie. de l'embryon. b Les ovaires très-grosjies. ,' La même , dépouillée de la tunique externe. c Une étaraine. £ i,e périsperme. d Fleur ouverte pour montrer les g étamines. I Le périsperme et l'embryon. e Un fruit dont une loge a avorté. m L'embryon. / Une baie dont deux loges ont avorté. MINÉRALOGIE. Note sur le sphène , par M. H A u Y. Ce minéral se trouve au Saint-Gothard , en cristaux dont la forme est rtdle d'un prisme rhomboïdal à sommets dièdres, modifié par diverses facéties. M. llaùy s'éiou d'abord, conformé à d'opinion de M. Cordier , qui , le premier, avoit dicril ces cnstaûa , et les avoit regardés comme formant une espèce particulière. Mais 207 l'analyse que ce dernier naturaliste en a faite plus récemment, a prouvé qu'ils appur- tenoient au titane siliceo-calcaire. M. Haiïy s'élant procuré , depuis cette analyse , des cristaux de la même substance beaucoup mieux prononcés que ceux qu'il avoit eus jusqu'alors entre les inaius , trouva que l'incidence des deux faces de leur sommet éloit plus petite d'en- viron 17 degrés que sur les cristaux de titane siliceo-calcaire d'Arendal; mais ce qui paraissoit sur-tout écarter l'idée d'un rapprochement entre les deux substances, c'est que les cristaux de sphène ont des facettes qui dérogent à la symétrie, en ce qu'elles ne se répètent pas sur les parties semblablement situées. Cette observation tendoit à faire présumer que dans la forme primitive du sphèue , une des dimensions horison- taies étoit plus longue que l'autre ; tandis que, dans le titane, tout annonce l'égalité des deux dimensions. M. Haù'y , en réfléchissant sur celte espèce d'anomalie que présentent les cristaux de sphène, conçut l'idée d'essayer s'ils ne seroient pas suscep- tibles de s'électriser par la chaleur , et il reconnut qu'ils avoient effectivement cette propriété. Le défaut de symétrie se trouve ainsi expliqué , d'après l'observation faite par le même naturaliste , que dans les cristaux pyro-électriques il existe une diffé- rence entre les formes des parties opposées qui manifestent les deux électricités. M. Haù'y , ayant fait chauffer un grouppe composé de deux cristaux de sphène , remarqua que leurs pôles adjacens étoient électrisés en sens contraire , en quoi le grouppe pouvoit être assimilé à un assemblage de deux barreaux aimantés , appliqués longituclinalement l'un contre l'autre , de manière que les pôles de diffé- rens noms soient contigus. A l'égard de la différence de 17 degrés entre les incli- naisons des facettes terminales, dans les cristaux de sphène et de titane , la théorie prouve qu'elle est due à la diversité des lois du décroisseinent qui produisent ces facettes. M. Vizard a rapporté de ses derniers voyages au Saint-Gothard des cristaux demi- transparens , d'une couleur blanchâtre et d'un éclat très-vif, dont on ne peut déter- miner la forme , tant à cause de leur petitesse, que parce qu'elle est très-composée. Ils reposent sur le quartz , qui , à certains endroits , est recouvert de titane oxidé réticulé. On avoit conjecturé qu'ils appartenoient au titane siliceo-calcaire ; mais cette conjecture n'éloit fondée sur aucune observation. M. Haiiy a trouvé qu'ils avoient aussi la propriété de s'électriser par la chaleur , et même que leur vertu étoit beaucoup plus sensible que celle de sphène ; ce qui pouvoit provenir de leur transparence jointe à un tissu plus vitreux. Le même naturaliste a essayé inutilement d'électriser , à l'aide de la chaleur , le titane siliceo-calcaire d'Arendal. Peut-être en est-il des cristaux qui appartiennent à cette espèce comme des topazes , parmi lesquelles celles qui viennent de Saxe «ont privées de la propriété dont il s'agit. PHYSIQUE. Extrait des Mémoires de M. le comte de Rumford , sur la chaleur. Dans un premier mémoire , M. de-Rumford décrit un instrument qu'il a imaginé, et Institut NAT. auquel il donne le nom de thermoscope. Cet instrument est formé d'un tube de verre re- courbé à angle droit à ses deux bouts , et portant à ses extrémités deux boules irèb-mmees de verre. La partie horisontale de ce tube a io à 1(3 pouces de longueur, et celles qui sont recourbées et qui s'élèvent verticalement, ont 6 à 7 pouces. Le diamètre du tube doit être d'environ une demi-ligne, et le diamètre des boules d'un pouce et demi à un Iiouce trois quarts. On introduit, par une ouverture pratiquée à une des extrémités de a partie horisontale du tube , une cnianlité colorée d'esprit de vin, suifisante pour former dans le tube un cylindre d'un pouce de long 3 puis on scèle Jhcrniéticruement celte P a ao3 ouverture , après toutefois avoir conduit le liquide coloré , autant que possible , au milieu de la partie horisontale du tube, ce qui d. mande beaucoup d'adresse. L'ins- trument étant ainsi disposé, on ôte, par Je moyen d'un écran, toute communication entre les deux boules, afin que l'action des corps sur l'une, n'ait aucune influence sur 1 autre. Lorsqu'on présente à l'une de ces boules un corps d'une température quelconque , mais différente de la température de l'instrument, l'air qu'elle contient se dilate ou se condense , et fait marcher le petit cylindre de liquide coloré d'un côté ou de l'autre du tube. Cet instrument est si délicat et si sensible, qu'à la température de i5 à iO degrés de Réaumur, la chaleur de la main l'ail sur-le-champ marcher la bule colorée; et un disque métallique noirci de quatre pouces de diamètre de la température de la glace fondante, présenté à la dislance de dix-huit pouces, le fait marcher en sens contraire très-rapidement. Les expériences que M. de Rumford a faites avec cet instrument , le portent à coucl'.i e que les corps froids , aussi bien que les corps chauds , envoient continuel- lement de leurs surfaces, à l'aide d'une substance éthérée, des rayons, ou plutôt des on- dulations^ analogues à celles qui sont produites dans l'air par ies corps sonores ; que l'intensité des rayonnemens de differens corps à la même température est moindre flans les corps polis que clans les corps non polis, et que les rayons qu'un corps quel- conque à une température donnée, envoie dans toutes les directions sont , ou calo- rifiques, ou frigorifiques pour les autres corps, suivant la nature de ceux-ci. Dans un second mémoire, l'auteur continue, par des expériences, à prouver les pro- positions qu'il a établies dans le mémoire précédent. Pour cet effet , il a construit un appareil composé de deux vases eu forme de cylindres de quatre pouces de diamètre, cl de quatre, pouces de haut. Ces vases peuvent contenir un thermomètre , et ils sont supportés sur un point très-petit de leur fond , de manière à ce que les corps exté- rieurs influent, le moins possible, sur les résultats des expériences auxquelles ces vases sont soumis. Les surfaces de ces vases étoienl polies, ou couvertes de noir de fumée, de vernis e' a autres corps analogues, qui pouvoient changer leurs surfaces, et ils éloient remplis intérieurement d'eau a un degré de température déterminé, de manière qu'on pouvoit juger, par le leurs que le thermomètre mettoit à parcourir un certain nombre de degrés, soit en montant, soi! en descendant ,, de l'influence qu'exerfcoient les surfaces des vases sur les 'rayonnemens calorifiques ou frigorifiques. Il résulte des faits observés , que dans tous les cas on les surfaces des vases éloient polies, les mouvemens du thermomètre aopéroient beaucoup plus lentement que dans les cas contraires, d'où l'auteur suppose que la surface réfléchissante d'un corps poli , n'est pas la vraie sur] ace du corps , mais une surface située à une certaine distance de ce corps. Par ceslails, il est conduit à expliquer plusieurs phénomènes inexplicables jusqu'à présent, comme celui de la goutte d'eau qui ne s'évapore pas même sur un fer rouge de feu, tant qu'elle conserve sa forme ronde, etc. etc. Dans un troisième mémoire , M. de Rumford fait connaître les expériences qu'il a faites, pour savoir si les phénomènes qui se présentent dans réchauffement et le refroidissement des corps métalliques exposés à l'air libre , se répéteroient dans le refroidissement et réchauffement des mêmes corps, entourés d'une couche d'une certain,' épaisseur d'air renfermé. Ces expériences ont été faites au moyen d'un vase cylindrique de cuivre jaune de trois pouces de diamètre et de quatre pouces de hauteur, avec un goulot de trois quarts de pou. es de diamètre et de quatre pouces de long. Ce vase fut enfermé dans un autre vase cylindrique, plus grand et suspendu par son goulot au centre de ce dernier, de manière à laisser tout autour un pouce d'intervalle. Le vase intérieur ayant été rempli d'eau chaude , et un thermomètre y ayant été placé, tout l'appareil fut plongé dans la glace fondante, et l'on observa le tems em- ployé pour le refroidissement de l'eau chaude contenue dans le petit vase. Les ré- sultats de ces expériences prouvent encore (pie les corps noircis se refroidissent cons- tamment plus vite que les corps polis; mais la différence entre ces refroidissemens a ' m /:' 11/ . r* .\mtl, n:/nixsox Institut nat. *09 para être moins grande à proportion que la température des corps étoit plus élevée , comparée à celle du milieu dans lequel ils étoient exposés à se refroidir j et ces expériences comparées à celles faites à 1 air libre , prouvent que les corps se refroidissent à-peu-pres dans le même tems , quelle que soit la grandeur des espaces où ils sont enfermés , pourvu que la surface des parois , qui bornent ces espaces , soit à la même température. M. de Rumford rappelle, en terminant son mémoire, des expériences faites pré- cédemment, qui l'ont porté à conclure que quand un corps chaud se refroidit dans l'air tranquille ou qui n'est point agité par des vents , un vingt-septième seulement de la chaleur perdue par ce corps est communiquée à l'air ; tout le reste est envoyé au loin à travers l'air , et communique , par le moyen des rayonnemens , aux corps «olides qui l'environnent. F- C. V. Expérience sur la chaleur qui se développe dans la compression de l'air. On a répété dernièrement , devant l'institut national , une expérience très-curieuse. Si Ion comprime très-rapidement l'air dans une pompe de fusil à vent, il se dégage du premier coup de piston une quantité de chaleur considérable , tellement qu'elle suffit pour enflammer un morceau d'amadou , placé dans l'intérieur de la pompe. Si l'on termine le corps de pompe par un fonds mobile , fait d'un morceau d'acier fortement vissé, et garni à son centre d'une lentille de glace qui permette de voir dans l'intérieur, on apperçoit , au premier coup de piston , un trait de lumière vive et brillante qui se dégage subitement. Cette observation est due au hasard ; elle a été faite pour la première fois par un ouvrier de la manufacture d'armes de Saint-Etienne, qui en tirant un fusil à vent, où l'air était fortement comprimé, apperçul à l'extrémité du canon une lueur très- sensible. I. B. CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur le chamoisage , par M. SEGUIN". M. Seguin qui a déjà publié sur les arts, relatifs à la préparation des peaux , Institut nat. plusieurs travaux intéressans , vient de lire , à l'Institut , un premier mémoire sur le chamoisage , dont nous allons donner l'extrait. L'auteur expose que l'art du chamoisage consiste à disposer les peaux à recevoir l'huile; à les en imprégner p ir différentes opérations dont il réserve vraisemblablement les détails pour un second mémoire ; a leur faire subir une espèce de fermentation j à les exposer en l'air j enfin , à leur enlever, par la potasse, l'excès d'huile qui leur est inutile. Il pusse ensuite à l'examen chimique de la peau chamoisée. Il a vu que cette peau ne subissoit aucune altération par une longue ébutlition dans l'eau , mais que si on ajoutoit un acide quelconque ( M. Seguin s'est servi de l'acide sulfurique ) , la pe 111 disparoissoit entièrement; qu'une certaine quantité d'huile concrète venoit n.iger à la surface du liquide ; que la liqueur conteuoit de la gélatine , et que par son év iporation elle laissoit déposer des cristaux de sulfate de potasse. Il s'est assuré de plus qu'en versant de la gélatine dans une dissolution de savon, on obtenoit un précipité insoluble qui , traité par un acide , se comportoit absolument comme la peau chamoisée. Ces résultats et les considérations que l'exposé des principales opérations du chamoisage 210 a dû faire naître, ont engagé M. Seguin à conclure que les peaux , clans la fermentation qu'elles éprouvent , cèdent à l'huile une partie de Leur oxigèiie ; que la potasse , em- ployée pour les dégraisser, forme un savou avec l'huile oxigénée ; qu'une partie de ce savon se combinant avec la peau désoxigénée , donne naissance à cette substance insoluble qui forme la peau chamoisée , et que l'autre sert à faire cette graisse connue dans le corroyage , sous le nom de dégras. Ce travail est d'autant plus intéressant, que jusqu'à présent personne n'avait encore» considéré le chamoisage sous le point de vue chimique , et que l'analyse auquel M. Seguin vient de soumettre ses résultats , le rend susceptible d'atteindre la perfection que les découvertes de ce chimiste ont apporté dans l'art du tanneur. T. Analyse et décomposition d'une liqueur employée pour rendre les étoffes imperméables à Veau, par M. VAUQUELIN. Soc. PHILO M. L'on sait que depuis quelques années plusieurs personnes se sont occupées avec succès de rendre les étoffes imperméables à l'eau : objet très - important pour l'habillement des troupes de terre et de mer. Les inventeurs de ce procédé ont jusqu'ici fait un secret des moyens qu'ils em- ployent ; il y avoit seulement lieu de. soupçonner que quelque huile grasse faisoit la base de leurs recettes, mais l'expérience ne l'a point encore démontrée. Une bouteille de cette liqueur dont l'efficacité a été reconnue , tombée par hasard entre mes mains , m'a donné le désir de rechercher sa composition , mais avant d'exposer la méthode que j'ai suivie pour cela , je vais en décrire les propriétés physiques. C'est une liqueur blanche , laiteuse et opaque , d'une saveur amère , et d'une odeur de savon ; elle présente à sa surface une espèce de crème comme le lait , et rougit fortement la teinture de tournesol. Je pensai , d'après ces propriétés , que c'étoit simplement une dissolution de savon dont elle conservoit encore le goût et l'odeur, qui avoit été dé- c imposé par un acide , mais des expériences ultérieures m'apprirent bientôt qu'il y avoit autre chose. Première expérience. Pour savoir si je pourrois séparer, par la filtration , la matière blanche qui troubloit la liqueur, j'en mis une certaine quantité sur un papier Joseph; die passa pendant long - tems trouble et laiteuse, mais en la reversant plusieurs lois sur le même filtre, je parvins à l'obtenir claire comme de l'eau, et j'essayai ensuite séparément la liqueur et la matière restée sur le filtre. Deuxième expérience. Si ma conjecture avoit quelque fondement, je ne devois trouver dans celte liqueur que la base du savon uni à I acide dont il y avoit une surabon- dance. Mon premier soin l'ut de m' assurer de la nature de l'acide, et ce que la saveur m'avoit déjà à-peu-près indiqué , fut confirmé par le muriate de barile qui y pro- duisit un précipité abondant et insoluble dans l'acide nitrique ; ainsi j'étois déjà assuré que cette liqueur contenoit de l'acide sulfurique ; mais d'un autre côté l'ammoniaque ayant formé, dans cette liqueur, un précipité blanc lloconneux à demi-transparent, je vis qu'il y avoit autre chose que le sel résultant d'une décomposition du savon. Troisième expérience. Alors je précipitai une certaine quantité de cette liqueur , je lavai la matière, et je la fis sécher; comme elle avoit tous les caractères physiques de l'alumine, je la combinai avec l'acide sulfurique; j'y ajoutai w\\ peu de sulfate de potasse, et j'obtins, par une évaporalion lente, de très - bel alun. Voilà donc déjà dans cette liqueur de l'alumine et de l'acide sulfurique , sans doute réunis l'un à i autre à l'état d'alun. Quatrième expérience. Il s'agissoit de savoir maintenant si la liqueur d'où j'avoïs séparé l'alumine , ne contenoit pas encore quelque autre substance , et d'abord je là soumis à quelques essais par les réactifs , entre lesquels l'acide muriatique oxigéné £11 et l'Infusion de noix de galle , m'y firent découvrir un nouveau corps ; le premier rendit la liqueur laiteuse et y fit naître bientôt après des flocons blancs ; le second y produisit des flocons blancs jaunâtres beaucoup plus abondans que ceux provenant de l'effet de l'acide muriatique, dès lors je soupçonnai qu'il y avoil dans cette liqueur, outre les matières déjà citées , une matière animale , et notamment de la gélatine. Cinquième expérience. Pour m'assurer davantage de la nature de cette substance, je fis évaporer la liqueur , à siccité , à l'aide d'une chaleur douce ; j'obtins un sel jau- nâtre , d'une saveur amère qui, en se redissolvant dans l'eau, laissa une matière jaune, sous la forme de flocons assez volumineux, très-col lans , et prenant , en se desséchant, une sorte d'élasticité. Cette substance , mise sur les charbons ardens , se boursouffle , exhale des fumées blanches qui portent l'odeur de l'ammoniaque et de l'huile fétide que donnent ordinairement les matières animales. Je ne doutai plus alors qu'on n'ait mis dans cette composition une certaine quantité de gélatine animale , dans l'intention , sans doute , en donnant plus de viscosité à la liqueur , d'y soutenir plus long-tems et plus complètement les parties de l'huile en suspension. C'est vraisemblablement par la chaleur et peut-être par un commencement de décomposition , que la gélatine animale est devenue insoluble dans l'eau ; mais je mapperçus que la liqueur où étoit le sel , en retenoit encore en dissolution , car l'acide muriatique et l'infusion de noix de galle y formèrent encore des précipités , seulement moins abondans que la première fois. Sixième expérience. Par cette expérience , j'ai cherché à connoître la nature de la matière grasse restée sur le filtre , et dont j'ai parié plus haut ; mon dessein étoit sur-tout de savoir si elle ne tenoit pas quelque autre substance en combinaison. Pour cela je l'ai fait brûler avec le filtre dans un creuset de platine ; elle a exhalé une vapeur semblable à celle du suif ou des huiles ; elle a laissé une cendre dont le filtre avoit fourni une partie dans laquelle j'ai retrouvé la présence d'une petite quantité d'alumine que l'on ne peut attribuer qu'à l'huile, car le papier Joseph n'en contenoit pas un atome j je crois même que cette huile contenoit aussi, avec l'alumine, une petite quantité de matière animale , mais je ne puis l'assurer positivement. Ainsi, malgré l'excès d'acide qui existoit dans la liqueur, l'huile, en se précipitant, a entraîné et retenu en combinaison de l'alumine , et probablement de la gélatine animale. Ainsi , la substance qui , en s'unissant aux étoffes les rend imperméables à l'eau , n'est pas seulement de l'huile , mais une combinaison de cette substance avec de l'alumine , et probablement de fa gélatine animale , ce qui doit rendre cette propriété plus durable. Septième expérience. La liqueur que j'avois successivement dépouillée d'huile, d'alu- mine , et en partie de matière animale , par les différens moyens indiqués plus haut, m'a fourni , par une évaporation lente , des cristaux de sel composé de soude et de sulfate de potasse. Huitième expérience. J'ai mieux fait l'analyse de cette liqueur, par un autre pro- cédé que je ne rapporterai ici que très-succinctement. J'ai précipité par l'eau de chaux , l'alumine et l'huile ; j'ai réuni , lavé et calciné le dépôt : ce qui restoit da.ns le creuset , étoit de l'alumine et de la chaux. La liqueur d'où ces matières avoient été séparées, évaporée jusqu'à un certain degré, a fourni du sulfate de chaux , une certaine quantité de matière animale devenue insoluble par la dessication de la liqueur- enfin du sulfate de soude et de potasse contenant encore de la gélatine animale , soluble dans l'eau. Voici comment je conçois que cette liqueur a été préparée, sauves les proportions : on a fait dissoudre dans l'eau , du savon et de la colie forte, ou tout autre gélatine ; on mêle à la dissolution de ces substances une dissolution d'alun qui a formé dans le mélange , en se décomposant , un précipité floconneux composé d'huile , d'alumine et de matière animale ; ensuite on a ajouté de l'acide sulfurique foible, pour redissoudre une partie de l'alumine, rendre le précipité plus léger , et l'empêcher de se précipiter} 21.2 mais l'alumine une fois combinée à l'huile el à la matière animale , ne se redissout plus entièrement dans l'acide sulfurique, c'est pourquoi l'huile reste toujours très-opaque, et ne se lève ni ne se précipite ; on conçoit qu'il ne faut pas mettre une trop grande quantité d'acide sulfurique. J'ignore si c'est précisément de cette manière qua l'on opère, je sais seulement que je suis parvenu, en suivant cette marche, à com- poser une liqueur toute pareille , et qui jouit des mêmes propriétés. MATHÉMATIQUES. Remarques sur la courbe appelée lieu des centres de courbure , ou lieu des centres des cercles osculatcurs d'une courbe quelconque , par M. L ANCRE T. Soc. ïhilom. L'auteur fait d'abord observer que la forme sous laquelle se présente l'expression générale de la courbe des centres , d'une courbe quelconque , ne permet pas de lui faire subir des transformations qui puissent faire connoitre les relations de la courbe des centres avec les développées de la courbe proposée ; et que c'est conséquemment avec le seul secours de la géométrie que l'on peut trouver ces relations. 11 donne ensuite la méthode suivante pour construire la courbe des centres. Soit une courbe quelconque à double courbure , concevez la suite de tous les plans normaux à celte courbe et la surface développable qui les embrasse tous. Cette surface sera rencontrée quelque part en un point, par la courbe. Imaginez que la surface soit étendue sur un plan, son arête de rebroussement deviendra une courbe niane, et ses génératrices rectibgnes seron les tangentes de celte courbe. Supposez eriiin que le point de rencontre de la courbe à double courbure et de la surface soit marqué sur cette surface ainsi étendue. Si , par ce point , vous abaisse z àea perpendil u* laires sur toutes les tangentes de la courbe plane, la suite de tous les points déterminés par les pieds des perpendiculaires , donnera la courbe des centres sur la sur fût c déployée j et en rendant à cette surface sa forme primitive, la courbe des centres prendra aussi la forme qu'elle doit avoir. Toutes les droites tracées sur la surface déployée et passant par le point de rencontre étant, comme on lésait, les développées de la courbe à double courbure, l'auteur démontre que la courbe des centres circonscrit les extrémités de toutes if s plus tourtes développées de la courbe à double courbure , leur origine commune étant prise au point où la courbe à double courbure rencontre la surface des plans normaux. On sait que les courbes sphériques ont toujours pour enveloppe de leurs plans normaux une surface conique dont' le sommet est au centre de la sphère. 11 résulte de ce qui précède, que le heu des centres de ces courbes devient un cercle lorsque l'on développe la surface. En effet, la courbe sur les tangentes de laquelle il faut abaisser des perpendiculaires, est alors un point. On a donc une infinité de lignes droites passant par un même point, et sur lesquelles il faut d'un autre point abaisser des perpendii ulaires. La courbe qui passe par tous 1rs pieds de ces perpendiculaires est donc un cercle, et la ligne qui joint le» deux points, en est un diamètre. Si donc l'on trace un cercle sur un plan , et que l'on applique ensuite ce plan sur une surface conique quelconque, de manière que l'un des points du cercle coïncide avec le sommet , ce cercle ainsi ployé sera le lieu des centres de la courbe sphérique qui auroit ce cône pour enveloppe de ses plans normaux, el qui le rencontreroit sur le point du cercle diamétralement opposé à celui qui se confond avec le sommet. ERRATA du N°, 86. Pnge 199, ligne 10 , à l'intérieur ; lisez , à l'extérieur. Page idem } à côté ut à l'extérieur des 3 lisez, entre les, etc. BULLETIN DES SCIENCES, 2l6 PAR LA SOCIÉTÉ P H I L 0 M A T H I Q U E. PARIS. Messidor, an 12 de la République. HISTOIRE NATURELLE. GÉOLOGIE. Sur les volcans éteints > de V Auvergne , par M.. Desmarets. La terre ne compte aujourd'hui qu'un petit nombre de volcans enflammés; mais Institut nA.t\ elle en a eu autrefois beaucoup , qui se sont éteints , et dont l'existence n'est prouvée que par les traces de leurs dévastations. Plusieurs de nos déparlemens sont couverts de laves vomies par ces volcans anciens 5 M. Desmarets a donné une carte des mon- tagnes de l'Auvergne , où il a désigné [es bouches d'où sortaient jadis ces torrens de matières liquéfiées; il a tracé la marche de chacun d'eux et a marqué la limite où ils se sont arrêtés. Un fait généra] , c'est que chaque torrent est enceint de rangées immenses de prismes du basaltes; M. Desmarets s'éievant ensuite à des considérations générales, fixe trois époques de ces anciens volcans. Les plus modernes ressemblent à ceux qui sont encore enflammés, hors le feu qu'ils ne vomissent plus j leur cratère est distinct , bordé de scories; les laves qu'ils ont jettées forment des couivns continus, et moulés sur les inégalités du terrein. Dans ceux de l'époque moyenne, le cratère commence à s'effacer, les scories sont devenues pulvérulentes; les e.,ux ont creusé de profonds vallons dans les laves, et celles-ci se trouvent par là souvi nt perchées sur le haut des collines. Enfin les plus anciens de tous n'ont laissé ni cratères ni scories, et leurs laves sont recouvertes de couches nombreuses d'autres pierres, ou bien y sont mêlées. M. Desmarets pense que c'est faute d'avoir distingué ces époques , que quelques naturalistes onj. nié que ces anciennes laves eussent une origine volcanique. On sait en effet que M. Werner a fait prévaloir, dans une partie de l'Allemagne, une opinion qui enlève aux volcans la production de la plupart des couches basal- tiques; de touUs celles qui sont creusées -de vallées, et où l'on ne voit point de scories. M. Daubuisson , l'un de ses élèves, a donné une description des basaltes de la Saxe, propre à confirmer, selon lui, la théorie de son maître; il y développe entre autres ce l'ait, que plusieurs de ces basaltes reposent sur la houille, qui en eût été brûlée sans doute, si elles eussent coulé dessus , fondues par la chaleur. Cependant le même M. Daubuisson a visité les volcans de l'Auvergne, la carte de M. Desmarets, à la main, et a bien reconnu la nature volcanique de la plupart des courans indiqués par celui-ci. On sait que quantité d'îles n'ont été soulevées , au milieu de l'Océan , que par le feu des volcans; c'est ce que M. Dupetk-Thouars nous a encore rapporté touchant celles de Tristan d'Acugna, qu'il a visitées. ÉCONOMIE. Sur le commerce des œufs de poules et sur leur conservation , par M. Parmentier. Il y a, entre les œufs de poules, de très-grandes différences quant au volume. Les Institut nat. S* '. IV. 8e. Aniw'e. Tome 111. Q uns égalent en grosseur les œufs de canes, tandis que d'antres ressemblent à des œufs de pigeons. M. Parmeatier a reconnu , sur un grand nombre de poules de différentes races qu'il élève dans un môme lieu , que c'est de la race de la poule , bien plus que de la quantité de la nourriture , que dépend le volume des œufs. Les races qui donnent les plus gros œufs ne sont pas à préférer pour cela , car avec elles on peut perdre sur la quantité des œufs, ce qu'on gagne sur le volume. Entre toutes les races connues eu France, celle à laquelle l'auteur donne la préférence sous le rapport du produit en œufs, c'est celle qu'on appelle la poule commune , et qui n'est commune que parce que son mérite est reconnu. On fait plus de cas de celles qui ont les pattes noires que de celles qui les ont jaunes. D'après des expériences comparatives suivies pendant une année, M. Parmentier a ■reconnu que, quoique dans cette race les œufs fussent moins volumineux que dans quelques autres , elle en donnoit , toutes choses égales d'ailleurs , au moins la moitié plus. Après cette race de poules, viennent la poule de Caux hupée, et la grande Flan- drine. L'une est plus délicate à manger, parce que pondant moins que la poule com- mune , elle prend plus de graisse ; l'autre , sans être plus féconde , est préférable lorsqu'on fait des élèves. On pourroit recommander la poule de soie , si jolie par la forme et la finesse de ses plumes, si attentive à pondre , si assidue à couver , si tendre pour ses poussins ; mais malheureusement deux de ses œufs ne valent pas un œuf ordinaire. Cette circonstance la range au nombre de celles qu'il faut laisser aux curieux. Après le choix des races, l'attention qu'il faut avoir, c'est que les poules ne soient nourries ni trop abondamment ni trop peu ; qu'elles ne se mouillent pas les pattes j qu'elles soient assez rapprochées dans le poulailler pour s'échauffer et s'électriser mu- tuellement, et qu'elles trouvent dans le jour un peu de fumier chaud. Lorsqu'on n'a pour objet en élevant des poules que de se procurer des œufs, et de mettre ainsi à profit les grains qui restent dans les criblures et dans les fumiers , il est totalement inutile d'entretenir en même lems des coqs , puisque l'expérience a démontré que les poules privées de mâle , ne pondent pas moins que celles qui en ont. L'économie qui en résulte n'est pas le seul , ni le plus grand avantage. Les œufs non fécondés se gardent beaucoup mieux que ceux qui l'ont été. L'expérience a fait connoître qu'ils peuvent supporter , pendant trente ou quarante jours sans éprouver d'altération , une chaleur de 02 degrés. On voit par là que l'évaporation des liqueurs n'est pas la cause immédiate de l'altération putride des œufs, comme le pensoit Réaumur, et que pour les en préserver, il ne suffirait pas de les enduire de graisse on d'huile , comme ce savant le conseille, puisque dans l'expérience que l'on vient de citer, les -œufs non fécondés ne se corrompent point, quoiqu'ils perdent considérablement par l'évaporation. La fécondation , par le principe de vie qu'elle met dans le germe , expose les œufs à plusieurs accidens qui n'ont pas lieu pour ceux auxquels le màU n'a point concouru. M. Parmenlier fait connoître quelques-uns de ces accidens. Il en est qui- proviennent d'un commencement de développement du germe. Il suffit quelquefoisponr cela que plusieurs poules aillent déposer leurs œufs dans un même pondoir ; car l'œuf qui y a été pondu le premier, participant successivement et pendant quelques heures à la •chaleur des poules qui s'y succèdent, subit une espèce d'incubation qui éveille la vitalité du germe, et cet œuf se trouve altéré, quoique pondu récemment. Cest aifcsi , pour le dire en passant, que des œufs delà même date paroisse nt souvent moins frais les uns que les autres. D'autres fois l'altération de l'œuf peut provenir de ce que le germe fécondé a été tué, soit par le tonnerre, soit dans le transport par les cahots d'une voilure, ou le roulis d'un vaisseau, soit par le seul laps du lems. Le germe, une fois mort, se corrompt et corrompt aussi ce qui l'environne. Celle théorie paroit expliquer un moyen dont ou se sert avec succès pour conserver les œufs même fé- condés: il consiste à les plonger pendant une* couple de secondes dans l'eau bouillante. On sait qu'ils deviennent susceptibles par là de se garder pendant plusieurs mois, si 2l5 on les tient ensuite dans un lieu frais ou d'ins du sel. M. Parmenlier' soupçonne que l'utilité de ce procédé tient à ce qu'on détruit par l'eau bouillante la vitalité du genne. Les marins prétendent que les œufs pondus en mer se cordent mieux que d'au- tres. Ne seroit-ce pas parce que sur les vaisseaux les poules n'ont pas de communication avec des coqs. De même peut-être la vigueur moins grande des coqs de nos basse- cours pendant l'automne , peut contribuer à ce c\ve les œufs pondus dans celle saison soient plus susceptibles de se conserver que ceux de la première ponte , outre que les poules mangent alors plus de grains et moins d'herbages. D'après ces observations , M. Parmentier pense que la première condition pour avoir des œufs susceptibles de se conserver et de se transporter sans être altérés, c'est de ne point donner de coq aux poules de sa basse-cour. C'est un préjugé que de croire que les œufs non fécondés soient moins bons au goût que ceux qui l'ont été. L'auteur s'est assuré que le palais le plus délicat n'y saurait reconnoitre aucune différence. Il ne faut plus ensuite que mettre les œufs à l'abri de l'humidité, de la lumière, de la chaleur et de la gelée. Le moyen qui réussit le mieux à l'auteur, est de faire faire avec de la paiile des paniers ou il place les œufs , en interposant enlr'eux des couches de baies de grains La paiile , la baie sont des matières sèches , lisses, de très -mauvais conducteurs du calorique, très-propres par conséquent à conserver aux œufs leur ca- ractère d'œufs frais : on suspend ensuite ces paniers dans un lieu sec , obscur et aéré, PHYSIQUE. Sur la loi mathématique de la propagation de la chaleur, par IVL Biot. Si_la chaleur part d'un corps pour se communiquer à ceux qui l'environnent , quelle Institut naï portion chacun de ceux-ci recevra-t-il ? quel rapport y aura-t-il entre leurs distances respectives et le degré de leur échauffemenl ? MM. de Rumford et B-'ot se sont occupés de celte question ; mais comme ils sont arrivés à-peu-près au même résultat , nous n'exposerons ici que les expériences du dernier, remarquables par leur simplicité et leur fécondité. 11 a plongé l'extrémité recourbée d'une barre métallique dans une source constante de chaleur ; et il est facile d'en avoir une, car on sait que tant qu'un corps fond ou qu'il bout, il garde la même température. M. Biot a donc employé successivement l'eau et le mercure bouillans , l'étaim et le plomb fondans, etc. Plaçant ensuite des thermomètres dans des trous creusés dans la barre, à des intervalles égaux, faisant en sorte que l'air ambiant agit sur tous également ; et attendant qu'ils fussent tous montés au point où ils devaient s'arrêter , il a examiné leurs hauteurs respectives. Pour prévoir maintenant ce qui devait arriver , il suffit d'admettre ce principe , que la quantité de chaleur qu'un corps chaud communique à un corps froid dans un teins très-court , est proportionnelle à leur différence. On arrive alors aisément à concevoir , et le calcul détaillé le démontre , que les différens points de la barre doivent être d'autant plus froids qu'ils sont plus éloignés de la source de chaleur , et que leurs différentes températures représenteront une pro- gression géométrique descendante , dont le premier terme sera la température de la source, et qui descendra d'autant plus rapidement, que la nature de la barre se prêtera moins à la propagation de la chaleur. A cela survient l'action refroidissante des corps environnans ; mais en supposant a barre autant isolée que possible, l'air seul tend à la refroidir ^ et comme, d'après le principe admis, il agit , sur chaque point , proportionnellement à sa différence de tem- pérature d'avec ce point : ce qu'il ôle à tous ces points est aussi en progression géomé- trique -, ainsi ce qui leur reste y est encore. Il . Si donc, à chaleur égaie de la source, ou place des thermomètres à des dislances déterminées sur une même barre , et que l'on connaisse la hauteur de l'un , on pourra calculer celle de luus les autres, en avant égard à leur distance de la source. C'est ce que M. Biot a essayé, et il a toujours vu que les hauteurs réelles répondaient aux hauteurs calculées, à très-peu de chose près. Non-seulement il a donné par là la preuve de la vérité du principe d'où il est parti, il en déchut aussi une application très-commode : pour mesurer de très-hauts degrés de chaleur, il n'y a pas besoin d'un instrument propre à être plongé dans ces degrés-là ; d suffit d'y exposer le bout d'une barre métallique graduée, et d'appliquer des ther- momètres à quelques points déterminés de sa longueur; on calcule alors aisément la température ou bout échauffé; et si l'on multiplie Je nombre des thermomètres, et cpie l'on emploie successivement des barres de plusieurs sortes , le résultat commun de toutes ces observations est susceptible de la précision la plus rigoureuse. On voit aussi pourquoi une barre de fer, longue seulement de six pieds, ne peut C. V. MEDECINE. Note sur un déplacement du cœur, par suite cThr dro thorax , et sur l'état du malade à la suite de l'opération de Vempyème , par M. Larrey, Chirurgien en chef de la Garde impériale. Suc. rniLOM. Un militaire fut affecté, au mois de prairial an 12 , d'une pleurésie qui parcourut, d'une manière lente , toutes ses périodes. Il guérit cependant , et fut passer , dans son pays natal , trois mois après lesquels il reprit ses fondions , quoique se plaignant toujours d un point de côté qui se faisoit principalement ressentir dans les exercices violens. Il éprouyoit alors de la gêne dans la respiration, et de légères palpitations. Il devenoit , de jour en jour , plus pâle , plus maigre et plus foible , lorsqu'il rentra à l'hôpital le 24 floréal an 12. Ou reconnut, dans les premières visites , que les pulsations du cœur se faisoient sentir du côté droit de la poitrine. Le malade s'était déjà apperçu de ce déplacement, et l'aitribuoit à la forte contusion d'une pierre qui l'avoit frappé sur cette région , au siège de Saint -Jean d'Acre. M. Larrey , appelé près du malade , reconnut l'existence d'une bydropisie tle poitrine du côté gauche, et proposa l'opération de l'empyème. A peine l'incision fut-elle pra- tiquée, qu'il s'éohappa , de la poitrine, environ iô à dix-huit pintes ( dix-sep l litres) d un liquide séreux de couleur grisâtre et presque inodore. ^L'auteur de cette observation pense que cette grande quantité d'humeur qui avoit dû opérer le déplacement et la rétroversion de tous les organes contenus dans la cavité gauche de la poitrine, étoit renfermée dans une poche ou kisle très -solide. L'opération tut suivie d'un calme général : la respiration et les pulsations du cceur paraissaient moins laborieuses. La nuit fut tranquille. Depuis celte époque, le malade tend vers sa guérison, et quoique la force de la suppuration ait fait beaucoup craindre pour sa vie , il donne aujourd'hui les plus grandes espérances de guérison , car le cœur semble se reporter du côté gauche ; la respiration est peu gênée , et 1 « pulsations des artères n'indiquent plus aucune gêne dans lu circulation C. D. EvJrail du rapport fait à l'Institut national , sur V efficacité de la Gélatine animale dans le traitement des fièvres intermittentes , par M. Halle. INSTITUT Î,'JLT. M. Seguin ayant lu à l'Institut national un Mémoire sur les avantages de la gélatine ii7 animale considérée comme fébrifuge, des commissaires Turent nommés pour vérifier les faits, et faire de nouvelles épreuves afin de les constater. Des malades ont été en conséquence admis dans une salle particulière de l'hospice de perfectionnement de l'école de médecine. Le mode d'administration du remède et les détails du régime, ont été absolument réglés par M. Seguin lui-même. Les fièvres intermittentes traitées sous les yeux des commissaires, éloient, i°. vingt* deux tierces ou doubles tierces ; 2°. quatorze quartes; 3<\ dix quotidiennes ; 40. vingt à type variable. Parmi tous ces malades , vingt étoient affectés d'une fièvre automnale prolongée ; dix-huit de fièvre vernaie , et six d'automnale nouvelle ; de sorte qu'il s'est trouvé, dans ces expériences, une très-grande variété de circonstances. La gélatine avoit été préparée dans les laboratoires de l'école de médecine. Cétoit de la colle de Flandres , la plus belle, mêlée avec une égale quantité de sucre dissoute dans trois ou quatre fois son poids d'eau , et divisée en petits quarrés supposés con- tenir chacun huit grammes, ou deux gros de gélatine pure sans eau ni sucre. Les malades prenoient , le matin , à midi et le soir , cette gélatine dans les jours d'accès et dans les jours d'intervalle ; la dose répondoit environ à trois ou six onces de gélatine pure : le régime consistent en viandes rôties ou grillées, un demi-litre de vin , des pruneaux , et ce repas étoit précédé d'une soupe fort épaisse. M. Seguin r'ecommandoit, en général , de boire peu , el il accordoit une petite mesure d'eau- de- vie le matin. Sur cinquante - huit observations faites ou communiquées par les commissaires qui naire de la nature : quatre, au contraire, ont résisté tont-à-fait au traitement, et parmi ceux-ci, doux ont été perdus de vue; deux, au contraire, ont été guéris, l'un par le quinquina, l'autre par l'usage de l'ammoniaque et de 1 opium. Au reste voici les conclusions du rapporteur : « 10. La diminution observée dans les frissons a eu lieu d'une manière assez constante, et sur un assez grand nombre de malades, pour qu'on puisse considérer ce phénomène comme un effet de la gélatine , et cet efiVt peut être lui-même regardé comme devant avoir une influence avantageuse sur la terminaison de la fièvre. » 20. La terminaison de la fièvre, quoique toujours précédée de la diminution du frisson , n'a cependant pas été à beaucoup près en proportion de ce premier effet t en général , elle ne l'a pas suivi de près et a eu lieu dans beaucoup de malades d'une manière assez tardive, pour ne pouvoir pas être , dans ces cas , évidemment attribuée à la gélatine. Cette considération et celle de quelques circonstances favorables par elles- mêmes à la terminaison naturelle des fièvres ne permettent pas de séparer un certain nombre de nos observations de celles des maladies semblables , dont la guérison est souvent due aux seules forces de la nature. » 3°. Cependant on a vu qu'il s'est présenté un certain nombre de fièvres dont la guérison a été assez prompte ; d'autres dans lesquelles la diminution des accidens a suivi une progression assez constante jusqu'à la cessation absolue des accès ; d'autres enfin dans lesquelles une augmentation dans les doses du remède a produit assez su- bitement une cessation immédiate de la fièvre , pour qu'il en soit résulté une proba- bilité favorable. Ces considérations, jouîtes à l'accord des phénomènes semblables dans un assez grand nombre de cas différons , que l'on peut porter à environ vingt-quatre ou vingt-cinq , en ne prenant que ceux qui sont suffisamment détaillés , donnent par la somme des présomptions que chaque observation présente, ime probabilité d'une assez grande valeur en faveur de l'utilité de la gélatine considérée comme fébrifuge dans les cas dont nous venons de parler. .. » 4'\ Si l'on compare les effets produits par fa gélatine avec la manière dont le bon quinquina enlève les fièvres lorsqu'il est donné en dose et dans des conjonctures convenables, on ne peut douter que l'effet de la gélatine, tel du moins que nous l'ont présenté nos observations, ne soit nullement comparable à la manière d'agir du 2l8 bon quinquina, pour la certitude , la promptitude, la perfection de la vertu fébrifuge, et même pour la persévérance de ses effets. L'une des observations, rapportées par Jes commissaires , présente un des cas dans lesquels la différence entre l'action des deux re- mèdes se présente avec le plus d'évidence, » 5~\ Cette même observation prouve encore que , dans les fièvres qui portent ou qui prennent le caractère des intermittentes appelées pernicieuses et dont le danger est inumnent , le quinquina est un remède que la gélatine ne peut absolument suppléer. » 6°. D'une autre part, l'action de la gélatine -se distingue avec, quelque avantage, en ce que , quoique donnée en doses considérables et continuée quelquefois au-delà du lems nécessaire pour déterminer la valeur des ('preuves, elle n'a, dans aucun cas, été suivie d'aucun inconvénient remarquable ; qu'elle n'a de même produit aucun ac ccinent, ni dans les dispositions gastriques les pius favorables en apparence, ni dans les obstructions dont étoient primitivement compliquées quelques-unes des fièvres dont nous avons rendu compte ; ce qui fait présumer qu'elle pourroit être utile dans les cas, ou l'on sait que le quinquina n'est pas toujours sans inconvéniens. » 70. Si, après ces conséquences déduites des expériences relatives aux effets de la gélatine , nous portons notre attention sûr des considérations , qui , pour être secon- daires, ne laissent pas que d'avoir une assez grande importance j nous observerons, « ji comparant, sous le rapport de l'économie, la gélatine au quinquina, que la subs- tance de la gélatine est d'une bien petite dépense , dans les cas ou les doses n'auront pas besoin d'être long - teins répétées; mais si, lorsque la lièvre se prolonge malgré l'usage de ce remède, il falioit, comme on l'a l'ait chez plusieurs malades, continuer long-tems l'usage de la gélatine , pour en obtenir un effet complet , alors il est évident cpie l'économie se trouverait réduite à peu de chose , et à bien moins encore, si l'on considère les frais du régime qu'on supposerait nécessaire de continuer pendant ce genre de traitement. En effet, il est bien peu de cas où six décagrammes, c'est-à- dire , deux onces de quinquina données avec les précautions et dans les circonstances convenables , ne puissent terminer en deux ou trois jours les mêmes fièvres, et cette dose ne coûterait pas plus de quatre francs au prix le plus élevé de cette écorce dans les circonstances présentes. » 8°. Mais l'avantage le plus grand que présentera la gélatine, dans les cas où l'on pourra compter sur sa vertu fébrifuge , c'est la certitude de se présenter toujours et par-tout d'une nature identique, et d'être d'une préparation facile, tandis que, dans tant de lieux et de circonstances , il est quelquefois impossible de se procurer du vrai quinquina , dont la qualité soit telle , qu'on puisse compter sur son effet , et qui , par le mélange de substances étrangères , ne devienne pas un poids non-seulement inutile, mais encore à charge à l'estomac et nuisible à ses fonctions ». D'après ces conséquences , les traitemens qui ont été exécutés sous les yeux des commissaires, leur ayant indiqué , dans l'usage de la gélatine, des avantages que l'on ne peut méconnoître ; io. Dans la propiété évidente de diminuer sensiblement les accidens qui accom- pagnent les frissons ; a°. Dans une action fébrifuge dont ils ont eu des preuves incomplètes, mais qui s'appuient sur d'assez fortes probabilités. Considérant de quelle importance il serait de trouver véritablement une vertu fé- brifuge assurée dans une substance alimentaire comme la gélatine, mais observant que les expériences sur lesquelles les conséquences de ce rapport sont fondées, n'ont pu être faites sur un assez grand nombre de malades , ni pendant un tems assez long pour que toutes les circonstances de saisons , de lems et de variétés clans les maladies s'y trouvent réunies ; que peut - être elles n'ont point été environnées de toutes Jes conditions qui en auraient pu assurer le succès et indiquer exactement les limites de l'usage utile de ce remède; les commissaires ont cru devoir proposer à l'Institut, d'ordonner la continuation des épreuves , et de prendre toutes les mesures propres à en faciliter l'exécution , et à les rendre aussi complètes et aussi concluantes que l'on peut lo désirer. C. D. aig MATHÉMATIQUES. Extrait d'un mémoire sur les questions de maxirais et mi ni mis , relatives aux intégrales , par AI. Poisson. I^e mémoire dont on va donner ua extrait, a pour objet principal de présenter, Soc. philo.u. d'une manière nouvelle , la détermination des limites de l'intégrale , dont on cherche le maximum ou le minimum. Soit S V d x une intégrale dans laquelle V renferme, outre la variable se', une l'onction y de forme indéterminée , et les coefficiens différentiels de cette fonction ; ensorte que V soit une fonction donnée de x , y , p , q , r, s, etc, si, comme on le fait ordinairement, on représente par p , q , r , s, etc. les coefficiens différentiels de y. Si l'on demande le maximum ou le minimum de celte intégrale , relativement à la forme de la fonction y , et relativement aux limites de l'intégrale, on aura d'abord pour déterminer y , l'équation N - V- d_P dx dx* d^R dJP -f- etc. 00 dans laquelle on a fait pour abréger *L- — N J^ — P etc dy~ 'dp Eu supposant que V soit une fonction différentielle de l'ordre quelconque n , l'équa- tion {a) sera de l'ordre are, et son intégrale donnera la valeur de y en fonction de x et d'un nombres n de constantes arbitraires, que je désignerai par c , c' , c" , etc. La méthode des variations fournit une seconde équation , que l'on obtient en même tems que l'équation (a) , et qui sert à déterminer les constantes c , c' , c" , etc. , et les deux limites de l'intégrale S V dx. INous allons parvenir, d'une autre manière à cette seconde équation. Lorsqu'on aura substitué dans V les valeurs de y et de ses coefficiens différentiels en fonction de x , c, c' , c11 , etc. , l'intégrale S V d x pourra s'effectuer algébriquement, ou du moins par les quadratures , et cette intégrale prise entre des limites quelconques x = a et x := b , sera une fonction déterminée de a, b , c , c' , c" , etc. Il ne restera donc plus qu'à trouver le maximum ou le minimum de S V dx, relativement à toutes ces quantités j problême qui se rapporte à la théorie ordinaire des maxima et des minima des fonctions de plusieurs variables , et dont la solution consiste à former la variation complète de S V dx, pour l'égaler ensuite à zéro. ' Pour n'avoir pas à considérer à-la-fois la variation des deux limites a et b , j'observe que l'intégrale S V dx , prise depuis x = a jusqu'à x = b , c'est la même chose que cette intégrale prise depuis une limite fixe , depuis x = o par exemple , jusqu'à x = a, moins la même intégrale prise depuis x = o jusqu'à x = b. Je cherche suc- cessivement la variation de chacune de ces deux intégrales : la différence de ces va- riatious sera la variation de SV dx. Soit A l'intégrale S V dx prise depuis x = o jusqu'à x = a,; soit B la même intégrale prise depuis x = o jusqu'à x = b. Représentons par V et ï", les valeurs de V qui se rapportent à x =c a et à x = b ; et supposons que a et b deviennent a -\- d a ej d A d B b + db, la variation de A sera -r— da. eï celle de B sera r~f- d b : et comme 1 ' da do dSVdx dA dB , — j— = V , et par conséquent , — = V et -j-j tst y" , on aura y' da — VU db pour la variation de L'intégrale SVdx , provenant de celles de ses limite; s tl à. 4£0 Si l'on suppose que les Arbitraires à , c' ', c", etc. deviennent c ■+■ d c , c' «+• d c' , dy dy dy c" 4- de», etc., la variation correspondante de y sera j^- de + J^T dc •+• JJ] d en -f- etc ; et si l'on représente , pour abréger , cette variation par « , on aura d" d~ * 3 i_l etc.. pour les variations de p , q , r, s, etc. Or V ne renferme dx* d x1 dx'* les arbitraires c , c1 , c" , etc. , crue par suite de la substitution des valeurs de y et de ses d V m coefficiens différentiels ; la variation de V ne peut donc être autre chose que j- d V d d F d2 a da> d * a + %iî - S? h + f • c'esi-à-fc N - + pzr + ?£r * etc- ■> p" conSéquent la variation de S Vdx, provenant de celles des arbitraires c, c', c'f,etc. sera S ('jVai-t-P-T--; -f Qj~T~ *+■ etc' ) dx ; et si Ton convient d'accentuer d'un Ira1 et de deux traits , les quantités qui se rapportent aux limites a et b de celle intégrale , on parviendra , au moyen de l'intégration par parties , à la mettre sous cette forme. dQ' v de' , v * ' ( p' - -Ta + ■*■ ) + 77 . ( V - ?te- ) + ^c' - *" ( p" - 54" + e'c' ) ~ Tb C C - e/c- ) - e'c' -^O-^-^^1 -e'c- ) *** L'intégrale qui entre dans cette variation de 5 Vdx , est identiquement nulle , puisque la valeur de y qu'on est censée avoir substituée dans V, a été tirée de l'équation (fl). D'ailleurs y étant une fonction de x , c , c' , c" , etc. , sa variation complète esl dy = pdx ■+• ~x~ ûîc + -77 de1 ■+• etc. , ou simplement dy = pdx -f- * ; on a donc rf a d * à> * — dy — pdx, -j— ; = dp — qdx, -r— zz=. dq — rdx, etc. Donc on aura , en égalant à zéro la variation eomplèle de S Vdx, l'équation V da -+- C dy' — p< da\ (V — f*2' -f- efc W ( rfp' — 7'ac , dans l'appendice interne qui le termine, et le long de deux bandes triangulaires qui s'élendoient à droite au-delà du cardia. Dans l'appendice externe, et dans ta partie du cul-de-sac, voisine de celle-ci, cette membrane étoit épaisse de plusieurs millimètres et d'une structure évidemment- glanduleuse. De cette appendice partoient trois rubans musculeux qui formoienl , sur les parties du cul -de- sac, trois rangs de boursouflures ; deux de ces bandes seulement se prolongeoient au-delà du cardia jusqu'au pylore; leur intervalle présentoit , en arrière, un seul rang de larges boursouflures et simplement de petits plis en avant , et de fortes libres musculaires dirigées dune bande à l'autre. Les fibres qui répondoienl à celle-ci, dans le cul-di- sac, étoient par contre longitudinales. En approchant du pylore, les rubans musculeux s'élargissoient , et les parois devenoient plus unies. Cet orihce étoit rétréci, entouré d'un anneau musculeux très-fort et intérieurement d'un autre anneau de glandes lenticulaires , composée chacune d'un amas de follicules muqueux. Aux boursouflures près , l'estomac du konguroo-rat diffère à beaucoup d'égards du précédent. Ses dimensions sont également très-grandes, mais la partie la plus consi«». dérable , au heu d être à droite du cardia , forme , à gauche de cette ouverture , un vaste cul-de-sac qui pourroit passer , à la rigueur , pour un estomac parlu uher : il Croise , à angle droit , l'autre portion. Ses boursouflures sont plus nombreuses , N-. V. o<\ Année. Tome LU. R 22Î plus étranglées; il présente, le long de son bord interne, une glande qui s'ouvre, dans sa cavité, par une foule de petits orifices. Sa membrane interne n'a pas la même apparence que celle de la portion droite; elle forme des rides qui se croisent assez régulièrement et interceptent des aréoles quarrées ou polygones , qui se prolongent un peu , à la vérité, dans la portion droite ; mais dans la très-grande partie de celle-ci, la même membrane est unie et lisse. Les cavités de ces deux portions sont d'ailleurs un peu séparées par un léger détroit, et l'œsophage, dont le diamètre proportionné est fort petit , a un large pli qui , en se prolongeant directement dans la partie droite , semble pouvoir y diriger immédiatement une partie des matières alimentaires. Cette portion forme, jusqu'au pylore, un boyau court, distinct du duodénum parla plus grande épaisseur de ses parois , par un léger étranglement , et par un anneau mus- culeux qui entoure le pylore. Le canal intestinal de ces deux espèces ne diffère pas moins que leur estomac; il égale , dans le kan guroo- géant , dix fois la longueur du corps, et n'est que 5 à 6 fois aussi grand dans le kanguroo-rat. Le ccecum de celui-ci est court et sans boursouflure, comme tout le reste des intestins. Celui du premier est , au contraire , long et bour- souflé par deux bandes tendineuses , qui se prolongent sur le commencement du colon et plissent ses parois, et les intestins de cette espèce ont une structure beaucoup plus conforme, en général , à celle du canal intestinal des rongeurs, que ceux du kanguroo-rat. G. L. D. BOTANIQUE. Jlfémoire sur les propriétés tinctoriales du Danàis de Commerson, arbuste de la famille des Pmbiacées , par AL Aubert du Petit- Thouars. Soc. philo m. La garance appartient, comme on sait, à la famille des rubiacées, et la plupart des plantes qui lui ressemblent par leur forme extérieure , ont aussi des racines douées de propriétés tinctoriales analogues; cette observation a été faite sur un grand nombre de rubiacées herbacées à feuilles verticillées (stellatœ. Rag. ). Parmi les rubiacées ligneuses et à feuilles opposées , on n'a encore qu'un petit nombre d'exemples qui puissent constater l'analogie de leurs propriétés. M. du Petil-Thouars vient d'en ajouter un nouveau ; il a ob- servé, à Madagascar , que les habitans du pays se servent de la racine d'une rubiacée pour teindre en rouge les tissus qu'ils forment avec les filamens du palmier nommé rafia. Celte rubiacée est un arbuste grimpant nommé danois par Commerson , qui , ayant observé que les fleurs de cette plante sont dioïques par avortement comme si les étamines étoient suffoquées par le pistil, les avait comparées aux Danaïdes qui avoient fait périr leurs époux. Cette plante avoit été réunie au pœderia , par Jussieu et Lamarck; mais comme ses capsules contiennent un grand nombre de graines, elle ne peut ap- partenir au pœderia ; le genre danais de Commerson doit donc être conservé et placé entre le mussœnda et le cinchona. La racine du danais , lorsqu'on la fait infuser dans l'eau-de-vie de sucre ou arack , donne une teinture jaune , et devient elle-même d'un rouge intense et inaltérable. L'arack, teint en jaune par le damus, ayant été évaporé , déposa une pondre jaune qui, mêlée avec de la gomme arabique , s'étendit facilement sur le papier : cet extrait avait l'amertume du quinquina. Celte même racine de dauais colore en jaune l'eau dans laquelle on la fait bouillir , et acquiert de même une belle couleur rouge; si l'on fait bouillir celte racine avec de l'alun, on obtient une couleur mélangée de jaune et de rouge. Pour obtenir le rouge pur, les ]Vladegas.ses la font bouillir avec des cendres , ce cpii fait penser à M. du lVtit-Tïiouars que les alkalis sont le véritable dissolvant de cette couleur; il rclrouve la même gradation dans le» racines de Yasptrula tinctoria , delà garance elle-même , cl dans les Heurs du carlhume iks teinturiers. D. C. CHIMIE. Considération sur Voxidation des métaux en général , et en particulier sur Voxidation du fer , par M. Thenard. L'auteur a pour objet, dans ce mémoire, de prouver que les métaux ont des degrés d'oxidation conslans el délerminables, sur-tout par la nature et les propriétés des sels qu'ils forment : ces diflerens degrés d'oxidation sont souvent assez multipliés comme dans l'antimoine , le fer et le manganèse Il rapp lie le principe, qui n'est reconnu que depuis peu par les chimistes, que les couleurs des sels n'indiquent pas toujours celles des oxides métalliques qu'ils ren- ferment et il l'applique à l'étude des différens oxides el sulfates de fer. Quoiqu'il n'admette pas l'existence de l'oxide jaune de fer que l'on avoit introduit , d'après l'ob- servation de quelques sels jaunes de ce métal , il distingue trois degrés d'oxidation dans le fer, savoir; l'oxide vert, l'oxide rouge et un troisième que M. Thenard fait connoître, qui est l'oxide blanc, moins oxidé que les deux autres. C'est le premier que l'on obtient l'orsqu'on décompose , par un alkali , une dissolution récente de sulfate de fer. On voit se précipiter un oxide blanc qui ne tarde pas à passer au vert et même au rouge , par l'absorbtion de l'oxigène. Cet oxide blanc peut, en se combinant avec deux proportions différentes d'acide sulfurique , donner naissance à deux sulfates ddTérens ; et comme ces deux degrés de saturation peuvent avoir également lieu avec les autres oxides , il en résulte , dit M. Thenard, six sulfates de fer, bien distincts et importans à connoître à cause de l'usage varié et délicat que l'on fait de ce sel dans les arts. Voici les caractères et IêS ROUIS 06 ces six sulicitcs» io. Sulfate acidulé de fer blanc; c'est l'oxide blanc dont on vient de parler, com- biné avec un peu d'acide sulfurique en excès. Le sel qui en résulte est d'un vert bouteille foncé. C'est celui qui est le plus abondamment répandu dans le commerce. 2,0. Sulfate acide de fer blanc; celui-ci est d'un vert émeraude. Il contient un excès d'acide beaucoup plus considérable et est rejette dans presque tous les arts qui emploient le sulfate de fer. On fait passer le sulfate acidulé au sulfate acide , en ajoutant au premier un peu d'acide sulfurique , et le sulfate acide au sulfate acidulé , en le faisant chauffer sur de la limaille de fer. Les alkalis précipitent en blanc ces deux sulfates, les corps qui cèdent facilement leur oxigène , 'tels que l'acide muriatique oxigène , l'air de l'eau etc. les décomposent et en précipitent un oxice ouvert ou rouge. 3o. Sulfate acidulé de fer vert. On le fait en combinant de l'acide sulfurique avec de l'oxide vert de 1er. Ce sel ne cristallise pas j il est rouge malgré la couleur verte de son oxide. ,. . 40. Le sulfate acide de fer vert est presqu'incolore; il s'obtient par 1 addition dun peu îquescence de faimosplière. • .. • Ces deux sulfates sont précipités en vert par les alkalis; le 1er qu ils contiennent, passe à l'état d'oxide blanc par l'addition de la limaille de fer, et a celui d oxide rouge par celle de l'acide muriatique oxigéné. . ' 5°. Sulfate acidulé de fer rouge. M. Thenard le nomme aussi sulfate neutre de 1er très-oxidé; il est jaune , absolument insoluble, et par conséquent non susceptible de cristaliiser.il se précipite, sous la forme dune poussière jaune, des dissolutions do sulfates acidulés de fer blanc ou vert. Ou a pris ce sel pour un oxide jaune de 1er, différent du vert et du rouge. ., , 6*. Sulfate acide de fer rouge. On l'obtient en faisant dissoudre de 1 oxide rouge de fer dans de l'acide sulfurique étendu d'eau. Ce sel contient plus d'acide en excès que Soc. piiilom. ~ -T les autres sulfates acides; il est presque sans couleur, mais il prend une couleur rouge assez forte, lorsqu'on salure son excès d'acide par de la potus.se. Il ne cristallise pas. Tels sont les principales propriétés des six sulfates de fer reconnus par ftï. Thenàrd, La plupart des autres acides agissent à-peu-près de la même manière , sur le fer, et les trois degrés d'oxidation du fer dont un vient de parler, se remarquent également bien dans les gâllatea et les prussiates de fer. Le gallate de ter blanc qu'on peut obtenir en décomposant le sulfate vert foncé de fer, est lui-même incolore ; le gallale de fer vert est bleu; le gallate de fer reugè est noir. On h-s obtient aussi en décomposant, par l'acide gallique, les sulfates acidulés ou acide de fer oxidé en vert et les mêmes sels de fer oxidé en rouge. Les combinaisons du fer avec l'acide prussique, présentent des variétés bien plus nombreuses et qui tiennent non-seulement aux différons o.\ides de fer dont on vient de parler , mais à la quantité plus ou moins grande d'acide , et à la présence du prussiate de potasse qui peut rester combiné avec le prussiate de 1er. Le prussiate de fer blanc cl celui dans lequel le fer est à l'état d'oxide blanc et où il v a un excès d'oxide, dû à l'excès d'albili que contenoit le prussiate de potasse. Le prussiate de 1er vert est Je même prussiate que le précédent, sans excès d'oxide. Ils contiennent en outre l'un et l'autre, comme l'a prouvé M. Bertbollet, du prussiate de potasse qui y est très-adhérent. On obtient également des sels ferrugineux, à base d'oxide de fer vert et rouge, <\eux prussiates de fer de chacun, donï l'un avec excès d'oxide et l'autre sans excès. Les prussiates obtenus avec l'oxide vert de fer sont bleuâtres, ceux avec l'oxide rouge sont d un beau bleu. Les six prussiates que nous venons d'indiquer sont encore sus- ceptibles de présenter de nouvelles variétés, en raison du prussiate de potasse qu'ils peuvent contenir. M. Thenard termine son mémoire en proposant quelques moyens de perfection dans la fabrication du prussiate de fer ou bleu de puisse; ils cousisteroient 10. à r< ndre utile la grande quantité d'ammoniaque qui se forme par la caKination ; 2«. à em- ployer les proportions les plus avantageuses de potasse. Ces proportions paraissent être parties égales de sang et d'alkali; 5o. à ajouter du fer pendant l'évaporation, ce qui Facilite la formation du prussiate de potasse; 40. à faire cristalliser le prussiate de potasse. A. B. Extrait d'un mémoire de M. J. -F. Westring , médecin du roi de Suède , demeurant à Norhœping , traduit du suédois , par Eugène Coquebert, sur les teintures ijuon retire des différentes espèces de Lycopodiutu. Sjc. philom. On On sait combien d'expériences M. Westring a faites sur les propriétés tinctoriales des Lichens , et les découvertes intéressantes que ses rechercher lui ont values. En essayant de fixer une de ces teintures d'une nature extrêmement fugace , il s'avisa de laire usage, comme mordant, de l'espèce de mousse, connue sous le nom de Lycopodium compiançtum. Il n'atteignit pas le but qu'il se proposent, mais il obtint un résultat auquel il ne s'atlendoit pas. Il découvrit qu'on pouvoit faire une teinture bleue, fort belle et passablement solide, en faisant bouillir d'abord de la laine ou do la soie avec la mousse que nous venons de nommer, et en les faisant macérer ensuite dans une infusion légère de bois de Brésil brun. La laine qm avoit clé traitée de cette manière étoit d'un aussi beau bleu, pour le moins, que si l'on eut employé la guesde ou ce qu'on appelle ordinairement la cuve des teinturiers; et cette couleur étoit si bien fixée, qu'en frottant celte lame avec un lmge blanc elle ne le colorait pas comme le font beaucoup de draps biens, qu'étant rincée dans de l'eau froide, elle ne lui communiqua pas la plus légère nuance do bleu, et qu'enfin elle résista au déboùiHi dans l'eau de savon au degré de l'ébullitiou. Le seul inconvénient de cette teinture, t'est d'être attaquable aux acidei', même au vinaigre commun , qui la rougissçhl plus ou moins ; mais il est facile d'enlever les taches qu'ils produisent ', au moyen d'un âtknli affoiWi; on lui rend par-là sa première couleur sans que les ajkalis y produisent aucun changement. Voici la manière d'employer le Ly.cbpodiuni cohijftànatunt , que M'. Westring a reconnue être la plus simple et la pins commode. On prend une quantité de cette mousse séchée et hàclïée, égale en poids au double à-peu-près de celui de l'étoffe qu'on veut teindre. On la dispose clans un vase, couche par couche avec cette étoffe , et on y verse une quantité d'eau suffisante, mais assez au moins pour que le mélange en soit bien recouvert. On fait bouillir pendant 2 ou 5 heures , en remplaçant à mesure l'eau qui s'évapore. On retire alors l'étoile qui a reçu cette préparation; on la tord et on la suspend pour sécher sans la rincer. Lorsqu'on veut teindre ensuite celte étoffe ainsi préparée, on commence par la rincer avec soin dans l'eau froide, après quoi on la met dans une bassine de cuivre bien étamée , avec de l'eau froide de rivière ou de source, et une petite quantité de bois de Brésil brun ■ on lait bouillir à feu doux , pendant une demi-heure ou une heure, suivant qu'on veut avoir une nuance plus claire ou plus foncée. Une trop forte pro- portion de bois de Brésil donne à la teinture un ton violet. Après avoir retiré du feu on rince aussi-tôt l'étoffe dans de l'eau froide; on peut même se dispenser de faire bouillir le bain de teinture; il suffit de le laisser pendant une couple d'heures dans un lieu dont la chaleur soit de 60 à 70 degrés, au thermomètre centésimal. On peut encore mêler immédiatement le bois de Brésil avec une forte décoction de lycopode : dans tous les cas, il faut se garder d'ajouter aucun des mordans ordi- naires, soit salins, soit astringens, car ils altèrent la couleur. M. Westring pense que ce procédé peut remplacer, avec économie, la méthode ordinaire pour la teinture des draps servant à l'habillement des troupes. Le Lycopode est très -commun dans les bois cle Suède, et il y en auroit de quoi exporter, même après avoir abondamment pourvu a la consommation intérieure. M. Westring a étendu ses expériences aux diverses espèces de ce genre. Il a trouvé que le Ly copodium clavatum , qui est encore plus commun que le comptanatum , pouvoit être employé de la même manière et avec un avantage égal- Le bleu qu'il donne , lorsqu'il est parfaitement sec, est même plus foncé, ce qui pourra le faire préférer. Jusqu'à présent on ne recueilloit cette plante que pour en faire des nattes et pour appliquer la poussière de ses étamines à des usages médicinaux. Le Ly copodium annotinum ne donne point de teinture bleue avec le bois de Brésil , mais plusieurs nuances de gris qui se comportent avec les acides et les alkalis de la même manière que le bleu dont on vient de parler. Cette espèce offre un moyen pour fixer aisément, sur le draps, différentes matières colorantes qui ne l'ont été jusqu'ici qu'avec beaucoup de peine : c'est aussi une plante commune en Suède. Le Ly copodium selaginoides est plus rare; il ne donne point de bleu, non plus que le Ly copodium selago, mais un beau gris dont on peut varier les nuances, et qui tire sur le bleu ou le violet. L'analogie donnoit lieu de penser que l'on pourroit faire servir à la teinture bleue le Ly copodium alpinum , qui couvre comme un lapis les hautes montagnes de la Laponie, et qui ressemble beaucoup au Lycopodium complanatum. C'est ce dont M. Westring s'est assuré en effet : il paroit même que la couleur qu'on obtient au moyen de cette espèce , résiste mieux aux acides. Ainsi toutes les espèces de ce genre seroient utiles pour la teinture. M. Westring présume que ce n'est pas seulement avec le bois de Brésil qu'elles peuvent élre employées , et qu elles peuvent servir à remplacer , avec plusieurs autres substances colorantes , la noix de galle et les sels qu'on emploie comme mordans. Il présume qu'on trouveroit en Suède des écorces d'arbres indigènes, qu'on pourroit substituer, et même avec avantage, au bois de Brésil. L'écorce fraîche des branches de frêne *a6 donne, avec lo Lycopodium complanat+m . une couleur changeante qui tient du brun et du bleu, ainsi que 1 \i\ oit annoncé le docteur Lindenstolpe , dès l'année 1720, dans un traité sur lu teinture \ mais quand cette écorce est verte , on n'en obtient qu'un beau jaune , qui ne peut être d'aucun usage. M. Lasteyrie a reçu de M. Westring un échantillon de laine , teinte en bleue, par le moyen du Lycopodium complanatum. Cet échantillon a été nus sous les yeux île la Société philomathique. Parmi ceux que ce savant averit envoyés, avec son mé- moire original, à la Société patriotique de Suéde, il se trouvoit de ia soie qui , traitée parle procédé que nous avons décrit, avoit p;is une belle couleur d'uu bleu tuant sur le rouge, que les teinturiers ont appelle œil de roi. Si la proportion! de bois de Brésil est plus considérable , la soie se coioi e eu puce. Voici encore quelques laits que nous tirons du mémoire de M. Weslring, et de sa lettre à M. Lasteyrie. .Le Lichen parilis est le seul des Lichens auquel M. Westring ait reconnu la pro- priété de donner une teinture bleue. 11 suffît pour l'obtenir de mettre ce Lichen infuser clans de l'eau de rivière, sans aucun mélange, a une température de 40 à 5o<> du thermomètre centésimal. Au bout de 3 jours, une demi-once de celte plante a suffisamment coloré une pinte d'eau, et peut en colorer successivement 3 ou 4 pintes. Mais M. Weslring n'a pu parvenir à fix't 1 cette teinture par aucun des mordans connus, non plus que par le Lycopodium. Elle disparoil même dès qu'on lui fait subir la chaleur de l'eau bouillante. L'écorce des branches fraîches du prunier, détachée après les premières gelées, a donné une belle couleur carmélite bon teint. Celle du peuplier d'Italie , soit traiche, soit sèche, Populus dilatata , communique à la laine et à ia soie une couleur jaune, également solide , et ce moyen mériteroit d'être employé en grand. Cet avantage est certainement dû à la préparation parle Lycopode , car M. Dambourney n'avoit obtenu de celte même écorce fraîche, qu'une couleur fausse et sans solidité, il y avoit ajouté cependant de la composition d'étam , c'est-à-dire , une dissolution d'étain par l'acide nitrique, jointe à du sel ammoniac, et M. Westring a reconnu que cette addition rehausse la beauté de la teinture. La laine passée au Lycopode prend avec le Lichen Westringii une belle couleur orange bon teint, très-supérieure à celle que donne le rocou. On obtient la même couleur avi-c le Lichen cinereus , et un beau jaune clair bon teint avec le Lichen chlorinus. Achart, Si l'on teint ensuite les mêmes lames avec du bois de Brésil , celle qui l'avoit été précédem- ment avec le Lichen Westringii , devient d'un bleu noir extrêmement foncé; et celle qui l'avoit été avec le Lichen chlorinus , d'un beau vert noir ou aile de. corbeau ; avec Te Lichen vulpinus la couleur est d'un beau jaune citron bon teint , que l'addition du bois de Brésil brun rend d'un vert bleuâtre. M, Westring, dans sa lettre h M. Lasteyrie, dit qu'il a préparé avec le bois d'acajou, ( swietenia managoui ) une teinture aurore propre pour le coton; il ajoute qu'ayant fait des essais avec des Lichens que M, Lasteyrie lui avoit envoyés d'Auvergne, il a reconnu que le Lichen pareUus ne contient point de matière colorante , et que ce sont d'autres Lichens qui donnent la couleur rouge qu'on attribue ordinairement à celui-là. M. Weslring a trouvé que l'écorce du pin étoit un excellent tonique, qu'elle pouvoit être employée utilement dans plusieurs maladies convulsives , même dans 1 épdepsie , et qu'on pouvoit la substituer même au quinquina. Celte écorce , comme on sait, est nourrissante, et les habitans des provinces du nord, de la Suède , .sont quelquefois obligés d'eu faire du pain. On s'est avisé d'en faire aussi en Islande avec l'espèce de mousse des marais que Linné a nommé sphagnum palustre; ce pain est blanc , et, dit-on , d'une saveur presque comparable à celle du pain ordinaire. Un chirurgien d'Uleoborg, qui dit avoir suivi ces expériences , a trouvé dans celle espèce de mousse beaucoup de matière sucrée. C. M. 227 MATHÉMATIQUES. Remarques sur les intégrales des équations aux différences partielles , par M. Poi s'son. L'intégrale d'une équation aux différences partielles d'un ordre quelconque n, doit Soc. PHILO w, en général renfermer un nombre n de fonctions arbitraires • mais il existe des cas particuliers dans lesquels ces fonctions se réduisent à un moindre nombre , sans que l'intégrale perde rien de sa généralité. Ces cas ont lieu lorque les plus hautes différences, relatives à l'une des variables , manquent dans l'équation aux différences partielles- Ainsi, z étant une fonction de x et de y , si l'on a pour déterminer cette fonction, une équation aux différences partielles de l'ordre quelconque n , dans laquelle la plus d m z , haute différence de z relative à x , soit -: — — m étant , etc., en fonctions des coefficiens Z ,Z' , Z" , Z ' " ~ * ' , et de leurs différences relatives à y. Prenons pour exemple , de ce que nous venons d'avancer , l'équation fort simple Lf == . Son intégrale en série , ordonnée suivant les puissances de x , et obtenue dx dyz soit par le théorème de Taylor , soit par la méthode des coefficiens indéterminés, d*. 4- y xr. d+. 4"Y xi- d6.tyy , est z = * y + *• — r— r H -J-r- H 5 ~T"s + etc* ' * y etaul une J dy1 2 dy+ 2. o dy*> fonction arbitraire et la seule que renferme cette intégrale. L'intégrale de cette équation , ordonnée suivant les puissances de y , seroit Z as fx+y t x -f 2- ç> x _|_ JL »' x _f. JL- <$u x H g- — - n" x -f- etc., J 1 2. 6 2. O. 4 2.0. 4. 0' ç x et t x étant deux fonctions arbitraires. Ces deux intégrales devant être équivalentes, il faut eue jes deux fondions ■>. De Géer s'exprime de la manière suivante : A l'article des hydrophiles , tum. 4. pag. 369. « Les Larves des hydrophiles et des dytiques sont à-peu-près dt même figure-, ce sont des vers hexapodes etc. » Tout le reste de la description ne convient qu'à la Larve du dytique noir à bordure de. Geoffroy. A l'article des dytiques , pag. 3!? 3 ; leurs Larves ( des dytiques ) ressemblent à celles des hydrophiles etc. ». La description qu'il en donne appartient sur-tout à la Larve du dytique à corcelet, à bandes, de Geoffroy, la seule Larve que de Géer ait bien connue. Les auteurs qui ont écrit depuis Geoffroy et de Géer, ont été entraînés par l'autorité de ces deux écrivains. Nous aous dispenserons donc de les citer , leurs ouvrages étant d'ailleurs entte les mains de tous les naturalistes. iN '. VI. 8 :. Année. Tome III. Avec une Planche XX, S u3o coléoptères, et paroissent enfin sous la forme d'insectes parfaits, qui deviennent ha- bitans de la terre , de l'air et des eaux : mais les eaux sont sur-tout leur séjour habituel, Lis y trouvent leur nourriture , s'y accouplent et y déposent leurs œufs ». Ils mettent ensuite en opposition les caractères les plus frappans qui distinguent ces deux genres de larves. » Les larves des dytiques ont le corps formé d'anneaux bien distincts , écailleux et lisses, qui, sans gêner la liberté des mouvemens, rendent ces larves incapables de contraction et de dilatation. » Celles des hydrophiles au contraire sont molles , et leur peau épaisse et ridée permet difficilement de distinguer les anneaux de leur corps. Elles ont la faculté de se contracter et de se dilater à un tel point, que plusieurs espèces sont dans cette dernière situation , de moitié plus longue que dans la première. » Les larves des dytiques ont les'pattes longues, le dos convexe, et dans les grandes espèces le corps est éfilé et rond. » Celles des hydrophiles ont les pattes courtes, et leur corps déprimé dans toute sa longueur, porte de chaque côté sept tubercules charnus, souvent peu sensibles, mais aussi quelquefois très- remarquables dans certaines espèces , par leur longueur ou par les ton [Tes de poils qui les accompagnent. » Les larves des dytiques portent pour la plupart à leur partie postérieure, deux appendices roides, assez longs, ornés dans plusieurs espèces d'une petite frange de poils qui s'étend latéralement sur les deux derniers anneaux. Celles de ces larves , dont l'extrémité est dépourvue d'appendices, ont aussi cette frange de poils latérale. » Les larves des hydrophiles, ou n'ont point d'appendices postérieurs, ou les ont courts , souples et charnus. » Enfin , un caractère moins apparent au premier coup-d'ceil , mais le plus essentiel , celui qui établit entre les deux genres de larves une différence très-importante , c'est la conformation et l'usage de leurs mendibules. » Les larves des dytiques les ont longues, pointues, arrondies, creuses et sans den- telures; elles les enfoncent dans le corps de l'insecte quelles ont saisi , et le sucent au moyen d'une petite ouverture placée près de l'extrémité de ces mandibules. » Les mandibules des larves d'hydrophiles sont, au contraire, courtes , plates, dentelées , et font l'office de véritables dents ; l'insecte s'en sert pour déchirer sa proie et faciliter son passage dans la bouche ». Aux caractères pris de la conformation extérieure de ces insectes , les auteurs en ajoutent d'autres tirés de leurs mœurs, de leurs habitudes et de leurs métamor- phoses. Ainsi , ils ont remarqué que les larves des dytiques sont beaucoup plus vives , plus hardies que celles des hydrophiles; que les nymphes de ces dernières ont dans les grandes espèces six aigrettes de substance cornée , placée en deux grouppes sur le devant du corcelet, tandis que les nymphes des dytiques en sont dépourvues; enfin , ils connoissent trois espèces d'hydrophiles qui renferment leurs œufs dans des coques; et celte observation rapprochée de celles faites par Roesel , qui a vu deux espèces de dytiques pondre leurs œufs isolément, les porte à conjecturer, qu'il n'y a queles hydrophiles qui filent des coques pour y déposer leurs œufs. « Tout ce que nous venons de dire, continuent les auteurs, établit évidemment entre les larves des hydrophiles et celles des dytiques, une division naturelle et bien tranchée. Les caractères génériques sont déduits de l'examen de cinq larves d'hydro- philes et de neuf larves de dytiques d'espèces différentes ; il y a donc lieu de croire qu'ils ne pourront être que légèrement modifiés par de nouvelles observations ; mais nous '•oniines loin de penser qu'il faille se contenter de ces caractères généraux, et que l'histoire d'une seule espèce puisse être regardée comme celle de tout le genre. Les détails dans lesquels nous allons entrer , prouveront que les différences de grandeur ne sont pas les seules qui , dans chaque genre , distinguent les espèces ent'relles : toutes les larves d'hydrophiles et de dytiques que nous avons étudiées, ont offert à notre curiosité des conformations aussi singulières que variées , des mœurs et des al- 2or lures très-différentes; nous croyons clone qu'il est indispensable de faire connoitre chaque espèce en particulier». Il n'est question dans le mémoire que de huit espèces; les ohserva lions sur les six autres n'étant pas encore complètes, les auteurs se proposent de les faire connoitre dans un mémoire suivant. Ils décrivent trois espèces de larves d'hydrophiles : La première est celle du grand hydrophile de Geoffroy. Dy lis eus piceus de Linnée. Hydrophilus piceus de Fabricius. Elle a été connue de Frisch et de Lyonnet , et leurs ou- vrages sont les deux seuls où cette larve soit représentée (5). La seconde est celle de l'hydrophile noir picoté de Geoffroy, Dytiscus caraboïdes de Linné Hydrophilus caraboïdes de Fabricius. Roesel en a donné une représentation assez fidelle. La troisème est celle de l'hydrophile noir, strié de Geoffroy. Dytiscus fuscipes de Linné.. Hydrophilus scaraboïdes de Fabricius. Celle-ci n'avoit encore été décrite par aucun naturaliste. Les auteurs du mémoire donnent successivement la description de ces trois larves , l'histoire de leurs mœurs, de leurs habitudes et de leurs transformations, qu'ils ont suivies dans le plus grand détail. L'histoire de cinq espèces de larves de dytiques, est traitée de la même manière. La première espèce est celle du dytique noir à bordure ( mâle) et demi-sillonué , (femelle) de Geoffroy. Dytiscus marginalis de Linné et de Fabricius. La seule qui soit bien décrite dans les ouvrages modernes, c'est le ver assassin de Swammerdam. La seconde ressemble beaucoup à celle du dytique de Roesel , et quoique les au- teurs n'aient pu lui voir achever sa dernière métamorphose, ils ont les plus fortes raisons de croire que c'est celle du dytique brun à bordure de Geoffroy. Dytiscus punc- tulatus de Fabricius. Elle n'avait pas encore été vue. La troisième est celle du dytique de Roesel. La quatrième est celle du dytique à corcelet à bande (mâle) et sillonné (femelle ) de Geoffroy. Dytiscus cinereus ( mâle ) , Dytiscus sulcatus ( femelle ) de Linné et de Fabricius. Roesel et de Géer l'ont connue. La cinquième espèce est celle du dytique aux yeux noirs de Geoffroy. Dytiscus melanophatalmos de Fourcroy , Dytiscus melanophatalmus d'Obvier. Cette larve n'étoit connue d'aucun naturaliste. BOTANIQUE. Mémoire sur le Thouinia , nouveau genre de la famille des Savonniers > par M. PoiTEAU. La plante nommée Thouinia , par Thunberg , étant un chionantus , et celle à laquelle Annales Smith avoit donné ce nom, ayant été auparavant décrite sous ceux de Endrachium , Juss. DU Muséum. et de Humbertia Lam.,M. Poiteau a cru pouvoir donner le nom de M. Thouin au nouveau genre qu'il a découvert pendant son séjour à Saint-Domingue. Caract. essent. Calice profondément divisé en quatre parties; quatre pétales garnis d'une touffe de poils vers le milieu du côté intérieur; huit étamines libres; un style; trois stigmates, trois capsules monospermes, réunies à la base du style, terminées supérieurement en une aile membraneuse. — Les pétales du Thouinia sont insérés à la base extérieure d'un bourrelet glanduleux placé en dehors des étamines; ce bourrelet a été de même observé par M. Poiteau dans quatre espèces de Serjana et dans le Cupania : peut-être existe-l-il dans toutes les Sapindacées à étamines libres? (}) Frisch , seconde partie, tabula 6. Lyonnet, traduction de la théologie des insectes de Lcsser. S 2 Les Thouinia sont des arbrisseaux à feuilles alternes, à fleurs petites, blanchâtres, disposées en épis auxiliaires ; on en compte deux espèces originaires de Saint- Domingue. i. Th. simpllcifolia. T. foliis simplicibus. 2. Th. trifolïata. T. foliis ternatis. D. G MINÉRALOGIE. Note sur la découverte de V acide fluorique dans la topaze. Institut :;at. En l'an 5, M. Vauquelin fit l'analyse de la topaze de Saxe, et il trouva pour parties conslil liantes 3i de silice, et 68 d'alumine. M. Descostils , peu de tems après, examina celle du Brésil; mais deux analyses lui ayant présenté, la première , une perte de i8 pour cent, et la seconde, une de 12 , il ne crut pas devoir publier les résultats de son travail. D'autres objets l'empêchèrent de le recommencer, comme il en avoil le projet. Dernièrement M. Klaproth a écrit à M. Haiiy , qu'il avoit trouvé l'acide fluonque dans la topaze de Saxe. M. Laugier fit plusieurs expériences pour vérifier cette clé- couverte, mais elles furent sans succès. Il éprouva à la vérité un déficit de 16 pour cent dans l'analyse par la potasse; mais il eut beau tourmenter la topaze, réduite en poudre impalpable dans l'acide sulfurique , il n'obtint aucun indice d'acide fluoiïque. M. Vauquelin, à son retour, s'est occupé de ce même objet, et c'est l'extrait de son travail que nous présentons dans cette note. Ignorant les procédés qu'avoit employés M. Klaproth , il a essayé celui qui lui paroissoit devoir mieux réussir , il a en consé- quence chauffe la topaze avec de la potasse caustique dans un creuset d'argent , à la manière ordinaire. Après avoir délayé la masse dans l'eau , il l'a introduite dans une cornue , et il a versé par dessus de l'acide sulfurique. Des vapeurs blanches n'ont pris tardé à se manifester, et les vapeurs recueillies lui ont montré tous les caractères de l'acide fluorique combiné à la silice. Cette dernière provenoit presqu' entièrement de la pierre , car le vase n'étoit pas sensiblement attaqué. La même expérience faite sur celle du Brésil, a présenté le même résultat, et tout porte à croire que celle de Sibérie que M. Vauquelin analyse en ce moment , donnera les mêmes produits. On doit donc regarder maintenant cette espèce de pierre précieuse comme une combinaison silicée, composée d'acide fluorique, d'alumine et de silice, un véritable fluate alumino-silicieux : cette découverte doit être regardée comme de la plus grande importance pour la minéralogie. M. Vauquelin examina ensuite quelle a pu être la cause qui l'induisit en erreur dans sa première analyse de la topaze , et il pense qu'elle est due à ce qu'ayant traité la masse alkaline par l'acide muriatique , au heu d'employer de l'acide sulfurique , et n'ayant probablement pas assez chauffé pour chasser l'acide fluonque , par la crainte de décomposer du muriate d'alumine , il précipita l'acide fluorique combiné à l'alumine , lorsqu'il employa l'ammoniaque pour obtenir l'alumine de sa dissolution muriatique. CHIMIE. Suite des travaux de 31 M. Fourcroy et Vauquelin, sur le Platine brut , et sur les autres substances contenues dans ce métal. Annales Dans le premier extrait que nous avons donné des travaux de MM. Fourcroy et DU Muséum. Vauquelin, sur le platine brut, et qui est inséré au numéro 85 de ce Bulletin, nous avons vu ces savans faire l'analyse de ce métal, que jusqu'alors on avoit regardé comme pur , y trouver plusieurs substances étrangères , et entr'autres une nouvelle Butô. des Sc.T.I/L.fl.JCJïVL .JY?ûû. - l , 1. ^ Hs 1 S* * > . Ci . M,/, :■ j./> . Ilf/s-f.11 2 3 4. . Ifùl/.'- , 'ill/fl z35 substance métallique. Le travail qui nous occupe aujourd'hui, a pour objet principal ce métal nouveau. On se rappellera que MM. Fourcroy et Vauquelin , après je lavage des différens acides simples du platine épuré par le triage, et sa _ dissolution clans l'acide nitro- muriatiqne , trouvèrent un résidu noir pulvérulent qui n'avoit pas l'éclat du platine brut ; qui faisoit ~ de la quantité de métal employé , et qui contenoit , outre le nouveau métal, du chrome, du fer et de la silice. Ces Messieurs portèrent alors leurs recherches sur les différens acides auxquels ils avoient exposé le platine et sur sa dissolution; il leur restoit à examiner , plus particulièrement qu'ils ne l'avoient fait , la poudro noire dont nous venons de parler , et c'est ce qu'ils font aujourd'hui. Cette poudre , entièrement indissoluble clans les acides , se combine par la fusion à la potasse , et devient alors très-dissolubie dans les acides. Partie égale de ces deux substances sont les quantités les plus convenables pour leur dissolubilité. Cette combinaison répand , au moment où on la lessive , une odeur acre et piquante , et la. lessive qui en résulte, donne, à la distillation, une liqueur très - odorante , d'une saveur astringente qui teint les bouchons , la peau , et donne une couleur bleue avec la noix de galle. Cette liqueur distillée, odorante, précipite, lorsqu'on y plonge une lame de zinc, une matière noire indissoluble, et le sulfate de fer comme l'hydrogène sulfuré, y produisent le même effet , et font disparaître l'odeur. Cette matière noire éioit le nouveau métal qui se trouvoit dissout clans l'eau volatilisée, mais il'n'y avoit qu'une partie du métal contenu dans la combinaison alkaline , qui fût passé à cet état volatil ; car l'acide nitriaue , versé dans la lessive avant la distillation , la décolore et précipite àes flocons bruns sans que la liqueur cesse de fournir, par la distillation, le produit volatil et odorant dont nous venons de parler. Ces flocons bruns , précipités par l'acide nitrique , et qui ne sont que l'oxide du nouveau métal , tirent un peu sur le violet tant qu'ils sont humides ; mais ils passent au bleu et au noir , dès qu ils sèchent : ils se dissolvent dans l'acide muriatique en lui communiquant l'odeur déjà indiquée, et il passe , à la distillation de cette dissolution , une liqueur acide et odorante qui présente des caractères analogues à ceux de la liqueur odorante retirée aussi par la distillation des lessives de la combinaison de la poudre noire et de l'aikali. Pour tirer de cette poudre noire le nouveau métal pur , on forme la combinaison alkaline , on lessive et on dissout la matière qui reste dans l'acide muriat que. La dissolution est d'abord verte à cause du fer qu'elle contient ; on l'évaporé et elle passe au rouge en laissant précipiter la silice ; si alors on plonge dans la liqueur une lame de zinc , on a un précipité du nouveau métal. On peut encore obtenir ce métal , en calcinant son muriate après en avoir séparé le sel ferrugineux par l'alkool , ou en le précipitant de ce muriate par l'hydrogène sulfuré qui laisse le fer en dissolution. Ce nouveau métal se distingue des autres, en ce qu'il est dur, brillant, d'un blanc grisâtre , et très-fragile. Sa poussière , chauffée fortement au chalumeau , se volatilise sans se fondre , en une fumée blanche. Quand on la traite avec du borax et un grand feu , on l'obtient en petites masses fondues , adhérentes entre elles : il est indissoluble à l'état métallique clans tous les acides quels qu'ils soient , et il ne devient chssoluble qu'après son oxidation qui peut s'opérer par une extrême division au moyen de la potasse; alors les acides muriatiques et sulfuriques le dissolvent et se colorent en vert, et qui passent au rouge par la chaleur : l'acide nitrique se colore toujours en rouge. La noix de galle précipite les dissolutions de ce nouveau métal , en rouge brun ; l'hydrogène sulfuré donne un précipité pulvérulent d'un brun noir. Les métaux très- oxidables , et sur-tout le zinc , comme nous l'avons déjà vu , précipitent le nouveau métal sous la forme d'une poussière noirâtre. Ces expériences ont , en outre , prouvé à MM. Fourcroy et Vauquelin , que la chrome et le fer n.e sont point uni au nouveau mêlai , comine ils l'avoient d'abord a34 annoncé , mais que ce métal y est libre , on tout au plus uni au platine. Ces savans annoncent la continuation de leurs travaux sur ce sujet : nous aurons soin de les faire connoitre dès qu'ils paraîtront* F. C. V. Recherches sur le Platine brut , par MM. Tensant et Woll ASTON. Annales Nous avons vu, parles extraits que nous avons donnés précédemment , des recherches su Muséum, de M. Descotils et de MM. Fourcroy et Vauquelin , que le platine est naturellement allié à plusieurs métaux parmi lesquels ces savans en ont reconnu un nouveau. M. Tennanl s'est aussi occupé des substances qui pourraient être naturellement alliées au platine , et il annonce y avoir trouvé deux métaux nouveaux. Il en est de même de M. Wottaston qui a aussi trouvé , dans le platine , un métal nouveau et différent entièrement de ceux découverts par M. Tennant : il a , en outre, reconnu que le palladium éloit véritablement un métal sui generis , et non point un alliage, comme l'avoit prétendu M. Chenevix. Ainsi, l'identité de la substance nouvelle, découverte par M. Descotils , n'ayant point encore été établie avec celies qu'ont découvertes MM. Fourcroy, Tennant et Wollaston , il résulte que le platine tel qu'on le retire de la mine , est composé , non-seulement du platine, du fer, du chrome, du cuivre, etc. etc. , mais encore des nouveanx métaux des chimistes français, de [Iridium et de l' Osmium de M. Tennant, et eniin du Rhodium et du Palladium du docteur Wollaslon. Ce grand nombre de substances métalliques nouvelles laisse naturellement beaucoup de doute sut leur existence réelle , et fait 1 éloge des chimistes français qui , n'ayant point encore acquis l'assurance par- faite de la nature de la substance qu'ils ont aperçue , se sont abstenus de lui donner un nom nouveau. M. Wollaston a [ orlé ses recherches dans la dissolution du platine par l'acide muria tique. Le Rhodium est la substance métallique qu'il y a découverte , en formant avec ce métal un sel triple qui se distingue par son indissolubilité dans l'alkool des autres sels triples, qui se forment en même lems. Pour cela, après que le platine a été préci- pité de sa dissolution par le muriate d'ammoniaque et qu'on a décanté, on forme un second précipité dans la liqueur, au moyen du zinc. Ce précipité contient l'Iridium, le Palladium, le Rhodium, du cuivre et du plomb. Ces deux derniers métaux se séparent au moyen de l'acide nitrique afloibli ; on mêle le reste avec la moitié de son poids de muriate de soude, eL on fait digérer le tout dans de l'acide nilro-muria- tique afloibli; en faisant crystalliser cette dissolution, on a trois sels triples, savoir: les muriales de platine, de Palladium et de Rhodium : les deux premiers se séparent du troisième par l'alkool dans lequel ils sl> dissolvent. Le muriate de soude et de Rhodium se dissolva dans l'eau , et la colora en rose. Le sel ammoniac, les prussiates , les hydrosulphures et les carbonates alkalins n'allèrent point celle dissolution. Les alkalis en précipitent un oxide jaune , qu'on peut réduire par la chaleur : ainsi réduit, ce métal a une couleur blanche. Le Palladium s'obtient du sel triple que forme ce métal avec la soude et l'acide muriatique , et dont nous avons parlé plus haut. On le précipite de ce s^l par le prussiale de soude; la quantité qu'on en obtient est r^- du platine brut. C'est tout ce que l'auteur dit du Palladium , et il assure que c'est un métal particulier. F. C V. 2vjJ Description de la méthode Bavaroise cFêvaporer les eaujc salées 9 ]>av jlf. BoKNARD. Cette nouvelle méthode , suivie en Bavière , a été introduite dans la saline de Soc. philom. Moyen vie, par M. Cleiss , inspecteur des salines de Bavière. Les poêles sont composées de plaques carrées de tôles , de 4 millimètres d'épaisseur , et de 4 centimètres 76 mili. de côté. Ces plaques sont jointes par leurs bords, repliés en dessous, et par conséquent en dehors de la poêle; elles sonl solidement réunies par une pièce en forme de gouttière carrée qui embrasse les rebords , et qui est fixée par des écrous nombreux. Un atelier d'évaporalion est composé de six poêles , ainsi construites , disposées sur deux rangs ; mais ces poêles ont des usages différens qui exigent un arrangement particulier. Celle du milieu du rang de derrière est la plus petite j elle n'a pas de foyer par- ticulier, mais elle est échauffée par la réunion des cheminées des autres foyers. L'eau salée y dépose ses impuretés; elle se nomme poêlon. Du poêlon l'eau salée passe dans la poêle de graduation, qui est plus basse que le poêlon , et placée au milieu du rang de devant; elle y est tenue dans un état cons- tant d'ébullilion ; l'eau s'y concentre jusqu'à 20 degrés et y dépose une partie de sa chaux sulfatée. De la poêle de graduation , l'eau salée passe dans les poêles de préparation plus basses qu'elle , et situées aux deux extrémités du rang de derrière ; elle y bout aussi constamment , se concentre complètement et laisse déposer tout son sulfate de chaux , alors on la fait passer dans les poêles de cristallisation , encore plus basses crue celles de préparation et placées aux deux extrémités du rang de devant; l'eau y bout à peine , et le sel s'y cristallise. Chaque poêle,' à l'exception du poêlon, a un foyer particulier dont les tuyaux de fumée entourent les bords de la poêle; ces tuyaux se réunissent sous le poêlon, en sorte qu'il y a peu de chaleur de perdue. Les poêles sont placées deux par deux dans des chambres en planches bien jointes qui les renferment hermétiquement ; ces chambres sont basses et leur plancher est percé dans leur milieu d'une ouverture terminée par un tuyau , au moyen duquel la vapeur aqueuse se dégage avec rapidité. Les chambres des poêles de préparation et de cristallisation ont leur plancher piramidal ou en trémie renversée , tandis que celle du poêlon et de la poêle de graduation est horisontale. On fait passer successivement les eaux salées dans ces quatre sortes de poêles ; des ouvriers pénètrent dans les chambres au milieu des vapeurs pour ouvrir les commu- nications. Cette opération se fait toutes les six heures , et l'eau est remise dans chaque poêle , au niveau où elle était six heures auparavant. Toutes les trois heures on recueille le sel des poêles de cristallisation et on le rassemble avec des rouables sur les banquettes élevées qui sont au bord antérieur de ces poêles, pour qu'il y égoutte; on le porte ensuite aux séchoirs, qui bordent les chambres extérieurement; ce sont des espaces couverts en loles; ils sont échauffés par des conduits de chaleur qui partent des foyers. Tous les huit jours on enlève le sulfate de chaux; on jette les eaux-mères et on casse les écailles , c'est-à-dire , les croûtes de sel qui s'attachent au fond des poêles j tous les vingt-quatre jours on cesse tout-à-fait le travail pour raccommoder les poêles; opération qui est pratiquée par les ouvriers eux-mêmes. On a remarqué qu'on trouvoit dans celte méthode d'évaporalion une économie de plus du tiers du combustible. Elle vient encore d'être perfectionnée à Dieuse ; on a supprimé le poêlon ; on a remplacé les séchoirs par des poêles auxiliaires dans lesquels on fait du gros sel. •ôfS Les séchoirs chauffés sont inutiles, quand l'humidité du sel est due ru muriate de rhaux qu'il contient. Explication de la planche XX. Fig. i. Plan des poclcs. Tsc. i. Poêlon. ÏN '. i. Poêle de graduation. T\°. 5. PoSle de préparation. K°. 4. l'oclc de cristallisation. On a marqué sur le n°. 1 la disposition des plaques de fer qui composent ces poêles. aa. Banquette, où l'on met égoutter le sel à mesure qu'on le retire des poêles de cristallisation. bbb. Cloisons en bois qui séparent les chambres. ccc. Rebord élevé en bois qui entoure les poêles. Fig. 1. Coupe de la chambre d'évaporation qui ren- ferme les poêles n°j. 1. et 1. ddd. Tuyaux de chaleurs qui chauffent le poêlon et ^'.ii contribuent à chauffer les autres poêles. cee. Foyer des poêles. iii etc. Piliers de fonte portés sur les grilles ggg, qui soutiennent le fond des poêles. h. Chambre en bois qui enveloppe les deux poêles. k. Ouverture par où s'échappent les vapeurs. Fig. 5. Coupe de la chambre d'évaporation qui ren- ferme les poêles nos. 5 et 4. a. Banquette où on place le sel de la poêle de cris- tallisation pour le faire égoutter. J es autres lettres indiquent les mêmes parties que dans les figu eh tes. lig. -. Détail de la manière dont sont jointes les plaïue-. d c les a. Plaq~ue b. Goim;ère oc fer qui cn>l>ra:.sc les rebords de cette plaque, et qni est . .roux. u. Piliers 5,6 et 7- Quant aux Nummulaires spirales, Brugnieres en avait déjà saisi l'analogie avec les Nautiles et les cornes d'Ammon; et en avait l'ail in\ genre à leur suite, sous la nom de Camérines. On l'avoit contredit depuis , d'après l'observation bien réelle que les Camérines n'ont pas d'ouverture ou il puisse se loger un animal. Cest cm oa N°. VII. 8e. Année. Tome III. T a33 croyoit alors que l'animal du Nautile étoit aussi logé , seulement claus la dernière chambre de sa coquille. Lru autre animal, rapporté également par M. Pérou, lève toute difficulté à cet égard. Cest celui du Nautilus spirula des conchyologistes ; c'est une vraie seiche , presque en tout semblable à la seiche commune , excepté qu'au lieu de cet os, eu forme d'épais bouclier ovale, elle porte une jolie coquille spirale, dont les tours ne se touchent point et que tous les naturalistes commuent; mais ce qu'ils ignoroientj c'est que celte coquille n'enveloppe point le corps de l'animai , mais qu'elle y est au contraire contenue et cachée comme l'os de la seiche. On conçoit à présent très-bien que les Nummulaires spirales ou Camérines n'ont pas eu besoin d'ouverture , car elles ont été contenues dans l'intérieur du corps de leur animal, et non pas en dehors. Les cornes d'Amman se rapprochent encore plus que les Camérines du Naulilus spirula , et n'éloient probablement aussi que des os ou co- quilles intérieures. Au reste, M. Cuvier a déjà montré, dans un autre endroit de ce bulletin, les passages insensibles des coquilles extérieures aux intérieures , et de celles-ci aux os de seiches. 11 y a un rapport plus particulier entre l'os de seiche ordinaire et les coquilles des ISauliles, et cilles entes cornes d'Amuion. On sait que les deux derniers genres ont un siphon , ou autrement une colonne creuse , qui réunit toujours une de leurs cloisons à la cloison suivante. On sait aussi que l'os ovale de la seiche est com- posé de cloisons parallèles entr'elles , et jointes l'une à l'autre par beaucoup de petites colonnes creuses disposées en quinconce; et les cloisons, tant des coquilles susdites que de l'os de la seiche , sont des produits successifs transsudés par l'animal. Si au lieu de former ces cloisons parallèles, la seiche leur faisoit faire un angle quelconque, son os iiniroit par être en spirale ; la différence se réduit donc à une inclinaison m* peu plus forte et au nombre des colonnes. M. Sage a déjà découvert une espèce de cornes d'Ammon où le siphon est double. Il n j a qu'un pas de là aux colonnes mul- tipliées des seiches. Il ne reste donc aucun doute sur ces deux propositions : Les Nummulaires concentriques étoient les osselets intérieurs de Zoophyles et de la famille des Méduses ; Les Nummulaires spirales ou Came'rines étoient , ainsi que les cornes d'Ammon , et comme le sont encore les Nautiles, des osselets intérieurs ou plutôt des co- quilles intérieures de Mollusques, de la famille des Céphalopodes, c'est-à-dire, de la Seiche. Mais ces Zoopliytes et ces Mollusques n'ont pas encore été retrouvés, quant à l'espèce , quoiqu'ils l'aient été quant au genre , eu prenant ce mot genre , dan» une acception très-étendue. C V. BOTANIQUE. Observations sur la famille des Plantes Onagraires , par M. A. L. Jussieu. Ann. du mus. Les Onagraires sont caractérisées par un ovaire renfermé dans le calice et faisant DHisr. nat. corps avec iuij par leurs pétales insérés au sommet de ce calice au-dessous de son limbe, égaux en nombre à ses divisions; par les étamines attachées au même point en nombre défini égal ou double de celui des pétales; parle fruit înulhloculaire rempli ordinairement de plusieurs graines dont le point d'attache est au sommet de chaque loge; enfin, par l'absence d'un périsperme dans la graine dont la radicule dirigée supérieurement est généralement plus longue que les deux lobes. Les vraies Onagraires , c'est-à-dire , celles qui n'ont qu'un seul style , et le fruit capsulaire se distinguent en deux sections , selon que le nombre des étamines est double de celui des pétales ou égal à ce nombre. La première doit rester telle qu'elle est présentée dans le Gênera plantarum , pag. 3ig. La seconde comprend le Serpicula , le Cucœa et le Ludwigia qui en présentent tous les caractères 3 le Montinia dont le a3g port est différent et la structure encore mal connue; le Trapa , dont le fruit est à deux loges monospennes , dont les graines sont attachées supérieurement; dont enfin l'embryon est dépourvu de périsperme et divisé en deux lobes très-inégaux. On doit encore rapporter à la même famille, i<>. Le Lopezia Cav. , dont la Heur présente, selon M. de Jussieu , quatre pétales un peu inégaux, alternes avec les divisions du calice, et deux étamines opposées, dont une est fertile ; et l'autre , qui est blanche, stérile et en capuchon, a souvent été prise pour un pétale. 2°. Ulsnardia, jusqu'ici rangé avec les Salicaires , doit être placé à côté des Ludwigia , car son calice est réellement adhérent avec l'ovaire selon M. du Petit-Thouars. Ses étamines sont au nombre de quatre ; son style et son stigmate sont simples • ce genre ne diffère donc du Ludwigia que par l'absence des pétales , et on doit y rapporter toutes les Ludwigia sans pétales , savoir : L. nitida , h. microcarpa , L mollis de Michaux , etc. La quatrième section du Gênera plantarum , pag. 3zo , qui se rapproche des myrtes par son port et son fruit charnu , et qui constitue peut - être une famille dis- tincte , doit être augmentée du genre Scutula Lour. ; mais on doit en exclure, i°. \Eseallonia, qui doit être placé auprès des Vaccinium; 2°. Le Mouriria Aubl. ou Petaloma Sw. qui est voisin des Melastomes; 3o. Le Bœckea qui a un péris- perme charnu; 4°. Le Jambolifera , genre encore mal connu. Quant aux fausses Onagraires, c'est-à-dire, celles qui ont plusieurs styles et se rap- prochent ainsi des Ficoides , on doit en exclure , i . le Mocanera , qui est voisin du Royena , et appartient à la famille des Ebenncées ; 2°. le Vahlïa , qui est encore mal connu. Ce grouppe sera donc composé , i°. du Cercodea ; 2°. du Proserpinaca , qui est certainement dicotyledone , dont la graine est munie de périsperme, et dont la fleur est sans pétales; 3°. du Myriophyllum , qui a l'ovaire adhérent, l'em- bryon a deux lobes et un périsperme. Peut-être même le Callitriche , le Nayas et quelques espèces d'Jmmania, doivent-elles être rapportées à ce grouppe, qui est le rudiment d'une nouvelle famille intermédiaire entre les Onagraires et les Fieoides ; cette famille seroil caractérisée par l'ovaire dans le calice ; la pluralité des styles, le nombre défini des étamines, l'embryon entouré par un périsperme qui semble n'être que la membrane intérieure épaissie. UHippuris se rapproche des genres précédens par son embryon a deux lobes , a radicule supérieure , par son périsperme , qui n'est qu'une membrane épaissie ; ce genre singulier paroit aussi se rapprocher des chalefs par sa fleur sans pétales , par son ovaire adhérent et monosperme; mais celte famille des Chalefs doit être elle- même soumise à un nouvel examen. -'-'• *-" Mémoire sur le Ccroxylon , nouveau genre de palmiers , par M. EONPLAND. Ce nouveau genre appartient à la division naturelle des palmiers à feuilles pennées, Institut kàt. et doit être rang- dans la Polygamie monœcie de Linné. Il est caractérisé par des spathes d'une seule pièce, renfermant les uns des fleurs mâles et hermaphrodites, les autres des fleurs femelles seulement , mais tous sur le même pied ; des calices d'une seule pièce , divisés en trois parties égales , des corolles de trois pétales dans toutes les fleurs. Les étamines dans les fleurs hermaphrodites, comme dans les fleurs maies, sont le plus souvent au nombre de douze ; on trouve dans les fleurs femelles un ovaire surmonté par trois styles , lequel devient une drupe contenant une seule semence qui porte l'embryon à sa partie intérieure et latérale. Ce genre a de l'affinité avec l Lriartea de fa flore du Pérou ; mais il en diffère d'abord pour appartenir à la Polygamie monœcie, ensuite par le calice et le spathe d'une seule pièce , et par les trois styles qui cou- ronnent l'ovaire. , , , , On ne connoit encore qu'une seule espèce de Ceroxylon; ehe a ele découverte par T s 240 MM.de Ilumbulid et Bonpland, dans l'Amérique méridionale. Ces naturalistes l'ont trouvée dans un espace de quinze à vingt Jieues seulement, entre les cimes neigées de Tolixna, de Saint-Juan et de Quindin , dans la partie des Andes qui sépare la vallée de la Madeleine de celle de la rivière de Cauca, à 4 35' de latitude boréale. Ces montagnes sont composées de granit, de schiste micacé , sur lesquels se trouvent des formations isolées de roches trapéennes. L'habitation de cet arbre a ceci de remar- quable, crue taudis que les autres palmiers ne dépassent pas 1000 mètres d*élévalion au-dessus du niveau de la mer, celui-ci ne commence à se montrer qu'à la hauteur de iyf)o mètres, et s'élève jusqu'à celle de 2825 mètres. On en trouve des pieds jusques îpland à donner à cette pic le nom de Ceroxylon alpinum ; ils tendent à faire espérer que cet arbre précieux pourroit se naturaliser dans le midi de l'Europe. ou rauuic pivuuuue csi puis cpctiaw que 1e ironc; ceiui-ci a quatre aecimetres 0 épaisseur moyenne ; il est marqué dans toute sa longueur d'anneaux qui proviennent de ta chute des feuilles. Celles-ci sont pennées et acquièrent 6 ou 7 mètres de longueur ; leur nombre n'excède jamais celui de 10; leurs pétioles sont triangulaires et émettent de chaque côté de leur base des filamens longs de 10 à 12 décimètres. Les folioles sont coriaces, nombreuses, fendues en deux parties à leur extrémité, d'un beau vert en- dessus, recouvertes en-dessous d'une substance blanchâtre et pulvérulente. Le régime des fleurs mâles et hermaphrodites est plus grand que celui des fleurs femelles el placé au-dessus de ce dernier. Le spathe des premiers persiste après la fleuraison ; celui des Heurs femelles tombe peu après la fécondation : les fruits ont une saveur légèrement sucrée , et sont recherchés par les oiseaux et les écureuils. Les anneaux du tronc, les pétioles, la surface inférieure des feuilles, et même la surface entière du tronc , sont couverts d'une matière polie, blanchâtre, inflammable, qui, d'après les expériences de M. Vauquelin, est un mélange de deux tiers de résine, et d'un tiers de cire. Cette singulière excrétion a frappé l'attention des Américains, qui donnent à cet arbre le nom de Palma de Cera ; c'est de là que M. Bonpland a tiré le nom générique de Ceroxylon ( Ktfoç cera , et £oa«v lignum ). Cette cire mélangée à un tiers de suif, est employée dans l'Amérique méridionale, à faire des cierges et des bougies : on s'en sert principalement à Menpox , dans la rivière de la Madeleine, à Santa-Fèz de Bogota, à Popayan. M. Mulis avoit connoissance de ce produit, mais il ne connoissoit pas le palmier dont il est extrait ( Linn. fil. sup. p. 4.56. ) Il paraît , d'après une lettre de M. Emmanuel Arruda à M. de Jussieu, qu'il existe dans le Brésil iu\e autre espèce de palmier dont les feuilles produisent de la cire. Ce palmier est connu des Brasiliens sous le nom de Carnamba ; il a les feuilles palmées, et ne peut conséquemment appartenir au genre Ceroxvlon. D. C. Sur V identité ou la différence du rutabaga ou navet de Suède et du êc/tou de Lapponie , par MM. Cels efCoRREA DE Serra. Soc. 1 m p. Un examen attentif de ces deux plantes nous a fait remarquer le* différences d'Agric. suivantes : i°. Les feuilles du chou de Lapponie sont parfaitement lisses ; celles du rutabaga ont des poils et des aspérités; 20. Les feuilles du chou de Lapponie sont grasses et d'une certaine façon charnues et épaisses ; celle du rutabaga moins charnues et épaisses , moins unies et avec des nervures plus apparentes ; 3o. La couleur des feuilles du chou de Lapponie tire sur le glauque; celles du rutabaga sont plus vertes ; M* 40. Les feuilles du chou de Lanponie sont nombreuses, presrm'nscendantes, très- ramassées autour du collet, et embrassant mieux la tige que celles du rutabaga rjai sont moins nombreuses , presque horisontales et dont les pétioles paraissent moins amplexicaules * 5». Les racines du chou de Lapponie sont pivotantes et blanches; celle du rutabaga sont rondes et jaunes. L'odeur et la saveur sont différentes dans ces deux racines; 6 . La saison de végéter est différente. Le rutabaga est plus hâtif que le chou de Lapponie. . , .._, Voilà plus de caractères qu'il n'en faut pour les constituer deux dittérentes espèces jardinières , selon l'expression de Roziers , quand même elles proviendraient de la même espèce botanique. Il y a cependant de fortes raisons pour soupçonner qu'elles proviennent de deux espèces botaniquement différentes, et que le rutabaga est une variété de la brassica napus de Linné , tandis que le chou de Lapponie appartient à la brassica oleracea du même naturaliste; nous n'entrerons pas dans de plus grands détails, car ils seroient inutiles pour l'objet de ce rapport, et ils pourraient donner lieu à des controverses. Les agriculteurs anglais ont cependant adopté cette opinion , et dans les plus classiques d'entre eux, on trouve le rutabaga désigné par le svnonyme de Swedish turmp, et le chou de Lapponie par celui de Turnip rooted cabbage. Nous dirons un seul mot sur cette dénomination du chou de Lapponie , qui nous semble peu exacte : dans toute la Lapponie, selon l'observation de Linné, il n'existe aucune espèce de brassica que la campestris , qui est bien loin d'avoir aucune affinité avec qu îc la plante dont il est question. Les Lappons ne la cultivent pas, car on ils ne cultivent aucune plante , et que toute l'agriculture qui se trouve en Lappj sait pponie y est exercée par des colons finlandois , qui ont pu introduire dansée climat affreux quelques-unes seulement des plantes qu'ils cullivoient en Finlande. PHYSIQUE. Mémoire sur les variations du magnétisme terrestre , h différentes latitudes , par MM. Humboldt cf Biot. Les auteurs de ce Mémoire ont considéré l'action du magnétisme terrestre , sous Institut nat; deux points de vue principaux ; d'abord comme soumise à des lois générales relatives à toute l'étendue de la surface terrestre, et s'étendant au dehors dans l'espace; secondement, comme modifiée par les attractions particulières et locales dues aux amas de matières ferrugineuses, aux chaînes des montagnes, et aux grandes masses des continens. ^ Ils ne se sont pas attachés à considérer particulièrement le phénomène de la décli- naison , qui est extrêmement variable dans les différentes parties du globe , et même dans lesdifférens tems; mais en se bornant aux seuls phénomènes de l'inclinaison et de l'intensité des forces magnétiques , ils ont cherché à reconnoître, d'après les observations, les lois suivante*, lesquels phénomènes varient à différentes latitudes. Pour cela ils ont eu l'avantage d'employer un grand nombre d'observations faites avec beaucoup de soin, par M. Humboldt , en Europe et en Amérique , et ils ont combiné ces observations avec celles qui leur ont paru les plus exactes parmi les résultats des autres voyageurs. Ils ont aussi déterminé la position de l'équateur magnétique , par deux observations directes; l'une , de la Peyrouse , dans l'océan atlantique; l'autre , de Humboldt, au Pérou. Il en résulte 100 -56 '-58" pour l'inclinaison de cet équateur ,_ sur l'équateur terrestre; la longitude de son nœud occidental est 1200 -2 '-.r>" à l'occident de Pans. Ces élémens s'accordent assez avec ceux de Lemonnier et de "Wilke ; mais comme ils ne sont déterminés que par deux observations, les auteurs ne les donnent que comme des résultats approchés. Maintenant on peut prouver , par les observations, que l'intensité des forces magnétiques augmente à mesure que l'on s'éloigne de cet équateur, vers le sud ou vers le nord. Ce résultat 24* est commun aux deux hémisphères: on y parvient en comparant les oscillations faites dans le même teins par une même boussole, à des latitudes magnétiques différentes. En réduisant ainsi les latitudes et longitudes terrestres, et latitudes et longitudes rapportées à l'équateur magnétique , et comparant ces résultats aux inclinaisons de la boussole observées dans les différens lieux , on y découvre des rapports remarquables. L'inclinaison de la boussole est par -tout à fort peu - près la même que si les deux centres d'actions des forces boréales et australes éloienl très- voisins du centre de la terre. On sent en effet que ce résultat serait rigoureux , si la terre étoit une sphère parfaite , toute composée de molécules magnétiques ; mais comme son accord avec es observations est fort approché , il faut en conclure que le cas de la nature diffère eu de celui - là , en sorte qu'on pourra en approcher de plus près encore , par de égères corrections. En attendant, voici la formule que cette considération donne : soit/, la latitude magné- tique ; i f l'inclinaison de l'aiguille aimantée : pour cette latitude , on a , . . -, sin 2. I tang. { i -f* l \ = COS. 2. I — En calculant , par cette formule , de bonnes observations faites dans les deux hémisphères, par des longitudes et des latitudes bien déterminées, on ne trouve jamais, entr elles et l'observation , des résultats de plus de 4°. Les auteurs du mémoire s'occupent de la rendre encore plus exacte , en la comparant de nouveau à toutes les observations exactes qu'ils pourront réunir , afin de découvrir les modifications qu'elle nécessite. Ils ont aussi indiqué l'observation de l'inclinaison , comme un moyen qui peut aider les navigateurs dans la recherche des longitudes , lorsqu'ils ne peuvent pas voir le soleil; et l'on n'a pas à craindre que ce moyen soit soumis aux mêmes variations que la déclinaison proposée par Halley, car il paroît que l'inclinaison ne change pas, ou du moins ne change que très-lentement. M. Humboldt a observé l'inclinaison à Ténériff e , huit ans après M. de Rossel , sans connoître le résultat de ce premier observateur , et il l'a trouvée la même , sans une différence d'une minute de degré; d'ailleurs cela est encore indiqué par la formule même qui embrasse les observations récentes de M. Humboldt, celles de Lacaille , et celles qui ont été faites en Lapponie, en 1767, lors du passage de Vénus. Les auteurs ont eu grand soin de dire qu'ils ne prétendent pas donner leur hypothèse comme une chose réelle, mais simplement comme une loi commode et sûre pour enchaîner les résultats. En effet, que fait-on de plus en physique? Démonstration du parallélogramme des forces , par M. Duchayla , ancien élève de l' école polytechnique. Soc. piiilom. Lorsqu'on a trouvé la direction de la résultante de deux forces appliquées à un même point, sous un angle quelconque, il est facile d'achever la démonstration du parallélogramme des forces , pour ce qui regarde l'intensité de la force résultante. L'auteur se borne donc à faire voir que la résultante de deux forces , représentées en grandeurs et en directions par les deux côtés conligus d'un parallélogramme , est dirigée suivant la diagonale de ce parallélogramme. Je suppose d'abord, dit M. Duchayla, que dans le cas d'un parallélogramme, dont les côtés conligus soient n et m , et dans le cas d'un autre parallélogramme dont les côtés soient n et p , la résultante soit effectivement dirigée suivant la diagonale : je dis qu'elle sera pareillement dirigée suivant la diagonale, dans le cas d'un parallélogramme, dont les côtés seraient n et m -\- /». Considérons un parallélogramme ABCD, dont les côtés A B, A G représentent les forces. Soit AC =■= n , A G = m , G B = p; supposons, au lieu de la force A B = m -f- p , agissant au point A, les deux forces m et p appliquées respectivement aux points A et G, dans la direction de AU, 2

par M Haut. Soc. ïiiiLOAi. La ceylanite étoit placée , depuis plusieurs années, au rang des espèces proprement dites ; et M. Haiïy lui avoit donné le nom de pléonaste. Ayant comparé ce minéral avec le spinelle , sous tous les rapports , il ne lui avoit trouvé d'autre caractère dislinc lif , un peu marqué, qu'une sorte de surabondance dans les résultats de la crystallisation , qui produit , assez souvent , quatre facettes additionnelles aux endroits des angles solides de l'octaèdre primitif, tandis qu'il avoit toujours vu ces mêmes angles intacts dans le spinelle. Rome Delisle avait déjà dit que l'octaèdre du spinelle étoit souvent tronqué dans ses bords, mais jamais dans ses angles solides ( i ). Cette extension que subissoit la crystallisation de la ceylanite , avoit suggéré , à M. Haùy , au défaut d'un caractère plus tranche' (2) , le nom de pléonaste qu'il avoit substitué à celui que 1 on emprunte d'une localité d'ailleurs si riche en minéraux de diverses espèces. L'auteur a observé, récemment, les facettes additionnelles dont on vient de parler sur plusieurs crystaux de spinelle d'une belle couleur rouge ; il ajoute que nous connoissons maintenant plusieurs intermédiaires entre le pléonaste et le spinelle qui appartiennent évidemment au premier. Tels sont de petits octaèdres d'un rouge pourpre -que l'on trouve au Vésuve , et d'autres octaèdres d'une couleur bleue engagés dans les (1) Criuallogr. t. i, pag. 114. (1) Traite de miner, t. 1, paj, 21. Bull. 3. Fu?. É&&,«, Fiy. 2 . ! Sas . /.;.^.. .»<•«// "' *h9 laves des volcans d'Anderaach , et qui ont été cités par M. Faujaa , dans le mémoire qu'il a pnblié sur ce sujet. Le tissu vitreux de ces divers crystaux et leur transparence , prouvent le peu de fonds que l'on doit faire sur certains caractères extérieurs des anciens pléonasles , telles que leur opacité , leur couleur noire et leur cassure lisse et conchoïde. La principale raison qui avoit empêché M. Haiiy de réunir le pléonasle au spinelle , lorsqu'il a publié son traité de minéralogie , est que les analyses de ces deux substances présentent quelques différences dans les rapports des principes composans , qui sont tous communs. De plus, le spinelle renferme environ 6 pour ioo d'acide chromique, tandis que ce principe est nul dans le pléonaste , dont M. Collet - Descostils a relire un autre métal qui manque au spinelle; savoir : 16 pour ioo de fer. Mais d'une part les différences entre les principes communs, ne sont pas plus grandes que celles qui résultent des analyses faites sur des minéraux que l'on ne peut s'empêcher de ranger dans une même espèce (i). D'une autre part , on est d'autant plus fondé à regarder Je chrome et le fer comme de simples substances accidentelles, qu'il existe des spinelle* d'un rouge si pâle, que le chrome n'y est probablement qu'en très -petite quantité, et qu'il est très-douteux que les plénoastes d'une couleur purpurine ou bleue , contiennent une quantité bien sensible de fer oxidé. Ainsi il est vrai de dire que, dans l'état actuel de nos connoissauces , la limite qui avoit d'abord paru séparer les deux substances disparoit , et que les pléonastes ne peuvent plus être regardés que comme des variétés du spinelle dont ils porteront le nom, avec des épithètes indicatives de leurs différentes couleurs. CHIMIE. Des effets de la chaleur modifiée par la compression sur differens corps , par Sir JAMES HALL. M. James Hall a voulu connoître quelle différence il y avoit entre un corps pier- Bibl. Britàxk. reux qui aurait éprouvé l'action d'un feu capable de le faire fondre à la pression ordinaire de l'atmosphère , et ce même corps fondu sous une pression considérable qui s'opposeroit en dégagement des giz qui s'échappent dans le premier cas. La craie , ou d'autres carbonates calcaires naturels réduits en poudre , mis dans des tubes de porcelaine sous une compression puissante , exposés à une chaleur capable de faire fondre l'argent ont considérablement diminué de volume, et se sont changés en une masse compacte , à cassure cireuse ou spithique, en tout semblable à celle du marbre compacte ou du marbre lamellaire. Ces carbonates n'avoient presque rien perdu de leur poids, et se dissol voient avec effervescence dans les acides : quelquefois ils présentaient une sorte de stratification qu'ils n'offroienl pas avant d'avoir été soumis à l'action du feu et de la pression. Lorsque le carbonate calcaire a oerdu une partie de son acide carbonique , il est beaucoup plus difficile à fondre ; ce qui prouve que l'acide carbonique sert de fondant à la chaux. Il faut une pression à-peu-près égale à 35o atmosphères pour fondre le carbonate de chaux, sans qu'il perde de son acide carbonique. Un mélange de craie et de silex pulvérisé, soumis à la même épreuve, a donné une matière fondue semblable à de la calcédoine. Cette matière se dissout quelquefois en entier dans les acides, et sa dissolution évaporée jusqu'à un certain point , passe à l'état de gelée. M. Hall n'a pu s'opposer aussi facilement à la décomposition delà houille, lorsqu'il l'a soumise à une haute température sous une pression égale au moins à celle de ëo (i) Le spinelle analysé par M. Vauquelin , renferme 81,47 pour 100 d'alumine , et 8,78 de m.igncsie , tandw ^uc le pléonaste, d'après l'analyse faite par Descostils, donne 8 d'alumine et 11 de magnésie. R *5o atmosphères. Il est cependant parvenu à obtenir une houille compacte brillante, qui avoit perdu la moitié* de son poids, et la faculté de brûler avec flamme. Il pense crue la difficulté qu'il a éprouvée à retenir les fluides élastiques dans la houille , vient du ieu d'affinité qu'ont ces fluides avec la partie solide de ce combustible, tandis que affinité de l'acide carbonique pour la chaux , coucourroit avec la pressiou à retenir ce gaz dans le carbonate calcaire. Des matières végétales et des corps animaux, tels que les cornes, ont une expansi- bililé encore plus grande que la houille, et il est très-difficile de les fondre sans les volatiliser : il faut employer une chaleur foible et des tubes de verre. M. Hall est par- venu alors à obtenir une matière noire et brillante ccmime de la houille , qui brûloil avec la flamme , et même avec l'odeur propre à ce combustible fossde Dans ses expériences sur ces matières , il a remarqué que lorsque la pression ne passoit pas 80 atmosphères, la corne soumise à l'action de la chaleur se volatilisoit en entier, sans même laisser le résidu de cendre qu'elle auroit dû donner par sa combustion. A. B. Note sur un procédé employé avec succès pour purifier le fer cassant à froid , par M. A. "Baillet. Soc de médec. ** a* communiqué autrefois à la société philomalhique , la description d'un procédé que j'ai vu employer dans les forges de l'en tre-Sambre et Meuse, pour purifier le fer cassant à froid, lui enlever le phosphure qu'il contient, et le rendre ductile. Ce pro- cédé consiste à jetter sur le foyer et sur la loupe , de la castine en poudre. M. Rinman fils a employé en Suède, dans le même but, un mélange départies égales de chaux et de scories, et il a obtenu un fer doux et nerveux. Dans un autre essai, il a ajouté de la potasse à la chaux, et a eu les mêmes succès. Le procédé dont je vais rendre compte , paroît avoir été calqué en partie sur ceux que je viens de rappeller •. il est en usage , depuis quelques années, dans une forge des départen.cns de l'est. On ne travaille daus cette forge que les pièces de fonte brisées, et les autres déchets provenant d'un haut fourneau ou on ne coule qu'en sablerie. Le fer qu'on en obtient par les méthodes ordinaires est cassant à froid ; mais on est par- venu à corriger ce défaut, en opérant de la manière suivante. 10. On fait un premier mélange de castine et de potasse réduites en poudre. On jette, pendant le travail de la loupe , quelques pincées de ce mélange sur le charbon qu'on a eu soin d'humecter auparavant. 2^. Au moment où l'on avale , ces \ est-à-dire où l'on ramasse la pièce , on jette dessus uelques pincées d'un deuxième mélange formé de castine, de potasse, de muriate e soude et d'alun. On s'étonnera peut-être de voir entrer dans une composition destinée à purifier le fer, une substance qui contient de l'acide sulfuricme. On sait que le soufre rend le fer cassant à chaud ; ma. s M. Ch. Hersart, de qui )e tiens ces détails, ma assuré que le l.T de celle forge qui , avant l'emploi de ce procédé, se vendoit à un prix inférieur a celui d.- plusieurs forges voisines, était aujourd'hui de bonne qualité, et se vendoit le même pïlX que les meilleurs fers du pays. On a observé que quand ou employoït les deux mélanges ci-dessus eu trop grande quantité, le fer nétoit pas aussi ductile. Sur lu dcvitrification du verre , par M. DARTIGUES. Ijcstitct nat. Après avoir considéré le verre comme un corps transparent et homogène, produit nu- 1,1 combinaison de corps de nature différente, à laide dune haute U -mpérature , Al. Darligu>s passe à l'examen du phénomène dans lequel cette combinaison vineuse change de nature, et devient plus ou moins opaque par l'etiet d'une sorte de crystallisation. On trouve assez communément, dans les tours de verreries, des masses de verre qui se forment daus les creux produits sur le sol de ces fours, par lac lion de la chaleur Z.)T et des matières qui coulent des creusets. Ces masses vitreuses contiennent , quelquefois , dans leur intérieur , des corps opaques d'une forme régulière. M. Dai ligues , en examinant ces espèces de crystaux , est parvenu à eu distinguer de plusieurs sortes , les uns ne se présentent que comme de légères nébulosités; d'autres en masses confuses: et d'autres encore en prismes ou en aiguilles , et parmi ces dernières , les aiguilles sont ordinairement convergentes à un centre commun. Nous regrettons , avec M. JJartigues, qu'aucuns de ces crystaux n'aient encore été analysés , et nous desirons vivement de voir terminer le travail que ce physicien a entrepris sur ce sujet. La circonstance qui favorise la dévilrificalion du verre , semble être un refroidissement très -lent; mais il paroît encore que cet effet n'a point lieu sur les verres dont les élémens sont dans des proportions convenables et telles que les affinités de ces substances élémentaires puissent agir réciproquement , même lorsque le calorique ne favorise plus leur action. Dans le cas contraire , la masse vitreuse , en fusion , donne une précipita- tion lorsqu'elle se refroidit lentement et qu'elle conserve ainsi, assez long-tems, de la fluidité, pour que les molécules, qui ne sont plus retenues par l'action du colorique, puissent quitter la combinaison , ou pour mieux dire , lorsque la force de cohésion se rétablit assez lentement pour laisser agir les affinités de composition ; aussi la plupart de ces dévilrihcations se trouvent-elles au centre des masses vitreuses. C'est à de sem- blables dévitrifications que M. Dartigues attribue la formation de la porcelaine de Réaumur, et toutes les autres productions analogues que l'on attribuait généralement à une sorte de cémentation. F. C. V. Extrait d'un Mémoire de M. Seguin , sur le dégras. Le dégras est employé dans la corroyerie pour donner de la souplesse aux cuirs, Institut nAt. et pour les rendre imperméables. On en connoit deux espèces dans le commerce , celui de pays et celui de Niort. Le premier est un produit immédiat du chamoisage des peaux. Lorsqu'elles sont débourrées et défleurées , on les imprègne d'huile dont on enlève l'excès par la po- tasse en liqueur; il en résulte une dissolution qui contient non-seulement du savon, mais encore de la gélatine. C'est cette dissolution qui , évaporée àsiccilé, donne pour résidu le dégras de pays. A Niort, on la décompose par l'acide suifunque, et on en précipite le dégras , qui porte le nom de cette ville. D'après l'analyse de M. Séguin , celui - ci n'est que de l'huile oxigéné , tandis que l'autre est un composé de savon et de gélatine : et en effet il est parvenu à donner à de l'huile de poisson, toutes les propriétés du dégras de Niort, en en faisant bouillir, pendant cinq minutes, une livre avec une demi-once d'acide nitrique à 25 degrés. Il a observé que , dans cette opération , il ne se dégageoit aucun gaz ; qu'il se formoit de l'eau, du nitrate d'ammoniaque; il en a conclu que l'huile s'oxigénoit, non pas en absorbant l'oxigène de l'acide nitrique, mais en lui cédant une partie de l'hydro- gène qui entre dans sa composition. Ces résultats sont d autant plus intéressans , que le dégras de Niort étant beaucoup plus estimé que celui de pays , les corroyeurs qui jusqu ici n'ont pu, à cause de sa rareté, s'en procurer qu'à grand prix , textuellement pourront désormais en fabriquer à peu de frais , autant qu'ils en désireront , en suivant le procédé qui vient d'être exposé. ASTRONOMIE. Sur la nouvelle planète , nommée Junon. M. Harding, collaborateur de M. Schroeter , à Lilienthal , a découvert une nouvelle Institut NAt. lanète, à laquelle il a donné le nom du Junon. Voici, en peu de mots, l'histoire e cette découverte. M. Harding s'occupoit de la publication des cartes célestes qui doivent contenir toutes les petites étoiles de l'histoire céleste française , afin qu'on puisse reconnoitre facilement les deux planètes Pallas ei Cérès , lorsqu'on les observe hors du méridien. Pour rendre ses cartes plus complètes , il les compuroit avec le ciel pour y dessiner les étoiles qui S auroient pu échapper. Le ier, septembre, il vit une étoile de huitième grandeur, qui n'étoit pas dans l'histoire céleste • il la dessina , d'après sa configuration , avec les {petites étoiles environnantes. Le 4 septembre , il compara de nouveau sa carte avec e ciel; et, à son grand étonnement , l'étoile qu'il avoit observée le Ier. septembre, avait disparu. En même tems , il en apperçut une autre plus vers l'ouest et vers le sud, qu'il n'avoit pas vue le 1er. septembre : il soupçonna aussitôt que l'étoile vue le 1er. septembre, avoit un mouvement propre j et les observations exactes, faites le 5 et le 6 , confirmèrent ce soupçon. Cette planète a été revue depuis , par plusieurs astronomes , et en particulier , par M. Burkardt Cet excellent observateur s'est même déjà occupé de calculer sesélémens. En voici les valeurs telles qu'il les a déterminées récemment. Nœud 5S 210 Ç> Inclinaison i3o 5' Aphélie 7' 22° 5o' Distance moy. 2,6*57 Excentricité o,25' Long. moy. en 1800 420 17' 3i" Ce qui donne 4 ans , 4 mois et 2 jours pour la durée de sa révolution. OUVRAGES NOUVEAUX. Novœ-Hollandiœ plantarum spécimen ; auctore J.-J. Labillardière , inst. nation, socio. in-4°'i Parisiis , 1804; apud auctorem , boulevard Montmartre , no. 3i. La découverte de la Nouvelle-Hollande , est une époque importante dans l'histoire des sciences naturelles* Ce vaste pays , dans lequel nous comprenons la terre de Wan-Leuwin et le cap de Van-Diemen est aussi éloigné des anciens continens par la stiucture des êtres dont il est peuplé , que par sa position géographique. La connoissance exacte de ces êtres devient donc d'un intérêt majeur pour la science, soit en ce qu'elle tend à compléter le nombre des espèces connues , soit en ce qu'elle aggrandit nos idées sur la nature et les rapports mêmes de ces êtres , et devient ainsi la pierre de touche des théories généralement admises. Les plantes de la Nouvelle-Hollande, ne sont connues, jusqu'ici, que par un petit nombre de descriptions dues aux recherches des voyageurs ou à l'introduction récente de quelques-unes d'entr'clles dans les jardins d'Europe. M. de Labillardière qui a visité ce pays , dans le voyage à la recherche de la Peyrouse entrepris , en 1791 , sous la conduite de M. d'Entrecastreaux, vient combler cette lacune en donnanr aujourd'hui aux botanistes les résultats de ses recherches : son ouvrage , dont les quatre premiers cahiers viennent de paroître , contiendra les descriptions et les figures de 170 espèces de plantes presque toutes inconnues , et dont plusieurs constituent des genres nouveaux. Ses des:riptions sont écrites en latin , et disposées d'après le système de Linné ; mais l'auteur indique avec soin la place à laquelle les nouveaux genres qu'il a découverts , doivent être rapportés dans les familles naturelles. Les planches sont dessinées avec simplicité et exactitude , et deviendront sur-tout intéressantes pour les botanistes , en ce ou'elles présentent une analyse exacte des parties de la fleur et du fruit. Nous allons indiquer , succinctement , les genres nouveaux qui se trouvent dans les cahiers publiés jusqu'à présent. Centrolepis. Spathe a plusieurs fleuts ; point de calice ni de corolle : glumes centrales simples ; une étaminc nsérée â la base de l'ovaire ; un ovaire surmonté d'un style a trois divisions ; capsule a trois loges monos- Îiermes. — Genre de la famille des Joncs , voisin des Eriocaulon , remarquable par l'absenee du calice et de a corolle. Mniarum. Forst. Ce genre a un calice à quatre dents, et non à quatre parties ; son étamine est insérée sur le calice ; la graine esc recouverte par le calice , lequel est resserré au sommet. L'embryon est ovale , courbé autour d'un périsperme farineux et a sa radicule supérieure : il doit être placé auprès du sckranthu* que M. de Jussieu a réuni avec les Portul.icées , et que M. de Labillardière propose d'associer aux Atriplicées. Genosims. Corolle supere , tubuleuse , a trois lobes étalés égaux entr'eux ; trois ctamincs ; un style à trois stigmates presque droits. — Genre de la famille des Iridées , voisin des lxia dont il dirlcre par le nombre des lobes de la corolle , et parce que le réceptable des graines est libre et central. Lkpidosper.ma. Glumes simples diversement cmbri-iuécs , et dont les inférieures sont stériles ; une écaille de consistance tubéreuse ou analogue à la moelle , divisée en cinq ou six parties , placée à la base d'une graine arrondie, lisse , cornée et semblable à une petite noix ; trois étamines ; un styie. — Cenrc de la famille dei Cypéracées , intermédiaire entre les Sclcria et les Schrcnus : M. de Labillardièie en décrit sept espèces. Il soupçonne qu'on doit y rapporter le sckttnus involucratus , Rottb. AutHANTHPS. Corolle a quatre divisions entourées à sa bj;e d'écaillés embriquées ; quatre anthères linéaires insérées sur les lobes de la corolle un peu au-dessous du sommet; une graine supè:c couverte par la corolle qui se dessèche et se coupe en travers à sa base , et par quatre glandes en forme d'écaillés , attachées à la base de la corolle. — Genre de la famille des Protées , doat M. de Labillardière décrit trois espèces , auxquelles on doit peut- ici t réunir le proies racemosa , L. D. C. Z\)t) BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Frimaire , an 10 de la République. N°. 93. «■"OBI HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Note sur un nouveau genre de mammifères , de L'ordre des rongeurs , sous le nom d'hydromys , par M. G. Geoffroy de St-Hi!aire. Le jésuite Molina avoit vu , au Chili , et décrit , sous le nom de Coipou , mus coipus , Soc. PHrLOiif. un animal qui avoit, avec le castor, les plus grands rapports de forme, de grandeur, et presque de couleur , mais qui en diffêroit par sa queue ronde. Cet animal a été revu dernièrement au Paraguay , par Dom Félix d'Azzara, qui l'a publié sous son autre nom américain , quouiya. La description qu'en donne ce savant naturaliste , est le premier article du second volume de son histoire des animaux du Paraguay. Je ne sache pas que sa dépouille ait été envoyée en Europe , pour faire partie d'une collection d'histoire naturelle j mais cette indifférence vient , sans doute , de ce qu'elle est trop abondante au Chili. Depuis dix ans elle a passé dans le commerce de la pelleterie , d'où les manufacturiers de chapeaux l'enlèvent avidement , pour en employer le poil dans leur fabrique : à Paris, seulement, il s'en est consommé jusqu'à vingt mille dans une année. Je tirai cette pelleterie du plus riche magasin de fourrures que nous connoissions à Paris , et qui est établi rue Simon-le-Franc. Je parvins à en trouver d'eutières dans des ballots de plusieurs milliers , parmi lesquels , grâce à la complaisance de M. Bichem , qui dirige cette maison de commerce, j'eus la liberté de choisir. Je ne tardai pas à m'assurer que ces utiles pelleteries appartenoient à l'animal décrit par MM. Molina et d Azzara. Le premier de ces voyageurs , sans s'être proposé une détermination bien rigoureuse , l'avoit compris parmi les espèces du genre mus , en quoi il fut suivi par Cîmelin j mais il est évident que le coipou doit être retiré de ce genre , qui n'admet aucune espèce à pieds palmés. Il est plus voisin du castor , niais , comme je l'ai déjà dit , il s'en éloigne par sa queue arrondie : il ne saurait être as- socié à un animal chez lequel la conformation de la queue forme le trait singulier et caractéristique d'où dérivent ces mœurs tant vantées par les auteurs. De plus , des collections faites aux terres australes , par nos estimables voyageurs , MM. Perron et Lesueur , nous ayant offert deux espèces presqu'en tout semblables au coipou , j'ai cru , dès-lors , selon l'esprit de nos plus savans méthodistes , pouvoir séparer ces trois espèces , et établir , à leur égard , le genre hydromys dont le caractère est ainsi : HYDROMYS. Cartct. nat. Dents incisives , au nombre de i à chaque mâchoire \ canines o ; deux molaire» dans chaque rangée sillonnées sur leur côté . et à double excavation sur leur couronne. Pieds pentadactyles \ les antérieurs libres , les postérieuis palmés. Queue ronde et couverte de poils courts. N°. IX. 8e. Année. Tome III. Avec une Flanche XXIL X 254 Première espèce. Hydromys coipou. — Hydromys coipus , pelage brun-marron sur le dos, roux sur les flancs, et brun-clair sous le ventre. Patrie. Le Chili , le Paraguay et le Tucaman. Deuxième espèce. Hydromys à ventre jaune. — Hydromys chrysogaster , pelage brun en dessus , orange sous le ventre , et le bout de la queue blanc Patrie. L'une des îles du canal d'Entrécasteaux, Troisième espèce. Hydromys à ventre blanc. — Hydromys leucogaster , pelage brun en-dessus, blanc en-dessous, le bout de la queue de cette dernière couleur. Patrie. L'île Maria. Observation. La première de ces espèces surpasse le blaireau pour la taille ; les deux dernières sont de la grandeur du putois. La description de ces trois animaux paraîtra dans l'un des prochains numéros des Annales du muséum d'Histoire naturelle; elle sera accompagnée de figures. On a pu même donner celle du coipou , d'après une figure très-soignée qui représentoit cet animal , et qui s'est trouvée parmi les manuscrits de Commerson : ce savant naturaliste l'avoit reçu de M. Bougainville de Nerville , gou- verneur des îles Malouines , lors du passage de Commerson à Buenosayre. E. G. Suite de l'extrait des mémoires sur les DIolluques , par M. CuviER. Soc. pniLOM. Deuxième extrait. On rendra compte dans ce deuxième extrait de cinq mémoires de M. Cuvier , sur autant de genres de ses Gastéropodes , savoir: les Tritonie , Doris f Aplysie , Onchidie et Bullée. Afin de ne pas dépasser les bornes prescrites pour les articles de ce bulletin , et de n'omettre , en même tems , aucun des faits les plus impor- tons que renferment ces mémoires , on réunira dans trois divisions , i . ce qui concerne la critique de l'établissement des genres , de la distinction et de la sjnommie des es- pèces anciennes ; 2*. la description extérieure et la détermination des espèces nouvelles; 3°. l'analomie des unes et des autres sera exposée dans un troisième extrait. 1°. Le genre Tritonie , établi par M. Cuvier , ( table élém. page 387 ) d'après la structure et la forme des branchies , doit comprendre les Doris clavigera , cer- vina , coronata, arborescens eïfrondosa de Linnœus ( édit. de Gmelin. ) En ayant égard au caractère générique des Do?is , tel que Liniiceus l'a établi , on ne trouve que huit espèces qui appartiennent certainement à ce genre , parmi les vingt-cinq que Gmelin y renferme ; ce sont les D. Argo( l'Argus de Bohatsch ) , stellata , fusca , ( le bi-lamellata de l'édit. XII.) lœvis , obvelata , muricata , pilosa , verrucosa. Les autres sont ou des Tritonies , ou des QEolipdes ( D. fasciculata , papillosa , lacinulata , minima et pennata ) ; ou des Cavolines ( D. peregrina et affims ) ; ou des Glaucus (D. radiata). Les caractères assignés à ces huit espèces ne les distinguent pas bien les unes des autres • ceux, par exemple, de l'Argus et du Stellata , offrent la même chose, ex- primée difléremment. Les synonymes sont loin d'être tous certains. La Limace à plante ( Dicq. Journ. de physiq. 1779/)" est une espèce distincte de l'Argus auquel on la rap- porte. Apulée est le seul auteur , parmi les anciens , où l'on trouve quelques traits caracté- ristiques , relatifs à la description des Aplysies. Rondelet en donne des figures, mais Boatsch est le premier qui ait décrit ces animaux avec exactitude , sous le nom de Lernr^a , et cV.t d'après ses descriptions, que Linncvus fil le caractère de ce genre, et le nomma Aplysia, dans sa 12- édition. Le genre Onctiidiwna. été établi par le docteur Buchannan , ( élém. delà soc. Linn. de Londres, t. 5. page un.') d'après une seule espèce qui vil sur le Typlia elephan- tina de Roxburgh. Mais la courte description extérieure que cet auteur en donne, est inexacte, en ce qu'il compare les appendices de la bouche à des bras, et qu'il les trouve analogues à ce que Linnreus nomme ainsi dans la Scyllée. Il n'est pas pro- bable d'ailleurs que les sexes soient séparés dans cette espèce, comme l'assure M. Bu- channan. M. Cuvier observe , à l'occasion du genre Bullœa, formé par M. Lamarck , aux dé- 255 pens des Bulles de Linnceus , que le caractère tiré de la coquille qui est à découvert , ou cachée dans les chairs, est pris, à bon droit, pour établir ^ des distinctions géné- riques , mais que de vrais naturalistes ne peuvent s'en servir pour former des division* plus relevées. IIo. Voici les espèces nouvelles décrites dans ces mémoires. A. Une grande espèce de Tritonie , envoyée du Havre , par M. F. Homberg à M. Cuvier, et qu'il nomme du nom de ce naturaliste zélé , Tritonia Hombergii. Longue de 6 à 8 centim. , large de 2 ou 3 , selon qu'elle se dilate ou se contracte. Le corps a quatre faces, une pour le dos, 2 pour les flancs et une pour le pied, puniu en arrière, arrondi en avant. Les arêtes qui distinguent le pied des flancs, formant un bourrelet ployé en festons plus nombreux que les deux arêtes supérieures. "Le dos lé- gèrement bombé , couvert de verrues de grandeur inégale , molles , irrégulièrement arrondies. Deux tentacules en forme de panache , composés de cinq plumes déchi- quetées comme des feuilles de fougère , sortant chacune d'un trou, entouré d'un bourrelet saillant, placé sur la partie intérieure du corps , :et pouvant s'y retirer. Les branchies forment une rangée serrée tout le long des deux arêtes supérieures, depuis les tentacules, vis-à-vis desquels elles commencent. Les flancs sont lisses , le droit ayant deux tubercules placés de manière1, à diviser sa longueur en trois parties égales; le premier de ces tubercules a deux trous pour les parties de la génération ; l'anus s'ouvre dans le dernier, qui est un peu plus haut que l'autre et plus petit. • La bouche placée en avant , est bordée par deux lèvres charnues -, ridées , saillantes, et surmontées d'une espèce dévoile, dont les bords sont dentelés. B. Dix espèces de Doris dont les sept premières appartiennent à la section des D. planes , et les trois dernières à celle des prismatiques. i°. D. Solea; type des D. planes, long de 3 p. 6 lignes, large de 1 p. oblong et très-applati; sa peau forme comme un cuir ayant des éievures larges et peu sail- lantes, et des rides peu marquées. L'étoile de ses branchies sort d'une espèce de calice, bordé par cinq valves saillantes, entre lesquelles passent les rameaux pulmonaires : son pied n a que le tiers de la longueur du corps. Originaire de f Isle de France. 20. D. S cabra • d'un tiers plus petit que le précédent. Ses branchies découpées, plus menues et l'ouverture de leur calice plus petite, le calice dentelé comme dans la pré- cédente , très-rude au toucher, la largeur du pied à peine le quart de celle du corps. Originaire de Timor. 3o. D. Maculosa , ayant, comme toutes celles qui vont suivre , le pied presque aussi 11 courtes , sensibles à la vue , et sa couleur d'un brun foncé , avec des taches irrégu- lières, noirâtres. De la baie de Chiens marins, côte de la Nouvelle-Hollande. 40. D. Lunbata , observé vivant à Marseille , par M. Cuvier. Le manteau brun , marbré de noir , avec un bord étroit , jaune clair tout autour. Ses branchies représentent une feuille palmée dont les folioles seroient ce que les botanistes nomment tripinnaùhdes. Elles sont noires , excepté les pointes de toutes les folioles qui sont blanches. Les tentacules supérieurs en forme de massue, composée de feuillets enfilés ; leur couleur également noire , avec la pointe blanche ; tout le des- sous du corps noir, le pied liseré de jaune, comme le manteau. 5o. D. Tuberculata, la surface du manteau, couverte de petits tubercules arrondis, qui se touchent, dont les plus grands ont' à peine un quart de ligne. Un peu plus grand que le Limbata , mais semblable pour la forme du corps , des branchies et du man- Les deux individus observés par M. Cuvier , venoient de l'Isle de Rhé. Il pense sûrement point celle décrite par Muller , zool. dan : t. 47, i. que cette espèce n'est sûrement point 1 et 2. et mise parmi 1 celle déente par 0. Fab 1 et 2. et mise parmi les synonymes de l'obvelata de Linnceus ; mais probablement 'ricius , f Mém. de la soc. d'hist. nat. de Copenhague , t. IV, X 2 256 pi. V. f. i et 2. ) , et qu'il nomme Obvelata, el celle décrite par Plancus , app. t. V. ûg. G. H. ; mise aussi par Gmelin , parmi les synonymes de l'obvelata. 6°. D. Tomentosa. Petit, couvert d'un tissu un peu laineux au toucher, et comme feutré j ses branchies peuvent rentrer en totalité dans leur calice. Des côtes de la Rochelle. 70. D. Lœvis. Le corps couvert de petits points blanchâtres , sensibles à la vue plus qu'au toucher; neuf feuilles bien distinctes aux branchies, corps plus convexe , plus oblong , quoiqu'à-peu-près aussi petit que celui de la précédente. Les tentacules plus longs. Elle se trouve aux environs du Havre. 8°. D. Lacera. Les bords du manteau dépassant peu ceux du pied, minces et comme déchirés par des découpures, la peau du dos renflée en grosses vésicules inégales, placées irrégulièrement , les houpes branchiales disposées en cercle , dont le diamètre extérieur est de quinze millimètres. Comme dans tous les Doris, l'anus est au centre de ce cercle, la bouche à l'extré- mité du corps opposé, les ouvertures des organes de la génération , percées dans un tubercule placé du côté droit, sous le rebord du manteau, vers le quart intérieur du corps. 90. D. Atro-marginata. lue corps terminé en pointe blanchâtre, une ligne étroite, d'un noir foncé sur tout le pourtour de l'arête qui distingue le dos des flancs. io°. D. Pustulosa. Le corps arrondi en arrière , blanchâtre , garni de papilles larges , très-peu élevées , dont le milieu est marqué d'un point enfoncé. De ces dix espèces, celles des nos. 2,3,8,9 et 10, ont été rapportées par MM. Peron et Lesueur , qui publieront leur histoire dans tous ses détails. C. Trois espèces à'Aplysies. i°. Api. Camelus , dont le cou est excessivement long , le corps pointu en arrière, et revêtu d'une peau lisse et blanchâtre. 2°. Api. Alba. Diffère de la précédente , par la brièveté de son cou , et n'en est peut-être qu'une variété. 3°. A. Punctata. Distincte des deux premières , par un trou assez grand , de forme ovale , à la membrane supérieure de son couvercle branchial , et par la hauteur ex- trême du rebord qui entoure son corps. Elle a d'ailleurs de longs tubercules supé- rieurs , et la peau d'une couleur noire pourpre , parsemée de points blancs. D. Une espèce dOnchidie, Onchidium Peronii, trouvée par M. Peron, sur les rochers de l'Isle de France et de Timor , et dédiée par M. Cuvier à cet infatigable et zélé naturaliste voyageur. Sa forme est ovale dans l'état de contraction , et bombée en dessus; elle a le man- teau recouvert de petites verrues, subdivisées elles-mêmes en verrues plus petites, et débordant le pied de toutes parts , d'autant plus que l'animal est moins bombé et moins contracté. L'anus est au-dessous de l'ouverture de la respiration, en arrière du corps, dans le sillon qui sépare le manteau du pied. La tête esta l'extrémité opposée, dans ce même sillon. Elle est applatie, bordée en avant de deux larges ailes charnues, et surmontée de deux tentacules rélraclicles comme ceux de la limace. En dessous se trouve la bouche, formant un trou ovale , entouré d'un bourrelet charnu. La verge sort entre les deux teutacules, et les œufs par un trou percé au côté droit, près de l'anus. Il en part un sillon qui s'avance jusques vers l'orifice par où sort la verge, mais ne le joint pas. Explication de la planche XXII. Fig. 1 . Doris lacera. Fig. 1. Doris verrucosa. Fig j. Doris limbaia, Fij. 4. Doris tubtrculata. Fig. f. Doris atromargina'.a. Fig. 6, 7 et S. Onchidium l'eronii ( dcmi-grandcur. ) Fig. y ce 10. Tr'uonia Hombergii. G. L. D. Bull, des Je . T1U.PI.XXU. Il U3. Fuj . i Fies branchies des bullées et des aplysies peuvent se retirer dans un creux recouvert par la coquille ou le rudiment de coquille , et sont conséquemment sur le dos. On comioît déjà la situation de celle des doris et des tritonies. 2°. Leur position et leur distribution différentes déterminent de semblables diffé- rences dans les veines , qu'elles envoient à l'oreillette du cœur et dans la position de ce viscère , qui se rapproche toujours des branchies. Dans l' onchidium comme dans l'aplysie, le sang arrive aux poumons par deux grands vaisseaux, enveloppés par des rubans musculaires qui se continuent et se perdent dans les muscles du pied , et revêtus intérieurement dune membrane fine; celle-ci n'a pu être apperçue dansf'aplysie, de sorte que, dans cette dernière , la veine-cave communique par une loule d'ouvertures avec la cavité du ventre dont les parois sont percées (1). (1) Voyez le numéro 73 , ie ce Bulletin , où ce fait et plusieurs autres , concernant l'anatomie des .iply;ie», ont déjà écé annoncés , d'après une lettre de M. Cuvier , «wiitc de Maiseih* à ua des menibre» à: 1 1 boucte. K°. X. 8e. Année. Tome IU. Y a 6"a 5\ La bouche est sans mâchoires dans les aplysies , l'onchidium , la bulle'e , les doris -} il y en a dans les tritonies /de substance cornée , fortes et tranchantes , articulées par un bout et se croisant comme deux lames de ciseau de tondeur. - Les aplysies, les rfo?w , les tritonies et l'onchidium ont, au tond dé cette cavité, une langue en forme de plaque cartilagineuse, armée de crochets, dont les mou- vemens conduisent les alimens dans l'œsophage ; mais dans la bulle'e , c'est sur la paroi inférieure de l'œsophage, à l'origine de ce canal, qu'est situé cet organe : il consiste en un tubercule arrondi , garni de deux amas de dents recourbées , qui attirent, par un mouvement ondulatoire, les alimens dans le gésier. Ce même tubercule fait l'office de mâchoires et de dents, lorsque l'œsophage se déroule au-dehors, comme il en a la faculté. Il y a trois estomacs dans 1rs aplysies, un jabot membraneux, un gésier musculeux , garni intérieurement de plaques formant des pyramides à base rhom- boidale , de substance demi -cartilagineuse, suivi d'un autre estomac ayant les parois armées en-dedans de crochets , dont les pointes sont recourbées vers le gésier. Le dernier estomac reçoit près du pylore l'orifice d'un cœcum à parois simples et mem- braneuses. Dans l'onchidium ils sont en même nombre ; le premier est analogue au gésier des oiseaux ; le second est profondément canelé , et le troisième est court , cylindrique et sillonné intérieurement de rides plus fines et plus nombreuses que le précédent. On ne trouve par contre que deux estomacs dans la bullee ; le premier , grand et musculeux, est armé intérieurement de trois grandes pièces osseuses ; le second est simplement membraneux. Les doris et les tritonies n'ont qu'un seul estomac mem- braneux. Le foie , toujours assez volumineux , varie sur-tout par le nombre et l'insertion de ses canaux. Dans la bullee, c'est dans le commencement du canal intestinal que sont leurs orifices ; dans les doris , ils s'ouvrent au fond du cul-de-sac de l'estomac ; dans les aplysies au tour de l'orifice du cœcum dans le troisième estomac ; et dans l'on- chidium qui à trois foies bien distincts , ayant chacun leur canal excréteur, ceux des deux plus grands s'ouvrent dans l'oesophage près du cardia , tandis que le canal du plus petit foie s'insère dans le gésier. Outre les canaux hépatiques ordinaires, la substance du foie ou une glande d'une autre nature, qui seroit dans ce cas, unie à la première, de manière à ne pouvoir en être distinguée ni par la couleur ni par le tissu , donne naissance au canal particulier qui s'ouvre à l'extérieur du corps à droite de l'anus, après avoir communiqué par un petit endroit avec une vésicule placée dans le corps, près de ce dernier orifice. Ce fait singulier a été vérifié par M. Cuvier, dans les treize espèces de doris qu'il a disséquées. Il y a de plus, dans ces animaux, une vésicule entièrement séparée du foie qui verse une liqueur quelconque dans l'estomac, et qui reçoit un rameau artériel con- sidérable provenant de l'artère hépatique j ce qui l'ail présumer que la sécrétion qui s'opère dans ses parois est assez abondante. 4°. Le système nerveux , plus simple dans les tritonies , les doris et l'onchidium , que dans les aplysies , consiste en un cerveau formé dans l'onchidium , les tritonies , de quatre tubercules ou ganglions, de quatre lobes dans le dons solea et l'onchi- dium , ovale et composé de petits globules brunâtres dans le D. Lacera. Il envoie sous l'œsophage deux premiers nerfs réunissant deux petits ganglions , d'où naissent de petits filets qui von! à ce canal et probablement à l'estomac; Us autres nerfs par- tent immédiatement du cerveau. Dans la bullee, les deux ganglions qui tiennent heu de cerveau ri d'où partent la plupart des nerfs , sont placés de chaque côté de l'œso- phage , et réunis par deux filets qui entourent ce canal comme un collier. Outre ces deux ganglions, il y en a un troisième placé sous la coquille et duquel naissent les nerfs des viscères. Dans les aplysies , les ganglions sont beaucoup plus dispersés que dans lés précédens. Le principal que M. Cuvier appelle . cerveau, est comme à l'ordinaire, sur l'origine de l'œsophage; il lient par plusieurs filets à deux autres ganglions à trois lobes, situés sur les côtés de ce canal, et tenant ensemble par deux filets qui entourent ce même 263 canal. Un quatrième ganglion à deux lobes, et placé en travers sous la masse charnue de la bouche, tient au cerveau par deux filets; enfin, un dernier ganglion situé très-près de l'origine du grand tronc artériel et de l'ormce des œufs , tient aux deux ganglions latéraux par autant; de filets nerveux. Cest de ce ganglion que partent les nerfs des viscères; les latéraux fournissent ceux de l'enveloppe musculaire ; le cerveau envoie ceux de l'œil des tentacules et des parties musculaires dé la léïe et ceux de la verge; et le ganglion suboral, ceux des muscles de la bouche et des glandes sa- livaires et de l'œsophage. La substance du cerveau et des ganglions est rougeâlre et grenue , tandis que celle des nerfs est blanche et homogène , ce qui -a lieu de même, dans beaucoup d'autres gastéropodes. Toutes ces parties sont contenues dans des enve- loppes plus larges qu'elles, et dont la cavité est remplie par une cellulosité lâche qui enveloppe immédiatement les nerfs et les ganglions. Cette circonstance remarquable qui existe dans d'autres Mollusques a fait croire à Lecat, que les nerfs de la Seiche étoienl creux, et a fait prendre à Poli ces mêmes nerfs. et leurs ganglions , dans les Mollusques acéphales, pour le système bympathique de ces animaux. 5 . Pour ce qui est des organes de la génération ,- c'est dans ceux des doris que M. Cuvier a trouvé le plus de particularités. Outre que les orifices des deux sexes s'ouvrent très -près l'un de l'autre, la verge communique par deux canaux différent avec le testicule et la vésicule de la pourpre. G. L. D. BOTANIQUE. Note sur la mousse de Corse., par M. DECANDOLLE. Sous le nom de coralline de Corse , on vend communément , chez les droguistes , Soc. DE mïdec. deux matières différentes; l'une qu'ils nomment coralline blanche , est la corallina qffîcinarum , L. : elle n'est presque jamais mélangée d'aucune autre substance. L'autre , qu'on désigne sous les noms de mousse de Corse , de coralline rouge , de fucus hel- minthocorton , est la matière vermifuge qui fait le sujet de ces observations. Ce mé- dicament se recueille sur les rochers qui bordent la côte de file de Corse et de la Sardaigne. Celte cueillette se fait en raclant le fond de l'eau , et on conçoit , d'après cela, que cette mousse de Corse doit se trouver mélangée d'un grand nombre de {>roductions marines : nous allons énumérer les principales , en les rangeant , d'après eur degré ordinaire d'abondance, dans la mousse du commerce. 10. Fucus helminihocortos , Latourr. , journ. phys. 20, p. 166, t. 1. Ce yarec, qui est regardé comme la matière éminemment vermifuge , est en quantité très-variable dans les divers paquets de mousse de Corse ; on n'en trouve quelquefois pas un huitième, et sa quantité ne dépasse jamais un tiers de la masse totale; 2.0. Fucus ericoides , Good. Fucus tamaris ci folius , Stackh. Fucus selaginoides , Esp. ; 3°. Corallina rubens , L. ; 4°. Fucus barbatus , Good , ou Fucus fœniculaceus , Gmel. ; 5°. Ceramium catenatum , ou Conferva catenata, L., Roth, et Conferva prolfera t Roth.; 60. Ceramium œgagropilum , ou Conferva cegagropda , L. ; 70. Ceramium albidum , ou Conferva albida , Roth. ; 6°. Corallina ojjicinarum , L. ; g°. Fucus sedoides , Desf. ; t cil io°. Ceramium incurvum , ou Fucus incurvus , Huds.; Fucus pinastroides , Stackh.; il». Fucus f as ciola , Roth.; ,. 120. Ceramium forcipatum qui réunit Conferva pilosa , Roth , et Conferva dia- ph ana , Huds. ; i3o. Ceramium s coparium, ou Conferva s cop aria , L. ; 140. Ulva pavonia , L. ; i5<>. Ulva squammaria , Gmel., ou Fucus squamarius , Desf. ; 264 i6°. Ulva lactuca , L • iy°. Fucus aculeatus , L. j i8°. Fucus plicatus , L. ; 190. Ceramium gracile, ou Conferva elegans , Rotli. ; 20°. Ceramium cancellatum , ou Conferva cancellala , L. ; 2i°. Les poils et les débris des feuilles de la Zostera marina. , L. Ou voit doue que le médicament , réputé simple de la mousse de Corse , contient au moins une vingtaine de substances dont les proportions relatives sont variables, de telle sorte que le médecin qui ordonne ce médicament , peut donner des doses très- diverses d' helminthocorton , en crovant ordonner la même. Il seroit maintenant à désirer que les gens de l'art , qui habitent sur les côtes , lissent recueillir différentes espèces de varecs, d'ulves et de ceramium , afin de s'assurer si tous, ou plusieurs d'entr'eux , participent aux propriétés vermifuges de l'helminthocortonj en effet, si l' helminthocorton seul jouit de cette propriété , il faudra la recueillir avec plus de soin , et la débarrasser des matières étrangères avant de l'employer. Si la plupart des plantes marines ont la même vertu , on pourra se dispenser d'aller chercher au loin cette matière , et toutes nos côtes pourront peut-être en fournir. CHIMIE. Sur les procédés usités en Angleterre , pour le traitement du fer , par le moyen de La houille. ( Extraie d'un mémoire de M. de Bonnard , ingénieur des mines et usines. ) Soc. piïilom. iJe traitement du fer, par le moyen de la houille , se compose en Angleterre de quatre opérations : 1 * La fonte des minerais. Les hauts fourneaux , ( blast furnaces ) dans lesquels on l'opère, ont de 40 jusqu'à 65 pieds de hauteur; les minerais grillés y sont fondus au moyen du coahs ou charbon de houille; les proportions des charges varient, mais en géné- ral le poids du coaks est un peu supérieur à celui du minerai. On passe jusqu'à 80 et même 90 charges par 24 heures. On coule deux fois pendant cet intervalle de tems. Chaque coulée produit , d'après la richesse du minerai, et la manière dont on conduit le fourneau , de deux tonnes et demie à trois tonnes et demie ( de 5 à 7 milliers ) de fonte , que l'on moule en petites gueuses ou saumons et qui porte le nom de pig-iron. Cette fonte est en général extrêmement charbonnée et fort douce. On en fabrique soit immédiate- ment, soit et mieux encore après l'a voir refondue dans des fourneaux à réverbère, avec la plus grande perfection, toutes sortes d'ouvrage en fer coulé ( cast-iron ) et on la trouve préférable pour cet emploi , et spécialement pour la confection des canons , à celle produite avec du charbon de bois ; son plus grand degré de désoxigénation est probablement la seule raison de cette supériorité. 2 . La p/e'paration de la fonte. Le pig-iron est trop charbonné pour pouvoir être affiné de suile avec avantage dans les fourneaux à réverbère. On le r. fond au coaks dans des foyers ( fmeris ) assez semblables à nos feux d'affiuerie, en le faisant passer devant les tuyères. Le vent plonge dans le bain de fonte , brûle uue partie de son carbonne, oxide le métal et facilite la séparation d une portion des scories auxquels il étoit uni. Ou coule ensuite une seconde fois cette fonte en saumons. Elle a une cassure blanche et brillante, et porte le nom ûcjine métal. Le déchet que l'on éprouve dans cette opération est d'environ uu dixjeme de la fonte que l'on y soumet. On prépare dans un foyer 6 milliers de fonte en 24 heures. 3'. L'affinage au fourneau a réverbère et l'ébaucha ge des loupes. On fond le fine métal dans des fourneaux à réverbère, ( suddllng furnaces ) chauflés avec de la houille. Quand il est entré en fusion on le brasse avec force et continuité , en exposant suc- cessivement toutes ses parties au contact du courant de flamme. Les substances com- 265 bustibles non brûlées que le courant entraîne avec lui en grande quantité* , désoxident la fonte ; le peu de carbonue qu'elle renfermoit encore est brûlé, tant par l'oxigene qu'elle contient que par celui que le courant de flamme entraine aussi avec lui, mais dont l'action sur les molécules métalliques est détruite par l'effet prédominant des substances combustibles ; la fonte se purifie peu-à-peu , et en se purifiant perd sa fusibdité. Les parties revivifiées reprennent aussi-tôt l'état solide. Le bain devient bientôt pâteux et par oit renfermer une multitude de petits grains. Bientôt ces grains s'agglutinent et forment des morceaux que l'ouvrier réunit ensemble avec ses outils, et avec lesquels il forme des petites loupes, qu'il range autour de l'âtre du fourneau. On opère ainsi à-la-fois sur 3oo livres de fine métal, qui éprouvent un sixième de déchet par ce travail , et avec lesquelles on forme ordinairement 5 loupes , dont chacune pèse 5o livres. Ces loupes sont tirées au-dehors du fourneau et portées soit sous un marteau extrêmement pesant, soit entre des cylindres cannelés. On leur donne, dans les deux cas, une forme cylindrique : ces massets qui portent le nom de lumps ont environ 20 pouces de long sur 3 ou 4 de diamètre. Quelquefois on applatit les loupes entre des cylindres unis, et on en forme des espèces de plaques grossières que l'on casse quand elles sont re- froidies et dont on place les morceaux les uns sur les autres , de manière à en former un paquet auquel on donne le nom de blum. L opération de l'affinage dure d'une heure et demie à deux heures. Un marteau ou une paire de cylindres suffit pour ébaucher le produit de douze fourneaux qui vont continuellement, c'est-à-dire, plus de 56 milliers de fer par 24 heures. 4°. L'étirage du fer en barres. On chauffe les lumps ou les blum au rouge blanc dans de grands fourneaux à réverbère. ( Blowing furnaces ). On les passe ensuite entre des cylindres cannelés , travaillés avec plus de soin que ceux qui servent pour ébaucher les loupes. Ces cylindres sont de deux espèces 5 les cannelures de la première paire sont de telle forme que le lump qui passe successivement dans plusieurs d'entr'elles conserve toujours sa forme cylindrique, elles servent seulement à i'alonger. Celles de la seconde paire, au contraire, sont destinées à lui donner la forme d'une barre. Le cylindre inférieur est seul entaillé , et les parois latérales de chaque entaille sont perpendiculaires à la surface du fond et à l'axe du cylindre. A chacune d'elles répond un collet du cylindre supérieur, qui s'y adapte exactement, de manière à former la quatrième face de l'espèce de moule dans lequel la barre doit prendre sa forme parailèlipipédique, qu'on veut lui faire acquérir. On passe cet lump trois ou quatre fois entre des cannelures successivement plus petites des premiers cylindres, autant dans celles du second, dont les dernières sont de di- mentions proportionnées aux échantillons des fers que l'on veut fabriquer, et il est alors devenu une barre de 10 à 12 pieds de longueur. Les scories qui restaient dans le fer sont exprimées avec force pendant cette opération; elle est terminée en 40 secondes, el comme aussi-tôt que la barre passe aux seconds cylindres on apporte un nouveau masset entre les premiers : il y a toujours deux barres de forgées en une minute; chacune de ces barres est le plus ordinairement le produit d'un lump entier et pèse par consé- quent 5o livres. Ainsi deux paires de cylindres suffisent pour étirer 6 milliers de fer par heure. Les barres Sortant des cylindres ne sont pas le plus souvent parfaitement droites. On le chauffe au rouge-cerise dans un fourneau à deux chauffes, et on leur fait recevoir quelques coups dun marteau à pans carrés qui les redresse el les pare. On brûle environ 10 parties de houille en tout pour fabriquer une partie de fer. Cette consommation, beaucoup plus grande que celle du charbon de bois employé au même usage , n'empêche pas qu i n'y ait de l'économie à employer le premier de ces combustibles dans tous les pays houdiers, eu égard à la grande différence de sa valeur à celle du second. Cette économie est augmentée par le peu de déchet que l'on éprouve dans l'affinage et qui provient» de la séparation de ce travail en deux opérations, dont l'une ayant pour but unique d'enlever le carbonne de la fonte, et l'autre pour objet prin- cipal de la désoxider, peuvent chacune s'exécuter beaucoup, plus facilement et mieux que quand elles sont réunies, et que leurs ageus se contrarient mutuellement. Il faut ?66 considérer on outre que cette méthode donne la facilite, ainsi qu'on la vu, de pousser la quantité de fabrication à un point duquel il scroit impossible d'approcher dans nos usines. La plus grande preuve que Ion puisse donner des avantages que présente la fabrication du fer à la houille , est la valeur des produits de celte fabrication qui sont tous rendus à meilleur marché que ceux de nos forges, et cela dans un pavs où tout, et sur-tout la main-d'œuvre, est beaucoup plus cher qu'en France, Les fers sont en général un peu cassans à chaud et quelquefois à froid, ce qui provient de principes nuisibles, contenus dans la houille, qui se sont acidifiés pendant la carbonisation et unis aux terres qu'elle contient pour former îles sels (pie la grande intensité de chaleur du haut fourneau , et les diverses affinités qui se sont trouvés en jeu , ont ensuite décomposées. 11 pareil impossible, dans l'état actuel de nos connoissances, de fabriquer de bon fer entièrement avec de la houille; mais d'un côté on obtient avec du coaks , dans le haut fourneau , une fonte excellente pour tous les ouvrages de moulerie;et de l'autre, les fontes obtenues avec du charbon de bois, peuvent être affinées à la houille avec grand avantage par les procédés anglais , et produire un fer excellent. Il seroit bien à désirer que ces procédés s'introduisissent en France, et diminuassent 1 immense quantité de bois que nos forges consomment tous les ans. PHYSIQUE, Earpériences sur les moyens eudioinétriques , par MM. Hum bol dt et G a y - Lus s a c. Ikjtitut nat. MM. Humboldt et Gay-Lussac se sont proposés, dans ce mémoire, d'examiner, scrupuleusement, les divers moyens eudioinétriques connus; de les comparer entr'eux , à lin de déterminer quel est le plus exact de tous , et quelles sont les limites des erreurs qu'ils comportent. Après bien des essais , ils se sont assurés que la combinaison du gaz oxigène et du gaz hydrogène, par f étincelle électrique , remplit toutes ces conditions : c'est le moyen que Voila avoit proposé , et pour lequel il a donné l'instrument nommé Eudiomètre de Volta. En faisant usage de ce procédé , MM. Gay - Lussac et Humboldt ont trouvé qu'il faut à-peu-près ioo parties de gaz oxigène en volume pour saturer 200 parties de gaz hydrogène. Celte proportion étant exprimée en volume , a l'avantage d'être indé- pendante de l'état du baromètre et du thermomètre , parce que tous les gaz à température égale, dissolvent des quantités égales d'eau , comme l'a prouvé Dalton ; et que , par des températures différentes , ils se dilatent également , comme l'ont fait voir encore MAL Dalton et Gay -Lussac. . Les auteurs du mémoire se sont assurés qu'on peut , avec l'eudiomètre de Volta , découvrir et mesurer trois millièmes de gaz hydrogène répandus dans un volume donné d'air atmosphérique. Or , en Taisant un grand nombre d'analyses de cet air recueilli à des jours différons, dans diftérens tems, par toutes sortes de tems , ils l'ont toujours trouvé composé a fort peu-près de la même manière , sans mélange sensible d'hydrogène, et comme les observations faites par M. Gay-Lussac , en aérostat , jusqu'à 6,000 mètres de hauteur, n'en ont pas non plus donné la moindre apparence, Les auteurs du mé- moire concluent que la composition chimique de l'atmosphère reste toujours sensible- ment la même, et que l'on ne peut pas admettre que les phénomènes météoriques sont produits par la combustson du gaz hydrogène suspendu dans l'air, à de grandes hauteurs. I. B. Sur un dégagement instantané de gaz et d'eau, dans les mines du Hartz. Le 22 Janvier 1804. > il arriva un accident remarquable dans les mines d'Andreasberg z6j au Hartz. En faisant un trou de sonde pour parvenir à d'anciens travaux que l'on vouloit reprendre , il sortit tout-à-coup une eau fétide accompagnée d'un gaz méphitique qui fit périr six ouvriers , et causa à d'autres divers accidens ; plusieurs entr'autres éprouvèrent de vives douleurs à la poitrine et au scrotum : ce ne fut qu'au bout de huit jours que l'on pût rentrer dans cette partie de la mine , et enlever les cadavres. M. Hausmann de Clausthal ayant analysé cet air délétère, a trouvé crue sur 100 parties , il eu contenoit 81 , 42 de gaz d'azote j i3, 75 de gaz d'oxigène, et 0, 83 de gaz acide carbonique. Les exhalaisons dangereuses, par excès de gaz azote ainsi que par excès de gaz hydrogène, sont rares dans les mines du Hartz, où les ouvriers sont plus ordinairement incommodés par le gaz acide carbonique. L'eau qui accompaguoit ce gaz , avoit une forte odeur d'hydrosulfure ; elle contenoit de la chaux , de l'acide carbonique et du sulfure de chaux. Il paraît que ce sulfure a agi en privant l'air atmosphérique de ces mines, d'une portion de son oxigène. Nous indiquerons , clans le prochain numéro , un phénomène analogue , qui a eu lieu dans une fosse d'aisance , à Paris. C. M. Mémoire sur la température de la mer , observée à sa surface et à diverses profondeurs , par M. PÉRON , naturaliste de V expédition française des découvertes aux terres Australes. M. Péron a réuni , dans ce mémoire, les résultats des nombreuses observations qu'il Institut nàt, a faites sur la température de la mer. Il a rapproché ces résultats de ceux qui avoient été déjà obtenus par les autres navigateurs, et il en a déduit un certain nombre de propositions qui peuvent être considérées comme ce que l'on connoît jusqu'à présent de plus exact et de plus général sur ce phénomène. Nous nous bornerons à rapporter ici les principales. La température moyenne des eaux de la mer, à leur surface, est généralement plus élevée que celle de l'air. Elle augmente à mesure que l'on s'approche des continens et des grandes îles. La température des eaux de la mer , loin des rivages , à quelque profondeur qu'on l'observe , est en général plus froide que celle de la surface. Ce refroidissement paroît d'autant plus grand que la profondeur est plus considérable. Toutes les observarions semblent indiquer que les abîmes les plus profonds des mers , de même que les sommets les plus élevés des montages , sont éternellement glacés , même sous l'écmateur. Un semblable refroidissement s'observe dans les grands lacs et même dans l'intérieur des terres à de grandes profondeurs , mais il y paroil moins rapide. Ces résultats se réuniroient donc pour montrer que la température intérieur du globe , n'est pas par-tout la même, et égale à g° \ comme on l'a cru pendant long-tems. I. B. ANATOMIE. Sur les moyens de déterminer exactement la situation et le trajet des artères , par M. PuCHERAND , Chirurgien en chef de l'hôpital Sainte- Ijouis , et de la garde de Paris , etc. Les inégalités qui s'observent à la surface du corps de l'homme, les lignes qui en Soc. philom. marquent les divisions et les contours, considérées dans leurs rapports avec les artères, sont , pour l'instrument que le chirurgien doit porter sur ces vaisseaux , les guides les plus sûrs et les plus fidèles. Les éminences osseuses, saillantes sous la peau, peuvent servir à déterminer exactement ces rapports. C'est ainsi , qu'en faisant partir une ligne au milieu de l'espace qui sépare l'épine antérieure et supérieure de l'os des islts de l'épine du pubis, et la prolongeant obliquement en dedans, puis en arriéré, jusqu'au »68 milieu de l'intervalle qui se trouve dans le creux du jarret entre les tnbérosités des condyles du fémur , l'on tracera la direction de l'artère fémorale et de la poplité , qui en est la continuation. La tibiale antérieure suit un trajet qui imite parfaitement une ligne tirée du milieu de l'espace qui sépare la tête du péroné de la tubérosité du tibia , et prolongée jusqu'au milieu de l'intervalle des deux malléoles. Continuez obliquement cette ligne jusqu'à la jonction du premier et du second orteils, elle suivra celui de la pédieuse, etc. , etc. Parce moyen , celui qui n'auroil aucune connoissance angéiologique, pourroit se représenter , assez exactement , la situation des artères pour les comprimer efficacement, ou placer sur elle des ligatures. Celui qui connoit le mieux l'anatomie, a besoin de ce secours pour prendre les dé termina lions soudaines ,qu exige l'ouverture d'un vaisseau d'un gros calibre. MÉDECINE. Recherches expérimentales sur le pus et sur la suppuration, par M. SchwilguÉ 3 Docteur en médecine. Êcolb de Méd. Le mémoire , dont nous présentons l'analyse , a pour objet l'examen de l'humeur qui se forme à la surface des plaies et des ulcères , toutes les fois qu'il y a déperdition de substance. L'auteur , en faisant des recherches sur le pus , divise son travail en trois sections : la première est consacrée à la puo^éiic , c'est-à-dire à l'exposition des divers systèmes physiologiques imaginés pour expliquer la formation du pus et des moj'ens indiqués pour le distinguer de toutes les autres humeurs. La seconde section renferme une série d'expériences chimiques , sur la nature et la composition du pus , provenant des différens tissus , et principalement de celui formé dans le tissu cellulaire. La troisième section du mémoire est celle que nous nous proposons de faire connoître ici. Elle renferme toutes les expériences que M. Schwilgué a tentées pour déterminer , d'une manière exacte , l'influence que les corps extérieurs peuvent exercer sur la suppuration. Afin d'obtenir des résultats comparables , l'auteur a cru devoir commencer ses ex- périences sur le pus produit par la peau ; à la suite de l'inflammation, les circonstances pouvant être absolument les mêmes. Dans cette vue , M. Schvyilgué , après avoir posé un vésicatoire , et l'avoir élevé à un degré constant d'irritation , a mis en contact , avec la plaie , toutes les substances qu'il a jugées devoir expérimenter. Elles ont été mêlées et étendues dans de l'axonge récente , et dans des proportions déterminées d'avance. Plus de soixante matières diverses ont été le sujet de l'examen de l'auteur: voici les faits qui nous paraissent les plus remarquables. Les cantharides sont l'excitant le plus propre à entretenir la suppuration , et pendant Je plus long espace de teins. Un certain degré de chaleur , auquel on expose ces insectes, leur enlève l'odeur désagréable qui les dislingue , et détruit le principe qui les fait agir sur le sj'stême des voies urmairesj mais alors aussi ils ne déterminent plus aussi efficacement la suppuration. Le tartrite antimoine de potasse est, après les cantharides, le plus fort suppuratif; mais son application produit de la douleur, et son effet n'est pas constant. L'euphorbe , le garou , les résines excitent très - peu la suppuration , quoique ces matières soient très-irritantes. Le muriale de soude , appliqué sur une plaie , est plus propre à déterminer de la douleur et de l'inflammation , qu'à produire un pus louable et homogène. On voit , par les détails dans lesquels M. Schwilgué est entré , qu'il a donné à ce travail, fruit de plusieurs années de recherches, toute l'attention qu'il méritoit. Ainsi, dans les expériences que nous venons d'exposer, l'auteur a toujours eu le soin d'ap- pliquer le médicament sur la moitié, seulement, de la plaie d'un vésicatoire; tandis que l'autre moitié étoit recouverte avec un mélange déterminé et constant d'axonge et de pondre de cantharides, afin de s'assurer, réellement, d la nature du médicament, abstraction faile des circonstances diverses auxquelles la plaie pouvoit être soumise. z6g BULLETIN DES SCIENCES, N°. g5. PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Pluviôse, an 10 de la République. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Notice d'un mémoire sur les animaux observés pendant la traversée de 'Timor , au Cap Sud de la terre de Van-Diémen , par M. PÉRON, Naturaliste , de V expédition de découvertes aux Terres Australes , Membre de la Société Philo mat/iique. Dans ce mémoire, M. Péron présente le résultat de ses observations sur les di- Soc rniLOaï. verses tribus d'animaux qui , dans une traversée aussi longue , lui apparurent successive- ment soit à la surface des mers , soit au milieu des airs. Il s'attache sur-tout à pré- senter, d'une manière exacte , les limites de l'habitation de chaque espèce; il confirme, il rectifie les observations des naturalistes de Cook , qui dans ces mêmes mers, a voient, les premiers, donné l'exemple de ces précieuses recherches. Il décrit lui -même avec précision , toutes les espèces nouvelles qu'il découvre , et qui sont en assez grand nombre. Il insiste particulièrement sur leurs mœurs , sur leurs habitudes ; il termine par un tableau général dans lequel se trouvent réunies toutes les espèces dont il est fait mention dans son travail , avec l'indication précise de leur habitation. Ce mémoire, tout rempli de faits et d'observations , n'étant guères susceptible d'analyse , nous nous contenterons de transcrire ici les deux paragraphes de ce travail , qui con- cernent le Paille-en-queue et le Damier , deux oiseaux également célèbres dans toutes les relations de navigations aux mers australes. Le 11 frimaire, dit M. Péron, sur i5°. sud, nous observâmes les premiers Paille- en-queue ( Phaëtion œthereus ) ; le 12 et le 22 nous en vîmes encore, et ce dernier jour nous venions de passer le Tropique du Capricorne ; nous nous trouvions sur 20°25'. Ainsi donc, cette partie de nos observations est conforme à ce que dit éioquemment Euff on sur les limites de l'habitation de cet intéressant oiseau : « Attaché au char du Par une circonstance assez singulière, nous n'avons pu voir que deux Damiers (Procellaria capensis ) , bien que notre élévation en latitude dût nous faire espérer d'en rencontrer un beaucoup plus grand nombre , et ce qu'il y a de plus étonnant encore , c'est le heu même ou nous les avons observés. En effet, le premier nous apparuL le 20 frimaire au soir, par 21° de latitude; le lendemain il s'en joignit \u\ second au premier; et comme nous nous portions alors du nord au sud, il seroit difficde d'objecter que c'est en suivant nos bâtunens que ces deux oiseaux se sont avancés sous des pa- rallèles autant éloignés de ceux qu'ils habitent ordinairement. Enfin ce qui doit con- tribuer à rendre celte observation plus piquante , c'est qu'ayant vu des Pai!lc-en-queue dès le 1 1 fnmaire , et en ayant revu le 22 du même mois , il en résulte crue nous avons pu trouver ensemble , aux mêmes lieux , deux animaux dont l'un , habitant H". XI. 8e. Année. Tome III. z 270 exclusif des mers Antarctiques , se complaît au milieu des frimats et des bruines, tandis que l'autre , attaché au char du soleil , parcourt exclusivement comme lui celle portion du globe, enfermée par les tropiques. Quoi qu'il en soit de cette observation , il résulte cependant de celles de Cook , qui dans son deuxième voyage observa des Damiers eu deçà du 00e. degré, de celles que j'ai pu faire moi-même dans notre première exploration de la terre de Leuwin , où j'ai trouvé ces mêmes oiseaux très-abondans par 33o ; il en résulte, dis-je, que les limites fixées aux animaux de celte espèce , peuvent être davantage rapprochées des régions équaloriales : Linnée les restreint du 4.0c. au 57e. degré. Ne seroil-il pas plus exact de les établir du 3oe. au 57e. ? BOTANIQUE. Note sur un nouveau genre de plantes , nommé Siiffreiiia , par M. Bellardi. Soc miLOM. Suffrenia. Car. gen. Calyx o , corolla monopetala quadrijïda ;foliolis ovatis , acutis cequalibus ; stamina duo corolla breviora , eidem basi opposite insidentia ; germai superum subrotundum , stylus simplex longitudine corollœ ; stigma capitatum ; capsula oblonga unilocularis blvaivls ; semina plura , subrotunda , receptaculo insidentia. La plante qui forme ce nouveau genre est une petite herbe glabre , annuelle , grêle, qui naît en touffe le long des rivières, aux environs de verceil et d'ivrée , eu Piémont; sa lige est \u\ peu rameuse et pousse quelques racines vers sa base-; .«-es feuilles sont opposées, ovales-oblongues, entières, plus courtes que les entrenceuds; les fleurs sont solitaires, sessiles à l'aissèle des feuilles, petites, jaunâtres. Celte plante a été découverte par M. de Suffren, auquel M. Bellardi a dédié ce nouveau genre. Additions des Rédacteurs. Ayant eu occasion d'étudier le genre Suffrenia , d'après des échantillons envoyés à M. de Jussieu, par M. de Suffren , nous croyons devoir ajouter, 1°. que la partie à laquelle M. Bellardi donne le nom de corolle, est celle à laquelle M. de Jussieu donne celui de calice; 20. que ce calice n'est pas à plusieurs folioles, mais d'une seule pièce à quatre dents pointues ; 3°. que ce genre doit être placé dans l'ordre naturel , à la suite de la famille des salicaires , tout à côté du glaux, dont il ne diffère que par le nombre des étamiues; 40. que cette plante est assez bien représentée par Lobel , observ. , p. 227; et Icon. t._ 416*, sous le nom de Polygala repens nuperorum. MINÉRALOGIE. D. C. Soc. rnnoM. Sur un procédé particulier , en usage dans /'eifiel , pour V affinage de la fonte. ( Extrait d'un Mémoire de M. d: Bonnard, Ingénieur des ruines et usines. ) Dans quelques forges situées sur les confins des déparlemens de la Sarre , de l'Ourdie et die la floer . et ou l'on obtient, dans les hauts fourneaux, une fonte grise très-char- bonnée, on commence l'affinage de cette fonte dans le creuset du fourneau même, Pour cet effet , lorsque le bain oe métal remplit en entier le creuset, le maître fondeur y introduit un ringard par 1 ouverture de la tuyère j rainasse, un peu du laitier en fusion qui recouvre la fonte, l'applique à la partie supérieure de l'orifice, et en forme une Espèce de nez qui est bientôt lige par le vent des soufflets, et auquel il donne une courbe telle, que l'air, qui vient frapper dans sa concavité , est réfléchi et plonge dans le bain qu'il l'ait fortement bouillonner. L'oxigène de cet air bride une grande partie du carbone de la fonte, diminue ainsi son degré de fusibilité, et par suite son affinité pour les laitiers auxquels elle est unie ; ceux-ci s'en séparent à mesure que le carbone se brûle , et viennent nager à sa surface où ils se solidifient assez promptement, et d'où on Jes enlève en plaques boursoufflées et légères. Au bout d'un tems , qui varie suivant le degré de carbonisation de la fonte et la capacité du creuset , l'oxigènedu vent des soufflets commence à agir sur le métal comme sur le carbone, et il s'élance de la surface du bain beaucoup d'étincelles, qui ne sont autre chose que du fer en combustion : on arrête alors l'immersion du vent, et on fait la coulée : la fonte a conservé encore une assez grande fluidité ; mais en coulant elle jette une multitude d'étincelles blanches et brillantes, jusqu'à près d'un mètre de hauteur. On la recouvre aussi-tôt de beaucoup de poussière de charbon , et on jette de l'eau à sa surface , de manière à la solidifier assez promptement. Sa cassure est blanche et brillante , et tous ses caractères sout ceux d'une fonte très-oxidée et fort peu carbonisée ; cette nature ainsi que le peu de laitiers qu'elle contient , rendent sou affinage plus facile que celui des fontes ordinaires. On exécute cette opération d'après la méthode ffallorme , c'est-à-dire qu'on fait la loupe dans un peu d'affînerie , qu'elle est ensuite cinglée, puis réchauffée dans mi Jeu de chaufferie , et enfin étirée. Dans le premier de ces foyers, la loupe est formée en trois quarts d'heure , presque sans aucun travail de la part de l'ouvrier , et pèse de 5o à 80 livres; la seconde chauffe et l'étirage durent à peu - près une demi -heure. On brûle, dans ces deux opérations, tous les mêmes charbons que l'on ne? peut pas employer dans le plus grand nombre des forges où l'affinage exige un beaucoup plus grand degré de chaleur; on en consomme environ deux livres par livre de fer obtenu, et on obtient 75 de ce métal pour cent de fonte : le produit d'un marteau et de deux feux est ordinairement de 20 quintaux par vingt-quatre heures. Le procédé qui fait l'objet de cette notice se rapproche assez de celui que l'on emploie dans plusieurs forges de Styrie , pour convertir une fonte très-grise et fort difficilement susceptible de l'affinage , en une fonte blanche que l'on affine avec beaucoup de facilité ; il est aussi fort analogue à la préparation que l'on fait subir aux fontes en Angleterre , dans des foyers particuliers , pour les reudre propres à être traitées avantageusement dans les fourneaux à réverbère. Son but et son effet sont de sim- plifier un travail très-compliqué, en le divisant en deux opérations dont chacune est beaucoup plus simple et plus facile : il offre économie dans les combustibles brûlés , plus grande proportion de produits par rapport aux matières premières employées , facilité d'augmenter considérablement la quantité de la fabrication. . . Il doit donc être considéré comme un perfectionnement apporté à l'opération de l'affinage , et seroit , sans doute , mis en pratique , avec avantage , dans toutes les usines où l'on traite des fontes très-charbonnées. PHYSIQUE. Mémoire sur les seiches du lac de Genève > par 31. Vaucher. Les habitans dés bords du Lac de Genève désignent , sous le nom de seiches, des Soc. PUILOU. changemens subits et irréguliers , qui ont lieu dans le niveau des eaux du lac et qui n'ont aucun rapport avec la crue régulière et annuelle, produite par la tonte des neiges. Ce phénomène a été décrit dès le commencement du siècle dernier, par Fatio de Duillers, ( mém. dans le tome ne. de l'histoire de Genève de Spon ) et en- suite par Jalabert, ( mém. de l'acad. des sciences ) Serre, ( journal des savans, 1760 ) Bertrand, ( mém. médit ) et Desaussure ( 1er. vol. voyage dans les Alpes. ) Mais quoique plusieurs de ces physiciens aient tenté d'en donner des explications, ( sur lesquelles nous reviendrons dans la suite ) personne n'avoit encore examiné le fait avec, assez de précision et ne l'avoit conçu dans toute sa généralité; nous allons donc suivre M. Vaucher dans l'exposition des faits, et nous présenterons ensuite les différentes Z 2 I 272 explications qui en ont été données. Les observations nombreuses de M. Vaucher le Conduisent à établir les faits suivons. i°. Les seiches ne sont point des phénomènes particuliers au Lac de Genève; on les retrouve dans ceux de Constance, de Zurich, d'Annecy, de Neuf-Châtel , dans le lac Majeur-, et on a de fortes raisons pour penser qu'elles existent, dans presque tous les lacs, mais n'y ont pas été suffisamment fjbservésj 20. Il es! vrai cependant de dire que le phénomène est plus remarquable dans le lac de Genève, que clans aucun de ceux qui ont été observés ; eu effet , on a vu plusieurs fois le niveau des eaux du lac Léman, s'élever en i5 ou 20 minutes, dans un lieu donné, de 3 , 4 et même de 5 pieds, pour redescendre quelque tems après , tandis que les plus fortes seiches, observées dans d'autres lacs, ont été de 4 à j pouces clans le lac de Constance; de 18 lignes dans celui de Zurich; de 4 à 5 lignes dans celui d'Annecy j de quelques lignes dans le lac de JNeuf-Châtel et le lac Majeur; 3°. Dans tous ces lacs, et notamment dans celui de Genève, les seiches sont plus sensibles dans la partie la plus voisine du lieu ou le lac se vuide ; ainsi elles ne sont olus que de 1 à 2 pouces à 2 lieues de Genève, et à l'extrémité voisine du lieu ou le ac s'emplit, les seiches du lac de Genève ne sont pas plus fortes que celles des autres lacs ci-dessus mentionnés; 40. Dans ces différons lacs , elles sont plus sensibles dans les lieux où le lac se rétrécit d'une manière remarquable; 5f>. Les seiches peuvent avoir lieu dans toutes les saisons de l'année indifféremment, à toutes les heures du jour, mais on observe qu'elles sont, dans tous les lacs, plus fréquentes le jour que la nuit, au printems et en automne, qu'en hiver et en été; 6". On observe, en particulier, aux environs de Genève, que les plus fortes seiches ont Heu à la fin cie l'été , c'est-à-dire à l'époque de la plus grande élévation de ses eaux ; 7 '. Les sjic'.k s sont extrêmement fréquentes , mais elles sont ordinairement de quelques lignes ou tout au plus de quelques pouces, et alors on ne peut les apercevoir à moins d'appareils exacts , pour mesurer le niveau du lac : c'est ce défaut d'obser- vation exacte, qui avoit fait croire jusqu'ici que ce phénomène étoit rare, parce qu'on ne pouvoil s'apercevoir, sans appareil, que des seiches assez fortes pour changer le niveau de plusieurs pieds* 8!>. Les seiches s'opèrent sans qu'il y ait aucune agitation , aucun mouvement d'on- dulation ou de courant dans la masse du liquide ; 90. Leur durée est très-variable; elles durent rarement plus de 20 à 20 minutes, et souvent beaucoup moins; io\ Ce phénomène s'opère par toute espèce de température, mais en général il résulte, de tables fort détaillées, que les seiches sont d'autant plus fréquentes et d'autant plus fortes, que l'état de l'atmosphère est plus variable. On a vu des variations notables du baromètre , correspondre avec des seiches considérables ; et c'est une opinion gé- néralement reçue parmi les pêcheurs , que les seiches annoncent les changenu ns de tems : on en observe en particulier de très-fortes quand le soleil vient à luire très- vive ment clans un lieu peu auparavant obscurci par un nuage épais. D'après celle exposition du phénomène-, on peut apprécier les diverses explications ([in en ont été données; M. Fatio attribue les seiches à des coups de vent tres-violens gui refoule rou nt les eaux dans la partie la plus étroite du lac; M. Jàllabert les attribue a cju( Ique accroissement subit de l'Arvequi, se jellant dans le Rhône à peu de distance du lac , cl entrant dans ce fleuve sons un angle très-ouvert, pqûrroit et a pu en cllèt quelquefois arrêtei* momenlanémerii son cours, et exhausser ainsi les eaux dé la parue 0*11 lac, voisine dé Genève; enfin M. Bertrand pense que ce phénomène est occasionné pnr des nué< sél ctriquesqui attirent les eaux du lac , produisent des oscillations d'autant plus sensibles que les bords du bassin sont plus resserrés. Sans nous arrêter à prouver que ce s trois hypolhèi s ue rendent pas compte de tous les différens faits exposés ci-dessus, nous observerons j a ec M. Vauchér , que l'explication de ce phénomène doit être double : lune doit cire générale et rendre raison des seiches peu considérables qu'on 270 observe dans tons les lacs et dans toute la surface de ces lacs; l'autre doit être locale et expliquer pourquoi ce phénomène est beaucoup plus sensible à L'ebMréniité occidentale du lac de Genève, que dans un aucun autre lieu connu. Quant à la première, M. Vaucher la (route dans les variations fréquentés qui se fbntsentir dans la pesanteur des riiH'én ntes colonnes de l'atmosphère , et < ■onséquemment clans la pression des divers points de la surface des lacs(i);. on coivut en ilj.'t que si dans un lieu donné d un lac , la pesanteur de la colonne atmosphérique vient à diminue r promptement, sans que la même chose ail lieu sur le reste de5 la surface du lac, ou mieux encore si la pesanteur augmente sur le resté de là surface et diminue sur vu seul point, l'eau sera forcée à s'élever dans cette dernière place, et tendra ensuite à redescendre lorsque l'atmosphère aura repris son équilibre. On sait, en effet , que ces variations du baromètre sont tellement fréquentes , qu'on ne peut jamais dire qu l soit exactement slationaire ; on sait qu'elles peuvent être produites par tkJs ehangenn ans de température, et Desaussure a calculé qu'un refroidissement de 3°. dans la colonne d'air, explique une variation de o ' 85 de Ligne dans lé baromètre 5 on sait que ces variations sont plus fréquentes dans les pays de montagnes , dans l'automne et le printems, et à l'approche des orages; circonstances qui coïncident avec la fréquence des seiches. Cette cause générale tend à expliquer les légères variations de niveau qui sont communes à tous les lacs : elle est même de nature à s'appliquer à toutes les grandes surfaces ; ainsi il est probable que ces variations de niveau ont aussi lieu dans la mer , indépendamment du flux et du reflux qui ont empêché jusqu'ici de les apercevoir. Peut-être les variations dans le poids de l'atmosphère , contribuent- elles à ces élévations subites et locales des eaux de la mer qui ont toutes été re- gardées indistinctement comme analogues aux trombes. La même cause doil agir aussi sur les rivières, mais au lieu d'élever ou d'abaisser leur niveau, elle doit tendre, selon M. Vauchei-, à accélérer ou à retarder, momentanément, leur marche j observation difficile à faire, et qui n'a pas encore été tentée. Quant à la seconde partie de l'explication , c'est-à-dire à celle qui doit rendre raison de la grande intensité du phénomène, à l'extrémité du lac Léman, voisine de Genève, M. Vaucher a recours à deux circonstances propres à ce lac , et qui se retrouvent à un moindre degré dans ceux de Zurich et de Constance où nous avons vu que les seiches sont les plus remarquables après le lac de Genève; savoir : le rétrécissement d'un lac dans un lieu donné, et la pente de ses eaux Vers le lieu de la sortie. Relativement à la première de ces circonstances , il suffit de jetler les jeux sur une carte du lac Léman , pour voir qu'il se rétrécit d'une manière très-remarquable à sou extrémité occidentale , de telle sorte qu'à une demi-lieue de Genève , il n'a pas le tiers de la largeur qu'il a devant Thonon ; or, nous pouvons comparer un lac de cette forme à un sypiion plein d'eau , dont les branches seroient très-inégales en diamètre : or , il est évident que si, par exemple, leur inégalité étant comme 14 à 1 , la branche la plus petite recevoit subitement, par l'augmentation du poids de l'atmosphère, une surcharge égale à celle qui fait baisser le baromètre d'une ligne , elle baisserait de 14 ligues, et i'eau qui se verseroit dans la grande branche, ne la f-.-roit augmenter que d'une ligne, tandis qu'au contraire une surcharge qui ne feroit baisser le niveau de ta grande branche que d'une ligne , l'éleveroit , momentanément , de 14 dans la petite. L'eue t seroit double si, à-la-fois, le poids de l'atmosphère diuunuoit sur l'une des branches, et augmentait sur l'autre. On peut donc admettre que , dans les lacs dont la largeur se rétrécit dune manière notable, l'influence des variations de L'atmosphère, pour produire des seiches , sera plus grande dans la partie étroite , que dans la partie Un effet analogue doil encore avoir lieu, selon M. Vaucher, à cause de la pente (1) Ceue idée avoic déjà été indiquée très-succir.ccemeiu par Desau>sure, ier. vol. des Voyages d,ins les Alpes. ( h'ote des Rédacteurs. ) = 7 4 oui s'oibsprvç dans la partie du lac, voisine du point où il se vuide. 11 remarque que çj taaiie molécule d'un liquide en pente, peut être considéré comme sollicité pur deux i'orces ; l'une qui tend à l'élever au niveau de la partie supérieure de la pente ou du réservoir ; l'autre qui i'eutraine dans Je sens du courant. Si par |a dépression subite pu liquide supé.'ii-ur on suppnpie momentanément le courant, ,1a molécule ne se trouvera plus animée (me par la prtmière de ces forces, s'élèvera rapidement vers l'ancien inveau ., et s'abaissera au bout de peu de tems. Or, comme nous l'avons vu plus haut, toutes les parties des lacs ou les seiches sont très-sensibles,, ont une pente r uû.r ['.<. L! ' : celte pente es! uatiueili ment plus forte à l'époque de l'année ou les eaux (us lacs sent les plus hautes, et c'est aussi à cette époque que les seiches sont I pins sensibles au;; environs de Genève. ■pt'ndqmment du phénomène, des seiches, le lac de Genève, et presque tous les lacs ,, .offrent deux autres phénomènes singuliers ; l'un, est connu des, pêcheurs du Le Léman , sons le nom ,dv,Jbn:a.nt:s ; il a lieu lorsque la surface du lac , au lieu ;v uuifonnément calme ou uniformément agitée, présente des parties calmes et des oa: lus. agitées , souvent "eutre-mélées les unes dans les autres de nulle manières, et toujours bien ch.-liiK les Ce fait, semble indiquer que différentes colonnes atmosphériques quoique Ires-voislues, peuvent être les unes agitées , les autres calmes ; cette apparence 3e la surface du lac passe., parmi les pêcheurs, pour un indice de pluie. Le second phénomène, dont parle M. Vaucher, consiste en certains coups sonores, lointains, qui ressemblent à des décharges d'artillerie, et qu'on entend quelquefois dans les belles soirées d'été : ce phénomène est rare ; il est cependant affirmé par plusieurs habitans des. bords de Genève ; il a lieu aussi dans lç lac de Zurich, selon M. Escher, et dans celui de Baïkal , selon M. Latnn ; M. Esc lier assure qu'une demi ou trois- quarts de mainte après avoir entendu un pareil coup , il a vu sortir , du lac de Zurica , une bulle d'air , d'environ un pied de diamètre. Lmiiui sat. CHIMIE. Extrait d'un mémoire sur la bile de bœuf , par M. ThÉnARD. Ta bile a été regardée, jusqu'à présent, comme une liqueur savonneuse et albumi- neuse ; mais lorsqu'on 1 étudie avec plus de soin qu'on ne l'a fait encore , on voit bientôt qu'elle présente (les phénomènes qu'il est impossible d'expliquer d'après cette manière de voir •. c'est sur-tout en la soumettant à l'action du feu et des acides , qu'on met cette vérité hors de doute ',,,...., . , . , Distillée jusqu'à siccité , elle donne un résidu égal a la huitième partie de son poids. Eu calcinant 100 parties de ce résidu, on en retire une matière charbonneuse ren- fermant diverses espèces de sels , du sel marin , du phosphate de soude , du sulfate de soude, du phosphate de chaux, de l'oxide de fer et quatre parties de soude : la bile ne contient donc que deux centièmes de son poids de soude. Une si petite quantité d'alkaii ne suffisant pas pour dissoudre la grande quantité d'huile qu'on sait exister dans la bile ; par cela seul il est permis de présumer que celte liqueur renferme encore quelqu autre matière qui fait fonction d'alkaii. Cette hypothèse va devenir une pro- bable très-grande, et même une certitude, si nous examinons l'action des acides sur ici Hilc « Pour peu qu'on verse d'acide* dans la bile , elle rougit de suite le papier et la teinture de tournesol, et pourtant elle conserve sa transparence, on ne se trouble que légèrement i si on en ajoute davantage , le précipité devient plus abondant : dans tous les cas, il n'est forme que de la substance albumineuse el de très-peu d'huile , et ne correspond point h beaucoup près à la quantité réunie qu'on trouve de ces deux matières dans la bile ; aussi la Liqueur liltrée a-l-elle une saveur très- a mère , et donne- 1-elle , par 1 evaporation , un résidu presqu'égal à celui qu'elle donnerait si elle étoit pure. Cependant, iorsqu'après avoir séparé l'huile de la bile, on la dissout dans l'alkali, z-j'5 et qu'on verse dans le savon qui en résulte , de l'albumine, on forme une combinaison qui est décomposée même par les acides les plus foibles , et d'où le vinaigre précipite toute la substance huileuse. On ne reforme donc point de la bile i et par conséquent la bile n'est point un composé seulement d'albumine , d'huile cl de soude : voila pourquoi les sels solubles à base de barite , de sirontiane et de chaux , plusieurs dissolutions mé- talliques, ne précipitent point la bile. Ne pouvant plus douter alors qu'il existent une matière particulière dans la bile , j'ai cherché les moyens de la séparer, et après quelques essais, j'y suis parvenu au moyeu d'une certaine combinaison d'acide acéteux avec le plomb. , En versant dans ta bile de l'acétite avec un léger excès d oxide de plomb , c'est- à-dire de l'acétite de plomb du commerce, que l'on a fait bouillir avec environ l.i sixième partie de son poids de Htharge privée d'acide carbonique , on précipite toute la substance albuminéuse et huileuse ; on filtre la liqueur ; on en sépare, par l'hydrogèri • sulfuré , l'oxide de plomb de l'acétite qu'on a mis en excès , et par l'évaporation . après avoir filtré de nouveau la liqueur , on obtient une substance dont la saveur est sucrée et acre en même tems , presqu'analogue à celles de certains sucs de réglise ; mais comme cette substance est encore mêlée des sels de la bile changée pour la plupart en acétite par l'acétite de plomb , il faut la précipiter par l'acétite sursaturé d'oxide de plomb, c'est-à-dire contenant une fois autant d'acide que celui du commerce; traiter le précipité par le vinaigre; faire passer, à travers la dissolution , de l'hydrogène sulfuré; filtrer et évaporer de nouveau, par ce moyen on se procure cette substance dans le plus grand degré de pureté -.ses principales propriétés sont : i°. d'être solubie dans l'eau, dans falkool légèrement déliquescente; 20. de ne point être précipitée p:;r l'acétite de plomb du commerce ; de l'être tout entière par l'acétite sursaturé de plomb, et de former un précipité solubie dans l'acétite de soude; 3©. de ne point fermenter avec la levure de bière ; de ne point donner d'ammoniaque à la distillation ; de ne point être troublée par la noix de galle ; 40. de dissoudre la matière huileuse de la bile ; mais pour réussir facilement et complètement dans celle dissolution , il est né- cessaire de dissoudre d'abord les deux matières ensemble dans falkool; de faire évaporer, et de traiter le résidu par l'eau : une partie de substance sucrée et acre ne dissout que trois quarts de la partie de matière huileuse. Or, comme ces deux matières sont à-peu- près en quantité égaie dans la bile , on doit donc admettre que U soude contribue aussi à la dissolution de l'huile ; néanmoins les acides ne séparent point ou presque pas, au moins de matière huileuse. En réfléchissant sur ces résultats, je pensai que la bile étoit sans doute une combinaison triple de peu de soude et de beaucoup de matière huileuse et sucrée; que les acides ne la décomposoient qu'en partie, c'est-à- dire qu'elle pouvoit contenir un excès d'acide , sans que toute la soude fût neutralisée. Je calcinai donc de l'extrait de bile acidifiée par les acides sulfurique, muriatîque et autres , et en effet j'obtins de la soude libre dans le charbon ; ainsi il est très-probable que la matière sucrée , Téunie à l'huile , opéreroit la décomposition d'une certaine quantité de sel marin , et en mettroit l'acide à nu. Il ne sufhsoit pas d'avoir reconnu les principes constiluans de la bile ; il falloit encore en déterminer la proportion , et c'est ce que j'ai fait par la méthode analytique que je vais décrire. Par 1 acide nitrique, j'ai séparé la substance animale, qu'on croit être albuminéuse , avec une très-petile portion d'huile ; celle-ci étant solubie dans falkool , et celle-là ne l'étant pas , il m'a été facile d'avoir le poids de l'une et de l'autre ; puis j'ai précipité par l'acétite, avec un léger excès d'oxide de plomb , toute la matière huileuse : je J'ai obtenue ainsi combinée avec cet pxide métallique que j'ai dissous au moyen de l'acide nitrique foible ; ensuite, en faisant passer ue l'hydrogène sulfuré à travers lu liqueur filtrée , j'ai enlevé le plomb qu'elle contenait en excès , et par l'évaporation , j'ai eu toute la substance particulière mêlée, à la vérité, avec les sels de la bile, qui, pour la plupart, a voient été altérés par l'acétite de plomb, et du poids desquels j'ai tenu compte. J'ai déVrmiué la. qtucilit '■ «V soude, on calcinant coat parties d'extrait de bile, et en recherchant , awe beaucoup cie soin d'une part, combien le résidu nouvoit saturer d'acide à i(jo. , fci de 1 antre combien celte quantité d acide saturoit de soude pure. Enfin , par des moyens qu'il est inutile de rapporter , j'ai trouvé également la quantité de chacun des autres sels que la bile renferme : telles sont les principales expériences que j'ai faites , avec assez de soins , pour croire que huit cents parties de bile de bœuf, sont composées de Eau 700 Matière huileuse 40 Substance particulière. 41 Substance animale. ... 4 Soude 4 Sel marin 3,2 Sulfate de soude 0,8 Phosphate de soude... 2 Phosphate de chaux. . . 1,2 Oxide de fer • o,5 La bile peut-être le sujet de beaucoup d'autres recherches intéressantes ; les variétés qu'elle nous offre dans les diverses espèces d'animaux , et qu'une foule de circonstances, *:t particulièrement une affection morbifique de l'organe qui la secrète , peuvent mo- difier, les calculs qui s'y forment et qui sont d'une nature particulière , les substances huileuse, animale, et cette autre matière toute différente de celles connues jusqu'ici, doivent exciter le plus vif intérêt , et seront le sujet de plusieurs autres mémoires que je ne tarderai point à publier. OUVRAGES NOUVEAUX. Exposition des familles naturelles et de. la germination des plantes , par Jaume-SL- Hilaire. — 2 vol. in-ho. Paris, Treuttel et "Wùrtz, an XIII. I.'ouvragc de M. Jaurae St.-Hilaire , est principalement consacré à faire connoître , d'une manière facile et exacte , les caractères fondamentaux des familles naturelles , établies par M. de Jussieu. Il expose les caractères Je chacune d'elles , et les représente dans des planches qu'il a lui-même dessinées d'après nature ; ces planches sont sur-tout con>acrées à représenter les détails des rieurs , des fruits et des graines : cette dernière partie de son travail a conduit naturellement l'auteur à examiner et à figurer la germination d'un grand nombre de plantes. Cette époque importante de la vie des végétaux , avoit été jusqu'ici peu observée , et mérite cependant route l'attention des naturalistes; c'est sur-tout dans la classe des monocotyledones que la germination offre des variété importantes, et que son examen pourra servir de guide dans la classification naturelle. Après avoir confirmé la plupart des observations de M. de Jussieu , sur la germination des divers ordres de monocoty- ledones . l'auteur expose plusieurs modes de germinations connus; ainsi dans l'Asphodèle jaune , le jeune embryon se prolonge en une espèce de cordon ombilical ; de son sommet sort la gaine qui doit former la radicule , et donner naissance à la plumule : dans le Pothos la semence est sessile au sommet de la g une qui donne naissance à la radicule, et n'offre aucun prolongement particulier. On retrouve à-peu-p;ès le même mode de germi- nation dans le Ravenala, quoique d'une famille assez éloignée de celle du pothos. Dans l'£phémérine, l'embryon se piolongc en racine et en tige , sans former d'enveloppe ou de gaine comme les autres monocotyledones- En suivant le développement des jeunes plantes , on voit que dans les graminées les feuilles forment d'abord des tubes qui se recouvrent les uns les autres ; ces tubes , dilatés successivement par la force de la végétation , le déroulent en forme de spirale dont les contours, d'.ibjrd plus nombreux, diminuent à 'mesure que la feuille se reproduit au dehors; de sorte que lorsqu'elle est extérieure , elle ne forme plus, à sa base , qu'une ■impie gaine fendue dans sa longueur , et dont un des bords recouvre l'autre. Relativement à la disposition "des végétaux eu familles naturelles , M. Jaume a introduit quelques légers changeniens dans les grouppçs admis par M. de Jussieu. Ai.isi il a séparé de la famille des chalcfs , celles des mirobolans [ icrmincliact:'/: ) qui s'en éloigne par ses éramincs , au nombre de dix , et sur - tout par sa graine , dont les feuille» séminales sont roulées en spirale. Oertfc famille renferme les genres bucida , L. ; icrmuiaha , L. ; chuncoa , 11. Per , pamea , Aubl. ; et tambouca , Aubl. Elle semble ne différer des myrtes que par l'absence de la corolle. L>ans chaque f nnillc , M. Jaume donne les caractères des genres qui la composent, et rapporte, i lcut place , dans l'ordre naturel , plusieurs genres décrits récemment par différens auteurs : dans la plupart de» genres il indique les caractères des espèces les plus remarquables. 277 BULLETIN DES SCIENCES, PAR LA SOCIÉTÉ PHILOMATHIQUE. PARIS. Ventôse, an i3 de la République. N". 96. HISTOIRE NATURELLE. ZOOLOGIE. Suite des mémoires sur les Mollusques , par M. CuvlER, sur les genres Ph/yllidie et P leuro-br anche. M. Cuvier a établi le premier, le genre phyllidie , d'après un individu qui venoit Soc. PHILOM. de l'île de Bourbon , et il en a fait connoître les caractères extérieurs dans le numéro 5 r de ce Bulletin. Aujourd'hui il donne, avec plus de détails, la description extérieure et l'anatomie de ce genre et de ses espèces , d'après deux individus de l'espèce primitive et autant d'espèces nouvelles, rapportées de la mer des Indes, par l'infatigable M. Pérou. Ces trois espèces se distinguent les unes des autres par la disposition des verrues et des tubercules qui s'observent à la surface du manteau. Dans l'ancienne espèce les verrues du milieu sont alongées et forment trois lignes presque continues , qui régnent tout le long du dos. M. Cuvier l'appelle , à cause de cela , P. trilineata et non varicosa, comme M. Lamarck, parce que cette dénomination n'est pas assez caractéristique. Dans la seconde espèce, P. pustulosa, les verrues sont plus arondies qu alongées , placées sans régularité, d'un jaune pale sur un fond noir et ressemblant à des pustules de petite vérole. La troisième espèce, P. ocellata , aie manteau couvert de petits tubercules jaunâtres, parsemés sur un fond gris; cinq grands tubercules portés sur autant de pédicules et entourés d'un anneau noir , dont un en avant et deux de chaque côté du corps , les petits tubercules du milieu réunis par une ligne saillante longitudinale. Le pleur o-br anche ( pleuro-branchus ) nommé ainsi parce qu'il a les branchies d'un côté seulement, a le pied aussi large que son manteau, et séparé de ce dernier par un canal qui Fait tout le tour du corps. C'est dans le côté droit de ce canal que se trouvent les branchies, dont on se représentera la composition en imaginant une lame saillante, longitudinale , qui porte en -dessus et au-dessous des séries transversales, serrées de petits feuillets, serrés eux-mêmes dans chaque série. En avant des branchies sont les organes extérieurs de la génération , consistant en un petit trou et en deux parties saillantes. L'anus est un petit tube membraneux , légèrement saillant , situé en arrière de ces mêmes branchies. La bouche est eu avant du corps, en forme de trompe , un peu grosse et recouverte par un petit voile , sur la base duquel sont deux tentacules cylindriques creux et fendus longitudinalernent. M. Cuvier dédie à M. Peron la seule espèce connue de ce nouveau genre , Pleuro- brarichus-Peronii , qu'il doit au zèle de ce naturaliste. Le manteau épais et charnu , légèrement ridé en arrière , cache une petite coquille plate, mince, ovale , oblique, blanche et composée de couches, dont les plus nou- velles sont encore comme membraneuses. Nu. XII. 8e. Année. Tome LU. A a 278 Voici , en peu de mots , les principaux traits de l'nnatomie do ces doux genres. Dans le pleuro-branche , le cœur, qui se rapproche1 toujours dos branchies, est situé à droite, lundis qu'on le trouve au milieu do dos dans la phyllidie. Dans celle-ci le système circulatoire ressemble parfaitement à celui de la tritohie. Dans le premier il sort de la pointe ùu cœur, dirigée à gauche, trois grosses artères, dont l'antérieure va aux parties de la bouche et de la génération, la postérieure au foie et à l'estomac, et la mitoyenne aux parties du pied. La phyllidie a, comme la tritonie , un estomac simple et membraneux, et uif canal intestinal court. Il y a cpialre estomacs dans le pleura-branche, qui se rapproche en cela de l'onchidie. Un jabot , sorte de dilatation de l'œsophage, qui reçoit la bile dans son fond, un gisier à parois muscnleuse , un feuillet ayant comme l'estomac qui porte ce nom, dans les ruininans des larves saillantes et longitudinales. Un quatrième estomac dont les parois sont minces et simples, et à la suite duquel vient un canal intestinal court. La bouche du pleura-branche se développe au-deliors sous forme de trompe. L'un et l'autre genres manquent de mâchoires, mais dans le pleura-branche , la membrane linguale esL disposée en deux plans aux deux côtés de lu h -niche et hérissée d'épines courtes, fines, très-nombreuses, disposées en quinconce, qui doivent pousser les aliméns dans l'œsophage et commencer un peu à les entamer. Les glandes salivaires sont petites et placées tout près de la bouche dans la phyllidie, beaucoup plus grandes et placées dans les replis des quatre estomacs dans le pleura-branche. Ces deux genres ont des jeux placés sur le cerveau, lorsqu'ils sont retirés en dedans. G. L. D. Note sur une petite famille de chauve-souris cC Amérique , désignée sous le nom générique de Molossus •> Par M. E. G E o F F R o Y- Saint-Hilaire. Soc. rniLOM. Plusieurs chauve-souris publiées par M. d'Azzara , dans son histoire des animaux du Paraguay, avant beaucoup d'affinités avec le vespertilio molossus, et les mulots- volans de Daubenton, M. Geoffroy les a réunis tous dans un seul genre, sous le nom de molossus, d'après les considérations suivantes. Toutes ces chauve-souris sont les seules qui n'aient que deux incisives à chaque mâchoire. Les supérieures sont de grandeur moyenne , convergentes , distantes des canines, et partagées en deux à leur couronne : les intérieures sont à peine visibles à cause de leur petitesse, et parce qu'elles sont entassées et comme cachées dans les racines des canines. Celles-ci, à la mâchoire inférieure, ont une position inclinée, et sont réunies à leur racine ; les supérieures sont très-grandes et parallèles ; enfin les dents molaires , au nombre de huit en haut et de dix eu bas , sont terminées par une couronne laige, et hérissée de plusieurs petites pointes. D'ailleurs la langue de ces chauve-souris est lisse et sans papilles. Leurs oreilles sont réunies antérieurement , et couchées' sur le museau. Loreillon qui est ordinairement placé au centre de l'oreille et au-devant du conduit auditif, fait, dans les molassus , partie de l'oreille externe : il est rond et très-voisin de la commissure des lèvres. Le museau est fort gros et court. Les narines sont simples, sans feuille à l'entour, et ouvertes par deux trous rendus plus sensibles par un bourrelet saillant à leurs bords. La queue , qui est assez longue , n'est enveloppée que dans sa première moitié , par la membrane inlerfémo'rale. Au surplus, sans s'arrêter à toutes ces considérations, on distinguera toujours les molossus , aux caractères suivans: Dcu r incisives a chaque mâchoire ; ioreillon situé en dehors de. la conque ; le nez sans Jeu i lie. au membrane. + Le tableau suivant donnera une idée succincte des neuf espèces qui serapporteh à ce type. 2 7.9 , Moloisùs ritfus. Pelage marron fonco* en-dessus , marron clair en-dessous, museau très-gros cl court j Décrit d'après un individu du Muséum d'Histoire naturelle, ayant o!3 millimètres de longueur. 2. Molossus citer. Pelage noir, lustré seulement en-dessus ; Décrit d'après un individu de la collection du Muséum d'Histoire naturelle , ayant 70 millimètres de longueur. 5. Molossus obscurus. Pelage brun-noirâtre en-dessus , obscur en-dessous , les poils blancs à leur origine; Décrit d'après nature : la chauve-souris neuvième de M. d'Azzara , s'y rapporte : longueur 60 millimètres. 4. Molossus longicaudatus. Pelage cendré-fauve , un ruban étroit du bout du museau, jusqu'au front; queue presqu'aussi longue que le corps; Décrit d'après nature : il lui faut rapporter le mulot-volant de Daubenlon , tom. 10, pi. 17, fig. 2, de f histoire naturelle et part. 5. Molossus jlisci-vcnter. Pelage cendré-brun en-dessus , cendré eu-dessous, excepté le ventre, qui est brun au centre; Décrit d'après Daubenton , tom. IQ, pi. 19, fig. i; longueur 53 millimètres. 6. Molossus castaneus. Pelage châtain en-dessus, blanchâtre en-dessous ; un ruban étendu du bout du museau jusqu'au front ; Décril d'après la sixième chauve-souris de M. d'Azzara ; longueur 127 millimètres. 7. Molossus laticaudatus. Pelage brun-obscur en-deesus , moins sombre en-dessous, la queue bordée de chaque côté par un prolongement de la membrane interiemorule ; Décrit d'après la huitième chauve-souris de M. d'Azzara ; longueur 127 millimètres. 8. Molossus crassi-caudatus. Pelage brun-canelle , plus clair en-dessous ; la queue bordée de chaque côté par un prolongement de la membrane intei fémorale ; Décrit d'après la dixième chauve-souris de M. d'Azzara. 9. Molossus amplexicaudatus. Pelage brun - marron ; toute la queue enveloppée dans la membrane interfémorale; Décrit d'après la chauve-souris de la Guyane de Bufïon : voyez supplément septième , pag. 202 , pi. 74. Note sur la manière dont les tortues respirent , par M. Duvernov. On sait que dans les animaux qui ont des côtes mobiles, la respiration , et parti- soc pniLoir. entièrement l'inspiration , dépend des mouvemens de ces arcs osseux ; mais dans ceux qui manquent de côtes , ou qui n'en ont que des rudimens , le mécanisme de celle fonction ue pouvoit plus être le même. On a vu, t. II, p. 42 de ce Bulletin , que les batraciens, qui se trouvent dans lune ou l'autre de ces circonstances, respirent en avalant l'air ; qu'après avoir fermé leur bouche , ils dilatent et contractent alter- nativement leur gorge ; qu'ils obligent ainsi le fluide atmosphérique de s'y précipiter par les narines , et d'enfiler la glotte. Il étoit à présumer que les cheloniens , dont les côtes sont immobiles , respirent par un mécanisme semblable. Cependant M. Townon dit, dans son ouvrage sur la respiration des amphibies (1), que les tortues ont deux paires de muscles situés dans l'intervalle postérieur de la carapace et du sternum , dont l'un sert à l'inspiration et l'autre à l'expiration. Ces muscles nous paroissent au contraire avoir un seul et même usage , celui de comprimer les poumons, soit immédiatement, soit en pressant les viscères abdominaux : ce sont les vrais analogues des muscles du bas-ventre , déjà indiqués comme tels dans le t. 1er, des leçons d'analomie comparée. La première paire ou l'externe répond à l'oblique descendant ; «die s'attache a tout le bord antérieur du bassin, à la carapace et au sternum, et s'étend dans tout l'intervalle (1) Tracts and observations in natural hiscory and physiology By R. Townon, London 179?. A a a INSTITUT NAT. 280 postérieur de ces deux parties. L'inferne est composée de fibres transversales cfiiî se fixent supérieurement à Ja moitié postérieure de la carapace près des vertèbres , descendent en dehors des viscères , les enveloppent et viennent aboutir inférieurement à une aponévrose moyenne. Celle - ci passe en partie sous la face inférieure de la vessie urinaire , et sert à la vider lorsque ces muscles se contractent'. Ils ne compriment immédiatement qu'une petite portion des poumons , mais leur action principale sur ces organes a lieu par le moyen des viscères du bas-ventre qu'ils serrent fortement , et qui pressent , à leur tour, les poumons. La cause principale de l'inspiration est donc, dans les chéloniers comme dans tous les animaux à vertèbres , l'action des muscles du bas-ventre. Il restoit à déterminer celle de l'inspiration. L'inspection d'une tortue vivante. a prouvé qu'elle étoit absolument la même que dans les grenouilles, etc. Cet animal, après avoir fermé sa bouche et élevé ses narines a la surface de l'eau , dilatoit et contractait alternativement sa gorge d'une manière très-marquée , comme Je font les batraciens lorsqu'ils respirent. Les monvemens se succédoient quelque tems sans in- terruption, élojeiit suspendus par intervalle, et se renouvelloient ensuite : le moment de leur suspension est celui de l'expiration. On conçoit que les mouvemens d'expiration doivent être bien moins fréquens , et qu'il faut plusieurs des premiers pour faire entrer , dans les poumons , la quantité d'air qui peut en être chassée par une seule contraction des muscles du bas-ventre. BOTANIQUE. Nouveaux genres déplantes découverts dans les îles de France, de la Réunion et de Madagascar 9 par M. Aubert du Petit-Thouars. M. du Petit-Thouars a publié, il y a quelques mois, la première livraison d'un Ouvrage intitulé : Histoires des végétaux recueillis sur les lies de France , la Réunion ( Bourbon ) et Madagascar , première partie , contenant les descriptions et figures des plantes qui forment des genres nouveaux , ou qui perfectionnent les anciens (1). Cette première livraison contient, outre le mémoire sur le cycas, dont nous avons donué l'extrait 110. 77 , la description et la figure de huit genres nouveaux En pré- sentant la description de ces genres, l'auteur avoit laissé, comme problême à résoudre, aux botanistes, Ja place que chacun d'eux doit occuper dans l'ordre naturel : M. du Petit-Thouars vient de completter lui-même cette partie du travail, dans un mémoire lu à 1 Institut national 3 l'extrait que nous présentons est donc tiré en partie de son ouvrage imprimé , en partie de son mémoire inédit. Didtajeles. Flores dioici , apetali , dinndri , digyni ; calyx duahus squamis cons- tans ; stamina sessilia ; fructus drupaceus , monospermus ; micleus osseus ; embryo nudus , inversus ; cotyledones crassœ. Arbre élevé, indigène de Madagascar, à' rameaux étalés- à feuilles alternes, grandes, entières, petiolées; à fleurs petites, naissant au-dessus des aisselles, disposées en épis dans les pieds femelles; en grappes rameuses dans les mâles. Le nom du genre tiré de JiJofoç geminus et y.Xoi membrum fait allusion au nombre binaire des organes sexuels. Ce genre, dans les systèmes de TourneJ'ort et de Linné, doit être placé à côté des peupliers et des saules; mais il dihYre beaucoup de ces deux genres et même de toutes les amentacées, par son Fort, par Ja disposition et la structure de ses fleurs et par son finit. Les mêmes caractères éloignent des uiiicées j il semble avoir quelques rapports éloignés avec les derniers genres des therebinthacées , et notamment avec le noyer; mais la place même du noyer, dans l'ordre naturel, est encore indécise; M. du Pelil-Thouars le rapproche de L'hernandia : que l'on suppose , dit-il , les cloisons de la noix adhérentes aux lobes de la graine, (t les anfractuosités de sa superficie, comblées par la même substance; on aura une idée de la graine d'hernandia ; que l'on suppose encore le calice urcéolaire (1) A Paris , chez l'auteur , lue du Chcnhc-Midi , n«. 1^4, et chez madame Huzard , rue de l'Éperon , n°. 1 1. a8 r et inférieur de la fleur femelle d'hernandia , adhérent à l'ovaire , on aura celle du nover et celle de ses doux calices si singuliers. Ptelidium- Flores hermaphroditi , completi, tetrapetall , pefipçyni , isostemones, monogyni ; discus centralis staminif'er et pistillifer ; stamina 4 petalis alterna; cap- sula inaperta , cycloptera , bilocularis , disperina ; semen rectum; perispermum car- nos uni ; cotyledones planœ , virides. Arbuste, originaire de Magascar , à rameaux étalés opposés ; à feuilles opposées, fermes, ovales, petiolées ; à fleurs pelites, dis- posées en panicules axillaires , plus courtes que les feuilles. Son nom indique son analogie apparente avec le ptelea, dont il diffère par ses étamines insérées sur un disque particulier , par ses anthères adnées au filament et s'o livrant en-dehors, par sa graine redressée la radicule en-bas , et par ses feuilles simples et opposées ; ces ca- ractères en apparence minutieux , sont de telle importance que la place du ptelea est encore un peu indécise : celle du ptelidium est certainement dans la famille des nerpruns auprès du rubentia II se rapproche même de cette famille par son embryon de couleur verte, phénomène singulier qu'on observe souvent dans les graines des nerprunées. Hecatea. Flores diclini, monoici , apetali ; calyx quinquelobus discus centralis; Jîlamentum unicum centrale. , antheras très syngenesas jungi pileum œmulantes gère ns ; ovarium unicum; stigmata tria ; J rue tus baccatus trispermus. Arbres origi- naires de Madagascar , de stature médiocre , à feuilles alternes ou opposées , munies en-dessous de deux pores glanduleux, placés près de leur base; à fleurs petites, dis- posées en panicule dicholome, les mâles terminales, les femelles pédiceliées entre les bifurcations; le nom de ce genre, tiré de celui de la triple hecate, fait allusion au nombre et à la position des étamines , à la couleur sombre de l'arbre. Ce genre appartient à la famille des euphorbes , et ne diffère peut - être pas de celui de l'omphalea. Calypso. Flores hermaphroditi, completi , pantapetali , perygini ; calyx persistens quinque lobus ; discus centralis staminijer et pistillifer ; stamina tria; antherœ adnatœ ; ovarium sub stammibus latens ; fructus baccatus , polyspermus ; semina perispermo donata ; embryo parvus ; cotyledones planœ. Arbrisseau de Madagascar , à rameaux droits effilés • à feuilles opposées un peu dentées ; à fleurs petites pédiceliées disposées par faisceaux axillaires. Son nom , qui fait allusion à la nymphe Calypso , et au mot grec BaAuTT», lateo , a rapport à la position du pistil caché entre les étamines. L'espèce qui fait la base de ce genre, a été décrite, par Lamarck, sous le nom d'Hippocratea Madagascarica et paroît en effet très-voisme de ce genre , placé dans la petite famille des érables ; d'un autre coté il paroît avoir des rapports avec le ptelidium par son disque staminifère et la position de ses anthères , mais il s'éloigne des nerprunées par le nombre de ses graines; au reste, M. du Petil-Thoars soupçonne que le salacia de Linné, est peut-être congénère du calypso , quoique les descriptions soient tout-à-fait différentes. Le renflement charnu qui se trouve sous les étamines examiné sur le sec , a pu eu effet être pris pour un ovaire, et faire regarder la plante comme gynandrique Dicoryphe. Flores hermaphroditi , completi, polypetali , isostemones , epigyni , tetrandri ; filamenta fertilia 4 , sterilia 4 firtilibus alterna ; ovaria duo in basi calycis immers a ; stylus bifidus ; fructus ; calyx circumscissus , capsularis ; cocci duo elasticè déhiscentes ; semina duo inversa ; per.spermum corneum ; embryo Jbliaceus marginibus convolutis. Arbrisseau de Madagascar, à rameaux foibles, effilés ; à feuilles alternes disposées sur deux rangs , petiolées , entières , munies à leur base de deux stipules inégales; à fleurs disposées en faisceaux terminaux j son nom, tiré de il duplex et *«/>f par M. TllÉNARD. Bans un mémoire que j'ai lu à la Société Phiîomathique , le prairial an 12 , Soc. PHILom. j'ai fait voir que le lait contenoit toujours de l'acide acéteux, libre en plus ou moins grande quantité. A la même époque , MM. Fourcroy et Vauquelin ont trouvé qu'il contenoit aussi du phosphate de magnésie, et de plus que l'acide lactique de Scheèle, ou celui qu'on retire du sérum du lait coagulé spontanément , n'étoit lui-même que l'acide du vinaigre , combiné avec une matière animale ; ainsi dans l'état actuel de la science, on doit regarder le lait comme un composé, i°. d'eau; 2". d'acide acéteux; 3°. de matière case use 5 40. de matière butireuse; 5°. de sucre de lait; b". de matière 284 extractive ; 70. de muriate de soude et de polass" ; B°. de sulfate de potasse ; g0, de phosphate de chaux ; io°- de phosphate de magnésie. De ces onze matières, il en est nue que depuis quelques mois j'ai particulièrement examinées , c'est la crème. J'ai voulu déterminer qu'elles étoient les circonstances qui présidoient a sa séparation , et sur-tout à sa transformation en beurre. J'avois déjà observé que le lait se coaguloil aussi bien dans des vaisseaux fermés, que dans des vaisseaux ouverts 3 je savois que dans cette décomposition, il ne se dé- gageoit aucun gaz, et que pour la produire rapidement, il sullisoit de porter la température de 20 à 400. Il m'étoit donc démontré que l'air ne contnbuoit ni à la formation, ni à la séparation de la crème , et qu'elle existoit toute formée dans le lait j mais il me restoit à reconnoître les principes qui entroient dans sa composition. Persuadé , d'après différentes observations qui m'éloient propres , qu'elle n'étoit qu'un mélange intime de beurre , de fromage et de sérum , pour m'en convaincre , je remplis de crème récente , presque jusqu'au col , une bouteille de pinte , de laquelle je déplaçai l'air restant, par de l'acide carbonique; ensuite l'ayant bien bouchée, je l'agitai fortement dans tous les sens pendant une demi heure ; au bout de ce tems , la matière , devenue très-épaisse et adhérent fortement aux parois de la bouteille , s'en détacha peu-à-peu , et ne larda point ensuite à se convertir en un liquide blanc , au milieu duquel nageoit une masse jaune d'un excellent beurre ; par conséquent le beurre existe dans le lait : il s'en sépare, lorsque le lait, privé de l'action vitale, est aban- donné à lui-même ; alors soit par la formation d'un acide qui seroit due sans doute à la décomposition de la madère extractive , ou peut-être par la pesanteur spécifique de la matière butireuse , moindre que celle de la matière caseuse ; ( car à peine le lait est-il reçu dans un vase, que la matière butireuse commence à se séparer) le lait se décompose , la crème surnage , et de celle-ci , par le frottement et sur-tout à l'aide d'une température de i5 à 200. , on obtient du beurre et du lait de beurre, c'est-à-dire une liqueur blanche très-douce , qui n'est autre chose que du sérum tenant en suspension du beurre et du fromage très-divisés ; mais le beurre, ainsi obtenu, n'est point pur. Il contient encore de la matière caseuse , et quelquefois même le sixième de son poids : c'est pourquoi il devient rance si promptement , sur-tout en été; aussi lorsqu'en le fondant on sépare cette matière, acquiert-il la propriété de se conserver long-tems ; à la vérité , dans cette fusion , il prend une âcreté qui borne singulièrement ses usages , et qui ne permet plus que de l'employer dans la friture ; mais on remé- dieroit à ce désavantage , si on élevoit beaucoup moins la température. C'est ce que Clouet a le premier observé : d'après cela pour purifier le beurre , ou pour en séparer la matière caseuse , sans lui donner de mauvaise saveur , voici le procédé qu'il faut suivre. 11 faut, i°. le fondre au bain-marie, ou à un degré de chaleur représenté au plus par le 66*ei degré du thermomètre de Réaumur ; 20. le tenir fondu jusqu'à ce que toute la matière caseuse soit rassemblée en flocons blancs au fond du vase, et que la liqueur surnageante soit claire ; 3o. alors le décanter ou le passer à travers un linge; 40. le faire refroidir dans un mélange de partie égale de glace pilée et de sei marin , ou s'il est impossible de se procurer de glace, dans de l'eau de puits, en se servant de vases très -larges et peu profonds. Sans cette précaution, le beurre se grumeleroit et se cristalliseroit , et des-lors on ne pourroit plus le servir sur la table. De plus , les parties ainsi rapprochées , résistent bien mieux à l'action de l'air ; par la même raison , on doit aussi couvrir exactement le pot qui le renferme , et le placer dans un lieu frais , à la cave ; parce moyen on peut garder du beurre pendant six mois et plus, et au bout de ce tems se servir sur-tout de la seconde couche , presque comme de beurre frais. Il est même possible de donner, jusqu'à un certain point, à ce beurre fondu , toutes les apparences du beurre frais , en le battant avec le sixième de son poids de matière caseuse , de même qu'on peut rendre beaucoup plus supportable du beurre rance , eu le fondant par le procédé que je viens d'indiquer. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LA QUATRIÈME PARTIE DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ PHI L OM ATI QUE. Nota. i°. Cette quatrième partie forme le troisième tome du Bulletin , et termine cet ouvrage. 2°. Par une erreur typographique , en numérotant les pages , au lieu de faire suivre la page 200 des pages 20 1 , 202 , ao3, etc. , on a recommencé les pages 1 o 1 , 102, 1 o3 , etc. , jusqu'à la fin; et cette quatrième partie, qui ne paraît avoir que 284 pages, en a réel- lement 584. Pour distinguer les articles qui se trouvent sous la double séné ( qui com- mence n°. 74) pag. 101 à 200 , on les a marqués, dans cette table, par une *. A, Absillei. Analyse par M. Vauqnelin j de la matière connue sous le nom de propolis ou mastic des abeilles , pag. 177. — Observation de M. Hubert «ur la matière de la cire , pag. 181*. Acacie nélérophylle. Description de cette acacie , pag. 35. Acanthi'Rb. Caractères distinctifs de ce genre de •erpent , pag. 188. Acétite de plomb. Notice de M. Thenard sur la forme de sa cristallisation , pag. i3i *. Achire. Note de M. Geoffroy sur lachire barbu, poisson du genre des pleuronectes , pag. 14& AciDES.MémoiredeM Darracq sur les acides acétique etaceteux, comme étant une seule et même substance dans deux états qui ne diffèrent entre eux que parce que l'un est uni avec une certaine quantité d'eau et une matière mucilagineuse , pag. 5a. — Observations de ce chimiste , dont il résulte que ce que M. Brugnatelli avait pris pour acide cobaltique , n'est autre chose que de l'acide arseniqué combiné avec l'oxide de co- balt , pag. 69. — Découverte de Vaéàefiuorique dans la topase , pag. a3a. — Voy. à l'art. Fourmis ce qui est dit sur l'acide formique. — Observations sur dif- férens moyens d'obtenir l'acide çallique , pag. 166 — ■ Note de M. Descostits sur la décomposition du sulfate de plomb par l'acide mûri a tique , pag. 283. — Essais de ÎVI. Paroletli sur l'usage des fumigations de l'acide muria tique oxigéné pour désinfecter 1 air àei ate- liers de vers -à-soie , pag. 170 * et 282. — Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin , relatif a l'action de l'acide nitrique sur l'indigo et sur la fibre musculaire, pag. 258. — Notice de M. Thenard sur la nature et les propriétés de l'acide sèbacique et sur l'erreur de quel- ques chimistes à son égard , pag. 24. Acier. Observations de M. Descostils sur la con- version du fer en acier dans des creusets fermés , sans contact de carbone , pag. 1 79. — Ce métal acquiert l'électricité vitrée , pag. 192 *. Acrochurde. Caractères distinctifs de ce genre de serpens , pag. 188. Adianthe rampant. Observation sur cette plante . pag. 35. Acrostique v ivipare. Observation sur cette plante, ibid. Adonis. Voy. Anamenia. Adour. Mémoire sur la structure des montagnes moyennes et inférieures de la vallée de l' Adour, pag. 99. Affection nerveuse et mouvemens simultanés des membres supérieurs , pag. 196 * . Agriculture. Notice de M. Pictet sur l'agriculture des environs d'Alicante , pag. 90 . — Observations de M. Lasteyrie sur la culture des terrains sablonneux aux environs de San-Lucar de Barrameda en Espagne , pag. 176*. Air. Expériences et observations de M. Dalton sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfaction mécanique de l'air , pag. i63. — Note sur l'usage des fumigations d'acide muriatique oxigené pour désinfecter l'air dans les ateliers de vers-à-soic , par M. Paroletti, pag. 170* et a82. — Expérience laite par M. Gay-Lussac sur l'air de l'atmosphère à 6000 mètres de hauteur , par les moyens eudioméui- ques , pag. 266. Voy. à 1 article Mines ce qui est dit de l'air méphy tique des mines du Hartz. Alabes. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geoffroy , au Stlurus anguillaris, p. 129, Bb ( i&6 ) AlcHot\sea. Observation sur ce genre do plante , l'argent antimonial et l'argent sulfuré acquièrent l'élce- pag i3-. Alcyonium. Voy. Pinnatula Incite résineuse , pag. 19.» x. Artères. Mémoire de M. Riclicrand les Aldini ( M. )• Extrait de son mémoire sur le gai- moyens de déterminer exactement la situation et le 1 55. trajet des artères pour les opérations chirurgicales , pag. 267. Articulations fausses. Voy. Os. Arum. Observations sur deux plantes de ce genre , pag. 42. Asphyxie. Voy. Gaz çarbotieux. Asri.EY-Coopiifî (M.). Observations sur l'obstrue— vanisme , pag. Alibeut vAï. ). Annonce de son ouvrage intitulé: Dissertation sur les fièvres pernicieuses et a'a- xiques intermittentes , avec figures représentant quatre espèces du genre Cinchona, pag. ioj. Ar ic\nte. Notice sur l'agriculture des environs d'A- licante , pag. QO. Alliage de l'or. Observation de MM. Cavondish lion du canal thorachique, avec figures, p. 198, />/• II, et Hatchctt sur l'alliage de l'or avec diverses substances Jig. 4 — 5 métalliques , pag. 1 76. Voy. l'art. Monnaies Alvéolites. Deseiiption et figures de deux nouvel- les espèces d'alvéolites, par M. Bosc , pag. 99, pi. 5 , Jig' 5, 4- Ammania. Observation de M. de Jussicu sur quel- ques espèces de ce genre de plantes, pag. 239. Amphisbène Caractères distinctifs do ce genre de serpens, pag 1S8. slstragalus. Description de ce genre de plante , par M. de Candolle. pag. i3o. Atmosphère. Expériences faites, par les moyens eadiométriques , sur l'air de l'atmosphère , pag. 1G0. Atrophie des testicules. Mémoire de M. Lar- rey sur cette maladie observée en Egypte , ses symp- tômes, ses causes , ses remèdes préservatifs , pag. 1 7vi *. Aubsrt du Petit- -Tliouars, ( M ) Observations Anaienia. Nouveau genre de plantes tiré par sur les plantes des lies de France , de la Réunion et de H. \ ciuenat de celui des Adonis de Linnéc. Indi- Madagascar , pag. Z\ ~ (\i . — Note sur les propriétés cations de son caractère et de «es espèces, pag. 117 * tinctoriales de la plante nommée Z>a/iai'.î,par Corn- et 257. merson , pag. 222. — Mémoire sur la germination des Anatife. Ce ~enrc est rapporté par M. Lamarck à cycas et sur ses rapports naturels , pas;. 127 *. — Nou- la classe des ernsti îcés, , pag 170. veaux genres de plantes par lui découverts dans les Iles Anaiomie. Observation sur un vice de conforma- de France , de la Réunion et de Madagascar , pag. 280. tion dans les voies .vimentaires , pag. 70. — Notice sur un homme mort h l'âge de G2 ans, dont les bras , les avant-bi as , les cuisses et les jambes ne s'étaient pas développés, pag. 122 *. — Figure de ce squelette monstrueux , p . i3. — Observai ion sur une femme qui avait avalé une grande quantité d'aiguilles et d'épingles, pag. i43. Anes. Compte rendu par M. Hnzard du produit du troupeau de Rambouillet , pag. '44 . . Ankviusme variqueux produit par une saignée maladroite , pag. 19G *. Angles. Note de M. Pictet sur les instrumens pro- pres h mesurer les angles sur le- terrain , pag. 84. Animaux. Moyen de préserver les cadavres des ani- maux de la putre. action en conservant leur forme es- sentielle, et même en leur donnant la fraîcheur et l'ap- parence de la vie , par M. Chaussier, pag. 1 18. Ankilose mivers+.Ue. Observation anatpmique sur le squelette d'un individu mort d'une ankilose com- plelte rie tous ses os , et sur l'origine , les causes et les effets de celte maladie , pag. g3. Antimoine Ceméial acquiert l'électricité résineuse, wnsi que l'antimoine suHuré , pag. 192 *. Aplys e. Note historique et analomique «le quel- ques espèces d'Api vsies , par M. Cuvier, pag. 193. — Description de deux espèces de ces mollusques, par M. Cuvier, pag. 2 56 ahachis hypogcea. Observatioiv^sur la naturali- sation de celte piaule nommée cacahuetle en Espagne, pag. 109, i38. Arbres. Composition et desciiption par M. d'Edel- crautz , d'uu onguent pour guérir les plaies des arbres, pag 170 *. Arbre à pain. Voy. Jacq/ ier. Arénicole des pécheurs. Description et figure de ce vers à sang rouge , par M. Cuvier, pag. 121 , p/. 7 Auvergne. Mémoire de AI. Daubuisson , sur les volcans et basaltes de l'Auvergne , pag. 182 *. Aya-Pana. Précis des travaux de différens natura- listes sur celte plante, pag. 147. Azote. Recherches sur le gaz oside d'azote, par M. Davy, pag. iG4- B. Bamlf.t. (M.) Note sur un procédé employé avec succès pour purifier le fer cassant à froid , pag. 25o. Bal .nite. Observation de M. Bosc et description d'une espèce de Balânite qui se fixe dans les madré- pores, avec figures , pag. Gt>. et /'/. 3 tJ*g. <' àc. Ba L a Nif s. Ce genre est rapporté, par M. Lamarck , Il la classe des crustacés , pag. 170. Baryt . Nouveau procédé pour préparer le rau- riate de baryte par M. Bouillon- i-agrange , pag. 161 *. Basaltes. Examen de la question si les Basaltes sont d'origine ignée eu aqueuse , pag. 118*. — Mémoire de M. Daubuisson sur les volcans et basaltes de l'Auver- gne , p,ig 182*. Bass- ( M ) Note sur un nouveau mammifère décou- vert à la Nouvelle-Hillande , où il est connu sous le nom de iVombat , pjg. i85. /"'< y. les articles tf uin- bat et Phascoloinc. Belette de Java. Description de ce quadrupède, envoyé au Muséum d histoire naturelle de Paris , par Al. Van Marum , pag; 102 **. Bellardi. (Al.) Description d'un nouveau genre de plantes sous le nom de Stttl'r- m< , pag. 270. 1)Ei;gf.k. ( M. i Observations sur le ver qui se trouve dans les pépins des pommes d'api , avec fig. , p. l4> * t pi. 18, fig. 1 , lettre A a E. Bi r.THoi.LET (M.) fait part a l'Institut national d'une lettre sur la production de la lumière solaire , d'après les observations de Aï. Ilerscbel , pag. 54- — AuGEaT. Ce métal acquiert l'élcctikilé vitrée, mais Sa notice s>ur le BUSCHM i'ulnuuwU, et son analyse j ( 2*7 ) pag 57. — Précis de ses mémoires sur le gaz inflam- mable ?. 20 yfig. 1 à 4. — Mémoire snr le tr.ii- tement du fer par le moyen de la houille, et procèdes usités en Angîetrrre , pag. 264. — Description d'un procédé particulier pour l'affinage c!c la fonte , pag. 270. BorcpLAxri. (M.) Mémoire sur l'espèce de palmier de l'Amérique méridionale, auquel il a donné le nom de Ceroaylon , pag. 239. Boracite. Note de Al. Vauquelin sur cette substance minérale , pat;. 92. Borate inagnesio-càlcaire. M. Vauquelin pense, d'après les expériences chimiques, que cette substance mi: érale transparente ne contient pas de chaux , et doit s'appeler simplement Borate magnésien , pag. r>2. Bos. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geoffroy . au liaia aauila , pag. 129. Bosc. ( M ) Observation et description d'une es- pèce de balanite qui se fixe dans les madrépores, avec figures , pag. 06 , pi. 3 , Jig. a , lettre a à c. — Des- cription et figures de deux nouvelles alvéolites , pag 99. pi. 5, Jig. 3 et 4- — Noie sur un écureuil de la Caroline , qu'il nomme Ecureuil capistrulc , pag. 145. Bossut et Sot âge. Description d'une nouvelle écluse à sas mobile , pag. 29. Bouillon - Lagr\kge. (M. ) Nouveau procédé pour préparer les muriates de baryte et de strontiane , p?g. 161 '. Boukdier. (M.) Note sur un moyen par lui em- ployé avec succès pour faire périr le ver solitaire , pag. 102. Boussole. Tableau des inclinaisons et déclinaisons magnétiques dans plusieurs endroits de l'Amérique , par AI. Humboldt, pag. 5. Bretonneau. ( Al.) Nouvelle manière de conserver le vaccin dans de? tubes , pag. 162 *. Bridel. (M. ) Annonce de la troisième partie de son ouvrage sur les mousses , pag. 63. Brisseau-IvIirbel. (Al.) Son mémoire sur Fana» tomie végétale , pag. 89. — Son ouvrage intitulé : Les genres des plantes reunies 1 n familles d\.près le Gênera plantarum de Jussieu , et distribuées d'après la méthode de Lamarck , pag. 108*.— Son ouvrage intitulé : Traité d'Aaatoniie et de Physiologie végétale , suivi de la nomenclature méthodique des parties extérieures des plantes , et d'un Exposé succinct des Syste'mes de botani- que , pag. i36. Brotero. ( Al.) Description de la plante qui fournit l'ipécacuanha du Brésil , pag. 172. Broussonet. (M.) Mémoire sur le bois de Rho- des , pag. 2. Brucea. Observation de M. Guersent sur la florai- son de la brucea antidysenterica , pag. 181 *. Brugnatelli. (M. ) Ce qu'il a nommé acide co- ba/tique n'est qu'une combinaison d'. cide arseniqué et d'oxide de cobalt , pag. fig. Bufles. Compte rendu par AI. Huzard du produit du troupeau de Rambouillet, pag. 1 4 4 * - Bl'lleti'N de la Société philomatique. Note sur l'édition de celte feuille périodique et sur le prix de la souscription , pag. ÏQ2. — Avis sur la rédaction de ses articles , pag. 140 *. Burdin. (Al.) Cours d'études médicales, pag. aco. Bursera gummifera. Observation de Al, Poitcau sur celte plante, pag. i38. C\cahuettf. Voy. Araehis hypogœa. Cvchou. Noie sur le tnnnin que cette substance con- tient . pag. 126. — Note sur l'analyse du cachou , dont 1- suc est du tannin presque pur , et en contient dix lois plus que lYcorce de chêne , pag. 126 et 108 *. Cadavre. Note de M. Chaussier , sur le moyen de préserver les cadavres des animaux de la putréfaction , «u conservant leur forme essentielle , même en leur donnant la fraîcheur et l'apparence de la vie, pag. 118. C\ flïer. Observation sur le calféycr de l'Ile de Bouibon , pag. 35. Cal^lls. Voy. Fosse naviculaire. C U.1TRICHE. Observation de M. de Jussieu , sur ecîte plante , pag a'g. C\Li'iDi\. Nouveau genre de plantes, découvert a l'Ile de France , par M. Aubert du Petit-1 houars , pag. 282. Calyp o. Nouveau genre de plantes , dérouvert à Madagascar , par— M- Aubert du Petit-Thouars , pag. -28 t. CaVbi.éon. Description anatomique de la langue de cet animal , pag. 201 , et pi. 24 , fg. 5 et 6. Cametin s fossiles , plus connues sous le nom de Pierres lenticulaires , pag. 2 (7. Cwmal thorachique. Observation sur l'obstruction de ce canal , par Astley-Cooper , avec fig. , pag. 1 98 , et P'- > « j fis- 4 et "5- Caouiciiouc. Note sur quelques plantes qui le produisent , et en particulier sur le genre Cas t il la Observation sur cet de Cavanilles , pag. 178. Cvprirr. pandurif'onne ai buste , pag. 35. Carbonate de jiiagnésie natif. Mémoire de M. Guyton - Morvcau , contenant l'examen de cette substance minérale, pag. n5 *. Cartes Géographiques. Mémoires de M. Coquc- bert— Montbret , sur d'anciennes cartes manuscrites, sur lesquelles est tracé le continent de la Nouvelle- Hollande, avec figures , pag. i63 *, pi. 20 ,Jig. 1 « 4 j et pag- !72 * après l'errata Ca-tilla. Note sur ce genre de plante qui fournit le Caoutchouc , pag. 178. CiVi.NDisH. | M. ) Observation sur les principes a suivre dans la fabrication des monnaies relativement a l'alliage et au frai des pièces, pag 173. CelastRe ondulé. Observation de M. Aubert du Petit-Thouars , sur celle plante, pag. f\\. Cëls. ( M. ) Comparaison du navet de Suède ( Ru- tabaga) et du chou de Laponie, pag. 240. Cen hris. Caractères disdnctifs de ce genre de serpens , pag. 188. Cenlaurea pannieulata . l'intérieur des tiges de celte plante loge quelquefois des vers analogues à ceux des pommes dapi , pag 1^1 *. Cephalote. Description de cette Chauve-Souris , par M. Van-Marum , pag. 102*. Ckrci.e. Description mathématique sur la division de la circonférence du cercle en parties égales , pag. 1 <>■?.. Cercodea. Observation de M de Jussieu , sur cette plante , psg. 23g. CéiiÊs. Relation delà déconverte de cette nouvelle planète , par M. Piazzi , pag. 84- Cerf de la Louisiane. Description par M. Geof- froy > PS- l69 *• ( 288 ) C'.-koxylon. Mémoire de M. Bonpland , sur cette espèce de palmier , pag. 23g. Chalcidi . Description , par M. Lacépède , de deux nouvelles espèces de ce quadrupède ovipare , l'une monodactyle et l'autre télradactylc , pag. ^9. Chalcis. Insecte provenant d'un ver trouvé dans les pépins de pommes d'api, pag. 1 41 * 1 P '• *& » fia. 1 , lettre E. Voy. Pommes d'api , Cen- laurea. Chal^fs. Observation de M. de Jussieu , snr la famille des chalefs , pag. 23g. Chat ur. Expériences de M. le comte de Rum- ford et de M. Thomson, relatives à la propagation de la chaleur dans les fluides , pag. 36. — observa- tion de M. Pictet , sur la réflexion de la chaleur obscure, pag. 11 . — Théorie de M. le co 1 te de Rumford , relativement h la propagation de la chaleur dans les liquides . ibd. — Observations de M. lier— thollet , sur les effets comparatifs de U &„aleur et de la lumière, pag. )33. — Expérience et observa- tions de M. Dalton , sur la chaleur produite par la raréfaction mécanique de l'air , pag. i63. — Descrip- tion du thermoscope de M. de Runilord ; expériences par lui faites avec cet insu liment, pag. 207. — Cha- leur qui se développe dans la compression de l'air introduit rapidement dans un fusil a vent , pag. 209. — Observation mathématique de M. Biot . sur la propagation de la chaleur dans les corps environnans f pag 2i5. — Observalio s de M. Jlall sur les effets de la chaleur modifiée par la compression sur diffé- rons corps , pag. 249* Ch a moi -âge. Mémoire de M Séguin sur le cha- moisage , et examen chimique de la peau chamoi— sée , pag: 209. Chaussier. (M.) Observations sur les effets du gaz carboncux dans l'économie animale , pag. 94. — Note sur le moyen de préserver les cadavres des animaux de la putréfaction en conservant la forme essentielle , et même en leur donnant la fraîcheur et l'apparence de la vie, pag. 118. — Observation sur les vaisseaux ombilico-métenteriques , pag. 148. Chaut -Sourie d'Amérique. Note de M. Geof- froy sur celte famille de mammifères , désignée sous le nom de Molossus , pag. 27S. Chenevix. f M.) Recherches sur le nouveau métal vendu a Londres sous le nom de Palladium y pag. i35 *• Chevaux. Mémoire de M. La fosse , sur les por- tions de corne qui se trouvent sur les jambes des chevaux , et qu'on appelle châtaigne ou ergot, paf;. 3. — Note historique sur un cheval sans poils, pag 34. — Compte rendu par M. Huzard . du produit du troupeau de Rambouillet, pag. 1 44 *• Chèvres. Compte rendu par M. Huzard , du pro- duit du troupeau de Rambouillet , ibid. Chou de Laponie. Observation de MM Cels et Correa-de-Serra , sur l'identité ou la différence de cette planteet du navet de Suède, nommé Rutabaga, p. 240. Chute des corps. Mémoire de M. I aplace , sur le mouvement d'un corps qui tombe d'une grande hauteur ; expression mathématique de sa déviation de la verlicale , pas. 109*. Chût, couiplcttc du rectum occasionnée par un violent coup de pied dans le derrière, pag. ig6*. Cicindela campestrls. Description delà !arv« de cet insecte , par M. Desmarest fils , avec figures , pag. 197 * , et pi. 34 , fig- 3 J 3 el 4- ( a*9 ) Cire. Elle n'existe point dans le pollen des «fa- mines 'i c'est de la partie sucrée du miel que les abeiiles extraient la cire , ainsi que l'a observé M. Hu- ber , pag. 181 *. Classification des serpens , par M. Dandin , pag. 107. Cl 10- Borealis , caractères de cette espèce de mollusques à nageoires , d'après les Mémoires de M. Cuvicr , avec ligures, pag. 245, et pi. 27, Jig 1 et 2. Clitoria. Observation sur ce genre de plantes, par M. Poiteau , pag. iZ"j- Cobalt. Mémoire de M. Thenard , sur la prépa- ration d'une couleur bleue de cobalt, aussi belle que l'outremer , pag. i54 *• — Le cobalt gris et le cobalt arsenical acquièrent l'électricité résineuse , pag 192'. CoECiLiE. Caractères distinctifs de ce genre de serpent , pag. 188. Cobur. ( déplacement du ) Observation de M. Larrey , sur ce déplacement occasionné par une hydropisie de poitrine ; moyens de guérison em- ployés , pag 216. Colombium. Note sur ce nouveau métal , dé- couvert parmi des mines de fer à Massachuset , par M. Hatchett , pag 82. Colutea. Description de ce genre de plantes légu- mineuses , par M. de Candolle , pag. i3i. Comocladia integrij'i lia. Observation de M. Poi- teau sur cette plante , pag. i5#. Compression. Voy. Chaleur. Condensateur des forces. Note de M. Prony, sur le mo , en de faire vaTÏer a. volonté la résistance dans une machine quelconque , avec figures , pag. 192 * et pi. 23. Confer < es. Rapport de M. de Candolle , relatif aux travaux de M. Girod-Chautran. sur !cs conferves ; M . de Candolle les range dans la famille des algues , dont il donne les caractères génériques et la des- cription des genres , ainsi que de quelques espèces inédites , avec figures, pag. 17 , et pi. 10 , Jig. 1 à 8. Conformation vicieuse. Voy Monstres. Conyza squarrosa (1). L'intérieur de cette plante loge quelquefois des vers analogues à ceux des pépins de pommes d'api , pag. 141 *• Consomption moi telle occasionnée par une crois- sance rapide, pag 196*. CoQUEBhRT. ( A. J. ) Son ouvrage intitulé: lllus- tratio iconographica insectorum , etc. , decas secunda , pag. 80 Coquebert. ( Ch ) Procédé simple pour tirer très - rapidement une copie d'un écrit par contre- épreuve , pag. i5. • CoQUEBERT-/l/r>/i//>ref. (M.) Note sur d'anciennes cartes géographiques manuscrites , sur lesquelles est tracé le Continent de la Nouvelle-Hollande , pag. i63 *, cl pi. 20 . Jig. 1 à (\. C QUEBERT. (M. Engène) Extrait d'un Mémoire de M. Westring , sur les teintures qu'on retire des différentes espèces de Lycopodium , pag. 224- Coracinu . Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geolfroy, au Labtus nUoticus,y>i\g. 129. Coralle. Caractères distinctifs de ce genre de «erpent , pag. 187. (1) C'est par erreur cju'ou a uns Ccrysrt njuammusu. CosALLiNE de Corse. Note île M. de Candolf« sur celte plante marine , considérée comme médica- ment , et sur ses mélanges avec d'autres lucus , pag. 263. Con.»i x. Observation de M. Cuvier , sur la nature des polypes qui les habitent , pag. 1 33 *. Corne. Eltet de la chaleur modifiée par la com- pression sur la corne, pag. 249. Cornes d'Ammon. Note de M. Cuvier , sur les animaux auxquels ont appauenn ces fossiles, pag. 237. CO'-rea e Serra. (M.) Observation sur l'iden- tité ou la différence du chou de Laponie et du navet delà Sueds, nomrtié Rutabaga, pag. 240. Co'vr.iT et Leroux. (MM.) Observation sur une fistule de l'estomac , par laquelle on voyait l'in- térieur de ce viscère , pag. 86. Coule'rs. Notice de M. Descostils , sur la cause des couleurs différentes qu'affectent certains sels de platine , pag. i52*. — Mémoire de M. Thenard sur la préparation d'une couleur bleue de cobalt , aussi belle que l'outremer , avec ligure d'échantillon , pag. if>4*, tt pi. 1 j. C jvlkuvre. Caractères distinctifs de ce genre de serpent , pag. 188. Coulomb. (M. ) Mémoire sur le magnétisme de tous les corps de la nature , et figure de la muchine simple propre à les mettre en expérience , pag. 101 et 11 4\ et pi. 5 , jfg. 5. Courbes. Remarque de M. Biot sur les courbes tautochrones , pag. îgS. — Remarques de M. Lancret sur la courbe appelée lieu des centres de courbure ou lieu des centres des cercles osculateurs d'une courbe quelconque , pag. 212. Cr me. Effets de la chaleur modifiée par la com- pression sur ce minéral pulvérisé et exposé à une chaleur capable de faire fondre l'argent, pag. 249. Crème. Observation de M. Thenard sur cette partie extractive du lait , pag. 28}. Cr<:pi<; virens. L'intérieur des tiges de cette plante loge quelquefois des vers analogues à ceux des pépins de pommes d'api , pag. i4i *• Cristallotechnie. Mémoire de M. Leblanc sur l'art de faire varier la forme des cristaux, pag. 11. — Note de M. Haiiy sur la forme et l'électrisatioa des cristaux de sphène , pag. 206. Crocodile. Mémoire de M. Cuvier sur les véri- tables di.férences entre les crocodiles de l'ancien et ceux du nouveau continent, pag. l^i. - Observation de M. Geolfroy sur la mâchoire supérieure mobile du crocodile, pag. 129. Et sur l'oiseau nommé TroclUlus qui débarrasse la langue du crocodile des insectes qui la recouvrent pendant le sommeil , ihid. — Note de M. Geoffroy sur le crocodile du Nil , et snr un crocodile d'Amérique différent du Cayman , pag. ic'6. Crotale. Caractères distinctifs de ce genre de serpent, pag. 188. Cuirs. Voy. 2'annage , pag. i85. Cuivre. Ce métal acquiert l'électricité vitrée ; le cuivre gris , le cuivre sulfuré et le cuivre pyriteux acquièrent l'électricité résineuse , pag. 192*. Moyen de séparer le cuivre de la dissolution d'argent , pag. i85*. Curare. Vov. Flèches empoisonnées. Curvanq. Vov. Dapiche. Cuvier. (M. ) Obscivation sur de nouvelles dé- couvertes d'os fossiles, pag. 17. — Mémoires sur les dent» ( = ics pcfcsons, pag. a1). — a''. Extrait du ses Mémoires *ar II 5 mollusques, avec figures , pag. 25 j , pi 22 , jlg. i à 10. — 3°. Extrait de ses Mémoires , "pag. 261 . — Observations sur quelques propriétés de l'appareil ou pile galvanique , pag. 40, — Mémoire sur les véritables différences entre les crocodiles de l'ancien et ceux du nouveau continent, pag. 4'- — Mémoires sur les genres de mollusques PhyllicLic et Pleunbraiclie , pag. 277. — Observations ana- tomiques sur les vers à sang rouge , et principale- ment sur l'arénicole des pécheurs , ou le lomljric marin, avec ligures, pag. 121 , /''. 7. — Noie sur les serpules , avec figures, pag. i3o, pi. 7 , fig. G , 7 et 8. — Note anatomique sur quelques espèces d'aplysics, pag. 193. — Note sur la Pennatiila cyin m trium et sur les coraux en général, pag. 1 33 *. — Recherches d'anatoniie comparée sur les dents des mammifères , des reptiles et des poissons , pag. ,65*. — Notice sur le squelette fossile trouvé à Pantin, dans nue carrière de pierre à plâtre , avec figure , pag. 189 * , pi. 22. — i\ote sur l'estomac et le canal intestinal du kangaroo-géaut et du ka gnroo-rat , pag. 321. — Note sur les animaux auxquels ont appartenu les cornes d'Amuion, les pierres lenticu- laires et les pierres nummulaires , pag. 237. — Mé- moire sur plusieurs genres de mollusques et notam- ment des ptéropodes ou mollusques à nageoires qui sont le Clio-Borealis , l'IIyale et le Fneumoderme , avec figur s , pag. a/jS , pi. 27 ,Jîg. 1 à 10. Cuvier. (ï'rcdéric') Observation sur le rouge à polir , pag. tdo. Cycas. Mémoire sur la germination des cycas et sur ses rapports naturels , par M. Aubert du Petit- Thouars , pag. 127 *, Cyt luiras. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Geoffroy , au Salnu-lihomboïdalis , pag. 129. Cytise des Indes. Observation sur cette plante , pag. 42. D. Dalton. ( M ) Expériences et observations sur la chaleur et le froid produits par la condensation et la raréfadion mécanique de l'air , pag. i63. — Recher- ches sur l'expansibilité et le mélange des fluides a ri- formes , pag. 189. Damiers. Observation sur la région qu'habitent ces oiseatvx , par M. Pérou, pag 2' 9 Danaïde odorante. Observation sur celte plante , pag. 4^> Danaïs. Voy Pœdcria. Dapichi . Observation de M. Humboldt sur cette matière spongieuse qui se trouve sur les racines de deux arbres , le Jacia et le Curvana , suc laiteux très-aqueux qui se perd par leurs racines ; M. Hum- boldt le regarde comme une maladie de ces raciues , pag. 10. D ■. rracq ( M .) Mémoire sur les acides acétique et aeéleux , pag. 52. — Observations suc l'affinité que les terres ont les unes avec les autres , pag. 53. — Note sur l'acide nommé eobahique , par M. Brugnatelli , pag. 6 }. Dai;ti .les. ( M. ) Observation sur la dévitrili- calion du verre, pag. a5o. Dasyurk. Note de M. Geoffroy sur les espèces du génie Dasyure , pag. i58 +. 00 ) Dattier. L' âge singulier des feuilles de cet arbre à \ béante , pag. 91. Dau boisson. .M.) Mémoire sur les laves et ba- saltes de l'Auvergne, pag 182*. Daidin. (M.) Division de la classe des serpens en vingt-trois genres, pag. 187. Davy. ( M. ) Obsenation cl expérience sur l'élec- tricité développée par le contact de diverses substances , pag. 111. — Recherches sur le gaz oxide d'azote, pag. 164. — Observations sur differens moyens d'obte- nir l'acide galliquc , pag 66 — « Méthode aisée pour obtenir les iels de 1er au mi/iima/n d'exidaliou , De Cndolle. ( M. ) Menu ire sur la famille des joubarbes , pag. 1. — Rapport sur les conlèrvcs , avec figures, pag. 17, pi. 5llfJig. 1 a 8. Note sur la graine de JSyinphœa , png. 68, p!.5,fig 3. — Description et figuie d'un nouveau genre de plantes désigné sous le nom de Strophante , pag. 122, pi. 8. — Recherches sur les diverses espèces d'ipé- cacuanha , pag. 124. — Mémoire sur les gemes slstragalus , Phaca et Colutea , pag. i3o. — Note sur la mousse de Corse et ses mélanges avec d'autres fucus , pag. 263. — Son ouvrage sur les genres qui se rapprochent des astragales, pag. 184. — Note sur le genre rhizoruorphe : description et figure du rhizoniorphe fragile, pag. 10a * , pi. 12 ,jfig- 2. — Mémoire sur le genre /^ieusseuxia , de la familJe des iridées , pag. io3 *. — Note sur deux genres nou- veaux, les âlontbrelia et les Diasia , de la même famille, pag. i5t *. — Examen chimique d"uu sel par lui observé sur la Reaumuria r pag. 1 5 1 *. Dégras. Mémoire de M. Seguin sur cette ma- tière, pag. 25 1. Deusli . ( M. ) Mémoire sur les sénés . leurs des- criptions , leur récolte et leur commerce , pag 67. ~ Mémoire sur le douni ou palmier de la Thébaïde , pag. 01. — Observation histoiique sur le iXymphœa lotus , sur le Nyniphœa néiumbo et sur' le Ayin-, phœa eœrufea , pag i 7 1 et 172. DeNT5. Mémoire de M Cuvier sur les dents des plissons, pag. 25. — Recherches d'anatoniie comparée, sur les dents des mammifères , des reptiles et des poissons, sur la nature des dents, leur accroisse- ment , leur développement , leur succession , leiir nombre et leur combinaison , par M. Cuvier, pag. i65 *. De Saussure , (M.) sou ouvrage intitulé : H - cherches cliiinic/ucs sur la végétation, pag. 204. Descostils. ( M. ) Notice sui la cause des couleurs différentes qu'affectent certains sels de platine , p 1 52 *. — Observations sur la conversion du fer en acier dans des creusets fermés , sans contact de substances carboniques , pag. 1 79. — Note sur la décomposition du sulfate de plomb par l'acide murialiquc , pag. '-'.«Si. Desfonj aines. ( M. ) Observation sur le jalap , pag. 14 1*. D, smarfst. ( M. ) Observations sur les volcans éteints de l'Auvergne, pag. 21 3. Desmarest jils. { M. ) Description des larves du scnlylus iin.b .itus et de la cicia'lclit campesli is de Fabriçius, avec figures, pag. 197*, /'/. a4 , fig. 1 à 4. Déformes et Ha^iiettt-. (MM.) Mémoire sur le doubleur d'électricité , pag. 177 *. Dessin. Description . par M. Pictct , d'un instru- ment propre à mettre en perspective des objets quel- conques , pag. 72 , et pt. 5 , Jig. 6, 7 et 8. ( 29x ) De TiGNr. (M.} Histoire naturelle des insectes , et p pag. OO. Diasia. Note de M. De Candolle sur ce nouveau genre de plantes de la famille des iridées , pag. 1S1 *. Dk.oryphe. Nouveau genre de plantes découvert à Madagascar , par M. Aubert du Petit-Thouars , pag. 281. Dideli'He. Note de M. Duvernoy sur la dissec- tion analoinique de deux femelles du didelpho ma- ïricou, avec figure, pag. 160* , pi. t$$Jig. u. Didï-mélks. Nouveau genre de plantes découvert à Madagascar , par M. Aubert du Petit-Thouars , pag. 280. DiLtoN. Note sur la construction du Pont des Arts , et sur les expériences laites pour en constater la solidité , avec ligure , pag. 1 3 j "*" , et pi. 17. Disette. Observation sur des terres comestibles , pag 10 et 5o. Dolomik. Observation chimique et nouvelle analyse de la Dolomie , par M. Klaproth , pag 171 *. Doris. Description, par M. Cuvier , de dix espèces différentes de ces mollusques , avec figures de quel- ques-unes , pag. a55 , pi. 22 , Jîg. 1 à 8. Doubleur d'électricité, pag. 177*. Voy. Elec~ tri cite. Doum. Mémoire de M. Dclisle sur ce palmier de la Thcbaïde, pag. 81. Draparnaud. (M.) Note sur l'insecte nommé Mantis oratorin , pag. 161 , pi. 10, fig. 1. D'ichayla. ( M". ) Démonstration mathématique du parallélogramme des forces, pag. i!\i. Du si as. (M.) Son ouvrage intitulé : Principes de 'physiologie ou Introduction à la science expérimentale , philosophique et médicale de l'homme vivant pag. 7. — Son ouvrage intitulé : Principes de physiologie , pag. vo . Dumé it. (M.) No'c sur une trentaine de calculs du poids de cinq onces et demie et d'un volume très- considérable extraits de l'intérieur de la fosse navicu— laire,pag. 159. — Son ouvrage intitulé: Traité élé- mentaire d'Histoire naturelle , pag a36. Dupuytren. ( M. ) Description anatomique d'un veau monstrueux , pag. i5. — Note sur une fille née seulement avec le tronc, et qui a vécu deux mois et demi, pag. 13 5. — Note sur le développement du la- rynx dans les Eunuques, pag. i43 *. — Observa- tion sur les canaux veineux des os, pag. i.5o *. — Observations sur la luxation du corps des vertèbres , pag. 243. Duvernoy. (M.) Note sur la dissection anatomi- que de deux femelles du didelphe manicou, avec fig., pag. 160 *, pi. iç),fïg. », — Observations sur les glandes salivairesdes animaux vertébrés , pag. 178 *. — Recherchés anatomiques sur les mouvemens de la lan- gue dans les mammifères et les reptiles , avec figures , pag. J98, et > . 24, fig- 5 et 6.— Note sur la manière dont les tortues respirent , pag. 279. Dytiques. Mémoires sur les larves de ces insectes, par MM Lancrel et Miger , pag. 22g. E. Eau. Note de M. Biot, sur la formation de l'eau par la seule compression de l'air , pag. 25q. Echidné. Observations anatomiques de M. Home sur celte espèce de quadrupède , avec figures , pag. 1 26 6,Jlg. 1 4i}; pag. ïa5 *etpl. 14, i5 et 16. Ecluse. Description d'une écluse a sas mobile ; par MM. Solage et Bossut, pag. 29. Ecriture. Procédé simple pour tirer très-rapide- ment une copie d'un écrit par contre-épreuve , pag. 1 5 . Écureuil capistratè. Note de M. Bosc sur ter quadrupède de la Caroline , pag. i45. Edelcrantz (M. d' ) Description d'un onguent de sa composition pour guérir les plaies des arbres , pag. 170*. Electricité. Solution d'un problème de physique relatif h l'électricité, par M. Laplacc , pag. 21. — Ob- servation et expériences de M. Davy sur l'électricité développée par le contact de diverses substances , pag. 1 1 1 . — Examen , par M. Tremery , des phéno- mènes électriques qui ne paraissent pas s'accorder avec la théorie de deux fluides, pag: 1 i4« — Mémoire de M. Geoffroy , contenant la comparaison des organes électriques de certains poissons , pag. 1 G9 . — Recher- ches de M. Biot sur la question de savoir quelle est l'in- fluence de l'oxidation sur les effets de la colonue élec- trique de Volta , pag. 120 *. — Comparaison de l'électricité des machines avec celle de la colonne de Volta. Suite des expériences de M. Ritter , pag. 128*. — Mémoire de MM. Hachette et Desormes , au sujet des changemens apportés par eux au jeu de l'instru- ment connu sous le nom de Doubleur de l'élec- tri<-iié , pag. 177 *. — Observations de M. Haiiy sur l'électricité des substances métalliques , pag. 191 *. — Note de M. Biot sur la nature de l'étincelle électrique , pag. 259. — Noie de M Haiiy sur l'éleclrisation des cristaux de sphène , pag» 206. Eleutheranther a. Description de ce nouveau genre de plantes, par M. Poiteau , pasr. 137. Em, raudks. Découverte faite par M. Lelièvre , de prismes d'émeraudes en France , et annoncées par M. Gillet , pag. 5i. Emeri. Mémoire de M. Tonnant , sur la nature de l'émeri , pag. 1 3 1 . Enuydrf. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens, pag. 180. Equations. Remarques de M. Poisson sur les inté- grales des équations aux différences partielles, p. 227 , et sur les questions de maximis et miniiniS relatives aux intégrales , pag. 219. Erpe ion. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens , pag. 188. Eryx. Caractères distinctifs de ce genre- de serpeus , ibid. Escallonia. Famille a laquelle cette plante appar- tient, pag. 23g. Estomac à jour. Observations de MM. Corvisart et Leroux, sur une fistule a l'estomac, par laquelle on voyoit l'intérieur de ce viscère , pag. 86. Etoffes imperméables à Veau. Analyse et dé- composition , par M Vauquelin , d'une liqueur em- ployée pour rendre les étoffes imperméables à l'eau , pag. 210. Eudiomètre. Expériences de MM Humboldt et Giy-Lussac parles moyens eudiouiétriques sur l'air do l'atmosphère, pag. 26b. Eunuques. Note de M. Dupuytren sur le dévelop- pement du larynx dans les Eunuques , pag. 1 (3 *. Eupatorium Aya-pana. Voy. Aya-pana, Oi)2 ) ExpansibsliTÎ des Jluidcs aértfonnes. Voyez fluides. Faim. Observations de M. Pcrey sur an homme d'une voracité extraordinaire, pag. 1 19. Voy. aussi Di- sette , Pauvres. Faujas de Saint-Fond (M.) Son ouvrage intitulé: Histoire naturelle delà montagne de S. Pierre de Maastricht , pag. Tgi. Faure-Biquet (M.n, Description et figure d'une nouvelle espèce de testacclle , pag. 98 et pi. 5 , Jig. 2 , lettre A,B,C, D. Fer- Note de M. Gillet-Laumont sur le gisement du fer chromaté , pag. 6g. — Notice de M. Vauquelin sur le fer oxidé d'une couleur bleue claire , qui n'est attaquable 1 i parles acides , ni par les alcalis foibles, pag. 5i. — Observation de M. Descostils sur la conver- sion du fer en acier dans des creusets fermés, sans contact de carbone, pag. 179. Moyens de débarrasser une dissolution verte de fer de l'oxide rouge qu'elle contient , et de séparer du sulfate de zinc et de celui de cuivre le fer que ces sels renferment , pag. j 85 *. — Le fer oligite acquiert l'électricité vitrée , le fer •ulfuié et le fer oxidulé acquièrent l'électricité rési- neuse, pag. 19?. *. — Analyse, par M. Fourcroy, du fer phosphaté de l'Ile de France , pag. 191 *. — Con- sidération de M. Thenard sur les différens degrés d'oxidation du fer , sur ses six sulfates et leurs proprié- tés, et sur les moyens de perfection du prussiate , pag. 2^3. — Note de M. Baillet sur un procédé em- ployé avec succès pour purifier le fer cassant à froid , pag. 2Ôo. — Procédés usités en Angleterre pour le traitement du fer par le moyen de la houille- Mémoire de M. Bonnard à ce sujet , pag. 264. — Description, par le même, d'un procédé particulier pour l'affinage de la fonte, pag. 270. Voy. Sels de fer. Fermentation. Extrait des travaux de M. Sé- guin sur la fermentation . pag. 1 1.6 *. Fibre musculaire. Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin , relatif à l'action de l'acide nitrique sur la fibre musculaire, pag. 2 58- Fièvre. Mémoire de M. Séguin, sur le principe fébrifuge du quinquina : Analyse chimique des quin- quinas du commerce : Gélatine substituée au quinquina pour la gnérison de la fièvre, pag. i3o*. — Observa- lions de M. Halle sur l'efficacité de la gélatine animale dans le traitement des fièvres intermittentes, pag. 2i(i, Figuier. Notice de M. Rafinesque < sur cet oiseau à queue cunéiforme de l'île de Java , pag. i53. Fischer. ( M. ) Son ouvrage allemand , intitulé : Du Muséum d'histoire naturelle de Paris , pag. i52. Îistule de l'estomac. Voyez Estomac à jour. Flacurtia Domingcnsis. Observation de Al. Poi- teau sur cette plante pag. i38. Flèches "empoisonnées. Observations de M. Hum- boldt sur la manière dont les sauvages préparent le poison appelé Curare , que les Indiens de la Rivière- Noire tireut d'une liane qu'ils nomment Maracury , Pag 9- ' Fleuriau-Bellevuf. (M) Description de quel- ques nouveaux genres de mollusques testacéset devers ltthopbageh : Observation sm la fac ulté qu'ils ont de percer les rochers, pag. io5. Fiuidls. Note de M. Lacroix, sur la résistance des fluides, avec figure, pag. i6t , pi. 10, fîg. 3. — Division des fluides aériformes , et ce qui établit leurs différences. Recherches de M. Dalton sur leur expan- sibilité et leur mélange, pag. 189. FceTLS. Observation de M. Chaussier sur les vais- seaux ombilico— mésentériques , pag. 148. — Observa- tion de M. Mulot sur un fœtus de sept mois mort-né avec un renversement des membres abdominaux, p. 176. Voy. l'article Monstres. Forces. Démonstration mathématique du parallé- logramme des forces, par M. Dnchayla , pag. aa'a. Voy. à l'article Machines , l'indication du condensa- teur des forces. Fosse tiaviculaire. Note de M. Duméril sur des calculs extraits de la fosse naviculaire , pag. i5o. Fossiles. Voy. Cornes d'Ammon , Pierres nummu- laires, Pierres lenticulaires. Fourcroy. (M. ) Observations chimiques sur quel- ques sels neutres, pag. i5;. — Mémoire sur la nature cbimique des fourmis et sur l'existence simultanée de deux acides végétaux dans ces insectes, pag. 170. — Analyse d'un phosphate de fer de l'Ile de France, pag. 191 *. — Nouvelles recherches sur le p'atine brut, et annonce d'un nouveau métal qui accompagne cette espèce de mine, pag. 194*- — Travaux sur le platine brut et sur les autres substances contenues dans ce métal , pag. 232. Fourcroy et Vauquelin (MM.) Mémoire au su- jet de l'action de l'acide nitrique sur l'indigo et sur la fibte musculaire , pag. 258. Fourmis. Description, par M. Latreille, d'une non- vellc espèce de fourmi sous le nom de fourmi resserrée {Formica coarclata ) , pag. 65. — Mémoire de M. Fourcroy sur la nature chimique des fourmis et sur l'existence simultanée de deux acides végétaux dans ce* insectes , pag. 175. Fracture. Observation de M. Penel sur une frac- ture guérie par l'emploi de la limonade nitriquo , pag. 1 79 *. Froid. Expériences et observations sur le froid pro- duit par la condensaiion mécanique de l'air , pag. 1 63- Fumigation d'acide muriatique oxigené em- ployée avec succès dans les ateliers de vers à-soie, par M. Paroletli, pour désinfecter l'air , pag. 170 . Fusil à vent. Chaleur et lumière qui se dévelop-> pent en y introduisant rapidement de l'air , pag 207. Q. Galets. Analyse, par M. Guyton, des galets de Boulognc-sur-Mcr , dont on forme un mortier appelé PI â tre— ciment , pag. i5o. Galvanisme, Résumé de nouvelles expériences sur le galvanisme, par divers physiciens, pag 12. — Ob- servations de M. Halle sur son effet dans une paralysie des muscles de la face du côté gauche , pag. 3 1 . — Ex- Férienccs de M. Ritter de Iena , tendantes a prouver identité du galvanisme et de l'électricité, pag. 3 ). — Observations de M. Biot sur les mouvemensdu fluide galvanique , pag. 4^. — Identité de principe entre les phénomènes du galvanisme et ceux de 1 électricité , rendue sensible par les expériences de Volta . avec fig., P;iS- 7l? pl' 4- — Observations et expériences de M. Davy sur l'électricité développée par le contact de diverses substances , pag. 1 1 1 . — Kcchcrchcs de AI. Biot , relatives a l'intluence de fondation sur les effets de la colonne électrique de Volta, pag. 120 *. — ; ( *93 ) Comparaison de l'électricité des machines avec celle de la c; lounede Voila : Suite d'expériences de M. Rhter, p. u8 *. Mémoire sur le nouveLappareil de M. Piitter, p. r ) 5 *. Mémoire de M. Aldini , tendant à prouver qu'il s'exerce au contact des nerfs et d'.-s muscles , une ac- tion analogue à celle qui se nian feste au contact des substances minérales : détail do l'expérience sur une g rem. aille , pag. i5 >. — Not*.sm' la contraction de la fibrine duysang par l'action galvanique . pag 179. Gay-Lussac (M.) Recherches sur la dilatation des gai et des vapeurs pag. i3a. — Sot sur les précipi- t dons mutuelles des oxkles métalliques, pag. i85*. — Expériences (ailes par les moyens cudioméiriqucs sur l'air de l'atmosphère à G,ooo mètres de liauteur , pag. 2G6. Gaz. Recherches par M. Gay-Lussac snr ]a (,ilata- lion des gaz et des rapeurs . pag. t32. Recherches de M. Dallon sur l'expansibilité et le mélange ib s {lui. es aériformes , pag. 189 — Observations, de M. Chaussicr sur les cllèts du ^az carbont ujc dans l'économie animale , et expériences chimiques faites tant sur des animaux vivans , que sur le sang récemment tiré des veines , et expisés dans dilférens fluides aériibrnics , pag. 9^. — Expériences de M. Brugnatclli , répétées par M. Voila , sur le son produit par un jet de gaz hydrogène dans des tubes, pag. 57. — Précis des travaux de plusieurs chimistes sur le gaz inflammable de la réduction des métaux par le charbon , pag. 58. ■ — Extrait des travaux sur le gaz inflamiHable ob— t-'Uu en réduisant l'oxide de zinc par le charbon, p^g. 140. — Giiz méphyliquc dégagé des mines du Hartz avec wie eau fétide , en sondant d'anciens tra- vaux pag. 266.— Pecherchçs sur le gaz oxide d'à— Z le , par M. Davy , pag. 1G4. Gùlatine substituée au quinquina par M. Séguin 5our la guérison des fièvres , pag. i3o *. — Observations e M. Halle sur son efficacité dans le traitement des fièvres intermittentes", pag. 7.16. Geoffroy. (M.) Description et figure d'un nouveau genre de poisson sous le nom de Polvptère b rlnr, pag 97 , pi. 5, fig' 1. — N>jle sur les branchies du A'ilums anzu'llttris, pag. i<>5. — Note sur quel- ques habitudes communes au requin et au pilote, pag. 1 13. — Mémoire sur des animaux du Nil , con- tenant le rapport de leurs noms anciens avec la no- menclature modarne, pag. 129. — Note sur facilite barbu , pag. i4 • — Noie sur les espèces du genre dasyure, pag. i53 *. — Description du cerf de la Louisiane, pag. 1G9 *. — Mémoire sur les organes électriques de certains poissons , pag. 169. — Note snr le crocodile du Nil et sur un crocodile d Amérique , différent du caïman pag. 186. — Note sur deux nou- veaux genres d'animaux à bourse , les phascolomes et les péramèles , pag. 1 45 *. — Observations sur le ja- guar , pag 175 *. — Observations sur le vautour royal dans son premier âge, pag. 18) *. — Note sur un nouveau genre de mammifère sous le nom (XhyAii - mys , pag. 253 — Note sur une petite famille de chauves-souris d'Amérique désignée sous le nom de mnlossus, pag, 278. Germination. Expériences de M. Vastel sur la germination des haricots, pag. 108. — Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination , pag 55. Gillet - Laumont (M ) Annonce d'une décou- verte de prismes d'émeraudes en France , par M Le- lièvre , et énuméralion d'autres nouvelles substances mi- nérales , pag. 5 t. — No:c sur le gisenent du fer chrr- malé, pag. 69. Glandes salivaires. Observations de M. Duver— noy sur les glandes sain ailes de* animaux vertébrés , pag 173 \ Gomme élastique. Voy. Dcpiche. (tûnor iihee. Observations de M. Larrcy sur l'ino- culation de la blennorrhagie dans les cas de répercus- sion subite de cet écoulement , quand elle c^t accom- pagnée d'acc'dens graves, pag. i85 *. Gravt.nhorst (M.> Sou ouvrage intitulé : Co- leoptera microptera Bmnevicensis pag. i3G. Gn ENoriLLE soumise h l'expérience du galvanisme , par M. Aldini . pag. i5G. Guèpks. Observations de M La treille sur certaine* guêpes et sur la construction de leurs nids, pag 1 47 - Gi;éniN. I, M.) Description d'un instrument de son invention pour l'opération de la taille par l'appaieil latéral , avie figure , pag. 1 34 , pi- g,Ji < 4 a 7- Guersent. (M.) Note sur une nouvelle espèce d'iléiide , avec figure, pag. i(k)* pi. 21 —Observation sur la floraison de la Brucea antidysenterlca , pag. 181 *. — Observat'ons sur le sabal d'Adanson , avec figure, pag. 2o3 , /»'. 25 . pZg. 1 ,2,3. Guyton-.Mokveau. (M.) Mémoire et examen d'un carbonate de magnésie natif , pag. u5*. — Analyse des galets de Boulogne - sur — Mer , avec lesquels on forme un mortier appelé plâtrc-rimenl , p. i5o. Observation sur le rouge à polir, .b'ui. — Observaiion sur les pru-siates, pag. iCrj. H. Hach-tte et Dfsormes. (MM.) Mémoire sur le doubleur d'électricité , pag. 177 *. Hall. ( M. ) Observations concernant les effets de la chaleur modifiée p r les impressions de diflcreus corps . pag. 2 Î9. Halle. (M.) Observations sur l'effet du galva- nisme dans la paralysie de la face Pag- C*y4) _ Hè\é. Observations sur une plante de ce genre , pag. 4a. Hielh , (M. Melander) astronome suédois , projette de vérifier la mesure du degré de laliiude au cercle polaire faite en i^3 i , pag. iï. Hieraciani. Descripjion et. figure d'une nouvelle espèce de ce genre de plantes découverte par M. Saint- Amans, dans le département de Lot et Garonne , p. 26 VtpJ. 2 //g. 1. Uippuris. Observation de M. de Jussieu sur cette .plante , pa:;. 2jy. Hirondelle. Notice de M. Rafinesque sur l'hiron- delle à longue^ ailes de l'ile de Java, pag. 1 "i3. Hollande. ( Nouvelle ) Note de M. Coquebert- JYIonibrct , sur d'anciennes cartes manuscrites sur les- quelles est tracé le continent de la Nouvelle-Hollande , pag. iG3 * , pi. 20 ,Jig. i à 4 , et pag. 172 *. Home. ( M.) Observations anatomiques sur l'échidué , avec figures, pag. 125 *, pi. i/j, i5 , 16. — Son ou- vrage anglais intitulé : Description analomique de /'Orsithorynchus pauadoïus, pag. 126. iloHi&E-porc-épic. Voy. Monstres. Hottentotes. Observation de MM. Pcron et Le- sueur , sur le tablier , organe sexuel des femmes hot- tentotes, pag. 1 17. Houille. Effets de la chaleur modifiée par la com- pression sur ce minéral . soumis i une haute tempéra- ture , pag. 2.ÎJ9. — Procédés usités en Angleterre pour le traitement du fer par le moyen de la houille , pag. 26 \. Huber. (M.) Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination, pag. 55. — Nouvelles observations sur les abeilles et sur la composition de la cire, pag. 181 *. Humboldt (M.) Observations géographiques et physiques par lui faites dans son voyage en Amérique, f>ag 4< 9- — Expériences sur l'air de l'atmosphère par es moyens cudiomélriques , pag. 2^1 . Humboi.dt et Biot. Mémoire sur les variations du nia^néiiiiue. terresire , pag. 'i\ 1. HuRRlAH. Caractères dislinctifs de ce genre de ser- pens , pag. 187. Kussoi». (M ) Son ouvrage intitulé: Récherches historiques el médicales sur la vaccine , pag. 1 5-. HuzaRD. (M ) Compte par lui rendu de l'état ac- tuel de la ferme de Rambouillet , pag. i.J4 *. Hyale. Caractères de celte espèce de mollusques à nageoires, d'après les mémoires de M. Cuvier , avec figures , pag. 2n:"> , />>. 27 , fig. 3,4, 5 , G. Hydromys. Note de M. Geoffroy sur ce nouveau genre de mammifères . pag. 253. Hydrophiles. Mémoire sur les Iaives de ces in- sectes , par MM. Lancret et Mlger , pag. 229. Hvdrophis. Caractères dislinctifs de ce genre de ser- pens, pag. 18S. HYDRonsiE. Note de M. Larrcy sur un déplace- ment du cœur , causé par une hvdropisie de poitrine, pag. 21 G. 1. J. M. Ceoflroy sur ce qur.dnipcde, confondu avec la pan- thère , pag. i'î) *. Jalap. Mémoire de M.Pcsfontaines sur cette plante purçalive , pag. 1 4 l *• Jambolifera. Observation de M. de Jussieu sur celte plan'e , pag. 2 '9. Jaumes S. HilaiRE. (M.) Exposition des familles naturelles et de la germination des plantes , pag 27G. IbÉiiide. Note île M. Guersent , sur une nouvelle espèce d'ibéride ( iberis intermedia ) , avec figure , pag. 1G9 *,///. 21. 1er* a me. 'Jsage de celte plante chez les Malgaches, paç. 35. Indigo. Mémoire de MM. Fourcroy et Vauquelin , relatif à l'action de l'acide nitrique sur l'indigo , pag. 258. , Instrumïns. foy . les articles Angles , Conden- sateur de forces , Doubleur d'électricité , Fu- sil à vent y Pierre (maladie de la), Perspective > Poids , Théodolite , lhermcscopc , Vaccin Josep/iinia. Description par M. Ventcnat de ce nouveau genre de plantes . pag. 257. Joubarbe. Mémoire de M. de Candolle sur cette famille de plantes , pag. 1 . IpÉcacuanha. Recherches de M de Candolle sur les diverses espèces d'ipécacuanha, pag. 124. — Descrip- tion par M. Brotero de la plante qui fournit l'ipéca- cuanha du Brésil , pag. 172. IruDi-Es. Nouveaux genres de cette famille de plantes, par M. de Candolle, pag. io3*, i5i *". Iles de franco , de la Réunion et de M<:da— gascar. Observations de M. Aubert du Petit-Thouars sur les plantes de ces îles , pag. 34.. 41, — Analyse par M. Fourcroy d'un phosphate de fer de l'ile de France , pag. 191 * Jsnardia. Observation de M. de Jussieu sur la fa- mille à laquelle cette plante appartient , pag. 23g. Junon. Description do cette nouvelle planète décou- verte par M. Harding , pag. 25 1. JufUNE. ( M. ) Description historique du monocle- puce , pag. 33. Jussieu. (M. de ) Note sur la réunion de plusieurs plantes exotiques en un seul genre , de la famille des lauriers, pa«. 73. — Observations sur la famille des plantes onagraires , pag. 238. K. Kanguroos. —Note de M. Cuvier sur l'estomac et le canal intestinal du kanguroo-g tant et du kanguroo- rat , pag. 221. Klaproth (M.) Note communiquée par M. Vau- quelin sur la dolomic, sur l'ochroïte et sur le palla- dium , pag. 171*- Koeler. (M.) Son ouvrage intitulé: G. L. K cé- leri descriptio graminuili in galliâ et Germa- nt a , etc. , pag. 128. Jacia. Voy. Dapiche. Jvcquier. Succès de la culture du jacquier aux îles de France , de la Réunion et de Madagascar , pag. 34. Jaguar. OLscrvations historiques ci critiques de La Bili.ardière. ( M. n Mémoire sur la force et "élasticité des fi). miens du lin de la Nom < llc-Zélande , pag. 109*. — Son ouvrage intitulé: JYovœ Hotlandiœ plant arum spécimen . pag. 25a. Lacs. Mémoire de M. vancher sur les seiches du lac de Genève, et qu'où pourroit observer sur tous les lacs , pag. 271. C*9&) LacépÈde. ( M. de ) Description de deux nouvelles espèces de chalcide, pag. 4g. — Annonce des toni. ÎU et V dé son Histoire naturelle des poissons , png. g5 et 147 *• — Annonce de so:i Histoire des cétacés , paS 17a*. Lachesis. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens, pag. 1S8. Lacroix. (M.) Note sur la résistance des fluides , avec figures, pag. 161, pi 10, fig. a. '* Lafosse. ( M. ) Mémoire sur les châtaignes ou ergots qui se trouvent sur les jambes des chevaux , pag. 3. Laines. Compte rendu par M. Huzard du produit des laines provenant du troupeau de Rambouillet , pag. i44*- — Observations de M. Vauquclin sur la matière du suint et sur le désuintage , pag. i5j *. Voy. Moutons. Lait Observations de M. Humboldt sur le lait que les Américains tirent d'un arbre qu'ils appellent Va- che , et qui est pour eux un aliment très-nourrissant, pag. g. Exposition des principes constituais du lait , par M. Tlienard , et manière de purifier le beurre poul- ie conserver , pas. 283 . Lamakck. (M.) Son ouvrage intitulé: Système des animaux sans vertèbres , ou Tableau général des classes, des ordres et des genre* de ces ani- maux , pag. 7. — Mémoire sur la tubicinclle , qu'il rapporte avec le balanus , et l'analife , à la classe des crustacés, pag. 170. Lamouroux. (M.) Description de deux espèces inédites de varecs , avec figures, pag. i3i , cl pi. 9, Jig. 1 à 3. — Mémoire sur le T'arec polymorphe , avec figures , pag. iq4 , pi. 1 1 , flg- 1 ,2,3. Lancret. ( M. J Remarques sur la courbe appelée lieu des centres de courbure ou lieu des centres osculateurs d'une courue quelconque, pag. 212. — Mémoire sur les larves des hydrophiles et des dy- tiques , pag. 22g. Langaha. Caractères distinctifs de ce genre de ser- pens , pag. 1P8. Langue. Recherches anatomiques sur les mouve— mens de la langue dans quelques animaux , particuliè- rement de la classe des mammifères et de celle des reptiles , avec figures , pag. 198* , et pi. i\ , fi g. 5 et 6. La place. (M.) Solution d'un problême de phy- sique relatif à l'électricité , pag. 21. — Mémoire sur les marées, pag. 106 *. — Mémoire sur le mouvement d'un corps qui tombe d'une grande hauteur , p. 109 *. Larochk. (M.) Note sur un nouveau moyen de guérir les Lusses articulations des os fracturés, p. 260. Larkey. (M. ) Mémoire sur une atrophie des tes- ticules observée en Egypte , pag. ij2 *. — Note sur des espèces de sangsues avalées et arrêtées dans les différentes parties de la gorge , pag. i5i. — Son ou- vrage intitulé: Relation historique et chirurgicale de l'expédition de l'armée d'orient en Egypte et en Syrie , pag. 180 *. — Note sur le prétendu ver de Guinée , pag. 178*. — Obseï valions sur l'inocula- tion de la blennorrbagie dans les répercussions subites de gonorrbée , quand elles sont accompagnées d'acci— dens graves , pag. 1 85 *. — Note sur un déplace- ment du cœur , occasionné par une liydropisie de poi- trine , pag. 216. Larynx. Note de M. Dupuytren sur le développe- ment du larynx dans les eunuques, pag. i43*. Lasteyiul. (M.) Observations sur ïarachis hypo- gée a , pag. 109. — Observai ions sur la cuTturc des ter- reins sabloncux aux environs de San-Lucar de Barra— meda en Espagne , pag. 1 76 *. Latitude. Projet de l'astronome suédois Melander Hielm , de vérifier sur les lieux la mesure faite en 1 jj(> par les astronomes français , du degré dé latitude au cercle polaire. Insirumens que lui envoie l'Institut de France , pag. 6. La i ki ii.i.r. ( M. ) Description .d'une nouvelle es- pèce de fourmi [ Formica caarctala ) , p. G.; , pi. 3 , Jig. l« — Son ouvrage intitulé : jMeiu r une nouvelle distribution méthodique des araignées , pag. io3. — Observations sur certaines guêpes et sur la construction de leurs nids, pag. i47- Latus. Observation de M. Geoffroy sur cet ancien nom d'un poisson du Nil connu sous le nom moderne de Perça nobilis , pag. 12g. Laves. Mémoire de M. j. F. Daubuisson sur les laves en forme de courant qu'on rencontre sur les mon- tagnes d'Auvergne , pag. 182 *. Lauriers. Note de M. de Jussieu sur la réunion de plusieurs plantes exotiques en un seul genre de la famille des lauriers, pag. 73. Leblanc ( M. ) Son Mémoire sur la cristallisation , pag. 11. Leblond. (M.} Mémoire sur la culture du rocouver et sur la préparation du rocou , pr.g. 1 38 *• Lèchb de Pcndar. . Observation de M. Hum- boldt sur un très-beau vernis blanc que les Américains tirent d'un arbre qu'ils nomment Pend are, pag. 10. Lelievke. (M ) Découverte par lui faite de prismes d'émeraudes en France , pag. 5 1 . Lem na. 'Y oy. LentU aies. 3 entic claires. Voy. Pierres lenticulaires. Lenticules. Dissertation sur ce genre de plantes , par M^ Wolf : Description de quelques espèces , avec Ligures, pag. 1 4^ * , pi. 18, Jig. 2, lettre a — et. LÉpidote. Observation de M. Geoffroy sur l'espèce de carpe du Nil à laquelle ce nom doit appartenir ex- clusivement , p 'g. 129. Lesstrlia. Description de ce genre de plantes lé- gumineuses, par M. de Candolle, pag. i3i. Lr sueur et Peron. ( MM. ) Observation sur le tablier des femmes hottentotes , pag. 2,17. Lichens. Mémoire de M. Westring sur les propriétés tinctoriales de différens lichens , pag. 226. Limace. Voy. Testacellc. Lin de la IVoiweil -Zélande. Mémoire de M. La Billardière sur la force des fîiameus de ce lin com- parée, à celle des filamens du chanvre, de l'aloés-pitte , du lin commun et de la soie, pag. 1 09 *, Liqueur employée pour rendre les étoffés in - perméables : Analyse et décomposition de cette li- queur, par M. Vauquclin , pag. ail. Liqueur Jumantr ~-t e sol tire. Luxation. Voy. Vertèbres. Ly ■ podium. Mémoire de M Westring sur les tein- tures qu'on retire des différentes espèces de Lycopo— tliu/11 , pag, 224. M. Machine* Note de M Preny , sur un condensn- teui'de forces nitsur un moyen tlcr tirer le pins grand parti posiblc d'un moteur dont l'énergie C.-.1 su cite à augmenter on diminuer dans des limites étendues , et en gênerai de faire varier à volonté la résistance à laquelle l'effort de ce moteur fait équilibre dens une machine quelconque , sans rien changer au mé- canisme de celte mac'.iine , avec figure , pag 192 * , pi. 23. Magnési;. Voy. Carbonate. MaGNE hsmf. Expériences de M. Coulomb sur dif- férentes subs'ances réduites en petites aiguilles, qui , de quelque matière qu'elles soient , obéissent a la direction magnétique. Description et figure d'une machine très-simple pour les mettre en expérience , pii,'. 10 et /»'. fi Jig- 5. Moyen de mesurer l'ac- tion des baneâux aimantés sur hs métaux , et de déterminer . dans tous les corps où des oscillations rapides indiquent la présence du fer , la quantité quT s contiennent, par M. Coulomb, pag. n/j. — Mémoire de MM. Huntboldt et Biot , sur les variations du ma- gnétisme terrestre pag. 2J1. Maïs. Observation sur la culture de ce végétal en Hongrie , pag. 1 ;2 * soeur. Observation sur un homme d'une vo- trstraoïdinairc par M. Pcrcy . pag 11g. Manico . Note de M. Duvernoy sur la dissection de deux femelles du didelphc manicou , avec figure, pag 160 * et /> . 19, fi .. 1 1. Mante. Note de M. Draparnaud sur l'insecte pommé Vlantis aratori , pag. 1G1 , pi. 1 , fîg, 1. Mari-Cuhy. Voy. Flèches t mpoisonnees. Marchant. ( M. J Description el figure de la fe- mellc de 1 oi-.cau Saint-Martin , pag. loi*, et pi 12, Marbb . Mémoire de M. Laplact sur les grandes marées du r.>. germinal an 11 ( a >. mars 1803J cora- il . résultats indiquée par la théorie de lu pesamear universelle, pag. io(i*. MatoaRs. (M. 5 Note sur une artère fournie a« poumon , par l'api M ab lominale, pig. 100. Mer. Mémoire de M. Pérou sur la température «le la mer à sa surface et h diverses profondeurs, p. 267. Mercure fulminant. Notice et analyse du mer- cure fulminant, ] ar M Berthollet, pag. 5?. Mbtattx. Observations de M. Ha:iy sur l'électri- cité des subst.'.nc. s métalliques. Indication des mé- taux qui acquièr-ct l'électricité vitrée et de ceux qui acquièrent 1 électr'eité résineuse, pag. 191 *. — G 1- sideraiions de M. Thcnard sur l'oxidation des métaua en général et sur l'oxidation du fer en particulier , pag. 223. Mk.er. (M.) Mémoire sur les larves des hydro- philes et des dytiques , pag. 22g. Minéraux. Annonce par M. Gillet d'une décor - ve te faite par M. Lelicvre /:. ' -timnt , pag. l5o. Mouruin. Famille à laquelle cette plante appar- tient , pag. 2 3 9. Mousse de Cors*. Note de M. de Candolle sur cette plante marine considérée comme médicament , et sur ses mélanges avec d autres fucus , pag 2Ô3. Moustaches. Observation de M. Vrolyk sur l'u- sage des moustaches dans ee:tains quadrupèdes , pag. n. Mo. tons. Expérience faite sur les moutons de Rambouillet , et dont il résulte qu'on peut laisser deux ou trois ans les moutons sans les tondre , et que la laine plus longue est plus avantageuse pour le commerce pag. 5o. — Compte rendu par M. Iluzard du produit des laines provenant du troupeau de Rambouillet , pag. 1 '(4 * . Mulot. (M. ) Observation sur an fœtus de sept mois . né avec un renversement de membres abdo- minaux , pag, 176. Mcriacite de S.h.zhourg. Note de M. Va 11- quelin sur cette substance saline privée d'eau de cristallisation pag. 5 1 . Muriatfs. Nouveau procédé de M. Bouillon- Lagiange . pour préparer les muu'ates de baiyte et de strontiane pag. . 3i*. M;sar-igne. Description d'une nouvelle espèce envoyée an Muséum d'Histoire naturelle de Paris , par M. "V an-Marum , pag. 102 *. Muscadier. Observation sur ce genre de plantes , ftl rio"HTLIum. Observation de M, de Jussieu sur fette plante , pag. 239. ^ N'. N*vet df> Suède. Note de MM. Cels et Correa de Serra sur cette plante et sur celle connue sous le nom de chou de Lnponie , pag. 240. Nautile S/mu , . Il paroît être l'origine des cornes d'Amnion , pag. a37 Nay: s. Observation de M. de Jussieu sur cette planté , pag. 239. JVc'unro. Note de M. de Candolle sur 1a graine du nelumbo , pag. G8. — Observations de M. Delisle sur le iiYinphœa m lumbo , pag. 172. N nuphar. Note descriptive du fruit et de la graine' des nénuphars que M. de Candolle pense de- voir être rangés dans la classe des dicotyledons et dans la amille «les papavéracées , avec figures pag. ^18, p . 3 , h . 3 , < ttr. a i. — Dif.ére;:ics espèces de i.es plantes , pag. 171 Voy. f."tu< jYy.un/irra. ^ icke... émoire de M Thenavd sur le nickel et sur sa propriété magnétique pag. i58 — Ce inétal acquiert l'électricité résineuse, pag. 192*. Nitrate Action de la lumière sur le nitrate d'ar- gent par M. Wedwood , pag. 167. Nummul airls. Voyez Purres nummulaircs. lVymp/i>z 1. Note sur la graine des nymphœa par M. de Candolle , avec figures du fruit et de la giaiae du nymphœa alba , pag. f,8 . p'. 5 , fis. 3 , U>1. a à 1. — Description par M. de Savigiiv'des plantes nommées Nynudiœa cœruh a et nymphœa lotus pag. 171. — Observations historiques par M. Delisle,' tant sur ces deux plantes que sur le nymphœa nc~ lutiibo , pag. 172. o. Ochroïte. Terre nouvelle découverte par M Kla- proth dans le tungstène, pag. 171* Odeur». Extrait des Recherches de M. B nédict J revost et autres physiciens sur les mouvemens des substances odorantes placées sur l'eau, par M. Biot pag. 42. Oeufs. Observations de M. Parmentier sur le com- merce et la conservation des œufs de poule, pag. 21 3. Oiseau Saint- Martin. Description par M. Mar- chant , et figure de la femelle de cet oiseau , pag. loi *, e,l vl. .2, fig. ». Oi.bers. ( M.) Nouvelle planète par lui découvert» et désignée sous le nom de Pallas, pag. 12a. Onaçraises. Voy. l'article Plantes. Ouch d'uni Pcronii. Description par M. Cuvier de cette espèce de mollusque , avec figures, pa<* 25G, et pi. 22 ,jftg. 6 , 7 et 8. O Hioinm Division de cet ordre de reptiles en vingt-trois genres, par M Daum'n , pag. 187. 0;>hisache. Caractères distinctifs de ce genre de scipens , pag. 187 Ophtau ie. Observation de M. I arrey sur cette 'maladie en Egypte pag. 195*. Or. Observation de MM.'Cavendish et Hatchelt srJr son alliage avec diverses substances métalliques , p. 1 70. — Ce métal acquiert l'électricité résineuse, p 192*. Orc/ns. Observaiioa sur les orchis parasites, pag. 35. OnythnrJiyncus. Description anatomique et figura de l' nnyrthorhyncus paraJoxus , pag. 12G. et /' -6, /i-r. 1 h 4 — Observations anatomiques de M. Home sur l'échidné [ornylhnrLyncus histrix) avec figures, pag 125*, pf. ii\ 1 5 et 16. Orvet. Caractères distinctifs de ce genge de ser- pens , pag. 1 88. Os Description anatomique , par M. Percy , d'un squelette dont les os étoient universellement et corn- plettement sondés : Observations sur l'origine , les causes et les effets de cette ankilose universelle, p. 93. — observation de M. Dupny tien sur les canaux veineux des 03 , pag 1 5o *. — Note de M. Delarochc sur un nouveau moyen de guérir les fausses articulations des os fracturés pag. 2jo. — Analyse par M. Vauque- lin des os des animaux. Nouveau sel phosphorique terreux découvert dans les os de bœufs , de chevaux , de poulets , etc. , pag. 161 *, Cs fossil -. Observations de M. Cnvier sur de nouvelles découvertes d os fossiles, pag. 17. — Notice sur le squelette fossile du g<.-urt: p.- œ> th rium trouvé à Pantin , d ns une carrière de pierre à plâtre , avec figure , pig. 189 . ■•■'. 22. OotremE' . Mémoire de M Thenard sur la pré- para ion d'une couleur bleue de cobalt aussi belle qiw» l'outremer . p g. 54 + Ovifd \ . Observation sur ce genre de plantes M. Poiteati pag. 137. Ouvrages, l'oy r à la fin de cette table l'indi- cation de quelques ouvrages nouveaux. ( *q8 ) OxidaTio*. Voyez Galvanisme. Oxides. Note tic I\I. Gay-Lussac sur les précipi- tations niuuielles des oxides métalliques, png. i85*. ( .xvrhinque. Poisson reconnu dans le In. il en Egypte par M. Geoffroy , pag. 1:9. Oarytropis. Description de ce genre de plantes légumineuses par M. de Candolle, pag. i3o. V vir.Lrs-Ev-QUEi7E. Observation de M. Peron sur la région qu'habitent et fréquentent ces oiseaux , p. a6y. Pain fait en Suède avec l'écorce du pin , et eu Islande avec l'espèce' de mousse, connue sous le nom de Sp/iagnum palustre , pag. 32(1. Palœotheriu&n. Voyez Os fossUei. Palissot-Beauvois. (M.) Son ouvrage intitule: Flore d'Oware et de Bénin , pag. 180*. Palladium. Note sur celte nouvelle substance métallique, pag. 107*. — Recherches de M. Ghenevix , traduites de l'anglais, par M. Tonnelier, sur la nature d'une substance métallique vendue à Londres sous ce nom comme un nouveau métal, pag. i35*. — Nul chimiste de Berlin n'a réussi à former du palladium , pag. i~t f. — Noies de 'MM. Rose, Gehlen et Richter sur ce nouveau métal , pag. 'ïlfî. Pallai. ÎSomclle planète découverte par M. Olbers, pag. >25. Palmiers- Mémoire de M. Delisle sur le palmier de la Tbébaide , appelle Doum , pag. 81. — Usage singulier des feuilles de palmier-dattier à Alicante, pag. 91. Panthéon. Résultat des expériences faites par M. Prony sur les perpendicules métalliques placées à dilVérens points du dôme du Panthéon , et destinées à (aire connoître les mouvemeus des piliers qui le supportent , pag. 70. Papayer. Analyse chimique , par M. Vauquelin, du suc de cet arbre regardé , dans File de Roui bon . comme un remède contre le ver solitaire, pag. 1 33. Pa'MFN : iEn. ( M. ) Cbservations sur le commerce et la conservation des œufs de poules, pag 2i3. Pakoletti. ( M. ) Note sur l'usage des fumiga- tions d'acide murialique oxigéné pour désinfecter l'air dans les ateliers de vers— à-soie , pag. 170*, 283. Peaux. Mémoire de M. Séguin sur Je cliamoisage, et examen chimique des peaux chamoisées, pag. 209. Peint 1 re. Action de la lumière sur Je nitrate d'argent ; effet qu'on en peut obtenir pour la peinture, et notamment pour Ja peinture sur verre , pag. 167. — Observation de M Hatehett sur l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture, pag. 17/j. Pendvrf. Voyez. Lèche de Pendarc P: nel. M.) observation sur une fracture guérie par l'emploi de la limonade nitrique , pag. 179*. Peu: aiula cyri — Notice snr l'agriculture des environs d'Alicante, pag. 90. — Observation sur la chaleur obscure , pag 1 10. Pictet-Mallht. ( M. ) Sa traduction de l'ouvrage anglais de Forsyth, intitulé: Traite de la culture (h s arbres fruitiers, pag. 176 Pied, ( M. ) Observation sur une conformation vicieuse des voies alimentaires, avec figures , jiag. ro, pt. 3 , fig. 4 " 9 , et Ji^. 5 , lett. a et b : 1 Krb. ( Maladie île lu ) Description d'un instrument inventé par M Guérin , pour l'opération de la taille, par l'appareil latéral, avec figures, pag. i3.'| , et pi. <..//, 4 " '■ -~ Notede M. Dumeril sur inic trentaine de calculs du poids de 5 onces et demie, et d'un volume ires-considérable extraits de l'intérieur delà fosse uaviculaire , pag. 1 5p. Pi rres lenticulaires. ISotc de M. Cuvier sur Jes animaux auxquels appartenoient ces pierres , p. 237. Piekri.s météoriques. Note sur des substances pierreuses d'une nature particulière que l'on assure être tombées du ciel, pag. i3g. — Démonstration mathématique sur la possibilité qu'elles soient tombées de la Lune, pag. i5i. — Question au sujet de ces sortes de pienes, p,,g. i(j^.. — t bservarfon de M. Pois- son sur les substances minérales qu'on suppose tom- bées du ciel sur Ja terre, pag. 180. — iîxtrait du <, 299 ) rapport de M. Biot sur les pierres tombées du ciel , à I Aigle eu Normandie, pag, 129 +. PiEîtREs nummulaires. Noj.e de M. Cuvier sur les animaux auxquels appartenoient ces pierres , pas. 25;. Pilote. Note de M. Geoffroy sur quelques habi- tudes communes au requin et au pilote , pag. 1 1 3. Pin. Propriétés toniques et nutritives remarquées dans l'écorce de cet arbre , par M. Westring , p. 226. Plan èi es. Nouvelle planète découverte et désignée par M. Piazzi , sous le nom de Ccrrs , pag. 84. Polypes. Observation de M. Cuvier sur les puh es des coi aux , pag. i33*. Polyi'tèhe. Description et figure de ce nouveau genre de poissons , par M. Geoffroy, pag. 97 , pi. 5 , $8' u Pommés d'api. Observation de M. Berger sur les vers qui se trouvent dans les pépins de pommes d'api, et sur l'insecte qui en provient , nommé Chalcis . avec ligures, pag. 141* , et />/. 18 , Jîg. 1 , Li- tre A - E. Pont du Louvre. Noie de M. Dillon sur fa Nouvelle planète découverte et nommée J'a!las, par construction et sur les expériences faites pour ou M. Olbers , pag. ia5. — Nouvelle planète découverte constater la solidité, avec figures, pag. i34*, et mti . nar IV I . TTardino- n.inr. o.5 1 . 1)1. 17. Pokcelaine de Re'numur. Elle paroîl être une dévitrifîçation du verre par un refroidissement tres- et nommée Junnn , par M. Harding , pag. 25 1 Plantes. Observations de M. Aubert du Petit- Thouars sur les plantes des îles de France , de la Réunion et de Madagascar , pag. 34 et 4' • — Mémoire de M. Mirbel sur ranatomie végétale des plantes , pag. 89. — Mémoire de M. de Candolle sur les genres vaut M. Geoffroy , au Sifurits clnrias , pag. 129. astra^alus , phaca et colutea de la classe des P.ules. Observations de M. Parmeiuier sur les plantes légumineuses, pag. i3o. — Observations de meilleures races de poules pondeuses et couveuses, M. de Jussieu sur la famille des plantes onagraires , pag. 21 3. lent , pag. 25 1 Parais. Ce poisson des anciens se rapporte, sui- pag. 238. Platine. Notice de M. Descostils sur la cause des couleurs différentes qu'affecteut certains sels de platine , pag. i52*. —Ce métal acquiert l'électricité résineuse, pcg. 192*. — Nouvelles recherches de M. Fourcroy sur le platine brut , et annonce d'un nouveau métal qui arcoaipagne cette espèce de mine , pag. 19'j *- — Poumon. Note de M- Maugars sur une artère four- nie au poumon par l'aorte abdominale, pag. 10 \ Procellaria capensis. Observation de M. Pérou sur la région qu'habitent et fréquentent ces oiseaux , pag. 269. Pronï. ( M. ) Note sur un condensateur de forces , avec figures, pag. 192*, et pi. 23. — Notice sur 'Travaux d"e MM. Fourcroy et Vauqnelin sur le platine les grandes tables logarithmiques et trigonométri- brut et sur les autres substances contenues dans ce ques calculées au bureau du cadastre , sous la direc- métal , pag. a3a. — Recherches sur le platine brut , non de cet ingénieur , pag. 3o. — Résultat dis expé- par MM. Tennant et Wollaston , pag. 234- riences par lui faites sur les perpendicules iuétal- Platrl-Ci vient. Note sur cette espèce de mor- liques placées à différais points du dôme du Panthéon tier fait avec des galets de Boulogne-sur-Mer , p. i5o. français , et destinées à faire connoitre le mouvement Plature. Caractères distinctifs de ce genre de des piliers qui le supportent , pas. 70. serpent , pag. 188. Propolis. Analyse, par M. Vauquelin , de cette Pleonaste. Sa cristallisation n'est qu'une variété du production des abeilles , pag. 177. spinelle , suivant M. Haiiy , pag. 248. Proserpinaca. Observation de M. de Jussieu sur PtEUEOBaAN-.HE. Caractères de ce nouveau genre cette plante, pag. 239. de mollusques, par M. Cuvier, pag. 277. Plomb. Ce métal acquiert l'électricité vitrée , pag. 192*.- Voy. les articles Acétïte , Sulfates. Pneumodermf.. Caractères de celte espèce de Pruniek. L'écorce de ses branches fraîches. donue une belle teinture carmélite , pag. 226. Prussiates. Observation de M. Guvton sur les prussiates , pag. 167. — Observation de M. Hatehctt mollusques à nageoires , d'après les Mémoires de sur l'utilité du prussiate de cuivre pour la peinture , M. Cuvier , avec figures, pag. 245, et pi. 27 ,Jig. 7 , pag. 17.4. — Moyens proposés par M. Ihenard dans 8 , 9 et 10 Pœderia. Note de M. Aubert du Petit-Thouars sur les propriétés tinctoriales de cette plante nommée Danois, par Commerson , pag. 222. Poids. Comparaison des poids de la république Batave , avec les poids déduits de la grandeur de la terre , pag. 107 *. Poisson. ( M. ) Démonstration mathématique rela- pi. 27 , fi g. 1 à 10. tive aux substances minérales supposées tombées du Pus. Recherches expérimentales de M. Schyvilgué ciel sur la terre, pag. 180. — Mémoire sur les ques- sur le pus et sur l'influence que les corps extérieurs lions de niaximis et minimis relatives aux inté- peuvent exercer sur la suppuration, pag. 26S. la fabrication du prussiate de fer ou bleu de Prusse , pag. 2-24. Ptelidiuin. Nouveau genre de plantes découvert à Madagascar , par M. Aubert du Petit-Thouars , pag. 281. Pteropodes. Mémoire de M. Cuvier, et figure de ce nouvel ordre de mollusques , pag. 245 , et grales , pag. 219 — Remarques sur les intégrales des équations aux différences partielles , pag. 226. Poissons Mémoire de M. Cuvier sur les dents des poissons , pag. 25. — Mémoire de M. Geoffroy, con- tenant la comparaison des organes électriques de cer- tains poissons , pag. 169. Poiteau. ( M. ) Observations botaniques par lui faites h Saint-Domingue , pag. 1.17. — Mémoire sur le Thouinia , nouveau genre de piaules de la famille des savoBJers , pag- a3 1 . peuven Ptthon. Caractères diStiucufs de ce genre ne serpens, pag. 187. Q. Quinquina. Mémoire de M. Séguin sur le prin- cipe fébrifuge du qiiuquina, pag. i3o *. ( 3oo ) R, RafiNtsoue. (31. ) Notice sur deux nouvelles espèces d'oiseaux des genres pico des et turnix , .. i I6i — Notice sur une hirondelle et un figuier rie 1 ile de Java , pag. i53. H a m bouille v. Compte rendu, par M. Iluzavd , de l'état actuel delà ferme de Rambouillet , p î^}*. Ramonu. (M. ) Son ouvrage intitulé: Voyage ait Afonl-Perau )Xae. 3l. — Mémoire sur la structure des montagnes moyennes et inférieures de la vallée de l'Adour , pag. C)Ç). — Relation du voyage de ce naturaliste au Mont-Perdu , pag. io4*. Rcaumuria. Examen chimique d'un sel observé sur cette plante, par M. de Candolle , pag. l5l *. Redou é. (M.) ion ouvrage intitulé : Les Liliacées avea figures coloriées % pag. 1 88 *• Reptilts. Observation de M de Lacépcdc sur les doigts des reptiles , pag. 49- Re.tjin. Note de M. Geoffroy sur quelques ha- bitudes communes au requin et au pilote , pag 1 i3. Ri SINE élastique. ISote sur quelques plantes qui en produisent, et en particulier sur le genre cos- tf.Ha de Cavanilles , pag. 178. Rhizomorphe. Note uir ce genre de plantes, par M. de Gmdolle , description et figure de la rhizo- morphe fragile, pag. 102*, /»'. 12 , fis. 2. Richerand ( M. ) Annonce de son ouvrage inti- tulé: Nouveaux ElémCns de physiologie , pag. 5\ et 160. — Autre ouvrage intitulé : Leçons de AT. Bnyer sur les maladies des'^s. p.ig 191. — Mémoire sur les moyens de déterminer exactement les situations et le trajet des artères pour les opéra- tions chirurgicales , pag. 267. — Note sur quelques cas rares observés dans l'examen des conscrits de la ville de Paris, pag. 196*. RiTTEB. (M.) Ses expériences tendant à prouver l'identité du galvanisme et de 1 électricité , pag. 3 1. — Expériences sur les phénomènes galvaniques , p. 128 *■ — Mémoire sur le galvanisme , pag. i.]S*. — 1 xpé- riences sur les rayons invisibles du spectre solaiie , pag. 197. Rocou. Mémoire de M. Leblond sur la culture du rocouyer, et la préparation du rocou, pag i38*. Roi ce à piur. Observation de M. Guytou sur relui tiré de l'oxide ronge de fer , et Remarque de M. F. Cuvicr sur celui ob enu de l'oxide noir de fer , pag. )5o. KujiroitD (M. de) Ses expériences relatives h la propagation de la chaleur dans les fluides, p. 36. — Théorie relative h la propagation de la chaleur dans les liquides, pag. 110. — Description de son thermoscope; expériences par lui faites sur la chaleur avec cet instrument , pag. 207. Jiupellarin. Description , par M. Fleuricu-Rcllc- vue , de ce genre de mollusques testacées , pag. 106. Kupioola. Autre description , par M. rieurieu- Bel'evue, de ce genre de mollusques testacées, p. 106. Russfl (M.) Son ouvrage anglais sur les serpens des Indes , trouvés h la côte de Coromandcl, p. 104. Rutabaga. Voyez Navet de Suéde. Sabal. Description et figure de ce genre de palmier, par M. G musent , pag. 2o3 , pi. 25 >./'£• t , 2 cl 3. Saint-Amkns (M.) Dcscr'pti^n et fgure d'une nouvelle espèce d'hieracium , pag. 36 , pi. 3 ,/ig. I et a. Salin t s Description, par M. Ronn.id , île la méthode bavaroise de faire évaporer Ira faux «I es , avec figures, pag. 233, pi. 25, /ig. 1 à \, Sang. J xpérienecs chimiques laite, par M. Chaus- sier , sur les effets de l'acide carbo îeux dans l'éco- nomie animale , pag. a\, — Note sur la ronlraetion de la fibrine du sang, par faction galvanique , p. 79. Sang-Sues. Note de M. Larrey sur des espaces de sang-sues avalées en Egypte et arrêtées dans les diffé- rentes parties de la gorge de quelques soldats qui , dans leurs marches , aboient bu de l'eau avec trop de précipitation et sans précaution pag. 1 t. S.n-Lucvr de Bak •• a mf.da. Culture des ter- rains sabloneux qui bordent le Guadalquivir aux environs de San-i ucar , pag. 17')*. Savigny. ( M. ) Description du Nymphœa cœ~ rulca et du Pymjhœa lotus, pag. 171. Saoricava. Description , par M. l'Icurieu-BclIevue, de ce genre de mollusques testacées , pag. 107. Schreibeiîs. (M ) Son ouvrage anglais intitulé: Description historique , t unatoniiijue de l'ani- mal m mme, par Laurenti , Protcus et anguinus , pag. 88. Schwilgué (M.) Recherches expérimentales sur le pus et sur la suppuration , pag. 2G^. Scolytus limbalus. Description et figure de la larve de cet insecte, par M. Desmaiest fils , p. 197 * , PLMiMS i- Seul a la de Loureiro. Famille a laquelle cette plante appartient , pag. 239. S- ytale. Caractères dislinclifs de ce genre de serpens , pag. 187. Sejvjin. ; M.) Extrait de ses travaux sur la fer- mentation, pag 116*. — Mémoire sur le principe fébrifuge du quinquina _, pag. l3o*. — Mémoires sur le chai oisage , pag. 209, et sur les dégras , p. 2f>i. Sf.iCHE^. Mémoire de M. Vaucher sur les seiches du lac de Genève , et sur les causes de ce phénomène , pag. 271. ?>els. Examen chimique d'un sel observé , par M- de Candolle, sur la Reauinuria , pag. i5i *. — Méthode aisée pour obtenir au ininiiiiuin d'oxi- dalion les sels de fer , par M. Davy , pag. 173. — ■ Observations chimiques de M. Fouicroy sur des sul- fates de mercure, pag. )57« — Sel phosphouque , découvert par M- Vauqueliu , dans les os des animaux, pag. 161*. SiiNÉ. Mémoire de M. Delisle sur deux espèces de séné; leur description, leur récolte et leur commerce en Egypte , pag. 67. Sennebieh et Huber. ( MM. ) Mémoire sur l'in- fluence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination , pag. 55. Sennfbikr. ( Jean ) Son ouvrage sur l'art d'obser- ver et de faire des expériences , pag. i52. Serpents. Divis;on de celte classe de reptiles, en vingt-trois genres , par M. Daudin , p: g. 187. Serplles. observation de M. Cuvier sur la pré- tendue trompe de ces mollusques, avec figmes , pag. i3o , pi. 7 , Jig 6 à 8. Silurus. Ce poisson des anciens se rapporte , suivant M. Gcof.'rov . au silurus Doeinak , pag. 129. — Note de M. Geoffroy sur les branchies du silurus anguilluns , pag. io5. C3o* ) Sn,vY. (M.) Observation sur une femme qui avait avalé une grande quantité d'aiguilles et d épingies , PS- *43« SociÉTB philomatique. Note sur l'édition de son Bulletin , et sur le prix de la souscription , pag. 192. Voyez Bulletin-, Solage et Bossut. (MM. ) Description d'une nou- velle écluso à sas mobile , pag. 29. Solml. Lettre de M. Blagden a M. Berthollet sur la production de la lumière solaire , et sur la cause des taches apparentes de cet astre , d'après les obser- vations de M. Herschel , pag. 54> Son. J héorie matliéniatique de la propagation du son , par M. Biot , pag. n(>. Soude. Culture et préparation de la soude aux environs d'Alicaote, pag. 91. Spectre solaire. Exnériences sur ses r.iyons in- visibles ; moyen de mettre en évidence leur existence , par M. Kitter , pag. 197. Sphagnuni palustre Pain fait eu Islande avec cette espèce de mousse , pag. 226. Sphène. ( Cristallisation du ) Note de M. Kaiiysur ia foraie et l'électrisation de ces cristaux , pag. 206. Spirule. Voyez Nautile spirale. Sprengel. (M ) Observations macroscopiques sur la targionia hypophylla , avec figures , pag. 27 , pi. 2 , Jig. 2. Squelette fossile. Voyez Os fossiles. Stevsnsia. Description de ce nouveau genre de plantes , par M. Poiteau , pag. i3;. Sirontiane. Nouveau procédé pour préparer le muriate de strontiane , pag 161*. Si'ROPhanj'E. Description et figure de ce nouveau genre de plantes, par M. de Candolle , p. 122 , pi. 8. Sue. v M.) Son Histoire du galvanisme, pag- 1x2. Sufjrcnia. Description de ce nouveau genre de plantes , par M. Bellardi , pag. 270. Suint des laines. Analyse de cette matière, par M. Vauquelin, pag, i56*. Sulfates. Note de M. Descostils sur la décom- position du sulfate de plomb par l'acide muriatique , pag. 283. — Moyen de séparer le fer que les sulfates de zinc et de cuivre contiennent , pag. i85 *. Suppuration. Voyez Pus, Swartz ( M. ) Son ouvrage intitulé ; Olaï Swarlz disquisitio systématica muscorum frondosomm Sueciœ , pag. 7. — Son oavrage sur la monographie des orchidées, pag. ifî. Sylvestre. ( M. ) Note sur la laine longue de deux ou trois années des moutons de Rambouillet , 5o. Pag T. Tablier des femmes hottentotes. Observation de MM- Lesueur' et Pérou sur cet organe sexuel des femmes hottentotes , pag. 247. Tannin. Note sur l'analyse du cachou , dont le suc est du tannin presque pur , pag. 126 et 108*. Tannage des cuirs. Note sur le tannin retiré du cachou , ibr'd. TdTsibnia hypophylla. Observations microsco- piques sur les organes de la fructification de cette plante , par M. ir'preugel , avec figures , pag. 27 , pi. 2 . Jig. 2. / Tatou à dix bandes, envoyé au Muséum d his- toire naturelle de Paiis , par M. Van - Marum , pag. 103 *. Teinture. Note de M Aubert du Pelic-Thounrs , sur les propriétés tinctoriales en rouge ( t en jaune de la plante nommée Danaïs par Gommerson , et Pee trri ■ par MM. Jussieu et Laipauk, pag. -a?.. — Mémoire de M.Wcstring sur les teintures qu'on retire dos différentes espèces de ïycopodium, pag. 224. — M. Westring a préparé avec le bois d'acajou une teinture aurore propre pour le coton , pag. 26. — Propriétés tinctoriales des écorces de prunier et de peuplier d'Italie, ibitl. Tennant. {M. ) Mémoire sur la nature de l'émeri , pag. i3i. — Recherches sur le platine brut , pag. 234. Terres. Observation de M. Humboldt , sur une espèee ce terre glaise dont se nourrissent les Otoma- gues, pag. io. — Analyse, par M. Vauquelin, de la prétendue terre comestible que mangent les habitait ■ de la Nouvelle-Calédonie, dans les tems de disette. Elle ne contient .J"unc partie nutritive , et ne peut être considérée que comme un lest propre à suspendre les angoisses de la faim , pag. 5o. — Ob-ervation de M. Darracq, sur l'action et l'affinité des terres le> unes sur les autres pag. 5i. Tlstagelle. Description et figure d'une nouvelle espèce de testacelle ou limace , par ï\l. fraure-Bigucl , avec figure-, pag. 98. pi. 5 , Jig. 2. Testiculis. {Atrophie de$\ Mémoire de M I.ar- rey sur cette maladie observée en Eg)ple; sur ses symptômes , ses causes et ses remèdes préservatifs , pag. i32*. Tetradacttle. Voyez Chalçide. Thenard. ( M. ) Notice sur l'acide sébacique , pag. 24. — Notice sur l'acétite de plomb, pag. i3i "*. — Mémoire» sur la préparation d'une couleui bleue de cobalt, aussi belle que l'oulremer, avec i gure d'échantillon, pag. i5^* , pi. 19. — Mémoire sur le nickel , pag. 1 58. — Mémoire sur la liqueur fumante de Cadet, pag. 202. — Considération sur l'oxidatiou des métaux en général , et en particulier sur l'oxi— dation du fer, pag. 223. — Mémoire sur la bile de bœuf, pag. 274. — Mémoire sur le lait , pag. 2S3. Théodolite. Note de M Pictet sur cet instrument propre à mesurer les angles sur le terrain, pag. S\. Ihlrmosco^e. Description de cet instrument , de M. de Rumford ; expériences par lui faites sur la cha- leur , pag. 207. Thomson. ^M. ) Ses expériences sur la théorie re- lative à la propagation de la chaleur dans les fluides , pag. 36. Thouinia. Description de ce nouveau genre de plantes, par M. Poiteau, pag. 137, ail. TiHGRi. (M.) Son ouvrage , intitulé : Traité thec- rïque et pratique sur l'art de faire et d'ap- pliquer les vernis , etc. , pag. i56 *. Tonnelier. (M.) Traduction des recherches de M. Chenevix , anglais , sur la substance métallique ven- due à Londres, sous le nom de Palladium , n i55 *. Topaze. Note sur la découverte de l'acide lluorique dans la topaze, pag. 232. Tortues. Note de M. Duvcrnoy sur la manière dont elles respirent , pag. 279. Tourmalines. Observations de M. Haiiy sur les tourmalines de Sibérie , pag, 190*. Tremery. (M.) Examen des phénomènes élec- triques qui ne paroissent pas s'accorder avec la théorie des deux fluides , pag. 1 1^. Tritonia Uombergii. Desciiplion de ce mollusque, par M. Cuvier , avec figures, p g 2f)5 ,»• 9 -'' "'■ Trochilus. M. Ceofiïov observe que l'oiseau connu ( 302 ) sous ce nom , pour débarrassa la langue du crocodile , des insecte; qui la recouvrent pendant le somm il . est non un roitelet , niais le petit pluvier d'Hasselquist, pag. 129. Tubicinei.lk. Mémoire de M. Lamarck sur ce nouveau genre de coquille, qu'il rapporte à la classe des crustacés , avec le t> ilanus et YJiiiatifa , p. 170. Tcbclair. s. d\ udouce. Observations de M. Vau- cher sur ces polypi rs , avec figuics, pag. 1^7 *, pi. l9 ifîS: 1 à. *?' Turnix. Notice de M. Rafincsque sur une nouvelle espèce de ce genre d'oiseaux, pag. i/(t>. V^cciv. Nouvelle manière de conserver le vaccin dans des tubes par M. Bretonneau . pag. 162 *. Vach s. Compte rendu par M. TTuzard , du pro- duit des vaches de la ferme de Rambouillet, pag. fa Juin. Observation de M. de Jussicu sur cette plante , pag. 23g. Vanille. Observation sur la silique de la vanillo , pag. ?.. \ an-Marlm. (M.) Son envoi au Muséum d'his- toire naturelle de Paris, de quelques animaux provenant du Cabinet de Meyer . pag. 102 *. Vapeur?. Recherches de M. Gay-Lussac sur la dilatation des vapeurs; pag. i3i. — Recherches de M. Dalton sur l'êxpansibihté et le mélange des fluides aérifornics , pag. 189. Varecs. Descriptions et figures de d'eux espèces inédites de varecs, .savoir: le Fucus fluccidus et le Fucus Ocellàtus , par M. Lamouroux fils , avec fi- gures, pag. t3i, />.'. 9, Jig. 1 à 3. — Mémoire du îrème sur le varec polymorphe, avec figures, pag. 19'f , pi. 11 , Jig. 1,2,3. "Varices volumineuses observées par M. Riche— rand sur la Cuisse droite d'un conscrit , et semblables à des couleuvres, pag. 196*. Vasif.l. (M.) Expériences sur la germination des haricots (pnàseolîit vulgaris), pag. i3S. \ 'at cher. (M.) Mémoire sur les tubulaires d'eau douce, pag i5j *,/>'. 1 . , fig. 1 à 10. — Mémoire sur les seiches des lacs de Genève , pag. 271. \ AÙQURLIN. M. "1 Analyse de la terre comestible des Otomagues de la Nouvelle— Galédonie , pag. 5o. — Notice sur le fer oxidé bleu, pag. 5i. . — Note *ur la substance saline nommée muriacite de Sallz- bourg, ibi ■'. — >. émoirc sur un phosphate natif de .fer mélangé de manganèse, pag. ov. — Note sur le boracite, appelé, par les chimistes, Borate magnesi* - calcaire, pas ',1. — Analyse du suc de papayer , pag. i3^. Analyse du suint des laines, pag. if>(i*. Analyse de la propolis ou du mastic des abeilles, pag. 17-. — Analyse des os des animaux , et nouveau sel phosphorique terreux découvert dans ces os, pag. i(ii *. — Analyse et décomposiuon d'une liqueur employée pour rendre les étoiles imperméables a l'eau, IO. — Travaux sur le patine brul , et sur les lutres sul ;t; tues daj*s ce métal 1 g, la. — Procédé pour vé/ifiei l'existence de l'acide lluo- rique d ns la top V'alqi ii.iN et FouTtcrov. (MM.) Mémoire au sujet de l'iuliou de l'acide nitrique sur l'indigo et s m la fibre musculaire, pag. 358-. Vautour royal. Obsemtion de M. Geoffroy sur cet oiseau dans son premier aue . pag. ii>|)*. VÉGÉTAUX. Mémoire de M. Mirbel sur leur orga- nisation anatomique . pag 89. Ventenat (M-) Nouveau genre de plantes sous le nom ajinanteiîia , par lui tiré de celui des Adonis de I. innée , pag. 117*. — Mémoires sur deux nouveaux genres de plantes sous les noms de Josephiriia et d y jlrratnenia , pag. 237. V RDS s- .■ tilt . Description de cette espèce de mollusque testacée , par M. Flcuriau-Bellevuo , pag. 107. Veketile Note de M. Cuvier sur la nature et la structure do ce polype, paç. i33*. \ ernisi Espèces de vernis blancs que les Américains tirent d'un arbre appelé Pend^re , pag 10. Vr' re. Observation de M. Dartignes sur la dé- vitrification du verre, pag. 25o. Vers. Note de M. Larrcy sur le prétendu ver de Guinée ou de Pharaon , et sur les accidens qu'il cause, pag. 178*. — Note sur un mo en employé avec succès par M. Bourdicr , pour faire périr le ver solitaire, pag. 102. — Analyse, par M Vauqiielin , du suc de papayer, regardé, dans l'ile de Bourbon, comme un remède contre le ver solitaire, pag. 1 33. — obser- vations anaiomiques de AI. Cuvier sur les vers a sang rouge, avec figures, pag. 121 , pi: 7. — Ver des pépins de pommes d'api. Voyez Pommes d'api. Voyez aussi Oentaurea. — INote sur l'usage des fu- migations d'acide muriatique oxigéné dans les ateliers de vers à soie, par M. Parolelti , pag. 170*, 282. — Description , par M. l'Ieuiiau-Bellevue , de quel- ques vers litop. âges, et observation sur la faculté qu'ils ont de percer les roches, pag. io5. Verïèbrks. Observation de M. Dupnylrcn sur la luxation du corps des vertèbres , pag. 2 |3. Vices de conformation. Observation anatomique de M. I icd sur un vice de conformation des voies alimentaires, pag 70. Voyez aussi l'art. Monstres. Vieusscuxin . Mémoire de M. de Candolle sur ce nouveau genre de plantes de la famille des iridées , et description de ses espèces, pag. io3. Vigne. Culture de la vigne dans les environs d'Ali— cante, pag. 92. "Vin d'Alicarite. Sa préparation, ibid. Vipère. Caractères tîistmctifs de ce genre de serpens, pag. i(8 Volcans Mémoire de M. D'Anbuisson sur les vol-* cans et basaltes de l' Auvergne, pag. 102*. — Ob- servations de M. Dcsmarcst sur les volcans éteints de l'Auvergne, pag. 2t3. \ olta . ( M. ) Exposition abrégée de ses expériences , par lesquelles il démontre I identité «le principes entre les phénomènes du galvanisme et ceux de l'électricité ? pag. 7_f. — Sa lettre sur les movciis de rendre lap— pareil galvanique plus commode , pag. 4'2- Voracité. Voyez Mangeur. V01 '.or. s Exifaii d'une lettr de M Humboldt à M. Foufcroy , contenant quelques détails .sur sou, voyage dans l'Amérique méridionale j pag. 9. — Be- lalion du voyage au sommet du Mou l- Perdu , M. hamond. pag. l<<.\ . w. Walckk.nair. (M.) Faune parisienne, ou àlistoiro ( 3o3 ) Û>r4gèe des insectes ries environs de Paris, classes et sur plusieurs particularités de sa conformation. Voyez d'après le système d<> Fabricius , pag. 1G0. P ha f colonie. Vv ■ string. ( M.) Mémoire sur les teintures qui n retire des différentes espèces de Lycopodium, pag. 224. Wolf. (M.) Dissertation sur les lenticules , avec description et figures, pag. i/Ja *, yl. 1 j , Jig. 3, lettre a — et. Wollaston. (M.) Recherches sur le platine brut, pag. a34. Womb\t. C'est le même que le phascolomc. Ce quadrupède avoit été décrit par M. Geoffroy pag. i85, sous le nom de IVombat , d'après des ren- seigneniens inexacts donnés par le traducteur du texte concernant cet animal, sur le nombre doses dents, WRor.vK. (M.) Observation sur l'usage des mous- taches dans certains quadrupède? , pag. 1 1 . z. Zapis. Voyez Dapiche. Zinc. Extrait des travaux sur le gaz inflammable obtenu en réduisant l'oxide de zinc par le charbon , pag 140 — Ce métal acquiert l'électricité vitrée, pag. iç,a*. Indication de différons Ouvrages nouveaux annoncés dans ce volume. Système des animaux sans vertèbres , ou tableau général des classes , des ordres et des genres de ces animaux, par M. Lamarck , pag. 7. Principes de physiologie , ou introduction à la science expérimentale philosophique et médicale de l'homme vivant, par M. Dumas , ibid. Essai sur l'histoire naturelle de la province dn Pa- raguay , par Dom Félix d'Azara, traduit sur le ma- nuscrit espagnol, par M. Moreau-St.-Méry , pag. 8. Qlaï Swartz disouisilio systemalica musec— ruin frondosorum Sueciœ , ibid. Recherches historiques et médicales sur la vaccine , par M. Husson, pag. i3. Leçons de M. Alphonse Leroy, sur les pertes de sang pendant la grossesse et à la suite des accou— chemeus , sur les fausses-couches , et sur toutes les hémorragies, par M. Lobstein, pag. 16. Voyage au Mont-Perdu , par M. Ramond , p. 32. Disquisitïones analylicœ maxime ad calcu— lum intégraient et doctrinam seriaruni perti- nentes , par M. Pfaff , ibid. Nouveaux élémens de physiologie, par M. Richerand, pag. 54- Mémoire sur l'influence de l'air et de diverses subs- tances gazeuses dans la germination de diverses graines, par MM. Huber et Sennebier , pag. 55. Anatomie générale appliquée à la physiologie et à la médecine, par M. Bichat , ibid. Traité de miuéralogie , par M. Haiiy , pag. 56. Aluscclogia recentiorumseu analysis,historia et descriplio methodica omnium muscorum frondosorum ,tertia pars , auclore Bridel,p. 63. Illustratio iconograpliica ïnsectorum, etc. ,de- cas secunda , auctore A. J. Coquebert, pag. 80. Histoire naturelle des insectes , par M. de Tigny , ibid. Description historique et anatomique de l'animal nommé , par Lauremi, Proteus anguinus ; ouvrage anglais de M. Schreiber, pag. 88. Mémoires de la Société médicale d'émulation , an S, ibid. Histoire naturelle des poissons , tom. 3e. , par M. La- eépède, pag. g5. Mémoire sur une nouvelle distribution méthodique des araignées, par M. Latreille, pag io3. Traité des serpens des Indes , recueillis à la cùîe de Coromandel , avec des descriptions ei des figures de chaque espèce , et acco pagnées d'expériences et re- marques sur leurs différons venins ; ouvrage anglais de Patrice Russel , pag. 104. Dissertation sur les fièvres pernicieuses ou ataxiques intermittentes, par M. Alibert; avec ligures représen- tant quatre espèces du genre cinçhona , pag. 104. Histoire du galvanisme, par M. Sue, pag. 112. Description anatomique de YOrnit/mr/ij ncus pa— ra,loxus, par Evrard Home, pag 126, pi. 6, Jig. 1 à 4; G.L. Koelcri , descriplio graminum in GaJîid et Germanid tàm sponte nascenlium quàm liu- manâ industrid copiosiàs provenientium ,p 118. Histoire naturelle des poissons , tom. 4e- , par M. La- cépède , pag. i35. Coleoptera minroptera Brunevicenlia , auctore Gruvenhorst , pag. 1 36. Traité d'anatomie et de physiologie végétale , suivi de la nomenclature méthodique et raisonnée des plantes et un exposé succinct des systèmes de botanique , par M. Brisseau-Mirbel , pag. 1 36. Monographie des orchidées, par M. Swartz, p. 143. Essai sur l'art d'observer et de faire des expériences , par Jean Sennebier , pag. 1 5i. Histoire du Muséum d'histoire naturelle de Paris, eu allemand, par M. Fischer, pag. :52. Faune parisienne , ou histoire abrégée des insectes des environs de Paris , classés d'après le système de Fa- bricius , par M. Walckenaè'r , p. 160. Nouveaux élémens de physiologie, par Richerand, pag. 160. Annales du Muséum d'histoire naturelle, pag. 168. Traité de culture des arbres fruitiers , contenant une nouvelle manière de les tailler, et une manière parti- culière de guérir les arbres fruitiers et forestiers; ou- vrage anglais de Forsyth, traduit par M. Pictet-Malltt, pag. i7à. Auguslini Pyrami de Candolle , aslragalogia , pag. 184. Histoire naturelle de la montagne de St. -Pierre de Maastricht , par M. Faujas de St.-Fond , pag. igu ( 3o4 ) Leçons de M. Boycr sur les maladies des os , par M. Richerand , pag. 191. Histoire naturelle de la femme, par M. Moreau, pag. tfp. Cours d'études médicales, par M. Burdin , pag. 201. Principe* de physiologie, par M. Dumas, ibid Les genres de plantes téunis en familles , d'après le Gênera plantarum de Jussieu, et distribués par classes d'après la méthode de Lamarek , pag. 108.* Histoire des poissons, 5e. et dernier tome, par M Lacépède . pag. 147. * Traité élémentaire de physique , par M. Ilaiiy , png. 1 56. * Traité théorique et pratique sur l'art de faire et d'appliquer les vernis , etc. , par M. Tingiy , pag. 1 56. * Histoire naturelle des cétacés, par M. Lacépède, pas. 17a.* Flore d'Oware cl de Bénin, par M. Palisot-Beauvois , pag. 180.* Relation historique et chirurgicale de l'expédition de l'armée d'Oûent en Egypte et en Syrie , par M. Larrey , pag. 180.* Liliacées décrites par M. de Candolle , avec figures coloriées, par M. Redouté, pag. 188.* Recherches chimiques syr la végétation, par M. de Saussure , pag. 'jo4- * Traité élémentaire d'histoire naturelle , par M. Du- méril, pag. 2 36. Lléutens de l'art de la teinture , avec une description du blanchiment par l'acide niuriatique oxigéné , avec figures, par M. Berthollct , pag. 244 ■ I raité élémentaire d'astronomie physique , par M. Biot, ibid. J\n\>œ HnUamliœ plantarum spécimen , par M. La Billardière, pag. 252. Exposition des faaiilles naturelles et de la germination des plantes , par M. Jaunie St.-Hilaire , pag. 276. JXni.i. Les différens ouvrages ci-dessus mentionnés sont indiqués dans la tahle des matières sous les noms de leurs auteurs. ERRA TA. Pag. 1 \\ , lig. Id. Id. n5, Id. Id. Id. Id. Id. Id. n6, i5i , 1L6, Id. Id. Id. Id. 170. 189, »5r*, 157*, «59* 161*, 20, parmi les faits, lisez : parmi les expériences. 35 y à-peu-près la moitié , lisez : à-peu- près le cinquième. à V avant-dernière ligne, lisez : dans le n°. 61 , pag. 101. 4, posés, lisez : purifiés. 8, donné, lisez : décrit. 1 3 , étagales , lisez .' égales. 18, pores, lisez : pôles. 9.5 , lors , lisez : l'or. 35 , éprouvent , lisez : éprouvèrent. dernière ligne , aussi , lisez : ainsi. 1, 133,119, lisez ■■ 1 33 1 iç). 7, Bois rouges, lisez : Bols rouges. 3 , après on a donc , ajoutez : en nommant p le rapport des den- sités de la lune et de la terre , rapport qui est égal à o,63g. 4, r3, lisez ;

S. Paralysie. L Voies uriuaires. I. S. Cœur. I. ITT. Inoculation. 1. Peau I. Voix. T. Combustions. I. Phosphore. I. Voracité. IH. Conceptions. I. La voue. I. Pi( ne (la). I. Consomption. III Larynx. III. L mur. I. Poison. I. S. Poulet. I. Dart-fs. I. Lune. I. Pus. III. v Démence. I. Lymphe I. Dents. I. Quinquina. L ( 3o6 ) ARCHITECTURE et ANTIQUITÉS. Autel. I. Bois. I. Camiuologiè*. T. Cliâleau du Caire. S. Chaudière. I. Chaux. I. S. Ecluse. I. Murs de revêtement. S. Ouvrages. 1. Palmier. I. S. III. Panthéon. TTT. Pierres. I. Plàtre-ciuient. ITT. Pont des Arts. III. Salines. 1. Scellement. T. Terrasses. L ASTRONOMIE et METEOROLOGIE. Comète. I. Eclipse. I. Etoiles. I. Globe de feu. I. Aconit. I. Adonis. III. Apyneia. I. Anunania. III. Anamenia. III. Arachis. III. Arbres. I. Afengg. I. Arrosement. I. Arum. 1. Aspei ula. I. Aslragalus. I IÏI. Aya-Pana. III. Bartsia. I. Belladona. I. Bois. 1. Bois de P.hodes. III. Bi ucea. III. Byssus. I. Castilla. m. Ceroxylon. III. Chalefs. III. Charbon. I. Chàlaigner I. Chou de Laponie. III. Chrysanlhémufii- I. Classification. I. Coc/ilruriu. I. Cocotier. I. Coing I. Colutea. III. Conferves. I. S. III. C'ussiophora. I. Cycus. III. Latitude. I. III. Longitude. I. III. I une. I. Mars. I. Mercure. I. Météores. I. Méridienne. I. Mirage. S. Ouvrages. I. HT. Pierres météoriques. I. Planètes. III. Spectre solaire. 1H. BOTANIQUE et PHYSIQUE VEGETALE. Danaïs. III. Dupicl.e. III. Diasia. III. Doum. S. Ellébore. I. Epygea. I. Ff.uilles. I. Figuier. III. Fleurs. I. Fougères. I. Fruits." I. Fucus. I. Furcrtca. I. Gale. I. Germination. 111. Geum. I. Goodenia. I. Graines. I. Guy. I. Haricot*. S. III. Hedysarum. I. Heritieiia. I. Hêtre. I. Hieracium, III. Jalap. III. Ibéride. III. In ula. I. Josephinin» III. Joubarbe. III. Ipécacuauha. III. LÉGU-MINEt SES. S. Lenticules. III. T.epiAiuin. S. Lichens. I. Lin. III. Litchi. I. Litsea. III. Lolus. III. Loursira. I; Merendere. I. Mimosa. S. Monlbretia. IH. Mousse. I. Mousse de Corse. III. Myrica. I. Nielle. L JVymphœa. lîl. Observations microsco- piques. S. Odeur. I. Omp/ialocarpum. I. Ormes I. Ouvrages. S. III. Palmit.rs. L S. HI. Pendarc. III. Passcrina. L Phaca. I. III. Phallus. L Plantes. 1. HI. Pois. L Poisons. S. Ramondia. I. Réauinuria, III. Re.ticulai ia. I. Rhyzomorvha. HI- Riz. I. Robinia. L Rutabaga. HI. Sabal. III. Safran. I. Scilla. I. Sel liera. I. Séné. III. Sentbiera. I. Senecio. I. Souchet. L Strophante. ni. Suffrenia. HI. Targionia. nf. Thouinia. HI, Thuya. S. Tilleul. I. Tremelle. I. Varecs. III. "Végétation. S. Végétaux. I. in. f'icusscuxia. HJ. ViUarsia, I. Uha. I. Voyages. III, CHIMIE et ARTS CHIMIQUES. AcÉTlTE. III. Andes. I. S. III. Acier. I. Affinités. I. Alliage. EU. Alumine- I. Aluu. I. Amer. I. Amidon. I. Amnios. 1. Antimoine. L HI. Arbres. I. Argent. I. III. Asbestoide. I. Baryte. I. III. Basaltes. III. lieuzoate. I. Béril. I. Beurre. I. III. Bile. III. Bl 'iichinient. I. Pilanchissage. I. Bleu de Prusse. I, (3o7 ) Bois. T. Boracite. TH. Borate. III. CaCHOU. III, Cadavre. 111. Camphre. I. Carbonates. I. III. Carbone. I. Cascastel 1. Castine. I. Cerveaux. I. Ccylanite. I. Chalenf. I. Ht. Chamoisage. III. Cliampignons, I. Charbon I. Chaudière. I. Cliaux. I. S. Chlorite. I. Chrômate. I. S. Chrome. I. Chrysoiite. I. Cloches. I. Cobalt. IH. Columbium. ni. Conferves. I. Congélation. I. Cornes. I. Coton. I. Couleurs. I. III. Crème. III. Cristallisations. I. III. Cuirs. I. Cuivre. 1. III. DÉGRAISSAGE. I. Dégras. III. Diamant. I. Dioptase. I. Dissolution. I. Dolom e. III. Dorures. I. Eau. I. Emeraudes. 1. III. Emeiï. III. Etain. I. Ether I. Ethoips. I. Etoffes. I. Euclase. I. Endiomètre. III. Fudiométrie I. Expansibililé. III. Extraits. 1. Farine. I. Feldspath. I. Fer. 1. S. III. Fermentation. 1. Fibre. I. III. Fleurs. I. Finales. I. Froid. I. III. Fruits. J. Galv nisme. I. Gaz. I. III. Gazomètre I. Glaces cassées. I. Gluten. I. Gommes. I. Goutte. I. Granatitc. I. Houille. I. Huiles. I. Hydrosulfure. S. Javelle. I. S. Indigo. S. III. Kaolin. S. Lait. III. . Lapis lazuli. I. Laques. I. S. Lépidolite. I. Leucite. I. Linge. 1. Liqueur fumante. III. Lycopfdifiip. III. Magnésif. I. Mangané e. I. Maribre. L Marocains*. I. Mêlas e. I. Molli te. I. Mercure- I- Mercure fdhainant. III. Métaux. I. 111. Miroir des Incas. I. -Monnaies. III. Muriacite. III. Muriates. 1. III. Nie ;el. III. Nielle. I. Nitrate. III. Noix de galle. I. Ochroite. III. Odeurs. 1. Or. I. III. Or mussif. I. Os. III. Ouvrages. S. Oxides. I. III. Oxigènc. I. Palladium. 111. Papayer. III. Peinture. III. Pétunt-zé. S. Phosphates. I. III. Phosphore. I. III. Pierre. I. Pierre-ponce. I. Platine. III. Plâtre-ciment. III. Plomb. I. 111. ' Pois chiches. I. Porcelaine. S. III. Poteries. I. Poudre h canon. S. Poudre de James. I. Poules. I. Propolis. III. Prussiates. III. Quartz. S. Quinquina. I. III. Beaumuria. III. Bésine. I. Robinia. I. Bocou. III. Rouge à polir. III. Rubis. III. Salin s. I. III. Salpêtre. S. Sulsola soda. I. Sang. III. Savon. 1. Schorl. I. Sels. I. III. Séné. I. Sidérite. I. Soie. I. Sommité. I. Soude. 1. Soufre. I. Staurotidc. L Strontiane I. Suint. III. Sullatcs. I. III. Sulfure. I. Tannage. I. Tannin. III. Tartrite. S. Teiniure. I. III. Tellurium. 1. Terres. III. Thallite. L Titane. I. Topaze. III. Tungstène. L' Vapeurs. III. Végétaux.. L III. Verre. I. III. Vers à soie. III. Vins. I. Urane. I. Urate. I. Usine. L Weruerite. L ZÉOLITE. I. Ziîlerlhite. L Zinc. COMMERCE : ARTS et MÉTIERS : MANUFACTURES. Alcarrazzas. I. Alliage. III. Alun. I. Amer, L' Arts et métiers. I. Ba^c-mAtre. I. Bas-reliefs. 1. Béril. I. Blanchiment. I. Blanchissage. I. acu, m. C \RT£SG ;OGBAPMIOUES. I. Gham ;i^agc. III. Clli reaiix. I. Chevaux. L Cire. 1. Confitures. I. Corne I. III. Coton. 1. Couieurs. I. III. Cuirs I Cuivre. I. III. Di dorer. I. Dégraissage. I. Diamant. I. Doubleur d'électricité. III. Ecluse. III. Ecr Mire. I. ants (dents d) I. Emer tudes. I. Emeri. 1. III. Empreintes. I. Etain. 1. Etoffes. I. Feutre. I. Fil. I. Galvanisme. III, Gemme. I. (. laces cassées. I. Gomme arabique. L Hi ACINTHE. I. Jargon. I. Javelle. I. S. Indigo. 1. Si Instruirons. S. III. Ipécacuanha. III. Laines. III. Lait. I. III. Laques. I. S. Marocains. I. Mélasse. I. Mesures. I. Mètre. I. Monuaie. I. Montres, I. Mousse de Corse. Montons. III. Myrica. I. III. Neufs, I. Noix de galle. I: OE fs. III. Orchis. I. Orgeat. I. Outremer. III. Papier. I. Peaux. III. Pierres. I. Pierres à fusil. I. Poi :s. I. III. Porcelaine. S. III. Potasse. I. Poteries. I. Prix. I. ( 3o8 ) Quinquina. I. Raisins secs. I. Résines. I. l'oeou. III. Ronge à polir. III. Rubis. I. Huches. I. Salep. I. Salines I. III. Saphir. I. Sandaraque. I. Savon. I. Séné. I. Soie. I. Soude. I. III. Taches, I. Tannage, I. III. Tannin. 111. Teinture. 1. 111. Thermomètre. S. III. Topazes. 1. Tournesol I. Tourmalines. I. Vernis. I III. Vers à soie I. III. Vins. I. III. Vinaigre. I. Violon, I. ECONOMIE RURALE et ECONOMIE DOMESTIQUE. Abeillfs I. Agriculture. I. III. Alcarrazzas. I. Arbres. I. IIP Arrosemenl. S. Beurke. I. III. Blanchiment. I. Blanchissage. I. Bled. I. Caisse d'économie. I. Caminologic. I. Chapeaux. I. Charrue. I. Châtaigner f. Chaudière. I. Cire. I. Corne. I. Couleurs. I. Disette. III. Eau. I. S. Engrais. I. Epine-vinctte. I. Etang. S. Etoffes. III. Feutre. I. Fil. I. Fleurs. I. Fruits. I. Gelée1. I. Graines. I. Grains. I. Houe. I. Huile de tabac. L Jachères. I. Indigo. I. S. Laines. III. Lait. L III. GÉOLOGIE I. Linge. I. Machinis. I. Mais. III. Matais. I. Mélasse. I. Moutons. I. IIP Œufs. III. Orchis. I. Orgeat. I. Ormes. I. Os. I. Ouvrages. I. III. Oxigène. I. Pain. III. Palmier. I. Papier. I. Pâte. L Pauvres. I. Plantes. I. Poids et mesures. I. GÉOGRAPHIE. Toules. III. Prairies. 1. Raisins. I. Rocou. III. Jiuùus. I. Salep. I. Savon. I. Sourhet. I. Sp/iagmim. III, Sucre. L Théodolite. III. Vacciniu.m. L Vaches. I. Végétation. J. Vers à soie. III; Vin. III Axes de la terre. I. Mammouth. I. Ouvrages. I. III. Tréhisonde. L Basaltes. III. Métaux. I. Pierres. I. III. Volcans. I. III. Cartes géographiques. Minéraux. I. Polypiers. I. Voyages. I. III. I. Montagnes. I. III. Pyrénées. I. Crccodile fossile. I. Os fossiles. I. III. Terre. I. Voyez dans ce tableau les divisions sous les titres de Minéralogie et de Chimie. HISTOIRE NATURELLE. Air. I. AUyoniwn. I. Alvéolites. III. Animaux. I. Atmosphère. I. Balanites. 111. Byssus. I. Caoutchouc. III. Classification. S. Conferves. I. S. Coquillages. I. Coraux. III. Fougère. I. Gestation. I. HoTTENTOTI.S. Insectls. S. 111. LÉriDorTÈRF.s. S. Marées. I. III. Mer. I. III. Météores. I. Mollusques. I. Monstres. I. III. Montiuaitre. I. Os fossiles. I. III. Ouvrages. I. III. Pieu» es. I. 111. Plantes. I. III. Polypiers. I. Prix. I. Rkptii.ec. I. TUEICINELLE. III. VoYACIS. I. III. Voyez dans ce tableau les divisions sous les titres de Botamkjub, de Minéralogie , de Physiqu» et de Zoologie. Et a MO. I. HARENG. I. Latit udl. I. III. Longitude. I. III. Marées. I. III. (3o9) MARINE. Mer. I. III. Mirage. S. Poi sons. I. III. Thermomètre. I. VoTAGES. I. III. MATHEMATIQUES : GÉOMÉTRIE : ART MILITAIRE. Angles. III. Ce c e. III. Clniies des corps. III. Courbes. I. E^UA .IONS. I. III. Flèches. I. Fluides. I. Forces. III. Fortifications. I. III. LoGAKIÏHM.S. III. Machine*. I. Montagne. I. III. Ot V'î AGES. I. III, Pe ' SPECTlVf . III. Poudre à canon. S. Sy"Hon. I. Thi'odoli • E. III. Trigonométrie, 1. MINÉRALOGIE : CRISTALLISATION : MÉTALLURGIE. Alumine. I. S. Aphrisit. I. -Arpilc. I. Arragouite. I. Bl ndc. I. Pois fossile. I. Boracite. 111. C* TU ÉR INES. I. Chaux. 1. S. Dl VM ANT. I- Doloiuie. III. Emeraudfs. III. Emeri. III. Feldspath. I. Fer. I. S. III. Filon. I. Fonte. III. Forges. I. Gadolinite. I. Gemme. I. Hyacinthe. I. LÉtIDOLITE. I. Marbre. I. Mellite. I. Métaux. I. III. Minéralogie. I. III. Minéraux. I. Mines. I III. Montagnes. I. III. Montmartre. I. S. NlCHEL. I. III. OcHROÏi-E. III. Cruiiholites. I. Os fossiles. I. III. Ouvr: ges. I. III. PlERRE-P0N"E. I. Pierres. I. S. III. Heonasle. III. Plomb. I III. Polypiers. I. Quartz. I. S. RÉFRACTION. I. SALPÊTr-E. I. ^chorl. I. Sondage. I. S, Source. I. Spath. I. Sphene. III. Sucre. I. Te ires. I. III. Titane. I. Topaze. I. Tourmaline. I. IH. Verre. I. IIL Urane. I. Wernerite. I. Ytria. I. ZiLLERTHITE. I. Zircon. I. PHYSIQUE : HYDRAULIQUE : ARTS MÉCANIQUES. Aiguilla aimantée. I. Aimans. I. Air. I. Atmosphère. I. III. Balance barométrique. Ualancier. I. Bammétre. I. Bélier hydraulique. I. Caminoi.ogie. I. Casse vessie. I. Chaleur. I. III. Chaniberry. I. Chaux. I. S. Chute des corps. III. Corne. : Ciisiallotechne. III. Ea . L S. Eelu,e HT. Ecriture III. Electricité. I. III. Empreintes. I- Eudiométrie. I. III. Feld-spath. I. Fluides. III. . Forces. I. III. Froid. I. UI. Galyanismk. I. S. III. Gaz. I. III. Gazomètre. III. Grenouilles. I. III. Hydraulique. I. Iconostrophf. I. ïnstrumens. I. III. Lumière. I. III. M chines. I. III. Magnétisme. III. Marées. I. III. Mécanique. 1. Mer. I. JII. Mesures. I. Mètre. I. Mines. III. Mirage. I. Montagnes. I. in. Montres. I. Nickel. I. Kilomètre. I. Odeurs. I. III. Ombres colorées. I. Ouvrages. I. III. Oxides. I. III. Paratonnerre. I. Peinture. I. Pendule. I. Perspective. I. Pic de Ténérii'fe. I. Phosphore. I. Pieue- h fusil. I. Pion es météorioues. III. Poids et mesures. I. IIL Rayons de la lumière» Réfraction. L Réfrangihilite. I. Refroidissement. L Seich s. IIL Son. I. IIL Soufre. I. Sources. L Sourds I. Spectre solaire. IIL Syphon. L Théodolite. IIL Thermomètre. I. S. Tliermoscope. UI. Télégraphe. L Terre (axes de la ). I. Ver mis. IIL Vibration. I. Vol des oiseaux. L S. E * ( 3xo) SOCIÉTÉS SAVANTES. .Académie des sciences. S. Caire ( Institut du ). I. S. Société d'histoire natu- Arts et métiers. I. Prix. S. relie. I. Bulletin des sciences. S. III. ZOOLOGIE. Société philomathique. I. S. III. AsEILLÏS. i. m. A'nitt . T. Açhire. III. Actinie. I. A^ami. I. Alucitn. I. Animaux. I. III, Apivore. I. Aplyàes. DT. Autruche. S. Bf.lettp. IH. Bichir. III. B go; I. tr st nbronchus. I. Gerboises. I. Gestation. ï. Gi ■<■ ,in. I. Glandes. I. Grenouilles. I. III. Guêpes. I. I I. Gvmnutùs. I. Hareng. I. UAice. I. Hérisson. III. Hirondelle. III. riuîtres. I. Hydre; I. Hydromis. ni. Hydrophile. I. Jaguar. III. Ibis. I. Ichneumon. I. Insectes. S. Jule. I. Jument. I, Kamichi. I. Kanguroo. III. Lamia. I. Lapins. I. Lépidoptères. S. Limaçon. I. Lingules. I. Lombric. I. M * ki. T. Mammifères. I. Mniimouth. 1. Manchot... 1. Mime. III. Marsouin. I. Méduses, I. Meioè. I. Mollusques. I. III. Monocles. I. III. Monodactyle. III. Mous r.s, I. III. Montmartre. 1. S. Moui lie. I. Moustaches ITT. Musaraigne. III. jyjus lyûtius. I. Myrmccophage. I. Noctua. I. Nutrition. I. OCET.LITL. I« Odorat. I. OEufs. ï. m. Oiseaux. I. S. HT. O atie. I. Ophidiens. III. ( rang-outang. I. Ornitholite. I. O nytJiaryrtéhus. I. JJI. Crjctérope. I- Os lossihs. I. HT. Oseaue. I. Ouvrages. I. III. P ' ILLE-FM-QUEUE. IU. P iaïucilci.. I. Pn,m. S. Pelec'ne. I. Prnn lu a. I. Peramèle. 111. Pltulaetm. I. Phctlnni^u I. Phascolomc III. Philanu; ?. Phueukupiere. L Pierres nummulaircs. ïïï. Pdote. III. PoKstftis I. IH. Polyodon. I. Polypts. I. Poules. I III. Poulpes. I. Pi ,u ,,;. I. Psylle. I. Puce, I. Pyruiis. I. Q adru; èdes. S. Raphiuie. I. Renard. I. Reptiles I, Requin III. Rhinocéros. T. Salama ndre. I. Sang. III. Sang— sues. I. III. S , Mu>. III. Seiches. I. Serpules. III. firurus. IH. Singe. I. »$7l IH. I. Sourds I. 6'lroinbus. I. Tapir. I. Tentaeulaires. I. Testacelle. III. Tétiadactjle. IH. Tortues. III. Truies. I. Vaches. I. Taeinelle. I. A es. I. III. Vieillesse. I. Vol de* oiseaux. S. SUPPLEMENT De quelques articles omis dans la Table des matières des trois premières parties, composant les ier. et 2e. tomes du Bulletin des Sciences, depuis le mois de juillet 1791 jusques et compris le mois de ventôse an 9 , Et corrections de plusieurs fautes qui ont échappé lors de l'impression de cette même Table. Nota. Le chifjre romain indique non le tome , mais les parties qu'il renferme. Académie des sciences* Prix par elle accordés en ï^t)3. lre. partie, pag. 47- A l'article Acidis, à la fin, ajoutez : — Mémoire de M. Thenard sur l'oxigénation de Vnride d^nti- moim , ei sur ses combinaisons avec l'hydrogène sul- furé. III. , pag. 5). — Mémoire de M. Déveux sur l'analyse de la noix de galle et de ¥ aride gultique. f, pag 45- — Mémoire de M. Girod-Chantran sur ncui de la ni, il. . III, pag. 8 . — Nouvel ", ire trouvé par M. Vauquelin , dans le plomb rouge de fciberie II pas;. In. A l'article A umine , p. 19$ . "joutez : Cette sub- stance entre depuis ' jusqu'à \ dans la fabrication de la plupart de^ poteries, lit , pag. 1 1 . Ab koskmen r //' 5 terres. Machine mue par le Vent , proposée a l'Institut du Caire , par M. Fourrier. II , pag 1 7O). Autruchf. Anatomie de cet oiseau, et remarques faits à l'Institut du Caire, par M. Geoffroy, sur 1 imperfection des instrumens du vol. II, pag. 17a. Axes de /.. terne. Formule mathématique pour les mesurer, par M. l'roriy. II, pag. 5. Azo.e. Voyez Ou.itie-. B. Bi'i.i-ftin des sciences par la Société philoma— thiq'ie : préface. I . pag 3 — Liste des membres de la tiociété et de ses correspondons au ier. germinal an 1 1 (22 mars iKo3 ) I, pag 121. — Rapports généraux eur le< travaux de la ."société, par M. Sylvestre, et indication d'éloges funèbres de plusieurs membres dé- cèdes. Il, pag. u8. III, pag. 79, 192. À l'article Caire ( Institut du), p. 198 , ajoutez : II pag. .74. Chatf u fia C" re. Il est construit sur un ro- che! composé de camérines. II pag. 175. A l'article Chau< , • j>ut< z : cette substance entre ponr 5 à 2 centièmes dans la fabrication de la plu- part des poterie*. FI, pag. II. A l'article Ch omate de jcr,\>. 200 , ajoutez: pag 55. C as iFiCATioNS Celle des êtres organisés pro- posée par M Datibenton. I , pag. m. — es in- sectes, par M. Duméril. 111 pag. i53. — Des reptiles, par M. Brongniard, avec ligures. IIi ^ pag. 89 , pi, 36', J/g. 1 , 2 , 3 , 4. - Des muscles , parM. Chaos» sier II , pag. a3. CocHLbARiA. Observat:on de M. de Candolle sur la silicule de cette plante. I , pag 172. ^ A l'article Confekvfs, p .00, Conferva bullosa , ajoutez: il , pag. 43 ; et 2 lignes plus' bas , ajoutez : III, pag. 17. Cssiophora dj Téophrasle. Voyez Palmier. D. Doum. Voyez Palmier. E. A l'article Eau, p. 20i\ ejnulrz: Mémoire de M. Prony sur la manière d'employer le syphon pour élever Peau dans la machine de M. Trouville, avec figures. III, pag. 92, pi. 6. ji: . 5. Etang artificiel propose par AI. IN'oël , pour élever des poissons de mer dans les eaux douces. 1.1, p. 82. A l'article Faucheurs, p. 204 , ajutez : Voyez Phalangi uni. A l'article Fer , p. 204 , ajoutez : Cette substance métalli ,ue entre jusqu'à i5 centièmes dans la fabri- cation de la plupart des poteries. 111 , pag. 1 1 . G. A l'article Galvanisme, p. 206, vers Injin, anrés ces mots: corps animés, ajoutez: III, pag. i53. H. Hareng. Sorte de poisson de mer qui pourroit se naturaliser dans les eaux douces. 111 , pag. 82. Haricot. Observation microscopique sur la rouiile du Phascolus vw'g 11 is. III , pag. 17. Hydro-sulfure. ISotice de M Vauquelin sur le sel nommé Hydrv- su/J ure suijuré de ioudi.. lllt pag. 71. I. J. A l'article Javellc, p. 208, au lieu de : H, pag. 77 , lisez: I, pag. 177. A 1 article Indigo, p 208 ajoutez: Procède en usage dans l'igypte pour lu fabrication de l'indigo , et moyen d'amélioration proposé par M. Berthollet. 11 , pag. Injections analomiauej. Procède de M. Flaudria ( 226 ) ponr li composition d'une Fqueur propre a faire des pr^pa irions anatomiques. I , pag. #8. — Expériences de M Bimiva sur les effets rie l'injetftidn du sang ÎK- lavé . comparés dans le cadavre et dans les animaux y, D-. Il , pag. 55 — Description d'un instrument proposé par M njméril, ponr I injection des vaisseaux lymphatiques. 1" pag> 85. — Injection d'une méduse p r !<• m ni •. III pag. fin,. I\si -ct' s. Plan d'uni' méthode naturelle ponr l'étude et la classification des insectes, par M. Duméril III, paç i53. I\st rumens. Voyez les articles Aimant *'■;. B lan ter, Brrromètre,, C ■nrrtte , Chaudière, Gazomètre II u ■ . [conost ophè , Paratonnerre , S^nd ige , Tt legraphe , Ther— Tll^ir.' 1 1 g . Violon J m ' s, 1 nuée vie leur gestation , suivant M. Tessier. I, P;ë- «77- K. Kao'in Son analyse, par M. Vauqucn'n.ITÏ, png. \i. A l'article Kilogramme , p. 2oS , Rapport du C. Truies , lisez : Traies. L. Laques. Moyens de former des laques de couleurs plus intenses et plus solides. I, pag r^\. LtouJiiNf.uvs bifn " ■■/' -. Monographie de ces plantes , par M. de Candoïle. III . pag. i ■•'>. ! ■" iu . Obsei'vation de M. de C.uidolle sur la silicule de cette plante. II, pag. 172. Lé idoptères Ir'.luC'irn in . Description de trois espèces nouvelles, par M. Bosc. III, pag. 114. M. Médecine morale. Fait rapporté par M. Morenu, . ponr démontrer l'influence du moral sur le physique dans l'art de guérir. Il . p g. 02. 3'tiiii i . C'est s r une espèce d'arbre de ce genre que se récolte la gomme arabique. III. pag.fli. MtR*Gt. Mémoire de M Monge lu à l'Institut du Caire , sur le phénomène que Jes marins nomment nu. âge 11 pag. 1 7 "S A l'article Montmartre, p. 212 , ajoutez: III, pag. 1 A... JM r p. s ou- vcaii* ouvrages publiés depuis 791 ju qu'au icr. ger- minal an 11 >.i mars tS 3), et annoncés dans les trois p n lier es parties du Bulletin delà Société. III, pag. 0.2). Palmier. Gelai qui porte le fruit appelé Doum , par en Egypte . est le même que le Cussiophora de Théo- pi r aste. II . pag. 1 ■;(). A I .iriicle Priait iigium , p» 21.} , ajoutez : v-yez F UCHEURS. l't \ cha ■■•ritt. Cet oiseau est réuni M. Geoffroy, au genre K»michi. 11, pa . 0 Pe . un r-zt. \na ysc de cette substance, par M. Vaii- quclin . M' , pag. 12. A l'article Pi > s , p. o.iîi , ajoutez : Pierre bril- lante découverte dans les montagnes de St.-lkk;on e , en Espagne. 11, pag. 107. A l'ait.Pi.o n. n i> ' à '■• fi -: voy. M taux. Poisons. Réfutation par M. Charles Coquebert du récit de Forsch sur le prétrjudu arhre - prttSO* de l'de de Java, nommé Bohon- pas III , p g ' '■ — C n&ervations de ÎV1 Coquebert sur les plantes 'jui servoient à l'emprisonnement des Uècl es. Il, pag. Si. / y. encore l'article El 1 t. Po cei. ai E . •■ cornues. Son analyse par M. Vau- quelin. II , pag. 12. A l'article o d"e a oanott^ p. 216, a'outez : mauvtti.-e qualité de la pondre à canon laissée par les Mameloncs an Caire. 11. p,,g. r^5. P 1 . Ceux accordes par l'Académie des scieni es en 179 . I, pag. 47. Ceux accordés par la Société d'histoire naturelle. 1, pag. ti^. Q. Q adrupèoe'- fossih s. Trouvés à Montmartr , et reconnus par M. Cuvier pour deux espèces distinctes. Ut. pag t4> . , , O a ! z ou 8 .