x MO VIT YA p LS ae me Le ASS CS SLÊSLS = Le 22 A RES D LS ê Harvard Botany Libraries 70 377 TOME VI. Année 1890 RS —— " " " " " —— __ PARIS MITISIÈGE DELA. SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1890 in DE LA 2 0: TOM FE: VI. 4 FASCICULE Année 1890 PARIS 84, Rue de Grenelle, 84. 1890 e er Avril 1890. OCIÉTÉ MYCOLOGIQUE AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ x 17 OT — ‘HNOMVNAUNU ‘G88F a’INDIOSV "LNAMNANIVHOOUAX VALIVUHVA + MT .{ Session Mycologique tenue à j Paire en 1889... .ne An Séance du Mercredi 9 Hbtebre Le LA NC EEE IV Discours de M. Foudre fe SORA OR Bourquelot. de sur les PAHIerES) sucrées dans. Rolland..... Proc MATE LL CT 1 EN TRE CE À je : | Delacroix... Nole sur quelques Champignons infé- rieurs nouveaux recueullis à l'Exposi- : ÉD) SOON RÉCTE MANS Boudier..... Des Paraphyses, de leur rôle et de leurs rapports avec les autres éléments de l'Hyménium. 0 RNA TR Patouillard. Sur la place du Genre Favolus dans la classihicalions es CR MRC Présentation de MM. Theret, Brecy, Thomière, Can- … ; tacuzène, Bergé, Aubigé, Vaquer, Raillet, Besseich, Vallot, Bouland, Cartier. Séance du Vendredi rr Oclobre........... c3 PEL e) ' ” NL. } . hd | ”! s l 1 rfi} A | FAR OMAN ft ‘4 : . | u ; Ph ; LP TRISTE * | ? n Le RAI AN, À n | ré à . Le PAL Digitized by the Internet Archive in 2014 R https://archive.org/details/bulletin6189soci SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE Pr ERANCE RE EEXNEE-NV E. 1: FASCICULE Année 1890 PARIS HE STÈGE DE-EA-SOCLÉTÉE 84, Rue de Grenelle, 84. 1890 LONS-LE-SAUNIER. — IMP. LUCIEN DECLUME. bulles à. vin dit SESSION MYCOLOGIQUE Tenue à Paris, en 1889. Le programme suivant avait été proposé avant la session par le bureau, il a été à peu près fidèlement suivi : Samedi, 5 octobre. — Réunion préparatoire à l'Hôtel de la So- ciété d'Horticulture de 9 h. du matin à 5h. du soir pour l’organisa- tion de l’exposition mycologique. Dimanche, 6 octobre. — Exposition publique de 9 h. à 5 h. Lundi, 7 octobre. — Continuation de l'exposition aux mêmes heures. Séance à 2 h. Mardi, 8 octobre. — Départ pour Villers-Cotterêts à 8 h. 1/2, Excursion dans la forêt ; coucher à Villers-Cotterèts. Mercredi, 9 octobre. — Départ de Villers-Cotterêts à 6 h. du ma- tin pour Pierrefonds. Excursion dans la forêt de Compiègne. Retour à Paris le soir. Jeudi, 10 octobre. — Repos pour l'examen et le classement des récoltes. Vendredi, 11 octobre. — Excursion à Ecouen. Séance à 8 h.du s, Liste des membres ayant pris part aux travaux de la session : MM. AMé. MM. LE BRETON. ARNOULD. LEGRELLE. BERNARD. MÉNIER. BoupiEr. MicHeL. BOURQUELOT. NiEL. M. et Mue Camus. ParizoT. CINTRACT. PATOUILLARD. CoQUELET. PELTEREAU. COSTANTIN. QuéLer. DELACROIX. RoLLanp, FINANCE. RoOzE. LEGué. VEUILLOT. IV SESSION MYCOLOGIQUE. SÉANCE DU MERCREDI 9. Présidence de M. Boudier. Lecture du procès-verbal de la dernière séance est donnée par M. Delacroix. : Après observations de MM. Bourquelot et Costantin, le procès- verbal est adopté. M. Boudier prend alors la parole : «€ Messieurs et chers collègues, ‘«Pour la cinquième fois, la Société mycologique tient sa séance annuelle. Permettez-moi tout d’abord de vous remercier du bon ac- cueil que vous avez bien voulu faire à notre appel en favorisant, par votre présence et vos apports, la tâche qui nous était réservée, et en nous témoignant par ce fait l’assurance de l'intérêt que vous portez aux études mycologiques et par cela même à notre Société. «€ Nous aurions voulu cette année donner plus d’éclat et d’exten- sion à notre session en raison de l’arrivée à Paris de plusieurs de nos confrères attirés par l'exposition, comme nous aurions voulu aussi la faire plus tôt. « Mais des circonstances tout-à-fait indépendantes de notre volonté ne nous ont pas permis de remplir ce désir et nous nous sommes trouvés dans l'impossibilité de fixer de bonne heure sa date d’ou- verture et même notre programme comme nous en avions eu l’in- tention. Une des causes principales et qui se rencontre souvent pour nous, désireux de rendre nos excursions et notre exposition aussi profitables que possible à nos collègues, est le bel été que nous avons eu et qui, s’il a été favorable à la grande et splendide exposi- tion française, ne l’a pas été jusqu'ici aux mycologues que l’amour de la science entraîne souvent, comme vous le savez, à avoir une grande tendance-à préférer la pluie au beau temps. Force nous est donc de réclamer l’indulgence de nos collègues qui auraient pu compter sur une plus grande extension. SESSION MYCOLOGIQUE. AU « Telle qu’elle est cependant, notre réunion ne sera pas, je l’es- père, sans intérêt pour notre Société, grace au bon concours et au dévouement de nos confrères, et nous aurons pu mettre sous vos yeux bon nombre d'espèces intéressantes. Malheureusement cette année encore, et à notre grand regret, lun de nos plus aimables et dévoués collègues, le Dr Richon, qu'une grave maladie retient loin de nous, n’a pu nous honorer de sa présence ni participer à notre exposilion par ses envois et ses nombreux et splendides dessins qui ont fait si souvent l'admiration de tous. C’est un vide très grand pour nous et pour lequel je ne vois qu’une compensation, celle de cons- tater que chacun a fait ce qu’il a pu pour assurer le succès de notre exposition, c’est avec plaisir que nous pouvons le dire pour l'avenir et la prospérité de notre Société. « Car notre Société, Messieurs, est en bonne voie,comme le cons- tate le rapport que nous a envoyé au début de l’année notre zélé Trésorier, M. Peltereau, et cela, malgré les pertes douloureuses que nous avons eu à déplorer dans ces derniers temps, parmi lesquelles je citerai surtout : celle de M. Malbranche, de Rouen, qui se livrait dans ces dernières années avec tant d’ardeur à l'étude des petites espèces, celle du D' Mougeot, de Bruyères, l’un des membres fon- dateurs et des amis les plus dévoués de notre Société, celle de M. Planchon, de Montpellier, le botaniste si éminent, celle enfin du Rev. Berkeley, l’illustre mycologue d'Angleterre, le dernier survivant des contemporains de Fries. Toute notre Société, je n’en doute pas, s’est associée à ces pertes si grandes et a payé un juste tribut de regrets à ces éminents collègues. « Cependant, Messieurs, en présence de ces vides si grands, il est de notre devoir à tous de tâcher d’affermir encore notre situa- tion en apportant à la Société notre bon concours et notre appui. Aussi, comptons-nous sur nos confrères, pour rallier à nous tous ceux de leurs amis qui auraient du goût pour nos études ou qui y prendraient intérêt, seul moyen de permettre, en accroissant le nombre de nos membres, de donner à la Société la vie et la force nécessaires pour mener à bien sa mission, qui est, croyez-le-bien, non-seulement de créer et d'entretenir de bons rapports entre ses membres, mais aussi d'étendre les études mycologiques. « Pénétré de cette pensée, l’un de nous a eu l’idée, et le bureau VI SESSION MYCOLOGIQUE. tout entier comme beaucoup de nos collègues ont approuvé cette idée, de la création d’herborisations publiques faites le dimanche aux environs de Paris sous les auspices de la Société, et nous au- rions déjà commencé ces excursions toutes spéciales aux champi- gnons comestibles et vénéneux si la saison avait été convenable. Elles sont décidées en principe, et nous n’attendons qu’une occa- sion favorable pour les commencer. Là encore, mes chers collègues, nous comptons sur votre bon concours, car nous attendons beau- coup de ces réunions qui feront connaître notre Société parmi les amateurs de champignons dont beaucoup ne se doutent même pas de notre existence. « Parmi nos desiderata encore, il en est un surtout qui nous préoc- cupe vivement et depuis longtemps, comme vous le savez, c’est celui de pouvoir faire dessiner aux frais de la Société par des artistes spéciaux les planches qui accompagnent les mémoires présentés et qui souvent ne nous ont pas été laissés faute de pouvoir le faire. a Nous avons pensé que non-seulement la Société y gagnerait mais aussi l’exécution de nos planches que nous voudrions améliorer. « Pour cela, Messieurs, il faut, comme je viens de vous le dire, voir s’augmenter encore le nombre de nos membres, seul moyen de permettre avec notre faible cotisation, de faire face à des dé- penses que nous ne pourrions supporter autrement. « Tel qu’il est cependant, nous devons constater,et nous le faisons avec plaisir, que notre Bulletin commence à être connu et à se ré- pandre tant en France qu’à l’étranger, grâce aux travaux de col- lègues dévoués qui ont à cœur de nous apporter chacun leur contri- bution, et j'en augure bien pour l’avenir quand, par les améliora- tions que nous voulons lui apporter, nous l’aurons élevé au rang que l'utilité et l'importance des études mycologiques doivent lui ré- server. « Continuons donc, mes chers collègues, à réunir nos efforts, et je ne doute pas que dans un avenir prochain, nous ne puissions arriver au but désiré qui se confond avec l'intérêt de tous. » L'assemblée applaudit les paroles de M. Boudier. M. Boudier rappelle qu’il est de tradition de nommer un bureau +4 mnt lité ns 1 opté MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. VII pendant la durée de la session extraordinaire, il propose les noms suivants qui sont acceptés à l’unanimité par les membres présents : MM. VEUILLOT, Président. BERNARD, Vice-Président. MÉNIER, Id. ARNOULD, Secrétaire. DELACROIx, Id. Le nouveau bureau installé, M. Veulliot donne la parole à M. BOURQUELOT qui fait une communication sur les sucres des hampignons : Recherches sur les Matières sucrées DANS LES CHAMPIGNONS — suite — Par M. BOURQUELOT. M. Bourquelot expose la suite de ses recherches sur les matières sucrées chez les Lactaires. Dans sa dernière communication, il avait insisté sur la dispari- tion du tréhalose dans le L. piperatus pendant la dessiccation de ce champignon. Cette année, il a voulu se rendre compte de la rapidité avec laquelle a lieu cette disparition. L'expérience a été faite sur un lot de 4 kilogr. de champignons frais récoltés entre T et 8 heures du malin. La moitié de ces champignons (2 kil.) a été traitée par l’eau bouillante à 9 h., et l’autre moitié a été traitée 5 heures plus tard. La première partie a fourni 20 gr. environ de tréhalose tandis que la seconde n’a donné que de la mannite. Il ressort de là que VIII SESSION MYCOLOGIQUE. la disparition du tréhalose par ce champignon se fait beaucoup plus rapidement qu’on ne pouvait le supposer. Le tréhalose et la mannite ne sont pas les seules matières sucrées que l’on peut rencontrer dans les Lactaires. M. Bourquelot a retiré du Lact. volemus un sucre analogue à la mannite, mais différent de cette dernière. Ce sucre cristalise facile- ment et le L. volemus analysé en renfermait environ 10 gr. par kilo- gramme. Il ne paraît pas avoir été décrit jusqu'ici. — Comme d’ailleurs le L. volemus ne renferme ni mannite ni tréhalose, il s’ensuit que la présence, dans ce champignon, d’une matière sucrée particulière le caractérise spécifiquement. M. Rolland fait la communication suivante : EXCURSION A ZERMATT (Suisse) CINQ CHAMPIGNONS Par M. LEON ROLLAND (1). M. Veuillot demande si le Boletinus Tridentini n’est pas une va- riété du B. cavipes. M. Boudier répond qu’il en est très voisin et peut être considéré comme une variété. M. Veuillot, à propos du Russula fragilis trouvé dans les hautes prairies par M. Rolland, dit qu’il a trouvé également ce même cham- pignon dans une prairie très élevée au Lautaret. M. Rolland fait observer que ce champignon se trouve dans les bois au milieu des mousses dans les environs de Paris et demande la cause de cette différence de station. M. Boudier répond que dans les prairies des hautes montagnes le terrain doit être tourbeux. (1) Cette communication, à cause de la multiplicité des planches, pa- raîtra dans le 4° fascicule de 1889. SESSION MYCOLOGIQUE. IX NOTE SUR à. QUELQUES CHAMPIGNONS INFÉRIEURS NOUVEAUX Es recueillis à l'Exposition coloniale Par M. GG DELACROIX. En parcourant l'Exposition coloniale à l’Esplanade des Invalides, j'ai été frappé du nombre considérable de petites espèces qui vé- gètent sur les Bambous, les Calamus, etc., qui constituent les maté- riaux de construction des cases des indigènes. Sur les quelques échantillons que j'ai recueillis au hasard, j'ai _ trouvé quelques espèces nouvelles, dont voici les diagnoses. Leptostroma bambusina nov. sp. Perithecia hysterioïdea,1-1 1/2 mm. longa, 1/2-1 mm. lata, initio epidermide in labiis fissà velata, extüs atra, intüs stromaticè albida, postremo rimà longitudinali dehiscentia; sporulis bacillaribus, con- tinuis, hyalinis, 13X 12, curvulis vel rectis. In culmis bambusinis. Tonkin. Diplodiella dubia nov. sp. Perithecia subovoïdea, atra, vertice applanata, superficiala, con- textu cellulari, poro hysterioïdeo praedita ; sporulis ovoïdeis vel le- niter limoniformibus, 23X10z, fuscis, diù continuis, guttulatis, tandem obscurè uniseptatis, biguttatis. La sphérioïdée est en connexion directe avec un état conidial à x BOUDIER. filaments noirs septés. Je n’ai pu y voir les conidies. De plus, je ferai observer que la diagnose véritable du genre ne peut être éta- blie qu'avec des échantillons parfaitement développés. Les spores longtemps continues pourraient faire ranger cette espèce dans les Haplosporella. In caule Calami. Tonkin. Placosphæria Calami nov. sp. Stromata in longitudinem et parallelè seriata, atra, epidermide tecta, intüs diverse locellata ; sporulis ovoïdeis, continuis, hyalinis 14X7-8u, basidiis minimis. In caulibus Calami. Tonkin. M. Boudier fait la communication suivante : DES PARAPHYSES de leur rôle et de leurs rapports avec les autres éléments de l'Hyménium Par M. BOUDIER. Jusqu’à présent les mycologues n’ont pas été d’accord sur le rôle qu'on doit attribuer aux paraphyses, et les opinions les plus diverses ont été émises à leur sujet. Il me semble que cette incertitude tient surtout, d'un côté, à ce que l’on n’a pas apporté assez d'attention à l’évolution de ces or- ganes,de l’autre, à ce que l’on a confondu sous ce nom des éléments tout-à-fait différents, qui, par conséquent, ne pouvaient avoir les mêmes qualités. Il me parait donc nécessaire de bien spécifier ce qu’on doit en- tendre par paraphyses. Hedwig, le premier je crois, dans l’analyse des Lichens et des es- DES PARAPHYSES. XI pèces de son genre Octospora, Pezizes ou autres Discomycètes des auteurs modernes, donne ce nom aux filaments qui accompagnent les cellules à endospores qu’il nomma Thèques pour les distinguer des asques, nom donné alors aux cellules sporifères de tous les champignons, principalement même à celles des Basidiosporés que Von croyait, il est vrai, à cette époque, contenir aussi leurs spores dans leur intérieur. Cette erreur s’est conservée longtemps, et c’est comme l’on sait, Léveillé qui, dans son remarquable mémoire sur l’hyménium, la fit disparaître en conservant le nom de thèques, bien limité par Hedwig, pour les asques à endospores et en créant celui de basides (4) pour ceux qui sont exospores, pensant que le nom d’asque devait être abandonné puisqu'il était appliqué à deux organes tout-à-fait dif- férents. Je n’entrerai pas dans la critique du fait qui a fait appliquer de- puis, par un très grand nombre de botanistes, le mot d’asques exclu- sivement aux thèques et contrairement au sentiment d'Hedwig qui les avait différenciées ; je dirai seulement, d'accord avec Léveillé, que le nom de thèque me semble préférable puisqu'il a été appli- qué primitivement aux seules cellules endosporées. Ces deux organes thèques et basides, bien nettement établis par Léveillé et acceptés depuis par tous les mycologues, nous voyons que les paraphyses d'Hedwig sont, chez les champignons, ces fila- ments grêles et la plupart du temps cloisonnés au moins à la base, qui accompagnent les thèques, c’est-à-dire ce que l’on est d’accord aujourd’hui à nommer paraphyses chez les Discomycètes et autres Thécasporés.Ces filaments sont donc le type de ce que l’on doit en- tendre sous ce nom ; mais nous voyons aussi dans la suite, la plu- part des auteurs, suivant en cela l'exemple de Montagne, étendre le champ de ces organes et les signaler chez presque tous les Basidio- sporés, leur assimilant tantôt les cystides, qui, bien qu'ayant quel- ques rapports me paraissent cependant bien différents, tantôt de simples prolongements des hyphes, tantôt aussi, et c’est ce qui ar- rive le plus fréquemment et est le plus grave, les cellules propres (1) Léveillé fait ce mot du genre masculin, le faisant dériver de Basi- dium. Le féminin a prévalu chez beaucoup d'auteurs. XII BOUDIER. de l'Hyménium de Léveillé, qui ne sont presque toujours, comme je lai fait remarquer dans un mémoire antérieur (1), et comme aussi l’avait soupçonné Tulasne (2), que des basides immatures. Il est certain que ces prétendues paraphyses deviennent d'autant moins nombreuses que le champignon avance en âge, ce que M. de Seynes avait déjà remarqué, et que toutes finissent par se couronner de stérigmates et de spores, suivant en cela,comme je l'ai indiqué dans le travail cité plus haut, une évolution analogue à celle de l’inflo- rescence chez les Phanérogames. Le champignon, au moment de la décrépitude, n'offre plus que quelques rares basides sans stérig- mates, qui, par épuisement sans doute, n’ont pu atteindre leur com- plet développement. Cette erreur de considérer comme paraphyses des basides imma- tures s’est répandue avec assez de ténacité et est reproduite jour- nellement tant en France qu'à l'étranger par des mycologues du plus grand mérite, et cependant, ce sont des organes tout-à-fait dif- férents. Les prétendues paraphyses des Basidiosporés n'étant, comme je l'ai dit plus haut, que des hasides non encore arrivés à maturité, ou plus rarement des basides hypertrophiés ou stériles et les paraphyses typiques des organes spéciaux, bien distincts des thèques qu’elles accompagnent le plus souvent et précèdent toujours dans leur évolution, on voit de suite l'importance qu'il y a à ne pas laisser s’accréditer le même nom pour deux organes aussi dif- férents. Admettant donc les paraphyses ainsi linntées aux filaments ac- compagnant les thèques et ne voyant rien chez les champignons ba- sidifères qui puisse s’y rapporter entièrement, excepté peut-être chez certaines Tremelles,je les regarde jusqu’à présent comme spé- ciales aux Thécasporés, sauf à les admettre plus tard chez certains Hétérobasidiés quand la nature des filaments qui accompagne leurs basides et les protège sera mieux connue, car peut-être doivent-ils être considérés comme des cystides. Toutefois, il est évident que, parmi les éléments de l’hyménium (4) Boudier. Considérations générales et pratiques sur l'étude micros- copique des champignons. Soc. Myc. de France. Mai, 1886, pag. 148. (2) Tulasne. Sel. Fung. Carp. Tom. I, p. 166 (en note). DES PARAPHYSES. XIII basidiosporé, quelques-uns peuvent à première vue être assimilés aux paraphyses indépendamment des basides immatures signalés plus haut, mais un examen attentif fait rejeter ces rapprochements. Je citerai en premier lieu les cystides qui leur sont si souvent comparés, mais qui présentent des différences très appréciables dans leur état et dans leurs fonctions, comme je le ferai voir plus loin. Puis certains filaments relativement peu fréquents et souvent ac- cidentels, se prolongeant du parenchyme ou tissu propre du cham- pignon à travers l’hyménium. Ces filaments qui peuvent être con- fondus souvent avec des végétations parasites sont regardés quel- us comme des cystides. Ils m'ont paru trop variables et n'avoir pas assez de fixité pour être considérés autrement que des prolongements des hyphes. Les véritables cystides étant tout autres et souvent accompagnant ces villosités. Enfin, certaines cellules particulières à l’hyménium des Coprins et genres voisins, qui n’ont pas encore élé assez différenciées des basides immatures des autres Agaricinés et qui, à première vue, pa- raissent assimilables aux paraphyses. Mais ces cellules, qui accom- pagnent constamment et régulièrement les basides et les cystides dans les espèces de ce groupe, ne me paraissent pas devoir être con- sidérées autrement que comme des basides hypertrophiés et sté- riles. Elles sont, en effet, non filamenteuses, toujours unicellulaires et ne précèdent ordinairement pas les basides dans leur évolution. Elles sont intercalées plus ou moins régulièrement entre ceux-ci et les cystides ; plus larges et plus courtes que les premiers, moins grosses et bien moins longues que les seconds, elles ont le sommet arrondi ou obtusément tronqué ou même un peu déprimé ; souvent polyédriques par mutuelle pression, et laissent passer dans les vides laissés par la réunion de trois ou quatre de ces cellules, les basides qui s'élèvent au-dessus d’elles. Je n’ai pas vu ces éléments se transformer complètement en basi- des sporifères, mais on trouve quelquefois et toujours très rarement, parmi la quantité de ces basides hypertrophiés, certains qui pré- sentent quatre mamelons premiers rudiments des stérigmates, et qui en démontrent d’une manière évidente l’origine. On aperçoit facilement dans les coupes d’une lame de Coprin, ces organes, mais on les différencie mieux en en prenant une parcelle XIV BOUDIER. et l’examinant posée à plat sur la lame porte objet. L’hyménium vu ainsi de face se montre formé de nombreuses cellules arrondies ou anguleuses, aux points de jonction desquelles on distingue très bien les basides tétraspores beaucoup plus petits et s’élevant au-dessus d'elles, en plus des cystides dont la taille gigantesque et la forme sont si reconnaissables. Bien des auteurs ont vu ces cellules et même depuis longtemps, puisque Nees von Esenbeck déjà les a très bien représentées dans les figures A et B de l’Agaricus cinereus (1) et dans la suite, jus- qu'aux travaux tout récents de M. Fayod,les ont pour la plupart as- similés aux fausses paraphyses ou basides immatures dont elles ne diffèrent que par leur hypertrophie et de là leur stérilité plus ou moins constante, Comme eux, elles ne peuvent être assimilés aux paraphyses. Regardant donc les paraphyses des champignons comme spéciales aux Thécasporés, examinons-les en les suivant dans leur évolution et nous verrons par cette étude le rôle qu’elles sont appelées à jouer. L'on sait, par les découvertes de Woronine et les travaux de Tu- lasne, Van Tieghem et autres auteurs sur les scolécites et corps analogues, que ces petits organes s’entourent de filaments cellu- laires formant par leur agglomération le commencement du récep- tacle. Or, si l’on fait une coupe dans un réceptacle jeune encore mais déjà formé, on remarque qu’à un moment donné, un peu au- dessous du sommet, il se différencie une couche formée de fila- ments grêles, dressés, serrés les uns contre les autres, et qui sont les premiers rudiments de l’hyménium. Ces petits filaments cloi- sonnés, qui sont les paraphyses commençantes, se développent assez rapidement naissant à la même hauteur des cellules du parenchyme et, par leur multiplication et leur croissance, ne tardent pas à faire déchirer plus ou moins régulièrement le sommet du réceptacle chez les Discomycètes, formant ainsi la cupule, ou à disparaître par ré- sorption après la formation des thèques, comme cela arrive si fré- quemment chez les Sphæriaciés et autres Thécasporés ayant l’hymé- nium inclus. (1) Nees von Eseubeck. Syst. der Pilze. Tab. XXV. DES PARAPHYSES. XV Toutefois, dans l’un et l’autre cas, lorsque ces petits organes, de forme et de couleur si diverses et dont la délicatesse varie suivant que leur existence est plus ou moins au contact de l'air, ont atteint leur croissance à peu près complète, on peut remarquer à leur base, et naissant comme eux des cellules du parenchyme modifiées en tissu sous hyméniaux,de petites cellules claviformes,bien plus larges que les paraphyses, qui, pleines de protoplasma, s’allongent rapide- ment en massue plus ou moins épaisse, et ne sont autres que des thèques en voie de formation dans lesquelles ne tardent pas à se montrer les spores. Généralement, elles n’atteignent ou ne dépassent le sommet de l’hyménium ou des paraphyses, qu'au moment de leur maturité. L Il me parait résulter de ce fait bien connu, que les thèques, déli- cates cellules produisant les organes de reproduction, se trouve- raient exposées aux intempéries et à de nombreux accidents surtout chez les Discomycètes, si elles n'étaient garanties dans leur jeune âge par les paraphyses qui les protègent jusqu’au moment voisin de la maturité, où, n'ayant plus à redouter les causes extérieures, les spores complètement formées, sont aptes à la germination. Ce fait me parait évident et est encore appuyé par l'observation que, chez les Thécasporés dont l’hyménium est à l’abri comme chez les Pyrénomycètes ou les Tubéracés, les paraphyses manquent sou- vent, ou quand elles existent sont bien plus délicates que chez les Thécasporés à hyménium ouvert comme chez les Discomycèles et les Lichens. Là, en effet, on trouve des paraphyses généralement plus visibles, plus robustes, à parois moins délicates et même souvent garanties elles-mêmes par un gélin plus ou moins abondant et plus ou moins épais, qui devient Epithécium chez les Lichens dont la durée bien plus grande des organes de reproduction et leur exposition plus di- recte à l'air, nécessite de la part de la nature de plus grands moyens protecteurs. Le rôle préservatif et protecteur des paraphyses me parait donc indéniable et si l’on ne rencontre pas ces organes chez les Basidios- porés, cela tient à ce que, dans cette classe de champignons géné- ralement charnus ou épais, à hyménium infère, quelquefois inclus, l'hyménium est suffisamment garanti par le chapeau contre les in- fluences atmosphériques et autres causes de détérioration, tandis XVI BOUDIER. que chez les Thécasporés,souvent à hyménium supère et par consé- quent trop exposé, il demande à être protégé d’autant plus qu'il l’est moins. De là, comme nous l’avons vu, la faiblesse ou l'absence des filaments paraphysiens chez ceux dont le réceptacle est suffisamment protecteur. Ce rôle des paraphyses ne me paraît pas le seul, et peut-être faut-il voir en plus en elles un organe contenant des réserves, et participant comme le réceptacle lui-même à la nutrition des spores. Bien que très souvent cloisonnées, ce rôle semble probable quand on en examine le contenu, sa richesse en matières plasmatiques ou en ces principes oléagineux si importants dans la croissance de ces végétaux et qui souvent y sont Si Abondants qu’ils remplissent ces organes presque entièrement. On voit disparaître ces matières en raison directe de l’accroissement des spores et les paraphyses se montrent alors avec quelques granulations seulement ou même en- tièrement vides. Il me semble qu’il n’en pourrait être ainsi si ces réserves n'étaient pas employées. On peut encore remarquer que souvent les spores vues en masse, quand elles ne sont pas naturel- lement colorées, se teintent de la couleur des paraphyses, et il est probable aussi, que la résorption si fréquente de ces dernières chez les Pyrénomycètes où les thèques sont toujours suffisamment proté- gées, tient à cette utilisation de leur contenu. La plupart de ces champignons, généralement très petits et croissant sur les bois ou les feuilles mortes, pourraient éprouver dans certaines circonstances une trop grande dessication, et les thèques dans la période de leur croissance s’en trouver altérées, si elles ne trouvaient dans les para- physes les réserves nécessaires à leur complet développement. Cette utilisation du contenu des paraphyses plus peut-être que leur conformation me parait les bien différencier des eystides ; ces dernières paraissent, au contraire, accumuler les liquides et les garder comme semble le prouver l’épaississement si marqué de leurs parois que l’on rencontre dans un si grand nombre de genres. Souvent aussi dans la période de turgescence, elles semblent sé- creter par exosmose des matières liquides qui se montrent à leur sur- face sous forme de gouttelettes ou se concrètent en un enduit plus ou moins visqueux ou granuleux, et souvent encore sous celui de cristaux d’oxalate de chaux. C’est ce qui a fait penser à M. Patouillard que les cystides pourraient bien être des organes d’excrétion. Le- af 4 DES PARAPHYSES. XVII pendant rien ne prouve encore que l’enduit extérieur ne soit pas dû quelquefois à des substances gélifiées qui accompagnent si souvent lhyménium comme l’a déjà indiqué M. de Seynes à propos du Gom- phidius viscidus, dont il figure un cystide (1) chargé de ce dépôt, et si elle est due à un effet d’exosmose, comme je viens de l’indi- quer et comme cela semble avoir lieu pour les Agarics ou Bolets à lames ou à tubes pleurants, cette fonction étant possible et fréquente, on n’en peut cependant conclure à un organe spécial, ce phénomène pouvant se produire comme l’on sait sur tous les filaments en grande activité de développement. Nous voyons également, comme je l’ai dit plus haut, le gélin se déposer très souvent sur les paraphyses en une couche plus ou moins visible et ces organes se montrer coiffés d’une calotte de cette substance sans pour cela pouvoir l’attribuer au contenu de ces fila- ments, qui ne se résorbent qu’au fur et à mesure de la formation des spores. Cette pensée d’y voir des organes de sécrétion n’est cependant, à mon avis, pas très loin de la vérité, car si elle ne peut être acceptée entièrement, les cystides restent le plus souvent des cellules où s'accumulent des liquides protoplasmatiques non employés, ce qui ne paraît pas avoir lieu pour les paraphyses. J'ai dit dans un mé- moire précédent (2) que les cystides devaient être regardés comme des rameaux sous-hyméniens prenant naissance à divers degrés de hauteur ou plus profondément encore dans la trame même et qui restaient stériles. De là, les dimensions plus grandes qu’ils pré- sentent et l’accumulation des liquides plasmatiques, cause probable de l’épaisseur fréquente de leurs parois. Je ne parlerai pas du rôle d'organes mäles qui a été attribué aux paraphyses concurremment aux cystides par divers auteurs. L'état actuel de nos connaissances à fait suffisamment justice de ces opi- nions. Il en est de même du rôle d'organes excitateurs pour la sortie des spores, que Bulliard le premier a cru y voir. Ce rôle que moi-même (1) De Seynes. Essai d’une flore mnycologique de Montpellier et du Gard. PL IV, fig. 40. (2) Boudier. Loc. cit. p. 149. XVIII BOUDIER. j'avais cru remarquer chez les Ascoboles est erroné et dû simple- ment à un effet de dessication. Il est bien reconnu maintenant que les spôres sont projetées par suite de la tension des thèques sous l'influence des liquides qui y affluent, tension qui amène la rupture aussitôt qu’elle dépasse la force de résistance de l’opercule ou du foramen, les paraphyses restant des organes tout-à-fait étrangers à ce phénomène. Il me paraît donc résulter de ces observations que les paraphyses chez les champignons sont des organes spéciaux aux Thécasporés, excepté peut-être chez les Tremelles, que, de plus, les organes qui avaient été pris pour tels chez les Basidiosporés doivent être dans presque tous les cas rapportés à des basides qui n'ont pas encore accompli leur complète évolution ou à des basides hypertrophiés et stériles comme on le remarque seulement chez les Coprins ou autres Mélanosporés, et que, de plus, les paraphyses doivent être regardés comme des organes protecteurs et en même temps de réserve. SUR LA PLACE DU GENRE FAVOLUS dans la classification Par N. PATOUIIIAERD. Dans lEleñchus fungorum p. 44, Fries caractérise le genre Fa- volus de la manière suivante : « Lamellue ! tenues, in alveolos elon- « galos hexagonos anastomosantes cum pileo concreli. Asci distincti, « sporidiis albis. Pileus coriaceo-lentus, raro integer, plerumque « dimidiatus. Contextus floccosus. » Il attire l'attention avec une insistance particulière sur la nature lamelleuse des cloisons de Fhyménium et sur l’analogie du groupe avec les Agaricinés et plus spécialement avec le genre Lentinus. Si on compare avec la description originale, les caractères de cer- laines espèces créées depuis, on remarque que les mycologues se sont écartés peu à peu du type primitif et que le genre Favolus, tel qu’il est aujourd'hui, renferme des éléments hétérogènes. Le but de la présente note est de confirmer les indications Frie- siennes en les complétant par les données microscopiques et d'indi- quer, autant que possible, la place des espèces aberrantes. Lorsqu'on examine avec soin les lames de Favolus brasiliensis Fr... on remarque qu'elles sont couvertes d’aspérités sur les deux faces ; à la loupe l'aspect de ces aspérités rappelle celui des cystides, mais l’examen avec un fort grossissement montre que leur constitution est toute spéciale. Chaque aspérité est formée d’un groupe de filaments émergeant du tissu sous-hyménial en se faisant jour au travers de la couche des basides ; ces filaments sont accolés les uns aux autres et sont souvent incrustés de calcaire dans leur partie supérieure. Si dans la série des Hyménomycètes, nous cherchons des produc- tions analogues, existant d'une façon normale sur lhyménium, nous voyons que les Polyporés en sont totalement dépourvus, et que c’est dans les Agaricinés, tout particulièrement dans le genre Lentinus, xx N. PATOUILLARD. que nous les retrouvons avec la même constitution dans un grand nombre d'espèces. Dans Favolus comme dans Lentinus, ces aspérités pilosiques des lames ont la même origine que les touffes de poils qu’on observe sur le stipe et à la face supérieure du chapeau. Toutes les espèces de Favolus ne sont pas pourvues de ces or- ganes, un certain nombre de celles du genre Lentinus, principale- ment les espèces européennes en sont également privées. La présence des aspérités pilosiques n’exclue pas celle des cys- tides véritables, ainsi dans Favolus princeps B. et C. la tranche des lames est couverte de cystides nombreuses, aiguës au sommet et renflées vers la partie inférieure ; les faces planes des lames de cette espèce montrent aussi quelques cystides éparses ; ces cystides sont simples, incisées au sommet ou même rameuses, mais ont tou- jours des parois minces. En comparant la forme de ces cystides de Favolus à celle qu’on observe dans les divers genres Basidiosporés, nous voyons que les garicinés ont des cystides à parois minces, tandis que les Polyporés ont les mêmes organes très épaissis. L'étude de la spore confirme l’analogie entre les deux genres. De plus, le tissu de Favolus est le même que celui de Lentinus. Quelques espèces de ce dernier genre ont leurs lames anastomosées au sommet du pied ; si ces anastomoses se répètent plus fréquem- ment et on obtiendra des Fuvolus typiques. Notons également que la tranche des lames est souvent crénelée dans l’un et l’autre cas. Pour ces-raisons, le genre Favolus doit être tout à fait retiré des Polyporés pour être placé dans les Agaricinés où il formera avec le genre Lentinus une pelite famille distincte comprenant un genre à lames et un genre alvéolé, de la mêine façon que Boletus et Paxillus forment à la suite des Agaricinés une autre famille comprenant aussi les deux modes de configuration de l’hyménium. Quelques espèces de Favolus, telles que Favolus Sprucei Bk., F. intestinalis Bk., ont un tissu mou, comme gélatineux analogue à celui de certains Laschia : on observe de nombreux intermédiaires entre les espèces ordinaires et ces dernières. GENRE FAVOLUS. XXI Dans un autre mémoire (1), nous avons indiqué un certain nombre de Favolus à reporter au genre Laschia et sur lesquels nous ne re- viendrons pas ici. Favolus abyssinicus Lev. in Herb. Mus. Par. est un véritable Hexagona. Favolus crassus Lev. in Herb. Mus. Par. est très voisin de Poly- porus ochroleucus Berk., si même il ne lui est pas identique. Favolus ciliatus Mtg., F. agariceus (Bk.) Lev., sont des Polypores analogues à notre P. arcularius. Favolus melanopus Mtg. n’est pas distinct de Polyporus Leprieurit du même auteur. Favolus moluccensis Mtg. est un Polypore à mettre à côté de P. virgatus. Favolus cucullatus Mtg. (de la Guyane seulement), est un véri- table Polypore dont la forme à petits pores pourrait bien être P. ori- censis Pat. et Gail. Enfin, une dernière espèce doit faire retour au genre Favolus, c’est Fav. spathulatus Lev. (Laschia Jungh.), qui a été placé ré- cemment dans le genre Hymenogramme par l’auteur du Sylloge, l'étude que nous avons pu faire d'échantillons authentiques ne nous laisse pas de doute à cet égard. M. Boudier approuve les idées de M. Patouillard et rapselle que certains Lactaires comme le L. deliciosus produisent des tubes sous l'influence d’un parasite. M. Paiouillard signale le genre Dyclyoploca proposé pour des Ma- rasmius à lames en réseau. Les Parillus se rapprochent des Bole- tus, non-seulement parce que la structure est semblable, mais parce que les mêmes parasites (Sepedonium) les attaquent. M. Veuillot demande si les Favolus se rapprochent des Daedalea qui se décomposent en deux groupes les uns voisins des Agaricinés, les autres des Polyporés. M. Patouillard répond que non, les Favolus sont des Agaricinés. (4) Etude sur le genre Laschia, Journal de Bot. 1887. XXII PRÉSENTATIONS. M. le Président présente à la Société les personnes suivantes : TITULAIRES M. Tuerer, notaire, 24, Boulevard St-Denis, présenté par MM. Cos- tantin et Rolland. M. BRÉcY, pharmacien à Asnières, présenté par MM. Arnould et Bourquelot. M. THomièREs, avocat, 15, rue Rodier, présenté par MM. Rolland et Costantin. M. CaNTACUZÈNE, étudiant, 68, Boulevard St-Germain, présenté par MM. Rolland et Delacroix. à M. André BerGÉ, interne des Hôpitaux de Paris, 49, rue Gay- Lussac, présenté par MM. Bourquelot et Rolland. M. le Dr Auricé, 28, rue Joubert, Paris, présenté par MM. Cos- tantin et Rolland. M. Vaquer, rue de Chartres, à Neuilly-sur-Seine, présenté par MM. Costantin et Boudier. M. Racer, à l’école d’Alfort, présenté par MM. Bourquelot et Costantin. M. Besseicur, 18, rue de Provence, présenté par MM. Rolland et Boudier. M. Emmanuel VALLOT, 50, rne Vanneau, présenté par MM. Co- quelot et Boudier. M. Bourano, pharmacien à Montreuil, rue de Paris, présenté par MM. Delacroix et Rolland. CORRESPONDANT. M. L. CarTiER, aux Abattoirs de la Villeit», présenté par MM. Rol- land et Delacroix. SÉANCE DU VENDREDI 11 OCTOBRE. Présidence de M. Veulliot. M. Delacroix, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance. M. le Président proclame membres de la Société, après avoir mis les propositions aux voix : MM. Théret, Brecy, Thomières, Cantacuzène, André Bergé, Au- digé, Vaquer, Raillet, Besseiche, Emm. Vallot, Bouland, comme membres titulaires ; M. Cartier membre correspondant. M. Roze fait la communication suivante : LES PREMIERS MYCOLOGUES PARISIENS M. Ernest ROZE. La Société mycologique de France tenant, cette année, sa session extraordinaire à Paris, j'ai pensé qu'il y aurait peut-être quelque intérêt à lui faire connaître les premières constatations qui ont été faites sur la présence, dans la région parisienne, de diverses es- pèces de Champignons. Je ne citerai que pour mémoire le peu de mycologie que ren- ferme l'Enchiridium botanicum parisiense, publié à Paris par Jacob Cornuti en 1635. C’est la science à ses débuts. Cornuti se contente, en effet, dans cet Enchiridium de signaler à Vincennes le Horchella esculenta (Fungi favis similes, Gallis Morilles), puis en bloc tous les Champignons à chapeaux (Fungi clypeiformes). I avait toutefois XXIV ERNEST ROZE. observé également dans les moissons l’Ustilago Carbo (Ustilagines segetum), ainsi que l’Ustilago antherarum (Saponaria altera, pul- vere nigro floris infesta). Enfin deux Lichens très communs termi- paient cette liste déjà bien courte : le Cladonia pyxvidata (Muscus cyphoides) et le Cladonia rangiferina (Muscus corallinoides). Après Cornuti, les illustres botanistes Tournefort et Vaillant peuvent à juste titre être regardés comme les premiers myco- logues parisiens. Tournefort, dans son Histoire des plantes qui naissent aux envi- rons de Paris, parue en 1698, a inséré un certain nombre d’es- pèces de Champignons qu’il avait observées dans ses Herborisations- J'ai cru devoir classer méthodiquement les noms actuels de ces es- pèces, pour faire mieux saisir ce qui constituait la mycologie pari- sienne à la fin du XVIF° siècle. BasipiomycÈTEs. C’est d’abord l’Ustilago receptaculorum, du Scorzonera humilis ; puis : Amanita cæsarea (1). Armillaria mellea ? (2). — mucida ? Tricholoma Georgii (3). Psalliota campestris. (1) Ce nom de Fries est bien le synonyme de la phrase de G. Bauhin (Fungus planus, orbicularis, aureus) employée par Tournefort pour dési- gner cette espèce. Il est néanmoins assez surprenant de lui voir indiquer l'Oronge à ‘Vincennes, Meudon, Montmorency, alors que Vaillant ne la cite même pas. (2) On ne sera pas surpris de me voir inscrire ici avec doute plusieurs noms spécifiques qui ne répondent pas avec certitude, comme synonymes, aux phrases nominatives des auteurs, (3) ll s’agit bien du Mousseron printanier, d'après la phrase de J. Bauhin (Fungi verni, Mouceron dicli, oduri el esculenti) ; mais on est étonné de lire à la suite de cette phrase ces quelques mots de Tournefort : « On élève ce Champignon sur couche, autour de la ville. » Il y a là évidem- ment de la part de l'auteur une confusion regrettable avec le Psalliota campestris. de MO, à Èe = dt Laidlsé LES PREMIERS MYCOLOGUES PARISIENS XXV Hypholoma fasciculare. — sublateritium. Lactarius piperatus, Lactarius vellereus. Hygrophorus conicus. Cantharellus cibarius. Boletus granulatus vel luteus — scaber. _ versipellis. Polyporus igniarius. Clavaria flava. — Botrylis. — cristata ? Lycoperdon cœlatum. — piriforme. Tulostoma brumale. Geaster hygromelricus. Phallus impudicus. Crucibulum vulgare. AscomycÈTES. Morchella esculenta (Boletus esculentus, désigné sous le nom français de Morilles). Puis, Sphæria digitata. Enfin, cette liste relativement assez longue de Lichens Usnea barbata. Ramalina calycaris. Evernia Prunastri. Cladonia rangifernia. — furcata. — verticillata — gracilis. == cornula. — fimbriata. — pyxidata. — cornucopioides. _— digitata. — macilenta. XXVI ERNEST ROZE. Peltigera rufescens. — canina. — polydactyla. Sticta pulmonaria. Parmelia saxatilis. — omphalodes. olivacea. — Acetabulum. - caperata. — parietina. Physcia ciliaris. Umbilicaria murina. — pustulata. Dans le Botanicon parisiense de Vaillant que Boerhaave fit impri- mer et publier à Leyde en 1727, la mycologie descriptive a fait un grand pas. Les espèces s’y trouvent désignées d'ordinaire à l’aide de diagnoses caractéristiques, parfois méme de dessins typiques, et souvent avec des phrases dénominatives nouvelles. Vaillant y décrit tout ce qui lui semble digne d'attirer l'attention. Ce sont d’abord des états particuliers du mycélium, l’Anthina flammea, le Rhizo- morpha corticalis, YErgot de Seigle, puis le Puccinia Euphorbiæ sur les Euphorbia sylvalica et Cyparissias, et V'Ustilago Carbo (Avenæ, Hordei, Secales et Trilici) ; enfin, de nombreux Fungi clypeiformes et autres BASIDIOMYCÈTES, savoir : Amanita phalloides. _ nitida. _- muscaria. — rubescens. — pantherina ? — vaginata. Lepiota procera. = clypeolaria. — cristata ? Armillaria mellea ? Tricholoma Columbetta, — terreum. — Georgii. qu LES PREMIERS MYCOLOGUES PARISIENS. Clitocybe ericetorum ? Clitocybe nebularis. — cyathiformis. — laccata. — proxima. Collybia fusipes. — velutipes. _— Clavus. Mycena pura. — prolifera. _— galericulata ? — rugosa. — epipterygia. Omphalia setipes. — Fibula. -— umbellifera. Pluteus leoninus. Entoloma lividum. = sericellum. Pholiota mutabilis. Inocybe lanuginosa. — rimosa. Hebeloma crustuliniforme ? Naucoria pediades. Tubaria furfuracea. Psalliota cretacea. — campeslris et var. -- Vaillantii (Nobis). Stropharia semi-globata. Hypholouna sublateritium. — fasciculare. _ appendiculatum ? Psathyra obtusata Panæolus fimicola. _— camparnulatus Cortinarius collinitus. — cinnamomeus — violaceus, XX VII XX VIII ERNEST ROZE. Coprinus comatus. — atramentarius. — fuscescens ? —— micaceus. — nycthemerus. Lactarius torminosus. — pyrogalus. — piperatus. — controversus. —— vellereus. —— rufus. Russula cyanoxantha. — furcata. — fragilis ? Hygrophorus virgineus. — glutinifer. = leucophœus. — limacmus. — conicus. — miniatus. — psittacinus. Paxillus involutus. — Lepista. Cantharellus tubæformis. — cibarius. Marasmius Vaillanti. — Rotula. Lenzites sæpiaria. Boletus granulatus. — chrysenteron. — versicolor. — erythropus ? — edulis. — æreus ? — versipellis. — scaber. cyanescens. — castaneus, Les Ascowycërss cités par Vaillant sont les suivants : - Leotia lubrica. Peziza cochleata. _— Acetzbulum. ee scutellata. — epidendra ? _— aurantia. — cupularis. XXX ERNEST ROZE. Helvella crispa. — leucophæa. Morchella esculenta et var. Geoglossum glabrum. Sphæria militaris. — Hypoxylon. — digitata. Puis ces deux mots seulement : Tubera (Truffes). La liste des Lichens est à peu de chose prés celle de Tournefort. Ramalina calycaris. —- farinacea. = pollinaria. Evernia Prunastri. Cornicularia aculeata. Cladonia rangiferina. — furcata. — verticillata. = cornuta. — pyxidata et var. — digitata. — cornucopioides. — macilenta. — alcicornis. Peltigera canina. Sticta pulmonaria. Parmelia saxatilis. — omphalodes. _— olivacea. — Acetabulum. = caperata. — parietina. — perlata. Physcia ciliaris. _ tenella. Umbilicaria murina. — pustulata. Collema.........? LES PREMIERS MYCOLOGUES PARISIENS. XXXI En somme, par son Potinicon parisiense, Vaillant ne contribua pas seulement à faire connaître les Champignons des environs de la capitale, il fit faire également de notables progrès aux connais- _sances mycologiques générales. _ Après lui, Bulliard devait, à la fin du XVIIE siècle, rendre à la mycologie des services plus g ds encore. Et l’on sait qu’il ne se- # ait pas difficile d'établir que, dans les admirables représentations figures des Champignons de la France, la plupart des types de iard ont été recueillis dans les environs de Paris. FUNGI KAMERUNENSES A CL. VIRO JOANNE BRAUN LECTI, ADDITIS NONNULLIS ALIIS NOVIS, VEL CRITICIS EX REGIO MUSEO BOT. BEROLINENSI, PER J.. BRESADOLA. Cum clarissimus viator Joan. BRAUN cel. ALEX. Braun filius di- tionem kamerunensem Africæ occidentalis prope Guineæ sinum si- tam perlustrasset, ex universa botanica collectiones eximias coadu- navit. Hymenomycetes hucusque ab ipso collecti, ab amico P. Hen- niNGs Regii Musei bot. berolinensis adjutore mihi determinandi be- nevole demandati sunt. Omnes, paucis exceptlis, quos negligere coactus sum, bene evolutos,optimeque servalos(Agaricinos in spiritu vini) recepi. Recensio igitur harum specierum cum illustratione no- varum symbolarum materiam hujus fasciculi præbebit. Cum autem in Polyporeis determinandis, quippe qui variationi- bus pæne innumeris obnoxii sunt, facillime errores irrepere possint, collectiones omnes quas habere potui diligenter inspexi, et compa- rationes sedulo institui. Præsertim locuplelissimam collectionem reg. Musei bot. berolinensis, quæ nunce collectionibus cl. KALCHBRENNER et WinTER adaucta est, consulere licuit. Ex quarum comparatione et studio ante omnia adminicula plurima ad difficultates in deter- minatione exortas dirimendas inveni ; insuper persuasum mihi est plures propositas species minime authonomas esse. Species Kalch- brennerianas, preeunte jam cel. Cooke, ne ul varietates quidem in- terdum acceptari possunt. Celeberrimus enim hic Vir, qui fungos FUNGI KAMERUNENSES. XXXIII Hungariæ eximie illustravit, et sagaci critica novas condidit species, quo ad fungos exoticos haud parem sese præbuit. Namque non modo species communiores ut novas vendidavit, sed etiam ad genera pror- sus aliena interdum sua inventa produxit. Denique in collectione Musei berolinensis plures adhuc indeter- minalas species inveni, inter quas et novas symbolas. Istas quoque hic recensendas esse operæ pretium duxi. Nec tamen omnes observationes factas in sequentibus plagulis depromam, nam novis argumentis eas magis confirmare in posterum satagam, diuturna experientia doctus, nunquam satis caute in hac scientia procedi. Clarissimis Viris Dr C. Cooke et N. PATOUILLARD, qui singulari benevolentia specimina nonnulla ipsis missa reviserunt, et cum spe- ciminibus authenticis Musei Kewensis et Parisiensis comparaverunt, gratias quam maximas libentissime ago. Tridenti, die 30 septembris 1889. HYMENOMYCETEÆ Fr. AGARICINEÆ Fr. 4. — Collybia dryophila Bull. tab. 434. Fries Syst. Myc. I, p.124, EL. p. 18, Hym. Europ. p. 122. Sacc. Syll. Hym. I, p. 234. Quélet Flore Myc. F. p. 226, 221. Habitat ad terram « Kamerun ». Obs, — Specimina hæc optime in spiritu vini conservata omnino cum formis europæis concordant. Sporæ hyalinæ, pruniformes, 5-6X3—-4u. 2. — Omphalia chrysophylla Fr. Syst. Myc. I, p. 167, Icon. tab. 74, f. 1 (optima !), Hym. Europ. p. 157. Sacc. Syll. Hym. J, p. 312. Dryophila chrysophylla, Quél. FI. Myc. p. 156. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs.-- Specimina missa quam europea majora, sed bene respon- dentia; etiam sporæ eædem sc. chlorino-hyalinæ, ellipticæ, vel obovato-elongatæ 11-12X 5-6, nec vero ut habet Sacc. 1. c.. Cel. 3 XXXIV J. BRESADOLA. Quélet 1. c. speciem hanc sub suo genere Dryophila — Hypholoma, Flammula et Pholiota Fr. collocat, at, meo sensu, vix recte. Nulla enim Dryophilæ species huic affinis dici potest, et nisi lamellarum acies constanter acuta esset, rectius inter Cantharellos militaret, quibus habitu, colore et etiam sporis melius respondet. 3. — Omphulia reflexa Bres. n. sp. (1). Pileus infundibuliformis, demum revolutus, brunneus, glaber, margine striato, undulato repando, 1—--3 cm. latus ; lamellæ su- bconfertæ, decurrentes, ex albo stramineæ,venoso-conjunctæ ; stipes fistulosus, subæqualis, glaber, albido-stramineus, basi fuscidulus 4 2-3 cm. longus, 1+-3 mm, crassus. Sporæ hyalinæ, obovatæ 6X4u ; basidia clavata 25-30 X6-7u. Habitat ad terram « Kamerun ». Omphaliæ striaepileæ proxima. 4. — Entoloma rhodopheum Bres. n. sp. Pileus carnosulus, e convexo planus, glaber, demum rugoso-co- rugalus, brunneus, centro rufidulus, 23 cm. ; lamellæ subdis- tantes, postice adnatæ, luteolo-carneæ ; stipes procerus, e basi at- tenuatus, e farcto cavus, fibroso-sulcatus, rufo-brunneus, 11-12 cm. longus, apice 5, basi 10 mm. crassus. Caro luteola, in stipite fibrosa. Sporæ subpentagonæ, 8v. diam.; basidia clavata 40-50 X8-10y. Habitat ad terram « Kamerun ». Videtur Ent. demetriaco Berk. et Mont. proximus, a quo tamen notis datis diversum apparet ; ab Entolomatibus europeis longius distat. o. — Nolanea kamerunensis Bres. n. sp. Pileus carnosulus, e conico-campanulato expanso-umbonatus, glaber, margine striato, lobatoque, luride flavido-brunneus (in al- coole), 2-3 cm. latus ; lamellæ subdistantes, postice rotundato-sub- liberæ, e flavido-olivaceae rubescentes ; stipes subæqualis, fistulo- sus, glaber, luteolus, vel pileo-subconcolor, 5-6 cm. longus, 3-5 mm. (1) Observandum, quod diagnoses et icones omnium mycetum carnos0= rum juxta specimina optime in spiritu vini conservata concinnatæ sunt. Habitum ergo et notas essentiales, quam melius potui, reddidi ; colores vero (præsertim colores lutei), qui interdum in alcoole præcipitantur, certe non semper exacte naturæ respondebunt. FUNGI KAMERUNSES. XXXV crassus. Caro pallido-luteola. Sporæ quadrangulares, raro penta- gonæ, rubellæ, 8-10x latæ, diagonaliter 12-134 ; basidia clavata 30-35 x 8-10z. Habitat ad terram « Kamerun ». Aspectu externo omnino Hygro- phorum spadiceum simulat. 6. — Psathyra fatua Fr. Syst. Myc. I, p. 296, Hym. Europ., p. 308. Sacc. Syll. Hym. I, p. 1071. Drosophila fatua Quél. F1. Myc., pu'0r. Habitat ad terram « Kamerun ». Obs. — Sporæ obovato-ellipsoideæ, brunneo-purpureæ, 8-9X4 hp ; basidia clavata 28-30 X 8-92 ; cystidia fusoideo-ventricosa, pedicellata 40-50 X 15-20y, omnino uti in speciminibus europeis. 1. — Paneolus fimicola Fr. Syst. Myc. I, p.301, Hym. Europ., p. 312. Sacc. Syll. Hym. I, p. 1124. Quélet FI. Myc., p. 55. Habitat in arena stercorata « Kamerun ». 8. — Hygrophorus ceraceus (Waulf.) Fr. Epicr. p. 330, Hym. Europ., p. 417. Sacc. Syll. Hym. I, p. 412. Quélet FI. Myc., p.253. Agaricus Wulf. in Jacq. Coll. IT, tab. 15, f. 2. Habitat ad terram « Kamerun ». Obs.— Sporæ quam in speciminibus europeis majores sc. 12X8u, at aliæ notæ omnino concordant. 9. — Marasmius fœtidus (Sow.) Fr. Epicr. p. 319, Hym. Europ. p. 472. Sacc. Syll. Hym. I, p. 530. Quélet FI. Myc., p.317. Agaricus Sow. tab. 21. Habitat in arena (?) « Kamerun ». Obs. — Sporæ hyalinæ, pruniformes, 7-8 X3-4u. Lectus fuit in solo arenario cirea Kamerun, at certe ad frustula lignea terræ im- mersa. 10. — Lenzites applanata Fr. Epicr. p. 404. Lenziles deplanata Fr. 1. c. p. 404. Lenziles repanda (Mont.) Fr. Epicr. p. 404. Len- zites Palisoti Fr. Syst. Myc. [, p.335. Lenzites pallida Berk. Lond. Journ. p. 146. Habitat ad ligna ubique in terris calidioribus. Obs. — In herbariis Musei berolinensis et florentini copiosa vidi specimina specierum, quæ hic ceu synonima Lenzitis applanatæ Fr. XXXVI J. BRESADOLA citantur, at nullam veram et acutam notam specifice differentialem mihi observare licuit, sed tantum formas plus minusve ex ælate co- loratas, et lamellis plus minusve poroso-anastomosantibus. 41. — Lentinus Berterii Fr. El. p. 46, Epicr. p. 388. Sacc. Syll. Hym. I, p. 572. Habitat Brasil (Herb. Reg. Mus. berolinensis). Obs. — À Lentino villoso KI. colore tantum diversus videtur. 42. — Lentinus crinitus (Linn.) Fr. Nov. Symb. p. 34. Sacc. Syll. Hym. I, p. 576. Agaricus crinitus Linn. Spec. PI. II, p. 1644. Fr. Syst. Myc. I, p. 175. Habitat ad ligna putrida « Kamerun ». Obs. — Pileus e convexo-umbilicato subinfundibuliformis, un- dique fibris innatis, apice liberis, vix fasciculatis regulariter striatus, margine villosus, 4-5 em. latus, badio-rufus ; lamellæ glandulosæ, dentatæ, postice anastomosantes, et stipitea sursum reticulatum ef- formantes ; stipes 3 cm. longus. 43. — Lentinus Braunii Bres. n. sp. Cæspitosus ; pileus carnoso-lentus, lateralis, conchatus, alutaceo- fuscidulus, squamulis minutis fuscis præditus, margine glabrescente lobato-inciso, 3-7 cm. latus; lamellæ confertissimæ, latæ, decur- rentes, postice divisæ, vel interdum anastomosantes, acie subtiliter fimbriato-dentata, posticeque tomentosa, ex albo alutaceæ ; stipes brevissimus, vel subnullus, aliis stipitibus connatus et in radicem productus. Caro concolor. Sporæ hyalinæ, cylindraceæ, 8-10 X 4x ; basidia clavata 20X5 Gu. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Habitus hujus speciei omnino Pani conchati Fr. cui vi- detur valde affinis, sed ob lamellas subtiliter dentatas Lentinibus adscribimus. 44. — Lentinus exilis K1. in Berk. Exot. Fungi n. 5, p. 397. Fr. Epicr. p. 393. Sacc. Syll. Hym. I, p. 606. Habitat ad ligna « Kamerun ». 45. — Lentinus pergamenus Lev. Champ. Mus. p. 117. Sacc. Syll. Hym. I, p. 600. Lentinus leucochrous et Lentinus cladopus Lev. Champ. exot. p. 174. FUNGI KAMERUNENSES. XXX VII Habitat ad ligna « Samoa » (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — E collatione speciminum authenticorum mihi persuasum habeo, quod nullam specificam differentiam existat inter has tres presumptas species. 46.— Lentinus Tanghiniæ Lev. Champ. Mus. p. 119. Sacc. Syll. Hym. Europ. I, p. 610. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Exemplaria nostra diagnosi cel. Levellei 1, c., et speci- minibus authenticis in Museo parisiensi existentibus (benevole col- latis a cel. Patouillard) omnino respondent ; at etiam Lentinus Sajor-Caju Fr., juxta specimina Reg. Musei berolinensis a me ins- pecta ex insulis Komoren, eamdem sisteret speciem. Non tamen clare patet an ista specimina sint revera authentica. 17. — Lentinus striatulus Lev. Champ. Mus. p. 120. Sacc. Syll. Hym. I, p. 610. Habitat ad truncos « N. Holland ». (Herb. reg. Musei berol.). Obs. — Specimen hoc in Herbario reg. Mus. berol. extat sub no- mine Lentinus Murray Kalchbr.. Genuinus tamen Lent. Murray Kalchbr., cujus specimen habui a beat. Winter diversus est. PoLyPOREZ Fr. 18. — Boletus Braunit Bres. n. sp. Pileus pulvinatus, brunneo-flavescens, glaber, margine excedente iuvoluto, siccus (?), 11 cm. latus; tubuli flavido-olivacei, postice at- tenualo-subdecurrentes, 5 mm. longi; pori concolores, mediocres acie obtusa, subhexagoni, postice irregulares valde elongati ; stipes solidus, a basi attenuatus, pileo concolor,fibrillosus, 10 cm. longus, 2 cm. crassus. Annulum non vidi. Caro flavida. Sporæ aureo-flavæ, spheroïideo-ellipsoideæ, 4-5 X 3— “Au; basidia clavata 45-55 X 10u. Habitat ad terram « Kamerun ». Obs. — Externa facie omnino Bol. elegantem refert, a quo tamen, ommisso etiam defectu annuli, notis micrologicis abunde differt. 19. — Boletus rufo-badius Bres. n. sp. Pileus carnosus, convexus, glaber, sub lente tamen minutissime XXX VIII J. BRESADOLA. punctatus, rufo-castaneus, 4-5 cm. latus ; tubuli albidi, postice ro- tundato-liberi, 5 mm. longi ; pori mediocres, subrotundi, vel angu- lati, concolores ; stipes solidus, subæqualis, apice pallidus, deorsum fusco-brunneus, basi radicato-produclus, minute furfuraceus, 10 em. longus, 6 mm. crassus. Caro pilei lutea, stipitis fusca. Sporæ elon- gatæ,aureo-flavæ, 1315X4—-5u. Habitat ad terram « Kamerun ». Obs. — Cum formis gracilibus Bol. asperi comparandus, sed certe diversus videtur. Pileus demum ruguloso-areolatus. 20. — Polyporus Blanchetianus B. et Mont. Cent. VI, n. 64 et Syll. n. 487. Sacc. Syll. Hym. IT, p. 87. Polyporus diclyopus Mont. F1. J. Fern. n. 14. Polyporus vernicosus Berk. in Hook.Journ.1856, p. 175. Habitat ad truncos « Mergui, Chili » (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Specimina a me visa Polyp. Blanchetiani, dictyopodi et vernicosi nullam diversitatem exibent, et vix ab europeo Pol. me- lanopode separari possunt. 21.— Polyporus grammocephalus Berk. Hook. Lond. Journ.1842, p.148. Fr. Symb. Myc. p. 52. Sacc. Syll. Hym. IT, p. 92. Polyporus Mülleri Kalchbr. Grevillea X, t. 145, f. 25. Habitat Australia, Java (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Pol. Mülleri Kalchbr. omnino æqualis est Pol. grammo- cephalo ita, ut neque ceu ejusdem varietas haberi possit. Hexagonia cervino-plumbea Jungh., juxta specimina Plantarum Javan. a cl. Zollinger lect. n° 1080 in Herb. Musei florentini existentia, si revera sunt authentica, etiam ad Pol. grammocephalum B. ducenda est. 22. — Polyporus gilvus Schw. Carol. n° 897. Fr. El. p. 104, Hym. europ., p 548. Sacc. Syll. Hym. IT, p. 121, Polyporus scru- posus Fr. Epicr. p.413. Polyporus isidioides Berk. Hook. Journ. I, p. 415. Polyporus subtropicalis Speg. Fungi Guar. Pug. I, p. 46. Sacc. Syll. IT, p. 272. Polyporus inconspicuus Kalchbr. in Herb. Musei berolin.(ex Sibiria). Habitat ubique terrarum late distributus. ein, > C0 4 sd : FUNGI KAMERUNENSES. XXXIX Obs. — E copiosis speciminibus, quæ conferre, et e quibus om- nes transitus observare licuit, nobis clare compertum fuit, quod hæ præsumptæ species nil aliud quam formæ maxime variæ, et in indefinitum ludentes ejusdem speciei sunt ; etiam Pol. sublropicalis Speg., juxta specimina aulhentica à cl. Roumeguère communicata ad Pol. gilrum absque dubio ducendus. 23. — Polyporus imberbis (Bull.) Fr. Epicr. p. 451, Hymen. Eu- rop. p. 583. Polyporus alligatus F. EL. p. 78 et Hym. Europ. 58. Polyporus fumosus (Pers.) Fr. S. Myc. I, p. 367. Rostk. tab. 42 (bona !). Polyporus pubescens Kalchbr. Ic. Ung. tab. 34, f. 3 nec Schum. Boletus Bull. tab. 445, fig. 2 (mious bona.). Leptoporus imberbis Quél. F1. Myc. p. 388. Habitat ad ligna in insula St. Thomæ Afric. occid.”(Herb. Mus. berol.). Obs. — Specimina africana cum europeis omnino congruentia. Species hæc latissime distributa, et ad varios arbores obvia, valde videtur vexata. Pori jam in exemplaribns junioribus variabiles modo minuti, rotun di, modo majusculi, siauosi, demum labyrinthiformes, et laceri, tactu fuscescentes, vel nigricantes. Ego specimina vidi ex Gallia, Germania, Ungaria, etc., ad Salices, Moram albam, Robiniam pseudacaciam obvia,at omnia unicam bene definitam speciem sistunt, quæ ex diverso evolutionis (aetatis) gradu varias formas simulat.Cel, Quélet L c. huc etiam Polyporus ravidus, et pallescens Fr. ducit. Isti mihi ignoti, at ex diagnosibus exhibitis vix distincti videntur. 24. — Polyporus adustus (Willd.) Fr. Syst. Myc. I, p.363, Hym. Europ., p. 549. Sacc. Syll. Hym. IE, p. 125. Boletus Willd. Berol. p. 392. B. pelleporus Bull. t. 501, f. 2 (bona!). Leptoporus adustus Quél. F1. Myc., p. 388. Habitat ad truncos in insula St. Thomæ afric. occident. (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Specimina visa ad formam typicam omnino iconi bul- liardianæ 1. c. respendenlia referrenda sunt. Boletus suberosus Batsch. f. 226 et 227 formam ambiguam in Europa media frequen- tissimam sistit, quæ potius ad Pol. crispum Pers. ducenda. 25. — Polyporus squamulosus Bres. 0. sp. Pileus lateralis, dimidiatus, postice decurrens, carnoso-spongiosus, XL. J. BRESADOLA. albus, squamis adnatis concoloribus eleganter præditus, 8 em. cir- citer latus, 2em. productus, margine obtuso ; tubuli albi, 3-5 mm. longi ; pori e concoloribus straminei, bien subangulali, acie oe fimbriato-lacera. Caro alba, in sicco fibroso-spongiosa,odore Trigonellæ fæni græci prædita. Sie chlorino-hyalinæ, subglobo- sæ, 1-8X7Tp. Habitat ad truncos ex insula St. Thomæ afric. occid. (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Pol. immiti Peck. videtur proximus, a quo tamen pileo- squamoso, et sporis majoribus distinguendus est. 26. — Polyporus Schumanni Bres. n. sp. Pileus dimidiato-sessilis, semiorbicularis, tenuis e carnoso subco- riaceus, glaber, nitidus, margine lobato, longitudinaliter rivulosus, luteo- fulvellus, vel luteo-carneus, transerve zonis saturioribus præ- ditus, 2-3 cm. latus ; tubuli 1- 17 mm. longi. paliidi ; pori parvi, sé, sinuosi, _ elongato-compositi, tubulis concolores et demum luride luteoli. Substantia tenuis, postice vix À mm. crassa, albido-pallida in vetustis subcoriacea. Sporæ non visæ. E grege Polypori versicutis, evoluti, etc., sed tenuior, et pori diversi. Habitat ad ligna « Kamerun ». Cel. Dri K. Schumann, Custodi Herbarii Regi Musei berolinensis, de re herbaria honemerifi, dicata species. 27. — Polyporus dichrous Fr. Syst. Myc.I, p.364, Hym. Europ., p. 550. Sacc. Syll. Hym. IT, p. 126. Rosk. tab. 39. Polyporus Mac Ovani Kalchbr. Grev. X, p. 54. Leptoporus dichrous Quél. F1. Myc., p. 388. Habitat ad truncos Boschberg afric. austr. (Herb. Reg. Mus berol.). Obs. — Polyporus Mac Ovani K. est forma junior, dense imbri- cata Pol. dichroi, et neque ceu varietas considerari potest, alio- quin et omnes evolutionis gradus juxta ætatem singuiorum indivi- duorum veluti varietates essent considerandi. 28. — Ganoderma intermedium Bres. et Pat.-in Bull. Soc. Myc. Fr. Tom. V; p.10: FUNGI KAMERUNENSES, XLI Habitat ad ligna « Mergui » (Chili). Herb. Reg. Hort. Bot. berol.). Leg.Th. Philippi. “29. — Ganoderma fornicatum Fr. Linn. V, 516, Epicr. p. 443. Sacc. Syll. Hym. If, p. 156. Habitat ad ligna « N. Guinea ». (Herb. Reg. Hort. Bot. berol.). Obs. — Sporæ obovatæ, flavo-aureæ, minutissime punctatæ, 8x6. 30.— Ganoderma macer Berk. in Hook Journ. 1836. Habitat ad ligna « Mergui » (Chili). (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Sporæ aureo-flavæ, læves, protoplasma granuloso, glo- boso-subangulatæ, 9-11 X9-104 ; pori minimi rotundi e ferrugineo fuscescentes. 31. — Ganoderma leucopheum Mont. Syll. Crypt. n° 497. Sacc. Syll. Hym. IT, p. 173. Habitat ad truncos in America boreali (Herb. Reg. Mus. Bot. berol.). Obs. -— Colore lacteo-cinerascente et sporis lævibus e Gan. ap- planalo satis distincta species. 32. — Ganoderma fulvellum Bres. in Bull. Société Myc. de France, Tom. V, p. 69. Habitat ad ligna « Kamerun, Wau Afric. centr., Guinea, insula, St. Thomæ. » Obs. — Species hæc videtur in Africa late distributa, et probabi- liter hucusque neglecta quia cum speciebus jam notis confusa. In primissima evolutione tuberculiformis est, et totus albidus ; ; Sæpis- sime vero scalari imbricatus. 33. — Fomes pachyphlæus Pat. in Herb. Mus. paris. Amplus ; pileus pulvinatus, suberoso-lignosus, sitaneus ferrugi- neus, hornotinus castaneo-fuscus, glaber, scruposo-rivulosus, mar- gine concentrice sulcatus, 15-17 cm. latus, et antice RELGHENS, Que crassa demum areolato-rimosa tectus ; a prælongi, 1 — - 2 — cm., ferrugineo-cinnamomei ; pori minimi, subrotundi, ace nina Sporæ globosæ, SR tinei) 3- ta diam. ; cystidia setuli- formia fulva, longissima. XLII J. BRESADOLA. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Fomili seni proximus, sed oplime distinctus, uti e com- paratione speciminum authenticorum clare nobis elicuit. In Fomite sene cutis non ita crassa, et demum friabilis, contextus magis compactus et ponderosior, tubuli breviores, et sporæ magis colo- ratæ. 34. — Fomes hippopus Willdenow in Herb. Reg. Mus. berol. Pileus ungulatus, crassus, dense concentrice sulcatus, posticeque tuberculosus , cule nigra, crassa obductus, zona sitanea fulva, glaber, 8-9 cm. latus ; tubuli ex albido stramineo-fusciduli, stra- tosi, pori rotundi, vel elongati, parvi albo-straminei, hinc inde carneo maculati. Contextus pallidus, suberoso-lignosus. Sporæ ovato subpi- riformes, stramineæ, læves, 8-9X 5. Habitat ? Statio non est indicata, sed vix species europea. Fomiti hornodermo Mont. valde affinis, et forsan tantum ejus forma annosa. Specimen Fomilis hornodermi, quod vidimus, habitu et contextu lignoso durissimo differt, cetera omnia concordant. 35. — Fomes nigro-laccatus Cooke Grev. IX, p. 97. Sacc. Syll. Hyr. Il, p. 177. Habitat ad ligna « Mergui » (Herb. Reg. Mus. Bot. berol.). Obs. — Specimina inspecta formam contextu pallidiori sistunt, quæ valde Polyporo fuliginoso Scop. (benzoinus, Fr.) proxima est ; et tantum cute glabra nigro-laccata differt. 36. — Fomes rimosus Berk. Cent. I, n. 40. Fr. Nov. Symb. Myc. p. 66. Sacc. Syll. Hym. II, p. 181. Habitat ad ligna « Queensland » (Herb. Reg. Mus. bot. berol.). Sporæ fulvæ, 5-6X 5. Obs. -— Species hæc valde Fomili ignario affinis, præsertim va- rielati pinicolæ, a qua differt cute demum rimose partita, contextu compactiori, durissimo, et sporis magis coloratis. 37. — Polystictus cinnamomeus (Jacq.) Sacc. Mich. I, p. 116, Syll. Hym. IL, p. 210. Bres. Fung. Trid., p. 88, tab. 99. Polyporus oblectans Berk. Hook. Journ. 1845, p. 51. Polyporus splendens Peck 26 Rep. p. 68. *. XL - FUNGI KAMERUNENSES. L Habitat ad terram « Australia » (Herb. Reg. Mus. berol.). - Obs. — Specimina ex Australia Polyporis oblectantis et ex Ame- rica Pol. splenden!is cum speciminibus tridentinis ad unguem con- cordant. Fatendum tamen quod species omnes e grege Pol. perennis Linn. vix notis acutis sunt limitatæ, ideoque et omnes ego libenter conjungerem, sc. Pol. Montagnei, perennis, pictus, et parvulus sub unica tantum specie, et Pol. cinnamomeus sub ejusdem varietate. 38. — Polystictus bulbipes Fr. in PI. Preiss. II, p. 135, Nov. Symb. Myc., p. 72. Sacc. Syll. Hymw. IN, p. 211. Polyporus perdu- rans Kalchbr. Grev. IX, p. { (omnino !) Habitat ad terram in « Australia ». (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Specimina visa aliquantulum obsoleta; nihilominus ex eorumdem inspectione clare erui potest, quod Pul. perdurans Kalchbr. neque ceu forma Pol. bulbipedis haberi possit, nam vix - notam aliquot differentialem inveniri contigit. 39. — Polystictus sacer Fr. F. Guin. t. 20, Epicr. p.‘436. Sacc. Syll. Hym. II, p. 213. Habitat ad terram « Malacca » (Herb. Reg. Mus. berol.). Var. megaloporus Bres. Pileus coriaceus, tenuis, applanato-umbilicatus, umbilico umbo- nato, fulvo-brunneus, zonis concoloribus sulcisque concentricis or- natus, radiatim ruguloso-striatus, velutinus, 5 cm. circiter latus ; pori majusculi, subhexagoni + mm. lati, postice liberi, brunneoli, acie pallida ; stipes subæqualis, luteo-fulvus, velutinus, valde radi- catus, 10-42 cm. simul cum radice longus, 5-7 mm. crassus. Sporæ non visæ. Habitat ad terram « Mergui ». (Herb. Reg. Mus. Bot. berol.). Obs. — Pori duplo majores quam in typo, et tubuli aliquantulum magis colorati. Primo aspectu a forma typica omnino distinctus vi- detur, sed notæ specilicæ vix diversæ. 40.— Polystictus flabelliformis K]. in Linnea 1833, p. 483. Berk. Exot. Fungi, p. 386. Fr. Epicr., p. 444. Sacc. Syil. Hyw. II, p- 216. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Specimina ex Kamerun allata sistunt formam mesopodam, XLIV J. BRESADOLA. tenuiorem valde Pol. æanthopodi Fr. affinis, ita ut ejusdem diceres varietatem pileo velutino-hirsuto.Ceterum ex grege Pol.xanthopodis, affinis, flabelliformis, etc., tot adsunt formæ, quas vix extricari contigit. 41. — Polystictus vernicipes Berk. Challeng. III, p. 50. Sacc. Syll. Hym. Il, p. 219. Habitat ad ligna « Kamerun ». 42.— Polystictus albo-cervinus Berk. Hook. Journ. 1856, p. 234. Dec. n. 583. Sacc. Syll. Hym. II, p. 225 (atro-cervinus). Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. -- Forma Kamerunensis tenuior, substipitata, et forte se- ._jungenda. 43. — Polystictus discipes Berk. Dec. of. Fung. n. 1170. Sacc. Syll. Hym. II, p. 227. Habitat ad ligna « Kamerun ». 44. — Polystictus sanguineus (Linn.) Mey. Esseq., p. 304. Fr. Epicr. p. 444. Sace. Syll. Hym. IT, p.229. Polyporus regius Kalchbr. (an Miquel ?) in Herb. Reg. Mus. Bot. berol., Trametes regia Kalchbr. Szibar., p. 16. Polyporus puniceus Kalchbr. in Re- vue Myc. 1882, tab. 29, f. 4. Sacc. Syll. 1. c. p. 246. Boletus san- guineus Linn. Sp. PI. II, p. 1646. Habitat ad truncos ubique terrarum « Kamerun », etc. Obs. — Specimina a me inspecta Polyp. regii et punicei Kalchbr. nullo modo a Pol. sanguineo distincta sunt ; color namque plus mi- nusve miniato-puniceus notam differentialem specificam nullatenus exhibere potest. An vero et Pol. regius Miquel huc ducendus asse- rere nequo, cum specimina authentica haud vidissem. 45. — Polystictus Splitgerberi Mont. Cent. II, n. 83, et Syll. n. 522. Sacc. Syll. Hym. Il, p.234. Polynorus rheicolor Berk. et C. Journ. Soc. X, p. 310. Habitat ad ligna « Cuba » (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Ex accurata inspectione speciminum, inter has duas præ- sumplas species nulla differentia mihi comperta fuit ; color, forma, contextus, pori, etc., omnino lidem, FUNGI KAMERUNENSES. XLV 46. — Polystictus Persoonii Fr. in Cooke Prec. n. 850. Sacc. Syll. Hym. Il, p. 272. Dædalea sanguinea Klotzsch Linn. VIN, p. 481. Fr. Epicr. p. 493. Habitat ad ligna « N. Guinea, Madagascar, Mergui, etc. » (Herb. Reg. Mus. Bot. berol.). Obs. — Species late videtur distributa, et insuper maxime varia- bilis ; pileus etenim modo tenuis, modo crassus, pori modo subro- . tundi regulares, modo elongati, sinuosi, etc., etiam pileus non cons- tanter rugulosus. Forte duo hic latent species, quod ex observatione sporarum clarius patebit. In speciminibus a me observatis sporas non vidi. 41. — Polystictus Meyenii Klotzsch Fungi Orb. terr. cire. a Meyen coll. p. 236. Sacc. Syll. Hym. Il, p. 261. Polyporus erina- ceus Fée in Herb. Musei florentini. Habitat in truncis « Guadaloupe ». Obs. — Species gigantea ; pileus in exemplare florentino 25 cm. latus. Substantia lutea non alba, et pori demum cervini. Species valde Pol. occidentali affinis, a quo præsertim hymenio distinguenda. * Cum speciminibus authenticis in Herb. Musei berol. comparavi. 48. — Polystictus occidentalis Klotzsch Linn. VITE, p. 486. Fr. Epicr. p. 491 (Tram.). Sacc. Syll. Hym. II, p. 274. Polyporus illo- tus Kalchbr. Grev. X, p. 102. Sacc. Syll. 1. c. p. 256. Habitat ad truncos « Guadalupa, Java ». (Herb. Reg. Mus. berol.). Obs. — Polyporus illotus K. sistit formam pallidiorem, minuscu- lam, sed nullis notis acutis distinguendam. Ista species prouti etiam Pol. Meyeni KI. e grege Pol. hirsuti Fr. omnino sunt, cujus forma exotica, quam europea tenuior, magisque dilatata, et etiam luteolo colorata, interdum vix tute secerni potest. 49. — Polystictus aratus Berk. Challeng. n. 53. Sacc. Syll. Hym. If, p. 279. Trametes acu-punctata Berk. Linn. Journ., p.164 sec. Cooke. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Specimina Kamerunensia omnino cum diagnosi Cel. Berkeleyl. c. conveniunt ; differunt tantum ex eo quod pilei postice stipitato-producti sunt. XLVI J. BRESADOLA. 00. — Polystictus luteo-olivaceus B. et Br. F. Brisb. p. 402, n. 30, tab. 45, f. 8. Polyporus placodes Kalchbr. Grev.IV, p.73 (omnino !) Sacc. Syll. 1. c. p. 203 (Fomes). Habitat ad ligna © N.S. Wales ». (Herbarium Reg. Bot. Mus, berol.). Obs. — Specimina Kalchbrenneriana cum exemplaribus authen- ticis Pol. luteo-olivacei B. comparavi, nec aliquam differentiam in- veni. Specimen vero ex N. S. Wales pileum præbet fere lævem et colore luride olivaceo præditum. Diagnosis tamen Berkeley 1. e. ali- quantulum immutari debet, præsertim ex eo quod pileus non lignoso- rigidus, sed, ut ait Kalchbrenner, floccoso-suberosus est, et pondere laevissimus ; pori insuper mediocres, subhexagoni et olivacei. 51. — Poria carneo pallens Berk. forma cinerea. Habitat ad truncos Bauhiniæ « Kamerun ». Obs. — A forma typica differt tubulis adhuc brevioribus intus ci- nereis acie albida. 52. — Trameles hispida Bag]. in Erb. Critt. Ital. Fr. Hym. Europ., p. 583. Sacc. Syll. Hym. IE, p. 246. Quélet FI. Myc. p. 372. Tra- metes Trogii Berk. in Trog. Schweiz. Schw. p. 52. Fr. Hym. Europ., p. 583. Trameles Peckii Kalchbr. in Peck. Bot. Gaz. Oct. 1881, p. 214. Polyporus obliquus Marcucci (nec Fr.) Un itin. crypt. 1866 ne 65. Polyporus vulpinus Kalchbr. (nec Fr.) Ie. Ung. tab. 37, f. 1. Polyporus sciurinus Kalchbr. in Thümen Piz. FI. Sib. V, 14 n° 897. Habitat ad truncos Populi, Salicis, Betulæ, Quercus, etc., in Europa, America boreali, Sibiria asiat., Alger Africæ, etc. Sporæ hyalinæ, cylindraceæ, subcurvatæ 10-12X 3-4. Obs. — In Herbario Musei florentini copiosa vidi hujus species exemplaria sub diversis formis et sub variis nominibus vendidata, insuper in Herb. Reg. Mus. berol. omnia specimina authentica spe- cierum hic in synonymiam allatarum, unde satis superque mihi persuasum est, quod unicam tantum referrunt speciem prouti plus minusve evoluta remansit, vel inventa est, aut contextus lætius pal- lidusve coloratus. Sic Pol. sciurinus ad formam postice resupinato- producta, Trameles Peckii, qui ad unquem cum speciminibus editis a Marcucci 1. c. concordat, ad formam subpulvinatam, Trameles Trogii ad formam pallidiorem, etc., referrendi. FUNGI KAMERUNENSES. XLVII 53. — Trametes versiformis Berk. et Br. Fungi of Ceyl. n° 517. _Sacc. Syll. Hym. II, p. 339. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Exemplaria nostra bene cum diagnosi berkeleyana I. c. concordat, tantum color non albus, sed pallidissime cinnamomeo- griseus. Sporæ non visæ. 54. — Dædalea conchata Bres. n. sp. Pileus dimidiatus, suberoso-lignosus, crassus, conchatus, inter- dum postice late umbonatus, glaber, rugulosus, dense concentrice sulcatus et zonis discoloribus rufo-brunneis pallidisve eleganter va- riegatus, postice unicolor rufo-brunneus, margine obtuso zona alu- tacea, lata, cinctus, 8-20 cm. latus,7-8 cm. protensus ; pori sinuoso- labyrinthiformes, regularibus commixti, acie obtusa, griseo-cinnamo- mel. Contextus alutaceus. Sporæ non visæ. Habitat ad ligna « Kamerun ». Species elegans, pulcherrima, et a Pol. Persoonti Fr. (— Dædalea sanguinea Klotzsch) etiam a formis crassioribus dædaloideis mihi bene distincta. ; Do. — Favolus cuccullatus Mont. Cuba, p. 378, tab. 14, f. 2, Syll. Crypt.n. 553. Fav. curtipes B. et C. Kew. Gard. Mise. I, p. 234. Sacc. Syll. Hym. IL, p. 400. Habitat ad ligna « Kamerun ». ee 06. — Merulius tessellatus Bres. n. sp. Pileus carnosus, reniformis, applanatus, sessilis, margine subre- pando, e subtomentoso glabrescens, mox in areolas polygonales dif- fractus, luride luteus, 14-18 cm. latus, 7-8 cm. antice productus ; pori subpentagoni-—-1 mm. lati, ad marginem tantum elongato-pli- ciformes, carneo-ferruginei. Sporæ fulvæ, ellipticæ, 7-9X6Y. Caro ‘lutescens. Habitat ad truncos « Wau, Africæ centralis » (Herb. Reg. Mus. berol.). | Obs. — Species Merulio tremelloso Schr. præsertim formis exo- ticis quam europeis crassioribus affinis, at, ut alia omittam, forma pororum regulari, quasi polyporea, et sporis optime diversa. XLVIII J. BRESADOLA. HyDNEZÆ Fr. 01. — Hydnum Henningsii Bres. n. sp. Carnoso-lentum, plus Die tuberculoso-stalactitium, immarginatum, luteo-carneum 7-2 = 7 CM. crassum, totum ex acu- leis primitus tuberculosis dein nee 5 subulatis tec- tum, intus cavernosum, cavernulis aculeis subulatis obsitis. Caro luteola, fibrosa. Sporæ flavo-aureæ, obovatæ 45x92 30 ; basi- dia clavata 20-25X 6-7. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Hydno luteo-carneo Secc. proximus, a quo differt præ- sertim subiculo crassiori, et sporis intensius coloratis. In specimini- bus visis tamen aculei externi omnes luberculiformes, sed hoc certe ex ætate juniori pendere debuit, nune vacua interna aculeis subulatis obsita erunt. Amico cl. Dri P. {Hennings, Reg. Mus. bot. berol. Adjutori, et Mycetum exoticorum cultori solerti, jure meritoque dicata epecies. TREMELLINEÆ Fr. 58. — Tremella fuciformis Berk. in Hook. Journal 1886, p. 171, Dec. of Fungi n. 455. Habitat ad ligna « Kamerun ». Obs. — Existimo quod Tremella alba Kalchbr. vix speciem dis- tinctam sistat, nam et ejusdem diagnosis in meo fungo bene qua- drat, at specimina authentica non vidi ad dubium exortum certe dirimendum. GASTEROMYCETEÆ Willd. LycoperpACEÆ EHR. EM. Fr. 59. — Hippoperdon pisiforme (Kalchbr.) Bres. Polyporus pisiformis Kalchbr. in Grevillea, Vol. X, p. 98. Sacc- Syll. Hym. II, p. 74. FUNGI KAMERUNENSES. XLIX Peridium membranaceum, subglobosum, vel subobavatum, ex albido luteolo-rufescens, verruculis exiguis, punctiformibus dense obsitus, 6-10 mm. diam., basi in stipitem radiciformem, 2 mm. lon gum, crassumque productum ; gleba luride flava, cellulosa ; cel- lulæ polygonales, vel labyrinthiformes, vacuæ ; sporæ globosæ, laxe echinulatæ, luteolæ, 44 diam. Habitat ad ligna vetusta in « Australia, Richmond River (Hodgkin- son). Specimina authentica hujus speciei in Herbario Reg. Musei bero- linensis servantur. Ipse Cel. Kalchbrenner primitus, prouti e sche- dula patet, ut Lycoperdon hanc speciem habuit ; dein verruculis deceptus, quas pro poris sumsit, inter Polyporos adnumeravit. Nec mirum, quia jam tunc temporis grandævus erat, et oculis labora- bat ita, ut observationes omnes microscopicas negligere coactus fuisset. EXPLICATION DES PLANCHES. PI. I, fig. 4, Omphalia reflexa ; fig. 2, Nolanea kamerunensis. PI. I, Lentinus Braunii. PI. I, fig. 4, Entoloma rhodopheum; fig. 2, Boletus rufo-badius, PI. IV, Boletus Braunii. PI. V, fig. 4, Polyporus squamulosus ; fig. 2, Dædalea conchata. PI. VE, fig. 1, Polyporus Schumannii ; fig. 2, Ganoderma inter- medium. PI. VIL, fig. 4, Ganoderma fulvellum ; fig. 2, Fomes hippopus. PI. VII, Fomes pachyphlæus. PI. IX, fig. 1, Polystictus sacer, var. megaloporus ; fig. 2, Hyd- num Henningsii. PI. X, fig. 4, Merulius tessellatus; fig. 2, Hippoperdon pisiforme. Clef Dicholomique des Bolets (Cèpes) 86 ESPÈCES TROUVÉES DANS LES VOSGES Par M. F. BERTRAND. Chapeau noir ombré, couvert de grosses mèches brunes, IMbPIQUéB£ ne nee sense once 0B-6{NODUGEERE: CÈPE POMME DE Pin. — Suspect. La chair blanchâtre rou- git, puis devient noire à la coupe. Les pores sont amples, blancs, gris ou roux. Stipe à peu près cylindrique, conco- lore, couvert de mèches floconneuses formant un anneau ; blanc et strié au sommet. None SRE RS RRR RS FT ass 2 Stipe muni d’un anneau........ ANSE Re si PÈRE 3 SHDe Sans and fe entre sue f EURE Tubes et pores jaunes....... PT De | Tubes et pores blancs, puis gris perle à reflet verdâtre B. viscidus. VERDET.— Dans les bois de conifères, particulièrement sous les mélèzes avec elegans. Chapeau floconneux, ru- gueux, blanc grisètre ou verdoyant, puis jaunâtre, rou- geàtre et vert de gris. Chair blanche, puis lilacine et ver- dàtre à la base du stipe ; tubes déeurrents gris perle à reflet verdâtre. Stipe floconneux, visqueux, blanchâtre ou verdoyant, alvéolé, réliculé au sommet qui est blanc ver- dâtre ; anneau membraneux tenu et blanc. — CLEF DES BOLETS. Li SHPE pie ns =. -ese-esscerenmme res À Stipe creux....…... AT uen sys eue - sens COUDES, CèPre À pren cREUx.— Comestible. Forêts de conifères. Chapeau mamelonné brun fauve, brun jaunâtre ou jaune sale avec des taches foncées squamuleuses ; pores sulfu- rins verdoyants, alvéolés, réticulés. Stipe flavescent, flo- conneux au-dessous de Panneau. Chapeau campanulé mince, 2 à 3 c...... . B.flavidus. Dans les tourbières, forêts marécageuses. Rare. Cha- peau ridé radié, citrin, puis gris glauque ; tubes décur- rents ; pores petits, jonquille. Stipe grêle, blanc, citrin, granulé au sommet, cotonneux et blanc à la base. Anneau gélatineux. Chapeau plus grand, voûté et charnu............... 6 Stipe grenelé au-dessus de l'anneau............... 7 Stipe réticulé au-dessus de l’anneau....... B. flavus. CÈPE CITRIN. — Suspect. Conifères. Chapeau fauve ou souci ; chair jaune pâle ; stipe assez long, jaune brunis- sant. Chapeau jonquille doré ou fauve... .... .... B.elegans. CÈPE ÉLÉGANT ; très voisin et peu distinct du précédent dont il n’est qu’une variété. La chair est jonquille ; pores anguleux ; stipe blanc crème, plus pâle que chez flavus puis brunissant. Chapeau bai, roux, brun, couleur pain d'épice. B. luteus. CÈPE JAUNE. — Nonnelte à cause de sa couleur pain d'épice. Comestible peu recherché. Pellicule visqueuse ; pores petits s’élargissant plus tard ; chair blanche ou jau- nâtre ; stipe blanc, puis jaunâtre pointillé de brun au som- met. Anneau d’abord blanc devenant lilas violet, puis brun. Pores jaunes, verdàtres, sulfurins, olivätres......... 9 Pores blancs, roses, rouille, rouges, bistre, cendrés,., 22 Lil F. BERTRAND. 9 Chapeau couvert d’une pellicule visqueuse.......... 10 NONS ES des LC SERRES CD M Le 10 Stipe: ponctué: ouréticnlé "set ur EC RE nlE Stipe lisse... 248087 ire AUS EAU Pores d’abord d'un jaune très pâle, presque blancs, puis devenant jaunâtres; leur surface se tache immédiate- ment de bleu au toucher ............. NE 2 CèPE Bar. — Comestible. Conifères., Chapeau châtain, visqueux par l'humidité ; chair blanche, jaunâtre, ferme, se teintant près des tubes un peu en.bleu et vers le haut un peu en rouge. Stipe cylindrique, souvent un peu ceurbe, jaune brunâtre. Pores amples et composés d’un jaune olive, ou jaune STIBec eat SAT Ie ve ARE AO DIT B. Bovinus. CÈPE DES Eire Comestible ; chapeau jaune rou- geûtre. Stipe blanc, brunissant avec un réseau floconneux ap- DrIMÉ 42: à. esters tn tue RMC Ne DITES Ressemble à luleus. Stipe citrin ponctué au sommet........ B. granulatus. CÈPE PLEUREUR. — En cercle dans les forêts de pins ; comestible. Chapeau jaune brunâtre, fortement visqueux ; tubes laissant exsuder un suc lactescent et blanchâtre.Stipe cylindrique, plus ou moins aminci ou courbé à la base, ponctué au sommet de papilles d’un jaune rougeàtre, puis brunes. 13 Stipe réticulé.......... RE UT CUT OR Non re eee TRE LED RE PE Ale Chair rouge sous la cutcule 46.20.0000 ne 1 Nos ee see dut 2 Ne eee LE 16 18 CLEF DES BOLETS. LIII Pores petits. Chapeau bai purpurin recouvert d’une pruine blanchâtre et grise...............,. B. pruinaltus. CÈPE PRUINEUX ; chair se teintant de vert et de rouge. Stipe cylindrique glabre, crème jonquille rayé, pointillé de rose purpurin. Porcs grande 10,09 ii: He SAUPnL+14%7 2: 416 Chapeau rouge sanguin............. ... B. versicolor. Chapeau le plus souvent jaune olivâtre, chamois ; quel- LL TT CMP ANSE .... PB. chrysenteron. CÈPE DRAPÉ ; très abondant en été et en automne dans les bois, les prés ; comestible, Très variable de couleur, mais le plus souvent jaunâtre ou chätain ; quelquefois gercé en tous sens de façon à former des aréoles. Chair jaunâtre, invariable ou bleuissant. Tubes jaune d’or en- suite verdoyants, très faciles à détacher. Stipe cylindrique, fibreux, strié, rouge cerise ou jaune brunâtre, souvent orné de côtes. Pores petits... ;.... Sr Dot s a SU De nle us à no orauds dentiste. Chapeau couleur olive, jaune ou brun grisätre, tomen- OR NS: RSA - eme à ES B. sublomentosus. CÈPE TOMENTEUX ; très voisin du précédent dont il ne diffère que parce qu’il ne rougit pas sous la cuticule. Stipe jaunâtre ou blanchâtre, souvent orné de côtes libres ou anastomosées. Chapeau bai châtain, brun....... ic be spadiceus. CÈPE CHATAIN.— Chair blanche ou blanc jaunâtre , pores jaune soufre ; stipe jonquille, pruineux, pubescent avec de fines côtes fauves anastomosées. Il ressemble à badius, mais non visqueux et ne verdit pas à la coupe ou au tou- cher. LIV 19 20 21 F. BERTRAND, Stipe tuberculeux ou plus gros à la base... B. fragrans. —impolitus. CÈPE ODORANT. Comestible. Conifères.Cha- peau châtain, finement peluché, puis ridé, chagriné, gercé ; chair blanche, odeur douce ; tubes libres ; pores petits, ronds, sulfurins. Stipe obèse, subbulbeux, finement pubes- cent, jonquille pâle, rayé, tacheté de brun. Stipe cylindrique................:.. B. variegatus. CÈPE MOUCHETÉ.— Suspect.Chapeau légèrement tomen- teux, un peu visqueux par l’humidité, fauve brunâtre, moucheté de petites squames flocculeuses superficielles plus foncées ; chair jaunâtre, bleuissant légèrement à la coupe ; odeur de chlore. Stipe lisse, jaunâtre. Chapeau grisâtre, crème ocracé, chamois olivätre.... 21 Chapeau brun, roux, bai.......... B. appendiculalus. Subtomenteux ; chair bleuissant à l’air, rosée à la base du stipe ; pores petits, sulfurins, verdissant au toucher ; stipe sulfurin, radicant, atténué à la base qui est souvent tachetée de rose ; orné au sommet d’un fort réseau vei- neux et blanc. Stipe rouge purpurin, jaune sous les tubes. B. calopus. CÈPE A JOLI PIED. Vénéneux. Conifères. Chapeau to- menteux, grisâtre ; chair bleuissant à l’air ; tubes adnés, citrins puis vert clair ; pores ronds, jonquille, se tachant de bleu vert. Stipe épais, orné d’un réseau veineux blanc ou incarnat. Stipe jonquille avec une large zone rose purpurin au sommet. ...... RP PE LD MP Pr D de du CÈPE À GROS PIED. — Vénéneux. Conifères. Chapeau crème ocracé, grisâtre ; chair jonquille, puis bleu violacé, rose aurore dans le stipe ; tubes libres ; pores ronds jonquille, puis tachés de vert ou de bleu. Stipe ovoide bulbeux,orné d’un réseau veineux et blanc. 22 23 25 26 27 nn CLEF DES BOLETS. EV Chapeau blanc d'ivoire et mucilagineux..... B. fusipes. CÈPE FUSIFORME.— Sous pinsWeymouth.Chair blanche. Pores sinués dentelés, d’abord blancs, ensuite jaunes et finalement teintés d’olivâtre safrané, un peu visqueux et larmoyants.Stipe subfusiforme, blanc avec des taches en relief plus ou moins réticulées d’un brun chocolat. TE Ne nes soma ct mp ét es cr 29 Pores couleur rouille............. ... B. piperatus. CÈPE POIVRÉ.— Suspect. Conifères. Chapeau jaunâtre, un peu onctueux, n’atteignant pas de grandes dimensions. Chair jaunâtre, sulfurine, poivrée ; tubes décurrents. Stipe mince, lisse, concolore. Pores blancs, gris cendré à l’état jeune, bistre, rouge sang ou rouge orange. 24 Pores rouge sang ou rouge orange................. 25 Pores blancs, gris cendré ou bistre................ 28 Chapeau d’un beau rouge pourpre. .... B. purpureus. CÈPE POURPRÉ, rare. in Dia don u ne ce Paca ce re VO Stipe orné d’un réseau veineux................... 21 ne en... UE: ergthropus. — salanas. — CÈPE A PIED ROUGE, CÈPE DU DIABLE. Vénéneux. Chapeau épais, brun ou bai finement tomen- teux ; chair immédiatement b'eue à l'air ; tubes jonquille ; pores rouge sang. Stipe épais, ventru, jonquille,couvert de ponctuations rouge sang très fines et très serrées qui le font paraître rouge. Stipe ovoide, renflé, tuberculeux........ B. tuberosus. — lupinus ; CÈPE DE LOUP. Vénéneux. Chapeau gri- sätre, verdoyant à peine ; chair bleuissant ou verdissant à l'air, rougissant dans le stipe ; pores rouge sanguin. Stipe jonquille orné d’un réseau veineux rouge sang. LVI 27 28 29 30 31 F. BERTRAND, Stipe cylindrique............. LÉ Te B. luridus. CÈPE PERFIDE. — Chapeau finement pubescent, café au lait, chamois, olivätre. Chair jonquille, purpurine, puis verte à l’air. Pores rouge orange ; stipe jonquille ou ocracé, orné d’un réseau veineux rouge sang. Stipe réticulé........ AR CRTC ENS LT Non... fist tm: ET RRERE Pores d’abord blancs, devenant rosés ou chair. Saveur trés AMOrB Len NrestRe ne mer PET B. felleus. CÈPE cHICOTIN.— Suspect. Chapeau jaune ocracé pâle ; chair blanche devenant à la coupe couleur des tubes. Stipe concolore, un peu renflé à la base. Pores blancs devenant un jaunes et même ver- dATeS 5. one STE PC RS EOE CEE B. edulis. CÈPE COMESTIBLE ; CR de cemestible. Cha- peau brunâtre ; chair blanche inaltérable ; stipe épais, ventru, jaune blanchâtre. Stipe SQUAMEUX. 7.205. tee rune Stipe lisse ou velouté tomenteux. rune CU Chapeau rouge orangé ou rouge brique. B. aurantiacus. —=rufus —=versipellis = flocculosus.CÈPE ORANGÉ ; rous- sille, gyrole rouge. La marge du chapeau est membraneuse retournée en dedans ; pores petits, ronds, blanc grisâtre ; tubes émarginés près du stipe ; chair blanche devenant or- dinairementbleuâtre ou violette à l’air. Stipe blanc hérissé d’écailles rousses, quelquefois très épais ou renflé à la base ou bien d’une grosseur égale excepté vers le sommet qui est un peu aminci. Chapeau gris cendré, fuligineux, bistré..... B. scaber. CÈPE Gris.— Commun en été et automne ; comestible, mais n’a pas le parfum du polonais. Chair blanche un peu molle, ne changeant pas ordinairement à l’air, ou bleuis- à …:/ AURES CLEF DES BOLETS. LVII sant vers la base du stipe. Il y a une variété duriusculus (nigrescens) dont la chair noircit à l’air regardée comme suspecte. Tubes émarginés près du stipe. Pores petits, ronds, d’un blane devenant grisâtre ; stipe allongé, plein, cylindrique, un peu renflé à la base, aminci à la partie supérieure rendu scabre par des séries longitudinales de papilles squameuses brunâtres. ea eve CPE RE cuis J4 Stipe carié, creusé de lacunes....,...... Jet Chair blanche ne changeant pas........ B. castaneus. CÈPE MARRON.— Peu volumineux et rare ; convexe, puis plan et un peu déprimé au centre ; chair cotonneuse ; pores blancs, puis d’un jaune sale ; stpe cylindrique moins foncé que le chapeau, velouté, tomenteux comme lui ; d’abord plein, ensuite presque entièrement creux. Comes- tible. Chair blanche se colorant en bleu bluet. B. cyanescens. CÈPE BLEUISSANT. Suspect. — Gros champignon blan- ‘châtre, blanc, jaunâtre pâle, tomenteux ; pores petits, ronds, blancs, puis blanc jaunâtre sale ; stipe ventru, tomenteux, concolore. Stipe brun...... RER RENE TRES B. porphyrosporus. Eté, bois de ré Rare, suspect ; chapeau subto- menteux, olivâtre, gris clivätrel brun, quelquefois taché de rouge. Chair blanche légèrement teintée de bleu ou rouge à l'air. Pores bistre ; stipe velouté, brun, cylindri- que, blanc à la base. OR ee ne DRE 1 PEN ICRCR ns AUS UNE Ve 39 Stipe jaunâtre......... ete ae se v "D: t0idus: Rarissime. --- Chapeau tigré de brun devenant livide, jaunâtre ; tubes très courts, longuement décurrents, jaune verdâtre à la fin. Stipe roux pâle..... s'ÉHE OEM eue B. sistotrema. Rare.— Chapeau légèrement tomenteux, sec, brun roux, pores plissés, sinueux, contournés. — > —— = CLEF DICHOTOMIQUE pour la détermination des Agaricinés à spores blanches Par M. F. BERTRAND. Champignons ligneux ou parcheminés coriaces, toujours épiphytes ; lames irrégulières, épaisses, anastomosées con- tournées, bifurquées sur le tranchant, souvent RES par des pores......... SRE DR PES On RES OR Champignons charnus ou membraneux, quelquefois co- riaces, mais ni ligneux ni parcheminés..... RER NME 3 Lames bifurquées sur le tranchant. .... Schizophyllum. Lames non bifurquées sur le tranchant, irrégulières, anastomosées, souvent remplacées par des pores. Lenziles. Munis d’un voile général dont on retrouve des traces à la base ou sur le chapeau, souvent d’un anneau ; lames libres ou adnées, non écartées du stipe, hétérogènes, ter- PESES LEE CHERE ARE RER EE re . Amaniles. Sans VOLYAS. 26 eue Ne NT RE MT: a Voile partiel manifeste, persistant sous forme d’un an- neau où d’écailles sur le stipe........1.... +... D NON SP PR er UE JHAACE 0 MMS M 2 Hétérogènes ; stipe creux ; lames presque ou entière- menthbres:2untzr EN EURE LAN RÉRENEN Lépiotes. Homogènes. Stipe plein; chapeau charnu, lames adnées ou à bords sinueux............ sos. Armillaires, 10 14 CLEF DES AGARICINÉS. LIX Lames et souvent tout le chapeau à cassure laiteuse, plus ou moins décurrentes, souvent bifurquées ; homo- ENT M Re del re tant.e usai iso. LCHNTES. Lames sans suc laiteux ou très rarement, mais alors pe- tits (quelques Mycènes) et hétérogènes. ............... 7 Lames le plus souvent de grandeur égale, céracées, sou- vent bifurquées, très cassantes, libres ou adnées ; chapeau généralement coloré, jamais enroulé au bord ; stipe nu, plein, raide, blanc, gris, rose..... dmpessessect JUSSULES. Lames de grandeur inégale......... D -mateme es D Lames à tranchant obtus, le plus souvent dichotomes et pliciformes ........ RC ne R RCROEN E DE Lames à tranchant aigu ou denté en scie........,,.. 11 Petits, vivant en parasites sur des champignons pour- Sn 0e Etap reve . Nyctalis. Terrestres ; rarement sur le bois, sur les mousses.... 40 moe ohne nl... 4. soit IVOUMEE Terrestres, rarement sur les mousses, ordinairement SRPRERS 2-4 -.. Cantharellus. 0... . Pied latéral ou absent, généralement lignicoles....... 12 Pied existant toujours et central.................. Lentinus. Pleurotus et Panus. Lames dentées en scie............,. RAS Lames non dentées,...:........ Lames non décurrentes.. À ARTS NÉE Lames largement adnées ou décurrentes....,........ Stipe filiforme, subfliforme. Champignon petit et mem- braneux...... . " 2e RE ENT CAT ES ne M cc DIE 2x FE LX 15 16 17 18 19 21 22 F. BERTRAND. Chapeau et stipe visqueux......,..... Mycènes (partie). Non. EE EEE RTE safe AS T0 Omphalina. Lames membraneuses, molles, tendres. .... Clitocybes. Lames larges, ne ayant la consistance de la CIRB Ne ones ce FTP ET . (Hygrophorus). 17 Stipe orné vers le haut de petits points saillants ou bien couvert d’écailles ; muni quelquefois d’un anneau flocon- neux; chapeau toujours visqueux; dans les bois. Limacium. Stipe lisse, glabre ou fibreux non ponctué. .......... 18 Chapeau ferme, humide par la pluie, mais non visqueux ; DOS OÙ prÉS ef ASS Camarophyllus (partie). Chapeau fragile, mince, aqueux, visqueux par l’humi- dité, luisant par le sec ; ordinairement d’une jolie couleur ; slipe creux mou; toujours dans les prés. Hygrocybes (partie). Chapeau campanulé ou strié........... Rire 020 Chapeau plus ou moins plat, sans stries............. 22 Chapeau petit, à bords droits, membraneux ; ordinaire- ment.sirié: ;2.,4., dérhe TR RQ e Mycènes (partie). Chapeau moyen à couleurs souvent vives, lames ci- TONSES 2 dre droles ee NE ARE EE 21 Chapeau ferme, humide par la pluie, mais non vis- queux; bois ou prés. :.....452 Camarophyllus (partie). Chapeau fragile, mince, aqueux, visqueux par l’humi- dité, luisant par le sec, ordinairement d’une jolie couleur ; stipe creux, mou; toujours dans les prés. Hygrocybes (partie). Stipe charnu ; lames adhérentes et échancrées près du pied :, 45 ehp'c tt Re RUE ..... Tricholoma. Stipe non charnu ou cartilagineux ; lames libres adnées OU HINUÉES: ee ee D PES RSR EN AN “2 CLEF DES AGARICINÉS. ixt Se desséchant sans pourrir et reprenant leur forme par l'humidité ; généralement assez minces, plus ou moins COrIACES.: . 2 - ARR PT HR RTE, LE RD Marasmius . 23 : . Chapeau charnu ou membraneux ; stipe souvent allongé ne 2 TERRE EE Hp . Collybia. Genre très voisin du précédent. M. Boyer, notre collègue, nous avait expédié de Lons-le-Saunier : Tricholoma grammopodium ; Gomphidius viscidus ; Hygrophorus agathosmus ; Tricholoma ustale ; Boletus flavus ; Hypholoma fasci- culare ; Boletus piperatus ; Psilocybe spadicea ; Hygrophorus pra- tensis ; Russula Queletii ; Lepiota naucina, Lepiota excoriata ; Ama- nita mappa ; Tricholoma saponacum ; Psalliota xanthoderma ; Psal- liota campestris ; Marasmius oreades ; Boletus castaneus. M. Costantin fait la communication suivante : REMARQUES SUR LA COLLECTION DE CHAMPIGNONS MICROSCOPIQUES Figurant à l'Exposiion de la Société Mycologique PAR M. J. COSTANTIN. J'ai fait figurer à l'exposition de Champignons organisée cette année par la Société Mycologique une petite collection d'espèces mi- croscopiques en culture ; l'examen rapide qu’en ont fait les visiteurs n’a pu leur permettre de savoir bien exactement ce que je leur pré- sentais, aussi crois-je utile de donner ici quelques explications à ce sujet. J'ai exposé quelques cultures de Mucédinées, un bel Oospora d’une couleur rouge de sang, probablement nouveau et que je dé- crirai plus tard, le Rhopalomyces elegans, plusieurs autres espèces, mais la partie la plus intéressante de ma collection était, je crois, mes tubes de Nyctalis asterophora et de Melanospora ; je voudrais dire un mot des premiers et profiter de l’occasion pour décrire l’es- pèce renfermée dans les seconds. NycCTALIS. Le Nyctalis asterophora de mes tubés était bien reconnaissable avec son chapeau couvert d’un duvet brunâtre et un pied bien différencié, il a été obtenu en semant la poussière jaune brunâtre du chapeau d’un de ces champignons poussé sur une Russule sur des tranches de CHAMPIGNONS MICROSCOPIQUES. EXII pomme de terre stérilisée et imbibée de jus d'orange. Ce résultat,en complet accord avec celui que M. Brefeld a annoncé l’an dernier, prouve qu'il n’y a pas d'Hypomyces asterophorus ou du moins que l’Asterophora appartient au Nyctalis et doit être considéré comme chlamydospore d’un Agaric. Cette culture a réussi sur un autre mi- lieu que celui employé par M. Brefeld ; ce dernier, n’ayant pu rien obtenir avec le milieu nutritif ordinaire qui l’a conduit cependant pour d’autres espèces à de si beaux résultats, a attribué ces échecs à la vie parasitaire des champignons ; cette hypothèse l’a conduit à faire des cultures sur le liquide extrait des Russules noires dessé- chées. Le résultat auquel je suis arrivé montre que le parasitisme est moins étroit qu'on ne le pensait et il n’y a probablement pas de distinction spécifique entre les espèces de Nyctalis parasites et celles qui ne le sont pas. MELANOSPORA. Le résultat précédent établit que la culture d’une Agaricinée peut se faire très aisément en un petit tube et la culture peut être con- servée indéfiniment (1). Le développement d’une Sphériacée peut également s’opérer comme on pouvait s’en convaincre en examinant un flacon voisin contenant une espèce de Melanospora non encore observée. La purification de la culture se fait aisément, car dans les es- pèces de ce genre les ascospores se réunissent à la partie supérieure du col de la bouteille, et sont aisément recueillies sans corps étran- ger à l’extrémité d’un fil de platine flambé. Au bout de quelques cultures successives, le développement de cette plante se fait avec une régularité parfaite sur la pomme de terre imbibée d’eau ordi- naire. Au cours de nombreuses séries d'expériences faites pendant le mois de juillet dernier, j'ai pu suivre pas à pas l’évolution sui- vante : au bout d’un jour, la germination des spores commence, le quatrième jour, la pomme de terre devenue grise est couverte sur toute sa surface d’une multitude de petites gouttelettes translucides, (1) En ce moment, au mois de janvier, je continue à faire de nouvelles cultures de ce Nyctalis, qui prospèrent très bien (Note ajoutée pendant l'impression). ; LXIV | J. COSTANTIN. incolores, qui sont les ébauches de périthèces, le cinquième jour, les cols des périthèces apparaissent, le sixième, quelques spores noires sont visibles dans le col et dans le ventre de la bouteille ; enfin le septième jour, les cols de toutes les bouteilles sont sur- montés d’un long ruban de spores. Il a donc fallu sept jours pour l’évolution complète. Voici la description de cette espèce nouvelle : MELANoOSPORA RoLLANDI. Périthèces d’un rouge brunâtre, transparents, munis d’un col un peu plus court que la partie ventrale qui est poilue légèrement. Di- mensions : partie ventrale 400z, hauteur du col 300 à 350, lar- geur du col 80 à 470%. Asques ovoïdes, quelquefois presque sphé- riques, appendiculés par la base étroite de l’asque, à membrane se résorbant de très bonne heure ; dimensions 602 sur 354 ou 37 sur 33u. Huit ascospores noires, limoniformes atténuées aux deux bouts mesurant 25-21 16-142, germant aux deux extrémités. Observation : Plante rencontrée sur des tiges d’Achillea millefo- lium abandonné à l'humidité dans une coupelle. Cultivée avec pro- duction de périthèces sur la pomme de terre à l’eau. M. Roze demande à M. Costantin si le Nyctalis qu’il a obtenu a dés lames. M. Costantin répond qu’elles ne sont pas encore différenciées. M. Roze considère la basidiospore comme l’organe de conserva- tion pendant l'hiver. M. Costantin pense que la chlamydospore avec ses parois forte- ment cutinisées doit être considérée comme un organe de conser- vation plus vraisemblablement que la basidiospore. Il y a une sorte de balancement entre le développement de la spore et celui chlamy- dospores. L’avortement de lames donnerait peut-être la clef de l'explication de l'opinion de M. Fayod que l’Hymenoconidium peta- setum de M. Zukal appartient au Marasmius hygrometricus. M. Patouillard pense que les appareils que l’on trouve à la sur- face du chapeau des Marasmius sont des poils et non des conidies. CHAMPIGNONS MICROSCOPIQUES. LXV M. Costantin n’a pas fait d'observation personnelle sur ce point de l’histoire des Marasmius, mais si l'explication de M. Fayod est vraie et si l’'Hymenoconidium est un Marasmius sans lames, il paraît difficile, en se rapportant à la figure donnée par M. Zukal, de ne pas regarder comme conidies ces cellules qu’on trouve à la surface du chapeau. M. Boudier pense, comme M. Patouillard, que les appendices qu’on observe sur le chapeau de certains JMurasmius sont des poils. M. Costantin croit que la culture des petites cellules isolées, échi- nulées, décrites par M. Zukal déterminera seule si ce sont des coni- dies ou des poils. M. Veuillot, en terminant, demande si l’on connaît des espèces qui noircissent l'argent et justifient l'emploi de la pièce de monnaie pour reconnaitre les mauvaises espèces. M. Boudier répond qu'il n’y en a pas sauf dans le cas de pourri- ture et de dégagement d'acide sulfhydrique. M. Veuillot, après avoir remercié la société de l’avoir appelé à la présidence pendant la session, honneur qu'il reporte surtout sur la Société botanique de Lyon dont il est un représentant, déclare la session terminée. [2 RAPPORT SUR L’EXPOSITION MYCOLOGIQUE et les Herborisations de la Session PAR M. ROLLAND. Les 6 et 7 octobre, la Société Mycologique de France avait orga- nisé dans la grande salle de la Société d’Horticulture, 84, rue de Grenelle, sa 5° exposition publique de champignons ; la seconde à Paris depuis sa fondation, car nous ne comptons pas les deux expo- silions faites antérieurement sous les auspices de la Société Bota- nique en 1816 et 1877 et qui eurent à leur époque un grand succès et ont puissamment aussi contribué au développement des études cryptogamiques. Sans insister à nouveau sur l'utilité bien établie maintenant de ces études, nous devons faire remarquer cependant encore l'intérêt tout particulier qu'on leur attache actuellement, ce qui explique l'affluence considérable de visiteurs attirés par celte dernière expo- sition, malgré les conditions météorologiques peu favorables dans lesquelles elle a eu lieu. C’est certainement par de semblables réunions que les Mycologues sont appelés à se connaître, et cette dernière est la preuve la plus convaincante du grand nombre de personnes qui s'intéressent à la recherche des Champignons. L’attrait est pour beaucoup dans la connaissance des espèces co- mestibles, et le but de leurs promenades à travers les bois est la récolte de ces fruits si bizarres qui demandent une certaine dépense de sagacité pour être bien déterminés. EXPOSITION MYCOLOGIQUE. LX VIT D’autres, leurs ainés, ont débuté comme eux et ont voulu aller plus loin ; ils ont consulté des livres et la science a pris possession d’eux pour la vie. Mais comment apprendre lorsqu'on est isolé ? Les Expositions publiques répondent tout-à-fait à ces besoins et et les efforts des organisateurs en poursuivant cet objectif et en fai- sant connaître les travaux de la Société n’auront pas été vains ! Nous ne parlerons pas de ces divers travaux qui comprennent l'étude des Champignons comestibles et vénéneux, les maladies des animaux et des plantes dont le mycologue doit s'occuper avec solli- citude, la description d'espèces criliques ou nouvelles et tout ce qui se rapporte à l'organographie, la chimie et la genèse des Champi- gnons; nous ferons ressortir seulement les avantages évidents de ces sessions qui réunissent les mycologues, resserrent les liens d’amitié qui existent déjà au plus grand profit de la science et nous attirent l'adhésion de nouveaux collègues. En effet, depuis l’origine de notre jeune Société, ses principaux membres fondateurs ou membres de son bureau voient se grouper autour d’eux de nombreux disciples qui, sans leur heureuse initia- tive, ignoreraient même jusqu’à leur propre aptitude ; ils ont tra- vaillé d'une manière toute nouvelle à vulgariser une science dont les débuts, partout ailleurs arides,offrent avec leur bienveillant con- cours le plus grand intérêt. Honneur donc aux membres anciens et nouveaux du bureau de notre Société ; le succès a répondu à leur attente et leurs efforts ont été une fois de plus récompensés par lempressement avec le- quel on est venu visiter cette dernière Exposition. Grâce à la précieuse entremise de MM. Bonhoure et Rouy que nous prions d'accepter ici tous nos remerciements, les principaux journaux de Paris avaient attiré, les jours précédents, l'attention du public, et c’est avec la plus grande satisfaction que tous nous avons vu cette grande affluence répondre aux annonces de la Presse. La salle offrait le même coup d’œil qu’en 1887, nous n’enire- prendrons donc pas de la décrire à nouveau et pendant deux jours le flot toujours renouvelé des visiteurs y a circulé. Ces visiteurs n’étaient pas venus là, certainement, pour satis- faire une curiosité banale, car une Exposition de Champignons ne LX VIII ROLLAND. peut offrir d'intérêt à tout le monde, mais c’était à coup sûr de véri- tables amateurs qui connaissent aujourd’hui notre Société et qui viendront, comme nous pouvons l’espérer, en grossir les rangs tôt ou tard. | En présence de la foule qui s'intéresse aux études mycologiques, nous ne devons pas douter qu'avec quelques efforts,nous n’arrivions, avant peu, à constituer une Société puissante et forte qui assurera à notre Bulletin une valeur toujours croissante. Nous donnons maintenant l’'énumération des objets exposés tant en nature qu'en dessins. CHAMPIGNONS EN NATURE. M. Angiboust (Bois de Boulogne). Clitocybe inversa, infundibuliformis ; Collybia radicata , Plulteus cervinus ; Hypholoma fasciculare ; Coprinus comatus, niveus.; Scle- roderma verrucosum. M. Arnould (Ham). Amanita Mappa, rubescens ; Tricholoma sulfureum, albo-brun- neum ; Clitocybe infundibuliformis, brumalis ; Collybia atrata ; Pluteus cervinus ; Pholiola unicolor ; Hypholoma sublateritium ; Bolbitius hydrophilus ; Cortinarius bivelus, castaneus ; Paæxillus involutus ; Laclarius torminosus ; Russula adusta, fellea ; Panus stypticus ; Polyporus hispidus, betulinus, applanatus, versicolor ; Hydnum repandum ; Clavaria juncea ; Telephora laciniata ; Lyco- perdon gemrñatum ; Ofidea grandis ; Spumaria alba; Tubercularia vulgaris. M. Arnould (Amiens. Champignons récoltés par M. Guichard, dans la scierie Wagniez). Armillaria mellea ; Pluteus cervinus; Pholiota destruens (très bel échantillon sur un morceau de Peuplier équarri) ; Stereum pur- pureum. M. Barla (Nice). Tricholoma albo-brunneum, rutilans, melaleu - cum, imbricatum ; Collybia dryophila ; Pholiota ægerita ; Gomphi- EXPOSITION MYCOLOGIQUE. LXIX dius viscidus ; Hygrophorus agathosmus ; Russula xerampilina ; Lentinus degener ; Boletus luteus, inpolitus ; Fistulina hepatica ; Polyporus confluens, frondosus, sulfureus ; Hydnum amarescens ; Clavariu flava, formosa; Polysaccum crassipes ; Scleroderma geas- ter ; Geasler hygrometricus ; Cyathus striatus ; Guepinia helvel- loides ; Tremellodon gelatinosum ; Rhizopogon provincialis. M. Bernard. Clitocybe hirneola. M. Bertrand (Vagney, Vosges). Tricholoma virgatum, putidum ; Clytocibe metachrous; Mycena epipterygia; Pholiota squarrosa ; Cortinarius cristallinus, caninus, orellanus; Thelephora antho- cephalla ; Torrubia capitata; Leotia lubrica. j M. Bonhour (Vaucresson). Amanita Mappa; Tricholoma pessun- datum ; Coprinus atramentarius ; Fistulina hepatica. M. Boudier (Forêt de Montmorency). Amanita Phalloïdes, Mappa, porphyria, muscaria, rubescens ; Lepiota procera, amianthina; Armillaria mellea; Tricholoma Columbetta ; Clylocibe proxima, fumosa; Collybia fusipes, maculata, dryophila ; Mycena galericulata ; Marasmius peronatus, epiphyllus; Pholiota destruens, mutabilis, unicolor ; Hebeloma senescens, crus- tuliniformis; Naucoria escharvïdes ; Crepidotus mollis; Cortinarius elalior, cyanescens, hemitrichus, cinnamomeus, scutulatus. Lactarius turpis, controversus, theïogalus, pyrogalus var. ; Rus- sula ochroleuca, fragilis, cyanoxantha; Lentinus lepideus. Boletus versipellis, badius; Polyporus nummularius, zonatus, famosus, radiatus, igniarius, nigricans, fulvus, pomaceus, ribis, crispus ; Trametes suaveolens; Hydnum serobiculatum,subsquamo- Sum ; Corticium Typhæ, roseum; Slereum hirsutum, purpureum, crispulum ; Telephora fimbriata; Lycoperdon piriforme ; Phallus impudicus; Peziza rutilans ; Elaphomyces cyanosporus, echinatus; Xylaria digitata. M. Bourquelot (Bois de ja rive gauche de la Seine). Amanita Mappa, muscar:1; Armillaria mellea; Tricholoma sapo- naceum, terreum, ustale ; Clitocube odora, clavipes, inversa, infun- dibuliformis, brumalis ; Collybia atrata, maculata, dryophila, fusi- LXX ROLLAND. pes, butyracea, hariolorum; Mycena pura, galopus; Claudopus varia- bilis ; Pholiota mutabilis, spectabilis ; Hypholoma fasciculare, sub- lateritium Psalliola campestris, pratensis ; Bolbitius hydrophilus ; Cortinarius bivelus; Lactarius subdulcis, mitissimus, pyrogalus, turpis, vellereus; Russula fragilis, ochroleuca, nigricans, adusta, cyanoxantha; Cantharellus aurantiacus, cibarius; Marasmius rotula; Lenzites flaccida, variegata; Boletus scaber; Polyporus betulinus, versicolor, biennis; Slereum purpureum ; Clavaria formosa ; Lyco- perdon pratense, perlatum ; Cyathus striatus; Phallus impudicus. M. Camus (Evian, Hte Savoie). Tricholoma albobrunneum ; Poly- porus ovinus; Hydnum imbricatum ; Favolus europœus. M. Costantin (cultures de Laboratoire). Rhopalomyces elegans; Nyctalis asterophora ;.Stysanus stemonitis ; Echinobotryum atrum; Une espèce nouvelle de Melanospora ; un Oospora ; ete. M. Daniel (château-Gontier, Mayenne). Trametes Bulliardi; Zrpex pachyodon ; Hydnum amicum ; Daldinia concentrica. Mme Daulnoy (Nièvre). Hygrophorus virgineus ; Psathyra fatua ; Polyporus biennis ; Corticium lividum, nudum; Stereum cristula- tum; Calocera cornea. M. Feuilleaubois (Fontainebleau). Polyporus Schweini{zi, annosus, ulmarius, conchatus, connatus ; Trametes gibbosa, Bulliardi ; Dæda- lea quercina; Hydnum erinaceum ; Phallus impudicus. M. Guillemot (de Tourlaville Manche). Boletus strobilaceus. M. Hariot. Lepiola amianthina; Clitocybe infundibuliformis ; Collybia dryophila ; Inocybe geophila ; Naucorix pediades ; Psathy- ra corrugis; Bolbitius hydrophilus ; Boletus badius ; Stereum cris- tulatum ; Lycoperdon gemmatum ; Helotium virgultorum. 1. le frère Héribault (Clermont-Ferrand). Polyporus giganteus, conchatus ; Trametes gibbosa, Bulliardi. Mme Labrosse (Forêts de Blois). Lepiota amianthina ; Tricholoma columbetta, lascivum ; Clilocybe fragrans, brumalis, odora, infun- EXPOSITION MYCOLOGIQUE. LXXI dibuliformis, laccata ; Collybia fusipes, dryophila; Mycena galeri- culata; Hypholoma fasciculare ; Paxillus amarellus ; Bolbitius hy- drophilus ; Cortinarius scutulatus, hinnuleus; Lactarius uvidus, in- sulsus, subdulcis , vellereus ; Russula lepida, sanguinea delica, fellea ; Marasmius peronatus ; Fistulina hepalica ; Polyporus rubri- porus, igniarius, resinaceus; Ceriomyces biennis ; Dædalea quer- cina; Hydnum erinaceum (magnifique échantillon); Calycella citrina. M. Legué (environs de Mondoubleau (Loir-et-Cher). Tricholoma sejunctum ; Cortinarius macropus ; Lactarius blennius ; Panus stip- ticus; Lenzites variegata ; Polyporus zonatus, rubriporus ; Dœdalea quercina ; Clavaria aurea ; Lycoperdon gemmatum; Bulgaria in- quinans. M. Lucand (Autun) Corticuum leve; Hydnum zonatum ; Calocera viscosa. M. Ménier (de Nantes). Polyporus maritimus Quél., resinosus Fr. resinaceus Boud., benzoinus (rare), squamosus, australis (forma vegetus), floccosus, amorphus, ferruginosus; Farolus europæus ; Hydnum velutinum, amicum ; Scleroderma Corium, Polysaceum arenarium ; Phialea echinophila; Æcidium Chenopodii fruticosi (sur Suæda fruticosa), Uromyces Salicorniæ (sur Salicornia herba- cea). Ces deux derniers échantillons viennent des marais salants du Croisic. M. Ménier (du Mans). Tricholoma colossum (bel échantillon) ; Pazxillus atrotomentosus; Hydnum imbricatam ; Scleroderma Co- rium; Poiysaccum arenarium; Rhizina undulata ; Rhizopogon luteolus. M. Michel (Carrières-sous-Bois), Hebeloma senescens ; Cortina- rius multiformis, eyanites, brunneofulvus. M. Morot (d’une maison de la rue Tournefort à Paris). Pterula multifida ; Merulius lacrymans, Corium. M. Peteaux (Bois de Villers-Farlay, Jura). Cortinarius scandens; Russula emetica ; Stereum hirsutum ; Lycoperdon gemmatum ; Lec- tia lubrica. LXXIT ROLLAND. M. Rolland (Chamonix, Hte-Savoie et Zermatt, Suisse). Lentinus lepideus ; Lenzites sæpiara ; Polyporus Pinicola, marginatus, offici- nalis, zonatus;, Trametes odorata ; Corticium roseum ; Xylomorphe du Melèze ; Exobasidium Rhododendri ; Ræstelia cornuta sur feuilles de Sorbier. M. Roze. Un très bel échantillon d’'Æthalium septicum. M. Thomières (Bois de Chaville). Amanita muscaria ; Boletus edulis. M. Verly (Hérimoncourt, Doubs). Armillaria mellea ; Clilocybe candicans ; Collybia cirrata ; Mycena vitilis ; Pholiota marginata ; Inocybe geophylla ; Clitopilus prunulus ; Hygrophorus niveus, co- nicus ; Laclarius pyrogalus ; Merulius tremellosus ; Leolia lubrica. M. Veuillot (Rhône). Clitocybe gilva ; Collybia conigena ; Maras- mius erythropus ; Polyporus giganteus (Echantillon pesant 31 kil.). Hydnum velutinum (Saône-et-Loire). Geaster fimbriatum (Côte-d’Or). ICONES. M. Bernard, pharmacien principal à l'hôpital militaire St-Martin avait exposé 40 aquarelles, la plupart de Champignons trouvés aux environs de Bourges (Cher), parmi lesquels : Tricholomo pessundatum, grammopodium ; Clitocybe pruinosus ; Collybia semitalis ; Pleurotus Eryngüi ; Nolanea pascua ; Inocybe eutheles ; Coprinus Roris ; Hygrophorus nemoreus, psittacinus ; Lactarius volemus ; Marasmius erythropus ; Boletus pruinatus, to- rosus ; Pelletieri Le. : Flammula paradoxa Kalch. ; Polyporus pi- cipes, cæruleus, hispidus, incanus ; Trameles campestris; Hydnum cinereum ; Clavaria inæqualis ; Phallus caninus ; Peziza coronata ; Podisoma Juniperi ; Æcidium Rumicis, Tussilaginis. M. Boudier. Une centaine d’aquarelles avec caractères microsco- piques au trait, parmi lesquelles nous citerons celles des espèces suivantes : Amanila Eliæ, strangulata, solitaria ; Lepiota Brebissoni Gill, EXPOSITION MYCOLOGIQUE, LXXTIT cinnabarina ; Armiliaria robusla, caligata, Tricholoma ionides ; Clitocybe tabescens ; Mycena rubella ; Pleurotus cornucopiæ, corti- catus ; Voluaria speciosa, Taylori ; Pluteus patricius, Roberti ; Ino- cybe NE ; Naucoria striæpes ; Psalliota Elvensis ; Copri- nus tigrinellus ; Cortinarius sebaceus, Bulliardi, miltinus, torvus (forma Berkelevi); Hygrophorus nemoreus; Lactarius uvidus, flavi- dus ; Russula sororia ; Lentinus degener ; Marasmius fœtidus ; Boletus versicolor, duriusculus, reticulatus, parasiticus ; Fistulina hepatica (forma Ptychogaster); Polyporus quercinus,leucomelas, ru- briporus ; Hydnum Sobolewski, amicum ; Clavaria cardinalis ; Hydnangium monosporum ; Polysaccum pisocarpium ; Scleroderma Geaster. Puis, de nombreux Discomycètes parmi lesquels nous indiquerons surtout les Horchella rotunda et vulgaris, les Helvella sulcata et la- cunosa, albipes, pithyophila, les Pezizes de la section des Acétabu- lées telles que Pez. Acetabulum, leucomelas, sulcata, ancilis ; de nombreuses Aleuriées comme A. micropus, hortensis, vesiculosa, repanda, Galactinia irina, saniosa, cochleata, pudica, succosa, Pli- caria leïocarpa, trachycarpa, violaseens, Dunalia ; bon nombre de Pezizées vraies, d'Otidea, de Ciliaria, d'Humaria et d’Ascoboles, puis enfin une certaine quantité d’espèces appartenant à la section des Inoperculés parmi lesquelles on pouvait remarquer surtout des Geoglossum, des Vibrissea, des Bulgaria, des Sclerolinia en nombre, des Phialea, Helotium, Mollisia, tous avec leurs détails anatomiques exéculés à la chambre claire. M. Bourquelot. Une cinquantaine de Photographies de Champi- gnons coloriées, parmi lesquelles nous citerons : Amanita Mappa, muscaria, rubescens ; Lepiota procera ; Armillaria mellea ; Tricho- loma ur : Cortinarius armillatus ; Gomphidius viscidus ; Lac- tarius hu: Russula fœtens ; Caniharellus cibarius ; Boletus edulis ; Hydrim repandum ; Lycoperdon excipuliforme ; Morchella don semi-libera. M. Ménier. Environ cinquante Photographies parmi lesquelles on remarquait plusieurs fidèles reproductions de Champignons exposés par lui en nature. M. Michel. Une soixantaine d’aquarelles in-8° d'espèces récoltées LXXIV ROLLAND, dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye, parmi lesquelles figuraient Clitocybe Pelletieri, gymnopodia (ag. socialis D. C.), Russula æru- ginascens, Pleurotus scyphoïdes, Inocybe dulcamara et Trinii, He- beloma senescens et spoliatus, Paxillus atrotomentosus, Hypholoma leucotephrus, Boletus parasiticus sur Scleroderma verrucosa et un grand nombre de Cortinaires, entre autres : C. Orichalceus, rufo- olivaceus, evernius, brunneofulvus, duracinus, damascenus, dola- bratus, etc., etc. M. Morot. Une belle collection de Photographies de Champignons. M. Patouillard : Une centaine d'aquarelles représentant des Po- lyporées avec leurs détails anatomiques. Cette collection importante, dont nous donnons la liste, forme la matière du fascicule VIII de ses « Tabulæ » actuellement sous presse. Melanopus squamosus, Fr., elegans, picipes ; Poria ferruginosa, incarnata, Vaillantii, Medullapanis, vitrea, violacea, mucida Fr. ; Polyporus Wynnei Bk., dichrous Fr., verrucipes Bk., aratus Berk., stereinus Berk., pinsitus Fr., amorphus Fr., depauperatus Pat., flabellum Montg., adustus Fr., zonatus Fr., hypomelas Pat., albo- cervinus Bk., reversus Link., rugulosus Junh., Schweinitziü Fr., croceus Fr., rufoochraceus Pat., fastuosus Lev., rimosus Bk., pec- tinatus Klot., conchatus Fr., Evonymi Kalch., Ribis Fr., salicinus Fr., piccinus Peck., Inzengæ Fr., ochroleucus Bk., turbinatus Pat., dryadeus Fr., fusco purpureus Boud., ignarius Fr., fucatus Quel., roburneus Fr., flavescens Mtg., stipitarius Bk., Tricholoma Mtg., hippopus Willd., incanus Q., cæsius Fr., giganteus Fr., poripes Fr., cristatus Er., tephroleucus, betulinus Fr., quercinus Fr., aurantia- cus Peck., macer Fr., partitus Bk., guyanensis Mig., benzoinus Fr., confluens Fr., Anax Bk., frondosus Fr., salignus Fr.,sulfureus Bull., perennis, tomentosus, circinatus, Delavayi Pat., Ulmarius Fr., vol- vatus Peck., connatus Fr., Novogueneensis Hen., orinocensis Pat. et G., vulpinus Fr., aureonitens Pat., radiatus Fr.; Ganoderma rufo badium Pat., subrugosum Bres. et Pat , exile Bk., Xylodes Bk., re- sinaceum Boud., applanatum Pers., boleticeps Pat. et G , macer Bk., vegetum Fr., Australe Fr., obokense Pat., fornicatum Fr., lucidum Fr., autans Fr., Hildebrandii Hen., longipes Lev. EXPOSITION MYCOLOGIQUE. LXXV M. Pornin. Un tableau à l’huile représentant en grandeur natu- relle et très fidélement le Paxillus giganteus tel qu’on le rencontre dans les pâturages de Zermatt (Valais, Suisse). M. Rolland. Une trentaine d’aquarelles, pour la plupart de Cham- pignons récoltés à Zermatt et à Chamonix. On y trouvait : Tricholoma immundum ; Pluleus chrysophœus, luteo-marginatus Roll.; Cortinarius traganus ; Lactarius representaneus, Porninsis Roll.; Russula mustelina; Lentinus lepideus ; Boletus plorans Roll. flavus, tridentinus, Boletinus cavipes var. aurea Roll.; Ascobo- lus Costantini Roll. globularis Roll.; Pseudombrophila theïoleuca Roll.; Coryne firmula Roll. ; Guepinia helvelloïdes ; Wynella le- porina et Sterigmatocystis dubia. Nous terminerons la nomenclature de l'Exposition des Champi- gnons en remerciant bien vivement Messieurs Duchartre et Bleu, gràce au bon concours desquels la salle de la Société d’'Horticulture a pu être mise gracieusement à notre disposition. Excursion de Villers-Cotterêts. L'[linérairé a été le suivant : Avenue royale, puis les grandes Fu- taies traversées par les routes de Cœuvres, du Faite et Tortue ; re- tour à Villers-Colterêts par la route de Paris à Maubeuge. Voici les principales espèces rencontrées dans cette course : Agaricinées : Amanita Phalloides, Mappa, muscaria ; Lepiota amianthina, procera ; Armillaria mucida ; Tricholoma album, triste, virgatum, nudum, pessundatum, saponaceum, sulfureum ; Clitocybe phyllophila, fumosa, odora, brumalis, infundibuliformis ; Collybia butyracea, fusipes, phæopodia ; Mycena pterigena, pelianthina, ga- lopus, sanguinolenta ; Omphalia fibula ; Pholiota adiposa, radicosa ; Inocybe geophylla (variétés blanches et violettes), tricholoma; Hebe- loma mesophæum, longicaudum ; Naucoria carpophila ; Tubaria furfuracea; Stropharia æruginosa, squamosa (très abondant); Hypho- LXXVI ROLLAND, loma tephroleucum, appendiculatum ; Psathyrella gracilis, hias- cens ; Coprinus picaceus (très abondant), micaceus, plicatilis ; Cor- tinarius decipiens, azureus ; Hygrophorus conicus ; Lactarius blen- nius, chrysorheus ; Russula fragilis, ochroleuca ; Cantharellus ciba- rius ; Marasmius urens, oreades. Polyporées : Boletus chrysenteron, appendiculatus (?) ; Polyporus umbrinus, versicolor, adustus ; Trametes gibbosa. Hydnées : Hydnum repandum ; Irpex obliquus ; Phlebia meris- moides. Théléphorées : Craterellus cornucopioides ; Stereum crispatum, spadiceum, ferrugineum. Clavariées : Clavaria cristata. Gastéromycètes : Gyathus striatus ; Crucibulum vulgare ; Lycoper- don gemmatum, piriforme, echinatum, hirtum ; Scleroderma ver- rucosum. Hétlérobasidiées : Tremella mesenterica ; Calocera cornea ; Ec- chyna faginea. Discomycètes : Leotia lubrica; Helvella leucophæa, elastica ; Peziza aurantia ; Pyronema confluens ; Ascophanus carneus. Pyrénomcèles : Nectria episphæria ; Xylaria Hypoxylon ; Sphæria ovina, bombarda. Excursion de Pierrefonds. Itinéraire. Grande futaie à gauche de la route de Compiègne, étangs de Batignies ; chemin des étangs de St-Pierre, gorge du Han, retour à Pierrefonds par la route de Cuises. Agaricinées : Amanita rubescens, mappa, phalloides ; Lepiota- crislata, acutesquamosa, mastoidea ; Armillaria mellea, mucida ; Tricholoma album, melaleucum, nudum, sulfureum ; Clitocybe fra- grans, phyllophilus, nebularis, clavipes ; Collybia maculata, butyra- cea ; Mycena lactea, pelianthina, debilis, corticola, galopus ; Pleu- rotus ostreatus, lignatilis, geogenius ; Pluteus cervinus ; Pholiota togularis ou mycenoides, radicosa ; Inocybe Tricholoma (commun), EXPOSITION MYCOLOGIQUE. LXX VII cæsariata ; Hebeloma sinapizans, sacchariolens, crustulimiformis, senescens ; Crepidotus mollis ; Psalliota campestris ; Stropharia squamosa, coronilla, æruginosa ; Psilocybe spadicea, fœnisecii ; Psathyrella gracilis ; Coprinus cinerascens, lagopus, hemerobius ; Cortinarius decipiens, bivelus, turbinatus, purpurascens, cyanopus ; Paxillus atro-tomentosus, involutus ; Hygrophorus virgineus ; Lacta- rius subdulcis, torminosus, quietus ; Russula fragilis, fellea, nigri- cans, ochroleuca ; Cantharellus cibarius ; Marasmius globularis, epiphyllus (var.pinicola),calopus, ramealis ; Panus Delastri; Lenzites betulinus. Polyporées : Boletus chrysenteron, badius ; Polyporus adustus, dichrous, caesius, abietinus, giganteus, fomentarius. Hydnées : Hydnum repandum ; Phlebia merismoides. Théléphorées : Stereum purpureum ; Corticium læve. Clavariées : Clavaria cristata. Gastéromycètes : Cyathus striatus ; Geaster fimbriatum ; Lycoper- don gemmatum ; Scleroderma verrucosum. Hétérobasidiées-: Tremella albida ; Dacrymyces succineus. Discomycèles : Helvella crispa. Peziza alutacea, granulata, scutula, virginea ; Eustegia Ilicis. Pyrénomycètes : Hypoxyion fuscum ; Necria. Hyphomycètes, etc.: Trichoderma viride ; Cytispora. Myxomycètes : Trichia chrysosperma ; Lycogala epidendra. Excursion d'Ecouen. Malgré le mauvais temps, la récolte fut abondante dans les bois d’Ecouen si riches d'ordinaire. Parmi les espèces récoltées, il faut signaler : Agaricinées : Amanita Mappa, muscaria, rubescens ; Lepiota rhacodes; Tricholoma sordidum; Clitocybe laccata, amethystina (var.), cerussata, phyllophila, dealbata, inversa, proxima, tornata, LXX VIII ROLLAND. pruinosa ; Collybia butyracea, maculata; Mycena polygramma, pura, rugosa, epipterygia, galopus, corticola, filopes, galericulata ; Ento- loma sericeum ; Clitopilus orcella ; Leptonia chalybea ; Claudopus variabilis ; Hebeloma sinapizans ; Tubaria furfuracea, pellucida ; Psalliota campestris ; Hypholoma fasciculare, sublateritium ; Psa- thyra spadiceo-gresea, Coprinus comatus, atramentarius ; Bolbitius hydrophilus ; Cortinarius castaneus, cinnamomeus, hinnuleus ; Pa- xillus involutus ; Lactarius turpis, vellereus ; Russula cyanoxantha, adusta, fragilis ; Marasmius urens, peronatus, epiphyllus, rotula ; Panus stipticus ; Lenzites flaccida. Polyporées : Boletus scaber, versipellis ; Polyporus lucidus, appla- natus, adustus, Merulius corium. Hydnées : Hydnum repandum. Théléphorées : Stereum purpureum. Gastéromycètes : Phallus impudicus ; Lycoperdon hirtum ; Scle- roderma verrucosum ; Cyathus vernicosus. Discomycètes : Helvella crispa ; Bulgaria inquinans, Rhytisma acerinuin, Pyrénomycèles : Diatrype quercina. Urédinées : Puccinia poarum. ESSAI D'UN CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES des Environs de Paris PAR M. Léon ROLLAND. Suite (1). Exrtocoma Livipum, PL. XI, fig. 1. Ce champignon est regardé comme très toxique surtout depuis l'expérience qu'en a faite en 1865 M. Quélet, qui lui a donné le nom de « Purge de la meunière » (2). Ce surnom indique une espèce dangereuse et son arme enga- geant dont parle M. Quélet, bien fait pour tenter une meunière, n’est autre que celui de la farine. Voilà certainement le meilleur exemple qui puisse venir à l'appui de la note que j'ai insérée dans la première partie de cet opuscule à propos des Mousserons : « L’odeur de farine n'indique pas toujours qu’un champignon est comestible ». Il faut donc bannir à tout jamais le préjugé qu’une odeur agréable est une garantie contre les empoisonnements ! L’Entoloma lividum, qui vient généralement en automne, se ren- contre aussi en été, atteint d’assez grandes dimensions et peut, si l'on n’a égard qu’à la coloration de ses feuillets qui deviennent ro- sés, mais seulement rosés, se confondre avec les Psalliotes qui en (1) Voir le bulletin de la Soc. Myc. 1887, 1er fasc., p. 73-87 avec 7 planches ; 1889, 1er fasc., p. XVIII-XX VIII, 4 planches. (2) Champignons du Jura et des Vosges par le Docteur L. Quélet, p. 83. E-4 rt, A LXXX ROLLAND. différent essentiellement par leur collier, l'odeur, mais ses sujets jeunes, comme la remarque en est très bien faite dans «l'Atlas des Champignons comestibles et vénéneux » que j'ai déjà cité, se rap- prochent des Agarics Prunulus ou Orcelle. Il à une affinité non moins grande avec l’Entoloma clypeatum, mais, d'ordinaire, ce dernier est beaucoup plus précoce. Son chapeau est charnu, ferme, plus ou moins lobé ou régulier, convexe, puis plan avec les bords repliés. Il a toujours un disque compact, couvert de très légères et peu visibles vergetures et sa couleur est d’un gris ochracé. La chair est blanche, mince sur les bords, épaisse au centre. Ses feuillets sont blanchâtres d’abord, devenant plus tard d’un jaune saumoné. Ils sont épais et pas trop serrés, aigus à la marge et larges et sinués à la base. Son pied blanc, striolé, plus ou moins courbé, sans collier ni volve est cylindrique, se 1c0flant quelque peu dans le bas. Il présente une écorce ferme, fibreuse, se ramollissant dans le centre en une sorte de moelle, et se creuse à la fin. Tout le champignon qui a une odeur et un goût de farine fraîche est élastique et fragile. On le rencontre au milieu des broussailles des forêts, dans les terrains argileux. AMANITE VINEUSE (Amanità r'ubescens) PL. XI, fig. 2. Voici une excellente espèce à laquelle le nom de vineuse est très bien adapté en ce sens que son caractère essentiel et qui permet de ne pas la confondre avec d'autres Amanites est d’avoir une chair rougissante tout au moins quand on la froisse ou qu’on la coupe (1). Ceite coloration rosée est en général toujours apparente sur le (1) Une autre Amanile, pourtant, se rapproche d'A. rubescens par la couleur de sa chair, c’est À. magnifica ; mais E. Fries indique dans sa « monographie des Amanites », p. 14, que cette coloration est plutôt fauve que rougeâtre et entre autres différences qu'A. magnifica est manifestement striée sur les bords du chapeau, ce qui ne se voit jamais dans À. ru- bescens. CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. LXXXI chapeau et le pied, même sans froissement, et si l’on fait attention à ce caractère, on ne fera jamais de confusion avec un autre cham- pignon qui est très vénéneux et dont je parlerai ensuite. L’Amanile vineuse, qui varie suivant la nature du terrain ou Pétat hygrométrique de l'air, parait présenter au moins deux formes bien distinctes : L'une est ordinairement grande et luxuriante ; son chapeau, à l’état adulte, est très charnu, d’abord globuleux, puis s’étalant à la fin, couleur de chair bistrée avec des taches rougeàtres qui appar- tiennent à la chair et se voient par transparence. Sa surface est lisse, tendue et sans stries et plus ou moins cou- verte des débris de la volve qui est désagrégée en squames d’un blanc grisâtre, inégales et pulvérulentes, faciles à enlever. Les feuillets larges, serrés, mous sont blancs et se tachent aussi de rougeàtre. Le pied est solide, creux dans un âge avancé, cylindrique, s’épais- sissant insensiblement vers le bas où il se termine par un bulbe inférieurement conique, au pourtour duquel des traces de volve sont à peine apparentes. La volve qui appartient, comme nous le savons, à toute Amanile, n’est bien visible ici que lorsque le sujet est jeune et que le pied ne s’est pas encore allongé. Le chapeau semble alors faire corps avec le bulbe qui est tur- biné ; mais avec la croissance, les contours s’arrordissent plus ou moins et la volve qui est très friable tend à disparaitre. Le pied est à peu près de même couleur que le chapeau, mais la teinte caractéristique rougeûtre y est peut-être plus intense et plus uniformément répandue. Il présente une surface floconneuse ; son collier, qui dans sa par- tie supérieure est appliqué, part du sommet et forme comme une manchette blanche, membraneuse et striée. Tel on trouve ce champignon dans les endroits couverts où il est à l'abri de la dessication. Mais dans les forêts moins ombragées, il est plus foncé, plus ri- gide et les verrues du chapeau plus petites, plus régulières et mu- cronées. L'autre forme est généralement beaucoup plus grêle, plus ( LXXXII ROLLAND brune avec des verrues pelites, serrées, et se fait remarquer par son collier entièrement jaune-soufre ou tout au moins à son extré- mité libre ; c’est la variété bien dénommée Annulo-sulfwrea par M. Gillet. Ces champignons qui poussent dès le mois de juin sont plus nom- breux en septembre et se rencontrent-dans les forêts d’essences di- verses, surtout des terrains sablonneux. Je me rappelle avoir constaté une grande abondance de la va- riété Annulo-sulfurea dans un bouquet de Pins près Verrières (S."et 0). C’est cette variété qu’il ne faudrait pas confondre avec le cham- pignon suivant qui entre autres sensibles différences a une chair ne rougissant jamais et le chapeau foujours strié sur les bords. Le mieux encore est de ne prendre pour la table que les Ama- niles vineuses de la première forme, à chapeau charnu, suceulent et rougissant d’une façon bien nette. AMANITE PANTRÈRE (Amanila pantherina) PL. XI, fig. 3. Cette espèce est considérée comme non moins pes que les Amaniles vénéneuses précédemment décrites. Son chapeau charnu, d’abord convexe, s'étale et s’évase un peu à la fin ; il a une pellicule légèrement visqueuse par l'humidité ; co- lorée diversement en brun feuille-morte plus ou moins olivàtre ou en bistré clair, montrant quand on la soulève une chair bien blanche, jamais rougeàtre. Cette pellicule nettement et fortement striée au pourtour du cha- peau est-couverte ordinairement des débris de la volve découpée en petites verrues blanches. Les feuillets d’un beau blanc, assez larges près du bord du cha- peau, s’amincissent vers le pied auquel ils sont adhérents. Le pied blanc, relativement mince et allongé, est tout à fait cylin- drique, ferme, à moelle floconneuse, et se creuse de bonne heure. Il présente un anneau également blane, strié, inséré obliquement vers son milieu et se termine par un bulbe sphérique couronné par le pourtour de la volve déchirée à cet endroit en débris circulaires formant généralement deux ou trois bourrelets plus ou moins régu- liers vers la base. CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. LXXXIIT Ce champignon à apparence grêle, qui se montre à la même époque que l’Amanite vineuse et dans les endroits argilo-sableux ou même purement sableux, a des caractères nettement tranchés et différents, et pour peu qu’on l’examine avec soin, on ne le con- fondra jamais avec celle-ci, malgré sa ressemblance. Ïl a aussi quelque affinité avec la variété blonde de l’Amanita vaginala, espèce comestible que je m’abstiens de décrire en rai- son de son importance très secondaire, mais on devra se rappeler que celle-ci est toujours sans anneau ! AMANITE ORONGE (Amanila cæsarea) PL. xir, Fig. 1. Cette belle et excellente espèce qui est commune dans le midi et le centre de la France devient de plus en plus rare à mesure que lon s’avance vers le nord ; on la rencontre cependant aux environs de Paris quand la saison d'été s’est montrée chaude et orageuse et son mycelium qui végète à l’état latent dans nos forêts trouve ainsi les conditions climatériques qui lui permettent de fructifier. C'est vers le mois de septembre qu’il faut la chercher dans les bois de Chênes, de Chataigniers ou autres arbres à feuilles caduques. Elle se présente d’abord sous la forme d’un œuf assez gros et bien blanc, très visible au-dessus de la terre; c’est la jeune Oronge enveloppée complètement dans sa volve. Ensuite cette volve se fend vers son milieu et l’on voit apparaitre le chapeau globuleux du champignon tranchant sur la volve par sa couleur vermillon-orangé. A l’état adulte le chapeau très charnu a une forme convexe ; sa pellicule luisante est rouge-orangée, plus jaune sur les bords qui sont striés. Si on la soulève, ce qui se fait très facilement, on aperçoit la chair qui montre immédiatement une zone mince d’un beau jaune doré, tandis qu'en dessous elle est très blanche. Les feuillets assez nombreux, ventrus, fragiles, sont d’un jaune mat et adhèrent au pied. Le pied gros, cylindrique ou s’épaississant de haut en bas et attei- gnant en longueur le diamètre du chapeau, est de la même couleur que ceux-ci et porte à son sommet un collier large membraneux el lisse qui est également jaune. LXXXIV ROLLAND. Il se termine à l’autre extrémité par un bulbe engainé dans la volve épaisse, blanche et formant un large sac très résistant. C’est à cause de cette résistance de la volve que le chapeau n’est pas couvert de verrues et se montre le plus souvent nu ; quelque- fois cependant les débris de la volve s’y voient, mais toujours en lambeaux de grandes dimensions. Avec un peu d'attention on distinguera facilement cette espèce de celle qui suit, la seule qui lui ressemble un peu et qu’il est nécessaire de bien connaître, car elle est vénéneuse. AMANITE FAUSSE ORONGE (Amanila muscaria) PL. x, Fic. 2. Ce champignon a été nommé À. muscaria parce que dans cer- taines régions, notamment en Pologne et en Russie, on lui donne une application très utile : En effet les habitants de ces contrées, après avoir débarrassé le champignon de son pied, le placent dans une assiette où il joue le rôle de papier tue-mouches. Cette seule observation fait voir qu'on a affaire à une espèce to- xique. Sa distribution géographique est en raison inverse de celle de l'Oronge vraie, de telle sorte qu'un'méridional qui la connait peu ou point, court fort le risque, aux environs de Paris, de la récolter pour l’autre espèce et ce fait de distribution nous sera expliqué quand nous saurons qu’elle se plait dans le voisinage des Bouleaux com- muns dans le Nord et rares dans le Midi. Son chapeau à beaucoup de ressemblance avec celui de l'Oronge vraie ; il est charnu et d’une couleur analogue, pourtant moins orangée, mais jamais on ne le voit renfermé dans une volve sem- blable à un œuf. Tout jeune, il se montre déjà couvert des débris de cette pre- mière enveloppe tellement friable qu’elle se déchire en verrues à la première extension de la plante. On trouve donc ordinairement le chapeau couvert de nombreuses verrues blanches ou jaunâtres très caractéristiques, à moins qu'une pluie ne les ait fait disparaître, ce qui est assez rare. Le pied ordinairement blanc, quelquefois jaunâtre est lisse on CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES, LXXXV pelucheux, plus élancé généralement que dans l’Oronge vraie; il porte à son sommet un collier blanc ou jaunâtre également, mais comme le champignon a une volve extrêmement friable, sa base ne s'enfonce jamais dans un sac, comme pour l’espèce précédente; au contraire, il se termine par un bulbe presque nu où la première enveloppe n’apparaît que sous forme d’écailles ou de verrues pris- matiques ordinairement et assez régulièrement disposées en plu- sieurs cercles parallèles. Ces différences de volves sont constantes dans les deux espèces et peuvent servir de criterium, mais une différence non moins caractéristique réside dans les feuillets : Ceux de l’Oronge vraie sont comme nous l’avons vu d’un beau jaune, tandis que la Fausse Oronge les a blancs ou à peine jau- nâtres. Rien qu’à voir les feuillets on peut donc juger de l'espèce. La Fausse Oronge abonde dans les forêts des environs de Paris et de tout le Nord de la France et se rencontre comme je l'ai déjà dit dans le voisinage des Bouleaux, depuis septembre jusqu'aux gelées. Elle à causé souvent des accidents, quoiqu’elle soit quelquefois maugée par certaines personnes. Il est donc toujours prudent de s’en abstenir, car elle ne parait pouvoir être consommée impunément que dans des conditions par- ticulières. LE MARCHÉ AUX CHAMPIGNONS à Jléna En 1888 et 1889. Le docteur Em. Pfeiffer a publié dans le courant de l’année 1889(1) deux articles assez étendus sur les diverses espèces de champignons comestibles vendues sur le marché d'Iéna pendant les années 1888 et 1889, ainsi que sur les espèces dangereuses qui se sont trouvées mélangées accidentellement aux précédentes. Nous reproduisons ci- dessous ce qui, dans ces articles, peut intéresser les lecteurs du Bulletin. En 1888, les espèces apportées couramment ont été les suivantes : Helvellacées. Helvella esculenta Pers. Morchella esculenta Pers., sous toutes ses variétés. Clavariées.. Sparassis crispa Fr. Barbe de chèvre. Clavaria flava Pers. « formosa Pers. « Botrytis Pers. Hydnées.... Hydnum imbricatum Linn. « repandum Linn. Polyporées.. Polyporus confluens Alb. et Schw. « ovinus Schæff. Pis de brebis. Boletus edulis Bull. « _ scaber Fr. Q__ granulatus Linn. @ luteus Linn. (1) Aufricht des Pilämarktes Archiv. der Pharmacie [3], XX VII, p. 116 et 1137, 1889. MARCHÉ AUX CHAMPIGNONS A IÉNA. LXXXVII Agaricinées. Cantharellus cibarius Fr. Psalliota campestris L. « arvensis Schæff. Lactarius volemus Fr. Quelques autres champignons ont encore paru sur le marché, mais en faible quantité. Tels sont le Marasmius scorodonius Fr., le Clitopilus Prunulus Pers. et le Polyporus sulfureus Fr. Dans les années précédentes, on remarquait quelquefois, confon- dus avec les Helvelles, des exemplaires brisés de Peziza venosa Pers., de Pez. repanda Wahl. et de Pez. Acetabulum Linn. En 1888, ces espèces, surtout la première, se sont rencontrées plus fréquemment et pour la première fois, des paniers d’exemplaires entiers de ces champignons ont été offerts sur le marché sous le nom de « morille plate. » De temps en temps, au milieu des champignons comestibles, se sont glissés quelques individus appartenant à des espèces toxiques : le Calocera viscosa, Fr., dans les Clavaria flava; le Cantharellus aurantiacus Fr., dans les Canth. cibarius ; l'Amanita phalloides Fr. dans les Psalliola campestris. Le Dr Pfeiffer a même rencontré, mélangé avec les Bolets, une Agaricinée dont le chapeau n’était pas encore dégagé, le Cortinarius multiformis Fr. En 1889, le nombre des espèces apportées sur le marché s’est en- core augmenté. On remarquait aussi un meilleur choix des indivi- dus. Outre les espèces mentionnées ci-dessus, on a offert les sui- vantes : Morchella conica Pers. rimosipes D. C. crassipes D. C. Hydnum rufescens Pers. Polyporus sulfureus Fr. Boletus versipellis Fr. Russula alutacea Pers. Pholiota mutabilis Schæff. Tricholoma gambosum Fr. Lepiota procera Scop. sous le nom de « champi- gnon curé » (Pfarrpilz). LXXX VIII BOURQUELOT. Le Peziza reticulata Grev. a été également offert et vendu sur le marché. Une seule fois on a rencontré, avec les Morilles, le Verpa digita- liformis Pers., qui a été détruit. L’Hypholoma fasciculare Bolt. a été trouvé mélangé par méprise au Pholiota mutabilis. Enfin, le Paxillus atrotomentosus Batsch., l'Hebeloma crustuluni- forme Bull., le Lactarius vellereus Fr. (Dreckschieber) et le L. par- gamenus Schwartz ont été refusés. On remarquera que, dans cette année 1889, il n’est pas venu un seul champignon véritablement toxique, contrairement à ce qui s’est passé dans les années antérieures. Le Dr Pfeiffer attribue ce résultat à ce que l'inspection a été faite avee soin et à ce que des indications précises ont été données aux marchands. Em. BOURQUELOT. NOUVEAUTÉ TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE ET PRATIQUE DE MYCOLOGIE suivi de la des- cription des espèces utiles, dangereuses et remarquables, avec une introduction de M. le D: Jules de Seynes ; par M. Moyen. Nous recommandons beaucoup cet excellent petit livre qui cons- titue un guide qui sera très utile aux débutants. Il est accompagné d'un grand nombre de figures faites avec beaucoup de soin. Se CARRE SE ERRATUM Le titre de la « Flore des Vosges, Champignons par M. Mougeot (Rev. bibliog. t. V, fase. 1, p. XXXIX, a été donné d’une manière inexacte. Ce travail, qui est l’œuvre commune de MM. A. Mougeot et René Ferry, est intitulé : « Catalogue méthodique des Champi- gnons du département des Vosges, elc., dressé par Antoine Mougeot et René Ferry, avec le concours de MM. Quélet et Forquignon ». re OR BULL. DE LA S0C. MYC.DE FRANCE 1. OMPHAUA REFLEXA Bres. n sp. 2. NOLANEA KAMERUNENSIS Bres.n. sp Bresadola del, RENE SCPLESE BULL. DE LA SOC. MYC.DE FRANCE PNR LENTINUS BRAUNII Bres.n. sp. BRresadola del. Lit.Giov. Zipp el Trento BULL. DE LA SOC.MYC.DE FRANCE T. VI. PL. IL 1ENTOLOMA RHODOPHEUM Bres nsp. 2. BOLETUS RUFOBADIUS Bres. n.sp. Bresadola del Lit. Giov Zippel Trento BULL.DE LA S0C. MYC.DE FRANCE T.VI. P1. IN. BOLETUS BRAUNIT Bres. n. sp. Presadole de: Lit Giov Zippe? rent BULL. DE LA S0C.MYC.DE FRANCE mas D Bresadola de ze 1. POLYPORUS SQUAMULOSUS Bresn.sp 2.DAEDALEA CONCHATA Bres. n.sp. Lit. Giov Zip BULL.DE LA SOC.MYC. DE FRANCE EVIL -PIONE 1. POLYPORUS SCHUMANNII Bres.nsp. 2. GANODERMA INTERMEDIUM Bres.et Pat. Bresadoh del. Lit lrior Zippel Trento BULL.DE LA S0C MYC.DE FRANCE NE PI VIT 1. GANODERMA FULVELLUM Bres. 2. FOMES HIPPOPUS Willd.n.sp. Bresadola del. Jde Giov. Zippel Trento + se Féués A 7: : BULL. DE LA S0C. MYC. DE FRANCE TONI PE-YIRE FOMES PACHYPHLŒUS Pat. n. sp. PBresadola del Lit. Giov Zippel Trento BULL.DE LA SOC. MYC. DE FRANCE TNI. PLADEe 1.POLYSTICTUS SACER Fr. var: MEGALOPORUS 2,HYDNUM HENNINGSIT Bres. n. sp. Bresadola del Lit. Cv Zippei Irenio BUIL. DE LA $0C. MYC.DE FRANCE DVI PE De 1. MERULIUS TESSELATUS Bres. n..sp. 2. HIPPOPERDON PISIFORME Bresadola del. Kalchbr| Bres. ni: "7 21 lait. Giov. Zisvel Treric L. DE LA S0C. MYC. DE FRANCE VE "PLRR L. Rolland, del. Fig. 1. ENTOLOMA LIVIDUM (poison) Fig 2. AMANITE VINEUSE. Fig 3 AMANITE PANTHÈRE (poison). JUL. DE LA SOC. MIC. DE FRANCE PVE PL XIE Fig 1. AMANITE ORONCE. Fig 2. AMANITE FAUSSE-ORONGE (poison). Braun Re. RC Tue, LE RTE rand 3 Ckf Dichotomique des Bolets (Cèpes).. Clef Dichotomique pour la délermimnaton des cAgaricinées à spores blanches. . PRE ALT t oi de Champignons de M. PHONE RER CELA: tantin, ee . Remarques sur la collection de champie. D RES - gnons microscopiques figurant à l'Ex- POSIHsON de la Société ra EX ss... id: Rapport sur l'Exposition mycologique pe - et les Herborisations de la Session... Lxv1. ne rs 170 A MERS COMPOSER LS EL EX. À Exeuion de Pierrefonds. LXXVI. RAA MD DE OMR A. LI prb dir. de: ERXVIL w Rolland... % Essai d'un Calendrier des Champignons er comestibles des environs de Paris (suite) Lxx1x. Bourquelot. Le Marché aux Champignons à Iéna en RACLETTE UE ARR MAI # OUT LION LR AR AS SE Gel LXXXVIIL » Erratum.........ssss.see sosssssuseereses LXXVVIT a — — 71 - SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE PRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. Jours des Séances pendant l’année 1890. | | Janvier Décembre Février Mars avril | Mai | Juin |Septembre| Octobre | Novembre VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Annee 4885. N°1 2. Seransenedesssiteess/ le AO Année 1886. N°0 2 ét 8. ant... ee MINIER) Année 1887. [rois fasticules:s.% SRE Te Année 1888. 1°" fascicule. Session cryptogami- ‘ que tenue à Paris, en octobre 1887, par les sociètés Botanique et Mycologique. 29 fascicule et 3° fascicule. :...:#T-AIV: Année 1889. 4 fascicules ; le 4° fascicule paraïî- tré prochainement... TAVe BUREAU POUR 1890 MM. Bounier, Président, rue de Grétry, Montmorency. ParouiILLARD, Vice-Président. PRILLIEUX, id. PELTEREAU, Trésorier, notaire à Vendôme. RoLLAND, Archiviste. BourQuELoT, Secrélaire-général, à l'Hôpital Laennec, rue de Sèvres, 42, Paris. DELAGROIx, Secrétaire. NOTA. — Les COMMUNICATIONS doivent être envoyées deux jours avant la séance pendant laquelle elles doivent être présentées à M. BOURQUELOT, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laennec, Paris. Le bureau invite les membres qui ne peuvent assister aux séances, à envoyer les champignons qu'ils ont pu récolter. Une commission spéciale est chargée de leur détermination. L'envoi doit être fait 84, rue de Grenelle. EE ES —_"P—— Lons-le-Saunier, — Imprimerie et Lithographie Lucien Declume, rue Lafayette, 5. BULLETIN DE LA DE. FRANCE s D turn LA FIN DE CHAQUE TRIMESTRE RARE TOME VI. —#— LA 2 FASCICULE. 5 7 PRPPANEEEES ANNÉE 1890 DE — PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1890 ARTICEES CONTENUS DANS CE NUMÉRO 3 PPPDPPSP PPS SPPDPS PSP PR Em. Boudier.. Observations sur la végétation fongi- que aux environs de Paris en 1887. 91 Prillieux et Delacroix. A propos des planches XIIT et XIV. 04 150 Prillieux ...... Le Pachyma Cocos dans la Charente- inférieures 2, RS PE tt Prillieux et Delacroix. Note sur le Dothiorella Pitya. PI. XV. 9K Delacroix...... Espèces nouvelles de Champignons: IHRrienRs PE XV SSS Cru 99 F Lequé.;:..::.; Note sur le Pleurotus olearius....... 101 À | De Seynes..... Un Ceriomyces nouveau ............. 102 ; | \ D | x, L. Rolland .... Une nouvelle espèce de S/ysanus.... 105$ | N. Patouillard. Dussiella, nouveau genre d'Hypocre- Fr ACÉES-. 2.40 ARTE dar ess me CDD L | Prillieux et Delacroix . 1. — La maladie du pied du blé. PI. Ne VIE RL see AIO È | % JT. — Sur une nouvelle espèce de = 4 s« Physalospora et sur le Phoma Bras- = ge | ficûe PLCRME EL te en dr SEULS À | ÿ E. Gérard Matières grasses de deux champi- É agnons hyménomycètes; l'e partie. 115 É 2: - # 38 ko o—— é SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE : ANT if eu ; # ñ Lo Le L * D | « ».-à Vers dre bit à AT, H ns 2 ali. 'ENLe oc TOME VI. t: Y + 2: FASCICULE es EE 7 £ Res y - Année 1890 +”. ER nn 21 D _ PARIS “2 AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ "& 84, Rue de Grenclle, 84. 1890 QUELQUES OBSERVATIONS sur la végétation fongique aux environs de Paris PENDANT L'ANNÉE 1889 Par M. BOUDIER. L'année 1889 à été généralement peu fertile en champignons et si la beauté de l’été a été pour quelque chose dans cette pénurie, le manque de pluies en temps favorable y a beaucoup contribué et en est probalement la principale cause, car nous voyons souvent des années aussi sèches présenter à l’automne une végétation fongique considérable. Quelques tendances cependant à des poussées abondantes mais circonscrites, se sont produites. Elles n’ont pas été générales et ont _ été sans durée, ce qui me parait tenir à ce que les pluies, quand elles ont eu lieu, se sont produites en averses locales. De là, sans doute, le fait que les apparitions de ces végélaux se sont montrées dans les seuls endroits où elles sont tombées suffisamment et sur- tout en temps opportun. Ces localités ont été peu nombreuses aux environs de Paris ; de là aussi, ces quelques cantonnements relativement riches en champi- gnons, répandus çà et là, comme des oasis dans la région. Ainsi, en septembre, tandis que les bois et forêts de Vincennes, Meudon, Fontainebleau, St-Germain, Montmorency, n'offraient à peine que quelques esvèces, les bois argilleux d’Ecouen et la partie est de la forêt de Carnelle présentaient une poussée abondante de Bolets, de Lactaires, d'Hygrophores et autres agaricinés parmi les- quels brillait surtout la belle série des Cortinaires de la section des Scauri qui était représentée par la plus grande partie des espèces. On les aurait cherchées presque vainement dans les autres forêts précitées, quoique offrant des terrains identiques. Rien ou presque rien dans les terrains sablonneux. Par contre ceux-ci, en octobre, commencent à montrer dans quelques cantons, mais non partout, un certain nombre d'espèces principalement du genre Hydnum, H. scrobiculatum, nigrum, acre, ferrugineum, etc. L'arrêt des pluies du commencement du mois arrête encore la poussée, et il y a de nouveau un ralentissement marqué. 92 BOUDIER. Cependant la température douce qui se maintient presque sans gelées jusqu’au milieu de novembre, quelques petites pluies, les brouillards et la rosée des nuits permet encore quelques récoltes abondantes, mais toujours dans des endroits très limités et souvent fort éloignés les uns des autres. C’est ainsi que dans la forêt de Carnelle qui offre une réunion de terrains très divers et qui, par cela même, est habituellement très riche, une excursion que nous avons faile au commencement de novembre aurait été absolument improductive si sous les pins du sommet du plateau, et là seule- ment, nous n'avions {rouvé une ample moisson d'espèces communes ou rares, et même quelques espèces plus spécialement propres aux montagnes, comme le Corlinarius sanquineus, 'Hygrophorus au- reus et le Lactarius hysginus. L’Hygrophorus hypothejus et le Bo- lelus badius abondaient, le Lepiola carcharios n’était pas rare. Peut-être les marais de Courcelle, au bas du coteau, nous auraient- ils donné encore quelques espèces, mais la pluie a arrêté notre course tout en ne nous empêchant pas de récolter dans un saule creux le Chlorosplenium versiforme (Pers.), que j'avais déjà trouvé l’année dernière. La forêt de Fontainebleau semble avoir été très peu favorisée pendant la plus grande partie de l’année et la poussée fongique pa- rait ne s’y être réveillée que vers la fin d'octobre et dans le mois de novembre, époque pendant laquelle notre collègue, M. Feuilleaubois, a récolté, en outre d’un certain nombre d'espèces propres à cette forêt, le Lepiota medullata et le Spathularia flavida. Cette dernière espèce plus spéciale encore aux régions montagneuses, est déjà in- diquée aux environs de Paris par Ghevallier où elle ne paraissait pas avoir été retrouvée depuis. On se rappelle que nous l’avions récol- tée aussi en Sologne dans les bois de Cheverny avec une autre es- pèce subalpine, le Xylaria bulbosa,dans une de nos excursions pen- dant la session de notre société à Blois. La forêt de Montmorency n’offrait toujours rien, sauf dans les seuls bois de pins situés dans la partie est, entre Domont et Piscop. Là on trouve en quantité la plupart des Lactaires pinicoles ; le Bo- letus badius plus abondant que jamais, et quelques raretés, parmi lesquelles je citerai le Tricholoma chrysentheron et le Mycena ze- phyrus, cette dernière encore subalpine, je ferai remarquer que d’autres bois de pins de même âge et placés exactement (ans les - LA VÉGÉTATION FONGIQUE EN 1889. M: 9 mèmes terrains que les précédents, mais à l’ouest de la forêt ont été très pauvres, et ne nous ont donné en espèces intéressantes qu’un magnifique échantillon de Polyporus Schweinitzii récolté par notre collègue, M. Bourquelot. Cette apparition d'espèces montagnardes assez abondantes que j'ai indiquée, tient probablement à la saison spéciale que nous avons eue, car habituellement elles manquent ou sont très rares aux en- virons de Paris. Il doit en être aussi ainsi de certaines espèces ren- contrées dans les bois de Beauchamp, dont quelques-unes sont au contraire plus méridionales. Là, en effet, en novembre, nous avons fait de riches récoltes alors que tous les bois à feuilles caduques des environs n'offraient absolument rien. Je citerai entre autres espèces le Lepiota ilinita déjà trouvé en 1886 ; les Lepiola clypeolaria var. alba et L. helveola de M. Bresadola ; le Tricholoma immundum, si curieux par ses lames et sa chair se tachant de bleu ou de noir par le frottement, le Naucoria pisciodora, ete., etc. Mais j'indiquerai À surtout la découverte intéressante faite par M. Bernard du Lepiota cüitrophylla. Gette espèce, du groupe des Lepiota helveola, mais en- tièrement d’un jaune citron à squames brunes, est exactement sem- blable aux figures inférieures qu’en donne Cooke dans ses Illustr. pl. suppl. n° 639. Créée par Berkeley et Broome pour une espèce de Ceylan, elle parait donc avoir été retrouvée en Angleterre, puis- que Cooke l'y indique,comme elle vient d’être retrouvée en France. On aura donc pu remarquer une fois de plus, que, dans cette an- née, toute stérile qu’elle ait été au point de vue mycologique, bon nombre d'espèces rares se sont montrées, comme cela a déjà été re- marqué pour les années chaudes et sèches ; de ‘plus, que la poussée E- n’a pas été générale, mais au contraire particulière à quelques lo- calités très circonscrites et ne se correspondant pas. J'entends par là, que parmi des terrains identiques on trouvait dans un endroit et _ pas dans un autre ; que des régions entières ont été complétement déshéritées même de vulgarités, ce qui n’a pas lieu habituellement dans les années ordinaires où les pluies sont plus générales et où chaque terrain donne en son temps les espèces qui lui sont propres, temps et abondance modifiés seulement par la saison plus ou moins chaude et humide, plus ou moins froide ou sèche. 14 novembre 1889. mn 0 0 t——— 2 TA a PA En PRET EUR tr mea rt 2 RME 2 LL LETS £ AAC T2 TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE INSTITUT AGRONOMIQUE A propos des Planches XIII et XIV. PAR MM, PRILLIEUX et DELACROIX. Ces 2 planches n’ont pu être insérées dans les fascicules corres- pondant au texte, c’est à-dire pour la planche XIIT, le 4° fascicule du tome V (texte p. 124), et pour la planche XIV, le {°r fascicule du tome VI (texte p. IX). Nous prions les lecteurs du Bulletin de vouloir bien se reporter aux notes que nous avons publiées sur les espèces que ces planches représentent et que nous venons de rappeler. LE PACHYMA COCOS. 95 Le PACHYMA COCOS dans la Charente - Intérieure. Par M. PRILLIEUX. M. d’Arbois de Jubainville, alors conservateur des forèts à Niort, a trouvé sur les racines des pins maritimes dans le sable des dunes, au bord de la mer, près de St-Palais-sur-Mer (Charente-Inférieure), de gros corps ovoïdes, couverts d’une écorce brune, dont la nature fongique n’est pas contestable. Il les a exposés sous le nom de sclé- roles avec une belle collection de champignons parasites des arbres forestiers dans le pavillon des forêts à l'Exposition universelle de 1889. J1 a bien voulu me donner ces curieux échantillons pour la col- lection mycologique du laboratoire de Pathologie de Institut agro - uomique et il m'a été permis ainsi d’en étudier la structure. Ils sont au nombre de deux, seulement l'un n'est pas tout à fait aussi volumineux que l’autre ; le plus gros des deux atteint 27 cent. dans le plus grand sens et 20 cent. dans l’autre. Le plus petit a seule- ment 23 cent. sur 19. A travers l'écorce crevassée et délachée sur quelques points, sur le petit tubercule, on pouvait voir une masse blanche compacte et dure ; en le sciant par la moitié, je pus m’assurer que la substance blanche qui, sur l'échantillon sec, est très résistante et très difficile à couper occupe tout l'intérieur du tubercule. Elle paraît homogène dans toute sa profondeur ; elle est seulement divisée par de pro- fondes crevasses dues à la dessication de la masse qui était plus vo- lumineuse à l’état frais et s’est réduite en séchant. « Quand ces « corps ont été trouvés sur des racines de Pin dans le sable des « dunes, en plaçant les traverses du tramway forestier de la Courbe « à Saint-Palais, m’écrit M. d’Arbois de Jubanville, leur chair était “ caséeuse et très aqueuse ; pour les sécher, on a dù les garder au « moins quinze jours sur un poële allumé (ils furent récoltés en « janvier). En séchant, leurs dimensions ont diminué de moitié ». 96 PRILLIEUX. L’écorce brune, qui se détache assez aisément de la substance blanche et compacte qu’elle recouvre, est assez mince ; elle n’a guère ordinairement qu'un demi-millimètre; en certains points ce- pendant, elle présente une épaisseur un peu plus grande ; elle est souple et a la consistance d’une peau. Elle est formée d’un feutrage de filaments entrelacés d’un brun foncé ; au-dessous est une couche grisâtre composée de filaments semblables, non plus bruns, mais in- colores, entrelacés de même et dirigés parallèlement à la surface du tubercule. Des ramifications ou des prolongements de ces filaments qui sont des hyphes pénètrent dans l’intérieur de la masse blanche qui occupe tout l’intérieur du tubereule. Cette substance blanche, compacte et présentant à l’état sec une consistance dure, et cependant un peu élastique, qui la rend assez difficile à couper, est formée de corps ramifiés à ramifications courtes et épaisses qui ressemblent à des branches de corail microscopiques. On n’y distingue pas de cavités ; ce sont de petits rameaux massifs trapus, ramassés, d’une matière qui paraît homogène ; ils sont en- tremélés et serrés les uns contre les autres au point de ne laisser entre eux aucun vide. Mise dans l’eau chaude, la masse ainsi cons- tituée se renfle, s’amollit et devient charnue à peu près à la façon d’un liége très mou. Il n’est guère douteux que ces corps volumineux trouvés par M. d’Arbois de Jubainville, qui ont une structure toute particulière et fort différente de celle que présentent les sclérotes ne soient des champignons à l’état stérile. [ls paraissent se rapporter fort bien à la description qui a été donnée par Fries du Pachyma Cocos : Pachyma Cocos (Sclerotium Cocos Schweinitz).—Oblongum, cortice duro,fibroso,squamoso-brunneo.Elliptieum aut subreniforme,magni- tudine capitis humani, nucem cocos exacte refert. Cortex, unciam crassus, fibroso-squamosus, durus, colore radicum Pinorum. {ntus uniforme læve, materià cornoso-suberosà repletum,odore fungoso fa- rinaceo ; color in adultis sub carneus. In terra Carolinæ, prœsertim in pinetis sabulosis rarius. Le Museum possède des échantillons de Pachyma cocos de di- verses provenances. Il m'a été permis d'étudier la structure d’un spécimen rapporté du Japon; je l'ai trouvée identique à celle du Pa- chyma de la Charente-Inférieure. Le Pachyma cocos se trouve à Saint-Palais dans le sable des dunes LE PACHYMA COCOS. 97 sur les racines des Pins, comme Fries l'indique pour la Caroline, « in pinetis sabulosis ». L'un des échantillons trouvés par M. d’Arbois ‘de Jubainville montre les restes de racines de Pins engagées dans Fécorce du Pachyma. En outre, M. d’Arbois de Jubaïnville a récolté auprès des tubercules des racines de Pin recouvertes par places d’une sorte de croûte épaisse dans laquelle j'ai reconnu les mêmes éléments hyphes et corps coralloïdes que dans le Pachyma. Ce tissu de Pachyma pénètre l'écorce et englobe des lames déta- chées de périderme, mais je n’ai pas vu d’hyphes pénétrer dans le corps même de la racine. La masse fongueuse, entremêlée de lames de périderme et recouverte de grains de sable agglutinés par de la résine, forme un étui au-dessous duquel les couches inférieures de l'écorce et tout le bois paraissent restés sains, du moins sur les échantillons que j'ai examinés. Les tubercules désignés sous le nom de Pachyma peuvent-ils pro- _ duire comme les sclérotes des formes parfaites de champignons ? Cela paraît probable. Une figure de Rumphius montre un tubercule semblable ,qui a été désigné sous le nom de Pachyma Tuber-regium, donnant naissance à une touffe de Lentinus. Il serait bien intéressant de suivre de près à Saint-Palais-sur-Mer le mode de vie et surtout le développement du Pachyma Cocs. Ce sont des recherches que nous signalons tout particulièrement au zèle de nos confrères de la Charente-Inférieure. 13 février 1890. 98 PRILLIEUX ET DELACROIX. Note sur le DOTHIORELLA PITYA, Sacc. PAR MM. PRILLIEUX et DELACROIX PLAN: M. d’Arbois de Jubainville à fait parvenir au laboratoire de Patho- logie végétale en novembre dernier, des échantillons dépicéa for- tement atteints et de jeunes semis tués par un parasite inconnu. Ce parasite logé dans les couches superficielles de lécorce, pé- nètre jusque dans les couches du bois. II dissocie et désorganise les éléments de la tige à la faveur de son mycélium, qui constitue des tubes noirs, ramifiés, épais. La portion de la tige située au-dessus de la région attaquée con- tinue pendant quelque temps de végéter et la limite de la partie saine et de la partie malade est marquée par la présence d’un bour- relet ligneux caractéristique, dû à la mortification progressive des couches superficielles dans la partie malade. Bientôt les feuilles jaunissent, et la région envahie ne tarde pas à périr. Nous ayons pu identifier ce parasite avec le Dothiorella pilya Sacc. figuré dans les Fungi italici, tab. 1454. Pensant que la forme parfaite de ce champignon doit vivre en saprophyte sur les branches de l’épicéa, nous avons abandonné à l'air sur de la terre humide des branches d’épicea atteintes. Nous communiquerons à la Société le résultat de nos observations. 13 février 1890. NOUVEAUX CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 99 Quelques espèces nouvelles de Champignons inférieurs. e- observés au Laboratoire de Pathologie végétale. PAR 7 M. G. DELACROIX. | PL XV. MONOPODIUM nov. gen. - Hyphæ hyalinæ, repentes. Conidia continua, globulosa vel obo- vala fuscidula, in apice ramulorum in sympodio unilaterali disposi- torum oriunda. MoxoPoDItM UREDOPSIS nov. sp. Hyphis hyalinis, granulosis. Conidia sicut in genere disposita, brunneola, episporio crassiusculo, levi, 25X 202. . In seminibus Pisi sativi in loco udo tepidoque germinantibus, in « Laboratoire d’essais de semences, Institut national agronomique », __ Parisiis. Fusarium Schribauri nov. sp. - Pallidé carneus, sparsus, minutus ; sporophoris iterato-verticilla- tis; conidiis hyalinis, 4-septatis, rectis vel curvulis, ad septa levis- simè constrictis. 33-40 X6-7z. In seminibus Tritici sativi loco udo germivantibas, socio Cepha- lothecio roseo. {n « Laboratoire d’Essais de semences, Institut national agrono- mique » Parisiis. Fusarium Asparagi nov. sp. Sparsum, vel subgregarium, roseo-carneum ; sporophoris sub- sessilibus, ramulis verticillatis ; conidiis hyalinis, curvulis vel sub- reclis, 4 vel 5-septalis ; loculis mediüis plurimüm leviter protube- 100 Ge DELACROIX. rantibus, guttulatis ; initio ovalibus, continuis, uniseptatisve, 30-40 X4-5p. à In caule sicco Asparagi officinalis, Herblay propè Parisios. Vermicularia Asparagi nov. sp. Perithecia subsuperficialia, depressa, 250X 160, astoma, atra ; setulis rigidis fuscis, apice pallidioribus, septatis, 5y latis, 60-100 longis ; gregaria, mycelio dematioïdeo intermixta ; sporalis hyalinis, cylindricis, utrinque rotundatis, guttulatis, curvulis’ vel subrectis, 15-23X 2y. In caule sicco Asparagi officinalis, Herblay propè Parisios. Vermiculariä Demalio satis affinis, sed ab co differt sporulis levi- bus et dimidio augustioribus. 13 février 1890. 3 | ; NOTE SUR LE PLEUROTUS OLEARIUS. 101 NOTE SUR LE PLEUROTUS OLEARIUS Par M. LEGUÉ. J’ai eu la chance, au mois de juillet de l’année dernière, de ren- contrer dans le parc du château de Baillou le Pleurotus olearius DC. (phosphoreus Batt.). Un peu plus tard, on lapportait des Ronces, commune de Romilly, à M. Reimbourg, pharmacien à Mondou- bleau, qui s'occupe avec moi de l'étude des champignons du Perche. La découverte du Pleurotus olearius dans le département de Loir-et-Cher, sur deux points distants l’un de l’autre de quatre lieues environ, m'a semblé mériter d’être signalée à la Société Mycologique. L'année dernière aussi, M. Boudier l’a reçu d'Angers; comme un certain nombre d'espèces méridionales retrouvées à Nantes et à Cherbourg (Amanita lepioloides, Boletus Boudieri, Clathrus can cellalus), il remonterait plus haut dans l’ouest que dans lest de la France. La température moyenne, plus élevée dans la première région que dans la seconde, serait probablement la cause princi- pale de cette inégalité dans la distribution. Le Pleurotus olearius, de Baïllou, formait plusieurs touffes épaisses sur une souche de charme. 1] était dans toutes ses parties d’un beau jaune, avec de très petites taches vineuses sur le disque et sur le pied ; la plante du midi serait d’une couleur plus foncée, fauve ou orangée. Je ne m’étendrai pas sur la phosphorescence de ce beau champignon ; mes observations n’ont fait que confirmer l'exactitude des faits exposés par Tulasne et par Fabre dans deux remarquables mémoires (Ann. sc. natur. 1848, vol. IX, p. 338 et 1855, vol. IV, p. 196). Je dirai seulement qu'ayant recommencé .une expérience de M. Fabre, c’est-à-dire entouré le tube d'un ther- momètre avec des fragments de PI. olearius en état de phosphores- cence, j'ai constaté comme lui que le phénomène lumineux n’était accompagné d'aucune élévation de température. 13 mars 1890, UN CERIOMYCES NOUVEAU Par M. DE SEYNES. Dans un envoi de champignons que j'ai reçus du Mexique, il y a quelque temps, au milieu d'espèces ubiquistes, telles que Pratella pralensis, Schizophyllum commune Fr., etc. se sont rencontrées quelques nouveautés : le Hycenastrum que j'ai déjà décrit sous le nom de M. Dugesii, une Russule, le Ceriomyces que je présente aujourd’hui et auquel je donne le nom de C. mexicanus. L’échantillon qui fait l’objet de cette note, est de petite taille, 3 centimètres de haut Sur: 47à 1 _ vers le sommet de large ; adhérant par la base à un fragment de bois, le réceptacle est cylindrique, brun, à surface sil- lonée de rugosités sinueuses ; vers le tiers supérieur il s’élargit, se termine en sphéroïde de couleur jaune d’ocre, et présente à sa surface des lacunes irrégulières, limitées par des ‘cloisons dédali- formes, déchiquetées en crètes. À l’intérieur, le tissu est jaune, il présente à l'extérieur une couche assez mince, foncée, de consis- tance cornée à l’état sec, consistance semblable à celle des cham- pignons gélatineux, Auricularia, Hirneola,etc., quand ils sont des- séchés. L'étude micrographique montre que le tissu du réceptacle est formé de cellules allongées (Hyphes), prenant au contact de l’eau une consistance mucilagineuse ; plus étroites à la périphérie, où elles sont analogues à celles du réceptacle des Trémellinés, leur cavité y est quelquefois un peu plus apparente. La plus grande partie du tissu est formée de hyphes larges à paroi épaisse, à cavité intérieure linéaire ; celle cavité forme une petile ampoule au point où se termine la hyphe et la paroi supérieure étant mince, tandis que les parois latérales sont très épaisses, on dirait la hyphe per- forée, quand on l’observe perpendiculairement à son trajet. Cette structure est semblable à celle des grosses cellules qui tapissent la paroi interne du péridium externe du Geaster hygrometricus Pers. | > a . dé UN CERIOMYCES NOUVEAU. 103 elle est surtout comparable à celle des cellules des Hyphes, des Hydnum Erinaceeus Bull. et coralloïdes Scop; comme chez ces deux Hydnes, tout le tissu bleuit facilement et avec intensité sous VPaction des réactifs iodés ; les hyphes étroites elles-mêmes prennent la teinte bleue sauf à l’extrémité terminale à la périphérie et au point où elles portent des conidies. Les hyphes suivent une direction parallèle à partir du point d'attache du receptacle, se contournent et se ramifient sans former une intrication compliquée. En arrivant à la périphérie, elles se recourbent et présentent leur sommet à la surface du réceptacle. Des réservoirs à suc propre très réfringents suivent la direction des hyphes présentant des ondulations analo- gues ; leur calibre est en général intermédiaire entre celui des hyphes étroites et celui des larges. A la surface des alvéoles et sur la paroi des cloisons minces qui les circonscrivent, se développent des conidies, on ne les rencontre en général que jusqu'à mi-hauteur de ces cloisons, la partie libre est stérile ; on ne trouve nulle part aucun baside, aucune trace d'hyménium. Il se forme aussi des conidies dans la portion du pseudo paren- chyme voisine de la périphérie du réceptacle depuis sa base jus- qu'au sommet. Les hyphes étroites prédominent dans cette région e4 elles seules portent des conidies; ces conidies sont ovales ou ovoïdes, elles ont 44 de large sur 5 à 6u de long ; leur développe- ment est endocellulaire, comme chez les Ptychogaster , on peut s’en rendre compte surtout quand elles naissent à une petite distance de l'extrémité de la cellule mère, leur paroi propre se distingue nette- ment de celle de la cellule. En général, les conidies sont portées à l'extrémité de cellules simples non ramifées ; il en résulte qu’elles ne sont pas disposées en bouquet comme chez les Ptychogaster ou chez les Ceriomyces terrestris Sch. Toutefois, je ne sais si cette dis- position est définitive. L’échantillon de Ceriomyces Mexicanus que J'ai étudié, me semble jeune, il n’est pas aussi fertile que le sont d'habitude les réceptacles arrivés à maturité; son développement a été arrêté par une immersion dans l'essence de térébenthine des tinée à le préserver pendant la route de l'atteinte des insectes myco- phages. Cette circonstance m'a empêché de tenter aucun essai de culture. À + 104 DE SEYNES. Malgré l’analogie de structure que j'ai signalée entre le récep- tacle du C. mexicanus et celui de plusieurs hydnes epixyles, la dis- position des alvéoles ne permet guère de le rapprocher de ce genre; il présente le caractère commun aux Ceriomyces dont les liens géné- tiques avec les Polyporés sont aujourd’hui reconnus. Quant à l'espèce de Polyporés à texture trémelloïde, comme les Laschia, ou à hyménophore gélatineux comme les Glæoporus, à laquelle on pourrait rapporter ce Ceriomyces nous ne la connaissons pas encore ; il se pourrait même qu’elle appartint à un type nouveau de Dæda- lea, de Trametes ou de Sistotrema. 43 mars 1890. UNE NOUVELLE ESPÈCE DE STYSANUS Par M. L. ROLLAND. Le genre Stysanus comprend les Mucédinées noires dont les fila- ments fertiles dressés et réunis en fascicule forment comme un pied nigide cylindrique se terminant en un panicule de spores. Dans une excursion au « Trou du Tonnerre », près de Montmo- rency, j'ai trouvé en mars dernier, sur un tronc de Saule, un S{y- sanus dont les filaments fertiles réunis sur une certaine longueur se séparaient plus haut en branches puis en rameaux, se terminant par autant de panicules et représenté exactement par le dessin que j'en ai fait à la chambre claire et reproduit ci-contre. Cette forme peu ordinaire de Stysanus et qui semblait nouvelle à M. Boudier avait besoin d’être confirmée en tant que forme nou- velle, car on pouvait admettre jusqu’à un certain point la dissocia- tion, par suite de conditions hygrométriques particulières, des fais- ceaux des filaments fertiles, et cependant ce qui pouvait laisser beaucoup de doute, si cette dissociation n’eut été que primaire, en laissait moins, car elle se présentait à divers degrés formant ainsi un arbuscule très curieux et très différent du genre Stysanus tel qu’on le connait et décrit aujourd’hui. Afin de lever tous les doutes sur l’autonomie de l'espèce, j'eus recours à la méthode des semis préconisée par M. Costantin dans sa très intéressante classification des Mucédinées simples, et je semai le champignon dans un tube Pasteur sur un, morceau de pomme de terre, le tout préalablement stérilisé à l’autoclave (1). Au bout de quelques jours j’obtenais dans mon tube un Siysanus ramifié ayant à peu près, le port de la plante que j'avais récoltée, et des spores identiques. (1) Le champignon est très bien venu sur un simple morceau de pomme de terre, mais depuis j’ai obtenu une culture beaucoup plus vigou- reuse en laissant d'abord tremper la pomme de terre dans une solution de noix de galle à laquelle j'avais ajouté un peu de craie qui a fait un dépôt sur le substratum, J'avais taché de réunir ainsi les conditions naturelles. 2 106 L. ROLLAND. Si quelques-uns des sujets paraissaient simples, cela tenait seule- ment à la vigueur que les cultures acquièrent dans les tubes fer- més, et en les plaçant sous la lamelle du microscope, je me rendais compte que cette apparence de fascicule simple disparaissait pour faire place à des ramifications dont les panicules se confondaient par le foisonnement des spores. Il me semblait dès lors évident que nous avions affaire à une espèce autonome caractérisée par la tendance du stroma fructifère à se simplifier en rameaux. Ce serait un exemple de Mucédinée composée tendant vers la forme simple. Voici la diagnose de cette espèce à laquelle je donne le nom de ramifer à cause de son port particulier. STYSANUS RAMIFER Subsparsus, niger, us- NE que ad 0,0003 allus. NN Hyphis 2,5u. latis, sep- tatis, olivaceo-fuscis,infrà in slipitem coalitis, sur- sûm in ramis et alliès in ramulis sporarum tot pa- niculas gerentibus dis- junctis. Capitulis plerümque lanceolalis. Conidiis catenulatis , ovatis, sub angulosis, plûs vel minùs oblongis, circ- iter 7,5u —5, olivaceo- griseis. In silva Maurenciaci montis, ad ligna salicina et etiam alia. A. clarissi- mo D. Boudier ad ramale Rubi nuper repertus. Explication de la figure. — a. Stysanus ramifer dessiné à la chambre claire X 30. — b. Portion du pied X880.—c. Spores x 880. 10 avril 1890. 7 tune dédie de 1 2ûe 18 dnis MA aid. loi a: if DUSSIELLA NOUVEAU GENRE D'HYPOCRÉACÉES PAR M. N. PATOUILLARD. À. Forme stérile. — Berkeley et Ravenel ont décrit (North Amer. Fungi n° 801), sousle nom d’Hypocrea tuberiformis, l'état stérile d’un pyrénomycète parasite des tiges d’Arundinaria ; il se présente sous la forme de tubercules arrondis, ovoïdes ou irrégulièrement al- longés, lisses ou verruqueux, larges de _ à 2 centimètres, d’abord blanchätres, puis bruns plus ou moins foncés ; ces tubercules sont placés sur un mycelium blanc, floconneux ou membraneux, étalé à la surface du support. Une coupe montre que le champignon est formé d’une partie inférieure charnue et blanche qui est entourée de plusieurs couches d’un tissu dur, plus ou moins corné et jau- nâtre. Les hyphes sont assez épaisses et réfringentes, surtout celles des parties périphériques de la plante. B. Forme ascophore. — Nous avons observé l’état parfait de l’Hy- pocrea tuberifor mis sur un specimen conservé au Musée de Berlin et recueilli à Caracas sur des tiges d’Arundinaria. Son aspect est le même que celui de la forme stérile, il est ovoïde et de la grosseur d’une noisette ; à une extrémité, on remarque une couche de péri- thèces très ténus, dont les ouvertures simulent des pores analogues - à ceux des polypores ; le pourtour de cette partie ponctuée de pores est entouré de débris du mycelium filamenteux. Une section prati- quée verticalement fait voir que le champignon est formé d’un tissu blanchâtre et caverneux dans les parties profondes, jaunâtre à la pé- riphérie, où il est plus dense et présente des zones superposées ; sur le sec sa consistance est cornée ; au microscope les hyphes sont très épaissies, réfringentes et gélatineuses. La couche fructifère est 108 PATOUILL ARD. épaisse de 1 millim. environ, elle n’existe qu’à une des extrémités de la plante ; les périthèces sont disposés sur une seule rangée, ils sont étroits et profonds, et ne présentent pas d’ostioles saillantes. Les thèques sont régulièrement cylindriques, larges de 5y, obtuses au sommet, extrêmement allongées ; elles sont mélangées de para- physes abondantes, linéaires, filiformes, simples et incolores ; les spores sont très-grêles et de la longueur des thèques, septulées (?) ou pourvues de gouttelettes nombreuses. C. Forme qgastéroconidifère. — Nous devons la communication de cette troisième et remarquable forme de la plante de Berkeley et Ravenel à M. le R. P. Duss qui l'a récoltée à la Martinique sur le substratum ordinaire. Les tubercules sont disposés sur les tiges et entourés du mycelium blanc comme dans les deux formes précé- dentes, leur aspect extérieur est également le même, mais leur cons- titution est bien différente. Dans une section pratiquée au travers des jeunes specimens on remarque trois parties distinctes : 1° Une couche basilaire blanche et large reposant sur le suport ; 2° une couche cor- ticale et 3° une partie moyenne plus molle. La couche basilaire est composée d’hyphes grêles et incolores constituant un tissu stérile, serré, en relations avec le mycelium et avec la partie moyenne. Cette partie moyenne est formée de tubes nombreux, grèles, al- lant de la couche basilaire à l'enveloppe corticale ; leur trame se compose de filaments incolores, d’un petit diamètre, très-allongés et entrelacés ; elle porte de chaque côté une assise de sporophores ventrus, claviformes atténués à la base et prolongés au sommet en une pointe obtuse contenant une gouttelette ; bientôt cette pointe renfle son extrémité et donne naissance à une spore unique d’abord incolore et lisse, puis brune” et aspérulée. Les sporophores sont longs de 10-124 et larges de 3-64 dans leur partie moyenne. Les spores mures sont exactement sphériques, de couleur brune, fine- ment verruqueuses et contiennent une goultelette centrale, leur diamètre est de 3p. La couche moyenne formée de tubes rayonnants et sporifères est d’abord blanche comme la couche basilaire, mais elle ne tarde pas à prendre la teinte brune des spores ; les sporophores se détruisent bientôt, les tubes deviennent plus apparents, puis ils se résorbent eux-mêmes en commençant par la périphérie. Enfin, Les vieux spe- " DUSSIELLA. 109 cimens montrent seulement la partie basilaire recouverte d'une masse pulvérulente de spores au milieu de laquelle on peut voir en- core quelques débris de la trame des tubes, débris simulant une sorte de capillitium ; le tout est entouré de la couche corticale qui s'est affaissée et qui se déchire irrégulièrement dans sa partie centrale. Dans cet état, la plante ressemble exactement à un vieux Lycogala. La nature filiforme des ascospores de cette espèce empêche tout rapprochement avec le genre Hypocrea et indiquerait plutôt une as- similation avec Epichloe et Hypocrella, mais, si on considère la constitution toute spéciale de la forme conidifère, on est obligé de créer pour cette plante un genre particulier que nous désignerons sous le nom de Dussiella pour rappeler le premier collecteur de l’état imparfait. Cette forme conidifère est un véritable Ceriomyces dérivant d’un ascomycète. AL a. Forme stérile gr. nat., un individu est coupé en deux. — b. Forme gasteroconidifère gr. nat., un individu est coupé en deux. — c. Coupe grossie d’un réceptacle conidifère. — d. Trame des tubes et sporophores. — e, Conidies. — f. Forme ascophore gr. nat. — g. Périthèces grossies. — h. Thèques et paraphyses. 10 avril 1890. (a ) "à TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE 78 INSTITTUT AGRONOMIQUE. % COOP Es 4 La Maladie du pied du blé,causée par l'OPHIOBOLUS | GRAMINIS, Sacc. #4 Par MM. Prizreux et DELACROIx. 5 PL. XVI. Les agriculteurs ont, en divers points de la France, remarqué une maladie des blés qui consiste dans une altération du chaume es au niveau du sol. L’entre-nœud inférieur noircit et meurt ; par suite, >: la tige se dessèche prématurément et l’épi ne peut arriver à achever E<- son développement normal. Le grain est d'autant plus chétif et mal nourri que la maladie s’est déclarée plus tôt. . | Cette altération du bas des pailles est désignée autour de Paris +4 sous le nom de Maladie du Pied ou de Piétin du Blé. On n’en a pas jusqu'ici à ma connaissance déterminé nettement la nature et la x. cause, et on s’est borné à l’attribuer seulement à certaines condi- * tions de culture et de climat. Elle a causé l'an dernier de graves a perturbations dans les cultures expérimentales que poursuit que M. Schribaux à Joinville-le-Pont sur le domaine de l’Institut agro- os nomique ; elle s’est montrée aussi dans bien des points dans les grandes. cultures de blé des départements de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne. Mon confrère de la Société d'agriculture, M. Gilbert, a bien voulu m’en procurer des spécimens bien caractérisés qui m'ont fourni de bons matériaux d’étude. Les entre-nœuds inférieurs des pailles attaquées, quand on les a = débarrassés des gaines desséchées et grisâtres qui les couvrent, présentent des plaques brunes plus ou moins étendues, et de plus, on voit même sur les parties dont la couleur naturelle n’est pas al- térée, de nombreux petts points noirs très ténus, mais cependant Le à Pént ds cs De percepübles à l'œil. L'intérieur de la paille est altéré ; elle est cas- pis: sante et brunâtre. A ch A Fr. chanh bbbi : ad à MALADIE DU PIED DE BLÉ. 111 L'examen microscopique montre les cellules de lépiderme et les tissus sous-jacents correspondant aux plaques brunes colorées en brun ; si on fait une coupe transversale de la paille, on voit le bru- nissement s'étendre à l’intérieur assez profondément. L’altération gagne les faisceaux et les envahit assez rapidement ; le liber mou est particulièrement attaqué et les parois des cellules y sont colorées en brun foncé. Dans tous les tissus ainsi altérés, on voit les filaments d’un mycé- lium de Champignon traverser les parois des cellules brunies et se ramifier à leur intérieur. Souvent, elles remplissent en grande par- tie les vaisseaux et y produisent de courtes et nombreuses ramifi- cations. C’est particulièrement l’entrenœud situé au-dessous de la cou- ronne de racines, la plus superficielle, qui présente au plus haut degré cette altération. Le brunissement est le signe visible de la mort qui atteint non pas seulement les tissus superficiels, mais les parties les plus indispensables à la vie. L’envahissement de toutes les parties brunes, et en particulier des faisceaux vasculaires et libériens par un mycélium de champignon ne laisse aucun doute sur la nature parasitaire de la maladie du Pied de blé. Le mycélium parasite ne se développe pas seulement à l’intérieur des tissus, mais aussi à l’extérieur, à la surface de l’épiderme sur lequel courent de nombreux filaments qui, au lieu de demeurer in- colores, se montrent très fortement colorés en brun. Ils sont peu sinueux ; la plupart du temps, leur trajet est droit. Ils sont divisés par des cloisons transversales ; la distance d’une cloison à l’autre est d'environ 7 fois le diamètre du tube qui est de 5u. Ces tubes présentent de nombreuses ramifications qui, ordinairement, sont fort allongées et pareilles au filament qui leur a donné naissance. Mais, en certains points, ils produisent de petits rameaux très-courts, divisés par des cloisons très nombreuses, d’où dérivent des rameaux tertiaires qui s’entrecroisent et s’anastomosent, de façon à former des sortes de pelottes cellulaires d’un brun très foncé. Ce sont les points noirs visibles à la surface des entre-nœuds attaqués même au- delà des parties brunes. Des échantillons récoltés au moment de la moisson ne m'ont rien montré de plus, Le champignon parasite dont on appréciait bien 4149 PRILLIEUX ET DELACROIX. les dégâts ne portait pas d'organes de reproduction. Il n’était pas dé terminable. Il était permis toutefois de présumer qu’il pourrait fruc- üfier dans le cours de l'hiver. Peut-être les pelottes noires n’étaient- elles autre chose que des rudiments de périthèces. Des touffes de blé attaquées du Mal du Pied ont été plantées dans du sable et arrosées assez fréquemment. Au mois de janvier, j'ai pu constater déjà qu’il s'était développé sur un certain nombre d'échantillons des périthèces noirs, globu- leux, avec une sorte de bec conique, tronqué, qui étaient entourés de filaments mycéliens, bruns, cloisonnés, identiques de tous points à ceux que portaient les pieds malades au moment de la moisson et qui formaient les petits points noirs. Je pense que l’on doit consi- dérer ces périthèces comme les fructifications du parasite qui cause la maladie du Pied. Parvenus à maturité, ils renferment des asques allongés, clavi- formes, arrondis au sommet, de 90 à 1254 de long, sur 12 à 13 de large. A l’intérieur de ces asques sont contenus des faisceaux de spores bacillaires, un peu courbées, amincies par les deux bouts, mais non pointues. Ces spores ont de 70 à 752 de long, sur 3 à 4 de large. Le plus souvent, elles se montrent dans l’asque non cloisonnées et remplies de nombreuses gouttelettes hyalines et très réfringentes. C’est sous cette forme que les a décrites Saccardo, mais elles ne sont pas entièrement mûres. À complète maturité, elles sont divi- sées en 4 compartiments par 3 cloisons. Ces caractères répondent exactement à la description que donne Saccardo de l’Ophiobolus Graminis Sacc. Rel. Lib. (Rhaphidos- pora G. Sacc. Fungi Veneti), à cela près que les spores qu’il décrit comme contenant de nombreuses gouttelettes (10 à PE doivent être indiquées comme triseptées à maturité. Cest donc au parasitisme de l'Ophiobolus Graminis Sacc. que l'on doit rapporter la Maladie du Pied. Au point de vue agricole, la détermination de la nature véritable de la Maladie du Pied et du mode d'évolution du champignon qui la produit a un intérêt particulier. Le parasite qui envahit la base des pailles étant encore à l’état stérile à l’époque de la moisson et ne produisant ses organes de re- production que dans le courant de lhiver, il y a tout avantage pour 113 _ mettre obstacle à la propagation du mal à détruire les chaumes aus- sitôt après la récolte. Toutefois, il convient de rappeler que c’est sur le chiendent et sur d’autres mauvaises herbes de la famille des Graminées que l'Ophiobolus graminis a été précédemment observé par Saccardo en Italie. La destruction des mauvaises herbes doit donc être aussi tout spécialement recommandée comme moyen de prévenir l'apparition _ dans les blés de la Maladie du Pied. E 8 mai 1890. NOUVELLE ESPÈCE DE PHYSALOSPORA. Note sur une nouvelle espèce de PHYSALOSPORA De et sur le PHOMA BRASSICAE. PAR MM. PRILLIEUX & DELACROIX. PI. XVI. 4 M. d’Arbois de Jubainville, d’abord, et M. Mer ensuite nous ont ne communiqué des échantillons de branches de sapin, dont les aï- 4 guilles se dessèchent et portent des points noirs à la face supé- rieure. D’après M. Mer, cestbranches avaient été cassées, ce qui fe- rait incliner à croire que le Champignon est plutôt saprophyte que parasite. Nous avons signalé, il y a quelque temps, les dégâts produits par É le Dothiorella pitya. L’altération dont il s’agit aujourd’hui est tout à fait différente. Le Dothioreila attaque non les aiguilles, mais les - branches et cause la dessiccation de toutes les aiguilles en tuant le _ rameau, tandis que dans le cas actuel, les aiguilles sont attaquées chacune en particulier et indépendamment des autres. Les points noirs que l’on observe sur ces feuilles de sapin sont … des périthèces d’une sphérie que nous n’avons pu identifier avec au cune espèce décrite et que nous avons appelée Physalospora abie- tina. PRILLIEUX ET DELACROIX, En voici la diagnose : PHYSALOSPORA ABIETINA. Perithecia densè gregaria, epidermide tecta, atra, vertice appla- nata, 250-290X 155-1704 ; ascis octosporis, 130-18p ; sporidiis mo- nostichis vel subdistichis, granulosis vel guttulatis, ovalibus, sed parte inferiori paulüm attenuatis, hyalinis, 24-26 X10y, in asco ju- niore strato mucoso circumductis, paraphysibus ramosis, fugacibus. In paginà superiore acuum emortuarum Abietis excelsæ. Gerardmer (Vosges), novembri 1889. Paoma BRASSICÆ. Un de nos correspondants nous a envoyé de l'Ecole d'agriculture de Pétré, près Luçon (Vendée), des tiges de choux moelliers pré- sentant des taches qui deviennent de plus en plus confluentes à mesure qu’on se rapproche du collet de la racine. Ces taches sont brunes à la périphérie et plus pâles en se rapprochant du centre. On y voit de nombreux périthèces de Phoma Brassicæ, déprimés,'ovales, à col court perforant l’épiderme de la tige. É- La tache qu’on observe sur la tige est le point de départ d’une 2 désorganisation dans les éléments de la tige, qui, jusque dans la “SA partie la plus centrale, prennent une couleur brun foncé, indice d’une entière destruction. Dans les régions superficielles, les cellules du parenchyme cor- tical apparaissent au microscope dissociées, déformées, avec un con- tenu coagulé brunâtre, ou bien leurs parois sont déchirées et in- Le formes et tout contenu cellulaire en a disparu. a La plante atteinte par ce parasite dépérit promptement ; les 4 feuilles jaunissent et ne tardent pas à perdre leurs qualités comes- : tibles. Cette maladie cause certains dommages aux cultivateurs de Hi ce pays, où on cultive le chou moellier en grand pour la nourriture # des bestiaux. 4 Il est certain que le seul moyen d’arrêter l’envahissement du pa- PE rasite est la destruction et l’incinération des pieds contaminés. 8 mai 1890. SUR LES MATIÈRES GRASSES DE DEUX CHAMPIGNONS appartenant à la famille des Hyménomycètes Par M. E. GÉRARD, Interne en pharmacie des Hopitaux de Paris ({{). I. — Historique. Dès 1811, Braconnot (2) signale la présence des matières grasses dans les champignons et donne, le premier, un procédé pour les extraire. — Ce procédé consiste à exprimer le végétal frais pour le priver de son suc et à traiter le marc obtenu par de l'alcool bouil- Jant. La solution alcoolique abandonne par refroidissement une ma- tière cireuse qu'il appelle adipocire. Les eaux-mères alcooliques, séparées de ce produit, sont évaporées ; le produit de l’évaporation est formé, d’après Braconnot, par la matière grasse. C’est par ce moyen qu'il retire un composé huileux d’un certain nombre de champignons, tels que l’Agaricus volvaceus (Bull.), l Hyd- num repandum (Linn.), l'Hydnum hybridum (Bull.), V'Agaricus Cantharellus (Pers.), le Boletus pseudc-ignarius (Bull.), le Reticu- laria hortensis (Bull.), le Phallus impudicus (Linn.). De l’Agaricus piperatus (Lactarius piperatus Fries) à suc laiteux, ce même savant extrait une matière grasse, solide, blanche, à cas- sure lamelleuse, soluble dans l’éther qui l’abandonne, par évapora- tion, sous forme de cristaux semblables, dit-il, à ceux que donne le Spermaceti traité de la même façon. (1) Ce travail a été fait au laboratoire de chimie organique de M. le Professeur Yungfleisch. (2) Ann. de chim. [1]t. LXXIX, p. 265, 1811. 116 Deux ans plus tard, c’est-à-dire en 1813, Braconnot (1) continue ses recherches dans le même ordre d’idées et mentionne de nou- veau l’existence de la matière grasse dans le Boletus Juglandis (Bull.), dans la Peziza nigra (Bull.) et dans le Nostoc paracelsus (Geoff.). A la même époque, Vauquelin (2) traite l'Agaricus campestris (Linn.), d’après le procédé Braconnot, en se servant d’alcool à 38°B bouillant (alcool à 90° centésimaux) et en retire une graisse molle, rouge, qui « se réduit par la chaleur en fumées ayant l'odeur de la graisse ordinaire ». L’Agaricus bulbosus (Linn.), theiogalus (Bull.), muscarius (Linn.), lui fournissent aussi une petite quantité d’huile. Aucun des mémoires que je viens de citer ne traite de la compo- sition chimique de ces graisses, il faut arriver jusqu’en 1856 pour avoir quelques données plus précises. A cette époque, Gobley (3), analysant le champignon de couches, en retire par l’éther une ma- tière grasse dans la proportion de O gr. 25 °/, du poids du champi- gnon desséché. Elle renfermerait, d’après lui, de l’acide margari- que, de l’acide oléique, de la margarine et de loléine. Gobley obtient en même temps un produit cristallisé, auquel il donne le nom d’Agaricine (4) et qu'il considère comme une matière grasse particulière, se rapprochant de la cholestérine et fondant à 139. 11 la regarde comme identique à l’adipocire de Braconnot. La même année, Lefort (3) signale aussi dans le champignon de couches une matière grasse butyreuse, jaune, fusible à 35°, soluble dans les alcalis. Exposée à l’air, elle se durcit et ne fond plus qu’à 60°. En 1857, ce même chimiste (6) retire de la truffe comestible un E. GÉRARD. (L) Ann. de chim. [1], t. LXXX VII, p. 237, 18138. (2) Ann. de chim. [1], t. LXXXV, p. 5,1813. (3) Journ. de pharm. et de chimie [3], t. XXIX, p. 81,1856. (4) Le nom d’agaricine a été donné également : 1° à un alcali retiré de la fausse oronge que l'on avait encore appelé amanitine (Letellier), alcali, qui n'est autre chose que la névrine ; 2° à une sorte de résine insoluble dans l'éther, retirée du Polyporus officinalis (Schoonbrodt). (5) Journ.”pharm. et de chim. [3], t. XXIX, p. 190, 1856. (6) Jour. de pharm. et de chim. [3], t. XXXI, p. 440, 1857. MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS. 117 produit gras demi solide, soluble dans les alcalis. Cette matière était très probablement formée d’acides gras libres, puisque Lefort retrouve, après décomposition de la solution alcaline par un acide, la graisse avec tous ses caractères et son même point de fusion. Cest ce qui lui a fait dire que cette graisse n’est pas saponifiable par les alcalis. Un autre fait vient confirmer cette hypothèse : c’est que pour extraire celte matière grasse, Lefort avait, au préalable, fait dessécher à l'air la truffe coupée en tranches minces et qu'il avait remarqué que, pendant la dessication, ce champignon prenait une odeur fétide et rance due, comme je le suppose, aux acides gras mis en liberté par une longue exposition à l’air du produit. Boudier (1), en 1866, isole de l'Amanita bulbosa (Bull.) une matiére grasse, jaune soufre, soluble dans l'alcool concentré. Sa _ solution éthérée laisse déposer, par concentration de la liqueur, des cristaux jaunâtres que l’auteur croit identiques à l’Agaricine de Gobley et, peut-être, à l’adipocire de Vauquelin. Boudier rapproche cette matière cristalline des substances résineuses. Les eaux-mères éthérées provenant de cette cristallisation donnait, par évaporation du dissolvant, une matière grasse demi-solide baignant dans une huile fixe plus foncée. Boudier retire des produits gras analogues de l’Amanita mus- caria (Pers.), de l’Agaricus campestris (Linn.) et du Boletus edulis (Bull.). Dans ce même mémoire, ce savant mycologiste émet, le premier, l'opinion que le suc des Lactaires est constitué par un liquide al- buminoïde tenant en suspension des résines solides, ce qui l'amène à étudier la résine du Lactarius controversus (Pers.), qui est un produit cristallisable, soluble dans les alcalis en donnant des com- posés qui ont l'apparence d’un savon. Je mentionne à dessein cette partie du travail de Boudier, car, dans le cours de mes recherches, la formation de ces savons de résine qui accompagnent toujours les savons constitués par les acides gras et oléique a rendu mes opé- rations analytiques beaucoup plus pénibles. (1) Des champignons au point de vue de leurs caractères usuels chimiques et toxicologiques, — Paris, 1866. E. GÉRARD. Fleury (1), en 1870 et Masing (2), en 1875, s’occupent de l’ana- lyse de l’Agaric blanc des pharmacies et portent exclusivement leurs recherches sur deux résines qu’ils sont parvenus à extraire de ce champignon. Ils ne font pas mention de la matière grasse. L'étude faite par Thœrner (3), de quelques principes contenus dans l’Agaricus integer (Linn.), dont les résultats ont été publiés en 1879, offre un intérêt tout particulier en ce sens que l’auteur in- dique la présence, dans ce champignon, d’un acide cristallisé en aiï- guilles qui paraît, dit-il, homologue de l'acide acétique. Il lui donne la formule C#H%%0* avec un point de fusion de 70e. Stohmer (4), en 1887, trouve dans le cèpe (Boletus edulis Bull.), des acides gras libres et de la graisse neutre, mais ne donne au- cune indication sur leur composition. La même année, Schmieder (5), reprenant les travaux de Fleury et de Masing, sur l’Agaric blanc, fait une analyse méthodique de ce champignon et y constate, entre autres produits, la présence : 4° D'un corps cristallisant en lames, fondant à 159%, qu’il regarde comme une cholestérine de formule C*?H#0?, H?20? ; 20 D'une substance molle, cristallisée, fondant à 500 et dont la composition élémentaire correspond à celle de lalcool éthalique ; 3° D’un acide de formule C?#H*0* ; 4° D'un acide isomère de l'acide DOTE, CMOS, Enfin, en 1889, M. Fritsch (1), a publié un travail assez étendu sur quelques champignons basidiomycètes et a signalé dans la ma- tière grasse retirée du Polysaccum Pisocarpium (Fries), des acides volatils, tels que l'acide formique, l'acide acétique et l’acide buty- rique, et, comme acide fixe, de l'acide oléïique. L’auteur n’a pu isoler d’autre acide gras fixe, mais, le premier, il met en évidence dans le Cantharellus cibarius (Fr.), le Boletus edulis (Bull.) et le Polysaccum Pisocarpium (Fries.), la présence de la lécithine et de la cholestérine. (1) Journ. de pharm. et de chim., [4] t. XI, p. 202, 1870. (2) Journ. de pharm. et de chim., [4], t. XXI, p. 279, 1875. (3) Journ. de pharm. et de chim., [5], t. 1, p. 351, 1880. (4) Bot. Centralblatt., 1. XXX, p. 210, 1887. (5) Ueber Bestandtheile des Polyporus officinalis. Thèse d’Erlangen, 1886, (6) Archiv der Pharm., [3], t. XX VII, p. 193, 1889. à he, - 5 + é ns ads hu À sn nu. Li de, (s L A - MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS. 119 On voit, par cette bibliographie aussi complète que possible, qu’au- eun des travaux précédents ne donne une analyse complète des ma- tières grasses des champignoss : le seul mémoire un peu intéres- sant à ce sujet, celui de Fritsch, cité plus haut, ne traitant qu'inci- demment de la composition de ces matières. C’est pour combler cette lacune que j'ai étudié les graisses provenant de deux cham- pignons du genre Lactarius (Fries) : le Lactarius vellereus (Fries) et le Lactarius piperatus (Scop.). Je dois ces matières grasses à l’obligeance de M. Bourquelot qui m'a engagé à en faire l'étude. II. — Matière grasse du Lactarius vellereus (Fries). Cette graisse provenait du traitement de 4 kg. 275 gr. de cham- "pignons secs par de l'alcool à 85° bouillant. La solution alcoolique distillée laisse un résidu qui abandonne à l’éther la matière grasse souillée de produits résineux. Le produit brut, tel qu’il m’a été re- mis par M. Bourquelot, pesait 270 grammes. Pour le purifier, je me suis servi d’éther de pétrole du commerce, que j'ai rectifié en le privant par des distillations fractionnées des parties bouillant au- dessus de 65°. L'avantage de ce dissolvant est de ne dissoudre que les graisses en laissant la plus grande partie des produits résineux. La solution concentrée de la matière grasse brute dans l’éther de pétrole rectifié est limpide, mais plus étendue, elle laisse déposer des matières résineuses brunes. — Après filtration et distillation du dissolvant, on obtient la graisse proprement dite qui est desséchée à 400°. Le poids de la matière grasse ainsi purifiée est de 202 gr., ce qui représente un rendement de 4 gr. 72 pour 100 gr. du cham- pignon desséché. Elle se présente alors sous la forme d’une masse visqueuse brun noirâtre, soluble dans l’alcool, l’éther, le chloroforme. Elle possède une réaction acide et se durcit en présence des vapeurs nitreuses. L'analyse de cette matière grasse comprend les opérations sui- vantes : 1° Recherche des acides gras combinés. (a) Acides gras fixes. (b) Acides gras volatils. 4 LD 4 ; 1920 E. GÉRARD. 90 Recherche des acides libres. 3° Recherche de la cholestérine. 4 Recherche de la lécithine. Recherche des acides gras combinés. — (a) Acides gras fixes. 25 grammes de matières grasses sont dissous dans un litre d’al- cool à 90° additionné de 6 grammes de soude pure. Après deux heures d’ébullition dans un ballon muni d’un réfrigérant à reflux, la saponification du produit est complète. L’alcool est distillé, le savon sodique est dissous dans l’eau, puis précipité par addition de sel marin. Les eaux-mères baignant le savon sont concentrées au bain-marie en consistance sirupeuse ; le produit restant est ensuite traité par un mélange de 2 volumes d’alcool absolu et de 4 volume d’éther. La solution éthéro- alcoolique filtrée et évaporée donne un extrait coloré qui, dissous dans une petite quantité d’eau, donne des vapeurs d’acroléine sous l'influence de la chaleur et du bisul- fate de potasse. Les eaux-mères de la saponification renferment donc de la glycérine. Le savon, qui est brun foncé, est dissous dans l’eau bouillante puis décomposé au bain marie par l'acide sulfurique étendu. Il se sépare une huile noirâtre qui se solidifie en partie par le refroidissement. Elle est formée par les acides gras fixes mis en liberté. Ces derniers sont séparés du liquide aqueux qui servira à la recherche des acides gras volatils. Les acides fixes, soigneusement lavés à l’eau distllée pour les priver de toute trace d’acide sulfurique qui, dans les traitements ultérieurs, pourrait les éthérifier, sont dissous dans lalcool à 90 bouillant. Par refroidissement, il se dépose une masse solide de cristaux en aiguilles. Ces cristaux, essorés et lavés avec un peu d'alcool froid, sont soumis à une‘seconde cristallisation. Le produit après dessiceation dans le vide, présente un éclat nacré et entre en fusion à 69-70. Les eaux-mères alcooliques colorées provenant de cette opération sont saturées par une solution aqueuse de soude, l'alcool est dis- tillé et le savon alcalin dissous dans l’eau est précipité par le sous- acétate de plomb. Le savon de plomb obtenu est lavé à Peau distil- lée bouillante, puis séché dans le vide. On le pulvérise et on l’épuise MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS. 121 _ par de l’éther qui le dissout en partie. La solution éthérée, séparée du résidu insoluble, est agitée avec de Facide chlorhydrique dilué, l’éther surnageant est décantée et distillée. On obtient une huile brune qui, comme on va le voir est constituée par de l’acide oléique. On sature cette huile par une solution aqueuse d’ammoniaque et on précipite la liqueur par le chlorure de baryum. Le précipité barytique qui en résulte, lavé à l’eau bouillante prend l’état päteux, indice d’une altération de l'acide oléïque par oxydation et formation d’acide oxyoléique. Néanmoins, j'ai pu obtenir par traitement à l’al- cool bouillant de ce précipité desséché un peu d’oléate de baryte pur et cristallisé, ce qui m'a permis de déterminer le poids molé- culaire de l'acide combiné et de le caractériser. Voici les résultats de cetle analyse : Creuset vide . . . . .. 20 gr. — 6,327 Creuset plein. . . . . . 20 — 6,041 TB nn 5 - 0,286 Creuset vide . . . . .. 20 gr. — 6,327 Creuset plein. . . . . . 20 —6,254 Sulfate de Baryte. . . . 0,093 Trouvé : Baryum . .. 19,31 o/o Théorie : (CSSH55 Ba0*) Baryum. 19,54 0/, On voit donc, en comparant les chiffres théoriques avec le résul- tat obtenu, que le produit huileux dont le sel de plomb est soluble dans léther est bien constitué par de l’acide oléïique. La partie insoluble dans l’éther est décomposée par l'acide chlorhydrique. Il donne le même produit cristallisé que celui dont il a été question plus haut qui fond à 70° et qui va maintenant, être l’objet d’une étude détaillée. Ce dernier produit, soumis à quaire cristallisations fractionnées par dissolution dans l'alcool à 90° et concentration de la liqueur, donne, dans chaque fraction des-cristaux dont le point de fusion est invariable, c’est-à-dire compris entre 695 et 10°. Ce fait perme- déjà de supposer que les cristaux obtenus sont constitués par le ; 3 # 199 E. GÉRARD. même acide gras. Pour déterminer la nature de cet acide cristallisé, J'ai eu recours à la méthode des précipitations fractionnées à l’acé- tate de baryte, méthode due à Heintz. A cet effet, 2 gr. 50 de la matière grasse cristallisée sont dissous dans une quantité d'alcool à 90° suffisante pour que la dissolution soit complète à la température du laboratoire. La liqueur alcooli- que portée à l’ébullition est précipitée par une solution aqueuse bouillante d’acétate de baryte renfermant une quantité de ce sel correspondant au vingtième environ du poids des acides gras (0 gr. 125 de C#H5 BaO“ dissous dans 2 cent. cubes d’eau distillée). Au bout de 24 heures, le précipité obtenu est recueilli, lavé à l’alcool et desséché à 100°. Ce précipité a une apparence cristalline et nacrée. Dans les eaux-mères alcooliques, on fait une deuxième précipitation à l’acétate de baryte et ainsi de suite, en opérant toujours dans les mêmes conditions jusqu’à ce que l’on n’obtienne plus de précipté. Dans chacun des précipités barytiques, on dose le baryum. On prend en même temps le point de fusion de l'acide combiné. Are PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 6,351 Creuset plein. . » —6,024 Point de fusion de l’acide 70. Matière. . . .. 0,327 Creuset vide . . 20 gr.— 6,351 Trouvé : Baryum 19,050). Creuset plein. . » —6,245 Théorie: (pour C56 HS Ba04)— Sulfate de baryte 0,106 Baryum 19,48 °/. 22 PRÉCIPITATION Creuset vide . . 20 gr.— 7,268 Creuset plein. ._» 7400 Dit de fusion 69,50 Matière.t.u. 0,168 Creuset vide . . 20 gr.— 7,268 Creuset plein. . -— 1,213 —— Trouvé = Baryum 19,93 0). Sulfate de baryte 0,055 7"oW y 323 9/0 MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS, 3e PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 7,267 Creuset plein. - _» — 7102 pijst de fusion 69-10c. Matière... . .. 0,165 Creuset vide . . 20 gr.— 7,267 Creuset plein. . » — 7,213 9 TE CREER: A = Le) 0. Sulfate de baryte 0,054 Tminé = Bague 4e PRÉCIPITATION. _ Creuset vide . . 20 gr.— 6,350 Greuset plein. ._» 6,125 point de fusion 69-10c. Matière... .. 0,225 | _ Creuset vide . . 20 gr.— 6,350 Creuset plein. . » — 6,271 : Sulfate de baryte 0,078 ie om pet br D° PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 7,269 Creusetplein. . > — 7,050 Din de fusion 69-70°. Matière . +. . 0,219 Creuset vide . . 20 gr.— 7,269 Creuset plein. . » — 7,197 mer à Sr Matière . . .. Se DAS Et 6° PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 6,350 Creuset plein. . » — 1,162 Point de fusion 69-70° Matière. . : . . 0,238 Creuset vide . . 20 gr.— 6,350 Creuset plein. . > — 6,272 Sulfate de baryte 0,078 Trouvé = Baryum 19,40 c/.. RS A7 RP PR LT Oil Len PE LT RC A D v. Nos ra + 1924 E. GÉRARD. 7e PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 6,351 Greuset plein.» GOT point de fusion 69-70°. Matiére "7% 0,244 Creuset vide . . 20 gr.— 6,351 Creuset plein. . » -- 6,271 Rte re Sulfate de baëyte à DD CT RE RTE 8° PRÉCIPITATION. Creuset vide . . 20 gr.— 7,269 Creuset plein: . _» 7,058 point de fusion 69-10. Matière. . . . . 0,211 Creuset vide . . 20 gr.— 7,269 Creuset plein. . » — 7,199 Sulfate de baryte 0,070 * Trouvé = Baryum 19,50 °c}. La 9me précipitation a donné si peu de produit que je n’ai pu en faire l'analyse, Après neuf précipitations successives, la liqueur alcoolique, ne précipitant plus par une nouvelle addition d’acétate de baryte, est distillée. Il reste un petit résidu cristallin qui, lavé avec un peu d’eau, est acidifié par l’acide chlorhydrique et chauffé au bain-marie. L’acide gras surnageant est séparé par agitation avec l’éther. Le produit de l’évaporation de la liqueur éthérée est remis à cristalliser dans l’alcoo! chaud qui donne, par refroidissement, des cristaux qui fondent à 70°, comme ceux des précipitalions précédentes. En résumé, les résultats de ces analyses montrent que la quan- tité de baryum trouvée dans les sels de baryte obtenus, se rapproche de la composition théorique du stéarate de baryte ; de plus, l'acide isolé a le même point de fusion que l'acide stéarique. La matière cristallisée provenant de la saponification de la matière grasse du Lacturius vellereus est donc constituée par un seul acide, l'acide stéarique. MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS (b) Acides gras volatils. — La liqueur acide provenant de la sé- paration des acides gras mis en liberté dans le savon sodique est saturée par du carbonate de soude et évaporée à siccité. Le résidu salin traité par l'acide sulfurique dilué est distillé. Le liquide qui passe à la distillation est acide et possède une odeur qui fait déjà prévoir la présence de l'acide butyrique. Aucun acide huileux ne venant surnager, j'en déduis que ce liquide ne doit contenir, comme acides volatils, que les premiers termes de la série grasse. Un dosage acidimétrique de la partie distillée, effectuée avec une solution de baryte titrée, donne, pour 100 grammes de graisse, une proportion d'acide égale à 1 gr. 068, évaluée en acide butyrique. Cette solution des acides volatils ainsi saturée par la baryte est évaporée au bain-marie. Elle laisse un résidu sur lequel on effectue les réactions suivantes : 4° Une parcelle du produit réduit, surtout à l’ébullition, l’azotate d'argent ammoniacal et le sublimé corrosif, ce qui indique la pré- sence de l'acide formique ; 29 Une autre partie du résidu salin chauffée au rouge, dans un tube à essais, avec son poids d’anhydride arsénieux, exhale l’odeur repoussante et caractéristique du cacodyle, réaction de l'acide acé- tique ; 3° Enfin, on caractérise aisément la présence de l’acide butyrique en chauffant un peu du produit avec de l'acide sulfurique et de l’al- cool : on obtient, dans ces conditions de l’éther butyrique recon- naissable à son odeur. La matière grasse du Lactarius vellereus contient donc, comme acides volatils de l’acide formique, de l'acide acétique et de l’acide butyrique. Recherche des acides libres. — L'acidité de la matière grasse m’a conduit à rechercher les acides libres. Pour effectuer cette re- cherche, il est nécessaire de transformer les acides libres seuls en sels alcalins solubles dans l’eau qu’on sépare ensuite de la graisse neutre. Le point délicat était donc d'éviter, dans cette opération, toute saponification de la matière grasse elle-même. Voici le procédé que j'ai employé : on verse 5 grammes de graisse dans un grand flacon contenant deux litres d’eau distillée, addition- 126 E. GÉRARD. née de quelques gouttes de phtaléine du phénol et on ajoute, en agitant continuellement, une solution étendue et titrée de soude et cela, goutte à goutte, de façon à éviter l’alcalinité de la liqueur. On s’arrêle à la première goutte de liqueur qui amène la coloration du réactif. Il à fallu ainsi, pour saturer les acides libres de 5 grammes de matières grasses, 0 gr. 40 de NaHO®. La solution savonnéuse obtenue, filtrée sur un filtre mouillé, est décomposé par l’acide sulfurique dilué. A la surface du liquide, vient surnager un produit huileux coloré qui est formé d'acide oléïque altéré et oxydé. En effet, le sel de plomb que l’on obtient avec cet acide devient visqueux à la température de l’eau bouil- lante. | Dans la crainte que l'acide stéarique libre, si la graisse en conte- nait, ne füt pas dissous en liqueur alcaline aussi faible, j’ai fait di- gérer au bain-marie 5 grammes de nouvelle matière grasse avec une solution étendue de carbonate de soude qui ne décompose pas les glycérides. La solution, filtrée au papier mouillé, ne contenait que le sel de soude de l'acide oléique. Get acide existe donc bien seul à l’état libre dans la matière grasse du Lactarius vellereus. Recherche de la cholestérine. — On effectue une nouvelle sapo- nification de 80 grammes de graisse au moyen de la soude alcoo- lique. Dans la solution, on fait passer un courant d'acide carbonique pour transformer l’excès de soude en carbonate. L'alcool est dis- tillé ; le savon obtenu, desséché entre 40° et 45°, est pulvérisé, puis mélangé avec du sable lavé. Le tout est épuisé par de l’éther pur. Après évaporation de la liqueur éthérée, il reste un extrait coloré qui ést dissout dans l'alcool bouillant. Par refroidissement, il se sé- pare des cristaux sous forme de tables rhomboédriques fondant à 4359-1370 qui paraissent identiques à la phytostérine de Hesse. Un fragment de ces cristaux chauffé avec une goutte d’acide azo- tique concentré, donne une tache jaune qui, traitée par l’ammo- niaque, prend une teinte rouge. Une autre parcelle de la substance est additionnée de quelques gouttes d’un mélange de 2 volumes d'acide chlorhydrique avec un volume de perchlorure de fer étendu. On obtient, par évaporation de la liqueur, des colorations variant du rouge au violet, us eue MATIÈRES GRASSES DU LACT. VELLEREUS. 197 _ Les cristaux que j'ai isolés ressemblent donc par ces deux réactions à la cholestérine animale, mais néanmoins en diffèrent par la même réaction qui a servi à M. Tanret (1), pour différencier l'ergostérine de la cholestérine animale. Tandis que cette dernière, traitée par l’acide sulfurique concentré, se colore en rouge brun et est incomplétement dissoute, et que le chloroforme ajouté au mé- lange devient jaune orangé, puis vire à l’air au rouge et au violet, l'ergostérine et le produit que j'ai obtenu se dissolvent, au con- traire, complétement, dans l’acide sulfurique concentré en donnant une coloration rouge et le chloroforme agité avec le mélange reste incolore. Si la substance que j'ai extraite ressemble, de ce côté, à l’ergos- térine, elle en diffère par son point de fusion. Le peu de produit que j'ai pu isoler ne m'a pas permis de prendre son pouvoir rota- toire. Je montrerai plus loin que le principe provenant de la matière grasse du Lactarius piperatus a, en plus de cette réaction particu- lière, tous les autres caractères de l’ergostérine de M. Tanret, c’est- à-dire le même point de fusion et le même pouvoir rotatoire. Recherche de la lécithine. — On sait que la lécithine est un com- posé soluble dans l’éther qui, sous l'influence des alcalis, se décom- pose en acide gras, acide phosphoglycérique et névrine. Il suffira donc de mettre en évidence l'acide phosphorique dans l'extrait éthéré des champignons, c’est-à-dire dans la matière grasse pour conclure à la présence de la lécithine, les combinaisons minérales de l’acide phosphorique n'étant pas solubles dans l’éther. Par conséquent, la graisse additionnée de soude pure est calcinée en présence d’azotate de potasse. Les cendres obtenues épuisées par l’eau et saturées par l'acide azotique renferment une notable pro- portion d'acide phosphorique que j'ai caractérisé par ses réactions ordinaires : précipité jaune avec le molybdate d’ammoniaque, for- mation du phosphate ammoniaco-magnésien. La matière grasse du Lactarius vellereus contient donc très-pro- bablement de la lécithine. Proportion relative des acides stéarique et oléique. — On effectue ce dosage sur une autre partie de la graisse qui fournit, après sa- (1) Journ. de pharm. et de chim., [5], t. XIX, p. 225, 1890. 198 E. GÉRARD. ponification, 79 gr. 25 c/, d’acides fixes composés, comme on vient de le voir, d'acide oléique et d’acide stéarique. — L’acide oléique est séparé de l'acide cristallisable par un mélange d'alcool et d’acide acétique, d’après le procédé indiqué par David (1) ; on obtient pour 100 or. de graisse : Acide stéarique. . . 4gr. 76.. Acide oléique (impur). 70 gr. 49. III. — Matière grasse du Lactarius piperatus (Scop.). M. Bourquelot a extrait cette graisse en employant le procédé que j'ai décrit précédemment pour l'obtention de la matière grasse du Laclarius vellereus. Le produit brut que m’a remis M. Bourquelot pesait 205 grammes. Après purification à l’éther de pétrole, le poids n’est plus que de 162 grammes. Cette matière grasse provenait du traitement de 3 k. 425 gr. de champignons secs. Le rendement est donc de 4 gr.72 de graisse pour 100 gr. du champignon desséché. On verra dans la suite du travail que cette purification est incom- plète et que l’éther de pétrole a encore entrainé à l’état de disso- lution une certaine quantité de produits résineux qui m'ont obligé à apporter plusieurs modifications dans la marche des opérations que j'avais adoptée pour l’analyse de la graisse du Lactarius vel- lereus. La matière grasse du Lactarius piperatus a les mêmes propriétés physiques que celle du Lactarius vellereus, et comme cette dernière se durcit en présence des vapeurs nitreuses. Pour l’étude analytique, je suivrai l'ordre des opérations que j'ai décrit antérieurement. ; Recherche des acides gras combinés. — (a) acides gras fixes. 50 grammes de la graisse sont saponifés par 12 grammes de soude en solution alcoolique. L'alcool est distillé, le savon dissous dans l’eau bouillante est précipité par addition de sel marin. On constate, comme plus haut, la présence de la glycérine dans les eaux-mères baignant le savon. (1) Comptes rendus Ac. des Se,, t. LXXXVI, p. 1416, 1878. sien ss af té sn ti mé”, + dt à. Tr à és. ft détenait. és daté dt PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Séance du 13 Février 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 1 heure 1/2. - Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Huyot présente un exemplaire de Tricholoma nudum qu'il a obtenu par culture. Il à rapporté des aiguilles de pins auxquelles étaient attachés des filaments mycéliens de cette espèce, il les a placées en tas dans une cave, il a arrosé avec une solution étendue de nitrate de potasse et les champignons n’ont pas tardé à se déve- lopper. Il a pu en obtenir ainsi une certaine quantité. Il a remarqué que le mycélium grimpait volontiers le long du mur. M. De Seynes fait à M. Huyot quelques questions sur l’éclairage de la cave et se demande si le mycélium grimpant ne se dirigeait pas vers la lumière, Il ressort de la réponse de M. Huyot que cette hypothèse pourrait bien être fondée. M. Boudier fait remarquer que les aiguilles de pins et de sapins ne sont probablement pas nécessaires. Des feuilles, des détritus divers pourraient également convenir. Il a essayé autrefois la cul- ture du C. cibarius sur ces dernières substances. Il y a eu un déve- loppement très apparent du mycélium ; malheureusement, c'était en 1870 et les évènements l’ont empêché de suivre l’expérience jus- qu’au bout. ‘ : M. Prillieur présente à la société un exemplaire de Pachyma cocos, qui lui a été envoyé par M. d’Arbois de Jubainville. Cet exemplaire a été trouvé ainsi que plusieurs autres au milieu du sable dans la Charente Inférieure. Le Pach. cocos vient sur les ra- 9 SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. cines du pin maritime. Il est constitué à l’extérieur par une sorte d’écorce formée d’hyphes et à l'intérieur d’une masse très dure coral- loïde ne présentant pas la structure d’un sclérote. Sa substance n’est pas de la cellulose vraie, c’est la matière ordinaire des cham- pignons. Peut-être cependant serait-ce un selérote d’agaric. Il atteint d’ailleurs des dimensions considérables; celui qu'il met sous - les yeux des membres de la Société, bien que desséché, est encore gros comme la tête d’un enfant. M. Boudier se demande s’il n’y a pas de parenté entre le Pach. cocos et les Lentinus. M. Delacroix fait une communication sur plusieurs mucédinées nouvelles. II décrit deux Fusarium : Fun, qu’il a trouvé sur des rameaux d’asperge et que, pour cette raison, il désigne sous le nom de Fus. Asparagi, l'autre qui a été rencontré sur des grains de blé et qu'il nomme Fus. Scribauxi. [ donne, en outre, la description d'une nouvelle sphéroïdée trouvée à Herblay sur des rameaux d’asperge et qu’il appelle Vermicularia Asparagi. La société examine ensuite les champignons apportés ou envoyés par divers membres. Parmi ces champignons nous citerons : 1e Apportés par M. Boudier (Bois d’Ecouen) : Pleurotus ostreatus. Letendra eurotioides. Polyporus obducens. Coryneum Kunzei. Polyporus applanalus. Fusarium tremelloïdes. Polyporus serialis, zonium auricomum. Peziza coccinea. Bactridium flavum. Peziza caucus. Dydymium crustaceum. Dochmyopus (Claudopus) sphærosporus. 2e Envoyé par M. Ménier, de Nantes : Hirneola auricula Judæ. 8 Apportés par M. Niel (Seine-Inférieure) : Spatularia rufa. Telephora anthocephala. Ces deux espèces se rencontrent assez rarement. 4° Envoyés par M. Feuilleaubois (Fontainebleau). Tubercularia vulgaris. Polyporus ribis. Calocer a carnea. Polyporus hirsutus. Schyzophyllum commune. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. À 3 Dans cette séance ont été présentés : M. PERRIN, ancien magistrat, 45, rue de l'Homme Sauvage, à Langres, présenté par MM. Quélet et Costantin. M. O. Pazscuke, docteur, Heinreichstrasse, 20, Leipzig, présenté par MM. Aoumeguère et Costantin. M. GraziaNi, préparateur du cours de cryptogamie à l'Ecole de pharmacie, présenté par MM. Marchand et Bourquelot. M. Four, propriétaire à Triguières (Loiret), présenté par MM. Bourquelot et Brécy. M. BasripE, négociant, 15, rue de Belfond, présenté par MM. Ca- mus el Bernard. M. Louis FouizLoux, docteur en médecine, 8, cité Pigalle, Paris, présenté par MM. E. Thomieres et Rolland. M. Oudemans, professeur à l'Université d'Amsterdam présenté -_ dans la séance du 12 décembre 1889, a été élu à l'unanimité. La séance est levée à 3 heures. Séance du 13 Mars 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 1 heure 1/2. Le procès-verbal de la séance du 13 février est lu et adopté. M. de Seynes présente et décrit un Ceriomyces nouveau, le C. mexicanus qu'il a reçu de Guanajuato. Cette espèce se distingue par la nature des cellules du réceptacle, qui sont à paroi épaisse, sus- ceptibles de se gonfler par l’action de l’eau comme les cellules des Tremellinées. Les alvéoles dédaliformes de la surface supérieure ne permettent pas de voir dans ce réceptacle conidifére une pyenide de Tremel- linées. C’est aux Polyporées qu'il se rattache, mais à une espèce soit de Glæoporus, soit de Laschia encore inconnue, ou à un type nouveau, M. Boudier fait quelques remarques sur ce sujet et décrit un Polyporus biennis à la base duquel il a observé, sous forme de tubercules un Serioporus. Il insiste sur la différence qui existe entre les Plychogaster et les Serioporus. PROS RU TES 4 L L £, ct AE » Pr + Cents 6 , Lt + 4 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. Bourquelot revient sur les propriétés du Tréhalose sucre qu'il a retiré du L. piperatus. I] rappelle que M. Berthelot a décrit le Tré- halose du trehala comme fermentant lentement et incomplètement en présence de la levûüre de bière, tandis que M. Müntz n’a pu faire fermenter ni ce dernier sucre ni celui qu'il a extrait de divers champignons. Cette contradiction qui pourrait encore laisser quelques doutes sur l'identité de ces deux sucres s’explique aisément. Si l’on se sert de levûre vieille ou de levüre lavée le tréhalose ne fermente pas tandis qu'avec de la levüre jeune la fermentation alcoolique commence au bout de quelques heures. Comme l'avait constaté M. Berthelot, elle se fait lentement et, en l’absence de liquide nutrilif, elle s’arrêle avant la disparition totale de la matière sucrée. Il est facile alors de constater dans Te liquide la présence de l'alcool. Le poids de lalcoo! formé étant à peu près égal à la moitié du poids du sucre disparu, on doit en conclure qu’on à eu affaire à la fermentation alcoolique ordinaire telle que celle du sucre de canne, par exemple. Il y a donc bien identité entre le tréhalose de Berthelot et le sucre retiré du Z. piperatus. M. Bourquelot s’est également occupé de la question de savoir si les champignons renferment réellement du glucose. C’est une ques- fion qui a déjà été examinée par différents mycologues ou chimistes. En général, elle a été résolue dans un sens affirmatif sans pourtant que les preuves apportées à l'appui soient suffisantes. M. Bourquelot démontre, en comparant les phénomènes de réduc- tion et de fermentation du suc de L. piperatus, que celui-ci renferme du glucose. La démonstration est complètée par ce fait que le suc de ce cham- pignon, débarrassé au préalable des matières colorantes, donne avec la phénylhydrazine, lozazone du glucose,corps cristallisé en aiguilles jaunes et à propriétés nettement définies. M. Boudier rappelle qu'il a retiré autrefois du Boletus edulis un sucre dur, rappelant le sucre candi par son aspect. Il à essayé sur lui l’action dela levüre de bière. Dans certains cas, il a fermenté ou tout au moins commencé à fermenter ; dans d’autres il n’y a pas eu fermentation. Il est probable, -comme le pense également M. Bour- quelot, qu'il avait entre les mains du tréhalose. Les membres de la Société examinent ensuite les différentes espèces de champignons apportées à la séance, PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. Parmi ces champignons nous citerons : 1° Envovés par M. Barla (Nice): Schizophyllum commune. Polyporus hirsutus. Lenzites flaccida. Pol. adustus. Lenzites albida. Peziza (actabula) leucomelas. -2° Par M. Camus (Cannes). , Physomitra esculenta. M. Boudier fait quelques observations sur une pezize dont la cou- leur noire est produite par les aspérités qui sont brunes. Il suppose que cette pezze est le P. melæna. Elle à été envoyée par M. le Dr Raonlt, de Raon l'Etape. Dans cette séance ont été présenlés : M. Dopomeux, propriétaire, 3, Square Lamarüne, Passr, Panis, par MM. Comar et Boudier . M. J. Roussez, 2, rue du Cherche-Midi, Paris, par MM. Comar “et Boudier. MM. Perrin, O. Paszchke, Graziani, Fouei, Bastide et L. Fouillour, présentés dans la séance du 13 février, ont été élus à l'unanimité. La séance est levée à trois heures. Séance du 10 avril 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 1 heure 1/2. Le procès-verbal de la séance du 13 mars est lu et adopté. M Rolland décrit un Siysanus qu'il à trouvé dans ces derniers temps sur un saule dans la forêt de Montmorency, et dont il pré- sente un dessin fait à la chambre claire du microscope. Ce Siysanus est ramifié, ce qui, de Favis de M. Boudier à qui M. Rolland en à soumis un échantillon, en ferait une espèce toute particulière. ? An qu'aucun doute ne subsistät sur cette question, M. Rolland a semé ce champignon sur pomme de terre seule dans un tube sté- nilisé d’après la méthode de M. Costantin, et a obtenu des Siysanus ramifiés avec des spores identiques, lesquelles sont le plus souvent anguleuses avec des faces hexagonales. 4 be SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. Rollund propose pour cette espèce, qui lui semble nouvelle, le nom de Stysanus ramifer. M. Palouillard propose d’instituer sous le nom de Dussiella, un # nouveau genre d’Hypocréacées dont le type serait l’Hypocrea tube- ne riformis Berk. Ce genre serait caractérisé essentiellement par des me ascospores filformes et un état gastéroconidifère. Après quelques observations de M. de Seynes, les membres de la È Société examinent les différentes espèces de champignons apportées ou envoyées à la séance. LE Parmi ces champignons nous citerons : 1° Envoyés par M. Guillemot, de Toulon : Bovista plumbea et Sarcoscypha corona. FA 20 Présentés par M. Boudier : 2 Pluteus cervinus, var. odorante à odeur de HMugnolia. Polyporus pomaceus, sur Prunus spinosa. OT Polyporus conchatus, sur saule. CR Peziza (Disciotis) venosa. Peziza (Sclerolinia) tuberosa. f* Peziza (Stromatinia) rapul:m, sur Polygonalum. Se | Peziza (Dasyscypha) virginea. Dee Peridermium Pini corticolum. ; Gymnosporangium Juniperi. ‘a Fusicladium pyrinum. 5 3° Envoyés par M. Barla (Nice) : : Peziza (Aleuria) repanda. Peziza (Sarcoscypha) corona. 4° Par M. Arnould (Ham.) : Æthalium argenteum. Lycogala epidendron. Panus styplicus. 50 Par M. Huyot: Coprinus alramentarvus. Polyporus abietinus. id. salicinus. Hirneola Auricula Jude. Sur vieux trone dans un jardin. 6° Par M. Bourquelot (Bois de Lozère): Stereum ferrugineum. D b PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. 7 Dans cette séance ont été présentés : MM. Rapx. BLancHarD, professeur agrégé à la Faculté de Méde- cine de Paris, par MM. De Seynes et Bourquelot. FAUQUER, pharmacien à Montmorency, par MM. Boudier et Patouillard. J. RogerT, Docteur, 5, rue Thérèse Paris, par MM. Bernard et Rolland. MM. Dupoirieux et J. Roussel, présentés dans la séance précé- dente, ont été élus à l'unanimité. La séance est levée à 3 heures. Séance du 8 mai 1890, PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 1 heure 1/2. Le procès-verbal de la séance du 10 avril est lu et adopté. La correspondance comprend des lettres de MM. Couston et Hy, annonçant des envois de champignons et une lettre de M. le pro- fesseur G. de Lagerheim, directeur du jardin botanique de Quito. Ce dernier adresse à la Société mycologique 14 brochures sur la mycologie, parmi lesquelles nous citerons : 40 Sur un genre nouveau de Chytridiacées (1888) ; 20 Sur un nouveau genre d'Urédinées (1889); 3° Ueber einige neue oder bemerkenswerthe Uredineen (1889); 40 Trois brochures sur la flore mycologique de Fribourg en Brisqau (1888 et 1889); 0° Ueber einige auf Rubus articus L. vorkommende ponte Pilze (4887), 6° Ueber eine neue Peronospora-Art aus Schwedisch- -Lappland (184)8; _ 1° Eine neue Entorrhiza (1888); 80 Ueber eine neue auf Juncus-Arten wachsende Species der Gattung Urocystis (1888); 9° Ueber eine neue grasbewohnende Puccinia (1888). La Société a reçu également une brochure de M. l'abbé Hysur les Champignons de l’Anjou et les numéros de janvier et d'avril 1890 de la Revue mycologique (C. Roumeguëre). CO. pr À. 8 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. Palouillard donne la description de quelques champignons rapportés du Sahara algérien, par M. Djbowski : Tylostoma Bois- siéri Kalch., Tylostoma Jourdani Pat., un Montagnites qui parait distinct du 4. Candollei Fr., par différents caractères, en particu- lier, par les dimensions de ses spores qui sont plus petites. M. Delacroix fait au nom de M. Prillieux, une communication sur la maladie du pied du blé causée par l’Ophiobolus graminis Sacc. Il donne la description de cette maladie qui a causé, en 1889, de graves perturbations dans le domaine de 1 Institut agronomique, à Joinville-le-Pont, ainsi que dans plusieurs champs de blé des dé- partements de Seine-et-Oise et de Seine-et-Marne. M. Delacroix communique également les recherches que M. Pril- lieux et lui ont entreprises sur un nouveau champignon parasite du sapin ; le Physalospora abielina et sur le Phoma Brassicae, cham- pignon qui végète sur les tiges de choux. £a Société examine ensuite les champignons envoyés à la séance : M. Couston, de Vienne (Isère), a envoyé : . Helvella monacella. Acétabula Quelelii. H. sulcata. Marasmius oreades. M. l'abbé Hy : Amanila spissa. Collybia dryophilu. Clilocybe luccata. Inocybe lucifuqus. M. Bertrand, de Vagney : Naucoria conspersa. Omphalia onisca. M. Arnould, de Ham (Somme) : Polyporus squamosus. Polyporus pivipes. Lycogala épidendron. Hypholoma fasciculure. Naucoria pediades. Lentinus degener. M. A. Gaillard : Ustilago Vaillantii Tul., sur ovaires de Muscari comosum à Arcueil. Ust. receptaculorum Fr., sur fleurs de Tragopogon id. Ust. antherarum Fr., sur fleurs de Zychnis dioïca id. Æcidium podospermi D. C., sur Podospermum laciniatum 14. D nb 2 à 2 — ie EE 2 em BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. PIVE ER AE II PINS (A 4 JL A LARX A LA nt ; À se G. Delacroix, del. Ï. Robillarda Vitis Nov. Sp. — II. Ses spores. — IIT. Phoma Secalis Nov. Sp. — IV. Ses spores. — V. Septoria Secalis Nov. Sp. — VI. Ses spores. — VII. Pestalozzia uvicola Spegazz.— VIII. Sa spore. — IX. Napicladium Tremulæ Frank, état conidial de Didymosphæria populina Vuillemin, — X. Ses conidies, # ROUR'PLENEVE à - H | £ & : E3 “ : Le Susanne is He OO ÉL DODELODO 4 3 ou î Ÿ | Pr \4 past ee CRÉES: | Aer *. GHEMRN DZ I. Diplodiella dubia Nov. Sp. — IL Ses spores. — III. Leptotrosma bambusina Nov. Sp.— IV. Ses spores. — V. Placosphaeria Calami Nov. Sp.— VI. Ses spores. 7 T. VI, PL. XV. L. Fusarium Schribauxi. — II. Sa conidie. — III. Fusarium Asparagi (jeune). — IV. Ses spores. — V. Monopodium uredopsis Nov.Sp.— VI. Sa conidie.— VII. Ver- micularia Asparagi Nov. Sp. — VIII. Sa spore. — IX. Dothiorella Pitya Sacc. — IX. Détail du périthèce. — X. Ses spores. ” BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. PEVEMPLXVL. G. Delacroix, del. L. Phoma Brassicae Thüm. — II. Ses spores. — III. Physalospora abietina Nov. Sp. — IV. Thèque et paraphyse. — V. Ses spores. — VI. Mycelium d'Ophio- bolus Graminis Sacc., rampant à la surface de l’épiderme du bas du chaume de blé, — VII. Mycélium dans le tissu, — VIII & IX. Périthèces de l'Ophicbolus. — X. Thèque. — XI, Ses spores, SOCIÉTÉ MYCOLOBIQUE DB FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, se pe à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. rate Jours des Séances pendant l’année 1890. Novembre | Décembre. Janvier Février Mars Avril fai Juin ‘Septembre! Octobre 42- | 11 VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ . Année 1885. Deux fascicules, t. I (très rare). Prix: 15 ne Année 1886. Un fascicule, t. IT (très rare)... » 1s Année 1887. Trois fascicules, (NOR IRE GR < Année 1588.; Trois fascioules, VER 0" Année 1889. Quatre fasciculest. V.:.%:...::,» wo Anfñée 1S90. 1° fascicule. À AN nl L. Re (a à, 1, AL DT SE += à 1 A 4 r - F L PE L'ANPE Per PU EN ENS CE RS EE RE CE LUE . ES eV î \% LÉ “ Que DT d'hiii + 4 GT jte y - d 7a Lé “où 4 72 f . e, “A | PR i ua NE EE ET Ÿ ÿ AA Qu } Lot su! à 1 6 et « PV UE Er | t î y L PO NT. CA » LI 2-0 LEA "4 ' 24 Coben, be 7 SRE” L Les tomes F et IT, sont sur le point d’être épuisés. CLIS — : Le BUREAU POUR 1890 MM. Bounier, Président, rue de Grétry, Montmorency. : Nr LR E Pers ident « à PR:LLIEUX, id. e De: PELTEREAU, Trésorier, notaire -à Vendôme. RRT Ro | RoLLanp, Archivisle. k RS f | BourQUELOoT, Sécrélaire-général, à l'Hôpital Laennec, PE " AE: rue de Sèvres, 42, Paris. | Ds. | + ES DrLACRoIx, Ce. je | NOTA. — Les COMMUNICATIONS doivent être envoyées deux jours avant la IR" i | séance pendant laquelle elles doivent être présentées à M. BOURQUELOT, 42, rue | ne | de Sèvres, à l'Hôpital Laennec, Paris. RENTE | Le bureau invite les membres qui ne peuvent assister aux séances, à envoyer | RE. | les champignons qu'ils ont pu récolter de manière qu'ils arrivent la veille des IST + jours de séance, Une commission spéciale est chargée de leur hs à Le De l + % L'envoi doit être fait 8%, rue de Grenelle. 2 È—_— IA VSe £ Lons-le-Saunier.— Imprimerie et Lithographie Lneién TPE rue Lafay ette, nées BULLETIN . SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE | DE FRANCE —DIESe— TOME VI. EE —— & FASCICULE. RE ANNÉE 1890 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1890 ee Weles: D vrist à 4717 + ARTICLES CONTENUS DANS CE NUMÉRO. E. Gérard. Prillieux et Delacroix . _G. Delacroix. G. Bernard. Em. Boudier.. Em. Bourquelot... Matières grasses de deux champi- gnons hyménomycètes te el fin). Parasitisme du Bofryhs cinerea es du _ Cladosporium herbarum.:......... Note sur l Uromyces soutellatus.… Schrank. | Note sur le Dothiorella robinine nov. Sp. ET Espèces nouvelles de Champignons ICEULS RE RP D ve Note sur l'Haplogr: nee tor uloïdes … Fres. ; Sur la vente des Champignons : bb 1e mestibles. Le AG RE de Sur le ee. des spores dés e Bovista et les filaments stériles du sil tium. CSC OO RTE DOC ro rie de carbone chez les cham- pignons. — I. Matières sucrées | (suite). — Polets SOCIÉTÉ | MYCOLOGIQUE DE FRANCE. TOME VI. SULFASCGICULE "#5 Année 1890 % L PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 84, Rue de FRS 84. Le MATIÈRES GRASSES DU LACT. PIPERATUS. 199 Le savon obtenu est brun noirâtre, grumeleux et si on essaie de mettre en liberté les acides gras par l'acide sulfurique dilué à la chaleur du bain-marie, il surnage un produit huileux mélangé de flocons brunètres. Ces flocons sont constitués par les matières rési- neuses acides que l’éther de pétrole a encore dissous et qui, dans la saponification, ont formé des savons de résine. Comme le mé- lange de ces derniers avec les savons à acides gras rend les traite- ments ultérieurs plus pénibles, j'ai eu recours au procédé suivant pour les séparer. Le savon brut précipité par le sel marin est desséché à 100, pul- vérisé et mélangé avec du sable lavé. Le tout est épuisé par de l’éther qui dissout les matières colorantes et la presque totalité des produits résineux combinés à la soude. De plus, cette solution éthérée sera utilisée plus tard pour la recherche de la cholestérine. Après ce traitement, le savon proprement dit, insoiuble dans l’éther est en partie décoloré. On le dissout dans l’eau bouillante, les acides gras sont mis en liberté par l'acide sulfurique dilué. Les acides gras fixes, soigneusement lavés à l’eau distillée chaude, sont dissous dans l'alcool à 90° bouiliant. Il se sépare, par refroi- dissement des cristaux qui, après plusieurs cristallisations, fondent - à 10°. Les eaux-mères alcooliques provenant de celle opération sont soumises à des traitements semblables à ceux qui ont été exposés précédemment et sur lesquels je ne reviendrai pas. Elles contiennent, outre le produit fondant à 10°, de l'acide oléique moins altéré que celui que j'ai isolé du Lactarius vellereus. En effet, j'ai pu obtenir une quantité beaucoup plus grande d’oléate de baryte pur et cristallisé. Ce sel soumis à l’analyse a donné les résultats suivants : 0 gr. 225 de matière ont donné ...0 gr. 075 de Ba S0* calculé pour trouvé C:H°3B:0t PR D. (HE RS Soit. ... 19,55 9/0 Ba 19,54 0/9 Ba. Les cristaux qui fondent à 70°, purifiés de toute trace d'acide vléique, sont soumis à des cristallisations fractionnées dans l'alcool fort. Deux grammes de ce produit sont ainsi séparés en quatre frac- 130 E. GÉRARD. tions cristallines. Dans chacune d’elles, le point de fusion est inva- riable (69° 5-70°). Comme dans le cas du Lactarius vellereus, je soumets ce produit à la méthode des précipitations fractionnées à l’aide de l’acétate de baryte. Dans une opération, portant sur 2 gr. de matière cristallisée, sept parties ont été précipitées successivement. D'une part, je prends le point de fusion de l’acide combiné dans chacun des précipités barytiques; d’autre part, j’effectue les dosages de baryte pour chaque sel formé. % Are PRÉCIPITATION (P' de fusion de l'acide — 70°). calculé pour trouvé C:°H35Ba0t Matière = 0 gr. 164 Bac}, 19,02 Be 19,48 2e PRÉCIPITATION (Pt de fusion de l'acide = 70°) Matière —0 gr. 125 Ba c/, 19,28 Bac/, 19,48 3e PRÉCIPITATION (Pt de fusion de l’acide — 70). Matière — Ogr.225 Bac 19,33 Bao/, 19,4g 4° PRécipiTATION (P' de fusion de l'acide = 70°). Matière — 0 gr. 409 Bac/, 19,24 Ba c/, 19,48. 5e PRÉCIPITATION (P! de fusion de l’acide — 70e) Matière — O gr. 242 Ba °/, 19,17 Ba o/, 19,48. 4 6° PrécipiTariox (P! de fusion de l’acide = 70e). Matière — 0 gr. 240 Ba 2) 19,35 Ba°,, 19,48. 7e PrécipiTaTioN (Pt de fusion de l'acide = 70e) Le peu de produit obtenu dans cette dernière précipitation ne m'a pas permis d'effectuer le dosage. MATIÈRES GRASSES DU LACT. PIPERATUS. 131 Ges precipités renferment donc la mème quantité de barçum que le stéarate (théorie — 19,48 */.); de plus l'acide qu'ils fournissent a précisément le point de fasion de l'acide stésrique pur. L'analyse élémentaire de cet acide vient corroberer ces résuliais ; en effet il a donné à la combustion : Trouve C"H"0Q Substance — 0 sr. 3H. CF — 0 gr. 891 Ce = 75,9% C °/,—= 16,0 HO — 0 sr. 371 H °/,— 12,68 He/. — 12,67 L'acide stéarique existe donc dans la graisse du Laciarius pige- ratus. (b}- Acides gras volatils. — 25 grammes de la matière grasse sont saponifés par une solution alesolique de soude ; l'alcool est disüllé. Le savon proprement dit, mélangé des savons de résine, traité par l’acide sulfurique donne les acides gras et les résines qui sont séparés par le filtre. La liqueur acide flirée, saturée par le carbonale de soude est éraporée à siccité. Le résidu sain, addi- tionné d'acide sulfurique dilué, est distillé. Dans les produits de la _- distillation, ou décèle facilement par les procédés indiqués plus : haut la présence de l'acide formique, de l'acide acéique et de l'acide butyrique. Recherches des acides libres. — Pour cette partie analytique, je renouvelle avec la graisse du Laciarius piperaius toutes les opé- rations effectuées sur celle du L. vellereus. Il résulte de cette recherche que l'acide oléique et l'acide stéarique existent tous deux à la fois à l’état d'acides libres et à l'état de glycérides dans L malière grasse du Lactarius pigeraius. Recherche de la cholsstérine. — En présence des difiicultés que - jai rencontrées pour isoler ce produit, j'ai dù modifier en partie les traitements suivis dans l'étude du Lactorius rellereus. En effet, si, comme je l'ai fait précélemment, je ssponifie 50 grammes de la matière grasse du L. Piperstus par la soude avec saturation de Fexcès d'alcali au moyen d'un courant d'acide carbonique, j'obtiens en traitant par l'éther le savon desséché, une solution très colorée. 192 E. GÉRARD. Après évaporation de l’éther, il reste un extrait abondant, noir résineux qui empêche toute cristallisation de la cholestérine. L’ex- plication de cet insuccès est facile : les résines acides qui souillent la matière grasse et que l’éther de pétrole n’a pu séparer se com- binent à la soude pendant la saponificatipn ; le courant d’acide carbonique employé pour saturer l’excès d’alcali met ces substances résineuses en liberté. Ces dernières se dissolvent dès lors dans l’éther en même temps que la cholestérine. L'emploi d’autres dis- solvants, tels que le chloroforme, le sulfure de carbone et l’éther de pétrole, dans le but d'opérer une séparation, ne donne pas de meilleurs résultats. Devant ces essais infructueux, j’ai eu recours à une autre méthode. J'ai utilisé la facilité avec laquelle ces résines donnent en présence des alcalis des combinaisons solubles dans l’eau. J’ai donc soumis l'extrait éthéré provenant du traitement du savon brut desséché à l’action dissolvante d'une solution faible de soude. La liqueur ob- tenue a été agitée avec une grande quantité d'éther. L’éther surna- geant, décanté et distillé, laisse un petit résidu rempli de fines aiguilles. Ces cristaux sont purifiés par dissolution dans l'alcool bouillant.Par refroidissement, il se dépose des tables rhomboédriques d’un aspect nacré; elles constituent la cholestérine du Lactarius piperalus. On voit donc que, de cette façon, la cholestérine pourra être retirée directement de l'extrait éthéré provenant de la purification du savon. Il suffira en effet de traiter cet extrait par l’eau distillée qui dissoudra les savons de résine et d’agiter le liquide avec de l'éther qui entraînera la cholestérine. Comme je l'ai dit plus haut, cette cholestérine a toutes les pro- priétés physiques et chimiques du produit que: Tanret a retiré de l'ergot de seigle et qu’il appelle ergostérine. Elle fond comme cette ergostérine à 154 et, comme elle, se colore à l'air en devenant odo- rante. Elle donne des réactions colorées identiques à celles que j'ai décrites pour la cholestérine du Lactarius vellereus. J'ai montré que ces réactions étaient en tout point semblables à celles du produit de Tanret. De plus, la cholestérine du Laclarius piperatus dévie fortement à gauche le plan de la lumière polarisée. Son pouvoir rotatoire à MATIÈRES GRASSES DU LACT. PIPERATUS. 133 été déterminé à la lumière du sodium avec un tube de 5 centi- mètres. Poids de la substance employée : 0 gr. 10. Volume de la solution chloroformique : 40 cent. cubes. Observation au tube de 5 centimètres : «x = — 81’. Y=. __ 0,516x10 d’où V2 D — 0,5X0,10 10302. Le pouvoir rotatoire de cette cholestérine est donc de — 103°2, celui de l’ergostérine étant — 1140. Je ferai remarquer que, n'ayant qu'une très petite quantité de matière, j'ai dû opérer cette détermi- nation sur une solution chloroformique très faible et la plus petite erreur commise dans les lectures justifie bien cet écart entre les deux chiffres. _ La cholestérine du Lactarius piperatus paraît donc identique à l'ergostérine de Tanret. D’après cet auteur, la composition de cette substance cristallisée est différente de la cholestérine animale; il la représente par la formule C*?H*0?,H?0*. Recherche de la lécithine. — Comme dans le cas du Laclarius vellereus et pour les raisons que j'ai mentionnées plus haut, la matière grasse du L. Piperatus, additionnée de soude pure, est calcinée avec de l’azotate de potasse. Le produit est repris par l’eau distillée. La solution, saturée par l'acide azotique, donne avec le molybdate d’ammoniaque le précipité caractéristique de l'acide phosphorique. J'ai pu déterminer, à l’aide de la liqueur titrée d’acétate d’urane la quantité d’acide phosphorique anhydre contenue dans cette graisse. Deux dosages, portant chacun sur deux grammes de matière grasse m'ont donné les résultats suivants : 4° 0 gr. 0344 d’acide phosphorique anhydre 2 O0 gr. 0342 — — soit pour 100 grammes de graisse ; 40 1 gr. 74 d'acide phosphorique anhydre. 2 1 gr. 71 — Le 2 1 222 Neue ë Ha 134 E. GÉRARD. La matière grasse du L. piperatus contient donc 1 gr. 725 d’acide phosphorique °/, (moyenne de deux dosages) provenant de la léci- thine puisque c’est le seul composé phosphoré soluble dans l’éther de pétrole employé à l’extraction de cette graisse. Conclusions.— Les matières grasses du Lactarius vellereus et du Lactarius piperatus ont donc une composition chimique presque identique. En résumé, elles contiennent : 4° Les acides oléique et stéarique à l'état libre et à l’état de gly- cérides. 2 Les acides gras volatils : acide formique, acide acétique et acide butyrique. 3° De la cholestérine. 4° De la lécithine. Ces graisses renferment chacune une cholestérine différant nette- ment, comme je l’ai montré, de la cholestérine animale. De plus, le produit cristallisé extrait du Lactarius piperatus parait être iden- tique à l’ergostérine de Tanret. Ces deux substances ont, en effet, le même point de fusion, le même pouvoir rotatoire et donnent une même réaction colorée bien différente de celle que l’on obtient, dans les mêmes conditions, avec la cholestérine animale. Enfin, je ferai remarquer la forte proportion d'acide phosphorique provenant de la décomposition de la lécithine renfermée dans les . deux matières grasses étudiées. FA" TRAVAUX. : | | DU Laboratoire de Pathologie Végétale DE L'INSTITUT AGRONOMIQUE TD —— Note sur le PARASITISME DU BOTRYTIS CINEREA et du CLADOSPORIUM HERBARUM. PAR MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Les limites entre la vie de saprophyte et celle de parasite sont loin d’être nettement déterminées et il y a, sans aucun doute, bien des champignons fructifiant sur des tissus morts qui peuvent, quand les conditions de végétation leur sont favorables, envahir les plantes vivantes. On sait aujourd’hui, par exemple, que le Botrytis cinerea qui pas- _ sait pour essentiellement saprophyle peut pénétrer dans l’intérieur de diverses plantes, le plus souvent au moment même où elles fleurissent. Il a causé une véritable épidémie sur la Gentiana lutea dans le Jura. On peut infecter artificiellement de même un grand nombre de plantes. Au laboratoire de pathologie végétale, nous avons ensemencé des fleurs de jacinthes et de pivoines avec des conidies de Botrytis qui couvraient des feuilles mortes de salades. L'infection s’est produite, les fleurs et leurs pédoncules ont été envahis par le mycéliu met tués et plus tard sur les organes morts se sont développés de nombreux conidiophores. É Il nous souvient avoir vu dans une excursion de M. Boudier, à Carnelles, des inflorescences de Listera ovata envahies également par cette moisissure. _ L'année dernière, on nous a envoyé de Roubaix, des feuilles de vigne, provenant de serres, où la production du raisin forcé constitue une industrie assez importante. Ces feuilles de vigne vivantes, mais déformées et contournées, élaient couvertes de fructifications. Là encore, le champignon vivait certainement en parasite. 136 PRILLIEUX ET DELACROIX. Il nous paraît fort probable que le Cladosporium herbarum et particulièrement la forme désignée sous le nom de Cladosporium fasciculare attaque les feuilles de diverses plantes importantes de nos cultures, et cause la mort au moins partielle des feuilles qui se dessèchent par places, soit sur leur bord, soit dans l'intervalle des nervures. Le cas le plus important est celui des pommiers, qui, il y a deux ans surtout, en bien des points de l’ouest et du centre de la France, et l'an dernier encore, ont perdu de bonne heure une grande partie de leurs feuilles qui se desséchaient sur leurs bords et tombaient. Les fruits mal nourris étaient arrêtés dans leur développement et ne donnaient qu’une récolte des plus médiocres. Nous avons récolté, reçu et examiné de nombreux échantillons de ces feuilles malades, à demi-desséchées, provenant surtout de la Normandie, du Maine, du Perche et de la Bretagne, toujours sur les places desséchées, nous avons trouvé en abondance des touffes de Cladospor ium. Fréquemment, on voit les feuilles de framboisier présenter de longues bandes desséchées qui s'étendent de la nervure médiane, au bord, entre les nervures secondaires. La feuille ainsi attaquée présente un aspect singulier : elle est divisée en bandes étroites, alternativement vertes et brunes. Au milieu de chaque bande verte est une nervure secondaire, les bandes brunes sont dans l'intérieur des nervures, Sur toutes ces bandes brunes se montrent en quantité des touffes de Cladosporium, dont le mycélium est répandu dans tout le tissu desséché. Nous poursuivons des essais de culture de ces Cladosporium, car le contrôle de l’expérience est nécessaire pour établir d’une façon eertaine si le Cladosporium, ou une des formes s’y rapportant, envahit, comme nous le pensons, les feuilles vivantes de pommier et de framboisier et est la cause des altérations que nous venons de ignaler . 12 juin 1890. tt Ve Rita UROMYCES SCUTELLATUS. Note sur l'UROMYCES SCUTELLATUS Schrank. PAR MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Les téleutospores d’Uromyces scutellatus ont été particulièrement abondants ce printemps sur les feuilles d'Euphorbia Cyparissias. Les feuilles sont déformées, l’inflorescence avorte la plupart du temps, par un processus identique à celui que l’on observe pour l'Uromyces Pisi qui donne ses spermogonies et ses æcidiums sur l'Euphorbia Cyparissias et quelques autres espèces voisines. Jusqu'ici les auteurs ne décrivent pas de spermogonies, ni d’æcidiums pour lÜromyces scutellatus. Or, sur des échantillons de celte espèce provenant des bois sablonneux d’'Herblay et récoltés en mai dernier, nous avons observé des spermogonies. Cette sper- mogonie est enveloppée par un mycélium qui présente avec les réceptacles de téleutospores voisins les connexions les plus étroites. Cette spermogonie est-elle celle de l'Uromyces scutellatus ? Comment expliquer l'absence d’æcidiums ? Nous basant sur ce fait d'observation, que nous n'avons jamais vu l’Uromyces Pisi et l'U. sculellaius sur le même pied d'Euphorbia Cyparissias, nous serions très disposés à rapporter la susdite sper- _ mogonie à l’Uromyces scutellatus. 12 juin 1890. Note sur le DOTHIORELLA ROBINIAE nov. sp. MM. PRILLIEUX & DELACROIX. En observant les branches jeunes d’acacia, et fréquemment associés aux périthèces de l’Aglaospora profusa, on observe de petits mamelons percés à leur extrémité d’une ouverture. Ces petites protubérances, dont la base ne dépasse pas un millimètre à un millimètre et demi et qui sont constituées par le soulèvement de l'écorce, donnent asile à de petits périthèces étroitement unis dans un stroma et constituant une petite masse noire, à peu près hémis- phérique. Ces périthèces sont la pycnide d’une sphérie, que nous "€ 138 PRILLIEUX ET DELACROIX. croyons être l’Aglaospora profusa et, en attendant la confirmation absolue de notre opinion, nous en avons fait une espèce nouvelle, et dont voici la diagnose. Dothiorella Robiniæ. Perithecia plus minus elongata et irregu- laria, stromate immersa ; stromata fusca, in cortice tumefactà et apice perforatà nidulantia, librum farctantia ; sporulis hyalinis, utrinque obscurè acutiusculis, biguttatis, vel interdüm triguttatis, 10 1/2-12 X 31/2-4u; basidiis rectis, vel sæpius curvulis, acutis, 30 — 1u. In cortice ramorum Robiniæ Pseudo-acaciæ. Herblay et Joinville-le-Pont, propè Parisios. Mai 1890. A Joinville-le-Pont, où nous l'avons observé pour la première fois et où on voit plus communément de gros arbres, les jeunes branches sont seules attaquées et desséchées par le champignon et on pourrait croire qu'il ne vit qu’en saprophyte sur les jeunes branches tuées par la gelée ou toute autre cause. Mais à Herblay, dans les bois qui se trouvent entre le village et la ligne de chemin de fer et surtout quand on explore les bois sablonneux situés plus loin en allant vers Pierrelaye, on trouve à chaque pas de jeunes pieds de Robinia, couverts uniquement de cette pycnide et qui sont tout à fait des- séchés et morts. Sans vouloir exclure les influences météoriques, il nous paraît difficile d'attribuer cette destruction des robiniers à une cause autre que le Dothiorella Robiniæ, dont le mycélium pénètre sous l'écorce, dissocie les paquets de fibres libériennes et injecte les rayons médullaires du bois. Le Nous avons rapporté le Dothiorella Robiniæ à l'Aglaospora profusa ; voici les raisons qui nous y ont déterminés : Les spores de Dothiorella l'obiniæ ressemblent à celles du Phoma oncostoma Thüm. (in Myc.un.), mais elles en diffèrent par leur largeur plus grande et la présence de guttules ; de plus les basides sont plus courtes dans le Phoma et enfin le périthèce, quoique déprimé et un peu étalé, s'éloigne totalement du périthèce caractéristique des Dothiorella en général. D'un autre côté, M. Saccardo, semble rapporter avec certitude le Phoma oncostoma à Diaporthe oncostoma. Nous ne parlons que pour mémoire d’une autre espèce que Fückel considère comme la spermogonie de l'Aglaospora profusa, le Cylospora leucosperma Fr. Nous l'avons étudiée également et CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 139 elle différe totalement de notre Dothiorella. Nous ne l'avons pas observé d’ailleurs sur les branches envahies par le Dothiorella, que nous avons récolté. L'ouvrage de Tulasne, qui a été l’initiateur dans cet ordre d’études et en demeure le maitre, nous a fourni un autre élément de comparaison : Dans son Carpologia Fungorum, il figure comme pycnide une forme, dont le texte nous donne une description qui se rapporte entièrement à notre espèce, si ce n’est pour la dimension des spores qu’il donne un peu plus petites (5 X 2x environ). | M. Saccardo fait observer (Sy!l. Fung. IT page 134) que cette forme semble plutôt devoir étre rattachée au Diaporthe oncosloma. | Mais si l’on se reporte à ce que nous avons dit plus haut, savoir la ressemblance des spores et des basides de notre espèce et du Phoma oncostoma, et si l’on considère que Tulasne n’a figuré qu’une petite portion, un angle du périthèce, on comprend facile- E ment l’hésitation d’un observateur aussi éminent que M. Saccardo. Mous espérons, d’ailleurs, que la culture que nous avons entre- prise de celte espèce, nous renseignera entièrement à ce sujet. 12 juin 1890. Espèces nouvelles de Champignons inférieurs OBSERVÉES au Laboratoire de Pathologie végétale. + * | Pan M. G. DELACROIX. Fusariux RuBErRiMUM Nov. sp. Effusum, intensè cinnabarinum ; conidiis hyalinis, paulüm aurañtio-rubris, utrinque aculatis, curvulis vel subrectis, 40 X3 »; basidiis curvulis, continuis, simplicibus, 15-18 xX 1-1 1/22. In seminibus Onobrychidis sativæ, loco udo germinantibus « Institut national agronomique » Parisiis, Februario 1890. Fusario roseo satis affinis. ILLOSPORIUM LIGNICOLUM Nov. sp. Sporodochia cinnabarina, madore tremelloïdea, verruciformia, 140 G. DELACROIX. irregularia, sparsa vel confluentia, 1-1 1/2 mm. lata; hyphis ramosis, flexuosis, densè aggregatis, septato-constrictis, 2 1/2-3% latis, hyalinis, in sporulis dilabentibus; sporulis hyalino-flavis, ovato-cylindraceis, primüm concatenatis, continuis ; demüm fatis- centibus, obscurè uniseptatis, ad septa leviter constrictis 11X5y. In ligno abietino subputrido, horto botanico Musei Parisiensis. Februario 1890. HAPLARIA NITENS Nov. sp. Cæspitula nivea ; mycelio albo, guttulato, septato, repente, fila- mentis 10-122 latis; hyphis conidigeris erectis, septatis, ple- rümque plurifurcatis; conidiis sessilibus, in parte superiore hypha- rum densè aggregatis, ou latis, hyalinis. In calidario e « Laboratoire de pathologie végétale, Institut national agronomique », in cortice quercina, post perfecta coria, gallicè « tannée ». denominata. Maio 1890. CYTosPoRA ASPERULÆ Nov. sp. Perithecia hypophylla, non vel vix maculicola ; sporulis hyalinis, ovato-cylindraceis, 1 1/2 X 1u; basidiis 15-18 X 3/4u. In foliis vivis Asperulæ odoratæ. Saint-Dié (Vosges), Augusto 1889. MacropHoma FRaxint Nov. sp. Perithecia gregaria, atra, globosa, sub cortice tumefactà, colloque perithecii perforatà nidulantia, 300% circiter ; nucleo albo ; sporulis hyalinis, ovatis vel ovato-cylindraceis, vel interdüm subrenifor- mibus, granulatis, guttulausque, 24-25 xX 10 1/2-12% ; basi- diis rectis, vel leviter curvatis, acutiusculis, 10-20 X 2u. In cortice ramulorum exsiccatorum Fraxini excelsicris, Joinville- le-Pont, propè Parisios, Maio 1889. Macrophomà Salicarià (Sacc. Syll. Fung. Add. I-IV), satis affinis. PHoMA ALLIARLÆ Nov. sp. Perithecia sparsa, atro-fusca, secundüm longitudinem caulis dis- posita, applanata, 500u longa, 190% lata, 1254 alta, circiter; poro papillato ; sporulis hyalinis, continuis, ovalibus, fusoïdeisve, bigut- tatis, 10-11 X 2 1/2-3u; basidiis sursüm attenuatis, rectis vel curvulis 49 X fu. ae mt 05 Be nb dé de 2 ns Le CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 14 In caule siccà Erysimi Alliariæ, Rueil propè Parisios, Maio 1890. Phomà Lingam satis affinis, sed ab eo differt sporulis duplo longioribus et peritheciis dimensionibus formäque non variis sicut P. Lingam. STraGonospoRA Mazt Nov. sp. Peritheciaimmersa, fusca, minuta, 954 cireiter; sporulis fusoïdeis, rectis, primüm simplicibus, dein uniseptatis, demüm, bi vel trisep- tatis, ad septa non constrictis, in cirrho longissimo exsilientibus, 14-15 x 2 1/2-32 ; basidiis rectis, minutis, 5 circiter. In foliis exsiccatis Mali communis, Mondoubleau (Loir-et-Cher), æstate 1889, sociis Cladosporio herbarum et Phomà herbarum, quæ hæc folia enecaverant. Valdé distinguenda est a Ascochyla piricola Sace. et Stagonospora prominula (B. et C. North American Fungi, n° 429). ConiorayrIumM Viris nov. sp. Perithecia sparsa, subsuperficialia, globosa, atra, papillata, minula, 60% diametro; sporulis ovalibus, fuscis, eguttulatis ; 4 1/2 X 2 1/2; basidiis vix visibilibus. In cortice Vitis viniferæ mortuæ « Hautes-Pyrénées », Maio 1889. Différent des C. olivaceum et Fuckelii par la dimension beau- coup plus petite de son périthèce et aussi par ses spores un peu différentes. Dipconina Popurr Nov. sp. Perithecia glolosa vel subapplanata, fusco-flavescentia, 410-130 X 10-90, poro pertusa; sporulis hyalinis vel chlorinis, acutiusculis, uniseptatis, medioque non contrictis, vel interdüm bi vel triseptatis. In libro summæ partis ramulorum Populi pyramidalis Didymos- pharià populinà Vuillemin enecatorum. Diplodinà Salicis West. satis affinis, sed valdé differt perithecio et sporulis, Mondoubleau (Loir-et-Cher), Mars 1890. CAMAROSPORIUM BERBERIDICOLUM Nov. sp. Perithecia epidermide tecta, applanato-hemisphærica, 160-180 X 15-80u, poro minuto pertusa; sporulis ovatis vel ellipticis, fuscis, transversè triseptatis, uno septo longitudinali in loculo superiore, 13-14 X 7-82; basidiis minutissimis. In ramulis Berberidis vulgaris, Rueil (Seine-et-Oise), Maio 1890. 142 G. DELACROIX. Diffère du C. Berberidis Cooke (in Sacc. Syll. Fung., Addit. I-IV) par la forme et la dimension de ses spores. Le C. Berberidis Cooke a des spores de 22-25 X 6-9 ; de plus dans ces dernières, c’est la cellule centrale qui est septée, et ici, c’est la terminale. Assez voisin du C. alpinum Speg. Læstapia BERBERIDIS Nov. sp. Perithecia gregaria, epidermide tecta, 150-1754, fusca, ostiolo papillulato, 18-204 lato ; ascis clavatis, 50-602 xX 13, aparaphysatis ; sporulis distichis, ellipsoideis, vel parte inferiori obtusè attenuatis, levissimè granulatis 13-5:. In ramis vivis Berberidis vulgaris, Joinville-le-Pont, propé Parisios, Maio 1890. Socius Phomà Berberidis, vel specie simillima, ejus verisimiliter status spermogonicus. Le mycélium de la Sphérie, qui est d’un jaune brunâtre, rampe et se ramifie sous l’épiderme, établissant des connexions évidentes entre les spermogonies et les périthèces ascosporés. Les spermo- gonies se rapportent assez bien à lPespèce décrite par M. Saccardo, sous le nom de Phoma Berberidis et considéré par lui comme la spermogonie du Cucurbitaria Berberidis. Pourtant lorifice du périthèce ne nous a pas paru porter les soies courtes qu'indique M. Saccardo. 12 juin 1890. Note sur HAPLOGRAPHIUM TORULOIDES (Fres.) Sacc. Par M. G. DELACROIX. Sur des tiges desséchées d’ortie recueillis cet hiver dans le bois de Boulogne, j'ai pu observer de nombreuses fructifications de Periconia toruloïdes Fres. (Haplographium t. Sace.) Le mycélium noir et assez abondant de cet hyphomycète était en relations très nettes avec des périthèces de Leplosphæria acula. Fückel (Symb. myc.) considère comme état conidial de Lephos- phæria acuta, le Torula expansa Pers., nettement distinct de l'espèce en question. Je crois que de nouvelles recherches à ce 42 juin 1890. sujet seraient nécessaires. VENTE DE CHAMPIGNONS COMESTIBLES. Len à fi ! Sur la Vente des Champignons Comestibles Par M. G. BERNARD, Pharmacien principal de 2° Classe à l'Hôpital St-Martin. Les champignons mis en vente sur les marchés des différentes régions de la France sont loin d’appartenir tous aux mêmes espèces comestibles, leur distribution géographique variant avec les diffé- rentes contrées et leur connaissance n'étant pas suffisamment géné- ralisée, Une sorte de tradition locale a seule, jusqu’à ce jour, créé l'habitude de n’apporter que certaines espèces sur. tel marché à Fexclusion de certaines autres vendues ailleurs. Il est vrai que, pour beaucoup de localités, les règlements de police sur la vente des champignons comestibles devraient être rajeunis et mis en rapport avec les connaissances actuelles. Ainsi à Paris, d’après ce qui m'a été dit,la dernière ordonnance de police à ce sujet daterait du 12 juin 1820 et ne laisserait vendre que quatre espèces : le Champignon de couche, la Girolle ou Chanterelle, le Cèpe et la Morille. Mais sous ce dernier nom on vend plusieurs espèces du genre et mème le Gyromilra esculenta d'un genre voi- sin. Et, chose étonnante, la vente des mousserons serait prohibée sous le prétexte qu’il y en a de vrais et de faux! Comme si les uns et les autres n'étaient pas, je ne dirai pas de même valeur, mais également comestibles. D’autres villes sont heureusement plus tolérantes, à en juger par un article de M. Bojoly, vétérinaire municipal à Epinal({). Dans le but « d'être utile aux futurs candidats aux inspections des marchés de province », l’auteur cite comme pouvant être admises sur tous les marchés les quinze espèces suivantes « communément amenées sur les marchés d’Epinal ». (4) Bulletin de la Socièté de médecine vétérinaire reproduit par la Revue sanitaire de province (n° du 15 mai 1890). 2 144 G. BERNARD. Amanila rubescens. Lactarius piperatus. Lepiota procera. Russula virescens. Tricholoma albellum. id. cyanoxantha. id. portentosum. Boletus edulis. Marasmius oreades. Hydnum repandum. Psalliota campestris. Clavaria flava. Cantharellus cibarius. id. Botrytes. Lactarius deliciosus. M. Bojoly a-t-il complètement atteint son but? Il est permis d’en douter quand on envisage la France entière. Il omet en effet beau- coup d'espèces des plus estimées et vendues couramment dans cer- taines contrées, telles que, pour ne citer que les plus connues, l'Oronge, l'Oreille de chardon, la Truffe, la Morille, etc. J'ai donc pensé qu’une nomenclature plus complète, comprenant les espèces vendues dans différentes localitées pourraient offrir quelque intérêt et même rendre service, ces végélaux si nutritifs étant loin d’être partout utilisés dans l'alimentation comme ils le devraient être. J'ai, en conséquence, dressé la liste suivante, comprenant les es- pèces que j'ai pu observer moi-même sur les divers marchés que j'ai eu occasion de visiter et celles qui, à ma connaissance, ont été signalées déjà par d’autres auteurs. Amanita cæsarea Scop. à Limoges (oronge) ; Toulouse (M. Bour- quelot) ; à Perpignan (d’après le Dr Companyo (1). Oriol). — ovoïdea Bull. à Oran (Oronge blanche, Boulé), à Perpi- gnan (D' Companyo). 2 rubescens Pers. à Vitry-le-Français (Dr Richon. Gol- molte) ; à Epinal (M. Bojoly. Cormelle des bois). — vaginata Bull. à Perpignan (D' Companyo). Lepiota erminea Fr. à La Rochelle, mélangée à d’autres espèces. — excoriala Schæff. à Oran ; à Mostaganem ; à La Rochelle (Clouneau ou Clonas). (1) Histoire naturelle du département des Pyrénées Orientales du Dr Louis Companyo (Perpignan, 1863). VENTE DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 145 Lepiota naucina Fr. à La Rochelle, mélangé à Psalliola cam- pestris (Brunette). — procera Scop. à La Rochelle (Clonas, Clouneau); à Fon- | tainebleau (Couemelle) ; à Epinal (M. Bojoly. Cor- ; | ] . melle des Friches) ; à Perpignan (D' Companyo). Tricholoma albellum D. C. (Mousseron de printemps) à Montbé- liard ; à La Rochelle ; à Bourges; à Epinal (M. Bojoly) à Perpignan (D° Companyo. Courioulette). — argyraceum Bull. à Poitiers (Saints Martins) ; à Perpi- | gnan (D° Companyo). | Tricholoma murinaceum Bull. à Perpignan (D° Companyo). 4 — panæolum Fr. à La Rochelle (Argouane de prairie). — personalum Fr. à La Rochelle (Pied bleu). — pessundatum Fr. à Bourges, mélangé à l'Oreille de chardon. ° | — portentosum Fr.à Epinal(M.Bojoly, Petit gris d'automne). > — tristis Scop. à Poitiers (Saints Martins). Clitocybe geotropa Müll. à Besançon (D° Mutin. Mousseron). 5 — nebularis Batsch. à Bourges ; à Pontarlier (M. Boyer, + pelil gris). — odorus Bull. à Perpignan (M. Companyo). Collybia fusipes Bull. à Perpignan (M. Companyo. Bolet d'alzina). Pleurotus Eryngiü D. C. En Algérie (Fougga) (1); à La Rochelle (Argouanñe) ; à Bourges (Oreille de chardon), à Per- pignan (M. Companyo. Girboule de panican). — ferulæ Q. ou nebrodensis Inz.à Sidi-bel-Abbès (Fougga). - ostrealus Jacq. à Bourges (Oreille de noyer). Entoloma clypeatum Linn. à Rochefort (Potiron d’arril) ; à Poi- tiers (M. Roze. Mousseron des haies.). Pholiota ægerita Fr. à Oran (Piboulade), très commun sur les vieux peupliers de la rue Philippe. Psalliota arvensis Schæit. à La Rochelle (Brunette) ; à peu près partout sous les noms de Boule de neige, Teurre mouton, etc. (1) Les Arabes appellent fougga, altération probable de fongus, tous les champignons indistinctement. 146 G. BERNARD. Psalliota Bernardii Quél. à La Rochelle (Gros pied). campestris Linn. En Algérie et à peu près sur tous les marchés, comme arvensis et la variété sylvicola ven- due à Fontainebleau sous le nom de Anisé. Hygrophorus eburneus Bull. à Perpignan, où M. Companyo dit qu’on l’apporte en abondance (?). niveus Scop. ou ericetorum Bull. à Perpignan (M.Com- panyo). pudorinus Fr. à Pontarlier (M. Boyer. Mousseron des bois) ; à Lons-le-Saunier (M. Patouillard). - virgineus Fr. à Perpignan (M. Companyo). Lactarius deliciosus Linn. à Toulon (Pinedo) ; à Poitiers (Polo- nais) ; à Fontainebleau (Orange ou Orangé). piperalus Scop. à Bourbonne-les-Bains (Auburon) ; à Epinal (M. Bojoly. Auburon). — volemus Fr. à Bourbonne-les-Bains (Vachotte). Russula cyanoxantha Schæff. à Epinal (M. Bojoly. Bise Violette). delica Fr. en Bourgogne (Prévat) D' Dufour. virescens Schæff. à Epinal (M. Bojoly. Bise de Curé) ; à Perpignan (M. Companyo). Cantharellus cibarius Fr. Montbéliard ; Paris : ; Fontainebleau ; Bourges (Chanterelle, Gir olle) : Epinal (M. Bojoly) ; Perpignan (D' Companyo. Roubellou, ginestrolle). Marasmius oreades Bolt. à Perpignan (D' Companyo. Cama sec); à Epinal (M. Bojoly). | Boletus æreus Bull. à Limoges; Paris; Fontainebleau (Téte de nègre) ; à Perpignan (D' Companyo (Cèpe de vache). édulis Bull. à Paris ; Bordeaux ; Limoges; Fontainebleau (Cèpe); à Epinal (M. Bojoly. Cèpe polonais) ; à Per- pignan (Dr Companyo. Cèpe à têle rouge), — Scaber Fr. à Perpignan (M. Companyo. Bolet.) Craterellus clavatus Pers. à Annecy (M. Roze). Clavaria amethystea Bull. à Perpigran (M. Companyo. Manette violette). Botrytes Pers. à Bourbonne-les-Bains ; Fontainebleau ; Bourges ; Epinal (M. Bojoly). cinerea Bull. à Bourbonne-les-Bains ; Perpignan (Dr Companyo). VENTE DE CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 147 coralloides Linn. à Perpignan (D° Campanyo). — flava Schæff. à Bourbonne; Fontainebleau; Bourges; Epinal (M. Bojoly). — formosa Pers. à Fontainebleau, sous les noms de Hai- notte (rose, grise, jaune, selon l’espèce). — fusiformis Sow. à Lons-le-Saunier (M. Patouillard). Terfezia leonis Tul. en Algérie à Nemours ; Mostaganem. Tuber brumale Vitt. et autres. Universellement vendus sous le nom de Truffes. Gyromitra esculenta Pers. à Paris à l’état sec, sous le nom de Morille ; à Cannes (Mn° Camus). Morchella conica Pers ; deliciosa Fr.; esculenta Linn.; et semi libera D. C. se rencontrent à peu près sur tous les marchés sous le nom de Morille. Helvellu crispa Fr. à la Rochelle (Morille d'automne). Peziza venosa Pers. Au Hävre (M. Rolland). tu Rd À mms lt né bé . : Énttitihe. Dons né 1 dE di. ini ; LA $ : En Allemagne, sur le seul marché d’Iéna, d’après le docteur Em. Pfeiffer (1), on vendrait une trentaine d’espèces, dont les suivantes ne sont pas comprises dans la liste ci-dessus. Clitopilus prunulus Pers. Polyporus ovinus Schæf. Pholiota mutabilis Schæf. | —— sulfureus Fr. Russula alutacea Pers. Hydnum imbricatum Linn. Marasmius scorodonius Fr. — rufescens Pers. Boletus granulatus Linn. Sparassis crispa Fr. — luteus Linn. Peziza acetabulum Linn. — versipellis Fr. — repanda Wahl. Polyporus confluens A Schw. (4) Le marché aux Champignons à léna (Bulletin de la Soc. Mycologique +. VI. 1er fascicule, p. LXXXVI, Em. Bourquelot). 148 BOUDIER. Note sur le pédicelle des spores des BOVISTA et les filaments stériles du capillitium. Par M. BOUDIER. Le genre Bovista créé par Dillen pour les Lycoperdons et plus caractérisé par Persoon dans son « Tentamen Disp. meth. Fung.» puis dans son « Synopsis », l’a été mieux peut-être par Nees von Esenbeck, qui paraît avoir été le premier à signaler ses spores pédicellées. Ce caractère remarquable me paraît le plus important et carac- tériser plus spécialement ce genre, mais il ne semble aussi ne pas avoir été interprété jusqu’à présent comme il devait l'être. Tous les auteurs l’indiquent bien, par exemple, chez les Bovista plumbea type du genre et chez le B. nigrescens, son voisin, mais à ma con- naissance, ils ont considéré ce pédicelle comme constitué par le stérigmate que les spores entraineraient avec elle. Or, je ne crois. pas qu’on doive le comprendre ainsi, et je suis persuadé qu’il faut y voir le hile qui a pris dans ce genre de très grandes proportions au point d'arriver à atteindre le plus souvent en longueur 3 à 4 fois le diamètre de la spore. En effet, si l’on examine avec soin cet appendice, on remarque qu’il accompagne toujours cette dernière et qu'il se termine en pointe à son extrémité, ce qui n’aurait pas lieu si la spore entrainait un stérigmate; dans ce cas, la partie amincie serait la plus voisine de cette même spore et le pédicelle plus épais à l'extrémité, ce qui est le contraire qui à lieu. Puis il me semble encore que, s’il était étranger à la spore, il manquerait souvent, détaché pour une cause ou pour une autre. Connaissant en outre le grand nombre d’espèces de Lycoperdonés à spores sessiles, on n'aura nulle peine à les considérer ainsi chez les Bovista. En examinant ces organes sur des sujets jeunes, chez le B. plumbea par exemple, si commun sur les gazons des terrains sablonneux, un examen attentif d’une parcelle de tissu fertile dilacérée avec soin sous le microscope montrera les filaments fruc- tifères à parois très minces, septés, ramifiés subdichotomiquement } Î PÉDICELLE DES SPORES DES BOVISTA. 149 et à ramuscules terminés par des basides courtement claviformes, sans traces de stérigmates à quelques périodes que ce soit, mais supportant les spores attachées à leur baside par un long pédicelle qui n’est autre, comme je l’ai dit plus haut, que leur hile allongé, faisant par conséquent partie intégrante de la spore et entraîné avec elle. Les spores doivent donc bien être considérées ici comme sessiles malgré leur apparence contraire. Indépendamment de ces spores si curieuses, il est un caractère déjà signalé aussi et figuré par M. Sorokine dans ses « Matériaux pour la flore cryptogamique de l'Asie centrale » publiés dans la Revue mycologique de M. Roumeguère (année 1890). C’est la pré- sence au milieu des hyphes basidifères de ifilaments stériles bien différents de ces derniers par leur forme particulière et leurs parois _ plus épaisses. Ces filaments, qui forment, dans les spécimens ayant acquis tout leur développement, la plus grande partie du capillitium, sy trouvent libres, c’est-à-dire sans adhérence visible avec les filaments fertiles, de forme étoilée ou à filaments au nombre de deux à quatre rayon- nants d’un centre commun, tout à fait analogues à ceux que l’on rencontre dans le genre Mycenastrum, qui ont été donnés comme caractéristiques de ce genre. Ils sont seulement plus grèles, plus allongés, moins épineux, à rayons 2 à 3 fois divisés et à extrémités longuement atténuées présentant presque toujours de légères et petites protubérances qui y remplacent les épines. Ce caractère du genre Mycenastrum serait donc de peu de valeur puisqu'il se retrouve, atténué ii est vrai, chez les Bovista, s’il n’y avait en outre ceux que l’on a tirés du peridium et celui des spores dont le hile, n’a pas la longueur démesurée de celles de ce dernier genre. M. Sorokine, dans son travail cité plus haut, a figuré assez bien les filaments stériles du B. nigrescens, mais ceux de l'espèce qu’il donne comme plumbea, n’appartiennent certainement pas à cette dernière espèce. D’ailleurs l’auteur donne les spores eomme échi- nulées tandis que celles du B. plumbea typique sont constamment lisses. Il avait donc en main une autre espèce, ce qu’il est bon de signaler. LES HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS Par M. Em. BOURQUELOT. (suite). 3. — Les matières sucrées chez les Bolets. Les faits sur lesquels j'ai insisté précédemment (1) montrent, que si l’on veut déterminer exactement la nature des matières sucrées renfermées dans un champignon à un moment donné de son exis- tence, il est nécessaire de commencer par arrêter à cet instant la vie de ce cryptogame. Les phénomènes végétatifs se poursuivent en effet rapidement, même après la récolte, et peuvent se traduire en quelques heures, ainsi que je lai constaté chez le Lactarius piperalus, par la dispa- rition du tréhalose et la production d’une matière sucrée qui n’exis- tait pas auparavant, la mannite. D'autre part, si l’on veut étudier les changements qui se pro- duisent, quant à la nature et aux proportions des matières sucrées, dans ce même champignon durant le cours de sa végétation, il faut s’astreindre à examiner séparément des individus d’àge diffé- rent. | Il n'y a pourtant pas intérêt à multiplier les analyses sur une même espèce. Grâce à la simplicité relative de la végétation des champignons, on peut espérer à l’aide de deux ou trois recherches arriver à résoudre la question, à la condition toutefois de choisir convenablement le moment de la récolte. En effet, si l’on envisage dans un sens un peu général la vie d’un de nos grands champignons, depuis la germination de la spore jusqu’à la maturité, on voit qu'on peut y distinguer trois phases : Tout d’abord le mycelium issu de la spore s’allonge, se ramifie, en (4) I. Les Hydrates de carbone chez les Champignons. — 11. Matières sucréeschez les lactaires. Bulletin de la Société mycologique, V, année 1889, p. 143 et 163. HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 151 « un mot s’organise à la surface ou à l’intérieur du substratum de manière à pouvoir puiser dans celui-ci les sucs nutritifs qui seront ultérieurement nécessaires à l’accroissement du végétal. C’est là la première phase. Celle qui lui succède commence dès l'apparition du réceptacle ; elle est caractérisée par ce fait que celui-ci accumule les matériaux qui serviront à la formation et à la maturation des organes reproducteurs. Enfin le réceptacle prend sa forme défi- nitive, les spores se développent, mûrissent et tombent. Chez le Phallus impudicus, par exemple, la formation de ces longs cordons blancs radiciformes aboutissant à la base du récep- tacle correspond à la phase mycélienne ; la formation de ce qu’on appelle vulgairement l’œuf, à la phase d’accumulation; enfin le développement du réceptacle et la production des spores à la phase de maturation. = Quand l’œuf a atteint une certaine dimension, il renferme tout ce qui est nécessaire à l’accomplissement de la troisième phase, Cela est si vrai qu’on peut enlever l'œuf et l'emporter sans inter- rompre sa végélation. A la condition de lui fournir de l’humidité, il produira l’appareil reproducteur absolument comme s’il était res- té en place. Il est évident que l’utilisation des matériaux de réserve, — des sucres en particulier —, a lieu pendant la troisième phase. Il suf- fira donc, pour connaître les changements que comporte cette uti- lisation d’analyser d’une part des individus récoltés pendant la deuxième phase et d’autre part des individus récoltés pendant la troisième. Malheureusement la distinction entre ces deux phases est loin d’être toujours aussi facile à faire que chez le Phallus. Chez les espèces appartenant au genre Lactarius, sur lequel ont porté mes premières recherches, chez les Russula et les Clitocybe on n’aper- çoit pas de modifications morphologiques importantes qui laissent supposer que le végétal a passé de la phase d’accumulation à celle de maturation. Ce n’est donc pas sur ces espèces qu’il faut chercher à étudier la question, A cet égard, les bolets m'ont paru plus commodes, du moins un certain nombre d'espèces du genre. Ces espèces sont celles qui, dans la deuxième phase végélative, ont le chapeau appliqué contre 152 EM. BOURQUELOT. le stipe (B. aurantiacus, versipellis, erythropus, edulis, etc). ou les bords du chapeau fortement enroulés (B. variegatus). Toutes les fois que, dans l’exposé qui suit, il sera question de champignons jeunes, il s'agira d’individus présentant l’un de ces deux caractères. S'il s’agit de champignons adultes, c’est que, chez les individus analysés, le chapeau était complètement étalé. Tous ces champignons ont été traités par l’eau bouillante sitôt après la récolte. Un seul le B. aurantiacus a été également analysé après dessiccation. Boletus scaber Bull (1). — Ge bolet a été récolté dans les bois de Sèvres en septembre et octobre 1889. J'ai séparé les échan- tillons jeunes des échantillons plus avancés. Les uns et les autres ont été traités séparément par l’eau bouillante immédiatement après la récolte (2 heures environ). Champignon jeune. — 2 k. 700 de bolets jeunes ont été soumis au traitement suivant, — qui est du reste le même que celui auquel j'ai eu recours dans l'étude des lactaires : Les champignons coupés par tranches sont jetés dans l’eau bouillante. Après un quart d’heure d’ébullition, on laisse refroidir, on retire le liquide par expression et on l’additionne de deux volumes d’alcool à 90°. La viscosine qui est ici en proportions rela- tivement considérables se précipite. On filtre, on distille pour reti- rer l’alcool, on filtre de nouveau et on évapore à 270 grammes. On additionne de deux volumes d’alcool à 90° et on laisse reposer 24 heures. Le liquide filtré est distillé. Le résidu refroidi est additionné de 2 cent. c. d'extrait de Saturne (défécation partielle), filtré, débar- rassé des traces de plomb qu’il renferme par un courant d’hydro- (1) Le B. scaber est une espèce très polymorphe dans laquelle certains mycologistes font rentrer le B. aurantiacus et même le B. versipellis. Les champignons que je désigne ici sous ces trois noms correspondent : 1° le B. scaber à la planche 132 de Bulliard, fig. C., 2° le B. aurantiacus à la planche 236 du même auteur, fig. A. B. C. D.(Squames du pied concolore avec le chapeau orangé), 30 le B. versipellis à la fig. qu'en donne Gillet. (Champignons qui croissent en France, Atlas, 1878 : (Chapeau à marge appendiculée par les restes du voile, pied complètement blanc). HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 153 gène sulfuré, filtré de nouveau et enfin concentré au bain-marie, jusqu’à consistance de sirop clair. On abandonne en dernier lieu sous une cloche à dessiccation. Jai ainsi obtenu 10 gr. 8 (4 gr. par kilogr.) de cristaux de tré- halose accompagnés de quelques décigrammes de mannite. Les eaux-mères séparées des cristaux de tréhalose, puis défé- quées à l’extrait de Saturne réduisaient à peine la liqueur cupro- potassique. Champignon adulte ou un peu avancé.-- Poids des champignons traités : 600 gr. Même traitement que ci-dessus. Matière sucrée obtenue : mannite et quelques rares cristaux de tréhalose. Réduction notable de la liqueur cupro-potassique. Boletus aurantiacus Bull.(1).-— Ce bolet a été récolté dans - les bois de Chaville en septembre 1886. Il a été analysé sous trois états : jeune, adulte et desséché. Champignon jeune. — Cette sorte renfermait en moyenne 10,8 p. °/ de matières sèches. — Même traitement que ci-dessus. Poids des champignons traités 2 kil. 650. — Le liquide obtenu par l'action de l’eau bouillante était très visqueux. [1 a donné par son mélange avec l'alcool un précipité abondant de viscosine. Le sucre qui a cristallisé élait du tréhalose mélangé de quelques cristaux de mannite. En tout 19 gr., soit 7 gr. 2 par kilogramme. Les eaux-mères déféquées à l'extrait de Saturne ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Champignon adulte. — Les échantillons étudiés à l’état adulte ont donné un mélange de mannite et de tréhalose dans la propor- tion de 2/3 du premier sucre pour 1/3 du second environ. Traite- ment identique aux précédents. Champignon desséché. — Le B. aurantiacus desséché a été sou- (1) Dans les premières notes que j'ai publiées sur les sucres des cham- pignons (Sur les matières sucrées des champignons. Compte-rendu de l’Aca- démie des sciences, mars 1889, et Journ. de pharm. et chim. [5], XIX 1889 p. 369), ce bolet est désigné sous le nom de B. aurantiacus Sow., c'est B. aurantiacus Bull. qu'il faut lire, ainsi qu'il est expliqué dans la note de la page précédente. 154 EM. BOURQUELOT. mis au même traitement que celui que j'ai indiqué précédemment pour les lactaires desséchés. 150 gr. de ce champignon m'ont donné 12 gr. de mannite (8 p. °/) et pas de tréhalose. Les eaux-mères, - déféquées réduisaient abondamment la liqueur cupro-potassique. Boletus versipellis Fries. (2).— Ce bolet a été récolté dans les bois de Fausses reposes (ville d’Avray) en automne 1889. I a été traité à l’état jeune et frais 2 heures environ après la récolte. Poids du champignon traité : 160 gr. Traitement identique à celui du B. scaber. Sucre obtenu : tréhalose 0 gr. 65 (4 gr. À par kilogr.) Les eaux-mères déféquées réduisaient la liqueur cupro-potassique. Boletus erythropus Pers. — Ce bolet, que quelques myco- logistes considèrent comme une variété du B. luridus Schæff., s’en distingue par les caractères de son pied qui est couvert d’un poin- tillé pourpre alors que chez le second il est réticulé. [I a été récolté en octobre 1889 dans les bois de Verrières. Il a été analysé sous trois états : jeune, adulte et avancé. Champignon jeune. — Poids : 200 gr. pour 6 individus. L'analyse a donné du tréhalose et quelques cristaux de mannite. Le rendement n’a pas été déterminé. Champignon adulte. — L'analyse à porté sur cinq individus, bien frais pesant ensemble 850 grammes. Traitement 3 heures 1/2 envi- ron après la récolte. Matière sucrée : mannite 2 gr. 2 (soit 2 gr. 6 par kilogr.) et tré- halose 1 gr. 10 (soit 1 gr. 3 par kilogr.). Ce dernier sucre n’a cris- tallisé qu'après séparation de la mannite. Les eaux-mères déféquées réduisaient la liqueur cupro- potassique. Champignon avancé. — Un seul individu a été traité qui n’a donné que de la mannite. Les eaux-mères réduisaient la liqueur cupro-potassique. Boletus luridus Schæff. — Ce bolet a été analysé en 1885 par Bœhm qui y a trouvé de la mannite. Les recherches que j'ai effectuées sur des individus adultes, m'ont conduit au même résultat. Mannite,4 gr. par kilogr. Les eaux- mères réduisaient abondamment la liqueur cupro-potassique. HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 455 Boletus edulis Bull.— Cette espèce a été analysée en 1866 par Boudier qui a pu en retirer un sucre non réducteur, cristalli- sable, dont les caractères ainsi, que je l’ai déjà fait remarquer (3), étaient ceux du tréhalose. Il y a également signalé la présence du glucose. ; Champignon jeune. — Les premiers individus que j'ai traités, assez jeunes, et en bon état, ont été récoltés à Verrières en octobre 1889. Leur poids était de 1 k. 350. Le Ils ont été traités par l’eau bouillante 3 heures environ après la | récolte. 4 Matière sucrée cristallisée : tréhalose, 3 gr. 15 = 2 gr. 7 par | kilogr. 1 Les eaux-mères déféquées réduisaient la liqueur cupro-potassique. En admettant que la matière réductrice était exclusivement du | _ glucose, j'ai trouvé que les 1350 gr. de B. edulis renfermaient 0 gr. 36 de cette matière sucrée, soit O gr. 26 par kilogr. Champignon avancé. — Les bolets que j'ai analysés à cet état, ont été récoltés dans les bois de Verrières, en 1890, au commen- cement du mois d'octobre. Il étaient envahis par les larves. 2 Ils pesaient 1 k. 480 gr. et m'ont donné 3 gr. 80 de tréhalose . = 2 gr. 5 par kilogr. Les eaux-mères réduisaient la liqueur cupro- potassique. Boletus calopus Fries. — Le bolet a été trouvé en oc- tobre 1890, dans les bois de Marly. Je n’ai pu en analyser qu’un seul inüividu, déjà avancé et pesant 80 gr. Matière sucrée cristallisée : mannite. — Rendement 0 gr. 65 correspondant à 8 gr.{ par kilogr. Les eaux-mères réduisaient abon- damment la liqueur cupro-potassique. Boletus subtomentosus Linn. — Ce bolet a été récolté durant l’été de 1889. Les individus analysés étaient adultes ou avancés, Matière sucrée cristallisée : mannite, Les eaux-mères réduisaient abondamment la liqueur cupro-potassique. (3) Journ. de pharm. et de chim. [5]. XIX, p. 373, 1889. 156 EM. BOURQUELOT. Boletus variegatus Swartz. — Ce bolet a été trouvé dans la forêt de Fontainebleau en octobre 1890. Il en a été récolté 2 k. 450 gr. On a séparé les plus jeunes des plus avancés et on les a soumis séparément à l’analyse. Les deux lots ont donné également du tréhalose et de la mannite. Le tréhalose n’a cristallisé qu'après séparation de la mannite. Des plus jeunes, j’ai extrait 2 gr. 20 de mannite par kilogramme et des plus âgés, 2 gr. 07 par kilogr. Quant à la proportion de tréhalose, elle était plus élevée. Boletus badius Fries.— Ce bolet a été récolté à la fin d’oc- tobre 1889, dans un bois de pins. Les individus, quoique petits, paraissaient assez avancés. Ils pesaient 1.250 gr. Matière sucrée cristallisée : mannite, 1 gr. 1 par kilogr. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. Boletus bovinus L.— Celte espèce a été récollée, en 1889 et 1890, dans des bois de pins. Champignon jeune (1890).5— Poids traité, 500 gr. Matière sucrée extraite à l’état cristallisé : tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Champignon adulte (1889). — Poids traité, 1.200 gr. Matières sucrées extraites à l’état cristallisé : tréhalose et man- nite. La mannite est ici en faible proportion. Les eaux-mères réduisaient légèrement la liqueur cupro-potas- sique..- Boletus tessellatus Gil. — Celte espèce décrite par Gillet (Les champignons qui croissent en France, 1818, Paris, p. 636) a été récoltée au commencement de septembre 1890. Elle a été ana- lysée à l’état jeune seulement. Quantité traitée : 90 gr. Matière sucrée extraite : tréhalose. Comme je l'ai fait pour les lactaires, je réunis dans le tableau suivant les résultats de mes recherches sur les matières sucrées retirées des bolets : Pis stmiesh. ss HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 457 Tableau des matières sucrées cristallisées retirées des bolets (” 5 à “ TRAITEMENT A L'ÉTAT : 3 | ESPÈCES si 44 | LE: JEUNE ADULTE AVANCÉ DESSÉCHÉ : CORRE RENE ES (CRM IT GEZTEE CSMECMENU RAIN MERE EEE PANNES & # | + B. scaber Bull,......| tréhalose |tréhaloseet 4 | ) (4) . | mannite 2 À aurantiacus Bull..| tréhalose |tréhalose et mannite (8) 4h cer (7,2) mannite 4 versipellis Fries...| tréhalose À (4,1) lessellatus Gill. ..,| tréhalose Re | 73 n. F- erythropus Pers. ..| tréhälose en maunite he, | luridus Schæf. mannite (4) dl L A | edulis Bull......, trébalose tréhalose | * | (2,7) (2,5) Le * calopus Fries..... mannite 2. | (8,1) _ sublomentosus L... mannite dr. variegatus Swartz. tréhalose et | mannite badius Fries...... mannite S . (1,1) ” bovinus L........| tréhalose |tréhalose et | mannite RTS « ‘ai Comme on le voit à l'examen de ce tableau, toutes les espèces de Un: bolets, qui ont été analysées durant leur première jeunesse, c’est-à- "4 dire pendant la deuxième phase de leur végétation, renferment alors ‘#1 LU (4) Les chiffres placés entre parenthèses représentent la proportion de * ; matière sucrée retirée par kilogr. pour les individus traités à l'état frais, “4 par 100 gr. pour ceux qui ont été traités après dessiccation à basse tem- A . pérature. £ 158 Et EM. BOURQUELOT. exclusivement du tréhalose. Lorsqu'ils sont plus avancés ces mêmes bolets et d’autres que je n’ai pas rencontrés à l’état jeune renferment à la fois du tréhalose et de la mannite ou de la mannite seulement. Il n’y a d'exception que pour le cèpe comestible, le B. edulis, qui même très avancé, du moins en apparence, ne renfermait encore que du tréhalose. Enfin, pour la seule espèce qui ait été traitée après dessiccation à basse température, le B. aurantiacus, le tréha- lose a complètement disparu et se trouve remplacé par de la mannite. Outre ces deux matières sucrées, les bolets comme les lactaires, renferment encore du glucose. La proportion de ce sucre très faible chez les individus jeunes, quelquefois nulle même, comme dans les B. scaber et aurantiacus, s'accroît également avec l’âge. C’est là un fait que Boudier a déjà observé en 4866 dans l'Amanila muscaria. On comprend d’ailleurs que le glucose, sucre assimilable, pouvant provenir des divers hydrates de carbone renfermés dans le végétal (cellulose, dextrine, tréhalose) se montre surtout lorsque la plante est en voie d’assimilation. Si l’on compare le tableau précédent avec le tableau similaire que j'ai donné pour les lactaires, on sera certainement frappé de ce fait que chez les bolets le tréhalose a été rencontré 8 fois sur 12 espèces examinées, tandis que chez les lactaires, il n’a été trouvé qu’une fois sur 10 espèces. Peut-être même sera-t-on tenté de con- clure que les bolets sont d’une façon générale caractérisés par la présence plus fréquente du tréhalose. 11 convient pourtant d'être réservé sur ce point. À l’époque où j'ai fait mes recherches sur les lactaires, mon attention n'avait pas encore été attirée sur la rapi- dité avec laquelle le tréhalose peut disparaître dans une espèce donnée. Je ne songeais guère alors qu'à me mettre à l'abri des erreurs que pouvaient comporter les analyses effectuées après des- siccation lente. Au surplus, je montrerai prochainement que chez d’autres genres que le genre Bolelus, genres qui se prêtent également bien à l'étude de ja phase d’accumulation, la présence du tréhalose est tout aussi fréquente. << ès € PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. M. Boudier à apporté : Tricholoma Georgüi. Entoloma clypeatum. Aglaeospora profusa. Cucurbilaria elongata. Hypholoma fasciculare. Puccinia suaveolens. Bolbitius vilellinus. Uredo Caryophyllacearum. Geaster hygrometricus. Æcidium Ranunculacearum. Peziza ochracea. Hypholoma appendiculatum. P. melastoma. M. Huyot : Polyporus squamosus. Pluteus cervinus. id. lucidus. id. chrysophæus. Pholiota ægerita(pied d’un orme) ÉRprINS 0 atramentarius. Tricholoma albellum. M. Müller : Collybia dryophila. Boletus g'anulatus. Tricholoma gambosum. Entoloma clypeatum. id... “terreur. Marasmius oreades. Acetabula acelabulum. Naucoria pediades. Dans cette séance ont été présentés : MM.Cousrox (Emile), pharmacien à Vienne (Isère), rue de l’Epe- ron, ©, par MM. Boudier et Bourquelot. L. GurLiE, pharmacien à Neuville-aux-Pois (Loiret), par MM. Box- dier et Bourquelot. V. LEMONNIER, avoué de {re instance, 12, rue Guénégaud, Paris, par MM. Boudier et Bourquelot. Le laboratoire d'anatomie et de physiologie végétale (63, rue de Buffon), demande la collection complète des volumes publiés par la Société et un abonnement au Bulletin. Enfin, MM. Raphael Blanchard, Fauquer et 3. Robert, présentés dans la séance du 10 avril, ont été élus à l'unanimité. La séance est levée à 3 heures. Séance du 12 Juin 1890. Présidence de M. BoupiEer, Président. La séance est ouverte à 1 h. 1/2. Le procès-verbal de la séance du 8 mai est lu et adopté. 10 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. M. Bernard offre à la Société un exemplaire de son bel ouvrage sur « Les champignons observés à la Rochelle et dans les environs ». M. Prillieux montre des échantillons de feuilles de vigne atteintes de la maladie du Black-rot et donne quelques explications sur les différentes phases de la végétation du champignon parasite qui cause cette maladie. Il fait ensuite, au nom de M. Delacroix et en son nom, une com- munication sur le parasitisme du Botrytis cinerea et du Cladospo- rium herbarum. Le premier de ces deux champignons a été consi- déré pendant longtemps comme saprophyte ; on sait aujourd’hui qu'il peut envahir des plantes vivantes. On l’a observé vivant sur le Gentiana lutea. M. Boudier l’a rencontré sur le Listera ovata et sur le Centhranthus ruber. MM. Prillieux et Delacroix ont réussi à l'ensemencer sur la jacinthe et la pivoine. Enfin, M. Prillieux a reçu de Roubaix des feuilles de vignes cultivées en serre, lesquelles étaient couvertes de Botrytis cinerea. On a donc là un végétal sa- prophyte qui peut être parasite. Il doit en être de même du Cladosporium herbarum. Ainsi, on a observé en Normandie une maladie des pommiers caractérisée par le dessèchement des feuilles sur les bords. Cette maladie a causé des dommages importants dans l'Ouest. Les feuilles atteintes étaient couvertes de CL. herbarum. I est à supposer que ce Clados- porium n’est pas venu là fortuitement. Il est plus probable qu'il était la cause déterminante de la maladie. On a observé le même fait sur les framboisiers. M. Boudier pense que ce dernier champignon rentre dans une variété de parasites qui vivent sur les végétaux sans les tuer com- plétement. M. de Seynes rappelle que, en ce qui concerne les polypores, les zônes ligneuses constituant le substratum immédiat de ces champi- gnons sont à la vérité mortifiées ; mais tout autour, on peut voir le mycelium attaquant le tissu vivant. Après cette communication, M. Prillieux fait observer la fréquence de certaines maladies parasitaires de végétaux cultivés ; plus parti- culièrement, celles produites par l'invasion du Fusicladiuwm dendri- ticum sur le pommier, du Fusicladium pyrinum sur le poirier, de lAscospora Beijerinckii sur les cerisiers. É CNT ET URT | PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. 41 Il fait, de plus, observer que le traitement qui a été préconisé par plusieurs personnes pour combattre ces parasites et qui con- siste dans l’emploi d’une solution de sulfate de fer est absolument pernicieux, par ce fait que le produit acide qui résulte de la dé- composition de ce sel corrode et brûle les feuilles. Des envois fré- quents faits au Laboratoire de Pathologie végétale de feuilles de pommier et de poirier, le prouvent surabondamment. Des feuilles de vigne qui avaient reçu des éclaboussures de liquide destiné à des pommiers, feuilles indemnes d’ailleurs, présentent les taches noires caractéristiques de ce traitement ; si bien que l’agriculteur les avait envoyées au Laboratoire et demandait qu’on voulût bien diagnostiquer le parasite qu'il supposait y exister ! M. Delacroix lit ensuite, au nom de M. Prillieux et au sien, une note au sujet de l’Uromyces scutellatus, dont il a trouvé les téleu- _ tospores associées à -une spermogonie, qui, très-vraisemblablement, doit être celle de cet Uromyces dont on n’avait signalé que les Uré- dospores et Téleutospores. Il continue par une communication sur une espèce nou- velle, Dothiorella Robiniæ, qui semble tuer les jeunes Robiniers à Joinville-le-Pont et à Herblay. Cette espèce est rapportée par ses auteurs à l’Aglaospora profusa, dont elle constituerait la pycnide. M. Boudier fait observer à ce sujet que, dans le voisinage de la ligne de chemin de fer à Herblay, la compagnie du Nord, pour em- pêcher que les broussailles ne deviennent trop touffues, les fait sou- vent incendier et que les faux acacias, surtout les jeunes cépées, ont bien pu être atteints par le feu et tués de cette manière et que le champignon s’y est développé ensuite. M. Delacroix répond que les jeunes pieds de Robinia ne lui ont pas paru avoir subi l’action du feu, que le sol ne semblait nulle- ment brûlé à leur base et que les pieds qu’il a vu ainsi compléte- ment tués étaient assez avancés dans le bois. M. Delacroix remet ensuite à la Société un mémoire destiné à être inséré dans le bulletin et qui renferme la diagnose d’un certain nombre d'espèces nouvelles. Il lit enfin une note au sujet de l’Haplographium toruloïdes Fres.., dont il a vu le mycélium en connexions directes avec le Leptos- phæria acuta. I pense pouvoir rattacher l’Haplographium au 19 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. Leptosphæria, comme son état conidial, malgré l'opinion de Fückel qui considère comme tel le Torula expansa. M. de Seynes, au sujet de ces conidies, communique. à la Société que, sur des échantillons de Sclerolinia tuberosa, qui avaient} été présentés à la Société à une séance antérieure, il a observé le phé- nomène suivant : : Ayant abandonné sur la terre les cupules de la pezize, au bout d’un certain temps, il a vu très nettement les paraphyses se cou- ronner de fructifications ressemblant à celles d’un Penicillium : des supports en forme de bouteilles, terminés par des conidies. Tulasne avait vu des formations analogues produites par le mycélium et M. Costantin a observé un fait analogue à celui dont parle M. de Seynes sur l’Orbilia vinosa. M. de Seynes considère que ces observations confirment la théorie de M. Boudier qui regarde les paraphyses comme des organes de nutrition des thèques et pouvant continuer de végéter dans certaines conditions. La théorie de Tulasne, reprise par de Bary, sur les formes successives d'organes reproducteurs, se trouve ainsi ébranlée, car on voit que les conidies peuvent provenir soit d’une sorte de promycélium, soit d'organes d’origine postérieure. M. Boudier considère les conidies comme des bourgeons pouvant être produits par les différents organes d’un champignon ; par exemple, dans les Fistulines, on voit des conidies internes et d’au- tres externes à la surface du chapeau. Les conidies pourraient être ainsi assimilées aux boutures ou aux bulbilles chez les Phanéro- games. M. de Seynes pense qu’on doit classer les conidies en 2 groupes, l'un qui constitue les vraies conidies et qu’on observe au commen- cement en général de la végétation du champignon, l'autre qui ter- mine le cycle, et pour lequel il serait peut-être avantageux de con- server l’ancien nom de gonidies. La pezize susdite abandonnée sur la terre humide ne produit plus que des conidies qui reproduiront la plante. De même, Tulasne avait vu dans le Peziza bolaris germer les ascospores dans les as- ques et donner des spermaties. M. Patouillard fait remarquer que dans le Corticium amorphum, les filaments situés entre les basides peuvent se terminer en conidies. On rencontre, d’ailleurs, toutes les transitions entre ces filaments sans basides et les basides vraies. _”" LA PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. 13 Il a observé des faits analogues chez le Corticium Oakquezii, es- pèce que Fries a considérée à tort comme identique au C. amor- phum. Les filaments en question y sont terminés par un chapelet de conidies et le passage entre les filaments à conidies et les para- _ physes se voit très nettement. Dans l’Exidia vitellina Lév. (Gyphella vitellina Pat.), il n’en est pas ainsi. On distingue de grosses basides munies de stérigmates et de spores ainsi que des filaments présentant à leur extrémité des digitations. IL n’y a pas de transitions. Ces filaments sont-ils des ba- sides ou des paraphyses ? Ils ne semblent pas précéder l’hyménium. C’est pourquoi M. Patouillard les considérerait plutôt comme des basides modifiées. M. de Seynes ajoute qu'il a vu sur l’Hydnum coralloïdes des faits identiques à ceux que M. Patouillard a observés sur le Corticium -amorphum. Dans le- Polyporus biennis, les conidies sont portées par des filaments minces ressemblant à des paraphyses et qui ne paraissent pas être des basides transformées. M. Bernard lit ensuite un mémoire sur les champignons comes- tibles qu’il a vu vendre sur les marchés des diverses villes de France. Le nom scientifique de chacune des espèces est accompagné du nom vulgaire sous lequel elle est vendue. La Société examine en dernier lieu les champignons envoyés ou apportés à la séance. M. Boudier a apporté : Amanita vaginala. Bois sablonneux. Montmorency. Collybia dryophila, Sur les feuilles. Inocybe lanuginosa. Bois sablonneux. Lactarius subumbonatus. id. Cantharellus cibarius. id. Polyporus perennis, var. Sur le sable. Polyporus nidulans. St-Germain, sur branches de chêne tombées. Poria nitida. Montmorency, sur souche de châtaignier. Trametes gibbosa. Sur charme. Thelephora laciniata. Sur terre sablonneuse. Lycogala miniata. Bois pourri. Æthalium septicum. Sur mousses. Dasyscypha acutipila. Sur tiges mortes de Phragmites vulg. 14 = * SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. ME) LUS Tapezia retincola. À la base des tiges mortes de roseau. À Ciliaria scutellata. Bois pourri. 363 Fusicladium dendriticum. Sur feuilles de Pommier. ‘ea DEN + Fusicladium pyrinum. Sur feuilles de Poirier. ES M. Huyot (Bois de Chigny, près Lagny): Amanita lomentella (Krombh.), Am. rubescens (var. genuina), Am. rubescens incar- nata), Am. rubescens (var. annulo-sulphurea), Am. vaginata (var. major), Am. ampla (Pers.), Am. pantherina (Krombh.), Clitocybe infundibuliformis, Russula cyanoxantha, Russula lepida, Collybia platyphylla, Entoloma lividum, Pluteus semi-bulbosus, Marasmius 0 amadelphus, Pratello campestris, Inocybe rimosus, Coprinus : micaceus, Boletus edulis (Bull.), Boletus tessellatus (Gillet), Boletus chrysenteron, Polyporus squamosus difforme (récolté sur noyer dans Fe A une cave), Aleuria umbrina (Boud.), Pulvinula sanguinaria. Ont envoyé : Et M. Arnould (Ham) : Peziza hortensis, Russula cyanoxantha. De. M. Boyer : Coprinus atramentarius, Peziza corona. à M. Feuilleaubois: Favolus europaeus. RL. ? M. Guillemot (Toulon): Rhizopogon rubescens, Daldinia concen- SUCRE © trica et spores, Auricularia mesenterica. ÿ MM. Rolland et Müller (Clayes) : Collybia plalyphylla, Boletus Le calopus, Boletus subtomentosus, Boletus edulis, Amanita rubescens, RE, Ustilago carbo. | Le M. Thomas (Rosglas) : Daedalea unicolor, Trameles gibba, | Polyporus zonatus, Polyporus pomaceus. : Dans cette séance ont été présentés : MM. Guicuarp, pharmacien, chef du laboratoire de la distillerie % Vagniez, 1, rue Blin de Bourdon, à Amiens (Somme), présenté par d% MM. Boudier et Bourquelot. “4 ERNesT Tomas, professeur à l'Ecole d'Agriculture de la Brosse EU ; (Yonne), présenté par MM. Prillieux et Bourquelot. ch JULLIEN, député de Loir-et-Cher, 8, rue du Belloy, Paris, pré- EE sentés par MM. Bonhoure ct Patouillard. FA : PAR MM. Em. Couston, L. Gurlie et V. Lemonnier, présentés dans * la séance du 8 mai, ont été élus à l'unanimité, Y | La séance est levée à 3 heures, E* «JURA PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. 15 Séance du 11 septembre 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 1 h. 1/2. Le procès-verbal de la séance du 12 juin est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend les 4 et 5° fascicules de La Flore mycologique illustrée (Les Champignons des Alpes-Ma- ritimes), de M: Barla, de Nice. — Ces 2 fascicules, qui renferment 24 planches en couleur, sont entièrement consacrés à la description et à la représentation des Tricholoma. M. Bourquelot continue l'exposé de ses recherches sur les ma- tières sucrées chez les champignons. Les faits dont il a déjà entre- tenu la Société à plusieurs reprises et particulièrement ceux qui concernent la nature des sucres que l’on peut rencontrer dans le Lact. piperatus et le Bol. aurantiacus montraient que, si l’on voulait _avoir une connaissance exacte des matières sucrées renfermées dans les champignons en cours de végétation, il fallait les soumettre im- médiatement à l’action de l’eau bouillante et s’astreindre à opérer séparément sur des individus jeunes et des individus adultes ou avancés, Il n’est pas toujours facile de savoif si un champignon donné est jeune ou adulte. Avec certaines espèces de lactaires, de russules, de Clitocybe, on est souvent embarrassé. Avec les amanites et nom- bre de bolets, au contraire, la période de jeunesse, période prépa- ratoire en quelque sorte, est nettement indiquée. Chez les amanites, le chapeau est enfermé dans la volva ; chez beaucoup de bolets, il est appliqué contre le stype. En faisant porter l’analyse exclusive- ment sur des échantillons” présentant ces derniers caractères, M. Bourquelot a presque toujours isolé du tréhalose. C’est ainsi qu’il l’a rencontré dans les B. scaber (4 gr. p. °°/.,),versipellis (4 gr. À p. */60), aurantiacus, lessellatus, edulis (2 gr.Tp.°/0) et erylhro- pus, dans l’Am. muscaria, dans les Ph. radicosa et Spectabilis et dans l'Hypholoma fasciculore. Si le champignon est plus avancé, on trouve à la fois de la mannite et du tréhalose ; c’est ce qu'il a ob- servé avec le B. scaber, le B. erythropus et le B. aurantiacus. Si 16 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. le champignon est encore plus avancé, on ne trouve plus que de la mannite : B. sublomentosus,erythropus, Ph. radicosa et Am. Mappa. De même, si le champignon a été desséché à basse température : B. aurantiacus (8 gr. p. ‘/,). Hyph. fasciculare et A. muscaria. M. Bourquelot signale, en outre, ce fait que le suc de plusieurs sortes de champignons pris à l’état jeune, ne réduit pas la liqueur cupro-potassique, tandis qu'il devient réducteur lorsque le cham- pignon vieillit ou lorsqu'il est desséché à basse température (B. au- rantiacus, L. piperatus). Enfin, il insiste sur la grande proportion de mannite qu’on peut rencontrer dans les Russules (R. cyanoxan- tha, 18, 3 p. kilogr. — R. nigricans, 16, 5 p. °/L). ; M. Patouillard expose l’organisation du genre Podaæxon Fr. : il montre que les spores naissent sur des basides disposées en touffes, que ces spores sont presque sessilés et qu’en tombant, elles laissent des traces facilement visibles sur les sporophores. I] déerit ensuite deux espèces nouvelles : 10 Podaxon Deflersii, petite plante origi- naire d'Arabie, caractérisée par un péridium délicat et. blanc, une glèbe olivacée, dépourvue de capillitium et des spores jaunâtres lar- gement elliptiques ; 2 Podaxon Schweinfurthii, d'Egypte à peridium roux, à gleba orangée également privée de capillitium et à spores ovales jaunes d’or. M. Boudier, après quelques observations sur les faits exposés par M. Patouillard, fait une communication «sur le pédicelle des spores des Bovista et les filaments stériles du capillitium ». Ce pédicelle des spores des Bovista est considéré par les auteurs comme un stérigmate que les spores entrainent avec elles. M. Boudier r’admet pas celte manière de voir. D? après lui, ce pédicelle n’est pas autre chose que le hile qui a pris ici de très grandes proportions. Ce qui le prouve, c’est que cet appendice est toujours terminé en pointe à son extrémité, ce qui n'aurait pas lieu, si la spore entrainait un stérigmate. Dans ce cas, la partie amincie serait la partie la plus voisine de la spore. En définitive, et malgré l’apparence contraire, les spores des Bovista sont Listes comme les spores de tant d’ au- tres Lycoperdacées. ; M. Boudier insiste en deïnier lieu sur la distinction des genres Bovista et Mycenastrum, genres chez lesquels le capillitium a beau- coup de ressemblance, mais qui diffèrent par les caractères de leur peridium et de leurs spores, :SOCXÊTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE | Les séances se tiennent à Paris, rue de re 8. à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. - Jours des Séances pendant l'année 1890. Ë Janvier | Février Mars i Eee Juin re Octobre Novembre Décembre ; VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Deux fascicules, t. I (très. rare). Prix. Année 1886. Un fascicule, t. IT (très rare)... Année 1887. Trois fascicules, tr rte Année 1888. Trois fascicules, t. 1V...:.:..:.: Année 1889. Quatre fascicules, t. V.......:.... Année 1890. 1° et 2e fascicules. Les tomes I et IT, sont sur le point d’être épuisés. BUREAU POUR 1890 pere Boupier, Président, rue de Grétry, Montmorency. Ptobar DRE Vice-Président. 5 PRILLIEUX, id. re À PELTEREAU, Trésorier, notaire à Vendôme. RoLLanD, Archivisie. je BourQUELOT, Secrélair e-génér al, à l'Hôpital de : rüe de Sèvres, 42, Paris. | : DELAcRoIx, Secrétaire. NOTA. — Les COMMUNICATIONS doivent être envoyées deux jours ae ta à Séance pendant laquelle elles doivent être présentées à M. BOURQUELOT, 42, rue. de Sèvres, à l'Hôpital Laennec, Paris. Le bureau invite les membres ‘qui ne peuvent assister aus séances, à envoyer 1 - les champignons qu'ils ont pu récolter de manière qu'ils arrivent la veille des jours de séance, Une commission spéciale est chargée de leur détermination: L'envoi doit être fait 84, rue de Grenelle. À | T ss N JÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE TOME VI. Æ FASCICULE. ANNÉE 1890 84; Rue d de: Grenelle, 84. 1890 blié Le #1 Décembre. Oswatä Woipo: = 4 Fos * Anôtions-& “etteu ARTICLES CONTENUS. DANS CE: NUMÉRO PREMIÈRE PARTIE N. Patouillard. Le genre Podaxon. PL XVII... 1 F. Ludwig .... Sur une forme nouvelletératologique | du -Paxillnis involulus...., "L rO82 104 Em. Boudier.. Note sur une anomalie morchelloïde du Corlinarius scutulatus Fr. PI. XNHE 169 CS Prillieux et Delacroix. Note relative à la planche XIX...... 174 — Sur deux parasites du sapin pectiné. 174 — Sur quelques champignons par asites DRE DOUVÉALEIPIEX XGA TPE . G. Delacroix... Quelques espèces nouvelles de chan ee: ë pigaons inférieurs. Pl. XX. ..... 181 _ E. Bourquelot. Hydrates de carbone chez les cham- pignons. — J. Matiéres sucrées (suite). — 4. Genre Agaricus Linné. 185 Tablédes matières MA Re. Len RE CSI DEUXIÈME PARTIE Procès-verbal de la séance du 11 septembre 1890...... 17 — — 9. OCtObre 1800 T rh _ — 13 novémbre 1890!.: ... 27 se — 11 décembre 1890....... 23 Liste générale des membres de la Société Mycologique de-France ss re ae Le MES sax 2108 RO IR “ AVIS.— M. le Secrétaire-général prévient ses collègues que, pour que le Bulletin de la Société Mycologique puisse paraître régulièrement à la fin de cha- que trimestre (31 mars, 30 juin, 30 septembre et 31 décembre), il est nécessaire que les notes à insérer dans un fascieule déterminé, lui soient remises 6 semaines ÿ au moins avant la publication de ce fascicule 45 février, 15 mai, 15 août et 15 novembre. Toute note qui ne lui sera pas parvenue à ces dates sera réservée pour - le fascicule suivant. + - LE GENRE PODAXON _ Par M. N. PATOUILLARD. PI. XVII. : La forme. et la disposition des basides sont encore peu connues dans beaucoup de genres de Gastéromycètes: la principale cause de cette lacune dans nos connaissances mycologiques est la difficulté de se procurer des spécimens présentant les organes sporifères dans un état de développement convenable pour l'étude. En eflet, dans la plupart des cas, les basides ne sont visibles que dans le jeune âge de la plante et quelquefois mème elles ont déjà * disparu au moment où le champignon se montre à la surface du sol. Dans nos pays d'Europe, nous avons une facilité relative pour - aire les récoltes à l’époque voulue, mais, lorsqu'il s’agit d'espèces > croissant dans des régions lointaines et rarement explorées par des voyageurs préparés à ces sortes de recherches, nos ressources sont limitées à l'examen d'échantillons secs, ramassés au hasard et dis- séminés dans les herbiers où ils sont conservés souvent depuis très longtemps. . On comprend qu'avec de tels matériaux il soit bien difficile de faire des observations un peu délicates ; cependant certains genres de Gastéromycètes,tels que le genre Podaxon dont nous allons nous - occuper, ont, contrairement à la règle, les organes sporifères per- sistants jusqu’à la maturité de la plante ; de plus ces organes, ne se - détruisant pas par la dessication sont encore visibles sur les échan- . tillons qui ne sont pas trop anciens. Les mycologues descripteurs, Persoon, Fries, etc., ne nous. apprennent rien de spécial aux Podaxons. Corda, Montagne, Tu- lasne n “apportent que des données insuffisantes ou inexactes ; c’est de Bary qui, le premier, signala dans ce genre des basides portant _ des spores sessiles (1); M. cn) a dE ces mêmes organes (4) Vergl. Morphol. und Biol. der Pilze, 1884, p. 343. (2) Hedwigia, 1889, tab.], fig. a. T, VE. Fasc. 4 160 . N. PATOUILLARD, observés sur le Podaxon carcinomalis du sud-ouest de l'Afrique. Il semblerait qu'après ces deux dernières indications, la présence de basides chez les Podaxons soit un fait hors de doute ; il n’en est rien : un mémoire anglais(3) publié en mars dernier dans le Journal of Botany nous apprend que la plante étudiée par de Bary n’est pas un Podaxon et que la figure donnée par M. Fischer repré- sente une thèque sur laquelle sont groupées accidentellement des spores. En effet, d’après ce mémoire, les Podaxons seraient pourvus de véritables {hèques et en conséquence devraient être retirés des Gastéromycètes pour devenir des thécasporés plus ou moins ana- logues aux Elaphomyces. En présence de ces opinions contradictoires, nous avons pensé qu’il serait utile d'attirer une fois de plus l’attention des mycologues sur ce genre intéressant et de fixer définitivement sa place dans la classification. Notre étude a été faite à l’aide des spécimens récoltés au com- mencement de l’année par M. Deflers en Arabie, par M. Dybowski, dans le Sud Algérien et aussi à l’aide de ceux conservés dans les collections du Muséum de Paris. Pour l’examen microscopique des organes de reproduction, nous avons traité la gleba par l’acide lactique, selon le procédé indiqué par M. de Lagerheim. F Un Podaxon adulte se compose d’un peridium ovale ou subglo- buleux, à paroi coriace, renfermant une masse de gleba traversée dans toute sa longueur par une columelle qui se prolonge au-des- sous en un stipe ligneux plus ou moins allongé ; à la maturité, la base du peridium s’écarte du stipe et se déchire en plusieurs seg- ments irréguliers. Dans la jeune plante la paroi du réceptacle est en continuité avec le sommet de la columelle, mais par la maturation ces deux parties se séparent ; d'ordinaire la paroi ainsi séparée persiste au- (3) Massée : À monograph of the Genus Podaxis (Journ,of. Bot,, février et mars 1890). 1e LE GENRE PODAXON. 461 tour de la gleba, mais, dans certains cas, elle tombe par fragments laissant la masse sporifère à nu au sommet du stipe. Le pied est dur, rigide, droit, souvent renflé à la base et creux à l'intérieur ; sa surface est rarement lisse, plus souvent écailleuse et couverte de fibres longitudinales droites ou dirigées oblique- ment ; son épaisseur diminue de la base au sommet ; il pénètre dans le péridium sans changer de texture et donne la columelle de _ laquelle partent les filaments du capillitium. La couleur est très variable, blanche, jaune, olivacée ou brunâtre; toutes les espèces sont susceptibles de présenter des teintes oran- gées dans quelques-unes de leurs parties. Les filaments du capillitium nés de l’axe central se dirigent per- pendiculairement à cet axe jusqu’au contact de la paroi du péri- dium : ce sont des tubes creux, simples ou rameux, d’un diamètre variable ; dans plusieurs espèces la face interne de ces tubes est marquées de fines canelures dirigées obliquement; sous l’action des alternatives de sécheresse et d'humidité, il se produit un déchi- rement régulier suivant une des canelures de telle sorte que le fila- ment se transforme en un ruban spiralé : cette disposition est surtout fréquente dans le Podaxon carcinomalis. La coloration du capillitium varie d’une espèce à l'autre et par- fois dans la même espèce sur des individus différents : il est jaune dans le P. carcinomalis, rouge ou brunâtre dans les P. ægyptiacus, P. indicus, etc. Son abondance est aussi plus ou moins grande : dans les P. ara- bicus, P. Deflersii, P. Schweinfurthii, il est tout à fait nul ou rudi- mentaire ; la gleba prend alors un aspect pulvérulent tout parti: culier, elle se détache et tombe en poussière au moindre froisse- ment. Dans P. axatum, P. mossamedensis il est très court et forme un simple revêtement autour de la columelle. Enfin, il atteint son maximum de développement dans les P. carcinomalis, P. indicus, P. ægypliacus et la gleba a l’aspect d’une masse laineuse. On observe quelquefois que, dans un même péridium, la moitié inférieure est pourvue de capillitium laineux et que la moitié supé- rieure en est totalement privée. Enfin, dans des espèces qui ont d'ordinaire un capillitium bien développé, on rencontre des spécimens chez lesquels cet organe manque tout à fait. 162 N. PATOUILLARD. Pris isolément, le caractère tiré de sa présence ou de son absence n’a donc qu'une importance secondaire pour la classification, il n’acquiert de la valeur qu’en s’ajoutant aux données prises sur les autres parties de la plante. Le tissu fructifère comprend la trame et les sporophores. La trame est formée d’hyphes grêles, délicates, septées, accolées entre elles pour former des cordons allongés, plus ou moins épais et diversement ramifiés ou anastomosés, constituant une masse spongieuse, creusée d’une infinité de petites lacunes microscopiques analogues à celles de la gleba des Lycoperdons. Dans certains cas (P. Emerici), ces lacunes sont susceptibles de prendre un plus grand er la gleba ressemble à de la mie de pain (1). Les sporophores se présentent sous l'aspect de cellules ovoïdes pyriformes, arrondies au sommet et atténuées à la partie inférieure ; ils sont insérés sur les hyphes de la trame par l'intermédiaire d’un tissu à éléments très-courts, semblable à celui de la couche sous- hyméniale des Agaricinés. . Leur disposition est susceptible de varier d’une espèce à l’autre et parfois dans la même espèce; le plus ordinairement, ils sont groupés en grand nombre sur des poinis de la trame plus ou moins distants les uns des autres et forment ainsi de grosses touffes arron- dies. Ailleurs, ils tapissent toute la surface des lacunes de la gleba, et présentent un ensemble analogue à l’hyménium des hyméno- mycètes; enfin, dans quelques cas, les sporophores sont isolés et épars sur la trame (P. arabicus). Vers la partie supérieure d’un certain nombre de ces organes se trouve une couronne de quatre spores qui sont d’abord ovoïdes, presque arrondies et encore incolores, puis deviennent largement colorées en prenant leurs dimensions définitives. L’organe qui sup- porte ainsi des spores sur sa partie supérieure est bien une baside : ici elle est identique à celle de tous les basidiomycèles homobasidiés. Sur un grand nombre de ces basides où on ne trouve plus les spores en place, il est facile d'observer les traces de leur insertion, principalement sur les espèces à basides colorées : ces traces ont (1) Cfr. Berkeley, Fungi ef Pluins of india, fig. 1, p. 21. LE GENRE PODAXON. 163 l’aspect de quatre petites aréoles circulaires, blanches avec un point plus sombre au centre. . Dans toutes les espèces, les spores ne sont pas absolument ses- siles sur les basides; ainsi dans les P. Deflersii et P. arabicus les deux organes sont séparés par un stérigmate extrêmement court. En règle général, les spores des Podaxons sont insérées à une distance assez grande du sommet des basides ; dans le P. axatum, elles se trouvent vers le tiers supérieur de l’organe. Les basides adultes ne contiennent généralement plus de proto- plasma dans leur intérieur ; lorsqu'elles sont jeunes, elles montrent des vacuoles et des gouttelettes. _L’hyménium est très peu coloré ou même tout à fait blanc dans les P. Schweinfurthii, P. axatum et P. carcinomalis; il est plus ou moins rouge dans les P. ægyptiacus, P. indicus et P. Farlowii, Les spores sont formées de deux enveloppes épaisses ; elles sont lisses, ovales ou subglobuleuses, tronquées au sommet et pourvues d’un large pore germinatif, à la base elles sont étirées en un hile peu allongé. Leur coloration est variable : tantôt hyalines à peine jaunâtres, tantôt citrines ou olivacées, tantôt enfin fauves, vineuses ou acajou. Un fait digne de remarque, c’est que, quelque soit la co- loration observée sur les spores en masses ou dans l’eau, elles pren- . nent toutes une teinte rousse par l’action de l'acide lactique chaud. La maturation des différents points de la gleba s'effectue gra- duellement, elle commence au pourtour de la columelle et gagne peu à peu la paroi du péridium ; les parties les plus jeunes sont les moins fortement colorées. En résumé, le genre Podaxon doit demeurer dans les Gastéro- mycètes typiques, à côté du genre Secotium dont il ne diffère guère que par la constitution de la gleba. L’aire géographique du genre est limitée aux plaines sablon- neuse des régions chaudes. L'Europe ne compte aucun représen- tant; l'Asie en possède en Arabie, sur la côte du Golfe Persique, dans l’Inde, etc.; l'Afrique en présente au Cap de Bonne-Espérance, sur Ja Côte orientale, dans le Sahara, le Sénégal, sur la Côte occi- dentale et dans quelques îles (Madère, etc.), l'Amérique en possède au Texas, au Mexique et en Californie, sur la côte du Pacifique ; en Océanie, on en a rencontré sur différents points de la Nouvelle- Hollande. 164 N. PATOUILLARD. IT. Popaxon Fr. Syst. Myc. 3, p. 62; Podaxis, Desv.; Lycoperdon Lin.; Scleroderma Pers.; Schweinizia Grev.; Cionium et Mitre- myces Spreng. a. — Spores jaunes au olivacées ; basides incolores. 4. — Podaxon carcinomalis Fr. Syst. Mycol. IE, p. 62 ; Lycoper- don carcinomale Lin. Fil. Suppl., p. 453; Scleroderma Pers. Syn., p. 153; Podaxon elatus Wetw. et Curr. Fungi Angolenses pl. XIX, | fig. 4, 5, 6. Capillitium abondant ; gleba laineuse, jaunâtre puis brune-noi- râtre; basides en touffes, tetraspores, mesurant 20-25X8-184. Spores, pailles, puis olivacées et enfin rousses noirâtres (10-13X6-9u). Afrique, Australie, Californie, etc. b. — Minor Berk. Natal. c. — Forme privée de capillitium ; gleba olivacée, pulvérulente; peridium brunâtre, écailleux ; stipe plein, couvert de larges plaques membraneuses. Plante de 16 centimètres de haut. République Orange (Mac-Owan). 2.— Podaxon axatum (Bosc.);, Lycoperdon axatum Bosc., Ann. Soc. d'Hist. Nat. I, p. 47, pl. 11 ; Cionium Senegalense Spreng. Syst. veg. IV; Podaxon calyptratus Fr. Syst. Myc. 3, p. 63. Capillitium nul ou très court et limité au pourtour de la colu- melle ; filaments incolores, dépourvus de lignes spiralées (5-10u). Basides en touffes (20X12u), tétraspores. Spores transparentes, ovoïides ou subglobuleuses, d’abord incolores, petites et arrondies puis jaunes-verdâtres (1-9X9-12y). Afrique. b. — Plante naine (10 centim. de haut); stipe couvert de grosses côtes longitudinales ; spores arrondies. Vallée de l’Oued M’ Guidaine au sud d’EI Goleah (Algérie). Leg. J. Dybowski. 3.— Podaxon Loandensis Welw. et Curr. Fungi Angolenses, p. 288, pl. XX, fig. 9, 6, 1. Angola (Welwich), Californie (Harkness). LE GENRE PODAXON. 165 4. — Podaxon mossamedensis Welw. et Curr. loc. cit. pl. XVII, fig. 23 et pl. XIX, fig. 4,2. Capillitium peu abondant, formé de filaments incolores et très grèles (6-8u) ; basides incolores, en touffes, petites (10-124) ; spores ovoïdes ou turbinées, fauves (10X8-9u). Gleba rousse-noirâtre. Loanda, Angola, Madère. 5. — Podaxon Emerici Berk. in herb. (d’après Massée) ; Poda- æon carcinomalis Berk. Fungi of the plains of India. Intellectual observer 1866, p. 21. fig. 1, 2, 3, 4. Masulipatam, Hymalaya. 6. — Podaxon Deflersii Pat. nov. sp. Plante ténue, haute de 10 centim. environ. Péridium ovoïde obtus (2 1/2 centim.), d’abord entièrement blanc, puis, à peine taché de brunâtre, mince, papyracé, lisse ou légèrement squamu- leux au sommet, s’ouvrant de bas en haut en lobes irréguliers. Stipe, mou, grêle, cylindrique, épaissi inférieurement, lisse, blanc verdâtre, taché d’orangé à la base, long de 7-8 centimètres, épais de 5-6 millim., portant au sommet quelques lambeaux blancs du péridium; lintérieur est creux, avec le tissu blanc verdàtre dans toute la longueur sauf dans la partie renflée où il est orangé vif. Gleba olivacée brune, compacte ; capillitium nul; basides incolores, en touffes, pyriformes, atténuées inférieurement, obtuses au som- met (20X10z), supportant 4 spores, quelquefois 2 ou 5 ; stérig- mates(!)très-courts. Spores d’abord incolores, petites et arrondies, puis pailles et enfin jaunes-verdâtres, largement elliptiques, trans- parentes; pore germinatif et hile peu visibles; dimensions 10-12X 6-9. Arabie : Pays Fodhli : wadi el Asal à 45 kilom. à l’est de Schu- ghra (A. Deflers, 2° voyage, n° 369). Obs. — Ce champignon est le seul que les indigènes désignent sous un nom spécial : Chourl el gar. 1. — Podaxon Schweinfurthii Pat. nov. sp. Plante haute de 16 centimètres. Péridium en forme d'olive, long de 5 centim., large de 2, portant quelques écailles appliquées, en- tièrement roux. Stipe rigide, grèle (diamètre 6 millim.), renflé à la 166 N. PATOUILLARD. base, étiré en pointe au sommet, un peu écailleux, fibreux, striolé, _concolore mais plus pâle que le réceptacle; intérieur est creusé d’un large canal à parois fauves. Gleba pulvérulente, jaune dans les parties jeunes, orangée rouillée dans les parties adultes. Basides incolores, en touffes (20-22X8-10u), tétraspores. Capillitium nul. Spores ovoides allongées, à hile peu visible, incolores puis paille et enfin jaune d’or intense (11-16X8-10u). _ Hodeida (Schweinfurth). b. — Spores rouges ou vineuses ; basides colorées. 8. — Podaxon indicus (Spreng.) ; Lycoperdon pistillare Linn. Mant., p. 313 ; Scleroderma Pers. Syn., p.150 ; Schweinizia Grev. (ex Fries); Mitremyces indicus (Spreng) ; Podaxis indica Mass. ; Podaxon pistillaris Fries, Syst. Myc. 3, p. 63; Berkeley Hooker Journ., 1845, p. 291 cum icon. Gleba laineuse ; capillitium abondant, rouge vineux, non spiralé ; basides ovoïdes, en touffes, rouges; spores ovoides arrondies, pourpres-vineuses, mesurant (11-9X10-9u), pourvues d’un hile peu distinct ; péridium ovoïde allongé. Cap de Bonne-Espérance, Indes-Orientales. 9. — Podaxon ægyptiacus Montg. Syllog. Crypt. n° 1044 ; Cau- loglossum ægypliacum Corda, Ic. VI, t. II, fig. 44; Sace. Syll. Gast., p. 98. Gleba laineuse; capillitium abondant, rouge ; basides ovoïdes (15x10), en touffes, rouges, tetraspores ; spores rouge acajou, à hile très-court, plus petites que dans lespèce précédente (8-10xX7-8u); péridium non écailleux, ocracé, en forme d'olive. Suez (Bové), Côte orientale d'Afrique (Schinz), Algérie : Vallée de l'Oued MGuidaine (J. Dybowski). 40. — Podaxon arabicus Pat. Bullet. Soc. Myc. Fr. 1887, p. 122, pl. XI, fig. 1. Gleba pulvérulente ; capillitium nul ou réduit à quelques fila- ments vers la base de la columelle; basides éparses, fauves, sub- globuleuses et stipitées, tetraspores (25X122); spores d’abord globuleuses et incolores, puis bientôt fauves et ovales, devenant à la fin acajou; leur dimension moyenne est de 10-12 X 6-8y, LE GENRE PODAXON. mais on peut en observer un nombre considérable atteignant 18-22X15 18u : dans ces dernières le hile est allongé. Péridium globuleux. Environ d’Aden (Deflers). A1.— Podaxon Farlowii Mass., loc. cit. cum ic. ; Podaxon car- cinomalis Farl. in herb. Capillitium assez abondant; basides en touffes ; spores largement _elliptiques, avec un hile distinct (14-16xX10-12u). Arizona, Texas, Rio Grande, etc. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVII. 4. — Podaxon Deflersii, gr. nat. 1a — Coupe longitudinale gr. nat. 16 — Disposition des basides. 44 — Baside isolée portant quatre spores. + 4e — Spores adultes. : à _ 2. — Podaxon Schweinfurthii, gr. nat. 5 r 2a - Coupe longitudinale gr. nat, : 304 Re — Spores adultes. 3a — Fe arabicus, Baside isolée montrant les traces de l'insertion des spores. 3b —- Baside portant deux spores jeunes. 3c _— Baside portant quatre stérigmates très- courts, 11 septembre 1890. 168 F. LUDWIG. Sur une forme nouvelle tératologique du PAXILLUS INVOLUTUS. Par M. le Protesseur F. LUDWIG, à Greiz. Le 21 septembre, mon fils Max a appelé mon attention sur une forme curieuse de Paxillus involultus qui se trouvait au milieu d’au- tres exemplaires normaux de ce champignon comestible. Non seule- ment sa couleur et le changement de couleur des lamelles et du pied sous la pression, mais encore la forme et la grandeur des spores et les autres caractères anatomiques, indiquaient clairement qu'il s'agissait bien de cette espèce. Le Paxillus involutus renferme un pigment rouge qui se laisse extraire facilement par l’alcool froid et qui est différent du diexyotimon du Paxillus atromentosus ; ce pig- ment se rencontrait aussi dans cette nouvelle forme. Cette forme, présentait un chapeau renversé d'apparence polypo- roïde, couvert dans sa partie supérieure d’un hyménium à grandes mailles (à peu près comme chez le Boletinus cavipes). Elle ressem- blait à un Polypore ou à une morille. Je l’ai recueillie sur la terre d’une forêt, où elle était issue verticalement et dans des conditions tout à fait normales. Cette monstruosité est toute différente de celles de l’Agaricus (Lentinus) lepideus qui croissent dans des caves, des cavernes, des puits, des pompes, des conduits, etc. (qui ont reçu les noms de Clavaria cornuta, Ramaria ceratoïdes, Helvella serpenti- formis). 9 octobre 1890. Eds à ANOMALIE DU CORT. SCUTULATUS. 169 Note sur une anomalie morchelloïde du CORTINARIUS SCUTULATUS Fr. Par M. BOUDIER. PI. XVINI. Pendant l’excursion faite cette année à Fontainebleau le 17 octo- bre, par la Société Mycologique, notre bon confrère et ami M. Ber- nard, qui nous dirigeait, a récolté non loin du carrefour du Nid d’Aigle, parmi une colonie de Cortinarius scutulatus, un champi- gnon des plus curieux, qu'il m'a donné avec la plus grande bien- veillance, et qui va faire le sujet de cette note. À première vue, ce champignon avait tout à fait l'aspect d’une morille violacée, à pied grêle et allongé, mais, en l’examinant avec un peu plus d’attention, on s’apercevait de suite qu'il ne pouvait appartenir à ce genre, mais bien à un Agariciné du genre Corti- naire, comme on le verra par tous les caractères cités. Le chapeau, large d'environ cinq centimètres bien qu’encore fer- mé, était un peu ouvert d’un côté, et laissait entrevoir des lamelles. De forme irrégulièrement arrondie, plus large que haut, il était remarquable par sa surface entièrement revêtue jusqu’à la marge même, de pores larges et irréguliers ou plutôt de petites alvéoles de deux à quatre millimètres de diamètre sur environ cinq de pro- fondeur, qui lui donnaient son aspect morchelloïde. Les cloisons qui se trouvaient entre ces alvéoles étaient plus ou moins ondulées, de sorte que les arêtes qui les séparaïent étaient sinueuses, comme on le remarque chez certaines morilles. La marge tenait encore au _pédicule par une cortine filamenteuse, blanchätre, semblable à celle des Cortinaires, sauf sur le côté entr'ouvert, et de plus sur les bords de chaque alvéole se voyaient quelques autres filaments tout à fait identiques, qui donnaient au chapeau une apparence un peu fibrilleuse. Les alvéoles avaient leur intérieur recouvert d’une poussière fauve ferrugineuse produite, comme il résulte de l'examen microscopique que j'en ai fait, par des spores, ce qui rendait l’en- semble du chapeau d’une teinte un peu fauve, le fond en étant pri- mitivement d’une couleur violacée un peu obscure. LL © A fa . 470 EM. BOUDIER. Les lames que l’on entrevoyait d’un côté en dessous, étaient de couleur cannelle et aboutissaient directement aux alvéoles, sans intermédiaire bien sensible de marge, c’est à dire, qu'à cette limite, les espaces interlamellaires se transformaient immédiate- ment en alvéoles à peines allongées au début, puis irrégulières, rarement confluentes. Le pied long d'environ dix centimètres sur un et demi d’épais- seur était un peu plus gros à la base, de couleur violacée comme le chapeau, fibrilleux au sommet par la cortine et irrégulièrement annelé par quatre à cinq zônes blanchâtres, débris du voile général. Il ne différait donc en rien de celui d’un Cortinarius scutulatus normal. La coupe nous montrait d’une manière plus évidente encore, que le champignon appartenait bien à un Agariciné de l’espèce que je viens de citer. Le chapeau, plein, avait la chair violacée, plus fon- cée aux bords, pâlissant au centre et par la dessication ; les lames étaient normales, parfaitement formées et régulières, assez distantes et de couleur cannelle ; le pied étàit fibrilleux, creux dans sa partie supérieure et moyenne ; l’odeur n'avait rien d’anormal; seule, la partie supérieure toute entière du chapeau était revêtue d’une zône d’excavations tout à fait analogues à celles que l’on remarque sur la coupe d’une morille, et caractérisait cette monstruosité, car c’en était une très évidemment, puisque la couleur, les lames, le pied, les spores ne différaient en rien des Cortinarius scutulotus parmi lesquels elle avait été récoltée. La forme morchelloïde de certains agarics n’est pas une nouveauté, mais elle paraît très rare, et bien peu d'exemples encore ont été publiés. Aucune que sache, ne présentait ces caractères d'une ma- nière aussi accusée, et, C’est ce qui m'a engagé à la présenter. La plus intéressante de ces anomalies, et celle qui se rapproche le plus de celle que je décris ici, est l’Agaricus morchelloïdes que De Brondeau a décrit et figuré dans ses Champignons de l'Agenais (1). Evidemment son espèce n’est pas autonome, mais bien une modi- fication d’un agaric encore indéterminé qui pourrait bien appartenir à une espèce du même genre, au Cortinarius duracinus peut-être. (1) De Brondeau. Champ. de l'Agenais, Soc, Linn. de Bordeaux. Tom. XVII, 1851. +. ANOMALIE DU CORT. SCUTULATUS. 474 La différence avec l’anomalie qui fait le sujet de cette notice, se trouve surtout dans ce que le chapeau est ici recouvert dans une grande partie seulement de plis ou de lames contournées plutôt que “d’alvéoles, laissant les bords du chapeau largement indemnes, tan- disque chez la nôtre, ce sont des alvéoles véritables par la soudure de ses lames, recouvrant la surface entière du PQ Le cas est donc encore plus remarquable. indépendamment de cette anomalie connue déjà depuis long- temps, on peut se demander si le genre Stybolates créé bien anté- rieurement encore par Fries (2) pour deux espèces exotiques, ne ‘serait pas comme me le faisait remarquer M. Patouillard, fondé sur deux champignons présentant des modifications semblables. Le fait serait très possible pour l’un, le Slybolates morchellæformis Fr. établi sur une espèce trouvée au Chili par Bertero, puis décrite et . figurée par Montagne dans sa flore du Chili (3), et plus tard dans son Sylloge sous le nom de Cantharellus morchellocephalus. Mais il peut y avoir des doutes pour l'espèce principale du savant auteur suédois, son St. paradoxus trouvé en Guinée par Afzel. Il est bon de remarquer toutefois, que ces auteurs regardent les champignons qu’ils décrivent comme autonomes et que Fries lui même a cru devoir fonder un nouveau genre, caractérisé par un chapeau recouvert d’un hyménium sur toute sa surface, lamellaire en dessous ou à la base, vermiculé ou alvéolé sur sa partie supé- rieure. Dans notre champignon, l'incertitude n’est pas possible, les caractères, abstraction faite des alvéoles, sont si évidemment ceux du Cortinarius scutulatus, espèce bien connue et facile. à recon- naître, corroborés de plus par la station parmi une poussée de spécimens parfaitement bien développés, qu’il est impossible de con- server le moindre doute que ce ne soit une modification de cette - espèce. Toutefois, par ce fait, on se trouve tout naturellement amené à considérer le genre Slylobates Fr., au moins dans l’une de ses espèces, comme pouvant avoir été établi sur une altération de (2) Fries. Epicrisis, édit. 1, p. 370. (3) Montagne. F1. Chili, VII, pag. 348, tab. VII, fg. 1. 179 EM. BOUDIER. même nature. Les deux espèces Friesiennes étant d’ailleurs fort peu connues et ne paraissant pas avoir été retrouvées. Quant à la cause de cette modification du tissu de la surface du chapeau, elle n’est pas facile à expliquer avec certitude. L’examen microscopique m'a fait voir que les alvéoles étaient tapissées dans toute leur étendue, l’arête exceptée qui reste stérile, par un hymé- nium fertile, tout à fait identique à celui des lames. Les basides de même grandeur et de même forme, semblablement immatures ou sporifères, dérivaient d’un tissu sous-hyménial exactement sem- blable. Les spores ne différaient en rien comme forme, comme taille et comme couleur de celles que’produisaient les lames. Les cellules des hyphes de la trame étaient aussi normales, et rien dans leurs intervalles ou leur intérieur ne m’a fait soupçonner le moindre parasite, comme ceux, par exemple, qui altèrent si fré- quemment l’hyménium ou les tissus des lactaires, amanites, bolets ou autres genres et qui sont dûs le plus souvent à des Hypomyces. Toute cause parasitaire écartée, il faut donc admettre une trans- formation des hyphes, habituellement stériles, appelés à former la cuticule, en filaments fertiles, et de là, formation d’un hyménium. Cette modification qui me paraît tout à fait différente de celle de ces petits chapeaux renversés et cependant lamellifères, que l’on ren- contre assez souvent sur la surface des agarics, ou de parties d’hy- ménium comme on en trouve si fréquemment sur les parties bles- sées, est tout à fait rare chez les agarics ; et la transformation d’un hyménium lamellaire en hyménium alvéolé ou vermiculé, me paraît devoir être attribuée surtout au besoin qu’a éprouvé la couche fruc- tifère de se garantir des causes détériorantes. On sait, en effet, que chez presque tous les basidiosporés, l’hyménium est infère et pré- servé des causes nuisibles non-seulement par le chapeau, mais aussi par la formation de processus divers, aiguillons, tubes, plis, ou chez les agarics par des lames qui se multiplient en lamelles quand l’espace interlamellaire devient trop grand. Dans le cas qui nous occupe, un hyménium lamellifère supère aussi étendu, eut été trop exposé, et a dû éprouver le besoin de se garantir davantage; de là, le développement de certains hyphes destinés à augmenter les cloisons de manière à l’abriter, et de cette perturbation est résulté ce développement anormal d’un hyménium alvéolé qui a ve VAT # ANOMALIE DU CORT. SCUTULATUS. 173 permis la production etla maturation des spores. Ces dernières sont en effet, comme on l’a vu plus haut, tout à fait semblables à celles que produisent les lames et ne peuvent en être distinguées. Il me paraît donc résulter, que cette anomalie doit être considé- rée comme produite par la transformation d’hyphes habituellement stériles en filaments fertiles qui ont produit un hyménium qui a dû modifier profondément sa forme pour garantir sa maturation. EXPLICATION DE LA PLANCHE XVIII. 40 Cortinarius scutulatus Fr. forme morchelloïde de grandeur naturelle. ? 2° Coupe du même. _ 8 Parcelle de la partie alvéolée grossie 3 fois. 4° Spores prises sur l’hyménium des alvéoles, grossies à 820 dia- _ mètres. _ 43 novembre 1890. À TRAVAUX , LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE Note relative à la planche REX La planche XIX se rapporte aux communications faites par MM. Prillieux et Delacroix, qui ont été publiés dans le 8e fascicule du bulletin, page 137. . Sur deux parasites du Sapin pectiné : F'usicoccum ABIETINUM, Prillieux et Delacroix, et Cyrospora Pivasrri, Fr. PAR MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Au mois de février dernier ,nous avons communiqué à la Société quelques observations au sujet d’un parasite qui attaque l’écorce de . sapin pectiné en déterminant la mort de toutes les branches situées. au-dessus de la portion atteinte. Nous avions pensé pouvoir identifier ce parasite avec le Dothioreila pitya Sacc. qui d’après le créateur de l'espèce attaque les écorces des « Abies et du Pinus Strobus ». Depuis cette époque, nous avons eu entre les mains l’édition de 1889 du Lehrbuch der Baumkrankheiten de Hartig et une commu- nication de M. Mer à la Société botanique de France, à peu près contemporaine de la nôtre : « Descriphon d'uue maladie nouvelle des rameaux de Sapin ». De plus, nous avons pu examiner l’échan- tillon type du Dothiorella pitya Sacc., que son créateur a bien voulu nous envoyer. Dans son livre, Robert Hartig rapporte (page 124) = ‘il a observé sur des rameaux de sapin pectiné une pycnide qui cause des lésions 175 analogues à celles que nous avons nous-mêmes observées. La pycnide dont il parle est, d’ailleurs, identique à notre espèce. Il en fait lui, une espèce nouvelle qu’il a qualifiée Phoma abietina. Il n’en donne qu'une diagnose très incomplète, mais sa description est accompagnée d’une figure (Fig. 65). Les spores de son Phoma abietina sont sensiblement de même taille et aussi de même forme que celles de notre espèce. La coupe du périthèce est aussi la même que celle que nous avons donnée (Planche XV, fig. IX, X, XI), avec cette différence néanmoins que la figure de Hartig n’offre que des rudiments des cloisons qui limi- tent les compartiments creusés dans la stroma. Sur notre demande, M. Robert Hartig nous en a envoyé un trés bel échantillon et nous avons pu nous convaincre de l'identité de son espèce et de la nôtre, au point de vue anatomique. Une dernière circonstance, d'ordre physiologique, nous confirme dans notre opinion de l'identité des deux espèces. Hartig déclare qu'après plusieurs années d'observation et d’essais de culture, il n’a pas pu trouver la forme ascophore du parasite. De notre côté aussi nous avons essayé d'obtenir l’état parfait du Champignon. Pour cela, nous avons abandonné, fichés sur la terre humide et à l'air extérieur, des branches de sapin chargées du parasite que M. Mer nous avait apportées au Laboratoire à la fin de l’année 1889, Au mois de septembre dernier, les pérituèces n’avaient pas changé d'apparence, ils avaient seulement perdu la plus grande partie de leurs spores. On se trouve dès lors en droit de supposer, jusqu'à preuve du contraire, que cette espèce, comme beaucoup d’autres vraisembla- blement, se multiplie seulement par ses stylospores. Robert Hartig ajoute qu’il se développe presque constamment au voisinage des places malades de nombreuses fructifications de Peziza calycina, mais qu'il ne lui est pas possible de fournir une preuve certaine de leur connexion avec les pycnides. Il est, en effet, difficile d’admettre que deux espèces aussi éloignées puissent avoir entre elles le moin- dre rapport. Le parasite que M. Mer a en vue dans son mémoire est le même que le nôtre et celui d’Hartig. Une partie des échantillons que nous avons étudiés nous venaient de lui et c’est de nous qu’il tenait le diagnostic de Dothiorella pitya. DEUX PARASITES DU SAPIN PECTINÉ. Du OR PNR «1 dd TE TC tié sé iune nn À SAR Hs 476 PRILLIEUX ET DELACROIX. Il résulte des comparaisons que nous avons faites que le parasite du sapin, appelé par Hartig Phoma abietina n’est pas le Dothiorella pitya Sacc. Le premier possède, il est vrai, des spores à peu près identiques, mais pourtant toujours fusiformes et aiguës aux deux extrémités, tandis que les spores de espèce de Saccardo paraissent plus généralement obtuses. Les dimensions moyennes de spores sont les mêmes dans les deux espèces. Mais les périthèces du Dothiorella pitya Sacc. diffèrent notable- ment de ceux de notre espèce par leur apparence presque diatrypi- forme. Les nôtres se rapprocheraient des Cytospora, dont les éloi- gnent pourtant leurs spores. Il y aurait lieu d’en faire plutôt un Fusicoccum. L'espèce de Saccardo ne semble pas d’ailleurs pathologique ; l'auteur, du moins, n’en parle pas. Voici la diagnose de ce parasite : FusicoccumM ABIETINUM Prillieux et Delacroix(Phoma abielinaHartig). Stromata atra, Conica, subgregaria, in peridermio tumido, apice que pertuso immersa, 400-6004 circiter ; intùs plurilocella, centra- libus disseptis tenuibus, dilutè fulvo-olivaceis ; sporulis hyalinis, fusoïdeis, utrinque acutis, rectis, pluriguttatis, 12-14X5-6u; basi diis acutatis, 10-15X1,5-2u. ‘In cortice Abietis excelsae, quem multô vexat. In Bavarià (Har- tig) ; Gerardmer, in Vosegis (Mer, d’Arbois de Jubainville). Dans son mémoire, M. Mer parle de spermogonies qui se trou- vaient sur les feuilles desséchées par l’action du parasite des bran- ches. J1 les avait considérées un moment comme une autre forme de cette dernière espèce, mais il les regarde maintenant comme un saprophyte différent. Quelques mois plus tard, les mêmes feuilles lui montrèrent des périthèces ascophores. Nous avons également étudié ces espèces. Pour la spermogonie, nous l'avons déterminée d’une façon certaine par la comparaison que nous en avons faite avec un échantillon type du Cylospora Pi- nastri de Fries qui existe dans l’herbier du Muséum. Ce Cytospora y est représenté par des exemplaires sur aiguilles desséchées d’Abies et de Pinus. abs, DEUX PARASITES DU SAPIN PECTINÉ. 177 Nous avons pu faire au sujet du Cytospora Pinastri quelques obser- vations intéressantes : Tout d’abord, nous considérons cette espèce comme franchement parasite. Un de nos correspondants, M. Ozanon, de Saint-Emiland (Saône-et-Loire), a eu l’obligeance de nous en envoyer à plusieurs reprises, et c’est par l’examen de ces échantillons que nous avons pu nous persuader de l'exactitude du fait que nous venons d’énoncer. Sur ces échantillons complètement indemnes de l'attaque de tout autre parasite , on trouve nombre de rameaux dont les feuilles par- faitement vertes et bien portantes à la partie inférieure deviennent brusquement jaunes vers la partie supérieure de la branche ; les feuilles jaunes sont chargées sur les deux faces de points noirs clair- semés, légèrement proéminents, qui sont des fructifications de Cylospora. Ce seul fait implique bien l’idée de parasitisme. La fructification du Cylospora Pinastri est constituée par un stroma atténué en col à son sommet et creusé de loges nombreuses. Ces loges sont tapis- sées de basides très grêles, pointues, disposées par paquets et ter- minées par de petites spores un peu incurvées. Si l’on prend des périthèces plus avancés, dont nous avons trouvé un certain nombre dans les échantillons de M. Mer, on voit naître entre les stérigmates des paraphyses assez épaisses, rameuses, qui occupent parfois toute la hauteur du périthèce. En abandonnant à l'air sur du sable humide des feuilles venant d’un rameau nouvellement envoyé et possédant par conséquent des périthèces vivants eten bon état, nous avons pu voir ces paraphyses se développer progressivement, et nous avons remarqué ce fait intéressant que la cavité centrale du stroma s’accroissait, augmen- tait l'épaisseur de sa paroi, tandis que les cavités latérales se résor- baïent, en un mot que le périthèce tendait à devenir uniloculaire, en même temps que les paraphyses continuaient de se développer. A ce moment, les stérigmates et les petites spores du Cylospora avaient disparu. Nous pensions assister à la naissance d’une sphérie et à l'apparition des asques, mais aucun de nos échantillons en observa- tion n’a encore dépassé le stade que nous venons de préciser. Sur certains échantillons, ceux de M. Mer particulièrement, à côté de périthèces de Cytospora à des degrés divers de développe 178 PRILLIEUX ÉT DELACROIX. ment, nous ayons trouvé une sphériacée nouvelle, le Physalospora abietina dont la diagnose a été donnée dans une précédente séance (1). Il est légitime de supposer que si notre Cylospora ci-dessus énu- méré se transforme en une sphérie, ce sera celle-là. Ces mêmes échantillons nous ont offert sur quelques aiguilles, à côté du Cylospora Pinastri, une espèce dont nous donnons’ailleurs la description et que nous avons appelée Ceuthospora abietina nov. Sp. M. Mer y avait observé aussi un petit Discomycète qu’il rapporte avec doute au Phacidium abietinum Kunze et Schmidt. Cette espèce est le Cenangella Piceæ Sacc. (Peziza P. Pers, Dermatea P. Rehm, Mollisia P. Quélet). 13 novembre 1890. SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PARASITES NOUVEAUX Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. PI. XX. L Il ë Sur une maladie de la Pomme de terre produite par le Phoma solanicola nov. sp. Sur des pieds de:pomme de terre vivants et appartenant à la va- riété Richter’s Imperator, nous avons observé un Phoma que nous n'avons pu identifier avec aucune espèce décrite et qu’en consé- quence, nous considérons comme une espèce nouvelle. Des échantillons envoyés par M. H. de Vilmorin vers la fin de juillet et provenant de ses cultures de Verrières-le-Buisson, d’au- tres que nous avons recueillis à Joinville, au champ d'expériences de l’Institut agronomique, nous ont permis de faire quelques obser- vations sur cette maladie non encore étudiée. Au début de l’évolution du parasite, on voit, sur la tige princi- (1) Bulletin de la Société Mycologique. Année 1890 fasc. 29, page 113, PI. XVI, Fig. II, IV, V. 4 CHAMPIGNONS PARASITES NOUVEAUX. 179 pale surtout, et bientôt après sur les rameaux, apparaître de larges macules oblongues, de couleur blanche ou jaunàtre très clair. A cet état la coupe microscopique montre seulement un mycélium hyalin, abondant, ramifié entre les cellules qu’il a tuées et qui sont pour la plupart vides et remplies d'air, ce qui donne au tissu altéré sa couleur blanche. De ces macules les unes, les plus petites en général, restent sté- riles ; elle se fendillent laissant voir l’intérieur blanc de la portion morte dans les tissus sous-jacents. D’autres macules se couvrent bientôt de petits points noirs qui ne sont autre chose que les fructifications’ du mycélium qui a tué des portions de la tige. Ces fructifications sont les périthèces d’une pyenide qui appartient au genre Phoma et dont nous donnons plus bas le diagnose. Ces périthèces sont immergés dans le tissu atteint et leur col très court perfore l’épiderme. Lorsque le champignon attaque les rameaux latéraux, les feuilles de ce rameau ne tardent pas à se faner et à se dessécher complète- menl. Et lorsque, sur un pied, un certain nombre sont atteints, on comprend facilement que, la nutrition générale de la plante étant entravée et diminuée dans de notables proportions, la maturation du tubercule et son augmentation en volume se trouvent arrêtées d’une façon plus ou moins complète. Voici la diagnose de ce nouveau parasite : Phoma solanicola nov. sp. Prillieux et Delacroix. Macula ampla candida vel subluteola ; peritheria gregaria, subro- tunda, immersa, collo papillato, prominulo, 130-145: x 110-1152, sporulis ovalis, hyalinis, ufroque summo uniguttatis, 1,5X 32. In caulibus vivis Solani tuberosi, « Verrières-le-Buisson et"Join- ville-le-Pont » propè Parisios, mensis Julii 1890. Il Une maladie des feuilles de Laurier-Cerise causée par le Coryneum Lauro-Cerasi n0v. sp. On observe parfois sur les feuilles de Laurier-Cerise des macules s, C4 180 PRILLIEUX ET DELACROIX. d’un jaune-fauve, macules bordées d’une zone de couleur plus fon- cée, qui n’offrent que rarement des fructifications sur leur surface Un mycélium abondant d’un brun-verdàtre infiltre les cellules du parenchyme dans la partie de la feuille correspondant à la macule et on voit nettement à la coupe microscopique ces cellules à con- tenu brunätre dû au protoplasma coagulé, à parois rétractées, dé- formées et fendues. La macule ne dépasse guère un demi-centimètre. Sur ses bords, par un processus irritatif analogue à ce qu'on observe dans le Coryneum Beïjerincki, on voit se produire un tissu subéreux et bientôt la macule se sépare de la feuille et tombe, laissant à sa place un trou en général assez régulier, qui semble taillé à l’emporte- pièce Sur ces macules et surtout sur celles déjà détachées, ou près de l'être, nous avons trouvé un Coryneum nouveau, nettement diffé- rent du Coryneum Beijerinckii dont il a d’ailleurs le facies et les habitudes. Les spores de ce parasite germent en poussant des fila- ments issus des compartiments qui composent la spore. En voici la diagnose : Coryneum Lauro-Cerasi nov. sp. Prillieux et Delacroix. Maculæ amphigenæ, fulvæ vel ochraceæ, saturatits marginatæ, tandem a folià desciscentes; acervula minuta, atra, primüm tecta, dein erumpentia ; conidiis 7-septatis, oblongis, sammo attenuatis, parte inferiori obtusiusculis, dilutè fuscis, 60-80X15-154 ; basidiis septatis, fuscis, flexuosis, intertextis, 180X6-7y. In paginà superiore foliorum Pruni Lauro-Cerasi in « Seine-et- Oise », mensis Augusti 4890. III Sur le Phoma Mali nov. sp., parasite des feuilles de Pommier. Des feuilles de pommier venant des environs de Lorient nous ont offert un parasite nouveau qui n’est pas sans causer quelques dom- mages. Sur ces feuilles on pouvait observer un certain nombre de ma- cules assez petites, brunâtres, à bord épaissi plus coloré, caractérisé NOUVEAUX CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. 181 comme un certain nombre de macules du même genre pour la pré- sence du tissu subéreux, qui dans ce cas ne se détache pas néan- moins sur tout le pourtour comme dans le Coryneum Beijerinckii. Sur ces macules, dontun nombre assez considérable sont stériles, apparaissent des périthèces de Phoma. Les feuilles qui portent un nombre de macules un peu considérable ne tardent pas à tomber et les fruits par suite mürissent mal. Voici la diagnose de ce parasite : Phyllosticta Mali Prillieux et Delacroix. Maculæ parvæ,elongatæ vel subcirculares, primüm brunneo-ochra- ceæ, demüm sordidè griseæ, margine fuscà, paulüm incrassatà ; perithecia parca, 130-170 X100-120y, poro pertusa; sporulis ovoïdeis, 6,5-8,5X4-4,5u. In paginà superiore foliarum Mali communis, Lorient (Morbihan) Augusti 1890. 13 novembre 1890. QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE CHAMPIGNONS INFÉRIEURS Par M. G. DELACROIX. PI. XX. Ovularia rigidula nov. sp. G. Delacroix. Cæspitula epiphylla, floccosa, nivea, in maculà amphigenà ochra- ceo-griseà ; hyphis conidigeris hyalinis,granulatis, fasciculatis, sim- plicibus, obscurè uni vel bi-septatis, rigidis, flexuosis, apice atte- nuatis, 60X9 ; sporulis ovoïdeis vel oblongo-pyriformibus, deor- sûm attenuatis, 21 X6y. In foliis vivis Polygoni avicularis, Vincennes propè Parisios, men- sis Julii 1890. Diffère de O. Bistortæ Fück. et O. obliqua Cooke, particulièrement par la forme et les dimensions de ses spores. Cylospora vinosa nov. sp. G. Delacroix. Stromata olivaceo-nigra, sub epidermide laceratà nidulantia, 182 G. DELACROIX. paucilocellata, in maculà roseo-vinosà insidentia ; sporulis ovato- cylindraceis, rectis, bi-nucleatis, hyalinis, TX2u ; basidüs angus- tissimis, aculatis, fasciculatis, 25X1x. In foliis exsiccatis Yuccæ. Saône-et-Loire, mensis Julii 1890. C. foliicola satis affinis. Massaria eryngiana nov. sp. G. Delacroix. Perithecia immersa, atra, basi applanata, 2004 circiter, collo papillato, subconico, prominente ; ascis paucis, ovoïdeis, leviter pedicellatis, 115X65y, octosporis, mox deliquescentibus. Sporulis primüm continuis, hyalino-granulatis, multiguttatis, dein septatis sed plerümque septo medio unico, eoque benè constrictis, inter- düm fuscidulis ; postremo fuscis, ovato-cylindraceis, strato hyalino angustiore circumductis, quinque-septatis, ad septa non vel vix constrictis, loculis unà guttulà magnà præditis, 90xX25-28z, para- physibus citissimè dilabentibus. In foliis et caulibus exsiccatis Eryngii campestris. Saône-et-Loire, mensis Julii 1890. Neopeckia quercina nov. sp. G. Delacroix. Perithecia atra, carbonacea, primüm imperforata, 300-4004 lata ; mycelio copioso, sub perithecio effuso, hyphis continuis, fuscis, 900X 34, apice obtusiusculis; ascis cylindraceis, 180X12y ; spo- rulis monostichis, primüm subhyalinis, uniseptatis, biguttatis, de- müm intensè fuscis, uniseptatis, guttulis inconspicuis, 20 X10y. Paraphysibus furcatis, gracilibus. In ligno quercino sicco. Saône-et-Loire, mensis Julii 1890. Lasiosphæria Sphagni nov. sp. G. Delacroix. Perithecia superficialia, atra, globosa, 240y lata; poro crciter 304 lato primüm prædita , demüm latè perforata ; mycelio repente hyphis fuscis tortuosis, septatis 2,54 latis ; ascis cylindraceis, octos- poris, 435X 154 ; sporulis oblongo-ovatis, utrinque rotundatis, vel interdüm parte inferiori paulüm attenuatis, primüm hyalinis, con- tinuis, guttulatis, dein uniseptatis, dilutè olivaceis, demüm trisep- tatis, ad septa leniter constrictis, fusco-olivaceis, plasmate granu- { 183 lato, 35-502X10-15u; paraphysibus gracilescentibus, hyalinis, ramosis, pluriguttatis. In foliis Sphagni, ad fontes Icaunæ (Saône-et-Loire), mensis Julii 1890. _ À Leplosphæria musicola De Not. valdè differt. NOUVEAUX CHAMPIGNONS INFÉRIEURS. Physalospora Cynodontis nov. sp. G. Delacroix. Perithecia immersa, ostiolo prominente, 200-250: ; ascis cylin- draceis vel subclavatis,crassè tunicatis, 60X10,:; sporulis hyalinis, primüm subdistichis, guttulatis, dein monoslichis, ovato-pyrifor- mibus, 11 X6y, paraphysibus ramosis, 3,44 latis. In foliis vivis Cynodontis dactyli, sæpius in paginà superiore, Sevilla (Hispania), mensis septembri 1890. Ceuthospora abietina nov. sp. G. Delacroix. Stromata cuboïdeo-conica, atro-olivacea, ostiolo communi umbi- licato, epiphylla, epidermide laceratà velata, plerümque trilocularia, 600 longa, 220 lala, 120u alta; sporulis ovoïdeis, utrinque rotun- 2 datis, 6X2,5u, hyalinis, biguttulatis ; basidiis acutis 18-202 X 1. É In paginà superiore acuum siccarum Abielis excelsæ, Langemer, “ in Vosegis, novembri 1889. Socius Cytosporà Pinastri, cujus valdè differt. Phoma eryngiana nov. sp. G. Delacroix. Perithecia immersa, 1204; mycelio atro, guttulato, endophyllo, hyphis 6-7z latis; sporulis hyalinis, ovatis, utrinque attenuatis, biguttatis, 5X 2. In caulibus exsiccatis Eryngii campestris (Saône-et-Loire), men- sis Julii 1890. L: Coniothyrium Hellebori nov. sp. G. Delacroix. ‘ Maculæ amplæ, amphigenæ, sordidè fusco-violaceæ, ovales vel paulüm angulatæ; perithecia immersa, 150 X2002, subrotunda, basi leviter applanata, collo papillato, epidermidem perforante, 352 lato; sporulis ovalibus, primüm hyalinis, dein fusco-castaneis, 1X3,5u ; basidiis nullis. 9* G. DELACROIX. In paginà superiore foliorum Hellebori viridis. Saint-Emiland, (Saône-et-Loire), mensis Julii 4890. Cytospora Fraxini nov. sp. G. Delacroix. Stromata sparsa, minuta, subapplanata, sub epidermide nigre- factà, rimosè fissà, secundüm longitudinem disposita, loculis satis numerosis, ostiolo communi centrali, leviter prominente; sporulis rectis, hyalinis, ovato-cylindraceis, cüm duobus magnis guttulis eximis, 7X2,5 ; basidiis acicularibus, 10y longis. In ramis siccis corticatis Fraxini excelsioris. Mareil-Marly propè Parisios, mensis Julii 1890. Nœmaspora Tiliæ nov. sp. G. Delacroix. Acervula undulata, peridermio tecta, fusca, nucleo albido; coni- düs hyalinis, cylindraceis, utrinque obtusis, rectis, 6-8X1y, in cirrho longissimo, crasso, luteo-aurantiaco expulsis; basidiis aci- cularibus, 20-25 X 3/44 circiter, ramosis fasciculatisque. In cortice Tiliæ sylvestris, Montreuil propè Parisios, mensis Octobri 1890. 13 novembre 1890 drones C2 Jées ur, fe 2 MC RE Fr. “has si odeur rite ÿ Fe 1 D - v, HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. LES HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS Par M. Em. BOURQUELOT. (suite). 1. — Matières sucrées. — 4. Genre Agaricus Linné. Les recherches qui font l’objet de ce nouveau mémoire se rappor- tent presque uniquement aux espèces du genre Agaricus que j'ai pu me procurer à l’état jeune durant ces deux dernières années (1). Les procédés d'analyse que j'ai suivis sont ceux que j'ai exposés dans mes précédents mémoires; je crois donc inutile de les décrire à nouveau. Je rappellerai seulement que les champignons destinés à être analysés à l’état frais ont toujours été traités par l’eau bouillante une heure ou deux après la récolte. Hypholoma fasciculare Iuds. Cette espèce que j’ai ren- contrée un peu partout sur les vieux troncs a été analysée sous trois états : jeune, avancé et desséché. Champignon frais et jeune.— Les individus étaient tout à fait jeunes et ne mesuraient que deux ou trois centimètres de haut. Quantité soumise à l’analyse : 600 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : tréhalose, 2 gr. 50, soit 4 gr. 1 par kilogr. Les eaux-mères concentrées et abandonnées pendant plusieurs semaines sous une cloche à dessécher n’ont donné aucune autre ma- tière cristallisée. Ces eaux-mères étendues d’eau et déféquées ré- (4) C’est ayec intention que j'ai laissé provisoirement de côté celles de mes recherches qui se rapportent à des espèces du même genre dont je n’ai analysé jusqu'à présent que des individus avancés ou préalablement dessé- chés ; les faits que j'ai publiés précédemment montrent que ces analyses ne peuvent fournir à elles seules de données exactes sur la nature des ma- tières sucrées renfermées dans les champignons au cours de leur végétation. 186 EM. BOURQUELOT. duisaient faiblement la liqueur cupro-potassique. La réduction cor- respondait à 0 gr. 63 de glucose par kilogramme. Champignon frais et avancé.— Il s’agit ici d'individus très avancés. Malgré les traitements variés auxquels je les ai soumis, je n’ai pu obtenir la moindre cristallisation de matière sucrée. Réduc- tion abondante de la liqueur cupro-potassique correspondant à 2 gr. 4 de glucose par kilogramme. Champignon desséché.— Ces Hypholoma avaient été récoltés et desséchés à la température de 40 à 50° en 1887, alors que je n'avais pas encore constaté que la végétation des champignons se poursuit après la récolte. Quantité soumise à l’analyse : 630 gr. (à l’état sec). — Traitement par l'alcool à 80° bouillant.— Le liquide alcoolique filtré chaud laisse déposer par refroidissement une proportion assez élevée d’une substance résineuse amorphe. Après distillation, il se sépare, sous forme d’huile épaisse occupant la partie supérieure du liquide, une notable quantité de matière grasse. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : mannite, 3 gr. 4, soit 0 gr. 49 p. 0/0. Hypholoma sublateritium Fries.— Müntz a analysé un champignon qu’il désigne sous le nom d’Agaricus laleritius dans lequel il a trouvé du tréhalose. Il est probable qu’il s'agissait aussi de PHyph. sublaterilium Fr. ou Ag. laleritius Schaeff. Toutefois, il convient de faire remarquer qu'il existe une autre espèce de champignon qui a été également désignée sous ce nom: l’Agaricus lateritius de Fries qui rentre dans le sous-genre Galera. L’'H.sublateritium que j'ai rencontré un peu partout, sur les vieux troncs dans les bois, a été analysé à l’état frais et jeune, ainsi qu'après avoir été desséché à basse température. Champignon frais et jeune.— Quantité soumise à l’analyse : 850 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : tréhalose 3 gr. 6 — À gr. 2 par kilog. Pas de mannite. Réduction très faible de la liqueur cupro-potassique correspondant à 0 gr. 143 de glucose par kilogramme. Champignon desséché.— Quantité soumise à l’analyse: 80 gr. (à l’état sec). Matière sucrée obtenue à l’état crislallisé : mélange de tréhalose et de mannite pesant 3 gr. 1 — 4 gr. 6 p. 0/0. Au LME DEN eZ HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 187 microscope, le tréhalose paraissait constituer les 3/4 environ des cristaux. Pholiota adiposa Fries.—Cette espèce a été recueillie dans la forêt de Fontainebleau. Des individus jeunes et des individus adultes ont été analysés séparément à l’état frais. Le traitement par l’eau bouillante n’a été effectué que 5 heures après la récolte. : Champignon frais et jeune.— Quantité soumise à l’analyse : 380 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : tréhalose. Le ren- dement n’a pas été déterminé. Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Champignon frais et adulte.— Quantité soumise à l’analyse : 700 gr. Matière sucrée -obtenue à l’état cristallisé : tréhalose, 1 gr. 4 — 2gr. par kilog. Pas de-mannite. Réduction correspondant à 0 gr. 18 de glucose par kilogr.’ Pholiota spectabilis Fries. — Cette espèce a été récoltée dans les bois de Meudon et de Verrières. Je n’ai analysé que des individus jeunes. Quantité soumise à l’analyse : 970 gr. Matière sucrée extraite à Pétat cristallisé : tréhalose, 6 gr. 7 — 6 gr. 9 par kilogr. Pas de mannite. Pholiota radicosa Bull. — Ce champignon n’est pas rare dans les bois des environs de Paris ; mais on n’en rencontre jamais plus de 2 ou 3 individus à la fois. Il a été analysé à l’état jeune et à l’état avancé. Champignon frais et jeune.— Quantité soumise à l’analyse : 350 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : tréhalose, 2 gr. 75 = 1 gr. 8 par kilogr. Pas de mannite. Réduction correspondant à 0 gr. 25 de glucose par kilogr. Champignon frais et avancé.— Quantité traitée : 150 gr. Matière sucrée séparée à l’état cristallisé : mannite, 0 gr. 80 — 5 gr. 30 par kilogr. Pas de tréhalose. Réduction correspondant à 0 gr. 38 de glucose par kilogr. Pholiota caperata Pers.— Cette espèce a été récoltée dans 188 EM. BOURQUELOT. les bois de Marly et de Fontainebleau. Elle n’a été analysée qu'à l’état jeune. Quantité traitée : 7100 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristal- lisé : tréhalose, 2 gr. 20— 3 gr. 1 par kilogr. Pas de mannite, Volvaria bombycina Schaelf. — J'ai analysé un groupe d’in- dividus frais et jeunes de cette espèce qui avait été récolté sur de la sciure de bois. Il pesait 850 grammes. Matière sucrée obtenue à l'état cristallisé : tréhalose, 4 gr. 6 = 5 gr. par kilogr. Pas de mannite. Collybia butyracea Bull.— 450 gr. de cette espèce ont été récoltés en automne 1890. J’en aï fait deux lots : l’un de 445 gr., composé d'individus jeunes, ou en présentant l’apparence ; l’autre de 335 gr., composé d'individus avancés. Champignon frais et jeune.— Matière sucrée retirée à l’état cris- tallisé : mannite, 0 gr. 80 — 6 gr. 9 par kilogr. Pas de tréhalose. Réduction correspondant à 0 gr. 41 de glucose par kilogr. Champignon frais et avancé.— Matière sucréé obtenue à l’état cristallisé : mannite, 0 gr. 85 — 92 gr. 5 par kilogr. Pas de tré- halose. Réduction correspondant à 0 gr. 78 de glucose par kilogr. Collybia Maculata Alb. et Schwein.— Cette espèce est vrai- semblablement celle qui a été déjà analysée par Müntz et désignée par lui sous le nom d’Agaricus maculatus. Je ferai toutefois, à cet égard, une remarque analogue à celle que j’ai faite plus haut, c’est qu’il existe deux autres champignons auxquels on a donné ce nom, savoir : l’Amanita pantherina D. C., appelée Ag. maculatus par Schaeffer, et le Gomphidius maculalus Scop, qui est rangé dans les Agaricus par Scopoli. J'ai analysé des individus adultes et frais ainsi que des individus adultes préalablement desséchés. Champignon frais et adulle.— Quantité soumise à l’analyse : 430 gr. Matières sucrées retirées à l’état cristallisé : tréhalose et mannite, 2 gr. 90 pour la totalité = 6 gr. 7 par kilogr. Ces deux matières n’ont pas été séparées. Champignon adulte préalablement desséché.— T1 y avait intérêt à faire cette analyse, Müntz ayant très probablement traité son Ag. maculatus après dessication, et n’en ayant retiré que de la mannite. s St dE À dsl at, À, . LM Lido fi e- TNT PEN APE PT, : "TA HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 189 Quantité soumise à l'analyse : 79 gr. (à l’état sec). Matière su- crée obtenue à l’état cristallisé : mannite, 3 gr. 4 — 4 gr. 5 par kilogr. Pas de tréhalose. Ce résultat est donc identique à celui qui a été publié par Müntz. Clitocyhbe cyathiformis Bull. — Je n’ai analysé que trois individus très jeunes de cette espèce, pesant ensemble 30 grammes. Matière sucrée isolée : tréhalose, 0,08 — 2 gr. 7 par kilogr. Pas de mannite. Clitocybe nebularis Batsch.— Cette espèce a été récoltée et analysée en automne, en 1889 et 1890. Champignon frais et jeune.— Quantité soumise à l’analyse : 110 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : tréhalose, 0 gr. 65 — 5 gr. 9 par kilogr. Les eaux-mères concentrées ont donné quelques centigrammes de mannite. Champignon avancé et frais. — Quantité soumise à l'analyse, 500 gr. Matières sucrées retirées à l’état cristallisé : Mannite et tréhalose pesant ensemble 1 gr. 80 = 3 gr. 60 par kilog. Tricholoma rutilans Schæff. — Cette espèce a été récoltée à Montmorency, dans des bois de pins. Je n'ai analysé que des individus jeunes. Quantité soumise à l’analyse : 120 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : tréhalose, 0 gr. 90 = 7 gr. 5 par kilog. Tricholoma flavobrunneum Fries.— Cette espèce a été trouvée dans les bois de Verrières. Les individus récoltés pesant 40 gram. étaient un peu avancés. Matières sucrées obtenues à l’état cristallisé : mannite et tréha- lose. La mannite qui a crtstallisé en premier lieu pesait 0 gr. 21 cent. = 0 g. 25 par kilog. Le tréhalose pesait 0 gr. 18 — 4 gr. 5 par kilogr. Tricholoma pessundatum Fries. -— Cette espèce a été récoltée partie à Ham, par M. Arnould, partie à Chaville, au voisi- sinage de peupliers. Automne 1889. Les produits de ces récoltes ayant été mélangés sans choix, il 490 . EM. BOURQUELOT. s’en suit que les résultats de mon analyse se rapportent à des indi- vidus jeunes et avancés dont les uns ont été soumis à l’action de l’eau bouillante, immédiatement après la récolte et dont les autres n’ont été traités que 36,heures plus tard. Quantité suumise à l'analyse : 22 kilogrammes. Dans une pre- mière cristallisation, j'ai obtenu 126 grammes de mannite=— 5 gr. 1 par kilogramme. Les eaux-mères ont été concentrées à l’état sirupeux, puis épui- sées par l'alcool à 95° bouillant. La solution alcoolique abandonnée à elle-même pendant plusieurs jours a encore laissé déposer quel- ques décigrammes de mannite. Elle a été alors distillée, après quoi le résidu de la distillation a été abandonné sous une cloche à des- sication. Au bout de quelques semaines, il s'était séparé 6 gr. 60 de tréhalose cristallisé à peine souillé par quelques centigrammes de mannite. Le Tr. pessundatum que j'ai analysé a donc fourni : 5 gr. 1 de mannite et O0 gr. 30 de tréhalose par kilogramme. Les eaux-mères réduisaient fort peu la liqueur cupro-potassique. Amanita muscaria Linn. — Cette espèce a déjà été exa- minée par Müntz’qui en a retiré du tréhalose. Champignon jeune et frais. — Quantité soumise à l'analyse : 1100 gr. Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé :} tréhalose, 5 gr. 40 — 5 gr. par kilogramme. Les eaux-mères déféquées réduisaient la liqueur cupro-potassique, mais le suc retiré de deux individus très jeunes, choisis sans piqûre d'insectes, ne réduisaient pas, ce qui est conforme à ce qu’a publié M. Boudier, en 1866. Champignon jeune ou adulle desséché. — Quantité traitée : 920 gr. (à l’état sec). Matière sucrée obtenue à l’état cristallisé : Mannite, très peu. Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient abondamment la liqueur cupro-potas- sique. Tableau des matières sucrées cristallisées retirées de quelques espèces du genre Agaricus Linné (1). TRAITEMENT A L'ÉTAT ESPÈCES ADULTE OU AVANCÉ DÉSSÉCHÉ Hypholoma fasciculare Huds. |tréhalose(4,1) mannite(0,49) — sublateritiumFries|tréhalose(4,2) tréhalose et mannite Pholiota adiposa Fries trébalose tréhalose (2,0) — spectabilis Fries...|tréhalose(6,9) — radicosa Bull tréhalose (7,8) |mannite(5,30) — caperata Pers tréhalose (3,1) Volvaria bombycina Schæff,. |tréhalose (5,4) Collybia butyracea Bull mannite (6,9) |mannite (2,5) — maculala Al.etSchw. tréhalose et |mannite (4,5) maunite Clitocybe cyathiformis Bull. |tréhalose (2,7) — nebularis Batsch . . |tréhalose}(5,9)| tréhalose et mannite Tricholoma rutilans Schæff. . |tréhalose (7,5) — flavobrunneumFr. tréhalose et mannite — pessundatum Fries. tréhalose et mannite Amanita muscaria Linn trébalose (5,0) mannite Nous voyons, que pour ces quinze espèces, les résultats ont été analogues à ceux que j’ai fait ressortir dans mon élude des bolets. 11 de ces espèces contenaient exclusivement du tréhalose dans leur première jeunesse. L’une de ces dernières, le CI. nebularis et trois autres renfermaient à la fois du tréhalose et de la mannite à ur état plus avancé. Enfin, des quatre espèces analysées après dessi- * () Pour la signification des chiffres placés entre parenthèses, se repor= ter à la note de la page 157. HYDRATES DE CARBONE CHEZ LES CHAMPIGNONS. 49 199 EM. BOURQUELOT. cation lente, trois n’ont donné dans ces conditions que de la man- nite, tandis que la 4e, l’Hyph. sublateritium, a donné en outre du tréhalose. La rapidité de la disparition du tréhalose chez les espèces qui en contiennent dépend évidemment de l’activité de la végétation. Et celle-ci dépend à la fois de l'espèce considérée et des conditions athmosphériques. On comprend très bien que chez une espèce comme le L. piperatus, et en plein été, les réserves soient trans- formées en quelques heures, tandis que, chez les espèces à végé- tation peu active comme l’A. sublateritium et en automne ces trans- formations ne s'effectuent que très lentement. Le C. butyracea jeune ne contenait que de la mannite ; mais on remarquera que la proportion de cette matière est bien moindre lorsque le champignon est avancé que lorsqu'il est jeune. Ce fait tend à prouver,ce qui était à prévoir, que la mannite est également consommée durant la maturation. Je rappellerai, en dernier lieu, la remarque que j’ai faite dans mon mémoire précédent à propos du glucose, J'ai effectué cette fois quelques recherches quantitatives sur les proportions dans les- quelles on rencontre cette matière sucrée à différents âges. Les résultats sont significatifs et montrent pleinement que le glucose n'existe qu’à l’état de traces dans les champignons jeunes, tandis qu’il apparaît en proportion plus ou moins élevées dans les champi- gnons avancés. 9 octobre et 13 novembre. TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DES NOTES & MÉMOIRES PUBLIÉS DANS LE TOME VI (1890) pu BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE N.-B. — Les chiffres romains renvoient au premier fascicule et les chiffres arabes aux trois autres fascicules du Bulletin. La pagination en chiffres arabes de ces derniers fait suite à la pagination en chiffres romains du premier. Bernard (G.). Sur la vente des champignons comestibles. ,... 143 Bertrand (F.). Clef dichotomique des bolets (Cèpes)....... L — Clef dichotomique pour la détermination des Agaricinées à STOPEDIANCRENM SAC sn Sie eloaioreil rate dore SAR A CEE LYII Boudier (Æm.). Discours prononcé à l'ouverture de la Session mycologique tenue à Paris en 1889.............. ..... IV b — Des paraphyses, de leur rôle et de leurs rapports avec les autres éléments de l'hyménium ......,........... CRARE x — Quelques observations sur la végétation fongique aux envi- rons de Paris pendant l'année 1889.......... 02e CE — Note sur le pédicelle des spores des Bovisla et les filaments RÉCENT OLICA PILE Tee ete enleve » Moine cles etat à à 148 — Anomalie morchelloïde du Cortinarius scutulatus Fr.P1.X VIII. 169 Bourqœuelot (Em). Recherches sur les matières sucrées con- tenues dans les champignons......,....... HAL cvocecde vil — Le marché aux champignons à Iéna en1888 et 1889, HAE Bforfen- nr... vases 20000 b0 08 0 Dan SOOLE Deere DRE — Hydrates de carbone chez les champignons (suite) ; Matières sucrées. — 3. genre Boletus Linné........... aies 150 Matières sucrées. — 4. genre Agaricus Linné.......... - 185 Bresadola (J.). Fungi kamerunenses a cl. viro Joanne Braun ect Pl Da EXT 200080 BoË top T oc JÉERTOOËS UN LOUL Costantin (J.). Remarques sur la collection de champignons microscopiques figurant à l'Exposition de la Soc. mycol, LxII 4194 TABLE DES MATIÈRES. Pages Delacroix (G.). Note sur quelques champignons inférieurs ° nouveaux recueillis à l'Exposition coloniale........... JE IX — Sur quelques espèces nouvelles de champignons inférieurs ob- servées au laboratoirede Pathologie végétale.PI.XV. 99,139 et 181 — Note sur Haplographium toruloïdes Fres...............,.. 142 — Voir Prillieux et Delacroix. Gérard (E.). Sur les matières grasses de deux champignons hyménomycètes (L. vellereus et piperatus)............... 115 Leguë.— Note sur le Pleurotus olearius DC,................ 101 Ludwig (F.).— Sur une forme tr nouvelle du Pa- THUUSNNVOIUUS RE Bees tee LOC Patouillard (N.).— Place du ee Favolus dans laclassification XIX — Dussiella, nouveau genre d’Hypocréacées ......... are 107 —\ Legeure Podaton. PI XVII Reese CAE 159 Prillieux.— Le Pachyma cocos dans la Charente-inférieure. .. 95 Prillieux et Delacroix (G.).— Note sur le Dothiorella pithya Sac API ORNE ER RE er PE Abe PT SAT ea re = 98 — La maladie du pied du blé, causée par l'Ophiobolus Graminis Sacs PT Nr snate Lee ent RE TER CCE 110 — Note sur une nouvelle espèce de Physalospora et sur le Phoma Brassicæ PL IX NICE 2 tbe Peer FOIDE 1 one ee 113 — Parasitisme du Botrytis cinerea et du Cladosporium herbarum . 135 — Note sur l'Uromyces scutellatus Schauk........... HR 137 — Note sur le Dothiorella Robiniw nov. sp.................. 137 — Sur quelques champignons parasites nouveaux PI.XX...... 178 — Sur deux parasites du sapin pectiné................,..... 174 Rolland (F.). Rapport sur l'Exposition mycologique e tles PE borisations de la session de 1889.................. ere LXVI — Excursion de Villers-Cotterêts.........,.....,.......... LXXV HExcursiontde Mierre ondes. Prec ARR ECC EE EEE LXXVI — Excursion d'ÉCOUCR mener center eee LXXLAI — Essai d’un calendrier des champignons comestibles des envi- rons de Paris. PI.XIet XIT....... ne toete cie etre ire LXXIX — Une nouvelle espèce de Séysanus.........,..... 8... 105 Rose (Ernest). — Les premiers mycologues parisiens. ...... XXII De Seynes. — Un Ceriomyces nouveau...,............. 6e 102 LAON DD— Imprimerie et Lithographie Declume, à Lons-le-Saunier. at Mn. een LS mn mn VIP ERA BULL DE LA S0C MYC. DE FRANCE a 1 “ei | \ A # {6 Ex rs MARS » : rec” 3 AAA" S Re PT TAPER 4 dd $ v Ÿ LNEATRS " . eh. € - . . ns vom Fe PE rit ES ASE TAPS ENTER ERENARr ETT re jo | Podaxon Schweinfurthii. — 3. Podaxon arahicus. 2. l. Podexon Deflersii. FE; VE PE XIE BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. 7 vh, ï NS FT É Cortinarius scutulatus Fr. — Anomalie morchelloide. PVETEREXEE el “= EXZS 5223 2e LS TR JE me 7 G.DELACRUIX DEL. Dothiorella Robiniæ. — Ii Fusarium ruberrimum. — III Ilosporium lignicolum. — IV Haplaria nitens. L Centhospora Asperulæ. — V1 Macrophophoma Fraxini. — VII Phoma alliariæ.— VIII Stagonospora Mali. IX Coniothyrium Vitis. — X Diplodina Populi. — XI Camarosporium berberidicolum. — XII Laestadia beridis. 7. 1) ( L Cr D: 1 ME . 2 : WRTE 2 ' Ce { L. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. VI ÈS C0 (HUE ET Wa IE GDELACRONX EL. Cytospora Pinastri Fr. — [1 Phoma solanicola. — II Phyllosticta Mali. — IV. Coryneum Lauro-Cerasi. — ÿtospora Fraxini. — VI Ovularia rigidula. — VII Naemaspora Tiliæ. — VIII Ceuthospora abietina. Am. phalloïdes. ‘+: ER à _ morency : Trich. flavobrunneum. Heb. versipellis. | Flam. qummosa var.ochrochlora. Cort. arqutus. scululatus. Paz. involutus. R. nigricans. — fœtens. — cyanozantha. — fragilis. … Lact. turpis. lorminosus. — theïogalus. B. versipellis var. rugosus. — parasilicus. M. Bourquelot : PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. La Société examine en dernier lieu les champignons apportés à la séance. M. Boudier a apporté des forêts de Carnelle et de Mont- 17 B. piperatus. Polyporus perennis. betulinus, abietinus. Hyd. scrobiculatum. Tel. Sowerbyi. Clav. formosa. cristala. macropus Pers. Sebacinia incrustans Tul. Scler. vulgare. Phialea echinophila. Hypoxylon coccineum. Oidium fructigenum. Leptoria pyricola. Bois de Ham: Xylaria polymorpha ; Bois de Marly, Lact. deli- ciosus, Clitopilus orcella ; Bois de de Lozère : Hydnum repandum, Clavaria formosa, Cortinarius armillatus, Lactarius flavidus, Bole- tus piperatus, Hyd. acre, Hyd. scrobiculatum, Lepiola mastoïdea. M. Boyer : A. vaginala. muscar ia. junquillea. rubescens. Tr. saponaceum. Cort. arqutus. R. furcata. — fœlens. — lepida. — nigricans. M. Huyot : A. phalloïdes. — muscaria. Luct. vellereus. volemus. B. versipellis. — calopus. — aurantiacus. CL. formosa. Sir. æruginosa. C. cibarius. Ph. radicosa. Hyd. repandum. L. lorminosus. — uvidus. SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. A. Mappa. L. piperatus. Tr. flavobrunneum. — controversus. — nudum. — zonarius. PI. leoninus. — theiogalus. Lep. amianthina. — pallidus. Pax. involulus. R. alutacea. CI. odora. — rubra. — laccata. — lepida. È Clitop. orcella. B. calopus. Cort. argutus. B. tessellatus. — hinnuleus. — duriusculus. — hæmalochelis. — edulis. M. pura. P. adustus. Ps. sylvicola. Clav. formosa. In. lucifugus. L. jemmatum. L. vellereus. — pralense. M. Gaillard : Récoltés dans les catacombes : Coprinus atramentarius. Hydnum farinaceum. M. Rolland : Hydnum amicum. R. delica. — velulinum. CI. formosa. — repandum. Dans cette séance ont été présentés : MM. Lapesse, PAUL, professeur suppléant à l'Ecole de pharmacie d'Angers, 33, rue des Lices, par MM. Marchand et Bour- quelot. LuToN, pharmacien à Beaumont, présenté par MM. Boudier et Fauquert. DurEeRTRE, rue de la Croix-d’Or, à Vitry-le-Français (Marne), présenté par MM. Boudier et Richon. CH. PANEAU, fabricant de lingerie à Verdun (Meuse), pré- senté par MM. Feuilleaubois et Boudier. MM. Guichard, Ern. Thomas et Jullien, présentés dans la séance précédente, ont été élus à l’unanimité, membres titulaires. La séance est levée à 3 heures. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. e Séance du 9 octobre 1890. à PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. 4 La séance est ouverte à 2 heures. Le procès-verbal de la séance du 11 septembre est lu et adopté. z - La correspondance imprimée comprend : 1° une brochure de 2 M. Paul Brunaud : Sphæropsidées récoltées jusqu'à ce jour dans la 4 Charente Inférieure ; 2 le fascicule d'octobre de la Revue Mycolo- gique de M. Roumeguère. Dans ce dernier fascicule sont annoncées à la publication de la XVIe centurie des Stirpes Vogeso-Rhenanz et ä celle d’une Collection d'autographes et de portraits de botanisles. Les communications étant réservées pour l’une des séances de la _ Session générale mycologique de 1890, on passe immédiatement à l'examen des champignons, envoyés ou apportés au siége de la So- ciété : £ 1° Par M. Boudier : Tricholoma nudum var. glaucocanum, Pho- $ liota radicosa, Psalliota arvensis, Bol. granulatus, Pol. perennis ; * et Otidea onotica (Bois de Méry) ; Pol. vitreus (Bois d’Ecouen) ; | 2° Par M. Bourquelot : Tricholoma triste et anomale, Clit. Or- cella, Entoloma nidorosum, Gomphidius viscidus et glutinosus, Geoglossum glabrum, Cl. pistillaris, Bol. piperatus, Rhizopogon luteolus, Hydnum nigrum, Helvella sulcata (Bois de Jandun, Ar- 1 dennes). 3 Par M. Cintract : d' AH tie cu Entoloma sericeum. Tricholoma album. Cortinarius anomalus. Pholiola mutabilis. Tricholoma glaucocanum. Cortinarius purpurascens. —- multiformis. — impennis. — turbinatus. — albo-violaceus. — cærulescens. collinitus. Clitopilus Orcella. Pholiota radicosa. Boletus luridus. — granulatus. Tricholoma saponaceum. — sulfureum. Cortinarius bivelus. Clavaria cinerea. Entoloma rhodopolium. Cortinarius fulgens. — impennis. SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. 4 Par M. Boyer : Hygrophorus pratensis. Russula Queleti. Galera tener. Boletus granulatus. Boletus scaber. Lactarius torminosus. Armillaria mellea. 90 Par M. Lemonnier : AÂmanita solitaria. Lactarius cremor. Russula rubra. Crepidotus mollis. Stropharia œæruginosa. Clitocybe laccata. Hypholoma fasciculare. Boletus granulatus. Lepiota cristata. Cortinarius hinnuleus. Tricholoma grammopodium. Inocybe pyriodora. Tricholoma cinerascens. 6° Par M. Hyot : Boletus piperalus. - Tremella mesenterica. Cort. psammocephalus. Pax. involutus. Hygr. pralensis. Phol. squamosa. Inocybe fastigiata. Entoloma rhodopolium. Psalliota rubella. Lycop. gemmatum. Hebeloma longicaudum. Lycoperdon gemmatum. Hypholoma fasciculare. Cortinarius macropus. Tricholoma ustale. — flavobrunneum. Helvella leucophæa. Hebeloma sacchariolens. Hebeloma longicaudum. Amanila Mappa. Lactarius torminosus. Cortinarius elatior. Hebeloma crustuluniforme Clilocybe clavipes. Clavaria cinerea. Cortinarius anomalus. Stereum hirsutum. Collybia butyracea. Tricholoma rutilans. l — nudum. = personalum. — grammopodium. — acerbum. Clilocybe geotropa. — nebularis. — cyathiformis. — inversa. Amanila Mappa (var. alba). 70 Par M. Arnould (Bois de Ham) : Trametes Trogü et hirsula. Dans cette séance, MM. P. Labesse, Luton, Dutertre et Ch. Paneau ont élé élus à l’unanimité membres titulaires. La séance est levée à 3 heures. PROCÈS-VEBBAUX DES SÉANCES. DA | Séance du 13 novembre 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 2 heures. Le procès-verbal de la séance du 9 octobre est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : {° deux brochures de M. J.-A. Baümler ayant pour titres : Beitræge zur Cryplogamen Flora des Presburger Comitates (1887 et 1890); 2 deux autres brochures du même auteur : Fungi Schemnizenses. Ein Beitrag zur ungarischen Pilz flora (1888 et 1890); 3 Agaricinées de la Hongrie, par M. Harzisinsky, membre de la Société. M. Delacroix fait, au nom de M. Prillieux et en son nom, une sé- rie de communications sur divers champignons parasites nouveaux, savoir : 1° le Phoma solanicola qui a été observé sur la pomme de terre, chez laquelle il détermine une maladie qui n'avait pas encore été étudiée; 2° le Coryneum Lauro-Cerasi, qui forme des taches d'un jaune fauve sur les feuilles du laurier-cerise et se distingue du Coryneum Beyerinckii ; 3° le Phoma Mali, qui a été observé sur des feuilles de pommier provenant des environs de Lorient. M. Delucraix rappelle en second lieu qu’en février dernier il a ‘communiqué, au nom de M. Prillieux et en son nom, quelques ‘observations au sujet d’un parasite qui attaque lécorce du sapin pectiné. Ce parasite qu’ils avaient pensé pouvoir identifier avec le Dothiorella pitya, de Saccardo, est à leur avis identique avec l’es- pèce décrite par Hartig (Lehrbuch der Baumkrankheïiten) sous le nom de Phoma abietina. L'identité du parasite en question avec le D. pilya n'est pas admise par M. Mer. Cette espèce doit être rap- portée au genre Fusicoccum, Enfin M. Delacroix donne la diagnose de quelques espèces nou- velles de champignons epiphites, tels que : Ovularia rigidula, sur les feuilles de Polygonum aviculare; Cytespora vinosa, sur les feuilles desséchées de Jucca; Massaria eryngiana, sur ‘les feuilles desséchées de l'Eryngium campestris; Coniothyrium Hellebori, sur la face supérieure des feuilles de l’Helleborus viridis, etc. M. Boudier fait une communication sur une monstruosité trés - curieuse d’une espèce d’agaricinée appartenant au genre Corlina- 29 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. rius récoltée par M. Bernard.Cette monstruosité présente l’apparence d’une morille; la face supérieure du chapeau est formée de nom- breuses excavations dont les parois sont tapissées d’hyménium. A ce propos M. Patouwllard rappelle qu’une espèce a été créée autre- fois sous le nom de Stylobates morchellæformis. Il se pourrait que cette prétendue espèce fut une monstruosité analogue à celle qui vient d’être décrite. M. Bourquelot expose ses nouvelles recherches sur les matières sucrées renfermées dans les champignons. Comme pour les recher- ches dont il a parlé dans la séance précédente, il a tenu à exa- miner surtout les espèces dont il a pu se procurer des individus jeunes. Les résultats ont été analogues à ceux qu’il a déjà publiés. Il à extrait uniquement du tréhalose des individus jeunes apparte- nant aux espèces suivantes : Boletus bovinus, Hypholoma fascicu- lare (4,1 p. %/00), Pholiola caperata (3,1 p. */.) et adiposa, Cor- tinarius glaucopus (1,9 p. ®/00), Volvaria bombycina (5,4 p. ®/o), Tricholoma rutilans, Bolbilius hydrophilus, Clitocybe nebularis et cyathiformis. Du Tricholoma pessumdatum adulte il a retiré à la fois du tréhalose et de la mannite. Il en a été de même pour le Bole- tus bovinus, le Collybia maculata, Y Hygrophorus hypothejus, et le Clitocybe nebularis. L’Hypholoma sublateritium, desséché à basse température, renfermait à la fois du tréhalose et de la mannite. Le C. maculata desséché renfermait de la mannite seulement. s Quelques espèces cependant, même prises à l’état jeune ne lui ont donné que de la mannite, telles que le Bulgaria inquinans, le Collybia butyracea, Y Armillaria mellea, le Scleroderma verruco- sum et l'Hydnum repandum. Enfin il a retiré de la mannite de diverses espèces qu’il a ana- lysées sans avoir d'indications positives sur leur âge : Cantharellus cibarius et tubaeformis, Tricholoma terreum, Hygrophorus cossus, Clavaria formosa, etc. | La Société examine en dernier lieu les champignons envoyés ou apportés à la séance, savoir : Par M. Boudier (Bois d’Herblay) : Pleurotus ostreatus, Polyporus | adustus, Helvella crispa. M. Arnould (Ham) : Tricholoma cartilagineum et loricatum, Helvella crispa (var. Grevillei). #7, OCR ETES PRES 7 tés Dr EN LR | PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. 23 M. Rolland (Cauterets) : Cliocybe geolropa, Paxillus sordarius et extenualus, Lenziles belulina. Pie M. Barla (Nice) : Inocybe Bongardi et pyriodora, Cortinarius triomphans et turbinatus, Hydnum nigrum, Clavaria flaccida, _. Peziza Chateri. % M. Feuillaubois (Fontainebleau) : Polyporus fumosus. M. Bernard (Bois de Boulogne) : Inocybe strigiceps, Clitocybe ( fragrans et viberina, Mycena pura, flavo-alba, galericulata, poly- È gramma et filopes, Nolanæa mammosa, Lactarius rufus, Maras- ts mius Bulliardii, Tricholoma nudum. NE M. Lemonnier(Trianon): Pleurotus ulmarius et Clilocybe geotropa. M. Bourquelot (Velisy) : Tricholoma personatum, Hygrophorus É virgineus (Bois de l'Homme mort, Bièvres), Russula Quelelii et tri- choloma, Lepiota amianthina, Stereum purpureum, Cantharellus tubæformis, Crepidotus mollis. Dans cette séance a été présenté M. ViRoN, pharmacien en chef # de l’Hospice de la Salpêtrière, Boulevard de l'Hôpital, 47, à Paris, par MM. Bourquelot et Berthoud. Re: La séance est levée à trois heures. Séance du 11 décembre 1890. PRÉSIDENCE DE M. BOUDIER, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la séance du 13 novembre est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : 1° Une partie des Comptes-rendus des séances de la Sociélé Royale de Botanique de Belgique de l’année 1890. 2° Deux brochures de M. Sadebeck, ayant pour titre, l’une : Unters. über die Paülzgattung Exoascus (1884, 4 planches en lithographie), l’autre : Kritische Untersuchun- gen über die durch Taphrina-Arten hervorgebrachten Baumkran- keilen (1891, avec 5 planches). M. Prillieux fait une communication sur la pourriture du cœur ni: de la betterave, maladie qu'il a pu suivre à Mondoubleau (Loir-et-C). Cette maladie est causée par une sorte de Phyllosticta qu'il pro- pose de désigner sous le nom de Ph. tabifica. Ce Phillosticta dé- 94 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE, sorganise les feuilles du cœur de la betterave qui sont ensuite envahies par différentes formes de Cladosporium. M. Delacroix fait au nom de M. Prillieux et en son nom 4° une communication sur une maladie des tomates causée par le Clados- porium fuloum Cooke; 2° une communication sur le Cercospora : Apü, parasite des feuilles du celeri; 3 une communication sur une nouvelle espèce de champignon parasite des feuilles de cerisier. L'ordre du jour appelle ensuite le dépouillement des votes envoyés ou déposés par les membres de la Société pour la nomination d’un président en remplacement de M. Boudier, arrivé au terme de son mandat. Mais auparavant, M. Bernard demande la parole et après avoir rappelé les services rendus à la Société par M. Boudier, pro- pose de le nommer président honoraire. M. Bourquelot ajoute que M. Bernard en exprimant sa proposi- tion s’est rencontré avec plusieurs des membres de la Société habi- tant la province, dont il vient de lire la correspondance et en parti- culier avec M. René Ferry. Quant à lui, il appuie la proposition de M. Bernard, et il est convaincu qu'elle ne trouvera d'opposition chez aucun de ses collègues. La proposition de M. Bernard est adoptée par acclamation. On procède ensuite au dépouillement du scrutin. Sur 83 suffrages exprimés, il y a 81 voix pour M. Patouillard et 2 pour M. Cornu. En conséquence M. Patouillard est nommé, à la presque unanimité des membres votants, président la Société myco- logique pour 1891 et 1892. D'autre part, MM. Prillieux et de Seynes sont élus vice préstdents pour la même période et M. Graziani, secrétaire des séances. Le bureau se trouve donc ainsi composé : Présidents honoraires : MM. Quécer et Bounier. Président : PATOUILLARD. Vice-Présidents : PRiLLIEUX et DE SEYNES. Secrétaire-général : BOURQUELOT. Trésorier : PELTEREAU. Archiviste : ROLLAND. Secrélaires : DELACRoOIX et GRAZIANI. Dans celte séance a été présenté : M. J. GuiLLoN, pharmacien de Are classe, à Frévent (Pas-de-Calais), par MM. Arnould et Bourquelot. M. Viron, présenté dans la dernière séance est élu à Punanimité. La séance est levée à 3 heures. +1 à 4% | MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE au 1 Janvier 1891. MEMBRES TITULAIRES (1). k MM. _ Aursse, propriétaire à Mareuil-sur-Ay, (Marne). Era _ AM, Georges, 31, rue Naujac, Bordeaux. _ AnGEvix, 34, rue de Paris, Meudon, (Seine-et-Oise). ‘ _ AnGousr, 46, rue du Bac, Paris. _ AnxouLp (Léon), pharmacien à Ham (Somme). — Aupicé, docteur en médecine, 28, rue Joubert, Paris. 2h; BANËS, allaché au Ministére des Beaux-Arts, 43, rue de la Tré- De mouille, Paris. _ Banc, directeur du musée d'histoire naturelle de Nice, 6, Place #4 Garibaldi, Nice (Alpes-Maritimes). F. _ Basnni, 45, rue de Bellefond, Paris. BEL, Jules, professeur de botanique à St-Sulpice (Tarn). _Bencé, André, Interne des Hôpitaux, 49, rue Gay-Lussac, Paris. _ BERLÈSE, professeur, Ascoli Piceno, Marche (Italie). _ Benxann, Em., pharmacien à Beaucourt (Haut-Rhin), BERxarD, G., pharmacien principal de 2e ‘lasse, 9, rue de l'Aque- _ duc, Paris. F. BEnNanrpD, J., pharmacien, Grande-Rue, à Pontarlier (Doubs). BerrHouD, pharmacien en chef à l'Hospice de la Vicillesse, à Bicé- tre-Gentilly (Seine). (1) Les noms des membres fondateurs sont suivis de la lettre F; ceux . des membres honoraires de la lettre H. 26 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. BERTRAND, docteur en médecine, pharmacien de 4° classe, Vagney (Vosges). Besson, pharmacien, 27, rue de la Villette, Paris. BEUFFEUIL, pharmacien à Saujon (Charente-Inférieure). BEURNIER, docteur en médecine, maire de Montbéliard (Doubs). F. BIBLIOTHÈQUE DE L’UNIVERSITÉ DE STRASBOURG (Alsace). BiceaR», instituteur à Mouthier-en-Bresse, par Bellevesvre (Saône- et-Loire). BLancxarD, Raphaël, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 32, rue du Luxembourg, Paris. Membre à vie. Borrac, professeur de philosophie au Lycée Condorcet, 103, rue de Rome, Paris. Boxaoure, (E.), rédacteur de la Lanterne, 28, rue de Turin, Paris. Bonxer, Henri, 4, Place Bouquerie, Apt (Vaucluse). BonniER, Gaston, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Paris, 7, rue Amyot, Paris. Membre à vie. Borner, membre de l’Institut, 27, quai de la Tournelle, Paris. BouniEr, président honoraire de la Sociélé Mycologique, 20, rue de Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). F. $ BouLanD, pharmacien, rue de Paris, à Montreuil (Seine). Bourpor, professeur à l’externat St-Michel, Moulins (Allier). BourqQueLor, Em., professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie, pharmacien en chef de l'hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris. Bouver, A., pharmacien de {r° classe, Autun (Saône-et-Loire). Boyer, juge au tribunal civil, Pontarlier (Doubs). Brécy,. pharmacien à Asnières (Seine). BresanoLA (Abate G.). Piazzetta dietro il Duomo, 12, Trento (Tyrol). F. BRETEGNIER-QUÉLET, Alphonse, industriel à Ronchamp (Haute- Saône). F. BriarD, major en retraite, 7 bis, rue Grosley, Troyes (Aube). F. Briosi, Giovanni, direzione del R. Instituto botanico dell Universita di Pavia (Italie). BrunauD, Paul, avoué, juge-suppléant au tribunal civil, 3, rue Saint-Vivien, Saintes’(Charente-Inférieure). F. CaLray, pharmacien honoraire, au Chesne (Ardennes), Fr di LISTE DES MEMBRES. 97 MM Camus, Paul, 21, Avenue Carnot, Paris. CanTAcUzÈNE, J., 68, Boulevard Saint-Germain, Paris. CaruEL, Al. Prof., AIl. Museo di Storia naturale, Firenze, Florence Italie. CHEVALIER, docteur en médecine, 35 bis, rue de Seine, à Alfortville (Seine). CinTRACT, 208, boulevard Saint-Germain, Paris. Veuve CLAuDEL, Félix, propriétaire à Docelles (Vosges). CLaupeL, Henri, à Docelles (Vosges). F. CLaupeL, Victor, industriel à Docelles (Vosges). F. CLÉMENT, propriétaire, Grande-Rue Chauchien à Autun (Saône-et- Loire). CLERMONT, docteur en médecine, 17, rue Saint-Dominique, Paris. Maurice DU COLOMBIER, 955, rue des Murlins, Orléans. Comar, ancien pharmacien, 28, rue Saint-Claude, Paris, F. Conpamy, étudiant en médecine, 59, rue Cardinal-Lemoine, Paris. Cooke, rédacteur du Grevillea, 2, Grosvenov Villa, Londres, Angle- terre. Copmeau, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme). Mem- bre à vie. CoquELET, pharmacien, 91 bis, rue de la Chapelle, Paris. Cornu, Maxime, professeur administrateur au Muséum, rue Cuvier, 27, Paris. H. CosTanTIx, Julien, maître de conférences à l'Ecole Normale supé- rieure, 45, rue d'Ulm, Paris. Courrois (L.), docteur en médecine, 40, rue de Flandre, Paris. Coustow, Emile, pharmacien, 5, rue de l'Eperon, Vienne (Isère). Coururier, docteur en médecine, 2, place Saint-Goëéry, Epinal (Vosges). F. Cuisin, dessinateur-lithographe, 39, rue de la Sablière, Paris. Dauzxoy (Mme), 44, rue Blanche, Paris. DECLUME, imprimeur, 5, rue Lafayette, Lons-le-Saunier (Jura). DerFuRNEs, O., chef d’escadron d’artillerie en retraite, 19, rue Beauveau, Versailles. DELacour, 4, quai de la Mégisserie, Paris. Decacroix, Georges, docteur en médecine, 27, rue d'Ulm, Paris. NT PP 28 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. DeLcoxinerte, professeur à lEcole supérieure de pharmacie de Nancy, 23, rue des Deux-Ponts, Nancy. DEMANGEON, Gustave, percepteur à Si-Genest-Matifaux (Lea DEuLiN, Auguste, 41, bouicvard Diderot, Paris. Doix (Q. ), éditeur, place de l’Odéon, Paie Dour&ay, pharmacien à Dinchin, par Chantonnay (Vendée). Duosois, LÉ pharmacien à Autun (Saône-et-Loire). Ducxauroua, inspecieur-adjoint des forêts, 5, rue Bernouilli, Paris. Durour, Léon, préparateur de botanique à la Sorbonne, Pi DuméE, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (Seine-et-Marne). Berre à vie. .Duroinieux, propriétaire, 5, Square Lamartine, Paris-Passy. Duronr, Denver Reciory Downñam, Comté de Northfolk (Angleterre). Duran, $., professeur à l’Ecole nationale d'agriculture, 18, bou- levard de la Comédie, Montpellier (Hérault). DurTertre, rue de la Croix d'Or à Vitry-le-Français (Marne). Duverney, docteur en médecine, à Audinecurt (Doubs). Eissen, indesiriei à Valentigney (Doubs). F. EnRerA, professeur, 4, place Stéphanie, Bruxelles, ETIENKE, 319, rue de Charenton, Paris. FACULTÉ DES SCIENCES DE BorDEAUx, laboratoire de botanique (Gironde). FauqQuEnT, pharmacien à Montmorency (Seine-et-Oise). Féner, fils, Réñé, étadiant, 16, rue Etienne Marcel, Paris. F. Féner, père, membre du Comice agricole d’Epinal, 16, rue Etienne Marcel, Paris. F. Ferry, René, docteur en droit, docteur en médecine, avocat à St- Dié (Vosges). F. De FERRY 9E LA BELLONXE, docteur en médecine à Apt Nate on FEUILLEAUBOIS, 7, rue de Bons-Enfants, à Fontainebleau (S.-et-M.). Finance, Justin, pharmacien, 5, boulevard Rouchechouart, Paris. F. FLanauT, Ch., professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. FLICHE, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière, rue SE Do Nancy (Meurthe-et-Moselle). F. Four, propriétaire à Trignières (Loiret). LISTE DES MEMBRES. 29 MM. : - FourMER, docteur en médecine, président de la section d'Epinal 3 * du Club alpin Français, à Rambervilliers (Vosges). F. Fourier, Henri, docteur en médecine, 60, rue Miromesnil, Paris. ui” 2 GABRIEL, commissaire de surveillance administrative des chemins ‘a de fer, à Chartres. GAILLARD, étudiant en pharmacie, 9, rue Sophie Germain, Paris. GazzeT, Edouard, économe au pensionnat St-Pierre, rue St-Martin £ 43, Dreux (Eure-et-Loire) GEOFFROY, Grande-Pue Chauchien, à Autun (Saône-et-Loire). GÉranp, C1.-A., conservateur des hypothèques à Baume-les-Dames L (Doubs). F. s: GÉRARD, interne en pharmacie à l'hôpital Laënnec, Paris. GILLET, vélérinaire principal en retraite, 23, rue de l’Asile, Alen- çon (Orne). F.- | Gizcor, F.-X., docteur en médecine, 5, rue du Faubourg St-Ando- ie . che, Autun (Saône-et-Loire). F. 4 GLEYROSE,. chef du matériel au Ministère des F inances, Paris. . Goprmix, professeur à l’Ecole de pharmacie, Nancy. GRAZIANI, préparateur à l'Ecole de Pharmacie, 4, Avenue de l’Ob- servatoire, Paris. GREUELL, docteur en médecine, directeur de l'Institut hydrothé- . rapique, Gérardmer (Vosges). F. L GROMIER, à Delle, territoire de Belfort. » Guépow. propriétaire à Mexux (Seine-et-Oise). = GuicHarD, pharmacien, 1, rue Blin de Bourdon, Amiens. Le , Guizzemor, Jules, sous-agent administratif de la marine, Quartier Siblas (Maison Lemoigne), Toulon. GUILLON, J., pharmacien de 1°e classe, à Frévent (Pas-de-Calais), GuizLor, député de l'Isère, à Boran (Seine-et-Oise). . GURLIE, L., pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret). » Guxox, docteur en médecine à Remiremont (Vosges). _ Hzæckez, E.-D., docteur en médecine, professeur à la Faculté des # sciences de Marseille. F. : Harzzsixsxi, Fr., professeur, membre de l’Académie Hongroise, à | Eperjes (Hongrie). F. | HErmary, lieutenant-colonel d'artillerie, Calais Huxor, propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne(Seine-et-M.) SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. à Hy (l'Abbé), ce à la Faculté libre d'Angers. ISAMBERT, pharmacien, 3, rue de l’Hôtel-de-Ville, à Epinal, (Vosges). F. 7,1 JACQUEL, Gustave, 39, Enlerstrasse, Bâle (Suisse). | #4 ie | Jacquor, pharmacien à Pontarlier (Doubs). va 1% JEANMAIRE, Pasteur, au Magny d'Avignon, par Ronchamp 334 (Haute-Saône). "100 JEANPIERRE, juge au tribunal, 18, rue de la Préfecture, Epinal, nà (Vosges). F. LS JoLLY, pharmacien, 64, rue du Faubourg Poissonnière, Paris. A JuizLan», Georges, négociant, rue de la Lourière, Epinal (Vosges).F. : JuziarD, Henri, manufacturier, rue de l'Est, Mulhouse (Alsace). cs JULLIEN, député de Loir-et-Cher, 8, rue du Belloy, Paris. LA TIEES Karsrew, P.-A., docteur en médecine à Mustiala (Finlande). F. #3 KLeix, docteur, 21. Güntersthalstrasse, Freiburg in Brisgau (Alle- M magne). + À KLINCKSIECK, libraire, 52, rue des Ecoles, Paris. "à Kuux, docteur en médecine à Vitteaux (Côte-d'Or). Da à LaBessE, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de GA Poarmacie, rue des Lices, 38, Angers (Maine-et-Loir). LABORATOME D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE QE PE : Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris. LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Pharmacie a". de Paris, 4, Avenue de l'Observatoire. , TPE LaxG, Emile, industriel à Epinal (Vosges). F. CA LaPICQUE, Augustin, vétérinaire, 5, rue de la Bourse à Epinal 4: 2 (Vosges). F. 0 LaPicque, Louis, étudiant en médecine, 7, rue Michelet, Paris. F. LaAPIERRE, 12, rue Vavin, Paris. DE LAPLANCHE, Maurice, propriétaire au Château de Laplanche, près Luzy (Nièvre). Membre à vie. = + LarpiEr, docteur en médecine à Rambervillers (Vosges). LEBRETON, André, boulevard Cauchoise, 43, Rouen (Seine-Infér'e). Membre à vie. F. LEcœŒuUR, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). LISTE DES MEMBRES. LEGRELLE, À., docteur es-etires, 11, rue Neuve, Versailles. Mem- bre à vie. LEGuÉ, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). Membre à vie. Le MonxæR, professeur à la Faculté des sciences, 7, rue de la Pé- pinière, à Nancy (Meurthe-et-Moselle). F. LEMONNIER, avoué de {re instance, 12, rue Guénégaud, Paris. Leveté, Albert, archiviste-bibliothécaire de la Société entomolo- . gique de France, 42, rue St-Placide, Paris. LIEBAUT, ingénieur, 59, rue Galilée, Paris. Lougrieu, G., docteur en médecine, 50, rue de Rivoli, Paris. Luca», L., capitaine en retraite, 5, rue Boutellier, Autun (Saône- “et-Loire). F. Lurox, pharmacien à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). MAGnix, professeur à la Faculté des sciences de Besançon (Doubs). Macnus, professeur extraordinaire de botanique à l’Université de Ÿ Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Prusse). _ " MawGaun, Ed., pharmacien à Villefagnan (Charente). F. Maunvaun, 8, rue Linné, Paris. Membre à vie. Mani, G., propriétaire, 54, Quai de Billy, Paris et château de Bel-Air, Olivet (Loiret). Membre à vie. Marçais (Abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). Hem bre à vie. + MarcHann, professeur de botanique one l'Ecole supé- -204 rieure de Paris, à Thiais par Choisy-le-Roy (Seine). © MARE, pharmacien, rue Chaperon-Rouge, à Avignon. ï MarizLier, Léon, 7, rue Michelet, Paris. De MarsAULT, pharmacien à Blois (Loir-et-Cher). Martin, membre de la société botanique, à Aumessas (Gard). 210 Masse, Léon, pharmacien à Vendôme (Loir-et-Cher). Marmœu, inspecteur des chemins de fer de l'Est, à Remiremont (Moses), F _ MËneER, professeur à l'Ecole de médecine, 1, rue Prémion, Nantes. à MeynrarT, Charles, ingénieur civil à Hérimoncourt (Doubs). F. ; Micnez, Auguste, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffite (Seine- . ». et-Oise). in : Moxop, conseiller à la Cour FA Cassation, 39, rue Jacques Dulud. Dit Part, SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. Moror, docteur ès-sciences, 28, rue Tournefort, Paris. : \ MouLLADLE, pharmacien major : 1° classe à l'hôpital militaire, 11, À rue du Bocage, à Nantes (Loire-Inférieure). F. d .< 5 Mousnier, pharmacien à Sceaux (Seine). F. “4 d Moyex (l'Abbé), professeur d'histoire naturelle au séminaire de philosophie d’Alix, par Anse (Rhône). | | 5408 MuLLER, propriélaire à Cloyes (Eure-et-Loire). 4 : K. K. Naturhistoriches Hofmuseum Botanische Abtheilung, Wien k. (Autriche). #3 NieL, Eugène, 98, rue Herbière, à Rouen (Seine-Inférieure). F. Nice Sr-Vicror, rue de la Fédération, 59, Montreuil-s-Bois(Seine). Nizer, avoué à Epinal (Vosges). Noez, E., Moyenmoutier (Vosges). Membre à vie. L Oupemaxs, professeur à l'Université d'Amsterdam (Hollande). Ey Ozanow, Charles, propriétaire à SF RRIOES par Couches-les-Mines ne (Saône- PEoe < Panizzi (Le Chevalier François), consul de la République Orientale , Re de l’Urugay, à San-Remo (Italie). A. û Paneau, Ch., fabricant de lingerie à V erdun (Meuse). e+ ‘ Parenr, à Barlin par Hersigny-Coupigny (Pas-de-Calais). Parisor, F., capitaine en retraite, 29, rue du Chemin de fer à Fon- tenay-sous-Bois (Seine). : . Pasquier (le Chanoine), doyen de la Faculté libre des lettres, place Marguerite d'Anjou, à Angers (Maine-et-Loire). - "à ParourzLarD, N., pharmacien de {re classe, 22, rue du Parc à Fon- : tenay-sous-Bois (Seine). F. | 4 PazscukE, docteur, Heinreichstrasse, 29, Dore (Allemagne). 1 S PELTEREAU, sabite honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Membre , à vie. F. PERRIN, ancien magistrat, 15, rue de l'Homme-Sauvage, Langres. 8 PerEaAUx, professeur à l'Ecole vétérinaire, Lyon (Rhône). F. Pazires, William, Canonbury, Schrewsbury (Angleterre). PLancon, Louis, docteur en médecine, 5, rue de Nazareth, Mont- D pellier (Hérault) Membre à vie. | hi. = PLowricur (Charles Bagge), 7, King-Street King’sLynn (Angleterre). +, de PRiLLiEUx, 14, rue Cambacérès, Paris. EA te LISTE DES MEMBRES. 33 MM. Pomaien, notaire à Bruyères-en-Vosges (Vosges). Pornix, 162, boulevard Magenta, Paris. QuéLET, président honoraire de la Société mycologique, docteur en médecine à Hérimoncourt (Doubs). A. et F. Quincy, Ch., instituieur au Creusot (Saône-et-Loire). RaiLer, professeur à l'Ecoie d'Alfori (Seine). RAIMBAULT (l'Abbé), professeur au petit séminaire de Mayenne. RaourT, Charles, docteur en médecine, Raon-l'Etape (Vosges). F. Membre à vie. RacaPé, Maurice, préparateur de géologie, 24, rue du Clos, à Be- sançon (Doubs). Réçuis, docteur en médecine, directeur du Laboratoire départe- mental d’Agricalture à Avignon, hôtei de la Prélecture. F. Rex, docteur en médecine à Ratishonne (Bavière). Ricnow, Ch., docteur en médecine, St- mand-sur-Fion (Marne). F. Risso (Le chevalier Antoine), avocat, place de Garibaldi, 4, Nice (Alpes-Maritimes). ROBERT, J., docteur en médecine, 36, rue Matignon, Paris. RozLanp, Léon, 102, rue de Maubeuge, Paris. F. RouMEGuÊèRE, direcieur de ia Revue Liycoiogique, 37, rue Ricquet, à Toulouse (Haute-Garonne). F. Roussez, J., 2, rue du Chercae-Midi, Paris. Roze, chef de bureau au Ministère des Finances, rue Monsieur-le- Prince, 28, Paris. SACCARDO, P.-A., docteur, professeur de botanique à l'Université de Padoue (fialie). F. SCHULZER VON MuccensurG, Etienne, à Vinkovce (Sclavonie). F. SÉJOURNÉ (l'Abbé), professeur d'histoire naturelie au petit séminaire de Blois (Loir-et-Cher). F. SEYNES (De), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue de Chanaleilles, 15, Paris. SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE de Loir-et-Cher, Blois. TASSIER, 14, rue Monge, Paris. TERQUEUM, libraire of. U.S. Département of Agriculture Washing- ton (Etats-Unis). THERET, notaire, 24, boulevard St-Denis, Paris. Taomas, Ernest, professeur à l'Ecole d'Agriculture de la Brosse près Auxerre (Yonne). x ce CES FETE 27 34 SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. Taomas, docteur en médecine à Tanzies par Gaillae (Tarn). F. THOMIÈRES, avocat, 195, rue Rodier, Paris. Turco-Lazzari (Me la baronne), à ete (Er) VaLLor, E., 50, rue Vanneau, Paris. VAQUER, ne de Chartres, Mon ue VeuiLLoT, 20, cours Perrache à Lyon (Rhône). F. Membre à vie. ViaLA, professeur à l'Ecole nationale d'Agriculture à Montpellier. ViLLEMIN, docteur en médecine, Epinal (Vosges). VincenT, Auguste, propriétaire aux gorges de Chavannay ou (pen- dant l'été) à Petit-Hermitage par Noirétable (Loire). Viron, docteur en médecine, pharmacien en chef de l'Hospice de la Salpêtrière, Boulevard de l'Hôpital, 47, Paris. VuILLEMIN, docteur en médecine, 9, rue des Ponts, à Nancy. Mem- bre à vie. WagrLicH, à l’Institut botanique de l'Acadente de médecine mili- taire, St-Pétersbourg. WALTER-SEITZ, manufacturier à Granges (Vosges). MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. Baupor, juge au Tribunal civil de Lons-le-Saunier (Jura). BeLarT, principal clerc de notaire, rue du Collège à Lons-le- Saunier (Jura). BERNARD, Paul, quincailler, à Montbéliard (Doubs). BERNARD, vérificateur des poids et mesures, Montbéliard (Doubs). BiGuEur, commis-greffier du Tribunal civil de Lons-le-S. (Jura). Camus, Paul (Mme) 21, Avenue Carnot, Paris. CHEVALIER, (Mme) 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). CommErsoN, notaire, Montfleur par St-Julien (Jura). Conraur, directeur de l'enregistrement, à Périgueux (Dordogne). Deuzuin (Mme), 47, boulevard Diderot, Paris. Duranp, pharmacien à Eysines, près Bordeaux (Gironde). ETIENNE (Mme), 319, rue de Charenton, Paris. FERRAND, manufacturier, à Clermont-outre-Bois, par Montbéliard (Doubs). GAUTHIER, Charles, avoué, Lons-le-Saunier (Jura). LISTE DES MEMBRES. GAUTHIER, Jérôme, avoué, Lons-le-Saunier (Jura). … Harior, attaché à l’herbier du Muséum d'Histoire naturelle de Paris, 63, rue de Buffon, Paris. _ Küss, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). LeBicre, chef de bureau à la Préfecture des Vosges, à Epina (Vosges). F. LupwiG, Gymnasial Oberlehrer Greiz, Principauté de Reuss (Alle- magne). : MarrTeL (Le comte de), conservateur des forêts, place de la Paix, à Lons-le-Saunier (Jura). Mévéçaux, Auguste, Hérimoncourt (Doubs). F. PerprizeT, J.-F., pasteur à Vaudoncourt, par Audincourt (Doubs). PERRIN, inspecteur des forêts, à Bruyères (Vosges). Przcops, Ch., ouvrier à Hérimoncourt (Doubs). _ Trapp, ancien magistrat, à Autun (Saône-et-Loire). - VaucnieR, Armand, chef de division à la Préfecture du Jura, Lons- le-Saunier. . Verzy, instituteur à Hérimoncourt (Doubs). F. ABONNEMENTS AU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ. Duzau auD C°. D. 37, Soho Square, London, Angleterre (3 abon- nements). GEorG et KunniG, libraires, Corraterie (Genève) Suisse. WELTER, libraire, 59, rue Bonaparte, Paris. ÉCHANGES. Revue mycologique de M. Roumeguère, 37, rue Ricquet à Toulouse. Société d'Emulation des Vosges, Epinal. Société Française de Botanique, 19, rue Ninau, Toulouse (Haute- Garonne. Société Linnéenne de Normandie, Hôtel des sociétés savantes à Caen. Société Royale de Botanique de Belgique, à Bruxelles. A ie DT TABLE | * des de bous des séances et des actes de la Société F'pé Mycologique de France. (4890). Séance du 18 février LRO AT NES ART AT EN RE Ne Séence du 13 mars 18007 2,24 Le Ones ON RTE SR ES Séance. du L0:avril 800 EL RS RETRO RP RENE PRE Séance du.8 mai 1800.40. Seb NN MAR 9 5 Séance. du ,12}juin 4800 NEUTRE En Séance:du-11 septembre 1890 Ste TR NE Séance du 9J\6ctobré 1890": 2/8 AT PONT ANR EIRE AR Ru: Séance du 18: novembre 18004154 TR RENE RE EN PRIE el ; Séance du 11 décembre 1890. RSR ERP AE Ro Liste générale des membres de la So:iété mycologique de France. Ée Membres -titnidirés: ss. 1020820 RR ae INR MN ASE Eur Membres-correspondants: + ur 34e DRAM eee 150 Abonnements au Bulletin de la Société mycologique.......,........ Echanges Te ER ed Pa nan et NE a AU e SEEN ETS Imp. Lucien Declume, à Lons-le-Saunier. 7 ERREURS \ ay vo SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE S Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, | à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. | Jours des Séances pendant l’année 1891. Novembre | Decembre TE Î | SR En 2 | | | Janvier | Février | Mars | Avril | Mai | Juin | Septembre Octobre >. |:42 42)" 9 644 PAT 110 168 2 M2 PO VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Deux fascicules, t. I (très rare). Prix. 1$ fr: Année 18806. Un fascicule, t. H-(trés rare).:17 300 : Année -1887.-Trôisfascicules, t. 1147 re ro Année 1868.-Trois fasciciles, CAVE ere. re Année ‘1889. Quatre fascicules, t. V7. 9% eTO Année 1890. Quatre fascicules, t. VI ......... ÿ 470 Les tomes I et IT, sont sur le point d’être épuisés. MM. ParouiLrarp, Président, 22, rue du Parc, Fontenay- sous-Bois (Seine). PRiLLIEUX, Vice-Président. DE. SEYNES, id. PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire à Vendôme. RoLLanp, Archivisle. BourQUELOT, Secrélaire-général, à l'Hôpital Laënnec, rue de Sèvres, 42, Paris. DELAcroix et GRaziaNt, Secrétaires. | | | | | | | BUREAU POUR 1891 | | | | NOTA. — Les COMMUNICATIONS doivent étre envoyées deuæ jours avant la séance pendant laquelle elles doivent être présentées à M. BOURQUELOT, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laennec, Paris. Le bureau invite les membres qui ne peuvent assister aux séances, à envoyer les champignons qu'ils ont pu récolter de manière qu'ils arrivent la veille des | jours de séance. Une commission spéciale est chargée de leur détermination. L'envoi doit être fait 84, rue de Grenelle. e = D— Lons-le-Saunier. — Imprimerie et Lithographie Lucien Declume, rue Lafayette, 5 LE