DL 3 2044 105 170 484 1-4 EH ETT = ae a"? «1 Pépin NET ET OA NA dons si * ” (uw , ut SES. Ft 2e 7 - CN CS 6e ; À ag * \ M \ # ' ll À i 7 . ï L ” 1 U ï t { ' Û x: {e 4 [ ! ( NE il \ HAT A\ Te LA 1 LA } I 1 Ï Ke Le ( { LATE: RC Digitized by the Internet Archive in 2014 https://archive.org/details/bulletin8189soci BULLETIN DE LA | SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE o L DE: FRANCE BNELETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DEERANCE FONDÉ EN 1885 TL TOME, NIET. Avçc 18 planches hors texte dont 7 en couleur RTE Année 1892 PARIS MOISIÈGE DELA SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1892 TABLE ALPHABÉTIQUE DES auteurs des notes et mémoires publiés dans le HOME" VIII DU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE ss: | Berlèse (A.-N.). — Sur le développement de quelques champignons nouveaux ou critiques. PI. IX et X...,............. 94 % . Boudier (Em.). — Deux nouvelles espèces de Gymnoascus de RACE VER A nee de ve eee eo 43 — NUCe SUR OMEmUEre 4 1er ie. 70 < _ Note sur les Morchella bohemica Kromb. et voisins... . 14 |Boudier et Patouillard. — Note sur une nouvelle MES de TUE ES SR RS rte EVER 41 Bourquelot (Em.). — Sur la répartition des matières sucrées dans le Cèpe comestible (Bol. edulis Bull.) et le Cèpe orange/(B. ‘auranhacus Bull)... ...... ....:.:..:, 13 _ Matières sucrées contenues dans les champignons (suite). — D ro Paillus Fr... 11 ue à. 29 — 13.— Gastéromycètes......... Bees ae nr ee 31 — Note sur un empoisonnement par les champignons sur- venu à Jurançon, le 16 septembre 1892.............. 162 — Nouvelles recherches sur les matières sucrées contenues dans les champignons. — I. Ascomycètes........... 196 II. Hyménomycètes. — 1. Polyporés ................ 201 = 2 AATICINÉT- Reel 203 — Variétés. — Les champignons au marché d’Iéna en 1891 d'après Em. Pfeiffer, p. 38. — Champignons dessé- chés falsifiés avec des morceaux de navet, p. 39.— Le « Toboshi », champignon du Japon, analogue à l'Agaric blanc des pharmacies, p. 39. — Matières toxiques des champignons vénéneux, d'après Kobert IDEAL IL CPAM RE SIM eine sise nus Da Sialtere te 38 _ Bourquelot et Graziani. — Sur quelques points relatifs à la phy- siologie du Penicillium Duclauxi Delacr............. 147 VI TABLE DES MATIÈRES, Costantin (J.). — Note sur un cas de pneumomycose observé sur un chat par M: Neumann... 20e 57 — Le Chanci, maladie du blanc du champignon. PI. XIII. 153 Delacroix (G..). — Espèces nouvelles observées au Laboratoire de Pathologie végétale, pl. XVII................... 191 Note complémentaire sur la Nuile.............,..... 192 Sur Y'Uredo. Mülleri Schrœter......:.. 1.440000 153 Gaillard (A). —"Legenre Meliola. EE ER CRE 33 — Le genre Meliola; note supplémentaire. P1. XIV, XV et X NL SR Rate ete TC CAO Gérard. — Cholestérines des champignons ....... SN DITS 169 Godfrin (J.). — Contribution à la flore mycologique des environs de Nancy er Per TER PTE SUR CEE See RATS 83 Graziani. — Voir Bourquelot et Graziani. Hariot {P.). — Note sur deux champignons nouv-aux.......... 28 — Sur quelques champignons de l’herbier du Muséum... nl Hartig. — Fragment d'une lettre relative à la détermination d’un Polypore. cmt Remo ec Mr e te Re E CR 66 Lagerheim {G. de). — Voir Patouillard et de Lagerheim. Lecœur (E.). — Le Bofrytis lenella, parasite de l’Anfhonome et de la: Chematobre RENAN RTE NI AR EEE 20 Magnin (Ant.). — Notice sur Ch. Veulliot....,............... } Ménier. — Deux cas d’empoisonnement par les champignons dans l'Ouestide fa France rer AR ET CERTES PE EEE 71 Olivier (Ernest). — Un champignon nouveau pour la France, Baltarrea phalloides Pers. PI. XVIII............... 194 Patouillard (N.). — Champignons nouveaux extra-européens. PL: NUE En Re 02 ONE EST CLIENT 46 — Phlyctospora maculatu, nouveau gastéromycète de la Chine occidentales: crues tete 2er eRR ER 189 - Voir Boudier et Patouillard. Patouillard et de Lagerheim.— Champignons de EN (Puillus 1D PI. Xe EXITP EEE ER CP AMERRE PORC 113 Prillieux, — Champignon de couche attaqué par le Mycogone rosea.. 24 — Observation sur le Napicladium Tremulæ, forme coni- dienne du Didymosphæria populina.......,......... 26 TABLE DES MATIÈRES. vil — Une maladie des Sainfoins dans la Charente-Inférieure. 64 — Maladie des Artichauts produite par le Ramularia Cynaræ Sacc........., ANS TL RA PEPT TR RE PER 144 Prillieux et Delacroix.— Phialea lemulenta nov. sp., état ascos- pore d'Endoconidium temulentum, champignon donnant au seigle des propriétés vénéneuses...,.........,... 22 #0 Lx 4) : ee _ Richon (Ch.). — Notice sur le Cephalosporium Dutertri nov. sp. PPS TT RER ES PT tee ae à ne -RE OÙ _ Rolland (L.). — Calendrier des champignons comestibles des en- | mous de Mars NRA EE RS D Rate ee ee 3 _Viala et Ravaz. — Sur la dénomination botanique (Guignardia Bidwellii) du Black-Rot...... MOD is MOMIE 63 TABLE ALPHABÉTIQUE 2480 DES Espèces nouvelles décrites dans le Tome VIII Aschersonia düsciformis Pat.. 136 | Cladosterigma fusispora Pat.. 138 Ascochyta Baccharidis Pat... 135 | Clavaria geoglossoides Boud. Asterella Conyzæ Pat....... 1297 OA METRE D OROC 42 Asteridium apertum Pat..... 129 | Clavaria Tonkinensis Pat.... 49 2. — Lagerheimi Pat... 129 | Corticium(?)tuberculosum Pat. 118 _ Asterina crolonicola Pat... 427 | Crinipellis africana Pat..... 52 _ Bonia papyrina Pat,........ 48 | Cyphella Hibisci Pat........ 48 … Botryodiplodia TheobromæPat. 136 | Cystopus tropicus Lagerh.... 193 _ Botryosphæria Pruni-spinosæ Dimerosporium moniliferum LL AREA PNR 191 PR US ee saut en ee ei 128 Calloria Quitensis Pat ..... 126 | Dimerosporium Monninæ Pat. 128 Calonectria albosuccinea Pat. 132 _ Passiflore Fat. 128 Cephalosporium Dutertri C. Ri- Epicoccum sulcatum Delacr.. 192 CDR RSR eue ce eletete 60 | ÆErinella albosulfurea Pat.... 50 Ceratella macrospora Pat.... 119 — Polylepidis Pat..... 126 Ceratosphæria microspora Pat. 131 | Exobasidium Tradescantiæw Pat. 118 Cercospora Arracachæ Pat... 137 | Fusarium Müntzi Delacr.... 192 VHI TABLE DES MATIÈRES. Graphium subtile Berl....... 111 — pululahuensis Gaill.. Gymnoascus BourquelotiBoud. 44 — solanicola Gaill..... == umbrinus Boud.. 43 | Microthyrium meliolarum Pat. Helicogloea Lagerheimi Pat... 121 | Mycogone meliolarum Pat... Helicomyces anguisporus Pat. 137 | Nectria lanata Pat ......... Helotiella circinans Pat...... 125 — rugispora Pat....... — incarnala Pat..... 125 | Peniciliopsis Dybowskii Pat Herpotrichia Tonkiniana Pat. 51 | Peronospora Borreriæ Lagerh. Heterochæte andina Pat. et Phacidium macrocarpum Pat. LARETRR AUS ee Sete 120 | Phialea temulenta Prill. et Hexagona Dybowskii Pat. .... 04 Delaër ie 8:00, 0eme — Pobeguini Hariot.. 28 | Phlebia Sodiroi Pat......... Humaria oryzætorum Pat.... 50 | Phyllachora Dactylidis Delacr. Hymenochæte flavomarginata — marginalis Pat... Pattern hrsbre 118 _ Philodendronis Pat. Hymenula Musæ Pat........ 138 — Triumfettæ Pat... Hyphostereum pendulum Pat... 139 | Phyllosticta Cinchonæ Pat .… Hyparea alba PALM 52 Physalospora Gynoxidis Pat... Isaria arbuscula Hariot..... 67 Physarum fulgens Pat....... Kretzschmaria paradoxa Pat. 50 Plasmopara HéliocarpiLagerh. Lentinus Bonii Pat......... 48 Polyporus cæsioflavus Pat... — concinnus Pat:..... 47 — Dybowskii Pat... — melanopus Pat..... 47 — fuscocinereus Pat... Lepiota albo=citrina Pat. .. 46 — purpureobadius Pat — luteola Pat. ...... 46 | Protomyces andinus Lagerh.. — nigricans Pat...... 46 | Psathyra griseobadia Pat... — tonkinensis Pat.... 46 | Rhopalomyces magnum Berl.. Lycoperdon crassum Pate 49 | Septocylindrium Anemones Del. Meliola andina Gaill....... 185 | Septonema toruloides Berl.... — Durantæ Gaill...... 181 | Seploria Nicotianæ Pat...... — Guignardi Gaill..... 176 | Spheærella asterinoides Pat... — laraGaill.......... 179 | Stereum Rivfrioi Pat........ — longipoda Gaill...... 178 | Tulostoma Boniunum Pat ..….. — Mikanie Gaïill...... 187 | Torrubiella tomentosa Pat... — Obducens Gaill. .... 179 | Uromyces Briardi Hariot...…. — parenchymatica Gaïll. 180 | Zukalia fusispora Pat....... Pb —— y À LR oi ,# » k à 2 : - ALL € ar an ee * DA " 4 4 ie 1 Pur A = ces de la Société sont publiés en demi-feuilles > séparées du fascicule et réunies ensemble. Pr rocès-verbaux des sé mpression pouvant ét HA TE : LU ve, BULLETIN FETES E SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE | DE FRANCE \ Br N ? 'ARAISSANT A LA FIN DE CHAQUE TRIMESTRE HSE VPOMEÉ* VIE #8 — / 4# FASCICULE. ANNÉE 1892 ras PARIS RRAUYSLIÉ GE DELLA. SOCIÉÈTE de 84, Rüe de Grenelle, 84. 1892 RE : Publié le 31 mars 1592. Ant. Magnin.…. Notice sur Ch. Veulliot A ARE Des ES L. Rolland..... Calendrier des champignons comes tibles des environs de Paris: PI. PS ÉrÉee ane le Fe (Boletus edulis Bull.) et. le orangé (B. aurantiacus Pull.). E. Lecœur..... Le Botrytis get parasite der thonome et de la € Chématobie . 48 Prillieux et Delacroix. . Phialea temulenta nov. sp., état asco- pore d'Endoconidium neo à champignon donnant au seigle d propriétés vénéneuses ....... Fe Prillieux....... Champignon de couche attaqué par le Mycogone rosea.....:... ee $ - Observation sur le Napicladium Tre- mulæ, forme conidienne du Didy- mospheæria populind "1" 4e 00e PR P. Hariot..... . Note sur deux champignons nou- VEAUR EE NC PR Le Ne PNR A Em.Bourquelot Matières sucrées contenues dans les champignons fsuite)12:,21414. SRE 12, "Genre Paxiius Fr. en PS PTE 13, — Gastéromycèles. 4. MUR À. Gaillard 43. Le GENre Méo a ER S ERRERt Em. Bourquelot VARIÉTÉS. — Les champignons au marché d’Iéna en 1891.— Champi var gnons desséchés falsifiés avec des morceaux de navets. — Le « tobo- k* shi », champignon du Japon ana- loguë à PAgaric blanc des pharma | cies.— Matières toxiques contenues dans les champignons vénéneux.. 4 DEUXIÈME PARTIE Extraits des statuts de la Socièté mycologique'.......1 Liste générale des membres de la Société mycologique. Compte financiér pour 1891 : EME EAN PARC URRE Session mycologique extraordinaire, tenue à Rouen, du 15 au 20 octobre 1891. RE se La es RUES Notice sur Ch. VEULLIOT, RÉSIDENT DÈ LA SESSION DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE EN 4889 Par M. le D' Ant. MAGNIN (1). moment où la Sociélé mycologiqué de France üent sa session uelle à Rouen, il est de notre devoir de rappeler le souvenir e ses Hédbres les plus zélés, qui eût l'honneur de présider t-dernière de ses sessions, et qui a été enlevé à la science et 4 nombreux amis, il y à un an à peine, le 28 octobre 1890! Charles VEULLIOT, né à Rines (Côte-d” Or), en 1829, s’occupa Émis, dans le rare de l'Ain, en 1868, puis les togames, notamment les champignons; c’est surtout à partir de arrivée à Lyon, en 1874, que, trouvant dans la Société botanique elte ville et dans plusieurs de ses membres, notamment Terry, - un autre mycologue dont nous déplorons aussi la perte (2), - es encouragements et les moyens de travail qui lui avaient manqué jusqu 'alors, Veulliot se consacra exclusivement à l'étude des cham- F Ron supérieurs. Malgré les fonctions absorbantes qu'il remplis- sait dans Fadministration des contributions directes, il sût acquérir sen des connaissances étendues dans celte branche alors délaissée de la botanique rurale. Veulliot ne fut pas, du reste, qu'un amateur, un simple chercheur Ê. e champignons; comme il se plaisait à le dire, avec une trop grande nu odestie ; il Jjoignait à ses recherches purement statistiques ou gas- MCE tronomiques (3) des observations d'une réelle valeur scientifique ; 0 Extrait d'une notice biographique plus étendue parue dans les Ann. % de la Soc. botan. de Lyon, avec portrait et autographe. … (2) Terry (Joseph-Jean) est mort le 17 sept. 1888. du - (3) Cette préoccupation utilitaire lui fit entreprendre des expériences 3 “très intéressantes, sur 36 espèces tant comestibles que vénéneuses, pour 9 Di A. MAGNIN. le produit de ses récoltes était toujours soigneusement étudié; il en faisait l'examen microscopique, dessinait avec perfection les formes rares qui lui paraissaient anormales, et comparait, avec une mioutie scrupuleuse, les descriptions différentes données par les auteurs. Aussi, les nombreuses excursions qu'il fit dans l'Est de la France, les environs de Lyon et la Bourgogne, principalement lé- tude critique des matériaux qu'il avait amassés et sa perspicacité, lui firent-ils discerner plusieurs formes nouvelles, parmi lesquelles je citerai Clitocybe alpina, Telephora marginata, Polyporus albo- aurantius, P.vermiculus, Lycoperdon trigosporum et Collybia pulla var. vaporaria, dont la description a paru soit dans la Revue myco- logique de M. Roumeguére, soit dans les Annales de la Société botanique de Lyon. Les services que Veulliol a rendus à la science mycologique sont, du reste, consacrés par le Nectria Veullioliana, sphériacée nou- velle que MM. Saccardo et Roumeguère lui ont dédiée (1). Enfin la Soc. mycologique,en le choisissant pour présider ses tra- vaux lors de la session tenue à Paris en 1889, couronna pour ainsi dire sa carrière scientifique, par celte distinction méritée qu'avec sa modestie ordinaire, Veulliot rapporta à la Soc. botan. de Lyon dont il était le représentant (2). Veulliot fut,en effet, aussi un membre assidu de celte association scientifique, qui le choisit deux fois pour vice-président et en 1880 comme président, fonctions qu'il remplit avec un dévouement, une aménité, un lact remarquables. C'était un excellent confrère : d’abord froid et réservé, il se trans- formait bientôt en un charmant camarade d’herborisation, plein d’entrain et de gaité ; ce fut aussi un ami sûr et dévoué. La Sociélé mycologique conservera le souvenir et son Bulletin perpétuera la mémoire de ce confrère zélé et instruit, bienveiïllant et aimable, trop tôt enlevé à nos travaux et à nos réunions | 19 octobre 1891. démontrer l'inanilé des procédés d’épreuve que le public croit trouver dans l'action des champignons vénéneux sur l'argent, l'oignon ou la moëlle de sureau (Soc. bot. de Lyon, 1886, p. 1-7.) (1) Michelia I, 325. — Sylloge Fungorum, W, p. 495; 1883. (2) Voy. Bull. de la Soc. Mycol. de France, t. VI, p. VIT et LX\ ; ESSAI D'UN CALENDRIER _ CHAMPIGNONS COMESTIBLES _ des Environs de Paris PAR M. LÉON ROLLAND. — suile (1) — _ Le lactaire rouge, le dernier champignon décrit l’année dernière, le lait blanc. - Pour conclure avec les Lactaires, je dirai que les espèces comes- tibles doivent être choisies parmi celles qui ont le lait blanc ou ouge ; celles à lait jaune passent pour vénéneuses. ous avons déjà parlé de l’automne à propos des Lactaires ; nous dons aujourd'hui plus particulièrement cette saison où les èces précoces se confondent avec d’autres qui sont plus tardives, t donc le moment le plus intéressant pour les chercheurs de - champignons qui font alors d’abondantes récoltes dans les forêts. AGaric NU (Tricholoma nudum) PI. 1, fig. 4. _ Cette espèce qui atteint jusqu’à O0 m. 4 de diamètre se rencontre plus spécialement en octobre et novembre aussi bien sous les arbres à aiguilles que sous ceux à feuilles caduques et on la trouve souvent adhérant par son pied aux feuilles mortes amoncelées dans les pressions de terrain. Elle est très reconnaissable à la couleur de chapeau d’un violet améthyste uniforme, très vive et foncée dans la jeunesse et grisonnant dans un äge plus avancé. Ce chapeau est convexe-plan, charnu, ferme et élastique, très “lis isse, à à bords repliés en dessous. x Son pied est cylindrique, plein, de même couleur, mais pâlissant Rent, strié et pruineux. _ Les feuillets étroits, serrés, sont arrondis près du pied auquel ils (1) Bull. de la Soc. myc. de RS t. I, 1887, p. 73 avec 7 plan- ches ; t. V, 1889, p. XVIII avec 4 planches ; t. VI, 1890, p. LXXIX avec Æ 2 De t. VII, 1891, p. X avec deux planches. 2 À > PVC er: h LÉON ROLLAND. sont reliés par un petit crochet. Leur couleur est violette également, plus persistante que dans le reste de la plânte. Chair d’un blanc- lilacin à odeur agréable, faible. Ce champignon peut être confondu sans danger avec plusieurs Tricholômes très voisins, également comestibles, mais de qualité inférieure. | Son nom d'Agarie nu lui vient, peut-être, par opposition avec d’autres espèces de couleur à peu près semblables, qui ont un col- lier aranéeux. Ceux-ci (Cortinaires), quoique peu estimés peuvent être encore consommés. Un caractère qui les différencie absolument, c’est que leurs feuillets déposent une poussière brune sur papier blane, tandis que pour notre espèce cette poussière est blanche. AGARIC ENTERRÉ (Tricholoma pessundatum) PI. 1, fig. 2. On trouve ce champignon er octobre en larges cercles ou longues trainées, sous les peupliers qui bordent les routes ou les champs, ou ils forment souvent des touffes très étalées et aplaties dans l'herbe ; de là lui vient sans doute son nom de « pessundatum » qui signifie, en propre termes, « foulé aux pieds. » C’est l'espèce nommée à cause de sa station € La Peuplière » par MM. Richon et Roze dans leur atlas des champignons comestibles et vénéneux. Son chapeau ferme, d’abord convexe puis s’étalant, couvert d’une pellicule brune, un peu cuivrée, présente souvent, quand on l’examine avec soin, des taches en forme de marbrures ou de gouttes plus foncées. IT à 0 m. 08 et plus de large. Le pied blanchätre, souvent un peu fauve, cylindrique, épais, est légèrement pointillé de squames brunàtres. Ses feuillets blancs, pas très larges, assez serrés, se lachent de rougeätre et forment une petite dépression autour du pied. La chair est compacte, blanche, sapide et sent fortement la farine. On en rencontre des variétés qui ont une amertume marquée et qu'il faut avoir soin de rejeter. AGARIC OSTRÉIFORME (Pleurotus ostreatus) PI. 1, fig. 3. Voici une espèce intéressante, tout à fait automnale, et même hivernale, car si les froids ne sont pas trop durs, on la rencontre depuis octobre jusqu’en février de l’année suivante. CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. n) Les amateurs auront donc Foccasion, en recherchant ce champi- _gnon, qui est excellent pour la table, surtout quand il est jeune, de p olonger très tard leurs excursions cryptogamiques. On le trouve dans les endroits humides, sur les souches, les troncs, les poutres des arbres à feuilles, surtout sur les vieux peupliers, _ noyers, où il forme souvent des touffes énormes et en excellent _ élat, même sous la neige. Les pieds étant généralement très courts et placés obliquement (Pleurotus}, la masse des champignons se montre sous forme de coquilles imbriquées les unes sur les autres ayant 0 m. 1 de diamètre et davantage. Ce sont les chapeaux qu'on voit ainsi charnus, fermes, élastiques, . ee mitivement &'un brun plus ou moins foncé, puis bientôt prenant ne teinte ardoisée ou plombée. Les feuillets blanchätres, portés en avant sont peu serrés, larges et endent jusque sur le rudiment de pied pelucheux et concolore, en se terminant par une petite réticulation. Quelquefois on les voit parsemés de petites glandes qui ne sont qu'accidentelles. _ Ilest rare que ce champignon se présente avec un pied droit et _mormalement placé par rapport aux feuillets. Cela peut arriver, cependant, s’il pousse sur une surface horizontale, ce qui n’est pas le cas ordinaire ; le pied est alors allongé. 1 Nous passons maintenant des Agaries aux Bolets qui au lieu de fe uillets ont un hymenium poreux. . Les Bolets appartiennent à la famille des Polyporées et se distin- guent par la facilité qu'ont les tubes placés à la partie infère du chapeau de se détacher facilement, de même que les feuillets da « Champignon enroulé » précédemment décrit. Les Bolets sont des espèces généralement automnales, car leur olte abondante se fait en septembre et octobre, quelquefois plus tôt si la saison est pluvieuse. Leur place dans le calendrier parait done celle que je leur assigne ici. Cependant il en est un, par excep- à on, qui se montre beaucoup plus tôt et qu’on voit aux Halles de . Paris (venant du Midi) dès le printemps. C’est le Bolet réticulé, . confondu souvent avec le Cèpe ordinaire et néanmoins champignon _ bien autonome, comme l'a fait connaître M. Boudier (Bull. Soc. _ bot. de France, tome XXII, page 321); je dois donc en faire men- lion tout d’abord. 6 LÉON ROLLAND. BoLET RÉTICULÉ (Bolelus reticulatus) PI. 2, fig. 1. Ce champignon qui peut atteindre de grandes dimensions, 0 m. À à O m. 2 de largeur, sur autant de hauteur, a son chapeau d’abord hémisphérique, puis étalé, très charnu, recouvert d’une pellicule d’un brun clair et si manifestement tomenteuse qu’elle se crevasse à la moindre sécheresse. C’est ainsi qu'on le trouve, le plus souvent, aux Halles de Paris, montrant dans les gerçures sa chair d’un blanc laiteux. Son pied est renflé, de même couleur que le chapeau et couvert du haut en bas d’un fin réseau en relief pàle ou plus clair. Les tubes assez longs, minces, sont d’abord blancs, ensuite jaunes, puis d’un vert olivätre avec des pores petits observant les mêmes nuances. Ils sont plus courts vers le pied autour duquel ils forment une dépression sensible. Si l’été n’a pas été trop sec, la production de cette espèce se poursuit en automne. On la récolte dans les parties aérées des bois, telles que allées, carrefours ou leur voisinage, sous les chataigniers, les chênes, ete. Borer-CÈPe (Bolelus edulis) PI. 2, fig. 2. Ce Bolet se rencontre abondamment dans les mêmes conditions que le précédent en septembre et octobre ou même avant par un temps propice et, avec des proportions aussi grandes. Son chapeau pulviné, épais, un peu mou, est couvert d’une pel- licule glabre, humide et brune. Le pied, qui a d'ordinaire la base renflée, est chamois ou fauve clair avec un réseau saillant à la partie supérieure et généralement plus pâle ou blanchâtre. Quelquefois ce réseau, qui existe toujours, ne se voit que tout à fait au sommet près des tubes. Ceux-ci sont assez semblables comme taille et disposition à ceux du Bolet réticulé et passent par les mêmes colorations. La chair est molle, blanche, avec une légère teinte rougeàtre sous la pellicule. BoLet BRONZÉ (Bolelus æreus) PI. 2, fig. 3. Cette excellente espèce,qui a des affinités avec les deux dernières dont, nous venons de parler, se rencontre dans les mêmes endroits NÉS CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 7 et à la même époque que le Bolet-Cèpe. Ses dimensions sont moins grandes et elle est moins commune aux environs de Paris. Son chapeau arrondi est glabre, dür et compact avec une couleur terne à reflets quelquefois olivätres d’un bistre fuligineux ou foncé jusqu’au noir, ce qui a valu aussi au Bolet bronzé la dénomination de « Tète de Nègre ». Le pied épais, bulbeux est d’un fauve plus foncé et porte à son sommet un joli réseau en relief et concolore. Les tubes plus courts, libres aussi près du pied et également fins restent plus longtemps blancs avant de devenir jaunes. La chair blanche et tendre est légèrement vineuse sous la pel- licule. Ce champignon se fait remarquer par sa densité et son poids relativement plus grand. Je viens de décrire trois espèces tout à fait recommandables pour _ Jatable (surtout ladernière) et connues depuis la plus haute antiquité. Leur chair sapide se distingue par une odeur agréable très parti- culière et on les désigne vulgairement sous la dénomination géné- rale de Cèpes ou vrais Cèpes, les confondant ainsi sous le nom que nous avons plus spécialement donné au Bolelus edulis. Dans de rares circonstances, ils pourraient quelquefois présenter une analogie avec le champignon suspect suivant que je m'empresse de signaler. Bocer FiEL (Boletus felleus) PI. 2, fig. 4. Celui-ci, généralement plus petit que les Cèpes, a son chapeau : pulviné, épais, de couleur ochracée-brunâtre, glabre. 0 Son pied épaissi au bas est de même teinte, souvent plus päle. Il _ estcouvert d’une réticulation concolore à mailles, dansleur ensemble, souvent plus grandes et plus en relief que celles des Cèpes. Les tubes qui forment sous le chapeau une surface convexe, moins humide ne font pas une dépression marquée autour du pied. Ils sont assez longs et persistent un peu dans leur couleur pri- mitive qui est blanche, puis deviennent insensiblement d’un rose carné très net. La chair est nolle, blanche et se teinte quelquefois de rose quand on la brise ; elle n’a aucune odeur. Dans le premier âge, le Bolet Fiel, qui passe pour vénéneux, peut donc avoir une certaine ressemblance avec les Cèpes, mas il se 8 LÉON ROLLAND. reconnait alors immédiatement à sa saveur excessivement amère, à laquelle il doit, au reste, son nom. Il pousse dans les forêts des terrains sablonneux, en été et en automne. Bozer SaTan (Bolelus Satanas) PI. 3, fig. 1. Ce superbe champignon qui atteint souvent les plus grandes dimensions, 030 de diamètre sur autant et plus de hauteur, a son chapeau très épais, convexe, bossué, lisse et un peu visqueux, avec une couleur d’un gris livide ou quelquefois blanchâtre. Ses tubes qui sont fins, courts, jaunes ont leurs ouvertures petites, d’un rouge écarlate des plus remarquables, ce qui fait paraître la surface qu’ils forment d’un beau rouge. Celles-ci se déprime légèrement autour du pied qui est gros, obèse, plus ou moins teinté comme la surface hyméniale et orné d’un réseau saillant et rouge également. Il se termine en bas par des radicelles (Mycelium) d’un jaune intense, La chair blanche prend au contact de l'air une coloration rougeàtre, puis bleue. Gelte espèce, qui n’est pas commune aux environs de Paris où elle se rencontre le plus souvent en septembre au milieu des bois, des terrains calcaires, est très vénéneuse, car, d’après le docteur Quélet, un morceau gros comme une noisette du champignon suffit pour produire des accidents. On le trouve, parfois, formant des groupes de plusieurs sujets réunis par la base des pieds et ceux-ci élant quelquefois enterrés, on n’aperçoit alors que la surface des chapeaux dont l'ensemble simule assez bien une grosse pierre. BocerT BASANÉ (Bolelus luridus) PI. 5, fig. 2. Ce Bolet qui se rencontre dans les mêmes endroits, avec la mème taille et à la même époque aue les vrais Gêpes dont il est bien diffe- rent, a quelque ressemblance avec le Bolet Satan, mais s’en éloigne immédiatement par son chapeau drapé, brun-fuligineux, plus ou moins olivätre ou café au lail foncé et par son pied plutôt cylindrique que renflé. Ge pied est poinlillé ou réticulé, toujours en relief, de rouge sang sur un fond ochracé et les tubes, qui forment tont autour une dépression circulaire, sont allongés, jaunes, avec des nores pelits d'un rouge sang quelquefois un peu orangé. CALENDKIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 9 + La chair molle, de couleur crème, bleuit ou verdit fortement ainsi que les tubes au contact de l'air, ou par le froissement. _ Cette espèce commune et poussant, en général, isolément comme ñ es s Cèpes est regardée par la plupart des auteurs comme tout à fait toxique et cependant je l'ai vue mangée à l’état cru en quantité suffisante pour faire beaucoup de mal si elle eut été réellement vénéneuse. La prudence néanmoins veut que nous regardions comme, . tout au moins, très suspect ce champignon que des circonstances pe ticulières de terrain, de climat, ou d'âge, peuvent faire varier de qua ité et qui ne peut, du reste, sfr dans la plupart des cas qu'un ali ment lourd et indigeste, assimilable .seulement par certaines personnes (1). Nous venons de voir deux espèces nuisibles dont la chair bleuit “air, ou devient verdàtre par suite du mélange du bleu à un suc jaune, et les auteurs concluent qu'on doit rejeter de l'alimentation tous les champignons qui changent de couleur. Ceci n’est pas tout à fait exact, car voici une excellente espèce à chair bleuissante, expérimentée d’abord par M. Boudier et ensuite par plusieurs de nos collègues qui se sont empressés d’imiter son exemple. AUS Bocer Bai (Boletus badius) PI. 3, fig. 3. Ce champignon qui dépasse souvent Of de diamètre, se récolte . toutlFautomne et plus tôt même, si l'été est favorable, dans les terrains _ sablonneux, plus spécialement sous les arbres verts, mais très souvent aussi dans les bois à feuilles caduques. _ Son chapeau hémisphérique, ferme, est de couleur bai-fauve, se, un peu visqueux par les temps humides. ñ Le pied est cylindrique, généralement peu épais, ferme, jauntre, | mais recouvert presque lotilement par un fin pointillé très-adhérent, brun qui s’enlève au frottement. ; Les tubes d’un jaune clair sont longs avec une dépression très __ (1) Le docteur Louis Planchon, dans son traité sur les champignons FÈ comestibles et vénéneux de la région de Montpellier, cite une expérience _ qu'il a faite sur un chien avec le B. luridus. Quoique le chien fut malade avant l'expérience, il a reconnu que sa mort devait être attribuée à l'in- gestion du champignon. OR CNRS D a 7) PORTES 10 LÉON ROLLAND. sensible autour du pred et ont les pores assez larges, formant une surface de couleur jaunàtre et verdissant un peu ensuite, surtout quand elle froissée. La chair molle, blanche, devient légèrement rosée quand on la fractionne et se teinte de bleu de ciel près des tubes. Le Bolet bai est un excellent comestible, aussi estimé que les Cèpes par tous ceux qui en font usage. _ Après avoir parlé de Bolets à pied rétieulé ou pointillé, je passe maintenant à des champignons comestibles qui ont cette partie cou- verte de granulations sensibles. L Bocer Rupe (Boletus scaber) PI. 4, fig. 1. Le chapeau de ce Bolet qui peut atteindre jusqu'à Of de dia- mètre est hémisphérique et couvert dans la variété typique d’une pellicule lisse, humide, d’un gris fauve plus ou moins foncé et un peu jaunâtre sur les bords qui sont souvent repliés en dessous. Sur cette pellicule on observe quelquefois des replis ou des rides qui rappellent tout à fait ceux qui se forment à l'extrémité des doigts gonflés par une immersion prolongée dans l'eau. Les tubes fins et longs sont gris avec des pores petits de mème couleur et se dépriment fortement autour du pied qui est solide, très allongé et souvent atténué à l'extrémité supérieure. Ce pied est grisàtre, parsemé de granulations assez grosses d’une teinte plus foncée et quelquefois noirâtres. La chair sans odeur est molle, blanche ou grisätre et à l’état cru se caractérise par un goût prononcé de noisette. Ce champignon de qualité médiocre, et néanmoins récolté par- tout pour la table, se rencontre pendant Fautomne et aussi l'été dans toutes les forêts. I] présente beaucoup de variations peu sensibles à première vue, la chair devenant plus ferme et la pellicule du chapeau plus sèche, moins lisse et passant insensiblement par le brun à l’orangé avec un rebord plus marqué s'appliquant par dessous. On arrive alors à l’espèce suivante qui est plus estimée. BoLer ORANGE (Boletus aurantiacus) PL. 4, fig. 2. Cette espèce plus grande, plus robuste, en général, que la précé- dente, est également commune dans les mêmes localités mais plus humides, et à la même époque. + LE ; CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. il Son chapeau pulviné, d’un bel orangé qui la décèle facilement aux yeux des chercheurs, a une pellicule comme drapée, à rebords plus ou moins lacérés et repliés en dessous. -4e Les tubes sont gris, longs et disposés à peu près comme ceux du _ Bolet rude. Le pied blanchätre, long et robuste est également souvent atténué _ de bas en haut, mais moins sensiblement et couvert sur toute sa surface de grosses granulations ordinairement rougeâtres, mais quelquefois prenant une teinte presque noire ; quelquefois aussi ‘34 elles sont d’un gris pâle. La chair blanche, plus compacte, prend à - l'air une teinte bistre un peu vineuse et, malgré ce changement, n’est pas moins comestible. 4 à ji re ? De — Bozer GRANULÉ (Bolelus granulatus) PI. 4, fig. 3. » CA- Ce Bolet assez estimé, le premier de la saison qu'on voit sous les _ pins, où il vient exclusivement, se récolte quelquefois de bonne heure, en septembre ordinairement, et aussi plus tard. _ Îla un chapeau convexe, atteignant Ont et plus de diamètre, PSS brun roux ou jaunâtre, visqueux. _ Ses tubes jaunes avec des pores assez fins de même couleur sont _ courts et se prolongent un peu sur le pied autour duquel on ne voit _ pas de dépression. Le pied cylindrique jaune à la base est citrin à son sommet qui est marqué de petites granulations arrondies et teintées plus ou moins. Chair molle, citrine, sans odeur. Tout le champignon est visqueux, même la surface formée par les pores où _ se voient souvent de fines gouttelettes laiteuses. nm. Bozer Limoxeux (Boletus luleus) PI. 5, fig, 4. J'ai adopté le nom de limoneux, qui est aussi la traduction du . mot latin + luteus », pour indiquer que cette espèce assez voisine de la précédente se fait remarquer par une viscosité tenace grise et plus ou moins fauve recouvrant abondamment le chapeau, surtout dans le premier âge. Celui-ci de 008 et au-dessus est épais, hémisphérique d’abord, puis étalé, brunâtre et vergeté avec les bords jaunissant à la fin. Les tubes sont courts, d’un beau jaune, formant une surface convexe à pores petits de même couleur et non déprimée. Une membrane blanche, tachée de violet, recouvre primitivement LEO ur MSI TEE 19 LÉON ROLLAND. cette surface hyméniale, s'étendant même sur le chapeau et enve- loppant comme d’une volve tout le pied où elle ne demeure appa- rente bientôt que sous la forme d'un collier brun violacé tournant au noir. Le pied cylindrique est aussi long que le chapeau est large, d’un blanc taché de violet dans le bas et d’un jaune souvent intense à la partie supérieure. Il est couvert de granulations brunâtres et visqueuses. La chair est un peu molle, jaunâtre, se teintant de violet à la base du pied, douce et sans odeur appréciable. Ce champignon, comme le Bolet granuleux est visqueux dans toutes ses parties ; il se rencontre aussi sous les pins pendant l'automne et est très apprécié des personnes qui le récoltent. Bocer Bot vizcon (Bolelus bovinus) PI. 5, fig. 2. Jai traduit par Bouvillon (Jeune bœuf) le latin « bovinus » qui a trait évidemment à la couleur fauve toute particulière de l'espèce que nous examinons maintenant. Ce Bolet généralement plus grêle que le précédent se récolte abondamment, tout l'automne, dans les mêmes localités, où il pousse en touffes dessinant de vastes cercles et peut fournir un aliment convenable. Il a un chapeau assez épais, mou, souvent déformé par les végé- taux voisins qui font obstacle à son développement, recouvert d’une pellicule lisse, un peu visqueuse et brillante par le sec, d’un fauve clair, légèrement carné. Ses tubes assez courts, jaunes, ont des pores larges, dentelés qu'on verra cloisonnés dans leur intérieur si on les examine avec Soin. La surface, qu'ils forment, descend sans sillon sur le pied ; elle est jaune, olivacée à la fin avec des taches rouillées . Le pied relativement mince soutient assez mal le chapeau qui est ordinairement penché dans l’äge adulte, et il a une teinte générale ochracée jaunâtre marquée de rougeàlre à la base qui est quelque- fois un peu renflée, mais on la trouve aussi souvent atlénuée. BoLET SQUAMELLIFÈRE (Bolelus variegatus) PI. 5, fig. 3. Cette espèce doit être rejetée de l'alimentation comme suspecte, car sa chair a une odeur désagréable et nauséeuse. La TORREL AS, FE, v 4 Te nr te et, ” Le, Do 8 CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 13 Elle est commune sous les pins où elle se rencontre avec Îles champignons précédents. Son chapeau de 9"08 à Om de diamètre environ est épais, convexe, de couleur ochracée sur laquelle se déta- chent de nombreuses et fines mèches bistrées très-apparentes. C’est à cette particularité qu'est dû le nom de « variegatus » que j'ai cru devoir traduire par le mot « squamellifère » qui semble bien indiquer le caractère. Les tubes généralement courts sont d’un jaune olivacé comme les pores qui ne forment aucun sillon autour du pied. Celui-ci est cylindrique, ferme, assez long et concolore au chapeau. La chair jaunâtre bleuit quelquefois légèrement au contact de l'air. Sur la répartition des matières sucrées dans le Cèpe comestible (Boletus edulis BuLL.) et le Cèpe orangé (Boletus aurantiacus BuLL..). Par M. Em. BOURQUELOT. La partie aérienne d’un de nos grands champignons hyménomy- cètes ou réceptacle fructifère comprend un pied soutenant un cha- peau qui porte inférieurement tantôt des feuillets ou lames (Agaric), tantôt des tubes (Bolet), tantôt des aiguiilons (Hydne). L'ensemble des feuillets,des tubes ou des aiguillons est souvent désigné sous le nom d’hyménophore. C’est en effet sur ces organes que se trouve étalé l’hyménium, sorte de membrane supportant les cellules pro- ductrices des spores. Au point de vue histolologique, le tissu du chapeau est la conti- nuation de celui du pied, et les filaments qui le composent descen- dent dans l’hyménophore. Cette dépendance anatomique réciproque des trois parties qui constituent le réceptacle fructifère pourrait faire supposer qu’elles jouissent des mêmes propriétés physiologi- ques. Cependant, diverses observations, que j'ai eu l’occasion de QE : h 14 ÊM. BOURQUELOT. faire au cours de mes recherches sur les malières sucrées conte- nues dans les champignons, m’avaient amené à penser qu'il n'en est pas ainsi. Il m'avait paru, notamment, que les hydrates de car- bone, qui disparaissent durant la formalion des spores, devaient être localisés plus particulièrement dans certaines parties du végétal et consommés dans d’autres. C’est ainsi que j'ai été conduit à étudier la nature et les proportions des sucres dans chacune des portions que je viens de rappeler : le pied, le chapeau et l’hyménophore. Tous les champignons ne pouvaient se prèter à cette étude. Dans les Agarics, le champignon de couche, par exemple, — lhyméno- phore,composé de lames, fait pour ainsi dire corps avec la substance du chapeau et ne peut en être séparé. Il en est de même chez les Hydnes. Chez les champignons appartenant au genre Bolet, au con- traire, l'hyménophore, constitué par des tubes appliqués les uns contre les autres, se sépare aisément du tissu qui le porte. Jai donc choisi, comme sujeis de mes expériences, les espèces appar- tenant à ce dernier genre et parmi elles, deux champignons bien connus : le Cèpe orangé, B. aurantiacus Bull., et le Cèpe comes- tible ordinaire, B. edulis Bull. Je dois dire tout d’abord que des recherches ont déjà été faites dans cette direction, recherches qui m'avaient échappé lorsque j'ai résumé, en 1889, les travaux parus avant cette époque sur les ma- liéres sucrées contenues dans les champignons. Dans sa Thèse inaugurale publiée en langue russe en 1883 (1), Margewiez expose les analyses qu'il a faites, des principaux champi- gnons comestibles, en vue de déterminer leur rendement en matières sèches et la composition de ces matières sèches (albumine, graisse, mannile, sucre, cendres, cellulose). Ce savant a analysé à part le le pied et le chapeau (celui-ci non séparé de lhyménophore), pour tous les champignons qu'il a étudiés, et, pour trois espèces (Boletus scaber Bull., B. aurantiacus Schæff, B. eduhs Bull.), il a fait une analyse spéciale de chacune des deux parties du chapeau. Je résume sous forme de tableau, ce qui dans le travail de Marge- wiez, à trait à ces trois dernières espèces et se rapporte plus parti- culièrement à la question. Le mot «chapeau » estemployé dans ce tableau avec la signification restreinte que je lui ai donnée plus haut. (1) St-Pétersbourg. Lmanniie ls + "a tot rie) nat rte jte je . MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. 15 Tableau des résultats trouvés par Margewicz. Matières sèches || Mannite p. ‘4 de || Glucose p. °/, de P- °/o- matières sèches. || matieres sèches. TT | | Te | e | | 2 | 2 — = > =} = 3 + 3 2, UE £. MERE RARE EN A LE | 2 | 5 = = EMI = = | | = || | = — S COR OMR SIRES ŒREMES SPMD RO ORNNRCS COR | : | | B. scaber Bull....….. | 11,31 | 12,07 | 13,45 || 9,85 | 10,71 | 11.46 || 2,46 | 113 | 1,99 aurantiacus Sch.. | 12.48 | 12,22 | 14,51 [112,57 | 9,93 | 15,85 || 0,98 | 0,99 | 0,71 edulis Bull... | 12,98 | 12.34 | 11,83 || 12,71, 7,14 | 10,16 || 0,98 | 15710 102:01 1 ] | | ER 7 RE D OO ee J'ai rapproché ici les résultats concernant le pied, le chapeau et et lhyménophore de chaque espèce; mais, en réalité, les chiffres qui les expriment ne sont pas tout-à-fait comparables. Ils ont été trouvés, en effet, les uns, ceux qui se rapportent au pied, dans une première série d'analyses (pied et chapeau entier), les autres dans une deuxième série (chapeau et hyménophore). Quoiqu'il en soit, on voit que dans toutes ses analyses, l’auteur n’a pu séparer que de la mannite en fait de matière sucrée cristal- lisée. Or, les trois espèces en question, traitées sitôt après la récolte de fagon à arrêter toute végélation ultérieure (eau bouillante ou alcool bouillant), donnent lorsqu'elles sont jeunes, du tréhalose et pas de mannite et, lorsqu'elles sont adultes, du tréhalose et de la mannite, sauf le B. edulis qui ne renferme encore que du tréha- lose (1). Il est évident que si Margewicz a opéré sur des champi- gnons jeunes, comme cela paraît ressortir du seul résumé de son travail que j'ai eu entre les mains (2), il a dû traiter ces végétaux après conservation prolongée dans le laboratoire ou après les avoir fait dessécher lentement à basse température. Ce sont là les seules conditions dans lesquelles les trois bolets peuvent renfermer de la mannite. Les résultats de ses recherches peuvent donc bien expri- mer la composition des champignons conservés ou desséchés, mais ils n’expriment pas celle des champignons vivants, qui en diffère (1) Voir à ce sujet mes recherches « Sur les matières sucrées contenues dans les bolets»> Bull. de la Soc. myc. de France, VI, p. 150, 1890. (2) Just's botan. Jahresbericht,, XIII, 1887, p. 85. 16 EM. BOURQUELOT . essentiellement, et cela leur enlève toute valeur physiologique.Aussi, convaincu que la question de la répartition des matières sucrées dans le champignon n'était pas résolue par le travail du savant russe, je n'ai pas hésité à la reprendre et l’on verra plus loin que les ré- sultats de mes propres recherches n’ont aucun rapport avec ceux que je viens de rappeler. Les champignons sur lesquels j’ai opéré ont été soumis au traite- ment suivant (1): Epuisement par l'alcool à 90° bouillant, distillation de la solution alcoolique, évaporation du liquide restant dans la cornue au dixième du poids de la matière traitée, précipitation du résidu par lalcool à 90o, filtration après repos et enfin évaporation de la liqueur filtrée en consistance sirupeuse. Le tréhalose et la mannite, qui sont les seules matières sucrées cristallisables dans ces conditions, ne tardent pas à cristalliser, et, lorsqu'on juge la cristallisation complètement effectuée, il n°y a plus qu'à essorer les cristaux à la trompe, à les laver avec un peu dal- cool à 90v, à les essuyer avec du papier à filtre et à les peser. Quant au glucose, on le dose, à l’aide de la liqueur cupro-potassique, dans les eaux-mères préalablement déféquées par le sous acétate de plomb. Dans les cas où le produit cristallisé était composé de mannite et de tréhalose, cette dernière matière sucrée, la seule des deux qui possède un pouvoir rotaloire, a été dosée à l’aide du polarimètre et, son poids une fois connu, la mannite à élé calculée par diffé- rence. Les tableaux suivants résument les résultats obtenus : Les chiffres de la première colonne se rapportent au tréhalose hydraté CAH2022+H20. 1° Cèpe orangé. — Individus adultes. L'analyse à porté sur 3505". de tissu frais pour chacune des parties. Traitement effectué deux à trois heures après la récolte. x (4) Le poids du pied des bolets que j'ai analysés étant presque toujours plus fort que celui du chapeau ou de l’hyménophore, je me suis astreint, opérant sur plusieurs individus, à prélever un poids égal de chacune des parties, sur chaque individu. MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. 17 L Proportions de matières sucrées. ë contenues dans { kilogr. 334 | Tréhalose. Mannite. Glucose. , LL CARRE Le Te Ser,11 Ger,29 Oer,31. DER. ne ne «= 48,06 32,97 Osr,37 ÿ Hyménophore (tubes), -.... 0 (1) 0 Æ: “2° Cèpe comestible. — Individus adultes. L'analyse a porté sur 465=. de u frais pour chacune des parties. Traitement effectué deux à trois après la récolte. ‘- Proportions de matières sucrées coztenues dans 1 kilogr. Tréhalose. Mannite. Glucose. 111 LILI EAST ANTON EURE Der 5 0 Gz,77 es à 13z,8 0 O=: 74 RC: Hyménophore (tubes)... ... 0 (1) 0 © Avant d'analyser ces résultats, je dois les compléter par l'exposé > quelques recherches particulières que j'ai dû faire pour répondre ou objections qu'on pourrait opposer aux conclusions qu'ils com- 4 portent. “ Ence qui concerne l'hyménophore, je ne me suis pas contenté - d'attendre la cristallisation du produit sirupeux : j'ai essayé ce pro- … duit d’après la méthode de recherche du tréhalose que j'ai indiqué … précédemment (1), c'est-à-dire que j'en ai fait une préparation mi- — croscopique sur une lame dé verre préalablement frottée avec un 5 - cristal de tréhalose, préparation que j'ai abandonnée sous une à: _ cloche pendant près d'un mois. Avec le produit provenant de l'hy- Me ménophore du cèpe comestible, il n’y a pas eu trace de cristallisa- > - tion; avec l’autre, il y a eu formation de quelques cristaux très fins … de masnite, mais si rares que j'ai pensé qu'il n’y avait pas lieu d'en tenir compte. À Eu ce qui concerne le chapeau et le pied, les eaux-mères obte- nues à la suite de la séparation des matières sucrées ont été évapo- - … rées au bain marie, puis amenés à l'état d'extrait sirupeux. Des pré- parations microscopiques analogues aux précédentes ont été faites et placées dans une étuve à dessiccation. Au bout d’une semaine il (1) Bulletin de la Soc. mye. de France. t. VII, p. 208, 1891. de 18 EM. BOURQUELOT. s'était à peine formé quelques cristaux de mannite pour le B. au- ranliacus et de tréhalose pour le B. edulis. Les chiffres portées dans les tableaux précédents expriment done bien la presque totalité des matières sucrées contenues dans les parties de champignons analysées, et il n’y a pas lieu de se préoc- cuper de la petite quantité de ces matières restées en solution. Dès lors, on peut affirmer que, au point de vue biologique, il existe une différence essentielle entre le pied et le chapeau d’une part et Fhy- ménophore d'autre part. Tandis qu'on ne trouve ni tréhalose ni mannite, ni glucose, dans l'hyménophore, on rencontre au con- traire ces trois malières sucrées dans le pied et le chapeau. En ou- tre, si le glucose est à peu près également réparti dans ces deux derniers organes, il n’en est pas de même des matières sucrées re- tirées à l’état cristallisé qui sont, dans le pied, en proportions plus grandes que dans ie chapeau. Le pied est évidemment un organe dans lequel s'accumulent les matières sucrées de réserve qui doivent servir à la formation des spores, et lhyménophore est l'organe dans lequei ces matières sont consommées au moment de celle formalion. I y a là un ensemble de phénomènes physiologiques très comparable à ce qu’on observe dans la betterave. Le sucre de canne s’accumule, en effet, dans la betterave pendant la première période de sa végétation, et, pendant la seconde, il est transformé en sucre interverti, lequel est con- sommé dans les rameaux porteurs de graines. Remarquons que si les malières sucrées, qui sont des malières fixes, se rencontrent dans le pied et le chapeau alors qu’il n’y en a pas dans l’hyménophore, il faut que cela soit compensé par la pré- sence d’autres matières fixes en proportions plus grandes dans l’hyménophore que dans les deux autres organes, car le rendement en matières sèches est à peu près le même pour ces diverses parties. A titre de curiosité, j'ai pesé, après dessicalion, les parties de B. edulis qui avaient été épuisées par lPalcool. Les résultats rap- portés au kilogramme de champignon frais ont été les suivants : Pied. . . . . 55 gr. s par kilogramme. Chapeaud..005 7 — Hyménophore . 90 2 — Comme on le voit les matières qui établissent la compensation sont des matières insolubles dans l'alcool. Il est vraisemblable que À md.“ AC as AS : 7" MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. 19 ce sont,aû moius partiellement, des matières albuminoïdes ; mais je ï ’ai pas poussé plus loin celte recherche. * L'accumulation si particulière des matières sucrées dans le pied : et le chapeau, surtout dans” le pied, suggère d’ailleurs d’autres ré- d _ flexions. Tout d’abord elle pourrait justifier la pratique des amateurs de | cèpes qui enlèvent et rejettent les tubes (vulgairement : foin). Ges _ tubes ne renferment en effet aucune matière sucrée nutritive. -En second lieu elle explique la localisation des larves de certains insec- Les diptères dans le pied des champignons, quand ceux-ci sont atta- _ qués. Tous ceux qui ont récolté des cèpes véreux ont certainement ni remarqué que les vers, c’est-à-dire les larves, sont presque toujours xelusivement dans le pied et souvent même dans la partie infé- ure du pied seulement. Il s’en trouve plus rarement et en plus tit nombre dans le pseudo-parenchyme du chapeau, presque jamais ns les tubes, tant que le champignon n’entre pas en putréfaction. JLest tout naturel de penser que, si les diptères déposent leurs œufs préférence dans le pied, c’est parce que les larves, une fois écloses, y rencontrent une provision des matières sucrées dont elles _ font leur nourriture. Enfin, remarquons que si on voulait préparer du tréhalose avec pr comestible, il y aurait avantage à traiter ce champignon débarrassé de l'hyménophore, d’abord parce que l'hyménophore m'en contient pas et ensuite parce que les substances organiques D. solubles renfermées dans cet organe et surtout les graisses et leurs | dérivés dont les spores sont abondamment pourvues, ne viendraient Fe pres entraver la cristallisation de la matière sucrée. 19 octobre 1891. Le Botrytis tenella, parasite de l'Anthonomé et de la Chématobhie. Par M. E. LECŒUR,, pharmacien à Vimoutiers. Tous les mycologues connaissent les expériences de M. Lemoult, président du syndicat de hannetonage de Goron (Mayenne), sur le parasitisme du Bolrytis tenella, employé à la destruction de Ja larve du hanneton ou ver blanc. L Grâce aux recherches récentes des savants qui ont déterminé ce champignon et fixé le mode opératoire pour en obtenir des cultures artificielles, on peut, à l’aide des spores conidiales qu’il produit, transmettre très sûrement et très facilement la maladie à certains insectes. Or, depuis plusieurs années, la Normandie et la Bretagne voient la récolte des pommiers diminuée par les ravages de l’Anthonome {Anthonomus pomorum). Dans le pays d’Auge, renommé pour ses cidres très alcooliques, notamment dans les environs de Vimoutiers (Orne), les pommiers sont, en outre, envahis depuis quelque temps par un papillon de Norwège, la Chématobie (Chematobia brun- nala, Phalena hyemale), dont la chenille dévore fleurs et feuilles chaque année du 1er mai au 15 juin, mettant ainsi à néant la récolte et faisant périr le pommier lui-même quand lété est sec et aride. L’Anthonome élant un coléoptère comme le hanneton, il y avait lieu d'essayer, par analogie, de l'infecter par le Botrytis tenella ; l'opération réussit très facilement. L’insecte meurt et son corps se recouvre de touffes caractéristiques, d’un blanc pur, de Botrytis, dans une atmosphère tiède et humide. La culture pure de Botrylis lenella m'avait été envoyée par M. Lemoult, de Domfront (Orne), à qui je l’avais demandée pour essayer aussi d’infecter la chrysalide de la Ghématobie ; l'insecte se trouvant à ce moment-là en cet élat. La Chématobie étant un lépidoptère comme le ver à soie, on pou- vait supposer que le Botrylis tenella se conduirait à l'égard du pre- mier de ces insectes, comme le Botrylis bassiana le fait à l'égard du second. La chrysalide de la Chématobie est souterraine comme les larves BOTRYTIS TENELLA. 91 _ du ver blanc. Je recueillis donc en septembre Menee. sous un pommier, une centaine de chysalides que j'enterrai dans de la terre mélangée de conidies de Botrylis tenella. _ Parmi ces chrysalides, les unes donnèrent en novembre suivant 7 D mâles ailés, les autres des femelles presque aptères ; le plus Lie nombre ne donnèrent pas signe de vie. Elles étaient mortes, fuées par quoi ? Je ne puis encore répondre à cette question qui “Le être intéressante. - Mais le fait le plus frappant est le suivant : _ Les femelles écloses moururent au boul de quelques jours, après avoir effectué leur ponte et leur corps se recouvrit de magnifiques |loufes de Botrytis tenella. Elles avaient donc été infectées de leur vivant. _ Ce ne sont là, d’ailleurs, qu'expériences de laboratoire. Se repro- duiront-elles dans la nature? Je me propose d'essayer cette année . l'infection de l’Anthonome sur le pommier, dans la prairie, pendant Ja ponte et pendant la période larvaire dans les fleurs. _ Je tenterai également de parasiter la Chématobie pendant son _ élat de chenille en répandant, sur les feuilles du pommier qui la un _ nourrissent, du sable ou de la terre mélangés de conidies et aussi, Surtout au moment de la chute sur le sol et de la métamorphose souterraine de la chenille en chrysalide, en semant sur l'herbe du _ sable mélangé de conidies de Bolrytis tenella. _ Cesont là des procédés qui seraient très pratiques. Je suis intime- _ ment convaincu que l'avenir réserve au Botrylis tenella, la destruc- _ tion de l’Anthonome et de la Chématobie, ces deux fléaux, l’un de la pomme, l'autre plus redoutable du pommier. A la fin de l’année, je rendrai compte à la Société mycologique, _ du résultat de ces tentatives. {1 février 1892. b …e Se in Travaux du Laboratoire de Pathologie Végélale, INSTITUT AGRONOMIQUE. Phialea temulenta nov. sp. PRILLIEUxX et DELACROIX, état ascospore d'Endoconidium temulentum, champignon donnant au seigle des propriétés vénéneuses Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Dans le Bulletin de la Société Mycologique de France (1), nous avons décrit l’année dernière une hyphomycète, l'Endoconidium temulentum, dont le mycélium aggloméré en stroma, envahit les couches superficielles de l’albumen du grain de seigle et lui com- munique des propriétés stupéfiantes. La symptomatologie de cette intoxication se rapproche assez de celle qu'on observe à la suite de l'absorption des graines de l’Ivraie enivrante : malaises, vertiges, état de stupeur assez intense et durant parfois plusieurs jours. Ces grains de seigle, placés dans une atmosphère saturée d’humi- dité, produisirent abondamment les fructifications d'Endoconidium, caractérisées par des spores hyalines, naissant en courts chapelets à l'intérieur des rameaux, vers leur partie terminale (2). La moisis- (1) Bulletin de la Société mycologique, tome VII, page 116. (2) Au genre Endoconidium doivent être rapportées un certain nombre d'espèces, classées par Saccardo parmi les Oospora, genre caractérisé par ses conidies hyalines en chapelets naissant librement à l'extrémité d'hyvhes courtes. Telles sont : l'Oospora lactis (Fres.) Sacc. (Oïdium 1. Fres.) et l'Oospora crustacea (Bull.) Sacc. (Mucor crustaceus Bull., Sporendonema Casei Desm.), où les conidies se forment de la même manière que dans l'Endoconidium temulentum . Les espèces parallèles dans les Hyphomycètes dématiées appartiennent aux genres Sporoschisma (Saccardo, Syll. Fung., IV, pag. 486) et Spo- rendonema (id. Additam. I-IV, pag. 384). PHIALEA TEMULENTA. 25 sure une fois flétrie, nous laissämes néanmoins les grains dans le milieu humide où elle s'était produite, afin d'obtenir s’il était pos- sible l’état ascospore de l’hyphomycète. Notre espoir s’est réalisé, et à deux reprises différentes, au mois d'août et à la fin de décembre 1891, nous avons vu apparaître sur les grains de seigle, la même pézize, à cupule pédicellée, à byménium jaunâtre, tirant un peu, tantôt sur le rouge brique, tan- tôt sur la couleur chamois clair. La pezize s’est montrée, non pas sur un seul grain, mais sur la majorité des grains en expérience el placés dans des vases différents. « Ce discomycète se rapporte au genre Phialea Fr. Il prend nais- sance dans le grain même. À ce moment, l’albumen a complètement disparu, et on trouve à sa place le mycélium du champignon, intriqué en stroma à mailles peu serrées. Voici la diagnose de celte espèce que nous considérons comme nouvelle : Phialea temulenta nov. sp. Prill. et Delacr.— Ascomata nunc singularia, nunce gregaria in uno grano, plana vel paulüm undulato- convexa, lenuia, primüm subclausa, colore pallidà ex ochraceo melleà, 5-7 mm. diametro ; stipes leviter pallidior, æqualis, parte superiori usque ad cupulam sensim dilatatus, 7-10 mm. longus, 1/2-1 nim. diametro; ascis cylindraceis, 130X5y, pars sporifera Gôy, demüm opereulalis, iodo non cœrulescentibus ; sporidiis hyali- nis, obliquè monostichis, ovato-fusoideis 10X4,52; paraphysibus simplicibus, continuis, apicefulvescentibus paulümque incrassatis (1,5-2u). In caryopsidibus Secalis cerealis, post Endoconidium temulentum Prill. et Delacr., cujus est status ascosporus ; augusti decembrique 1891, in « Laboratoire de Pathologie végétale, Institut national agronomique », Parisiis. 11 février 1892. Champignons de couche attaqués par le Mycogone rosea. Par M. PRILLEUX Les cultures de champignon qui se font sur une très grande éten- due dans les anciennes carrières autour de Paris sont assez souvent ravagées par une singulière maladie. Bon nombre des champi- gnons, sur la couche, s’accroissent d’une façon tout-à-fait irrégu- lière, ils se gonflent, se boursouflent, se bossèlent et se déforment au point, parfois, de n’être plus que des masses monsirueuses qui peuvent atteindre une taille relativement énorme et où on ne dis- tingue plus rien d’un chapeau porté sur un pied. Ces masses informes sont couvertes par places d’une sorte de moisissure blanche; elles pourrissent aisément et ne peuvent être d'aucun usage. on les dit même vénéneuses. Les cultivateurs de champignon les désignent sous le nom de moles (1). Nous avons pu examiner au laboratoire de Pathologie végétale de ces moles provenant d’une importante culture de champignon de couche des environs d’Arcueil, chez M. Duvillard, culture dans laquelle l'apparition fréquente de ces déformations a causé des pertes considérables. La surface des moles est, sur de nombreux points, couverte d’un fin velouté pulvérulent, d’abord d’un blanc pur, puis couleur crême et enfin roussâtre. On reconnait au microscope qu'il est formé de filamentschargés de grosses spores globuleuses, rousses, naissant de l'extrémité renflée des filaments. C’est le Aycogone rosea, cham- pignon parasite qui a déjà été observé sur des agarics, en pleine cam- pagne, particulièrement sur l’Agaricus (Amanita) rubescens par Tu- lasne dans les environs de Paris et bien figuré par Bonorden et M. Plowright ; mais sur l’Amanila rubescens, il ne paraît pas pro- duire les singulières déformations qu’il cause aux champignons de (1) Il nous semble plus naturel d'écrire le nom des champignons chan- gés en masse informes moles plutôt que molles. Ces champignons altérés ne sont pas mous, mais gluants. Le nom qu’on leur donne dérive natu- rellement du latin moles. Le nom de môle existe en français dans un sens spécial, mais ayant même étymologie. ri F LÀ ‘af dll AM ut arts ie à Sn RÉ EE his M GP éd s'il) aidés MYCOGONE ROSEA, 25 couche qu'il attaque dans les galeries au moment où ils se forment sur les couches. ‘ Le Mycogone rosea porte deux sortes de spores. Outre les gros- ses conidies globuleuses que l’on a désignées aussi sous le nom de chlamydospores, il se produit en outre à l'extrémité des rameaux voisins du bout des filaments de petites conidies le plus souvent simples, ovoides ou oblongues, lisses et incolores. Les grosses conidies ou chlamydospores sont produites à l’extré- mité renflée en boule de rameaux plus éloignés du sommet. La boule transparente formée par le support ainsi gonflé de la chlamy- dospore, y adhère fortement et se détache avec elle, au moment de la maturité, du rameau qui la portait. L2 chlamydospore sphérique, roussätre, à paroi un peu épaissie, parait marquée de très fines ponctuations saillantes, elle semble échinulée. On à, par analogie, considéré le Mycogone rosea, comme l'état conidien d’un Æypomyces qui a reçu de Tulasne le nom d’Æypomy- ces Linkii ; mais cetle forme à périthèces n’a encore jamais été ob- servée. Les cultivateurs de champignons ont la déplorable habitude de laisser pourrir sur le sol des galeries les moles qu'ils enlèvent des couches. Ces moles sont couverts de milliards de spores de Myco- gone. Il est bien évident que cette façon d'agir doit contribuer très puissamment à propager le dangereux parasite sur les champignons de couche. S'il n’y a pas de moyen direct de combattre le déve- loppement du Mycogone sur les champignons, on pourra du moins diminuer considérablement les chances d'infection en recueillant soigneusement dans des paniers tous les moles que Fon rencontre et en les portant hors des galeries pour les détruire, soit en les brülant, soit en les enfouissant dans le sol. Nous avons cru pouvoir rapporter au Mycogone rosea le parasite du champignon de couche. Dans une lettre publiée dans le Gar- deners chronicle (3 avril 1889) sur une maladie du Mousseron, M. Cooke à émis avec grande réserve l'idée que le Wycogone qui la produit, bien que fort voisin du M rosea, pourrait être rapporté au M. alba Pers. Persoon en créant cette espèce (Mycologia Europæa I, p. 26) dit que c’est peut-être une forme jeune du M. rosea. Sac- cardo ne la mentionne que pour dire qu'il n’en connaît rien. — 26 PRILLIEUX. M. Boudier à l’occasion d’une nouvelle espèce de Mycogone (M. ochracea) a donné (Bull. Soc. mycol. Tome VII, p. 81, PI. V, fig. 2) pour le diamètre du lobe supérieur de la spore du MW. rosea 30-35, tandis que Saccardo indique 25: seulement. Nous avons trouvé pour le parasite des champignons de couche 23-244, taille inférieure à celle attribuée par M. Boudier au Y. rosea. Une maladie des champignons de couche, qu'il est difficile d'identifier à celle qui est développée à Arcueil, a été observée en Autriche auprès de Vienne par M. Otto Stapf en 1889 (v. Bull. de la Soc. d’Hortic. de France n° de mai 1890). Il l’attribue au Verti- cillium agaricinum de Corda qui est considéré comme la forme conidienne de l’Hypomyces ochraceus Persoon, champignon dont on connait la forme parfaite et qui a été observé par Tulasne sur plu- sieurs Russules (R. emetica, R. adusta etc.). M. Stapf n’a pas ob- servé sur les champignons malades les fructifications en chlamydos- pores (Blaslotrichum puccinioïdes Preuss.) correspondant aux spores globuleuses de Mycogone, mais il a observé les sclérotes décrits par Tulasne pour lHypomyces ochraceus. Les champignons envahis par le Verticülium agaricinum languis- saient, leur croissance se ralentissait beaucoup ou s’arrétait au point qu'on les voyait rarement atteindre plus de 3 centimètres de hau- teur. Leur pied et plus tard aussi leur chapeau perdaient leur con- sistance, devenaient mous presque gélatineux et même déliquescents. Cette description répond mal à la taille monstrueuse et à la figure informe des moles des carrières d’Arcueil. Il est probable qu'il s’agit de deux maladies différentes produites par des champignons de même genre mais non de même espèce. 11 février 1892. Observation sur le Napicladium Tremulæ, forme conidienne du Didymosphæria populina. Par M. PRILLEUX Dans un récent travail publié dans le numéro du 1er janvier 1892 de la Revue mycologique de M. Roumeguère sous le titre : « Re- marques éliologiques sur la maladie du peuplier pyramidal, » NAPICLADIUM TREMULÆ. 27 M. Vuillemin conteste absolument que le Napicladium Tremulæ _ soit, comme je l'ai affirmé, la forme conidienne du Didymosphæria _ populina et même qu’il se développe en parasite sur les feuilles es vivantes du peuplier. Selon lui, c’est seulement quand les feuilles gs ont été tuées, avec le rameau qui les porte, par le mycelium du à Didymosphæria que le Napicladium y apparaît et y vit en sapro- _phyte. Voici en quels termes il s'exprime (loc. cit. p. 23) : « Les feuilles « périssent aussi bien que le rameau ; mais la dessiccation envahit « d’abord le pétiole au contact de É tige noircie, puis la base du « limbe, le sommet restant vert le dernier. Celte marche indique ___« suffisamment que l’altération de la feuille, contrairement à l'opi- _« nion de M. Prillieux, est secondaire et résulte d’une extension de “ 3 « la maladie des rameaux. Une fois tuée, la feuille se couvre de _« saprophytes, notamment de Vapicladium Tremulæ qui, Fi «M. Prillieux, est A A M en Touraine, tandis qu’en "7 Lorraine je l'ai observé très rarement. J'ai l'honneur de présenter à la Société re échantillons d’herbier _ de feuilles de peuplier et de tremble qui portaient çà et là sur un fond bien vivant des taches couvertes de Napicladium Tremulæ. s montrent fort clairement que l'opinion si nettement formulée par M. Vuillemin n’est pas juste. Il sera bien facile de trouver aux environs même de Paris, dans quelques mois, des milliers de feuilles vertes de diverses espèces de peupliers portant des taches couvertes de fruclifications de Napi- cladium Tremulæ. I n'est guère plus rare ici que dans le centre de la France et sur les bords de la Garonne, où je l'ai récolté au printemps dernier en quantité sur le peuplier blanc. Je rappellerai, du reste, l’expérience faite il y a trois ans dans le Laboratoire de Pathologie végétale, dans laquelle nous avons vu les jeunes feuilles naissant sur des rameaux de peuplier, dont les pointes desséchées et courbées en crosse portaient des spores müres de Didymosphæria populina, se couvrir de taches sur lesquelles se développèrent des conidies de Napicladium. (Soc. Mycol. 1889, p. 124). A1 février 1892. + —_———— — — Note sur deux Champignons nouveaux. Par M. P, HARIOT. 1° HexaGoNA POBEGUINI n. sp. H. pileo dimidiato sub-reniformi, 8 cent. lato, suberoso, margine acutiusculo, paullulum sinuato, postice 3 cent. crasso, sulcatulo, zonato, zonis crebis discoloribus, umbrinis aliis et puberulis, gri- seo-pallidis alteris et nitentibus, radiatim scruposo ; hymenio ferru- gineo, carne crassiori rufo-lutescente, poris hexagonis polygoniis ve, Tmm-1 cent., dissepimentis crassioribus, acie obtusà integer- rima, intus (sub lente) pilosulis. Do Pobeguini, qui hanc speciem eximiam in congoensi regione de- texit, libenter dicata. Cette espèce très distincte appartient au groupe des « sulcatæ » sans qu'on puisse l’assimiler à aucune de celles qui ont été décrites jusqu'à ce jour. Les alvéoles examinées à la loupe paraissent tapissées de pelites pointes formées par des touffes de filaments de même nature que le tissu sous hyménial. M. Patouillard (1) avait déjà signalé cette particularité dans le Favolus brasiliensis Fr. et dans quelques Lentinus exotiques. Nous lavons retrouvée également dans les Hexagona apiaria Pers. et Deschampsii Har. Si ce caractère était constant, il permettrait d'établir parmi les Hexagona deux sections sous la dénomination d’ € Æexagonæ tri- chophoræ » et € H. atrichæ ». Aucune des espèces comprises par- mi celles qui présentent des alvéoles pruineuses ou glaucescentes ne rentrerait dans le premier groupe formé exclusivement, à notre connaissance du moins, de formes à alvéoles ferrugineuses apparte- nant aux « A. hirlæ » (H. Deschampsit et apiaria) et aux « H. Sul- catæ »(H, Pobequini). 20 Uromyces BRIARDI n. sp. U. teleutosporis fuscescentibus, ovoideis globosisve utrinque rotundatis, dense et grosse tuberculatis, tuberculis prominulis conicis obtusiuseulis, episporio crassiori 24-32X20y, pedicello breviore hyalino suflultis ; uredosporis globosis dilute-flavican- (1) Patouillard, Bull. Soc. Mycol. VI 1. p. 19 (1890). Es DEUX CHAMPIGNONS NOUVEAUX. ti bus, punctulatis, episporio erassiuseulo, 20-243 ; soris utriusque to næ minutis pulverulentis, ferrugineis, confertis, confluentibus paginam totam inferiorem occupantibus, in :onsortio evolutis. Le Briard rei mycologicæ solertissimo indagatori dicata spe- S Les. _ Ad folia Viciæ salicz L. Méry-sur-Seine (Aube) exeunte mense à 1891. _ Je ne puis rapprocher d’aucune des autres espèces d'Uromyces er. EE cer les Vicia, la plante que je viens de décrire. Elle s’en distingue au premier examen par les gros tubercules saillants dont sont revêtues les téleutospores. Je ne connais encore que les formes es _ téleutosporée et urédosporée ; aussi la position systématique en _ est-elle douteuse, à moins que, par analogie avec le modus vivendi des Ur. Orcbi et Pisi, on ne la place dans le voisinage de ces der- 1 nières espèces. Par la forme des téleutospores on pourrait, avec tout autar de raison, la classer dans le groupe auquel appartiennent les Ur. Genistæ tincloriz, Anthyllidis etc. ra Les Urédospores sont fréquemment habitées par une chytridinée, <= 'Olpidium Uredinis(de Lag.) Fischer signalé en Allemagne comme _ vivant aux dépens des Puccinia Violz, Rhamni, Airz etc. Les à _ sores sont également parasitées par le Darluca Filum Cast. 11 février 1892. | MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS — suite (1) — Par M. Em. BOURQUELOT. ee 42. — Genre Pazxillus Fries. ns Je n’ai analysé que deux espèces appartenant au genre Paxillus : _ lesP. atrotomentosus (Baïsch) et involutus (Batsch); mais, pour cha- __ cune d'elles, mes expériences ont porté d’abord sur des individus desséchés puis sur des individus frais. {1) Bull. de la Soc. myc. de France, t. V, p. 132, 1889. — T. VI, pp. 150 et 185, 1890. — T. VII, pp. 5, 50, 121, 185 et 222, 189i. 90 EM. BOURQUELO®. Paxillus atrotomentosus Batsch. — On sait que ce cham- pignon renferme une matière colorante rouge découverte, en 1878, par Thorner et considérée par ce savant comme un hydroquinon (1). La présence de cette matière, qui est assez soluble dans l’alcool, est un empêchement à la cristallisation des sucres. Aussi celle-er a été particulièrement longue à s'effectuer. Champignon frais el jeune. — Forêt de Rambouillet, août 1891. Quantité traitée quatre heures environ après la récolte : 75 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : tréhalose, 0 gr. 15 — 2 gr. par kilogr.— Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient la liqueur cupro-potassique. Réduc- tion correspondant à ( gr. 33 par kilogr. de champignon frais. Champignon desséché. — Bois de Pins des environs de Bièvre, septembre 1889. Quantité traitée, pesant après dessiceation : 110 gr. Matière sucrée isolée à l’état cristallisé : mannite, 1 gr. 50 — 1 gr. 36 p. 0/0. — Pas de tréhalose. Les eaux-mèêres réduisaient fortement la liqueur cupro-potassique. La réduction correspondait à 1 gr. 05 de glucose pour 100 gr. de champignon sec. Paxillus involutus Batsch. — Cette espèce a déjà été ana- lysée par Zopf(2) qui en a retiré de la mannite. Une première recherche a été faite pour déterminer la proportion d’eau qu’elle contient. 180 gr. de P. involutus frais el adultes, desséchés à Pair d'abord, puis à l’étuve à 100°, ont perdu 164 gr. Les champignons examinés renfermaient donc 91,114 p. 0/0 d’eau. Champignon frais el jeune. — Bois de Jouy en Josas, automne 1891. Quantité traitée trois heures environ après la récolte : 185 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : mannite, 1 gr. 90 — 10 gr. 3 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient à peine la lig. cupro-potassique. Champignon desséché. — Virofay, juilllet 1888. Quantité traitée pesant 320 gr. après dessiccation. Matière sucrée : mannite, 29 gr. 4 = 9,1 p. 0/0. — Pas de tréhalose. (1) Üeber den in Ag. atrotomentosus vorkommenden chinonartigen Korper. Ber. d. deutsch. chem. Ges., 1878, p. 533 et 1879, p. 1630. (2) Die Pilze (Dr Wilhelm Zopf), Breslau, 1890, p. 126. PT à ARE ri 0 MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. ol Les eaux-mères réduisaient notablement la liqueur cupro-potas- sique. TABLEAU RÉCAPITULATIF | | | | | NOMS DES ESPÈCES | MATIÈRE SUCRÉE RENDEMENT | | | | | | | | | | | P. alrotomentosus Batsch, frais .…. tréhalose 2 gr. 00 p.00 ! id. desséché| mannite | 1 gr. 36 p. ‘h | P. involutus Batsch, frais. ...... | mannite 10 gr. 30 p.°/5 id. desséché ...| mannite | 9 gr. 10 p. 0j 13. — GASTÉROMYCÈTES. Parmi les espèces appartenant à l’ordre des Gastéromycètes que j'ai étudiées, celles du genre Lycoperdon ont ‘présenté des difficul- tés particulières à l'analyse. L’extrait hydroalcoolique que l’on ob- lient dans le traitement ordinaire, abandonné à lui-même, ne donne pas de produit cristallisé, même au bout de plusieurs mois d’at- tente. J'ai dû reprendre cet extrait par la plus petite quantité d’eau possible, précipiter par de l'alcool à 90°, évaporer la solution alcoo- lique et répéter encore sur le nouvel extrait ainsi obtenu la même série d'opérations. À chaque addition d'alcool, il s’est produit un précipité assez abondant de matières floconneuses se rassemblant en une masse poisseuse au fond du vase: Ces matières, une fois éli- minés, la cristallisation s’est faite assez rapidement. Rhizopogon luteolus Fr. — Bois de Pins des environs de Jandun (Ardennes), octobre 1890. Poids 130 gr. Ce champignon a été traité à l’état frais par l'alcool bouillant, mais seulement trente-sir heures après la récolte. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 60 — 4er. G par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient faiblement la liqueur cupro-potas sique. Scleroderma vulgare Flora dan. — Bois de Meudon, 1891. — Individus jeunes, mais dont la gléba était déjà noirâtre. Quan- lité traitée deux heures après la récolte : 70 gr. Matière sucrée. Mannite, G gr. 48 = 6 gr. 85 par kilogr. Les eaux mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique, 32 EM. BOURQUELOT. Scleroderma2 verrucosum (Bull.) — Cette espèce récol- tée surtout dans la forêt de Verrières a été analysé à l’état frais à différents âges ct après dessiccation. Champignon frais. 1° Individus jeunes à gléba encore blanche. Quantité traitée deux heures environ après la récolte : 160 gr. Ma- tière sucrée : mannite, 0 gr. 25 — 1 gr. 56 par kilogr. 2 individus jeunes à gléba déja noirâtre, traités deux heures après la récolte, 99 gr. Matière sucrée; mannite, 0 gr. 40 — 7 gr. 3 par kilog, — Dans aucun des deux cas je n’ai pu séparer de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Champignon desséché. Récolte de 1889. Quantité traitée : 520 g. (à l’état sec). Matière sucrée : mannite 0 gr. 25 —1 gr. 13p.°/ — Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient la liqueur cupro-potassique. La réduc- tion correspondait à 0 gr. 11 de glucose pour 100 gr. de champi- gnon sec. Lycoperdon pusillum Batsch.-- Cette espèce a été analysée en 1883 par Müntz qui en a retiré du tréhalose et de la mannite. Les individus que j'ai traités, lesquels étaient jeunes et frais, ne m'ont donné que du tréhalose et cela seulement dans la préparation microscopique. Lycoperdon Bovista Linné. — Avec cette espèce, dont j'ai cependant traité près de 2500 gr., je n’ai pu séparer de matière sucrée. Il s’est formé seulement quelques cristaux de tréhalose dans la préparation microscopique. Les individus sur lesquels jai opéré, lesquels étaient jeunes et frais,avaient été récoltés 36 heures environ avant le traitement. Lycoperdon gemmatum Batsch. — Espèce récoltée dans les bois de Chaville pendant l’automne de l’année 1891. Individus jeunes et frais traités deux heures environ après la récolte : 295 g. Matière sucrée cristallisée : tréhalose. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. Quelques individus âgés, traités à part, m'ont donné une petite quantité de mannite. Lycoperdon pyriforme Schæff. — Espèce récoltée dans le bois de Meudon en septembre 4891. Individus jeunes agglomé- rés sur une souche et pesant en tout 410 gr. Traitement 3 heures ce MATIÈRES SUCRÉES DANS LES CHAMPIGNONS. 33 | après la récolte. Matière sücrée : tréhalose, 3 gr. 10—7 gr. 5 par _ kilogr.— Pas de mannite. É __ Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. TABLEAU RÉCAPITULATIF TRAITEMENT A L'ÉTAT : | | | NOMS DES ESPÈCES | JEUNE ET FRAIS |AVANCÉ ou DBSSÉCHÉ TE — | | Matières } Rendement | _ sucrées |. p. kilog. | Matières sucrées Rhizopogon luteolus Fr.....! | ERA (4,6 P/50 Scleroderma vulgare F1. dan! mannite 6g.85 c.| | _— verrucosum Bull. | mannite 7 30 \mannite (1,13p °/:) Lycoperdon pusillum Batsch. | tréhalose ». — Bovista Linné...| tréhalose [ ! — pyriforme Schæf.| tréhalose : 7 50 | | | _ gemmatum Batsch| tréhalose mannite | | | … LE GENRE MELIOLA um. … - cAnatomie. — Morphologie. — Systématique. Ë … (in-8 de 164 pages, et 2 planches; Poris, P. Klincksieck, 1802) LS à par M. À GaiLLarp. Nous venons de publier, sous ce titre, une monographie du genre L Meliola ; quelques extraits de ce travail ont déjà été corimuniqués _ à la Société Mycologique, nous pensons être agréable à nos confrères »-- en donnant aujourd'hui dans le Bulletin un résumé très succinet de _ la partie systématique, en indiquant les noms des espèces comprises dans chacun des groupes que nous avons établis. . Nous avons divisé le genre en deux sections : la première com- prenant les espèces à thèques ovoïdes ou globuleuses, et la seconde les espèces à thèques cylindracées ou claviformes ; nous ferons re- marquer de suite que certaines espèces dont les thèques n’ont pas ee été observées ont été rangées dans la premiére section : c’est qu’en 34 À. GAILLARD, effet la membrane de ces thèques se résorbe de très bonne heure, par suite d’une sorte de gélification, tandis qu’au contraire les thè- ques des ‘espèces placées dans la seconde section persistent tou- jours et se retrouvent à tout âge, même sur de très vienx spé- cimens. Chaque section est partagée en groupes d’après le nombre. des cloisons de la spore, caractère absolument constant dans chaque espèce. Dans chacun de ces groupes nous passons successivement en revue : 4° les espèces dépourvues de soies ; 2v les espèces à soies périthéciales ; 3° les espèces à soies mycéliennes, divisées en espèces à soies simples et droites, uncinées, fourchues ; nous avons établi enfin une 4° subdivision pour une espèce tout récemment découverte (Y. Cyperi Pat.) pourvue à la fois de soies périthéciales et de soies mycéliennes. Dans l’énumération qui suit nous marquerons en caractères gras les espèces inédites, et nous ferons précéder d’une astérisque les espèces dont les spécimens nous ont fait défaut. MErioLa Fr. Syst. Orb. Veget. p. IL. — Amphitrichum Spr. p. p. V. A. H. p.92. — Sphæria Fr., p. p. Syst. Myc. IT, p. 513. — Myxothe- cium Kze. p. p. in Fries, Syst. Myc. IL, p. 231. Périsporiacées follicoles, ou plus rarement ramicoles à mycelium périthécigère d’un brun foncé, épais, très-rarement resserré aux cloisons, mais jamais moniliforme, toujours pourvu d'hyphopodies capitées ou périthèces non développés, et le plus souvent d'hypho- podies mucronées ou rameaux mycéliens avortés, et de soies ou rameaux stériles. Périthèces globuleux ou ovoïdes, très-rarement dimidiés, carbonacés, astomes ou formés vers le sommet, d’un tissu délicat, plus pâle, paraissant se résorber à la maturité. Thèques sphériques ou ovoïdes, rarement cylindracées ou claviformes, ne bleuissant pas par l’'iode. Paraphyses nulles. Spores brunes à la maturité, atteignant toujours de grandes dimensions (28 à 80x) plu- riseptées transversalement; le nombre des cloisons, fixe pour la même espèce, varie de 2 à © dans les espèces actuellement connues. Mycelium conidifère grêle, fuligineux, partois rosé. Conidies fusi- ST LE GENRE MELIOLA. 25 formes, parfois tronquées au sommet, portées sur de simples bran- ches mycéliennes conidifères, ou bien sur des soies conidifères simples ou composées. SECTION Ï[. — THÈQUES OVOIDES OU GLOBULEUSES. A. — SPORES A 2 CLOISONS. M. clavispora Pat. B.-— SPORES A 3 CLOISONS. a. — Soies nulles. M. manca EN. et Mart.— d° var. fenuis Wint. — M, Bonr Gaill. — M. Andromedæ Pat. b. — Soies mycéliennes simples et droites. M. ganglifera Kalchbr. — M. Niessleana Wint. — M. pulchella Speg. — M. nidulans (Schw.) Cooke.— “M. formosa Welw. et Cur. — M. lanosa Pat.— M. iNsiGnis Gaill. — M. argentina Speg. c. — Soies mycéliennes uncinées. M. Wainioi Pat. d. — Soies mycéliennes fourchues. M. cladotricha Lév. — “M. octospora Cooke. C. — SPORES A 4 CLOISONS. a — Soies nulles. M. tomentosa Wint. — “M. ampullifera Wint. — M. Lagerhei- mii Gaill. — M. HeupeLort Gaill. — M. obesa Speg. — M. lævis B. et C. — ‘M. arachnoidea Speg. — ‘M. megalospora Speg. — "M. sub-crustacea Speg. — “M. crustacea Speg. — M. Wrighti B. et C.— M. plebeja Speg.— de var. asperrima Speg. — M. cryplo- corpa EN. et Mart. — “M. Melastomacearum Speg. — M. conglo- merala Wint. — M. PENICILLIFORMIS Gaill. — /. calva Speg. — M. asterinoides Wint.— d° var maJoR Gaill. — Hf. glabra B. et C. — “M. triloba Wint. — M. EcHINATA Gaill. — Y. Winterii Speg.— M. tonkinensis Karst. et Roum.— M. inermis Kalchbr. et Cooke. — d° var. macilenta Wint. — ‘MW. sororcula Speg.— M. anastomo- sans Wint. b. — Soies périthéciales. M. aciculosa Wint. — M. rorruosa Wint. in Herb. — Y/. coro- nata Speg. — M. MarTINIANA Gaill. — M. Molleriana Wint. L à" il QE PHILTTSR 36 A. GAILLARD. c.— Soies périthéciales et mycéliennes réunies sur la même plante. M. CypEri Pat. d. — Soies mycéliennes simples et droites. M. clavulata Wint. — M. sTRycHNICOLA Gaill. — “A. decidua Speg. — M. microthecia Thum. — M. Cookeana Speg. — d° var. MAJOR Gaill. — 9. ambiqua Pat. et Gaill — d° var, major Pat. et Gaïll. — 7. microspora Pat. et Gaill. — M. amphitricha Fr. — M. corallina Mtg. — M. PRÆTERvISA Gaill. — “M. armata Speg.— M. Araliæ (Spr.) Mg. — M. Mitchellæ Cooke. — M. zig-zag B. et CG. — M. malacotricha Speg, — d° var. LONGISPORA Gaill. — M. lu- dibunda Speg.— M. Desmodii Karst. et Roum. — M. brasiliensis Speg. — M. delicatula Speg. — M. MoNTAGxEt Pat. — M. stenes- pora Wint, “M. velutina Wint. — M. Leprospora Gaill.— M. THoL- LONIS Gaill.— M. FRANCEVILLEANA Gaill.— M1. Spegazziniana Wint. — M. Uzeana Pazschke. — M. Psidii Fr. — M. errtsa Gaill. — M. polytricha Kalchbr. et Cooke. — M. rRRADIANS Gaill. e. — Soies mycéliennes uncinées. “M. eriophora Speg.— *M. densa Gooke. — M. INTrERMEDIA Gall. — M. Baraxsæ Gaiïll. — M. PazscakeANA Gaill: — Y/, orbicularis B. et C. — M. Musæ (Kze) Mig. f. — Soies mycéliennes fourchues. M. PERExIGUA Gaill.— M. penricuzara Wint. — *. bifida Cooke. — M. bicornis Wint. — d° var. constipata Wint. — M. Monizis- PORA Gaill.— M. palmicola Wint.— M. EvamDA Gaill. — M. PEL- LucipA Gaill.— M. cReNaTA Wint.— M. ruscipuza Gaill. — M, Lo- RANTHI Gaill, — M. ZoruinGernt Gaill. — M. Weigeltii Kze. — M. bidentata Cooke. —. M. furcata Lév. — M. Evodiæ Pat, — M. ParouizLarpi Gaill. — M. tenella Pat. — M. Forgesnr Gaill. — M. picnoroma B. et C. — M. Bambusæ Pat. . SECTION Il. — THÈQUES CLAVIFORMES OU CYLINDRACÉES. A.— SPORES A 3 CLOISONS. M. hyalospora Lév. B: — SPORES A 4 CLOISONS. ‘M. clavatispora Spesg. e- LE GENRE MELIOLA. hs” * Le C. — SPORES A 5 CLOISONS. k os. quercina Pat. | Species imperfectè notæ. “M. triseptata B. et C. — *M. pulveracea Speg. — M. spinigera a _ Speg. -- Species dubiæ. M. penicillata Lév. — M. pachytricha (Link.) Sace.— M. tenuis MO :ei C. a Species excludendæ. M. Palmarum Kze et Fr. — (Asterina palmarum (Kze) Gaill.)— M. fumago Niessl. — M. oligotricha Mig. — M. Mac-Owaniana _ Thum. — YW. mollis B. et Br. — MW. Spartinz (Ell. et Ev.) Berl. et >. — Vogl. — M. Psilostomz Thum.— M. maculosa Ellis. — M. Bac- Se: _ charidis B. et Rav. — M. abjecta Schrad. — M. loganiensis Sacc. et Berl. — M. Heteromeles (Cooke et Hark.) Berl. et Vogl. — ; … M: balsamicola Peck. — M. sordidula (Lév.) Berl. et Sacc.). M. mu- re onata (Mtg.) Sacc. — M. Calendule Malbr. et Roum. — M. abie- … … tis (Cooke) Sacc. — M. ritri (Br. et Pass.) Sacc. — M. Cameliz . (Cat) Sace — M. Penzigi Sacc. — M. fenestrata C. et E. — à. fuliginoides (Rehm) Sacc.— M. Mori (Catt.) Sace.— M. Tetra- _ ceræ Muell. et Thum. > Nous réunissons à d’autres espèces les suivantes : M. cymbisperma Mig. (M. hyalospora Lév.).— M. contiqua Karst. . etR. (W. palmicola Wint.). — M. Ellis Roum. (M. nidulans À rs | (Schar.) Cooke). — M. quaranitica Speg. (M. ganglifera Kalchbr.) …_ — M. quinqueseptata Rehm. (M. inermis Kalchbr.). — M. quin- quespora Thum. (M. inermis Kalchbr.). — M. reticulatu Karst. et Roum. (M. tonkinensis Karst. et Roum.). — M. sanguinea El. et _ Ev. (M. manca Ell. et Mart.). — M. Puiggari Speg: (M. manca EU. et Mart.). — M. seminata Berk. et Curt. (M. glabra B. et C.). — M. Mœrenhoutiana Mig. (M. amphitricha Fr.). 3 Enfin nous sigoalons les synonymies suivantes : M. curvisea Lév. in Herb. (W. Musæ Mig.). — M. concinna Mts. ; in Herb. (M. Merenhoutiana. M. amphitricha).— M. panicea Mtg. in Herb. (W. amphitricha). à En résumé, nous admettons 112 espèces distinctes, parmi les- _ quelles 3 sont incomplètement décrites par leurs auteurs. Sur les 38 A. GAILLARD. 109 espèces restantes, 88 ont été décrites sur des échantillons authentiques, leurs caractères distinctifs ont été résumés sous formes de clef dichotomique, elles comprennent 32 espèces et 3 variétés nouvelles ; 21 espèces non observées ont été intercalées à la place qu'elles paraissent devoir occuper d’après les descriptions originales. Un aperçu géographique indique les nombres suivants pour les espèces signalées dans chaque région : Europe, 2.— Asie, 13.— Afrique, 33.— Amérique, 83. — Océa- nie, 43. : Nous avons déjà reçu, depuis la publication de ce travail, un certain nombre de nouvelles espèces ; elles feront l’objet d’une note spéciale. VARIÉTÉS PAR M. EM. BOURQUELOT. Les champignons au marché d'Iéna en 1891. — Le docteur Em. Pfeiffer, d’'Iéna, qui a déjà publié sur ce sujet, en 1889, deux articles dont nous avons entretenu les lecteurs du Bul- letin (1), a encore relevé, en 1891, quelques faits présentant un cer- tain intérêt (2). Dans la première moitié du mois d'octobre, on a offert sur le marché deux variétés du Psalliota campestris L. qui n'avaient pas été apportées jusqu'alors ; la variété vaporaria Otto, qui croit dans les terrains sablonneux et la variété silvicola Vittad., qui croit plutôt dans les terrains calcaires. Par contre, ni la variété praticola Vittad., ni le Psalliota hæmorrhoïdaria Kalchbr., qui ne sont cependant pas rares dans les environs d’Iéna, n’ont encore été mis en vente. Le Mousseron, Marasmius scorodonius Fr., a été vu une seule fois et Pfeiffer a rencontré, sur le marché de Dresde, le Marasmius cepaceus Fr. (1) Bulletin de la Soc. myc. de France, t. VI, p. LXXXVI, 1890. (2) Aufsicht des Pilxverkaufs 1891. Apotheker-Zeitung, 1891, p. 561. EM. BOURQUELOT Le Boletus edulis L. à été relativement rare dans le courant de —. cette même année, en sorte que l'offre a été inférieure à la demande. Deux fois le Boletus felleus Bull. a été offert en place du … cèpe comestible, et cela par des gens qui savaient fort bien qu'ils _ n'avaient pas à faire à celte dre espèce. Le docteur Pfeifler a _ trouvé une fois, au milieu de jeunes cèpes, un exemplaire du Eli _ zopogon rubescens Tul. ainsi qu'un exemplaire du Gomphidius _ viscidus L., qui se trouvaient évidemment là par mégarde. _ Enfin, il a rencontré une femme offrant un panier rempli de Rus- _ sula fœtens Pers., dont l'odeur désagréable est si caractéristique, au . milieu desquels se trouvaient un ou deux exemplaires du cèpe comestible et du Cantharellus cibarius. 2 _ Champignons desséchés falsifiés avec des mor- rf , ceaux de navet (1) — Alessandri a eu à examiner, dans ces derniers temps, de prétendus champignons’desséchés dont l'aspect _ extérieur et l'odeur ne répondaient nullement à la marchandise … qu'ils étaient sensés représenter. Ils bleuissaient manifestement avec la teinture d’iode et réduisaient forteinent la liqueur cupro- …— … pofassique, ce qui indiquait la présence d’amidon et de sucre. Un examen plus altentif a montré à l’auteur que le marchand avait … offert, au lieu et place de champignons, des navets desséchés. Des | navets coupés en tranches minces et séchés à l’étuve présentaient, en effet, tous les caractères du produit soumis à l'expertise. P] LE Le « toboshi », champignon du Japon analogue __ à l'Agaric blanc des pharmacies (2). — Les habitants # n de l'ile d'Yéso, l'une des grandes iles du Japon, désignent sous le … nom de {oboshi ou d'éburiko un champignon qui croît sur le tronc d'un mélèze, le Larix leplolepis. Ce champignon est une espèce de Polypore, atteignant la grosseur du poing. Sa surface, qui est rabo- cu teuse, est colorée du blanc jaunätre au jaune brunätre. Sa chair est _ blanche et ferme. Lorsqu'on le mäche, il paraît d’abord insipide ; mais il présente ensuite une saveur légérement amère. On en a retiré une résine et un acide organique. L’acide n’est pas identique avec lacide agaricique ; il aurait cependant aussi la propriété d'agir contre les sueurs des phtisiques. (1) Zeitscbhr. f. Nabrungsm. Unters. u. Hyg., 189, p. 79. (2) Tie pharm. Journ. and Transast. 1891, 1096 et 1170. 40 VARIÉTÉS. Matières toxiques contenues dans les champi- gnons vénéneux. — Dans une conférence faite à la Société des Naturalistes de Dorpat, le professeur Kobert vient d'exposer ses idées sur les causes et l’essence des empoisonnements par les champignons (1). Il partage les champignons vénéneux en quatre sections : 1° Les champignons contenant de la muscarine : Amanila mus- caria L., Amanila pantherina D. CG. et Boletus luridus Schæf. 2 Les champignons renfermant un suc laiteux : espèces appar- tenant au genre Lactarius dont quelques-unes sont cependant comestibles. 3 Les champignons contenant de l'acide helvellique : Helvella esculenta Pers.— Cette espèce n’est vénéneuse que si elle est con- sommée à l’état frais ; l'acide helvellique disparait pendant la des- sication et peut être enlevé au champignon frais par l’eau chaude. 4 Les champignons renfermant de la phalline : Amanita phal- loides Fr.— Kobert désigne sous le nom de phalline une toxalbu- mine végétale qui perd ses propriétés par décoction. Le champi- gnon désséché en contiendrait 4 p. 0/0. La dose mortelle en injec- tions sous-cutanées serail pour les chiens et les chats de un demi milligramme par kilogramme d'animal. (1) Pétersb. Med. Wochenschrift 1891, n°5 51 et 52. BULL. DE LA S0C MYC. DE FRANCE T. VHL- PL I Fig.3. [. AGARIC NU. — II AGARIC ENTERRÉ III. AGARIC OSTRÉIFORME BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE T'OUNEENPLAN L.Rolland del. I BOLET RÉTICULÉ-I.BOLET CÈPE-III. BOLET BRONZÉ. IV. BOLET FIEL (poison) BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE T. VEL.- PL. II. Fig 1. & v : À a Se = FES L.Rolland del. L BOLET SATAN (poison). — Il. BOLET BASANÉ (susper:) HI. BOLAI BAI © BULL. DE LA S0C. MYC. DE FRANCE T. VIII. - PL. IV. « ee; PAR Rte A ee, LIT ’ < Vnr pe. -#h ” RE AE om 1h : L.Rolland del. La RUES [. BOLET RUDE. — II. BOLET ORANGÉ HI. BOLET GRANULÉ BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE ÉONRE PE T L.Rolland del. I. BOLET LIMONEUX. — Il. BOLET BOUVILLON. I. BOLET SQUAMELLIFÈRE (suspect PROCÈS-VERBAUX MÉeÉANCES ET ACTES de la Société Mycologique de France 8 Extraits des Statuts de la Société Mycologique (') TITRE 1%. | Anr. 1cr.— La Société mycologique de France a été fondée, le 5 octobre 1884, à Épinal (Vosges), dans le but d'encourager et de propager les études relatives aux Champignons, tant au point de _ vue de l'histoire naturelle qu'au pet de vue de l'hygiène des usages économiques. Aer. 2. — Elle poursuit ce résultat : {° par la publication d’un Bulletin Pro et de mémoires scientifiques ayant la Mycologie pour objet ; 2° par des sessions mycologiques locales ou générales; + A par l'organisation de conférenees, d'expositions ou d'herbori- sations publiques, sur la demande des municipalités ou des dépar- | tements. Fe ART. 3. — La Société comprend trois classes de membres : 1° Les membres titulaires ; 2 Les membres correspondants ; 3° Les membres honoraires. Les étrangers sont admis, aussi bien que les Français, à faire partie de l’une quelconque de ces trois classes. ART. 4. — Les membres titulaires reçoivent gratuitement toutes _ les publications de la Société. Leur cotisation annuelle est de dix francs. 10 LS (1) Voir : Bulletin de la Société mycologique de France, 1. III, 1887 p. 15ett. V, 1889, p. CXV. 3 II SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE ART. 9.— Tout membre titulaire peut racheter ses cotisations futures et devenir membre à vie en versant une fois pour toutes la somme de cent cinquante francs. Arr. 6. — Les membres correspondants recevront le premier fascicule du Bulletin de chaque année qui contiendra le compte- rendu des sessions générales et spéciales et les notes traitant des usages économiques des Champignons. La cotisation annuelle des membres correspondants est de cinq francs. Ant. 7. — Tout membre correspondant peut racheter ses coti- salions futures et devenir membre correspondant à vie, en versant une fois pour toutes la somme de cinquante francs. Arr. 8 — Tout membre correspondant a la faculté de devenir membre titulaire, sans présentation nouvelle, et sur une demande adressée par écrit au président. Les prescriptions de l'art. 4 Ini deviennent dès lors applicables. Arr. 9.— Si le membre correspondant qui devient titulaire avait déjà racheté ses cotisations, comme il est dit à l’article T, il n'aura plus à payer annuellement qu'une colisation de cinq francs, sus- cepüble, elle aussi, d’être rachetée par un second versement de cent francs. Arr. 10. — Le titre de membre honoraire est réservé aux savants, français ou étrangers, dont les travaux auront contribué, d’une facon exceptionnellement importante, à l'avancement des études mycologiques. Les membres honoraires ne sont astreints à aucune cotisation. TITRE il. De l'admission et de l'exclusion des membres. Art. 114. — Nul ne peut être admis à faire partie de la Société à moins d’être présenté par deux membres honoraires, titulaires ou correspondants. Art. 42. — Les demandes d'admission sont adressées au pré- sident. Chaque candidat fait connaitre son nom, ses prénoms et qualités, son domicile, indique les deux membres qui appuient sa demande, et spécifie en outre la classe dont il désire faire partie (titulaire ou correspondant). suffrages exprimés. Arr. 45. — Les membres nouvellement admis presnent rang dans la Société à compter du jour où ils ont formulé leur demande d'admission. Les dispositions des art. 4 et 6 leur deviennent pos _ cables à partir de ce jour. Arr. 16. — Les membres honoraires ne peuvent recevoir ce & litre que sur la présentation du bureau de la Société et à la majo- _rité absolue des suffrages exprimés. Le vote à lieu comme il est prescrit aux art. 13 et 14. : Arr. 11. — Tout membre, titulaire ou correspondant, qui a né- gligé de payer ses colisations pendant deux années conséculives, eçoit du trésorier une lettre de rappel. Si cet avertissement de- meure sans résultat, le membre qui en a été l’objet est considéré, sans autre avis, comme démissionnaire, et cesse de faire partie de LE Société. _ Arr. 18. — La Société se réserve le droit de prononcer, pour use d'indignité, l'exclusion de lun quelconque de ses membres. te proposition d'exclusion est d’abord examinée par le bureau, qui, après avoir entendu le membre incriminé, s’il le désire, et _ après en avoir délibéré, présente à la Société, réunie en séance générale, un rapport sommaire. L’exclusion ne peut être prononcée _ que par un vote au scrutin secret, et par une majorité au moins égale aux deux tiers des suffrages exprimés. Æ ART. 19. — Les cotisations versées par un membre demeurent _ acquises à la Société, quelle que soit la raison pour laquelle ce _ membré a cessé d’en faire partie. LISTE GÉNÉRALE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE —( 1892 »)— MEMBRES TITULAIRES (1). MM. À ALISSE, propriétaire à Mareuil-sur-Ay, (Marne). ANDLER, Paul, étudiant, 70, rue Balagny, Paris. ANGIBOUST, 46, rue du Bac, Paris. ARNOULD (Léon), pharmacien à Ham (Somme). BainiER, Georges, pharmacien, adjoint au maire du 20€ arrondis sement, 44, rue de Belleville, Paris. Bazpy, docteur en médecine, 76, rue Boursaull, Paris. Baxës, attaché au Ministère des Beaux-Arts, 13, rue de la Tré- mouiile, Paris. BARLA, directeur du musée d'histoire naturelle de Nice, 6, Place Garibaldi, Nice (Alpes-Maritimes). F. BasrTine, 15, rue de Bellefond, Paris. Bez, Jules, professeur de botanique. à St-Sulpice (Tarn). BEerGEvIN (De), Ernest, 38 bis, boulevard d’Argenson, à Neuilly- sur-Seine (Seine). BERLÈSE, professeur, Avellino (Italie). BERNARD, Em., pharmacien à Beaucourt (Haut-Rhin). . BernanD, J., pharmacien principal de 2e classe, 9, rue de PAque- duc, Paris. F. BERNARD, J, pharmacien, Grande-Rue, à Pontarlier (Doubs). (1) Les noms des membres fondateurs sont suivis de la lettre F ; ceux des membres honoraires de la lettre H. rt: LISTE DES MEMBRES. V — Benrmour, pharmacien en chef à l’Hospice de la Vieillesse, à Bicè- _ tre-Gentilly (Seine). è © BERTRAND, docteur en médecine, pharmacien de 1" classe, Vagney (Vosges). en pharmacien, 27, rue de la Villette, Paris. - BEuFFEUIL, pharmacien à Saujon (Charente-[nférieure). _ BeurNIER, docteur en médecine, maire de Montbéliard (Doubs). F. Be nie: DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG (Alsace). _ Brceann, instituteur à Mouthier-en-Bresse, par Bellevesvre (Saône- DE. et-Loire). BLaxcnarp, Raphaël, professeur agrégé à la Faculté de Médecine, 32, rue du Luxembourg, Paris. Membre à vie. Borrac, professeur de philosophie au Lycée Condorcet, 103, rue de Rome, Paris. DéoonE (E.), rédacteur de la Lanterne, 2, rue Chaptal, Paris. Bonnie, Gaston, professeur de botanique à la Faculté des sciences S de Paris, 7, rue Amyot, Paris. Membre à vie. _ Borxer, membre de l’Institut, 27, quai de la Tournelle, Paris. _ Bounxer, président honoraire de la Société Mycologique, 20, rue de Grétry, Montmorency (Seine-et-Oise). F. BouLanp, pharmacien, rue de Paris, à Montreuil (Seine). Bourpor, professeur à l’externat St-Michel, Moulins (Allier). BourquEeLotT, Em., professeur agrégé à l'Ecole de Pharmacie, pharmacien en chef de l'hôpital Laënnec, 42, rue de Sèvres, Paris. Bouver, A., pharmacien de 1e classe, Autun (Saône-et-Loire). L. Boyer, président du tribunal avil, à Besançon (Doubs). Bréssyx, pharmacien à Asnières (Seine), 11, rue de la Station. - Bresapoza (Abate G.), Piazzetta dietro il Duomo, 12, Trento #2 (Tyrol). F. ‘dl BRETEGNIER-QuÊLET, Alphonse, industriel à Ronchamp (Haute- Saône). F. #7 BriarD, major en retraite, 7 bis, rue Grosley, Troyes (Aube). F. Briosr, Giovanni, direzione del R. Justituto botanico dell Universita di Pavia (Jtalie). BrunauDp, Paul, avoué, juge-suppléant au tribunal civil, 3, rue à ._ Saint-Vivien, Saintes (Charente-Inférieure). F. À CALLAY, Gharmacisn honoraire, au Chesne (Ardennes). Camus, Paul, 21, Avenue Carnot, Paris. VI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE MM. CaevariEr, docteur en médecine, 35 bis, rue de Seine, à Alfortville (Seine). Cinrracr, 208, boulevard Saint-Germain, Paris. Veuve CLAUDEL, Félix, propriétaire à Docelles (Vosges). CLauDez, Henri, à Docelles (Vosges) F Craupez, Victor, industriel à Docelles (Vosges). F. CLÉMENT, propriétaire, Grande-Rue Chauchieu à Autun (Saône-et- Loire). CLERMONT, docteur en médecine, 17, rue Saint-Dominique, Paris. Maurice pu COLOMBIER, 59, rue des Murlins, Orléans. Comar, ancien pharmacien, 28, rue Saint-Claude, Paris, F. Conpamy, étudiant en médecine, 59, rue Cardinal-Lemoine, Paris. CookE, rédacteur du Grevillea, 2, Grovesnov Villa, Londres, Angle- terre. CoPiNEau, Charles, juge au tribunal de Doullens (Somme). Mem- bre à vie. Cornu, Maxime, professeur administrateur au Muséum, rue Cuvier, 21, Paris, H. CosranTIN, Julien, maitre de conférences à l’Ecole normale supé- rieure, 49, rue d’Ulm, Paris. Courrois (L.), docteur en médecine, 40, rue de Flandre, Paris. Cousrox, Emile, pharmacien, 5, rue de l'Eperon, Vienne (Isère). Coururier, docteur en médecine, 2, place Saint-Goëry, Epinal (Vosges). F. CuisiN, dessinateur-lithographe, 39, rue de la Sablière, Paris. DAuNEAU, pharmacien à Saint-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire). DECLUME, imprimeur, 5, rue Lafayette, Lons-le-Saunier (Jura). Derurxes, 0., chef d’escadron d’artillerie en retraite, 19, rue Beauveau, Versailles. DEcacour, 4, quai de la Mégisserie, Paris. Decacroix, Georges, docteur en médecine, 27, rue d’Ulm, Paris. DELCOMINETTE, professeur à l'Ecole supérieure de pharmacie de Nancy, 23, rue des Deux-Ponts, Nancy. DEMANGEON, Gustave, percepteur à St-Genest-Matifaux (Loire). Deurzunw, Auguste, 47, boulevard Diderot, Paris. DouTEau, pharmacien à Dinchio, par Chantonnay (Vendée). DrevauLr, jardinier en chef à l'Ecole supérieure de pharmacie, 4, Avenue de l'Observatoire, Paris. DRE A Le ET VI D AET ET LISTE DES MEMBRES. VII MM. Dusors, L., pharmacien à Autun (Saône-et-Loire). Dugois-Divoire, Paul, étudiant à Angers, 29, place des Halles (Maine-et-Loire). Ducxaurour, inspecteur-adjoint des forêts, 5, rue Bernouilli, Paris. Durour, Jean, professeur de botanique à l'Université et à l’Institut agricole de Lausanne (Suisse). Durour, Léon, préparateur de botanique à la Sorbonne, Paris. Dumée, pharmacien, place de la Cathédrale, Meaux (Seine-et-Marne). Membre à vie. Durorrieux, propriétaire, 3, Square Lamartine, Paris-Passy. Duprorr, Denver Rectory Downham, Comté de Northfolk (Angleterre). Duran», S., professeur à l'Ecole nationale d’agriculture, 18, bou- levard de la Comédie, Montpellier (Hérault). DuTERTRE, rue de la Croix d'Or à Vitrvy-le-Français (Marne). Duvernoy, docteur en médecine, à Audincourt (Doubs). EissEn, industriel à Valentigney (Doubs). F. ErRERA, professeur, 1, place Stéphanie, Bruxelles. Membre à vie. ETIENNE, 319, rue de Charenton, Paris. FACULTÉ DES SCIENCES DE BORDEAUX, laboratoire de botan.(Gironde). FACULTÉ DES SCIENCES DE LYON, laboraloire de botanique de M. le Professeur Gérard. FAUQUERT, pharmacien à Montmorency (Seine-et-Oise). FÉRET, père, membre du Comice agricole d’Epinal, 16, rue Etienne Marcel, Paris. F. Ferry, René, docteur en droit, docteur en médecine, avocat à St- Dié (Vosges). F. DE FERRY DE LA BELLONE, docteur en médecine à Apt (Vaucluse). FeuiLLEAuBoIs, 7, rue des Bons-Enfants, à Fontainebleau (S.-et-M.). Finance, Justin, pharmacien, 5, boulevard Rouchechouart, Paris. F. FLamaur, Ch., professeur à la Faculté des sciences de Montpellier. FLicne, professeur d'histoire naturelle à l'Ecole forestière, rue St- Dizier, Nancy (Meurthe-et-Moselle). F. FouET, propriétaire à Trignières (Loiret). Fourier, docteur en médecine, président de la section d'Epinal du Club alpin Français, à Rambervilliers (Vosges). F. Fournier, Henri, docteur en médecine, 60, rue Miromesnil, Paris. GABRIEL, commissaire de surveillance administrative des chemins de fer à Chartres. VIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. GADEAU DE KERVILLE, homme de sciences à Rouen (Seine-Tnférieure). GAILLARD, étudiant en pharmacie, 9, rue Sophie Germain, Paris. GaLLÉr, Edouard, économe au pensionnat St-Pierre, rue St-Martin, 43, Dreux (Eure-et-Loire). GEorrroy, Grande-Rue Chauchien, à Autun (Saône-et-Loire). GÉraRD, CL.-A., conservateur des hypothèques à Baume-les-Dames (Doubs). F. GÉéraRD, Professeur agrégé à la Faculté de médecine et de pharma- cie de Toulouse, 4, Grande Allée (Hte-Garonne). GILLET, vétérinaire principal en retraite, 31, rue du Pont Neuf, Alençon (Orne). F. | GizLor, K.-X., docteur en médecine, 5, rue du Faubourg St-Ando- che, Aulun (Saône-et-Loire). F. GLEYROSE, chef du matériel au Ministère des Finances, Paris. GoprRin, professeur à l'Ecole de pharmacie, Nancy. GousserY, pharmacien, place du Pélican à Angers (Maine-et-Loire). GRAZIANI, préparateur à l’Ecole de Pharmacie, 4, Avenue de l'Ob- servatoire, Paris. GUÉDON, propriétaire à Meaux (Seine-et-Oise). GuicraRD, pharmacien, 4, rue Blin de Bourdon, Amiens. GuiLLEmoT, Jules, sous-agent administratif de la marine, Quartier Siblas (Maison Lemoigne), Toulon. GuILLON, J., pharmacien à Frévent (Pas-de-Calais). GuRLIE, L., pharmacien à Neuville-aux-Bois (Loiret). Guyon, docteur en médecine à Remiremont (Vosges). HariorT, Paul, attaché à l'Herbier du Museum d'Histoire naturelle de Paris, 63, rue de Buffon, Paris. HarLay, Victor, 41, Place Ducale à Charleville (Ardennes). k HarzLsixskt, Fr., professeur, membre de l’Académie Hongroise, à Eperjes (Hongrie). F. HEerMaRyY, lieutenant-colonel d'artillerie, Calais. Huyor, propriétaire, 2, rue Macheret, Lagny-sur-Marne (Seine et-M.) | Hy (PAbbé), professeur à la Faculté libre d'Angers. F INTERNES EN PHARMACIE de l'Hôpital Laënnec,41, r. de Sèvres, Paris. JACQUEL, Gustave, 39, Enlerstrasse, Bâle (Suisse). JAGZENSKI (Arthur de), membre de la Société vaudoise des sciences naturelles, Maison Brimond à Montreux (Suisse). JACQUOT, pharmacien à Pontarlier (Doubs). Ta ue me : e : à en - st cs XP F L- +, LISTE DES MEMBRES. IX « MM. JEANMAIRE, Pasteur, au Magny d'Avignon, par Ronchamp (Haute- _- Saône). JEANPIERRE, juge au tribunal, 18, rue de la Préfecture, Epinal (Vosges). F. JAREAU, Hippolyte, horticulteur à Angers (Maine-et-Loire), Place des Halles. ; Joao, Da Morra Preco, Guimaràes (Portugal). JoLy, pharmacien, 64, rue du Faubourg Poissonnière, Paris. JouvancE, pharmacien, rue St-Lazare à Angers (Maine-et-Loire). _ Juiccar», Georges, négociant, rue de la Lourière, Epinal (Vosges).F. Juzmar», Henri, manufacturier, rue de l'Est, Mulhouse (Alsace). Jucuen, député de Loir-et-Cher, 8, rue du Belloy, Paris. ca = Karsren, P.-A., docteur en médecine à Mustiala (Finlande). F. _ Kzen, docteur, professeur à la technische Hochschule, Karlsruhe KR (Allemagne). +2 Kumoxsieck, libraire, 52, rue des Ecoles, Paris. MA “ Lagesse, Paul, professeur suppléant à l'Ecole de Médecine et de \e Pharmacie, rue des Lices, 38, Angers (Maine-et-Loire). LABORATOIRE D’ANATOMIE ET DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE (Prof. Van. nm Tieghem), 63, rue de Buffon, Paris. | LABORATOIRE DE BOTANIQUE CRYPTOGAMIQUE, à l'Ecole de Pharmacie ÿ de Paris, 4, Avenue de l'Observatoire. _ LaxG, Emile, industriel à Epinal (Vosges). F. _ Lapicoue, Augustin, vétérinaire, 5, rue de la Bourse à Epinal D (Vosges). F. (ee LapicquE, Louis, étudiant en médecine, 7, rue Michelet, Paris. F. À Lapierre, 18, rue Bréa, Paris. De LapzancnEe, Maurice, propriétaire au Château de Laplanche, L près Luzy (Niëvre). Membre à vie. LEBRETON, André, boulevard Cauchoise, 43, Rouen, (Seine-Infèrre). Membre à vie. F. Lecœur, pharmacien, à Vimoutiers (Orne). LeGras, F., 88, Boulevard Beauvoisine à Rouen (Seine-Inférieure) LEGRELLE, À., docteur es-lettres, 11, rue Neuve, Versailles. Mem- bre à vie. Lecvé, à Mondoubleau (Loir-et-Cher). Membre à vie. Le Monnier, professeur à la Faculté des sciences, 7, rue de la Pé- pinière, à Naney (Meurthe-et-Moselle). F. À a Ve … 1 + NE" PACRAS LS 5e FEU x TR x SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. LEMONNIER, avoué de 1° instance, 12, rue Guénégaud, Paris. LEvEILLÉ, Albert, archiviste-bibliothécaire de la Société entomolo- gique de France, 42, rue St-Placide, Paris. LrèBAUT, ingénieur, 59, rue Galilée, Paris. Lougrieu, G., docteur en médecine, 50, rue de Rivoli, Paris. Lucan», L., capitaine en retraite, 5, rue Boutellier, Autun (Saône- et-Loire). F. LupwiG, gymnasial oberlehrer Greiz, principauté de Reuss (Alle- magne). LuTon, pharmacien à Beaumont-sur-Oise (Seine-et-Oise). MAGniw, professeur à la Faculté des sciences de Besançon (Doubs). Macnus, professeur extraordinaire de botanique à l’université de Berlin, Blumer-Hoff, 15, Berlin (Prusse). MainGaup, Ed., pharmacien à Villefagnan (Charente) F. MazinvauD, 8, rue Linné, Paris. Membre à vie. MANTIN, G., propriétaire, 54, Quai de Billy, Paris et château de Bel-Air, Olivet (Loiret). Membre à vie. Marçais (l'Abbé), 19, rue Ninau, Toulouse (Haute-Garonne). Mem- bre à vie. MarcHaND, professeur de botanique cryptogamique à l'Ecole supé- rieure de Paris, à Thiais par Choisy-le-Roi (Seine). MARIE, pharmacien, rue Chaperon-Rouge, à Avignon. MaRiLLier, Léon, 7, rue Michelet, Paris. MarsAULT, pharmacien à Blois (Loir-et-Cher). MarTAUD, pharmacien-major à l'Hôpital militaire à Toulouse (Hte- Garonne). MarTiN, membre de la Société botanique, à Aumessas (Gard). Masse, Léon, pharmacien à Vendôme (Loir-et-Cher). MATHIEU, inspecteur des chemins de fer de l'Est, à Remiremont (Vosges). F. MATRuCHOT, agrégé préparateur à l'Ecole normale supérieure, 45, rue d’'Ulm, Paris. MÉNIER, professeur à l'Ecole de médecine, 1, rue Prémion, Nantes. Micuez, Auguste, à Carrières-sous-Bois, par Maisons-Laffite (Seine- et-Oise). Moxop, conseiller à la Cour de Cassation, 39, rue Jacques Dulud, Neuilly-sur-Seine (Seine). Moror, docteur ès-sciences, 9, rue Regard, Paris. LISTE DES MEMBRES. Mouzan, pharmacien-major de 1" classe à l'hôpital militaire, 11, : rue du Bocage, à Nantes (Loire-Inférieure). F. J Mousnier, pharmacien à Sceaux (Seine). F. Move (PAbhé), professeur d'histoire naturelle au séminaire de philosophie d’Alix, par Anse (Rhône). _ Muzer, propriétaire à Cloyes (Eure-et-Loire). _ K.K. Naturhistoriches Hofmuseum Botanische Abtheilung, Wien L F (Autriche). LA _! NavrancourT, Marcel, pharmacien à Ruffec (Charente). Nez, Eugène, 28, rue Herbière, à Rouen (Seine-Inférieure). Wem- bre à vie. F. Nrepce Sr-Vicror, rue de la Fédération, 59, Montreuil-s-Bois (Seine). _ Noez, E., Moyenmoutier (Vosges). Membre à vie. a _ Ocxer, Paul, vérificateur de la culture des tabacs à St-Marcellin 7 (Isère). _ Oupemas, professeur à l’Université d'Amsterdam (Hollande). Ozaxon, Charles, propriétaire à St-Emiland, par Couches-les-Mines (Saône-et-Loire). Paneau, Ch., fabricant de lingerie à Verdun (Meuse). à Panizzr (Le Chevalier François), consul de la République Orientale 5 de l'Urugay, à San-Remo (Italie). _ Parenr, à Barlin, par Hersigny-Coupigny (Pas-de-Calais) WE Parisor, F., capitaine en retraite, 57, rue Dalayrac, à Fontenay- # sous-Bois (Seine). à À PAsQuiER (le Chanoine), doyen de la Faculté libre des lettres, place AL Marguerite d'Anjou, à Angers (Maine-et-Loire). ù ParouizzanD, N., pharmacien de {re classe, 22, rue du Parc à Fon- di tenay-sous-Bois (Seine). F. L: Pazscuke, docteur, Heinreichstrasse, 29, Leipzig (Allemagne). 7 PO PELTEREAU, notaire honoraire, à Vendôme (Loir-et-Cher). Membre à vie. F. PERRIN, ancien magistrat, 14, rue aux Fées, Langres. PerEaux, professeur à l'Ecole vétérinaire, Lyon (Rhône). F. Parures, William, Canonbury. Schrewsbury (Angleterre). _ Pcaxcnow, Louis, docteur en médecine, 5, rue Nazareth, Mont pellier (Hérault). Membre à vie. PLowriGur (Charles-Bagge), 7, King-Street King'sLinn (Angleterre). Porraurr, Georges, 16, boulevard St-Germain, Paris. Qi “ind À pe % L | 4 ; | XII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. Prizcteux, 14, rue Cambacérès, Paris. Pornin, 162, boulevard Magenta, Paris. QuÉLET, président honoraire de la Société mycologique, docteur en médecine à Hérimoncourt (Doubs). H. et F. Quincy, Ch., instituteur au Creusot (Saône-et-Loire). RAILLET, professeur à l'Ecole d’Alfort (Seine). RarMBauLT (l'Abbé), vicaire à St-Germain le Guillaume, par Andouillé (Mayenne). Raourr, Charles, docteur en médecine, Raon-l’Etape (Vosges). F. Membre à vie. Racapé, Maurice, préparateur de géologie, 24, rue du Clos, à Be- sançon (Doubs). Renan, docteur en médecine à Ratisbonne (Bavière). Ricow, Ch., docteur en médecine, St-Amand-sur-Fion (Marne). F, Pisso (Le chevalier Antoine), avocat, place de Garibaldi, 4, Nice (Alpes-Maritimes). RozLanp, Léon, 80, rue Charles Laffitte, Neuilly-sur-Seine(Seine). F. RousseL, J., 2, rue du Cherche-Midi, Paris. Roze, chef de bureau au Ministère des Finances, rue Monsieur-le- Prince, 28, Paris. SaccARDO, P.-A., docteur, professeur de botanique à l’Université de Padoue (Italie). F. SÉJOURNÉ (l'Abbé), professeur d'histoire nature au petit séminaire de Blois (Loir-et-Cher). F. SEYNES (De), professeur agrégé à la Faculté de médecine, rue de Chanaleilles, 15, Paris. SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE de Loir-et-Cher, Blois. Taurix, étudiant en pharmacie, 35, rue Royale, Versailles (Seine- et-Oise). TERQUEN, libraire of U. S. Département of Agriculture, 31 bis, bou- levard Haussmann, Paris. Tère, Nicolas, étudiant, 25, rue Poissonnière, Paris. TuErET, notaire, 24, boulevard St-Denis, Paris. Taézée, professeur suppléant d'histoire naturelle à l'Ecole de méde- cine et de pharmacie d'Angers ,11, place Ste-Croix (Maine-et-Loire). Tuomas, Ernest, professeur à l'Ecole d'Agriculture de la Brosse, près Auxerre (Yonne). 10 Tomas, docteur en médecine à Tanzies, par Gaillac (Tarn). F. te. 0 LISTE DES MEMBRES, xrIi MM. THoMiÈRES, avocat, 9, rue Lamartine, Paris. Turco-Lazzarr (Mwe la baronne), à Trente (Tyrol). Vaquer, rue de Chartres, Neuilly-sur-Seine. Viaza, professeur à l'Ecole nationale d'agriculture à Montpellier. VizLEMIN, docteur en médecine, Epinal (Vosges). Vox, docteur en médecine, pharmacien en chef de l’Hospice de la Salpêtrière, boulevard de l'Hôpital, 47, Paris. . VuizzemN, docteur en médecine, 9, rue des Ponts, à Nancy. Wem- bre à vie. WamrLicH, à l’Institut botanique de l’Académie de médecine mili- taire, St-Pétersbourg. MEMBRES CORRESPONDANTS. MM. Baupor, juge au Tribunal civil de Lons-le-Saunier (Jura). BELar, principal clerc de notaire, rue du Collège, à Lons-ie-Sau- nier (Jura). BERNARD, Paul, quincaillier, à Montbéliard (Doubs). BERNARD, vérificateur des poids et mesures, Montbéliard (Doubs). DiGuEur, commis-greffier du Tribunal civil de Lons-le-S. (Jura). BroussiLLow, juge de paix à Argueil (Seine-Inférieure). Cauus, Paul (Mme), 21, avenue Carnot, Paris. CHEVALIER (Mme), 35 bis, rue de Seine, Alfortville (Seine). ComMERsON, notaire, Montfleur, par St-Julien (Jura). Conraur, directeur de l'enregistrement, à Périgueux (Dordogne). DeuLzin (Mme), 41, boulevard Diderot, Paris. DuranxD, pharmacien à Eysines, près Bordeaux (Gironde). ETIENNE (Mme), 319, rue de Charenton, Paris. FERRAND, manufacturier, à Clermont-outre-Bois, par Montbéliard (Doubs). GauTHiEer, Charles, avoué à Lons-le-Saunier (Jura). GAUTHIER, Jérôme, avoué à Lons-le Saunier (Jura). Küss, pharmacien à Lons-le-Saunier (Jura). MarreL (Le comte de), conservateur des forêts, place de la Paix, à Lons-le-Saunier (Jura). PerbrizeT, J.-F., pasteur à Vaudoncourt, par Audincourt (Doubs). PERRIN, inspecteur des forêts, à Bruyères (Vosges). : ee ET LA XIV SOCIËÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. MM. Przcops, Ch., ouvrier à Hérimoncourt (Doubs). Pommier, notaire à Bruyères-en-Vosges (Vosges). VaucuiEer, Armand, chef de division à la Préfecture du Jura, Lons- le-Saunier. VerLy, instituteur à Hérimoncourt (Doubs). KE ABONNEMENTS AU BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ. Borrant C., libraire, rue des Saints-Péres, 9, à Paris. Ducau axp Ce. D. 37, Soho Square, London, Angleterre (3 abon- nements). R. FRIEDLANDER et Son, (Borrani), libraires, N. W. Carlstrasse, 11, Berlin. GEORG et KuND1G, libraires, Corraterie, Genève (Suisse). LE Sounier, libraire, 174, boulevard St-Germain, Paris. SCUOLA DI VITICULTURA ED ENOLOGIA (Borrani), Catania (Italie). VLaADEscu, professeur (J. Lechevalier) à Jassy (Roumanie). WELTER, libraire, 59, rue Bonaparte, Paris. ECHANGES. Muséum d'histoire naturelle de Nantes (Loire). Revue mycologique de M. Roumeguère, 37, rue Ricquet à Toulouse . Société des amis des sciences de HO Hôtel des Sociétés savantes, rue St-Lô (Seine-Inférieure). Société Française de Botanique, 19, rue Ninau, Toulouse (Haute- Garonne). * Société Royale de Botanique de Belgique, Bruxelles. É. ETAT des recettes et dépenses effectuées par M. Peltereau, :. trésorier, pendant l'exercice 1891. RECETTES 4° Reste en caisse, d'après les comptes insérés dans Je {er fascicule de 1891 : 4 : a uinns: du trésorier. PER EE LA TEL IS Le 890 f. 30 RE Aux-mains du secrétaire. . 2%)... ..... 7... 107 95 s 2 Recettes sur cotisations antérieures. .......... 40 » x 3° Recettes sur cotisations de 1891 : $ ETES REM ANT à RS EEE CR 2.000 » de D A M M ae cac 120 » | 4 Arrérages des rentes de la Société... ........ 12 | 5° Abonnements des libraires.................. NH » À M Enede "bulletins. 22. .:.:....:......., 238 » . 7° Remboursement sur lirages à part............ 20: y 4 Total des recettes... ...... 3.519 f.25 4 2 DÉPENSES. | 1° Brochages redus sur exercices antérieurs. ..... o4f. 50 20 Impression, envoi et brochage des bulletins et pe 1900 NS. 1 2e 22... 1.796 35 32 Loyer, chauffage et service... .............., 364 05 D: 4° Session de Rouen et cireulaires............... 157 30 | 5° Frais des recouvrements des cotisations par la e | LIT EROPPANSRPERE ER Se HP ET 09 65 6° Ports de fonds et correspondances du trésorier... 28 85 du: sécrétamiat, A2 LE 2. 137 35 8 Provision laissée aux mains du secrétaire. ..... 00 25 Total des dépenses............ 2.648 f. 30 4 BALANCE Désreceltes s'élèvent, AR... 3.019 925 RAA ACPORSen RE PRE RL. 2.648 38 IKrele en: cai986.:….. az à. 4.4 LENS : 930 95 XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. A la fin de l’exercice 1891, l'actif de la Socièté se compose, indépendamment de cereliquat en caisse, de : 1° Provision aux mains du secrétaire... .. PAT 00 25 2° Cotisations restant à recouvrer, évaluées approxi- mativement à /. 24042 éetete SSD A ENORIE 150 » 3e Souscription du Ministère de l'Agriculture à 30 abonnements pour 1891...... SC LS ES RANUE 300 » 4° T2 fr. de rente 3 0/0, emploi des confie à à vie ayant @oté. te 2.220 IN Has 24 ASNOS5 18 Total-de act er et 3.017f.05 SESSION MYCOLOGIQUE FEN UE "A LR OU ER ENTER —— POST — Séance d'ouverture. Le jeudi, 15 octobre, à 2 heures, la Société mycologique de France et ja Sociélé des Amis des sciences nalurelles de Rouen se sont réunies à Rouen dans la salle de la Société libre d'Emulation. Sur la proposition de M. Patouillard, président de la Société mycolo- gique, sont nommés pour la durée de la session extraordinaire : président, M. Niel ; vice-présidents, MM. À. Le Brelon et Du Port ; secrélaires, MM. 7. Gadeau de Kerville et Graziani. M. Nie! en prenant possession du fauteuil de la présidence pro- nonce l’allocution suivante : « Avant d'ouvrir la séance, je liens à remercier la Société myco= « logique de France et son sympathique président, M. Patouillard, « de l’honneur qu’ils nous ont fait en choisissant notre vieille cité « normande comme siège de la session extraordinaire de 1891. La « Société des Amis des sciences naturelles de Rouen et son prési- « dent conserveront la mémoire de cette fusion scientifique et ami- CRrsshs ÉD. NT D ET TE TS TT SESSION DE ROUEN . XVII à cale des deux Sociétés” Cette vie en commun, ces rapports « incessants et mutuels, ce contact avec des savants voués aux « mêmes études laissera parmi nous le plus doux et le plus durable « souvenir. » Il donne ensuite lecture du programme suivant élaboré par les botanistes de la Société des Amis des sciences et il en propose l'adoptiou. PROGRAMME. Vendredi 16 octobre. — Excursion dans la Forêt de Roumare. — Le soir, à 8 heures, séance de la Société des Amis des sciences. Samedi 17 — Excursion à Moulineaux et Forêt de la Loude. Dimanche 18 — Excursion à Louviers avec la Sociélé des Amis des sciences nalurelles. Lundi 19 — Excursion à la Forèt des Essarts, au Ma- drillet. _ — Le soir, à 8 heures, séance générale de clôture. Mardi 20 — Exposition. Ce programme est adopté et la séance est levée. ss € << 8 —— RAPPORT Sur les herborisations de la Session de 1891, et sur l'Exposition Mycolosique de Rouen. Par M. NIEL. Liste des personnes qui ont suivi les excursions de la Société mycologique : MM. de Bergevin, Boudier Bourquelot, A. Le Breton, Delacroix, Gadeau de Kerville, Graziani, Legras, Legrelle, Niel, Patouillard, Peltereau et Du Port, membres de la Société myco- logique; MM. Bardin, Bardel, Bonnière-Néron, Deruelle, Ch. xVHi SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Dubourg, R. Fortin, Izambert, Lancelevée, Lecerf, Lecointe, Le Marchand, Lemasle, D' Regimbart, Dr Tourneux, Vedy et Wilhelm, membres de la Société des Amis des sciences ; Mmes Bardin, Patouillard et Mile Du Port. Excursion à la Forêt de Roumare. Le vendredi 16 octobre, à midi, les membres de la Société myco- logique de France et quelques membres de la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen s’embarquaient au Pont Corneille sur un bateau omnibus à destination de Dieppedalle. Le temps pluvieux et froid était peu engageant ; néanmoins il y eut.peu de défections parmi les mycologues. En arrivant au quai de débarquement, plusieurs de nos collègues aperçurent sur les pilotis du ponton le Dædalea aurea qui se pré- sentait sous les formes les plus variées. On s’achemine vers la Forêt de Roumare en gravissant la cavée de Dieppedalle. Sur le bord de la route, à l'entrée de la Forêt, on récolle, en assez grande quan- tité, le rare Geoglossum viride et quelques bonnes espèces. Parvenus au carrefour du Hêtre des Gardes, on se met à explorer les futaies séculaires, hélas ! sans beaucoup de succès. Ces endroits frais, dont la végétation fongique est habituellement si variée, ne nous offrirent que quelques rares Russules et Cortinaires. A la Mare de lEpinay, on récolte le Peziza Eriophori. Nous cherchämes en vain les Naucoria Christinæ, Crepidotus roseolus, Bolbilius conocephalus, Lartarius cyathula et Pezisa Thumenti trouvés jadis par M. le Dr Quélet et M. André Le Breton. Voici la liste des champignons récoltés dans cette excursion : Clavaria similis, cristata. Hydnum rufescens, squamosuin. Dædalea quercina, aurea.— Boletus rugosus, scaber, chrysenteron, luteus, variegatus, edulis. Cantharellus cibarius, tubæformis. — Panus stypticus. Marasmius peronatus. Russula delica, fragilis. — Lactarius theiogalus, velutinus, blennius, quietus, torminosus. Hygrophorus conicus, niveus.— Gomphidius viscidus. Cortinarius pholideus, anthracinus, saturninüs, infractus, hinnuleus, rufoo- livaceus, purpurascens, anomalus, cinnamomeus, elatior. Hypholoma fasciculare, capnoïdes, — Stropharia æruginosa, ue LL 60e BL ES PNA ES RE SESSION DE ROUEN XIX Hebeloma elatum, crustuluniforme. — Inocybe rimosa, corydalina. — Pho- liota mutabilis. — Naucoria myosotis. Clitopilus orcella. — Pluteus cervinus. Mycena pura.— Collybia maculata, radicata.— Clytocybe laccata, inversa.— ‘Tricholoma cinerascens, sulfureum, flavo-brunneum, rutilans, terreum . — Lepiota cristata. — Amanita Mappa, vaginata, rubescens. Geoglossum viride. — Helvella leucophæa, lacunosa. -- Leotia lubrica.— Bulgaria inquinans. — Xylaria hypoxylon. — Elaphomyces variegatus, asperulus. 3 Excursion à Moulineaux, Forêt de la Londe. La seconde excursion s’est faite le samedi 17 par un temps su- perbe; elle avait pour but la Forêt de la Londe et les environs de Maison Brülée. Les mycologues quittèrent le train à Moulineaux, petite halte située en pleine forêt. Gravissant le coteau qui domine le tunnel, ils descendirent à travers les taillis pour atteindre le vallon qui aboutit aux ruines du chateau de Robert le Diable. A cet endroit, on fit une halte de quelques minutes pour admirer le spectacle le plus ravissant et le plus grandiose à la fois. Par cette belle matinée d'automne la vue pouvait embrasser l'immense pano- rama qui s'étend depuis Rouen jusqu'aux coteaux qui longent la Seine à Duclair. Ce tableau, un des plus jolis de la Normandie, est assurément fait pour se graver dans la mémoire. Vers onze heures, on atteignit la Maison-Brulée où nous attendait un modeste déjeuner. Avant de reprendre notre course à travers la forêt, nous fûmes visiter le monument du Mobile, douloureux souvenir de l'année terrible, élevé en 1871 à la mémoire des mobiles tués dans les rencontres de Moulineaux et de la Londe. Ce monument simple et modeste, sorte de pyramide en granit, est surmonté d’une statue en bronze, représentant un mobile en tenue de campagne, l’arme au pied, dans une attitude triste et recueillie. Le retour à Moulineaux se fit par la grande allée qui fait face au restaurant de la Maison-Brulée en traversant des futaies et des bois de pins qui nous fournirent quelques bonnes espèces de cham- pignons. Voici la liste des espèces trouvées dans cette excursion : Amanita phalloides, echinocephala, pantherina, muscaria,rubescens, Mappa. — Lepiota cristata, amianthina. — Armillaria mellea. — Tricholoma murinaceum, terreum, flavo-brunneum, album. — Clitocybe clavipes, » (A at DUR, À - VE D xx SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE inversa, tumulosa, nebularis, laccata. — Collybia radicata. — Mycena galericulata, polygramma, galopus, filopes. Pluteus cervinus. — Entoloma nidorosum. — Clitopilus Orcella. — Lepto- nia serrulata. — Nolanea pascua. Pholiota caperata, radicosa.— JInocybe corydalina, scabella, rimosa, geo- phylla, lanuginosa. — Hebeloma crustuliniforme. — Galera hypnorum.— Tubaria furfuracea. ; Coprinus micaceus, ovatus. — Psalliota campestris. — Psathyrella graci- cilis. — Stropharia æruginosa, albo-cyanea.— Psylocybe bullacea. — Hy- pholoma lacrymabundum. Cortinarius rufo-olivaceus, calochrous, sublanatus, bivelus, einnamomeus, oricalceus, croceo-cœruleus, albo-violaceus, decipiens, elatior, cristallinus, pholideus, miltinus, hemitrichus, delibutus, armillatus, triumphans, an- fractus, glaucopus, cyanopus. Paxillus involutus. — Hygrophorus Cossus, hypothejus. Lactarius piperatus, torminosus, vietus, glyciosmus, theiogalus, velutinus, pallidus. — Russula ochroleuca, lutea, cyanoxantha, nigricans, alutacea, fragilis, lepida. Cantharellus tubæformis.— Craterellus crispus.— Marasmius peronatus.— Lenzites flaccida. ? Boletus edulis, chrysentheron, luteus, aurantiacus, piperatus, variegatus, æreus, floccopus. — Polyporus adustus, Radula.— Poria vulgaris. — Ra- dulum quercinum.— Dædalea quercina. Hydnum repandum, velutinum avec Hyphomyces lateritius. Corticium quercinum. — Stereum hirsutum. Lycoperdon hirtum, gemmatum, pyriforme, excipuliforme. — Scleroderma vulgare, — Cyathus striatus. Clavaria pistillaris, cinerea, stricta. Nectria ditissima. — Hypoæylon fuscum. — Xylaria cornuta. — Bulgaria inquinans, sarcoïdes.— Rhytisma acerinum.— Peziza castanea, aurantia, hemisphærica, æruginosa. — Helvella lacunosa, crispa. — ÆElaphomuyces variegatus. Excursion à Louviers. Le dimanche 18 octobre était le jour choisi pour la plus grande excursion, non la plus longue toutefois, car la récolte d’un assez grand nombre de champignons se fit dans un espace de bois relati- vement resteint. Cette excursion fut faite de concert avec la Société des Amis des sciences naturelles de Rouen; 26 botanistes environ y prirent part. Le rendez-vous était Louviers. En arrivant dans celte petite ville nous fûmes reçus à la descente du wagon par M. Izam- bert, membre de la Société botanique de France, qui se mit gra- cieusement à notre disposition, lui et deux de ses amis, pour nous faire les honneurs de la ville et nous diriger dans notre herbori- sation. nur PA SESSION DE ROUEN xx! 74 matinée fut employée à visiter l’église et quelques vieilles maisons 4 | Après cette première partie du programme ou chacun s'était arrêté à sa fantaisie, on se réunit à l'hôtel pour le déjeuner. Pendant “85 l'entrain et la plus franche cordialité ne tardèrent pas à égner parmi des convives animés des mêmes goûts et réunis pour les mêmes études. Le repas achevé, on avait häte de se mettre en sampagne. Nous suivimes notre guide à travers le faubourg St-Ger- _ main par la route d’Elbeuf. Quelques instants après nous entrions "+ dans la forêt de Louviers, où bientôt commença la récolte des 5e suivantes : a | mastoidea, clypeolaria, amianthina, procera, aolent — Antares mel- _ lea. — Tricholoma sejunctum, cinerascens, equestre, saponaceum, sul- _ fureum, bufonium, melaleucum, grammopodium, murinaceum, nudum, QE Clitocybe obsoleta, iüfundibuliformis, inversa, laccata, nebularis, _ cyathiformis, popinalis.— Collybia rancida, dryophila, tuberosa, butyracea. LA — Mycena pelianthina, corticola, galopus, filopes, epipterygia, pura, _ galericulata, vitilis, ammoniaca, polygramma. x Entoloma sericellum, nidorosum, sinuatum. — Clitopilus Orcella. — Lep- Re tonia euchlora, serrulata, incana: — Nolanea mammosa, pascua. F | Pholiota mutabilis, radicosa. — Inocybe geophylla. — Tubaria muscorum, ‘ _ fufrfuracea.— Hebeloma longicaudum, erustuliniforme.— Galera hypno- "1 _ rum. — Crepidotus mollis. Hit silvicola. — Stropharia inuncta, æruginosa, semiglobata. — Psy- * locybe cricea. — Hypholoma AVES — SA us comatus. ; rain hinnuleus, acutus, azureus, cyanopus, cinnamomeus, pholideus, ax elatior, croceo-lamellatus, infractus, cyanescens, anomalus, impennis, \ cristallinus, bivelus, scutulatus, ianthipes. paleaceus, tabularis, infractus, _ sciophyllus, brunneus. er: _ Hgrophorus eburneus v. roseipes, conicus, Cossus. f _ Lactarius uvidus, obnubilus, torminosus, pallidus, subdulcis, glyciosmus, theiogalus, fuliginosus , pyrogalus, mitissimus, controversus, velutinus, qui etus.— Russula cyanoxantha, lepida, nigricans. Cantharellus cibarius, cinereus, tubæformis. — Marasmius Rotula, prasios- | : mus, porreus, ramealis. — Panus stypticus.—- Lenzites betulina. _ Boletus erythropus, scaber, subtomentosus, versipellis, edulis. — Polypo- rus versicolor. _ Hydnum repandum, zonatum. Clavaria juncea, rugosa, cinerea, cristata. Lycoperdon pyriforme, pusillum, excipuliforme, gemmatum. — Cyathus RS . striatus. : Leotia lubrica. — Xylaria hypoxylon. — Cordyceps militaris. — Peziza PR onotica. XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Excursion au Grand-Quevilly, à la forêt des Essarts et au Madrillet. Le lundi 19 octobre, la dernière excursion fut dirigée vers la forêt des Essarts et le Madrillet. Partis à midi par la gare d'Orléans, nous nous arrêtions quelques minutes après à la station du Grand- Quevilly. Nous étions là en pleine herborisation. Le terrain entiè- rement sablonneux nous offrit une végétation toute différente de celle que nous avions rencontrée dans les excursions précédentes. Là, dans un bois planté de Pins sylvestres et de Pins maritimes nous recueillimes les espèces suivantes, en regrettant de n’avoir point rencontré les Tricholoma Columbetta, Omphilia striæpileus, Psathyra semivestita, Lentinus cochleatus, Cortinarius malachius, Cortinarius fascialus qui avaient été récoltés daus les mêmes parages, il y a quelques années, par MM. le Dr Quélet, Lieury et A. Le Breton. Les espèces principales récoltées dans cette excursion sont rassemblées dans la liste suivante : 2 on t'hlél Mt idée fs à dé, de Amanita Mappa, porphyria, muscaria. — Lepiota erminea, amianthina.— Tricholoma nictitans, grammopodium, ionides, rutilans, albo-brunneum, panaeolum, cuneifolium.— Clitocybe dealbata, angustissima, clavipes, lac- cata var. proxima, brumalis. — Collybia butyracea, lacerata, maculata, angustissima, tuberosa. — Mycena pelliculosa, pura, stannea, pelianthina, epypterygia. — Omphalia griseola, onisca, fibula. Entoloma sericeus. — Clitopilus Orcella. — Leptonia serrulata. — Nolanea griseo-rubella. Pheliola marginata — Inocybe plumosa, lanuginosa. — Tubaria musco rum.— Hebeloma mesophæum.— Flammula sapinea. Psalliota silvicola, — Stropharia coronilla, semiglobata. — Psylocybe fœni- secii. — Hypholoma fasciculare. — Psathyrella gracilis. — Pancæolus sphinctrina. — Coprinus micaceus. Cortinarius argutus, cinnamomeus, semisanguineus, cœrulescens, nigri- cans, leucopus, mucifluus, anomalus. Gomphidius viscidus. — Paxillus leptopus, atrotomentosus, involutus. Hygrophorus hypothejus, virgineus, agathosmus, conicus, coccineus. Lactarius rufus, obnubilus, theiogalus, turpis, blennius. Russula fragilis, integra, furcata, adusta, fallax, consobrina. Cantharellus aurantiacus, cibarius. — Marasmius oreades, Coronillæ. Boletus badius, felleus, lanatus, variegatus, pinicola, sabtomentosus, luteus, bovinus, piperatus, edulis, erythropus. — Polyporus abietinus, amorphus. Hydnum repandum. Corticium giganteum. — Clavaria similis, falcata, inæqualis. — Cyphella albo-violascens. Scleroderma verrucosum. Peziza vesiculosa® — Leotia lubrica.— Geoglossum glutinosum. — Ptycho- £ gaster albus, citrinus. — Cordiceps microcephala sur le Molinia cœrulea. EXPOSITION DU | Congrès de la Société Mycologique de France A ROUEN. LISTE DES ESPÈCES EXPOSÉES _ Amanila mappa, ampla, vaginala, vaginata var. spadicea, rubescens, por- phyria, phalloides, pantherina, echinocephala, virosa, muscaria. — Lepiota granulosa, cristata, clypeolaria, procera, mastoidea, rachodes, amianthina. — Armillaria mellea, — Tricholoma rutilans, grammopodium , flavo- . _ brunneum, murinaceum, terreum, nidum, equestre, bufonium, sulfureum, _ pessundatum, album, panæolum, saponaceum, melaleucum, personatum.— .… Clitocybe obsoleta, laccata, laccata var. conica, inversa, infundibuliformis, _ proxima, fragrans, nebularis, cyathiformis, cerussata, tumulosa.— Collybia LAS | clavipes, contorta, dryophila, maculata, fusipes, CE butyracea, radi- 2 5. . cata. — Mycena galericulata, pelianthina, polygramma, epipterygia, galo- pus, pura. _ Clitopilus Orcella, popinalis. — Leptonia euchlora, serratula. — Enteloma ._ sinuatum, nidorosum, lividum.— Pluteus cervinus. — Hebeloma versi- _ pelle, crustuliniforme, mesophæum. # | apres squarrosa, caperata, radicata.— Inocybe cesariata, geophylla, cory- TES dalina, tricholoma, scabella, rimosa. — Flammula carbonaria. _ Hypholoma capnoides, sublateritium, fasciculare, lacrymabundum. — Stro- pharia æruginosa, serniglobata. — Psalliota silvicola. Cortinarius anfractus, imbutus, croceo-cœruleus, sublanatus, triumphans, purpurascens, fulgens, multiformis, armillatus, rufoolivaceus, cumatilis, miltinus, semisanguineus, cœrulescens, turbinatus, saturninus, hemitri- chus, caninus, tabularis, calochrous, anomalus, delibutus, brunneus, im- pennis, decipiens, collinitus, pholideus, elatior, mucifluus, albo-violaceus. | . Bolbitius hydrophilus, vitellinus. — Hygrophorus Cossus, hypothejus, virgi- ré neus, miniatus, conicus, coccineus. - Paxillus involutus, invelutus var. leptopus, atro-tomentosus. — Gomphidius viscidus, glutinosus. Lactarius glyciosmus, obnubilus, velutinus, blennius, theiogalus, turpis, tor- minosus, mitissimus, subdulcis, aurantiacus, vielus, rufus, pallidus, con- | troversus. — Russula integra, lepida, fragilis, nigricans, fallax, delica, adusta, lutea, cyanoxantha, ochroleuca, furcata, alutacea. L Cantharellus aurantiacus, tubæformis, Friesii, cibarius, cinereus, crispus, — Panus stypticus. — Marasmius peronatus, oreades, ramealis, porreus, ”u XXIV EXPOSITION DU CONGRÈS Boletus variegatus, edulis, æreus, granulosus, floccopus, aurantiacus, sub- tomentosus, chrysenteron, piperatus, luteus, bovinus, scaber, rugosus, pini- cola, felleus, sulfureus, badius, lanatus. — Polyporus medullapanis, versi- color, nummularius, unitus, lucidus, fumosus, Radula, varius, giganteus, vulgaris, betulinus, amorphus, perennis, fuseus, applanatus, hispidus, fer- ruginosus, fulvus, annosus. — Trametes gibbosa, aurea, rubescens. Phlebia merismoïdes. — Hydnum repandum, repandum var. rufescens, zonatum, velutinnm, imbricatum, Schiedermayri.— Radulum quercinum. Hymenochaete Cerasi. — Corticium quercinum, giganteum. — Stereum hirsutum. — Craterellus cornucopioïdes. — Thelephora laciniata, incrus- tans. Calocera viscosa. Clavaria cinerea, similis, cristata, stricta, muscoïdes , fragilis, formosa, rugosa, pistillaris. Phallus caninus. — Scleroderma verrucosum. — ZLycoperdon cælatam, echinatum, excipuliforme, gemmatum, umbrinum. — Cyathus striatus. Helvellu crispa. — Peziza onotica, vesiculosa, aurantiaca, badia, Eriophori, erratilis, polytrichina. — Bulgaria inquinans, sarcoïdes. — Geoglossum . glutinosum, viride. — {Leotia lubrica. — Claviceps microcephala.— Tuber excavatum, æstivum. — Xylaria hypoxylon. — Elaphomyces aspe- rulbus, variegatus. — Quelelia mirabilis, — Cenococcum geophilum. Séance de clôture. 19 OcToBRE. La séance est ouverte à 8 heures du soir, sous la présidence de M. Niel, président. M. Bourquelot lit une notice de M. Magnin sur Veuillot, de Lyon, qui avait été président durant la session extraordinaire de Paris en 1889. Il fait ensuite une communication sur la répartition des malières sucrées dans le Bolet orangé. Après lui, M. Patouillard expose quelques considérations sur les cystides, M. Delacroix communique les recherches qu'il a faites sur le parasile du vers blanc du hanneton etM. Boudier décrit deux nou- velles espèces de champignons appartenant au genre Gymno- ascus. M. Boudier donne, en dernier lieu, quelques renseignements sur les espèces les plus rares trouvées dans les excursions et, après une courte allocution de M. Niel, la séance est levée à 10 h. © 2 CPAS En a D LT Ne 7 COTES 22 ie Me . - ra PA % NT N CET ee \ 7 + ” Dh Site Me dE à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. Jours des Séances pehdant l’année 1892. Février | Mars Janvier Avril | Mai Juin | Septembre| Octobre Novembre: Décemn | » RE VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Deux fascicules, t. I (très rare). Prix: Année 1886. Un fascicule, t. II (très rare)... ». Année 1887. Trois fascicules, t. IITI....{ Le prix de chacu Année 1888. Trois fascicules, t. IV... Mer à de à : Année 1889. Quatre fascicules, t. V..:.4 de 12fr. pour les Année 1890. Quatre fascicules, t. VI ..f sonnes. étrangères Année 1891. Quatre fascicules, t. VII. .| Société. Les tomes I et IT, sont sur le point d’être épuisés et de, sont vendus qu’en collections complètes. BUREAU POUR 1892 MM. ParouiLcarn, Président, 22, rue du Parc, Fontenay sous-Bois (Seine). PRrizuieux, Vice-Président. DE SEYNESs, id. BOURQUELOT, Secrélaire-général, à l Hôpital Laënnee, | rue de Sèvres, 42, Paris: PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire à Vendôme. RoLLanD, Archiviste. 7 DELACROIx et GRAZIANI, Secrétaires. NOTA.— Les réclamations, changements adieu à et manuscrits doivent être envoyés à M. BOURQUELOT, secrétaire général, chargé de la rédaction. du + Bulletin, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laënnec, "Paris. Les champignons à à déterminer doivent être envoyés au Siège de la Sodiahe 84, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des Jours de séance. e SI = —— == | LS: DD)» Ë CE Se : LIN Ve Lons-le- Snée. — Hbhptiments et Lithographie Lucien Declume, rue Lafayette, #: ‘ DE LA YCOLOGIQUE £ ” TOME VIII LE ira FASCICULE: | Aves PARTS "AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ “É2TR 84, Rue de Grenelle, 84 * EEE FR re 1892 E _ Pubrié 1e 22 mai 189. à TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE Boudier et Patouillard. Note sur une nouvelle Cla- vaire de-Francé. Aie ZE re Em, Boudier.. Deux nouvelles espèces de Gymnoas- cus de France. PEVI....2. 2 N. Patouillard. Champignons nouveaux extra-euro- | péens. PI. VIE SES EP RTE J. Costantin... Note sur un cas de pneumomycose observé sur un chat, par M. Neu- MANN. x. UE rs: BR UTP Ch. Richon.... Notice sur le Cephalosporium EN > nov. Sp. PI-VHES 57 RSS PRES P.Viala et L.Ravaz. Sur la dénomination botanique (Guignardia Bidwellii) du Black-Rot. Prillieux, -.:.:. Une maladie des Saïnfoins dans la Charente Inérieure se 16 Hartig re Fragment d’une lettre relative à la détermination d'un Polypore..... P. Hariot:: :.. Observations sur quelques es gnons de l'Herbier du Muséum... Em. Boudier.. Notice sur M. Roumeguëre....…. ses Ménier........ Deux cas d’'empoisonnement par les Champignons dans l’ouest de la. PPANCE LS PURE v san CE Sterne J. Godfrin..... Contributions à la Flore des envi- rons dé-Nancy..; eee A.-N. Berlèse. Sur le développement de quelques Champignons nouveaux ou critiques DEUXIÈME PARTIE Procès-verbal de la séance du 11 février 1892 ........., XXV » » 10 MMATS . + 2e NP NS Eee Le » » T4 ANT" ce ER OR — gp —— 1.50 94 Note sur une nouvelle Clavaire de Francé Par MM. BOUDIER et PATOUILLARD. La clavaire, dont nous donnerons plus loin la description, est très remarquable par sa forme géoglossoïde tellement distincte, qu’à première vue, nous avons cru avoir en mains les Geoglossum flavum Gill. ou G. vitellinum Brés. Mais le microscope a eu vite raison de celte similitude, et l'examen que nous en avons fait, soit sur les échantillons récoltés pendant les excursions de la session mycolo- gique de Rouen, soit sur les nombreux et beaux spécimens que notre savant confrère de cette ville, M. André Le Breton a bien voulu nous communiquer depuis, nous a fait voir que cette ressem- blance n’était qu'apparente et que nous avions sous les yeux une clavaire à basides tétraspores voisines de notre CL. similis, mais dis- tincte par sa forme et par son pied blanchâtre devenant jaunâtre en vieillissant mais souvent entièrement blanc. Nous avons d’abord cru celte espèce inconnue, n’en trouvant pas la description dans les auteurs, même dans le Sylloge de Saccardo, ce grand répertoire général, lorsque l’un de nous se remémorant les planches des « Observaliones Mycologiceæ » de Fries, s’y reporla, et put constater avec surprise que celle espèce paraissait avoir été vue par cet auteur qui l'avait réunie dans cet ouvrage à son Geoglos- sum argillaceum, (plus tard Clavaria argillacea) sous la forme de Var. B. montanum, sans description aucune, l'indiquant seulement comme n'étant pas différente de son type, et la figurant sous le nom indiqué à la pl. V de la 2e partie de l'ouvrage. Elle y est parfaite- ment représentée quoiqu'avec le pied concolore, et l'on ne peut guère douter que l'espèce de Rouen ne soit bien celle du savant maître. Cependant l’assimilation qu'il en fait au CI. argillacea, espèce bien connue, bien distincte, et totalement différente, lais- sant malgré tout quelques doutes, nous avons cru devoir ne pas conserver le nom de montana, d’abord par ce doute même, puis parcequ'il n’y à pas de description, puis encore parcequ'il nous a paru inacceptable, l’espèce n'étant réellement pas montagnarde, pas plus que celle de Fries elle-même, l’auteur donnant comme station 4 42 = BOUDIER ET PATOUILLARD. à la sienne, la base des montagnes. Il nous a paru nécessaire d’en donner une description et un nom en rapport avec son aspect parti- culier, soit celui de Clavaria Geoglossoïdes. Clavaria geoglossoïdes Boud. et Pat. Simplex rarius cæspitosa, 3 usque ad 7. et etiam 10 C. M. alta clavulis primo eylindricis, dein compressis, medio sulcatis, adapicem latioribus,simplicibus rarius 2-3 divisis et pro more slriolatis, hyme- nio a stipite benè distineto,pulchre luteo ; stipite ad basim attenuato, albido denique lutescente, glabro non nitido ; sporis rotundato ovoideis, lævibus, dein globosis laxe verrucosis, hyalinis aut lutes- centibus, intus guttulà oleosà aut granulis repletis, long. 6-7y lat. 4-7, basidiis elongalis tetraporis intus granulosis, suffullis. In graminosis arenosis prope Rotomagum Galliæ, Octobre 1891. Cette clavaire se distingue surtout de CL. similis qui est du même jaune par sa partie fructifère formant une massue bien distincte du stipe qui est ordinairement plus pàle qu’elle. Elle est souvent aplatie, généralement déprimée ou sillonnée dans sa longueur comme on le voit dans les géoglosses, plus large dans sa partie supérieure qui quelquefois présente une courte bifurcation et plus rarement 3 divi- sions. Avec l’âge, l’hyménium se couvre de ces petites rides longi- tudinales que l’on rencontre si souvent dans les clavaires. Son pied est toujours glabre sans être brillant, blanchätre puis teinté de la couleur générale. Les spores jeunes sont ovales, plus tard elles deviennent rondes et verruqueuses, d’abord incolores, puis jaunes, Elle est tout à fait distincte du Clavaria inæqualis qui est de même taille mais non en massue et dont la couleur est d’un jaune plus rosé, et les spores autres. Elle l’est aussi de C!. argillacea à laquelle Fries la réunit, par sa couleur et celle de son pied, cette dernière ayant la massue d’un jaune d'ocre très pâle, le pied plus foncé jaune citron. brillant et les spores oblongues. Nous ferons remarquer aussi, que bien que se trouvant dans les mêmes localités que les Cl. similis et inæqualis elle formait des groupes à part sans s'y mêler, même quand les cercles végélatifs se rencontraient. CL. 1. NOUVELLES ESPÈCES DE GYMNOASCUS, 43 ExPLicaTioN DE LA Ficure I] DE La PL. VI. I. a. Clavaria geoglossuides Boud. et Pat. Un groupe grand. nat. b. c. d. e. Individus isolés. f. Baside jeune avec rudiments de spores. g-. Baside ayant perdu ses spores. Session de Rouen, 1891. Description de deux nouvelles espèces de Gymnoascus de France. Par M. Em. BOUDIER. Le genre Gymnouscus, fondé en 1872, par M. Baranetzki, sur un champignon qu’il nomma Gymnoascus Reesii, n’est pas encore bien nombreux en espèces. Saccardo en décrit six dans son sylloge. C’est un geure très curieux rangé par cet auteur à la fin de ses Disco- mycèles, mais qui me parait avoir beaucoup plus d’analogie avec les Onygénés. 11 ne diffère guère en eflet des espèces sessiles d'Onygena que par le conceptacle formé d’un feutrage assez peu serré de filaments rigides, à ramifications dichotomes, bien diffé- renciés des filaments fructifères intérieurs, tandis qu’il est mem- braneux dans ce dernier genre. La fructification, quoiqu'un peu différente, a cependant la plus grande analogie, la nature du con- ceptacle seule diffère. Au nombre assez restreint encore d'espèces de Gymnoascus, je vieris en ajouter deux nouvelles dont je donne ici la description et les figures. I. — Gymnoascus umbrinus Boud. PI.VE, fig. IT. Minutissimus, globosus Omm,3-Oum,4 latus, umbrinus. Filamentis 44 EM. BOUDIER. externis rigidis, dichotomo-ramosis, fulvis, septatis, 5-62 crassis, extus granulosis, ad apices dilutioribus ; internis hyalinis, septatis, tenuioribus, irregulariter ramosis, thecas numerosas glomeratim congestas foventibus ; thecis irregulariter ovatis aut globosis, octos- poris, 10-124 crassis ; sporis rotundatis, hyalinis aut fulventibus, lævibus, intus guttulà medià sat crassà ornalis, 3-4y crassis. Reperi hanc speciem ad Botrylem tenellam Melolonthæ vulgaris. Montmorency, 1890. Cette espèce parait être une des plus petites ; ses réceptacles sont réunis en assez grand nombre sur la Mucédinée qui les sup- porte et sur laquelle ils forment par leur agglomération des petits groupes de couleur brune. D'abord blanchâtres ils deviennent rapi- dement bruns, et sont formés de filaments enchevêtrés, rigides, à parois assez épaisses, à ramifications franchement dichotomes, cou- verts extérieurement de granulations analogues à celles que l’on rencontre sur les poils de certaines Pezizes des genres Dasyscypha, Lachnella, ou sur ceux de certains Solenia et autres genres. Ils sont cloisonnés et souvent un peu épaissis au voisinage de la cloison. Leur couleur est fauve, plus pâle aux extrémités. Ces filaments qui forment le revêtement extérieur des globules, remplacent le péri- thèce. Ils recouvrent la masse interne des filaments fructifères. Ces derniers, beaucoup plus grêles et mous, sont incolores, très irré- gulièrement ramifiés el septés. [ls supportent un grand nombre de thèques très courtes, réunies en glomérules et renfermant chacune 8 spores parfaitement rondes, lisses, incolores, mais souvent aussi légèrement fauves, et contenant dans leur intérieur une assez grosse gouttelette centrale. Ces thèques sont arrondies, mais quelquefois aussi ovales-pyriformes. J'ai obtenu cette espèce en cultivant sous cloche des Hannetons envahis par le Botrylis tenella sur lequel elle s’est assez abondam- ment développée. II. - Gymnoascus Bourqueloti Boud. PI.VI, fig. UE. Minutus,globosus Om, -{wm Jatus,flavo-aureus,filamentis externis gracilioribus, rigidis, dichotomo-ramosis, aureis, parcè septatis, extus granulosis, ad apices hyalinis, 4-54 crassis ; internis graci- libus, intricatis, seplatis, et thecas glomeratim congestas foventibus; Es NOUVELLES ESPÈCES DE GYMNOASCUS. 45 thecis octosporis, rotundatis aut irregulariter ovatis, 9-104 crassis ; sporis elliptico-fusoïdeis, regulariter lineatim tuberculosis, hyalinis aut lutescentibus, 5-64 longitudine æquantibus, 3-44 latitudine. Ad Gossipium liquore nutritivo imbutum, reperit Clar.Bourquelot. Cette espèce est un peu plus grande que la précédente, d’une couleur jaune doré, qui se fonce par la dessication et devien orangée. Elle pousse en gronpes, mais assez éparse sur le subi- culum. Ses filaments extérieurs, rigides de même et bien visible- ment dichotomes, sont un peu plus grêles avec leurs granulations au contraire un peu plus grosses ; détachées elles ont 125 de diamètre. Les filaments extérieurs sont incolores septés, très ténus et ramifiés, englobant les thèques réunies en glomérules un peu moins fournis que dans l’espèce précédente. Ces thèques sont de même arrondies ou irrégulièrement ovales, contenant 8 spores souvent jaunàtres, un peu plus grosses, ovoïdes-fusiformes et remarquables par les tubercules arrondis qui les recouvrent. Ces tubercules sont rangés en 4 séries longitudinales, contiguës et régulières. Ce caractère dis- tingue bien cette espèce de celles avec lesquelles on pourrait la confondre, comme taille et comme couleur. Je l'ai dédiée à notre savant collègue et ami M. Bourquelot, de qui je la liens. Elle était poussée sur du coton imbibé de jus de citron préparé pour cultures. EXPLICATION DES FIGURES. PL. VI. Fig. IL. — a. Gymnoascus umbrinus Boud. grandeur naturelle. b. Quelques conceptacles grossis 10 fois. c. Conceptacle isolé grossi 30 fois. d. Filaments extérieurs, 475 diamètres. e. Filaments internes avec glomérules de thèques grossis 475 fois. f. Thèques 820 diamètres. g. Spores grossies 820 fois. Fig. I. — a. Gymnoascus Bourqueloti Boud. grand. natur. b. Conceptacle isolé grossi 15 fois. c. Filaments externes, 475 diamètres. d. Filaments internes avec thèques, 475 diamètres. e. Thèques grossies 820 fois. f. Spores isolées 820 diamètres. 49 octobre 1891. Champignons nouveaux Extra-Européens. Par M. N. PATOUILLARD. I. — Champignons du Tonkin. LEPIOTA LUTEOLA Pat. — A terre dans l’humus des forêts. Ninh Thai. Avril. (Leg. Bon). Entièrement jaune soufre. Chapeau ténu, campanulé convexe, mince, pruineux, large de 5 millim. environ. Lames libres. Spores hyalines, ovales arrondies, 10-12x7-8. Anneau fugace. Stipe fili- forme, cylindrique, épais de 4 millim., long de 3-5 centimètres. Plante délicate, voisine de L. parvannulata. LEPIOTA NIGRICANS Pat. — Dans les forêts à Ninh Thai. Avril (Leg. Bon). Chapeau convexe, omboné, jaune soufre avec le mamelon brun, orbiculaire, devenant lobé sur les bords ; diamètre 45 millim. Lames étroites, jaunes verdätres, n'atteignant pas le stipe. Spores incolores, ovoides, apiculées à la base, 6-7x<4-5y. Stipe cylindracé, creux, jaune, long de 2-3 centim. Anneau distant. Par la dessication, le chapeau devient plus ou moins roux, les lames et le stipe prennent une coloration noire. LEPIOTA ALBO-CITRINA Pat. — Dans les forêts à Ninh Thai. Avril. (Leg. Bon). Chapeau orbiculaire, convexe, blanc, échiné-pulverulent, très- mince, large de 1 centim. Lames étroites, peu serrées, libres, jaune de soufre, insérées à un collarium peu marqué. Spores hya- lines, apiculées aux deux extrémités, renflées au centre, 10-125. Stipe grêle, creux, blanc, pruineux, épaissi à la base, long de 2 centim.,épais de 2 millim. Anneau ténu, distant, blanc. Espèce voisine de L. seminuda. LEPIOTA TONKINENSIS Pat. — Dans les forêts de Ninh Thaï. Avrii (Bon, n° 4737). Chapeau orbiculaire, convexe, peu charnu, fibrilleux-squameux, strié sur les bords, large de 3-4 centimètres, omboné, rouge vineux "4 CHAMPIGNONS NOUVEAUX EXTRA-EUROPÉENS. 41 plus foncé au centre, pâle et presque blanchâtre vers la marge. Lames blanches, libres, n’atteignant pas le stipe, insérées au pour tour d’un bourrelet nu, large de 2 millim.. Spores incolores, ovales, insérées un peu sur le côté, obtuses ou plus ou moins atténuées vers le haut, 8-10x4-54. Stipe facilement séparable, blanc, creux, cylindracé, un peu renflé dans la partie moyenne, long de 6-8 cent., épais de 3-6 millim. Anneau distant, pendant, blanc et bordé d’un liseré rouge. Espèce voisine de L. biornala et de L. erythrogramma. Par la dessication, elle ne change pas sensiblement de couleur. PSsATHYRA GRISEO-BADIA Pat. — Sur du bois pourri. Ke So. Août (Bon, n° 4828). Chapeau hemisphérique, 4-8 millim. de large, strié sur les bords, pruineux-pulverulent, sec, ténace, gris roussâtre plus ou moins brun. Lames assez nombreuses, inégales, entières, adnées, brunes Spores violacées rousses, 10x72. Stipe plein, grêle, glabre, gris roux, épaissi aux deux extrémités, sec, ténace, 1-3 centim. de long, 2 millim. d'épais, dépourvu d’anneau. LENTINUS MELANOPUS Pat. — Sur du vieux bois. Ke So. Juillet (Bon, n° 4815). Chapeau régulièrement orbiculaire, plan-convexe, profondément ombiliqué au centre, glabre, lisse ou très faiblement strié, sec, ténace, mince, entièrement blanc, 3-5 centim. de large ; marge entière, droite. Lames sèches, blanchätres, devenant légèrement rousses par la dessication, étroites, nombreuses, inégales, crenelées. sur la tranche, décurrentes, Stipe central, plein, grêle, sec, ténace, sans anneau, glabre, régulièrement épaissi à chaque extrémité, blanc excepté à la partie inférieure qui est noire, 2-8 centim. de long, 2 millim. d'épaisseur. LENTINUS cONCINNUS Pat. — Sur le bois mort. Ke So. Août (Bon, n° 4829). Entièrement blanc. Chapeau orbieulaire, convexe, déprimé au centre, 3-0 centim. de diamètre, sec, coriace, mince presque papy- racé, glabre ou couvert de poils simples, roux, très longs et très dis- tants. Lames épaisses, étroites, inégales, décurrentes, denticulées, 48 N. PATOUILLARD. Stipe d’abord presque lisse puis échinulé par de trés-petits tuber- cules pileux, grêle, plein, ténace, égal, sans anneau. Sur le sec, le chapeau et les lames sont jaunâtres et le stipe brun päle. LENTINUS Bont Pat.— Sur vieux bois. Ke So. Août (Bon, n° 4854). Chapeau de 1-3 centim. de large, plan-concave, laineux squamu- leux, gris, peu charnu, sec ; marge enroulée en dessous. Lames blanches, épaisses, entières, égales étroites, très décurrentes. Stipe long de 2-3 centim., plus ou moins anguleux, plein, épais d’envi- ron 6-10 millim., blanc, ténace, non dilaté à la base, portant un petit nombre d’écailles. Anneau large, lacéré sur les bords, souvent rabattu, blanc. CYPHELLA PHAEOcARPUS (Higisci) Pat. — Sur l'écorce des vieux troncs d’Hibiscus. Ke So. Août (Bon, n° 4836). Cupules courtement stipitées, très nombreuses, serrées, formant sur l’écorce de longues trainées d’un blanc grisàtre, diamètre 1/2 millim., marge enroulée en dedans ; face extérieure et stipe couverts de poils très courts, rigides, droits, épars ou fasciculés, roussâtres, simples, aigus ou plus rarement obtus à l'extrémité. Hymenium concave, lisse, brun-roux ; basides claviformes, inco- lores, à quatre stérigmates. Spores ovoïides, d’une couleur fauve- clair, lisse, mesurant 9X62. Les cupules sont placées sur un tapis mycélien superficiel, tomen- teux, court, roux, à filaments grêles et couchés. Cette espèce, qui est similaire à Solenia, est voisine de Cyphelia (Phaeocarpus) fulvodisca Cooke et Mass. Bonia Pat. nov. gen. (1). — Hyménomycètes théléphorés coria- ces, à hymenium hérissé de soies courtes, serrées, égales, pluricellulaires, émanant du tissu sous-jacent. BontA pAPyRINA Pat — Sur les écorces et brindilles mortes. Yên Xà. Mars (Bon, n°° 4517-4674). (1) Je dédie ce nouveau groupe au R. P. Bon, l'infatigable collecteur de champignons du Tonkin. CHAMPIGNONS NOUVEAUX EXTRA-EUROPÉENS. 49 Résupiné, mince (350y), membraneux papyracé, facilement sépa- rable du support, marge entière, aiguë, d’abord appliquée puis relevée ; ocracé pâle, largement étalé en plaques de 8-15 centim. de long sur 1-4 de large. Surface hyméuifère lisse, régulièrement parsemée de pointes cylindracées, obtuses au sommet, brunes, mesurant 300*X30-40%, formées d’hyphes agglutinées, non basidi- fères. Tissu coriace, jaunâtre, présentant une zône moyenne plus dense, à éléments plus serrés, de laquelle émergent les pointes de la surface. Cystides incolores, peu nombreuses, à parois minces, obtuses au sommet, large de 8-10: et dépassant l’hymenium de 15-20. Spores ? Cette plante, à la loupe, a exactement laspect d’un Æymeno- chæte, mais elle s'éloigne de ce genre par la nature de pointes hyméniennes. Obs. — Hydnum flavum Berk. doit être rapporté au genre Bonia. CLAVARIA TONKINENSIS Pat. — Sur la terre. Ke So. Décembre (Leg. Bon). Clavule solitaire, simple, dressée, cylindrique, obtuse au som- met, un peu renflée à la base, glabre, pellucide, charnue, entière- ment brunàtre pâle. Plante haute de 3-4 centimètres, épaisse de 2-3 millim. LYCOPERDON CRASSUM Pat, — Sur la terre dans les forêts. Ninh Thai. Avril (Bon, n° 4706). Turbiné, convexe arrondi à la partie supérieure, atténuée infé- rieurement en cône renversé, plus ou moins plissé à la base. Peri- dium entièrement lisse, dépourvu d’aspérités et coloré en brun pâle à la maturité. Base stérile très développée, celluleuse, jaune. Gleba fertile formant une couche floconneuse peu épaisse, de couleur grise. Capillitium composé de tubes septés, rameux, jaunätres, larges de 3, à paroi régulière ou un peu toruleuse. Spores d’un Jaune brunûtre, ellipsoïdes, non appendiculées, mesurant 5X3, marquées de verrues très-courtes. Plante haute de 10 centim. environ et large de 8 au sommet. TuLorosma BonraNuM Pat. — Sur la terre dans les montagnes. Kièn Khé, Vô Xà. Mars (Leg. Bon). 20 N. PATOUILLARD. Peridium subglobuleux, 8-15 millim. de diamètre, d’abord entié- rement recouvert de petites verrues pyramidées brunes, puis plus ou moins dénudé vers le sommet et montrant à découvert la paroi qui est cendrée blanchâtre. Ostiole dressée, saillante (4 millim.), entière, membraneuse. Gleba ocracée pâle ; spores arrondies, . jaunes, échinulées, 4 de diamètre. Capillitium à filaments inco- lores, rameux, épais de 4-5, septées et souvent articulées aux cloisons. Stipe long de 2-8 centimètres, plein et blanc à l’intérieur, brun en dehors, convert d’écailles serrées, linéaires et réfléchies : le sommet est nu et s’insère dans une dépression du peridium. Espèce analogue à T. mammosum, mais qui en diffère par son peridium verruqueux; ee ressemble à T. exasperalum, mais l'os- üole et les spores sont différentes. HUMARIA ORYZAETORUM Pal. — A terre parmi les algues, sur les talus des rizières. Lan Mat. Mars (Bon n° 4680). Sessile, 1-2 millim. de large, cupuliforme, charnue, éparse. Disque concave, rouge brun, à peine marginé ; face extérieure bru- nätre et glabre. Thèques cylindracées, stipitées, arrondies au som- met, operculées, mesurant 210X15y et contenant 8 spores unisé- riées. Paraphyses incolores, linéaires, simples, non épaissies à l'extrémité. Spores hyalines, ovoides, lisses, sans gouttelettes, 18-20 X 10y. . L’iode ne donne pas de coloration bleue dans les thèques ou les paraphyses. Sur le sec le disque devient blanchâtre. ERINELLA ALBOSULFUREA Pat. — Sur les gaines pourries de bambou. Ninh Thaï. Avril (Bon n° 4723). Cupules éparses, 24 millim. de diamètre, subglobuleuses, ténues, à peine slipitées, sulfurines, villeuses en dehors, disque concave. Poils fasciculés, incolores, longs de 40-50z, cylindracés, renflés vers le haut en une tête arrondie et asperulée ayant 5-62 d'épaisseur. Thèques claviformes, octospores (80x10). Paraphyses linéaires, simples, droites, aiguës (80X 3). Spores cylindriques, filiformes, de la longueur des thèques, larges de 12, pourvues de nombreuses cloisons. KRETZSCHMARIA PARADOXA Pat. — Sur l'écorce du Mangifera indica. Ke So. Février (Bon n° 4593). D AP En ER, MS it Û ie pi CHAMPIGNONS NOUVEAUX EXTRA-EUROPÉENS. o1 a. forme ascophore. — Stroma courant sous l'écorce et faisant saillie par les crevasses de celle-ci : il est formé de branches car- bonacées brunes-noirâtres,glabres, distinctes ou soudées entre elles, rameuses, disposées sur un seul plan et divergeant en éventail, de manière à produire des plaques de 10-15 centim. de long sur 6-10 de large. Chaque rameau stromatique est constitué par un axe cen- tral blanchàtre, ligneux, entouré d’une gaine carbonacée et fragile. Au sortir de l’écorce le stroma forme une masse compacte dure de 10-15 cent. de long, épaisse de 10-15 millim., noirâtre à l’intérieur, laissant voir à la cassure que les branches qui la constituent sont réunies par un tissu carbonacé fragile brun roux. Vers la periphérie ces branches se divisent en rameaux courts ayant la forme de mas- sues cylindracées, tronquées à l’extrémité et fortement soudées entre elles. Ces massues sont blanches en dedans et leur couche corticale externe est perithécigère et noire. Surface du stroma cendrée grise, vermiculée, mamelonnée,chaque mamelon étant la terminaison d’une massue fructifère; ces mamelons sont ponctués par 4-6 ostioles noirâtres, peu saillantes. Perithèces ovoïdes. Thèques et spores ? b. forme conidifère. — Stroma sous-cortical, analogue à celui de la forme ascophore; dans sa partie aérienne, il se divise en lames minces, grises ou noirâtres, larges de 4-5 millim., libres ou soudées sur une partie de leur longueur, disposées de façon à déli- miter des alvéoles de 4-5 millim. de large ; ces lames sont souvent fourchues, courtes, blanchâtres ou roussâtres à leur extrémité qui est conidifère. La disposition du stroma conidifère rapproche Arelzschmar ia de Xylaria et l’éloigne d’Hypoxylon. HERPOTRICHIA TONKINIANA Pat. - Sur brindilles pourries. Yén Xa. Novembre (Bon n° 4518). Perithèces globuleux, 1 millim. de diam., noirs, laineux, excepté au sommet qui est nu, rouge et percé d’un pore. Tissu formé de cellules lâches et brunes dans la partie inférieure du perithèce, beaucoup plus petites,très serrées et d’un rouge-orangé dans la par- tie qui entoure l’ostiole; sa consistance est presque charnue et ana- logue à celle des hypocréacées, Poils très allongés CEA millim.), simples, bruns, septés, 5-Tz d'épaisseur, plus päles à l'extrémité. 52 N. PATOUILLARD. Subiculum nul. Thèques longuement stipitées, subeylindriques, arrondies vers le haut, à 8 spores bisériées (170xX12-15). Para- physes abondantes, rameuses, incolores. Spores fusiformes, non appendiculées, mesurant 42-45X7-8u, d’abord incolores et uni- septées, puis fauves et à 3 cloisons ; chaque loge est séparée de la suivante par un étranglement. Espèce analogue à Æ. rhodomphala et à H. rhodosticta. HyPocREA ALBIDA Pat. — Sur rameaux morts. Ninh Thai. Avril (Bon n° 4717). Stromes épars ou confluents, deà 1 millim. de diamètre, orbiculaires, convexes, dimidiés, glabres ou à peine villeux, blancs, puis ponctués de brunätre dans la partie moyenne. Tissu mince, charnu, brun päle. Perithèces non saillants, ovoïdes, 130-1504. Thèques cylindriques arrondies au sommet, 60X5z; paraphyses nulles. Spores d’abord au nombre de 8, puis bientôt de 16, unisé- riées, incolores, arrondies ou à peine anguleuses, à 1 gouttelette, 4u de diam. NECTRIA LANATA Pat. — Sur tiges mortes de bambou. Vau Xa. Février (Bon n° 4595). Mycelium tomenteux; largement étalé, roux-ferrugineux, court, formé de filaments rampants, lâchement entrelacés, fauves, larges de 6-84, septés et peu rameux. Perithèces petits (230-2602), épars sur le mycelium ou réunis en grand nombre, subglobuleux, puis alfaissés, percés d’un pore, roux-orangés, rugueux. Paroi mince, formée de cellules larges, ovoïdes, peu colorées (25-35 X20y). Thèques 80X8-104, à 8 spores, sans paraphyses. Spores incolores, lisses, ovales, seplées, non étranglées à la cloison (15X6-8). Mycelium formant des plaques de 5-8 centimètres de longueur. II. — Champignons du Congo (!{). CRINIPELLIS AFRICANA Pat. — Sur bois pourri. Loango. Epars. Résupiné et inséré par la face dorsale, ou dimidié et fixé (1) Les six espèces suivantes proviennent des récoltes récentes de M, J, Dybowski entre Loango et Brazzaville. | | ; Lt TA LE a D : cd CRE res déblil “à AN ù CHAMPIGNONS NOUVEAUX EXTRA-EUROPÉENS. 98 latéralement par une base atténuée en stipe. Chapeau réfléchi, roux, glabre, lisse, à peine sillonné en avant ; marge incurvée. Pel- licule ténace, formée d’hyphes incolores, grêles, rameuses, ondulées, très allongées et presque parallèles, à parois épaisses. Lames ser- rées, rousses, à tranche épaisse et obtuse, presque toutes égales, étroites. Spores incolores, droites, fusoïdes, atténuées aux deux extrémités, 5-5X 34. Cystides nulles. Plante sèche, coriace, large de 4-6 millimètres. Pozyporus (FUNALES) DyBowskir Pat.— Sur bois mort. Brazza- ville. Juillet. Chapeau brun-ombre, dimidié, convexe, incurvé en avant, de- current en arrière, régulier, strigueux ; marge obtuse ; hyme- nium plan ou concave. Tissu couleur de bois, dur, fibreux, solide à la base, peu à peu et entièrement divisé en fibres, longues, rameuses, distinctes, d’abord pâles, puis roussàtres et enfin ombres près de la périphérie. Pores arrondis ou anguleux, Lmillim. de diam., à cloi- sons minces et prolongées en pointes longues de 2-5 millim. fauves, brunâtres ou ombres. Tubes courts (2 millim.), ligneux, blanchà- tres. La partie décurrente de la plante se sépare du support pour s’incurver en avant en formant une lame épaisse de { millim., hir- suite et ombre en dehors, tapissée à la face interne par des pores décurrents, ombre-pàles. Plante large de 5-8 centim., épaisse de 2 et longue de 5, similaire à Pol. mons veneris. POLYPORUS PURPUREOBADIUS Pat. — Sur les troncs. Brazzaville. Juillet. Chapeau sessile, inséré en arrière et par un point dorsal ; base décurrente en un disque appliqué contre le support ; sec, coriace, flexible, mince (2 millim. d'épaisseur), semiorbiculaire et régulier, ou allongé en avant, flabelliforme, les côtés latéraux étant incurvés en dessus et quelquefois même arrivant à se rejoindre et à se souder de telle sorte que la plante ressemble à un cornet qui a l’hyme- nium distribué sur toute la périphérie. Souvent aussi les spécimens voisins sont soudés par les bords en formant de longues séries plus ‘ou moins imbriquées. Face supérieure fauve-brunâtre, vibrante, zonée concentrique- 54 N. PATOUILLARD. ment par des lignes brillantes concolores ou plus foncées ; d’abord soyeuse, les lignes brillantes restant glabres, puis entièrement velue et couverte de rugosités saillantes, allongées dans le sens radial, couchées et velues. Marge pâle, blanchâtre, mince et obtuse: Face inférieure hyménifère excepté à la marge qui est stérile sur une largeur de 2 millim., d’abord concave, puis plane et enfin con- vexe, purpurescente brunâtre ou roussâtre. Pores réguliers, arron- dis, à cloisons épaisses, obtuses et entières. Tubes très-courts (à peine { millim. de long). Tissu brun-roux, soyeux et brillant. Espèce voisine de Pol. caperatus Mig., mais bien distincte par sa marge plus épaisse et obtuse, par son hymenium pourpré, ses pores un peu plus larges, son chapeau partout de la même épais- seur et plus souple et enfin par sa villosité qui le rapproche de Pol. aculeans. Berk : ce dernier a l’hymenium blanc. Hexacona DyBowskit Pat.— Sur branches mortes. Brazzaville. Epars ou rapprochés et subimbriqués; chapeau sessile, dimidié et semi orbiculaire, ou inséré par le dos et alors arrondi, entier. Marge très-mince, aigüe, lacérée-fimbriée. Face supérieure plane, pâle, alutacée-fauve, marquée de crêtes radiales peu saillantes, fla- belliformes, portant des zônes concentriques concolores sur lesquel- les sont placées des soies dressées, fines, rigides, rameuses, dis- tantes, alutacées päles, longues de L centim. Face inférieure fauve pàle, plane ou décurrente en arrière, fauve à la marge qui est stérile sur une longueur de 2-3 millim. Alvéoles hexago- nales, EE millim. de diamètre, fauves ou cendrées à l’intérieur, à cloisons rigides, minces, aigues, entières ou dentées, profondes de 4-—millim., affectant parfois une disposition rayonnante. Tissu du chapeau très-mince CA millim.), alutacé päle. Plante de 5-20 centimètres. e Pexicuiopsis DyBowskn.— Sur les graines pourrissantes d’une liane à caoutchouc. Juin. a. forme conidifère. — Clavules cespiteuses, dressées, rigides, droites ou flexueuses, cornées, brunes-jaunàtres (sur le sec), pleines, aiguës au sommet, longues de 2-6 centim., épaisses de 1-2 millim., portant latéralement un nombre considérable de petites têtes jaunes L dot tribu nf sx rod 2 » CHAMPIGNONS NOUVEAUX EXTRA-EUROPÉENS. 55 stipitées, abondantes vers l’extrémité supérieure, rares ou nulles vers le bas, reliées entre elles par des filaments floconneux, jau- nâtres. Celles-ci ont exactement la constitution d’un S{erigma- tocystis, elles sont formées d’un süpe long de + millim , rigide, cylindrique, composé d’un axe unicellulaire, creux, large, de 30- 304, entouré d'une gaine de filaments, serrés, jaunâtres ou brunà- tres, grêles, septés, émanant de la périphérie de la clavule. Ce stipe est terminé par une tête globuleuse, jaunâtre, ayant 1304 de diam., formée d’une grosse vésicule centrale (60) terminant l'axe du stipe et portant les sporophores. La paroi de cette vésicule est ponctuée par les points d'insertion de ces sporophores. Ceux-ci sont jauni- tres, linéaires, élargis graduellement vers le haut, fortement acco- lés les uns aux autres, 1-2 fois septés transversalement, tronqués el ruguleux au sommet, ils mesurent 55X5-64 et portent chacun un bouquet de stérigmates fusiformes (15X3-5) qui donnent nais- sance à des conidies solitaires ou en files très-courtes. Conidies ovoïdes, jaunes brunätres, verruculeuses (-8X54). Dans les vieux spécimens la cellule centrale de chaque stipe perd sa gaine de filaments grèles. La graine est recouverte d’un mycelium brunätre qui pénètre dans son intérieur. b. forme ascophore : non observée. . Nous avons comparé cette plante avec des spécimens authen- tiques de Peniciliopis clavariæformis Solms Laubach et nous avons pu nous convaincre de leur identité générique, mais les deux es- pèces diffèrent spécifiquement par un bon nombre de caractères. MYCOGONE MELIOLARUM Pat.— Parasite sur le mycelium de Me- liola cyperi Pat. Sur un Cyperus dans un marais près du poste de Komba. Juin. Touffes très-petites, éparses ou confluentes, convexes ou étalées, rousses ; hyphes incolores, grèêles, 32 d'épaisseur. Conidies pyri- formes, obtuses arrondies en dessus, alténuées ou aiguës à la base, 32-40 X 20-254, très-inégalement uniseptées : loge supérieure plus grande (25-30X 28-254) jaune fauve, couverte de verrues coniques, nombreuses ; loge inférieure hyaline ou jaune très-pâle, petite (8-10X8-402), lisse, presque triangulaire. 2 D = ©t [°7 t Cu A : M?) ” “à i Ÿ Fe x » h: N .$ 4 RÉACE CN Er Sa A g QE fe r as tra À 96 N. PATOUILLARD. EXPLICATION DE LA PLANCHE VII 1. Herpotrichia lonkiniana gr. nat. 1 «. Port à la loupe. 1 b. Spores à divers états de développement. . Bonia papyrina gr. nat. 2 a. Port à la loupe. 2 b. Coupe longit. à la loupe. Mycogone meliolarum. Spores. . Tulostoma Bonianwm. Port gr. nat. adulte. 4 a. Jeune individu. 4 b. Coupe longt. du peridium. | « 4 ce. Capilitium, ; 4 d. Spores. . Peniciliopsis Dybowskii. Port. gr. nat. de la forme conidifère. 5 a. Id. grossi. 5 b. Un capitule fructifère grossi. 5 c. Membrane de la vésicule du capitule. 5 d. Sporophores. 5 e. Spores. . Polyporus Dybowskii gr. nat. 6 «&. Id. Coupe longt, gr. nat. Li | Note sur un cas + pneumomycose observé sur un | chat, par M. Neumann. Par M. Julien COSTANTIN. J'ai reçu récemment de M. Neumann, professeur d'Histoire natu- 4 > _ relle à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, trois préparations très inté- “ # - ressantes qui avaient été faites avec une moisissure qui s'était déve- loppée dans la trachée d’un chat et qui avait amené la mort de l'animal par asphyrie. L'examen de ces préparations m’a révélé l’existence de filaments et de deux sortes de spores : de grosses spores rondes à paroi épaisse et échinulée, et de petites spores à paroi lisse. | 4° Grosses spores. — Ces gros éléments hérissés de pointes sont _ bien des spores et non pas des sporanges comme M. Neumann en a _ eu un inslant la pensée. Elles sont sphériques, incolores et mesu- La rent environ 18: de diamètre. Ces spores étaient lombées et il était _ bien difficile de savoir comment elles étaient nées sur le filament qui avait dû les produire, heureusement quelques-unes étaient en xoie de germination et j'ai pu, grâce à ce fait, avoir des renseigue- ; ments sur leur nature. LS De = Chaque spore produisait par déchirure de Fexospore un seul _ gros tube germinatif (1); cette membrane déchirée de la spore était souvent comme frangée par une série de petites fentes et elle était sur le bord légèrement rabattue vers l'extérieur. Le gros tube ger- minatif restait d'abord simple, puis au bout de peu de temps se ramifait. — J'ai pu suivre de pareils tubes sur une très grande lon- gueur et je n'ai pas vu de cloisons transversales. L'aspect de ces gros filaments riches en protoplasma, non cloi- sonnés, m'a tout de suite fait peoser à une Mucorinée. Or, parmi les appareils reproducteurs des champignons de ce groupe, on ne pouvait rapprocher les grosses boules précédentes que des œufs nus d'une Mucorinée quelconque ou que des chlamy- dospores des Mortierella. (1) Rarement on observe un fin tube germinatf avorté de l’autre côté. 2 PAT Ms 58 J. COSTANTIN. Je ne me suis pas arrêté au premier rapprochement parce que je n’ai pas aperçu de traces des filaments sexués, et aussi parce que la membrane était peu ou pas cutinisée. La seconde comparaison m'a paru offrir plus de vraisemblance. On sait que M. Harz (1) a décrit en 1870, sous le nom de Sepedo- nium curvisetum, Sepedonium mucoroides et Monosporium sepedo- nioides, trois champignons qui paraissent avoir des affinités avec celui que je viens de décrire. Dans ces trois plantes, on observe des grosses spores échinulées qui naissent à l'extrémité des filaments fructifères. Les spores du S. curviselum sont très grosses (254 de diamètre), elles ne paraissent donc pas se rapprocher de la plante que j'ai pu observer. Les spores du Sepedonium mucoroides mesu- rent {7 ; il est vrai qu’elles ne sont incolores que peu de temps, elles deviennent rapidement d’un brun rougeûtre; celles que j’ai pu examiner sont incolores. Les spores du Monosporium sepedonioides sont également très voisines, elles ont 174 de diamètre; incolores et lisses dans la jeu- nesse, elles se colorent bientôt en rose rouge. Il est vrai qu’elles sont souvent incolores même à l’état de maturité. On ne s'explique pas très bien pourquoi M. Harz a placé cette dernière espèce dans un autre genre que les deux premières, car les différences qui les séparent sont très faibles. Le Sepedonium mucoroides a ses spores disposées en capitules, tandis que le Wonos- porium sepedonioides présente un appareil fructifère de forme variable, en grappe composée. On sait d’ailleurs par les recherches de MM. Van Tieghem et Le Monnier (2) que les deux formes fructifères précédentes appartien- nent au cycle d'évolution des Mortierella. Ce résultat concorde donc avec celui auquel j'étais arrivé par l'examen de la germination. Je pense donc que la moisissure observée par M.Neumann estune Mucorinée, probablement un Mortierella. I s’agit vraisemblablement d’une espèce nouvelle, car je ne pense pas que les Mortierella ordi- (1) Einige neue Hyphomyceten. Moscou, p. 23, 24 et 18, pl. If, fig. 4, pl. IV, fig. 1 et pl. II, fig. 3. (2) Van Tieghem et Le Monnier. Recherches sur les Mutorinées (Ann. des sc. nat. 5° série. t. XVII.) pos * À € Pen” riad ile tés à dE Gt CAS DE PNEUMOMYCOSE. 54 naires soient capables de se développer à la haute température qui qui existe dans le corps d’un chat. Ce résultat n’est pas impossible car on sait, d’après les recher- ches de Lichtheim que certaines Mucorinées peuvent être patho- gènes, par exemple le Mucor rhizopodiformis qui tue rapidement les lapins. Il reste d’ailleurs un point douteux à la suite de l'observation de M. Neumann, sur l’origine de la maladie car il n'existait pas une seule moisissure dans la trachée, mais au moins deux. 2 Pelites spores. — Il y avait, en effet, de petites spores lisses, sphériques, mesurant 34 5 de diamètre. M. Neumann était tenté de les assimiler de celles du Trichophyton. Je ne saurai me pro- noncer sur ce point. Il me semble cependant que ce rapprochement ne peut être que difficilement fait, car, d’après les recherches de M. Verujski (1), les spores du Trichophylon sont piriformes, souvent ovales, rarement sphériques. Or; celles que j'ai pu observer étaient nettement sphériques. Ces spores étaient isolées, je n’ai pu en observer de fixées sur les filaments qu'il me reste à décrire. Il y avait, en effet, en plus des tubes germinatifs des grosses spores des filaments très distincts cloisonnés et ramifiés. Ils n’avaient donc aucun rapoort avec la Mucorinée signalée plus haut, la largeur des filaments était de 34 5. Il s’agit donc ici d’une seconde moisissure. Ces deux champi- gnons ont-ils contribué tous les deux à amener la mort ? C’est un point sur lequel il est peut-être difficile de se prononcer ; M. Neu- . mann élucidera probablement ce point intéressant. (1) Verujski. Recherches sur la morphologie et la biologie du Tricho- phylon tonsurans et de l'Achorion Schonleinii (Annales de l'Institut Pas- teur 1, p. 368). 10 mars 1892. Notice sur le Cephalosporium Dutertri nov. sp. Par M. Ch. RICHON. Cephalosporium Dutertri nov. sp. — Cetle mucédinée appartient à la section des Amérosporées et à la sous-section des macrosporées dont les genres nombreux ont été établis par la clas- sification de M. Saccardo ; elle fait partie des espèces dont les coni- dies sont réunies en glomérules enveloppés ou non de mucus, situés au sommet de filaments fertiles, simples, subulés. Ces caractèresappartiennent particulièrement aux genres Jyaiopus, Haplotrichum et Cephalosporium dont il s’agit de faire une étude spéciale avant de fixer la place que doit occuper notre espèce. M. Saccardo, dans son analyse générale des genres, donne une importance capitale au mucns qui enveloppe les glomérules dont la présence légitime, selon lui, l'établissement du genre Æyalo- pus. N'ayant pas constaté ce caractère sur notre sujet d’étude par l'examen microscopique maintes fois répété, toute mon altention s’est reportée sur les genres Huplotrichum et Cephalosporium très voisins l’un de l'autre et j'ai remarqué que les espèces des Æaplo- trichum sont presque entièrement composées de filaments dressés, fertiles, relalivement longs, privés ou accompagnés de rares fila- ments rampants ; que celles des Cephalosporium se distinguent au contraire par leurs nombreux filaments rampants, denses, disposés en expansion byssoïde, munis dans leur trajet de filaments courts, fertiles, sorte de Sporophores. D’après ces observations, j’en conclue que notre mucédinée est une nouvelle espèce de Cephalosporium. Je n'hésite pas de lui don- ner, comme nom d'espèce, celui de Dutertri qui rappelle le jeune (1) La couleur des glomérules de l’Hyalopus melanocephalus rappelle celle de notre espèce, mais la description incomplète de Corda et la place qu'il lui assigne dans le genre Hyalopus m'empêchent d’assimiler les deux espèces. Cette insuffisance de description n’a pas échappé à M. Saccardo qui s’exprime ainsi: an hujus loci ? CEPHALOSPORIUM DUTERTRI. 61 Mycologue, auteur de la découverte faite en janvier 1892 sur les bulbes d’Allium cepa, dans une cave de Vitry-le-François. Les recherches que j'ai faites pour la détermination du Cephalos- porium Dutertri, m'ont amené à réviser toutes les espèces des genres Hyalopus, Haplotrichum, Cephalosporium, au moyen de la méthode de classification de Saccardo ; il résulte de ce travail deux points à signaler : {0 Les trois genres en question possèdent en commun des caractères généraux, identiques et fixes qui ne s’op- posent pas à leur réunion en un seul genre ; 2° l'absence ou la pré- sence d’un mucus enveloppant les glomérules et la rareté ou l’abon- dance des filaments stériles et rampants, intéressantes à noter dans la description des espèces, ne constituent pas une base assez solide de distinction des genres; en voici la raison : c’est que le déve- loppement du mucus et des filaments est sous l'influence des con- ditions atmosphériques et des qualités végétatives du substratum ; dans certains cas, il peut faire défaut ou être exagéré et alors mo- üver, de la part des mycologues, la translation des espèces tantôt dans un genre, tantôt dans un autre. A l’appui de cette remarque, nous citerons les Ceph. album et calcigenum (Sacc.) qui possèdent des glomérules muqueux (capi- tulo muco involulo), caractère distinctif des Æyalopus ; Y Hapl. sub- pulvinatum (Sacc.) muni de filaments rampants, denses et diver- gents, caractère des Cephalosporium, etc. Il serait possible de remé- dier à cet inconvénient en adoptant la fusion des trois genres en un seul, le genre Cephalosporium. (Je ne fais pas intervenir dans cette modification proposée les genres Adocephalum, Gonatobotrys, Rhopalomyces, Acrostalagmus et Stachylidium, terminés égale- ment par des glomérules de conidies, mais suffisamment distincts par leurs filaments fertiles,renflés ou verticillés.) Cette mesure sim- plifierait la classification et permettrait de réserver la constatation bien établie des caractères secondaires, c’est-à-dire des mucosités des glomérules et de l'abondance des filaments stériles, à la descrip- tion des espèces qui en sont pourvues. Voici, en dernier lieu, la caractéristique du genre Sacc. et la caractéristique de l'espèce Ch. R. Caractéristique du genre Cephalosporium.— Corda 62 CH. RICHON. anleit. p. 61. Sacc. T. IV, p. 56. — Cephalosporium (étym. xepadn caput et cropa). Hyphæ steriles longe decumbantes, ramos fertiles seu sporophora erectiuscula, brevia, apice non inflata gerentes ; conidia sessilia, globosa vel ovoidea, hyalina v. pallide colorata in capitula collecta. Caractéristique de l'espèce. — Cephalosporium Dutertri. Sp. nov. Ch. Richon. — Effusum, pallide fuscum demum fusconigrum, byssoïdeum; hyphis sterilibus, repentibus, numerosis, parce septatis, ramulos simplices sursum acutos geren- tibus ; conidiis in capitula globosa, non muco involuta, rufofusca, metiente Ow06 congestis, ovoideis v. oblongo-ellipticis, sub lente albide-flavescentibus. Habitat in bulbis Allii Cepa, in cellis jam diu jacentibus. E. Dutertre, discipulus fervens rei mycologicæ, hanc speciem, in mense Januario 1892, reperit in cella, Vitry-le-François (Marne); inde nomen speciei datum. EXPLICATION DE LA PLANCHE VIII. 4. Bulbe d’Allium cepa (oignon) envahi extérieurement par le Cephalospo- rium Dutertri. 2. Expansion filamenteuse grise d’abord, puis brune, parsemée de glo- mérules bruns du Cephalosporium vu à la loupe. 3. Portion de filaments rampants, émettant des sporophores surmontés chacun d'un glomérule de conidies. 4. Filament dressé (sporophore) avec glomérule sphérique brun-pâle, puis brun-foncé, Omm06 5. Filament dressé, atténué au sommet, libre après la dispersion des conidies. 6. Conidies elliptiques, d’un blanc-jaunâtre, OmmO14. 10 mars 1892. Sur la dénomination botanique (Guignardia Bidwellii) du Black-Rot. Par P. VIALA & L. RAVAZ. Les périthèces du champignon qui cause le Black-Rot ont été observés, pour la première fois, dans le New-Jersey, par M. Bidwell, et M. Ellis les a spécifiés sous le nom de Sphæria Bidwellii (North american Fungi, n° 26). M. Saccardo a rapporté cette espèce, qui n’est pas un Sphæria, au genre Physalospora (Sylloge Fungorum, Pyrenomycetes, vol. I, 1882, p. 4H), sous le nom de Physalospora Bidwelli. Le genre Physalospora est essentiellement caractérisé par l’existence de para- physes associées aux asques. Les périthèces du Black-Rot en sont toujours dépourvus. Ils se rapprochent, par certains détails, des fruits ascospores du genre Phomalospora, qui sont aussi dé- pourvus de paraphyses, mais ils se distinguent de ces derniers par la forme des sporidies et par l’absence de points réfringents. Le champignon du Black-Rot a, au contraire, des caractères génériques . identiques à ceux du genre Læstadia et nous l’avions placé dans ce genre, sous le nom de Læstadia Bidwellis (Niala et Ravaz. Note sur le Black-Rot, 10 juin 1888. Progrès agricole, page 492). La dénomination de Læsladia a été employée, en 1869 seule- ment, par Auerswald pour les champignons. Le même nom de Læs- tadia avait déja servi à Kunth pour des cOMPOSÉES de l’Amérique méridionale. On en trouve la première indication, en 1832, dans la Monographie des Composées de Ch. Fr. Lessing (Synopsis generum Cemposilarum earumque disposilionis nov. Berlin 1832, p. 203). Ce nom a été adopté dans le Genera Plantarum de C. Bentham et J. P. Hooker (vol. IL, 1873-1876, p. 260), et dans le Prodrome de de Candolle il est reproduit aussi, mais inexactement (Lestadia, Prodrom. V. 374). Nous substituons par suite, pour les champignons, au nom de Læstadia qui, par priorité, doit être réservé aux Composées, celui de Guignardia, en l'appliquant au parasite qui cause le Black-Rot dont la dénomination botanique sera : Guignardia Bidwellii. 14 avril 1892. Une maladie des Sainfoins de la Charente-Inférieure. Par M. PRILLIEUX Le laboratoire de Pathologie végétale a reçu des environs de Royan (Charente-Inférieure), des échantillons de Sainfoin attaqués d’une maladie qui n’avait pas encore été signalée et que les agri- culteurs de la région considèrent comme nouvelle. « Un nouveau fléau, écrit à ce sujet M. Barthe, menace nos sain- foins qui sont la base des assolements pour beaucoup de culliva- « teurs. Les sainfoins malades commencent à se faner comme une « salade dont un ver blanc a coupé les feuilles, se penchent et tom- « bent finalement sur le sol où ils se dessèchent. Le collet de la « plante est alors complètement coupé ; il n’a plus d’adhérence « avec la racine qui, elle-même, semble décomposée. Dans les plus « belles prairies vous voyez un pied se faner,puis sécher complète- « ment; à côté de ce pied un autre se fane et se dessèche à son « tour et le mal se propage de telle façon que dans certaines cul- « tures des ares entiers sont dénudés. » En examinant les pieds de Sainfoin malades que je présente à la Société, on voit çà et là sur les rachis persistants des feuilles et surtout sur les tiges à la hauteur du collet des touffes d’une-sorte de moisissure blanche, et, si on fait une coupe d’une tige encore un peu vivante en une telle place, on voit qu’au dessous de la moisis- sure elle est en complète décomposition ; souvent la moisissure pousse sur des parties déjà tout à fait mortes. En certains endroits, surtout à l’aisselle des feuilles naissant près du collet, ces filaments de mycélium, qui ont l'aspect d’une moisis- sure, se pelotonnent en petites boules blanches qui bientôt noircis- sent et durcissent : ce sont des sclérotes présentant la structure ordinaire de ces sortes de petits tubercules. A l’extérieur est une écorce formée par un pseudo-parenchyme coloré en brun; la paroi extérieure de l’assise superficielle est épaissie et très colorée. Les cellules sous-jacentes sont plus minces. La masse du sclérote est formée par le pelotonnement de filaments dont les parois sont assez épaisses. ls sont coupés transversalement par des cloisons qui restent minces. A MALADIE DES SAINFOINS. 65 Les filaments du mycélium qui pénètrent dans les tiges, les tuent et _ les désorganisent, ne pénètrent pas,comme cela a lieu pour beaucoup de parasites, en se ramifiant au loin à travers des tissus qui parais- sent encore à peu près sains, ils ne percent pas les cellules, ils res- tent amassés là où le parenchyme est déjà profondément altéré et réduit en une sorte de bouillie amorphe. Le mycélium exerce à dis- tance son influence destructive sur les tissus en sécrétant une dias- tase acide qui tue et désorganise les cellules, comme l’a très bien démontré de Bary pour le Sclerotinia Libertiana (Peziza Sclero- tiorum). La nature du mycélium et son mode d’action, ainsi que la nature des sclérotes qu'il forme à la surface des sainfoins malades, permet- tent d'assurer que les sainfoins de la Charente-Inférieure sont atta- qués par une Pézize à sclérote voisine, du Sclerotinia Libertiana, très probablement par le Sclerolinia Trifoliorum dont les dégâts dans les trèfles ont été maintes fois signalés en Allemagne, en Danemark, en Suède et en Norwège. Comme cela a lieu pour le sainfoin, la Pezize du trèfle forme seulement des touffes de mycé- lium à l’extérieur de la plante attaquée au lieu de la couvrir toute entière d’une sorte de peau ou de feutre et d’une couche d’ouate comme le fait la Pezize à sclérote (Sclerotinia Libertiana) des ha- ricots et des topinambours. De même aussi, la Pezize des trèfles . ne produit que rarement des sclérotes à l’intérieur, elle ne les forme d'ordinaire qu’à la surface des tiges de Trèfle, le plus souvent à Vaisselle des feuilles, au collet, comme on le voit, pour le Sainfoin. Je pense donc que, bien qu’on n’ait pas encere signalé la Pezize. des trèfles sur les sainfoins, c’est bien elle qui cause la maladie qui s’est déclarée dans les prairies artificielles de la Charente-Infé- rieure. Cela me parait d'autant plus probable que M. Boudier m'a assuré avoir observé le Peziza Trifoliorum aux environs de Paris, sur la Luzerne. 14 avril 1892. 2. Rd * x. Fragment d'une lettre de M. Hartig, rectifiant la déter- mination d'un Polypore attaquant les bois. Dans son remarquable ouvrage sur la décomposition des bois que causent les champignons parasites des arbres forestiers, M. Rob. Hartig a décrit d’une façon très complète et claire par de nombreuses et excellentes figures un mode d’altération des bois résineux qu’il a attribué au Polyporus mollis. La description et la figure qu’il a données du champignon m'ont paru ne pas se rapporter au Polyp. mollis Fr. J’ai écrit à ce sujet à M. Hartig pour lui demander des renseignements. La lettre que J'ai reçue de lui contient une rectification qu'il sera, je pense, utile de faire connaître. RUN Vous savez que très souvent les diagnoses de Fries sont, insuffisantes pour déterminer avec certitude une espèce. Prévenu, grâce à vous, de mon erreur, j'ai cherché à nommer autrement le champignon que j'avais appelé Polyporus mollis et je l'ai rapporté au Polyp. Schveinilzi. « Le professeur Magnus, de Berlin, a trouvé aussi ce champignon sur le Pinus Strobus et le Mélèze, mais il dit que la décomposition du bois qu'il produit est semblable à celle que j'ai décrite pour le Trametes radiciperda (Polyporus annosus Fr.). J'ai prié le profes- seur Magnus de m'adresser un échantillon de Polyporus Schveinilzit et du bois altéré par lui. d’ai reçu hier son envoi ; il n’y a pas le moindre doute que le champignon et le mode d’altération sont pareils à ceux que j'ai décrits et figurés pour le Polyp. mollis. «La question est donc tranchée. Le parasite n’estpasle Polyporus mollis, mais le Polyp. Schweinilziüi; la description de laltération du bois faite par Magnus est inexacte ; en réalité cette altération est bien telle que je l’ai figurée.…. » 14 avril 1892. Ed F bé LA, Plus BE art ire Le OBSERVATIONS sur quelques champignons de l'Herbier du Muséum Par M. P. HARIOT. 1. Isaria arbuscula n. sp.— Cæspitosa, stipitibus validis ochraceis (in alcool servata), 5-6 cent. altis, ramosis, ramis apice valde decom- positis, ramulis dense crebris, ultimis obtusis, capitulum concolor, tomentosum, cristato-coralloideum efficientibus ; hyphis ramosis, in- tricalis anastomosantibus ve, hyalinis, rugulosis, apice obtusis, 4-6# latis ; conidiis ellipticis utrinque obtusis, hyalino-chlorinulis, guttu- lato-granulosis, 5-10X92-32, non concatenatis ; basidiis rodundatis in sterigma subulatum productis monosporum, e latere hypharum .Congregatim rite exeuntibus aliquando ve e ramulis pluriarliculatis lateralibus ortis, 8-10 (cum sterigmate) X3-4%. Species eximia nullæ aliæ affinis, capiti larvæ cujusdam indeter- minatæ affinis. Hab. Mexico. Cette nouvelle espèce d’Isaria est remarquable par ses grandes dimensions, son port arborescent et par la disposition de ses organes fructifères. Les conidies naissent une à une au sommet d’un sté- rigmale qui surmonte une baside arrondie disposée sur les flancs des hyphes. Les basides sont groupées l’une contre l’autre en fascicule, mais chacune d’elles ne donne jamais naissance qu’à un seul stérigmate et par suite à une seule conidie; quelquefois les ba- sides ne naissent pas directement sur les côtés des hyphes et alors elles sont disposées sur un rameau pluri-articulé. L'herbier du Muséum renferme également un autre Isaria de grande taille, malheureusement stérile et dont je n'aurais certaine- ment pas parlé s’il n’était identique à une espèce de Montagne, l’Isaria gigantea qui se développe à Cuba sur une Mygale. L’échan- tillon du Muséum a été recueilli au Mexique, à [rapuato, sur une larve de Ténébrionide, le Centronopus calcarata. 2. Aspergillus Bellemontii Mont. et Mont. — Montagne a décrit sous le nom d’Aspergillus Bellemontit un fongille récolté à Beau- mont-sur-Oise sur un Mycena et qu'il dit ressembler beaucoup à V'Aspergillus maximus (Sporodinia grandis). I ne différerait de cette dernière plante que par sa couleur grise et non jaune fauve, par la 68 P. HARIOT. continuité des filaments, par le renflement en tête et non en massue des derniers ramules. Les caractères distinctifs ont en eux-mêmes peu de valeur : sur le sec la couleur est la même dans les deux plantes, de même que sur le frais la coloration est identique (gris bieuâtre) ; les filaments sont plus ou moins continus sans qu’il yait de règle fixe ; quant au mode de renflement, il m'est impossible de saisir la moindre différence à cet égard dans les nombreux échan- tillons que j'ai examinés. MM. de Toni et Berlèse ont placé l’Aspergillus Bellemontii dans le Sylloge sous le nom de Sporodinia Bellemontiü ; on doit aller plus loin et ne faire de la plante de Montagne qu’un simple synonyme du Sporodinia grandis. Quant à l’Aspergillus Poucheli, trouvé sur des tiges de Fenouil immergées, Montagne lui-même pensait qu'il pouvait appartenir « au Sporedinia de Link, lequel est plutôt une mucorinée ». MM. de Toni et Berlese en ont fait un Sp. Poucheti. L'examen du spécimen conservé, la description et surtout un dessin fait par Pouchet (de Rouen), indiquent nettement qu'il ne peut appartenir au genre Sporodinia si bien caractérisé par son mode de ramifica- tion et la grosseur de ses spores. On devra le considérer comme un Hucor à spores ovales et rameux ; le mauvais état des échan- tillons ne permet de l’assimiler avec certitude à aucune espèce. 3. Ustilago Fischeri Pass. — M. Passerini a publié dans les Fungi europæi de Rabenhorst (sub. n° 2,500), sous le nom d’Ustilago Fischeri, un fongille qui habite le rachis des épis femelles du mais. M. Saccardo (Sylloge, VIE, p. 410), a reproduit la description originale en faisant remarquer que l’Ustilago Fischeri ne diffère des U.Phænicis et Ficuum que par son épispore papilleux. MM. Patouil- lard et Delacroix ont montré, l’an dernier, que VU. Phænicis n’était qu'un Sterigmatocystis . Il en est de même de la plante de M. Passerini, qui diffère déjà à la vue de tous les autres Ustilago par sa couleur spéziale et son aspect byssoïde. L'examen montre qu'il doit rentrer comme syno- nyme dans le Slerigmalocystis niger dont il ne diffère en rien. Il semble fort probable que l’Ustilago Ficuum aura le même sort. 4. Polyporus heteroporus Mart. — Montagne a caractérisé comme il suit cette Polyporée recueillie à Galega par Leduc : ©. fibris rigidis adpressis (hinc Trametles species ?) raro recurvis longitrorsum FA 4 CHAMPIGNONS DE L'HERBIER DU MUSÉUM. 59 _ Jineato, etiam glabrato... poris mediocribus stratosis pro ratione largis, junioribus rotundis ore obtusissimis, annotinis majoribus, subdædaleis acutis haud laceratis, dissepimentis attenuatis intus floccoso-albis ». « Singularis, quoad genus ambiguus ». La plante de Montagne a des pores très allongés à la périphérie, à cloisons très minces, blanc-cendrés intérieurement. Par l'ensemble de ses caractères, c’est bien un Trametes qui diffère des Tr. fibrosa et hydnoides par ses pores beaucoup plus larges, cendrés, à cloisons beaucoup plus minces, son chapeau bien moins hérissé,remarquable- ment zoné ; du Trametes hystrix Cooke, qui, avec des pores larges et plus réguliers, lamelleux à l'insertion du chapeau, a des cloisons plus épaisses et d’une couleur fauve ; elle se rapproche surtout de l’Æex- agona Alotzschit Berk,dont les pores sont plus larges et dont le cha- peau est recouvert de fibres beaucoup plus abondantes et qui doit également, d'après M. Cooke, être considéré comme un Trameles. Montagne avait eu raison en soupçonnant les affinités de son Poly- porus heteroporus avec le genre Trameles, genre absolument artifi- ciel, il faut bien le reconnaître, au même titre que les Heragona. 9. Terfezia aux Canaries. — On trouve dans l'herbier Montagne un dessin exécuté par Despréaux, médecin de la marine, qui repré- sente un champignon fixé aux racines de l’Æelianthemum Brous- sonelii. Le Carpobolus Androrchys (sic) aurait été recueilli aux Canaries en janvier 1834. Il est fâcheux que le collecteur n'ait pas envoyé quelques échantillons de son Carpobolus et regrettable éga- lement que Montagne n'ait pas fait la moindre allusion à cette plante dans la partie cryplogamique de la Phylographia canariensis. Le dessin de Despréaux est inléressant en ce qu’il montre que dès cette époque on avait observé la croissance sur les Cistinées d’un champignon qui, selon toutes probabilités, appartient au genre Terfezia et probablement au Terfezia Leonis. Aucune Tubéracée n’avait été signalée dans cette région. Montagne a signalé aux Canaries, sous le nom de Rhizopogon album, une plante qui est devenue pour Tulasne le Rh. Webbi, et que les habitants mangent pendant l'hiver, après l'avoir fait cuire sous la cendre. I] la rapporte comme synonyme probable au Tuber niveum Desf., d'Algérie. L’assimilation est certainement fau- tive, car la plante de Montagne est bien un gastéromycète et celle de Desfontaines n’est autre que le Terfezia Leonis. 14 avril 1892. É k L Notice sur M. ROUMEGUÈRE Par M. BOUDIER. pre La Société Mycologiqne de France vient encore de perdre un de ses membres les plus connus, M. Roumeguère, décédé le 29 février dernier à Toulouse, dans sa 63° année. Casimir Roumeguère qui s’est toute sa vie occupé d’histoire nalu- relle et dans les derniers temps plus spécialisé dans la cryptogamie, était actif, entreprenant, d’un tempérament méridional dont se ressentaient ses écrits. Il a publié un certain nombre d’ouvrages ou notices qui n’ont pas été sans utilité, parmi lesquels on doit citer en première ligne la Revue Mycologique, journal fondé par lui en 1879, continué régulièrement jusqu’à ce jour, et qui a beaucoup contribué à la vulgarisation de cette partie de la science. Rédigée entièrement par lui, la Revue Mycologique dénote à elle seule l’activité, les connaissances et les nombreuses relations de son auteur. Elle a tenu une place importante dans les publications mycologiques françaises, et il serait à souhaiter que son gendre, M. René Ferry, notre collègue et l’un des fondateurs de notre Société, pût la continuer. On doit citer encore, parmi les ouvrages de Roumeguère, sa Cryp- togamie illustrée, recueil où sont condensés systématiquement les travaux de la plupart des auteurs de cette époque avec plus de 1700 figures à l'appui. Puis sa Flore mycologique de Tarn-et-Garonne, et enfin la grande publication de ses « Fungi gallici exsiccati », qu'il continuait sans relâche et qui était arrivée à sa 60e centurie. Quoique dans cet exsiccata il y eût de nombreuses répétitions, on y trouve certainement d’intéressantes espèces, et Roumeguère s’en occupait activement, secondé par ses correspondants qui lui envoyaient leurs récoltes, et par ses deux filles Madame René Ferry et Mademoiselle Angèle Roumeguère qui tousy sont souvent cités. Roumeguère était en relations avec presque tous les Mycologues, il était membre de notre Société depuis sa fondation et bien que ses publications fussent naturellement réservées pour sa propre Revue, il y prenait toujours beaucoup d'intérêt et lui a toujours été dévoué. Aussi la Société a-t-elle cru de son devoir de lui réserver une petite notice comme un témoignage de bon souvenir pour ses œuvres, th uit all is dE, À 25 da! | 1 Deux Cas d'empoisonnement par les Champignons dans l'ouest de la France". Par M.Ch. MÉNIER. 1° Empoisonnement par l Amanite phalloïde (Amanila phal- loides Fr.) Le samedi 7 novembre, M. A., patron boulanger, à Nantes, achète un lot de champignons à un sieur F., marchand-ambulant, qui en faisait habituellement le commerce dans le quartier. Le sieur F. allait les récolter lui-même à la campagne et affirmait d’ailleurs qu'il les connaissait parfaitement. M. A., n'ayant pas le temps de s’en occuper, les porte chez les époux S., tenant un café dans le voisinage. C’est là qu’ils sont nettoyés et épluchés. Le dimanche matin, la factrice du boulanger leur fait subir une cuisson préalable à l’eau bouillante et après avoir rejeté cette eau de première cuisson, elle les prépare comme à l'ordinaire. Vers huit heures du matin, le boulanger et son ouvrier font leur repas du plat tout entier. Lé reste de la journée se passe sans incident; les premters . symptômes d’empoisonnement se produisent seulement dans la soirée, vers huit heures, c’est-à-dire environ 12 heures après l’in- gestion des champignons. M. le Dr Lacambre qui a donné ses soins au boulanger a bien voulu me communiquer sur ce premier malade l’observation sui- vante : « Le Dimanche 8 novembre, je suis appelé vers 9 heures 30 du soir pour donner des soins à M. A., patron boulanger, âgé de 30 ans qui vient d’être pris subitement de violentes douleurs d’entrailles accompagnées de vomisse- ments. Il était à jouer aux cartes chez des voisins lorsque ces symptômes se produisirent vers 8 h. 30. J’assiste à la continuation des vomissements, por- racés au début, puis aqueux, le liquide ressemble assez à de l’eau où auraient bouilli des pois. Comme on avait jeté immédiatement dans les lieux d’aisance (1) Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l’ouest de la France, II, 1892. 72 CH. MÉNIER. : les premières matières vomies je n'ai pu observer le moindre débris de cham- pignons. La peau est d'une moiïteur froide, sauf le front qui est brülant (congestionné par les efforts du vomissement); les extrémités sont glacées. Le malheureux se tord sous la souffrance. Je prescris une potion de Rivière à alterner avec une potion au chloroforme . et à la liqueur d'Hoffmann; comme boisson, du grog glacé ; en outre. sinapi- sation générale au moyen du papier moutarde et enveloppement dans une couverture de laine chauffée. En me retirant, je prescris une purgation saline (eau d'Hunyadi-Janos) pour le lendemain matin. Le lendemain lundi, je trouve M. A. à peu près dans le même état que la veille sauf qu'il souffre un peu moins. Le pouls qui était petit et misérable la veille au soir, s’est un peu relevé. Mais, outre les vomissements qui avaient continué une partie de la nuit,un autre symptôme s'était produit vers 11 h. du soir, une diarrhée colliquative riziforme. La purgation n'avait pas été donnée, par crainte, je la fais prendre immédiatement ; continuation de la potion chlo- roformée ; champagne frappé, lait et grog glacés. Vers 11 h. les vomissements cessent pour ne plus reparaitre, la diarrhée continue jusque vers 1 h. de l'après-midi. À midi, l’état me parait satisfaisant, le malade à sa pleine connaissance, ju- rant que, de sa vie, il ne goüterait aux champignons ; la chaleur est un peu revenue. Vers 2 h. survient un nonveau symptôme ; on vient me prévenir que le ma- lade est pris de convulsions. A mon arrivée vers 3 h. 30, j'assiste, en effet, à une eonvulsion éclamptiforme (mouvements saccadés de la face et de la bou- che, la tête convulsée du côté gauche) qui dure cinq à six minutes. Vingt minutes après il en a une seconde, devant moi, de même durée. On me dit que c’est Ja sixième depuis deux heures. La face est vultueuse, violacée; la peau baignée de sueur. Je pratique des injections sous-cutanées d'éther. Le malade ayant les dents serrées et ne pou- vant rien prendre, j'envoie chercher du chloroforme pour lui en faire inhaler au besoin. Mais, ayant attendu vingt minutes, les convulsions ne se reprodui- sent pas. Dès ce moment je porte un pronostic promptement fatal. En effet le malade tombe dans une sorte de coma d’où il ne sort que pour pousser quel- ques gémissements. Il a pourtant quelques lueurs d'intelligence jusqu'à six heures. À ce moment la connaissance disparaît complètement. Enfin il suc- combe vers huit heures du soir. Le corps est profondément émacié, la peau marbrée de larges lignes bleuâtres. Le poison a mis 48 heures à peine à ac- complir son œuvre. En somme, ce cas d'empoisonnement me rappelle absolument les symptômes cholériques que j'ai observés lors de l'épidémie qui a sévi à Nantes il y a quel- ques années, . Pour expliquer les effets quasi-foudroyants du poison fongique, il faut tenir compte, sans doute, des antécédents morbides de M. A. qui avait eu une fièvre typhoïde grave l'été dernier, et qui était en outre tuberculeux et alcoo- Dim , " En LR res Ses di vw re 1 ve " date 5 € £ = EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 73 nt | Jique et ce jour avait arrosé un peu copieusemenf le plat de champignon =: dont il a été la victime. _ 7 M 1e Dr Ollive, médecim légiste, pratiqua l'autopsie, constata quelques lé- _ Sions d'origine anférieure à l'accident qui mettaient certainement le sieur A. dans un état de moindre résistance, mais qui n'auraient pu entrainer la mort _ dans les conditions où elle s’est produite et ne trouva aucune lésion caracté- és M. le Dr Claverie a bien voulu me fournir l'observation suivante __surle deuxième malade : « J'ai eu l'occasion de soïgner du 8 au 21 novembre un sieur X., âgé de 35 ans qui avait été empoisonné par les champignons. Il en avait mangé dans un repas qui avait eu lieu à huit heures du matin le Dimanche 8 novembre. Dans Faprès-midi il éprouve beaucoup de malaise, mais comme il est coutu- + mier de ce malaise tous les matins, en raison d'une gastrite très prononcée, pr il ne veut pas y prendre garde à ce moment là, le rapportant à la même cause. Pour le dissiper, il se jette sur son lit, en attendant 8 heures du soir, heure à Bquelle il doit reprendre son travail habituel. Mais alors le malaise s’accentue; _X. marche comme un homme ivre ; il éprouve des vertiges, tremble et ttube. A {Il est obligé de se recoucher. Il ne se doute pas encore qu'il est empoisonné ; un romissement survient ; le malade ne se trouve pourtant pas soulagé ; force _ lui est de réfléchir aux champignons mangés le matin. Appelé, je reconnais qu'il est, en effet, empoisonné. L'anxiété est exirème, le pouls irrégulier, dépressible ; des sueurs froides inondent le corps du pa- tient. Je lui admimisire une masse d'huile en attendant un éméto-cathartique. Cette médication amène des évacuations alvines et des vomissements abondants. Le malade passe la nuit en proie aux symptômes précédents et de plus à des syncopes ; il continue d’absorber du laït et de l'huile d'olive en quantité. Lundi 9.— Le matin, de bonne heure, je retrouve X. dans ce mauvais état. Pi Ile plaint de crampes dans tous les membres et d’un froid glacial ; il pré- sente des fourmillements aux extrémités et là aussi de la cyanose. Je le fais frictionner à sec énergiquement par tout le corps et chauffer avec force bou- les d’eau chaude. Il 2bsorbe rapidement à faibles doses répétées jusqu'a effet, de la caféine et de la strychnine, et dès que la vitalité reparaît sur la fn de la É. matinée, je prescris un deuxième éméfo-cathartique. J'ordonne de continuer : toute la journée les frictions à très fréquentes reprises, l'ingestion de huile < d'olive en abondance, la caféine à forte dose. 2 Le soir les crampes seules persistent; le pouls est redevenu régulier; la 22 chaleur revient aux membres. Mardi 10. — Le malade présente le mème état que dans la soirée du 9. r Les jours suivants, 11, 12et 13, les crampes deviennent de moins en moins È douloureuses ; le samedi {4 elles disparaissent. Le malade est délabré, mais paraït hors de danger. Quand je le laisse le 21 novembre, il éprouve une grande faiblesse des jambes ; l'appétit tarde encore à revenir. Je le considère » néanmoins comme guéri. » d ô ri h er | pie "Co DEL 0 AA LE, 14 CH. MÉNIER. Aussitôt que j'eus connaissance de cet empoisonnement par la voie des journaux, je me préoccupai de constater l’espèce de cham- pignons qui avait pu le produire et en raison de la violence des accidents je songeai immédiatement à une amanite vénéneuse. Mon premier soin fut de rechercher dans les restes de cuisine où avaient été jetées les épluchures si je ne retrouverais pas quelques débris caractéristiques ; mais ils avaient été mêlés avec du fumier d’écurie au fond d’un jardin et avaient séjourné dans ce milieu pendant quelques jours déjà, exposés à des pluies abondantes et aux autres causes de détérioration. Je ne pus en retirer que quel- ques fragments du pied d’un Cèpe comestible et une pellicule d’un jaune ochracé qui me parut appartenir au chapeau de la fausse Boule de neige (Psalliota arvensis var. xanthoderma G. Gen.) Quant aux époux S., chez qui les champignons incriminés ont été nettoyés, ils connaissent peu ces végétaux, mais plusieurs leur ont paru suspects et ils ne purent s’empêcher d’en faire l’obser- vation en présence du vendeur. « Ge qui nous a frappé, me disent- ils, c’est leur peau luisante, plombée. » Mme $., qui les a vus dans le jour, a remarqué en outre que le chapeau présentait une teinte jaune et que les feuillets étaient blancs. Ces renseignements bien qu'insuffisants me permettent néanmoins de soupçonner l’Amanite phalloïde que je sais exister dans toutes les localités où le vendeur a fait sa récolte. Je ne puis d’ailleurs espérer aucun renseignement précis de ce dernier qui vient d’être écroué à la maison d'arrêt sous l'inculpation d’homicide par imprudence. D'autre part, l’autopsie du sieur A., à laquelle j'ai assisté, n’a rien fait découvrir quant à la nature du champignon, ainsi qu’en témoigne le rapport de M. le professeur Ollive, délégué à cet effet. Je recherchai inutilement au microscope des traces de tissu ou de spores dans le lait coagulé et la pulpe de estomac et des intestins. C’est alors que M. le juge d'instruction, en me confiant le mandat de déterminer l’espèce de champignon qui avait causé la mort du sieur À. et en mettant l’inculpé à ma disposition, me donna le moyen de poursuivre plus utilement mes recherches. Je me fis accompagner par F., dans les localités où il avait re- cueilli les champignons vendus à M. A., en le priant de m’en mon- trer de semblables. Au sortir de Nantes, par la route de Vannes, F. me conduisit successivement sous les sapins de la Magnolière, hot ne. / : EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 15 de la Bouvardière et dans la propriété de Bagatelle où les cham- pignons étaient abondants. Îl recueillit devant moi les espèces sui- vantes : le Cèpe comestidle (Boletus edulis Bull.), le Champignon rose (Psalliota compestris L.), le « blanc » que je reconnus pour VAgaricus zanthodermus G. Gen. et le Collybia laccata Scop. qu'il confond avec le Mousseron (Marasmius oreades Bolt.), champignon bien connu qu’on dessèche et qu’on vend dans les magasins d’épi- _cerie à Nantes. Pour lui, comme pour beaucoup de personnes peu versées dans la connaissance des champignons, toutes les espèces aux couleurs brillantes ou de formes s’éloignant du type du cham- pignon de couche, comme la fausse Oronge, le Tricholome nu, le Lactaire délicieux, etc., sont confondues dans une même réprobation et réputées vénéneuses. Je crus devoir appeler son attention sur l’Amanite phalloïde que nous avons rencontrée dans les trois localités parcourues. F. s’est montré pour cette espèce aussi hésitant qu’il était affirmatif pour les autres, brisant en plusieurs morceaux les échantillons que je lui présentais sans se résoudre à formuler un avis sur ses propriétés alimentaires ou nuisibles. C'était pour lui « une sorte de Champignon blanc ». Il me déclara cependant qu'il ne le récoltait pas. Je fis néanmoins provision de cette Amanite vénéneuse et la communiquai au retour aux époux $. qui m’affirmèrent l’un et l'autre qu’il existait trois ou quatre champignons semblables dans le lot vendu au boulanger. Il ne me paraît pas douteux que l’em- poisonnement a été occasionné par l’Amanite phalloïde. En présence des accidents constatés, il ne m’est pas venu un seul instant à l'esprit l’idée d’incriminer la fausse Boule de neige que F. vendait souvent et que quelques auteurs considèrent comme un champignon suspect. D'après G. Genevier (1), qui le premier à appelé l'attention sur cette variété, « cette plante ne doit être employée comme aliment « qu'avec la plus grande réserve, elle est d’une digestion difficile « et peu agréable au goût. Certaines personnes, il est vrai, en font « usage impunément, mais elle occasionne fréquemment des indi- « gestions. » y Je l'ai expérimentée moi-même avec plusieurs convives sans lui (1) Bull. Soc. bot. Fr. t. xx, 876. 76 CH. MÉNIER. faire subir la décoction préalable à l’eau et elle a été déclarée dé- testable. Je pourrais cependant citer des personnes qui la mangent sans en être incommodées et la trouvent encore préférable à d’autres Psalliotes réputées comestibles telles que le « gros pied » Psalliota Bernardii Q. de nos pâturages salés. D'autre part, si on rapproche les accidents observés des symptô- mes relatés dans les empoisonnements par les champignons, on trouve tous les caractères de l’intoxication par les amanites véné- neuses. ; Les premiers symptômes apparaissent en général assez tardive- ment et d’une façon brusque. Chez AÀ., ils surviennent au milieu d’une partie de cartes après douze heures, et presque au même moment son ouvrier fait prévenir qu’il ne peut reprendre son tra- vail habituel de nuit. | Les symptômes peuvent être rapportés à deux ordres de phé- nomènes ainsi que l’a bien établi M. le Dr L. Planchon (1); phé- nomènes gastro-intestinaux et phénomènes nerveux, avec une grande variation dans leur nature et leur ordre d'apparition. Chez A., ce sont les phénomènes gastro-intestinaux qui marquent le début des accidents, d’abord les vomissements, puis trois heures après la diarrhée. Ces phénomènes diminuent d'intensité, une période de mieux survient qui peut faire croire à la guérison, lorsque les phé- nomènes nerveux apparaissent sous forme de convulsions avec une intensité remarquable et amènent la mort après quelques heures. Chez le second malade le début des accidents s'annonce par des troubles nerveux, vertiges, tremblements, titubations, puis survien- nent les vomissements et bientôt des crampes douloureuses qui per- sistent pendant cinq jours et laissent au malade une fois guéri, une grande faiblesse pendant un temps assez long. Les troubles ner- veux les plus graves de tous, n’ont pas présenté dans ce dernier cas la même intensité que dans le premier. On chercherait, sans doute, inutilement à expliquer ces différences qui se montrent dans les empoisonnements par les champignons. La quantité de poison ingérée qui peut varier d’un convive à l’autre lorsqu'il y a comme ici, mélange de bons et de mauvais champignons peut bien être (1) Louis PLANCHON : Les champignons comestibles et vénéneux de la ré- gron de Montpellier et des Cévennes au point de vue économique et médical. EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 71 invoquée, mais on a signalé aussi des cas où certaines personnes semblent avoir joui d’une sorte d'immunité contre l’intoxication fongique (1). La conclusion à tirer de ce qui précède pour le public amateur de champignons, c’est qu'il ne faut accepter comme alimentaires que des champignons reconnus tels par des personnes présentant des garanties suffisantes de savoir. Dans les grandes villes les inspecteurs des marchés sont ordinai- rement chargés de leur vérification, mais cet utile contrôle n’atteint que les champignons apportés au marché ; beaucoup n’arrivent pas jusque là et sont vendus sans aucune garantie pour l'acheteur. Les règlements administratifs se trouvent ainsi fréquemment violés. Et puis, en dehors des personnes qui en font le commerce, il y a toute la catégorie des amateurs d’occasion pour qui la récolte d’un plat de champignons à la campagne est une bonne fortune. C’est parmi ces derniers que se produisent le plus souvent les accidents. Malgré toutes les recommandations il y aura toujours des imprudents. Aussi tous les auteurs qui ont écrit sur les champignons comes- tibles et vénéneux ont-ils insisté sur la nécessité d’en vulgariser la connaissance. Dans ce but de nombreux et excellents traités sur les champignons ont été mis à la portée du public dans ces dernières années. Mais, cet enseignement par les livres est insuffisant et demanderait à être complété par quelques courses à la campagne bornées à la récolte des espèces comestibles et nuisibles. C’est seu- lement sur le terrain qu'on peut prendre une bonne idée de l’espèce fongique en la voyant à divers degrés de développement et sous ses formes parfois si variables. Aujourd’hui, cet enseignement assez négligé est possible presque partout. En particulier, les herborisa- tions des Facultés et Ecoles de médecine et de pharmacie qui n’ont lieu généralement que pendant l’été et en vue de la récolte des pha- nérogames pourraient être complétées par quelques excursions faites dès la rentrée des écoles, en novembre; à cette époque on fait encore d’abondantes récoltes fongiques. Les Ecoles normales d'instituteurs me semblent également désignées pour donner cet enseignement à leurs élèves. (1) Dr Louis Planchon : Sur un cas d'empoisonnement par l'Amanita citrina Pers. (Bull. Soc. myc. France 1891). MAI Ds, 220. | 78 CH. MÉNIER. De nombreux médecins, pharmaciens et instituteurs trouveraient ainsi à la campagne l’occasion d'occuper agréablement quelques loisirs et d’être utiles à leurs concitoyens en empêchant les terri- bles accidents qui se reproduisent chaque année. Je crois utile en terminant de donner une description de l'Ama- nite phalloïde. Amanita phalloides Fr. Syn : Fungus phalloides sordide virescens Vaill. 1. 14, fig. 5. Agaricus bulbosus Bull. pl. 2. — Amanita viridis Pers. — Ama- nita virescens Quél. FI. myc. Noms français : Agaric bulbeux (Bulliard, Roques, Ch. com. et vén. t. 23, 4 et 2). — Oronge cigue jaunätre (Paulet, Icon. Ch. t. 155), — L'Oronge verte (Rich. et Roz, Ch. com. et vén.). Ama- nite bulbeuse (Bernard, Ch. la Rochelle). Amanite phalloïde (Cos- tantin et Dufour, Nile F]. Ch.). Description. — Chapeau sphérique, puis campanulé, à la fin étalé, toujours obtus, visqueux par l'humidité, luisant par un temps sec, à marge lisse. La couleur varie du blanc au jaune, jaune vert, vert olive ou olive avec des fibrilles plus foncées très fines surtout vers le sommet qui est ordinairement plus coloré que les bords. Diam. : 8 à 12 cent. Pied plein, puis un peu creux au sommet, élancé, renflé en un bulbe à la base, glabre ou légèrement floconneux par places, blanc teinté de jaune ou de vert. Anneau supère, membraneux, large, retombant. Volve ample, dépassant le bulbe et laissant quelquefois un ou deux larges lambeaux blancs sur la pellicule du chapeau. Feuillets libres, arrondis, ventrus, inégaux, serrés, présentant un léger reflet verdätre. Spores subsphériques ou largement ovales : (9-11 X7-8u), api- culées, blanches. Chair blanche, insipide ; odeur vireuse faible. Cette belle mais dangereuse Amanite se rencontre depuis le com- mencement de l'été jusqu’à la fin de l’automne dans nos taillis et futaies de chènes et sous les sapins plantés dans les pares. EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. - * 2 Empoisonnement par le Lepiota helveola Bres. s- _ Le 26 octobre 1891, un cas d'empoisonnement par les champi- … gnons s'était produit à la Gaubretière, canton de Mortagne-sur- __ Sèvre (Vendée). Je n’en eus connaissance que le 7 novembre par _ les journaux et dès le lendemain je me rendais dans cette com- mune. Voici ce que j'appris de la bouche des deux personnes survi- vantes qui ont bien voulu me fournir avec la meilleure grâce tous les s _ renseignements que je leur ai demandés et qu'ils m’autorisent à faire connaître dans le but d’être utiles aux personnes qui récoltent des champignons. Le dimanche 26 octobre, M. Raineau, menuisier, son beau-frère Retailleau et le jeune fils de ce dernier âgé de 5 ans, recueillaient des champignons dans un champ de genêt. Leur récolte se compo- sait de trois Potirons (Lepiota procera) (champignons très recher- chés dans le pays et qu’ils connaissaient très bien), et d’autres plus petits, abondants dans l'endroit, qu'ils considéraient comme « une sorte de Mousseron. » De ces derniers ils avaient pu ramasser environ une centaine. Ces champignons avaient été lavés à l’eau froide le soir même de la récolte, mis à égoutter pendant la nuit et préparés le lendemain _ pour le repas de onze heures. Trois personnes en mangérent, les époux Raineau et leur neveu qui avait pris part à la cueillette. Ils _ les trouvèrent bons, mais malgré cela tous les trois furent malades, _ les deux adultes guérirent, l'enfant mourut 5 jours après. 1: Le jeune Retailleau, enfant de 5 ans, d'une constitution délicate, paraït-il, à n'avait mangé qu'une petite quantité de champignons (environ une cuillerée); $# aprés le déjeuner il va à l’école comme à l'ordinaire mais à son retour, vers 5 heures, il est pris de vomissements et de diarrhée. Dans la nuit du lundi au a mardi, les vomissements confinuërent, le médecin est seulement consulté le x. mardi vers midi. Le traitement consiste en un purgatüif et une mixture cal- L mante. L'état du petit malade semble se maintenir sans aggravation les jours suivants, mais dans la nuit du jeudi au vendredi, survient une agitation extrême, des convulsions, l'enfant cherche à se précipiter hors du lit. Enfin vers une heure il tomba dans un état de prostration qui se termina vers 5 heures du matin par la mori. 2 M. Raïneau, âgé de 3 ans, de bonne constitution, a mangé, dit-il, les trois-quarts du plat de champignons et à pu vaquer à ses occupations ordi- naires le reste de la journée sans ressentir aucun malaise. Il est pris de vomis- 80 CH. MÉNIiER. sements et de diarrhée dans la nuit à 2 heures du matin. Les selles sont fétides (odeur de Potiron pourri), Toute la journée du mardi, les accidents continuent, mais dans la nuit du mardi au mercredi d’autres symptômes appa- raissent; le malade éprouve une sensation de froid, des crampes dans tous les membres et une très grande sensibilité dans la région du ventre et de l’aine. Le traitement institué est le même que pour le précédent. Dans la nuit du vendredi au samedi les selles apparaissent sanguinolentes, mais un mieux se manifeste dès le samedi. Le malade commence à prendre quelques aliments. La convalescence est assez longue et huit jours après il éprouve une grande lassitude à m'accompagner au lieu de la récolte, c’est-à-dire à moins d’un kilo- mètre de sa maison. 3° Mme Raineau, âgée de 30 ans et d'excellente constitution, a absorbé plus de champignons que l’enfant mais beaucoup moins que son mari (3 ou 4 cuil- lerées environ). Elle est prise de vomissement et de diarrhée dans la nuit, un quart d'heure après son mari. Pour tout traitement elle s’administre dans la journée du mardi, à diverses reprises, un litre et demi de café noir que son estomac rejette presque aussitôt. Ces symptômes continuent encore toute la nuit suivante, mais dans la journée du mercredi elle se trouve beaucoup mieux. Lorsque je la vis la guérison était complète. Je priai Raineau et son beau-frère de vouloir bien me conduire dans le champ en question, le seul qu’ils eussent visité ce jour là, espérant que, malgré les gelées des jours précédents il resterait peut-être quelques champignons semblables puisque l’espèce s’était montrée si abondante. La constatation en valait la peine, car j'avais songé d’abord à une amanite vénéneuse, mais on n'en trouve pas dans les champs de genêt. Nous retrouvons l’espèce récoltée le 26 octobre précédent ; beaucoup d'échantillons sont altérés par la gelée, j'en recueille cependant en état suffisant pour les étudier et les dessiner. Je fus surpris de reconnaître une petite Lépiote de la section des Clypeolariæ que je rapportai à Lepiota helveola Bres. (1). Le champignon avait été reconnu de suite par les deux beaux- frères, il le fut encore à notre retour à la maison par Mm* Raineau qui avait bien examiné les champignons puisqu'elle en avait coupé les pieds un à un, essayant de les tordre et cherchant dans ce caractère un indice de leur bonne qualité. De plus, les trois per- sonnes présentes m’affirmèrent qu’en dehors des trois Potirons tous (1) M. Boudier à qui je l'ai envoyée n’a pas hésité à confirmer ma détermination, EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 81 les autres champignons étaient semblables à ceux qu’on venait de rapporter. Il semble d’ailleurs impossible qu’on puisse confondre une espèce d'aussi petite taille à chapeau pelucheux et brunâtre avec une amanite vénéneuse. Il ne peut donc y avoir de doute sur le champignon qui a causé l’empoisonnement de la Gaubretière. On peut se demander, il est vrai, si les champignons n'avaient pas subi un commencement de décomposition dans la nuit et s’il. ne s'était pas produit une de ces substances toxiques connues sous. le nom de ptomaïines par lesquelles on a cherché à expliquer des accidents occasionnés par des champignons reconnus inoffensifs habituellement. C’est, dans le cas de la Gaubretière, une hypothèse qui semble peu justifiée par le fait qu’ils n’avaient aucune odeur désagréable et qu’on les trouva excellents. Elle me vient toutefois à l'esprit parce qu’il n’y a pas d'exemple de Lépiote ayant produit, que je sache, des accidents aussi graves. Je ne parle pas ici des grandes espèces de la section Proceræ ayant pour type le Potiron et dont tout le monde s'accorde à reconnaitre les qualités alimen- taires, mais de quelques espèces négligées par les amateurs de champignons, en général plus petites, et sur les propriétés desquelles les auteurs n’ont jamais été d'accord. Parmi ces espèces, vénéneuses pour quelques-uns, douteuses ou suspectes pour d’autres, on peut citer : La fausse Coulemelle (L. clypeolaria Bull.) dont l’odeur et la saveur sont un peu nau- séeuses. Paulet en a fait manger à des chiens chez qui elle a occa- sionné des vomissements. Léveillé parait la regarder comme un poison. Elle est seulement suspecte pour MM. Richon et Roze, tandis que M. le Dr Quélet la déclare comestible. Sont encore consi- dérées comme suspectes : L. Badhami Bk. et Br., — L. granulosa var. carcharias,— L. aspera et sa var. hispida Lasch.,— L. cristata Alb. et Schw. Cette dernière espèce a été mangée, mais son odeur la fait surtout considérer comme douteuse. En résumé, on ne connaît pas de faits assez précis qui permettent de se prononcer d’une façon certaine sur les propriétés de ces espèces de Lépiotes. Cette absence de faits tient à ce qu’on néglige de récolter pour la table des champignons d’aussi petite taille et que d’ailleurs il est rare de les trouver en quantité assez considérable pour en composer tout un plat. 82 CH. MÉNIER. Dans l’empoisonnement de la Gaubretière, le Lepiota helveola qui est très voisin et de L. clypeolaria et de L. crislala a été ingéré en quantilé suffisante pour amener des effets certains. Il est vraisem- blable qu'on obtiendrait des résultats analogues avec les autres espèces précitées et douteuses dans les mêmes conditions. En résumé, des faits qui précèdent on peut tirer les conclusions suivantes : 4° Le Lepiota helveola Bres. doit être considéré comme une espèce vénéneuse. 2 Les accidents observés ont beaucoup de ressemblance avec ceux de l’empoisonnement par les amanites, mais leur gravité paraît moindre. Il serait intéressant de tenter avec cette espèce et ses voisines des expériences sur des chiens ; le moment avancé de la saison ne m'a pas permis de le faire. Je me borne à signaler le fait à l'attention des mycologues. Nos connaissances sur les propriétés de beaucoup de champignons sont encore imparfaites ; c’est en réunissant un grand nombre de faits aussi circonstanciés que possible qu’on arri- vera à dégager la vérité. Voici les caractères de cette Lépiote : Lepiota helveola Bres. Fungi Trident. Chapeau peu charnu, convexe puis étalé, un peu mamelonné, finement écailleux ou pelucheux, brun chocolat ou rouge brique. Diamètre 2,5 à 32. Stipe grêle, fistuleux, fibrilleux, de la couleur du chapeau. Anneau très fugace, souvent furfuracé. Lamelles serrées, ventrues, blanchâtres. Chair blanche rougissant par la dessication, inodore, aigrette (Dr Quélet). Spores ovales, pruni- formes, (8X5 x ). — Habitat : Vendée, la Gaubretière. — Ile de Noirmoutiers, au Sableau, sous les pins. CONTRIBUTIONS A LA FLORE MYCOLOGIQUE des environs de Nancy CATALOGUE MÉTHODQUE DES CHANPIENONS BASIDIÉS Bécoitées an #52 Z Late |£, PAR M. J. GODFRIN. 4 CLASSE DES HYMÉNOMYCÈTES Fr. | Sous-classe des Homobasidiés Pa. À Famille des Agaricinés 4 TRIBC DES AÇ1RICES. £ e + Awanyre Pers. 23 ouate Bull” »_ Guns. — Bus de Frouxrd près de chemum des 5 œmchées — Jullet 208 pantherems D_ €.” — Sur le sal: bus de Pomges_ — Jullet 10vemÈrE. Leo Purs. 25. emunthions Seog. — Sons les sapme dans ER monsse : forêt de Vinmont - cote de Melle - autour d'une mare 3 muche de Le coute de Chamguneulles 2 From — L Cetobre, sovembre. | Et) Voær pour Le ?7 liste - Builecun de le Socet myrcslogqne de Frmcee, tome VIE Ze Berg. UE Bulletin del Société des sences de Ney, 1884. Camme fans 2 liste precedente les 10ms d'aspeces 1e œouvzss ge Gadron | Cacogue des giantes ceiluimres 1 iepartement ie la Weurhel sont ans du ague 84 206. 214. 215. 216. 218 J. GODFRIN. excoriata Schæf. — Prairies sablonneuses ; près de la gare de Blainville. — Octobre. ARMILLARIA Fr. mellea F1. dan. var. bulbosa Nob. — Route du fort de Frouard, dans la forêt. — Octobre. mellea F1. dan. var. minor Nob. --- Sur une souche derrière la Belle-Fontaine. — Novembre. TRICHOLOMA Fr, — GyropHILA Quél. . albellum D. C.* — Pâturages des environs de Nancy. — Mai. . tonides Bull. — Forêts de Conifères de Belle-Fontaine et de Dommartemont. — Septembre, octobre. . oreinum Fr.— Prairies sabionneuses et bords des routes; Mes- sein, Rosières-aux-Salines. — Octobre. . pædidum Fr. — Bois de Maxéville, chemin des 5 chênes. — Octobre. . panaeolum Fr. — Prés siliceux près de la gare de Blainville. — Octobre. . sordidum Fr. — Terrains et prés sablonneux près de la gare de Blainville. — Octobre. . sulfureum Bull.‘ — Forêt de Vitremont. — Septembre, oc- tobre. Hycropnorus Fr. agathosmus Fr. — Sous les Epicéas qui entourent une mare à gauche de la route de Champigneulles à Frouard; bois de sapins de la côte de Malzéville. En troupe. — Novembre. melizeus Fr. — Forêt de Haye, au pare Lattier et au-dessus de Pompey. — Octobre, novembre. puniceus Fr.* — Sur le gazon à la pépinière de Belle-Fon- taine et au bord de la route de Rosières à Blainville. — Juin, juillet. CuirocyBe Fr. — OmpHaLIA Quél. flaccida Sow.* — Forêt de Haye, à Belle-Fontaine. — Mai, juin. 18. 219. 220. 221. 222. 293. 224. 295. 226. 291. 298. 229. 230. 231. 232. 233. 234. FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 85 geotropa Bull. — Forêt de Haye, au-dessus de Pompey. — Octobre, novembre. gilva Fr. — Paxillus Alexandri Gillet.—Sapins de Dommar- temont ; en troupe. — Novembre. inversa Scop.* — Forêt de Vitrimont. — Octobre, novembre. nebularis Batsch. — Forêt de Haye, à Belle-Fontaine, — No- vembre. squamulosa Pers. — En troupe sous les Pins de Dommarte- mont. — Novembre. LaccariA Cooke. — CoLLyBrA Quél. laccata Scop. var. amethystina Vaill. — Forêt de Vitrimont. — Octobre. CoLLyBia Fr. acervata Fr. — Forêt de Vitremont. — Octobre. ambusta Fr. — Places à charbon de la forêt de Vitrimont. — Novembre. clavus Schæf.* — Sur les cônes de Pins. Plantations de Malzéville et de Dommartemont. — Mai. stridula Fr. — Sur le gazon ; forêt de Vitrimont. — Novembre. Mycexa Fr. galopus Pers. — Forêt de Vitrimont. — Août à novembre. inclinata Fr. — Forêts de Vitrimont et de la Grève, près de Messein ; cespiteux sur les souches. — Octobre. lactea Pers. — Sur les aiguilles de Conifères. Pins de Belle- Fontaine. — Octobre, novembre. sanguinolenta A. et S. — Sur la mousse ; forêt de Vitrimont. — Septembre, octobre. vitrea Fr. — Sur la mousse ; forêt de Vitrimont. — Septembre à novembre. OmpHaLiA Fr. — OMPHALINA Quél. pyxidala Bull. — Prairies de Messein. — Octobre. PLEUROTUS Fr. cornucopiæ Paul. — Sur une poutre dans une cave. — Octobre. striatulus Pers. -- Sur des brindilles de bois mort, — Juillet. 86 235. 236. 231. 238. 239. 240. 241. 242. 243. 244. 245, 246. 241. 248. 249, 250. J. GODFRIN. LENTINUS Fr. tigrinus Bull. — Sur des souches de Peuplier à Champi- gneulles. — Mai, juin. . Panus Fr. flabelliformis Schæf.— Sur les souches de Hêtre de la forêt de Haye. — Juin, juillet. Marasuius Fr. abielis Batsch. — Sur les aiguilles de Pins tombées ; forêt de Vitrimont. — Août, octobre. androsaceus L.* — En troupe sur les aiguilles de Conifères ; forêt de Vitrimont, Pins de Dommartemont. — Novembre, décembre. fætidus Sow. — Sur une souche de Charme en décomposi- tion ; forêt de Haye, au-dessus de Belle-Fontaine. — Juin. ramealis Bull.*— Sur les souches et les brindilles, dans toutes les forêts. — Juillet. rotula Scop.* — Sur les brindilles de bois mort, dans toutes les forêts. — Juillet. Lacrarius Fr. acris Bolton. — Bois de la Grande-Fraise. — Juillet, torminosus Schæf.* — Bords de la route de Nancy à Nomeny, près d’Agincourt. — Octobre. uvidus Fr. — Forêt de Haye. — Juillet. RussuLa Pers. aurata With. — Dans plusieurs endroits de la forêt de Haye. — Juillet à septembre. chamaeleontina Fr. — Forêt de Haye (Chavigny). — Juillet. cyanoæantha Schæf, — Bois de la Grève à Messein ; forêt de Haye. — Juillet à septembre. fætens Pers.* — Forêt de Haye, près du chemin des Cinq- Tranchées à Frouard. -— Juillet. heterophylla Fr. — Forêt de Haye. — Juillet. lutea Huds*. — Çà et là dans la forêt de Haye. — Juillet, octobre. FLCRE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 87 254. nigricans Bull. — Abondant dans la forêt de Vitrimont et au s bois de la Grève à Messein. — Août, octobre. 252. virescens Schæf.” — Forêt de Vitrimont. — Août, septembre. … 253. ritellina Pers. — Bois de la Grande-Fraise. — Juillet. iZ Lu " 3 Piureus Fr. | 254. chrysophæus Schæf. — Sur une souche de Hêtre: forêt de . Haye. — Octobre. L | Exrozowa Fr. _ 255. dypeatum L.' — Forèt de Vitrimont. — Octobre. - 256. nidorosus Fr. — Route forestière du bois de Maxéville. — 4 Octobre. È > 251. rhodopolius Fr. — Bois de la Grève à Messein. — Octobre. . e Noraxra Fr. s.- _ 258. incarnais Quél. — Bois de la Grève à Messein. — Juillet, Col octobre. _ 259. pascua Pers. — Prairie de Messein. — Octobre. = Dermini. : De Bozerries Fr. 260. hydrophilus Bull. — Cespiteux sur une souche; forêt de Vitrimont. — Octobre. Pao1iora Fr. 261. muricata Fr.— En touffe au pied d'un Hëtre ; forêt de Haye; — Octobre. 262. mulabilis Schæf.” — Cespiteux sur les souches; forèt de Haye. — Mai. - 263. præcox Pers.” — Sur le sol dans les clairières de la forêt de Haye. — Mai. 264. radicesa Bull.” — Sur le sol ; forèt de Haye. — Octobre. 265 sphaleromorpha Bull. — Sur du terreau; forèt de Haye, au- dessus de Belle-Fontaine. — Mai. 88 266. 261. 268. 269. 210. 271. 212. 273. 214. 2175. 276. 271. 278. 219. 280. 281. 282. 283. 284. J. GODFRIN. subsquarrosa Fr. — Fasciculé au pied d’un Epicéa, forêt de Vitrimont. — Octobre. terrigena Fr. — Bord de la route de Nancy à Nomeny, entre Essey et Agincourt. — Octobre. unicolor Flor.dan. — Sous les Pins ; fond Saint-Barthélemy.— Octobre. CorTINARIUS Pers. amethystinus Schaef. — Forêt de Haye; parc Lattier. — Octobre. camurus Fr. — Forêt de Haye; parc Lattier. — Octobre. cinnamomeus L. var. croceus Schaef. — Forêt de Vitrimont.— Novembre. collinitus Sow. * —- Forêt de Haye. — Octobre. colus Fr. — Forêt de Haye ; parc Lattier. — Octobre. cotoneus Fr.— Forêt de Haye. — Septembre, octobre. decipiens Pers. — Carrières abandonnées de Maxéville ; dans l'herbe et la mousse. — Octobre. iliopodius Bull.‘ — Forêt de Haye et bois de la Grève. — Octobre. orichalceus Batsch. — Forêt de Haye; pare Lattier. — Octobre. sublanatus Sow. — Forêt de Vitrimont. — Octobre. tortuosus Fr. — Sous les Conifères dans la forêt de Vitri- mont. — Novembre. turbinatus Bull. * — Bois de la Grève, à Messein. — Octobre. Inocyse Fr. dulcamara Pers. — Carrières abandonnées, sur le sol gazonné, au-dessus de Malzéville et de Maxéville. — Sep- tembre, octobre. repanda Bull. — Au bord du bois, de Pompey à Liverdun. — Juin. Trinii Weinm.— Bois de Pompey, au-dessus de la maison forestière. — Juillet. FLAMMULA Fr. carbonaria Fr. — Sur la terre brûlée ; forêt de Vitrimont. — Octobre. FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. s9 Er vi F2 Navcoria Fr. 285. — semiorbicularis Bull. * — Dans les prairies, au bord des chemins — Eté. Gazera Fr. hypnorum Baisch. — Sur la mousse des forêts, principalement de Conifères. — Juin à novembre. tenera Schaef. — Assez répandu dans les cultures, sur les couches, bords des chemins herbeux, prairies. — Eté. Crepiorus Fr. cariabilis Pers. * — Sur des brindilles ; forêt de Vitrimont. — Octobre. : Pazxillus Fr. . atrotomentesus Batsch. — Forêt de Vitrimont. — Septembre, octobre. . involutus Baïsch.” — Forêt de Vitrimont. — Septembre, | octobre. _ 291. tricholoma À. et S. — Bois de Maxéville. — Octobre. PRATELLI. Pr Stropharia Fr. - Geophila Quél. 5, 292. melasperma Bull. — Prairies et lieux herbeux sur sol sablon- rh neux. — Messein, Blainville. — Octobre, novembre. Psinocvse Fr. — DrosoPxia Quél. 293. sarcocephala Fr. — Forët de Vitrimont. — Octobre. Psaryra Fr. 294. conopilea Fr. — Bois de Frouard, près du fort. — Juillet. MeLaxosPori. Gomphidius Fr. 295. soseus Fr. — Forêt de Vitrimont, sous les Conifères. — Octobre. 90 296. 297. 298. 299. 300. 301. 302. 303. 304 J. GODFRIN. Coprinus Pers. picaceus Bull. * — Isolé, sur le sol; forêt de Haye. — Octobre. sterquilinus Fr. — Sur un fumier. — Juin. PSATHYRELLA Fr. disseminata Pers. — Cespiteux sur les souches, l’humus. — Octobre. TRIBU DES CANTHARELLÉS CANTHARELLUS Adanson. carbonarius Ab. et Schw. -— Places à charbon de la forêt de Vitrimont: — Novembre. crispus Sow.* — Forêt de Vitrimont. — Octobre. Famille des Polyporés TRIBU DES DAEDALÉS. LENziTEs. Fr. abietina Bull. * — Sur les poutres de sapin en décomposi- tion. -- Eté, automne. TRAMETES Fr. isabellina Fr. — Sur une branche morte de Chêne ; forêt de Vitrimont. — Novembre. IRPEX Fr. paradozus Schrad. * — Sur les branches mortes des forêts. — Toute l’année. Merulius Pers. tremellosus Schrad. * — Sur des souches d’arbres feuillus ; forêts de Vitrimont et de Haye. — Octobre. Maé, 6. D diem 305. 306. 307. 308. 309. 310. 311. 312. 913. 314. 215. FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 91 TRIBU DES POLYPORÉS. LEpToPoRus Quél. — Pozyporus Mich. amorphus Fr. — Sur des souches de Conifères ; forêt de Vitrimont et pineraie de Dommartemont. — Novembre, décembre. dichrous Fr. — Souche de Hêtre, dans la forêt de Haye. — Automne. imberbis Bull. — Sur une souche de saule. Coriozus Quél. — Pozyporus Mich. hirsutus Schrad. * — Sur des troncs d'arbres abattus, aux Grands Moulins. — Novembre. zonatus Nées. * — Souches de la forêt de Haye ; vieux saules le long des cours d’eau. PLaconEs Quél. — Pozyporus Mich. annosus Fr. — Souches de Conifères ; forêt de Vitrimont et bois de Dommartemont. — Eté, Automne. nigricans Fr. — Souches de diverses essences feuillues. — Eté, automne. | PELLOPoRUS Quél. — Poryporus Mich. perennis L. ® — Places à charbon dans la forêt de Vitrimont. — Novembre. : TRIBU DES BOLÉTÉS. Ixocomus Quél. — Bozerus Dill. bovinus L. — En troupes dans la forêt de Vitrimont. — Octobre. collinitus Fr. — Forêt de Haye. — Juillet. piperatus Bull. * — Forêt de Vitrimont, disséminé.—- Octobre, Novembre. POP PORN se MST VD DORRS NET 1 6 J° dj r # \” RE dé bé Lies tt 92 J. GODFRIN. XEROCOMUS Quél. — Bozerus Dill. 316. chrysentheron Bull. * — Dans toutes les forêts. — Juillet à Septembre. 317. pruinatus Fr. — Forêt de Haye. — Juillet. Dicryopus Quél. — Bozerus Dill. 318. aestivalis Paul. — Forêt de Vitrimont. — Juin. 319. calopus Fr. — Forêt de Vitrimont. — Juin. 320. erythropus Pers. — Forêt de Vitrimont.— Juin, Octobre. 321. felleus Bull. — Forêt de Vitrimont. — Juillet. Famille des Téléphorés. THELEPHORA Ehrh. 322. lacintata Pers. — Sur le bois mort ; forêt de Vitrimont. — Octobre. 323. palmata Scop. * — Forêt de Haye, sur le sol. — Août, Septembre. STEREUM Pers. 324. ferrugineum Bull. — Bois de Tomblaine, imbriqué sur des souches de chêne. — Automne. 325. pini Fr. — Sur les souches de Pins des plantations de Dommartemont. — Octobre, Novembre. 326. spadiceum Pers. — Sur les bois de peupliers coupés, à la scierie des Grands Moulins. — Novembre. CorrTicium Fr, 327. corticale Bull. — Sur une branche de Chêne morte ; forêt de Vitrimont. — Novembre. 328. giganteum Fr. — Sur les souches de Pins et les brindilles avoisinantes ; forêt de Vitrimont et plantations de Dommar- temont. — Novembre. 329. serum Pers. — Sur de vieux troncs de Sureau noir ; bords des chemins, — Automne, Hiver. re EME FLÔRE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 93 PaLegra Fr. _ 330. contorta Fr.— Sur une souche de bouleau, forêt de Vitrimont. Novembre. Famille des Clavariés. es PTERULA Fr. 331. multifida Fr. — En troupe sur les aiguilles de Conifères a recouvrant le sol, bois de Dommartemont. — Novembre. RawariA Holmsk (Quél.) — CLavaria Fr. _ 3932- formosa Pers. — Parc Lattier. — Octobre. n Sous-classe des Hétérobasidiés. CazocerA Fr. 33. flammea Schaef. — Souches de Conifères ; forêt de Vitrimont, côte de Malzéville. — Octobre, Novembre. TREMELLA Dill. 334. foliacea Pers. — Sur une souche de Chène, Maxéville.— Octobre. CLASSE DES GASTÉROMYCÈTES. Famille des Sclérodermés. SCLERODERMA Pers. 339. ne Fr.'— Forêt de Vitrimont. — Août, Novembre. Famille des ve iae: Lycoperpon Tournefort. 336. hiemale Bull. — Forêt de Six au-dessus de Belle-Fontaine. — Novembre. Sur le développement de quelques champignons nouveaux ou critiques. Par M. A.-N. BERLÈSE. Parmi les hyphomycètes que j'ai cultivés pendant l'automne et l'hiver passés, j’en ai observé quelques-uns présentant un certain intérêt, Je me propose de les décrire dans le mémoire présent. DENDRYPHIUM RHOPALOIDES. J'ai trouvé cette espèce sur de grosses tiges de Brassica oleracea extirpées du sol et amoncelées. Elle se présente à l’observateur comme un duvet velouté, épais, diffus, de couleur sombre. Tout d’abord, j'avais pensé, après une simple observation microscopique, pouvoir la rapporter au genre Helminthosporium ; mais l'ayant cul- tivée, suivant mon habitude, je n’ai pas tardé à reconnaitre que, par certains caractères, elle différait des espèces qui rentrent dans ce genre. En effet, tandis qu'après l'observation directe je croyais, vu les caractères des conidies et des hyphes dans tous leurs détails de forme et de structure, que l'espèce appartenait au genre Helmin- thosporium, les cultures me démontrèrent à l'évidence que les coni- dies étaient disposées en chapelets, assez longs, et que ceux-ci se désarticulent avec une facilité telle, surtout s'ils viennent au contact de l’eau, qu'on ne pouvait soupçonner, à priori, que les conidies fussent disposées de cette manière. Les cultures que j'ai faites de cette espèce étaient cellulaires à goutte pendante, ou en grand (1).Gomme substrata pour les cultures cellulaires je me suis toujours servi du jus de crottin. Le dévelop- pement a été plus rapide et plus continu quand j'ai fait la culture en grand. Pour cela je mettais le morceau de tige envahi tout entier (1) Et, à ce propos, je remercie vivement mon aide-suppléant M. le doct. V. Peglion, du concours intelligent et actif qu'il m'a prêté pendant la culture de ces champignons et d’autres encore. 4 CO PT Re CT I VA, Sn 2 10 CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. 95 dans un cristallisoir, recouvert par une cloche qui portait à sa partie intérieure un morceau de papier buvard imbibé d’eau. Le développement du champignon se pouvait d’ailleurs également obtenir en laissant tout simplement le morceau de plante infecté dans une chambre en verre sur le fond de laquelle on mettait un peu d’eau, ou bien encore en se servant d'un exsiccateur ordinaire à la partie inférieure duquel on versait une couche d’eau. Dans ce dernier cas les morceaux de plante envahis étaient disposés sur un morceau de loile métallique placé au-dessus du liquide. Dans le développement du champignon la température joue un rôle assez important ; il faut cependant observer que le développe- ment assez rapide à 20°-25° C. ne se ralentit que très peu lorsqu'on abaisse la température à 80-10o C., et qu'il ne s’arrête pas encore à quelques degrés (6-8) au-dessus de (°. J’ai en effet recueilli le pre- mier morceau de chou envahi pendant le mois de janvier passé, et le champignon était en pleine végétation alors que la température était à peine de quelques degrés au-dessus de Oo C. Dans la culture en grand, le développement a lieu au moyen de conidies et plus encore au moyen de filaments mycéliens. Les touffes s’accroissent lentement et s'étendent jusqu'à occuper des plaques très larges sur la tige de chou. En les observant tout sim- plenent à la loupe, on voit déjà les hyphes fertiles très nombreuses dans la partie centrale de la zône envahie où le champignon donne un aspect velouté au substratum, et éclaircies sur les bords où on peut les distinguer isolément. Si la loupe a un pouvoir grossis- sant assez fort, on verra même les chapelets qui peuvent être formés de 5-7 conidies quand la végétation marche bien. Si l'on observe sous l’eau, les chapelets disparaissent immédiatement, parce que les conidies qui les forment se désarticulent très rapidement. Pour fixer les chapelets, j'ai trouvé excellent tant pour cette espèce que pour bien d’autres, l'usage de l'acide acétique glacial, réactif qui est toujours un très bon agent pour l'étude des hyphomycètes en général et pour la résolution de quelques problèmes relatifs à l’é- tude de ces champignons, problèmes qui ont souvent et principale- ment pour but la connaissance de l'insertion des conidies sur les hyphes fertiles. Les hyphomycètes, comme l’on sait, ont des conidies qui s’alta- chent sur les hyphes fertiles de bien des façons. En général le déve- 96 A.-N. BERLÈSE. loppement de la spore est acrogène ou pleuro-acrogène. Cependant, ce développement apical (auquel font exception quelques genres, tels que les genres Sporoschisma, Chalara, Sporendonema, etc., qui, pour le caractère des conidies endogènes, devraient très proba- blement former un groupe à part) a lieu à l’extrémilé ou près de l'extrémité soit de l’hyphe principale soit de ramifications de plu- sieurs ordres. Quelquefois, quand la cime de l’hyphe a produit une spore, elle reste inerte ; le plus souvent au contraire, au-dessous de celle-ci il ne tarde pas à s’en différencier une deuxième, puis une troisième, etc. Si les conidies restent adhérentes, il en résulte la formation d’un chapelet, dans le cas contraire de la conidie acro- gène moins ceux qui suivent dans leur formation le type sympodial. Ici se pose la question suivante : peut-on toujours nettement établir chez un hyphomycète donné, si les conidies y sont disposées en chapelets, ou bien si elles se détachent successivement du rameau qui les a produites quand elles sont mûres, tandis qu’au-dessous il s’en forme continuellement d’autres ? La détermination du mode de formation des conidies et plus spé- cialement encore leur disposition sur l’hyphe, ont en systématique une importance très grande. Il suffit pour s’en convaincre, de jeter un coup d’œil sur les caractères qui servent à distinguer entre eux beaucoup de genres, bien que les caractères tirés de la disposition des conidies soient constants seulement au point de vue général. Et, en effet, bien que la disposition en capitule qui sert de base pour la distinction de plusieurs genres semble tout d’abord bien différente de la disposition en chapelets, ces deux formes n’en ont pas moins entre elles assez de points de contact. Les capitules formées par les conidies sont de deux espèces qui diffèrent entre elles seulement par le mode de formation des conidies elles-mêmes. Dans le cas le plus simple, les conidies sont toutes acrogènes et à développement successif (Acrostalagmus, Stachylidium, etc.) ; dans le second cas, plus fréquent que le premier, les conidies se forment simultanément ou presque simultanément (Œdocephalum, Cephalosporiun, Gra- phium, Echinobotryum, ete.) et elles sont plutôt pleuro-acrogènes. Mais des différences très légères passent entre le premier type et le type à chapelets : si la première conidie au lieu de se détacher de la cime de l’hyphe y reste adhérente, la deuxième conidie aura son axe longitudinal dans la même direction que la précédente, la troi- 12 BUELL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE TVR =" EE JL [. — CLAVARIA GEOGLOSSOIDES Boud. et Pat. IT. GYMNOASCUS UMBRINUS Poud. III GYMNOASCUS BOURQUELOTI n : n DUUUe. LE | BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE : VE - PL. VIT. EX Î 0] ES & roy 6 a I. HERPOTRICHIA TONKINIANA. IV. TULOSTOMA BONIANUM. II. BONIA PAPYRINA. V. PENICILIOPSIS DYBOWSKII. . II MYCOGONE MELIOLARUM. VI. POLYPORUS DYBOWSKIL. MH. POP PP PRE MP je A - f he. PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE —_—_+ Séance du 11 février 1892. Présidence de M. PATOUILLARD, président. Le procès-verbal de la séance du 10 décembre 1891 est adopté. La correspondance imprimée comprend : 1° Le Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France ; 20 Le n° 53 de la Revue mycologique de C. Roumeguère, de Tou- louse ; 3o Contribution à la flore mycologique du departement de la Saône-et-Loire, par M. le Dr Georges Delacroix. M. Bourquelot donne communication à la Société d’une note de M. Lecœur au sujet de Botrylis tenella se développant sur l’Entho- nome, coléoptère parasite du Pommier. 4. Prillieux qui a étudié les moisissures qui se rencontrent sur les Enthonomes a reconnu parmi elles lantôt le Botrylis Bassiana, tantôt le B. tenella, dont les spores lui ont présenté en cultures sur gélatine nutritive tous les caractères distinclifs de ces deux espèces. Toutefois, M. Prillieux pense qu’il est bien difficile d'obtenir des inoculations efficaces de spores de Botrylis aux Enthonomes et que, si des expériences de laboratoire réussissent, il n’est nullement prouvé qu’on puisse cbtenir de bons résultats en pratiquant les inoculations sur les arbres eten plein air, la répartition des spores sur les insectes se faisant d’une façon très incertaine. J. Niel signale les dégâts considérables causés depuis plusieurs années en Normandie par l’Enthonome du Pommier ; il insiste sur l'importance qu’il y aurait à poursuivre ces expériences d’une façon plus étendue et plus scientifique. M. Prillieux, au nom de M. Delacroix et au sien, rappelle une III XXVI SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE observation consignée dans le Bulletin de la Société, au sujet de seigles qui occasionèrent des accidents morbides, tels que nausées, vertiges accompagnés des phénomènes généraux de l’ivresse. Les grains aftaqués furent mis dans des germoirs de terre poreuse, à une température convenable ; ils donnèrent naissance à une moi- sissure que MM. Prillieux et Delacroix nommèrent Endoconidium temulentum. Les grains laissés dans le germoir donnèrent à l’au- tomne dernier de petites pézizes dont M. Prillieux présente à la Société quelques exemplaires, il désigne ce champignon sous le nom de Phialea temulenta. La production de ces pézizes s’est continuée cet hiver. M. Prillieux a reçu de la Dordogne de nouveaux échar- üllons de seigle parasité qui sont soumis à l’essai au Laboratoire de germination de graines de l’Institut agronomique. Les grains non germés, qui sont ridés et blancs, lui sont rendus et il espère pou- voir obtenir cette nouvelle pézize en plus grande quantité. M. Prilleux présente à la Société des échantillons d’une mons- truosité observée dans les cultures de champignons de couche des environs d’Arcueil. Ces productiois, qui causent de grands dom- mages dans les champignonnières sont désignés par les cultivateurs sous le nom de ÂMoles ; elles sont dûes à la forme conidienne d’un champignon parasite. Cette maladie a été déjà observée à Vienne par Otto Stapf qui l’attribue au Verticillum agaricinum. M. Prillieux la regarde comme produile par le Mycogone rusea. I conseille aux cultivateurs de rejeter les champignons attaqués hors des galeries afin d’écarter toute cause de contamination et non pas de les enterrer dans les galeries mêmes, comme ils le pratiquent ordinairement. M. Patouillard fait au nom de M. Huriot une communication sur des champignons nouveaux parmi lesquels il convient de signaler l’Hexagona Pobequini, du Congo et un Uromyces observé sur une Légumineuse de la flore française. M. Prillieux fait quelques remarques sur une note de M. Vuil- lemin parue dans la Revue mycologique de M. C. Roumeguère, ne 53, touchant le Napicladium Tremulæ, forme conidienne du Didymosphæria populina que cet auteur décrit comme se dévelop- pant sur les feuilles mortes. Il fait passer sous les yeux des mem- bres de la Société des feuilles de Peuplier attestant le développe- ment du parasite pendant la vie de l'arbre. te PL S: Store PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES. XXVII M. Prillieux appelle enfin l'attention sur la valeur de la rugosité des spores dans la classification des espèces, et cite le Mycogone rosea où il a observé des spores lisses ou légèrement rugueuses. M. Boudier fait observer que chez les Pézizes on rencontre aussi de ces différences, dans ce cas les verrues se forment par applica- tion du protoplasme de l’asque à la surface externe de la membrane de la spore. L’épaississement est plus difficile à expliquer pour le Mycogone dont les spores sont libres. _ A propos de rugosités, mais d’un autre ordre, M. Bourquelot pré- sente des photographies de Boletus felleus dont les chapeaux étaient couverts de bosselures ; les Bolets que représentent ces photogra- phies ont été rencontrés par M. Arnoult et lui, au mois d’août der- nier. [ls constituaient un groupe de 6 à 8 individus dont deux étaient de forte taille. À quelque distance autour de ce groupe se trouvaient des B. felleus normaux. M. Bourquelot qui avait d’abord pensé à un parasitisme (insectes, bactéries) n’a rien pu découvrir de particulier dans les tissus malgré l'examen microscopique. M. Bourquelot présente une note sur la matière sucrée des Lichens. Deux espèces examinées, Pelligera canina et Cladonia rangiferina ne lui ont fourni que de la mannite. Ce sucre a été trouvé dans les algues depuis longtemps et quant au tréhalose il n’a été rencontré jusqu'ici, chez les ascomycètes, que dans les sclérotes etencore dans le seigle ergoté seulement. La constatation de la pré- sence de la mannite seule dans ces deux végélaux est donc plutôt un argument en faveur de la théorie de Schwendener. M. Bourquelot fait ensuite une communication sur la présence de chlorure de potassium chez les champignons ; il a pu en extraire o gr. par kilogr. de l’'Amanita pantherina. Toutes les amanites qu’il a examinées en contiennent à tel point que ce sel empêche la cristallisation des matières sucrées. M. Bou- dier dit avoir observé que les espèces qui, desséchées, redeviennent humides à l'air libre contiennent ou paraissent contenir du chlo- rure de potassium. M. Palouillard signale une clavariée inférieure parasite sur un insecte coléoptère provenant de l'Amérique du Sud. Il propose de donner à ce champignon caractérisé par des basides disjointes XXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE longs stérigmates et par l'absence du tissu sous-hyménial, le nom générique de Hirsutella. M. le Président annonce la mort de M. Bonnet de la Roche d’Epeil, membre de la Société. La Société passe ensuite à l’examen des champignons apportés ou envoyés à la séance. 4° Par M. Feuilleaubois (Fontainebleau). Collybia velutipes. Polyporus adustus (forme résupinée), annosus. — Fomes fomentarius, Ribis; Daædalea quercina, cinerea. — Trametes Bulliardi, gibbosa ; Corticium giganteum (forma), Sambuci. — Stereum spadiceum ; Hydnum pudorinum ; Phlebia contorta; Ustulina vulgaris ; 2° Par M. De Jaczenski (Montreux-Suisse). Clypeosphæria Notarisiüi, Fuck.; Diatrype disciformis, Hoffm., stigma, Hoffm.; Læstadia Ilicis; Lophiodermium Pinastri, Sehrad.; Pleospora trichostoma, Fr.; Hypocapsa fimeti ; Ustulina vulgaris, Tul.; Valsa ambiens, Pers.; 3° Par M. Rolland. Peziza (Sarcoscypha) coccinea. Sont présentés comme membres titulaires : M. Durour, Jean, professeur de Botanique à l’Université et à l’Institut agricole de Lausanne (Suisse) par MM. Prillieux et Bour- quelot. M. DauNEAu, Pharmacien à St-Georges-sur-Loire (Maine-et-Loire), par MM. Bourquelot et Labesse. M. Jareau, Hippolyte, horticulteur à Angers (Maine-et-Loire) par MM. Bourquelot et Dubois-Divoire. M. Jouvancr, pharmacien, rue St-Lazare à Angers (Maine-et- Loire), par MM. Bourquelot et Labesse. M. THËZÉE, professeur suppléant à l’Ecole de Médecine et de Pharmacie d'Angers, 11, Place Ste-Croix, à Angers (Maine-et-Loire) par MM. Bourquelot et Graziani. MM. Jaczenski (Arthur de) et Poirault, présentés dans la séance précédente sont nommés membres titulaires. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. Séance du 10 Mars 1892 Présidence de M. PatouiLLaRD, président. _ Le procès-verbal de la séance est lu et adopté. _ La correspondance imprimée comprend : 1° Supplément au Ca- …. talogue et à la Florule cryplogamique du département de TAube, _ par M.Briard (Troyes, 1891), 2 Miscellanées mycologiques, par _ M. P. Brunaud (Bordeaux, 1891) : 3° Le genre Meliola, anatomie, _ morphologie, systématique (Contribution à l'étude des champignons E | inférieurs, famille des Périsporiacées) avec 24 planches hors texte, _ par M. A. Gaillard, pharmacien (Paris, 1892). M. Costantin, à propos de la communication faite à la séance du 41 février par M. Prillieux au sujet de la maladie des champignons _ de couche connue sous le nom de Moles, fait observer qu’il a pré- = senté à l'Institut quelques jours après en collaboration avec M. Du- four, une note concernant cette même maladie. A l’époque où il l'a _ présentée, il ignorait que M. Prillieux avait fait une communication sur le même sujet à la Société mycologique; sans quoi, il n'eut pas manqué d'en parler. M. Costantin expose ensuite les conclusions auxquelles M. Dufour et lui sont arrivés à la suite de leurs recher- : ches. Pour eux la cause de la maladie ne doit pas être attribuée au Mycogone rosea, mais à une autre espèce de Mycogone, ils ont re- produit en culture sur pomme de terre les différentes phases du . développement du parasite et ont observé d’abord un stade avec _ Mycogone et Verticillum et un deuxième stade avec forme transi- toire M. Stapf, de Vienne, avait observé une deuxième forme ana- logue. MM. Costantin et Dufour ont reconnu que la maladie ne se rencontrait presque jamais dans les carrières neuves, ce qui indi- querait la jachère comme moyen d’entraver la marche du parasite. Mais, dans le but de détruire plus promptement les spores, ils pré- conisent l'emploi du gaz acide sulfureux dont l’action se fait sentir surtout sur les formes Mycogone et Verticillum. Les expériences L: qu'ils on! instituées dans leurs laboratoires avec l'acide sulfureux leur permettent d'espérer le succès dans des essais qu'ils doivent entreprendre en grand. M. Costantin fait ensuite une communication sur une moisis- sure dont M. Neumann, lui a adressé de Toulouse, quelques pré- j ol Li n° p à 107 EX En AT eh fl ait à % v er. 77 À Le < ’ LÉ. XAX SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE parations. Cette production qui s’était développée dans la trachée d’un chat et qui en avait amené la mort, par asphyxie, présentait deux sortes d'éléments: 1° de grosses spores rondes à paroi épaisse, hérissée de verrues et qui se rapprocheraient de celles du Sepedo- nium mucorinum Hartz; 2% une couche mycélienne à filaments cloisonnés et à spores rondes, lisses, plus petites que les précé- dentes. M. Patouillard présente une note de M. Richon sur un champi- gnon nouveau, le Cephalosporium Dutertri. M. le Secrétaire général donne lecture du compte financier de l'année qui vient de s’écouler ; les comptes de M. Peltereau, tré- sorier, sont adoptés, et M. le Secrétaire est chargé de lui adresser les remerciements de la Société. M. Patouillard annonce la mort de M. Casimir Roumeguère, de Toulouse, Directeur de la Revue mycologique et membre de la So- ciélé. : La Société passe ensuite à l’examen des champignons récoltés à Fontainebleau et envoyés par M.Feuilleaubois,à la séance du 10 mars: Polyporus adustus, zonatus, radiatus (f. résupinée). Fomes roburneus, igniarius ; id. var. pomaceus. Trametes Bulliardi. — Dædalea unicolor (plusieurs formes). Hydnum coralloides (desséché). Stereum spadiceum. Tremella intumescens. Awricularia mesenterica. Diatrype stigma. Sont présentés comme membres titulaires : M. Bainier (Georges), pharmacien, adjoint au maire du XXe arron- dissement, 44, rue de Belleville, Paris, par MM. G. Bernard et Bourquelol. M. Bazpy, Docteur en médecine, 76, rue Boursault, Paris, par MM. Gleyrose et Thomicres. M.GousserY, pharmacien, place du Pélican, à Angers (Maine-et- Loire), par MM. Labesse et Bourquelot. M. Tère (Nicolas), étudiant, 25, rue Poissonnière, Paris, par MM. Bourquelot et Grazianti. MM. Jean Dufour, Dauneau, Jareau, Jouvance et Thézée, présen- tés dans la séance précédente, sont nommés à l’unanimité membres titulaires, 7 . PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXI Séance du 14 avril 1892. Présidence de M. PATOUILLARD, président. Le procès-verbal de la séance du 10 mars est adopté. La correspondance imprimée comprend : 1° Plusieurs mémoires en langue allemande de M. P. Magnus, de Berlin. — Sur l’'apparilion des stylospores chez les Urédinées, 1891, avec 1 planche. — Sur quelques Urédinées récoltées par le prof. Schweinfurt dans la colonie italienne d’Erythrée, 1892, av. 4 pl. — Sur un nouvel Exobasidium de la Suisse (Exobasidium Schinzianum), 1891, av. 1 pl. — Contribution à l'étude des Cham- pignons parasites de l'Asie-Mineure, 1891, av. 1 pl. — Sur une Ustilaginée autrichienne, 1892, av. 1 pl. — Liste des champignons observés à Oranienburg du 30 avril au 24 mai 1891. — Note sur le labelle de l'Orchis papilionacea. — Des Sclérotinia qui se dévelop- pent sur les Vaccinium, par P. Magnus et P. Ascherson, 1891. 2 Exploration scientifique de la Tunisie. Enumération des champignons observés en Tunisie, par M. N. Patouillard, 1 bro- chure in-8° et 2 planches in-folio. Imprimerie nationale, Paris, 1892. 30 Revue mycologique de C. Roumeguëre (Toulouse, n° 53, avril, 1892). 4o Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, tome 2, n° 1, 1892. 5° Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 3° et 4° fasci- cules, 1891. M. Prillieux lit une note de MM. Viala et Ravaz sur la dénomi- nation botanique du Black-Rot (Guignardia Bidwellii). 1 donne ensuite communication d’un fragment de la lettre de M. Hartig, rectificative de la détermination d’un Polyporus attaquant les bois. M. Prillieux présente le résumé d’une étude de la maladie du Sainfoin et montre à la Société des échantillons de cette plante por- tant des sclérotes qui seront développés dans les parties décom- posées par une sorte de diastase sécrétée par le mycelium parasite. XXXII SOCIÈTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE, Un Sclerotinia (S.trifoliorum) qui attaque le Trèfle mais qui vit sur d’autres plantes paraît être la cause de la maladie du Sainfoin. M. Boudier a observé dans des plants de Tulipes une maladie causée par un sclérote lequel, suivant certains auteurs, donnerait naissance à des pezizes ; il rapproche cette maladie de celle relatée par M. Prillieux. M. Palouillard présente au nom de M. Hariot plusieurs notes sur les champignons suivants, de l’Herbier du Muséum de Paris : Isaria arbuscula n. sp., Aspergillus Bellemontii, Ustilago Fischeri, Poly- porus heteroporus et un Terfezia des Canaries. M. Palouillard fait ensuite une communication sur quelques champignons de l’Equateur envoyés par M. de Lagerheim. La Société passe ensuite à l'examen des champignons envoyés à la séance : Par M. Feuilleaubois, de Fontainebleau. Dedalea quereina (forma Lenzites). — Trametes Pini. — Fomes applanatus, Ribis. — Polyporus zonatus; Stereum spadiceum ; Coleosporium Spireæ ; Puccinia Liliacearum ; Stigmatea Robertiani. Par M. Gabriel, de Chartres, un lot de Morchella elata récoltée en serre sur de la tannée. Par M. Jaczenski, de Montreux (Suisse). Sphærella familiaris, Annsw. ; Lentomita cespitosa, Niessl.; Cucurbitaria elongata, Fr.; Diatrypella quercina, Pers.; Hypoxylon unitum, Fr. Dothidea Sambuci forma Illicini ; Phyllachora graminis, Pers. MM. Bainier, Baldy, Goussery el Tête, présentés dans la séance précédente sont nommés membres titulaires. La séance est levée à 3 heures. Les séances se tiennent à Paris, rue Ge crestllés à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. Jours des Séances pendant l’année 4892. Janvier | Pévrier | Mars | Avril | Mai | Juin | Septembre! octobre | Novembre VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Deux fascicules, t. I (très rare). Prix. 15 ff. Année 1886. Un fascicule, t. II (très rare)... » 15 Année 1887. Trois fascicules, t. IIT....[ Le prix de chacun de 0: volumes est de 10 Année 1888. Trois fascicules, t. IV... pour les sin ele Année 1889. Quatre fascicules, LENEXTE de 142 fr. pour les per- + Année 1890. Quatre fascicules, t. VI ..} sonnes étrangères à Ja | Année 1891. Quatre fascicules, t.VII..| Société. RE. Les tomes I et IT, sont sur le point d’être épuisés e et ne sont vendus qu'en collections complètes. 5 BUREAU POUR 1892 MM. ParouiLLarp, Président, 22, rue du Parc, Fontenay- sous-Bois (Seine). | PRILLIEUX, Vice-Président. HENRES DE SEYNESs, id. CR BourQUELOT, Secrélaire-général, à l'Hôpital Laënnec, rue de Sèvres, 42, Paris. PELTEREAU, Trésori ter, notaire honoraire à Vendôme. RoLLanD, Archivisle. DrLAcRoIx et GRaAzZIANt, Secrétaires. NOTA. — Les réclamations, changements d'adresse et manuscrits doivent être envoyés à M. BOURQUELOT, secrélaire général, chargé de la rédaction du } Bulletin, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laënnec, Paris, Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de Ja ROPIRS sé, | rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des Jours de séance. 2 — : "PAR es séances de la Société opens en demi-fevilies. uvant es es du fascicule et réunies ensemble. = F5 3 ÆOMEVETI LR ——— + : +. 3* FASCICULE. Se ANNÉE 1892 Re 54 PARIS es AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ | à & aie Rue de Grenelle, 84 72 Eda = : SEA Patio et De Lagerheim. A ve ._ l'Équateur (Pugillus ie UE KT ET XIL UE POSER Em. Boudier. . Note sur 2 Morchella bohemica sub. Prillieux....... Maladie dès Artichauts ro par De | le Ramularia Cynarae Sacc.. AE Bourquelot et Graziani. Sur quelques points RS tifs à la physiologie du Penicillium Duclauxi Delacr................ J. Costantin Le Chanci, maladie du blanc du | CHARARERE PL. XIII @ QU SP LET CRM, _sième dans la direction de la seconde, ete., de cette manière on 54 QUE CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. 97 LU gr * È ho > DID obtiendra la formation du chapelet. Ainsi quelques espèces ou pour mieux dire les états conidiens de quelques ascomycètes possèdent sur le même filament mycélien des rameaux capituligères et des rameaux à chapelets (Chælomium Kunzeanum, C. pannosum, C. crispatum, Sordaria decipiens, etc.). Dans quelques cas,le chapelet, une fois formé, se penche à l'extrémité et se replie à pelote de ma- _ nière à former un capitule. Ce phénomène, qui a lieu anormalement dans quelques espèces, est tout à fait normal pour bien d’autres, de sorte que celles-ci sont munies en même temps de chapelets et de capitules. Il est donc bien évident que, si l’on ne suit pas le développement de ces espèces, et si l’on juge quand elles sont par- faitement développées, on se trouve conduit à les rapporter systéma- tiquement à des groupes bien différents et éloignés de ceux aux- quels conduirait la connaissance exacte de leur développement. En outre, dans plusieurs espèces, l’adhérence des conidies qui forment un capitule ou un chapelet est tellement minime et elles se déta- chent avec une telle facilité dès qu’elles touchent l’eau qu'il est impossible de définir avec précision leur position naturelle en les observant directement dans l’eau comme on fait d'ordinaire. J'ai cherché à remédier à cet inconvénient en cullivant ces espè- ces et en les fraitant par l'acide acélique glacial, pendant un certain temps,quand elles sont bien développées. Ce réactif fixe admirable- ment les conidies à l'hyphe et entre elles, de sorte que l’on découvre les relations entre ces divers organes, même dans les espèces les plus difficiles à étudier sous ce rapport, relations qu'au premier abord on n'aurait souvent pas mème soupçonnées où qui élaient bien douteuses. Le Botrylis cinerea, après un court séjour dans l’a- cide acélique, présente ses conidies toutes fortement fixées aux hyphes; les chapelets des Alternaria, des Oospora, des Turula, des Dendryphium, des Seplonema, etc., ne se désarticulent qu'avec une certaine difficulté. Les conidies du Penicillium glaucum mème sont parfaitement fixées et chez l'Aspergillus il est très facile de voir les chapelets entiers et souvent ramiliés avec la conidie apicale plus grande que les autres. A tout cela, on doit ajouter que l’acide acétique imbibe instanta- nément les membranes, chasse l’air en quelque endroit qu’il soit, 8 RCE PINCE Us <'h oo _ JESUS dal où sé 98 A.-N. BERLÈSE. de sorte que la préparation devient très nette et ne laisse rien à désirer. Tous les moindres détails de structure apparaissent nette- ment jusqu'aux premières traces de la formation des conidies, même dans les espèces qui sont le plus difficile à étudier à ce point de vue. Les résultats que j'ai obtenus avec ce réactif m'engagent à con- seiller à quiconque veut entreprendre l'étude des hyphomycèles de se servir de l'acide acétique glacial, au lieu de l'eau distillée saturée de camphre ou à l'alcool-glycérine, dont on se sert ordinairement. J'ai acquis la conviction que l’on oblient avec ce réactif des résul- tats bien meilleurs qu'avec l’acide lactique même, et si je mets de l’insistance à en conseiller l’usage, c’est parce qu’il me semble que M. Graziani (1) ne lui donne pas la place qui lui revient dans la microchimie mycologique. Cet auteur, en effet, en s’occupant de l'acide acétique, se contente de le réunir à l'acide chlorhydrique et à l’acide sulfurique en les considérant tous les trois comme des réactifs éclaircissants et dissolvants. Voici du reste comment il s’ex- prime : « Acides acétique,chlor hydrique, sulfurique : éclaircissent ou dis- solvent le contenu des cellules suivant le degré de concentration. » Il va sans dire que ce réactif donne de bons résultats quand on s’en sert pour l’étude de champignons mûrs, mais vivants, et mieux encore en voie de croissance. Les champignons morts sont égale- ment mieux visibles, mais il est évident que, si les conidies ne sont plus attachées aux hyphes, l’action de l’acide acétique ne pourra certainement plus les y fixer. Quand il s’agit de champignons dont le développement est ter- miné, on pourra les cultiver en grand et quelquefois on obtiendra de la sorte (surtout si ce sont là des formes perdurantes) une reprise de la végétation. Comme je lai déjà dit, c'est en unissant la cul- ture en grand à l’action de l'acide acélique que J'ai pu m'assurer que deux des champignons dont il s’agit dans le mémoire présent, appartenaient au genre Dendryphium plutôt qu'au genre Helmin- Lhosporium, contrairement à ce qu’on a cru jusqu’à présent, et ce qu'on aurait pu supposer en se iondant uniquement sur l'examen (1) A. Graziani. Réaclifs utilisés pour l'élude microscopique des champi- gnons. Bull. Soc. Mycol. de France. T. VIT, 1891, fasc. 3e et 4°, Lt iris dll! LR * CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. 99 direet du champignon dans la goutte d’eau ; et qu’une autre espèce appartenait au genre Seplonema, tandis que la désarticulalion com- plète des chapelets m'aurait plutôt fait supposer qu'il s'agissait d’une espèce bien plus rapprochée des genres Torula ou Hormis- cium. I. DÉVELOPPEMENT. — Les conidies du Dendryphium rhopaloides semées dans le jus de crottin germent le plus souvent par l’extré- mité supérieure et, après 48 heures à une température moyenne de 255 C. au-dessus de Ov,elles ont déjà émis un ou plusieurs filaments mycéliens dont le plus grand peut arriver à être deux fois plus long que la conidie. Très souvent il est ramifié (PL.IX, fig. 1 a). On voit quelquefois apparaitre à la cime supérieure de la conidie trois fila- ments mycéliens dont Fun reste longtemps, beaucoup plus court que les autres : de ces trois tubes, un seul s’allonge ensuite très rapide- ment el remarquablement(lig.1). Le mycelium est tout d’abord plutôt gros, cloisonné, tortueux ; il devient ensuite plus régulier et il con- tient entre autres choses de nombreuses gouttes brillantes qui res- sortent fortement et qui souvent sont disposées deux à deux dans chaque article, rapprochées chacune de l'une des cloisons (PLIX, fig. Get Ta). Ce mycelium torltueux se développe continuellement pen- dant plusieurs jours en restant toujours incolore et hyalin, il envahit la goutte nutritive tout entière et émet même quelques filaments au dehors ; six jours après l’ensemencement on aperçoit les premiers indices de la fructification et, vers le 9° ou le 10€ jour, les premières conidies sont formées. Les conidies se développent de la manière suivante : à lextré- mité d'un filament mycélien se forme un petit gonflement semblable à une vessie (PI. IX, fig. 2) qui se cloisonne transversalement après quelque temps et s’assombrit (PLIX,; fig. 3). Sur cet organe bicellu- laire qui représente lhyphe fertile sensiblement réduite, pousse rapidement un mamelon qui ressemble à un bourgeon et qui repré- sente l’état primordial de la conidie (PL.IX, fig. 3). Quelquefois un autre organe bi-tricellulaire se forme sur lhyphe bicellulaire au lieu de la conidie. Cet organe alors ressemble soit à l'hyphe qui est au-dessous, soit à la conidie ; dans le premier cas (fig.6-8) c’est une deuxième hyphe, dans le secend (fig. 5) c’est une conidie dont le développement a été entravé. Le mamelon qui s’est formé sur VERTE no CR hi 7, ” ECO PLU PTT A M 41 L # L si Pres Lu APR RTE 100 À.-N. BERLÈSE, l’hyphe s’accroit rapidement et, avant de se cloisonner, il se rétrécit suivant une ligne circulaire presque médiane (fig. 4). C’est dans le plan de cette ligne que la première cloison se forme, cloison qui est la principale bien que topographiquement elle ne soit pas la cloison moyenne. Au-dessus de la cloison la conidie est plus rétrécie, de sorte que l’on dirait qu’elle est formée de deux parties bien distinctes; une basilaire, l’autre apicale (fig. 5). Les ‘eux cellules ainsi formées se divisent ensuite par de nouvelles cloisons. Le cloisonnement est plus accentué dans la cellule apicale et, chez une conidie richement cloisonnée et müre, on peut observer jusqu'à 8 cloisons dans cette dernière, tandis que dans la partie inférieure on en compte 5 à peine. L’accroissement continue après la période représentée par la fig. 5 et deux jours après on obtient les conidies parfaitement for- mées (fig. 1). L’exospore prend une couleur intense qui augmente de plus en plus jusqu’à la parfaite maturité de la conidie. Cette * coloration est acropèle puisque, tant que la conidie est en voie de développement, la base est fortement colorée tandis que l'extrémité supérieure reste hyaline ou presque hyaline et la deuxième cellule est plus päle que les restantes. Une fois la conidie müre, un nouveau mamelon pousse à l’extré- mité de sa cellule apicale. Ce mamelon d’abord est hyalin et après quelque temps il se développe et forme une nouvelle conidie (fig. 7). Quelquefois le mamelon se forme déjà quand la conidie est seule- ment arrivée à la moitié au moins de la grandeur de celle qu’elle aura définitivement (fig. 6,8). Dans ce dernier cas la conidie basi- laire se développe en même temps que la conidie nouvellement formée ; la conséquence de la superposition de conidies nouvelles à celles déjà formées est la formation de chapelets qui peuvent être composés quelquefois par 6 conidies dont la direction s’écarte plus ou moins visiblement de celle qu'a l’hyphe principale. Chaque cha pelet est porté au bout d’une hyphe courte et le plus souvent bicel- lulaire (fig. 8). Dans les cultures en grand, la seule différence qu'on observe consiste en ce que les hyphes fertiles se développent beaucoup plus que dans les cultures cellulaires. Je dois cependant observer que, soit dans ces cultures en grand, soit dans les conditions naturelles, la longueur que prennent les hyphes fertiles est très variable, en sorte qu'on a quelquefois affaire à un véritable arbrisseau très CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. 401 richement ramifié,tandis que d’autres fois on n’obtient que quelques chapelets qui proviennent d’un certain nombre de petits rameaux insérés sur une hyphe très courte. Dans les cultures libres, le développement des parties végéta- tives du champignon, s’il n’est pas plus rapide, est certainement plus complet et le champignon a une hyphe principale sur laquelle s'insèrent des ramifications secondaires en faisant des angles qui se rapprochent plus de l’angle droit que de l’angle aigu ; au bout de ces ramifications sont insérés des chapelets qui en suivant la même direction que les rameaux donnent à la plante un aspect spécial que l’on désigne par l'expression de patulum (PI. IX, fig. 12). Cette expression se rapporte donc à l’aspect du champignon tout en- tier avec ses chapelets fixés aux hyphes; et elle ne serait plus justifiable si l’on tenait compte seulement des hyphes. Les ramifi- cations secondaires ont, comme l’hyphe principale, une coloration noire très accentuée, mais tandis que cette dernière a un diamètre presque uniforme dans toute sa longueur, les filaments secondaires ont un diamètre variable et ils sont plus ou moins étranglés près des cloisons ; les articles sont eux-mêmes plus ou moins renflés, de sorte que les ramifications prennent une apparence variqueuse et presque l'aspect d’un chapelet (PI. IX, fig. 12). II. SYSTÉMATIQUE. — La forme, la structure, la disposition des conidies, la couleur du champignon entier rapportent taxonomique- ment cette espèce au genre Dendryphium. J'ai cependant déjà dit plusieurs fois que, si l’on observe le champignon directement dans l'eau, on le rapprocherait plutôt du genre Helminthosporium parce que les conidies se séparent très facilement les unes des autres. A vrai dire, les hyphes fertiles ramifiées empêchent l'identification avec ce geure, parce que les Helminthosporium sont munis d’hyphes fertiles sub-simplices, quoique pourtant il y ait quelques espèces munies d'hyphes ramifiées et que parmi les hyphes de notre Dendry- phium on en trouve assez fréquemment de sub-simplices qui res- semblent aux hyphes de l’Helminth. rhopaloides. Si on ajoute à cela les caractères sporologiques que présente cette espèce, on doit convenir qu'on ne peut absolument pas en distinguer l'espèce que J'ai observée, et je crois plutôt que l’Helminthosporium r hopaloides n’a pas été encore suffisamment et soigneusement étudié par les 102 A.-N. BERLÈSE. auteurs qui l'ont mentionné jusqu’à présent. La fig. 12 représente le type le plus caractéristique de ce champignon et la forme qui le rapproche le plus du genre Dendryphium. Si lon considère tout ce que je viens d'observer à ce propos, on finira par convenir que probablement les autres espèces d’'Helminthosporium qui n’ont pas été soigneusement étudiées, se rapprochent plus du genre Dendry- phium que du genre auquel on les à rapportées et il peut même se faire qu’en étudiant avec soin toutes les espèces d’Helminthosporium connues jusqu'à aujourd'hui, on en trouve plusieurs qu’on devra rapporter au genre Dendryphium. Parmi les Dendryphium on trouve, au contraire, quelques espèces qui se rapprochent assez de la nôtre. L'espèce plus affine est le Den- dryph. fumosum qui en diffère parce qu’elle est à hyphis brevibus, apice ramulos subhyalinos gerentibus et que les conidies sont ulrinque pallidiora ; d'ailleurs les dimensions des hyphes et des conidies manquent dans la diagnose. Le Dendryph. Arbuscula a une diagnose tellement brève et vague qu’on la pourrait très facilement adapter à bien d’autres espèces et on devrait exclure absolument pour éviter dorénavant tout embarras et toute confusion. Voici maintenant la diagnose du D. rhopaloides modifiée : DENDRYPHIUM RHOPALOIDES (Fres.) Berl. (PL IX). — Cæspitulis plus minusve effusis, velutinis aterrimis irregularibus ; hyphis ferti- libus erectis, æqualibus, plus minusve elongatis saturate fuligineis, crebre septatisy 100-250» 7-9, sursum ramosis, ramis brevibus dense articulatis, articulis irregulariter inflatulis saturate fuligineis, apice catenulam conidiorum gerentibus ; conidiis sub-cylindraceis, vel longe tenuiterque obelavalis, transverse 8-14 septatis, 50-80»11-12 dense luteo-fuligineis, cellula extrema superiori pallidiori. Habitat in caulibus emortuis udis prœcipue Zrassicæ oleraceæ in Germania, Italia, Gallia, Lusitania et Britannia, Je n'ai pu obtenir ni les pyenides, ni les périthèces ascophores du Dendryphium patulum malgré mes efforts. J’ai,dans ce but,cherché à changer les conditions du milieu ambiant en abaissant et élevant le degré de température el en réalisant toutes les condilions les plus favorables à obtenir la formation des périthèces, mais en vain. Dans quelques cultures, au contraire, sur le mycélium se S fhà L # Ë À RE CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES, 103 formèrent des productions spéciales dont j'ignore encore à présent la nature (Fig. 13-16). C’étaient des gonflements très prononcés dans les articles de rameaux mycéliens très-courts. Ces articles cherchaient presque à se réunir de manière à former comme des pelotes plus ou moins compactes ; la membrane de ces articles est d'une couleur sombre. Quelquefois ils prennent l'aspect de l'asco- gone et du pollinode, mais, à en juger d’après les variations des formes, de grandeur et d’après les relations et l'origine etc. ,il faut absolument exclure l'idée qu'ils aient une affinité quelconque avec ces organes. J'ai observé assez fréquemment les mêmes produc- tions chez le Seplonema toruloides dont je m'occupe plus loin, et, de même que chez le Dendryphium, ces productions spéciales, après avoir alteint un certain degré de développement, s'arrêtent ou reslent telles quelles. Cependant si je devais exprimer une idée sur le rôle biologique de ces pelotes mycéliennes, je dirais qu’on peut les considérer comme des corps sclérotiques analogues à ceux qu'on trouve chez quelques pyrénomycètes où ils sont formés par un amas de filaments mycéliens superposés et entrelacés formant une pelote. Ce seraient donc là des sclérotes rudimentaires. Je n'ai pourtant pas pu suivre leur développement, c'est pourquoi je crois superflu de chercher à apprécier leur rôle biologique. SEPTONEMA TORULOIDES Berl. n. sp. L'usage de l’acide acétique m'a fourni avec celte espèce d’aussi bons résultats qu'avec lespèce précédente. Dans l’eau distillée, camphrée elc., les conidies se désarticulent aussi très facilement, tandis qu'après le traitement à l'acide acétique on voit nettement qu'ils sont disposés identiquement. J'ai même observé quelques individus de cette espèce formés par plus d'une centaine de conidies. Les touffes de celte espèce, que j'ai très fréquemment trouvées sur les tiges en état de putréfaction, recouvrent des plaques plus ou moins larges; elles s'étendent très rapidement et elles ont une coloralion olivätre tendant au sombre. Comme je l'ai déjà observé pour l'espèce précédente, bien qu'une température assez élevée en accélère notablement la croissance, le champignon ne s'arrête pas 104 A.-N. BERLÉÈSE. encore à quelques degrés au-dessus de 0. Les conidies sont ordi- nairement composées de 4 cellules indivisibles dont les deux ex- trêmes (ou une au moins) sont un peu plus grandes et souvent légèrement apiculées. D’après les conditions dans lesquelles ce champignon se développe il faut convenir que les conidies auxquelles il donne lieu, sont des organes destinés, comme chez le Dendryphium, plutôt à la conser - vation de l'espèce qu'à la diffusion. Ce sont là des organes hibér- nant et en un mot des conidies perdurantes. Nos connaissances sur la nature des hyphomycètes nous ont fait conclure que sous le nom de conidies, on comprend des organes qui, s'ils ont tous la faculté de reproduire l’espêce,n’ont pas cependant tous les mêmes proprié- tés biologiques. On a distingué, pour cette raison, les microconidies, les macroconidies, les chlamydospores et les conidies hibernantes. Cependant, tandis que sur le même mycélium on peut avoir d’abord les microconidies, ensuite les macroconidies et quelquefois même les chlamydospores, de sorte qu'on peut réunir aisément, dans un tel cas, des types appartenant à des groupes différents à une forme unique, d’autres fois des genres entiers qui semblent formés par des espèces autonomes, ne présentent au contraire que des formes spéciales de développement d’autres hyphomycètes et non pas de champignons supérieurs comme lon croit communément On voit ainsi beaucoup de genres qui disparaissent l’un après Pautre: aujourd’hui les Acrostalagmoïdées et les Oosporoïdées sont réunies avec les Acremonium ; demain quelque Acladium sera jugé rap- portable au genre S{ysanus et ceux-ci aux ÆEchinobotryum. Les Re ra Aspergillus cultivés dans des conditions données, dans des milieux adaptés produisent des Stcerigmalocystis, et les Macrosporium, les Allernaria peuvent fournir quelques formes qu’on rapporte au Clu- dosporium et Hormodendron. On pourra observer qu'ii s’agit d’une végélalion exceptionnelle ou d’un mimélisme, mais celle objection n’est pas justifiée. Bien que l’on admette généralement que les hyphomycètes sont des champignons inférieurs qui représentent les formes secondaires des Ascomycéles , il faut cependant nécessairement convenir qu'il existe encore un grand nombre de formes de champignons infé- rieurs dont on ignore les relations avec les formes plus évoluées. Le nombre de ces espèces diminue de jour en jour, grâce aux étu- CHAMPIGNONS NOUVFAUX OU CRITIQUES. 105 des d’une nombreuse et docte phalange de mycologues , il n’en est cependant pas moins vrai que bien des espèces d’hyphomycètes cul- tivées de toutes les manières, mises pendant leur développement dans toutes les conditions de milieu que l'on sait les plus opportunes, w’ont jamais donné lieu à la production de la forme parfaite. Quicon- que a entrepris des recherches de ce genre sait que la formation des fruits ascophores est étroitement liée bien souvent à un ensemble de conditions et de faits qui échappent fréquemment à l'œil de l'ob- servateur.On admet comme premier agent, le milieu défavorable au développement conidien, soit à cause de l’abaissement de la tempé- rature, soit à cause du changement de nourriture, et, en accordant aux”fruits ascophores le rôle d'organes de conservation (téleuto- spores), on admet que ces organes-ci commencent à se former habi- tuellement pendant l'automne et près de l'hiver. Ceci est en effet exact pour beaucoup d'espèces, mais combien d’autres ne font- elles pas exception à cette règle? En outre, supposons que cer- taines formes conidiennes appartiennent vraiment au cycle de déve- loppement de quelques ascomycètes. Il n’est absolument pas néces- saire, pour la préservation de l'espèce, que la forme ascophore se produise puisque,comme je l'ai vu, dans le cas des espèces dont je m'occupe présentement, ces formes conidiennes résistent et végè- tent encore à des températures très-basses, C'est-à-dire, jusqu'à quelques degrés au-dessus de Q° C, tandis que les conidies conser- vent leur vitalité même à @ C. Et d’ailleurs ces formes conidiennes ont un développement bien plus rapide que les formes ascophores. Dans de telles conditions la forme conidienne est beaucoup plus utile à l'espèce que la forme ascophore. Et si une conclusion quel- conque n'était pas trop hasardée,on pourrait dire que, pour ces for- mes pourvues de conidies hibernantes et qui n’ont jamais donné lieu aux formes ascophores, l’état conidien représente la forme der- mère du développement, forme qui s’est subslitué à l’état ascophore. Mais, je le répète, vu les connaissances actuelles ce n'est là qu’une hypothèse. Il est bien sûr que dans plusieurs cas les fruits asco- phores se forment au printemps, et que pendant l'hiver, les formes conidiennes, surtout dans les régions tempérées, continuent à végé- ter. Le Botrylis cineren ne cesse pas de se reproduire à 6° au-des- sus de (° ; sa végélation est luxuriante à 10°-11{°, tandis que l’état ascophore ne se forme de ces mêmes sclérotes qui ont déjà pro- 106 A.-N. BERLÈSE. duit la forme conidienne qu'à un degré de température plus élevé, au printemps. Et beaucoup d’autres espèces à sclérotes se compor- tent de la même manière. J'ai recueilli le Septonemu toruloides sur une tige morte et en voie de putréfaction. Les touffes qu'il produit à la surface des sub- strata n'ont point de limites bien définies; elles varient, quant à la forme et à la grandeur, suivant l’âge. Dans les premiers moments, elle tendent à prendre une forme presque circulaire ou ovoïdale ; elles s’étalent souvent dans les fentes longitudinales de la tige, elles ont une couleur fortement olivätre, un peu plus faible, quand elles sont jeunes, et elles donnent à la tige un aspect velouté. Si on les observe au microscope, après les avoir traitées par l'acide acétique glacial, on voit, comme je l'ai déjà dit, les conidies divisées géné- ralement par 4 cloisons transversales et disposées en chapelets très richement ramifiés de manière que plusieurs dizaines de conidies participent à la formation d’une seule plante. Quand le développement est vraiment luxuriant, les conidies ne se forment pas toujours très régulièrement, et, surtout dans le cha- pelet principal, les conidies ne sont pas très nettement distinctes les unes des autres ; elles se fondent dans un chapelet unique plus ou moins long et formé par conséquent d’un nombre d'articles plus ou moins grand. Ce chapelet qui rappelle le Torula et qui m'a sug- géré le nom spécifique de ce champignon, démontre aussi l’affinité qui existe entre les genres Seplonema et Torula, qui du reste, ont parmi leurs espèces, plusieurs traits d'union. Mais, puisque la plus grande partie des conidies est munie de 4 cloisons et que les arti- cles qui les composent ne se séparent jamais, on ne peut absolu- ment pas rapporter le champignon au genre Torula, bien que dans ce même genre on trouve des espèces (par exemple, celles qui ont été comprises dans le vieux genre Tetracolium de Link.) qui ont des conidies per series secedentia, et qui devraient certainement être comprises parmi les Seplonema à moins qu'on ne préfère les réunir de nouveau sous le genre Tetracolium qu'on pourrait reconstituer en se servant des caractères que nous avons exprimés. Le genre Torula, comme lon sait, comprend des éléments assez diffé- rents et je ne saurais mieux faire que de répéter avec M. Saccardo « Genus in posterum accuratius revisendum et forte dividen- dum ». Si l’on doit faire cette révision du genre Torulu (et on CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. devrait la faire pour bien d’autres genres d’Hyphomycètes), on doit la faire en se servant spécialement des cultures et surtout des cultures bien pures. Cela sera doublement avantageux spé- __ cialement en considérant l’état actuel de nos connaissances mor- . pho-biologiques sur la plus grande partie des hyphomycètes. Les avantages qu'on en obtiendra seront les suivants: 1° on pourra dans _ plusieurs cas reconnaître quel état pycnidique ou ascophore possède, _comme état conidien, l’hyphomycète en examen ; 2° on pourra ob- De: la réordination fe la systématique et rapporter à la place qui leur appartient beaucoup de formes qui, une fois étudiées comme + faut in vivo et suivies pas à pas dans leur développement, offri- FT 4 _ront, peut-être, des caractères morphologiques bien différents de ceux qu’une simple observation microscopique ne pouvait offrir à ceux qui les avaient précédemment observées, surtout si l'on pense que l'observation n’a pas toujours été faite soigneusement sur exem- plaires de champignons en bon état et qu'elle l’a élé souvent long- temps après le moment où ils avaient été recueillis el alors qu'ils avaient subi des altérations plus ou moins profondes. _ Pour bien étudier les hyphomycètes, sans être obligé de deviner ou de faire des suppositions, il faut s’astreindre à une observation _ microscopique, faite avec lous les soins et les méthodes dont j'ai déjà parlé, du champignon lorsqu'il est en pleine activité vitale. C’est pourquoi on ne saurait trop conseiller à ceux qui entrepren- nent l'étude de ces champignons, d’en faire des cultures (d’abord en grand, ensuite cellulaires) afin de pouvoir les suivre pendant leur À développement et se former un concept exact de leur forme et de leur nature. Les cultures en grand procureront l'avantage de repro- duire rapidement le champignon pour l'étude morphologique di- recte ; les cultures cellulaires fourniront une foule d'observations : biologiques, lesquelles sont si précieuses pour la connaissance de ces végétaux. On pourra cultiver même les champignons qui ont fini de se dé- _ velopper et qui ont pour ainsi dire terminé leur période végétative, parce que, dans bien des cas, ils n'auront pas encore perdu leur pouvoir germinalif, qui peut être conservé soit par les conidies soit par les hyphes ; j'ai moi-même pu obtenir la reproduction d'hypho- mycètes beaucoup de temps après les avoir recueillis. Par exemple ; j'avais récolté au mois de juin 1891 l’Æelminthosporium macrocar- 108 A.-N, BERLÈSE. pum et les hyphes fertiles ont abondamment fructifié au mois de février dernier, quand j’essayai des cultures en grand de l’exem- plaire qui était en ma possession depuis plusieurs mois. I. DÉVELOPPEMENT. — Les conidies du Septonema toruloides se- mées dans une goutte de jus de crottin en culture cellulaire, ger- ment rapidement à une température de 18°-25°. Elles donnent nais- sance par les articles extrêmes, à un mycélium blanc, rameux et richement cloisonné transversalement. 2-4 jours après l’ensemence- ment, à la cime de plusieurs rameaux conidiophores se forment des entrelacements spéciaux qui, lorsque leur développement est com- plet, rappellent un périthèce ou une spore-bulbjlle en voie de for- mation. Ces entrelacements d’hyphes ont en outre tous les carac- tères des sclérotes de quelques pyrénomycètes (Rosellinia ete.) ; mais, tant dans ce cas que dans le cas du Dendryphium rhopaloides je n’ai pu déterminer quel était le rôle et la nature de ces produc- tions. Après un certain temps, sur les hyphes tortueuses poussent des ramifications qui restent courtes, grossissent à l'extrémité et don- nent lieu, à leur extrémité, à la formation de deux cellules rondes, l’une superposée à l’autre. Des deux, l'inférieure est la plus petite et elle reste plus pâle que la supérieure qui acquiert une couleur brune très-foncée, grossit et se recouvre de papillules minimes. C’est sur cette cellule basidie que se forment plus tard les cha- pelets. Un fait assez important, c’est que, dans lespèce présente, on trouve souvent la cellule basilaire ou la supérieure des conidies, muriforme. L'étude des chapelets me démontra que ces articles muriformes qui ont souvent une coloration plus foncée que les autres, sont ceux qui donnent ensuite lieu à la formation de nou- velles conidies ou aux chapelets; ils ont donc un rôle biologique bien différent de celui des autres articles et on doit les considérer plutôt comme analogues aux basides. Voici la diagnose du : S. toruloides : SEPTONEMA TORULOIDES Berl. n. sp. (PI. X, fig. 18-20). - Cæspi- tulis densis, dense olivaceis, magnitudine et forma variis, velutuinis ; hyphis sterilibus repentibus, hyalinis vel vix fuscidalis, ramosis, LS 2" abri CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. 109 septatis ; fertilibus brevissimis, clavalatis, apice, cellulis duobus, inferiore minori pallida, superiori majori, dense saturateque fuli- ginea, muriculata terminalis; conidiis sæpe 3-4 cellularibus, in catenulas valde ramosas digestis, sæpe cellula una e polaribus murieulata, obscuriori orientibus, saturate olivaceis. 16-22 * 5.6. Habitat in caulibus herbaceis putrescentibus « Avellino, It. Austr. » Hieme. Quant aux affinités, je crois qu’on peut considérer le S. {oruloides comme rapproché du Seplon. caulicolum Lév.; mais, comme il arrive souvent, on a devant soi une diagnose qui empêche de faire une comparaison détaillée. RHOPALOMYCES MAGNUM Berl. La riche végétation de Monosporium spinosum que je cultivais sur quelques exemplaires d’Auricularia mesenterica en voie de décomposition ayant disparu, sur le même substratum se développa un champignon qui attira mon attention par sa grandeur et par les caractères spéciaux qu'il présentait. Observé au microscope, je vis qu'il était formé par une hyphe fertile parfaitement droite,privée de cloisons, rigide, grossi à la cime où elle avait la forme d’une grosse ampoule hérissée de basidies qui élaient elles-mêmes rigides, courtes et pointues. Chacune d'elles portait à son extrémité une grosse spore olivâtre, ovoide, munie à sa partie inférieure d’une fine papillule d'insertion. Les recherches que j'ai entreprises pour classer ce champignon ont été toutes vaines quant à l’espèce, en sorte que je me suis dé- cidé à en créer une nouvelle. On voit aisément, qu’il s’agit d’un OEdocephalum avec des spores fortement colorées, mais qu’on ne peut point détacher du genre Rhopalomyces. Ce genre a été créé par Corda (1) à propos d’un champignon muni de hyphes fer- tiles dressées, non cloisonnées,: renflées à l’extrémité supérieure en ampoule distincle hexagono-areolata, centro areolarum papil- lala. J'ai lu aussi le mémoire de Fresenius (2) d’après lequel (4) Corda. Pracht fl. p. 3. (2) Fresenius Beitr. mykol. 110 A.-N. BERLÈSE. on déduit que,dans cette espèce, l’aréolation du renflement terminal aurait une grande importance. Cependant il y a quelques espèces parmi les Rhopalomyces où l’aréolation n’est point apparente (Ah. strangulatus, Rh. magnum). Puisque, comme l’on voit, cette aré- olation n’est pas toujours un caractère constant de ce genre, je suis d’avis d’en modifier légèrement la diagnose et d’y comprendre seu- lement les espèces dont les conidies sont sombres; les autres es- pèces munies de conidies hyalines devraient être rapporlées au genre (Ædocephalum et ce seraient les Ah. candidus, Rh. pallidus, Rh. cervinus, et vraisemblablement aussi le Ah. curcubitarum et le Rh. strangulatus (4), tandis qu’on laisserait dans le genre Rhopa- lomyces le Rh.elegans, Rh. nigripes, Rh. magnum. M.Costantin (2) a déjà restreint le nombre d'espèces de Rhopalomyces, mais il me semble qu'on en devrait encore exclure les espèces à conidies hya- lines. * L'espèce que j'ai observée est plus pelite que le Rh. strangulatus, elle est plus grande que le Zh. elegans el que les autres actuelle- ment connus, d’où le nom de ÆXh. magnum que je lui ai donné ; elle manque complètement d’aréolations sur l’ampoule et c’est là un autre caractère qui la fait différer du RA. elegans. J'ai fait avec ce champignon des cultures cellulaires plutôt par curiosité que pour en reconnaître l'importance et pour voir s’il au- rait donné lieu à la formation de quelques ascomycètes ; mais jus- qu’à présent les conidies n’ont pas encore germées. Le champignon s’est au contraire assez abondamment reproduit sur le substratum où je l’ai trouvé pour la première fois et la période végétalive (de l'espèce et non de l'individu) dura plusieurs jours, tandis que deux jours suffisaient pour que chaque individu fût parfaitement mûr. La diagnose de ce champignon est la suivante : Ruopazomyces MaGxuM Berl. n. sp. (PL. X, fig. 25 à 28).— Hyphis fertilibus erectis, rigidis, solilariis conlimis subhyalinis, apice in vesiculam perfecte globosam denticuligeram inflatis, 1200 1600 = (1) Thaxter. On new and pecul. North. Amer. Hyphom. 1. M. Thaxter, dans cet ouvrage, ne mentionne nullement la couleur des conidies du ik. strangulatus. (2) Costantin. Les Mucédinées simples. LR | A CHAMPIGNONS NOUVEAUX OU CRITIQUES. MR - _ 42-15,vesicula 40-46: diam.; conidiis obovatis inferne minute papil- aüs, magnis 48-52»25 olivacentibus. s CE Hab. in pileo Auriculariz me,entricæ corruplo udo sub campana vilrea diu servato « Avellino Ital. austr. » À Lxe in GRAPHIUN SUBTILE Berl. n. sp. | © Dans les caltures en grand de plusieurs hyphomycèles, j'ai ot- | Servé un développement remarquable du Graphium fissum et d’une | autre espèce dont je fis des cultures cellulaires avec la précédente. ÊEe. caractères de ce champignon ne correspondaient à ceux d’au- _ Cun des Graphium connus et je le considère comme nouveau ; à cause de sa pelitesse je l'ai nommé Graphium sublile. Dans les cul- _ fures en grand, il se reproduit rapidement ; dans les cultures cel- Jlulaires on obtient la fructification quelques jours après l’ensemen- cement avec une température d'environ 8-10° C. Il donne alors la fruclification simple et jamais celle stilboïdée. Comme cette forme simple présente quelques caractères spéciaux, j'ai cru utile de les . décrire. Ce qui me décida à entreprendre la culture de cette espèce, ce fut la difficulté d'établir avec sureté (même chez les individus 2 - parfaitement développés) si les conidies étaient à chapelets ou non | _ afin de reconnaitre s'il s'agissait d’un Stysaaus plutôt que d’un Graphium, comme je croyais depuis le commencement. 3 Mon opinion fut confirmée par les cultures cellulaires. Les co- - nidies tardérent un peu à germer et elles ne germérent pas même toules ; il n’y eut que celles qui se trouvaient près des bords de la _ goutte de liquide nutritif. Celles-ci donnèrent naissance à des fila- ments mycéliens minces, ramifiés, sur lesquels se formèrent plus tard des rameaux courts à la cime desquels eut lieu la formation des conidies. Bien que ceux-ci, en raison de leur disposition, pus- seut sembler verticillés à l'extrémité des rameaux fertiles, un exa- > ji men altentif me démontra qu'ils étaient dans tous les cas plutôt pleu- À ro-acrogènes. J'obtins des hyphes très longues seulement par une seule conidie; cette hyphe était cependant abondamment pourvue de rameaux conidiophores. Dens quelques cas la conidie germait en poussant un filament très court aminci à l'extrémité et muni d’une seule conidie. Je n’ai jamais observé la production directe de conidies sur d’autres coni- . dies ou pour mieux dire le bourgeonnement. 119 A.-N. BERLÈSE. La rapidité avec laquelle se forment les conidies et leur abondance me font croire que ce champignon est une forme apte à la propaga- tion de l’espèce. Je n’ai cependant pas pu obtenir aucune autre formation, excepté la forme conidienne susdite. Voici la diagnose latine de cette espèce : GRAPHIUM SUBTILE Berl. n. sp. (PI. X, fig. 21-24). — Stipitibus sparsis olivaceis, fuseis, sursum gradatim tenuioribus pallidioribus- que,setiformibus, nitidulis 650-700 + 18-30 in capitulum acrogenum, globosum, gelatinoso-fluxile summis hyphis et e conidiis formatum desinentibus ; conidiis minutis, ovoideis, 6 = 3,9 = 4, basi minute apiculatis, hyalinis. Habitat in caulibus, ramulisque putrescentibus. « Avellino, ftal. austral. » EXPLICATION DES PLANCHES. PL."IX Fig. À et 1 a. — Dendryphitum rhopaloides. — Conidies en voie de germi- nation. — 2 — Etat initial de la conidie. — 3-10 — Conides en voie de développement. — A1 — Conidies müres. — 12 — Aspect général du champignon. — 13-16 — Pelotes mycéliennes à plusieurs degrés de développement. — 17 — Septonema toruloides. — Hyphes fertiles portant deux coni- dies. PEEXS Fig. 18 — Septonema toruloides. — Aspect général du champignon. — 19-20 — Pelotes mycéliennes à plusieurs degrés de développement. — 91 — Graphium subtile. — Aspect général du champignon. — 21 a — Capitule plus grossi, dans lequel l'eau et le mucus produit l’adhésion des conidies. — 22 — Conidie germée qui a produit une nouvelle conidie, — 23-924 — Hyphes fertiles obtenues par culture cellulaire, portant de nouvelles conidies. — 95 — Rhopalomyces magnum. — Aspect général du champignon. — 26 — Conidies. — 27 — Ampoules. — 28 — Champignon en grandeur naturelle. (4) Laboratoire-de Botanique et de Pathologie végétale de la R.Ecole de vi- ticulture et d'œnologie d'Avellino, 12 avril 1892. CHAMPIGNONS DE L'EQUATEUR (PuGiLLus IT) Par MM.N. PATOUILLARD et G. de LAGERHEIM. HYMÉNOMYCÈTES A. — Homobasidiés. Lentinus Fries. L. vizzosus Klot. Linnea 1833, p. 479. Sur bois mort. Pallatanga, Puente de Chimbo. Août, septembre: Crepidotus Fries. C. mozuis Schæff, t. 213. Tronc pourri de bananier. San Nicolas. Octobre. Polyporus Fries. P. pacuNopus Berk. et Curt. U. S. North. Pacif. Explor. Sur bois mort. Puente de Chimbo. Août. P. cupuzirormis Berk. et Gurt. North. Am. Fung. n° 121. Sur les écorces. Yervas buenas. Août. P. apusrus Fr. Syst. Myc. I, p. 363; P. subcinereus Berk. Sur les troncs de différents arbres. Puente de Chimbo. Août. P. rumosus Fr. Syst. Mye. I, p. 367. Sur les troncs. Puente de Chimbo. Août. P. FUSCOcINEREUS Pat. nov. spec. P. dimidiatus, sessilis, imbricatus, lateraliter confluens, seriato- elongatus. Pileo convexo, undulato-repando, inæquali, cinereo-ru- fescente, nitido, postice subglabro, marginem versus zonulà stri- gosà, fusco-nigrescenti, 6-8 millim. latà, ornalo, margine crasso, obtuso ; contexlu curnoso-fibroso, infernè albido, supernè cinereo, 9-10 milhim. crasso ; hymenio plano-concavo, ochraceo-albido rufu- J En 1 PL” 2) 414 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. love, plus minus umbrino ; poris minutis, rotundis, æqualibus, dis- sepimentis crassis, integris ; tubulis cinereis, 2-3 millim. longis. Sur les troncs, Puente de Chimbo. Août. Obs. — Cette espèce est très voisine de P. adustus et de P. fu- mosus. P. nicurous Fr. Syst. Mye. I, p. 364. Sur bois pourri. Cuença (Leg. A. Rimbach). P. concHoines Montg. Cuba, p.385 (Glæoporus). Variété à chapeau entièrement blanc, sur les troncs à Puente de Chimbo. Août. P. TEPHROLEUCUS Fr. Syst. Mye. I, p. 360. Sur bois pourri. Puente de Chimbo. Août. Obs. -- Spores incolores, ovoïdes-cylindracées, droites ou incur- vées, 6-17X 3%. P. cÆsio-FLAVUS Pat. nov. spec. P. sessilis, dimidialus ; pileo carnoso-molli, triquelro, infernè decurrente-marginalo, albido flavescente, sub lente villosulo, mar- gine aculo, inflexo, excedenli; contextu lactco, azono, sericco; hy- menio plano, dein concavo, postice cinereo-cærulescente, antice flavo-livido ; poris vibrantibus minulissimis, angulosis, livido-cine- rascentibus, dissepimentis tenuibus, acutis, mollibus, acie laceratis sporis albis, cylindraceo-curvulis, 3-4X Liu. Sur bois mort, Pallatanga. Août. Obs. — Chapeau de 1-4 centim. de large, 1-2 centim. d'épais- seur, tubes longs de 2-3 millim. Espèce voisine de P. lacteus. P. &izvus Schw. Carol. n° 807. Le type et la variété, P. scruposus Fr., sur les troncs à San-Ni- colas. Octobre. P. CINNABARINUS (Jacq.) Fr. Syst. Myc. TI, p. 371. Sur les troncs. San-Nicolas. Octobre. P. syrsiNus Mig. Cuba, p. 391. Sur bois mort. Pallatanga. Puente de Chimbo. P. exTENsUS Berk. in herb. Sur tronc d'arbre. Yervas buenas. Août. P. zoxauis Berk. Fung. Brit. Mus., p. 375. Sur les troncs de divers arbres. Puente de Chimbo, Gualea (Leg. Riofrio). Aout. Janvier. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. P. auserranus Mig. Cuba, t. XVI, f. 1. Agua-Clara près de Puente de Chimbo. Août. P. FEe1 Fr. Epicr., p. 416. Sur les troncs. Puente de Chimbo. Août. _P. Lurescexs Pers. Myc. Eur. 2., p. 71. _ Fréquent sur les branches mortes. Puente de Chimbo. Août. P. sector Fr. Epier., p. 480. Trones et rameaux à Pallatanga. Septembre. _ P. srenmeizianus Berk. et Léveil. Champ. du Mus. (nomen tan- tam). Troncs et rameaux, San-Nicolas, Puente de Chimbo. Août, octobre. ; | Obs. — Cette espèce ressemble à P. versatilis Berk., mais elle _ en diffère par sa couleur ocracée, ses pores plus petits et à cloisons | plus épaisses ; eystides nulles. ce F- Ganoëerma (Karst.) Pat. _ G. avsrrase (Fr.) Pat.; Fomes Fr. Nov. Sym. Myc., p- 41. ” % __ Sur les souches. Puente de Chimbo. Août. G. suciuu (Levyss.) Karst. $ _ Bois pourri. Puente de Chimbo. Août: Cordillère orientale, pro- | vince de Azuay (Leg. A. Rimbach). L à 04 Poria Pers. _ P_ vozcanis Fr. Syst. Mye. L., p. 381. Sur bois mort. Guapolo près Quito. Mai. P. wepusca Panis Fr. Syst. Myc. I, p. 380. Sur vieux bois. Banos. Janvier. P. wicans Fr. Syst. Myc. I, p. 383. Bois mort. San Nicolas. Octobre. Lenzites Fnes. L. appLanata Fr. Epier., p. 404. + Sur les troncs. Guamanpata. Septembre. Trametes Fries. Te. ELEGaNS Fr. Nov. Symb. p.95. Sur les trones. Guamanpata, Yervas buenas. Août. 416 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. TR. MULLERI Berk. Cub. Fungi n° 311. Sur les troncs. Banos. Janvier. Tr. seprum Berk. Lond. Journ. Bot. V. 6, p. 322. Sur une poutre à Banos. Janvier. Tr. HypNoiDEs Fr. Epicr., p. 490. Sur les troncs. Puente de Chimbo. Août. Tr. rIBROSA Fr. Epicr., p. 490. Sur le bois pourri. San Nicolas, Octobre. Favolaschia Pat. F. rEziZ01DEA (B. et C ) Pat.; Laschia pezizoidea Berk. et Curt. Cuban fungi, n° 328. Sur branches pourries à terre. Guapolo près Quito. Mai. Obs. — Cellules de la pellicule globuleuses, échinées, 20-254, à contenu incolore et réfringent; la pruinosité de la tranche des cloisons est occasionnée par des cellules analogues ; la trame pres- que gélatineuse, renferme des laticifères à contenu granuleux et peu coloré. Basides claviformes à 4 stérigmates ; spores incolores, lisses, subglobuleuses, mesurant 11-124 de diamètre. Irpex flries. I. corraceus Berk. et Rav. North Am. Fungi, p.101 ; forme polyporoïde. Sur les souches. Guapolo. Mai, Obs. — Cette plante parait être une forme dimidiée, à hyme- nium plus ou moins irpicoïde de Poria portoricensis Fr. Grandinia Fries. G. GRANuLoSA (Pers.) Fr. Epier., p. 527. Sur le bois mort, Puente de Chimbo. Août. Phlebia fFries, Pa. Sopinor Pat. nov. spec. : : 1 TT . . P. resupinata, tenuis, —millim. crassa, papyracea, longitudina- liter elongata (10-15 centim.) margine reflexo ; hymenio ceraceo, carneo-rufo ; plicis tenuibus, confertis, obtusis, frequenter inter- CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 117 ruptis, hine inde orbiculariter dispositis ; subtus villosa, albida, zonala. É Sur les écorces à Pallatanga. Août. Obs. — Espèce très-remarquable par ses plis disposés en groupes orbiculaires contigus mesurant de Là 8 centim. de diamètre et recouvrant toute la surface hyménifére. £ Nous dédions ce champignon au R.P Sodiro, qui nous a pro- curé un cerlain nombre d'espèces intéressantes de différentes ré- gions de l’Equateur. Radulum Fries. R. PaAcMATUM Berk. Fang. Darw., p. 445, t. X, f. 1. Sur le tronc d’un oranger à Pallatanga. Août. Stereum Fries. ST. PURPUREUM Pers. Obs. Myc. 2, p. 92. Tronc sec d'un Excærcaria. Quito. Juin. Sr. ocaROLEUCUM Fr. Hym. Eur., p.639. Sur les troncs. Cuença (Leg. A. Rimbach). ST. FASCIATUM Schw. Carol. n° 1012. Vieux troncs. Pallatanga. Août. Sr. LoBaTux Fr. Epicr. p. 541. Troncs pourris. Yervas buenas. Août. Sr. PaPYRINUM Mig. Syll. n° 587 ; Peniophora Cooke. Forme résupinée. Puente de Chimbo. Août. Sr. Riorriot Pat. nov. spec. Pileo carnoso-coriaceo, tenui, pellucido (in sicco), infundibuli- formi, 3 cenlim. de diam., margine aculo, integro, deflexo, plus mious repando ; supra intensé coccineo, levi, glabro, centrum ver- sus reliculato-cristato ; hymenio glaberrimo, levi, rubro-ochraceo ; stipite elato (15 centim.), gracili (2 millim. crasso), æquali, glabro, corneo, nigro, apice rubro pellucidoque ; sporis non visis. Sur les souches. Gualea. Janvier. (Leg. R. Riofrio). Obs. — La consistance molle du chapeau éloigne cette espèce des congénères ; elle ressemble à un Androsaceus privé de lames, mais l'absence de pellicule spécialisée s’oppose à ce qu'on puisse la considérer comme une déformation de quelque espèce de ce der- U' Aie mit DR 4118 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. mer genre ; elle diffère de Sfereum comme Heliomyces diffère de Marasmius. Nous la dédions à M. R. Riofrio, auquel nous devons un certain nombre d'espèces de la province de Pichincha.. Corticium Fries. C.? TURERCULOSUM Pat. nov. spec. Fibroso-carnosum, indeterminatum, adglutinatum, tabacino-vio- laceum, ambitu tenui, arctè adnato, fibrilloso-membranaceo, ro- seo-ochracec ; hymenio tuberculis minutissimis, confertissimis, carnosulis, subglobosis in vivo, cupuliformibus in sicco, marginalis, composito ; contextu pallidè violaceo ; mycelio fibrilloso, in ligna putrida intranti. Sur un tronc pourri; Puente de Chimbo. Août. Obs. — Nous plaçons cette plante avec doute dans le genre Cor- ticium, mais son hymenium couvert de petits tubercules marginés par une couronne de poils courts el rameux l’éloigne de toutes les espèces connues; peut-être forme-t-elle le type d’un nouveau genre que nous n'avons pu caractériser, tous nos spécimens étant stériles. Hymenochæte Leveillé. H. reNuIssIMA Berk. Cub. Fungi, n° 408, Sur une barrière à Pallatanga. Août. H. FLAVOMARGINATA Pat. nov. spec. H.tota resupinata, arctè adnata, longitudinaliter eMfusa,tenuissima, non rimosa, margine stricto, flavo-citrino ; hymenio setuloso, ba- dio-fusco ; setis rigidis, subulatis, numerosis, fuscis (10-80 X 5y). Sur les rameaux corliqués de Coriaria thymifolia ; Rio Machan- gara près Quito. Juin. Février. Exobasidium \Voronin, E. Vaccinnr (Fckl.) Woron. Verh. Nat. Ges. Freib. IV, fase. IV. Sur le Vaccinium Morlina dans la région andine de Pichincha, Chimborazo, Corazon, entre Machachi et Tiopullo, ete. Sur une vacciniée arborescente qu'il déforme, versant occidental du Corazon. E. TRADESCANTLE Pat. nov. spec. E. hypophyllum, cellulas paginæ inferioris per series lineares FE # < - . . 2” PR » CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. U | atque mervis parallelas infestans. Quæ quidem cellulæ tantummodo _ turgescunt et subglobantur ; uniuscujusque cavitas impletur stro- _ mate subgloboso, albo, caruoso, compacto, trans porum epider- _ midis extus erumpente. Pars externa alba diffusaque apparet, basidia _ claviformia, hyalina, (20 X 42), bispora, sterigmatibus minulis _ ornala, gerens. Sporæ hyalinæ, 15-18 X 52, fusiformes, biguttatæ. Utraque foliorum invasorum pagina rufa vel violacea fit. Feuilles vivantes d'un Tradescantia. Banos. Janvier. Cyphella Fries. C. capuza Holmsk. IL. t. 22 (Peziza). Fr. Epier. p. 568. Sur brindilles pourries. Environs de Quito. Janvier. Ceratella (Quel) Pat. _C. macrosPoRa Pat. nov. spec. C. pusilla (4 millim. alta), sparsa vel gregaria, simplex vel furcata, _ filiformis, undique basidifera, apice acuminato, sterili, contextu filamentoso, sub lente pallidebranneo ; basidiis ?-sterigmaticis (18-20 X 8-102):; sporis ovatis, majusculis (18-20 X 10-122), hyalinis. Sur de petits rameaux morts. Guapolo. Mai. Espèce voisine de C. rosella Fr. Hirsutella Pat. H. ExTomoPpaiLs Pat. Revue Mycol. Avril 1892, p. 67. Sur un coléoptère. Pallatanga. Septembre. B. — Hétérobasidiés. Tremella Fr. . 30 TR. ATROVIRENS Fr. Syst. Mye. Il, p. 232; Nœmatelia virescens 4 Cda. 2 Sur rameaux de Cissus rhombifolia. Quito. Juin. Obs. — Nos spécimens diflérent äpeine des types européens par leurs hyphes un peu plus rigides. 120 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM,. Heterochaete Pat. nov. gen. Fungi heterobasidiosporei, effusi, membranaceo-floccosi vel coriaceo-gelatinosi undique setulosi ; setulis parenchymaticis, steri- libus. Basidia globoso-ovoidea, cruciatim partita apice sterigmata bina vel quaterna gerenlia. Sporæ continuæ, hyalinæ, rectæ vel curvulæ, germinatione promycelium emittentes in conidium unicum apice productum. H. ANDINA Pat et Lagerh. nov. spec. : H. tenuissima, arctè adnala 95-12 centim. lata, albo lutescens margine stricto, sericeo, albo ; hymenio floccoso, leviter gelalinoso; setulis albidis, sparsis aut glomeralis, 150-2002 longis, 30-40 crassis, apice fimbriatis ; basidiis generis (20 x 10u), sterigmatibus 20-304 longis ; sporis guttulatis cylindraceo-curvulis, 14-18 X 4. Sur le bois mort. Cotocallao. Février. H. GELATINOSA (Berk. et Curt.) Pat. ; Aneiffia gelatinosa Berk. et Curt. Journ. Linn. Soc. X, p. 327. Sur tronc de Prunus salicifolia entre Quito et Seminario mayor; sur écorce pourrie,à Rio Machangara. Février. Obs. — Basides claviformes, 30 X 15, 2-4 seplées; spores ovales allongées, 20-25 X 8-10, à contenu granuleux ; promycelium court (10-152), conidie subglobuleuse (10y). Auricularia Bull. A. MESENTERICA Fr. Fpier., p. 555. Sur les rameaux morts. Matanga, Puente de Chimbo. Août, Septobasidium Pat. a. — lypicæ. Basides d’abord globuleuses, devenant entièrement cylindracées. S. VELUTINUM Pat. Journ. Bot. 16 fév. 1892. Sur la tige morte d’une liane. Puente de Chimbo. Août. b. — Podobasidium Lagerh. La partie inférieure des basides SR globuleuse. S. PEDICELLATUM (Schw.) Pat. loc. cit. ; Thelephora pedicellata Schw. Sur les tiges de Cestrum, Salvia, etc, aux environs de Quito. Janvier. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 121 Obs. — Hypochnus Michelianus Cald. (Corticium ? Michelianum … Fr., Cort. orbiculare Dur. et Lev.), appartient au genre Seplo- — basidium et ne semble guère différer de l'espèce Américaine que par une coloration un peu différente. pe? Helicogloea Pat. nov. en. Receptaculum homogeneum, totum gelatinosum, indeterminate _effusum, superficiale, hymenio levi undique vestitam. Basidia lon- - gissima, primitus recte- “eylindracea, dein variè flexuoso-incurvata, _ fransversè seplata et in convexà parte plura sterigmata gerentia. … Sporæ ovoideæ, hyalinæ, sub germinatione flamentum brevissimum - emiltentes, in conidium upicum sporisque simillimum apice pro- H- Lacernermr Pat. nov. spec. - H. mollissima, tenuis (= millim. crassa), effusa, (4-5 centim. _ Jata) hyalina, plus minusve tuberculosa, cinerea ; contextu ex hyphis ramosis, seplatis, laxissimè intricatis, mollibus, hyalinis, 52 crassis, — basidia 80-100: longa, 7-8x crassa, apice oblusa, DE _ deorsum sensim altepuata, intus granulosa, 3-4 spora. Sporæ _ byalinz, guttulatæ, 15 X 782 ; promycelium 10: longum ; conidia ovoidea, 12 X Tz. Sur du bois pourri. Chorrera de Agoyan près de Banos. Janvier. Obs. — Helicogloea participe aux caractères d’Helicobasidium et Plalygloea, outre ses caractères de végétation, le mode de production des conidies le sépare nettement de ces dé genres. Lorsque H. Lagerheïmi est desséché, il forme à la surface du support une pellicule luisante à peine visible. or. Guepiniopsis Pai. G. SPATRULARITS (Schw.) Pat. : WMerulius Schw.; Guepinia Fr. Sur bois pourri. Puente de Chimbo. Août. PHALLOIDÉS. Dictyophora Desr. D. PHALLOIDES (Desv.) 6. Fischer. Unters. z. vergl. p. 83. Sur la terre à San Nicolas. Octobre. Obs. — Cette plante exhale une forte odeur de bouc. N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. GASTÉROMYCÈTES Geaster Mich. G. uMBILICATUS Fr. Syst. Myc. IL, p. 14. Sur la terre à Gualea. Janvier (Leg. Riofrio). MYXOMYCÈTES. Dydimium Schrad. D. squamuLosum Fr. var. leucopus. Feuilles et brindilles pourries, Panecillo près Quito, San Nicolas. Janvier, Octobre. Tilmadoche Rost. T. MurTagizis Rost. var. lulea. Sur bois pourri. San Nicolas. Octobre. Lycogala Michel. L. mintaTA Pers. Obs. IT, p. 26. Vieilles souches. San Nicolas. Octobre. Physarum Pers. PH. FULGENS Pat. nov. spec. P. peridus sessilibus, lateraliter compressis, elongatis, curvato- sinuosis, valdè inæqualibus, sparsis aut confluentibus, —-4 millim. longis, brunneis, granulis numerosis, aureonitentibus prædilis ; columella nulla ; capillitio hyalino, nodis angulosis (20-304) calce repletis ornato ; sporis globosis vel globoso-ovatis, levibus, violaceis, 10-122 diam. Sur bois pourri. Puente de Chimbo. Août. Arcyria Hall. A. PUNICEA Pers. Disp. meth. Fung., p. 10. Jois mort et champignons pourris. Guapolo près Quito. Mai. Hemiarcyria Rost. H. serpuLa (Fr.) Rost. var. reticulata Pers. Bois mort. Puente de Chimbo. Août. Lg d'A st. | Dé LS 4 CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 123 PHYCOMYCÈTES. Cystopus Lev. C. IPOMÆÆ-PANDURANE (Schw.) Stevs. et Swing. Kansas sp. of Peronosp., p. 67; Aecidium Schw. Syn. Fung. Carol., n° 454. Sous les feuilles d’un /pomea à Puente de Chimbo et sous celles 4 du Quamoclit purpurea à Pallatanga. Septembre. 5 C. TRopicus Lagerh. nov. spec. C. soris hypophyllis, submagnis, numerosis, candidis ; conidiis t ovoideo-globosis, 18-20: longis, 15-182 latis, membrana tenui, æquali, glabra ; oosporis tolicolis, globosis, 30-364 in diam., mem- | brana crassa, luteola, verrucis magnis, parum elevatis præditis vel 2 sublevi. | Sous les feuilles d’une Pipéracée à Puente de Chimbo. Septembre. } C. AwaranrTui (Schw.) Berk. Not. of N. A. Fung, n° 571 ; Cæoma Schw. Syn., p. 292. | Sous les feuilles d’une Amaranthacée (Jresine ?) à Puente de | Chimbo. Septembre. 2 | | Plasmopara Schroter. P. cugexsis (B. et C.) Humphrev, Eight Ann. Rep. of the Mass. Agric. Exp. St. 1890, p. 210; Peronospora Berk. et Curt. Journ. Lin. Soc. Bot. X, p. 363. Sous les feuilles d’une Cucurbitacée à Agua Clara. Septembre. P. Heziocarpi Lagerh. nov. spec. P. cæspitulis laxis, albis; conidiophoris dichotome ramosis, ad basim 152 crassis, ramis patentibus, ultimis rectis, truncatis, circiter 124 longis; conidiis ovoideis, 30-404 longis, 24-302 latis, papillatis, membrana achroa ; oosporis ignotis. Sur les feuilles d’AHeliocarpus americanus à Puente de Chimbo. Août. Peronospora Corda. : P. BorrertÆ Lagerh. nov. spec. P. cæspitulis densis, sordide albis, totam superfciem folii obte- gentibus ; conidiophoris pluries dichotomæ ramosis, ad basim 154 crassis, ramis patentissimis, ramulis ulüimis rectis, subulatis, 124 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. 9-12% longis; conidiis ovoideis (45-18 X 12-15y), membrana achroa ; oosporis ignotis. Sous les feuilles d’un Borreria à Puente de Chimbo. Septembre. Protomyces Unger. P. anpiNus Lagerh. nov. spec. P. caulincolus, maculis maximis, crustoso-callosis ; sporis maxi- mis, globosis, 45-754 in diam., membrana crassa (12-15u), hya- lina, achroa. Forme des excroissances d’un pourpre foncé sur les tiges du Bidens andicola et des excroissances jaunes sur celles d’un Jægeria. Environs de Quito et vallée de Chillo. URÉDINÉS. Puccinia Pers. P. psip Winter. . Sous les feuilles d’un Psidium, près de Banos. Janvier. Pucciniosira Lagerh. P. TriuureTTÆ Lagerh. Berich. der deutsch. Bot. gesel. Janv. 1892, p. 344. Sur les feuilles d’un Triumfella. Playas, Pesqueria, Puente de Chimbo. P. SoLani Lagerh. loc. cit,, p. 345. Feuilles d’un Solanum. Guaranda et Balsapamba, Pallatanga, San Florencio, Cansacoto. Chrysopsora Lagerh. G. Gynoxiis Lagerh. loc. cit., p. 345. Sur Gynoxis pulchella, Corazon, Monte redondo, Tiopullo, Guay- rascaja ; sur G. buæifolia, Riobamba, et Pangor (Leg. Sodiro). Alveolaria Lagerh. A. CornrÆ Lagerh. loc. cit., p. 346. Feuilles de Cordia : Babahoyo et Balsapamba. A. ANDINA. Lagerh. loc. cit., p. 341. Sur Cordia : Milegalli, Pungo et Pursan. Octobre, décembre. à AC CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. Ë D Trichopsora Lagerh. T. TourNEFOoRTIE Lagerh. loc. cit., p. 341. _ Sur un Tournefortia. Pichincha, Corazon, Chimborazo, Palla- - tanga et Punsan. Décembre. e Uredo Pers. : Ur. Caermore Lagerh. Journ. of Mycol. 189. _ Sous les feuilles de l'Anona Cherimolia: Balan, Cansacoto, San Nicolas, Pallatanga. USTILAGINÉS Ustilago Es Usr. Maymis. (DC) Corda Ie. V., p. 3. | Fréquent sur le maïs dans les environs de Quito. DISCOMYCÈTES. Helotiella Sacc. H. iNCARNATA Pat. nov. spec. Hypophylla, superficialis ; sparsa, minuta re — millim. in : . diam), primitus globosa dein urceolata, sessilis, extus alba, lanosa _ margine pilis confertis, hyalinis, simplicibus, parum seplatis, eylin- ï draceis (200-250 X 52) rugulosis fimbriato; hymenio pallide- e C £ 5 + incarnato ; ascis cylindraceo-clavatis (12 X 192), 6-8 sporis, apice ope jodi punctiformi-cærulescentibus, paraphysatis ; paraphysibus _ ascos superantibus, simplicibus, latiusculis (110 X 5-82), apice _ aculis, infra medium inflatis {-seplatisque ad basim attenuatis, _ guttulis oleosis flavo-aurantiacis repletis ; sporidiis distichis, clavi- * formibus, rectis, utrinque oblusis, hyalinis, vel chlorino-hyalinis, 1-septatis, non constrictis (9-10 x 2-34). A la face inférieure des feuilles d’un Senecio. Quebrada de la Carolina (Pichincha). Juillet. H. crcINANSs Pat. nov. spec. Maculæ epiphyllæ steriles, rufæ, strictæ; maculæ hypophyllæ 126 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. albo-pruinosæ, circulos concentricos efficientes et mycelio tenuis- simo conslitutæ ; ascomatibus in mycelio insitis, sparsis vel gregariis, minutis (60-904 in diam.), sessilibus, disciformibus, glabris, albidis, planiuseulis dein concavis, mollibus; ascis clavatis, 50 X 10u, 8-sporis, filiformi paraphysatis ; paraphysibus vix apice incrassatis ; sporidiis hyalinis, claviformibus, 1-septatis, non constrictis, 10 X 3. Parasite des feuilles vivantes d’une Urticacée. Puente de Chimbo. Septembre. Erinella Quelet. E. PozyLepinis Pat. nov. spec. E. cupulis sparsis, minulissimis, (350-4004 altis),turbinato-expla- natis, stipitalis, candidis, extus glabris, margine pilis rugosis (50 X 4u) ciliato; ascis claviformibus (60-70 X 4u), stipitatis, 8-sporis, filiformi paraphysatis; sporidiis linearibus, cylindraceis, plus minus curvulis, unà fine sensim attenuatis, obscure 7-septatis, hyalinis (45-50 X 4u). À la face inférieure des feuilles d’un Polylepis. Corazon. Octobre. Calloria Fr. C. QquiTENsis Pat. nov. spec. C. sparsa, lenticularis, e millim. diam., immarginata, supra convexa, læte coccinea, gelatinosa : ascis (60 X 104) claviformibus, 8-sporis, paraphysalis ; paraphysibus apice sensim incrassalis (3-4u), linearibus, simplicibus vel ramosis ; sporidiis hyalinis, ovato-elon- gatis, rectis vel eurvulis. 1-septatis (8-10 xX 3-4). A la face inférieure des feuilles vivantes d’un Galium. Magda- lena. Guapolo. Juin. Stictis Pers. S. RaDiaTA. Pers. Obs. 574. Brindilles pourries. Environs de Quito. Juin. Phacidium fr. PH. MacROCaRPUM. Pat. nov. spec. . 1 ÊTE . . Ph. epiphyllum, —-1 millim. latum, sparsum, innatum dein epidermide in lacinias 4-5, suntriangulares fisso erumpens, disco plano, nigro-brunneo ; ascis majoribus (190 X 59) claviformibus, + : CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 427 subsessilibus, 8-sporis, paraphysatis; paraphysibus hyalinis, nume- rosis, ramosis, gelatinosis, coalescentibus, apice incrassatis fusces- centibusque ; sporidiis subdistichis, ovatis, 45-50 X 20-25, achrois, proloplasmate granuloso repletis. Adest quoque status pycnidiferus precedenti immixlus. Pie minuta at conformia, basidia linearia, simplicia, 15-20u longa ; spermalia ovoidea, minuta, (3 X 14), hyalina. Sur feuilles vivantes Gynozis laurifolia : Quebrada de la Carolina (Pichincha). Juillet. PYRÉNOMYCÈTES. Asterina Lev. A. conIACELLA Speg. F. Puig , n° 348. Feuilles du Cestrum fœtidum. Juillet. A. CROTONICOLA Pat. nov. spec. A. mycelio epiphyllo, maculas sparsas, pusillas (2-5 millim. latas), atras, orbiculares, arctè matricè adnatas efficiente, ex hyphis subdichotomis, brunneo-rufis, septaltis, gracilibus (4-32), hypho- podiis suboppositis, globosis, unicellularibus, sessilibus, 4-62 allis, ornatis, setulis destitutis, composito ; peritheciis levibus, sparsis, applanalis, nigris, opacis, 130-1602 in diam. ; ascis globosis, crasse tunicatis, ope jodi undique cærulescentibus, 8-sporis, aparaphysatis ; sporidiis ovatis, {-seplatis, ad septum constrietis, diu hyalinis dein brunneis (32 X 15u). Sur feuilles vivantes de Croton ; Chorrera de Agoyan, près de Bauos. Asterella Sacc. A CoxyzaE Pat. nov. spec. A. peritheciis nigris, astomis, orbiculariter dispositis, confertis, subglobosis demum collapsis, 115-1504 in diam., setis numerosis, radiantibus, rectis, gracilibus, brunneis (160X4z) e basi perithe- ciorum orlis, cinctis : ascis claviformibus, 35-40 X 6-82, 8-sporis, aparaphysalis ; sporidiis hyalinis, utrinque obtusis, inæqualiter 1-septatis, non constriclis (8-10X 3-42); mycelio parcissimo, gracili, sublente flavido, ramoso. A la face supérieure des feuilles d’un Conyza. Milegalli. Octobre. 198 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Dimerosporium fFuckel. D. PassiFLorÆ Pat. nov. spec. D. mycelio ex hyphis repentibus, brunneis, 4-54 latis, septatis, plus minus toruloso, articulis ovoideis, subrotundis, 6-10z longis, composito, maculas epiphyllas, atras, latas, irregulares formante ; peritheciis subgregariis, globosis, demum collabescentibus, atris, 150-2004 latis, apice poro pertusis, superne glabris, circa basim nonnullis filamentis repentibus (4-5 latis), septatis, brunneis, cinctis ; ascis cylindraceis, 60-80X 10-12», 8-sporis, paraphysatis, paraphysibus ramosis filiformibus ; sporidiis distichis cylindraceo- ovatis, 15X4-5y, chlorino-fuliginosis, medio 1-septatis, uno loculo conspicue crassiore. A la face supérieure des feuilles d’un Passiflora. Milegalh. Octobre. D. MonniNæ Pat. nov. spec. D. mycelio ex hyphis repentibus, ramosis, brunneis, perparum septatis, 3-4 crassis setulis hyphopodiisque destitutis composito, maculas subcrustaceas, minutas, effusas sæpius confluentes atque totam foliorum superficiem obducentes formante ; peritheciis glo- bosis, sparsis, 2602 latis, brunneis, angulato-cellulosis, apice ostiolo papillato pallidiore præditis ; ascis claviformibus nonnihil ventrico- sis, subsessilibus, 8-sporis, 80-100 X 30-404, aparaphysatis ; sporidiis flavo-brunneis, utrinque oblusis, ovato-claviformibus, medio 1-sep- tatis non constrictis (25 X 12y). Sur les feuilles vivantes d’un Monnina. Environs de Quito. D. MONILIFERUM Pat. nov. spec. D. mycelio plagas, atras, 3-5 millim. latas, epiphyllas, irregulares, radiantes, vix adhærentes efficiente, ex hyphis ramosis, gracilibus (3-54 crassis) olivaceo-brunneis, stipalis, seplatis, pellucidis, hypho- podiüis setulisque destitutis formato ; peritheciis sparsis, globosis, brunneis, astomis, parenchymaticis, 1504 latis, setulis flexuosis, septalis, acutis, 150X6%, undique vestilis ; ascis ovatis, Stipitatis, 10X 20%, 8-sporis, aparaphysatis ; sporidiis pellucidis, chlorino- fuligineis, ovatis, medio 1-septatis constrictisque, 20-20 X10-11y, loculo superiore paullulum crassiore ; conidiis numerosis, Sparsis, magnis, 50-100 xX12-15%, cylindraceo-moniliformibus, 5-8 septatis, bete né es … : | | | ni À léeébe À- CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. : 129 intense brunneis, apice obtusis, sensim deorsum attenualis, articulis subglobosis, echinulatis, mycelio abruple ortis. Sur feuilles vivantes du Gynoxis laurifolia. Pichincha. Asteridium Sacc. A. APERTUM Pat. nov. spec A. mycelio nullo ; peritheciis sparsis, globosis dein cupulatis, atris, 300% latis, ostiolo late aperto præditis (404), basim versus setulis nonnulis, rigidis, reclis, radiantibus, brunneis (50X4u) cinctis ; aseis slipitalis claviformibus, 90X10z, 8-sporis, aparaphy- satis ; sporidiis hyalinis, 3-septatis, non constrictis, 18-20X4-5y, * fusiformibus, una fine obtusa. A la face inférieure des feuilles d’un Aralia. Pichincha. Juillet. A. LAGERHEIMI Pat. nov. spec. A. mycelio ex byphis fuscis, repentibus, mollibus, septatis, cylindraceis, 5-7s crassis, hyphopodiis setulisque destitutis .compo- sito, maculas irregulares, latas, fuscescentes formante ; peritheciis atris, sparsis, globosis, 150-2002 latis, aslomis, nonnullis setis rigidis fuscis, apice pallidioribus, 450-2002 longis hirtis ; ascis ela- viformibus 8-sporis, filiformi paraphysatis (120X182) ; sporidiis hyalinis, fusiformibus 8-septatis, utrinque acutis, 35-42X 6-7. A la face inférieure des feuilles d’un Siphocampylos. Banos. Janvier. Parodiella Speg. P ? mecioLoines (Berk.) Wint; Rosellinia Berk. ; Nectria mega- lospora Sacc. Etat ascophore : sur les feuilles d’une plante grimpante à Agua Clara. Septembre. Etat conidifére sur les mêmes feuilies que la forme ascophore et sur celles d’une Clusiacée à Pallatanga et à Puente de Chimho. Septembre. Obs. — La coloration rouge des périthèces est causée par une matière grumeleuse qui les recouvre complètement, cette substance disparait facilement dans les réactifs et les périthèces sont alors bruns comme dans les autres perisporiacées. Le mycelium ne porte pas d’hyphopodies ; les périthèces paraissent se former par l’enrou- lement d’un diverticulum mycélien. Dans la forme conidifère, on 10 M4. Ci 130 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM, observe ces mêmes proliférations mycéliennes, mais, au lieu de s’enrouler sur elles-mêmes et d’anastomoser leurs ramifications, elles donnent naissance à des rameaux courts et libres, se terminant chacun par une conidie ovoiïde, incolore ou à peine brunâtre, simple ou à 2 cloisons et mesurant T0X18. Ces toufles conidifères sont disposées en cercle comme les périthèces, et comme ceux-ci, leurs rameaux sont incrustés de substance rouge. Cette plante nous semble devoir servir de type à un genre parti- culier qui différerait de tous les voisins, par le mode de formation des périthèces et de l'appareil conidifère, plutôt que par la colora- tion rouge de ses organes fructifères. Meliola Fr. M. LAGERHEIMI Gaill. in Rehm. Ascomyc. 1048. Feuilles d’Ilex scopulorum. Panecillo. près Quilo. M. Psipu Fr. Linnea 1830, p. 549. Feuilles de Psidium pomiferum. Pucnte de Chimbo. Septembre. M. ammiGuA Pat. et Gaill. Champ du Venezuela. Bull. Soc. Myc. 1888, p. 104. Sur feuilles de Verbena à San Florencio ; sur Lantana camara à Agua Clara. Août. M. rezLucipA Gaill. Monogr. p. 109, PI. XXII, fig. 1. Feuilles d’un Phaséolée. Puente de Chimbo. Aout. M. ParouiLLarDt Gaill. Monogr. p. 109, PI. XXHIT, fig. 2. Feuilles d’un Piper. San Nicolas. Octobre. M. PLEBEJA Speg. Fung. Puig. n° 238. Feuilles d’un Solanum. Pallatanga. Août. M. sororcuLa Speg. Fung. Puig. ne 230. Feuilles d'£Eupatorium. Puente de Chimbo. Septembre. M. ronruosa Winter in Gaill. Honogr. p. 67, PI. XXI, fig. 2. Feuilles d’un Senecio. Banos. Janvier. Zukalia Sacc. L. rusispora Pat. nov. spec. Z. mycelio ex hyphis brunneis, ramosis, 8-104 crassis, hypho- podiis setulisque deslitutis composito, maculas orbiculares, 2-5 cent. latas formante ; peritheciis densè gregariis, circulos concentricos CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR . _effcientibus globosis, atris, astomis, coriaceis, 200-3002 latis, cel- _ Julis subglobosis, 25-304 in diam. laxissimè contextis compositis ; _ascis claviformibus 150X35-40y, crassè tunicatis, aparaphysalis ; sporidiis hyalinis, fusiformibus, rectis vel curvulis, 3-septatis, 70-85 x 10-142. Sous les feuilles d’un Jnga. San Florencio. Octobre. Capnodium Mts. C. maximun Berk. et Curt. Cuban fungi n° 876. Dans les sores du Polypodium punctatum. Puente de Chimbo. Août. (Leg. Sodiro). Eutypa Tul. E. pHaseLixa (Mig.) Sace. Syll. LE p. 179 ; Sphæria Mig. Syll. n° 859. Tiges mortes de Bambou. Puente de Chimbo. Août. Physalospora Niessk, "Ps. Gyxoxipis Pal. nov. spec. Ph. peritheciis epiphyllis, initio epidermide leclis dein erumper- : + F2 SLR : PTT L s tibus, nigris, globosis, —— millim. latis, ostiolatis, ostiolo vix papillalo, in maculas fuscas orbiculares, 2 - 1 cent. latas, plus minus densè congeslis ; ascis ventricosis, apice truncalis, crasse tunicatis, 100X45z, paraphysibus ramoso-filiformibus obvallatis, 8-sporis ; sporidiis roseo-hyalinis, ovoïdeis, ulrinque acutiuseulis, inæquilateralibus, 2-nucleatis, 28-32 x 10-142. Feuilles du Gynoxis laurifolia. Pichincha. Juillet. Ceratosphæria Niess|. C. microspora Pat. nov. sp. | C. peritheciis nigris, sparsis vel 3-5 congregatis, subglobosis, _ millim. latis, profundè immersis, osliolo stricto, emergente, 4,5-2 millim. longo, glabro ; ascis slipilatis, claviformibus, 30-40X8-10%, 8 sporis, aparaphysatis : sporidiis byalinis, fusifor-. mibus, 1-3 septatis, 10xX 2-32. Sur petits rameaux pourris. Environs de Quito. Juin. tu 132 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Hypoxylon Bull. H. GLoposuu Fr. Nov. Symb. Myc. p. 130 (Phylacia Lév.) Sur troncs pourris. San Nicolas. Octobre. Xylaria Hill. X. PoLYMORPHA (Pers.) Grev. Edin. p. 35. Vieilles souches à Puente de Chimbo. Aout. X. INVOLUTA K1.; X. tabacina Kichx. Sur troncs morts. Puente de Chimba. Août. Thamnomyces Ehremb. T. nosrTrarTus Mitg.; Rehm Ascom, n° 1029. Environs de Quito. Sphærella Ces. et Not. SPH. FRAGARLE (Tul.) Sace. Syll. Pyr. 1, p. 505. Commun sur les feuilles de fraisiers à Quito et à Ambato. SPH. CorFeIcoLA Cooke Journ. Soc. Lin. Bot. XVII, pl. 18, fig. 1-2-3-4. Sur feuilles de caféier. San Nicolas. Octobre. ; SPH. ASTERINOIDES Pat. nov. spec. S. peritheciis nigris, globosis dein cupulalis, . millim. in diam. - coriaceis, apice poro perlusis, sparsis vel 8-12 densè congregalis ; ascis subsessilibus, 58-60X12-15%, aparaphysatis ; sporidiis fusi- formibus, utrinque acutis, hyalinis, medio 1-seplatis, non constric- tis (20-22 X 4-5u). Groupée sur de petites taches rousses à la face supérieure des feuilles vivantes d'une solanée. Pichincha. Juillet. Ophiobolus Riess. O. BarBATUS Pat. et Gaill. Bull. Soc. Bot. Fr. IV, tab. 19, fig. 7. Sur du bois pourri, Puente de Chimbo. Août. Calonectria Sacc. C. ALBOSUCCINEA Pal. nov. spec. C. peritheciis sparsis vel gregariis, ovoideis, 300-4004 latis, succi- neis, undique verrucis pyramidatis, cellulosis, albis, vestitis ; ascis 1 ARR CERN AS F F. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 138 claviformibus, 110>x<20%, 8-sporis, aparaphysatis, sporidiis fusifor- mibus, utrinque acutis, rectis curvulisve, 3-septatis, non constrictis hyalinis, 35 x 8-10u. Sur écorce pourrie. Puente de Chimbo. Août. Nectria Fr. N. RuGISPORA Pat. nov. spec. N. peritheciis gregariis, minutis (3002), obscure rubris, globosis, rugulosis, apice papillatis, ostiolo papillato præditis ; ascis clavifor- mibus (15X12y), 8-sporis, aparaphysalis ; sporidiis ovatis, utrinque acutis, 1-seplatis, non constrictis, echinulatis (22-25 X7-9u). Sur écorce pourrie. Puente de Chimbo. Août. Hypocrea Fr. H. RuFA Fr. Summ. Veg. Sc., p. 383. Sur bois mort à San Nicolas. Octobre. H.? wacuzærormis Berk. et Curt. Cuban Fungi, n° 757. Sur tiges de Chusquea. Punsan près de Banos. Janvier. Claviceps Tul. C. niGricans Tul. Ann. Sc. Nat. 1853, XX, t. IV, fig. 15-22. Sur un Eleocharis au jardin botanique de Quito. Barya Fuck. B. parasirica Fckl Symb., p. 93. Avec une sphériacée à Milegalli. Octobre. Torrubiella Boudier. T. TOMENTOSA Pat. nov. spec. T. perithecia ovato-conica, 4 mm. alta, . mm. crassa, lanosa, albida, densè filamentoso-parenchymatica, ostiolo nudo ochraceo, in stromate lanoso, ochraceo, tenui, sparsa aut cæspitosa. Asci li- neares, longissimi, 600X6-8:, apice capitato, hyalino. Sporæ fili- formes, ascos longitudine æquantes, in articulos 10% long. 1: cr. secedentes. Paraphyses nullæ. Sur un insecte (araignée ?) à la face inférieure d’une feuille d’ar- bre. Puente de Chimbo. Août, Lt APS a Le ai 7 à ae ie a n x! CRE Là 134 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM, Obs.— Espèce voisine de T. aranicidu Boud., en diffère par ses périthèces laineux, non flexueux, ses thèques capitées, ete. Hypocreella Sacc. H. PHYLLOGENA (Mtg.) Speg. F. Arg. Pug. IV, n° 209 ; Hypocrea Mtg. a.— Ascophores : Très communs sous différentes feuilles dans les forêts de Puente de Chimbo. Août. a. — Pycnides : Feuilles de Cestrum. Puente de Chimbo. Obs. — Strome pycnidifère semblable au stroma ascophore ; con- ceptacles immergés ; spermalies nombreuses, incolores, fusiformes, aigues aux deux extrémités, 12X38, renflées au centre en une len- tille réfringente longue de 54. H. SeEGazzinit Sacc. Syll. Pyr. 2, p. 579. Sous une feuille de Légumineuse. Puente de Chimbo. Août. H. Guaranirica Speg. Fung. Guaran. p. 108. Sous les feuilles d’un Cestrum. Puente de Chimbo. Août. Obs. — Nos spécimens sont identiques aux types du Paraguay (Balansa 3546), sauf toutefois la couleur qui est d’abord verdâtre et ne devient noire qu'avec l’âge. Phyllachora Nits. PH. LAGERHEIMIANA Rehm. Ascomyc. 1025. Sur feuilles de l’Ilex scopulorum. Panecillo près de Quito. PH. MARGINALIS Pat. nov. spec. P. stromatibus atris, minutissimis (£- mm. in diam.), dimi- diatis, orbicularibus, convexis, nitentibus, sparsis aut confluentibus; peritheciis paucis; ascis ovoideis, brevibus, subsessilibus (15X18- 202), 8-sporis ; paraphysibus parum distinetis ; sporidiis hyalinis, ovoideis, 13-14X 6-7u. Au pourtour de la face inférieure des feuilles d’un Rhus. Envi- ron de Banos. Janvier. Pa. PHiILODENDRONIS Pat. nov. spec. P. stromatibus suborbicularibus, 3-5 mm. in diam., atris, opa- cis, applanatis, intus albis ; peritheciis immersis, paucis, ovoideis (300 X150%) ; ascis cylindraceis, apice truncatis, basim versus atte- nuatis (130X 6-7), octosporis ; paraphysibus ramosis, mucosis, fili- CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 135 formibus ; sporidiis ovoideis 43X 62, diu hvalinis, demum pallidis- simè-fuligineis. Sur les deux faces des feuilles d’un Philodendron ; les stromes sont entourés d’une pelile auréole jaune. PH. TRIUMFETTÆ Pat. nov. spec. P. stromatibus sparsis, minutis £a mm.), convexis, rugulosis, opacis, nigris, 2-3 locularibus, in maculas minutas, rufescentes, in- silis ; ascis subeylindraceis, stipitatis, 60-80 X 10-154, 8-sporis, fili- formi paraphysatis; sporidiis hyalinis, ovoideis (10X6-7u). Sur les deux faces des feuilles d’un Triumfella. Banos. Janvier. Microthyrium Desm. M. Meuiozaru Pat. nov. spec. M. peritheciis gregariis, dimidiatis, orbicularibus, margine sinua- Us, 130-1604 latis, tenuissimé membranaceis ; radiatim contextis, brunneis, poro minuto pertusis; ascis ovato-clavatis, sessilibus (50X 13-162). 8-sporis, aparaphysatis ; sporidiis hyalinis, elongato- claviformibus, utrinque obtusis, 4-septatis, 15X 3-4, vix constric- tis; mycelio fusco-brunneo, radiatim membranaceo. Sur les gros filaments du rmycelium de différentes melioles. Puente de Chimbo, Milegalli. CHAMPIGNONS IMPARFAITS. Phyllosticta Pers. Pu. Cincaoxx Pat. nov. spec. P.amaculis exaridis, sparsis vel confluentibus, 4-8 millim. latis, quadrangularibus ant irregulariter 5-6-gonis, ochraceis, augusti brunneo-marginalis; perithectis epiphyllis, 80-100u latis, brunneis; sporulis hyalinis, ovoideis, bigultulatis, 7 X2p. Feuilles vivantes d’un Cinchona. San Nicolas. Octobre. Ascochyta Lib. A. BaccHariDis Pat. n. sp. A. peritheciis atris, innalis dein erumpentibus, aggregatis subcon- fluentibus, ostiolo lato præditis, maculas latas, bullaceas, atras effi- 136 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. cientibus, basidiis vix perspicuis ; sporulis hyalinis, rectis, ovoideis 30-40 X8-10%, utrinque obtusis, 1-septatis, non constrictis. Très-commun à la face supérieure des feuilles de Baccharis aux environs de Quito. Juin. Septoria Fr. S. EXOTICA Speg. Fungi Argent. IF, n° 107. Feuilles d’un Veronica. Jardin botanique de Quito. S. NicoTIANÆ Pat. nov. sp. S. maculis sparsis aut confluentibus sepe totum folium occupan- tibus, orbicularibus vel irregularibus, concentrice zonatis, 6-15 mil- lim. latis, e brunneo albidis, strictè rufo-cinctis ; peritheciis hypo- phyllis, rarius epiphyllis, ovoideis, coriaceis, brunneis, pellucidis, latè apertis, 90-1404 latis; Sporulis numerosis bacillaribus, hyalinis rectis vel flexuosis, utrinque aculis, 3-4 septatis, 50-55 x 2-3y. Botryodiplodia Sacc. B. TaroBromzx Pat. n. sp. B. peritheciis gregariis, 2004, latis, atris, plus minus villosis, Stromate villoso, alro, junetis ; basidiis elongatis; hyalinis (30y) api- cem versus incrassalis ; sporulis elliplicis, {-seplatis, hyalinis dein brunneis, 25-35 X 12-15. Sur le fruit d’un Theobroma qu'il entoure d'une croute noire. S. Domingo de Colorado. Août. Aschersonia Mig. À. DISCIFORMIS Pat. n. sp. A. stromate viridi, sessili, truncalo, 5-8 gono, 1-2 millim. lato, —Lmillim. alto, apice plano disciformi ; peritheciis paucis (5-6), di- sco stromatico immersis, fuscis ; sporulis fusoideis, acutis, hyalinis, medio spurie septalis, 15-18X2-3y. Sur feuilles de Cestrum. Puente de Chimbo. Août. Pestalozzia de Not. P, Psipir Pat. Journ. of Mycol. 1892, Sur fruits de Psidium pomiferum. Pallatanga. Septembre. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. Asteroma DC. À. GEOGRAPHICA (D C.) Desm.; Sphæria D C. Feuilles d’un Alchemilla. Pichincha. Juillet. Cercospora Fres. C. ARRACACHÆ Pal. nov. sp. . C maculis nullis ; cæspitulis hypophyllis, minutis ; hyphis erec- tis, 5 6 fasciculatis. basim versus inflatis, torulosis, apice truncatis, plerumque simplicibus, fusco-brunneis, 50X8-10z; conidiis hyali- nis, elongalis, rectis vel curvulis, utrinque attenuatis, demum tri- __ septatis (38-48xX 7-9). 4 Feuilles d’un Arracacha. Entre Yervas buenas et Pangor. Sep- - tembre. | hi. | Ramularia Ung. £ > R. Oxazmis Farl. Appal. III, p. 251. 5 Feuille d’un Oxolis. Pichincha. Juillet. ; Cladosporium Link. a C. sPoxGiosux Berk. et Curt. Cuban Fungi, n° 638. Epis d’un Eragroslis. Quito. Août. | Trichothecium Link. E T. roSEUM (Pers. Lk. Obs. myc. I, p. 16, f. 27. à Sur une araignée morte. Pallatanga. Septembre. set dE us MU Helicomyces Link. H. ANGuISPORUS Pat. nov. spec. E; ke H. cæspitulis innatis dein erumpentibus, effusis, pulverulentis, albis, 1-2 centim. latis, suborbicularibus ; hyphis hyalinis gracilibus (100-200X3:) sursum liberis, apice sæpe incrassatis, deorsum in À stromate albo (1002 crasso) conjunctis ; conidiis subsessilibus, co- FE piosis, hyalinis, vehementer curvulis vel in spira unica convolutis, apice attenuatis, non septatis, mullinucleatis, 10-154 crassis, 55-602 longis ; diametro loto conidio convoluto 30-402. Sur le fruit d’une lauracée. Pallatanga. Septembre. 138 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Stilbum Tode. S. FLAVIDUM Cooke. Journ. Lin. Soc. Bot. XVIIL, pl. 18, fig. 5. Feuilles de caféier. San Nicolas. Octobre. Isaria Pers. L. SpxiNGum Schw. Syn. fung. carol., p. 126. Chrysalides de papillons. San-Nicolas. Octobre. T. ARACHNOPHILA Ditm. in Sturm. D. C. F1., t. 55. Sur des araignées. San Nicolas, Puente de Chimbo. Août et Oc- tobre. Obs. — Cette espèce varie à mycélium blanc et à mycélium sul- furin. Cladosterigma Pat. nov. gen. Fungi biophili, folicoli, gelatinosi, clavariæformes, hymenio ba- sidifero undique vestiti; basidia-clavala 1-sterigmatica ; sterigmata brevia apice dendroideo-ramosa ; sporulæ hyalinæ, simplices. C. FusisporA Pat. nov. spec. C. clavulis hypophyllis, cylindraceis, cæspitosis, gelatinosis, pel- lucidis, albis, simplicibus, aut furcatis vel variè ramosis, apice obtusis 1 millim. altis, e sclerotio innato, nigro, En millim. lato, ma- cula rufa sparsa aut confluentia 2-8 millim. lata insito, ortis ; trama rigida, filamentoso-gelatinosa ; basidiis claviformibus, deorsum atte- nuatis, sursum obtusè-rotundatis, 10-13X64 ; sterigmala 4-64 alla denticulato-ramosa ; conidiis fusiformibus, elongatis, utrinque acu- tis, guttulatis, 16-20X5-6y. Sur les deux faces des feuilles vivantes d’une Myrtacée. Pallatanga. Septembre. Obs .— L'hyménium est analogue à celui des Clavaires, mais le stérigmate rameux, rattache cette plante aux tuberculariés. Hymenula Fries. I. Musæ Pat. nov. spec. H.sporodochiis subgelatinosis, calvis, lentitormibus roseo-carneis, MNT \ D 4 —-—millim. latis, gregariis, contextu parenchymatico, albo ; spo- à g''iRILe rophoris erectis, stipalis, cylindraceis, apice attenuatis (15-20 x 3-4u), monosporis ; couidiis ellipticis, hyalinis, 10-15 X4-5y. Sur des bananes achetées au marché de Quito. Novembre. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. Tubercularia Tode. T. vuzGaris Tode Meckl. I, p. 18. Sur écorces d'arbres. Banos. Janvier. Hyphostereum Pat. nov. gen. ; Sporodochia cupuliformia, coriacea, laetè colorata ; hymenio de- finite infero; conidia ovoidea, hyalina, e sporophoris bacillaribus PE OA. | H. PENDULUM Pat. nov. spec. - H. sporodochiis sparsis, pendulis, sessilibus vel substipitatis, 3-5 millim. latis, albo-roseis, villosis, margine strialo, crispato-la- cerato ; hymenio saturatè incarnato, concavo, levi ; basidiis bacil- laribus (30x32), stipatis, apice truncatis, monosporis ; conidiis _ hyalinis, ovato-fusiformibus, 8-10X2z, 1-2 gultulatis ; contextu fi- _ broso, albo. Sur bois mort. Guapolo. Mai. Epicoccum Link. is : L/ FAR E. PuRPuRASCENS Ehrh. Sylv., p. 12. É Feuilles de canne à sucre. San Nicolas. Août. el E EXPLICATION DES FIGURES. Æ, PLANCHE XI. ‘4 I. Helicoglwa Lagerheimi, port gr. nat. ‘n 1a — — basides à différents états de développement. D … ao — — spores. - 4 Ac — _ spores en germination , avec promycelium et ‘n % conidies. ‘A 1d — — conidie isolée. Ë Il. Heterochæte andina, port gr. nat. 4 2a — — port grossi. | PP 0— — disposition des soies sur l'hymenium. De a — — basides à divers âges, # 2d. — = spores, 140 N, PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. JIL. Stereum Riofrioi, port gr. nat. IV. Zukalia fusispora, spores. V. Cercospora Arracachæ, touffe de filaments conidifères. Sa — — conidies. + VI. Hyphostereur pendulum, port gr. nat. 6a — — port grossi. 6b — — port grossi, face hyménifère. 6c =: — Qcoupe grossie, 6 d — — basides. 6f — — spores. VIL. Aschersonia disciformis, port grossi, vu en dessus. Ta — = coupe longitudinale grossie. 7b — _— spores. PLANCHE XI. I. Dimerosporiwm moniliferum, port gr. nat. d'a — —— thèques. 1b —_ — spores. ae — — un poil du périthèce. 14 — — mycelium et conidies. II. Excroissances causées par le Protomyces andinus sur une tige de Bidens andicola. IT. Cladosterigma fusispora, port gr. nat. 3 4 — — vu en dessus avant le développement des cla- vules. 3 b — — port grossi: 3c — — port grossi, coupe longitudinale. 3 d — — basides. 3f — — conidies, IV. Helicomyces anquisporus, spores. V. Parodiella melioloides, spores des thèques. 5 a - — conidies en place sur le mycelium. D b — — une conidie adulte isolée. Fe MT pe D: € er un ….. ES + Note sur les Morchella bohemica Krmb. et voisins Le e Par M. Em BOUDIER. Quand Krombholtz décrivit et figura sous le nom de Morchella _ bohemica le champignon morchelliforme qu'il avait trouvé dés 1838, _ et le rangea dans ce genre, il est probable qu'il avait attaché plus _ d'importance à son port, qu'à l'adhérence toute centrale du chapeau | äu stipe. Ce caractère qu'il a figuré, lui avait sans doute paru moins _ important que les rusosités plus ou moins alvéoliformes du chapeau. Depuis, presque tous les auteurs ont accepté ce classement, et un bien petit nombre à ma connaissance, anciens déjà, ont eu Ébind à l'imertion de çe chapeau et ont placé ces espèces parmi les … Verpa- Parmi eux, je citerai Leveillé, en 1847, et avant lui Vittz- dini, en 1835, pour son Verpa sperissa En présence de l’antorité de ces deux savants, et de l'acceptation postérieure à peu près uni- verselle du de Morchella comme genre, j'ai voulu éclaircir celle question et c’est le résultat de cet examen que je viens pre- senler ici. Le Morchella bohemics est très rare en France. On l'y a cepen- daet rencontré plusieurs fois, même aux environs de Paris, où M: Bouteille, le premier, l'a trouvé près de Magny, puis M. Leveillé, à Meudon, puis, eafs, il 2 été récolté dans un parc près de Gisors, croissant sur une souche en décomposition. Pour moi, malgré des recherches persévéranies depuis un grand nombre d'années tant dans les terrains siliceux que calcaires, il à jusqu'ici échappé à mes recherches, et à mon grand regret je n'ai pu l’étudier qu'à Fétat sec dans les herbiers publics ou privés, ce qui me laissait toujours quelques doutes, 8e pouvant sacrifier les échantillons comme je Fanrais voulu. Enfin, celle année, grâce à l'obligeance toute amicale de MM. Bresadola et Palouillard, qui m'ont envoyé quelques échantillons du Werchella bispora Sorok, espèce considérée comme bien voisine du bohemica, et m'ont permis d'en disposer complètement, j'ai pu, par des coupes nombreuses et répétées, m'assurer de la nature exacte de ces champignons et pouvoir afür- mer de la mamière la plus positive qu’on doit les ranger dans les Verpa et non dans les Morilles. 142 EM. BOUDIER. En effet, non seulement le chapeau est libre dans toute son étendue et fixé seulement par son centre au pédicule comme on le voit pour les Verpa, ce qui, pourtant, ne m’eut pas paru suffisant, si les alvéoles avaient été celles des Morilles, mais encore les plis du chapeau si nombreux chez les premiers et si souvent anasto- mosés ne forment pas des alvéoles distinctes analogues à celles des seconds, mais ne sont que de simples plissements d’un même hyménium, car les coupes nombreuses que j'ai pu en faire n’ont démontré qu'ils étaient fertiles sur les arêtes principales, ce qui n’a pas lieu dans le genre Morchella où ces alvéoles, quelquefois très allongées, sont réunies en un chapeau commun, et forment autant d’hyméniums distincts plus ou moins nombreux, souvent plissés eux-mêmes en alvéoles secondaires dont les crêtes sont alors fertiles dans toute leur étendue. Ce caractère du manque de thèques et de spores sur les arêtes principales chez les Morilles, que j'ai déja antérieurement établi dans mon essai de classification des Pézizes, mais que déjà Vittadini avait remarqué, est un caractère important qui fait des Morilles des Pézizes composées et sépare nettement les premières du Verpa et des Helvelles chez lesquels le chapeau est formé d’un seul hyménium plus ou moins lisse ou ondulé. Pour le Horchella bohemica et ses voisins bispora et gigaspora qui n’en sont proba- blement que des formes, si même ils en sont distincts, et aussi pour le Verpa speciosa de Vittadini que Quélet y réunit, on trouve ce caractère parfaitement indiqué déjà par Krombholtz, Corda et tous les auteurs, puisque lous mentionnent le chapeau comme bordé inférieurement d’un limbe blanchâtre. Or ce limbe ou hordure blanchàätre qui existe toujours est la marge évidente de l'unique hyménium qui forme le chapeau, marge bien caractérisée par l'absence de toute thèque, c’est-à-dire par sa stérilité. Mais ce caractère important qui, à lui seul, expliquerait déjà l'éloignement de ce genre des morilles et auquel on n’a pas fait jusqu'ici assez d'attention, n’est pas le seul à ajouter à l'absence de la pluralité d’hyméniums sur un même chapeau, il y en a encore un tout aussi important et tiré du pied, qui, au lieu d’être entè- rement creux et vide comme dans tous les Morchella, est ici rempli d’une moëlle flocconneuse, bien signalée par presque tous les auteurs et qui est encore un des caractères des Verpa. A ts MORCHELLA BOHEMICA. 143 Je ne vois donc pas de raisons pour éloigner ces champignons de ce genre et l’on ne peut même que s'étonner de son adjonction aux morilles dont ils ont à première vue un peu l'aspect, il est vrai, mais dont ils n’ont aucun des caractères. Cependant si je reconnais la nécessité de retirer des morilles, les Morchella bohemica et voisins et de les placer dans les Verpa, je ne puis me dissimuler qu'il y a des différences assez consi- dérables avec ces derniers qui expliquent jusqu’à un certain point leur éloignement de ce genre. D'abord la taille et l'aspect plus morchelloïde, puis surtout les thèques paucispores et la forme comme la grandeur de ces spores. Ces caractères qui ne sont peut- être pas entièrement génériques me semblent cependant être pris en considération et exiger la création d’un sous-genre pour lequel je proposerai le nom de Ptychoverpa, fondé non seulement sur les plissements alvéoliformes de l'hyménium, mais aussi sur les thèques paucispores, les paraphyses plus rares et plus courtes et surtout par les spores tout à fait différentes de celles des deux genres, bien plus grandes, plus allongées, souvent un peu courbées, forme des . plus rares chez les Discomycètes operculés, où ces organes sont presque toujours fort réguliers et équilatéraux, contrairement à te que l’on rencontre si fréquemment chez les inoperculés. On a décrit comme espèces distinctes,outre le Worchella bohemica Krombh. dubia Lév.. les M. bispora Sorok, ou bohemira Var. bispora, et le M. gigaspora Cook, dont j'a parlé plus haut. Le Dr Quélet’en rapproche encore le Verpa speciosa de Vittadini. Quand on examine ces espèces en consultant les descripuons des auteurs, on les trouve différentes, soit par la taille des spores, soit par leur nombre dans chaque thèque qui varierait de deux à huit. Or, il est remarquable que toutes celles que j'ai examinées en nature, soit sous le nom de bohemica, soit sous les autres dénomi- nalions, se sont toujours montrées comme bispores, ce qu'avait déjà remarqué Desmazières pour M. bohemica, et toutes avec des spores de grande taille, c'est-à-dire mesurant 80: et plus comme lindi- que Cooke pour gigaspora, et non de 50 à 60 comme on les donne généralement. Je me demande si quelquefois ces différentes espèces ne repo- seraient pas sur des observations défeclueuses comme celles qui pourraient avoir élé faites trop superficiellement sur des échantil- 144 PRILLIEUX. lons secs et sans le secours de l'acide lactique et s’il n’y aurait qu'une seule et même forme, le Verpa bispora qui, dans ce cas, devrait prendre le nom primitif bohemica. Je fais des réserves tou- tefois pour le V. speciosa Vitt. que je n’ai pas vu en nature et dont la belle figure donnée par son auteur (Tab. XV, fig. VI) me paraît tellement différer de celle de Krombholtz et de Corda, générale- nent très bonnes aussi, que j'ai peine à les réunir comme le fait Quélet. Il n’y aurait rien d'impossible à ce qu'une espèce se rencontre à 2 ou 4 spores, mais celte variation de nombre est déjà toujours rare, à plus forte raison pour se montrer octospore. Il serait donc à souhaiter, pour éclaircir ces doutes, que les mycologues qui se trouveraient à même de répéter ces observations, le fassent sur des spécimens vivants si c’est possible, ou sur le sec employant alors l'acide lactique qui réussit si bien comme on le sait pour redonner l'apparence de la vie aux organes desséchés des champignons et empècherait ainsi la confusion qui peut se produire dans un examen trop précipité, par suite de l'accolement de plu- sieurs thèques. «Mais il est au moins curieux que lous les échantillons que j'ai pu examiner, à quelques espèces qu'ils appartiennent, présentassent tous, mème taille et mème nombre de spores, et c’est un fait que j'ai tenu à signaler pour éclaircir la question. 9 juin 1892. \ Maladie des Artichauts produite par le Ramularia Cynaræ Sacr. Par M. PRILLIEUX. La culture des arlichauts de primeur a, dans les environs de Per- pignan, une importance considérable ; le professeur départemental d'agriculture des Pyrénées-Orientales, M. d'André, évalue à # ou 5 mille hectares la surface qu’elle occupe dans la banlieue de cette ville. ” BAMULARIS CYNARAE. 15 Dans le mois de mars de celle année, une maladie jusqu'alors neonaue dans le Roussillon à frappé ces cultures d'artichant : dans beaucoup de plantations, la récolte à été réduite à néant. La perte à : mètre. Elles sont de couleur srisätre et \ 272 leur surface parait NRA AL revélue d'une effo- | & : (19 2 \ rescence blanche. a. VV \ | Elles se dérelop- t RL. + | pent en si grande er e RAA \ quantité qu'elles : ; 7 sont serrées les unes / 7 2 < d contre les anires au ; 7 point de se confon- é dre par leurs bords en plaques irrésu- L V4 \ / 4 D bières qui couvrent presque foule la \ { surface de la feuille. Au bout de quelque de. temps, elles devien- . / sent d'un gris bru- L { eo nôtre ef foule la E- f—= 0 feuille se dessèche. Famlaris Cysaras, Sac. Les pieds d'anti- chaut couverts de feuilles mortes que la maladie à ainsi inées ne peuvent plus pour- rir les nombreuses têtes qu'ils portent ; 10, 45 el jusqu’à 20 têtes 146 PRILLIEUX. par pied, sont perdues pour le cultivateur.C’est un véritable désastre qui peut se chiffrer par plusieurs centaines de mille francs. Les feuilles d’arlichaut qui ont été adressées au Laboratoire de Pathologie végétale par M. d’André,portaient en quantité, sur toutes les taches, des fructificalions du Ramularia Cynaræ Sacc. Les conidies cylindriques simples ou souvent uni-septées rare- ment 3-seplées sont portées tantôt par des conidiophores assez courts, tantôt à l'extrémité de filaments grêles très allongés et rami- fiés, comme l'indique M. Saccardo dans la description qu'il a donnée de la plante (Wich. T, 536 et Syll. fung. IV, 208); mais la figure du Ramularia Cynaræ, publiée dans ses Fungi Llalici, fig. 997 (1), ne représente pas cette particularité très frappante sur les échantillons adressés au Laboraloire.de Pathologie végétale. M. Saccardo a créé le Ramularia Cynaræ sur des spécimens qui lui avaient élé adressés de Saintes par notre confrère, M. Brunaud. Il ne dit pas que ce champignon cause des dommages aux cultures tout en donnant à entendre qu'il est parasite, car il indique comme habitat : in foliis nondum emortuis Cynaræ Scolymi. J'ai demandé à M. Brunaud si dans les environs de Saintes on avait constaté des dégâts causés par ce champignon dans les cultures d’artichaut. Il m’a répondu qu'il l'avait trouvé sur les feuilles infé- rieures, c’est-à-dire qui devaient bientôt mourir el qu’il ne pensait pas qu’il en fut résullé de dommages pour les cultivateurs. Les conditions différentes de culture et de climat en ont fait cette année, dans le Roussillon, un parasite redoutable. C’est un fait in- téressant à signaler. M. d'André renseigné sur la nature du mal a dû faire l’essai de divers modes de traitement ; mais il est probable que, en tout cas, la sécheresse de la saison a dû arrêter les progrès du mal. (1) C’est par erreur que l’on a imprimé dans le Sy/l. fung. le renvoi à la tab. 597. 9 juin 1892. D à és; addii bis er dis à L.' 462 s ». < 3 4 Sur quelques points relatifs à la physiologie du Penicillium Duclauxi Delac. Par MM. BOURQUELOT & GRAZIANI. Le Penicillium Duclauxi est une moisissure décrite récemment - par M. le Dr G. Delacroix (1) et dédiée à M. le professeur Duclaux, qui l'avait remarquée dans des raisins de Tuuisie en fermentation. Cette espèce donne naissance, comme d’autres Penicillium, à deux sortes d’anpareils conidiféres : d’une part, à des filaments simples portant des rameaux secondaires, qui produisent à leur extrémité plusieurs stérigmates se terminant eux-mêmes par une chaîne de conidies ; d'autre part, à des sortes de clavules en massue résultant de la juxtaposition d’un grand nombre de filaments qui émergent isolément de la masse à la partie supérieure et végètent ensuite comme les précédents. Mais, ce qui caractérise, à première vue, le P. Duclauxi, lout au moins dans certains milieux de culture, c’est la production abon- dante des clavules qui donnent à l’ensemble laspect d’un groupe de petites mousses. Cette végétation luxuriante nous avait fait supposer que le P. Duclauxi devait pouvoir se cultiver,à la manière de l’Aspergillus niger, sur le liquide de Raulin qui est,comme l’on sait, une solution aqueuse dans laquelle il n’entre, outre l'acide tartrique et le sucre de canne, que des sels minéraux (2). Grâce à lobligeance de M. Delacroix nous avons pu tenter des essais dans celte direction et nous n'avons pas tardé à constater que ces cullures réussissent parfailement à la température de 30 degrés et même à une température plus basse. Il était dès lors pos- sible de faire quelques recherches précises sur la physiologie de celte moisissure. Jusqu'ici, nous ne nous sommes occupés que des deux questions (1) G. Delacroix : Espèces nouvelles de champignons inférieurs. Bulletin de la Société mycologique de France, t. VII, p. 104, 1891. (2) J. Raulin : Etudes chimiques sur la végétation, 1870, p. 115. 148 BOURQUELOT ET GRAZIANI. suivantes : 1° Le P. Duclauxi produit-il, comme d’autres moisis- sures, des ferments solubles et quels sont ces ferments solubles ? 20 Le remplacement du sucre de canne,qui entre dans la composi- tion du liquide de culture,par une quantité équivalente d’une autre malière sucrée a-t-elle de l'influence sur la végétation de ce Peni- cillium ? I. — RECHERCHE DES FERMENTS SOLUBLES. La production de ferments solubles par certaines moisissures est un fait connu déjà depuis plusieurs années. L’Aspergillus niger cultivé sur le liquide de Raulin secrète à la fuis et abondamment de la diastase (amylase) et de l’invertine (sucrase) (1). Dans les mêmes conditions le Penicillium glaucum produit beaucoup d’invertine et une petite quantité de diastase (2). Chez ces deux espèces les ferments solubles restent d’abord à lin- térieur des cellules et ce n’est guère que lorsque la cullure est arrivée à malurilé qu'on les voit se répandre dans le liquide sous- jacent. Si donc, à celle époque de la végétation, on enlève, à l’aide d'un siphon ou tout autrement, le liquide de culture et si on le remplace par de l’eau distillée, celle-ci ne tarde pas à se charger des ferments solubles produits par la moisissure et l’on a ainsi une solution fermeniaire dont on peut étudier les propriétés, Le P. Duclauxi et le P.glaucum étant deux espèces très voisines, il y avait donc lieu d'examiner tout d’abord si la première de ces moisissures cultivée sur le liquide de Raulin et arrivée à maturité laisse passer, comme la seconde, à travers ses membranes, de l’in- verline ou de la diastase. Exp. I. — On ensemence du liquide de Raulin contenu dans une cuvette plate avec des spores de P. Duclauxi et on porte la cuvette dans une étuve dont la température est réglée à 30°. La germination des spores se fait rapide- ment et, au bout de 4 jours, la moisissure est en pleine végétation, formant à la surface du liquide une membrane couverte de fructifications. À ce moment on siphone le liquide sous-jacent et on le remplace par de l’eau distillée. (1) Duclaux : Microbiologie, pp. 193, 195 et 220. (2) Em. Bourquelot : Recherches sur les propriélés physiologiques du mal- tose. Journ. de l'anatomie et de la physiologie, 1886, p. 162 (p. 34 du tirage à part). AR ENT DNS A À ER 7 TT PHYSIOLOGIE DU PENICILLIUM DUCLAUXI. 149 Au bout de 18 heures, on enlève une certaine quantité de cette eau qui a séjourné sous le thalle du champignon. Elle est neutre au tournesol. On en mélange une portion avec de l'empois d'amidon, et une autre portion avec une solution de sucre de canne pur à 5 p. 0/0, après quoi on abandonne les deux mélanges dans le laboratoire (température : 14 à 15°). 2% heures après on constate que ni l’un, ni l'autre des deux mélanges ne réduisent la liqueur cupro-potassique. 1l n’y a donc eu d'action dans aucun cas ; l'empois n'a pas été saccharifié et le sucre de canne n'a pas été inter- verti. : Les mêmes essais sont répétés avec de l'eau ayant séjourné 42 heures sous le thalle de la moisissure. Mêmes résultats négatifs. Le P. Duclauri cultivé comme il a été dit et considéré au moment où il est en pleine fructification ne laisse donc passer dans le liquide sous-jacent ni diastase ni invertine. Exp. IL. — Dans une culture analogue à la précédente, on remplace le liquide de Raulin par une solution de sucre de canne à 5 p. 100 et on reporte la cuvette dans l'étuve maintenue à 30. La rotation de la solution sucrée était de 4° 48° au moment de la mise en train de l'essai. On 2 prélevé à trois reprises une petite quantité de cette solu- tion et on a trouvé successivement comme déviation au polarimètre : Après 6 heures + 4, 4 / — 18 heures + 2°, — 42 heures + 0°, 10° Le sucre de canne à donc été consommé par la moisissure dans un temps relativement court : très lentement d’abord, puis beaucoup plus vite. Ces diverses solutions ont d’ailleurs été essayées à la liqueur cupro-polas- sique et il a été constaté qu'elles ne déterminaient qu'une réduction extrême- ment faible de l’oxyde cuivrique. Enfin une portion du liquide sucré prélevé au bout de 6 heures a été con- servé pendant 30 heures. Au bout de ce temps son action sur la lumière pola- risée n'était pas modifiée. Ainsi, même dans le cas où, au lieu de remplacer le liquide de Raulin par de l’eau distillée, on le remplace par une solution de sucre de canne, il ne passe pas d'invertine dans le liquide sous- jacent. Mais ces diverses expériences n’établissent pas que la moisissure ne produit pas de ferments solubles. Ceux-ci peuvent, en effet, rester à l'intérieur de la cellule et y exercer leur action. Pour étu- dier ce point, nous avons fait l’essai suivant : | + La os La: sitio 2 di: É Poe . ch r L pe 150 BOURQUELOT ET GRAZIANI. Exp. IIL. — Plusieurs cultures de P. Duclauxi arrivées à maturité sont desséchées à basse température (82°), puis triturées avec du sable lavé et un peu d’eau distillée. On exprime, on précipite avec l'alcool, on recueille sur un filtre, on lave le précipité avec de l'alcool et on le dessèche à 30 degrés. On reprend le précipité par l’eau, on filtre, enfin on ajoute une partie du liquide filtré à de l'empois d’amidon et une autre partie à une solution de sucre de canne pur. L’empois n’a pas été saccharifié, mais le sucre de canne s’est interverti len- tement. En effet la rotation du liquide sucré qui était de 5°, 20° au moment du mélange n’était plus que de 3, 10° après 12 heures de contact à la tempéra- ture de 12°. Cette interversion a été évidemment produite par de l’invertine. En résumé on peut tirer des expériences qui précèdent, les con- clusions suivantes relativement au P. Duclauxi cultivé sur du liquide de Raulin : 1° Le P. Duclauxi ne produit pas de diastase (amylase); 2 il produit de l’invertine, mais, jusqu’à l’époque de la maturité et même au moment où la plante est en pleine fructification, il n’en passe pas dans le liquide de culture. Cette production d’invertine est encore corroborée par ce fait constaté par nous, que les spores de ce Penicillium germent facile- ment dans de l’eau ne renfermant que du sucre de canne. On sait, en ellet, que les spores de certains champignons qui ne produisent pas d'invertine ne germent pas dans ces conditions (1). II. — INFLUENCE DE LA NATURE DE LA MATIÈRE SUCRÉE SUR LE DÉVELOPPEMENT DU P. Duclauxi. La nature de la matière sucrée, ou pour parler d’une façon plus générale, de l'hydrate de carbone introduit dans le liquide de Raulin n’est pas indifférente au développement de la moisissure que l’on cultive. L’Aspergillus niger se développe abondamment lorsque ce liquide a été préparé selon la formule exacte qui en a été donnée primilivement, c’est-à-dire lorsque la matière sucrée qu'il renferme est du sucre de canne. Il en est de même lorsqu'on remplace le sucre de canne par l’un des hydrates de carbone suivants : glucose, maltose, lichénine, inuline ; mais il en est tout autrement lorsque cet hydrate de carbone est, par exemple, de la dextrine ou du lac- (1) Voir pour le Mucor Mucedo : Gayon. Bull. Soc. chim. XXXI, 1879 et Em. Pourquelot, in loc. cit., p. 36 du tirage à part. PHYSIOLOGIE DU PENICILLIUM DUCLAUXI. 151 = tose (1). Dans ces dernières conditions, la germination des spores est très difficile et le développement s'arrête au bout de quelque temps. Le P. Duclauri, ensemencé dans des liquides de Raulin ne dif- férant entre eux que par la nature de la matière sucrée, nous a donné à observer des particularités analogues à celles dont il vient _ d’être question pour l’Asp. niger. Les cultures ont été faites à 30 - degrés. ë I. Liquide de Raulin sans sucre. — Les spores germent dès le premier « jour ; mais le développement s'arrête bientôt ; quelques filaments seulement Eu donnent des comdies. Il. Liquide de Raulin (formule ordinaire).— Le liquide de Raulin étant fortement acide, le sucre de canne qui entre dans sa composition s’interyertit en partie, même à la température ordinaire. Il s'intervertit totalement si, pour le stériliser, on maintient le liquide un quart d'heure à vingt minutes à la tem- Br pérature de l'ébullition.Ce n’est donc pas du sucre de canne pur qui se trouve dans le liquide de culture, mais un mélange de sucre de canne et de sucre interverti dans le premier cas et du sucre interverti dans le second. Quoi qu'il en soit le P. Duclauxi se développe bien dans le liquide de Raulin stéri- lisé ou non. La germination des spores est normale, c'est-à-dire que les spores > se gonflent d'abord de façon à acquérir un volume double de leur volume LR” 7 primitif (fig. A), puis émettent des fila- bc So A nc. ments germinatifs ; la membrane qui se forme à la surface du liquide ac- quiert une certaine épaisseur ; enfin, les clavules se produisent abondam- ment. UT. Liq.de Raulin avec mannite. — Si au lieu de sucre de canne, on met de la mannite, la germination des spores se fait comme dans le cas précédent.On a une culture régulière; mais les conidies se forment plus rapidement. En outre, la membrane reste d'une minceur extrême et sans consistance. 11 ne se développe qu'un très petit nombre de clavules dont l'apparition est très tardive. n. Fac. !.— Grossissement 30. . IV. Lig. de Raulin avec lactose. — Germination des spores, puis arrêt = de développement. V. Liq. de Raulin avec galactose. — La culture s'arrête également dès D. après la germination; mais celle-ci présente des caractères très particuliers. (L) Em. Bourquelot, loc. cit., p. 32 du tirage à part. A. 16 BANÉS LE Sn, dl ELU C'AMANR 192 BOURQUELOT ET GRAZIANI. La spore se gonfle énormément, et son diamètre devient six à sept fois plus grand que le diamètre primitif (fig. 2). FR VI. Liq. de Ravlin avec galactose et 16. glucose. — Si on remplace le sucre de FA canne non plus par du galactose pur, mais par du galactose additionné d'une petite quantité de glucose (1 gramme de glucose pour 5 grammes de galactose), la germi- nation des spores se fait normalement et le développement se poursuit régulière- ment, quoique plus lentement qu'avec la F1G. ?.— Grossissement 340. liq. de Raulin ordinaire, Néanmoins, il ne se produit presque pas de clavules. La végétation de la moisissure a lieu aux dépens des denx sucres présents dans la liqueur. Dans notre expérience, en effet, le liquide de culture analysé au commencement du huitième jour ne renfermait plus que 5 gr. 6 de matière sucrée (dosée par la liq.de Fehling) sur 12 gr. (galactose 10 gr., glucose 2 gr.) qu'il contenait primitivement, Les recherches qui précèdent montrent suffisamment l'influence de la nature de la matière sucrée sur le développement du P. Du- clauxi et même sur ses caractères morphologiques. En particulier, il parait en ressortir que la production des clavules est d'autant plus abondante que la matière sucrée convient mieux au développement de la moisissure. Ces recherches font voir en outre que, dans certains cas, une matière sucrée (galactose) qui ne parait pas assimilable, le devient lorsqu'on l’additionne dune petite quantité d’une autre matière sucrée facilement assimilable (glucose). On retrouve ici, pour le P. Duclauxi et le galactose, ce qui a été observé, il y a plusieurs années, par l’un de nous pour la levüre el cette même matière sucrée (1). (1) Em. Bourquelot : Sur la fermentation alcoolique du galactose. J. de Pharm. et de chim., t. XVIII, p. 337, 1888. LE CHANCI MALADIE DU BLANC DE CHAMPIGNON REMARQUES SUR LA CULTURE D'AUTRES ESPÈCES QUE LE CHAMPIGNON DE COUCHE. Par M. Julien COSTANTIN. Depuis une époque très reculée, les maraichers savent fabriquer le blanc de champignon : déjà, sous Louis XIV, Tournefort (1) dé- crivait la méthode employée à celte époque pour lobtenir avec une précision qui ne laisse rien à désirer : Culture sous Louis XIV. — « Voici le secret pour faire venir les champignons promptement et en abondance sur les couches. Avant que de les couvrir de terreau, on y enfonce à la hauteur d’un pied et à la distance de trois pieds en trois piels sur la même ligne, une rangée de lardons gros comme le poing. Ces lardons sont des morceaux de fumier préparé comme lon va dire, et c’est proprement semer les champignons que de larder les couches. « Pour préparer des lardons de fumier, il faut entasser du fumier de littière dans le mois de février. Six voyes suffisent pour dresser au commencement d'avril une bonne couche que l’on peut appeler la pépinière des champignons. On y sème de la poirée et du persil pour profiter du terrain ; mais cela ne con- tribue en rien pour la naissance des champignons. Au commen- cement du mois d'août les crotes de cheval, dont cette couche a été faite, commencent à blanchir : car alors elles sont parsemées de petits cheveux ou filets blancs fort déliez, branchus attachez et tortillez autour des pailles dont le crotin est formé. (1) Observations sur la naissance et la culture des champignons (Mém. de l’Acad. des sciences, 1707, p. 58). 154 J. COSTANTIN. € Avant que l’on s’avisàt de se servir des lardons préparez, les « couches ne rendaient pas assez pour fournir à la dépense et pour « dédommager le jardinier des frais qu’il avait faits. Les cham- € pignons y étaient fort clair-semez, au lieu qu'ils couvrent les « couches d’un bout à l’autre. « Ces cheveux blancs qui sont dans le fumier préparé se conser- « vent longtemps sans pourrir, si on les met sur les planches dans « un grenier. Ils se dessèchent seulement, et reviennent encore € quand on les met sur les couches ». On voit donc qu'à cette époque tout ce qu’il y a d’essentiel dans la méthode actuellement employée pour obtenir le champignon de couche était connu. Fabrication actuelle du blanc. — Au commencement du XIXe siècle, la culture, qui jusque-là s’était faite dans les jardins et à la campagne, a été entreprise dans les carrières souterraines. C’est grâce à l’utilisation de ces caves souvent immenses que cette industrie à pris un si grand essor. Les champignonnistes ont observé qu’à la longue le blanc de cham- pignon, c’est-à-dire le mycelium s’épuisait dans ces cultures forcées. Quelle est la cause exacte de cet épuisement ? J'imagine que la môle a probablement un rôle dans cette diminution de la fertilité ; peut-être l’absence de lumière intervient-elle aussi. Quoi qu’il en soit, la pratique apprend que l’on ne peut guère utiliser un blanc pour plus de trois cultures successives. Il faut alors se procurer du blanc-vierge, en acheter chez les maraichers qui le préparent et le fabriquent surtout pendant l'hiver, alors qu’ils ont peu de travail. [ls font une tranchée au fond de la- quelle ils mettent un lit de glumes de blé, puis un lit de fumier de cheval, puis un deuxième lit de glumes et un deuxième lit de cro- tin; ainsi de suite jusqu'à ce que la tranchée soit remplie. [ls gop- tent ensuite, c’est-à-dire qu'ils recouvrent de terre, puis d’une chemise de litière. Le blanc pourra se développer spontanément dans la meule ; mais souvent on fertilise cette dernière avec un blanc non épuisé que l’on veul rajeunir après culture souterraine. Si la couche a été montée en septembre, elle pourra être à point en décembre, ou au plus tard en janvier ou en février. La meule 4 £ dl ET. LE CHANCI. 155 peut être démontée et divisée en plaquettes de blanc et portée au grenier pour la dessication ; mais, en général, le champignonniste l’achète directement et la paie 10 fr. la toise. Il évite ainsi d’être trompé, car il peut examiner la meule encore fraiche et s'assurer par lui-même qu’il n’y existe pas de Chanci ou d'autre affection qu’il redoute, Le Chanci. — J'ai pu voir sur place une meule de maraicher qui présentait cette dernière maladie. C’était surtout dans Ta che- mise de litière qu’elle s’était développée. La chancissure ou moi- sissure existe surtout dans les parties périphériques de la meule, mais elle peut se montrer plus profondément. L'aspect d’un fumier présentant le chanci est peu différent de celui qui est recouvert du blanc de champignon, de sorte qu’à priori, il est assez difficile de distinguer le bon du mauvais blanc. Heureusement que lodorat est un guide sûr pour reconnaître celui qu'on doit proscrire : au lieu du parfum agréable et délicat que présente le blanc de Psalliota campestris, une meule qui contient le Chanci a une odeur forte, àcre, désagréable, pénétrante. Le Chanci existe surtout chez les maraichers qui fabriquent le blanc, mais il peut aussi se montrer dans les carrières ; il appa- raîtra au voisinage des puits d'air dans les parties où l'air sera vit et la température relativement basse. Lorsqu'on vient à larder une meule avec du blanc qui contient le Chanci, le mycelium du Psalliota pourra quelquefois se déve- lopper s’il triomphe dans la lutte contre cette maladie ; mais même quand la récolte sera possible, elle sera singulièrement diminuée et la moississure est à juste titre redoutée des champignonnistes. Quand j'ai été en possession du Chanci, j'ai d’abord pensé qu'il s'agissait encore là d’une moisissure analogue à celle qui est connue sous le nom de Vert de gris ou de Plätre (1), malheureusement je cherchai en vain la fructification. Je n’observai à la surface du fumier qu'un mycelium fin de 1» environ de large, irrégulier, ramifié, bosselé. (1) Voir (Comptes-rendus de l'Acad. des sc., séance du 14 avril 1899, t. CXIV). Sur quelques maladies du blanc de champignon, par J. Cos- tantin. Co" à 156 J. COSTANTIN. En certains points, je pus voir ce mycelium ramper à la sur- face d'hyphes beaucoup plus larges rappelant absolument par leur largeur et leur aspect des filaments du Psalliota. Tous les champignonnistes que j'ai interrogés sur cette maladie ne la connaissaient que sous la forme mycéliale. J’ai donc cru pen - dant un certain temps que le Chanci était un champignon dont la fructification se produit rarement, que cette espèce se maintenait presque indéfiniment à l’état stérile comme le Pourridié ou autres cryptogames analogues. Il n’en était rien, car au bout de peu de temps, j'ai obtenu un petit Agaric qui était nettement en rapport avec le mycelium précédent. Fructification du Chanci. — Le fumuer présentant le Chanci placé dans un certain nombre d’assiettes recouvertes d’un disque de verre, le mycelium stérile continue à se développer pendant quelque temps ; il forme à la surface des brins de paille un revêtement aranéiforme blanchâtre d’abord, puis grisètre. Au microscope, on ne distingue plus à ce moment qu’une sorte de réseau de filaments fins de 1x de diamètre ; de place en place, il se forme des agglomérations d’hyphes qui se disposent en cordons. C’est le début de la formation de colonnes blanchâtres, cylindriques (fig. 3 et 4) à sommet un peu effilé qui apparaissent bientôt dans toutes les assiettes. Ge sont les ébauches des fructifications qui at- teignent au début 2 à 3 millimètres de long sur Omm25 de large. A côté de ces colonnes, on voit des fruits plus avancés présentant un rudiment de chapeau (fig. { et 5). Le chapeau dans ces individus comme j'ai pu l’observer déjà dans les Nyctalis se différencie après le pied ; d’abord en forme de bouton, il devient bientôt conique. En même temps, un feutrage laineux, blanc, abondant, existe à la base du pied. On a alors des individus bien nettement reconnaissables comme Agarics dont le chapeau conique a 3 millim. de diamètre et 2 millim. de haut ; le pied peut atteindre 2 millimètres de haut sur un millimètre de large. A cet état, les feuillets commencent à appa- raitre (fig. 6), mais ils sont très rudimentaires et au microscope, on ne distingue pas de spores sur les basides de l'hymenium. C’est à ce stade que se sont arrêtés presque tous les petits Aga- ries que j'ai pu observer. J'ai eu ainsi pendant plus d’un mois plusieurs centaines de ces fructifications. Dès le début, vers le É LE CHANCI. 151 milieu du mois d'avril, quand j'ai fait cette constatation pour la première fois, il y en avait une cinquantaine. Depuis cette époque, je me suis procuré de nouveau Chanci, je l'ai traité de la même façon en le plaçant dans une assiette sous un disque et j'ai {oujours vu se développer les mêmes fructifications en abondance. Le développement spontané des Agaricinées (sauf les Coprins) est un phénomène très rare dans le laboratoire, aussi bien sur le fumier que sur les autres milieux utilisés journellement (1). L’ap- parition d’une seule et même forme dans les nombreuses assiettes où je cultivais le Chanci ne pouvait laisser aucun doute sur la cause à laquelle il fallait attribuer la maladie du blanc; c’est donc le petit Agaric que j'ai décrit précédemment qui est l’auteur des dégâts signalés par les champignonnistes. Un point restait non élucidé. Quelle était l'Agaricinée précédente? Un hasard heureux m'a permis de résoudre cette question. Dans une de mes assiettes de culture, un de ces petits champignons ayant probablement rencontré des conditions plus favorables pour son évolution, a pris un très grand accroissement et a pu acquérir une taille qui devait être voisine de l'état adulte, qui permettait de re- connaitre nettement en lui un Clilocybe (fig. T et 8). Le chapeau atteignait 3 c. de diamètre, il était blanc ou très légèrement bistré, au début mamelonné au centre, la surface était sericée, les bords du chapeau tendaient à se redresser ; les feuillets étaient très nombreux, serrés, inégaux ; le pied atteignait 3 cen- timètres de long et avait en haut trois à quatre millimètres de diamètre ; à sa base, un duvet épais s’élendait jusqu’à une hauteur de 2 centim.; ce pied, à la base, pouvait avoir 5 à 6 millimètres de diamètre. Les spores mesurent 4u sur 3, la baside 202 sur 6u. (fig. 9 et 10). M. Boudier qui a bien voulu examiner cet échantillon pense que c’est le Clitocybe candicans. J'avoue ne pas oser me prononcer d’une manière définitive à cet égard. J1 y a encore tant de doutes (1) J'ai observé quelquefois sur des morceaux de bois conservés dans des coupelles l'apparition de Panus, de Claudopus, mais ceci est extrême- ment rare etil n’y avait qu'un ou deux individus. Au contraire, les Mu- cédinées, les Ascomycètes en grand nombre apparaissent très commu nément au bout de peu de jours sur les milieux les plus divers. 158 J. COSTANTIN. sur les caractères qui définissent les Clitocybe blancs qu'une certaine réserve est compréhensible quand on n’a eu qu’un échantillon à peu près adulte à sa disposition. Peut-être est-ce un C1. dealbata mal venu. Je ne renonce pas à l’espoir d’éclaircir plus tard ce dernier point litigieux. Ce qu'il y 2 à retenir pour le moment, c’est que le chanci est dû à un Clilocybe voisin ou identique au Cl. candicans. Culture du Clitocybe (?). — Après avoir fait cette constatation, il m'est revenu à l'esprit une histoire rapportée par Roumeguère (1) dans la Revue Mycologique qui lui a été transmise par M. Lamotte, directeur du Jardin botanique de Clermont-Ferrand. Un industriel des environs de cette ville voulant utiliser une carrière imagina d’y cultiver des champignons. Il acheta le blanc « d'une maison en renom de Paris » et il vit se développer sur la couche au lieu du Psalliota un Clitocybe. M. Roumeguère a déterminé ce dernier comme Agaricus caninus (forma alba) qui a été distribué dans la VI® conturie des Fungi selecti gallici sous le numéro 501 ; malheu- reusement il est bien difficile de reconnaître quoique ce soit avec ces échantillons que j'ai examinés. Il est à remarquer que ce Cli- tocybe, dont la détermination n’a pas été vérifiée par un auteur com- pétent, avait le chapeau blanc et satiné ; par ce caractère 1] se rapprochait du Clilocybe que j'ai eu l’occasion d'observer. Question de fraude. — À ce propos, M. Lamotte demandait à M. Roumeguère s’il y avait lieu de penser à une fraude. La réponse à celle question élait, on le conçoit, évasive. Mais peut-être, si un fait semblable se produisait maintenant, avec le renseignement que Je viens de donner précédemment, pourrait-on conclure avec plus de certitude. Les champignonnistes que j'ai pu interroger sur la question actuelle ignorent que le Chanci soit capable de donner un Agaric ; ils observent quelquefois à la surface des meules des espè- ces autres que le Psalliota, mais ils ne font gaère attention à ces champignons qu'ils éliminent dès qu'ils les aperçoivent. Je dois cependant rapporter ici un renseignement qui m’a été (1) Revue mycologiqae 1879, p. 150. 24 LE CHANCI. 159 fourni par M. Michel, notre aimable confrère de Carrière-sous-Bois, qui a souvent observé sur le fumier ayant servi à faire des meules à champignons le Clitocybe dealbata, espèce voisine du candicans. Le champignonuiste, chez lequel M. Michel à fait cette observation n’a d’ailleurs avoué que le Chanci se développait fréquemment dans sa carrière qui est froide. Cette observation très intéressante paraît donc s’accorder avec celles que j'ai pu faire relativement à l’origine du Chanci. - Il ya à retenir de tout ceci que l’on aura, je crois, maintenant un élément nouveau pour déterminer la bonne foi des marchands de blanc. Comme ils savent parfaitement distinguer le Chanci du blanc de champignon, si on observe un grand nombre de Clilocybe sur une meule, c’est qu’on aura été trompé indignement. Culture d'autres espèces que le champignon de couche. — Une autre conséquence est à déduire du résultat annoncé précédemment, il conduit à espérer que l’on pourrait régulariser la production des Clilocybe sur les meules en multipliant systématiquement le Chanci qui s’y rencontre souvent et que les industriels redoutent tant d'or- dinaire. Les résultats encore incomplets que j'ai obtenus, ceux que M. Lamotle a signalés me font penser que l’on pourrait arriver à cultiver aisément les espèces de ce genre. Plusieurs espèces de ce genre (1) sont comestibles, et d’après l’opinion de M. Boudier aucune n’est nuisible. Il est vrai que Quélet regarde l'inversa, le candicans comme suspects, mais ceci demanderait confirmation. Espèces adventives poussant sur les meules. — Enfin pour ter- miner cetle étude, je suis amené à dire quelques mots des espèces qui poussent d'ordinaire sur les meules. Les Coprins y poussent abondamment surtout au début. La culture des Coprins sur le fumier se fait, comme on sait, avec une grande facilité. Cette culture a été entreprise d’une manière scientifique pour la première fois par M. Van Tieghem ; elle a été répétée par Brefeld. Ce sont donc des espèces que l’on pourrait (1) On sait que le Citocybe neapolitanus dent on fait quelquefois une variété du catinus se cultive ou se cultivait au commencement du siècle à Naples sur du marc de café. 160 J. COSTANTIN. cultiver facilement en grand, si leur existence n’était pas si éphé- mère, leur développement si rapide. Ces caractères qui entrent dans la définition de ce genre s’opposeront probablement toujours: à l'utilisation industrielle de ces espèces qui devraient être ne: À mées sur place. - : | Parmi les espèces qui poussent spontanément sur le fumier, j'ai observé Coprinus ephemeroides, Coprinus fimetarius var macro- rhizus. M. Roumeguère (4) dit qu’un cultivateur de l’Aude a obtenu le Coprinus comatus sur une meule à champignons. Cette espèce est peut-être la seule qu'il y aurait intérêt à reproduire. La propagation des Coprins se fait rapidement à l'aide des spores; peut- être en déposant de grandes quantités de spores de cette dernière espèce sur une meule avant le goptage obtiendrait-on une culture suffisante. Jai réussi dans le courant de l’année dernière à cultiver aisément sur tube de fumier stérilisé un certain nombre d’espèces de ce genre et j'ai vérifié que les spores gardent pendant plusieurs mois leur pouvoir germinatif. Les Agaracinées ne sont pas les seules espèces que l’on puisse cultiver sur fumier. Dans une meule que j'ai fait installer dans le jardin de l'École Normale, j'ai obtenu un certain nombre d’échan- tillons très beaux de Peziza vesiculosa ; j'en ai obtenu une demi- douzaine sur une même meule. L'apparition de ces Pezizes avait été précédée de l'invasion d’une moisissure qui s’est développée à la surface de toutes les meules et appartenant aux OEdocephalum. Or, on sait que M. Vuillemin a établi il y a quelques années qu’une Pezize poussant sur le fumier peut donner une forme coni- dienne dans laquelle on reconnait très bien un OEdocephalum. Cétte Pezize n’était pas très mûre et l’auteur a cru devoir en faire une espèce nouvelle. Le résultat annoncé par M. Vuillemin, el que Tulasne avait d’ail- leurs entrevu pour le Peziza vesiculosa, a été confirmé récemment par Brefeld. Aucun de ces auteurs n’a d’ailleurs identifié ces formes conidiennes avec les OEdocephalum connus depuis longtemps. En résumé, le Chanci est dù à un Clilocybe et il y a lieu d’espé- rer que celte espèce pourra se cultiver en grand ainsi que divers Coprins et espèces fimicoles. L (1) Loc. cit. at DER ES. T VIE PL. DENDRYPHIUM RHOPALOIDE CA BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE AN Beriese dis. ed inc. LAC. Toyota = Free 18-20 SEPT TORULOIDES. 24-24 GRAPH .SUBTILE23-28 RHOPALOM. MAGNUM BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE T VIL PLXI I. HELICOGLŒA LAGERHEIMI. IV. ZUKALIA FUSISPORA. I. HETEROCHÆTE ANDINA. V. CERCOSPORA ARRACACHÆ. IT. STEREUM RIOFRIOI. VI. HYPHOSTEREUM PENDULUM. VII. ASCHERSONIA DISCIFORMIS. vs BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE LVL PL.XI ee De : 0 Ed Po # Sc a mr, « LA ae Air ven 4 \ ls Ci st sis, où fs 4 1 6" 1 il À Y À L ri Vs, | 4 \X NE) b | } y 3 l se 1 5 I. DIMEROSPORIUM MONILIFERUM. III CLADOSTERIGMA FUSISPORA. IT. PROTOMYCES ANDINUS. IV. HELICOMYCES ANGUISPORUS. V. PARODIELLA MELIOLOIDES. AN 5 PRESS. ESS | JE LA S0C. MYC DE FRANCE T VIL PL XI Les séances se tiennent à Pin, rue de | Grenelle, É à 1 heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. Jours des Séances pendant l’année es Janvier | Février Mars Avril Mai | Jun | Septembre Octobre VOLUMES PUBLIÉS PAR LA SOCIÉTÉ Année 1885. Deux fascicules, t. I (très rare). Prix. 15 fr. Année 1886. Un fascicule, t. II (très rare)..:... » 16 - Année 1887. Trois fascicules, t. III....[{ Le prix de chacun de ces SrRuse : volumes est de 40 fr, Année 1888. Trois fascicules, LV pour les sociétaires, et. Année 1889. Quatre fascicules, t. V....{ de 42fr. pour les per- Année 1890. Quatre fascicules, t. VI. sonnes io Année 180r. Quatre fascicules, t. VII..| Société. de Les tomes I et IT, sont sur le point d’être épuisés et ne sont vendus qu'en collections complètes. _— BUREAU POUR 1892 MM. Parouizcarp, Président, 2, rue du Parc, Fontenay-. sous-Bois (Seine). 5 Fe PRrizLieux, Vice-‘Président. DE SEYNES, id. BourQuEeLor, Secrétaire-général, à l'Hôpital Laënnec, rue de Sèvres, 42, Paris. Ge PELTEREAU, Trésorier, notaire honoraire à Vendôme. ë RozLanDp, Archivisle. & DeLacroix et GRazIANI, Secrétaires. NOTA. — Les réclamations, changements d'adresse et manuscrits doc s$ être envoyés à M. BOURQUELOT, secrétaire général, chargé de la rédaction du #4 Bulletin, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laënnec, Paris. Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la POREE) 4, rue de Grenelle, de manière à arriver r la veille des jours de séance, = BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE TOME VETE: —8— 4: FASCICULE. SR — ANNÉE 1892 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 84, Rue de Grenelle, 84 AVIS. — La couverture et la table des matières du T. VIIT sont jointes à ce fascicule. 1892 2 € LR f TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE \ J. Costantin ..... Le Chanci, maladie du blanc de cham- pignon (suité ét ne. rer De ser MOr Em. Bourquelot. Note sur un empoisonnement par les Champignons, survenu à Jurançon (Basses-Pyrénées, le 16 sept. 1892. 162 E. Gérard.....:.. Cholestérines des Champignons... 169 A. Gaillard ...... Le genre Meliola ; note supplémen- taire: PIIXIVEXV SEXE RSS 176 N. Patouillard... Phlvclospora maculala,nouveau Gas- téromycète de la Chine occidentale. 189 G. Delacroix..... Espèces nouvelles observées au Labo- ratoire de Pathologie végétale, PI. ANT sur Se UT ARR 191 > Note complémentaire sur la Nuile... 192 — Sur KUredo Muller Schri Free 193 Ern. Olivier.... Un champignon nouveau pour la France : Batlarrea phalloides Pers. PL SNS Te ERA Le vo 194 Em. Bourquelot. Nouvelles recherches sur les matières sucrées contenues dans les champi- gnons. — I. .Ascomycèles......... 196 Il. Ayménomycèles.— 1. Polyporés.. 201 — — 2. Agaricinés.. 203 DEUXIÈME PARTIE Procès-verbal de la séance du 12 maï 1892... XXXIII » » D Rent e verte XXXIII » » 8 septembre..... deu tere XXXV » » LOPOCÉODTE th nie Pare ee XXXVI » » 13 0) SATA ONE XXXVIIL Table des matières contenues dans la deuxième partie... xL —— pu LE CHANCI. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII. poussant sur du fumier de meule. Les figures 3 et 4 représentent tout à fait _ le début de la fructification réduite à une petite colonne cylindrique. Les figures 1, 3 et 5 correspondent à des champignons où le chapeau est déjà à visible ; la base du pied est villeuse (Grandeur naturelle). x a 17 à RG: Chapeau du champignon représenté figure 1, vu à la loupe ; on voit un commencement de différenciation des feuillets. EE FIG. 7. — Echantillon de la même espèce mais ayant pris un grand dévelop- _ pement; la base du pied est laineuse. — On voit à côté sur le brin de paille En. un petit individu très peu développé (Grandeur naturelle). . F1G. 8. — Le même échantillon que celui qui est représenté figure 7 mais plus _ vieux de quelques jours : le centre du es est déprimé et la décurrence mit — Grandes cellules du milieu des feuillets (même grossissement que ’ _ précédemment). Fi. 42. — Un des individus à chapeau non différencié représenté figures 3 ou 4. 12 mai 1892. Note sur un empoisonnement par les Champignons survenu à Jurançon (Basses-P yrénées), le 16 septembre 1892. Par M. Ex. BourQUELOT. Dans la deuxième quinzaine de septembre les journaux ont men- tionné plusieurs empoisonnements causés par les champignons qui se sont produits presque simultanément en divers points de la France : dans la Charente, aux environs d'Angoulême et de la Ro- chelle; dans les Basses-Pyrénées, à Pau et à Jurançon. Le plus terrible de ces empoisonnements est certainement celui de Jurançon (près de Pau) qui a amené la disparition d’une famille tout entière, la famille Prat, composée de cinq personnes : le père, la mère et trois enfants âgés de 3 à 8 ans, lesquelles sont mortes en un court espace de temps, après d’atroces souffrances. C’est le vendredi 16 septembre,au repas du soir, que les cham- pignons ont été mangés : ils avaient été cueillis l’après-midi par la mère dans un bois voisin de la maison d’habilation qui est isolée sur la colline de Jurançon. Le lendemain matin, dix à douze heures environ après le repas, les premiers symptômes de l’empoisonne- ment se faisaient sentir, et malgré les soins du docteur Ch. Ca- zeaux, les cinq membres de la famille mouraient successivement ; le père et le plus jeune des enfants le samedi, un second enfant le lundi et le mardi la mère et le dernier enfant. J'étais alors à Pau où j'assistais au congrès de l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences. . La nouvelle de l’empoisonnement (1) m'étant parvenue le lundi 19 dans la matinée, je partis l’après-midi pour Jurançon dans le but d’y faire une enquête et d'établir exactement,si cela était encore possible, à quelle espèce de champignons 1] fallait l’attribuer. La question présente plus d'intérêt qu'il ne semble au premier abord ; car, bien qu’il se produise chaque année des empoisonne- (1) Elle m'a été communiquée par deux pharmaciens de Paris : MM.Ca- tillon et Schmidt qui en avaient entendu parler l’avant-veille en faisant une excursion sur les coteaux de Jurançon. EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 103 __ ments par les champignons, on connait fort peu de cas dans les- quels la détermination botanique de l'espèce toxique a été faite. Dans les relations d’ordre médical qu'on en a publiées on trouve des détails très précis sur les symptômes de l'empoisonnement et À sur les souffrances des malades, mais, en ce qui concerne le nom ; des champignons vénéneux, on s’y borne presque toujours à des PA conjectures. - à Fe Le public reste ainsi dans l'incertitude, et même là où s’est pro- . duit un empoisonnement grave, il n’en résulte aucun enseignement et pour l'avenir. É Le plus souvent, les gens du pays, épouvantés, s’absliennent pen- ‘à dant un certain temps de manger des champignons, quels qu'ils soient. Mais bientôt le souvenir de l'accident s’efface ; on se laisse ne de nouveau tenter et de nouveaux empoisonnements surviennent, toujours causés par les mêmes espèces. Une enquête du genre de celle à laquelle je me suis livré, pré- sente d’ailleurs certaines difficultés, principalement en ce sens que les caractères distinctifs d’un champignon ne se fixent presque ja- mais dans l'esprit de celui qui ne la vu qu'en passant et n’en a jamais regardé d’autres avec altention. A cet égard, les témoignages des personnes qui ont visilé les malades, auxquelles on a montré quelques épluchures ou même qui ont vu, par hasard, les champi- gnons au moment de la récolte, ne doivent être acceptés qu'avec la plus grande circonspection. On peut souvent, à mon avis, en déter- miner le sens à volonté. La route qui mène de Pau à la maison habitée par la famille Prat fait, à partir de l'endroit où elle quitte la vallée, quelques la- cets sur la colline. Pour abréger, les piétons peuvent prendre, ainsi que je l’ai fait, un sentier qui part d’une petite fontaine située à mi- côte et passe à travers bois. Il y avait pour moi un grand intérêt à “4 suivre ce sentier de préférence à la route : c'était, en effet, une À occasion de faire connaissance avec la flore fongique des bois de À Jurançon. Les champignons y étaient abondants et d'espèces variées. Il y en avait de comestibles, comme l’Æydnum repandum Lév. (Barbe de vache), le Boletus scaber Baull., le Clitopilus Orcella Bull. (Meu- nier), le Russula virescens Fr. (Palomet), le Clitocybe laccata Scop. etc; d’indifférents, tels que le Boletus appendiculatus Schæff., le 164 EM. BOURQUELOT. Cortinarius glaucopus Fr., le Clitocybe infundibuliformis Schæff.: etc.; de suspects, comme le Lactarius blennius Fr.; mais, à part un pied de Bolelus erythropus Pers. (faux cèpe), champignon dont la toxicité est d’ailleurs mise en doule par plusieurs naturalistes, je n’ai pas rencontré le long de ce sentier d'espèce considérée comme véritablement vénéneuse. Au reste, comme je l'ai appris par la suite, ce n’était pas dans ce bois que la femme Prat avait fait sa récolte. Tandis que j'étais ainsi occupé à examiner des deux côtés du sentier, un passant, intrigué par mes allées et venues, m'adresse la parole. Il me recommande, dans le cas où je chercherais des champignons, de faire bien attention, parce que, ajoute-t-1l, 1l y en a, dans ces bois, de très dangereux. Et il me raconte le grave empoi- sonnèment sur lequel précisément je venais faire une enquête. Supposant qu'il pouvait me fournir d’utiles renseignements, je lui adresse quelques questions et, en particulier, je lui demande s'il a connaissance de l'espèce qui a causé l’empoisonnement. « C’est, me répond-il, une sorte de Cèpe-Palomel ». Les Cèpes sont des Polyporées, c’est-à-dire des champignons dont le chapeau porte des tubes ou pores, les Palomets des Agaricinées c’est-à-dire des champignons dont le chapeau porte des lames, et mon interlocuteur accouplait, sans s'en douter, deux expressions incompalibles. Il est vraisemblable que, dans son esprit, cèpe était synonyme de champignon et qu'il voulait dire simplement un, Palomet. Je venais quelques minutes auparavant, de cueillir un de ces der- niers champignons : la couleur verdàtre parüculière et le craquelé de la surface de son chapeau ainsi que ses lames blanches et l’ab- sence de colerette sur le stype le caractérisaient amplement. Je le lui montre en le priant de bien l’examiner et de me dire ce qu'il en pense. 11 me répond sans hésiter et avec conviction : « C'est bien quelque chose comme cela ». Or le Palomet (R. virescens) est une espèce comestible, justement estimée, à laquelle on ne pouvait attribuer l'empoisonnement. Evidemment, j'avais à faire à un ob- servateur médiocre et je jugeai inutile de continuer l'entretien. Quelques instants plus tard j'arrive à la maison Prat, où je suis reçu par une jeune femme qui soigne les survivants. Celle-ci ré- pond clairement et avec précision à mes questions. Elle a vu des EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 165 bris de chapeau dans la cour le samedi matin, et, ce qui l’a frappée chez certains d’entre eux, c’est leur couleur verte, luisante, comme plombée. Pour fixer ses idées, je lui montre le Palomet que j'avais con- servé : elle m’assure qu'il ne restait rien de semblable, que dans les débris qu’elle a eus entre les mains, la surface du chapeau n’é- L tait pas raboteuse, mais polie et luisante, que les lames étaient plus … fermes et ne se brisaient pas sous la pression comme celles de mon _ échantillon. Elle m’offre au surplus de me conduire auprès de la _ femme Prat qui, à ce moment, était encore en pleine connais- - sance et pouvait, mieux que personne, me donner les renseigne- ments que je cherchais. Malgré tout ce qu'avait de pénible une visite dans d’aussi tristes circonstances, j'accepte la proposition. La malade, dont on venait quelques heures auparavant d’enter- rer le mari et le plus jeune des enfants, dont l’un des deux derniers enfants couché dans la même pièce était à l’agonie, paraît moins affaissée qu’on n'aurait pu le supposer. Elle est surtout indifférente à ce qui l'entoure et ne prêle qu’une attention distraite aux paroles de consolation et d'encouragement qui lui sont adressées tout d'a- bord. Mais, quand je lui demande si elle se souvient des champi- gnons qu’elle a récoltés, sa physionomie s’éveille et c’est très net- tement qu’elle me confirme, sans y rien ajouter toutefois, ce qui m'a été dit par sa garde-malade. Ainsi donc il était établi par les témoignages de ces deux femmes que le champignon vénéneux avait quelque ressemblance avec un Palomet mais en différait par le luisant de son chapeau et l’élasti- cité de ses lames. Ces caractères m’avaient fait songer immédiate- ment à une espèce extrêmement redoutable, lAmanila phalloides. Quelques jours auparavant je l'avais rencontrée dans le bois de Bi- zanos à { kil 4/2 de Pau ainsi que dans le parc de cette dernière ville : il se pouvait qu’elle fut également commune aux environs. + Toutefois, ainsi que je lai dit plus haut, je n’en avais pas vu dans A le bois que je venais de traverser. J’allais partir sans avoir résolu la question, quand la garde-ma- lade me fait observer que le bois dans lequel les champignons ont été récollés est à quelques centaines de mêtres derrière la maison. Je m'y rends sur ses indications et à peine y avais-je pénétré que RARE PT nr © Lé | « AVS Dore) t ES rate ess Dr; sic RE PNR 166 EM. BOURQUELOT. j'y trouve en abondance, avec les Russula cyanoxantha (Charbon- nier) et lepida, l'Amanite phalloïde que j'avais soupçonnée. Je choisis un spécimen bien caractéristique de chacune de ces trois espèces dont les deux premières sont comestibles, et, de re- tour à la maison, je les fais présenter ensemble à la malade. Celle- ci spontanément dit en montrant le R. cyanoxantha et V Amanita phalloides : « Voilà les deux espèces que j'ai récoltées; mais l’Oronge, et elle désignait l’Amanite, était en plus grande quantité que l’autre. » Mon enquête se trouvait ainsi terminée. Il n’y avait plus de doute possible : l’empoisonnement avait bien été causé par lAmanite phalloïde et, comme la majeure partie des champignons mangés, était composée de celte espèce, il y avait lieu de craindre qu'aucun des malades ne survécüt. C’est, en effet, ce qui est arrivé et, quel- ques jours plus tard, M. le maire de Jurançon m’annonçait la mort des trois derniers membres de la famille Prat. C’est que l’Amanila Phalloides Fr. est un champignon extrème- ment toxique. Il suffit qu'un ou deux pieds de cette espèce soient introduits accidentellement dans une récolte de champignons co- mestibles, pour amener la mort de plusieurs personnes. D'après Kobert (1) l’Amanite phalloïde renfermerait une {oxalbu- mine qu'il désigne sous le nom de phalline. Cette toxalbumine se- rait un redoutable poison du sang dont la dose mortelle en injec- tions intraveneuses serait pour les chiens et les chats de un demi- milligramme par kilogr. d'animal. Le champignon desséché en contiendrait 1 p. 0/0. Il est probable, cependant, que la toxicité de ce champignon n'est pas due seulement à la présence de la phalline, bien que celle-ci, comme on vient de le voir, soit un poison comparable aux alea- loïdes les plus actifs que l’on connaisse.Autrement il faudrait admet- tre qu’elle ne doit pas être rangée dans les toxalbumines dont les propriétés, analogues en cela à celles des albumines ordinaires, sont détruites à une température supérieure à 70-75°. La cuisson, en effet, ne paraît pas atténuer d’une manière sen- sible l’activité de l'Amanite phalloïde. (1) Pilzgifle. Pharmaceutische Post. XXV, 501, 1892. | EMPOISONNEMENT PAR LES CHAMPIGNONS. 167 On peut se demander maintenant comment la femme Prat s’est décidée à récolter ce champignon. Elle ne l’a évidemment confondu ni avec le Palomet, ni avec le Charbonnier, puisqu'elle l’a dési- gné justement sous le nom d’Oronge qui est un nom générique équivalent à celui d'Amanite. La vérité, et c’est peut-être là qu'il faut chercher une explication, est qu’il court dans le public certaines croyances populaires sur la manière de distinguer un bon cham- pignon d’un mauvais, qui ne peuvent qu'amener des accidents et contre lesquelles on ne saurail trop réagir. Ainsi, nombre de personnes s’imaginent que les bons champi- gnons sont caractérisés par une odeur agréable, tandis que les mau- vais présentent toujours une odeur vireuse spéciale. C'est là une erreur. L’odeur de l’Amanite phalloïde, en particulier, lorsqu'on l'examine à l’état jeune, est plutôt agréable, et rappelle celle des champignons des prairies ; ce n’est que quand elle commence à s’altérer que son odeur devient désagréable et nauséeuse. D’autres se figurent que les champignons qui sont mangés par les limaces ne peuvent être vénéneux. Rien n’est plus faux. Les limaces et les larves attaquent les espèces les plus dangereuses, tandis qu’elles en respectent qui sont excellentes, telles que les chanterelles ou gyroles que l’on trouve sur tous nos marchés. Enfin il en est qui assurent qu’à l’aide d’une cuiller d'argent, on peut éviter toute méprise. Si la cuiller, mise en contact avec le suc du champignon, noircit ou se ternit, le champignon, disent-elles, est vénéneux ; dans le cas contraire, il est comestible. C’est là en- core une asserlion inexacte qu'il est d'autant plus important de combattre, que le procédé qui en découle paraît simple et à la por- tée de tout le monde. Il n’y a pas de champignons, pourvu qu'ils soient frais et en bon état, qui noircissent la cuiller d'argent. Ils le font tous au contraire, comestibles ou vénéneux, lorsqu'ils entrent en putréfaction. A cet égard les champignons sont comparables aux œufs. Tout le monde sait que les œufs pourris noircissent l’argenterie ; cela lient à ce qu'en se putréfiant, les matières albuminoïdes donnent naissance à de l'hydrogène sulfuré qui forme avec l'argent un sulfure d'argent noir. Mais alors, dira-t-on, comment distinguer les champignons véné- neux, Il n’y a qu’une méthode ; il faut apprendre à les reconnaître Pa ins PE ORNE 168 EM. BOURQUELOT. à l’aide de leurs caractères botaniques, comme on a appris à re- connaître, parmi les plantes à fleurs, l’aconit et la belladone.La cui- sinière sait parfaitement distinguer la ciguë du persil et elle n’a pas besoin de recourir pour cela à quelque procédé empirique analogue à celui de la cuiller d'argent. Elle sait comment sont faites les feuil- les et les inflorescences de l’une et de l’autre, et cette connaissance lui suffit pour ne jamais les confondre. On s’exagère du reste dans le public les difficultés que compor- terait l'étude des champignons vénéneux. Leur nombre est beau- coup moins élevé qu’on ne le croit généralement. Si l’on ne tient pas compte des espèces peu loxiques, qui pourraient tout au plus donner une indigestion à celui qui aurait l’imprudence de les man- ger, on en compte une dizaine seulement de véritablement dange- reuses. Et, parmi celles-ci, il y en a quatre, quatre Amanites, les Am. phalloides (Amanite phalloïde), Mappa, verna (Amanite printa- nière) et pantherina (Am. Panthère, fausse golmotte) que tout le monde devrait connaître. Ce sont les champignons de beaucoup les plus vénéneux ; ils croissent un peu partout, souvent en abondance et, ce qui les rend encore plus redoutables, ils présentent une cer- taine ressemblance avec quelques champignons comestibles très recherchés. Les neufs dixièmes des empoisonnements suivis de mort sont causés par ces quatre espèces. A mon avis, on n’arrivera à éviter les accidents ou tout au moins à en diminuer le nombre, que si l’on expose dans les écoles pri- maires et particulièrement dans celles des pays où la population consomme beaucoup de champignons des planches bien faites, colo- riées à la main, représentant surtout ces quelques espèces si dan- gereuses. Encore faut-il pourtant que ces planches ne soient pas trop chargées et ne ressemblent pas à ces sortes d’images d’Epinal, dans lesquelles 25 ou 30 espèces comestibles et vénéneuses sont représentées dans des positions si bizarres et couvertes de couleurs si singulières qu'un mycologue exercé est obligé de recourir à la légende pour y trouver le Cèpe comestible. 10 octobre 18992, DT Cholestérines des Champignons Par M. E. GÉRARD. Professeur agrégé à la Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Toulouse. a ———— — . La cholestérine animale, très répandue dans les liquides et les tissus de l’économie a été découverte en 1775 par Conradi. Che- vreul, en 1815, l’a caractérisée comme espèce chimique et plus récemment M. Berthelot a fixé sa fonction. La cholestérine animale est un alcool monoatomique de formule C#*H#0%, H°0? (1), fondant à 445°, ayant un pouvoir rotatoire lévogyre : «D = — 32e. On a cru pendant longtemps que cette substance était spéciale au règne animal, et c’est seulement en 1862, que Bencke (2), le pre- mier, retira des pois un produit cristallisé qu'il regardait comme identique à la cholestérine animale. Cette confusion existe jusqu’en 1878, époque à laquelle M. Hesse extrait de la Fève de Calabar une cholestérine fondant à 132 — 133°, de formule C*#H#03,H30? et dont le pouvoir rotatoire est de «D — — 341 pour le produit hy- draté, et de «D — — 36°6 pour le produit anhydre. Il montre que cette substance et celle que Bencke a retirée des pois sont identi- ques. Elles ont le même point de fusion, le même pouvoir rotatoire mais, à ce dernier point de vue, elles sont différentes de la cho- lestérine animale. Néanmoins, ces produits possèdent, comme la cholestérine animale, la réaction générale caractéristique suivante : Quand, sur une parcelle de produit placé au fond d’un tube,on verse de l’acide sulfurique concentré, le produit se colore en brun rou- geâtre en se dissolvant incomplètement. Si on agite le mélange avec du chloroforme, il se décolore en grande partie et le chloroforme (1) Dans un travail récent, M. Fr. Reinitzer (Mon. f. Ch.,t. IX, p. 421-422) est arrivé à cette conclusion inattendue que la cholestérine aurait pour formule C**H*0*. 11 fait toutefois observer que le résultat s'applique uniquement à la cholestérine qu’il a étudiée et qu'on peut ad- mettre avec toute vraisemblance l'existence dans l'organisme d'une série de cholestérines homologues. (2) Bencke, Rép. de chimie pure, p. 471, 1862. 170 E, GÉRARD. se colore en jaune. Décantant alors ce dernier dans une capsule de porcelaine, on le voit, au contact de l’air, virer successivement au jaune-rougeûtre, au rouge sang, puis au violet. De cet ensemble de faits, il ressort que la cholestérine retirée des pois et de la fève de Calabar est un principe particulier différent du produit animal ; aussi M.Hesse (1) a-t-il proposé pour cette cho- lestérine végétale le nom de phytostérine. Dés cette époque, bien des chimistes signalent dans les matières grasses extraites des végétaux supérieurs, la présence de- certaines cholestérines dont un certain nombre, comme je l’ai montré dans une communication faite à l’Académie des Sciences,le 27 juin 1892, onttous les caractères physiques et chimiques de la phytostérine de Hesse. La recherche de cet alcool monoatomique dans quelques végé- taux inférieurs a également été faite par plusieurs savants. Ainsi, en 1882, MM. Reinke et Rodewald (2) retirent du protoplasma de l'Æthalium septicum une matière cristallisée fondant à 134—135°, ressemblant beaucoup à la phytostérine dont elle a la même for- mule, mais ayant un pouvair rotatoire beaucoup plus faible : «D = — 28°. Ils lui donnent le nom de paracholestérine. La même année, M. Hesse (3) combat l'opinion, émise par MM. Reinke et Rodewald, que la phytostérine est un mélange de cette paracholestérine et de cholestérine ordinaire et il fait remarquer que les analyses de ces chimistes s'accordent mieux, pour la para- cholestérine, avec la formule C#2H#0% qu'avec la formule C2H*#0 qu'ils avaient admise. A cette même époque, MM. Schulze et Barbieri font une révision des différentes cholestérines étudiées jusqu'ici (4) ; ils prétendent que l’individualité chimique de la phytostérine et celle de la para- cholestérine ne sont pas établies avec toute rigueur et pensent que les légères différences entre leurs propriétés et celles de la véritable (1) Hesse. Liebig's Ann. Chem., t. CXCII, p. 175. (2) Reinke et Rodewald. Journal Ph.et Ch.[5],t. VI, p.35,1882. (3) Hesse. Liebig's Ann. Chem., t. CCXI, p. 283. (4) Schulze et J. Barbieri. Contribution à l'histoire des cholestérines. Journal f. pr. Chem. (27), t. 25, p. 159. CHOLESTÉRINES DES CHAMPIGNONS. 171 cholestérine peuvent être rapportées à la présence de quelque ma- tière étrangère. On verra que, d’après l’étude que je viens de faire, la paracholestérine est un produit bien distinct de la phytostérine et de la cholestérine animale. Dans un important mémoire publié en 1889, M. C. Tanret (1) signale l’existence,dans l’ergot de seigle,d’une cholestérine particu- lière de formule C#**HW0?H20?, fondant à 154° et dont le pouvoir rotatoire est de «D——114. Ce principe immédiat diffère nette- ment de la cholestérine animale et de la phytostérine d’abord par ses constantes physiques, ensuite par sa facile altérabilité à l'air et,enfin, par la réaction caractéristique suivante : tandis que la cho- lestérine, traitée par lacide sulfurique concentré, se colore en rouge brun et est incomplètement dissoute, et que le chloroforme ajouté au mélange devient jaune orangé, puis vire à air au rouge et au violet, l’ergostérine se dissout complètement dans l'acide sul- furique concentré en donnant une coloration rouge et le chloro- forme agité avec le mélange reste incolore. La présence de ce nouveau principe immédiat dans l’ergot de seigle m’a suggéré l’idée de rechercher si d’autres champignons renfermaient des corps analogues ou ayant quelques relations avec l’ergostérine de M. Tanret. Dans un travail paru en 1890 (2), j'ai déjà mis en évidence qu’un champignon de la famille des Hyménomycètes, le Lactarius velle- reus (Fries) var. velulinus Bert. renferme une cholestérine ayant des caractères communs avec l’ergostérine. Elle présente,comme le pro- duit de M. Tanret, la même réaction qui la différencie de la choles- térine animale et de la phytostérine, elle s’oxyde également à l’air en se colorant et devenant odorante, son point de fusion seul est diffé- rent. Au contraire, la substance que j'ai isolée d’un autre champi- gnon appartenant à la même famille,le Lactarius piperatus (Scop.), a tous les caractères physiques et chimiques de l’ergostérine : les mêmes réactions, le même pouvoir rotatoire et le même point de fusion. (1) C. Tanret. Journal de pharm.et de Chim. (5) t.XIX, p.225,1889. (2) E. Gérard. Bulletin de la Société mycologique de France, tome VI, 2e fascicule, p.115 et 3 fascicule p. 120. 1890. 472 E. GÉRARD. Encouragé par ces premiers résultats, j'ai examiné la cholestérine retirée d’un champignon inférieur appartenant à la famille des As- comycètes, le Penicillium glaucum et j'ai repris l'étude de la para- cholestérine de MM. Reinke et Rodewald (1). Voici les détails de mes expériences. 1° Cholestérine du Penicillium glaucum .. Le Penicillium glaucum est une moisissure appartenant à l’or- dre des champignons ascomycètes. Je l'ai cultivé sur le liquide de Raulin qui est, comme on le sait, une solution aqueuse de sels mi- néraux, d'acide tartrique et de sucre de canne. On obtient à la sur- face: du liquide un thalle composé de nombreux filaments rameux et cloisonnés dont quelques-uns fertiles sont divisés et se termi- nent par des rameaux de plus en plus petits à l'extrémité desquels bourgeonnent successivement de petites spores sphériques vertes qui se disposent en chapelets. Quand le développement de la moisis- sure est complet, on enlève les thalles qui sont essorés sur du pa- pier Joseph et desséchés ensuite à 1000. Après de nombreuses cul- tures, j'ai recueilli une assez grande quantité de cette moisissure. La matière desséchée a été épuisée par l’alcool à 90° bouillant. Les solutions alcooliques distillées et évaporées à siccité abandon- nent une matière noirätre, visqueuse constituée par des corps gras, de la cholestérine, des résines, des acides organiques, des matières sucrées, etc. Ce résidu est mélangé à du sable lavé, puis épuisé par de l’éther sec. Après évaporation de la liqueur éthérée, il reste un extrait toujours coloré formé par la matière grasse, la cholestérine et les résines (2). Ce mélange est saponifié par la potasse en solution alcoolique. L'alcool est distillé et le savon ob- tenu est desséché, pulvérisé et mélangé intimement à du sable lavé. Le tout est traité par de l’éther sec qui dissout la cholestérine et certains produits résineux. Ces derniers empêchent la formation des cristaux de cholestérine dans le résidu éthéré. Pour remédier à cet (4) Communication faite à l'Académie des sciences. Séance du 27 juin 1892. (2) Je n'ai pu employer l'éther de pétrole, comme j'ai l'habitude de le faire pour purifier les corps gras des résines qu'ils renferment, car j'ai reconnu que ce dissolvant n’enlevait pas toute la cholestérine, contenue dans le mélange. CHOLESTÉRINES DES CHAMPIGNONS. 173 inconvénient, je redissous ce résidu dans de l’eau distillée forte- ment alcalinisée par de la soude qui maintient en solution les ré- sines acides. On ajoute de l’éther et on agite. La liqueur éthérée, décantée donne, par évaporation, des cristaux aiguillés de cholesté- riue qui sont soumis à plusieurs cristallisations dans l'alcool con- centré et bouillant. Si on examine au microscope les cristaux obtenus en solution alcoolique, on voit qu'ils sont formés de tables rhomboédriques, - caractéristiques de la cholestérine, mais mélangés de quelques cris- taux d'acides gras en aiguilles très fines groupées en étoiles. La présence de cette impureté est facile à expliquer : quand on agite avec de l’éther les produits de la saponification, desséchés ou dissous dans l’eau, ce dissolvant, en s’emparant de la cholestérine, enlève en même temps aux sels de soude des acides gras une pe- tite quantité d’acide libre (1). De plus cette cholestérine est encore souillée par la présence de corps neutres, carbures d'hydrogène so- lides, alcools supérieurs que l’éther dissout. Des cristallisations répétées de celte substance dans l'alcool ne parviennent pas à la purifier. Aussi est-il nécessaire de transformer cette cholestérine en éther benzoïque très peu soluble dans l'alcool froid, plus soluble dans l'alcool bouillant et qu'il est dès lors facile de purifier. A cet effet, la cholestérine impure que j'ai obtenue dans les opérations précédentes est additionnée d’anhydride benzoïque et placée dans un tube à essai éliré à sa partie supérieure. On chauffe au bain d'huile, pendant deux heures, à la température de 140°. Le produit de cette éthérification est ensuite soumis à plusieurs cristallisations dans l'alcool concentré et bouillant. En dernier lieu, l’éther ben- zoïque est saponifié par la potasse en solution alcoolique, l'alcool est distillé, le résidu est dissous dans l’eau, puis agité avec de l’éther qui enlève la cholestérine que l’on fait cristalliser. On ob- tient de la sorte un produit pur et d’un point de fusion constant. La cholestérine du Penicillium glaucum cristallise dans l'alcool en tables rhomboédriques, elle se présente en lames à aspect nacré. Elle cristallise en fines aiguilles de sa solution éthérée bouillante. (4) Il est préférable de remplacer l'éther par le chloroforme qui parait enlever aux sels de soude une moine grande quantité d'acide gras libre. * 2 | Far 7 174 E. GÉRARD. Elle est lévogyre, son pouvoir rotatoire a été déterminé à la lumière du sodium avec un tube de 10 centimètres. Poids de la substance employée... .... 0 gr. 198. Volume de la solution chloroformique. 15 cent. cubes. Observation au tube de 10 centimètres. x — — 1030. : 1,90X15 Soit a EVE 1] . Le pouvoir rotatoire de cette cholestérine est donc de «D — — 11401. Desséchée à 100e, elle fond à 1350. Elle se colore à l'air et devient odorante. Cette substance a un pouvoir rotatoire identique à celui de l’ergos- térine de M. Tanret, mais possède un point de fusion différent. Elle diffère de la cholestérine animale et de la phytostérine par lo méme réaction qui a servi à M. Tanretl pour différencier l'ergos- térine. De plus, la cholestérine retirée du Penicillium glaucum en solu- tion chloroformique donne avec l’anhydride benzoïque et lacide sulfurique une coloration jaune-citron, tirant au rouge; la solution chloroformique surnageante se colore en rouge et enfin se décolore complètement au bout de 24 heures. L’ergostérine et les cholestérines des deux champignons que j'ai étudiés, leLactarius vellereus (Fries) et leLactarius piperatus (Scop) donnent les mêmes réactions. Au contraire, la cholestérine animale et la phytostérine extraite des végétaux supérieurs, dissoutes dans le chloroforme donnent avec l’anhydride benzoïque et l'acide sulfurique une coloration jaune-citron, puis rouge-clair et le chloroforme surnageant se co- lore en rouge-sang d’une façon persistante. 20 Cholestérine de l'Æthalium seplicum. Nous avons vu dans l'historique de la question,que MM.Reincke et Rodewald avaient re- tiré del Æthalium septicum,champignon de l'ordre des myxomycètes une cholestérine spéciale appelée par eux paracholestérine. Jai préparé une certaine quantité de ce produit par le traitement de 2 kg. 300 gr. de champignon desséché, en suivant la même mé- thode que pour la cholestérine du Penicillium glaucum. La sub- stance, purifiée par son éther benzoïque, possède bien les cons- w r l 4 L satin Le ee Gur-déf CHOLESTÉRINES DES CHAMPIGNONS. 175 tantes physiques qui ont été indiquées par MM. Reinke et Rodewald: point de fusion — 134°5, pouvoir rotatoire : «) ——28°1. En- fin, comme caractère très important, elle présente vis-à-vis de la cholestérine animale et de la phytostérine les mêmes réactions diffé- rentielles de l’ergostérine. En résumé, les cholestérines provenant des végétaux inférieurs, en particulier des champignons, peuvent être rapportées à ce que j'appelerai le groupe de l’ergostérine. Toutes ces substances sont en effet altérables à l'air et donnent des réactions colorées iden- tiques bien différentes de celles de la cholestérine animale et de la phytostérine, type des cholestérines des végétaux supérieurs. De plus, nous avons vu que le produit extrait du Laclarius piperatus (Scop.) était, en tous points, semblable à l’ergostérine de M. Tan- ret, que les cholestérines du Lactarius vellereus (Fries), du Peni- cillium glaucum et de l'Æthalium seplicum ont seulement ou le point de fusion, ou le pouvoir rotatoire différent de l’ergostérine. Néanmoins leur parenté avec ce dernier principe est bien établi et ni l’une ni l’autre ne peuvent être identifiées avec la cholestérine animale ou la phytostérine. 8 septembre 1892, À à RQ er LS SE LE GENRE MELTONA Par M. A. GAILLARD. SUPPLÉMENT I. Depuis la publication de notre travail sur le genre Meliola, un certain nombre d’espèces nouvelles ont été décrites par M. Spegaz- zini dans le 3e fascicule des Fungi quaranitici; nous en avons exa- miné les spécimens authentiques qui figurent dans l’Herbier du Muséum de Paris. De plus, M. G. de Lagerheim a recueilli tout récemment dans l’Equateur d’assez nombreux représentants de ce genre qui nous sont parvenus presque à l’état frais. L'étude de ces nouveaux matériaux font l’objet de la présente note qui complète la description de toutes les espèces de Heliola actuellement connues. Secrion 1, — Thèques ovoïdes ou globuleuses. B. — SPORES A 3 CLOISONS. a. — Soies nulles. Le Meliola manca ELL. Er Mar. Amer. Nat. 1885, p. 1284 et Journ. of. Myc. 1885, p. 148. Hab. — Ad paginam inferiorem Rubi cujusdam — Corazon, in regione andina (Ecuador). Mens. Jul. 1892. — Misit CI. de La- gerheim. Obs. — Les spores de ce spécimen sont un peu plus grandes que dans le type, elles atteignent 50 X 16%. a. — Soies périthéciales (nouveau groupe). M. Guignardi GAILL., nov. spec. Mycelium maculas sparsas minutas (1-2 millim. in diam.), nigras, _ dentes, efficiens, ex hyphis lortuosis, densè intertextis ramosisque _ 40-122 crassis compositum. Hyphopodia capitata numerosa, magna, 40-48 X 22-254, stipite longo (12-202), cellula superiore pirilormi, 2-3 vel diverse lobata. Hyphopodia mucronata rara, ampulliformia, pallidiora (28-30 X S8-10v), in collum longum, ceylindraceum _ supernè producta. Setæ in mycelio nullæ. Perithecia 2-3 macu- _ Jorum centro, nigra, verrucis unicellularibus rugosa oculo nudo conspicua, (4604 in diam.), primitus globosa, dein collapsa et con- - caya, apice falso ostiolo prædila. E peritheciis, præsertim ad basim oriuntur selæe numerosissimæ, flexuosæ, alque lorluosæ, fuligineæ (500 x 10-125) apice rotundatæ vel interdum clavulatæ. Asci ovoidei, infernè in stipilem sat longum attenuati, 2-4 spori. Sporæ 3-seplalæ, cylindraceo-elougatæ, ad septa valdè constrictæ, utrinque _ rotundatæ, loculis exlimis cæteris paulo minoribus, fuligineis _ (62-66 x 22-24). _ Hab. — Ad paginam superivrem foliorum coriaceorum arboris cujusdam in Canzacoto, Ecuador. Legit CI de Lagerheim. Mensi. Jul. 1892. CI Magistro L. Guignard libentissimé dicata species. Obs. Celte belle espèce nous sert à établir parmi les Heliola dont les spores ont 3 cloisons un nouveau groupe caractérisé par lab- _ sence de soies mycéliennes et la présence de soies périthéciales. b. — Soies mycéliennes simples et droites. Meliola ganglifera Karcusr. M. guaranitica SPEG. Fung. quur. Pug. III, n. 74. _ A la face inférieure de feuilles coriaces indéterminées, — Gua- rapi, Paraguay. Septembre 1883. Balansa, n° 4,043. de C. — SPORES A 4 CLOISONS. _ a. — Soies nulles. M. Winterii SPEG. Fung. Guar. Pug. II, n. 53. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Sclanaceæ (?) cujus- 13 + 172 A. GAILLARD. dam in Canzacoto (Ecuador). — Mens. Jul. 1892. — Misit C1. de Lagerheim. M. plebeja Srec. Fung. Puigq. n. 258. — Fung. Guar. Pug. II, n. 76. Taches d’abord orbiculaires, de 2-3 millim. de diam., puis con- fluentes et couvrant alors une grande partie de la feuille d’un en- duit noir. pulvérulent, peu adhérent. Mycelium périthécigère formé d’hyphes brunes, sinueuses, à articles assez longs, épais de 7-8. Hyphopodies capitées alternes, à pied court, à cellule supérieure globuleuse ou ovoïde; elles mesurent 16-20 x 12-145. Hypho- podies mucronées très rares, ampulliformes. Soies nulles. Péri- thèces épars, noirs, globuleux, astomes, couverts de granulations coniques unicellulaires, ils mesurent 200-250z de diam. Thèques ovoides, à pied court à 2-3 spores. Spores 4-septées, droites: ou légèrement incurvées, elliptiques, brunes, étranglées aux cloisons, légèrement atténuées, et arrondies aux extrémités, de 38-42 X 15-16. Hab. — À la face supérieure des feuilles d’une Solanée indéter- minée. Caaguaza, Paraguay. Janvier 1882. — Balansa, n° 3,583. M. longipoda GalLL. nov. spec. Mycelium maculas orbiculares, 2-3 millim. latas, nigras, tenuis- simas, parum manifestas, malrici arclè adnalas, efficiens, ex hyphis prælongis, parcè ramosis, 9-10 crassis, fuscis, compositum. Hy- phopodia capitala distantia, alternantia, vel rarius opposita, eylin- draceo-fusiformia, prælonga (40-50X 12-192). Hyphopodia mucro- nata rara, ampulliformia, 20-22X10-12%. Setæ nullæ. Perithecia sparsa, globosa, dein collapsa, nigra, verrucis pluricellularibus or- nala, apice falso ostiolo prædita, magna (200-2502 in diam.). Asci ovoidei, sessiles, bispori. Sporæ ovoideo-elongatæ, 4-septatæ, ad sepla constriclæ, ulrinque parum allenualæ rotundatæque, fuscæ 41-51 x 20-22. Hab. — Ad utramque paginam foliorum Tournefortiæ cujusdam, in Banos Ecuador Mens. Jan. 1892. Leg. CI. de Lagerheim. Obs. — Cette espèce est voisine de M. glabra B. et C., elle s’en disüngue par ses thèques entièrement sessiles, la forme des verruez Er. LE GENRE MELIOLA. 1179 + des périthèces, et ses longues hyphopodies capitées. Les taches situées à la face inférieure de la feuille qui est très tomenteuse sont _ constituées par un mÿcellum atrophié, à filaments tortueux, pres- _ que entièrement dépourvu d’hyphopodies. M obducens GALL. nov. spec. Mycelium ferè totam foliorum superficiem obducens atque nume- _ rosissimis peritheciis tectum, ex hyphis tortuosis, densè intricatis, _ fuscis, 9-10 crassis, compositum. Hyphopodia capitata copiosa, _ conferta, (20-25X 15-20), stipite plus minusve longo, cellulà supe- riore bi-tri, vel diversè lobatà, sæpè medio geniculatà. Hyphopodia mucronala rara, ampulliformia, pallidiora. Setæ nullæ. Perithecia … innumerabilia, nigra, globosa, dein collapsa et concava, verru- _ cosa, oculo nudo consÿicua (300-3504 in diam.), apice falso ostiolo Ssub-prominulo prædita. Asci ovoidei, breviter stipili, bispori. Spo- L! ræ 4-seplalæ, ellipticæ, ad septa constrictæ, dilutè fuligineæ, rec- le, ulrinque latè rotundatæ (45-50 X 18-20: Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Buddleyæ cujusdam. Rio Partara, prope Banos, Ecuador. Leg.Cl. de Lagerheim. Mens. Jan 1892. Obs. — Cette espèce parait voisine de M. triloba Wir, dont nous ne connaissons que la description. b. — Soies périthéciales. M. tortuosa \\inr. In Gaill. Mel., n° 43. Hab.— Sur les deux faces des feuilles d’un Senecio indéterminé Banos, Equateur. Janvier 1892. Leg. CI. de Lagerheim. 7° d, — Soies mycéliennes simples et droites. M. laxa GAlLL. nov. spec. Mycelium maculas irregulares, tenuissimas, nigras, arachnoideas, ac ferè totum folium obtegentes, e matrice facillimè secedentes efficiens, ex hyphis prælongis, laxissimé ramosis, fuscis, 84 crassis, 180 A. GAILLARD. compositum. Hyphopodia capitata distantia, alternantia, 25-30 x 40-12, stipite plus minusve longo, cellulà superiore ovoideà, inte- grà vel lobatà, apice sæpiüs acuminata. Hyphopodia mucronata rara, ampulliformia, supernè in collum longum, cylindricum, producta. Setæ in mycelio numerosæ, nigræ, opacæ, (280-300 x 12-45u), infernè latè incurvatæ, superne integerrimæ obtusæque. Perithecia, in exemplaribus nostris, rarissima, minuta (150-170u in diam.), globosa, nigra, astoma. Asci bispori, breviter pedicellati. Sporæ 4-septatæ, ovoideo-cylindraceæ, ad septa vix constrictæ, utrinque leviter attenuatæ atque rotundatæ, fuscidulæ (40-44X14-15y). Hab.— Ad utramque paginam, at præserlim ad paginam supe- riorem Myréaceæ cujusdam. Banos. Mens. Jan.1892. Ecuador. Leg. CI. de Lagerheim. LJ M. parenchymatica GAILL, nov. spec. Mycelium maculas orbiculares 1-3 millim. latas, nigras, araneo- sas, e matrice facillimè secedentes, efficiens, ex hyphis sinuosis, laxè intertextis, fuscis, 7-8 crassis, compositum. Hyphopodia ea- pilata satis distantia, alternantia (18-20X 12-145), stipite brevi crassoque, cellulà superiore globosà vel ovoideà. Hyphopodia mu- cronala rara, pallidiora, ampulliformia. Setæ in mycelio, præser- tim circa perithecia, numerosæ, pellucidæ, fuscæ rectæ vel curvulæ apice integræ acutæque (290-300 X 104), septis distantibus. Peri- thecia 5-6 in quàque maculà, sparsa, globosa, dein cupuliformia, (150-180 in diam.), nigra, contextu parenchymalico, e cellulis irregularibus atque undulatis, apice ostiolo falso prædita. Asci ovoi- dei, bispori, breviter slipitati. Sporæ 4-seplatæ, elliplicæ, ad septa valdé constrictæ, utrinque leviter attenuatæ atque rotundatæ, fuscæ (38-42X 15-162). Hab. — Ad utramque paginam, at præserlim ad paginam supe- riorem foliorum Sapindaceæ cujusdam. -— Sao-Francisco, Brésil. Mens. May 1885. Leg. E. Ule, n° 375. Commun. Dr O0. Pazschke. Ad paginam superiorem foliorum Cissi cujusdam in Canzacoto, et in Corazon Mens. Oct. et Jul. 1892 (Ecuador) Misit CL. de Lagerheims Ots. — Cette espèce provient de l'Herbier Winter où elle figurait sous le nom de M.polytricha Karcupr. et Cooke. Elle est, en effet, très voisine de cette dernière, dont elle diffère par ses spores LE GENRE MELIOLA. 181 . plus foncées, et surtout par ses périthèces sub-ostiolés et dont la 3 est conslituée par un tissu de cellules à contours sinueux. … Nous l'avons retrouvée comme nous l’indiquons ici, sur feuilles 5% “de Cissus provenant de l’Equateur, Ê : ; M. lævipoda Speg. … Fung. Guar. Pug. III, n° 77. Taches orbiculaires de 2-3 millim. de diamètre, d’un noir mat. __ minces, peu adhérentes, à marge fimbriée. Mycelium périthécigère _ formé de filaments très serrés, très ramifiés à articles courts, légè- je rement étranglés aux cloisons, d’un brun foncé, épais de 102. Hy- _ phopodies capitées nombreuses, très rapprochées et opposées au . voisinage des périthèces, plus distantes et alternes à l'extrémité _ des rameaux (18-22X 102), à pied court et large, à cellule supé- _ rieure globuleuse ou ovoïde, lisse. Hyphopodies mucronées rares, … plus pâles, en forme de crochet. Soies mycéliennes localisées aux . environs des périthèces : le mycelium forme, à la base de ces der- niers un épais bourrelet d’un brun foncé d’où partent les soies ; , elles sont simples, noires, légèrement toruleuses, sub-aiguës au ‘4 ù” sommet, et mesurent 320-3604. Périthèces disséminés sur toute la * + _tache, globuleux, noirs, astomes, couverts de verrues pluricellu- … Jaires, de 130-1704 de diamètre. Thèques ovoïdes, à 2-3-4 spores : ne “ol t 4 _ terminées inférieurement par ua pied court. Spores 4-septées, À … elliptiques-cylindracées, légèrement étranglées aux cloisons, large- Dr _ ment arrondies aux extrémités, droites, brunes de 44-48 xX16-20y. #4 Ë Hab. — Sur les deux faces, principalement à la face supérieure S des feuilles de l’Aspidosperma quebracho. — Yaguaron, Paraguay, te Nov. 1882. — Balansa, n. 3589. # n. : 14 M. Durantæ GALL. nov. spec. . [à Le Mycelium maculas irregulares, arachnoïdeas, 2-5 millim. latas, _ nigras, tenues, e matrice facilé secedentes efficiens, ex hyphis laxè Ÿ intertextis, fuscis G6-Tz crassis compositum. Hyphopodia capitata £ _ numerosa alternantia (25-28X8-9u), breviter stipitata (4-5u), cel-- ù __ lulà superiore cylindraceà, supernè truncatà vel rotundatà. Hypho- ë _ podia mucronafa rara, ampulliformia, in collum longum, cylindra- 182 A. GAILLARD. ceum, apice truncatum, producta. Setæ in mycelio, præsertim circa perithecia, numerosæ, gracillimæ, rectæ vel flexuosæ, acicu- lares, torulosæ, fuscidulæ (350-420 X Tu). Perithecia sparsa, nigra, globosa dein concava, verrucosa, astoma, oculo nudo conspicua (200-230% in diam.). Asci elliptici, 2-3-4 spori. Sporæ elliptico- cylindraceæ, 4-seplatæ, ad septa constrictæ, rectæ vel curvulæ, utrinque rolundatæ, fuscidulæ, loculis extimis sæpè cæteris paulo longioribus (45-48 X 15-16). Hab. — Ad utramque paginam foliorum, ad ramos fructusque Durantæ cujusdam. — Rio Machangara, propè Quito (Ecuador), Mens. April, 1892, et in Chillo (Ecuador), Mens. Jul. 1892.— Misit CI. de Lagerheim. Obs. — Cette espèce est voisine de M. brasiliensis SPEG., dont elle se distingue principalement par ses spores plus grandes, ses soies plus nombreuses et fort irrégulières. Les échantillons crois- sant sur les rameaux ont un aspect extérieur différent de ceux qui se développent sur les feuilles : les hyphopodies sont très rares, il se produit de nombreuses soies donnant à la plante une apparence laineuse. M. strychnicola GAILL. Monogr. n° 48. Hab. — Ad paginam inferiorem foliorum Spigeliæ cujusdam, in Milegalli (Ecuador). Mens. Jul. 4892. — Misit CI. de Lagerheim. M. Araliæ Mrc. In Ramon de la Sagra, Bot., p. 327. Hab. — Ad utramque paginam, at præsertim ad paginam supe- riorem foliorum Jlicis scopulorum. Vichincha, in regione sub-andinà. Mens. Dec. 1889. — Misit CI. de Lagerheim. M. polytricha KALcHBr. ET COOKkE. Natal Fung. in Grevillea. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum plantæ ignotæ, nec non et Solani cujusdam in Canzacoto (Ecuador). Mens. Jul. 1892. — Misit CI. de Lagerheim, LE GENRE MELIOLA, 183 4 f. — Soies mycéliennes fourchues. M. bidentata Cooke. …_ … Grer. VI, p. 27. Sacc. Syll. Addend. p. IV, et Supplem. univ. I, —…. p- 417. Speg. Fung. Guar. Pug. 11, n. 52, et Pug. III, n. 80. —_ Gaill. Le genre Meliola, n. 98. Hub. — A la face supérieure de feuilles coriaces indéterminées. . Willa-Rica, Paraguay. Janvier 4882. — Balansa, n° 3580. A la face supérieure des feuilles d’une Bignoniacée indéterminée. Guarapi, Paraguay. Sept. 1883. — Balansa, n° 4007. Les spores de ce dernier spécimen mesurent 38-40 X 12-162. | M. Pululahuensis Gall. no». spec. AR Mycelium maculas orbiculares, 24 millim. latas, sparsas, vel 2-3 7e; confluentes, spissas, lanosas, nigras, margive optimè delimitato, …— mafrici arctè adnatas, efliciens, ex hyphis confertissimis, densè * ramulosis anastomosantibusque, 8-Qz crassis, compositum. Hypho- - podia capitata copiosa, conferta alternantia (25-28 x 16-202), stipite … brexi, cellulà superiore primitus perfectè globosà, dein ob-ovoideà. Hyphopodia mucronata nulla. Setæ in mycelio numerosæ, dicho- tomæ, ramulis sæpè iterum furealis, apice integris acutisque, deor- sum aterrimis, opacis, sursum pallidioribus (350-400 X 15-182). | Perithecia setarum villo omnino abscondita, globulosa, nigra, ver- rucosa (220-2502 in diam.), apice falso ostiolo manifesto prædita. Asci ovoidei, breviter pedicellati, 2-4 spori. Sporæ 4-septatæ, cylin- _ draceæ, ad septa constriclæ, utrinqué rotundatæ, loculo medio cæteris longiore, rectæ vel sæpiüs curvulæ, fuscæ (51-58 X18-202). Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Piperis cujusdam, cirea craterium « Pululahua » in Prov. Pichincha. Ecuador. Misit C1. de Lagerheim. Mens. Feb. 1892. Obs. — Cette belle espèce est intermédiaire entre M. dichotoma : B. et C. et M. Forbesii GAILL., dont elle diffère principalement par | ' ses périthèces sub-ostiolés, et ses spores cylindracées à loge moyenne plus grande que les autres. Cp Lans 146: 1e TE L 112 art 184 A. GAILLARD, LT M. solanicola GAILL. nov. spec. Mycelium maculas orbiculares, 6-8 millim. latas, tenuissimas, arachnoideas, ambitu fimbriato, efficiens, ex hyphis radiantibus, laxissimè intertextis, gracillimis, fuscidulis (4-54 crassis), compo- situm. Hyphopodia capitala alternantia, vel varius opposita minuta (11-13X 9) cellulà superiore globulosà, stipite brevissimo cras- soque. Hyphopodia mucronata opposita ampulliformia, infernè gib- bosa. Perithecia macularum centro densè aggregata, nigra, globosa dein concava, vix rugulosa, apice falso ostiolo prædita (150-2004 in diam.). Setæ in mycelio copiosæ, nigræ, sub-pellucidæ, minutæ (200-230 X 7-8) apice bi vel trifurcatæ, vel ramulis fuscidulis toru- losisque ornatæ. Asci ovoidei breviter pedicellati, 2-4 spori. Sporæ 4-septatæ, ad sepla constrictæ, elliptico-elongatæ, fuscidulæ utrinque rotundatæ atque leniter attenuatæ, loculis extimis cæteris paulo minoribus, loculo medio sæpè (præsertim in juventute) paulum incrassato (38-40 X12-14u). Hab. — Ad paginam inferiorem foliorum Solani cujusdam in San-Jorge (Ecuador). Mens. Jun 1892. Misit CI. de Lagerheim. Obs. — Cette espèce est voisine de M. evanida GaiLz. Elle s’en distingue principalement par ses hyphopodies capitées très petites, à cellule supérieure toujours globuleuse, et par ses soies unifor- mément réparties sur tout le mycelium, et beaucoup plus petites. M. Sapindacearum SPrEG Fung. Guar. Pug. IH, n. 79. Taches aranéeuses très-minces, noires, irrégulières. Mycelium: périthécigère d’un brun foncé, formé de filaments longs et flexueux, émettant de nombreux rameaux opposés ; les articles qui les com- posent sont assez longs, épais de 8-10. Hyphopodies capitées alter- nes ou opposées, de 25-30xX 15-204, à pied assez long, parfois coudé ; la cellule supérieure atteint 15X 204, elle est très-irrégu- lière, et présente de 3 à 5 lobes profonds. Hyphopodies mucronées, plus rares, plus päles, souvent gibbeuses à la base, ampulliformes, brusquemment étirées en un filament assez long, elles mesurent 25-30 X 104. Soies mycéliennes rares, d’un noir opaque, plus pâles au sommet qui se divise en 2-3 branches courtes, ascendantes, sub-aiguës, elles mesurent 250-300 X 8-10. LE GENRE MELIOLA. 185 Périthèces épars, peu nombreux dans l'échantillon observé, noirs, astomes, presque lisses, de 150-200: de diamètre. Thèques non observées. Spores 4-septées, brunes, légèrement resserrées aux cloisons, elliptiques, largement arrondies ou parfois un peu atté- nuées aux extrémités, à loge moyenne quelquefois un peu plus grande que les autres (28-40 X 23-25). Hah. — A la face supérieure des feuilles d’un Sapindacée indé- terminée. Caaguazu, Paraguay. Janvier 1882. — Balansa, n° 3600. Obs. — Espèce voisine de M. Weigeltii KzE, et de M. bidentata CookE ; elle en diffère par le mode de division des soies, et par ses hyphopodies capitées lobées rappelant celles de M. ganglifera KarcHBr. M. andina GaiLL. nov. species. Mycelium maculas orbicularo irregulares, 2-3 millim. latas sœæpè confluentes, velutinas, nigras, e matrice facillimè secedentes, eff- ciens ex hyphis confertissimis, sinuosis, 9-10 crassis, fuscis com- positum. Hyphopodia capitata confertissima, 16-20 X8-104, breviter stipitata, cellulà superiore rotundata, vel leviter angulatà, semper alternantia. Hyphopodia mucronata ampulliformia, pallidiora, 18- 20X<10%. inferne gibbosa, superne in collum longum producta. Setæ in mycelio copiosæ, aterrimæ, 250-300X10-12%, superne in 2- ramulos crassos apice bifidos lateraliterque tuberculosos vel ramu- losos, divisæ. Perithecia sparsa, 180-2104 in diam, aterrima, verrucis pluricellularibus insita, globosa, astoma. Asci ovoideo- globosi, 2-4 spori, breviter pedicellati. Sporæ 4-septatæ, ad septa parum constrictæ, utrinque rotundatæ, elliptico-cylindraceæ, dilutè fuscæ, 39-40 X 13-142. Hab.— Ad utramque paginam, at præsertim ad paginam inferio- rem foliorum arboris cujusdam ignoti in Canzacoto, Ecuador, Mens. Jul. 1892. Misit CI. de Lagerheim. Obs. — Cette espèce est très voisine de M. Harioti Spec. dont elle se distingue par ses périthèces astomes, ses hyphopodies capitées toujours alternes et ses spores plus petites et plus pâles. M. pellucida Gal. Monogr. N° 92. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Erythrinæ cujusdam 186 A GAILLARD in Puente de Chimbo (Ecuador), Mens. Sept. 1891. Misit C1. de Lagerheim. M. Patouillardi GALL. Monogr. N° 101. Hab. — Ad ramos Piperis cujusdam in Pichincha (Ecuador). Misit C1. de Lagerheim. Obs. — Les taches que l’on observe sur les tiges de Piper diffè- rent peu de celles qui se développent sur les feuilles ; elles sont, comme ces dernières, velues, et assez épaisses. M. Harioti “rec. Fung. Guar. Pug. HI, n.78. M. furcata pro parle in Gaill. Le genre Meliola N° 99. Taches d’abord orbiculaires, de 1-3 millim. de diamètre, puis confluentes et irrégulières, minces, pulvérulentes, peu adhérentes, d'un noir terne. Mycelium périthécigère très dense, d’un brun foncé, formé de filaments fortement ramifiés et anastomosés ;: les” articles qui les composent sont assez courts, épais de 17-102, et légèrement étranglés aux cloisons. Hyphopodies capitées nombreu- ses, rapprochées, presque toutes opposées, rarement alternes, de 16- 20x9-10z, ascendantes, souvent coudées au milieu, à pied court et épais, à cellule supérieure ovoïde-allongée, parfois sub-lobée. Hyphopodies mucronées plus rares, opposées, aussi foncées que les précédentes, sub-coniques ou ampulliformes, et étirées en un filament assez long, tronqué au sommet, elles mesurent 12-15 x 10. Soies mycéliennes nombreuses d’un noir opaque, plus pâles au sommet qui est translucide et se divise en 2-3 branches étalées, larges et courtes, entières ou dentées à l'extrémité, elles mesurent 250-300 X 8-92. Périthèces disséminés sur la tache, noirs, ruguleux, globuleux, se déprimant et devenant cupuliformes en séchant, de 150-250: de diamètre, surmontés d’une fausse ostiole très visible. Thèques ovoides, bispores, à pied court. Spores 4-septées, ellipti- ques, arrondies aux extrémités, à loge moyenne souvent plus longue et plus large que les autres dans le jeune àge ; elles sont d’un brun foncé et mesurent 49-55xX16-182. Hab. - A la face supérieure des feuilles d'une RES ou AR L A0 Cru LE GENRE GANODERMA. 187 d’une Légumineuse indéterminée. Asuncion. Paraguay, Juin 4874. Balansa, n° 1291. Obs. — Dans notre Monographie du genre Meliola, nous avions considéré cette espèce comme une forme de M. furcata LÉv. Nous la regardons aujourd’hui comme distincte : les soies sont, en effet, plus gréles, leurs divisions moins caractéristiques que celles de M. ‘ furcata Lév.; nous avons,de plus, constaté la présence d’une fausse ostiole qui n’existe pas dans cette dernière. M. Mikaniæ GaILL. nov. spec. Mycelium maculas, vel potius pustulas prominentes, orbiculares, nigras, pulverulentes, 2-3 millim in diam., efficiens, ex hyphis si- nuosis, 410-112 crassis, compositum. Hyphopodia capitata alter- nantia, 22-30X20-222., breviter stipitata, cellula superiore globo- sà, inciso-lobatä. Hyphopodia mucronata nulla. Setæ in mycelio copiosæ, 250-300 X 10-124, dichotomæ, ramulis nallidioribus atque gracilibus, iterumque furcatis, ramulis ultimis apice dentatis. Peri- thecia sparsa, globosa, nigra, rugulosa, 200-250: in diam. apice falso ostiolo prædita. Asci ovoidei, breviter pedicellati, bispori. Sporæ ellipticæ 4-septata ad sepla parum constrictæ, utrinque latè rotundatæ, fuscidulæ 45-50>%<20-22%. Hab. — Ad paginam superiorem foliorum Mikaniz cujusdam in Corazon (Ecuador) Mens. Jul. 1892. Misit. CI. G. de Lagerheim. Obs. — Cette espèce est voisine de M. Forbesii Gall. et de M. Bambusæ Par. Les périthêces sont, comme dans la première, surmontés d'une fausse ostiole; les soies, bien que plus grêles rap- pellent celles de la seconde. Elle diffère de ces deux espèces par la constitution du tissu de ses périthèces, formé de cellules à angles rentrants et par ses spores fuligineuses, légérement verdätres et non pas brunes. Espèce faisant double emploi. E- M. obesula Srsc. Ne: Fung. Guar. Pug. HI, n° 74. | Nous réunissons celle espèce à M. obesa Speg. Dans cette der- nière, en effet, les hyphopodies capitées ne sont-opposées que sur ‘ J 188 A. GAILLARD. les jeunes rameaux, principalement sur les taches qui ne dévelop- pent pas de périthèces. Quant aux dimensions des spores, elles sont identiques dans les deux spécimens ; de plus, le caractère des spores de X/. obesula, d’être comprimées latéralement nous parait être une simple déformation dûe à la dessiccation : elles s’arron- dissent en effet sous l’action de l'acide lactique. EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE XIV. Fig. 1. — Meliola plebeja Speg. Sporés, — a. Mycelium avec hyphopodies capitées. — 2. — M. longipoda Gaïll. Spores. — «a. Mycelium avec hyphopodies capitées. — 3. — M. obducens Gaiïll. Spore. — a. Mycelium avec hyphopodies capitées. — 3. — M. laxæa Gaill. Spores. — a. Mycelium avec hyphopodies eapitées. — b. Soie mycélienne. — 5. — M. parenchymatica Gaill Spore.— &, Myvelium avec hyphopodies capitées, — b. Soie mycélienne. PLANCHE XV. Fig. 1. — M. lœvipoda Sped. Spore. — «a. Mycelium avec hyphopodies capitées et mucronées, — b. Soie mycélienne. — 9, — M. Pululahuensis Gaill. Spores. — «. Mycelium avec hyphopodies capitées. — b. Soie mycélienne. — 3. — M. Sapindacearum Speg. Spore. — a. Mycelium avec hypho- podies capitées. — b. Hyphopodie capitée et mucronée, — ce. Soie mycélienne. — 4. — M. Harioti Speg. Spores. — «&. Soie mycélienne, b. Sommet de la même. PLANCHE XVI. Fig. 1. — M. Guignardi Gaill. Spore. — «a. Soie périthéciale. — b. Extré- mité d’une soie. — c. Hyphopodies capitées. — d. Une hypho- podie mucronée. — 9. — M. Durantæ Gaill. Spore. — a. Soie mycélienne. — b. Mycelium avec hyphopodies capitées. — 3, — M. solanicola Gaill. Spore. — a. Soie mycélienne. — b. Extrémité d’une soie. — c. Mycelium et hyphopodies capitées. — 4, — M. andina Gaill. Spore. — «. Soie mycélienne. — b. Extrémité d'une soie. — 5, — M. Mikaniæ Gaill. Spore. — a. Soie Mycélienne. — b. Mycelium avec hyphopodies capitées. Phiyctospora maculata, nouveau Gastéromycète de la Chine occidentale. Par M. N. PATOUILLARD. Le genre Phlyclospora a été institué par Corda pour un champi- gnon hypogé, le Ph. fusca, d'Allemagne, Bohême et Portugal, caractérisé par des spores arrondies, brunes, dont l’épispore est recouvert de cellules hyalines figurant des sortes de pustules ; les organes sporifères sont restés longtemps inconnus, aussi la place du genre n’était pas nettement déterminée. Cette espèce a été retrouvée en France et examinée par Tulasne, qui indiqua ses relalions avec Scleroderma. Le Sylloge de M. Saccardo (1888) place Phlyclospora dans les genres peu connus, à la suite des Hyménogastrés. Depuis M. Beck, dans le Bulletin de la Société botanique alle- mande (1889), observe les basides de ce champignon et attribue l'origine des cellules recouvrant l’épispore à un bourgeonnement tardif de ces basides, bourgeonnement qui donne naissance à des filaments contournés, septés, qui s’accolent aux spores et donnent à celles-ci leur aspect caractéristique. Pour M. Beck, Phlyctospora est un hyménogastré. Une deuxième espèce a été décrite et figurée par Sorokine (Haté- riaux pour la Flore Mycologique de l'Asie Centrale), sous le nom de Phl. Magni-Ducis ; elle est originaire de Tachkend et diffère de la précédente par son peridium verruqueux. Sorokine n’a pas vu les basides de son espèce, mais il fait remarquer que les spores se développent de la même manière que dans Sclerodermua et qu’à leur malurité complète elles ne diffèrent presque pas de celles de ce dernier genre. Phl. maculata diffère de PAL. fusca par la présence d’un peri- dium coriace, et de Phl. Magni-Ducis par l’absenee de verrues sur ce peridium. Dans les spécimens mürs que nous avons étudiés, le peridium est double; l'extérieur (qui paraît indéhiscent), est épais, de consis- tance cornée et est constitué par des hyphes larges de 10-122, for- tement accolées, parallèles et dirigées dans le sens radial ; ces fila- 190 N. PATOUILLARD. ments qui sont peu colorés au voisinage de la face interne du peri- dium sont brunätres près de la surface et se terminent librement en poils très courts (30-40 X 6-5). Le peridium interne est mince, villeux, jaunâtre, adhérent à la gleba ; il est constitué par des hyphes larges de 10y, contournées, rameuses, lâchement contextées et à peine colorées. La présence de ces deux enveloppes et la disposition radiée des filaments de la paroi externe, pourraient faire penser à un Geaster resté indéhiscent, mais l’examen de la gleba, s’oppose à un tel rap- prochement. En effet, la gleba pulvérulente, de couleur cendrée ou violacée, se montre à la loupe, formée de logettes qui sont farcies de spores et limitées par des lignes blanches à filaments hyalins très délicats: c’est- à-dire que sa composition est très exactement celle de Scleroderma vulgare. Les spores globuleuses, pourprées et verruqueuses sont chargées des cellules hyalines caractéristiques du genre Phlyclospora. Nous n’avons pas pu suivre, sur nos échantillons la formation de ces cellules, mais nous ferons remarquer que les vrais Scleroderma présentent, à un moment donné, ces ornements hyalins, absolument comme les Phlyclospora, aussi nous croyons que ces deux genres sont trop peu distincts et qu'ils devraient être réunis. Descr. — Phlyctospora maculata, nov. spec. — Globosa vel ovoidea, indéhiscens (semper ?), imagnitudine nucis avellanæ vel fructus juglandis, prope basim et apicem depressa, levis, pallide rufa, hine inde, squamulis brunneis maculata, fibris nigris, paucis, ramosis, brevibus, prædita. Exoperidio corneo-coriaceo, 2 mm. crasso, intus brunneo, ex hyphis parallelis radiantibus composito, paginà internà luteolà; endoperidio tenui, floccoso, luteo, ex hyphis ramosis, laxe contextis composito ; gleba cinereo-violacea, pulveru- lenta, venis albis, strictis, ad instar Sclerodermatis marmorata ; sporis globosis, verruculosis, 7-82 latis, nucleatis, purpureo-rufis, episporio cellulis hyalinis tecto; basidiis non visis. Hab. — Chine, Su-Tchuen Oriental, district de Tchen-Keoutin ; vraisemblablement hypogé. Ce champignon fat partie d’une petite collection mycologique envoyée au Museum, par M. Farges, missionnaire apostolique. 8 septembre 1892, - \ È Espèces nouvelles observées au Laboratoire de Pathologie végétale. Par M. G. DELACROIX. Phyllachora Dactylidis nov. sp. (pl. XVIL, fig. D. — Stromata . Sparsa vel vix confluentia, punetiformia vel subelongata, amphigena, bi vel trilocellata, atra, usque { millim. longa ; ascis cylindraceis, brevissimè pedicellatis, octosporis, 108 X 12%; sporidiis ovatis, deorsüm leniter apiculatis, hyalinis vel dilutissimè luteolis, granu- latis, unà gullulà præditis, 17-18 X y, in asco obliquè monos- tichis, paraphysibus simplicibus furcatisve, guttulatis, 14 latis. In foliis exsiccatis Dactylidis glomeratæ, Moulineaux propè Rotho- magum, octobri 1891. Cette espèce se distingue surtout des espèces voisines par la forme et la dimension de ses spores. Botryosphæria Pruni-spinosæ nov. sp. (pl. XVIL, fig.ID. — Stro- mala in peridermio tumido nidulantia, eoque fisso erumpentia, conica, nigra; perithecia parca, 5-5, intüs alba, ostiolo acutiusculo ; ascis cylindraceis, stipitellatis, 130 X 182, sporidiis sursüm dis- tichis, deorsüm monostichis, hyalinis, 25-33 X 12, plasmate granulato ; paraphysibus hyalinis articulatis, raro furcatis, 44 labs. Spermogonia immixta, e genere Cytospora, stromatibus interdüm bi vel trilocellatis, sæpiüs uno loculo, sporulis cylindraceis 5 X 1,5u, reclis vel leniter curvis ; basidiis acicularibus, 18 X 1{u. In ramis Pruni spinosæ, propè La Rochelle Galliæ, vere 1891. Diffère du Botryosphæria Berengeriana par plusieurs caractères. Septocylindrium Anemones nov. sp.(pl.XVIT, fig.ID).— Effusum, sordidè candidum, hyphis repentibus, hyalinis, 22 latis, conidiis hyalinis, cylindricis, utrinque obtusè attenuatis, rectis, vel interdüum subeurvulis, uniseptatis, 25-40 X 4-64, catenis brevibus dispositis. In parte exsiccatà griseolà folii Anemones sylvaticæ, Vincennes propè Parisios, aprilis 1891. Non maculicola videtur. 192 G. DELACROIX. Fusarium Müntzu nov.sp.(pl.XVIL,fig.V).—Effusum,sublanatum, candidum ; mycelio hyalino, repente, ramoso, seplato, hyphis usque 9-64 latis ; sporophoris ramosis, ramis sursü:n attenuatis ; conidiis plerumque falcalis, utrinque attenuatis, primum continuis, trigut- tatis, plasmate nubiloso, dein triseptatis, guttulato-granulatis, 25-30 X 4-5y. In materià animali in terrà putrescente, « Institut national agro- nomique » Parisiorum, maii 1891. Cette espèce nous avait été transmise pour la détermination par M. Müntz, professeur à l’Institut agronomique. D’après les recher- ches de cet éminent maitre, recherches non encore publiées, elle se rencontre souvent sur les matières azotées en décomposition dans le sol : sang desséché, corne, chiffons de laine, etc., et elle paraît jouer un certain rôle dans la nitrification. Nous avons cru devoir lui dédier cette espèce. Epicoccum sulcatum nov. sp. (pl. XVIT, fig. IV). — Sporodochia pulvinala, atro-brunnea, punctiformia, superficialia, 1/3 mill. cir- citer lata, conidiis sulcatis, badio-fuscis, 18x diametro, leviter echinulatis, pedicello hyalino, subelavato, 7-8 X 3,92. In caulibus exsiccatis Urticæ urentis, Issy, proximè Parisiorum, aprilis 4891. Ab E. granulato satis offinis. Note complémentaire sur la Nuile. Dans une note publiée précédemment (1), M. Prillieux et moi, avons étudié une maladie qui attaque les melons et que les jardi- niers désignent sous le nom de Nuile. Nous avons reconnu que la cause de cette maladie était un Hyphomycète, à spores et filaments d'un brun verdàtre que nous avons appelé Scolecotrichum melophto- rum nov. sp. Ce parasite attaque aussi et avec beaucoup d'intensité les feuilles et les fruits de concombre (Cucumis salivus), en y pro- duisant une lésion, entièrement analogue à celle qui existe sur le melon. (4) Bulletin de la Soc. Mycol., Tome VIT, page 218, 1891. 193 UREDO MULLERI. _ La maladie a sévi avec une intensité assez grande dans les en- irons de Saint-Dié (Vosges) dans un grand nombre de jardins ma- _ raîchers, d’après les renseignements que nous a fournis M. Dangu «w .. ? D D 2 k professeur d'agriculture. Sur l'Uredo Mülleri Schræœter. : En octobre 1890, j'ai trouvé à Chaville, sur la feuille du Rubus _cæsius l'Uredo Mülleri (1). Cette Urédinée décrite par Schrœæter sur les feuilles du Rubus _ fruticosus altaque aussi le framboisier. Je l'ai trouvée très abondante sur les feuiiles du Æubus Idæus, sur le flanc est du Puy-de-Dôme, à peu près à moitié chemin du | sommet. L'Uredo Mülleri est très facile à caractériser par la présence de spermogonies au milieu de l’Urédo. *: he % EXPLICATION DE LA PLANCHE XVII. I — Phyllachora Dactytidis : a, coupe du périthèce ; b, asque et paraphyses ; Ne ce, spores. 4 % # I — Botryosphæria Pruni-spinosæ : a. coupe du périthèce ascospore , *# ; \ b, coupe de la spermogonie; c, portion d'hyménium de la spermo- ù N gonie ; d, coupe tangentielle de la spermogonie ; e, asques et para- + physes ; f, ascospores. 4 . IL — Septocylindrium Anemones : a, coupe ; b, conidies à divers degrés ai de développement. ÿ IV. — Epicoceun sulcatum : a, une sporodockhie isolée ; b, couidie avec son stérigmate ; c, d, conidies. V. — Fusarium Müntzii; a, filament sporifère et mycélium ; b. filament sporifère isolé ; c, conidie adulte ; d, d’, conidies jeunes. A 19787 vi (1) Bulletin de la Soc. Mycol. Tome VII, 4891, page 114. PET TS, 14 Un Champignon nouveau pour la France Battarrea phalloides Pers. Par M. Ernest OLIVIER. Le 22 septembre dernier, au cours d’une promenade botanique faite en compagnie de M. l’abbé Bourdot, aux Ramillons, près de Moulins (Allier), je recueillis un champignon gastromycète remar- quable que je reconnus être le Battarrea phalloides Pers. M. Bou- dier, le savant mycologue bien connu auquel j’adressai un échantillon de ma découverte, confirma cette détermination. Les exemplaires que j'ai récoltés au nombre de cinq commen- çaient à se dessécher et étaient dans un état de fructification un peu avancée. Ils végétaient dans une épaisse couche de débris d’écorces et de bois décomposé, à l'intérieur d’un chène creux où ni la pluie, ni l'humidité extérieure ne pouvaient pénétrer. Comme le montre le dessin joint à cet article et fait d’après nature par M. l’abbé Bourdot, il ne reste, en raison de l’âge des exem- plaires, aucune trace des débris de la volve qui doit recouvrir le peridium quand la plante est jeune. Pour la même raison, je n’ai pu constater la présence du mucilage qui, suivant la description de Persoon (Syn. p. 129, tab. XII), doitremplir la volve et l’intérieur du stipe. Mes exemplaires sont entièrement bruns, sauf le dessous du péri- dium qui est blanchätre. La volve et le stipe, dans la moitié de sa longueur, sont enfouis sous les débris où ils croissent. Ce dernier est cylindrique, creux dans toute sa longueur et garni extérieure- ment de lanières ou d’écailles linéaires qui sont déhiscentes par en bas dans sa moitié inférieure (celle qui est enfouie) et par en haut dans sa moitié supérieure, qui est à l'air libre. La hauteur totale varie chez mes cinq exemplaires de 0,14 à 0,19 centimètres ; le peridium, relativement petit, n’a que 3 1/2 centimètres de diamètre. Les spores adhérentes à la partie supérieure du peridium sont excessivement nombreuses, d’un jaune brunâtre, sphériques, poin- tillées, verruqueuses, d’un diamètre de six millièmes de milli- mètre. BATTARREA PHALLOIDES. 195 Le Baltarrea phalloides est un champignon rare : sa patrie prin- cipale est l'Angleterre, mais il y est peu répandu. Persoon l'y indi- que sur les talus sablonneux : la station dans laquelle je lai trouvé, l'intérieur des vieux arbres dans des débris ligneux décomposés, a bien été signalée aussi, m'écrit M. Boudier, par Berkeley, Cooke et quelques autres auteurs anglais. On l’a rencontré encore aux envi- rons de Naples et il habite aussi l'Asie et l'Amérique; mais, à part Naples et l’Angleterre, son existence n'avait été constatée dans aucun autre pays d'Europe. Sa découverte dans le centre de la France est donc un fait bota- nique important. Dans le Bulletin de la Société Mycologique de France (T.V, 1889, p. XXXIV, pl.V), le Dr Ludwig a décrit et figuré an autre Battarrea qu'il nomme Tepperiana. Bien que provenant d'Australie, cette dernière espèce ne paraît guère différer du phalloides que par le caractère peu important, el qui peut Lenir à l’âge, des écailles ou fibrilles du stipe moins déchiquetées, et il nous semble qu’elle doit lui être réunie. Pour les champignons, la différence de région n’est pas suffisante pour différencier des espèces et tous les jours on découvre en Europe et réciproquement des {ypes décrits en pays exotiques. Dans le cas particulier qui nous occupe, il n'y aurait rien d’exlraordinaire à ce que le B. phalloides, plante remarquablement ubiquiste, don l'existence a déjà été constatée en Europe, en Amérique et en Asie, se retrouve aussi en Australie. Son aire de dispersion comprendrait ainsi toute la surface de la terre, sauf l'Afrique où il n’a pas été reconnu jusqu’à présent. P£ancue XVIIL — Baitarrea phalloides ; dessin fait d'après nature. 19 octobre 1892. e TX % 4 Ê b FAT Crus nr "x Lee" #1 AE 14 pe SE ZT dt ET Le Let MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS Nouvelles recherches (1). | Par M. Em. BOURQUELOT. RAR RrrrRrprnns I. — ASCOMYCÈTES. Si l’on se reporte à la note que j'ai publiée en 1891 sur quelques espèces appartenant à cette famille, on remarquera que je n’ai trouvé de tréhalose dans aucune d’entre elles, bien que les espèces examinées eussent été prises dans des groupes divers. Au contraire, la présence de cette malière sucrée a été constatée dans la grande majorité des champignons hyménomycètes que j’ai analysés. Ce résultat n'avait pas laissé de me surprendre, car, si au point de vue morphologique, les champignons ascomycètes se différencient nettement des Hyménomycètes, on ne peut en dire autant au point de vue biologique, à la condition, bien entendu, qu’on envisage la question dans un sens tout à fait général : les uns et les autres se développant dans les mêmes milieux et se nourrissant, de la même façon, d'aliments analoguës. Aussi, sachant avec quelle rapidité le tréhalose disparait dans certains champignons au cours de leur exis- tence, je me suis demandé si les espèces d’Ascomycèles que j'ai examinées avaient été analysées à un moment convenable, et si ce sucre ne m'avait pas échappé. Cest là surtout la pensée qui m'a fait étudier de nouveau les champignons appartenant à cette famille, et chercher à me les procurer à des âges divers et dans des condi- tions variées. On verra que les faits ont justifié mes doutes à ce sujet. Penicillium Duclauxi Delacr. — J'ai utilisé, pour l'analyse de celte espèce, les cultures sur liquide de Raulin que nous avons eu (1) Bull. de la Soc. myc. de France, t. V, p. 132, 1889 — T. VI, pp. 150 et 185, 1890. —T VII, pp. 5, 50, 121, 185 et 222, 1891. — T. VII, p. 29. — Dans ces nouvelles recherches, les champignons ont presque toujours été traités à l’état frais, de 2 à 5 heures au plus aprés la récolte, par l'alcool bouillant. Sauf pour les cas dans lesquels il en a été autrement, je ne reviendrai pas sur ce point. Tr a = LL EE RL EX à 2 MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 197 l'occasion de faire, M. Graziani et moi, en étudiant ses propriétés physiologiques. Champignon frais. — Cultures enlevées au moment de l’appa- rition des clavules et traitées par l’alcool bouillant, Poids : 120 gr. Matière sucrée, retirée à l’état cristallisé : mannite, 0 gr. 30 — 2 gr. © par kilogr. — Formation dans les eaux mères concentrées de quelques cristaux de tréhalose. Champignon déssèché. — Culture en pleine fructification. Poids à l’état sec : 15 gr. Matière sucrée : mannite O0 gr. 14 = 1 gr. 1 p. 0/0. — Pas de tréhalose. Xylaria polymorpha (Pers.) Grev.— Dans mes premières recher- ches sur cette espèce, je n’ai examiné que des échantillons dessé- chés. Cetie fois le traitement a porté sur des échantillons frais dont les uns étaient en apparence jeunes et les autres adultes. Champignon jeune. — Bois des environs de Ham. Septembre 1891. Quantité traitée : 115 gr. Matière sucrée retirée à l’état cris- tallisé : mannite, 4 gr.35—11 gr. 7 par kilogr.— Pas de tréhalose. Pas de réduction par la liqueur cupro-potassique. Champignon adulle ou avancé. — Quantité traitée : 220 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisée : mannite, 4 gr. 45 20 gr.2 par kilog.— Pasde tréhalose.Pas de réduction par la liqueur cupro-potassique. Coryne sarcoides (Jacq.). — Forêt de Saint-Cloud, octobre 1892. Quantité traitée : 90 gr. Individus très jeunes ; quelques-uns seulement un peu plus âgés. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 35 = 3 gr. 8 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Peziza badia Pers. — Espèce récoltée en août 1891 à Flez prés de Ham et soumise à un premier traitement par M Arnould de Ham. Quantité traitée : 85 gr. Matière sucrée ; mannite, O0 gr. 12 — 1 gr. 4 par kilogr. — Pas de tréhalose dans les eaux-mères. Pas de réduction par la liqueur cupro-potassique. Peziza onotica Pers. — Forêt de Fontainebleau, 15 octobre 1892. Quantité traitée : 25 gr. Matière sucrée : mannite 0 gr. 16 — 6 gr. 4 par kilogr. — Pas de tréhalose, Pas de réduction par la liqueur cupro-potassique. 198 EM. BOURQUELOT. Sclerotinia tuberosa (Hedw.) Fuck. — On sait que cette espèce se développe sur les rhizomes de l’Anemone nemorosa qu’elle détruit. Son mycélium s’organise durant l’automne en un sclérote souterrain qui donne naissance, au printemps seulement, à une petite pezize pediculée. On comprend que pour établir le rôle que peut jouer le tréhalose dans la végétation des champignons, il y ait un grand intérêt à savoir à quel moment des espèces semblables au Scl. luberosa renferment ce principe sucré ; si, par exemple, il existe dans le sclérote et disparait pendant la formation du fruit c’est-à-dire de la partie aérienne ou s’il se produit dans celle-ci dès qu'elle apparaît. Il yavait là à faire une série de recherches importantes, mais difficiles, surtout en ce sens que le sclérote est petit et qu’à l’époque où il convenait de le récolter, rien n'indique le terrain dans lequel on peut le rencontrer. Heureusement M. Boudier, qui connait si bien la flore fongique des environs de Paris, m'a prêté son concours. C’est lui qui en février, et alors que la neige n'avait pas encore com- plètement disparu, m’a fait découvrir, en remuant la terre en diffé- rents endroits de la forêt de Montmorency, une centaine de ces sclérotes (1). Sclérote au repos. — Forêt de Montmorency. Fin de février 1892. Quantité traitée : 32 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : mannite, © gr. 14 = 4 gr. 3 par kilogr. Les eaux-mères ont été concentrées et amenée à l’état d'extrait. Cet extrait a été essayé par la méthode que j'ai indiquée pour la recherche du tréhalose, et, dans les préparations microscopiques, conservées plusieurs mois, il ne s’est pas formé de cristaux de cette matière. Les sclérotes ne renfermaient done pas de tréhalose. L’extrait ne réduisait pas par la liqueur cupro-potassique. J'ai surveillé alors,avec attention, l'apparition de la pézize afin de pouvoir la récolter au moment de sa formation et alors que le sclé- (1) Je profite de l'occasion qui m'est offerte ici pour adresser à M. Boudier mes plus sincères remerciements, Pendant tout le cours de mes recherches, cet excellent maître m'a donné les meilleurs conseils et les plus utiles renseignements, m'aidant dans la détermination des espèces critiques et m'iodiquant les endroits dans lesquels je pourrais trouver celles qu'il était intéressant d'étudier. MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 199 role est encore ferme et n’est pas épuisé de ses matériaux nutritifs. Le 30 mars suivant, je l’ai rencontrée dans de bonnes conditions à Garches dans le Parc de l’Hospice Brézin. La grosseur de la plu- part des pezizes à peine ouvertes, ne dépassait guère celle d’un pois et les sclérotes, à l'exception de quelques-uns qui étaient com- plètement vides et que j'ai rejelés, commençaient seulement à se ramollir. Jai pu récolter en cet endroit 185 gr. de Scl. tuberosa dont j'ai fait immédiatement deux portions : l’une composée des : sclérotes seulement et l’autre composée des pezizes avec leur pédi- cule. L'analyse de ces deux portions a été faite séparément. Srlérote en voie de végétation.— Quantité traitée : 65 gr. L’extrait obtenu à la suite du traitement a donné, en quelques heures, une belle cristallisation de mannite qui a été séparée aussitôt à la trompe. Poids: 0 gr. 52. Les eaux-mères concentrées ont été ensuite abandon- nées sous une cloche à dessication. Au bout de quelquessemaines, il s’était formé de nouveaux cristaux, mais composés celte fois, presque - en totalité, de tréhalose. Poids : 0 gr. 17. Les eaux-mères concen- trées une seconde fois en consistance d’extrait n’ont plus rien donné. Ainsi,par conséquent, le sclérote en voie de végétation renfermait, par kilogramme, 8 gr. de mannite et 2 gr. 6 de tréhalose. L’extrait réduisait légèrement la liqueur cupro-potassique. Pezize avec son pédicule. — Quantité traitée : 120 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : mannite, 0 gr. 95 = 7 gr. 9 par kilogr. Les eaux-mèêres concentrées n’ont pas donné de tréhalose, toutefois on remarquait, dans la préparation microscopique faite avec l’extrait, quelques cristaux de ce dernier sucre, Pas de réduction par la liqueur cupro-potassique. Claviceps purpurea Tul. — On sait que l’ergot de seigle est le premier champignon dans lequei le tréhalose a été signalé, d’abord sous le nom de sucre de l’ergot par Wigers en 4832, puis 25 ans, plus tard, sous celui de mycose par Mitscherlich. Ce dernier savant n’a pu relrer que 2 gr. de sucre pour un kilogr. d'ergot et même, dans un cas, il n’a pas trouvé de mycose, mais bien de la mannite. A titre de curiosilé, j'ai fait une recherche sur un bel échantillon d’ergot de l’année quelque temps après la récolte. Cet échantillon pesait 450 gr. Il à été d’abord épuisé par l'alcool à 80° bouillant. La solution alcoolique a été disullée et le résidu amené, par évapo- TUE UNE JS ENT A DT NE) { og (id 200 EM. BOURQUELOT,. ration, au volume de 100 cent. c. Le liquide a été fitré puis addi- tionné de 500 cent. c. d’alcool à 90°. Après un repos de quelques jours, la solution alcoolique décantée a été distillée et le résidu évaporé à 90 cent. cubes. Nouvelle précipitation par alcoo! à 90°, distillation et finalement évaporation en consistance sirupeuse. Cinq ou 6 jours après, le produit s’est trouvé rempli de cristaux de tréhalose. Il y en avait 1 gr. 55 = 10 gr. 3 par kilogr. L’ergot renfermait également une petite proportion de mannite, ainsi que j'ai pu le constater en examinant au bout de quelques jours une préparation microscopique eflectuée après concentration des eaux-mères. On voit que le rendement en tréhalose a été beaucoup plus élevé dans mon analyse que dans celle qui à été publiée par Mitscherlich. Il est difficile de dire si c’est là une affaire d’échantillon ou de mode opératoire. Elaphomyces Leveillei Tul. — Bois de Montmorency, 27 juin 4891. Quantité traitée : 285 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : mannite, 4 gr. 35 — 15 gr. 20 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mèêres réduisaient nettement la liqueur cupro-potas- sique. £laph. variegatus Viltad. — Bois de Montmorency et des Fausses Reposes, juillet 1891. Quantité traitée : 225 gr. Matière sucrée cristallisée : mannite, 2 gr. 59 = 11 gr. 3 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mèêres réduisaient abondamment la liqueur cupro-potas- sique. Elaph. asperulus Vittad. — Bois des Fausses Reposes, juillet 1891. Quantité traitée : 890 gr. Matière sucrée cristallisée : mannite, 11 gr. 2 — 12 gr. 5 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mèêres ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Elaph. echinatus Vitlad. —- Bois de Montmorency, 27 juin 1891. Quantité traitée : 80 gr. Matière sucrée : mannite, non pesée. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères n’ont pas été essayées à la liqueur cuivrique. Le tableau suivant résume les résultats de mes nouvelles recher- ches sur les Ascomycèles. e MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 201 MATIÈRES SUCRÉES ESPECES. Mannite p.00/00. a Penicillium Duclauxi Delacr, frais ..... bis Pr 2,5 + desséché....,.... 11,0 Xylaria polymorpha Pers. jeune......... A 41,7 aaulten: M ete: RE 20,2 Coryne uns (Jacq.) Tul. jeune... .....:, 0 Beztrotbadrar Pers. 2. era ae ee vote 1,4 M ONOMCHNPERRE 2 MA RL en dE, 6,4 Sclerotinia tuberosa \Hedw. )sclérotes d'hiver... 4,3 Id. selérotes végétants. 8,0 Id. pezize et pédicule. 7,9 Claviceps purpurea Tul. desséché............. traces, Elaphomyces Leveillei Tul ................... 15,2 — variegalusENitlad". 2... 0... | 1453 — aspendus NA Na LE. + 0.1 à 12,5 — AOC TON HET PSE ENS -.| non dosée ET Trébalosep 00700! JT. — HYMÉNOMYCÈTES. 1. Polyporés. lose, O gr. 40 = 3 gr. par kilogr. — Pas de mannite. rique. Polyporus frondosus Flor. dan. — Forêt de Fontainebleau, 15 octobre 1892. Traitement 8 à 9 heures après la récolte. Quantité traitée : 170 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : tréhalose, 0 gr. 15 — 4 gr. 4 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient faiblement la liqueur cuivrique. Polyporus squamosus (Huds). — Espèce récoltée sur orme à Ham en 1891, par mon ami Arnould et soumise par lui à un pre- mier traitement. Quantité traitée : 130 gr. Matière sucrée : tréha- Les eaux-mères réduisaient assez abondamment la liqueur cui- Boletus cyanescens Bull. — Bois de Chaville, juillet 1892. 209 EM. BOURQUELOT, Individus paraissant jeunes. Quantité traitée : 80 gr. Matière sucrée : mannite, O gr. 32 — 4 gr. 0 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. B. pachypus Fr. — Bois de Chaville, août 1891. Un seul individu adulte pesant 110 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 85— Tgr. %.par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ME | abondamment la liqueur cupro-potassique. B. appendiculatus Schælf. — Cette espèce a été analysée à l’état jeune et à l’état adulte. Champignon jeune. — Bois de Villers-Bretonneux (Somme), 1er septembre 1892. Traitement effectué 7 heures après la ré- colte. Quantité traitée : 80 gr. Matière sucrée : tréhalose avec quel- ques rares cristaux de mannite, O gr. 60 =: 7 gr. 5 par kilogr. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. Champignon adulle. — Forêt de Marly, 11 août 1892. Trai- tement effectué 6 à 7 heures après la récolte. Quantité traitée : 145 gr. Au cours du traitement il a été obtenu tout d’abord une première cristallisation ‘composée de mannite, puis une seconde presque entièrement composée de tréhalose et enfin une troisième uniquement composée de mannite. Poids total de la mannite : 4 gr. 45 = 10 gr. par kilogr. Poids du tréhalose : 1 gr. 80 = 12 gr. 4 par kilogr. Les eaux-mères réduisaient abondamment la liqueur cuivrique. B. pruinatus Fr. — Individus jeunes récoltés dans un bois des environs de Ham au milieu de l’herbe des chemins, 28 août 1892. Quantité traitée 6 heures après la récolte : 95 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 40 = 4 gr. 2 par kilogr. Les eaux-mères concentrées ont donné, en préparation microseo- pique,quelques rares cristaux de mannite mélangés aux cristaux de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient légèrement la liqueur cupro-potassiq. B. chrysenteron Bull. — Bois de Viroflay, 30 octobre 1892. Individus presque adultes. Quantité traitée : 80 gr. Matière sucrée : mannite, O gr. 22 = 2 gr. 7 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro -potassique. W MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 203 B. badius Fr. — Sous les pins de Montmorency, 5 novembre 1892. Individus presque adultes. Quantité traitée : 340 gr. Matières sucrées : tréhalose et mannite. La présence dans l'extrait d’une substance gélatineuse que je n’ai pu éliminer m'a empêché de sé- parer les deux sucres. B. lanatus Rostk.—Forêt de Compiègne. Individus plutôt adultes: 50 gr. Matière sucrée : tréhalose ; n’a été observé qu’en préparation -microscopique ; paraissait assez abondant.— Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. Fistulina hepatica Huds. — Fontainebleau. Un seul individu, jeune, pesant 100 gr. Matière sucrée : tréhalose en très petite quantité. — Pas de mannite. Réduction presque nulle. Le tableau suivant résume mes nouvelles recherches sur les Poly- porés. ESPECES. Mannite p.00 |Tréhalose p.°/09 RS EEE SRE EE Polyporus frondosus Flor. dan ......... | 0 4,4 D squtmosus(Huds;)t 0.5.1. 0 3,0 Boletus cyanescens Bull. jeune .......... 4,0 0 — pachypus Fr. adulte............. Tef 0 — uppendiculatus Schæff. jeune ..... traces 1 — _— adulte..... 10,0 12,4 — pruinatus Fr. jeune..... ........ traces 4,2 — chrysenteron Bull. adulte. ........ 2 0 | — badius (Fr.) adulte. ............. non dosé | non dosé — lanatus Rostk adulte............ 0 non dosé Fistulina hepatica (Huds.) jeune........ 0 non dosé 2. Agaricinés. Panus stipticus (Bull.) — Forêt de Compiègne, 9 et 12 octobre 1892.Quantité traitée: 170 gr. Matière sucrée cristallisée : tréhalose, O gr. 28 — 1 gr. 6 par kilogr. — Quelques eristaux de mannite. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. 204 EM. BOURQUELOT, Panus torulosus Pers. — Forêt de Montmorency, été de 1892, Quantité traitée : 30 gr. Matière sucrée cristallisée : tréhalose, 0 gr. 12 = 4 gr. par kilogr. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potassique. Lentinus tigrinus (Bull.) — Espèce récoltée dans un bois des environs de Ham et soumise à un premier traitement par M. Arnould. Quantité traitée : 185 gr. Matière sucrée cristallisée . tréhalose, 0 gr. 52 — 2 gr. 8 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient assez fortement la liqueur cupro- potassique. Lent. cochleatus Pers. — Espèce récoltée aux environs de Ham et soumise à un premier traitement par M. Arnould. Quantité trailée : 10 gr. Matière sucrée : tréhalose et un peu de maunite, Ogr. 12 = 12 gr. par kilogr, Réduction assez abondante de la liqueur cuivrique. Marasmius oreades Bolt. — Espèce récoltée sur les bords herbeux d’un chemin de Bièvre. Quantité traitée : 85 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 30 = 3 gr. 5 par kilogr.— Pas de mannite. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Russula ochroleuca Pers. — Sous les pins à Montmorency, o novembre 1892. Individus jeunes récoltés avant leur apparition au dehors, en enlevant la couche d’aiguilles de Pins aux endroits légèrement soulevés par ces champignons. Poids : 50 gr. Matière cristallisée : mannite O gr. 90 — 18 gr. O0 par kilogr. — Pas de tréhalose. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Russula fellea Fr. — Forêt de Carnelle, 28 octobre 1892. In- dividus jeunes ? Quantité traitée : 70 gr. Matière sucrée cristallisée : mannite 1 gr. 0 = 14 gr. 2 par kilogr. — Examen microscopique des eaux-mères concentrées. Quelques cristaux de mannite ; pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cupro-potas- sique. R. fœtens Pers. — Cette espèce a déjà été été analysée en 1873 _aS#ébs NET D'OITE PEAR MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 205 par Sacc, qui en a retiré 6 gr. de mannite par kilogr. Bien que j'aie opéré sur des individus frais et jeunes, je n’en ai retiré égale- ment que de la mannite. Quantité traitée : 210 gr. Mannite, 2 gr. 2 = 10 gr. 5 par kilog. Pas de tréhalose. Les eaux-mèêres ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. R. cyanoxantha (Schæff). — J'ai repris l’étude de cette espèce parce que, dans mes premières recherches, je n'avais traité que des individus âgés ou desséchés. Cette fois je les ai choisis aussi jeunes que possible. Bois de Chaville. Quantité traitée : 120 gr. Matière sucrée : mannile, À gr. 10 = 14 gr. 1 par kilogr. La préparalion microscopique, même amorcée par frottement avec un cristal de tréhalose, n’a pas donné de cristaux de ce der- nier sucre. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. R. lepida Fr. — Bois de Chaville, 14 août 1892. Individus assez jeunes, mais pourtant déjà grands. Quantité traitée : 80 gr. Matière sucrée retirée par quatre cristallisations successives de l'extrait et des eaux-mères : mannite, 2 gr. 44 = 26 gr. 7 par kilog. Les eaux- mères de la dernière cristallisation ont été concentrées et l'extrait ainsi obtenu à servi à faire une préparalion microscopique amorcée. Il s’est formé dans cette préparation quelques cristaux qui m'ont paru être des cristaux de tréhalose. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. R. virescens (Schæff.). — Bois de Chaville, 14 août 1892. Indi- vidus jeunes? Quantité traitée : 75 gr. Matière sucrée : mannite, 4 gr. 42 = 18 gr. 9 par kil. Une préparation microscopique effectuée de la même façon que pour le À. lepida a également donné quelques cristaux de tréhalose ? Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. R. delica (Vaill.). — Bois de Chaville, août 1892 Cette Russule se développe toujours'un peu sous la terre avant de paraître au dehors. Aussi, lorsqu'on l’aperçoit, est-elle déjà plus ou moins adulte. C'est à ce dernier état que je l'ai récoltée. Quantité traitée : 206 EM. BOURQUELOT. 170 gr. Matière sucrée: mannite 2 gr. 6 = 15 gr. 3 p. kilog. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique, Lactarius rufus (Scop.). — Forêt de Carnelle, sous les pins, 8 août 1891. Individus paraissant très jeunes. Quantité traitée : 420 gr. Matière sucrée: mannite, 3 gr. 9 — 8 gr. 3 par kilogr. — Pas de tréhalose. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Lact. vietus. Fr. Bois de Montmorency, octobre 1892. Quantité traitée : 40 gr. Individus adultes ? Matière sucrée : mannite, 0 gr. 55 = 43 gr. 7 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient assez notablement la liqueur cupro- potassique. Lact quietus Fr. — Bois de Montmorency, 3 octobre 1892. Individus jeunes? 70 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 52 — Tgr. 4 par kilog. Quelques cristaux de tréhalose dans la préparation microscopique. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro- potassique. Lact. vellereus Fr. — J'ai donné sous ce nom, dans mon pre- mier mémoire, une variété du L. vellereus de Fries à lait doux qui a été séparée comme espèce par Bertillon, sous le nom de L. velu- tinus. Ce L. velulinus Bert. est de beaucoup le plus commun dans le Nord de la France. Ce n’est que tout à fait rarement que l’on rencontre le L. vellereus Fr. à lait acre. Je ne l'ai trouvé jusqu’à présent que quatre fois: à Launois (Ardennes), à Ham (Somme), dans le bois de Verrières et dans le bois de Chaville, et toujours très peu abondant; 1, 2 ou 3 pieds tout au plus. Le seul individu que j'ai analysé a été récolté à Chaville, il pesait 25 gr. Matière sucrée: mannile, 0,30 — 12 gr. 0 par kilog. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères réduisaient légèrement la liqueur cupro-potas- sique. Lact. blennius Fr. — Forêt de Compiègne. Individus jeunes. Poids : 130 gr. Matière sucrée : mannite, O0 gr. 18 = 1 gr. 4 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. z : MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 207 Lact. zonarius (Bull.). — Montmorency, 3 octobre 1892. Indi- vidus adultes. Quantité traitée : 59 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 85 — 15 gr 4 par kilog. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Lact. turpis (Weinm.). — Montmorency, 3 octobre 1892. Dans mes premières recherches sur cette espèce, je n'avais eu entre les mains que des champignons avancés. Cette fois j'ai traité des -individus jeunes. Poids : 70 gr. Matière sucrée: mannite, O gr. 55 = 7 gr. 8 par kilogr. — Pas de tréhalose; pas de réduction. Hygrophorus virgineus (Wolf.). — Meudon, novembre 1891. Quantité traitée : 70 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristalisé : mannite, 0 gr. 30 — 4 gr. 2 par kilog. Dans les eaux-mères concentrées, il s’est formé,avec de nouveaux cristaux de mannite, quelques cristaux bien nets de tréhalose. Hygr. agathosmus Fr. — Forêt de Saint-Cloud, sous les Pins. Individus jeunes. Quantité traitée : 420 gr. Matière sucrée : man- nite, 1 gr. 45 — 3 gr. 45 par kilog. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Eygr olivaceo-albus Fr, — Forêt de Compiègne, 9 octobre 1892. Individus jeunes. Quantité traitée : 250 gr. La cristallisation s’est faite en deux fois. La concentration de la solution alcoolique a donné en premier lieu 1 gr. 30 de mannite = 5 gr. 2 par kilog. La concentration des eaux-mères de la cristallisation précédente a donné une masse cristalline presque entièrement composée de tréhalose, pesant 1 gr. 05 — 4 gr. 2 par kilogr. Les nouvelles eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro- potassique. Pexillus involutus (Batsch). -- Bois de Chaville, septembre 1892. J'ai tenu à faire une nouvelle analyse de cette espèce en raison de la différence que j'avais constatée l’année dernière entre elle et le P. atrotomentosus. Les résultats ont été les mêmes cette année bien que l'opération ait porté sur des champignons aussi jeunes que possible. — Quantité traitée : 30 gr. Matière sucrée : Mannite, Ogr. 33 = 41 gr. par kilogr. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique, 208 EM. BOURQUELOT. Le tableau suivant résume mes nouvelles recherches sur les espèces appartenant aux genres Panus Fr., Lentinus Vr., Maras- mius Fr., Russula Pers., Lactarius Fr., Hygrophorus Fr. et Paxillus Fr. MATIÈRES SUCRÉES EE C DE SES Mannite Tréhalose P+ °°/00 P- °°/00 | Panus stipticus (Bull.) jeune et adulte ... | traces 1,6 —.. torulosus (Pers.) jeune? ...... .. 4,0 | Lentinus tigrinus (Bull.) jeune.......... 0 2,8 Fe cochlenus (Pers MF Re traces 12,0 | Marasmius oreades (Bolt. ) jeune et adulte. 0 3,0 | Russula ochroleuca Pers. et jeune ? .... 18,0 0 — fellea Fr. jeune? .............. 14,2 0 — fœtens Pers. et jeune.......... 10,5 0 | — cyanoxantha (Schaeff.) jeune . ..…. 14,1 0 — 0 lepiii il adultes FPE EEE SEE -6,7 traces ? — vwirescens (Schaeff } adulte. .... 18,9 traces ? — delica(Vaill.) adulte........... 15,3 0 | Lactarius rufus (Scop) (jeune).......... 8,3 0 — vietus Fr. adulte ?.......... , 4557 0 — quielus Fr. jeune? ........... 7,4 traces — vellereus Fr. adulte .......... 12,0 0 — blennius Fr. jeune............ 1,4 0 — zonarius (Bull.) adulle ........ 15,4 0 — turpis (Weïnm | jeune ........ 7,8 0 | Hugrophorus virgineus (Wolf ) adulte. 4,2 traces | agathosmus Fr. jeune ..... 3,4 | (Q) — olivaceo-albus Fr. jeune ... 9,2 4,2 Paxillus involutus (Batsch.) jeune ...... 11,0 | 0 BULL DE LA SOC MYC DE FRANCE 1 IE FLAT I MELIOLA PLEBEIA Spee IN M. OBDUCENS Gail. I. M. LONGIPODA Gall. IV. M. LAXA Cal. | g MM PARENCHYMATICA Cail PETKY. VHL je DE FRANCE 1 U. i …._ … BULL DE LA SOC. MY JLA LÆVIPODA Speg. ( MELI IL M. PULULAHUENSIS Gaill. l HARIOTI IV. M à » ÉÉU Lo La F ! _ BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE ere nn nan 1112 Sps ES rtf eee DAS L. MELIOLA GUIGNARDI Gaill. III. M. SOLANICOLA Gall. IL. M. DURANTEÆ Cail. IV. M. ANDINA Gaill. V. M. MIRANLÆ Caill. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. T. VIT, PL. XVII. CG. DELACROIX DEL. I. PHYLLACHORA DACTYLIDIS. LI SEPTOCYLINDRIUM ANEMONES. IL. BOTRYOSPHAERIA PRUNI-SPINOSA IV. EPICOCCUM SULCATUM. Y. FUSARIUM MUNTZIL BULL DE LA SOC. MYC.DE FRANCE. T.VII - PL.XVIIL. Abbé Æ Bourdot .delin BATTARREA PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXIII Séance du 12 mai 1892 Présidence de M. PRILLIEUx, vice-président La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la séance du 14 avril ést lu et adopté. _ M. Prillieux, à l'occasion du procès-verb:1, donne lecture d’une _ lettre de M. P. Brunaud, de Bordeaux, relative à la maladie du Sainfoin décrite précédemment. M. Costantiñ présente un champignon, le Clilocybe dealbata + a rencontré en frès grande quantité dans les cultures de Champignons de couche lorsque le Blanc est atteint de la maladie à connue sous le nom de Chanc:. M. Bourquelot donne communication d’une note de AL. Jarzewski, sur une Puccinie se développant sur une Gentiane. L'auteur a _ trouvé sur le calice et le pédoneule floral du Gentiana acaulis ua _ æcidium diflérant un peu de læcidium que Winter rapporte au Le — Purciniu Gentianæ Slrauss; il a trouvé également sur les feuilles de la même plante une forme téleutosporée identique au P. Gen- | lianæ Str. Il se pourrait, d'après lui,que Fæcidium qu'il a rencontré ca qu'il croit n'avoir pas encore été décrit fût une nouvelle forme _ æcidiosporée de ce même P. Genlianæ Strauss. _ Après quelques observalions de MM- Boudier, Prillieux et Bour- _ quelot, sur la valeur des caractères différentiels des formes æcidios- _ porées décrites par M, Jaczewski, la Société passe à l'examen des champignons envoyés de Fontainebleau par H. Fouilleaubois. Fomes fraxineus Bull., igniarius Fr., fomentarius lr., nigricans Fr.; Polyporus brumalis Fr., velutinus Fr. : Trametes gibbosa Fr.; Æcidium leucospermum D.C., Ranunculacearum D.C., id. var. CA Ficariæ Desm. ; « Coleosporium Spirææ Karst. ; Peronospora gangliformis Berk. ; Puccinia Anemones Pers., Liliacearum Duby. Séance du 9 juin 1892 Présidence de M. PATOUILLARD, président. _ La séance est ouverte à { heure et demie. Le procès-verbal de la séance du 12 mai est lu et adopté, XXXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE, La correspondance imprimée comprend : 1° Fungi tridentini novi vel nundum delineatr, deseripti el iconibus illustrati, KE, fase. VIT, in-8° 46 p., pl. 106 à 150, 1892. — 2e Compte-rendu de la session extraordinaire de Rouen, par M. André Lebreton. — 3% Deux cas d'empoisonnement par les Champagnions (ext. du Bull. de la So- ciété des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, 2e année), par M. Ménier. M. Boudier présente un mémoire sur les Morchella bohemica Krombholtz, et espèces voisines : il conclut à la création d’un sous- genre des Verpa fondé sur quelques caractères de structure de l’hyménium, sur la forme des spores, des paraphyses, et sur les thèques paucispores, sous-genre auquel il propose de donner le nom de Plychoverpa. M. Delacroix fait, au nom de M. Prillieux, une communication sur la maladie des Artichauts produite par le Ramularia Cinaræ . décrit par M. Saccardo ; il présente un dessin de ce champignon parasite. M. Patouillard présente une nouvelle note de M. Gaillard sur le genre Meliola. La Société détermine ensuite les champignons envoyés à la séance par M. le capitaine Lucand : Trametes gibbosa, Trogii ; Poria corticalis ; Polyporus fuseus, nodulosus ; Radulum orbiculare ; Stereum tabacinum ; Hypocreopsis riccioidea. Irpex obliquus; Par M. Boudier : Mitrula paludosa ; Ciliaria umbrosorum. Par divers membres de la Société : Polyporus rubriporus, applanatus, Trameles rubescens ; hirsutus, nigricans versicolor, Auricularia mesenterica ; incanus, hispidus, lucidus ; Melogramma vagans : Lenziles flaccida ; Hypoxylon æruginosum. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXV Séance du 8 septembre 1892 Présidence de M. PATouILLARD, président. _ La séance est ouverte à 1 heure et demie. _Le procès-verbal de la séance du 9 juin est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : A Revue Mycologique de Toulouse, par M. Roumeguère, 14° an- 1e née, juillet 1892, n° 55; 2° Méthode de Herpell pour la création dun herbier des champignons hyménomycètes, par M. Arthur de _ Jaczewski (ext. Bull. de la Société des Sc. nat. de Neuchâtel, T. XX, : 5% mars 1892); 3° Contribuzione alla micologia lombarda, par le Dr Fr. Cavara (ext. di atti del Instituto botanico d. R. Università di * Pavia. Lab. crittog. italiano). M. Bourquelol donne communication d’une note de H. Gérard, _ professeur agrégé à à la Faculté de médecine et de pharmacie de se Toulouse, relative à la cholestérine des champignons. Cette choles- » | térine que M. Gérard avait retirée des Lact. piperalus et velutinus, . il l’a retrouvée dans le Penicillium glaucum et Y Æthalium septicum. Elle présente les caractéres chimiques de l’ergostérine extraite par … Tanret, il ÿ a quelques années, de l’ergot de seigle. M. Bourquelot expose ensuite les résultats de ses propres re- _ cherches sur les matières sucrées de la Pezize tubéreuse qu'il a pu, grâce à M. Boudier, se procurer à l’état de sclérote au repos et en- suite en voie de formation de la pezize. Il a constaté que,tant que la température du printemps n’a pas déterminé de phénomènes végé- tatifs dans le sclérote, celui-ci renferme bien une petite quantité de mannite, mais il ne contient pas de tréhalose. Dès qu’on aperçoit sur ce sclérote les vestiges d’une pézize commençante, le tréhalose appa- rait. Il semble donc y avoir une relation entre l’époque de la for- mation de cette matière sucrée et celle de la formation de l'appareil sporifère. C’est là une question que M. Bourquelot a également étudiée sur d’autres espèces et sur laquelle il reviendra ultérieure- ment. M. Patouillard présente une note sur un champignon du Thibet, envoyé au Muséum d'histoire naturelle de Paris, par M. l'abbé Farge; c’est un Phlyctospora qu'il regarde comme voisin des Scle- _ roderma. XXXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUS, La Société passe ensuite à l’examen des champignons envoyés à la séance. Par M. Feuilleaubois (de Fontainebleau). Radulum \ætum Fr. ; Merisma sulfureus Fr., gigan- Fomes conchatus Fr. ; teus Fr. ; Polyporus bispidus Fr., croceus Fr.; Dædalea quercina Fr. Par M. Rolland (du Bois de Boulogne) : Marasmius confluens. Boletus flavus (comestible, voisin des B. luteus et granulatus). Par M. Arnould, de Ham : Stropharia coronilla. M. le docteur Camus, 1, avenue des Gobelins, Paris, est présenté comme membre titulaire par MM. Boudier et Bourquelot. Séance du 10 octobre 1892 Séance d'ouverture de la Session Mycologique annuelle tenue à Paris en 1892. Présidence de M. Bouier, président honoraire. La séance est ouverte à deux heures. La Société procède, sur la proposition de M. le Président, à la formation du bureau qui doit sièger pendant la durée de la session annuelle, du 10 au 15 octobre. Le bureau est ainsi constitué : M. Niel, président. MM. Lebreton et Costantin, vice-présidents. M. Bourquelot, secrélaire général. MM. Gaillard et Graziani, secrétaires. M. H. Gadeau de Kerville, de Rouen, s'est fait excuser par MM. Niel et Lebreton de ne pouvoir assister à la Session myco- logique. La correspondance imprimée comprend : 40 Nuovo Giornale botanico italiano, Diretto da T.Caruel. Vol. XX[V, nes 2, 3, 4, Firenze 1892. 90 Bulletino della Sociéla bot. italiana, n°5 2, 7, 1892. % Læstadia Iicis, n. sp. par M. Art. de Jaczewski (ext. Buil. Soc. Vaud. des Sciences naturelles, XXVID). PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXX VII M. Bourquelot donne quelques renseignements sur le programme des excursions arrêlé à la dernière séance. Il fait ensuite une importante communication sur divers empoisonnements par des champignons survenus récemment en divers points de la France, notamment à La Rochelle, à Angoulême, et dans les environs de Pau, à Jurançon. Le dernier de ces empoisonnements s’est terminé par la mort de cinq personnes ; il a été causé, ainsi qu’il résulte de l'enquête à laquelle il s’est livré sur les lieux mêmes, par l’Amanite phalloïde, qui avait été récoltée, non par erreur, mais probable- ment parce que, d’après sa bonne apparence, on l'avait jugée comestible. M. Boudier fait quelques remarques sur la toxicité des Amanites. Les phénomènes morbides qu’elles provoquent peuvent se rattacher à deux classes de poisons, les nartico-àcres et les stupéfiants, ce qui permettrait de ranger les amanites vénéneuses en deux sections correspondantes. Quant aux critériums de la toxicité des cham- pignons qui ont cours chez le peuple, aucun n’est cerlain; tel le bleuissement : ainsi le Boletus badius, qui bleuit, est comestible, peut-être aussi le B. cynaescens. Beaucoup de champignons per- dent leur âcreié par la cuisson ; le Bolelus felleus, amer, reste ce- pendant amer même après la cuisson. Enfin, le noircissement des objets d'argent, monnaie, cuiller, ne peut rien faire connaitre de l'action vénéneuse des champignons, il indique seulement leur décomposition. M. Boudier présente au nom de M. Olivier une note sur le Bat- tarrea phalloides qui vient d’être trouvé pour la première fois en France, dans une localité des environs de Moulins (Allier), sur lhumus d'un vieux tronc de chêne. La Société examine ensuite les champignons apportés à la séance par MM. Niel et Lebreton, de la forêt du Pont-de-l'Arche. Tricholoma sulfureum ; * Leptonia euchlora ; Russula puellaris ; Clavaria pistillaris, muscoides, for- Hygrophorus pudorinus ; mosa ; Pholiota caperata, radicosa ; Helvella sulcata ; Nolanea serrulata ; Dilophospora graminis. XXXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Par M. Boudier (forêt de Montmorency) : Collybia radicata v. lamellis nigro- Lycoperdon umbrinum ; marginatis ; Helvella leucophea ; Cortinarius crocolitus, infractus, Panæolus campanulatus ; fasciatus, brunnens ; Tricholoma nudum ; Ceryomyces terrestris ; Clitocrybe concava. Par M. Drevault (jardin de l'Ecole de pharmacie) : Psalyrella disseminata ; Clitocybe tumulosa. Par M. Rolland (bois de Boulogne) : Polyporus conchatus, sur chêne. Par M. Patouillard (de Macornay, Jura) : Favolus europæus, sur noyer ; Solenia candida, sur vieux troncs de sauls, Sont présentés comme membres titulaires : M. Gomowr, 27, rue Notre-Dame-des-Champs, par MW. Boudier et Costantin. M. E. GeorGeT, étudiant en pharmacie, 38, rue des Lices, par MM. Bourquelot et Labesse. . M. A. Porrier, M, boulevard Blossac, à Châtellerault (Vienne), par MM. Boudier et Bourquelol. M. L. Guicnarp, professeur de botanique à l'Ecole supérieure de pharmacie de Paris, par AM. Boudier et Bourquelot. M. le Dr Camus, présenté dans la séance précédente, est nommé membre titulaire à l’unanimité. Séance du 13 octobre 1892 Présidence de M. NieL. La séance est ouverte à { heure et demie. La correspondance imprimée comprend : Missouri botanical garden, Report 1892, adressé par les soins du Ministère de l'Instruction publique. M. Bourquelot présente une note de M. Patouillard sur deux espèces du genre Skepperia Berk , puis il expose la suite des re- cherches qu’il a entreprises sur l’époque de la formation du tréhalose dans les champignons. C'est une question qu’il a étudiée PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXXIX successivement avec le Peziza luberosa, \'Aspergillus niger et le ra Phallus impudicus. Il conclut de ses recherches que certains sx pes de carbone existant dans les jeunes plantes sont transfor- _ més en tréhalose seulement au moment où se développe l'appareil t … sporifère. IL développe ensuite, au nom de M. Arnould el en son nom, quel- ques remarques sur la signification morphologique des réseaux et TÈ _ des squames que l’on rencontre sur le pied des Bolets. Les réseaux De) 6 sont bien, comme l’ont déjà indiqué plusieurs auteurs, entre autres + MM. Doudief et Patouillard pour le B. edulis, des tubes avortés ; les _ squames sont des tubes avortés, mais déformés ; on y trouve,en effet, #2 des basides et des spores, qui commencent à se former à la base du pied ; le développement centrifuge gagne successivement le haut du _ pied, le centre du chapeau, puis la périphérie. _ MM.Bourquelotet Arnould ont examiné à cet égard un assez grand _ nombre de bolels, tels que: B.edulis, luridus, satanas, felleus, ap- …. pendiculatus, pachypus, lanalus, comme Bolets à réseaux ; B. scaber \4 % erythropus, candicans, versipellis, rugosus comme Bolets à pied _ squameux. Dans toutes ces espèces, on trouve des basides fertiles sur le pied et d'autant plus bas que le bolet est plus jeune. M. Boudier fait observer que, chez les Æydnum, les Polyporus et les Lentinus, on trouve aussi très souvent des modifications ana- loges. En dernier lieu, M. Niel, dans une courte allocution, remercie la Société de l'avoir appelé à la présidence de la session mycologique annuelle. La Société passe ensuite à l'examen des champignons envoyés ou _ apportés à la séance. Par M. Niel : Ne Corticium Mougeotii sur Abies excelsa ; Par M. Raoult : Un lot de Russules intéressantes ; Par M. Michel (forêt de Saint-Germain) : Hebeloma longicaudum ? Clitocybe proxima ; Lactarius flavidus, quietus ; Cortinarius triumphans. _ MM. Gomont, Georget, Pottier et Guignard, présentés dans la _ séance précédente, sont nommés membres titulaires à l'unanimité. ds + rs PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES ET DES ACTES fs $: de la Société Mycologique de France —(C 1892 »— Extraits des statuts de la Société mycologique............ ë d'ouverture de la session annuelle à Paris (10 octobre). XXXVI A EU. Liste des membres de la Société pour 1892....... RS 00e Se RS 2 Compte financier de la Société (1891)........... htchboids à 24 PATTERN on Session mycologique tenue à Rouen en 1891.............. XVI Ë Sa Séance d'ouverture (15 octobre)......... Re XVI "+ ne ixcursion dans la Forêt de Roumare........... BLEU XVI 20 » » de La Londe....... ER dE XIE tes » » deLouviersten entire. ea XX <14 » » des Essarts....... AR. XXII | PS - Exposition générale à Rouen.................. DRAC XXI MS Séance de clôture (19 octobre)................ ALES XXIV,°0 Séance du 11 février 1892..........., RTL heel HE CR RNNES ». du dU:mars Eee ARS Eee OU EEE XXIX » ad Ald'avail ep Te ARTE RSA SENS DRE XXXI . » du 12 mai DUC TE NT Cr EEE RTE XXXHII, » du 9 juin De ee Re ANR AR LEO SES XXXIL ; 20 x" du 8 pm NIMES ART IL RENE DE XXXV: 28 » » du 13 octobre 1892.,............. PRE SO RASED. 00.010 H Imp. Lucien Declume, à Lons-le-Saunier. SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FR. Les séances se tiennent à Paris, rue de Grades à r heure 1/2, le 2° Jeudi de chaque mois. 7 Jours des Séances pendant l'année 1892. ;. Janvier | Février Mars Avril Mai | Juin |Septembre| Octobre | Novembre I ———_—_— | À À — | À — | — | —— — Année 1885. Le 1‘ fascicule est épuisé. — 2 fase, Pix. Année 1886. Un fascicule, t. II (très rare)........ Ft Année 1887. Trois fascicules, t. IIL...... de Année 1888. Trois fascicules, t. IV... ... La prix de dau de ce Es Année 1889. Quatre fascicules, t.V......) pour les sociétaires, et Cac Année 1890. Quatre fascicules, t.VI.....) de 12fr. pour les p ps Année 1891. Quatre fascicules, t.VIL.... Songe Année 1892. Quatre fascicules, t.VIIL.. 4 BUREAU POUR 1892 Re MM. Parouizarn, Président, 22, rue du Parc, Fontenay- : sous-Bois (Seine). | LP PRiLLiEux, Vice-Président. LE DE SEYNESs, id. r BourQUELOT, Secrélaire-général, à l Hôpital RE J rue de Sèvres, 42, Paris. # PELTEREAU, Trésori er, notaire honoraire à Vendôme. RozLanND, Archivisle. = | DELAGRoIx et GRazIanNt, Secrétaires. | NOTA. — Les réclamations, changements d'adresse et manuscrits doivent Fe être envoyés à M. BOURQUELOT, secrétaire général, chargé de la rédaction du Sie Bulletin, 42, rue de Sèvres, à l'Hôpital Laënnee, "Paris. Les champignons à déterminer doivent être envoyés au Siège de la Société, 8%, rue de Grenelle, de manière à arriver la veille des Jours de séance. Pa MR Tr vor ie SET RTE CLEA f à » art n Fée ‘ re: ES f. ei ha Le + DITES LI E 1 EE RES ES RS AE WE Un We io (à De PÉRNES hi ü % 2 LE SR TS ETES Le SLR TS RSS 5 EE LOS NA NEU Ÿ HU AMAR L : TT nr d ES : RER EE ETES EE ES DS = SE CE ES