3 2044 105 170 591 W. G. FARLOW. Digitized by the Internet Archive in 2014 https://archive.org/details/bulletin9189soci 6 Bel Te dur D. ny: ut Sie | A 7. pe” "} Nr res Ju”. AE È EE ; € 0 La] Lors “E “ah (+ + ” L n À L . S 3. MC CP < : = +2] PL ET IEUR 7 4 ñ hi DE CRE # n- = BULLETIN DE LA STI | SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE et Le X Pure DE FRANCE gi 7 à red h g" n " | 1e à à. | À “{ BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE EEE A NCE FONDÉ EN 1885 ONE EX Avec 14 planches hors texte dont 4 en couleur RÉ Année 1893 PARIS ADPSIAGEÉR DE LÉPSOCIETÉ 84, Rue de Grenelle, 84. 1893 TABLE ALPHABÉTIQUE DES des notes et mémoires publiés dans le TOME IX DU \ BULLETIN DE LA SOCIËTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE L ————— (L.).— Liste des espèces de champignons récoltées en Picar- die pendant les années 1890-91 et 92....,....,.,....... 105 rend et Poirault. — Sur les pigments lutéiniques des ne men en nes en ns nn dure vos ss veus e 175 (Ed.). — Notice sur Philibert Picart...........,.,..., 1% (Em.). — Observations sur les principales espèces ré- coltées pendant les excursions de la session mycologique PE nn et en Pret pas poeme ose sep ess 5 lot (Em.). — Sur l'époque de l'apparition du tréhalose A É 11 Nouvelles recherches sur les matières sucrées conteaues dans les champignons (suite et fin). — 2 Agaricinées. — | Conclusions, . .... + GANTS QRETRN EEE PORN EURE 60 — Transformation du tréhalose en glucose par un ferment solu- I ae enr de o dass ess ete lié » 6 189 Les ferments solubles de l'Aspergillus niger.............. 230 qu et Arnould. — Note sur le réseau et les squames CT RP PP RP ER ER RE 76 tin (J.). — De la culture du champignon dans les carrières ei OP E EEE EC LEE TI ICI EEE EC CEE ETC EEEREREREER 81 Le Suisse (Aphodius fimetarins), et quelques autres insectes et acariens nuisibles au champignon de couche. .......... S4 Note sur les champignons appelés « Oreilles de chat »...... 87 Note sur la culture du Mycogone rosea .........,........, 89 Remarques sur le Favus de la Poule... ... So seonvererses 166 ŸI TABLE DES MATIÈRES. Delacroix (G.). — Observations sur quelques formes Botrytis pa- rasitos dos ingectes . "2. :. MA aresteene eos -otes ele — Espèces nouvelles observées au Laboratoire de pathologie végétale, PL XLet XIE EN AU ner — Note sur l'Oosporu destructor, champignon produisant sur les insectes la muscardine verte. PI. XIV, fig. II........... — Champignons parasites nouveaux: Jsaria dubia, Phyllosticta Cyclaminis, P. glaucispora, Eurotium echinulatum, Frac- ChiŒa rosfrata. CE rosesceoer creer CEE CEE Gaillard (A ). — Note sur les hyphopodies mycéliennes et la for- mation des périthèces des Asterina. PI. VIII ........... — - Notessarile genre Lemoine PC RER APR ET nee Godfrin (A.). — Contribution à la flore mycologique des environs dorNancy etre entiere Creer ot Guillemot (J.). — Champignons observés à Toulon et dans ses environs en 1890-91.............. Sono buoSc duc Heim (F.). — Sur les pigments lutéiniques des champignons (Note préliminaire) "OPEN PEN eee ie — Sur un curieux cas tératologique chez le Bolelus scaber...... — Sur un champignon entomophyte nouveau: Isaria tenuis.... — Sur la germination des spores tarichiales chez diverses Empusa — Sur des moisissures observées sur un cadavre d’enfant...... — Sur un Aspergillus se développant dans les solutions de sulfate de QUININE : .. M css css encens ee De Jaczewski (A.). — Quelques champignons récoltés en Algérie "PLIS cRiee Pme re eer e EU — Note sur le Pompholyx sapidum Cda., et le Scolecotrichum Boudiéeri derdnc 5, RES Eee VU RPC RENE — Catalogue des champignons recueillis en Russie en 1892, à Rylbowo:tse HR ERA ERRETI SRE Magnus (P.). — Sur la dénomination botanique des espèces du Lesiadia is ER à RE EIRE . Matruchot (L.). — Sur la culture de quelques champignons As- COMYCELOS MN ren ed ot AL RE PAS 6 6 5 — Sur un Gliocladium nouveau ............ .....,... sense Patouillard (N.). — Le genre Skepperia Berk. PI. I......... . Patouillard et Hariot, — Champignons nouveaux du Congo... Patouillard et de Lagerheim. — Champignons de l’Equateur (Pugillus III). R1. VIII, IX et X ......., cons ceveseo ea 177 184 260 264 95 122 223 I T7 À “PURES MERS / (à, Lis di TABLE DES MATIÈRES. Prillieux. — Note sur le Polyporus hispidus Fr..........,...... Prillieux et Couderc. — Sur les périthèces de l’Uncinula spiralis en France, et l'identité de l’Oidium américain et de l'Oïdium EEE an CS LLC re te Prillieux et Delacroix — Note sur le Ciboria (Stromalinia) TR ea nes clafeles elec: eee de ane celtes de aie — Sur la spermogonie du Fusicladium pirinum............... — Cercospora Odotonglossi, parasite sur les feuilles de l'Odon- toglossum crispum............. ADEME DA RACE Mon CRT on eme one pas ve — Espèces nouvelles : Macrophoma Suberis, Ramularia Onobry- chidis, Phyllosticta cicerina, Vermicularia conidifera, Cy- tospora Pandani.......... SAR E ee ÉD ROC ARR — Cladosporium herbarum. — Son parasitisme sur les feuilles de RIRE A EE MC acer eme Jenna — Le Javart. Maladie des châtaigniers, causée par le Diplodina CARMEN -cee cable sise sels se ae FOOD OMIS Rolland (L). — Calendrier des champignons comestibles des envirousde ParisPl:1V,; Viet VI... ensure see VII 255 Le De 42 PT PL a: UT he à * TABLE ALPHABÉTIQUE DES Espèces nouvelles décrites dans le Tome IX. Acrostalagmus niveus Del .... Aleurodiscus croceus Pat..... Androsaceus Thollonis Pat. et Aspergillus brunneus Del..... Asterina Tacsoniæ Pat. .... Asterostroma andinum Pat... Auricularia euphorbiæcola Pat. — squamosa Pat.et Har. Bombardiastrum andinum Pat. Botrytis viridans Pat........ - Byssonectria miliaria Pat... Capnodiastrum Cestri Pat... Capnodium Coffee Pat....... Ceracea Lagerheimii Pat..... Cercospora Euphorbiæ Pat... — Melastomatis Pat... — Odontoglossi Prill. ED CREER ete Cercosporella Mimosæ Pat... Clathrus Fischeri Pat. et Har. Clypæolum circinans Pas... Corticium Chusqueæ Pat. .... — pellucidum Pat... Crepidotus quitensis Pat..... Crinipellis Eggersii Pat..... nn Myrh Pate... Cytospora Pandani Prill. et nn eppoeVeeosoue Dictyolus caslaneus Pat...... 127 Didymosporiumstromaticum Pat 164 Dimerosporium Barnadeziæ Dimerosporium spectabile Pat. Diplodia Buddleiæ Pat...... Diplodina Castaneæ Prill. et Diplodina Liqustri Del ...... Discina Pululahuana Pat ..…. Dothidella pulvinula Pat..... Endoconidium fragrans Del... — luteolum Del... — Megnini Heim. Epicoceum levisporum Pat... Erinella andina Pat........ Fusarium callosporum Pat... — stromaticum Del... Fusicladium obducens Pat... Geminispora Mimosæ Pat .... Globulina Ingæ Pat........, Gnomoniella Luzulæ de Jac… Helminthosporium cymbisper- MUSEUM CCE spectres Helminthosporium Sesseæ Pat. Hendersonia castaneicola Del. . X TABLE DES MATIÈRES. Hendersonia Tragacanthæ Del. Heterochæle albida Pat...... — hneiffiopsis Pat... — livida Pat....... — livido-fusea Pat. _ minuta Pat...... — ochracea Pat...... Hexagona chartacea Pat. et Hexagona concinna Pat.et Har. — discopodu Pat.et Har — Thollonis Pat.et Har. — velulina Pat. et Har. Hyaloderma lateritium Pat. et Hyalodothis clavus Pat.et Har. Hydnangium Soderstromii Lagek: “sr este. Hydnum Melastomatis Pat... Hypocrea ochracea Pat ...... — villataPat........ Isaria Acaricida Pat........ Isaria dubia Del........... Isaria "pistillariæformis Pat... Isaria tenuis Heim.......... Isariopsis ceratella Pat.,..….. Kneiffia tenuis Pat ......... Lentinus placopusPat. et Har. Leptosphæria Tanaceti de Jac. Macrophoma Suberis Prill. et Pl. ee Marasmius gilvus Pat ....... — isabellinus Pat... Microthyrium crustaceum Pat. Mollisia rubicola Pat........ Montagnella clavata Pat ..... Myxosporium incarnatum, var. Coronillæ Del ........... Nectria rhizophila Del ...... Ophionectria rubicola Pat ..….. Panus obducens Pat. et Har.. 187 140 140 Phæocyphella Chusqueæ Pat... Euphorbiæ Pat... farinosa Pat... Phæopezia [?) olivacea Pat... Phoma Betulæ de Jac....... —." ficlthe DEL: 275 55 — Gnaphalii Pat ...... — Piside Jac......... — rhisophila Del....... Phyllachora crotonicola Pat.. Phyllosticta cicerina Prill. et Del . Pululahuensis Pat. nn Phyllosticta cyclaminis Del... Physarum robropunclatum Pat glaucispora Del... Platiglæa carnea Pat ....... Cast Pat neue Pleurotus albo-niger Pat..... PL. (?) foliicolus Pat...... Pleurotus prolifer Pat. et Har. Polyporus Baccharidis Pat. cotoneus Pat.et Har. Gualeaensis Pat., Porothelium cinereum Pat ... tenue Pat....... Pseudomeliolu andina Pat .. Pterula amboinensis Lév, var. congoana Pat. et Har. ... Ramularia Onobrychidis Prill. Rhopographus Zeæ Pat...... Rosellinia Canzacotoana Pat. Scolecotrichum Boudieri de Jac Sebacina glaucg Pat: Le hirneoloides Pat.... Septobasidium albidum Pat... Septoria Lagerheimii Pat... pseudo-quina Pat ... versicolor Pat..,.... TABLE DES MATIÈRES. Skepperia andina Pat ....... 2 Sphærella (?) plantaginicola ne ae due Lo me 153 Spheærella Solidaginis de Jac. 216 none uyrts Pat... 147 Stilbum Capsici Pat ........ 163 Stromatinia Linhartiana Prill. Re ce, 196 Stromatinia temulenta Prill. LD OR PERLES 200 Tomentella ochraceo = viridis Torrubiella rubra Pat. et Bel De den ve cle D COR DE Tremella inconspicua Pat ..….. — Pululahuana Pat... Tubercularia radicicola Del . . Uredo Zygophylli de Jac..... Uromyces Phalaridis de Jac.. — Suede de Jac...... OH Dal ES Re Vermicularia Vanillæ Del... Xylaria Persicaria Pat...... “ : 72 F1 | FONDÉ EN 1885. MTL OM ELSEX" 8 4: FASCICULE. DORE ES ANNÉE 1893 PARIS 84, Rue de Grenelle, 84. 1893 à “publié L le {0 janvier 1893. * E GE cn 1 Ne PAS du fascicule et réunies ensemble. AU SLEGE' DE, LA SOCIÉTÉ TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE : 0 PREMIÈRE PARTIE N. Patouillard... Le genre Skepperia Berk. PI. [....... Em. Boudier..... Observations sur les principales espè- ces récoltées pendant les excursions de la session mycologique de 1892. PLAILRSENEE AE ES LTÉE Em. Bourquelot. Sur l'époque de l'apparition du tréha- CEA | lose dans les champignons........ J. Guillemot..... Champignons observés à Toulon et dans ses environs en 1890-1891..... A. de Jaczewski. Quelques champignons HAE en Al- GÉrie PIS ARE ER TS RES à LB Em. Bourquelot. Nouvelles Re sur les matières sucrées contenues dans les champi- gnons (suite et fin).— 2. Agaricinées. ConcIusions sb. AE SRE L. Rolland....... Calendrier des Champignons comesti- bles des environs de ans, PI: k Ke 04 ec Dicd d des Boléts. 1.2, 0e + #6 0 n. DEUXIÈME PARTIE Extraits des Statuts de la Société mycologique...... polo Herborisations de la Session de 1802 : | Forêt de Compiègne (11 et 12 octobre)............ sa Bois de Beauchamp (14 octobre)....... «RNA EUR Forêt de Fontainebleau {15 octobre)..::...4.,. FN Procès-verbal de la séance du 10 novembre 1892.......... » » ‘1 vdu”8 décembre Wép2 LP RE : (4 # = -2 d PR 8 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE Le Genre SKEPPERIA Berk. Par M. N. PATOUILLARD. Le genre Skepperia inslitué par Berkeley pour une Téléphorée du Venezuela, le Sk. convoluta, est demeuré jusqu'ici monotype ; ses caractères anatomiques sont peu connus, malgré la figure analytique publiée par le savant anglais (1). Nous avons eu l’occasion de re- prendre cette étude sur des spécimens authentiques el nous avons pu rattacher à ce genre deux autres espèces : Sk. andina Pat. nov. sp. et Friesula Plalensis Speg. C’est le résultat de nos recherches que nous allons indiquer dans cette note. I. Sk. convoluta Berk. loc. cit. — Petite plante céracée-coriace, de 2 mm. de haut, croissant sur l’écorce des rameaux morts. Stipe court, cylindracé, émergeant des crevasses de l’écorce, épaissi à la base ou dilaté en un disque étroit. Chapeau orbiculaire, mince, inséré par la tranche sur le sommet du stipe ou simplemert excen- trique et alors marginé en arrière; les bords libres sont fortement enroulés en dessous et le chapeau prend la forme d’une clavule ovoide, brune ou rougeàtre, convexe et granuleuse en dehors,cana- liculée d’un côté ; l'hyménium est concave, blanchàtre et lisse. Le stipe est de consistance coriace et sa surface est légèrement granuleuse; il est formé dans toute sa longueur par des hyphes cylindriques, parallèles, septées, peu rameuses, ténaces, incolores et grèles (32) dans les parties profondes, roussätres et un peu plus larges à la périphérie. Les terminaisons des filaments superficiels émergent perpendiculairement au stipe et forment les granulations ou poils de la surface : ces poils sont peu serrés, courts (15-20 X 6), cylindracés, plus souvent renflés en boule, quelquefois étirés en (1) Berkeley. On some New Fungi, p. 130, t. XXV, fig. A. > K. PATOUILLARD, bouteille; leur paroi est épaisse et fortement colorée en brun rouge. Le sommet du stipe est nu et se confond peu à peu avec l'hyménium. Une coupe transversale du chapeau montre trois couches dis- tinctes : une pellicule externe, une zone moyenne et l’hyménium. La zone moyenne, épaisse de 50 à 704 environ, sorte de trame filamenteuse à lissu làchement contexté, est en quelque sorte la continuation des hyphes centrales du stipe qui ont perdu leur direc- tion parallèle et sont devenues un peu plus grêles. La pellicule externe est constituée par des éléments dirigés per- pendiculairement à la surface du chapeau ; ces éléments sont uni- cellulaires, claviformes, arrondis et oblus au sommet, ou plus ou moins étirés en bec ou en col; leur base est alténuée et vient se confondre peu à peu avec la zone moyenne; leur extrémité supé- rieure est libre, à parois épaisses et est fortement colorée en vineux- brunâtre, les parties profondes étant plus minces et à peu près incolores. Ces cellules de la pellicule mesurent 40-50 X10z, elles sont disposées par ilots plus ou moins rapprochés ; leur origine cor- respond à celle des poils du stipe. L’hyménium émane du tissu moyen de la même manière que la pellicule et est comparable à cette dernière. Il est formé de basides claviformes longues de 50% environ, incolores ; nous n'avons pas observé les stérigmates et les spores ; ces basides sont mêlées à des cystides éparses, insérées plus profondément que les basides et les dépassant de 10 à 204 ; leur forme est plus ou moins cylindracée ou plus ou moins renflée en massue; le sommel est arrondi ou étiré en bec et la paroi est épaissie. Un certain nombre de ceystides sont incolores, d’autres sont colorées en brun vineux sur toute leur lon- gueur, comme les cellules de la pellicule ou les poils du stipe. IT. Sk. Andina Pat. nov. sp. — Sur les brindilles mortes et tom- bées de Büllneria glabrescens ; Rio Machangara, près de Quito, Equateur (Leg. de Lagerheim). Plante minuscule de — mm. de haut,d’abord entièrement blanche puis brunâtre et ponctuée de rouge. Stipe court, grêle, dressé, cylindrique, plus ou moins épaissi à la base, villeux puis glabre, pellucide par l’humide, constitué par des hyphes parallèles cylin- dracées, Chapeau exactement latéral, non marginé en arrière, = "4 LE GENRE SKEPPERIA. 3 charnu céracé, orbiculaire puis sinueux sur les bords, convexe en dessus, d’abord plan et même convexe en dessous, puis concave avec les bords plus ou moius infléchis, mais non convolutés à la ma- nière de l'espèce précédente ; la face externe est marquée de ponc- tuations rouge-brique ; l’hyménium est blanc à peine marqué de rougeûtre. Comme dans Sk. convoluta le chapeau comprend trois couches distinctes : la trame moyenne à filaments larges, contextés en un tissu lâche ; la pellicule externe à éléments très distants, sortes de poils dressés, unicellulaires, ventrus, à parois épaisses, tronqués et rugueux au sommet ou étirés en bec; ils mesurent 50 X 104 environ; les uns sont incolores, incrustés de malière rouge à l'extrémité seu- lement, les autres sont colorés sur toute leur longueur. La couche hyménienne, opposée à la pellicule, est formée d’une assise de basides claviformes (25x10), incolores, à 4 stérigmates ; cette assise est traversée par des cystides allongées, épaisses, de même forme que les cellules de la pellicule, à sommet arrondi, lisse ou ruguleux, ou étalé en disque entier ou lobé ; l'extrémité est plus ou moins incrustée de matière rouge. Ces cyslides ressemblent à ceux des Inocybe ou à ceux de Pluteus cervinus, ils mesurent 50-60 X 10. Les spores sont incolores, ovoïdes, fusiformes et mesurent 10X 4. IE. Friesula Platensis Spegazzini, Fungi Argentini Pug. Il, p 9, tab. I, fig. 10-14. Petite plante croissant sur les chaumes pourris de Scirpus dans la République Argentine. Cette espèce, dont nous ne connaissons que la description et les figures analytiques données par son auteur, est {rès voisine de la précédente, dont elle ne diffère guère que par la couleur et par ses spores de dimensions doubles. Comme ses deux congénères, elle a le chapeau muni d’une pellicule représentée par des poils cystidi- formes (loc. cit. fig. 12), d’une trame moyenne filamenteuse et d’une assise hyménienne composée de basides et de cyslides. Son chapeau n’est jamais convoluté, ni enroulé sur les bords. Si nous comparons l’organisation des trois plantes que nous venons d'étudier, nous voyons qu'elles sont génériquement insépa- rables ; en effet,toutes trois sont des Téléphorées de petite taille de consistance charnue, céracée ou plus ou moins coriace, stipitées et à chapeau latéral ; toutes trois ont l'hyménophore constitué de la 4 N. PATOUILLARD. : “ , même manière : une pellicule externe à éléments cystidiformes, distants ou rapprochés par groupes, une trame moyenne filamen- teuse et un hyménium pourvu de cystides de même forme que les poils de la pellicule. Dans la première espèce le chapeau est forte- ment convolulé, dans la deuxième il est d’abord plan puis s’enroule sur les bords et dans la troisième il est toujours plan. La spore, .connue seulement dans les deux dernières, est de mème forme et incolore. Il y a donc bien homologie générique complète et le carac- tère indiqué originairement par Berkeley d’avoir le chapeau enroulé, n’a de valeur que comme donnée spécifique, l’organisation anato- mique devant toujours avoir la préséance sur la forme extérieure. Il suit de là que le genre Friesulu Speg. doit rentrer dans Skep- peria à litre de synonyme. Si maintenant nous comparons Skepperia avec l’ensemble des hyménomycètes, nous voyons que ce genre correspond dans les Téléphorés, au genre Androsaceus dans les Agaricinés et au genre Favolaschia dans les Polyporés. EXPLICATION DE LA PLANCHE I. 1. Skepperia convolula port gr. nat, — « et b Port grossi, face dorsale et face ventrale, — e Specimen grossi montrant l’hyménium. — d Coupe du chapeau vue à la loupe. -- e Tissu et poils du stipe. — f Coupe transversale du chapeau montrant les trois couches. 2. Skepperia Andina port gr. nat. — & port grossi. — b Port grossi vu en dessous et coupe longitudinale. — e Spores. — d Hyménium. — e Cellules de la pellicule. ; : ï Quelques observations sur les principales espèces récoltées pendant les excursions de la Session Mycologique DE 1892 Par M. Em. BOUDIER. Nous avons pensé qu'il pourrait être agréable à plusieurs de nos lé eues de placer dans une nole spéciale les espèces les plus éressantes rencontrées dans les diverses localités explorées pen- dant la session, et d'y joindre quelques dessins représentant quel- qu nes-unes de celles qui sont encore peu reproduites. De cette ma- Lrbé ils pourront en avoir une idée plus exacle. _ Les diverses excursions ont été assez fructueuses. En première bise, celle de Compiègne, où il a été récolté 350 espèces presque È _ toutes hyménomycètes. Puis celle des bois de Beauchamp (station dHerblay) qui en 2 dosné environ 180 parmi lesquelles il faut citer — dejolies et rares Lepioles ; puis enfin celle de Fontainebleau qui nous a offert la plupart des espèces que nous y recueillons habi- _ tuellement, mais en quantité moins considérable, l’époque n'étant | pas assez avancée pour celte belle forêt. # Amanita echinocephala Vitt. Quelques exemplaires seulement "2 pere dans la forêt de Compiègne. … Lepiola aculesquamosa Weinm. et sa forme Friesii qui parait Le être que l'état plus avancé. Assez abondants dans les _ grandes fataies du Gros Fouteau, à F a Quelques pieds _ à Compiègne. _ Lepiota clypeolaria var. alba. Bres. Gazons des sables caleaires à du bois de Beauchamp. Cette variété est identique au type, mais … l'indumentum très abondant est blanc. Lepiota felina Pers. Un seul exemplaire trouvé à Fontainebleau. : Lepiota helveola Bres. Bois de Beauchamp et Fontainebleau. -—. Lepiola citrophylla Berk. et Br. (PI. II, fig. 1.) Rare, à un seul endroit des bois de Beauchamp, le même où elle avait déjà été rencontrée il y a quelques années. Cette espèce est bien distincte du … clypeolaria par sa taille plus petite, par ses spores moins grandes es 6 EM. BOUDIER. ne mesurant que 104 sur 5, tandis que chez la seconde elles ont 20 sur 7, et par la couleur jaune citron pàle de ses lames. Elle se rapproche davantage d’helveola. Lepiota lilacina Q. (PI. IT, fig. 2). Très jolie espèce trouvée pour la première fois aux environs de Paris, à Beauchamp encore, localité riche en espèces de ce genre. Elle est bien distincte de seminuda par sa taille plus considérable, par ses spores plus grandes, son odeur de caoutchouc vulcanisé ou de pétrole, ses lames jaune soufre pâle, et la couleur lilacine ou violacée que pren- nent le pied et le chapeau, surtout par le froissement. Lepiota hæmatosperma Bull. Quelques exemplaires seulement dans les bois de Beauchamp. Gette espèce généralement rare en forêt, peut-être parce que sa couleur sombre la fait échapper à la vue, est plus commune dans les parcs et surtout dans les serres. C'est l’Agaricus hæmatospermus vrai de Bulliard. C’est aussi le Lep. echinala de Quélet et non son hæmatosperma qui est le melea- gris ou Badhami des auteurs anglais et non celui de Bulliard ; hæmatosperma et echinala font double emploi dans Fries qui les range dans les Psailiota. Bien que les spores se teignent de la cou- leur du chapeau, cette espèce a tous les caractères des Lepiotes. Armillaria mucida Schrad. Généralement tardive, cette espèce n’a été trouvée cette fois que très jeune et en petit nombre, à Fontainebleau, où elle est cependant commune comme à Compiègne et à Villers-Cottret. Armillaria constricta Fr. Espèce toujours rare. Il n’en a été trouvé que deux ou trois exemplaires dans les gazons sablonneux des bois de Beauchamp. richoloma imbricatum Fr. Fréquent dans les pays de mon- tagnes, mais rare aux environs de Paris. Quelques spécimens seu- lement ont été trouvés à Compiègne et à Fontainebleau. Tricholoma ionides Bull. Assez rare. Compiègne. Tricholoma lascivum Fr. Fontainebleau. Le plus souvent à lames décurrentes, ce qui le rapproche des Clitocybe. Tricholoma glaucocanum Bres. Variété blanchàtre de nudum. Compiègne, mais se rencontrant un peu partout dans les forêts des terrains calcaires aux environs de Paris. Tricholoma Russula Schæff, Dans les bois de Beauchamp. On le trouve habituellement tous les ans à Fontainebleau. ESPÈCES RÉCOLTÉES EN 1892. ï Clitocybe amara Alb. et Schw. Espèce toujours rare. Fontai- nebleau, près du chemin de fer en allant au bois de la Madeleine. Quelques exemplaires seulement. Clitocybe sinopica Fr. Clairières arides des bois de Beauchamp. Clitocybe gilva Pers. Mêmes bois, sous des chènes ; forme plus grise que celle que l’on trouve habituellement à Fontainebleau, sous les pins et correspondant à Paxillus Alexandri de Gillet. Collybia radicala Bull. Variété plus foncée à lames bordées de noir trouvée à Compiègne. Mycena aurantiomarginata Fr. Assez abondant à la base des touffes de graminées, à Beauchamp. Omphalia pyxidata Bull. Généralement assez rare, mais assez commun daus les clairières arides de Beauchamp. Pleurotus dryinus Pers. Quelques échantillons récoltés sur les troncs de chêne à Compiègne et Fontainebleau. Pleurotus circinatus Fr. Compiègne, un seul exemplaire sur branche tombée. Ressemble au Pl.lignatilis, mais a les lames plus décurrentes. Pleurotus geogenius D. C. Plusieurs exemplaires à Fontaine- bleau. Pluteus Roberti Fr. Quelques échantillons peu développés, trouvés sur une souche de peuplier, à Beauchamp. Sa station de prédilec- tion est plutôt dans les terrains très humides, et habituellement sur le bois pourri de cet arbre. Eccilia undata Fr. Compiègne, trouvé peu abondamment, Par ses spores anguleuses, celte espèce est plutôt un ÆEcrilia qu'un Cli- topilus, genre dans lequel la place Fries. Hebeloma fastibile Fr. Espèce très peu fréquente, il n’en a été trouvé qu’un seul exemplaire à Fontainebleau. Naucoria erinacea Fr. Compiègne, très peu abondant sur bran- ches tombées, sa station ordinaire. Tubaria autochtona Berk et Br. (PI. IL, fig. 3.) Bois de Beau- champ, parmi les feuilles tombées d’aubépine. Nouvelle pour les environs de Paris, et remarquable par sa couleur blanchâtre et ses lames et spores jaunes d’ocre. Galera ovalis Fr. Parait rare aux environs de Paris, Fontaine- bleau et Beauchamp. 8 EM. BOUDIER. Psalliota rubella Gillet. Peu commune. Bois de Beauchamp où l'on n’en a trouvé que quelques pieds. Stropharia squamosa Pers. Espèce généralement répandue sur l’humus parmi les feuilles mortes des vieilles futaies. Bien plus rare ailleurs. Il n’en a été trouvé que quelques exemplaires à Fon- tainebleau et à Compiègne. Hypholoma leucotephrum Berk. et Br. Compiègne. Espèce assez rare aux environs de Paris où on l’a rencontré cependant un peu partout. Psilocybe spadicea Fr. Ordinairement assez rare, mais en nombre et en magnifiques touffes, à Compiègne, où j'en ai récolté des échantillons dont le chapeau atteignait 12 à 15 centimètres de diamètre. Quelques touffes seulement à Fontainebleau. Psathyrella subatrata Fr. Bois de Beauchamp et Fontainebleau. Psathyrella hiascens Fr. Généralement rarc, mais nous en avons trouvé un assez grand nombre à Compiègne. Coprinus picaceus Bull. Compiègne et Fontainebleau, en magni- fiques exemplaires. Cortinarius triumphans Fr. Compiègne, peu abondant quoi- que assez répandu aux environs de Paris. Cortinarius calochrous Weinm. Compiègne et Fontainebleau. Cortinarius rufo-olivaceus Pers. Beauchamp. Cortinarius orichalceus Batsch. Compiègne. Cortinarius cumatilis Fr. Fontainebleau, où il était peu abon- dant. Cortinarius salor Fr. Fontainebleau, quelques spécimens seu- lement. Cortinarius cinnabarinus Fr. Rare aux environs de Paris, mais nous en avons cependant trouvé cette année un assez grand nombre sous les futaies de hêtre de Compiègne. Lactarius trivialis Fr. Rare aussi dans nos environs, mais récolté en assez grande abondance à Compiègne. Il ressemble à L. pallidus, mais le chapeau est plus visqueux et sa couleur un peu teintée de rose cendré. Le pied est moins impressionné. Lactarius flavidus Boud. Compiègne. Lactarius ichoratus Batsch. Peu répandu dans nos environs, Quelques pieds à Compiègne et à Fontainebleau, EC de: + il = PRE à ESPÈCES RÉCOLTÉES EN 1892. 9 Russula Raoulli Q. Espèce bien reconnaissable à son chapeau jaune citron plus foncé au centre et à son pied bien blanc et plus _ épais à la base. Compiègne, en assez grand nombre. Russula fellea Fr. Même forêt. Marasmius globularis Fr. Compiègne, parmi les feuilles mortes. Marasmius fuscopurpureus Pers. En très petit nombre dans les _ Marasmius Bulliardi Q. A type bien franchement ramifé. Forèt de Compiègne. . Lentinus ursinus Fr. Très rare et pour la première fois trouvé aux environs de Paris. Forêt de Compiègne, sur un tronc de hêtre carié, en pelits échantillons. Boletus lanatus Bostk. Forme remarquable du groupe du Bol. sublomentosus, à pied avec un réseau très large et bien marqué. _ Fontainebleau et bois de Beauchamp. ER Boletus æstiralis Fr. Rare. Quelques exemplaires seulement trouvés à Compiègne. Ê Boletus appendiculatus Schæff. Compiègne. Généralement assez à rare, mais assez fréquent cette année dans les forêts des environs DU ‘de Paris. > Boletus Satanas Lenz. Compiègne encore. Cette espèce est plus : particulière aux terrains calcaires. Comme la précédente, généra- lement assez rare, elle était abondante cette année aux environs de Paris. ral Bolelus lividus Bull. Rare. Un seul exemplaire trouvé à Com- = Fe piègne. Fe Boletus castaneus Bull. Forêt de Compiègne ; plus spécial aux 7. terrains siliceux. Æ Boletus cyanescens Bull. Fontainebleau. = Polyporus frondosus F1. D. Quelques touffes au pied des chènes des forêts de Compiègne et Fontainebleau. Polyporus brumalis Pers. Compiègne. Polyporus dichrous Fr. Très peu abondant, sur des branches tombées dans la forêt de Compiègne. Trameles bombycina Fr. Sur une branche tombée dans la même forêt, toujours rare. = Merulius molluscus Fr. Couvrant tout le dessous d’une souche 10 EM. BOUDIER. pourrie de pin et à couleur variant de l’orangé brillant au minium et même au cinabre. Forêt de Compiègne. Hydnum coralloïdes Scop. Sur un tronc pourri de hêtre, en magnifiques échantillons, indiqués par M. Lionnet, à Fontainebleau. Odontia cristulata Fr. Sur une branche tombée, à fompiègne. Stereum insignilum Q. C’est une des plus belles espèces de ce genre. Fontainebleau, où nous la trouvons tous les ans. Elle recou- vre quelquefois les troncs de hêtre tombés, sur une grande étendue, Sa taille, son peu d'épaisseur et sa couleur d’un fauve ferrugineux brillant le font facilement reconnaitre. Phallus caninus Huds. Toujours rare. Parait plus spécial aux grandes fulaies, dans l’humus. Compiègne et Fontainebleau. Geaster fimbriatus Fr. et rufescens Pers. Compiègne et Fon- tainebleau. Geaster bryantii Berk. Fontainebleau, sous les sapins, près du bois de la Madeleine. | Lycoperdon velalum Vitt. Un seul exemplaire trouvé cette fois dans la forêt de Compiègne. Carpobolus stellatus Tod. Fontainebleau, sur le bois pourri d’un vieux tronc de chêne. Helvella pithyophila Boud. Terrains sablonneux des forêts. Fon- tainebleau et bois de Beauchamp. Toujours bien caractérisée. Olidea onotica Pers. leporina Batsch. et grandis Pers. Ces trois espèces à Compiègne el Fontainebleau. La troisième surtout était en abondance extrême sous les futaies de hêtre de la forêt de Compiègne. Sepultaria arenosa. Clairières des bois sablonneux. Calcaires de Beauchamp où elle est ANS Mütrula pusilla (PI, IL, fig. 4). Alb. et Schw. Bois de Beauchamp, sur les aiguilles tombées de 4 sylvestre, Jen donne un dessin parce que je crois que c’est bien l’espèce typique Leotia mitrula var. pusilla d’'Alb. et Schw. Elle n'avait pas encore été rencontrée aux environs de Paris. EXPLICATION DE LA PLANCHE IT. I. Lepiota citrophylla Berk. et Br. — a. Champignon de grandeur natu- relle. — b. Coupe du même.— c. Spores grossies 820 fois. — d. Cys- tides prises sur l’arête des lamelles. MP APPARITION DU TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. 41 IL-Lepscta Hlacins Q. — a, b, © Fxemplures 2 diersise de gramécur manrelle. — d. Coupe. — 2. Sgores grosses 53) fois. HIL Tubaris entochions Berk et Br. — ©, b, c. Echanällons de srandeur Sur l'époque de l'apparition du tréhalose dans les champignons. Par M. Em. BOURQUELOT. Li Les résultats des recherches que je poursuis, depuis plusieurs années, sur les mañières sucrées cogtenves dans les Champizuoss, m'ont conduil à énoncer, entre autres conclusions, les suivantes : de Dons les champignons qui renferment du tréhales:, celui-ci disparait à l'époque de la maturité (1). 2 Le tréhaless esi luralisé À probablement formé daus les parties essenlicllement végäalires du champignon : 1] mangue dans les organes différenciés comme organes sporifères (hkyménoshore), vrai- semblablement parce qu'il y est consommé sil qu'il y parvient (2). Ces deux ordres de faits une fois établis, une nouvelle question se présentait à Fespnit - celle de savoir durant quelle période de La vésétalion se forme ce principe sucré. L'éinde de cetie question ne pouvait étre entrepris utilement que sur des espèces possédant certains caracières spéciaux. Il fallait, en eflet, ou bien que l'âge relaüf des spécimens soumis à l'analyse (2) Sur la présence et La disparition du tréholsse dess lAgure pure. Ball. de la Soc. myc- de France. T. VIL p. 3, 1801. (2 Sur le répertition des malieres sucrérs dans Le Cipe comestile 1 Le Cépe orne. Méme rececil. T. VIII, p. 13. 182. 42 EM. BOURQUELOT. pût être déterminé avec certitude, ou bien qu’il fût possible d’ob- server sans disconlinuité l'accroissement du champignon depuis la germination de la spore jusqu’à maturité complète. Après quelques tâtonnements faciles à comprendre, j'ai trouvé ces conditions réalisées, la première dans trois espèces récoltées à différents âges le: Sclerotinia tuberosa (Hedw.) dont j’ai déjà parlé(3), le Phallus impudicus Linn. et le Boletus Satanas Lenz.; la seconde dans une moisissure dont la culture réussit aisément en milieu arüficiel, le Sterigmatocystis nigra N.Tiegh. La première et la dernière de ces quatre espèces appartiennent à la classe des Ascomycèles, tandis que la deuxième et la troisième rentrent dans celle des Basidiomycètes ; néanmoins je suivrai, dans l'exposé de mes recherches, l’ordre ci-dessus indiqué, parce qu’il répond à la succession des idées qui m'ont fait passer d’une espèce à l’autre. Sclerotinia tuberosa (HÉMN S Pénze tubéreuse.— La Pézize tubéreuse est un champignon parasite de l'Anémone sylvie (Anémone nemorosa). Ses filaments mycéliens pénètrent à lintérieur des rhizômes de lanémone, y puisent de la nourriture et y produisent en automne une sorte de tubercule noirâtre (sclérote) dont la gros- seur varie depuis celle d’une lentille jusqu’à celle d’un haricot. Au printemps ce sclérote souterrain donne naissance à une ou plusieurs petites pezizes, jaunes grisètres, pédiculées qui, elles, sont aériennes. En définitive, l'existence de ce champignon, à partir de la for- mation du sclérote, est divisée en deux périodes distinctes : une période de repos hibernal qu'il passe sous la terre à l’état de sclérote et-une période de fructification caractérisée par la forma- tion des pezizes aux dépens des matériaux nutritifs emmagasinés dans le sclérote. Pour étudier la question que j'ai posée plus haut, il y avait done à faire au moins deux analyses portant : l’une sur le sclérote hiber- nal, l’autre sur cet organe au moment de l’apparition des pezizes. , J'ai dit ailleurs (1) comment, grâce au concours de M.Boudier, j'ai (1) Nouvelles recherches sur les matières sucrées contenues dans les cham- pignons. Bulletin de la Société myc. de France, T. VIII, p. 198, 1892. «+ EL” À$ AP) : APPARITION DU TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. 43 pu me procurer une quantité suffisante de sclérotes d’hiver et dans quelles conditions j'ai récolté des sclérotes en voie de fructification. Je ne reviendrai pas sur ces différents points et me contenterai de F5 aps) sous forme de tableau les résultats de mes analyses : Trébalose Mannite Glucose P. ‘0/5 p- ep P. CFA . ER ER D PER SP nn 0 4,3 0 Sclérotes en fructification. . . . . 2,6 8,0 traces Pezizes issues des sclérotes précédents. traces 7,9 0 Comme on le voit, le tréhalose n'apparaît dans cette espèce qu’au _ moment de la formation de la pezize, c’est-à-dire de la partie du champignon dans laquelie sont engendrées les spores. En même _ tempsse montrent des traces de glucose. Phallus impudicus Lion. — Le champignon dont il vient d’être question étant un Ascomycète, il était tout naturel de chercher ‘une espèce appartenant à une autre elasse,espèce que l’on püût étudier de la même façon. C’est ainsi que j'ai été amené à suivre le déve- loppement du Phallus impudicus qui est un Basidiomycète dont le . mode de végétation offre une certaine ressemblance avec celui de la - Pezize tubéreuse. Le Phallus, en effet, se présente tout d’abord sous la forme d’un petit tubercule souterrain produit par le mycélium. Ce tubercule s’accroit peu à peu, sort de terre et finit par atteindre la grosseur d’un œuf de poule. Primitivement constitué par un lissu homogène, il se compose alors d’une enveloppe épaisse (volve) recouvrant le fruit proprement dit (sporophore). Il peut rester ainsi quelque temps sans subir de changements apparents; mais, si les conditions d'humidité sont favorables, le fruit dont le pied s’allonge, perce la volve et atteint en quelques heures une longueur de 20'à 30 cen- timètres. L’allongement se fait évidemment aux dépens des maté- - riaux nutritifs accumulés dans le tubercule, car il se produit encore . si on emporte ce dernier et si on le maintient dans une atmosphère humide, en le mettant, par exemple, dans un pot, sur de la mousse imbibée d’eau. à Cette dernière particularité m'a permis d'analyser le Phallus - quelques heures après la sortie du fruit (1). Le tableau suivant (4) L'étude des matières sucrées du Phallus impudicus a déjà été faite, mais seulement au point de vue de leur localisation, par Rathay et Haas, 14 EM. BOURQUELOT. résume les résultats de cette analyse, de celle du tubercule avant le déchirement de la volve et de celle du Phallus très avancé. Tréhalose Mannite Glucose p. %%/00 P.%%fe P: °%/0e Phallus jeune (avant déchirement de la volve). . traces 0,6 0,4 — avancé (6 à 8 heures après déchirement).. 2,3 1,122978 — plus avancé (28 à 36 h. après déchirement) 4,0 4,2.09,6 — très âgé (après disparition des spores). ... 0 2LHNTS TI Dans le Phallus impudicus le tréhalose apparaît donc au moment de l’élongation du pied, c’est-à-dire dans la période de quelques heures qui précède la maturité complète. Remarquons que, dans la Pezize tubéreuse, la formation de cette matière sucrée paraît commencer avant celle des spores, tandis que dans le Phallus elle ne se manifeste notablement que lorsque les spores sont déjà formées ou tout au-moins en voie de formation. On sait, en effet, que l’hyménium de ce dernier champignon est déjà couvert de spores alors que le fruit est encore enfermé dans sa volve. Boletus Satanas Lenz.—Dans la Pezize tubéreuse,la végéla- tion est interrompue plusieurs mois entre le moment où le sclérote est constitué et celui où l’on voit apparaître les protubérances qui, en s’accroissant, donneront naissance aux fruits ; dans le Phallus la végétation se poursuit, à proprement parler, sans interruption depuis la naissance du petit tubercule mycélien jusqu’à la maturité du fruit, mais le déchirement de la volve et l’élongation rapide du pied qui se produit aussitôt marquent, en quelque sorte, une nou- velle période végétative; dans le B. Satanas, non seulement la végétation est continue, mais le champignon grossit et arrive peu à peu à la maturité sans que l’on aperçoive de changements brusques dans ses caractères extérieurs. Il semble done que la vie de cette dernière espèce ne puisse être partagée, comme celle des précédentes, en deux périodes distinctes. en 1883, et aussi par Fausto Morini, en 1887 (voir Bulletin de la Soc. myc. de France, T. V, p. 140, 1889). Ces auteurs n'ont pas tenu compte des variations qui peuvent se produire dans le cours de la végé- tation. Ici on a fait l'analyse du champignon tout entier sans se préoccu- per de la localisation des principes sucrés. APPARITION DU TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. 15 Cependant, si lon compare un individu très jeune et un individu adulte, on constate qu’il existe entre eux des différences tranchées. Le premier est presque sphérique dans son ensemble. Il est lourd ; le tissu du pied est serré, compact et, si l’on en juge par la colo- ration brun-acajou qu’il donne avec l’eau iodée, on doit supposer que les cellules sont remplies d’hydrates de carbone analogues aux dextrines. La densité du second est beaucoup moindre ; le chapeau s’est énormément élargi ; le pied s’est allongé en perdant sa forme primilivement lubereuleuse et son tissu n’est plus coloré par l’iode. D’autres bolets présentent, suivant leur âge, des différences ana- logues; mais, dans aucun de ceux que j'ai eu, jusqu’à présent, l’occasion de rencontrer, elles ne sont aussi accentuées, et c’est pour cela que je me suis décidé à analyser séparément des B. Sa- lanas très jeunes et d’autres adultes. J’ajouterai d’ailleurs, que, dans les recherches que j'ai faites antérieurement sur certains bolets (B. edulis, variegalus) etmême sur d’autres hyménomycètes, plusieurs observations m'avaient fait prévoir les résultats de ces analyses qui sont résumées dans le tableau suivant : Tréhalose Mannite Glucose P- °°%60 P. °°/00 P- °*/o0 B. Satanas très jeune . . . 0 0 0 — AUD EEE, 6218 2,6 0,83 Les faits sont ici plus nets encore que dans les deux espèces précédentes. Il en ressort assez clairement, semble-t:il, que l’ap- parition du tréhalose coïncide avec la formation des organes repro- ducteurs. Sterigmatocystis nigra V.Tiegh.—Après l'étude de trois grandes espèces appartenant à des groupes différents, il ne restait plus qu'à examiner la question sur un champignon simple, comme bon nombre de nos moississures vulgaires qui sont composées d’un fila- ment mycélien donnant naissance à un ou plusieurs filaments pro- duisant des conidies. L’Aspergillus (Sterigmatocystis) niger m'a paru réunir à cet égard toutes les conditions désirables. Cette moisissure se cullive avec la plus grande facilité sur le liquide de Raulin qui est, comme l’on sait, une solution aqueuse de certains sels minéraux, d’acide lartrique et de sucre de canne. 15 EM. BOURQUELOT. La spore que l’on ensemence dans cette solution germe et donne un filament mycélien qui se ramifie à la surface du liquide. Mais bientôt les filaments superficiels en produisent d’autres qui s’élèvent perpendiculairement dans l'air et se renflent en tête, au sommet. Ces derniers sont des carpophores, car leur extrémité, gonflée, ne tarde pas à se couvrir de rameaux courts, véritables basides qui, en se ramifiant, donnent des ramuscules portant chacun un chapelet de spores noires. Lorsque l’on projette des spores en assez grande quantité sur une solution nutritive contenue dans une cuvette plate, les filaments mycéliens qu’elles produisent en germant s’enchevêtrent les uns dans les autres et donnent d’abord naissance à un thalle membra- eux, blanc, occupant toute la surface du liquide. Puis les carpo- phores se dressent sur le thalle, les spores naissent, mürissent et finalement l’ensemble devient noir foncé. Donc ici encore, deux périodes : une période végétative corres- pondant à la formation du thalle et une période de fructification correspondant à la production des spores Mes cullures ont été faites à la température de 300. Je me suis servi de cuvettes en porcelaine dans lesquelles le liquide nutritif occupait une hauteur de 1 centimètre 1/2. Dans ces conditions, la surface du thalle commence à noircir durant le troisième jour et la culture arrive à maturité en quatre jours. J'ai analysé séparément trois sortes de cultures : les unes de 48 heures environ, d’autres de 60 à 70 heures, d’autres enfin de quatre jours. Voici quelques détails sur ces analyses : 1° Cultures de 48 heures. — 11 n’y a pas encore de fructifica- lions noires, sauf en quelques points sur les bords de la cuvette. — On siphone le liquide de culture, on le remplace par de l’eau dis- tillée et on incline la cuvette à plusieurs reprises, en divers sens, de facon à laver le dessous du thalle. Cela fait, on enlève celui-ci, on le dépose sur du papier à filtrer de façon à enlever la plus grande partie de l’eau qu'il retient mécaniquement et on le traite aussitôt par de l'alcool bouillant.On opère ensuite comme s’il s’agis- sait d’un champignon frais ordinaire. Poids des cultures traitées : 970 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : mannite, 6 gr. 4 — 6 gr. 6 par kilog. — Pas de o éd. nn. dd. Ds a LS ‘ APPARITION DU TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. 17 tréhalose, même dans la préparation microscopique faite avec les eaux-mères concentrées en consistance d'extrait. 2 Culture de 64 à 68 heures. — La surface du thalle est cou- verte de fructifications noires. Pour une même surface le rende- ment (poids de la récolte à l’état frais) est à peu près double de celui d’une culture de 48 heures. Même traitement que ci-dessus. Quantité traitée : 1,040 gr. On a d’abord obtenu une cristalli- sation de mannite pure pesant 9 gr. » ; puis les eaux-mères con- centrées ont donné une masse de cristaux presque entièrement composée de tréhalose (1). Ces cristaux pesaient 4 gr.6.Au bout de 64 à 68 heures, l’Aspergillus renfermait donc 9 gr. 4 de mannite et 4 gr. 4 de tréhalose par kilogr. 3° Culture de 96 heures. — La moisissure est arrivée à maturité complète, elle n’augmente plus de poids. Même traitement que précédemment. Quantité traitée : 265 gr. Matière sucrée : mannite : 2 gr. 80 — 10 gr. 5 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les résultats sont résumés dans le tableau suivant : Tréhalose Maaxite P. *°los b-+ °°]ee Culture de 48 heures. . . . 0 6,6 _ CN A re 4,4 9,1 _ M Sr ce 0 10,5 Le tréhalose n’a donc fait son apparition qu’au moment de la formation des carpophores. Pour tirer des résultats que je viens d'exposer les conclusions qu’ils comportent, il est nécessaire d'envisager à part, les espèces dont la végétation à partir de la germination de la spore,se poursuit sans interruption et celles qui s'organisent à un moment donné en un sclérote de façon à attendre des conditions favorables pour pro- duire le fruit. (1) Ces cristaux ont été réunis avec ceux que m'a fournis une autre culture effectuée dans les mêmes conditions, et, le tout a été purifié par cristallisation dans l’alcool à 70° et en dernier lieu dans l’eau. La déter- mination du pouvoir rotatoire a donné les chiffres suivants : p—0gr.487; v=— 25 cent.c.; x = + 70,06 ; d’où «D — + 181°,2 À Comme il s’agit ici du sucre hydraté, on voit que ce sucre est bien du tréhalose. 2 48 EM. BOURQUELON. Chez les premières, il est clair que le tréhalose ne se forme en quantité notable que lorsque commence la production des spores. Très fréquemment, il est vrai, on rencontre cette matière sucrée dans des champignons très jeunes (Corlinarius, Hypholoma, Pho- liota, etc.) et, en thèse générale, on peut même dire que si l’on veut rechercher si une espèce donnée contient du tréhalose, il convient de s’adresser à des échantillons jeunes — mais il faut ajouter que, dans ces espèces, des spores se forment toujours de très bonne heure. La contradiction n’est donc qu'apparente. Chez les seconds, les faits sont peut-être un peu plus compliqués. Car si, pour la Pézize tubéreuse, les choses se passent à peu près comme il vient d’être dit, il en est autrement pour le Claviceps pur- purea dont le sclérote à l’état de repos peut renfermer de notables proportions de tréhalose (4). Quoiqu'il en soit, il paraît certain que ce principe sucré se forme aux dépens d’une matière qui s’est emmagasinée dans les tissus. Quelle est-elle? Cest là une quatrième queslion qui n’est pas résolue par les recherches qui précèdent. Cependant, les conditions dans lesquelles végète l’Aspergillus cultivé sur le liquide de Raulin permettent de supposer que, dans ce champignon, cette matière est un hydrate de carbone analogue aux dextrines, lequel se produirait en premier lieu durant la formation des filaments mycéliens végé- tatifs. 13 octobre 1892. (1) Bulletin de la Soc. myc. de France. T. VIII, p. 199, 1892. CHAMPIGNONS Observés à Toulon et dans ses environs EN 1890-1891 Par M. J. GUILLEMOT. En publiant la liste des champignons — appartenant en grande partie à l’ordre des Hyménomycèles — que j'ai observés, en 1890 et 1891, à Toulon et dans ses environs, j'ai eu seulement pour but d'utiliser, pensant qu'ils pourraient peut-être servir un jour, les quelques matériaux réunis dans les rares moments où je n’étais pas retenu, par les exigences de mes fonctions, dans notre grand arsenal maritime de la Méditerranée. J'ai apporté le plus grand soin à la détermination des espèces et, pour cela, je me suis principalement servi des ouvrages, si juste- ment estimés, de Gillet et du Dr Quélet. J'ai fait surtout usage de ceux du premier de ces savants, dont la lecture est rendue si facile aux débutants par de nombreux tableaux dichotomiques. J'ai cité ces deux auteurs et la page de leurs ouvrages où se trouve la description de l'espèce mentionnée. À moins d'indications spé- ciales, j'ai entendu parler des Hyménomycètes de France de Gillet et de la Flore mycologique du Dr Quélet. Les planches de l'Iconographie de Balliard et celles des Suites à Bulliard, par le capitaine Lucand, ont été également indiquées. J'ai consulté aussi avec fruit la Flore Francaise de Decandolle et la Flore des Champignons d'Otto Wunsche, traduite par de La- nessan ; malheureusement ce dernier ouvrage ne décrit pas toutes les espèces. Dans tous les cas difficiles où je n'ai pu arriver à une détermina- tion certaine de l'espèce, j'ai eu recours à MM. Gillet, Boudier et Lucand, et j'ai toujours trouvé chez ces savants mycologues le plus grand empressement à me venir en aide. Je suis heureux de leur adresser ici l'expression de ma plus profonde gratitude, ainsi qu’à M. Chabaud, jardinier-botaniste de la marine à Toulon qui, en 20 J. GUILLEMÔT,. outre de ses avis éclairés, avait bien voulu mettre sa bibliothèque à ma disposition. Lorsque j'ai pu le faire avec certitude, il m’a paru utile de donner les noms vulgaires à la suite des noms spécifiques, en m’attachant àreproduire,autant que possible, l'orthographe adoptée en Provence. Quelques-uns, que j'énumère ci-dessous, ont une signification gé- nérale, ce sont : Ambourigo, Embourigo..... Champignon ; Bourigo, Bourigoulo ...... Champignon comestible, Pissocan. 72755... 0080 Mauvais champignon. Ce dernier nom s’applique plus spécialement, je crois, à Boletus bovinus, granulatus, collinitus et chrysenteron, c’est pourquoi je l'ai indiqué à la suite du nom de ces espèces. Que mes collègues de la Société Mycologique de France veuillent bien m’accorder toute leur indulgence pour ce petit travail écrit sans prétentions; je leur en serai reconnaissant. HYMÉNOMYCÈTES Fr. Fam. 1. Agaricacés. (Agaricinées, Gillet. — Polyphyllés, Q!). Tribu 1. Agaricinés, Auct. — Fungidi, Qt. 41. Leucosporés. AMANITA Pers. 41. À. cæsarea (Scop.) Fr. — Gil. p. 33 et fig. — Qt p. 310. — Ag. aurantiacus, Bull. pl. 120. — Vulg. Oronge, Dagourido.— Automne. Dans les bois, sous les chènes-liège et les châtai- gniers. — Pignans : N.-D.-des-Anges ; La Garde : la Colle- Noire. — Spores 8 = 12. — Comestible très délicat, bien . supérieur au suivant. 2. A. ovoidea (DC) Fr.— Gil. p.37 et fig.— Q!p.309.Lucand,pl.851, Ag. ovoideus albus, Bull. pl.364.—Vulg. Oronge blanche. — Automne. Dans les bois, principalement dans les pins. — La Seyne-sur-Mer; Toulon : pentes du Faron. — Spores ovoides, 12 à 15 de longueur, non guttulées. — Sans collier; Rs." N'.… ni v " CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 21 chapeau humide en temps de pluie, ordinairement sec, lui- sant et comme satiné ; pied dur, élastique; volve libre dans le haut, très adhérente dans le bas où elle est pointue et de couleur jaune sale ou ocracée ; chair ferme, à odeur sui generis d'algues dans le jeune äge du champignon, mais ne tardant pas à devenir très désagréable ; couleur générale blanche. — Espèce comestible, mais ne valant pas à beau- coup près la précédente : dans tous les cas, le pied doit être rejeté. — Le champignon que j'ai observé est la forme re- présentée dans l’album de M. Gillet, et dans l’Iconographie de M. le capitaine Lucand. 3. À. vaginata (Bull. pl. 98 et 512) Fr. — Gil. pl. 50 et fig. — Qt p. 302. — Vulg. Concouméou. — Automne. Dans les bois. — La Garde : la Colle-Noire; Pierrefeu ; La Seyne-sur- Mer : bois de Janas; Pignans : N.-D.-des-Anges ; Toulon : Siblas, le Cap-Brun. — Spores sphériques, {2 de diam. Var. cinerea. — La Garde : La Colle-Noire ; Pierrefeu. Var. livida. — Toulon : Siblas, le Cap Brun ; La Seyne : bois de Janas. Var. plumbea. — Pignans : N.-D.-des-Anges. LerioTs Pers. 4. L. procera (Scop.) Fr. — Gil. 56 et fig. — Qt p. 301. — Ag. colubrinus, Bull. pl. 78 et 583. — Vulg. Pelisse. — Au- tomne. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas; La Garde : la Colle-Noire ; Pierrefeu ; la Ste-Baume. 5. L. cristata (Alb. et Schw.) Fr. -— Gil. p. 61 et fig. — Qt p. 299. — Novembre. Toulon : le Faron. — Odeur agréable de radis et d’ail. 6. L. granulosa (Batsch.) Fr. - Gil.p.71 et fig. — Qt p.295.—Novem. Ollioules : la Toulousane. — Conforme au dessin de Gillet. ARMILLARIA Fr. (Gyrophila, Omphalia et Collybia pro parte, Qt). 1. À. caligala (Viv.) Fr. — Gil. p. 79 et fig. — Gyrophila ro- busta Qt p. 290. — Novembre. Dans les bois de pins. — La Seyne-sur-Mer.: St-Mandrier; Pierrefeu. — Comestible. — Odeur forte de radis noir. — Conforme au dessin de Gillet, 22 J. GUILLEMOT. 8. A. mellea(F1. Dan.) Fr.—Gil. p. 83 et fig.—Omphalia Qt p. 251. — Armillariella Pat. — Ag. annularius, Bull. pl. 377 et 540, fig. 3. — Vendu au marché de Toulon sous le nom de Cèpe du Peuplier. — La Seyne-sur-Mer : bois de Janas; Ollioules : la Toulousane; Six-Fours : bois au sud de la gare ; La Valette : le Coudon. 9. À. mucida (Schrad.) Fr. — Gil. p. 77 et fig. — Lucand, pl. 53. — Collybia Qt p. 238. — Mucidula Pat. — Octobre. La. Ste-Baume, sur un hêtre. TricHoLoMA Fr. (Gyrophila, Qt). 10. T. equestre (L.) Fr. — Gil. p. 94 et fig. — Lucand, pl. 1. — Gyrophila Qt p. 286. — Novembre. Ollioules : la Toulou- sane ; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. 11. T. portentosum Fr.— Gil. p.97etfig.— Lucand, pl.28.— Gyro- phila Qt.p.287.— Octobre. La Ste-Baume.— Pied radicant. 12. T. albo-brunneum (Pers.) Fr. — Gil. p. 93 et fig. — Lucand, pl. 78. — Gyrophila striata Qt p. 289 — Automne. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; Toulon : le Faron; Ollioules : la Toulousane ; la Ste-Baume. — Spores ovoïdes sphériques, de 4 à 6 de diam. — Chair d'abord amère et plus tard ayant goût de farine ; odeur de farine manquant quelquefois. 13. T. pessundatum Fr.— Gil. p. 92 et fig.— Gyrophila Q! p. 289. — Automne. Toulon : le Faron; Ollioules : la Toulousane ; Hyères : la Plage. 44. T. rutilans (Schæff.) Fr.—Gil. p. 103 et fig.—Lucand, pl. 54. — Gyrophila Qt p. 281. — Novembre. Hyères : la Plage. 15. T. columbetta Fr.— Gil. p. 101 et fig. — Gyrophila Qt p. 287. — Novembre. Toulon : le Cap Brun. — Sans taches. 16. T. murinaceum (Bull. pl. 520) Fr. — Gil. p. 100 et fig. — Gyrophila Qt p. 285. — Novembre. Toulon : le Faron; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. — Spores ocellées, 6 = 8,10. 17. T. argyraceum (Bull. pl. 423, fig. 1) Fr. — Gil. p. 103 et fig. — Gyrophila Qt p. 286. — Novembre. Toulon : le Faron. 48. T. triste (Scop.) Fr. — Gil. p. 100 et fig. — Lucand, pl. 302. — Gyrophila Qt p. 285. — Toulon : pentes du Faron. — Spores ovoides sphériques, 5,6 = 7,8. he hit où ns + à %'oûmé: sauf id. à Été tAe. LY 19. 21. 22. 23. 26. 21- CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 23 T. terreum (Sow.) Fr. — Gil. p. 100 et fig. — Gyrophila tristis Qt p. p. p. 285. — Novembre. Ollioules : la Toulou- sane; Hyères : la Plage. — Chapeau noirâtre foncé et très villeux. T. sulfureum (Bull. pl. 168 et 545, fig. 2 MN) Fr. — Gil. p. 110 et fig. — Gyrophila Q! p. 279. — Décembre. Hyères : la Londe. — Odeur forte, désagréable, rappelant celle de l'eau d'épuration du gaz. T. ionides (Bull. pl. 533, fig. 3) Fr. + Gil. p. 114 et fig. — Gyrophila Q* p. 280. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Hyères : la Plage.— Violet très pâle, presque blanc. T. nudum (Bull. pl. 439) Fr. — Gil. p. 120. — Gyrophila Qt p. 271. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; Hyères : la Londe. — Spores jaune-paille, 6 = 8. — Odeur de fruits; pied grisàtre, tomentueux. Le dessin de T. per- sonnalum, dans l’album de M. Gillet, représente assez bien le champignon que j'ai vu à La Londe. T. sordidum Fr. — Gil. p. 119. — Lucand, pl. 229. — Gyro- phila Qt p. 271. — Novembre. Toulon : le Cap Brun ; Hyères : la Plage. — Violacé dans toutes ses parties, mais à chair de couleur plus foncée dans le pied. . T. pædidum Fr. — Gil. Tabl. analy. p. 22, — Gyrophila Qt p. 269. — Novembre. Toulon : le Faron. — Pied cortiqué comme un Collybia. . T. putidum Fr. — Gil. Tabl. analy. p. 22. — Gyrophila Qt p. 268. — Octobre. La Ste-Baume. T. arcuatum (Bull. pl. 443) Fr. — Gil. p. 125 et fig. — Gyro- phila Q: p. 267. — Novembre. Hyères : la Plage. — Chair brune. T. brevipes (Buil. pl. 521, fig. 2) Fr. — Gil. p. 126. — Gyro- phila Qt p. 267. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores 6 s 10. — Odeur de farine. T. aggregatum (Schæff.) Qt. — Voir Clitocybe aggregata (Schæff.) Fr. n° 31. CLirocyse Fr. (Omphalia, Qt, Gyrophila et Collybia pro parte, Qt). . C. odora (Bull. pl. 556, fig. 3) Fr. — Gil. p. 158 et fig. — Om- 24 29. 30. 31. 32. 33. 34. 35. 36. 31. 38. 39. C. J. GUILLEMOT. phalia viridis, Qt p.p.p. 250. — Novembre. Ollioules : la Toulousane. — Vert; odeur forte, très agréable. . viridis (Scop.) Fr. — Gil. p. 158. — Omphalia Qt p. 250. — Ag. odorus, Bull. pl. 176. — Octobre. La Ste-Baume. — Ne doit pas être différent du précédent. . rivulosa (Pers.) Fr. — Gil. p. 160. — Omphalia Qt p. 246. — Octobre. La Ste-Baume ; Hyères : la Plage. — Lorsque le champignon est mouillé, la villosité blanche du chapeau s’en détache. . aggregata (Schæff.) Fr. — Gil. p. 161. — Lucand, pl. 276. — Gyrophila Q' p. 274. — Novembre. Vu au marché de Toulon seulement. . maxima (A. et S.) Fr. — Gil. p. 14 et fig. — Omphalia geotropa Qt p. 242. — Automne. Hyères : la Plage; la Ste-Baume ; Riboux : ferme du pied de la Colle. . infundibuliformis (Schæff.) Fr. — Gil. p. 144 et fig. — Om- phalia Qt p. 243.— Ag. cyathiformis, Bull. pl. 248, fig. BD- — Novembre. La Seyne-sur-Mer. — Pied égal en longueur au diamètre du chapeau. gilva (Pers.) Fr. — Gil. p. 137. — Lucand, pl. 205. — Omphalia Qt p. 243. — Lepista Alexandri, Gillet, p. 196 et fig. — Octobre. La Ste-Baume. . sinopica Fr. — Gil. p. 142 et fig. — Omphalia Qt p. 244. Novembre. Toulon : le Cap Brun. inversa (Scop.) Fr. — Gil. p. 140 et fig. — Omphalia Qt p. 245. — Novembre. Hyères : la Plage. — Ressemble à Sinopica sans squames. cyathiformis Fr.— Gil. p. 148 et fig. — Omphalia Qt p. 238. — Ag. cyathiformis, Bull. pl. 575, fig. F. H. M.— Octobre. La Garde: la Colle-Noire; Pierrefeu ; Six-Fours : bois au sud de la gare. . brumalis Fr. — Gil. p. 448 et fig. — Omphalia Qt p. 240. — Novembre. Ollioules : la Toulousane; Hyères : la Plage. — Gris de souris dans toutes ses parties. . suaveolens (Schum.) Fr. — Gil. p. 145 et C. fragrans(Sow.) Fr. p. 167 et fig. — Omphalia suaveolens Qt p. 239. — Octobre. La Ste-Baume. De 41. 42. 41. 49. CHAMPIGNONS OBSERVÉS À TOULON. 25 . C. diatreta Fr. — Gil. p. 169. — Lucand, pl. 181. — Om- phalia Q! p. 241. — Novembre. Ollioules : la Toulousane.— Couleur de cuir étant sec ; feuillets blanchätres. C. obsoleta (Batsch.) Fr. — Gil. p. 168.— Omphalia Q* p. 241. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier, parmi la mousse. C. gyrans (Paul.) Fr. — Gil. p. 189. — Omphalia Q* p. 242. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Toulon : le Cap Brun ; Hyères : la Plage. . C. laccata (Scop.) Fr. — Gil. p. 174 et fig. — Collybia Q! p. 237. — Ag. amethysteus, Bull. pl. 510, fig. 1. — Au- tomne. Pignans : N.-D.-des-Anges ; La Seyne-sur-Mer ; St-Mandrier. . C. amethystina (Bolt.). — Gil. p. 174.— Collybia Q* p.237.— Ag. amethystinus, Bolt. — Automne; Toulon : le Faron; Pierrefeu. Hycropxorus Fr. . H. eburneus (Bull. pl. 551, fig. 2) Fr. — Gil. p. 180 et fig. — Qt p. 260. — Novembre. Ollioules : la Toulousane ; Six- Fours : bois au sud de la gare. — Sans odeur ; ressemble à Cossus. . H. cossus (Sow.) Fr. — Gil. p. 179. — Qt p. 260. — Lucand, pl. 257. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Six-Fours : bois au sud de la gare. — Ressemble beaucoup à Eburneus. — Odeur forte, mais désagréable, d'amandes amères, se rapprochant de celle de Russula fælens. H. agathosmus Fr. — Gil. 184 et Gg. — Qt p. 265.— Lucand, pl. 289. — Décembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. . H. virgineus (Waulf.) Fr. — Gil. p. 187 et fig. — Qt p. 257.— Ag. ericeus, Bull. pl. 188. — Décembre. Pierrefeu. H. coccineus (Schæff.) Fr.— Gil. p. 194 et fig. — Q'p. 253. — Ag. coccineus, Bull. pl. 510, fig. 2.— Novembre. Toulon : le Faron, le Cap Brun, dans les endroits herbeux. . H. conicus (Scop.) Fr. — Gil. p. 192 et fig. — Qtp. 254. — Ag. croceus, Bull. pl. 56 et 524, fig. 3. Novembre. Hyères: la Plage, dans les endroits herbeux. 26 91. 92. 93. 04. 99. 96. 91. 63. J. GUILLEMOT. CoLLypra Fr. C. longipes (Bull. pl. 232 et 515) Fr. — Gil. p. 311 etfig. — Marasmius longipes Qt p. 321 — Octobre. La Ste-Baume C. radicata (Relhan) Fr.— Gil. p. 311 et fig. — Qt p. 228. — Octobre. La Ste-Baume. C. distorta Fr. — Gil. p. 316 et fig. — Qt p. 229. — Lucand, pl. 9. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. C. butyracea (Bull. pl. 572) Fr. — Gil. p. 316 et fig. — Qt p. 230. — Novembre. Toulon : pentes du Faron. C. conigena (Pers.) Fr. — Gil. p. 321. — Qt p. 232. — Octo- bre. La Garde : la Colle-Noire. C. dryophila (Bull. pl. 434) F.— Gil. p. 330 et fig.—Qt p. 226. Automne. Toulon : le Faron ; La Ste-Baume. C. stipitaria Fr. — Voir Marasmius caulicinalis Qt n° 95. Mycena Fr. M. amicta Fr, — Gil. p. 277 et fig. — Lucand, pl. 306. — . iris Qt p. 209. — Novembre. Toulon : pentes du Faron, sous les pins. . M. pura (Pers.) Fr. —- Gil. p. 282 et fig. — Qt p. 218. — Ag. roseus, Bull. pl. 507. — Automne. Ollioules : la Toulou- sane; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Hyères : la Plage. — Espèce omnicolore, bien caractérisée par son odeur forte de radis. La plante que j'ai rencontrée le plus souvent avait le chapeau jaune-päle et le pied violacé. . M. Seynii Qt p. 219. — Gil. Tabl. analy. p. 59. — Novembre. Hyères : la Plage, sur des cônes de pin maritime. — Goût de navet. . M. excisa Lasch, — Gil. p. 275. — Qt p. 216. — Octobre. Toulon : pentes du Faron, sur des cônes de pin. . M. galopus (Pers.) Fr. — Gil. p. 259 et fig. — Qt p. 214. — Lucand, pl. 194. — Automne. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; La Ste-Baume. . M. corticola (Schum.) Fr.— Gil. p. 281 et fig. — Qt p. 207. — Lucand, pl. 58. — Novembre. Hyères : la Plage. — Spores presque sphériques, 10,12 de diam. M. capillaris (Schum.) Fr. — Gil. p. 281 et fig. — Qt p. 207. SRE CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. AT Ag. lacteus, Bull. pl. 601, fig. 2. — Novembre. Six-Fours : bois au sud de la gare. 64. M. setosa (Sow.) Fr. — Gil. p. 284 et fig. — Qt p. 206. — Novembre. Ollioules : la Toulousane , sur des feuilles de chêne vert tombées à terre. OmpHaLrA Er. (Omphalina, Q). 65. 0. integrella (Pers.) Fr. — Gil. p. 301.—Omphalina Q! p. 196. — Novembre. Ollioules : la Toulousane, sur des meusses. PLEUROTUS Fr. (Pleurotus, Calathinus et Dryophila, p.p. Qf). 66. P. eryngii (DC.) Fr. — Gil. p. 344 et fig. — P. cardarella (Batt.) Qt p. 332. — Vulg. Aoureilleto-Oreillette. — Octobre. La Ste-Baume, sur des racines de Carlina acanthifolia ou acaulis. — Spores 6 + 10. * 67. P. olearius (DC.) Fr. — Gil p. 344 et fig. Lucand, pl. 256.— Dryophila phosphorea Q* p. 159. — Automne ; sur Olivier, Chêne-liége, Tamarix, Laurier-tin, etc. Toulon : Siblas, le Cap Brun ; La Garde : la Colle-Noire ; Ollioules : la Tou- lousane ; doit être commun. Spores irrégulières el presque sphériques, 6 à 8 de diam., blanches, mais paraissant légè- rement colorées en jaune fauve par le suc du champignon quand il est vieux. — Cette espèce qui appartient bien aux Leucosporés se rencontre quelquefois à pied central ou pres- que, à feuillets d’un roux-fauve et à chapeau brun foncé. 68. P. chionæus (Pers.) Fr.— Gil. p. 336.—Calathinus Qt p. 191. — Octobre.La Ste-Baume. 69. P. craterellus D et L. — Calathinus Qt p. 192. — Novembre. La Valette : le Coudon. — Spores 4 = 5; conidies 4,5 = 8,10. P. nebrodensis Inz.— Gil. Tab. anal. p. 73 et fig. — Qt p. 322. M. Chabaud, jardinier-botaniste de la marine a récolté cette espèce à St-Mandrier, sur le Ferula communis; je ne l’ai pas vu. Comestible délicat, parait-il. Lacrarius Fr. 10. L. scrobiculatus (Scop.) Fr. — Gil. p. 206 et fig. — Qt p. 354. Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. 28 71 74. 15. J. GUILLEMOT. . L. torminosus (Schæff.) Fr. — Gil. p. 241 et fig. — Qt p. 354. — Ag. necator, Bull. pl. 529, fig. 2. — Novembre. Six- Fours : bois au sud de la gare ; Hyères : la Plage ; Toulon : le Cap Brun. . chrysorheus Fr. — Gil. p. 208 et fig. — Lucand, pl. 5. — L. theiogalus Qt p. p. p. 356. — Octobre. La Garde : la Colle- Noire; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier; Six-Fours : bois au sud de la gare. . piperatus (Scop.) Fr. — Gil. p. 215. — Qt p. 458. — Ag. acris, Bull. pl. 200. — Novembre. Ollioules : la Toulousane. Feuillets rameux, réunis par des veines. . vellereus Fr. — Gil. p. 215 et fig.— Qt p. 365. — Ag. acris, Bull. pl. 538, fig. G. H. N. — Novembre. Toulon : le Cap Brun. . deliciosus (L.) Fr. — Gil. p. 204 et fig. — Qt p. 355. — Lucand, pl. 167. — Automne; commun sous les pins. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas et du fort Caire, St-Mandrier; Toulon : le Faron , le Cap Brun ; La Garde : la Colle-Noire; Ollioules: la Toulousane; Six-Fours :. bois au sud de la gare; Hyères : la Plage; Pignans : N.-D.-des-Anges, ete. — Cette espèce,vendue en grandes quantités sur le marché de Toulon sous le nom de Pignet ou Pignen,safrané, est, ainsi que les deux suivantes avec lesquelles on la confond souvent, estimée dans cette ville comme un des meilleurs champi- gnons. Elle est cependant bien inférieure à d’autres vendues également sur le même marché, telles que Amanila cæsarea et Bolelus edulis. . sanguifluus (Paul) Fr. — Gil. p. 202. — Qt p. 356. — Au- tomne. Ollioules : la Toulousane. — Vendu, comme le précédent, sur le marché de Toulon, sous le nom de Pignet ou Pignen. . vinosus Barla. — Qt p. 356 — Automne. La Garde : la Colle-Noire; Ollioules : la Toulousane; Pierrefeu, — Con- fondu et vendu avec les deux précédentes espèces sous le nom de Pignet ou Pignen, il est cependant considéré comme meilleur ; il verdit aussi davantage. 18. L. pallidus (Pers) Fr. — Gil. p. 220 et fig. — Qt p. 353. — CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 29 Lucand, pl. 116. — Novembre. Six-Fours : bois au sud de la gare. 19. L. rufus (Scop.) Fr. — Gil. 225 et fig. — Qt p. 363. — Lucand, pl. 223. — Novembre. Ollioules : la Toulousane, bois de £ pins et de chènes-verts. — Pied ordinairement de longueur > double du diamètre du chapeau. F 80. L. fuliginosus Fr. — Gil. p. 207 et fig. — L. azoniles, Q* a p. p. p. 362. — Ag. azoniles, Bull. pl. 567, fig. 3 et pl. 559, fig. 1. — Octobre. La Garde : la Colle-Noire. — Chair blanche, rosée ou de couleur saumon. 84. L. volemus Fr.— Gil. p. 221 et fig. — Lucand, pl. 145. — L. 1-2 lactifluus (Schæfl.) Qt p. 359.— Ag. dycmogalus, Bull. pl. 3 ; 584. — Novembre. Hyères : la Plage. Russuza Fr. : 82. R. densifolia (Secr.) Fr. — Gil. p. 231 et fig. — Lucand, pl. 43. — R. adusla (Pers.) Fr. Qt p. 350. — La Seyne- sur-Mer : bois de Janas. — Spores presque sphériques, | * ocellées, 8 de diam. re. - 83. R. delica Fr. — Gil. p. 232 et fig. — Qt p. 351. — Lucand, pl. 146. — Novembre. Toulon : le Cap Brun ; La Seyne- s. sur-Mer : St-Mandrier. . 84. R. sanguinea (Bull. pl. 42) Fr. — Gil. p. 237 et fig. — Qt : p. 343. — Octobre. Hyères : la Plage; La Seyne-sur-Mer : d bois de Janas, St-Mandrier ; Toulon : le Cap Brun ; Ollioules: la Toulousane ; Six-Fours : bois au sud de la gare. — J'ai vu 4 des individus dont le chapeau était jaune-citron pâle. z 85. R. sardonia Fr.— Gil. p. 237 et fig. — Qt p. 343. - Lucand, pl. 224. — Octobre. La Garde : la Colle-Noire. 86. R. lepida Fr. — Gil. p. 235 et fig. — Qt p. 350. — Lucand, pl. 291. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 87. R. consobrina Fr. — Gil. p. 238.— R. livescens (Batsch.) Qt p. 345.— Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 88. R. fætens (Pers.) Fr. — Gil. p. 239 et fig. — Qt p. 345. — Ag. piperalus, Bull. pl. 292. — Octobre. Toulon : le Cap Brun ; La Garde : la Colle-Noire. 89. R. grisea (Pers.) Fr. — Gil. p. 246 et fig. — R. palumbina, Q p. 339. — Octobre. La Garde : la Colle-Noire. 20 90 91. 92. 93. 94. 95. 96. 9 1 98 J. GUILLEMOT. . R. alutacea (Pers.) Fr.— Gil. p. 249 et fig. — Qtp. 31 .— Octobre. Toulon : pentes du Faron; la Garde : la Colle- Noire. Marasmius Fr. M. androsaceus (L.) Fr. — Gil. p. 363 et fig. — Qt p. 311. — Ag. androsaceus, Bull. pl. 569, fig. 2. — Octobre. Toulon : Siblas, sur des brindilles. M. oleæ, Qt p. 314.— Novembre. Sur des feuilles mortes d’o- livier. Toulon : Siblas; la Valette. — Spores 6 = 10,12, quelquefois plus, allongées, rétrécies aux deux extrémités, aculéolées. M. epiphyllus (Pers.) Fr. — Gil. p. 365. — Qt p. 315. — Ag. lacteus, Bull. pl. 601, fig. 2. — Novembre. Hyères : la Plage. M. fæniculaceus Fr. — Gil. p. 368. — Qt p. 318. — Octobre. Toulon : pentes du Faron, sur des feuilles mortes de chêne vert. M. caulicinalis (Bull. pl. 522, fig. 4) Qt p. 315. — Collybia stipilaria Fr. — Gil. p. 319. — Novembre. Six-Fours : bois au sud de la gare. M. longipes (Bull.) Qt. — Voir Collybia longipes (Bull.) Fr. n° 51. Panus Fr. P. flabelliformis (Schæff.) Qt p. 325. — P. conchatus Fr. -—- Gil. p. 384. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores elliptiques cylindriques, 4 = 8, devenant légèrement colorées par le suc du champignon. 2. Rhodosporés. VoLzvariA Fr. . V. gloiocephala (DC) Fr.— Gil. p. 387 et fig. — Qt p. 189.— Lucand, p. 333.— Novembre. Hyères : la Plage. EnroLoma Fr. (Rhodophyllus, Qt p. p.) . E. sericeum (Bull. pl. M3, fig. 2) Fr. — Gil. p. 408 et fig. tic te. & it tm LES CHAMPIGNONS OBSERVÉS 4 TOULON. 31 Rhodophyllus ® p. 182.— Mars. Le Revest : lieux herbeux, sablonneux.— Spores polygonales, 10 de diam. ; vues à un grossissement de 7180 diam., elles ne m'ont pas paru ocellées. Czrropius Fr. (Paxillus — 1. Orcella, Q°). À _c. orcella (Bull. pl. 573, fig. 1 et pl. 591, fig. A BCDE) Fr. LL: é — Gil. p. 408 et fig. — Paxillus PESTE T p.p.p. 108. , — Octobre. Toulon : glacis des fortifications. — N’appar- tient pas à la même espèce que C. prunulus (Scop.) Fr..; plus mince que ce dernier, il a la chair moins ferme ; son pied ordinairement courbé et non droit, est rarement cen- Le tral. La première fois que je vis celte espèce, je la pris tout É d’abord pour un Claudopus. A + 3. Ochrosporés ES | Poziora Fr. ; _ (Dryophila.— IL Pholiota et Hylophila. — 111. Cyclopus, Q:) 100. P. præecoz (Pers.) Fr. — Gil. p. 434 et fig. — Lucañd, pl. 160. — Bylophila Q p.97. — Avril, Mai ; sous les pins, parmi les graminées. La Seyne-sur-Mer : Été de Janas ; Hyères : la Plage. — Spores ovales elliptiques, 6 = 8,10. 401. P. spectabilis Fr. — Gil. p. 483 et fig. — Lucand, pl. 108.— - Dryophila aurea Q*p. p. p. 161. — Octobre, Novembre ; sur des souches de pin. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas, r- St-Mandrier. _ 402. P. unicolor (F1. Dan.) Fr. — Gil. p. 436 et fig. — Dryophila Qt p. 165. — Ag. zrilophilus Bull. pl. 530, fig. 2. — Octobre : la Sainte-Baume. 103. P. pumila Fr.— Gil. p. 432. — Lucand, pl. 212. — Dryophola marginata Qt p. 165. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Hyères : la Plage, parmi les mousses. CoRTINARIUS Fr. 104. C. collinitus (Sow.) Fr. — Gil. p. 457 et fig. — Qt p. 125.— Ag. mucosus, Bull. pl. 549 et 596, fig. 2. — Novembre. La Garde : la Colle-Noire ; Six-Fours ; bois au sud de la gare. 92 105. 106. 107. 108. 109. 110. 115. 116 J. GUILLEMOT. N'ayant eu que très peu de temps à disposer librement pendant mon séjour à Toulon, j'ai négligé forcément l’étude de quelques espèces, surtout parmi celles si nombreuses et si difficiles à caractériser du genre Cortinarius. InocyBe Fr. I. lacera Fr. — Gil. p. 516. — Qt p. 107. -— Novembre. La Valette : le Coudon ; Pignans : N.-D. des Anges. — Chair rougissant dans le pied, mais lentement ; bon caractère. 1. rimosa (Bull. pl. 388) Fr. — Gil. p. 519 et fig. — Qt p. 101. — Novembre. Ollioules : la Toulousane ; La Seyne-sur- Mer : St-Mandrier. I. scabella Fr. — Gil. p. 520. — Qt p. 401. — Novembre : Toulon : le Faron ; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. I. perbrevis, Weinm. Gil. p. 518. — 1. scabella Qt p. p. p. 401. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. I. geophila (Bull. pl. 522, fig. 2) Qt p. 102. — I. geophylla Fr.— Gil. p. 520 et fig.— Novembre. Hyères : la Plage. — Blanchâtre ; la pellicule du chapeau s’enlève facilement. I. descissa Fr.— Gil. p. 518. — Qt p.103. — Novembre. Hyères : la Plage. . L. cœsariata Fr. — Gil. Tabl. analy. p. 144. — Qt p. 105. — Novembre. Toulon : le Faron. HeBELoMA Fr. (Hylophila. — II. Hebeloma Qt) . H. firmus (Pers.) Fr. — Gil. p. 523. — Hylophila Qt p. 95. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas.— Spores 427. . H. sinuosus Fr. — Gil. p. 524. — Hylophila Qt p. 94. — Ag. sinuosus Bull. pl. 579, f. 1. — Novembre. Toulon : pentes du Faron ; Hyères : la Plage. . H. testaceus (Batsch) Fr. — Gil. p. 525. — Hylophila Qt p. 95. — Novembre. La Valette : le Coudon. H. versipellis Fr. — Gil. p. 524. — Lucand, pl. 214 — Hylophila Qt p. 95. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas.— Spores 6 10,12. H. crustuliniformis (Bull. pl.' 308 et 546) Fr. — Gil. p. 525 | | 117. 118. 119. . 120. 121; 122. 125. CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 33 et fig. — Hylophila Qt p. 92. — Novembre. Ollioules : la Toulousane. A. longicaudus (Pers.) Fr. — Gil. p. 526 et fig. — Lucand, pl. 88. — Hylophila Qt p. 93. — Novembre. Ollioules : la Toulousane. Naucoria Fr. (Hylophila. — I. Naucoria Qt) N. semiorbicularis (Bull. pl. 422) Fr. — Gil. p. 548 et fig. — Hylophila Qt p. 88. — Octobre. Toulon : champs à Siblas. — Spores 6 = 8,10. GALERA Fr. G. hypnorum (Batsch) Fr. — Gil. p. 551 et fig. — Qt p. 78. Ag. melinoides, Bull. pl. 560, fig. 4. CG. E. — Novembre ; sur les mousses. Toulon : Siblas ; La Seyne-sur-Mer : St- Mandrier ; Ollioules : la Toulousane. — Arête des feuillets floconneuse. G. rubiginosa (Pers.) Fr. — Gil. p. 552 et fig. - Qt p. 18.— Octobre. Pierrefeu ; La Sainte-Baume. TupariA Sm. T. furfuracea (Pers.) Fr. — Gil. p. 538 et fig. — Hylophila pellucida, Q p. p. p. 91. — Ag. squarrosus, Bull. pl. 535, fig. 2. — Décembre. Hyères : la Londe. CREPIDOTUS Fr. C. croceo-lamellatus (Let.) Gil. p. 557 et fig. — Paæillus lamellirugus (D C) Qt p. 111. — Octobre. La Seyne-sur- Mer : bois de Janas ; Ollioules : la Toulousane ; Six-Fours: bois au sud de la gare ; La Valette : le Coudon ; Hyères : la Plage. — Spores 4 = 6, pas ocellées. C. mollis (Schæff.) Fr. — Gil. p. 557 et fig. — Qtp. 75. — Lucand, pl. 112. — Octobre. La Sainte-Baume. — Spores 6 = 10. PaxiLzzus Fr. (Paxillus. — IT. Tapinia Fr. Qt P. (Lepista) Alexandri Gil. — Voir Clitocybe gilva (Pers.) Fr. n° 34. P. lamelliruqus (D. C.) Qt.— Voir Crepidotus croceo-lamel- latus (Let.) Gil. No 122, J 94 124. 125. 126. 427- 129 J. GUILLEMOT. 4. Mélanosporés. PRATELLA Pers. (Psalliota Fr. — Agaricus, Karst. Pat.) P. arvensis (Schæff.) Fr. — Gil. p 563 et fig. — Qt p. 73. Lucand, pl. 162. — Novembre. Toulon : le cap Brun. — Chapeau se tachant de jaune. P. campestris (L.) Fr. — Gil. p. 561 et fig. — Qt p. 72. — Octobre. Toulon : cultures sur les pentes du Faron ; La Seyne-sur-Mer ; La Sainte-Baume. P. villalica Brond. — Gil. Tab]. analy. p. 129 (Var villalica, Gil. p. 562). — Qtp. 72. — Novembre. Toulon : le cap Brun. STROPHARIA Fr. (Geophila. — II. Stropharia Qt) S. æruginosa (Curt.) Fr. — Gil. p. 577 et fig. — Lucand, pl. 312. — Geophila Qt p. 67. — Ag. cyaneus, Bull. p. 170. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. —On trouve souvent cette espèce décolorée,par suite de la disparition de la matière visqueuse verte qui recouvre le chapeau. . $. coronilla (Bull. pl. 597 fig. 1) Fr. — Gil. p. 518. — Geophila Qt p. 68. — Octobre. Toulon : champs à Siblas; Ollioules : la Toulousane. — Spores 4 = 8,9. HyPpHoLoma Fr. (Dryophila. — I. Flammuloides et Drosophila. — III. Hypholoma Qt) . H. fasciculare (Huds.) Fr. — Gil. p. 5178 et fig. — Dryophila Qt p. 154. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores!4 8. 130. H. dispersum. Fr. — Gil. p. 514. — Dryophila Qt p. 158.— 131 Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores violettes, 4 = 8. . H. candolleanum, Fr. — Gil. p. 570. — Drosophila Qt p. 62. — Ag. violaceo-lamellatus D. C. FI. Fr. IL. p. 143. — Décembre. Pierrefeu. H. hydrophilum = H. pilulæforme Fr. — Gil. p. 571. — Voir Bolbilius:hydrophilus (Bull.) Fr, N° 132. CHAMPIGNONS OBSERVÉS 4 TOULON. 35 Bozsrrics Fr. ; 432. B. kydrophilus (Bull. pl. 511) Fr. — Gil. p. 594 et fg. — Drosophila Q' p. 63.— Ag. pilulæformis Bull. pl. 112.— Décembre. Pignans : N.-D. des Anges.— Voir Hypholoma hydrophilum . GomPminiws Fr. 133. G. viscidus (L.) Fr. — Gil. p. 624 et fig. — Q p. 112. — Lucand, pl. 266. — Novembre. Toulon : le Faron ; la Sainte-Baume. — Spores elliptiques 6,7 + 16,18, guttulées, mais je ne les ai jamais vues à 5 gouttelettes, toujours à moins. L 434. G. glutinosus (Schæff.) Fr.— Gil. p.624 et fig. — Q* p. 112. — Lucand, pl. 22. — Avril. La Seyne-sur-Mer : le fort Caire ; sous les pins. PsaTayRELLA Fr. … 435. P. disseminata (Pers.) Fr. — Gil. p. 618 et fig. — Coprinus Q@ p. 43. — Toulon : port militaire, au pied des platanes. Coprinus Fr. 136. C. picaceus (Bull. pl. 206) Fr.— Gil. p. 604 et fig. — Q: p- 50.— Octobre. La Sainte-Baume. 137. C. micaceus (Bull. pl.246 et 565) Fr. — Gil. p. 606 et fig.— Qtp. 48. — Avril. La Valette : le Coudon. — Spores 6 = 10. C. disseminatus ® p. 43. — Voir Psathyrella disseminata (Pers.) Fr. N° 135. Tribu 11. — Schizophyllés Roze, Q. ScxizoPayLLUN Fr. 138. S. commune Fr. — Gil p. 375 et fig. — Q p. 365.— Ag. alneus Bull. pl. 346 et 581, fig. 1. — Toute l'année, sur les vieilles souches de pins.La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. } . - — Spores en saucisson, un peu irrégulières,2 = 6,1. 96 J. GUILLEMOT. Tribu 11I.— Cantharellés Pat. — Ptychophyllés Qt. CANTHARELLUS Adans. 139. C. cibarius (L.) Fr. — Gil. p. 352 et fig. — Craterellus Qt p. 37. — Ag. cantharellus L. — Bull. pl. 62 et 505, fig. 1. — Décembre. Pignans : N.-D. des Anges, sous les chênes- liège, à 500 mètres d’altitude. Fam. II. -- Polyporacés. (Polyporées, Gillet. — Polyporés Q!) Tribu 1. — Boletés Qt Bozerus Dill. 140. B. granulatus L.— Gil. p. 639 et fig. — Lucand, pl. 149,— Izocomus Qt p.412. —Vulg. Pissocan . — Automne. Toulon : pentes’du Faron ; La Seyne-sur-Mer : bois de Janas, etc. Très répandu sous les pins. 141. B. collinitus Fr. — Gil. p. 640. — Lucand, pl. 240. — Jxoco- mus Qt p. 412. — Vulg. Pissocan. — Automne. La Seyne- sur-Mer : bois de Janas ; La Garde : La Colle-Noire ; La Sainte-Baume. — Spores 4 = 8,10, guttulées. 142. B. bovinus L. — Gil. p. 64 et fig. — Lucand, pl. 225. — Ixocomus Qt p. 413. — Vulg. Pissocan. — Automne ; dans les bois de pins : Toulon ; La Seyne-sur-Mer, etc. 143. B. badius Fr. — Gil. p. 641 et fig. — Lucand, pl. 122. — Ixocomus Q p. 412. — Novembre. Toulon : pentes du Faron,. 144. B. chrysenteron Bull. pl. 490, fig. 3. — Gil. p. 648 et fig. — Xerocomus Qt p. 418. — Vulg. Pissocan. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores 4,5 + 12,14. 145. B. sublomensus L. — Gil. p. 648. — Xerocomus Qt p. 418.— Boletus communis Bull. pl. 393. — Novembre. Ollioules : La Toulousane ; Collobrières et Pierrefeu : Le Camp Long. CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 31 146. B. pachypus Fr. — Gil. p. 646 et fig. — Lucand, pl 73. — Dictyopus Qt p. 423. — Novembre. Ollioules : La Toulou- sane.— Réseau blanc ; zone d’un rose purpurin très pâle au haut du pied. 147. B. edulis Bull. pl. 60 et 494. — Gil. p.646 et fig. — Diclyopus Qt p. 420. — Vulg. Fongi. — Octobre ; bois de pins et de chênes-verts ; Pignans : N.-D. des Anges : Ollioules ; La Toulousane. — Le nom de Fongi doit s'appliquer aussi sans doute à d’autres Bolets. 448. B. satanas Lenz. — Gil. p. 642. — Lucand, pl. 171. — Diclyopus tuberosus Qt p. 422. — Octobre : sous les chà- taigniers, les chênes-liège et les pins. Pignans : N.-D. des Anges ; Toulon : pentes du Faron. 149. B. duriusculus Kalchb. — Gil. fig. et description à la Table des planches de l'album des Hyménomycètes.— Gyroporus Qt p. 425. — La Seyne-sur-Mer : bois de Janas, sous les pins. - Chair dure, sapide, rougissant, puis noircissant. Meilleur que B. scaber et B. aurantiacus. 150° B. castaneus Bull. pl. 328.— Gil. p. 633 et fig. — Gyroporus Qtp. 425.— Novembre. Ollioules : La Toulousane, Tribu 11.— Fistulinés. — Porothélés Qt. Fisruzina Bull. 151. F. hepatica (Huds.) Fr. — Gil. p. 653 et fig. — Qt:p. 428.— F. buglossoides Bull. pl. 464 et 497. — Bolelus hepaticus Bull. pl. 74. — Octobre. Pignans : N.-D.-des-Anges, sur un tronc de châtaignier. Tribu 1I1.— Polyporés Qt. Pozyrorus Mich. 152. P. arcularius Fr. — Gil. p. 665 et fig. — Leucoporus Qt p. 402. — Mai. La Valette : sommet du Coudon, sur un rameau . 153. P, hispidus (Bull. pl, 210 et 493) Fr. — Gil. p. 675 et fig .— 38 J. GUILLEMOT. Inodermus Qt p. 393. — Toute l’année, sur mürier : Toulon : Siblas ; Le Revest : Dardennes, sur Tamarix ; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; Six-Fours : le Brusc. 154. P. vulpinus Fr. — Gil. Tabl. analy. p. 154.— Inodermus Qtp. 393. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 155. P. biennis (Bull. pl. 449, fig. 1) Fr. — Gil. p. 664 et fig. sous le nom de Dædalea — Dædalea Qt p. 314.— Novem- bre. La Seyne-sur-Mer : Saint-Mandrier, sur une vieille souche de pin. 156. P. leucomelas (Pers.) Fr. — Gil. p. 660 et fig.— Caloporus Qt p. 405. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. — Excellent dessin dans Gillet. Cette espèce pourrait être classée dans les Bolets. 157. P. annosus Fr. — Gil. p. 678. — Placodes Qt p. 396. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 158. P,. dryadeus (Pers.) Fr. — Gil. p. 677. — Placodes Qt p. 398. — Boletus pseudo-igniarius Bull. pl. 458. — Août. Méounes : Montrieux-le-Jeune. 459. P, fuscus Fr. (Déterminé par M. Boudier qui le considère comme une variété de P. pomaceus). Avril. Le Revest : Dardennes, château de -la Ripelle ; sur amandier. Cette espèce ne figure, ni dans les ouvrages de Gillet, ni dans ceux de Quélet. G 160. P. hirsutus (Wulf.) Fr. — Gil. p. 680. — Coriolus Qt p. 389. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 161. P. versicolor (2) Fr. — Gil. p. 681. — Coriolus Qt p. 390. Boletus versicolor Bull. pl. 86. — Février. Toulon : port militaire; sur de vieilles traverses de chemin de fer : la Ste-Baume. 162. P. zonatus Fr. — Gil. p. 681. — Coriolus Qt p. 390. — Décembre. Pignans : N.-D.-des-Anges. 163. P. trabeus Fr. — Gil. p. 672. — Leptoporus Qt p. 386. — Octobre. La Seyne-sur-Mer: bois de Janas; sur des sou- chés de pin. Foes Fr. 1464. F. pinicola Fr. — Gil. Tabl. analyt. p. 155 et fig. — Lu- cand, pl. 173. — Placodes marginatus Qt p. p. p. 396. — 166. 167. 168. 169. > 1 419 CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 39 Toute l’année ; sur des souches de pin ; La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; Toulon : le Faron; Ollioules : la Toulou- sane. — Chair blanc-jaunâtre brunissant à la cassure dans les jeunes sujets, fauve-rouillé dans les vieux; odeur agréable dans le jeune àge ; pores recouverts d’une pruine blanche, rougissant par le frottement. Tribu IV. — Dædalés Q:. LENZITES Fr. . L. flaccida Fr. — Gil. p. 378 et fig. — Qt p. 366.—Ag.coria; ceus, Bull. pl. 394. -- Février. Toulon: port militaire, sur de vieilles traverses de chemin de fer. L. betulina (L.) Fr. — Gil. p. 318. — Qt p. 367. — Février. Même station que le précédent. L. sæpiaria (Wull.) Fr. — Gil. p. 376. — Qt p. 368. — Fé- vrier. Mème station que 165 et 166. DæpaLea Pers. D. biennis (Bull.). — Voir Polyporus biennis, n° 455. TRAMETES Fr. T. Pini (Brot.) Fr. — Gil. p. 703. — Qt p. 311. — Lucand, pl. 248. — Novembre; sur les pins maritimes. Hyères : la Plage ; Pierrefeu. T. hispida (Baglivi) Fr. — Qt p. 372. — T. Trogii (Berkl.) Fr. — Lucand, pl. 124. — Février. Toulon: port mili- taire; sur de vieilles traverses de chemin de fer. — Ne figure pas dans les ouvrages de Gillet. T. hispida a la char brune ; T. Trogii, la chair blanchätre. . T. gibbosa (Pers.) Fr. — Gil. p. 701 et fig. — Qt p. 373. — Lucand, pi. 73. — Décembre. Collobrières. . T. isabellina Fr. — Gil. tabl. analy. p. 160. — Qt p. 370. — Novembre. Hyères : la Plage. Fam. III. — Hydnacés. (Hydnacées, Gillet. —{Hydnés Fr.fPat. — Erinacés Q!). Hypxux L. . H, imbricatum L. — Gil. p. 718 et fig. — Sarcodon Q*p. 447, 40 J. GUILLEMOT, — Novembre; La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. — Chair amère. — Excellent dessin dans Gillet. 473. H. repandum L. — Bull. pl. 172. — Gil. p. 716 et fig. — Sarcodon Qt p. 446. — Vulg. Ratine. — Octobre. La Ste-Baume ; Ollioules : la Toulousane. 173bis, H. rufescens (Pers.) Fr. — — Gil. p. 117. — Sarcodon Qt p. 447. — Décembre. Pierrefeu. 174. H. ferrugineum Fr. — Gil. p. 121 et fig. — Calodon flori- forme Qt p. 442. — Novembre. La Garde: La Colle- Noire ; Hyères : la Plage; Pierrefeu ; Ollioules : la Tou- lousane. — Suintant des goutteleites rouges quand il est . jeune. 175. H. velutinum Fr. — Gil. p. 123 et fig. — H. hybridum Bull. pl. 453, fig. 2. — Calodon velutinum Q p. 443. — Dé- cembre. La Seyne-sur-Mer: bois de Janas. — Odeur de farine. — Excellent dessin dans Gillet. 176. H. graveolens (Delast). — Gil. p. 119. — Calodon Qt p. 444. Novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; Saint-Man- drier. SISTOTREMA Pers. 177. S. confluens (Pers.) Fr. — Gil. p. 728. Q!. p. 378.— Hydnum sublamellosum Bull. fig. 453, fig.1.— Décembre: Pierrefeu; Pignans : N.-D.-des-Anges ; La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. IRPEx Fr. 178. 1. fusco-violaceus Fr. Gil. p. 129. — I. violaceus Qt p. 376. — Novembre. La Seyne-sur-Mer. St-Mandrier. 179. I. paradoæus (Schrad.) Fr. — Gil. p. 131. — Qtp. 3176. — Novembre. La Seyne-sur-Mer: St-Mandrier, sur une vieille souche de pin. 180. I. candidus (Weïinm.) Fr. — Gil. p. 731. — Qtp. 376. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier, sur une vieille. souche de pin. 181. I. obliquus (Schrad.) Fr. — Gil. p. 730, — Qt p. 376. — Octobre. La Ste-Baume. DRE T OT RE - 1 4 CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. H Eam. IV. — Théléphoracés. (Auriculariées, Gillet.— Auriculariés Q:.) AURICULARIA Bull. 182. À. mesenterica Fr. — Gil. p. 741 et fig. — À. tremelloïdes 184. | 485. 186. 187. 188. 189. Bull. pl. 290. — Qt p. 24. — Mai; sur de vieilles sou- ches d’orme. La Crau d’Hyères : bords du Gapeau ; La Ste-Baume. STEREUM Pers. . hirsutum (Willd.) Fr. -- Gil. p, 747 et fig. — (}* p. 14. — Auricularia reflexa Bull. pl. 274. Octobre. La St-Baume. . Pini Fr. — Gil. Tabl. analy. p. 176. — Qt p. 13. — Novembre. La Valette: sur le Coudon. — Bords jau- nâtres. CorrTicruu Fr. . calceum (Pers.) Fr. — Gil. p. 754. — Qt p. 6. — Dé- cembre. Pignans : N.-D.-des-Anges. Fam. V.— Clavariacés. (Clavariés, Gillet. — Clavariés Qt.) CazocErA Fr. . viscosa (Pers.) Fr. — Gil. p. 756 et fig. — C. flammea (Schæff.) Q! p. 457. — Octobre. La Ste-Baume. Spores, 12 de longueur. CLavaria L. . flava (Schæff.) Fr. — Gil. p. 764. — Ramaria Q! p. 466. Octobre. Pignans : N.-D.-des-Anges. - amethystina Bull. pl. 496, fig. 2. — Gil. p. 764. — Ramaria Qt p. 465. — Décembre. Pierrefeu. . cinerea Fr. — Gil. p. 765. — C. coralloïdes-cinerea Ball. pl. 354. — Ramaria cinerea Q p. 465. -- Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. — Cette espèce est vendue sur le marché de Toulon, sous le nom de Cresto qui sert également à désigner les autres espèces du genre, 4 J. GUILLEMOT. 190. C. rugosa Bull. pl. 488, fig. 2. — Gil. p. 766 et fig. — Ramaria Qt p. 464. — Décembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. 191. C. grisea Pers. — Gil. p. 761. — Ramaria Qt p. 465. — Octobre. La Ste-Baume. — Spores granulées, 6 + 14. 192. C. abietina (Pers.) Fr. — Gil. p. 768 et fig. — Ramaria Qt p. 467. — Octobre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas. — Spores, 3 * 6, ovales, pointues à un bout. Fam. VI. — Trémellacés. (Trémellacées Gillet. — Trémellinés Q!) HiRNEoLA Fr. 193. Æ. Auricula-Judæ (L.) Fr. — Gil. p. 715 et fig. — Auricu- laria Qt p.24. — Tremella Bull. pl. 427, fig. 2. — Fé- vrier. Toulon : port militaire ; sur de vieilles traverses de chemin de fer. — Spores 4-6 - 18-22, courbées, gra- nulées, non bi-ocellées. GASTÉROMYCÈTES Fr. Fam. I. — Nidulariés Fr. Cyaraus Hall. 4. C. crucibulum Hoffm. — Qt Ench. p. 233. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier ; La Valette : le Coudon ; Six- Fours : bois au sud de la gare. Fam. II. Phalloidés Fr. (Cette famille a été comprise par Gillet dans ses Hyménomycètes). PHazLus Lin. 2. P. impudicus L. — Qt Ench. p. 234. — Gil. Hym. p. 785 et fig. — Novembre. La Seyne-sur-Mer: bois de Janas, près de la batterie de Peyras. — Spores 2 * 4,5. — Odeur de rave avant l'ouverture de la volve, infecte après. soltues dat ft dés à nd. dise ds. té nr ddl . 4 © CHAMPIGNONS OBSERVÉS A TOULON. 43 Czartarus Mich. . C. cancellatus L. — Gil. Pym. p. 786 et fig. — C. ruber Mich. QtEnch. p. 235. — C. volvareus Bull. pl. 441. — Mai. La Valette : au sommet du Coudon, 100 mètres d'altitude. — Décembre. Pierrefeu. — Spores cylindriques, 2 = 5. Fam. III. — Lycoperdinés Fr. TuLostroma Pers. — TuLAsNODEA Fr. . T. mammosum Fr. — Qt Ench. p. 236. — Gil. Gast. fig. sans description. — Février. Toulon: chemin de l’Hubac au nord du Faron, sur les murs. . T. fimbriatum Fr. — Qt Ench. p. 236. — Octobre. Toulon : pentes sud du Faron, sous les pins. GEASTER Mich. . G. hygrometricus Pers. — Qt Ench. p. 239. — Gil. Gast. fig. sans description. — Lycoperdon stellatum Bull. pl. 238 et 471. — Automne-hiver. Toulon : le Faron ; La Valette : le Coudon. LycoPpErDON Tourn. . L. cælatum Bull. pl.430.— Gil.Gast. fig. sans description. — Utraria Qt Euch: p. 241. — Novembre. Six-Fours : bois au sud de la gare ; Hyères : la Plage. . L. hiemale Bull. pl. 72. — Utraria Qt Ench. 241. - Octobre. La Ste-Baume ; Hyères : la Plage. L. furfuraceum Schæff. — Gil. Gast. fig. sans description. — Utraria Qt Ench. p. 211. — Octobre. La Ste-Baume. — Spores lisses ou à peine épineuses, 3,4 de diamètre. 10. L. hirtum Bul pl. 340 — Gill. Gast. fig. sans description. — Utraria Qt Ench p. 242. — Novembre. Ollioules : la Tou- lousane. — Aiguillons espacés,très inégaux, les plus grands très distants. Bovisra Pers. 11. B. plumbea Pers. — Globaria Qt Ench. p. 240.— Lycoperdon ardosiaceum Bull. pl. 192. — Novembre. Toulon : le Faron ; la Seyne-sur-Mer ; fort Caire, bois de Janas. 44 J, GUILLEMOT. Fam. IV. — Hypogés Bk. Raizopocon Tul. 12. R. luteolus Tul. — Qt Ench. p. 246. — Gil. Gast. fig. sans description. — Mars-avril ; Toulon : le Faron. 13. R. provincialis Tul. — Qt Ench. p. 246. — Gil. Gast. fig. sans description. -— Octobre-novembre. La Seyne-sur-Mer : bois de Janas ; Ollioules : la Toulousane ; Hyères : la Plage. Chair rougissant à la cassure. 14. R. rubescens Tul. — Qt Ench. p. 246. — Toulon : le Faron. Le nom vulgaire de Louffe doit servir, aux environs de Toulon, à désigner les trois espèces ci-dessus ; il s'applique du moins à R. provincialis, ainsi que j'ai pu le constater à Ollioules. D'abord enfoncés dans le sol, les Rhizopogon se montrent en- suite à la surface ; on les trouve dans le sable, au bord des sentiers des bois de pins. DISCOMYCÈTES Fr. Fam. I. — Helvellés Qt. (Helvellées,Gillet). HELVELLA L. 1. H. lacunosa Afz. — Qt Ench. p. 274. — Gil. Discom. p. 10 et fig. — Novembre. Toulon : le cap Brun. 2, H. elaslica Bull. pl. 243. — Qt Ench. p. 273. — Gil. Discom. p. 13 et fig. — Novembre. La Seyne-sur-Mer : St-Mandrier. ALEURIA Fr. 3. A. leucomelas Pers. — Gil, Discom. p.37 et fig. — Février. Toulon : le Faron, sous les feuilles de pin tombées à terre et presque caché par elles; Evenos : le Bau-de-4-heures (cap Gros) ; Hyères: la Plage. — Spores à une grosse spori- diole. 4. À. umbrina Pers. — A. umbrina Boud. ? — Gil. Discom. p. 42 et fig. — Peziza umbrina Pers. QEnch. p. 9280. — Mai. La Valette : pentes nord du Coudon. — Spores granulées, paraissant 1,2 ocellées, très peu lorsqu'elles sont jeunes ; paraphyses cylindriques, hr finie ste mi. CHAMPIGNONS OBSERVÉS À TOULON. 45 5. À. cerea Sow. — Gil. Discom. p. 44. Peziza cerea, Sow. Qt Ench. p. 277,. — Décembre. Pignans : N.-D.-des-Anges. 6. À. hortensis Crn. — Peziza Crn, Qt Ench. p. 271. — Toulon : Siblas, dans un jardin. — Spores lisses, sans sporidioles. — Déterminé par M. Boudier. 7. A. eximia Lev. — Gil. Discom. p. 48 et fig. — Peziza coro- naria, Jacq. — Avril ; sous les pins. La Seyne : fort Caire ; Toulon : le Faron. Pare Fr. 8. P. fructigena (Bull) Fr. — Gil. Discom. p. 99 et fig. — Peziza Bull. pl. 228. — Helolium Qt Ench. p. 308. — Novembre. Ollioules : la Toulousane, sur les glands du chêne-vert. 9. P. cupressina Pers. — Gil. Discom. p. 107. — Humaria Qt Ench. p. 289. — Novembre. Hyères : la Plage ; sur des rameaux de Juniperus phænicea. — Spores globuleuses. PYRÉNOMYCÈTES Fr. DazpiniA Ces. et de Not. D. concentrica Ces. et de Not. — Hypoxylon concentricum Grev. Otto Wunsche FI. des champ. p. 486. — Mai. Hyères : les Salins, au bord d’un chemin, sur une vieille souche, probablement de platane. — Déterminé par M. Boudier. MYXOMYCÈTES Dinymiuxm Schrad. D. xœanthopus Fr. — Novembre. Six-Fours : bois au sud de la gare, sous les chênes-verts. — Déterminé par M. Boudier. CHAMPIGNONS IMPARFAITS. RæsLErIA Thüm. 4. R. cydonicæ Thüm. — Août Toulon: Siblas ; sur les Coings. 2. R. penicillata Fr. ou R. oxyacanthæ Lk. — Août. Toulon : Siblas ; sur les Azéroles. Ces deux espèces ont été déterminées par M. Boudier. EEE ne.) Quelques Champignons récoltés en Algérie Par M. Arthur DE JACZEWSKI. La Société botanique de France a eu l’heureuse idée d’organiser en 1892 sa session extraordinaire en Algérie. Le samedi 16 avril, nous nous réunimes à la mairie d'Alger, au nombre d’une quaran- taine, sous la présidence de l'honorable M. Chatin, membre de l’Institut, afin de régler les dernières dispositions de la session. Le point principal de notre exploration devait porter sur la région du désert aux environs de Biskra et sur les alentours de Batna. Nous nous acheminämes sans retard vers Biskra et il est presque inutile de dire que le voyage a été fort intéressant sous tous les rapports. Nos savants confrères MM. Battandier et Trabut, qui travaillent sans relâche à la flore de l’Algérie, avaient bien voulu nous guider dans nos excursions, et n’ont rien épargné pour nous faire jouir pleinement de toutes les ressources qu'offre cette belle colonie française. Les éclaircissements donnés par ces savants aussi bien que les vues originales développées par M. le Docteur Trabut sur l’acclimatation des plantes et leur adaption à la culture, n’ont pas peu contribué au charme du voyage. Au plaisir d'explorer un pays nouveau s’alliait encore pour les botanistes la surprise d’apercevoir des formes végétales étranges, presque fantatisques pour un Européen. La flore du Sahara revêt en effet un caractère particu- lier. Si à Alger on se trouve encore en pays de connaissance et si l’on rencontre à peu près toutes les espèces caractéristiques de la région méditerranéenne, il n’en est plus de même à Biskra. Dans les oasis, c’est naturellement le Palmier qui domine et il est difficile de se représenter, quand on ne l’a pas éprouvé, l'impression que produit la première apparition de ces superbes Monocotylédonés quand on les voit ainsi en masse à El-Kantarah qui est la première oasis que l’on rencontre sur sa route. La végétation saharienne est généralement rabougrie, il y a fort peu d’arbustes et de buissons ; les espèces frutescentes mêmes sont de petites tailles et s’aperçoivent souvent difficilement, car le feuil- lage peu nombreux est de couleur sombre ; tout prend une teinte CHAMPIGNONS D’ALGÉRIE. 47 uniforme, sablonneuse, de sorte qu’à première vue, il semble que rien ne pousse en des endroits où, en cherchant, on trouve mainte espèce intéressante. Je ne puis entrer ici dans des détails sur la flore phanérogamique de ces contrées; on trouvera du reste la liste des espèces intéres- santes dans le catalogue rédigé par les soins du comité local pour la session de Biskra (Alger, Gervais Coustellemont et Ci*). Après être reslé cinq jours à Biskra, nous avons encore consacré trois jours à Batna et principalement à la visite de la Forêt de Cèdres qui croit sur le Djebel Tougour, montagne de 2.100 mètres d'altitude. Cette visite était d'autant plus intéressante que le Cedrus atlantica est une espèce qui s'éteint, et nous avons pu constater de visu les progrès rapides de l’extinction. En ma qualité de mycologue je me suis surtout attaché à recueillir les champignons microscopi- ques ou macroscopiques. Malheureusement ni la saison, ni les conditions climatériques et hydrographiques des contrées que nous avons explorées, ne se prêtaient au développement d’une flore eryplogamique bien nombreuse. Les champignons que j'ai récoltés pendant le temps relativement assez court que J'ai passé en Algérie sont au nombre d’une vingtaine d'espèces dont voici la liste : Puccinia flosculosorum Alb.et Schw. sur plusieurs composées et notamment sur le Wicrolonchus tenellus Spach. dans lOued-Biskra. Puccinia Tragopogonis Pers., sur le Tragopogon et aussi sur le Podospermum laciniatum, à Batna. Puccinia Iridis D. C., sur une espèce d’Iris, à Batna. Puccinia Malvacearum Mont., sur toutes les espèces de Mauve, partout. Uredo Zygophylli nov sp., sur le Zygophyllum cornulum, dans l'Oued Biskra. Gymnosporangium biseptatum ! Ellis., sur Juniperus Oxycedrus, Djebel Tougour. Uredo Stipæ nov. form., sur Stipa tenacissima Biskra. Uromyces Suædæ nov. sp., sur Suæda fruticosa, dans l’Oued Biskra. Uromyces Phalaridis nov. sp., sur Phularis arundinacea dans Oued Biskra. Appareils spermogoniques, sur une espèce de Phlomis, à Lambèse (Batna). 48 ARTHUR DE JACZEWSKI. Appareils spermogoniques, sur Euphorbia luteela, à Lambèse (Batna). Ustilago Digitariæ Kze., sur le Cynodon Dactylon, à El-Kantarah. Ustilago segetum Bull. sur Ægilops ovata, à El-Kantarah. Ustilago Vaillantii Tul., sur Muscari comosum, Lambèse (Batna). Tilletia Trabuti nov. sp., sur Hordeum murinum, à El-Guerrah. Graphiola Phænicis, sur le Dattier, à Alger. Cystopus candidus, sur différentes it par toute l” Algérie. Leplosphæria Rusci Wall., sur Ruscus hculentie) Djebel Tougour. Pleospora Asphodeli, sur Asphodelus ramosus au Djebel Tougour. Montagnites Candollei Fr., dans les sables près de Biskra. Pleurotus Eryngii D. C., Biskra. Lachnidium acridiorum Giard, sur le criquet pélerin. Je dois quelques-uns de ces champignons à l’obligeance de mes confrères, MM. le professeur Gravis, de Liège, le Docteur Trabut et M. Sauvageau, qui ont bien voulu me remettre les échantillons qu'ils récoltaient. Qu'il me soit permis de leur exprimer ici toute ma reconnaissance . Parmi ces champignons, dont la grande majorité appartient comme on le voit, au groupe des Urédinées, il en est de cosmopo- lites tels que le Puccinia Malvacearum Mont., P. flosculosorum, Cystopus candidus, Ustilago segelum, etc., sur lesquels il est inutile d’insister. Mais il en est d’autres qui font partie exclusivement de la Flore algérienne, ou qui sont même des espèces ou des variétés nouvelles. J'ai trouvé sur le Juniperus Oxycedrus, au Djebel Tougour, un Gymnosporangium que j'avais tout d’abord considéré comme appartenant à l’espèce commune 6. Sabinæ Dicks. Mais un examen plus consciencieux m'a démontré que tel n’était pas le cas. Les téleutospores orangées sont longuement pédicellées, naviculées, de forme assez variable et constituent des amas gélatineux d’une belle couleur orange de 2 cent. de long, cylindriques ou coniques. Les spores ont ceci de particulier qu’elles présentent plusieurs cloisons transversales, fait qui n’a encore été observé que dans une seule espèce de Gymnosporangium (G. biseplatum Ellis), originaire d'Amérique et venant sur le Cupressus thuyoïdes et le Libocedrus decurrens. Les téleutospores ont 60-70/20-15%. Comme l’a indi- ‘du CIL\MPIGNONS D'ALGÉRIE. 49 qué Dietel (Hedwigia Heft II. 1889) pour les Gymnosporangium en général, on trouve ici aussi deux espèces de téleutospores : les unes à paroi très mince, généralement fortement étranglées vers le milieu, les autres à paroi épaisse plus fortement colorées. Les unes comme les autres peuvent être munies de plusieurs cloisons, dont le nombre varie ; il est le plus souvent de trois. Vu la présence constante de spores bicellulaires, il est probable qu’on a considéré auparavant ce Gymnosporangium comme l'espèce G. Sabinæ Dicks. qui dans le catalogue de Dietel est indiqué comme venant aussi sur le Juniperus Oxrycedrus.La constatation de spores pluricellulaires ne permet plus de le rapporter à ce type, et il conviendrait de le classer dans la catégorie du G. biseplatum avec lequel il présente des affinités inconteslables. Peut-être est-ce une espèce tout à fait nouvelle, mais, pour trancher cette question, il faut connaitre V Æcidium. Je dois à l’obligeance du Docteur Trabut un pied d’Alfa littérale- ment recouvert par les fructifications d’une Urédinée. Les feuilles - sont enroulées, et recouvertes à la face inférieure par des taches couleur de rouille parallèles aux nervures. Les taches nous offrent la phase urédosporée du champignon, que je nommerai pour le moment Uredo Stipæ. Les spores sont globuleuses-ovoïdes, brunes, lisses, de 25/22,5. Sur un buisson de Suæda fruticosa nous avons trouvé une magnifique Urédinée à æcidiums nombreux, très apparents, d’une belle couleur orange tirant sur le rouge. Le pseudoperidium est en forme de coupe cylindrique, très régulier, presque entière- ment à la surface, dentelé et décoloré au sommet. Spores polygo- pales jaune orange, à membrane épaisse, granuleuses, de 20/15. Sur les mêmes feuilles on trouve des amas brunâtres arrondis de téleutospores. Celles-ci sont longuement pédicellées, brunes, lisses, globuleuses ou ovoides, épaissies au sommet, unicellulaires, de 22,5-25/20-22,5:. La description de l'Æcidium concorde assez bien avec celle de l’Aecidium Suædæ Thüm. trouvé en Egypte mais les téleustopores n'étaient pas encore connues et l'espèce doit donc s'appeler Uromyces Suzdæ. Le Zygophyllum cornutum présente de nombreux amas d’'Urédos- pores. Les spores sont brunes, globuleuses de 35-37: de diamètre ; leur exospore est lisse. 4 50 ARTHUR DE JACZEWSKI. On observe une curieuse Urédinée sur les feuilles du Phalaris. Elle se présente sous la forme de taches couleur havane recouvertes par l’épiderme soulevé. Les taches sont formées par des amas téleutosporiques entourés de nombreuses paraphyses en massue, recourbées, de couleur brune. Les spores sont à pédicelle très court, verruqueuses, elliptiques, d’un jaune päle, de 30/20. Sur les mêmes feuilles on voit de beaux échantillons d’Hadrotrichum Phragmilis. M. le docteur Trabut m'a remis un épi de Æordeum murinum attaqué par un Tüillelia qui parait être une nouvelle espèce. Les spores sont d'un brun clair, globuleuses, réticulées, de 22-25y de diamètre. La hauteur des épaississements de l’exospore est de 1,252, la largeur des mailles de 4,54. On pourrait donner à cette espèce le nom de Tülletia Trabuti en l'honneur de celui qui la recueillie le premier. Le Leplosphæria Rusci Wall. diffère un peu de la description qu'en a donnée Winter, en ce qu'il n’y a que 4 cloisons et non 5 dans les spores. Les mesures micrométriques sont de même un peu différentes. Winter donne 15-23/3,4-4,52 pour les spores, 60-80/10% pour les asques. J'ai constamment trouvé 25-27/6z et 90-109/12,52. Le Pleospora Asphodeli a des périthèces globuleux placés sous l’épiderme, de 200-2904. Asques sessiles, renflés de 112-125/25u. Spores mullicellulaires d’un beau jaune d’or, étranglées vers le milieu, à 3 cloisons transversales et à une cloison longitudinale, de 30-25/6-7,54. Se trouve sur l’Asphodelus ramosus en compagnie de Brachysporium . Il est assez curieux de constater que les Palmiers des oasis de Biskra et d'EI Kantarah ne sont pas atlaqués par le Graphola Phænicis qui infeste les Palmiers dans nos serres, à Nice, à Menton et même à Alger. Pour terminer, je signalerai deux autres champignons fort inté- ressants. C'est d’abord le Montagnites Candollei Fr., transitoire entre les Agaricinées et les Podaxinées, à spores brunes ovoïdes de 13,7/102. Enfin une espèce nouvellement découverte et décrite par le Docteur Trabut: Lachnidium acridiorum Giard (Botrytis acri- diorum Trabut) qui se montre comme une efflorescence blanche sur l'abdomen et les articulations dugériquel pélerin (Acridium pere- E 0 F 4 | «+ CHAMPIGNONS D’ALGÉRIE. 51 grinum), principalement sur les femelles après la ponte. Le mycé- lium est superficiel ; il ne pénètre jamais à l’intérieur du corps de linsecte. Trabut décrit deux espèces de spores. Les unes elliptiques, pluricellulaires, de 8-12. Les autres ovoïdes, simples, de 6u, hya- lines. Dans les échantillons que j'ai recueillis, je n’ai retrouvé que ces dernières. EXPLICATION DE LA PLANCHE III. 1. Uromyces Phalaridis nov.sp.— II. Montagnites Candollei Fr.— TITI. Gym-= nosporanqium biseptatum EI. (?). — IV. Uredo Zygophylli nov. sp. — V. Uromyces Suædaæ nov.sp.; a. æcidium; b. æcidiospores ; ce. pseudo- peridium ; d. téleutospores. NOUVELLES RECHERCHES SUR LES MATIÈRES SUCRES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS — suite et fin (1) — Par M. Em. BOURQUELOT. 2. Agaricinées (suite). Gomphidius viscidus (Linné). — Herblay, 14 octobre 1892. Quantité traitée : 50 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 10 — 2 gr. par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient légèrement la liqueur cupro-potassique. Cortinarius castaneus (Bull.). — Forêt de Carnelle, 22 octobre 1892. Quantité traitée : 15 gr. Matière sucrée retirée à l’élat cris- tallisé : tréhalose, 0 gr. 24— 16 gr. par kilogr. — Pas de mannite. Bien que l’opération ait porté ici sur une très petite quantité de (4) Bull. de la Soc. Myc. de France, t. V, VI, VIl et VII. 52 EM. BOURQUELOT. champignons, la cristallisation s’est faite d’une façon remarquable et en très peu de temps. L’extrait à peine teinté de jaune, s’est pris presque totalement en cristaux. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Cort. saturninus Fr. — Forëtl de Carnelle, 22 octobre 1892, Quantité traitée: 25 gr. Matière sucrée: tréhalose, O0 gr 12 — 4 gr. 8 par kilog.— Pas de mannite. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cuivrique. Cort. sciophyllus Fr. — Forêt de Montmorency, 3 octobre 1892. Quantité traitée : 60 gr. Individus jeunes. Matière sucrée : tréhalose, O gr. 35 —5 gr. 8 par kilogr. — Pas de mannite ; pas de réduc- tion de la liqueur cuivrique. Cort. brunneus (Pers.). — Forêt de Compiègne, 9 octobre 1892. La récolte a été partagée en deux portions composées : Fune des individus dont la corline élait encore intacte (jeunes), l’autre des individus dont la cortine avait disparu (adultes). L'analyse a été faite séparément. Champignon jeune, 126 gr. Matière sucrée : tréhalose, Q gr. 65 —= 5 gr. 4 par kilogr.. — Pas de mannite. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cuivrique. Champignon adulte, 50 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 23 = 4 gr. 6 par kilog.—Quelques cristaux de mannite dans la prépa- ration microscopique faite avec les eaux-mères concentrées.Celles-ci ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Cort. hionuleus (Sow.). — Bois de Chaville, 23 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 20 gr. — Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 25 — 12 gr. 5 par kilogr. La cristallisation s’est faite rapidement comme pour le C. castaneus. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Cort. evernius Fr. — Forêt de Montmorency, 8 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 35 gr. Matière sucrée: tréhalose, © gr, 23 — 6 gr. 5 par kilogr. — Pas de mannite ; pas de réduction de la liqueuf cuivrique. Cort. impennis Fr. — Forêt de Compiègne, 9 octobre 1892. Champignon très jeune. Traitement 16 heures après la récolte MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 03 Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 55 = 5 gr. 5 par kilogr. — Pas de mannite ; très légère réduction de la liqueur cuivrique. Cort, bivelus Fr. — Forêt de Compiègne, 9 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée: 70 gr. Matière sucrée cris- tallisée en premier lieu: mannite, O gr. 40 = 5 gr. 7 par kilog. Les eaux-mères ort donné, au bout de quelque temps, du tréhalose cristallisé presque exempt de mannite, 0 gr.25 = 3 gr. 5 par kilogr. — Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Cort. cinnabarinus Fr. — Cetle belle espèce a été récoltée dans la forêt de Compiègne, le 11 octobre 1892 et traitée par l’eau bouillante 3 à 6 heures après la récolte. Individus jeunes et adultes. Quantité : 100 gr. Matière sucrée: tréhalose, 0 gr. 50 = 3 gr. 0 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient légère- ment, mais nettement la liqueur cupro-potassique. Cort. azureus Fr. — Forêt de Carnelle, 22 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée: 35 gr. Matière sucrée : * tréhalose, O gr. 15 = 4 gr. 3 par kilog. — Pas de mannite. Les eaux-mères ne réduisaient pas la liqueur cupro-potassique. Cort. Bullirdi (Pers.). — Forêt de Montmorency, 8 octobre 1892. Champignon assez avancé. Quantité traitée : 170 gr. Matière sucrée : tréhalose, Ô gr.27 — 1 gr.5 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient assez faiblement la liqueur cuivrique. Cort. albo-violaceus (Pers.). — Bois de Chaville, octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée: 53 gr. Matière sucrée retirée à l’état cristallisé : tréhalose, 0 gr.33 — 6 gr. par kilogr.— Pas de mannite. Réduction presque nulle de la liqueur cupro-potassique. Cort. violaceus Lin. — Bois de Viroflay, 2 octobre 1892. Cham- pignon jeune. Quantité traitée: 200 gr. Matière sucrée : tréhalose, Ogr. 95 = 4 gr. 7 par kilogr. — Pas de mannite. Réduction faible de la liqueur cupro-potassique. Cort. delibutus Fr. — Montimorency, 3 octobre 1892. Champi- gnon jeune. Quantité traitée : 0 gr. 35. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 13 — 3 gr. 7 par kilog. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cuivrique. Cort. collinitus (Pers.). — Bois de Chaville, 6 octobre 1892. Champignon paraissant très jeune Quantité traitée : 80 gr. Matière 54 EM. BOURQUELOT. sucrée : mannite, 0 gr. 85 — 10 gr. 6 par kilogr.— Quelques cris- taux de tréhalose dans la préparalion microscopique effectuée avec les eaux-mères concentrées. Pas de réduction de la liqueur cupro- polassique. Cort. cristallinus Fr. — Herblay, 14 octobre 1892. Champi- gnons jeunes et adultes. Quantité traité : 40 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 24 — 6 gr. par kilogr. — Pas de mannite. Réduc- tion faible mais nette de la liqueur cuivrique. Cort. fulmineus Fr. — Forêt de Compiègne, 12 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité tranée : 100 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 65 — 6 gr. 5 par kilogr.— Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cuivrique. Cort. fulgens (Alb. et Schw.). — Forêt de Compiègne, 9 octo- bre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 260 gr. Matière sucrée : tréhalose, 3 gr. 45 — 13 gr. 20 par kilogr. — Pas de mannite. Réduction faible de la liqueur cupro-potassique. Cette espèce, l'espèce qui précède et le Cort. brunneus donnent une décoction qui, à l’évaporation, répand une odeur peu agréable de vieux chiffons mouillés. Cort. purpurascens Fr. — Bois de Meudon, octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 40 gr. Matière sucrée: tréhalose, 0 gr. 35 = 8 gr. 7 par kilog.— Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cuivrique. Cort. calochrous (Pers.). — Forêt de Compiègne, 9 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 90 gr. Matière sucrée cristallisée : tréhalose, 2 gr. 28 — 14 gr. 2 par kilogr. Comme pour le C. castaneus, la presque totalité de l'extrait s’est prise en cristaux. — Pas de mannite. Pas de réduction. Cort. infractus (Pers.). — Montmorency, 8 octobre 1892. Cette espèce a été traitée à l’état adulte et à l’état avancé. Champignon jeune. — Quantité traitée : 280 gr. Matières sucrées : mannite, O gr. 32 = 1 gr. 1 par kilogr. et tréhalose, 0 gr. 38 — 4 gr. 4 par kilogr. — Réduction notable de la liqueur cupro-potas. Champignon avancé. — Poids: 350 gr. Matière sucrée: man- nite, Qgr. 15 = 0 gr. 4 par kilogr.— Traces de tréhalose. Réduc- tion assez abondante. ñ MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 59 Cort. varius (Schæff.). — Forêt de Montmorency, 8 octo- bre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée: 35 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 25 — 7 gr. 1 par kilogr. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Cort. triomphans Fr. Forêt de Montmorency, 3 octobre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée: 70 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 30 = 4 gr. 3 par kilogr. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Le tableau suivant résume les résultats de mes nouvelles recher- ches sur les espèces appartenant aux genres Gomphidius Fr. et Corlinarius Fr. | MATIÈRES SUCRÉES TT —— — ESPECES | : Mannite | Tréhalose | SE Re | | | Gomphidius viscidus (Linné) jeune. .... 0 2,0 | Cortinarius castaneus (Bull.) jeune ..... 0 16,0 — saturninus Fr. jeune... ..... | 0 4,8 | — sciophyllus Fr. jeune ....... 0 5,8 | — brunneus (Pers.) jeune...... 0 5,4 | _ — HUILE. 0 Lee | traces 4,6 | — hinnuleus (Sow.) jeune...... ( | 12,5 | _ evernius Fr. jeune .... ...| 0 6,5 | _ impennis Fr. jeune......... 0 5,5 | = bivelus Fr. jeune........... 5,7 3,9 — cinnabarinus Fr. jeune..... 0 3,0 = azureus Fr. jeune.......... 0 4,3 — Bulliardi (Pers.) adulte... 0 1,5 _— albo-violaceus (Pers.) jeune... 0 6.0 _- violaceus (Lin.) jeune ....... 0 4,7 _ delibutus Fr.jeune.......... 0 ST _ collinitus (Pers) jeune. ...... 10,6 | traces = crislallinus (Pers .) jeune... 0 | 6,0 — fulmineus Fr. jeune ........ 0 6,5 _— fulgens (Alb. et Schw.) jeune 0 13,2 — purpurascens Fr. jeune ..... 0 ET | — calochrous (Pers.) jeune... 0 14,2 | — infractus (Pers | aduite..... 1,1 RE _ — RO, 0,4 traces | _ varius (Schaeff ) jeune 0 gl | — triomphans Fr. jeune ....... 0 4,3 | de ne EE 2 56 EM. BOURQUELOT,. Genre Agaricus L. Hypholoma appendiculatum Bull — Forêt de Carnelle, 9 septembre 1892. Champignon jeune? Quantité traitée: 25 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 12 = 4 gr. 8 par kilogr. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Hypholoma leucotephrum Berk.et Br.— Compiègne, 12 octo- bre 1892. Individus jeunes et adultes. Quantité traitée : 150 gr. Matière sucrée: tréhalose, O0 gr. 27 — 1 gr. 8 par kilogr. — Pas de mannite ; réduction notable de la liqueur cuivrique. Psalliota silvicola Vitlad. J'ai déjà étudié cette espèce, mais en ayant rencontré dans un bois des environs de Ham plusieurs spé- cimens tout à fait jeunes, j'ai cru utile de les analyser afin de voir s'il y aurait quelque différence dans les résultats. 31 août. Quantité traitée : 100 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 50 — 5 gr. par kilog. — Dans la préparation microscopique affectuée avec les eaux-mères concentrées, il s’est formé quelques cristaux très réfrin- gents qui m'ont paru être du tréhalose. — Pas de réduction. Flammula gummosa Lasch. — Forêt de Carnelle, 9 septem- bre 1892. Individus très jeunes. Quantité traitée : 100 gr. Matière sucrée, tréhalose, 0 gr. 32 = 3 gr. 2 par kilogr. — Pas de man- nite. Les eaux-mères réduisaient à peine la liqueur cuivrique. Hebeloma longicaudum Pers. — Forêt de Montmorency, 8 octobre 1892. Individus jeunes et adultes. Quantité traitée : 240 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 40 = 1 gr. 6 par kilogr. — Pas de mannite. Les eaux-mères réduisaient abondamment la liqueur cupro-pofassique. Hab. sacchariolens Quél. — Bois de Viroflay, novembre 1892. Champignon jeune ? Quantité traitée : 190 gr. Matière sucrée : tré- halose, 0 gr. 32 — 2 gr, 1 par kilogr. — Pas de mannite. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Pholiota squarrosa Müller. — Forêt de Saint-Cloud. Champi- gnon jeune. Quantité traitée : 55 gr. Matière sucrée : tréhalose, O gr. 19 — 3 gr. 4 par kilogr. — Pas de mannite. Légère réduc- tion de la liqueur cupro-potassique. MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 51 Ph. destruens Brondeau. — Forèt de Fontainebleau, 15 octo- bre 1892. Deux individus très jeunes mais cueillis depuis 24 heures environ. Poids: 160 gr. Matière sucrée: tréhalose, 0 gr. 35 — 2 gr. 2 par kilogr. — Pas de inannite. Réduction assez abondante de la liqueur cupro-potassique. Entoloma nidorosum Fr. — Forët de Carnelle, été de 1891. Champignons jeunes et adultes : 140 gr. Matières sucrées : mannite et tréhalose. — Réduction presque nulle de la liqueur cupro- | potassique. Pleurotus geogenius D. C. — Forêt de Compiègne, 9 octo- bre 1892. Champignon assez jeune. Quantité traitée : 100 gr. Ma- tière sucrée : O gr. 30 — 3 gr. par kilog. — Pas de mannite ; pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. PL dryinus Pers. — Forêt de Fontainebleau, 15 octobre 1892. Adulte (un seul pied). Poids: 160 gr. Matière sucrée cristallisée en premier lieu : mannite, 0 ge. 35 — 2 gr. 2 par kilogr. Les eaux- mères concentrées ont donné une nouvelle cristallisation presque entièrement composée de tréhalose, 0 gr. 28 — 1 gr. 1 par kilog. Réduction abondante de la liqueur cupro-potassique. Mycena pelianthina Pers. — Bois de Meudon, octobre 1892. Individus avancés. Poids : 70 gr. Matière sucrée : mannite : 0 gr.20 — 2 gr. 8 par kilogr. — Pas de tréhalose. Les eaux-mères rédui- saient très faiblement la liqueur cuivrique. Collybia confluens Pers. — Bois de Meudon. Champignon jeune. Quantité traitée : 100 gr. Matières sucrées : mannite, 0 gr. 38 = 3 gr. 8 par kilog. et tréhalose, O gr. 07 — 0 gr. 60 par kilogr. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. Clitocybe proxima Boud. — Forêt de Montmorency, 3 octo- bre 1892. Champignon jeune. Quantité traitée : 55 gr. Matiére sucrée : tréhalose, O gr. 20 = 3 gr. 6 par kilogr. — Pas de man- nite. Réduction presque nulle de la liqueur cuivrique. Tricholoma nudum Bull. — Montmorency, dans un champ cultivé. Individus jeunes Quantité traitée : 180 gr. Matière sucrée : tréhalose, O gr. 32 — 1 gr. 7 par kilogr. — Quelques cristaux de mannite dans la préparation microscopique. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique . 58 EM. BOURQUELOT. Tr. saponaceum Fr. — Forêt de Montmorency, 19 novem- bre 1891. Champignon adulte. Quantité traitée : 90 gr. Matière sucrée : tréhalose, 0 gr. 20 — 2 gr. 2 par kilogr. — Pas de man- nite ; pas de eHCtoel 15 cristallisation s’est faite très lentement Tr. Columbetta Fr. — Forêt de Montmorency, 3 octobre 1892. Un seul individu adulte pesant 50 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 18 — 3 gr. 6 par kilogr. — Pas de tréhalose ; pas de réduc- tion de la liqueur cupro-potassique. Tr. ustale Fr. — Forêt de Compiègne, 12 octobre 1892. Cham- pignon jeune. Quantité traitée : 250 gr. Matière sucrée : tréhalose et quelques cristaux de mannile, 0 gr. 45 = 1 gr. 8 par kilogr. — Réduction assez abondante de la liqueur cuivrique. Lepiot\ Friesii Lasch — Forêt de Fontainebleau, 15 octo- bre 1892. Individus jeunes traités 7 heures après la récolte. Poids : 110 gr. Matière sucrée : mannite, 0 gr. 85 = 7 gr. 7 par kilogr. — Pas de tréhalose ; pas de rédaction de la liqueur cuivrique. L. rhacodes Vitlad. — Forêt de Saint-Cloud, 28 octobre 1892. Champiguon jeune. Quantité traitée : 215 gr. Matière sucrée : man- nite, 1 gr. 40 — 6 gr. par kilogr. — Pas de tréhalose. Pas de réduction de la liqueur cupro-potassique. L. proczra Scop. — Bois de Meudon, automne 1891. Cham- pignon jeune? Quantité traitée : 90 gr. Matière sucrée: manaite, 0 gr. 10 = T gr. 7 par kilogr. — Pas de tréhalose ; pas de réduc- tion de la liqueur cupro-potassique. Amanita aspera Fr. — Bois de Viroflay, août 1892, Champi- gnon presque adulte. Quantité traitée : 40 gr. (un seul pied). Ma- tière sucrée : tréhalose, 0 gr. 10 — 2 gr. 5 gar kilog. — Quelques cristaux de mannite dans la préparation microscopique. Les eaux- mères réduisaient assez abondamment la liqueur cuivrique. Amanita vaginata Bull. — Bois de Sèvres. Septembre 1890. Champignon jeune : 50 gr. Matière sucrée : mannite,0 gr.30=6gr. par kilog. — Traces de tréhalose ; pas de réduction. Am. rubescens l'r. — Bois de Meudon, été 1890. Champignon adulte. Matière sucrée: mannite. — Pas de tréhalose. Réduction abondante de la liqueur cuivrique. MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 59 Les résultats de mes nouvelles recherches sur les espèces appar- tenant au genre Agaricus L. sont rassemblés dans le tableau sui- vant : | MATIÈRES SUCRÉES ESPECES. Hg ben | Maonits p.00/00 | Trébalase p.00/00 Hypholoma appendiculatum Bull. jeune ........ 0 4,8 — leucotephrum Berk. et Br.adulte..... 0 1,8 Psalliota silvicola Vittad. jeune. ............. 5,0 traces. Flammula qummosa Lasch. jeune ............ 0 3.2 Hebeloma longicaudum Pers. adulte. ..........! 0 1.6 — sacchariolens Quél. jeune............| 0 21 Pholiota squarrosa Müller, jeune. ............ (A0 AT e destruens Brondeau, jeune ........... 0 1, 1979 Entoloma nidorosum Fr ..................... | non dosée non dosé Pleurotus geogenius D .-C. jeune ............. (0 | 3,0 — dipl Or AAUILEL 1-2. ce. PCA lies EY | Mycena pelinnthina Pers. avancé. ............ 258! 12 ur 0 | Collybia confluens Pers. jeune.... .......... 3,806 Clitocybe proxima Boud. jeune............... =" 0 3,6: | Tricholoma nudum Bull. jeune ............. ..| traces, | e LS — saponaceum Fr. adulte.............| 0 reel —_ Columbetta Fr. adulte......... LEO PESTE AN | — MIPRITETIONNO LLC Te Ts te ne traces,| 1,8 Lepiota Friesii Lasch. jeune ............... QE 0 | — rhacodes Vittad. jeune ............,.. Ed 0 un — procera.Scop. jeune.................. ta CEE RU USIRNU 1e 2eme meurs oiime le eee traces,| 2,5 — vaginala Bull. jeune................. 6,0 traces nr rubescens Pradnlies:/255:1.20 12.0 non dosée 0 Appendice. — Aux espèces dont j'ai parlé dans mes différentes notes, je puis encore ajouter les suivantes dont les analyses n’ont été lerminées que tout récemment et qui, pour cette raison, n’ont pu être classées. Auricularia mesenterica (Dicks.). — Espèce récoltée dans la forêt de Carnelle, en octobre 189, et traitée à l’état frais. Elle contenait du tréhalose et pas de mannite. Aur. sambucina Martin. — Espèce récoltée dans la forêt de Saint-Cloud, en novembre 1892 et traitée également à l’état frais. Elle contenait du tréhalose et pas de mannite 60 EM. BOURQUELOT. Polyporus Ptychogaster Ludwig. — Espèce récoltée à l’état conidial dans le bois de Montmorency, et traitée sous cette forme. Elle renfermait du tréhalose en assez grandes proportions et des traces de mannite. Geaster rufescens Pers. — Champignon assez avancé récolté à Fontainebleau ; ne renfermait que de la mannite. Æthalium septicum Link.— Cette espèce a été examinée sur ma demande par M.Gérard, à l’occasion de ses recherches sur la choles- térine des champignons. Elle lui a fourni de beaux, cristaux de tréhalose. Müntz était arrivé antérieurement au même résultat. CONCLUSIONS. Le nombre des espèces de champignons sur lesquelles ont porté les recherches dont j'ai commencé la publication en mars 1889 (1) s'élève aujourd’hui à 212. Ces 212 espéces appartiennent à 51 genres ou sous-genres différents. Une seule espèce représente les Myxo- mycètes : c'est l'Æthalium septicum ; 1T espèces représentent les Ascomycèles et toutes les autres rentrent dans les Basidiomycètes. Ces dernières se décomposent en 2 Tremellinés, 183 Hyméno- mycètes et 9 Gastéromycètes. Bien qu'il y ait plusieurs classes en- tières, et parmi les classes désignées ci-dessus un assez grand nombre de familles dont je n’ai pas rencontré de représentant pouvant être soumis à l'analyse, je crois pourtant que la concor- dance des faits que j'ai observés permet d’en tirer quelques con- clusions générales, et j'estime qu'il n’y a plus grand intérêt, du moins pour le moment, à poursuivre cette étude. Ce n’est pas à dire pour cela que le sujet soit épuisé, loin de là. Ce chiffre de 212 espèces ne constitue pas la 20° partie de celui des espèces européennes qui se prêteraient à des recherches analogues à celles que je viens de terminer, et si je m'en rapporte à diverses observalions que j'ai faites sur quelques champignons assez rares, . observations que je n’ai pu mettre à profit parce que ces champi- gnons sont très peu abondants aux environs de Paris, je ne serais pas étonné que l’on découvrit encore, par la suite, quelque principe (1) Comptes-rendus de l’Académie des sciences. Séance du 18 mars 1889, Le à MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 61 sucré non signalé encore dans ces végétaux. D’autre part, il ne man- que pas d'espèces de champignons chez lesquelles il serait au moins curieux de suivre la formation et la disparition des sucres. Ainsi, par exemple, on pourra se demander quelle différence il y a, à cet égard,entre le Scleroderma verrucosum et son parasite le Boletus parasilicus, entre le Russula nigricans et les Nyctalis ; on pourra reprendre l'étude de la liquéfaction des Coprins, ou encore ana- lyser à part, chez certains Ascomycètes, la génération à conidies et - celle à périthèces. Aucune de ces questions n’est indifférente, mais elles sont toutes d’un ordre particulier et n’intéressent que secon- dairement les phénomènes généraux de la physiologie des sucres chez les champignons, phénomènes qu’il me reste à exposer. Et d’abord, si on récapitule simplement les résultats, on voit, pour ne parler que des deux matières sucrées dont la recherche a toujours été faite, que, sur les 212 espèces, le tréhalose a été ren- contré 142 fois et la mannite 116 fois, les deux sucres s'étant trouvés présents simultanément dans une même espèce 46 fois. Mais la comparaison que l’on pourrait établir à l’aide de ces chiffres n’a aucune valeur physiologique, les espèces auxquelles ils se rap- portent n'ayant pas été analysées dans des conditions identiques: Certains champignons, en effet, n'ont été analysés qu'après avoir élé desséchés à basse température; quelques-uns n’ont été traités qu’assez longtemps après la récolte, et parmi ceux qui ont été traités à l’état frais et peu de temps après la récolte, il y en avait de jeunes et de très avancés. En réalité, deux séries de résultats ne peuvent être prises ici en considération: ce sont celles qui ont trait aux champignons desséchés et à ceux dont l'analyse a été trop retardée. Car, et c’est la première conclusion de mes travaux sur laquelle je dois insister, les sucres se modifient pendant la des- siccalion ainsi que pendant la conservation des échantillons frais. Le tréhalose, S'il y en a, disparaît le plus souvent en totalité ; il se forme de la mannile dont la proportion diminue ensuite peu à peu ; enfin, on voit apparaître de notables proportions de glucose. Si l’on réfléchit que ces modifications se font très rapidement chez beaucoup d'espèces (Lact. piperaltus Scop}), on comprendra que, dans ce qui suit, il n’ait été tenu compte que des analyses des échantillons frais rapidement traités. Ce sont les seules qui repré- 62 EM. BOURQUELOT. sentent réellement la composition du champignon au moment de la récolte. Les principes sucrés que j'ai séparés en nalure ou caractérisés sont : le tréhalose, la mannile, la volémite et le glucose. Glucose. — Le glucose est le glucose ordinaire ou dextrase. Son identité a été établie dès l’origine de mes recherches pour plusieurs Lactaires. Volémite. — La volémite est un sucre nouveau qui n’a été trouvé que dans le Laclarius volemus. Il paraît être un isomère de la mannite,et au point de vue physiologique, il doit être considéré comme équivalant à cette dernière. Mannile. — On sait que la mannite ordinaire, celle qu’on retire de la manne du frêne ne possède pas par elle-même de pouvoir rotatoire sensible. Mais, lorsqu'on ajoute du borate de soude à une solution de cette mannite, elle acquiert la propriété de dévier assez fortement à droite la lumière polarisée. Il y a quelques années, E. Fischer a réussi à préparer artificiellement deux autres mannites dont les solutions aqueuses n’exercent pas non plus d'action sen- sible sur le plan de la lumière polarisée; mais, si on ajoute du borate de soude à ces solutions, l’une d’elle reste inactive tandis que l’autre dévie assez fortement à gauche. On connaît donc actuel- ment trois manniles opliquement isomères ; et, en raison des pro- priétés que présentent leurs solutions additionnées de borax, on les désigne sous le nom de mannile droite, mannite inactive et man- nite gauche. Il y avait évidemment intérêt à rechercher, au moins pour quel- ques champignons, quelle sorte de mannite ils contiennent. J'ai eu recours pour cela au procédé qui a été donné par le chimiste cité plus haut (1) et qui est le suivant : On pèse exactement 0 gr. 60 de mannite à examiner et 1 gr. 48 de borax cristallisé. On dissout le tout dans 20c-c: d’eau et on examine le liquide au polarimètre à pénombre dans le tube de 2 décimètres. Si l’on a affaire à de la mannite droite, on observe une déviation de 4070 à droite. Si c’est de la mannite gauche, la déviation est de 1°70 à gauche. Si enfin c’est de la maunite inactive, on n’observe pas de déviation. (1) Em. Fischer, Berichte dd. Chem. Gesellsch., XXIIT, 1890. p.187, MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 63 Jai examiné de cette façon la mannite que j'ai retirée des espèces qui suivent : Laciarius velutinus Bert., L. piperatus (Scop.), Russula nigricans (Bull.), Elaphomyces Lereillei Tul. et El. Asperulus Vitt. Pour l’El. Leveillei, j'ai même examiné plusieurs cristallisations successives. Jai toujours observé des déviations à droite dont la grandeur s’est tenue entre + 1°70 et L 180. Il est donc hors de doute que la mannite des champignons, comme celle de la manne est de la maonite droite. Tréhalose. — Je n'ai rien ajouter à ce que j'ai dit dans mon premier mémoire du tréhalose qui est le sucre retiré pour la pre- mière fois d’un nid de coléoptère, par Berthelot. Le tréhalose est assurément la plus intéressante des quatre ma- tières sucrées dont il vient d’être question. On ne l’a rencontré jusqu'ici que dans les champignons et mes recherches établissent que, contrairement à ce que laissaient supposer les travaux des savants qui m'ont précédé dans l'étude chimique de ces végétaux, sa présence y est essentiellement générale. W n’y a pas un genre ou sous-genre, parmi ceux dont j'ai pu traiter plusieurs espèces dans des conditions convenables (sauf le genre Elaphomyces) qui ne m'en ait fourni à l’analyse au moins pour une de ces espèces. Le plus sou- vent même j'en ai retiré de la totalité ou de la majorité des espèces. Le premier cas s’est présenté pour 11 genres ou sous-genres dont les 76 espèces analysées renfermaient du tréhalose ; le second pour 1 genres ou sous-genres dont 42 espèces sur 60 analysées en con- tenaient également. Enfin, pour 13 autres genres, il y en avait aussi dans lunique espèce que j'ai pu étudier. En réalité, il n’y a que 5 genres, ou sous genres dont les espèces analysées dans de bonnes conditions qui n'en ont pas fourni sont en minorité ; ce sont les genres Russula, Lactarius, Psalliota, Lepiota et Elaphomyces. On peut donc conclure, surtout si l’on réfléchit que les résultats néga- tifs du genre des précédents ne sont jamais définitifs, que l’origine du tréhalose dans les champignons doit être rapportée à quelque phénomène général de leur végélalion el a peut-être une relation directe avec leur vie sans chlorophylle. Après avoir reconnu la nécessité de n’analyser que des champi- gnons frais, je n’ai pas tardé à remarquer : 1° que la proportiou O4 EM. BOURQUELOT. d'une matière sucrée déterminée varie avec l’âge du champignon ; 2° que celle du tréhalose dont le rôle surtout m'intéressait est plus élevée dans les individus jeunes qui commencent à donner des spores que dans les individus àgés. C’est là ce qui m'a conduit à étudier plus particulièrement l’époque de la formation et celle de la disparition de cette matière sucrée. Cette étude a été faite sur quatre espèces, le Sclerolinia tuberosa (Hedw.), le Phallus impu- dicus L., le Boletus Satanas Lenz. et le Sterigmatocystis nigra. V.Tiegh. Il en est ressorti ce fait : que le tréhalose ne se forme dans le champignon que lorsque celui-ci commence à produire ses spores et que ce sucre disparait peu à peu pendant la maturation (4). La formation du tréhalose est d’ailleurs localisée : elle a lieu dans le tissu plus particulièrement végétatif du fruil ou sporophore (pied des grands champignons); elle n’a pas lieu dans l'hyméno- phore (2). On sait que le tréhalose, sous certaines influences, se dédouble en deux molécules de glucose. S'il n’est pas possible d'affirmer pour le moment que le glucose des champignons provient dans tous les cas d’un dédoublement semblable — puisqu'il en a été trouvé dans plusieurs espèces alors que le tréhalose n’a pu y être décelé — du moins doit-on reconnaitre qu'il existe d’étroites relations de présence entre les deux sucres. En effet, comme le tréhalose, le glucose ne se rencontre pas en général dans le champignon tout à fait jeune, et ce n’est que lorsque le premier existe déjà en notables quantités que le second fait à son lour son apparition. Inversement, dans le champignon avancé, quand le tréhalose a disparu on trouve encore du glucose. Il y a là, comme je l'ai déjà fait remarquer (3) une succession de phénomènes à peu près comparable à celle qu'on observe chez la betterave dans la racine de laquelle on voit se former d’abord un sucre isomère du tréhalose,du saccharose; puis, aux dépens de celui-ci, du glucose qui disparait ensuite peu à peu. Si l’on est conduit, comme je viens de le montrer, à supposer (1) Voir ce même fascicule, p.17. (2) Sur la répartition des matières sucrées dans le Cèpe comestible et le Cèpe orangé. Bull. de la Soc. myc. de France. T. VIIL, p. 13. (3) Bull. de la Soc. myc. de France. T. VIII, p. 18, 1892. MATIÈRES SUCRÉES CONTENUES DANS LES CHAMPIGNONS. 65 l'existence, dans la plupart des cas, d’un rapport direct entre le glu- cose et le tréhalose, l'examen des résullats relatifs à la mannite nous permet de conclure également et avec les mêmes réserves que la mannite dérive du tréhalose ou mieux du glucose qui sert d'in- termédiaire. Celte conclusion se trouve en premier lieu appuyée par des faits analogues à ceux dont j'ai parlé plus haut à propos de l'origine du glucose. Je n’y insisterai pas. De plus — et le fait a été l’objet d’une note spéciale (1) —, si l’on conserve un champignon renfermant du tréhalose dans le laboratoire, on constate qu’au bout d’un temps variable avec la température, mais court en général, le tréhalose disparait en totalité et se trouve remplacé à très peu près par de la mannite (Lact. piperatus). Dans les laboratoires, on passe du glucose à la mannite à l’aide de l'hydrogène naissant. La réaction est la suivante : (22 H#? 01? + H? — C:2H14 012 CR — NS glucose mannite Cette réaction répond à un phénomène de réduction et l’on doit supposer que, dans les champignons, le passage du glucose à la mannite se fait sous l’influence de phénomènes analogues. C’est là, il est vrai, une hypothèse ; mais celte hypothèse permet de s'expliquer assez simplement les différences que l’on observe entre la nature des matières sucrées contenues dans les diverses espèces de champignons, tout en admettant que le sucre originel est le tréhalose. Si les actions réductrices s’exercent dès la forma- tion des premières traces de tréhalose, il peut se présenter deux cas : ou elles suffisent à l'hydrogénation de la totalité du sucre et on ne trouve que la mannite, ou elles ne suffisent pas et l’on trouve à la fois de la mannite et du tréhalose, ou encore de la mannite, du tréhalose et du glucose. Si, au contraire, les actions réductrices ne s’exercent que plus tard, on trouve tout d’abord du tréhalose, puis, lorsque le champignon est plus âgé, du tréhalose, du glucose et de la mannite et finalement du glucose et de la mannite. Au surplus, et toujours dans l’hypothèse que je viens de déve- (1) Bull. de la Soc. myc. de France. T. VII, p. 8, 1891. 66 EM. BOURQUELOT. lopper, il est intéressant de noter que la puissance de ces phéno- mènes réducteurs aussi bien que l’époque de leur apparition con- cordent le plus souvent avec les affinités botaniques. C’est ainsi, comme le inontre le tableau suivant, que, pour certains genres, toutes les espèces analysées à l’état jeune ne renfermaient que du tréhalose, tandis que pour d’autres elles ne contenaient que de la mannite. EPS RE £ NOMBRE NOMBRE DES ESPÈCES RENFERMANT NOMS DES GENRES des em espèces lrallées| tréhalose mannite | BolJporus Er eee . 3 3 0 dE RO Re ee DE 2 2 0 Leptinus 2 -MEC EEE 2 2 0 Corinarius MS Se 37 36 l Coprinus. ....... LE | 2 2 0 Hypholoma ........... 7 7 0 Flammukg 5124 2 2 0 Hebeloma ...... TR td 5 5 0 PhGOlIQ RE LE, PAT AEEE 9 9 0 IPlEUTTIUS ED PES TERRE 5 3 0 LUCoper don ES ETC | 4 4 (0) RUSUITE RE LENS CAS | 9 0 | 9 Laciarrusii. Area 8 1 7 Psallibta: 22e RES | 2 0 2 Lepiotar. 25 se aaate 4 0 4 Pézisn SU LME ERU | 5 { 4 Telles sont les principales conclusions de mes travaux sur les matières sucrées contenues dans les champignons. Elles conduisent à rechercher quelles sont les relations existant entre le tréhalose et les hydrates de carbone plus condensés qui entrent dans la compo- sition de ces végétaux ; mais c’est là une queslion qui ne pourra être abordée avec chance de succès qu'après l'étude de ces hydrates de carbone eux-mêmes sur lesquels nos connaissances sont à peu près nulles à l'heure actuelle. 10 octobre 1892. ESSAI D'UN CALENDRIER _ CHAMPIGNONS COMESTIBLES des environs de Paris M. Léon ROLLAND. suite et fin (1). _ Je termine la série des champignons à hyménium poreux par __ une espèce qui a été mise judicieusement à part à cause de ses « à + : 1 * > : + tubes qui, au lieu d’être contigus, sont espacés les uns des autres. " ” LanGuE DE Bœur (Fislulina hepalica) PI. IV. fig. 1. Ce champignon est aussi nommé Bolet Foie, ou encore Bifteck régélal parce qu'on peut très bien le comparer à un morceau dé chair crue. Poussant sur les troncs d'arbres, il se nrésente d'abord comme une excroissance jaunâtre hérissée de petites verrues rouges, puis 3 % s’allonge ordinairement en forme de langue simple ou lobée, rugeuse, rouge en dessus el jaune paille en dessous. — Plus tard la surface supérieure devient très gélatineuse et d'un rouge foncé rappelant la couleur du Foie. Quand le champignon est développé, bi les rugosités de la face inférieure s’allongent en tubes. (1) Bull. de la Soc. myc. de France, T. III, 1887, p. 73 avec 7 plar- ches. — T. V. 1889, p. XVIII, avec 4 planches. — T. VI, 1890, É p. LXXIX, avec 2 planches. — T. VII. 189%, p. 10, avec ? planches, — . T. VIII, 1892, p. 3, avec 5 planches. VE MR dt A 2 dd À DL - Mtén À S A x 68 L. ROLLAND. Toute la chair se sépare en fibres blanchâtres plus ou moins colorées par un liquide rouge très abondant et très colorant. Cette espèce, alimentaire quand elle est jeune, pousse en Automne sur les Chênes et les Chataigniers et aussi sur les Hêtres, le plus souvent à leur pied où ils prennent quelquefois d'énormes propor- tions. On le rencontre en abondance dans les hautes futaies où ces arbres sont très multipliés. TROMPETTE DE LA Mort (Craterellus cornucopioides) PI. IV., fig. 2. Ce singulier champignon auquel sa forme et sa couleur noire ont fait donner le nom de Trompette de la Mort se rencontre fréquem- ment en Septembre et Octobre dans les forêts des terrains argileux où il pousse généralement en toufltes. Chaque plante en forme de cornet mince et rigide peut atteindre environ Om.1 de hauteur.— Les bords de ce cornet se réfléchissent de dedans en dehors, sont plus ou moins lobés et l’on y distingue de fines mêches plus sombres qui garnissent, du reste, tout l'inté- rieur. L’extérieur est lisse avec quelques ondulations ayant l’appa- rence de veines. Ce champignon est entièrement noir par les temps humides ; en séchant il brunit en dedans, mais conserve extérieurement une teinte sombre avec un reflet cendré-bleuàtre. Malgré sa faible consistance et son aspect peu engageant, il est très estimé des amateurs comme un condiment rappelant un peu la saveur de la Truffe. CLAVAIRE INCARNATE (Clavaria formosa). PI. IV, fig. 3. Les Clavaires sont des productions fungiques de forme arbores- cente et bien connues des personnes qui fréquentent les Forêts. Il yen a de blanches, de grises, de violacées, d’ochracées, de jaunes et d’autres où cette dernière couleur se mêle agréablement à des teintes purpurines ou carnées. La Clavaire incarnate que je veux décrire comme type du genre est un des plus beaux champignons qu’on puisse rencontrer comme l'indiquet rès bien son nom latin de Clavaria formosa. > 0 CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COSURES- 69 Cette espèce, qui atteint une hauteur de O0 m. 15 à O0 m. 29, a sa > base formée par un tronc épais, charnu et élastique d’où partent de _ nombreux rameaux se subdivisant plus haut en d’autres plus minces 4 2 plus courts et s’enchevêtrant les uns dans les autres. La couleur générale du tronc et des rameaux est d’un ochracé-carné tendre du .Besbel eflet et sur cetle teinte délicate vient se superposer celle des LL opt supérieures qui sont sulfurines. _ Toutefois la nuance rosée s’atténue beaucoup avec l’âge et la z. É plate devient entièrement ochracée. Sa chair est blanche. ‘ Ces champignons ne sont pas rares à l’Au‘omne dans les hautes be des terrains sablonneux où ils forment quelquefois des cercles d'une régularité parfaite et de toute beauté ayant jusqu’à 10 mètres _ de diamètre. > _ Le genre Clavaire ne renferme pas d'espèces nuisibles à propre- . ment parler et on les consomme dans bien des régions où leur . abondance fournit un appoint sérieux à l'alimentation ; cependant elles sont peu recommandables pour la table et il faut avoir soin de _ ne récoller que des sujets jeunes et frais. Vieilles, elles purgent et oceasionnent des coliques. € = 2] - F Ve 2) SPARASSIS FRISÉ (Sparassis crispa). PL V, fig. 4. Le genre Sparassis diffère des Clavaires par ses rameaux qui se présentent en forme de lames dressées, aplaties. Dans le Sparassis frisé, ces expansions rameuses partent d’une souche souvent courte et ont les sommets plus ou moins lobés, dentelés et frisés, tandis que pour le Sparassis lamelleuxr, autre espèce très voisine, les expansions plus longues sont droites et non enroulées. Ces deux rares espèces d’une couleur pâle, ochracée atteignent de grandes dimensions qu’on évalue à plusieurs décimètres en hauteur et présentent assez bien l'apparence d’une grosse tête de salade. Elle sont recherchées par les amateurs qui les rencontrent en Automne dans les forêts arénacées et plus particulièrement dans les bois de Pins. HroNE SiNTÉ (Hydnum repandum). PI. V, fig. 2. Dans le genre Hydne, dont les espèces ont l'aspect général des 70 L. ROLLAND. champignons à feuillets ou à tubes, ces derniers éléments sont rem- placés par des pointes ou aiguillons plus ou moins charnus, entiè- rement pleins et non perforés comme dans la Fistuline hépatique. L’Hydne sinué est un bon comestible qu'on rencontre ordinai- rement dans les forêts ombragées depuis le mois de Septembre jusqu'aux gelées. C’est une des dernières espèces de l’Automne, et à défaut des Ceps devenus rares elle intéresse, par son abondance très grande dans certaines localités, les chercheurs de champignons. Toute la plante qui atteint jusqu’à 0 m. { de diamètre est charnue et plus ou moins difforme. Son chapeau est bossué, ondulé, d’une couleur mate ochracée- pale, blanchätre ou légèrement carnée. Les aiguillons, comme le pied, sont de même couleur, ils des- cendent un peu sur ce dernier qui est relativement court, épais, souvent excentrique. La chair est blanche, sapide, un peu amère, mais cette amertume disparaît à la cuisson. HELVELLE CRÉPUE (Helwella crispa). PI. V, fig. 3. A l'approche de l’Hiver, nous retrouvons abondamment le genre Helvelle dont nous avons fait connaissance au printemps. En outre d’Helvella sulcata qu'on peut récolter toute l’année et que j'ai décrite en même temps que l’albipes qui n’est que printa- nière, on trouve maintenant d’autres espèces. Parmi celles-ci, l’Helvelle crépue est blanche ou quelque peu tachée d’ocre. Son chapeau à plusieurs lobes dressés en mitre comme pour toutes les Helvelles est mince et à rebords frisés ou crépus. En général, il est relativement petit par rapport au pied qui, tout à fait blanc,est épaissi dans le bas, mais aussi plein de vacuoles ou de sillons verticaux qui lui ôtent toute consistance. Il faut donc une certaine quantité de ces champignons pour faire un plat. Une autre espèce voisine, Helvella pithyophila, détachée il y a quelques années de ce type par M. Boudier (1), en diffère par (1) Journal de Botanique de M.Morot, année 1887.T.1, page 218,P1.3. FFM CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 71 beaucoup plus d'épaisseur. Son chapeau est plus mamelonné, entiè- rement ochracé et son pied cylindrique, atténué dans le bas, à côtes plus serrées et plus nombreuses, est de couleur cendrée-grise en temps ordinaire ou un peu olivätre. De plus celle-ci est plus particulière aux forêts de Pins des ter- rains sablonneux, landis que l’autre se rencontre plutôt parmi les arbres à feuilles caduques sur les sols calcaires ou argileux. HELVELLE LACUNEUSE (Helvella lacunosa). PI. VI, fig. 1. A la même époque, c’est-à-dire de Septembre aux premières gelées, on trouve dans les mêmes localités qu'Æelvella crispa V Helvelle lacuneuse. Cette espèce, qui a quelques rapports de forme et de couleur avec Helvella sulcata, en diffère par sa plus grande taille et son pied allongé renflé dans le bas et creusé de larges vacuoles longitudinales, tandis que l’autre l’a plein, sillonné de côtes et moins épais à la base. Helvella lacunosa est ‘aussi généralement beaucoup plus foncée en couleur. TRurrE D'Éré. (Tuber æstivum). PI. VL., fig. 2. Lorsque surviennent les premières gelées de l’Hiver,les champi- gnons comestibles ne tardent pas à disparaître de la surface de la terre. Ceux qui poussent en dessous et que pour cette raison on nomme hypogés échappent à cette cause de destruction. Tel est le cas des Truffes qu'on peut alors récolter l’Hiver. Mais ces champignons, qui au contraire des autres mettent beaucoup de temps à se former et à murir, n’ont pas tous leur époque de maturité en Hiver. La Truffe d'Eté, qui se récolte de très bonne heure dans le Midi, est assez commune aux environs de Paris et on la trouve en bon état à partir du mois d’Août jusqu’en Novembre dans les terrains calcaires et comme l'indique M. Chatin dans son récent ouvrage sur la Trûfle (1) sous les Bouleaux, Chênes, Pins, Charmilles, Hètres et Noisetiers. (1) La Truffe, par Ad.Chatiu, avec i5 planches imprimées en couleur. Consulter aussi: La Truffe, par le Dr C.de Ferry de la Bellone avec 2i figures intercalées dans le texte, 72 L. ROLLAND. Cette espèce croit à une très petite profondeur et très souvent on l’aperçoit à la surface du sol dans les endroits dénudés. Elle se présente sous la forme d’un tubercule irrégulier, noir et ferme, atteignant dans tout son développement plus que la grosseur d’un œuf de poule et couvert de grosses verrues prismatiques un peu aplaties, ornées le plus souvent de stries concentriques. Sa chair d’abord blanchàtre ou ochracée devient brunâtre et est parcourue par de nombreuses veines blanches plus ou moins rameuses et sinuées. TRuFFE D'HIVER (Tuber brumale). PI. VE, fig. 3. Cette espèce, de qualité infiniment supérieure à celle de la Truffe d'Été,dépasse rarement au Midiles bords de la Loire. Néanmoins on peut encore la rencontrer, par exception, aux environs de Paris sous les arbres et dans les terrains précédemment indiqués. Elle est de beaucoup plus tardive et n’est bonne à récolter que tout à fait en Hiver, à partir de Décembre. Son tubercule peut acquérir une grande dimension, mais généra- lement il atteint la taille d’un œuf de poule ou d'une petite orange. Sa couleur est moins noire et l’on remarque à sa surface des verrues analogues mais bien plus petites et sans stries transversales. Sa chair blanchâtre, puis grise devient brune et finit par se rapprocher de la couleur du chocolat. Elle est parcourue également par des veines blanches irrégulières. Ceux qui voudraient pousser plus loin la comparaison de ces deux espèces de Truffes n'auraient qu'à examiner au microscope les spores qu’on trouve abondamment à la surface des coupes. Même avecun faible grossissement la différence saute immédiatement aux yeux. La spore de Tuber œstivum, PI. VI, fig 2’, est couverte par un réseau, tandis que celle de Tuber hiemale, PI. VI, fig. 3, est héris- sée de petites pointes. Je suis arrivé au bout de la tâche que je m'étais imposée, qui était de décrire en suivant le cours des saisons les champignons comestibles E< «> PA us À CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 13 les plus communs (à part quelques remarquables espèces) des envi- rons de Paris et surtout de faire ressortir les espèces vénéneuses qu'on peut rencontrer à la même époque dans leur voisinage et confondre avec eux. Ce mémoire, qui est sur le chantier depuis 1887, manque par cela même un peu d’uniformité, mais je pense que, malgré cela et par sa _ forme nouvelle, il pourra être utile à quelques uns de nos confrères. Je souhaiterais maintenant qu'autour de cet opuscule qui renferme les espèces alimentaires à peu près connues partout, on puisse grouper d’autres champignons plus communs ailleurs que dans notre région parisienne eu d’un usage plus fréquent, en précisant toujours avec soin la confusion qu'on peut en faire avec les espèces suspectes ou D C'est par ces documents et ces travaux condensés dans notre bulletin et provenant des principaux centres de la France qu’on _ pourrait arriver à bien connaître les ressources offertes par ce groupe de végétaux et combattre les préjugés et les erreurs dont ce côté de la Mycologie est encore imbu dans le public. Je finis en donnant le tableau récapitulatif et dans l'ordre de la publication des 66 champignons que j'ai décrits et dessinés ou notés. J'y indique à nouveau leur époque d'apparition en marquant d'un D lesespèces dangereuses parmi lesquelles les Amanites surtout sont des poisons absolument mortels. L. ROLLAND. ÉPOQUE DE LA POUSSÉE Mara Tertre Mars et avril...... ANTILE RUE ER EC Jdi.20PRRAUURERE Id EEE Te ASS PR RES (6 RO EX AE De mai à novembre. D'avril en juin..... Id Id Id | fe ELLE Id Tdi 2er D'avril à juillet... D’avril en juin .... De juin à novembre. De sept. à novemb. De juin à novembre. De juin à octobre. De juin à novembre De juill. à novemb. De juin à novembre. De juill. à novemb. De mai à novembre. Id. Ie De sept. à novembre Id. IAE De mai à novembre. De juill. à novembre Id der De juin à novembre. De sept. à novemb. De mai à novembre. De juin à novembre Août et septembre. De sept. en novemb. D'août à novembre. De juill. à novembre! Lactarius volemus . ..... De sept. en novemb. Id. lue ESPÈCES OBSERVATIONS k | Det CHÉSUET { Paraït beaucoup plus tôt| Et PS ONURRE si l’hiver est doux. Id. venosa....... ssl Vient exceptionnellement Morchella semi-libera. .…. - en mars et en mal. Id. Conica. Are Id. Id. Id. esculenta..... Id. Id. Verpa Krombholzu ....! Quelquefois en mai. Id. digitaliformis. | Id. 1d.. Helvella sulcata....:... ON LE ASS AS SES Peziza acetabulum...... Id. leucomelas ...... Mousse RS EEE ETES Amanila verna ...... p| Se prolonge 5 ÉlsEtE | humide. Entoloma clypeatum . Cantharellus cibarius... Id. aurantiacus. HD | Parait rarement plus tôt. Russula virescens 14.) = furcata: ss; LD Id. sardonia ....m | Clitopilus Orcella.......] Marasmius Oreades..... Collybia fusipes........ Psalliota arvensis ...... Id crmpesinis ne Ammanila Mappablancie HD Id. Mappa jaune BD) Psalliota xanthoderma. Amanila phalloides ..MH ITS EE Li Volvaria speciosa ....H Entoloma lividum ....#3 Amanita ruhescens . ..... Id. pantherina …. Ne vient que les étés très TdcRsUneR nee chauds et orageux, Id muscaria..... LD | De juill. en novemb.| Paxillus involutus ... ... Lepiota procera........ Id. deliciosus .... È Se prolonge un peu plus 1d;-Spra fi ee 7 tard si l'hiver est doux. Le CALENDRIER DES CHAMPIGNONS COMESTIBLES. 19 | ESPECES OBSERVATIONS DE LA POUSSÉE 1 | De sept. à novembre! Tricholoma nudum. ..... | Id. ) A Id. pessundatum. | | Se montre même tout D'octob. à décemb. ! Pleurotus cstreatus . .... Ÿ hiver sil n'est pas! rigoureux. De mai à juillet. | Boletus reticulatus (Se prolonge quelquefois | . J ei TRES ES en automne. D’août à novembre. 1: ccduliers | Id. Fee DEF mr EE De juill. änovembre! Jd. felleus....... 1 . De préférence dans les D'août en octobre. | Id. Satanas .....D} AA Rue Paulet, Roques, Réveil. 1 | Louis Planchon citent De juin à novembre) Id. luridus ...... D} des cas d'empoisonne- ment avec ce cham- pignon. De juill. à Décemb.\ Jd. badius....... D». d De juill. à noremb. | Id: acaber 22. : | Id. À are Id. aurantiacus .... ds Id. Id...j Id. granulatus ..... k li. BE IE fnires 0. De sept. à novemb. Id. bovinus ........ - { Son odeur désagréable l RS LAS | Let { doit le faire suspecter. Id . là...) Fistulina hepalica .... | 4 ld. Id ._ | Craterellus cornucopiaides | “ Id Id... | Clavaria formosa ...... | Id. Id... | Sparassis crispa........ De sept. à décembre Hydnum repandum | Des | De sept. à novembre| Helvella crispa....... œ A ‘ ME ©” 2: = d püthyophila..... L à l. lacunosa . ..... | - D'août en LR Er æœslivums. | Se récolte tout l'hiver | jusqu'en février. A partir des pre- | | mières gelées. | Id. hiemale ....._... l Nora BENE. — Ce tableau n'est qu'approximatif et basé sur les années moyennes ; il peut changer légèrement suivant le plus ou moins d'humidité, de chaleur ou de froid des saisons. Remarques sur le réseau et les squames du pied des Bolets. Par MM. BOURQUELOT & L. ARNOULD. La surface du pied des Bolets est tantôt lisse (B. castaneus), tantôt réticulée (B. edulis), tantôt couverte de squames ou écailles diversement coloréès et disposées (Z. scaber et erythropus). Ges caractères interviennent depuis longtemps, pour une certaine part, dans la distinction des espèces. Peut-être même ne leur a-t-on pas donné assez d'importance et pourrait-on les utiliser pour le groupe- ment des espèces du genre en sections. L'importance relative d’un caractère en systématique dépend, en effet,surtout de celle de l'organe considéré,et, il ne semble pas que, jusqu'à présent, on se soit beaucoup préoccupé de la signification morphologique du réseau et des squames dont nous venons de parler. | Ce n’est pas que la constitution histologique de ces sortes d’as- pérités n'ait déjà attiré l'attention des mycologues. Nous rappelle- rons que M. Patouillard, en particulier (1), a fait remarquer à propos du B.edulis, qu’on trouve à l’intérieur des mailles du réseau de cette espèce des basides fertiles et que par conséquent l'on doit considérer le réseau comme un véritable hyménium. Nous ajouterons que M. Boudier nous à montré un dessin inédit, datant d’une vingtaine d'années, représentant une portion de squame du pied du B. erythropus dans laquelle on voit nettement plusieurs basides munies de stérigmates et de spores. Mais, à notre connais- sance, il n’a pas été fait de recherches sur l’ensemble des espèces du genre dans le but de décider si la présence de basides fertiles sur les bords ou à l’intérieur des mailles du réseau et dans les squames est générale pour tous les bolets à pied réticulé ou squa- meux. C’est une lacune que nous avons voulu combler et nous exposons simplement, dans celte courte note, les diverses obser- vations que nous avons faites, durant ces deux dernières années, sur ce sujet. (4) N. Patouillard. Tabulæ analyticæ fungorum, 1883, p. 11. RÉSEAU ET SQUAMES DU PIED DES BOLETS. 11 Bolets à pied réticulé. — La première espèce que nous ayons examinée est le Boletus luridus Schæf. dont le pied est marqué d’un réseau rouge. Il est facile de voir que les mailles de ce réseau, très petites dans le haut du pied, s’agrandissent en descendant vers la base et qu'elles sont plus étendues dans le sens vertical ou dans le sens horizontal suivant que le pied est lui-même plus allongé ou plus renflé. Pour étudier la composition de ces lignes rouges en relief qui, par leurs entrecroisements, forment le réseau, il n’y a pas de meilleur procédé que celui qui consiste à prendre, à l’aide d’une pince fine, une petite portion de la substance corticale en tirant avec précaution. On enlève ainsi de bas en haut un faisceau de filaments superficiels pouvant atteindre plusieurs centimètres de longueur. Déjà, à la loupe, on s'aperçoit que, aux intersections du faisceau et des lignes rouges, quelques filaments se relévent vers l’ex- térieur pour former une sorte de proéminence colorée en rouge. Si ensuite on porte le faisceau sous le microscope et si on examine l’une de ces proéminences, on y constate, non pas dans tous les . cas, mais très souvent et surtout à sa base, la présence de basides portant des stérigmates et des spores Lorsque le bolet est jeune, on trouve de ces basides dans les portions les plus inférieures du réseau ; s’il est avancé, on n’eu trouve plus que dans les portions rapprochées du chapeau. Le pied du B. Sutanas Lenz. est également marqué d’un réseau rouge et les lignes qui forment ce dernier renferment aussi des basides fertiles, très nombreuses lorsque le champignon n’est pas trop avancé. Il en est de même pour le B. pachypus Fr. dont le réseau est jaunâtre, pour le B. edulis Bull., le B. felleus Bull. et le B. appen- diculatus Schæf. Il semble donc que l’on doive considérer le réseau comme formé par des tubes arrêtés dans leur développement en profondeur et entraînés en surface par le grand accroissement en longueur et en diamètre de la partie du pied qui le supporte. En d’autres termes, le réseau doit être regardé comme un hyménophore au même titre que celui qui est constitué par les tubes du chapeau. Au surplus, d’autres faits peuvent encore être invoqués en faveur de cette manière de voir. Ainsi, dans plusieurs bolets (B. luridus et Satanas), la couleur du réseau est la même que celle des pores des 18 EM. BOURQUELOT ET L. ARNOULD. tubes du chapeau, bien que le premier soit constamment exposé à la lumière directe, tandis que les pores sont à l'abri. Dans les tubes, le bord externe est en général stérile et c’est surtout à l’intérieur que se trouvent les basides fertiles ; de même pour le réseau: c’est surtout dans les dépressions formées à la base des lignes de celui-ci qu’on les rencontre, abritées en quelque sorte à la façon de celles qui se forment en dedans des tubes (B. edulis). D'autre part, si lon enlève avec précaution les tubes d’un 2. luridus assez jeune en partant de la circonférence du chapeau, on entraîne à leur suite la pellicule qui porte le réseau du pied, ce qui rend bien évidente la continuité de la couche hyméniale. C’est une véritable décurrence, comme on peut le voir encore dans beaucoup de spécimens de B. appendiculatus. Enfin, il n’est pas jusqu’à l'identité de certaines propriétés phy- siologiques des éléments constituant les deux organes qui ne vienne affirmer leur parenté. L'un de nous a montré récemment (1) que le tissu du B. pa- chypus est imprégné d’une matière analogue à l’amidon .bleuissant par l’eau iodée. Lorsqu'on fait une coupe mince à travers le chapeau de façon à comprendre une portion de lubes, et qu'on la mouille avec de l’eau iodée, on constate au microscope que la coloration s'arrête exactement au-dessus de ses derniers. Il en est de même lorsque la coupe a été faite à travers une portion du pied couverte par le réseau, c’est-à-dire que la coloration bleue s’étend à tout te tissu du pied jusqu’à la couche qui supporte le réseau exclusive- ment. Il. Bolets à pied squameurx. — Le B. erythropus Pers. était l'espèce dont l’étude se trouvait tout d’abord la plus indiquée. Ce Bolet est en effet regardé par plusieurs mycologues comme une simple variété de B. luridus à pied squameux. Comme M. Boudier l'avait déja constalé, les squames, qui sont constituées par un bouquet de cellules allongées, renferment intercalées dans ces der- nières, des basides fertiles. Ces basides s’allongent et perdent leurs caractères dès que les spores sont tombées ; il convient done, pour être sûr de les rencontrer, de s'adresser à des B.erythropus jeunes. (1) Em. Bourquelot. Présence d'amidon dans le B. pachypus, Fr. Bull. de la Soc. myc. de France, VIT, 1891, p. 195. PL RÉSEAU ET SQUAMES DU PIED DES BOLETS. 19 On trouve également des basides fertiles en assez grand nombre dans les squames du B. tessellatus Gillet. Comme on peut le voir sur les deux figures ci-contre, dont l’une représente une portion B. tessellatus Gill. (1). de squame prise sur un B. tessellatus jeune et l’autre une portion de squame du pied d’un Bolet plus âgé, certaines cellules s’allon- gent fortement en vieillissant. Les basides sont plus rares, mais cependant peuvent encore être trouvées facilement dans les squames des espèces suivantes : B. scaber Bull., aurantiacus Bull., versipellis (fig. de Gillet), lana- tus Rostk. et rugosus Fr. ‘Il en existe également sur le pied du B. candicans dont nous n'avons examiné qu’un seul spécimen. À l'œil nu, ce pied paraît lisse ; mais si on regarde avec un faible grossissement, on aperçoit des rangées de cellules disposées obscurément en réseau; c’est dans ces rangées de cellules que se trouvent les basides. (1) Fig. 1. Portion de squame prise sur le pied d’un jeune Bolet. — Fig. 2. Portion de squame prise sur le pied d'un bolet avancé. — Fig.3. Spores. — Dessin fait à la chambre claire. Grossissement : 520. 80 EM. BOURQUELOT ET L. ARNOULD. Enfin, on en rencontre encore sur le pied du B. granulatus L., et là, nous avons constaté nettement qu’elles se développent seule- ment à la base des squames, la partie culminante restant stérile. C’est un fait qui est en conformité parfaite avec ce que nous disons plus haut du lieu d'élection des basides dans le réseau. Nous n’en avons pas trouvé dans les petites écailles du B. spadi- ceus Schæff. Malgré cette dernière exception, on peut donc voir qu’il y a beau- coup de rapports entre les éléments qui constituent le réseau et ceux dont sont formées les squames, puisqu'ils donnent naissance tous les deux à des basides fertiles. Là ne se borne pas la ressem- blance. En effet, assez fréquemment, les squames sont disposées en réseau à grandes mailles ; c’est ce qu’on peut constater, sur certains spécimens de B. scaber, de B. tessellatus et de B. erythropus, et c’est ce qui a toujours lieu chez le B. lanatus dont le pied est un peu costé. Quoiqu'il en soit, le mode d'apparition des basides fertiles «est le même, qu'il s'agisse d’un bolet à réseau ou d’un bolet à squames. Les premières se montrent vers la base du pied; on en voit ensuile un peu plus haut, puis la formation gagne successivement le haut du pied, les premiers tubes du chapeau et finalement les tubes de la périphérie. C’est-à-dire que la formation des basides est eu premier lieu acropète, puis centrifuge, ou, si l’on suppose le pied réduit à un point, simplement centrifuge. 13 octobre 1892. | -. * | ; LÉ, à 2 LL sind buses ass td" pn 5 PL. E : AUD € BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE nn tn ones D OPA TER UD ie ET mr a nn pe re or «7 3 TS — Pat. del. SKEPPERIA CONVOLUTA Ek. L ANDINA Pat. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE Boud. del. I. LEPIOTA CITROPHYLLA Berk. et Br. I. LEPIOTA LILACINA Q.— III. TUBARIA AUTOCHTONA Berk. et Br. IV. MITRULA PUSILLA Alb. et Schw. Re rem rer Par 3 PAT; Aa pm dr rm 2 PSTIAE IE LEE BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE TX CPE I. UROMYCES PHALARIDIS nov. sp. IL MONTAGNITES CANDOLLEI IT. GYMNOSPORANGIUM BISEPTATUM El. (?) IV UREDO ZYCOPHYLLI nov. sn. V UROMYCES SUEADÆ nov. «en. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE ROLE ARTE 3 Rolland iu dei 1 LANGUE DE BŒUF. — Il. TROMPETTE DE LA MORT III. CLAVAIRE INCARNATE BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE LS OS s 07 a L. Rolland del I. SPARASSIS FRISÉ. —- !1 HYDNE SINUE III. HELVELLE CRÉPUE {] + \- M TAUE JF AT 2 ; 1 PROCÈS-VERBAUX DES A MRGES ET'ACTES de la Société Mycologique de France - Extraits des Statuts de la Société Mycologique ({) TITRE Ier. Arr. 4er. — La Société mycologique de France a été fondée, le 5 octobre 1884, à Épinal (Vosges), dans le but d'encourager et de propager les études relatives aux Champignons, tant au point de vue de l’histoire naturelle qu'au point de vue de l'hygiène des usages économiques. ART. 2. — Elle poursuit ce résultat : 1° par la publication d’un Bulletin périodique et de mémoires scientifiques ayant la Mycologie pour objet ; 2° par des sessions mycologiques locales ou générales ; 3 par l’organisation de conférences, d'expositions ou d'herbori- sations publiques, sur la demande des municipalités ou des dépar- tements. ART. 3. — La Sociélé comprend trois classes de membres : 1° Les membres titulaires ; 2° Les membres correspondants ; 3 Les membres honoraires. Les étrangers sont admis, aussi bien que les Français, à faire partie de l’une quelconque de ces trois classes. ART. 4. — Les membres titulaires reçoivent gratuitement (outes (1) Voir : Bulletin de la Société mycologique de France, t. III, 1887, p,15ett. V, 1889, p. CXV. ", " PORT NO A SEEN NT PT # LENS PM PER NET. x É Il SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. les publications de la Société. Leur cotisation annuelle est de dix francs. ART. 9. — Tout membre titulaire peut racheter ses cotisations futures et devenir membre à vie en versant une fois pour toutes la somme de cent cinquante francs. ART. 6. — Les membres correspondants recevront le premier fascicule du Bulletin de chaque année qui contiendra le compte- rendu des sessions générales et spéciales et les notes traitant des usages économiques des Champignons. La cotisation annuelle des membres correspondants est de cinq francs. ART. 1. — Tout membre correspondant peut racheter ses coti- sations futures et devenir membre correspondant à vie, en versant une fois pour toutes la somme de cinquante francs. ART. 8. — Tout membre correspondant a la faculté de devenir membre titulaire, sans présentation nouvelle, et sur une demande adressée par écrit au président. Les prescriptions de l’art. 4 lui deviennent dès lors applicables. ART. 9.— Si le membre correspondant qui devient titulaire avait déjà racheté ses cotisations, comme il est dit à l’article 7, il n'aura plus à payer annuellement qu'une cotisation de cinq francs, sus- ceplible, elle aussi, d’être rachetée par un second versement de cent francs. ART. 10. — Le titre de membre honoraire est réservé aux savants, français ou étrangers, dont les travaux auront contribué, d’une façon exceptionnellement importante, à l'avancement des études mycologiques. Les membres honoraires ne sont astreints à aucune cotisation. TITRE II. De l'admission et de l’exclusion des membres. ART. 11. — Nul ne peut être admis à faire partie de la Société à moins d’être présenté par deux membres honoraires, titulaires ou correspondants. AnT. 12. — Les demandes d'admission sont adressées au pré- sident. Chaque candidat fait connaître son nom, ses prénoms et qualités, son domicile, indique les deux membres qui appuient sa EXRAITS DES STATUTS. nil demande, et spécifie en outre la classe dont il désire faire partie (titulaire ou correspondant). ART. 14. — L’admission est prononcée à la majorité absolue des suffrages exprimés. ART. 15. — Les membres nouvellement admis prennent rang dans la Société à compter du jour où ils ont formulé leur demande d'admission. Les dispositions des art. 4 et 6 leur deviennent appli- cables à partir de ce jour. ART. 16. — Les membres honoraires ne peuvent recevoir ce titre que sur la présentation du burean de la Société et à la majo- rité absolue des suffrages exprimés. Le vote a lieu comme il est prescrit aux art. 13 et 14. ART. 17. — Tout membre, titulaire ou correspondant, qui a né- gligé de payer ses cotisations pendant deux années consécutives, reçoit du trésorier une lettre de rappel. Si cet avertissement de- meure sans résultat, le membre qui en a été l’objet est considéré, sans autre avis, comme démissionnaire, et cesse de faire partie de la Société. AnT. 18. — La Société se réserve le droit de se prononcer, pour cause d’indignité l’exclusion de l’un quelconque de ses membres. Toute proposition d’exclusion est d’abord examinée par le bureau, qui, après avoir entendu le membre incriminé, s’il le désire, et après en avoir délibéré, présente à la Société, réunie en séance générale, un rapport sommaire. L’exclusion ne peut être prononcée que par un vote au scrutin secret, et par une majorité au moins égale aux deux tiers des suffrages exprimés. ART. 19. — Les cotisations versées par un membre demeurent acquises à la Société, quelle que soit la raison pour laquelle ce membre a cessé d’en faire partie. DO LISTE GÉNÉRALE DES Espèces trouvées pendant les herborisations DE LA SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE — 1892 — PAR MORE MB OUrBTERS Forêt de Compiègne. A1 ET 12 OCTOBRE. La forêt de Compiègne, assez loin de Paris, est moins connue au point de vue de l’histoire naturelle que les autres forêts qui l’envi- ronnent. Le bureau de la Société mycologique a nensé qu'il serait convenable d'y faire des excursions dans une autre région que celle de Pierrefonds, où deux fois déjà l’on s'était dirigé et qui avait donné de si bons résultats. Grâce au bon concours de quelques-uns de nos collègues habitant la ville, MM. Sorel, président du tribunal civil, Poivre, inspec- teur des forêts, de Roucy et Riche, qui ont mis avec la plus grande amabilité le plus grand empressement à nous diriger dans la forêt et à nous conduire dans les endroits les plus favorables, comme à nous aplanir toutes les difficultés préliminaires d'installation, ce dont nous tenons à les remercier sincèrement, notre récolte a été des plus abondantes. Le premier jour, nous. nous somines rendus dans la partie de la forêt la plus proche de la ville et le second,dans les environs du Carrefour du Puits-du-Roi, où une voiture retenue à cet effet nous a conduits. Le soir du 12, nous rentrions à Paris, chargés de nos récoltes, ayant pu noter près de 350 espèces, dont beaucoup de rarelés parmi lesquelles plusieurs n’avaient pas encore été indiquées aux environs de Paris. Voici la liste de ces espèces : Amanita phalloïides, Mappa, pantherina, musearia, rubescens, echinoce- phala, vaginata var. grise. a LL SESSION DE 1892. Y j Lepiota mastoïdea, procera, clypeolaria, cristata, amianthina, carcharias, 14 seminuda. Armillaria mellea. Tricholoma sejunctum, ustale, Russula, rutilans, imbricatum, terreum, sapo- : naceum, sulfureum, bufonium, ionides, album, acerbum, cinerascens, nudum, nudum var. glaucocanum, melaleucum. Clilocybe nebularis, clavipes, odora, phyllophila, decastes, infundibuliformis, cyathiformis, expallens, dealbata, fragrans, laccata, proxima. Collybia radicata, id. var. nigro-marginata, longipes, platyphylla, fusipes maculata, butyracea, tuberosa, dryophila. Mycena pelianthina, aurantiomarginata, pura, rugosa, galericulata, id. var. - calopus, polygramma, ammoniaca, filopes, acicula, sanguinolenta, galopus, epipterygia, capillaris. Omphalia Schwartz, fibula. Pleurotus dryinus, cornucopiæ, ulmarius, circinatus, acerosus, geogenius, -striatulus. Pluteus cervinus, plautus, nanus, chrysophæus. Entoloma lividum, sericellum, nidorosum. Clitopilus orcella. Leptonia euehlora. Nolanea mammosa. Eccilia undata. Claudopus variabilis, sphærosporus. Pholiota marginata, caperata, mutabilis. Inocybe asterospora, rimosa, pyriodora, dulcamara, corydalina, fastigiata. Trinii, geophila, obseura. Hebeloma crustuluniforme, longicaudum, sinapizans, versipelle, strophosum, mesophæum. Flammula gummosa, carbonaria, alnicola. Naucoria reducta, scolecina, escharoïdes, pediades, erinacea. Galera tenera, hypnorum. ' Tubaria furfuracea. Psalliota arvensis, campestris, hæmorrhoïdaria, sylvicola. Stropharia æruginosa, inuncta, squamosa. Hypholoma sublateritium, epixanthum, fasciculare, Candolleanus, leuco- tephrum. Psilocybe spadicea. Psathyra spadiceogrisea. Panæolus retirugis, campanulatus. Psathyrella hiascens, gracilis, disseminata. Coprinus picaceus, atramentarius, micaceus, hemerobius, lagopus. Bolbitius hydrophilus. Cortinarius triumphans, crocolitus, cyanopus, calochrous, multiformis, glaucopus, purpurascens, turbinatus, fulgens, fulmineus, orichalceus, croceocæruleus, infractus, collinitus, alboviolasceus, bolaris, sublanatus, : cotoneus, cinnabarinus, cinnamomeus, bivelus, scutulatus, azureus, hin- nuleus, hemitrichus, damascenus, castaneus, milvinus. VI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Gomphidius glutinosus. Paxillus involutus. Hygrophorus cossus, conicus, psittacinus, olivaceo-albus, virgineus, miniatus. Lactarius scrobiculatus, torminosus, turpis, insulsus, zonarius, blennius, trivialis, flavidus, uvidus, vellereus, deliciosus, quietus, theïogalus, icho- ratus, mitissimus, aurantiacus, subdulcis, obnubilus, glyciosmus. Russula adusta, nigricans, delica, rubra, cyanoxantha, Raoultii, pectinata, integra, alutacea, fellea, ochroleuca, emetica, fragilis. Cantharellus cibarius, aurantiacus, tubæformis. Marasmius urens, peronatus, cohærens, globularis, fuscopurpureus, ery- thropus, amadelphus, candidus, rotula, Bulliardi, splachnoïdes. Lentinus ursinus. Panus stypticus. Schyzophyllum commune. Lenzites flaccida, variegata. Boletus granulatus, badius, piperatus, variegatus, chrysentheron, subtomen- tosus, lanatus, versicolor, edulis, appendiculatus, æstivalis, Satanas, scaber, aurantiacus, lividus, castaneus. Fistulina hepatica. Polyporus frondosus, brumalis, nummularius, perennis, picipes, sulfureus, adustus, betulinus, fomentarius, radiatus, versicolor, abietinus. Trametes bombycina. Dedalæa quercina. Merulius tremellosus, corium, molluscus. Phlebia cristata. Hydnum rufescens, repandum, zonatum, auriscalpium. Craterellus cornucopioïdes. Stereum purpureum, hirsutum, ferrugineum, cristulatum, gaussapatum. Auricularia mesenterica. Corticium quercinum, cinereum. Clavaria botrytis, amethystea, aurea, flava, formosa, cristata, cinerea, rugosa, geoglossoides, inæqualis, fragilis, falcata. Calocera palmata. Tremella mesenterica, intumescens. Phallus caninus. Geaster fimbriatus, rufescens. Lycoperdon cælatum, perlatum, excipuliforme, velatum, gemmatum, umbri- nuin, pyriforme. Scleroderma vulgare. Cyathus striatus, crucibulum. Arcyria punicea. Helvella crispa, sulcata, lacunosa,. Peziza onotica, leporina, grandis, polytrichina, humosa, cupularis, ochracea, aurantia, hemisphærica, sepulta, Emileïa, succosa. Geoglossum difforme. Bulgaria inquinans, sarcoïdes. SESSION DE 18992. VIL Phialea firma. Helotim fructigenum, scutula. Mollisia cinerea. Stictis cinerascens. Bois de Beauchamp (station d'Herblay). 14 OCTOBRE. Cette petite excursion n’est cependant pas une des moins intéres- santes par la nature particulière du terrain si connu sous le nom de sables de Beauchamp, terrain qui, en raison de sa nature calcaire, est des plus riches en espèces intéressantes, quand la saison, bien entendu, est assez humide, car par la sécheresse le mycologue y perdrait son temps. Nous étions cette année assez bien partagés, et aussitôt notre arrivée à la station, nous avons pu explorer les bois du côté gauche de la voie ferrée et y récolter nombre d'espèces intéressantes, prin- cipalement de jolies et rares Lépiotes. Puis, passant sur la rive droite, parcourir les bois arides situés derrière le parc Barachin, qui nous ont encore permis d’en recueillir nombre d’autres parmi lesquels de beaux Clitocybe et Cortinaires. Au départ, nous avions encore près de 180 espèces, dont beaucoup de raretés, prises en quelques heures, et dont voici la liste : Amanita Mappa jaune et blanche, muscaria, pantherina, vaginata. Lepiota procera, clypeolaria, id. var. alba, helveola, cristata, citrophylla, lilacina, amianthina, seminuda, hæmatosperma. Armillaria mellea, constricta. Tricholoma russula, terreum, sulfureum, album, acerbum, cinerascens, nudum, melaleucum. S Clitocybe nebularis, hirneola, odora, infundibuliformis, inversa, gilva, sino- pica, cyathiformis, brumalis, dealbata, laccata, proxima . C'ollybia longipes, fusipes, butyracea, velutipes, stipitaria, tuberosa, clavus. Mycena aurantiomarginata, pura, polygramma, galericulata, filopes, acicula, galopus, mucor. Omphalia pyxidata, fibula. Pluteus Roberti. Entoloma nidorosum. Cltopilus orcella. Leptonia euchlora. Claudopus variabilis. 7. VII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE Pholiota caperata, mutabilis. Inocybe dulcamara, cæsariata, lucifuga. Hebeloma crustuluniforme, longicaudum, versipelle. Flammula carbonaria. Naucoria semi orbicularis, pediades. Galera hypnorum, ovalis. Tubaria furfuracea, pellucida, autochtona. Crepidotus mollis. Psalliota sylvicola, rubella. Hypholoma sublateritium, fasciculare, appendiculatum. Psylocybe bullacea, spadiceogrisea, gyroflexa. Psathyrella subatrata, disseminata. Panæolus campanulatus. Coprinus atramentarius, fimetarius, micaceus, plicatilis, hemerobius. Bolbitius hydrophilus, tener. Cortinarius infractus, croceocæruleus, multiforme, rufoolivaceus, cristal- linus, collinitus, cinnamomeus, bivelus, scutulatus, caninus, azureus, hin- nuleus, castaneus. Gomphidius glutinosus, viscidus. Pazxillus involutus. Hygrophorus cossus, olivaceoalbus. Lactarius scrobiculatus, torminosus, controversus, zonarius, deliciosus, quietus, theïogalus,vietus, subumbonatus, subdulcis. Russula nigricans, adusta, delica, emetica, depallens, pectinata, cyanoxantha, fragilis, ochroleuca, lutea. Cantharellus cibarius. Nyctalis asterophora. Marasmius peronatus, oreades, erythropus, androsaceus. Boletus luteus, granulatus, chrysenteron, subtomentosus, lanatus, versicolor, scaber, cyanescens, castaneus. Polyporus perennis, versicolor. Trametes Trogii. Craterellus cornucopioïdes. Stereum hirsutum. Auricularia mesenterica. Corticium calceum, quercinum, læve. Clavaria cristata, cinerea, rugosa. Phallus impudicus. Geastler hygrometricus. Lycoperdon gemmatum, excipuliforme, furfuraceum. Scleroderma verrucosum. Helvella pithyophila. Peziza onotica, grandis, arenosa. Mitrula pusilla. Melogramma Bulliardi. . . SESSION DE 1892. : IX Forêt de Fontainebleau. 45 OCTOBRE. Arrivés le matin, nous avons pu au sortir de la gare et avant le déjeüner, nous rendre à la localité classique du bois de la Made- leine où nous avons récolté, accompagnés de plusieurs de nos col- lègues de Fontainebleau, MM. Feuilieaubois, Dufour, Lionnet, ete., la plupart des espèces particulières à cette riche localité. Puis retour et déjeüner à Fontainebleau, pour repartir dans l'antique futaie du gros Fouteau où les vieux arbres abondent et permettent aux mycologues de recueillir quantité d'espèces arboricoles qu’on chercherait vainement ailleurs. Cette année encore, et bien que la saison ne fût pas assez avancée, nous avons pu y récolter la plupart des espèces intéressantes trouvées dans nos excursions précédentes comme on le verra par la liste ci-après : Amanita Mappa var. blanche et jaune, rubescens, vaginata. Lepiota procera, mastoïdea, acutesquamosa et var. Friesii, cristata, helveola, felina. Armillaria mellea, mucida. Tricholoma terreum, sulfureum, bufonium, pessundatum, nudum, cineras- cens, imbricatum, ustale, lascivum, album. Clitocybe nebularis, clavipes, amara, odora, inversa, infundibuliformis, fra- grans, obsoleta, proxima, laccata. Collybia radicata, fusipes, maculata, dryophila. Mycena pura, galericulata, polygramma, epipterygia, galopus, sanguinolenta, amicta. Omphalia fibula, grisea. Pleurotus dryinus, geogenius. Pluteus chrysophæus. Clitopilus orcella. Entoloma rhodopolium, nidorosum. Claudopus variabilis. Hebeloma longicaudum, crustuluniforme, sinapizans, fastibile, versipelle. Inocybe lucifuga, obscura. Pholiota squarosa, adiposa, radicosa, mutabilis, caperata. Galera tenera, ovalis, hypnorum. Tubaria furfuracea. Crepidotus mollis. Psalliota sylvicola. Stropharia æruginosa, squamosa. Hypholoma sublateritium, fasciculare. Psilocybe spadicea, spadiceo grisea. Psathyrella subatrata, disseminata. Coprinus atramentarius, picaceus, micaceus. Qi SE >. SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Bolbitius hydrophilus. Cortinarius infractus, multiformis, imbutus, croceocæruleus, violaceus, anomalus, salor, cumatilis, erythrinus, bivelus, hemitrichus, duracinus, fulmineus, collinitus. Pazxillus involutus, atrotomentosus. Hygrophorus cossus, conicus. Lactarius ichoratus, uvidus, pallidus, torminosus, rufus, subdulcis, turpis, pyrogalus. Russula alutacea, delica, adusta, cyanoxantha, ochroleuca, fragilis, integra, violacea. Cantharellus aurantiacus, cibarius. Marasmius peronatus,oreades, erythropus,epiphyllus, ramealis, splachnoïdes. Panus stypticus. Boletus luridus, erythropus, cyanescens, edulis, bovinus. Fistulina hepatica. Polyporus adustus, medula panis, fuscopurpureus, nidulans, igniarius, fron- dosus, versicolor, vulgaris. Dædalea quercina. Trametes gibbosa. Irpeæ obliquus. Hydnum coralloïdes. Thelephora fimbriata. Stereum hirsutum, sanguinolentum, insignitum, cristulatum. Clavaria formosa, aurea, dendroïdes, cristata, juncea. Calocera cornea, viscosa. Pistillaria micans. Tremella mesenterica, albida. Dacrymyces stillatus. Phallus impudicus, caninus. Geaster rufescens, fimbriatus, Bryantii. Carpobolus stellatus. Lycoperdon excipuliforme, furfuraceum, gemmatum, piriforme. Cyathus striatus. Helvella pithyophila, leucophæa. Peziza onotica, leporina, grandis, aurantia, cerea, crinita, cerina. Orbilia ferruginea. Mollisia cinerea. \ Bulgaria inquinans. Coryne sarcoïdes. Ascobolus furfuraceus. Elaphomyces variegatus. Cordyceps ophioglossoïdes. Xylaria hypoxylon. Ustulina vulgaris. Arcyria punicea. Trichia chrysosperma. Anthina flammea. ds PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XI __ Séance du 10 novembre 1892. . Présidence de M. PATOUILLARD, président. La séance est ouverte à une heure et demie. Pa Le procès-verbal de la séance du 13 octobre est lu et adopté. ! Br M. Costantin expose quelques résultats de ses études sur la cul- _ ture des champignons : {el relate un fait se rapportant à la culture A dans les carrières neuves où la récolte est plus abondante et le 4 poids de môles très faible ; 2° il signale quelques insectes et aca- riens produisant des dégâts souvent importants dans les couches à champignons. Le Suisse (Aphodius fimetarius) et la Mite (Gamascus fungorum) sont les deux plus importants; 3° il a également souvent observé sur les meules des champignonistes une petite agaricinée désignée par ces derniers sous le nom d'Oreille de chat qui n’est _ autre que le Pleurotus mulilus qui serait un second champignon L: produisant le Chanci ; 4° enfin, la culture du HMycogone rosea récolté t sur l’Amanita cæsarea, lui a donné quelques résultats qu'il signale. E #1 M. Patouillard donne communication d’une note de M. À. de … Jaczewski, sur les champignons récoltés en Algérie pendant la ses- sion de la Société botanique de France. * M. Patouillard présente à la Société des spécimens conservés dans l'alcool de deux champignons de l’Equateur appartenant à un : mouveau genre d'Hyménomycètes hétérobasidiés, Sirobasidium Lagerh. et Pat. Ce genre est caractérisé par des basides de Tremel- »n linés (c’est-à-dire par des basides ovoïdes divisées longitudinale- ment en quatre cellules par deux cloisons en croix) disposées les unes au-dessus des autres à la manière des perles d’un chapelet, les plus jeunes basides étant les plus inférieures. Outre la disposi- tion des basides en files linéaires, le genre Sirobasidium est remar- x ! quable par ses spores sessiles portées sur les basides sans formation de stérigmate distinct. Deux espèces appartiennent à ce genre : "à Sirobasidium albidum Lagerh. et Pat. et Sirobasidium sanguineum : Lagerh. et Pat. 4 + La Société examine ensuite les champignons apportés ou envoyés à la séance, ve .. Lu V0 - 7 "tr 6 L e] * XII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Par M. Boudier : Armillaria calligata (Nice). : Tricholoma lascivum (Fontainebleau) Clitocybe squamulosa (Nice), geo- tropa. Nolanea griseo-rubella. Polyporus trabeus. Clavaria corrugata. Ptychogaster albus. Par M. Feuilleaubois (de Fontainebleau), Armillaria bulbigera. Lepiola Friesii. Tricholoma resplendens. Pleurotus salignus. Russula Queletii. Boletus badius. Polyporus adustus, cuticularis, fraxi- neus, fumosus, lucidus, Schwei- nitzii, versicolor, perennis. Fomes applanatus, connatus, fomen- tarius, Ribis, roburneus. Hydnum auriscalpium, erinaceum. Tremellodon gelatinosum. Dædalea quercina. Elaphomuyces asperulus. Lycoperdon hiemale. Triphragmium Ulmariæ. Mycogone incarnata. Tiby. M, Sauvageot (Camille), maître de Conférences à la Faculté de Lyon, présenté, à Fontainebleau, par MM. Boudier et Bourquelot; M. Lionnet (Jean), 14 bis, rue St-Louis, à Fontainebleau, pré- senté, à Fontainebleau, par MM. Boudier et Feuilleaubois, ont été nommés membres titulaires à l'unanimité. Sont présentés, comme membres titulaires, M. Mir, député, 35, Faubourg St-Honoré, Paris, par MM. Boudier et Bourquelot ; M. MauGERET, chef du service des dépêches officielles à la Direc- tion des Postes et Télégraphes, 102, rue du Cherche-Midi, Paris, par MM. Patouillard et Bourquelet; M. Cuevreuz (Théodule), pharmacien à Angers, 4, Boulevard Agrault, par MM. Bourquelot et Labesse; M. Dupaix (Victor), pharmacien de {re classe à La Mothe-Saint- Héray (Deux-Sèvres), par MM. Bourquelot et Labesse. Séance du 8 décembre 1892. Présidence de M. PATOUILLARD, président La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : 1° Revue de Botanique, Bulletin mensuel de la Société française de Botanique, Toulouse n® 407 et 109-115 ; 2 Bulletin de la Sociélé linnéenne de Nor- PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XIII mandie, 4e série, 6e vol., 1er et 2e fasc.; 3° Bulletin de la Société des sciences nat. de l'ouest de la France, t. 2, n° 3, 1892, adressés par les soins du Ministère de l'instruction publique ; 4° Revue Myco- logique de Roumeguère, Toulouse, n° 56, octobre 1892 ; 5° Annales de lu Société d'Emulation du département des Vosges, 68° année 1892. M. Heim donne communication d’une note sur les pigments lutéi- niques des champignons. Après avoir rappelé les réactions caracté- ristiques de ces substances, il signale leur présence dans quelques champignons, Cordyceps militaris, Peziza aurantiaca, Agaricus purpuraceus, Polyporus sulfureus, Polystigma rubrum, Puccinia graminis . Il dépose sur le bureau un mémoire : Recherches sur le sang des Crustacés, suivi d’un essai sur le rôle physiologique des pigments. M. Gaillard résume ses récentes observations sur le genre Aste- rina. Les Asterina ont comme les Meliola un mycelium brun pourvu le plus souvent d’hyphopodies, qui sont ici ordinairement unicellu- laires, globuleuses, ovoides, lobées ou palmées. Les périthèces se forment par division de ces hyphopodies, et cela de la manière suivante : le sommet de Fhyphopodie vient s'appliquer contre la feuille, cette cellule se segmente, parait bourgeonner par places, les bords du jeune périthèce soulèvent les filaments mycéliens environ- pants qui forment ainsi au-dessus de Jui une sorte de réseau. Il s'ensuit que, dans ce genre, les périthèces sont pendants et infires par rapport au filament mycélien dont ils procèdent, tandis qu'ils sont dressés et supères chez les Weliola. Certaines espèces paraissent dépourvues d'hyphopodies, le péri- thèce provient dans ce cas d’une hyphopodie que l'on pourrait appeler nécessaire et qui entre en division dès qu'elle a pris nais- sauce. On observe aussi des hyphopodies axiles constituées par une des cellules du filament mycélien qui se distingue des autres par sa forme ovoide ou globuleuse. Sur une observation de M. Patouillard, au sujet de ces dernières, M. Gaillard répond qu'il a observé aussi de pareils organes chez quelques Lembosia, ce qui tendrait à rapprocher ces Hystériacées des Périsporiacées. M. Delacroix communique à la Société quelques observations au CA , w PTS | « Lt nb} Lan RU TS TR PNR TS TT PO XIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. sujet des Botrytis entomophiles et plus particulièrement de celui qui attaque les criquets d'Algérie. Ce Botrylis à spores rondes de 2 à 2,54 de diamètre est une espèce parfaitement autonome et dis- üncte du champignon décrit par MM. Giard et Trabut sous le nom de Lachnidium acridiorum, dont les jeunes spores continues sont | beaucoup plus grandes (6-9X3-54 environ). La forme ultime de ce Lachnidium est une forme Fusarium. M. Giard a vu se produire ultérieurement des conidies plus compliquées à forme Sarcinella, Stemphilium, Macrosporium. M. Delacroix n’a pu observer ces formes. En tout cas, il déclare catégoriquement que son Botrylis Acridiorum, espèce parasile,est absolument différent du Lachnidium Acrid. Giard qui n’est qu'un saprophyte. M. Delacroix fait part de quelques espèces nouvelles : Endoconi- dium fragrans, mucédinée qui a été observée dans du jus d’Ananas en fermentation et offre,par un singulier effet de mimetisme l'odeur de l’Ananas dans les cultures artificielles. Vermicularia Vanillæ, Cercospora Odontoglossi qui attaquent ces Orchidées cultivées. M. Palouillurd, président, procède au dépouillement des bulle- üns du vote pour la nomination du Président de la Société pour les années 1893 et 1894. M. Prillieux, par T5 voix contre 2 attribuées à M. Patouillard, est élu Président de la Société Mycologique de France. Les membres présents procèdent au renouvellement du Bureau qui, par suite, est ainsi conslitué : Président : M. PRILLIEUX. Vice-Présidents : MM. BourquELoT et ROLLAND. Secrétaire général : M. GAILLARD. Trésorier : M. PELTEREAU. Secrétaires : MM. DELACROIx et GRAZIANI. Archiviste : M. Harior. M. ParouiLLarD est nommé président honoraire. M. le docteur Her, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, 15, rue de Rivoli, est présenté comme membre titulaire par MM. Patouillard et Delacroix. MM. Mir, Maugeret, Chevreul et Dupain, présentés dans la der- nière séance, sont nommés membres titulaires à l’unanimité. É. FRANCE FONDÉ EN 1885. TOME IX —=— Due FASCICULE. ANNÉE 1893 à PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ ? 84, Rue de Grenelle, 84. 1893 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE J.Costantin... De la culture du Champignon dans les ’ CATTIGRÉS SOMMES DRE Re FE ERTOIE id. ... Le Suisse (Aphodius fimetarius), et quel- ques autres insectes et acariens nuisi- bles au champignon de couche...... 1 204 id. .….. Note sur les Champignons appelés «Orerl- : LEE CRE EE RTE on RE TER 87 id. .. Note sur la culture du Mycogone rosea.…. 89. F.Heim....... Sur les pigments lutéiniques des Cham- pignons (Note préliminaire).......... : 02 À. Gaïllard.... Note sur les hyphopodies my Sientee et la formation des périthèces des Asterina (PLIS SR Er et SE ÉeS RS SANTE L. Arnould... Liste des espèces de Champignons école è tées en Picardie, pendant les années 1800-91 et 02....... SE Ta Lee BIS 2 2 0 LENDON F. Heim....... Sur un curieux cas tératologique chez le Boletus scaber..... ste és 2 me ET EE id. .. Sur un champignon entomophyte nou- Veatni 7 Site Ter IS En Me cn RS TAIAS id. ... Sur la germination des vb tarichiales chez diverses ÉTIpUSESs EL ER ENS A. Gaïllard.... Note sur le Genre ia Rise 122 N. Patouillard et G. De Lagerheim. aout de l'Équateur (Pugillus II). PL.VIIL.. 124 DEUXIÈME PARTIE Procès-verbal de la"séance du:0 février 1893 2280000 » ) du 0METS HP0S.-2 TC XVII NID —— ER KE AT UM Par suite d'une erreur typographique dans le TaBreau Récapi- TULATIF du mémoire de M. Rolland sur les CnampiGNons ComEsTI- BLES (T. IX, p. 75), le Boletus edulis esf 2ndiqué comme dan- gereux, tandis qu'on peut le consommer en toute sécurité. > : DE LA CULTURE DU CHAMPIGNON DANS LES CARRIÈRES NEUVES Par M. Julien COSTANTIN. x _champignonnistes et qui mérite un examen tout particulier, c'est que 14 | la maladie si commune du Champignon de couche appelée môle ne f s’observe pas dans les carrières neuves. L Cette opinion, si elle.est fondée, peut servir à guider ceux qui z feront des études en vue de combattre ce fléau, aussi ai-je cru devoir _la soumettre à une enquête. La réponse la plus nette que j’ai pu recueillir sur cette question _ maété faite par un industriel d’Anvers-sur-Oise. I] m'a fait visi- ter deux petites carrières dans lesquelles il venait de cultiver en = même temps le champignon de couche. L'une était neuve, l’autre _ avait déjà été utilisée à plusieurs reprises pour la culture. Les résultats fournis par la comparaison des récoltes obtenues dans les deux cas sont presque analogues à ceux d’une expérience; ils me paraissent donc mériter particulièrement de fixer l'attention. Le premier souterrain venait d’être abandonné par les carriers ; "a il se trouvait éloigné de toutes les régions exploitées autrefois ou 4 actuellement en culture (1). Les dangers de contamination par les courants d'air et les insectes se trouvaient par cela même très dimi- nués. Cette carrière contenait 374 mètres de meules. Les résultats de la culture y ont été magnifiques : elle a produit tous les jours _ pendant les deux premiers mois de 60 à 70 kilogrammes de champi- CS: - _ (4) Cette condition est absolument nécessaire et les exemples qui m'ont été indiqués où elle n'était pas remplie ne me paraissent pas avoir de _ valeur. 6 82 J. COSTANTIN. gnon par jour, pendant le troisième et le quatrième mois une moyenne de 30 à 40 kilogrammes par jour. La récolte totale est done comprise entre 6.660 kilog. et 5.400 kilog. La moyenne est donc de 6.000 kilogrammes pour 374 mètres de meules, ce qui fait une moyenne de 16 kilog. par mètre de meule (1). Or sur cette quantité considérable de bons champignons, il n’y a pour ainsi dire pas eu de môles, peut-être une dizaine d'individus malades. Dans la seconde cave, où l’on avait déjà cultivé, la hauteur du plafond, les conditions d'aération et de lempérature étaient les mêmes que dans le premier cas. Cette cave contenait 450 mètres de meules qui ont produit seulement pendant trois mois: les deux premiers mois de 90 à 100 kilogrammes par jour, le troisième mois 30 kilogrammes par jour. La récolte totale est donc comprise entre 6.900 et 6.300 kilogrammes pour 450 mètres, en moyenne 6.660 kilogrammes c’est-à-dire 14 kilogrammes 666 par mètre de meule. La maladie a sévi avec une intensité moyenne dans celte carrière et on recueillait chaque jour pendant les deux premiers mois 15 kilogrammes de môle par jour ; celte récolte a notablement diminué pendant le troisième mois. On peut évaluer à 930 kilo- grammes le poils total des môles qui ont été successivement jetées. Dans l'expérience que je viens de citer, la deuxième cave était vieille parce que depuis une trentaine d'années on y cultive le champignon, mais cette culture ne s’y fait pas d’une manière conti- nue: on la laisse inoccupée pendant trois ans après y avoir mis des meules pendant une année. Elle venait donc au commencement de de la dernière campagne de passer par une période de repos de trois ans. Ce n’était donc pas à proprement parler une carrière usée par une culture intensive. On voit donc en comparant ces deux résultats : 49 Qu'il n'y a pas de môles dans la carrière neuve ow une quantité si faible qu'elle est presque négligeable, 1 kilogramme environ sur 6.000 kilogrammes de champignon au lieu de 900 kilogrammes sur (4) Je ne prends pas la responsabilité de ces chiffres en valeur absolue ; ceci n’a d'ailleurs qu’une importance secondaire pour la comparaison des deux cultures. DE LA CULTURE DU CHAMPIGNON. 83 6.600 kilogrammes dans le deuxième cas. Le rapport des môles aux tr ‘ . 0 individus sains a varié de = à =. 2° La production est prolongée pendant un mois de plus dans la carrière neutre . 3 La récolte par mètre de meule est plus élevée. Elle est de 16 kilogrammes dans la carrière neuve et de 14 kilog. 66 dans la cave ancienne. J'ai dit précédemment que le rendement mème dans la derniere carrière avait été en somme bon, ceci se conçoit d’ailleurs puisque la cave avait été abandonnée préalablement pendant trois années. D'après certains renseignements que j'ai pu obtenir, non sans diffi- cultés, le rendement moyen par mètre de meule ne s'élèverait guère à plus de 5 kilogrammes dans les carrières à trous. Dans les environs immédiats de Paris, le prix de location des carrières est beaucoup plus élevé et on ne laisse pas, en général, les carrières inoccupées pendant un temps aussi long. Ces cultures répélées ont les plus graves inconvénients, aussi l'histoire suivante, qui m'a été racontée, se répèle-t-elle souvent. Un jeune champi- gnonniste loue une carrière abandonnée (on se garde bien de lui dire pourquoi) ; malgré son inexpérience, il fait une récolte superbe la première année. Les années suivantes, les affaires marchent moins bien, la môle s'étend, les insectes se multiplient, et les résul- tats deviennent de moins en moins nets à mesure que © 5 = © R . adusta (P ). — R. delica Fr. — R. furcala P. — R. vi- rescens (Schæff.). R. lepida. . cyanoxantha (Schæff.). — R. heterophylla (Fr.). — R. fæ- tens P.— R. pectinata (Bull.). . ochroleuca P. var. fingibilis (Britzelm). . æruginea (Fr.). R.graminicolor (Secrétan et Quélet).— Diffère du R. furcala par ses lames qui ne sont fourchues qu’à la la base et pas au milieu, . fragilis P. — Une variété violette se rencontre dans les marais. . badia (Qu.). — Marais d’Estouilly. Septembre. . integra (L.). — R. alulacea (Fr.). — R. lulea (Huds.). — R. vilellina P. . citrina (Gillet). — Estouilly. Octobre. Rare. Cantharellus Adans. — C. cibarius (Fr.). — Tous les bois. C C C . carbonarius (A. et S.). — Frières. . tubæformis (Fr.). — Hôpital, Beaumont. . cinereus P. Nyctalis Fr. — N. parasitica (Bull). - N. asterophora Fr. Marasmius Fr. — M. peronatus (Bolt.). 106 L, ARNOULD, M. oreades (Bolt.). M. scorteus Fr. — Espèce assez commune dans le marais d’Es- touilly. Septembre. L. erythropus Fr. — Sancourt, hôpital. AL. rotula (Scop.). — Bois, marais. M. cohærens (P.). Mycena cohærens Fr. — Mennessis. Lentinus Fr. — L. ligrinus (Bull.). — Marais, souches de saules. Avril, mai et septembre. Sur une traverse du chemin de fer. L. degener (Kalchbr.). — Se montre sur les souches de peupliers, en mai, sous la forme d’une petite corne roussätre qui atteint 9 à 6 centimètres de haut lorsque le chapeau commence à paraître. On le trouve aussi en septembre, mais moins vigoureux qu’au printemps. Estouilly. L. cochleatus (P.). — Hôpital, Mennessis. Panus Fr. — P. torulosus (P.). — Trouvé une seule fois le 4er juin 1891 au bois de Sancourt. P. stypticus (Bull.).— Bois, marais, sur laulne. P. croceo-lamellatus (Let.).— Sur un poteau du télégraphe. Schizophyllum Fr.— S commune Fr. Lenzites Fr. — Z. flaccida (Bull ). L. sæpiaria (Schæff.). Poiyporés. Boletus Dill. — B. flavus (With.). — Pins de Mennessis B. granulatus (L.). — Haie de conifères. — B. badius (Fr.). — B. chrysenteron (Bull.). û B. sublomentosus (L.) et var.radicuns avec des côles sur le haut du pied, sert de transition au suivant. B. lanatus (Rostk.). — Réseau grossier sur le haut du pied. Sancourt. B. piperatus (Bull). — Sancourt, Mennessis. B. spadiceus (Schæff.). — Chapeau brun fomenteux, pied fine: ment scarieux, tubes d’un jaune pâle, chair ne bleuissant pas, d’un goût agréable. Commun en août, à Beaumont, dans la mousse d’une cavée. CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS EN PICARDIE. 107 B. pruinatus (Fr.). — Mennessis, Saint-Gobain, Rond d'Orléans. B. parasilicus (Bull.). — Rond d'Orléans. B. appendiculatus (Schæfl.). — Villers Bx, Fourdrain. Sept. 92. B. B. SE pachypus (Fr.).— Villers Bx. -- B. edulis (Bull. ).— Commun dans les bois. fulous (Fr.). — Réseau du pied à mailles très larges. Rond d'Orléans. . æslivalis (Fr.). — Coloration générale du B. appendiculatus, pas de réseau. Villers B*. Sept. 92. . satanas (Lenz). — Villers B*. Sept. 92. . luridus (Schæff.).— Bois et bosquets. Commun, ainsi que la var. erylhropus. . versipellis (Fr. pro parte). — Espèces grises toujours tomen- teuses étant jeunes. . scaber (Fr.). . rugosus (Fr.).— Chapeau brun noirâtre tomenteux. Marais d’Estouilly. Dans lhumus à une certaine hauteur d’un tronc moussu. . aurantiacus (Bull.). B. versipellis var. aurantiacus Fr., Gillet. . lessellatus (Gillet). — Très commun. Hôpital, Frières, Genks. . felleus (Bull.).— Assez rare. Genlis, Mennessis, Sancourt. . castaneus (Bull.). — Fourdrain. B. candicans (Fr.). — Fourdrain. Jusqu'à ce jour je n’ai trouvé aucun Bolet sur la terre des marais. Fistulina (Bull.). — F.hepatica (Huds.).— Hôpital, Beaumont. Rare. Polyporus Fr. — P. biennis (Bull.). BP; P. squamosus (Huds.). — Très commun dans les marais sur frêne, Ca da Mu Bu Dh fl perennis (L.). orme, noyer, une fois sur peuplier. . picipes Fr. — Marais, sur saule. Villers Bx. . nummularius Fr. — Sur branches sèches, marais. . lucidus (Leys.). — Rare. Sancourt, Villers B=. . umbellatus Fr. — Beaumont. — P. sulfureus (Bull.). . lacteus Fr. — Sur bois de peuplier pourri. Marais. . fumosus (P.). — Partout dans les marais. . adustus (Willd.). 108 L. ARNOULD. P. hispidus (Bull.). — Sur les pommiers en juillet. P. belulinus (Bull.). — Etagé en grand nombre sur les bouleaux morts ou malades. Se montre en août. Marais. P. incanus (Quélet), fraxini (Bull.). - Sur un peuplier blane, marais d’Estouilly. P. radiatus (Sow.).— Jolie espèce avec les pores satinés à reflets changeants. Ormes morts. Estouilly. P. versicolor (L.).: . Fomes Fr. — F. applanalus (P.). — Bords de la Somme et des ruisseaux. F. conchatus (P.). — Marais. — F. salicinus Fr. Trametes Fr. — T. hispida (Bagl.). — Chair brune, pores rou- gissants. Marais. T. Trogi (Berkl.).— Chair blanchâtre. T. gibbosa (P.).— T. suaveolens {L.). Dædalea P. — D. quercina (L.). — Vannes et écluses. Merulius Fr.— /. lacrymans (Waulf.). — Dans une cave. Hydnacés. Hydnum L.— H. repandum L.— Hôpital, Beaumont, Mennessis. . velulinum (Er.). — Hôpital, Mennessis. . zonalum (Batsch.). — Hôpital. . nigrum (Er.). — Hôpital, Mennessis. . graveolens (Delast.). — Odeur de fenugrec à l’état sec. Hô- pital. H. tubiforme (Gillet). — Mennessis, Beaumont. H. nodulosum (Er.). — Résupiné, blanc. Marais d'Estouilly. DIT Téléphorés. Craterellus Fr. — C. cornucopioïdes (L.).— Bois. C. crispus (Sow). — Bois. — C. sinuosus Fr. — Sancourt. Telephora Ehrh. — T. terrestris Ehrh. — T. laciniala (P.). — T. cristata (P.). ét tie mit de dt ii tt Éd sn. CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS EN PICARDIE. : 109 Auricularia Bull. — À.mesenterica(Dicks.).— Sur racine d’orme. Cyphella Fr.— C.ampla (Lév.).— Sur branche tombée.Marais. Stereurm P. — S. purpureum P. — S. hirsutum (Willd.). — S. ferrugineum (Bull.). S. cristulatum (Quélet). — Se tache en rouge par le frottement. Dans les bois sur chène. Dans les marais toujours sur aulne. S. album (Quélet).— Sur culée de peuplier. Marais d’Estouilly. Corticium Er. — C. incarnatum Fr. Clavariés. Clavaria L — C. botryles(P ). — Villers-Bx. C. amethystina (P.). — Hôpital, une seule fois. . C. curta(Fr.). — Cette clavaire a été trouvée en septembre 1891 sur un vieux saule des marais d’Estouilly. D’après M. Bou- dier, elle n'avait pas encore été signalée en France. — C. cinerea (Bull.). — Bois, marais. — C. cristata (P.). — Beaumont, marais. — C. aurea (Schæff.). — Villers-Bx.— C. formosa (P.).— Villers-B*.— C. stricta (P.). — Marais. — €. fragilis (Holmsk.). — Herbes, marais. — C. pistil- laris L. — Villers-B* . — C. juncea (Fr.). C. ophioglos- soides. — Hôpital. Calocera Fr. — C. cornea (Batsch). — Sur orme, marais. Typhula P. — T. phacorrhiza (Reich.). — Marais. T. candida (F.). — Marais. Trémellacés. Tremella Dill. — T. mesenterica (Retz.). — Marais, très com- . mune. T. albida (Luds.). — Sur bois de peuplier pourri. Hirneola Fr. — H. auricula-Judæ (L.). 110 L. ARNOULD. GASTÉROMYCÈTES. Cyathus Hall. — C. striatus (Hoffm.). — Frières, Sancourt, Villers-Bs. Phallus L.-- P. impudicus L. — Hôpital, Villers-Bx. Fourdrain, Beaumont. Ph. canicus (Luds.). — Villers-Bx. Lycoperdon Tourn. L. giganteum (Batsch). — Hardines. L. pratense (P.). — L. excipuliforme (Scop.). — Marais. — L. gemmatum (F1. D.). — L. piriforme (Schæff). — L. pu- sillum (Fr.). Scleroderma P. S. vulgare (Fr.).— S. rerrucosum (Bull.). Hydnangium Quélet. — Celte espèce a été trouvée par M. Bour- quelot, le 28 août 1892, dans le bois de Mennessis, au carre- four de la route Grèvée et du chemin de la Sablière, au bord du fossé. Un individu se trouvait à fleur de terre, plusieurs autres ont été récoltés à quelques centimètres dans le sol. Le 22 septembre suivant, la même localité m'a fourniune douzaine d'échantillons à tous degrés de croissance, ayant de la gros- seur d’un pois à la grosseur d’une forte noix. Jeune, cette espèce est d’un blanc pur, elle se colore en vieillissant jusqu'à la teinte acajou. Elle contient un suc qui devient rapidement jaune à l'air. Les basides ne portent qu'une spore. Pour M. Boudier, elle peut appartenir aux Æ. galatheium Quél., Stephensii Berck., carneum Wall., qui ne formeraient qu’une seule et même espèce. ASCOMYCÈTES. Discomycètes charnus (Pézizés). Morchella Dill. — M.eseulenta (Bull.).—Var.vulgaris, rotunda. Avril, mai. Sous les frènes, les ormes. CHAMPIGNONS RÉCOLTÉS EN PICARDIE. ali Mitrophora Lév. — M.semilibera (D.C.). — Avril, mai. Bois humides, marais. Verpa Swartz.— V. digialiformis (P.). Avril, mai. Abondant en 1890, rare depuis. On le récolte mélangé au M. semilibera. Leptopodia Boud.—Z.villosa Boud. - Helvella villosa (Schæff.) — Rare. Sept. Estouilly. Helvella L. - H. crispa. (Fr.). — Sept., oct., nov. Bois. — H. pulla (Holms.). — Août, sept. Estouilly, Sancourt. — H. pallescens (Schælf.). — Marais d’Estouilly. — H. ephippium (Lév.). — Bois. — Æ. fuliginosa (P.). — Août. Sancourt. — H. sulcata (Fr.). -- Octobre. Sancourt., — H. leucophæa (P.). — Sept. Mennessis. Disciotis Boud. —?.venosa (P.) - Commune sous les frênes dans + Jes marais. Mai. Est recherchée comme comestible sous le nom d'oreille de cochon. Prend une odeur d’eau de javelle en vieil- lissant. Acetabula luck. — A. acelabulum (L.). — Mai, juin. Macropodia Fuck. — Y. macropus (P.\.— Sancourt, Hôpital, marais. Août, sepl., oct. Aleuria Fr. 4. vesiculosa (Bull.). — Peut dépasser 10 cent. de diamètre dans les hardines, — À. cerea (Sow.). — Avril, oct. déc. Marais.— 4. ampliata Cook.\.— Sur écorce de peuplier. Oct. — A. busæea Quél.). — Espèce rare trouvée dans le marais d’Estouilly. Sept. — A. wmbrina (P.\, — Bois. — A. castanea (Quél.). — Marais. Galactinia Cook. — G. badia (P.). — G. succosa (Berk.). — Bois, marais. Juillet, sept., oct. Otidea Fuck. — 0. onotica (P.). — Hôpital. Octobre — 0. grandis (P.). —- Frières, Beaumont. Oct. — 0. leporina (Fr... — Sancourt. Oct. Pustularia Fuck. — P. catinus Fuck. — Marais. Sept, — P. cupularis (L.). — Sancourt. Oct., déc. — P. ochracea (Boud.). — Mai, juin. Estouilly. 112 L. ARNOULD. Peziza Dill. — P. aurantia (P.). Bois. Sept., oct. — P. hæma- sligma Slurm. Lachnea Fr.— L. hemisphærica (Weber). — Sancourt, marais. Juillet, août, sept. Trichophæa Boud. Woolhopeïa (G. et Ph.).— Estouilly, Sept. Ciliaria Quél. — C. scutellata (L.). — Avril, mai, sept. Marais. — C. hirla (Schum.). — Sept. Marais. Melastiza Boud. — M. miniata (Fuck.). — Chemins des bois, marais, silos d'herbes et de pulpes. ? Anthracobia Boud.— A. melaloma (Alb. et Schw.).— Estouilly. Geoglossum P. — G. glabrum P. — Marais. Oct. Rare. Microglossum Sacc.— M. viride (P.). Marais. Oct. rare. Leotia Hill. — L. lubrica (Scop.). — Villers-Bx . Marais. Sept., oct. Coryne Tul. — C. sarcoïdes (Jacq.). — Marais. Très commun. Bulgaria Fr. — B. inquinans (P.). — Bois. Sclerotinia Fuck. — S. tuberosa (Hedw.). — Avril. Sancourt. Phialea Fr. — P. firma (Bolt ). — Sancourt. Helotium Fr. — A. serolinum Fr. — Oct. Sancourt. — J1. fruc- tigenum (Bull.). — Bois. Lachnella Fr. — Z. corticalis (P.). — Marais. \ æ Sur une anomalie du Chapeau chez le « Boletus scaber » Par M. F. HEÏiM. Nous avons observé, cet automne, sur le Boletus scaber, une anomalie du chapeau, qui n'a pas encore été signalée, à notre connaissance du moins. Cette anomalie portait sur la face inférieure. De la masse des tubes sporifères, faisait saillie un prolongement digitiforme, dirigé verticalement vers la terre, et qui aurait pu en imposer, au premier abord, pour une production parasitaire. L'exa- men microscopique démontre qu'ii n’en est rien. On voit que cette digitation est uniquement composée d'hyphes, qui ne sont eux- mêmes, que la prolongation des hyphes du pied, d'abord infléchis pour former par leur enchevètrement le chapeau, puis,réfléchis vers le sol, parallèlement à leur direction verticale dass le pied. On doit donc regarder cette digitation ,comme un pied supplémen- taire, et ce qui le prouve bien, c'est qu'à sa surface, on irouve quelques squammes, absolument semblables à celles que l’on ren- contre sur le pied normal et principal. MM. Bourquelot et Arnould ont fait récemment connaître (Bull. Soc. Myc.t. IX., p. 71) la pré- sence de quelques rares basides sur les squammes de l'espèce à laquelle se rapporte notre monstruosilé ; les organes se retrouvent à la surface des squammes de notre pied supplémentaire. Au poini de vue morphologique, il semblerait imprudent de tirer aucune conclusion de ce cas lératologique. Mais il n’est pas dépourvu d'intérêt, au point de vue physiologique. Lorsque les filaments mycéliens se dressent en l'air pour former le chapeau, ils sont doués d’un géotropisme négatif; ce géotropisme devient à peu près nul, pour les filaments étalés horizontalement dans le chapeau. Mais ces filaments peuvent, dans certains cas, voir changer le signe de leur géotropisme qui, dans notre exemple, deviendrait positif, absolument comme celui d’une racine adventive aérienne. Ces changements de signe de la faculté géotropique sont de notion courante aujourd'hui, pour les phanérogames; nous en avons ici un exemple net chez les champignons. MP RAT ONF S) 7 D PANIT NT PNEU Lu « REA wi j Sur un curieux champignon Entomophyte : /saria tenuis Sp. Nov. Par M. le Dr F. HEIM. Depuis plusieurs années notre attention avait été altirée, au cours d’excursions botaniques dans FEst, par la présence assez fréquente, à la face inférieure du limbe des feuilles de noisetier et d’orme, de petites masses blanchätres, assez semblables d'aspect, à un fragment de lichen fructescent. Nous avons entrepris un examen attentif de cette production, l'automne passé, et nos résultats nous ont conduit à des conclusions assez inattendues, sur sa nature. Celle masse est formée de filaments simples, acuminés, plus ou moins flexueux, et parlant [ous d’une masse ovale, convexe, appli- quée contre le limbe. Si on fend cette masse convexe, on s’aper- çoit qu'elle est creuse ; et dans la cavité recouverte par celte sorte de coque, on trouve une larve d’insecle. Examinons d’abord la structure microscopique de la coque qui abrite celte larve. Un fragment, examiné à un fort grossissement, nous montre une sorte de pellicule cornée, hérissée de poils par. endroits, fortement ramollie, el soluble à la longue dans la potasse caustique bouillante, de plus cette pellicule est hérissée d’assez nombreux poils aigus, brillants et bruns. Ces caractères nous permettent immédiatement de la considérer comme la portion cuticulaire, chitinisée, d’un insecte. Cette struc- ture se retrouvant sur loule la surface de la coque, nous devons con- clure, que la portion interne de celle-ci n’est autre que la cuticule d’un insecte, probablement à l’état larvaire, et dont les viscères ont disparu. Celte production se trouvant toujours à la face inférieure d'une feuille, et jusqu'ici, uniquement sur les deux essences fores- tières que nous avons signalées, nous sommes en droit de supposer, que l’insecte en question est phylophage, et se nourrit aux dépens des feuilles de noisetier et d’orme. Pour déterminer l’ordre auquel il appartient, il faudrait retrouver les appendices buceaux qui doi- vent être appliqués contre le limbe, nous avons échoué dans cette recherche. L'orifice des stigmates, latéraux chez les insectes, serait égale- ment une indication, même échec dans leur recherche ; nous les avons également recherché à la face ventrale, c’est-à-dire appliquée contre le limbe, de la dépouille, car sa forme ovale aurait pu faire » 2 ISARIA TENUIS. 115 penser à une dépouille d’arachnide, nos efforts ont encore été vains de ce côté. I] faut d’ailleurs remarquer,que la présence d’une arachnide (qui, par sa taille n’est certainement pas un acarien phytophage), exclusivement à la face inférieure de feuilles d'arbres de la même espèce, aurait de quoi surprendre. Le plus simple est d'admettre l'hypothèse d’une dépouille d’une larve d'insecte phytophage. Cette cuticule est revêtue extérieurement d’un stroma de fila- ments, que lon reconnait immédiatement pour le mycélium d’un champignon. Ces filaments ont une paroi légèrement épaissie,réfringente, ils sont formés d'articles quelque peu inégaux, leur diamètre est de 32. Sur toute la surface de la cuticule, ces filaments se dressent et s’agglomèrent, pour former des cônes irréguliers, très allongés, et porteurs, depuis la base jusqu'au sommet, de nombreuses houppes. Ces houppes ne sont autre chose que les organes reproducteurs. Les filaments constituant les cônes que nous venons de signaler, sont identiques à ceux qui rampent à la surface de la cuticule ; leur paroi est lisse et leur protoplasme granuleux. Chaque houppe est supportée par un filament, qui se détache de ses congénères, et s’'infléchit plus ou moins en dehors. Ce filament est constitué par 3 ou 4 articles, séparés par des cloisons transversales neltes, au milieu desquelles se voient des étranglements annulaires. L'article terminal se dilate brusquement en une petite sphère, souvent aplatie à son pôle supérieur, Cette sorte de massue, que nous pouvons ap- peler conidiophore principal, mesure avec son pédicule 8 à 8,5% de longueur ,et 6,44 de largeur. Toute la surface de ce conidiophore est hérissée de conidiophores, que nous pouvons appeler secon- daires, conidiophores courtement pédoneulés, et dont les dimen- sions sont 6x sur 3u. Chacun de ces conidiophores secondaires voit sa surface entièrement recouverte de basides.en forme de bouteilles, légèrement renflées à la base, bacillaires au sommet, et se termi- nant par un chapelet de spores. Ces spores sont ovales, le plus sou- vent un peu déformées, à extrémités fréquemment sub-aigües ; elles mesurent 2 à 2,82 sur 1u. Ces caractères permettent immédiatement de rapporter notre champignon au genre Isaria. Cette détermination n'est sans doute pas très satisfaisante pour l'esprit, car on classe en somme, sous le nom d’Isaria, bien des formes dissemblables, et dont le seul carac- Re À | PPT UE ET 7 2, MS te AR … TE 116 F. HEIM. tère commun est bien souvent,de former, à la surface du corps d’un insecte, un amas plus ou moins frutescent. Le terme d’Isaria est appelé à disparaitre de la science, le jour où l’on pourra rapporter toutes les formes groupées sous ce nom, à la forme ascosporée par- faite, mais, dès aujourd'hui, n’y aurait-il pas lieu d'établir pour les formes conidiophores seules connues, des coupes génériques ? Nous ne voulons pas, pour linstant, trancher cette question, grosse de difficultés. I est d’ailleurs à remarquer, que si l’on ne tenait pas comple de la forme agrégée de notre Mucédinée, elle se laisserait très naturellement ranger, ainsi qu'I."arachnophila, dans le genre Aspergillus (Sterigmatocystis), à litre de section par ex.. Son pou- voir pathogène est d’ailleurs à rapprocher de celui d’Asper gillus fumigatus et autres espèces du même genre, parasites, au moins accidentels, des vertébrés supérieurs. Maintenons donc, au moins provisoirement, notre parasite, parmi les Jsaria, et voyons, s’il ne se rapporte pas à {. arachnophila, espèce parasite de nombreuses espèces d'Arachnides, et presque cosmopolite. Nous avons examiné avec M. Patouillard des spécimens d’J. arachnophila et voici les caractères qui permettent de distinguer notre 1saria du précédent, et d’en faire une espèce nouvelle, sous le nom d’£. {enuis, à cause de la faiblesse de ses dimensions. 1saria arachnophila. Isaria tenuis, Filaments mycéliens,à articu- Arüculations étranglées, lar- Jations non étranglées, larg. 42. | geur 3. Les filaments les plus exté- rieurs du stroma, finement gra- nuleux, ainsi que les filaments Lisses. conidiophores, ces derniers pres- que jusqu’à leur extrémité. Conidiophore principal pédi- Non pédicellé, long. 8,5, larg. cellé, long. 25y, larg. p. 6,4». Conidiophores secondaires, long. 103, larg. 3. Conidiesrégulièrementovales, Peu irrégulières, acuminées, long. 5, larg. 2. long. 2,8 à 2u, larg. 1. Nombreux conidiophores, sur ; le tiers supérieur seulement,des ramifications du stroma. Long. 5u, larg. 3u. Sur toute la surface des ra- | mifications. ISARIA TENUIS. 117 Mais revenons à la larve, que nous avons trouvée abritée dans le stroma formé, à la surface du cadavre de l’insecte, par le mycé- lium de l’Isaria. C’est une larve apode, que la présence de deux erocs chilineux, saillants à la partie antéro-inférieure de la tête et ré- tractiles en partie, suffit à caractériser comme une larve de Muscide carnassière. Nous n’avons pu réussir à obtenir la pupe de cette larve ; celle-ci, en effet, sitôt sortie de la coque qui la recouvre, se dessèche rapi- dement. Ce phénomène est d’ailleurs de règle pour les chrysalides d'insecte, normalement abritées dans une coque, capable de main- tenir autour d'elles un degré hygrométrique, à peu près constant. Bien que les Echinomyes ne soient guère connues jusqu'ici que comme parasites des chenilles, à l’étai larvaire, peut-être est-ce à ce genre qu'il faut rapporter notre larve. Quels rapports l'Jsaria affecte-t-il avec l'insecte, dont il tapisse la cuticule, et avec la larve de Diptère qu'il recouvre. Les Isaria sont parasites des insectes ; notre champignon a cer- tainement altaqué un insecte, probablement phylophage ; après la mort de ce dernier, le champignon a dû fructifier à sa surface, sous la forme d'une Mucédinée simple, conidiophore ; ce stade du dé- veloppemeut reste à découvrir. Puis les hyphes se seront agglo- mérées pour former une Mucédinée agrègée : l’Isaria tenuis. Le terme ultime de l’évolution serait une forme ascoporée, peut-être voisine des Cordyceps (Sphæria). Si l’on en jugeait cependant par la forme conidienne, si semblable à un Aspergillus, la forme asco- porée se rapprocherait peut-être plutôt, de celle décrite pour cer- taines espèces de ce genre par De Barv. L’Isaria n’est nullement parasite de la larve de Diptère, et celle- ci semble, au contraire, profiter de l'abri formé par le champignon pour se développer. Les crocs de cette larve indiquant des mœurs carnassières, 1l est légitime de supposer qu'elle s’est développée en parasite interne de Ja larve phytophage, attaquée en même temps par le champignon. Nous nous trouvons donc en présence, d’un insecte attaqué con- curremment par une larve de Diptère, et par un Jsaria. Cette atta- que simultanée est-elle un effet du hasard ? Nous le croyons pas. Nous wavons pu examiner cet été que cinq échantillons de cet Isariu, et tous abritaient la même larve de Diptère. Il faudrait "1: 2 da) 118 F. HEIM. cependant vérifier dans tous les cas, la présence simultanée de lanimal et de la plante. Si elle était constatée, serait-on en droit de prononcer le nom de symbiose ? On ne voit pas très bien, au premier abord, quel avantage le champignon pourrait retirer de la présence d’une larve parasite, dans l’intérieur du corps de linsecte qu’il habite. Cependant nous savons, qu'un être débilité (comme l’est un insecte dans le tissu adipeux est peu à peu rongé par une larye) est une proie plus facile pour les parasites. En particulier, l’Isaria aurait pu profiter de la déchéance physiologique de l’insecte,pour s’en rendre maître. Peut- être l'ouverture faite dans les téguments par les crocs de la jeune larve, après sa sortie de l’œuf, déposé lui, à la surface des tégu- ments aurait-elle servie de porte d'entrée ? Quant à la larve, il est à supposer qu'elle accomplit sa nymphose, abritée par l’Isaria, au lieu d’aller comme les autres larves ento- mophages, l’accomplir en terre ou dans un cocon. Cet abri est non seulement solide, il est durable, car le développement de lIsaria doit se faire lentement, surtout s’il est précédé par la fructification d’une forme conidienne simple. Ces deux hypothèses sont aussi vraisemblables l’une que l’autre. Nous les avons formulées, afin d’attirer sur ce cas de symbiose pos- sible l'attention des entomologistes et des mycologues.Une symbiose entre deux parasites : un insecte et un champignon, serait chose toute nouvelle en biologie générale, mais quel qu’en soit l'interprétation, les faits que nous venons d’exposer nous paraissent dignes de fixer l'attention. | Sur la germination des spores tarichiales des Empusa Par M. le D: F. HEIM. Les spores des Empusa (Entomophtora) se présentent, comme * =- l'on sait, sous deux formes, les unes dites conidies, à membrane » 1 _ mince, souvent apiculées, les autres à membranes épaisses, parfai- e À tement sphériques : les premières sont dites spores conidiales, les ñ secondes spores {arichiales. Tous les auteurs qui se sont occupés de 4 2 E: ces champignons, ont vu et figuré la germination des conidies. Il fe _ n’en est pas de même pour les sphores tarichiales. . … BrereLn, tentant des expériences d’infestation,sur la chenille de la Piéride du 2 à l’aide des spores d’'E.sphærosperma, n’a jamais pu obtenir la germioation des spores tarichiales. … Taaxrer (The Entomophtoreæ of the United States, Hem.of the Bos- ‘on Society of Nat Hi:1.,vol.IV. Numb. VI), n'a jamais pu réussir non > . plus l'infestation de divers insectes à l’aide de cette forme de spores. Nowakowsk! nous apprend que, d'après ses expériences, ces spores - placées dans l’eau à l’automne,ne germent qu'au printemps suivant. … nya pas à tenir compte de l'affirmation de KrASsILSTSCHIK, Sur le Tarichium uvella, puisque GiarD a montré que cette forme n’était _ pas l'état tarichial d’une Empusa (Bull. Sc.du Nord de la France XX, _ 1889, p. 81). Gran (id. 1889, XX, p. 210), dit qu'il n'a pu sur _E. calliphoræ, et E. saccharina, suivre la germination des spores - farichiales « au-delà de la formation d’un hyphe très court » et d’a- près la lecture du texte, il semble résulter que ces essais ont été poursuivis dans l’eau pure seulement. 44 Seul, Cx.BRoNGNIART (C. R. 26 nov. !888) affirme qu'ayant pris les spores tarichiales d’E. calliphoræ, il a pu les semer sur une chenille de sphinx, sur une guèpe, une abeille, et une larve de Tenebrio molitor. De celte germination seraient résultées des Empusa « variant un peu de forme suivant l'insecte ». Ces affirmations ont été conteslées. La question peut donc être considérée comme non résolue, et à sa solution s'attache un double intérêt : d'ordre pratique et d'ordre biologique. En effet, devant l'impossibilité de faire germer des spores tarichiales, on a pu sup- ._ poser,que ces spores n’élaient pas capables de germer sur l’insecte même , où elles prennent naissance, mais seulement dans les liquides d'un autre organisme, qui les auraient absorbées. Cette hypothèse à été admise,en particulier pour E. calliphoræ par Giarn 120 F. HEIM, (Sur quelques types remarquables de champignons entomophytes, loc. cit., 1889, p. 206). Nous sommes en mesure, d’après nos observations sur E. calli- phoræ,et E. grylli, d'apporter des faits nouveaux sur cette questfon controversée. Lorsque l’on recueille un insecte, attaquée par l’une de ces Ento- mophtorées, et qu’on place son corps bourré de spores tarichiales, dans une chambre humide, bien propre et bien close, c’est-à-dire relativement à l'abri de l’infection par les germes extérieurs, on peut suivre l’évolution presque complète du champignon, depuis la spore farichiale, jusqu’à la formation d’autres spores. Suivons en particulier les phénomènes, qui s’accomplissent dans une spore dE. grylli. Avant d’être mise à la chambre humide (si l'insecte a été récolté pendant une période de sécheresse, c’est-à- dire de végétation suspendue du champignon), la spore est absolu- ment sphérique, avec un protoplasme entièrement bourré de gout- telettes d'apparence graisseuse, réfringentes, de diamètre égal et très pelit. Au bout de 24 heures de chambre humide, les goutte- lettes ont diminué singulièrement de nombre, elles se sont rassem- blées en un nombre variable de sphérules, de diamètre beaucoup plus considérable. À un moment donné (environ 48 heures de chambre humide), on voit la spore présenter une très légère défor- mation ; une saillie, à peine dessinée, s’ébauche en un point de la périphérie, la paroi d’enveloppe s’amincit, et semble perdre de sa rigidité ; peu à peu la saillie s’accentue, et un véritable tube mycé- lien prend naissance. Ce tube continue à s’accroitre, à mesure que le protoplasme contenu dans la spore se déverse au dehors, en même temps, le nombre des goutteleltes graisseuses diminue, et parfois on n’en trouve plus qu'une seule. Finalement, on est en présence d’un véritable tube mycélien, à la partie postérieure duquel est appendue la spore tarichiale, vide de son contenu. A partir de ce moment, les points d'attache de la spore au tube qu’elle a produit, deviennent très friables, et la séparation à lieu. Bien que nous n’ayons pas pu observer, à cause même de cette sépara- tion, la continuité de la spore avec le tube mycélien, porteur des nouvelles spores, il nous semble impossible d'admettre, que la ger- mination de la spore tarichiale n'arrive pas jusqu'à produire un mycelium, capable de se différencier en spores filles. Nous avons SPORES TABICHIALES DES EMPUSA . 121 donc observé la germination des spores des Empuss, dans accep- ion physiolosique la plus complete du mot_ Le protoplasme chemine peu à peu vers La partie antérieure du tube ea voie de croissance et ST ) sole successivement par une série de cloisons, de la partie postérieure F Rissée vide_ Cette partie postérieure réduile à sa mince membrane d'enveloppe devient estrèmement fragile, et elle disparait ans que l'enveloppe des spores. Nous reviendrons dans une autre note sur la formation, aux dépens des tubes mycéliens des deux sortes de spores. £ - Nous devons nous demander, comment nes résultats se trouvent _ être en désaccord avec ceux des auieurs autorisés, ci-dessas cités. Nous croyons en trouver l'explication sample dans le mode d'obser- tion. Nous avons va la zermisation des spores lanichiales se faire, à — surfe du corps d'un insecte mort,et déjà attaqué précédemment " parle champisnos ; mais on ne peut obtenir cetle germisation sur —…._ un insecie, fortement décomposé par La putréfaction, les produils, — serréles par les bactéries de L putrefaction, s'opposent très probe- « blement à cette germination. S les auteurs qui nous ont précédés m'ont pa obtenir L germination de ces spores, la cause en est peat- être, en ce qu'ils observaient des spores immergées dans l'eau pure. En efiet, on n'oblient pas les mêmes formes mycologiques, suivant …._ que le milieu de culture est solide ou liquide, le fait est zujoar- 4 d'hui absolument démontre. Le plus, l2 spore tarichiale très riche . en matériaux de réserve d'apparence graisseuse esi 2SSe7 pauvre en malières arolées (color. päle par le réactif de Millon), et il est pent- être nécessaire, pour la voir sermer, qu'elle trouve us milieu de cal- ture anté. Eman (Beitr. Zur Biol. der Pflangen, B-T.IV, Heñ_2,p. 481, Breslan 1886) qui à réussi à suivre le développement complet de PBasidiobolus ranarum, senre voisin des Empuss, depuis k spore tanichiale, jusqu'à la fractificalion, s'est servi d'un milieu de calture artifciel. Î semble y avoir là une analogie digne de remarque. Nous devons donc conclure, que les spores tanichiales des Esmpuss peuvent sermer direciement sur l'issecte où elles se sont formées, et fourair Là, uso mycelium capable de fructifier. N faudrait com- —_ pléter ces observalions,en essavant d'infesier expérimentalement des insectes vivanis, peut-être par inoculation, à Faide de ces spores. - Nous nous réservons de tenter ces essais dans l saisoe prochaine . La réassite semble probable, d'apres nos observations. à At au ide f ri: bé ina Lu LU n LL Léa FR PO Ye 07 OUR PL dt A TM sat Note sur le Genre « Lembosia » Par M. A. GAILLARD. En étudiant le genre Asterina, j'ai été frappé de la forme et de la siluation des hyphopodies de l'A. inœqualis, que j'ai désignées du nom d’axiles, et qui présentent la plus grande analogie avec les corps globuleux croissant sur le mycelium d’un Lembosia que M. Patouillard a, pour cette raison, nommé L. globulifera. Un nouvel examen de cette dernière espèce m'a montré que ces renflements n'étaient autre chose que de véritables hyphopodies axiles se compor- tant exactement de la même façon que celles de l’Asterina inæqualis. Aucun doute n’est plus permis sur la nature de ces organes ; j'ai en effet signalé que, chez les Meliola, les spores en germant pouvaient donner directement naissance à une hyphopodie ; j'ai vu le même fait se produire sur les spores des Asterina, et, enfin, dans le Lembosia globulifera. Dans ce dernier cas, cette hyphopodie est toujours glo- buleuse, comme celles qui se développent normalement sur le mycelium, elle est unicellulaire, sessile, et offre au centre un point réfringent, qui n’est autre chose qu’un noyau volumineux. Lorsqu’elles entrent en division pour former un périthèce, la partie de Fhypho- podie placée contre la feuille s’y applique étroitement et se segmente ; il se forme en même temps, à la face supérieure de l’hyphopodie deux cloisons longitudinales placées exactement sur le prolongement des parois latérales du filament qui paraît dès lors conlinu et traverse longitudinalement l’hyphopodie ; des cloisons transversales très- rapprochées prennent également naissance et le jeune périthèce se développe et est très nettement infère comme dans les Asterina. Il m'a paru intéressant de rechercher le mode de formation des péri- thèces chez d’autres Lembosia, et j'ai été assez heureux pour l'ob- server chez les espèces suivantes : Lembosia cutervaria Mig. — L. Dendrochili Lev. — L. Melastomatum Mtg. — L opaca Speg. — L. lenella Lev., et dans une espèce non encore décrite, et RE a Pacs cire mar environ | de Rio de Janeiro par M. Glaziou. Le mycelium de ces espèces est | en tous points semblable à celui des 4serina, il est formé de fila- —. ments d'un brun foncé, épais de 6 à 8 =, pourvu d’hyphopodies . ordinairement très distanies et assez rares, unicellulaires, lobuleuses u lobées ; les périthéces se forment exactement de la mème manière à L D ns, ils sont d'abord orbiculaires et ensuite dans une direction perpendiculaire à celle du mreélien auquel ils sont insérés, leur membrane offre en s, et suivant laquelle se fera la déhiscence. D semi qe les Zemhosia ont une étroite affinité avec les tant au point de vue de l'appareil végétatif que de l'appareil ; ils n'en différent que par la forme naviculaire du péri- thèce qui Lune toujours très régulièrement par une fente longiütu- dinale, ils sont également épiphyiles et exclusivement localisés dans les è ns chaudes et humides, aussi nous parait-il logique de les retirer es Hystériacées pour les placer à coté des Asterina. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR (PuaLLus IT). Par MM. N. PATOUILLARD et G. DE LAGERHEIM. HYMÉNOMYCÈTES À. — Homobasidiés. Lepiota Fr. Lep. CaLLAMBA Lagerh. Ch. de l’Equat. Pug. FE. p. 1. L. pileo hemisphaerico, demum ex convexo expanso,late umbonato, glabro, griseolo-lutescente, margine primo floccoso, demum squa- mulos, 9-15 em. lato; stipite basi incrassato, fistuloso, medulla gossypina farcto, candido, glabro, 1,5-3 em. crasso, 8-18 cm. longo ; annulo persistente, albo, infero, fixo, margine subtus flavescente glabro, lamellis ad 13 m.m. latis, libero-adnexis, albis vel albo- roseolis ; carne alba, odore et sapore grato ; sporis ovalis, inæqui- lateribus, apiculatis, hyalinis, 1-3 guttulatis, 6-7 y latis, 9-12 p longis ; basidiis clavatis, 30-33 y longis, 12 w, latis. Hab. in hortis et campis ad Quito, solitaria vel subcæspitosa, Jan.-Mart., ab incolis Cayamba vel Callamba dicta ; sapidissima ! Clitocybe Fr. C. canpicans Pers. Syn. p. 456. Sur la terre, sous des Cyprès, au jardin botanique de Quito. Février. Omphalia Fr. O. INTEGRELLA Pers. Le. et deser. & 13. f. 5. Sur petits rameaux morts. Entre Quito et Seminario maÿor. Février. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. Crinipellis Pat. CC. Eccersir Pat. nov. sp. _ Sur bois mort. Balao ( Peu de Guayas). Janvier. (Baron À A | Esgers). ; , É €. pileo convexo dein expanso, tenui, membranaceo, { em. lalo, _ fihrioso, vix sulealo, violaceo-purpurascente, margine pallidiore, Hie iro-nigrescenle ; ; lamellis adnatis, antice attenuatis, sirictis, _ albidis, acie integris, distantibus, brevioribus immixlis, interstitiis levibus vel minute trabeculatis stipite + cm. longo, 2m. IN. CTASSO, | concolore, villosulo, apice albido ; cystidiis mullis; sporis non #4 , contextu albo, filamentoso ; pellicula prædistineta, ex hyphis … En intense purpureis, eslindraceis, levibus, apice obtusis, E: FR 450 z longis, 6 z crassis composita. _ Espèce voisine de C. slipilaria. : Fi C. Myrri Pat. nov. sp. fe sy morts de Myrtus. Pululahua. Février. L ri C. piles tenui, coriaceo, convexo dein expanso, adpresse squamu- "# Joso, margine villôso, involuto, centro depresso, reniformi, 3-6 m. m. … Jato, rufo-albo, pelliculà fibrosà ex hyphis rigidis longissimis, 5 | crassis, hyalinis, fasciculatis efformalà tecto ; stipite excentrico, rufo, __ brei({ — m. m.), adpresse villoso , lamellis distantibus, attingen- ne. tibus, simplicibus, albidis, acie sax ,\integro, brevioribus immixtis, _nonnihil veniformibus, sed sepius rm. m. latis ; basidiis clavatis, _ Æsterigmaticis ; cystidiis nullis ; sporis. _ Obs. — Les basides de la de des lames sont stériles et ont _ une tendance à se transformer en poils : elles portent un nombre variable de tubercules simples ou rameux, plus ou moins allongés, tenant la place des stérigmates. Marasmius Fr. M. cizvus Pat. nov. sp: En troupe sur des tiges herbacées pourries. Rio Machangara près Quito. Février. M. pileo carnoso-membranaceo, convexo dein expanso, glabres- 7 cente, gilvo, margine recto, levi, vel vix sulcato, orbiculari vel reni- formi, 2-5 m. m. lalo; lamellis gilvis, sinuato-adnexis, leviter LA ri. 126 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. confertis, inæqualibus, acie integris, interstitiis levibus ; stipite excentrico, curvato, gracili, castaneo, pruinuloso, vix 1 m.m. longo, Fm. m. crasso, æquali; cystidiis nullis; sporis ovatis, inferne apiculatis, (6-7 X 34), hyalinis ; pellicula nulla. Espèce voisine de M. ramealis M. ISABELLINUS Pat. nov. sp. Sur petits rameaux morts, aux environs de Quito. Février. M. pileo molli, resupinato-reflexo, reniformi, glabro, levi, isabellino, opaco, tenui, 5-14 m. m. lato, margine integro; stipite brevissimo (1 m. m.), sublaterali, concolori, sub lente pruinoso ; hymenio gilvo-aurantiaco ; lamellis paucis (5-10), crispatis, acie integris, attingentibus utrinque attenuatis, distantibus, {m.m. latis, siccis, nonnullis brevioribus immixtis, lamellulis vel venis minus elevatis concentrice junclis; sporis hyalinis, fusiformibus,apice obtusis, inferne acutis (15 X 5 y), guttulatis ; contextu parenchymatico non gelatinoso ; pellicula nulla. Var.: pileo integro, orbiculari ; lamellis rectis, minus venoso- connexis ; slipite excentrico, definite infero, brevissimo albo- pruinoso. Sur le tronc d’un Hyrtus. Cotocollao. Février. Androsaceus Pat. À. FERRUGINEUS Berk. Lond. Journ. Bot. II. p. 630. Sur le bois mort. San Nicolas (prov. de Pichincha), entre Quito et Seminario mayor. Février, octobre. À. vuzGaris Pat. — Marasmius androsaceus Fr. Epicr.385 Sur feuilles pourries. Pululahua. Février. Lentinus Fr. L. CALVESCENS Berk. Dec. n° 536. Sur bois mort. San Nicolas. Octobre. Pleurotus Fr. PL. NIGER Fr. Elench. I. p. 29. Sur tronc d'Euphorbia. Seminario mayor. Avril, PL. ALBO-NIGER. Pat. n. sp. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR . 127 En troupes serrées sur petits rameaux moris. Environs de Quito, Cotocollao. Février. PI. Pileo tenui, membranaceo,3-5 m. m. lato, primo globoso dein cupulari expanso, pendulo, vertice in stipitem brevem attenuato, disco tenui adfixo, strialo-plicato, pulverulento, postice hispidulo, argenteo-cinereo, plus minus brunneo aut fusco, margine albo ; «E'cula floccosa, tenui; contextu hyalino, ex hyphis gelatinosis . composito ; lamellis angustis, inæqualibas, e centro radiantibus, subdistantibus, atris, acie inlegris, cinereis; basidüs . clavatis (25 xX 52); eystidiis nullis; sporis hyalinis, levibus, cylindraceo- oyalis, curvulis, utrinque obtusis (8 X 3 x). Espèce très voisine de P. niger, elle en diffère par sa couleur et la forme de ses spores. PL ? rozucozus Pat. et Lagerh. nov. sp. A la face inférieure des feuilles vivantes d’un arbre indéterminé. San Jorge. Juillet. Foliicolus, parasiticus, pendulus. Maculis amphigenis, arescendo dealbafis,subcircularibus, 1 €.m.latis,fusco-marginatis : pileolis hypo- phyllis, minutissimis ee mn. m. diam.), paucis, resupinalis ; pagina hymenifera convexa, rufo-brunnea, ambitu sinuoso ; lamellis paucis, simplicibus, crassiusculis, acie obtusis, e puncto excentrico radian- tibus ; basidiis sporisque non visis ; pagina dorsali concava, sterili, villosula, brunnea ; stipite brevissimo, superne excentricè adfixo. Dictyolus Quel. D. casraEUS Pat. nov. sp. Sur brindilles pourries. Rio Machangara près de Quito. Février. D. pileo carnoso-elastico, minuto(1-5 m m. lato), pendulo, reni- formi, glaberrimo, castaneo-rufo, margine pallidiore, integro aut lobato, reflexo ; stipite noduliformi, laterali, brevissimo ; hymenio concolore ; lamellis paucis, strictis, crassis, coriaceis, acie obtusis, ramulosis, venoso-connexis; contextu rufo, elastico; sporis non visis ; cystidiis nullis. Laschia Fr. L. AGaRICINA (Mig.) Pat. Journ. Bot. 1887. p. 228, — Exidia Mig. FI. Chil. VIL f. 11. — Hirneola Mig. Sylloge. y LE L 128 N PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Sur brindilles. Environs de Quito. Janvier. L. azBa Berk, et Curt. Cuban fungi n° 333. Petits rameaux morts : Sayansi, prov. de Azuay, à 2.700 mètres d'altitude (A. Rimbach) ; environs de Quito, Rio Machangara, cratère de Pululahua ; sur tiges de Chusquea : Pichincha. Janvier, juin. L. pENxsiis Berk. et Curt. Cuban Fungi, n° 332. Sur tronc de Baccharis oblongifolia entre Quito et Seminario mayor ; sur brindilles, environs de Quito, Rio Machangara, Panecillo. Février. Panus Fr. P. eucrammus (Mig.) Fr. Nov. Symb. p. 40. — Lentinus Mts. Cuba p. 414. Sur les troncs Balao près Guayaquil. Février (Eggers). Crepidotus Fr. C. Quitensis Pat. nov. spec. C. pileo tenui, membranacco, 4-6 m. m. lato, sessili,"resupi- nalo dein reflexo, reniformi vel cupulalo, primitus albo, postremo brunneo, margine fusco, integro vel lacerato, membranà albä, byssoideà cincto, glabro, levi ; contextu tenui, albo, non gelatinoso ; lamellis angustis, confertiusculis, e puncto centrali radiantibus, fusco-brunneis, interstitiis levibus ; eystidiis nullis ; sporis globosis, minutissime verrucosis, hyalinis dein brunneïs, 5-6 2 latis. Polyporus Fr. P. BruMALIS Fr. Syst. Mve. [. p. 348. Sur le bois mort. Canzacoto. Juillet. P. varius Fr. Syst. Mye. LE. p. 352. Vieux troncs. Canzacoto. Juillet. P. TRICHOLOMA Mtg. Cuba. p. 411. Sur le bois mort. Pululahua, Balao (Eggers). Février. P. LACERATUS Berk. Exot. Fung. p- 392. Vieux troncs. Quito, Pululahua. Avril. P. Friesit KI. in Fr. Epier. p. 480. Troncs pourris. Gualea (R. Riofrio). Janvier. P. Brauxit Rab. Fungi. Europ. n° 2005. Vieux troncs. Canzacoto. San Jorge. Juillet. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 199 Obs. — Cette espèce n'était connue jusqu'ici que par des spéci- mens récoltés sur du bois pourri dans les serres en Belgique, à Berlin et en Italie ; nos échantillons sont identiques à ceux d'Europe: chapeaux sessiles, épars ou imbriqués, durs et cornés sur le sec, couverts d’une croûte sillonnée, glabre, brun-châtain, dorée à la marge; hymenium jaune de chrôme doré, tubes et tissu pâles ; eystides incolores, cylindriques, rugueuses, obluses au sommet, saillantes, mesurant 16-25 X 10 . P. GuALEAENSIS Pat. nov. sp. Sur bois mort. Gualea, prov. de Pichincha (R. Riofrio). Janvier. P. pileo flabelliformi, tenui, coriaceo-membranaceo, pellucido, longitudinaliler striato-plicalo, 2-3 cm. longo, margine profunde inciso-lobato, glabro, fulvo, postice in stipitem cylindraceum, brevem Ge { c. m.) inferne nigricantem, basi in discum dilatatà, attenuato : hymenio radiatim plicato, postice marginato ; poris albis, minulissimis, angulosis. P. Baccuaripis Pat. nov. sp. Sur troncs de Baccharis oblongifolia. Rio Machangara, Cotocollao. Janvier. Février. P. pileo 5 cm. alto, suberoso-lignoso, turbinalo-conico, vertice adfixo, pendulo, dense pectinalo-sulcato, primitus flavo, velutino- molli, dein cinnamomeo-nigricante, glabro induratoque ; contextu fulvo-ferrugineo tenui (vix 3 m. m. crasso), crustulà rigidà tecto ; tubulis longissimis (usque 5 cm.), tenuissimis, stralosis, fulvo- cinnamomeis ; hymenio convexo, orbiculari, flavo fusco purpuras- cente margine obtuso, 3-6 cm. dia. ; poris rotundis, minutis, nudo oculo vix conspicuis, dissepimentis tenuibus, integris ; cystidiis nullis ; sporis ovalis, levibus, hyalinis (6-7 X 4-5 ). Var. : pileo resupinato. Pululahua. Espèce voisine de P. peclinatus, P. conchatus, etc. Ganoderma Krst.… G. appLanaTuM Pers. Obs. 2. p. 2. (Boletus); — Fomes Fr. Sur vieux troncs d’Euphorbia. Seminario mayor. Avril. Poria Pers. P. incaRNATA Fr. Syst. Myc. [. p. 3178. Jardin botanique de Quito. Avril. 9 A pères ATP NUE 130 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. P. niripa Fr. Syst. [. p. 3179. Bois mort. Pululahua: Février. P. sazmonicoLor Berk. et Curt. Grev. I. p. 53. Vieux bois. Milegalli. Juillet. P. vaporaria Fr. Syst. Myc. [. p. 382. Sur vieux troncs de Piper Kunthii. Cotocollao. Février. P. conricoLa Fr. Syst. Myc. L. p. 385. Sur écorces. Pululahua. Février. Favolaschia Pat. F. rHipiiuM (Bk.) Pat.— Polyporus Bk. dec. of Fungi no 124 ; Favolus Mig. Guy. n° 394; Glæoporus Speg. Bois mort. Pullulahua. Février. F. SuBPULVERULENTA (B. et C.) Pat. Polyporus B. et C. Journ. Soc. Lin. X. p. 306. Cotocollao. Février. Merulius Hall. M. Rurus Pers. Syn. p. 498. Bois pourri. Jardin Bot. de Quito. Avril. M. corium Fr. Hym. Eur. p. 591. Sur pelits rameaux pourris. Canzacolo, Milegalli. Juillet. | M. porinoines Fr. Syst. Mye. I. p. 327. | Sur écorces. Environs de Quito. Février. Porothelium Fr. P. Cusexse Berk. et Curt. Cub. Fung. n° 338. Rameaux morts. Pichincha. Juin. P. cINEREUM Pat. nov. sp. Sur écorces pourries. Cratère de Pululahua. Février. P.effusum, tenue, 3-5 em. latum, Îloccoso-pulverulentum, cinereo- violaceum, margine sinuoso, albido, stricto, ubique matrici adna- tu; verrucis confertis, minulis, primo globosis et clausis, dein apertis, cupuliformibus, extus pruinosis, pallidè cinereis, contextu coriaceo ; hymenio levi, brunneo ; basidiis clavatis, hyalinis (20-25 X 8-02) ; sporis hyalinis, ovoideis, levibus (8-9 X 5y), intus gra- nulosis. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 131 P. TENUE. Pat. nov. sp. Sur bois mort. Cratère de Pululahua. Février. P. effusum, tenerrimum, floccosum, albidum, — - { cm. latum, immarginatum ; verrucis miputis (130-160 diam.) globosis, brun- neis, pellucidis, leniter prominulis, intus glabris, brunneo-pallidis, extus villosis, nonnullis hyphis hyalinis radiantibus, 2-32 latis, basim versus adfixis suffultis ; basidiis clavatis, 154 longis; sporis levibus, hyalinis, subglobosis (4 X 3u). 1-guttulatis. Solenia. S. FASCICULATA Pers. Myc. Eur. I p. 335. Sur bois pourri. Cratère de Pululahua. Février. S. ANOMALA (Pers.) Fr. Hym. Eur. p. 596. — Peziza Pers. Obs. I. p. 29. Petits rameaux morts. Pululahua. Février. Hydnum Lin. H. MELasTOu« Pat. nov. sp. A la base d’un tronc de HMelustoma. Pululahua. Février. P. carnoso-gelatinosum, late effusum, immarginatum, sulfureum ; aculeis longis, fasciculatis, subulatis, pruinà olivaceo-branneà cons- persis; sporis ovalis, levibus, luteo-olivaceis (6-1 X 35); mycelio floccoso-grumoso, sulfureo. Caro lutea. Espèce voisine de A. luteo-carneum Secr. et de H. Henningsii Bres. ; elle diffère de la première par ses spores colorées et de la seconde par son tissu plus mince, ses aiguillons beaucoup plus allongés, etc. | H. farinaceum Pers. Syn. p. 562. Sur bois pourri. Pichincha. Juillet. Irpex Fr. 1. canescens Fr. Epicr. p. 522. Sur bois mort. Seminario mayor, Pululahua. Février. I. obliquus Fr. EL. p: 141. Bois mort. Rio Machangara près Quilo. Février. 132 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Odontia Fr. 0. Pruni Lasch. in Raberh. exs. no 1514. Trones de Prunus salicifolia. Environs de Quito. Février. ° O. fimbriala Pers. Obs. F. p. 88. Sur Baccharis oblongifolia. Environs de Quito. Février. Kneiïffia Fr. K. sETIGERA Fr. Epicr. p. 529. Sur écorce. Pululahua, Canzacoto. Mars, juillet. K. TENUIS Pal. nov. sp. Sur écorce. San Jorge. Juillet. K. resupinala, effusa, tenuis, matrici arele adnala, 1-5 cm. longa, albida, vix ochraceo-lincta, margine stricto, sinuato, nudo, albo- pulverulento ; contextu tenui, filamentoso, hyalino ; setis numerosis, cylindraceis, apice obtusis (200 X 252), albidis, rigdulis, steri- libus, ex hyphis hyalinis sœpe incruslalis, subparallelis compositis ; basidiis clavatis (20 X 8) apice obtusis, 2-4 sterigmalicis ; sporis hyalinis, levibus, cylindraceo-curvulis, utrinque obtusis, guttu- latis (13 ou). K. Typnæ Fuckel Symb. p. 27 (Corticium). , Tiges pourries de Chusquea. San Jorge. Juillet. Obs. — Plante mince, étalée, d’abord orbiculaire puis allongée, blanche, pulvérulente, puis alutacée et sétuleuse ; soies pseudo- parenchymaliques, stériles ; basides claviformes ; spores? L'aspect et la constitution de ce champignon sont identiques aux spécimens européens croissant sur Typha et Carex. Skepperia Berk. S. ANDINA Pat. Bull. Soc. Myc. 1893, tab. I. Sur Bülineria globrescens. Rio Machangara. Mai. Stereum Fr. St (?) Leveizzeanus Berk. Hook.Kew.Misce.f, p.238 (Corticium). — Slereum roseo-carneum Schw. Car. n° 1031. Malachodermium Fr. Nov Symb. p. 112. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR.. 133 Brindilles de Mimosa Quitensis, de Barnadesia. Cotocollao, Pulu- lahua. Février. St. glabrescens B. et G. Cub. Fung. n° 391. Sur bois mort. Gualea (R. Riofrio). Janvier. Asterostroma Mass. A. muscicoLum (B. et C.) Mass. — Hymenochæte B. et C. Guban Fung. n° 425. Brindilles pourries. Entre Quito et Seminario mayor. Février. — Spores globuleuses (4-5: de diam.), légèrement aspérulées ; rayons longs de 25-50, épais de 3-4u à la base. À. ANDINUM Pat. nov. sp. Sur la terre humide. Environs de Quito. Janvier. Resupinatum, latè effusum, fragillimum ; subiculo tenui, fulvo; hymenio albo-incarnalo ; sporis globosis vel subglobosis (6-7 X 5), hyalinis, levibus ; radii hypharum stellatarum, longissimi (76-100u), fulvo-palhidi, 7-10 crassi (versus basin), simplici, vel subinde ramulosi. Espèce distinctive de ses congénères par les grandes dimensions des hyphes étoilées. Aleurodiscus Rab. A. CROCEUS Pat. nov. s. Sur rameaux de Melastoma. Février. Erumpens, cupuliformis, orbicularis vel elongatus, plus minus sinuosus, carnoso-Coriaceus, margine recto, inflexo, ciliato ; paginà externà albà, villosà ; hymenio levi plano vel concaviuseulo, croceo- aurantiaco, pruinà albà consperso ; basidiis longissimis (140 X 25u), clavalis, oblusis, sterigmata 4, valida (25 X 5) gerentibus, pilis hymenicis apicem versus multispinosis intermixlis ; sporis globoso- ovoideis, hyalinis, levibus dein asperulis (25-28 X 20u); contextu carnoso, croceo, inferne albido. Les poils de la face externe du champignon sont échinulés sur toute leur partie libre, il en est de même de ceux qui forment les cellules stériles de l'hyménium ; la coloration safranée est limitée à la zone fructifère : elle est occasionnée par une matière huileuse qui parail renfermée exclusivement dans les basides. Espèce voisine de À. amorphus et de A. Oakesii. 134 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Corticium Fr. C. ARACHNOIDEUM Bk. Outl. p. 273. Sur des mousses à terre. Entre Quito et Seminario mayor. Février. C. PELLUCIDUM Pat. nov. sp. Rameaux morts. Cotocollao, Pichincha, Pululahua. Février, mars. Effusum, omnino resupinatum, orbiculare, tenue, pellucidum, carnoso-tremellosum ; margine adnato, strigoso-fimbriato, albo, evanescente ; hymenio pruinoso, non rimoso, fulvo-albido ; LA cm. diam. , — mm. erasso ; cyslidiis nullis ; basidiis clavatis, 4 sterigmaticis (30 X 10); sporis ovoideis, intus granulosis, levi- bus, hyalinis, (13-16 X 7-8y).. ConTicium CHUSQUEÆ Pat. nov. sp. Tiges mortes de Chusquea. San Jorge. Juillet. C. latissime effusum, undique adnatum, tenuissimum, albido- luteolum, floccosum, siccum, margine indistincto, floccoso ; super- ficie sub lente sparse aspero-tomentoso ; eystidiis hyalinis, longis- simis (150-200 X 12»), transverse pluriseplatis, extus rugosis ; basidiis fasciculatis, hyalinis, 4-sporis (30 X 6y); sporis ovoideis, hyalinis, levibus, vix curvulis, {-gultulatis (10-11 X 3-4y). Hypochnus Fr. H. EripayLLus Hers, (Athelia). Sur feuilles mortes, à terre. Cotocollao. Février. Coniophora Fr. C. puTEANA Fr, Hym. Eur. p. 657. Sur de vieux tonneaux. Quito. Avril. Tomentella (Pers.). T. ocuRacEo-viripis Pat. nov. sp. Sur le bois pourri, les mousses arboricoles, Quito, Gotocollao. Février. T. effusa, tenuis, pulveracea ; pallidè ochraceo-viridis ; hyphis hyalinis (sub lente) vel dilute ochraceis, ramosis, septatis, 8-10 latis, laxissimè intricatis ; basidiis in apice ramorum, cylindraceis, sms. Sn 0h te éme md se ms nn bal ME D à-é CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 135 superne rotundatis (20 X 10), sterigmata quaterna gerentibus ; sporis globosis (8-0 diam.), eximie aculealis, dilutissime ochraceis. Hymenochæte Lev. H. unicocor B. et C. Cub. Fung. n° 431. Sur brindilles pourries. Environs de Quito. Février. H. Aspera Berk. et C.Cub. Fung. n° 420. Sur un vieux tronc. Milegalli. Juillet. Cyphella Fr. C. vizzosa (Pers.) Krst. Myc. Fenn, 3, p. 325. Brindilles pourries. Rio-Machangara, Pululahua. Février, mars C. GRISEo-PALLIDA Weinm. Ross p. 522. Sur écorce de Baccharis oblongifolia. Pichincha. Mars. C. muciGENA (Pers.) Fr. Hym. Eur. p. 663. Sur les mousses. Environs de Quito. Février, C. muscicoLa Fr. Hym. Eur. p. 663. Sur les mousses. Environs de Quito. Avril. C MarBrancuet Pal. Tab. An. fung no 466. Feuilles et brindilles pourries. Rio-Machangara. Février. Phæocyphella Pat. PH. CHusQuEÆ Pat. nov. sp. Tiges pourries de Chusquea. San Jorge. Juillet. P subiculo tenui, longitudinaliter valde elongato, tomentoso, rufo-brunneo, ex hyphis brunneis, gracilibus (32 crassis), levibus, formalo ; cupulis numerosis, dense gregariis, e globoso urceolatis, pendulis, deorsum attenualis, albidis dein fulvellis, extus villosis (pilis brevibus, gracilibus, dilute brunneis), 3 mm. longis, margine integro ; hymenio rufo ; sporis ovoideis, brunneis, levibus (8 X 6). PH. FARINOSA Pat. nov. sp. Sur bois dénudé pourri. San Jorge. Juillet. P. dense gregaria ; subiculo nullo ; eupulis sessilibus, urceolato- subeylindraceis, pendulis, 4 mu. longis, extus albo-farinosis, per hyphas breviusculas, cylindraceas, velutinis; margine integro, obtusc, recto ; hymenio levi, rufo-brunneo ; sporis ovatis, levibus, pallidè brunneis (10 X 6-7), guttulalis. 136 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. PH. EUPHORBIÆCOLA Pat, nov. sp. Ecorce d’Euphorbia. Pululahua, Canzacoto. Mars, Juillet. P. dense stipata ; cupulis furfuraceo-villosis, e globoso cylindra- ceis, sæpe obliquis, — - 1 mm. longis, candidis, dein rufulis, e subi- culo continuo, tomentoso, orbiculari, 5-10 mm. diam. _ mm. crasso, fusco-brunneo, oriundis ; sporis subglobosis, levibus (5 X 6u), pallidè fulvis. Physalacria Peck. Pa. Orinocensis Pat. et Gail. Bull. Soc. Myc. Fr. 1887, tab. XIIT, fig. 3. Var. Andina. En troupes sur le bois mort. Pululahua. Février. Diffère du type par son réceplacle régulièrement acuminé vers la partie supérieure et non ovoide subglobuleux. Clavaria Fr. C. FALCATA Pers. Comm., tab. [, f. 3. Sur la terre entre les feuilles. Pichincha. Avril. C. suncea Fr. Syst. Myc. I, p. 479. Sur feuilles et brindilles pourries. Pululahua. Février. C. RoSEA Fr. Syst. Myc. I, p 482. A terre entre les feuilles mortes. Pululahua. Février. B. — Hétér obasidiés Septobasidium Pat. S, ALBIDUM Pat. nov. sp. Sur tiges de Piper Kunthii, Salvia torluosa, Prunus salicifolia, Melastoma, elc. Cotocollao, vallée de Chilo. Février, juillet. S. resupinatum, effusum, 5-8 em. longum, albidum ; hymenio levi vel rimoso, pruinoso ; margine slriclo, tenui, albo-pulverulento ; contexiu fibroso, rufo, 2-3 min. crasso, ex hyphis brunneis, seplalis, levibus, 4x erassis, composito ; basidiis versus apicem hypharum oriundis, primitus ovoideo-clavatis, unicellularibusque, dein elon- galis, clavatis, superne obtusis, inferne atlenuatis, rectis vel cur- CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. - 131 vulis, 3-septatis, hyalinis (50-60 X 10-15), in sterigma unicum (20-25 X 4u) desinentibus ; sporis globosis dein elongato-curvulis, inferne attenuatis, hyalinis, levibus (25 X 6-7u). Auricularia Bull. A. PROTRACTA Lev. Champ, exot. p. 218 (Exidia). Sur écorce, Balao. Janvier (Baron Eggers). A. EupnorBiÆcoLa Pat. nov. sp. Sur tronc d'Euphorbia, Pululahua. Février. A. sparsa, pendula cupuliformis, vertice in stipitem brevem (5 mm.) attenuata, 15 mm. diam., extus rufescente-grisea, brevis- sime velutina (pilis erectis, simplicibus, hyalinis vel rufescentibus, cylindraceis, apice attenualis 50-100 X 7-10), venis flexuosis, radiantibus, strictis e mm. crassis), numerosis, ramosis, anasto- mosantibusque, hirsutis, undique tecta ; hymenio concavo, levi (nec plicato, nec venoso), purpureo-atro, pruinà densà, albà, consperso ; contextu ! mm. crasso, gelatinoso ; sporis hyalinis, curvulis, utrin- que obtusis, guttulatis, 16-18 X 5-72. Obs. — Espèce voisine de la précédente, mais bien distincte par son chapeau couvert de crêtes fines el saillantes. Platygloea Schroët. P. Cissr Pat. nov. sp. Rameaux secs de Cissus rhombifolia. Pululahua. Mars. P. receptaculis minulis, effusis, applanatis, 1-2 mm. longis, super- ficialibus, sparsis, gelatinosis, albis; contextu ex hyphis hyalinis, gracilibus, 2-34 latis, longissimis, composito ; basidiis cylindraceis, apice obtusis, inferne attenuatis, 3-septatis (100-130 X 8-10), ad sepla constrictis ; sterigmalibus longis, filiformibus ; sporis hyalinis, reniformibus, intus granulosis, ulrinque apiculatis (30 X 8x). Germinatio generis. P. succiNEA Pat. nov. sp. Rameaux morts de Melastoma. Pululahua. Février. P. receptaculis gelatinoso-coriaceis, flavo-aurantiacis, pellucidis, orbicularibus, plus minus sinuosis, liberis, applanatis, puncto dor- sali adfixis, { cm. latis, 1 mm. crassis ; hymenio venoso-plicato ; basidiis cylindraceis, 2-3 septatis, ad sepla constrictis (40-50 X6y); 138 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. sterigmatibus filiformibus, 15-202 longis ; sporis ovoideis, hyalinis (10-12X 8u), levibus ; germinatio generis. P. cARNEA Pat. nov. sp. Brindilles pourries. Pichincha. Juin. P. receptaculis superficialibus, orbiculariter effusis, margine sinuoso, plano-convexis, sessilibus, puncto dorsali adfixis, succineo- roseis, gelatinosis, em. latis; hymenio venoso ; basidiis linearibus, elongatis (90X3u), 3-septatis; sterigmatibus brevibus (5-12y) ; sporis ovoideis, hyalinis, intus granulosis (10X5y); germinatio generis. Tremella Fr. - TR. NUCLEATA Schw. Carol, n° 1442 ; Næmatelia Fr. Sur bois pourri. Environs de Quito. Février. TR. INCONSPICUA Pat. nov. sp. Bois mort. Environs de Quito. Février. Tr. minutissima (250-3504 lata), rotundata, gregaria, sæpe con- fluens, pallide cinerea, subhyalina, maculam cineream, 1 em. lon- gam efficiens ; contextu hyalino ; basidiis periphericis, globosis vel pyriformibus, pedicellatis (10xX7-8:), longitudinaliter cruciatim septatis, 4 sterigmaticis; sporis globosis, hyalinis, 1 guttulatis, Ou diam. TR. PULULAHUANA Pat. nov. sp. Sur bois pourri. Cratère de Pululahua. Février. Tr. effusa, tenuis (2-3 cm. long, 1 mm. crassa), levis, ochraceo- brunnea, subceracea, parum gelatinosa ; basidiis immersis, ovoideo subglobosis, 2-4 crucialim septatis (20-10u); sporis hyalinis, levibus, ovoideis, leniter curvulis (10-12X5-6u). Obs. — Une coupe transversale montre que les parties profondes de cette plante sont constituées par des filaments très grêles, serrés, peu gélatineux et dirigés horizontalement ; vers la zône moyenne, ces filaments se redressent peu à peu, deviennent verticaux et for- ment un pseudoparenchyme qui renferme vers sa partie supérieure l’assise des basides et qui est parcouru par des hyphes vasculaires dirigées parallèlement aux filaments dressés ; ces hyphes vasculaires viennent aboutir à la surface de la plante sans faire saillie au dehors, elles sont larges de 5-64, leur paroi est mince et incolore CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 139 et leur contenu est brunâtre; habituellement cylindracées, on peut en observer de noduleuses, mais elles sont toujours simples et paraissent privées de cloisons. Exidia Fr. E. ALVEOLATA Pat. nov. sp. Sur écorce. Cotocollao. Février. _ E. resupinata, effusa, 3-4 cm. longa, 2 cm. lata, pellucida, pal- ladè fuliginosa, + mm. crassa, membranacea, leviter gelatinosa, subtus glabra, levi ; hymenio irregulariter alveolato, non glanduloso; basidiis hyalinis, ovoideis, cruciatim 4-septatis (17X10u) ; sporis hyalinis, cylindraceis, leniter curvulis, utrinque obtusis, intus gra- nulosis (12X5y); contextu hyalino, gelatinoso; margine acuto, sinuoso. Obs. — Cette plante a des analogies avec Ulocolla-saccharina, mais elle en diffère par son réseau hyménien analogue à celui d’'Auricularia (Laschia Fr.) tremellosa. Heterochæte Pat. H. Livipa Pat. nov. sp. Sur branches mortes d’Ilex scopulorum. Vallée de Chillo. Juillet. H. resupinala, tenuis, arctè adnata, late effusa (10 X4 em.), sicca, livido-ochracea, rugosa plus minus sinuosa, margine 3-5 mm. lato, rufulo ; selulis rigidis, crassis, difformibus, cylindraceis, apice, truncatis sæpe excavalis, favinosis, À mm. allis, in soros irregula- riter sparsos congeslis; interstitiis levibus, glabriusculis ; basidiis ovoideis (16-20X 10y), 2-4 sterigmaticis, hyphis filiformibus, hya- linis, simplicibus vel ramosis immixtis ; cyslidiis (!) paucis, hyalinis, lanceolatis (50-60X8-104), ex imis partibus fungi oriundis ; sporis hyalinis, cylindraceo-curvulis, apice obtusis (12-14X5-62). H. minura Pal. nov. sp. Brindilles à terre. Pululahua. Février. H. resupinala, orbicularis, sparsa, 2-15 mm. diam., alba, tenuis, farinosa , margine nullo; setulis numerosis, sparsis, ereclis, fluxuosis, mollibus, cylindraceis, pruinosis, albidis (200-450 x 30-602) ; hymenio pulverulento, basidiis ovoideo-globosis, longitu- Gr te US nd C'ÉR d hé MR PS AE Sd: L À É 4 NIET Lol dede fr 7. Dé LR 140 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. dinaliter cruciatim 2-4 seplatis (20X 134) ; sporis ovoideis, renifor- mibus, guttulatis (16-18 X5-6u). Cette espèce ressemble à Hydnum farinaceum. H. KkNEIFFIOPSIS Pat. nov. sp. Sur bois mort. San Jorge. Juillet. H. resupinata, arctè adnata, tenuis, sicca, late expansa, rimosa, albido-ochracea, margine albo-pulverulento, evanescente ; setulis numerosis, granuliformibus, brevibus, crassiusculis (80-100 x 404) albidis, obtusis, apice pilis eystidiformibus aculis, rugosis, crassis, fimbriatis; basidiis 20X10, 4-seplatis; sporis hyalinis, ovoideo- curvulis, 10X 5. H. ocHRAcEA Pat. nov. sp. Sur vieux bois. San Jorge. Juillet. H. resupinata, adnata, late effusa, sicca, ochracea, margine aibo- pulverulento, evanescenti; setulis numerosissimis, mollibus, con- fertis, longiusculis (230-330X 30-60), cylindraceis, albidis, apice cystidiis hyalinis, rugosis, acutis (30-35 X6-8y) ciliolatis ; basidiis ovoideis, 4 septalis (16-20 X 13) ; sporis hyalinis, ovoideo-curvulis, intus gultulatis (13-15X 54). H. Livino-Fusca Pat. nov. sp. Sur différentes écorces. Rio Machangara. Février. H. resupinata, incrustans, adnala, crassiuscula, latissime effusa, coriaceo-subgelatinosa, cinereo-fusca, margine lato, fusco, membra- naceo ; setulis sparsis, minulis, obtusis, subhyalinis (150 X40-50), hymenio pruinoso ; basidiis ovato-clavatis, 2-4 longitudinaliter sep- tatis (25-30x 12-154); sporis ovoideis, sub rectis (20-24X 10) ; (20-24X 10») ; conidiis globosis, hyalinis, 10u latis. H. AzBIDA Pat. nov. sp. Sur du bois décortiqué. San Jorge. Juillet. H. resupinata, incrustans, adnata, crassiuscula, immarginata, late effusa, albida, gelatinoso-coriacea, opaca : setulis minutis, sparsis, albis, apice aculatis, cystidiis acutis ciliolatis (100-120 X30u) ; hymenio pruinoso, albo; basidiis ovoideis, #4 septatis (15X 12y) ; sporis hyalinis, ovoideo-curvulis, guttulatis (16 X6y). Sebacina Tul. S. GLAUCA Pal. n. sp. Rameaux morts. Pichincha. Mars. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. ax S. Effusa, incrustans, non rimosa, membranaceo-gelatinosa, 3-4 cm. longa, 1 em. lata, tenuissima (120 y crassa), glauco-cinerea, contextu hyalino, pellucido ; basidiis globosis dein ovatis (12X 10), longitudinaliter cruciatim septatis, sterigmatibus aequi longis ; sporis hyalinis, curvulis (15 X 6 »). Espèce voisine de S. cæsia Tul., mais plus mince, plus opaque et moins gélatineuse. S. HIRNEOLOIDES Pat. n. sp. Sur branches sèches. Pichincha. Juin. S. sessilis, cupuliformis, resupinata, tenuis, margine involuto, 3-0 m.m. lata, sparsa aut confluens et tunc plagas latas incrustanrtes, margine libero, efficiens; pagina externa glabra vel pruinosa, albida; hymenio vix gelatinoso, cinereo pruinoso, levi; contextu tenui, péllucido. Basidiis globosis (18-20 X 15 4) 4 septatis, hyphis sterilibus filiformibus longioribus, immixtis. Sporis non visis. Gette plante ne devient jamais franchement gélatineuse sous l’action de l'humidité. Sirobasidium Lagerh. et Pat. S. ALBIDUM Lag. et Pat. in Morot. Journ. Bot. 1892. Sur l'écorce d’un arbre indéterminé. Pululahua. Février. S. SANGUINEUM. Lag. et Pat. loc. cit. Sur l’écorce de Zarnadezia spinosa. Pululahua. Février. Dacrymyces Fr. D. Deciquescens Bull. t. 455 fig. 3 (Tremella). Sur rameaux morts de Myrtus arrayan. Pullulahua. Février. Ceracea Cragin. C. LacerHEIMIt Pat. nov. sp. Sur le bois pourri de divers arbres: Chusquea, etc. San Jorge. C. effusa, omnino resupinata, lenuis, ceracea, vix gelatinosa, 2-5 cm. longa ochracea, margine stricto, albo, sericeo ; contextu albo, ex hyphis confertis, ramosissimis, crassis, nitentibus, leviter gelatinosis composito ; hymenio ochraceo, ex hyphis subgelatinosis, 5-6 # latis, guttulatis, 2-3 ramosis, apice in basidium cylindraceum, furcatum (40-60 X 9 y), desinentibus formato; sporis hyalinis, levibus, ovoideis, apice obtusis, inferne attenuatis, medio 1 septatis, leniter constrictis (10-12 X 5 u). à 142 M. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Calocera Fr. - C. coRNEA Fr. Hym. Eur. p. 680. Sur bois pourri à terre. Pululahua. Février. GASTÉROMYCÈTES. Cyathus Hall. C. vermicosus Bull., t. 488, f. 4 (Nidularia); — Cyat. olla Pers. Sur la terre. Jardin botanique de Quito, Pichincha. Juin. C. Byssisepus (Jungh.) Tul. An. Sc. Nat. 1844, I, p. 71. Bois pourri. Cordillère Orientale, prov. de Azuay. Décembre (A. Rimbach.) Hydnangium Wallr. H. SoperstTRomn Lagerh. nov sp. Quito, Panecillo. Février, mars (Leg. Soderstrom), dans le sol, sous des Eucalyplus. H. globosum vel semiglobosum, valde gibbosum, superne rotun- datum, inferne subplanum, basi attenuata, brevia, instructum 3-4 em. latum ; peridio tenui, evanescente, carneo-rufo ; gleba pal- lidè albo-carnea ; cellulis sinuosis, minutis (+ - 1 mm. longis), vacuis, parietibus majusculis, e basi radiantibus ; basidiis subcylin- draceis, hyalinis, gultulatis, 2-sterigmaticis (10 X 8-10); cysti- diis nullis; sporis globosis, pallidissime fuscis, 12-15y, latis, echi-: natis, verrucis obtusis, brevibus, crassiusculis. Cette espèce ressemble beaucoup à Æ. carneum Wallr., mais elle en diffère par ses spores plus grosses, à verrues épaisses, courtes et obtuses. MYXOMYCÈTES, Reticularia Bull. R. LycoperDON Bull., t. 447, f. 4. : Sur bois pourri. Quito. Juin. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 143 Diachæa Fr. D. Leucopona (Bull.) Rost. Mon. p. 191.— Trichia Bull. Le Sur les mousses, les brindilles, feuilles vivantes, ete. Environs de Quito. Février. Stemonitis Gled. S.rusca Roth. FL Germ. I, p. 548. _ Bois pourri. Cotocollao. Février. Comatricha Preuss. CG. FRiesiana (De By; Rost. Mon. p. 199. __ Brindilles pourries. Cotocollao. Février. CR Hemiarcyria Rost. _ H. cuavara (Pers.) Rost. Mon. p. 267. — Trichia Pers. Bois pourri. Pululahua. Février. eh £ Arcyria Fr. A. micrrara Schw. Am. n° 2350 (Slemonilis); — Arcyria Leprieurü Mig. Bois mort. Puente de Chimbo. Août. , A. INCARNATA Pers. Obs. t. v. f. 4, 5. si Bois mort. Pululahua. Février. - A. xuTans Bull. t. 502, f. 3. Vieux troncs. Cotocollao. Février. Physarum Fr. - PH. RUBROPUNCTATUM Pat. nov. sp. Sur feuilles vivantes. Environs de Quito. Janvier. . P. peridiis globosis, mm. latis, griseo-albis vel flavescentibus, stipitatis, granulis minulis, aogulosis, miniato-rubris vel albidis, 25y latis, sparsè conspersis; stipüibus albis, æquilongis, rectis, minute strialis, h;pothallo nullo ; collumella nulla ; capillitio albo, peridio adnalo, valde angulato, granulis calcareis dense repleto, vel 4 hyalino et granulis destituto; sporis subglobosis, 8-104 latis, levibus, _ dilute violaceis. 1 Ceratium A.ets. Ÿ C. mypnorpes A. et S. Consp. Lus. p. 358. # . Sur bois pourri. Pululahua. Février. 2 17 . BAT Médhn - 1 bé ‘ j Lu 4 144 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. PHYCOMYCÈTES. Basidiophora Roze et Cornu. B. ENTospPoRA R. et C. Comp. rend. Ac. Scient. 1869. Sous les feuilles d’un Conyza. Environs de Quito et San Jorge. Juillet. Mucor Michel. M. RaAcEMOSuS Fres. Beitr. Myk. p. 12. Sur des bananes pourries. Environs de Quito. Chytridium A. Braun. Ca. CaLamipococci A. Braun, Uber. Chytr. 1885, p. 5. Sur le Chlamydomonas sanguinea Lag. dans la neige rouge de Pichincha. Mastigochytrium Lagerh. M. Saccarpre Lagerh. Hedwigia 1892, p. 185, tab. XVIII. Parasite sur Saccardia Durantæ. Rio Machangara près Quito. Leptomitus Ag. L. LACTEUS Ag. Syst. p. 50. Dans l’eau croupie à Quito. SCHIZOMYCÈTES. Cladothrix Cohn. C. nicaoroma Cohn Beitr. L. 3, p. 185. Dans de l’eau croupie à Quito. USTILAGINÉS. Sphacelotheca De By. S. Hypropireris (Schum.) de By Morph. Pilze, p.187. — Uredo Schum.; Ustilago Schræt. Dans l’ovaire d’un Polygonum abondant aux environs de Quito et et dans la vallée de Chillo. 4 BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE L ICS 'VE DÉVELOPPEMENT DES PÉRITHÈCES DANS LE CENRE «ASTERINA Da , = Ph a M « "EE È et AT Cd A L CAT: an L M vry LS, R du 7 — & S Le Fr « _ ” d \ Er 2 . | ï é È 4 E : , s ‘ BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE T IX. PL. VIIL or ici S Z ee dus + ï LES KE B p El L'AETEN A Al ES 3 AP A LE D 1 2 “ 1 11 VO à} fi : à" 14 y QE £ SF Gp VFFLLES EST cb A {à ve KA AL RE e { 3 | PIE TS (#) ©) à - : | ) + À À RÉ 1 |} v = € NS N ; & PA: NAS La AR se - a, 6° NPatouillard del. [. SEPTOBASIDIUM ALBIDUM. IV. PLATYGLOEA CARNEA, IT. PLATYGLOEA SUCCINEA. V. CERACEA LAGERHEIMII. IL. — CISSI. VI. HYDNANGIUM SODERSTROMIT. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XV Séance du 9 février 1893 Présidence de M. PRILLIEUX, président. La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la précédente séance est adopté à l'unanimité. La correspondance imprimée contient: 1° Bulletino della Societa botanica ilaliana, fascicules 8 et 9, 1892 et fascicule 1, 1893 ; 2 Nuovo giornale botanico italiano, vol. XXV, 1893, n° 1. M. Costantin expose les résullats des observations qu'il a pu faire, grâce à M. Sabrazès, interne à l'Hôpital Saint-André, à Bordeaux, de divers champignons qui produisent le Favus chez l'homme, la poule et le chien. Il est arrivé à cette opinion qu'il s'agissait là de trois espèces différentes. Le Favus de la Poule se distingue de celui de l'homme non-seulement par l'aspect extérieur de la culture sur différents milieux, mais il présente de grandes spores pluricellulaires incolores qui n'avaient pas encore été signa- lées ni dans le Favus ni dans la Teigne. Dans un cas d’Herpès observé sur la main d'un nommé Buret, dont les préparations ont été envoyées par M. Sabrazès à M. Costantin, on retrouve des grosses spores puricellulaires analogues, mais un peu plus grosses. Enfin M. Costantir a retrouvé de gros éléments pluricellulaires semblables dans des cultures de Teigne que M. Sabou- rand, interne à l'Hôpital Saint-Louis, a bien voulu lui donner. M. Costantin incline à regarder ces gros éléments reproducteurs comme analogues aux chlamydospores des Hypocréacées, en parti- culier à celles de l'Hypomyces Solani. | M. Prillieux lait une communication sur une maladie qui attaque la chicorée étiolée, cultivée en grand à Montreuil, en caves obscures et à la température moyenne de 25 degrés. Dans ces conditions la plante estassez souvent envahie parun mycelium de champignon qui s'épanouit à la surface de la plante et y forme un très léger duvet. Les cultivateurs nomment celte maladie le Minet, ils savent qu’elle préexisle dans les plants que lon prend dans les champs pour les étioler. | Dans le duvet qui couvre les plantes malades se forment des sclérotes, Les caractères du développement de cette maladie sont XVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE DE FRANCE. très semblables à ceux que cause la Sclerotinia Libertiana qui a causé, il y a quelques années, d'importants dommages dans les cultures de haricots précoces d'Algérie. M. Prillieux espère trouver dans le traitement au saccharate de cuivre le moyen de combattre la maladie du Minet. M. Bourquelot présente une note de M. Arnould, pharmacien à Ham : Contribution à la Flore mycologique du Nord de la France. M. Heim fait une série de communications : 4° sur un cas tératologique chez le Boletus scaber, formation d’un pied supplé- mentaire ; 2° sur un curieux champignon entomophyle nouveau, Isaria tenuis ; 3° sur la germination des spores tarichiales chez diverses Empusa. M. Ferry de la Bellonne envoie à la Société un échantillon de Tuber biluminatum sphærosporum , très rare, récolté à Apt (Vaucluse). M. Feuilleaubois envoie plusieurs espèces de champignons récoltés dans la forêt de Fontainebleau : Sistotrema pachyodon, (2 formes) ; Stereum insignitum, Quélet ; Hydnum coralloïides ; Corticium giganteum ; Merulius molluscus, tremellosus (plusieurs formes). Sont présentés comme membres titulaires : M.MESNET, pharmacien à Thouars (Deux-Sèvres),par MM. Jouvance el Labesse. M. Cuevauier (Raphaël), pharmacien, 20, rue de l'Etoile, Le Mans (Sarthe), par MM. Jouvance ct Labesse. M. GarDien (Félix), pharmacien à Le Lude (Sarthe), par MM. Jouvance et Labesse. M. Tauau (Adolphe), pharmacien, faubourg Saint-Michel, Angers (Maine-et-Loire), par MM. Jouvance et Labesse. M. Bourancer (Emile), licencié ès-sciences naturelles, 21, quai Bourbon, à Paris, présenté par MM. Costantin et Matruchot. M. Heim, présenté dans la précédente séance, est nommé membre titulaire à l'unanimité. : PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES, XVII Séance du 9 mars 1898. Présidence de M. PRILLIEUX, président. La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la séance du 9 février est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : 1° Société Linnéenne de Normandie, XVIIe volume (2e sér. 1° vol.) {°° fascicule, Caen, 1892 ; 2 un ouvrage de M. Hazlinsky sur les Sphériacées de la Hongrie. Ce travail imprimé à Budapest en 1892 est en hongrois, il comprend 332 pages et 15 planches. M. Gaillard présente à la Société deux notes, au nom de MM. de Jaczewski, de Montreux, et Magnus, de Berlin. La première com- prend une étude de Pompholyr sapidum Cda et la description d’un Hyphomycète nouveau : le Scolecotrichum Boudieri. L'auteur après avoir fait l'historique du genre Pompholyx, représenté d'ailleurs par une seule espèce, en fait l'étude anatomique sur des échantil- lons qu'il a recueillis en Russie; d’abord hypogé, ce champignon sort de terre et n’y adhère bientôt plus que par sa base ; le peri- dium est simple, il est tapissé par des hyphes ramifiées formant un réseau de veines qui constituent un grand nombre de loges entière- ment tapissées par l’hymenium. Les basides sont pyriformes plus ou moins longuement pédicellées ; les spores au nombre de quatre, rarement cinq, sont presque sessiles, d’abord hyalines et globu- leuses, puis jaunâtres et polyédriques, puis enfin brunes et verru- queuses. Le champignon adulte a l'aspect extérieur d’un Sclero- derma. Le Pompholyx est donc un Gastéromycète; l’auteur le place entre les genres Phlyctospora et Melanogaster. Le Scolecotrichum Boudieri se développe sur les feuilles de Reseda odorata. La note de M. Magnus a pour titre : Sur la dénomination bota- nique des espèces du genre Læsladia Aued. L'auteur fait remarquer que le nom de Læstadia créé par Kunth pour des Composées de l'Amérique méridionale et décrit par Lessing en 1832 a été employé en 1860 par Auerswald pour un genre de Sphériacées. MM. Viala et Ravaz en 1892 dans leur étude sur le Læstadia Bidwellii (EIL.) Viala et Ravaz, ont proposé de changer le nom de Læstadia, appliqué XVIII SOCIÉTÉ MYCOLOLIQUE DE FRANCE. aux Sphériacées, en Guignardia. Or, M. le Dr O. Küntze, en 4891, dans son Revisio generum plantarum avait déjà changé le nom de Læstadia en celui de Carlia. M. le D" Magnus, s'appuyant sur la priorité de cette dernière dénomination pense qu’il y a lieu de dési- gner le champignon du Black-Rot, sous le nom de Carlia Bidwellii (EI.) P. Magnus. M. Viala ignorait le travail du D' Küntze ; après avoir -pris con- naissance de la lettre du Dr P. Magnus, il a consulté M. Saccardo qui lui dit dans une partie de sa lettre : « Je préfère le nom Gui- gnardia parce que le type du genre (Carlia Oxalidis Rabenhort) a été reconnu par Winter pour le Sphærella Depazeæformis (Auers- wald) Saccardo, et non pour un Læstadia (Sy. IX, p. 625.— Hed- wigia, 1886, p. 20). M. Costantin donne ses résultats sur l'étude de la maladie du champignon de couche, il a cherché à résoudre la question de savoir si la maladie peut se déclarer dans les couches neuves, et dans quelles conditions. L’auteur a observé expérimentalement la conta- minalion par infection directe avec les spores du parasite. Mais une cause de la maladie est la présence ües terres anciennes déjà infec- tées (dégobtures) que les champignonistes abandonnent dans les carrières, la main-d'œuvre d'enlévement étant onéreuse. M. Cos- tantin a cherché à rendre ces terres utilisables en les traitant par l'acide sulfureux gazeux après les avoir arrosées. Il a reconnu que cet antiseptique empêchait le développement de la maladie, retar- dait Ja poussée des champignons sains et avec un rendement plus faible. En présence de ce résultat M. Costantin a essayé le Lysol à 2 0/0, l'acide borique et le bisulfite de chaux, ces trois substances donnent de moins bons résultats que l'acide sulfureux gazeux. M. Bourquelot fait remarquer que l’action désinfectante de l'acide sulfureux gazeux doit être rapportée à l'acide sulfurique qui se forme en présence de l'humidité. M. Delacroix présente à la Société une note sur plusieurs cham- pignons parasites nouveaux : Seploria Carrubi, parasite sur feuilles de caroubier; Tubercularia Castaneicola, Hendersonia radicicola et Acrostalagmus niveus sur racines de chataignier ; Myxosporium Coronillæ sur Coronilla Emerus; Diplodina Liqustri, Ramularia onobrychidis, Phyllosticla cicerina. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XIX M. Feuilleaubois a envoyé à la séance les champignons suivants, récoltés dans la forêt de Fontainebleau : Polyporus lucidus Fr. Fomes fomentarius Fr. (échantillons de 0,32 de largeur). Merulius molluscus Fr. Peziza (Sarcoscypha) coccinea Jacq. — (Dasyscypha) bicolor Bull. Stigmatea Robertiani Fr. Sont présentés comme membres titulaires : Mme Bommer, 19, rue des Petits Carmes, Bruxelles, par MM. N. Patouillard et P. Hariot. M. PéQuiN, pharmacien de 1" classe, 50, rue Victor Hugo, à Niort (Deux Sèvres), par MM. G. Bernard et E. Bourquelot. M. Branquier (Raoul), étudiant en pharmacie, 2, rue des Fossés- St-Jacques, à Paris, par MM. À.Gaillard et À. Graziani. MM. Mesnet, Chevalier, Gardien, Thuau et Boulanger, présentés dans la séance précédente, sont nommés membres titulaires. ont publiés en demi-feuilles -ule et réunies ensemble. = DE LA : FONDÉ EN 1885. Has LOMME : IX —#8— 3" FASCICULE. PS 7 ANNÉE 1893 PARIS - AU. SIÈGE DE-LA-:SOCIÉTE 84, Rue de Grenelle, 84. — y 1893 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE PREMIÈRE PARTIE : N. Patouillard et G. De Lagerheim. Champignons de l'Equateur (Pugillus II, suite). PI. J. Costantin... Remarques sur le F'avus de la Poule... A.De Jaczewski. Note sur le Pompholyx sapidum Cda., et le Scolecotrichum Boudierr. ....... P. Magnus..... Sur la dénomination botanique des es- péces dsenre -Lreslodig..VeNTRe G. Bertrand et G. Poirault. Sur les pigments lutéini- ques des Champignons......... NT G. Delacroix... Observations sur quelques formes Be tryhs, parasites des insectes......... id. Espèces nouvelles observées au Labo- ratoire de Pathologie végétale (PI. XI ét MIT) RS TR RS RENE TNRE Em. Bourquelot. Transformation du tréhalose en glu- cose par un ferment soluble : la tré- Aalase KR nes cales ESC ST ee Ed. Bornet..... Notice sur Philibert Picart............ Prillieux et Delacroix. Note sur le Crboria (Shromatinia) Éinihastiands 67 SRE eme à id. Maladie de l'ail produite par le Mo porium parasihicum Thum........... F:Héim 0x Sur des moisissures observées sur un CAdavré d'ENANTS SE EN D ee N. Patouillard et P. Hariot. Champignons nouveaux du-GORGDLS ENS ELEC RRRES = DEUXIÈME PARTIE Procès-verbal de la séance du 18 mai 1893....,.......... ) » duS7 Juin 18937. me Re ee ———— Ne +. 146 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIN. Moillisia Fr. M. RuBICOLA Pat. nov. sp. Sous les feuilles d’un Rubus. Milegalli. Juillet. Minutissima (= mn. m. alla), albido-pellucida, glabra, stipitata, carnosa ; hymenio disciformi, convexo, levi ; slipite gracili, brevis simo ; ascis cylindraceis (120-130 X 5 ), octosporis, aparaphysalis ; sporidiis filiformibus, non septalis (120 X 1-2 y), hyalinis. Mollisiella Phillip. M. Myriosryzinis Rhem. Ascomyc. n° 1056. Feuilles d’un Myriostylis. Canzacoto. Juillet. Erinella Quel. E. mniopsis (Ellis.) Sacc. Syll. VIIL p. 510. Sur le bois mort. Cotocollao. Février. E. ANDINA Pat. nov. sp. Sur tiges herbacées pourries. Environs de Quito. Janvier. Gregaria, sessilis, minuta > m. m. lata), ceracea, primitus globosa, dein planiuscula vix depressa, exlus alba, lomentosa, pilis fasciculatis, radiantibus, granulosis, simplicibus, acutis, hyalinis, - mollibus, parum septatis, 300 z longis, 3-4 y crassis, circumdata ; hymenio dilute ochraceo ; ascis cylindraceis (90 X 10 x), 8 sporis, punclo apicali ope iodit cœrulescentibus,filiformi-paraphysatis ; spo- ridiis elongato-fusiformibus, utrinque acutis, 3-septatis (20-30 X 4u) hyalinis. Trichopeziza Fuck. T. SUüLPHUREA Pers. disp. p. 33. Sur le bois mort. Pululahua. Février. Ascophanus Boud. À. cINEREUS (Cr.) Boud. Ascob. t. XI. f. 37. Sur croltin de cheval. Cotocollao, Quito. Février. A. ocHRACEUS Boud. Ascob. t, V. f. 34. _ Bouse de vache. Pululahua. Février. Lasiobclus Sacc. L. equinus (Müll.) Krst. Rev. p. 122. Sur fumier de cheval. Quito, Février. COUR. PACE TT See AUOT 78 DSTI CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. - 445 DISCOMYCETES. Geoglossum Pers. G. Hinsurum Pers. Syn. Fung. p. 608. Sur la terre. Cratère de Pululahua. Février. Discina (Fr.) Boud. D. PuLuLAHuANA Pat. nov. sp. Sur la terre. Cratère de Pululahua. Février. Cupuliformis, ochraceo-pallida, carnoso-coriacea, 10 m. m. lata, glabra, margine pruinoso, basi minute plicato-venosa, stipite regu- lari, costalo, brevissimo, (2 m. m.longo, { m. m. crasso) instructa ; hymenio concavo, levi, dein ruguloso, carneo-ochraceo ; ascis eylin- draceis, longissimis A 500 x 45 u), operculatis, octosporis, basi saepe calcaratis, jodo haud tinctis; paraphysibus linearibus, apice non incrassalis, hyalinis, 2-3 4 crassis, simplicibus aut ramosis, parcis ; sporidiis hyalinis, navicularibus,utrinque obluse mucronalis, (35-42 X 12-16 y), 2 vel plus guttulatis, levibus, obscure longitu- dinaliter lineatis. Dasyscypha Fr. D. cerina Pers. Syn. p. 651. Sur bois mort. Pululahua. Février. Helotium Fr. H. crrrinum Fr. Sum. p. 355. Petits rameaux morts, Rio Machangara. Quito. Mars. Phaeopezia Sacc. Px. ? OLIVACEA Pat. nov. sp. Sur bois mort. Cotocolllao. Février. Orbicularis, applanata, 3 m. m. lata, glabra, margine incurvo, integro, paginà externà albo-viridulà, sensim in stipitem flexuosum, 2 m. m. longum, + m. m. crassum, fuscum, attenuata ; hymenio plano, olivaceo-viridi ; ascis clavatis, apice perforalis, (50-60 X 5 x), octosporis, filiformi-paraphysatis; sporidiis monostichis, ovoideis, levibus, olivaceo-fuliginosis (6 x 4). 40 CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 141 Saccobolus Boul. S. NEGLECTUS Boud. Ascob. p. 41. Sur fumier de cheval. Quito. Avril, Stictis Fr. S. MyrTi Pat. nov. sp. A la face supérieure des feuilles d’un Myrtus, à terre. Pululahua. Mars. Sparsa, macula nulla, minula re m. m. lala) immersa dein erumpens, epidermide 4-G-gono fissa cincla ; disco plano, cinereo ; ascis cylindraceis (90 x 8 z), subsessilibus, 8 sporis, paraphysatis ; paraphysibus hyalinis, simplicibus vel apice ramulosis, linearibus ; sporidiis filiformibus hyalinis, (10 X 2) rectis aul flexuosis, non seplatis, mulliguttulalis. PYRENOMYCETES. Asterina Lev. A. crisTaTA Speg. Fung. Guar II. n° 126. - Sur les feuilles d’une Asclépiadée. Pululahua. Février. A. TACSONIAE Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’un Tacsonia. Rio Machangara, Seminario mayor. Pululahua. Février, Avril. . A. mycelio hypophyllo, plagulas atras, parvulas (2-3 m. m. latas), suborbiculares, sparsas efficiente, ex hyphis fuligineis, 8 crassis, ramosis, intricatis, septatis, hyphopodiis allernis, sessilibus, non seplalis, 2-3 inciso-lobatis, 10 x allis, ornalis, composito ; perithe- ciis in plagulis dense gregaris, dimidiato-scutatis, 200-300 » latis, alris, contextu fibroso-radiante, centro stellatim dehiscentibus ; ascis ovoideis (30 X 25 y), 8-sporis, aparaphysalis ; sporis ovoideis, brunneis, ulrinque rotundatis, medio 1-septalis constiriclisque, (22 X 9 u). Dimerosporium Fuck. : D. menoLoines (B. et C.) Ellis Journ. Myc. 1885 p. 146; Asterina B.et C. ; Meliola Baccharidis B. et Rav. Feuilles de Baccharis. Rio Machangara. Février. ‘ si. > $ d Le Pr be | ou, ous ème 2 + ÉLNCUT Es AR, | LT A 148 N. PATOUILLARZ ET G DE LAGERHEIM. D. sPECTABILE Pat. nov. sp. À la face supérieure des feuilles de Baccharis oblongifolia. Rio Machangara. Avril. D. mycelio epiphyllo, plagas atras, orbiculares, sparsas, 1-2 m. m. latas, crustaceas, arclè adnatas efficiente, ex hyphis ramosis, repen- tibus, brunneo-pallidis, septatis, 8-10 crassis, hyphopodiis {-cel- lularibus, subal-ternis, globosis, integris, 10-124 allis, conidia ge- rentibus, ornalis, composilo ; setulis nullis ; peritheciis globosis aut depressis, pallidè rufo-brunneis, astomis,sub pellucidis, 150u diam.; ascis subglobosis (40 X 50u), hyalinis, aparaphysatis ; sporis ovoïdeis (22-25 X 19-12 ») utrinque rotundatis, medio 1-septatis, leviter constriclis, diu hyalinis, postremo pallidé fuliginosis ; conidiis cylin- draceis, subreclis, utrinque obtusis, brunneo-pallidis, 3-septatis (50-55 X 12-15 y). Obs. — Les hyphodies ou demeurent stériles, ou donnent nais- sance soit aux conidies, soit aux périthèces; dans le premier cas, l’hy- phopodie ne se cloisonne pas, son sommet se dilate en une sphérule hyaline, qui ne tarde pas à s’allonger considérablement et à former une conidie unique longtemps incolore et simplement uniseptée, puis devenant brunâtre et à 3 cloisons transversales ; dans le second cas, l’hyphopodie se divise en deux cellules par une cloison trans- versale, la cellule inférieure restera sans changement, la cellule supérieure, presque hyaline, se cloisonnera dans tous les sens en augmentant de volume et donnera le périthèce. La paroi de celui-ci est composée de cellules pellucides, colorées en brun dans leur partie centrale. D. BARNADEZIAE Pat. nov. sp. Sur les deux faces, mais principalement à la face supérieure du Barnadezia spinosa. Pululahua. Février. D. mycelo, plagas atras, crustaceas, confluentes efficiente, ex hyphis brunneis, repentibus, ramosis, septatis, 10 y crassis, hypho- podiis unicellularibus, 10-15 x altis, ovoideis, integris, conidia gerentibus, ornatis composito ; selulis nullis ; conidiis maximis, ovoideo-elongatis, utrinque obtusis (62 X 25 y), primitus hyalinis, dein flavis, postremo brunneo-nigris, triseplatis, non constrictis ; peritheciis stipitatis, globosis, cellulosis, pallidè brunneis, 100 x latis ; ascis globosis, 8-sporis, aparaphysatis ; sporis brunneis, ovoideis, utrique altenuatis, medioseptatis constrictisque (32 X 15 u). CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 149 . Obs. — Comme dans l’espèce précédente, les hyphopodies don- nent naissance à un périthèce ou à une conidie. Meliola Fr. M. SrrycanicoLa Gail. Monogr. n° 48. Sur feuilles de Spigelia. Milegalli. Juillet. M. DuranTaE Gail. in Rehm. Ascom. n° 1095. Feuilles et fruits d’un Duranta. Vallée de Chillo. Juillet. M. Maxca Ell. et M. Journ. of. Myc. 1885, p. 148. Feuilles de Rubus. Corazon. Juillet. : M. anpina Gail. Monogr. Suppl. I. p. 12. Feuilles d'un arbre indéterminé. Canzacoto. Juillet. M. MikaniaE Gail. Monogr. Suppl. I. p. 14. Feuilles d’un Mikaaia. Corazon. Juillet. M. PuzuLaguensis Gail. Monogr. Suppl. 1. p. 10. Feuilles de Piper. Cratère de Pululahua. Février. M. PARENCHYMATICA Gail. loc. cit. p. 7. Sur feuilles de Cissus. Canzacoto, Corazon. Juillet, octobre. M. PoLyTRicHA Kalch. et C. — Gail. Monogr. n° 76. Sur Solanum et sur feuilles de plantes indéterminées. Canzacoto. Juillet. M. AnaLtaE Mig. Syll. n° 907. Feuilles d’Ilex scopulorum. Pichincha. Décembre. M. siconxis Wint. Hedwig. 1886, p. 99. Feuilles d’Acacia floribunda. Corazon. Juillet. M. Guicnarpi Gail. Monog. Supp. I. p. I. Feuilles d’un arbre indéterminé. Corazon. Juillet, M. Winter: Speg. Fung. Guar. Pug. 2, n° 53. Sur feuilles d’une Solanée (?) Canzacoto. Juillet. M. LonxGipopA Gail. Monogr. Sup. I. p. 5. Sur les deux faces des feuilles d'un Tournefortia.Banos. Janvier. M. oBpucens Gail. Monogr. Supp. I. p. 6. À la surface supérieure des feuilles d’un Buddleya. Rio Pastara près Banos. M. Laxa Gail. loc. cit. p. 6. A la face supérieure des feuilles d’une Myrtacée, Banos. Saccardia Cook. S. ATROVIRIDULA Rehm. Ascom. n° 1098. 150. N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Feuilles de Baccharis oblongifolia. Pichincha. Mars. Rio Machan- gara. Février. Capnodium AMtg. C. PELLICULOSUM Berk. et Rav. North. Am. Fung. n° 983. Sur les feuilles d’un Melastoma. Pululahua. Février. C. CorFEAE Pat. nov. sp. A la face supérieure des feuilles du Coffea arabica. Patate (pro. de Tungurahua) ; avril (A. Recalde) Mycelium crustas epiphyllas, crassiusculas (1 m.m.), e matrice facillimè secedentes, sæpé totam foliorum superficiem obtegentes,efficiens ; ex hyphis repentibus libe- ris aut aggregatis,brunneis, ramosis,6-84 latis dense septalis,ad septa constrictis, plus minus moniliformibus, arliculis 5-10u longis,compo- situm ; peritheciis numerosis, longissimis (A1 m. m. long.), 20-30 » crassis, valdè ramosis, ramis ventricosis, infernè attenuatis, apice setiformi-elongalis ; sporis non visis. Pseudomeliola Speg. P. ANDINA Pal. nov. sp. Sous les feuilles d’un arbre indéterminé. Canzacoto. Juillet. P. mycelio hypophyllo, mucedineo, plagas effusas, albidas, À em. latas, superficiales, e matrice facilè secedentes efliciens, ex hyphis hyalinis ramosis, repentibus, 6 z crassis composito ; peritheciis ovoideo-elongatis, erectis (250-300 X 150 y), brunneo-atris, opacis, coriaceis, apice poro pertusis ; contextu celluloso, circa apicem filamentoso ; ascis clavato-cylindraceis, substipitatis (90 X 12 p}, 8 sporis, aparaphysatis ; sporidiis hyalinis, baccilaribus, plus minus curvulis, gultulatis (65 X 3 ::). Hyaloderma Spes. H. LaTERITIUM Pat. et Lagerh. nov. sp. Parasitesur le mycelium de Heliola Lagerheimii. Rio Machangara. Avril. H. mycelio nullo ; peritheciis dense gregariis, subglobosis, apice perforatis, pellucidis, lateritiis, 502 latis, anhystis ; ascis elavatis, hyalinis (30 X 10 y), aparaphysatis ; sporidiis maturis non visis : pycnidiis conformibus, basidiis hyalinis, brevibus (10 x longis), monosporis ; conidiis hyalinis, ovoïdeis, 2 guttulatis, (6-7 X 2-3 p). CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 154 Lasiosphaeria Ces. et de Not. L. ovixa (Pers). Ces. et de Not. Schema p. 229. Sur bois mort. Pululahua. Février. Geminispora Pat. nov. gen. Perithecia foliicola, innata, epidermide nigrefactà tecta, mem- branacea, poro pertusa. Asci aparaphysali, bispori, clavulati. Spo- ridia continua, oblonga, hyalina. G. MrmosAE Pat. nov. sp. - À la face supérieure des feuilles de Mimosa floribunda. Pulu- lahua. Février. Maculis effusis, e zonis exaridis rufo-brunneis, strictis, orbicula- ribus, concentricis at satis distantibus, cum zonis haud infestatis alternantibus ; peritheciis erumpentibus, convexis, atris, nitentibus, molliusculis, apice poro pertusis, 3002 lalis, in maculis exsciccatis insilis; contextu fulvo-brunneo, celluloso ; ascis numerosis, medio inflatis, inferne altenualis, superne in collum (runcatum elongatis (50-10 X 20u), bisporis, aparaphysalis; sporidiis cylindraceo- ovoideis, hyalinis, continuis (25-30 X T-Qu), ad utramque finem intus granulosis. — Sordaria Ces. et de Not. S. LANUGINOSA (Fr.) Sacc. Syll. I. p. 237. Sur brindilles pourries. Février. Lloa. Rosellinia Ces. R. Purccarit Pat. Journ. Bot. 1888, p. 217, c. ic. Sur bois mort. Canzacoto. Juillet. R. CANZACOTOANA Pat. nov. sp. Sur écorces. Canzacoto. Juillet. - .. 3e . .. EE R. peritheciis superficialibus, sparsis aut gregariis globosis —- —— Mm.m. lalis, carbonaceis, nigro-brunneiïs ; ostiolo acuto ; subi- culo subnullo ; ascis non visis; sporidiis navicularibus, rectis, utrinque acutis, brunneis (40-45 X 10u), ecalcaratis, Hypoxylon Bull. H. axxuzarTum (Schw.) Mig. Syll., p-213. Sur les vieux troncs. San Jorge. Juillet. "nm — 152: N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM, Ustulina Tul. U. vuccaris Tul. Carp. 2. p. 23. Sur les vieux troncs. San Jorge. Juillet. Poroïia Fr. P. PUNCTATA Fr. Summa p. 382. - Sur fumier de cheval. Quito. Février. Xylaria Hill. . X. HyPOxYLON (Lin.) grev. Edin. p. 355. Environs de Quito. Janvier. Var. cupressiformis Pers. Canzacoto. Juillet. X. FLABELLIFORMIS (Schw.) B. et C. Cuban fung. n° 793. Sur le bois mort. Canzacoto. Juillet. X. PERSICARIA (Schw.) B. et C. Fruits pourris de Prunus salicifolia. Environs de Quito. Fé- vrier. Stromatibus atris, minutis, 2 m.m. allis, superne subglobosis, inferne in stipitem cylindraceum 1 m.m. altum, — m m. crassum, abrupte attenualis, undique ciliolatis : pilis simplicibus, septatis cylindraceis, rectis (50-150 X 8u), fuliginosis, apice subhyalinis ; intus farctis, albis ; contextu ex hyphis brevibus, nodulosis, cras- sissime tunicalis composito; peritheciis globosis, atris, 3-5 in quaque clavula, apice in ostiolum vix exertum abeuntibus ; ascis cylindraceis, (120 X 12z), ope jodii apice cœrulescentibus ; spori- diis fuligineis, navicularibus, utrinque attenuatis, rectis vel curvulis, 2-gultulatis (32-35 X 9-10u). , Status conidiferus, precedenti immixtus, minutus, pistillariae formis ; clavula alba, pruinosa ; conidiis hyalinis, ovoideis, minutis. 0 Leptosphaeria Ces. et de Not. L. CorAE Pat. in Morot Journ. Bot. Sur le thalle du Cora pavonia. Rio-Machangara. Avril. L. vAGABUNDA Sacc. Fung. Venet. Ser. IT. p. 318. Rameaux morts de Clematis. Pululahua. Février. Sphaerella Ces. et de Not. SPH. ISARIPHORA (Desm.) de Not. RS. : CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR . 153 Sous les feuilles d'un Drymaria. Enxirons de Quito. Janvier. SPH. ? PLANTAGINICOLA Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’un Plantago. Panecillo. Février. S. maculis amphigenis, rotundatis, 2-4 m.m, latis, fuscis, sparsis vel confluentibus ; peritheciis epiphyllis, glomeratis, globosis, nigris, argulato-cellulosis, apice poro pertusis, 100-1504 diam.; ascis apa- raphysalis, fasciculalis, ovoideo-elongatis, crassè tunicatis (80-20), 8-sporis ; sporidüs hyalinis (26-30 X 7-9), utrinque attenuatis, medio 4-septalis et leniter constriclis (an postremo lriseptalis ?). Bombardiastrum Pat. nov. gen. Perithetia superficialia, sparsa aut gregaria, ovoidea, stipitata, carbonacea, pulvere lœte colorato obsita. Asci 8-spori, paraphysati. Sporidia hyalina, elongato-fusiformia, multiseptata. B. ANDiNUM Pat. nov. spec. Sur de pelits rameaux pourris à terre. Pululahua. Février. B. peritheciis ereclis, ovoideis, slipitalis, sparsis aut 3-5 gregariis, 600z altis, 390 crassis, mollibus, carbonaceis, granulis viridibus, nitentibus, undique obsitis, apice poro pertusis, hyphis repentibus, paucis, brunneis, septatis, 6-82 crassis, insilis; contextu atro- brunneo, celluloso ; nucleo albo ; ascis cylindraceis, apice obtusis, crasse lunicatis, deorsum altenuatis (200 X 20z), 8-sporis ; para- physibus ramoso-filiformibus obvallatis; sporidiis distichis, elon- galo-fusoideis, hyalinis (75-90 X 8-102), multiseptalis. Neztria Fr. N. EPISPHAERIA Fr. Summa p. 388. Parasite d’une sphériacée sur tiges de Bystropogon. Environs de Quito. Février. N. PsEuDADELPHICA Rehm. Ascom. n° 4.081 Parasite sur de petits rameaux morts. Colocollao. Février. Obs. — La forme conidifère est souvent mélangée avec les péri- thèces ascophores ; elle se présente sous l’aspect de tubercules rouges, arrondis, de 1-2 m.m. de large, formés de filaments hya- lins, épais de 2z, septés, portant laléralement des rameaux longs de 20-40: terminés chacun par une conidie hyaline, simple, ovoïde, mesurant 20 X 8u. 194 D. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Sphaerostibe Tul. S. FLAMMEA Tul. Carp. 3, p. 104. Sur rameaux morts. Pululahua. Février. Byssonectria Karst. B. miriartA Pat. nov. sp. A la face inférieure de feuilles mortes, à terre. Canzacoto. Juile& B. mycelio hypophyllo, mucedineo, plagas latas, albas, irregu- lares, arctè adnalas efficienti, ex hyphis hyalinis, ramosis, .septatis, 452 latis, repentibus, laxe contextis composito; peritheciis glo- bosis, 2004 latis, aurantiacis, ostiolatis, ostiolo fimbriato, coriaceis, sparsis, contexlu angulato-celluloso, tenui ; ascis claviformibus (50- 60 X 10), 8-sporis, aparaphysatis; sporidiis hyalinis, ovoideis, levibus, uniseptatis, non consirictis (10 X 3u). Ophionectria Sacc. O. RuBICOLA Pat. nov. sp. Tiges mortes de Rubus. Environs de Quito. Février. O. peritheciis sparsis, superfcialibus, chrnosulis ovato conicis mm. altis, albido-pulverulentis, apice flavo-viridibus et denu- datis; contextu tenui, indistincto; ascis longissimis (300-350 x 5 Ou), apice subcapitatis, 8-sporis, dense paraphysatis; paraphy- sibus hyalinis, ramosis, filiformibus ; sporidiis longissimis, filifor- mibus, parce guttulatis, non seplatis. Globulina Speg. G. INGAE Pat. nov. sp. Sous les feuilles de l’Znga pachycarpa. Cotocollao. Février. Maculis nullis ; peritheciis. ovatis, apice papillato-ostiolatis, car- neis, hine inde 3-5 gregariis, rarius solilariis, minutissimis (100- 1402 altis, 90-1004 latis), filamentoso-parenchymaticis, subicule mucedineo, albo, tenuissimo, superficiali, ex hyphis ramosis, 2-34 latis formato, insilis; ascis RD ce apice oblusis, deorsum attenualis, 8-sporis, aparaphysalis, (60-80 X 8- 104) : ; Tes fili formibus, hyalinis, utrinque aculis, rectis vel flexuosis (80 X 2u}- circa 15- AA non constrictis. Torrubiella Boud. T. nuBRA Pat. et Lagerh. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 155 Sur des cadavres de Coccus, à la face inférieure de feuilles vivan- tes (Melastoma, Solanum, etc.). San Jorge. T. stromate lanoso, sericeo-filamentoso, in membrana tenui expanso, albo dein roseo, rubro vel rufo-brunneo, 6-10 m.m. lato ; peritheciis sparsis aut 2-5 ad basin confluentibus, elongato-conicis, flexuosis, { m.m. altis, carmineis, tomentosis (pilis rubris, ramosis, 3-4x latis), apice nudo, concolori; contextu dense filamentoso, extus roseo, inlus albo ; ascis longissimis (700-800 X6 7), cylin- draceis, apice capitato, hyalino, 8-sporis, aparaphysatis ; sporidiis filiformibus, longissimis, septatis, in articulos cylindricos, 3-52 Jongos, dilabentibus. Hypocrea Fr. H. cirnina (Pers.) Fr. Summa, p. 185. Sur écorce. Pululahua. Février. H. viTraTa Pat. nov. sp. Sur troncs brülés d’Euphorbia. Pululahua. Février. H. stromatibus carnosis, sparsis vel gregariis, erumpentibus, pul- vinalis, 5-12 m.m. latis, 4-5 mm. allis, rugulosis, albo-carneis, comtextu æeelluloso, albo; peritheciis periphericis, roseo-carneis, confertis, ovoideis, 2304 latis, ostiolatis ; ascis cylindraceo-clavatis (90 X 15y), utrinque attenuatis, 4-sporis, aparaphysatis ; sporidiis monostichis, hyalinis, continuis, ovoideis (15 18 X 10u), 8-jugis longitudinaliter ornatis. Obs. — Les thèques contiennent 8 spores dans leur jeune âge, mais quatre seulement se dévelonpent. H. ocuracEA Pat. n. sp. Sur écorce. Pululahua. Février. H. stromate disciformi, orbiculari vel elongato, convexulo, 5-8 m.m. longo, 4-5 m.m. lalo, { m.m. crasso, undique ochraceo, intus albo, superficie sub lente vermiculato, margine tumidulo, levi, integro vel plus minus repando, : m.m. lalo ; peritheciis in stro- male immersis, gregariis, 150-1804 latis, globosis, contextu mollius- culo, pallidè ochraceo; ostiolo punctiformi, vix perspicuo ; ascis cylindraceis, aparaphysalis (80 X 42), 8-sporis, sporidiis monos- tichis, didymis, mox in articulos globosos, 34 in diam. , {-guttulatos, hyalinos, secedentibus. m'y. de. d Era de See LL LAVE à. 2 / 156 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. Phyllachora Nits. Pa. DENDRITICA Rehm Ascom. n° 1,072. Feuilles d’un Mormina. Rio Machangara, Avril. Pululahua, Fé- vrier. ‘ Pa. Duranræ. Rehm. Ascom. n° 1,075. * Feuilles de Duranta. Rio Machangara. Avril. PH. GRATISSIMA Rehm. Ascom. n° 1,074. A la face supérieure des feuilles de Persea gratissima. Banos. Décembre. : Pa. CROTONICOLA Pat. nov. sp. Sur les deux faces des feuilles d’un Croton. Banos. Janvier. Maculis ocraceis aut nullis ; stromatibus amphigenis, sparsis, mi- nulis EX millim ), orbicularibus, utrinque convexis, atris, niten- tibus ; loculis paucis, ovoideis; ascis cylindraceis, apice rotundatis, deorsum attenuatis, 8 sporis (100-120 X 13-152); paraphysibus numerosis, linearibus, guttulatis; sporidiis hyalinis, ovoideo-obtusis (14-16 x 104) I-stichis. | Pa. PuLuLaAHuENsIs Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’une Melastomacée. Vululahua. Février. Maculis fuscescentibus, epiphyllis, tenuibus vel nullis; stroma- tibus epiphyllis, convexis, tuberculosis, atris, nitidis, erumpentibus, 1-2 m.m. latis ; loculis numerosis, minulis, ovoideis, ostiolo promi- nulo donatis; ascis ovoideis, pedicellatis, crassè. tunicalis (100 x 30u), 8-sporis, aparaphysatis (!) ; sporidiis ovoideis, hyalinis, intus granulosis (23 X 12u). Montagnella Speg. M. CLAVATA Pat. nov. sp. A la face inférieure des feuilles d’un HMelastoma. Pululahua. Fé- vrier, Stromalibus hypophyllis, distinctis, in soros, 6-8 m.m. latos gre- gariis, coriaceis, extus atris, intus albis, stipilatis, apice capilatis, minutis -+ m m. altis), superne planiusculis ; loculis exertis conoiïdeis, apice perforatis, numerosis, stylosporiferibus ; stylosporis minulissimis, hyalinis, ovoideis (3 X 1x); sporidns non visis. Rhopographus Nits. R. ZEAE Pat. nov. sp. Sur des tiges de maïs, à terre. Pululahua. Février. CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 157 Stromatibus parallelis, linearibus, hysteriiformibus, L -3m.m. longis, nigris, per rimas parallelas erumpentibus, intus albis ; luculis 2-5, vix ostiolatis, connatis, sphæroïdeis; ascis clavato- eylindricis, indistincte paraphysatis, 8-sporis (100-150 X 20y) ; spo- ridiis distichis, fusiformibus, utrinque acutis, melleis, primitus, 1, dein 3, denique 5-septalis, medio constrictis, uno loculo sæpe in- flatis (33-40 X 6-Tu). Dothidella Speg. _ D. rincrorfa Tul. Ann. Sc. Nat. 1858, p. 49. Rehm. Ascom. _n° 4.069. Feuilles de Baccharis. Pululahua. Février. D. Hienonyui Speg. F. Arg. Pug. IV, n° 186, — Rehm. Ascom. n° 1,070. Sur tiges de Baccharis. Pichincha. Juin. D. MyrrTixcoza Rehm. Ascom. n° 1071. Feuilles de Myrtus. Banos. Janvier. D. PULVINULA Pat. nov. sp. Feuilles d’une Loranthacée. Corazon. Juillet. Hypophylla, rarius epiphylla, sparsa, nigra, pulvinata, 2-3 m.m. lata, dense minuteque punctulata ; loculis numerosis, sphaeroideis, ostiolo minuto, prominulo, donatis, intus albis, 200z diam.; ascis cylindraceo-clavatis, crasse tunicatis (80-100 x 21)-25u), 8-sporis, aparaphysatis ; sporidiis subdistichis, ovoideo-cylindraceis, rectis, hyalinis, levibus, utrinque rotundatis, medio 1-septatis constric- tisque, uno loculo sæpe conspicue crassiore (35 X 6-7y). Schizostoma Ces. et de Not. S. viciNuM Sacc. Mich. I. p. 337. Sur bois mort. San Jorge. Juillet. Microthyrium Desm. M. crusTACEUM Pat. nov. sp. A la face supérieure des feuilles d'une Fougère. Milegalli, Octobre. M. maculis nullis; peritheciis epiphyllis, minutis, rugosis, vix ostiolatis, dimidiatis, aggregalis, plagas atras, crustaceas, rugosas, suborbiculares, ambitu radiantes, matrici arcte adnatas, : - 1 m.m. 158 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERIIEIM. latas effieientibus ; contexlu afro, opaco, radiante ; ascis cylindraceis, subslipitatis (25-30 X 10), aparaphysatis, 8-sporis ; sporidiis cla- viformibus, hyalinis, utrinque obtusis, uno loculo crassiore (8-10 X 2-3u). Clypeolum Speg. CLYPEOLUM CIRCINANS Pat. nov. sp. Sous les feuilles d’une Asclépiadée. San Jorge. Juillet. C. maculis nullis; peritheciis epiphyllis, superficialibus, cirei- nalim dense gregariis (circulo 5 m.m. lato), liberis aut confluen- tibus, orbicularibus, 230-3004 diam., dimidiatis, centro poro per- lusis atris ; contextu radiante ; ascis ovoideis (40 X 164), filiformi- paraphysalis, 8-sporis ; sporidiis distichis, ovatis, fiyalinis, unisep- tatis, non constrictis (45 X Ou) ; mycelio nullo. CHAMPIGNONS IMPARFAITS. Phoma Fr. | Pa. GNAPHALIT Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’un Gnaphalium. Quito. Juin. * Peritheciis atris, erumpentibus, applanalis, + m m. latis, sparsis aut 2 8 gregariis ; sporulis hyalinis, ovoideis (13 X 54). Capnodiastrum Speg. C. Cesrri Pat. nov. sp. né Sous les feuilles d’un Cestrum. Guamanpata. Septembre. C. maculis nullis ; mycelio hypophyllo, repente, maculas effusas, airas, > - { cm. latas efficiente, ex hyphis brunneis, gracilibus (3u latis), ramosis, septatis, hyphopodiis alternis, sessilibus, unicel- lularibus, 2-3 lobatis, 54 allis, ornalis composito ; peritheciis dimi diatis, (80-1002) orbicularibus, atris, contextu parenchymalico- radiante; sporulis ovoideis, levibus, brunneis, apice rotundatis, inferne attenualis pallidioribusque, non septatis, sæpe medio leniter constrictis, grosse 2-guttulalis, 20 longis, 6-84 crassis ; basidiis hyalinis, simplicibus, brevibus. , | Asoochyta Lib. A. CHERIMOLIAE Thüm. . Feuilles d’Anona Cherimolia. Milegalli. Juillet. À hr d'OS “5 > r ne CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 159 Diplodia. D. BuppLelaE Pat. nov. sp. Sur feuilles vivantes de Buddleia. Corazon. Juillet. Peritheciis epiphyllis, epidermide tectis, atris, nitentibus, glabris, apice poro perlusis, sparsis, , m.m. latis; sporulis brunneis, ovoideo-oblusis, 1-seplalis, non constrictis (16 X Tu); maculis nullis. Septoria Fr. S. VERBENAE Rob. et Desm. Feuilles d'un Verbena. Quito. Juin. S. VERSICOLOR Pa!. nov. sp. Feuilles d’un Dioscorea. Environs de Quito. Juin. Maculis epiphyllis, sparsis aut confluentibus, rotundis, plus minus ängulosis, 8-15 m.m. latis, albido cinereis, immarginatis, nonnihil linea brunnea stricta cinctis, plagas ochraceas subexsiccatas insilis ; peritheciis epiphyllis, numerosis, sparsis, erumpentibus, subglo- bosis, 60-100: diam., fusco-brunneis, coriaceis, ostiolo lato apice pertusis ; sporulis hyalinis, baccilaribus, cylindraceis, utrinque acutis, subrectis, plurigultulatis dein obscure septatis (15-40 X 1-2u). Espèce voisine de Sep. smilacina. S. LAGERHEIMII Pat. nov. sp. | Sur les feuilles d’une Vacciniée. Corazon. Juillet. Maculis amphigenis, orbicularibus vel angulatis, sæpe confluen- tibus, superne convexis, albido rufulis ; peritheciis epiphyllis, atris, nitentibus, L m.m. latis ; sporulis filiformibus, hyalinis, utrinque äcutis (50 X 3u). ©S. psEUDO-Quixa Pat. nov. sp. Feuilles de Solanum pseudoquina. Quito. Juin. Maculis amphigenis, rotundatis, sparsis, 1-2 m.m. diam., fusci- dulis dein exalbidis, margine stricto, nigro cinctis; ,peritheciis epi- phyllis, nigris, 1204 latis, late apertis, prominulis, contextu paren- chymatico ; sporulis baccillari-cylindraceis, hyalinis, curvatis, utrin- que aculis, pluriseptatis (50 X 1,5u). Oidium Lk. 0. Tuckeni Berk. Sur des raisins dans un jardin à Quito. 160 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. : Cercosporella Sacc. C. MimosaE Pat. nov. sp. Sur les feuilles languissantes du Wimosu floribunda. Rio Machan- gara. Février. Maculis minutis (1-2 m.m. diam.), fuscis, sparsis, orbicularibus ; basidiis epiphyllis, hyalinis, linearibus (30-50 X 2-3), fasciculatis ; conidiis baccilaribus, elongatis (80-120 X 34), hyalinis, 12-15 sep- tatis, versus basim regulariter attenuatis. Cercospora Fres. C. EuPHORBIAE Pat. nov. sp. Feuilles d'un Euphorbia arborescent. Cotocollao, Févtier. Maculis orbicularibus, sparsis aut confluentibus, 10-15 m.m. latis, amphigenis, superne griseis, brunneo marginalis, inferne subplum- beis ; cœspitulis epiphyllis, dense gregariis, fere lotam maculam obtegentibus, nigro-olivaceis, erectis ; hyphis sub lente hyalinis, brevissimis (20 X 3), dense gregariis, simplicibus ; conidiis apica- libus, cylindraceis, apice oblusis, sub-hyalinis, numerosis, fascicu- latis, diu continuis, dein obscure pluriseptalis, granuloso-farctis (80-100 X 4u). C. MELASTOMATIS Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’un Melastoma. Pululahua. Février. Maculis epiphyllis, sparsis, 1-3 m.m. latis, orbicularibus, rufo- purpureis, centro albidis; cœspitulis epiphyllis, punctiformibus, atris ; hyphis fasciculalis, simplicibus vel parum ramulosis, nume- rosis, fuscis, cylindraceis, multiseptatis, 100-150; longis, 6-7u latis, sursum leviter torulosis vel moniliformibus; conidiis elongato- ovalis, una fine ättenualis (50-60 X 6-7), fuscidulis, pluriseptatis, Asteroma D.-C. A. GRAMINIS West. À la face inférieure des feuilles d’un Chusquea. Pululahua. Fé- vrier, Acrostalagmus Corda. À. CINNABARINUS Cda, Ie. 2. p. 15, fig. 66. Sur tiges pourries d'Euphorbia. Cotocollao, Février. nr de CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR. 461 Sporotrichun Lk. S. pENSUM Lk. Obs. Myc. Ip 11 Sur un bourdon mort. Environs de Quito. Trichosporium Fr. T. Currisn Mass. Journ. of myc. Sous un vieux tronc. Milegalli. Juillet. Coniosporium Link. C. mnquinans Mig. et Dur. Syll. n° 1137. . Tiges pourries de Chusquea. Rio Machangara, Pichincha, etc. Février, juin. Botrytis Mich. B. EPiGEA Lk. Sp. pl. Fang. I. p. 53. Sur la terre. Cotocollao. Février. B. viripans Pat. nov. sp. Sur bois pourri. Jardin botanique de Quito. Avril. Longitudinaliter effusa, tomentosa, viride-olivacea ; hyphis steri- libus repentibus, ramosis, seplalis, leniter torulosis vel rectis, levi- bus aut asperulis, 8-102 latis ; hyphis fertilibus assurgentibus, cœspi- tosis, fasciculatis, septalis, 8-20 latis, 300-500% longis, apice ramosis ; ramulis fasligiatis, numerosis, subverlicillatis, adscenden- libus, (10 X 3u) cylindraceis, apice oblusis at subhyalinis, leviter denticulalis ; conidiis ovoideis, levibus, hyalino-viridibus (6-8 X 3). Obs. — Le mycelium pénètre dans le bois et le colore en vert à la manière de celui de Chlorosplenium æruginosum : cette colo- ration, qui est profonde, est limitée à une bande longitudinale très allongée et large de 5 m.m. environ ; les fructifications recouvrent exactement la surface de cette bande sans déborder sur les parties voisines. Fusicladium Bonord. F. nenpriTicum Fckl. Symb. myc. p.357. Sur les feuilles du pommier dans les jardins de Quito. F. oBpucens Pat. nov. sp. Sur les feuilles de Prunus sulicifolia. Cotocollao. Février. Epiphyllam, late obducens, nigro olivaceum, ambitu dendriticum; hyphis sterilibus subepidermicis, hyalinis, gracilibus, fasciculatis, 11 162 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERHEIM. radiatibus ; hyphis fertilibus ereclis, cœspitosis, olivaceis, 40-80 » longis, 8-10 2 crassis, simplicibus, rarius furcatis, 1-2 seplalis, apice truncatis vel attenuato-mucronatis ; conidiis apicalibus, variæfor- mibus, ovoideis, fusiformibus, ‘sæpe truncatis pallidè olivaceis, {-septatis (rarius continuis), regularibus aut constrictis, intus gultu- latis (20-22 X 8 u). Obs. — Cette espèce est bien distincte par ses longs filaments fertiles, la forme de ses spores et par ses taches couvrant toule la feuille d’un enduit noirûtre. Helminthosporium Lk. H. SESSEAE Pat. nov. sp. Sous les feuilles d’un Sessea. Monte redondo, entre Machachi et Tiopullo. Août. Cæspitulis hypophyllis, velutinis, effusis, maculæformibus, brun- neis ; hyphis erectis, ramosissimis, articulatis, 4-6 » crassis, deorsum subhyalinis, sursum ochraceo-fuliginosis, sensim dilatalis; conidüs late clavulatis vel cylindraceis, transverse 3-10 septalis, levibus aut rugulosis, ad septa leniter constrictis, luteolo-fuliginosis (50-100 X 8-12 u), intus guttulatis. H. CYMBISPERMUM Pat. nov. sp. Sur les feuilles d’un Rubus, principalement le long des nervures. Corazon. Juillet. Cæspitulis minutis,— m. m. alüs, atris ; hyphis 5-12 fasciculatis, simplicibus, gracilibus, 3 crassis, erectis, 280-250 z altis, fulgineo- olivaceis, parum septatis, monosporis ; conidiis apicalibus, cymbi- formibus, 3 seplalis, fuligineis, extus verrucosis, utrinque attenualis (loculo medio ventricoso), ad septa valde consirictis(25-30 X 16u). Obs. — Cette espèce a quelques analogies avec Æ. Cesalii Mig., mais elle en diffère par ses spores verruqueuses et à loges toutes également colorées, etc. Volutella Tode. V. seTosa (Grev.) Berk. Brindilles pourries. Panecillo près de Quito. Février. Stilbum Tode. S. Buqueri Robin et Mtg. Végèt. paras. t. 11. f. 1-3. Sur un coléoptère adulte. Cordillère orientale (prov. de Azuay). Décembre. (Leg. A, Rimbach.) CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR 163 S. Capsici Pat. nov. sp. Sur tiges sèches de Capsicum pubescens. Cotocollao. Février. Stipitibus erectis liberis, sparsis, simplicibus, albidis, cylindraceis, u m. m. altis, 60 x crassis, glabris; capitulo lentiformi ant globoso, ochraceo-rubro, pellucido, 160 z diam. ; conidiis hyalinis, ellipsei- deis, utrinque attenuatis (20-22 X 6 ); basidiis baccilaribus, hyalinis (40-50 x 2-32). STILBUM CINNABARINUM Mtg. Cuba. p. 308. Racines de Cedrela bogotensis, écorces diverses, etc. Cotocollao. Février. Isaria Pers. I. rArINOSA Fr. Syst, Myc. 3. p. 271. Sur un cocon. Rio Machangara. Février. Î. PISTILLARIAEFORMIS Pat. nov. sp. Sur un microlépidoptère. Puente de Chimbo. Septembre. Sparsa, simplex, basi mycelio floccoso, albido, sericeo, insidens , stromatibus vix — m. m. altis, erectis, flavidis, sursum incrassalis, apice obtusis, ex hyphis fasciculatis, molliter coalitis efformantibus ; conidiis numerosis, minulissimis (3 X 1 y), hyalinis, oblongis, ex apice hypharum oriundis. I. AcaricipaA Pat. nov. sp. Sur des acariens sous les feuilles d’un Chusquea. San Jorge. Juillet. Stromate tenui, olivaceo, floccoso, obducente ; stipitibus prostra- tis, rectis vel flexuosis, radiantibus, _ - { m. m. altis, gracilibus, (30 crassis) olivaceis, ex hyphis fasciculatis, septatis, flavidofuli- ginosis, arcle coalilis compositis, undique basidiis sparsis tectis ; basidiis subulatis, simplicibus aut furcalis, seplatis, apicem versus denticulatis (50 X 3 z), conidiis hyalinis, ovoideis, 3 2 longis. Isariopsis Fr. Ï. CERATELLA Pat. nov. sp. Petits rameaux pourris, à terre. Rio Machangara. Février. Erecta, pruinosa, alba, cylindracea, apice obtusa vel attenuata, 1 : ; 7 “M. m, longa, + m. m. crasssa, sparsa aut gregaria undique basidifera ; contextu fibroso-gelatinoso, ex hyphis gracilibus, hyalinis 164 N. PATOUILLARD ET G. DE LAGERIIEIM. ramosis, muco obvolutis composito ; basidiis hyalinis, distantibus, unicellularibus, subeylindraceis, apice denticulatis ; conidiis hyalinis, ovatis, utrinque allenualis, uniseptalis, non constrictis (10 x 3 u), pedicellatis. Dendrodochium Bonord. D. RUBELLUM. Sacc. Fung. ital. t. 772. Sur petits rameaux morts. Rio Machangara. Février. Fusarium Lk. F. aquarpucrum (Rab. et Radik.) Lagerh. Centralb. f. Bakter. 1891. p. 655. | Dans un canal d’égout à Quito. F. cALLOSPORUM Pat. nov. sp. Parasite sur le Seplobasidium pedicellatum. Environs de Quito. Janvier. Sparsum aut gregarium, tuberculiforme, rubrum + m. m. latum, carnosum ; basidis hyalinis, longissimis (150 x), gracilibus (3 v crassis), sæpe furcatis ; conidiis magnis, cylindraceo-curvulis, utrinque allenuatis, hyalinis, T-septatis (80 X 6 »). Didymospcrium. - D. srromaTICUM Pat. nov. sp. Sur les feuilles vivantes d'un Cestrum. Rio Machangara. Février. Parasiticum ; maculis nullis ; stromatibus superficialibus, sparsis aut gregariis, globosis, atris, subcarbonaceis, villosis, _— m. m. latis ; contextu brunneo, celluloso ; basidiüis piliformibus cylindra- ceis, brevibus (20-30 X 5-6 y), simplicibus, rugulosis, erectis ; conidiis apicalibus, brunneis, ovoideis, asperulis, uniseptatis, vix constrictis, rarissime continuis (16-26 X 10-13 p). Epicoccum Lk. E. LEVISPORUM Pat. nov. sp. Feuilles de Canne à sucre. San Nicolas. Août. Maculis exaridis, irregularibus, latissimis ; sporodochiis minutis (60-120 diam.), atris, hemisphæricis, sparsis aut gregariis, ex hyphis brevibus, torulosis, septatis, fuliginosis, apice capitato com- positis ; sporophoris globosis (10 w diam.), monosporis ; conidiis subglobosis, levibus, primitus luteolo-fuliginosis pellucidisque, dein intense atris, opacissimis (15 y latis). CHAMPIGNONS DE L'ÉQUATEUR,. 165 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE VII. 1. Seplobasidium albidum, port gr. nat. — 1 a, coupe gr. nat. 1 b, basides à divers états de développement.— 1 c, spore adulte. 2. Platygloea succinea, port gr. nat. — 2 &, hasides. — 2 b, spores. 3. Platygloea Cissi, une baside dont les deux articles supérieurs sontflétris. 3 a, une baside en voie de formation. —- 3 b, spores. 4. Platygloea carnea, basides. — 4 a, spores. 5. Ceracea Lagerheimii, port gr. nat. — 5 «, basides. — 5 b, une baside pourvue de cloisons transversales. — 5 c, spores. 6. Hydnangium Soderstromii, port gr. nat. -- 6 &, coupe longitudinale. — 6 b, basides. — 6 c, spores adultes. PLANCHE IX. 1. Geminispora Mimosae, port gr. nat. — 1 a, portion de feuille grossie, montrant la lésion. — 1 b, coupe longitudinale. — 1 c, un périthèce grossi _ vuen dessus. — 1 d, thèques. — 1 f, spores. 2. Bombardiastrum andinum, port grossi. — 2 4, coupe grossie d’un péri- thèce. — 2 b, filaments mycéliens. — 2 ce, spores.—— 2d, tissu de périthèces. 3. Xylarua ciliata, port gr. nat. — 3 a, port grossi. — 3 b, strom2s conidi- fères. — 3 ce, coupe d’un strome périthécigère. — 3 d, poils. — 3 f, cellules du tissus. — 3 q, spores. PLANCHE X. 1. Hypocrea viltata, port gr. nat.— 1 a, coupe longitudin ie. — 1 b, strome2 grossi vu ex dessus. — 1 c, coupe du même. — 1 d, thèques. — 1 f, spores. — ] 4, une spore vue par une de ses extrémités. V 2. Dimerosporium Barnadeziae, spore. — 2 a, une jeune conidie sur une hyphopodie. — 2 b, conidie adulte. : Fusicladium obducens, filaments conidiféres. — 3 a, conidies. . Torrubiella rubra, port gr. nat. —4 a et 4 b, périthèces grossis, épars ou réunis par la base. Remarques sur le Favus de la Poule Par M. Julien COSTANTIN. Il existe depuis longtemps un débat entre différents médecins et vétérinaires relativement à l'autonomie du Favus de la Poule. On sait que cette affection du Favus, chez l’homme et les animaux, est caractérisée par l’existence de godets qui s’observent sur les plages de la peau où le champignon se développe. Le Favus de la Poule (1) se manifeste surtout sur les parties charnues de la tête de l'animal, mais il peut envahir la peau et amener la chute des plumes; sur les surfaces ainsi mises à nu s’ob- servent des godets qui correspondent aux points d'insertion des plumes. M. Mégnin (2) qui a observé ce parasite, il y a plus d’une dizaine d'années, l’a regardé comme bien distinet du Favus de l’homme et l'a désigné sous le nom d’Epidermophyton gallinæ. Cette opinion a été combattue, en 1886, par M. Neumann (3) qui pensait, au con- traire, qu'il n’y avait pas de raisons de distinguer les deux parasites, car le Favus de la Poule pouvait s’inoculer au chien et produire sur cet animal les mêmes symptômes que le Favus ordinaire. M. Mégnin a repris un peu plus tard la question et il a prié M. Duclaux de faire des cultures du Favus de la Poule. La compa- raison de l’aspect des cultures du Favus d'Homme et de Poule lui a paru décisive pour distinguer les deux espèces (4). M. Neumann ne paraît pas s'être rendu aux arguments de M. Mé- gnin, car dans son Trailé des maladies parasituires non micro- biennes (2e édit. 1892), il parait garder son ancienne opinion. J'ai pu, grâce à M. Sabrazès, interne de l'Hôpital St-André à (1) Le Favus de la Poule a été décrit en 1853 d'abord par Gerlach, puis par Müller et Leisering ; il a été étudié par Rivolta et Delprato (1881, Pauly (1883), Schütz (1884), Zuern (1889), etc. (2) Compt. rend. de la Soc. de biolog. 12 déc. 1881. (3) Soc. de biolog. 1886. (4) Mégnin. Différences spécifiques entre le champignon de la Teigne des Poules et celui de la Teigne faveuse (C, R. Soc. biolog. 1890, p. 151). FAVUS DE LA POULE. 167 Bordeaux, comparer des cultures de l’'Achorion Schonlsinii et de V'Epidermophyton gallinæ. L'étude que j'ai pu faire, grâce à M. Sa- brazès, qui me demandait mon opinion sur leur distinction, m'a conduit à les différencier non seulement par l'aspect de la culiure, mais par les caractères morphologiques. Je ne m'occuperai dans la note actuelle que de fixer les carac- tères microscopiques du Favus de la Poule (1). Cullures sur pomme de terre. — L'étude première des cultures de M. Sabrazés sur gélose ne m'avait rien appris. J'en fis moi-même sur pomme de terre et voici ce que j'observai. Je vis au milieu des _ filaments mycélien des espèces de grands articles allongés, mesu- rant de 45 à 50z de long sur 4 à 62 de large. Ces grands éléments étaient cloisonnés transversalement cinq à six fois. J'eus l’idée que j'avais affaire à une spore d'une Mucédinée phragmosporée. En effet, je remarquai que quelques-uns de ces articles étaient portés sur un pédicelle très étroit. Un point cependant paraissait assez singulier, ces spores élaient fréquemment tronquées soit au sommet, soit à la base. Quant à l'aspect de la moisissure sur le milieu précédent, il rap- pelle beaucoup plas celui des Teignes que celui des Favus. C'est une espèce de croûte farineuse blanche mamelonné, dont les ma- melons se fendillent à la fin. Cet aspect est trés différent de celui des cultures de Favus de l'homme que j'ai pu observer venant de M. Sabrazés. Les semis que J'ai pu faire moi-même sur différents milieux, en particulier sur carole donnent comme sur gélose une masse gélatineuse, ambrée irrégulière, à contours nets composée microscopiquement de grosses vésicules en chapelets irréguliers. Il y a donc, en tenant comple de l'examen microscopique, une différence profonde entre les deux Favus. Cultures sur gélatine. — Des cultures sur gélatine additionnée de bouillon de veau du Favus de la Poule ont confirmé ce résuliat. J'y ai vu naïtre à l'extrémité de filaments minces de véritables (1) Je me propose de continuer, grâce à M. Sabrazès, et avec sa col- laboration l'examen comparé des Favus de l'homme, du chien et de La Poule. 168 JULIEN COSTANTIN. spores, un peu plus ovoides que précédemment, mais cette fois nel- tement différenciées. Quelques-unes d’entre elles étaient unicellulaire ou bicellulaires mesurant 18 de long sur 112 de large. J'en ai observé de tricellu- laires mesurant 272 sur 72. Enfin j'ai pu en trouver sur ce milieu plusieurs pluricellulaires se rapprochant beaucoup de celles signa- lées sur pomme de terre et mesurant 454 sur Tu. Cultures sur bouillon de veau. — On peut remarquer sur bouillon de veau une constitution analogue. Cependant sur certains pédi- celles fructifères on peut voir des éléments à contenu plus réfrin- gents à une certaine distance de la spore terminale. Ce sont évidem- ment des ébauches de spores intercalaires. Je suis conduit à regarder les spores de l’Epidermcphylon comme des chlamydospores analogues à celles des Hypocréacées, en parti- culier à celles des Aypomyces. Celles de l’Aypomyces solani sont assez semblables, mais courbées. Chlamydospores analogues observées dans d'autres cas. — J'ai pu, grâce à M. Sabrazès d’une part et à M. Sabourand, interne à l'Hôpital St-Louis, de l’autre, observer des chlamydospores très ana- logues dans des champignons voisins, également parasites de la peau des animaux supérieurs. 1° M. Sabrazès m'a envoyé des préparations d’un champignon, produisant sur la peau de la main d’un homme nommé Buret une sorte d’Herpés cireinné el s’éloignant par conséquent des Favus par l'absence de godets. Les préparations de ce parasite, qui s’inocule à l'homme, sont formées d'un nombre prodigieux de chlamydos- pores pluricellulaires, à cinq ou six cloisons transversales, mesurant 00 sur 7. Les parois de ces grosses spores sont assez épaissies, leur forme est quelquefois arquée ou courbée en S. On à done ici un champignon qui se rapprocherait plutôt des Teignes et qui pré- sente une analogie assez frappante avec le Favus de la Poule. Le champignon qui produit la maladie de la Poule n’est cepen- dant pas une Teigne; car, ainsi que M. Sabrazès l’a établi expérimen- talement, il peut produire sur la souris de véritables godets. On voit d’après cela que les caractères extérieurs des maladies, présence ou absence de godets, n’ont pas l'importance capitale qu'on leur a donnée jusqu'ici et que ce qui est seul spécifique, c’est le parasite. FAYUS DE LA POULE. 2° Enfin dans des cultures de Teigne (Trichophyté) que j'ai pu faire, grâce à M. Sabourand, j'ai découvert également des chlamy- dospores cloisonnées transversalement analogues aux précédentes. Il est vrai qu’elles sont fréquemment accompagnées chez ces plantes d'appareils conidiens rappelant les Sporotrichum (plus peut-être que des Botrytis dont on a voulu les rapprocher) et de formes bour- geonnantes vésiculeuses. Ces Trichophytes sont. donc des champi- Snons polymorphes présentant des conidies et des chlamydospores, se rapprochant peut-être des Hypocréacées. Note sur le Pompholyx Sapidum Cda et le Scole- cothricum Boudieri. Par M. A. DE JACZEWSKI. Le genre Pompholyx a été créé par Corda pour une espèce unique, assez rare, portant le nom spécifique de Pompholyr sapidum, donné par le mème auteur. Il a été décrit pour la première fois d’une facon très incomplète dans la Deutschland’s Flora de Sturm, cahier 19/20, p. 47, en compagnie d’une autre espèce douteuse Phlyctos- pora fusca Cda. Les dessins qui accompagnent cette description, quoique très bien exécutés, restent également incomplets en ce qui concerne le mode de formation des spores. Voici, du reste, le texte de la description de Corda pour le genre Pompholyx : Char. gen. Peridium externum simplex, coriaceum, intus venoso- reliculatum. Venæ carnosæ. Asci vel basidia nulla. Sporæ sim- plices, venarum parenchymati irregulariter immersæ, sphærico tetraedricæ ; episporio simplici verrucoso, basi hilo maximo ins- truclo. Fungi tuberiformes, subterranei, aromatici, sapidissimi. On voit d’après cela qu'il était impossible de classer ce cham- pignon plutôt dans les Basidiomycètes que dans les Ascomycètes, et ce n’est que vu la grande similitude de structure et l'absence th. RAR us d 170 A. DE JACZEWSKI, constante d'asques que l’on était autorisé à le considérer comme un Gastéromycète sans toutefois pouvoir lui assigner une place exacte dans ce dernier ordre. La description donnée plus haut est restée classique et a été reproduite sans aucun changement dans les ouvra- ges plus modernes, comme dans la seconde édition des Pilze Deutschlands de Rabenhorst-Winter (Tome I, p. 884) et dans le Sylloge de Saccardo (VII, 1, 1888). Dans ces deux ouvrages le Pom- pholyx sapidum est placé à la suite des Hyménogastrées comme Gas- téromycète douteux; le dessin qu'en donne Winter est l'exacte reproduction de la figure de Corda. On est resté dans la même ignorance relativement au mode de développement d’un champignon voisin Phlyclospora fusca Cda, dont j'ai parlé plus haut. Mais, en 1889, M. le docteur Beck, di- recteur du Museum d'histoire naturelle de Vienne, a démontré l'existence des basides dans ce champignon. Son travail a paru dans le Bulletin de la Société Botanique allemande (Berichte des deuts- chen Botanischen Gesellschaft Band VIT, 1889, page 212). Après la croissance des spores, les basides ainsi que les hyphes environ- nantes émettent des branches qui s'appliquent sur les spores et leur constituent cette sorte d’enveloppe de cellules hyalines si carac- téristique dans ce champignon. Cet été, pendant mon séjour en Russie, dans le gouvernement de Smolensk, j'ai eu la chance de trouver le Pompholyx sapidum, et jai pu en récolter des échantillons de différente taille, depuis la grosseur d’un pois jusqu'à celle d’une noix, et j'ai pu ainsi pour- suivre le développement du champignon et faire des observalions analogues à celles du docteur Beck pour le Phlyctospora. Hypogé au commencement, le Pompholyx sapidum ne tarde pas à sortir de terre et ne reste enfoncé que par sa base qui est garnie d’un mycélium vigoureux et très développé. Une coupe longitudinale mince du champignon, éclaircie par l'acide lactique laisse apercevoir d'abord un péridium simple dont les filaments externes sont cuti- nisés et de couleur jaune-brun chez les exemplaires plus âgés. Le péridium est tapissé par des hyphes plus minces, parallèles, qui se ramifient à l’extérieur en forme de veines anastomosées très dis- tinctes à un faible grossissement. Ce réseau de veines constitue un grand nombre de loges entièrement remplies par lhyménium. Celui-ci ne peut être étudié que chez les exemplaires très jeunes, POMPHOLIX SAPIDUM,. 171 car plus tard il disparait ne laissant que des débris au milieu des- quels on n’aperçoit plus que les spores. L’hyménium est constitué par des basides pyriformes analogues à celles du Polysaccum ou mieux encore du Geaster. Ces basides ne forment pas une couche bien régulière tapissant les parois de la loge, mais remplissent cette der- nière sans ordre apparent et sont plus ou moins longuement pédi- cellées. Chez quelques exemplaires on peut apercevoir très distinc- tement la formation des spores. Celles-ci sont au nombre de 4, rarement de 5, presque sessiles et assez éloignées les unes des autres, car elles ne se forment pas au sommet de la baside mais sur une circonférence imaginaire qui passerait par le plus grand diamètre de la poire. Les spores sont d’abord hyalines et presque globuleuses ; bientôt elles deviennent jaunâtres et distinctement polyédriques. À ce moment les basides deviennent déjà très diffi- ciles à constater et bientôt elles vont disparaître complètement. Ce fait, du reste, est général pour tous les Gastéromycètes. Les basides contiennent avant la formation des spores une assez grande quan- tité d'huile incolore. A l'extérieur, le champignon est d’abord blanc, puis jaunâtre, ensuite brun ; à l’intérieur, à mesure qu’il approche de la maturité, il prend une teinte de plus en plus foncée et devient enfin d’un noir bleuâtre veiné de blanc. Cette coloration est due à l’amoncellement des spores, et les veines blanches visibles même à l’œil nu sous forme de réseau délicat sont constituées par les hyphes formant les loges, qui ne se détruisent pas à la maturité et subissent tout au plus un rétrécissement. Le champignon mür a ainsi l’aspect d’un Scleroderma. À ce moment, une coupe microscopique n'offre plus de trace des basides, les loges sont remplies par des amas de spores, entre lesquelles en aperçoit des débris cellulaires hyalins, seuls vestiges de l'hyménium. Les spores que nous avions laissées jaunâtres, lisses, tétraédriques et qui avaient un exospore très épais, s’arrondissent maintenant, brunissent et deviennent verruqueuses. Elles ont en moyenne un diamètre de 12,52. Le stérigmale est indiqué par un hile volumineux se détachant en clair sur le fond brun de la spore. On voit donc que le Pompholyx est bien réellement un basi- diomycète et qu'il doit être considéré comme un Gastéromycète. Mais quelle est sa place définitive dans la classification ? 172 A. DE JACZEWSKI. Le Pompholyr présente une parenté indéniable avec Phlyctospora, dont il ne diffère, du reste, que par l'absence des cellules hyalines entourant les spores et provenant du bourgeonnement des basides et des hyphes. M. Patouillard a indiqué (Bulletin de la Soc. Myc. de France, Tome VIIL, 4° fascicule, p. 190, 1892) la parenté du Phlyclospora avec Scleroderma et démontré l'identité de structure de ces deux genres que l'on pourrait même fondre en un seul. La constitution anatomique est tout à fait pareille chez Pompholyr.N ne peut être question de le rapporter aux Hyménogastrées dont les loges sont seu- lement tapissées par l’hyménium tandis que le centre reste vide. Chez Pompholyr comme chez Scleroderma toute la loge est remplie par le tissu hyménial et ensuite par les spores. La déchirure se pro- duit sans doute de la même façon que chez Scleroderma, quoique je n’aie pu m’assurer du fait ; mais on observe bien avant la matu- rité des crevasses en croix irrégulière et manquant rarement. Ce sont probablement les commencements de la déchirure par laquelle la glèbe s'échappe par la suite. Pour résumer tout ce qui précède, nous dirons que la découverte des basides du Pompholyx sapidum et l'étude de la constitution des tissus de ce champignon permettent de lui assurer une place dé- finilive dans l’ordre des Gastéromycètes, notamment dans la famille des Srlerodermécs qui comprend les genres suivants : Scleroderma. Phlyctospora. Pompholyx. Melanogaster. Polysaccum. Polysaccum rattache cette famille aux Nidulariées, tandis que Melanogaster est un type de transition vers les Hyménogastrées. Le Pompholyx n’est indiqué dans Corda, Winter et Saccardo que dans une seule localité, en Bohème, près de Carlsbad. Sa décou- verte dans une province septentrionale de la Russie, constitue en somme un fait assez curieux, démontrant une fois de plus combien l'aire géographique des espèces fongiques est étendue. Ce champi- gnon ne semble pas rare dans la localité et quelques-uns de nos voisins le recueillent chaque année et le mangent sous le nom de Per sd POMPHOLYX SAPIDUM. ! 419 truffe. C’est également sous le nom impropre de truffe blanche qu'il est récolté et mangé en Bohême. Je n’ai pas eu occasion d'apprécier ses qualités gastronomiques, mais on le dit très bon. Corda prétend qu'il est aromatique, je dois dire que mon nerf olfactif n’a pas été autrement impressionné que par l'odeur commune à tous les cham- pignons. Le Pompholyx sapidum vient surtout dans les terrains riches en humus ; il est particulièrement répandu dans les parcs et les jardins, surtout dans les buissons de coudrier, Au mois de février dernier, j'ai trouvé sur un pied de Reseda odo- rala un Hyphomycèle présentant les caractères suivants : Filaments courts, réunis en faisceaux olivätres ou noirâtres, groupés sur des taches décolorées de la feuille. Spores ovoides, bicellulaires, espacées au sommet sur les dentelures du filament, un peu verruqueuses, de 15/6z, brunâtres. Ces caractères permettent de rapporter ce champignon au genre Scolecotrichum Kunze et Schw. (Saccardo Sylloge IV, p. 347. Cos- tantin. Mucédinées simples, p. 99), et c’est selon toute apparence une espèce ou fout au moins une forme nouvelle à laquelle je me permetlrai de donner le nom de notre respectable président hono- raire, M. Boudier, Scolecotrichum Boudieri. Arthur de JAczEwSsKkt. Montreux, le 23 février 1893, Sur la dénomination botanique des espèces du genre Laestadia Awd. 1869, Par P. MAGNUS, de Berlin. Dans ce Bulletin, Tome VIII 1892, page 63, MM. P. Viala et L. Ravaz ont exposé, que Laestadia Bidwellii (E. M.) Viala et Ravaz ne peut garder ce nom, parce que le nom Laestadia, employé en 1889 par Auerswald pour un genre de Sphériacées, avait déjà été donné par Kunth à un genre de Composées de l'Amérique méridio- nale. Ch. Fr. Lessing l’a décrit le premier en 1832 dans son Synopsis Generum Composilarum earumque disposilionis novæ. Ce nom a été adopté dans le Genera plantarum de C. Bentham et J. D. Hooker. En conséquence ils veulent changer le nom Laestadia du genre de Sphériacées en celui de Guignardia. Mais M.le Dr Otto Kuntze dans son Revisio generum plan- tarum Pars. IT. de 1891, page 846, avait déjà reconnu qu'il faut changer le nom du genre de Sphériacées Laestadia à cause du genre de Composées Laestadia. M. 0. Kuntze l'a changé en Carlia, en prenant le nom que Rabenhorst avait donné à une Sphériacée sur l'Oxalis, que Saccardo avait rapportée dans le genre Laestadia. Comme le nom « Carlia » n’a jamais été appliqué à aucun autre genre, je pense que la dénomination de M. 0. Kuntze doit avoir la priorité. Donc le champignon du Black-Rot doit être nommé Carlia Bidwellii (EI1.) P. Magn. Je saisis cette occasion pour dire que je crois que M. Saccardo est allé trop loin, en voulant rejeter tous les changements de noms de champignons proposés par M. O0. Kuntze exceplé neuf. (Saccardo, Svlloge Fungorum, Vol. X. pg.VII-X). Je crois plutôt qu'il faut examiner chaque changement. Il me semble par exemple néces- saire d'accepter le nom de Fabreola 0. K. pour Urospora H. Fabvre (1880), si le genre d’Algues Urospora Areschoug (1864) est accepté par les algologues,ou d'accepter Cellulosporium Peck, s’il a la prio- rité sur Cystosporium Sacc. Berlin, le 20 févier 4893. CAP. ME « Sur les pigments lutéiniques des Champignons » à propos de la note de M. Heim. Par MM. G. BERTRAND & G. POIRAULT. M. Heim vient de publier dans le dernier numéro du Bullelin de la Société une note sur les pigments « lutéiniques » des champi- gnons à propos de laquelle nous croyons devoir présenter quelques observalions. . Nous avons montré, l’année dernière (2), que la matière colo- rante jaune du pollen n'était autre que la carotine de M. Arnaud, Or, M. Heim prétend que nous n’avons fait que vérifier une de ses assertions antérieures. Tel n’est pas notre avis. Sous les noms de « lutéines » et de « lipochromes » on désigne toute une série de pigments colorés, généralement dissous dans une substance huileuse, et dont la composition chimique, peut-être très variable, et le rôle sont pour la plupart inconnus. La question, au point de vue chimique, est donc de déterminer à quels composés définis on les peut rapporter, el à quoi ils peuvent servir, M. Heim dit : la coloration jaune du pollen est sans doute due à une lutéine. Nous disons : le principe colorant du pollen est un composé chimique défini, un carbure d'hydrogène, la carotine ou le carotène C?° H$8. Nous avons donc fait plus que vérifier des faits énoncés par M. Heim. D'autant plus que dans son Essai sur le rôle physiologique des pigments, Paris 1892, cet auteur ne s’est pas exprimé d’une façon affirmative. Non seulement il n’avait pas déter- miné le principe immédiat, mais il n’était pas sûr que ce pigment jaune se rapportât à la classe, si mal délimitée pourtant, des lutéines ou lipochromes. Or, élant données les réactions générales si simples jugées suffisantes par M. Heim pour caractériser les corps, on com- prend difficilement qu'il ait attendu notre note pour parler de ses recherches et qu'il réduise notre travail à une simple vérification de (1) Manuscrit remis à la séance du 13 avril 1893. (2) G. Bertrand et G. Poirault, Sur la matière colorante du pollen. Comptes-rendus 14 novembre 1892. 176 PIGMENTS LUTÉINIQUES DES CHAMPIGNONS. ce qui n'élail encore dans son esprit qu'une hypothèse plus ou moins vague. Pour quelle raison M. Ileim date-t-il sa note, publiée comme prise de date, de juin 1892, alors qu’elle fait mention, sans préciser la date, il est vrai, de notre travail présenté à l’Académie, le 14 novembre 1892? Nous l’ignorons, mais cela importe peu. Dans la note de M. Heim nous relevons, en outre, le passage sui- vant : « Les nombreuses rouilles des végétaux doivent avoir leurs spores munies de lutéines. » Or, nous avons dit nous-mêmes 1. c. p. 830 : « Les spores de certaines Urédinées Colcosporium euphra- siæ Schum, C. pulsalillæ Strauss, Melampsora æcidioides D.C.,con- tiennent probablement de la carotine d’après les essais que nous poursuivons. » Si nous n'avons pas affirmé le fait, c’est que cette conclusion qui aurait déjà pu être déduite de divers travaux anté- rieurs (de ceux de Bachmann entre autres), sur lesquels nous aurons prochainement occasion de revenir, ne sera tout à fail certaine que du jour où on aura isolé et analysé la matière colorante, ou un de ses dérivés immédiats. En résumé « lipochromes », « lutéines » sont des termes sans aucune signification précise et qui n’ont même pas pour eux le mérite de l’antériorité. Ce qu’il faut faire, c’est isoler un principe immédiat et déterminer sa composition chimique et ses constantes physiques. C’est ce que nous avons fait pour le pollen du Verbascum, et ce que M. Heim a négligé. PO NT Se E: LES o 2 Observations sur quelques formes Botrytis parasites Ho 36 ÿ eme IRsecies. - - Par M. G. DELACROIX. Depuis le mois de mai 1891, époque où M. Prillieux et moi avons publié le résultat de nos recherches sur le Ghampignon qui enva- hit le hanneton et sa larve (1), j'ai continué de m'occuper de celte question et j'ai commencé une série d'expériences d'infection, non- seulement avec le Botrytis tenella du hanneton et le B. Bassiana, mais encore avec le B. Acridiorum, que M. Ch. Brongniart et moi avons décrit (2), dans l'espoir d'obtenir la forme parfaite ascospore de ces Mucédinées. . Je n’ai pas encore réussi à la trouver et j'eusse attendu des ré- n dis plus positifs pour communiquer les quelques observations que j'ai faites. Mais ayant été à nouveau pris à partie par M. Giard, < et d’une façon assez acerbe, dans un article qu'il a publié dans la Revue de Bolanique (3), en répondant brièvement à ses altaques, je ‘prendrai la: liberté de faire part à la Société de quelques faits qui permettent de distinguer spécifiquement les trois Botrylis lenella, bcp Acridiorum. C'est au mois d'août 1891, que nous eûmes pour la première fois ‘ce dernier au Laboratoire de Pathologie végétale. M. Nicolas, ins- pecteur d'agriculture en Algérie, nous fit parvenir un certain nom- “bre de criquets pélerins jaunes provenant de Duvivier (province de Constantine). Ces criquets étaient morts pour la plupart pendant le voyage et un certain nombre présentaient aux articulations du tho- rax et de l'abdomen un byssus blanchätre concret. Les ayant placés (1) Acad. de Se. Comptes-rendus. Séances du 11 mai 1891 et du 20 juillet 1891. Société nationale d'agriculture, séance du 24 juin 1891. - (2) Soc. nat. d’agr.: Les champignons parasites observés sur les cri- quets pélerins en Algérie, octobre 1891. — Société Philomatique de Pa- -ris, séance du 26 décembre 1891. = (3) Nouvelles études sur le Lachnidium Acridiorum, grand champignon parasite du criquet pélerin (avec planche), par M. A. Giard, Revue de - Botanique, | du 15 novembre 1892. 42 - FN 178 G. DELACROIX. dans un cristallisoir fermé, sur du sable humide, le tout dûment stérilisé au préalable, nous vimes s’y développer une moisissure floconneuse, d’un blanc candide, qui progressa assez rapidement pour couvrir le corps de l’insecte au bout de trois semaines. La moisissure ne tarda pas à montrer sur toute sa surface une ef- florescence blanche constituée par les conidies qui germèrent faci- lement et purent se cultiver sur des milieux nutritifs variés : géla- tine pure ou additionnée d’agar, de peplone, de sucre, pomme de terre, bouillons nutrilifs, ete. (1). Une faible acidité du milieu à l’aide de l'acide tartrique, par exemple, favorise le développement de ia moisissure et empêche celui des bactéries. La fructification et le mode d'insertion des conidies sont très analogues à ceux que de Bary a dé- crits pour le Botrylis Bassiana (2) et à ce que j'ai observé moi-même sur le Bolrylis tenella (3). J'ajouterai que des expériences d'infection de criquets ont été tentées avec ce Botrytis que M. Brongniart et moi avions appelé B. Acridiorum et qu’elles ont parfaitement réussi(#). Dans les trois espèces de Botrytis, dont je viens de parler, le mycélium Fic. I. — Filaments fructifères de lrès grêle (1,5-2u), hyalin,cloisonné, Botrylis tenellu. a, b, ce, filaments fructifères (ob.9 à ramifié,donne naissance vers l’extré- sec).— d, conidies (immers.f;l?. + a SOOT 6 CONS CS mité des filaments à des stérigmates piriformes de 1,5-2X92,5-34 qui se terminent par un court chapelet de 2, rarement 3 conidies. (1) Ces faits me paraissent répondre suffisamment aux insinuations de M. Giard, qui suppose que « dans le désordre causé par ses nombreuses pérégrinations », M. Brongniart a dû inconsciemment inventer le Botry- tis Acridiorum en mélangeant des criquets infectés avec des Botrytis ve- nant de France et ceux qu'il récolta atteints par le Lachnidium. (2) Zur Kenntniss issektentædtender Pilze (Botanische Zeitung 1869 n° 31). (3) G. Delacroix. — Le hanneton et sa larve; la moisissure parasite, — (Journal d'agriculture pratique, 30 juillet 1891, page 165.) (4) Société nationale d'agriculture de France, octobre 1891. 2 ty oi Éd. Q.dses du bise > QUELQUES FORMES BOTRYTIS. 119 Dans le Botrylis tenella, ces conidies sont ovales, d'une dimen- sion de 2,5-3 X 1,5-2u. Dans les B. Bassiana et Acridivrum, elles sont globuleuses et d'un diamètre de 2-2,5u. 1 Un seul stérigmate porte parfois deux conidies ou deux très courts chapelets de conidies placés côte à côte. De plus, nous avons pu nous persuader que dans les trois cas, les conidies naissent par formation endogène à l’intérieur et à l’ex- trémité du filament fertile, mais pour se rendre compte nettement et se persuader de l'exactitude de ce fait, il est indispensable de ne s'adresser qu'à des cultures très jeunes. De ce qui précède, il résulte que la forme des conidies suffit pour distinguer immédiatement le Botrylis tenella des deux autres. Ceux-ci ayant mêmes forme, dimension et insertion de conidies pourraient être facilement confondus : les cultures sur milicux nutritifs et quelques infections pratiquées sur des chenilles m'ont permis de les différencier. Sur milieux gélatinés et sur la pomme de terre, le L. tenella donne une coloration rouge intense, les B. Acridiorum et Bassiana ne colorent pas la pomme de terre, mais sur milieux gélatinés hya- lins le B. Acridiorum produit une coloralion rose très päle, par- fois à peine visible ou du moins fugace et disparaissant lorsque la culture a une dizaine de jours de date. Le Botrylis Bassiana les colore en marron clair, la surface du milieu se creuse plus vite avec celte espèce. A l'automne de 1891 et 1892, j'ai pu me procurer un nombre asez considérable de chenilles du Bombyx Rubi abondantes à celte époque de l’année, Je les ai infectées, avec toutes les précaulions voulues, en les saupoudrant de spores des Botrylis Lenella, Bussiana, Acridiorum et d'Isaria farinosa. Les mêmes infections ont été ainsi répélées deux années de suite à l’automne. L’Isaria farinosa, sur lequel je recueillis les spores qui m'ont servi à ensemencer les cultures sur milieux artificiels, a été récolté au bois de Vincennes. Décrit par Saccardo et figuré par Tulasne avec des spores globuleuses, j'ai pu observer que les échantillons que j'avais recueillis portent des conidies ovales très analogues à f PR 180 G. DELACROIX, celles du Botrytis tenella et de même dimension d'ailleurs. La fructification est aussi identique à celle des Botrytis précités. La seule différence morphologique présentée par l’Isaria consiste dans la longueur du chapelet de spores et le nombre plus considérable des éléments qui le composent, Y'aurait-il lieu de subdiviser l’Isaria farinosa en deux formes, une à spores rondes, l’autre à spores ovales? Le fait est à élu- eider. L'Isaria farinosa, dans les cullures sur milieux artificiels, donne un mycélium blanc duveteux, très abondant, qui se corémie un peu, s’agglomère en paquets, mais qui fructifie à peine. Aussi n'ai- je pu me servir de ces cultures pour infecter des insectes, et ai-je dû recourir directement à la plante telle que je l'avais ré- collée. Un certain nombre de che- nilles de Bombyx Rubi ont été conservées comme té- moins et non infectées dans =+7 un local indépendant du la- boratoire, où l'infection eût pu se faire spontanément par suile de la présence de coni- dies dans l'air. Placées dans un crislallisoir couvert d’un disque en verre sur du sable stérilisé, ces chenilles se sont terrées pendant l'hiver, elles sont mortes pour la plupart au bout de 2 ou 3 mois au plus, mais sans se momifier, sans présenter aucune trace de Botrylis ou d’Isaria, ra- lomlies, portant par fois des mycéliums de moisissures vulgaires, Mucorinées, Peni- cillium glaucum, etc. L'infection des chenilles a réussi dans la proportion de 75 pour Fic. 2. — Chenille de Bombyx Rubi, envahie par le Botrytus Bassiana. QUELQUES FORMES BOTRYTIS. 181 cent environ avec le Botrylis Bassiana et l’Isaria ; avec les Botrytis Acridiorum et tenellu, elle est moindre et ne dépasse guère 50 pour cent. Daus tous les cas, les premiers phénomènes observés sont les mé- mes; au bout d’un temps qui varie de 5 ou 7 jours à deux semai- nes pour le Botrytis Bassiana et l'Isaria, plus long pour les deux au- tres espèces, l'animal meurt et se momifie, prend une dureté par- ticulière. Infectées par le Botrylis Bassiana, les chenilles, qu’on les con- serve sur le sol ou enfouies, se comportent de même, elles présen- tent un stade court où apparaît une moisissure élalée en forme de Botrytis avec des spores rondes, bientôt on, voit apparaître sur tous les points du corps des clavules qui atteignent trois centimètres de hauteur avec une épaisseur de deux millimètres au pied. Ces cla- vules, quelquefois bifides, sont d’une couleur chamois intense ; la partie supérieure blanchit bientôt, en même temps qu'on y observe la formation des conidies, placées comme dans la moisissure étalée. La clavule peut persister ainsi pendant une période de un à trois mois, elle se flétrit et s’affaisse ensuile. J'avais supposé au début qu’à cet Isaria succéderait un Cordyceps ; je ne l’ai pas encore observé. _ Cette forme Isaria est-elle l’Isaria farinosa? J'inclinerais assez à le penser, mais je ne voudrais pas l’affirmer, quant à présent, du moins. De Bary (1) avait déjà observé les mêmes faits sur des che- nilles de Bombyx Pini, et il dit en avoir trouvé envahies à la fois par le Botrylis Bassiana et l’Isaria farinosa, maïs 1l néglige d’ajou- ter comment il différenciait les deux Isaria qui se produisaient .dans ce cas. Cet Isaria, dérivé du Botrylis Bassiana, donne dans les milieux artificiels des houppes légèrement corémiées et: à peu près stériles, comme celles que j'ai observées avec l’Isaria farinosa. Les chenilles infectées par l'Isaria farinosa présentent aussi ulté- rieurement une forme Isaria, plus grêle que celles du Botrytis Bas- sania. L’épaisseur de la clavule est moitié moindre au pied; de plus, le stade Botrylis avec une moisissure étalée est très réduit et même parfois supprimé. Les conidies s’y présentent identiques à (1) Loc. cit. 182 ; G. DELACROIX, celles de l'échantillon naturel, ovales et non globuleuses, comme dans la forme Isaria issue du Botrytis Bassiana. Le Botrytis tenella sur les chenilles de Bombyx Rubi se comporte comme sur le ver blanc. Si la chenille infectée reste à l’air, elle se couvre d’un enduit blanc qui reste localisé sur la chenille et ne s’é- tend pas à l’entour, ainsi que fait la moisissure qui suit l'infection par le Botrytis Bassiana. Si la larve infectée est enterrée, le mycé- lium s’agrège, la plupart du temps, en cordonnets minces qui rayonnent dans le sol tout autour du corps de la chenille. Je dis la plupart du temps, car ayant plusieurs fois remplacé la terre ordi- naire par du sable fin, j'ai vu que dans ce cas les cordonnets avaient plus de difficulté à se former. Ces cordonnets portent des conidies qui deviennent d'autant plus rares que le filament s’éloigne plus du corps de l’insecte. Ce n’est pas là une forme Isaria, comme le sou- tient M. Giard; dans les Isaria vrais, en effet, la fructification est épigée et les conidies deviennent d'autant plus denses qu'on s’éloi- gne davantage du pied. Morphologiquement, on observe ici le con- traire : c’est pourquoi, étant donné en même temps que cette forme agrégée du Botrylis tenella se rencontre toujours hypogée, je re- pousse l'opinion de M. Giard, qui la regarde comme un Isaria. Pour ce qui est de l'appellation spécifique de densa, dans la- quelle il désigne cet [saria, elle est aussi peu justifiée à notre avis. M. Giard identifie le parasite du hanneton et du ver blanc au Sporo- trichum densum Link auquel tous les auteurs attribuent des spores rondes, et Saccardo, dans son sylloge, se demande même s’il n’est pas identique au Bolrylis Bassiana. Le Sporotrichum densum doit, à notre avis, être démembré en deux espèces : L'une à spores rondes, le Botrylis Bassiana ; L'autre à spores ovales, dont M. Bresadola à eu l’amabilité de nous communiquer l'échantillon type sur hanneton et qui est le Bo- trytis tenella. D'où il suit que le Sporotrichum densum fait double emploi dans la nomenclature mycologique. J'ai déjà d’ailleurs exprimé ces opinions dans l’article dont j'ai parlé plus haut et qui a été publié en juillet et août 1891 dans Île Journal d'agriculture pratique. Comme le Botrylis tenella, le BR. Acridiorum donne sur la che- RS état. QUELQUES FORMES BOTRYTIS. 183 nille de Bombyx Rubi une moisissure qui ne s’agrège pas, ne s'é- tend pas sur le sol au-delà du corps de l'insecte. Elle se montre également avec des conidies rondes, comme dans les cultures du même champignon, si l’on enfouit l’insecte, le mycelium prolifére et sporule peu ; il ne s’agrège pas non plus en filaments souterrains comme celui du Botrylis lenella. Ces quelques observations, paraissent bien, je crois, prouver qu'il s'agit là d'espèces distinctes. M. Brongniart et moi avons répondu autre part (1) à l’assertion de M. Giard qui prétend que le Botrytis Acridiorum n’est autre que le premier stade de développement de son Lachnidium Acridio- rum. | Le Lachnidium Acridiorum que je possède m'a élé communiqué par M. Ch. Brongniart, qui l'a recueilli sur place en Algérie, en 1891. IL est bien analogue à celui qu'a décrit et figuré M. Giard dans la Revue de botanique (1). Les spores ovales, continues, qui se forment au début dans cette espèce ont 6 x de long, elles sont beaucoup plus volumineuses que celles du Botrytis des sauterelles. Le Lachnidium Acridiorum a été signalé pour la première fois par M. Brougniart (2), ensuite par M. Trabut (3) qui le nomma Botrytis Acridiorum. Les conidies simples et hyalines, au début, devien- nent au bout de peu de temps uniseptées, pour prendre ensuile une forme Fusarium. Dans les cultures déjà anciennes, M. Giard a vu apparaitre des spores à parois épaisses, colorées en brun, et qu’il rapproche des formes Mystrosporium, Stemphylium, etc. Je n'ai pu vérifier le fait (4). Dans le tome X du Sylloge, M. Saccardo appelle le Botrytis (1) Loc. cit. (2) Comptes-rendus de l'Acad, des Sc., séances des 8 et 29 juin 1891. (3) Comptes-rendus de l'Acad. des Sc., séance du 15 juin 1891. (4) Note ajoutée pendant l'impression. — Depuis le moment où j'écrivais ces lignes (janvier 1893) j'ai pu constater en mars ou avril 1893, dans des cultures datant, de 4 mois, ces sortes de spores. Elles se trouvent tou- jours sur les cultures dans le voisinage d’endroits où le mycelium lâche et hyalin de la moisissure s'organise en un sclérote dont les hyphes extérieu- res, notablement plus grosses et moins serrées que celles du centre, se colorent en bleu verdâtre intense. 184 G. DELACROIX. Acridiorum Brongniart et Delacroix, à spores rondes, Botrytis De- lacroixii. La confusion se trouve ainsi évitée avec l'espèce décrite primitivement par M. Trabut, sous le nom de Botrytis Acridiorum. M. Brongniart m'a communiqué à son retour d'Algérie une autre forme Botrylis à spores ovales qu'il avait trouvée sur des criquets et qui les tuait par infections artificielles. Cette Mucédinée paraissait identique au Botrylis tenella, maïs ne colorait pas en culture la gé- latine en rouge. M. Brongniart et moi en avons parlé dans les notes présentées à la Société nationale d'Agriculture et à la Société Phi- lomatique. Au bout d’un certain temps, les spores, je ne sais pour quelle cause, ont cessé d’être actives et n’ont plus germé. Dans les essais d'infection, dont j'ai parlé plus haut, il m'a, par conséquent, été impossible de la comparer avec les autres espèces du même genre. C’est ce Botrytis que M. Saccardo décrit sous le nom de Botrytis Brongniarti. Espèces nouvelles observées au Laboratoire de Pathologie végétale. Par M. G. DELACROIX, Endoconidium luteolum. PI. XI, fig.[. — Effusum, velutinum, e sulphureo sordidè luteoïum ; hyphis mycelii hyalinis, septatis, ra- mosis ; conidiis rotundatis, . levibus, hyalinis vel subluteolis, 3,5 —92. diam., in catenis longioribus in interiore filamenti nascentibus. In tuberculo cocto Solani tuberosi, in « Laboratoire ». Endoconidium fragrans. PI. XI, fig. IL.— Mycelio albido, effuso, velutino ; hyphis hyalinis, parcè ramosis, septatis, 3-54 latis, plas- mate granuloso ; conidiis cylindraceis, utrinque paulum rotundatis, 10-16X3-5u, hyalinis, granulatis, in brevibus catenis in interiore filamenti sporiferiferi nascentibus. à tie LME AE 24 æ b ESPÈCES NOUVELLES. 185 In succo fermentato Ananassae in « Laboratoire des fermentations de l’Institut agronomique », Parisiis. Cette espèce est différente de Sporoschisma paradoxum qui vit dans le parenchyme de l’ananas en y produisant des taches noires. M. de Seynes (1) qui a décrit et étudié cette espèce y a vu aussi une pro- duction endogène des conidies. L’Endoconidium fragrans m'a été communiqué par mon collègue, M. Kayser, chef des travaux du Laboratoire des Fermentations à l’Institut agronomique. Il a fait l'étude chimique de cette espèce (1) _et constaté que dans le jus d’ananas où on la trouve, elle est associée à une levüre, et que toutes deux concourent à produire la fermen- tation aleoolique de ce liquide. L'Endoconidium seul fait fermenter différents sucres mais surtout le glucose et il développe dans les liquides qu’il fait fermenter une odeur très prononcée d’ananas. Aspergillus brunneus. PI. XI, fig. IT. — Taitio glaucescens, dein atro-brunneus, effusus ; hyphis sterilibus repentibus, septatis, hya- Jinis ; fertilibus erectis, parcè septatis, sammo usque 154 latis ; vesi- ‘eulà sphæroideà vel subelongatà, 60 & diametro cireiter ; basidiis e cylindraceo fusiformibus, 12-18 X 5-7 x ; conidiis globosis, echinu jatis, 154 crciter. Vesiculæ, basidia, conidia, plus minus fusca. In gelatinà saccharatà, in « Laboratoire » Parisiis. Cette espèce dont les conidies sont très volumineuses semble se rapprocher de l'A. macrosporus Bon. Mais cette dernière espèce est -bleu-verdätre et ses conidies purpurascentes (1). Acroslalagmus niveus. PI. XI, fig. IV. — Cæspitulis niveis, mi- nutis ; hyphis sterilibus repentibus, septatis, luteolis ; fertilibus “hyalinis, erectis, ramulos piriformes, summo atlenuatos, triverti- (1) J. de Seynes. Recherches sur les végétaux inférieurs I. p. 29. — Bullelin de la Société mycologique de France, session cryptogamique, p. XXVI. (2) Annales de l'Institut Pasteur, 1891. (3) Note ajoutée pendant l'impression. — Depuis la rédaction de cette diagnose, nous avons observé dans les cultures l'apparition d’un Eurotium que nous décrirons prochainement. 186 G \DELACROIX. cillatos, 10X2u gerentibus ; capitulis globosis, 15% diam.; conidiis hyalinis, e globoso ovoïdeis, 2-3X4-5 u. In radicibus mortuis Castaneæ vulgaris, Laboratorio, in terram udam servalis. Fusarium stromalicum. PI. XL, fig. V. — Sporodochiis effusis, cinnabarinis, compaclis, stromale semen farctante ; sporophoris erectis, hyalinis, continuis, simplicibus vel interdüm furcatis, 40-50 X 3-4 u ; conidiis falcatis, utrinque attenuatis, hyalinis, plasmate granulato, 20-23 X 3%. In seminibus glumisque Gramineæ cujusdam, insulæ Mayotte, in Africà. Cette espèce est voisine du F. corallinum Sacc. ; elle en diffère par ses conidies et ses conidiophores. La personne qui nous l'a expédiée de Mayotte affirme qu’elle produit des désordres digestifs chez les bestiaux qui consomment les graines infectées. Tubercularia radicicola (PI. XI, fig. VD. — Pulvinulis irregula- ribus, ochraceis, 1-2 mill. latis, sparsis : sporophoris hyalinis, sim- plicibus, continuis 30-50 X 2x; conidia hyalina, numerosissima, 3x —-1 LL. Ja radicibus mortuis Castaneæ vulgaris in terram udam servalis, in « Laboratoire ». Phoma fictilis. PI. XI, fig. VII. — Perithecia ochracea, 140 », poro 12 circiter prædita, in mycelio parco, septato, diluté colorato, gignentia ; sporulis hyalinis, ovato-elongatis, 1 X 2,5 - 3 u. In vasis fictilibus udis in « Laboratoire. » Phoma rhizophila (PI. XIE, fig. D).— Peritheciis gregariis, nigris, punctiformibus, poro apertis ; sporulis cylindraceis, 5-6 X 1 b hyalinis. In ligno radicum Castaneæ vulgaris loco udo servatarum. Vermicularia Vanillæ. PI. XI, fig. I. — Perithecia subsuper - ficialia, atra, laxè gregaria, astoma vel latè aperta (forma Colletotri- chum), hemisphæricis, 120-140 diametro; setis fuscis, septalis, ESPÈCES NOUVELLES. 187 rigidulis, 160X52 ; sporulis hyalinis, granulatis, cylindraceis vel obovatis, interdum leniter arcuatis 21X 112. In foliis exsiccatis Vanillæ odoratæ, in maculis paulüm decolo- ralis. In insulà « Maurice » Africæ, Baie du Cap. Diplodina Ligustri. PI. XIL, fig. III. — Perithecia erumpentia, -sparsa, minuta,{ 10-1202, poro pertusa; sporulis fusiformibus, uni- seplatis, 9x3, hyalinis, sed confertim luteolis, ad septum non constrictis. In ramis Ligustri vulgaris, proprè Saintes, Galliæ. Hendersonia castaneicola. PI. XIL, fig. IV. — Perithecia superfi- cialia, atra, gregaria, 150-200 z, ostiolo subconico prominente ; sporulis fusco-olivaceis, 3-septatis, ad septum constrictulis, utrinque rotundatis, 12-4 u. Ad radices infossatas Castaneæ vulgaris, in ligno denudato -« Laboratorio » Parisiis. Hendersonia Tragacanthæ. PI. XII, fig. V. — Perithecia subcu- taneo-erumpentia, atro-olivacea, pertusa, 3504 lata; sporulis elon- galo-ovoïdeis, 3-septatis, fuscidulis, 12-15 X 4-4,5 :. In spinis Astragali Tragacanthæ, Massiliæ. Nectria rhizophila. PI. XII, fig. VI. — Perithecia superfcialia, cinnabarina, sparsa, molliuscula, ostiolo vix prominente ; ascis cylindraceis, :5X4 ; sporulis hyalinis, 12 X 3, 5, uniseptatis, ad septum constrictis, ovoideo-fusoïdeis ; paraphysibus filiformibus. Ad fragmeata radicum Castaneæ vulgaris, in terram infossata. Ja « Laboratoire » Parisiis. Myxosporium incarnatum var. Coronillæ. — Acervulis lineari- bus, epidermide velatis, conidiis subpiriformibus, 21 X 7 x ; basi- diis 25 X 1, 5-2 y. In cortice ramorum Coronillæ Emneri, Macornay (Jura). EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE XI. EL — Endoconidium luteolum : a, filament fructifére; b, conidies (obj. 9). II. — Endoconidium fragrans : a, filament fructifère; b, conidies (obj. 9). mea CE és AN at. 188 G, DELACROIX. HT. — Aspergillus brunneus : a,filament ueliie. b, c,baside étconidies; 6 d, conidies (ob. 9). IV. — Acrostalagmus niveus :.a, fructification ; b, conidies (obj. 9); V. — Fusarium stromaticum : a, coupe dans la graine envahie ; 5.0, 6 co- nidies et basides. VI. — Tubercularia radicicola: a, fructification vue à un très faible gros- sissement; b, sterigmates et conidies (obj. 7); c, conidies (obj. 9). VII, — Phoma fictilis : a, périthèces et mycélium ; b, spores (obj. 9). PLANCHE XII. I. — Phoma s'hirophila: a, périthèces; b, spores (obj. 9). IL. — Vermicularia Vanillæ: a, coupe tangentielle dans l'épiderme de la feuille, montrant les périthèces astomes et leurs poils ; b, coupe transversale dans la forme Colletotrichuwm ; c, un poil isolé (obj. 9); d. spores (obj. 9). IT. — Diplodina Liqustri : a, coupe transversale d'un périthèce ; b, spores (obj. 9). IV. — Hendersonia castaneicola : «, périthèces (gross. faible); b, spores (obj. 9). V. — Hendersonia Tragacanthæ: a, coupe tangentielle sur une épine d’Astragalus Tragacantha, montrant le périthèce; b, spores (obj. 9). VE — Nectria rhizophila : a, périthèces; b asques et paraphyses; ce, spores. Transformation du tréhalose en $lucose dans les Champi- gnons par un ferment soluble : la tréhalase. Par M. Em. BOURQUELOT. En formulant les conclusions de mes cernières recherches sur les matières sucrées contenues dans les champignons; j'ai insisté sur ce fait que l'apparition du tréhalose dans ces végétaux paraît toujours précéder celle du glucose et j'ai fait remarquer que très _ probablement le second de ces sucres se formait par suite d’un dédoublement du premier (1). On connait actuellement plusieurs dédoublements analogues qui se passent au sein des tissus et dans les organes des êtres vivants. Ainsi on sait que le glucose que l'on rencontre dans la betterave à l'époque où elle va produire la graine, provient du sucre de canne antérieurement accumulé dans la racine. On sait également que le glucose qui se forme dans l'intestin à la suite d’mgestion d'aliments féculents est le résultat d’un dédoublement du maltose issu lui- même des malières amylacées saccharifiées durant la digestion. Or; dans chacun de ces cas, c’est un ferment soluble qui détermine le phénomène. Comme d’ailleurs le tréhalose appartient au même groupe chimique que le sucre de canne et le maltose, on était donc fondé à se demander si sa transformation en glucose n’était pas déterminée aussi par un de ces ferments. C'est ainsi, en effet, que les choses se passent et, bien que je n’ai encore rencontré le ferment qui dédouble le tréhalose que dans trois espèces : l’Aspergillus niger, le Penicillium glaucum et le -Volvaria speciosa, les seules du reste que j'ai examinées jusqu'ici, j'ai tout lieu de croire que sa présence est aussi générale dans les -champignons que celle du tréhalose /lui-mème. Je l'ai surtout étudié dans l Aspergillus niger qui peut en fournir à volonté et en toutes ‘saisons. C’est de celui-là seulement dont il sera question dans cette note. Pour obtenir ce ferment, on cultive la moisissure sur le liquide ‘de Raulin. Lorsque la culiure est couverte de fructifications noires, _ (1) Bulletin de la Soc. myc. de France. T. IX, 1893, p. 64. édit à LS L'HRSS 190 EM. BOURQUELOT. c'est-à-dire au commencement du quatrième jour si l’on a opéré à 30 ou 32 degrés, on l’enlève après en avoir lavé la face inférieure avec de l’eau distillée. On la broie avec du sable sec, on met le tout dans de l'alcool à 95° et on laisse macérer pendant 6 heures environ. On jette alors sur un filtre. Quand le liquide est filtré, an essore le résidu entre des feuilles de papier Joseph et on fait sécher dans le vide. Lorsque la dessiccation est complète, on broie la masse avec de l'eau distillée pour dissoudre le ferment ; on laisse macérer quelque temps, on exprime, on filtre le liquide qu’on précipite ensuite par l'alcool. Le précipité est finalement recueilli sur un filtre, lavé à l'alcool et desséché dans le vide. Ce produit renferme, outre le ferment du tréhalose, toutes les substances précipitables par l'alcool et parmi celles-ei d’autres fer- ments solubles, notamment de l'invertine ou sucrase et de la mal- tase, ferment que j'ai signalé en 4883 comme dédoublant le maltose en deux molécules de glucose (1). Je reviendrai plus loin sur la distinction de ces divers ferments. Si, d’ailleurs, on désire simplement avoir à sa disposition, pour l'utiliser de suite, une solution active du ferment du tréhalose, il est inutile de recourir à la manipulation compliquée que je viens de décrire et il est préférable d’opérer ainsi qu’il suit : Lorsque la culture de l’Aspergillus est arrivée à maturité com- plète (commencement du 5° jour, dans les conditions de tempéra- ture indiquées précédeminent), on retire la cuvette de l’étuve, on siphone le liquide nutritif, en le remplace par de l’eau distillée et on abandonne à la température du laboratoire. Au bout de 12 heures on jelte cette première eau qu’on remplace par une quanlité à peu près égale de nouvelle eau. Le ferment excrété par la plante se dis- sout dans l’eau sous-jacente et au bout de 2 ou 3 jours on a une solution très active qui, après filtration, est d’une limpidité par- faite, La première eau n’acquiert jamais qu’une activité très faible, même si on altend plusieurs jours. 11 est possible que la présence de petites proportions d'acide provenant du liquide nutritif qui imprègne la face inférieure de la culture et se répand dans celle eau (1) Comptes-rendus de l’Acad. des sciences. Séance du 3 décemb. 1883. TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. 191 mette obstacle à la secrétion du ferment. Dans tous les cas plusieurs lavages successifs par introduction, sous la moisissure, d’eau qu'on enlève aussitôt, donnent de moins bons résultats que le séjour pro- longé dans la cuvette d’une seule eau de lavage. Quoiqu'il en soit, la solution ainsi préparée détermine le dédou- blement complet du tréhalose en glucose (dextrose). C’est ce qui se trouve établi par l’essai suivant effectué sur du tréhalose retiré du tréhala. On a ajouté 10 cc. de solution de ferment à 10 ce. d’une solution de tréhalose renfermant 1 gr. 828 de tréhalose anhydre pour 0/0. Examiné au polarimètre dans le tube de 20 centim., sitôt le mélange fait, ce liquide accusait une déviation de 32,36’. Le dédoublement a commencé aussitôt et, 18 heures après, le mélange étant abandonné à la température du laboratoire (12 à 15°), la déviation n’était plus que de 2°,20. Celle-ci est allée ainsi en diminuant jusqu’au sixième jour, après quoi elle est restée stationnaire. Elle était alors de 1° et le dosage du sucre réducteur formé dans la solution indi- quait que ce sucre, en supposant qu’il fût du tréhalose, y était dans la proportion de 0 gr. 980 pour 100 cent. cubes. Or, si nous admettons que le tréhalose s’est entièrement dédoublé en dextrose et que le dédoublement s’est passé conformément à l’é- quation suivante : CH?20#£ H20—2 C5 H60$5, le calcul nous apprend que la solution doit donner une déviation de 1°,013 et ren- fermer 0 gr. 962 de sucre réducteur. Les chiffres trouvés dans l’ex- périence sont, comme on voit, suffisamment approchés de ceux que donne le calcul pour qu’il soit permis de conclure que le processus du dédoublement est exactement celui qu'indique la formule. C’est là une nouvelle preuve que le tréhalose est bien un diglucose comme l’a affirmé Berthelot lorsque, en 1857, il a découvert cette matière sucrée (1). Si, au lieu d'opérer sur du tréhalose retiré du tréhala, on opère sur du tréhalose extrait des champignons, on arrive aux mêmes ré- sultats. IT y a plus : si on suit parallèlement au polarimètre le pro- cessus sur des solutions d’égale concentration des deux sucres, on voit le phénomène se passer de part et d'autre de la même façon, ce qui estencore un argument en faveur de l’indentité des deux corps. (1) Comptes-rendus de la Société de Biologie, août 1857. 192 EM. BOURQUELOT. La solution que l’on obtient en faisant séjourner de l'eau distillée sous la culture de l’Aspergillus, est toujours très légèrement acide au tournesol. Gette acidité ne parait pas nuire à son activité. Si même on l’augmente en ajoutant de très faibles proportions d'acide sulfurique (2 à 4 milligrammes d’acide sulfurique SO'H p. °/, de liquide total), l’action du ferment est plutôt un peu plus forte. Mais si on l’augmente davantage, il y a diminution dans l’activité fermentaire et à la dose de 0 gr. 2 de SO'H p. °/,, le ferment se trouve presque entièrement paralysé. Rappelons que l’action de tous les ferments des hydrates de carbone est modifiée de la même façon par les acides. La solution dont je viens de parler ainsi que celle du produit obtenu par précipitation à l’aide de l’alcool n’agissent pas seulement sur le tréhalose, elles agissent également sur le sucre de canne et le maltose qu’elles dédoublent; elles agissent encore sur l’em- pois d’amidon qu’elles liquéfient. Elles renferment donc, comme je l'ai déjà fait remarquer, de l’invertine ou sucrase, de la maltase ainsi qu'une petite proportion de diastase ou amylase, et, pour sa- voir si ce n’élait pas un de ces ferments qui dédoublait le tréhalose, il fallait essayer sur celui-ci l’action de chacun d’eux, pris isolément. C’est'ce qu’il a été facile de faire avec l’inverüne et la diastase qu’on peut obtenir aisément d'autre part. Or j'ai constaté que ni l’invertine retirée de la levure de bière, ni la diastase salivaire n’agissent sur le tréhalose. Incidemment, j'ai fait la même constatation avec un ferment de certains glucosides : l'émulsine. Il était donc établi par là que le ferment qui dédouble le tréhalose diffère des trois ferments qui viennent d’être nommés. Restait la mallase. Ici j'ai rencontré plus de difficultés, n'ayant pas jusqu’à présent trouvé de végétal fournissant ce ferment isolé. J'ai d’abord essayé une séparation en ayant recours à des précipita- tions fractionnées à l’aide de l'alcool ; mais, comme on pouvait s’y attendre, cette tentative n’a donné aucun résultat positif. Je me suis adressé alors à l’action de la chaleur. On sait aujour- d’hui que les différents ferments solubles sont détruits à des tem- pératures différentes et l’on pouvait espérer qu’en exposant la solu- tion fermentaire à une température progressivement croissante, on atteindrait un degré où l’un des ferments serait détruit, l’autre con- servant son activité, C’est, en effet, ce qui s’est produit, comme je vais l'indiquer. S A ri + . % 4 É "1 Des prises de 24 cent. c. de solution fermentaire ont été iniroduites TRÉHALOSE DANS LES CHAMPIGNONS. dans des lubes à essai portant des n° de 1 à 18. Ceux-ci ont été placés, en compagnie d’un tube témoin contenant 20 cent. c. d’eau et un thermomètre, dans un vase de Bohème renfermant de l'eau et plongé lui-même dans l’eau d'un bain-marie. Le bain-marie était chauffé de telle sorte que la température de l'eau s'élevait environ . de 4° par minute. Les tubes ont été retirés successivement à parür du moment où le thermomètre du tube témoin a accusé 44° et cela _ dans l’ordre suivant : le tube n° 1, à 44° ; le tube ne 2, à 46°; le _ n°3, à 48°, et ainsi de suite, de 2 en 2 degrés jusqu'au n° 18 “- a été retiré à 78°. . Après refroidissement, on a mélangé 10 cent. c. de liquide pris dans chacun des tubes; d’une part avec 10 cent. c. d'une solution de tréhalose à 2 p. °/, (tréhalose non Jenpnt) et d'autre part avec . 40 cent. c. d’une solution de maltose à 2, 5 p.°/, (maltose non des- CE _ séché). La déviation de chacun de ces one avant toute action 1 du ferment était, pour ceux qui renfermaient du tréhalose : 3°, 40° g+ L. | pour ceux qui renfermaient du maltose 3°, 16°. _ Après 36 heures de contact environ à la température ordinaire, on a examiné tous ces mélanges au polarimètre. Les résultats de ces diverses observalions sont, à partir de 50°, consignés dans le tableau suivant, dans lequel les chiffres de la première colonne re- présentent les degrés atteints par la solution fermentaire. MÉLANGE-TRÉHALOSE MÉLANGE-MALTOSE 50° 4°, 10° 10 37 52° id. id. 54° 1°, 20 id. 56° 4, 24 id. 58° 10, 33 id. 62° 2e, 18° id. 62° 2, 30’ id. 64° 3°, 40° id. 66° 3°, 40’ 1°, 50 68° id. ER 70° id. 20, 12° 72° id, 90, 24° 74 id, 9%, 5£ 7 id. 3, 16 78° id. id 153 194 ED. BORNET. Ces chiffres nous apprennent que la solution n’exerce plus d’ac- tion sur le tréhalose lorsqu'elle a été chauffée à 64° environ, tandis qu’il faut la chauffer vers 74-75° pour la rendre inactive à l'égard du maltose. D'ailleurs l’action nuisible de la chaleur sur la solution fermentaire se fait sentir à des températures inférieures et égale- ment particulières pour chacun des sucres, vers 54° pour le tréha- lose, vers 66° pour le maltose. Dans ces conditions, il semble bien que l’on doive admettre l’exis- tence à côté de la mallase d’un ferment soluble nouveau exerçant son action sur le tréhalose. C’est à ce ferment que, conformément à la nomenclature adoptée, je donne le nom de tréhalase. Il est facile de voir que la découverte de ce ferment dans les Champignons, qui relie entre eux un certain nombre de faits res- tés jusqu'ici isolés, conduit à une conception plus précise du rôle physiologique du tréhalose chez ces végétaux. 13 avril. - Notice sur Philibert Picart Par M. Ed. BORNET. Tous ici, sans doute, nous avons manié le Selecla Fungorum Carpologia de MM. Tulasne, ce livre si parfait par le fonds et par la forme, tous aussi nous avons admiré les belles planches qui com- plètent si merveilleusement le texte; mais combien ont remarqué la signature de l'artiste qui a gravé ces planches et savent que ces deux lettres grêles, si peu apparentes au bas de la page, sont les initiales de Philibert Picart, l'artiste éminent, qui seul peut-être parmi les graveurs contemporains eut un talent assez varié, assez ferme, une intelligence assez complète des objets à reproduire pour exéculer une œuvre aussi accomplie. Sachant combien grande est la part que peintres et graveurs ont dans le succès des livres, j'ai pensé, et M. le Président a bien voulu approuver cette pensée, qu'il serait bon de conserver, dans le bulletin de la Société, le souvenir d’un homme qui a si bien mérité de la Mycologie. Les détails qui suivent sontempruntés en grande partie au discours que M. Migneaux, 2 F . "+ NOTICE SUR PHILIBERT PICART. 195 graveur distingué lui-même, a prononcé aux obsèques de son con- frère et ami. M. P. Picart est né à Paris le 2 décembre 1825. Elève de l'Ecole de dessin de la rue de l'Ecole de Médecine, il obtint à 46 ans la plus haute récompense qui put être décernée. Devenu bientôt le principai soutien, puis le chef d’une nombreuse famille, il eut été forcé de l’abandonner pour le service militaire sans l'intervention généreuse du roi Louis-Philippe, qui lui acheta un remplaçant sur sa casselte particulière. Secondé par sa mère, aussi vaillante et cou- rageuse que lui, il parvint, à force de tenacité et d’abnégation, à élever complètement ses six frères et sœurs. Un des frères, Eugène Picart, qui fut aussi un excellent graveur, a été jusqu'à sa fin le collaborateur assidu de Philibert ; il est mort deux aus avant lui. La liste est longue des grands ouvrages auxquels Picart a donné son concours. Les Quinquinas de Weddel, les Cactées d'Engelmaun, l'Arboretum Segrezianum de Lavallée, les Plantes d'Orient de Jau- bert et Spach, le jardin fruitier du Muséum de Decaisne, le Voyage au Chili de Gay, les Batrachospermes de M. Sirodot, les Arbres forestiers de l'Amérique du Nord de M. Sargent, elc., sont connus de tous. Entomologiste exercé, les zoologistes ne lui sont pas moins redevables que les botanistes. _« Travailleur infatigable, a dit M. Migneaux, consciencieux, excellent observateur, d'un talent souple et ingénieux que les artistes spéciaux et les savants dont il fut l’auxiliaire peuvent seuls appré- cier à sa juste valeur, Picart fut assurément la plus complète expres- sion de cette pléiade de graveurs qui illustrèrent les travaux d’his- toire naturelle de la seconde moitié de notre siècle. Parmi la multitude de publications scientifiques auxquelles il collabora, il convient de mentionner comme les plus importantes les œuvres cryptogamiques de MM. Tulasne et de M. Thuret. Les planches gra- vées d’après les dessins de Riocreux sont de purs chefs-d'œuvre dont on ne reverra peut être jamais l'équivalent. » On ne saurait dire mieux ni plus justement. J'ajouterai que Picart élait d’un désintéressement ct d'une probité rares. L'homme était à la hauteur de l'artiste. 712 TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. Ciboria (Stromatinia) Linhartiana, forme ascospore de Monilia Linhartiana, Sacc. Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Au printemps de l’année dernière, on nous avait signalé une maladie des feuilles du coignassier qui, depuis deux ou trois ans, a causé sur ces arbres, dans le département de l'Aveyron, des dom- mages assez importants. Nous avons reçu du juge de paix de Rignac, M. Foulquier, des renseignements précis sur le développement de la maladie et des échantillons de feuilles atteintes. Les premiers symplômes du mal apparurent sur les feuilles à la fin d'avril; vers le 10 mai, il se propagea avec une extrême rapidité; en 3 jours, 1/20 des feuilles étaient atlaquées. A la face supérieure des feuilles envahies, on trouve une sorte de dépôt pulvérulent, grisàtre ; tout autour le tissu de la feuille se dé- sorganise, devient flasque et mou et prend la couleur brune des feuilles mortes. Le point d'attaque est ordinairement à côlé de la grande nervure médiane près du pétiole et l'invasion se propage vers l’extrémité supérieure en longeant les nervures. Sur six coignassiers, que M. Foulquier a dans son jardin, cinq sont isolés, un est adossé à un mur ; tous ont été atteints, mais c’est le dernier qui a le plus souffert. Dans toute la vallée de Vallady à Saint-Christophe et à Marcilhac, les coignassiers ont élé alleints de même, et certainement dans d’autres points du département, elle s’est également développée. TRAVAUX DU LABORATOIRE. 197 La poudre grisätre qui couvre la partie supérieure des feuilles malades est fournie par des amas de spores d’un Monilia qui ré- pond bien à la description que Saccardo donne du Monilia Linkar- tiana, espèce créée par lui d'après des échantillons de feuilles de Prunus Padus, qui lui avaient été adressées de Hongrie par M. Linhart (1). C’est, du reste, la seule espèce de Monilia décrite dans le sylloge comme se développant sur des feuilles vivantes. Mais M. Woronine a étudié et admirablement figuré plusieurs formes analogues de sortes de Monilia se développantsur les feuilles de di- verses espèces de Vaccinium et y produisant des altérations com- parables à celles des feuilles de coignassier. Il a montré que ce sont les formes conidiennes de Pezizes (Sclerotinia) qui transforment en une sorte de sclérote les fruits de Vaccinium. Il en a décrit et dis- tingué quatre espèces différentes : le Sclerotinia Vaccinii Wor. sur le Vaccinium Vitis-Idæa ; le Sclerotinia Oxycocci Wor. sur le Vacci- nium Oxycoccos ; le Sclerotinia baccarum Schræt. sur le Vaccinium Myrtillus et le Sclerotinia megalosperma sur le Vaccinium uliginosum. M. Woronine a étudié avec beaucoup de soins les détails de la forme conidienne et de son organisation. Dans les files de conidies, entre chacune d'elles, il a observé un petit corps d’une organisa. tion spéciale et qu’il désigne sous le nom de disjunctor. C’est une sorte de double cône que l’on distingue très bien lorsque les cha- pelets de conidies s’égrènent. De semblables corps existent entre les conidies de Monilia du coignassier. Nous avons alors pensé que ce dernier pouvait être la forme conidienne d'une espèce très voisine, et que le mycélium se rapportant à celte espèce devait former un épais stroma dans les fruits du coignassier, comme les Sclerotinia décrits par M. Woro- nine dans les fruits du Vaccinium. Sur nos indications, M. Marre, professeur départemental d’agri- culture de l'Aveyron, a trouvé dans différentes localités du départe- ment des fruits momifiés de coignassier et nous en a fourni de nombreux échantillons. Il était facile de reconnaitre qu'ils étaient farcis de filaments contournés et pressés les uns contre les autres, d'un mycélium formant un stroma tout à fait comparable à celui que M. Woronine a figuré et décrit comme un sclérote formé à Vintérieur du fruit des Vaccinium. (1) Saccarno. — Sylloge Fungorum IV, page 34. 198 PRILLIEUX ET DELACROIX. M. Marre à répandu de ces fruits sur le sol au milieu des feuilles tombées dans un jardin à Rodez. Nous en avons, de notre côté, mis un certain nombre à la surface de la terre sur de grands pots pla- cès sur une pelite terrasse dépendant du Laboratoire de Pathologie végétale à l’Institut agronomique, espérant qu'au printemps nous verrions peut-être apparaître les cupules dé la Pezize. Nos prévisions se sont réalisées. Vers le milieu du mois de mars, M. Marre adressa au Laboratoire des fruits momifiés de coignassier présentant des apothécies naissantes ; à peu près en même temps, il s’en formait sur ceux restés tout l'hiver exposés à lair et long- temps couverts de neige sur notre terrasse à l’Institut agronomique. Les spores mûres de la pezize ensemencées sur de jeunes ra- meaux coupés de coignassier,ont infecté les jeunes feuilles, sur lesquelles nous avons reconnu très nettement, le 6 avril, des conidies, de Monilia. Par tous les détails de son or- ganisation, la Pezize du coignas- FiG. I. — Ciboria (Stromatinia) + s ET Linhartiana. sier est trés voisine de celle des Germinations de spores. fruits du Vaccinium. De plus, son mode de germination obtenu en plaçant les spores en chambre humide montre également la série des formes observées sur cette dernière espèce. À côté de spores donnant en germant un filament simple, on en voit d’autres qui pro- duisent des boyaux germinatifs septés portant une sporidie secon- daire, quelquefois deux, placés côte à côte, ou même rarement un court chapelet de deux ou au plus trois spores. Ce qui donne à cette germination une cerlaine apparence de promycélium. Voici la diagnose de cette espèce : Pesiza (Stromatinia Linhartiana).— Cupula e mycelio pseudo- parenchymatico fructüs oriunda, pedicellata, primüm sphæroideo- urceolata, fulva, extüs albido-furfuracea, dein aperta, tenuia, con- caviuscula vel plana, vel paulüm convexa, + -1 cent. diametro, ) colore variabili, e violaceo-fulva ad ochraceam ; pedicello 4 mill. lato circiler, plûs minüs longo, plerümque 1 cent. — 1 cent. 1/2; : Le 7, SP ADS et ds OT © 1 hs 4 2 SET TRAVAUX DU LABORATOIRE. 199 | ascis cylindraceis, parte superiori proximä foraminis iodo cœrules- | cente, 168 X{0z, parte sporifera 10-80x ; sporidiis hyalinis,ovatis continuis, granulatis,12X 7-1,5; paraphysibus continuis, simpli- cibus, raro furcatis, summo 32 crassis, usque ad basim sensim attenualis. In fructibus Cydoniæ vulgaris, mycelio Moniliz Linhartianz farctis, post hiemem. On a indiqué deux pezizes semblables : l’une sur le Prunus Padus, l’autre sur le Sorbus aucuparia. La première a été nommée par M. Woronine Scle- rolinia Padi, la seconde par M. Ludwig Sclerolinia Aucupa- riæ. Mais ni M. Woronine, ni LORS M. Ludwig n’ont publié de des- MG. 11, — Ca a (Stromatinia UE : = Moi: de BE cription de ces espèces qui pa- D res Chi: 9) raissent au moins fort voisines. , Dans une lettre qu'il a bien voulu nous écrire à ce sujet, M. Lud- wig exprime la pensée que la ressemblance des Sclerolinia Padi et rs est telle qu'il est possible que ce ne soient que des ù _ variétés d'une même espèce; € des essais de culture, ajoute-t-il, peuvent seuls prononcer sur celte question ». La pezize du coignassier est-elle identique au Sclerotinia Aucu- pariæ Ludw. et au Sclerotinia Padi Wor.? En l'absence de toute description, il nous est impossible de le savoir, et nous croyons devoir la décrire sous le nom de Ciboria (Stromatinia) Linhartiana. IL est juste de considérer les fruits momifiés par un stroma parasite comme des sortes de sclérotes et de les rapporter au genre Ciboria, que M. Boudier (1) divise en deux sous-genres, suivant (1) Boudier. Nouvelle classification des Discomycètes charnus, in Bull. de la Soc. Mycol. Tome I, page 115. 200 PRILLIEUX ET DELACROIX. que le pédicelle nait d'un selérote parfaitement différencié (sous- genre Sclerolinia), ou d’un stroma étalé (sous-genre Stromatinia). C’est au second sous-genre que se rapporte notre espèce du coignas- FrG. IIL.— Ciboria (Stromatini«) tenulenta : «a, asques ; b, à paraphyses ; s, spores (obj}. 9 à sec). sier, de même que les diverses es- pèces de Pezizes des fruits de Vac- cinium. , Nous avons décrit l’année der- nière (1) sous le nom de Phialea temulenta, une Pezize naissant éga- lement d’un stroma qui farcit les grains de seigle et leur communique des propriétés enivrantes, produisant comme l'ivraie une sorte de stupeur. Cette Pezize, dont nous avions pré- cédemment décrit la conidie sous le nom d’Endoconidium temulen- tum (2), doit être aussi rapportée au genre Ciboria sous le nom de Ciboria (Stromatinia) temulenta. La figure de la forme ascospore avait été omise dans le tome pré- cédent. Nous la donnons ici. (1} Bulletin de la Société Myc. Tome VIII, 1892, page 22. (2) Bulletin de la Société Mycol, 1891, Tome VII, page 116. Maladie de l'ail produite par le Macrosporium parasiticum Tu. Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Au mois de juillet dernier, le Laboratoire de Pathologie végétale a reçu du département du Gers quelques pieds d’Ail comestible atteints d’une maladie qui entrainait en peu de temps la décomposi- tion au moins partielle des bulbilles. Toute une plantation d'ail était atteinte de cette maladie, à Lasserrade. Les oignons altérés contenaient un mycélium qui ne tarda pas à produire en abondance des fructifications de Macrosporium, sans mélange d’Alternaria, de Cladosporium, ni de Mystrosporium. On sait que les oignons sont assez souvent attaqués par le Pero- nospora Schleideni qui les couvre par taches d’un duvet gris-lilas ; souvent ce Peronospora estaccompagné d’un autre parasite noirâtre qui estun Macrosporium. Les deux contribuent sans doute à pro- duire la pourriture des oignons. Le Macrosporium associé au Peronospora de l'oignon ressemble beaucoup au Macrosporium Sarnicula, mais a été considéré comme une espèce spéciale par M. de Thümen qui l’a nommé Wacrospo- rium parasilicum. Doit-on l’admettre comme espèce ou comme variété parasiticum du Wacrosporium Sarnicula ? Il est juste de remarquer encore que le Macrosporium Porri Ell. venant aussi sur l'oignon ressemble fort au Mystrosporium de Tulasne. Peut-être toutes ces formes consti- tuent-elles le cycle conidien du Pleospora herbarum. Le Macrosporium qui cause la maladie de l’Aïl dans le Gers ne parait différer aucunement du M. parasiticum, mais il produit l’al- tération à lui seul ; en effet, les oignons envoyés ne portaient aucune trace de Peronospora. Il était donc intéressant de chercher à obtenir la forme parfaite de ce Macrosporium. On sait que Tulasne a considéré le Macrosporium Sarcinula comme une des formes conidiennes du Pleospora herba- rum au même litre que le Mystrosporium piriforme Desm. (1) et le (1) La figure donnée par Saccardo dans les Fungi italici montre la spore . &ttachée par son extrémité effilée. C'est le contraire dans Tulasne. 202 PRILLIEUX ET DELACROIX. Cladosporium herbarum ; mais il y a bien des raisons de penser aujourd’hui. que ces formes ne doivent pas toutes être rapportées au Pleospora herbarum et que plusieurs espèces différentes ont été confondues en une seule par Tulasne. Le polymorphisme du Cladosporium herbarum a été récemment V objet d'observations de M.de Janczewski. Etudiant ce Cladosporium qui vivait en parasite sur les Céréales, il-a vu se former, au-dessous des stomales par où sortaient en touffes les conidiophores, des pycnides et des périthèces qui sont d’une extrême ténuité. Les pycnides sont de deux sortes et se rapportent les unes au genre Seploria, les autres au genre Phoma ; l’état ascôspore repré- sente le Leptosphæri Trilici de Passerini. C’est toute une série de formes différentes de celles que Tulasne avail rattachées au Cladosporium herbarum. Il en est tout autre- ment pour le Macrosporium qui cause la maladie de lAil. Les oignons malades laissés à l'air depuis l’été n'ont pas pourri et il a été possible de voir se former peu à peu sur eux durant cet hiver des conceptacles très évidemment en connexion avec le mycélium de Macrosporium. Aujourd’hui ce sont des pycnides et des péri- thèces ascospores répondant exactement au Phoma herbarum et au Pleospora herbarum de Tulasne. On peut donc ainsi affirmer que le Pleospora herbarum corres- pond bien, comme l’a indiqué Tulasne, au Macrosporium Sarcinula (ou au Macrosporium parasiticum Thüm.), et, en outre, que sous cette forme conidienne il est vraiment parasite et cause une maladie aux pieds d’ail sur lesquels il se développe. Sur des moisissures observées sur un cadavre d'enfant, Par M. F. HEIM. L'étude des êtres vivants qui se développent à la surface ou à l'intérieur des cadavres humains, peut rendre les plus grands ser- vices à la médecine légale. Elle permet, en particulier, d'obtenir ‘des données d'une certitude réelle, sur l’époque à laquelle remonte la mort d’un cadavre, sur lequel on rencontre des insectes vivants ou morts. Les médecins légistes ne manquent jamais aujourd'hui, lorsque l’occasion se présente, d’avoir recours à une détermination exacle des insectes rencontrés, et chacun est d'accord sur ce point: qu'aux divers stades de la disparition des cadavres, la faune des ha- bitants de ces cadavres varie ; elle est fonction du temps et de la nature chimique des substances élaborées par les bactéries de la putréfaction ; lorsque le cadavre est desséché, la faune change à nouveau. _ En présence de ces résultats, nous nous sommes demandé, si l'étude de la flore mycologique des cadavres ne serait pas suscepti- ble de rendre à la médecine légale, les mêmes services que l’ento- mologie. D’après les renseignements que nous a fournis M. le Pro- fesseur Brouardel, la flore mycologique des cadavres est riche en espèces, même pour un œil peu expérimenté. Aussi avons-nous commencé dans celte direction une série de recherches, tant par voie d’observalion, que par voie d’expérimentation. Nous désirons aujourd’hui communiquer à la Société le résultat de nos observations, sur des moisissures rencontrées, il y a quelque temps, à la Morgue, sur la tête d’un cadavre d'enfant, trouvé dans une cave, quelques semaines après sa mort. Ces champignons ont été recueillis, au cours d’une expertise mé- dico-légale, par M. Mégnin, qui a bien voulu nous en confier l’exa- men. On rencontre à la fois, dans les préparations, des filaments et des spores de deux sortes, les unes petites, les autres grosses. Les petites spores sont sphériques, lisses, incolores, réfringen- tes, celles qui sont détachés du filament qui les porte présentent 204 F. HEIM. une double paroi, nettement visible. Le diamètre de ces spores os- cille entre 5 et 8 y. Ces spores semblent portées par des filaments incolores, d’une largeur identique à celle des spores, cloisonnés, à paroi mince; en réalité, elles prennent naissance à l’intérieur des filaments, et elles en sortent progressivement, en files linéaires. I] existe donc, au sommet de chaque tube sporifère, un chapelet de spores endogènes, dont l’épaisseur de la paroi augmente progressi- vement avec l’âge, les spores les plus âgées s’égrènent peu à peu. On pourrait être tenté de rapprocher cette forme d’Hyphomycète, des Trichophylon, mais il est rare que dans ce type les spores soient parfaitement sphériques. Nous croyons devoir rapporter cette Mucédinée au genre Endoco- nidium, bien caractérisé par ces spores hyalines, naissant en courts chapelets, à l’intérieur des filaments myceliens, vers leur partie ter- minale. Dans l’Endoconidium temulentum du seigle enivrant, type du genre, les filaments sporifères sont rameux, mais ce n’est pas là un caractère générique, de l’avis même des auteurs du genre, MM. Prillieux et Delacroix, qui y font rentrer des formes à filaments spo- rifères indivis, telles que Æ. laclis (Oospora lactis, Sacc.), et E. cruslaceum (Oosp. crustacea, Sacc.). Nous donnerons à cette es- pèce nouvelle le nom d’E. Megnini, du nom de l'habile observa- teur qui nous l’a procurée. La détermination de ces éléments ne prête pas au doute; 1] n’en est pas de même pour les grosses spores, dont nous avons signalé la présence, concuremment avec les spores d'Endoconidium. Ces gros éléments sont échinulés, sphériques ou quelque peu el- liptiques, presque incolores, mesurant un diamètre de 20 à 25 p; ils sont pourvus d’une paroi épaisse, réfringente. Nous n'avons pas pu découvrir de connexion, entre ces éléments et les filaments my- céliens. Ces éléments ne sont certainement pas des sporanges, car nous en avons vu quelques-uns, en train d'effectuer leur germina- tion. En un point de la surface, l’exospore se déchire, et par la déchirure, on voit sortir un filament mycélien. Nous n'avons pas trouvé de tubes germinatifs suffisamment longs, pour déterminer s'ils sont pourvus ou dépourvus de cloisons. Cetle constatation au- rait de l'importance, car elle permettrait de décider, si ces spores appartiennent à un Hyphomycète, à mycélium cloisonné, ou au con- MOISISSURES SUR UN CADAVRE D'ENFANT. 205 traire à une Mucorinée, à mycélium non cloisonné. Il est cepen- dant à remarquer, qu'ici le filament est grèle et presque hyalin, tandis que les tubes mycéliens des Mucorinées sont généralement gros, et remplis d’un protoplasme granuleux. Nous n’avons rencontré nulle part, dans la préparation, de traces de filaments sexués, ce qui nous permet d’écarter l'hypothèse, que ces corps sont les œufs d'une Mucorinée. Bien que la forme de ces corps les rapproche, au premier abord, des chlamydospores des Mortierella, nous ne croyons pas devoir les rapporter à une Muco- rinée, à cause de l’absence, dans la préparation, de tout filament, non cloisonné, large et granuleux ; nous n'avons vu que les fila- ments grèles de l'Hyphomycète, que nous avons appelé Endoconi- dium. Des spores échinulées, assez semblables d'aspect (bien qu’elles fussent bi-cellulaires) aux spores que nous venons d'examiner, ont d’ailleurs été signalées, dans l’évolution de certains Hyphomycètes, par Wasserzug, pour un Fusarium, observé dans une décoction de feuilles de violettes, (Ann. Inst. Pasteur, 1888. Plus récemment, M. Giard a obtenu des chlamydospores, assez semblables aux précédentes, se formant aux dépens des cellules mêmes des filaments mycéliens, ou à l’extrémité de pédoncules courts, dans cet hyphomycète, purement saprophyte, semble-t-il, qu’il appelle Lachnidium Acridiorum, et qui se rapporte, ainsi que l’a démontré M. Delacroix (Soc. philom., 26 décembre 1891), au genre Cladotrichum, de Corda. Nos chlamydospores se rapporte- raient-elles, comme les petites spores, à l’Endoconidium ? Il serait imprudent, en l'absence de données fournies par des cultures pures, de se prononcer sur ce point particulier. La détermination de ces chlamydospores, et leurs rapports avec l'Hyphomycète restent donc douteux. Nous devons, en terminant, faire remarquer la très grande ana- logie qui existe, entre les éléments que nous venons d’examiner, et ceux que notre collègue, M, Costantin, a décrits, l’an passé, dans le Bulletin de la Société, p. 57, et qu'il a observé, dans un cas de pneumomycose de la trachée, chez le chat. Daus ce cas, la moisissure avait amené la mort de l'animal par asphyxie. M. Costantin a trouvé de petites spores, très semblables aux nôtres, de dimensions presque identiques, et qui pourraient, 206 | F. HEIM. peut-être bien, se rapporter à un ÆEndoconidium. De grosses spo- res se voyaient aussi, un peu plus petites que les nôtres, et tou- jours sphériques, caractère variable chez les spores observées par nous, qui se rouvent parfois ellipsoïdales. M. Costantin a rapporté ces spores à un Mortierella, l'absence de cloisons dans le tube ger- minalif, issu de la spore, semble bien, en effet, indiquer une Mu- corinée. Il y aurait donc, peut-être, au point de vue des chlamydo- spores, une différence essentielle entre la moisissure observée par M. Costantin, et celle observée par nous-mêmes; les premières de- vant sans doute se rapporter à un genre de Mucorinée, les secon- des, au contraire, faisant peut-être partie du cycle évolutif d’une Mucédinée. L’analogie des formes est cependant à retenir, car l’é- tude des Hyphomycètes pathogènes, tels que les Aspergillus, nous montre fréquemment des types, normalement saprophytes, devenir, dans certaines conditions, pathogènes. Certains Endoconidiun, nor- malement saprophytes sur des matières animales en décomposition, pourraient peut-être devenir pathogènes, en s’adaptant à la vie sur : des tissus déjà mortifiés, tels que les desquamations des muqueuses. Remarquons, à ce propos, qu’une espèce d’Oospora, signalée par le Dr Trabut (Rev. gén. de Bot. T. 3, p. 449 et pl. XVIT), comme parasite superficiel des coques ovigères des criquets, pourrait peut- être bien se rapporter au genre Endoconidium. Dans ce cas parti- culier, il serait difficile de décider si l'hyphomycète est saprophyte, ou réellement parasite. Fungos aliquot novos in regione congoana collectos, N. PATOUILLARD et P. HARIOT DESCRIPSERUNT, La flore mycologique du Congo français ne nous est connue que d'hier et cependant elle nous a déjà révélé de nombreuses riches - ses. Nous avons eu entre les mains les matériaux récoltés par MM. Thollon, Pobéguin et J. Dybowski, et, parmi eux, les nouveau- tés ne font pas défaut. Quelques-unes d’entre elles ont été déjà LIL 2 ”__ FUNGOS ALIQUOD NOVOS IN REGIONE CONGOANA COLLECTOS. 207 publiées ; aujourd’hui nous en faisons connaître quelques autres au nombre de 14, parmi lesquelles nous signalerons : 1 Lentinus, 1 Androsaceus, 1 Pleurotus, 1 Panus, 1 Polyporus, 1 Trametes, 5 Hexagona, 1 Auricularia des plus remarquables et le genre nou- veau de Pyrénomycètes : Hyalodolhis. * 4. PLEUROTUS PROLIFER n. Sp. . P. pileo, e pileolis numerosis,carnosis, flabelliformibus, tenuibus, 3-6 cent. latis, antice lobulatis vel integris, margine recto, acuto, postice in stipitem desinentibus, albidis, tomento concolori vix visi- bili onustis, antice confertim lineolatis, lamellis in quoque pileolo vix conferlis, tenuibus, concoloribus, longe decurrentibus, contextu opaco versus marginem pellucido,- deorsum in slipitem unicum, cylivdraceum, 2 cm. longum, 8 mm. crassum, albido-caperatum confluentibus, composito. Species Pano antocephalo Lev. affinis sed certe Pleurotus. Sylvicolam in truncis putridis prope Brazzaville let. el. Thollon. . 2. ANDROSACEUS THOLLONIS n. sp. A. mycelio rhizomorphoideo, dense intertexto, graeili, 1/2-1mm. crasso, rigido, glabro, dilute-fuscescenti, intus pallidiori, longissi- mo ; pileo convexo, centro umbilicato, 8-10 grosse sulcato, 8 mm. lato, 4 mm. alto, fusco-brunneo; pruinoso ; cellulis epidermicis brunneis, apice penicillatis, 25 X 8 x ; lamellis distantibus, parum numerosis, pallidissime fuscescentibus; stipite centrali 3-4 em. longo, { mm. crasso, gracili, rigido, glabro, cum mycelio conco- lori. Ad ramos arborum prope Brazzaville Igt. el. Thollon ui libenter dicatus. 3. LENTINUS PLACOPUS n. sp. - L. pileo carnoso-lento, infundibuliformi, 8-10 cm. allo, margine profunde lobato (lobis numerosis 4-2 cm. longis), involuto, albido, squamis latis, adpressis, fibrillosis, brunneïs, e centro radiantibus, : margine nullis notato ; stipite brevi (1-2 cm. longo), { em. crasso, cylindraceo, basi vix incrassato, non radicato, sub pileo vix annu- lato, infra annulum crusla daccata, fragili, albidula tecto; lamellis conferlis, tenuibus, angustis (2 mm.), glabris, margine subintegro decurrentibus, slipitem apice striatulum efficientibus ; carne pilei slipitisque crassiuscula, albida. 208 N. PATOUILLARD ET P. HARIOT. Species L. descendenti et L. ligrino affinis. Legit el. Dybowski. 4. PANUS OBDUCENS n, sp. P. gregarius, e mycelio tomentoso, albido late et undique ma- tricem obducenti, exsurgens ; pileo flabellatim-cyathiformi, postice marginato, 2-3 cm. lato, fragili, membranaceo, ereclo, margine involuto, integro, glabro; albido-alutaceo, postice vix perspicue tomentoso; lamellis tenuibus, subconfertis, albidis, longe decur- rentibus ; stipite excentrico, caperato, albido, 1 cm longo, 3-4 mm. crasso, œquali. P. conchalo affinis. Legit cl. Dybowski. 9. POLYPORUS COTONEUS n. sp. P. pileis imbricalis vel liberis, orbicularibus, postice scutato- adfixis, 9-6 cent. diam., flexuoso-coriaceis, tenuibus, albido-sub- lutescentibus, margine integro, patenti, acuto, obscure zonatis, coloneis ; carne tenui, floccosa, candida, vix À mm. crassa ; hyme- nio concolori, poris minutissimis, integris, dissepimentis crassis, obtusis, tubulis 4/2 mm. longis, margine sterili, 2 mm, latis. . Sp. P. velutino affinis sed notis super allatis manifeste distincta. Legit el. Dybowski. 6. TRAMETES EMARGINATA n. Sp. T. pileo dimidiato-sessili, convexo, scruposo, velutino, margine inflexo, nec sulcalo, nec zonalo, albido-fulvello, 143 X 6 cm.; hymenio concolori, concavo, undique fertili; poris amplis, angu- losis 4-2 mm. latis, profundis (15 mm.), dissepimentis crassis, acie dentata, contextu concolori 6 mm. crasso, rigido-lignoso, Sp. T, socotranæ affinis. Legit cl. Dybowski. 7. HEXAGONA THOLLONIS n. sp. H. pileo sessili, reniformi, plano vel depresso, rigidiusculo, mar- gine acutissimo, leniter fimbriato, azono, atro-fusco, selis rigidis, numerosis, erectis, ramosis, concoloribus, hirto ; poris mediis, 4-6 gonis, dissepimentis tenuibus, mollibus et quasi chartaceis, acie integris, ligneo-fuscescentibus, tubulis profundis, glabris, ligneis, azonis ; contextu pilei tenuissimo, ligneo. Obs : Pileus 5-6 cm. latus; pori 1-1 1/2 mm. lali, 2-3 mm. profundi, trama vix 1/2 mm. crassa; contexlus cire. 1 mm, crassus . Prope Brazzaville let. cl. Thollon. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE - N Patouillard del. L. GEMINISPORA MIMOSÆ.— II BOMBARDIASTRUM ANDINUM. IT. XYLARIA CILIATA. _ BULL. DE LA S0C. MYC. DE FRANCE TE NP T ps Va) gite se 1 RUE LU mer ALU 7 Lines poeme m0 N. Patouillard del. I. HYPOCREA VITTATA. IT. FUSICLADIUM OBDUCENS. IT. DIMEROSPORIUM BARNADEZIAE. IV. TORRUBIELLA RUBRA. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. Es, HSM L LELACROIX DEL 1. Endoconidium luteolum. — {f. Endoconidium fragrans. — III. Aspergillus brunneus. IV. Acrostalagmus niveus.—V. Fusarium stromaticumm.— VL. Tubercularia radicicola. VIT. Phoma fictilis. BULL. DE LA SOC. MYC. DE FRANCE. ROBE RTE CERTACLOX TEZ. [. Phoma rhizophila. — If. Vermicularia Vanillæ. — 11. Dirlodina Ligustri. — IV. Hendersonia castaneicola. — V. Hendersonia Tragacanthæ. — VI. Nectria rhizophila à «4 PROCÈS VERBAUX DES SÉANCES. Séance du 13 avr 1893. Présidence’de M. PRILLIEUX, p'ésident. La séance est ouverte à une heure et demie. _ Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. CR 7, 3 à é#- La correspondance imprimée comprend : 4° M. Boudier, Sur les causes de production des tubercules pileux . des lames de certains agarics. (Ext. de la Revue générale de Bota- M - S que) £ . 20 MM. G. Bertrand et G. Poirault, Sur la malière colorante du _ pollen. (Comptes-rendus, 14 novembre 1892. * an va " 3 Mmes Bommer et Rousseau, Florule mycologique des environs de Bruxelles, Gand 1885 et Coxtributions à la flore mycologique belge, 3 fascicules, Gand, 1891. _ 4° Revue mycologique, Roumeguère, n° 58, avril 1893. _ M. Bourquelot présente une note sur le dédoublement du tréha- _ Jose en glucose, chez les champignons, par un ferment soluble. M. Bourquelot, après avoir rappelé que ses recherches ont établi que chez les champignons le glucose succède le plus souvent au tréhalose, comme si le premier de ces sucres était le résultat d’une . transformation du second, annonce qu'il existe en effet un ferment soluble jouissant de la propriété de dédoubler le tréhalose en glu- cose. Il a découvert pour la première fois ce ferment dans l’Asper- gillus niger d’où on peut l’extraire à la façon des autres ferments _ solubles en précipitant par l'alcool l'extrait aqueux de la moisissure préparé à froid. L'action de ce ferment qu'il désigne conformément à la nomenclature adoptée, sous le nom de fréhalase est très nette et conduit au dédoublement complet du tréhalose. La tréhalase . diffère de la mallase, autre ferment soluble que M. Bourquelot a retiré du même champignon, en 1883, et qui dédouble le maltose en glucose, par la propriété qu’elle possède d’être détruite en solu- ._ tion aqueuse à la tempéralure de 63 tandis que la mallase résiste jusqu’à la température de 74-75. MM. Prillieux et Delacroix font une communication sur un cham- _ pignon parasile des fruits du coignassier. Îls ont observé sur les XXII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. feuilles une forme Monilia et dans les fruits très petits et tombés à terre une production mycélienne brune, très condensée et très dure remplissant complètement l'intérieur des petits fruits. Ce mycelium comparable à un sclérote, mis en culture au laboratoire, a donné de petites pezizes dont les spores ont servi à faire une contre- épreuve. Semées sur des feuilles fraiches de coignassier, elles ont donné naissance à la forme WMonilia que MM. Prillieux et Delacroix avaient déjà observée; Monilia et Pezize appartiennent donc au même parasite qu'ils désignent sous le nom de Ciboria (Stroma- tinia) Linhartiana . M. le D' Heim donne communication d’une note sur des moisis- sures observées sur un cadavre d'enfant, l’auteur rapporte l’une d'elles au genre Endoconidium et la désigne sous le nom d’'Endoco- nidium Megnini. Les préparations présentent en outre d’assez grosses chlamydospores dont l’origine n’a pu être neltement déter- minée. M. Dumée fait une communication sur quelques champignons récemment récoltés et en particulier sur l’Arthrinium sporophlæum dont il a pu suivre la germination des spores. La Société examine ensuite les champignons envoyés à la séance. Par M. Feuilleaubois, de Fontainebleau : Corticium comedens, Nées. C. Quercinum, Pers. Peronospora ficariæ, de By. Phlebia merismoides, Fr., P. radiata, Fr. Potyporus nummularius, Bull. Puccinia anemones, Pers., P. Scirpi, D. C. Sphæœropsis Visci, Sacc. Par M. Dumée, de Meaux : Arthrinium sporophlœum, Kuntz, sur tige de carex desséchée, peut-être gelée. Par M. Mangeret, de Compiègne: Xylaria polymorpha. Par M. le Dr Gonthier, de Nice: Morchella conica. Sont présentés comme membres titulaires : ANT | PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXII FE. PERROT, pharmacien de la maison de retraite des Ménages, ie Ga par MM. Bourquelot et A. Gaillard. à EE: .le Dr Lau, Grunewaldstr. 67, Botanisches Museum Berlin, Ee ar MM. N. Patouillard et A. Gaillard. {me Bommer, MM. Péquin et Blanquier, présentés dans la der- séance, sont nommés membres titulaires à l'unanimité. trésorier, pendant APR 1892. RECETTES. e £ re 1» Reste en caisse d’après les comptes insérés dans le 4 fasci- cule > de 1892 : Er Le Aux mains du trésorier 930 f. 30 Aux mains du secrétaire æ cles sur cotisations antérieures _ 3° Recettes sur cotisations de 1892 : _8° Abonnements de libraires % Change sur colisation étrangère Total des recettes 2 415080 XXIV SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. DÉPENSES. 1° Achat de 5 fr. de rente 3 0/0 (emploi d’une coti- Sation à ME) 22 2 2 2e CLONE LL CONS RE 161 £. 90 2 Paiement de restes dus sur 1891 pour brochage PL'SENNICE LT 00e CL SEUR He FRERE D'ÉRRSN L 90 65 3 Impression, envoi et brochage des bulletins de UE SEE RSR, - 1.825 50 4 Loyer, service et chauffage; 64. ......-2° 316 10 5° Session de 48927: LATE, ARE MN ECRE : 20 50 6° Recouvrements par la poste............,..... 63 20 1°-Frais du'ArESOTIEr. FC ee eee Re fur 38 » So Frais du secrétaire: : "PRET CEE SEE 225 50 9° Provision laissée aux mains du secrétaire ...... 167 60 Total des dépenses. ..... ..: 2008195 BALANCE. Les-réseltes s'élévent/à, 20,45. ee CORRE 4.543 f. 80 Les’dépenses 7. : 2002 RO SE s. 2.968. 95 Il reste en caisse......... 1.514,85 A la fin de l'exercice 1892 l'actif de la société se compose, indépendamment de ce reliquat en caisse, de : 4° Provision aux mains du secrétaire............. 167 GO 20 Cotisalions restant à recouvrer, évaluées approxi- mativement à..... à FR ME NE Re sde 80 » À Reporter.......... 1.822 45 PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXV Report....... 1.822 45 3° Souscription du ministère de l'agriculture à 35 M CmEeNIS pour 18925227; ...;, Mt: 390 » 4 4 71 fr. de rente 3 0/0, emploi des cotisations à vie, A oo. sa baser VAT. 19 0 Total de l'actif. ........ 4.970f. 90 : À la fin de l'exercice 1891, il était de............. 3517 05 Augmentation...,...,. 853 f. 15 Séance du 18 mai 1898. . Présidence de M. RoLLanp, vice-président. La séance est ouverte à une heure et demie. Le procès-verbal de la séance du 13 avril est lu et adopté. AL. le D' Heim présente des cultures d’une moisissure que lui a û adressée M. Ch. Bainier et qu’il a étudiée. Cette moissure voisine des aspergillus et caractérisée par un appareil conidiophore très-long constituerait, suivant M.Heim, une forme spéciale qu’il désigne sous le nom de Baïnieri. Il présente ensuite une note sur une autre moisissure qu’il a vu se développer dans les solutions de sulfate de quinine, il la nomme Aspergillus quininae. M. Patouillard présente une liste de PANIERS du Congo par - MAI. Patouillard et Hariot. M. Bourquelot présente une liste de H.Godfrin : contribution à la flore mycologique des environs de Nancy..Il expose ensuite le résul- tat de ses recherches sur un nouveau ferment qu'il a découvert chez l’Aspergillus niger et qui a la propriété caractéristique de transformer l'inuline en lévulose ; ille désigne sous le nom d’inulase ; ses réac- tions permettent de le différencier très nettement de la Maltase et de la Tréhalase. M. Gaillard donne communication au nom de M, Arthur de XXVI SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. Jaczewski : 1° d'une liste 176 espèces de champignons récoltés en Russie; 2° d’une liste des champignons qu’on mange en Russie. La Société examine ensuite : Champignons de Fontainebleau, envoyés par M. Feuilleaubois : Æcidium Euphorbiæ, Pers. Æ. Urticæ, Schum. Æ.Violarum, Schum. Endophyllum Euphorbiæ silvatieæ, Wint. Cæoma Mercurialis, Mart. Sphæronema Cirsii, Lasch. Uredo Filipendulæ, Lasch (très rare). Uromyces Ficariæ. Fuckl, U.scutellata, Pers. Peronospora effusa, Rab.,P.Ficariæ (var.Ranunceuli), P.leptosperma, de By. Champignons envoyés par M. de Jaczewski : Geaster rufescens Pers.; Ustilago violacea Pers., flosculosum D. C.; Septo- ria scabiosicola Desmaz., Hederæ Desmaz.; Plasmopara pygmea Ung.; Trichia Botrytis Pers.; Polystigmina rubra Sacc.; Synchylrium Taraxaci De Bary et Wor.; Endophyllum Sempervivi Alb. et Sw.; ‘Coryneum Kunzei Corda ; Tulostoma mammosum Mich.; Hypoxylon coceineum Bull.; Bertia moriformis Tode ; Uromyces scillarum Grev., Ficariæ Schwm., aconiti-[.y- coctoni D. C.; Urocystis anemones Pers; Æcidium magellanicum Berk.; PucoiniaViolæ Schw., fusca Belham ; Leptosphæria Rusei Wallr.; Lycoyala epidendron Link.; Phyllosticta cruenta Fr. Mitrula paludosa envoyé par M. Harlay. M. le Dr Lindau et M. E. Perrot, présentés dans la séance du 13 avril, sont nommés membres titulaires à lunanimité. ‘Séance du 7 juin 1898. Présidence de M. PRILLIEUX, président. La séance est ouverte à une heure est demie. Le procès verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : 10 Revue de botanique de Toulouse, n°° 108 et 116 à 126, envoyée par les soins du ministère de l'Instruction publique. PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES. XXVII 2 J. Funghi parassili delle piante collivale od utili, par C. Briosi et F. Cavara. Fascicule IX, années 1892-1893. 3° De M. F. Cavara : Une maladie des citrons. Extrait de la Revue mycologique, n° 58, 1893 ; Ueber einige parasilische Pilze auf dem Getreide. Sopru un microrganismo zimogeno della durra, Pavie, 1893. M. le D' Heim répond en quelques mots à la note de MM.Bertrand et Poireau. M. Matruchol présente à la Société quelques cultures pures d'Ascomycètes sur milieux nutritifs artificiels. L'une d’elles est une culture, sur bouillon gélatiné, du Melanos- pora parasilica à l’état isolé. Jusqu'alors cet ascomycète, si bien étudié par Kihlman, était signalé comme vivant toujours en parasite . sur des mucédinées (Jsaria farinosa, ete.). M. Matruchot a réussi à obtenir le développement purement saprophylique de la plante à partir de l’ascospore. Le parasitisme du A. parasitica n’est donc pas un parasilisme nécessaire. Le Bulgaria sarcoides (= Coryne sarcoides Tul.) peut-être cultivé d’une façon pure sur tranches de carotte ou de ponime de terre. On n’y observe qu’un seul organe reproducteur, la conidie en bälonnet incurvé décrite et figurée par Tulasne. Mais l’examen de cultures _diversement âgées permet de reconnaitre trois élats successifs de développement : 1° Etat mucédinéen : la plante est uniquement fila- menteuse et les arbuscules sporifères sont isolés. 2° Etat isarien : les filaments sont agrégés et formentune colonne charnue sporifère terminée par une houppe floconneuse également fertile. 3° Etat entièrement charnu : la plante a l'aspect qu'on observe dans la nature et qui avait seul été signalé jusqu’à ce jour. Enfin M.Matruchot présente une variété de Nectria peziza Tode. La culture en tube renferme, outre les périthèces, la forme coni- dienne, qui est voisine des Acrostalagmus et des Cephalosporium. Cette variété diffère du type étudié par Brefeld par la forme et les dimensions des ascospores et des conidies, par le nombre des coni- dies et enfin par la ramification fréquente des pédicelles conidiens. M. Matruchot donne la description d’une espèce nouvelle de Glioc'adium, G. viride Matr., dont il a suivi le développement en XXVIII SOCIÉTÉ MYCOLOGIQUE. cultures pures. Celte espèce est caractérisée par la couleur de ses spores, d’un vert franc, et par le mode très singulier du développe- ment du pédicelle fructifère. Vers le haut, ce pédicelle se ramifie à à la façon d’un Penicillium et supporte une gouttelette mucilagi- neuse pleine de spores ; les rameaux fructifères naissent de plus en plus bas sur la tige principale et leur géotropisme est négalif.Vers le bas, naissent par le même processus des rameaux à géotropisme posilif : ils se ramifient aussi à la façon d’un Penicillium et pren- nent contact avec le substratum. La plante adulte a donc un pinceau sporifère vers le haut, un pinceau firateur vers le bas. Les deux pinceaux sont symétriques l’un de l’autre et leur développement est simultané. De plus, le second semble répondre à une nécessité physiologique : on conçoit en effet que l'appareil de soutien de la tige se développe en raison du poids qu’il a à supporter. M. le D' Heim fait une communication sur l’Entomophtora Calliphorz. M. Prilleux présente une communication de M. Couderc sur l'apparition de PUncinula spiralis en France, et l'identité de l'Oïdium américain et de l'Oïdium européen. Il présente ensuite une note sur le Polyporus hispidus et l’alté- ration qu’il produit dans le bois du pommier. MM. Prilleux et Delacroix déposent une note sur quelques cham- pignons parasites : Macrophoma quercina, Cercospora Odontaglossi, Cytospora Pandam, Vermicularia Dracenæ, Gladosporium herbarum, parasite sur les feuilles d'un Cycas. La société examine ensuite les champignons envoyés à la séance par M. Feuilleaubois, dé Fontainebleau. . Æcidium Periclymeni, Ranunculacearum, var.Thalictri ; Oidium monilioides ; Ustilago antherarum ; Uredo Æcidioides, Euphorbiæ, suaveolens ; Puccinia Liliacearum, Globulariæ ; Peronospora Chenopodi. cv?» +4 de la Société il s Subtiés en | demi-feuilles ression n pouvant être Free du PÉNS réunies ensemble. Pa OS C BULLETIN DE LA à _ DE FRANCE FONDÉ EN 1885. TL CS ie A0 TOME IX -_ 4 FASCICULE. . ANNÉE 1893 PR Sr me EE PU - PARIS | AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RE Ë 84, Rue de For 84. AVIS. — La couverture et la table des matières du T. IX sont jointes à ce fascicule. 1893 | Publié le 15 Octobre 1893. tele, 1558 A TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE FASCICULE » PREMIÈRE PARTIE N. Patouillard et P. Hariot. ns nouveaux du, Congo {lfin)...".,.... MS A. De Jaczewski. Catalogue des Champignons ROIS en Russie, en 1892, à Rylkowo.. J. Godirin...... Contributions! à la Flore Méoloeine # des environs de Nancy (3° ste). .... Em. Bourquelot. Les ferments solubles de l'Aspergillus NISET. .. PC CC CC …..... F.Heim......'. Sur un Aspervillus se développant dans les Solutions de sulfate de quinine... L. Matruchot.. Sur la culture de quelques champignons ASCOMVOONÈS NN neue eo id. Sur un Ghocladium nouveau.....:... Prillieux et Couderc. Sur/les périthèces de l'Uncinula spiralis én France et l'identité de l'Oi- dium américain et de l'Oïdium euro- péENS ULASU M eee T NE NAS RRERES Prillieux....... Note sur le Polyporus hispidus...:.4. G. Delacroix... Note sur l'Oospora destractor, champi- gnon produisant sur les insectes la Muscardine verte. PI. XIV, fig. 2.. (CE Champignons parasites nouveaux..... Prillieux et Delacroix. Sur la spermogonie du Fusicla- dium pir inum ne eee cles om te ..... _ Cercospora Odontoglosst Prill. et Del. Parasite sur les feuilles d'Odonto- - glossum'çerispum.. Hs teen er + — Sur le Septoria Carrubr... 150. : = Espèces parasites nouvelles : Mia Phomia suberis, Ramularia Onobryclu- dis, Phyllosticta cicerina, Vermicularia conidifera, Cytospora Pandani.…..…. : — Cladosporium herbarum. — Son parasi- tisme sur les feuilles de Cycas revoluta — Le Javart, maladie des châtaigniers, causée par le Pre Castaneæ Prill. et Del. .::4...4 444. ge = FUNGOS ALIQUOT NOVOS IN REGIONE CONGOANA COLLECTOS. 209 : 3 8. II. coxcixxa n. sp. _ H. pileo sessili, seulato-dimidiato, orbieulari, plano, margine | De. integro, membranaceo, tenui, nitenti, fusco-badio, zonis _ conferlis concoloribus rugisque notato, glabro ; hymenio intense CR _ cinereo, ad marginem rufesceati; poris tenuibus, glabris, vix 4 min. diam., hexagonis, acie integra, obtusiuscula ; contextu Pienui, ferrugineo. Pileus 9-12 em. latus ; trama 1/2 min. crassa. LS H. polygrammaæ affinis. Lgt. el. Dybowski. De. H. VELUTINA n. sp. H. pileo suborbiculari, poslice in stipitem brevem , crassum, discoideum, atlenualo, subplano, margine reclo, acuto, integro, . membranaceo, tenui, subrepando,cinereo-fusco-vibranti, zonis cre- berrimis, striclis, levibus nolalo, pruina velulina, fusca, postice sertlim consperso ; hymenio cinereo, ad marginem sterilem dilu- _diori ; poris intus glaucis, glabris, angulosis, vix 1/2 m m. latis, acie oblnsa ; contextu floccoso, tenui, obscure ferrugineo. _ Pileus 10-16 em. latus, 11-13 cm. (bnens Ü mm. crassus. Var. | maple n. var. a {ypo differt poris amplioribus, { mm. et ultra. Let. cl. Dybowski. 10. H. cHanTaACEA n. sp. É H. pileo semiorbiculari, sessili, plano, margine acuto, integro, _ sinuato, involuto, coriaceo-membranaceo, flexili, nitenti, badio, N glabro, ad insertionem scruposo-caperalo, zonis crebris notato ; hymenio plano, concolori ; alveolis amplis, angulosis, T min. latis, Dumm. profundis, intus dense concentrice sulcatis setulosisque, acie _-integra, dissepimentis chartaceis ; contextu tenui (1 min.) floccoso, | A Pileus 12 cm. latus, 6 cent. longus. Sp. eximia A. obversæ Pat. e Fouta-Djallon proyenienti affinis, sed _evidenter dislincta. A1. H. niscoroma n. sp. | NE. pileo suborbiculari, postice in stipitem brevem, tenuem, dis- coïideum, atro-rubrum attenuato, subplano, margine acuto, subre- … pando, membranaceo, lenui, glabro, nitenti-castaneo, postice macula orbiculari latiori atro rubra notato, zonis lalis, postice fabellatim _ radialu, antice sublævi ; hymenio rufo-vinoso, ad marginem fulve- scenti ; poris tenuibus, glabris, angulosis rotundisve, vix 1/2 mm. 14 #! 210 N. PATOUILLARD ET P. HARIOT. latis, acie integra, oblusiuscula ; contextu tenui, pallide-fusco, vix 4/2 mm. crasso. Pileus 10-14 cm. latus, 8-10 cm. longus. Macula atro-rufa in pileo insidens, maculam analogam Dædaleæ Persoontii ad mentem primo obtutu evocat. Let. cl. Dybowski. 12. PTERULA AMBOINENSIS (Lév.) v. congoana n. var. P. ramis ramulis que numerosis et gracilioribus quam in typo ; cætera P. amboinensis. Ad terram humidam in sylva prope Brazzaville Igt. cl. Thollon. 13. AURICULARIA SQUAMOSA D. Sp. A. eximie cæspilosa, magna, sessilis, convexa, undique squa- mis conferlis, latis, plus minus erectis, chartaceis onusta, rufo- brunnea ; margine acuto, inlegro, ciliato-squamoso ; hymenio con- cavo, glaucescenti, pruina rufo-brunnea undique consperso; contextu tenui vix À m.m. crasso (in sicco). Eximia species nulli comparanda. Let. cl. Dybowski. 14. HyALODoTHIS n. genus. Glumicola; stroma superficiale omnes fructus et perianthii partes incrustans, atrum, effusum pulvinatumve, coriaceo-corneum vel subcarbonaceum ; loculi numerosissimi, immersi, exigui; ascl octospori ; sporæ oblongæ, continuæ, hyalinæ. H. CLavus sp. n. H. stromali secus totam fructus longitudinem (sed dimidium latitudinis tantum obducenti) effuso, atro, scleroticideo, 1-2 c. m. longo, sub lente ruguloso, loculis confertissimis prominentibus ; loculis immersis, ovalibus, exiguis 100-130 X804 ; ascis elavatis, octosporis, quasi monostichis, 30X6z; sporis hyalinis, ovoideis, fusiformibus, guttulalis (sed non septatis) 16X 34. Glumicola (4). Lgt. el. Dybowski. (1) Nous décrirons ici un autre pyrénomycète que nous rapportons — avec doute, il est vrai — au même genre. La fructification ne nous en est pas connue, mais l'ensemble des caractères concorde complètement. H. ? Camicis n. sp. H. stromati incrustanti, subgloboso, atro, nitido, glumis frequentins pereurso, 4 m. m. lato, loculis prominentibus sublente ruguloso ; perithe- * w 2 _ FUNGOS ALIQUOT NOVOS IN REGIONE CONGOANA COLLECTOS. 211 © Nous n'avons pu rapporter à aucun des genres connus celte sin- _ gulière plante qui se présente sous l’apparence d’un ergot. Par l’en- _ semble de ses caractères, nous croyons devoir la rattacher aux __ Dothidéacées, tout en faisant observer qu'à la rigueur elle pourrait _ être considérée comme établissant le passage entre ce dernier _ groupe et les Hypocréacées dont on ne saurait éloigner. Crarunus Fiscert Pat. et Har.— Clathrus grucilis (Schlecht.)? Ed. Fischr. mscr. in Herb. Mus. Par. < Usque ad 18 cm. allus, receptaculo ovoideo, candido, undique À cancellato ; interstitiis majusculis (45-30 millim.), penta vel hexa- _ gonis; ramis crassiusculis 4-6 millim. lalis),quadrangulatis, undique transverse plicato-rugosis ; volva albido-fusca, 4-6 lobala, 3 c.-m. __. Jata, inferne radiculata. r Assez fréquent dans les forêts (Dybowski, Thollon, de Brazza). Espèce remarquable par ses grandes dimensions et sa coloration tout à fait blanche ; bien distincte de Clathrus gracilis,elle a le port de C. cancellalus. ciis numerosissimis, immersis, minimis, nucleo albido; ascis immaturis, Ad spicas Caricis cujusdam in moutibus Kunashiri Japoniæ, Igt. el Faurie, oct. 1889 (n°5 5146 et 5147). Catalogue des Champignons recueillis en Russie en 1892 à Rylkowo, £ouvernement de Smolensk. Par A. DE JACZEWSKI. La liste que j'ai l'honneur de présenter à la Société Mycologique de France, est le résultat d’excursions faites dans un rayon d’environ 30 kilomètres en Russie dans le gouvernement de Smolensk non loin des sources de la Moskowa. La flore cryptogamique de Ja Russie est encore fort peu connue. Les travaux de Karsten (Mycolo- gica Fennica etc...) nous ont fait connaitre la Finlande et les envi- rons de Saint-Pétersbourg. Weinmann a étudié les champignons macroscopiques dans son ouvrage Æymeno et ,Gasteromycetes hucus- que in Imperio Rossico observatis recensuit. Petropoli 1830. Borszcezow a donné des indications mycologiques sur la province de Czernigow (1868). Blonski a étudié les champignons de la Pologne et de la Lithuanie, Raciborski ceux du Sud de la Russie, mais tous ces ouvrages et d’autres encore ne peuvent êlre considérés que comme des ébauches, vu l'énorme espace qu'il reste errcore à explorer. Chaque province devrait être soumise à des investigations systéma- tiques qui réunies ensuile en faisceau serviraient à la publication d’un sylloge, lequel présenterait un immense intérêt, car la Russie est excessivement riche en champignons de toute sorte. Les im- menses forêts qui couvrent encore une grande parlie du sol offrent un abri à une végétation fongique extrêmement varié. Pour ne parler que des champignons macroscopiques, il est des années où le sol en est littéralement couvert et où on peut les recueillir par charettes. On sait que les champignons jouent un grand rôle dans Palimenta- lion. Sans parler du /oletus edulis qui est l’objet d'un commerce important et qui sert principalement de condiment aux classes aisées, je signalerai les Bolelus scaber, B. versipellis, Armillaria mellea, Laclarius deliciosus, L. piperatus, L. torminosus et divers Russula qui, salés ou séchés servent journellement à la nourriture des paysans. À ce propos je signalerai ce fait à votre attention que les Russes se nourrissent impunément de champignons qui ailleurs, en France par exemple, passent pour vénéneux. Ainsi on mange indis- Unctement la plupart des Russules, el le Lactarius torminosus et CHAMPIGNONS DE RUSSIE, 213 j'y ai goûté personnellement plus d’une fois sans être aucunement incommodé. J'ai vu aussi manger de lAmanila muscaria sans mauvaises suites, mais ceci est une exceplion, car en général ce champignon passe pour vénéneux en Russie. Ce n’est pas ici le lieu de discuter comment il se fait qu'un champignon est vénéneux dans une contrée alors qu’il semble comestible autre part ; il faudrait pour cela procéder à des analyses chimiques qui démontreraient peut- être une modification dans la constitution ; je dirai toutefois que celle supposilion me semble peu probable attendu que les conditions de croissance sont presque identiques dans la plupart des pays, il me semble plutôt qu'il faut chercher la variation du pouvoir toxique dans la constitution individuelle des consommateurs. La population russe faisant constamment usage de champignons pourrait peut-être acquérir une certaine dose d'immunité vis à vis d’un poison fongi- que. D’un autre côté, les Russes emploient beaucoup de sel en man- geant et l’on sait que cette substance est un bou contre-poison dans le cas donné. Les champignons dont la nomenclature va suivre ont été recueillis dans l’espace de deux mois d’été, juillet et août 1892. J'ai pris au hasard tout ce qui me tombait sous la main afin d'avoirun aperçu général de la flure mycologique de la contrée. Ces 177 espèces ne forment naturellement qu'une faible partie de ce que l’on peut récolter là-bas, et je me réserve de compléter ce catalogue par des recher- ches nouvelles. Le nombre d’espèces nouvelles indiqué ici est très limité, comme on le verra. Cela tient d'abord à ce que j'ai évité autant que possible d’en faire, estimant que leur nombre est déjà trop grand, et partout, où il ne s'agissait que de variations de peu d'importance j'ai cherché à rattacher l'échantillon à un type connu. D'un autre côté cette première investigation portait forcément sur les espèces les plus vulgaires, mais nul doute que des recherches plus consciencieuses et plus spécialisées ne présentent au mycologue des surprises agréables. ÿ + 214 À. DE JACZEWSKI. MYXOMYCÈTES Sous-ordre des Exosporés. Famille des Cératiées, 1. Ceralium porioides Alb. et Schw. — Sur des vieux trones de conifères, 2. Ceralium mucidum Pers. — Sur vieux troncs de bouleau. Sous-ordre des Endosporés. Famille des Cribrariacées. 8. Cribraria vulgaris Schrad. — Sur bois pourri de bouleau. Famille des Trichiacées. 4. Cornuvia circumscissa Wallr. — Sur écorce de bouleau. o. Arcyria cinerea Buillard. — Sur de vieux troncs moussus. 6. Arcyria punicea Pers. — Sur bois mort. 7. Lycogala epidendron L. — Sur vieux troncs de tremble et de bouleau. 8. Trichia varia Pers. — Sur vieux troncs. Famille des Réticulariées. 9. Amaurochacle atra Alb. et Schw.— Sur écorce de Pin. 10. Stemonilis fusca Roth. — Sur bois pourri. 11. Stemonilis ferruginea Est. — Sur bois pourri. Famille des Physariées. 12. Cralerium pedunculatum Fiet. — Sur feuilles mortes. 43. Physarum cinereum Batsch. — Sur écorce de bouleau. 44. Fuligo seplica Lin. — Sur De mousse, les troncs d'arbres. Famille des Plasmodiophorées. 15. Plasmodiophora Brassicae Wor.— Dans les racines a choux, envahit souvent des potagers entiers. 16. Phylomyra Lupini. — Sur les racines de lupins cultivés comme plantes d'ornement, CHAMPIGNONS DE RUSSIE. 215 OOMYCÈTES. Famille des Péronosporées. 17. Cystopus candidus Pers. — Sur différentes crucifères. 18. Phytophthora infeslans Mont. — Sur les feuilles de pomme de terre. 19. Perenospora effusa Grev. — Sur feuilles de Chenopodium. Famille des Saprolégniées. 20. Saprolegnia monoïca Pring. — Sur des mouches dans un tonneau * de jardin. 21. Achlya prolifera Nees. — Sur des mouches dans de l'eau de tonneau de jardin. 22. Achlya polyandra Hild. — Sur des mouches dans de l'eau de tonneau de jardin. 23. Achlya racemosu Hild. — Sur des mouches dans de l'eau de + tonneau de jardin. Famille des Entomophthorées. 24. Empusa Muscae Cohn. — Sur Musca domestica, dans les appar- tements, très fréquent. ZYGOMCYCÈTES Famille des Mucorinées. 25. Mucor Mucedo Lin. — Sur du fumier de cheval en culture. 26. Mucor racemosus Fr. — Sur des fruits en décomposition (fraises). 217. Spinellus fusiger Link. — Sur Boletus edulis. 28. Sporodinia grandis Link. — Sur Boletus scaber, Lactarius et Russula. 29. Rhizopus nigricans Ehren. — Sur fruits en décomposition. 30. Thamnidium elegans Link.— Sur Russula, rare, 31, Pilobolus crystallinus Tode, — Sur fumier de cheval en culture. 49, 42. . Nectria cinnabarina Tode. .… Nectria sangquinea Siebth.— Sur écorce de Tremula. A. DE JACZEWSKI. ASCOMYCÈTES. Famille des Exoascées. Exoascus Pruni Fukl. — Sur les Fruits de Prunus padus. Famille des Erisyphées. Uncinula adunca Wallr. — Sur salis. Erisyphe graminis Dc.— Sur des graminées. Erisyphe galeopsidis De. — Sur Galeopsis Tetrahit. >. Sphacrotheca Castagnei Lév. — Sur Urtiea. . Erisyphe Martii Lév. — Sur différentes Ombelliféres. . Sphaerotheca Castagnei Lév. — Sur Thalictrum. PYRÉNOMYCÈTES. Eurolium herbariorum Wigg. — Sur plantes d'herbier. . Penicillium crustaceum Lin. — Sur fruits pourris, pain moisi. Capnodium salicinum Mont. — Sur feuilles de salix. Capnodium Tiliæ Fuck. — Sur feuilles de Tiha. Sur branches mortes. Pleonectria Berolinensis Sace. — Sur Ribes rubrum, . Hypomyces lateritius Fs. — Sur Lactarius deliciosus. . Hypomyces viridis Alb. et Schw. — Sur Russula sp. .… Hypocrea cütrina Pers. —- Sur feuilles mortes de Tremula. Hypocrea fungicola Karst. — Sur Polyporus. Claviceps purpureu Fries.— Dans les ovaires de Secale cereale. Chælomium elatum Kze. — Sur de la paille pourrie. Hypocopra fimicola Sacc. — Sur fumier de cheval en culture, . Bertia moriformis Tode.— Sur feuilles mortes de Betula. . Melunomma pulvis pyrius Pers. — Sur branches mortes de Tremula. . Lophiosioma compressum Pers. — Sur Tremula. . Sphaerella Solidaginis nov. sp.— Perithecia innala, globoso lenticularia, epidermide velata, poro pertusa ; ascis para physalis, oclosporis, clavalis 60 X 104. Sporidis oblon- o1. 08. 99. 60 61. 62 63. 64. 66. 67. 68. 69. 10. 44. 12. 13. orE 75. CHAMPIGNONS DE RUSSIE. 247 gis, uniseplatis, hyalinis, 30 x 4-5. — Sur liges sèches de Solidago. Venturia ditricha Fries. — Sur feuilles mortes de Betula. Leptosphæria nigrans Desmaz. — Sur feuilles de graminées. Leplosphæria epicalamia Riess. — Sur Luzula. Leplosphæria Poæ Nissl. — La description concorde bien, seules les mesures micromélriques sont un peu différentes ; elles indiquent pour les asques 80 X 122 et 25 X 5u pour les spores. Leptosphæria Doliolum Pers. — Sur Urtica et Solanum. Leplosphæria Tanaceli nov. sp. — leritheciis immersis dein seminudatis, conoideo-rotundatis, ostiolis papilliformis setulis vestita pertusis ; Ascis clavatis, paraphysalis, 90-75 X 13-152. Sporidiis hyalinis 4-5 septatis, constriclis. — Sur vieilles tiges de Tanacetum vulgare. Ophiobolus porphyrogonus Tode. — Sur différentes Phané- rogames, fréquent. Ophivbolus tenellus Auersw. — Sur tige pourrie ? . Gnomoniella Luzulæ nov. sp. — Peritheciis subglobosis, mi- nulis, teclis, ostiolis rostellatis, curvulis, centralis. Ascis cylindraceis, sessilis, aparaphysalis, 206-180 X 5u. Spo- ridiis filiformibus, chlorino-hyalinis. — Sur les feuilles de Luzula en compagnie de Leptosphæria epicalamia. Gnomonia campylostyla Auersw. — Sur les feuilles de Betula alba. Valsa angyulosa Nke. — Sur branches mortes de Betula alba. Valsa Auerswaldii Nke. — Sur branches de Pyrus Malus. Diatrype stigma Hoffm. — Sur Betula alba. Diatrypella decorata Nke. — Sur Betula alba. Numiaularia discrela Schw. — Sur Sorbus aucuparia. Hypoxylon mulliforme Fs. — Sur Populus tremula. Hypozylon Laschii Nke. — Sur Tremula. DISCOMYCÈTES. Lophodermium nervisequium De. — Sur feuilles de sapin. Coccômyces coronatus Schum, Var, laciniala, — Sur feuilles de Betula. 948 À. DE JACZEWSKI. 16. Rhylisma salicinum Pers. — Sur Salix. 17. Phialea eyathicula Bull. — Sur tiges herbacées. 18. Helotium citrinum Pers. — Sur Populus tremula. 19. Peziza sculellata L. — Sur la terre, le bois pourri. 80. Peziza macropus Pers. — Sur le sol dans le jardin. 81. Peziza nigrella Pers. - Dans la mousse. 82. Peziza badia Pers. -— Sur le sol dans le jardin. 83. Spathularia flavida Pers. — Dans les bois de sapins. 84. Helvella sulcala Pers. — Dans les bois. 85. Leolia lubrica Pers. — Sur vieux troncs. 86. Ascobolus furfuraceus Pers. — Sur bouses de vaches en cullure. 87. Crumenula abielis Pers. — Sur Pinus. Classe des Hemibasidiées (Ustilaginées). 88. Ustilago segetum Bull. — Dans les ovaires d’Avena sativa. Classe des Basidiomycètes. PROTOBASIDIOMYCÈTES. Famille des Urédinées. 89. Aecidium grossulariæ De. — Sur Ribes grossularia. 90. Uromyces orobi Pers. — Sur Vicia. 91. Uromyces gerunii De. — Sur Geranium. 92. Uromyces caryophillinus Sch.— Sur Œillets cultivés. 93. Uromyces alchemillæ Pers. — Sur Alchemilla vulgaris. 94. Uromyces Polygoni Pers. — Sur Rumex acetosa. 95. Puccinia caricis Schum. Aecidium. — Sur Urtica dioïca. 96. Puccinia violæ Schum. — Sur Viola canina. 97. Puccinia asarina Kze. — Sur Asarum europæum. (8. Puccinia oblongata Luk. — Sur Luzula. 99. Puccinia Betonicæ Ab. ct Schw. — Sur Betonica officinais L. 100. Puccinia gramin's Pers. — Sur Berberis vulgaris et graminées. 101. Puccinia Pimpinellæ Strauss. — Sur Pimpinella Sasifraga, 102, Puccinia Virgo-aw æ De, — Sur Solidago, 103. 104. 105. 106. 107. 108. 109. 440. 411. 112. 113. 114. 115. 116. AA: 118. 19 120. 121. 122 LL CHAMPIGNONS DE RUSSIE. 219. Puccinia flosculosorum Alb. et Schw. - Sur Cirsium. — — Sur Centaurea. — — Sur Crepis. — — Sur Taraxacum. Melampsora Epilobii Pers. — Sur Epilobium angustifolium. Melampsora Betulæ Pers. — Sur Betula alba. Melampsora balsamifera Thüm. — Sur Populus balsamifera. Melampsora Tremulæ Tul. — Sur Populus Tremula. Melampsora salicis Pers. — Sur Salix. Phragmidium subcorticium Schrant. — Sur Roses cultivées. Gymnosporangium juniperum Lin. Æcidium. — Sur Sorbus Aucuparia. ; Gymnosporangium clavariæforme Jacq. Æcidium. — Sur Pyrus Malus. Cronartium flaccidum Alb. et Schw. — Sur Pæonia officinalis dans le jardin. Coleospor ium sonchi arvensis Pers. — Sur Sonchus oleraceus. Coleosporium Euphrasiæ Schum. — Sur Euphrasia officinahs Sur Melampyrum nemo- . rosum. Famille des Tremellinées. Tremella lutescens Pers. — Sur branches mortes. Tremella intumescens Engl. Bot. — Sur vieilles branches. AUTOBASIDIOMYCÈTES. Famille des Clavariées. Clavaria ligula Schæff. — Bois de coniferes. Clavaria pyxidata Pers. — Bois. Clavaria cinerea Bull. — Bois de conifères. Famille des Dacryomycètes. Calocera viscosa Pers. - Sur les troncs. Famille des Téléphorées. Exobasidium Vaccinii Woronin. — Sur Yaccinum vitis idæi, Stereum abielinum Pers, — Sur bois de sapin, A. DE JACZEWSKI. Famiile des Hydnées. . Radulum orbiculare Fr. — Sur branches de Betula. . Hydnum auriscalpium Lin. — Sur pommes de-pin. . Hydnum repandum Lin. — Dans les bois. . Hydnum coralloïdes Sup. — Sur les arbres (Betula alba). Famille des Polyporées. . Merulius lacrymans Wulf. — Dans les caves. . Polyporus obducens Pers. — Sur Betula alba. . Polyporus umbellatus Pers. — Sur les troncs. . Bolelus versipellis Fr. — Dans les bois, très fréquent. . Bolelus luteus Lin. — Dans les bois. . Boletus scaber Bull. — Dans les bois de bouleaux, très fré- quent. . Boletus cinnamomeus Rostk. — Dans les bois de sapin. . Boletus bovinus Lin. — Dans les bois de sapin. Famille des Agaricinées. . Amanila muscaria Pers. — Dans les bois, partout très fré- quent. | . Amanila rubescens Fr. — Dans les bois, fréquent. . Amanila vaginala Bull. — Dans les bois. . Amanila leiocephala DC. — Bois. . Amanüila porphyria Alb. et Schw. — Dans les bois. var. Major. var. lenuior. . Armillaria mellea Wahl., — Sur les troncs, très commun. . Lactarius piperalus Scop. — Sur les clairières. . Laëctarius turpis Weïnm. — Dans les bois. . Lactarius deliciosus L. — Sous les sapins, très fréquent. . Lactarius torminosus Schælf. — Dans la mousse, fréquent. . Lactarius scrobiculalus Scop. — Dans les bois. . Russula xeramprlina SchæfT. — Bois. . Russula rubra DC. — Dans les bois. . Russula emetica Fr — Dans les bois. . Russula virescens Schæff, — Dans les bois, sous les bou- leaux, 150. 151. 152. 153. 154. 155. 156. 151. 158. 159. 160. 161. 162. 163. 164. 165. 167. 168. CHAMPIGNONS DE RUSSIE. 291 Cortinarius cinnamomeus L. — Dans les bois. Cortinarius violaceus L. — Dans les bois, les clairières. Cortinarius limonius Fr. — Dans les bois. Cortinarius albo-violaceus Pers. — Dans les bois de bouleaux. Marasmius Rotula Scop. — Sur les feuilles de sapins tombées. Cantharellus cibarius Fr. — Dans les bois. Gomphidius glulinosus Schæff. — Bois de sapins. Psalliota campestris Lin. — Dans les élables, sur le fumier. Psalliota silvalica Schælf. — Dans les bois. Panus stipticus Bull. — Sur les troncs d'arbres, Pleurotus serotinus Schrad. — Sur branches de bouleaux. Pleurotus salignus Pers. — Sur Sorbus aucuparia. Famille des Lycoperdacées. Lycoperdon pyriforme Schæff. — Terrains sablonneux. Lycoperdon cœlatum Bull. — Champs, prairies, bois. Bovista plumbea Pers. — Dans les champs. Famille des Sclerodermées. Pompholyx sapidum Cohn. — D’après l'étude que j’en ai faite, ce champignon, d’abord considéré comme un Gastéro- mycèle douteux, doit être rapporté à la famille des Sclé- rodermées. Famille des Nidulariées. . Crucibulum vulgare Tul. — Très fréquent partout. FUNGI IMPERFECTI Sphæropsidées. Phoma Betulæ nov. sp. — Sur feuilles mortes de Betula alba, Peritheciiss parsis, minutis,globulosis, poro pertusis ; spo- rulis cylindraceis 15/2,54 hyalinis. Phoma Pisi nov. sp. — Peritheciis sparsis, minutis, globu- losis, brunneis, poro pertusis; sporulis oblongo-ovoideis, bigultulatis, hyalinis, 7/2,5 . Sur vieilles tiges et pous- 222 16). 170. 171. 172. 173. 114. 175. 176. 171. A. DE JACZEWSKI. ses de Pisum sativum en compagnie d’Ophiobolus porphy- rogonus Tode. Seploria scabiosæcola Desmaz. — Sur Scabiosa succisa, très commun . Seploria Podagrariæ Lasch. — Sur Aegopodium Podagraria . Rhabdospora solidaginis Sacc. — On trouve sur Solidago Vir- goaurea une Sphéropsidée dont la description concorde parfaitement à cetle espèce, qui n’a élé trouvée jusqu'ici que dans l'Amérique boréale. Melanconiées. Coryneum Kunzei Corda. — Sur Betula alba. Hyphomycètes. Oidium monilioides Lk. — Sur graminées. Chrysospermum sepedonium Bull. — Sur différents champi- gnons supérieurs en putréfaction. Vertlicillum agaricinum Lk. — Sur des Russules. Polythrincium trifolii Kz. — Sur Trifolium. Tubercularia vulgaris Tode. - Sur Betula. Montreux, 14 mai 1893. | CONTRIBUTION A LA FLORE MYCOLOGIQUE - des environs de Nancy CATALOGUE MÉTHODIQUE DES CHAMPIGNONS BASIDIÉS 4 Récoltés en 1892 Fr — 3° LISTE ({) — VS PAR M. JULIEN GODFRIN. Fe __ CLASSE DES HYMÉNOMYCOËTES Fr. 4 TE Sous-classe des Homobasidiés Put. FE 7 C 4 LS Famille des Agaricinés. : | . A TRIBU DES AGARICÉS. 7 É : L Leucospori. 26 AManiTa Pers. 3 _ 331. solitaria. Bull. * — Bois de Maxéville, en haut du sentier * 20 CHER Broyard. — Octobre. + Lepiora Pers. x L 338. naucina Fr. — Dans un jardin des environs de la ville. — 4 “. Octobre. 5 D -. ARMILLARIA Fr. _ 339. constricta Fr. — Pelouse de Dommartemont. — Octobre. (1) Voir pour les listes antérieures : « Bulletin de la Société myco- — Jogique de France », T. VII, 2° fasc., p. 124 et T. VIII, 2° fasc., p. 83; « Bulletin de la Société des Sciences de Nancy », 1891 et 1892. Comme dans les listes qui ont précédé, le nom des espèces déjà trouvées par Godron (Catalogue des plantes cellulaires du département de la Meur- the) sont suivis d'un *. J. GODFRIN. TricHozoMa Er. — GyrorriLAa Quél. 340. acerbum Bull. * — Forêt de la Bouzule.. — Septembre, octobre. 341. album Schaef.* — Bois de la Belle-Fontaine. — Octobre. 342. cinerascens Bull. — En troupe dans la forêt feuillue de la Bouzule. — Septembre. 343. conglobatum Vilt. — Bord d’une route. — Octobre. 344. equestre L. — Bois feuillus à Vitrimont et à Lay-St-Chris- tophe. — Octobre. 345. Russula Schaef. — Bois de lHôpital à Malzéville. — Octobre. 346. saponaceum Fr.* — Bois de la Grève, à Messein ; forêts de Vitrimont et de la Bouzule. — Septembre, octobre. 347. sejuncium Sow. — Bois de la Grève, à Messein, et de la Bouzule. — Octobre. 348. sudum Fr. — Forêt de la Bouzule. — Septembre, octobre. | Hycropnorus Fr. 349, laelus Pers. — Chemins herbeux de Ja forêt de Vitrimont. — 300. Octobre. limacinus Scop. — Bois de l'Hôpital, à Malzéville. — Octobre. ovinus Bull. * — Pelouses de la vallée de Champigneulles et du plateau de Malzéville. — Octobre, novembre. penarius Fr. — Forêt de Haye, derrière la maison forestière de Belle-Fontaine; bois de l'Hôpital, à Malzéville. — Octobre. . pustulatus Pers. — Bois de Conifères de la Belle-Fontaine.— Octobre. Curocyse Fr. — OmpraLrA Quél. cerina Pers. — En petits groupes sous les Pins de Dommar- temont. — Octobre. marima F1. Wett. Omphalia geotropa Bull. V. maxima Alb. et Schw. (Quél.). — Bois de conifères de Dommartemont. Octobre. CoLLyBia Fr. grammocephala Bull, — Forêt de Vitrimont ; isolés. — Juin. EN: 2 De N FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 295 Mycena Fr. . echinipes Lasch. — Sur la mousse et les brindilles ; bois de conifères de Dommartemont. — Octobre. 122 358. ianthina Fr. — Dans toutes forêts, sur les feuilles mortes. — 4 € _ Octobre. Fe PLEUROTUS Fr. cs. 359. dryinus Pers. — Sur une souche de Peuplier. — Octobre. % , | Marasmius Fr. . ceralopus Pers. — Bois de Conifères de Dommartemont. — Octobre. porreus Pers.* — Sur les feuilles ie forêt de la Bouzule. — Octobre. Lacrakius Fr. . camphoralus Bull. — Bois de l'Hôpital, à Malzéville. — Octobre, . fuliginosus Fr. — Clarières et chemins herbeux de la forêt de Brin. — Septembre. ; milissimus Fr. — Clairières et lieux herbeux de la forêt de .. Brin. — Sepiembre. . pubescens Fr. -— Petits bois herbeux au-dessus de Lay- St-Christophe. — Octobre. . scrobiculatus Scop.* — Bois de Pins de Dommartemont. — Octobre. . serifluus D. C. — Clairières et lieux herbeux de la forêt de Brin. — Septembre. . theiogalus Bull. — Bois de la Grève, à Messein. — KSep- tembre, . turpis Weinm. — Forêt de Vitrimont. - Octobre. Russuza Pers. . delica Fr. -- Bois de la Grève, à Messein ; forêt de la Bouzule. S — Septembre, 4 . emelica Schaef." — Chemins herbeux de la forêt de Brin. — | | Septembre. ; . Queletii Fr. — En troupe sous les Pins de Dommartemont.— ; Octobre. 1 1 tt" es 226 J. GODFRIN. Rhodospori. PLureus Fr. 373. cervinus Schaef.* — Sur un tronç de la forêt de Haye. — Septembre. 374. leoninus Schaef.* — Forêt de Brin, sur le sol. — Octobre. 319. semibulbosus Lasch. — Sur une vieille souche de Saule, près de Bouxières. — Juillet. 4 LeproniA Fr. 316. chalybaea Pers. — Chemins herbeux de la forêt de Vitrimont. — Octobre. 311. euchlora Lasch. — En troupe sur les pelouses des coteaux de Malzéville et de Lay-St-Christophe. — Octobre. Dermini. Paoziora Fr. 318. confragosa Fr. — Souches d'arbres feuillus ; bois de la Grève, à Messein. — Septembre. 319, logularis Bull. — Sous les Pins de Dommartemont. — Octobre. Corrinarius Pers. 380. armillatus Fr. — Forêt de Vitrimont ; rare. — Octobre. 381. cinnabarinus Fr. — Forêt de Brin, par groupes. — Septem- bre, octobre. 382. glaucopus Schaef. — Forêt de Haye ; très abondant. — Sep- tembre, octobre. 383. hinnuleus Sow. — Forèt de Brin, en troupes. — Octobre. 384. imbulus Fr. — Forèt de la Rand, à Lay-St-Christophe. — Octobre. 385. infraclus Pers. — Forêt de Haye ; abondant. — Octobre. 386. largqus Buxbaum. — Forèt de Vitrimont. — Octobre. 387. percomis Fr.* — Bois de l'Hôpital, à Malzéville. — Octobre. 388. scululatus Fr. — Forêt de Brin. — Octobre. 389. sebareus Fr. — Forût de Haye. — Octobre. 390. torvus Fr. — Forêt de Brin. — Septembre. 391. triumphans Fr. — En troupe dans la forêt de Vitrimont, — Octobre, 392. 393. FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. HEBELOMA Fr. -longicauda Pers. — Forêt de Brin. — Septembre. -sacchariolens Quél. — Forêt de Brin. — Septembre. INocy8E Fr. 394. asteros. ora Quél. — Forêt de Brin, dans une tranchée her- __ beuse. - Septembre, octobre. 395. cervicolor Fr. — Forêt de Brin; bois de F'Hôpital, à Malzé- ; ville. — Octobre. 396. fastigiala Schaef. — Clairières herbeuses de la forêt de Brin. | Septembre, octobre. 397. fibrosa Sow.— Forèt de Brin, dans une tranchée herbeuse.— Septembre. 398, geophila Bull.‘ — Disséminé dans les forêts ; Messein et Brin. Septembre. dE _ 399. hirsula Lasch. — Forêt de Vitrimont, dans l'herbe. — , Octobre. . 400. lucifuga Fr. — Bois de Pins de Dommartemont. — Octobre. 401. prætervisa Quél. — Bois de Pins de Dommartemont. — Octobre. 402. scabella Fr. — En troupe dans les forêts ; Messein. — Sep- _ tembre. Naucorra Fr. 403. vervacli Fr. — Pelouses des coteaux de Malzéville et de Lay- St-Christophe. — Octobre. Paxizzus Fr. _ 404. mundulus Lasch. — Bois de Coniféres de Dommartemont. — Octobre. Pratelli. Psicocy8e Fr. 405 . atrorufa Schaef. — Dans l'herbe de champs en jachère ; Seichamps. — Juillet, el À té pr 998 J. GODFRIN. Melanospori. PANAEOLUS 406. sphinctrinus Fr. — Bord d’un chemin à Blainville. — Juin. PSATHYRELLA. 407. atomala Fr. — Sur le sol recouvert de paille en putréfaction. — Juillet. Famille des Polyporés. TRIBU DES DAEDALÉS. MeruLius Pers. 408. lacrymans Walf.® — Sur une poutre dans une cave. — Août. TRIBU DES POLYPORÉS. Pozyrorus Micn. — DAEDALEA Quél. 409. rufescens Pers., biennis Bull. (Quél.). — Sur le sol des forêts humides ; Brin. — Septembre, octobre. Leucororus Quél. — Pozyporus Mich. 410 nummaularius Bull * — Sur un rameau de Chène mort ; endroit humide de la forêt de Brin. — Juillet. 411. picipes Fr.* — Sur une souche ; forêt de Haye. — Octobre. Leprororus Quél. — Poryrorus Mich. 412. trabeus Fr. — Sur les souches de Pins et les aiguilles qui les environnent ; Malzéville. — Octobre. TRIBU DES BOLÉTÉS. Ixocomus Quél. — Bozerus Dill. M3. flavus Wither. — Forêt de Brin, sous les Sapins. — Sep- tembre. FLORE MYCOLOGIQUE DES ENVIRONS DE NANCY. 229 fn CET viscidus L. — Petits bois mêlés de Conifères et d'arbres \ feuillus au-dessus de Lay-St-Christophe. — Octobre. À Gyroronus Quél. — Bozerus Dill. 415. versipellis Fr. — .Forêt de Brin. — Septembre. Famille des Clavariés. ; ï | TyPauLa Pers. ne 416. phacorrhiza Reichard, Clavaria phacorrhiza Lev. (Quél.). Sur du terreau de feuilles. — Octobre. GES CLavaria Fr. A7. cermicularis Scop. — Clairières herbeuses de la forêt de nur Brin. — Octobre. D RE Ramanria Hozmsk. (Quél.). — CLavarta Fr. A8. bolrylis Pers., acroporphyrea Schaef. (Quél.). — Bois de __ Pompey. — Septembre. 419. grisea Pers. — Friches, pelouses sèches, bois, etc. Très commun. -- Octobre. stricla Pers. — Sur une souche de hûtre de la forêt de Brin. 420. — Octobre. Les ferments solubles de l’« Aspergillus niger ». Par M. Em. BOURQUELOT. En 1878, Gayon. à annoncé que, lorsqu'on cultive lAspergillus niger V. Tgh. dans un liquide renfermant du sucre de canne, celui-ci ne tarde pas à se transformer en sucre interverti (1). On pouvait en conclure que celte moisissure, comme la levüre de bière, secrète de l’invertine, ferment soluble isolé 18 ans aupara- vant par Berthelot. C’est en effet ce qu'a établi plus rigoureusement Duclaux (2) qui, en même temps, a réussi à déceler dans lAsper- gillus la présence d’un deuxième ferment, la diastase (amylase), qui transforme l’amidon en sucre à la façon de l’orge germé (1883). En 1883 également (3), je constatais que le mélange de fer- ments solubles, tel qu'on loblient en traitant la moisissure par les méthodes vrdinaires, possède en outre la propriété de dédoubler le maltose ou sucre de malt en glucose, ce que ne fait ni l’invertine ni la diastase. Il fallait donc admettre que l’Aspergillus produit un troisième ferment. Enfin, dans ces derniers temps, au cours de mes recherches sur le rôle physiologique du tréhalose chez les champignons, j'ai été amené à essayer ce mélange sur les composés les plus divers et j'ai observé qu’il agissait encore sur le tréhalose (4), sur l’inuline (5) et sur la salicine (6) ; transformant la première de ces substan- ces en glucose, la seconde en lévulose et la troisième en glucose et alcool saligénique. En un mot, avec toutes les substances précitées : sucre de canne, () U. Gayon: Sur l’inversion et sur la fermentalion alcoolique du sucre de canne par les moisissures, Comptes-Rendus, LXXXVI, p. 52, 1878. (2) Duclaux : Chimie biologique, Paris, 1883, pp. 142 et 164. (3) Recherches sur les propriétés physiologiques du mallose, Comptes- rendus, 3 décembre 1883. (4) Sur un ferment soluble nouveau dédoublant le tréhalose en glucose, Comptes-rendus, 17 avril 1893. (5) Inulase et fermentation alcoolique de l’inuline, Comptes-rendus des séances de la Société de biologie, 6 mai 1893, p. 481. (6) Remarques sur les ferments solubles secrélés par l'Aspergillus niger, Même recueil, 17 juin 1893, p. 453. ; FERMENTS SOLUBLES DE L'ASPERGILLUS NIGER. 231 _amidon, maltose, tréhalose, inuline et salicine, le mélange des fer- ments en question donne naissance à un sucre assimilable et par conséquent utilisable par ie végétal. L'importance de ces faits au point de vue de la biologie des champignons, m'a engagé à les rappeler brièvement en y joignant l'exposé des recherches que j'ai entreprises récemment dans le but de les compléter. Je ne reviendrai pas sur les procédés à l’aide desquels on peut _ Séparer ou mettre en évidence les ferments solubles contenus dans _ un végétal. Je les ai indiqués suffisamment dans ma dernière _note (1). Je ferai seulement remarquer qu'aucun de ceux qu’on a imaginés jusqu'ici ne permet d'isoler ces singuliers composés à _ l'état de pureté. Quelquefois, et il en est ainsi pour l’invertine de _ la levüre, on oblient un ferment unique, souillé de matières albu- _minoïdes ou de la nature des dextrines ; mais le plus souvent c’est un mélange inséparabte de plusieurs ferments solubles dans lequel se trourent en outre les mêmes matières étrangères. Dans ce der- nier cas, qui est celui de l’Aspergillus, la présence de ferments divers est révélée par la diversité des propriétés fermenfaires du Æ mélange. Si pourtant l'on réfléchit que l’un des ferments solubles les mieux étudiés, l’émulsine ou synaptase, peut agir sur plusieurs composés différents, on est forcé de reconnaitre qne le seul critérium que nous ayons actuellement à notre disposition pour définir un ferment est très imparfait. Il est possible en effet que plusieurs propriétés attribuées à autant de ferments solubles soient ultérieurement re- connues comme appartenant à un seul et unique ferment. C’est là un premier point à propos duquel il était utile de faire des réserves et d'attirer l'attention. Je dois également insister sur les conditions dans lesquelles a été cultivé l'Aspergillus qui m'a servi dans mes recherches. Les cultures ont toujours été faites sur le liquide nutritif de Raulin ; c'est dire que mes conclusions peuvent ne pas s'appliquer à des cultures sur un autre milieu, car il ressort des travaux de Bé- champ (2) et de ceux de Duclaux (3) que la production des ferments (4) Bulletin de la Soc. myc. de France, IX, p. 189, 1893. (2) Annales de chimie et de physique, XL, p. 103, 1867. (3) Chimie biologique, p. 195 et 195, 1883, 939 EM. BOURQUELOT. solubles par un seul et même être, tout au moins en ce qui con- cerne leurs proportions, est en rapport avec le mode d’alimenta- tion. Ferments solubles de l'Aspergillus arrivé à maturité. — I. Inverline (sucrase). — L’invertine est le fer- ment qui dédouble le sucre de canne en deux sucres plus simples qui sont lous deux assimilables : glucose et lévulose. Celle que pro- duit l’Aspergillus est très active, comme le montre l’expérience suivante : À 20 cent. c. d’une solution sucrée renfermant 0 gr. 50 de sucre de canne pur, on ajoute 20 cent. c. d'une solution du mélange de ferments retiré d'une culture et on laisse en contact. Température de 22. Au bout de 2% heures, la solution renfermait 0 gr. 52 de sucre irterverti (glucose et lévulose). Théoriquement 50 centigr. de sucre de canne ne peu- vent donner que 0 gr. 526 de sucre interverti ; l’interversion était donc com- .plète. ; La production d’invertine par l’Aspergillus permet à celte moi- sissure de se développer dans les liquides qui renferment du sucre de canne en consommant celui-ci. IL. Mallase. — La maltase hydrate le mallose, sucre isomère du sucre de canne, et le transforme en glucose. Elle résiste, mieux que la plupart des autres ferments solubles, à l'action de la cha- leur et n’est détruite que vers To° (en solution aqueuse). Parmi les expériences qui m'ont conduit à découvrir la présence d’un ferment du maltose dans l’Aspergillus, je citerai la suivante : A 40 cent. c. d'une solution renfermant 1 gr. 0{ de maltose pur et anhydre on ajoute 40 cent. c. de la solution de ferment utilisée dans l'expérience rap- portée ci-dessus et on laisse en contact à la température de 227. Au bout de 48 heures, il y avait 0 gr. 76 de glucose formé et par con- séquent 65 p. °/; de maltose transformé. Dans d’autres essais j'ai obtenu un dédoublement complet. HT. Tréhalase. — Ce ferment doit être rapproché de l'invertine et de la maltase, car il agit sur un sucre, le tréhalose, rentrant dans le même groupe chimique que le sucre de canne et le malto- se. J'ai exposé ses propriétés dans une note précédente à la- quelle on pourra se reporter. Son rôle dans l’Aspergillus est facile FERMENTS SOLUBLES DE L'ASPERGILLUS NIGER. 933 à comprendre. La moisissure en effet accumule du tréhalose du- _ rant la période qui précède la formation des spores. Ce sucre est une sorte d’aliment de réserve qui, pour être utilisable par la … plante, doit être au préalable transformé en glucose. C’est ce que __ fait le ferment. JV. Emulsine. — L’émulsine, qui n'avait été rencontrée jus- _ qu'ici que dans certaines graines de Rosacées et en particulier dans t _ es amandes douces el amères, possède la propriété d’hydrater en ; les dédoublant divers glucosides. Parmi ces glucosides, je citerai _ l'amygdaline, la salicine et la coniférine qui, sous l'influence de du ferment, fournissent : la première, du glucose, de l'essence d’a- _ mandes amères et de l'acide cyanhydrique, la seconde du glucose et de l’aicool salizénique et la troisième du glucose et de l'alcool coniférylique. La présence d’une émulsine à élé constatée à la même époque par M: Gérard dans le Penicillium glaucum (D et _ par moi dans lAspergillus niger (2). _ Il est facile de s'assurer de la présence d’une émulsine dans le _ mélange de ferments extrait de l'Aspergillus; it suffit pour cela d’en ajouter une pelile proportion à une solntion d’amygdaline. Au bout d’une heure ou deux,on distingue nettement l’odeur d'essence d'amandes amères provenant du dédoublement du glucoside. Voici du reste le détail de deux expériences effectuées, la première avec la salicine, la seconde avec la coniférine : + 1° A 10 centimètres cubes d'une solution aqueuse de salicine renfermant 0 gr. 20 de ce glucoside on ajoute 10 cent. c. d'une solution de ferment et on laisse en contact pendant #) heures à la température du laboratoire (23°). : Au bout de ce temps il y avait 55 p. 0/p de salicine dédoublée. 2e Dans une culture d'Aspergillus en pleine fructification, on remplace le liquide nutritif par de l’eau distillée en suivant le procédé que j'ai décrit dans ma note sur la tréhalase et on laisse en contact pendant 2 jours 1/2 à la tem- pérature ordinaire. À ce moment on soutire l’eau qui s'est chargée des fer- ments produits par la plante. A 10 cent. c. de celte eau on ajoute 0 gr. 20 de coniférine et on abandonne pendant 30 heures à la température du laboratoire (23°). Au bout de ce temps, -et dans le but de compléter la réaction, on porte le tube qui renferme le (1) Comptes-rendus des séances de la Société de biologie, 17 juin 1892, p. 6o1. (2) Id., p. 653, 234 EM. BOURQUELOT. mélange dans un bain-marie dont on élève la température à 450. On main- tient l’eau du bain-marie à cette température pendant 3 heures et on laisse refroidir. Le liquide renfermait alors 9 centigr. 3 de glucose ; les 20 centigrammes de coniférine cristallisée ne pouvant en fournir, comme on peut s'en assurer par le calcul, que 9 centigr, 52, on voit que le dédoublement était complet. Au cours de cet essai on a pu faire quelques observations intéressantes. La coniférine étant à peine soluble dans l’eau, on a à l’origine un liquide dans lequel le glucoside est surtout en suspension. Au fur et à mesure que se fait le dédoublement le trouble diminue jusqu'à disparaitre presque complètement. Muis bientôt le liquide redevient laiteux et il se forme un nouveau précipité qui se dépose au fond du tube et s'augmente jusqu'à la fin de la réaction. Ce nouveau précipité n’est pas autre chose que l'alcool coniférylique presque insoluble dans l’eau, lequel constitue avec le glucose les deux produits du dé- doublement. ' V. Inuluse. — C'est en 1888 que J.-R. Green (1) à réussi à re- tirer des tubercules de topinambour un ferment possédant la pro- priété de transformer linuline en lévulose. L’hydrate de carbone de réserve accumulé dans ces tubercules étant précisément surtout de l’inuline, on s’explique l'importance physiologique de ce fer- ment auquel le botaniste anglais à donné le nom d’inulase. J'ai retrouvé ce ferment ou tout au moins un ferment analogue parmi ceux que produit lAspergillus, comme l'indique l'expérience suivante : A 20 cent. €. d’une solution aqueuse renfermant 0 gr. 363 d’inuline dessé- chée à 100° on a ajouté 10 cent. ec d'un liquide obtenu de l4 même façon que celui dont il a été question ci-dessus à propos de la coniférine, Au bout de quatre jours de contact (température 2 à 2%) le liquide renfer- mait O0 gr. 385 de lévulose. Si l'on admet comme formule de l'inuline (C6H1005) 6H20 (Kiliani), il est facile de voir que cette proportion de lévulose correspond à un dédoublement complet de l'hydrate de carbone. La présence de l’inulase parmi les ferments que produit l'Asper- güillus explique le développement de cette moisissure dans les mi- lieux renfermant de l'inuline, développement que j'avais déjà ob- servé en 1880 (2). VI. Diastase. — La production par lPAspergillus d'un ferment analogue à la diastase de l'orge germé, c’est-à-dire capable de sac- (1) Annals of Botany, t. I, 1888. (2) Recherches sur les propriétés physiologiques du mallose, Journ. de l'Avatomie et de la Physiologie, 1886, p. 193, FERMENTS SOLUBLES DE L'ASPERGILLUS NIGER. 9235 charifier Pamidon à l’état d’empois, a été, ainsi que je l'ai déjà dit, établi par Duclaux et confirmé par tous les observateurs qui se pa sont occupés de la question. Il m'a paru cependant utile d'examiner _ jusqu'à quel point ce ferment peut pousser la saccharificalion et gA k voici l’une des expériences que j'ai faites à ce sujet. box On introduit dans un ballon de 100 cent. ec. de capacité : succes- _ sivement 50 cent. c. d’eau, puis O0 gr. 50 centigr. de fécule de Ex, pomme de terre purifiée par lavage à l'eau distillée et desséchée à _ basse température. Par un dosage spécial on a constaté que cette fécule renferme 13,4 p. °/, d'eau qu’elle perd à 100°. Le poids réel de fécule employée est donc seulement de 0 gr. 433. On porte rapidement à 400° en ayant soin d’agiter constamment et on maintient quelques minutes à cetle température. En opérant _ ainsi on peut être certain que la lotalité de la fécule est transformée _ en empois. On verse alors dans le ballon 10 cent. c. d’une solu- tion de ferments obtenue comme pour mes essais sur la coniférine le et l’inuline, on mélange et on abandonne à la température du la- _ boratoire pendant 30 heures. A ce moment on porte le ballon sur un bain-marie dont on maintient la température à 45° pendant deux _ heures. On laisse refroidir et on analyse le liquide à la liqueur de Fehling. ; Celui-ci ne se colorait plus par l'iode et possédait un pouvoir réducteur correspondant à 0 gr. 447 de glucose. Si la férule mise en expérience avait élé entièrement transformée en glucose, il aurait dû s’en former 0 gr. 481. On peut donc dire que la saccharification obtenue était à la saccharification lotale comme 92 est à 100. Or, avec la diastase de l'orge germé, ainsi qu'avec celle de la salive, on ne peut dépasser dans ces conditions 50 à 92 p. ° ; Il y a là une différence sensible qui, je pense, peut s'expliquer, du -moins en partie. La diastase de l’orge transforme l'amidon en mal- tose dont le pouvoir réducteur est seulement les 2/3 de celui du glucose et en dextrine ; avec l’Aspergillus Yamidon subit en pre- mier lieu celie transformation, puis la maltase, dont nous avons constaté plus haut l'existence, dédouble à son tour le maltose en glucose. NII. Ferments des matières proléiques. — Je n'ai recherché dans 936 EM. BOURQUELOT. les ferments de l'Aspergillus que la trypsine (ferment auquel le suc pancréatique doit son activité) et la pepsine. Pour rechercher la trypsine, j'ai plongé dans une solution de ces ferments, d'une part, quelques flocons de fibrine et, d'autre part, de petits morceaux de blanc d'œuf cuit, puis j’ai chauffé à 40 pen- dant deux heures. Dans les deux cas, il y a eu formation très nette de peptones. Le liquide filtré, en effet, précipitait par l'alcool, donnait seulement un léger trouble par l'acide azotique et se colorait en rouge lorsqu’a- près lavoir alcalinisé avec de la soude, on l’additionnait de quel- ques gouttes d'une solution très étendue de sulfate de cuivre (Réac- on du biuret). | L'Asperçillus produit donc de la trypsine. Pour rechercher la pepsine, j'ai opéré de la même manière, avec celte seule différence que les liquides étaient acidulés à 0 gr. 20 de HCI p. °/,. Il v a eu désagrégation de la fibrine et dissolu- tion partielle très faible de l'albumine. Toutefois les solutions ne présentaient pas neltement les caractères de solutions de peptones, aussi ne puis-je conclure à la présence de la pepsine. Enfin, l’Aspergillus possède la propriété de liquéfier la gélatine. Dans un tube renfermant une gelée de gélatine à 15 p. ° stérili- sée à 105°, on a introduit avec les précautions ordinaires quelques spores d’Aspergillus et on a abandonné à la température du labo- ratoire (22 à 24°). La germination s’est faite lentement et les fructi- fications ne se sont montrées qu'au bout de 5 ou 6 jours. À ce mo- ment, la gélatine sous-jacente a commencé à se liquéfier. Toutefois celle liquéfaction, en 15 jours, n’a pas dépassé 1 centimetre. Variations dans la nature et les proportions des ferments solubles de l’'Aspergillus suivant l'épo- que de son développement. — On voit, d’après ce qui précède, que l’Aspergillus adulte produit un ensemble de ferments grâce auxquels les substances les plus diverses deviennent pour lui des aliments utilisables ; que ces substances soient des saccharo- ses comme le sucre de canne, des glucosides comme la salicine ou des polysaccharides comme linuline et lamidon ou encore des malières protéiques comme la fibrine, l’albumine et la gélatine, We FERMENTS SOLUBLES DE L'ASPERGILLUS NIGER . 231 PE. Aussi n’y a-t-il pas lieu de s'étonner de voir cette moisissure pros- pérer dans presque tous les milieux organiques. Mais une question se présente à l'esprit : l’Aspergillus tout à fait _ jeune, à l’état de court filament, tel qu’il est dès après la germina- 4 tion de la spore, produit-il tous ces ferments et dans les mêmes 1% proportions ? _ Onsait déjà, grâce aux recherches de Fernbach (1), qu'il eu est ainsi pour l'invertine dont la proportion produite par la moisis- _ sure esl à peu prés la même à toutes les époques de son existence. Url De mon côté, j'ai fait quelques recherches à ce sujet sur la diastase el la tréhalase et j'ai constaté que la proportion de ces deux fer- 4 * ments va en diminuant à mesure qu'on se rapproche de l’époque _ de la germination. En voici un exemple : _ Une culture d’Aspergillus est enlevée, alors que le thalle ‘blanc n'a acquis …_ encore aucune tenacité (48 heures après l'ensemencement, température 2). _ Onlessore entre des feuilles de papier à filtrer. Son poids est alors le quart Va d'une culture de même surface arrivé: à maturité. On la broie avec du sable, on délaie dans un peu d'eau, on exprime et on filtre. Le liquide filtré réduisait Eva Re, la jiqueur,cupro-potassique. RU On fait agir ce liquide sur 0 gr. 50 de fécule transformée en empois jus- LE ue que l'action soit terminée (64 heures à 24°). À ce moment le liquide < est encore coloré en brun par l'iode et son pouvoir réducteur correspond à la formation de 0 gr. 332 de glucose seulement. 21 On opère de même sur du tréhalose et au bout du même temps la pro- portion de glucose formée n'est que le cinquiéme de ce qu'elle aurait dû être si le dédoublement avait été total. _ Ces faits conduisaient à supposer que les spores d’Aspergi!lus d _ ne renfermaient ni diastase ni tréhalase, que ces deux ferments ne LR se forment que pendant la végétalion el qu'enfin les milieux nutri- _ uifs dont l'hydrate de carbone est de Famidon pur ou du tréhalose | pur ne conviennent pas ou, fout au moins, ne conviennent que __ médiocrement au premier développement de la moisissure. Pour examiner la question, j'ai ensemencé des spores d’Asper- | gillus : 1° dans une solution de saccharose pur ; 2 dans une solu- ©! tion de tréhalose pur et 3° dans de l’empois d’amidon {culture en pa cellules). Avec le saccharose la germination s’est faite rapidement () Recherches sur la sucrase, diastase inversive du sucre de canne. Thése pour le doctorat es-sciences, Paris, 1890, p. 57. | | (l 238 EM. BOURQUELOT. dès les premières 24 heures. Avec le tréhalose et surtout lamidon je n'ai observé la germination de quelques spores seulement qu’au bout de quatre ou cinq jours. En dernier lieu, j'ai ensemencé com- parativement des spores : 1° dans du liquide de Raulin ordinaire, 20 dans d’autres liquides de Raulin dont lhydrate de carbone était du tréhalose ou de l’amidon en empois. Dans le premier cas, la moisissure s’est développée très réguliè- rement et le quatrième jour elle était arrivée à maturité, tandis que dans les deux autres la germination s’est faite très lentement, et je n’ai obtenu qu'une récolte médiocre. Parmi ces derniers faits il en est un qui parait parodoxal, c’est celui qui est relatif au tréhalose. En effet, le tréhalose est une substance que lAspergillus produit nécessairement et consomme pendant sa vie; il semble donc que ce corps doive être l'aliment par excellence de la moisissure. Comment se fait-il alcrs qu'il con- vienne si peu à la spore. Je ne vois actuellement à cela qu'uneexplicalion : c’est qu'unjmême être vivant produit deux catégories de ferments solubles: des fer- ments à l’aide desquels il entre en relation avec les aliments venant de l'intérieur et s’en nourrit, et des ferments plus intimes qui, à une certaine période de son existence, lui permettent de consommer des substances qu’il a fabriquées lui-même dans une période anté- rieure. ur un Aspergillus se développant dans les solutions de sulfate de quinine : À. quininæ, sp. nov. Par M. F. HEIM. Il est à peu près impossible de conserver une solution pharma- 3 … ceutique de sulfate de quinine, pendant quelques mois, sans la voir r ss s’altérer, du fait de la végétalion de moisissures. Ce fait n’avait d< pas échappé à divers observateurs, mais personne, à notre con- paissance, ne s’est encore occupé de déterminer exactement ces moisissures, ni de rechercher quelles altérations se produisent, o _ dans la solution nutritive, du fait de leur vie. Ce sont les physiolo- _ gistes, qui utilisent les propriétés fluorescentes du sulfate de qui- nine, en solution, qui ont attiré incidemment l'attention sur ces 3 faits. Ils virent qu’au bout d’un certain temps, les écrans, remplis _ de sulfate de quinine, dont ils se servaient pour placer des végé- {aux à l'abri des radiations ultra-violeltes, perdaient leur fluores- _ rence, devenaient jaunâtres, et se couvraient de moisissures. Pour _ y remédier, Sachs, des 1886, additionna ses solutions d'acide sul- M ; jusqu’à réaction franchement acide, et réussit à empêcher _ la végétation des moisissures. Plus récemment, M. Cas. de Can- ‘d dolle, reprenant les expériences du physiologiste allemand, au sujet - des radiations ultra-violettes sur la formation des fleurs, fit la même ; remarque. De ces observations, que nous avons vérifiées, on peut _ déjà conclure que ces moisissures altèrent la constitution chimique du sulfate de quinine, ce qu'atteste la disparition de la fluores- cence, fait très digne d'intérêt au point de vue pharmacologique. Mais laissons, pour l'instant, ce côté chimique de la question, quel Du : que soit son intérêt, pour examiner les caractères du champignon, _ qui se développe dans ces conditions. ne. Il apparait d'abord dans le liquide sous forme de flocons blan- chätres. Ce sont de petits amas filamenteux, qui semblent rayonner _ autour d’un centre commun. Peu à peu ces filaments s’accroissent, _ à mesure que l’ensemble remonte vers la surface du liquide. Au bout d’un certain temps, il se forme ainsi, dans un flacon en repos, # une pellicule à la surface, ressemblant au début à une zooglée bac- “13 0 240 F. HEIM. térienne. Peu à peu cette pellicule s’épaissit, et une sorte d’efflo- rescence verdâtre couvre la surface de la solution. Get aspect est absolument celui qui a été très exactement figuré par M. Marchand, dans sa Bot. cryptogamique, pour la plante qui se développe dans les solutions arsenicales (Hygrocrocis arsenicus), et qui se rappro- che beaucoup de celle que nous.allons étudier. Les flocons nageant dans la solution sont constitués par le thalle du champignon. Il est facile de suivre les diverses de l’évolution de la plante, depuis la germination jusqu’à la sporulation. Pour cela, il suffit d'examiner, jour par jour, les filaments du thalle, depuis l’'envahissement de la solution, jusqu’à l'apparition à la surface, des organes reproducteurs, dont l’ensemble constitue l’efflorescence verdâtre, dont nous avons parlé. On peut aussi aplatir sur une lame de verre l’ensemble du thalle, et voir les modifications, qu’im- prime l’âge, aux filaments mycéliens, depuis la partie immergée, formée des filaments les plus jeunes, jusqu'à la partie supérieure, aérienne, où ils atteignent leur maturité. Suivons donc les filaments, depuis le bas jusqu’à la surface du liquide. Ils commencent par des tubes mycéliens, extrêmement fins,dont la membrane est trop peu épaisse, pour présenter un dou- ble contour. Ces filaments sont indivis, lègèrement flexueux, et renferment dans leur intérieur, des petits globules sphériques ou ellipsoides, assez régulièrement espacés et très réfringents, globu- les d'apparence graisseuse. Avec l’âge, les parois des filaments de- viennent très appréciables, elles présentent un double contour, et une assez forte réfringence ; ces globules intérieurs sont devenus plus nombreux el plus allongés et, en même temps, les filaments présentent des cloisons transversales, d’abord rares et espacées, puis se rapprochent peu à peu, et délimitent finalement des articles juxtaposés d’une longueur à peu près constante. Les filaments possèdent alors un diamètre à peu près double de leur diamètre primitif,et constituent des amas flottant au milieu du liquide ; leurs articles renferment de 2 à 7, ou 8 sphérules, réfrin- gentes, parfois inégales. Si on agite quelque peu le flacon chaque jour, les choses restent en cet état, mais la masse continue à s’ac- croître. Si, au contraire, le flacon est laissé dans l’immobililé com- plète, on voit ledsemble de la masse monter peu à peu vers la sur- face du liquide. Les filaments qui commencent à émerger s’im- 72 | ASPERGILLUS FORME QUININE. 241 — + Le % 4 preignent alors d’une substance verdâtre, probablement identique à celle que l’on rencontre dans les appareïts sporifères de divers Aspergillus et Penicillium. Les filaments émergés se dressent en Vair en se dichotomisant, d’une façon plus ou moins régulière. Les _ramifications ainsi formées s’isolent, dès la base, par une cloison, du tube où elles ont pris naissance ; toutes sont nettement cloi- sonnées, d'une façon assez régulière. Le sommet de chaque rami- fication se renfle en une ampoule de faible diamètre, régulière- ment sphérique, et séparée à sa base, par une cloison transversale, du reste du filament qui le supporte. A la surface de ce sporophore naissent, de la base au sommet, des stérigmates grêles, qui ne tar- dent pas à s’égréner au sommet, en un chapelel de spores sphéri- ques, très légèrement verdätres, lisses, et à membrane présentant un double contour. Notons que les dernières dichotomisations sont parfois incomplètes, d’où la présence, à côté d'un filament fertile, d’une gibbosité plus ou moins accusée, et qui représente un rameau avorté, produit, comme le rameau fertile, par la dichotomisation du rameau, d'ordre immédiatement inférieur. Les dimensions des éléments sont : largeur des filaments fertiles, 329; diamètre du sporophore, 7 à 6; diamètre de la spore 345. Les dimensions de ce champignon sont donc très petites,et pour les détails, il est bon d'employer un objectif à immersion. En retombant à la surface du liquide, chaque spore laisse éclater en un point sa membrane d’enveloppe ; le protoplasme sortant par celle ouverture s’allonge en un tube mycélien qui, si le liquide est dans l’immobilité, ne tarde pas à se cloisonner, et à se ramifer jusqu’à aboutir à la formation de nouvelles spores. Telle est l’évo- lution du champignon, vivant, au moment de la sporalation, à la surface du liquide, d'une vie amphibie, submergée et anaérobie pour les parties inférieures du thalle, franchement aérobie pour les filaments reproducteurs. La vie aérobie est indispensable pour la formation des conidies, que nous venons d'étudier, car jamais on ne les voit apparaître, à la surface des sporophores, sur les fila- ments submergés. D'après les caractères que nous venons d'examiner, notre cham- pignon appartient bien aux Hyphomycètes, du groupe des Asper- gillées. Dans certains Aspergillus, les filaments fructifères peuvent 16 249 F. HEIM. être cloisonnés, comme dans notre type. Mais ces filaments ne sont pas ramifiés,suivant le mode dichotomique. Malgré ce caractère dif- férentiel, nous classerons la plante dans le genre Aspergillus, car ilne semble pas bien prouvé que, même dans un genre homogène d’Aspergillées, les filaments fructifères ne puissent pas être indivis dans une espèce, ramifiés dans une autre. L'exemple du genre Dimargaris, où le rameau fructifère, normalement simple, émet parfois une branche latérale, identique au rameau principal, sem- blerait plutôt plaider contre cette hypothèse. Nous donnons à cet Aspergillus le nom d'A. quininæ. Nous ne voudrions pas cependant prétendre que les caractères en apparence spécifiques de ce type, ne pourraient pas tenir au milieu vraisem- blablement anormal où il se développe. Mais quand bien même on pourrait démontrer, que nous n’avons affaire qu'à une espèce déjà décrite sous un autre nom, et revêtant dans la solution de quinine une forme particulière, l’inconvénient du nom spécifique ne serait pas grand. Le terme de quininæ s’appliquerait alors à une forme d’une es- pèce déjà connue, au lieu d’être un terme spécifique. IL y aurait même un réel avantage à faire suivre le nom spécifique d’une plante, polymorphe suivant le milieu nutritif, d’une épithète rappe- lant la forme qu’elle affecte dans le milieu que lon considère pour l'instant : Aspergillus sp. forme quininæ, par exemple. Quoi qu'il en soit, celte question ne peut être tranchée qu’en réussissant à faire germer des spores, müries dans notre solution, sur d’autres milieux slérilisés, et nous n'avons pas encore réussi à le faire. Peut-être y parviendrons-nous. Supposons que la spore, détachée d’un stérigmate,soit submergée (par agitation forte du flacon, par exemple) au sein de la solution, la plante s’essaiera à végéter, sous une autre forme, adaptée à la vie anaérobie. Il se forme bien un thalle, aux dépens du tube mycélien issu de la spore, mais ce thalle est pour ainsi dire dissocié. Ses articles sont à peine cohérents, renflés, presque sphériques ou ellipsoïdaux, à membrane épaisse. Ces articles restent groupés en files linéaires ou en pelits massifs, ou'bien ils s’isolent 2 par 2, parfois on trouve des articles absolument isolés. Tous ces articles contiennent un nombre variable de sphérules brillantes. Cethalle dissocié prolifère, AUTOS ASPERGILLUS FORME QUININE. 243 par division de ses éléments, un peu à la manière des levüres ; la membrane des éléments jeunes est mince, mais elle ae tarde pas à s'épaissir considérablement, nous avons donc affaire à une forme de résistance, enkystée.La plante semble tendre d’abord à fraction- ner son thalle, de façon à utiliser toutes les portions nutritives de celte solution, où elle s'intoxique ; mais ne parvenant pas à trou- ver une nourriture convenable, elle s’enkyste. On ne peut s'em- pêcher de rapprocher cette forme, des Fumago, à forme levüre, telles qu'elles ont été figurées par M. Laurent, dans son intéressant travail sur le polymorphisme du Cladosporium ñerbarum (Ann. Inst. Past., 1888). Ce type revêt la forme Fumago dans certaines solutions artificielles, en particulier, dans une solution minérale, additivnnée de colchicine. La détermisalion du champignon, poussant dans les solutions de quinine, ne semble avoir été faite, avons-nous dit, par aucun auteur. Cependant l’analogie de ces formes levures, semble avoir entrainé le D° Trabut (Bot. méd., p. 414) à regarder les moisissu- res du sulfate de quinine comme devant appartenir au Cladospo- rüum herbarum ; il dit, en effet, que le champignon vit très bien dans diverses solutions alcaloïdiques et, en particulier, dans une solution concentrée de sulfate de quioine, sous la forme Dematium. Le Dematium pullulans de De Bary est, en effet, l'hôte habituel des liquides organiques, préparés dans nos laboratoires, et M. Laurent est parvenu à le rattacher au Cladosporium. En présence de ce fait, nous devons nous demander si la forme à conidies aériennes, que nous avons examinée à la surface du li- quide, ne peut pas se rapporter au Cladosporium. La forme qu’af- fecte ce type, dans les mêmes conditions de vie aérobie, n’est autre que le Penicillium cladosporioides de Frésénius. Nous avons placé le champignon de la quinine daus le genre Aspergillus, mais nous devons reconnaitre qu'il peut, par la ramification et le cloisonnement de ses filaments fructifères, rappeler un peu les Penicillium types, tels que le cruslaceum, mais celte ressemblance ne doit pas être exagérée, surlout à cause de la présence du sporophore sphérique. D'ailleurs, le Penicillium cladosporioïdes a des rameaux conidi- fères à croissance terminale, ce qui l'écarte des Pen. types, tels que le glaucum ; aussi, en dépit de son apparence penicillioïde, Saccardo l’avait-il rangé parmi les Hormodendron. 944 F. HEIM De tout cela, nous sommes, semble-t-il, autorisés à conclure que | l'altération des solutions de sulfate de quinine se produit, au moins dans certains cas, du fait de la végétation d'un Aspergillus, qui affecte deux formes, l’une levure, anaérobie et enkystée, rappelant les formes Fumago du Cladosporium, sans leur être identiques ; l’autre aérienne, à conidies normales. A chacun de ces genres de vie correspondent des modifications chimiques différentes de la solution. Nous y reviendrons. À Ce polymorphisme déterminé par la vie aérienne ou submergée, n’est pas aussi complet que celui décrit pour le Cladosporium; nous nous promeltons de vérifier s’il peut être obtenu, en variant les milieux et les conditions physiques des cultures. Au point de vue de la biologie générale, l'étude de ces êtres, qui peuvent s'adapter à des milieux, au premier abord impropres à la vie, est susceptible de nous révéler des faits d’un haut intérêt. Nous nous contenterons de faire remarquer que nous avons ici un exem- ple net d’un être vivant aux dépens d’une matière alcaloïque seu- lement. L'utilisation des alcaloïdes, emmagasinés dans les cellu- les végétales, serait-elle plus invraisemblable, chez les végétaux in- férieurs, que chez notre champignon ? Cette question controversée a élé tranchée, rappelons-le, peut-être trop catégoriquement, dans le sens de l’affirmative, par M. Heckel, en ce qui concerne les graines contenant des aicaloïdes. L’Aspergillus de la quinine vit dans une solution absolument exempte, semble-t-il, de sels miné- raux (il s’ensemence avec succès dans une solution de sulfate de quinine, faile dans l'eau distillée absolument pure). Voilà un fait qui va à l’encontre de la théorie, qui admet la nécessité des sels minéraux pour {ous les êtres vivants, et presque la toxicité de l’eau chimiquement pure. Mais on ne peut guère, vraisemblablement, conclure de ce fait qu'une chose, c’est que notre Aspergillus peut se contenter, pour végéter, de quantités presque infinitésimales de sels minéraux. Car certains faits tendent à prouver que l'eau distil- lée se charge au bout d'un certain lemps, probablement aux dépens du verre du flacon, de traces ide matières minérales. Il n'y a pas là, d’ailleurs, sujet à étonnement quand on réfléchit à la sensibilité prodigieuse du protoplasme de lAspergillus niger aux sels d’ar- gent. L'étude que nous poursuivons, tant au point de vue morpho- ASPERGILLUS FORME QUININEÆ. 245 . logique que physiologique, des formes qui pullulent dans les solu- _ tions artificielles organiques et même minérales (sels de cuivre, par exemple), révélera certainement nombre de faits analogues dignes d'intérêt. . Nous devons remarquer encore que la quinine n’est donc pas, _ comme on l’a prélendu,-un poison de tous les protoplasmes, ani- _ maux et végétaux, au moins pour ce qui est des êtres inférieurs. Binz (Journ. of Anatom. and Phys., 1872) avait soutenu cette opi- \ nion. Dans ses expériences, d'un sel de quinine suffisait à tuer _ les globules blancs du sang des mammifères. Darwin (PI. insectiv., p. 233) put tuer aussi les cellules des feuilles de Drosera par la _ quinine, il constala que le poison agglomérait les granules prolo- plasmiques. On tend aujourd’hui à admettre que si la quinine tue instantanément certains protozoaires, tels que certains héimatozoai- res de la malaria, elle a peu d'action sur certaines bactéries. Le pneumocoque de la pneumonie, le streptocoque de l'érysipèle ne seraient nullement entravés dans leur développement par le sulfate _ de quinine, tandis que le bacille de la fièvre typhoïde (bacille d’Eberth ou b. coli communis) serait lrès sensible à son action, pen- _ dant les premières heures de contact, mais le bacille s’accommo- derait ensuite à sa présence, et reprendrait toute son énergie vitale, dès qu’il cesserait d’être soumis à son influence. Le protoplasme de notre champignon réagirait donc vis-à-vis du sulfate de quinine comme celui de certaines Bactériacées. £ Sur la culture de quelques Champignons Ascomycètes. Par LL. MATRUCHOT. J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société quelques cultures pures, sur milieux nutritifs artificiels, de Champignons Ascomycètes. Cette méthode des cultures pures est à recommander chaque fois que pour une espèce donnée se pose un problème un peu délicat de polymorphisme, de développement ou de spécification rigoureuse. Malheureusement, isoler et cultiver un champignon déterminé n’est pas loujours facile : tel milieu nutritif est propre au développement d’une espèce el ne convient pas à une autre ; puis il est souvent difficile de se mettre à l'abri des impuretés, surtout au début du développement. Mais une fois la culture pure obtenue, l’observation devient plus facile et l’étude plus féconde. En particulier, les résultats que je vais exposer sont dus à lem- ploi de cette méthode ; pour l’une et l’autre de ces trois espèces d’ascomycètes, l'observation directe, à l’état naturel, ne m'aurait pas donné les résultats auxquels je suis arrivé. [. — Melanospora parasilica. — Du remarquable travail de Kihlman (1) sur le 47. parasitica, 11 résulte que ce champignon ne pourrait se développer qu'en parasile sur des Mucédinées, par exemple sur lJsaria farinosa et d’autres Isariées. I y aurait là un cas de parasilisme nécessaire sur un champignon, cas analogue à ceux que M. Van Tieghem a signalés chez quelques Mucorinées. Au printemps dernier, j'ai rencontré sur du fumier une associa- tion de Melanospora parasilica et d'Isaria farinosa. Après avoir cultivé les deux champignons ensemble sur un grand nombre de milieux divers, j’ai cherché à les isoler. Pour l’/. farinosa, rien n’est plus facile. Pour le H. parasilica, après de nombreux essais infructueux, je fus assez heureux pour obtenir le développement sa- prophytique à partir de Pascospore. (1) O. Kihlman. — Zur Entwickelungsgeschichle der Ascomyceten (in Acta Soc. Scient. Fenn., vol. XIII, Helsingfors, 1833), avec 2 pl. dés dt VUS CHAMPIGNONS ASCOMYCÈTES. 247 Le milieu nutritif sur lequel j'ai obtenu le développement de l’as- cospore est un bouillon gélatiné additionné de peptone et de sel marin. Le mycelium de la plante est lent à se développer ; le tapis blanc formé à la surface du substratum est maigre, de forme irré- gulière ; la surface en est bosselée, tourmentée, fendillée. La cul- ture présente, la nuance mise à part, l'aspect si particulier qu’on retrouve dans les cultures d’Actinomyces. Tous ces caractères sont Findice d’une végétation difficile et lente. Le mycelium obtenu peut être multiplié à volonté par simple bou- ture. Dans certaines conditions, il fructifie. Jai obtenu de la sorte, dans une même culture, un grand nombre de périthèces, et parmi eux çà et là sur les filaments mycéliens, quelques capitules de coni- dies identiques à celles que figure Kihlman. En résumé, le M. parasilica, qui vit normalement en parasite sur diverses Mucédinées, peut aussi, si les conditions de milieu sont favorables, vivre d’une façon indépendante et isolée. Le para- silisme de ce champignon n'est donc pas un parasilisme néces- saire. I. — Bulgaria sarcoides. (— Coryne sarroides Tul.). — Outre la forme parfaite, Tulasne (1) a observé dans le Z. sarcoides deux sortes de conidies : les unes ovales ou subsphériques, les autres allongées en forme de bâtonnet (spermalies). Ces deux sortes de conidies co-existent généralement sur le même individu, les pre- mières localisées à la base, les autres au sommet. On peut même trouver les deux sortes de spores sur un même arbuscule fructifère, vers la partie médiane du Bulgaria (forme imparfaite). Depuis plusieurs années, je cullive le B. sarcoides sur des tran- ches de carotte stérilisées et divers autres substratums ; mais dans toutes mes cultures, quel qu’en soit l’âge et quelle que soit la nature du milieu nutritif, je n’ai jamais observé qu’un seul organe repro- dueteur, la conidie en bâtonnet incurvé, la spermatie. Alors même que le Bulgaria a atteint sa taille normale et a pris l'aspect de ces masses charnues, consistantes, de nuance violacée, qu’on trouve dans la nature, loute la surface n’est constituée que par des arbus- cules à conidies en bâtonnet. (1) Tulasne. Selecta fungorum Carpologia, p, 192; tab. 17, fig, 4 à 8. tbe Li 9248 L. MATRUCHOT. Mais l'examen des trois cultures diversement âgées que je mets sous les yeux de la Société, permet de reconnaître trois états suc- cessifs de développement : a. Etat mucédinéen. La germination de la spore donne un tapis floconneux blanc, où les filaments sont absolument distincts l’un de l’autre. On y observe de nombreux arbuscules sporifères isolés. A cet état, la plante présente tous les caractères d’une Mucédinée. 8. Etat isarien. Les filaments s’agrègent entre eux, formant des cordons épais, déjà teintés de violet. Bientôt se forment d’épaisses colonnes charnues, sporifères sur leurs parois, et terminées en haut par des houppes blanches de filaments non agrégés et également fertiles. y. Etat entièrement charnu. Enfin les houppes floconneuses du sommet disparaissent, la plante est entièrement charnue et prend l'aspect qu’on observe dans la nature et qui seul avait été signalé jusqu’à ce jour. Les individus ainsi obtenus sont relativement volumineux: au bout de 5 à 6 mois, leur taille peut atteindre 6 à 8 millimètres.Cest l'une des rares espèces charnues qui se développent et prospèrent dans les étroits tubes de culture qu'on emploie d'ordinaire. IL. — Nectria peziza, var. «. — Je cultive avec la plus grande facilité, sur tranches de pomme de terre, une variété intéressante d’une très jolie Hypocréacée, le Nectria peziza (Tode) Fr. (= Sphæ- ria peziza Tode). Brefeld (1) a récemment fait connaître la forme conidienne de cet Ascomycète. Sur les filaments rampants se dressent des filaments fructifères simples, allongés, cloisonnés, la plupart non ramifiés, terminés par un paquet de 3 5 conidies ovales accolées parallèle- ment l’une à l’autre et engluées par un mucilage. Cette forme coni- dienne a quelque rapport avec les Acrostalagmus et les Cephalos- porium . La variété que je présente ici diffère de celle qu’a étudiée Brefeld par divers côtés : 1° les ascospores sont constamment de taille un peu différente (12u X 8 au lieu de 18: X Guy) ; 2° même obser- (1) O. Brefeld, — Untersuchungen aus dem gesammtgebiete der Mykolo- gte, tome X, p. 176. CHAMPIGNONS ASCOMYCÈTES. 249 valion pour les conidies, qui, dans la variété que je possède, sont plus courtes et plus massives (122 X 4x); 3° les conidies sont très nombreuses dans chaque capitule, et elles nagent au milieu d’une gouttelette de mucilage ; dans le N. peziza type, un capitule coni- dien comprend au plus 4 ou 5 conidies accolées l’une à l'autre ; 4 enfin la variété que j'étudie a les arbuscules conidifères norma- lement ramifés ; c’est l'exception dans la variété de Brefeld. L'ensemble de ces caractères donne à la plante que voici un facies assez diflérent de celle de Brefeld; mais aucun des caractères en particulier ne me parait devoir juslifier la création d’une espèce nouvelie. J'en fais simplement une variété d’un type déjà décrit et figuré. Les quelques exemples qui précèdent montrent qu’on peut, avec quelque patience et quelques soins, arriver à cultiver les Asco- imyeêles comme on cultive les Mucorinées et les Mucédinées. Un herbier d’Ascomycètes ainsi compris, entretenu d’ailleurs avec soin par des réensemencements fréquents, pourrait rendre les plus grands services aux mycologues, soit pour la comparaison d'espèces critiques, soit pour une étude biologique quelconque exigeant qu’on ait sous la main, à un moment donné, un échantillon frais et vivant de la plante à étudier. Sur un Gliocladium nouveau, Par M. L. MATRUCHOT. Le genre Gliocladium a été créé par Corda (1) pour une Mucédi- née trouvée par lui sur un S{ereum en putréfaction. Les caractères du genre sont les suivants : Sur un mycelium rampant se dresse un filament fructifère simple, cloisonné, ramifié en haut à la façon d'un Penicillium ; les spores naissent en chapelet à l'extrémité de (1) Corda Icones fungarum, t. IV, p. 30, pl. VII, fig, 92. $ ; 250 L. MATRUCHOT. chaque ramuseule ; enfin (ce qui établit une différence profonde avec les Penicillium) les spores gélifient leur membrane à la partie externe, puis cessant bientôt de présenter Ja disposition en file, s’agglutinent en formant à lextrémité du pinceau sporifère une goultelette mucilagineuse sphérique,dans laquelle nagent les spores. L'espèce type décrite par Corda, G. penicillioides à les filaments hyalins, les spores incolores et ovales ; enfin la goutte de mucilage qui réunit celles-ci présente aspect d’une petite sphère d’un blanc laiteux. Depuis Corda, le G. pemcillioides, qui semble être une plante assez rare, n'a élé que peu de fois signalé. Il a été retrouvé d'abord, en 1873, par Winter ({), qui crut, bien à tort évidemment, à l’existence d’une relation avec un Æurotium. Plus récemment (1885), Grove (2) s'en est occupé. Enfin j'ai retrouvé moi-même le G. penicillioides sur un Polypore en décomposition. Jusqu'à ces dernières années, aucune autre espèce n'avait été rattachée au genre Gliocladium. Gooke a donné récemment, dans le Grevillea, la diagnose de deux espèces qu’il considère comme nou- velles et dont j'admettrai pour Pinstant (me réservant d'y revenir plus tard) la valeur spécifique comme démontrée. Ces deux espèces sont: G. compactum (3) de couleur ferrugineuse, à spores ovales, trouvé sur un papier venant de l'Inde; et G. agaricinum (4), in- colore, à spores subglobuleuses, trouvé sur un Champignon de couche. En somme, le genre Gliocladium comprend trois espèces dis- üinctes, dont une seule, à mon avis, peut être considérée comme bien connue. Il n’est donc pas sans intérêt de faire ici l’étude d’une espèce nouvelle, bien nettement définie, d’un genre aussi restreint. Il se trouve en outre que le développement de l’espèce en question présente une particularité fort curieuse, qui n’a été observée nulle part, à ma connaissance, chez les Champignons inférieurs. (@) Georg Winter. Mycoloyische Notiten (in Hedwigia, 1873, ne 10, p. 145). (2) Grove. New or noleworthy Fungi : Part. IE (in Journal of Botany, 1885, p. 199, t. 256, fig. 9). (3) Cats Some exolic fungi (in Grevillea, vol. 16, 1887, p. 16). (4) Cooke, New british fungi (in Grevillea, vol. 17, 1888-89, p. 80). CHAMPIGNONS ASCOMYCÈTES. 251 Ce Gliocladium nouveau a été trouvé par moi sur un Clitorybe en décomposition, ramassé dans un bois près de Bonnières (Seine- et-Oise) en avril dernier. Il se présente sous forme d’une goutte- iette mucilagineuse d'un vert franc, supportée par un court pédi- celle. Je lui donne le nom de Gliocladium ciride Matr. Développement. — Une fois isolé et purifié, le G. riride se cul- _ tive facilement sur la plupart des milieux nutritifs habituellement _ employés: tranches de carotte, de navet, bouillons gélatinés, etc. La spore germe en donnant un mycelium de calibre assez varia- ble (32 à 6u), cloisonné, ramifié, présentant de place en place des renflements hyalins, comme cela se voit chez de nombreuses Mu- cédinées. En un point de ce mycelium se dresse une tigelle verti- cale, dont le diamètre s’accroit peu à peu (jusqu’à 12: en moyenne) et dont l’extrémité devient sporifère. Il s'y forme, par la juxtaposi- lion de la tigelle principale et des rameaux de divers ordres nés sur elle, une sorte de pinceau semblable à celui d'un Penicillium, mais ici à filaments assez régulièrement verticillés. A lextrémité _ de chaque ramuscule de dernier ordre, naissent des spores ovales, _ de dimensions très variées (3-62 X 2- 3), d’abord et pendant un _ temps très court disposées en chapelets. Ces spores secrètent bien- tôt un mucilage qui détruit leur disposition sériée et les agglutine ea une masse sphérique d’un beau vert. - A1 faut noter la façon dont naissent les rameaux. Prenons, par exemple, les rameaux primaires se développant sur l'axe principal. À BL Ceux d’un même verticille naissent en général successivement, 74 directement au-dessous d'une cloison, comme un bourgeonnement Ted _ de Ja partie supérieure d’une cellule. Lorsqu'un verticille est com- be: plet, il s’en forme un nouveau sous la cloison immédiatement pré- cédente. Et ainsi de suite. En résumé, les verticilles de rameaux qui constituent le pinceau sporifère naissent de plus en plus bas sur DE la tige principale, le plus ancien aux dépens de l’avant-dernière cellule, le suivant aux dépens de l’antépénultième, etc. Tous se 1 dirigent vers le haut parallèlement à la tige principale: leur géo- D tropisme est négalif. Fa En même temps que se développe ainsi, en haut de la tige, l’ap- ï pareil sporifère, se développe parallèlement, en bas, un appareil fixateur. De la deuxième cellule du pied, immédiatement au-dessus d'une cloison, partent un ou plusieurs rameaux primaires, qui celte 252 L. MATRUCHOT. fois se dirigent vers le bas et après s'être ramifiés à leur tour, prennent contact avec le substratum. Bientôt après, c’est la cellule suivante de la tige, la troisième à partir du bas, qui donne nais- sance à un autre verlicille de rameaux primaires, se comportant de même. Et ainsi de suite. Finalement l'appareil fixateur présente l'aspect d'un pinceau de filaments renversé, dont les ramuscules extrêmes s’élalent sur le milieu nutritif ou s’y recroquevillent, pour y puiser la nourriture et y prendre un appui. En résumé, le Gliocladium viride est muni vers le haut d’un pinceau sporifére, vers le bas d’un pinceau firateur. Les deux pin- ceaux sont symétriques l’un de l’autre et inversement géotropiques; enfin leur développement est simultané et le second semble répon- dre à une nécessité physiologique créée par l'accroissement continu du premier. Un fait à signaler se produit chez les individus assez âgés et à pédoncule court. Le pinceau sporifère s’augmentant de branches nouvelles nées de plus en plus bas, et le pinceau fixateur de bran- ches nouvelles nées de plus en plus haut, il arrive un moment où les deux pinceaux se rejoignent à mi-hauteur de la tige, puis empiètent lun sur l'autre. On voit alors une même cellule de la tige, ayant déjà fourni à sa partie supérieure un verticilie de rameaux spori- fères se dirigeant vers le haut, donner alors, mais celle fois à sa parlie inférieure, un verlicille de rameaux fixalteurs se dirigeant. . vers le bas. Le mème processus se poursuivant indéfiniment, la tige principale se trouve bientôt entourée d’une sorte de couche corti- cale formée par les rameaux montants et les rameaux descendants, accolés parallèlement et fortement intriqués ensemble. Ce proces- sus qui, à ma connaissance, n'a pas d'analogue dans le groupe des Champignons, n’est pas sans rappeler, d’une façon lointaine, il est vrai, ce qui se passe dans la cortication de la tige des Characées. Sur les Périthèces de l'Uncinula spiralis en France et l'identité de l'Oïdium américain et de l'Oîidium européen. Communication de M. CoupErC, présentée par M. PRILLIEUX. Depuis 1845, époque où a été signalé dans les serres à raisins d'Angleterre le parasite de la vigne décrit deux ans plus tard par Berkeley sous le nom d’Oïdium Tuckeri et qui a bientôt envahi toute l'Europe, on n’a jamais observé dans notre vieux monde la forme à thèques de ce champignon, qui par analogie seulement a été rapporté à l’ancien genre Erysiphe. En Amérique, il existe un Oïdium sur les vignes qui produit comme forme à thèques un Erysiphe à appendicules enroulés à leur extrémité, F'Uncinula spiralis. On a bien pu supposer que l'Oiïdium américain et l’Oïdium européen étaient probablement identiques, mais on n’en avait jamais pu fournir la preuve jusqu’à la fin de l’an- née dernière, C’est M. Couderc, d’Aubenas, qui le premier a vu, en 1892, à la fin de l’automne, des périthèces d’'Uncinula spiralis se produire sur des vignes attaquées par l’Oïdium Tuckeri, d'abord à Aubenas, dans une serre, puis au dehors et sous des abris, à Valence, et auprès de Paris, à Rueil. M. Couderc a bieu voulu m'adresser des échantillons sur lesquels j'ai pu constater l'identité de l'Uncinula trouvé en France par M. Couderc et de l'Uncinula américain, et je suis heureux de pou- voir communiquer à la Société, de sa part, des détails précis sur les conditions dans lesquelles se trouvaient les vignes, soit en serre, soit à l’air libre sur lesquelles il a observé, en 1892, les péri- thèces d’Uncinula spiralis. $ 4er. — Vignes en serre : La serre de M. Lacroix, à Aubenas, a fourni à M. Couderc un sujet d’observalions très nettes. C’est une serre abandonnée. Pour l'utiliser, on a fait passer à travers un des murs des branches de pieds de chasselas plantés en dehors ; elles garnissent toute la serre dont la longueur est d'environ 30 mètres. Cette serre laissée sans soins n'avait élé ni ombragée ni jamais arrosée. Les souches de chasselas, au dehors, étaient couvertes 254 COUDERC ET PRILLIEUX. d'Oïdium ; à l’intérieur de la serre, il n’y avait pas trace du para- sie, sauf en face d’un carreau de vitre cassé, mais là, lOïdium présentait de nombreux périthèces sur tous ses organes. Au dehors, il n’en portait pas, sauf en quelques points abrités et cependant les souches de vigne y étaient chargées d’Oidium. M. Couderc pense que dans l’intérieur de la serre la température élait trop élevée pour que lOïdium püût y vivre; près des ouver- tures la chaleur n’a pas dépassé la limite de ce qu’il peut supporter et il a pu se produire des allernatives de froid et de chaud qui ont dû favoriser la production.des périthèces. En serre, les périthèces étaient uniformément répartis sur loutes les surfaces vertes que couvrent l’Oidium, particulièrement sur les pédoncules et la tige. En général, les points où l’on trouve les périthèces ont un aspect blanc et grossièrement laineux dû à la condensation du mycélium qui accompagne la production de ces-fruits. En serre, la condensa- tion du mycélium était très uniforme et relativement peu dense. $ 2. — Vignes à l'air libre : Au dehors, c’est sur des vignes poussant contre des murs ou sous l'abri d'arbres loulfus, non défeuillés, que M. Couderc a observé des périthèces seulement sur des points où le mycélium était condensé en amas blanchàtres et feutrés faciles à distinguer à première vue. On ne les trouvait que sur des jets vigoureux ayant végélé tard à Paulomne (aux environs de Paris où on pratique le rognage, sur des jets poussés après celle opération) ou sur des greffes de l’année ayant poussé très tard et végétant malgré le froid. $ 3. — Sous des. auvents ou sur les chaperons des murs, dans la région méridionale, des vignes couvertes d’oïdium ont aussi pré- senté des périthèces sur les parties des couches ayant végélé tard, ou sur des greffes de l’année. La répartition des périthèces, leur nombre et le feutrage du mycélium sont dans ce cas intermédiaires à ceux des vignes en serre et des vignes en plein air. En ce qui touche les vignes à l’air libre sur lesquelles M. Coudere a observé des périthèces, il fait remarquer qu'il ne les a cherchés qu'après la chute des feuilles et qu'il ne peut rien dire de leur pré- sence sur les parties vertes autres que la tige. Toutefois, il a pu en reconnaitre quelques-uns sur le pédoncule d’un raisin laissé sur une souche à Rueil. v» * L' Lé ÿ" : [] =. TV EN ri …° . 2] » CL *. Fée Ph». 8ur le Polyporus hispidus (Bull.) Fr. Par M. Ed. PRILLEUX. _ _ Le Polyporus hispidus attaque principalement le pommier bien _ qu'on le rencontre aussi sur diverses autres espèces d'arbres. Dans les pays à cidre, on voit assez fréquemment sur les arbres _ dépérissants, couverts de branches mortes et creux à l'intérieur, de grosses masses en forme de coussin épais, amincei sur le bord et qui ont 45 centimètres ou plus de diamètre. Elles sont d’un brun jau- LES nâtre, charnues, et si tendres que leur chair cède sous le doigt = . Li quand on cherche à les détacher de l'écorce. Ce sont les réceptacles du Polyporus hispidus. Aù rh M L 2 > Leur face supérieure fort bombée est couverte de poils agglutinés Duble par petites lames comme des lames d’étrille et colorés eu “brun plus ou moins foncé. &. Leur face inférieure encore en voie de croissance est d’un jaune _ päle, qui peu à peu devient plus vif puis brunit ; elle porte une _ couche de lubes hyménophores d'une épaisseur de 2 millimètres dont les pores sont d’un jaune clair. "Les vieux réceptacles morts restent attachés aux branches sur les- quelles ils se dessèchent en devenant noirs et durs. Une coupe transversale du réceptacle du Polyporus hispidus mon- tre que sa chaire est assez grossière, d'apparence fibréuse et colorée en jaune clair ; elle est marquée de zones concentriques bien plus développées du côté du bord,que vers celui par où le chapeau sessile est attaché à l'arbre et où est son centre de formation. Ces zones sont d’une couleur plus foncée. L'aspect fibreux de la chair est due à ce que les hyphes qui la forment sont réunies en cordons allongés dans le sens rayonnant, distant les uns des autres etreliés seulement par une sorte de lacis d’hyphes isolées à direction sinueuse ou unies par pelits cordons de 3 ou 4. Dans les zones concentriques, on ne distingue plus de cordons rayonnants, toutes les hyphes y sont si- nueuses, et entremélées. Les tubes hyménophores sont formés par les cordons allongés de la chair du chapeau ; sur leur bord interne on voil ça et là des hyphes se terminer au niveau de leur surface, se renfler en baside 256 ED. PRILLIEUX. et porter à leur surface 4 longs stérigmates à l'extrémité desquels naissent les spores. À malurilé celles- ci sont brunes et à peu près ovoides, bien que souvent un peu bombées par un côté et présen- tant une très petite pointe à la place qui correspond à leur point d'attache sur le stérigmate. Ce polypore est un destructeur du bois. Les branches et les troncs des pommiers sur lesquels ils se montrent sont pourris au cœur ou complètement creux. Les arbres attaqués vivent longtemps encore, les jeunes couches de bois demeurant saines autour du cœur pro- fondément altéré ou détruit, mais ils sont facilement brisés par le vent. Le Polyporus hispidus se montre dans la vallée du Rhône et les Cévennes aussi fréquent sur le mürier qu’il l’est sur le pommier en Normandie et en Bretagne et il y cause les mêmes dommages. Comme tous les polypores, c’est un parasite de blessure. Il attaque le bois de cœur. C’est par une branche conpée ou brisée où le vieux bois est mis à nu qu'un filament provenant de la germination d’une spore déposée sur la plaie pénètre dans le bois. 1 y croit et gagne le tronc dans lequel il se propage tant en s’élevant vers le sommet qu'en descendant vers la base. C’est le milieu, la partie voisine de la moëlle qui est attaquée d’abord. C’est la partie que l’on trouve seule attaquée dans des branches émanant d’un tronc déjà carié et dont la plus grande partie est encore saine ; mais peu à peu le mal progresse, la partie cariée s'étend de plus en plus et gagne les cou- ches plus extéricures et plus jeunes. Le tronc dont le cœur est mort et décomposé se trouve ainsi réduit à un mince tube de bois vivant qui n’a que peu de résistance et peut être facilement brisé. Si on fait une coupe d’une branche ou du tronc d’un pommier à travers l’écorce duquel sort un réceptacle de Polyporus hispidus on voit que dans toute la partie centrale le bois est transformée en une masse légère, spongieuse, très tendre, d’un blanc jaunâtre un peu rosé qu’une zone très dure, colorée en brun rougeûtre foncé, sépare du jeune bois demeuré sain ou atteint d’une façon à peine percep- tible au contact de la zone brune. Dans la partie centrale blanche et molle on voit souvent de pareilles zones minces brunes très dures entourant d’une ligne sinueuse des ilots irréguliers de la matière ligneuse décomposée et spongieuse ; celle-ci présente parfois une nuance un peu différente de celle du fond. "he. POLYPORUS HISPIDUS. 251 Quand on examine au microscope le jeune bois situé au delà de la zone brune et qui parait encore sain, on y découvre des filaments très déliés de mycélium qui déjà font subir aux fibres qu'ils perforent un commencement d’altération. Les grains d’amidon contenus dans les cellules du parenchyme ligneux et les rayons médullaires ten- dent à disparaître et on voit apparaître en quantité dans les vais- seaux, dans les cellules des rayons médullaires, les cellules du parenchyme ligneux et même les fibres des amas de matière gom- meuse brune. La partie où tous les éléments ligneux sont imprégnés et remplis de cette malière brune produite sous l'influence du mycélium du polypore conslilue la zone dure et d’un brun foncé entre le bois à peu près sain et le bois très décomposé. Dans cette zone brune le mycélium abondamment nourri par cette sorte de gomme brune prend un developpement considérable ses fila- ments y sont gros, sinueux, ramifés et pelotonnés. Les parois des cellules, dans la zone brune, sont encore peu alté- rées, les parois des fibres sont épaisses comme dans le bois normal, ce n’est qu'au delà dans les parties précédemment altaquées et où toute la matière brune a été consommée par le parasite que les parois sont rapidement corrodées par son mycélium. Les fibres qui contiennent relativement peu de matière brune sont attaquées bien avant les cellules des rayons médullaires, Toutes les ponctuations se changent en grands trous ronds qui finissent par se rejoindre par places les uns aux autres divisant ainsi les fibres en lambeaux à bords dentelés. La partie intérieure et moyenne des parois se colore en violet par l'iodochlorure de zinc et s’amincit de plus en plus, tandis que la lame intercellulaire, entre les fibres contigües, est colorée en jaune et persiste inaltérée le plus longtemps. Les cellules des rayons médullaires continuent de se colorer en jaune par l’iodochlorure de zinc tout en se perçant aussi de trous ronds quand toute la matière brune qu'elles contenaient a été con- sommée, mais elles résistent plus longtemps à la corrosion que les fibres et dans la masse tendre et spongieuse que forme le bois désorganisé de l’intérieur de la tige on d'stingue encore fort bien les rayons médullaires. Ils forment des feuillets rayonnants entre les- quels sont des lambeaux de fibres et de vaisseaux, de nombreux et 258 ED. PRILLIEUX. très fins filaments du mycélium du parasite et de petits grains cris- tallins d’oxalate de chaux. Les filaments extrêmement déliés des mycéliums que l’on trouve entreles débris épuisés des éléments du bois peuvent, s’ils sont mieux nourris, prendre un développement considérable et se transformer en éléments constitutifs du chapeau du Polypore. C’est ce qui arrive quand ils se trouvent exposés à l'air. Sur des tronçons coupés de la tige d’un pommier vivant envahi par le Polypore que l’on place sur une lame de verre ou que l’on maintient de toute autre façon à l'abri du dessèchement, on voit au bout de quelques jours la surface de la tranche inférieure prendre une couleur jaune soufre et se couvrir de gouttelettes d’un brun plus ou moins foncé. Sur la lame de verre ces gouttes brunes d’appa- rence gommeuse s’élalent et forment une couche d’un brun foncé. Quand la surface tranchée est libre, elles restent à l’état de goutte- lettes, mais chacune se revêt d’une sorte de peau et se change en une petite outre à parois feutrés produite par les filaments du my- celium voisin qui l’enveloppent et se multiplient à sa surface. — Dans la larme de matière brune déposée sur la lame de verre on voit de même de nombreux filaments bruns aussi gros que ceux qui se trouvent dans les cellules des rayons médullaires de la zone brune du bois. Si on fait une coupe longitudinale d’un tronçon dont la surface est couverte de cette matière brune exsudée et où le mycelium bien développé au dehors commence à former le rudiment d’un chapeau, on voit que la matière brune a imprégné jusqu'à une certaine profondeur les débris des éléments du bois entremêlés de filaments très fins du mycélium qui constituent la portion spon- gieuse et légère du milieu de la tige. On y distingue alors fort bien la transition des filaments mycéliens de la partie blanche qui sont incolores et si déliés que l’on peut à peine les distinguer et les gros * tubes bruns qui se développent dans la portion imprégnée de ma- tière gommeuse brune. Cette observation permet de discerner le mécanisme de l’altéra- tion du bois du pommier par le Polyporus hispidus. Sous l'influence des filaments très déliés du mycélium qui pénè- trent de l’intérieur déjà altéré de la tige dans la portion encore POLYPORUS HISPIDUS. 259 _ saine du bois, une modification se fait dans sa substance: l'amidon des _ ons médullaires et du parenchyme ligneux disparaît, la matière ligneuse qui incruste les fibres se dissout et il se forme en abon- | dance la matière gommeuse brune qui sert de nourriture au # célium et lui permet de prendre un très vigoureux développement. e Lil peut dès lors envoyer dans le bois sain de nouveaux rameaux ; ci ne trouvent pas là un terrain bien favorable à leur végélalion … mais ils le préparent en produisant aux dépens du bois sain la ma- _ fiè e brune et ils amènent ainsi l'extension de la zone brune dans le e bois jeune. À la partie interne de cette zone la matière brune est consommée, r mycélium alors corrode les parois des fibres des vaisseaux et ième finalement celles des rayons médullaires, mais il n’a plus là une végétation chétive ; il forme un lacis de fils d’une excessive je F nuité qui lient les uns aux autres les lambeaux dentelés des | éléme ns corrodés du bois. Maïs quand exceptionnellement, comme cela se produit à la suite ‘une large blessure exposant librement à l'air Je bois qu'envahit le nycélium, il se produit une quantité exceptionnellement grande de re brune qui s'écoule dans le tissu déjà décomposé et vient en imprégaer la surface, alors les filaments filiformes qui vivaient des paroïs corrodés prennent une nouvelle vigueur, ils se déve- Der hors du tissu altéré et vont former un rudiment de chapeau à la surface du bois. TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE. Par M. G. DELACROIX. Oospora destructor, champignon produisant sur les insectes la muscardine verte (PI. XIV fig. I). Vers la fin de mai 1893, nous reçûmes de M. Guerrapain, délégué du service phylloxérique à Bar-sur-Aube quelques vers blancs qui présentaient sur leur tégument une moisissure blanche, nuancée par endroits de vert clair et formant sur le corps de l’insecte de nom- breuses colonies. En plaçant en chambre humide ces larves qui élaient mortes, durcies, momifiées comme s’il'se fût agi de vers blancs attaqués par le Botrytis tenella, nous vimes la moisissure devenir confluente et couvrir le corps de la larve d’une teinte verte à peu près uniforme. L'examen microscopique nous montra que cette moisissure était un Oospora. Nous avions pensé immédiatement en voyant sa teinte à l'Isaria destructor de Metschnikoff, mais ne connaissant pas cette es- pèce et ce champignon sur ver blanc ne possédant aucun des carac- tères des Isaria, nous avions rejeté l'idée d'identifier les deux para- sites; mais, à peu près à la même époque, M. Danysz, directeur du Laboratoire de parasitologie végétale, qui venait de recevoir de Rus- sie, par Pintermédiaire de M. Metschnikoff, des Cleonus punctiventris atteints par l’Isaria destructor, eut l’'amabilité de nous en offrir quel- ques-uns. Par comparaison, nous pûmes nous assurer de l'identité du parasite du ver blanc que nous avions reçu avec l’Isaria destruc- tor de M. Metschnikoff. Ce champignon qui produit sur les insectes qu’il attaque la mala- die qu’on a appelée muscardine verte a été rencontré pour la pre- mière fois sur le kannelon des blés (Anisoplia austriaca). M.Metschni- koff fit, il y a une quinzaine d'années, une élude de cette espèce et "nc di AE D TRAVAUX DU LABORATOIRE. 261 lui donna le nom d’Jsaria destructor. Ses recherches ont été publiées en allemand eten russe dans des recueils que nous n’avons pu nous procurer ; aussi n’ai-je pas la prétention de réclamer la priorilé des quelques observations que j'ai pu faire à ce sujet. Cette espèce, ai-je dit, ne possède pas les caractères d’un Isaria et, bien que cette dénomination assez vague, soit attribuée à des formes bien différentes au point de vue anatomique ; cependant, pris dans son acception la plus large, le terme d’Isaria ne saurait s’ap- pliquer qu’à des formes conidiennes, dont le caractère commun est la fasciation des filaments en un stroma allongé en forme de tige, le le plus généralement dressé et fructifère, surtout dans sa portion la plus éloignée de la base. Les choses ne se passent pas ainsi dans l'espèce dont nous nous occupons : les hyphes mycéliennes sont libres et ne s’agrègent pas et le champignon se présente sous l’apparence de petites masses arrondies qui se réunissent pour former un tapis uniforme. De couleur blanche d’abord, il ne tarde pas à verdir à partir du centre et ressemble à s’y méprendre, extérieurement du moins, au Penicillium glaucum. La teinte verte s'étend et elle devientà peu près uniforme ; elle est due aux conidies qui isolément sous le mi- croscope ont une teinte vert glauque. Cette fructification est constituée par des conidies disposées en chapelets ; les filaments fructifères sont simples ou peu rameux à cloisons un peu indécises, apparaissant plus nettement par l’em- ploi de l’eau iodée ; ils sont à peu près hyalins, d’une dimension moyenne de 3 -3,5 y. Les conidies sont cylindriques, arrondies aux deux extrémités et forment des chapelets de 3 à 5 articles ; leur dimension varie de 7 à 15 de long sur 2,5 à 3,25 v de large. Elles sont, avons-nous dit, glaucescentes. Leur germination s’ac- complit facilement. Dans une goutte de solution nutritive, telle que eau distillée additionnée de 1/100 de peptone, placée sous un couvre- objet en chambre humide, on peut suivre toutes les phases de déve- loppement du champignon. La conidie en germant pousse un fila- ment simple, continu, par une de ses extrémités, quelquefois par les deux. Ce filament ne tarde pas à se ramifier, assez sobrement d’ail- leurs. Les filaments se cloisonnent à l'extrémité pour se différencier en conidies et ce cloisonnement marche de l'extrémité vers la 262 G. DELACROIX. base du filament. Dès le 5 ou 6e jour, on commence à observer la formation des conidies. L'Oospora destructor est susceptible de se cultiver dans des mi- lieux très variés. M. Metschnikoff avait employé le moût de bière gélatinisé. On peut aussi facilement utiliser le bouillon de veau, la gélatine, les tranches de pommes de terre imprégnées de liquides divers. Sur la pomme de terre, la formation des conidies est plus rapide et plus parfaite que sur tout autre milieu et la culture prend vite une teinte verte uniforme. Sur la gélatine, le milieu se colore en jaune marron clair. Sur les insectes, l’Oospora destruclor a le même aspect que sur les milieux de culture, tantôt confluent, tantôt en colonies isolées. Les insectes envahis, les larves particulièrement, sont durcis, momi- fiés, comme ceux envahis par quelques Isaria et Botrytis. Les insectes sont tués par un processus analogue. Le mycélium se ramifie dans le corps de la larve, mais sans s’agréger en un vrai stroma comme pour le Botrylis tenella. Les filaments restent rela- tivement gros (4 à 6 ), riches en vacuoles et granulations plasti- miques, septés. L’Oospora destruclor à été utilisé en Russie pour la destruction d’un Curculionide, le Cleonus puncliventris qui nuit considérable- ment aux cultures de betteraves. Il altaque l’insecte aussi bien à l'état de larve que de chrysalide et d'insecte parfait. En 1884, M. J. Krassilstschik (1) le produisit artificiellement dans un établis- sement installé à Smela (gouvernement de Kieff), et il déclare qu’en répandant les spores sur le sol au moment des façons culturales, on peut arriver en dix à quinze jours à atteindre 50 à 80 pour 100 des insectesexistants. Il ajoute qu’on abandonna dans cette région l’em- ploi du parasite, parce que la surproduction de la betterave avait amené une crise sur l’industrie sucrière, et on considéra alors que (1) J. Krassilstchik, De insectorum morbis qui fungis parasiticis efficiun- tur, in Mémoires de la Société des Naturalistes de la Nouvelle-Russie, Odessa, 1886, tome XI, fase. 1. Du même, La production artificielle des parasites végétaux pour la des- truction des insectes nuisibles, in Revue générale d'agriculture et de viti- culture méridionales, 5 juin 1888. de. fun. 5 de. TRAVAUX DU LABORATOIRE, 263 l'insecte, en diminuant le rendement de la betterave, régulariserait par ce fait la production du sucre (1). Cette question de la destruction des insectes par les champignons parasites a continué d’occuper les esprits en Russie dans ces der- nières années. Un agronome russe, M. Vilbouchewitch, a bien voulu nous donner à ce sujet quelques renseignements qu’il a extraits de journaux scientifiques russes. Récemment, le professeur Lindeman, de l’Académie agricole et forestière de Moscou, s’est surtout efforcé de démontrer que la réalisation de l'idée de détruire des insectes par ce procédé était une chimère. D’autres personnes, M. Kalitaeff, surtout, sont au contraire partisans de l'emploi des muscardines. Pour le Cleonus des betteraves, M. Kalitaeff considère que le nombre d’expériences faites est encore insuffisant pour déterminer d’une façon sûre la valeur du procédé. M. Lindeman pense que des larves telles que celles des Cleonus puncliventris qui vivent dans le sol sant peu sujettes aux affections cryptogamiques, et il s'appuie pour le prouver sur ses nombreuses observations personnelles. M. Kalitaeff fait observer que l’époque de l’année où l’on fouille le sol a une importance considérable. Il n’a guère trouvé de larves à Sméla, en mai, juin et juillet, mais seulement plus tard. II semble que les automnes prolongés, humi- des et chauds, constituent les meilleures conditions pour favoriser l'extension du parasite. Et c’est à ce moment qu’on trouve le plus (1) Dans une étude que j'ai publiée sur le parasite du ver blanc, (Jour- nal d'agriculture pratique des 23 et 30 juillet, 6 et 13 août 1891), j'avais déjà donné ce court historique de l'Isaria destructor, qui est extrait en par- tie d’une lettre écrite par M. Krassilstschik à M. Giard. A ce sujet, M. Giard, dans un mémoire sur l'Isaria densa, mémoire qu'il a publié dans son « Bulletin scientifique de la France et de la Belgique », mai 1893, écrit textueliement : « M. Delacroix va même jusqu'à reproduire sans en indiquer la provenance des passages d’une lettre de Krassilstschik adressée à moi personnellement ef dont il n’a pu connaître le contenu que par une in- discrétion. » M. Giard feint d'ignorer que cette lettre a été publiée par M. Le Moult (Le parasite du hanneton, communication adressée à l'Académie des sciences, par Léopold Le Moult, Domfront, 1890). Il est superflu d'a- jouter que c'est dans cet opuscule que nous avions puisé les quelques li- gnes que nous avions écrites. LR] 264 G. DELACROIX. d'insectes contaminés. De plus, M. Kalitaeff avoue que parmi ceux- ci, il y en avait à un cerlain moment 65 pour cent envahis par la muscardine blanche. A notre connaissance, l’Oospora destructor n'avait pas été signalé en France avant l'envoi que M. Guerrapain nous en fit de Bar sur- Aube sur ver blanc. Dès que je possédai une certaine quantité de culture du parasite, je tentai quelques essais d'infection sur vers blancs et vers à soie, et je dois avouer que sur le ver blanc, au moins, je n’ai obtenu que de médiocres résultats. Sur 20 vers blancs, aspergés avec une quantité considérable de spores et placés ensuite dans les meilleures conditions pour sur- vivre, 2? seulement se momifèrent au bout de six semaines, en con- servant leur couleur blanchâtre. Au bout d’une semaine, ils se cou- vrirent de fructifications. De 10 vers blancs piqués avec une-aiguille chargée de spores 8 pourrirent au bout de quelques jours, les 2 autres s’infectèrent et durcirent après trois semaines. Avec les vers à soie, l'infection réussit mieux, mais elle est encore assez lente. Elle mit quinze jours à tuer des vers par aspersion de spores, et encore quand ces vers moururent, ils étaient prêts à confectionner leur cocon. L’un d’eux même l’ébaucha. Les 3/4 des vers se momi- fièrent. L'autre quart péritet se putréfia sans durcir. Par piqûres avec une aiguille couverte de spores, 9 vers sur 10 furent atteints et périrent le 12e jour. Le 40° résista, fit son cocon et donna même un papillon. Ces essais mériteraient d’être repris, eten tout cas, expérimentés sur une large échelle, afin que l’on puisse apprécier avec plus de certitude les résultats pratiques qu'ils sont susceptibles de fournir. Isaria pugia nov sp. (Pl. XIV, fig. I). Ce champignon, récolté par M. Noel, directeur du Laboratoire régional d’entomologie agricole de Rouen, m'a été envoyé par notre éminent collègue, M. Eugène Niel. Il attaque la chenille de l’He- pialus lupulinus, larve terricole qui dévore les racines du Ranun- culus acris et du Fraisier. TRAVAUX DU LABORATOIRE. 2635 Le parasite ne forme pas sur le corps de l'insecte un revêtement complet ; il se présente sous forme de minces cordonnets, blancs dans leur jeune àge el qui prennent en vieillissant une couleur jaune miel. Ces cordonnets orientés le plus généralement dans le sens de l'axe du corps de l’animal sont isolés ou ne présentent entre eux que des connexions lâches ; ils sont constituées par des fila- ments élémentaires hyalins, très grêles, disposés parallèlement à la longueur du filament et agrégés les uns aux autres. De la périphérie _se détachent presque à angle droit des hyphes de volume plus con- sidérable, dont la majeure partie sont fructifères. Ces hyphes sont remplies d'un plasma granuleux et très vacuolaire, les cloisons y sont nombreuses et on les trouve fréquemment sinueuses et rami- fiées; sur les hyphes fructifères, les rameaux latéraux sont le plus souvent opposés. À leur sommet, les branches fructifères portent des basides ovoïdes ou arrondies, de 3 à 42 de diamètre, qui pré- sentent à leur partie supérieure un nombre variable de stérigmates : tantôt un seul inséré sur la partie centrale de la portion supérieure de la baside ; tantôt deux, tantôt plus rarement quatre, placés alors symétriquement. Ces slérigmates sont aigus ; leur longueur moyenne est de 2,52, sur une épaisseur de 1/24 au plus ; mais si le stérigmate est unique, sa longueur est parfois plus considérable et égale presque celle de la baside. Chaque stérigmate porte une spore hyaline cylindracée- fusiforme de 5-6 X 1-1,5u. La spore est en général insérée dans l'axe même du stérigmate ; mais, dans quelques cas, nous l'avons vue placée obliquement sur la pointe de celui-ci. Les basides sont groupées côte à côte au nombre de deux ou trois à l'extrémité du filament. Des essais de cultures sur différents milieux et d'infections sur plusieurs espèces de chenilles n’ont donné aucun résultat. L'échan- tillon que nous possédons est relativement déjà ancien et nous sup- posons que les spores ont perdu leur faculté germinative. C’est provisoirement seulement que nous avons classé ce cham- pignon dans le genre Isaria, car la présence de slérigmates diffé- renciés très neltement sur les basides et monospores le rapproche de certains genres de Clavariées ou de Téléphorées inférieures. Voici la diagnose de cette espèce : 1saria dubia. — Stromatibus filamentosis, albis, vel denique 266 G. DELACROIX. melleis, effusis, parcè intricatis, hyphis tenuissimis, hyalinis, paral- lelibus coalitis ; sporophoris pleurogenis, granulato-hyalinis, multis guttulis oleosis praedilis, copiosè septalis, 3-4 latis ; basidiis ovato- rotundatis, 3-4u, parte superiori unum, vel duo, vel quater sterig- mala acicularia, 2,54 longa circiter gerentibus ; conidiis hyalinis, fusoïdeis, 5-6 X 1-1,54, acrogenis. Ad larvam Hepiali lupulini. Seine-[nférieure. PxyLLosricra CycLaminis nov. sp. (pl. XIV, fig. IV) Cette espèce nous a été envoyée de Melun où elle causait quel- ques dégâts dans des cultures de Cyclamen persicum. Elle envahit les feuilles sur lesquelles elle produit une macule fauve arrondie qui occupe le centre de la feuille et sur laquelle on trouve les périthèces. Voici la diagnose de cette espèce : Maculicola ; peritheciis epiphyllis, minutis, 100-110, immersis, poro 15-202 praeditis, mycelio parco, hyalino ; sporulis hyalinis, ovatis, plerumque subtiliter triguttulatis, in massà crassà exeuntibus. In foliis Cyclaminis persici. Melun (Seine-et-Marne). PHYLLOSTICTA GLAUCISPORA nov. sp. (pl. XIV, fig. V). Maculis albidis, latioribus, margine fusco cinctis; peritheciis amphigenis, atris, sporulis hyalinis vel glaucescentibus, ovalibus vix granulatis, T X 3u. In foliis Nerii Oleandri, Sevilla Hispaniæ.. EUROTIUM ECHINULATUM nov. sp. (PI. XIV, fig. IP). Perithecia sulphurea, 140 diametro circiter, appendicibus parcis, castaneis ; ascis rotundatis, 14-20 y, octosporis, sporidiis discoïdeis, byalinis, paulum echinulatis, 11 w diametro, T » crassis circiter ; sulco marginis vix visibili. Status conidicus Aspergillus brunneus sistens. In gelatinà saccharala, in Laboratorio, Parisiis. FRACCHIÆA ROSTRATA, nov. sp. (PI. XIV, fig. VI et VIT). Perithecia initio in librum immersa, collo prominente, dein sub- 2 “ + CP à eus TRAVAUX DU LABORATOIRE. 267 = superficialia, usque 4 mill. lata, colo acuto, 172 mill. longo circiter; _ ascis longè pedicellatis, polysporis, aparaphysatis, 140X5—6 p ; sporidiis cylindraceis, utrinque rotundatis, rectis vel paulum cur- _ xalis, luteolis, vix guttulatis 8 — 10 X 2,5 z. Pycnidium e genere 4 - Sphaeropsis : Erumpens ; peritheciis rotundatis, nigris, 112—374 __ mill. diametro, ostiolo non visibili ; sporulis hyalinis dein plerüm- _ que bruoneiïs, ovalibus, plasmate granulato, episporio crasso, . 25— 30 xX10— 132; sterigmatibus gracilibus omnem super- _ ficiem interiorem perithecii tegentibus. Interdum in perithecio _ juniore pyenidii apparent pseudo-paraphyses ramosas, septatas, si- puosas, 50-70 X 4-52. In radicibus Vitis viniferæ Dematophora necatrice enecatis. In La- boratorio, Parisiis. Cette Sphériacée est intéressante à différents points de vue. Elle s’est développée spontanément au Laboratoire sur des racines de _ vigne tuées par le Pourridié, que M. Jouet nous avait envoyées du __ département de la Gironde. ._ Avant l'apparition des pycnides, indépendamment du mycélium _ caractéristique du Dematophora necatrix qui avait foisonné abon- damment sur plusieurs points est apparu sur l’écorce de la racine un Fusarium étalé, blanc qui se rapproche beauconp de celui que nous avons décrit sous le nom de Fusarium Muntzii (1) fréquent sur les matières organiques enterrées ; peut-être est-ce la même espèce, mais elle en diffère un peu par ses caractères extérieurs. p En tous cas, il est impossible d'affirmer que le Fusarium ait une à relation quelconque avec la Sphérie qui a commencé de montrer ; ses pycnides quelques semaines plus tard, vers le mois de juillet. + Cette pycnide est entièrement fermée ; elle ressemble un peu à =. la pycnide de Dematophora necotriz, décrite et figurée par M. P. Viala (2), mais c’est évidemment une espèce différente. Quant à la Sphérie au point de vue de ses caractères, elle appartient au genre Fracchiza, mais elle s'en éloigne par la présence d’un col assez allongé. C’est, croyons-nous, par l'effet d’un simple hasard que cette ë (1} Bulletin de la Socièté mycologique de France, tome VIII, page 192, SG pl. XVIL, fig. V. (2) P. Viala, monographie du Pourridié. Thèse de Paris, page 80, - fig. IV, pl. 21, 22, 23, 21. 268 G. DELACROIX. espèce s’est développée sur une racine déjà envahie par le Dema- tophora necatrix, et nous pensons qu'il n’y a aucune relation à dé- duire entre le Fracchiæa rostrala et le mycélium de Dematophora necalrix. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIV. I. Zsaria dubia : a, chenille d'Hepialus lupulinus envahie par le champi- gnon ; b, portion d’un filament agrégé avec quelques hyphes dont l’une est fructifère ; c, basides ; d, spores. If. Oospora destructor : a et b, filaments conidifères ; c, conidies ; d, e, conidies en germination. IT. Eurotium echinulatum : a, périthèce ; db, asque ; c, spore vue de face ; d, spore vue de profil. IV. Phyllosticta Cyclaminis : a, coupe tangentielle d'une feuille montrant un périthèce ; b, spores. V. Phyllosticta glaucispora : a, périthèce; b, spores. VI. Fracchiæa rostrata : &, périthèces ; b, asque ; c, ascospores. VIT. Pycnide de Fracchiæa rostrala : «, périthèce r, rhytidome de la racine; li, liber; b, portion d'hymenium d'une pycnide présentant des pseudo-paraphyses ; €, spores. ee TRAVAUX DU LABORATOIRE DE PATHOLOGIE VÉGÉTALE Par MM. PRILLIEUX & DELACROIX. Sur la spermogonie du Fusicladium pirinum (PI. XIE, fig. VI). Le Fusicladium pirinum est une espèce depuis longtemps connue comme parasite des feuilles du poirier, sur lesquelles elle produit des taches veloutées d’un brun olivätre foncé qui sont couvertes par les fructifications de l'Hyphomycète. Celles-ci sont faciles à recon- naître et nettement caractérisées : les hyphes conidifères brunätres, érigées portent vers leur partie supérieure, uu certain nombre de fines denticulations sur lesquelles s’insèrent, par leur extrémité la plus arrondie, les conidies ovoïdes, un peu piriformes. Ces coni- _ dies sont toujours continues lorsqu'elles sont fixées au stérigmate ; ce n’est que lorsqu'elles sont détachées depuis un certain temps qu’elles acquièrent une cloison transversale. Le Fusicladium pirinum n’attaque pas seulement les feuilles; il se montre aussi sur les branches du poirier ; le mycélium pénètre l'écorce, ses hyphes traversent les parois des cellules du parenchyme qui ne lardent pas à être tuées et plus ou moins dissociées. De place en place, le mycélium s’agrège en stromas noirs ayant la texture et la consistance d’un tissu de périthèce. Ces stromas, d’abord enfermés dans le parenchyme corlical ne tardent pas à devenir superficiels par la rupture de ce dernier ; ils se couvrent alors des fructifications de Fusicladium pirinum. C’est cette forme que M. Dangeard appelle le chancre simple du poirier. Sur de jeunes rameaux ainsi attaqués, provenant du département de la Drôme, nous avons trouvé une forme spermogonie que nous n'avons vue décrite nulle part. Cette spermogonie s’est développée pendant l’hiver sur des rameaux d’un an attaqués par le Fusicladium l'été précédent. De place en place, le stroma se creuse et sur les parois de cette cavité qui paraît close, on ne rencontre la plupart du temps qu'un 270 PRILLIEUX ET DELACROIX. fin mycélium hyalin qui est en continuité avec le mycélium noir du stroma et dont il constitue une prolifération, un état plus jeune. Mais quelques-unes de ces vacuoles sont fertiles. Elles sont limitées par un tissu plus dense, plus?coloré, assez mince, formant l’enve- loppe et toute la surface interne est tapissée de fins stérigmates très grèles, hyalins de 6 de longueur environ. Ces stérigmates portent à leur extrémité une spermatie hyaline, droite, de Tu, sur 1/2 à 3/44 au plus. Le diamètre de ces spermogonies qui paraissent entiè- rement closes varie entre 110 et 150u. Il nous a été impossible de trouver sur ces échantillons des péri- thèces ascospores. Cercospora Odontoglossi, nov. sp. parasite sur les feuilles d'Odontoglossum crispum (PI. XIE, fig. ID. L'année dernière nous reçumes de M. Ed. André, directeur de la Revue horticole, des feuilles d’une orchidée, l'Odontoglossum cris- pum, attaquées par un parasite. Elles provenaient d’une serre de Versailles. Ces feuilles avaient perdu leur teinte naturelle, elles avaient pris une couleur jaune ochracé, interrompue de place en place par des plages d’un vert olivàtre, recouvertes d’un léger revé- tement floconneux. La coupe transversale de ces feuilles montre dans les cellules tuées, leur contenu coagulé et formant une masse brunâtre con- densée.sur un point de la cellule, et pénétrée par les ramifications hyalines d’un mycélium. Sous l’épiderme, dans les stomates, ce mycélium forme à certains endroits des amas pelotonnés ; ses fila- ments plus gros déjà acquièrent une coloration brun-verdâtre faible et ils sortent à l’extérieur en formant des sporophores dressés, quel- quefois rameux, cloisonnés, guttulés, souvent sinueux. Ils portent à leur extrémité de longues conidies droites ou faiblement arquées, atténuées à leur extrémité libre, d’abord continues, puis prenant deux ou trois cloisons transversales à leur maturité. Cet Hyphomycète se rapporte au genre Cercospora. La maladie s’étendait avec rapidité attaquant et tuant les feuilles les unes après les autres. On est parvenu à l’enrayer par des lavages répétés avec une solution faible de sulfate de cuivre. Rd cn à Hd Le à L TRAVAUX DU LABORATOIRE. 271 Voici la diagnose de l'espèce : Cercospora Odontoglossi. — Effusum, velutinum, brunneo-oliva- ceum,; mycelio subhyalino vel dilutiüs colorato; sporophonis erectis, interdum furcatis, septalis, guttulatis, sinuosis, 100-150 X 3-44; conidüis elongatis, sursüm aftenualis, rectis, vel leniter curvulis, primum subhyalinis, continuis, dein bi-vel triseptatis, guttulatis, olivaceis, 45-80 X 4-52. In paginà inferiore foliorum Odontoglossi crispi, quæ enecat, - Versailles. Sur le Septoria Carrubi Passerini (PL. XIII, fig. I). M. Heckel, professeur à la faculté des sciences de Marseille, nous a transmis des feuilles de Caroubier (Ceratonia siliqua), atteintes d'une maladie qui, d’après le D° Sauvaigo, semblerait menacer l'existence de cet arbre dans le département des Alpes-Maritimes. Sur les feuilles, d’abord sur leur face inférieure, puis bientôt sur la face supérieure, apparaissent des macules. Le limbe se dessèche, jaunit et la feuille tombe. Ces macules sont brunes, étendues, à bords ua peu irréguliers, plus épais et plus colorés que le restant de la macule. Dans celle-ci, on observe à la coupe transversale de petits périthèces immergés de 100-110 de diamètre, ce sont ceux du Sepioria Carrubi Passerini. Les spores allongées, hyalines, de 59-40 X 2,5-32 sont continues, guttulées. Saccardo (1) donne les périthèces hypophylles ; nous les avons trouvés, au contraire, sur la face supérieure de la feuille ; les spores sont un peu plus grandes que les dimensions qu’il donne. Le Septoria Carrubi est différent du S. Ceratoniæ qui paraît saprophyte. On ne peut guère conseiller, pour arrèter les progrès de cette maladie, que la récolte et l'incinération soigneuse des feuilles ma- Macrophoma Suberis nov. sp. (PI. XIIE, fig. D. Cette espèce, parasite sur les feuilles du chène-liège (Quercus suber) auxquelles, d’ailleurs, elle paraît peu nuisible,est intéressante (1) Sylloge Fupgorum X, p. 351. 912 PRILLIEUX ET DELACROIX. à plusieurs points de vue. D'abord, ses périthèces complètement clos sont entièrement tapissés par les basides sur leur surface inté- rieure. De plus, ces basides, serrées les unes contre les autres, sont cloisonnées. Ces deux caractères éloignent un peu cette espèce du genre Macrophoma, mais ils ne nous paraissent pas suffisants pour justifier la création d’un nouveau genre. Voici la diagnose de celte espèce : Macrophoma Suberis. — Maculis griseis, irregularibus, ochraceo cinctis, epiphyllis; peritheciis subcutaneo-erumpentibus, puncti - formibus, astomis, atris, subhemisphacricis 350 X 140%; basidiis tri-vel quadriseptatis, densis, in tolà superficie interiori perithecii dispositis, 15 X 4u circiter, sporulis hyalinis, ovatis, aguttulatis, 15-18 X 10u. In paginà superiore foliorum Quercüs suberis, « Alpes-Maritimes ». Ramularia Onobrychidis, nov. sp., parasile sur les feuilles de Sainfoin (Onobrychis sativa) (PI. XI, fig. V). Des pieds de sainfoin recueillis à Maisse (Seine-et-Oise) portaient sur les feuilles et les tiges des macules fauve clair, à marge plus colorée, étroite. La plupart de ces macules étaient stériles, mais quelques-unes portaient les périthèces d’une Sphérioïdée, dans le voisinage de laquelle on observait parfois et toujours sur la même macule les fructifications d'un Ramularia. La Sphérioïdée est un Ascochyta, à périthèces un peu lenticulai- res, de couleur brun-fauve clair, de 120-150 de diamètre, avec un pore de 40 ou 45. Les spores hyalines, uniseptées, finement gut- tulées, de 16 X 5-6, sont légèrement resserrées à la cloison, obtuses-arrondies aux deux bouts, parfois légèrement arquées. Cette description se rapporte sensiblement à celle donnée par Sac- cardo (1) de l’Ascochyla Orobi, et nous pensons que notre Sphé- rioïdée n’est qu’une variété de celte dernière. Le Ramularia qui accompagnait de temps en temps ces péri- thèces d’Ascochyta se présente comme de très petites taches, blan- (1) Sylloge Fungorum, HI, page 398. TRAŸAUX DU LABORATOIRE. 2713 ches, pruineuses; ses sporophores simples, septés, d'environ 50X 3u, se terminent par une courte chaîne de conidies de 15-30 X 4,5-5u, plus ou moins atténuées ou arrondies aux deux extrémités, conti- nues au début et qui acquièrent deux ou trois cloisons à la maturité. Cette mucédinée nous paraît être une forme conidienne de l’As- cochyta dont nous venons de parler. Phyllosticta cicerina, nov. sp. (PI. XIIL, fig. IV). Maculæ parvæ, e ochraceo griseæ ; perithecia amphigena, sat numerosa, minuta, circà 194 diametro, sporulis cylindraceis, utrin- que rotundatis, subcurvulis, hyalinis, intüs subtiliter granulatis, 12- 14 X 4u. In utraque paginà foliorum Ciceris arietini, Ondes (Hte-Garonne). Vermicularia conidifera, nov. sp. (PI. XIIE, fig. VI). Maculis latis, sinuosis, albidis, margine angustiore, ochraceà ; peritheciis amphigenis, numerosis, atris, punctiformibus, superfi- cialibus, 200-270 X 180-2102, hemisphæricis, in subiculo mycelii repenti, fusci, septati, laxè reticulati insidentibus ; sporulis hyalinis, granulatis, cylindraceis, utrinque rotundalis rectis vel leniter cur- vulis, 45-17 X 34; setis perithecii rigidis, atris, sursüm subhyali- nis, obtusè attenuatis, usque 2602 longis, deorsüm 34 crassitudine. Aliquando selæ sunt conidiferæ ; status conidicus e genere Acrocy- lindrium : basidia in selis verticillato-ternata, hyalina, ovoideo- cylindracea, apice secundaria idem triverticillata, elongato-pirifor- mia, 21 X 34 gerentia; conidiis terminalibus, ovoideo-fusoïdeis, 6 X 2,5u, hyalinis. In utrâque paginà foliorum Dracænarum, in calidariis, « Ecole nationale d’horticulture », Versailles. Cette espèce attaque les feuilles d’un certain nombre de variétés de Dracæna (D. Lindeni, D. Rothiana) cultivés dans les serres de V Ecole nationale d’horticulture de Versailles. Les feuilles sont en- vahies à partir de leur extrémité et la macule s’étend par zones suc- cessives sur toule l’étendue de la feuille. Cytospora Pandani, nov. sp. (PI. XIIT, fig. VID). Maculis elongatis, ochraceis, arescendo albidis, margine crassiore, 1 974 PRILLIEUX ET DELACROIX. læticolori ; peritheciis subepidermicis, fuscis, 300 X 2004 circiter, plurilocellatis, ostiolo communi prominente ; basidiis acicularibus, 8-10u; sporulis hyalinis, ovoïdeis 5-6 X 3-3,5y. In paginà superiore foliorum Pandani utilis, in calidariis, « Ecole nationale d’horticulture », Versailles. Cladosporium herbarum. — Son parasitisme sur les feuilles de Cycas revoluta. À plusieurs reprises, nous avons signalé le parasitisme du Cla- dosporium herbarum sur différents végétaux : feuilles de pommier, de framboisier. M. de Jaczewski attribue au Cladosporium herba- rum certaines altérations observées sur les chaumes des céréales et il a même décrit des formes supérieures : pycnides du genre Sep- toria, et une Sphériacée Leptosphæria Trilici qui représentent les formes supérieures du parasite. | Nous avons pu observer récemment un nouvel exemple du para- sitisme du Cladosporium herbarum sur des feuilles de Cycas revo- luta cultivé à l'Ecole nationale d’horticulture de Versailles. Le parasitisme était bien évident et marqué par la présence d’une macule fauve, à marge plus colorée, occupant une grande partie de la feuille. Dans la portion de la feuille correspondant à la macule, les cellules sont mortes, elles sont pénétrées par les masses mycé- liennes, dont les filaments toruleux rampent également entre les cellules. Ges filaments se pelotonnent au voisinage de la surface, sous les stomates, et des houppes de filaments conidifères en sor- tent pour s'épanouir à l'extérieur sur la face inférieure de la feuille dans toute l'étendue de la macule. Le champignon se présente avec les caractères décrits par Corda dans la variété de Cladosporium herbarum qu’il a appelée CI. fas- ciculare. | o TRAVAUX DU LABORATOIRE. 275 Le Javart, maladie des Châtaigniers MM. PRILLIEUX ET DELACROIX Les maladies dont sont atteints les châtaigniers en France ont de- puis plusieurs années été signalées dans maintes contrées, mais les études dont elles ont été l'objet n’ont pas donné des résultats iden- tiques. Probablement il y a plusieurs maladies des châtaigniers qui ont des causes différentes et qui cependant produisent la mort des arbres avec des signes de dépérissement à peu près identiques. Nous avons été chargés cette année par M. le Ministre de l’Agri- culture de reprendre l’étude fort compliquée de ce difficile sujet. Nous ne pouvons encere faire connaître que les parties de nos recherches qui se rapportent à une maladie particulière que les cultivateurs du Limousin désignent sous le nom de Javart et qui cause des dégâts considérables dans les environs de Limoges, où l'exploitation du châtaignier en taillis pour la fabrication des cer- cles et des lattes a une grande importance. Il y à une trentaine d'années, dit-on, que celte maladie a apparu et elle a, depuis, fait des progrès assez rapides. La plu- part des taillis en sont aujourd’hui atteints, elle a envahi là une zone boisée d'environ 120 à 1430 hectares. Le Javart apparaît sur l'écorce des jeunes rejets sous forme de taches allongées très apparentes, commençant presque immédiate- ment au-dessus de la souche et arrivant en très peu de temps à faire le tour complet de la tige. On constate fréquemment plusieurs points d'attaque à une hauteur de 0,50 à 1 m. à partir du pied. L’écorce atteinte perd vite sa coloration normale, elle prend le même aspect que si elle avait été fortement contusionnée, devient brunâtre, se déprime et peu de temps après se dessèche et se cre- vasse en petites plaques qui se soulèvent, se détachent même sur certains points et laissent le bois complètement à nu. Le bois est lui-même altéré ; les ouvriers savent qu’il est impossible de refen- dre les perches. Les plaies du Javart ressemblent assez aux chancres du pommier, 976 PRILLIEUX ET DELACROIX. mais elles sont moins localisées ; le plus souvent les tiges sont com- plètement atteintes sur une hauteur d’un mètre à partir de la souche. Les souches qui ont donné des bois endommagés par le Javart produisent après exploitation des rejets sur lesquels la maladie se manifeste déjà, c’est sur de telles pousses d’un an que nous avons observé les fructifications du champignon parasite qui est la cause de la maladie. Les trois quarts des brins dont l'écorce est atteinte par le Javart poussent mal jusqu’à l’époque de la coupe. La pousse de première année est moitié moins longue qu’une pousse normale ; celle de se- conde année égale à peine la moitié de la première ; les suivantes vont toujours en diminuant et deviennent presque insignifiantes. C’est à peine si elles atteignent quelques centimètres de long dans les dernières années qui précèdent l'exploitation. Un quart des tiges meurent avant d’avoir atteint 7 ou 8 ans, âge auquel les taillis sont le plus communément exploités. Le préjudice causé par le Javart peut être évalué au tiers du prix de vente sur pied. Tandis que la coupe se vend sur pied de 449 à 460 fr. l’hec- tare, quand elle est saine, le prix de vente s’abaisse à 300, 280 et même 240 fr. quand elle est atteinte par le Javart. Le cercleur lui- même éprouve une perte de 25 à 28 °/, lorsqu'il exploite un taillis malade, car il est obligé de rejeter comme rebut la plupart des perches atteintes. lu} se DiPLODINA CASTANEÆ, a, périthèce; b, portion de surface hyméniale; c, spores isolées. Des pousses d’un an attaquées par le Javart qui avaient été rap- sŸs ns dhe dodst ARTE! Ps es < * 4 TRAVAUX DU LABORATOIREe 977 portées du Limousin au milieu de l’été, placées au Laboratoire de pathologie végétale dans des conditions convenables, se sont cou- vertes à l’automne sur les taches malades de petits conceptacles qui ont permis de rapporter le champignon parasite qui produit le Javart au genre Diplodina. Il paraît constituer dans ce genre une espèce nouvelle que nous désignerons, en raison de son action sur l'écorce du châtaignier, sous le nom de Diplodina Castaneæ. Voici la diagnose de celte espèce : Diplodina Castaneæ. — Peritheciis subcutaneis, epidermidem tumidam fissamque perforantibus, plurilocellatis, conico-applanatis, 300 X 150u, parietibus atro-olivaceis ; sterigmatibus acicularibus 10 X 122 ; sporulis fusoideis, uniseptatis, ad septum non constrictis 6-7 X 1 X1-5. In cortice Castaneæ vulgaris junioris, in maculas exsiccatas pau- lumque excavatas. Arbori multo nocit. Limoges (Haute-Vienne). Les périthèces de Diplodina sont simples ; ceux de notre espèce ont la forme et la constitution de ceux des Cytospora. Mais leurs spores uniseptées les éloignent de ce genre. EXPLICATION DE LA PLANCHE XIII. I. Macrophomna Suberis : a, périthèce ; b, spores. IL. Cercospora Odontoglossi : a, fructification ; b, conidie isolée. III. Septoria Carrubi : a, périthèce ; b, spores. IV. Phyllosticta cicerina : a, coupe d’une feuille (grossisst faible) ; b, péri- thèce ; c, spores. V. Ascochyta Orobi, var. Onobrychidis : a, coupe tangentielle de la tige. avec les pores des périthèces; b, fructification conidienne, Ramu- laria Onobrychidis ; c, d, conidies du Ramularia ; e, spores de l’As- cochyta. VI. Vermicularia conidifera : a, périthèce ; b, ses spores; c, portion de poil fructifère, avec basides et conidies ; d, conidies isolées. VIL. Fusicladium pirinum : stroma sur un jeune rameau, montrant un péri- thèce, p ; en b, plusieurs sporophores ont persisté,. VIII. Cytospora Pandani : a, périthèce ; b, portion de la surface hyméniale ; ec, spores. | Page a Par suite d'une erreur typographique dans le : _ tableau récapitulatif du mémoire de M. Rolland sur les Cham- | pignons comestibles, le Boletus badius est indiqué comme dangereux, tandis qu'on peut le consommer en toute sécurité. L'E$e E:. | Page 94, dernière ligne. Après: Recherches sur le sang des ustacés, lire: Juin 1892. Cette date se rapporte en effet à ce T ier mémoire, et non à l'article intitulé: Sur les pigments éiniques des Champignons. h Page 4131, ligne 16, au lieu de Melastomæ, lire : Melastomatis, Page 152. Avant Sfromatibus atris, etc., lire Xylaria ciliata Pat, nov. Sp., sur tiges herbacées pourries. Environs de Quito. Page 200, fig. 3. Au lieu de fenulenta, lire temulenta. _ BULL. DE LA SOC. MIC. DE FRANCE T. IX, PL. XII. 1 I. Macrophoma suberis. — II. Cercospora Odontoglossi. — III. Septoria Carrubi. — IV. Phyl- losticta cicerina, — V. Ascochyta Orobi var. Onobrychidis et Ramularia Onobrychidis. — : VI. Vermicularia conidifera. — VIT. Fusicladium pirinum et sa spermogonie.— VII. Cytospora f Pandani. EDALACeDIIX TE I. Isaria dubia. — II. Oospora destructor. — III. Eurotium echinulatum. — IV. Phyllosticta cyclaminis. — V. Phyllosticta glaucispora. — VI et VIII. Fracchiæa rostrata et sa pycnide. RON ANTON a que se me x #1 (A EN ROUIT hs