DIE rte] HE AA Es PPT RE PURE LICEENI ETES RVERCET LRETROP han ans DEC E use EXTERNE PER DUFPPRRT ES Lors Dh Fa TEL d LUN] DTA EU RPRNEES ARLES î PE LA rasta TE Fa: ! RUES EN ECTEITANE SES EE ei à LA DRE 2e em du TENAYE CRAN] Mist { TRE: RACEUE RAURE EEE RS RTE TETEE) RATE RP ETES 7 | | | ISSN 0750-6848 Société linnéenne de Bordeaux 1997 Tome 25 fascicule 1 ny SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Q Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F Q Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique, 1986, 200 p ER nd oc oucc coco 100,00 F M Approche du genre Amanita, AIGAMIBS D NE E épuisé QI Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain, 1987, 132 p 170,00 F C Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde, 1989, 85 p .. 70.00 F. 0 Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 499028 ,p.....22###S0IU0R EYE Cadre de la préhistoire "1992-MI60pen ne 100.00 F GO Pes Galles de France, 1995-516:b#21M2/pl ne De es 300.00 F O'Addenda aux Galles'de France 199416 /p#ipl n db ee 2SA00ME. Q Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p rer 80.00 F QI) Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996. 296 p (mu buuoucooccc.-...o. 150,00 F Frais de-port 828820 MER Se es OR re NE PR PP RER 25,00 F *{Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1997 : ME MP Et Re PR 200,00 F (cot. 50 F + abonn. 150 F) A Ritulaire (hors CEE RE en 250.00 F (cot. 50 F + abonn. 200 F) Er Cotisation dé SOUTIEN. PR APE Re 300,00 F (et au-delà) Q Sociétés ct personnes morales 600.00 F (cot. 300 F + 2 abonn. 300 F) Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de joindre une enveloppe affranchie pour la réponse. Dessin de couverture : Dessin au trait d'une feuille de Ampelopsis orientalis par Nicolas Vivas. L'auteur présentera au cours de l'année 1997 une étude synthétique sur les Vitacées du monde. Ce travail sera découpé en 6 articles dont deux paraissent dans le présent fascicule. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 1-13. Un aperçu général sur la famille des Vifacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie Université Victor Segalen Bordeaux Il, 351 cours de la Libération, 33405 Talence Résumé : Nous présentons une synthèse regroupant les données de base importantes et utiles à la connaissance de la famille des Vitacées. 13 genres sont décrits, deux nouveaux genres et deux genres fossiles sont cités Abstract : The author presents a synthetic study of the Vifaceae family. This work includes important and useful data for the knowledge of these plants. À general presentation, a botanic description, a geographical repartition and the phylogenic evolution are successively presented. 13 genera are described, 2 new genera and 2 fossil genera are mentioned. Les Vitacées représentent une famille vaste, comprenant 1100 espèces regroupant une synonymie de 3000 taxons. Très étudiées depuis LINNÉ (1753), les Vitacées ont donné lieu à de nombreux ouvrages et à d'importantes monographies. Cette branche de la taxonomie botanique s'est à tel point développée que, progressivement, s'est imposée une ampélographie, entiérement dévouée au recensement, à la description et la classification de cette famille. Parmi les plus prestigieux ampélographes on peut citer PLANCHON (1887), FOEX (1888), MUNSON (1909), BAILEY (1934), LEVADOUX (1968). On doit une mention toute particulière à l'œuvre imposante de GALET (1952-1966 & 1988-1991) qui constitue pour longtemps une référence. On doit à ce chercheur-enseignant non seulement une monographie de très nombreuses espèces, mais aussi de leurs aptitudes culturales, leurs répartitions géographiques et leurs principales caractéristiques phénologiques. Le tout est présenté grâce à une méthode ampélographique originale mise au point par l’auteur et aujourd'hui informatisée pour en généraliser l'utilisation. Dans un de mes prochains travaux je présenterai la méthode de GALET et d'autres méthodes ampélographiques antérieures où postérieures. Mais pour lors, notre propos est d'introduire une étude de synthèse concernant le genre Vitis, publiée en cinq parties à compter de ce numéro (VIivas & AUGUSTIN, 1997). Pour aborder ce sujet il convient de bien connaître la famille des Vitacées, la répartition des principales espèces la composant et de suivre leurs évolutions au-cours du temps (phylogénie). Présentation de la famille des Vitacées et de ses origines LINNÉ en 1753 donna à ce groupe de plante le nom de Sarmentacea. Ce classement trop vague regroupait toutes sortes de végétaux parfois fort éloignés des vignes. VENTENAT (1799) a limité cette dénomination aux vignes vraies. Mais après de nombreux baptèmes successifs, c'est en 1836 que LINDLEY proposa le nom de Vifaceae toujours utilisé. La Famille des Vitacées est rattachée au phylum des Térébinthales-Rubiales et à l'ordre des Rhamnales qui comprend trois familles dont celle des Vitacées. Les Vitacées ont un certain nombre de caractères communs. Il s’agit d'arbrisseaux sarmenteux, grimpant à la manière des lianes et s’accrochant grâce à des vrilles oppositifoliées. Les feuilles des souches adultes sont alternes, pétiolées, glabres ou pubescentes, minces ou charnues. Les stipules sont présentes mais parfois tombent et ne sont plus visibles. Les inflorescences sont oppositifoliées, ramifiées et multiflores. Les fleurs sont hermaphrodites ou polygames, petites. Elles sont tétramères ou pentamères, plus rarement hepta- ou hexamères avec un calice en cupule généralement composé de 4 à 5 divisions, rarement 6 à 7. Corolle à préfloraison valvaire, caduque à l'anthèse et formée par la cohésion des sommets des pétales au nombres de 4 à 5 (rarement 6 à 7). L'androcée est constituée de 4 à 5 étamines (rarement 6 à 7), opposées aux pétales. Les étamines ont un filet libre et leur anthère comporte 2 loges introrses. L'ovaire supère possède 2 carpelles soudés à placentation axille, formé chacun de 2 loges séparées par une cloison. Les fruits sont des baies charnues. Les pépins sont dressés, anatropes, à testa crustacé. La connaissance fragmentaire des Vitacées fossiles (VIVAS & AUGUSTIN, 1997) ne permet pas de retracer très exactement l'origine de cette famille. Si on ne peut remonter le temps et établir la succession d'apparition des principales espèces, on peut, au moins avec l'aide de l'hypothèse de GALET (1988), mieux saisir l'origine possible de cette famille. Au tout début de l'existence de la terre il n’y avait qu'un seul: super-continent appelé la Pangée. L'expansion des fonds océaniques provoqua au début du mésozoïque la division de la Pangée en deux sous-continents : la Laurasie dans l'hémisphère nord et le Gondwana dans l'hémisphère sud. Puis progressivement ces deux continents vont se scinder pour former l'ensemble des 5 continents actuels et des îles environnantes (Fig. 1). Dans l'hémisphère nord les genres présents sont pentamères à 2n=40 (Ampelopsis, Parthenocissus, Landukia et Vitis 2n=38 ou 40). Ces genres représentent 14% des Vitacées. Dans l'hémisphère sud et originaires du continent Gondwana les Vifacées sont essentiellement tétramères hormis le genre Clematicissus et représentent 86% de la population totale. Ce sonf des Vitacées des zones tropicales ou inter-tropicales à l'inverse de celles de l'hémisphère nord qui appartiennent aux Vifacées des zones tempérées. LAURASIE nu A 2. a onti NORD ATLANTIQUE RE 0 Û : : Vitacée pentaméres à 2n-49 ne vitis " ASIE mpelo us Û parineno€ , perma Ampelopsis Parthenocissus AMERIQUE - DU NORD ca / Re | EUX / \ Tetrastigma 2 _'cidsus Cissus Ampelocissus Ampelocissus Cayratia Ÿ Cyphostemma AMERIQUE vClematicissus Cissus ll Ampelocissus NE GUINEE Vitacées fossiles ? ANTARCTIQUE Vita Cées tétramères REMENT ne GONDWANA Fig. 1 : Origine des Vitacées (d'après GALET. 1988). Classification et répartition géographique Méthode de classification La morphologie florale est très souvent employée par les botanistes comme moyen d'identification et de classement. Mais dans le cas des Vitacées ce seul critère est insuffisant pour distinguer quelques genres et surtout les différentes espèces. Pour cela les ampélographes ont développé des clés de classements basées sur les autres organes végétatifs. Ainsi au côté de la fleur, on s'attache à distinguer les échantillons par les feuilles, les rameaux, lies pépins et les baies. Ces méthodes permettent de proposer une identification provisoire pour tous les stades végétatifs et pas seulement à la floraison. Des études sur matériels d'herbier sont également possibles ; mais souvent les fleurs séchées sont si fragiles que certaines parties ont été détruites lors de manipulations répétées. Concernant la classification complète des Vitacées je renvoie le lecteur à l'ouvrage de GALET (1988, pp. 34-36). _ Constitution de la famille La famille des Vitacées comprend actuellement 18 genres. Le premier à été décrit en 1700 et le dernier en 1982. On peut les énumérer par ordre chronologique de description : VITIS (Tournef.) L. TOURNEFORT, Inst., Rei Herbariae : 613, 1700 LINNÉ, Gen. Plant. : 56, 1737 & Sp. Plant. : 202, 1753 CISSUS L. (DESCOINGS), Sect. Euvitis Planch. LINNÉ, Gen. Plant. : 53, 1737 et Sp. Plant. : 117, 1753 PLANCHON, D.C. Monogr. Phanerog., V : 471, 1887 DESCOINGS, Not. Syst., 16 : 118, 1960 AMPELOPSIS (MicHAUX), PLANCH. MICHAUX, FI. Bor. Amer. : 159, 1803 PLANCHON, op. cit. : 453, 1887 PTERISANTHES BL. BLUME, Bidjr.: 192, 1825 TETRASTIGMA (Mia.) PLANCH. MIiQUEL, Ann. Mus. Lugd. Batav. 1 : 72, 1863 PLANCHON, 0p. cit.: 423, 1887 AMPELOCISSUS PLANCH. PLANCHON, La Vigne Américaine, 8 : 371, 1884 CLEMATICISSUS PLANCH. PLANCHON, 0p. cit. : 422, 1887 LANDUKIA PLANCH. PLANCHON, op. cit.: 446, 1887 PARTHENOCISSUS PLANCH. PLANCHON, op. cit.: 447, 1887 RHOICISSUS PLANCH. PLANCHON, op. cit. : 463, 1887 CAYRATIA (A.-L. JUSS.) GAGNEP. (Cissus sect. Cayratia JUSS.) PLANCH. A.-L de JUSSIEU, Dict. Sci. Nat., 10 : 103, 1818 PLANCHON, op. cit. : 471, 1887 GAGNEPAIN, Not. Syst. 1: 338, 1911 ACAREOSPERMA GAGNEP. GAGNEPAIN, Bull. Mus. Paris, 35 : 131, 1919 PTEROCISSUS URB. & EKM. Urban & Ekman, Ark. Bot. Stockl., 20A, n°5: 20, 1926 CYPHOSTEMMA (PLANCH.) ALSTON (Cissus sect. Cyphostemma PLANCH.) PLANCHON, op. cit. : 558, 1887 ALSTON /n TRIMEN, Handb. FI. Ceylan, 6 : 53, 1931 DEscoiNGs, Not. Syst., 16 : 118, 1960 PURIA NAIR NAIR, /n Biol. Land. PI. : 127, 1974 NOTHOCISSUS LATIFF (Ampelocissus PLANCH. sect. Nothocissus) PLANCHON, op. cit.: 369, 406, 1887 LATIFF, F. Malays., 1982 & Feder. Mus. J.27 : 70, 1982 CISSITES HEER HEER, Flora Fossilis artica, 7 vol., 1868-1884 PALEOVITIS REID & CHANDLER REID & CHANDLER, London Clay FI. : 387, 1933 Etude des genres 4 - Vitis (TOURNEF.) L. Les vignes vraies sont des arbrisseaux pérennes desquels partent des sarments plus ou moins longs munis de vrilles. Les feuilles sont simples et lobées, parfois palmatiséquées, plus rarement foliolées. Les inflorescences sont oppositifoliées et au nombre de 1 à 5 par rameau, situées après le 3°7° noeud, en comptant à partir de l'empattement du rameau. Elles sont ramifiées et de tailles variables (5 à 50 cm). Les fleurs généralement pentamères, sont hermaphrodites ou unisexuées. Le pollen à une structure très homogène et le rapport ectexine/endexine est proche de 1/3 ou 1/4. Les baies sont charnues et ont une pulpe d'abondance variable, sucrée et acidulée. Les pépins sont piriformes dans la section Vitis (Anc. Euvitis) et naviculaires dans la section Muscadinia avec deux fossettes ventrales et un bec. Les Vitis et les Muscadinia ont un nombre de chromosomes respectivement de 2n= 38 et 2n= 40. 33 espèces se répartissent depuis le nord de l'Amérique du sud jusqu’au sud de l'Amérique centrale. Enfin, 27 espèces asiatiques dont Vitis vinifera se répartissent de ia France jusqu'à Ceylan et au Japon. 2 - Cissus L. (DESCOINGS), Sect. Euvitis PLANCH. Ce sont des arbrisseaux sarmenteux, herbacés ou ligneux et plus où moins grimpants. Les feuilles simples sont peu lobées. Les inflorescences sont oppositifoliées et en corymbes où en ombelles. Les fleurs sont munies de pédicelles, tétramères et hermaphrodites. La baie est monosperme et les pépins sont oblongs, ovoïdes ou sphériques avec à la base un rostre et deux fossettes ventirales. Le nombre de chromosomes est variable : 2n= 24, 26, 28 pour les espèces africaines et asiatiques, 2n= 40 pour les espèces australiennes et 32, 36, 40, 48, 85, 100 pour les espèces américaines. On trouve 118 espèces sur le continent américain (du sud-est de l'Amérique du nord jusqu'en Argentine), 157 espèces de l'Afrique Centrale à l'Afrique du Sud et Madagascar, 72 espèces dans le sud-est asiatique et 20 espèces dans le nord-est océanique. 3 - Ampelopsis (MICHAUX), PLANCH. Arbrisseaux sarmenteux grimpants. Les feuilles sont soit simples (lobées) soit composées (pennées). Inflorescences en cymes parfois corymbiformes. Les fleurs sont hermaphrodites ou polygames monoïques et pentamères (sauf A. orientalis, tétramères). La baie est petite et peu juteuse. Les pépins sont petits, obovales avec un bec court ; la face ventrale présente deux fossettes linéaires, divergentes dès la base. Le nombre de chromosomes est 2n= 40. On compte 4 espèces dans le quart sud est de l'Amérique du Nord et 27 espèces se répartissant de la Turquie jusque en Chine et au Japon. 4 - Pterisanthes BL. Arbrisseaux sarmenteux grimpants. Les feuilles sont pédalées ou palmatiséquées. Les inflorescences sont oppositifoliées à axes dilatés, formant des lames foliacées spiralées le long d'un rachis munis d'une bractée. Les fleurs mâles sont pédicellées et insérées sur le rebord du réceptacle foliacé, alors que les fleurs hermaphrodites ou pseudo-hermaphrodites sont réparties dans les fossettes de la lame. Les fleurs sont polygames-monoïques tétra- à pentamères. Les baies sont sessiles, saillantes- hors du réceptacle et biloculaires. Les pépins sont ovoïdes, triangulaires, convexes et possèdent des rides transversales sur le dos. On retrouve 21 espèces réparties en Asie du sud-est. 5 - Tetrastigma (MIQ.) PLANCH. Arbrisseaux grimpants ou rampants avec des vrilles rameuses (non obligatoires) munies de pelottes adhésives. Les feuilles alternes sont digitées ou pédalées. Les inflorescences sont en cymes ou en ombelles parfois corymbiformes, axillaires et rarement oppositifoliées. Les fleurs sont polygames dioïques tétramères. Les baies peuvent être très charnues. Les pépins sont ovales-globuleux à dos convexe. 2n= 22, 44 ou 52. 115 espèces asiatiques, essentiellement localisées en Inde et en Chine. 16 espèces en Océanie (nord-est). 6 - Ampelocissus PLANCH. Ce sont des arbrisseaux grimpants munis de vrilles et dotés de racines tubéreuses. Les feuilles sont entières ou lobées (digitées, pédalées ou biternées). Les inflorescences sont en cymes ou en thyrses corymbiformes, les pédoncules sont fréquemment munis de vrilles. Les fleurs sont tétra- à pentamères. Les baies juteuses sont sucrées. Les pépins sont de forme ellipsoïdale avec de larges sillons axiaux et un bec court. Le nombre de chromosomes est 2n= 40. 5 espèces sont réparties en Amérique Centrale, 33 en Afrique Centrale, à Madagascar et dans le nord de l'Afrique du Sud, 52 espèces en Inde, en Chine (ouest), dans les îles entre la Chine et l'Australie et 2 espèces dans le nord-est océaniqué. 7 - Clematicissus PLANCH. Le genre ne possède qu'une seule espèce C. angustissima située en Australie occidentale. La plante est tubéreuse et émet chaque année des tiges herbacées grêles séchant en automne. Les vrilles sont intermittentes, simples et s'enroulent à leurs extrémités. Les rameaux ont des lenticelles. Les feuilles sont très hétéromorphes : les feuilles de la base du rameaux sont simples, trilobées, les suivantes sont trifoliées avec un limbe large (3 à 6), les feuilles supérieures sont trifoliées avec un limbe très étroit. Les inflorescences sont en cymes, corymbiformes. Les fleurs sont polygames-monoïques, pentamères. Les baies sont sèches à péricarpe papyracé. Les pépins sont ovoïdes-trigones avec un bec très court, concave sur la face ventrale. 2n= 40. 8 - Landukia PLANCH. Ce genre, comme le précédent, ne compte qu'une espèce localisée sur l'ile de Java et au Viet-Nam. Genre voisin des Parthenocissus il s'en distingue par la forme des feuilles : les feuilles de la base du rameau sont trifoliées alors que les feuilles de la partie supérieure sont simples. Les pépins sont ovoïdes, aiguës à la base et renflés sur le dos. 2n= 40 9 - Parthenocissus PLANCH. Le lecteur peut se reporter à l'étude très détaillée de Vivas et AUGUSTIN (1996) portant sur ce genre et deux de ses principales espèces. 10 10 - Rhoicissus PLANCH. Arbrisseaux grimpants ou buissonnants. Vrilles oppositifoliés, longues et bifurquées. Les feuilles sont trifoliées ou simples (palmatilobées). Les inflorescences sont en cymes et fréquemment vrillées. Les fleurs sont hermaphrodites ou pseudo-hermaphrodites. La baie est obovoïde de 1 à 4 pépins. Ces derniers sont ovales avec un petit bec et deux fossettes sur la face ventrale. 2n= 40. Le genre compte 11 espèces en Afrique Centrale et en Afrique du Sud. 11 - Cayratia A.-L. JUSS Arbrisseaux sarmenteux, grimpants et pérennes. Les feuilles sont alternes. composées, trifoliées ou pédalées (3-, 5-, 7-, 9- foliolées). Les inflorescences sont pédonculées, en ombelles ou corymbes. Les fleurs pédicellées sont tétramères. Les baies sont sèches et les pépins possèdent une ou deux faces ventrales munies d'ouvertures profondes. 2n= 30, 40, 60, 66, 72, 80, 98. 8 espèces en Afrique Centrale et dans le nord-est de l'Afrique du Sud, 41 espèces dans la moitié ouest de l'Inde et en Chine (jusqu'au delà de la Mongolie), au Japon et dans les îles sud asiatiques, enfin 16 espèces dans le nord-est océanique. 12 - Acareosperma GAGNEP. Ce genre n'est représenté que par une espèce A. spireanum originaire du Laos. Peu de données sont disponibles sur l'espèce. || semble que ses feuilles soient composées, glabres et fortement découpées. Les baies sont ovales- oblongues. Les pépins sont munis de 14 appendices rayonnants. 13 - Pterocissus URB. & EKM. Le genre ne comporte qu'une espèce P. mirabilis provenant de Haïti. La description donnée est trop vague. || s’agit d'une liane juteuse. Les feuilles sessiles sont bipennées avec des folioles opposées. Les fleurs sont tétramères hermaphrodites et rouges. 14 - Cyphostemma PLANCH. C'est un genre très vaste assez peu étudié. || est formé par un ensemble d’'arbrisseaux sarmenteux herbacés ou ligneux. Les feuilles alternes sont composées, pennées ou ternatées. Les inflorescences pseudo-axillaires le plus souvent sont en corymbes ou en ombelles. Les fleurs sont tétramères, hermaphrodites. Les pépins sont cylindriques, subcylindriques ou ellipsoïdaux et dépourvus de fossettes. 2n= 18, 20, 22, 24,. On trouve 257 espèces en Afrique (sauf Afrique du Nord) et une en Asie localisée en Inde et à Ceylan. 15 - Puria NAIR Le genre créé par NAIR en 1974 ne comporte qu'une espèce provenant du genre Cissus : C. trilobata LAMK. rebaptisée ainsi P. trilobata NAIR. L'intérêt de ce reclassement reste à démontrer. | 12 16 - Nothocissus LATIFF LATIFF en 1982 a élevé au rang de genre la section Nothocissus du genre Ampelocissus. Une seule espèce le compose, il s'agit de N. spicigera LATIFF. Cette espèce trop récemment décrite mérite d’autres études plus compètes. 17 - Cissites HEER Il s'agit d'un genre fossile. 18 - Paleovitis REID & CHANDLER Il s'agit d'un genre fossile. Phylogénèse La phylogénèse s'intéresse à l'évolution de la forme des feuilles au cours du temps. D'une façon très générale, les études paléobotaniques nous enseignent que les végétaux subissent naturellement lors de leur évolution une simplification et une contraction de leur éléments anatomiques. GALET (1967) a établi une théorie fort intéressante sur l'évolution de la forme des limbes des Vitacées. Pour cet auteur, les vignes les plus anciennes ou les premières apparues ont des feuilles composées (multifoliées). Au contraire, les espèces les plus récentes ont des feuilles entières peu ou pas lobées. Ainsi on assiste à quatre stades évolutifs importants : - Contraction de la structure foliaire, marquée par la réduction du nombre de folioles. On retrouve ce stade chez A. megalophylla, A. orientalis où À. bipinnata qui sont 7- à 9- foliées ; - Puis la réduction conduit à un premier terme caractérisé pa: l'apparition de feuilles digitées 7-, 6-, 5-, 4- et 3- foliées. Dans le cas des Parthenocissus on évolue de P. heptaphylla (7-foliées) vers P. quinquefolia et P. henryana (5-foliées) puis P. himalayana (3-foliées). Chez les Ampelopsis on peut citer À. serjaniifolia (3- à 5-foliées) et À. delavayana (2- à 3-foliées). Les Vitis comme V. piasezkii présentent également, mais sur une même souche cette fois, des feuilles 3-, 5- foliées et entières ; - Ensuite on passe à des feuilles composées digitées aux feuilies simples. Ainsi sur P. fricuspidata on observe, sur une même souche, depuis la feuille composée 3-foliée jusqu’à la feuille entière, en passant par divers intermédiaires ; - Enfin, au cours du dernier stade la feuille devient réniforme puis le nombre de nervures principales diminue de 5 à 3 comme pour A. aegirophylla. Ainsi les Vitis vinifera sont apparues après la plupart des Vitis asiatiques mais avant les Vitis américains dont les feuilles sont pour certains parfaitement réniformes. L'évolution de la forme des limbes des feuilles des Vitacées est regroupée sur les Fig. 2, 3 et 4. Ils résument de manière illustrée la théorie phylogénique de quelques genres significatifs par le nombre d'espèces connues. Références BAIILEY (L. H.), 1934. - Gentes herbarum. - Cornell University Press, Ithaca, New York, 3 : 151-244. FOEX (G.), 1888. - Cours complet de viticulture. - Coulet Ed., Montpellier, 2° Edition, 240p. GALET (P.), 1967. - Recherches sur les méthodes d'identification et de classification des Vitacées des zones tempérées. - Thèse Doct. ès Sciences. Deux tomes, 526p. Université de Montpellier. GALET (P.), 1988. - Cépages et vignobles de France. Tome | - Les vignes américaines. 2° édition, Imprimerie Dehan, Montpellier. GALET (P.), 1958-1962. - Cépage et vignobles de France. Tome Il & 11 - Les cépages de cuve. 1° édition, Imprimerie le paysan du midi, Montpellier. LEVADOUX (L.), 1968. - Essais de regroupement phylogénétique des vignes vraies d'Amérique. - Rev. Hortic. Vitic., 7-8 : 31-38. LINOLEY (R.), 1836. - Natural system of botanique. - 2° Edition, 30. LINNE (C.), 1753. - Species Plantarum. - 1, 117 : 202-203, 1° Edition. MUNSON (T. V.), 1909. - Foundations of American grapes culture. - Munson & Son (Eds.), Denisson, Texas. PLANCHON (M.), 1887. - In “D.C. Monographie des phanérogames”". VENTENAT (M.), 1799. - Tableau du règne végétal. - An VII : 167-170. VIALA (P.) & VERMOREL (V.), 1910. - Ampélographie. Masson (Ed'), Paris, 7 vol. VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), 1996. - À propos du genre Parthenocissus : Etude de P. quinquefolia et P. tricuspidata Planch. 1887 (Rhamnales, Vitacées). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 24 (1) : 1-26 VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), 1997. - Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae). | - Etude de V'itis fossiles. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 35-44 ï D nm 2 ï 1 - ÿ &L : : Ru ru f CNE 7 nu be _ à À 5 3 ren j : u Û | v ’ LENS € ' : L…., ï : ï n Y " s ‘= : . A \ EF, Dr * LA ï LI un L 0 0 1 nu ï : £ ï SAT \ è we 1 [EM : ETS NE ! + La di - à n se : ! : Cv __ 1 L l w SU 4 | au | : - LU E 2L4 nt 1 L “ re . + = il 0 L L L ' -" À L ki n i! w” 4 1 de » “ s ns A ’ L [R A : n A = : . Ê n + ” CE : : LÙ L L ’ U * ‘ n à - U ï È À = . L La # ” e L L ” = au Ÿ : * % x. : 4 : K D = ' “0 HE E > CR : CRC FN ben 5+ À 12 D à h h de n 4“ ÿ U 1: 1% Er k 4 Yen L ñ - ï L () us # U * 0 a) À # Le, … & ‘p “ ï Ven 15 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 15-24. Remarques botaniques et entomologiques sur la Réserve Naturelle du marais de la Mazière (Lot-et-Garonne) Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac : Michel LAGUERRE 62 rue Bonnaous, 33110 Le Bouscat Jean-Philippe TAMISIER 20 rue Jacques Brel, 47300 Villeneuve sur Lot François TEISSIER Magdelaine, 47200 Marmande Au cours d'une étude demandée par la SEPANSO du Lot-et-Garonne, nous avons étudié la flore et la faune entomologique de la réserve du Marais de la Mazière, en Lot-et-Garonne ; il s’agit d'un étang bordé de marécages, de superficie assez réduite, mais qui constitue un important centre de baguage des Oiseaux ; en effet, il reste très peu de marais de ce type dans le departement. Les principaux résultats peuvent se résumer ainsi : Phanérogames : 226 espèces. Insectes : 500 espèces, dont : Coléoptères : 230 espèces Lépidoptères : 68 espèces Hétéroptères : 54 espèces Odonates : 18 espèces Les principaux collaborateurs de cette étude étaient : J.C. Aniotsbéhère (botanique), F. Bameul (Coléoptères aquatiques), P. Dauphin (Staphylinides, Coléoptères divers, Hétéroptères, botanique), F. Duhaldeborde (Chryso- mélides), C. Duverger (Coccinellides, Coléoptères divers), J.-B. Huchet (Scarabéides), C. Jeanne (Carabiques), M. Laguerre (Lépidoptères), J.-P. Tamisier (Coléoptères divers), F. Tessier (Carabiques), H. Thomas (Odonates, Coléoptères divers, Arachnides). 16 Nous remercions très vivement M. Dal Molin et son équipe pour leur accueil et leur aide toujours amicale. 1 -Les principaux milieux : Les milieux aquatiques : Comprennent l'étang lui-même, ainsi que ses diverticules, et les fossés ou ruisseaux qui l'entourent ; les milieux aquatiques sont donc très bien représentés dans la réserve. Phytosociologie : Lemnetea, Potametea. Les milieux ripicoles : Correspondent aux vases du bord des eaux : milieux peu étendus, mais présentant une faune entomologique spécialisée, avec des prédateurs (Paederus), des saprophages fouisseurs (Bledius), etc... Phytosociologie : Molinio-Juncetea. Les milieux hygrophiles et mésohygrophiles : Ce sont les plus étendus, et les plus intéressants sur le plan de ia biodiversité ; la phragmitaie et les cariçaies en sont les exemples les plus typiques. La faune de la litière est tout spécialement diversifiée, avec entre autres de riches biocénoses de Coléoptères Carabiques et Staphylinides. Phytosociologie : Phragmitetea, et, pour les formes boisées, Salicetea purpureae, Alnetea glutinosae. Les milieux mésophiles et mésoxérophiles : En situation périphérique, ils comprennent les talus et prairies, avec des biocénoses assez banales. Phytosociologie : Arrhenateretea, et, pour les formes boisées, Querco- Fagetea. Les milieux nitrophiles anthropisés : La taille relativement réduite de la réserve fait que l'influence anthropique y est souvent présente ; prédominante autour des maisons et sur les lieux de passage, elle est souvent plus où moins diffuse dans les autres milieux. Phytosociologie : Plantaginetea majoris, Chenopodietea, Onopordetea. 2 - La flore phanérogamique : Nomenclature : KERGUËLEN, 1993. Du point de vue taxonomique, les Astéracées et les Poacées sont les familles les mieux représentées, avec plus de vingt espèces pour chacune ; l'importance des Cypéracées, famille essentiellement hygrophile, découle de l'humidité du sol : il n'est du reste pas surprenant de constater la prédominance des plantes aquatiques (une vingtaine d'espèces), hygrophiles (plus de 40 espèces) et mésohygrophiles (plus de 20 espèces) ; les espèces mésophiles sont surtout en position périphérique, au niveau des prairies moins humides qui entourent la Réserve, ou bien au voisinage des habitations ; il existe peu d'espèces mésoxérophiles, limitées aux talus les plus secs. Pour ce qui est des préférences édaphiques, la majorité des espèces sont des neutrophiles à large amplitude ; on observe un nombre important de nitrophiles (près de 30) indiquant la proximité des habitations et du bétail ; les rares plantes calcicoles et/ou neutrophiles se cantonnent aux talus plus calcaires ; seul le talus calcaire présente une flore de ce type, avec Rhamnus alaternus, Viburnum lantana, Lonicera tatarica, etc... témoignant d'une tonalité subméditerranéenne classique sur les talus calcaires bien exposés. Il n'existe pas de vraies acidophiles, mais seulement quelques rares espèces préférant en général un sol légèrement acide, mais à large amplitude (Carex hirta, Anthoxanthum odoratum). La liste ci-dessous regroupe quelques espèces intéressantes : Azolla filiculoides LAM., Azollacées Petite Fougère aquatique flottante, assez commune partout, mais d'extension très variable sur les plans d'eau ; parfois envahissante, formant de vastes étendues rougeâtres. Espèce originaire d'Amérique du sud, naturalisée dans le sud-ouest de la France depuis la fin du XIX°”° siècle. Ça et là au bord de l'étang, mélée aux Lemnacées. Salix triandra Ssp triandra L., Salicacées Bords des eaux, peu commun dans le sud-ouest. Un seul pied a été observé dans la Réserve, au bord de l'étang. Ranunculus sceleratus L., Renonculacées Surtout commune dans les marécages de la région littorale, plus rare à l'intérieur. Caractérisée par ses fleurs à pétales petits, et réceptacle en cône allongé. Assez fréquente dans le marécage. Ranunculus trichophyllus CHaiX ssp trichophyllus CHAIX, Renonculacées Un peu partout dans les eaux stagnantes. Peu commune dans la Réserve. C'est une des Renoncules aquatiques à fleurs blanches, qui constituent un groupe difficile ; de plus, la plante est polymorphe et présente des formes exondées d'aspect très différent des formes immergées. Nuphar lutea (L.), Nénuphar jaune, Nymphéacées Un peu partout en France, plus rare dans le midi. Abondant dans l'étang. Nymphaea alba L., Nénuphar blanc, Nymphéacées Un peu partout en France. Peu abondant dans l'étang ; une ou deux populations. Ceratophyllum demersum L. ssp demersum L., Cératophyllacées Un peu partout dans les eaux stagnantes ; plus rare dans le midi. Commun dans l'étang et les fossés. 17 18 Rosa stylosa DESV., Rosacées Moitié sud de la France, surtout en terrain calcaire, sur sol très frais. Réceptacle conique, colonne stylaire longue, folioles velues inférieurement. Ca et là dans les buissons. Rhamnus älaternus L., Alaterne, Rhamnacées Calcicole thermophile. Espèce subméditerranéenne. Rare, sur un talus calcaire. Ludwigia peploides (KUNTH) (= Jussieua peploides), Oenothéracées Adventice américaine, introduite à la fin du siècle dernier, en voie d'extension aujourd'hui envahissante (au moins depuis les années 1950) dans toute la France occidentale. Commune.Très envahissante dans l'étang et les fossés. Ludwigia grandiflora (MICHAUX) (= Jussieua grandiflora) , Oenothéracées Comme la précédente, moins commune. Oenanthe aquatica (L.) (= Phellandrium aquaticum), Apiacées Bords des eaux ; espèce rare dans le sud-ouest, en régression partout. La période de végétation est relativement courte, après quoi la plante disparait. Base de la tige fusiforme, très épaissie, spectaculaire, jusqu'à plus de 10 cm de diamètre, quand la plante pousse en milieu vaseux . Très peu abondante dans la Réserve en 1995, où seuls quelques pieds douteux furent notés, elle proliférait un peu partout en juin 1996 ; mais fin août, elle avait déjà disparu et seuls de rares débris permirent de la déceler. Lysimachia nummularia L., Primulacées Sur le sol des lieux humides de toute la France. Peu commun dans la Réserve. Samolus valerandi L., Primulacées Lieux humides dans toute la France ; peu commun dans la Réserve. Utricularia cf minor L., Utriculaire, Utriculariacées Marais tourbeux dans toute la France. Commune. Espèce en partie prédatrice de petits Crustacés ou autres animalcules. Peu commune dans la réserve en 1995, très abondante partout en 1996, aux bords de l'étang et dans les fossés. Le Stachys palustris L., Lamiacées Marécages dans presque toute la France. Hygrophile, neutrophile. Bords des eaux, commun dans la Réserve, parfois très abondant. Hydrocharis morsus-ranae L., Hydrocharitacées Eaux stagnantes de presque toute la France. Assez commun dans les eaux calmes de la Réserve en 1995. Beaucoup plus abondant en 1996, où il était présent un peu partout. 19 Lemna trisulca LINNÉ, Lemnacées Eaux stagnantes, jamais commun. Abondant dans la Réserve. Spirodela polyrrhiza (LINNÉ) , Lemnacées Eaux stagnantes de presque toute la France ; assez commune dans la Réserve. Sagittaria sagittifolia (L.), Grande Sagittaire, Alismatacées Un seul pied, de grande taille, observé seulement en 1996. 3 - Quelques Insectes intéressants : Les Insectes et autres Arthropodes relevés sur le site correspondent surtout à une faune ouest-paléarctique, à très large distribution européenne, avec évidemment beaucoup d'espèces aquatiques ou inféodées aux milieux humides. Il faut toutefois signaler une quinzaine d'espèces à tendance nettement méridionale, qui se trouvent proches de ia limite nord de leur aire de répartition (par exemple Forficula pubescens, Nezara viridula, Crematogaster scutellaris, Dolichoderus quadripunctatus, Athous subtruncatus, Anogcodes seladonius, Rhagonycha femoralis, Cerambyx cerdo, Bruchidius foveolatus, Eutromula nemorana), alors qu'il y a très peu d'espèces septentrionales (Endothenia quadrimaculana). Forficula decipiens GENÉ, Forficulidae Sur les arbustes, en différents points de France ; biologie mal connue ; peu commun dans la Réserve. Forficula pubescens GENÉ, Forficulidae Dans les arbustes ; espèce méridionale, nouvelle pour le Lot-et-Garonne. Megalonotus chiragra FABRICIUS, Lygaeidae Peu commun dans le sud-ouest. Micronecta scholtzi (FIEBER) (= semilaevis HORVATH), Micronectidae Très petite espèce pullulant dans les eaux calmes de l'étang et des fossés de la Réserve. Semble nouvelle pour le département. Agonum hypocrita APF., Pterostichidae Espèce du groupe de viduum, de détermination très difficile sur des femelles, qui seules ont été récoltées pour l'instant (C. JEANNE). Argutor strenuus PANZER , Pterostichidae Commun dans les marécages ; toute la France sauf la région méditerranéenne. Assez commun dans la Réserve. 20 Panagaeus cruxmajor LINNÉ, Panagaeidae Toute l'Europe, presque toute la France, dans les endroits humides : hiverne souvent sous l'écorce des Saules et des Peupliers, parfois en nombre. Peu commun dans la Réserve. Drypta dentata Rossi, Dryptidae Espèce en voie de raréfaction. Peu commune dans la Réserve. Philochtus iricolor BEDEL, Trechidae Rare, nouveau pour le département. Trepanes assimilis GYLL., Trechidae Très rare dans la région ; c'est le deuxième exemplaire connu pour le département. Europhilus thoreyi DEJEAN, Trechidae Nouveau pour le Lot-et-Garonne. Ça et là dans toute la France ; sous les débris au bord des étangs et des marécages Quedius cinctus PAYKULL, Staphylinidae Euroméditerranéen ; débris végétaux divers ; assez peu courant. Oxytelus clypeonitens PANDELLÉ , Staphylinidae Débris végétaux ; rare. Lesteva sicula ERICHSON SSp heeri FAUVEL , Staphylinidae Ripicole des bords des eaux stagnantes ou courantes, souvent dans les feuilles mortes imprégnées d'eau ; peu commun. Bledius cribricollis HEER , Staphylinidae Creuse des galeries dans la vase, comme tous les Bledius ; peu commun. Bledius longulus ERICHSON , Staphylinidae Creuse des galeries dans la vase, comme tous les Bledius ; peu commun. Bledius dissimilis ERICHSON , Staphylinidae Creuse des galeries dans la vase, comme tous les Bledius ; peu commun. Deubelia picina AUBÉ , Staphylinidae Endroits humides ; peu commune. Hygronoma dimidiata GRAV., Staphylinidae Rare espèce des marécages ; souvent au pied des 7ypha. Oligota ruficornis SHARP, Staphylinidae Petite espèce détriticole, toujours rare. Euthia scydmaenoides STEPHENS, Scydmaenidae Peu commun détriticole. Acrotrichis fascicularis HERBST, Ptilidae Peu commun ; détriticole. Athous subtruncatus MULS. & GUIL., Elateridae France méridionale ; endémique des Pyrénées et de la partie sud de l’Aquitaine ; le Lot-et-Garonne est la plus septentrionale de ses limites. Anogcodes seladonius F. (= dispar DUF.), Oedemeridae Europe méridionale ; larves dans le bois décomposé ; peu commun. Pseudotomoderus compressicollis (MOTSCHULSKY), Anthicidae Assez peu commun, au pied des piantes, surtout dans les endroits sableux secs. Aridius bifasciatus REITTER, Latrididae Espèce d'origine australienne, signalée en France et étudiée por TEMPÈRE (1979, 1980) ; en expansion dans notre pays et en particulier en Gironde, dans des milieux très variés- mais où se trouvent des moisissures qui semblent constituer la nourriture des Insectes de cette famille. Dapsa trimaculata MOTSCH., Endomychidae Dans les Lycoperdons ou les champignons voisins ; rare. Dans un tas d'herbes coupées et moisies. Hydrogaleruca nymphaea L., Chrysomelidae Espèce des Nymphéacées, abondante sur Nuphar luteum ; trouvée aussi sur Ludwigia, ce qui étend son spectre alimentaire connu (DAUPHIN, 1996). Hydrogaleruca aquatica FOURC., Chrysomelidae Comme la précédente, avec laquelle elle cohabite ; sur Nuphar et Ludwigia (DAUPHIN, 1996). Chaetocnema mannerheimi GYLLENHAL, Chrysomelidae Sur les plantes hygrophiles. Peu commune. Ethmia dodecea HAWORTH , Elachistidae Espèce locale mais plutôt abondante sur la région atlantique, manquant dans la majeure partie du nord de l'Europe, non signalée du Lot-et-Garonne par LHOMME : chenille sur Lithospermum officinale et L. arvense, dans une toile sous les feuilles. Endothenia nigricostana HAWORTH, Tortricidae Espèce de France surtout septentrionale, répandue ça et là. Non citée du Lot-et-Garonne par LHOMME. Fréquente les endroits ombragés à la lisière des bois ou des haies, près des cours d'eau. Chenille sur Stachys sylvatica d'abord 21 22 dans la tige, puis hivernant dans la racine, et finalement dans les feuilles et les fleurs. Phalonidia manniana FISCHER VON RÔSLERSTAMM, Tortricidae Espèce assez répandue en France. Non citée du Lot-et-Garonne par LHOMME. Fréquente les endroits marécageux ou les berges des rivières et des canaux. Chenille dans la tige et les feuilles de Mentha aquatica, Lycopus europaeus, où Alisma plantago-aquatica. Parapoynx stratiotata LINNÉ, Pyralidae Espèce tres localisée mais parfois abondante. La chenille est adaptée à une vie totalement aquatique car elle possède des branchies trachéennes. Elle se nourrit en fait de Potamots, d'Elodées, de Plantain d'eau et de Ceratophyllum. Sclerocona acutellus VON EVERSMANN, Pyralidae Espèce considérée comme rare et très localisée partout. Elle habite surtout les endroits humides et marécageux. La biologie de la chenille semble encore inconnue. Senta flammea CURTIS, Noctuidae Cette espèce, caractéristique des biotopes marécageux, semble d'acquisition récente dans le sud-ouest car il n'y a aucune citation dans les anciens catalogues (problèmes de technique de chasse?), de plus les citations récentes sont rares (uniquement Carcans et S' Médard en Jalles en Gironde). La chenille vit sur Phragmites. Eriophyes megacerus CAN. & Mass., Eriophyidae Galles sur Mentha aquatica ; peu commun. 4 - Conclusions : Il n'est pas étonnant de constater que la réserve de Mazière, marécage isolé dans des agro-écosystèmes très étendus, recèle une flore et une faune très intéressantes, relictuelles mais encore très diversifiées, et cela malgré une étendue fort réduite. Cette première étude, évidemment non exhaustive, surtout pour ce qui concerne les invertébrés, a permis de relever plus de 220 espèces de Phanérogames, et plus de 500 espèces d'invertébrés, dont beaucoup sont des éléments caractéristiques de grand intérêt. La préservation de ce site apparaît donc amplement justifiée pour ces organismes, comme pour les Oiseaux et autres Vertébrés qui ont initialement motivé la création de la Réserve. | Références : ALBOUY (V.) & CAUSSANEL (C.), 1990. - Dermaptères. - Faune de France 75, FFSSN, 245 p. BERNARD (F.), 1968. - Les Fourmis d'Europe occidentale et septentrionale. - Faune de l'Europe et du bassin méditerranéen, 3, Masson, Paris, 411 p. BRADLEY (J.D.), TREMEWAN (W.G.) & SMITH (A.), 1973. - British Tortricoid Moths - Part 1, Cochylidae and Tortricidae : Tortricinae. -The Ray Society, c/o British Museum, Londres, 336 p., 43 pl. BRADLEY (J.D.), TREMEWAN (W.G.) & SMITH (A.), 1979. - British Tortricoid Moths - Part 2, Tortricidae : Olethreutinae. The Ray Society, c/o British Museum, Londres, 251 p., 47 pl. COIFFAIT (H.), 1972-1984. - Coléoptères Staphylinidae de la région paléarctique occidentale. - Suppl. Nouv. Rev. Ent. 4 Vol. 651 p., 593 p., 364 p., 424 p. DAUPHIN (P.) & ANIOTSBÉHÈRE(J.C.), 1993. - Les Galles de France. - Mémoires de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 2, 1993 : 316 p., 112 pl. DAUPHIN (P.), 1996. - Les Ludwigia, plante-hôtes des Galerucella du groupe nymphaeae. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 24(1) : 49-50. DE PRINS (W.), 1977. - Mise à jour de la liste des Pyralidae Crambinae de France et de Belgique. - Alexanor, 10 (3) : 131-142. DOGUET (S.), 1994. - Coléoptères Chrysomelidae, 2 : Alticinae. - Faune de France 80, FFSSN, Paris, 694 p. FIBIGER (M.) et HACKER (H.), 1991. - Systematic List of the Noctuidae of Europe. - Esperiana, 2 : 1- 109. FIBIGER (M), 1990. - Noctuidae Europaeae. Vol. 1, Noctuinae |. Entomological Press, Sorg, Danemark, 208 p., 16 pl. FIBIGER (M), 1993. - Noctuidae Europaeae. Vol. 2, Noctuinae li. Entomological Press, Sorg, Danemark, 230 p., 11 pl. GRELIER (Y.), 1989. - Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde (Lepidoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 17 (2) : 51-135. JANSSON (A.), 1986. - The Corixidae of Europe and some adjacent regions. - Acta Entomologica Fennica, 47 :1-94. JEANNE (C.) & ZABALLOS (J.P.), 1986. - Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique. - Suppl. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 200 p. JEANNEL (R.), 1941-1949. - Coléoptères Carabiques. 3 vol. Faune de France 39, 40, 51. Lechevalier, Paris, 1174 p + 51 p, 20 pl. KERGUELEN (M.), 1993. - Index synonymique de la Flore de France. - Muséum National d'Histoire Naturelle, 196 p. LABOISSIÈRE (Y.), 1934. - Galerucinae de la faune française. - Ann. Soc. ent. France, CIII, 1-168. LAGUERRE (M.), 1993a. - Sur quelques espèces ou formes de Lépidoptères intéressantes ou nouvelles pour la Gironde - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (3) : 109-116. LAGUERRE (M.), 1993b. - Contribution à la connaissance des Pyrales de la Gironde - | - Liste provisoire des Crambinae . - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (4) : 147-152. LERAUT (P.), 1980. - Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse. Suppl. à Alexanor, Rev. des Lépidoptéristes français, et au Bulletin de la Soc. ent. France, 334 p. LERAUT (P.), 1992. - Les Papillons et leur milieu. Bordas, Paris, 256 p. LHOMME (L.), 1923-1935. - Catalogue des Lépidoptères de France et de Belgique. Volume |. - Léon Lhomme, Le Carriol, par Douelle (Lot), 800p. LHOMME (L.), 1935-[1963]. - Catalogue des Lépidoptères de France et de Belgique. Volume |, 2 parties. Microlépidoptères - Léon Lhomme, Le Carriol, par Douelle (Lot), 1253 p. LHOSE (G.A.), 1964-1974. - Staphylinidae, in Die Käfer Mitteleuropas, Band 4 & 5, Goeke & Evers, Krefeld, 264 p., 381 p. 23 24 SAINTE-CLAIRE-DEVILLE (J.), 1932. - Catalogue raisonné des Coléoptères de France. - Abeille, Paris, 36 (1-2-3-4), 466 p. SCHEERPELTZ (O.), 1968. - Staphylinidae. - Catalogus Faunae Austriae, XV, 279 p. VAZQUEZ (X.A.), 1993. - Oedemeridae, Pyrochroidae, Pythidae, Mycteridae. - Fauna lberica, Madrid, vol. 5, 181 p. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 25-30. Faune rhizopodique du Népal (Thécamæbiens) Raymond THOMAS 27, Rue Adrien-Pressemane, 33400 Talence Résumé : Des prélèvements d'humus de sols népalais sont analysés ici dans le but d'y rechercher les Rhizopodes (Thécamœæbiens). Apport de nouvelles formes à la faune du Népal, ainsi qu'une espèce nouvelle. Mots-ciés : Rhizopodes, Thécamæbiens, Népal, Himalaya, Bullinulana champi. Introduction Depuis le début du siècle, la faune rhizopodique des sols himalayens a été étudiée par les cinq auteurs suivants : PENARD (1907), BHATIA (1930), LAMINGER (1972), SUDZUKI (1974) et L. BONNET (1977). Ce dernier, a particulièrement étudié le Népal. Récoltes Un de nos amis, monsieur À. CHAMP, ayant fait deux séjours dans ce pays, les années 1993 et 1994, nous a rapporté 13 prélèvements de sols et de mousses. Les onze premiers proviennent de la périphérie des Annapurnas et les deux derniers de la région de l'Everest. Nos analyses sont intéressantes à comparer avec les faunes rencontrées par L. BONNET. Cet auteur, incontestable spécialistes des Thécamæbiens endogés, donne une composition faunistique de 150 taxa provenant de 103 prélèvements de sols. Il s'avère que 34 des espèces et variétés de notre liste correspondent à celles rencontrées par L. BONNET, tandis que 14 taxa sont à ajouter à la liste népalaise ainsi qu'une espèce rare de Oopyxis et une Bullinularia nouvelle, ce qui porte à 16 les éléments nouveaux à ajouter à la liste népalaise. Nos récoltes proviennent d'altitudes comprises entre 800 et 4300 mètres, celles utilisées par L. BONNET se situaient entre 1000 et 3900 mètres. Par comparaison, il ne semble pas que les rhizopodes soient plus rares dans les 25 26 sols les plus élevés. Il est probable que l'altitude seule ne soit pas un facteur de raréfaction. Par contre, les conditions climatiques en haute montagne contribuent, par la disparition progressive de la flore et des humus, à une extrême pauvreté des biocénoses au dessus de 5000 mètres. Localisation des récoltes 1993 et 1994 N° Date Lieu Altitude en mètres 1 6/10/1993 En aval de Besi Sahar, talus au dessus d'un 800 ruisseau, région subtropicale, rizières. District de Lamjung. 2 9/10/1993 Danaque, en amont de Bagarchhap, orée de forêt 2200 fréquentée par des gallinacées domestiques. Roches granitiques. District de Manang. 3 9/10/1993 Forêt, en amont et proche du n° 2. 2200 4 10/10/1993 Forêt, en amont de Chame. District de Manang,. 2760 10/10/1993 Plateau boisé près d'une tourbière, en aval et proche 3250 de Pisang. District de Manang. 6 11/10/1993 Grotte de Pisang, à l'intérieur du porche, zone 3650 éclairée, roches schisteuses. District de Manang. 7 14/10/1993 En amont de Manang, au dessus et au nord du 3950 confluent. Paturage à ÿyak, sous une bouse séchée. District de Manang. 8 20/10/1993 En amont de Kokhe-Tanti, en forêt, au pied d'un if. 2650 Rive gauche de la Kali Gandaki. 9 22/10/1993 Petit col de Durbin Danda (Crête des Jumelles). 1600 Talus sous abri rocheux. Entre Tatopani et Ghorepani. 10 23/10/1993 Forêt de Chitre, au nord-ouest de Ghorepani. Région 2650 subtropicale avec fougères et rhododendrons géants. 11 24/10/1993 Versant sud-ouest de Ghorepani, forêt de même 2750 type que le n° 11. 12 4/11/1994 A l'ouest de Pheriche, tourbière gelée. Massif de 4200 l'Everest, Khumbu. 13 31/10/1994 Luza, sources herbeuses exposées au sud. Vallée 4300 glacière du Ngozumba, Khumbu. 21 A : Thécamæbiens déjà connus au Népal (Liste de L. Bonnet, 1977). N° de figure >? — — — D ND. 0 © D oO MAS /NiEs NON NON ON = — ù = — R OO NN = © © D — D On BB © © © OO OO NO NO ON ON ON + ON = OO © mm M On par ordre alphabétique des binômes Binôme taxonomique Arcella arenaria GREEFF. Awerintzewia cyclostoma (PEN.) SCHOUT. Bullinularia indica (PEN.) DEFL. Centropyxis aerophila DEFL. Centropyxis aerophila sphagnicola DEFL. Centropyxis ecornis (EHR.) LEID. Centropyxis elongata (PEN.) THOM. . Centropyxis laevigata PEN. Centropyxis orbicularis DEFL. . Centropyxis sylvatica (DEFL.) THOM. Cyclopyxis arcelloides (Pen.) DEFL. Cyclopyxis kahli DEFL. Cyclopyxis lithostoma BON. Cyclopyxis puteus THOM. Difflugia bryophila (PEN.) JUNG Euglypha doliolifformis BON. Euglypha polylepis (BON.) Bon. & THOM. Euglypha rotunda WaIL. & PEN. Heleopera petricola LEID. Heleopera sylvatica PEN. Hyalosphenia subflava CASH. Microchlamys patella (CL. & LaAcH) Cocxk. Nebela collaris (EHR.) LEID. Phryganella acropodia (HERT. & LESS) HOP%K. Phryganella paradoxa PEN. Plagiopyxis barrosi BON. Plagiopyxis callida PEN. Plagiopyxis declivis THOM. Plagiopyxis minuta BON. Quadrulella symmetrica (WaALL.) Cocxk. Tracheleuglypha acolla BON. & THOM. Trigonopyxis arcula (LEID.) PEN. Trinema enchelys (EHR.) LEID. Trinema lineare PEN. N° de récolte 6-8 1-3-9-13 12 2-7-8-9-12 1-2-5-8-12 1-12-13 9 - 10 - 12 1 1-2-3-4-72 1-3-11-712 9-10-11 5 - 12 ai 1-9-13 & 1-9-13 12-19 9-11-13 9 4 13 1-2-3-6-7-8-9 -10-12-13 8 8 12 1-2-3-4-8-9 6 10-11 4-10-11-12-13 3-9-12 1-2-12-713 11-12 B : Thécamæbiens non signalés du Népal (A ajouter à la liste de L. Bonnet) par ordre alphabétique des binômes N° de figure Binôme taxonomique N° de récolte 99 Assulina seminulum (EHR.) LEID. 13 36 Bullinularia champi SP. Nov. 12 < 74 Bullinularia gracilis THOM. 2-3-4 38 Centropyxis aculeata oblonga DEFL. 12 39 Centropyxis constricta (EHR.) PEN. 3 - 13 40 Centropyxis plagiostoma terricola BON. & THOM. 1-2-8 41 Centropyxis sacciformis HOOG. & DE GR. 2-11 42 | Cyclopyxis humilis BON. 7h 43 Cyclopyxis machadoi BON. 1 44 Difflugia subaequalis PEN. 13 45 Euglypha tuberculata Duy. 10 - 13 46 Heleopera petricola amethystea PEN. 22-12-13 47 Heleopera petricola humicola BON. & THOM. 1 48 Nebela wailesi DEFL. 10 49 Oopyxis cyclostoma THOM. 1 50 Plagiopyxis penardi THOM. 2-3-9 Remarques et notes sur deux espèces 1 - Oopyxis cyclostoma THOMAS, 1958. - Planche 1, figures 7 à 11. Le genre Oopyxis fut créé par JUNG en 1942 avec une seule espèce O. cophostoma provenant du Chili du sud dans des muscinées mouillées. Une seconde espèce, ©. cyclostoma, en provenance d'Ogou dans le Tibesti (Afrique), fut décrite par R. THOMAS. Cette dernière espèce se retrouve dans nos récoltes du Népal en de nombreux exemplaires. Depuis sa création elle n'avait pas été retrouvée dans le monde,-c'est donc une espèce rare comme l'est le genre lui-même. fe eu À 0 pm pour m9: 1aZ TT ES QUE TS fe { , l h, MX (OL / SLT “A ec PAIE An A LS « % L- < TRE 14 7 se - 4 Planche 1 - Figures 1 à 6 : Bullinularia champi sp. nov : Figures 7 à 11 : Oopyxis cyclostoma THoOMAs, 1958 29 30 Dimensions - Hauteur de la thèque : 88 - 100 pm Diamètre de la thèque : 70 - 75 pm Longueur du pseudostome : 15 - 25 pm environ Largeur du pseudostome : 8-10 1m Distribution - Récoltes n° 3-4-9. DECLOITRE, en 1970, signalait une troisième espèce, ©. sella, provenant du Buet, commune de Vallorcine, Haute-Savoie. 2 - Bullinularia champi sp. nov. - Planche 1, figures 1 à 6. Thèque peu transparente, de teinte brune, opaque, le plus souvent elliptique et irrégulière en vue dorsale. En vue latérale, la coupe s'inscrit dans un contour semi-circulaire plus où moins bombé. La zone ventrale, en pente vers le pseudostome, ménage une cavité péristomienne où se trouve le pseudostome allongé latéralement. Ce pseudostome longiforme en forme de croissant, possède des bords irréguliers, mais il est toujours très dissimulé par l'irrégularité des surfaces de la thèque. Le revêtement n'est jamais pierreux mais présente l'aspect d'un conglomérat de particules humiques ressemblant au revêtement de la plupart des 7rigonopyxis. Nous avons observé cependant, quelques éléments minéraux à la base de la thèque sur de rares exemplaires. _ Npus dédions cette espèce nouvelle et particulière jusqu'ici au Népal, à Alain CHAMP qui nous a rapporté les récoltes faisant l'objet de cette étude. Dimensions - Grand axe de la thèque : 65 - 77 - (95)! um Petit axe de la thèque : 55 - 65 - (72) um Longueur du pseudostome : 10-15 - (19) pm Largeur du pseudostome : 3-8 - (10) pm Distribution - Récolte n° 12 (tourbière gelée). Références BONNET (L.), 1977. - Le peuplement thécamœæbien des sols du Népal et son intérêt biogéographique. - Bull. Soc Hist. Nat. Toulouse, 113 (3-4) : 331-348. BONNET (L.) & THOMAS (R.), 1960. - Faune terrestre et d'eau douce des Pyrénées Orientales. - Thécamæbiens du sol. - Herman Editeur, 103 p., 11 pl. JUNG (W.), 1942. - Sudchilenische Thecamôben. - Archiv für Protistenkunde, Band 95 : 275-355. THOMAS (R.), 1958. - Thécamæbiens du Tibesti - Mission botanique du Tibesti. - /nstitut des Recherches Sahariennes. - P. Quézel : 45-51, 2 pl. : - Quelques individus plus grands nous ont semblés sortir des limites fixées par les autres. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 31-34. 20°"° note sur les Coléoptères du Sud-Ouest de la France. Au sujet de Synchita humeralis FABRICIUS, 1792 et de Phytobaenus amabilis R.F. SAHLBERG (1834), (Coleoptera, Colydiidae et Aderidae) Jean ROGE 24, Chemin de la Pélude, 31400 Toulouse Résumé : Présence de Synchita humeralis FABRICIUS (Coleoptera Colydiidae) dans les départements de l'Ariège et de la Haute-Garonne et de Phytobaenus amabilis R.F. SAHLBERG (Coleoptera, Aderidae) dans la Haute-Garonne. Mots-clés : Coleoptera, Ariège, Haute-Garonne, nouvelle localités. Abstract : The author reports the presence of Synchita humeralis FABRICIUS (Coleoptera Colydiidae) in the Ariège and Haute-Garonne departments and of Phytobaenus amabilis REF. SAHLBERG (Coleoptera, Aderidae) in the Haute-Garonne department. Keywords : Coleoptera, Ariège, Haute-Garonne, new localities. Les coléoptères dont il est question proviennent de mes chasses personnelles. La réputation de rareté qui leur est attachée ne doit pas être prise en considération sans examen, car on sait que les représentants de certaines familles ne sont bien souvent ni recherchés ni même récoltés et que, de plus, certaines régions de France n'attirent pas un grand nombre d'entomologistes. Synchita humeralis FABRICIUS (1792). J'ai déjà rendu compte dans ce Bulletin (ROGÉ, 1994) des captures de Synchita mediolanensis VILLA dans le département de la Haute-Garonne. En même temps, était signalée la capture d'une Synchita ® appartenant à une autre espèce mais qui restait alors non déterminée. Deux nouvelles 9 ont été capturées dans des localités différentes et les caractères constants des trois exemplaires ainsi réunis (entre autres la pubescence du 3°" interstrie alignée sur sur deux rangs vers la base de l'élytre) m'ont permis d'établir qu'il s'agissait bién de S. humeralis. R. DAyOZ (1977) résume ainsi, pour la France, la répartition de ce Colydiidé : Alsace, Lorraine et Bassin de la Seine. Toutefois il suppose que sa Si 32 WU k ,0%00 0008 999 > | () Vo 00 0099, /?00000000 0000000000 000000000000000000000€° 00 00080 000e0e»e 0 peo0vcee04#0ce7 000 ve cos e D 9 000000000000 00000000000000000600000 900000000000000000 000 0 00000000 0 00000000 000 0908 %e o 0 90 0020000 0080000000000900000 902 0000 0 0000009006 o ® 40 0000000000000 000000 4000 000 000000 0000000000 000000 000F8 50900000000000009000000000000000 00 000000000L0900000cee--., 999000000000000000000000000 0000000000000000000000006v8c::.-. J0090000000000000000050000000090900000009000000000 : --- ..° 000U0000000900000000000U0000000000000000000000008° -----: 200000000000 00000000000000000000 000000000000 00230: 7 200p000Ÿ0000000000000000000000DI0000000000000 009 00e!" “060000000000 0000000000000000000600000DO0OODLU TS" . Do 200000000000 0000000000 000000 00000 00000000%.- y @ À 002000 ben to 0er Goo 0e Se 26 re. æ e © poroe To °v 0,08+e »v 22 ) ège à (Ari a erou Habitus de Synchita humeralis F. 9 d'Esplas-de-S Fig. 1 répartition pourrait s'étendre à d'autres régions. Cet insecte a été aussi capturé à Hauteville-Lompnès (Ain) et en forêt de Cluny (Saône-et-Loire) (R. VINCENT, 1993). Cet auteur nous apprend que J.-P. NicoLas l'avait déjà récolté dans ce dernier département. Les trois captures personnelles énumérées ci-dessous confirment donc l'opinion de R. DAJoz et permettent d'ajouter l'Ariège et la Haute-Garonne à la liste des départements où l'on peut rencontrer ce Coléoptère. Esplas-de-Sérou (Ariège), col de Crouzette, 10-IX-1993, 1 ®. Léran (Ariège), 31-V-1994, 1 9. Rieumes (Haute-Garonne), 30-V-1995, 1 ® Phytobaenus amabilis R.F. SAHLBERG (1834) (Aderidae). Une note de J.-P. NICOLAS (1976) nous renseigne utilement sur la répartition de cet insecte en France, telle qu'elle était connue à cette date. Les départements concernés étaient alors les suivants : Aube, Côte d'Or, Landes, Pyrénées Atlantiques et Tarn. J.-P. NICOLAS cite encore la Gironde mais doute sérieusement de l'exactitude de cette information dont l'auteur était J. CLERMONT et ajoute que ‘la fantaisie des indications de provenance indiquées (sic !) par ce défunt collègue a été maintes fois démontrée". Cependant il n'y a aucune raison valable de ne pas retenir cette citation de la Gironde maintenant que la présence du Phytobaenus dans le quart sud-ouest de la France est pour le moins évidente. Phytobaenus amabilis existe aussi dans ia Haute-Garonne où j'ai eu la chance de le capturer : Rieumes (Haute-Garonne), 19-V1-1996, 1 ©. Disons, en guise de conclusion, qu'il semble aujourd'hui possible d'envisager, pour Synchites humeralis une répartition en France bien plus étendue qu'on ne le croyait généralement ; et pour Phytobaenus amabilis, une présence incontestable dans le quart sud-ouest de la France où il a été pris dans cinq départements. Références DAJOZ (R.), 1977. - Coléoptères Colydiidae et Anommatidae paléarctiques. - /n Faune de l'Europe et du Bassin méditerranéen, 8, Masson, Paris. 280 pp., 215 fig. NICOLAS (J.-P.), 1976. - Note sur Phytobaenus amabilis SAHLB. (Col. Aderidae = Hylophilidae). - Bull. mens. Soc. linn. de Lyon, 45 (6) : 228-231. ROGÉ (J.), 1994. - 18°"”° note sur les Coléoptères du Sud-Ouest. Au sujet de Synchita mediolanensis VILLA, 1836, (Coleoptera Colydiidae). - Bull. Soc. linn. de Bordeaux, 22 (3) : 165-166. VINCENT (R.), 1998. - Coléoptères Colydiidae, Synchita humeralis FABRICIUS. - /n Comptes rendus des séances de l'année 1993. Excursion collective des 5-7 juin 1993 en Bugey. - Bull. Soc. Entom. France, 98 (5) : 490. 38 34 1mm Fig. 2 : Habitus de Phytobaenus amabilis Sahlb. O de Rieumes (Haute-Garonne) 35Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 35-44. Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) | - Etude de Vitis fossiles Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux || 351 cours de la Libération, 33405 Talence Monique AUGUSTIN Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux || 351 cours de la Libération, 33405 Talence Résumé : Une analyse sous forme de synthèse des principaux éléments fossilisés de vigne, a été entreprise. Elle permet de recenser les empreintes de feuilles, dont la forme n'est pas suffisamment caractéristique du genre et de pépins plus discrimants à cet égard. Les principales espèces identifiées ont été : V. silvestrnis, V. lanata, V. flexuosa, V. thumbergii, V. teutonica, Abstract : À synthetic analysis of the main fossils of vine was performed by the authors. It allowed an inventory of the leaf fossiles, not really typical of the genus, and the seed fossils more discriminating from this point of view. The principal samples really identified were : V. silvestris, V. lanata, V. flexuosa, V. thumbergiï, V. teutonica, … Introduction Dans une note précédente, nous présentions un bref aperçu sur la famille des Vitacées et sur leur évolution au cours des temps (Vivas, 1997). Dans ce nouveau travail comptant cinq parties nous aborderons successivement les faits importants concernant l'histoire du genre Vitis, particulièrement étudié par les ampélographes pour son intérêt économique évident. Le genre Vitis est relativement vaste, il regroupe aujourd'hui 59 espèces (GALET, 1967 & 1991) contre seulement 23 cataloguées en 1887 (PLANCHON, 1887). L'espèce Vitis vinifera L. est la mieux connue car, de part ses aptitudes uvifères, ont été recensés et décrits de très nombreux cultivars (627, pour VIALA et VERMOREL, 1910 ; 491, pour GALET, 1958 & 1962 et 500, pour le registre Ampélographie internationale publié à partir de 1951). 29 36 Fig. 1 : Quelques Vitis fossiles européens (redessinés d'après TELLO PORRAS, 1986). 1: V. diluviana (23 millions d'années) - 2 : V. salvorum (7 millions d'années) - 3 : V. subintegra (7 millions d'années) - 4 : V. praevinifera (25 millions d'années) - 6 : Ampelophyllum sp. (52 millions d'années, d'après SORBINI, 1972) - 7 : Ampelophyllum sp. (55 millions d'années) - 8 : V. sezannensis (65 millions d'années) - 9 : V. balbidni (65 millions d'années). Fig. 2 : V. riparia C.V. Gloire de Montpellier. Dans cette première partie nous nous penchons, avec un regard critique, sur les Vitis fossiles. Les preuves de l'existence d'anciennes formes de Vitis sont données par l'examen de couches géologiques anciennes présentant des empreintes de feuilles plus ou moins nettes. Dans d’autres: endroits, des fouilles archéologiques ont permis la mise à jour de pépins de raisin. Enfin la palynologie a également permis d'identifier du pollen de Vitis. Plus rarement des restes de sarments ont aidé à l'identification. Mais la difficulté de la démarche réside, comme nous allons le voir, dans la preuve botanique de l'appartenance de ces échantillons au genre Vitis. Etude des empreintes de feuilles Les premiers échantillons fossiles de feuilles attribuables à des Vitacées ont été découverts en Champagne dans une couche calcaire du paléocène ; période du tertiaire datée à environ 65 millions d'années. Retrouvées à Sezanne, les empreintes ont d'abord été attribuées au Cissus primavera SAP. puis au V. dutally MUNCHALM et V. balbiani LEM., pour enfin être baptisées définitivement V. .sezannensis (Fig. 1). Cette espèce fossile possède des feuilles morphologiquement proches de vigne américaine actuelle, V. riparia (Fig. 2). Plus récente, une empreinte de feuilles retrouvée dans les tufs de la régions de Vesoul, est située dans le miocène à environ 25 millions d'années. Cette espèce baptisée V. sequanensis SAP. (Fig. 1) possède des feuilles très comparables à celles de vignes américaines V. rotundifolia (section Euvitis) et V. californica (section Vitis) (Fig. 3). Elle fut également retrouvée en Allemagne et en Suisse et classée comme V. sequanensis BOUL. Fig. 3 : Feuilles de V rotundifolia et V. californica ol 38 Parmi les nombreuses autres découvertes, on remarque que les couches fossiles du miocène sont particulièrement riches en empreintes de feuilles. Lors de cette période, le climat doux a permis un développement important des végétaux et ce, jusque dans des zones où aujourd'hui les conditions climatiques ne sont plus compatibles avec la croissance des Vitacées. Toutes ces empreintes ont des formes proches des vignes américaines déjà citées. A titre d'exemples on peut signaler : - V. britannica HEER (GB, divers pays nord-européens) ; - V. crenata HEER (Alaska) ; - V. hookeri HEER (Allemagne, Suisse, France) : - V. islandica HEER (Islande) : - V. ofriki HEER (Groenland) ; - V. teutonica BRAUN (Allemagne, Suisse, France) ; - V. vivarensis BOUL. (Allemagne, Suisse, France). Dans la périade du miocène inférieur, le climat plus tempéré et le recul de la mer du Nord, en raison de l'augmentation de la calotte glaciaire, permet la formation de dépôts de lignites riches en empreintes. On découvre dans ces couches anciennes des empreintes de feuilles dont la forme générale se rapproche des Vitacées euro-asiatiques. Il s'agit de V. /udwigii et V. braunii. Les échantillons fossiles retrouvés et ayant une forme d'empreinte la plus proche de nos vignes européennes actuelles ont été découverts en Ardèche sur le mont Charray. C'est plus particulièrement V. praevinifera SAP. (Fig. 1), considérée comme l'ancêtre direct de nos Vignes. Dans les périodes géologiques plus récentes on a retrouvé des empreintes de feuilles datant du pliocène (7 millions d'années) : V. subintegra SAP. (Cantal) et V. salvorum SAP. (Marseille). Puis au quaternaire (environ 3 millions d'années) l'homme a fait son apparition ; à compter de ce moment, très progressivement, la vigne va passer du stade sauvage à celui de plante domestiquée, sous l'influence de la pression de sélection de l'homme. Mais ce plan de découverte parfaitement enregistré et retraçant l'évolution des Vitis se heurte à un grave problème d'identification. En effet, les empreintes de feuilles retrouvées, aussi précises et détaillées soient-elles, ne constituent pas la preuve de l'appartenance au genre Vitis. D'une façon très générale, bien que l'allure des feuilles soit proche de celles des Vitis, elles peuvent également appartenir à des érables, des lierres, des tilleuls, … En outre il existe une singulière discordance dans la représentation des espèces. Si on prend Ampelophylum sp. décrit par TELLO PORRAS (1986) (Fig. 1) et par SORBINI (1972) (Fig. 1) on observe que pour un même nom correspondent des dessins de feuilles assez différents. Sur un deuxième exemple, le si célèbre V. sezannensi, on remarque encore des divergences entre la représentation de TELLO PoRRAS (1986) et celle de VIALA & VERMOREL (1910) portée sur la Fig. 4. Le seul critère de la feuille est donc insuffisant et trop peu spécifique du genre Vitis. Fig. 4 : Empreintes de V. sezannensis redessinées d'après VIALA & VERMOREL (1910). Etude des pépins fossiles KIRCHEIMER (1939) corrobore cette analyse et apporte une preuve beaucoup plus sérieuse de l'existence de Vitis fossiles par l'examen de pépins fossilisés ou de leurs empreintes dans des argiles. Cet auteur considère que les pépins sont suffisamment caractéristiques pour attester de l'existence de vignes fossiles sur différents sites archéologiques exploités. RIVES (1980) confirme le sérieux des arguments de l'auteur et précise que le pollen peut également constituer un bon matériel d'identification. Sur la Fig. 5 nous avons regroupé les dessins de pépins de différents Vifis actuels. D'après KIRCHEIMER (1939) voici une listes de Vitis fossiles dont l'authenticité a été renforcée par l'examen de pépins : EOCENE V. artica (Groenland) V. minuta (Suffolk, GB) V. semenlabruscoides (Kent, GB) V. subglobosa (Kent, GB) OLIGOCENE V. hookeri (Devonshire, GB) V. silvestris (Hesse, Pologne) V. teutonica (Devonshire GB, Allemagne, Tchécoslovaquie) MIOCENE V. bonseri (Grande coulée, Washington, EU) V. teutonica (Allemagne, Tchécoslovaquie, Pologne) PLIOCÈNE V. flexuosa (Kobe, Japon) 39 40 V. Jlanata (Cantal, France) V. ludwigii (ex. teutonica) (Weterau, Hesse, Neumarkt, Pologne) V. nodulosa (Cantal, France) V. orientalis (Limbourg, Belgique) V. pliocenica (Frankfort, Allemagne) V. praeteutonica (lle-de-Wight) V. silvestris (cf. V. ludwigii) V. sphoerocarpa (Frankfort, Allemagne) V. thumbergii (Cantal, France) V. species (Alabama, EU) Par rapport à la liste établie à partir des empreintes de feuilles, peu d'espèces ont été conservées comme vignes fossiles. On note en particulier que V. sezannensi a disparu de cette classification, dans la mesure ou aucune preuve de plus que des dessins de feuilles n’a été apportée pour confirmer son appartenance aux Vitis. En revanche V. feutonica se retrouve commun aux deux listes. Pour ce qui est des autres échantillons la synonymie, souvent importante et difficile à regrouper, rend bien improbable d'autres recoupements. Concernant les lieux des découvertes il faut préciser que dans certains pays les fouilles ont été plus suivies que dans d'autres ; également les recherches sont limitées à l'existence de sédiments continentaux qui sont plus abondants dans certains pays. En réalité et pour être complet, KIRCHEIMER (1939) nous dit que l'abondance de noms d'espèces recouvre deux catégories de pépins : - Le type V. teutonica avec des pépins à dos lisse comme ceux des Euvitis (ou Vitis vrais) actuels (Fig. 5): - et le type V. /udwiigi avec des pépins dont le dos présente une chalaze à stries radiales comme pour les Muscadiniae actuelles (Fig. 5). Importance des zones refuges lors des périodes glacières Entre 6 millions d'années et 13000 années av. J.-C. la terre a subi une série de glaciations au nombre de 5, nommées Donau, Günz, Mindel, Riss et Würm. Au cours des périodes froides de nombreux végétaux ont disparu, notamment les vignes anciennes. Mais sur les continents des zones plus ou moins vastes ont été protégées de l'avancée des glaces. Les massifs montagneux ont particulièrement bien joué le rôle de barrière. D'autre part les vagues successives de glaciations ont envahi inégalement l'espace ; de sorte que certaines régions, plutôt méridionales ont échappé à l'une ou l’autre des périodes glaciaires. Les vignes ont alors reconquis le globe lors de la période de réchauffement, succédant à la dernière période glaciaire, à partir de ces 41 V. votvad: fol :à L; berladier) (VScadiniae) (Euvitrs) Fig. 5 : Pépins de quelques espèces de Vitis. 1: V. rotundifolia (Muscadiniae) - 2 : V. berlandieris (Euvitis) - 3 : V. vinifera C.V. pinot noir (Euvitis) - 4 : V. cinerea (Euvitis) 42 zones refuges. Puis le climat s'est nettement réchauffé permettant alors l'expansion des vignes asiatiques. REINIG (1937) a donné une répartition précise de ces zones refuges. II convient de signaler que les cartes de GALET (1967) concernant l'aire de répartition de la plupart des espèces asiatiques sont comparables en tout point aux zones refuges de Mongolie et de la partie pacifique de l'Asie. De la même façon l'aire de répartition de certaines espèces de vignes américaines (E.U.) est en parfaite concordance avec les zones refuges du quart sud-est et nord- ouest de REINIG. Nous reproduisons sur la Fig. 6 la carte des zones refuges publiée par l’auteur. La situation actuelle dans l'hémisphère nord, de la répartition des vignes est donc le résultat de la recolonisation de l'espace à partir des zones refuges suivantes : - pour l'Amérique du nord : zone est-américaine, Oregon et Mexique pour le sud-ouest des E.U. ; - pour l'Europe de l'ouest : l'extrême nord africain + l'Espagne + l'Italie + l'ouest de la Turquie + la Gréce (zone Amphi-méditerranéenne) ; - pour l'Europe de l'est : essentiellement le Caucase et la Grèce ;: - pour l'orient : la Turquie, l'Irak, l'Iran, Afganistan ; - pour l’asie : les zones du centre et de l'est asiatique. Enfin, certaines zones refuges sont très probablement communes à plusieures aires de colonisations. || s'agit en particulier de la Turquie, commune à l’Europe de l'est et au proche orient et l’Afganistan à mi-chemin entre l'Orient et l'Asie. Ainsi il s'est développé jusqu'à nos jours des espèces caractéristiques d'une zone refuge et d'autres qui ont permis je chevauchement d'aires de recolonisations ayant alors une ou plusieurs espèces en commun. Ceci tend à partiellement brouiller les pistes dans des régions frontières ou la délimitation des aires de répartitions des espèces tend à s’'effacer. Conclusion L'examen de nombreux travaux antérieurs portant sur des empreintes de feuilles ou de pépins fossiles permet de conclure que le genre Vitis actuel s’est établi en grande partie, dans ses limites modernes, dès la fin du tertiaire. Ensuite les périodes glaciaires ont fait reculer ces vignes jusque dans des zones refuges d'où, après radoucissement du climat, elles ont recolonisé l'hémisphère nord. Ainsi, actuellement la répartition globale des Vitis sauvages est très intimement liée à la proximité de ces zones refuges. Dans notre prochain travail nous tenterons de mettre à jour l'existence de Vitis fossiles, présents de nos jours, sous leurs formes quasi-originelles, à l'état spontané, dans leur:aire de répartition et à proximité des zones refuges. 43 x , e .? N, © Re "u : : _—_— _—— __#0 , È : | p un PS y: | . pe, nr NME ces 2 # = Ke = — — - _ \ pute ee > PA QG & EN ED 4 DE, 12 : PV DL QT D .- 4 VA a LL | 2 LL DC # \ > ST AR DAT = , EN 2 Fig. 6 : Zones refuges (d'après REINIG, 1937) 44 Références GALET (P.), 1958 & 1962. - Cépage et vignobles de France. Tome Il & III - Les cépages de cuve. - 1° édition, Imprimerie le paysan du midi, Montpellier. GALET (P.), 1967. - Recherches sur les méthodes d'identification et de classification des Vitacées des zones tempérées. - Thèse Doct. ès Sciences. Deux tomes, 526p. Université de Montpellier. GALET (P.), 1988. - Cépages et vignobles de France. Tome | - Les vignes américaines. - 2°"* édition, Imprimerie Dehan, Montpellier. KIRCHEIMER (F.) 1939. - Rhamnales. | - Vitaceae. Foss. Catalogus Il plantae 24. - Faller (Ed.). Neubrandburg, 2 - 153. PLANCHON (M.), 1887. - In “D.C. Monographie des phanérogames". REINIG (W.F.), 1937. - Die holarktis jena. RIVES (M.), 1980 - Ampélographie. - In “Sciences et techniques de ia vigne” pp. 131-170, RIBEREAU- GAYON (J.) & PEYNAUD (E.) (Eds.), Dunod, Paris. SORBINI (L.), 1972 - | fossili di Boica.- Corev (Ed.) Verona. TELLO PORRAS (E), 1986. - Aportaciones del siclo XIX a la historia de la vid. - VII| Jornadas de viticultura y Enologia de Tierra de Barros, Almendralejo. VIALA (P.) & VERMOREL (V.), 1910. - Ampélographie. - Masson (Edi.), Paris, 7 vol. VIVAS (N.), 1997. - Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. - Bull. Soc. Linn. Bordeaux, 25 (1) : 1-13 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) 1997 : 45-46. Sur la présence de Myricomyia mediterranea (LÔW) (Diptera Cecidomyiidae) sur Erica cinerea dans les Pyrénées-Atlantiques. Michèle DUPAIN 7, rue Loriot-Laval, 33600 Pessac Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac Peu de Cecidomyiidae vivent sur les Ericacées en France : on connaît surtout les galles de type ‘artichaut" de Dasineura ericae-scopariae (DUFOUR), parfois très communes sur la Brande Erica scoparia, et sur d'autres espèces (E. arborea, E. mediterranea), et celles de Dasineura broteri TAVARES, du même type, mais particulières à la Bruyère hygrophile Erica ciliaris. Par ailleurs, Wachtliella ericina (LÔW) est probablement présente en France sur Erica arborea ou Erica carnea. Quant à Myricomyia mediterranea, elie est indiquée de la partie la plus méridionale de notre pays sur Erica arborea et Erica Scoparia. (GARRIGUE, 1994). Nous n'avons pas trouvé trace dans la littérature de galles de Cecidomyiidae sur la Bruyère cendrée Erica cinerea, si commune dans notre sud-ouest ; c'est pourquoi l'une d'entre nous (M.D.) fut intriguée par l'observation en novembre 1996 d'innombrables galles de bourgeons fusiformes sur des Bruyères cendrées, à San Martin d'Arrosa, dans la Montagne Lara ; les cécidies, toutes colorées de rouge violacé, évoquaient une plante couverte de fleurs ! Chaque galle est formée d'une vingtaine de feuilles, dont les internes présentent des déformations, par élargissement et épaississement de la base ; les restes atrophiés d'une fleur sont visibles au centre, en particulier un ovaire plus ou moins déformé, auquel quelques feuilles sont souvent soudées. Cette cécidie fut rapportée à Myricomyia mediterranea (LÔW), espèce printanière dont les imagos émergent vers le mois de mai ; les galles persistent ensuite longtemps sur la plante mais ne contiennent plus d'insectes. Cette espèce apparaît donc nouvelle pour le sud-ouest de la France, et sa plante-hôte Erica cinerea semble également nouvelle. 45 46 Références BUHR (H.), 1964. - Bestimmungstabellen der Gallen und Pflanzen Mittel - und Nord - Europas. - Gustav Fisher Verlag, Jena, 2 vol., 1572 p. DAUPHIN (P.) & ANIOTSBEHERE (J.C.), 1995. - Les Galles de France. - Mémoires de la Soc. linnéenne de Bordeaux, 2: 316 p., 112 pl. GARRIGUE (J.), 1994. - Première contribution à la connaissance des galles de la Réserve Naturelle de la Massane. - Association des Amis de la Massane, 37 : 47 p., 5 pl. Laboratoire Arago, Banyuls-sur-Mer. HOUARD (C.), 1908 - 1913. - Les zoocécidies des plantes d'Europe et du Bassin de la Méditerranée. Hermann, Paris, 3 vol., 1550 p. HOUARD (C.), 1912. - Les zoocécidies du nord de l'Afrique. - Ann. Soc. ent. France, 81 : 1 - 236. HOUARD (C.), 1914. - Les zoocécidies de la Corse. - Nouv. Arch. Muséum, 5°" série, VI : 125 - 181. MIMEUR (J.M.), 1949. - Contribution à l'étude des zoocécidies du Maroc. - Enc. Ent. XXIV, Lechevalier, 259 p. SKUHRAVA (M.), 1986. - Cecidomyidae, in Catalogue of Palaearctic Diptera, 4, Akadémiai Kiado, Budapest : 72 - 297. CONSEIL D'ADMINIS TRATION 1997 BUREAU : LESC ON EN Pierre BION MIGÉ DE SITES nu nn de Cu de Philippe RICHARD Secrétaire générale... emes ot flartesenren Anne-Marie LATEULERE S'éCTÉTAITE AdJOINTE cn Jeannette GARREAU Seciétale des Séances Roger SÉRONIE-VIVIEN NréSONI LL nu use, A Marc GAILLARD NÉS ONE RACINES Michel LAGUERRE BIDIIODINÉCAITE Danielle BAUDET ATCRIMISTER A RE a nd Micheline SÉRONIE-VIVIEN Conservateur des collections... Simone AUDOUARD Conservateur du matériel ............................................. 2 André CAZENAVE Autres conseillers : Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE., Patrick DAUPHIN, Christian DUVERGER PRÉSIDENTS DES COMMISSIONS : ÉD IICA OS CS Miche! LAGUERRE SIDA CSS Rens lou an ie Jean DESPIN AreniVes eMDIDIIOEQUE cs tee Danielle BAUDET EXCUTSIONS AR nd Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE RESPONSABLES DES SECTIONS : SOUS Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE MIVCOIG ARR a da de Francis MASSART ÉMOMOlOAIEr SR ei sn co do Michel LAGUERRE CÉDIODe RE ed Bernard GARREAU A TÉRIS TOR a Roger SERONIE-VIVIEN POOIOOIE RS RE Ni ee Bernard VERGER COMPTES DE L'EXERCICE 1996 Recettes Dépenses Cotisations .................... 34860 Secrétariat ....................... 354 Manifestations.................…. 250 Publications ................. 46204 Subventions .................. 11000 Fonctionnement... 16698 Contributions .............…. 27401 RÉRPIr nm mer 11495 Ventes eco re 12600 Divers +220 a 2831 JHÉÉTÉLS ER MAL ARS Ne 4060 Profits et pertes ............. .3458 90171 80980 Excédent TR ee 9190 47 48 Rapport moral - année 1996 Anne-Marie LATEULÈRE Secrétaire Générale Notre Société comptait 234 adhérents en cette fin d'année 1996. Tous les mardis, à la bibliothèque, nous enregistrons les envois de nos correspondants. Nous échangeons nos publications avec 87 sociétés natu- ralistes françaises et 128 étrangères, des cinq continents. Comme nous essayons de le faire pour nos quatre bulletins annuels, certains groupent leurs envois ; les frais postaux sont importants et grèvent les budgets. | Nous conservôns pour 1996 les 13 abonnements à notre bulletin. La vie des sections Avec nos nombreuses excursions girondines nous poursuivions cette année deux objectifs différents mais complémentaires : compléter le relevé des plantes de notre département en vue de publier l'inventaire des plantes vasculaires à l'horizon 2000 et prendre en charge deux journées de la session 96 de la S.BF. Pour le premier semestre, un programme chargé : 24 sorties dont 7 d'initiation, le samedi après-midi en des lieux proches de Bordeaux. Plusieurs excursions dominicales nous ont réunis avec des sociétés voisines et amies : la SOMILA pour les mycologues, la SBCO, la Société des Naturalistes de Guyenne et la Société Botanique du Périgord, pour les botanistes. Le rythme ne s'est pas ralenti au deuxième trimestre : 11 sorties, 4 pour la botanique, 7 en mycologie. Mycologie : je ne compte pas les sorties préparatoires nécessaires aux expositions mycologiques d'automne. La première de ces expositions a été installée les 5 et 6 octobre à la Maison de la Nature à Gradignan, elle a eu autant de succés que l'année précédente. Les organisateurs auraient désiré que les champignons soient plus nombreux au rendez-vous, mais toutefois ils. ont eu la joie de retrouver des espèces rares absentes depuis plusieurs années. | Huit jours plus tard, les 12, 13 et 14 octobre, Place Bardineau, le relevé faisait état de 215 espèces. La sortie de Bombanne qui traditionnellement clôt la saison mycologique a permis de déterminer 83 espèces fongiques du littoral. Une expérience a débuté fin 1996 : les cours d'initiation à la mycologie sont donnés à la Maison de la Nature à Gradignan, le stationnement étant plus aisé qu'aux alentours de la Place Bardineau. Le mardi "jour de la linnéenne" les permanences sont toujours assurées, Place Bardineau, pour les déterminations et les échanges divers. Les entomologistes poursuivent leurs réunions conviviales du mardi soir Is ont été très sollicités pour effectuer des études importantes sur le terrain, à la demande de l'ONF. de la DIR.E.N. et de la SE P.A NS O. L'étude floristique et surtout faunistique de la Réserve Naturelle de Bruges s'est matérialisée sous la forme de la publication du tome 3 des Mémoires de la Société linnéenne. Préfacé par Pierre BION, Président de la S.L.B., M. DELACROIX, Président de la Fédération des Sociétés pour l'Étude, la Protection et l'Aménagement de la Nature dans le Sud-Ouest, M. GOURGUECHON, pour la Direction Régionale de l'Environnement d'Aquitaine, cet ouvrage de 296 pages, à la présentation claire et aux illustrations agréables a été publié avec la participation financière du Conseil Régional et de la D.IR.E.N. d'Aquitaine. Pour fêter cette parution, quelques linnéens ont assisté le samedi 9 novembre à une sympathique réunion organisée à la maison des marais de Bruges. Les rapports définitifs sur l'étude entomologique des dunes du Cap-Ferret et de la Réserve Naturelle de la Mazière ont été remis respectivement à M. FAVENNEC, responsable du service O.NF. du littoral et à M. le Conservateur de la Réserve de la Mazière. Des documents illustrés sur la faune entomologique du Cap-Ferret ont été remis à l'O.N.F. pour l'élaboration de tableaux en vue du Congrés. Sur la proposition de M. Frédéric DUPUY, conservateur des espaces sensibles au Conseil Général, un échantillonnage est en cours aux marécages du Gât-Mort sur l'entomo-faune des lagunes. Les études demandées par l'ONF. sur la Forêt de Batejin, les Forêts et Dunes du Flamand par l'ONF. et la DIRE N., se poursuivront en 1997. Des ouvrages sur la faune et la flore régionales sont sous presse ou en préparation. Enfin le Président de la S.L.B. a été nommé par M. le Préfet, membre consultatif pour la gestion de la Réserve Naturelle des Prés-Salés d'Arès et Lège Cap-Ferret. Les mardis de la Botanique ont débuté avec un atelier destiné à l'apprentissage de l'utilisation des flores et des herbiers. 49 50 Désireux de connaître les plantes vasculaires proches, nous sommes partis pour deux explorations au Jardin Public et aux abords du Jardin Botanique. D'autres séances ont été consacrées à la microscopie. Fin mai un groupe linnéen, sous la conduite de Guy DUSSAUSSoIs, a eu pour la troisième fois, le plaisir d'herboriser en Aragon. Pour nous le dépaysement était complet : aux Bardenas le premier jour avec Daniel GOMEZ conservateur de l'herbier de Jaca et ses collègues de San Sebastian ; le lendemain aux Monegros sous la conduite si affable et compétente du Professeur MONSERRAT. Le soleil était au rendez-vous pour la fête linnéenne du 23 juin préparée a S' Selve par notre Président. L'herborisation matinale terminée, nous avions rendez-vous dans une clairière d'une forêt privée où le repas festif nous a rassemblés. Nous recevons de temps en temps des personnes qui se plaignent des difficultés qu'elles ont rencontré pour découvrir notre adresse. C'était, je le souhaite, le passé, aujourd'hui une simple démarche : consultez Internet, la vénérable Société. entre dans le monde du futur. 52 Imprimé le : 10 avril 1997 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie S' Genès, 78 Cours Gambetta, 33400 TALENCE RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits définitifs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications importantes. Les auteurs ayant la possibilité de composer leurs arucles par traitement de texte sont invités à fourur la disquette à l'éditeur, disquette 5""4 ou 3"/2, avec un fichier provenant de Word pour DOS, Word pour Mac où WinWord (*.doc, versions de ! à 6), WordPertect ou au format texte ASCII. Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - le titre avec, quand àl v a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - Je prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. I demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de $ mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans IEMEXter Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (SCOP. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'arucle et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. WILEY (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. Les appels dans le texte Séront présentés comme suit : D'AUPHIN (1984), (ANIOTSHEHERE & D'AUPHIN. 1988), M. SECOQ (1986Ga. b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 © 18,5 cm légende comprise. Celle-ci devra être fournie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1l est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur ctant à la charge des auteurs). 25 ürés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, 1} est possible d'obtenir un tirage supplémentaire qui sera facturé au tarif de 1SFF la page (par tranche de 25 exemplaires) à condition d'en effectuer la demande à la correcuon des épreuves. Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses d'ouvrages. Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas droit aux ures-à-part. ISSN 0750-6848 SOMMAIRE Vivas (N.), Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. ......................................% 1 DAUPHIN (P.), LAGUERRE (M.), TAMISIER (J.-P.) & TEISSIER (F.), Remarques botaniques et entomologiques sur la Réserve Naturelle du marais de la Mazière (Lot-et-Garonne)... Re RER 15 THOMAS (R.), Faune rhizopodique du Népal (Thécamæbiens). AA RS 25 ROGÉ (J.), 20°" note sur les Coléoptères du Sud-Ouest de la France. Au sujet de Synchita humeralis FABRICIUS, 1792 et de Phytobaenus amabilis R.F. SAHLBERG (1834), (Coleoptera, Colydiidae et Aderidae). .................…. ci VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) | - Etude de Vitis fossiles. 5.22 met ne NP 35 DUPAIN (M.) & DAUPHIN (P.), Sur la présence de Myricomyia mediterranea (LÔW) (Diptera FÉRORTIORS sur Erica cinerea dans les PSE _ Atlantiques. DR RER EN EEE AR RG RRQ Lu AAC RUE 45 Administration: 0220042 nn ee nn ee …. 47 ÉATEULERE (A M); Rapport moral année 996%" 48 CR Re == ee re ISSN 0750-6848 D, Eh _ Société linnéenne de Bordeaux Tome 25 fascicule 2 EMTHSONZ, _ SEP 24 1097 | LIBRARIES SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Q Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F Q Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique, 1986, 200 p RE RE ET D ln ee RE nan ognoonoosc-- 100,00 F Q Approche du genre Amanita, 1964, 138 p enr épuisé Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain, 1987, 132 p 170,00 F Q Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde,1989, 85 p 70,00 F. O Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 1990, 28 p 50,00 F. O'Tc Cadre dela préhistoire, 1992/A601p,. 2 PR PR 100,00 F Q] Les Galles de France 1993, 516 pe M2 plen SD 300,00 F Q Addenda aux Galles de France, 1994, 16 p + 7 pl. n. &b. 25,00 F _ Q Aïde-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p ne 80,00 F O] Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 P nd etpu one ra nn REN L n E A ÉTR SRE RE S 150,00 F Frais de port... OR RER RER ES 25006 *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. | COTISATION 1997 : , CV AMQUIAITe PR RE RES 200,00 F (cot. 50 F + abonn. 150 F) El Mtulaire (hois CFE) PR ne 250,00 EF (cot. 50 F + abonn-200/F) MACotisation de SOUTIEN RE Ne 300,00 F (et au-delà) Q Sociétés et personnes morales 600,00 F (cot. 300 F + 2 abonn. 300 F) Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de joindre une enveloppe affranchie pour la réponse. Dessin de couverture : Dessin au trait d'une feuille de Ampelopsis orientalis par Nicola Vivas. L'auteur présentera au cours de l'année 1997 une étude synthétique sur les Vitacées du monde. Ce travail sera découpé en 6 articles dont deux ont déjà paru et le troisième parait dans le présent fascicule. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 53-69. A quoi ressemblera la France métropolitaine dans un siècle ? Quel avenir pour son entomofaune ? Jacques HAMON 4 rue du Coteau, 74240 Gaillard Résumé : La protection de nos espaces naturels, de leur faune et de leur flore est évoquée dans la presse nationale et présentée, d'une façon souvent biaisée, dans les périodiques destinés aux agriculteurs, chasseurs, éleveurs, pêcheurs et sylviculteurs. Ce sujet a été évoqué lors de la discussion du budget 1997 du Ministère de l'Environnement. Ces présentations et discussions n'ont pas été placées dans lé contexte économique et climatique de la France du lointain futur, ce qui a nuit au débat. Je me suis donc efforcé de décrire la France de 2096 et son entomofaune, et de suggérer des mesures susceptibles de protéger nos espaces naturels, leur flore, leur faune, et les exploitants ruraux de ces espaces sans lesquels nos paysages traditionnels disparaitraient. Abstract : To day metropolitan France is strikingly different from that of-fifty Years-ago. About 75% of the people live in urban areas ; on rich soils, farming is industrialized, based on the large-scale use of chemical fertilizers and pesticides ; irrigation is widespread ; on poor soils, farms are steadilÿ being replaced by coniferous forests ; mass tourism is the rule, especially in coastal and ski resorts. In spite of these environmental modifications the entomofauna is largely the same as in 1946, but many species are much scarcer, with scattered distributions endangering their genetical diversity. Economic projections for the next century suggest that these trends will continue at an accelerated pace, wiping out most of the animal and vegetal biodiversity ; the entomofauna could be reduced to ubiquitous pollution-tolerant species, saproxylophagous species, agricultural pests and some boreoalpine species. The biodiversity crash would endanger the economic future of the country should serious climatic changes result from the greenhouse effect. It is essential, therefore, to offer sound economic prospects to estate holders of poor rural areas to enable them to carry out, in the national interest, the long-term management of traditional landscapes, renewable resources and their biodiversity. Insect biodiversity would benefit from such an approach. Introduction Mondialement, les insectes représentent 59% des espèces animales et végétales connues ; ils occupent presque tous les types de biotopes terrestres et d'eau douce et constituent un maillon essentiel de la majorité des écosystèmes ; sans eux beaucoup de plantes cesseraient d'être pollinisées, les déchets organiques ne seraient plus recyclés, et tous les vertébrés insectivores à un moment ou un autre de leur cycle de développement disparaitraient (CHANSIGAUD, 1997 ; MARÉCHAL, 1997). L'existence de la France rurale qui nous est familière, de ses paysages, de ses plantes, de ses animaux, et notamment de ses poissons et de son gibier, dépend ainsi dans une large mesure du maintien de la biodiversité entomologique. Des organisations inter-gouvernementales et non-gouvernementales ont fait des 53 94 recommandations dans ce domaine, dont l'Organisation des Nations-Unies pour l'Education et la Culture (composante Homme et Biosphère), le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement ; le Conseil de l'Europe, les Communautés européennes, et l'Union Internationale pour la Protection de la Nature. Dans ce contexte supra-national, une législation française détaillée et complexe protége, en théorie, nos espaces naturels, leur flore et leur faune. Sur le terrain la situation est simple. Les accords supranationaux et communautaires sont largement ignorés et les textes règlementaires nationaux sont souvent violés sans que la puissance publique s'en émeuve. Le Ministère de l'Environnement a proposé un "Projet de stratégie nationale du développement durable" (MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT, 1996) qui, dans le texte dont je dispose, ne mentionne aucune de nos obligations internationales ou communautaires, ne chiffre aucune des actions essentielles requises, et parait plus un voeu pieux qu'un outil de gestion des zones rurales françaises. Ce projet ne dit rien sur l'épuisement des ressources mondiales de carburants liquides et sur l'impossibilité technique de décontaminer les centrales nucléaires obsolètes. Nul ne parait s'être préoccupé de la situation du Monde et de la France dans un siècle, alors qu'un projet de développement durable est conçu pour le très long terme. Je me suis donc efforcé de préciser les caractéristiques du Monde, de la France et de son entomofaune en 2096. Mes conclusions sont applicables à l'ensemble de la faune et de la flore de la France métropolitaine. 1946 Les français s'intéressant à la nature font souvent remarquer que, lorsqu'ils étaient jeunes, même dans les banlieues des grandes villes, on voyait beaucoup de papillons, les hannetons étaient légion, et les carabes, cétoines, cerfs-volants, doryphores et longicornes étaient communs. Une telle situation ne s'observe plus que fort rarement, la France de 1996 ne ressemblant plus du tout à celle d'alors. Pour apprécier cette évolution il faut noter que les paysages qui nous étaient alors familiers avaient été façonnés par l'homme au fil des siècles, y compris dans les zones boisées (LOBREAU-CALLEN & CALLEN, 1997 ; MOREL, 1997), que la généralisation des congés payés commençait à peine, que les déplacements individuels à distance se faisaient surtout en train ou à bicyclette, que dans les exploitations rurales les boeufs et chevaux de trait étaient plus abondants que les tracteurs, et que l'emploi des antihelminthiques, fongicides, herbicides et insecticides de synthèse était dans les limbes, ou inconnu. À proximité des villes les hameaux sans eau courante, et même sans électricité, n'étaient pas rares ; les localités rurales étaient encore plus mal loties. La France avait 40 millions d'habitants. 1996 A présent nos zones rurales peuvent être schématiquement classées en quatre catégories, parfois imbriquées les unes dans les autres : - Les zones voisines des villes (VALO, 1997a ; JÉROME, 1997) dans lesquelles vivent désormais plus de 3 français sur quatre (GROSRICHARD, 1997e), ou bien indispensables à la création des infrastructures de service, urbanisées ou bétonnées à la cadence de plusieurs centaines de kilométres carrés par an, l'équivalent d'un département entier bétonné tous les quatorze ans. En dépit des recommandations faites aux services concernés (LEGRAND, 1994), la gestion des dépendances vertes routières est encore défavorable à leur faune et à leur fiore. Ces zones urbanisées et leurs infrastructures de service n'offrent que de médiocres perspectives de survie à l'entomofaune. Par ailleurs, du fait d'une multitude de décisions locales ne tenant pas compte des problèmes de pollution, la gestion des eaux usées et des déchets nous coûte plus de 100 milliards par an, avec une hausse de près de 10% par an (INSTITUT FRANÇAIS DE L'ENVIRONNEMENT, 1997a). - Les zones à terres riches, ou propices à l'élevage industriel, généralement en plaine, produisant massivement des céréales, des protéagineux, du sucre, du lait, du beurre et de la viande, avec une utilisation massive d'intrants chimiques, créant des déserts biologiques (MARQUET, 1994 ; ECHAUBARD, 1994), des eaux de surface et profondes polluées (DARBIN, 1994 ;: TURQUIN & TRAGUE, 1994 ; MOURGUES, 1995 ; BERNE, 1996 ; GAMON, 1996 ; GROSRICHARD, 1996 ; NASSIET, 1996 ; VALO, 1997b ; ZaPPi, 1997a), des sols risquant d'être stériles dans quelques décennies suite à leur contamination par des métaux lourds (CHEVERRY, 1996), et une exploitation des ressources hydriques excédant leur taux de renouvellement (CHERRUAU, 1997 ; DOUCE, 1997 ; GUYOTAT, 1997d ; ZAPPI, 1997 b), sans pouvoir pour autant rentabiliser leur production (LEMAITRE, 1997b). Ces zones n'hébergent plus que quelques espèces d'insectes. - Les zones à sols moins favorisés, souvent en colline ou en montagne, sont en voie de déprise agricole, les terres étant laissées aux ronces et aux aubépines, puis reboisées, naturellement ou artificiellement ; les paysages se ferment et la biodiversité végétale et animale diminue de façon dramatique (BESSET, 1996b ; MERIT & MERIT, 1996 ; SCOTTO, 1996b). L'enrésinement accroît les risques de feux de forêt tout en réduisant la biodiversité (LOBREAU-CALLEN & CALLEN, 1997). Sous réserve d'enrayer la déprise et d'encourager les activités rurales traditionnelles, ces zones offrent d'excellentes perspectives de survie à notre flore et à notre faune. - Le tourisme de masse est devenu la règle, les zones touristiques les plus recherchées étant de plus en plus bâties, piétinées plusieurs mois par an, et polluées par des déchêts plastiques et métalliques ; celà élimine de façon durable, où même irréversible, faune et flore des régions littorales et des basses vallées méditerranéennes (INSTITUT FRANÇAIS DE L'ENVIRONNEMENT, 1997b), et endommage les espaces naturels dans bien d'autres endroits (CERNUSCA, 1986 ; PERRETTE, 1990) ; les forêts domaniales ne sont pas épargnées (MOREL, 1997 ; GUYOTAT, 1997e). La généralisation de l'élevage hors-sol entraine l'abandon des prairies (INSTITUT FRANCAIS DE L'ENVIRONNEMENT, 1996) et compromet l'avenir des zones d'épandage de lisiers (CHEVERRY, 1996). Cette situation pourrait se modifier car l'Organisation mondiale du Commerce s'apprête à nous imposer l'importation de viandes bon marché jugées impropres à la consommation par 39 56 la Communauté européenne, ce qui pourrait ruiner la majorité des éleveurs français (LEMAITRE, 1997a). La forêt couvre 27% du territoire métropolitain (150.000 km”), plus d'un quart appartenant à des collectivités territoriales, mais de statut privé, et le reste à des particuliers. Environ 37% des surfaces boisées sont occupées par des résineux et 63% par de feuillus. La déprise rurale profite surtout aux résineux en propriété privée dont l'occupation des sols s'accroît de près de 800 km par an, aux dépens des cultures et des prairies. L'Office National des Forêts gère une portion notabie de nos espaces boisés, domaniaux ou asservis, mais a reçu au fil des années de ses autorités de tutelle des mandats très divers, parfois même contradictoires (BESNAULT, 1994 b ;: WIDMER, 1995 : GUYOTAT, 1997e ; MOREL, 1997). Les zones humides de plaine ont été massivement drainées : certaines zones humides de colline et de montagne aussi (GUILLOU, 1996) ; l'importance économique des zones humides, à long terme, parait relever du folklore pour des décideurs préoccupés par d'immédiates échéances économiques (KOKKOLA, 1996 ; ZaAPPI, 1996a). Les forêts d'accès relativement facile sont maintenues bien propres. Les bords de routes sont régulièrement tondus, ou traités aux herbicides. Le bétail et les chevaux reçoivent une ou deux fois par an des antihelminthiques rendant leurs excréta mortels pour les coprophages. Chaque éclairage public est un piège à insectes. La circulation automobile détruit les insectes par millions de milliards (CHAMBON, 1993). La France a 58 millions d'habitants et le monde en compte environ six milliards. La raréfaction des abeilles solitaires à longue trompe entraîne la disparition des plantes dont elles sont les seuls pollinisateurs. Le nettoyage chimique des cultures fait disparaitre de nombreux végétaux adventices dont le nectar était essentiel à bien des floricoles (GUILBOT & COUTIN, 1997). C'est tout un ensemble d'écosystèmes qui disparait, avec bien peu de probabilité d'être reconstitué un jour. En dépit de ces modifications, toutes défavorables à notre entomofaune, le nombre d'espèces d'insectes de France métropolitaine ne paraît guère avoir diminué depuis un demi-siècle ; en revanche l'abondance de ces espèces est moindre, les aires de distribution sont bien plus restreintes, souvent morcelées (HAMON et al., 1997). Sans être dramatique, cette situation n'en est pas moins fort préoccupante. 2056 - 2096 Au cours des décennies qui viennent la population française va continuer à s'accroître, lentement, mais régulièrement. Selon les hypothèses retenues, notre pays aura environ 70 millions de résidents en 2046, et pourrait en avoir 85 millions en 2096. Le bétonnage du pays s'intensifiera en conséquence. Le monde aura alors une douzaine de milliards d'habitants. La France s'efforce d'attirer les habitants aisés des autres pays de la Communauté européenne vers ses plages, ses stations de sports d'hiver, et ses sites touristiques de l'intérieur des terres. Ces migrations saisonnières ne pourront que s'accroître avec l'élargissement prévu de la Communauté. Même si l'attrait du tourisme vert décongestionne les plages, ce sont les biotopes littoraux puis ceux de haute montagne qui resteront les plus affectés (CERNUSCA, 1986). La politique agricole commune de la Communauté est malthusienne, nos produits n'étant pas compétitifs au niveau mondial (GILBERT, 1993), mais étant près d'y parvenir (DEFOIS, 1997 ; LE STUM & ANSART, 1997 ; MOULINIER, 1997). Cette tendance devrait se renverser d'autant plus vite que l'amenuisement probable de nos systèmes de protection sociale diminuera les coûts salariaux (COUTROT, 1997). Mondialement, environ 22% des terres émergées sont cultivables, mais 9% seulement ont de bonnes potentialités agricoles, et celles-ci sont toutes exploitées. L'eau douce disponible représente moins de 1% du volume d'eau de la terre et est surexploitée, même en France (DOUCE, 1997 ; GUYOTAT, 1997d). Selon les projections les plus optimistes, d'ici 2026, près d'un milliard d'hommes manquera d'eau, et un autre milliard sera à la limite de la pénurie ; les projections de l'Organisation Météorologique Mondiale, plus pessimistes, suggèrent qu'alors les 2/3 de la population mondiale devront sérieusement rationner l'eau. Dans beaucoup de pays en voie de développement la production agricole ne pourra pas suivre la progression démographique et les demandes sociales (CLERC, 1997), terres arables et eau n'étant pas disponibles en quantité suffisante (ETIENNE, 1996 ; ROBERT & CHEVERRY, 1996 ; VINCENT, 1996 ; BESSET, 1997 ; GALUS, 1997 ; GIRARD, 1997). Dans certains pays les surfaces cultivées et les rendements agricoles vont même décroître par suite de la salinisation des sols. On doit donc s'attendre, en France, à une remise en culture intensive de tous les sols raisonnablement utilisables et une exploitation agricole croissante de nos ressources en eau pour acquérir les matières premières qui nous manquent (charbon, gaz, pétrole, uranium, etc...), ainsi que les produits manufacturés et les services en voie de délocalisation hors de France (assurances, informatique, services bancaires, tissus et confection, transports aériens et maritimes, véhicules, etc...). L'élevage hors- sol devrait bénéficier de cette tendance, et déverser de plus en plus de lisier dans la nature. Le développement démographique et économique du monde ne peut qu'augmenter le besoin de bois et de pâte à papier. Les cours mondiaux étant bas, la France est importatrice et fait face à quelques problèmes dans la gestion de ses forêts (FOTTORINO, 1992 ; BESNAULT, 1994b ; LE HIR, 1996 : ZELLER, 1996) mais, dans le contexte d'une demande croissante et de cours plus élevés, elle pourrait devenir exportatrice grâce à l'enrésinement massif des terres boisables raisonnablement accessibles situées en zone de déprise agricole. Une fertilisation sera souvent indispensable, dont une partie se retrouvera dans les eaux de surface et profondes. Les réserves de pétrole brut sont limitées. || y a quarante ans on estimait qu'elles correspondaient à 40 années de consommation ; du fait de 57 58 l'amélioration des techniques de prospection c'est encore le cas aujourd'hui (GALLOIS, 1996 ; GIRARD, 1997) et les spécialistes se disputent pour savoir si le dernier baril de pétrole sera extrait en 2036 ou en 2050 (LE MONDE, 1997). Cela ne doit pas nous faire oublier que certains des gisements ne sont guère accessibles. La France, dans des conditions ni approuvées ni désapprouvées par la Communauté (ARGUMENTS, 1996), produit des biocarburants, diester et bio-éthanol (ADEME, 1995 a & b), dont la rentabilité ne deviendra indiscutable que si le baril de brut coûte plus de 40 US $, ce qui s'est produit lors de la guerre du Golfe, et devrait devenir la règle d'ici peu. L'un de ces biocarburants, le diester, est moins polluant que le gas-oil. Ces deux biocarburants ne contribuent pas à l'effet de serre mais, pour l'instant, ne sont utilisables qu'en mélange avec des carburants classiques. Dans le cas où les projections qui précèdent seraient confirmées, les transports aériens, dépendant de carburants liquides en voie de disparition, deviendraient un luxe. Les transports routiers à longue distance dépendant d'un gas-oil en voie de disparition, ou disparu, et de revêtements routiers dont la base, le bitume, ne serait plus disponible, seraient fortement pénalisés. Le bois de chauffage, et même le gazogène, reviendraient alors à la mode. L'industrialisation de l'agriculture, de l'élevage et de la sylviculture ne demande qu'un minimum de main-d'oeuvre (GUÉRIN, 1997). L'accroissement de notre production dans ces domaines ne devrait donc pas ralentir la déprise agricole, déprise d'ailleurs favorable à l'enrésinement des terres abandonnées, à la construction de complexes touristiques et au développement des infrastructures de communication. La protection de nos espaces naturels et de leur entomofaune passe ainsi par le maintien d'activités agricoles et de services essentiels dans les zones rurales (MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, 1996 ; GUYOTAT, 1997c), ce qui n'est pas forcément évident pour les entomologistes. La France de demain sera plus peuplée, plus urbanisée (GROSRICHARD, 1997 e), plus boisée, et notamment plus enrésinée, cultivée plus intensément, plus polluée par les intrants et extrants agricoles, plus bétonnée, avec moins d'eau douce disponible tant en surface que dans les nappes phréatiques. Les intrants agricoles et sylvicoles continueront d'être transportés à grande distance par l'eau et le vent, et proviendront de surfaces plus importantes qu'à présent, d'où un accroissement de la contamination discrète de l'ensemble du pays. Il convient toutefois de relativiser ces prévisions car, pour des raisons économiques, les exploitants s'efforcent de maintenir des niveaux de production satisfaisants tout en réduisant leur consommation d'eau et d'intrants chimiques (REDAUD, 1992 ; BESNAULT, 1994a ; JOUET, 1994 ; RAYNAUD , 1994 ; LARGUIER, 1996 ; GUYOTAT, 1997b), et le feront certainement encore plus à l'avenir. Il n'en reste pas moins qu'à présent près de 90% de notre eau douce est utilisée par des exploitants agricoles ne la payant pas et, en conséquence, en gaspillant la plus grande partie (MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, 1996). L'effet de serre (BESNAULT, 1993 ; DESCIMON, 1995 ; BESSET, 1996a ; MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, 1996 ; LE HIR, 1997) devrait s'accroitre plus rapidement qu'escompté car les accords internationaux visant à limiter la production des gaz à effet de serre sont irréalistes. Les pays en voie de développement augmentent rapidement leur consommation d'énergie, ce qui n'est possible que grâce à l'utilisation massive de combustibles fossiles (GALLOIS, 1996 & 1997). Seule une utilisation massive de la biomasse à des fins énergétiques pourrait ralentir ce phénomène, mais une mise en oeuvre effective d'une telle approche sur le plan mondial prendra des décennies (CHARTIER & SAVANNE, 1993). De sérieuses modifications climatiques sont inévitables, pouvant perturber la pluviométrie, rendant alors indispensable une réhabilitation et une gestion des zones humides, grands cours d'eau inclus, orientée vers l'approvisionnement durable des nappes phréatiques, comme cela commence à être fait dans la région parisienne. Dans ce contexte, la sècheresse des premiers quatre mois de 1997 (BESSET & ZAPPI, 1997 ; ZAPPI, 1997c) pourrait ne pas être une fluctuation cyclique de la pluviométrie, mais la préfiguration de ce que sera demain le climat de ia France (ZAPP1, 1997d). Les grandes organisations agricoles commencent à être conscientes de ce que le présent système de subventions européennes et nationales, dont les montants compensatoires, pose des problèmes tant sur le plan national (FAVREAU, 1997 ; GROSRICHARD, 1997d) que vis-à-vis des règles imposées par l'Organisation Mondiale du Commerce. La réorientation annoncée, escomptée, ou même instamment demandée, sur le plan national et communautaire devrait viser à maintenir un tissu rural viable dans toute la France en reconnaissant, et donc en rémunérant, les actions pérennes requises en faveur du tourisme vert, de la protection de nos ressources en eau, de productions rurales de qualité plus que de quantité, et du maintien de systèmes de gestion du milieu naturel favorables à la biodiversité. Aucune des organisations concernées n'a parlé de la Directive Habitats, mais les objectifs annoncés sont les mêmes (FAVREAU, 1997 ; GROSRICHARD, 1997 b & © ; GUYOTAT, 19970). Cette réorientation est d'autant moins utopique qu'elle est déjà mise en œuvre ; les éleveurs de moutons du Mercantour perçoivent depuis des années une prime par tête pour contribuer à la protection des pelouses du parc national, et une surprime par mouton supposé avoir été mangé par un loup (BRARD, 1996) ; les éleveurs de la Haute-Loire touchent une prime à l'hectare (GROSRICHARD, 1997a) pour protéger les prairies contre leur envahissement par les broussailles, puis par la forêt. Quelles seront les caractéristiques de la France, et de son entomofaune en l'an 2096 ? Comment réagiront les plantes et les insectes à l'effet de serre est difficile à prévoir dans le détail. Bien des espèces dont la variabilité génétique aura été réduite par l'amenuisement des populations et leur morcellement en petits isolats disparaîtront, alors que des espèces thermophiles, méditerranéennes ou cosmopolites, étendront leur distribution vers le nord ; cette tendance est déjà bien documentée. Les feux de forêt, d'autant plus importants qu'il fera chaud et sec (BESNAULT, 1995 ; VIENNOT, 1996), favoriseront les espèces pionnières, tant végétales qu'animales. L'urbanisation croissante ne laissera pas beaucoup de place aux insectes en centre-ville, à l'exception probable des fourmis, mouches domestiques, moustiques du groupe Culex pipiens, poux, puces, punaises des lits, termites, 59 60 etc. Les banlieues, notamment les banlieues riches avec leurs jardins arborés, devraient permettre la survie d'espèces peu sensibles à la contamination chimique et biologique de l'environnement. Les zones d'agriculture et d'élevage intensifs devraient rester presque azoïques, bien que la résistance aux pesticides des parasites des cultures et du bétail soit propice à la pullulation de quelques espèces d'insectes phytophages ou hématophages. L'extension des zones boisées devrait être favorable aux espèces saproxylophages et l'entomofaune qui leur est associée. Les essences cultivées, pourraient devenir mal adaptées au nouvel environnement climatique (BESNAULT, 1995), favorisant encore plus les xylophages qu'actuellement (ROBERT, 1997). Les essences spontanées, poussant dans des zones d'accès difficile, notamment en montagne, seront souvent laissées sur place en cas de mort naturelle ou de chablis, favorisant les saproxylophages. Beaucoup d'espèces d'insectes de la litière forestière devraient survivre dans les zones faiblement contaminées par les intrants agricoles. Il est ironique de noter que le Conseil de l'Europe s'est particulièrement intéressé au futur des invertébrés saproxyliques (SPEIGHT, 1989) alors que ce groupe parait bien moins menacé que les autres groupes d'invertébrés européens. La contamination biologique et chimique des eaux superficielles et profondes laisse peu d'espoir de survie aux espèces d'insectes aquatiques, troglobies et troglophiles. Des espèces encore inconnues de cavernicoles disparaîtront probablement avant même d'être décrites. L'avenir des détritiphages primaires et secondaires ruraux, coprophages inclus, paraît compromis par la contamination spécifique des excréta par les helminthicides, et par la contamination générale de l'environnement par les intrants agricoles. Protégés ou non, les espaces naturels des montagnes et d'une partie des piémonts sont les moins susceptibles d'être contaminés par le transport aérien des intrants agricoles. Sauf exploitation excessive des domaines skiables, peu probable si le climat se réchauffe, les glaciers fondent et la neige manque, l'entomofaune de ces hautes terres ne peut être affectée que par les pluies acides, l'absence de pluie et de neige, et le réchauffement de la Terre. Il est donc permis d'espérer qu'une portion notable de l'entomofaune montagnarde et collinéenne sera encore présente dans un siècle, à l'exception toutefois des espèces très sensibles aux contaminations chimiques, et des espèces boréoalpines ne pouvant tolérer la moindre dessiccation ni le moindre réchauffement. Dans un siècle notre entomofaune pourrait bien être limitée à quelques milliers d'espèces parasites majeures de nos cultures, destructrices de nos bois d'oeuvre, hématophages indésirables, thermophiles banales, ubiquistes et cosmopolites peu sensibles à la contamination de leur environnement, et rarissimes boréoalpines. Heureusement, d'ici là, il n'y aura probablement plus d'entomologistes pour documenter ce désastre, la disparition du bénévolats et la prospection du monde par l'intermédiaire de la télévision en ayant eu raison. Que faire ? Différentes organisations ont pris conscience de ce que l'effet de serre pourrait conduire au remplacement des lignées animales et végétales de notre pays par d'autres, voisines, mais ayant des caractéristiques génétiques différentes. Dans ce contexte, raisonnable, le futur de notre agriculture, de nos élevages et de notre sylviculture dépendra de notre capacité à conserver la biodiversité génétique des animaux et des plantes. Pour ce faire, l'approche la plus simple consiste à assurer des conditions économiques satisfaisantes aux exploitations rurales traditionnelles acceptant de continuer à conduire élevages, cultures et gestion des espaces naturels de façon à protéger leur biodiversité (ROLAND, 1993 ; ARBEZ & KREMER, 1996 ; HOYT, 1996 ; GROSRICHARD, 1997). La France dispose de Conservatoires des Espaces Naturels (régionaux, départementaux, et du littoral), de Biotopes protégés, de Parcs Nationaux, de Réserves Naturelles et de Parcs Naturels Régionaux. Les Conservatoires régionaux disposent de peu de ressources et gèrent de petits espaces (172 km° pour l'ensemble du pays, soit 0,3 % du territoire national), éloignés les uns des autres, bien souvent sans avoir la propriété des sols gérés, et opèrent dans des conditions marginales. Le rôle de ces conservatoires est exemplaire en termes de recherche sur la gestion des espaces naturels, mais ne peut guère aller au-delà (FÉDÉRATION DES CONSERVATOIRES RÉGIONAUX D'ESPACES NATURELS, 1994). Le Conservatoire du littoral et des rivages lacustres a une meilleure maîtrise foncière et gère 600 km”, soit 1,1 % de notre pays (LA LETTRE DES RÉSERVES, 1995). Les Arrêtés préfectoraux de Protection de Biotope, pouvant être annulés à tout moment, protègent de façon très temporaire 700 km, soit 1,3 % du territoire métropolitain (ROLAND & DEHONDT, 1994). Les petits espaces naturels protégés hébergent actuellement une proportion notable de notre faune et de notre flore, mais ils sont très sensibles à toutes les interventions effectuées dans les terres qui les entourent ; les zones humides protégées sont en outre affectées par toutes les contaminations chimiques et biologiques des bassins versants situés en amont. Ainsi, seuls les grands Parcs nationaux et les grandes Réserves naturelles, généralement situés en montagne (VIENNOT, 1996), gèrent des espaces suffisamment vastes pour préserver la biodiversité spécifique et génétique des espèces qui y vivent, alors que les réserves naturelles de plus petite taille offrent des perspectives bien moins favorables ; l'ensemble couvre environ 2,5 % du territoire ; une partie des zones concernées n'ayant d'autre valeur que touristique, leur statut ne devrait pas être trop affecté par l'évolution socio-économique escomptée. Ces grands parcs et réserves ne sont pas représentatifs de la variété des espaces naturels de notre pays et ne sauraient donc protéger qu'une fraction, parfois minime, de notre entomofaune. Les Parcs Naturels Régionaux couvrent environ 10 % du territoire métropolitain mais, en l'absence d'incitations fiscales et financières suffisantes, ne peuvent pas assurer la protection effective des espaces naturels concernés (LEROUX, 1996 ; ZaPPi, 1996a) ; certains d'entre eux ont par contre acquis une grande expérience dans le maintien au moindre coût d'activités rurales, et même de collectivités rurales, en voie de disparition (MENANTEAU, 1997). 61 62 La France dispose depuis 1976 d'un large arsenal législatif et règlementaire, s'accroissant chaque année, pour protéger l'air, l'eau, les animaux, les plantes et les espaces naturels. L'expérience des vingt dernières années ne permet guère d'être optimiste, la mise en oeuvre de cet arsenal étant très modeste (ROLAND, 1996 ; ROLAND & DEHONDT, 1994), plutôt mal perçue lorsque des intérêts privés sont mis en cause. Un certain nombre d'associations, nationales comme France Nature Environnement, régionales comme la Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature ou Pro Natura Ile-de-France, ou bien départementales comme l'Agence pour la Valorisation des Espaces Naturels Isérois Remarquables, le Conservatoire de la Nature Haut-Savoyard, NaturEssonne, et bien d'autres s'efforcent de gérer des milieux naturels et d'agir sur le plan politique et juridique pour obtenir la mise en oeuvre effective des dispositions légales de protection de la nature, qu'elles soient supranationales ou strictement françaises. Contribuer à l'action de telles associations est essentiel. Nous vivons dans un état de droit dont les tribunaux sont garants, comme le montre l'arrêté du Conseil d'Etat condamnant la construction de l'autoroute Annemasse-Thonon, pour absence d'intérêt général (Monoux, 1997). C'est à nous, et aux associations dont nous avons choisi d'être sociétaires, d'assurer l'avenir de nos espaces naturels, et celui de notre pays. Si celles dont nous sommes sociétaires ne défendent pas l'intérêt de nos petits-enfants, nous devons en choisir d'autres. Il est indispensable d'établir rapidement un vaste réseau de zones aussi bien protégées et gérées que possible, pas trop éloignées les unes des autres, représentatives de la variété des espaces naturels ne se rencontrant pas, ou peu, dans les parcs nationaux et les réserves naturelles. Ce but peut être atteint en mettant en oeuvre un réseau Natura 2000 cohérent tel que prévu par la directive 92/43/CEE du Conseil des Communautés européennes du 21 mai 1992 concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages, dite Directive Habitats. En France la mise en oeuvre de cette directive a bien progressé sur le plan scientifique, mais est au point mort sur le plan politique, avec un gel de la procédure en juillet 1996, et une relance en février 1997 assortie d'un objectif inférieur à celui des espaces naturels déjà légalement protégés (MINISTÈRE DE L'ENVIRONNEMENT, 1997 ; HAMON, 1997). La Directive Habitats constitue l'une des possibilités légales de protection de notre faune et de notre flore. Son origine communautaire offre des possibilités d'action plus efficaces que nos lois et règlements nationaux. La mise en oeuvre de cette directive pourrait bénéficier d'une étroite association avec les gestionnaires des parcs naturels régionaux pour bénéficier de leur expérience en matière d'animation rurale (MENANTEAU, 1997). Ceci exige une politique de l'aménagement du territoire basée sur le long, et même le très long, terme ce qui fait fâcheusement défaut actuellement (GUIGOU, 1996). Nous ne devons toutefois pas négliger les nombreuses occasions qui s'offrent de protéger la nature dans d'autres cadres contractuels. Les entomologistes doivent s'associer à tous les autres naturalistes pour expliquer aux décideurs politiques la nécessité de préserver la diversité des animaux et végétaux de notre pays et leur capacité d'adaptation aux modifications climatiques qui s'annoncent, en insistant sur le fait qu'un tel objectif est plus important sur le plan économique que scientifique. || est essentiel de convaincre les chasseurs, les pêcheurs et leurs associations, qu'une mise en oeuvre aussi ambitieuse que possible de cette directive, et d'accords contractuels similaires, même à plus court terme, est dans leur intérêt ; la situation de la Loire et celle du Rhin sont exemplaires à cet égard (GUYOTAT, 1997a ; SCOTTO, 1996a). Bien que préoccupante, la situation n'est pas sans espoir. Après avoir lutté contre la Directive Habitats, de grandes fédérations d'exploitants agricoles ont proposé une redistribution des aides nationales et communautaires compatibles avec cette directive, afin d'offrir à leurs adhérents une probabilité de gestion rentable de leurs exploitations intégrant la production de denrées de qualité, le maintien d'espaces ruraux ouverts, et la protection de la biodiversité, même si ce terme n'apparaît pas dans les manifestes de ces associations (FOTTORINO, 1990 ; GEORGES, 1997 : CHATAIN, 1997 ; GROSRICHARD, 1997 à, b, c & d ; GUYOTAT, 1997b ; SINGELIN, 1996 ; ZaAPPiI, 1996b). Dans tous les cas de figure il y aura une facture à payer (ZAPPI, 1996a ; LE-GRAND, 1997), mais ceci devrait être d'autant plus facile à régler que, sauf accident climatique majeur, les grandes exploitations agricoles auront de moins en moins besoin des subventions communautaires et nationales pour prospérer (FAVREAU, 1997), ce qui pourrait libérer plus de 40 milliards de francs par an pour des interventions pérennes prioritaires dans les zones rurales. Sur le plan individuel, même si cela paraît d'une efficacité marginale, chaque entomologiste possédant des terres, füt-ce un jardin, peut contribuer à faciliter la survie des espèces d'insectes qui s'y trouvent ou bien y passent, en maintenant des espaces naturels (ALBOUY & DELFINO, 1995 : ALBOUY et al. 1995), en favorisant la croissance de plantes indigènes, en plantant des végétaux riches en nectar (DARGE, 1989), en recréant des zones humides (OERTLI, 1995 ; WILKE, 1995), et en limitant à un strict minimum l'emploi des pesticides. Dans une France aux espaces naturels morcelés et distants de telles actions pourraient permettre la survie de nombreuses espèces. Remerciements Tous mes remerciements vont aux agronomes, gestionnaires d'espaces naturels, journalistes, juristes, naturalistes, parlementaires et polémistes qui m'ont fait bénéficier de leurs points de vue, souvent contradictoires, sur l'évolution probable de nos régions rurales et sur les problèmes de protection de la nature en France métropolitaine. Je souhaite remercier tout particulièrement Henri de BENOIST, Président des Céréaliers de France, pour ses analyses personnelles et celles qu'il a suscitées concernant l'avenir de l'agriculture française, car l'évolution de nos espaces naturels et de leur biodiversité dépend de la place de cette agriculture dans un monde en rapide évolution. 63 64 Quelques références ADEME, 1995 a. - L'utilisation des huiles végétales ou leurs dérivés dans les moteurs diesel. - Agriculture et bioénergies, 2132 : 6 pp. ADEME, 1995 b. - L'utilisation de bio-éthanol ou de ses dérivés dans les moteurs. - Agriculture et bioénergies, 2133 : 6 pp. ALBOUY ( V.), ARVERS (S.), BERNARD (P.-J.), DEVINCK (D.) & RABIET (E.), 1995. - Attirez les papillons dans votre jardin. - Editions Eveil, Ponema, Saint-Yrieix, 96 pp. ALBOUY (V.) & DELFINO (J.-P.), 1995. - Les insectes amis de nos jardins. - Editions Edisud Nature, Aix-en-Provence, 135 pp. ARBEZ (M.) & KREMER (A), 1996. - La conservation des ressources génétiques forestières. - Ingénieurs de la Vie, 440 : 17-18. 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(Coleoptera Coccinellidae) de l’île de Mayotte Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge F.24230 Bonneville Résumé : Description de Microserangium coconiensis n. sp, comparaison avec les autres espèces de Microserangium. Mots clés : Coleoptera, Coccinellidae, Sticholotidinae, Serangiini, Microserangium coconiensis n. sp., lle de Mayotte, Ocean Indien. Summary : Description of Microserangium coconiensis as a new species from Mayotte island and comparison with other species of Microserangium. Keywords : Coleoptera, Coccinellidae, Sticholotidinae, Serangiini, Microserangium coconiensis n. Sp., Mayotte Island, Indian Ocean. Description Coccinellidae de petite taille, hémisphérique, fortement convexe (Fig. 1) - (L=1,4 mm,1=1,2 mm), de couleur noire, très brillante, avec une pubescence longue, blanche. La tête noire avec le front et l'épistome brun-jaune rougeâtre chez le ©. La ponctuation grossière, écartée de 1 fois son diamètre. Le prothorax noir, avec une pubescence longue très fournie, une ponctuation fine écartée de 1 à 3 fois son diamètre. Le prosternum en forme de T, avec le processus intercoxal large, alutacé, le basisternum expansé antérieurement, cachant les parties de la bouche au repos (Fig. 2), avec 2 carènes parallèles, peu visibles ne remontant pas jusqu'à la marge antérieure. Scutellum triangulaire. Les élytres noirs avec l'apex très légèrement rougeâtre, la ponctuation fine écartée de 2 à 5 fois son diamètre, pubescence éparse le long de la suture et de la marge antérieure. Le disque glabre, très brillant. Les yeux simples en ovale transverse. Les antennes de couleur claire, formées de 9 articles, le 3° long, légèrement anguleux à son côté interne, la massue formée de 2 articles, dont le terminal est de forme ovale, plus long que large, avec sa partie apicale anguleuse. Les palpes maxillaires ont le segment terminal en forme de baril T1 72 (Fig. 3). Le metasternum est large entre les cavités coxales intermédiaires et enfoncé pour recevoir les fémurs. L’abdomen est formé de 5 segments visibles, le premier segment enfoncé pour recevoir les fémurs postérieurs. Les lignes fémorales abdominales sont incomplètes descendant jusqu’au 3/4 de la longueur du segment, puis ensuite parallèles à la marge postérieure, sans atteindre la marge latérale.Les fémurs sont expansés et alutacés (Fig. 4). Genitalia © avec le tegmen sans paramères (Fig. 9), les valves génitales © avec le spiculum gastral bifide (Fig. 6), le siphon, avec sa capsule sans processus interne ni externe (Fig. 7), son apex acuminé possédant une barbule émoussée à son côté interne (Fig. 8). Genitalia ®, inconnue. Spécimens examinés : Holotype © Mayotte, Coconi le 23-V11-1996 - Quilici leg. CIRAD N° 14270 Mag. 15 - sur Citrus sp. Paratype 1 © - Idem. Distribution - Île de Mayotte. Étymologie - Microserangiom coconiensis, est le rappel de la contrée d'origine du type. Discussion Le genre Microserangium (MIYATAKE 1961) fait partie de la tribu des Serangiini, de la sous-famille des Sticholotidinae, à ce jour il ne comprend que 4 espèces plus cette espèce nouvelle. Microserangium shikokense MIYATAKE 1961, du Japon. ssp. okinawense MIYATAKE 1961. Microserangium haimanense MIYATAKE 1961, du Japon. Microserangium laterale (MOTSCHULSKY 1866), de Ceylan décrit dans le genre Serangium. syn. Ceylonium \WEISE 1900. Microserangium bacthaiense HOANG 1978, du N. Vietnam. Microserangium coconiensis n. sp. de Mayotte. Cette dernière espèce se différencie des autres espèces par : a) la ponctuation de son disque élytral très marquée. b) la couleur de ses élytres qui ont l'apex rougeâtre. c) la couleur de son prothorax qui est unicolore. d) la forme de l’apex de son siphon (Fig. 7). Fig. 1 : Imago vu de profil - Fig. 2 : Tête et Prosternum - Fig. 3 : Palpe maxillaire - Fig. 4 : Patte - Fig. 5 : Antenne - Fig. 6 : Valves génitales © - Fig. 7 : Siphon - Fig. 8 : Détail de la pointe du siphon - Fig. 9 : Tegmen ré 74 Références CROTCH (R.C.), 1874. - À Revision of Coleopterous Family Coccinellidae - London (1, Il) : 311pp. MIYATAKE (M.), 1961a. - The East-Asian Coccinellid-beetles preserved in the California Academy of Science, Serangiini. - Mem. Ehime. Uni. 6 (6) : 135-146. (I) MIYATAKE (M.), 1961b. - À new genus of the Coccinellidae from Japan and the Ryukyu Islands. - Mem. Ehime. Uni. 6 (6) : 127-133. (11) MOTSCHULSKY (V. de), 1866. - Essais d'un catalogue des insectes de l’île de Ceylan. - Bull. Soc. Hist. Nat. Moscow, 39 : 417-445. SASAJI (H.), 1965. - Coccinellid-fauna of the Ryukyu Islands South of the Amami Group. - Kontyu 33 (1) : 97-122. SASAJI (H.), 1971. - Fauna Japonica Coccinellidae - Acad. 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En France, c'est une espèce des bords des chemins et lieux incultes de la zone méditerranéenne jusque dans la Drôme, Charente-Maritime et Vendée. Nous avons observé cette espèce à plusieurs reprises depuis le mois d'avril 1993 dans la zone dunaire du Cap-Ferret, où elle semble bien implantée. Trifolium nigrescens Viv. (Fabacées) Espèce méditerranéenne, signalée de Provence, Languedoc, Roussillon, Lozère et Aveyron ; trouvé aussi dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques (VIVANT, 1982) et plus récemment en Gironde à Lège par J. WERNO (ANIOTSBÉHÈRE, DAUPHIN, LAPORTE-CRU & VWVERNO, 1986). Nous l'avons observé au Gurp en mai 1996. Veronica cymbalaria BODARD (Scrophulariacées) Cette espèce, de répartition circuméditerranéenne, se rencontre en France dans la zone méditerranéenne (Provence, Languedoc et jusque dans le Tarn) et en Corse, dans les lieux sablonneux et cultivés ; elle ne figure pas dans le catalogue de JEANJEAN ; elle semble nouvelle pour la Gironde. Nous avons observé une importante population dans les dunes en mars et avril 1996, puis à nouveau en 1997. Cutandia maritima (L.) (= Scleropoa maritima) (Poacées) Connue des sables du littoral méditerranéen, et des Pyrénées-Atlantiques. Ne figure pas dans le catalogue de JEANJEAN. Signalée en 1994 à Montalivet en Gironde par GÉHU (1995). Observée en front de mer à Soulac en mai 1996. 76 Références ANIOTSBÉHÈRE (J.C.), DAUPHIN (P.), LAPORTE-CRU (J.) & WERNO (J.), 1986. - Contributions à la connaissance de la flore girondine. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, XV (2) : 53-72. COSTE (H.), 1899-1906. - Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse, et des contrées limitrophes. - Librairie des sciences et des arts, Paris, 3 vol. 416p, 627p et 807 p. GÉHU (J.M.), 1995. - Sur la présence de Cutandia maritima sur le littoral de Gironde. - Bull. Soc. bot. Centre-Ouest, 26 : 141-142. JEANJEAN (A.F.), 1961. - Catalogue des plantes vasculaires de la Gironde. - Actes Soc. linn. Bordeaux, XCIX, 332 p. KERGUÉLEN (M.), 1993. - Index synonymique de la flore de France. - Mus. Nat. Hist. Nat. Patrimoines Naturels n°8, 196 p. VIVANT (J.), 1982. - Plantes adventices dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. - Monde des plantes, 4 : 411-412. x PAR Fig. 1 : Aspect de Sisymbrium orientale (Cap-Ferret, 17-1V-1993). Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 77-78. Pelosia obtusa HERRICH-SCHÂFFER 1852, espèce nouvelle pour le département de la Gironde (Lepidoptera Arctiidae Lithosiinae) Jacques ROGARD Apt. 21, Résidence Catinat 36, rue Charles de Muyssaert, 59800 Lille C'est au cours de mes congés annuels, passés au Domaine Départemental de Bombannes (commune de Carcans, Gironde), que j'ai eu l'heureuse surprise de capturer un exemplaire -malheureusement unique ! - de Pelosia obtusa HERRICH-SCHÂFFER (n° 3884 in LERAUT, 1980). D'après des données récentes, publiées par Bernard DARDENNE (1991) et par Maurice DUQUEF (1994), la répartition géographique française de cette espèce paludicole comprend actuellement vingt quatre départements. C'est donc en visitant chaque soir les sanitaires du camping que, le 6 août 1996, j'ai capturé, peu avant minuit, un exemplaire © de Pelosia obtusa. Cette prise s'est effectuée par temps doux, pluvieux et orageux. Les sanitaires, _éclairés toute la nuit au néon, sont implantés au cœur de la forêt domaniale de Carcans ; chênes verts (Quercus ilex), arbousiers (Arbutus unedo) et surtout les pins maritimes croissent parmi un tapis de bruyères plus ou moins étendu. Ce milieu ne correspond guère au biotope électif de Pelosia obtusa ; toutefois, la proximité des Marais de Talaris (environ 7 km à vol d'oiseau) ainsi que celle des berges de l'étang de Carcans (400 m à vol d'oiseau) peut expliquer sa présence, sa chenille se nourissant de diverses plantes inféodées aux sites marécageux ou humides, en particulier le Roseau (Phragmites communis), comme le signalent de nombreux auteurs. Pelosia obtusa est une espèce intéressante, localisée et parfois commune dans les stations qui lui sont favorables. Elle est nouvelle pour la Gironde, ainsi que pour la région Aquitaine ; le département le plus proche hébergeant ce lépidoptère est la Charente-Maritime (capture antérieure à 1944, G. du DRESNAY ; Dompierre-sur-Mer, 11-IX-1987, E. DROUET, L. FAILLIE & B. LAMBERT). Des prospections futures, menées dans d'autres localités humides encore inconnues du département, nous permettraient éventuellement …… d'effectuer d'autres captures de cet Arctiidae. ii 78 Références DARDENNE (B.), 1991. - Pelosia obtusa H.-S., espèce nouvelle pour la Normandie. Biotopes et répartition française. (Arctiidae). - A/exanor, 17 (1) : 31-39. DUQUEF (M.), 1994. - Pelosia obtusa H.-S. espèce nouvelle pour le département de la Somme (Picardie). - A/exanor, 18 (6 & 7) : 408-409. KoCH (M.),1984. - Wir bestimmen Schmetterlinge. Bearbeitet Von Wolfgang Heinicke. - Verlag J. Neumann, 792 p., 11 pl. n. & b., 84 pl. couleurs. LERAUT (P.), 1980. - Liste systématique et synonymique des Lépidoptères de France, Belgique et Corse. - Supplément à Alexanor, Revue des Lépidoptéristes français et au Bulletin de la Société entomologique de France, 334p. LHOMME (L.), 1923-1935. - Catalogue des Lépidoptères de France et de Belgique. Volume 1 - Léon Lhomme, Le Carriol, par Douelle (Lot), 800 p. NOVAK (1), SEVERA (F.) & LUQUET (G.-Ch.), 1983. - Le Multiguide nature des Papillons d'Europe - Bordas éditeur, Paris, 352 p., 128 pl. couleurs, p. 140. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 79-80. Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) Il- Des espèces fossiles actuelles Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux II, 351 cours de la Libération, 33405 Talence (France) Monique AUGUSTIN Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux || Résumé : Dans cette partie, quelques exemples de Vitacées anciennes sont donnés, en relation avec la théorie phylogénique présentée dans la première partie. Abstract : In this second part, the authors presented a few examples of ancient Vitaceae in different countries. Selection pf presumary old species was performed according the phylogenic theory previously exposed in the first part of this work. Introduction Dans la première partie de l'étude (VIvaAs & AUGUSTIN, 1997), nous avons abordé le cas des Vitis fossiles avec les problèmes posés par leur identification à partir d'empreintes de feuilles ou de pépins fossiles. Parmi les différents fossiles retrouvés et attribués aux Vitis, seul un nombre restreint a été formellement rattaché à ce genre à partir des pépins, plus discriminants à cet égard que la forme des feuilles. La plupart des empreintes foliaires peuvent en effet appartenir à des feuillus. Mais si au cours de l'évolution de la famille des Vitacées, de nombreuses espèces ont disparu pour laisser la place à des plantes plus évoluées (GALET, 1988 ; Vivas, 1997), en revanche certaines espèces anciennes sont parvenues jusqu'à nos jours à l'état vivant. C'est de ce sujet que nous allons traiter dans la deuxième partie de notre étude. 80 Les formes primitives des Vitacées Parmi les formes ancestraies de Vitacées, nous retrouvons des Vitis, des Ampelopsis, des Cissus et des Parthenocissus sur le continent américain ; des Vitis, des Ampelopsis et des Parthenocissus en Asie ; des Cissus, des Ampelopsis, des Cayratia, des Rhoicissus et des Cyphostemma en Afrique ; des Cissus, des Clematicissus, des Ampelopsis et des Cayratia en Australie : enfin des Vitis en Europe. À titre d'exemple, on peut citer quelques espèces dont les feuilles composées très découpées constituent des spécimens de Vitacées problablement fort anciens. li s'agit de C. angustissima, possédant des racines tubéreuses et présentant une hétéromorphie foliaire importante ; A. megalophylla aux feuilles composées, bipennées, constituées par trois groupes de 5 à 7 folioles imparipennées ; A. aconitifolia dont les feuilles sont composées de limbes très étroits recouvrant les nervures principales ; V. wilsonae, V. hexamera et V. fagifolia aux feuilles iancéolées. Au sein des Vitis on peut citer LV. piasezkii aux feuilles composées trifoliées et V. davidii dont les feuilles, sur la même souche, sont entières à composées 5-foliées. Enfin les Rhoicissus souvent utilisés comme plantes d'ornement, ont globalement tous les caractères distinctifs des Vitacées anciennes. De probables espèces fossiles Dans notre étude sur les espèces fossiles, certains noms ont été cités : ils correspondent à des espèces toujours vivantes. L'attribution avait été faite par analogie soit avec l'ultrastructure du pollen par microscopie électronique à balayage soit par l'examen des pépins. Dans la liste étable par KIRCHEIMER (1939) la seule espèce pour laquelle les recoupements entre spécimens fossiles et spécimens actuels sont vraisemblables est V. flexuosa. Il s'agit d'une espèce asiatique dont l'aire de répartition naturelle établie par GALET (1988) se superpose à la zone refuge asiatique de REINIG (1937). Ainsi on peut supposer qu'en étudiant les espèces présentes dans ces zones refuges, il est plus probable de rencontrer des espèces très anciennes pour lesquelles on retrouve des traces fossilisées. Cette voie peut être avantageusement utilisée dans les études paléo- ampélographiques. Références GALET (P.), 1988. - Cépages et vignobles de France. Tome | - Les vignes américaines. - 2° édition, Imprimerie Dehan, Montpellier. KIRCHEIMER (F.), 1939. - Rhamnales. | - Vitaceae. Foss. Catalogus Il plantae 24. - Faller Ed. Neubrandburg, 2-153. REINIG (W. F.), 1937. - Die holarktis jena. VIVAS (N.), 1997. - Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 1-15. VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), 1997. - Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitacées). | - Etude des Vitis fossiles. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 35-44, Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 81-83. Première mention de Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853 en France. (Coleoptera Coccinellidae). Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge, 24230 Bonneville Résumé : Description de Rhyzobius forestier (MULSANT) 1853, avec ses synonymies et illustrations. Son acclimatation en France est confirmée. Mots clés : Coleoptera, Coccinellidae, Coccidulinae, Rhyzobius forestier (MULSANT) 1853. Summary : Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853, is described with related species synonymy and illustration. Its acclimatization in France is confirmed Keywords : Coleoptera, Coccinellidae, Coccidulinae, Rhyzobius forestier (MULSANT) 1853. Introduction Parmi un lot de Coccinellidae soumis à notre détermination par le Dr. Philippe PONEL de Marseille, nous avons eu la surprise de découvrir un spécimen © de Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853, récolté en Haute Garonne (F.31) dans la commune de Gardouche, le 26 -VI -1996, par battage de la ripisilve en bordure du Canal du midi. Cette espèce en provenance de l'Australie, fut introduite, dans des serres de la presqu'île de Giens (F. 83 - Var), par l'INRA d'Antibes en 1989, pour combattre les Coccidae. Cette espèce est donc bien acclimatée dans la partie sud de la France. Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853 : 286 Platyomus forestieri MULSANT 1853 : 158 - 1853 : 286. Scymnodes forestieri KORSCHEFSKY 1931 : 85. Scymnus circularis SHARP 1889 : 365 - POPE 1981 : 26. Rhizobius ventralis (auct) Lindorus ventralis TIMBERLAKE 1927 : 532. Rhyzobius forestieri POPE 1981 : 26 - GORDON 1985 : 661. Type : MNHN Paris Collection PERROUD. 81 82 Description : L = 2,6 à 3,7 mm. - | = 1,9 à 2,3 mm. - Espèce de forme ovale (fig.1), noire, hérissée d'une pubescence blanche cendrée un peu laineuse. La tête noire avec le labre, les antennes (fig.2) et les palpes maxillaires (fig.3) rougeâtres. Les yeux légèrement entaillés. Le prothorax avec les angles antérieurs de couleur rougeâtre arrondis et les marges parallèles. L'écusson petit, triangulaire. Les élytres en ligne courbe jusqu'au 1/4 de la longueur, puis rétrécis jusqu'au 2/3, ensuite en ogive postérieurement. Dessous noir avec l'abdomen de 5 segments de couleur rougeâtre. Les lignes fémorales abdominales complètes occupant environ les 2/3 du segment (Fig.5). Les carènes prosiernales en ogive (fig.4), occupant toute la longueur du segment. Les pattes sont noires avec les tarses formés de 4 articles de couleur rougeâtre. Aux pattes antérieures les ongles sont bifides (fig.12), au 2 autres pattes ils sont appendiculés (fig.13). Genitalia © : avec le lobe médian de même longueur que les paramères (fig.6 &7), la pointe du siphon est en forme de crochet (fig.8 & 9). Genitalia ® : avec la spermathèque en forme de U ouvert, très mince (fig.10), le nodulus en forme de col de vase, étroit, les valves génitales 9, allongées, anguleuses dans leur partie médiane (fig.11). Distribution : Originaire de l’Autralie, introduite aux USA en 1892, où elle est acclimatée sur le littoral de la Californie. introduite en France dans le Var en 1989 , et récoltée en Haute Garonne. Références BLACKBURN (T.), 1895. - Further notes on Australian Coleoptera with descriptions of new genera and Species. - Trans. Roy. Soc. South Australia 19 (Il) : 246 pp. GORDON (R.D.), 1985. - The Coccinellidae (Coleoptera) of America North of Mexico. - J. New York Entomol. Soc. 93 (1) : 912 pp. KOZSCHEFSKY (R.), 1931. - Coleopterorum Catalogus, Pars 118 Coccinellidae. |. Berlin, 224 pp. MULSANT (M.E.), 1853 a. - Supplément à la monographie des Coléoptères trimères Sécuripalpes. - Opusc. Emtomol. 3 : 1-178. MULSANT (M.E.), 1853 b. - Supplément à la monographie des Coléoptères trimères Sécuripalpes. - Annales Soc. linn. Lyon : 129-333. POPE (R.D.), 1981. - “Rhyzobius ventralis “ (Coleoptera : Coccinellidae) its constituent Species, and their Taxonomy and Historical roles in Biologocal Control. - Bull. Ent. Res. 71 : 19-31. SHARP (D.), 1889. - Two new pecies of Scymnus. - Insect Life, | : 364-365. TIMBERLAKE (P.H.), 1927. - Biological control of insect pests in the Hawaiian Islands. - Proc. Hawaiïan Entomol. Soc. 6 : 529-556. Planche 1 : Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853 - Fig.1 : Imago - Fig.2 : Antenne. - Fig.3 : Palpe maxillaire. - Fig.4 : Carènes prosternales. - Fig.5 : Lignes fémorales abdominales. - Fig.6 : Tegmen vu de face: - Fig.7 : Tegmen vu de profil. - Fig.8 : Siphon. - Fig.9 : Détail pointe du siphon. - Fig.10 Spermathèque avec son canal spermique, la bourse copulatrice et l'infundibulum. - Fig.11 : Valves génitales ®. - Fig.12 : Ongle de la patte antérieure. - Fig.13 : Ongle des pattes médianes et postérieures. 83 84 NOTE DE BOTANIQUE Conyza blakei (CABRERA) CABRERA en Gironde (Astéracées) Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac La flore girondine comprend quatre espèces de Conyza (DAUPHIN, 1995) ; une cinquième doit être ajoutée : au cours d'une sortie botanique dans les environs de Périssac (Gironde), nous avons observé une dizaine de pieds de Conyza blakei (CABR.) CABRERA sur des remblais de la RN 10 au lieu-dit Bousquet (commune de Marsas). Bien qu'encore stériles, ces plantes nous ont paru très caractéristiques, en fonction des descriptions de cette espèce (JOVET & VILMORIN, 1975) : Conyza blakei, proche de C. canadensis (L.) CRONQUIST, s'en distingue immédiatement par ses feuilles basales laciniées et ses feuilles caulinaires linéaires, de moins de 1 mm de large, sans pétiole distinct, la pilosité étant du type de celle de la Vergerette du Canada. Observée pour la première fois en France entre Carcassonne et Béziers, puis dans le Languedoc en 1976, cette plante d'Amérique du sud fut retrouvée à plusieurs reprises en Dordogne par VIROT et BESANÇON, près de Cadouin (1977, 1979), et par les mêmes auteurs dans le Lot (Rocamadour, 1978). Le site de Bousquet a déjà fait l'objet de plusieurs sorties linnéennes en 1995 (DAUPHIN, 1995) et 1996 : la colonisation du remblais permettait d'observer plusieurs espèces rares dans notre région, comme 7rifolium bocconei, Papaver argemone, P dubium lecogiï, etc.., qui semblent aujourd'hui disparues en raison de la fermeture relative du milieu. Références DAUPHIN (P.), 1995. - Sur l'expansion de Conyza flonbunda en Gironde. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 23 (2) : 77-78. DAUPHIN (P.), 1995. - Compte rendu de l'excursion du 28 mai 1995 à Saint-Savin-de-Blaÿe et Guitres. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 23 (3) : 119-121. JOVET (P.) & DE VILMORIN (R.), 1975. - Troisième supplément à la Flore de Coste. - Lib. À. Blanchard, Paris : 182-337. VIROT (R.) & BESANÇON (H.), 1977. - Contributions à la connaissance floristique de la Guyenne centrale. Deuxième série. - Cahiers des naturalistes, N.S., 31 : 73-102. VIROT (R.) & BESANÇON (H.), 1977. - Contributions à la connaissance floristique de la Guyenne centrale. Quatrième série. - Cahiers des naturalistes, N.S., 35 (2) : 21-39. VIROT (R.) & BESANÇON (H.), 1979. - Contributions à la connaissance floristique de la Guyenne centrale. Cinquième série. - Cahiers des naturalistes, N.S., 33 (4) : 73-105. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 84. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (2) 1997 : 85-8€. Ouverture d'une section ornithologique à la S.L.B. Bernard VERGER 5 rue Louis Mie, 33000 Bordeaux M. Aniotsbéhère a déposé au siège de la S.L.B. le 4 mars dernier, les restes d'un oiseau qu'il avait trouvé ce même jour au bord d'un reliquat de marais situé juste à côté d'un centre commercial à Bègles. Cet oiseau, un rallidé de l'espèce Porzana porzana (LINNE, 1766), plus connu sous son nom vernaculaire de Marouette ponctuée avait manifestement été victime d'un petit prédateur qui l'avait dévoré sur place n'épargnant que les deux ailes, que notre collègue botaniste a eu la bonne idée de ramasser pour détermination. Encore bien répandu au XIX°"® siècle dans notre région, ce râle migrateur n'est plus que rarement observé de nos jours, sans doute à cause de la disparition progressive de son habitat : l'espèce est essentiellement limicole avec une préférence marquée pour les marais à végétation basse. La découverte de ses restes relève donc d'un heureux hasard, surtout à cette date ; mais il est vrai que la plupart des espèces migratrices avaient cette année plusieurs semaines d'avance. Je profite de l'occasion qui m'est donnée de m'exprimer ici pour rappeler qu'à ma demande, le principe de la création d'une section ornithologique a été accepté l'an passé par les membres du Conseil de la S.L.B. et que l'un des projets évoqués à cette occasion concerne la création d'une ornithothèque régionale, ou si l'on préfère la mise en place d'un espace destiné à entreposer des fragments et restes d'oiseaux tels que : plumes, ailes, ossements, gésiers, etc... Cela dans le but de créer une collection ornithologique de référence en complémentarité de celles du Muséum de Bordeaux, lequel est surtout destiné a conserver des spécimens entiers et montés. L'ensemble de ces collections une fois achevé constituera alors un véritable outil de travail pour les ornithologues et ornithophiles de notre région. Dans ce dessein et à l'exemple de notre collègue M. Aniotsbéhère, j'invite tous les linnéens qui souhaitent apporter leur contribution à ce projet à conserver précieusement tous les restes d'oiseaux ou les spécimens entiers qu'ils seraient amenés à trouver lors de leurs prospections sur le terrain et à les déposer au siège de la S.L.B. ( 86 Je donnerai dans un prochain numéro, des instructions plus détaillées sur la conduite à tenir face à un spécimen susceptible d'intéresser le patrimoine et d'une façon plus générale sur le programme de récupération d'oiseaux morts que je compte mettre en application prochainement, condition sine qua non préalable à tout recensement de notre avifaune dans sa situation actuelle. Références BOUTET (J.-Y.) & PETIT (P.), 1987. - Atlas des oiseaux nicheurs d'Aquitaine. - Ed. Conseil Régional d'Aquitaine, 241 pp. DOCTEUR (A.), 1856. - Catalogue des oiseaux du département de la Gironde. - Actes de la Soc. linn. Bordeaux, XXI : 152-194. DUBALEN (P.-E.), 1872. - Catalogue critique des oiseaux observés dans les départements des Landes, des Basses-Pyrénées et de la Gironde. - Actes de la Soc. linn. Bordeaux, XXVIII : 1-68. GRANGER (A.), 1893. - Faune ornithologique de la région du Sud-Ouest. - Revue des Sciences Naturelles de l'Ouest, 1 : 1-67, 116-142. YEATMAN (L.), 1976. - Atlas des oiseaux nicheurs de France. - Ministère de la Qualité de la Vie et de l'Environnement. Société Ornithologique de France Ed., 283 pp. 88 Imprimé le : 10 juillet 1997 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie S' Genès, 78 Cours Gambetta, 33400 TALENCE RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits - définitifs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications . importantes. Les auteurs ayant la possibilité de composer leurs articles par traitement de texte sont invités à fournir la disquette à l'éditeur, disquette 5" ou 3"74, avec un fichier provenant de Word pour DOS, Word pour Mac où WinWord (*.doc, versions de 1 à 6), WordPerfect ou au _ format texte ASCII. Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la __ rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : | - le titre avec, quand il y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la fanulle étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de S mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans le texte : Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (SCoP. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. | WILEY (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEHERE & DAUPHIN, 1988), M. SECQ (1986a, b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 x 18,5 cm légende comprise. Celle-ci devra être fournie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, il est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur étant à la charge des auteurs). 25 trés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, il est possible d'obtenir un tirage supplémentaire qui sera facturé au tarif de 15FF la page (par tranche de 25 exemplaires) à condition d'en effectuer la demande à la correction des épreuves. Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses d'ouvrages. Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas droit aux tirés-à-part. ISSN 0750-6848 SOMMAIRE HAMON (J.), À quoi ressemblera la France métropolitaine dans un siècle ? Quelravenirpourson’entomofaune "PRE Le DUVERGER (C.), Microserangium coconiensis n. Sp. (Coleoptera Coccinellidae) de:l'ile de Mayotte, 2" M RS 71 DUPAIN (M.) & DAUPHIN (P.), Sur quelques plantes intéressantes des dunes du Cap-Ferret (Gironde). 522.2 Rae CPP RE TA 715 ROGARD (J. ), Pelosia obtusa HERRICH-SCHAFFER 1852, espèce nouvelle pour le département de la Gironde (Lepidoptera Arctiidae Lithosiinae). 77 VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) Il- Des espèces fossiles actuelles. da done rene EEE PTS ERREURS 79 DUVERGER (C.), Première mention de Rhyzobius forestieri (MULSANT) 1853 en France: (Coleoptera Coccinellidae) 722222 81 VERGER (B.), Ouverture d'une section ornithologique à la S.L.B. ce 85 | : NOTE DAUPHIN (P.), Conyza blakei (CABRERA) CABRERA en Gironde (Astéracées). nn nn nn mn nn mn ssessssesrsssss ISSN 0750-6848 Bulletin Fe de la _ Société linnéenne de Bordeaux Tome 25 fascicule 3 RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits définitifs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications importantes. LA Les auteurs ayant la possibilité de composer leurs articles par traitement de texte sont invités à fournir la disquette à l'éditeur, disquette 5" ou 3"/2, avec un fichier provenant de Word pour DOS, Word pour Mac ou WinWord (*.doc, versions de 1 à 6), WordPerfect ou au format texte ASCII. Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - le titre avec, quand 1l y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de 5 mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans lertexte: Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (SCOP. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. WILEY (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), CNRS & DAUPHIN, 1988), M. SECQ (1986a, b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 ” 18,5 cm légende comprise. Celle-ci devra être fournie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1] est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur étant à la charge des auteurs). | 25 tirés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, 1l est possible d'obtenir : un tirage supplémentaire qui sera facturé au tarif de 15FF la page (par tranche de 25 exemplaires) à condition d'en effectuer la demande à la correction des épreuves. : Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses d'ouvrages. Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas Don re tirés-à-part. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 89-107. Quelques données entomologiques sur les dunes du Cap-Ferret (Gironde) Patrick Dauphin Poitou, 33570 Lusssac Jean-Philippe Tamisier, 20 rue Jacques Brel, 47300 Villeneuve ‘/Lot Résumé : Une étude de la faune entomologique dunaire de la zone « des ensablés », conduite en 1995 et 1996, a permis de récolter 287 espèces d'Invertébrés. La biocénose dunaire apparaît relativement bien préservée, malgré une importante fréquentation touristique ; les techniques de gestion du site, et tout particulièrement l'utilisation systématique des clôtures de guidage, ont permis une bonne conservation de la biodiversité. A la demande de l'Office National des Forêts, la section entomologique de la Société linnéenne de Bordeaux a conduit une étude du peuplement entomologique des dunes du Cap-Ferret, dans la zone « des ensablés ». Les prélèvements ont été effectués en 1995 et 1996, par les méthodes classiques de l'entomologie : récolte à vue, fauchage, battage, tamisage des souches et des litières. Dans ce milieu, on peut trouver, au moins théoriquement : - une faune caractéristique dunaire, comprenant des espèces strictement inféodées à celui-ci. - une faune à plus vaste répartition, colonisant divers milieux, mais parfois très abondante dans le milieu littoral. || s'agit souvent d'espèces sabulicoles fréquentant aussi les gravières et sablières, ou bien d'espèces atlantiques présentes sur toute la côte et à proximité. - des éléments d'importation provenant des milieux voisins, en particulier une faune typique des pinèdes (espèces xylophages, comme les Cérambycides ou les Scolytides), et des espèces liées aux matériaux de recouvrement rapportés (branchages, etc.). La première catégorie correspond à une importation active (espèces ailées, mobiles), la dernière à une importation en partie active, en partie passive. La fréquentation touristique 89 90 amène aussi l'installation d'une faune anthropique, surtout liée aux déchets de toutes natures, et spécialement aux dépôts d'urine et d'excréments. ,. Remerciements Nous sommes heureux de remercier l'ONF, et en particulier M. Jean Favennec, et les nombreux collègues qui ont participé aux déterminations : G. Basset (Hyménoptères), P. Dauphin (Staphylinides, Divers), C. Duverger (Coccinellidae, Coléoptères divers), R. Gallis (Diptères, p.p.), C. Jeanne et F. Teissier (Carabiques), M. Laguerre (Lépidoptères), A. Matocq (Hétéroptères Mirides p.p.), J. Péricart (Hétéroptères, p.p.), L. Soldati (Ténébrionides), J.P. Tamisier (Coléoptères divers). Quelques espèces typiques : Nous n'avons retenu ici que les espèces caractéristiques du milieu dunaire, ainsi que quelques autres, notables par leur fréquence ou pour leur intérêt biogéographique. | - XII : Mois de récoltes, indiqués lorsqu'ils paraissent donner une indication utile. Eventuellement sont données les références à deux importante synthèses sur le milieu entomologique dunaire, celle de CAUSSANEL, 1965 et celle de BIGOT,1983. | : Orthoptéroïdes Ectobius panzeri STEPHENS, Dictyoptère Ectobiidae Assez commun, sur et sous les plantes. Toute la France, bois secs, buissôns, herbes, bruyères de toute la France ; connu des dunes maritimes ; adultes en été et en automne ; oothèque striée. Phytophage. Labidura riparia (PALLAS), Dermaptère, Labiduridae Localement abondant sur la partie la plus occidentale de la dune, sous des débris très variés. Dans cette zone où ne se trouvent pas les Talitres, il doit se nourrir d'autres proies. VI, adultes et jeunes larves communs ; VIIL. Le long des côtes et de certains cours d'eau, surtout dans la moitié sud de la France ; surtout prédateur d'insectes et de Crustacés (Talitres), occasionnellement détritiphage. Euborellia annulipes (LUCAS), Dermaptère Forficulidae Localement abondante en X-1995. Sud de la France, surtout en région méditerranéenne. Probablement récemment importée en France, l'espèce s'est maintenue dans des biotopes divers : plages, haies, dépôts d'ordures ; signalée à Bordeaux en 1987. Semble polyphage. | Hétéroptères Cydnus aterrimus (FOERSTER), Hétéroptère Cydnidae Présent, mais peu abondant dans les dunes, sous les plantes. XII. Commun dans les endroits secs et sablonneux, sous les végétaux. BIGOT 1983 : côtes atlantiques. Geotomus punctulatus COSTA, Hétéroptère Cydnidae Présent, mais peu abondant dans les dunes, sous les plantes. VIII. Fréquemment cité dans les relevés dunaires ; BIGOT, 1983 : côtes méditerranéennes ; Normandie. Carpocoris mediterraneus atlanticus TAMANINI, Hétéroptère Pentatomidae Rare. VII. Surtout sur les ombelles, se nourrissant des fruits des Apiacées. L'espèce citée est méridionale, vivant en Espagne, Afrique du nord et moitié sud de la France ; rare dans notre sud-ouest (où par contre abonde l'espèce proche C. purpureipennis DE GEER), on le rencontre surtout sur la côte, ou bien dans les biotopes thermophiles (TAMANINI 1958). Odontoscelis dorsalis F., Hétéroptère Pentatomidae Sous les débris végétaux. III. Toujours rare. Milieux secs. Dicranocephalus agilis (SCOPoLI) Hétéroptère Stenocephalidae Commun sur Euphorbia paralias. VIN . Le genre est associé aux Euphorbiacées, qui constituent leur nourriture ; les oeufs sont déposés sur les plantes-hôtes, au printemps ; les adultes hivernent sous les plantes de diverses espèces. D. agilis peut vivre sur plusieurs Euphorbes : E. cyparissias, E. portlandica, et surtout E. paralias sur laquelle il est constamment présent dans le milieu dunaire; il lui arrive de coloniser d'autres plantes. || s'agit chez nous de la sous-espèce nominale. C'est une espèce importante des biotopes dunaires. Gampsocoris punctipes (GERMAR) Hétéroptère Berytidae Abondamment représenté par la sous-espèce nominale. VII, X, XI. Associé aux Ononis sur lesquels se rencontrent de façon constante et abondante les adultes et les larves ; ce phytophage est répandu dans toute la France. Ischnodemus quadratus (FIEBER), Hétéroptère Lygaeidae Très commun toute l'année au pied des Oyats, ou dans les gaines, ou bien sur les parties aériennes ; VI larves seules ; X adultes ; XI adultes CCC et qq larves ; XII : adultes, R. | 91 92 Commun sur les Graminées, en particulier, pour le milieu dunaire, sur les Oyats, où il pullule littéralement ; souvent au pied des plantes, ou caché dans les gaines foliaires. Une espèce voisine, /. sabuleti Fallen, peut se rencontrer dans les mêmes milieux, bien qu'elle soit davantage répandue sur les plantes des lieux humides. BIGOT, 1983. Macroplax fasciata (FIEBER), Hétéroptère Lygaeidae Assez commun, sous diverses plantes, entre autres les Cistes. VIII. Connu sur plusieurs plantes, en particulier les Cistes. Dans la zone dunaire, C. salvifolius constitue sa plante hôte régulière. Pionosomus varius (WOLF), Hétéroptère Lygaeidae Un exemplaire dans la litière de Pin. Espèce toujours rare, semblant plus commune dans le nord de la France. Sabulicole. Macropternella marginalis (FIEBER), Hétéroptère Lygaeidae Un exemplaire, au pied des plantes. VI. Très rare espèce sabulicole, d'affinités très méridionales ; signalée du Cap- Ferret, sur le sable par R. LÉON-DUFOUR en juillet 1911 (LAMBERTIE, 1912). Eremocoris cf fenestratus HERRICH-SCHAEFFER, Hétéroptère Lygaeidae Très abondant par places, sous les écorces des branches de Pin. Il. Grande espèce assez répandue sur le littoral atlantique, sous les écorces de Pin. Gastrodes grossipes DE GEER, Hétéroptère Lygaeidae Occasionnel. Espèce des cônes de Pin. Coranus griseus Rossi, Hétéroptère Reduviidae Peu commun. X. A terre, sous les plantes et courant au soleil. Pour la systématique de ce genre difficile, cf PUTSHKOV (1994). Prédateur polyphage. BIGOT, 1983, cite une espèce voisine, C. subapterus, des côtes méditerranéennes. Exolygus maritimus \VAGNER, Hétéroptère Miridae Très abondant, adultes et larves sur diverses plantes : Artemisia, Eryngium, Solanum, Cakile, etc. II X XI. Phytophage répandu le long des côtes, sur diverses plantes . Macrotylus paykulli FALLEN, Hétéroptère Miridae Régulièrement présent sur les plantes-hôtes. VI VII. Typique des Ononis dont il se nourrit Commun en particulier sur le littoral atlantique. 93 Tuponia tamarisci (PERRIS), Hétéroptère Miridae Commun. VI. Sur les Tamarix. Coléoptères Calathus mollis MARSHAM, Coléoptère Pterostichidae Commun sous les plantes ; un des Carabiques les plus typiques. X XI XII. Commun dans les sables maritimes et rives sablonneuses des fleuves côtiers ; rare dans l'intérieur des terres ; larves prédatrices, adultes occasionnellement phytophages. Souvent cité : BIGOT, 1983 : côtes atlantiques et méditerranéennes. Calathus erratus SAHLBERG, Coléoptère Pterostichidae Moins fréquent que le précédent, avec lequel on le rencontre souvent. X XI. Comme le précédent, moins souvent cité. Régions sablonneuses de toute la France. CAUSSANEL, 1965, plage atlantique ; BIGOT, 1983 : dunes atlantiques. Celia complanata DEJEANS, Coléoptère Pterostichidae Fréquent, sous les plantes. VII X XI XII . CAUSSANEL, 1965 : plages atlantiques (Amara fusca). BIGOT 1983 dépressions et cuvettes à humidité résiduelle, dunes méditerranéennes. Dans les dunes, au pied des plantes, sur le littoral méditerranéen et atlantique. Pelor inflatus DEJEAN, Coléoptère Pterostichidae Commun ; une des formes les plus caractéristiques parmi les Carabiques. VI VII XI: toute l'année ; on rencontre souvent des exemplaires morts desséchés sur le sable. Littoral de l'océan de la Vendée à la frontière espagnole ; dans les dunes, souvent enterré au pied des plantes, grimpe volontiers sur les Carex et les Graminées dont il dévore les étamines et les graines. CAUSSANEL, 1965, plages atlantiques ; BIGOT, 1983 : sables adlittoraux atlantiques ; ESTEVE, 1980, dunes du centre-ouest. Harpalus melancholicus DEJEAN, Coléoptère Harpalidae Peu abondant. VI X. Dunes du littoral de la Manche et de l'Océan, Corse, parfois dans les régions sablonneuses de l'intérieur. THÉROND ET BIGOT, 1964, dunes de Camargue ; CAUSSANEL, 1965, plages atlantiques ; BIGOT, 1983 : sables adlittoraux atlantiques. Sepedophilus lividus (ERICHSON), Coléoptère Staphylinidae En nombre dans la litière de Pin. IV XI, écorces de Pin. 94 Présent dans à peu près toute la France, dans les litières, sous les débris divers, dans des milieux très variés ; phytodétriticole. Fait partie d'un complexe d'espèces insuffisemment connues. Falagria concinna ER., Coléoptère Staphylinidae IV X, écorces Pin. Espèce méridionale, rare ; dans les débris ligneux, les feuilles mortes. Ousipalia caesula (ERICHSON), Coléoptère Staphylinidae Assez abondante au pied des plantes : Corynephorus, Également dans la mousse au pied des Artemisia. I XI. Rare espèce, plutôt nordique, mais de répartition mal connue ; nouvelle pour la Gironde. Phytosus nigriventris CHEVROLAT, Coléoptère Staphylinidae Présent, mais peu abondant, sur la plage, sous les débris. Détriticole saprophage strictement inféodé au milieu littoral. CAUSSANEL, 1965 : plage et dune atlantique, abondant en été et au printemps, maximum en mai , se nourrit de débris animaux, en particulier de poissons. BIGOT, 1983 : dunes atlantiques ; ESTÈVE, 1980, dunes et plages centre ouest. Phytosus balticus KRAATZ, Coléoptère Staphylinidae Le plus fréquent des Phytosus, sur la plage et dans les dunes, même en hiver, sous les débris divers, et aussi sous les plantes, s'il y a un peu d'humidité. IV X XII. Détriticole saprophage strictement inféodé au milieu littoral. Europe et Afrique. THÉROND & BIGOT, 1964 : plage de Camargue ; BIGOT, 1983 : côtes méditerranéennes. Phytosus spinifer CURTIS, Coléoptère Staphylinidae Rare, sous les plantes et les débris. XII : Détriticole saprophage strictement inféodé au milieu littoral. Espèce plus méridionale que les précédentes, semblant rare sur la côte atlantique. THÉROND & BIGOT, 1965 : plage de Camargue ; BIGOT, 1983 : 1 plages atlantiques et de Normandie. | Cafius xantholoma GRAVENHORST, Coléoptère Staphylinidae Présent, mais pas très abondant, sous les laisses. III . Prédateur strictement inféodé au milieu littoral, sous les laisses des côtes atlantiques d'Europe et d’ Afrique. THÉROND & BIGOT, 1964, plage Camargue ; CAUSSANEL, 1965 : 238 sq., plage atlantique. ESTÈVE, 1980 : plages centre- ouest ; BIGOT, 1983 : côtes méditerranéennes et atlantiques. Cercyon littoralis GYLLENHALL, Coléoptère Hydrophilidae Sous les laisses, peu commun. Caractéristique des plages des côtes atlantiques et nordiques d’ Europe occidentale. Caussanel 1965, plage atlantique ; ESTÈVE, 1980, plages centre- ouest ; BIGOT, 1983 : plages atlantiques et Normandie. Empleurus porculus HERBST., Coléoptère Hydrophilidae Peu commun, au pied des plantes. X. Dans les dunes et terrains secs, au pied des plantes. Hypocaccus dimidiatus (ILLIGER), Coléoptère Histeridae Sous les cadavres de poissons sur la plage. XII. Halophilé sabulicole halophile des côtes méditerranéennes et atlantiques, sous les charognes, les déjections, les débris divers. Bigot, 1983 : plages et dunes de la côte méditerranéenne, plages et dunes atlantiques. Hypocaccus rugifrons (PAYKULL), Coléoptère Histeridae Sous les cadavres sur la plage. Sabulicole paléarctique, surtout littoral ; dans les charognes, les déjections , hiverne au pied des plantes halophiles. THÉROND & BIGOT, 1964 ; 1983 : plages et dunes méditerranéennes. Hypoccacus crassipes ERICHSON, Coléoptère Histeridae . Peu commun.Sabulicole essentiellement halophile. Bigot 1983 : caractéristique des dunes vives des côtes françaises. Hypocacculus rubripes (ERICHSON), Coléoptère Histeridae Sous les cadavres sur la plage. Comme le précédent, eurasiatique. BIGOT 1983 : dunes et plages atlantiques. Brindalus porcicollis (ILLIGER), Coléoptère Aphodiidae Très commun partout. X XII. j Surtout au pied des touffes de plantes diverses ; tout le littoral de l'Océan et de la Méditerranée. BIGOT 1983 : côtes méditerranéennes et atlantiques. Saprophage. Aegjialia arenaria (F.), Coléoptère Aegialiidae Très commun au pied des plantes. X XI XII ; pullulation massive en surface en X Psammophile caractéristique de tout le littoral de la Manche et de | Atlantique: (CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983 : dunes atlantiques et méditerranéennes. Anoxia villosa (FABRICIUS), Coléoptère Melolonthidae Très fréquente ; attirée la nuit par les lumières. 95 96 Lieux sablonneux, surtout littoraux, dans le sud de la France ; larves phytophages sur les racines de Graminées (attaquées par la Scolie Copa maculata) ; cycle triennal. CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983, côtes atlantiques ; l'espèce voisine À. australis existe sur la côte méditerranéenne. Polyphylla fullo (LINNÉ) Coléoptère Melolonthidae Très fréquent ; attiré la nuit par les lumières. VII X XI, cadavres. Tout le littoral atlantique et méditerranéen, parfois le long des grands fleuves ; larves phytophages sur les racines de diverses plantes, en particulier dans la dune (Oyats, Eryngium, Euphorbes, Immortelles, etc. ) ; cycle généralement triennal. CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983. Calicnemis latreillei CASTELNAU Coléoptère Rutelidae Peu abondant. IV VII. Espèce très caractéristique, rare. À suscité de nombreux travaux. Plages sablonneuses de la Méditerranée et de l’ Atlantique au sud de Saint-Nazaire, mais stations très discontinues ; vole au crépuscule, à faible hauteur au dessus du soi, de fin avril à fin mai, et s'enterre très rapidement dans le sable ; larve dans le bois décomposé imprégné d'eau de mer; CAUSSANEL 1965, ESTÈVE 1980, BIGOT 1983. Oryctes nasicornis (L.) Coléoptère Rutelidae Constant dans la dune, mais discret ;: on trouve souvent des cadavres, comme pour les autres grands Scarabaeoidea. Attiré la nuit par les lumières. VIE VA XI. Grande espèce spectaculaire, assez commune. Adulte crépusculaire ; larve phytophage, sur les racines des plantes (en particulier des Poacées dunaires), dans le terreau ou dans la SCIURE ; Bigot 1983. Onthophagus nuchicornis (L.) Coléoptère Scarabaeidae Déjections, commun. Coprophage, présent dans toute la France, mais assez typique des milieux littoraux.; THÉROND & BIGOT, 1964 : Camargue. Arthrolips aequalis \VOLLASTON, Coléoptère Corylophidae Au pied des Ammophila, assez commun. X . Associé dans la dune aux souches des Poacées psammophiles, mais présent aussi au pied d'autres plantes. France méridionale, remonte le long du littoral atlantique jusqu'à la Loire. Sacium pusillum GYLLENHALL, Coléoptère Corylophidae Trouvé dans les branchages et aussi dans les laisses. VII X XI. Phytodétriticole, semblant rare partout. Xanthomus pallidus (CURTIS), Coléoptère Tenebrionidae Très commun. II, X C, XII. Commun sur les plages et les dunes ; saprophage ou nécrophage ; se tient durant la journée au pied des touffes d’ Oyats et autres Poacées ; grimpe la nuit, sur les Poacées de la dune, dont il dévore probablement les graines. CAUSSANEL 1965 ; ESTÈVE, 1980 ; BIGOT 1983. Tentyria interrupta LATREILLE, Coléoptère Tenebrionidae Commun. VIII, X traces, XII. Commune sur les dunes atlantiques, très active même durant la journée ;: saprophage ou nécrophage. CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983 : côtes atlantiques. L'espèce voisine T7. mucronata est classique sur les côtes méditerranéennes. Phylan gibbus (F.), Coléoptère Tenebrionidae Très commun. VI VII X : C. XI XII. Commun dans les dunes de la Manche et de l'Atlantique, avec la précédente ; polyphage. CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983, dunes atlantiques et méditerranéennes. Phaleria cadaverina (F.), Coléoptère Tenebrionidae Commun. IV XII. Commune sur les plages du nord et de l'Atlantique et parfois dans les dunes ; saprophage ou nécrophage ; larves filiformes blanchâtres sous les laisses, etc. Transportée par la mer grâce à l'air contenu sous les élytres. CAUSSANEL 1965 ; ESTEVE 1980 ; BIGOT 1983. Crypticus quisquilius L., Coléoptère Tenebrionidae VI, 1 ex. Toute la France, dans les endroits secs et sableux, particulièrement sur le littoral. Anthicus fenestratus SCHMIDT, Coléoptère Anthicidae Le plus commun des Anthicides. Toute l'année, au pied des plantes ; se cache volontiers sous divers débris, par exemple les vieux cônes de Pin.Vl VII X XI. Littoral atlantique de la Vendée au Maroc et littoral méditerranéen, parfois aussi dans les régions sablonneuses de l'intérieur. CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983 : côtes méditerranéennes et atlantiques. Anthicus tristis SCHMIDT ssp schaumi WoLLr., Coléoptère Anthicidae Assez commun. Espèce commune, des biotopes découverts et ensoleillés de la moitié sua de la France. CAUSSANEL 1965, BiGoT 1983. La forme nominale existe en 97 98 France méditerranéenne, et la sous-espèce schaumi dans la partie littorale atlantique. Stenagostus rufus (DE GEER), Coléoptère Elateridae Rare. VII. s Assez commun dans le sud-ouest ; présent, mais plus rare, dans quelques autres régions ; larve dans le bois carié des Pins, saprophage et prédatrice Melanotus crassicollis ER. Larves dans les souches de Pin ; France méridionale, assez commun dans le sud-ouest. VI. Dicronychus equiseti HERBST, Coléoptère Anthicidae Peu commun.Terrains sablonneux, surtout littoraux ; toute la France. Anthocomus coccineus SCHALL, Coléoptères Malachiidae Assez commun, sur diverses plantes. VIII. Espèce très, surtout connue de la région méditerranéenne ; présent dans les sud-ouest de la France, surtout dans la zone littorale à Baccharis. Semble plutôt hygrophile. Anaspis labiata COSTA, Coléoptère Anaspididae VI, 1ex,R. France méridionale, rare. Coccinella undecimpunctata LINNÉ, Coléoptère Coccinellidae Peu commun. VIII. Préfère les terrains salés, mais vit aussi ailleurs ; surtout aphidiphage ; toute l'Europe, surtout zones littorales. BIGOT 1983. Timarcha goettingensis LINNÉ Sssp maritima PERRIS, Coléoptère Chrysomelidae Commun, mais parfois introuvable, selon la saison ; sur sa plante-hôte, ou bien ensablé dessous, parfois sous d’autres plantes où il s'abrite. VI, nombreux adultes et quelques larves ; X XI in copula sur Galium. Très commun dans les dunes littorales sur Galium arenarium dont les adultes et les larves se nourrissent ; peut aussi consommer les Plantago (allotrophie) . CAUSSANEL 1965, BIGOT 1983. Chrysolina kuesteri HELL. ssp temperei (BOURDONNÉ), Coléoptère Chrysomelidae Assez rare, au pied des plantes. X, XII. Semble inféodée aux Linaires (L. vulgaris, L. thymifolia), mais peut consommer aussi des Plantago. BIGOT 1983 (C. gypsophilae). Cryptocephalus fulvus GOEZE, Coléoptère Chrysomelidae Commun sur les Artemisia ; sous les mêmes plantes, et sous quelques autres, se trouvent en hiver les coques larvaires : il semble donc bien que l'Armoise constitue ici sa principale plante-hôte. VIII : adultes sur la plante ; XI fourreaux, XII fourreaux sous Armoises. Toute la France, phytophage sur de nombreuses espèces, en particulier les Salix et les Populus, mais aussi les Artemisia. Psylliodes marcida (ILLIGER), Coléoptère Chrysomelidae Constant sur Cakile., plus ou moins abondant selon les saisons. IV VI VIT X XI, commun, quelques adultes sur chaque Cakile. Espèce typique de Cakile maritima dont se nourrissent les adultes et les larves ; étudiée en particulier par Caussanel. Zones littorales, dunes et milieux sablonneux, semblant monophage sur Cakile, bien que quelques autres Brassicacées aient été citées, probablement accidentelles (Raphanus, Matthiola). THÉROND & BIGOT 1964, Camargue ; CAUSSANEL 1965 ; ESTÈVE, 1980 ; BIGOT 1983. Apion (Eutrichapion) ononis KiRBY, Coléoptère Curculionidae Commun sous Ononis. VII . Espèce des Ononis, les larves vivant dans les fruits. Toute la France. Sitona griseus (F.), Coléoptères Curculionidae Sous les plantes ; l'hiver souvent au pied des Corynephorus. XII. Adultes sur Cytisus scoparius et Ononis spinosa, sur les racines duquel vit la larve ; mais TEMPÈRE a signalé les adultes sous Astragalus baionnensis, et il se pourrait que la larve consomme aussi cette espèce, ce qui est à vérifier. Terrains sablonneux de toute la France. Philopedon plagiatum (SCHALLER), Coléoptère Curculionidae Commun partout. I VIT XI. | La larve vivrait aux dépens des racines d'Ammophila arenaria ; métamorphose dans le sol ; adulte au pied des plantes hôtes, semblant polyphage (et même parfois nuisible à la vigne) ; en dehors du littoral, se prend sur Cytisus scoparius dont il ronge les feuilles ; présent dans les dunes de tout le littoral et dans les affleurements de sable tertiaire ; presque toute la France, commun. THÉROND & BIGOT 1964 ; CAUSSANEL 1965 ; ESTÈVE 1980 : BIGOT 1983. Coniatus tamarisci (F.), Coléoptère Curculionidae Commun sur les Tamarix. VI. Inféodé aux Tamarix. France méridionale, sur le littoral. Gronops lunatus F., Coléoptère Curculionidae Sous Herniaria ciliolata. 99 100 Adulte sur diverses plantes : Spergula, Spergularia, Herniaria, etc. Toute la France, peu commun, surtout en terrains secs et sableux. TEMPÈRE, 1972. Baris laticollis MARSHAM, Coléoptère Curculionidae IV, caché sous Hieracium eriophorum. ; mais semble vivre dans les dunes sur Cakile, sur lequel il est plus ou moins déformant. Espèce polyphage, dont la larve vit aux dépens des tiges de nombreuses Brassicacées, sur lesquelles elle provoque souvent des déformations. Toute la France. : Spermophagus calystegiae LUK. & TER MIN., Coléoptère Curculionidae Commun. VII. Vit et se transforme dans les capsules des Calystegia ; deux espèces ont été longtemps confondues : S. sericeus (GEOFFROY), qui vit dans les capsules des Convolvulus s. str., et qui est aussi présent dans les dunes, et S. calystegiae LUK. & TER MIN., qui est inféodé aux Calystegia (C. sepium dans l'intérieur et C. soldanella dans les régions dunaires de toute l'Europe). Pityogenes bidentatus HERBST, Coléoptère Scolytidae Commun, en particulier sur les Helichrysum. VII X. Xylophage du Pin, où il vit sous les écorces des petites branches mortes ou dépérissantes, parfois aussi les troncs ; galeries de type étoilé ; toute la France. Diptères Geocrypta galii (LOEW), Diptère Cecidomyiidae Commun sur G. arenarium. X, XI. Inféodé aux divers Galium, sur lesquels les larves causent des galles spongieuses au niveau des tiges. Contarinia loti DE GEER, Diptère Cecidomyiidae Larves dans les fleurs de Lotus corniculatus, qui sont diversement déformées ; espèce assez rarement citée. Très abondante en VI. Dasiops latifrons (MEIGEN), Diptère Chloropidae Très abondant certaines années sur Cynodon, formant des galles en tresses de très grande longueur, jusqu'à plus de 20 cm. XII. Larves gallicoles surtout sur Cynodon, parfois sur Elymus ou même Cyperus, transformant les bourgeons et « tresses » plus ou moins longues. Chlorops pumilionis (BJERKANDER), Diptère Chloropidae Larves gallicoles sur diverses espèces du genre Elymus. Cécidie en fuseau, rappelant, en plus petit, celles des Lipara sur Phragmites. Trupanea stellata (FUESSLY), Diptère Tephritidae Commun sur Artemisia., Helichrysum. VI . Larves dans les capitules de diverses Astéracées, surtout les Artemisia, parfois les Senecio, Anthemis, Hieracium, formant une cécidie indurée à peu près invisible. Philonicus albiceps MEIGEN, Diptère Asilidae Assez commun sur la plage et dans les dunes.Psammophile commun surtout dans la zone littorale. ESTÈVE 1980, BIGOT & al. 1982, BIGOT 1983. Fucellia maritima HAL. Diptère Muscidae Côtes de la Manche, de l'Océan, et de la Méditerranée ; laisses. ESTÈVE, 1980 ; BIGOT & al., 1982 ; BIGOT, 1983. CF : plage, commun. Pupes dans les laisses, éclosions le 30 II. Hyménoptères Megascolia maculata maculata (DRURY), Hyménoptère Scoliidae Assez commun. VI VII VII, CC. France méridionale ; la sous-espèce nominale est connue de Gironde et des Landes, essentiellement sur la côte, parfois plus à l'intérieur des terres, jusqu'au Lot ; larves parasites des larves de grands Scarabéides, spécialement d' Oryctes nasicornis. Scolia hirta hirta SCHRANK, Hyménoptère Scoliidae Commune sur les fleurs. VI VII CC. Toute la France, plus commune sur les côtes atlantiques et méditerranéennes ; les larves seraient parasites des larves de petits Scarabéides. Scolia sexmaculata (MÜLLER), Hyménoptère Scoliidae Sur les fleurs. VII . Toute la France, plus commune sur les côtes atlantiques et méditerranéennes ; les larves seraient parasites des larves de petits Scarabéides. Colpa sexmaculata (F.), Hyménoptère Scoliidae Commune sur les fleurs. VII . Prédatrice des larves d’Anoxia.. Espèce nord-méditerranéenne, répandue sur la côte atlantique et méditerranéenne, remontant la vallée du Rhone. Philanthus triangulum F., Hyménoptère Sphecidae Assez commun. VI. 101 102 Commun dans toute la France ; chasse exclusivement des abeilles domestiques qu'il tue ou paralyse et dépose en plusieurs exemplaires dans son nid, où elles nourrissent les larves. Ammophila heydeni DAHLBOM, Hyménoptère Sphecidae Assez commune. VII VII. Les Ammophiles chassent essentiellement des chenilles qu’elles paralysent puis déposent dans un terrier après avoir pondu un oeuf sur leur corps. A. heydeni est une espèce méridionale, surtout méditerranéenne. Ammophila sabulosa (L.), Hyménoptère Sphecidae Assez commune. VII VII . Toute la France. BIGOT 1983. Ammophila terminata mocsaryi (FRIVALDSKY), Hyménoptère Sphecidae Assez commune. VI VIII Sud de la France. Sphex rufocinctus BRULLÉ, Hyménoptère Sphecidae Assez commun. VI. Adultes communs sur les fleurs ; chassent des Orthoptères qu'ils paralysent pour nourrir leurs larves ; d'autres Sphecini pourraient se rencontrer dans la zone dunaire (HAMON, 1991). S. rufocinctus est présent dans la plus grande partie de la France. Tachysphex cf panzeri (VAN DER LINDEN), Hyménoptère Sphecidae Occasionnel. Chasse des Criquets. Bembex rostrata (L.), Hyménoptère Sphecidae Très commun. VI VIII. Chassent surtout des Diptères, comme les Syrphides. Terriers dans le sable. Formica fusca LINNÉ, Hyménoptère Formicidae Commun. IV X. Toute la France sauf les plaines méditerranéennes et les hautes montagnes ; très commune partout, dans tous les milieux, souvent calcicoles ; surtout insectivores. Crematogaster scutellaris (OLIVIER), Hyménoptère Formicidae Commun dans les branches ; également fréquent sur Helichrysum. XI. Très commun dans le sud de la France ; nid sous les écorces et dans le bois, cloisonné de carton ; forment de longues processions sur des chemins marqués par des phéromones. DELYE, in BIGOT 1983. Dans les vieux Tamarix, les tiges sèches d' Eryngium, etc. 103 Leptothorax cf. rabaudi BONDROIT, Hyménoptère Formicidae Commun sur les plantes, en particulier les Helichrysum. VII X Tapinoma erraticum (LATREILLE), Hyménoptère Formicidae Peu commun, sur les Tamarix. VII. Espèce commune. DELYE, in BIGOT 1983. Peut nicher dans le sable humide. Smicromyrme viduata (PALLAS), Hyménoptère Mutillidae Peu commune. VI. France méridionale ; parasite des Hyménoptères fouisseurs, spécialement des Sphecidae. Mutilla viduata (PALLAS), Hyménoptère Mutillidae France méridionale ; semble parasiter divers Sphecidae. Omalus pusillus F., Hyménoptère Chrysididae Parasites des Sphecidae (7ripoxylon). Tetramesa eximia GIRAUD, Hyménoptère Eurytomidae Commun dans les chaumes d’ Ammophila., sans aucun renflement, mais où la présence des larves est décelable grâce aux trous de sortie des adultes précédents. Cette espèce vit dans les tiges florales de Calamagrostis epigeios, qui est sa plante-hôte classiquement citée dans la littérature, mais aussi d'Ammophila arenaria (DAWAH, 1987). Elle cause un très léger renflement sur Calamagrostis. Selon les régions, le cycle semble pouvoir être annuel ou bisannuel. Lépidoptères Acrolita subsequana HERRICH-SCHAEFFER, Lépidoptère Tortricidae Constante sur les Euphorbes, et toujours abondante. VI. Cette espèce, curieusement, ne figure pas dans la liste LERAUT. LHOMME la cite du littoral méditerranéen et atlantique, où elle vit sur Euphorbia paralias, parmi les fleurs et les capsules en juillet, le long de la tige sous des feuilles reliées en septembre. Stenodes cf clavana CONSTANT, Lépidoptère Cochylidae Chenille gallicole sur Artemisia campestris maritima, rare ; deux cécidies ont été récoltées en V1-1996, et l’une a donné un imago ; malheureusement, la documentation disponible sur les espèces méridionales de ce genre n’a pas encore permis une détermination spécifique ; il pourrait s’agir d'une espèce voisine comme S. hilarana (2245, LH 2286). 104 Aethes cf. williana BRAHM (Phalonia), Lépidoptère Cochylidae Chenille dans les tiges d'Eryngium maritimum ; espèce à confirmer, les adultes n'ayant pas été observés. VI-96. Cochylidia implicitana WoCkeE, Lépidoptère Cochylidae Sur Artemisia campestris maritima. Chenille sur diverses Composées, en particulier Helichrysum stoechas, où elle vit dans les fleurs agglomérées. Presque toute la France. Crustacés Talitrus saltator MONTAGU, Amphipode Talitridae Très commun sous les laisses. Toutes les côtes de France, sur les plages de sable fin où il creuse des terriers. TOULMOND, 1964 ; LAGARDÈRE, 1966 ; BIGOT 1983. Porcellio scaber arenarius DOLLFUS, Isopode Porcellionidae Variété de Porcellio scaber LATREILLE caractérisée par sa décoloration à peu près complète ; il s'agit d'une race halophile répandue sur les côtes atlantiques et nordiques, correspondant à une mutation dominante (VANDEL, 1962). ESTÈVE, 1980. Porcellionides cingendus (KiINAHAN), Isopode Porcellionidae Au pied des plantes. Ill XII. Espèce atlantique lusitanienne, typique de nos côtes, bien qu'elle puisse pénétrer un peu vers l'intérieur. Semble nouveau pour la Gironde. Armadillidium album DoLLF., Isopode Armadillidae Sous les laisses. XII .BIGOT 1983. Arachnides : Dactylochelifer latreillii LEACH, Chernète Cheliferidae Commun au pied des Ammophila, parfois sur d’autres végétaux : pris sur Ulex. VII . Un peu partout mais surtout localisé sur les côtes sableuses ; le plus souvent entre les bases des feuilles des Oyats et autres Poacées, où il est parfois très commun . Conclusions Les prélèvements effectués en 1995 et 1996 ont permis la récolte de 287 espèces d'invertébrés, essentiellement des Insectes ; la répartition des groupes montre une forte prédominance des Coléoptères (plus de 50 % des espèces), puis un nombre élevé d' Hétéroptères (13 %), et d' Hyménoptères (12 %) ; les autres groupes sont moins représentés ; si ce spectre résulte inévitablement en partie du fait que tous les groupes n'ont pas été échantillonnés avec la même précision, il semble cependant significatif au regard des autres études du milieu dunaire ; mais il est très probable que les Lépidoptères, Diptères et Arachnides sont sous-évalués. Il est intéressant de noter que plus de 70 espèces sont caractéristiques du milieu dunaire ou typiques de celui-ci ; ce dernier cas comprend beaucoup d'organismes arénicoles qui ne sont pas limitées à la zone côtière, mais qui trouvent dans les dunes littorales un milieu de prédilection où ils sont particulièrement abondants. Environ 180 espèces fréquentent la dune parmi bien d’autres milieux ; ce vaste groupe comprend par exemple de nombreux floricoles à vaste répartition, des phytophages polyphages, des saprophages, des prédateurs, etc. La présence inévitable de ces formes polyvalentes, qui proviennent des écosystèmes les plus proches, ne doit pas être interprétée comme résultant d'une banalisation du milieu, tant que le groupe des espèces caractéristiques ou typiques reste important, ce qui est le cas ici. En revanche, un peu plus d'une dizaine d'espèces indiquent l'anthropisation : coprophages (Aleochara sp., Tinotus sp., Atheta fungi, A. orbata, A.pertyi, etc.) ou polyphages volontiers anthropiques des milieux nitrophiles et rudéraux (Forficula, Euborellia, Xylocoris, Tetramorium, Sericoderus, etc.) ; elles sont surtout liées aux déjections et dépôts d'urine, pour le premier groupe, à l'enrichissement du sol en matières organiques rapportées pour le second ; leur nombre relativement faible, avec des populations modestes, ne semble pas inquiétant pour le moment. Malgré la proximité de l'urbanisation et l'importante fréquentation touristique, la faune entomologique des dunes du Cap-Ferret reste très riche et diversifiée. Il y a là une évidente richesse, et il faut se féliciter qu'elle ait pu se trouver relativement préservée jusquà nos jours, en espérant qu'elle se maintiendra malgré les pressions de l'environnement. La préservation de la diversité entomologique résulte, ici comme ailleurs, de la préservation de l'écosystème global, et en particulier des biocénoses floristiques. Si les dunes du Cap-Ferret montrent une faune dans l'ensemble aussi bien préservée, alors que la fréquentation touristique est intense, c'est certainement en grande partie lié à la qualité des travaux d'aménagement réalisés par l'ONF. Les clôtures de guidage constituent sans aucun doute un facteur essentiel de préservation du milieu dunaire, et leur généralisation comme leur entretien sont absolument nécessaires ; en canalisant le flux touristique, elles limitent considérablement le niveau de piétinement, comme celui des autres facteurs d'anthropisation des dunes. Par ailleurs, toutes les formes d'information du public, judicieusement déployées ici ou là, ne peuvent qu'améliorer l'impact de cette technique simple et très efficace. Indications bibliographiques ALBOUY (V.) & CAUSSANEL (C.), 1990. - Dermaptères. 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(en russe). 107 108 NOTE DE CHASSE Nouvelle capture en Gironde de Macronychus quadrituberculatus MÜLLER (Coleoptera, Elmidae) Franck BAMEUL Résidence Mahela B 132, 2“ rue de Bethmann, 33000 Bordeaux E-mail : Franck. Bameui@paramyco.u-bordeaux2.fr Macronychus quadrituberculatus MÜLLER, 1806 est un curieux Coléoptère aquatique. L'adulte mesure environ 2,5 à 3,5 mm de long et se reconnaît aisément. Sa forme est allongée, à côtés subparallèles. Le pronotum est orné sur la moitié basale de deux gibbosités portant une touffe de soies. La base des élytres porte deux autres gibbosités sétigères. Les pattes sont démesurées, chacune presque aussi longue que le corps, conférant à l'insecte un aspect arachnéiforme. || préfère les eaux courantes rapides, ses pattes et ses ongles forts lui donnant une bonne prise sur les surfaces, en particulier sur les bois morts immergés, dont il se nourrit. Peu commun, M. quadrituberculatus a rarement été signalé en Gironde. La seule station précisément connue est Lamothe, où TEMPÈRE (1931) l'avait récolté dans la Leyre, non loin du pont routier, accroché à des troncs d'arbres immergés. BERTHÉLEMY (1966) a indiqué avoir vu des exemplaires de Gironde, mais sans préciser leurs localités exactes. En Aquitaine, l'espèce a été trouvée récemment en Dordogne dans l'Eyraud et dans la Dordogne (B. Seca & M. SEca, 1988). Lors de récoltes dans le Ciron, sur la commune d'Escaudes (Gironde) (Long. = W 2,842 gr; lat. = 49,277 gr), nous avons eu la chance de découvrir un exemplaire de M. quadrituberculatus le 9-VIII-1997. Il a été .récolté au filet manuel à maillage millimétrique parmi la végétation aquatique en bordure du Ciron, dans une zone à faciès lentique, sur fond de Sable des Landes. La présence de cet insecte réputé pollusensible est peut-être un signe de bonne qualité des eaux du Ciron. Références BERTHÉLEMY (CI), 1966. - Recherches écologiques et biogéographiques sur les Plécoptères et Coléoptères d'eau courante (Hydraena et Elminthidae) des Pyrénées. - Annis Limnol., 2 (2) : 227-458, 1 carte ht. SECQ (B.) & SECQ (M.), 1988. - Contribution à la connaissance des Eimidae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 16 (3-4) : 101-110. TEMPÈRE (G.), 1931. - Les Helminthinæ (Coléoptères Dryopidæ) de la Faune girondine. - P.-V. Soc. linn. Bordeaux, pp. 81-82. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 108. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 109-114. Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) Ill- Evolution des Vitis Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux Il 351 cours de la Libération, 33405 Talence Monique AUGUSTIN Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux || Résumé : Les Vitacées ne constituent pas un ensemble de genres figés. Les différentes vignes ont subi et subissent encore des modifications participant à l'évolution de cette famille. Les modifications touchent essentiellement les feuilles, les fleurs, les baies. Mais il existe aussi, à la suite de déviations génétiques, des sujets mutants dont on peut assurer la perpétuation par multiplication végétative. Abstract : The Vitacées family presents low, but continuous morphological modifications. This phenomenon participates to the evolution of its different genus. Modifications concern mainly the leafs, the flowers and the fruits. Moreover some mutations are able to contribute to fast evolution of some plants ; fixation and durability of this important modification can be performed by vegetative multiplication. Introduction Les Vitis ne constituent pas un genre figé, loin de là, car il a subi au cours du temps des évolutions sensibles sous l'effet des conditions du milieu ou de l'action de l’homme. Ce dernier facteur fera l'objet d'un article, il s’agit de la sélection, conduisant même à la création de nouvelles variétés. Nous avons montré l'importance du phénomène dans l'évolution de la forme du limbe (Vivas, 1997) mais d’autres modifications ont marqué l'évolution des Vitis, portant sur la géométrie des feuilles, la fleur, les fruits. Dans certains cas des anomalies ont été à la base de la diversification des cultivars. A partir d'un plan d'analyse rigoureux, il est possible de souligner quelques caractères évolutifs suffisamment importants. Il ne s’agit plus de prendre en compte les échantillons fossiles comme base de travail, mais les espèces vivantes modernes. 109 110 Critères de détermination du niveau d'évolution des Vitis par l’étude des limbes La formes de la feuille est un indice du niveau d'évolution de l'espèce. On sait que les feuilles composées et abondamment disséquées ont des formes foliaires primitives (Vivas, 1997) et que les feuilles cordiformes correspondent aux formes ancestrales des feuilles simples (GALET, 1967). Les feuilles réniformes sont considérées selon ce même auteur comme le terme actuel des contractions foliaires. Entre ces deux extrèmes on a successivement les feuilles cunéiformes, tronquées et orbiculaires (figure 1). En prenant comme base ce critère on peut considérer au sein des Vitis à feuilles simples, en partant des plus anciennes (feuilles cordiformes) vers les plus récentes (feuilles réniformes) 5 classes : + CI. I. - V. armata, V. betulifolia, V. romanetii, V. flexuosa, V. cordifolia; + CI. Il. - V. riparia, V. berlandieri, V. illex, V. rufotomentosa; + CI. Il. - V. aestivalis; + CI. IV. - nombreux cultivars de V. vinifera; + CI. V.- V. rupestris, V. champinii. Evolution du sexe des fleurs des Vitis Ont sait que la vigne est à l'origine une plante à fleurs monoïques. C’est à dire que les organes portant les structures mâles (pollen) et femelles (ovules) sont présents simultanément sur la plante ; dans le cas de la vigne ils sont portés sur la même fleur. Ensuite les multiples évolutions en relation avec les variations de milieu ont permis l'apparition des fleurs de types dioïques. Pour toutes les espèces cultivées par l'homme, V. vinifera L., les fleurs sont monoïques, avec les organes mâles et femelles. Mais si les différents organes sexués sont fonctionnels (fleurs hermaphrodites), il existe une certaine variabilité, fonction de l'existence des parties mâles et femelles et de leurs fonctionnalités. Les fleurs sont dites alors hermaphrodites physiologiquement mâles ou femelles. Une étude très détaillée a été conduite par LEVADOUX (1946). Sur la figure 2 nous avons reporté les différents types de fleurs hermaphrodites. Sur la plan de la génétique, il semble que l'hérédité du sexe soit déterminée par un caractère monofactoriel tri-allèlique : - Les cultivars femelles sont homozygotes FF (caractère récessif) ; - Les cultivars mâles sont hétérozygotes MF, exceptionnellement homozygotes MM dans le cas de croisements artificiels ; - Les cultivars hermaphrodites sont principalement hétérozygotes HF, rarement homozygotes HH. 111 Figure 1 : Les types de feuilles dans le genre Vitis, classés dans l'ordre croissant d'évolution d'après GALET (1968) (dessins originaux) : 1 — cordiforme, 2 — cunéiforme, 3 — tronqué, 4 — orbiculaire, 5 — réniforme. 112 Le fruit : couleurs, formes et aptitudes Les espèces les plus anciennes ont une quantité très irrégulière de fruits, de petite taille, peu juteux et dont le volume est principalement occupé par le ou les pépins. C'est pour l'essentiel sous l'action de sélections et de cultures, que l'homme à fait évoluer et a sélectionné les sujets les plus intéressants. Dans ce cas c'est l'aptitude uvifère qui est retenue. D'autres critères secondaires viennent ensuite se rajouter à la sélection : arômes, couleurs, résistances aux pourritures, richesse en sucres des moûts, régularité des récoltes, … La couleur des baies est un critère phénotypique pour la culture de la vigne. Dans la nature les espèces sauvages sont à “baie noire“ dont la couleur varie du rose au violet, bleu, rouge. On pense que les cépages cultivés par l'homme, à baie “blanche“, sont issus de mutation sectorielles ayant touché des portions de souches ou simplement quelques bourgeons. Ces accidents de coloration sont visibles encore aujourd'hui sur certaines souches de V. vinifera L. La matière colorante est présente sous la forme de chromophores appelés anthocyanes, présente sous formes glycosylées. On distingue : - Les baies à anthocyanes mono- et di-glycosylées : V. riparia, V. rupestris, V. arizonica, V. lincecumii, V. amurensis, V. rotundifolia ; - Les baies à anthocyanes exclusivement mono-glycosylés : V. monticola, V. vinifera. Mutations et création de nouveaux cultivars De temps à autre il apparaît au sein d'une population homogène, des individus dits mutants ou monstrueux. Ces sujets présentent modifications anatomiques ou physiologiques qui permettent de les distinguer des individus normaux. Certaines des mutations conduisent à des plantes viables, qui peuvent alors perpétuer l’anomalie au cours de multiplications végétatives ou sexuées. On distingue deux types de mutations : - Mutation germinale concernant les cellules sexuelles et conduisant à des mutants héréditaires. Ces derniers donneront alors des descendants mutants et constitueront un cultivar à part entière ; - Mutation somatique qui ne concerne qu'une partie de l'individu et conduit aux chimères ou aux mosaïques. C'est le cas de mutation ne touchant qu'une partie de la plante ou seulement d'un organe. Il est alors parfois possible de maintenir la mutation dans la descendance par multiplication végétative ou par culture de cellules sur gélose ou en milieu liquide. Parmi les différentes mutations on peut citer la laciniure des feuilles produisant des feuilles palmatiséquées. Ainsi le V. vinifera cv. Chasselas a donné par mutations le Chasselas cioutat, qu'avait élevé LINNÉ au rang d'espèce en 1753 sous l'appellation V. Jacinosa. D'autres mutants de ce type sont connus chez V. vinifera cv. Pinot, Ugni blanc, Folle blanche, Carignan etc. HF Figure 2 : Différents types de fleurs chez V. vinifera HH : fleur hermaphrodite viable ; HF : fleur hermaphrodite physiologiquement femelle : HH : fleur hermaphrodite physiologiquement mâie. 114 L'albinisme est aussi un caractère conservé chez certains cépages tels le Muscat de Hambourg ou l'Aramon ; l'intérêt est la production de raisins de table ou de raisins secs de couleur pâle. Parfois la mutation porte .sur la couleur des baies qui passe du blanc au rose, par exemple pour le Sauvignon blanc, qui donne sur une souche des rameaux à baies rosées, il s’agit alors de Sauvignon gris. Des cas de bariolages des baies sont aussi notés mais ils sont plus aléatoires et difficiles à conserver dans un descendance homogène. Références GALET (P.), 1988. - Cépages et vignobles de France. Tome | - Les vignes américaines. - 2° édition, Imprimerie Dehan, Montpellier. VIVAS (N.), 1997. - Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. - Bull. Soc. Linn. Bordeaux, 25(1) : 1-13. LEVADOUX (L.), 1946. - Etude de la fleur et de la sexualité chez la vigne. - Ann. Ecole Nat. Agron. Montpellier, XXVI, 1. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 115-116. Sur la présence en France de Paraphloeostiba gayndahensis (MACLEAY) (Coleoptera Staphylinidae). Jean ROGÉ 24, Chemin de la Pélude, 31400 Toulouse Patrick DAUPHIN Poitou 33570 Lussac Espèce voisine des Phloeonomus (Omaliinae), Paraphloeostiba gayndahensis (MACLEAY) est originaire d'Australie ; elle est connue en Europe depuis une dizaine d'années, d’abord en Italie (CICERONI et al., 1995), puis en Allemagne, Corse, Madère, et aux Canaries (ASSING, 1996) ; en France continentale, elle se rencontre en nombre en Haute-Garonne (Saint-Michel, 1996, 1997), où elle se prend toute l’année dans les appâts de fruits décomposés ; elle a aussi été signalée des Pyrénées occidentales en 1996 par TRONQUET (in ASSING, 1996). Cet insecte est très abondant dans les appâts, en compagnie de Phloeonomus minimus (ERICHSON), Phloeonomus pusillus (GRAVENHORST), Phloeostiba plana (PAYKULL), Omalium rivulare (PAYKULL), Omalium caesum GRAVENHORST. Le genre Paraphloeostiba se distingue du genre Phloeonomus par sa taille plus forte (2,5 - 3,5 mm au lieu de 2 mm), sa couleur plus sombre, ses antennes plus fortement épaissies. L'espèce ne figure pas dans la faune des Omaliinae italiens (ZANETTI, 1987) ; elle se reconnait à son habitus (fig. 1), son édéage (fig. 2) et à la forme du sclérite des genitalias femelles (fig. 3). Références ASSING (V.), 1996. - Zur Kenntis und Verbreitung von Paraphloeostiba gayndahensis (MACLEAY), einer nun auch für Deutschlands erstmals nachgewiesenen Adventivart. - Entomologische Nachrichten und Benchte, 40 : 179-181. | CICERONI (A.), PUTHZ (V.) & ZANETTI (A.), 1995. - Coleoptera Polyphaga Ill (Staphylinidae). - Checklist delle specie della fauna italiana, 48. - Calderini, Bologna : 1-65. ZANETTI (A.), 1987. - Coleoptera Staphylinidae Omaliinae. - Fauna d'Italia XXV, Bologna : 1-472. 115 116 îimm Fig. 1 : Paraphloeostiba gayndahensis (Macleay), habitus d'un mâle. Fig. 2 : édéage (échelle : 0,1 mm) Fig. 3 : sclérite des genitalias femelles (échelle : 0,1 mm) Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 117-119. Quelques intéressantes cécidies d'altitude observées en Ubaye Jean BÉGUINOT 12 rue des Pyrénées, 71200 Le Creusot Résumé : La présente note rend compte de quelques trouvailles intéressantes sur deux sites fréquentés de la région de l'Ubaye (Alpes de Haute Provence) : le Haut Vallon du Laverq et le Vallon du Lauzanier. Sont notamment citées deux espèces galligènes, l'une apparemment nouvelle pour la France (Pontania hastatae VIKBERG), l'autre dont ce serait la seconde récolte française (Eriophyes kieffen NALEPA), ainsi que des formes spécifiques d'Acariens galligènes relevant du groupe tetanothrix. Abstract : Two interesting gall-inducing arthropod species are newly recorded from Ubaye (South- western Alps). One seems new for France (Pontania hastatae VIKBERG) ; the second, Eriophyes kiefferi NALEPA, appears very uncommon. 1 - Haut Vallon du Laverq (14 km au sud de Barcelonnette), 20 août 1996. 1.1 - Pontania hastatae VIKBERG Aux alentours du site des « Eaux Tortes », altitude 2250 m, se rencontrent des buissons de Saule hasté (Salix hastata L.) assez souvent porteurs de galles foliaires engendrées par un Hymenoptère Tenthredinidae appartenant au groupe de Pontania viminalis L. Ces galles se distinguent cependant clairement de celles de Pontania viminalis sensu stricto par leur forme non pas régulièrement subsphérique mais nettement comprimée et bi- à trituberculées (fig. 1). En outre, les parois sont plus minces que celles de la galle de Pontania viminalis. Ces caractéristiques distinctives renvoient au sous-groupe de Pontania arcticornis KONOW, cité de Grande Bretagne septentrionale (REDFERN & ASKEW, 1992) et plus généralement d'Europe nordique (DAUPHIN & ANIOTSBÉHÈRE, 1993). Plus précisément encore, l'espèce végétale support, Salix hastata, incite à conclure, au sein du sous-groupe arcticornis, en faveur de l'espèce Pontania hastatae VIKBERG (P. DAUPHIN, comm. pers.), connue spécifiquement sur ce Saule et citée de Norvège, Finlande et des Alpes autrichiennes et suisses (KOPELKE, 1991). Sa présence en France ne semble pas avoir été signalée jusqu'ici. 117 L'abondance locale de l'espèce nous a permis d’échantillonner un nombre significatif de galles en vue d'estimer le taux de viabilité et de parasitisme à la date de récolte. Ces taux seront comparés à ceux obtenus pour Pontania gr. viminalis (P. viminalis L. sur Salix purpurea, P. pedunculi HARTIG sur Salix incana), abondamment rencontrées à moyenne altitude (1300-1700 m), dans 118 le Vallon du Laverq. On considérera comme « viables » à la date de récolte les galles renfermant une larve bien vivante de l'hôte légitime. Dans le cas contraire, la galle est soit occupée par une larve ou nymphe d'Hyménoptère parasitoïde, soit privée d'hôte. Aucune galle n’a encore libéré d'imago. Les 52 galles de Pontania hastatae examinées révèlent un taux de « viabilité » de 81 % et un taux de parasitisme nul. A leur tour, les 53 galles examinées de Pontania viminalis et Pontania pedunculi montrent un taux de « viabilité » de 62 % et un taux de parasitisme de 32 %. Les écarts ainsi constatés sur les taux de viabilité et de parasitisme sont respectivement significatifs à mieux que 95 % et 99,9 % (test statistique du Chi-2). De sorte que, même si les galles avortées sont un peu plus fréquentes chez P. hastatae (19 %), le taux de viabilité de l'espèce au 20 août, sur le site considéré, est significativement supérieur à celui des espèces communes du groupe P. viminalis, prises en comparaison, à la même date. Cette meilleure survie de P. hastatae résulte évidemment essentiellement de la remarquable absence de parasitisme. Cette circonstance est probablement plus caractéristique du site, et en particulier de son altitude, que propre à l'espèce P. hastatae elle-même. En tous cas, ceci augure favorablement du maintien de cette station française. a nm a 8 @ Figure 1 : Galles de Pontania hastatae VIkB. au revers des feuilles de S. hastata. 1.2 - Eriophyes kiefferi NALEPA (= Aceria kiefferi NALEPA Cet Acarien développe des galles caractéristiques dans les corymbes de l'Achillée millefeuille (Achillea millefolium) : virescence des capitules, chacun d'eux transformé en une masse globuleuse à la base et conique vers le haut, de teinte blanchâtre nuancée de vert pâle et, parfois, de carmin. L'intérieur de cette galle présente la structure cérébelleuse (chagrinée-verruqueuse) fréquente chez nombre de galles d’Acariens et héberge des Eriophyides blanchâtres. En outre, au sein d'un même sous-corymbe, les capitules transformés ne sont plus que très brièvement pédicellés et, conséquemment, tendent à se rassembler en un groupe compact. La surface des galles n'est pas glabre mais présente une pilosité d'aspect comparable à celle des tiges, feuilles ou bractées capitulaires. Cette espèce, connue d'Europe centrale et nordique (DAUPHIN & ANIOTSBÉHÈRE, 1993), apparaît n'avoir été jusque là observée qu'une seule fois en France, en Lorraine, par le descripteur (P. DAUPHIN, comm. pers.). Observée sur quelques touffes d'Achillée dans le mélezin, à environ 2100 m d'altitude, entre « Plan Bas » et « Les Cabanes de Séléta ». 2 - Vallon du Lauzanier (16 km à l’est de Barcelonnette), 22 août 1996. Plus touristique encore que le Laverq, le Vallon du Lauzanier attire également de longue date les naturalistes (par exemple, site du congrès annuel de la Société Botanique de France il y a un siècle, en 1897). 2.1 - Eriophyes sp sur Salix pentandra La partie un peu marécageuse du Vallon, vers 1950 m, héberge une belle station de l’aromatique Saule laurier (Salix pentandra), dont les limbes foliaires montrent parfois des cloques jaunes à rougeâtres en face supérieure et un érinéum chagriné-cérébelleux au revers. La concavité de cette coupole est ordinairement largement ouverte, parfois sub-refermée. On peut penser que cette manifestation est attribuable à une forme particulière rattachable au groupe Eriophyes tetanothrix s.l. ; la morphologie des galles est cependant bien distincte de celles habituellement rencontrées sur diverses espèces de Saules, en relation avec Aceria (Eriophyes) tetanothrix NALEPA. Cette forme particulière n'est pas mentionnée en France (DAUPHIN & ANIOTSBÉHÈRE, 1993). 2.2 - Eriophyes kiefferi NALEPA Malgré l'examen approfondi d'une multitude de pieds d’Achillée millefeuille, fréquente dans le vallon, aucune observation de la galle caractéristique et aisément reconnaissable de cette espèce, hormis une station très circonscrite (mais densément occupée) située environ 50 mètres au sud du pont à la côte 2204. Une dizaine de pieds sont colonisés, sur une aire de quelques dizaines de mètres carrés. 2.3 - Eriophyes sp. sur Salix herbacea Détermine des enroulemnts serrés étroits, par le haut, à la marge des limbes des feuilles du Saule herbacé (Salix herbacea) et contenant des Eriophyides blanchâtres. La partie extérieure de l’enroulement (face inférieure du limbe donc) est plus ou moins verruqueuse. Galle probablement attribuable à une forme du groupe tetanothrix. Observée localement, au niveau des fissures humifères dans les rochers affleurant, juste au sud-ouest du lac de Lauzanier (alt. 2285 m). Remerciements 119 À P. DAUPHIN pour les confirmations de déterminations et les précieux renseignements qu'il m'a transmis sur ces espèces. Références DAUPHIN (P.) & ANIOTSBÉHÈRE (J.C.), 1993. - Les galles de France. - Mém. Soc. linn. Bordeaux, tome 2 :1-316. KOPELKE (J.P.), 1991. - Die Arten der viminalis Gruppe, Gattung Pontania. - Senckenbergiana Biol., 71 : 65-128. REDFERN (M.) & ASKEW (R.R.), 1992. - Plant Galls. - Richmond Publ. Co., Slough : 1-100. n k ISA perl 1e | = : naar INÉamel ete Te 4 = à. cer DR ‘nage NAT 0 SG GIE dater AAA. 1 Le 3460 fas jette » sion | ME 2 Ab: “ef: | DER tasse l " | 11e \AHIAM xhdionsies 1GET oi 2 Not "7 " | 5 nn AUEN o rellsy-el en8b sféup CPE 1 5D sis 216 nnose inambis | | Instnéeñab jé)” L qi +0 > sites ant .AOSS AT F ner : —_— | lu sd n& | v, ï L f s ne . È LI PTS OUEN ES SCA, 0e à À spi INR EMuut (oi LS CPS £ CE cf TRES ne athée | | MMS we dé. ré , * LE. 2 à + L ” Cu 1 si L sraatrt” ras ibn "+ + ref a + 11} 121 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 121-123. Mousses et lichens de Canéjan (Compte-rendu de l'excursion du 19 janvier 1997) Michèle DUPAIN 7 rue Loriot-Laval, 33600 Pessac Alain ROYAUD 60 rue Général Chanzy, 33400 Talence Cette excursion avait pour thème une initiation à l'étude des Lichens et des Bryophytes à partir de l'observation sur le terrain des espèces principalement corticoles et terricoles. Le parcours effectué, dans le bois situé au sud du château de Rouillac longe le ruisseau de l'Eau Bourde depuis la route (point 32m) jusqu'aux ruines prés de la station de pompage, puis oblique plein sud en direction de la ligne H.T. Les Lichens Différentes catégories morphologiques de Lichens ont été facilement repérées : lichens crustacés, squamuleux, foliacés et fruticuleux. Ce sont les troncs de chênes (Q. robur et Q. pyrenaica) qui se sont avérés les plus riches en espèces, notamment en thalles de Parmélies : Chrysothrix chlorina Normandina pulchella Cladonia coniocraea Parmelia borreri Evernia prunastri Parmelia caperata Graphis scripta Parmelia perlata Hypogymnia physodes Parmelia saxatilis Hypogymnia tubulosa Parmelia subaurifera Lecanora chlarotera Parmelia sulcata Lecanora conizaeoides Peltigera canina Lecanora pallida Pertusaria albescens Lecidella elaeochroma Pertusaria amara Lepraria incana Pertusaria pertusa Lobaria pulmonaria Physcia aipolia Lobaria scrobiculata Platismatia glauca 122 Sur des troncs très moussus, certains de ces Lichens étaient devenus muscicoles, comme Leptogium lichenoides et Sticta sylvatica. De vieux troncs de Pins maritimes (Pinus pinaster) en position inclinée étaient largement couverts de lichens fruticuleux, ainsi : Pseudevernia furfuracea Usnea subfloridana Usnea rubicunda L'un de ces Pins abritait dans les cavités de son écorce un lichen à thalle blanchâtre et à apothécies pédicellées, Chaenotheca ferruginosa. Quelques troncs de Robinier (Robinia pseudacacia) possédaient deux espèces incrustantes à apothécies en forme de lirelles, Arthonia tumidula et Opegrapha atra. De plus, ils présentaient en abondance un très petit lichen foliacé toujours stérile, Normandina pulchella, hépaticole sur des coussinets de Frullania dilatata. Enfin, une autre Graphidacée, Graphis scripta var. ilicis, a été remarquée, bien logiquement sur un tronc de Houx (/lex aquifolium) Au-delà du bois de Pins, dans la lande tourbeuse à Molinie, quelques Cladonies terricoles sur un humus de type moor ont été trouvées : Cladonia arbuscula Cladonia furcata Cladonia fimbriata Cladonia deformis Cladonia coccinea Cladonia pyxidata Les Bryophytes L'humidité apportée par le ruisseau, stagnant dans le creux du vallon est favorable au développement d'un manchon bryophytique sur les troncs de chênes. Des mousses pleurocarpes à croissance rapide colonisent une bonne partie de leur support, tandis que les espèces acrocarpes s'implantent ponctuellement sur les surfaces restantes, généralement plus sèches : Anomodon viticulosus Orthotrichum lyellii Isothecium myurum Homalia trichomanoides Brachythecium velutinum Plagiomnium affine Neckera complanata Homalothecium sericeum Dicranum scoparium Ulota crispa Orthotrichum affine Hypnum cupressiforme Eurhynchium praelongum Zygodon viridissimus Les Hépatiques à thalles ou à feuilles étaient plus rares. Il faut noter Pellia epiphylla sur le sol et Porella platyphylla sur un tronc. Mais les trois espèces corticoles classiques étaient présentes : Frullania dilatata Metzgeria furcata Radula complanata Le sol marécageux par endroit du sous-bois était garni de mousses très hygrophiles, comme : 123 Brachythecium rutabulum Thuidium tamariscinum Scleropodium purum Plagiomnium undulatum Fissidens taxifolius Dans un fossé argileux, de grands thalles de Conocephalum conicum voisinaient avec des touffes de Fissidens rivularis. Sur le sol sableux mieux drainé du sous-bois, quelques placettes de mousses acrocarpes plus courantes : Atrichum undulatum et Polytrichum formosum. Sur un vieux mur crépi de ciment, près de la station de pompage, les Bryophytes formaient un revêtement presque continu : Anomodon attenuatus Porella platyphylla Encalypta vulgaris Bryum capillare Anomodon viticulosus Tortula muralis Au bord du ruisseau, au niveau du pont, les gabions étaient largement recouverts de thalles de Lunularia cruciata, richement garnis de ses corbeilles à propagules si caractéristiques. Quelques souches et troncs pourris ont livré une petite hépatique à feuilles, Lophocolea heterophylila, tandis que la lande tourbeuse possédait Dicranella heteromalla, Campylopus fragilis et Hypnum jutlandicum. Une légère dépression de la lande donnant naissance à une mare qui s'épanchait à travers une cladiaie, puis une phragmitaie et une bétulaie, le troisième groupe taxonomique appartenant aux Bryophytes, les Sphaignes, fut recherché avec succés et abord, par sections subgénériques : sect. palustria sect. acutifolia sect. subsecunda Sphagnum palustre Sphagnum subsecundum Sphagnum nemoreum Sphagnum papillosum Sphagnum denticulatum Sphagnum subnitens __ Mais la cladiaie n'étant pas assez acide, la répartition de ces Sphaignes est limitée à sa bordure d'Ericacées, essentiellement à travers les touffes d'Erica tetralix. Quelques hépatiques à feuilles colonisent les vieilles souches d'Osmonde, comme Lophocolea bidentata, Calypogeia fissa et Cephaloziella connivens. Cette première observation est déjà satisfaisante, mais ce site assez intéressant mériterait bien une exploration plus approfondie. 124 NOTE DE CHASSE Crambus hamellus THUNBERG redécouvert en Gironde après 108 ans. (Lepidoptera, Crambidae). Michel LAGUERRE 62 rue Bonnaous, 33110 Le Bouscat Lors d'une précédente note concernant les Crambinae de Gironde (LAGUERRE, 1993) j'avais émis (à torts !) quelques doutes sur la présence éventuelle en Gironde de Crambus hamellus THUNBERG. En effet cette pyrale ne devait sa place dans la faune girondine qu'à l'unique citation faite par GOUIN d'une capture par BROWN d'un seul exemplaire pris le 5 septembre 1889 "au vol, au crépuscule, à Gazinet dans un petit marécage, situé à proximité de la gare" (GouIN, 1916 p.70). Or, le 6 septembre 1997, avec mon collègue Eric Plas, lors d'une chasse de nuit effectuée dans le cadre de l'inventaire faunistique de la Réserve du Gât Mort, commune de Louchats, j'eus la bonne fortune de capturer un exemplaire parfait de ce Crambidae. Il est assez étonnant de constater que cette seconde capture s'est effectuée presque 108 ans jour pour jour après la première et à moins de 25 Km à vol d'oiseau ! L'espèce semble toujours très rare et le catalogue LHOMME ne donne que 4 localités très éparses : Gironde, Landes, Moselle et Alpes-Maritimes. Selon GOATER et PALM, l'espèce semble apprécier les localités sableuses et sèches et est localisée dans le sud de l'Angleterre, de l'Ecosse et de l'Irlande et dans le Jutland où elle semble répandue. Ce même jour, malgré une chasse générale très médiocre, j'eus la chance de capturer un exemplaire de Agriphila latistria HAWORTH, espèce actuellement bien peu commune (2 exemplaires de Gradignan et du Courant du Huchet dans ma collection, tous en septembre) ainsi que mon premier exemplaire de Diasemopsis ramburialis DUPONCHEL. Contrairement au très proche et banal Diasemia reticularis LINNÉ, D. ramburialis est une espèce tropicale qui semble bien peu répandue dans notre département à l'heure actuelle alors qu'elle était signalée par de nombreux exemplaires dans le catalogue Gouin : Caudéran, Lamothe, Gazinet (encore en 1889 !) et Soulac. Références GOATER (B.), 1986. - British Pyralid Moths - À Guide to their Identification - Harley Books Editeur, Colchester, Essex, Angleterre - 176 p et 8 pl. GOUIN (H.), 1916. - Catalogue raisonné des Microlépidoptères observés en Gironde jusqu'en 1915 par François-Robert-Fenwick BROWN. - Act. Soc. linn. Bordeaux, 69 (2) : 65-152. LAGUERRE (M.), 1993. - Contribution à la connaissance des Pyrales de la Gironde. | - Liste provisoire des Crambinae. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (4) : 147-152. LHOMME (L.), 1935. - Catalogue des Lépidoptères de France et de Belgique. Volume Il, 1°"e partie. - Léon Lhomme, Le Carriol, par Douelle (Lot), 488 p. PALM (E.), 1986. - Nordeuropas Pyralider - Danmarks Dyreliv Bind 3 - Fauna Bgger Editeur, Copenhague. 288 p et 8 pl. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 :124. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3) 1997 : 125-131. Note de macropaléopntologie sur le genre Trichiurides. Guy VARONE La Route du Médoc, 33650 Saucats J'ai trouvé très peu de littérature régionale sur les dents de Trichiurides et notamment sur les différentes espèces. Monsieur DELFORTRIE signale leur présence dans le Miocène d'Aquitaine dans une note parue en 1876, dans les Actes de la Société linnéenne de Bordeaux ; note de référence qui a été reprise en 1954 par Mme Vallet lors de la présentation de son mémoire. || semblerait que depuis plus de 40 ans, aucun autre auteur n'ait eu l'occasion de s'exprimer sur ce sujet. Il est vrai que les rares récoltes de ces dents ne doivent pas être étrangères à cet état de fait. Le peu de matériel récolté dans notre région est dû, je pense, essentiellement au mode de vie de ces espèces de poissons, prédateurs de haute mer qui évoluent habituellement par 200 à 300 mètres de fond, ce qui ne correspond pas aux différents gisements girondins qui ne contiennent qu'une faune typiquement littorale. La dentition de ce poisson carnassier, décrite par WVINKLER en 1874, se présente sous la forme de dents coniques creuses, de 5 à 10 mm de hauteur, ayant la pointe recourbée et terminée le plüs souvent par une couronne en fer de flèche. Cinq formes de couronnes ont été dénombrées par DELFORTRIE : 1 - couronne en fer de flèche à ailerons inégaux, le plus grand se trouvant du côté interne de la coubure de la dent 2 - couronne en fer de flèche à ailerons égaux et perpendiculaires à la courbure de la dent | 3 - couronne en fer de flèche à ailerons égaux et parallèles à la courbure de la dent 4 - couronne en fer de flèche à un seul aileron, en forme d'hamecçon, le crochet toujours placé du côté interne de la courbure 5 — dent non sagittée présentant une couronne lisse aigüe avec une pointe acérée. | 125 126 WU L ÿ OLOHA euoJeA Ân9 Sau91|9 UUU | 127 7) auoJeA Âno seul] . LU L —— F s van ps D = 0. mes . SUOJeA ANT Seu9i19 WU L ca OLOHd 128 Si certaines associations de ces dents sont possibles, comme on peut le voir sur les photos B, j'émettrai quelques réserves quant à l'affirmation de DELFORTRIE concernant l'appartenance à une seule et même mâchoire des dents des cinq formes de couronne énumérées ci-dessus. La dentition d'un Merluccius actuel qui, pourvu de dents ayant un corps très semblable, présente des couronnes toutes identiques (photos D). L'hypothèse d'être en présence d'espèces différentes de Trichiurides en fonction de la forme de la couronne des dents ne doit pas être écartée. Les dents faisant l'objet de la publication précitée provenant exclusivement de gisements Burdigaliens, il me paraît utile de signaler ici la présence du genre 7richiurides dans 3 étages du Miocène aquitain (Aquitanien, Burdigalien et Serravalien) : Photo A - Aquitanien - Mérignac (Gironde) Trichiurides sagittidens (?) Photo C - Serravalien - Salles (Gironde) 7richiurides sagittidens VVINKLER Photo B - Burdigalien - Saucats (Gironde) Trichiurides miocoenus DELFORTRIE B1 — À. Mâchoire vue de dessus — position des dents en place Ÿ B. Mâchoire vue de dessus côté interne C. Mâchoire vue de dessus côté externe B2 — Grossissement de l'extrémité de la mâchoire A. dent non sagittée vue face interne B. dent non sagittée vue face externe B2 — Grossissement de l'autre extrémité de la mâchoire A. dent sagittée vue face externe B. dent sagittée vue face interne Photo D — Merluccius actuel D1 — dent isolée vue face interne D2 — Mâchoire supérieure Références CASIER (E.), 1944. — Contributions à l'étude des poissons fossiles de la Belgique. Tome XX n°11. DELFORTRIE (E.), 1876. — Actes de la Soc. linn. de Bordeaux, XXXI (4e Série), tome I. MANÉ (R.), MAGRANS (J.) & FERRER (E.), 1995. — Ictiologia Fôssil del Pliocè del Baix Llobragat -I- Téléostis. MORNAND (J.), 1978. — Les restes des poissons des Faluns d'Anjou Touraine. VALLET (?), 1954. — Les poissons fossiles du tertiaire supérieur du Bassin d'Aquitaine - Mémoire. WINKLER (T.C.), 1874. — Deuxième mémoire sur les dents de poissons fossiles du terrain Bruxellien. 129 euoJieA Ân9 SSU9I|9 £g O10Hd 130 131 U9 | Q OLOHA euojeA Ân©) SOU WU 132 Imprimé le : 15 octobre 1997 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie S' Genès, 78 Cours Gambetta, 33400 TALENCE SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux : TARIF des PUBLICATIONS* Q Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F Q Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique, 1986, 200 p à 020 002090 785880 EE TO MR EE 100,00 F M'Approche du genre Amanita, 1964, 138 D... épuisé Q Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain, 1987, 132 p 170,00 F Q Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde, 1989, 85 p .. 70,00 F. Q Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 1990, 28 p 50,00 F. MPerQadre de lapréhistoire, 1992} 160 D... 1... 100,00 F BhES Galles de France 1993, 316 p +112 pl mn &D 300,00 F Q Addenda aux Galles de France, 1994, 16 p + 7 pl. n. &b. 25,00 F _ Q Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p 80,00 F -" Q Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 p ‘1 ; dent n sans cusuetatnmundiense A 150,00 F DIRLS LE DOI RO R 2S 00 *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1997 : Aie 20000 F(cot 50 F + abonn. 150 F) OMtulare (hors CEE)... 250,00 F (cot. 50 F + abonn. 200 F) BAGOUSATON AE SOUTIEN 0 uen terra led nee 300,00 F (et au-delà) Q Sociétés et personnes morales ..........…. 600,00 F (cot. 300 F + 2 abonn. 300 F) Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de joindre une enveloppe affranchie pour la réponse. _ Dessin de couverture : Dessin au trait d'une feuille de Ampelopsis orientalis par Nicolas Vivas. L'auteur présentera au cours de l'année 1997 une étude synthétique sur les Vitacées du monde. Ce travail sera découpé en 6 articles dont trois ont déjà paru et la quatrième paraît dans le présent fascicule. ISSN 0750-6848 SOMMAIRE DAUPHIN (P.) & TAMISIER (J.-P.), Quelques données entomologiques sur les ! .-dunes'du Cap-Ferret (Gironde)."::".."22"222 700 89 4 VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) À ; lHl- "Evolution des Vifis. 5.220102... 00 RE 109 \ ROGÉ (J.) & DAUPHIN (P.), Sur la présence en France de Paraphloeostiba ; gayndahensis (MACLEAY) (Coleoptera Staphylinidae). ...............…. RS 115 : BÉGUINOT (J.), Quelques intéressantes cécidies d'altitude observées 1 EN Ubaye tt RAA RER RER nd 117 DUPAIN (M.) & RoOYAUD (A.), Mousses et lichens de Canéjan (Compte-rendu 1 de l'excüursion du 19 janvier 1997). 5.2... 20 RES 121 f VARONE (G.), Note de macropaléontologie sur le genre Trichiurides. 125 ï 4 $ NOTES { BAMEUL (F.), Nouvelle capture en Gironde de Macronychus quadrituberculatus MÜLLER (Coleoptera: Elmidae): 7.02 NN 108 LAGUERRE (M.), Crambus hamellus THUNBERG redécouvert en Gironde après 108 ans. (Lepidoptera, Crambidae) "7e 124 ISSN 0750-6848 Bulletin 30 de la Société linnéenne Tome 25 fascicule 4 \ NEEN NE.) : se = L Ep € SOc/ ET TU SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Q Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F Q Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique, 1986, 200 p REA ee ES RE ER 100,00 F Q Approche du genre Amanita, 1964 4388/p2.. RE épuisé Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain 19374182 pe 2 170,00 F OI Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde,1989, 85 p .. 70,00 F. Ê) Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 199028 pp. 22222%7250100Iee Q Le Cadre de la préhistoire, 1992160 p.72 100,00 F EMEes Galles te France 19989116 007 Din DE Nr. 300,00 F O Addenda'aux Galles'de France 1994 16 p#%pl in & bee 231004 Q Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p ÉNES 80,00 F QI Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 p RS ne RENE lens ne ee =) Fraise DOTÉ RE 25%00°F *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1997 : Eh" Titulairer sr eee Eee 200,00 F (cot. 50 F + abonn. 150 F) EMA TehorS CEE) en 250,00 F (cot. 50F +abonn 200)0 El Cousation de SOUTIEN PEER RARE RE ne 300,00 F (et au-delà) M\Sociétés et personnes morales" 600,00 F (cot. 300 F + 2 abonn. 300 F) Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de joindre une enveloppe affranchie pour la réponse. Dessin de couverture : Dessin au trait d'une feuille de Ampelopsis orientalis par Nicolas Vivas. L'auteur présentera au cours de l'année 1997 une étude synthétique sur les Vitacées du monde. Ce travail sera découpé en 6 articles dont quatre ont déjà paru et les deux derniers paraissent dans le présent fascicule. 139 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 133-136. Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) IV- De Vitis vinifera silvestris à Vitis vinifera sativa Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux Il, 351 cours de la Libération, 33405 Talence (France) Monique AUGUSTIN Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux || Résumé : L'étude des auteurs porte sur Vitis vinifera silvestris et Vitis vinifera sativa. On y apprend que ce dernier type est plus récent que silvestris. AU cours de l'évolution naturelle, puis par l'action de l'homme ces deux sous-espèces ont donné naissance aux cépages actuels. Abstract : In this fourth part of the Vitis history, the authors studied Vitis vinifera silvestris and Vitis vinifera sativa, the former being older than the latter. During first natural evolution and then the subsequent human action the whole Varieties of the actual grapes proceed from these two original types. Introduction Dans les précédentes parties de cette étude nous avons abordé des problèmes systématiques, paléoampélographiques et phylogéniques (Vivas, 1997 ; Vivas et AUGUSTIN, 1997a, b & c). Dans ce quatrième volet, nous abordons un problème controversé en relation avec l'espèce Vitis vinifera et ses deux sous-espèces V. vinifera sativa et V. vinifera silvestris. Le problème à résoudre est de savoir laquelle de ces deux sous-espèces _ est l’archétype de l'autre ; enfin, quelle a été la part de l'homme dans l'évolution des anciennes espèces pour en faire des sujets cultivés, multipliés et productifs. 134 Caractères botaniques et origine de V. vinifera silvestris et V. vinifera sativa LEVADOUX (1956) a fait le point sur cette question. On se souvient que l'étude des Vitis fossiles est marquée par la découverte du V. sezannensis, dont d'ailleurs l'attribution à ce genre est discutable, essentiellement par manque de vestiges végétaux parfaitement discriminants. Concernant les deux sous-espèces qui nous intéressent, LEVADOUX précise “Après le retrait des giaces, la vigne regagne rapidement les régions tempérées de l'Europe et dépasse même au cours de la période chaude du néolithique la limite septentrionale qu'elle atteint aujourd'hui. “ En 1937, FLORIN signalait la découverte d'un pépin de vigne à la station néolithique de Vrâ (Suède du Sud), découverte confirmée par l'analyse pollinique des tourbières de la Suède méridionale. En 1914 et 1949 TROELS- SMITH et MIKKELSEN mettaient également en évidence l'existence de grains de pollen de vigne dans les tourbières danoises, et en 1953, SHIEMAN identifiait comme appartenant au type silvestris des empreintes de pépins dans des tessons de poteries néolithiques provenant de stations situées dans la marche de Brandebourg à une latitude nord qui pouvait atteindre dans certains cas 52° 20, “ Depuis longtemps d’ailieurs des restes de sarments avaient été retrouvés dans les palafittes néolithiques de Beveren situées en Belgique dans la basse vallée de l'Escaut. “ De très nombreux restes néolithiques ont également été retrouvés plus au sud, en Allemagne, dans les falaises de Kechelfluch près d'Istein (sud du pays de Bade), dans la vallée du Neckar près de Stuttgart, en Suisse dans les palafittes de Saint-Blaise, lac de Neufchâtel, en France dans les palafittes du lac du Bourget, en Italie dans les palafittes de Casale, province de Mantoue, de Polada et de Puegnano, province de Brescia et de Cazzogo, province de Varese. Les pépins ont pu être facilement identifiés comme appartenant au type silvestris. “ Le type se maintient aux époques plus récentes en Méditerranée orientale à Hissarlik-Troie 11 (2500-200 avant JC.) et à Tirynthe au début du second millénaire. “ En Italie, les palafittes et les terramares de l'âge de bronze du lac de Fimon, de Peschiera, de Bor près de Pacengo, du lac de Varese, de Castione, de Parme, de S. Ambrogio et de Cogozzo ne renferment également que des restes de silvestris. Il en est de même à Ripac près de Bihac sur la Slave. * Mais avant la fin de l'âge de bronze, apparaissent à Orchomène en Béotie les plus anciens pépins connus de sativa. IIS remontent au Mycénien ancien et peuvent être datés de 1700-1500 avant J.C. A l'âge de fer, sativa apparaît à son tour en Italie (terramare de Fontanellaton près de Parme), alors que les restes silvestris sont encore exclusifs à Donja dolina (époque de Hallstatt) et dans les stations celtiques du bassin du Neckar. ‘ [...] Si les résultats exposés peuvent, à la suite d’autres découvertes, être modifiés dans leur détail, le tableau d'ensemble subsiste. Il atteste l'ancienneté et l’antériorité de silvestris en Europe." Le plan d'expansion de ces deux types ou sous-espèces peut être chronologiquement résumé ainsi : 1.- En période post-glaciaire silvestris a colonisé toute l'Europe depuis les zones refuges du bassin méditérranéen (VIvas, 1997). On retrouve sa limite sud, en Afrique du nord, Crète, Turquie, région de la Mer Noire, et sa limite nord dans le nord est de la France, le centre de l'Allemagne, le sud de la Pologne et de l'Ukraine. 2. - Dans le second millénaire, sativa est formellement identifié en Grèce. Mais il faut attendre l'âge du fer pour observer les premiers signes de son extension d'abord dans le Nord de la péninsule italienne, puis plus tardivement en Europe occidentale. Les distinctions entre sativa et silvestris sont basées sur les travaux de STUMMER (1911) qui établit des variations du rapport largeur/longueur des pépins des deux types. En moyenne on estime que sativa a un rapport supérieur à silvestris. Nous rapportons ici des résultats moyens tirés de différents échantillons : largeur/longueur 16 échantillons de sativa présumé : et Mie 0,47 A ER 0,49-0,51 RO RSA cm mr à. PR 0,62 D OR A ds th Due 0,52 LES Re AE 2 Un 0,62-0,65 He ere Pat) min. ren 0,70 OT Us an nes US D'après résultats moyens de STUMMER (1911): | TISAUVAERX ED rte eve us Le 0,54 PISE SITE 0,64 Origine de nos cépages cultivés C'est au cours du temps que ces deux types ont continué leur évolution. Des pollinisations croisées sur des sujets implantés dans des zones communes ont conduit probablement aux mélanges des deux types et à la diversification des cultivars de l'espèce Vitis vinifera. D'autre part des sujets purs des deux types ont continué leur évolution. Tout cela a conduit à l'existence de vignes dioïques probablement descendantes directes des types 135 136 silvestris et sativa et à des vignes hermaphrodites ; auxquelles il faut ajouter les cultivars issus de la pression de sélection exercée par l'homme durant plusieurs siècles. On observe que la plupart des vignes sauvages d'Europe occidentale sont dioïques alors que l'on retrouve dans le Caucase, le Tian-Chan, le Darvaz et le Tadjikistan des sujets autochtones hermaphrodites. L'homme a constitué l'élément moteur de l'évolution des vinifera. La culture de la vigne lui à posé des problèmes agronomiques en relation avec la multiplication des vignes et la sélection des plants intéressants. Il s'agissait alors de retenir des sujets productifs et réguliers dans leur production, susceptibles de donner des raisins sucrés et doux pour être consommés frais, séchés ou après fermentation. Au commencement, la viticulture a pris des plants dans la nature, mais ensuite l'évolution des cultivars s'est faite sous contrôle exclusif de l'homme en relation avec l'environnement cultural et climatique ;: ce que l'on appelle le terroir : notion composite fort complexe, intégrant le sol, le climat, la plante et l'homme. C'est dans ce contexte que les Vitis vinifera utilisés par l'homme pour leurs aptitudes uvifères ont échappé à leur lente évolution naturelle. Références LE:VADOUX (L.), 1956. - Les populations sauvages et cultivées de Vitis vinifera L. - Ann. Ecole Nat. Agron. Montpellier, 59-117. STUMMER (A), 1911. - Zur urgeschichte der rebe und des weinbaues. - Mitt. der. Anthropol. Ges. Wien., XLI: 283-296. VIVAS (N.), 1997. - Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 1-13. VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), 1997a. - Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae). | - Etude de Vitis fossiles. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 35-44. ViVAS (N.) & AUGUSTIN (M), 1997b. - Une histoire du genre Vifis (Rhamnales, Vitaceae). Il- Des espèces fossiles actuelles. - Bull. Soc. linn Bordeaux, 25 (2) : 79-80. VivAS (N.) & AUGUSTIN (M.), 1997c. - Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae). Ill - Evolution des Vitis. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (3): 109-114 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 137-146. Trois espèces remarquables pour la flore du Sud-Ouest Jean LAPORTE-CRU 36 Av. Baron Haussman, 33610 Cestas Hervé THOMAS 48 rue du Bocage, 33200 Bordeaux J LAAENTZ Cours du Maréchal Foch, 33000 Bordeaux G. DUQUESNE 7 rue Garat, 3000 Bordeaux Hippuris vulgaris L. (Hippuridacées) Pesse d’eau : La Pesse d'eau (photo 1) est une plante aquatique vivace dont la souche enracinée au fond de l’eau est constituée par un rhizome horizontal (c'est donc une hydrogéophyte). Elle porte des tiges dressées, creuses, partiellement ou totalement immergées selon les conditions climatiques et saisonnières du moment. Les feuilles, linéaires et courtes, sont disposées par 8 à 12 en verticilles au niveau des noeuds de la tige. Les fleurs, très discrètes, de couleur verdâtre, sans corolle, sont groupées également au niveau des noeuds, à la base des feuilles. Elles sont réduites au calice soudé en tube à l'ovaire infère et à une seule étamine fixée au sommet de ce calice. C'est une plante des eaux calmes : mares, étangs de faible profondeur, canaux et rivières à faible courant. La floraison a lieu au mois de mai. Son aire de distribution est vaste : Europe, Asie occidentale et boréale, Afrique septentrionale. En France, elle est répandue un peu partout, mais de manière sporadique et son abondance est très inégale selon les régions. Elle est assez rare dans le Midi et dans le Centre. Dans le Sud-Ouest, un certain nombre de stations ont été signalées en. Gironde dans le catalogue de JEANJEAN, notamment dans les communes de Bruges, Blanquefort, Bègles,S' Médard d'Eyrans et dans le Blayais (sans indications plus précises), mais elle est cependant considérée comme « assez rare » pour ce département. 17 138 Actuellement, une station où elle est bien représentée est le marais entre S' Sulpice-de-Cameyrac et Izon, situé dans la vaste région de « l'Entre-deux- mers », non loin de la rive gauche de la Dordogne. Le marais de S' Sulpice-Izon : L'ensemble de la zone marécageuse comprend : - des prairies mésohygrophiles bordées de profonds fossés avec notamment les espèces caractéristiques suivantes : - Mentha aquatica L. (Labiées), Menthe aquatique - Lycopus europaeus L. (Labiées), Chanvre d'eau - Symphytum officinale L. (Boraginacées), Consoude officinale (photo 3) - Lotus uliginosus SCHKUHR (Légumineuses), Lotier - Lythrum salicaria L. (Lythracées), Salicaire - Juncus effusus L.et J. glaucus EHRH. (Joncacées) - Alopecurus pratensis L. (Graminées), Vulpin des prés - Hordeum secalinum SCHREBER (Graminées), Orge - une vaste zone marécageuse peuplée d’hélophytes dans laquelle on peut distinguer : * de grandes hélophytes développées sur alluvions minérales (alliance du Phragmition) comprenant des espèces vivaces à rhizomes comme Phragmites australis TRINC (Graminées), le Roseau, et 7Typha latifolia L. (Typhacées), la Massette. x des peuplements denses de grands Carex (Cypéracées), les Laîches, (un Magnocaricetum elatae), soit à rhizomes comme Carex elata ALL, soit en touffes comme Carex paniculata L. * des hélophytes d'une taille plus modeste en marge d'une pièce d'eau centrale et dans les zones claires des formations précédentes avec notamment les espèces caractéristiques suivantes : - Veronica anagallis L. et V. scutellata L. (Scrophulariacées). - Myosotis palustris L. et M. laxa ssp. acespitosa (Boraginacées). - Ranunculus ophioglossofolius (Renonculacées) - Oenanthe fistulosa L. (Ombellifères). - Equisetum fluviatile L. (Ptéridophytes équisetinées), Prêle des fleuves. - une pièce d'eau centrale située dans une dépression au milieu du marais. Des aménagements sont en cours en relation avec l’activité cynégétique, et la création d'une rigole d’adduction d’eau. En effet, la présence d'eau est temporaire et la dépression est généralement complètement asséchée à la fin de l'été. 1139 s vulgaris L. Hippuri Photos 1 & 2 140 On aperçoit alors de loin les tiges dressées de l'Hippuris en formation dense d'environ 30 centimètres de hauteur (photo 2). L'espèce est presque exclusivement représentée dans le biotope. Une autre dépression, en arrière d'une digue, paraît être en cours de colonisation par la Pesse d'eau (un certain nombre de pieds disséminés ont été observés). Une petite remarque... les envahisseurs sont là ! Les étangs des marais d'Izon sont bien connus pour héberger un hôte quelque peu encombrant, venu des Etats-unis il y a quelques années. II s’agit de la Grenouille-taureau d'Amérique, Rana catesbeiana (Ranidés). Outre son chant puissant et grave évoquant un peu le meuglement bovin qui lui a valu son nom, cette grenouille énorme est très vorace. Elle s'attaque en particulier aux autres grenouilles vertes de son b'otope, ainsi qu'aux poissons. Elle n’a pour ainsi dire pas de prédateurs, puisque sa taille la préserve des attaques de |: Couleuvre à collier, Natrix natrix, et du Héron cendré, quand elle est adulte. C'est d’ailleurs elle-même qui peut constituer ici son principal prédateur : j'ai pu observer une femelle de très grande taille avaler une congénère d’une bonne dizaine de centimètres de long ! L'extension de son biotope pourrait constituer une menace sérieuse pour les Amphibiens autochtones. Avis, donc, aux amateurs de grosses cuisses de grenouilles...leur pêche alliera l'utile à l'agréable ! Rana catesbeiïana : photo 4 ; Ludwigia grandiflora MicHX (Oenothéracée) autre espèce adventice d'origine américaine : photo 5. Bellevalia romana REICH. (Liliacées) la Jacinthe romaine : La Jacinthe romaine (photo 6) est une plante vivace dont la partie souterraine est un gros bulbe qui produit chaque année des feuilles radicales étalées sur le sol, allongées et creusées en gouttière. La tige florifère apparaît en avril et porte une grappe allongée et lâche de fleurs blanc-verdâtre, teintées de violacé à la base. Le périanthe en cloche est à 6 divisions égales soudées sur la moitié de leur longueur. Les étamines portent des anthères bleu-violacé. C'est une géophyte vernale des prairies humides. Elle est répartie dans toute l'Europe méditerranéenne : Italie, Sicile, Albanie, ex Yougoslavie, Grèce et Malte. En France, elle est présente dans tout le midi (Provence, Languedoc, Roussillon, Corse, Côte d'Azur), mais relativement rare. Dans le Sud-Ouest, elle est signalée en Dordogne, en Lot-et-Garonne, et dans une station girondine (dans le Médoc) (BAUDET et al., 1993). En Dordogne, nous avons pu l'observer dans des prairies humides, près d'Issigeac (vallée de la Bournègue), où elle est localement abondante. En Lot- et-Garonne, une station nous a été récemment signalée par David RICHIN dans la vallée de la Lède, affluent du Lot, près de Villeneuve-sur-Lot. C'est une plante protégée, endémique de l'Europe, mais en régression générale et fortement menacée, en raison notamment du draînage, de 141 Photo 3 : Symphytum officinale L. Photo 4 : Rana catesbeiana 142 l'urbanisation et de la surfréquentation du littoral, ou encore de la conversion des prairies en zones cultivées. La station d'Issigeac : La prairie la plus riche en Jacinthes romaines occupe un fond de vallon et aboutit en pente douce à la rive du ruisseau. C'est un terrain mésohygrophile (alliance du Cynosurion cristati), formation de hautes herbes denses à floraison vernale ou pré-estivale, développée sur alluvions argileuses, un sol brun à humus doux. On note la présence d'assez nombreuses espèces à large répartition, notamment une dominante de géophytes à bulbes, à rhizomes ou à tubercules. Les espèces les plus caractéristiques sont : - Cynosurus cristatus L.(Graminées), Crételle - Orchis laxiflora LAM.(Orchidées), Orchis à fleurs lâches - Ranunculus repens L.(Renonculacées), Renoncule rampante - Alopecurus pratensis L.(Graminées), Vulpin des prés - Fritillaria meleagris L.(Liliacées), Fritillaire pintade - Ajuga reptans L.(Labiées), Bugle - Carex distans L.(Cypéracées), Carex à épis écartés. Gagea arvensis PERS. & DUMORT. (Liliacées), Gagée des champs: La Gagée des champs (photo 7, par Laurent TRIOLET) est une plante vivace de taille modeste (10 à 20 centimètres de hauteur) dont la souche est constituée de deux bulbes réunis dans une enveloppe commune : c'est encore une géophyte. Le double bulbe produit chaque année deux feuilles allongées, linéaires, en gouttière, étalées sur le sol, et une tige florifère terminée par une ombelle de 4 à 10 fleurs longuement pédonculées, à épanouissement progressif, portant à la base deux feuilles différentes des autres, lancéolées, planes et plus courtes. Le périanthe est à six divisions libres et égales, terminées en pointe, jaunes sur la face interne, verdâtres sur l'externe. C'est une plante des lieux cultivés en général, en particulier des vignes (commensale des cultures). La floraison, très précoce, a lieu de fin février à début mars. Elle disparaît assez rapidement après fructification dès le mois d'avril. L'espèce est répandue dans la plupart des pays d'Europe centrale et méridionale, en Asie occidentale et en Afrique septentrionale. En France, elle était autrefois assez répandue sur l’ensemble du territoire, sauf dans l'ouest armoricain et les régions atlantiques. On la considère actuellement comme étant en régression en raison essentiellement de la fragilité des habitats qui lui sont propres (utilisation des désherbants). Aujourd'hui, c'est une espèce protégée connue surtout dans le Sud-Est, la région méditerranéenne, le Nord- Est, le Centre et au nord de Paris. 143 : Y LR 4%" 4 #p PE 71] diflora MIicHx wigia gran Lud Photo 5 Bellevalia romana REICH. Photo 6 144 Sa présence en Gironde n'a jamais été signalée, à notre connaissance (ni sur le catalogue de JEANJEAN, ni dans l'inventaire national des plantes protégées). Nous l'avons observée pour la première fois le 28 février 1996 en pleine floraison, dans les vignes du Château de Sarpe, (entre S' Emilion et S' Christophe-des-Bardes) où elle formait un peuplement clairsemé localisé à quelques rangs de vigne. L'année suivante, à la même époque, elle nous est apparue plus abondante dans la même vigne, tandis que quelques pieds étaient visibles dans la vigne située en face, de l'autre côté de la route. Un suivi de la station sera nécessaire pour déterminer si elle est en voie d'extension. Sa précocité permet son développement avant la période des labours qui interviennent après sa fructification. L'espèce est accompagnée du cortège habituel des commensales des cultures : ; - Commensales des cultures indigènes (plusieurs géophytes à bulbes): - Alopecurus agrestis L. (Graminées), Vulpin des champs - Scandix pecten-veneris L. (Ombellifères), Peigne de Vénus - Mibora minima DESV. (Graminées), Mibore printanière - Calendula arvensis L. (Composées), Souci - Veronica hederaefolia L. (Scrophulariacées), Véronique à feuilles de lierre - Fumaria officinalis L. (Fumariacées), Fumeterre - Ornithogalum umbellatum L. (Liliacées), Dame de onze heures - Muscari comosum MILL. (Liliacées), Muscari en toupet - Allium polyanthum SCH. & SCH. (Liliacées), Baragane - Cerastium glomeratum THUILL. (Caryophyllacées), Céraiste aggloméré - Valerianella olitoria Port. (Valérianacées), Doucette, Mâche - Commensales des cultures indigènes et rudérales : - Senecio vulgaris L. (Composées), Séneçon commun - Poa annua L. (Graminées), Pâturin annuel -Commensales des cultures adventices et naturalisées : - Tulipa praecox TEN. (Liliacées) Tulipe précoce - Crepis sancta (L.) BABCOCK (Composées) - Veronica persica PolIr. (Scrophulariacées) Véronique de Perse. 145 Photo 7 : Gagea arvensis PERS. & DUMORT. 146 Références BAUDET (D.), LATEULERE (A.-M.) & PÉLISSIER (A.), 1993. — Une plante nouvelle pour la Gironde : Bellevalia romana. — Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (2) : 69-70. BONNIER (G.) & DOIN (R.), 1990. - La grande Flore en couleurs de Gaston Bonnier. - Ed. Belin, Paris. BOURNÉRIAS (M.), 1968. — Guide des groupements végetaux de la région parisienne. —- SEDES, Paris. COSTE (H.), 1901 — Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. — P. Klincksieck Ed., Paris. DANTON (P.) & BAFFRAY (M), 1995. — Inventaire des plantes protégées en France. - AFCEV, Nathan Ed., Paris. GUINOCHET (M) & VILMORIN (R. de), 1973. - Flore de France. - Ed. du C.NRS., Paris. JEANJEAN (A.-F.), 1961. — Catalogue des plantes vasculaires de la Gironde. —- Actes de la Société linnéenne de Bordeaux, XCIX : 1-332. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 147-153. Les Metopsia de la faune française (Coleoptera Staphylinidae) Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac La sous-famille des Proteininae (redéfinie par STEEL, 1966 ; voir aussi NEWTON & THAYER 1995) n'est représentée dans la région paléarctique que par la tribu Proteinini, comprenant trois genres : Megarthrus, Proteinus et Metopsia. Ce sont des Staphylinides d'assez petite taille, saprophiles, qui se nourrissent probablement des liquides présents dans les substances organiques décomposées, peut-être aussi de Champignons. Les larves ont été décrites par STEEL (1966) et KASULE (1966). On a longtemps considéré qu'une seule espèce de Metopsia se rencontrait en France, comme dans les pays voisins : Metopsia clypeata (MÜLLER 1816, décrit sous le nom de Silpha clypeata), indiquée par tous les anciens catalogues sous le nom de Phloeobium clypeatum (MÜLLER). On doit à KOCH (1938) d'avoir montré l'existence de deux espèces, l'une en Europe occidentale : Metopsia gallica (KoCH, 1938, sous le nom de Phloeobium gallicum), et l'autre plus orientale, qui est la vraie Metopsia clypeata. La répartition géographique donnée par cet auteur montre que M. gallica existe en France méridionale et centrale, en Sardaigne, et en Afrique du nord, alors que M. clypeata se rencontre en Allemagne, Europe centrale, Italie et Sicile ; KOCH ne semble pas avoir vu de Metopsia de Corse. HORION (1963) signale que la plupart des citations de Metopsia clypeata de France et des régions occidentales sont douteuses, mais cite une capture au Mont Ventoux (FREY & KocH, 1939), qui laisse penser que l'espèce pourrait exister dans les zones de montagne. Afin de préciser la répartition et la morphologie des deux espèces, j'ai étudié de nombreux exemplaires de Metopsia d'Europe, et en particulier la plupart de ceux qui se trouvent au Museum National d'Histoire Naturelle. Comme l'a noté KoCH, les mâles des deux espèces sont bien distincts par leurs édéages, la forme de l'échancrure du dernier sternite, et la conformation des tibias intermédiaires (Fig. 1-12) . Les genitalias femelles sont très proches (Fig. 13-14). En ce qui concerne la morphologie externe, les deux espèces sont pratiquement indiscernables ; KOCH indique une différence au niveau des antennes : chez M. gallica, « antennes un peu plus longues et étroites, spécialement les articles médians plus allongés, la base presque toujours claire », et chez M. clypeata « antennes un.peu plus robustes, les articles médians moins allongés, la base presque toujours sombre » ; l'étude de mâles de deux espèces m'a montré qu'au contraire, c'est M. gallica qui présente les 147 148 articles moyens (6-9) des antennes plus courts, moins de deux fois plus longs que larges, alors que chez M. clypeata ils sont plus allongés (Fig. 1 et 7); peut- être s'agit-il d'une inversion dans le texte de KoCH.… De toutes façons, ce caractère est difficile à apprécier sans une étude microscopique. La coloration de la base des antennes ne me semble guère utilisable pour séparer les deux taxa. Metopsia gallica semble répandue dans toute la France continentale et en Corse ; j'ai vu aussi des exemplaires d'Espagne, Portugal, Algérie, Apennins. Metopsia clypeata présente effectivement une répartion nettement plus orientale, de l'Europe moyenne à l'Italie, la Sicile et la Corse ; je n'ai pas vu d'exemplaire de France continentale ; elle serait à rechercher en montagne (Fig. 15-17). J'ai pu voir des mâles provenant de Corse : plus précisément d'Ajaccio et Bocognano pour M. gallica et de Vizzavona et Santo Pietro di Venaco pour M clypeata ; il est possible que les deux espèces cohabitent sur l'ensemble de l'ile, mais il serait intéressant de préciser les détails de leur répartition, particulièrement en fonction de l'altitude. Remerciements lle Toute ma gratitude, une fois de plus, va à M BERTI, pour son accueil et son aide au laboratoire d'Entomologie du Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Références HORION (A.), 1963. - Faunistik der mitteleuropaischen Käfer, 9 : 412 p. Uberlingen-Bodensee. KASULE (F.K.), 1966. - The subfamilies of the larvae of Staphylinidae with keys to the larvae of British genera of Steninae and Proteininae. - Trans. R. Ent. Society of London, 118 : 261- 283; KOCH (C.), 1938. - Appunti sugjli stafilinidi italiani, IV. - Bull. Soc. Ent. Ital. : 135-141. NEWTON (A.F.) & THAYER (MK), 1995. - Protopselaphinae new subfamily for Protopselaphus new genus from Malaysia, with a phylogenetic analysis and review of the Omaliine group of Staphylinidae including Pselaphidae. - In Biology, Phylogeny and Classification of Coleoptera, Papers celebrating the 80” birthday of R.A. Crowson, Eds Pakaluk & Slipinski : 219-3290); STEEL (W.O.), 1966. - A revision of the staphylinid subfamily Proteininae (Coleoptera), |. - Trans. Ent. R. Society of London, 118 : 285-311. 149 Fig. 1 - 3 : VMetopsia clypeata, mâle (Vizzavona, Corse) : 1 - Antenne. 2 - Edéage. 3 - Dernier sternite visible. (échelle : 0,1 mm). 150 Fig. 4 - 6 : Metopsia clypeata, mâle (Vizzavona, Corse) : 4 - Patte antérieure. 5 - Patte médiane. 6 - Patte postérieure. (échelle : 0,1 mm). 151 Fig. 7 -9 : VMetopsia gallica, mâle (Camargue) : 7 - Antenne. 8 - Edéage. 9 - Dernier Sternite visible. (échelles : 0.1 mm) 192 Fig. 10 - 12 : Wetopsia gallica, mâle (Camargue) : 10 - Patte antérieure. 11 - Patte médiane. 12 - Patte postérieure. (échelle : 0,1 mm). Fig. 13 : Genitalias femelles de Metopsia gallica. (échelle : 0,1 mm). Fig. 14 : Genitalias femelles de Metopsia clypeata. (échelle : 0,1 mm). Fig. 15 : Répartition de M. clypeata (cercles pleins) et M. gallica (cercles vides) (d'après Koch 1938, modifié). Fig. 16 : Quelques données sur la répartition française de M. gallica. Fig. 17 : Données sur la répartition française de M. clypeata. 153 154 NOTE DE BOTANIQUE Une nouvelle espèce pour la Gironde : Hedypnois : rhagadioloides (L.) F.W. ScHMminT (Hédipnoïs faux-rhagadiole) Jean-Claude ANIOSTBÉHÈRE 2 Allée du Haut-Brion, 33170 Gradignan C'est au cours de l'excursion à la pointe du Cap-Ferret, le 7 mai 1997, lors de la session de la Société botanique de France, qu'un d'entre nous ramassait, : au pied d'une haie buttoir d'un parking, une composée qui attira de suite notre attention puisque, étant bien fleurie, ce ne pouvait être que Hedypnois rhagadioloides (L.) F.W. SCHMIDT [= H. polymorpha DC.], (2n = 8-18), espèce méditerranéenne des lieux généralement arides. Cette espèce très vite reconnaissable par la forme de son capitule aux involucres subglobuleux et le sommet du pédoncule fortement renflé, est d'autant plus intéressante, qu'à notre connaissance, elle n'a pas été encore signalée pour la Gironde. C'est une xérophile des sols généralement argilo-limoneux. Elle est considérée comme étant assez rare. Son aire de répartition naturelle est la région méditerranéenne où elle remonte jusque dans la Drôme, Alpes de Haute Provence, en Corse. Nous avons pu observer une vingtaine de pieds disséminés dans les sables tout au long de cette haie sans avoir eu la possibilité de poursuivre plus loin nos investigations. Bibliographie. JAUZEIN (P.), 1995. - Flore des champs cultivés. - SOPRA - INRA Editions. GUINOCHET (M.) & VILMORIN (R.), 1973-1984. - Flore de France. — Paris, CNRS, Dion, 5 vol. FOURNIER (P.), 1946. - Les quatre flores de France. - Paris, Lechevalier Ed. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 154. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 155-157. Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae) V- Sur les nouveaux cépages Nicolas VIVAS Tonnellerie Demptos, Détaché à la Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux II, 351 cours de la Libération, 33405 Talence (France) Monique AUGUSTIN Faculté d'Œnologie, Université Victor Segalen Bordeaux II Résumé : La note présentée, reprend l'histoire des obtentions de cépages nouveaux ou d'hybrides interspécifiques réalisés durant tout le XX° siècle, à la suite de la crise phylloxérique qui a débuté durant les années 1860-1870. Abstract : This short communication presents the recent story of grapes vines breeding. Results of this selection were the production of hyÿbrid interspecies in the Vitis genus, also creation of new cultivar of Vitis vinifera by cross-breeding of different existing varieties. Introduction Dans cette partie nous abordons le thème des nouvelles variétés créées par l'homme, à l'écart de toute influence évolutive normale. L'intérêt essentiel de ces cépages est principalement économique et répond à des exigences de marché bien particulières. Il peut aussi s'agir d'améliorations de variétés existantes en supprimant ou amoindrissant par croisement des défauts et conférant de nouvelles qualités. Sur le plan historique cette démarche a progressivement évolué en fonction des obtentions et de leur réussite relative. C'est donc chronologiquement que nous aborderons cette question. La crise phylloxérique et la recherche directe d’hybrides producteurs La crise phylloxérique qui toucha l'Europe occidentale dès 1868, obligea les viticulteurs à arracher leur vigne dont les racines était touchées par l'insecte responsable ; ceci détruisit l'essentiel du vignoble dit franc de pied de Vitis vinifera. 155 156 La recherche de moyens de lutte dura de très nombreuses années ; mais au final il apparut plus judicieux de trouver un moyen de faire pousser les vignes avec des racines résistantes à cet insecte. On trouva deux voies complémentaires : - La première consitait à greffer la partie productive de la plante (Vitis vinifera) sur une partie résistante au Phylloxera fournissant les racines et assurant l'alimentation minérale et hydrique du sujet supérieur appelé greffon. C'est le greffage encore utilisé de nos jours. La partie inférieure portant les racines est formée par un ensemble de vignes américaines et de leur croisement, essentiellement Vitis riparia, V. rupestris et V. berlandieri. - La seconde consistait à produire des plants par croisement entre un Vitis vinifera et une espéce américaine ; on obtient des hybrides producteurs directs (HPD). Ces nouvelles obtentions s'éloignent évidemment des cépages régionaux et changent radicalement la qualité des vins. Aujourd'hui cette conception est quasiment abandonnée. Les espèces utilisées ont été V. labrusca, V. riparia, V. aestivalis, V. rupestris, V. cinerea, V. lincecumii, V. coignetiae, et V. amurensis. | Les principaux HPD peuvent être classés en 6 groupes ; ils sont issus pour la plupart du travail de croisement et d’hybridation de sélectionneurs privés ; souvent pépiniéristes vendeurs de plants de vignes : 1.- Hybrides américano-américains : V. labrusca x V. riparia : Clinton, Noah V. labrusca x V. aestivalis : York madeira V. Jlabrusca x V. riparia x V. aestivalis : Humboldt V. labrusca x V. riparia x V. rupestris : Huntingdon V. rupestris x V. lincecumii : 70 Jaeger 2.- Hybrides franco-américains : V. labrusca x V. vinifera : Niagara, Black defiance . Vinifera x V. rupestris : Alicante Gazin . Vinifera x V. riparia : 1 Baco, 595 Oberlin . vinifera x V. riparia x V. rupestris : Maréchal Foch, Léo Millot . Vinifera x V. riparia x V. labrusca : Baco 22A . vinifera x V. labrusca x V. aestivalis : Delaware . Vinifera x V. aestivalis x V. cinerea : Jacquez, Herbemont SE, MR Rs . vinifera x V. lincecumii x V. rupestris : 1 Seibel, 7120 Couderc 3.- Hybrides franco-asiatiques : dans ces croisements on utilise diverses espèces asiatiques et des variétés vinifera. 4.- Hybrides russo-asiatiques : utilisent fréquemment V. amurensis avec des cépages russes. NOR LR PP ER RE 5.- Hybrides américano-asiatiques : emploient V. Jabrusca, V. amurensis, parfois V. riparia. 6.- Hybrides franco-américano-asiatiques et russo-américano-asia- tiques : ils sont issus des croisements précédents par recroisements entre groupes. Le but est d'améliorer la qualité des raisins produits. Ces hybrides ont un gros avantage sur les vinifera greffés, ils sont gros producteurs et résistants à de nombreuses maladies. Néanmoins la qualité des raisins qu'ils donnent les ont fait peu à peu abandonner. Les vins obtenus ne pouvant pas rivaliser avec ceux des cépages de vinifera, ils ne résistèrent pas à la démarche qualitative. La législation a aidé à leur disparition par établissement d'une liste d'HPD interdits. Les différents essais de recroisement pour diminuer dans l'hérédité des hybrides la part des parents non vinifera ne furent pas concluants, car ils obligeaient pour des descendants le recours au greffage, puisque les sujets n'étaient plus assez résistants au phylloxera. Cette démarche est aujourd’hui quasiment abandonnée. L'obtention de nouvelles variétés de Vitis vinifera L'INRA (Institut National de la Recherches Agronomiques) s'est tourné, après l'échec des HPD, vers des croisements entre vinifera. On a vu ces dernières années apparaître des cépages entièrement créés par l'homme. IIs sont utiles pour : - Représenter une gamme de raisins de table pour jardins familiaux : Aladin, Amandin (1985) - Représenter une gamme de raisins de table industriels : Perle de Csaba (1904), Italia (1908), Perlette (1936), Lival, Danlas (1960), Ribol (1970) ; - Représenter une gamme de cépages de cuve : Chasan, Chenanson, Egiodola, Ariloba, Liliorila (1985-1990). Beaucoup plus qualitatifs que les HPD ces cultivars de V. vinifera, répondent aux exigences de la consommation du raisin et de ces produits de transformations. En outre ils respectent l'aspect régional des cépages puisque la plupart de ces obtentions sont issues de croisement entre cépages d'une même région et destinées à cette région. Pour le futur nous nous pouvons pas dire quel sera l'avenir de ces cépages ; il est encore trop tôt. Références VIVAS (N.), 1997. - Un aperçu général sur la famille des Vitacées (Rhamnales), leur répartition dans le monde et leur phylogénèse. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (1) : 1-13. 157 men nt friend —. dd Lo. EL.) Les Spapie. LL ue ns unis mn ae nu : | 1 : d | x , ) : _—- 4 ‘ . ‘ | è 4 É è x | RCE % ï Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 :159-161. Présence en Gironde de Parafairmairia gracilis GREEN (Homoptera Coccidae) Danièle MATILE-FERRERO Laboratoire d'Entomologie Muséum National d'Histoire Naturelle 45, rue de Buffon, F-75005 Paris Patrick DAUPHIN Poitou, F-33570 Lussac Au cours d'une étude entomologique dans les marais du Gat-Mort, près de Louchats (Gironde), de nombreux exemplaires d'une cochenille, appartenant à la famille des Coccidae, furent observés sur les feuilles de Cladium mariscus (Cyperaceae), espèce localement très abondante, durant le mois d'août 1996. Il s'agit d'une espèce rare de la région paléarctique occidentale, Parafairmairia gracilis GREEN 1916. Cette cochenille oblongue, de 3 - 5 mm de longueur, est recouverte de sécrétions cireuses particulières, faites de plaques translucides plus ou moins nacrées, lui donnant l'aspect d'un minuscule coquillage. GREEN (1916) décrit son aspect macroscopique ainsi : "the more remarkable accurs in some abundance, and it is somewhat surprising that it has hitherto escaped observation. The insect attains a length of rather more than 6 mm, or approximately a quarter of an inch, and its glistening white nacreous covering, in strong contrast with the rich green of the blades of grass upon which it rests, renders it a comparatively conspicuous object. The covering scale is divided into distinct polygonal plates, like the carapace of a tortoise." P. gracilis présente une seule génération par an et hiverne à l'état d'oeuf. Sa reproduction est bisexuée. Elle se rencontre sur Eriophorum vaginatum, Scirpus silvaticus, Carex brizoides, Carex digitata et autres Carex voisins (Cyperaceae), Juncus bufonius (Juncaceae), 7Typha latifolia (Typhaceae) et Agropyrum sp. (Poaceae) (BEN-Dov, 1993). P. gracilis est connue d'Angleterre d'où elle a été décrite, de Suède, Danemark ainsi que d'Allemagne, Autriche, Hongrie, Italie, Moldavie, Pologne, Tchécoslovaquie, Ukraine (KOTEJA & ROsciszEwSsKkA, 1970 ; KOSZTARAB & KOZAR, 1988 ; BEN-Dov, 1993). Goux (1935) a récolté cette espèce en France pour la première fois, sur feuille de Graminée, à La Bridoire (Savoie), en septembre 1932. Le signalement en Gironde est donc le second pour la France en 62 ans et le Cladium mariscus est une plante-hôte nouvelle. Nous avons retrouvé dans les collections du Muséum un échantillon d'une femelle unique en exssicata d'une récolte inédite, faite dans l'Yonne par le professeur AS. 159 160 BALACHOWSKY, sur une Graminée forestière, Glyceria sp., dans les environs de Cilamecy, le 18 juillet 1938. Ceci constitue donc un troisième signalement pour le pays, sur une plante-hôte nouvelle. Au cours de nombreuses visites sur le site effectuées en 1997, nous avons recherché Parafairmairia gracilis, mais en vain : l'étendue des peuplements de Cladium et les difficultés d'accès interdisant un examen exhaustif des feuilles, on peut seulement dire que les populations de ce Coccidae avaient au moins beaucoup régressé cette année-là. Le genre Parafairmairiäà COCKERELL, 1899, nom venant en remplacement du nom de genre Fairmairia SIGNORET, 1872, préoccupé par Fairmairia ROBINEAU- DEsvoinY (dans les Diptères), a comme espèce-type Fairmairia bipartita SIGNORET, 1872, espèce décrite de France, Hyères (Var) sur Agropyrum campestre et de Cannes (Alpes-Maritimes) sous Mesembryanthemum sp. dans une localité très sablonneuse, au bord de la mer. Cette espèce, représentant le type du genre, a été redécrite et illustrée par HODGSON (1994). Figures : Aspect de Parafairmairia gracilis GREEN. Fig. 1 d'après KoszTARAB & Kozar (1988). - Fig. 2 d'après KOTEJA & RosciszEwsKkA(1970). À l'heure actuelle ce genre est représenté par 6 espèces, toutes paléarctiques à l'exception de deux d'entre elles qui sont, l'une de Madagascar et l'autre d'Afrique du Sud. Il est intéressant de remarquer que les 4 espèces paléarctiques sont toutes inféodées aux Cypéraceae et Poaceae. Parmi elles, Parafairmairia gracilis et P. bipartita sont très proches, vivant dans les mêmes biotopes et sur les mêmes plantes. P. bipartita semble moins répandue et jusqu'à ce jour elle n'est signalée que d'Allemagne, Bulgarie, Espagne, France, Hongrie, Italie et Pologne. Remerciements Nous sommes heureux de remercier le Dr J. KOTEJA et le Dr F. KOZAR pour nous autoriser à reproduire les figures de P. gracilis. Références BEN DOV (Y.), 1993. - A Systematic Catalogue of the Soft Scale Insects of the World (Homoptera : Coccoidea : Coccidae). - Flora and Fauna Handbook n°9, Sandhill Crane Press, Inc. Leiden, The Nederlands, 536 p. Goux (L.), 1935. - Note sur les Coccides (Hem.) de la France (11° note). Dix espèces nouvelles pour la France et remarques sur le genre Antonina SIGN. - Bull. de la Soc. entom. de France, 6 : 92-96. GREEN (E.E.), 1916. - On two new British Coccidae, with notes on some others British species. - The Entomologist's Monthly Magazine, 3° Series, Il : 23-31. Hodgson (C.J.), 1994. - The Scale Insects Family Coccidae : An Identification Manual to Genera. - . International Institute of Entomology, CAB International, London, 639 p. Kosztarab (M.) & Kozar (F.), 1988. - Scale Insects of Central Europe- Akademiai Kiado, Budapest, 456 p. Koteja (J.) & Rosciszewska (M.), 1970. - Revision of the genus Parafairmairia Cockerell (Homoptera Coccoidea). - Bull. Ent. Pologne, XL (2) : 233-265. SIGNORET (V.A.), 1872. - [Discussion sur les cochenilles rencontrées au cours d'un Voyage dans le midi de la france et en Italie]. - Ann. de la Soc. entom. de France, Bulletin entomologique, Séance du 24 avril 1872, III : XXXV-XXXVII. 161 Vous " AGE cotes Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 163-164. Gryllomorpha dalmatina (OCSKAY) (Orthoptera, Gryllidae) dans les environs d'Arcachon (Gironde) Franck BAMEUL' Laboratoire de Parasitologie et Mycologie Hôpital St-André 1, rue Jean-Burguet, 33075 Bordeaux Cedex e-mail : Franck. Bameul@paramyco.u-bordeaux2.fr et Hervé WALRYCK Laboratoire d'analyses médicales P. Marel et H. Walryck 77, cours de la République, 33470 Gujan-Mestras Le grillon Gryllomorpha dalmatina (OCSKAY, 1832) a été signalé pour la première fois en Gironde par MORIN (1991, 1994). Les premiers exemplaires girondins ont été découverts en 1989 dans un appartement d'un immeuble du Bouscat, situé près du quartier du Grand Parc, puis dans une maison de Bordeaux, dans le quartier de Caudéran, en 1990 et 1991. Cette découverte était inattendue, puisque cette espèce est considérée comme habitant la région méditerranéenne, en Europe méridionale et en Afrique du Nord. En France, G. dalmatina est connu de toute la Provence, jusqu'à la Drôme, ainsi que de l'Hérault, l'Aude, l'Ardèche, les Pyrénées-Orientales et la Corse (CHOPARD, 1951). Ce grillon se rencontre sous les pierres et dans les grottes, mais il affectionne aussi les habitats de l'homme, où il se réfugie dans les lieux sombres et humides des maisons, dans les caves, les garages, les cuisines, dans les fentes des murs, etc. Il est principalement actif à la tombée de la nuit. Dépourvu d'aile, il n'a donc pas la faculté de chanter. Outre cet aptérisme, les adultes, qui mesurent 15 à 20 mm de long, se reconnaissent notamment par leur couleur générale d'un testacé sale maculé de taches grisâtres, les appendices fort longs, en particulier les antennes et les pattes postérieures, le pronotum orné d'un dessin cruciforme testacé, la quatrième épine externe des tibias postérieurs plus longue que l'éperon supérieur et, chez la femelle, l'oviscapte un peu convexe en dessus. ‘Adresse actuelle : Résidence Mahela B 132, 2 ter rue de Bethmann, 33000 Bordeaux. 163 164 L'un d'entre nous (H.W.) a reçu pour identification d'un pharmacien de La Hume un exemplaire d'un grillon, qui semblait pulluler dans une maison située place du Marché, dans le centre de La Hume, un quartier de la commune de Gujan-Mestras situé à environ 5 km à l'est d'Arcachon. Il s'agit d'une femelle de G. dalmatina. Cette nouvelle trouvaille est la première dans les environs d'Arcachon. Ce grillon continue à se répandre en Gironde, où il semble s'accommoder du climat océanique tempéré du département. Le chauffage des habitations humaines contribue probablement à son acclimatation dans le Sud- Ouest. Si la présence de grillons dans les maisons est la bienvenue, et même encouragée, dans de nombreuses civilisations d'Extrême Orient, il n'en va pas de même dans notre pays aseptisé et déculturé, où la vision de ces insectes (et de bien d'autres) suscite visiblement inquiétude et demande d'avis médical. Les Orthoptères en général et les grillons en particulier sont considérés comme sans aucune importance médicale. (ce que nos ancêtres n'ignoraient pas). Cependant, le mode de vie de G. dalmatina, plus ou moins anthropophile, est ‘ proche de celui des blattes, qui sont connues pour être des transporteurs efficaces de nombreux microorganismes pathogènes. En Europe, des blattes ont été incriminées, lors d'épidémies communautaires, dans le transport des bactéries Salmonella typhi, S. typhimurium, Shigella dysenteriae et Escherichia coli sérotype 0119 (BURGESS, 1993 ; KETTLE, 1995). Rien de tel n'a été démontré jusqu'à présent avec des grillons anthropophiles, mais il est logique d'être prudent, mais non alarmiste envers G. dalmatina. Comme pour les blattes, sa présence serait à surveiller en cas de voisinage avec des personnes immunodéficitaires ou atteintes de fièvre typhoïde ou d'une infection à entérobactérie. Remerciements Nous tenons à remercier M. Didier Morin qui nous a aimablement confirmé la nouveauté de cette trouvaille près du Bassin d'Arcachon. Références BURGESS (N.R.H.), 1993. - Cockroaches (Blattaria), 473-482, in : LANE (R.P.) & CROSSKEY (R.W.) (eds), Medical insects and arachnids. - Chapman & Hall, London, xvi + 724 pp. CHOPARD (L.), 1951. - Faune de France 56. Orthoptéroïdes. - Paul Lechevalier, Paris, 360 pp. KETTLE (D.S.), 1995. - Medical and Veterinary Entomology. Second Edition. - CAB International, Wallingford, viii + 726 pp. MORIN (D.), 1991. - Gryllomorpha dalmatina (Ocskay, 1832) à Bordeaux (Orthoptera, Ensifera, Gryllidae, Gryllomorphinae). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 19 (1) : 32. MORIN (D.), 1994. - Contribution au Catalogue des insectes Orthoptères de la Gironde. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 22 (2) : 77-95. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 165-167. A propos d'/ris sibirica L. à Saint Laurent Médoc ( Gironde ) Note d'herborisation présentée à la séance mensuelle du 21 octobre 1997 Micheline et Marie-Roger SÉRONIE-VIVIEN 125 Avenue d'Eysines, 33110 Le Bouscat 165 Iris Ssibirica L. est très rare en France. || a été signalé en particulier en Charente Maritime où il est connu depuis 1889 (LLOYD J. 1897), dans le Jura et en Alsace (COSTE H. 1906). C'est donc une excitation bien légitime qui s'était manifestée dans le groupe des linnéens et de leurs invités de la Société Botanique du Centre Ouest, herborisant à Saint Laurent Médoc dans la lande à Erica erigena, quand un promeneur, conseiller municipal et naturaliste convaincu, leur fit découvrir ris Sibirica (RICHARD P. et DAUPHIN P. 1993a). Ceci se passait le 14 juin 1992. Depuis cette date cet iris est inscrit dans la liste des espèces nouvelles de la flore girondine, mais il a pu être considéré comme fugitif (DUSSAUSSOIS 1997a et 1997b). Le milieu humide dans lequel il croît évolue vite et l'embroussaillement gagne ces terrains qui ne sont pas pacagés. La station se trouve sur la commune de Saint-Laurent-Médoc (Saint Laurent-et-Benon de la feuille I.G.N. 1/25 000) alors que la parcelle bien connue de tous, déclarée "espace naturel sensible" pour la protection d'Erica erigena R. Ross, est toute proche mais fait partie de la commune de Saint Sauveur. L'inventaire floristique fait en juin 1992 (RICHARD P. et DAUPHIN P. 1993a, 1993b) et des relevés faits en 1993 ont conduit Ch. LAHONDÈRE (1993) à classer la station à /. sibirica dans l'alliance Ulici - Ericion ciliaris GÉHU, tout en faisant remarquer la présence d'espèces de milieu plus humide (Molinion caeruleae KOCH). Précisons que dans cette lande le sommet de la nappe phréatique se trouve pratiquement au niveau de la surface du sol en hiver. Absents le jour de la découverte nous ne sommes allés sur la station qu'au printemps 1997 en compagnie de quelques collègues dont l'un, au moins, connaissait bien les lieux. Nous nous sommes trouvés devant une parcelle nettoyée vraissemblablement au girobroyeur sur quelques centaines de mètres carrés. Plusieurs visites de contrôle nous ont permis de constater ça et là la pousse de feuilles d'iris. _ 166 Puis, malgré un printemps assez peu favorable, le 10 mai 1997 les botanistes participant à la session de la Société Botanique de France organisée en Gironde par notre Société pouvaient voir une hampe s'élevant d'une touffe de feuilles. Une fleur, bien qu'incomplètement épanouie, montrait sa couleur. Le maintien d'/ris sibirica dans cette station devenait une évidence. Enfin le 25 mai 1997 nous sommes revenus seuls sur les lieux et nous avons pu admirer la floraison de plusieurs hampes. Nous avons dénombré huit touffes d'inégale importance, allant de trois pieds à une cinquantaine. Le total s'élevait à quelques deux cents pieds d'où se dégageaient une quinzaine de hampes. Les boutons présentaient tous les stades de développement jusqu'à l'épanouissement optimal de la fleur ( fig.1 ci-dessous). 28-x- 97 : Références COSTE (H.), 1906. - Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes. Tome III, Klincksieck édit. Paris, l*° édition, 808p. 167 DUSSAUSSOIS (G.), 1997a. - Les plantes protégées de Gironde. - Bull. Soc. linn. de Bordeaux, numéro hors série : 17. DUSSAUSSOIS (G.), 1997b. - Quatrième journée : le Médoc.- Bull. Soc. linn. de Bordeaux, numéro hors série : 97-98. LAHONDÈRE (Ch.), 1993. - Précisions phytosociologiques concernant quelques espèces rares observées en Médoc. - Bull. Soc. Bot. Centre Ouest, N.S., 24 : 306-312. Royan. LLOYD (J.), 1897. - Flore de l'ouest de la France. 5°"° édition. Guist'hau édit. Nantes. 460p. RICHARD (P.) & DAUPHIN (P.), 1993a. - Compte-rendu de la sortie du 14 juin 1992 à Saint-Laurent- du Médoc et Saint Germain-d'Esteuil. - Bull. Soc. linn. de Bordeaux, 21 : 25-28. (date de publication : 30 avril 1993 ). RICHARD (P.) & DAUPHIN (P.), 1993b. - Compte-rendu de la sortie du 14 juin 1992 à Saint Laurent - du Médoc et Saint Germain d'Esteuil . - Bull. Soc. Bot. Centre Ouest, N.S., 24 : 303-305. date de publication : 30 octobre 1993 ). Royan. à por Qu SRRTTMENT OT a el intsads 20 \ Vuf Bull. Soc. linn. Bordeaux, 25 (4) 1997 : 169-171. Dichondra micrantha URBAN = D. repens J. R. & G. FORST. (Convolvulaceae). Une adventice nouvelle observée en Gironde. Jean-Claude ANIOSTBEHÈRE 2 Allée du Haut-Brion, 33170 Gradignan 169 Dans le courant de l'année 1995, j'ai été intrigué par la présence d'une plante rampante, aux feuilles orbiculaires, sure une pelouse du Jardin public à Bordeaux. Celle-ci, en dominance par endroit, se confondait, sur une dizaine de m°, avec les trèfles et quelques rares graminées constituant la pelouse régulièrement entretenue. Mais l'absence de fleurs mit fin à ma curiosité. L'année suivante une nouvelle observation n'apporta pas plus de réponses malgré quelques brèves recherches bibliographiques. Dans.le courant du mois de mai 1997, nous avons enfin le plaisir d'observer cette plante, toujours aussi abondante, fleurie et en fruit. Malgré tous ces éléments d'identification, la plante reste toujours une énigme. Les ouvrages consultés et nos confrères botanistes locaux n'apportent aucune indication. La réponse me vint du Conservatoire et Jardin botaniques de Genève à qui j'avais transmis un échantillon de cette bien curieuse plante. Il s'agit d'une Convolvulacée : Dichondra micrantha URBAN (= Dichondra repens J.R. & G. FORST.) originaire de Nouvelle Zélande, d'Australie et de Tasmanie. Elle est citée dans "Flora of tropical East Africa", de l'Ouganda, du Kenya et de Tanganica. Cette adventice ne figure pas dans Flora europaea mais elle est citée dans le Med-Checklist naturalisée en Italie et adventice en Sicile et en Egypte mais aussi dans l'index synonymique de la flore de France de KERGUÉLEN comme ayant été déja observée en Gironde et dans les Alpes-Maritimes. Elle est depuis 1955 citée aussi de Grande Bretagne en Cornwall. Un doute subsistait néanmoins car l'espèce est d'une grande ressemblance avec des genres comme Merremia emarginata, Evolvulus nummularius et Falckia canescens. Le Dr B. VERDCOURT, spécialiste des Convolvulacées au Royal Botanic Gardens à Kew (Angleterre), à qui j'avais également transmis un échantillon, reconnait Dichondra repens J.R. & G. FORST au lieu de Dichondra micrantha URBAN. Voici ce qu'il dit à ce propos, je cite: " le nom spécifique est une autre chose. Il est d'un genre très complexe, à répartition pantropicale, qui 170 nécessiterait une révision à l'échelle mondiale. THARP et JOHNSTON reconnaissent 12 espèces". Cependant le nom valide et légitime semble être Dichondra micrantha URBAN. C'est une plante herbacée, pérenne, rampante, radicante à tous les noeuds ou presque. Les feuilles, solitaires ou par 2-3, cordées à réniformes, sont portées sur un pédoncule long de 0,7 à 3,5 cm, à l'aisselle duquel naît une fleur blanche à grisâtre, sur un court pédoncule de 2-9 mm. Le calice gamosépale est velu. La corolle, rotacée, égale le calice. L'ovaire est surmonté d'un stigmate bifide. Le fruit est formé de deux capsules ou sphérules de 1,5-2 mm de diamètre, velues, de couleur fauve, renfermant chacune une graine globuleuse. La floraison se situe entre avril-juin. Comment a-t-elle pu s'implanter dans une pelouse bordelaise? On ne le sait, mais ce taxon serait très utilisé dans des mélanges de graines à gazons sous les noms de "Lawn leaf" et "Galenga grass"”, en régions méditer- : ranéennes et dans les pays chauds. Cette adventice est sûrement.sensible à nos climats hivernaux avec des températures inférieures à quelques degrés centigrades, mais elle semble bénéficier, dans cette pelouse du jardin public de Bordeaux, d'un microclimat favorable. Remerciements Toute ma gratitude à Mme Adelaïde STorK et M. André CHARPIN du Conservatoire et jardin botaniques de Genève qui ont eu la gentillesse de déterminer cette plante et de m'apporter la documentation correspondante ainsi qu'au Dr Bernard VERDCOURT, spécialiste des Convolvulacées, au Royal Botanic Gardens, Kew - England. Bibliographie LEBRUN (JL). & STORK (A.L.), 1997. - Enumération des plantes à fleurs d'Afrique tropicale, p 406- 416. LAWALRÉE (A.), 1970. - Définition, aire et mode de dissémination de Dichondra micrantha URBAN (Concolvulaceae). - Acta Bot. Neerl., 19 :7 17-721. THARP (B.C.) & JOHSTON (M.C.), 1961. - Recharacterization of Dichondra (Convolvulaceae) and a revision of North American species. — Brittonia, 13 : 346-360. CORRELL (S. DANOVAN) & CORRELL (B. HELEN), 1972. - Aquatic and Wetland Plants of South- western United states, Vol. Il : 1350, 1351. - Stanford University Press, California. CLEMENT (E.J.) & FOSTER (M.C.), 1994. - Alien plants of the British Isle, Vol.ll : 237. - Botanical Society of the British Isles, London. VAN STEENIS (C.G.G.J. Dr.), 1948. - Flora malesiana : 394-395. - Noordhoff — Kolff N.V., Batavia. VERDCOURT (B.),1963. - Flora of Tropical East Africa, Vol. 4 : 12-13. - Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London. MED-CHECKLIST, 1986. - Edition des Conservatoire et jardin botaniques de la Ville de Genève, Vol. 9 11: EC Dichondra micrantha URBAN, Jardin Public de Bordeaux A - habitus, B - fleur, c - étamine, D - pistil, E - fruit 172 Imprimé le : 15 janvier 1998 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie S' Genès, 78 Cours Gambetta, 33400 TALENCE he 7e 7 PR Vo nur os D RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits définitifs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications importantes. Les auteurs ayant la possibilité de composer leurs articles par traitement de texte sont invités à fournir la disquette à l'éditeur, disquette 5" ou 3", avec un fichier provenant de Word pour DOS, Word pour Mac ou WinWord (*.doc, versions de 1 à 8), WordPertect ou au format texte ASCII. Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - Je utre avec, quand il y à heu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. I] demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de 5 mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans lertexte Trechus arribasi JEANNE, 1988 Imanita cacserea (SCOP. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. WILEY (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEHERE & D'AUPHIN, 1988), M. SECOQ (1986a, b). * Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 * 18,5 cm légende comprise. Celle-c1 devra être fourmie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réahsation de la maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1l est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur clant à la charge des auteurs). 25 trés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, il est possible d'obtenir un tirage supplémentaire qui sera facturé au tarif de 1SFF la page (par tranche de 25 exemplaires) à condition d'en effectuer la demande à la correction des épreuves. Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses d'ouvrages. Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas droit aux Uirés-à-part. ISSN 0750-6848 SOMMAIRE VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae). IV - De Vitis vinifera silvestris à Vitis vinifera sativa. ............. 1393 LAPORTE-CRU (J.), THOMAS (H.), HENTZ (J.L.) & DUQUESNE (G.), Trois espèces remarquables pourla'floretdu/Sud Ouest "Re Sr DAUPHIN (P.), Les Metopsia de la faune française (Coleoptera Staphylinidae). se Lis ON RS 147 VIVAS (N.) & AUGUSTIN (M.), Une histoire du genre Vitis (Rhamnales, Vitaceae). V - Sur les nouveaux cépages. »... "1e A PRIE 155 MATILE-FERRERO (D.) & DAUPHIN (P.), Présence en Gironde de Parafalrmairia graciiS GREEN (HomopieralCoccidae) 159 BAMEUL (F.) & WALRYCK (H.), Gryllomorpha dalmatina (OCSKAY) (Orthoptera, Gryllidae) dans les environs d'Arcachon (Gironde). ........... 163 SÉRONIE-VIVIEN (M. et M.-R.), A propos d'ris sibirica L. à Saint Laurent Médoc ( Gironde ). Note d'herborisation présentée à la séance mensuelle du21-0octobre:1997: SR eee RER ER RE 165 ANIOSTBÉHÈRE (J.-C.), Dichondra micrantha URBAN = D. repens J. R. & G. FORST. (Convolvulaceae). Une adventice nouvelle observée en GITONAR EEE ATRNRR EAER CE RP TA nee eco 169 NOTE ANIOSTBÉHÈRE (J.-C.), Une nouvelle espèce pour la Gironde : Hedypnois rhagadioloides (L.) F.W. SCHMIDT (Hédipnoïs faux-rhagadiole). ............…. 154 ISSN 0750-6848 _ Bulletin 4 de la Société linnéenne _ de Bordeaux PTS L' N SREnS Tree ET Tome 26 fascicule 1 NEENNE: DS de, I O SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* O Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F 2 QI Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Tbérique, 1986, 200 p 3 PR En Ann Burn Loc Au unouc cn. fs teens 10000 de CO) Approche du genre Amanita 19G4EU58p s Q Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain, 1987, 132 p Q Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde,1989, 85 p .. 70,00 F. Q Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 1990, 28.D°:52.0000e ROME 0,00 F Ü Le Cadre de la préhistoire, 1992-460p 0 100,00F 2 O1 Les Galles de France, 2° Edit., 1998, 382 p + 118 pl. n. & b. 30000F Q Addenda aux Galles de France, 1994, 16 p + 7 pl. n. &b. 25,00 B ; À Q Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p tes 80007 0 Q Faunc et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 p sn sesnm msn msn nm m essences snmnn mme mms rene ns sms ss eee snsseresusress.s - Erais dé port... An Re Is RS An *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1998 : Q Fiulaire hisser ER nr RES Ci Mitulaire (hors CEE) RL Peer (1: Cotisation de soutient”... st Q Sociétés et personnes morales Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de Î une enveloppe affranchie pour la réponse. - Gironde sera présentée par l'auteur dans un prochain article à pe. È Bulletin. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 1-10. Platydema dejeani LAP. & BRULL. (Coleoptera Tenebrionidae) une espèce répandue dans les Pyrénées-Atlantiques. Quelques données sur son écologie et sa répartition dans ce département. Jean-Cyril FREEMAN Chemin de Lom, 64 800 Nay Résumé : De nouvelles observations concernant la présence et la répartition de P.dejeani LAP. & BRULL. dans les Pyrénées-Atlantiques sont mentionnées. Sa mycétophagie est démontrée. Des éléments biocénotiques sont donnés. Son origine dans ce département est discutée. Abstract : News observations about P.dejeani LAP. & BRUILL. presence and distribution in the "Pyrénées-Atlantiques" (France) are mentioned. Its mycetophagous diet is proved. Biocenotic's materials are given. Its origin in this département is discussed. Mots-clés : P.dejeani LAP. & BRULL., mycétophagie, répartition, écologie, espèce relique . Introduction Au cours du mois de mai 1996, j'eus l’occasion de consulter, grâce à l'amabilité de celui-ci, les collections entomologiques du botaniste orthésien bien connu, Jean VIVANT. Une espèce que je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer, attira tout de suite mon attention. Il s'agissait de Platydema violaceum F., un Tenebrionidae peu commun de la tribu des Diaperinae, récolté aux environ d'Orthez. Or, il se trouvait que depuis un certain temps je prospectais systématiquement les biotopes susceptibles de receler quelques espèces intéressantes de coléoptères mycétophiles et corticoles. C’est dans le cadre de ces recherches, que je découvrais en émiettant un polypore du bouleau, dans un petit bois situé sur la commune de Morlaas-Berlanne, dans les Pyrénées- Atlantiques, à la mi-novembre 1996, une espèce de Tenebrionidae qui se révéla à l'étude, être un Platydema. Mais, Il ne s'agissait pas de Platydema violaceum F. En effet, l’insecte présente un caractère remarquable : deux petites cornes pointent sur son vertex. La faune classique de G. PORTEVIN (1934) et le catalogue de J. SAINTE CLAIRE-DEVILLE (1935-1938) ne signalent, pour la France, que deux espèces de Platydema : P. violaceum F.et P. europeum LaP. C'est le "Die Käffer Mittel Europa”, Band 8 (1969) ,avec l'aide précieuse de mon collègue et ami Georges VALLET, qui me permit de déterminer l'animal : il s'agissait de P. dejeani LAP. & BRULL. un coléoptère d'Europe centrale et orientale ! Détermination qui fût conforté par une conversation téléphonique avec Laurent SOLDATI qui m'apprit que l'espèce avait déjà été capturée dans la région et m'envoya des références bibliographiques la concernant. Distribution géographique Platydema dejeani LaP.& BRULL. en Europe Compte tenu de sa répartition, il est difficile pour un provincial de se procurer des articles spécifiques sur ce Diaperinae. J'ai cependant consulté, bien qu'ils soient anciens, les catalogues de E. REITTER et À. WINKLER. Le premier confine le Platydema dejeani LAP.& BRULL.en Hongrie, en Russie et en Autriche. Le second le cite de la Sibérie et de L'Europe Méridionale Enfin, selon Z . KazaB (1969) ce Coléoptère, serait présent dans une vaste région qui s'étend du sud-est de l'Europe à la Sibérie. Sa présence en Autriche reposerait sur "d'anciennes données", et il n’y aurait aucune récolte de sûre en Allemagne. L'aspect vague de ces données nous fait penser que PF. dejeani LAP.& BRULL .est, dans ces différentes zones géographiques, une espèce rare ou peu connue. Captures antérieures dans le département des Pyrénées Atlantiques Ce sont MM. JEANNE et LAVIT qui ont trouvé pour la première fois ce rare Ténébrionidae en France, au col d'Arette, le 17 février 1958, sous des écorces. Le rapporteur de cette découverte (P. ARDOIN, 1959), ne nous informe malheureusement pas, ni sur l'essence de l'arbre concernée ni sur son état de sénescence ni sur la présence éventuelle de mycélium et d’autres Coléoptères dans le biotope qui recelait l'insecte. Le 1° janvier 1963, un nouvel exemplaire fut découvert à Aramits, dans la même vallée des Barrétous par G. TIBERGHIEN (1979). Il n'est fait mention dans sa note de nulle autre indication. Le travail de P. BONNEAU (1988), en outre, ne cite pas cette dernière observation et ne nous fait part, au sujet de l'espèce, d'aucune donnée supplémentaire. , + WT HIT ES à AS Le +3 4 em Œ O6 on HP 8 où, 2& CURE Ts ou. ee. ET 4 » » : à Le Dises. sets mr ne sn es Nu SC ee “. . $ F2 2 Dove LS x + + : PS : +, REIN $ + QPELCELEELEEE LLRELE ETES CS PEER PACE CPL TS 5 né eani Lap. & Brull €] Habitus de Platydema d Nouvelles données : observations des années 1996-1997 A partir de la date de récolte du premier exemplaire, à Morlaas-Berlanne sur un champignon corticole du bouleau en bordure d’une aulnaie marécageuse, le 16-XI-1996, une prospection systématique a été menée à la fin de l'année 1996 et tout au long de l’année 1997 par trois entomologistes du département : l’auteur de l’article, G. VALLET de Pau et Cyril VAN MEER de Saint-Pée sur Nivelle. Cela a permis de mettre en évidence la relative fréquence de l'insecte dans deux zones géographiques : Zone 1 : Région située, de l'ouest (Artix) au sud-sud est (Asson), de Pau, dans un rayon d’une trentaine de kilomètres. Zone 2 : Région de Sare et de Saint-Pée sur Nivelle. Données de la Zone 1: Morlaas-Berlanne (op. cit) Baliros, 2 exemplaires capturés dans une bétulaie sur les coteaux (coll. VALLET), le 20-X11-1996, 2 observés dans une chênaie-charmaie au bord du gave de Pau, le 21-1-1997. S' Vincent, 9 exemplaires découverts sur bouleau, dans une hétraie- chênaie (4 ex in coll. FREEMAN), le 15-X11-1996 Lac d'Artix, 3 exemplaires, dans une aulnaie (1 in coll. FREEMAN, 1 in coll. VALLET), le 16-111-1997, vraisemblablement sur merisier. Asson, 1 exemplaire sur polypore du bouleau dans une châtaigneraie, le 28-X11-1997 (coll. FREEMAN) Données de la Zone 2 (/eq VAN MEER) : Forêt de Sare, 1 exemplaire le 4-X1-1996, un le 1-IX-1997, un le 20-IX- 1997, deux le 25-IX-1997, quatre le 5-X-1997, douze le 12-X-1997, tous en chênaies. Forêt de Saint Pée sur Nivelle, 13 exemplaires observés sous écorce de chêne, le 20-XI1-1997 et plusieurs autres en automne-hiver 1997.(non prélevés, le nombre d'individus en notre possession nous semblant largement suffisant). Une espèce mycétophile Dans 70% des observations, P. dejeani LAP .& BRULL. se trouvait soit à l'intérieur de champignons corticoles, soit dans la carie rouge des arbres immédiatement sous-jacente envahie par les mycéliums des mêmes champignons. Ces mycêtes hôtes, d'ailleurs, varient selon les zones considérées. Dans la zone 1, il s’agit presque exclusivement du Polypore du Bouleau Piptoporus betulinus (BULL. : FR.) P. KARST et au lac d'Artix, d'un lenzites Daedaleopsis confrogosa (BOLT. : FR.) SHROET. var fricolor (BULL. : FR.) BONDZ. 1661-9661 SO8UUE S3P Se]u8991 sasnjde9 à. S9AJ9$q0 no sginjde2 S8199SUI,p 81qWOU ne ajjauuoIlOodOid }S8 S8/1019 S6p 8]|IP} 27 sauusjoue Sasnjde9 @ senbnuely-ssou91Â4 so] Suep ‘Ing 19 ‘de iuesfsp ewspAjesg 9p SUOnBA9SGO j9 se1n)de9 Sap uonesI[8907 IN3SONIA-INIVS / ATIAIN NS 334 }S — 34vsS SON" St a se \ LEA | 4 LÀ ah CR Time KO] SVVION ser AE eo Il faut noter, cependant, que les exemplaires de la chênaie-charmaie de Baliros, ont été aperçus sous des écorces de charmes morts dont l'’aubier était recouvert par les mycéliums d’une espèce non déterminée. Dans la zone 2, ce sont principalement les carpophores du Polypore souffré, Laetiporus sulphureus (BULL. : FR.) MURR. qui accueillent l'animal. Les autres individus furent rencontrés, de façon sporadique, sous des écorces déhiscentes de troncs de chênes morts sur pied ou dépérissants. Toutefois, il me parait intéressant de signaler que ces insectes furent découverts en nombre dans ce même milieu par C. VAN MEER, le 20 Décembre 1997, à Saint Pée sur Nivelle. Relativement inactifs, ils présentaient une disposition agrégative très particulière, caractéristique, sans doute, d’un état de diapause. Ce phénomène a d’ailleurs été observé par l’auteur de l’article, en forêt des Albères ,dans les Pyrénées Orientales chez d’autres Coléoptères mycétophages : Mycetophagus quadripustulatus L et Mycetophagus multipunctatus F. Données biocénotiques Les carpophores attaqués par P. dejeani LAP. & BRULL. se présentent dans le dernier stade de sénescence qui précède la décomposition des mycètes. Cela correspond, pour le Polypore souffré au stade 3 de son évolution, caractérisé par la dominance des Tenebrionidae, que R. DAJoz (1966) a défini pour la forêt de la Massane dans les Pyrénées-Orientales. Les synusies y sont d’ailleurs typiques. En effet, C. VAN MEER, a récolté à ce niveau de dégradation, avec le Platydema, les Coléoptères suivants : - Espèces dominantes : Diaperis boleti L., Eledona agaricola HBST. (Tenebrionidae), Mycetophagus quadripustulatus L. (Mycetophagidae), Thymalus limbatus F. (Ostomatidae) ; - Espèces accessoires : Pentaphyllus testaceus HELLW. (Tenebrionidae). Litargus connexus GEOFFR., Mycetophagus piceus F., Triphyllus bicolor F. (Mycetophagidae), Cryptophagus sp. (Cryptophagidae). - Espèces accidentelles : Omosita colon L. (Nitidulidae), Pediacus depressus HBST (Cucujidae). Les insectes du lenzites, se trouvaient dans les feuillets lamellaires des carpophores, en compagnie d’'Epurea distincta GRIMM. (Nitidulidae) (nombreux individus) et Mycetophagus multipunctatus F. (Mycetophagidae). Les Piptoporus ont une faune beaucoup moins diversifiée : ils accueillent principalement : Diaperis boleti L. et Thymalus limbatus. F. Nos observations qui sont, nous devons le préciser, d'ordre qualitatif, faute d'un appareillage adéquat, démontrent que le degré hygrométrique de la trame des champignons est d'une importance majeure. Ces derniers, pour accueillir l'espèce concernée ne doivent être ni trop secs ni dans un état d'imbibition proche de la déliquescence. Par ailleurs, la compétition interspécifique, notamment avec Diaperis boleti L. et Thymalus limbatus. F., ainsi que la taille et la précocité d'apparition de leur population fondatrice jouent vraisemblablement un rôle dans la présence ou l'absence des PlJatydemas. En effet des expériences d'élevages ont été tentées par l'auteur de l’article. Des carpophores de Piptoporus avaient été placés, chacun avec deux couples de Platydema dejeani LaPp & BRULL., dans des récipients en matière plastique de forme parallélépipédiques, recouverts d'un bas nylon. Méthode employée par L. SoLDATI pour l'étude, entre autres, de P .europaeum LaP. (com- munication personnelle). L'un de ces récipients füt placé à l'ombre d'un rebord de fenêtre, au côté ouest d'une maison à Bizanos, l’autre côté est, dans un endroit plus exposé au soleil. Malheureusement, je ne sais pas si les couples introduits ont pondu, mais lorsque j'ai émiétté au printemps, les champignons placés à l'ombre, ils fourmillaient de Thymalus limbatus F. alors que ceux situés au soleil, dilacérés à l'automne, m'ont fourni, en quantité des Diaperis boleti L.. Il faut avouer que les circonstances climatiques exceptionnelles de l’année 1997 avaient entraîné la dessiccation des carpophores, ce qui füt sans doute en partie, la cause de cet échec. Mais, j'ai quand même pu observer que les Platydemas s'alimentaient sur les Polypores, ce qui en fait à l'état imaginale, une espèce mycétophage ou tout au moins "sapromycétophage”. Discussion Au même titre que d'autres espèces du genre tel que P. europaeum LAP., Platydema dejeani LAP. & BRULL est donc une espèce mycétophage se rencontrant principalement dans des champignons du groupe des Polyporacées à carpophores plus ou moins charnus (les carpophores de D. confrogosa (BOLT. : FR.) SHROET d’'Artix étaient de taille exceptionnelle), à un stade où la trame est tendre ou friable mais dans des conditions telles que le degré d'humidité reste relativement important. Les exemplaires rencontrés sous les écorces ou dans la carie rouge des arbres, devaient être soit des individus en diapause, soit des individus se nourrissant de mycélium. Cette relative polyphagie doit influencer la répartition de ce Tenebrionidae dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Il colonise en effet différentes catégories d’écosystèmes forestiers dont certains sont largement répandus. Mais les facteurs altitudinaux jouent probablement un rôle, car tous les sites d'observation sont situés en piémont pyrénéen. Il est à noter que ces régions ont été peu parcourues par les entomologistes intéressés par cette catégorie d'insecte. Les prospections dans les sites classiques de montagne (vallée d'Ossau, Forêt d'Iraty) ne nous ont rien apporté. D'autre part, l'espèce, si l’on regarde les dates de captures, ne se rencontre qu'en arrière saison, de septembre à avril, époque où les fructifications des polypores sont nombreuses et où les entomologistes le sont moins sur le terrain. Piémont pyrénéen, arrière-saison, faible fréquence sous les écorces, autant de facteurs qui me conduisent à dire que l'espèce a pu rester longtemps inaperçue. Le vieillissement des forêts du Labourd, la moindre utilisation des bouleaux pour le bois de chauffage et une succession d'années chaudes ont pu entraîner la prolifération des attaques fongiques sur les arbres et par là même, une relative pullulation du P .dejeani. LAP. & BRULL. (ces phénomènes ne sont pas exceptionnels dans la nature). L'argument D'ARDOIN (1959), qui s'étonne de la présence d'une espèce d'Europe centrale dans les Pyrénèes Occidentales et pense à une introduction n'est, selon moi, pas recevable. En effet, de nombreux autres cas remarquables d'espèces reliques et d'espèces relictes y sont connus de longue date. Pour ne citer parmi les oiseaux, que la race jilfordi du Pic à dos blanc (Dendrocopos leucotos L.) des Balkans, parmi les mammifères, le Desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus GEOFFROY) dont les plus proches parents se trouvent en Sibérie, et plus proche du Platydema, parmi les Coléoptères Tenebrionidae, l'Hoplocephala haemorrhoidalis F., découvert par C. VAN MEER à Sare. Plus récemment, B. MONCOUTIER (1995) a capturé en haute vallée d'Ossau, Lacon lepidopterus PANZER (Elateridae), qui n'y avait été trouvé auparavant qu'en un seul exemplaire et Rhizophagus brancsiki REIT. (Rhizophagidae} (espèce nouvelle pour la France), connus tous deux d'Europe Centrale et Orientale. Ce fait se rencontre également chez les végétaux. J. VIVANT, n’a-t il pas découvert dans les Pyrénées Occidentales plusieurs stations de Cirsium carniolicum ScoP. subsp rufescens RAM., sous espèce du cirse de la Carniole. Une énumération des espèces d'Europe orientale et Centrale rencontrées dans les Pyrénées pourrait constituer à elle toute seule la matière d'un article . Bien sur, rien ne prouve absolument la présence originelle ou ancienne des populations de PF. dejeani LAP. & BRULL. en Béarn et Pays Basque. Mais l'hypothèse de l'introduction d'une espèce présentant un tel mode de vie est, pour moi, encore plus incroyable, d'autant plus que nous n'avons pas connaissance dans la région d'industries utilisant ou ayant utilisé des bois en provenance des pays de l'Est. Une prospection dans d'autres départements serait intéressante pour éclaircir un peu ce mystére et je lance, ici, un appel à mes collègues entomologistes. Enfin, je voudrais terminer sur une note d'espoir : non, tout n’a pas été découvert et/ou signalé même dans des régions “abondamment prospectées", cette prospection n’est que relative. De plus, comme le déclare Jean ROGÉ (1993), "la faune est en évolution constante". Pierre JAY-ROBERT (1997), dans une communication récente estime que les 4/5 du territoire français sont mal connus. Une série d’articles, que je prépare actuellement, apportera je le pense, des arguments supplémentaires à cette hypothèse. Remerciements Je tiens à remercier tout particulièrement mes collègues et amis Georges VALLET et Cyril VAN MEER. Le premier, pour m'avoir accompagné sur le terrain et avoir participé à la correction de cet article. Le deuxième, pour m'avoir fourni toutes les données concernant la région de Sare et de Saint-Pée-sur- Nivelle. Je tiens également à remercier Laurent SOLDATI, spécialiste reconnu des Tenebrionidae, qui,malgré un emploi du temps chargé, m'a communiqué des informations indispensables. Enfin j'accorde une attention particulière à mon amie Anne Chanceaulme, pour la patience dont elle fait preuve face à mes débordements entomologiques et pour avoir élaboré la carte de répartition du Platydema dejeani LAP. & BRULL. dans le département des Pyrénées-Atlantiques. Recommandations de l’auteur Dans un souci de protection de la nature, nous prions instamment toutes personnes intéressées de ne pas détruire inconsidérément les milieux susceptibles de receler l'insecte. Ceux-ci, bien que l'espèce soit répandue, sont très disséminés. Par ailleurs, les carpohores des champignons qui constituent autant de piéges naturels où se concentrent les coléoptéres, ont une période d'apparition très limitée dans le temps. Nous nous tenons d’ailleurs à la disposition des spécialistes pour les guider sur le terrain. Références ARDOIN (P.), 1959. - Une nouvelle espèce de Tenebrionidae pour la faune de France - L'Entomologiste, 15 (1-2) : 1-2. BON (M.), 1988. — Champignons d'Europe Occidentale — Ed Arthaud, 368 p. BONNEAU (P.), 1988. — Contribution à la rédaction d'un catalogue des Tenebrionidae de France — Deuxième partie — L'Entomologiste, 44(4) : 201-212. DAJOZ (R.), 1966. — Ecologie et biologie des Coléoptères xylophages de la hêtraie — Vie et Milieu, VII(2- C} : 637-763. HEYDEN (L.V.), REITTER (E.) & WEISE (J.), 1906. — Catalogus Coleopterorum Europae — Deuxième édition, E. Reitter, 774 p. JAY-ROBERT (P.), 1997. — Les atlas faunistiques : cartographie des insectes. ou cartographie des entomologistes ? — Bull. Soc. Entom. Fr., 102(5) : 502. KAZAB (Z.), 1969. - in FREUDE (H .), HARDE (K.W.) & LOHSE (G.A.) — Die Käfer Mitteleuropas, Band 8, 388 p. MONCOUTIER (B.), 1995. — Contribution à la connaissance de la Faune des Pyrénées Occidentales. 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Les Scoliidae sont des hyménoptères aculéates (porte aiguillons) et appartiennent à la superfamille des Vespoidea. Ils sont phylogéniquement proches des guêpes sensu-Stricto (Vespidae) (figure 1). On sait que les scolies parasitent les larves de certains Scarabaeoidea bien que la spécificité des relations parasite-parasité soit encore à ce jour mal connue. Les femelles scolies recherchent les larves de Scarabaeoidea dans leur milieu de développement (sol, bois, déchets de scieries,...). La proie convenable trouvée, la femelle y pond un œuf dessus après l'avoir préalablement piqué et paralysé à l'aide de son venin. Sa maturité rapidement atteinte, la larve hiberne et n'éclôt qu'au printemps suivant (HAMON et al. 1995). En gironde, les scolies sont particulièrement abondantes sur les milieux dunaires (dune grise) de la fin du printemps au début de l'automne. Il n'est pas rare d'observer réunies sur quelque dizaines de mètres carrés de ce biotope les quatre espèces girondines citées plus bas. A l'intérieur des terres, les individus sont plus épars et les observations sont plus rares. La détermination des scolies girondines est relativement aisée du fait de leur faible variabilité intra-spécifique (à la différence de ce que l'on peut observer sur le plan national), en revanche il n'en va pas de même pour la nomenclature, les synonymies étant forts nombreuses et les appellations incertaines (BERLAND, 1925 ; HAMON et al., 1994, 1995). J'ai suivi dans cet article la nomenclature donnée dans l'excellent inventaire et atlas des Scoliidae de France d'HAMON et al., (1995). La faune 12 des Scoliidae de France et de Corse compte douze espèces, d'après HAMON et al., six d'entre elles ont été observées en gironde. Je n'en ai retrouvé que quatre, les deux autres étant devenues très rares ou ayant disparues, il s'agit de Colpa (Heteralis) quinquecincta (FABRICIUS) et de Scolia (Scolia) fuciformis (ScoPpoLi) (voir conclusion). , Les quatre espèces présentes en gironde sont : Megascolia (Regiscolia) maculata maculata (DRURY) (figure 2) Cette espèce est présente uniquement dans le Sud-Ouest de la France (gironde et landes principalement). Elle se distingue de Meg. (Reg) mac. flavifrons (FABRICIUS) présente dans le Sud-Est de la France par la présence d'une pilosité roussâtre sur le pronotum, la partie antérieure du mésonotum ainsi que sur les trois derniers tergites abdominaux. Meg. (Reg.) mac.mac. est un des plus gros hyménoptères européens. C'est un insecte superbe et spectaculaire qui ne laisse aucun entomologiste, même non hyménoptériste, indifférent. Aisément identifiable même en plein vol, on peut l'observer fréquemment en été sur le littoral. J'ai pu également l'observer à l'intérieur des terres, au Jardin Botanique de Bordeaux, en plein centre ville et à Cérons, commune située à une centaine de kilomètres de la côte. Dans cette dernière localité, Meg. (Reg.) mac.mac. était localement très abondante, ceci due à la présence d'un grand nombre d'Oryctes nasicornis, proie de la grande scolie. J'ai eu la chance d'observer les femelles à la recherche des larves d'Oryctes, ces dernières se développant dans une vieille souche de tilleul enfouie sous plusieurs dizaines de centimètres de graviers et donc invisible depuis la surface. De fait, j'avais suspecté la présence des Oryctes par le grand nombre de scolies qui volaient en permanence à faible hauteur au dessus de l'endroit précis où se trouvait la souche de tilleul. Les scolies détectaient peut être la présence des larves d'Oryctes grâce à l'odorat. Les scolies étaient D abondantes sur les fleurs d'albizias. Pour l'instant, Meg. (Reg.) mac.mac. est encore relativement abondante, mais le fait que cette espèce parait être inféodée pour son développement à Oryctes nasicornis -dont on élimine de plus en plus les biotopes (voir conclusion)- ne peut conduire qu'à la raréfaction de cette scolie dans notre région. Rappelons également que la grande scolie n'est absolument pas dangereuse pour l'homme, trop souvent confondue avec les frelons, elle est tuée par méprise. Scolia (Discolia) hirta hirta (SCHRANK) (figure 3) Cette scolie présente le même aspect général que Meg. (Reg.) mac.mac. mais est beaucoup plus petite. C'est la seule scolie de gironde vraiment commune à l'intérieur des terres. Elle parasiterait les larves de Cetonia (FABRE, 1886). Scolia (Scolia) sexmaculata (O. F. MÜLLER) (figure 4) Commune et abondante sur la dune grise, on l'y voit souvent butiner les fleurs. Tout le littoral, plus rare à l'intérieur des terres. 13 | ST] SA]ISEIE4 2UpHydr I 2UPIUNM COPIOPISAIUT) SaJH90dv ACPIOIUUIO p9pIOouds S9J29n9Y Eee SI9doUSWAH oepIdsa À BAPIOdS9 …À sa]4qdu AS 9BPIITO9S, (£661 ‘“raiuodie) ÿ sieuioig soide p) eeprjIduoq 9UPIIIO9S Sp 9IU950[AUq avpisAdes 14 Colpa (Colpa) sexmaculata (FABRICIUS) (figure 5) Moins abondante que les trois précédentes, je ne l'ai observé que sur la dune. Les individus se regroupent parfois par dizaines le long des tiges d'oyats en fin de journée et se séparent le lendemain matin. Colf. (Col.) sexmaculata parasiterait les larves d'Anoxia (FABRE, 1886). Conclusions Par rapport à l'inventaire d'HAMON et al., (1995), deux espèces de Scoliidae théoriquement présentes en gironde n'ont pas été retrouvées, ceci pour une période de chasse de 1991 à 1997. Bien entendu, cela ne signifie pas forcément que ces espèces ont disparues du département mais en tout cas qu'elles y sont devenues rares. De plus, il semble que même par le passé ces scolies n'étaient pas très abondantes en Gironde et que les dernières observations que l'on ai fait d'elles soient anciennes. La dernière observation de Colpa (Het.) quinquecincta dans le département paraît dater d'avant 1920 et celle de Scolia (Sco.) fuciformis d'avant 1970, cette dernière espèce n'ayant d'autre part été trouvée qu'une fois près de l'estuaire de la gironde. On suspecte depuis longtemps que l'importance des populations de Scoliidae dépend des populations de Scarabaeoidea qu'elles parasitent. En 1995, HAMON et al. signalaient le grand intérêt qu'il y avait à rechercher les Scarabaeoidea parasités par chaque espèce de Scoliidae de façon à suivre de manière indirecte la dynamique des populations de ces derniers. On peut ainsi imaginer qu'une espèce strictement inféodée à une autre aura plus de chances de disparaître que telle autre qui aura un spectre de proies plus large. Le problème se pose par exemple pour le “couple” Meg. (Reg.) mac./Oryctes nasicornis. En effet, depuis quelques années on voit, dans certaines régions, diminuer les populations du Rutelidae, ceci est dû entre autre, à l'élimination progressive de ses milieux de développement. L'exploitation forestière actuelle soustrait systématiquement le bois de la forêt lorsque celui-ci est en pleine phase de maturité écologique, ne laissant pas de place aux phases de dégradations suivantes. De fait, les arbres sénescents, habitats pour une flore et une faune spécifique, deviennent rares (CARBIENER, 1996). Le meilleur endroit pour observer les Scoliidae de notre département reste le littoral, rien d'étonnant à cela lorsque l'on voit l'abondance des Scarabaeoidea qui y peuplent les milieux dunaires (DAUPHIN & TAMISIER, 1997). Les espèces présentes et fréquentes, susceptibles d'être parasitées par les Scoliidae sont les suivantes : Oxythyrea funesta (PODA), Anomala dubia (ScOPOLI), Anoxia villosa (FABRICIUS), Polyphylla fullo (L.), Oryctes nasicornis (L.), Netocia morio (FABRICIUS). Il apparaît donc très intéressant pour l'avenir d'établir des relations précises entre ces espèces et les quatre espèces de Scoliidae citées plus haut. Le problème majeur de ce genre d'études vient de la grande difficulté qu'il y a à observer dans la nature une femelle scolie en action de parasitage, sa proie se développant soit dans le bois, soit dans le sol. L'approche expérimentale en captivité, malgré les biais qu'elle peut apporter sur la spécificité des relations parasite-parasité, si elle est bien conduite, me semble être très fructueuse pour répondre à ces questions. Figure 2 : Megascolia (Regiscolia) maculata maculata (DRURY), échelle : 1 cm Figure 3 : Scolia (Discolia) hirta hirta (SCHRANK), échelle : 1 cm 15 16 Figure 4 : Scolia (Scolia) sexmaculata (MÜLLER), échelle : 1 cm Figure 5 : Colpa (Colpa) sexmaculata (FABRICIUS), échelle : 1 cm ‘ 17 Références BERLAND (L.), 1925. - Faune de France, 10. Hyménoptères vespiformes |. (pp 295-301). - Lechevalier éd., Paris, 364 pp. BROTHERS (D.J.) & CARPENTER (J.M), 1993. - Phylogeny of Aculeata : Chrisidoidea and Vespoidea. - J.Hym.Res., 2 : 227-304. CARBIENER (D.), 1996. - Pour une gestion écologique des forêts européennes. - Le courrier de l'environnement de l'INRA, 29 : 19-38. DAUPHIN (P.) & TAMISIER (J.-P), 1997. - Quelques données entomologiques sur les dunes du Cap- Ferret (Gironde). - Bull. Soc. linn. 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BALLAIS en 1969 dans une pelouse du Parc de l'Ermitage au Bouscat. (Le Monde des Plantes 1969 n° 365 : 8. Toulouse). Observation qu'il faut rattacher à l'index synonymique de la Flore de France de KERGUÉLEN Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 18. 1 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 19-29. Staehelina dubia L. ( Asteraceae ) en Gironde et alentours Micheline et Marie-Roger SÉRONIE-VIVIEN 125 Avenue d'Eysines, 33110 Le Bouscat Résumé : Depuis la découverte de Sfaehelina dubia en Gironde, en 1929, 7 autres stations ont été localisées. De même en Dordogne, dans la partie la plus proche, le nombre de stations connues est passé de 1 à 4. Une étude a été conduite pour mettre en évidence les conditions de milieu qui déterminent la présence de S. dubia dans la partie la plus occidentale de son aire de répartition en France. Abstract : Staehelina dubia has been discovered in the Gironde département in 1929. Since this time 7 more stations have been localised, 4 additional stations are known from the near-by area of the Dordogne département. À study was carried out to show the environmental setting required to support the westernmost spreading of S. dubia in France. Historique Il semble que ce soit en 1929 que Stfaehelina dubia fut observée pour la première fois en Gironde, par JEANJEAN et MALVESIN-FABRE sur le coteau d'Horable à Castillon (LARROQUE et BAUDRIMONT 1965). Cette invention ne fut rendue publique qu'en 1949 (MALVESIN-FABRE 1949a, 1949b) en même temps qu'était signalé un second site qui avait été découvert en 1946, le tertre de Thoual (ou Thouil sur les cartes actuelles) à Villegouge. En 1950 une troisième station est brièvement mentionnée par M. LARROQUE (1950a, 1950b) mais sa localisation est très vague : commune de Salles-de-Castillon. Le 23 juin 1963, la 145°"° Fête linnéenne était célébrée à Rauzan et dans les environs. C'est au cours de l'herborisation de cette journée qu'un groupe de linnéens comprenant MM. BAUDRIMONT, LARROQUE et MASSART découvrit Staehelina dubia près du château de Courteillac à Ruch (LARROQUE et BAUDRIMONT 1965). Dans le groupe se trouvait M. TILLARD qui récolta quelques spécimens que l'on retrouve dans son herbier dont hérita CONTRÉ (DUSSAUSSOIS 1992). La fiche établie par CONTRÉ et qui nous fut aimablement communiquée par Mr. DAUNAS de la Société Botanique du Centre-Ouest, mentionne en effet : "environs de Rauzan, [canton de] Pujols, 23 juin 1963". Il 20 ne fait aucun doute qu'il ne peut s'agir que de la station mentionnée par LARROQUE et BAUDRIMONT. De 1984 à 1992 nous eûmes l'occasion d'herboriser à de nombreuses reprises dans la région comprise entre Castillon et Puisseguin. C'est ainsi que nous découvrimes quatre nouvelles stations à Gardegan (1986), Salles de Castillon (1988) et Monbadon (1992). Enfin au cours de l'excursion botanique de la Société linnéenne de Bordeaux du 3 avril 1995 dans la région de Saint-Laurent-d'Arce, Sfaehelina dubia fut trouvé à Marcamps (renseignement communiqué par Mme LATEULÈRE et Mr. GARREAU). Ce sont donc, à ce jour, huit stations qui ont été mentionnées en Gironde. Dans la région limitrophe de la Dordogne, la présence de Staehelina dubia est connue depuis longtemps, puisqu'elle a été découverte le 17 septembre 1847 sur la butte de Lagarde à Montpeyroux (DESMOULINS 1858). Ce n'est que beaucoup plus tard que HENRIOT (1918) mentionna la présence de S. dubia entre Vélines et Montcarret donnant à cette partie du Périgord son second site. Enfin beaucoup plus récemment, de 1986 à 1991, nous fûmes amenés à voir S. dubia à Saint-Vivien et à Bonneville-et-Saint-Avit, grâce aux prospections menées par nos collègues linnéens P. DAUPHIN et C. DUVERGER (DAUPHIN 1991, DUVERGER 1993). Situation actuelle de Staehelina dubia Notre étude a porté sur 12 indications de stations, 8 en Gironde et 4 en Dordogne. Deux d'entre elles n'ont pas été retrouvées; six sont nouvelles, mais l'une d'elle a déjà disparu. On peut dresser aujourd'hui le bilan suivant : sont connues en Gironde six stations de Staehelina dubia, et trois autres ont été visitées dans la partie limitrophe du département de la Dordogne. Nous donnerons d'abord une description générale du milieu dans lequel S. dubia croît, puis sera dressé l'inventaire des stations étudiées. Pour la présentation des caractères externes du substrat de la végétation nous avons suivi les indications du Vade-mecum du CNRS (X. 1983). A) Situation géographique : Toutes les stations observées se situent au nord de la vallée de la Dordogne, depuis Port-Sainte-Foy jusqu'à Bourg-sur-Gironde. On remarque une plus forte densité à proximité de la limite des départements de la Gironde et de la Dordogne, entre Villefranche-de-Longchapt et Castillon-la-Bataille (fig.1). B) Caractères topographiques : Staehelina dubia se trouve sur les coteaux calcaires qui dominent vers le nord les vallées de la Dordogne et de ses tributaires. 21 ts .. set: QE \ CE Û A : . = — à ADP 2 Us oo AU 0e ne EN GIRONDÉ PT NT LE PASS a L Figure 1 : Répartition géographique de Staehelina dubia. Points noirs : stations visitées en 1996, ou depuis 1970 pour celles de Charente. Cercles blancs : stations signalées antérieurement et non retrouvées en 1996. Zone pointillée : Affleurements de sables et d'argiles du Tertiaire continental, donnant des terrains acides excluant la présence de Sfaehelina dubia. Au nord : calcaires plus ou moins crayeux du Campanien et du Maestrichtien. Au sud : affleurements de calcaires et de molasses calcaires du Cénozoïque. 22 L'altitude des stations s'échelonne entre 90 et 72 m, à l'exception de la station de Marcamps qui se situait nettement plus en aval et dont l'élévation ne dépassait pas 30 m. Cette composée affectionne les terrains pentés. L'inclinaison du substrat est souvent comprise entre 20 et 30°, ce qui correspond à des pentes de 30 à 60%. Dans le cas de véritables talus on observe des valeurs beaucoup plus fortes, 60 à 65°, soit 150% de pente environ (fig.2B). Les conditions optimales pour le développement de la plante se trouvent dans les parties supérieures des pentes raides, sur des versants bien exposés. L'orientation est telle que les peuplements sont toujours bien protégés des influences venant du nord et de l'ouest. La figure 2A montre clairement cette préférence pour l'orientation sud-est (N120°/N160°). C) Caractères géologiques et lithologiques : Staehelina dubia pousse pratiquement sur la roche-mère calcaire. Dans certaines stations on peut voir un calcaire marin, bioclastique, plus ou moins détritique d'âge oligocène supérieur, le "Calcaire à astéries" (Montpeyroux, Le Thouil et Marcamps) ; dans les autres localités on observe, soit un calcaire lacustre, blanchâtre, également détritique, avec de nombreuses bioturbations, soit des marnes calcarifères, contenant des nodules calcaires de taille millimétrique ou centimétrique ; ce sont les "Calcaire et Marne de Castillon" de l'Oligocène inférieur. Toutes ces formations ont en commun, d'une part, de contenir un pourcentage assez élevé d'éléments détritiques, bioclastes, sables et argiles, et, d'autre part, de ne pas présenter de forte cohésion. Il en résulte une désagrégation rapide de la roche en place dont les produits de démantèlement s'écoulent sur les pentes et les talus qui sont alors colonisés par Staehelina dubia si l'exposition est favorable. La composition pétrographique des sols sur lesquels cette composée pousse est donc toujours un colluvion calcaréo-argileux. D) Caractères de la surface du sol : La surface du sol, dépendant à la fois de la topographie, de la lithologie de la roche-mère et du revêtement organique, présente, dans le cas des stations à Staehelina dubia, des caractéristiques très constantes. La pente, souvent forte, entraîne généralement la formation de formes d'érosion, soit associées à des écoulements superficiels d'eaux météoriques, soit dues à des glissements en masse. A la surface du sol on peut observer de 5 à 20% de roche affleurante, de 5 à 70% de blocs calcaires de plus de 10 cm { pierrailles), de 0 à 20% de terres plus ou moins fines. La surface couverte par la végétation est toujours très restreinte, de O à 5%; il semble que, dès qu'un revêtement végétal un tant soit peu dense s'installe, Staehelina dubia disparaît. Figure 2 : Caractères topographiques des stations de Staehelina dubia. À : orientation des stations (nord magnétique), B : relevé de la pente des stations. Dans le cas de stations étendues, plusieurs mesures ont été prises. 23 24 La teneur apparente de la litière est aussi toujours très faible ne dépassant pas 5%. || s'agit toujours de litière foliacée aérée ou de litière ligneuse. E) Conditions hydriques : Les stations se développant sur des terrains pentés, à fortes porosité et perméabilité, sont toujours très sèches. F) Type pédologique : Il est évident que l'on se trouve toujours en présence de sols de type AC, très peu évolués que l'on classera, selon les teneurs en roche-mères et pierrailles des stations, dans les régosols ou dans les rendzines initiales. G) Environnement végétal : Les herborisations ont eu lieu soit au début de l'été, juin-juillet, époque de la floraison de Staehelina dubia, soit en fin d'été, derniers jours d'août, septembre et même octobre. À ce moment-là, il est particulièrement facile de repérer la plante. La lumière d'automne, toujours belle dans notre région, fait alors chatoyer les longues soies des akènes qui attirent le regard. Staehelina dubia est entourée de plantes dont la plupart sont communément présentes sur les pelouses sèches des coteaux calcaires du nord-est de la Gironde, Castillonnais et Saint-Emilionnais principalement. Quelques unes soulignent la tendance sub-méditerranéenne du biotope. Pour les premières on peut citer : Quercus pubescens, Cornus sSanguinea, Juniperus communis, Viburnum lantana, Asperula cynanchica, Carlina vulgaris, Globularia punctata, Hieracium pilosella, etc..…., parmis les secondes : Spartium junceum, Viburnum tinus, Carduncellus mitissimus, Helichrysum stoechas, etc... On remarque qu'au milieu d'une végétation essentiellement calcicole, peuvent aussi être présents : Pinus pinaster, Pinus silvestris, Erica scoparia, Arbutus unedo. Des lambeaux de limons des plateaux qui se trouvent à proximité de certaines stations ne sont pas étrangers à ce mélange. Remarques sur Staehelina dubia dans le sud-ouest Les informations nouvelles que nous apportons confortent les données antérieures relatives à la répartition géographique de cette composée. La distribution de S. dubia telle qu'elle apparaît sur la planche 249 de l'Atlas partiel de la Flore de France (DUPONT 1990) montre à l'évidence le caractère péri-méditerranéen de son aire de répartition, avec une extension occidentale dans le Bassin d'Aquitaine, à la faveur de zones calcaréo-marneuses à sols dénudés. C'est le cas des plateaux caussenards jurassiques, des friches périgourdines du Campanien-Maestrichtien et des zones dégagées des Serres du Quercy et du Lot-et-Garonne. La Gironde et la Charente constituent la limite extrême de cette pénétration vers l'Atlantique. Nos recherches nous conduisent à penser que les stations à Staehelina dubia, moins rares que l'on ne le supposait il y a une dizaine d'années, se caractérisent par des conditions édaphiques très spécifiques qui, 25 seules, permettent le développement de cette plante xérophile. Ces conditions peuvent se résumer en : - Sol Sans humus, - roche-mère calcaréo-marneuse, de préférence blanchâtre pour réfracter les rayons solaires, - disposition en ados, favorisant le drainage et optimisant le rayonnement solaire, - orientation sud-est assurant à la fois l'optimum d'ensoleillement et la protection contre les vents et la pluie d'origine océanique. Ces conditions se trouvent réunies sur de nombreux coteaux du Saint- Emilionnais et du Castillonnais qui peuvent abriter S. dubia. Plus au nord le développement de sols plus lourds et les sables acides des formations continentales cénozoïques de la Double et du Landais limitent l'extension de la plante, jusqu'à l'apparition, en Charente, des formations crayeuses du Sénonien Supérieur qui, à nouveau, permettent l'implantation de quelques stations dans la région comprise entre Brossac et Villebois-Lavalette (fig.1). Nous tenons à remercier vivement monsieur M. BOTINEAU qui nous a très aimablement communiqué les informations en sa possession sur les stations de Charente. Inventaire Département de la Gironde 1) Coteau d'Horable, en dessus de Chinchon Castillon-la-Bataille Coord. : 413,600 à 413,700 - 287,680 (0°1'15" Ouest - 44°51'57" Nord) AÏt. : 75 m(env.) Orientation : N 125° Pente : 150% Formation : calcaire silicifié (Calcaire de Castillon) Végétation : au moins une centaine de pieds, répartis sur 50 à 100m de long. 2) Chemin du Château de Gauffré Gardegan-et-Tourtirac Coord. : 415,650 - 291,270 (0°1'14" Ouest - 44°53'55" Nord) AI. : /5m(env)) Orientation : N 130° 26 Pente : 150% Formation : molasse argilo-calcaire (Calcaire et Marne de Castillon) Végétation : 5/10 pieds groupés. 3 ) Château de Fongaban Monbadon : Coord. : 411,230 - 295,420 (0°3'14" Ouest - 44°56'05" Nord) AR : 72m Orientation : N 170° Pente : 30% Formation : molasse calcaire (Calcaire et Marne de Castillon) Végétation : plus de 100 pieds répartis sur environ 300m°. 4 ) Pique Ambo n°1 Salles-de-Castillon Coord. : 414,650 - 292,700 (0°0'36" Ouest - 44°54'36" Nord) AÏt. : 90 m (env) Orientation : N 140° à 180° Pente : 25 à 40% Formation : molasse calcaire, juste sous la table calcaire du Calcaire à astéries Végétation : plus de 200 pieds répartis sur environ 500m°. 5 ) Pique Ambo n°2 Salles-de-Castillon Coord : 414,950 - 292,500 (0°1'14" Ouest - 44°54'35" Nord) Alt. : 80 m (env) Orientation : N 190° Pente : 30 à 60% Végétation : plus d'un centaine de pieds sur 300m°. 6) Tertre du Thouil (Thoual dans MALVESIN-FABRE 1949a) Villegouge Coord. : 389,450 à 389,900 - 300,230 à 300,250 (0°19'35"à 54" Ouest - 44°58"21" à 23" Nord) Alt. : 80 m (env) Orientation : N 120° à 170° 2h Pente : 20 à 50% Formation : calcaire marneux blanc sous la dalle de Calcaire à astéries. Végétation : plusieurs milliers de pieds sur 400 à 500 mètres de long. 7 ) Carrière de Marcamps Prignac-et-Marcamps Coord. : 377,600 - 308,500 (0°29'05" Ouest - 45°02'20" Nord) Al. : 30 m. Station découverte le 3 avril 1995 (5 à 10 pieds). Lors d'une visite en octobre 1996 on a constaté que le chemin d'exploitation sur le talus duquel Staehelina dubia s'était implantée, avait été élargi au bulldozer et la plante avait disparu. 8 ) Château de Courteillac Ruch Malgré plusieurs tentatives, il ne nous a pas été possible de retrouver cette station découverte en 1963 (LARROQUE et BAUDRIMONT 1965). Les coordonnées mentionnées (410,100 - 278,4) correspondent à un espace actuellement planté de vignes. Département de la Dordogne 9 ) Tertre de Lagarde Montpeyroux Coord. : 413,350 - 293,160 (0°03'00" Est - 44°55'03" Nord) Alt. : 86m Orientation : N 150° Pente : 50% Formation : calcaire bioclastique (Calcaire à astéries) Végétation : 10 à 15 pieds sur 30m°. 10) Près de Grand Buisson Saint Vivien Coord. : 424,700 - 290,800 (0° 07'05" Est - 44°53'48" Nord) AIt. : 80 m (env) Orientation : N 115° Pente : 50% 28 Formation : molasse argilo-clacaire (Marne de Castillon) Végétation : 5 pieds sur moins de 10m°. 11) Côteau en face de Grosse Forge Bonneville-et-Saint-Avit-de-Fumadières Coord. : 420,700 - 289,850 (0°3'50" Est - 44°53"15" Nord) AÏt. : 75 m (env.) Orientation : N 150° Pente : 50% Formation : calcaire crayeux blanchâtre (Calcaire de Castillon) Végétation : plusieurs centaines de pieds 12) La Clochère entre Vélines et Montcaret Cette station signalée par HENRIOT (1918) n'a pas été retrouvée, le lieu-dit ne figurant pas sur les cadastres actuels de Vélines et de Montcaret. Sur place aucune indication n'a pu nous être fournie. Bibliographie DAUPHIN (P.), 1991. - Compte-rendu de la sortie du 26 juin 1991 dans les environs de Castillon-la- Bataille (Gironde) et Bonneville (Dordogne). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 19 : 169-171. DESMOULINS (G.}), 1858. - Catalogue raisonné des phanérogames de la Dordogne, supplément final. - Actes Soc. linn. Bordeaux, XX : 569. DUPONT (P.), 1990. - Atlas partiel de la Flore de France. - Muséum Nat. Hist. Nat. édit. Paris, 442p. DUSSAUSSOIS (G.), 1992.- Le fichier Contré de la flore de la Gironde. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 20 : 37-65. DUVERGER (C.) & DAUPHIN (P.), 1998. - /n : Contribution à l'inventaire de la flore. - Dordogne. - Bull. Soc. Bot. Centre-Ouest, 24 : 39. HENRIOT (P.), 1918. - Plantes rares ou nouvelles recueillies aux environs de Sainte-Foy-la-Grande. - Actes Soc. linn. Bordeaux, LXX : 106-121. JEANJEAN (A.F.), 1961. - Catalogue des plantes vasculaires de la Gironde. - Actes Soc. linn. Bordeaux, XCIX, 332p. LARROQUE (M.), 1950. - Compte-rendu de la séance du 11 octobre 1950. - Le mois scientifique bordelais, (1° série } n° 5, 6. LARROQUE (M.), 1950.- Compte-rendu de l'excursion à Castillon. Procès-verbal Soc. linn. Bordeaux, XCIV : 121. LARROQUE (M.) & BAUDRIMONT (R.), 1965. - Une station nouvelle de Sfaehelina dubia L. en Gironde. - Actes Soc. linn. Bordeaux, 102, série À, n°6, 2p. MALVESIN-FABRE (G.), 1949a. - Sfaehelina dubia en Gironde et en Dordogne. - Procès-verbal Soc. linn. Bordeaux, 1947-50, XCIV : 92. | 29 MALVESIN-FABRE (G.), 1949b. - Sur deux plantes méridionales découvertes en Gironde : Staehelina dubia et Cytisus tabernaemontani. - Bull Soc. Bot. France, XCIV : 193-95. X, 1983.- Vade-mecum pour le relevé méthodique de la végétation et du milieu. - Centre Etudes Phytosociologiques et Ecologiques, Montpellier. CNRS édit. Paris, 170p. Figure 3 : Staehelina dubia à l'automne. 30 NOTE DE BOTANIQUE Un nouvel Epipactis pour la Gironde (Orchidaceae) Jean SAINT-JEVIN 15 rue de la Tour de Gassies, 33250 Bruges La recherche de stations afin d'établir une cartographie des Orchidées de Gironde m'a fait découvrir, le 27 mai 1995, un Epipactis non encore répertorié dans notre département. Il s'agit des variétés vectensis et pendula de l'Epipactis phyllantes, confirmation apportée le 5 juin 1997 par M. DELFORGE. Présent au nord de l'estuaire (ile d'Oléron), Epipactis phyllantes est ici sur la commune du Verdon ‘/Mer face à Royan. Quelques dizaines de sujets (de 2 à 6 selon l'année), souvent groupés par 2 où 3 poussent sur le terrain sablonneux d'un sous-bois de pins mi-ombré. Presque sans végétation, située en arrière de la plage fluviale, la station, moins de 1000 m°, était couverte par la marée il y a quelques décennies. Caractères principaux .- Feuilles caulinaires finement denticulées (loupe) - pas de fasceaux de poils blancs - labelle parfaitement différencié - fleurs cléistogames ou ouvertes selon l'année - pas de rostellum visible dans les fleurs observées. Cet Epipactis signalé par MOTELAY (LLOYD, 1886) au Verdon, mais bien sur pas sur le même site, n'avait jamais été revu (P. DELFORGE). Références LLOYD (J.), 1886. — Flore de l'Ouest de la France. — 4°"® édition. Nantes. DELFORGE (P.), 1997. — Epipactis phyllantes G.E. SMITH en France et en Espagne. Données nouvelles, révision systématique et conséquences taxonomiques dans le genre Epipactis. — Les Naturalistes Belges, bulletin n° 78. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 30. 31 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 31-33. Nouvelles données sur Crioceris paracenthesis (LINNÉ, 1767) (Coleoptera, Chrysomelidae) Jean-Philippe TAMISIER 20, rue Jacques Brel, 47300 Villeneuve-sur-Lot Notre collègue J. ROGÉ dans un article illustré, publié en 1995 dans ce Bulletin, faisait état de la capture de Crioceris paracenthesis (L.) en Haute- Garonne. Se référant à SAINTE-CLAIRE DEVILLE (1937) et BALAZUC (1984), l'auteur nous rappelait que jusqu'alors, ce criocère n'était connu que de la région méditerranéenne, les Alpes Maritimes exceptées, de Corse et du sud de l'Ardèche. Cette intéressante contribution à la connaissance de la répartition de ce chrysomelidae peut aujourd'hui être enrichie par une série de nouvelles données. Pour ma part, j'ai en effet découvert Crioceris paracenthesis en Lot et Garonne (47) aux environs immédiats de Villeneuve-sur-Lot, sur les côteaux calcaires exposés au Sud, à proximité des lieux-dits La Sylvestrie et Teyssonat. Les deux premiers individus furent capturés le 27-V-1997 sur des asperges sauvages (Asparagus acutifolius L.) en compagnie de Crioceris duodecimpunctata (L., 1758). J'ai repris cette espèce en juin et juillet et plus récemment les 28-IX et 5-X-1997, toujours dans les mêmes conditions. Ayant fait part de ces observations à nos excellents collègues du Lot, ces derniers m'ont dressé la liste des localités où ils ont capturé cette espèce dans leur département (46). Ce sont : Cahors, Cabrerets, Larroque-les-Arcs, Luzech, Saint-Géry et Vers. Leurs captures, qui s'échelonnent sur quelques années, ont été également réalisées sur Asparagus acutifolius L. (tout comme celle de J. ROGÉ). En fait la répartition de ce criocère semble étroitement liée à celle de cette plante (mais elle n'est peut-être pas sa seule plante hôte ...). P. DUPONT dans son Atlas Partiel de la Flore de France, nous apprend que Asparagus acutifolius L. est une "Espèce subméditerranéenne des pelouses, garrigues, bois clairs, très abondante dans toute la région méditérranéenne dont elle dépasse légèrement les limites dans toutes les directions, pénétrant assez largement dans le Bassin Aquitain au voisinage des Pyrénées et dans les vallées du Lot et de l'Aveyron ; rare plus à l'Ouest en Gironde (J. LAPORTE- CRU)" (cf. carte ci-jointe). Les observations récentes soulignent cette concordance de répartition géographique entre plante et animal ; celles de J. ROGÉ du côté pyrénéen comme celles relatées dans cette note. Sans doute de nouvelles captures étendront-elles plus à l'Ouest les observations et peut-être 32 faut-il s'attendre à découvrir prochainement Crioceris paracenthesis si ce n'est en Gironde, du moins en Charente-Maritime où la plante a été observée (LAPORTE-CRU, comm. pers.). L'unique citation girondine (Le Verdon) date maintenant de plus d'un siècle et 4. acutifolius n'a pas été recensé depuis. Remerciements Il m'est agréable de terminer cette note en remerciant messieurs les coléoptéristes du Lot : F. BURLE, D. DELPY et G. CANOU qui m'ont généreusement fait part de leurs données, ainsi que M. P. DAUPHIN qui avec son amabilité coutumière, a bien voulu déterminer la plante hôte et me faire part de ses propres observations, tant botaniques qu'entomologiques. Références BALAZUC (J.), 1984. - Coléoptères de l'Ardèche. - Bull. mens. Soc. linn. Lyon, 53, Supplément, 334 p. DUPONT (P.), 1990. - Atlas partiel de la Flore de France. - Col. Patrimoines naturels, vol. 3. - Secrétariat de la Faune et de la Flore, Muséum d'Histoire Naturelle Paris, 442 p., 628 cartes. ROGÉ (J.), 1995. - Dix-neuvième note sur les Coléoptères du Sud-Ouest de la France. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 23(3) : 131-134. SAINTE-CLAIRE DEVILLE (J.), 1935-1938. - Catalogue raisonné des Coléoptères de France, complété et publié par À. MÉQUIGNON. - L'Abeille, XXXVI, 446 p. Répartition d'Asparagus acutifolius L. Es & localités de capture de Crioceris paracenthesis L. [€ | spa Fo = AE EC El RIRE PATTES Polo Are ae) F3 BPINENTSE HP PT. 7 DURE E [] FFE NE Be j CK ” STATE | means EE ae NN LC L/ ew,5% Eup:n ITS, 268 A7: g A ae PET as be ere ra — D à, # Figure 1 34 De Gje) Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 35-36. A propos de Saprinus (s. Str.) aeneus (F.) var. garnieri THÉROND (Coleoptera Histeridae) Michel SECQ Route de Bordeaux, Les Fosses Nord, 24230 Montcaret Préparant un inventaire des Histérides de France continentale et de Corse, j'ai été amené à redéfinir l'aire de répartition de deux espèces morphologiquement proches [Saprinus (S. str.) aeneus (F.) et S. (Ss. str.) aegialius BRENSKE et REITTER]. La première se rencontre un peu partout en France, la seconde, méridionale (SEcQa, 1997) fut citée à plusieurs reprises vers la moitié nord de la France. En principe, S. aegialius comprend une distribution bien plus restreinte en France (voir carte de répartition). THÉROND (1975 : 227) classa sa variété garnieri (THÉROND, 1948 : 123) sous l'espèce S. aegialius (= incognitus DAHLGREN), mais l'étude des cinq types de la variation démontre qu'il en va autrement et qu'en définitive il s'agit de S. aeneus pour les types de l'Ile de Batz (Finistère), Paris, Etaples (Pas-de-Calais) et de S. aegialius pour un type de Nimes (Gard). La var. garnieri THÉROND reprend donc sa position dans la liste synonymique de S. aeneus, de ce fait l'aire de répartition de S. aegjialius s'amenuise. - Saprinus (s. str.) aeneus var. garnieri THÉROND se caractérise par la strie suturale raccourcie qui ne rejoint pas la 4°" strie dorsale, trois spécimens types présentent cette particularité : lle de Batz (Finistère), 20-VI11-1947,.G. Garnier. Type. Muséum Paris, Coll. J. Thérond. Saprinus aeneus v. garnieri THÉROND. M. SECQ Dét. 1998. Lectotype 9, 1 ex. (présente désignation). Paralectotype 9, 1 ex. (présente désignation). Environ de Paris. Cotype. Muséum Paris, Coll. J. Thérond. Saprinus aeneus vV. garnieri THÉROND. M. SECQ Dét. 1998. Paralectotype ©, 1 ex. (présente désignation). - Saprinus (s. Str.) aegialius f. kanaari nov. se caractérise de la même manière par la strie suturale raccourcie qui ne rejoint pas la 4 strie dorsale : Nîmes, 21-V-1934, J. Thérond. Cotype. Muséum Paris, Coll. J. Thérond. Saprinus aeneus v. garnieri THÉROND. Holotype 9, 1 ex. Saprinus (s. str.) aegialius BR. & REITTER f. kanaari nov., M. SECQ Dét. 1998. 36 Cette nouvelle variation est dédiée à notre ami histéridologue Piet Kanaar (Pays Bas). - Un spécimen type de Saprinus (s. Str.) aeneus V. garnieri THÉROND ne présente aucune particularité, la strie suturale est unie à la 4°" strie dorsale ce qui ne correspond pas à la description de la variation : Etaples, Coll. Léveillé. Etaples, >.70. Coll. Dr. Auzat. Cotype. Muséum Paris, Coll. J. Thérond. Saprinus aeneus v. garnieri THÉROND. Saprinus (s. str.) aeneus (F.), ne concerne pas la Var. garnieri THÉROND, M. SECQ Dét. 1998. Remerciements Je remercie M'° Nicole BERTI du M.N.H.N. de Paris de m'avoir fait parvenir en prêt les types des variations garnieri THÉROND et therondi AUZAT. Références DAHLGREN (G.), 1964. — Fünf neue und einige andere Arten von Saprinus (Col. Histeridae). — Opusc. Ent., XXIX (1-2) : 152-162. MAZUR (S.), 1997. — A world catalogue of the Histeridae (Coleoptera : Histeroidea). — Genus, International Journal of Invertebrate Taxonomy, 373 p. SECQ (M. & B.), 1997. — Les Saprinus ÉRICHSON de la faune de France (Col. Histeridae). — L'Entomnologiste, 53 (1) : 9-21 et 53 (2) : 65-80. THÉROND (J.), 1948. — Quelques variétés d'Histérides qui méritent d'être considérées (Coléoptères). - L'Entomologiste, |V (3-4) : 121-127. THÉROND (J.), 1975. — Catalogue des Coléoptères de la Camargue et du Gard. — Soc. Et. Sc. Nat. Nîmes, 1°° partie, 410 p. Carte de répartition de Saprinus (s. str.) aegialius BRENSKE & REITTER, présence certifiée (en noir), présence probable (en demie-teinte). 37 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 37-39. Coléoptères rares ou remarquables du Limousin Laurent CHABROL Société Entomologique du Limousin 46, avenue Garibaldi, 87000 Limoges ‘y Résumé : Cette note fait le point sur la présence de quelques espèces rares ou remarquables pour le Limousin. Mot-Clés : Limousin - Staphylinidae - Buprestidae - Geotrupidae - Meloidae Odontaeus armiger (Scop.) (Geotrupidae) Cette espèce, qualifiée de rare un peu partout en France, a été prise par piégeage au sol (piège à vinaigre) sur le plateau de Millevaches, commune de Gioux (790 m) en Creuse. C'est la première mention de cette espèce pour la Creuse à notre connaissance. Près de 75% des observations collectées par LUMARET (1990) ont été réalisées en desous de 250 m, cette nouvelle citation semble donc relativement intéressante. La capture d'un seul individu, le 14-VI1-1997, par piégeage au sol s'est faite dans un sous-bois relativement clair et constitué en grande partie de Bouleaux. Ce milieu correspond très certainement à une ancienne lande à Callune ayant évolué vers un stade forestier comme en témoigne sur le site, la présence de quelques pieds de callune et de genévriers. Zonitis flava FABRIcCIUS (Meloidae) Cet insecte a été pris le 19-VII-97, en compagnie de notre collègue P. DAUPHIN à la confluence de la Brame et de la Gartempe, commune de Thiat (180 m) en Haute-Vienne. La présence de cette Meloidae est tout à fait surprenante en Haute-Vienne puisqu'il s’agit d’une espèce à distribution méditerranéenne (BOLOGNA, 1991). En France, elle est citée du pourtour méditerranéen, des Landes et de la vallée du Rhône. Elle est citée également du département de l'Allier, au début du siècle (SAINTE-CLAIRE DEVILLE, 1937). 38 Cette espèce, thermophile, se tenait sur une tige de graminée dans une prairie de fauche à caractère xéro-mésophile. Cette prairie est située en contre-bas d'un bois thermophile dans lequel on trouve quelques pieds de Ligustrum vulgare, Ruscus aculeatus et Sorbus torminalis. Lytta vesicatoria LINNÉ (Meloidae) Autre Meloidae, souvent cité comme relativement courant dans les ouvrages. L'espèce semble, au moins en Limousin, plutôt rare. Je ne connais que deux localités récentes pour cette espèce dans la région. Elle a été trouvée morte (19-VII-97) sous des frênes dans la même localité que Z. flava en Haute-Vienne. Je l'ai aussi trouvée en Corrèze (10-V1-96), dans la vallée de la Luzège sous des frênes par une journée très chaude et très ensoleillée (Commune de Laval-sur-Luzège en rive droite sous les rochers de l’'Echamel). L'insecte était très vigoureux et volait très rapidement autour d'un frêne légèrement isolé. En essayant de le capturer, l'insecte est parti à très vive allure se réfugier sous une pierre où j'ai pu alors l'identifier sans problème. Autour du même arbre isolé, trois autres spécimens ont été vu tournoyant à la cime. Parabemus fossor ScoPoLi (Staphylinidae) Ce gros staphylin est très caractéristique avec ces élytres rouge brique terminés par une tache jaune. L'espèce est signalée comme rare (du CHATENET, 1986). Je l'ai prise à plusieurs reprises en Limousin. Pour la Haute-Vienne, je ne l'ai vu que dans une seule station, sur un chemin en descendant à tourbière des dauges (commune de S'-Léger-la- Montagne, 580 m) le 24-VII-94. L'espèce a été revue, en Juillet 1995 sur le même chemin pratiquement au même endroit. En 1997, à l'occasion d'une étude en cours sur le peuplement entomologique des landes sèches du Plateau de Millevaches, l'espèce a été prise à trois reprises : Corrèze : Landes de Marcy, 15-VII-97 (commune de St-Merd-les-Oussines, 800 m) ; Landes sèches de la tourbière du Longeyroux, 01-VIII-97 (commune de Meymac, 900 m) Creuse : Landes de Bellevue, 01-VIII-97 (commune de Faux-la-Montagne, 730 m) A chaque fois, l'espèce a été prise par piégeage (piège à vinaigre) uniquement dans des landes sèches paturées par des moutons ou des chevaux. Ces landes ont un couvert végétal constitué d’un tapis de Nard (Nardus stricta, graminée typique des landes sèches) avec quelques rares taches de Callune (recouvrement inférieur à 50%). Agrilus guerini LACORDAIRE (Buprestidae) Ce bupreste se rencontre plutôt dans la partie nord de la France (THÉRY, 1942). Depuis les années 1980, il semble que cette espèce progresse vers le 39 sud. Ainsi, des citations récentes le mentionne de l'Ardèche (LISKENNE in GAMBARELLI 1987), de la Drôme (GAMBARELLI, 1987), de l'Indre-et-Loire (LEMESLE, 1987). Je l’ai capturé dans deux localités de Haute-Vienne dans des biotopes semblables : bois hygrophiles à Salix capraea en bordure de landes humides à Erica tetralix. Ces deux localités sont situées dans le sud de la Haute-Vienne, lande de S' Laurent (commune de La Roche-l'Abeille, 350 m) et lande des pierres du Mas (commune de La Porcherie, 400 m). Cette espèce de Bupreste figure avec 40 autres parmi la liste des «espèces d'insectes saproxylique utiles à l'identification des forêts d'importance internationale » (SPEIGHT, 1989). Bien que n'étant pas protégée en France, cette espèce peut servir de bio-indicateur de la qualité d’un milieu dans le cadre d’une étude d'évaluation patrimoniale d’un site par exemple. Références BOLOGNA (M.A.), 1991. - Coleoptera Meloidae - Fauna Italica, n° 28, Bologna, Caiderini, 541 p. CHATENET (du G.), - Guide des Coléoptères d'Europe - Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, 480 p. GAMBARELLI (G.}), 1987. - Agrilus guerini LAC. dans la Drôme - L'Entornologiste, 43 (5) : 260. LEMESLE (B.), 1987. - Capture d'A. guerini LAC. et A. cinctus OL. dans l'Indre-et-Loire - L'Entomologiste, 43 (5) : 260. LUMARET (J.-P.), 1990. - Atlas des Coléoptères Scarabéides Laparosticti de France. - Inventaire de Faune et de Flore, fasc. 1, M.N.H.N. Paris, 419 p. SAINTE-CLAIRE DEVILLE (J.), 1937. - Catalogue raisonnée des Coléoptères de France - L’Abeïlle, 36 (1), Paris, 460 p. SPEIGHT (M.C.D.), 1989. - Les invertébrés saproxyliques et leur protection - Sauvergarde de la Nature, n° 42, Conseil de l'Europe, Stasbourg. THÉRY (A.), 1942. - Coléoptères Buprestides - Faune de France, 41, réimpression Kraus reprint, 1969, Nendeln, Liechtenstein, 221 p. 40 Rd Pre # deldmes ee vor $ 28bimun rs snnsiV.siueH : Tesel F ce et à 73 Pour, fé L este Dre «à sl 1siq epb € be! rl eme aie is anite: epamqiaté HAN ANNSTOMETT. 4 HAN CO : DU Ds ghies 9 Came fà Sotedt ‘fréne dE (M). tu DER D +! CL) {2 3, ti. LRROMNS | Mure % n G}, « s equal | Dan AE En ne 1h pes nwhe Aft 1 tr, 8 ADR fin es (? Le A # Eire en, 4 | Es F =n-AAONLE ts SPA 41 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 41-42. Présence de Paromalus (s. str.) filum REITTER, 1884 en France continentale (Coleoptera Histeridae) Michel SECQ Route de Bordeaux, Les Fosses Nords, 24230 Montcaret Jean-Philippe TAMISIER 20, rue Jacques Brel, 47300 Villeneuve-sur-Lot Dans une récente note, nous évoquions (TAMISIER & SECQ, 1996 : 184) la nécessité d'entreprendre des investigations pour améliorer la connaissance de l'habitat et des mœurs du Cyclobacanius medvidovici (REITTER). Dans ce but un rendez-vous fut fixé (J.-P. Tamisier, L. Soldati, R. Lapeyre et M. Secq) l'après-midi du 13-X11-1997 en bordure de la route départementale Saint-Louis- de-Monferrand / Ambès, à 3 Km au sud du village d'Ambès précisément où J.- P. Tamisier découvrit le premier spécimen de Bacaniini du sud-ouest de la France. Dans cette zone marécageuse, nos recherches se sont axées sur deux troncs d'arbres morts sur pieds, enracinés dans la vase et bordés d'eau. De grosses branches manquaient et quelques morceaux d'écorces étaient tombés à terre. Dans un premier temps, nous avons inspecté le tronc d'un gros chêne isolé. Après une heure de chasse, à l'aide de piochons et de tamis, le tronc ne nous a fourni que quelques Paromalus (non conservés par les auteurs). Nous avons ensuite concentré nos recherches sur un volumineux peuplier en lisière de bois. Les tamisages furent durant deux heures très encourageants, à tel point que nous avons décidé d'emporter deux sacs de matériaux tamisés pour un triage plus efficace à la maison. Les débris de carie blanche ainsi obtenus (près de 7 kg) furent soumis à un tri sous loupe binoculaire puis déposés en Berlèse pendant plusieurs jours. Cette méthode sélective doubla largement le nombre des insectes prélevés lors du tamisage sur le terrain. Voici la liste des Histeridae recueillis : - Abraeus (5. Str.) perpusillus (MARSHAM, 1802) 56 ex. (réc. et coll. : Tamisier 18 ex., Secq 38 ex.) ; - Aeletes (s. Str.) atomarius (AUBE, 1842) 437 ex. (réc. et coll. : Tamisier 66 ex., Secq 371 ex.) ; - Cyclobacanius medvidovici (REITTER, 1912) 11 ex. (réc. et coll. : Tamisier 4 ex., Secq 7 ex.) ; 42 - Paromalus (S. Str.) flavicornis (HERBST, 1792) 16 ex. (réc. et coll. : Tamisier 4 ex., Secq 12 ex.) ; - Paromalus (S. Str.) filum REITTER, 1884 1 ex. (réc. et coll. Secq). Cette dernière espèce, récemment découverte en Corse (SEcQ, 1996 : 229) est désormais nouvelle pour la France continentale, son aire de répartition s'étend maintenant bien au-delà de la Sardaigne, Sicile, Yougoslavie (ancienne), Bulgarie, Grèce, Crête et Turquie. Ces résultats de chasse nous ont également permis de conforter les observations faites sur le biotope de prédilection de À. atomarius (SECQ, 1996 : 223) (seul un spécimen fut capturé en Gironde par G. TEMPÈRE [SECQ, 1988 : 115]), et de préciser celui de Cyclobacanius medvidovici (KANAAR, 1988 : 338, TAMISIER & SECQ, 1996 : 184). A. atomarius prolifère lorsque des conditions écologiques assez strictes sont réunies : tronc de peuplier mort sur pied ou suspendu (les troncs débités en gros rondins et laissés sur le sol conviennent rarement parce qu'ils n'offrent pas une stabilité hygrométrique suffisante en toutes saisons). Le pied du tronc repose sur un sol constamment humide, ruisselant ou bordé d'eau (sources, ruisseaux, marais) à l'ombre de quelques arbres. Les écorces ne sont pas trop dégradées et sont en grande partie maintenues sur le tronc, favorisant la formation d'une carie blanche homogène, souvent une fine couche de terreau est présente sous l'écorce. L'état de dégradation du bois à l'intérieur du tronc est déterminant. Le cœur du tronc reste très résistant alors qu'une couche externe de 5 à 15 cm d'épaisseur se transforme en carie blanche et légère qui n'offre plus de résistance. Sous l'action de la main elle se déchire facilement en lambeaux fibreux (les caries gorgées d'eau ou pâteuses sont peu appréciées par les Histerides, c'est le cas lorsqu'il y a peu d'écorces). A. atomarius se rencontre particulièrement dans la carie blanche minée par les fourmis, en l'occurrence des Lasius brunneus LATREILLE. Il colonise les galeries et le nid élaborés par les ouvrières. Cet Histéride entretient sans doute des relations symbiotiques avec Lasius brunneus, néanmoins, il tolère l'isolement dans la carie saine et dépeuplée de fourmis, laissant supposer qu'il n'est pas complètement dépendant de l'activité ouvrière. C. medvidovici fréquente essentiellement le nid où l'activité est la plus importante. Cependant, il serait nécessaire de constater le phénomène à plusieurs reprises afin d'admettre que cette espèce est spécialement myrmécophile. Références KANAAR (P.), 1988. — Un Histeridae nouveau pour la faune de France : Bacanius (Cyclobacanius) medvidovici REITTER (Col.). — Nouv. revue Ent. (N.S.), 5 (4) : 338. SECQ (M. & B.), 1988. — Contribution à la connaissance des Histeridae de la Gironde (Coleoptera). — Bull. Soc. linn. Bordeaux, 16 (3-4) : 111-142. ème SECQ (M. & B.), 1996. — Contribution à la connaissance des Histeridae de la faune française, 6° ” note (Coleoptera). — Bull. men.Soc. linn. Lyon, 65 (7) : 221-240. TAMISIER (J.-P.) & SECQ (M.), 1996. — Présence de Cyclobacanius medvidovici (REITTER, 1912) dans le sud-ouest de la France (Coleoptera Histeridae). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 24 (4) : 184. 43 ERRATA Trois espèces remarquables pour la flore du Sud-Ouest Jean LAPORTE-CRU 36 Av. Baron Haussman, 33610 Cestas Hervé THOMAS 48 rue du Bocage, 33200 Bordeaux J.L. HENTZ Cours du Maréchal Foch, 33000 Bordeaux G. DUQUESNE 7 rue Garat, 3000 Bordeaux À la suite d'une malencontreuse erreur technique, les légendes des photos de l'article ci-dessus se sont trouvées mélangées. Le lecteur voudra bien trouver ci-dessous les photos avec leurs légendes correctes dans l'ordre de leur apparition dans le texte original. Photo 1 : Hippuris vulgaris L. 44 js vulgaris L. ippuri H Photo 2 Photo 3 cinale L. Symphytum off Photo 4 : Rana catesbejïana Photo 5 : Ludwigia grandliflora MicHx 45 46 Photo 6 : Bellevalia romana REICH. Photo 7 : Gagea arvensis PERS. & DUMORT. 47 CONSEIL D'ADMINISTRATION 1998 BUREAU : BFÉSIDENT ess coercnc nt nebeteeseenntesmmnromserenennsetecreneteen sie cs it Philippe RICHARD Viceprésident. 4,4... ie Simone AUDOUARD Secrétaire générale ...................................... Ne re Anne-Marie LATEULÈRE DS ÉCIÉLAITE AAjOINTE nesenescsnssorotervorasene verres sers rene ose Jeannette GARREAU Secrétaire des séances Roger SÉRONIE-VIVIEN AE S ONE ee nn eau dass mn eee ce ebe dre nosoe sise ele dec s Olivier HOSTEINS HÉSONIERATIOINE 7... ncemsne eee rre ses es terre Michel LAGUERRE BIbliothécaire 2... ieeisteeemeesreteecesieness Danielle BAUDET PTICAIMASLE SR een aan eme co ee Micheline SÉRONIE-VIVIEN Conservateur des collections... Simone AUDOUARD Conservateur du matériel André CAZENAVE Autres conseillers : Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE, Patrick DAUPHIN, Pierre BION, Régis LAPEYRE PRÉSIDENTS DES COMMISSIONS : PUBIÉAUORS ALT mn nenauane da screens air res ns Michel LAGUERRE BRENCES SM RUE Jean DESPIN ArenMes’etibibliothèque .......":........................,............ Danielle BAUDET EXÉDISIONS nn ne Mereeeeoreti einer Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE RESPONSABLES DES SECTIONS : Botniquems nn ur ne Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE MYCOlOUiIE ECM M RE rinhearee nan uec cecnni et eame teens Francis MASSART RENMOMOlOQIeNNS Rat nimes latte secs tete es Michel LAGUERRE ECTS) 0) NT NT TT Ne Bernard GARREAU ÉLÉNIS TONER a de 1 Roger SÉRONIE-VIVIEN Pole) le) CREER Re TR MR EEE Bernard VERGER COMPTES DE L'EXERCICE 1997 Recettes Dépenses Cotisations ...:.............. 42075 Manifestations... 66909 Secrétariat ........................ 198 Subventions .................... 7000 PUDIICAUONS 2 .42268 Contributions .............…. 04807 Fonctionnement... 41077 VÉNIÉS En. na. 9333 PHASE Re re 2 15249 INTÉTÉIS NC 3012 EiVers-7 #4). 4161 Manifestations .............. 62801 183936 48 Rapport moral - année 1997 Anne-Marie LATEULÈRE Secrétaire Générale Chaque année Madame Garreau me communique le nombre de nos adhérents : 3 ont quitté notre Société, nous comptons au 31 décembre 1997 231 linnéens. Le nombre des sociétés françaises avec qui nous échangeons nos publications reste stable : 86 à ce jour. Celui de nos correspondants étrangers a légèrement augmenté : il passe de 128 en 1996 à 132 en 1997. Le chiffre des abonnements reste inchangé : 13 en 1997. La vie des sections Section botanique Aux mois d'avril et mai, beaucoup de travail, nécessité par la préparation de la "1297 session extraordinaire e la Société Botanique de France" en Gironde ; plus précisément dans la partie ouest de notre département à la demande de la S.B.F. Cette session s'est déroulée du 7 au 11 mai 1997 : Mercredi 7 mai — Du Bassin d'Arcachon au las de Carcans-Hourtin Jeudi 8 mai — Blayais-Bourgeais Vendredi 9 mai — Côte Océane et Marais du Médoc Samedi 10 mai —Le Médoc Dimanche 11 mai — Landes Girondines Nous devons remercier tous les membres de la Société linnéenne qui ont participé à sa réussite, tout particulièrement Mme Simona Audouard. Elle a centralisé tous les documents rédigés par chacun des intervenants, les a mis en forme après de multiples vérifications. Ce travail nous a permis d'éditer un "Bulletin hors-série année 1997" distribué à chaque participant à la session. Revu et corrigé il va faire l'objet prochainement d'une réédition comprise dans nos publications. Résumé en quelques phrases, tout paraît assez simple et facile mais ne dit pas nos craintes, notre appréhension de ne pouvoir montrer les plantes singulières et même plus courantes aux excellents botanistes de la S.B.F. Souvenez vous de la sécheresse de ce printemps. deuxième semaine de mai, la nôtre, changement de temps subit ; pluie et vent froid certains jours ont succédé au soleil. 49 Heureusement les botanistes herborisent bravement par n'importe quel temps. La réceptionsympathique de l'hôtel choisi à Maubuisson permettait à chacun d'effacer les fatigues de la journée. En résume, la session s'est déroulée, je pense, à la satisfaction de tous les participants. Les excursions se sont poursuivies normalement en mai et juin. Le 25 mai, réunis avec les adhérents de l'APNPO, Madame Dupain nous a fait découvrir la flore thermophile du versant sud du Pibeste. Par un dimanche de grand vent et de grand soleil, le 22 juin, nous avons été aimablement reçus au Domaine de Certes, propriété du Conservatoire de l'Espace du Littoral et des Rivages Lacustres, géré par le Conseil Général de la Gironde. Je compte 16 excursions sur le calendrier du 1” semestre 1997 : 9 botaniques, 4 mycologiques et 3 pluridisciplinaires. Sur les 14 du 2° semestre : / botaniques dont 6 d'initiation conduites par Mme Dupain et 5 en mycologie. Section mycologique Au printemps, invités par la SOMILA, nos mycologues se sont retrouvés à Onesse-Laharie (Landes) conduits par M. Pestel, avec les Landais, les Béarnais et les Espagnols de San Sebastian, pour rechercher les amanites de printemps. Vous le savez, Octobre est le mois des expositions de champignons. Deux étaient programmées les 4 et 5 octobre à la Maison de la Nature à Gradignan et les 18-20 octobre Place Bardineau. Les champignons étaient absents, elles ont dû être annulées. Les mycologues fidèles à la linnéenne depuis plus de 40 ans n'avaient jamais connu une situation aussi catastrophique. M. Massart avait organisé une rencontre interrégionale pour les 7, 8 et 9 novembre afin d'explorer la flore fongique du littoral avec les Sociétés amies ; devaient y participer les mycologues des Landes, du Béarn, du Périgord, de l'Agenais, du Limousin et de la Charente-Maritime. Depuis les dates de nos expositions, la situation s'était encore aggravée : le rencontre a dû être annulée. Une fois la grosse déception passée, l'espoir est revenu et les linnéens espèrent fermement que la rencontre aura lieu à l'automne 1998. Un pied de nez des capricieux champignons : ils étaient nombreux et beaux pour les deux dernières sorties des 8 et 16 novembre. Section entomologique Vous pourriez être étonnés du fait que les entomologistes soient absents de nos calendriers d'excursions. C'est que leurs recherches sur le terrain fonctionnent de façon différente et à des heures autres que les nôtres (botanistes et mycologues) pour les spécialistes de certains insectes. 50 Une exception, les sorties pluridisciplinaires de Patrick Dauphin : ses connaissances approfondies en botanique et en entomologie lui permettent de nous rendre sensibles la diversité des milieux et la vie, discrète le plus souvent, des petites bêtes des champs et des forêts. Sous le nom de “permanences”, les rencontres des entomologistes le mardi à partir de 18 heures sont animés par de nombreux participants. En entomologie toujours, des travaux préliminaires sont en cours avec le GREGE en vue du projet ARBORA, pour l'ONF sur la forêt et les dunes du Flamand en liaison avec le GEREA, pour la DIREN au Gât-Mort. Un inventaire de végétation de la zone dite "Virevielle” (mousses, champignons, lichens) demandé par le Conseil Général de la Gironde a été remis au GEREA. Sur le site ONF de Lacanau-Batejin, deux inventaires ont été demandés : celui de botanique a été remis par M. Aniotsbéhère en septembre 1997, le relevé des données entomologiques se poursuit. D'autres relevés et inventaires sont en préparation. La faune et la flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, gérée par la SEPANSO, fait l'objet d'un suivi. Deux linnéens sont membres consultatifs du Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel. Sections préhistoire-géologie Pour la première réunion mensuelle, M. R.M. Séronie-Vivien a exposé la chronologie du quaternaire. Le 8 mars, Mme et M. Séronie-Vivien nous attendaient sur la RN 89 avant Périgueux. Les travaux récents nécessaires à la déviation sud de la ville, ont entaillé profondément la colline. Ces coupes permettent, sur plusieurs kilomètres, une étude intéressante du terrain, ce que nous avons fait en 6 arrêts successifs. M. Garreau a termine le cycle des cinq exposés sur "L'Evolution". | a répertorié et analysé les données scientifiques les plus récentes sur le sujet. Je souhaite qu'il prépare pour nous une version écrite de ces exposés. Notre Directeur des Publications, Michel Laguerre, vous dirait que plusieurs manuscrits sont en prénaration. Les textes sont prêts pour la réédition des "Galles de France" et de l'Aide-mémoire de la Flore Girondine”. Ces deux publications seront très prochainement disponibles. Voici donc résumées les activités de notre Société ; vous savez, de plus, que nous poursuivons les travaux indispensables à la remise à jour du “Jean- Jean”. Je suis sure que parmi vous qui êtes présents et vous qui lirez le rapport moral 1997 sur votre Bulletin, certains pourraient donner quelques heures de leur temps pour enrichir la linnéenne de leurs travaux. Je leur demande de se décider. CA 4 où L | s | > Æ L p SRE 1} | Dam k ; ' Tee “UE | Lo à | > j \ Énss L =.) ! | ; : a Pt vu — D * IT : | : | * Lt à L 21 e Pie ae © | | | s | ee — _ L = nt | Et = |, } e L y ‘ | d P [l Ï | is LEE cr 1e , | | : 2 | | 0 - | nr PL - E : L : L me + | a : A _ 4 DEVRES e #4 : | ' re. | ! Ê : nr (LR ) ’ : E NU | be D a | et ul >» Î a - DL 2 L rs 1 92 QREENNE De. : LR ki % Pkrmem & rl Lee. € 2 eÙ DEEE Imprimé le : 10 avril 1998 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie Savignac, 23 rue Abadie, 33130 BÈGLES RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits fs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications 71 texte ASCII. | © Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la _ rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - le titre avec, quand il y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont _ invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de _ préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de _ 5 mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et _ orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque _ discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans Mietexte : Trechus arribasi JEANXE, 1988 Amanita caeserea (SCop. ex FR.) QUELET ; La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : NN. : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. 08 Bordeaux, 14 (3) : 105-135. e WILEY (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John nor Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. ; Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEIHERE & DAUPHN, 1988), M. SECQ (1986a, b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 ” 18,5 cm légende comprise. __ Celle-ci devra être fourmie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre Sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la __ maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1l _ est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur _ étant à la charge des auteurs). 25 tirés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, il est possible d'obtenir un tirage ) supplémentaire qui sera facturé au tarif de 15FF la page (par tranche de 25 exemplaires) à k condition d'en effectuer la demande à la correction des épreuves. _ Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses ue Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas droit aux 0 SOMMAIRE TASER <(. -P.); te sur Crioceris paracenthesis L INÉ 1767) (Goleoptera, Chrysomelidae). RAT A A PR | SEca (M), ‘A propos de. one (s. st. ) aeneus (F.) var. gr ji (Coleoptera Histerid ae). TS Gene, CSbs ee tte LES DE pene ; CHABROL CL), Coléoptères 1 rares ou remarquables Jo Limousin. À 1884 en France continentale oo ee Histericae). See me ; Administration. POP mn UE . LATEULÈRE (A.-M.), Rapport moral - année 1997. UE me NOTE F0 SAINT-JEVIN (J.), Un nouvel Epipactis pour la Gironde (Orchidaceae). ERRATA Ti SS LAPORTE-CRU (J.), THOMAS (H.), HENTZ (J.L.) & See EG) al remarquables pour la flore du Sud-Ouest. ..… ne MR OC ISSN 0750-6848 4 G EDS NH Bulletin de la Société linnéenne de Bordeaux Tome 26 fascicule 2 1998 (D Z sÉ@ SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Q Catalogue des Plantes vasculaires de la Gironde, 1961, 332 p 100,00 F QI Catalogue des Coléoptères Carabiques de la Péninsule Ibérique, 1986, 200 p RE RE AN Der or cc cb de eococo no MODO C1 Approche durgenre Amanita, 1964, 138 p.220 épuisé Q Les Silex du Mésosoïque nord-Aquitain, 1987, 132 p 170,00 F Q Contribution à la liste des Macrolépidoptères de Gironde,1989, 85 p . 70,00 F. Q Catalogue des Coléoptères Coccinellidae, 1990, 28 p ……..…..… 50,00 F. Q Le Cadre de la préhistoire, 1992, 160 P TT 100,00 F Q Les Galles de France, 2° Edit., 1998, 382 DE LI8 plin éb ee 300,00 F Ê Addenda'aux Galles'de France, 1994 16:p + pl un Gb 25:00 Q Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p ……..... 80,00 F Q Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 p | Frais de port 528 met nn ee A RS NRA RRES 25:00 *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1998 : D Titi en Re 200,00 F (cot. 50 F + abonn. 150 F) C1 Titulaire (hors CEE.) 250,00 F (cot. 50 F + abonn. 200 F) A Cotisation de /SOULENRES RRE R 300,00 F (et au-delà) Q Sociétés et personnes morales 600,00 F (cot. 300 F + 2 abonn. 300 F) Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; prière de joindre une enveloppe affranchie pour la réponse. Dessin de couverture : Afternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB., dessin au trait de Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE. La découverte de cette nouvelle plante pour la Gironde sera présentée par l'auteur dans un prochain article à paraître dans le Bulletin. BERNARD GARREAU 1924-1998 Bernard Garreau nous a quitté le 21 mai 1998. Originaire de la région nantaise, Bernard Garreau poursuivit ses études secondaires dans sa région d'origine, puis commença son cursus universitaire à la Faculté des Sciences de Paris où il obtint sa licence de Sciences Naturelles. Admis à l'Ecole Nationale Supérieure du Pétrole et des Moteurs, il en sort avec le grade d'ingénieur- géologue, option Exploration-Géologie, promotion 1948. Après quelques années passées à l'étranger, Pays-Bas, Tunisie, Bernard Garreau arrive à Bordeaux en 1952 où il rejoint l'équipe d'Essorep, en cours de constitution et qui va découvrir bientot le champ pétrolier de Parentis, le gisement le plus important d'Europe à l'époque, et, par la suite les autres champs pétroliers de région landaise. Bernard Garreau s'investira beaucoup dans l'étude du potentiel pétrolier de ces différents gisements mais il participera aussi à la recherche dans les autres régions françaises, Pyrénées, Bassin de Paris, Couloir rhodanien, etc. C'est alors qu'il eut la joie de prendre une part importante aux activités géologiques associées à la découverte du champ pétrolier de Vic Bilh, si proche de Sarron, village de Chalosse auquel il était lié par ses attaches familiales. C'est ainsi qu'il put participer sur place au développement et à la mise en valeur de ce gisement. En 1983 le moment de la retraite étant arrivé, Bernard Garreau n'abandonnera pas pour autant la géologie; il trouve dans le cadre de la Société Linnéenne de Bordeaux l'occasion de se mettre à la disposition des autres en leur faisant partager, en toute simplicité, ses connaissances. Il fut orienté dans cette voie par son épouse, Jeannette Garreau qui, également ingénieur-géologue et bordelaise de surcroît, faisait partie de la Société depuis de nombreuses années. C'est à partir de cette date qu'il prit une part active aux activités de la Société Linnéenne à laquelle il adhéra en 1985. En effet un des traits de caractère de Bernard Garreau qui l'a fait estimé de tous les linnéens était sa disponibilité, sa capacité à toujours donner une réponse positive lorsqu'il était sollicité pour apporter son aide, pour dispenser son savoir au profit de ses collègues linnéens. C'est ainsi qu'il accepta la lourde charge d'animer, de 1983 à 1987, un cycle de 35 séances d'initiation à la géologie. Par la suite, en 1989, il organisa de nouvelles séances de sensibilisation à la géologie autour du thème : comment déterminer une roche ? Enfin, entre 1995 et 1997, il présenta au cours des réunions mensuelles un cycle de 5 conférences sur l'évolution ( origine de la vie et naissance des espèces, la progression des espèces, l'évolution de la faune et de la flore, la sortie des eaux, les extinctions biologiques). II avait souhaité que ces présentations se situent dans le cadre d' assemblées plénières pour que le plus grand nombre possible de linnéens, quelle que soit leur discipline de prédilection, puissent y assister. 99 54 Ces contributions d'importance doivent être soulignées car, pendant près de quinze ans, elles ont été pour beaucoup dans le maintien de cet esprit de pluridisciplinarité qui est une des valeurs singulières qui fait encore l'orgueil des sociétés d'amateurs. Bernard Garreau était très attaché à cette façon d'appréhender le rôle de la Société linnéenne de Bordeaux et il y trouvait une justification à son total dévouement. C'est pourquoi il accepta très tôt d'assumer la responsabilité de la direction du Groupe Géologie et de prendre part aux réunions de la Commission Excursions de notre Société. Cette vision d'une société composée d'amateurs de sciences naturelles, particulièrement attachés à une spécialité mais désireux d'inclure leur compétence dans une culture naturaliste plus générale, devait conduire Bernard Garreau à dépasser le cadre de la formation en salle pour s'élargir à celui de l'indispensable connaissance sur le terrain. Cela l'amena d'une part à participer à de nombreuses excursions pluridisciplinaires au cours desquelles il pouvait apporter le point de vue du géologue, et, d'autre part, à organiser un certain nombre de sorties à dominante géologique. C'est ainsi qu'il participa à l'organisation d'excursions en Entre-Deux-Mers (Rauzan 1984 et 1985, Morizès 1986, Lormont 1992, Frontenac 1995), dans le Bourgeais (Bourg-sur- Gironde 1991, St. Laurent d'Arce 1995), en Médoc (Couquèques 1984, Cissac 1987, Brion 1994, Le Gurp 1988), dans la lande girondine (Hostens, Fête Linnéenne de 1989) et dans des régions plus éloignées (Bergerac 1990, Lot 1991 et 1992). Bernard Garreau n'a pas alimenté le bulletin de notre société de nombreuses notes. Son caractère l'amenait davantage à faire partager le fruit de son expérience qu'à entreprendre des recherches personnelles. Aussi ne trouve-t-on dans nos publications que des écrits ayant une relation directe avec des excursions qu'il avait préparées avec beaucoup de minutie (Périgord/Quercy 1991, Brion 1995, Médoc 1997). Regrettons toutefois qu'il n'ait pas eu le temps de terminer la mise au point des notes qu'il avait accumulées pour la préparation de ses conférences sur l'évolution et sur lesquelles il travaillait au moment de sa disparition. Mais au-delà de l'énumération de ses actions au sein de la Société, ne faut-il pas plutôt évoquer l'image que nous garderons de notre collègue que nous avions l'habitude de côtoyer dans nos excursions, nos réunions et nos permanences, de celui pour qui le contact humain était une valeur essentielle; pour qui offrir de partager ses connaissances était une joie, de celui qui pour beaucoup d'entre nous sut devenir bien plus qu'un collègue, un véritable ami ? Publications à la Société Linnéenne : - 1991 (en collaboration avec M. et MR. Séronie-Vivien) : Excursion en Périgord-Quercy, 27/28 avril 1991.- Feuillets linnéens, nouvelle série, 14, 16p. - 1995 : Le site archéologique de Brion. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 23 : 53-55. - 1997 : Le littoral médocain. Introduction : Géologie. - Livret-Guide de la 129°"% session de la Société Botanique de France (Gironde). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, hors série : 68-72. M.R. SÉRONIE-VIVIEN - 10 juin 1998 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 55-70. Sur quelques milieux de vie particuliers des ostracodes (Crustacea, Ostracoda) Jean-Paul COLIN 3, Impasse des Biroulayres, 33610 Cestas E-mail : colinjp@compuserve.com Résumé : De nombreux genres et espèces d'ostracodes se sont adaptés, et vivent dans des milieux humides très particuliers : domaine hypogé continental et marin (milieu interstitiel, nappes phréatiques, environnement karstique, grottes sous-marines), environnement terrestre (mousses des cascades et bords de ruisseaux et torrents, humus des forêts, sols flottants), plantes épiphytes (coupes de Broméliacées), bois coulés. D'autres genres ont même adopté un mode de vie commensal, symbiotique ou parasite. Le seul point commun entre ces biotopes est d'être des milieux aqueux. Certains genres possèdent des caractères morphologiques adaptatifs distincts affectant la carapace et / ou les appendices. A l'exception de quelques genres interstitiels, anchialins et xylophiles, ces ostracodes ne se trouvent pas à l'état fossile. Mots clefs : Ostracodes, crustacés, milieu hypogé, milieu terrestre, plantes épiphytes, bois coulés, commensalisme, symbiose, parasitisme Abstract : Many ostracode genera and species are adapted and live in very peculiar humid biotopes : continental and marine hypogean realm (interstitial environment, ground waters, karstic environment, submarine caves), terrestrial environment (water-falls and stream banks mosses, forest humus, floating fen soils), epiphytic plants (bromeliads cups), and drift woods (wood islands”). Other genera have even adopted a commensal, symbiotic or parasitic mode of life. The only common point between these biotopes is that they are aqueous environments. Some genera display distinct adaptative morphological features affecting the carapace and / or the limbs. With the exception of few interstitial, anchialine and xylophile genera, these ostracodes are not fossilised. Key-words : Ostracodes, crustaceans, hypogean realm, terrestrial environment, epiphytal plants, drift wood, commensalism, parasitism, symbiotism. 1. Introduction Les ostracodes (Ostracoda LATREILLE, 1806) sont de petits crustacés bivalves, de taille généralement inférieure ou égale à 1 mm, connus depuis le Cambrien (environ 550 millions d'années). Pour se développer ils ont besoin d'eau, d'oxygène et de nourriture. Ils ont colonisé pratiquement tous les milieux aquatiques permanents ou temporaires. Ceux-ci vont des environnements 55 56 limniques dulçaquicoles (fossés, mares, sources, étangs, lacs, rivières), aux milieux marins (de la zone littorale au domaine abyssal), en passant par les lagunes hypo- et hyperhalines et les lacs dits athalassiques (salinité <= 200%). La grande majorité des genres d'ostracodes, ayant une carapace calcifiée, ont un mode de vie benthique, d'autres, non ou peu calcifiés, sont planctoniques (MOORE, 1961 ; VAN MORKHOVEN, 1963 ; DE DECKKER, COLIN & PEYPOUQUET, 1988). En marge de ces biotopes, que l'on peut considérer comme "conventionnels", certains genres et espèces d'ostracodes se sont adaptés, et vivent dans des milieux très particuliers aussi différents que l'environnement hypogé continental ou marin (milieu interstitiel, nappes phréatiques, domaine karstique), les grottes sous-marines et anchialines, le milieu terrestre (humus des forêts, litières de feuilles mortes, mousses des cascades, sols flottants des lacs, étangs et marécages), les plantes épiphytes, les bois coulés. D'autres, ont même adopté un mode vie commensal, symbiotique où parasite. Le seul point commun entre ces différents biotopes est d'être des milieux humides. Nous allons dans cet article passer en revue et définir ces différents milieux, et pour chacun donner un inventaire non exhaustif des principaux genres d'ostracodes s'y trouvant. Les adaptations morphologiques au milieu et au mode de vie seront brièvement discutées, ainsi que les origines possibles de ces faunes. 2. Domaine hypogé 2.1. Environnement limnique Le domaine des eaux souterraines dulçaquicoles, dans lequel vivent les ostracodes dits "hypogés", est représenté par : - Le milieu karstique : lacs et rivières souterraines. - Le milieu interstitiel : nappes phréatiques, alluvions des abords des rivières (biotope hyporhëique), sédiments du lit des rivières et des ruisseaux (MARMONIER, 1985). Sur environ 400 espèces d'ostracodes limniques recensées en Europe, une centaine se trouvent dans les biotopes hypogés (LÔFFLER & DANIELOPOL, 1978). En France, sur 113 espèces, 45 ont été trouvées dans le domaine hypogé (MEISCH, WOUTERS & MARTENS, 1990). Les ostracodes présents dans le domaine hypogé dulçaquicole ont été différenciés, selon leur mode de vie préférentiel, en trois catégories d'espèces et de genres (DANIELOPOL, 1971) : - Troglobies ( = stygobies) : ce sont des formes restreintes au domaine hypogé, et présentant un développement lent : + Espèces appartenant aux genres Candonopsis VAVRA, 1891, Caribecandona BROODBAKER, 1983, Cryptocandona KAUFMANN, 1900, Danielocandona BROODBAKER, 1983, Darwinula BRADY & ROBERTSON, 1885, Fabaeformiscandona KRSTIC, 1972, Kliella SCHÂFER, 1945, Kovalevskiella KLEIN, 1963 (= Cordocythere DANIELOPOL, 1965), Mixtacandona KLIE, 1938, Namibcypris MARTENS, 1992, Nannocandona EKMAN, 1914, Nannokliella SCHÂFER, 1945, Phreatocandona DANIELOPOL, 1973, Pseudocandona KAUFMANN, 1900, Pseudolimnocythere KLIE, 1938, Psychrodromus DANIELOPOL & MCKENZIE, 1977. Il faut rajouter à cette liste les genres Sphaeromicola PARIS, 1916 (en Europe) et Hobbsiella DANIELOPOL & HART, 1985 (en Amérique du Nord et Centrale), commensaux de crustacés isopodes troglobies (DANIELOPOL, 1977b). En France, une dizaine d'espèces exclusivement troglobies (hors espèces commensales) ont été recensées ; elles appartiennent toutes à la sous-famille des Candoninae KAUFMANN, 1900 (MEISCH, WWOUTERS & MARTENS, 1990). - Troglophiles : ce sont des espèces vivant et se reproduisant aussi bien en milieu souterrain qu'épigé ; elles sont adaptées écologiquement mais non morphologiquement (DANIELOPOL, 1980) : + Espèces appartenant aux genres Candona BAIRD, 1845, Cavernopsis WVOUTERS, 1983, Cryptocandona, Cypria ZENKER, 1854, Cypridopsis BRADY, 1867, Eucypris VAVRA, 1891, Fabaeformiscandona, Herpetocypris BRADY & NORMAN, 1889, /lyodromus SARS, 1895, Potamocypris BRADY, 1870, Prionocypris BRADY & NORMAN, 1897, Trajancypris MARTENS, 1989, Pseudocandona. - Trogloxènes : il s'agit d'espèces normalement épigées, transportées dans le milieu hypogé par infiltration des eaux : * Espèces appartenant par exemple aux genres Cyclocypris BRADY & NORMAN, 1889, /lyocypris BRADY & NORMAN, 1889, Limnocythere BRADY, 1868, Notodromas LILLJEBORG, 1953, Potamocypris. Certaines espèces troglobies peuvent se trouver dans des eaux de surface, mélangées à des espèces strictement épigées, à la faveur de sources, de puits (BROODBAKER, 1984) ou de résurgences karstiques. Des résurgences d'eau douce au fond de la Lagune de Marano e Grado (Mer Adriatique, Trieste, Italie) ont même pu être détectées par la présence du genre Kovalevskiella (= Ilyocypris sp. 1 in BONADUCE, MasoLt & MINICHELLI, 1973-74 et Kovalevskiella Sp. in COLIN & DANIELOPOL, 1980, pl. 5, figs. 10-11). La plupart des ostracodes dulçaquicoles hypogés, tels que les Timiriaseviinae MANDELSTAM, 1960, emend COLIN & DANIELOPOL, 1978 (genre Kovalevskiella), Darwinulidae BRADY & NORMAN, 1889, Candoninae, Cyclocypridinae KAUFMANN, 1900, et Cypridinae BAIRD, 1845, dérivent de formes limniques épigées. Les Kliellidae SCHÂFER, 1945, et les Pseudolimnocytheridae HARTMANN & PURI, 1974, seraient les seuls groupes pouvant avoir une origine marine (DANIELOPOL, 1977a, 1979), étant respectivement proches des Psammocytheridae KLIE, 1938 et des Loxoconchidae SARS, 1925 (DANIELOPOL & BONADUCE, 1990b). sr 98 Les faunes d'ostracodes hypogées européennes contiennent un grand nombre d'espèces reliques du Tertiaire apparentées à des formes épigées vivant actuellement dans les régions tropicales et sub-tropicales. La disparition de ces formes dites "thermophiles" à la fin du Tertiaire serait due au refroidissement général du climat. Certaines espèces auraient trouvé refuge en se retirant dans les habitats hypogés interstitiels et/ou karstiques. Ceci serait le cas tout particulièrement pour le genre Candonopsis (DANIELOPOL, 1980c). En ce qui concerne le genre Kovalevskiella, actuellement restreint au milieu hypogé en Europe Centrale (eaux froides comprises entre 9 et 11°C), mais présent depuis l'Oligocène, CARBONEL et al. (1986) pensent que ce genre aurait conquis le milieu souterrain avant le Quaternaire en raison de sa morphologie et de son mode de reproduction parthénogénétique (un seul exemplaire peut être la souche d'une population). Le milieu interstitiel n'aurait donc pas été un refuge pour ce genre. Les glaciations du Quaternaire auraient par contre joué un rôle de "verrouillage" des populations hypogées et de destruction des populations épigées. Selon DANIELOPOL, HORNE & WOOD (1996), seuls les ostracodes ayant des besoins trophiques (nourriture) réduits pourraient coloniser et s'adapter aux milieux souterrains qui sont généralement oligotrophiques. 2.2. Environnement marin 2.2.1. Milieu interstitiel Les ostracodes vivant dans le milieu interstitiel marin appartiennent à une vingtaine de familles (DANIELOPOL & WOUTERS, 1992). Ils sont généralement présents dans les graviers des plages, les sables littoraux et sub-littoraux, les débris coralliens, les racines (root tufts) des posidonies. Les principaux genres d'ostracodes marins ayant des espèces interstitielles sont les suivants (HARTMANN, 1973, 1986 ; MaDDoCKS, 1976 ; WVOUTERS, 1987, 1988) : * Anchistrocheles BRADY & NORMAN, 1889, Cobanocythere HARTMANN, 1959, Comontocypris \VOUTERS, 1987, Coralliaglaià HARTMANN, 1974, Corallicythere HARTMANN, 1974, Cytherois G.\W.MÜLLER, 1894, Danipussella WOUTERS, 1988, lliffeoecia Maobpocks, 1991, Mesocorallicythere HARTMANN, 1974, Microcythere G\N.MÜLLER, 1894, Microloxoconcha HARTMANN, 1953, Microxestoleberis G\WV.MÜLLER, 1894, Nannocythere SCHÂFER, 1953, Parvocythere HARTMANN, 1959, Propontocypris (Schedopontocypris) ManDocks, 1969, Psammocythere KLIE, 1936, Saipanetta MCKENZIE, 1968, Tuberoloxoconcha HARTMANN, 1953, Pussella DANIELOPOL, 1973, Xestoleberis SARS, 1866, ainsi que différents genres de Paradoxostomatidae BRADY & NORMAN, 1889. Tous ces genres appartiennent aux Cytheracea BAIRD, 1850, Bairdiacea SARS, 1888 (Anchistrocheles, Danipussella et Pussella), Cypridacea (Comontocypris) et Sigillacea MANDELSTAM, 1960 (Saipanetfa). Les Platycopa SARS, 1866, Cypridinacea BAIRD, 1850, et les Macrocyprididae G.W.MÜLLER, 1912, n'ont pas de représentants interstitiels connus. L'origine des faunes marines interstitielles d'ostracodes peut être diverse. En ce qui concerne les genre Xestoleberis, Psammocythere et Tuberoloxoconchaäa DANIELOPOL & BONADUCE (1990a-b) émettent l'hypothèse que les espèces interstitielles de ces genre dérivent d'espèces fouisseuses préadaptées, phytophiles ou épipsammiques (vivant dans la couche sableuse superficielle). II faut mentionner la présence des genres Anchistrocheles, Microxestoleberis, Pussella et Saipanetta dès le Turonien de Bohème (POKORNY, 1989 ; DANIELOPOL, BONADUCE & BALTANAS, 1995 ; DANIELOPOL & WOUTERS, 1992). Le genre Saipanetta est très proche du genre Cardobairdia VAN DEN BOLD, 1960 ( ? = Sigillium KUZNETSOVA, 1960), connu depuis le Jurassique Inférieur (MCKENZIE, 1967). Selon WOUTERS (1996), le genre lliffeoecia serait connu avec certitude dès le Cénomanien Inférieur ( = Cardobairdia rectimarginata NUYTS, 1990 in WITTE, LISSENBERG & SHURMANN, 1992), et probablement dès le Jurassique Inférieur (= Liasina GRAMANN, 1963). Néanmoins, le mode de vie interstitiel de ces formes fossiles ne peut être prouvé. 2.2.2. Grottes sous-marines Certains ostracodes sont présents dans les grottes sous-marines dites "anchialines" (DANIELOPOL, 1990 ; DANIELOPOL, BONADUCE & BALTANAS, 1995). Ces grottes contiennent des masses d'eaux salées généralement pas en contact avec l'air. Elles présentent des connections souterraines avec la mer, et montrent des influences à la fois marines et continentales (STOCK, ILIFFE & WILLIAMS, 1986). Les principaux genres d'ostracodes troglobies des grottes anchialines appartiennent à l'ordre des Myodocopida SARS, 1866 (KORNICKER & ILIFFE, 1989 a-b ; KORNICKER, YAGER & WILLIAMS, 1990). Il s'agit des genres suivants : + Danielopolina KORNICKER & SOHN, 1976, Deeveya KORNICKER & ILIFFE, 1985, Euconchoecia G.\W.MÜLLER, 1890, Eusarsiella POULSEN, 1965, Metapolycope KORNICKER & VAN MORKHOVEN, 1976, Micropolycope CHAVTUR, 1979, Parasterope POULSEN, 1965, Polycopissa CHAVTUR, 1979, Pseudophilomedes G.\W.MÜLLER, 1894, Rutiderma BRADY & NORMAN, 1896, Skogsbergia POULSEN, 1962, Spelaeoecia ANGEL & ILIFFE, 1987. Des microfaunes d'ostracodes identiques vivant dans des environnements similaires sont connues dès le Jurassique. En effet, AUBRECHT & KoZUR (1995) signalent le genre Pokornyopsis KOZUR, 1974 (très proche du genre récent Danielopolina, Thaumatocyprididae G.W.MÜLLER, 1906), dans des fissures et cavités sous-marines du Jurassique Supérieur des Carpates. Selon KORNICKER & SOHN (1976), les ancêtres du genre Danielopolina (= Thaumatotomma KORNICKER & SOHN, 1976) seraient apparus dès le Permien Supérieur en Grèce. SE 60 Selon DANIELOPOL (1990), DANIELOPOL, BONADUCE & BALTANÀS (1995) et DANIELOPOL, HORNE & HUMPHREYS (1996), les espèces d'ostracodes présentes dans les grottes anchialines des îles océaniques dériveraient d'espèces provenant d'eaux peu profondes, de surface ou interstitielles, localisées le long des marges continentales ou de ces îles océaniques, et non d'espèces bathyales ou abyssales comme suggéré par ILIFFE et al. (1984). Les grottes anchialines peuvent aussi contenir des associations d'ostracodes podocopides (ordre Podocopida G.W. MÜLLER, 1894), qui appartiennent à trois catégories d'espèces (MADDOCKS, ILIFFE & SARDU, 1993) : * Espèces troglophiles, dérivées de formes marines, tolérant des faibles salinités, appartenant aux Bairdiacea, Pontocyprididae G.W.MÜLLER, 1894, Paracypridinae SARS, 1933, Hansacypridini WOUTERS, 1994. Certaines de ces formes (genre Anchistrocheles) proviennent du milieu interstitiel (MaADDOCKS & ILIFFE, 1986). * Espèces troglophiles, dérivées de formes limniques, tolérant une certaine salinité, appartenant par exemple aux genres Cypretta VAVRA, 1895, Heterocypris CLAUS, 1892, Kennethia DE DECKKER, 1979, Darwinula. * Espèces troglobies, spécialistes, adaptées et confinées à l'habitat anchialin, appartenant aux genres Dolerocypria TRESSLER, 1937, Mungava MaDDOCKS, 1979, Paracypria SARS, 1910. 2.2.3. Caractères adaptatifs Les ostracodes hypogés troglobies présentent souvent des caractères spécialisés, adaptatifs au milieu de vie. IIs sont souvent aveugles (absence de lumière), non pigmentés, et très petite taille, jusqu'à 0,1 mm pour les formes interstitielles (DANIELOPOL & VWVOUTERS, 1992). Ils présentent le "darkness syndrom" (syndrome de l'obscurité) (DANIELOPOL, BALTANÂS & BONADUCE, 1996). Ils ont souvent un mode de reproduction parthénogénétique, un cycle de développement plus lent (souvent plus de six mois pour arriver au stage adulte), et une plus faible fécondité (DANIELOPOL, 1980a ; CARBONEL et al, 1988). HARTMANN (1973) a montré que chez les ostracodes interstitiels marins, vivant dans l'eau présente dans les espaces inter-granulaires des sédiments détritiques grossiers, les formes dominantes possédaient une carapace allongée (hauteur < 1/2 longueur). Dans le domaine continental interstitiel, de nombreuses espèces de Candoninae (Mixtacandona, Phreatocandona) sont aussi très allongées et pointues postérieurement (DANIELOPOL, 1978, 1980b ; BROODBAKER, 1983 ; CARBONEL et al., 1988 ; ROGULJ ef al., 1993). Des formes morphologiquement similaires sont aussi présentes dans les environnements stables de la zone sublittorale de lacs anciens comme le Lac Baïkal (MAZEPOVA, 1970) ou le lac Ohrid. 3. Plantes épiphytes Des ostracodes peuvent vivre dans les coupes des Broméliacées qui sont des petites cuvettes formées par les feuilles de ces plantes épiphytes qui se remplissent d'eau pendant les pluies (0,1 à 3 litres de contenance), et dans lesquelles s'installe une riche faune (arthropodes terrestres, larves d'insectes dominantes, copépodes et même petits amphibiens). Ces micro- biotopes aquatiques sont perchés à plusieurs mètres de hauteur sur les palmiers. En conséquence, la dispersion de la faune serait essentiellement passive, probablement à la faveur d'orages tropicaux (DANIELOPOL, 1975). Ces ostracodes pourraient aussi passer d'une Broméliacée à l'autre par l'intermédiaire des mousses imbibées d'eau qui recouvrent le sol et les arbres (COLIN & DANIELOPOL, 1980). La présence d'ostracodes dans ces milieux très particuliers a été signalée pour la première fois en 1880 par MÜLLER. Le seul genre connu dans ce type d'environnement est le genre de Timiriaseviinae Elpidium F.MÜLLER, 1880, qui a une répartition géographique restreinte à l'Amérique du Sud (Brésil), l'Amérique Centrale (Costa Rica), les Caraïbes (Cuba, Jamaïque), et le Sud- Est des Etats-Unis (Sud de la Floride) (TRESSLER, 1956 ; PINTO & PURPER, 1970 ; DANIELOPOL, 1975 ; COLIN & DANIELOPOL, 1980: MARTENS & BEHEN, 1994). Morphologiquement, le genre Elpidium (comme d'ailleurs tous les Timiriaseviinae) est caractérisé par la présence d'une cavité incubatrice pouvant contenir une vingtaine d'oeufs et juvéniles, dont les deux premiers stades larvaires (COLIN & DANIELOPOL, 1980). Ceci est un moyen efficace de protection contre les prédateurs (larves d'insectes carnivoires), particulièrement abondants dans les coupes de Broméliacées (COLIN & DANIELOPOL, 1979). Dans l'état actuel des recherches, nous ne connaissons pas de representants fossiles, ni d'ancêtres possibles, de ce genre. 4. Domaine terrestre Les ostracodes dits "terrestres" (semi-terrestres in MARTENS & BEHEN, 1994) vivent dans l'humus des sols et dans la litière de feuilles mortes en décomposition qui présentent une humidité élevée (DANIELOPOL & BETSCH, 1980). Ils ont été signalés pour la première fois par HARDING (1953). Ce type de biotope est connu sous le nom d'habitat "cryptozoïque" (DENDY, 1895 fide DANIELOPOL & BETSCH, 1980). Les ostracodes terrestres sont présents dans les biotopes suivants : - Sols, humus et litières de feuilles des forêts humides : ° Darwinula, Mesocypris DADAY, 1990, Terrestricandona DANIELOPOL & BETSCH, 1980. - Mousses des cascades et bordure des ruisseaux et torrents : 61 62 * Afrocythere KLIE, 1935, Bryocypris ROEN, 1956, Darwinula, Klieopsis MARTENS, MEISCH & MARMONIER, 1991, Mesocypris. - Sols flottants des lacs, étangs et marécages (DANIELOPOL & VESPREMEANU, 1964 ; DANIELOPOL, HORNE & WOOD, 1996) : + Candonopsis, Metacypris BRADY & ROBERTSON,1870, Microdarwinula DANIELOPOL, 1968, Scottia BRADY & NORMAN, 1889. - Zone supra-littorale des côtes marines parmi les débris organiques des végétaux : * Terrestricythere SCHORNIKOV, 1969. Deux origines différentes pour ces faunes sont possibles (DANIELOPOL & BETSCH, 1980) : - Genres épigés, en provenance des eaux douces de surface : - Darwinula, Mesocypris, Scottia. - Genres hypogés interstitiels : * Jerrestricandona (fortes affinités avec le genre Mixtacandona). Parmi ces différents genres, seuls Terrestricandona et Terrestricythere sont confinés à l'environnement terrestre. La plupart des espèces de Mesocypris sont terrestres (DANIELOPOL & BETSCH, 1980). Le mode de peuplement des écosystèmes terrestres par les espèces épigées serait le suivant (DANIELOPOL & BETSCH, 1980) : des espèces vivant dans des eaux courantes commenceraient par peupler les mousses et les feuilles mortes longeant les cours d'eau, puis le sol des forêts à forte humidité, en s'éloignant ainsi de l'habitat aquatique d'origine. Selon SCHORNIKOV (1969), les Terrestricytheridae SCHORNIKOV, 1969, dériveraient de Cytheridae marins. Les caractères morphologiques adaptatifs suivants ont été observés, tout particulièrement chez le genre Mesocypris : soies natatoires courtes (les animaux ne nagent pas), forte pilosité externe, surtout ventrale, permettant à l'eau de remonter plus facilement à l'intérieur de la carapace par capillarité. Par contre, le développement de leur plaque respiratoire maxillulaire montre qu'ils ont gardé le mode de respiration des ostracodes aquatiques (DANIELOPOL & BETSCH, 1980). Chez le genre Terrestricythere, les appendices sont modifiés en adaptation au mode de vie terrestre (HARTMANN & PURI, 1974). 5. Bois coulés Des associations d'ostracodes très particulières ont été reconnues par MaDDocks & STEINECK (1987) et STEINECK ef al. (1990) entre 1800 m et 4000 m de profondeur sur des stations expérimentales de bois coulés ("wood islands"), installées au fond du Golfe du Mexique. Ces ostracodes ont été qualifiés de "xylophiles". On y trouve les genres suivants : + Ambocythere VAN DEN BOLD, 1947, Cytherois, Paradoxostoma FISCHER, 1855, Parapontoparta HARTMANN, 1875, Propontocypris (Propontocypris) SYLVESTER-BRADLEY, 1947, Sclerochilus SARS, 1866, Xylocythere MADDOCKS & STEINECK, 1987. Tous ces genres, hors le genre nouveau Xylocythere, sont des formes normalement restreintes aux environnements de la plate-forme continentale (au plus 200 m de profondeur). Certains genres sont même typiquement phytaux (Cytherois, Paradoxostoma, Sclerochilus). Il est intéressant de faire remarquer que VAN HARTEN (1993) signale la présence de la plupart des composants des associations des "wood-isiands", à de grandes profondeurs, autour des évents hydrothermaux des crêtes médio- océaniques. Ce type d'association, mais sans le genre Xylocythere, a aussi été décrit par COLESs et al. (1997) dans des monticules carbonatés quaternaires associés à des émissions sous-marines de gaz, situés entre 650 m et 1000 m de profondeur dans le Bassin de Porcupine, au large de l'Irlande. Il semblerait que la présence de ces associations très particulières d'ostracodes dans ces différents environnements soit en relation avec une forte productivité alliée à une symbiose avec des bactéries "chémoautotrophes" qui transforment le dioxyde de carbone en carbone organique assimilable (VAN HARTEN, 1993). Il est important de mentionner que le genre Xylocythere, le seul apparemment actuellement confiné à ces types de biotopes, est connu dès le Miocène Moyen en Pologne (SZCZECHURA, 1995), ainsi que dans le Pléistocène Inférieur en Italie (COLALONGO & PASsINI, 1980). La nature "xylophile" de ces formes fossiles n'est pas prouvée. 6. Commensalisme, symbiose et parasitisme 6.1. Environnement limnique Dans le milieu limnique, les ostracodes commensaux appartiennent essentiellement à la famille des Entocytheridae HoFrF, 1942, qui vivent en commensalisme sur les écrevisses et les crustacés isopodes. Ce sont des symbiontes externes, présents essentiellement dans les régions sétifères ou dans des crevasses de l'exosquelette. Occasionnellement, ils peuvent envahir les chambres branchiales de leur hôte (HoBBs & PETERS, 1977). Ils se nourrissent des déchets de nourriture de leurs hôtes. Les principaux genres d'ostracodes limniques commensaux des écrevisses sont (HARTMANN & PURI, 1974) : * Ankylocythere HART, 1962, Ascetocythere HART, 1962, Cymocythere HART, 1962, Dactylocythere HART, 1962, Donnaldsoncythere RIioJA, 1942, Entocythere MARSHALL, 1903, Geocythere HART, 1962, Harpagocythere HoBss, 1965, Hartocythere HOBBS Ill, 1970, Litocythere HoBBs & WALTON, 1968, Lordocythere HoBBS & HoBBs, 1970, Okriocythere HART, 1964, Ornithocythere 63 64 HoBBs, 1967, Phymocythere HoBBs & HART, 1966, Plectocythere HoBBs li, 1965, Rhadinocythere HART, 1962, Sagittocythere HART, 1962, Saurocythere HoBgs Ill, 1969, Thermastrocythere HoBBS & WWALTON, 1966, Uncinocythere HART, 1962. Tous ces genres, appartenant à la sous-famille des Entocytherinae HoFF, 1942 ont une répartition géographique restreinte à l'Amérique du Nord et aux Caraïbes. En Océanie (Australie, Nouvelle Zélande, Nouvelle Guinée), les Entocytherinae sons remplacés par les Notocytherinae HART & HART, 1967, qui sont des ostracodes commensaux des crustacés isopodes et des écrevisses. Ils sont représentés par les genres : * Chelocythere HART & HART, 1967, Elachistocythere HART & HART, 1970, Herpetocythere HART & HART, 1997, Hesperocythere HART & HART, 1967, Laccocythere HART & HART, 1971, Lichnocythere HART & HART, 1967, Notocythere HART & HART, 1967, Riekocythere HART & HART, 1967. En Afrique du Sud, il faut citer le genre Microsyssitria HART, NAIR & HART, 1967, commensal de crustacés isopodes xylophages (HART & CLARK, 1984). Il faut rajouter à cette liste les genres Sphaeromicola et Hobbsiella commensaux de crustacés isopodes troglobies. En France, 4 espèces appartenant au genre Sphaeromicola on été identifiées (DANIELOPOL, 1977b ; MEISCH, WOUTERS & MARTENS, 1990). Selon DANIELOPOL & HART (1985), les ostracodes de la sous-famille des Sphaeromicolinae HART, 1962, descenderaient d'un groupe d'ostracodes marins qui vivaient dans la Téthys depuis au moins la base du Tertiaire (et peut être dès le Crétacé Supérieur) jusqu'à la fin du Miocène. Pendant le Tertiaire, des membres de ce groupe auraient colonisé les eaux douces sous-terraines. A la fin du Miocène, ces espèces seraient devenues confinées au domaine hypogé. 6.2. Environnement marin Dans le milieu marin, les associations suivantes d'ostracodes commensaux, symbiontes ou parasites de différents types d'organismes animaux ou végétaux ont été observées (SCHORNIKOV, 1970, 1973 ; MCKENZIE, 1972 ; WVHATLEY, 1976 ; MappocKkSs, 1968, 1979, 1987 ; WOUTERS, 1991) : - Crustacés isopodes et amphipodes : - Acetabulastoma SCHORNIKOV, 1970, Aspidoconcha DE Vos, 1953, Hartiella DANIELOPOL, 1971, Laocoonella DE Vos & STock, 1956, Micosyssitria, Paradoxostoma (ectoparasite), Redekea DE Vos, 1953. - spongiaires : + Cylindroleberis BRADY, 1867, Pontocypria G.\W.MÜLLER, 1894. - Poissons : + Sheina HARDING, 1966, Vargula SKOGSBERG, 1920 (sur les branchies). | - Echinodermes (astéries, ophiurides, échinides) : - Echinophilus SCHORNIKOV, 1973 (ectoparasite), Echinositus SCHORNIKOV, 1973 (ectoparasite), Pontocypria. - Plantes : °< Cytherois ?, Machaerina BRADY & NORMANN, 1829, Paracytherois G.\W.MÜLLER, 1894, Paradoxostoma. Il s'agit de genres exclusivement phytaux. Le genre Paradoxostoma se nourrit en perçant les tissus végétaux avec ses mandibules styliformes (HORNE & WHITTAKER, 1985). - Vers polychètes : + Mungava (mange les branchies), Paradoxostoma (ectoparasite). - Ostracodes : - Paradoxostoma (ectoparasite). - Mollusques : * Paradoxostoma (parasite de lamellibranches ?), Paracypria (commensal de gastéropodes). - Bryozoaires : + VVHATLEY (1976) a observé la présence, fixés par des filaments sécrétés, à l'intérieur des tiges du bryozoaire Flustra foliacea (LINNAEUS), des ostracodes Loxoconcha rhomboidea (FISCHER, 1855) et Aurila convexa (BAIRD, 1850). 6.3. Caractères adaptatifs De nombreux genres d'ostracodes commensaux, symbiontes ou parasites présentent les adaptations morphologiques suivantes : petite taille, carapaces aplaties ventralement ou fortement comprimées, pièces buccales transformées en pièces perforantes et suceuses ("stinging organ" des Paradoxostomatidae - HARTMANN & PURI 1974 ;: HORNE & WHITTAKER, 1985), crochets ("hook-like claws") sur les antennes et appendices thoraciques (Mc KENZIE, 1972). La symbiose et / ou le parasitisme sont souvent des spécialisations adoptées par certaines espèces appartenant à des genres ayant normalement un mode de vie libre. Le genre Aspidoconcha par exemple, dériverait du genre de Xestoleberididae interstitiel Microxestoleberis. Seuls les Entocytheridae semblent être quasi exclusivement symbiotiques (MCKENZIE, 1972). 7. Conclusion Les ostracodes, petits crustacés bivalves, qui vivent normalement dans tous les milieux limniques et marins dits "conventionnels", peuvent aussi être présents dans des milieux plus "particuliers", mais toujours humides : domaine hypogé continental ou marin (milieu interstitiel, Karstique, grottes anchialines), milieu terrestre (humus des forêts, litières de feuilles mortes, mousses des 65 66 cascades, sols flottants des lacs, étangs et marécages), bois coulés, plantes épiphytes. Certains ont même adopté un mode de vie commensal, symbiotique ou parasite. Dans certains cas, ces ostracodes présentent des caractères morphologiques bien distincts affectant leurs appendices et / ou leur carapace, adaptés à leur milieu et à leur mode de vie. Leur environnement de vie ne facilite généralement pas leur fossilisation. Néanmoins, des genres ayant des représentants actuels interstitiels, anchialins et xylophiles, sont connus respectivement dès le Jurassique Inférieur (Jliffoecia - Liasina), le Permien Supérieur (Danielopolina - Thaumatotomma) et le Miocène (Xylocythere). Remerciements Je tiens à remercier sincèrement tous les collègues qui m'envoient régulièrement des tirés-a-part de leurs travaux, et tout particulièrement les Drs. G. BONADUCE (Naples, Italie), NW. BROODBAKKER (Amsterdam, Pays-Bas), D.L. DANIELOPOL (Mondsee, Autriche), G. HARTMANN (Hambourg, Allemagne), D.J. HORNE (Londres, Grande-Bretagne), L.S. KORNICKER (Washington, Etats- Unis), H. KOZUR (Budapest, Hongrie), R.F. MaDDocks (Houston, Etats-Unis), K.G. MCKENZIE (Wagga-Wagga, Australie), C. MEISCH (Bruxelles, Belgique), E.I. SCHORNIKOV (Vladivostock, Russie), D. VAN HARTEN (Amsterdam, Pays- Bas), K. MARTENS (Bruxelles, Belgique), R.C. WHATLEY (Aberystwyth, Grande- Bretagne) et K. WOUTERS (Bruxelles, Belgique). 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ANIOTSBÉHÈRE J.C, BAUDET Danyelle, CAURAT J.P., DUPAIN Michèle DUSSAUSSOIS Guy, pour la Société linnéenne de Bordeaux. Départ du port de Pauillac. - Première halte. Le vasard de Beychevelle lot situé entre la rive gauche de la Gironde et l’île Nouvelle. C'est une langue de terres alluvionnaires, plate, parsemée de plusieurs petites lagunes. La chasse est l'unique activité. La phragmitaie y est fortement implantée et dense. Il n’y a pas d'arbres. Sur le parcours menant aux abords des lagunes régulièrement faucardées et le long des trouées d'accès, s'est installée une végétation herbacée hygrophile : Apium nodiflorum Juncus bufonius Arundo donax Leucojum aestivum SsSp. aestivum Atriplex prostrata Lythrum salicaria Calystegia sepium ssp. sepium Lycopus europaeus Carex riparia Nasturtium officinale Cirsium arvense Phragmites australis Cuscuta scandens ssp. scandens Senecio aguaticus Eleocharis bonariensis Solanum dulcamara Iris pseudacorus Stachys palustris TA Première lagune avec sa tonne à canards, à hauteur du deuxième ponton au nord-est du vasard. Ce plan d'eau est asséché en cette saison. Quelques Chara fragifera apparaissent dans les vases encore humides. Sur les berges faucardées et dans les trouées alentours, on peut observer : Althaea officinalis Plantago major Atriplex prostrata Poa pratense Baccharis halimifolia Polygonum aviculare Brassica nigra Polypogon maritimus ssp Carex otrubae subpathaceus Carex riparia Pulicaria dysenterica Chara fragifera Ranunculus sceleratus Galega officinalis Solanum dulcamara Lampsana communis Sonchus arvensis Lycopus europaeus Sonchus asper | Medicago lupulina Triticum aestivum (présence Oenanthe lachenalii accidentelle) Phalaris arundinacea Trifolium repens Picris echioides Deuxième lagune, à quelques pas, en remontant au nord : Plan d'eau au trois-quart asséché, avec des petites populations de Chara et Zanichella. Sur les berges vaseuses, une végétation clairsemée : Alopecurus bulbosus Galium mollugo Apium nodiflorum Hordeum secalinum Apium graveolens Lactuca saligna Artemisia vulgaris Lepidium virginicum Baccharis halimifolia Leucanthemum vulgare Brassica nigra Oenanthe lachenalii Bromus commutatus Plantago altissimus Bromus hordeaceus ssp. hordeaceus Plantago lanceolata Carex acuta Plantago major Carex riparia Ranunculus acris Chenopodium ambrosioides Rumex conglomeratus Conysa sumatrensis Senecio sylvaticus Festuca arundinacea Zanichella palustris ssp. pedicellata Galium uliginosum Deuxième halte. lle Nouvelle Nous abordons une première fois au sud de l'île, face au fort de Blaye, dans la zone non endiguée. Un petit bois de feuillus, avec pour espèces dominantes, Fraxinus exelsior, Salix alba et Acer negundo, forme ici un couvert moyennement ombragé sous lequel est installée, une végétation herbacée et vigoureuse; la roselière occupant les espaces découverts. C'est une zone temporairement exondée sur laquelle nous observons : Acer negundo Acer pseudoplatanus Anagallis caerulea Angelica sylvestris Anthriscus sylvestris ssp. Sylvestris Apium graveolens Apium nodiflorum Aristolochia rotunda Artemisia vulgaris Arctium lappa Arum italicum Aster squamatus Aster tripolium Atriplex littoralis Bellis perennis Bidens frondosa Brachypodium sylvaticum Caltha palustris Carex riparia Chenopodium ambrosioides Cirsium arvense Cirsium palustre Coronopus didymus Crataegus monogyna Dipsacus fullonum Eleocharis acicularis Eleocharis bonariensis Fraxinus angustifolia Fraxinus excelsior Galium aparine Geum urbanum Humulus lupulus Iris pseudacorus Leucojum aestivum Ligustrum vulgare Lycopus europaeus Lysimachia nummularia Lysimichia vulgaris Lythrum salicaria Melilotus altissimus Mentha aquatica Mentha arvensis Ophrys apifera Plantago coronopus Polygonum amphibium Polygonum hydropiper Polygonum mite Prunus communis Prunus Sspinosa Ranunculus repens Ranunculus sardous Ranunculus sceleratus Rosa canina Rosa sempervirens Rubus caesius Salix alba Samolus valerandi Sanicula europaea Schoenoplectus triqueter Scrophularia auriculata Scutellaria galericulata Senecio aquaticus Smyrnium olusatrum Sonchus arvensis Sonchus maritimus Stachys palustris Tamus communis Ulmus laevis Ulmus minor Urtica urens Veronica anagallis-aquatica Vitis vinifera La végétation de cette partie de l'île n'est pas d'une grande originalité. Cependant une protection locale serait souhaitable pour une Amaryllidacée, Leucojum aestivum, espèce protégée, qui est ici abondante. exceptionnellement 73 74 L'Ile Nouvelle au lieu-dit "Île du Pain" Nous abordons plus au nord, au lieu-dit "lle du Pain”, par le petit débarcadère, à hauteur des bâtiments agricoles. Jadis, cette partie de l’île devait être prospère, comme les îles voisines, si l’on en juge les beaux vestiges de l'exploitation agricole avec sa demeure bourgeoise et ses vastes bâtiments techniques très bien conservés, au milieu des cultures maintenant abandonnées. Dans le fond, au sud de l'exploitation, un petit bois de feuillus s'étend jusqu'à la rive sud dans une zone qui semble longuement exondée en période hivernale. Les espèces observées constituent la flore rudérale et ségétale des anciennes cultures. À noter la présence d'une Curcubitacée, Sicyos angulatus, parasite des cultures de maïs, plante très rarement observée dans nos régions. Ammi visnaga Poa trivialis Anthemis arvensis Polypogon monspeliensis Artemisia vulgaris Polypogon viridis Arctium lappamajor Populus alba Asparagus officinalis Prunella vulgaris Aster tripolium Pseudognaphalium luteoalbum Ballota nigra Quercus ilex Cardaria draba Rorippa amphibia Carduus tenuiflorus Rubus caesius Carex riparia Salix alba Centaurea debeauxii Senecio sylvaticus Cirsium arvense Silene latifolia Cirsium vulgare Sium latifolium Coronopus didymus Smyrnium olusatrum Coronopus squamatus Solanum dulcamara Dipsacus fullonum Tanacetum parthenium Foeniculum vulgare Tilia platyphyllos Hordeum marinum ssp. marinum Trifolium pratense Hordeum secalinum Trifolium resupinatum Laurus nobilis Verbena officinalis Matricaria recutita Veronica serpyllifolia Myosotis ramosissima Xanthium spinosum Orobanche minor Troisième halte. lle du fort Paté Cette île, que les habitants, les ifous, ont désertée depuis une vingtaine d'années, est peu boisée. Malheureusement beaucoup d'arbres sont morts et ceux qui subsistent, représentés principalement par Fraxinus ecxelsior, sont dans un état sanitaire très préoccupant. Le fort, vestige du XVII"® siècle du système de défense et de contrôle de l'estuaire de la Gironde, entre le Fort-Médoc et la citadelle de Blaye, fût décidé par Vauban en 1689. Il s'affaissa de deux mètres, une fois terminé, parce que construit sur des fondations en bois qui ne résistèrent pas à la charge de l'ouvrage. Il ne servit jamais, et de nos jours, abandonné, il est à la merci des friches, de la lente et inexorable dégradation que le temps inflige à nos vieilles pierres. Le long de la berge, sur une centaine de mètres, en direction du fort, nous observons : Anagallis caerulea Apium graveolens Apium nodiflorum Aristolochia clematitis Asparagus officinalis Aster salignus Carex divisa Carex distans Eryngium campestre Festuca rubra Ficus carica Fraxinus excelsior Juncus bufonius Juncus effusus Juncus gerardii JuncCus inflexus Paspalum distichum Plantago coronopus Plantago major Potentilla repens Rosa sempervirens Senecio aquaticus Torilis arvensis Trifolium repens Nous rejoignons l'entrée du fort par le sud en contournant la petite lagune presque asséchée. Les plantes herbacées sont assez peu diversifiées mais on remarque sur notre itinéraire : Alternanthera philoxeroides Anthriscus sylvestris Aristolochia rotunda Arrhenatherum elatius Blackstonia perfoliata Calystegia Sepium ssp. sepium Callitriche stagnalis Carex hirta Carex otrubae Carex riparia Convolvulus arvensis Eryngium campestre Iris pseudacorus Juncus effusus Ludwigia peploides Mentha aquatica Myosoton aquaticum Oenanthe fistulosa Parietaria officinalis Poa nemoralis Ranunculus aquatilis Ranunculus sardous Rubus caesius Sonchus arvensis Sonchus maritimus Spergularia marina Torilis arvense Dans le fossé de défense du fort et une dépression vaseuse toute proche, nous avons observé, lors de la deuxième sortie, une Amaranthacée, Alternanthera philoxeroides, espèce méconnue en Gironde. Bien que très proche, nous n'avons pas visité l'île de Patiras où quelques ous produisaient encore en 1995, contre vents et marées, un vin classé 75 76 Bordeaux supérieur. C'est au cours des années 1820-1850, dit-on, que les agriculteurs des îles remarquèrent que les petits vignobles plantés près des berges et souvent inondés étaient épargnés par le phylloxéra. Ils mirent ainsi à profit une technique particulière à base d'écluses pour inonder les cultures pendant 21 jours et se préserver ainsi de ce terrible fléau. Peu arborée, sa couverture végétale semble être très proche de celle des îles voisines Conclusion Nous n'avons prospecté que des zones limitées sur chacune des îles de cette partie de l'estuaire de la Gironde et la végétation que nous avons observée est, dans son ensemble, constituée d'espèces banales. Elles croissent dans un milieu alluvionnaire sous une influence estuarienne. La plupart des espèces dominantes sont des hygrophiles atlantiques; Ammi visnaga, Carex sSsp., Juncus ssp., Eleocharis ssp., Mentha aquatica, Phragmites australis, Ranunculus sardous, Sium latifolium, etc. Sur les parties culminantes des anciennes grandes cultures où les résidus des désherbants systémiques sont encore actifs, on observe quelques messicoles mésophiles; Matricaria recutita, Hordeum secalinum, Polypogon monspeliensis, Kickxia spuria, Vicia tetrasperma, Xanthium spinosum etc.. Dans les milieux rivulaires saumâtres, les halophiles apparaissent avec; Carex divisa, Carex distans, Juncus gerardii, Spergularia marina, Aster tripolium. Cependant trois espèces présentent un intérêt local: Alternanthera philoxeroides (MART.) GRISB., espèce méconnue en Gironde, mais aussi rare en France et en Europe, doit vraisemblablement croître en d’autres parties de l’île et celles avoisinantes. Cette Amaranthacée, originaire de l'Amérique centrale, a été observée pour la première fois en France par E. CONTRÉ en 1971, au pied du pont de la Réole qui enjambe la Garonne. En 1973, elle est observée à nouveau dans les environs de Millau, puis en 1984 dans le Lot-et-Garonne, en bordure du canal du Midi, où elle s'étend sur une vingtaine de kilomètres. Elle ne semble pas ici encore assez bien implantée à en juger l’espace restreint qu'elle occupe. Sicyos angulatus, Cucurbitacée originaire de l'Amérique du Nord, a la très mauvaise réputation de parasiter les cultures de maïs. Peu commune en Gironde, elle n’est pas une menace pour ces îles où la maïsiculture a été abandonnée. Leucojum aestivum, Amaryllidacée, est une espèce protégée peu commune en Gironde Elle recouvre une grande partie du sous-bois de la pointe sud de l’île Nouvelle sur une surface de 1 à 2 ha. Références ANIOTSBÉHÈRE (J.C.), DAUPHIN (P.), LAPORTE CRU (J.), WERNO (J.), 1987. - Sicyos angulatus L. - Bull. Soc.linn. 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Cette description m'a conduit à rechercher parmi mes Afheta indéterminées quelques exemplaires dont la spermathèque m'avait intrigué, et, en effet, j'ai retrouvé deux séries correspondant indiscutablement à Afheta coffini, toutes les deux provenant des Pyrénées-Atlantiques : la plus ancienne date du 17 avril 1987, en forêt d'Iraty, dans du crottin de Cheval (5 exemplaires) et la plus récente du 29 juin 1996, près de Laruns, dans les gorges du Bitet, lors de la session de la Société Entomologique de France, dans des déjections humaines (4 exemplaires). TRONQUET & LECOQ (1997) pensent que l'espèce, non décrite de sa région d'origine, est importée depuis peu, car il serait surprenant qu'elle ait échappé à l'attention des entomologistes précédents ; elle est en tout cas bien implantée dans le midi de la France depuis au moins 10 ans. J'ai le plaisir de remercier MM TRONQUET et LEcOQ pour leurs informations concernant cette espèce. Références TRONQUET (M.) & LECOQ (J.C.), 1997. - Atheta (Dimetrota) coffini, n. sp. du sud de la France. - Nouv. Revue Ent. (N.S.), 14 (3) : 281-288. Fig 1 : Spermathèque d'Atheta coffini (64 Laruns). Échelle 0,1 mm. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 78. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 79-80. Une nouvelle espèce aperçue en Gironde Cacyreus marshalli BUTLER 1897 (Lepidoptera, Lycaenidae) Georges PASQUIER 123 Avenue Pasteur, 33270 Floirac Cacyreus marshalli est originaire de l'Afrique méridionale et orientale : Natal, Orange, Transvaal, Botswana et Mozambique (D'ABRERA, 1980 : 544). Sa première présence, en Europe, a été constatée aux Baléares en 1989 ; puis dans le sud-est de la péninsule ibérique (Alicante en 1993, Valence en 1994, Grenade en 1995) et aussi à Madrid en 1994, enfin, plus récemment, en Catalogne, en Aragon et en Navarre en 1996. S. PESLIER, R. MAZEL, J. LEPLAT, C. TAVOILLOT, (Sociétaires de l'Association Roussillonnaise d'Entomologie) ont observé et capturé des spécimens en 1997 dans le Languedoc. S. PESLIER a découvert des oeufs dans le sud du Tarn, fin septembre 1997 (TAVOILLOT, 1997). Et personnellement, mi-octobre 1997 à Floirac (Gironde), j'ai eu la surprise de voir voler dans un premier temps deux spécimens de ce Lycène. L'un s'est propulsé de l’autre coté de ma maison. Cependant, j'ai eu la chance et le plaisir d'observer le second quelques minutes. J'ai pu le voir tourner et papillonner au dessus de jardinières de « géranium lierre » puis se poser sur les fleurs. Il avait les 2 ailes postérieures très entaillées certainement par un coup de bec d'oiseau ou la gueule d’un lézard embusqué dans une jardinière. Je n'ai pu le capturer; le temps de récupérer un filet, il avait choisi d'aller plus loin et de disparaître ! L'identification immédiate m'a été possible grâce au don, par un confrère espagnol en 1996, de deux exemplaires en provenance d’Alicante. Voici sa description rapide : L’imago présente une envergure de 18 à 26 mm. Il n'y a pas de dimorphisme sexuel apparent. Sa couleur est d'un brun foncé sur le dessus, rappelant Nordmannia illicis. Aux ailes postérieures, une petite queue et un petit ocelle font penser à Glaucopsyche alexis. Sur le dessous, un fond gris brunâtre est parsemé de stries et de tâches blanches. Les antérieures rappellent celles de Syntarucus pirithous. En Europe, son vol a été observé entre début Mars et fin Octobre, avec deux ou trois générations. La chenille se nourrie de Geranium et Pelargonium. Dès sa naissance, elle vit dans les boutons floraux, ensuite dans les tiges. Beaucoup de revues 80 espagnoles relatent la présence et l'extension phénoménale de cette espèce de Lycène. Compte tenue de la vitesse de son expansion géographique, il est à parier que de nombreuses observations en 1998 viendront compléter cette note. Références CD-Rom, 1996. - Mariposas de la Peninsula lberica e Islas Baleares - Societat Catalana de Lepidopterologia. D'ABRERA (B.), 1980. - Butterflies of the world, vol.2 : Butterflies of the afrotropical region - Landsdowne Editions, 1°" édition, Melbourne, 598 p. TAVOILLOT (C.), 1997. - Présence de Carcyreus marshalli en France - Revue de l'Association Roussillonnaise d'Entomologie, VI (2) : 33-38. Habitus de Cacyreus marshalli Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 81-87. Les tourbières de la moyenne vallée de l'Eyre Christian MAIZERET GREGE, Les Bayles, 33720 Budos Résumé : Sept sites de tourbières acides ou de landes tourbeuses sont présentés. Ils sont situés la plupart du temps à l'emplacement d'anciens bras-morts de la rivière et sont alimentés par l'écoulement de la nappe phréatique du plateau landais. Plusieurs d'entre eux contiennent des espèces végétales peu communes au niveau régional. Des actions de conservation des sites les plus importants mériteraient d'être mises en oeuvre. Abstract : Seven acid bogs are described. They are mainly located in old arms of the river and they are supplied with ground water. Several of them show uncommon plant species. Actions to conserve the main sites should be engaged. Introduction Dans sa partie moyenne, la vallée de l'Eyre présente un lit majeur large de un à deux kilomètres qui est occupé majoritairement par des milieux marécageux et des boisements inondables (saulaies, aulnaies, chênaies). L'intérêt faunistique de ce secteur est bien connu : présence de la Loutre, du Vison d'Europe, de la Cistude.. Des prospections récentes ont permis de repérer plusieurs zones tourbeuses qui contiennent quelques plantes remarquables. Ces formations s'apparentent à celles qui ont été décrites sur le bord des étangs du littoral par ALLORGE et DENIS (1923) puis par VAN DEN BERGHEN (1969) mais elles sont situées dans un contexte géomorphologique différent. Localisation et caractéristiques des sites Sept Sites ont été visités au mois d'août 1997 (Fig. 1). IIs sont localisés sur les communes de Saugnac et Muret (département des Landes), de Belin-Beliet et de Salles (département de la Gironde). Il s'agit de tourbières acides à sphaignes et de landes tourbeuses à Molinie et à Ericacées qui occupent les plus souvent d'anciens méandres de l'Eyre (Fig. 2). Des sondages réalisés sur les sites n°1 et 6 ont mis en évidence des matériaux tourbeux sur une épaisseur de plus d'un mètre. Le niveau supérieur 81 82 se présente comme une tourbe non compacte et gorgée d'eau tandis que la partie inférieure est formée de débris végétaux baignant dans un liquide de couleur brune. Le caractère très fluide de ce niveau sous-jacent permet de penser que les tourbières se sont formées, dans la plupart des cas, par extension d'un tapis de sphaignes à la surface d'anciens bras morts de la rivière. Le bourrelet alluvial qui est situé le long du lit mineur de l'Eyre (fig. 2) a pour effet d'isoler les sites en les mettant à l'abri des apports sédimentaires qui auraient pu colmater les dépressions et créer en tout cas des conditions physico-chimiques impropres à la prolifération des sphaignes. Les tourbières ne sont alimentées que par les eaux de ruissellement qui proviennent du coteau. Les eaux acides de la nappe plioquaternaire des Landes de Gascogne qui s'écoule dans les bas-marais de l'Eyre sont propices au développement des sphaignes. Le caractère topogène des tourbières de l'Eyre est particulièrement évident sur le site n°4 puisqu'on peut y observer que la végétation turficole remonte sur le flanc du coteau, à la rencontre des suintements de la nappe. Même en période d'étiage celle-ci continue de s'écouler et l'eau ruisselle en permanence entre les touffes de sphaignes. Intérêt écologique des différents sites Les tourbières de plaine sont rares en France, surtout dans la moitié méridionale du pays. Les groupements végétaux très particuliers que l'on y rencontre présentent donc en tant que tels un intérêt majeur. Certains des sites qui ont été observés contiennent en outre trois espèces végétales peu communes (tableau À) : - Narthecium ossifragum n'est connu en Gironde et dans les Landes que dans un nombre assez limité de stations. Le site n°2 constitue probablement une des localités les plus importantes qui aient été répertoriées à ce jour dans les Landes de Gascogne. La présence de l'espèce sur le site n°6 a déjà été signalé il y a quelques années par WERNO (com. pers.). - Gentiana pneumonanthe est encore plus rare. Elle est assez bien représentée dans les landes humides du camp du Poteau à Captieux mais, en dehors de ce site, elle n'apparaît que dans quelques localités très dispersées. - Rhynchospora alba est un peu plus fréquente mais elle reste néanmoins peu commune au niveau régional. On la rencontre sur certains lagunes de la forêt landaise ainsi que dans les milieux marécageux de l'arrière littoral. Les sites qui sont présentés ici n'ont pour l'instant fait l'objet que d'une analyse très rapide et il serait intéressant d'y réaliser des inventaires botaniques systématiques à différentes périodes de l'année. L'entomofaune mériterait par ailleurs de faire l'objet de prospections car il n'est pas impossible que, comme pour les plantes, certains invertébrés qui étaient Bassin d'Arcachon Facture O S DE ? Ë SITE N°7 SITE N°6 © Beliet Belin SITE N°4 SITE N°5 ©s SITE N°3 SITE N°2 SITE N°1 Figure 1 : Localisation des sites 83 84 caractéristiques des anciennes landes humides aient pu trouver refuge dans ce type de formation. Dynamique évolutive et conservation des tourbières La comparaison de photographies aériennes récentes (mission de 1996) avec celles de 1950 (sites n°5, 6 et 7) et celles de 1973 (sites n°2 à 7) ne montre pas de réduction importante de la superficie des milieux humides ouverts. Seuls le site n°7 a connu une transformation partielle en lande à fougères (Pteris aquilina) et il tend actuellement à être envahi par la végétation ligneuse. Il se trouve en effet juste à côté de l'autoroute A63 et la construction de cette infrastructure a probablement modifié l'écoulement des eaux en provenance du coteau. La zone de lande tourbeuse qui était la plus proche du tracé a ainsi été asséchée. Sur les autres sites, on n'observe pas de processus de dégradation aussi spectaculaire mais on peut cependant constater que les espèces d'intérêt patrimonial qui ont été signalées précédemment sont absentes de plusieurs d'entre eux. Cet appauvrissement résulte d'une densification des touffes de Molinie au détriment du tapis de sphaignes et des espèces qui sont caractéristiques des tourbières. Cette dynamique régressive est moins brutale que dans le cas du site n°7 mais elle est probablement due de la même façon à une réduction des apports en eau provenant du plateau. La généralisation de la sylviculture du Pin maritime depuis plus d'un siècle et, plus récemment, la création des vastes exploitations de maïsiculture ont en effet entraîné un abaissement de la nappe de surface et une diminution de son débit en période d'étiage (AIGROT, 1992). Il semblerait important de mettre en oeuvre des mesures conservatoires afin d'assurer la pérennité de formations aussi particulières. Il n'est malheureusement pas possible d'améliorer l'alimentation en eau des sites les plus menacés puisque, dans l'état actuel des choses, il n'existe aucun moyen qui permette d'augmenter le débit de la nappe de surface en période d'étiage. Il serait par contre utile de pratiquer des actions d'étrépage sur des placettes tournantes afin de réduire l'extension de la Molinie et de permettre une restauration du tapis de sphaignes (HERREMANS, 1980, BOURNERIAS et SAJALOLI, 1997). Ces opérations, qui ne pourront être réalisées qu'à la main, ne devront être engagées que lorsqu'un inventaire botanique très précis aura été réalisé. Remerciements La présence de Gentiana pneumonanthe sur le site n° 1 a été signalée par N. ILBERT. Références AIGROT (M.), 1992. - Résultats d'observations piezographiques sur la nappe aquifère superficielle des sables des Landes de Gascogne du bassin versant de l'Eyre. - Bull. Inst. Géol. Bassin d'Aquitaine, (51-52) : 85-91. ALLORGE (P.) & DENIS (M.), 1923. - Une excursion phytosociologique aux lacs de BISÉArOSSE (Landes). - Bull. Soc. Bot. France, 70 : 693-717. CL PRO MCE Figure 2 : Représentation schématique des milieux tourbeux de la vallée de l'Eyre 1 - Coteau à chênes tauzins et pins maritimes ; 2 - Tourbière à sphaignes et Nathecium ossifragum ; 3 - Lande tourbeuse à Molinia caerulea, Schoenus nigricans et Ericacées ; 4 - Roseaux et bourdaines ; 5 — Saulaie ; 6 - Bourrelet alluvial à chênes pédonculés ; 7 - Rivière 85 86 BOURNERIAS (M.) & SAJALOLI (B.), 1997. - 25 ans d'études mésologiques dans une vallée tourbeuse : l'exemple des marais de Cessieres - Montbavin (Aisne, France) : de la connaissance à la gestion. - Ecologie, 28, (1) : 61-83. HERREMANS (J.P.), 1980. - À propos de mesures de conservation et de régénération d'une lande tourbeuse à Erica tetralix. - Natur. belges, 61 : 255-258. VAN DEN BERGHEN (C.), 1969. - Notes sur la végétation du sud-ouest de la France. VII - Observations sur la végétation des landes tourbeuses et des tourbières du département des Landes. - Bull. Jard. Bot. Natu. Belg., 39 : 383-400. 87 Tableau A : Abondance des principaux phanérogames représentés sur les différents sites 88 NOTE DE CHASSE Une capture d’Hypocyphtus imitator LUZE en Gironde (Coleoptera Staphylinidae) Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac Ce petit Staphylinide semble avoir été observé pour la première fois en France en 1988, en Dordogne (DAUPHIN, 1988 : Bonneville, C. DUVERGER /eg.) ; sa présence dans notre pays n’a rien de surprenant, compte tenu de sa vaste répartition en Europe et en Afrique du nord, mais il passe facilement inaperçu du fait de sa ressemblance avec les espèces voisines, en particulier H. longicornis PAYKULL, commun partout. L'édéage, figuré par LOHSE (1974) est bien différent, le lobe médian très élargi et subéchancré à l'extrémité (fig. 1), ce qui ne se rencontre chez aucune de nos autres espèces. J'ai pris un exemplaire mâle à Lussac, le 16 mai 1998, en fauchant dans mon jardin une zone en friches où poussent en abondance Urtica dioica et Anthriscus sylvestris. Références DAUPHIN (P.), 1988. - Quelques Hétéroptères et Coléoptères intéressants pour le sud-ouest de la france. - L'Entomologiste, 44 (4) : 221-222. LOHSE (G.A.), 1974. - Die Käfer Mitteleuropas. Vol. 5 - Staphylinidae Il - Pselaphidae : 381 p. Fig. 1 : Édéage d’ Hypocyphtus imitator LUZE (33 Lussac), face ventrale. Echelle : 0,1 mm. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 88. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 89-91. Philonthus quisquilarius GYLLENHAL (Coleoptera Staphylinidae ), hôte de trois espèces de Laboulbeniaceae (Ascomycètes). Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge, 24230 Bonneville. En règle générale, les Laboulbeniaceae ne sont inféodées qu'à une seule espèce d'Arthropode et plus rarement à un seul genre. Nous mentionnons aujourd'hui trois espèces de Laboulbeniaceae comprises dans deux genres différents, vivant sur le même hôte Staphylinidae . En étudiant les espèces de la faune de Gironde, nous avons rencontré sur une espèce de Staphylinidae ripicole, Philonthus quisquilarius GYLLENHAL, récolté par R. LAPEYRE à Gradignan le 2-VII-1997, trois espèces de Laboulbeniaceae : Peyritschiella vulgatus THAXTER 1900, Laboulbenia philonthi THAXTER 1893 et Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943. Il est peu courant de rencontrer deux espèces différentes sur le même hôte, mais jusqu'à ce jour, je n'avais pas eu connaissance de la rencontre de trois espèces de Laboulbeniaceae sur le même hôte. Sur le corps de ce Philonthus quisquiliarius GYLLENHAL, les trois espèces occupaient un emplacement bien limité et dépourvu de toute autre espèce concurrente. L'espèce dominante (une cinquantaine de spécimens), Peyritschiella vulgatus THAXTER 1900 f(fig.1) occupait tous les tergites et sternites de l'abdomen sauf les deux derniers urites, qui étaient occupés par deux spécimens matures et un spécimen immature de Laboulbenia philonthi THAXTER 1893 (fig.2). La troisième espèce, Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943, était implantée sur le rebord de la marge antérieure du prothorax. Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943, citée par J. BALAZUC (1974) sur Philontus punctus GRAVENHORST, du département du Gard, n'avait pas été encore mentionnée sur Philonthus quisquilarius GYLLENHAL ; S. SANTAMARIA (1989) en fait un synonyme de Laboulbenia philonthi THAXTER 89 90 1893, ce qui pour moi est erroné : les cellules IV & V ne sont pas disposées de la même manière, les septum supérieurs de l'andropode et du paraphysopode sont blancs chez Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943 et noirs chez lLaboulbenia philonthi THAXTER 1893, les paraphyses et les anthéridiophores sont moins volumineux et plus allongés chez Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943 que chez Laboulbenia philonthi THAXTER 1893 ; de même pour leur aspect général, l'ensemble du spécimen est plus volumineux chez Laboulbenia philonthi THAXTER 1893 que chez Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS. Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS est donc une bonne espèce. Références BALAZUC (J.), 1973-1974. - Laboulbéniales de France. - Bull. Soc. linn. Lyon, 42 (9-10), 43 (1-2-3- 7-8-9) : 98 pp. BALAZUC (J.), 1990. - Catalogue actuel des Laboulbéniales de la France métropolitaine. - L'Entomologiste, 46 (5) : 219-232. BENJAMIN (R. K.), 1971. - Introduction and supplement a Roland Thaxters. - Bibliotheca Mycologica, 30 : 1-155. DUVERGER (C.), 1995. - Laboulbéniales parasites de Staphylinidae du sud-ouest de la France, conservées dans la collection de l'auteur. - Bull. Soc. linn.Bordeaux 23 (4) : 147-175. SANTAMARIA (S.), 1989. - El orden Laboulbeniales en la peninçula Iberica et isla Baleares. - Soc. Catalana de Mycologia. V3 : 396 pp. THAXTER (R.), 1899-1931. - Contribution toward a monograph of the Laboulbeniales. - Mem. Amer. Acad. Arts et Sci. 1899, 12 : 187-429. 1908, 13 : 217-469. 1924, 14 : 309-426. 1926, 15 : 427-580. 1931, 16 : 1-435. ch Fig 1: Peyritschiella vulgatus THAXTER 1900. Fig 2 : Laboulbenia philonthi THAXTER 1893. Fig 3 : Laboulbenia barbara MIDDELHOEH & BOCLENS 1943. 92 NOTE DE CHASSE A propos de /schyropsalis luteipes E.S. (Opiliones - Ischyropsalidae) Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE 2 Allée Haut-Brion, 33170 Gradignan C'est en herborisant sur les berges éclaboussées d'un petit torrent à Sainte-Marie- de-Campan, dans les Hautes Pyrénées, que j'ai trouvé une bien curieuse bête. Parmi les mousses récoltées, en particulier Platyhpnidium riparioides, je crus reconnaître une petite araignée de couleur noire qui semblait engourdie. À regarder de plus près, entre ses longues pattes grêles, deux chélicères fortement développées me firent penser alors à une espèce de Pseudoscorpion. L'examen de cet unique exemplaire bien caractérisé, a été confié à P. Dauphin qui l'a identifié comme /schyropsalis luteipes E.S., espèce de l'ordre des Opilions, qui possède des chélicères très grandes, plus longues que le corps. Cette espèce semble trouver refuge dans les mousses épaisses et humides des roches sur rives des torrents et dans certaines toubières. Elle est connue du Cantal et de l'Auvergne. Elle serait aussi cavernicole dans les Pyrénées. Références D'AMICO (F.), 1986. - Contribution à l'étude des Opilions d'Auvergne. | - Premier inventaire. - Rev. Sc. Nat. d'Auvergne, 52 : 5-27. SIMON (E..), 1879. - Les Arachnides de France.- Paris. Tome septième, 268-270, pl.XXII. Ischyropsalis luteipes E.S., individu adulte d'après SIMON E. (1879) Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 92. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 93-96. Compte rendu de l’excursion du 24 mai 1998 de Bayas à Marsas (Gironde). Patrick DAUPHIN Poitou 33570 Lussac Près du village de Bayas, une première station nous permit d'observer la flore des prairies de fauche et des sentiers avoisinants, avec en particulier : Aira caryophyllea ssp multiculmis Moenchia erecta ssp erecta Arenaria montana Ornithopus compressus Avenula lodunensis Rhinanthus minor Carex pallescens Rosa stylosa Centaurea jacea Silen gallica Centaurea thuilleri Trifolium subterraneum ssp Hypericum humifusum subterraneum Hypericum pulchrum Tuberaria guttata Hypochoeris radicata ssp radicata Veronica montana Juncus capitatus et Aira caryophyllea ssp caryophyllea, Anagallis arvensis ssp arvensis, Andryala integrifolia, Anthoxanthum odoratum ssp odoratum, Asplenium adiantum-nigrum, Calluna vulgaris, Carpinus betulus, Castanea sativa, Conyza sumatrensis, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Cytisus scoparius ssp scoparius, Dactylis glomerata ssp glomerata, Daucus carota ssp carota, Erica cinerea, Frangula alnus, Galium aparine, Galium mollugo ssp mollugo, Geranium robertianum ssp robertianum, Hedera helix ssp helix, Hieracium pilosella SSp pilosella, Juncus bufonius, Juncus tenuis, Laurus nobilis, Lotus corniculatus ssp corniculatus, Lotus pedunculatus, Luzula campestris, Luzula forsteri ssp forsteri, Lysimachia nummularia, Lythrum salicaria, Melampyrum pratense, Muscari comosum, Oenanthe pimpinelloides, Origanum vulgare ssp vulgare, Polygala vulgaris ssp vulgaris, Potentilla erecta ssp erecta, Prunus spinosa, Pteridium aquilinum, Pulmonaria longifolia ssp longifolia, Quercus robur, Quercus pyrenaica, Ranunculus bulbosus ssp bulbosus, Ranunculus acris Ssp acris, Rosa sempervirens, Rubia peregrina ssp peregrina, Rumex acetosa ssp acetosa, Rumex acetosella ssp acetosella, Senecio jacobaea ssp jacobaea, Senecio sylvaticus, Silene vulgaris ssp vulgaris, Stachys officinalis, Tamus communis, Teucrium scorodonia, Trifolium pratense ssp pratense, Ulex europaeus ssp europaeus, Veronica chamaedrys, Vicia hirsuta, Vicia Ssativa Ssp sativa, etc. 93 94 Les Centaurées du groupe nigra retinrent notre attention, comme toujours : la plupart des individus se rapportaient sans ambiguité à C. debeauxi ssp debeauxii, espèce silicicole présentant des capitules pourvus de fleurs rayonnantes ; quelques pieds, disséminés parmi les précédents, étaient dépourvus de toute fleur rayonnante ; ce taxon, très répandu en Aquitaine, paraissant plus abondant sur sols neutres ou basiques, nous laisse perplexes ; il pourrait s'agir d'une sous-espèce de C. debeauxi. Enfin, quelques pieds correspondaient à C. jacea, bien qu'ils fussent, au moins certains d’entre eux, quelque peu intermédiaires entre C. debeauxii et C. jacea. Un peu plus loin, près du lieu-dit La Fouille, une friche et les talus proches nous montrèrent : Carex hirta Lotus corniculatus ssp corniculatus Carex ovalis Sedum telephium ssp maximum Centaurea debeauxi ssp debeauxii Stellaria graminea Euphorbia villosa Trifolium incarnatum ssp incarnatum Festuca filiformis Trifolium ochroleucon Galium aparine Trifolium squamosum Hieracium pilosella Ssp pilosella Trifolium striatum ssp striatum Lathyrus nissolia SsSp nissolia Ulmus procera Linum bienne Veronica officinalis Lonicera japonica et Ajuga reptans, Carex pendula, Carpinus betulus, Cruciata laevipes, Fragaria vesca, Geum urbanum, Hippocrepis comosa, Hypericum perforatum ssp perforatum, Lapsana communis ssp communis, Leucanthemum vulgare ssp vulgare, Myosotis discolor ssp discolor, Origanum vulgare ssp vulgare, Oxalis articulata ssp articulata, Potentilla montana, Prunella vulgaris, Quercus cf rubra, Raphanus raphanistrum ssp raphanistrum, Rosa micrantha, Ruscus aculeatus, Sanguisorba minor, Scorzonera humilis ssp humilis, Senecio jacobaea ssp jacobaea, Sorbus torminalis, Sorbus aucuparia SsSp aucuparia, Stellaria holostea, Trifoilium campestre, Trifolium pratense ssp pratense, Vicia tetrasperma, etc. Les Piloselles du talus bordant la route portaient une intéressante déformation du scape et des capitules, causée par un Nématode, Ditylenchus dipsaci (KÜHN) ; cette cécidie, décrite dans HOUARD (1908-1913, n° 6198) et BUHR (1964, n° 3234), affecte de nombreuses espèces végétales appartenant à des familles très diverses (pour autant qu'il s'agisse bien de la même espèce d'Anguillule...), mais elle présente un aspect très particulier chez les Astéracées : elle est par exemple figurée sur Crepis vesicaria Ssp taraxacifolia par HOUARD (1912) ; elle semble nouvelle pour la Gironde. Plus loin, près de La Guirande, au niveau du lieu-dit Boucherie, les bords de la petite route révélèrent : Avenula lodunensis ssp lodunensis Potentilla argentea Teesdalia nudicaulis Rorippa stylosa ssp stylosa Hieracium pilosella ssp pilosella Simethis mattiazzii Lepidium heterophyllum Symphoricarpos alba Dans la commune de Maransin, les vastes zones forestières de la Double girondine nous accueillirent pour le traditionnel repas tiré des sacs, et aussi pour observer : Anagallis tenella Orobanche rapumgenistae ssp Betula pendula rapumgenistae Carex echinata Potamogeton polygonifolius Carex sylvatica Pseudarrhenaterum longifolium Eleogiton fluitans Quercus robur Hieracium lachenalii Quercus humilis ssp humilis Hypericum elodes Sphagnum papillosum Juncus heterophyllus Sphagnum sp. Utricularia sp. Un peu plus loin, dans un biotope similaire, autour d’un petit étang de la commune de Maransin, lieu-dit Garderie, la flore se révèla encore plus riche, avec : Anagallis tenella Hypochoeris radicata ssp ericetorum Carex echinata Juncus bulbosus Cirsium dissectum Molinia caerulea ssp caerulea Danthonia decumbens ssp Myrica gale decumbens Osmunda regalis Drosera intermedia Pinguicula lusitanica Drosera rotundifolia Polygala serpyllifolia Eleocharis multicaulis Potamogeton polygonifolius Erica ciliaris Rhynchospora fusca Erica tetralix Sagina subulata Eriophorum angustifolium Sphagnum sp. Hypericum elodes Vulpia myuros Hydrocotyle vulgaris Plus loin, dans la direction de Lapouyade, mais juste après la limite des Charentes-Maritimes, une petite station de Cistus salviifolius et de Geranium sanguineum se trouvait en bordure de la D 261 ; Geranium sanguineum, très abondant dans les fossés, et en pleine floraison, se montrait aussi largement présent en Gironde ; il est devenu rare dans notre département. Quant à Cistus salviifolius, très commun et abondant sur le littoral, il est très rare à l'intérieur. Un peu après Lapouyade, nous explorâmes les bords de la petite voie ferrée, où poussaient : Coincya cheiranthos ssp cheiranthos Minuartia hybrida ssp hybrida Linaria Supina SSp Supina Ornithopus compressus Medicago minima ssp minima Orobanche minor Micropyrum tenellum Rosa tomentosa et Bromus diandrus ssp maximus, Chondrilla juncea, Catapodium rigidum Ssp rigidum, Draba muralis, Equisetum ramosissimum, Geranium robertianum 2 90 ssp purpureum, Jasione montana ssp montana, Myosotis discolor, Ononis spinosa Ssp procurrens, etc. La sortie se termina par l'exploration du site de Bousquet, commune de Cézac, bien connu des linnéens qui suivent son évolution depuis plusieurs années ; ce talus de la route nationale se montre toujours très riche, mais le milieu évolue vers une fermeture de plus en plus marquée, et un certain nombre des espèces les plus intéressantes semble avoir régressé ou disparu (Ammi majus, Anthriscus caucalis, Bromus catharticus, Papaver argemone, Papaver dubium ssp lecogii, Polycarpon tetraphyllum SSP diphyllum, Rostraria cristata, Trifolium bocconei, etc.). Nous avons pu observer : Allium roseum Parentucellia viscosa Carex pallescens Salix acuminata Conyza blakeïi Salix cinerea Juncus articulatus Ssp articulatus Salpichroa origanifolia Melilotus altissimus Trifolium arvense ssp arvense Myosotis ramosissima SSp Trifolium tomentosum ramosissima Vicia villosa ssp villosa Papaver dubium ssp dubium Conyza blakei, signalée pour la première fois en Gironde dans cette station en 1997 est donc toujours présente, représentée par quelques dizaines de pieds. Tous nos remerciements vont aux participants de cette excursion, dont les observations ont permis d'enrichir la connaissance floristique des milieux étudiés, et particulièrement à Michèle DUPAIN dont la perspicacité bien connue s'est manifestée par de nombreuses trouvailles (Symphoricarpos alba, Eriophorum angustifolium, Micropyrum tenellum, Rosa tomentosa, etc.). La nomenclature suivie est celle de KERGUÉLEN (1993). Références BUHR (H.), 1964. - Bestimmungstabellen der Gallen und Pflanzen Mittel- und Nord-Europas. - Gustav Fisher Verlag, Jena, 2 vol., 1572 p. HOUARD (C.), 1908-1913. - Les zoocécidies des plantes d'Europe et du Bassin de la Méditerranée. - Hermann, Paris, 3 vol., 1550 p. HOUARD (C.), 1912. - Les zoocécidies du nord de l'Afrique. - Ann. Soc. ent. France, 81 : 1-236. KERGUÉLEN (M.), 1993. - Index Synonymique de la flore de France. - Muséum National d'Histoire Naturelle, Patrimoines Naturels, vol. 8 : 1-196. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 97-98. Serangium montazerii FÜRSCH 1995, (Coléoptère Coccinellidae) introduit en France et Corse sous le nom de Serangium parcesetosum SICARD 1929. Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge, 24230 Bonneville Pour combattre Dialeurodes citri ASHMEAD (Homoptère Aleurodidae) fut introduit par les services de l'INRA d'Antibes (MALAUSA et al.,1988) un Sticholotidinae de la tribu des Serangiini Serangium montazerii FÜRSCH 1995, sous la mauvaise détermination de Serangium parcesetosum SICARD 1929. Cette espèce, sous le nom de "Serangium parcesetosum SICARD 1929" fut importée de l'Adzharie en Géorgie Soviétique, sur les bords de la Mer noire, où elle avait été introduite en provenance de Ranikhet (Inde) et de Rawalpindi (Pakistan) (TIMOFEYEVA & HOANG, 1978). Elle fut trouvée en Iran par FÜRSCH (1995) qui la décrit comme espèce nouvelle, sous le nom de Serangium montazerii. Cette espèce existe aussi en Syrie et Israël (BOOTH 1996). Elle fut lâchée en Corse (20) à San Giuliano en 1986, dans le Var (83) sur le domaine du Conservatoire botanique de l'île de Porquerolles au large d'Hyères en 1987 et dans les Alpes-Maritimes (06) à Valbonne en 1988. C'est une espèce unicolore, brun-rouge, de L. = 1,9 à 2,3 mm. Références ANTADZE (A) & TIMOFEEVA (T.V.), 1975. - An effective predator of Citrus Whitefly. - Subtropicheskie Kul'tury, 3 : 80-81. ANTADZE (A.I.) & TIMOFEEVA (T.V.), 1976. - A predator of Citrus Whitefly. - Zashch. Rast., 10 : 46. BOOTH (R.G.) & POLASZEH (A.), 1996. - The identities of ladybird beetle predators used for controle, with note on some whitefly parasitoides, in Europe. - Brighton crop protection conference - Pests & Diseases (2B -2) : 69-74. FÜRSCH (H.),1995. - À new Serangium species from Iran. - Nachrichtenblatt der Bayerischen Entomologen, 44 : 20-22 HALPERIN (J.) et al. 1995. - An annotated list of the Coccinellidae of Israel and adjacent areas - Phytoparasitic,a 23 : 127-137. MALAUSA (J.C.) et al. 1988. - Aclimatation sur la Côte d'Azur et en Corse de Serangium parcesetosum predateur de l'Aleurode des Citrus, Dialeurodes citri (Homoptera Aleyrodidae) - Entomophaga, 33 : 517-519. 98 SICARD (A.), 1929. - Description de quelques espèces nouvelles de Coccinellides de la faune Indo- Malaise. - Ann. Mag. Nat. Histor, 10(3) : 179-184. TIMOFEYEVA (T.V.) & HOANG (D.N.), 1978. - Morphology and biology of Indian ladybird Serangiun parcesetosum SICARD predaceous on the Citrus Wwhitefly in Adzharia - Entomologicheskoe Obozrenie, 57 : 302-308. Fig. 1-2 : Tegmen & siphon de Serangium montazerii FÜRSCH 1995 Fig. 3-4 : Tegmen & siphon de Serangium parcesetosum SICARD 1929 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (1) 1998 : 99-701. Une espèce méconnue en Gironde : Alternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB. (Amaranthaceae) _ Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE 2 Allée du Haut-Brion, 33170 Gradignan Michèle DUPAIN 7 rue Loriot-Laval, 33600 Pessac Guy DUSSAUSSOIS La Fleurière À 22, Avenue Favard, 33170 Gradignan Au cours d'une excursion sur les îles de l'estuaire de la Gironde, il a été observé sur l’île du Fort Paté, face à Blaye, le 25 septembre 1997, dans le fossé du fort et dans ses parages immédiats, une plante originale, en pleine floraison, inconnue de nous tous. Sur le premier site, dans le fossé inondé en permanence, on la trouve parmi les Ludwigia peploides. Sur le second site, elle se mêle à la végétation hygrophile d’une prairie marécageuse à Mentha aquatica, Carex hirta, Iris pseudacorus, etc... Ces deux sites occupent une surface d'une dizaine de m° chacun. La détermination de cette espèce, Alternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB. (Fig. 1), "l'herbe à l'alligator", très proche des Gomphrena et des Pfaffia, nous fût donnée par le Professeur Uno ELIASON, spécialiste des Amaranthacées au Département de Botanique systématique de l'Université de Gôteborg (Suède), à partir d'un échantillon transmis. C'est une plante vivace, couchée-dressée, de couleur vert-grisâtre, parsemée de poils courts, très épars. Les feuilles sont opposées, entières, lancéolées, finement dentées au sommet. Les fleurs blanchâtres, scarieuses, sont groupées en épis globuleux à spiciformes portés sur un pédoncule généralement plus court que les feuilles mais pouvant atteindre 6-7 cm de long. Cette espèce se différencie des Gomphrena et des Pfaffia, par un stigmate en capitule et des étamines en alternance avec des pseudostaminodes. Alternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB., Amaranthacée des milieux humides, commune dans les régions orientales de l'Amérique du sud et du sud-est des Etats-Unis, fût signalée une première fois en 1971, par E. CONTRÉ, dans son fichier non publié à cette époque, au pied du pont de La Réole enjambant la Garonne, en Gironde. Puis sur les bords du Tarn en aval de 99 100 Millau en 1973, enfin, en août 1983, par P. DUPONT quelques kilomètres en amont, le long du canal latéral à la Garonne, sur la commune de Meilhan, dans le Lot-et-Garonne. On peut peut se demander si Alfernanthera philoxeroides (MART.) GRISEB. ne déborde pas de ses limites actuellement connues dans des groupements hygrophiles alors qu'elle bénéficie de conditions climatiques favorables. Cette espèce aura t'elle la capacité de s'installer aussi insidieusement dans nos plans d'eau que ne l'ont fait, il y a quelques années, Myriophyllum brasiliensis, Elodea canadensis, Ludwigia peploides, et Lagarosiphon major à l'inquiétante vitalité et aux nuisances redoutables On commence à mesurer les impacts écologiques de la plupart de ces espèces macrophytes, originaires des régions tempérées chaudes du continent américain ou africain, qui témoignent de leurs formidables capacités d'adaptation. Les observations de cette espèce le long d’un axe est-ouest, dans le bassin de la Garonne et de celui du Tarn, ne nous enseignent toujours pas sur l'origine de son introduction. Remerciements Nous tenons à remercier tout particulièrement Mme Adelaïde STORK du Conservatoire et jardin botanique, Genève, pour son aimable assistance, le Professeur Uno ELIASON pour la détermination, ainsi que M. J. VIVANT pour son aide dans nos recherches. Références BERNARD (Ch.) & FABRE (G.), 1973. - Florule adventice ou naturalisée (?) des rivages du Tarn en aval de Millau (Aveyron) - Le Monde des Plantes, 377 : 4-5. Toulouse. DUSSAUSSOIS (G.), 1992. - Le fichier Contré de la flore de Gironde.- Bull. Soc. linn. de Bordeaux, 20 (1) : 42. DUPONT (P.), 1984. - Alternanthera philoxeroides, Amaranthacée sud-américaine non encore signalée en Europe, naturalisée dans le Lot-et-Garonne. Soc. bot. du Centre-Ouest. T9. 15 : 2-5. DUTARTRE (A.), HAURY (J.) & PLANTY-TABACCHIB (A.M.), 1997. - Introductions des macrophytes aquatiques et riverains dans les hydrosystèmes français méêtropolitains: essai de bilan. - Bull. Fr. Pêche Piscic.,344/345 : 407-426. ELIASON (U.H.), 1988. - Floral morphology and taxonomic relations among the genera of Amaranthaceae in the New World and the Hawaii an Island. - Botanic Journal of the linnean Society, 96 : 235-283, with 71 figures. ELIASON (U.H.), 1987. - Flora of Ecuator ; 44. Amaranthaceae. - GE Conservatoire et Jardin bota- niques, Genève. no. 28 : 104-106. TUTIN (T.G.), HEYWOOD (V.H.), etc., 1964. - Flora Europaea, vol. 1. Cambridge, 581 p. 101 Fig. 1 : A/lternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB. — À : rameau fleuri ; B : Pistil ; C : étamines et pseudostaminodes. 102 Imprimé le : 10 juillet 1998 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie Savignac, 23 rue Abadie, 33130 BÈGLES t En n | 1 (} du, k 2 TT = us ES l =. rt 7 L | à Li) i Ed L — = = # = i L he : ie - — \ —;, # 0 um . " n LU 14 re ] / i _ 1} _ \ Le = f L A \ 2 à à L' L : 3 = 4 à 4 N 3 LE “= | Te . É _. RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits définitifs, c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications importantes. Les auteurs ayant la possibilité de composer leurs articles par traitement de texte sont invités à fournir la disquette à l'éditeur, disquette 5"4 ou 3", avec un fichier provenant de Word pour DOS, Word pour Mac ou WinWord (*.doc, versions de 1 à 8), WordPerfect ou au format texte ASCII. Afin d'assurer une bonne présentation à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la rédaction, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - le titre avec, quand 1l y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont _ invités à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de >» — on ANA à lors "He ne t préférence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de 5 mots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque _ discipline, avec mention du nom du descripteur, au moins lors du premier emploi du nom dans letexte. Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (SCOP. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des _ auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SEca (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. MVILEY (E:O); 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEHERE & DauPHIN, 1988), M. SECQ (1986a, b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 x 18,5 cm légende comprise. Celle-c1 devra être fournie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre sur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la maquette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1l est possible d'inclure des planches photographiques (en noir et blanc uniquement, la couleur étant à la charge des auteurs). | 25 tirés-à-part gratuits seront en outre fournis aux auteurs, il est possible d'obtenir un tirage supplémentaire qui sera facturé au tarif de 15FF la page (par tranche de 25 exemplaires) à condition d'en effectuer la demande à la correction des épreuves. Le Bulletin publie régulièrement des Notes de chasse, d'herborisation ou des analyses d'ouvrages. Ces travaux sont limités impérativement à une page et ne donnent pas droit aux tirés-à-part. ISSN 0750-6848 SOMMAIRE Bemard GARREAU. 5: RMS Re A CEE fe COLIN (J.-P.), Sur quelques milieux de vie particuliers des ostracodes (Crustacea, Ostracoda). 44% 0 RE RER 55 ANIOTSBÉHÈRE (J.-C.), Herborisation dans les îles de l'estuaire de la Gironde PASQUIER (G.), Une nouvelle espèce aperçue en Gironde Cacyreus marshalli BUTLER 1897 (Lepidoptera, Evcaenidae) "Re RO MAIZERET (C..), Les tourbières de la moyenne vallée de l'Eyre. 81 DUVERGER (C.), Philonthus quisquilarius GYLLENHAL (Coleoptera Staphylinidae), hôte de trois espèces de Laboulbeniaceae (Ascomycêtes): Mae ee 109 DAUPHIN (P.), Compte rendu de l'excursion du 24 mai 1998 de Bayas à Marsas (Gironde). 2.220 RU TRE 93 DUVERGER (C.), Serangium montazerii FÜRSCH 1995, (Coléoptère Coccinellidae) introduit en France et Corse sous le nom de Serangium 4 parcesetosum SICARD 1929. 1:20. 2 ANIOTSBÉHÈRE (Fe); DUPAIN (M.) & DUSSAUSSOIS (G.), Une espèce méconnue en Gironde : A/ternanthera philoxeroides (MART.) GRISEB. (Amaranthaceae). 14e Re MR RES 99 1 NOTES DAUPHIN (P.), Présence d’Aftheta coffini TRONQUET et LECOQ dans les 4 Pyrénées-Atlantiques (Coleoptera Staphylinidae). "M8 DAUPHIN (P.), Une capture d'Hypocyphtus imitator LUZE en Gironde SES : (Coleoptera Staphylinidae) 2 mes 88 L ï ANIOTSBÉHÈRE (J.-C.), À propos de Ischyropsalis luteipes E.S. (Opiliones - Ischyropsalidae). ss 92 Bulletin de la ociété linnéenne de Bordeaux 4 Tome 26 fascicule 3 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Q Addenda aux Galles de France, 1994, 16 p + 7 pl. n. & Ha TUE .25,00 F ie QI Aide-Mémoire de Botanique Girondine, 1995, 144 p RS: . 80,0 | QI Faune et Flore de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, 1996, 296 nn mn nn mn mms nn sen nn nn nn nee m nn sn emmener mseeserssse Frais-de port... 0e Re ee NE HU *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1998 : LH) Titulaire. RAR RE Sen 200,00 F (cot. 50 F + au 150 | Q Titulaire (hors CEE) Un ..250,00 F (cot. 50 F + abonn. 200 F [+ Cotisation de soutien #0 CR do é | au-de une enveloppe pe pour Le réponse. Dessin de couverture : Alfernanthera philoxeroides (MART.) GRISEB., trait de Jean-Claude ANIOTSBÉHÈRE. La découverte de cette nouvelle ple Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 103-116. Fouilles archéologiques du 44 rue des Jacobins, Beauvais 60 Données archéoentomologiques "Etude des pupae et puparia de Diptères de deux structures en creux dénommées "Latrines", datées du XIII Siècle." Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge, 24230 Bonneville Résumé : Etude et inventaire des pupae et puparia de Diptères de deux structures en creux, datées du XIII° siècle, afin d'obtenir des données concernant le paléoenvironnement et l'utilisation de ces structures, en association avec les études palynologiques, carpologiques, parasitologiques. Summary : Inventory of pupae and puparia of Diptera included into two structures in hollow from the XIII° century. Results, paleoenvironment, ecology and their use. Mots clés : Archéoentomologie, archéoécologie, paléoenvironnement, latrines XIII° siècle, Beauvais France, Diptères, pupae et puparia. Introduction Ce travail comprend l'étude des pupae et puparia de Diptères de deux structures en creux dénommées "Latrines", fournies par Mr J H. YVINEC de l'AFAN - CRAVO de Compiègne pour les US 199/3 et 204/1-204/2-204/4 - 204/5 et par Mme F. BOUCHET, UFR Pharmacie, CNRS 1415, Laboratoire de Parasitologie de Reims pour | US 204/8. Matériels et Méthodes A l'intérieur des prélèvements, la séparation et la concentration des macro restes d'Arthropodes, ont été effectuées, suivant la méthode habituelle préconisée par Coop (1986), qui comprend en 1” lieu, la désagrégation du sédiment par l'eau (HO), après un séjour prolongé dans une solution aqueuse de carbonate de sodium (Na:CO:), qui facilite la déflocation du sédiment et la régénération des tissus du matériel biotique. En second lieu, s'effectue le criblage des particules en suspension sur un tamis à mailles de 300 u. Le refus de tamis est essoré et ensuite mêlé à saturation à du pétrole désodorisé. 103 104 Après élimination de l'excès de pétrole par essorage, les résidus sont mis dans un récipient rempli d'eau claire. Après décantation, les restes d'Arthropodes flottent à la surface, tandis que les débris végétaux se déposent au fond du récipient. Pour les Arthropodes, la partie flottante des résidus est récupérée sur le même tamis à mailles de 300 p, puis lavée avec un détergent (liquide à vaisselle incolore), rincée à l'eau propre puis ensuite mis dans l'alcool. Les restes extraits sont ensuite mis dans des containers hermétiques remplis d'alcool pour stockage, avant étude. Les pupae et puparia sont ensuites éclaircis, dans une solution aqueuse de potasse (K:CO:3) à 10 %. Après tri sous loupe binoculaire, chaque fragment est déterminé par comparaison directe avec des spécimens d'une collection de références moderne, qui sert de banque de données. L'interprétation est basée sur les données biologiques et écologiques, des ouvrages fondamentaux, spécifiques à chaque espèce. Ont été traitées les pupae et puparia de Diptères contenues dans les six prélèvements de sédiments (13,8 kg) provenant de deux structures en creux, datée du XINI"° Siècle. Il est à remarquer, que 50 % des fragments, de puparia ainsi que 13 % des Arthropodes, n'ont pu être identifiés. | Références Poids kg Pupae et | | Puparia | 6 Cou [rs | 3 Les autres données d'Arthropodes n'ont pas été traitées, sauf pour quelques fragments égarés, rencontrés avec les pupes de Diptères ou dans l'échantillon US 204/8, qui était composé de nombreux grains de sable, de nombreuses particules de charbon d'origine végétale et animale, ainsi que des débris de péricarpes, glumelles, glumes, ligules et limbes de Poaceae, de quelques graines et quelques segments de Coléoptères et quelques pupes de Diptères. 105 M in ERIC Prenmmene TE RENE SN EE ES RTE AS RE AE A ES EE SYRPHIDAE (3/7) Eristalomyia tenax (F.) SCATOPHAGIDAE (40) [es O Norellia (Achantolena) spinipes (MEiG.) | SEPSIDAE (46) Sepsis punctum (F.) Sepsis (Nemopod ) nitidula (FALLEN). Themira putris (L.) PIOPHILIDAE (48) CCLECELECLELECECELCECC EEE EEECCENPECEREECECECECCEECCECCERCEREEEEEERCECECCE ECC EPCECOEOCEREECEEECOPCCECECCCEEETETECETS Centrophlebomyia furcata (F. ) RER En Piophila casei (L.). SPHAEROCERIDAE Leptocera (Limosina) appendiculata (VILLNV.) Leptocera (Thoracochaeta) zosterae (HALIDAY) Leptocera (Coproica) pseudolugubris (DuDA). N [æ) se © Leptocera (Coproica) Vagans (HALIDAY). FRE NÉE EE X Leptocera (Trochyopella) atomus (RONDANI) E Limosina silvatica (MEIGEN) © Spelobia Clunipes (MEIGEN) BE Sphaerocera curvipes (LATREILLE) 106 Praone asie ee CESSER MR: DIRE Rem Career CCC EMENESEIEIEE CEE RE EE CE NE EEE Diapria conica Fabricius.(Det. Dr. Delvare 1 CIRAD ACARIENS (ep) Oo | © So À sapins te apres pesmemumr Cryptophagidae (él G) Cryptophagus affinis Hydrophilidae (el D) Cercyon flavipes THOM. F ) pme - ( fémur et tibia ant.dr. E { MOUSSES feuilles - Eurhynchium striatum Nota : x = > 100 - 4 = présent par son prédateur spécifique. 107 108 DIPTÈRES PSYCHODIDAE Vivent dans les endroits humides et marécageux - Larves saprophages. Psychoda phalaenoïdes - CC dans les bois, les jardins humides, sur les murs, les éviers, dans les WC. TABANIDAE Se nourrissent de nectar et de pollen, hématophages, avec préférence animale - Larves aquatiques, dans les fumiers, sous les débris végétaux. SYRPHIDAE Vivent dans les purins, exsudats de charognes en putréfactions. Eristalomyia tenax - (Vers à queue) Mouches anthropophiles, saprophiles, occasionnellement coprophiles, vivent dans les prairies, les bois, les fossés - larves saprophages, amphibies à corps cylindrique, épineux avec un long tube respiratoire postérieur, rétractile. SCATOPHAGIDAE Vivent en société sur les matières organiques décomposées - Larves saprophages phytophages. C. Dans les endroits humides ou marécageux. Norellia (Achantolema) spinipes - (fig. 2 à 4) vit au bord des ruisseaux sur les plantes aquatiques, sa larve est saprophage, nuisible aux cultures horticoles, le puparium vit à la base des plantes principalement (Narcissus). SEPSIDAE Moucherons C ou CC sur les matières animales ou végétales en décomposition - Larves saprophages et coprophages. Sepsis punctum - La larve vit dans les fientes sèches des pourceaux. Sepsis (Nemopoda) nitidula - (fig. 5 à 7) - Vivent sur les fleurs, les feuillages, les fumiers, les ordures. - Larves dans les excréments, les charognes, le bois et les champignons en voie de décomposition. Themira putris - Sur les fumiers de cochons et de vaches, les excréments humains, les nids d'oiseaux, les égouts. | PIOPHILIDAE Anthropophiles ou saprophiles - Larves dans les matières animales mortes riches en protéines, les graisses, la viande, le poisson, les fumiers, le fromage; les substances fermentées, les cadavres desséchés, les excréments. Centrophlebomyia furcata - f(fig.12) - Vivent sur les carcasses de mammifères ( annes, cheveaux, mulets) - Larves dans la moelle des os. Piophila casei - (fig. 8-9) - Cosmopolite, vit dans les maisons autour des salaisons et fromages. fig.1 - Diapria conica (F.) (Hyménoptère) - aile. ; fig. 2 - Norellia (Achantolema) spinipes (MEIG.) - Stigmate postérieure. ; fig. 3 - Epipharynx. ; fig. 4 - Stigmate antérieure. ; fig. 5 - Sepsis (Nemopoda) nitidula (FALLÉN) - Stigmate postérieure. ; fig. 6 - Epipharynx. ; fig. 7 - Segment ventral postérieur. ; fig. 8 - Piophila casei (L.) - Stigmate postérieure. ; fig. 9 - Stigmate antérieure. ; fig. 10 - Leptocera (Limosina) appendiculata (VILLENEUVE) - Segment antérieur, avec stigmates. ; fig. 11 - Stigmate postérieure, avec stigmates. 109 110 SPHAEROCERIDAE Terricoles, vivent dans les lieux obscurs, sous les pierres et les détritus végétaux en décomposition, les latrines, les étables - Larves coprophages et saprophages. Leptocera (Limosina) appendiculata - (fig.10-11) - Anthropophiles, CC , carnivores, cosmopolites et synanthropes, Leptocera (Thoracochaeta) zosterae - Troglophiles, vivent dans les marécages herbeux, les fosses d’aisances, en bord de mer les larves se développent dans le varech en voie de décomposition. Leptocera (Coproica) pseudolugubris - Vivent dans les excréments des vaches et des chevaux, dans les végétaux en décomposition. Leptocera (Coproica) vagans - Vivent dans les herbes et les excréments. Leptocera (Trachyopella) atomus - (fig.13-14) - Vivent dans les excréments des vaches et des chevaux, dans les végétaux en décomposition Limosina silvatica - Trogloxènes, vivent dans les marécages des bois et forêts, dans les végétaux en décomposition. Spelobia clunipes - Troglophiles, vivent à l'intérieur des maisons - Larves dans les substances en voie de décomposition. Sphaerocera curvipes - Vivent sur les fumiers, les crottins et les charognes, fréquents dans les étables - Les larves vivent dans les charognes. CHLOROPIDAE Vivent sur les herbes et les fleurs des lieux cultivés ou incultes - Larves phytophages, occasionnellement parasites. Oscinella frit - (fig.15-16) - Vit au bord de l'eau. ANTHOMYIIDAE Larves anthropophiles zoophages et saprophages. Helimyia reversio - CC - Larves zoophages et coprophages, vivent dans les fumiers. Limnophora riparia - Larves détriticoles, zoophages, (Simuliidae), coprophages, vivent dans les fumiers. Graphomyia maculata - Larves détriticoles, zoophages, chassent activement les insectes vivant dans ce milieu. Phaonia exoleta - Larves détriticoles, zoophages, chassent activement les insectes vivant dans ce milieu. MUSCIDAE Antropophiles, CC, cosmopolites et synanthropes - Larves saprophages et zoophages, coprophages. | fig. 12 - Centrophlebomyia furcata (F.) — Epipharynx ; fig. 13 - Leptocera (Trachyopella) atomus (RONDANI) - Segment antérieur, avec stigmates ; fig. 14 - Stigmate postérieure, avec stigmates ; fig. 15 - Oscinella frit (L.) Puparium ; fig. 16 - Stigmate antérieure ; fig. 17 - Musca domestica (L.) - Stigmate postérieure ; fig. 18 - Segment postérieur ; fig. 19 - Stigmate antérieure ; fig. 20 - Muscina stabulans (FALLÉN) - Epipharynx ; fig. 21 - Stigmate antérieure ; fig. 22 - Wiltogramma punctatum (MEIG.) - Epipharynx ; fig. 23 - Oestrus ovis (L.) - Stigmate postérieure. 111 12 Musca domestica - (fig. 17-19) - Larves se nourrissant de matières liquides en décomposition, favorisées par la fermentation bactérienne. Vivent dans le fumier, le crottin, les bouses, les excréments, la viande, le fromage, les poubelles etc... : Musina stabulans - (fig. 20-21) - Larves saprophages, omnivores. Ophyra leucostoma - Larves saprophages, facultativemant carnivores. STOMOXIDAE Larves saprophages et hématophages, toujours zoophages dans une période de leur évolution. Vivent sur les bovins, les chevaux dans les prairies situées au bord des rivières. Lyperosia irritans - Les larves vivent dans les fumiers et les excréments des chevaux. OESTRIDAE Vivent dans les étables, les bergeries près des pâturages. Larves parasites de grand vertèbrés. Oestrus ovis - (fig. 23) - Les larves sont parasites des Cervidés, des moutons et des grands Vertébrés. Vivent dans les sinus frontaux des animaux. CALLIPHORIDAE Parasites de Vertébrés - Larves saprophages, sarcophages et coprophages. Calliphora vicina - Vivent dans la viande fraîche ou de mort récente, les cadavres en putréfaction, les végétaux en décomposition. SARCOPHAGIDAE Vivent sur les ordures et les charognes. Les larves dans toutes sortes de matières animales en décomposition, les excréments, les charognes. Miltogramma punctatum - (fig. 22) - Kleptoparasites de guêpes et abeilles solitaires. Les larves dans les nids d'Hymenoptères. STENOMICRIDAE Stenomicra sp. - Les larves de ces espèces se fixent à la base des feuilles des Poaceae et autres plantes. Subfamille et Genre inconnus. - (fig. 24-25) - (Empididae ?77...). Si un lecteur connait cette espéce, je serais heureux qu'il me communique sa détermination. Merci d'avence. HYMENOPTÈRES DIAPRIIDAE Diapria conica F. - (fig.1) aile - Parasite de Syrphidae : pupe d'Eristalomyia tenax (Vers à queue) qui vivent dans les purins. 113 ‘ a 1h dh}4, SV (4 U = . Sub-Fam. et Gen. inconnus - fig. 24 - Fragments des 3 derniers segments - Vue de coté. ; fig. 25 - Vue de face. 114 CONCLUSIONS Il a été recensé 31 espèces de Diptères, réparties en 15 familles plus : 1 espèce d’'Hymenoptère, 1 espèce d'Acarien, des éléments de 7 familles de Coléoptères et 1 espèce de mousse. Avec ces quelques éléments faunistiques, il apparaît que pour US-199/3, les espèces les plus représentées sont réparties en 2 familles, Sphaeroceridae avec 2 espèces : Leptocera (Tharacochaeta) zosterae (HALIDAY) et Leptocera (Coproia) pseudolugubris (DUDA) et Scathophagidae avec : Achantolena Spinipes (MEIGEN). Ces 2 familles ont des larves à moeurs saprophages et occasionnellement coprophages sur les déjections animales (vaches, chevaux). Pour les 4 autres familles représentées dans cette structure 3 sont saprophages (Syrphidae "Anthropophiles" Sepsidae avec une espèce Sepsis punctum F. coprophage , qui vit sur les fientes sèches des pourceaux. Anthomyiidae zoophages "Anthropophiles"). La dernière famille Calliphoridae avec Calliphora vicina L. qui est sarcophage. Un débris de pupe très caractéristique est indéterminé, même à la famille. Nous ne croyons pas que nous pouvons classer cette structure dans la dénomination "latrines" avec les éléments faunistiques qu'elle contient. Nous pensons qu'elle se rapporte plus probablement à une fosse à fumier ayant contenu des plantes en décomposition, des déjections animales et qu'elle était située dans un endroit humide ou marécageux. Pour la structure US-204/1-2-4-5 et 8, les Sphaeroceridae et Scathophagidae sont aussi les familles principales représentées dans l'ensembles de prélèvements. US-204/1 - Sphaeroceridae saprophages et Anthomyiidae zoophages “anthropophiles". US-204/2 - Sphaeroceridae saprophages, Anthomyiidae zoophages "anthropophiles". Piophilidae saprophages "anthropophiles”, Stomoxidae avec Lyperosia irritans L. hématophages - larves coprophages (chevaux).Oestridae "anthropophiles" avec Oestrus ovis L. Parasites de Vertèbrés. Sarcophagidae Avec Miltogramma punctatum MEIGEN , "kleptoparasites" d'Hyménoptères. US-204/4 - Sphaeroceridae saprophages. US-204/5 - Sphaeroceridae saprophages, Anthomyiidae zoophages "anthropophiles", Scathophagidae saprophages, Sepsidae saprophages et coprophages humains avec Temira putris L., Piophilidae saprophages, "anthropophiles"”. Chloropidae phytophages, Muscidae cosmopolites "anthropophiles”, Calliphoridae avec Calliphora vicina L. qui est sarcophage. US-204/8 - Psychodidae saprophages, Tabanidae détriticoles, Sphaeroceridae saprophages, SAPASNQS avec Calliphora vicina L. qui est sarcophage. ll est à remarquer que seul, US-204/5 possède des coprophiles inféodés aux excréments humains, les autres US-204 n'en possèdent pas. Cette structure est elle aussi probablement une fosse à fumier ayant renfermé des plantes en décomposition, des déjections animales, des cadavres d'animaux, des prédateurs d'espèces saprophages, des charognes, des rejets de nourriture ou restes culinaires ou ménagères et qu'elle est située elle aussi dans un endroit humide ou marécageux, urbanisé, renfermant des animaux domestiques. Remerciements Nous tenons à remercier nos Collègues, Francoise BOUCHET, UFR de Pharmacie CNRS - URA 1415, Parasitologie - Reims ; Gérard DELVARE, CIRAD - LFT - Montpellier ; Michel MARTINEZ, INRA - ENSAM - UFR d'Ecologie Animale et Zoologie Agricole - Montpellier ; Philippe PONEL, Laboratoire de Botanique et Palynologie CNRS - URA 1152 Faculté des Sciences et Techniques de S'. Jérôme - Marseille ; Jean-Hervé YvINEC, AFAN - CRNS - URA 1415 - CRAVO Laboratoire d'Archéologie de Compiegne qui nous ont apporté, du matériel d'études, des informations, des documents et fait bénéficié de leurs réflexions. Références BRINDL (A.) & SMITH (K.G.V.), 1978. - The immature stages of flies. /n STUBBS & CHANDLER - À dipterist's handbook amateur entomologist. 15 : 255 pp. BUCKLAND (P.C.) & COOP (G.R.), 1991. - À Bibliography and Literature review of Quaternaly Entomology - University of Sheffield Department of Archeology and Prehistoire. Collis (J.R.) Publications : 885 pp. CAUZONERI (S.) & MENEGHINI (D.), 1983. - Fauna d'Italia, Ephydridae - Canaceidae V - XX : COOPE (G.R.), 1986. - Coleoptera anplysis in B.E. BERGLUND Ed. - Handbook of Holocene Palaeocecology and Palaeohydrology - Wiley & Sons, Chrichester : 703 - 713. DAHL & KOL, 1928-1932. - Die Tierwelt Mitteleuropa — Diptera, 259 pp. FALCOZ (L.), 1926. - Dipteres Pupipares - Lechevalier Paris, 61 pp. GODDARD (W.H.), 1938. - The Description of the puparia of fourteen British Species of : Sphaeroceridae (Borboridae) - Trans. Soc .Brit. Entomol., 5 (6) : 235-258. 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Diptera larvae, with notes on eggs, puparia and papae - Handbooks Ident. Britsh Ins. 10 (14) : 280 pp. STORK (MACHTILDA N.), 1936. - A contribution to the knowledge of the Puparia of Anthomyidae - Tid. jschr .Ent., 79 : 94-167. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 117-122. Nouvelles prospections floristiques en Gironde | Guy DUSSAUSSOIS Rés. La Fleurière, 22 Av. Favard, 33170 Gradignan Danyèle BAUDET Rés. Martinon, Allée Lataste, 33170 Gradignan 14 - Adonis annua L ssp. annua (A. autumnalis L.) Civrac-en-Médoc, Les Trembleaux. Ces friches céréalières que nous suivons régulièrement depuis plusieurs années, sont cultivées en maïs. Avec leurs apparitions et leurs disparitions, elles nous ont offert le spectacle de modifications surprenantes. Cet Adonis signalé de Civrac-en-Médoc avant 1940 n'avait pas été revu depuis des décennies. La redécouverte de cette ressucitée nous incite à penser que nous sommes en présence d'un phénomène de dormance des graines. La station compte une cinquantaine d'individus vigoureux, grênant abondamment. Ceci montre une fois encore combien il est embarrassant d'affirmer la disparition ou l'extinction d'une espèce végétale. 2 - Avenula lodunensis (DELASTRE) KERGUÉLEN. Couquèques. Champ de tournesols en friches avec Thlaspi alliaceum L. et Bupleurum lancifolium HORN ; en herborisant avec notre confrère Patrick DAUPHIN. 3 - Avenula pratensis (L.) DUMORT ssp. pratensis Blaignan-Caussan, Prignac-en-Médoc 4 - Bellevalia romana (L.) REICHENB. Pauillac : prairie Saint-Vincent. Découverte en Avril 1993 (BAUDET et al. 1993), la station a été revue régulièrement depuis. En Mai 1996, elle était déjà recouverte par un énorme Rubus. Une trouée a été pratiquée : nous avons pu percevoir quelques pieds dont le plus proche de l'ouverture était fructifié. A notre dernière visite en Juin 1998, il fut impossible de franchir le mur de verdure pour atteindre la plante. Survivra t'elle dans cet environnement envahissant et étouffant ? Espèce protégée. 117 118 5 - Centaurea scabiosa L. Blaignan-Caussan : lou Cam bilan. A disparu de Civrac. 6 - Consolida ambigua (L.) BALL & HEYWoon (= Delphinium ajacis L.) Civrac-en-Médoc, moissons sur calcaire : cinq pieds. 7 - Dactylis glomerata L. ssp. hispanica Blaignan-Caussan : la Landette. Ce dactyle, déjà cité du Médoc par JEANJEAN, est disséminé çà et là sur les pelouses calcaires et les falaises maritimes, du Pays Basque jusqu'à la Saintonge. On observe des transitions entre l'espèce et la sous-espèce, mais la forme la plus typique est celle de Blaignan, avec un chaume de 40 cm et une inflorescence spiciforme sans pédicelle basal. 8 - Digitalis purpurea L. Saint-Magne : bois de Douence, Saint-Médard-en-Jalle. Cette échappée des jardins trouve à la lisière des bois siliceux un milieu qui lui convient. 9 - Drosera intermedia HAYNE et D. Rotundifolia L. ensemble. Hostens : lac du Bousquet. Espèces protégées. 10 - Dryopteris affinis (LOWE) F.J. ssp. borreri Saint-Sauveur : aulnaie en contrebas du Château Le Fournas ; Montagoudin : le Luc, 180°"° fête linnéenne. 11 - Epilobium palustre L. Hostens : lac du Bousquet ; Lacanau: Batejin, réserve O.NF. ; avec notre confrère J.C. ANIOTSBÉHÈRE. La survie de cette espèce des tourbières à sphaignes semble critique, en raison du nombre extrèmement restreint des individus dans chaque station. 12 - Epipactis palustris (L.) CRANTZ Hostens : Lac du Bousquet avec notre collègue S. AUDOUARD. 13 - Festuca lahonderei KERGUÉLEN ET PLONKA Blaignan-Caussan : friches du Château Blaignan. De nouvelles prospections à Saint-Germain d'Esteuil nous ont permis de repérer deux peuplements nouveaux, dans les parages de la butte calcaire où P. DAUPHIN l'avait initialement découverte. Cette sclérophyte des substrats calcaires et marneux croît dans les milieux secs ou ventés à forte réverbération lumineuse, tels que les pelouses à Brachypodium pinnatum, et les falaises maritimes. Elle développe sa pruine cireuse lors des plus fortes chaleurs. Cette rarissime fétuque, endémique du domaine atlantique français, est déjà inscrite sur la liste rouge des plantes menacées en Poitou-Charentes ; elle mérite le même statut en Aquitaine. Son environnement phytosociologique est nettement méditerranéen et la plante se rapproche d'autres fétuques méditerranéennes, telles que Festuca occitanica (LITARD.) AUQUIER & KERGUÉLEN, F. cinerea VILLARS et F. burgundiana AUQUIER & KERGUÉLEN. 14 - Galium divaricatum POURRET Blaignan-Caussan. La station signalée à Facture en 1995 n'a pas été retouvée en 1998. 15 - Galium parisiense L. Abzac ; Gradignan ; Saint-Germain d'Esteuil; Bruges (P. DAUPHIN, comm. pers.) 16 - Galium pumilum MURRAY (= G. Jordanii LORRET & BARRANDON) Blaignan-Caussan, où il semble associé à Festuca lahonderei comme l'avaient déjà remarqué nos confrères à Saint-Germain d'Esteuil (RICHARD et DAUPHIN, 1993). 17 - Galium timeroyi JORDAN Blaignan-Caussan. 18 - Gentiana pneumonanthe L. Le Barp, abondamment fleurie en Octobre, entre le communal de Gujan et la Carpenteyre. 19 - Hordeum distichon L. Jau-Dignac-et-Loirac, Saint-Germain d'Esteuil. 20 - Hordeum hexastichum L. Saint-Germain d'Esteuil : Miqueu. Cette variété d'orge n'avait pas été citée de Gironde depuis cent cinquante ans ; on la trouve pourtant mélangée à l'espèce précédente. 21 - Legouzia speculum-veneris (L.) CHaix Civrac-en-Médoc, Blaignan-Caussan. 22 - Melilotus messanensis (L.) ALL. Port-de-Goulée, près des cabanes de pêcheurs. Cette semi-halophile était connue en Gironde de Saint-Christoly-de-Médoc, où elle fut découverte par H. BESANÇON vers 1971 (JAUZEIN, ESS et de Port-de-By (VILAIN, 1982) ; elle semble en légère progression. 119 120 23 - Ornithogalum pyrenaicum L. Plautignan ; Blaignan-Caussan. 24 - Orobanchñe loricata REICHENS. (= O. Picridis SCHULTZ) Prignac-en-Médoc, abondante dans une friche à la sortie Est du village. 25 - Papaver hybridum L. Civrac-en-Médoc : les Trembleaux, dans une friche céréalière, toujours rare et instable. 26 - Petroselinum segetum (L.) KocH Prignac-en-Médoc, Gaillan-en-Médoc, Saint-Médard-de-Guizières. Résiste mieux au phénomène de la raréfaction des messicoles. 27 - Phalaris paradoxa L. Jau-Dignac-et-Loirac, peste infestant les champs d'orge près du Phare de Richard. 28 - Pilularia globulifera L. Lacanau : réserve O.NF., en prospectant avec J.C. ANIOTSBÉHÈRE ; aussi rare que peu visible. Espèce protégée. 29 - Polygala monspeliaca L. Blaignan-Caussan, station suivie chaque année. Une annuelle peu visible (mai-juin) qui abonde dans une friche caillouteuse où elle semble confinée. Recherchée vainement dans tout le Médoc calcaire, Polygala monspeliaca L. est une relique méditerranéenne qui survit dans un lambeau d'Aphyllantion. Non revue sur l'Ile de Ré depuis de nombreuses années, la station du Médoc constitue sa nouvelle limite occidentale en France. 30 - Polypodium cambricum L. Saint-Germain d'Esteuil ; Préchac . Belin-Beliet ; Montagoudin. Souvent épiphyte ou sur les murs. 31 - Polypodium interjectum SHIVAS Préchac ; Capian ; Montagoudin. Souvent épiphyte comme le précédent. 32 - Polypodium vulgare L. Lège-Cap-Ferret : lède déou magorn blanc. Terrestre dans les dunes boisées, forêts maritimes. 33 - Potamogeton crispus L. Gaillan-en-Médoc. 121 34 - Secale cereale L. Saint-Magne. Comme le sarrazin, semé dans les bois pour nourrir le gibier. 35 - Stachys heraclea ALL. Civrac-en-Médoc. Cette méditerranéenne occidentale est une calcicole affectionnant les coteaux secs à Brachypodium pinnatum et les friches caillouteuses. Toujours RR dans ses stations, la population du Sfachys de Civrac ne compte que six individus. Considéré par G. BONNIER comme absent du Sud-Ouest de la France, il est indiqué dans les Pyrénées-Atlantiques par M. BLANCHET (1891). Notre confrère J. VIVANT, consulté sur ce point, n'a jamais retrouvé Stachys heraclea en 64. L'espèce est mentionnée en outre dans le Centre-Ouest par LLOYD et FOUCAUD (1886), des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime. Espèce nouvelle pour la flore de Gironde. 36 - Triticum durum DESF. Jau-Dignac-et-Loirac, Coutures. 37 - Utricularia minor L. Hostens : lac du Bousquet avec notre collègue S. AUDOUARD. 38 - Utricularia ochroleuca R. HARTMANN Hostens : lac du Bousquet. Espèce protégée. 39 - Viola palustris L. Cette violette fut découverte, nouvelle pour la flore de Gironde, par E. CoNTRÉ en Mars 1967 à Facture, sur la rive droite du ruisseau de Lacanau, un affluent de la Leyre, en aval du Pont Neau. Les notes d'E. CONTRÉ consultées révélèrent la présence d'un croquis très précis permettant de nouvelles recherches de 1995 à 1998. Hélas les effluents acides industriels, et les résidus de l'usine de cellulose ont détruit le meilleur de la station botanique. Une deuxième station, découverte depuis à Saint-Magne (S. AUDOUARD, 1994), semble moins menacée. 40 - Wofffia arrhiza (L.) HORKEL Gaillan-en-Médoc. 41 - Zostera marina L. Le-Porge-Océan : plage du Gressier. On croyait les zostères confinées à l'intérieur du Bassin d'Arcachon, et en régression, selon l'opinion de JEANJEAN. Or il conviendrait de rechercher des herbiers sur toute la façade maritime de la Gironde. 42 - Zostera noltii HORN. Le-Porge Océan, mêlée à l'espèce précédente, mais plus abondante. 122 Références AUDOUARD (S.), 1994. - Compte-rendu de la 176°"° fête linnéenne du 26 Juin 1994. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 22 (4) : 213-215. BARON (Y.), 1997. - La régression des plantes messicoles dans la région Poitou-Charentes. - Colloque “Faut-il sauver les mauvaises herbes 7" Gap-Charance : C.B.N. p. 75-84. BAUDET (D), LATEULÈRE (A.M.), PELISSIER (A. et J.), 1993. - Une plante nouvelle pour la Gironde : Bellevalia romana (L.) REICHENB. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (2) : 69-70. BLANCHET (M.), 1891. - Catalogue des plantes vasculaires du Sud-Ouest de la France. - Bayonne : Impr. Lasserre, 172 p. JAUZEIN (P.), 1991. - Melilotus messanensis (L.) ALL. - Monde des plantes, n° 442 : 10-11. LLOYD (J.) & FOUCAUD (J.), 1886. - Flore de l'Ouest de la France, 4°" éd. augm. des plantes de la Gironde. - Nantes : Veloppe, Paris : Baillère, 455 p. MONTEGUT (J.), 1997. - Evolution et régression des messicoles. - Colloque “Faut-il sauver les mauvaises herbes ? " Gap-Charance : C.B.N., p. 11-32. RICHARD (P.) & DAUPHIN (P.), 1993. - Compte-rendu de la sortie du 14 Juin 1992 à Saint-Laurent- du-Médoc et Saint-Germain d'Esteuil. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 21 (1) : 25-28. VILAIN (J.), 1982. - À propos d'un Mélilot nouveau en Gironde. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, X (1) : 13. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 123-125. Excursion du 14 juin 1998 à Bernos-Beaulac Jean-Claude ANIOTSBÉHÉRE 2, Allée Haut Brion, 33170 Gradignan Par une journée qui s'annonçait très maussade, une dizaine de personnes se sont retrouvées à Bernos-Beaulac, petite bourgade au sud de Bazas sur la D 932. Au lieu-dit “Soubiran", à trois kilomètres plus au sud, une petite route à gauche, nous rapproche d'un méandre du Ciron. En traversant le pare-feu et, sur une centaine de mètres, une jeune pinède récemment éclaircie et débroussaillée, nous remarquions quelques espèces caractéristiques de la lande sèche : Calluna vulgaris, Corynephorus canescens, Erica cinerea, Halimium lasianthum subsp. alyssoides, Helianthemum umbellatum, Micropyrum tenellum, Solidago virgaurea, Spergularia arvense, Teesdalia nudicaulis, Tuberaria guttata, Vulpia myuros Subsp. sciuroides. Le Ciron coule tout près de là, et sous le couvert épais des feuillus qui sont représentés principalement par : Alnus glutinosa en dominance et Quercus robur, Acer campestre, Fraxinus exelsior. Nous avons observé dans un milieu humide et souvent exondé : Ajuga reptans, Callitriche hamulata, Carex divulsa, Carex flacca, Carex remota, Carex sylvatica, Circaea lutetiana, Cornus sanguinea, Danthonia decumbens, Dryopteris carthusiana, Dryopteris filix-mas, Festuca arundinacea subSp. arundinacea, Frangula alnus, Glechoma hederacea, Glyceria fluitans, Lapsana communis Ssp. communis, Leerzia oryzoides, Luzula sylvatica, Lysimachia vulgaris, Moehringia trinervis, Myosotis laxa subsp. caespitosa, Phalaris arundinacea, Juncus effusus, Scrophularia nodosa, Sparganium ramosum (nf), Senecio aquatica, Stachys sylvatica, Valeriana dioica (nf.), Valeriana repens, Veronica montana, Veronica officinalis Dans les poches vaseuses: Carex paniculata, Carex pendula, Carex vesicaria. Nous avons rejoint Escaude par la D 932 E8 pour prendre, à gauche, la direction Lerm-et-Musset par la D124 jusqu'au pont du Ciron. Dans une petite prairie dégradée de la rive gauche plongeant dans le Ciron, bordée sur un coté d'une friche épaisse, la végétation n'est pas d'une grande diversité, cependant notre curiosité n'a pas été vaine avec : 125 124 Alchemilla arvensis, Carex hirta, Carex arenaria, Aira praecox, Aira caryophyllea, Conopodium majus, Erodium cicutarium, Galium verum, Geum urbanum, Helianthemum vulgare, Hypericum humifusum, Kandis perfoliata, Linum catharticum, Lotus angustissimus, Lotus castellanus (= L. subbiflorus), Luzula multiflora, Myosotis versicolor, Ononis repens, Ornithopus compressus, Ornithopus perpusillus, Ornithopus Ssativus, Polygala vulgaris, Rumex acetosa ssp. acetosa, Sagina apetala , Silene gallica, Tamus communis, Thrincia hirta, Thymus serpyllum, Torilis japonica, Trifolium scabrum, Trifolium dubium, Trifolium campestre, Veronica chamaedrys, Veronica arvensis. Sous le pont : Potamogeton acutifolius, Callitriche hamulata et sur le bas coté de la route : Armeria plantaginea, Parthenocissus quinquefolia. Enfin, sous des feuillus, la couverture herbacée est dense : Polygonatum odoratum Senecio aquatica, Senecio jacobea, Veronica montana, Scrophularia nodosa, Eupatorium cannabinum (nf.). Retour à Beaulac-Bernos en prenant la direction de Préchac jusqu'à Gillets. Tout près de-là, le château de Cazeneuve. Le Moulin fortifié de Cossarieu du XV“sièclet est rejoint par un petite route à gauche prolongée d'une piste sur 1 km environ. Au cours de cette traversée, qui est aussi un chemin de randonnée, Geranium sanguineum nous faisait presque une haie d'honneur. Nous le retrouvions assez abondant, un peu plus loin, sur les parois calcaires des berges du Ciron. Geranium Sanguineum est une espèce thermophile calcicole subméditerranéenne, des étages colliniéens et montagnards du Geranion sanguinei-Quercio pubescenti-petraea. Cette espèce n'est pas trés fréquente en Gironde. Aux abords du moulin, plusieurs pieds de Phleum phloeoides (= Phalaris phlexoides L.) espèce très rare en Gironde qui était signalée par JEANJEAN sur les calcaires des coteaux, pelouses sèches de Cazeneuve et à Saint-Emilion dans l'Entre-Deux-Mers. Dans la cour du moulin, un ancien four à pain presque intact à l'ombrage d'un imposant tilleul à feuilles cordées, largement centenaire, qui défie le temps comme dans un dernier soupir, en brandissant une ramure impressionnante, intacte ; mais les rares feuilles jaunissantes et nécrosées laissent présager une fin prochaine. En contournant le moulin et le barrage attenant, nous nous sommes enfoncés immédiatement dans les gorges très pittoresque et presque luxuriantes ici, par un petit sentier qui chemine le long du Ciron. Diverses espèces intéressantes sont observées : Achillea millefolium, Anacamptis pyramidalis, Androsaeum officinale (1 pied), Arabis planisiliqua, Asplenium scolopendrium, Asplenium trichomanes ssp. quadrivalens, Brachypodium sylvaticum, Brizia media, Prunella vulgaris, Campanula glomerata, Campanula trachelium, Cardamine flexuosa, Carex flacca, Carex pendula, Carex riparia, Carex sylvatica, Carpinus betulus, Corylus avellana, Dactylis glomerata, Galium uliginosum, Galium aparine, Helianthemum vulgare, Helleborus foetidus, Hypericum montanum, Hypericum pulchrum, Hypericum perfoliatum, llex aquifolium, Iris foetidissima, Erica scoparia, Euphorbia amygdaloides, Euphorbia villosa, Evonymus europaeus, Fragaria vesca, Glechoma hederacea, Holcus lanatus, Hyppocrepis comosa, Jasione montana ssp. montana, Lamium galeobdolon, Leerzia oryzoides, Lonicera xylosteum, Melica uniflora, Orobanche hederae, Osmunda regalis, Polypodium vulgare, Polypodium cambricum, Potentilla montana, Silene alba, Teucrium chamaedrys, Velariana dioica, Valeriana repens. Parmi les Bryophytes : Mezgeria furcata, Mium undulatum, Thuidium tamariscinum. Mais aussi : Fagus sylvatica, qui est une espèce sporadique relictuelle, sciaphile, mésophile, des sols bien drainés, peu profonds, qui trouve ici les conditions favorables de fraîcheur et d'humidité atmosphérique. On peut observer, sur la crête d'un aplomb, un remarquable sujet de 80 cm de diamètre, et çà et là, d'autres plus petits. Le Hêtre ne semble pas avoir appartenu aux ensembles forestiers de la Gironde et les phases xérothermiques boréales l'ont repoussé dans les vallées humides du Bassin d'Aquitain comme celle de Ciron par exemple. Sur les hauts du plateau où Pinus pinaster retrouve progressivement son milieu avec: Anthoxanthum odoratum, Arrhenatherum elatius, Juniperus communis, Melampyrum pratense, Pulmonaria longifolia, Cynosurus cristatus, Lotus corniculatus, Origanum vulgare, Ornithopus compressus, Potentilla splendens, Quercus pyrenaica, Ruscus aculeatus, Sesili montanum, Stachys recta, Rosa sempervirens, Sedum cepaea, Teucrium scorodonia ssp. scorodonia, Ulex europaeus, Vicia sepium, Tilia cordata, essence caractéristique des terrains calcaires est assez bien représenté avec Sorbus aucuparia, Malus communis, A quelque centaines de mètres de La Trave, nous avons retrouvé sur les rives exondées du Ciron, une belle station d’ Equisetum hyemale couvrant 1500 à 2000 m? dont 2 à 300 m2 en couverture exclusive. Cette espèce est sujette à des confusion avec l'hybride Equisetum x moorei. Quelques galles rencontrées : Diastrophus rubi sur Rubus sp. Liposthenes glechomae sur Glechoma hederacea Cecidophyes galii sur Galium uliginosum Apium semivittatum sur Mercurialis perennis Chirosia parvicornis sur Pteridium aquilinum 125 126 NOTE DE CHASSE Une nouvelle localité girondine pour Paratillus carus GORHAM (Coleoptera Cleridae). Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac La première capture française de ce petit Cleridae remonte à juillet 1983, dans le Lot, dans une grangette abritant des bûüches de Chêne (Menier & BURLE, 1985) ; il fut ensuite signalé à Montcaret en Dordogne en 1992 (SEca & SEca, 1993), et à Soussac en Gironde, en 1991 (LEMESLE, 1995). J'ai pris un exemplaire le 29 juillet 1998, près d'une grange contenant de vieilles bûüches de Chêne, à Lussac. Cette espèce australienne, connue aujourd'hui de Grande- Bretagne, Afrique du Sud, Californie et Sumatra (GERSTMEIER, 1998), semble en expansion dans notre pays. Références GERSTMEIER (R.), 1998. - Checkered Beetles. lllustrated keys to the Cleridae of the Western Palaearctic. - Margraf Verlag, Weikersheim, Germany : 241 p., 8 pl. LEMESLE (B.), 1995. - Un Cléride étranger à Soussac. - Bull. Ent. tourangelle, 15 (1-4) : 26. MENIER (J.J.) & BURLE (F.), 1985. - Première capture en France de Paratillus carus, Cleridae de la région australienne. - L'Entomologiste, 41 (1) : 9-15. SECQ (M.) & SECQ (B.}), 1993. - Nouvelle localisation de Paratillus carus. - L'Entomologiste, 49 (1) : 8. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 126. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 :127-130. Notes sur deux Coccinellidae peu connus de la faune de France. Christian DUVERGER Domaine de Grosse-Forge, 24230 Bonneville. Résumé : Description de Diomus rubidus MOTSCHULSKY 1837, de ses différentes sous- espèces et formes, leurs répartitions dans le bassin méditerranéen avec l'historique de sa découverte en France. Nouvelle récolte de Rhizobius forestieri MULSANT 1853 et sa répartition en France. Summary : Diomus rubidus MOTSCHULSKY 1837, Rhizobius forestier] MULSANT 1853, description, assessment. Mots clés : Diomus rubidus MOTSCHULSKY 1837, Rhizobius forestieri MULSANT 1853, description, répartition, France. Diomus rubidus MOTSCHULSKY 1837 fig. 1 à 4, carte A. Scymnus rubidus MOTSCHULSKY - 1837 : 418 Scymnus inconspicuus \MOLLASTON 1867 : 166 - CROTCH 1874 : 250 KORSCHEFSKY 1933 : 151. Scymnus (Diomus) rubidus - MULSANT 1850 : 937 - WEISE 1879 : 143 - 1885 : 83 - SICARD 1892 : 83 - KORSCHEFSKY 1933 : 134 - MaDER 1924 : 33, 1955 : 955. Scymnus (Diomus) rubidus s.sp cincticoilis \WEISE 1829 : 33. Scymnus (Diomus) rubidus forme morio - FLEISCHER 1900 : 120 - MADER 1924 : 33, 1955 : 955, Diomus rubidus - FÜRSCH 1987 : 9 - DUVERGER 1994 : 123. Diomus rubidus s.sp. morio - FÜRSCH 1985 : 48. Diomus rubidus s.sp inconspicuus FÜRSCH 1985 : 48. - 1986 : 391 - RAIMONDO 1988 : 48. Description : L = 0,8 à 1,5 - 1 = 0,6 à 1. Ovale oblong avec l'apex tronqué. Tête noire : labre, antennes, palpes, jaune pâle. Prothorax à base non sinuée, le disque noir, les côtés graduellement d'un brun foncé à brun rougeâtre, la marge jaunâtre depuis les angles antéro-externes et la sinuosité postoculaire jusqu'au 4/5 du bord latéral. Elytres obtusement tronqués à l'apex, d'une 127 128 couleur brun-noir, avec une bande longitudinale brun-rouge débutant à l'arrière du calus huméral, pour finir en s'élargissant au 3/4 de la longueur des bords de cette tache, peu nettement limités. Diomus rubidus se rencontre dans le Caucase, la Syrie, la Grèce. La forme morio FLEISCHER 1900, est une variation chromatique que l'on rencontre dans le Caucase et la Syrie. La Sssp. morio FÜRSCH 1966 est plus ou moins entièrement brun-foncé, avec les angles antéro-externes, le labre et les pattes jaune-clair, elle se rencontre en Sicile et au sud de l'Italie (Pouille, istrie). c'est cette ssp. que l'on rencontre en France et au Maroc. La ssp. cincticolilis \NEISE 1929 se rencontre en Egypte. La ssp. inconspicuus \NOLLASTON 1867 est une endémique des îles du Cap-Vert ; elle a le prothorax noir, les élytres avec la partie antérieure et la suture rougeâtres. La ssp. adenensis KAPUR 1951 est brun très clair avec une tache anté- et post- scutellaire brun-foncé : elle se rencontre en Arabie Saoudite, Aden, au Yemen. Discussion Diomus rubidus ssp. fleischeri Nomen Nova pour : morio FÜRSCH1985 : 48 - nec morio PAYKULL 1798 : - nec morio FABRICIUS 1801 : - nec morio MULSANT 1850 : - nec morio FLEISCHER 1900 : 120. Diomus rubidus ssp. fleischeri dans les collections est souvent confondu avec Nephus redtenbecheri f. unicolor \WWEISE 1879. Les deux espèces se distinguent par la forme de leurs lignes fémorales abdominales qui sont différentes et par la ponctuation des élytres qui est plus fine chez Diomus rubidus. C'est en 1986 que FÜRSCH in "Die Scymnini der Kapverden” signale pour la première fois Diomus rubidus en France par la capture de 2 exemplaires par J.M. GOURREAU en juillet 1977 à Vézenobre dans le Gard (30), arrondissement d'Alès, par fauchage de la strate herbacée du côté gauche de la route, entre Alès et Nîmes. Cette espèce vient d'être à nouveau capturée au vol le 10-VI- 1997 par À. COACHE à La Brillanne, Alpes de Haute-Provence (05) 1 2. Dans la collection THÉRY existe 1 2 du Maroc (Rabat) qui était confondue avec Nephus redtenbecheri. Je crois que c'est la première fois que cette espèce est signalée du Maroc. Rhizobius foretieri MULSANT 1853. carte B. Nouvelle récolte de cette espèce par battage d'Ulmus campestris, en Ariège (09), Pamiers "ferme Bertranou" le 26-VII-97, PH. PONEL /eg. 1 2. Références CROTCH (G.R.), 1874. - A revision of the Coleopterous famili Coccinellidae - London : 1-311. DUVERGER (CHR.), 1994. - Un Scymninae africain de Guinée Conakry Diomus guilavoguii n.sp., récolté sur Manihot esculenta CRALNTZ. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 22(2) : 121-125. FLEISCHER (A.), 1900. - Neue Coccinelliden aus der Sammiung des Kais. Rathes Reitter. - Wein. Ent. Zeit., 19 : 120-235. FÜRSCH (H.), 1966. - Bemerkungen zur Systematik Mitteleuropaischer Coccinelliden - Nachr. Bayeris-chen Entomol. : 85-90. 129 Diomus rubidus MOTSCHOULSKY 1837 - fig. 1 à 10 ; fig. 1 - Habitus ; fig. 2 - Spermathèque ; fig. 3 -Tegmen ; fig. 4 - Siphon ; fig. 5 — détail crosse du siphon : fig. 6 — détail pointe du siphon ; fig. 7 — palpe maxillaire ; fig. 8 — antenne partielle ; fig. 9 — jambe postérieure ; fig. 10 - carte de répartition en France. 130 FÜRSCH (H.), 1986. - Die Scymnini der Kapverden - Cour. Forsch. Inst. Senckenberg, 81 : 45-50. KAPUR (A.P.), 1951. - Expedition to South-West Arabia 1937- 8, Vol. I, 18 Coccinellidae - B.MNH. London : 275-297. KORSCHEFSKY (R.}), 1931. - Coleopterorum Catalogus Coccinellidae ! -part 118, Junk Berlin : 1-224,. MADER (L.), 1924. - Bestimmungs-tabellen der Europaischen Coleoptera, 94, Coccinellidae, Tribe Scymnini :1-48. MADER (L.), 1955. - Evidenz der palearktichen Coccinellidae und ihrer observatio in wort und bild, 2 - Entol. Arb. Mus. G.Frey Tutzing Münche, 6 : 765-1035. MOTSCHULSKY (V.), 1837. - Description de quelques Coléoptères recueillis dans un voyage au Caucase. Nouv. Mem. Soc. Imp. Nat. Moscou, T4 : 311-323. MULSANT (E.), 1850. - Species des Coléoptères Sécuripalpes - Ann. Sci. Phys. Nat. Lyon, 2 : 1- 1104. RAIMONDO (A.A.C.), 1988. - Les Coccinelles des Iles du Cap-Vert - /nv. Agr. S. jorge dos Orgaos, 2(3) : 48-68. WEISE (J.), 1879. - Bestimmungs tabellen der Europaischen Coleoptera Il, Cocinnellidae - Zeitschr. Entomol. Breslau : 88-156. WEISE (J.), 1885. - Bestimmungs tabellen der Europaischen Coleoptera Il, Cocinnellidae - Reitter, Modling, 83 pp. WOLLASTON (T.V.), 1867. - Coleoptera Hesperidum, being an enumeration of the Coleopterous Insects of the Cape Verde Archipelago - London : XXXIX +285 pp. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (2) 1998 : 131-132. Sur la présence de Mesites pallidipennis Boheman sur la côte atlantique (Coleoptera Curculionidae). Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac Les Mesites sont des Curculionides dont les larves vivent dans le bois carié de diverses essences ; la faune française comprend trois espèces : M. cunipes BOHEMAN 1837, M. aquitanus FAIRMAIRE 1859 et M. pallidipennis BOHEMANN 1837. Les deux dernières sont typiques du mileu littoral, où on les trouve dans les bois flottés des arrière-plages, lorsque celles-ci n'ont pas subi les nettoyages intensifs dont on connaît malheureusement trop bien l'impact catastrophique sur la faune de ce milieu si particulier ; ils ont donc tendance à se raréfier, comme bien d'autres éléments de cet écosystème. Mesites aquitanus FAIRM. est une espèce classique des zones maritimes du sud-ouest jusqu'au nord de Royan, dans les bois flottés où il est assez commun, parfois très abondant en été. Il est signalé des côtes atlantiques par de nombreux auteurs, parmi lesquels TEMPÈRE (1934 : Arcachon, La Teste), CAUSSANEL (1965 : plage atlantique d'Arcachon), TIBERGHIEN (1983 : sables des plages émergées du Pays Basque et des Landes du sud), BIGOT (1983 : sables supralittoraux des Landes, plages émergées de Gironde, sables supralittoraux de Charente et de Vendée), DAUPHIN et al. (1995 : Réserve du Courant d'Huchet, Landes). Mesites pallidipennis BoH., lui, est typiquement méditerranéen ; il est signalé entre autres auteurs par THÉROND & BIGOT (1964 : dunes de Camargue), BIGOT ef al. (1982 : sables supralittoraux, bois échoués du Gard), BIGOT ( 1983 : sables supra-littoraux du Gard et des Bouches-du-Rhone, du Languedoc et du Roussillon). SOUVERBIE (1855) signale bien M. pallidipennis des environs de La Teste, mais comme à cette date M. aquitanus n'était pas encore décrit, il est probable qu'il s'agit en fait de celui-ci. HOFFMANN (1950- 1958) considère M. pallidipennis comme méditerranéen, bien qu'il signale détenir un exemplaire femelle étiqueté Gironde : Arcachon (NicoLas), dont il met en doute la localité. TEMPÈRE & PÉRICART (1989) n'apportent pas d'élément nouveau sur ce point. La capture d'une importante série de Mesites à Tarnos (Landes) m'a amené à revoir l'ensemble de mes spécimens ; j'ai eu la surprise de trouver des exemplaires se rapportant indubitablement à M. pallidipennis et provenant les uns du Courant d'Huchet (juillet 1994), les autres de Tarnos (juin 1998), où ils se trouvaient en compagnie de l'autre espèce. La présence de M. pallidipennis 131 132 sur la côte atlantique est donc bien confirmée. Il convient de regarder attentivement les petits exemplaires de M. aquitanus, qui ressemblent beaucoup à M. pallidipennis ; toutefois, chez ce dernier, la ponctuation des interstries élytrales et du pronotum est nettement plus fine, et les élytres sont jaunâtres, enfumés au sommet. Références BIGOT (L.) & TIBERGHIEN (C.), 1983. - La plage et les dunes vives des côtes du Pays Basque, des Landes et de la Gironde : 189-201. /n BIGOT (L.), 1983, Ed. - La plage et les dunes vives des côtes françaises. Ministère de l'Environnement, Paris. BIGOT (L.}, 1983. - La plage et les dunes vives des côtes françaises. BIGOT (L.), Ed. - Ministère de l'Environnement, Paris. 1-216. BIGOT (L.), PICARD (J.) & ROMAN (M.L.), 1982. - Contribution à l'étude des peuplements des invertébrés des milieux extrèmes : 1 - La plage et les dunes vives de l'Espiguette (Grau- du-Roi, Gard). - Ecologia mediterranea, VIII (3) : 3-29. CAUSSANEL (C.), 1965. - Recherches préliminaires sur le peuplement de Coléoptères d'une plage sableuse atlantique. - Ann. Soc. ent. France, | : 197-248. DAUPHIN (P.), DUVERGER (C.) & LAGUERRE (M.), 1995. - Données entomologiques sur la zone littorale de la réserve Naturelle du Courant d'Huchet (Landes). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 23 (3) : 85-100. HOFFMANN (A.), 1950-1958. - Coléoptères Curculionides. 3 vol., Faune de France 52, 59, 62. Lechevalier, Paris, 1840 p. SAINTE-CLAIRE-DEVILLE (J.), 1932. - Catalogue raisonné des Coléoptères de France. - Abeille, Paris, 36 (1-2-3-4), 466 p. TEMPÈRE (G.), 1934. - Nouveau coup d'oeil sur les Coléoptères des environs d'Arcachon et de La Teste. - P.V. Soc. linn. Bordeaux : 82-101. TEMPÈRE (G.) & PÉRICART (J.), 1989. - Coléoptères Curculionidae, CE partie. Faune de France, 74, FFSSN, Paris, 534 p. THÉROND (J.) & BIGOT (L.), 1964. - Les populations de Coléoptères des dunes littorales de Camargue. - L'Entomologiste, XX (3) : 38-49. VASSELOT DE RÉGNÉ (M.), 1878. - Notice sur les dunes de la Coubre (Charente-Inférieure). Coléoptères propres aux dunes et aux plages du littoral de la France ou qui s'y rencontrent le plus communément ; collection de M. Champenois. Paris, Exposition universelle, Ministère de l'agriculture et du commerce : 66-71. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 133-135. Deux espèce nouvelles pour la Gironde Soliva pterosperma (Juss.) LESS. [= S. sessilis auct.] et Briza maxima L. et autres raretés. Jean-Claude ANIOTSBÉHÉRE 2, Allée Haut Brion, 33170 Gradignan Les terrains de camping sont souvent des lieux privilégiés pour de nouvelles plantes. Ceux de Carcans-Plage et de Maubuisson n'échappent pas à la règle. Lors d'une herborisation dans un camping de Carcans-Plage, le 2 mai 1998, puis dans celui de Maubuisson, à 3 km de là, je remarquai un tapis de plantes rases, herbacées, ressemblant à un jeune semis de matricaire ou d'anthémis. C'est au contact de l'une d'elles que je fus convaincu qu'il n'en était rien. Sur le premier site, cette adventice occupe deux pelouses de 50m? chacune, distantes d'une centaine de mètres. L'une d'elle est formée d'une population exclusive. Sur le second site, 10 m° seulement sont parsemés de pieds épars. A l'observation, les petits capitules sessiles, aux bractées épineuses ne correspondaient à aucune espèce connue. Le même jour, à Onesse, dans les Landes, nos confrères observaient cette plante que J. VIVANT, présent, reconnu immédiatement : Soliva pterosperma (JUSS.) LESS., une composée d'Amérique du Sud. Cette espèce introduite se signale en Aquitaine depuis une quinzaine d'années. Elle est bien installée à Biarritz au Pays Basque, à Labenne-Plage dans les Landes, Onesse et depuis en Gironde, à Carcans, sa limite nord connue à ce jour. Vu l'importance du recouvrement de Soliva pterosperma (JUSS.) LESS. sur cette station, on peut penser que introduction se situe vers 1995-1996. Elle semble se cantonner dans les zones sablograveleuses des plates- formes et bas-côtés routiers. C'est une plante annuelle herbacée, haute de 3 à 15—(20) cm, qui semble accomplir son cycle biologique de mars à juillet. À partir d'une rosette de feuilles pennatiséquées naissent 3-5 rameaux ramifiés 1-3(4) fois. Aux 133 134 intersections, 4-5 petites feuilles pennatiséquées rayonnent autour d'un involucre plat, sessile, de 5-8 mm de diamètre. Le réceptacle est sans écailles. Les akènes de 3-3,5 mm, glabres, comprimés, ailés, sont prolongés par une épine (style persistant) de 2-3 mm. Briza maxima L. une belle et gracile Graminée méditerranéenne croît dans un terrain de camping à Carcans-Maubuisson. J'ai pu observer une centaine de pieds vigoureux répartis sur quelques dizaines de m°. Cette Graminée a été observée dans le même temps au Cap-Ferret par une consoeur. Elle est signalée également des Landes depuis peu. Comme Soliva pterosperma (JUSS.) LESS., cette espèce est certainement apparue depuis peu d'années. Une autre espèce, inattendue en Gironde et sûrement accidentelle, est à signaler : Paronychia argentea LAM (1 pied), une méditerranéenne, qui étalait une belle et vigoureuse rosette de 5-6 branches sur un emplacement de camping à Carcans Plage. D'autres espèces intéressantes observées dans ces lieux de campings, voici quelques années, continuent leur lente progression en Gironde. Hedypnois rhagadioloides (L.) F.W. SCHMIDT, une Composée, signalée nouvelle pour la Gironde en mai 1997, au Cap-Ferret, est observée sur une deuxième station (2 pieds) à Carcans Plage. Parentucellia latifolia est signalée en Gironde en 1988. Depuis, cette espèce semble bénéficier de conditions très favorables puisqu'elle se signale à Lacanau-Océan, à Ambes, sous le Pont autoroutier, au Verdon, à Bombannes, Carcans-Plage au camping, etc... et dans bien d'autres secteurs de la Gironde. On la retrouve très souvent sur les endroits plutôt secs des aires de repos stabilisées, bas-côtés routiers, etc. Trifolium tomentosum, autre espèce signalée en Gironde depuis 1989 est toujours présente sur la station. Je l'ai observée en 1995 et 1996, dans le centre de Carcans-Océan, et 1997 plus à l'est, à proximité du canal en mélange avec Trifolium suffocatum L. et à Maubuisson sur un trottoir de la rue principale. Claytonia perfoliata (DONN. ex WILD.) HOWELL signalée par LANNES (C.) en 1986 est toujours plus ou moins présente en plusieurs endroits du nord au sud de Lacanau. Références Flore descriptive et illustrée de la France. - Coste sixième supplément; 1985 - page 725 EDOUIN (R.)t, 1989. - Présence de Parentucellia latifolia SiB. en Gironde. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 17 (3) : 158. LANNES (C.), 1986. — Une exotique oubliée retrouvée à Lacanau-Océan : la Claytonie de Cuba, Montia perfoliata (DONN. ex WiLD.) HOWELL. - Bull. Soc. linn. Bordeaux, XIV (4) : 137-140. 135 | | : NET TE > Carte extraite de l'Atlas partiel de la flore de France par Pierre DUPONT (1990) 136 NOTE DE CHASSE Présence en Gironde de Scaphosoma balcanicum TAMANINI (Coleoptera, Staphylinidae, Scaphidiinae). Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac Ce Scaphosoma, décrit d'Italie en 1954, se distingue des autres espèces françaises par sa taille plus grande (env. 2,5 mm), la structure des antennes dont le quatrième article est beaucoup plus long que le troisième (Fig. 1), et la forme de l'édéage (Fig. 2). Il est indiqué de nombreux pays d'Europe moyenne et centrale (Allemagne, Tchécoslovaquie, Autriche, Yougoslavie, Albanie, Pologne), de Russie et d'Italie (LÔBL, 1964, 1965, 1966, FREUDE, 1971). Elle semble nouvelle pour la France. Un exemplaire mâle et un exemplaire femelle ont été pris dans la Réserve Naturelle des Marais de Bruges, près de Bordeaux, dans des écorces déhiscentes d'un vieil Alnus glutinosa tombé à terre ; cette capture est due à YVan LETELLIER, à la sagacité de qui nous devons déjà maintes observations intéressantes dans ce riche biotope. Références FREUDE (H.), 1971. - Scaphidiidae, in FREUDE (H.), HARDE (KW) & LOHSE (G.A.) Ed. - Die Käfer Mitteleuropas, vol. 3 - Hydrobiidae-Scaphidiidae, 1971 : 365 p. LÔBL (1), 1964. - Scaphosoma corcyrinum, Sp. n., ein neuer Scaphidiide aus süd-Europa. - Annotationes zoologicae et botanicae, Slovenské narodné muzeum, 31 II 1964, n°1 : 1-4. LÔBL (1.), 1966. - Neue und wenig bekannte paläarktische arten der gattung Scaphosoma. - Acta ent. bohemoslov., 64 : 105-111. TAMANINI (L.), 1954. — Valore tassonomico degli organi genitali nel genere Scaphosoma e descrizione di una nuova specie. — Boll. Soc. ent. ltal. Genova, 84 : 85-89. ———————— Fig. 1 (haut) : Antenne ; échelle : 0,5 mm. Fig. 2 (bas) : Edéage, face ventrale ; échelle : 0,5 mm. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 136. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (3) 1998 : 137-139. Compte rendu de l’excursion du 21 juin 1998 de Saint- Médard-de-Guizières à Coutras. Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac Près de Saint-Médard-de-Guizières, les travaux de construction de la future autoroute permettent d'observer des friches et autres milieux ouverts, avec entre autres : Allium oleraceum Kickxia elatine ssp elatine Anagallis arvensis SSp arvensis Lathyrus nissolia ssp nissoliàa Anchusa arvensis Lolium multiflorum Anthemis cotula Lyhrum hyssopifolia Avena fatua ssSp fatua Misopates orontium Briza minor Ornithopus compressus Chamaemelum mixtum Ornithopus perpusillus Corrigiola littoralis Petroselinum segetum Epilobium tetragonum ssp tetragonum Rubia peregrina ssp peregrina Filago pyramidata Tordylium maximum Fraxinus excelsior Ulmus procera Galium mollugo ssp mollugo Verbascum blattaria Herniaria hirsuta Verbascum lychnitis Hypericum humifusum Verbascum virgatum Juncus bufonius Viola arvensis ssp arvensis Kickxia spuria SSp Spuria etc. Un peu plus loin, au niveau des coteaux de Sorillon, les bois mêlés nous permirent de retrouver la station de Peucedanum gallicum, avec une belle population de cette espèce rare chez nous, et aussi : Castanea sativa Quercus robur Deschampsia flexuosa ssp flexuosa Serratula tinctoria SSp Seoanei Lotus hispidus Tamus communis Melampyrum pratense Tuberaria guttata Peucedanum gallicum Ulex europaeus ssp europaeus Quercus humilis ssp humilis Vicia varia SSp varia 137 138 Ce furent encore des friches proches des travaux de l'autoroute, près de Sorillon, qui nous révélèrent : Allium vineale Papaver rhoeas Anagallis foemina Rosa stylosa Campanula patulàa ssp patula Rosa sempervirens Carduus tenuiflorus Rumex acetosa ssp acetosa Centaurea thuilleri Rumex acetosella ssp acetosella Cyperus longus sSp longus Rumex obtusifolius Ssp obtusifolius Dianthus armeria Rumex pulcher ssp pulcher Draba muralis Sedum cepaea Equisetum telmateia Silene gallica Erigeron annuus SSp strigosus Tordylium maximum Filago vulgaris Torilis arvensis Ssp neglecta Galium parisiense Verbascum blattaria Lathyrus latifolius Verbascum virgatum Lepidium heterophyllum Verbascum lychnitis Lysymachia nummiularia Vulpia myuros Lythrum hyssopifolia Vulpia bromoides Papaver dubium ssp dubium Près d'Abzac, la station classique à Centaurea cyanus nous montra entre autres : Centaurea cyanus Parentucellia viscosa Conyza blakei Potentilla neglecta Galium verum ssp verum Silene gallica Gnaphalium uliginosum Thymus serpyllum Jasione montana ssp montana Tolpis barbata Linaria pellisseriana Tuberaria guttata Logfia gallica Trifolium subterraneum ssp Malva moschata Subtferraneum Mentha pulegium Vicia lutea ssp lutea Orithopus compressus Vicia villosa ssp varia Ornithopus perpusillus Les chemins bordant le ruisseau, au niveau du gué, comportaient : Angelica sylvestris Galium palustre Ssp palustre Blechnum spicant Galium uliginosum Brachypodium pinnatum Glyceria fluitans Carex divisa ssp divisa Hordeum secalinum Carex pendula Juncus tenuis Cirsium palustre . Linaria repens Coyncia cheiranthos ssp cheiranthos Linaria spartea Dryopteris affinis Ssp borreri Lythrum salicaria Dryopteris carthusiana Oenanthe pimpinelloides Elymus caninus Phalaris arundinacea ssp arundinacea Poa nemoralis Roegneria canina Rumex sanguineus Scrophularia nodosa Sedum telephium ssp maximum Stachys sylvatica Tolpis barbata Valeriana officinalis ssp officinalis Enfin, une dernière station, après les gravières de Lauvirat, autour d'un étang appartenant à l'association du "Pêcheur Libournais", que nous sommes heureux de remercier pour son aimable hospitalité, montra : Bidens cernua Corrigiola telephifolia ssp telephifolia Deschampsia cespitosa ssp cespitosa Hydrocharis morsus-ranae Juncus tenageia Ludwigia palustris Lythrum portula Scutellaria galericulata Stellaria alsine Veronica scutellata Vicia lutea Nomenclature utilisée : Kerguélen, 1993. 10) 140 Imprimé le : 15 octobre 1998 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie Savignac, 23 rue Abadie, 33130 BÈGLES Le ee ee ne” FT + De He, a «a nn a Aa ps soi es e . : PSE a - l | } 1 _— } À — RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS Les auteurs sont instamment priés de faire parvenir à l'éditeur des manuscrits c'est à dire n'exigeant plus, à la correction finale, d'ajouts ou de modifications | pour : DOS, Word pour Mac ou WinWord (*.doc, versions de 1 à 8), WordPerfect ou au at texte ASCII. fin d'assurer une bonne no à leurs articles et faciliter ainsi le travail de la on, les auteurs voudront bien respecter les recommandations suivantes : Le manuscrit devra comprendre impérativement : - le titre avec, quand il y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. F Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont s à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de rence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de ots-clés maximum peut également être proposée. Les noms d'espèces seront en italiques (traitement de texte) ou soulignés (manuscrits) et orthographiés selon les règles des Codes internationaux de Nomenclature en usage dans chaque d cipline, avec mention du nom du Don au moins lors du premier emploi du nom dans Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (ScOP. ex FR.) QUELET ne Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des uteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : Eca (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. Bordeaux, 14 (3) : 105-135. % “Wie (E. ©.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John 00 Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. | k: Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEHERE & 'AUPHIN > 1988), M. SECQ (86 . ; D qui sera Pre au tarif de 15FF la page as tranche de 25 exemplaires) à | condition d'en ou la demande à la correction des épreuves. SOMMAIRE _ DUVERGER (C.), Fouilles usine du 44 rue des Jac - Diptères de deux structures en creux « dénommées "Latrine datée XULS SÉCI TE EEE -S ; ACDC NO CONGO CON TAOGOCOTONDOC SCO C OO OUT sssssusse DAUPHIN (P.), Présence en Gironde de Scaphosoma balcan (Coleoptera, CÉRERSS Scaphidiinae)...........… penrrsiresies __ ISSN 0750-6848 Tome 26 fascicule 4 SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAI 1, place Bardineau - 33000 BORDEAUX C.C.P. : 117 47 M Bordeaux TARIF des PUBLICATIONS* Frais de port 40 00 NL A EN NO DUREE *Une réduction de 10% est consentie aux membres de la Société. COTISATION 1998 : Q The AR Re 200,00 F (cot. 50 F + ce n. 150. Q''Titulaire (hors CEE) eee 250,00 F (cot. 50 F + abo Q Cotisation de soutien; nc PR Re 300,00 F [ Q Sociétés et personnes morales 600,00 F (cot. 300 F + 2 al Un reçu pour l'administration fiscale sera adressé sur demande ; PE une enveloppe affranchie pour la réponse. 141 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 141-154. Liste systématique remise à jour des coléoptères Tenebrionidae de la faune de France Fabien SOLDATI 147, rue des Pointes, F-34130 Mauguio Laurent SOLDAT 57, cours Victor Hugo, F-33000 Bordeaux Résumé : les auteurs présentent une liste réactualisée des coléoptères Tenebrionidae de la faune de France, Corse incluse. Des commentaires concernant les modifications par rapport aux listes précédemment publiées sont apportés. Summary : The authors present a topical systematic list of coleoptera Tenebrionidae from the french fauna, Corsica included. Some remarks about pre-existing lists and new data are given. Mots clés : Coleoptera Tenebrionidae, liste systématique, faune de France. 1- INTRODUCTION Depuis SAINTE-CLAIRE DEVILLE (1937) et BONNEAU (1988 a, b et c), la liste des espèces de Tenebrionidae appartenant à la faune de France ne semble pas, malgré les nombreuses modifications qui s'en sont suivies, avoir été modifiée. P. ARDOIN avait également conçu une liste dans les années soixante- dix mais ne l'avait apparemment pas publiée. Les travaux précédents présentent cependant de nombreux inconvénients : SAINTE-CLAIRE DEVILLE (/oc. cit.) fait abstraction de toute datation et, du point de vue taxonomique, des tribus, des sous-genres et des sous-espèces. Son énumération constitue cependant une bonne synthèse raisonnée de la grande masse des catalogues départementaux ou régionaux parus alors, avec déjà la correction d'un certain nombre d'erreurs. Le travail de BONNEAU (loc. cit.) est assez complémentaire, mais montre les mêmes lacunes chronologiques de même qu'un excès de tribus et d'espèces qui n'ont pas lieu d’être. Ainsi, étions-nous submergés par une cohorte de taxons sans rapport avec notre faune, dont la simple présence semblait très douteuse à l'examen de leur répartition réelle. L'ensemble de ces taxa est regroupé en fin de note, tenant 142 cependant compte du fait que des espèces non reprises depuis longtemps ont pu être revues plus récemment. Intéressons-nous maintenant au nombre des espèces considérées comme telles, présentes sur notre territoire, qui inclue ici la Corse, bien que nous pensions cette dernière biogéographiquement inséparable de sa voisine sarde et plus proche, continentalement parlant, de la côte tyrrhénienne italienne que de la notre (mis à part "l'enclave" des Maures). ARDOIN signale 143 espèces ; SAINTE-CLAIRE DEVILLE (1937) en compte 136 ; BONNEAU (1988 a et b) en dénombre 158 au total et nous-mêmes en comptabilisons 145. Au niveau méthodologique, l’ordre systématique suivi est celui de GEBIEN (1937 ; 1938-42) qui nous paraît encore, au niveau européen, le mieux adapté. En effet, des auteurs plus modernes comme DOYEN & TSCHINKEL (1982) ou WATT (1974) ont considérablement modifié la nommenclature des Tenebrionidae avec l'emploi de techniques récentes. Ces auteurs, issus du Nouveau Monde, ont basé leurs études sur leurs faunes, bien différentes de la notre, et les résultats transposés sont parfois curieux. DALMON (1993) en fait une synthèse adaptée aux tenebrionides de France et l'on peut percevoir rapidement les divergences avec la liste que nous proposons. Les méthodes modernes de classification présentent un intérêt certain, utilisant des principes d'analyse cladistique et statistique. L'outil informatique permet de traiter simultanément des matrices importantes mais l'équipondération des caractères dans certains groupes peut parfois présenter un revers étonnant. Etant donné les divergences d'opinion qui règnent entre les différents auteurs, nous avons préféré revenir à la classification élaborée par GEBIEN (/oc. cit.) qui paraît, à l'heure actuelle, la mieux adaptée à nos régions. Il nous a néanmoins paru intéressant d’adhérer ponctuellement à certaines mises au point récentes. De même, les sous-familles n’ont pas été mentionnées pour les raisons exprimées ci-dessus, leur statut demeurant encore plus flou que celui des tribus. La mention Corse” spécifie que le taxon fait défaut en France continentale. Le signe (E) indique l'endémisme strict que nous définissons comme tel lorsque le taxon n'est présent que sur une aire limitée et qu'il semble exclusif à notre faune. Le présent travail s'inscrit dans le cadre d’un projet bien plus vaste, mais commencé depuis plus d'une dizaine d'années par les auteurs : la rédaction d'une Faune de France des coléoptères Tenebrionidae. Il - LISTE SYSTÉMATIQUE DES ESPÈCES TENTYRIINI (1) Genre Pachychila ESCHSCHOLTZ, 1831 1- servillei SOLIER, 1835 : Corse 1: D = — 1 Genre Jentyria LATREILLE, 1802 ligurica SOLIER, 1835 : Corse mucronata STEVEN, 1829 curculionides sSp. interrupta LATREILLE, 1807 ramburi SOLIER, 1835 (= maillei SOLIER, 1835) : Corse ssp. /aevicolilis SOLIER, 1835 : Corse (E) STENOSINI Genre Stenosis HERBST, 17/99 intermedia SOLIER, 1838 sardoa KÜSTER, 1848 (= angustata HERBST, 17/99) angusticollis SOLIER, 1861 Genre Dichillus JACQUELIN DU VAL, 1861 minutus (SOLIER, 1838) COrsicuS (SOLIER, 1838) (= pumilus SOLIER, 1838) : Corse pumilus BAUDI, 1874 : Corse ELENOPHORINI Genre Elenophorus LATREILLE, 1829 collaris (LINNÉ, 1767) ASIDINI Genre Asida LATREILLE, 1802 (Polasida) sericea (OLIVIER, 1795) (Polasida) jurinei SOLIER, 1836 ssp. marmottani BRISOUT, 1863 ssp. pyrenaea BAUDI, 1875 sabulosa (FUESSLIN, 1775) ochsSi ARDOIN, 1958 (E) dejeani SOLIER, 1836 (E) longicollis SOLIER, 1836 (= squamulata LEONI, 1909) : Corse Schusteri REITTER, 1917 : Corse (E) carinata SOLIER, 1836 : Corse (E) lepidoptera ALLARD, 1868 : Corse (E) 10- corsica LAPORTE DE CASTELNAU, 1833 : Corse 11- stierlini REITTER, 1916 : Corse (E) = AKIDINI Genre Akis HERBST, 1799 (2) bacarozzo (SCHRANK, 1786) 143 144 SCAURINI Genre Scaurus FABRICIUS, 1775 1- punctatus FABRICIUS, 1798 (= sticticus GEMMINGER, 1870) 2- tristis OLIVIER, 1795 3- atratus FABRICIUS, 17/75 4- striatus FABRICIUS, 1792 PIMELIINI Genre Pimelia FABRICIUS, 1775 (3) 1- bipunctata FABRICIUS, 1781 2- payraudi LATREILLE, 1829 : Corse ssp. angusticollis SOLIER, 1836 : Corse BLAPTINI Genre Blaps FABRICIUS, 1775 (4) 1- lusitanica HERBST, 1799 2- gigas (LINNÉ, 1767) 3- gibba LAPORTE DE CASTELNAU, 1840 : Corse 4- lethifera MARSHAM, 1802 (= mortisaga SCOPOLI, 1763, = Similis LATREILLE, 1804) 5- mucronata LATREILLE, 1804 (= mortisaga OLIVIER, 1795 nec LINNÉ, 1758) PEDININI Genre Dendarus LATREILLE, 1829 1- _tristiS LAPORTE DE CASTELNAU, 1840 2- carinatus MULSANT ET Rey, 1854 : Corse Genre Heliopathes DEJEAN, 1833 1- /Juctuosus (SERVILLE, 1825) 2- littoralis ESPANOL, 1958 Genre Phylan STEPHENS, 1832 1- _ gibbus (FABRICIUS, 1775) 2- abbreviatus (OLIVIER, 1795) ssp. intermedius DAJOZ, 1965 (E) Genre Bioplanes MULSANT ET REY, 1854 — ! meridionalis MULSANT ET REY, 1854 Genre Pedinus LATREILLE, 1/96 (5) 1- meridianus MULSANT ET REY, 1853 2- femoralis (LINNÉ, 1767) : présence actuelle? (= 145 Genre Colpotus MULSANT ET REY, 1853 godarti MULSANT ET REY, 1853 : Corse LITOBORINI (6) Genre Allophylax BEDEL, 1906 picipes (OLIVIER, 1811) MELANIMINI Genre Melanimon STEVEN, 1829 (7) tibialis (FABRICIUS, 1781) OPATRINI (8) Genre Gonocephalum SOLIER, 1834 pygmaeum (STEVEN, 1829) obscurum KÜSTER, 1849 : Corse (9) yelamosi ESPANOL & VINOLAS, 1983 granulatum SSp. nigrum KÜSTER, 1849 (10) rusticum (OLIVIER, 1811) (11) Genre Opatrum FABRICIUS, 1775 (12) sculpturatum FAIRMAIRE, 1860 asperidorsum FAIRMAIRE, 1878 : Corse grenieri PERRIS, 1870 : Corse (E) sabulosum (LINNÉ, 1761) ssp. sculptum MULSANT ET REY, 1892 [riparium SCRIBA, 1796 : Suisse, non loin de la frontière française] Genre Sinorus MULSANT, 1860 colliardi FAIRMAIRE, 1860 : Corse Genre Ammobius GUÉRIN, 1846 rufus LUCAS, 1849 Genre Leichenum BLANCHARD, 1845 pulchellum LUCAS, 1849 (=gebieni REITTER, 1906) TRACHYSCELINI Genre Jrachyscelis LATREILLE, 1809 aphodioides LATREILLE, 1809 PHALERIINI Genre Phaleria LATREILLE, 1802 atlantica FAUVEL, 1899 146 {= cadaverina (FABRICIUS, 1792) acuminata KÜSTER, 1852 : Corse provincialis FAUVEL, 1901 insulana REY, 1890 : Corse bimaculata (LINNÉ, 1767) reveillerei MULSANT ET REY, 1858 (= reyi SEIDLITZ, 1894) Genre Halammobia SEMENOW, 1901 pellucida (HERBST, 1799) CRYPTICINI Genre Crypticus LATREILLE, 1817 quisquilius (LINNÉ, 1761) ssp. pyrenaeus BAUDI, 1876 gibbulus (QUENSEL, 1806) : Corse Genre Pseudoseriscius ESPANOL, 1948 pruinosus (DUFTSCHMIDT, 1820) Genre Oochrotus LUCAS, 1852 unicolor ssp. espanoli CANZONERI, 1961 (13) laurae CANZONERI, 1961 (14) ? SSp. sardous CANZONERI, 1961 : Corse (15) BOLETOPHAGINI Genre Boletophagus ILLIGER, 1798 reticulatus (LINNÉ, 1767) interruptus ILLIGER, 1800 Genre Eledonoprius REITTER, 1911 armatus (PANZER, 1799) Genre Eledona LATREILLE, 1796 agaricola (HERBST, 17/83) DIAPERINI Genre Diaperis GEOFFROY, 1764 boleti (LINNÉ, 1758) Genre Hoplocephala LAPORTE DE CASTELNAU ET BRULLÉ, 1831 haemorrhoidalis (FABRICIUS, 1787) | Genre Scaphidema REDTENBACHER, 1849 metallicum (FABRICIUS, 1792) 147 Genre Platydema LAPORTE DE CASTELNAU ET BRULLÉ, 1831 1- dejeani LAPORTE DE CASTELNAU ET BRULLÉ, 1831 2- violaceum (FABRICIUS, 1790) 3- europaeum LAPORTE DE CASTELNAU ET BRULLÉ, 1831 Genre Alphitophagus STEPHENS, 1832 1- bifaSciatus (SAY, 1823) Genre Pentaphyllus LATREILLE, 1829 1- chrysomeloides (RoOSSI, 1792) 2- testaceus (HELLWIG, 1792) ULOMINI Genre Gnathocerus THUNBERG, 1814 — ! cornutus (FABRICIUS, 1798) (Echocerus) maxillosus (FABRICIUS, 1801) : parfois importé ND Ù Genre Lyphia MULSANT ET REY, 1859 _Ù ! tetraphylla (FAIRMAIRE, 1856) Genre Latheticus \WVATERHOUSE, 1880 1- oryzae \WVATERHOUSE, 1880 : parfois importé Genre 7ribolium Mac LEAY, 1825 1- madens CHARPENTIER, 1825 2- castaneum (HERBST, 1797) 3- (Eusemostene) confusum JACQUELIN DU VAL, 1868 4- (Eusemostene) destructor UYTTENBOOGART, 1938 Genre Clamoris DÈS Gozis, 1886 (= Phthora SEIDLITZ, 1891 nec MULSANT ET REY, 1854) 1- crenata (MULSANT, 1854) Genre Palorus MULSANT, 1854 1- (Circomus) subdepressus \MOLLASTON, 1864 2- depressus (FABRICIUS, 1790) 3- ratzeburgi (WISSMANN, 1848) Genre Uloma LATREILLE, 1829 1-_ culinaris (LINNÉ, 1758) 2- rufa (PILLER & MITTERPACHER, 1783) (= perroudi MULSANT ET GUILLEBEAU, 1855) Genre Alphitobius STEPHENS, 1832 (16) 1- diaperinus (PANZER, 1797) (= piceus REITTER, 1911 nec OLIVIER, 1792) 148 2- laevigatus (FABRICIUS, 1781) (= piceus OLIVIER, 1792 nec REITTER, 1911) Genre Diaclina JACQUELIN DU VAL, 1861) (17) 1- fagi (PANZER, 1797) Genre Cataphronetis LUCAS, 1849 (= Phthora MULSANT ET REY, 1854 nec SEIDLITZ, 1891) (18) 1- crenata (GERMAR, 1836) Genre Corticeus PILLER & MITTERPACHER, 1783 (19) 1- unicolor PILLER & MITTERPACHER, 1783 2- (Paraphloeus) pini PANZER, 1799 (= l/eonhardi REITTER, 1906) (20) 3- (Paraphloeus) bicolor OLIVIER, 1790 4- (Paraphloeus) bicoloroides ROUBAL, 1933 5- (Paraphloeus) fasciatus FABRICIUS, 1790 6- (Paraphloeus) rufulus ROSENHAUER, 1847 (= suberis LUCAS, 1849) 7- (Paraphloeus) linearis FABRICIUS, 1790 TOXICINI Genre Cryphaeus KLUG, 1833 1- cornutus (FISCHER, 1823) COELOMETOPINI Genre /phthiminus SPILMAN, 1973 1- _italicus (TRUQUI, 1857) : Corse Genre Menephilus MULSANT, 1854 1- cylindricus (HERBST, 1784) TENEBRIONINI Genre 7enebrio LINNÉ, 1758 1- opacus DUFTSCHMIDT, 1812 2- obscurus FABRICIUS, 1792 3- molitor LINNÉ, 1758 Genre Neatus LE CONTE, 1862 1- picipes (HERBST, 1797) Genre Bius MULSANT, 1854 1- thoracicus (FABRICIUS, 1792) : présence actuelle ? BELOPINI Genre Belopus GEBIEN, 1911 (21) 1- (Centorus) procerus (MULSANT, 1854) 149 HELOPINI Genre Nephodinus GEBIEN, 1942 metallescens (KÜSTER, 1846) : Corse Genre Helops FABRICIUS, 1775 coeruleus (LINNÉ, 1758) rossii GERMAR, 1817 Genre Probaticus SEIDLITZ, 1891 (22) (Pelorinus) ebeninus (VILLA, 1838) (Pelorinus) laticollis (KÜSTER, 1850) (Helopidoxus) superbus (MULSANT, 1855) : Corse (E) Genre Stenohelops REITTER, 1922 (Stenomaleis) pyrenaeus (MULSANT, 1854) Genre Catomus ALLARD, 1876 rotundicollis (GUÉRIN, 1825) (= angustatus LUCAS, 1849) consentaneus (KÜSTER, 1851) CYLINDRONOTINI Genre Enoplopus SOLIER, 1848 dentipes (ROSSI, 1790) (= velikensis BEDEL, 1892, = caraboides PETAGNA, 1786) Genre Xanthomus MULSANT, 1854 pallidus (CURTIS, 1830) ssp. ghidinil CANZONERI, 1959 pellucidus MULSANT, 1856 Genre Stenomax ALLARD, 1877 lanipes (LINNÉ, 1767) (Asyrmatus) piceus (STÜRM, 1826) (Asyrmatus) foudrasi (MULSANT, 1854) (Asyrmatus) meridianus (MULSANT, 1854) (E) Genre Nalassus MULSANT,1854 assimilis (KÜSTER, 1850) dryadophilus MULSANT, 1854 laevioctostriatus (GOEZE, 1777) harpaloides (KÜSTER, 1850) (E) [convexus (KÜSTER, 1850) : Italie et Suisse, près de la frontière Française] 150 6- ecoffeti (KÜSTER, 1850) (E) ssp. temperei ARDOIN, 1959 ssp. schaeferi ARDOIN, 1959 (E) 7- alpigradus FAIRMAIRE, 1882 (E) 8- genei (GÉNÉ, 1839) : Corse 9- ? abeillei SEIDLITZ, 1891 : Corse Il - REMARQUES (1) - Juste avant devrait prendre place la tribu des ZOPHOSINI. Zophosis (Septentriophosis) errans SOLIER, 1834 aurait été trouvé sur une île au large de Marseille (BONNEAU, 1988). Cette capture n'est pas invraisemblable ; il s’agit probablement d'une importation comme il y en a eu bien souvent aux environs de Marseille. Pour pouvoir incorporer ce nouvel insecte à notre faune il faudrait pour cela montrer que l'espèce est localement bien acclimatée, donc prendre d'autres exemplaires. Synonyme de Zophosis (Septentriophosis) minuta FABRICIUS, 1775 (PENRITH, 1982) (2) - Akis reflexa ssp. goryi SOLIER, 1836 : 1 spécimen douteusement étiqueté «Corse », sans précision supplémentaire de localisation. Erreur d'étiquetage probablement. Il s’agit d’une espèce saharienne. Akis acuminata (FABRICIUS, 1787) : 1 exemplaire de Perpignan et 1 de Marseille, ce dernier peu fiable. Captures peut-être accidentelles. D'autres seraient nécessaires pour confirmer sa présence en France. C'est le même insecte qui est cité par BONNEAU (1988) sous le nom de « Akis sansi ssp. duplicata » REITTER. Quant aux Akis Spinosa (LINNÉ, 1764) et Akis subterranea SOLIER, 1836 ils sont plutôt à rechercher en Sicile qu’en Corse. (3)- Pimelia undulata SOLIER, 1836 : la citation d'Ajaccio doit résulter d'une erreur de provenance. Espèce endémique du centre montagneux de la Sardaigne. La Pimelia sardoa SOLIER, 1836 n'est qu'une variété de la Pimelia goryi SOLIER, 1836. L'indication « Corse » ne peut résulter que d'une erreur de provenance sachant que cette espèce est endémique de la moitié sud de la Sardaigne. (4)- Blaps mortisaga (LINNÉ, 1758) figure dans de nombreux catalogues concernant notre faune pourtant il ne nous semble pas que cet insecte puisse exister en France. Nous ne l'y avons jamais rencontré, même dans les collections et, mis à part quelques vieux exemplaires douteux, il en serait de même pour tous les pays qui nous entourent. || faudrait probablement aussi mettre en rapport les synonymes des 2 espèces les plus fréquentes en nos régions, avec lesquelles il y a dû y avoir quelques confusions. Dans tous les cas, cette espèce d'Europe septentrionale et orientale est encore moins présente en Corse malgré certaines affirmations. En effet, les Blaps mortisaga LINNÉ de la collection SCHAEFER sont en fait des Blaps gibba LAPORTE quant aux Blaps hispanica LAPORTE DE CASTELNAU de la collection THÉROND, provenant du Grau-du-Roi (Gard), il s’agit de Blaps gigas LINNÉ (assez peu typiques, il est vrai). 151 (5)- Pedinus punctatostriatus MULSANT, 1853 est endémique de Sicile. Il n'a donc rien à faire en France méridionale. (6)- Ici devrait se placer le Litoborus planicollis ssp. intermedius Pic, 1931, décrit de l'Ain, ce qui correspond encore à une « farce » de Pic. Espèce bético- rifaine. (7)- Avant le genre Melanimon, le Pachypterus mauritanicus LUCAS, 1849 a été cité de Corse et du Caucase, probablement par erreur. (8)- Près de ce genre, Anemia sardoa (GÉNÉ, 1839) a été prise à Marseille où nous pensons qu'elle avait dû être importée. En revanche, existe peut-être en Corse car est répandue en Sardaigne. (9)- C’est le même insecte qui figure dans les catalogues sous le nom de prolixum ERICHSON, 1843. Ce dernier n'existe pas, sauf importation éventuelle, en Europe, mais est presque pan-africain. (10)- Dans les écrits, nommé Gonocephalum pusillum FABRICIUS. Ce dernier est étranger à notre faune et n'existe qu’en Europe centrale et orientale. (11)- Gonocephalum lefranci FAIRMAIRE, 1863 se placerait après cette espèce. Signalé de Corse à 2 reprises mais jamais de manière certaine, il est peu probable qu'il s'y prenne sachant qu’en Sardaigne il se cantonne à quelques points de l'extrême Sud. (12)- Opatrum verrucosum GERMAR, 1817 : signalé des Alpes-Maritimes, il existe certes en Italie mais dans les régions les plus méridionales ainsi qu'en Sicile. Selon GRIDELLI (1950), il s'agirait d'une confusion avec Opatrum Sculpturatum FAIRMAIRE, 1860 qui en est très proche et qui est répandu depuis la Corse jusqu'aux confins de la Ligurie. (13)- CANZONERI (1961), a étudié de près la microsystématique du genre et a montré que sous le terme trop général de « unicolor » se cachait en fait plusieurs entités taxonomiques de rang spécifique ou sub-spécifique. Cet auteur n'ayant pu étudier de près le matériel français, il l’a placé « incertae sedis ». Pour notre part, n'ayant pu voir suffisamment de matériel français concernant cette espèce mais ne pensant pas que les exemplaires de notre pays puissent appartenir à des formes inédites, nous admettrons dans un premier temps qu'ils correspondent plutôt au prolongement géographique des formes septentrionales de l'Italie et de l'Espagne. Oochrotus unicolor unicolor LUCAS n'existant, selon CANZONERI (1961), qu'en Afrique du Nord, nous estimons que les individus des Pyrénées-Orientales et de l'Hérault appartiennent à la ssp. espanoli CANZONERI qui est la forme de la Catalogne. (14)- C'est l'espèce qui occupe le nord-est de l'Italie, notamment la Toscane, à laquelle doivent correspondre les populations des Alpes-Maritimes et du Var. (15)- Cette forme est peut-être celle qui occupe la Corse sachant qu'elle existe dans la moitié nord de la Sardaigne. (16)- Alphitobius viator MULSANT ET GODART, 1868 : jadis importé à Marseille et à Port-Vendres. Répandu en Afrique tropicale. 152 (17)- Diaclina testudinea (PILLER & MITTERPACHER, 1783) n'appartient aucunement à notre faune, mais plutôt à la moitié orientale de l’Europe. (18)- Après ce genre figure le Sifophagus hololeptoides (LAPORTE DE CASTELNAU, 1840) signalé de Marseille, du temps de Solier, où il avait probablement été importé. Espèce américaine. (19)- Se place entre les ULOMINI et les TOXICINI la tribu des COSSYPHINI. Une espèce, le Cossyphus algiricus LAPORTE DE CASTELNAU, 1840 d'Algérie et de Tunisie a été signalé de Corse par erreur, la seule espèce existant en Sardaigne étant le Cossyphus moniliferus CHEVROLAT, 1829, cantonné à l'extrême sud de l'île. (20)- Corticeus (Paraphloeus) fraxini KUGELAN, 1794 est soit étranger à notre faune, comme le souligne par ailleurs BALAZUC (1984), soit synonyme de Corticeus (Paraphloeus) pini PANZER, 1799. (21)- Belopus elongatus (HERBST, 1797) a été signalé des Bouches-du- Rhône et de Corse. C'est une espèce trop méridionale pour appartenir à notre faune, qui existe certes en Sardaigne, mais seulement dans sa partie sud. (22)- Probaticus (Pelorinus) anthracinus (GERMAR, 1813) a été signalé de l'Aude, des Basses-Pyrénées, de Corse, des Landes et du Lot-et-Garonne. Répandu dans la péninsule lbérique et jusqu’en Algérie, ne semble pas avoir été repris en France depuis bien des décennies. Références ARDOIN (P.), 1958. — Contribution à l'étude des Helopinae de France (Col. Tenebrionidae). - Annales de la Société entomologique de France, 127 : 9-40. ARDOIN (P.), 1973. — Contribution à l'étude des Tenebrionidae de Sardaigne (Coleoptera). - Annales de la Société entomologique de France (N. S.), 9 (2) : 257-307. BALAZUC (J.), 1984. — Coléoptères de l'Ardèche. - Lyon : Editions de la Société linnéenne, 329 p. BONNEAU (P.), 1988a. — Une espèce de Tenebrionidae nouvelle pour la faune de France : Xanthomus ghidinii CANZONERI (Coleoptera). - Nouvelle Revue d'Entomologie (N. S.), 5 (1) : 43-47. BONNEAU (P.), 1988b. — Contribution à la rédaction d'un catalogue des Tenebrionidae de France (Coleoptera). Première partie. - L'Entomologiste, 44 (3) : 133-145. BONNEAU (P.), 1988c. — Contribution à la rédaction d'un catalogue des Tenebrionidae de France (Coleoptera). Deuxième partie. L'Entomologiste, 44 (4) : 201-212. BONNEAU (P.), 1989. — Additions et corrections au catalogue des Tenebrionidae de France (Coleoptera). - L'Entomologiste, 45 (?) : ? BRENDELL (M. J. D.), 1975. — Handbooks for the identification of british insects. - Coleoptera Tenebrionidae. London : Editions of the Royal Society, 23 p. CANZONERI (S.), 1959. — Contributo ad una migliore conoscenza del genere Stenomax ALLARD (Col. Tenebrionidae). - Bolletino de la Societa entomologica italiana, 91 : 148-150. CANZONERI (S.), 1961. — Note sul genere Oochrotus LUCAS. (VII. Contributo allo studio dei tenebrionidi). - Bolletino del Museo civico di Storia naturale di Venezia, 14: 7-27. 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Inventaire annoté des ostracodes limniques actuels des Antilles françaises Jean-Paul COLIN 3, Impasse des Biroulayres, 33610 Cestas E-mail : colinjp@compuserve.com Résumé : 27 espèces et 16 genres d'ostracodes limniques ont été recensés dans les Antilles françaises. Ceci est à comparer avec les 260 espèces appartenant à 53 genres, connus en Amérique du Sud (Indes Occidentales incluses), et les 31 genres représentés par 76 espèces dans l'ensemble des Indes Occidentales. 10 espèces sont endémiques aux Indes Occidentales et 10 autres restreintes à l'Amérique du Sud et aux Indes Occidentales. Mots-clefs : Ostracodes, milieu limnique, Antilles françaises, systématique, zoogéographie. Abstract : 27 species and 16 genra of limnic ostracodes have been reported from the French Lesser Antilles (West Indies). This is to be compared with 260 species belonging to 53 genera know in South America (West Indies included), and 31 genera represented by 76 species in the whole West Indies. 10 species are endemic to the West Indies and 10 other restricted to South Amerrica and the West Indies. Key words : Ostracoda, limnic environment, French Lesser Antilles, systematics, zoogeography. Introduction Si les travaux sur les ostracodes limniques actuels des Indes Occidentales (Arc Antillais) sont relativement nombreux (voir en particulier KLIE, 1933; TRESSLER, 1956; TRIEBEL, 1961, 1962; MARGALEF, 1961; VAN DEN BOLD, 1958; HARRISON & RANKIN, 1976, et HOLMES, 1997 - une bibliographie complète se trouve dans les travaux de BROODBAKKER, 1982 et de MARTENS & BEHEN, 1994), il n'en est pas de même en ce qui concerne les Antilles françaises. Le premier travail faisant état d'ostracodes limniques dans les Antilles françaises est celui de TRIEBEL (1961), qui rapporte la présence de deux espèces du genre Chlamydotheca (Chlamydotheca hummelincki dispar TRIEBEL, 1961, et Chlamydotheca hummelincki hummelincki TRIEBEL, 1961), dans l'île de Saint-Martin (Voir aussi in KOTZIAN, 1974). SANDBERG (1964) dans sa monographie sur le genre Cyprideis, signale la présence de Cyprideis similis (BRADY, 1869) à la Guadeloupe. Ce sont les travaux de BROODBAKKER 156 (1982, 1983a-d, 1984a-c), sur les ostracodes limniques des Indes Occidentales, qui apportent le plus d'informations sur les faunes des différentes îles des Antilles françaises (Martinique, Guadeloupe, Iles des Saintes, La Désirade, Marie-Galante, Saint-Barthélemy et Saint-Martin). Nous allons dans ce travail, présenter un inventaire annoté des ostracodes limniques signalés dans la littérature dans les Antilles françaises, et discuter de leur répartition zoogéographique. La systématique adoptée est celle proposée dans l'important inventaire critique de MARTENS & BEHEN (1994). Inventaire des espèces a - Martinique D'après les données de BROODBAKKER (1982, 1983b-d, 1984a, c) : - Cypretta sp., Cypridopsis aff. vidua (O.F. MÜLLER, 1776), Cypridopsis Sp., Hemicypris exigua BROODBAKKER, 1983, Hemicypris reticulata (KLIE, 1930), Heterocypris antillensis BROODBAKKER, 1982, Heterocypris punctata KEYSER, 1976, Physocypria affinis KLIE, 1933, Potamocypris hummelincki KLIE, 1933, Pseudocandona antilliana BROODBAKKER, 1983, Stenocypris major BAIRD, 1859, Strandesia stocki BROODBAKKER, 1983. b - Guadeloupe D'après les données de SANDBERG (1964) et de BROODBAKKER (1983b), 19840) : - Cyprideis similis (BRADY, 1869), Cypris subglobosa SOWERBY, 1840, Hemicypris exigua, Stenocypris major. c - Iles des Saintes D'après le données de BROODBAKKER (1984b, 0) : - Chlamydotheca unispinosa, Cypretta sp., Cypridopsis Sp., Diaphanocypris meridana (FURTOS, 1936). d - La Désirade D'après les données de BROODBAKKER (1983c, d, 1984a-0) : - Cypretta sp., Cypridopsis sp., Pseudocandona antilliana, Stenocypris major, Strandesia longula BROODBAKKER, 1983, Diaphanocypris meridana. e — Marie-Galante D'après les données de BROODBAKKER (1983b,d, 19840) : - Chlamydotheca unispinosa, Cypris subglobosa, Hemicypris exigua, Perissocytheridea sp., Physocypria affinis, Stenocypris major, Strandesia Sphaeroidea BROODBAKKER, 1983, Strandesia trispinosa galantis BROODBAKKER, 1983, Diaphanocypris meridana. 157 f - Saint-Barthélemy D'après les données de BROODBAKKER (1982, 1984c) et de TRIEBEL (1961a) - Cypris decaryi GAUTHIER, 1933, Cypretta sp., Heterocypris antillensis, Neocypridopsis inaudita (FURTOS, 1936), Physocypria affinis, Physocypria sp. g — Saint-Martin D'après les données de TRIEBEL (1961), KOTZIAN (1974) et BROODBAKKER (1982, 1983a, c, d, 1984a, c). En fait les informations proviennent essentiellement de la partie néerlandaise de l'Ile. - Candonopsis hummelincki BROODBAKKER, 1983, Chlamydotheca barbadensis barbadensis (SHARPE, 1910), Chlamydotheca barbadensis nicoi MARTENS, 1994, Chlamydotheca hummelincki dispar, Chlamydotheca hummelincki hummelincki, Cypretta sp., Cypridopsis sp., Heterocypris punctata, Heterocypris antillensis, Heterocypris margaritae MARGALEF, 1961, Neocypridopsis inaudita, Neocypridopsis debilis KLIE, 1940, Perissocytheridea cribrosa (KLIE, 1933), Physocypria affinis, Potamocypris hummelincki, Stenocypris major, Strandesia longula, Strandesia stocki. Analyse zoogéographique En résumé, 27 espèces et 16 genres ont été recensés dans les Antilles françaises. Ceci est à comparer avec les 260 espèces appartenant à 53 genres, connus en Amérique du Sud (Indes Occidentales incluses), et les 31 genres représentés par 76 espèces dans l'ensemble des Indes Occidentales (MARTENS & BEHEN, 1994). Notons que ces 76 espèces comprennent des formes symbiotiques et/ou parasites (Entocytheridae; HoBBs, 1971), et en provenance de grottes anchialines (MADDOCKS & ILIFFE, 1993), non étudiées dans les Antilles françaises. Comme ceci a déjà été remarqué par différents auteurs (MCKENZIE, 1971; BROODBAKKER, 19840), les espèces les plus fréquentes dans les îles circum- tropicales appartiennent aux genres Heterocypris, Cypridopsis, Chlamydotheca, Cypretta, Strandesia, Hemicypris et Physocypria. Les îles volcaniques, caractérisées par des précipitations plus importantes, ont des faunes d'ostracodes limniques plus diversifiées que les îles calcaires (BROODBAKKER, 19840). La répartition zoogéographique des 27 espèces reconnues dans les Antilles françaises est la suivante : - 10 espèces (soit 37 %) sont endémiques aux Indes Occidentales : Chlamydotheca barbadensis barbadensis, Chlamydotheca barbadensis nicoi, Chlamydotheca hummelincki dispar, Chlamydotheca hummelincki hummelincki, Neocypridopsis inaudita, Potamocypris hummelincki, Strandesia longula, Strandesia sphaeroidea, Strandesia stocki, Strandesia trispinosa galantis. Parmi celles-ci, une seule espèce, Strandesia trispinosa galantis ne serait jusqu'à présent connue que de l'ile de Marie-Galante. 158 - 10 espèces (soit 37 %) ont une répartition limitée aux Indes Occidentales et à l'Amérique du Sud : Candonopsis hummelincki, Cyprideis similis, Diaphanocypris meridana, Hemicypris exigua, Heterocypris antillensis, Heterocypris margaritae, Neocypridopsis debilis, Perissocytheridea cribrosa, Physocypria affinis, Pseudocandona antilliana. - 4 espèces ont une distribution circum-tropicale : Cypris decaryi, Cypris subglobosa, Hemicypris reticulata, Stenocypris major. - 1 seule espèce est cosmopolite : Cypridopsis vidua. - 2 espèces sont aussi connues dans le Sud des Etats-Unis (Floride) : Chlamydotheca unispinosa, Heterocypris punctata. Il est intéressant de noter l'absence du genre Elpidium O.F. MÜLLER, 1880, vivant exclusivement dans les coupes des Broméliacées épiphytes, et dont plusieurs espèces sont connues à la Jamaïque, Cuba et Porto Rico (TRESSLER, 1956; MARTENS & BEHENS, 1994). Il est probable que la plupart es espèces sont arrivées dans les îles par dispersion passive (BROODBAKKER, 1984c) : tempêtes tropicales (MCKENZIE, 1971), oiseaux migrateurs (SANDBERG, 1964; SANDBERG & PLUSQUELLEC, 1974: MCKENZIE, 1982). Systématique La classification adoptée est celle de HARTMANN & PURI (1974) modifiée par MARTENS & BEHEN (1994). SOUS-CLASSE OSTRACODA LATREILLE, 1806 ORDRE PODOCOPIDA G.W. MÜLLER, 1894 SOUS-ORDRE PODOCOPA SARS, 1866 SUPER-FAMILLE CYTHERACEA BAIRD, 1850 FAMILLE CYTHERIDAE BAIRD, 1850 SOUS-FAMILLE CYTHERINAE BAIRD, 1850 TRIBU CYTHERINI BAIRD, 1850 Genre Perissocytheridea STEPHENSON, 1938 Perissocytheridea cribrosa (KLIE, 1933) Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 19840). Répartition connue : - Indes Occidentales, Brésil (KLIE, 1933; MARTENS & BEHEN, 1994). 159 Perissocytheridea sp. Répartition dans les Antilles françaises : - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983d). Remarques: - Sur 10 espèces de Perissocytheridea signalées en Amérique du Sud et dans les Indes Occidentales, seules deux espèces sont connues des Indes Occidentales : Perissocytheridea cribrosa et Perissocytheridea matsoni (STEPHENSON, 1935) (MARTENS & BEHEN, 1994). FAMILLE CYTHERIDEIDAE SARS, 1925 SOUS-FAMILLE CYTHERIDEINAE SARS, 1925 Genre Cyprideis JONES, 1857 Cyprideis similis (BRADY, 1869) Répartition dans les Antilles françaises : - Guadeloupe (SANDBERG, 1964). Répartition connue : - Indes Occidentales, Brésil, Venezuela (SANDBERG, 1964; MARTENS & BEHEN, 1994). SUPER-FAMILLE CYPRIDACEA BAIRD, 1845 FAMILLE CANDONIDAE KAUFMANN, 1900 SOUS-FAMILLE CANDONINAE KAUFMANN, 1900 TRIBU CANDONINI KAUFMANN, 1900 Genre Candonopsis VAVRA, 1891 Candonopsis hummelincki BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983c; 19840). Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1983c, . 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Genre Pseudocandona KAUFMANN, 1900 Pseudocandona antilliana BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 1983c, 1984c). 160 - La Désirade (BROODBAKKER, 1983c, 1984c.) Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1983c, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). SOUS-FAMILLE CYCLOCYPRIDINAE KAUFMANN, 1900 Genre Physocypria VAVRA, 1897 Physocypria affinis KLIE, 1933 Répartition dans les Antilles françaises : - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Martinique (BROODBAKKER, 19840). - Saint-Barthélemy (BROODBAKKER, 19840). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983d, 19840). Répartition connue : - Indes Occidentales, Brésil (KLIE, 1933; BROODBAKKER, 1983b, c, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Physocypria Sp. Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Barthélemy (BROODBAKKER, 19840). Remarques : - Sur 9 espèces de Physocypria recensées en Amérique du Sud et les Indes Occidentales, deux espèces, Physocypria affinis et Physocypria deformis KLIE, 1940 ont été identifiées dans les Indes Occidentales (MARTENS & BEHEN, 1994; HOLMES, 1997). FAMILLE CYPRIDIDAE BAIRD, 1845 SOUS-FAMILLE CYPRINOTINAE BRONSTEIN, 1947 Genre Hemicypris SARS, 1903 Hemicypris exigua BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Guadeloupe (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Martinique (BROODBAKKER, 1983b, 19840). 161 Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1983b; 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Hemicypris reticulata (KLIE, 1930) Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 19840). Répartition connue : - Espèce ayant une grande répartition géographique : Amérique du Sud (Paraguay), Afrique du Nord et Afrique de l'Ouest, Levant (KLIE, 1930; MARTENS & BEHEN, 1994). Genre Heterocypris CLAUS, 1892 Heterocypris antillensis BROODBAKKER, 1982 Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 1982, 19840). - Saint-Barthélemy (BROODBAKKER, 1982, 19840). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1982, 1983a, 19840). Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales -(BROODBAKKER, 1982, 1983a, 1984a, c; MARTENS & BEHEN, 1994). Heterocypris margaritae MARGALEF, 1961 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1982, 1983a, 19840). Répartition connue : - Indes Occidentales, Venezuela (MARGALEF, 1961; BROODBAKKER, 1982, 1983a, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Heterocypris punctata KEYSER, 1976 Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 1982, 1983c, 19840). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1982, 1983a, 1984c). Répartition connue : - Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1982, 1983a, c, 1984c); Floride (KEYSER, 1976; MARTENS & BEHEN, 1994). 162 SOUS-FAMILLE CYPRICERCINAE MCKENZIE, 1971 Diaphanocypris NÜRDIG & PINTO, 1990 Diaphanocypris meridana (FURTOS, 1936) (= Herpetocypris meridana FURTOS, 1936 ; Tanycypris meridana in BROODBAKKER 1983d, 1984b, c) Répartition dans les Antilles françaises : - La Désirade (BROODBAKKER, 1984b, c). - Iles des Saintes (BROODBAKKER, 1984b, c). - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983d, 19840). Répartition connue : - Indes Occidentales, Mexique (FURTOS, 1936; BROODBAKKER, 1983d, 1984b, c), Brésil, Argentine et Equateur (WÜRDIG & PINTO, 1990; MARTENS & BEHEN, 1994). Genre Strandesia STUHLMANN, 1888 (= Acanthocypris CLAUS, 1892; Neocypris SARS, 1901) Strandesia longula BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - La Désirade (BROODBAKKER, 1983d, 1984a, co). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983d, 1984a, c). Répartition connue : - Indes Occidentales et Bahamas (BROODBAKKER, 1983d, 1984a, c; MARTENS & BEHEN, 1994). Strandesia sphaeroidea BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Mare-Galante (BROODBAKKER, 19834). Répartition connue : - Espèce endémique aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1983d; MARTENS & BEHEN, 1994). Strandesia Stocki BROODBAKKER, 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 1983d, 1984a, c). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983d, 19840). 163 Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1983d, 1984a, c; MARTENS & BEHEN, 1994). Strandesia trispinosa galantis BROODBAKKER 1983 Répartition dans les Antilles françaises : - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983d). Répartition connue : - Espèce jusqu'à présent connue uniquement dans l'Ile de Marie- Galante (BROODBAKKER, 19834). SOUS-FAMILLE HERPETOCYPRIDINAE KAUFMANN, 1900 Genre Stenocypris SARS, 1889 Stenocypris major (BAIRD, 1859) Répartition dans les Antilles françaises : - Guadeloupe (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - La Désirade (BROODBAKKER, 1984c). - Marie-Galante (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Martinique (BROODBAKKER, 1983b). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983d, 1984c). Répartition connue : - Espèce à distribution circum-tropicale (MARTENS & BEHEN, 1994). SOUS-FAMILLE CYPRIDINAE BAIRD, 1845 Genre Chlamydotheca SAUSSURE, 1858 Chlamydotheca barbadensis barbadensis SHARPE, 1910 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1984c). Répartition connue : - Espèces endémiques aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1940). Chlamydotheca barbadensis nicoiïi MARTENS, 1994 (= Chlamydotheca barbadensis dispar BROODBAKKER, 1984) 164 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 19840). Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Chlamydotheca hummelincki dispar TRIEBEL, 1961 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (TRIEBEL, 1961; KOTZIAN, 1974). Répartition connue : - Espèces restreinte aux Indes Occidentales (TRIEBEL, 1961; MARTENS & BEHEN, 1994). Chlamydotheca hummelincki hummelincki TRIEBEL, 1961 Répartition dans les Antilles françaises: - Saint-Martin (TRIEBEL, 1961 a). Répartition connue : - Espèces restreinte aux Indes Occidentales (TRIEBEL, 1961; BROODBAKKER, 1983b, 1984b; MARTENS & BEHEN, 1994). Chlamydotheca unispinosa (BAIRD, 1862) Répartition dans les Antilles françaises : - Mare-Galante (BROODBAKKER, 1983b, d; 1984c). - lles des Saintes (BROODBAKKER, 19840). Répartition connue : - Indes Occidentales, Brésil (KLIE, 1933), Colombie (ROESSLER, 1982), Pérou (KLIE, 1941), Sud des Etats-Unis, Mexique (BROODBAKKER, 1983b, d, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). | Genre Cypris O.F. MÜLLER, 1776 Cypris decaryi GAUTHIER, 1933 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Barthélemy (TRIEBEL, 1961). Répartition connue : - Espèce à répartition circum-tropicale (BROODBAKKER, 1983b, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). 165 Cypris subglobosa SOWERBY, 1840 Répartition dans les Antilles françaises : - Guadeloupe (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Mare-Galante (BROODBAKKER, 1983b, d, 1984c). Répartition connue : - Espèce à répartition circum-tropicale (BROODBAKKER, 1983b, dl, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). FAMILLE CYPRIDOPSIDAE KAUFMANN, 1960 SOUS-FAMILLE CYPRETTINAE HARTMANN, 1963 Genre Cypretta VAVRA, 1895 Cypretta Sp. Répartition dans les Antilles françaises : - La Désirade (BROODBAKKER, 19840). - Iles des Saintes (BROODBAKKER 1984b, c). - Martinique (BROODBAKKER, 1983b, 19840). - Saint-Barthélemy (BROODBAKKER, 19840). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983c, 19840). Remarques : - Sur les 11 espèces du genre Cypretta recensées en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, 4 ont été trouvées dans les Indes Occidentales : Cypretta brevisaepta FURTOS, 1934, Cypretta infesta KLIE, 1941, Cypretta sarsi BRADY, 1902, et Cypretta margalefi BREHM, 1949 (MARTENS & BEHEN, 1994; HOLMES, 1997). SOUS-FAMILLE CYPRIDOPSIDAE BRONSTEIN, 1947 Genre Cypridopsis BRADY, 1867 Cypridopsis aff. vidua (O.F. MÜLLER, 1776) Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 19834). Répartition connue : - Espèce cosmopolite (MARTENS & BEHEN, 1994). 166 Cypridopsis Sp. Répartition dans les Antilles françaises : - La Désirade (BROODBAKKER, 19840). - Iles des Saintes (BROODBAKKER 1984b, co). - Martinique (BROODBAKKER, 1983c, 1984c). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 19840). Remarques : - Sur la dizaine d'espèces appartenant au genre Cypridopsis recensées en Amérique du Sud et dans les Caraïbes, seulement deux ont été trouvées dans les Indes Occidentales, Cypridopsis vidua et Cypridopsis viduella SARS, 1895 (MARTENS & BEHEN, 1994; HOLMES, 1997). Genre Potamocypris BRADY, 1870 Potamocypris hummelincki KLIE, 1933 Répartition dans les Antilles françaises : - Martinique (BROODBAKKER, 19840). - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1984c). Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (KLIE, 1933; BROODBAKKER, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Genre Neocypridopsis KLIE, 1940 Neocypridopsis inaudita (FURTOS, 1936) Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Barthélemy (BROODBAKKER, 19840). - ? Saint-Martin (BROODBAKKER, 19840). Répartition connue : - Espèce restreinte aux Indes Occidentales (BROODBAKKER, 1984c; MARTENS & BEHEN, 1994). Neocypridopsis debilis KLIE, 1940 Répartition dans les Antilles françaises : - Saint-Martin (BROODBAKKER, 1983d). Répartition connue : - Indes Occidentales et Brésil (BROODBAKKER, 1983d; MARTENS & BEHEN, 1994). 167 Conclusion Cette étude montre que les faunes d'ostracodes limniques des Antilles françaises sont encore peu connues. En effet seulement 27 espèces et 16 genres d'ostracodes limniques y ont été recensés, alors que dans l'ensemble des Indes Occidentales (Arc Antillais), 76 espèces appartenant à 31 genres ont été identifiées. Parmi ces espèces, 10 sont endémiques aux Indes Occidentales, et 10 autres ont une répartition limitée aux Indes Occidentales et à l'Amérique du Sud Remerciements Je tiens à remercier tout particulièrement le Dr. K. MARTENS (Bruxelles) pour sa précieuse aide bibliographique. Références BOLD VAN DEN (W.), 1958. - Distribution of freshwater ostracodes in Trinidad. - Micropaleontology, New-York, 4 (1) : 71-74. BROODBAKKER (N.W.), 1982. - The genus Heterocypris (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. Part |. Taxonomic characters. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 52 (2) : 207-227. BROODBAKKER (N.W.), 1983a. - The genus Heterocypris (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. Part Il. Carapace length, ecology and zoogeography. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 53 (1) : 114-134. BROODBAKKER (N.W.), 1983b. - The genus Hemicypris (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 53 (1) : 135-157. BROODBAKKER (N.W.), 1983c. - The subfamily Candoninae (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 53 (2) : 287-326. BROODBAKKER (N.W.), 1983d. -The genus Stfrandesia and other Cypricercini (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. Part |. Taxonomy. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 53 (2) : 327- 368. | BROODBAKKER (N.W.), 1984a. - The genus Strandesia and other Cypricercini (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. Part II. Carapace length, ecology and distribution of two Strandesia species. - Bijdr. Dierk., Amsterdam, 54 (1) : 1-14. BROODBAKKER (N.W.), 1984b. - The genus Tanycypris (Crustacea, Ostracoda) in the West Indies. - Bijar. Dierk., Amsterdam, 54 (1) : 15-24. BROODBAKKER (N.W.), 1984c. - The distribution and zoogeography of freshwater ostracoda (Crustacea) in the West Indies, with emphasis on species inhabiting wells. - Bijar. Dierk., Amsterdam, 54 (1) : 25-50. HARRISON (A.D.) & RANKIN (J.J.), 1976. - Hydrobiological studies of eastern Lesser Antillean Islands, Il St Vincent : freshwater fauna - its distribution, tropical river zonation and biogeography. - Archiv für Hydrobiol. Suppl., Stuttgart, 54 : 275-311. HARTMANN (G.) & PURI (H.S.), 1974. - Neontological and paleontological classification of ostracoda. - Mitt. hamburg. Zool. Mus. Inst., Hambourg, 70 : 7-73. HOBBS (H.H.), 1971. - The Entocytherid ostracodes of Mexico and Cuba. - Smithsonian Contr. Zool., Washington, 71 : 1-5. HOLMES (J.A.), 1997. - Recent non-marine ostracoda from Jamaica, West Indies. - J. Micropaleont., London, 16 (2) : 137-144. 168 KEYSER (D.), 1976. - Ostracoden aus den Mangrovengebieten von Südwest-Florida (Crustacea : Ostracode : Podocopa). - Abh. Verhandl. Naturwissench. Ver. Hamburg, Hambourg, 18/19 : 255-290. KLIE (W.), 1930. - Ostracoden aus dem Paraguayischen Teile des Gran-Chaco. - Arch. Hydrobiol., Stuttgart, 22 : 221-258. KLIE (W.), 1933. - Zoologische Ergebnisse einer Reise nach Bonaire, Curaçao und Aruba im Jahre 1930. - Zoo!. Jb. Syst., Jena, 64 (3/5) : 369-390. KLIE (W.), 1941. - Süsswasserostracoden aus Perus. - Beitr. Fauna Perus, Hambourg, 1 : 81-92. KOTZIAN (S.C.), 1974. - New fresh-water ostracodes of the genus Chlamydotheca from Brazil. Ecology, geographic distribution and stratigraphical position. - An. Acad. brasil. Cienc., Rio de Janeiro, 46, 3/4 : 423-467. MADDOCKS (R.F.) & ILIFFE (T.M.), 1993. - Thalassocypridinae ostracoda from anchialine habitats of Jamica. - J. Crust. Biol., Washington, 13 (1) : 142-164. MARGALEF , 1961. - La vida en los charcos de agua dulce de nuvea esparta (Venezuela). - Mem. Soc. Cienc. nat. La Salle, Caracas, 21 (59) : 75-110. MARTENS (K.) & BEHEN (F.), 1994. - À checklist of the recent non-marine ostracods (Crustacea, Ostracoda) from the inland waters of South America and adjacent islands. - Trav. sci. Mus. natl. Hist. nat. Luxembourg, Luxembourg, 22 : 1-81. MCKENZIE (K.G.), 1971. - Palaeozoogeography of freshwater ostracoda. - In : OERTLI (H.J.) Edit. : Paléoécologie des Ostracodes. - Bull. Centre Rech. Pau - SNPA, Pau, 5 suppl. : 207-237. MCKENZIE (K.G.), 1982. - Ostracoda. In : HURLBERT (S.H.) & VILLALOBOS-FIGUEROA (A.), Edits. : Aquatic Biota of Mexico, Central America and the West Indies. - San Diego State University, San Diego : 187-191. ROESSLER (E.W.), 1982. - Estudios taxonomicos, ontogeneticos, ecologicos y etologicos sobre los ostracodos de agua dulce en Colombia. III. El prenauplio y su papel en la eclosion del huevo en el genero Chlamydotheca SAUSSURE, 1858 (Ostracoda, Podocopa, Cyprididae). - Caldasia, 13 (64) : 635-646. SANDBERG (P.A.), 1964. - The ostracod genus Cyprideis in the Americas. - Contr. Geol. Stockholm, Stockholm, 12 : 1-178. SANDBERG (P.A.) & PLUSQUELLEC (P.L.), 1974. - Notes on the anatomy and passive dispersal of Cyprideis (Cytheracea, Ostracoda). - Geosci. Man, Baton Rouge, 6 : 1-26. TRESSLER (W.), 1956. - Ostracode from Bromeliads in Jamaica and Florida. - J. Washington Acad. Sci., Washington, 46 (10) : 333-336. TRIEBEL (E.), 1961. - Süsswasser-Ostracoden von den Karibischen Inseln. 1. Cypridini. - Senckenbergiana biol., Francfort-sur-Main, 42 (1.2) : 51-74. TRIEBEL (E.), 1962 . - Süsswaser-Ostracoden von der Karibischen Inseln. 2. Xenocypris n.g. - Senckenbergiana biol., Frankfort-sur-Main, 43 (1) : 47-63. WOÜRDIG (N.M.) & PINTO (1.D.), 1990. - Diaphanocypris a new ostracoda genus occurring in South and Central America. - Pesquisas, Porto Alegre, 17 (1-2) : 31-38. Liste des genres Candonopsis Chlamydotheca Cypretta Cyprideis Cypridopsis Cypris Diaphanocypris Hemicypris Heterocypris Neocypridopsis Perissocytheridea Physocypria Potamocypris Pseudocandona Stenocypris Strandesia Liste des espèces affinis, Physocypria antillensis, Heterocypris antilliana, Pseudocandona babadensis nicoi, Chlamydotheca barbadensis barbadensis, Chlamydotheca cribrosa, Perissocytheridea debilis, Neocypridopsis decaryi, Cypris exigua, Hemicypris hummelincki dispar, Chlamydotheca hummelincki hummelincki, Chlamydotheca hummelincki, Candonospsis hummelincki, Potamocypris inaudita, Neocypridopsis longula, Strandesia major, Stenocypris margaritae, Heterocypris meridana, Diaphanocypris punctata, Heterocypris reticulata, Hemicypris similis, Cyprideis sphaeroidea, Strandesia stocki, Strandesia subglobosa, Cypris trispinosa galantis, Strandesia unispinosa, Chlamydotheca vidua aff., Cypridopsis sp., Cypretta sp., Cypridopsis Sp., Perissocytheridea Sp., Physocypria 169 170 NOTE DE CHASSE Sur quelques Staphylinides intéressants du Lot-et-Garonne (Coleoptera Staphylinidae) Régis LAPEYRE Av. Jean Larrieu, Rés. Serres de l'Ermitage, 33170 Gradignan Patrick DAUPHIN Poitou 33570 Lussac Une chasse avec nos collègues N. GOMPEL, E. PLAS et J.-P. TAMISIER, le 9 octobre 1998, nous conduisit 2 Km à l'est de Lacapelle-Biron (Lot-et-Garonne). A cet endroit, ce trouve une châtaigneraie dans laquelle nous repérons un châtaignier sur pied présentant une cavité de bonne taille à la base du tronc. Le tamisage du contenu (terreau et les feuilles mortes) révéla entre autres: Nargus sp., Catopidae sp, Prostomis mandibularis F., Crtophagus sp. et des Staphylinidae. Parmi ces derniers figuraient Phloeopora teres GRaAV. (7 exemplaires) (sensu LOHSE 1983), Tachyporus formosus MATT. (1 ex.) et Agaricochara latissima KR. (2 ex.). Le plus curieux était la couleur entièrement noire de tous les exemplaires de Phloeopora teres, ce qui constitue un cas de mélanisme qui semble rare chez cette espèce, mais qui se retrouve chez d'autres espèces du genre ; Tachyporus formosus est une espèce assez commune ; Agaricochara latissima semble rare dans notre région, d'où nous ne l'avons capturée qu'un très petit nombre de fois. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 170. 171 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 171-173. Compte rendu de l’excursion du 20 septembre 1998 à Saint-Emilion et Montagne. Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac C'est un tout petit nombre de participants qui se retrouvèrent devant l’église de Saint-Emilion. Notre première station nous fit observer une espèce rare : Nicandra physaloides, américaine ornementale devenue subspontanée ; JEANJEAN l'indique à Saint-Laurent-du-Médoc ; elle semble présente depuis longtemps dans certaines vignes du château Ripeau, dont nous remercions vivement les propriétaires pour leur aimable accueil. Notre petit groupe se dirigea alors vers les coteaux calcaires à l'est de Saint-Emilion, près de Saint-Laurent-des-Combes, pour observer des friches et bois sur le coteau calcaire : Acer campestre Lathyrus latifolius Adiantum capillus-veneris Laurus nobilis Amaranthus deflexus Lithospermum purpureocaeruleum Asplenium adiantum-nigrum Melilotus altissimus Bidens aurea Odontites vernus Ssp serotinus Brachypodium pinnatum Origanum vulgare ssp vulgare Brachypodium sylvaticum ssp Petasites pyrenaicus (= fragrans) Sylvaticum Prunus lusitanica Bromus ramosus Pulmonaria longifolia Calamintha ascendens Quercus ilex ssp ilex Carex pendula Rosa sempervirens Carpinus betulus Samolus valerandi Coronopus didymus Sanicula europaea Corylus avellana Sison amomum Cyperus fuscus Taxus baccata Equisetum ramosissimum Viburnum lantana Inula conyza Viburnum tinus, etc. Iris foetidissima Un peu plus loin, les petits murs de pierre limitant les vignes portaient Asplenium ceterach et Asplenium ruta-muraria ssp ruta-muraria. 172 En revenant à Saint-Emilion, une petite friche calcaire au bord de la route nous montra : Brachypodium pinnatum Bromus erectus ssp erectus Hippocrepis comosa Hypericum calycinum Iris foetidissima Scabiosa columbaria Seseli montanum Silene nutans ssp nutans, etc. Un petit exemplaire de Gleditsia triacanthos portait quelques galles foliaires de Dasineura gleditchiae OST. SACK., espèce récemment introduite en France. C'est aux alentours de Saint-Christophe des Bardes que notre sortie se poursuivit, dans les bois et près humides bordant le ruisseau des Lesques, où nous observâmes : Angelica sylvestris Apium nodiflorum Arctium minus Bidens aurea (sur la route des Lesques) Brachypodium sylvaticum ssp sylvaticum Carex pendula Cirsium dissectum Cucubalus baccifer Equisetum telmateia Gladiolus sp. Glechoma hederacea Hypericum quadrangulum Iris pseudacorus Lysimachia nummularia Mentha aquatica ssp aquatica Rubus caesius Scutellaria galericulata Silaum silaus Sison amomum Stachys sylvatica Ulmus minor Valeriana officinalis ssp officinalis Viburnum opulus Vitis vinifera (avec galles foliaires de Phylloxera), etc. Sur la route de Saint-Emilion à Montagne, des friches rudérales retinrent quelques instants notre attention, ce qui nous permit de noter : Amaranthus cf hybridus Amaranthus deflexus Anchusa arvensis Artemisia verlotiorum Aster squamatus Atriplex prostrata ssp prostrata Chenopodium album ssp album Datura stramonium Digitaria sanguinalis Dittrichia graveolens Echinochloa crus-galli ssp crus-galli Eragrostis pectinacea Eragrostis Sp. Malva neglecta Malva sylvestris Pisum sativum ssp sativum Portulaca oleracea ssp oleraceà Solanum nigrum ssp nigrum Sorghum halepense, etc. Enfin, entre Montagne et Puisseguin, les près et talus avoisinants montrèrent : Althaea cannabina Althaea officinalis Angelica sylvestris Centaurea debeauxii ssp nemoralis Centaurea thuilleri Cirsium acaule 175 Clinopodium vulgare ssp vulgare Origanum vulgare Ssp vulgare Colchicum autumnale Pastinaca sativa ssp sativa Crepis setosa Quercus humilis Ssp humilis Cyperus eragrostis (= pubescens) Dianthus armeria Rosa canina Genista tinctoria ssp tinctoria Rosa sempervirens Hypericum quadrangulum Sorbus torminalis (= tetrapterum) Spiranthe spiralis Mentha pulegium Ulmus procera, etc. Odontites vernus ssp serotinus Une mention spéciale doit être accordée au Colchique, Colchicum autumnale, que JEANJEAN indique peu commun, mais présent dans plusieurs localités, alors qu'aujourd'hui il semble devenu très rare en Gironde ; la station de Montagne comportait une dizaine de pieds, dont plusieurs encore fleuris ; elle est cependant fragile, la petite prairie où elle se trouve étant utilisée comme campement par les vendangeurs, nombreux au moment de la floraison. Nomenclature : KERGUÉLEN, 1993. 174 NOTE DE CHASSE Présence en Gironde de Procambarus clarkii GIRARD (Decapoda Cambaridae). Yvan LETELLIER Réserve Naturelle de Bruges 120 Avenue du Port du Roy, 33290 Blanquefort Patrick DAUPHIN Poitou, 33570 Lussac L'Ecrevisse rouge de Louisiane s’est acclimatée au Kenya dans les années 1960, où elle a fait l'objet d'une exploitation commerciale destinée entre autres à l'Europe ; elle s’est implantée en Espagne à la fin des années 1970, et s’est trouvée aussi commercialisée depuis ce pays vers la France. Elle actuellement présente en Lot-et- Garonne, près de La Réole, probablement depuis 1980, dans les ruisseaux du Gard, et en Loire-Atlantique, dans le bassin de la Vilaine ; si cette espèce s'adapte bien et pullule rapidement dans les milieux colonisés, elle ne semble pas faire l'objet de migrations importantes (LAURENT et al., 1991). Il s'agit d'une espèce prolifique très fouisseuse, dont l'invasion compromet l'équilibre écologique des mileux concernés, en particulier par la destruction des herbiers. Elle est présente dans les marais de la Réserve Naturelle des Marais de Bruges ; elle nous a été également signalée de marais de la région de Blaye. Références LAURENT (P.-J.), 1991. - Connaître les Ecrevisses de France. - Bull. Soc. linn. Lyon, 60 (2) : 1-4. LAURENT (P.J.), LELOIRN (H.) & NEVEU (A.), 1991. - Remarques sur l'acclimatation en France de Procambarus clarkii (Decapoda Cambaridae). - Bull. Soc. linn. Lyon, 60 (5) : 166-173. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 174. Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 175-178. A propos du catalogue des plantes vasculaires de la Gironde BOTA 2000 La Société linnéenne de Bordeaux publiait en 1961 le "Catalogue des plantes vasculaires de la Gironde", premier ouvrage ou catalogue raisonné de tous les taxons (espèces, hybrides et variétés) et leur fréquence, ainsi que les stations connues en Gironde jusqu'en 1940 environ, complétées de précieuses informations sur les botanistes et les naturalistes. Ce sont autant d'informations pour la connaissance précise de la flore girondine. C'est sous la présidence de M. BAUDRIMONT et de son secrétaire général J. EYMÉ que les travaux remarquables et minutieux de A.F. JEANJEAN purent être publiés. Comme P. DANGEART l'écrit dans sa préface "il faudra bien des années pour qu'il soit dépassé ou modifié d'une manière appréciable, car l'auteur, botaniste très averti, spécialiste connu en France et à l'étranger, avait poussé sa Flore à un point de perfection qui lui gardera pour très longtemps sa valeur. Ce travail a été le fruit de minutieuses observations de célèbres botanistes régionaux . LATERRADE (J.F.), CLAVAUD (A) avec Flore de la Gironde en 1882, du Docteur GUILLAUD (J.A.) avec sa Flore de Bordeaux et du Sud-Ouest en 1883, de LLOYD (J.) avec sa Flore de l’ouest de la France en 1886, ainsi que NEYRAUT (E.J.), MALVESIN-FABRE, DUFOUR (L.), DESMOULINS (Ch.), LESPINASSE, BROCHON, MOTELAY, DURIEU de MAISONNEUVE (L.), FITON, et plus récemment LARROQUE, pour ne citer que les plus connus. Les herbiers, les Actes et procès-verbaux de la Société linnéenne de Bordeaux sont autant de références à consulter de nos jours. Plus d'un demi siècle après cet état de la flore girondine, ce catalogue reste une référence incontournable auprès des étudiants, des botanistes amateurs ou professionnels ou de chaque naturaliste local. Cependant, une mise à jour est devenue nécessaire. En effet, les pressions de l'urbanisation, du tourisme, le brassage des échanges commerciaux, les nouvelles orientations agricoles, les variations climatiques, etc., modifient les milieux de manière très sensible et parfois irréversible. La flore d'une région déterminée est soumise à ces fortes influences tendant, soit à créer des conditions favorables d'implantation de nouvelles espèces débordant de leurs limites originelles, comme les méditerranéennes se comportant en éléments indigènes, soit au contraire à déclencher des processus régressifs allant à l'extinction. Depuis quatre ans, un travail intense est accompli pour la révision de ce catalogue, projet que nous avons baptisé provisoirement BOTA 2000. L'informatique permet d'affronter les difficultés que peut engranger une telle entreprise. 176 De nombreuses informations sont saisies régulièrement — Bull. Soc. linn. Bordeaux, 24 (4) 1996. Il reste encore beaucoup de travail, des stations à revoir, à retrouver, à découvrir, des vérifications d'identification, etc. L'esprit de ce prochain catalogue des plantes vasculaires de la Gironde est d'y intégrer les informations récentes qui nous semblent indispensables pour mieux connaître la flore de notre département et son évolution. Ainsi il sera fait état des informations générales sur les grandes formations géologiques, les tendances climatiques, la pédologie, la végétation, les noms des botanistes régionaux, des références bibliographiques régionales, etc. Nous avons jugé utile de mentionner aussi des renseignements phytosociologiques et phytogéographiques. Nous espérons ainsi présenter bientôt un catalogue actualisé décrivant la flore girondine en cette fin du vingtième siècle et son évolution depuis le début du siècle, grâce aux nombreuses observations des membres de la section botanique de notre société. Il contiendra toutes les espèces du «JEANJEAN», ainsi que celles qui sont venues enrichir la flore locale, avec les commentaires appropriés. Nous citeront les espèces très probablement éteintes, comme Salvinia natans où Aldrovanda vesiculosa qui n'ont plus été observées depuis des décennies. Mais il ne nous paraît pas nécessaire pour des raisons évidentes, de mentionner par exemple l'hybride X Orchigymnadenia burdigalensis observé à un seul exemplaire dans un marais proche de la gare de Villenave d'Ornon en 1933 et que les flores ignorent. Enfin, dans le but de permettre aux lecteurs de mieux comprendre la nature du projet, nous avons appliqué une convention d'appréciation « fréquence- abondance » ; AA-VV pour très abondant et vaste répartition, A-V pour abondant et assez vaste répartition, RR-LL pour très rare et très localisé, R-L pour rare et localisé. La convention L-VV par exemple se lisant : localisé, très abondant. Les stations écrites en caractère «normal» correspondent à des observations constatées depuis 1961, celles écrites en caractère «italique» correspondent aux stations observées par JEANJEAN, non revues mais probablement toujours valables. Nous sommes aujourd'hui en mesure de présenter une maquette de BOTA 2000 avec les principaux éléments de son contenu, en prenant comme exemple une partie de la grande famille des Graminées. Cette longue et fastidieuse entreprise demande une large collaboration de nos lecteurs qui se joindront, nous l’espérons, à notre petite équipe, toujours à l'affüt de nouvelles informations et de suggestions L'équipe de réalisation de BOTA 2000 J.C. ANIOTSBEHERE 1 Famille 14.- POACEAE. - 000 LEERSIA Leersia oryzoides (L.) Schwartz Leersia faux-rniz (JJ : 00420 -- K : 16449.0 -- FE : 5-260) Synon. : Phalaris oryzoides L. (b.) Subcosm. - Bords des cours d'eau et des champs -- Jn-Sep -- (Phragmitatea, Bidention) Biganos, Bruges, Bègles, St-Médard-d'Eyrans, St-Ciers-sur-Gde, La Souys, La Tresne. Semble en régression, actuellement. : LL R - 000 MIBORA Mibora minima . (L.) Desv. Mibora du printemps (JJ : 00430 -- K : 16505.0 -- FE : 5-173) gasc. pelon, peloun - occ. peloun de aurei , - gav. plin, pelin Synon. : Mibora verna P. Beauv. Médit.-Atl. - Lieux sablonneux -- Fév-Mai -- (Festuco-Sedetalia, Tuberarion guttati) Coutras, Avensan, St-Christophe-de-D., Blasimon, Les Peintures, Salles, Soulac, St-Médard- de-Guizière : V A - 000 ANTHOXANTHUM Anthoxanthum odoratum L. subsp. odoratum Flouve odorante -- occ. moutoune (JJ : 00440 -- K : 15467.0 — FE : 5-230) S. et W. Eur. - Prairies, landes -- Avr-At — (Arrhenatheretea, Molinio-Juncetea, Calluno- Ulicetea) Plante odorante (odeur de foins coupés) ubiquiste : VV AA Anthoxanthum aristatum Boiss. Flouve aristée ( JJ : 00450 -- K : 15463.0 -- FE : 5-230) Synon. :Anthoxanthum odoratum L. subsp. puelii (Lecoq & Lamotte) Bonnier & Layens -- Anthoxanthum puelii Lecoq & Lamotte Holarct. - Champs, pelouses -- Avr-At -- (Helianthemetea annuae, Xerobromion, Sedo- Scleranthetea) Audenge, Hostens : LR - 000 PHALARIS Phalaris arundinacea L. subsp. arundinacea Baldingera faux-roseau, Alpiste (JJ : 00460 — K : 16625.0 — FE : 5-244) gasc. plumet Synon. : Baldingera arundinacea (L.) Dumort. -- Typhoides arundinacea (L.) Moench Circumbor. - Bord des eaux, lieux marécageux -- Mai-Jt -- (Phragmitetea, Salicion albae, Alno-Ulmion) : Ubiquiste : VV A A Phalaris paradoxa L. Phalaris paradoxal (JJ : 00470 -- K : 16635.0 — FE : 5-245) Médit. - Terrains sableux -- Av-Sep -- Le Verdon, Soulac, Bordeaux, Blaye, Plassac, La Tresne : LR Phalaris canariensis L. Phalaris des Canaries (JJ : 00480 — K : 16629.0 -- FE : 5-244) W.Médit. - Champs sablonneux. Très peu cultivé, parfois naturalisé. -- Mai-Jt -- Bordeaux, Gradignan, Bassens, La Tresne : Hort. 178 Phalaris minor Retz Phalaris mineur (JJ : 00490 -- K : 16632.0 -- FE : 5-244) Paléosubtrop. - Lieux sabl., herbeux -- Av-Juin -- Bordeaux, St-André-de-Cubzac, Bassens, La Tresne, stations probablement accidentelles. Phalaris brachystachys Link Phalaris à épi court (JJ : 00491 -- K : 16628.0 -- FE : 5-245) Synon. :Phalaris canariensis L. subsp. brachystachys (Link) "Posp." Médit. - Friches, lieux sablonneux -- Av-Jt -- Apporté autrefois avec des semences de lin entre Le Rigalet et La Reuille. Adventice à Bordeaux et Langon, sur le quai. Probablement disparu : LL RR - 000 CRYPSIS Crypsis schoenoides (L.) Lam. Crypsis faux-choin (JJ : 00500 -- K : 15785.0 -- FE : 5-258) Synon. : Heleochloa schoenoides (L.) Host ex Roemer -- Phleum schoenoides L. (b.) Médit. - Marais, points humides (Heleochloion) -- Jt-At -- Bordeaux (La Bastide) , probablement accidentelle : LL RR Crypsis alopecuroides (Piller & Mitterp.) Schrader Crypsis faux-vulpin (JJ : 00510 -- K : 15784.0 -- FE : 5-258) Synon. : Heleochloa alopecuroides (Piller & Mitterp.) Host -- Phleum alopecuroides Piller & Mitterp. (b.) Paléotemp. - Alluvions, mares temporaires -- Jt-Oct - (Paspalo-Heleochloetalia). Cenon (Testas, 1833) probablement accidentelle. : LL RR - 000 PHLEUM Phleum arenarium L. subsp. arenarium Fléole des sables (JJ : 00520 — K : 16649.0 -- FE : 5-240) Médit.-atl. - Dunes, sables -- Mai-Jt — St Julien, Préchac, Uzeste, Villandraut, Cazeneuve, Soulac, Hourtin, La Teste, Le Gurp, Vendays : L AA Phleum phleoides (L.) Karsten Fléole fausse- fléole, Phléole de Boehmer (JJ : 00530 -- K : 16662.0 -- FE : 5-240) Synon. : Phalaris phleoides L. (b.) -- Phleum boehmeri Wibel Eurosib. - Lieux secs calcaires -- Jn-Jt -- Préchac - Cazeneuve, St-Emilion : LL RR Phleum pratense L. subsp. pratense Fléole des prés, Marsette (JJ : 00540 -- K : 16669.0 -- FE : 5-240) .Synon. : Phleum nodosum L. Circumbor. - Prairies, chemins -- Mai-At — (Arrhenatheretalia, Cynosuron, Molinietalia) Pointe de Grave, Soulac, La Teste, Cestas, Salles, Abzac, Bordeaux, St-Médard-en-Jalles, Gajac, Gradignan, Léognan, Roque-de-Thau, St-André-de-Cubzac, Bassens, Lormont, Frontenac, St- Laurent-d'Arce, Civrac, St-Médard-de-Guizières, Grayan, Bruges (Réserve) : V A Phleum pratense L. subsp. serotinum (Jordan) Berher. Fléole de Bertoloni, Fléole noueuse (JJ : 00541 -- K : 16670.0 -- FE : 5-240) Synon. : Phleum bertolonii DC. — Phleum nodosum auct., non L. -- Phleum pratense L. subsp bertolonii (DC.) Bornm. -- Phleum pratense L. subsp. nodosum sensu 5 Eur.-N-Af. - Prairies, chemins -- Mai-At -- (Cynosurion, Brometalia erecti, Thero- Brachipodietalia, surtout Brachipodion phoenicoidis) Vertheuil, Bordeaux, Blanquefort, Mérignac, Léognan, St-Laurent-d'Arce, St-Emilion, Bassens, Arbis, Le Pian, Salles, Cadillac, Civrac-Médoc : V A 179 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 179-180. Une localité de l'arbrisseau Phillyrea angustifolia L. (Oleaceae) dans le nord des Landes Didier MASSON 386, rue des Flambo’yants, 40600 Biscarrosse Bien répandu dans la région méditerranéenne, le Filaria à feuilles étroites est également connu en France au pied des Pyrénées centrales et sur le littoral atlantique, dans les Landes et en Charente-Maritime (DUPONT, 1990). Sa distribution le long de la côte landaise a fait l'objet d'une mise au point par P. DUPONT (1961). Selon cet auteur, on le trouve d'Hossegor à Lit-et-Mixe sur une étroite bande littorale large d'un kilomètre environ, sauf au niveau du Courant d'Huchet où il pénètre le cordon dunaire jusqu'à l'étang de Léon. Toujours fréquent dans le secteur d'Huchet, il s'est visiblement beaucoup raréfié plus au nord. Il semble disparu de sa localité landaise jusqu'alors la plus septentrionale, Contis, d'où il était signalé au début du siècle (DUPONT, 1961 ; obs. pers.). Nous avons découvert fortuitement cette espèce en 1994 sur la commune de Ste Eulalie-en-Born, près du Courant du même nom, soit à environ 25 km au nord de Contis et à 7,5 km de l'océan. Une prospection minutieuse a permis, depuis, de circonscrire la population, localisée à l'entrée du Courant de Ste Eulalie sur deux dunes paraboliques anciennes (cf. figure). La surface globale occupée par ce peuplement relativement important est de l'ordre de 9 hectares. Les pieds sont le plus souvent disséminés, en sous-bois de pinède, et parfois accompagnés d'Arbousiers (Arbutus unedo) et de Houx (//ex aquifo- lium). L'exploitation forestière ne paraît pas être un obstacle au maintien de l'espèce, comme l'a également constaté P. DUPONT (1961) au Courant d'Huchet. L'étroite localisation de cette population à des dunes paraboliques anciennes nous a incités à rechercher ce Filaria sur les édifices dunaires du même type situés le long du Courant de Ste Eulalie au sud et dans la forêt usagère de la Montagne de Biscarrosse au nord ; ces prospections se sont toutes révélées négatives. 180 Références DUPONT (P.), 1961.- Sur la distribution du Phillyrea angustifolia le long du littoral landais. - Bull. Soc. hist. nat. Toulouse, 96 (3-4) : 259-266. DUPONT (P.), 1990.- Atlas partiel de la Flore de France. - Muséum Nat. Hist. Nat., Paris, 442p. Biscarrosse Parentis ste Eulalie LT Répartition connue du Phillyrea angustifolia L. en Pays de Born (Landes) maillage de 5x5 milligrades; coordonnées des mailles : W 3,925-49,225 ; W 3,920- 49,225 ; W 3,925-49,220 ; W 3,920-49,220 ; W 3,915-49,220 ; W 3,915-49,215 ; W 3,925-49,210 ; W 3,920-49,210 ; W 3,915-49,210 181 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 181-183. Aulonothroscus laticollis (RYBINSKI) (Coleoptera, Throscidae), une espèce nouvelle pour la faune d'Europe Occidentale. Cyrille VAN-MEER ONF. 64310 St Pée sur Nivelle Les observations de l'été 1998 dans la forêt de Sare (Pyrénées Atlantiques) m'ont permis de rencontrer plusieurs specimens d'un insecte de la famille des Throscidae que j'ai transmis à Jacques CHASSAIN avec un lot de quelques autres Coléoptères à identifier. Sans poser de réel problème, l'identification à l'aide du travail de REITTER conduisait à une espèce n'appartenant pas à la faune de France. Par la suite, j'ai capturé des mâles et un critère tout à fait surprenant apparut : les tarses médians étaient pourvus d'excroissances spiniformes, dirigées vers l'avant, qui semblaient ne figurer dans aucune faune. A l'automne et dans d'autres sites, je trouvai à nouveau cette même espèce curieuse. Entre temps, J. CHASSAIN avait poursuivi ses recherches de documentation et pouvait nommer cet insecte : Aulonothroscus laticollis (RYBINSKI), abondamment illustré dans un ouvrage de la faune de Pologne de BURAKOWSKI (1991). D'après le travail de BURAKOWSKI, il s'agit d'une "espèce très rarement rencontrée, connue seulement de Pologne, Croatie et Finlande ; en Pologne, connue de Klaj près de Bochnia en un seul exemplaire, ainsi que de la forêt primitive de Bialowieska en deux exemplaires. L'exemplaire typique a été pris dans le pin. Biologie inconnue...". Cette espèce n'avait jamais été rencontrée à ce jour en Europe Occidentale. Les exemples d'espèces trouvées dans les Pyrénées et isolées de populations d'Europe Centrale ne sont pas rares, liées aux zones d'extinction des glaciations. Le milieu où vit ce Throscide (au coeur de la carie rouge du chêne Quercus robur L.), sa bonne implantation dans la forêt de Sare (en loge dans plusieurs arbres) et son extrême rareté dans sa propre aire d'origine semblent exclure une possibilité d'importation dans les Pyrénées. Son biotope bien particulier, peu accessible, pourrait expliquer qu'il n ‘ait pas été découvert plus tôt dans cette forêt. D'aprés mes observations, on trouve l'Aulonothroscus laticollis en juin-juillet. C'est un insecte diurne que l'on peut voir se déplacer sur les troncs sans 182 écorce. Les femelles sont dans les trés vieux chênes morts et vivants, remplis de carie rouge, les mâles dans le même milieu ou posés sur les feuillages alentour. Renversé sur le dos, cet insecte peut sauter à la manière des Élatérides pour se remettre sur ses pattes. Dès la fin septembre, on le trouve en loge dans la carie rouge du chêne. Elle doit être ferme tout en se brisant facilement à la main, assez sèche mais pas pulvérulente. L'insecte occupe aussi la zone fibreuse à la limite du bois dur et de la carie. Lorsque la carie est trop sèche, on peut le trouver dans les petits cubes de carie plus ou moins noyés dans le terreau au pied de l'arbre, à faible profondeur. Les larves très nombreuses, partiellement repliées sur elles mêmes, progressent dans la carie en forant des galeries longitudinales un peu sinueuses puis creusent une loge dans laquelle elles se nymphosent sur une période qui pourrait être assez longue. On rencontre dans le même arbre, en septembre-octobre, des imagos en loge, des nymphes et des larves (transmises à L. LESEIGNEUR, étude en cours). Leurs exigences vis-à-vis de l'humidité du milieu au moment de la nymphose semblent très importantes et je n'ai pu observer qu'une fois la nymphose jusqu'à son terme (durée 17 jours). À l'éclosion, tête et pronotum sont noirs, les élytres brun-rouge. Il leur faudra environ 10 jours pour atteindre la coloration brun-noir définitive. Les vieux arbres morts recèlent souvent un énorme volume de carie assez différente en texture et humidité. C'est parfois dans quelques dizaines de décimètres cube que se concentrent les populations d'insectes alors que tout autour la carie s'avère azoïque, trop sèche ou trop humide. La difficulté est d'accéder au milieu favorable. Ce n'est souvent possible que lors d'exploitation d'arbres ou lorsque ces derniers s'effondrent, se brisant sous leur propre poids ou terrassés par les tempêtes. Quelques données biocénotiques permettront de mieux caractériser ce milieu et c'est ainsi que j' ai pu récolter dans la carie rouge du chêne, dans un seul arbre, fin septembre, à proximité immédiate des larves et des nymphes très abondantes d'Aulonothroscus laticollis : Batrisus formicarius AUBÉ (Pselaphidae), Eucinetus meridionalis CASTEL. (Eucinetidae), Dryophtorus corticalis PAYK., Anchonidium unguiculare AUBÉ (Curculionidae, J.-C. FREEMAN dét.), Mycetina cruciata SCHALL (Endomychidae), Pycnomerus terebrans OL. (Colydiidae) en nymphe, Prostomis mandibularis F. (Cucujidae) larves, Aesalus scarabaoides PANz. (Lucanidae) larves, Lordithon trinotatus ER., Medon burgilanensis COIFFAIT, Tachyusida gracilis ER. (Staphylinidae, P. DAUPHIN dét.), toutes ces espèces peu abondantes. || paraît intéressant de signaler que parmi les nymphes récoltées, une d’entre elles était une nymphe d'Aulonothroscus brevicollis (BONV.), espèce dont la biologie semble peu connue. Les élatérides étaient nombreux : Ampedus aurilegulus SCHAUF. (3 ex.), Ampedus nigerrimus LAC. (2 ex.), Ampedus ruficeps MULSs. (18 ex.), Procraeus tibialis LAC. (3 ex.), Melanotus rufipes HERBST (2 ex.), en loge ou en nymphe mais surtout présence impressionnante de jeunes larves.Les quelques morceaux de carie que j'avais mis en caisse ont vu la population de larves et nymphes d'Aulonothroscus laticollis quasiment dévastée par la prédation des élatérides. Au vu des observations qu'il m'a été donné de faire, l'Aulonothroscus laticollis serait localisé dans cette forêt et pourrait être assez facile à rencontrer en été. Il reste à définir son aire de répartition en Europe. Cet insecte pourrait faire partie des quelques espèces inféodées aux très vieilles forêts dans lesquelles subsistent en quantité des chênes morts et dépérissants. La raréfaction de ce type de biotope réduit les possibilités de vie des espèces en question. Il devient urgent de prendre des mesures pour protéger et assurer la pérennité de leur milieu. Remerciements Je remercie bien vivement J. CHASSAIN, P. DAUPHIN et J.-C. FREEMAN de leur aide pour les travaux d'identification, de recherche de documents et de traduction. Références BURAKOWSKI (B.), 1991. - Klucze do oznaczania owadéw Polski. Czesc XIX. Chrzaszcze Coleoptera. Zeszyÿt 35-37. Cerophytidae, Eucnemidae, Throscidae, Lissomidae. - Wroclaw, 91 p. LESEIGNEUR (L.), 1995. - Statut actuel des genres Trixagus KUGELANN, 1794, et Throscus LATREILLE 1796. Désignation des lectotypes des espèces paléarctiques de Henri de BONVOULOIR, (Coleoptera, Throscidae). — Bull. Soc. Entom. France, 100 (4) : 347-359. REITTER (Ed.), 1921. - Bestimmungstabellen der europaïschen Coleopteren. H. 90. - Wiener Ent. Zeitung, 38 : 65-90 184 f 185 Bull. Soc. linn. Bordeaux, 26 (4) 1998 : 185-189. La tourbière du Laquin (commune de Beleymas, Dordogne) Alain ROYAUD 60 rue Général Chanzy, 33400 Talence Hélène SCHWEIGER La Couture, 24110 Manzac-sur-Vern Présentation du site Les tourbières sont rares dans la partie sud du Périgord, essentiellement formée de terrains calcaires de la Période du Crétacé. Cependant, des dépots tertiaires, des argiles imperméables et des épandages sablo-détritiques du Sidérolithique recouvrent plus ou moins le calcaire sous-jacent, et peuvent héberger parfois quelques zones humides, acides et tourbeuses de petites dimensions. Mais la grande originalité de la tourbière du Laquin, située dans la forêt domaniale de Beleymas, près du hameau de Gammareix (altitude 120m), est d'avoir pris naissance au fond d’une doline (l’une des nombreuses "crozes" du Périgord), dans laquelle toutes les conditions géologiques et édaphiques favorables étaient réunies. En abordant ce site, c'est sa belle forme régulière qui frappe en premier lieu, un entonnoir presque parfait de 40 à 50 mètres de diamètre déjà fortement comblé, et qui semble receler quelque merveille cachée, baignant dans une atmosphère étrange de marécage. La tourbière elle-même, terrain meuble et mouvant sous les pieds, est constituée d’une-lande hygrophile sur un radeau central, cernée par un cordon de saules et entourée d'un fossé circulaire plein d’eau, d’un mètre de large environ. Cette étonnante symétrie radiale n'est pas sans rappeler celle des tourbières de cratère de volcan. En effet, bien que le processus géologique originel soit radicalement différent, la mise en place de la zone centrale à sphaignes est elle, tout-à-fait comparable. 186 Formation de la tourbière La couche d'argile qui tapisse le fond de la doline (à 9,30 m sous le niveau actuel de l’eau) est à l'origine de la mare qui, la pluie aidant, a permis peu à peu la formation de cette tourbière par sédimentation progressive dans l'entonnoir dont il ne reste actuellement que quelques mètres non remplis. Une fois le processus enclenché, les sphaignes acidifient localement l’eau d'inbibition. Elles croissent par le sommet au fur et à mesure que le niveau de l'eau s'élève, leur base se décomposant, se tassant et formant la tourbe. En premier lieu, un radeau de sphaignes s'établit (tourbière limnogène), qui monte et descend en suivant le niveau de la mare, selon le principe d'Archimède. Puis lorsque le radeau est bien stabilisé, la zone centrale est alimentée seulement par l'eau de pluie (tourbière ombrotrophe), plus acide et surtout dépourvue de carbonates de calcium. Le fossé périphérique se rétrécit peu à peu. La tourbière occupe presque tout l’espace et devient de plus en plus bombée, le centre de moins en moins inondé se recouvre d'une lande hygrophile à bruyères, qui acidifie encore davantage le milieu et favorise l'installation d'un cortège d'espèces variées, notamment en sphaignes. En dernier lieu, lorsque le bombement est tel que l'eau capillaire ne permet plus une humidification suffisante, la végétation s'en trouve alors radicalement modifiée et se transforme en lande sèche, puis se boise en bouleau et pin maritime. C'est une phase de sénescence où l'activité turfigène cesse, mais qui, heureusement est encore loin d'être atteinte sur ce site. Description de la végétation D'une part, la végétation de la forêt alentour nous indique le caractère plutôt acide du sol: Châtaignier, Pin maritime, Chêne tauzin, fougère aigle, germandrée scorodoine. Cependant, l'acidité des dépots sidérolithiques ou la décalcification des limons qui les recouvrent, sont souvent considérés comme des dégradations locales (COUTEAUX, 1970). Par ailleurs, l'analyse pollinique de cette tourbière montre l'abondance du hêtre au cours du Subatlantique, puis sa disparition progressive accompagnant l'expansion démographique humaine de cette période. C’est donc la dégradation irréversible du substrat trop souvent déboisé qui n'aurait pas pu permettre la ré-installation du hêtre dans les forêts secondaires de chênes, puis de charmes et de noisetiers jusqu'au Moyen Age, et enfin de châtaigniers jusqu’à nos jours. D'autre part, "“l'ilôt" de la tourbière constitue un milieu complètement différent, présentant différents stades d'évolution, depuis une strate muscinale centrale jusqu'à l'installation de quelques arbres en périphérie. Sur la Vue de dessus et le transect schématisés ci-après, 4 anneaux circulaires emboités sont repérables par différentes zones de végétation : Dans la partie centrale (B), la zone ombrogène à sphaignes (Sphagnum subnitens), callune (Calluna vulgaris) et linaigrette (Eriophorum angustifolium) constitue la majeure partie de la surface bombée de la tourbière, au stade d'une lande hygrophile évoluée. Vue de dessus Transect ET = ' \ ' t ' . j } ! v 1 f ! N ' L SN | t ! { ( l t ‘ ! | ! { f ' ï l bhu Da ee, ! Q 5 E Le € 5 Sox Sphagnum palustre + Sph. Fallax Uuast Sph. subnitens wo Sph. rubellum Juncus — Sph. failax Bombement à Sph. papiilosum Bombement à Calluna OQ1MOOX»> W ce Salix atrocinerea es Cailuna vulgaris Juncus effusus Molinia + Sph. rubeilum — Drosera rorundifoiia Calluna + Sph. sudnitens - Eriophorum angusufolium Salix + Rhamnus jragula + Sph. palustre - Sph. fallax Castanea + Quercus pyrenaica — Pinus pinaster V/ 187 188 Cette zone est cernée par une couronne de végétation arbustive (C) constituée de saules (Salix atrocinerea), de bourdaine (Frangula alnus), de pin maritime (Pinus pinaster), de châtaignier (Castanea sativa) de petite taille et de molinie (Molinia caerulea). Un tapis d'une grosse sphaigne (Sphagnum palustre, espèce caractéristique de la saulaie) est imbriqué avec celui d’une sphaigne plus gracile (Sph. fallax, espèce plutôt semi-aquatique) de la bordure du fossé. Sur les troncs, des lichens épiphytes remarquables bénéficient de l'atmosphère chaude et humide de la tourbière : Usnea rubicunda, Lobaria scrobiculata, Parmeliella plumbea à l’état stérile, En (D), un fossé entoure la tourbière. Dans cette eau peu profonde abondent des joncs (Juncus effusus) et encore quelques sphaignes (Sphagnum fallax) en bordure du radeau. La forêt reprend ses droits sur les pentes (E) avec le châtaignier, le chêne tauzin (Quercus pyrenaica), le pin maritime, etc... A cheval entre les zones (B) et (C) un léger monticule (F) de 5 à 10 cm de haut présente une végétation ponctuellement différente avec la fougère-aigle (Pteridium aquilinum), quelques ronces (Rubus sylvaticus) et un tapis largement bombé de sphaignes (Sphagnum papillosum). Un deuxième monticule (G) avec des buttes de callune plus grandes se couvre d'une strate muscinale plus particulière (Leucobryum glaucum, Campylopus atrovirens, Hypnum jutlandicum) annonçant une évolution ponctuelle vers la lande sèche. Au centre de la partie ombrotrophe, une zone sur-piétinée légèrement en contrebas (A) traverse la tourbière et s’élargit autour du piquet planté en son centre. Sur cette zone dominée par la molinie, une cinquième espèce de sphaigne (Sphagnum rubellum) témoigne par son écologie d'une lande hygrophile plus mouillée que pour Sph. subnitens. C'est aussi là que s'éparpillent quelques pieds de Drosera rotundifolia, bien moins nombreux qu'il n'en était lors d’une précédente visite (BIRET, 1991). Cette zone (A) est un lieu de passage et ses particularités écologiques (sol plus tassé et plus mouillé) favorisent Sphagnum rubellum et Drosera rotundifolia, car ces dernières subissent moins la concurrence de la molinie piétinée. Cette zone est donc une perturbation locale de la zone (B), où le substrat tourbeux subit une réactivation des processus turfigènes des stades antérieurs, grâce à une sphaigne pionnière très hygrophile tapissant bien le sol. De même, la germination de Drosera est favorisée à ce stade, ce qui ne les empêche pas de demeurer très fragiles et peu résistantes aux piétinements ultérieurs. D'ailleurs, au niveau des deux «entrées » de la traversée de la tourbière, les sphaignes sont broyées par le piétinement excessif (dû à la grande faune, mais aussi causé par les visiteurs!) et la tourbe fortement malaxée. Parmi les trois espèces de sphaignes déjà signalées sur ce site (COUTEAUX, 1970) et déterminées par C. VAN DEN BERGHEN, deux s'y trouvent encore (Sph. papillosum et Sph. subnitens), mais la troisième (Sph. squarrosum) n'a pu être retrouvée. 189 Conclusion Par conséquent, ce site exceptionnel (peut-être même unique en France) par l'établissement d’une tourbière ombrotrophe sur radeau au centre d'une doline, et présentant un tapis presque continu de sphaignes (5 espèces), est un milieu très fragile qui supporte mal le piétinement, car il est en permanence gorgé d'eau. Quelques passages tassent légèrement les sphaignes et la végétation basse, en créant des irrégularités microtopographiques qui sont autant de microclimats favorables ou défavorables selon le cas aux différentes espèces. Mais un piétinement excessif (une dizaine de personnes à la fois ou des passages trop fréquents) ne pouvant être « cicatrisé » au fur et à mesure, pourrait détruire rapidement certaines zones, indépendamment de leur évolution naturelle. La mise en place d’un caillebotis surélevé paraît difficile et néfaste : non seulement son installation dégraderait fortement le site et en particulier la zone à Drosera, mais la dynamique actuelle qui détermine leur présence ne pourrait plus se maintenir "en équilibre". Références BIRET (P), 1991. - Sortie dans une tourbière le 19 mai 1991 - Bull. Soc. Bot. Périgord. (2). COUTEAUX (M), 1970. - Analyses polliniques du remplissage tourbeux de deux dolines du Bergeracois : Beleymas et Lanquais (Dordogne, France) - Naturalia monspeliensia, (21). 190 Imprimé le : 15 janvier 1999 Le directeur de la publication : M. LAGUERRE Imprimé par : Imprimerie Savignac, 23 rue Abadie, 33130 BÈGLES = Ai LE \ RECOMMANDATIONS AUX AUTEURS k di un devra comprendre impérativement : | -letitre avec, quand 1l y a lieu, à la fin, entre parenthèses, l'ordre et la famille étudiés - le prénom en entier et le nom du ou des auteurs - leurs adresses complètes. Il demandé d'inclure un court résumé en français et les auteurs qui en ont la possibilité sont à faire précéder leurs articles d'un résumé rédigé dans une deuxième langue (anglais de férence). En cas d'impossibilité, la rédaction pourra se charger de la traduction. Une liste de Trechus arribasi JEANNE, 1988 Amanita caeserea (Scop. ex FR.) QUELET La Bibliographie sera rassemblée en fin d'article et classée par ordre alphabétique des auteurs. Les références seront présentées de la façon suivante : SECQ (M.), 1986. - Contribution à l'étude des Histeridae de la Dordogne (Coleoptera). - Bull. Soc. linn. br Bordeaux, 14 (3) : 105-135. | _ Wuer (E.O.), 1981. - Phylogenetics, The theory and practice of Phylogenetic Systematics. - John : Wiley & Sons, New-York, Chichester, Brisbane, Melbourne, Singapore, XVI + 439 pp. _ Les appels dans le texte seront présentés comme suit : DAUPHIN (1984), (ANIOTSBEHERE & )AUPHIN, 1988), M. Sec (1986a, b). Nous rappelons que le format utile pour les planches est de 12 x 18,5 cm légende comprise. _ Celle-ci devra être fournie sur une page à part. Les dessins seront si possible réalisés à l'encre ur un papier de bonne qualité. Les originaux sont préférables pour la réalisation de la quette et seront retournés aux auteurs qui en exprimeront le désir. Après accord préalable, 1l SOMMAIRE SOLDATI (F.) & SOLDATI (L.), Liste systématique remise à ee des coléoptères Tenebrionidae de la faune de RER. ne TUE IC DAUPHIN (P.), Compte rendu de l'excursion du 20 septembre 1998 à je Saint-Emilion et Montagne: =..." » une espèce nouvelle pour la faune d'Europe Occidentale. LEP RoYAUD (A.) & SCHWEIGER (H.), La tourbière du Laquin (commune de 4 Beleymas, Dordogne). PER RE » " NOTES Lot-et-Garonne (Coleoptera Staphyinidae) Re | = here vhs mit DT "4 w PC LT cs HAS CIRAD TE 2 (LAN UE à RUAA 2 A 2 COURTE CRATAT CAT Fee Der de Ur NU HE fr