ÿ Li l'es en rt) 4 d'Al Fe w M AA AU | Le # { 1 PE || UE L' RE M RDS NE Dtnpmnes es, POTERIE (ue un sn, Cr #0 PALM rm, APPART MAPS ME CRUE SN \'tuqU: 1 hi. it ” SEX DHEA E RE" | LIN HA AM LULU Pme Vous [Lu MS “( - RS À À L! APaè à ee pee Un TRACE EEE ECRR AU NT at et ae oufliure ir TU) TU TI ue URL CRE px À : L 64 s HET M Tr LA 6 LEE . DA" i V < te ti M APRES EU , AT PRIIAL 1, .) ER LT" be 9 Lee 88 ET « LE © ut 1 4 Fa. Ê | L'or ès Ÿ ; SV V Ve vu ziR AN NC 4 1 À par lb J g NW À | uns, 1 À ER L At Î EL h L ‘y | 1 à PÈRE EE à I np sr : ut Lu CT EL w La N + due ne La 1 FE 1, TOGO TE RE PT CPE PETER Ë ET AR LONPE "WE « AUS 4 4 re nn « & F4 (È À t: FC ATIHAAL TE | LME RAR T2. CL | |) MILLE | re DEMÉPNLOE MENT 11 LL LLbe La n que dt TT an Au Re drruns JU SES NET | EEE rte ll | HITIT TARDE PPT LI CL LE PTTALLEL FREE ARENA At PL T EE LL CM AU RAA eu . a . L APT ETE 1.4? PLACE TT 2LLE Per LL ALL CDR, D à ue TT SL ananre AA es “«d QU DIT éd CRC TETE Li AI Na LL LL “tte De TC Li) A TA - NA PRO en nd © pÉ LA TE | LR i{ |] y. | ÿ ki CALUTPE ï : dk \ ÎT + ut s ni DA 1h 4 Me AMIE EU UE nn Een Em RE béta ADR E me “ne SM + LL 1e Et RARE EC A PAR AIRE LCR EL r, AR Un + TU DRPTLL CS TRUE ; 1e où | sante pe Ve JOUR va", AL À De 'L MC sie ne Mn 4e SC 20 me at " a a 4) L. " aé I $ | bay - } k: V «, My QU SUR '\s TE D | L n DT LIN Ta À ti mn M ha Ë “: b DEL, DIRE joe ei LEE HOUR Es PEU | ; LIU { F k LA + AU AN > 1 PAT TI OI pret pile DT LE DUT INSEE Us À Je LION LE Dares LL LIT ELLE EPP TELLE TMS M » Jug es VV: VUS Mr enrenne | 5 ve É U OA. LI ù LEFT Eye TN APT? s d ÿ 14 V9 4 : le # 2 HA TT de NRA Vvredy LÀ) | Lad K HAN ASE A AU ÿ RE CE EM UU Mon Ja] AA Na [sa PAL Vi AU PE [, Vu "M. Ce 2” n FPE Ne \ | PS RUA TA AMEN SI RNNE pans RARE Brie « à 1 di A” vor \4 32 1e C7 re C4 7 vi VA D EU ns te var Ld 5 L || D” 2 HAL ARE EP EN EE ERERN er A il p | ; LRRLELPEREE LUTTE ALU “a | sure Rue À LLURELI CPR DT Ê Crerrlel | j | ; mure 7 y C DER 14 s. CRETE en A MTL on Ve % || A re À \LECER PAS RARE TEE er TT ELU ve, AE =) by | La 1 AAA PDO = “ta p * = VV. DT LL PV ER DAT ST A te HT Le ttes RS D CPL TONLE uv y yves : TT ARR our 1% VV Ne L'ETÉ SA | IN ÊTES 2 DHL LA NL Ro NA A au LA 6 | ; L Ra LI VV LT AE SL TRS MSA, FETE min mn MAMA AUIMRANUT AL | SLT : A CT TES QE uv 10 AS È rs : | EE LOS TU ; AU ess il RAR ET RADPIAL ain = ÿ LAS AUAISS “ CNRS POCOTPE br Adi TT 2 du Vi, à 2; M PQ LULU DELLE ENT Buy ELA LPULLNE ES TONI Mn 15: DNS L'IS ," PUCIE bus t4 At 4 w | MAN } LEE OLIS : AL 1e [HeR ie CI LT À AAA ë | 1 A ee v ‘s (À “ic St bd UM LRU RAM ETL 1 PPRPAL R | LL \ Votre UT £ LA TERRE VA DU FRA CNNRERRNTe TITI ERA SCT MAP TR Ne TT A AU 1 RRBRSRE: EEE Judé ar \ v [IS ne... VV une VV CORPS MAMMP MAN RL OP nat roi PS | f — AAA L eo p d ui 4 Far MR ES Abu Con ES np miss | D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. TOME QUARANTE -CINQ. — 1912 BULLETIN, TRIMESTRIEL N° 1 Paru en Juin 1912 À A : | VIL2THHTÉ | MPAIMERTE BONNET 2 OMIGUIÈRES 2. 9 Siège de la Société, 17, rue de Rémusat er, La Société à a pour ‘bat d haies pourront eXposer et HOCNICE de leurs observations. Art. 2. Elle s’ occupe de tout ce qui a rapport aux scien Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences phy: toriques dansleurs nr à l'Histoire Naturelle, sont égal domaine. | ceite. e F 11, 2£ + LE toire Naturelle + Toulouse. ES ns Art. 5, La Société se compose : de . — Honorai taires — Correspondants. Le Ke Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent. être p par deux membres titulaires. Leur, admission est. votée au scrutin. le Conseil d'administration. ; St se Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de [e payable au commencement de l’année contre quittance déliv par le Trésorie. > : : | sont inscrits au Tableau dela Société. Art. 14, Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son Ru erd, apré deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droi attachés au titre de membre. art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielles Art. 20. Le bureau de!/la Société:se compose des officiers suivants prés = dent; 1°" et 2 Vice-présidents ; Secrétaire- -général ; bliothécaires-archivistes. : Aux. 31. L'élection des membres du Bureau, d' Conseil d’ la et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première. séance du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Gonseil et du Comité pen seuls réslus immé {iatement dans les mêmes fonctions. 8 ouvrentle premier merzredi . le {5 novembre, etont ne mercredi de chaque: mois iso au # noel “de juiliet ini de la Société et par Les commissions, a lieu en un recueil imprimé € de celle ca, sous le titre de : : Bulletin de la Société d’ Histoire ma re Art. 41. . Société laisse aux auteurs la respouss DE derles de leurs opinions scientifiques, Tout Mémoire imprimé doyra done pa gnature de l’auteur. art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. obtanir deg tirages à on des pote mais par ! Vinter Société. _ Art. 48. Les mobrée de la See sons tous invirés à “ui schantillons qu'ils pourront réunir. &?t. 52. En ces de dissolution, ies diverses propriétés | ei a Stsit da droit à a ville de Tuaiosts, De x DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES ET DE TOULOUSE SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE TOME XLV. — 14912 TOULOUSE IMPRIMERIE M. BONNET 2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 1912. COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1912 PRESENT Se ee es M. Dor. Vice-présidents.......... MM. MENGAUD et LÉCAILLON. Secrétaire-général...... M. RiBaur. Secrétaire-adjoint....,.. M.-VINCENS. MRÉSOP IE NES Dee M. DE MONTLEZUN. Bibhothécaire-archiviste. M. DE LasrTic. Conseil d'administration. MM. GARRIGOU et LAROMIGUIÈRE, Comité de publication. MM. ABEeLous, CarALP, JAMMES et Lamic. ne ÎFS A0 PACE > MEMBRES BIENFAITEURS © FLOTTE Dominique CLOS Fe bé." LISTE DES MEMBRES AU 1° JUIN 1912 MEMBRES-NÉS M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. MEMBRES HONORAIRES 1873. D' Haypen (F.-V.), directeur du comité géologique des Etats-Unis, Washington. 1891. D' TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse). MEMBRES TITULAIRES MM. 1900. D' ABELous, £} I, professeur à la Faculté de médecine, allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse, 1903. Dr ALoy, £ÿ I, chargé de cours à la Faculté de médecine, Grande-Allée, 22, Toulouse. 1904. Aunicé, £ÿ A ,chef de travaux à la Faculté des sciences, rue Montaudran, 90, Toulouse. 1911. BARTHE, allée Lafayette, 2, Toulouse. 1900. Dr Bavrac, 4 I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. 8 1906. 1885. 1907. 1911. 1912. 1883. 1874. 1882. 1907. 1911. 1911 1908. 1904. 1900. 1875. 1902. 1900. 1890. 1889. 1908 LISTE DES MEMBRES BERNIÉS, avocat, rue Tolosane, 16, Toulouse. D: BRæMER, £, & }, professeur à à la Faculté de médecine, rue des Recdlec. 105, Toulouse. BRÔLEMANN, £ÿ I, à Pau. BRUNET, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. CANAL, préparateur à la Faculté des sciences, Toulouse. CaraLp, Ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue de Rémusat, 21, Toulouse. CARTAILHAC (Emile), # +, &ÿ 1, correspondant de l’Insti- tut, rue de la Chaine, 5, Toulouse (membre fondateur). CHALANDE (Jules), £ÿ À, rue des Paradoux, 28, Toulouse. ComèrE, > À, quai de Tounis 60, Toulouse. DEspax, au Muséum, rue Cuvier, 57, Paris. DEuMiÉé, #, professeur à l'Ecole d'agriculture d’Ondes, rue de Metz, 28, Toulouse. Ducos, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. D' DuranD, préparateur à la Faculté des Sciences de Toulouse. Dop, $ÿ 1, chargé de cours à la Faculté des sciences, rue Jonquières, Toulouse, Dr Dore, $ÿ À, pharmacién, boulevard Carnot, 2, Tou- louse. FABRE (Charles), > I, professeur à la Faculté des sciences, directeur de la station agronomique, rue Fermat, 18, Toulouse. A FEUGA (Paul), $ÿ [, boulevard d'Arcole, 5, Toulouse. D" GarRiGou, Ÿ® I, chargé de cours à la Faculté de mé- decine, rue Valade, 38, Toulouse (membre fon- Dr GENDRE, à À, rue Périgord, 10, Toulouse. GÈZE an pts) Jardin-Royal, 7, Toulouse. DrJammEs, Ÿ I, professeur adjoint à la Faculté des scien= ces, De Saint-Sernin, 6, Toulouse. . D'JEANXEL (René), laboratoire Arago, Banyuls (Pyr.-Or.). 1900. 1900. JUPPONT, Ÿ À, ingénieur, allée Lafayette, 55, Toulouse. D' Laporpe, Ÿÿ À, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Toulouse, LISTE DES MEMBRES 9 . D' Lamic, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue d'Auriol, 39, Toulouse. . LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- Pantaléon, 3, Toulouse. . DE LARY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. | . De Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. . LÉCAILLON, #Ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, . Loup, préparateur à la Faculté des sciences, rue d’Au- buisson, 23, Toulouse. . D' MarTy, À, place de la Trinité, 7, Toulouse. . Dr MauREz, O %, @ I, professeur à la Faculté de mé- decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. . Dr MauRiN, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. . MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- louse. VAN) . MoquiNn-TanDoN, $ÿ I, professeur à la Faculté des scien- ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. AN . 1 { DE MonTLEezuN, $ À, 13, rue des Couteliers, Toulouse, (membre fondateur). . MoucHET, prosecteur à la Faculté de Médecine, Toulouse. . MOURIÉ, rue Saint-Léon, 15. . NicoLas, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. . PRUNET, #, Ÿ I, &, professeur à la Faculté des scien- ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. . D' DE REY-PaILHADE, Ÿÿ A, ingénieur, rue Saint- Jacques, 18, Toulouse. . Dr RIBAUT, ŸŸ A, professeur à la Faculté de médecine, rue Lafayette, 18, Toulouse. . SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Alphonse-Peyrat, 4 bis, Toulouse. . SALOZ, chimiste, rue Croix- Baragnon, 9, Toulouse. . UFFERTE, directeur de l’Ecole primaire supérieure, Belvès (Dordogne). . VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- risord, 7, Toulouse. . VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, rue Montaudran, 74, Toulouse. 10 1874. 1871. 1912. 1883. 1867. 1873. 1867. 1867. 1871 1885. 1876. 1905. 1881. 1901. MASTe 1874. 1867. 16717 1902. 1872. 1873. 1867. 1874. 1906. 1911. LISTE DES MEMBRES MEMBRES CORRESPONDANTS MM. Baux, Canton (Chine). BiCHE, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). BonNET, étudiant à la Faculté des sciences, Paris. DE BorMmans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes, Dr Caisso, à Clermont (Hérault. CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers(Hte-Vienne). CAzALIS DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. CHANTRE, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). . DE CHAPEL D’ESpiNASsoux, avocat, Montpellier (Hérault). CHorFAT, membre du Comité géologique du Portugal. : D: CLos, 11, rue Jacob, Paris. DaAGuIN, professeur au Lycée de Bayonne. GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. Gavoy, Carcassonne. ISSEL, professeur à l’Université de Gênes ([talie). JoUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). Dr pE Montesquiou, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- et-Garonne). Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. D° Rerzius, profess. à l'Institut carolinien de Stockholm. Dr SAUVAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, Copenhague. SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- laurens (Tarn). VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). Dr YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). Victor-Lucien PAQUIER (1870-1911) VICTOR-LOCIEN PAQUIER (1870 -1911) Notice Nécrologique Par L. MENGAUD. Le 9 décembre 1911 mourait, à Toulouse, après une bien longue et bien pénible maladie, un des membres de notre So- ciété, M. Victor-Lucien Paquier, professeur de géologie à la Faculté des sciences- Né dans le Dauphiné à Saint-Egrève, près de Grenoble, le 28 octobre 1870, il a été enlevé à l'affection des siens et à ses recherches scientifiques, à peine âgé de 4 ans. Naturaliste de race, à sa sortie du lycée il entrait comme étu- diant à la Faculté des sciences de Grenoble et en 1892 il com- mençait à publier des travaux sur la géologie dauphinoise. Dès lors, il se consacra entièrement à l'étude de son cher pays et s'efforça plus spécialement de faire connaître ie Crétacé de cette belle région et sa faune de Rudistes. Il devint d’abord préparateur de M. le professeur Kilian, puis, en 1900, il soutenait brillamment à Paris sa thèse pour le doc- torat ès sciences naturelles : Recherches géologiques dans le Diois et les Baronnies orientales. C’est un travail excellent de tout point et digne de rester classique. La Société géologique a tenu à l’honorer, en 1901, du prix Fontannes. À ce propos, le rapporteur, M. A. de Lapparent, fit ressortir que « ..… ce tra- vail, par la valeur des résultats obtenus, comme par l’ordre et le soin apportés à leur exposé, mérite de passer pour un modèle 12 . L. MENGAUD du genre.» D’autre part, en 1902, la Société de géographie couronnait également son mémoire : Etudes sur la formation du recief dans le Diois et les Baronnies. Peu après, M. V. Paquier était nommé maitre de conféren- ces à la Faculté des sciences de Lille. En 1905, il quittait l’ac- tive cité flamande, dont le climat ne lui avait été guère favora- ble d’ailleurs, et venait comme chargé de cours à la Faculté des sciences de Toulouse, en remplacement de M. Léon Bertrand, délégué à l'Ecole normale supérieure. Il entrait dans notre So- ciété le 17 février 1904. En 1907, il était tilularisé dans la chaire de géologie de Toulouse et, en 1908, on le désignait comme Conservateur du Musée d'histoire naturelle (section de géologie et minéralogie). Depuis 1907 sa santé chancelante l’obligeait, à son grand re- cret, à de longs repos et le forçait, pendant les mois d’hiver, à fuir l’humide climat garonnais pour retrouver à Vence un air plus sec, un ciel plus pur, près de la Méditerranée. Il fut profondément affecté par l’incendie de la bibliothèque de la Faculté des sciences (27 octobre 1910), car il aimait les livres à la fois en savant et en bibliophile. Le mauvais été de 1915 lui porta un coup terrible et il rentra très fatigué au mois d'octobre. Après de longues et cruelles souffrances, il s’étei- gnit enfin dans la nuit du 8 au 9 décembre dernier. Nous avons perdu un savant naturaliste d’érudition à la fois étendue et profonde, précis et méticuleux dans ses recherches, doué d’un esprit critique sagace et clairvoyant. Travaillant avec méthode, soignant la forme comme le fond, M. le professeur V. Paquier aimait à ne conclure qu’à coup sûr et toujours avec prudence. -Sa thèse sur le Diois et les Baronnies et son beau mémoire de paléontologie sur les « Rudistes urgoniens » — groupe ingrat et difficile — sont des travaux de tout premier ordre justement estimés des géologues français et étrangers. Dans ses ouvrages de quelque étendue, comme dans ses notes plus restreintes, on peut toujours remarquer la même finesse NOTICE NÉCROLOGIQUE 13 et la même acuité d'analyse, le même effort pour fouiller à fond le sujet et critiquer avec justice les travaux antérieurs, le même souci d'exposer avec précision et clarté les résultats obtenus tout en conservant à l'expression le plus d'élégance possible. Comme son maitre, M. le professeur Kilian, son ami, M. Pierre Lory, et un grand nombre de ses confrères, qu’il me soit permis de déplorer la perte que vient de faire la Géelogie française dans la personne du savant professeur V. Paquier. J'y joindrai personnellement l’expression de mes regrets et celle de ma profonde reconnaissance ; je ne puis oublier, en effet, qu’il fût pour moi un guide sûr et qu’il ne cessa de me donner d’uti- les indications et d'excellents conseils. Mémoires, Cartes géologiques et Notes PUBLIÉS : PAR M. V. PAQUIER, Collaborateur au Service de la Carte géologique détaillée de la France (1893); Docteur ès sciences naturelles (1900) ; Lauréat de la Société géologique de France (prix Fontannes, 1901); Lauréat de la Société de géographie (1902); Professeur de géologie à la Faculté des sciences de Toulouse (1907) ; Conservateur du Musée d'histoire naturelle de Toulouse (1908). 1892. Contributions à la géologie des environs de Grenoble : 1, Sur le Jurassique supérieur de la rive droite de l'Isère (1 fig., texte). 2. Sur le Danien de Méaudre (1 fig. texte). 3. Sur le houiller de la Grande Lance de Domène (Bull. Soc. de statistique de l'Isére, t. XXNI). 1893. 4. Collaboration à la feuille de St-Jean-de-Maurienne (Service de la Carte géologique détaillée de la France). 14 1894. 1895. 1896. 10. LE 17. 18. re A den ne Lu QUE AS NEA a à SL Ce À SP 2 0 PANNE NIONC ME MEN PAU L. MENGAUD . Contributions à l’étude du Bajocien de la bordure occidentale de la chaîne de Belledonne entre la Table (Savoie) et Uriage (1 fig. texte) (Annales de l'Université de Grenoble, t. VI, ne 1). . Rapport au Service de la Carte géologique détaillée de la France. Feuilles : Le Buis, St-Jean-de-Mau- rienne (Bull. Serv. Carte géol. de France, t. NI). . Etudes sur quelques Cétacés du Miocène, in-4o, 3 pl. phototypie (Mém. de la Soc. géol. de France. Paléontologie, t. IV). . Note préliminaire sur quelques Chamidés nouveaux de l’Urgonien (C. R. des séances de la Soc. géol. de Fr., p. XLIX, 3e série, t. XXIII). Sur les gypses des environs de Serres (Htes-Alpes) et de Nyons (Drôme) (C. R. Ac. des Sciences, 13 mai 1895). . k Sur les niveaux pyriteux du Crétacé inférieur. En collaboration avec M. P. Lory (C. R. des séances de la Soc. géol. de Fr., p. xcIv, 3e série, t. XXIID. Sur la présence d’Horiopleura et de Polyconites dans l’Aptien inférieur de Catalogne (C. R. des séances de la Soc. géol. de Fr., p. cxxxv1, 3e série, t. XXHIE): . Remarques à propos de la Phylogénie des Cétacés (Arch. de zool. expériment., 1895). . Rapport sur les feuilles : Le Buis, Valence, Die, Vizille (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., t. VIT). . Note sur l’âge de quelques affleurements crétacés de l’ouest du département de la Drôme (Bul. Soc. géol. de Fr., 3° série, t. XXIII, p. 560). . Mise à jour et publication dela feuille Le Buis (par- tie N) (Serv. de la Carte géol. détaillée de la France). . Rapport sur les feuilles : Die, Vizille, Privas (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1896) Sur quelques Rudistes nouveaux de l’Urgonien (C. R. Ac. des sciences, 26 mai 1896). Sur la présence de Caprininés dans l’Urgonien (C. R. Ac. des sciences, 15 juin 1896.) 1897. 1898. 1899. ID [Le] 23. 30. 34: 32. 39. NOTICE NÉCROLOGIQUE 15 . Sur les phénomènes de recouvrement d’Angele (Drôme) (C. R. des séances Soc. de stat. Isère, 1896). . Rapport sur les feuilles : Le Buis, Die, Vizille, Pri- vas (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1897). . Sur les Diceratinés du Tithonique coralligène des Cévennes et du Dauphiné (en collaboration avec M. Roman) (C. R. Ac. des Sc., 14 juin 1897). . Sur quelques Diceratinés nouveaux du Tithonique, 3 pl., 3 fig., texte (Bull. Soc. géol. de Fr., æ série, t. XXV, p. 843). Note sur les Rudistes de Plewna: (Bulgarie) (En col- laboration avec M. Kilian) (Arch. des Sc. phys. et nat. de Genève, 4 pér., t. IV). . Mise à jour et publication de la feuille d’Albertville (R. g. de l'Isère) (Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.) . Rapport sur les feuilles de Die, Privas et Vizille (Bull. Serv.Carte géol. de Fr., 1898, p. 147). . Note sur le Lophiodon des Echelles (1 pl. phot.) (Annales de l’Université de Grenoble, t. X, no2). . Note sur le parallélisme des calcaires Urgoniens avec les couches à Céphalopodes dans la région delphino-rhodanienne(C.R. Ac. des Sc., 12 novem- bre 1898). . Rapport sur les feuilles de Die, Privas, Vizille (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1899, p. 118). . Note préliminaire sur la découverte de Méduses fossiles (1 fig., texte) (C. R.somm. des séances de la Soc. géol. de Fr., 6 mars 1899, 3e série, t. XXVD. Mise à jour et publication de la feuille de Valence (Plateau du Chaffal) (Serv. de la Carte géol. détail- lée de la Fr.). Notice de la feuille de Valence (Serv.de la Carte géol. détaillée de la Fr.). Mise à jour de la feuille de Die (Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.). Notice de la feuille de Die (Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.). 16 L. MENGAUD 1900. 34. Livret guide pour l’excursion du Congrès géologi- que international de 1900 dans le Diois (3 fig. dans le texte). 35. RECHERCHES GÉOLOGIQUES DANS LE DIOIS ET LES BARONNIES ORIENTALES (402 p., vit pl., 12fig, texte, 4 pl. gravées, 2 Cartes couleur, 2 pl. phototypie (Annales de l’Université de Grenoble, 1900). Ouvrage couronné par la Société géologique de France (Prix Fontannes, 1901). 36. Rapport sur les feuilles de Privas ei de Vizille (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1900). 1901. 37. Sur la présence du genre Caprina dans l'Urgonien (C. R. Ac. des Sc. 28 janvier 1901). 38. Compte rendu des excursions du Ville Congrès géologique international dans le Diois. 39. Analyses diverses pour le « Geologisches Central- blatt » Borntraeger, Leipzig. 40. Sur l’âge des couches urgoniennes de Bulgarie (En collab. avec M. Zlatarski (Bull. Soc. géol. de Fr 4e/série 0 LlO0T): 41. Rapport sur les feuillés de Privas et de Vizille (Bull. Serv. Carte géol. de Fr. 1901). 42. Note sur la faune et l’âge des calcaires de la Dobro- gea (Bull. Soc.géol. de Fr., 4e série, t. I, 1901). 43. Sur les relations du groupe inverse avec le groupe normal chez les Chamacés (Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. I, 1901). 44. Observations à une note de MM. Sayn et Roman sur le Barrêmien de Viviers (Ardèche). (Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. I, p. 541, 1901). 1902. 45 ÉTUDES SUR LA FORMATION DU: RELIEF DANS LE Diois ET LES BARONNIES (14 fig. texte et 1 Carte). Mémoire couronné par la Société de géographie 1902. (La Géographie, t. NI, n° 4, 5, 6, 1902, oct. déc.). 46. Rapport sur la feuille de Privas (Bull. Serv. Carte géol. de Fr. 1902). 1903. 47. Les stations lacustres de Charavines sur les bords 48. 1904. 49 950. 1905. 51. 52. 93. .04. 1906. 55. 56. 97. 98. 1907. 59. 60. 1908. 61. NOTICE NÉCROLOGIQUE 17 du Lac de Paladru (Isère). (Bull. Soc. stat. des Sc. nat. de l'Isère, 1903). LES RUDISTES URGONIENS, Îre partie, série normale, (4 fig. texte, 6 pl. in-do phototypie (Mém. Soc géol. de Fr. Paléontologie, t. XI, no 29). Mise à jour des tracés de la feuille de Privas (Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.). Sur le calcaire à Orbitoides de Méaudre (Isère). (Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. IV, 1904). Rapport sur la feuille de Grenoble (1 fig., texte) Bull. Serv. Carte géol. de Fr 1905). Sur la présence d’une faune saumâtre dans le Séno- nien de Bélesta (Ariège). (Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. V. p. 534). Recherches géologiques et paléontologiques sur les environs de Figueras (Catalogne). En collab. avec M. Mengel (Bull. Soc. géol. de Fr., 4 série, t. V, p. 534). LES RUDISTES URGONIENS, deuxième partie. Série inverse (12 fig., texte, 7 pl., in-4o (Mém. Soc. géol. de Fr. Paléontologie, t. XIIT, fase. 4, 1905). Notice de la feuille de Privas (Serv. de la Carte géol. de la Fr.). Rapport sur la feuille de Grenoble (Bull. Serv. Carte géol. de Fr., 1906). Sur un Stromatoporoïde nouveau (Bull. Soc. géol. de Fr., 4e série, t. VI, p. 472). Observations sur les argiles bariolées gargasiennes des Planieux (Isère). (Bull. Soc. géol. de Fr. 4e série, t. VI, p. 476). Sur l’Aptien et l’Albien des environs d’Autrans (Vercors septentrional) (3 fig., texte) (Bull. Soc. géol. de Fr , 4e série, t. VI). Mise à jour des tracés de la feuille de Grenoble (Serv. de la Carte géol. détaillée de la Fr.). Sur la présence des grès à Hippu rites à Vence (Alpes- Maritimes) (C. R. Ac. des Sciences, 1e juin 1908). SOC. D'HIST. NATUELLE DE TOULOUSE (T, XLV). 2 18 62. 1909. 63. 1910. 64. 66. L. MENGAUD Analogie de certains termes de la série secondaire de Vence (Alpes-Maritimes) avec ceux du col de l’Argentera (Italie) (Bull. Soc. géol. de Fr.., 4e série, t. VII, p. 304). : Sur les Rudistes de l'Urgonien de Serbie (Bull. Soc. géol. de Fr., t. VIII, 1909). Note préliminaire sur le Crétacé de la province de Santander {Bull. Soc. géol. de Fr., 4 série, t. X, 1910). En collab. avec M. Mengaud. . Sur la présence du genre « Petalodontia » dans le Crétacé supérieur des Petites Pyrénées (Bull. Soc. géol. de Fr., 4 série, t. X, 1910). Notice sur les collections de géologie et de minéra- logie du Musée d'Histoire Naturelle de Toulouse (Documents sur Toulouse et sa région, t. I, p. 292, Ed. Privat, Toulouse, 1910). LE VOL PLANÉ 19 He VOL BPLANE Ascendant des grands oiseaux voiliers ET L’'AÉROPLANE SANS . MOTEUR Par FE. Ducos. - (Travail du Laboratoire d'histoire naturelle de la Faculté des sciences de Toulouse.) C'est un spectacle qui toujours attire et force l'attention qu'un aigle ou un vautour dans la mohtagne, un goéland ou une mouette au bord de la mer, filant en ligne droite sans un seul coup d’aile, ou décrivant des orbes immenses sans cesser de s’élever rapidemenf à travers les airs. Les ailes étendues, immobiles, ils se laissent emporter dans l’espace, en utilisant pour se soutenir l’énergie interne du vent qui souffle pour ainsi dire toujours dans les régions supérieures. Les observations de pareils faits qui sont d’une pratique cou- rante pour tous ceux qui ont quelque peu considéré le vol des grands oiseaux de proie, ont reçu leur consécration officielle sous l'autorité de naturalistes et de savants éminents, tels que Darwin, Marey, Mouillard et bien d’autres encore, qui ont pu- blié de nombreuses études à ce sujet. Pour distinguer les oi- seaux capables de pratiquer ce genre de vol, on leur a donné le nom d’oiseaux voiliers, par opposition aux autres oiseaux dits rameurs, qui n y recourent pas ou rarement. Ce sont, en géné- 20 F: DUCOS ral, des oiseaux de grande taille, assez lourds, surtout des rapa- ces astreints à de longues stations dans les airs. D'ailleurs, on a reconnu qu'un certain rapport entre la masse et l’envergure, une certaine inertie les favorisait spécialement. Nous ne cite- rons parmi eux que les plus connus, tels que les diverses espe- ces d’aigles et de vautours, les condors au premier rang, les soélands, les mouettes, les faucons, etc., il est aisé d’allonger la liste, car on en connait un très grand nombre. Comment peuvent-ils ainsi s'élever et se déplacer sans dé- penser ausun travail, saus déployer aucun effort. Ce problème a dès longtemps passionné bien des chercheurs, et les solutions proposées sont très nombreuses, mais de valeurs très différentes. N'ayant pas l'intention de faire ici un historique du sujet, nide remonter à Aristote ou à Icare suivant l’usage généralement établi, nous nous contenterons d'exposer les théories qui s’'im- posent par leur valeur réelle, les applications pratiques dont elles sont susceptibles, et l'incontestable originalité de leur point de vue. Nous en ferons un résumé méthodique et nous verrons ce qu'il y a lieu d’en retirer. La méthode utilisée en de pareilles recherches est double. Elle comporte l'observation directe des manœuvres voilières prises sur le vif, et l'interprétation de ces manœuvres grâce à quelques notions de mécanique élémentaire. Ces deux modes sont inséparables, et les querelles qui divisent parfois les ma: thématiciens et les physiologistes ne proviennent le plus sou- vent que d’une science trop unilatérale. Les théories émises sur le vol plané ascendant ou vol à voile sont de deux sortes. Les unes reposent sur l’hypothèse d’un vent régulier, les autres sur celle des variations du vent. Celles qui s'appuient sur un vent régulier sont fausses dans leur prin- cipe, sauf dans le cas d’un vent régulier ascendant, cas forcé- ment local et par suite d’un intérêt réduit. Il faut, en effet, bien se pénétrer de ce principe essentiel que, les mouvements par rapport au sol et les mouvements par rapport à air ambiant sont deux choses très différentes. Un LE VOL PLANÉ m0 oiseau qui se déplace dans l'air a, par rapport aux molécules qui l'entourent, une certaine vitesse, c’est sa vitesse relative. Si ces molécules sont immobiles par rapport au sol, s’il ne fait pas de vent, la vitesse de l'oiseau par rapport à ce sol est égale à sa vitesse relative. Cette vitesse par rapport au sol que nous appellerons vitesse absolue, n’est pas toujours égale à la vitesse relative. En effet, si l’air est en mouvement et si l’oiseau se dé- place dans le sens de ce vent, sa vitesse absolue est la somme de sa vitesse relative et de celle du vent; s’il se déplace en sens inverse, elle en est la différence; obliquement la résul- tante géométrique est facile à construire. On voit que dans tous les cas, pour un même travail dépensé, la vitesse relative dépendant des mêmes résistances, qui ne varient pas, ne saurait elle-même varier. Ce qui varie, c’est la vitesse absolue qui dé- pend de la vitesse du vent. De même, un bateau sur une rivière, pour une même force de traction, a une vitesse relative cons- tante par rapport aux masses d’eau qu’il laisse en arrière, et une vitesse absolue, par rapport aux rives, qui varie avec la vitesse et le sens du courant. Ceci posé, considérons l'oiseau en air calme. S'il se laisse tomber en vol plané, il descendra, et ensuite par une manœu- vre convenable il pourra utiliser sa vitesse acquise pour remon- ter et ainsi de suite. Mais la transformation d'énergie poten- tielle en énergie cinétique, et la transformation inverse ne pourront s'effectuer sans perte à cause des résistances passi- ves dues au corps de l'oiseau, perte qui pourra être très réduite par une bonne disposition anatomique, mais qui ne saurait être nulle. L'oiseau finira par regagner le sol. Nous allons voir que, soit à la descente, soit à la montée, l’oiseau dans un courant aérien régulier n’est influencé en rien dans sa vitesse relative, tandis qu’au contraire la combinaison de ces mouvements par vent variable peut l’influencer très favorablement. S'il fait du vent et si l'oiseau évolue dans ce courant aérien, considérons seulement sa vitesse relative; celle-ci est absolu- ment indépendante du vent, qui ne modifie ni la résistance de 22 F. DUCOS l'air, ni les lois de la pesanteur. Elle reste la même en gran- deur et en direction. L'oiseau est simplement entraîné dans sa direction, ce qui modifie sa trajectoire par rapport au sol. Il n’est pas plus influencé qu'un vovageur qui se promène dans le couloir d’un wagon. qu’un aérostat dans l'atmosphère terrestre, malgré la vitesse prodigieuse de rotation de celle-ci, et peut se déplacer comme eux à l'intérieur de ce courant en suivant la destinée de celui-ci. Maintenant comment sa vitesse et sa trajectoire absolues se- ront-elles modifiées? Trois cas se présentent : le vent est ho- rizontal, descendant ou ascendant Ricrr. Supposons-le horizontal. Nous savons que l’oiseau en vol plané dans l’air calme est soumis à une force normale à un plan qui représente ses ailes. Cette force F (fig. 1) se compose avec le poids OP de l'oiseau pour donner une résultante OT di- rigée suivant la trajectoire de l'oiseau. La force UT est cons- tante, OF dépend de la vitesse relative de l'oiseau. On voit que si OF grandit, OT se rapprochera de l'horizontale. L’augmenta- tion de vitesse, faisant croître la résistance OF sur les ailes, tend à relever la trajectoire. Ainsi pour une vitesse infiniment considérable, en réduisant le plus possible l’angle d'attaque «, l'oiseau a parcouru une trajectoire très voisine de l'horizontale, c'est-à-dire qu'il descendra très peu pour une longue distance ! parcourue. Cependant il descendra un peu. LE VOL PLANÉ 23 Ea figure 2 indique que la force OT résultante de F et P, peut être décomposée en une force verticale OD et une force OC horizontale. L’une tend à ramener l’oiseau au sol, l’autre à lui faire parcourir un chemin horizontal dans sa direction. Nous avons vu que, par suite de l’inclinaison de OT, OC pouvait de- venir infiniment grande, OD devenant infiniment petite. Dans la pratique, le corps de l’oiseau présente une certaine résistance à l'avancement qui consomme une partie de l'énergie et limite la vitesse. Que se passe-t-il si le vent est horizontal? L'oiseau se déplace à l’intérieur du courant aérien, comme si ce vent n'existait pas. Mais par rapport à la terre, 1l est entrainé par ce courant à la même vitesse et dans sa direction. Alors la vitesse absolue de l'oiseau dans le sens horizontal est la résultante de ce vent et de la composante horizontale OC, de la vitesse rela- tive. On voit que la vitesse absolue est, par exemple, tantôt la somme, tantôt la différence de ces deux vecteurs. Quant au vec- teur OD, il n’est nullement influencé et continue à rapprocher l'oiseau du sol. On voit seulement que pour un même parcours vertical, l’oiseau suivant le sens du vent parcourra plus ou moins de chemin qu’en air calme, et que par suite, il en retirera, suivant le cas, un bénéfice ou un inconvénient. Supposons le vent descendant. Dans ce cas, il est possible de décomposer ce vent en deux vecteurs : l’un horizontal, l’au- tre vertical. Alors on voit que la composante horizontale du vent modifie le vecteur OC de la même façon que précédem- ment. La composante verticale va modifier le vecteur OD, et comme cette composante est verticale et descendante, OD de- viendra plus grand et l’oiseau tombera plus vite. Si le vent est ascendant, la composante horizontale de ce vent joue toujours le même rôle ; quant à la composante verti- cale, qui est ici ascendante, elle diminue OD, elle retarde la chute de l’oiseau. Si cette composante est égale à OD, l'oiseau suit un chemin horizontal, Eu réalité, il descend par rapport aux molécules d'air qui l’environuent, mais le mouvement de celles-ci l'entraîne, comme ces tapis roulants qui remplacent 24 F. DUCOS parfois les escaliers entraînent ceux qu’ils portent malsré leurs . efforts pour descendre. Si la composante verticale est plus. grande que OD, l'oiseau monte. Or, on sait que grâce à une bonne conformation anatomique, il peut en rendant OT'sa tra- Jectoire voisine de l’horizontale, faire que OD soit très petit, et utiliser ainsi des vents ascendants faibles ou peu inclinés. Donc seul un vent ascendant régulier permet, sans dépense de travail de la part de l'oiseau, la sustentation et la progression de celui-ci. Théories reposant sur les variations du vent Le vent varie en vitesse et en direction, c’est là un fait incon- testable nettement mis en lumière par Bazin, Langley, Sorel, Le Clément de Saint-Marq, Lilienthal, etc. Les bureaux météo- rologiques qui mesurent le vent moyen ne peuvent donner que des chiffres approximatifs à cause de ces variations. Il est possi- ble à un simple observateur de se rendre compte des coups de vent et des rafales: les amateurs de cerf-volant connaissent bien les montées et descentes successives, parfois presque pé- riodiques de leurs appareils dans le vent. Ce vent est, en effet, soumis à trois variations. Il est alternativement légèrement as- cendant et légèrement descendant; il est dévié tantôt à droite, tantôt à gauche de l'observateur; très légèrement aussi. Enfin son intensité varie d’une façon considérable: il peut y avoir normalement des différences de 7 à 8 mètres entre son mini- mum et son maximum ; parfois par vent de tempête, elles attei- gnent 20 mètres. -On conçoit que ces variations aient une influence sur un oi- seau dans un courant aérien. Des voyageurs dans un train, par exemple, sont très nettement et parfois très désagréablement influencés par les départs et les arrêts brusques ou même d’as- sez faibles variations de vitesse du train. Comment l'oiseau uti- lise-t-1l ces variations? LE VOL PLANÉ 25 La première théorie et la plus simple est celle de Mouillard, bien connu par sa découverte du gauchissement d'après le vol des oiseaux, qui fut plus tard revendiquée par les Wright. Mouillard suppose que l'oiseau se laisse tomber en vol plané descendant tant que le vent est faible, puis quand il augmente d'intensité pendant la rafale 1l se cabre et remonte en utilisant la force vive qu’il a acquise pendant sa descente, et le supplé- ment de force vive qui lui est fournie par le vent. Mouillard et Albert Bazin ont donné de ce phénomène une démonstration pratique qu'il est aisé de répéter, et qui est très convaincante. En effet, si l’on assimile l’oiseau en vol plané descendant ou ascendant à une bille roulant sur un plan incliné Fi. 3. en montagnes russes, assimilation parfaitement légitime du reste, on voit que cette bille acquiert une certaine vitesse en descendant de À en B. Si au moment où elle arrive en B, on déplace tout le système suivant XY dans le sens de la flèche, au lieu de monter seulement en A’ situé à peu près au niveau de À comme il arriverait si le système était immobile, cette bille atteint le point GC situé bien au-dessus de A. Si alors le sys- tème redevient immobile, elle redescend de C en D, et par un un nouveau mouvement remonte en E et ainsi de suite (fig. 3). Par une série d’à-coups successifs, elle peut arriver en un point G très supérieur à A. C’est ce qui se passe lorsque l'oiseau con- venablement orienté recoit le coup de vent. Si l’ensemble est animé d’un mouvement continu, tout se passe comme si le sys tème était immobile, sauf que la bille suit le mouvement de l’ensemble. 26 F. DUCOS Bretonnière a donné de cette manœuvre une explication ma- thématique très simple qui permet de comprendre très facile- ment le gain réalisé par l'oiseau grâce à la variation de vitesse. Quand l’oiseau animé d'une vitesse V, recoit un coup de vent de vitesse W', sa vitesse par rapport à l’air qui l’entoure devient la somme de ces deux vitesses, soit VW : la force vive qui est 1/2 m V? devient 1/2 (V+ W}°. L'oiseau bénéficie d’un accroissement de force vive 2 V W + W? et sera par suite élevé à un niveau supérieur à celui dont il est parti d'une 2 V+W? hauteur égale à h — re Même avec la perte d'énergie due aux résistances passives qui limitent ce gain théorique, l'oiseau s’élèvera bien au-dessus de son point de départ pri- mitif. Le vol en orbe s’explique de même en admettant que l’oi- seau descende dans le sens du vent pendant l’accalmie, et re- monte en sens inverse pendant la rafale. Albert Bazin a émis une théorie basée à peu près sur les mé- mes principes, mais un peu plus compliquée. Il suppose que l'oiseau traverse une série de courants d’air de vitesses inéga- les. On voit qu'à ne considérer que le mouvement relatif de ces masses d’air, le seul qui intéresse l’oiseau, on peut se re- présenter deux courants de vitesse différente, comme des cou- rants se déplaçant en sens contraire. Dans ces conditions, un oiseau qui traverse une série de courants de sens inverse s'élè-. vera dans un premier courant en perdant peu à peu sa force vive, et en se mettant à la vitesse de ce courant. À ce moment, sa vitesse relative par rapport à ce premier courant est presque nulle, et l’oiseau est emporté par le vent. S'il arrive alors dans le deuxième courant, il est animé contre lui d’une vitesse pres- que égale à celle de celui qu’il vient de quitter et sans cesser de monter, en s'orientant contre ce nouveau courant, il gagne, puis perd de la force vive, et serait prêt à retomber, si un troi- sième courant de sens inverse ne l’élevait encore. En décrivant ainsi une courbe dans chaque courant, et effectuant un trajet D LE VOL PLANÉ 27 relatif sinueux, il pourra se déplacer en s’élevant dans des cou- rants variés qu'il traverse plus ou moins obliquement. Ces va- riations de vitesse dans l’espace nous paraissent en effet très conformes à da réalité. Il nous a été donné plusieurs fois de l’ob- server sur deux cerfs-volants placés à peu près à la même hauteur à une certaine dis- tance l’un de l’autre, qui montaient et des- cendaient alternativement. Des cerfs-volants placés à différentes hauteurs sur une même verticale oscillaient d’une façon analogue, ce qui ne saurait s'expliquer qu’en admet- | tant que la variation du vent n’est pas la q P F1G: 4. même au même instant dans tous les points F de l’espace, hypothèse d’ailleurs très rationnelle. Nous ver- rons que cette théorie offre des points communs avec celles d'Alexandre Sée et du commandant Thouveny, dont nous utili- serons une figure pour indiquer le mécanisme intime des trois théories ensemble. Théorie de Sée. Nous n'avons envisagé dans ce qui précède que les varia- tions du vent, mais si l’on fait abstraction de ces variations pour ne considérer que le résultat final, on voit qu'au bout d’un certain temps l'atmosphère s’est déplacée, et que ce dé- placement s'est effectué comme si le vent était doué d’une vitesse régulière moyenne intermédiaire entre les variations. Cette vitesse moyenne est celle enresistrée par les arémomètres genre Robinson, qui tournent et forment un volant dont l’iner- tie égalise les mouvements. Elle agit sur l’oiseau comme ui vent régulier, et l’entraine dans sa direction: Mais comme les variations permettent à celui-ci d'entretenir sa vitesse relative, si cette vitesse est suffisante, pour qu’en se composant par rap- port à la terre, elle donne une vitesse absolue positive, l'oiseau remontera contre le vent moyen. Si la vitesse relative est insuf- 28 F. DUCOS fisante, l'oiseau, sans cesser de se soutenir et de s’élever, sera entrainé par ce vent moyen. Dans la théorie de Sée, il nous faudra, comme précédem- ment, faire abstraction de ce vent moyen dans la sustentation et la progression de l'oiseau. Nous serons ensuite en droit de nous demander si la résultante de la vitesse relative et du vent moyen à une valeur positive, Le vent, avons-nous dit, est variable en intensité et en direc- tion. Par rapport à un observateur regardant dans la direction du vent, il y a une variation d’arrière en avant, et de droite à gauche. Or, comme ces variations se composent, l’oiseau ne res- sentant pas le vent moyen, mais seulement les variations, sent de quelque côté qu'il se tourne une agitation assez irrégulière en tous sens. Considérons l’oiseau animé d’une certaine vitesse dans l'air, il reçoit un vent relatif suivant sa trajectoire. L’agitation irré- gulière de l’air a pour effet de dévier alternativement à droite et à gauche de l'oiseau ce vent relatif. Celui-ci, en orientant convenablement sesailes, comme nous le verrons dans la figure6, peut le recevoir de façon à ce qu'il détermine sur elles une réaction propulsive et sustentatrice. L'oiseau suit alors une tra- jectoire sinueuse La variation irrégulière dont nous avons parlé a pour effet une variation longitudinale, c'est celle qui est utilisée par Mouillard. Sée ne veut pas en admettre l’heureuse influence. L'oiseau, dit-il, la subit, mais ne s'en sert pas. Ceci est bien excessif. La théorie de Sée n'exclut pas nécessairement les autres. En semblable matière, il convient avant tout d'être éclectique; car, si les manœuvres voilières reposent sur quel- ques principes assez simples, comme dans tous les phénomènes biologiques, les modes d’utilisation de ces principes offrent une infinie variété. Il faut, en outre, remarquer qu'il ne saurait être fait abstraction complète de la direction du vent moyen; la variation latérale du vent moyen par rapport à sa variation longitudinale ne paraît avoir qu’une influence assez médiocre | CPS ’ LE VOL PLANÉ 29 sur les cerfs-volants et les aéroplanes. La direction suivie par l'oiseau ne saurait alors être indifférente, car il subira les in- fiuences latérales les plus fortes en traversant perpendiculaire - ment le vent moyen, et les plus faibles, en allant dans sa direc- tion. Principes du commandant Thouveny. Le commandant Thouveny s’est efforcé d’établir les princi- pes du vol à voile. Ses vues sont intéressantes, mais le souci d’une généralisation et d’une symétrie un peu trop excessives ne lui permet pas des affirmations toujours heureuses. Principe A. — Si on a $ > «x, la force est motrice quand l'oi- seau parcourt, dans un plan vertical, avec vent 8 debout, une trajectoire dont la pente est moins descendante ou plus as- cendante que celle de la vitesse du vent prise en sens inverse. Par vent horizontal, si on a 8 >> «, ® est motrice quand l’oiseau monte avec vent debout (fig. 5). Principe X. — La force D est résistante quand l'oiseau par- court, dans un plan vertical, avec vent debout, une trajectoire dont la pente est plus descendante ou moins ascendante que celle de la vitesse du vent prise en sens inverse. Par vent hori- zontal, la force d est résistante quand l'oiseau descend avec vent debout. Dans cette figure, le vent absolu représente le vent perçu par l'oiseau, grâce à la variation, le vent relatif celui qui est dû à son déplacement suivant G T, F est la force déterminée par Paction du vent résultant sur le plan alaire, et F est perpendi- culaire à ce plan. « est l'angle d'attaque, 8 l'angle de la tra- 30 F. DUCOS jectoire et du vent résultant. On voit que si l’on veut que F ait - une projection D >> o, 1l faut que f soit > «, sans quoi si seu- lement on avait 8 = «, ® serait égal à o, F étant toujours per- pendiculaire au plan des ailes. L'existence de cette force mo- trice n'offre pas d’ailleurs un très grand intérêt. F admet, en effet, en même temps que ® une seconde composante. Or, si l’on projette à la fois et cette composante sur le vent absolu, on s'aperçoit que l'oiseau doit reculer d’abord en montant, puis en descendant, à moins qu’un force dirigée suivant la trajec- toire, la force vive de l’oiseau, par exemple, soit supérieure à la force retardatrice. Au reste, il n’est pas nécessaire que la projection de F sur la trajectoire soit motrice pour que l’oiseau s'élève. Quelle que soit la position de la trajectoire au-dessus de l'horizontale, F admet toujours une composante retardatrice qui consomme de l’énergie. L’oiseau doit finalement descendre en vol plané, avant de remonter dans un nouveau coup de vent. Considérons la figure 4 et les principes C et Z. C. — Par vent horizontal, si l’on a B > «, la force D est motrice quand l'oiseau parcourt, dans un plan horizontal, un arc présentant sa convexité vers la région d’où souffle le vent (fig. 6). : Z. — Par vent horizontal, la force ® est résistante quand l'oiseau parcourt, dans un plan horizontal, un arc présentant sa concavité vers la région d’où souffle le vent. La force F a ici une projection horizontale qui se décompose en deux forces : l’une motrice d suivant G E, l’autre centri- pète G H, qui oblige l'oiseau incliné à décrire une courbe. De plus, F admet une troisième composante verticale non figurée, qui soutient et élève l’oiseau. Celui-ci s'élève en virant et en augmentant de vitesse. Ce dessin peut servir à illustrer la théorie de Bazin et de Sée. Que l’oiseau, après avoir décrit une certaine courbe, recoive le vent en sens inverse, soit parce qu’il rencontre des courants de vitesse différente, soit à cause de la variation latérale, il pourra parcourir un trajet sinueux EN LÉ VOL PLANÉ 31 continuellement ascendant, et remonter le vent moyen. Le commandant Thouveny suppose que dans le vol en orbe, l’oi- seau utilise le principe C pendani le coup de vent et le prin- cipe Z pendant l’accalmie. Il pense aussi qu'il peut utiliser les variations de direction du vent. La théorie très voisine de celles de Bazin et de Sée, sans être identique, est moins explicite. Mais, en les considérant toutes trois sans entrer dans les que- relles de priorité qui divisent ces auteurs, on peut résumer ainsi le procédé : mom œts 7" L'oiseau parcourt dans les variations du vent, quelles qu’elles soient, un trajet sinueux où il présente toujours la face infé- rieure de ses ailes au vent. Bazin ne paraît pas considérer la composante motrice de F, et cela, en effet, n’est pas absolument nécessaire. Sée et Thou- veny la considèrent, mais la théorie de Sée paraît plus com- plète et plus générale, en ce qu’il considère la variation en tous sens. Il nous reste à examiner les principes B et Y du commandant Thouveny. B. — Si on $ > «, la force d est motrice quand l'oiseau par- 32 F. DUCOS court, dans un plan vertical, avec vent en arrière, une trajec- toire dont la pente est plus descendante ou moins ascendante que celle du vent. Par vent horizontal, si on 6 > «, la force d est motrice quand l'oiseau descend avec vent arrière. FIG. 7. Y. — La force ® est résistante quand l’oiseau parcourt, dans un plan vertical, avec vent arrière, une trajectoire dont la pente est moins descendante ou plus ascendante que celle du vent. (L Par vent horizontal, la force ® est résistante quand l’oiseau monte avec vent arrière. Il suffit de considérer les figures 7 et 8, pour s’apercevoir immédiatement que si, comme le prétend Thouveny, ® est motrice quand l'oiseau descend (fig. 7), contrairement à ce qu'il dit, elle peut être motrice si l’oiseau monte (fig. 8). Le principe B est donc incomplet, le principe Y radicalement faux. En réalité, ce n’est pas du tout ainsi qu'il faut envisager LE VOL PLANÉ 33 le problème. ® peut être motrice, que l'oiseau monte ou des- cende; que « soit supérieur, ou inférieur, ou égal à f, et 1l ne peut monter que si cette force est motrice. La seule condition est que le vent relatif G& À ne soit pas trop grand par rapport au vent absolu G GC, auquel cas le vent résultant G B passe- rait de l’autre côté du plan alaire, attaquerait l'oiseau en des- sus. Ajoutons que le plan alaire étant orientable au gré de l’oi- _ seau, il peut le modifier jusqu’à la verticale, d restant motrice jusqu’au moment où le vent relatif est juste égal et de sens contraire au vent absolu. Mais il n’est pas dit que l'oiseau monte, il faut pour cela que la composante verticale de F soit supérieure à son poids. Or, F dépend du vent résultant G B, et par suite de G Cet de G À, et aussi de l’inclinaison des ailes. Il ne faut donc pas que l’oiseau prenne une vitesse trop voisine de la variation du vent, il devra présenter une certaine inertie défavorable à l’entrainement. Le rapport de sa masse à la surface de ses ailes aura un certain intérêt. Il s’élèvera donc tant que sa vitesse sera assez faible, après quoi il déscendra. Mais alors, si le vent faiblit, il sera soumis à un vent relatif de sens contraire, égal à la différence de sa vitesse et de celle du vent, et pourra encore s'élever. Donc, pour des variations suf- fisamment brusques, l'oiseau descendra infiniment peu et pourra s'élever d’une façon sensiblement continue. Ce procédé rend compte de la manœuvre de l'oiseau s’avan- cant vent arrière avec une certainelenteur, et montant à peu près résculièrement. [1 nous a été donné d’observer ce mécanisme sur des autours dont la trajectoire perpétuellement ascendante nous avait particulièrement intrigué. Le phénomène devient facile à expliquer. Il est possible également de comprendre comment un oiseau peut décrire un trajet sinueux en se dirigeant obliquement au vent moyen, en se laissant entraîner par ce vent. Au lieu de recevoir obliquement le vent par le bord avant de l’aile, il le reçoit par le bord arrière, ce qui produit les mêmes effets que dans la théorie de Sée. On peut objecter que le fait de recevoir SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 3 34 F. DUCOS le vent par le bord arrière entraîne chez l’oiseau un déplacement, du centre de pression qui tend à le déséquilibrer. En réalité cet effet peut être largement compensé par la courbure de l’aile relativement très profonde vers l’avant, ce qui ramène le centre de pression dans cette région. En résumé l’oiseau peut recevo r la variation du vent suivant toutes les directions de l’espace. Dans la figure 9, une flèche indique la direction du vent moyen, et en même temps la direction de sa variation longitu- dinale la plus nette et la plus À sensible. L'oiseau À marche selon pe X la théorie de Mouillard en mon- { tagnes russes, 2 et 8 reçoivent obliquement la variation et mar- re ie | ed chent en trajet sinueux comme l'indiquent Sée, Bazin, Thou- # veny. Les oiseaux 3 et 7 mar- : chent encore en trajets sinueux et reçoivent la variation perpen- 6 + EE) diculairement à leur axe de symétrie. L’oiseau 5 marche vent arrière sans cesser de monter; 4 et 6 reçoivent le vent par FIG. 9. le bord postérieur de l'aile et suivent un trajet ascendant et sinueux. Îl est donc possible de s’avancer et de s'élever dans toutes les directions par rapport au vent. Pour que l'oiseau puisse se déplacer par rapport à la terre, 1l suffit que sa vitesse relative soit suffisante pour lui permettre de lutter contre la dérive que lui impose le vent moyen. Cette vitesse relative dépend du travail plus ou moins parfait de la variation et aussi des résistances passives offertes par le corps del'oiseau. L'oiseau doitaller vite pour luttercontre le ventmoyen, sa vitesse relative doit être très supérieure à celle du vent moyen pour parvenir quand il le remonte à avoir une certaine vitesse absolue. Ce n’est pas une raison pour croire que la vitesse d’un bon planeur par rapport à la terre, sa vitesse absolue, puisse être :4 "2 4 a LE VOL PLANÉ 35 considérable. Bien au contraire les bons voiliers sont assez lents. En effet, si le vent est médiocre, le travail de la variation est faible, et l'oiseau emploie toute l'énergie à se soutenir, en aug- mentant par exemple son angle d'attaque, manœuvre défavora- ble à la vitesse. Si le vent est rapide, la variation est forte, mais l’oiseau, bien qu’animé d’une vitesse considérable, peut n’avoir contre le vent qu’une vitesse absolue faible. Comme on le voit, une bonne utilisation des variations, une faible résistance à l'avancement sont les conditions d’un bon planement. Il y aurait intérêt à étudier ces divers points sur les oiseaux et à refaire pour eux ce que Houssay dans son travail magistral sur les poissons a déjà établi pour ces animaux. Maintenant quelles sont les manœuvres de l’oiseau pour uti- liser toutes ces variations, que doit-il faire et que fait-il en réalité, comment peut-il se rendre compte des mouvements à exécuter et comment doit-il les exécuter ? Cette question est d’une importance pratique indiscutable. La découverte de pa- reils procédés permettrait sans nul doute la réalisation de l'aé- roplane sans moteur. A cela comme toujours l’observation des faits et leur inter- prétation, grâce à des notions suffisamment précises de mécani- que, d'anatomie et de physiologie, doivent permettre de répon- dre dans un certaine mesure. L'oiseau pour utiliser la variation, qu’il se déplace vent de- bout ou vent arrière, doit exécuter des mouvements de tangage ; descendant, par exemple, durant l’accalmie, montant dans la rafale, ou bien orientant alternativement ses ailes de facon à recevoir le vent tantôt à l’arrière, tantôt à l’avant. Dans le cas de variation oblique latérale, il faudra dans son trajet sinueux qu'il se balance dans un mouvement de roulis avec de lévers virages. Ces mouvements sont en partie favorisés par l’action de Pair sur les ailes qui tend à les provoquer. Mais l'oiseau n’est pas un simple automate et, d’ailleurs, cette influence doit être soigneusement réglée. Comment l’oiseau sera-t-il renseigné sur la direction et l’in- 36 F. DUCOS tensité de la variation, de façon à l’utiliser’le plus rapidement possible. On a parlé de sens spéciaux, qu’on aurait été bien embarrassé de localiser au point de vue anatomique. D’autres ont songé à faire jouer à l'oreille interne le rôle d’un manomètre renseignant sur la pression du vent, etc. Or, en premier lieu, il ne paraît guère rationnel de chercher dans un organe très spécial, qui n'aurait point d’homologue dans la série animale, le siège d’un sens spécial. Le principe même de l’anatomie compa- rée nous indique que la nature ne crée pas de toutes pièces un organe nouveau pour une fonction nouvelle, mais adapte, trans- forme et perfectionne des organes déjà connus ou ébauchés chez les groupes voisins. Il nous faut donc rechercher quel organe, jouant un rôle plus ou moins analogue chez d’autres. groupes, est susceptible de renseigner l'oiseau sur la variation du vent. En second lieu, un appareil tel qu’un anémomètre ou manomé- tre, un quelconque indicateur de pression ou de vitesse, ne saurait convenir. En effet, une diminution de pression ou de vitesse, enregistrée par l'oiseau, n'implique pas nécessairement une variation du vent. Elle correspond à une variation de la vitesse relative dè l'oiseau, qui peut dépendre, soit de la variation du vent, soit des mouvements qu'il exécute. C’est ainsi que s’il descend en vol plané. sa vitesse croît rapidement sans que la variation y soit pour rien. Une certaine brusquerie dans cette variation pourra seule permettre de l'enregistrer un peu nettement; les variations faibles ou progressives ne seraient pas appréciées. Îl faut faire donc appel à un appareil plus précis, plus sensible, et dont les indications soient moins douteuses. Nous allons voir que cet appareil très simple est quelque chose de comparable à une simple girouette. Nous avons vu que l'angle d’attaque est l’angle que fait avec le plan alaire le vent résultant. Comme ce vent résultant dépend en grandeur et en direction de l'intensité et de la direction de la variation du vent moyen, l’angle d'attaque sera modifié à chaque variation de ce vent moyen. De plus, le point d’applica- cation de la force F ou centre de pression dépend aussi de l’angle. LE VOL PLANÉ 37 d'attaque et varieaveclui. Or, l’oiseau ne peut demeurer en équi- libre que si le centre de pression se trouve sur la verticale du centre de gravité ; et l’angle d’attaque doit pour cela rester cons- tant pour une position de l'oiseau. Le déséquilibre de l’oiseau pourrait done le renseigner sur la variation, d'autant plus que le sens de l’équilibre, grâce au développement du cervelet et des canaux semi-circulaires est très accentué chez lui. Mais comme il est astreint à monter et descendre constamment, il ne nous est guère possible de compter d’une façon très efficace sur ce pro- cédé, sinon pour les fortes variations. Il suffit alors d'imaginer qu’une portion de son corps s'oriente instantanément dans le vent résultant, pour qu'ayant à la fois la perception très nette de cette direction et de la position de ses ailes, il s'oriente convenablement. Nous allons nous rendre : compte d’une manière très nette qu’en surveillant la constance de son angle d'attaque, ou pour parler plus exactement, la posi- tion de la portion de son corps orientable au vent, par rapport, par exemple, à son axe de symétrie avec lequel ses ailes peuvent faire un angle constant égal par exemple à l’angle d’attaque, il sera amené à faire toutes les manœuvres nécessaires les plus favorables suivant les circonstances du moment. Il lui suffira, par exemple, pour cela, d’une chose très simple, de tendre tou- jours à rendre, dans le cas que nous avons imaginé, l’élément orientable parallèle à son axe de symétrie. En effet, considérons la figure 5, où la direction de la varia- tion du vent et celle du vent relatif donnent une résultante qui est seule à agir sur le plan alaire. L’angle de ce plan avec la résultante est l’angle d'attaque. Pour voir ce que devient la ré- sultante, il suffit de faire varier G GC et G À, vent absolu et vent relatif. Pour cela supposons que l'oiseau, à un moment de calme, descende en vol plané, le vent absolu est nul, le vent résultant se confond avec le vent relatif (fig. 1). Au coup de vent, les deux vecteurs G À et G& C se composent, et comme l'oiseau dis- pose d’une certaine force vive, il lui sera facile de monter. Or, 38 F. DUCOS l'effet d’un coup de vent, que nous supposerons toujours hori- zontal ou très voisin de l’horizontale, cas qui est le plus géné- néral, est de relever cette résultante et de diminuer l’angle «. Pour conserver la même valeur à cet angle, l'oiseau est amené à augmenter l’inclinaison de son plan alaire au-dessus de l’ho= rizontale, d'autant plus que le coup de vent est plus fort (fig. 5). L'oiseau se met à monter; c'est précisément ce qu’il doit faire, pour utiliser les circonstances. Si le vent relatif aug- mente, la résultante s'inclinant de plus en plus de la même fa- con, l'oiseau doit encore se cabrer. Ajoutons que s'il se cabre trop, cet effet se limite de lui-même. La force F donne à cause de son inclinaison une composante verticale trop faible pour le poids, et la trajectoire devient moins ascendante, le vent relatif suit le mouvement, la résultante aussi, et l'oiseau, pour garder son angle d'attaque constant, se met à la descente en faisant agir sa queue par exemple. De même si le vent absolu diminue, ce qui correspond à une augmentation relative du vent relatif, il tend à tomber, le vent relatif tourne et le plan des ailes suit le même mouvement pour garder « constant. Si le vent relatif diminue, le vent absolu restant le même, la résultante devenant plus voisine de l’horizontale, l'oiseau s’incline encore en avant; et si le vent absolu diminue en même temps, F étant trop faible, la trajectoire devient descendante, le vent relatif tourne, et pour garder « il faut s'incliner en avant, Il est très facile de se rendre compte du résultat de toutes ces combinaisons et de s’assurer que la constance de l'angle « est la condition suffisante pour permettre d'exécuter toutes les ma- nœuvres réclamées par les circonstances. En quelque sorte, l'oiseau court après sa résultante sans avoir à s'occuper d’autre chose. Que se passe-t-il lorsqu'il reçoit le vent sur le côté? Dans le premier cas, quelles que fussent les variations du vent, la résul- tante se trouvait dans le plan de symétrie de l’oiseau et faisait dans ce plan un angle & avec le plan alaire perpendiculaire à ce plan. Ici l'oiseau recevant le vent obliquement, la résultante est LE VOL PLANÉ 39 déviée par ce vent, de façon à faire un angle avec le plan de sy- métrie. Eh bien, pour que l'oiseau dans de pareilles conditions exécute les manœuvres nécessaires pour utiliser la variation du vent au mieux de ses intérêts, il faut et suffit que l'angle & reste constant, et que la résultante fasse un angle nul avec le plan de symétrie, Comme cette résultante est sans cesse déviée, il devra tendre sans cesse à la ramener parallèle à son plan de symétrie. Pour rendre l’exposé plus clair, nous décomposerons le vent absolu en deux forces, l’une situé dans le plan de symétrie Vautre perpendiculaire à ce plan, et nous les composerons sépa- rément avec le vent relatif pour voir successivement leur in- fluence sur la direction du vent résultant. Or, première remar- que, pour que la résultante soit dans le plan de symétrie, 11 suffit que la résultante du vent relatif et de la composante du vent absolu perpendiculaire à ce plan, s’y trouve. Quand nous considérerons l’autre composante nous n’aurons donc plus à ce point de vue à nous occuper de la première. Supposons l'oiseau en vol plané descendant recevant oblique- ment, par exemple de sa droite, un coup de vent dû à la varia- tion. Le vent résultant est incliné dans le sens du vent absolu, vers sa gauche. Que fera-t-il pour rémettre la résultante dans son plan de symétrie? Deux procédés se présentent, tous deux applicables. Ou bien il se tourne contre le vent, comme dans la théorie de Mouillard, ou bien il vire à gauche, pour utiliser le principe C de Thouveny. Dans ces deux cas la résultante doit tendre à revenir dans Je plan de symétrie. Dansle premier, parce que l'oiseau tend à s'orienter dans le sensdu vent; dans le second parce qu’en augmentant sa vitesse relative et déviant le vent relatif vers la droite, et diminuant l'influence du vent absolu en lui cédant, il tend à replacer cette résultante. Il doit donc tourner à gauche si le vent vient de droite, à droite s’il vient de gauche, s'il veut utiliser le principe C. Que devient la composante du vent absolu située dans le plan de symétrie? L'oiseau descendant au début, cette composante a 40 F. DUCOS pour résultat, comme lorsqu'il marché vent debout, de relever la résultante, et pour garder «, il doit se cabrer. Mais en tour- nant, l'influence du vent absolu diminuant sans cesse, « aug- mente et il doit s’incliner en avant, à moins que l’augmenta- tion de vitesse relative ne compense cet effet. Quand 1l aura exécuté un demi-tour complet, le vent absolu et le vent rela- tif s'affaiblissant il devra s’incliner en avant, ce qui, en effet, le prépare le mieux à recevoir un coup de vent par l'arrière, à condition que sa vitesse relative reste faible. Cette manœuvre est précisément celle qu'il faut faire pour utiliser le coup de vent, il monte en virant. Supposons maintenant qu’il recoive de nouveau un coup de vent avant qu'il ait fini son virage. Par exemple il vire de droite à gauche, en redescendant et reçoit le coup de vent ve- nant de la gauche vers la droite. Ce coup de vent a pour effet de faire tourner la résultante et de l’envoyer de l’autre côté du plan de symétrie vers sa droite. Pour la replacer dans sa posi- tion première l'oiseau doit comme tout à l'heure s'orienter vent debout ou virer en sens inverse de gauche à droite. En même temps, grâce à la composante du plan de syinétrie, ïl monte en virant. S'il montait pendant qu'il recoit le coup de vent, « augmentera un peu, il devra s’incliner un peu en avant, puis de nouveau se cabrera en virant. Supposons maintenant que virant toujours de droite à gauche il reçoive le coup de vent venant aussi de droite à gauche. Dans ce cas, il pourra virer soit d’un côté, soit de l’autre pour se remettre face au vent, ou vent arrière. Dans un cas comme dans l’autre il essaye de remettre sa résultante dans le plan de symétrie et utilise de ce fait le vent d’une manière favo- rable. La composante du plan de symétrie aura le même effet. que précédemment. On peut discuter et combiner toutes ces manœuvres, qui peu- vent donner lieu à des mouvements compliqués, mais qui uti- lisent toujours le même principe directeur, angle d'attaque constant, résultante dans le plan de symétrie. LE VOL PLANÉ 41 Si nous supposons que l’oiseau plane vent arrière (fig. 5 et 6), il doit, pour recevoir et utiliser ce vent, s’incliner en avant, l'angle « s'ouvre en arrière. Un coup de vent le frappe ainsi, la force F l’élève, 1l monte, le vent relatif tourne, l’influence du ventabsolu diminue, la résultante devient plus petite, mais sa direction varie peu. Cependant F diminue, la trajectoire devient de moins en moins ascendante, et la résultante tend vers l’horizontale, « grandit, l'oiseau doit s'incliner un peu en arrière. À un moment la résultante est horizontale et égale à la différence de vent relatif et absolu, l’oiseau est encore incliné en avant. F n’est plus assez forte, sa trajectoire devient descen : dante, il tombe incliné en avant, l’influence du vent absolu diminue, la résultante tourne, devient voisine de la verticale, et si l'oiseau voulait suivre le mouvement, il devrait capoter. Il existe un temps très court pour lequel il doit cesser de se pré- océuper de «, cesser de s’incliner en avant, pendant que la ré- sultante passe brusquement de l’autre côté et que l’angle « revient s'ouvrir en avant. Dès lors, la constance de son angle d’atiaque le guide comme dans le cas du vent debout, et si le vent cesse brusquement, cette variation crée pour lui un vent debout qui lui permet Je remonter en vol plané ascendant. Remarquons que dans ce cas l’élément orientable de son corps a. fait le demi-tour complet avec la résultante et s’est renversé en quelque sorte, ce qui était en arrière venant en avant ; l'oiseau est donc nettement renseigné sur la direction de la résultante. On voit donc que la constance voulue de « est sauf un temps infiniment court, la condition la plus favorable à ses intérêts. Il suffit done qu’un organe, un élément de son corps instan- tanément orientable dans le vent résultant, lui permette d’en apprécier la direction. Il lui faudra maintenir un parallélisme rigoureux entre cet élément et une droite de son plan de symé- trie, son axe de symétrie par exemple, qui fera avec ses ailes un angle « constant au cours d’un même vol, qui sera l’angle d'attaque. Quel organe remplira ce rôle? Ce seront les plumes, plus ou 49% j F. DUCOS moins celles du corps, mais surtout celles qui entourent le bec de l'oiseau, les vibrisses. Insérées sur les côtés de la mandibule supérieure dans une région sensible par excellence, très légè- res, susceptibles de s'orienter instantanément dans le vent résultant, elles sont toutes désignées pour remplir ce rôle. Il n’y a dans cette conception rien d’excessif; les poils qui gar- nissent le museau de nombreux mammifères ont déjà des fonc- tions tactiles assez délicates. Ici le rôle tactile est un peu plus subtil, mais de même nature. En outre, si l’on compare cette fonction à celle que remplit la ligne latérale chez les poissons, on a l'exemple d’un organe destiné à orienter l'animal par rapport aux courants; et il ne paraît nullement impossible que les fines vibrisses jouent un rôle analogue. Les plumes sont donc l’organe suffisant et nécessaire aux évolutions de l’oiseau dans les variations du vent. Ces considérations vont rous donner au point de vue prati- que la clef du vol à voile. Il suffit, en effet, de remplacer l'oiseau par un planeur offrant dans sa forme les caractéristiques d’un bon projectile, telles qu’elles ont été établies par les travaux de Houssay, ainsi qu’un bon rapport entre la masse et la surface. Comme organe de stabilité des empennages ramenant automatiquement l’appa- reil dans la résultante des vents, des gouvernails rendant l'appareil sensible à la gouverne. Et surtout pour remplacer les organes d’orientation de l'oiseau, deux girouettes, l'une hori- zontale, l’autre verticale, placées à l’avant de l’appareil, très légères, s’orientant instantanément sans oscillations dans Île vent grâce à leur faible inertie, et permettant facilement d’ap- précier la direction de la résultante. Le pilote l'œil fixé sur ses girouettes, les mains au volaut, devra grâce, à des manœuvres appropriées faciles à concevoir, tendre à rendre sans cesse parallèle à l’axe de symétrie la direction de ces deux girouettes. Les ailes feront avec cet axe un angle « déterminé après calculs et expériences de la façon la plus favorable. Le travail du pilote sera d’ailleurs très facilité par ce fait qu’un appareil bien LE VOL PLANÉ 43 construit aura une tendance naturelle à s'orienter comme il faut ; et il n’aura guère plus de peine à maintenir son axe de symétrie parallèle aux girouettes, qu’un cycliste à maintenirson équilibre, un automobiliste, la direction de sa voiture dans les sinuosités de la route. Nous n'avons pas d’ailleurs l'intention d'en rester à la théorie seule. Déjà familiarisé avec les planeurs par des expériences précédentes, nous espérons qu’un nouvel appareil construit suivant ces données et expérimenté avec le concours de l'Aérophile toulousain, nous donnera des résultats positifs. De tous côtés se fondent des sociétés pour l’étude de l’aéro- plane sans moteur. Il est à souhaiter que ce mouvement se généralise, et que le public toulousain, à l'exemple de Lille, Bordeaux, Paris, s'intéresse à l’étude de cette science nouvelle. Il serait, en effet, déplorable pour le prestige national qu’une pareille découverte fût faite par un autre qu’un Français. C’est pourquoi je n’ai pas hésité à publier cette étude nouvelle, es- pérant que si je ne puis réaliser personnellement mes idées, un autre plus fortuné et plus encouragé que moi y pourra parve- nir. BIBLIOGRAPHIE MouiLLaRD. — L'empire de l'air, 1881. BRETONNIÈRE. — Etudes sur le vol plané(l’Aéronaute), 1889-1890. MaREy. — Le vol des oiseaux, 1890. LANGLEY: — Congrès aéronautique de Chicago, 1893. SOREAU. — Le vol à voile (Revue scientifique), avril 1895. SOREL. — Revue scientifique, mai 1895. BaziN. — Comptes rendus Académie des sciences, avril 1905. — Revue scientifique, 17 et 24 juin 4905. LE CLÉMENT SAINT-Marco. — Commission permanente interna- tionale aéronautique. Session de Bruxelles, septembre 1907. DEPREZ. — Comptes rendus Académie des sciences, 13 avril 1908. ESCLANGON. — Comptes rendus Académie des sciences, 14 sep- tembre 1908. 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Très nombreuses dans l’Hima- laya, le Tibet et la Chine, elles sont au contraire faiblement représentées dans l’Asie tropicale et particulièrement dans les régions basses de l’Indo-Chine, les seules bien explorées jus- qu’à ce jour au point de vue botanique. A la suite des recher- ches que j'ai poursuivies sur les matériaux du Muséum d'his- toire naturelle de Paris, dont l’étude m’a été confiée par M. le professeur LECOMTE en vue de la publication de la Flore géné- rale de l’Indo-Chine, j'ai trouvé que les Gentianacées étaient représentées dans cette région, seulement par sept genres et quinze espèces. Sur ces quinze espèces, sept sont nouvelles. Dans ce travail, je passerai successivement en revue les genres et les espèces de l’Indo-Chine en insistant sur leurs affinités et leur distribution géographique. GENTIANACÉES TERRESTRES OU GENTIANOÏDÉES 1. Exacum Linn. Parmi les Gentianacées, le genre Exacum se distingue aisé- ment par ses anthères à déhiscence poricide et par son ovaire 46 P. DOP biloculaire. Il renferme environ trente espèces répandues dans l’Asie tropicale et subtropicale, la Malaisie et l'Afrique. En Indo-Chine, je n'ai trouvé que les trois espèces suivantes : 1. E. pedunculatum Linn. Sp. PI. 1, p. 163. Cette plante existe au Cambodge dans les monts de Pursath, récoltée par GopErRoY (n° 547). Cette espèce est connue dans la péninsule malaise (KING et GAMBLE, Mat. Flora Malayan Peninsula, 16, p. 87), dans l’Inde anglaise (CLARKE in HooKk. f. Flora of British India, IV, p. 97). 2, E. tetragonum Roxb. in F/. Ind. éd. Carey et Wallich, 1, p. 413. Cette espèce paraît abondante au Tonkin où elle a été récol- tée par MouRET (n° 286) et H. Bon (n° 6118). Elle se rencon- tre aussi au Laos et y a été récoltée par Massix. Elle est con- nue dans l'Inde anglaise (CLARKE in Hook. f. FI. Br. Ind., IV, p. 95), la Chine (For. et HEMSL. in Journ. Linn. Soc. XXVI, p. 122), l’île de Hong-Kong (BenrH. F!. Hongk., p. 233). A l'E. tetragonum Roxb. se rattache une variété qui a été décrite par CLARKE (in Hook. f. F{. Br. Ind., p. 95), sous le nom de var. stylosa. Cette forme, qui s’étend largement sur l’Inde anglaise, la péninsule malaise, l'Inde batave et les îles Philippines, existe en Indo-Chine dans les régions suivantes : au Cambodge, à Kep, province de Kampôt ((EOFrRAY, n°° 498 et 428 bis); dans le bassin du Sémoun (HARMAND, n° 80); en Cochinchine, à Ti-Tinh, province de Bien-Hoa (PIERRE, n° 4337). 3 E. cambodianum P. Dop, espèce nouvelle (1) (fig. 1). DESCRIPTION. — Herbe haute de 20-40 centimètres. Tige grêle dressée, quadrangulaire, peu ou pas ramifiée. Feuilles sessiles, fai- blement engainantes à la base, lancéolées ou linéaires, pouvant (t) La diagnose latine des espèces nouvelles a été donnée dans le Bulletin de la Société botanique de France. LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 47 atteindre 10-12 centimètres de longueur, larges de 3-5 millimetres, uninerves. Inflorescences en cymes lâches, à peu de fleurs; brac- tées. de même forme que les feuilles, de plus en plus réduites vers le haut, les plus petites longues de 2 millimètres ; pédicelles floraux longs de 1-2 centimètres, généralement groupés par trois, les laté- raux plus longs que le médian et généralement bibractéolés au- dessus du milieu; fleurs violacées, longues de 10-15 millimètres. — Sépales 4, formant un ca- lice quadrangulaire; tube long de 1 millimètre ; lobes ovales- elliptiques, acuminés, à peine dentés sur les bords, longs de 5 millimètres et munis sur le dos d’une petite crête dure et papilleuse. Pétales 4, soudés en une corolle longue de 12-13 millimètres ; tube cout, un peu rétréci à la gorge ; lobes ovales elliptiques aigus et api- culés au sommet, longs de 9 millimètres. larges de 5 mil- limètres. Etamines 4, insé- Fi. 1. — Fleur d'Exacum cambo- rées à la gorge ; filets très GHonn courts ; anthères longues de j 5-6 millimètres. Ovaire globuleux, long de 3 millimètres ; style épais, long de 8 millimètres ; stigmate capité. Capsule globuleuse, longue de 4-5 millimètres. Cette espèce est représentée au Cambodge, dans les monts de Pursath, où elle a été récoltée par GopErRoy (n° 445, 398) et PIERRE (no 1081). REMARQUES. — Cette espèce est assez voisine de l'E. pedun- culaium Linn. Elle s’en rapproche par la forme des inflorescen- ces, le port et l’organisation florale. Elle s’en distingue nette- ment par ses feuilles linéaires et uninerves/ la crête épaisse et dure et non en forme d’aile des sépales et la couleur violacée 48 | P. DOP de la corolle. Elle se rapproche aussi de LE. teres Wallich, mais elle s’en éloigne par ses tiges quadrangulaires et ses fleurs beau- coup plus petites. 2. Enicostemma Blume. Le genre Enicostemma est essentiellement caractérisé par ses filets staminaux qui portent à leur base une écaille en forme de double capuchon (fig. 2). Il renferme une espèce asiatique. E. littorale Blume Bijdrag., p. 848. Cette espèce a été récoltée par PIERRE, en Co- chinchine, sur le rivage de Baria (n° 5213). Cette plante a une aire de dispersion considérable ; on la trouve en effet sur presque tous les ravages tro- picaux de l'Ancien Monde. 3. Erythræa L. C. Rich. FiG.2.— Eta- Le genre £Erythræa est surtout défini par la mine d'Eni- costemma liiorale. que le tube et ses anthères presque toujours en- forme de son calice dont les lobes sont plus longs roulées en spirale à la maturité. C’est essentielle - ment un genre de régions tempérées. Je n'ai trouvé en Indo- Chine qu’une seule espèce : E. spicata Pers. Syn. PI., 1, p. 283. Elle se rencontre dans les rizières desséchées du Tonkin : à Yen Moi (H. Bon, n° 402), à Tho Mat (H. Bon, n° 1512). Son nom tonkinois est Cu Mäch. La présence de cette espèce au Tonkin appelle quelques re- marques. L’E. spicala est en effet uue plante d'Europe locali- sée sur le littoral de l'Océan et de la Méditerranée. On ne peut LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 49 donc la considérer que comme introduite au Tonkin, probable- ment par le commerce du riz. D'ailleurs c’est à une conclusion analogue qu'arrivent FORBES et HEMSLEY, qui l'ont signalée en Chine (Journ. Linn. Soc., XXVI, p. 122), et tout récemment MaTsuMuRA et HAvYATA, qui l’ont retrouvée dans les rizières desséchées de l’île Formose (£num. planta. formos., p. 242). 4. Gentiana Linn. Le genre Gentiana, défini par les replis ou les franges placés à la gorge de la corolle, est très abondamment représenté dans la Chine tempérée ou subtempérée et dans les hautes régions de l'Himalaya, du Tibet et du Yun- nan. Le centre de la Chine, comme l'ont si bien montré les travaux de FRANCHET, constitue un véritable centre de formation pour cegenre. Dans les régions tropicales, au contraire, le genre Gen- _tiana n'existe pour ainsi dire pas. Dans l’Indo- Chine, je ne puis citer qu'une seule espèce et encore quelques doutes subsistent sur son habitat réel. FrG. 3. — Ovai- re de G. Lou- G. Loureirii in DC. Prodr., IX, p. 108 (fig. 3). reirü. L’habitat véritable de cette espèce, qui appar- tient au groupe des Chondrophylla, est la Chine méridionale. C’est, en effet, autour de Canton, que FoRBES et HEMSLEY (Journ. Linn. Soc., XXVI, p. 129) et HaNcGE (Ann. sc. nat., oe série, V, p. 229), la signalent. Là également elle est signalée dans Flora Cochinchinensis, de LoureïRo, sous le nom de G. aquatica. L’échantllon que j'ai eu entre les mains provient de l’herbier PIERRE, et porte la note suivante écrite de la main du regretté directeur du Jardin botanique de Saïgon : « Pris chez un pharmacien chinois de Saigon; croit en Chine et Cochinchine. » Cette mention est insuffisante pour savoir si cette espèce habite réellement la Cochinchine, et si, en tout cas, elle y est réellement spontanée. SOC, D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). PE 50 LB DOP 5. Canscora Lam. Le genre Canscora est essentiellement défini par les auteurs les plus récents (GiLG in ENGLER et PRANTL Pflanzenfamilien, Lief. 120-121) au moyen des caractères suivants : Fleur zygo- morphe à étamines inégales, l’une d’elles étant plus grande que les autres et seule fertile. Je me propose de montrer que ces caractères n’ont aucune valeur dans la définition du genre, qui montre d'ailleurs une variation extrême dans son organi- sation florale. Le genre est représenté par dix-sept espèces tro- picales répandues dans l'Inde, l’Indo-Chine, la Malaisie, l'Aus- tralie et l'Afrique. Quatre espèces existent en Indo-Chine. Ce sont : 1. C. diffusa R. Brown Prodr., p. 451, in Obs. Cette espèce est extrêmement commune dans la péninsule malaise (KING et GAMBLE, Mat. Fl. Mal. Pen., 16, p. 89); l'Inde anglaise (CLARKE in Hook. f. ll. Br. Ind. IV, p.103): l'Aus- tralie (BeNTHAM F/. Austral., IN, p. 372); l'Inde hollandaise . (MiQuEL, Fl. nd. Bat.. IX, p. 558) ; les îles Philippines (BLANCO, Fl. Filip., p. 355, sous le synonyme Cabomba dichotoma); etc. Elle existe en Cochinchine et au Laos (COUNILLON, sans n°). 2. C. andrographioides Griffith mss , Clarke in Journ. Linn. Soc., XIV, p. 431. Cette espèce, bien représentée dans l'Inde britannique (Hook. f. Fl. Br. Ind., IV, p. 105), existe au Cambodge, plateau de Popokvil, province de Kampôt (Georrray, n° 339) et au Ton- kin, torrent de Ouonbi (BALANSA, n° 1037 et 1038); Ke-Non (H. Box, n° 2449) — Son nom tonkinois est Buom Buom. 3. G. carinata Paul Dop, espèce nouvelle (fig. 4 et 5). DESCRIPTION. — Herbe annuelle? dressée, non ramifiée, haute de 13-25 centimètres. Tige munie de quatre ailes membraneuses aussi LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE o1 larges qu’elle. Feuilles radicales en rosette? (non conservées sur les échantillons); feuilles caulinaires très rares, en forme d'écailles appliquées sur la tige, lancéolées, aiguës au sommet, carénées sur le dos et à marges se continuant avec les ailes de la tige, longues de 3-5 millimètres, larges de 1-3 millimètres. Inflo- rescences : cymes sessiles terminales et axillaires, très contractées, longues et Jarges de 6-12 milli- mètres : bractées ovales, arrondies au sommet, hyalines, scarieuses, à nervures brunes réticulées, munies d’une carène dorsale très développée ; les deux bractées extérieures enveloppant la cyme, larges et longues de 4-5 millimètres, à carène large de 3,5 millimètres; bractées internes plus petites, mais de même forme, pédicelles floraux longs de 0-1 millimètre, munis à la base de deux bractéoles très aiguës ou subulées et carénées ; fleurs longues de 10 millimètres. — Sépales 4, soudés en un calice tubuleux, membraneux, long de 6 millimètres ; tube à quatre stries brunes, saillantes : lobes en forme de dents aiguës, dont deux fréquemment ailés, longs de 1-5 millimètres, Pétales 4; tube de la corolle membraneux, rétréci à la gorge, à huit stries brunes, long de 7 milli- mètres ; lobes tordus, ovales obtus au sommet, égaux, longs de 3 mil- limètres. Etamines 4, toutes semblables et égales ; filets grêles, in- sérés à la gorge, longs de 2 millimètres ; anthè- res oblongues, toutes pollinifères. Ovaire cy- NE BIG 0 nt le de CHIC AN CARS lindrique, long de 3 mil- carinata. cora carinata. limètres ; style grêle, long de 3,5 millimètres ; stigmate à lobes aplatis, élargis. Capsute oblongue, plus petite que le calice. 52 !P. DOP Lg Do Ter \ Cette espèce existe au Laos (MASsiE, sans n°). 4 ch Hi 4. C. gracilis Paul Dop, espèce nouvelle (fig. 6 et 7). DESCRIPTION. — Herbe annuelle, glabre, haute de 25 centimètres. Tige grêle non ramifiée, large de 4 milli- mètre, munie de quatre ailes mem- braneuses aussi larges qu’elle; entre- nœuds longs de 2centimètres Feuilles radicales en rosette ? (mal conservées sur les échantillons) mais paraissant sessiles, ovales et larges d'au moins 1 centimètre ; feuilles caulinaires rares, petites, réduites à des écailles triangulaires ,aiguës, à marges se continuant avec les ailes de la tige, longues de 1 millimètre. /nflores- cences : cymes terminales et axillai- res, trichotomes, irrégulières, lâches, pauciflores, longues de 4-5 centimè- tres, et dispo- sées sur la moi- tié supérieure de la tige: pé- doncules des cy- mes filiformes, à ‘quatre ailes, longs de 1-2cen- timètres, brac- tées triangulai- res aiguës lon- gues de 1 milli- mètre ; pédicel- les floraux fili- FIG. 7. — Fleur de formes à quatre Fig. 6. — Canscora gracilis. C. gracilis. ailes, Se LES GENTIANACÉES DE L'’INDO-CHINE 53 gueur variable, quelquefois bibractéolés ; fleurs longues de 6 milli- mètres. — Sépales 4, soudés en un calice membraneux quadran- gulaire, un peu renflé, tube long de 2 millimètres ; lobes aigus longs de 1 millimètre. Péfales 4; tube de la corolle dépassant un peu le calice, long de 3-5 millimètres ; lobes tordus, ovales, obtus au sommet, presque égaux, longs de 2-5 millimètres. Etamines 4, égales : filets grêles insérés à la gorge, longs de 1-2 millimètres; anthères ovales, presque cordées à la base, égales et toutes polli- nifères. Ovaire allongé ; style grêle, long de 1,5 millimètres ; stiy- mate bilobé. Capsule aussi longue que le calice. Cette espèce existe en Cochinchine et au Laos (MAssir, sans n°). REMARQUES. — Les deux espèces nouvelles que je viens de décrire, C. carinata et C. gracilis, sont remarquables par leur appareil végétatif et leur appareil reproducteur. L'appareil végé- tatif est en effet caractérisé par une tige à peu près aphylle, les feuilles caulinaires étant réduites à des écailles; d'autre part, les feuilles radicales semblent former, dans ces deux espèces, une rosette assez bien développée. Dans les autres espèces de Canscora que j'ai examinées, grâce aux échantillons renfermés dans l’Herbier du Muséum et à ceux que Sir DAvip PRAIN, di- recteur du Jardin botanique de Kew, a eu l'extrême obligeance, dont je le remercie, de me communiquer, les tiges sont entiè- rement feuillées. Ce n’est que dans une espèce de l'Inde an- glaise, le C. Schullesii Wallich, qu'une adaptation analogue peut se retrouver, et on a proposé de classer cette forme dans un sous-genre, le sous-genre Heterocanseora. Il ne me paraît pas d’ailleurs y avoir lieu de maintenir ce sous-genre, étant donné qu’il est surtout basé sur un caractère de l'appareil vêgé:- tatif, c'est-à-dire un caractère essentiellement adaptatif. L'organisation florale des C. Carinata et C. gracilis, appelle quelques remarques plus importantes. Comme je l'ai dit plus haut (voir p. 50), on définit généralement les Canscora par l'irrégularité de la fleur et particulièrement de l’androcée. C'est 54 : P. DOP le caractère qui a été adopté par GiLG, dans les Pflanzenfami- lien d'ENGLER et P&ANTL (loc. cit.). Or, dans les deux espèces décrites, la fleur, comme on l’a vu, est régulière et les quatre étamines sont égales et pollinifères. On est dès lors en droit de se demander si ces deux espèces, rentrent dans le genre Canscora ou doivent constituer un genre nouveau, comme je l'avais cru tout d’abord. L'étude des espèces renfermées dans ce genre m'a montré qu’il n y avait pas lieu de créer un genre nouveau, mais de considérer au contraire le genre Canscora comme très variable quant à ses caractères floraux. Il existe en effet, en dehors des deux formes nouvelles de l’Indo-Chine, des Canscora récemment décrits, dont la fleur est parfaitement régulière. Ce sont : le C. Kirkii N.E Br., de l'Afrique tropicale (in Dyer. F1. Trop. Afr., 1904) et le C. pen- tanthera Clarke, de la péninsule malaise (in KING et GAMBLE, Mat. FI. Mal. Pen., 1905). Le C. Kirkii, à fleurs tétramères a la même organisation que les Canscora indo chinois. Quant au C. pentanthera, il ajoute à la régularité de sa fleur une varia- tion nouvelle, celle d’être bâti sur le type 5 ou même le type 6. Il semblerait dès lors qu'il soit possible de réunir en un seul groupe ayant la valeur d’un genre ou d’un sous-genre tout au moins ces quatre Canscora à fleurs régulières. Cette mamière de voir serait abusive, car dans une même espèce on peut trou- ver des fleurs régulières ou irrégulières. C’est le cas du C. dij- fusa R. Br. : normalement caractérisé par un androcée possé- dant une étamine plus grande que les trois autres et seule fertile, il présente quelquefois des fleurs ayant les quatre éta mines égales et toutes fertiles. Le genre Canscora présente par conséquent des variations florales très importantes, et il n’y a pas lieu de le définir par l’irrégularité de sa fleur. La délimitation des genres voisins de- vient par cela même très difficile, et nécessite la revision com= plète du groupe des £rythræinées où les limites des genres on! été établis d’une façon souvent très arbitraire. LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 59 GENTIANACÉES AQUATIQUES OU MENYANTHOÏDÉES 6. Villarsia Vent. Les Villarsia sont surtout caractérisées par leur appareil vé- gétatif. Celui-c1 est en effet formé par une touffe de feuilles ra- dicales longuement pétiolées, d’où partent des hampes florife- res aphylles ou presque. En outre, la capsule s'ouvre généra- lement par quatre valves au sommet. Le genre Villarsia est surtout représenté dans l'Australie. Récemment, CLARKE (in KiN@ et GAMBLE, Mat. FI. Mal. Pen., 1905), en a décrit une espèce malaise, et j'en ai trouvé une espèce nouvelle en Indo- Chine. V. rhomboidalis Paul Dop, espèce nouvelle (fig. 8). DESCRIPTION. — Herbe aqua- tique haute de 10-20 centime- tres. Rhizôme court, épais, recouvert par les gaines des feuilles. Feuilles radicales groupées en une sorte de ro- sette, rhomboïdales, atténuées à la base, obtuses au sommet, entières ou faiblement sinuées, dentées, glabres, coriaces, bru- nes à l’état sec, longues de Fic. 8. — Fleur de Villarsia rhom- 46,5 centimètres, larges de pique 1-3 centimètres, nervures peu visibles, pétiole long de 4-14 centimètres, un peu aplati, large de 3-9 millimètres et terminé par une gaine longue de 2-3 centimè- tres, large de 1 centimètre. Tige florifère unique on par 2-3 sur chaque souche, naissant à la base d'un pétiole, grêle, lisse, por- tant des feuilles isolées ou presque opposées sous les fleurs, peu nombreuses, différentes des feuilles radicales, ovales ou linéaires ou spathulées, les plus grandes longnes de 50 millimètres, lar- RAC AT con | Lo 56 ‘ P. DOP ges de 7 millimètres. {nflorescences : corymbes irréguliers, pau- _ciflores, à l'aisselle des feuilles des tiges florifères, rarement fleurs isolées; pédicelles filiformes, longs de 1-10 centimètres ; fleurs jaunes longues et larges de 8-10 millimètres. — Sépales 5, formant ur calice, long de 6-7 millimètres ; lobes épais, oblongs, lancéolés; presque égaux, longs de 5 millimètres, larges de 1 mil- limètre; tube presque nul. Pétales 5, soudés en une corolle pres- que rotacée; tube presque nul; lobes valvaires à marges larges, fimbriées et indupliquées, généralement inégaux, un plus grand que les autres, longs de 5-7 millimètres, larges de 2-3 millimè- tres. Etamines 5, presque sessiles, insérées à la base de la corolle; anthères sagittées, linéaires, apiculées, longues de 3 millimètres. Ovaire conique, atténué au sommet ; style long de 2 millimètres; stismate à deux lobes larges pétaloïdes fimbriés. Capsule..." graines (non mûres), peu nombreuses, orbiculaires, épaisses. Cette espèce existe dans les régions marécageuses du Cam- bodge, près de Locquint, province de Pursath (PIERRE, n° 1082) et au Laos, dans le Mékong (HARMAND, n° 1845). REMARQUE. — Cette espèce se distingue nettement des espè- ces déjà connues de Villarsia, par l'irrégularité de sa corolle et ses lobes stigmatiques pétaloïdes. Ce dernier caractère la rap- proche du genre voisin Limnanthemum. Il y a lieu de remar- quer que ces deux genres ont été très souvent confondus, et que leur distinction ne repose que sur la déhiscence de la cap- sule. Malheureusement aucun des échantillons que j’ai eus entre les mains n'offraient de capsule müre. 7. Limnanthemum Gmel. Le cenre Limnanthemum se distingue du genre Villarsia par ses feuilles caulinaires nageantes, en forme de cœur très généralemént, et ses capsules indéhiscentes ou s’ouvrant par une déchirure irrégulière. Il renferme environ vingt espèces LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 7 réparties dans les rivières ou les marécases des régions tropica- les et subtropicales du globe ; sur ces vingt espèces, onze sont représentées en Asie. En Indo-Chine, il en existe quatre. 1. L. indicum Thwaites Enum., p. 205... Cette espèce est très remarquable par son mode de végéta- tion. Elle est constituée en effet par une tige mince, partant d’une touffe submergée formée l’année précédente. Cette tige porté une seule feuille terminale nageante en forme de cœur, arrondie, qui peut atteindre jusqu’à 24 centimètres de dia- mètre. Cette tige ressemble au pétiole de la feuille; mais on voit aisément qu’il n'en est rieu et qu’elle est simplement ter- minée par un pétiole court, qui est dans son prolongement. Au point d'insertion de ce pétiole véritable, se détache une touffe unilatérale de pédicelles floraux et de jeunes tiges. Cette toufte s’immerge ensuite et se sépare de la tige qui lui a donné naissance. GOÔBEL (Ann. dard. Bot. Buitenzorg, IX, p. 120), qui à particulièrement étudié la biologie de ces plantes, voit dans cette disposition une adaptation particulière à la vie aqua- tique ; la feuille nageante, rapprochée de l’inflorescence, cons- titue pour elle un appui solide à la surface de l'eau et fournit plus rapidement les hydrates de carbone nécessaires au dévelop- pement des organes floraux. Cette plante est très répandue dans l'Inde anglaise (CLARKE in Hook. f. F/. Br. Ind., IV, p. 131), dans l’Inde batave (Miquez, FI. Ind. Bat., I, p. 564), l’Aus- tralie (BENTHAM (F1. Austral., IV, p. 378). En Indo-Chine, je puis la signaler en Cochinchine (TaLmy, sans n°), et surtout au Tonkin (D'ALLEIZETTE, n° 420): Hanoï (BALANSA, n° 2310); Nam Dinh (Mourer, n° 386); Yen Moi (Bon, n° 127). Son nom tonkinois est Hoa-Trang. 2. L. hydrophyllum Griseb. Gentian., p. 347. Cette espèce avait été nommée par LOUREIRO, dans Flora Cochinchinensis, p. 105, Menyanthes hydrophyllum. La des- cription qu’en donne cet auteur est très incomplète et GRISE- SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 5 08 BMDOP ! BACH la range dans la catévorie des formes insuffisamment connues. Aussi est-ce avec quelques doutes que j'identifie les formes que j'ai étudiées au type de LourErRO. Il me paraît dès lors utile d’en donner la diagnose. DESCRIPTION. — Herbe de marécages, nageante, longue de 10- 30 centimètres. Tige grêle filiforme à nœuds très espacés et radici- fères. Feuilles cordées, entières, membraneuses, éparses, peu nom- breuses, longues de 1-6 centimètres, larges de 1-4,5 centimètres; nervures palmées peu visibles; pétiole grêle long de 1-10 centimé- tres. /nflorescences : ombelles axillaires de 2-10 fleurs pédicellées; pédicelles floraux grêles, inégaux, longs de 2-6 centimètres, munis à la base de bractées triangulaires aiguës, longues de 5-10 milli- mètres; fleurs blanches longues de 7-8 millimètres. — Sépales 5 ; tube du calice presque nul ; lobes oblongs aigus, longs de 4-5 mil- limètres. Fétales 5, formant une corolle campanulé: étalée; tube de la corolle plus long que les lobes; lobes émarginés au sommet (d’après PIERRE), à marges faiblement fimbriées et munies de poils longs épars. Etamines 5, sessiles, fixées au tube; anthères triangu- laires non apiculées, longues de 1 millimètre. Disque formé de cinq nectaires laciniés longs de 1 millimètre. Ovaire ovoïde; style court; stigmate à deux lobes pétaloïdes. Capsule globuleuse, lon- gue et large de 3 millimètres; graines 6-10, lenticulaires, épaisses, largès de 1 millimètre, à test couvert de pointes courtes, irréguliè- rement dispesées. Cette espèce est commune en Cochinchine, à Tay Ninh (THo- REL, 1328) et dans l’ile Phu-Quoc (PIERRE, 1406); au Cam- bodge, à Kampôt (GEorrRay, n%$ 161 et 161 bis); au Siam, à à Angkor-Thon (Goperroy, n° 662), 3. L. tonkinense Paul Dop, espèce nouvelle. DESCRIPTION. — Herbe nageante. Tige grêle à nœuds très espa- cès. Feuilles orbiculaires, entières ou irrégulièrement et faiblement sinuées, profondément cordées à la base, lisses en dessus, rudes en dessous, coriaces, larges de 1-2 centimètres ; nervures peu visibles; pétiole grêle, long de 1-6 centimètres. Jnflorescences : ombelles LES GENTIANACÉES DE L'INDO-CHINE 59 axillaires irrégulières, pauciflores ; pédicelles floraux grêles, longs de 2-5 centimètres, munis à la base de bractées triangulaires aiguës, longues de 1 centimètre environ. — Sépales 5 ; tube du calice pres- que nul; lobes oblongs, aigus, à marges hyalines, longs de 5-6 mil- limètres. Pétfales 5, formant une corolle campanulée; tube aussi long que le calice; lobes ovales aigus au sommet, à marges non conservées dans les échantillons. Etamines 5, sessiles, insérées un peu au-dessous de la gorge; anthères étroites, longues de 2 milli- mètres. Disque formé de cinq nectaires laciniés, peu développés. Ovaire ovoïde, long de 2,5 millimètres, style très court; stigmate à deux lobes lamelleux, laciniés. Capsule allongée, longue de 6-7 mil- limètres, large de 2-3 millimètres ; graines 6-12, globuleuses, à test finement pubérulent. Cette espèce est représentée au Tonkin : à Phung-Duc (Bow, n° 5904) et aux Sept-Pagodes (MourET, n° 387). REMARQUES. — Cette espèce est voisine du L. parvifolium Grisebach ; elle s’en rapproche surtout par la forme des feuilles, la capsule et les graines. Elle s’en distingue par les feuilles pé- tiolées et les-pédicelles floraux beaucoup plus grands. Elle pa- rait aussi voisine du L. hydrophyllum Grisebach ; elle s’en éloi- gne par ses feuilles coriaces, sa capsule allongée et ses graines finement pubérulentes. 4. L. hastatum. Paul Dop, espèce nouvelle. DESCRIPTION. — Herbe de marais. Tige grèle, filiforme, à nœuds espacés. Feuilles généralement hastées, quelquefois cordées, entiè- res ou sinuées dentées, membraneuses, d’un rouge sombre noirà- tre, longues de 2-5 centimètres au plus et larges de 1 centimètre; pétiole de longueur très variable. Inflorescences : ombelles axillai- res pauciflores : pédicelles floraux grêles, de longueur très variable pouvant atteindre 5-6 centimètres; fleurs jaunes (d'après Har- MAND). — Sépales 5, tube du calice presque nul ; lobes aigus longs : de 7 millimètres, Pétales non vus; cependant la gorge de la corolle serait munie (d’après HaRMAND) de bouquets de poils entremêlés. Nectaires 5, peu visibles. Capsule ovoïde, longue de 6-7 millimè- 60 : tres; style persistant, long de 1-2 millimètres; graines n ses, ne laihes épaisses, larges de 1 Haute, à test li très finement ponctué. : REMARQUES. — Par ses graines et ses feuilles, sais espèce, insuffisamment connue, s'éloigne du L. tonkinense P. Dop et du L. parvifolium Grisebach. Elle se rapproche au contraire, par ses graines et sa corolle (d’après la description du Dr Har- . MAND), des L. Forbesianum Daly et L. aurantiacum Grisebach. Cependant la forme de ses feuilles suffit nettement à la séparer de ces deux dernières ERARCEEN . Lit + ea id . SOCIÉTÉ. D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOL OGIQUES ET ÉNENGÉTIQUES DE TOULOUSE. Les séances se tiennent à 8h. précises du soir, à l'ancienne Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, - RSC les 4er et 3e mercredi de chaque mois, du 2me mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillei. MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître e | au secrétariat leurs changements de domicile. _ à Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers, 13, Toulouse. SOMMAIRE Composition du bureau de la Société pour l’année 1912... 5 SR Liste des membres au 1er juin 1912.,.......... M ee Fe L. MENGauD»D. — Victor-Lucien Paquier (1870- 1944). AN : F. Ducos. — Le vol plané ascendant des grands oiseaux voi- liers et l’aéroplane sans moteur........... UE LÉ ESEE P. Dop. — Recherches sur les Gentianacées dé lie Chine, LRU RE leurs affinités et leur distribution géographique. Laisse SOCIET É | D HISTOIRE MT URELLE | ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET nHRGÉtIQUEs DE TOULOUSE. TOME QUARANTE-CINQ. — 1912. BULLETIN TRIMESTRIEL. N' 2 Paru en Septembre 1912 | ? . oo — Mlinpa MIS 1912 ia 5 | Siège de la Société, 17, rue de Rémusat As er, La Société a pour but de a mer es: réunions RAS tante le: - naluralisies pourront éxposer_ el discuter les résultats de leurs, DÉS ches 8. de leurs observations. - Fr - Art. 2. Elle s'occupe de Lout « ce qu a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques el his-. toriques dansteurs applications à l'Histoire NORrEReS sont également des son domaine. £ 2 à = Là Art. 3. Son but plus spécial séra d° or el de faire nice la eonsti= Le ution géologique, la ue el la pa de- la région dont Toulouse esl le. centre. = - . £ RE Art. 4. La Sodee ner d'augmenter les collections. & Musée d'u ne be toire Naturelle de Toulouse. - = . 5. La Société se compose : le Membres-nés : — Honoraires — Tite. . — Corr espondants.. : ; Re one Art. 8. Les candidats au litre de nie titulaire dont, être. Ro par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret Apar le Conseil d' administration. ar ue ; Art. 10. Les membres litulares paient une colisation date de 12. fr, & ÉROORSS - payabte au commencement de l’année ARCS contre quitlance délivrée. Ê ÉRS : par le Trésories Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires « et correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. æ | Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu après avoi reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors eme 1 membres $ sont inscrits au Tableau de la Société. Ne : Art. 14. Lorsqu'un membre néglige 4” acquitter son ai ul il perd, après : deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits. Fe attachés au {tre de membre. Arl. 18. Le but de la Sociétéctant Had le titre de membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. À Te Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Pré dec ie dent; 1€" et 2° Vice-présidents ; Secretaire général ; Trésonier ; LE et 2%e Bi SU bliothécaires-archivistes. Ë : res LÉ Aïv. 31. L'élection des membres du ne di. nn d’ nas ons et. res - du Comité de publication, a lieu an scrutin secret dans lx première séance . du mois de décembre Le Présidentesl. nommé pour deux années, les autres -memores pour une année Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaircs et lès membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réilus imméliatement dans les mêmes fonetions. Art. 33. La Société tient ses séances te mercredi à 8 heures du soir. Elles s ouvrentle premier merzredi après te {5 novembre,elont lieutous les fer el 3e. mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivément, Art. 39: La publication des découvertes on élues faites par les membres à de la Société el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé éaux-frais - de celle c1, sous 1e titre de + Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication: Arl. #1. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux d> leurs opiniois scientifiques. Le Memoire imprimé deyra die Lee la Rs gnature de l’auteur: : RARES “SArt. 42. Celui-ci censerve toujours Aa propriété de son œuvre. ti péats en. ne obtenir das tiroges à PEcb ds CÉUUPRER IE. mais par. Fintsrmédraire de ja. Goctéte. ; : 2 2 + Art. 48. Les membres de la Société sont teus invicés à échantillons qu'ils pourront réunir. > Li ee A1. 52, Eu ces de d'ssolution, es diverses propriétés de la. -riSt4, reriea Atsot ds our à fie 1 Toxions. 5 nu ds ” NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 61 UN NOUVEAU GENRE DE LA Tribu des Orthochordeumini Verh. (Myriopoda-Ascospermophora) Par H. RiBaur. Mon collègue H.-W. Brülemann a eu l’amabilité de me confier l’étude et la description d’un Chordeumide nouveau qu’il a récolté en novembre 1903 et mars 1904 à Magagnose, dans les Alpes-Maritimes. Je me fais un plaisir de lui dédier cette espèce fort intéressante à divers points de vue. Elle vient se placer à côté de Orthochordeuma germanicum Verh. et des Orthochordeumella dans la tribu des Orthochor- deumini de Verhoeff, n’exigeant pour cela qu’une très légère modification de la définition qu’en a donnée l’auteur. Mais si cette tribu peut la recevoir sans difficulté, il n’en est plus de même de ses genres. Elle s'éloigne de Orthochordeuma et de Orthochordeumella par des caractères si importants qu’il est nécessaire de créer pour elle un nouveau genre. Le bien fondé de la tribu des Orthochordeumini n'en est que mieux con- firmé. Mais ceci ne constitue pas, bien loin de là, tout l'intérêt qui s’atiache à elle, Nous y rencontrons, en effet, un détail d’or- ganisation sur lequel je veux tout de suite insister en raison de con importance capitale. - On sait que Verhoeff a récemment (1) émis l’idée que les (1) VERHOEFF. — Ueber Diplopoden. 19(39) Aufsatz : luliden und Ascospermophora. Jahresb. d. Ver, f. vaterl. Naturk. in Würt, 1910, p, 380. SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 6 62 H. RIBAUT paragonopodes postérieurs ne provenaient point, comme on le pensait, de la transformation de la paire antérieure du huitième segment, mais bien de la paire postérieure et que la paire anté- rieure de ce segment était à tel point atrophiée qu'elle avait passé inaperçue jusqu'alors. À ne considérer que Chordeuma silvesire, cette opinion pouvait paraître très osée, car la seule trace qui resterait du la paire antérieure consisterait en deux amas de pigment situés entre les gonopodes et les paragono- podes postérieurs, tout à fait à leur base ; ces taches ne sont même pas entourées de parties chitinisées. Mais Orthochor- deuma germanicum donnait un peu plus de corps à cette sup- position, car les plaques de pigment se trouvent englobées dans une lame chitineuse transversale, sur les côtés de laquelle se trouvent une fossette et des plissements circulaires que lon peut à la rigueur considérer comme les restes des stigmates. L'espèce dont il est question ici présente le grand intérêt de confirmer d’une manière éclatante l'opinion de Verhoeff, car ici il n'y a plus aucun doute sur l’origine de la pièce qui se trouve entre les gonopodes et les parazonopodes postérieurs. On peut y voir, en effet, non seulement des rudiments de pattes sous la forme de tubercules pigmentés, mais encore de belles poches trachéennes avec leur stigmate. Enfin j'ajouterai que la découverte de cette espèce tire encore son intérêt de considérations d’ordre géographique, les repré- sentants de la tribu des Crthochordeumini n'ayant été ren- contrés jusqu'ici que dans des régions très différentes de celle qui l’a fournie. Orthochord. germanicum est répandu dans l’Allemagne, mais il paraît assez bien établi qu'il ne se trouve ni à l’ouest du Rhin ni en Suisse. Les deux espèces de Ortho- chordeumella paraissent spéciales à la Suisse. NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 63 Parachordeuma, n. gen, 30 segments. Paragonopodes antérieurs comme dans le genre Orthochor- deumella, sauf que le télopodite est représenté par un seul article volumineux sans trace d’un second à son extrémité, Gonopodes antérieurs sans télopodites, avec des coxites plus longs que le sternite. Celui-ci profondément échancré au milieu de son prolongement médian qui est ainsi bifide. ; . Gonopodes postérieurs avec des pseudocheirites non ramifiés, dépourvus de pseudoflagellum et parcourus dans leur longueur par un canal qui débouche près de l’extrémité ; leur base est pourvue en arrière d une vésicule membraneuse, Paire antérieure du 8* segment avec des poches trachéennes bien conformées. Paragonopodes postérieurs (paire postérieure du 8e segment) comme dans les genres Orthochord-uma et Orithochordeu- nella. Ce genre diffère des deux autres appartenant à la même tribu par la forme du sternite des gonopodes antérieurs, la constitution du pseudocheirite des gonopodes postérieurs et le degré moins avancé d’atrophie de la première paire de pattes du 8° segment. La définition la plus récente de la tribu des Orthochordeu- mini donnée par Verhoeff (1) devra être modifiée par suppres- sion de la partie de phrase : « welches das Rudiment eines welteren Gliedes trägt ». Tout le reste s’applique parfaitement au genre Parachordeuma. (1) Loc. cit., p. 3179. 64°. H. RIBAUT Parachordeuma Brolemanni. n sp. Longueur : mâle, 12 millimètres ; femelle, 13 à 14 millimè- tres. Les caractères externes sont sensiblement identiques à ceux de Chordeuma silvestre, sauf en ce qui concerne la place des poils des métazonites de la région moyenne du corps. Tandis que chez Ch. silvestre 1ls sont tous trois situés sur une ligne à peu près parallèle au bord postérieur du métazonite et environ deux fois plus rapprochée de celui-ci que de son bord anté- rieur, chez Par. Brôlemanni les deux poils internes sont plus rapprochés du bord antérieur que‘du postérieur et inverse- ment le poil externe est plus rapproché du bord postérieur. Il en résulte que la ligne qui joint les poils est fortement brisée. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Le télopodite est formé par un volumineux article ovoïde, sans la moindre trace d'un autre article à son extrémité. Son insertion sur la hanche est très oblique; du côté externe, elle se trouve à une faible distance de la base, et du côté interne à mi-hauteur de la hanche. Angle distal interne des hanches prolongé en une pointe robuste for- tement incurvée à son extrémité vers l'avant. La face posté- rieure des hanches est régulièrement convexe; la face anté- rieure est excavée sur une portion limitée par deux carènes, l’une, peu prononcée, située à une petite distance de la base, l’autre, très accentuée, située à l’extrémité, au point où le pro- longement commence à s’incurver. Poches trachéennes munies d’une expansion aliforme qui combie l’espace compris entre l’extrémité du corps principal et celle de la branche interne. GONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongement médian du ster- nite très large, divisé en deux lobes par une échancrure pro- fonde et largement arrondie. Coxites fortement comprimés NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES 65 latéralement ; leur extrémité est coupée obliquement et munie de trois saillies larges et courtes ; elle dépasse de beaucoup les pointes du sternite À mi-hauteur, leur bord postérieur est lobé et replié vers l'intérieur ; il en résulte que le coxite forme dans cette région un demi-fourreau dans lequel s’engaine le pseudocheirite des gonopodes postérieurs. GONGPODES POSTÉRIEURS. — Le pseudocheirite est formé par une pièce à peu près cylindrique jusqu'à une courte distance de l’extrémité, À cet endroit, la face antérieure se dirige brus- quement vers l'arrière perpendiculairement à l axe de la pièce, auquel elle redevient ensuite parallèle, déterminant ainsi l’exis- tence d'un gradin &. À ce même niveau, du côté externe, se dé- tache une lamelle oblongue b et, sur la face antérieure, se trouve l'ouverture c d’un canal que. l’on peut suivre dans l’intérieur de la pièce jusque près de la base. Au delà de ce niveau, l’extré- mité du pseudocheirite forme une corne peu aiguë, incurvée vers l'arrière. À la base de chacun des pseudocheirites, sur la face postérieure, se trouve une volumineuse dilatation d à paroi membraneuse. \ PAIRE ANTÉRIEURE DU Se SEGMENT. — Élle est constituée par une pièce transversale, représentant le sternite, sur le bord distal de laquelle se trouvent deux tubercules pigmentés, rudi- ments de pattes. De chaque côté, la surface antérieure est lar- gement déprimée et à la base sont attachées deux poches tra- chéennes bien conformées, avec leur stigmate et leur branche interne. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — L’angle interne des han- ches n’est pas prolongé ; la partie médiane commune, qui forme la cloison entre les deux sacs coxaux, est très proéminente en avant, étroite à l’extrémité, large à la base. Le télopodite est formé de deux articles très courts; l'extrémité de l’article distal est faconnée en cône orienté un peu vers l’arrière. en OUR OO RC > H. RIBAUT 13° tergite, profil latéral. A — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. Paragonopodes antérieurs, face interne. Paire antérieure du 8° segment. Paragonopodes postérieurs, face antérieure. L'un des sacs est évaginé et cache | le télopodite. L AA Paragonopodes postérieurs, face postérieure. F è NOUVEAU GENRE DE MYRIOPODES RAT NS EST Re A F6. 7. — Gonopodes antérieurs, face antérieure. FiG. 8. — Gonopodes antérieurs, face postérieure. - Fi6. 9. — Gonopodes antérieurs. face externe. F16. 10, — Gonopodes postérieurs, face antérieure. F16. 11. — Gonopodes postérieurs. face postérieure. F16. 12. — Gonopodes postérieurs, face externe. 68 J. CANAL LES MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE DE LA BIBLIOTHÈQUE UNIVERSITAIRE DE TOULOUSE Par J. CANAL Surnuméraire à la Bibliothèque Universitaire La bibliothèque de l'Université de Toulouse possède un fonds de manuscrits d’une certaine importance (plus de 300 numé- ros). Les manuscrits déposés à la section Médecine-Sciences ont eu la chance d’échapper presque tous à l'incendie du 27 octo- bre 1910 ; 18 seulement ont disparu (1). Ce travail ne sera pas un catalogue purement bibliographi- que (2), mais plutôt une description des quelques manuscrits se rapportant à des sujets d'histoire naturelle. Pour chacun . d’eux, j'indiquerai sommmairement les matières qu’il contient et je donnerai la liste des folios contenant des passages intéressant particulièrement les naturalistes : enfin, je donnerai les réfé- rences bibliographiques pour les manuscrits qui ont été im- primés (3). (1) Ce sont les n° 199.025 et 199.076 provenant du fonds Lartet, et les nos 199 096 à 199.112 dont nous ignorons l’origine, ous les regis- tres et catalogues ayar.t été brûlés. (2) Je prépare par ailleurs un catalogue de tous les manusciits de la Bibliothèque Universitaire. (3) Je me fais un plaisir de remercier ici MM. Crouzel, Dion et Vié, bibiothécaires de l’Université, ainsi que M. Cartailhac, de tous les renseignements qu'ils m'ont si aimablement donnés. MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 69 Nora. — Les manuscrits seront classés par ordre alphabétique de noms d’auteurs, puis par dates pour chaque auteur, en mettant à la fin les manuscrits non datés. Les passages entre guillemets « » et en italique sont copiés tex- tuellement dans les manuscrits ; les passages entre crochets | | sont ajoutés pour l'intelligence du texte. Enfin, le numéro entre crochets suivant le titre du manuscrit indi- que la cote sous laquelle il est inscrit dans les registres et catalo- gues de la Bibliothèque Universitaire. Dans le courant de ce travail, nous citerons de nombreuses let- tres. Nous ne ferons pas d'article séparé pour chaque correspon- dant, mais nous donnerons à la fin une table alphabétique des au- teurs de lettres. JOLY (N.) (1) N. Joly. Conférences sur l’Hétérogénie. [143] (2). On a relié en un volume plusieurs conférences de Joly im- primées, plusieurs coupures de journaux analysant ses confé- rences, et quelques pièces manuscrites parmi lesquelles des copies, de sa main, d'articles de revues sur ses conférences. Folio 5 — Lettre : Guimberteau, Toulouse, 28 novembre 1866. — à Joly.— Contient quelques vers dithyrambiques inspirés par une conférence de Joly. S Folio-8. — Pièce de vers : « Le Babouin, l’Ane et le 2 A. M. J. À. Pouchet, Ch. Darwin et N. Joly. [Signé] : Ph. Marin, 10 juillet 1868. » (4) N. Joly professa à la Faculté des sciences de Toulouse; chargé de cours de géologie en 1840, de zoolocie de 1840 à 1843, il fut pro- fesseur de zoologie de 1843 à 1878. Ce fut un des partisans les plus. avancés de la théorie de la génération spontante et un des plus grands adversaires de Pasteur. Ce manuserit fut donné à la Bibliotheque Universitaire par sa fa- mille. (2) Ce manuscrit est déposé à la section Droit-Lettres de la le iheque Universitaire. Ne NON RUE ERA CE OR ONE À RON OS ARENA RER ET ATOUT PRES : ARS VPN OS ie à 70 J. CANAL Folio 159 — Lettre : J. Michelet, Paris, 16 janvier 1863. — à Joly — S'intéresse à ses « combats pour la génération spontanée ». Folio 161 verso. — Brouillon de la réponse de Joly à Michelet, 29 janvier 1863. d Folio 162. — Lettre : V. Meunier, Paris, 29 août 4866.— à Joly. Folio 168. — Note de Joly sur les travaux favorables à l'hétéro- génie en 1867. LARTET ({Epouarp) (1) 1. — Carnet de notes. « Angleterre. Chartres. 1853. Che- vaux, ete. ». — Notes de paléontologie. [199.042]. Ce carnet contient. ainsi que les suivants, des notes prises par E. Lartet au cours de ses travaux, de ses lectures, de ses visites dans les musées ou de ses excursions. Ces notes prises hâtivement à la plume ou le plus souvent au crayon sont dissé- minées sans ordre dans ces carnets. 2. — id. — « Voyage dans la Haute-Garonne et l'Ariège, Octobre 1860. Aurignac et Massat 1860 ». — id. [199 039]. . 3. — id. — « Aurignac et Lourdes, 1862. Octobre avec M. Chrisiy ». — Notes d'anthropologie et de paléontologie. [199.035]. 4. — id. — « Toulouse. Montauban, 1865 ».—1d. [199.048]. 5.— id. — Notes d’anthropologieet d’ethnographie. [199.009]. 6. — id. — Notes d'anthropologie et d’histoire ancienne. [199.020]. 7. — id. — «Carnassiers. Amphicyon, elc.». — Notes de paléontologie. [199.059]. 8. — id. — « Fossiles d'Espagne. Chevaux d'Amérique. Lo- phiocherus ». — Notes de paléontologie. [199.018]. (!) Cf. E. FiscuÈr, Note sur les travaux scientifiques d'Edouard Lartet. B. S. G. F., (2), XXIX, p. 246. Les manuscrits d'Edouard et de Louis Lartet proviennent de l’achat par la Bibliothèque Universitaire de la bibliothèque de Louis Lartet. MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 71 9 à 25. — id. - Notes de paléontologie. 199.010, 014, 016, 017, 021, 022, 024, 027, 028, 031, 032, 034, 047, 055, 057, 062]. . 96 à 30. — id. — Notes de paléontologie et d’anthropologie. (199.037, 038, 046, 049, 050]. 31. — id. — Notes de paléontologie, d'anthropologie et de zoologie. [199.058]. 32. — id. — « Singes ». Notes de paléontologie et de zoolo- gie. [199.056]. 33. — id. — « Dentition des mammifères et des reptiles ». Notes de zoologie. [199.019]. 34. — id. — Notes de zoologie. [199.041]. 39. — id. — « Animaux figurant sur les armes des villes ». Notes diverses. [199.023]. 36. — 1d. — Notes diverses (comptes de voyage). [199.0431. 31. — id. — « Angleterre, Juillet et Août ». Notes diverses. [199.05 !]. 38. — id. — Notes diverses [199.045 *]. 39. — id. — Notes diverses. (Sur le folio 1 est une carica- ture au crayon). [199.064]. 40. — id. — « Ed. Lartet, rue Lacépède, 15 ». Notes diver- ses. [199.060]. 41. — id. — Notes diverses [199.063]. 42. — Papiers Lartet. Paléontologie. Traductions et ana- lyses. Dans ce volume on a relié plusieurs traductions de travaux, allemands pour la plupart, sur l’anthropologie et la paléon- tologie. Ces traductions sont presque toutes de la main du Dr Pruner-Bey. | 72 J. CANAL LARTET (Louis, (1) 1. — Carnet de notes. — « Barousse. Pique. Garonne. Ger. ». Notes stratigraphiques. [192.066]. Contient de nombreuses coupes géologiques imprimées et manuscrites, ainsi que quelques vues géologiques à l’aquarelle, aux folios 6 verso, 8, 9, 12, 14 verso, 15, 31 à 34, 41, 45, 46 verso, 47, 48 verso, 51, 53, 90. | 2. — id. — « Belgique et nord de la France ». Notes strati- oraphiques. [199 026]. Contient de nombreuses coupes géologiques et des vues’ au crayon. 3. — id. — Notes stratigraphiques sur la Palestine et le Sinaï. [199.067]. 4. — id. — « Stratigraphie et paléontologie du Sud-Ouest (Gers, Landes, Gironde, Agen, etc.) ». [199.0401. Contient de nombreuses coupes géologiques en couleurs. 5. — id. — Notes de stratigraphie. [199 0441. 6. — id. — id. j199.054]. Contient quelques coupes géologiques set dessins au crayon. 7. — id.— « Paléontologie stratigraphique. Planches, Nau- mann >. [199.023]. ( Ce carnet contient surtout. ainsi que les suivants, des notes de cours Dans certains, sur le verso des pages, sont collées des figures découpées dans des ouvrages; en regard, se trouvent des déterminations, des tableaux ou des notes diverses. Souvent des dessins au crayon ou à la plume, parfois coloriés, complètent les notes manuscrites. 8. — id. — « Coquilles aréphales ». Notes de paléontologie. 199.030]. (1) Voir à la fin de ce travail, ma Notice bibliographique sur Louis Lartet. L Li L # MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 73 9. — id. — « Coquilles d'eau douce ». Notes de paléontolo- gie. [199.029]. 10. — id.— « Paléontologie ». [199.051]. 11. — id. — « Anatomie et physiologie comparées. Milne- Edwards ». [199.0151. 42. — id. — Notes de zoologie. [199.011]. 43. — id. — « Zoologie ». [199.0527. 44. — id. — « Zoologie ». [199.053]. — Au folio 53 verso, caricature (homme à tête d’hippopotame). 45 et 16. — id. — Notes de botanique. [199.061 et 065]. 17. — id. — « Lithologie. Minéralogie. Chimie ».[199.0121. 18. — id. — « Physique ». [199.013]. 19. — : Notes diverses sur la Palestine et le Sinaï. [199.069]. Dans ce volume on a relié des copies, de la main de L. Lartet, de travaux géologiques sur la Palestine. Folio 46. « Uonstatations topographiques à faire » en Palestine, d’après les versets de la Bible. — Auteur?. E. et L. LARTET. J'ai groupé ici quelques volumes dans lesquels on a réuni sous la même reliure des papiers ayant appartenu à E. ou à L. Lartet et pour lesquels, souvent, rien n'indique qui, du père ou du fils, en était l’auteur ou le propriétaire. 1. — Notes diverses. [199.071]. Ce volume contient, en plus des articles que nous allons citer, quelques copies d’articles d'auteurs divers et des croquis et cou- pes de grottes par L. Lartet-(folios 47, 49, 50 à 52, 54 à 56). Folio 1. -- E. Lartet. Notes sur la dentition des proboscidiens fossiles et sur leur distribution en Europe. — À rapprocher de : Sur la dentition des proboscidiens fossiles et sur, la distribution géographique et stratigraphique de leurs débris en Europe. B.S. 74 J. CANAL G. F., (2), XVI, p. 469. — Amusants dessins à la plume au folio 5. verso. Î Folio 42. — L. Lartet. — « Le Tumulus de Panassac ». — Note non publiée, à ma connaissance, à rapprocher de : Le Tuco de Pa- nassac, Revue de Gascogne. XXIII, 1889, p. 272. Folio 33. — Lettre : Lenoir, sl. n d. — à E. Lartet. Folio 64. — « Louis Lartet. Sur la position dc Belsinum, station. de la voie romaine conduisant de Lugdunum convenarum ‘Saint- Bertrand-de-Comminges) à Aginnum (Agen) ». — Note non pu- bliée, à ma connaissance, à rapprocher de : Note sür la position de Belsinum. Bull. Soc. archéol. Midi, IX, 1882, p. 29. Folio 69. — L. Lartet. - Tumulus de Panassac. Croquis à l’aqua- relle. Folio 1435. — E. Lartet. — Note sur les Rhinocéros (1). Folio 147. — « Résumé synonymique et caractéristique des Rhi- nocéros fossiles pliocènes et post-pliocènes » (1). 2. — Notes diverses. [199.070]. Copies d’articles d’anthropologie et d'histoire naturelle. 3. — Papiers Lartet et Colomb. Géologie. Planches, cartes, études. [199.073]. Ce volume contient, en outr des articles que nous allons citer, de nombreuses planches détachées d'ouvrages divers ou calquées Folios 8 et 9. — Carte du bassin de la Mer Morte. Folio 10. — « Profils géologiques des Pyrénées, par M. E. Col- lomb, de Saint-Béat à San-Pedro... ». En couleurs. Folio 23. — L. Lartet. — « Vue prise au sommet du Lhéris ». Au lavis. Folios 24 et 25. — « E. Collomb. Coupe transversale de la Plaine du Rhin entre les Vosges et la Forêt-Noire à la hauteur de Mulhouse ». Aquarelle. RCE (1) «M Lartet, lorsque la mort est venue le surprendre, avait ras- semblé les matériaux d’un mémoire sur les rhinocéros tertiaires destiné à compléter ses études sur les grands pachydermes ». P. Fis- cher, loc cit, p. 261 (en note infra-paginale). MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 75 - Folio 26. — « E. Collomb. Bloc erratique. Pierre à Bessa, au Montet près Bex. Suisse. Calcaire reposant sur un sol gypseux ». Aquarelle. Folio 27 — «a E. Collomb. Bloc erratique de serpentine chloritée reposant sur une roche polie et striée ». Aquarelle. Folio 28. — Epreuve de la pl. XX de l'atlas de Leymerie : Des- cript. géol et paléontol. de la Haute-Garonne avec corrections de la main de L. Lartet. Folio 32. — « Moulies S.— Am Gardasee ». Paysage au pastel. 4. — Papiers Lartet. Préhistorique. Planches diverses. Etu- des. [199.074]. Contient des dessins et cälques au crayon. Folio 2. — Lettre : Ollier Jules de Marichard, s. 1. n. d. — à E. Lartet. (Le premier feuillet manque.) 5. — Album de dessins et de photographies. [199.075]. Quelques coupes et vues de grottes à l’aquarelle par L. Lar- tet aux folios 31, 32, 33, 40. 6.— Correspondance adressée à E. et L. Lartet(1).[199.068]. Foli 1. — De Rialle, s. 1. n. d. — à L Lartet. — Géologie de la Syrie. Folio 3. — L. Lartet, Jérusalem, 2 mai? — à E. Lartet — Sur son voyage. Folio 5.— P[rosper] Mérimée, s.l: n d.—àL L? — Grottes d'Es- pagne. Folio 6. — id., Biarritz, 16 octobre? — id — id. Folio 8. — id., Paris, 26 août? — id. — Préhistorique. Folio 9, — De Longuemare, Poitiers, s. d. — à E L. — id. (Grottes du Loubeau et du Chaffard.) (1) Toutes ces lettres ont été données à la Bibliothèque Universi- taire par M E. Cartailhac. Pour la description des lettres, j'adopterai l’ordre suivant : 109 nom de l’auteur, localité et date (quand ces dernières indications man- quent, s. 1. n. d. — sans lieu, ni date); 2° destinataire ; 3° résumé du contenu de la lettre, quand il présente quelque intérêt. 76 J. CANAL Folio 10. — A. Machado y Alva, Séville, s. 1. n. d. — à LL (en espagnol). Folio 12 — L. Lartet, s 1. n. d. — à? Folio 15. — De Longuemare, Poitiers, 7 avril? — à E. L. Folio 16. — Ch. Lyell, s. 1. n. d — à E. L. - Renseignements sur le genre Rhinocéros, discussion sur Aurignac (La fin en an- glais.) Folio 19. — Tournal, Narbonne, 1er juin 4853. — id. Paléonto- logie. Folio 20. — Fontan, Belpech, 14 juillet 4857. — id. — id. (Mas- sat) Folio 23. — K. Sandberger, Carlsruhe, 16 décembre 1858. — id — Envoi de fossiles. Folio 25. — Japetus Steenstrup, Copenhague, 14 avril 1860 — id. Folio 27. — J. Boucher de Crevecœur de Perthes Abbeville, 14 février 1860. — id. — Préhistorique: manque de salle spéciale au Muséum pour la faune des tourbières : « Si l’on s’en occupe, je donnerai tout ce que j'aien ce genre... Le Muséum aura ainsi son archéogéologie. » Folio 30. — Léonas Homer?, Londres, 7 août 1860 — id. — id. (En anglais.) Folio 32. — Pouech, Pamiers, 27 octobre 1860 — id — «... je me réjouis de vos recherches, car au bout on trouvera que l’homme est aussi ancien sur la terre que tout animal quel quil soit. » Folio 34. — Tournal, Narbonne, 5 décembre 1860. — id. — Pa- léontologie (Bize). Folio 36. — J. Boucher de Perthes, Abbeville, 2 janvier 1861. — id. — Se plaint d'attendre depuis 3 acs « un emplacement pour mettre au Louvre ma collection celtique et antédiluyienne ». Raconte comment il a aidé à fonder le musée de Cluny et les obs- tacles que lui a suscités M. du Sommerard fils, quand il s’est agi d'y mettre sa collection. À la fin, phrases amères sur « l'insouciance du siècle». È Folio 38 — Eugène Sismonda, Turin, 28 février 1861. - id: — Paléontologie. Folio 39. - Fred. Troyon, Eclipends (c' de Vaud), 30 mars 1861. — id. — Préhistorique (Lacs de Suisse). Folio 41. — Ch. Lyell, [Paris], 31 mars 1861. — id. MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 77 Folio 43. — id., id., 21 avril 1861. — id. — Paléontologie. Folio 45. — J. Prestwich, Londres, 27 avril 1861. — id. — id. Folio 47. — Fontan, Mazamet, 7 juin 1861. — id. — id. (Massat). Folio 49. — de Quatrefages, Paris, 28 juin 1861. — id. — Désire faire sa connaissance. Folio 51. — A. Leymerie, Toulouse, 28 juin 1861. — id. Folio 53. — R. Tournoüer, s. 1. n. d. — id. — Paléontologie. (Le premier feuillet manque). Folio 54. — Fontan, Mazamet, 2 juillet 1861, — id. — Préhisto- rique {Massat). Folio 56. — Pouech, Pamiers, 22 octobre 1861. — id. — id. Folio 58. — Japetus Steenstrup, Cupenhague, 28 octobre 1861. — id — Préhistorique, paléontologie. Folio 60. — Ch. Lyell, s. L., 22 décembre 1861. — id. — (En an- glais } Folio 62. — Alfred Caraven, Castres, 7 avril 1863. — id. Folio 63. — Charles Lyell, Londres, 5 juillet 1863. — id. — Pré- historique. Folio 65. — A. Meillet, Poitiers, 9 novembre 1863. — id. — id. (Verrières, Chaffaud). Folio 66. — L. Bourgeois, Pont-Levoy, 17 décembre 1863. — id. — id. Folio 68. — id. id., 11 novembre 1862. — id. — id. Folio 71. — de Baer, Saint-Pétersbourg, 20 novembre, 1er décem- bre 1863. — id. Folio 73 et suiv. — Blacar d’Aulp, Paris, 5 décembre au 25 dé- cembre 1863 (5 lettres). — id. D Eolio 92. F7. Garrigou, Toulouse, 22 décembre 1863. — id. — Préhistorique (Bruniquel). Folio 85. — Marquis Costa de Beauregard, Chambéry, 12 jan- vier 1864 — id. — id. (Cresses, grotte Rouge). Folio 87. — A. Franchet, Cheverny, 4 février 1864. — id. — id. (Langerie). Folio 89. — Ad. Watelet, Soissons, 5 mars 1864. — id. — Pa- léontologie. Folio 91. — Vie de Lastic, Salette, 28 mars 1864. — id. Folio 94. — Longperrier, s. L., 2 avril 14864. — id. Folio 96. — F. Forel, do 20 avril 1864, — id. SOC, D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 7l 78 J. CANAL SES Folio 98. —?, Dublin, 27 avril 14864. — {En anglais Le dernier euillet manque.) Folio 100. — F. Garrigou, Tarascon (Ariège), 23 mai 14864. — id. — Préhistorique. Folio 103 — IH. de Saussure, Annemasse, 10 juin 1864. — id. — id. Folio 105. — Oscar Fraas, Stuttgart, 19 juin 1864 — id. — (L’engage à répondre à des articles de Von Meyer.) Folio 107. — id., id., 28 juin 1864. — id. Folio 108. — Casiano de Pruch, Madrid, 2 septembre 1864 — id. — Paléontologie, Préhistorique. Folio 111. — V. Brun, Montauban, 2 octobre 1864. — id — Pré- historique (Bruniquel). Folio 113. — id , id, 23 janvier 1865. — id. — id. Folio 114. —?, Bordeaux, 27 janvier 1865. — id. (Le dernier feuillet manque) ve Folio 116. — L. Combe, Fumel, 27 janvier 1865. — id, — Pré- historique (Eyzies, Belvès, Sauveterre, etc.). Folio 118. — Fred. Troyon, Lausanne, 11 mars 1865. — id. — id. (Epoque du déluge). Folio 120. — V. Brun Montauban, 3 mai 1865. — id. — id. — (Bruniquel) 5 Folio 122. — S. Nilson, Stockholm, 1er mai 1865. — id. — id. Folio 124. — id., id., 8 mai 1865. — id. — id. Folio 126 — Edouard Dupont, Trou de Challeux, [Belgiquei, 29 mai 1865. — id. — id. (Furfooz). Folio 130. — J. d’Aldamar, Madrid, 7 juin 1865 — à P. Méri-. mée — Grottes d Espagne. Folio 132. — « Traduction de la réponse de M le prof. Dietrich de Marburg du 9 juin 1865, adressée au Dr Pruner-Bey à Paris ». (De la main du D' Pruner-Bey). — Anthropologie, Folio 1434. — Casiano de Pruch, Madrid, 30 juin 1865. — à E. L. — Préhistorique (Gibraltar). Folio 136. — Tournal, Narbonne, 15 juillet 1865. — id. — Grot- tes de Bize. Folio 138. — Filhol, Toulouse, 21 juillet 1865. — id. — Préhis- torique (Poteries des cavernes). Folio 140. — Desnoyers, Paris, 21 août [1865]. — id. — Sur la MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 79 présentation qu'il a faite à l’Académie de la cominunication de E. Lartet « sur l'Eléphant ». Appréciations amusan'es sur les gens. qui en ont parlé (académiciens, journalistes, ete). : Folio 142 — id., Ancy-le-Franc (Yonne), 4 octobre 1865. id. — Même sujet. Folio 144. — Vaussenat, Bagnères [de Bigorre], 3 octobre 1865. — id: — Sur les poteries d'Ordizan. Folio 148 ° — Filhol, Toulouse, 21 octobre 1865. — id. — Préhis- torique (Niaux, l’Herm, Bize). « J’ai été retenu à Toulouse à la suite de la petite révolution municipale qui a eu lieu. Je suis au- jourd'hui, bien malgré moi, premier adjoint au maire de Tou- louse. » Folio 150. — Pouech, Pamiers, 21 décembre 1865. — id. Préhis- torique (Massat). Folio 152. — Moitessier, on 21 décembre 1865. — id. — Paléontologie. Folio 154. — Ve Brun, Montauban, 15 janvier 1866. — id. — « Exploitation de la caverne abri de Lafage à Bruniquel. » Folio 156. — V' Alexis de Gourgues, château de Lanquais par La Linde, Dordogne, 16 janvier 1866. — id. — Préhistorique(Eyzies). Folio 158. — H. Lehon, Bruxelles, 24 janvier 1866. — id. — id. Foiio 161. — Pouecn, Pamiers, 24 janvier 1866. — id. — id. Folio 463. — Fred. Troyon, Lausanne, 20 février 1866. — id. — id. (Pas de l’Echelle). Folio 164. — À. Watelet s. 1., 16 mars1866 — id. — id Folio 166. — C'eE. de Beaulaincourt, Vaudricourt, 20 mars 1866. — id. — id. Folio 168 --— Edouard Dupont Dinant, 21 mars 1866 — id. — id. Folio 170. — Ph. Beaune, Saint-Germain, 19 avril 1866. — id. — id. (Dennemont près Mantes). Folio 172. — Abbé Audierne, Sarlat, 19 mai 1866. — id. — id. Folio 174. — F. Garrigou, Tarascon [Ariège], 23 mai 1866. — id. - Folio 176. — W. Boyd Dawkins, Londres, 29 mai 1866. — id. (En anglais.) Folio 180. — Filhol, Toulouse, 9 juin 1866. — id. — Malgré ses fonctions de maire provisoire de Toulouse, il a PMP ANCE M. Tru- tat, fouiller l’'Herm. 80 J.U CANAL Folio 182. — W. Boyd Dawkins, Londres, 19 quiiss 1866 — id. (En anglais.) Folio 184. — Frère Ogérien, à 26 juillet 1866. - id. — Grottes du Jura. Folio 186. — De Morlet, Strasbourg, 7 novembre 1866. — id. — Préhisturique (Grottes près Stuttgart). Folio 188. — Courtiller, Saumur, 12 décembre 1866. — id. — id. Folio 190. — Vaussenat, Bagnères-de-Bigorre, 10 janvier 1867. ù — id. — id. (Poteries d'Ordizan). Folio 192 et suiv. — Jules Ollier de Marichard, Vallon (Ardèche , 18 janvier 1867 au 4 février 1867 (3 lettres). — id. — id. (Grottes de l’Ardèche). Folio 202. — De Morlet, Strasbourg, 4 mars 1867. — id. — id. Folio 204. — Albert Stendel, Ravensburg (Wurtemburg), 9 mars 1867. — id. — id. Folio 206. — Edouard Dupont, Dinant, 17 avril 1867. — id. — id. (Montaigle). Folio 208 — F. Brandt, Saint-Pétersbourg, 5/17 mai 1867. — id- Folio 210 — Carl Vogt, Genève, 23 juin 1867. — id. — Le sa- chant souffrant, l'invite à venir se refaire en Suisse, chez « l’ami Dessor » : il y a « une allée de divers arbres plus ou moins rabou- gris, dont chaque tronc porte un nom connu dans les sciences et le vôtre ne s'y trouve pas encore. » Discussion sur le principe : « les variations se traduisent surtout par hérédité et non pas par l’'altération de l'individu déjà formé », et sur les idées de Ruti- meyer, Gaudry, Darwin. Folio 212. — Edouard Dupont, Dinant, 17 juillet 4867. — id. — Préhistorique. Folio 214. —E.S. Squier, Paris, 27 août 1867. — id. (En anglais.) Folio 216. — Barthélemy Brison, Roanne, 8 octobre 1867. — id. — id. Folio 218. — L. Landa, Chalon-sur-Saône, 11 octobre 1867. — id. — id. Folio 219. - S. Delfortrie, Bordeaux, 27 octobre 1867. — id. — id. Folio 221. — Ph. Lalande, Brives, 20 novembre 1867. — id. — id. Folio 293. — Alph. Favre, Genève, 18 février 1868. — id. — id. Folio 227. — F. Laur, Iglesias (Sardaigne), 26 février 1868: — id. — id. : MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 81 Folio 229 — $S. Nilson, Lund (Suède), 2 avril 1868. — id. — id, Folio 231. — Bertin, Moulins, 7 avril 1868. — à ?.. — Paléon- ‘ tologie. Folio 233. — Philibert Lalande, Brive, 27 avril +868. — à E, L. — Préhistorique. Folio 235. — F. Jagor, Berlin, 9 avril 1868. — id. — id. Folio 237. — Am. Escher de la Linth, Zürich, 4 juillet 1868. — id. — Paléontologie. Folio 239. — Adrien Arcelin, Mâcon, 19 juillet 1868. — id. — Préhistorique (Solutré). Folio 242. — Edmond Lambert. Paris, 22 juillet 1868. — id. — Sur sa polémique religieuse et scientifique avec le R. P. Sanna So- laro sur les concordances de la Bible et de la Science. Folio 244. — Abhé Landesque, Saint-Just (Lot-et-Garonne), 27 oc- tobre 1868. — id. — Préhistorique (Laugerie Basse). Folio 246. — 1. Bourgecis, Pont-Levoy, 1er décembre 1863. — id. — « .… J'ai peut-être fait preuve d’une certaine hardiesse en pro- - clamant l'existence de l’homme tertiaire et pourtant je n'aurais pas osé dire tout ce que dit ce théologien catholique. [Reusch].…. » Folio 248. — Dr Blandet, Paris, 24 février 1869. — à L. Lartet. — Ses idées sur la Mer Morte. Folio 250. — H. Lehon, Bruxelles, 26 mars 1870. — id.? Folio 252. — [Coquand], Marseil'e, 17 avril 1869. — id. Folio 254. — J. Couch, Camerata près Florence, 31 mai 1869. — à E. L. — Préhistorique. Folio 256. — Emilien Frossard, Bagnères fde Bigorre], 4 juin 1869. — id. — id. (Aurensan). Folio 258. — Ernest Perrault, Rully (Saône et-Loire), 28 sep- tembre 1869. — id. — id. (Camps de Chassey). Folio 262. — id., Moulins, 20 novembre 1869. — id. —- id. Folio 264 — quand. Marseille, 31 décembre 1869. — à L. | ar- tet. — Sur la géologie de la Palestine. Folio 266. — Joseph Leidy, Philadelphie, 4 février 1871. — id. (En anglais.) Folio 268. — Landy, La Mais [?|, BI [?], 22 juin 1870. — id. Folio 270 — T. d'Omalius, Bruxelles, 9 février 1875. — id. Folio 272. — E. Wallon, Montauban, 7 juin 1880. — id. — Carte des Pyrénées. 82 J. CANAL Folio 274. — Prudent, Paris 18 juin 1880. — à Delort. — id. Folio 280. — A Leymerie, Toulouse, 26 juillet 1870. — à L. Lar- tet. Marbre de Saint Béat. Folio 282 — id., id.. 22 juillet 1870. — id. — id. Folio 284. — KR. Pottier, Dax, 1er mai 1874. — id. — Archéologie. Folio 286. — Laussedat, Paris, 22 juillet 1880. — id. — Carte des Pyrénées. Folio 288. — Colonel Robert, Paris, 8 décembre 1881. — id. — Archéologie. Folio 290. — A. de Roaldes, Madrid, 14 décembre 1881. — id. — Prehistorique. Folio 292. — ïid., id., 18 janvier 1882. — id. — id. Folio 294. — V. Raulin, Bordeaux, {er janvier 1882 — id. Folio 296. — Abbé A. Roaldès, Made 29 jure 1882 — id. Préhistorique. Folio 298. — id., id., 23 février 1882. — id. — id. Folio 300. — Worsaee, Copenhague, 28 février 1882 — id. — id. Folio 304. — Argeliez, Rivière, 14 mars 1882. — id. Folio 306. — Gautier, Toulouse, 26 avril 4882. — id: Folio 307. — Argeliez, Lodève, 13 mai 1882 — id. Folio 308. — Alexandre Bertrand, Saint-Germain, 16 mai 1882. — id. — Préhistorique. Folio 310. — L: Bastian, Foix, 14 décembre 1883. — id. Folio 312. — KE. Benoist, Bordeaux, 19 décembre 1883 — id Folio 314 — id., id., 29 décembre 1883. — id Folio 316. — L. Bastian, Foix, 16 fevrier 1884. — id. Folio 318. — id. id., 6 tévrier 1884 — id. — Fossiles de Lei- chert (Ariège). Folio 320. — Dr A. Krantz, Bonn, 13 mars 1884. — id. Folio 322. — L. Bastian, Foix, 24 novembre 1884. — id. — Fos- siles de l'Ariège. Folio 324. — Albrecht Penck Munich, {45 juillet 1885. — id. Le remercie de l'accueil qu’il a fait à son travail sur les oe des Pyrénées et de sa proposition de le traduire en français [dans le Bull. Soc. Hist. Nat. de Toulouse]. Folio 326. — id , id., 28 juillet 1885. — id. — Autorise la tra- duction. Folio 328. — F. Zirkel, Leipzig, 16 décembre 1886. — id. — MANUSCRITS D'HISTOIRE NATURELLE 83 Approuve la traduction de son travail sur les Pyrénées dars le Bull. Soc. Hist. Nat. de Toulouse. Folio 331. — Ed. André, Beaune, 28 janvier 1686. — id. Folio 333. — S. M. Souverbie, Bordeaux, 22 mars 1886. — id. Folics 335 et suiv. — J. M, Sanna Solaro, Sarlat, 9 décembre 1865 au 14 janvier 1867 (4 lettres). — à E. Lartet. — Préhistoriqu® (Eyzies). Folio 347. — id., id., 8 juillet 1868. — id. — Ses impressions sur la note de E. Lartet : De quelques cas de progression organi- que, etc.; critique sévère du transformisme, « égarement de la raison humainc » et de la note de E. Lartet dont « le sens naturel n’est pas orthodoxe du tout » et qui va, sans qu’il s'en doute, vers le transformisme. Folio 350. — id., id.,8 septembre 1868. — id. -- Préhistorique. Folios 353 et suiv. — Bailleau, Pierrefitte (Allier), 27 juillet 1867 au 16 juillet 1870 (20 lettres) — id. — id. (Digoin, Tilly, Chatel- perron, etc ). Folios 409 et suiv. — de Ferry, Bussières (Saône et-Loire) 25 juin 1866 au 9 mars 1869 (30 lettres).:— id. — id. (Chintré, . Vergisson, Solutré, etc.). MAGI (abbé) (1) « Abbé Magi. 1764. Catalogue de mes livres … » [187] (2). Folio 70. — « Observations sur les prélendus œufs de coq. ». (1) Cf. : LamonDËès. Le manuscrit de l'abbé Magi et l: registre rouge des Jeux Floraux. Bull. Soc. Archéol. Midi, 1895, p. 109. ADHER. À propos des manuscrits de l'abbé Magi. id., Nelle série, n°40; 1910, p. 82. (2) Ce manuscrit est déposé à la section Droit-Lettres de la Biblio - theque Universitaire. 84 J. CANAL. MUSSY (1). 4. « Note sur les gîtes métalliques de l'arrondissement de Saint-Girons. Vicdessos, le 24 décembre 1864 ». [199.0087. Imprimé; cf. : Note sur les gites métallifères de l’arrondisse- ment de Saint-Girons. Bull. Soc. industrie minérale, X, 1864, : pp. 195\e1 517: 2. — « Noiice sur la constitulion géologique du département de l'Ariège. Vicdessos, le 15 novembre 1867 ». [199.0027. À rapprocher de : Notices sur les collections, cartes et dessins relatifs au service du corps impérial des mines réunis par les. soins du ministre du Commerce et des Travaux publics. Paris, 1867: p2 39. 3. — « Carte géologique du département de l'Ariège. Jour- nal de voyage des années 1864, 1865, 1866, 1867. Vicdessos, Le 1er janvier 1868 ». [199.001]. Avec 235 coupes géologiques. 4. — « Département de l'Ariège ». Etudes géologiques [199,001|. Folio 1. — « Catalogue des ressources minérales ». Imprimé; cf. : Carte géologique et minéralurgique du départe- ment de l'Ariège. Texte explicatif. Foix, Pomiès, 1870, in-80, pp. 244 et suiv. Folio 23. — « Roches ophitiques ». (1) Mussy fut ingénieur des mines à Vicdessos (Ariège) de 1860 à 1870. Pour la bibliographie de ses travaux sur les Pyrénées, cf. : CAREZ. La géologie des Pyrénées françaises. Fasc. I, p. 96. La plupart des manuscrits de Mussy que nous allons décrire sont imprimés dans diverses revues; mais ils Sont si bien calligraphiés et si peu maculés que nous y voyons des copies (probablement de la main d’un scribe), des manuscrits destinés à l'impression. Ces manuscrits ont été achetés par la Bibliothèque Universitaire à un libraire. … TABLE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS DE LETTRES 89 Contient presque mot pour mot les tableaux joints au travail sui- vant : Roches ophitiques du département de l’Ariège. B. S. G. F., (2). XX VI, p. 28. Folio 71. - « Hauteurs moyennes du département ». D. — « Département de l'Ariège. Ressources minérales. Mi- nes, minières, carrières, lourbières. Vicdessos, le 1° janvier 1868 ». [199.005]. 6. — « Département de l'Ariège. Eaux minérales. Vicdessos, le 1% janvier 1868 ». [199 0061. Ce manuscrit et le précédent semblent une première rédac- Uon du manuscrit suivant, . 7. — « Ariège ÿ. Etude des ressources minérales. [199.007]. Imprimé, cf. : Ressources minérales de l’Ariège. Ann. mines, » 6° série, XVI, 4869, p. 547: XVII, 1870, pp. 237 et 459. 8. — « Ariège. Carte géologique. Texte explicatif. Vicdessos, le 1% mai 1869 ». [190.003]. Imprimé, cf. : Carte géologique et minéralurgique du dépar- tement de l’Ariège. Texte explicatif. Foix, Pomiès, 1870, in-8°. Table alphabétique des auteurs de lettres (1) Aldamar (J d’)....Mérimée. André -(Ed)::1.7 AN EREE MEceln (A) rue: NEA ATEONSAMAEACAES D OM ee Audierne (abbé).....E. L BASE) per DNS LeNNECRRPECANRE Done Bastian (L.) ....... L. L Beaulaincourt (E. de).E. L... Beaune (Ph.) . ..... PA ree710 Benoist (fr) ee D'AL#82 BerHN MN Areas Dao Bertrand (Alexandre) L. L.. 82 Blacard d'Aulp...... 10 JE see IT) Bandeau NI Pet Dee AE Boucher de Perthes.:.».... 76 Bourgeois (L )..... 1DONBR TT ELeN Boyd Dawkins (W.)..».. 79, 80 (J) Apres le nom de l’auteur de la iettre, vient le nom du (orr:spon- dant (E-L. : Edouard Lartet; L. L. : Louis Lartet), puis un renvoi aux pages de ce travail. VE d 86 J. CANAL Brandt (le) Re PS0" 1ETeymerneAt(tAr) Mes EL2m82 Brison (Barthélemy)...». .. 80 | Longperrier ........ D PET PEN (NI ESA DIM Moncnenarent(de)- Fee are Caraven (Alfred) ..... Dee SEyelN(ChE) RON ER D) NSTIO SM Gasiano, de’Pruch 2472500078" Michado Ava ED ERIC Combe (ll) ne ETS le let CAMES JDA NRC ie Dr Coquandeses eee L°:E:::%"81%| Mérimée (PORTE Costade Beauregard... L.2 77 |MMeunien (VA)... Jo e0 Coucher Die. 8 ll EMichelet Cr eee to a 71 1) Couriller-e0e os Dar S0t I) MMoitesS ter NEO He 020) Delforirie (Semen nr mO0 A Morlétt(de)- Ferre D ETES) Deésnoyers FOR DOM ANAINNTS ON SE) MN DT Dupont Edouard, E.L 78, 79, 80 | Ogérien (frère). ...... De) Escher de la Linth(A.)E.L... 81 | Omalius (T. d’)..:... PAR R Re Favre (Albh)-14:45. p.080" MOlerdeMarichat (Je) ER Rerryi(dee era ir es Penck (Albrecht) PART EANS? EHhol eee CARRE » 78, 19 | Perrault (Ernest)... E.L.081 Hontan 2 rm te DO TT MB OITIen (RE) PERS L'OPANAeDe Forela(fe)e tee D Te | MPOUEChA NE RE EL." 167780 Braas (Oscar) AP RrRe D 0780) APTESEVICNE (JE) SD) ERERSS TT Eranchet (As) eu D 70h Prudent, bre Delort.. 82 Frossard (Emilien)..... ».... &8l | Quatrefages (de)... Fr GarrisouR-)- 810) 7778702) Paulin (VA) Perben ven CAUSES L: l SON AR ralle (de) ER DT) Gourgues (A de)....E. L. . 79 | Roaldés (A. de)....... DRE rOZ Guimberteau ..:.....Joly... 69 | Robert (colonel)... .. De ee OP Homer (Léonas)..... EL... 76 | Sanna Solaro (J.-M ):EL.." 83 Tac on (Re) MARS RO CNE IS anAbers ere) RUES DE RTAO Krantz (A.).. END #108971NSaussure (He de) er DETTE Lalande (Ph.)..... he JL: 80. 81 | Sismonda (Eugène)....».... 76 Lambert (Edmond)... +781: | Souverbie (SM) CMS Éanda (te): » EL 600) Squier (ES) Mic) Landesque (abbé)..... Deere 81 | Stendel Albert)....... DAS 0 Landry RUE LL. 81 | Stenstrup (Japetus) #0 77 Lartetttpi) ess ser HAE 0/70 Tournal er eere 2H -DSIOITÉ A AU LA nr PR 710 l'iTournouer (R:)- ARE eRAET Rastic (de) re erRee EL, 77))Troyon.(Eréd) EL 46870 Laura (RO) RS TS Diet HO ONMNAUSSENAL ES PEN DSC 79, 80 Laussedats tele me Vo ot (Career DR ER = vel) Dehon Res BL 2000704) Wallon (Ho) RES Épnel te A ER LL: 381. | Watelet (Ad): MEN EAIUES Lenoir etes ae EL 74 WNorsane: eee LE ESRoDE Eerdy, (Joseph) SNL LEE Ne ir KÉl AIRE RENE D A MO Peymeretes) SRE AL: 77 A OP EEE HUE RRSSSTe NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 87 NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE LOUIS LARTET Par J. CANAL. Le travail qui précède m’a obligé à faire des recherches bibliographiques sur Louis Lartet. Je n’ai pu trouver que des bibliographies incomplètes soit dans Carez (1) qui ne cite que les ouvrages se rapportant aux Pyrénées, soit dans un article nécrologique de E. Cartailhac (2), soit enfin à la suite d’un arti- cle nécrologique de À. Lavergne (3). L. Lartet fut membre de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse de 1883 à 1899, année de sa mort ; il fut président en 1884. Nul article nécrologique ne commémore son souvenir dans le Bulletin ; j'ai pensé que cet essai de bibliographie serait un juste hommage rendu à sa mémoire. 1863. 1. Sur le calcaire à Lychnus des environs de Segura (Aragon) et sur les terrains tertiaire, néocomien, jurassique, le lias, les terrains triasique et dévo- nien des environ de Montalban (même province) [en collaboration avec de Verneuil]. — B. S. G. K°; (2); XX, p: 684, 4 pl: (1) Carez. La géologie des Pyrénées françaises. Fasc. I, p. 79. (2) Emile CarTarrHAc. Notice sur M. Louis Lurtet. Meém. Soc. Archéol, Midi, XVI, 1902-1908, p. 9. (3) A. LAVERGNE. L. Lartet. Revue de Gascogne, XLI, 1900, p. 177. 19 . Sur la formation du bassin de la Mer Morte ou lac ‘7. Procès-verbal de Ia réunion . de J. CANAT . Sur des silex taillés recueillis dans le diluvium des | D. environs de Madrid et description de l'un d'eux [en collaboration avec de Verneuil]. — B. $. G. PF, (2), ÀX, p. 698, 1 pl. Asphaltite, et sur les changements survenus dans le niveau de ce lac. — B. S. G. F., (2), XXH, p. 490, 1 pl. et C. R. Ac. Sc., EX, p. 196. . Note sur la découverte de silex taillés en Syrie, ac- compagnée de quelques remarques sur l’âge des : terrains qui constituent la chaîne du Liban. : Bb: SVG. 1 @) AA pe 557 db | . Sur les grottes du bassin de l'Ebre (Espagne) où ont été trouvés des ossements de mammifères fossiles et des vestiges de l’industrie humaine. — BAS ACGR (2) AMIE DEA . Recherches sur les variations de la salure de l’eau de la Mer Morte en divers points de sa surface et à différentes profondeurs, ainsi que sur l'origine probable des sels qui entrent dans sa composition. — B:S.G.F.,(2), XXTIT, p.719 et CHRTACASCES LAIT, p. 1353. Bayonne (Basses-Pyrénées). — B.%S. A2) XXII, p. 813. . Sur les oîtes bitumineux de la DAES et de la Cœlé- Syrie, et sur le mode d’arrivée de l’asphalte au milieu des eaux de la Mer Morte. — B. $S. G. F:,(2), XXIV, p.12ïet CR Ac. Sc: LATE p MS 95 . Poteries primitives, instruments en os et silex tail- lés des cavernes de la Vieille Castille (Espagne). — Revue archéologique, 2e série, XIIT, p. 1184, 4 GER ga NTI . Sur une exploration géologique de la Cochinchine par M. Joubert. — B. S. G. F., (2), XXIV, p. 625. 1868. 1869. ju 12. 13. 14. 15. 16. A7 ue: 19. NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 89 Sur les découvertes relatives aux temps préhistori- ques faites en Palestine. — C. R. du 2° Congrès internat. anthropol. et archéol. préhistorique, Paris, 1867, p. 115. [Discussions aux séances du Congrès internat. An- ‘ thropol. et Archéol., préhistorique]. — Jd., pp. 198, 214, 226. [Compte rendu de séances du Congrès]. — /d., pp. Lo, 53, 154, 213, 364. [Discussions aux séances de la Société anthropolo- gique]. — Bull. Soc. Anthropol. Paris, 2 série, IIT, p. 353. Squelettes humains de l’époque du renne, des Eyzies [en collaboration avec Broca, Pruner-Bey, de Quatrefages]. — “Matériaux pour lhist. de l’homme, IV, p. 150. Sur une formation particulière de grès rouge en Afrique et en Asie, à propos du caractère litho- logique en stratigraphie. — B. S. G. F., (2), XXV, p. 490: Congrès d'archéologie préhistorique. Session de Norwickt. Compte rendu des lectures et des dis- cussions. — Malér. pour l'hist. de l'homme, V, p. 5, et Revue des cours scientifiques, 6° année, p. 66. Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées avoisinantes, telles que l'Egypte et l'Arabie. Com- prenant les observations recueillies dans le cours de l'expédition du duc de Luynes à la Mer Morte. [1e partie : Géologie générale et stratigraphie]. — Ann. Sc. géologiques, 1, p. 5 et 149, 29 fig., 1 pl. [Thèse]. Réunion extraordinaire au Puy. Compte rendu de la course à Ronzon, La Denise, Espaly et Saint- Marcel. — B. S. G. F., (2), XXVI, p. 1048. 90 90. 1870. 91. 1872. 99. 1873. 23. 94. 95 96 97 1874. 98. 29. . Observation à une communication de M. Raulin. — . Les musées d’histoire naturelle des provinces. — . Traces de l'homme préhistorique en Orient. — J.- CANAL Eve Une sépulture de Troglodytes du Périgord: Cro Magnon. — Bull. Soc. anthropol. Paris, 2 série, “ IL, p. 335 et Matér. pour l'hist. de l'homme, V, p. 97. Traduit en anglais in Lartet et Christy, : Reliquiæ Aquitaniæ, p. 62. me Observations sur une note de M. Peron sur la place qu'occupent dans la série stratigraphique certains Oursins très répandus en Algérie. — B. S. G. F., (2), AA VIT, p. 601. Essai sur la géologie de la Palestine et des contrées » avoisinantes, telles que l'Egypte et l’Arabie. [2° partie : Paléontologie]. — Ann. Sc. géologi- ques, III, articie n° 5, 6 fig.. 4 pl. Observations sur l'âge des faluns en Armagnac. — B..S. G.F.,:(@), L, p.210 Présentation de la 2e partie de son Essai sur la géo- logie de la Palestine. — B. S. G. F., (3), 1, D. 303. B. S. G. F., (3), I, p. 306. Revue scientifique, 2° série, XI, p. 1190. Matér. pour l'hist. de l'homme, VII, p. 177. [Extrait de sa thèse]. Gravures inédites de l’âge du renne paraissant re- présenter le Mammouth et le Glouton. — Matér. pour l'hist. de l’homme, IX, p. 33. Une sépulture des anciens troglodyte des Pyré- nées superposée à un foyer contenant des débris humains associés à des dents sculptées de hon et d'ours. [En collaboration avec Chaplain Duparc]. — C. R. Ac. Sc, LXXVIII, p. 1934; BullS0oc: Anthropol. Paris, 2 série, IX, p. 516 ; C. R: Congrès internat. anthropol. et archéol. préhis- NOTICE BIBLIOGRAPHIQUE 91 torique, Stockholm, 1874, p. 302, et Malér. pour l'hist. de l'homme, IX, p. 101. 1875. 30. Sur un atelier de silex taillés et une dent de Mam- mouth trouvés près de Saint-Martory, aux envi- rons d'Aurignac (Hte-(raronne). —- Hatér. pour l'hist. de l'homme, X, p. 272. 1877. 31. Exploration géologique de la Mer Morte, de la Pa- lestine et de l’Idumée. Comprenant les observa- tions recueillies par l’auteur durant l'expédition du duc de Luynes. histoire des recherches faites jusqu’à ce jour dans ces régions, etc.; accompa- gnée de cartes et coupes géologiques imprimées eu couleurs et de pl. de stratigraphie et de paléon- tologie, de figures sur bois, de panoramas géolo- giques et de plusieurs tableaux d’analyses chimi- ques. — Paris, Arlhur Bertrand, 1877, in-4, V1-326 p., 14 pl. 1879. 32. Note sur les ruines Romaines et la nécropole d'Um- Keis (Gadara) près du lac de Tibériade. — Mém. Soc. archéol. Midi, 2° série, XI, p. 286. : 33. Vie et travaux d'Alexandre Leymerie (suivie d’une liste de ses publications). — B. S. G. F., (3), VIT, DU 1880. 34. [Préface (p. VIL), note explicative (p. 857) et achè- vement favec notes infrapaginales et la pl. XXI de l’atlas) de l'ouvrage de Leymerie : Description géologique et paléontologique des Pyrénées de la Hte-Garonne. Toulouse, Privat, 1881, in-8°]. 1882. 35. Note sur la position de Belsinum. — Bull. Soc. archéol. Midi, IX, p. 29. ; 36. Le tuco de Panassac. — Revue de Gascogne, XXITI, DT 1883. 37. Les gisements salifères des petites Pyrénées de la Haute-Garonne et de l’Ariège — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 8° série, V, p. 260. 1884. 1885. 1890. 939. A0. 41 . 42. 43. Vi 45. 6: 47. J. CANAL ee Sur des sépultures mérovingiennes, découvertes près de Cahors et de Villesec. — Bull. Soc. ar- chéol. Midi, X, p. 40. | Rapport sur le concours de la classe des Sciences. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 8e série, VI, p. 68. Sur le terrain carbonifère des Pyrénées centrales. — C. R. Ac. Se., XCIX, p. 250. Allocution et compte rendu des travaux de la So- ciété pendant l'année 1884. — Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, XIX, p. I. Note sur la géologie de la vallée d'Ossau, dans les __Basses-Pyrénées. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, de Séne, VIINp Sue Analyse de:« Etude sur les bilobites du Portugal > de M. Delgado. — Bull. Soc. Hist. Nat. Tou- louse, XX, p. AL. Sur le terrain carbonifère des Pyrénées Cle ® [2° note]. — C. R. Ac. Sc., CIV, p. 1314. Carbonifère des Pyrénées centrales. [Résumé d’un article non imprimé]. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 8e série, IX, p. 671. Rapport sur une note adressée par M. Gaillac à propos de ses recherches dans plusieurs stations préhistoriques des environs de l'Isle d’Albi, se rapportant aux époques paléolithiques et néoli- thiques. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 9° série, II, D 102? Étude historique sur « les Luttes et les Progrès de la géologie » [Résumé d'un article non imprimé]. — Mém. Ac. Sc. Toulouse, 9 série, II, p. 573. JET ES 1 > 5 SEX RS D'HISTOIRE NAT RE a séances se nennent & 8 Fe précises de soir, | à l'ancienne Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, ; 5 les 4er et 3° mercredi, de oui mois, qu 9me mercredi de Novembre au 3€ mercredi, de Juilles. Res RE SN US N VS = M les Monte. sont instamment priés de faire connaitre au Here leurs changements. de Neue Adresser les envois d’ argent au trésorier, M. DE MONTEEZUR, Rue des Coutcliers. 13, Toulouse. sn, ÿ SOMMAIRE . H, RIBAUT. — Un nouveau genre de la tribu des Orthochor-. er RS deumini Werh. (Myrivpoda-Ascospermophora)... : AR Roc J. CaNAL.— Les manuscrits d'histoire naturelle . la: biblio= ee : thèque universitaire de Toulouse”. 0.2. -. oo ae e J: CANAL. — Notice ho sur ee Lartet. SOLE : SOCIÉTÉ [D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. TOME QUARANTE -CINQ. — 1912 ee \ BULLETIN TRIMESTRIEL N°3 Paru en Mars 1913 | TOULUUSE IMPRIMERIE BONNET 2, RUR ROMIGUIÈRES 9. 1919 Siège de la Société, 17, rue de Rémusat { L Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse va Art. {ef, La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les naturalisies pourront exposer et (liscuter les résultats de leurs recherches e: de leurs observalions. : je Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- : toriques dansleurs applications à l’Histoire Naturelle, sont également de son domaine. ù Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le centre. Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections € Musés d'His- toire Naturelle de Toulouse. Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu taires — Correspondants. Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par le: Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de {2 fr., payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée par le Trésorie, : Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. Art. 12. Le Trésorier ne peul laisser expédier les diplômes qu'après avoi reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres sont inscrits au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits attachés au litre de membre. Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de. membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- dent: {ef et 2° Vice-présidents; Secretaire-général; Trésorier ; 1€" et 2 Bji- bliothécaires-archivistes. Aix. 31. L'élection des membhres du Bureau, du Conseil d'administration et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance du mois de décembre Le Président est nommé pour deux années, les autres memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réslus imméiiatement dans les mêmes fonctions. Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre,etont lieutous les fer et 3e mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres de la Socié'é et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai. de celle @1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le gnature de l’auteur. : art 42. Celui-ci censerve toujours la propriété de son œuvre. Ïl peat er obteuir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de le Société. Art. 48. Les membres de la Société sont teus invisés à lui adresser échantillons qu'ils pourront réunir. At. 53. En czs de dissolution, tes diverses propriétés de la elitä, vevis Âtaut de droi à a ville de Tuziousg, ; Le * É pu 2 sa LE A de pi où L TITI S CHORDEUMELLA SCUTELLARE N. SP. 93 Chordeumella scutellare n. sp. (Myriopoda-Ascospermophora) Par H. RIBAUT Dans la collection des Chordeumidæ du Muséum de Paris, dont M. le professeur Bouvier a bien voulu me confier la revi- sion, j'ai rencontré une espèce du genre Chordeumella Verh. bien différente des quatre autres connues. Elle avait fait partie antérieurement de la collection de Brülemann et avait été ré- coltée par ce dernier aux environs de Grenoble. C’est la pre- miëre fois qu’une espèce de ce genre est signalée en France. Chordeumella scutellare n. sp. Due Epnoueur 10 5720110072 5-Earceur ot, (0245106 0®® 7, — 98 segments. Caractères externes identiques à ceux des espèces déjà connues. GONOPODES ANTÉRIEURS. — Sternite muni d’un prolonge- ment médian très développé, linguiforme, à extrémité légère- ment échancrée, à face postérieure réticulée, à base dépourvue de l’appendice membraneux spinulifère des autres espèces. Les angles externes du sternite sont fortement accusés. Fémorites dépassant à peine l'extrémité du prolongement médian du ster- nite, partiellement appliqués contre la face postérieure de ce dernier ; leurs extrémités sont légèrement recourbées vers l’in- térieur et forment une sorte de capuchon fortement aplati d'avant en arrière ; un peu avant l'extrémité, leur face posté- rieure forme un talon modérément accusé. SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV).. , 8 1 D: e n Chordeumella scutellar CHORDEUMELLA SCUTELLARE N. SP. 95 GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites munis d’un pseudo- flagellum et de trois prolongements. Le pseudoflagellum est dirigé obliquement vers l’intérieur et vient se profiler sur le coxite du côté ôpposé ; 1l est brusquement rétréci du côté interne à une petite distance de son extrémité qui est plumeuse. Les trois autres prolongements sont dirigés à peu près parallè- lement à l'axe des gonopodes ; l’externe, le moins long, est en forme de triangle très allongé ; le médian est linéaire et par- couru par un canal débouchant tout près de l’extrémité, un peu en dedans ; l’interne, à peu près de même longueur et de même forme que le précédent, présente un bord externe fine- ment cilié. Ces deux derniers prolongements se séparent l’un de l’autre à un niveau un peu plus éloigné de la base du coxite que celui correspondant à la séparation du prolongement externe. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Ils sont de forme très sim- ple. Les pattes y sont représentées par deux languettes séparées l’une de l’autre presque jusqu’à leur base et présentant à mi- hauteur un faibie pli correspondant à un talon peu accusé du bord externe. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Ils ont dans leur ensemble à peu près les dimensions des gonopodes antérieurs. Les han- ches sont munies d’un prolongement robuste à extrémité non atténuée, arrondie, globuleuse sur la face postérieure. Le télopodite est réduit à un article largement soudé et comme enchässé dans le bord externe de la hanche. à extrémité munie de quelques soies robustes. Le bord externe du télopodite fait suite sans accident à la partie basale du bord externe de la han- che. L'ouverture de la cavité coxale est triangulaire. Environs de Grenoble (Isère), 2 cet 8 ©, XI, 1897. Cette espèce se distingue aisément de toutes les autres : 10 Par la forme de l’extrémité du prolongement médian du 96 H. RIBAUT sternite des gonopodes antérieurs et l'absence à la base de celui-ci de l’appendice membraneux spinulifère; 2° Par la forme de l'extrémité des fémorites des gonopodes antérieurs :; 30 Par la forme particulièrement allongée des trois prolon- sgements des coxites des gonopodes postérieurs et la séparation très profonde du médian et de l’interne ; 3 40 Par l’absence de la protubérance du bord externe des han- ches des paragonopodes postérieurs au niveau de l’angle externe de l'articulation du télopodite. Ô EXPLICATION DES FIGURES Fi 1 — Paragonopodes postérieurs, face postérieure. C, coxite ; T1, télopodite. F1G. 2. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. S, sac coxal évaginé. F1G. 3. — Premiere paire de pattes du huitième segment. Fi1G6. 4 — Gonopodes postérieurs (moitié gauche), face antérieure. C, coxite ; T, télopodite; P, pseudoflagellum. F1G. 5 — Extrémité du pseudoflagellum. F1G. 6. - Extrémité du prolongement médian des gonopodes posté- rieurs. F1G. 7. — Gonopodes antérieurs, face postérieure. F1G. 8. — Gonopodes antérieurs, face antérieure. FIG. 9. — Paragonopodes antérieurs, face postérieure. LE PHILOTHION 97 LE PMILOTHION ET LA FERMENTATION AICOOTIIQUE Par J. De REY-PAILHADE Ancien président. La grande importance scientifique et industrielle des levures a provoqué de nombreux travaux. Comme toutes les sciences ont des points de contact, le philothion découvert en 1888, au cours d’une recherche médi- cale, a été retrouvé par divers auteurs, qui lui reconnaissent un rôle dans la fermentation alcoolique. Résumons brièvement les faits : En 1888, le philothion a été découvert par de Rey-Pailhade dans la plupart des tissus animaux, chez certains végétaux et dans la levure de bière, qui la distingué de suite comme une diastase hydrogénante. Le resretté Duclaux a de suite accepté cette manière de voir; les travaux récents la confirment. | Le philothion a été le premier terme des diastases fixant une substance autre que l’eau ; après les diastases hydrogénantes, on a découvert les oxydases et enfin la zymase, qui rompt la chaine des hexoses. (Annales de l’Institut Pasteur, mars 1897, page 287). Le philothion est la substance contenue dans les cellules vivantes, qui mélangé et broyé avec du souïre produit de l'hydrogène sulfuré à la température de 40 degrés. Cette sub- stance se rencontre surtout dans le foie et les muscles striés des animaux. 98 J -DE' REY: PAILHADE . Le philothion est une substance albuminoïde qui Don dans sa constitution moléculaire de l' hydrogène labile: cet hydrogène spécial et spécifique, qui constitue l'hydrogène philo: thionique, a la propriété de se combiner facilement avec l'oxygène extérieur sous certaines influences ; d’après cette propriété chi- mique, il contribue à l'oxydation d’une partie de l’hydrogène contenu dans les aliments. (Consulter J. de Rey-Pailhade : Résumé de nos connaissances sur lephilothion: oxydation de l'hydrogène des aliments. Toulouse, 1909.) Les propriétéscaractéristiques du philothionl’ontfait retrouver ei étudier par de nombreux auteurs, qui ont ainsi confirmé son existence. Les expériences pour expliquer le mécanisme de la fermentation alcoolique sont nombreuses et importantes. Après que Buchner eut trouvé la zymase, la question qui a paru élucidée au premier abord est au contraire devenue main- tenant plus obscure. à Wroblenski, Grüss, Will et Wandersbek ont. montré que le philothion existe dans la plupart des levures. Grüss donne le nom d’hydrogénase à la matière appelée, philothion, pour rappeler son rôle de diastase hydrogénante. La présence constante de ce principe dans des tissus variés, animaux et végétaux, a fait rechercher quel était son rôle physio- logique. L’hydrogène philothionique s’oxydant facilement sous l'influence des oxydases qui existent dans la levure, il est évident que le philothion est l’agent de l’absorption de l'oxygène dissous dans les liquides au sein desquels vit la levure de bière- L’abondance du philothion dans ce microorganisme explique la rapidité de l'absorption, soit de l'oxygène dissous, soit de l'oxygène combiné à l’hémoglobine, comme l’a montré Schutzemberger. Mais la levure qui fait fermenter le glucose consomme très peu d'oxygène libre; le philothion doit donc remplir un autre rôle physiologique. Palladin, qui avait remarqué la présence constante du philo- thion, a dit qu'il était indispensable à la fermentation alcoolique. Grüss, qui a étudié particulièrement cette question, admet trois phases : ren he Ot Den iredit te a M rt D lt et 0 PEXE NAT Te 0 De er yen e y LE PHILOTIION 99 4° Transformation du glycogène en deux groupes. CH?OH. CHOE. COH. 20 Par une décomposition de l’eau, la demi-molécule de glucose donne de l’acide carbonique et de l'hydrogène, qui se met en quelque sorte en réserve dansl’hydrogénase ou philothion. CH?0H.CHOH.COH + 3H°0 = 3C0° + 12H 3° À la troisième phase, l'hydrogène labile de l’hydrosénase, “en se fixant sur le glycérose, donne de l’alcool avec reconstitution de l’eau. 2CHOH.CHOH.COH) + 12H = 3CH°OH + 3H°0 Pasteur avait examiné avec soin s’il ne se forme pas de l'hydro- gène pendant la fermentation alcoolique, comme c’est le cas de beaucoup de fermentations anaérobies, et en particulier de la fermentation de la glycérine par le bacillus subtilis avec formation d’alcool. Heffter, dont les travaux .ont porté sur le philothion, pense aussi qu'il y a décomposition de l’eau au sein des cellules. Lebedeff, dans sa théorie de la fermentation proposée tout récemment, admet aussi la décomposition de l’eau. La théorie de Grüss n’est qu’un cas particulier de la théorie de l’action du philothion. Depuis 1890, J. de Rey-Pailhade a émis l'opinion que l’hydrogène philothionique, qui est détruit par l’oxydation, se reforme par une décomposition de l’eau. Les équations de Grüss peuvent s'exprimer différemment en prenant le philothion existant dans la levure avant l’arrivée du glucose. L’hexose, soit directement, soit après un dédoublement en deux molécules de glycérose, prend l'hydrogène labile du philothion et forme de la glycérine. C'H'*09 or 95H60" + 91 —— AC = - — — Glucose Philothion Glycérine Philothion déshydrogéné 100 J .DE REY-PAILHADE Piloty a transformé la dioxyacétone, isomère de la demi- molécule de glucose, en glycérine, par l’amalgame de sodium. Pendant cette formation de glycérine les chaînes —SH du philothion s'ouvrent et deviennent libres et par conséquent susceptibles d'une nouvelle combinaison. La production de glycérine n’a rien d’improbable, car on la trouve soit libre, soit combinée dans tous les tissus. Les travaux très nombreux sur. cette substance ont montré qu'elle s’oxyde assez facilement en produisant de l’acide carbonique et d’autres produits parmi lesquels figure l'alcool. Le permanganate de potassium à froid donne : CH$OS + 50° — CSH°0* + 35H20 + CO? La glycérine avec les alcalis caustiques donne divers produits comprenant de l’alcool ; elle fermente sous l'influence d’orga- nismes microscopiques avec production d’alcool et d'hydrogène libre. On comprend que par une oxydation ménagée on obtienne de l’alcool avec dégagement d’acide carbonique, cette oxydation se produisant par une décomposition de l’eau en H et OH, qui exige moins de travail que pour la décomposition en O et H°. On peut expliquer le phénomène par la formule suivante : CH°O0H H°COH A H5 = CH°OH “Philothion. Glycérine potion Alcool déshydrogéné ; régénéré Comme on trouve presque toujours dans les cellules vivantes de la glycérine, sous forme de corps gras, associée à la lipase, on ne peut s'empêcher, sinon de croire, du moins de supposer que ce corps si facilement oxydable ne soit vraiment un inter- médiaire intracellulaire entre la formation de l'alcool par le sucre. LE PHILOTHION 101 Un commencement de sanction pourra être obtenu en exami- minant si l’on peut obtenir la fermentation alcoolique avec de la levure tuée ne contenant pas de philothion, ce qui dans ce cas détruirait cette théorie. M. Schwarz, directeur technique de la grande Brasserie Beauregard, à Fribourg (Suisse). a obtenu une préparatior de levure tuée sèche faisant fermenter le glu- cose. Un essai de cette préparation a montré la présence du philothion en abondance. Des expériences sur cette substance en vue de détruire le philothion par divers procédés, et puis d'examiner son action fermentative, seront faites incessamment. UE. | CH-J. BRUNET ÉTUDES DE GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DANS LA RÉGION DES CAUSSES Par M. Ch.-Jacques BRUNET INTRODUCTION La région des Causses, si curieuse au point de vue de la géo- graphie physique, possède une végétation tout à fait spéciale dont je me suis efforcé de dégager quelques faits intéressants. À vrai dire, cette étude m'a été srandement facilitée par les tra- vaux de mes devanciers. Je dois citer surtout les comptes ren- dus de la session extraordinaire de la Société botanique de France, tenue à Millau en 1886, et les diverses notes de M. l'abbé Costes, surtout la plus importante : Florule du Larzac du Causse Noir, et du Causse de Saint-Affrique (1895, Bull. de la Soc. Bot. de Fr., session de Montpellier). Mais mon but n’était pas d'ajouter au catalogue déjà si riche des plantes caussenar- des de nouvelles espèces ou variétés : j'ai voulu simplement étudier la répartition locale des principales espèces, et rappeler les traits principaux de ceite curieuse végétation. NOTIONS DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE On ne comprendrait pas bien les particularités de cette flore si on ne rappelait la physionomie si curieuse du pays. Aujour- d'hui, certes, on ne peut plus, comme les auteurs d'il y a une GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 103 trentaine d'années, se vanter d’avoir découvert les Causses. Sans parler des touristes qu'y amène chaque été, les savants sont ve- nus, et dans tous les traités de géographie physique on verra re- tracées les particularités si intéressantes du pays. Rappelons-les toutefois en quelques mots. _ Tous les traits du modelé caussenard dérivent directement de la constitution géologique du pays : en effet, sur plusieurs centaines de mètres d'épaisseur, tous les étages du Jurassique moyen et supérieur ne sont formés que de calcaire et de dolo- mie massive (le Bathonien seul atteint 450 mètres d’épaisseur dans la région qui nous occupe). Toute cette énorme série cal- caire repose sur les épaisses couches de schistes argileux du Lias supérieur, qui n’affleurent que sur les confins de la région ou au fond de certaines vallées. Tous ces dépôts sont restés horizontaux, mais, divisés en com- partiments par des failles et surtout hachés de diaclases qui les rendent extrêmement perméables. Aussi, pas d’eau superti- cielle. Toute l’hydrographie de la région est souterraine, sauf toutefois les vallées principales, alimentées par des rivières descendues des montagnes environnantes. Ces rivières se sont profondément encaissées dans le plateau, descendant à la fa- veur des fissures de la roche et cireulant ainsi dans des cagnons que dominent des murailles escarpées. De là tout le contraste entre le plateau sec et dénudé et les vallées vivifiées par les ré- surgences sorties des entrailles du plateau calcaire. Ces vallées sont à une altitude assez basse : 400 mètres en moyenne, le pla- teau allant de 800 à 1.200 mètres. Ce serait une erreur de se le figurer plat, 1l est très ondulé, mais les dépressions qui l’ac cidentent ne forment pas de réseau défini, et beaucoup sont sans écoulement autre que les avens ou puits naturels qui cri- blent la surface du haut pays. Ces différences d'altitude créent un contraste violent de climat entre le plateau balayé par des vents furieux, très froid en hiver, chaud et sec en été, et les profondes vallées abritées entre leurs grandes parois calcaires . ensoleillées. 104 CH.-J. BRUNET La présence de la dolomie ajoute à ces traits généraux quel- ques particularités : la dolomie, plus massive que le calcaire qui est souvent stratifié, se laisse découper par les agents atmo- sphériques en rochers ruiniformes aux apparences bizarres ét irrégulières qui accidentent pittoresquement certains coins du plateau et le rebord des vallées. Quelques notions de géographie sont à ajouter sur les limites et la situation du pays des Causses. Si on regarde une carte véologique, on voit le pays s’enfoncer dans le Massif Central, dont les chaînes cristallophylliennes ou granitiques le domi- nent de trois côtés. Au contraire, vers le Sud-Est, le Causse. descend directement sur la plaine languedocienne et les affluents de l’Orb et de l'Hérault l’échancrent plus ou moins profondé- ment. Le pays des Causses est donc à cheval sur le bassin de la Garonne et celui de la Méditerranée. Les Environs de Peyreleau. Les études de géographie botanique que j’ai faites dans ce curieux pays ne s'étendent qu’à une portion assez restreinte. J’ai pris comme centre d’observations le village de Peyreleau, aux environs duquel les phénomènes particuliers aux Causses se manifestent dans toute leur ampleur. Quelques mots pour préciser les lieux de notre étude. À Peyreleau se réunissent deux des plus importantes vallées de Ha région. celles du Tarn et de la Jonte, son affluent. Creu- sées en gorges, avec leurs gigantesques remparts de 200 mètres de haut, couronnant de raides talus d’éboulis, et dominés à leur tour par des crêtes ruiniformes, elles offrent le type parfait de la vallée calcaire ou cagnon. Sur le plateau, découpé en trois lobes par ces gorges (Causse Noir, Causse Méjan, Causse de Sauveterre), les bois de pins rabougris et clairsemés alternent avec les pelouses dénudées et les grands cirques de rochers rui- niformes (Madasse, Montpellier-le-Vieux, Roquesaltes, etc.). Mais en aval, une faille importante ramène au jour les marnes 4) LE 4 “ a+ 70e é Î LUS # » K É GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 105 toarciennes et charmouthiennes, sur lesquelles va désormais couler le Tarn. La vallée s’élargit, les pentes inférieures s’adou- cissent et le paysage prend un aspect bien moins grandiose. Le climat du pays est le climat moyen des Causses. L'été, chaud dans la vallée, mais supportable à cause de la fraicheur et de l’abondance des eaux, succède à un hiver doux, pendant lequel la neige ne séjourne jamais sur les pentes inférieures, alors qu’elle couvre pendant plusieurs mois le plateau balayé par les vents. CARACTÈRES GÉNÉRAUX DE LA VÉGÉTATION. DÉBOISEMENT. CULTURES. La végétation des Causses, résultante de toutes les actions climatiques, géologiques et géographiques du pays, est essen- tiellement une végétation de région sèche. Ses arbustes, dont beaucoup à feuilles persistantes, ses végétaux grisâtres, cachent mal l’aridité des rochers dolomitiques ou des grands talus d'éboulis. Le voyageur venu du Nord croit trouver là le pre- mier aspect de: cette ardente nature méridionale qui se présen- tera avec tous ses caractères sur le versant méditerranéen. Mais le pays a-t-il toujours eu cet aspect aride”? Plusieurs faits nous permettent de penser que c’est en grande partie à l’homme que les Causses doivent leur actuelle nudité. En effet, sur certaines pentes trop raides ou trop mal expo- sées, dans quelques coins reculés du plateau, de grands bois de pins recouvrent d’un manteau sombre la surface du sol. On peut citer comme paraissant intacts les bois du Causse Noir, en face du Truel (d’ailleurs en voie de disparition) et les futaies de pins silvestres qui garnissent une grande partie des « corni- ches » du Causse Méjan, dans les gorges du Tarn. Aïlleurs, on voit même des débris de forêts de hêtres. De plus, 1l est évident que le pays a été plus riche autrefois. Les restes préhistoriques y abondent, et sans remonter aussi loin, nombre de villages et d’églises du moyen âge sont aujour- / 106 CH.-J. BRUNET d’hui en ruines au milieu du paysage désolé. Ce déboisement intense parait avoir eu son contre-coup sur le régime des riviè- res : ainsi le Tarn inonde très fréquemment de vieilles églises romanes situées sur ses bords, alors que le village actuel! s'est retiré sur les premières pentes. La végétation actuelle n’est donc plus qu’un reste de la végé- tation naturelle. Le mal s’accentue d’ailleurs de jour en jour; les nouvelles voies de communication et la production intensive du lait nécessitant une augmentation des terrains de pâture, concourent à l'ageraver. Les cultures sont rares dans les Causses. Sur L plateau, on cultive de loin en loin quelque pente où la terre est assez épaisse. Presque tous les champs sont localisés dans les combes fermées où s'accumulent la terre végétale et les produits de décalcifica- tion superficielle. Dans les vallées, c’est surtout l’amandier que l’on cultive sur les basses pentes, avec la vigne et le pêcher. Sur les pentes des. marnes liasiques, les cultures deviennent assez variées, ainsi qu’au niveau de la rivière, où elles sont malheureusement me- nacées par de fréquentes inondations. Nous allons étudier successivement la végétation dans les vallées et sur les plateaux, des caractères assez importants les séparant. A. — La végétation des vallées. On peut distinguer quatre groupes de stations : 1. Bande alluviale. 19 . Talus marneux. 2 Eboulis calcaires. Escarpements dolomitiques. & © 1. — Bande alluviale. Nulle ou à peu près dans les vallées en amont de Peyreleau, GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 107 elle prend une grande importance à partir du confluent de la Joute et du Tarn. Recouverte de cultures variées, elle n’offre nulle part de groupements de végétation spontanée. Les terrains abandonnés dans la zone souvent inondée offrent une végétation trop disparate et d’ailleurs presque entièrement formée de végétaux communs que l’on retrouve un peu partout. Nous citerons : Populus nigra L. Salix cinerea L. — alba L. Centaurea aspera L. Alnus glutinosa Gaertn. Glaucium luteum Scop. Salix alba L. * Echinops Ritro L. k — incana Schrantz. Artemisia campestris L. — purpurea L. Telle est la flore dominante des parties abandonnées au bord du Tarn. Des recherches prolongées allongeraient sans doute beaucoup cette liste, les inondations apportant beaucoup d'’es- pèces des massifs élevés du cours supérieur. Dans les parties cultivées, on trouve des prairies arrosées par les eaux fraîches sorties du Causse. Elles sont fréquemment plantées de pomumniers et de noyers. On en trouve surtout sur la rive gauche du Tarn, en face de Boyne ou sous Peyreleau. Ailleurs, des champs cultivés, où on trouve Gladiolus segetum assez fréquemment. Dan: les haies, Morus alba, très abondant, Ulmus campestris. Les espèces des bords des chemins sont celles qu’on trouve communément dans le sud du Massif Central : Calamintha Nepeta Clairv. Echinops Ritro L. Umbilieus pendulinus DC. Scrofularia canina. Origanum vulgare L. On y a signalé des espèces méditerranéennes telles que Tri- bulus terrestris, à Millau. Nous ne nous étendrons pas d’ailleurs sur cette flore, qui n’a 108 CH.-J. BRUNET qu’une importance tout à fait secondaire. Retenons seulement qu’elle rappelle assez bien la flore des plaines méridionales. 2. — Talus marneux. Nous n’insisterons guère non plus sur les pentes marneuses du toarcien et du charmouthien, qui forment en grande partie les versants de la rive droite du Tarn, vers Liaucous, Fonta- neilles, Boyne. Ces talus, entièrement déboisés, sont ou bien recouverts de cultures où prospèrent la vigne, le noyer, l'aman- dier,. le figuier, avec quelques prairies artificielles quand la pente n’est pas trop forte, et aussi quelques céréales; ou bien alors entièrement dénudées, complètement ravinées par les torrents, formant ces € ruines » de terre noire ou grise si déve- loppées dans certaines parties des Alpes. Dans les cultures, mêmes plantes que pour la bande allu- viale, c'est-à-dire les mauvaises herbes des cultures de tout le midi : Aristolochia Pistolochia L. — Clematitis L. Pterotheca nemausensis L., etc. Sur les pentes des ravines des torrents s'accrochent : Glaucium luteum Scop. Gephalaria leucantha Schrad. Rien de bien particulier par conséquent. Les conditions de ces deux sortes de stations sont d’ailleurs si banales qu’on ne pouvait s'attendre à y trouver des éléments nouveaux. 3. — Éboulis calcaires. Ici nous commencons à rencontrer les conditions propres au pays et qui se résument dans la nature calcaire ou dolomitique du terrain et sa sécheresse presque absolue. Les éboulis calcaires de la région de Peyreleau appartiennent au Bathonien inférieur. Ils proviennent de la désagrégation de couches bien stratifiées à grain fin et compact, formant des talus GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 109 régulièrement inclinés où se mélent des éboulis plus considé- rables provenant des grandes falaises dolomitiques qui les sur- montent. Parfois couverts encore de bois (vallée de la Jonte), ils sont plus souvent dénudés et montrent alors à nu leurs trainées de pierrailles grises. Au-dessus des villages, on a cherché à les cultiver, et ils furent autrefois, en partie, plantés de vignes. Aujourd’hui les vignes sont rares, et on y trouve surtout des plantations d’amandiers et quelques cultures en terrasses, mais seulement dans leurs parties basses. Vu l'importance de cette station et les conditions d’exposition variée qu'elle offre, nous prendrons plusieurs exemples. A exemple. — Capluc. C'est un petit village situé au pied d’un énorme rocher isolé à la pointe extrême du causse Méjan. Le grand talus exposé au midi, qui descend à la Joute, a été jadis très cultivé; on y trouve encore des vignes, des amandiers, quelques champs. De grands amas de pierrailles bordent les cultures, et il s’y déve- loppe une vigoureuse végétation d’arbustes. On y trouve : PI. ligneuses. PI. herbacées. Prunus spinosa L. Cerasus Mahaleb Mill. Pistacia Terebinthus L. Rhamnus Alaternus L. Jasminum fruticans L. Calamintha officinalis Moœnch. Rubia peregrina L. Marrubium vulgare L. Plantago Cynops L. Euphorbia Cyparissias L. Osyris alba L. Asparagus acutifolius L. Phillyrea media L. Cornus mas L. Buxus sempervirens L. Acer monspessulanum L. Coronilla Emerus L. Juniperus communis L. Ruscus aculeatus L. Sedum anopetalum DC. Lepidium ruderale L. Lavandula latifolia Vill. Artemisia camphorata Willd. Doryenium suffruticosum Vill. Stipa Aristella L. Cephalaria leucantha Schrad. Picnomon Acarna Cass. Echinops Ritro L. Antirrhinum Asarina L. Dans les terres labourées, la végélation est assez monotone SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 9 ° 110 CH.-J. BRUNET elle est surtout formée d'espèces herbacées qui ont réenvahi ces terres abandonnées où on verra bientôt sans doute se rétablir les espèces ligneuses confinées dans les bordures. On y trouve aujourd’hui : Veronica Chamædrys L. Plantago Cynops L. Fumaria officinalis L. Muscari racemosum Mill. Scandix Pecten Veneris L. Aristolochia Clematitis L. Euphorbia Cyparissias L. — Pistolochia L. Lamium amplexicaule L. Heliotropium europæum L. Globularia vulgaris L. Dans les terres plus anciennement en friche s’établissent : Lavandula latifolia Vill. Dorycnium suffruticosum L. Dans les vignes pénètrent quelques-unes de ces espèces, soit annuelles comme Fumaria officinalis, Scandix Pecten Veneris. Lamium amplexicaule ou Heliotropium europaeum, ou bien à rhizomes et bulbes difficiles à extirper comme Muscari race- mosum et les Aristoloches. Telle est la composition moyenne de la flore sur la partie inférieure du versant. Mais lorsqu'on arrive à environ 200 ou 250 mètres au-dessus du fond de la vallée, certaines espèces ont déjà disparu, entre autres : Rhamnus Alaternus L. Asparagus acutifolius L. Pistacia Terebinthus L. | Osyris alba L.. un peu plus haut, Phillyrea media L n'existe plus. On arrive alors dans une région à pente plus douce, au pied même des grandes murailles du rocher de Caplue, qui ont semé cà et là d'énormes blocs de dolomie isolée et sur lesquels appa- raissent les premiers représentants de la flore des rochers : Juniperus communis L. Erinus alpinus L. — phœænicea L. Potentilla caulescens L. Buxus sempervirens L. Centranthus angustifolius DC. Cerasus Mahaleb L. Fumana vulgaris Spach. Amelanchier vulgaris Mænch. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 111 On arrive alors dans la région des escarpements dolomiti- ques, dont la flore est bien différente de celle que nous venons d'étudier. Si on gravit, en effet, les rochers situés à l’ouest du rocher de Capluc et qui dominent à la fois les vallées de la Joute et du Tarn, on y trouvera un bon spécimen de cette flore. Le pin silvestre y apparaît et forme même un bois sur le versant du Tarn. Les arbustes sont ceux que nous venons de citer ; toutefois, l’{Amelanchier, le Cerasus Mahaleb et Junipe- nus phœænicea poussent surtout sur les rochers. Là où il y a de la terre végétale, on trouve le buis et, en grande abondance, Hepatica triloba.C'est donc une végétation nouvelle, différente de celle des talus inférieurs, et dont nous étudierons avec détail la composition avec celle dés escarpements dolomitiques. En résumé, les éléments franchement méridionaux dominent sur ces talus ensoleillés de Capluc. Il parait même qu’on y trou- vait des Oliviers, ce que je n'ai pu vérifier. On a là une sorte de colonie méridionale. Nous verrons que ce n’est pas, en effet, un type de végétation normal dans le pays et il est possible que le défrichement ait favorisé les espèces du Midi au détriment des autres. me 2 exemple. — Combaurie. 1 C’est un petit hameau situé en face du confluent de la Jonte, sur la rive gauche du Tarn. Il est dominé par le promontoire qui termine le causse de Sauveterre; les pentes de ce promon- toire sont aussi exposées au midi, mais moins bien protégées toutefois que celles de Capluc. Le terrain en est très mouve- -menté, parce qu’en réalité on n’a pas affleurement des couches géologiques, mais entassement de paquets énormes de falaises qui ont glissé sur les marnes sous-jacentes. Les fissures ont été comblées ensuite, soit par d’autres éboulis, soit par de la terre végétale. Aussi le mélange des espèces est-1l beaucoup plus grand et nous ne verrions pas aussi nettement qu’à Capluc la séparation entre la flore des talus inférieurs et celle des rochers. 112 NC TNT RE L'ÉRE Lo di ris ALT LES À CH.-J. BRUNET Dans les cultures abandonnées, et cà et là dans les PÉee sur le versant SW, on trouve : Aristolochia Pistolochia L. Centaurea aspera L. Ruta angustifolia Pers. Lavandula latifolia Vill. Echinops Ritro L. Osyris alba L. Scabiosa columbaria L. Dorycnium suffruticosum Vill. Leuzea conifera DC. Phalangium ramosum Lam. Convolvulus cantabrica L. Chlora perfoliata L. Cephalaria leucantha Schrad. Ononis columnæ All. Pistacia Terebinthus L. Buxus sempervirens E. Sur le versant terminal de l’éperon, à peu près inculte, sub- sistent de maigres taillis de chênes. On y trouve aussi : Pinus silvestris L (isolé). Pistacia Terebinthus L. Lonicera etrusca Santi. Buxus sempervirens L. Asparagus acutifolius L. Viburnum Lantana L. Jasminum fruticans L. Amelanchier vulgaris Mocnch. Juniperus communis L. — phænicea L. Lavandula latifolia Vill. Osyris alba L. Doryenium suffruticosum Vill. Cephalaria leucantha Schrad. Plantago cynops L. Catananche cœrulea L. Aphyllanthes monspeliensis 2. Ervthræa Centaurium L. Origanum vulgare L. Euphorbia Cyparissias L. Limodorum abortivum Sw. Ophrys aranifera Huds. Sedum anopetalum DC. Vincetoxicum officinale Moench. Stæhelina dubia L. Globularia vulgaris L. Rubia peregrina L. Helleborus fætidus L. Helichrysum Stæchas L. Enfin, isolées cà et là se montrent des espèces de tout autre caractère : Teucrium montanum L. Arbutus Uva-Ursi L. Geranium sylvaticum L. Erinus alpinus L. Hepatica triloba Chaix. Ici, comme à Capluc, les éléments à caractère méridional dominent. Mais au milieu de cette flore presque méditerra- néenne, apparaissent des éléments nettement montagnards, comme ceux que nous venons de citer. Il n’y a donc pas pos- .. TS … _ . De 4 \ Al : GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 113 sibilité de rattacher cette flore locale à celle de la région de l'olivier. 2e exemple. — Peyrelade. Un troisième exemple va nous rapprocher davantage, sem- ble-t-il, des conditions propres à la flore méditerranéenne. C'est celui des versants du château de Peyrelade, ruines situées sur un éperon dominant le Tarn, à 7 kilomètres en aval de Peyreleau, sur la route de Millau. Le versant méridional de cet éperon, formé par des calcaires marneux du bajocien, forme le fond du cirque de Rivière, largement ouvert au sud et dominé _ par de hauts versants sur toutes les autres parties. Aussi la chaleur est-elle plus grande encore ici qu'à Capluc ou sur les pentes de Combaurie, en face desquelles se dressaient de hautes pentes qui cachaient le soleil pendant une partie du jour. Aussi, dès l’abord, trouvons-nous là une végétation exceptionnelle- ment méridionale, sous la forme d’un bois de chênes verts, dont quelques-uns atteignent des tailles assez respectables. Dans le taillis formé par ces chênes verts on trouve : Quercus Ilex L. Quercus coccifera L. (1). Psoralea bituminosa L. Ficus Carica L. que nous n’avions pas encore rencontrés. Puis : Asparagus acutifolius L. Catananche cœrulea L. Lavandula latifolia Vill. Jasminum fruticans L. Buxus sempervirens L. Osyris alba L. Doryenium suffruticosum Vill. Sur les rochers et les ruines du château, les espèces que l'on trouve sont bien aussi des espèces méditerranéennes : Ephedra nebrodensis Tin. Æthionema saxatile. R_ Br. (1) D’après l'abbé Costes. 114 CH.-J. BRUNET Ce qui nous change un peu des stations précédentes, c’est l’absence complète d’espèces de régions moins chaudes. Les conditions tout à fait particulières de ce versant semblent donc avoir créé là une véritable colonie de plantes méditerranéennes, dont Quercus coccifera est la plus caractéristique. Nous avons passé en revue jusqu'ici des stations à caractère presque méditerranéen. Il ne faudrait pas en conclure que c’est là le caractère général de la végétation des talus calcaires. Ce sont, en effet, des cas extrêmes, où se sont donné rendez-vous toutes les espèces méridionales qui ont pu remonter jusque là, La végétation normale des pentes calcaires est assez différente en effet, Le exemple. — Côte Saint-Jean. Nous allons prendre un nouvel exemple, celui de la côte Saint-Jean, versant escarpé à l’ouest, sur les pentes du Causse. Noir. Ce versant est encore partiellement recouvert de bois bien éclaireis, formés surtout de chênes et de pins silvestres. Mais ces derniers étant massacrés plus spécialement, il est possible qu'ils aient été primitivement plus nombreux. Quoi qu'il en soit, voici les espèces qui s’y rencontrent aujourd’hui : Pinus silvestris L. Genista pilosa L. Quercus pubescers Willd. Cytisus sessilifolius L. Amelanchier vulgaris Moench. Primula grandiflora Lam. Corylus Avellana L. Hepatica triloba Chaix. Viburnum Lantana L. Lavandula vera L. Buxus sempervirens L. Aphyllanthes monspeliensis L. Lonicera etrusca Santi. Origanum vulgare L. Arbutus Uva-Ursi L. Catananche cœrulea L. Cerasus Mahaleb Mill. Aster Amellus EL Coronilla Emerus L. Crupina vulgaris Cass. Juniperus communis L. Nous retrouverions la même végétation avec à peine quel- ques variantes sur les pentes des ravins secs de la Rouvière et d’Aleyrac, creusés dans le calcaire bathonien. Voici les espèces les plus communément répandues sur ces éboulis : “à _ Fa GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 115 Quercus pubescens Willd. _. — sessiliflora Salisb. Amelanchier vulgaris Moench. Buxus sempervirens L. Corylus Avellana L. Viburnum Lantana L. Acer monspessulanum L. Lonicera etrusca Santi Gytisus sessilifolius L. Coronilla Emerus L. Arbutus Uva-Ursi L. Aphyllanthes monspeliensis L. Genista hispanica L. Hepatica triloba Chaix. Primula grandiflora Lamk. Teucrium aureum Schreb. — Chamædrys L. Doryenium suffruticosum Vill. Coronilla minima L. Asperula-Cynanchica L. Echinops Ritro L. Cephalaria leucantha Schrad. Leuzea conifera DC Helichrysum Stæchas 1. Dianthus virgineus L. Catananche cœrulea L. Crupina vulgaris Cass. Calamintha Nepeta Clairville. Polygonatum vulgare Desf, Plantago Gynops L. Inula montana L. Chlora perfoliata L. Iberis panduræformis Pourr. Digitalis lutea L. Lavandula vera L. _ Jatifolia Vill. Cette liste donne le nom des espèces les plus communes sur les pentes calcaires des vallées. Il y a natuellement de nom- breuses variations locales dues par exemple au déboisement ou à des causes naturelles qui font prédominer certaines espèces donnant ici un caractère plus méridional, ailleurs un caractère plus montagnard. Mais les plantes méridionales que nous avions signalées dans les autres stations sont absentes ou ne se rencon- trent plus qu'à l’état isolé. On peut signaler comme ne se retrou- vant à peu près jamais en dehors des stations exceptionnelle- ment favorisées que nous avons étudiées : Quercus Ilex L. — coccifera L. Phillyrea media L. Rhamnus Alaternus L. Pistacia Terebinthus L. Asparagus acutifolius L. Osyris alba L. Psoralea bituminosa L Ephedra nebrodensis Tin. S1 les pentes exposées au midi nous ont montré l’existence dans le pays des causses de nombreuses espèces méridionales, voyons ce que des pentes particulièrement froides nous donne- ront.Deux localités aux environs de Peyreleau sont, en effet, L : C « FS CEA 7 116 CH.-J. BRUNET très fraiches : les bois de Saint-Michel, dans la vallée de la Jonte, et les versants du Causse Noir, en face de Liaucous. 2e exemple. — Bois de Saint-Michel. Ces bois, franchement exposés au nord, sont dominés par de hautes falaises dolomitiques qui leur cachent le soleil pendant une partie du jour. Ils sont formés de pins silvestres, malheu- reusement très dévastés, et de nombreux arbres et arbustes dont voici les principaux : | Acer opulifolium Vill. Quercus Robur L. Acer monspessulanum L. Amelanchier vulgaris Moench. Aria nivea Host. Âcer campestre L. Fagus silvatica L. Dans les parties basses du bois, encore souvent ensoleillées, on trouve d'assez abondantes espèces méridionales. Lavandula vera L. Dorycnium suffruticosum Vill. Aphyllantes monspeliensis L. Helichrysum Stæchas L. Catananche cœrulea L. Mais au milieu de ces plantes apparaissent d’autres espèces d’un caractère tout différent. Geranium silvaticum L. Polygonatum vulgare Desf. Teucrium montanum L. Primula grandiflora Lam. Hepatica triloba Cnaix. Arabis Turrita L. Melampyrum nemorosum L. — alpina L. Solidago Virga-aurea L. Kernera saxatilis Rchb. Thesium humifusum DC. Lathyrus vernus Wimmer. Globularia vulgaris L. En s’élevant, les espèces méridionales disparaissent presque tout à fait et on n’a plus que des iaillis où on trouve : Coronilla Emerus L. .. Viola mirabilis L. Buplevrum falcatum L. Gytisus sessilifolius L. Asparagus tenuifolius Lam. Lilium Martagon L. Trifolium rubens L. Cephalanthera grandiflora Babingt Digitalis lutea L. Orchis militaris L. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 117 Sur les blocs de dolowie, on trouve quelques espèces saxico- les : Erinus alpinus L. Valeriana tripteris L. Telle est, dans ses grandes lignes, la végétation de cette riche station. Elle nous a montré un caractère plus montagnard que celles étudiées précédemment ; de nouveaux éléments y ont apparu, qui permettent de rattacher cette station à la zone des basses montagnes calcaires. Nous verrons comment ce .carac- tère montagnard s’accusera dans les parties supérieures des es- carpements que nous étudierons bientôt : 6° exemple. — Le Causse Noir en face de Liaucous. Je n’ai étudié ici que la partie supérieure du versant qui est coupé en son milieu par une barre rocheuse de 60 à 80 mètres de haut. En dessous, on aperçoit des traînées de pins silvestres, derniers restes de la forêt primitive, et des taillis où s’apercçoi- vent au printemps les Acer opulifolium, grâce à leur floraison précoce. . Au-dessus de la barre rocheuse, les pins sont rares. On a surtout un taillis très serré où dominent : Quercus sessiliflora Salishb. Amelanchier vulgaris Mænch. Aria nivea Host. Acer opulifolium Vill. Fagus silvatica L. Cytisus sessilifolius L. Cerasus Mahaleb Mill. Corylus Avellana L. Cornus mas L. Viburnum Lantana L. Puis des espèces très variées, dont quelques-unes sont rares même dans la région : Hepatica triloba Chaix. Melampyrum nemorosum L. Gentiana ciliata L. Campanula speciosa Pourr. Aster Amellus L,. Arbutus Uva-Ursi L. Dianthus monspessulanus L. Sideritis hyssopifolia L. Prenanthes purpurea L. Cytisus sessilifolius L. Allium fallax Don. Helleborus fætidus L. 118 CH.-J. BRUNET Vincetoxicum officinale Moench Solidago Virga-aurea L. Primula grandiflora Lam. Laserpitium Siler L. Lilium Martagon L. — Nestleri Soy. Will. Digitalis lutea L. Et bien d’autres plantes, donnant à ce versant un caractère plus franchement montagnard. Les espèces du Midi n’en sont cependant pas absentes. On y trouve encore, et seulement dans les parties ensoleillées et dénudées : Lavandula latifolia Vill. Aphyllanthes monspeliensis L. Teucrium aureum Schreb. Leuzea conifera DC. Cytisus supinus L. Or, les éboulis calcaires arrivent presque jusqu’au sommet du Causse, atteignant environ 800 mètres d’altitude. Le rebord dolomitique du plateau ne forme qu'un escarpement sans im- portance, et c’est ce qui explique le caractère réellement monta- gnard de cette station, qui nous amènerait à la ranger dans la zone du Hêtre. | | 4. — Rochers et corniches dolomitiques. Les grands rochers dolomitiques offrent des conditions assez particulières et nourrissent un grand nombre de plantes spé- ciales, dont beaucoup offrent, comme nous le verrons, un ca- ractère franchement montagnard. Dans la région qui nous occupe, les grandes falaises de dolomie sont surmontées d’une bande de terrain plus ou moins étendue, dominée à son tour par de nouveaux escarpements et qui forme les Corniches du Tarn et de la Jonte. Cette région difficilement accessible a gardé mieux que toute autre sa végétation arborescente primitive. Son altitude en fait une station assez différente de celle des versants situés à 200 mètres plus bas, et la présence des rochers qui la dominent, en l’abritant du vent ou du soleil, l’éloigne aussi des A We | 1 4 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 119 conditions du plateau. Aussi verrons-nous là des éléments assez spéciaux. À vrai dire, ces corniches ne forment qu'un étage plus élevé de la végétation que nous avons étudiée sur les versants cal- caires. Mais il est intéressant de voir quelles modifications y a introduites une différence d'altitude de plus de 200 mètres. Le terrain, formé de débris de dolomie, donnera asile à des espèces qui semblent plus spécialement répandues sur les terrains ri- ches en magné:ie. 1% exemple. — Franc-Bouteille. Comme corniches dolomitiques exposées au midi, il n’y a. pas de station bien nette. Les versants du causse Méjan, sur la Jonte, extrêmement déchiquetés, n offrent pas la régularité qu’ils présentent sur le versant du Tarn. On peut y étudier toutefois, dans les éboulis qui descendent du rocher de Franc-Bouteille, les plantes qui prospèrent en terrain dolomitique. Ce versant est extrêmement aride. De rares Pinus silvestris, très rabou- gris, quelques genévriers et buis font des mouchetures sombres sur les éboulis grisätres. On y trouve cependant : Pinus silvestris L. Fumana vulgaris Spach. Buxus sempervirens L. Helichrysum Stœchas L. Juniperus commuris L. Lavandula latifolia Vill. — phœnicea L. (très Erinus alpinus L. abondant). Potentilla caulescens L. Amelanchier vulgaris Moench. Centranthus angustifolius DC. Asperula Cynanchica L. Armeria plantaginea Willd. Euphrasia officinalis L. Dianthus virgineus L. Cette flore, très pauvre, paraît formée d'éléments disparates, les uns méditerranéens, ce qui est expliqué par la sécheresse de la station et son exposition au sud, les autres montagnards ; ceux-ci sont surtout des espèces saxicoles, 120 CH:-J. BRUNET ® exemple. — Le Teil. Si du versant de la Jonte nous passons sur celui du Tarn, nous trouvons les corniches typiques, exposées ici au NW et à l’W. Elles sont assez larges et recouvertes de bois de pins par- fois splendides, mais sans mélange d’aucun autre arbre. La flore de ces bois de pins est pauvre et monotone. Pinus silvestris L. Armeria juncea Gir. Buxus sempervirens L. Anemone Pulsatilla 1. Juniperus communis L. Ononis Columnæ All, Arbutus Uva-Ursi L. Euphorbia Cyparissias L. Hepatica triloba Chaix. Heileborus fœtidus L. Primula grandiflora Lamk. et de nombreuses mousses. Sur les rochers, escarpements ou blocs éboulés, on retrouve toujours les mêmes espèces. Erinus alpinus L. Athamantha cretensis L. Valeriana tripteris L. Potentilla caulescens L. Centranthus augustifolius DG. Campanula rotundifolia L. Phægopteris calcarea Fée. Aquilegia Kitaibelii Schott. Un peu en contre-bas des falaises, en dessous d’une fontaine au débit régulier, la fontaine du Teil, trop peu abondante pour amener un changement dans la flore, on trouve, à l’ermitage de Saint-Pons, les espèces suivantes : Dianthus brachyanthus Boiss. Hutchinsia procumbens Desv. Kernera saxatilis Rchb._ Aquilegia Kitaibelii Schott. 3° exemple. — Capluc. Nous retrouvons cette même flore dolomitique des rochers à l'extrême pointe du causse Méjan, au pied du rocher de Caplue, au-dessus des cultures et des versants déjà étudiés. On trouve là : u * GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 121 Pinus silvestris L Juniperus phœnicea L. — communis L. Buxus sempervirens L. Hepatica triloba Chaix. Erinus alpinus L. Centranthus angustifolius DC. Potentilla caulescens L. Dianthus virgineus L. Fumana vulgaris Spach. Laserpitium Siler L. Arabis auriculata Lam. Hutchinsia petræa R. Br. Genista pilosa L. Helianthemum canum Dun. Laserpitium gallicum L. Amelanchier vulgaris Moench. Cerasus Mahaleb Mill. 4e exemple. — Corniches de Saint-Michel. En face, au-dessus des grandes murailles du Causse Noir, se trouvent les corniches de Saint-Michel, exposées en plein nord et dominées par de grands escarpements. La température y est très froide ; aussi allons-nous y trouver une flore presque exclu- sivement montagnarde. Les bois renferment les espèces ligneu- ses suivantes : Pinus silvestris L. Fagus silvatica L. Acer opulifolium Vill. Corylus Avellana L. Amelanchier vulgaris Moench. Aria nivea Host. Buxus sempervirens L. Cytisus sessilifolius L. Arbutus Uva-Ursi L. Comme espèces herbacées citons : Luzula nivea DC. Prenanthes purpurea L. Pinguicula vulgaris L. Euphrasia officinalis L. Campanula persicæfolia L. Anemone Pulsatilla L. Primula grandiflora Lamk. Pirola uniflora L. Laserpitium Siler L. Cephalanthera grandiflora Ba- bingt. Armeria plantaginea Wild. Solidago Virga aurea L. Phægopteris calcarea Fée. L'étude de la végétation des vallées nous a ainsi montré des variations considérables. Elles sont de deux sortes : les unes, dues à la nature du terrain. On peut, en effet, distinguer assez nettement les groupements poussant sur le calcaire ou la do- lomie. D'autre part, des conditions d'exposition, d'altitude et de BRUNET CH.-J. (a. (a *Soil89189 Snje} J9 Sonbr}Ituiofop si94001 fueloÿ np ossnen np SosIPJeX — ‘€ ‘OI *SEUT NP S9AUIN9 Snye]} ‘orgie u9 ‘ope[oifoq € L9]] SNL) —|Ù ‘1 ‘OI & ‘OI *SO9ITIEA — ‘] 2Y2UD]4 1 “OI GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 123 station interviennent et créent dans la division déjà indiquée des sous-groupes. En moyenne, on a une flore qui est due au mélange d'éléments montagnards et méridionaux, les uns ou les autres arrivant à prédominer dans quelques stations privi- léciées. B. — La végétation des plateaux. Moins variée que celle des vallées, la végétation des plateaux est peut-être plus originale, et c'est ainsi que l’on y trouve la plupart des plantes particulières à la région. C’est qu’en effet les conditions des vallées peuvent se retrouver dans les collines calcaires du Midi, tandis que les conditions du plateau sont bien particulières à la région des Causses. Ici seuls influeront les changements de terrain ; le relief atté- nué du plateau ne permettra plus les brusques contrastes d’ex- position ou d’altitude. La nature du terrain sur le plateau est très monotone; deux terrains seulement peuvent s’y rencontrer : le terrain calcaire et le terrain dolomitique, encore la différence entre eux deux est souvent difficile à faire. En dehors de ceux-ci, on ne rencontre guère que des cuvettes de décalcification ou de rares traïnées d’alluvions siliceuses. Le terrain calcaire affleure peu sur les plateaux des environs de Peyreleau ; il forme une étroite bande qui passe par le vil- lage d’Aleyrac, puis est entamée par les ravins du Riou-Sec. Dans cette région,. assez déprimée par rapport au reste du Causse, le pin silvestre semble moins fréquent et les taillis de chênes au contraire prospèrent. Citons quelques espèces trou- vées près d’Aleyrac et sur les pentes du Riou-Sec. Buxus sempervirens L. Carlina acanthifolia AI. Leuzea conifera DC. Asparagus tenuifolius Lam. Lavandula vera L. Allium flavum L. Bupleurum ranunculoïdes L. Iris Chamæiris Berto. Echinops Ritro L. 124 CH.-J. BRUNET Cette flore a trop peu d'extension pour pouvoir être comparée utilement à celle des dolomies. An Disons seulement que certaines plantes, comme Adonis ver- nalis se rencontrent seulement sur les calcaires du Causse Méjan et du Causse Noir dans la partie Est. Le Causse dolomitique forme ici presque la totalité du pla-. teau. Nous ne reviendrons pas sur son aspect, dont nous avons déjà parlé. Il a conservé presque partout ses bois, mais, en re- vanche, presque partout ces bois sont dans un état déplorable : les pins sont ébranchés, clairsemés, et le pâturage sec envahit tout. Le pin est à peu près la seule essence de ces bois. On peut distinguer sur le plateau les groupements suivants : a) Les bois ; b) Les bois clairsemés et les pâturages ; c) Les cirques dolomitiques ou combes. Commencons l'étude par celle des bois, qui représentent la végétation primitive du pays. | _ La flore de ces bois de pins est d’une extrême monotonie; on a là une association, entre le pin qui forme le couvert, l'arbou- sier raisin d'ours, qui tapisse entièrement le sol, et quelques arbustes, comme le buis, le genévrier commun, l’amélanchier, l’aria nivea. De rares plantes herbacées s’y mêlent : Aphyllanthes monspeliensis L. Dianthus virgineus L. Linum tenuifolium L. Mais lorsque le bois s’éclaircit, le tapis d’arbousiers devient moins serré, il disparaît même par endroits, et on trouve alors de nombreuses espèces que nous n’avons pas encore trouvées : Linum glandulosum Mœnch. Linum narbonense L. Stipa pennata L. Asphodelus cerasifer Gay. Aster Alpinus L Silene Otites Sm. Aphyllanthes monspeliensis L. Ces plantes couvrent d’une facon presque exclusive les ré- ; LS GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 125 sions tout à fait déhoisées, Il s'y ajoute par endroits des plantes méridionales : Helichrysum Stæchas DC. Leuzea conifera DC. Lavandula vera L. Echineps Ritro L. Thymus vulgaris L. Doryenium suffruticosum Vill. Imula montana L. -Teucrium aureum Schreb. Sur les rochers qui affleurent : Erinus alpinus L. Helianthemum canum Dun. Telle est, par exemple, la végétation moyenne de toute la partie occidentale du Causse Noir, au delà de la route de Peyre- leau à la Roque-Sainte-Merguerite. Cirques dolomitiques. Une flore plus variée se rencontre sur les pentes rocheuses qui entourent les combes, ou dans les cirques dolomitiques qui ne sont qu'une exagération de cet aspect, comme à Montpellier le Vieux. Là encore le fouillis des rochers a permis à des espè- ces très variées de s'établir, soit sur les rochers eux-mêmes, soit dans les profondes fissures qui les séparent, soit sur les pelou- ses établies sur le sable que forme la décomposition de la roche, 1% exemple. — Monipellier le Vieux. Nous allons donner une idée de ces stations par l'étude de Montpellier le Vieux, dont la flore a été bien étudiée. Les arbres y sont nombreux : Pinus silvestris L. Buxus sempervirens L. Acer opulifolium Vill. Arbutus Uva-Ursi L. Corylus Avellana L. Juniperus communis L. Amelanchier vulgaris Mœnch. SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 10 Sur les rochers, nous retrouvons les espèces déjà rencon- … trées : Juniperus phamicea L. Erinus alpinus L. Hutchinsia pauciflora Bert. Valeriana tripteris L. Sur les pelouses : Aster alpinus L. Anthyllis montana L. Trifolium rubens L. Leuzea conifera DC. Stipa pennata L. Chlora perfoliata L. Silene Otites Sm. Linum glandulosum Mænch. — tenuifolium L. Montpellier le Vieux est un site exceptionnellement tour- menté, situé très près des falaises de la Dourbie, et où nous re- trouvons beaucoup des éléments que nous avions signalés dans les corniches dolomitiques de la Jonte. 2e exemple. — Causse Méjan. Sur le plateau du Causse Méjan, dans la dernière pointe entre la Jonte et le Tarn, à 900 mètres d’altitude, se trouve une série de combes fermées entourées de crêtes déchiquetées, pré- sentant le facies que nous avons décrit. Le Pin silvestre y forme des bois étendus. Sur le sol, formé de sable dolomitique, on trouve : Buxus sempervirens L. Armeria juncea Girard. Dianthus virgineus L. Arenaria tetraquetra L. 126 CH--J. BRUNET Kernera saxatilis Rchb. ‘13208 Centranthus angustifolius DC. Potentilla caulescens L. Linum narbonense L. Anemone Pulsatilla L. Arenaria tetraquetra L. Euphorbia papillosa De Pouz. Cephalanthera rubra Rich. Pirola chlorantha Swartz. Ononis rotundifolia L. Lilium Martagon L. Silene Otites Sm. Helichrysum Stæchas DC. Anthyllis montana L. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 127 3e exemple. — La Rouvière. C’est donc une flore assez pauvre, mais très spéciale, et que l’on retrouve à peu près semblable dans les stations de même nature. Ainsi, sur le Causse Noir, non loin de la ferme de la Rouvière, à 815 mètres d'altitude, on trouve sur les dolomies sableuses : Pinus silvestris L. Arenaria tetraquetra L. Buxus sempervirens L. Sedum anopetalum DC. Dianthus virgineus L. Anthyllis montana L: Helichrysum Stæchas DC. Armeria plantaginea Willd. Sur le Causse Noir, au dessus de Saint-Michel, à côté du cir- que de Madasse, on trouve encore les mêmes espèces et en plus une nouvelle venue, assez rare, Draba aizoïdes. La flore des terrains dolomitiques purs est donc pauvre et monotone, ce qui peut s'expliquer par les conditions de vie très particulières qu’ils offrent aux plantes. Comme dans les vallées, nous avons trouvé sur le plateau un mélange de plantes méridionales et de plantes montagnardes. L'heure est venue de préciser quelles sont plus spécialement les espèces qui peuvent vivre sur le plateau. _ En certains points, généralement près du rebord des vallées et sur des pentes déjà assez basses, on trouve des associations de plantes exclusivement méridionales. Ainsi à l’ouest de Pey- releau, sur le Causse Noir, vers 700 mètres, on trouve un véri- table fourré formé par : Lavandula vera L: Helichrysum Stæchas DC. Doryenium suffruticosum Vill. Echinops Ritro L. Aphyllanthes monspeliensis L. Leuzea conifera DC. Il est vrai qu’il s’y mêle en forte proportion des touffes d’Ar- bulus Uva-Ursi, qui ne peut être compté comme espèce méridio- nale. Mais généralement les espèces que l’on rencontre si abon- damment dans les vallées sont à l’état dispersé sur le plateau. 128 CH:-J. BRUNET De plus, parmi les nombreuses espèces méditerranéennes Signa- lées, bien peu arrivent à prospérer sur la surface du Causse. Voici la liste des espèces méridionales que l’on trouve sur le plateau. L ; 19 Très fréquemment : Aphyllanthes monspeliensis L. Linum glandulosum Mœnch. Helichrysum Stœchas DC. Stipa pennata L. Lavandula vera L. Dianthus virgineus L. Linum tenuifolium L. 99 Plus rarement : Leuzea conifera DC. Cephalaria leucantha Schrad. Echinops Ritro L. Linum narbonense EL. : Catananche cœrulea L. Asphodelus cerasiter Gay. Dorycnium suffruticosum Vill. Thymus vulgaris L. Lavandula latifolia Vill. D'autre part, ces espèces semblent exclues totalement des parties les plus élevées du Causse que j’ai eu l’occasion d’explo- rer. Sur le Causse Méjan, au mont Buisson {1.068 m.), et sur le Causse de Sauveterre, à Ancise (1.000 m.), le sous-bois de la forêt de pins ne comprend que les buis, les arbousiers et les hépatiques. Dans les parties dénudées, on rencontre cependant Dianthus virgineus et Teucrium aureum. Le exemple. — Fontaine de Saint-Martin. Une station tout à fait spéciale et qui pourra nous donner d’utiles indications se trouve sur le Causse Noir, à la Fontaine de Saint-Martin. Là se trouve un ravin peu profond et assez large où coule une source relativement abondante, dont les eaux ne tardent pas à se perdre. Elle permet l’établissement en ce lieu de quelques prairies, forme de végétation absolument inconnue ailleurs sur le plateau. Dans ces prairies on trouve : Pinguicula longifolia Ram. Eupatorium Cannabinum L. Parnassia palustris L. Epilobium hirsutum L. Eriophorum angustifolium Roth. Phægopteris calcarea Féc. Brunella vulgaris L. Adiantum Capillus-Veneris L. | : À 4 7 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 129 sur les corniches de rochers : Potentilla caulescens L. et toute la flore habituelle des prairies humides, Menthes, Jones, Hypericum, etc. La présence des trois premières espèces indique un niveau élevé; toutefois nous n’avons pas encore ici la flore des véritables prairies de montagnes: nous y trouvons plutôt la flore des prairies des environs de Rodez, région de 600 à 700 mètres d’altitude où prospère encore le châtaignier. À quoi rattacher cette flore des plateaux ? Les conditions en sont, en effet, si.spéciales qu’il parait difficile de faire une com- paraison avec d’autres régions. Toutefois, la présence de nom- breuses espèces méridionales sur le plateau, l’absence de beau- coup de plantes de montagne que l’on rencontrait dans les hautes falaises du rebord, semblent montrer que l’on est encore dans la zone des basses montagnes, et que seules, les parties élevées d’où sont exclues les espèces du Midi peuvent rentrer dans la zone du Hêtre. Signalons cependant que ce dernier arbre se trouve assez loin de la région que nous avons choisie, mais dans des conditions comparables, sur le plateau du Larzac, aux environs de Sauclières. Il semble bien que le plateau dut être jadis recouvert d’une forêt de vins et de hêtres dont nous n'avons plus que de lamentables restes. Mais la sécheresse du sol, et aussi de l’air, a éloigné du plateau les plantes de monta- gne qui prospéraient dans les fraiches anfractuosités des falaises du rebord, permettant par contre à quelques espèces méridio- nales résistantes de dépasser leur limite normale. Nous pou- vons ainsi nous expliquer assez bien les caractères particuliers de la flore et même nous permettre de penser que le défriche- ment a favorisé la disparition des éléments montagnards et per- mis l’établissement des plantes du Midi. 130 \ CH.-J. BRUNET EFrG. Planche II. — Plateaux. FIG. 3. — Le Causse Noir à Saint-Jean de Balmes ; aïfleurements de dolomie, région déboisée F. 4. — Débris d’un bois de Pinus Silvestris ; sur la pelouse, traînées d’Arbutus Uva-Ursi L. > GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 131 CONCLUSIONS Nous venons de passer en revue les différents aspects pré- sentés par la flore caussenarde ; il est bon maintenant, après l’étude détaillée, de chercher à esquisser sa physionomie géné- rale. Nous avons vu presque partout un mélange disparate d’élé- ments à caractère franchement méridional où méditerranéen avec des éléments montagnards. Citons les principaux élé- ments caractéristiques : | Type méditerranéen. 1° Fréquents : Dianthus virgineus L. Lavandula vera L. Helichrysum Stæchas DC. Teucrium aureum Schreb. Aphyllanthes monspeliensis L. Dorycnium suffruticosum Vill. Lonicera etrusca Santi. Echinops Ritro L. Acer monspessulanum L. Plantago Cynops L. Cephalaria leucantha Schrad. Calamintha Nepeta Clairv. Aristolochia clematitis L. Rubia peregrina L. Catananche coerulea L. Linum glandulosum Mœnch. Lavandula latifolia Vill. 29 Se trouvant cà et là : Euphorbia Characias L. : Samolus Valerandi L. Leuzea conifera DC. Centaurea aspera L. Stæhelina dubia L. Osyris alba L. Picnomon Acarna Cass CGonvolvulus cantabrica L. Juniperus phœnicea L. Rhamnus Alaternus L. Linum narbonense L. Stipa Aristella L. Ruta angustifolia Pers. Phillyrea media L. Aristolochia Pistolochia L. Asphodelus cerasifer Gay. Glaucium luteum L. - Thymus vulgaris L Genista Scorpius DC. Psoralea bituminosa L. Jasminum fruticans L. Quercus Ilex L. Asparagus acutifolius L. — coccifera L: Pistacia Terebinthus L. Æthionema saxatile R. Br. Ficus Carica L. Ephedra nebrodensis Tin. 132 NP PONCÉHT PF BRUNEI Nous ne saurions avoir l’ambition de nommer ici la majorité des espèces méditerranéennes qui se trouvent dans le pays des Causses. En feuilletant les travaux des botanistes qui ont her- borisé dans la région, on pourrait sans doute tripler et quadru- pler ces listes. Mais les éléments cités sont des éléments qui dominent, soit sur une grande partie du territoire, comme les premiers, ou qui sont abondants dans un plus ou moins grand nombre de stations, comme les seconds. Nous n’avons cité que les éléments les plus caractéristiques du paysage botanique. Une première remarque à faire sur cette liste, c’est que les espèces que nous avons signalées comme répandues partout ne sont pas des espèces à caractère aussi exclusivement méditer- ranéen que les secondes. En effet, presque toutes sortent du bassin méditerranéen. et s’éloignent souvent assez loin de ses limites. are Helichrysum Siæchas, Lonicera elrusca, Acer monspessula- num, Gephalaria leucaniha, Rubia tinciorum se retrouvent dans une grande partie du bassin de la Garonne. D'autre part, certaines de ces espèces méridionales semblent relativement plus abondantes dans le pays des Causses que dans leur pays d’origine. C’est que sans doute elles n’ont plus eu à lutter avec d’autres espèces éliminées des Causses par la température ou la nature du sol. Parmi les espèces montagnardes, il faut faire aussi deux paris : 4° Les espèces qui se rencontrent parioul. Potentilla caulescens L. Pinus silvestris L. Valeriana tripteris L. Arbutus Uva-Ursi L. Erinus alpinus L. Aria nivea Host. Helianthemum canum Dun. Hepatica triloba Chaix. 2° Les espèces localisées dans les stations fraîches des vallées. Pinguicula longifolia Ram. Prenanthes purpurea L. Parnassia palustris L. Allium fallax Don. Athamantha cretensis L. Asparagus tenuifolius Lam. Laserpitium Siler L. Melampyrum nemorosum L. 9 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 15 Gentiana ciliata L. Geranium silvaticum L. Sideritis hyssopifolia L. Luzula nivea L. Pirola uniflora L. Salvia glutinosa L. Lilium Martagon L. Arabis alpina L. Solidago Virga-aurea L. Fagus silvatica L. Teucrium montanum L. Acer opulifolium Vill. 3° On pourrait faire un troisième groupe avec certaines espè- ces qui semblent localisées sur le plateau. Anthyllis montana L. Carlina acanthifolia All. Aster Alpinus L. Goodyera repens R. Br. Draba aizoïdes L. Le deuxième groupe parait formé d'espèces montagnardes qui se sont réfugiées sur les versants plus humides exposés au nord. La répartilion de ces diverses espèces montagnardes est très irrégulière et ne paraît guère avoir de rapport avec le climat. Ainsi voit-on mélangées des plantes alpines, comme Draba aizoi- dis, Arabis alpina, Anthyllis montana, avec des espèces de basses montagnes. Et ces plantes ne recherchent nullement, comme on pourrait s’y attendre, les stations élevées et froides; par exemple, Draba aizoides prospère sur les remparts de la Couvertoirade, à 750 mètres, sur des murailles exposées au soleil. Arabis alpina descend jusqu’au fond des valiées. On la trouve en abondance sous le village de Peyreleau, à 400 mètres. Il est à remarquer surtout que la flore des versants frais à un caractère montagnard bien plus accusé que les parties hau- tes du plateau même à des altitudes dépassant de beaucoup 1.000 mètres. L’aspect et la composition de ces deux flores sont tout à fait différents : sur les pentes fraiches, des plantes hautes à feuillage bien développé comme les Laserpitium, Prenanthes, Lilium Martagon, Solidago Virga-aurea, Luzula nivea, etc.; en un mot, la vraie flore de montagnes. . Les espèces qui composent, au contraire, la flore monta- gnarde des plateaux sont des xérophiles très nettes, comme An- thyllis montana, Aster alpinus, Draba aizoïdes. _134 CH.-J. BRUNET Rappelons aussi que les arbres à feuilles caduques sont bien plus nombreux et bien plus variés sur les pentes que sur les plateaux. Enfin il y aurait aussi à distinguer dans cette catégorie de plantes celles qui semblent adaptées à la station rocheuse, peut- être même dolomitique : Potentilla caulescens, Erinus alpi- nus, Helianthemum canum. Un troisième élément, moins important et moins caractéris- tique que les deux autres, est fourni par les espèces des basses montagnes calcaires, espèces en général méridionales, mais qui s'avancent assez loin dans le centre de la France. Nous citerons : Buxus sempervirens L. Coronilla Emerus L. Amelanchier vulgaris Mœnch. Leucanthemum corymbosum Juniperus communis L. G. G. Cerasus Mahaleb Mill. Inula montana L. Dianthus monspessulanus L. Phalangium ramosum Lam. Fumana vulgaris Spach. Asperula Cynanchica L. Il ne reste plus maintenant à considérer que des plantes ubi- quistes et un groupe qui n’est pas le moins intéressant, celui des espèces spéciales ou peu répandues ailleurs. Dans le rayon que nous avons parcouru, nous pouvons citer : Armeria juncea Girard. Sedum anopetalum DC. Arenaria tetraquetra L. Alyssum macrocarpum DC. Centranthus angustitolius DC. Potentilla caulescens L. Teucrium aureum Schreb. Aquilegia Kitaibelii Schott. Campanula speciosa Pourr. Salvia glutinosa L. Stipa pennata L. Onvsma echioïdes L. Anemone Pulsatilla L. Ephedra nebrodensis Tin. Mais la flore des Causses n’est pas moins remarquable par la présence des plantes que nous avons citées que par l'absence totale ou presque de beaucoup d'éléments que l’on s’attendrait à y trouver, étant très communs dans les pays voisins ou même . partout. Citons parmi ces plantes exclues : Ranunculus Flammula L. Ulex europæus 1: Malva moschata L. Genista tinctoria L. GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 135 Lotus uliginosus L. Campanula patula L. Vicia Cracca L. Wabhlenbergia hederacea Rchb. Angelica silvestris L. Lysimachia nemorum L. Bidens tripartita L. Digitalis purpurea L. _ Pulicaria vulgaris Gaertn. Mentha Pulegium L. Cirsium palustre Scop. Seutellaria minor L. Andryala sinuata L Teucrium Scorodonia L. L'absence de ces plantes parait due à la nature calcaire du sol, tout le monde les connaissant comme préférant presque exclusivement les terrains siliceux. Au contraire, les plantes suivantes, très rares, montrent que le climat n’est pour rien dans leur exclusion, puisqu'elles pros- pèrent dans quelques stations isolées du Causse, où elles ont re- rouvé sans doute le sol et l’humidité qui leur convenaien t . Caltha palustris L. Lonicera Periclymenum L. Barbarea vulgaris R. Br. Inula graveolens Desf. Cardamine pratensis L. Jasione montana L. Polygala depressa Willd. Convolvulus sepium L. Lychnis Flos Cuculi L. Galeopsis Tetrahit L. Oxalis Acetosella L. Rumex Acetosella L. Trifolium arvense L Orchis laxiflora Lam. Spiræa Ulmaria L. Asplenium septentrionale Hoffm. Potentilla argentea L. Pteris aquilina L. Saxifraga granulata L. Ces résultats nous amènent à soulever la question si long- temps discutée de l'influence de la nature du sol. Bien que nos recherches n’aient pas été faites dans ce sens, nous avons pu recueillir quelques faits intéressants. Nous n’avons jamais rencontré dans les Causses, un seul pied de bruyère, Erica cinerea où Calluna vulgaris, qui for- ment des tapis continus sur les plateaux schisteux ou graniti- ques qui bordent les Causses. Parmi les autres plantes très communes dans ces mêmes ré- gions, trois d’entre les plus caractéristiques se retrouvent à no- tre connaissance dans la région des Causses : Sarothamnus sco- AE" TP ER E NTEEU 156 CH.-J. BRUNET parius, sur le Causse du Massegros; Pieris Aquilina, dans les gorges du Tarn ; Castanea vulgaris, sur les pentes marneuses de la vallée de Millau, d’ailleurs cultivée. Toutes les trois sont très rares et leur présence peut s'expliquer par un substratum différent du substratum calcaire normal : la première, dans une cuvette de décalcification ; la deuxième, sur d’anciennes allu- vions du Tarn; la troisième, sur les pentes argileuses du Lias. L'étude de quelques « contrastes en petit > pourrait donner d’intéressants résultats : si les anciennes alluvions siliceuses des plateaux sont trop peu étendues pour amener un changement profond dans la végétation, on pourrait s'attendre à trouver ce changement sur les quelques pointements basaltiques de la ré- vion (Eglazines et Blanquefort dans les gorges du Tarn). L'étude du premier ne nous a rien appris sinon un appauvrissement assez net de la flore. Mais des recherches plus minutieuses se- ront peut-être plus fructueuses. Si maintenant, connaissant les faits, nous cherchons à en pénétrer les causes, nous pouvons penser que la présence des plantes méridionales s'explique suffisamment par la latitude du pays, la température élevée de l'été et surtout les faciles com- munications avec la plaine méditerranéenne dont il forme le rebord. Mais de ces plantes du Midi, les plus frileuses se sont établies dans les recoins chauds des basses vallées. Les autres, surtout adaptées à la sécheresse, se sont fort bien acclimatées sur le plateau fissuré, malgré les froids et les neiges de l’hiver. Ces conditions de sécheresse ont été aggravées certainement par le déboisement et c’est ce qui nous fait penser que le nombre des plantes du Midi a dû croître depuis la destruction des forêts. Quant aux plantes montagnardes, l’altitude suffit à expliquer leur présence. Si on doit s’étonner de ne pas les voir dominer, c'est que la sécheresse du sol a été un obstacle pour beaucoup d’entre elles et qu’enfin la nature calcaire et dolomitique du sol a éloigné les espèces des terrains siliceux. C’est de la même façon que l’on doit expliquer l’absence et la rareté de tant d’es- pèces vulgaires, en même temps que toutes les conditions si spé- GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 137 ciales offertes par les roches dolomitiques et leurs produits de désagrégation permettent à des plantes d’un caractère spécial de prospérer surtout sur le plateau. C’est à la même cause qu’il faut attribuer sans doute le grand nombre de variétés et de for- mes locales signalées par les botanistes spécialistes. Nous pouvons essayer de résumer tous les faits dans la syn- thèse suivante ; nous distinguerons : 1. Une flore des glateaux à caractère xérophyte net, formée d’un mélange inégal de plantes montagnardes et méditerra- _néennes, n'ayant pas dans les autres régions une fréquence re- lative aussi grande que dans les Causses. La végétation ligneuse, très détruite (ancienne présence du Hêtre?) est pauvre et mo- notone lorsqu'elle subsiste (Pin, Buis, Genévrier, Busserole). Les familles principalement représentées sont les Labiées, les Caryophyllées, les Composées, les Graminées. Les variations principales de cette flore sont locales et dues à la nature du terrain (sables dolomitiques, cuvettes de décalci- fication). Elle est au contraire peu influencée par l'altitude qui oscille cependant entre 750 et 1.200 mètres, mais sans subir de dénivellations brusques. 2. Une flore des'rochers répartie aussi bien sur les escarpe- ments des vallées que sur les affleurements à caractère souvent ruiniforme du plateau. Elle paraît formée de deux sortes d’élé- ments : les uns sensibles aux variations d’altitude et d’exposi- tion (Figuier, Ephedra, etc.) ; d’autres qui, au contraire, se ren- contrent indifféremment sur les rochers du bord des rivières et les crêtes du plateau : Potentilla caulescens, Erinus alpinus, Juniperus phænicea,etc. Ses éléments originaux sont des Ca- ryophyllées et de nombreuses Crucifères, dont beaucoup spécia- les à la région. 3. Une flore des versants moins originale, où se rencontrent, en proportion variable suivant l'exposition et l’altitude, des es- BRUNET CH.-J. 138 GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DES CAUSSES 139 + flme ma encd a q made =— Colours sue udiou à le x et n Causse æ) clefrenaious ferme re Sauve Ferre NVE NA SA NZ ) di RUEURSES / Z +4 D mer Ni \N NN monte REREETES AA AMIE Gage ct VS RS EEE LES me) de € ee VINS Lee TK” Madasse \ h x RREOEN +7 0 Environs de Peyreleau Principales stations. CH--J. BRUNET pèces montagnardes et méridionales en général assez à et qui peuvent former des colonies dans certains sites privilé- | à giés. La flore est généralement plus riche que dans les autres groupes cités, les arbres plus nombreux, et dans l’ensemble le caractère xérophile moins accentué, sauf, bien entendu, pour les colanies chaudes. : (38 4. Enfin la flore des alluvions et lalus du Lias, qui n’est guère plus une flore spéciale et qui est comparable à celle des collines basses et chaudes du bassin de la Garonne. Travail du Laboratoire de Botanique de la Faculté des sciences de JUsE 4 Es _ Juin 1912. yé ] \ PARASITISME DE CHAMPIGNONS. ENTOMOPHYTES 141 RECHERCEHES SUR LE Parasitisne de quelques Champignons entomophytes SUR ONE YXCONM OR) Par F. VINCENS. Pendant les mois de mai et juin derniers j'ai essayé le para- sitisme de quelques champignons entomophytes sur des vers à soie. | . Ces champignons provenaient, soit des recherches que je fis en 1910-1911 sur les parasites de la Cochylis et de l'Eudemis. et dont j'ai déjà signalé les résultats (1), soit de récoltes faites sur d’autres insectes depuis 1909. La plupart ont été retrouvés dans des régions très éloignées les unes des autres,et ce fait, Joint à l'aptitude de quelques-uns à vivre sur des hôtes variés, m'a fait penser qu'il pouvait être utile de savoir s'ils ne sont point capables de nuire aux vers à soie. D'autre part, les maladies de ces derniers ayant été très étu- diées j'espérais être amené à d’intéressantes comparaisons en leur inoculant des parasites inaccoutumés. Les vers qui ont servi à mes expériences appartenaient à une race des Cévennes, à cocons blancs, sélectionnée dans le Var, d’où (1) Champignons parasites de la Cochylis et de l’'Eudemis. Société d'histoire naturelle de Toulouse, 15 mai 1911. SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV) 11 142 F: VINCENS provenaient les graines qui me lesont fournis (1). Leur éclosion a eu lieu du 21 au 95 avril, mais je n'ai conservé que ceux éclos le 22, afin de n’opérer que sur des vers qui fussent absolument du même âge. Tous ceux qui ont été élevés comme {émoins se sont montrés très sains pendant toute la durée de leur élevage. Les quelques rares mauricauds qui ont apparu ont été mis à part, la coloration naturelle de leurs téguments pouvant rendre peu aisée la constatation des signes de la maladie. Ne recevant que trois repas par jour et élevés à une température basse de 16 à 20 degrés, ces vers ne se sont que lentement développés; leur. évolution a duré cinquante-trois jours, de l'œuf au cocon ; mais les conditions ont été les mêmes, à ce point de vue, pour les témoins et les vers en expérience, sauf d': rares exceptions. J'exposerai successivement les résultats obtenus avec chacune des espèces de champignons qui m'en ont fourni et dirai ensuite à quelles conclusions d'ensemble m'ont conduit mes observations. Spicaria sp. , Je désigne ainsi un champignon que j'ai récolté au mois de janvier 1901 sur une larve de Cochylis et retrouvé en février 1912 sur des nymphes d’Eudemis. Je l'avais tout d'abord déterminé comme devant être le Sporotrichum glo- buliferum SPEGAZZINI, dont je le considère encore comme extrêmement voisin. Il doit cependant être rangé sans aucun doute possible dans le genre Spicaria et ressemble beaucoup, dans toutes ses formes non agrégées, au champignon rencontré par M. FRon(2) sur les mêmes hôtes et qu'il décrit comme étant (1) Je tiens à adresser ici mes remerciements à M. Vidal-VMarty, industriel à Montauban: à l’amabilité de qui je dois c-s œufs. Je remercie aussi M, Lambert, directeur de la station séricicole de Montpellier ; M. Mozziconacei, directeur de la station experimentaie d’Alais, et M. Durier, directeur de la magnanerie-école d'Aubenas, qui ont bien voulu m'envoyer des œufs où des insectes malades, pour me p'rmettre d'établir des comparaisons précises. 2) Note sur quelques mucédinées observées sur Cochulis ambi- guella. Bull. Soc. myc.de Fr., t. XX VII, 1911, pp. 482 et saiv. PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 143 PL I. — Spicaria sp. F16. 1. — Mycélium et globules à un faible grossissement. F6. 2 et 3. — Les mêmes plus grossis et isolés. F16. 4. — Spores. Fic. 6 et T. — Mycélium et spores à la surface d'un ver, Fi. 8, 9, 40, 41. — Mycélium et spores à l’intérieur des vers. FiG. 12. — Mycélium dans une momie de Cochylis. F1G, 3. — Spicaria Bassiana. 144 F. VINCENS le Spicaria Bassiana (Bals.) Vuill. L'identification avec ce der- nier offrirait un gros intérêt, puisqu'il n'est autre que le Botrytis Bassiana Bals., c’est-à-dire le champignon qui provoque le plus communément la muscardine des vers à soie. Tout en pensant qu'avec M. Fron nous avons rencontré la même espèce, comme je puis difficilement en douter après avoir comparé la descrip- tion et les figures qu’il donne dans son travail avec celles que je possède dans mes notes (/ig. 3. pl. 1), j'hésite à le considérer comme identique au Botrytis Bassiana, parce que je n'ai vu signaler nulle part chez ce dernier la formation de globules sphériques échiniformes, dus à des groupes compacts de stérig- mates, tels que ceux représentés par les figures 1 et 2 de la planche I. Ces formations sont très fréquentes chez le Spicaria sp., sur les cadavres desséchés des insectes parasités et dans les cultures un peu âgées. Je me propose, d'ailleurs, de revenir prochainement avec plus de détails sur la comparaison de ces espèces, celle que je viens de faire ayant seulement pour but d'éviter des confusions. Les spores qui ont servi aux infestations ont été fournies par une culture sur pomme de terre ensemencée le 9 février 1912 avec des spores prises sur une nymphe muscardinée d'Eudemis. 1'e expérience. — Le 13 mai, 10 vers sains au troisième âge et ayant de 15 à 20 millimètres ont été saupoudrés de spores à l’aide d’un blaireau préalablement passé à la surface de la culture. Dans les huit jours suivants, les insectes, qui étaient au début peu différents les uns des autres, se sont très inégalement déve- loppés ; de telle sorte qu'après huit Jours leur taille variait du simple au double et quelques-uns avaient 4 centimètres, alors que d’autres n’en avaient encore que 2. Un développement aussi inégal était déjà un indice évident de maladie. Du 21 au 27, tous les vers sont successivement morts. Six le 21 et le 29, sans qu'aucun d'eux ait pu subir la mue qui devait se produire normalement à ce moment, soit que la PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 145 vieille peau ne püt se rompre, soit qu’elle restât en partie adhé- rente sur le thorax et la tête ou sur les derniers anneaux. Chez einq d’entre eux, je n’ai rien vu qui püût être attribué au cham- pignon ou à quelque autre microorganisme parasite. Le sixième, dont le thorax était de couleur brune, portait un fin collier mycélien en arrière de la tête. Ainsi s’expliquait pour lui Pim- possibilité de la mue. Ce collier était formé de filaments grêles (fig. 6) au-dessous desquels, contre les téçuments, le parasite s'était multiplié sous forme d'articles mycéliens de forme et de dimensions très variables : bâtonnets cloisonnés longs et déliés (fig. 7 a), spores longues uni ou pluricellulaires de 10-152,/5-3 y ou courtes ovoïdes ou elliptiques de 4-5 u/2 3u (/ig. 7 b). Il est probable que de semblables formations existaient chez les cinq autres vers, mais qu’elles ont échappé à mes investiga- tions à cause de leur faible développement ; car l’un d'eux aban- donné quelques jours dans une atmosphère humide s’est recouvert d'un gazon mycélien ténu, non fructifère, tandis qu’à l’intérieur se multipliait le mycélien désarticulable. Les quatre autres vers sont morts du 25 au 27, dont trois après avoir subi normalement la mue. L'état de souffrance était an- noncé avant la mort par la lenteur de leurs mouvements et leur manque d’appétit. Ici point de mycélium externe, mais, à l’in- térieur du corps, des bâtonnets cloisonnés peu ou pas ramifiés (/ig. 8 a) et des sporeselliptiques allongées souvent arquées, uni ou bicellulaires dont quelques-unes commençaient à germer (fig. 9). Le plus gros de ces vers offre un intérêt tout particulier à cause de l’aspect de ses téguments. Ceux-ci portaient, surtout sur les flancs, de nombreux pelits points noirs, cerclés de brun, faisant songer à la pébrine. Cet aspect fut constaté le 95; le ver, fortement taché, refusait alors toute nourriture; il est mort le 26 et son volume a permis une dissection soignée permettant la recherche de la répartition exacte du parasite. Dans le tissu graisseux sous cutané, on rencontrait de petits amas blanchä- demi-dicérés. Il semblait que le décès eût été amené par l’obs- D é 146 _F: VINCENS tres à peine visibles à l'œil nu et constitués par l’accumulation et l’enchevêtrement d’articles mycéliens plus ou moins allongés, peu ramifiés (/ig.8 b et 10) donnant naissance à des spores ovoi- des, elliptiques ou falciormes, simples ou cloisonnées germant à leur tour pour donner des articles mycéliens semblables à ceux qui leur ont donné naissance {/ig. 11).C’est à ce point de vue la reproduction de ce qui a été observé dans les trois autres vers. Des filaments mycéliens ramifiés s’étalaient sous la peau, mais ni leur répartition, n1 celle des petits amas blanchâtres ne pré- sentaient le moindre rapport avec la répartition des taches super- . ficielles. Je n’ai rencontré le parasite dans aucun autre tissu où organe de ce ver, pas plus sous forme de spores que sous forme de mycélium. Ils ne renfermaient d’ailleurs aucun autre parasite et l’on ne peut admettre que ce ver était atteint de la maladie des corpuseules. : 2e expérience. — Le 13 mai, dix vers étroitement compara- bles à ceux de l'expérience précédente ont été alimentés avec une feuille de mürier recouverte d’un enduit humide de spores provenant de la même culture. Cette feuille dégageait ainsi une légère odeur de champignon frais qui s’accompagnait sans doute d’une saveur spéciale, car, le lendemain, les vers n’avaient con- à sommé que la moitié de la feuille. | È Les décès se sont échelonnés du 21 au 99 et, comme dans le cas précédent, ils ont été annoncés par une forte inégalité dans è le développement des vers. Ceux-ci ont mué dans des attitudes très variables et à des états comparables à ceux des précédents. A. Leur corps renfermait aussi des bouquets mvcéliens et des spo- 4 res semblables à ceux rencontrés dans ces derniers. ï Deux vers morts le 29 avaient, en outre, le rectum bourré d’excréments mêlés au champignon, qui y fructifiait abondam- ment. Tout l'intestin antérieur était encore plein d'aliments à truction du rectum. Le dernier mort, qui était d’ailleurs le PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 147 plus gros et s'apprêtait à la mue, était couvert de pelils points bruns, mais la nouvelle peau désavée lors de la dissection était intacte et très blanche. Je expérience. — Le 26 mai, cinq vers ont été couverts de spores. Les mues se sont normalement effectuées les 3 et 4 juin. Le 6 juin, date à laquelle l'expérience a été interrompue, un seul ver paraissait malade; ses derniers anneaux étaient teintés de brun. Ce ver renfermait le parasite, sous la forme déjà décrite, dans la cavité générale autour du rectum. Je n’ai rien trouvé dans les quatre autres. 4 expérience. — À la même date, cinq autres vers un peu moins développés ont été nourris avec une feuille couverte de spores. La quatrième mue s'est effectuée sans accident. Le 6 juin, un seul ver paraissait malade. Plus petit que les autres, il avait de plus le pourtour de l’anus brun. Le parasite occupait la cavité générale tout autour du rectum ; celui-ci renfermait des excréments qui n'avaient pu être expulsés, l'estomac était plein d'aliments non digérés. 3° el 6® expériences, — Le 26 mai, deux lots de vers com- parables aux précédents furent mis en expérience dans les wiêmes conditions ; mais les spores du Spicaria étaient mé- langées avec celles d’un C'adosporium entomophyte dont j'étu- diais le parasitisme. Aucun ver n’a été malade dans aucun des deux lots. Les quatre essais du 26 donnant une mortalité totale de 2 vers pour 20, comparés à ceux du 13 qui ont fourni une mor- talté de 20 pour 20, sembleraient démontrer que les vers âgés sont moins sensibles au parasite que les jeunes. Des conditions favorables au parasite et défavorables aux vers, diminuant chez ces derniers la résistance due à l’âge, ne pour- raient-elles point amener leur infestation ? C’est là ce que j'ai cherché à savoir par l'expérience suivante. : 148 F. VINCENS Teexpérience. — Le 28 mai, vingt vers de 30 à 40 millimètres, n'ayant pas encore subi la quatrième mue, ont été recouverts de spores de Spicuria de même origine que dans les expériences précédentes. Ces vers, placés ensuite dans un grand cristallisoir fermé dont l'atmosphère était maintenue saturée d'humidité, ont été laissés trois jours au laboratoire, à une température de 16 à°202%: Le 31, aucun insecte n’était mort, mais plusieurs portaient sur tout le corps de nombreuses taches brunes. A cette date, ils ont été séparés en deux lots aussi étroitement comparables que possible, c'est-à-dire renfermant en égal nombre des vers à apparence saine et des vers tachés. Un lot étant laissé dans le cristallisoir fermé et porté à l’étuve “pi it à 25", l’autre a été mis dans une boïîte d'élevage ouverte et conservée au laboratoire. PES Se CE LE NS a). Vers élevés à l'air libre à la température du laboratoire. Les décès se sont échelonnés du 2 au 6 juin, dans des condi- tions semblables pour les dix vers. Ceux-ci, dès le 2 juin, étaient de bien plus petite taille que ceux de l’autre lot, et cela tenait sans doute à la différence dans les températures d'élevage. Avant leur mort, les vers se mouvaient très lentement, refu- sant toute nourriture. Leur peau était criblée de petits points bruns distincts à l'œil nu ou visibles seuleinent à la loupe. Ils mouralent après s'être ramassés sur eux-mêmes, ridés trans- versalement, télescopés, ratatinés et raides. Le parasite ne s’est rencontré qu’exceptionnellement à leur intérieur, sous forme de rares conidies allongées ou falciformes, telles que celles déjà signalées chez les autres vers, et de petites spores ovales (fig. 12) qui, sans tous les intermédiaires existant entre elles et les spores précédentes, pouvaient être prises pour des corpuscules. La mort des vers paraît attribuable au développement super. ficiel du parasite : ils mouraient en effet sans muer, empri- sonnés dans leur vieille peau tachée. qu'ils ne pouvaient rompre et de laquelle j'ai pu les dégager sans peine après leur tort, PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 149 mettant ainsi à nu de nouveaux técuments généralement très blancs. La dépouille enlevée était recouverte d'un réseau mycé- lien extrêmement ténu, visible seulement au microscope après sa coloration. b). Vers élevés à l'air confiné humide à 25°. Ces vers se sont bien plus développés que les précédents, mais le parasite s’est aussi beaucoup plus abondamment déve- loppé. Ils étaient aussi plus fortement tachés, quelques-uns étaient même partiellement d’un brun uniforme et, pendant qu'ils étaient encore bien vivants, les parties brunes se sont recouvertes d’un fin gazon blanc. Les décès ont eu lieu du 4 au 6 jum. Le parasite ne pénétrait pas sous les taches dans les régions dorsales, mais des coupes transversales ont montré le mycélium et des spores ovoïdes ou fusiformes dans les tissus des pattes et des fausses pattes, ainsi que dans les tissus sous-cutanés des régions ventrales voisines On les retrouvait dans les articula- tions et les replis des pattes et des fausses pattes, et la direction des filaments mycéliens dans les tissus voisins ne laisse aucun doute sur le mode de pénétration du parasite. Les membranes articulaires du fond de ces replis offrant moins de résistance que les parties chitineuses avaient servi de porte d'entrée. Les trachées m’avaient semblé devoir être les points de péné- tration les plus favorables ; mais un examen très attentif ne m’a permis de rencontrer le parasite que tout à fait exceptionnelle- ment dans ces organes, alors que des plaques mycéliennes s'étaient formées tout contre les stigmates. Le mycélium avait pénétré jusque dans quelques ramifications ultimes des trachées, mais il s’était montré incapable de perforer les parois des gros troncs, à cause, sans doute, de leur armature de chitine. En résumé : Ce Spicaria S'est montré un parasite redoutable pour le ver à soie, et cela le rapproche encore du Spicaria Bassiana. Il paraît avoir amené la mort de trois manières : SRE. be Lan 4 x hs : 150 - LF* VINCENS 1% En empêchant la mue par la formation d'un réseau mycé- lien superficiel qui rend difficile la rupture de la vieille peau; 2" En pénétrant dans la cavité générale du ver, dans laquelle il se développe faiblement pendant la vie de l’animal. La péné- tration semble se faire, soit par les membranes articulaires, soit par le rectum, dans les replis duquel des spores auraient germé après introduction avec les aliments; 3° Par obstruction du rectum en paralysant sans doute par sa présence les muscles provoquant le rejet des excréments. Quant à son mode de développement, le parasite présente une grande réduction de l'appareil végétatif avec une remar- quable simplification de l'appareil reproducteur. Les conidio- phores disparaissent et les spores elles-mêmes n'ont plus ni formes, ni dimensions définies. Spicaria verticilloides Fron. Ce champignon (fig. 1, 2 et 3, pl. 11), que j'ai rencontré au mois de février 1911 sur des larves et des chrysalides de Cochylis et d’'Eudemis provenant de la Haute-Garonne, du Tarn et du Tarn-et-Garonne, a été également rencontré par M. FRoN sur des Cochylis provenant de l’Aude, de l’Indre, de l’Indre- et-Loire et du Cher. Les spores qui ont servi à mes expériences ont été récoltées dans une culture sur gélose du 9 mai 1912, obtenue elle-même avec des spores d’une culture du 21 mars. Celle-ci était déjà de deuxième génération, et les spores qui l’avaient fournie prove- naient d’une culture du 925 février 1911 qui, ayant plus d’un an, était entièrement desséchée le 21 mars 1912. Le cham- pignon avait été récolté le 4 février sur larve d’Eudemis, Cest donc après quatre générations de vie saprophytique sur divers milieux qu’il a servi aux inoculations. Il était à craindre que sa virulence ne fût très atténuée. {re expérience. — Le 13 mai, dix vers de 15 à 20 millimètres, au troisième âge, ont été recouverts de spores à l’aide d’un bla - or A u ee j PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 191 reau humide Ces vers.ont gardé belle apparence tout le temps qu'a duré l'élevage, c’est à-dire jusqu’au 6 juin. Le parasite n’a été rencontré dans aucun d'eux. 2e expérience. — À la même date, des vers de même âge ont été nourris avec une feuille couverte de spores. Le 1°" juin, décès d’un ver à peau fortement tachée de points disséminés sur toute la surface et visibles à l’œil nu ou à la loupe. Ce ver renfermait le parasite dans les tissus sous-cutanés, contre la tunique externe de l’estomac et surtout autour du rectum. Celui-ci était obstrué, et l’estomac était plein d'aliments à demi-digérés. Pas de mycélium sur les téguments. Le parasite se présentait, à l’intérieur du corps de l’insecte, sous la forme de filaments mycéliens peu allongés, mais ramifiés et enchevêtrés, formant de petits bouquets fructifères (fig. 4 et 5, pl. 11). Les spores (fig. 6) étaient elliptiques, ovoïdes et courtes de 5-6 /1,5-2u, ou allongées fusiformes, simples ou cloisonnées de 10-15 u/2-3 y ; elles étaient accompagnées de longs articles pluricellulaires paraissant provenir de leur germination dans la cavité générale du ver (fig. 7, 8 et 9). Les spores unicellulaires et de petite taille étaient abondantes autour du rectum et dans cet organe. Le 2 juin, nouveau décès d’un ver comparable au précédent, mais moins taché. Le parasite offrait les mêmes caractères et la même répartition; il était cependant rare contre les parois de l'estomac. Le 6 juin, un ver malade ayant incomplètement mué et se ratatinant renfermait le parasite uniquement autour du rectum. Les sept autres vers étaient sains. Je exæpérience. — Le 26 mai, cinq vers n’ayant pas encore subi la quatrième mue ont été recouverts de spores. Le 4 juin, un ver est mort avec queiques points bruns imper- ceptibles en haut et en arrière du thorax. Le parasite formait de petits bouquets compacts contre l'intestin postérieur. PL. Il. — Spicaria verticilloides. FiG. À et 2. — Fructifications et spores. F1G. 3. — Mycélium dans une larve de Cochylis. F16. 4 à 9. — Mycélium et spores à l’intérieur d’un ver. Fie. 10 et 41. — Spicaria du Nematus Baricis. Fi. 49 à 15 — Mycélium et spores du même à l'intérieur d'un ver. 7 PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 153 Les quatre autres vers sont restés sains ; aucun ne renfermait encore le parasite le 6 juin. 4e expérience. — (Cinq vers, semblables aux précédents, nourris avec des feuilles couvertes de spores, se sont bien com- portés jusqu’au sixième jour. À cette date, aucun ne renfermait le parasite. En résumé : Le Spicaria verlicillioïdes s'est montré peu nuisible aux vers à sole. Il a présenté, dans le corps des insectes, des simplifications tout à fait comparables à celles du Spicaria précédent. L’atténuation du parasitisme de ce champignon provient-elle de ce qu'il appartient à un hôte différent du ver à soie, ou résulte-t elle de la longue vie saprophytique qui a précédé mes essais ? J'ai cherché à m'en rendre compte par les expériences suivanfes. 5° expérience. — Un nouvel essai a été fait le 29 mai avec un Spicaria (fig. 10 et 11, pl II) qui parait identique au Sp. verlicilloïides, mais qui avait été récolté au mois de juin 1911 sur des larves de Nematus Laricis chez lesquelles il avait pro- voqué une muscardine. Ensemencé le 15 juin 1911 sur pomme de terre, ce champi- enon avait été réensemencé sur le même milieu le 8 mai 1912. C’est dans cette dernière culture qu'ont été prises les spores ser- vant aux essais du 29. Il n’y a donc eu que deux générations saprophytiques. Vers et feuilles ont été recouverts de spores. Les observations n’ont porté que sur huit vers. Sept sont morts du 9 au 15 juin. Je n’ai pu rencontrer le parasite que dans cinq d'entre eux ; 1l y était abondant autour du rectum et s'y présentait sous forme de filaments mycéliens épais, à cour- tes ramifications (fig. 12 et 13) ayant une physionomie particu lière différant un Feu de celles des articles comparables trouvés dans les expériences précédentes. Les spores sont généralement on DATE 154. F. VINCENS longues (fig. 14), mais quelques-unes sont ovales ou ellipti- ques (fig. 15). ; Deux vers ont porté avant leur mort de nombreuses petites taches brunes; elles étaient si abondantes chez l’un d’eux que sa peau avait un aspect tigré. Ce champignon s’est montré nettement plus nuisible que F celui de même espèce employé dans les expériences précédentes. Ü® expérience. — Le même Spicaria avait été récolté au mois de mars 1910 sur une guëpe adulte. Je l’ai cultivé depuis sur divers milieux ; il avait donc plus de deux ans de vie saprophy- tique le 29 mai 1912, date à laquelle ont été faits les essais. Les dix vers en expérience avaient 40 à 45 millimètres. Ils ont été badigeonnés dans les mêmes conditions que ceux de la cinquième expérience. Ces vers sont restés sains jusqu’au 15 juin et aucun ne renfermait alors le parasite. Si le Spicaria de ces deux derniers essais est bien, comme je le crois, identique au Spicaria verticillioides FRoN, les résul- tats obtenus dans les six expériences qui précèdent tendent à démontrer que la vie saprophytique atténue d’autant plus sa virulence qu'elle est plus ancienne et cela expliquerait com- ment ce champignon, qui vit si facilement sur divers milieux et ne peut manquer par suite d’être abondant dans la nature, n’a pas arrêté, dès son début, la grande multiplication des Cochylis et des Eudemis, dont les viticulteurs ont eu à se plaindre dans ces dernières années, pas plus qu’il n'arrête dès leur début les invasions des autres insectes qu’il attaque. Verticillium sp. è Récolté le 25 février 1912 sur une nympbhe de Pimypla, para- 1 site de l’£udemis, ce champignon a été cultivé depuis alterna- tivement sur carotte, pomme de terre et gélose. Il offre des caractères morphologiques très voisins de ceux du Sporotrichum roseum Link (fig. 1 et 2, pl. IIT), mais ses spores PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 155 (/ig. 3 et #)sont beaucoup plus allongées, et d’autre part, l’insecte parasite est d’un blanc pur ainsi que les cultures sur carotte et gélose. La coloration rose n’apparait que sur pomme de terre. Je crois pouvoir en faire un Verticillium sans hésita- tions; mais je préfère attendre, pour lui donner un nom spé- cifique, d’avoir fait une comparaison plus complète avec les espèces déjà décrites, afin de ne pas contribuer, aussi modeste- ment que ce soit, à encombrer une nomenclature dans laquelle il est déjà passablement difficile de se reconnaitre. dre expérience. — Le 17 mai, dix vers de 15 à 20 millimé- tres et au troisième âge ont été recouverts de spores d’une cul- ture sur gélose âgée de huit jours. ' Le 6 juin, aucun de ces vers ne renfermait encore le parasite. 2e expérience. — Le même jour, dix vers semblables aux précédents ont recu comme nourriture une feuille couverte de spores provenant de la même culture. Mis à 25 degrés pendant dix-huit heures, ils ont été laissés ensuite à la température du laboratoire. Un décès le 28 mai, soit après dix Jours. Le ver mort était brun par places et de petite taille. Il renfermait le parasite au- tour du rectum, dont les excréments n'avaient pu être expulsés. L’estomac était plein d'aliments. Le 30, nouveau décès d’un ver étroitement comparable au précédent. Le 1° juin, un ver de 40 millimètres est mort avec les téqu- ments fortement tachés, à aspect tigré. Le champignon n’a pu être trouvé à la surface, mais il était abondant dans les tissus sous-cutanés, sous forme de petits amas mycéliens formés par l'accumulation d'articles plus ou moins ramifiés (/ig. 5) avec des conidies de formes allongées (/ig. 6). Rien sur l'estomac; mais autour du rectum, des groupes mycéliens compacts avec spores très abondantes, sphériques, elliptiques ou allongées, de dimen- sions variables (/ig. 7), dont quelques-unes ont germé, donnant de courts articles ramifiés et rapidement sporifères (/ig. S) 156 0 F. VINCENS Le même jour, un agonisant était en tout semblable aux morts du 28 et du 30. Les six autres vers sont restés sains. En somme, quaire vers sur dix sont morts, dont un forte- ment taché. Le parasite, surtout développé autour du rectum, présentait les mêmes simplifications que celles qui ont été cons- tatées pour les espèces précédentes. 2e et 4° expériences. — Deux essais faits le 96 juin n'ont donné aucun résultat. Les vers étaient au quatrième âge. Tou- tes les autres conditions reproduisaient exactement celles des deux expériences précédentes. L Verticillium heterocladum Penz. J'ai rencontré très communément cette espèce (/ig. 9, 10 et 11, pl. IIT) sur des chrysalides de Cochylis et d’Eudemis ainsi que sur des nymphes de Pimpla et de Pteromalus qui les para- sitaient. M. FRON 1 a trouvée au mois de janvier 1911, sur des chrysalides de Cochylis. On rencontre fréquemment ce cham- pignon mêlé à d’autres saprophytes sur des cadavres ou des débris informes de divers insectes sous les écorces; on serait donc en droit de douter de son parasitisme, sur lequel M. FRoN fait d'ailleurs de prudentes réserves après les essais infructueux qu'il fit sur des nymphes de cochylis (1). R J'ai fait mes expériences avec des spores d’une culture sur _ gélose ensemencée le 9 mai 1912. La première culture avait été ensemencée le 13 janvier 1911 avec des spores prises sur une larve de cochylis et le champignon avait été nourri depuis suc- cessivement avec pomme de terre, carotte cuite et gélose 1'e expérience. — Le 17 mai, dix vers de 20 à 25 millime- tres encore au troisième àve ont été recouverts d'un enduit hu- mide de spores. (4) Frox. Loc. cit., p. 486. Le, 40 Faculté des Lettres, 17, rue de . \ qe ‘les 1er et 3e Révoreai de “hate mois, te _ du 2% mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. | MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître ; au secrétariat leurs changements de domicile. en à. Adresser les envois d’argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers, 13, Toulouse. | SOMMAIRE H. RiBAUT. — Chordeumella seutellare n. sp. (Myriopoda- ASCOSDErMOPROPAL NEC LORIE EEES J. de REY-PAILHADE. — Le philothion et la fermentation alcoolique... ER Le RE SSSR en GES SN Ch.-J. BRUNET. — Etudes de se botanique dans la région des /Causses: tisse) he OO LOIRE ANUS l in SOCIÉTÉ . {D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. | TOME .QUARANTE-CINQ. — 1912 À = BULLETIN TRIMESTRIEL N° 4 TOULOUSE IMPRIMERIE BONNET 2, RUE ROMIGUIÈRES 2. 1912 Siège de la Société, 17, rue de Rémusat Paru en Mars 1913 \ i Cie : 2 Extrait u règlement de la Société d'Histoire Naturetie de Toulouse Art. fer. La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les naturalisles pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches e. de leurs observations. Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- toriques dansleurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son domaine. Art. 3. Son but plus spécial sera l’étudier et de faire connaître la consti- ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le centre. Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collections 6 Musée d'His- toire Naturelle de Toulouse. Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Titu taires — Correspondants. Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés par deux membres Litulaires. Leur admission est votée au scrutin seèret par le Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de {12 fr., payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée par le Trésorie, Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 franes. Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoi reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres sont inscrits au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits attachés au titre.de membre. Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. : Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- dent: 1e" et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général ; Trésorier ; 1€" et 2e Bi- bliothécaires-archivistes. À Air. 31. L'élection des membres du Bureau, da Conseil d'administration et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance du mois de décembre Le Présidentest nommé pour deux années, les autres memores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réelus immé fiatement dans les mêmes fonctions. Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre,etont lieutous les fer et 3e mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. Art. 39. La publication des dévouvertes ou études faites par les membres de la Socié‘é et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai. de celle «1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et La date de sa publication. Art. 41. La société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le gnature de l’auteur. Art 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut er obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire de le Société. Art. 48. Les membres de la Société sont tcus invisés à lui adresser échantillons qu'ils pourront réunir. A7. 53. En cas de dissolution, tes diverses propriétés da la eisté, vevis Atout da droi à a ville de Tuziosss, ; dt PL. II. — Verticillium sp. et Verticillium heterocladum. F16. 1, 2 et 3. — Fructifications et spores du Verticillium sp. FIG. 5 à 8. — Mycélium et spores du même à l'intérieur des vers. FiG. 9. — Verticillium heterocladum à un faible grossissement. FiG. 10 et 11. — Fructifications et spores du'même. F1G. 19 à A7, — Mycélium et spores dans le corps des vers. Soc. D'HIST. NATUELLE DE TOULOUSE (T, XLV) 158 ‘ F. VINCENS Trois décès sont survenus successivement le -22 mai, le. 25 mai et Le {1° juin. L’un de ces vers présentait de petits points noirs à peine vi- sibles répartis sur tout le corps. Abandonné dans un boîte close, il a durci et son corps s’est recouvert d’un fin gazon soyeux. d’un blanc brillant, dans lequel le Verticillium ne pouvait être reconnu. | Les deux autres renfermaient le champignon dans la cavité générale et surtout en arrière, autour du rectum. Il y formait des bouquets mycéliens parfois très ramifiés (/ig. 12), mais plus fréquemment courts et peu ramifiés, avec ampoules (fig. 13 et 14). Les spores (fig. 16 ei 17) avaient des formes variées. L'un de ces vers avait la peau fortement tachée, d’aspect tigré. Il n’était point cependant corpusculeux, car, si parmi les spores qu’il renfermait quelques-unes rappellent les corpuscules de la pébrine, elles ne doivent pas être confondues avec eux à cause de tous les intermédiaires qui les rattachent aux autres spores. Les sept autres vers sont restés sains. 2e expérience. — À la même date, dix autres vers ont été alimentés avec des feuilles couvertes de spores. La feuille pré- sentait une odeur très nette de champignon frais, ce qui sem- ble avoir contrarié l’appétit des vers, car le lendemain deux tiers seulement de la feuille avaient été consommés. Deux vers morts le 24 renfermaient des spores et des arbus- cules mycéliens semblables à ceux déjà vus. Je n’ai pu trouver le parasite dans un ver mort Le 28. Trois vers de 35 à 40 millimètres sont morts le 4 et le5 juin. Tous les trois étaient fortement tachés. La surface des tégu- ments criblés de taches ne portait aucune trace de mycélium, mais les tissus sous-cutanés étaient envahis par des bouquets mycéliens avec de longs articles ou de longues spores, le tout étant étroitement comparable à ce qui a été déjà décrit dans l'expérience précédente. La surface externe de l'estomac était tapissée d’un réseau de mycélium. Celui-ci très abondant autour RON EC TT FES ER TE, Le AE 4 oh y Le rire TP dl its ES dE # mie ES nr 7 ils Le PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 159 du rectum y fructifiait abondamment, donnant de petites spo- res ovoïdes ou fusiformes (fig. 17). Des coupes dans l’un de ces vers ont montré la même répar- tition générale du parasite, mais on pouvait y voir de plus que le champignon était très abondant dans les tissus des fausses pattes et il semble que, tout comme pour le Spicaria sp. étudié en premier lieu, la pénétration se soit faite par les membranes des replis de ces organes. L'observation a été interrompue le 6 juin. Aucun des quatre vers restants ne renfermait le parasite. En somme, six décès dont cinq avec présence certaine du champignon dans le corps des vers et dont trois avec les carac- tères extérieurs de la pébrine. 3° expérience. — Cinq vers n'ayant pas subi la quatrième mue ont été saupoudrés de spores le 26 mai. Ils ont subi leur mue le 30, sans accidents. Trois ont été tués le 6 juin, sans qu’aucun d'eux renfermât le parasite. Les deux autres présentaient une coloration rosée, telle que celle qui est indiquée comme caractérisant les débuts de la muscardine. Ces deux vers étaient cependant de belle taille et bien vigoureux. Ils ont été élevés jusqu’au cocon qu'ils ont commencé à filer le 15 et le 16 juin. Les papillons éclos le 8 et le 11 juillet étaient deux mâles ; l’un d'eux avait l’abdomen de couleur grise, aucun cependant ne renfermait de parasite re connaissable. En résumé, le Verticilliwm heterocladum peut se montrer nui- sible aux vers à soie. Son mode d’attaque rappelle celui de l’es- pèce indéterminée de Spicaria dont il a été question au début. Comme les champignons précédents, il réduit son appareil végétatif et multiplie les formes de ses spores à l’intérieur des vers parasités. TÉMOINS Une cinquantaine de vers de même origine, éclos le même Jour que ceux qui ont servi aux expériences exposées dans les TA ENT, TA DUT 160 F. VINCENS pages précédentes, ont été nourris dans la même salle avec des feuilles de même provenance. Or, malgré des conditions d’hy- giène moins favorables, puisqu'ils étaient élevés tous sur un même cadre, ces vers n’ont donné aucun décès tout le temps qu'a duré l'élevage. Tout au plus y a-t-il eu quelques inégalités de développement, mais jamais aucun ver de ce lot n'a pré- senté la moindre tache suspecte, et ceux qui ont été élevés pour la reproduction ont donné des papillons et des œufs sains. D’autres témoins, plus instructifs, ont été élevés dans des conditions en tous points identiques à celles dans lesquelles ont vécu les vers en expérience. Comme eux, ils ont été frottés au blaireau humide ou nourris avec des feuilles humides. Les pe- tits cadres de carton qui les renfermaient alternaient avec ceux dans lesquels étaient élevés les vers malades. Ces témoins se sont montrés toujours très sains et plus beaux que les précé- dents, à cause sans doute des conditions plus favorables de leur élevage presque cellulaire. j La santé de ces témoins ne permet donc point de douter que, dans mes expériences, les maladies étaient bien dues aux cham- pignons dont les spores étaient apportées sur les vers ou-sur les feuilles qui les alimentaient. ù Conclusions. De tous les champignons essayés, le Spicaria sp. est, sans contredit, celui qui s’est montré le plus nuisible au ver à soie. La virulence des autres espèces s’est montrée, semble-t-il, d'autant plus faible que leur vie saprophytique avait été plus longue et que les vers étaient plus âgés. L’atténuation de la virulence amenée par la vie saprophytique est d’ailleurs un fait connu depuis longtemps. JoHANYs l’a constaté, en 1839 pour le Botrytis Bassiana ; GiarD l’a observé pour l’Zsaria densa (1) (4) GraRD. Isaria densa. Bull, Sc. de la Fr. et dela Belg., t. XXIW, 1892, p. 54. nrcu ke sl : A à PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 161 et, après eux, le fait a été constaté encore par la plupart des nombreux observateurs qui se sont occupés des champignons entomophytes. Il est cependant remarquable que des espèces aussi éloignées du Spicaria Bassiana que l’est par exemple le Verticillium he- terocladum puissent se montrer nuisibles au ver à soie. Cela confirme cette opinion de M. BEAUVERIE (1) : que l’on est en droit de prévoir que d'autres champignons que celui qu'on est habitué à voir produire la muscardine peuvent venir un jour provoquer des épidémies chez ce précieux insecte. Parmi les espèces qui ont servi à mes expériences, il en est de tellement vulgaires qu’il me paraît étrange qu'aucune d’entre elles ne se soit encore acclimatée dans les magnaneries et n’y soit désavan- tageusement connue. Dans le mode de développement du parasite à l’intérieur des vers, il y a quelque chose de commun à toutes les espèces étu- diées. Le mycélium s’est toujours peu développé sous sa forme filamenteuse pendant la vie des insectes. Il se désarticulait aisé- ment, laissant flotter dans leur cavité générale de longs articles multicellulaires ou des conidies de formes variables qui, ger- mant dans les divers tissus, en provoquaient l’envahissement progressif. Les caractères de ces articles ou de ces spores, parti- culiers à chacune des espèces, sont imprécis, et si l’on peut se rendre compte de leur existence par l'examen comparatif des figures dessinées dans les planches qui accompagnent ce travail, ils échappent cependant à toute description. Des faits compara- bles avaient été observés par AupouIN (2) pour le Botrytis Bas- siana. Cet auteur constata dans le corps des vers à soie, aux- quels 1l avait inoculé le champignon, la présence d'arbuscules mycéliens dont les rameaux porlaient « des espèces de petits bourgeons, ..... des vésicules ou des tubes biloculaires, trilocu- (!) BEAUVERIE. Sur une muscardine des vers à soie. Lyon, 1911. (2) AupouiN. Recherches anatomiques et physiologiques sur la m.ladie contagieuse qui attaque les vers à soie et qu’on désigne sous le nom de muscardine. — C. R, Ac. Sc., 1836. 162 F. VINCENS laires, quadriloculaires, etc. » : il observa aussi « des espèces de globules flottants qui, charriés par la masse du sang, peu- vent pénétrer dans tous les organes ». Ce sont certainement des globules de ce genre qu'avait observés GUÉRIN DE MENEVILLE lorsqu'il écrivait en 1849 : « Je crois avoir assisté à la transfor- mation de la matière vivante élémentaire animale en un végétal ; car j'ai vu certains corpuscules, formant la portion vivante et interne des globules-du sang des vers à soie, devenir des racines de Botrytis Bassiana, de ce végétal inférieur qui constitue la maladie connue sous le nom de muscardine (1).» D'ailleurs, avant AUDOUIN, BASsI avait signalé la présence « d’une multi- tude innombrable de champignons » sous les téguments des vers malades, mais encore vivants. En ce qui concerne l’/saria densa, GIARD écrivait en 1892 : « Si l’on examine le sang de la la larve au début de l’infestation et même avant qu’on aperçoive la moindre coloration, on trouve au microscope, circulant dans le liquide, une multitude de conidies cylindriques que nous avons décrites à propos de la culture cellulaire (2). » Il y a donc chez tous les champignons entomophytes une tendance très marquée à réduire leur mycélium à l’intérieur des insectes vivants et à y multiplier leurs spores. On peut penser que l’exagération de cette tendance aboutit à la formation exelu- sive de spores, comme dans les cas étudiés par M. PORTIER (3). La pénétration des champignons entomophytes à l’intérieur des vers ne paraît se produire qu’exceptionnellement par un point quelconque des téguments revêtus de chitine. Le plus souvent elle se produit par le fond membraneux des replis des appendices. Il ne semble point, qu'ainsi que le suppose GIARD pour l’Isaria densa, ces champignons soient capables de pro- duire normalement des diastases dissolvant la chitine, tout (1) GuéRIN DE MENEvILLE. Etude sur les maladies des vers à soie, etc. Mémoires de la Soc. d’Agr. de Fr., 2e série, t. V, 1849. (2) GrARD. Loc. cit., p. 65. (3) P. Porrier. Recherches physiologiques sur les champignons entomophytes. Paris, 1911. PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 163 comme certains champignons parasites des végélaux en pro- duisent une dissolvant la cellulose. Les trachées ne constituent qu’une voie de pénétration tout à fait exceptionnelle. Le tube digestif est en grande partie respecté par le champi- enon, qui ne se rencontre jamais dans l'intestin antérieur et l'intestin moyen. Cependant, les spores ingérées avec les ali- ments peuvent s'arrêter dans les replis du rectum, y germer et amener la mort en empêchant les fonctions mécaniques de cet organe. Il semble aussi que le parasite puisse de là gagner la cavité générale du ver. Pour leur être nuisibles, il n’est point toujours nécessaire que ces champignons pénètrent à l’intérieur des vers. En se développant, même faiblement, à la surface des técuments avant la mue, ils empêchent celle-ci; les vers meurent alors empri- sonnés dans la dépouille desséchée qu'ils ne peuvent rompre ou dont ils ne peuvent écarter les débris. Un fait sur lequel il me paraît plus particulièrement intéres- sant d’insister, est l’apparition de taches ou de petits points bruns que j’ai signalée sur un certain nombre de vers infestés. Que signifient ces taches ? | D’après PASTEUR (1), on' ne peut observer que deux sortes de taches anormales sur les técuments des vers à soie : les unes, qu’il appelle fausses taches, sont dues à des blessures; les au- tres, qui s’en distinguent aisément par leur aspect, sont celles qui caractérisent la maladie désignée en 1859 par DE QUATRE- FAGES sous le nom de pébrine. D'autre part, toujours d’après PASTEUR, il existe un lien étroit entre la présence de ces taches et celle, à l’intérieur des vers, d'un parasite monocellulaire que, faute de détermination pré- cise, on désignait alors sous le nom de corpuscule. Sur ce point, PAsTEUR est très affirmatif. « Il r’y à pas de doute à garder, dit- il (2), les taches n’apparaissent qu’à la suite du développement (1) Pasteur. Etudes sur la maladie des vers à soie, 1870, t. I, p.103. (2) PASTEUR. Loc. cit., pp. 104 et 105. 164 F. VINCENS des corpuscules. La pébrine n’est qu’un effet de la propagation de ces derniers. Pébrine et maladie des corpuscules sont deux expressions que l’on peut employer indistinctement l’une pour l’autre, bien que les mots maladie des corpuscules aient, scien-. tifiquement parlant, la prééminence, parce que les corpuscules sont la cause de la présence des taches. » II dit ailleurs (2) : « J'ai démontré l'identité de la maladie des taches avec la ma- ladie des corpuscules : » Les faits que j'ai constatés sont en contradiction avec cette affirmation ; car 1l n’est point douteux que les taches observées, et dont j'ai signalé la présence pour chaque ver qui me les a montrées, ne sont point des taches de blessure et que, de plus, les vers tachés n’ont jamais renfermé des corpuscules. Il s'impose donc de rechercher si PASTEUR avait vraiment dé- montré l'identité entre la pébrine et la maladie des corpus- cules. i En 1858 et 1859, DE QUATREFAGES. chargé d’une mission pour l’étude de la maladie des vers à soie, qui préoccupait alors les éleveurs, avait constaté que le signe de ceïte maladie était la présence à peu près constante de petits points noirs ou de taches sur les técuments des vers. D’où le nom de pébrine sous lequel on désigne depuis cette maladie. En 1865 et 1866, PASTEUR, chargé d’une mission semblable, fut amené par ses observations € à admettre que le corpuseule était le signe et la cause d’une maladie régnante très dévelop- pée ». Ainsi pensa-t-il qu’il existait nécessairement une corres - pondance entre la présence des corpuscules et la présence des taches. Pour vérifier cette opinion, il fit quelques expériences de 1866 à 1868. « Voici, dit-il, les diverses méthodes que j'ai suivies pour éclaircir mes doutes. « Dans une éducation, dite à la turque et sans feu, que je présumais devoir être excellente, je prélevai, à la veille de la (2) PASTEUR. Loc. cit., p. 291. PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 165 montée à la bruyère, des vers qui étaient les uns tachés et les autres non tachés. J’en fis deux lots distincts dont je suivis l'éducation sérarément jusqu'à la naissance des papillons. Je constatai alors : 1° que les vers tachés de taches sensibles et visibles à l'œil nu ou à la loupe n'’offraient pas de corpuscules ; 20 que les vers tachés donnaient des papillons sans tache ou les papillons tachés : 3° que les vers non tachés se comportaient de la:même manière, c’est-à-dire qu'ils donnaient, soit des pa- pillons sans tache, soit des papillons tachés. La présence des taches chez les vers n’était donc pas un signe certain qu’ils avaient des corpuscules ou que leurs papillons en auraient. . Pour que la tache püût être considérée comme un signe certain de la maladie accusée par les corpuscules elle devait montrer une réciprocité qu’elle ne possède pas. Quand la maladie des corpuscules existe chez les vers, les taches y existent et même souvent volumineuses et abondantes, mais la circonstance inverse n’est pas obligée, c’est-à-dire que quand il y a des taches à la surface de la peau des vers, la maladie des corpus: cules n’existe pas nécessairement, soit chez ces vers, soit chez les chrysalides et les papillons qui en proviennent (1). » La conclusion de cette expérience, faite en 1866, était donc nettement opposée à l'opinion qu'avait PASTEUR avant de la faire, mais elle ne lui paru’ point démonstrative et il la compléta par deux autres. Prenant « de très bons vers » sans taches, il en’ éleva quel- ques-uns isolés chacun dans une boite particulière ; quelques autres, en tout semblables, furent élevés pêle-mêle et maniés sans soins. Les premiers restèrent nets de toute tache ; les se- conds, au contraire, en montraient tous un nombre variable, et il était facile de constater qu'elles étaient dues aux blessures que les vers s'étaient faites mutuellement ou qu'ils avaient recues pendant leur manipulation. C'est ainsi que PAsTEuR acquit la certitude qu’il existait des taches de blessure qu’on pouvait (1) PASTEUR. Loc. cit , pp. 100 et 101. ’ SN LORS RS & ALT NL Ta A CRE LV NT Ce + ut SRE er dns | x 166 F. VINCENS confondre avec des taches de pébrine, à condition de n'être point averti. À cette catégorie appartenaient, d’après lui, celles qu’il avait observées dans l’expérience précédente. D'autre part, prenant encore « de très bons vers, exempts de toute maladie, au sortir de la première mue », il leur fit con- sommer des feuilles couvertes de corpuscules. Il constata que le douzième jour après la contagion € presque tous les vers con- tagionnés portaient de très petites taches ». « J'ai, dit-il, répété souvent ces curieuses expériences dans des conditions variées; elles ont toujours offert les mêmes ré- sultats généraux ». C’est alors qu’il affirme l'identité de la pébrine et de la maladie des corpuscules par la phrase que j'ai citée plus haut (1). Or, les deux dernières expériences n’infirmaient pas suffi- samment les conclusions de la première. Elles démontraient seulement : 1° qu’il existe des taches accidentelles qui ne sont le signe d'aucune maladie ; 2° que la maladie des corpuscules produit l'apparition de la pébrine caractérisée par des taches distinctes des taches accidentelles. Pour pouvoir affirmer l'identité entre la pébrine et la mala- die des corpuscules, il eût fallu démontrer encore qu'aucune autre maladie ne peut provoquer l’apparition des taches. Pas- TEUR aurait dû être amené à voir la nécessité de cette démons- tration par cette phrase de l’abbé DE SAUVAGE qu’il cite lui- même (2) : « On connaît les vers atteints de la muscardime, d’abord à des points noirs répandus sur différents endroits de la peau. » Mais, déjà suffisamment convaincu de la justesse de son opinion, il affirme que cet auteur a confondu la muscardine avec la pébrine, sans parler d’aucune nouvelle expérience faite pour contrôler son assertion. Par un heureux hasard, mes observations comblent cette lacune, mais elles nous ramènent aux conclusions auxquelles (1) Voir (2), p. 160. (2)PocAcitvp:1290! | PARASITISME DE CHAMPIGNONS ENTOMOPHYTES 167 avait abouti PASTEUR par ses premières expériences : « Quand la maladie des corpuscules existe chez les vers, les taches y existent et même souvent volumineuses et abondantes, mais la circons- tance inverse n’est pas obligée, c'est-à-dire que quand il y a des taches à la surface de la peau des vers, la maladie des corpuscu- les n'existe pas nécessairement. » En d'autres termes, contrairement à l'idée qui domine le tra- vail de PASTEUR, il n'y a pas identité entre la pébrine et la ma- ladie des corpuscules. La pébrine est l'indice d’un état patholo- gique dont la cause n’est pas unique. 18 décembre 1912. a PEN 168 | A. DE MONTLEZUN NOTES SUR LA REPRODUCTION DES CYGNES NOIRS du Jardin zoologique de la Ville de Toulouse Par A. DE MONTLEZUN Suivant Brehm, le cygne noir, ou cygne de la Nouvelle- Hollande (Cygnus atratus Gould.), a été découvert en 1698 par l’équipage d’un navire envoyé par la Compagnie des Indes Orientales pour explorer la Nouvelle- Hollande. En 1746, deux cygnes noirs furent transportés vivants à Batavia ; l’existence de ces oiseaux, qui paraissait douteuse, fut ainsi démontrée. De précieux renseignements sur la distribution géographi- que, sur les mœurs et les habitudes du cygne noir, se trouvent consignés dans l’ouvrage de Brehm. Au point de vue de l'élevage, cet auteur fait également men- tion des résultats obtenus par un de ses amis, M. Bodinus de Cologne, qui obtint plus de cinquante cygnes noirs avec un seul couple reproducteur. Les sujets obtenus par cet éleveur - furent prob1blement cédés par lui à plusieurs établissements zoologiques, qui les vendirent à leur tour à divers éleveurs. Cette espèce est un peu plus petite que le cygne muet, mais n'en est pas moins ornementale. Le 17 janvier 1910 l'Administration du Jardin Zoologique acheta à M. d'Hébrard de Saint-Sulpice, demeurant au château de Torcy par Fruges (Pas-de-Calais), un couple de cygnes noirs âgés de 2 ans 1/2. REPRODUCTION DES CYGNES NOIRS 169 Ces oiseaux furent placés .dans la pièce d’eau qui entoure la montagne du Jardin des Plantes. Ils y vécurent en bonne intel- ligence pendant la première année, mais ne se reproduisirent pas ; ce n’est que vers la fin de l’année 1911 que les accouple- ments furent remarqués et que les oiseaux se mirent à dépo- ser des brindilles de bois pour établir une sorte de nid à l'entrée d’une cabane placée dans un petit îlot. La ponte commença le 15 janvier 1912. La femelle pondit cinq œufs, du 15 au 25 janvier ; l’incubation dura six semaines, du 26 janvier au 7 mars, quarante-deux jours environ, en tenant compte du temps que les petits passèrent sous leur mère avant de se montrer. Sur les cinq œufs pondus, trois furent clairs, les deux autres donnèrent naissance à deux petits qui sortirent du nid, l’un le 7, l’autre le 8 mars 1912. Les œufs non fécondés mesuraient : Le premier (le plus gros)...... 0,108x0,070 Perdeuxième,:11.:11 41e ... 0,104%X0,070 Éetroisièmesc mu .. 0,102 X 0,068 Leur couleur était d’un gris légèrement verdâtre. Le poids du plus gros était de 240 grammes. La coque pesait 35 grammes, Le jour de leur naissance, les petits étaient recouverts d’un duvet blanc légèrement grisâtre, avec les parties supérieures de la tête, du cou et du dos un peu rembrunies. Pendant le pre- mier mois, c’est-à-dire du 7 mars au 7 avril, le duvet resta presque de la même nuance. Dès le deuxième mois, du 7 avril au 7 mai, la croissance fut rapide, les parties supérieures de la tête, les flancs et les cou- vertures des ailes commencèrent à s'emplumer, les rectrices devinrent un peu apparentes ; les premières plumes de teinte brune étaient bordées de fauve brunâtre. | À l'âge de 3 mois, du 7 mai au 7 juin, les jeunes cygnes furent entièrement recouverts de plumes noirâtres, largement 170 A. DE MONTLEZUN bordées de roux fauve ; les rémiges ne dépassaient pas les gran- des couvertures des ailes, les rectrices étaient courtes et bordées de roux à leur extrémité. Le bec commençait à prendre une teinte rougeâtre à partir de la base et se lerminait par une nuance couleur de chair grisâätre vers l’onglet. A cet âge, la taille des jeunes cygnes atteignait environ les deux tiers de celle des adultes : leur plumage était brunâtre en dessous avec bordures rousses très marquées sur le contour des plumes et les couvertures des ailes. L'ensemble du plumage du dessous du corps était de nuance brune tirant sur le roux. Les pattes étaient brunes teintées de gris. Pendant le quatrième mois, du 7 juin au 7 juillet, les oiseaux continuèrent à se développer ; leur plumage devint plus fourni et plus lustré; ils commencèrent à faire groupe à part et prirent des allures plus indépendantes. À partir du cinquième mois, la taille des jeunes cygnes éga- lait presque celle des adultes ; ils vivaient la plupart du temps éloignés de leurs parents, et ceux-ci reprirent peu à peu leur ancienne manière de vivre. Les garcons de la ménagerie ne tardèrent pas à remarquer que le cyyne mâle reproducteur recherchait sa femelle, ce qui faisait prévoir qu'il y aurait une seconde couvée ; en effet, un premier œuf fut pondu le 17 septembre; la femelle pondit en tout quatre œufs qui donnèrent trois petits cygnes. Le qua- trième œuf fut clair. L'incubation dura environ quarante jours, du 20 septembre au 30 octobre, jour de la naissance du premier petit. Le troisième jour après leur naissance, les petits allèrent à l’eau en compagnie de leurs parents. Comme on le voit, il y a eu deux pontes en 1912 : la pre- mière, en janvier ; la deuxième, en septembre. On peut voir en ce moment, 10 novembre, le couple repro- ducteur entouré de sa petite famille, trois nouveau-nés et les deux cygnes de la première couvée. Ils vivent tous en bonne intelligence. COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 3 janvier 1912. Présidence de M. Dop, président. _ M. Mourté, présenté par MM. de Montlezun et Ribaut, est admis comme membre titulaire. M. Vincens expose les résultats d’une étude qu’il a faite sur des avoines moisies. Cette étude confirme les observations faites en 1904 et 1905 par M. Brocq-Rousseu, observations d’après lesquelles l’alté- ration est due au développement d’un champignon saprophyte : le Streplothrix Dassonvillei Brocq-Rousseu. Ce streptothrix, très commun dans la nature, se développe abondamment sur les avoines, maïs, pailles et fourrages, dès que les conditions de chaleur et d'humidité lui deviennent favorables. Il dégage une forte odeur bien caractéristique, qui ne peut. se confondre avec celle d'aucune autre moisissure banale. M. Vincens a constaté que la présence des enveloppes des grains favorise l’altération, parce qu’elles abritent de nombreux germes et constituent pour le développement du Streptothrix un milieu beaucoup plus favorable que les téguments. La valeur germinative des graines présentant l'odeur de moisi est plus faible que celle des graines saines : elles donnent à la germination une forte proportion de graines pourries, L’affaiblissement des facultés germinatives ne doit pas être 172 ‘COMPTES RENDUS DES SÉANCES attribué à la présence du Strepitothrix mais à celle d’autres champiynons, particulièrement l’Allernaria tenuis, dont la multiplication des germes s'est faite parallèlement à celle du Streplothrix. ï Diverses mycoses des chevaux et des bœufs sont attribuées à des Streptothrix; aussi peut-on se demander si la présence du Streplothrix Dassonvillei sur les glumes des avoines ne constitue pas un danger pour les animaux qui consomment ces graines. Le polymorphisme des champignons inférieurs ne permet pas d'affirmer, sans expériences préalables, qu’il n'existe aucur rapport entre le Sireplothrix Dassonvillei et les espèces patho- gènes connues dont il semble jusqu'ici différer. Séance du 17 janvier 19192. Présidence de M. Dop, président. M. MENGAUD fait connaître le résultat de ses explorations dans les vallées inférieures de l’Agout et du Dadou et la partie de la vallée du Tarn comprise entre Gaillac et Saint- Sulpice-la-Pointe. Ces trois rivières ont encaissé leur lit dans les molasses et marnes oligocènes et coulent de 15 à 25 mètres en dessous de leur plus basse terrasse. Leurs eaux suivent ainsi un fossé pro- fond à parois irès raides, presque verticales parfois. Cela est particulièrement net dans la région étudiée où il n’existe pas de plaine d'inondation comme dans les vallées voisines de l'A riège et de la Garonne. Les terrasses nettement caractérisées comprennent : 4° Niveaux de la basse plaine. — Ts sont au nombrede trois pour le Tarn et le Dadou, de deux seulement bien tranchés pour l’Agout. a) Niveau inférieur. — Altitude comprise entre 140 et nr diie dei tits COMPTES RENDUS DES SÉANCES 173 110 mètres. Belle plaine bien cultivée sur laquelle sont bâtis Gaillac, L'Isle-d'Albi, Saint-Sulpice-la-Pointe dans la vallée du Tarn ; Saint-Jean-de-Rives et Saint-Lieux dans la vallée de l’Agout ; Briatexte dans la vallée du Dadou. b) Niveau moyen. — Moins net que le précédent et le sui- vant. Il existe sur la rive droite du Tarn, près de Gaillac où 1l a été signalé et figuré dans une coupe par Collomb (Bull. Soc. géol. de France, 1870-1871, p. 93) et il porte la petite ville de Rabastens. M. Mengaud l’a suivi dans la vallée du Dadou depuis un point situé en aval de Briatexte jusqu’à l'embouchure du Dadou. Altitude comprise entre 150 et 130 mètres dans la vallée du Tarn, 140 et 130 mètres environ dans celle du Dadou. c) Niveau supérieur. — Se maintient entre 155 et 140 mètres d'altitude dans la vallée du Tarn: 160 et 140 mètres dans la vallée du Dadou ; 142 et 130 mètres environ dans la vallée de l'Agout entre Lavaur et Saint-Sulpice. C’est le niveau de Mon- tans (vallée du Tarn) et de Lavaur (vallée de l’Agout). Ces trois niveaux ont fourni du Mammouth, du Bœuf, du Cerf et du Rhinoceros tichorinus. La carte géologique au 1 : 80.000 les réunit sous la même légende (alt) et sous la même teinte. Elle sépare par une ligne de traits le niveau supérieur du niveau inférieur, ces deux derniers étant bien nettement tranchés dans la topographie. 2° Niveau.de la terrasse moyenne a!b de la Carte géologique. — Bien reconnaissable daus la vallée du Tarn, il porte les bois de chênes un peu étendus connus sous le nom de « Forêt de Giroussens » et « Forêt de Buzet ». Son altitude varie peu et se maintient entre 210 et 180 mètres sur 20 kilomètres environ de longueur dans la partie sud-est de la feuille de Montauban, puis entre 170 mètres (forêt de Buzet) et 130 mètres (Montbar- tier). C’est dans les mêmes limites {entre 210 et 180 mètres) que l’on trouve ces cailloutis dans la basse vallée de l’Agout (nord-est de Lavaur, Ambres, Lugan, Azas). M. Mengaud a classé dans cette terrasse un niveau d'alluvions bien net que l'on peut SOC. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLV). 143 174 COMPTES RENDUS DES SÉANCES observer dans la vallée du Dadou, sur la rive gauche, entre Briatexte et Ambres et qui se trouve également à des altitudes comprises entre 215 et 193 mètres. 20 Niveau supérieur ala de la carte géologique. — On a ainsi distingué des cailloutis anciens en lambeaux isolés mais formant une traînée continue entre les vallées de la Garonne et du Tarn (feuille de Montauban). Ils forment les hauteurs de Montjoire (233 mètres), Vacquiers (222 mètres) et se terminent. au nord de Grisolles à la cote 190 mètres./Cela est parfaitement justifié, mais, à cause de l'identité de composition lithologique el de position topographique par rapport aux niveaux précédents, il faut leur adjoindre d’autres cailloutis, non compris sous la même légende, placés sur la ligne de faîte qui sépare la vallée du Dadou de celle du Tarn. Ce sont d’ailleurs des alluvions du Tarn qui se trouvent dans ce niveau supérieur et ellesoccupent des crêtes comprises, dans l’angle sud-est de la feuille de Mon- tauban, entre 330 et 230 mètres d'altitude. Il existe des dépôts de graviers placés dans des conditions analogues entre les vallées de l’Agout et du Dadou : leur étude sera l’objet d’un travail ultérieur. M. LécarLLon expose les résultats qu'ila obtenus en étudiant, en collaboration avec M. Audigé, les propriétés insecticides de la naphtaline. ) Pendant longtemps on a employé la naphtaline comme insec- ticide, soit pour protéger les vêtements, les fourrures, les objets de literie contre les insectes d'appartements, soit pour protéger les collections d'histoire naturelle, soit pour éloigner les insectes des plantes cultivées. Balbiani faisait entrer la naphtaline dans son liquide contre le Phylloxéra de la vigne. En 1903 et 1905, Berthelot fit des observations à la suite desquelles il admit que l'effet insecticide de la naphtaline est nul ou à peu près. Cette opinion est générale aujourd’hui. En étudiant l'effet de la naphtaline sur des larves et des adultes de Nécril, sur des larves de Tenthrède, sur des adultes COMPTES RENDUS DES SÉANCES 175 d'Aphrophore et sur des chenilles de Cochylis, MM. Lécaillon et Audigé ont reconnu qu’en milieu confiné de peu d’étendue (1/2 litre) tous les insectes sont tués en 24 heures par les vapeurs de naphtaline. En milieu confiné mais plus étendu (25 litres) les insectes sont tués beaucoup moins vite. En milieu où Pair est renouvelé, les insectes s'adaptent rapidement à vivre norma- lement malgré la présence de vapeurs de naphtaline. Les auteurs des recherches concluent que la naphtaline émet des vapeurs toxiques pour les insectes et peut être employée soit pour préserver les vêtements, fourrures, objets de literie, à la condition que ces objets soient ronfermés dans des malles, des caisses closes complètement ou à peu près, soit pour préserver les collections d'histoire naturelle renfermées dans des boîtes. Quant à l'emploi de la naphtaline en plein air, par exemple dans le but d’éloigner les insectes des plantes cultivées, il ne peut donner aucun résultat appréciable. Séance du 7 février 1919. Présidence de M. Dop, président. M. Cana, présenté par MM. Mengaud et Vincens, est admis comme membre titulaire. M. F. ViNCENSs a étudié une maladie de l'Eucalyptus urni- gera, provoquée par un champignon parasite du groupe des Sphæriacées appartenant au genre Mycosphærella Johans. Ce serait une espèce nouvelle constituant une forme parfaite d’un champignon déjà connu par ses pycnides, sous le nom de Phyllosticta Lucalypti Thüm. Il semble qu’il faille attribuer au même champignon une forme conidienne qui serait un Ra- mularia se développant facilement en milieu humide, sur les feuilles malades. Dans les conditions ordinaires celles-ci ne 176 COMPTES RENDUS DES SÉANCES portent que des pycnides. Les périthèces n’apparaissent que .: tardivement sur les feuilles mortes. Les rameaux atteints se dénudent peu à peu par le bas, puis se dessèchent. Sur deux jeunes arbres malades observés, l’un est mort, l’autre a pu jusqu'ici être sauvé par des sulfatages aux bouillies cupriques. MM. CanAL et MENGAUD ont découvert un petit gisement d’'Hippurites et de Plagioptychus, près de Montferrier (Ariège). Ce gisement se trouve sur le flanc méridional et contre un banc de calcaire dur, plongeant au sud mais très redressé, qui barre la vallée d’un petit ruisseau et forme la cascade de Piteïl. Le prolongement ouest de ce même banc se trouve au calvaire placé à l’entrée de Montferrier lorsqu'on vient de Villeneuve- d’Olmes. Vers l’est, il forme la crête de Morenci. Ce calcaire compact renferme des débris de Rudistes peu déterminables, et MM. de Lacvivier et:Carez l'ont considéré comme Turonien. Dans la couche marno-gréseuse fossilifère, MM. Canal et Mengaud ont trouvé : | Des Sphærulites ; Des Hippurites. Un certain nombre d'échantillons recueillis présente des affinités évidentes avec des types provenant de Roquefixade (en particulier Hippurites Heberti. Mux. CHa.), qui sont regardés comme franchement sénoniens; Des Plagioptychus. Ils diffèrent des Plagioptychus trouvés à Leychert et Roquefxade, et M. le professeur Paquier, de regret - tée mémoire, pensait qu’ils appartenaient à une espèce nouvelle. Ces divers échantillons sont déposés dans les collections du jaboratoire de géologie de la Faculté des sciences. Ils caractéri- sent un gisement sénonien qui n'était pas connu jusqu’à pré- sent à Montferrier. M. AuDIGÉ montre les dangers que peuvent faire subir à l’avenir de la pisciculture les exagérations apportées dans l’appréciation du nombre des poissons immergés en vue du repeuplement. RP NE Tu 7 F ae À ; ts 44 À # > x 3 : COMPTES RENDUS DES SÉANCES 177 Il signale notamment les chiffres extraordinaires auxquels on arrive en établissant les calculs sur les données fournies à propos d’une immersion récente. En s’en tenant bien au-dessous des limites les plus basses indiquées par les auteurs, M. AUDIGÉ établit que 46.000 sal- monidés d’un an pèsent environ !.720 kilogrammes et que leur volume à sec représente 1.275 litres. Le poids du matériel de transport nécessaire pour pratiquer cette immersion atteindrait 11.564 kilogrammes. L'auteur se refuse à admettre qu’on ait pu transporter un pareil poids sur une impériale d’omnibus de chemin de fer, dont la limite de charge est de 400 kilogrammes. M. AupiGé souligne que ce n’est point au moment où l’effi- cacité des repeuplements est le plus discutée qu'on doit intro- duire d’aussi grandes causes d'erreur. Il montre, en outre, que l'insuffisance des résultats qui serait la conséquence naturelle de ces exagérations pourrait porter une grave atteinte à l’aqui culture publique, aux établissements de pisciculture publics ou privés et à l'avenir des Sociétés régionales de repeuplement et de pêche. Séance du 6 mars 19192, Présidence de M. Dop, président. M. J. CANAL fait une communication sur le glaciaire du flanc nord du massif du Saint-Barthélemy (Ariège). Le massif du Saint-Barthélemy présente la forme d'un arc de cercle de 20 kilomètres environ de développement, à concavité tournée vers le nord. Quatre torrents en descendent vers le nord : le Lasset, le Touyre, l' Armentières, tous trois affluents de l’Hers Vif ; le Scios, affluent de l’Ariège. Seules, les vallées du Lasset et du Touyre sont étudiées dans cette note. VALLÉE DU Lasser. — Dès son origine, dans un cirque gla- 178 COMPTES RENDUS DES SÉANCES. ciaire situé entre le pic de Soularac et le pic de Saint-Barthé- lemy, le Lasset présente un profil en escalier avec trois étangs superposés, À partir de Reboule jusqu’à Montsésur, la vallée montre trois niveaux morainiques bien nets; le niveau infé- rieur présente des vallums caractéristiques à Pontareille. VaLLée DU TouyrE. — Le Touyre prend naissance lui aussi dans un cirque, situé entre le pie de Saint-Barthélemy et le mont Fourcat, et présentant plusieurs gradins glaciaires. Depuis Lapeyregade jusqu'à Montferrier, la vallée présente deux niveaux morainiques ; le niveau supérieur montre une butte glaciaire (platte) à Martinat ; le niveau inférieur montre des vallums à Bourdettes et une butte au calvaire de Mont- ferrier. La Moulzonne, affluent du Touyre, montre une moraine et des dépôts se rattachant au niveau supérieur du Touyre. Entre Villeneuve-d’Olmes et Lavelanet, la vallée du Touyre présente deux niveaux de terrasses fluvio-glaciaires. On peut rapprocher les moraines et terrasses supérieures du Touyre et du Lasset de la moraine et terrasse supérieure de l'Ariège (terrasse et moraine de Montgaillard), assimilées par M. Mengaud au Rissien alpin. Les moraines et terrasses infé- rieures, rapprochées des moraines et terrasses d’Arignac, seraient ainsi assimilées au Würmien (quatrième glaciation alpine). L'étude d'ensemble du glaciaire du Touyre et du Lasset montre qu’il s’agit de glaciers purement locaux. : M. Dop communique ses recherches sur les Gentianacées de l'Indo-Chine, leurs affinités et leur distribution géogra- phique. Les (rentianacées sont essentiellement des plantes de monta- gne ou de régions tempérées. Très nombreuses dans l’Hima- laya, le Thibet et la Chine, elles sont, au contraire, faiblement représentées dans l’Asie tropicale et particulièrement dans les régions basses de l’Indo-Chine, les seules bien explorées jus- COMPTES RENDUS DES SÉANCES 179 qu'à ce jour au point de vue botanique. À la suite de ses recherches sur les matériaux du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, en vue de la publication de la Flore générale de l'Indo-Chine, l'auteur a trouvé que les Gentianacées étaient représentées dans cette région seulement par les quinze espèces suivantes, dont six nouvelles, réparties en sept genres : Exacum pedunculatum Linn., E. tetragonum Roxb., E cambodianum n. sp., Enicostemma littorale Blume, Erythræa spicata Pers., Gentiana Loureirii D. C., Causcora diffusa R. Brown, C. andrographioides Griffith, C. carinata n. sp., C. gracilis n. sp., Villarsia rhomboidalis n. sp., Limnanthemum indicum Thwaites, L. hydrophyllum Gri- seb., L. tonkinense n. sp., L. hastatum n. sp. Séance du 20 mars 19192. Présidence de M. Dop, président. M. Ducos fait une communication sur Le vol plané ascen- dant des grands oïiseaux voiliers, appelé quelquefois, vol à voile. 11 rappelle les nombreuses observations faites à ce sujet, notamment celles de Louis Mouillard, et qui aboutissent toutes à cette conclusion que certains grands oiseaux, tels que le vau- tour fauve, les diverses espèces d’aigles et de faucons, les milans, autours, goëlands, mouettes, etc.., peuvent s'élever et se diri- ser dans l’atmosphère sans battre des ailes, en utilisant seule- ment, pour leur sustentation et leur propulsion, l'énergie du vent. M. Ducos passe ensuite à l’examen critique des diverses théo- ries, et montre qu’on ne saurait utiliser l’hypothèse d’un vent régulier, constant en grandeur et en direction. Il est, en effet, absurde de supposer qu'un voyageur dans un wagon en marche, un homme dans l’atmosphère terrestre, puissent utiliser l’un la vitesse du wagon, l’autre la rotation de la terre, pour s'élever et aerneir, AONN e re, 180 COMPTES RENDUS DES SÉANCES se diriger à l'intérieur de ce wagon ou de cette atmosphère. Il est très facile de le démontrer pour tous les exemples parti- culiers. Un seul cas particulier péut être favorable; c'est celui d’un vent ascendant. L'oiseau peut utiliser ce vent, dont l’action sur le plan alaire se traduit par une force, en partie motrice qui augmente sans cesse l'énergie du mobile. La vitesse pourrait devenir infinie à condition que le plan alaire soit voisin de l'horizontale, si les résistances passives du corps de l’oiseau ne la limitaient. Les autres théories sont basées sur la variation du vent. La plus ancienne, due à Louis Mouwlard, utilise les variations de vitesse du vent démontrées par des graphiques tracés au moyen d’anémomètres enregistreurs. L'oiseau acquiert en se laissant tomber contre le vent, au moment où il est le plus faible, une certaine force vive qui lui permet de remonter dans un coup de vent, en bénéficiant de l’augmentation de force vive due à la vitesse du vent. La théorie d'Alexandre Sée, basée sur les variations de direc- tion du vent, fait abstraction du vent moyen. Il suppose alors que la variation latérale du vent dévie le vent relatif dû au déplacement de l'oiseau alternativement à droite et à gauche. ce qui lui procure, en orientant convenablement son plan alaire, une auwmentation de hauteur et de vitesse. Cette théorie est exacte dans son principe; mais en faisant abstraction du vent moyen il faut que l’oiseau soit entrainé dans sa direction. Celui-ci mobile et orientable par rapport à l’air ambiant, est en- trainé dans le courant aérien, et, par suite, se déplace avec lui par rapport à la terre. Par suite, si l’oiseau peut se soutenir dans un courant aérien, entraîné avec lui, il ne peut aller à sa volonté d’un point à l’autre de la surface terrestre. Un seul cas est pratiquement utilisable, c’est celui où l'oiseau progresse par vent moyen debout sans faire abstraction de ce vent moyen. Le commandant Thouveny a essayé de donner les principes fondamentaux du vol à voile. Deux de ces principes ne nous PT? “: à : " COMPTES RENDUS DES SÉANCES 181 apprennent rien de bien nouveau. Le principe B et le prin- cipe y, qui sont symétriques en quelque sorte, sont faux en très grande partie. Principe B. — Par vent horizontal, si l’on a 8 > «, la force (projection de la réaction &u vent sur la trajectoire) est motrice quand l'oiseau descend vent arrière. Principe Y. — Par vent horizontal la force d est résistante quand l’oiseau monte vent arrière. En réalité, l'oiseau peut monter vent arrière, en utilisant cette force D, tant que cette force ne lui communique qu’une vitesse inférieure à celle du vent, d’une quantité telle que l’oi- seau soit soumis encore à un vent arrière égal à sa vitesse de régime pour l'angle d'attaque considéré. L'oiseau montant vent arrière, grâce à son inertie, est soulevé et propulsé par ce vent jusqu’à ce que sa vitesse devienne voi- sine de celle du vent. Si à ce moment la vitesse du vent tombe brusquement, l'oiseau possédant une vitesse supérieure à celle du vent continuera à monter en vertu de sa vitesse acquise en prenant appui sur un vent relatif. La trajectoire de l'oiseau serait ainsi constamment ascendante. 11 faut donc que l'oiseau oriente son plan alaire suivant la direction et la vitesse du vent. L'auteur suppose que les plumes très légères du corps de l'oiseau, rebroussées ou appliquées dans le sens du vent, le renseignent sur les variations du vent, comme les organes de la ligne latérale renseignent les poissons. Il se propose d'étudier la réalisation pratique de ces mécanis- mes sur un planeur de sa construction, qui sera expérimenté avec le concours de l’Aérophile toulousain, société sportive et scientifique aérienne, et de chercher à créer ainsi l’aéroplane sans moteur. 182 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 15 mai 19109. Présidence de M. Dop, président. M. Dop fait un exposé critique des idées actuelles sur les phénomènes de mutations présentées par les végétaux. Il mon- tre d’abord combien est incertain le cas des Œnothères (Œno- thera Lamarckiana) qui a servi à Hugo de Vries pour édifier la théorie des mutations. En effet, Bateson et Sounders ont admis que l’Œnothère de Lamarck était un hybride en se basant sur la structure du pollen. M. Leclerc du Sablon, en partant de cette hypothèse et en appliquant à la descendance les règles de Mendel modifiées par les idées de Bateson sur les « Gametine couples», montre que les résultats coïncident étroi- tement avec les faits observés par de Vries. Il en conclut que l’hypothèse des mutations périodiques est inutile (Rev. gén. de Bot., 1910). Un an après, Zeïjlistra établit que l’une des mu- tantes, Œ. nanella, ne doit ses caractères qu’à son invasion par un Micrococcus (Bot. Centralblatt, 1911). Un deuxième cas de mulation est celui signalé par M. Bla- ring} em et qui consiste dans l’apparition brusque d’un Cap- sella à quatre valves, qu'il appelle C. Viguieri. Tout semble prouver que c’est purement et simplement une monstruosité qui apparaît de temps en temps et disparaît d'elle-même. Wille l’a signalée en 1885, Camus de Modène en 1888. Deux genres de crucifères, Holargidiurn et Tetrapoma, offrent normale- ment quatre valves. Enfin Penzig signale cette anomalie dans 95 crucifères. C'est donc une simple monstruosité, peut-être un retour atavique à une forme primitive de crucifèré (idée de Duchartre), mais non une apparition d'espèce nouvelle. Un troisième cas de mutation est celui des Solanum tubéri- fères sauvages $S, Commersonii et S. Maglia, qui pourraient se muter par mutation gemmaire en S. tuberosum. Cette mu- tation, affirmée par MM. Planchon et Heckel, est niée par US Re SL À sn LD COMPTES RENDUS DES SÉANCES 183 M. P. Berthault. La question est donc pour le moment non résolue, En somme, les mutations sont sûrement des faits intéres- sants, mais connus depuis très longtemps sous le nom d’hybri- des disjoints, d'anomalies, de monstruosité<. Le rôle que l’on a voulu leur faire jouer dans l’évolution des espèces est absolu- ment exagéré et M. Dop estime que la seule doctrine ration- pelle de l’évolution est le néo-lamarckisme. Séance du 5 juin 19192. Présidence de M. Dop, président. M. JACOB, professeur de géologie à la Faculté des sciences de Toulouse, présenté par MM. Lécaillon et Dop, est admis comme membre titulaire. M. P. Dop étudie la végétation des Petites Pyrénées de Saint-Martory (Haute-Garonne). Il. montre que le caractère mixte, méditerranéen et montagnard qu'il a signalé dans les Petites Pyrénées de l'Ariège et de Boussens, s’y retrouve nette- ment. Par exemple, il cite comme plantes montagnardes : Teu- crium pyrenaicum, Erinus alpinus, Genista sagiltalis, asso- ciées aux formes méditerranéennes suivantes : Leuzea conifera, Bonjeania hirsuta, Dorycnium suffruticosumn. La liste com- plète des plantes caractéristiques de cette région sera d’ailleurs pu. liée dans le Bulletin. Séance du 19 juin 19192.: Présidence de M. Dop, président. M. F. VINCENS, poursuivant ses recherches sur les Champi- gnons parasites de la Cochylis et de l’'Eudémis, a étudié leur mode d'action sur des vers à soie. 184 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Pour deux d'entre eux, un Spicaria et un Verticillium, dont le parasitisme s’est montré très net malgré l’origine et malgré leur culture déjà ancienne sur divers milieux, les ma- ladies provoquées se sont manifestées par des symptômes très différents suivant les conditions dans lesquelles étaient placés les vers. Ceux-ci étant élevés à une température relativement basse, inférieure à la température habituelle des magnaneries, les maladies ont affecté très nettement tous les caractères extérieurs de la pébrine et l'examen rapide du contenu de quelques vers morts a montré la présence de corpuscules semblables à ceux qui caractérisent cette maladie. Elevés à une température de 25° et dans une atmosphère confinée et humide, des vers de même origine contaminés avec des spores provenant des mêmes cultures sont morts muscar- dinés. Les vers de même origine élevés comme témoins dans des conditions normales sont restés sains. M. Vincens rapproche ces faits d’une observation qu'il fit sur des tenthrèdes tués pendant la nymphose par une maladie eryp- togamique. Les cadavres de ces insectes ne renfermaient que des conidies sans mycélium. Ces conidies rappelaient certains des corpuscules de la pébrine ; mais ensemencées sur divers milieux elles ont donné un /saria dont l'étude n'est pas encore achevée. Cette observation est d’ailleurs comparable à celles qu'a signalées le D° P. Portier dans ses « Recherches physiolo- . giques sur les champignons entomophytes ». Cet auteur a ren- contré dans le corps de divers insectes lignicoles de nombreuses conidies d’/saria qui, mises en culture, ont donné des formes mycéliennes et qu'il considère comme vivant en symbiose avec un microcoque et au bénéfice de l’insecte. Pour M. Vincens tous ces faits, sur lesquels il se propose de donner prochainement quelques détails, semblent indiquer, sans que cela soit encore suffisamment démontré, que la pébrine et la muscardine sont dues à l'attaque des insectes par un même parasite, mais dans des conditions différentes. COMPTES RENDUS DES SÉANCES 185 Séance du 3 juillet 19192. Présidence de M. Dop, président. M. LECLERC DU SABLON, professeur à la Faculté des sciences, présenté par MM. Chalande, Dop et Jacob, est admis comme membre titulaire. M. CANAL fait une communication sur les Manuscrits d'his- toire naturelle de la Bibliothèque universitaire de Toulouse. La Bibliothèque universitaire possède une série assez impor - tante de manuscrits. L’incendie de novembre 1910 a respecté la plupart de ceux qui étaient déposés à la section Médecine- Sciences ; un petit nombre seulement a disparu. M. Canal n’a pas voulu faire un catalogue, mais plutôt une description des manuscrits ayant trait aux sciences naturelles” (les principaux sont de E. et L. Lartet et de l'ingénieur Mussy); laissant de côté certaines indications de bibliographie pure, il a plutôt cherché les passages pouvant intéresser les naturalistes ou faisant revivre les auteurs. Après quelques mots sur leur origine, les manuscrits sont classés par ordre alphabétique de noms d'auteurs, puis par dates. Pour chaque manuscrit on a donné un titre résumant les matières qu’il contient, puis une liste des folios contenant des passages intéressants ; enfin une note indique si le manuscrit a été publié. ; Ce travail est suivi d’un essai de bibliographie de L. Lartet. Séance du 20 novembre 1919. Présidence de M. Dop, président. M. BonNET, présenté par MM. de Montlezun et Ribaut, est admis comme membre titulaire. : L 186 COMPTES RENDUS DES SÉANCES M. de REY PAILHADE fait une communication sur le philo- thion et la fermentation alcoolique. U montre que la théorie de la fermentation alcoolique établie par Grüss n'est qu'un cas particulier de la théorie de l’action du philothion. Séance du 4 décembre 191°2. Présidence de M. Dop, président. Après vote conforme aux statuts, le Bureau pour 1913 est ainsi constitué : Président........ re M. Dop. ice présidents eee MM. MENGAUD et LÉCAILLON. Secrétaire général...... M. RIBAUT. Secrétaire adjoint ...... M. VINCENS. IMESORtEn- 0 EU. M. DE MONTLEZUN. Bibliothécaire-Archiviste M. DE Lasric. Conseil d'administration. — MM. GArRIGOU et LAROMIGUIÈRE. Comité de publication. — MM. AgeLous, CaRALP, JAMMES et LAMIC. M. pe MoNTLEZUN expose dans quelles conditions s’est repro- duit un couple de cygnes noirs au jardin zoologique de Tou- louse. Séance du 18 décembre 191%. Présidence de M. Dop, président. M. LECLERC DU SaBLON expose les résultats des recherches qu'il a entreprises sur la transpiration des végétaux. Il montre que la perméabilité du protoplasma est l'élément essentiel du Le Li TE pdf > À COMPTES RENDUS DES SÉANCES 187 phénomène. Toutes les anomalies et toutes les variations que présente la transpiration s'expliquent aisément par les varia- tions de perméabilité du protoplasma. Il termine en montrant que la transpiration ne doit pas être considérée comme une fonction essentielle, mais comme un mal inévitable que l’orga- nisation générale des plantes vasculaires concourt à atténuer. M. BRUNET fait part des résultats de son Etude sur la géo- graphie botanique dans la région des Causses. Cette étude a embrassé la partie des causses aveyronnais et lozériens située aux environs de Peyreleau (Aveyron). Il a noté la composition géné- rale de la flore, ses variations avec l'exposition, l'altitude, en un mot avec les différentes stations. M. VINCENS dépose un mémoire concernant ses Recherches sur le parasitisme de quelques champignons entomophytes sur Bombux Mori. Les champignons sur lesquels ont porté ces recherches sont : Spicaria sp.? Spicaria verticillioides Fron. Verticillium sp.? Verticillium heterocladum Penz. L'auteur a constaté : 1° Que ces champignons, qui n'étaient point connus comme parasites du ver à soie, peuvent lui être cependant très nuisi- bles ; 2° Que leur mode de développement dans Le corps des insectes est comparable à celui déjà constaté par Audouin pour le Bo- trytis Bassiana, par de Bary pour l’Isaria farinosa, par Giard pour l’Isaria densa ; 39 Que le mycellum de ces champignons pénètre dans leur hôte, soit par les replis membraneux des pattes et des fausses pattes, soit par le rectum ; 49 Qu'il apparaît souvent, sur les téguments des vers mala- des, des taches caractéristiques de la pébrine, alors que ces vers ne renferment point de corpuscules. M. Vincens en conclut que l’on ne doit plus employer l'une pour l’autre les deux expressions : pébrine et maladie des corpuscules. LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PUBLICATIONS FRANÇAISES ALLIER. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France (Moulins). ALPES-MARITIMES. Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cannes. Bulletin mensuel de.la Société centrale d'Agriculture, d'Horti- culture et d’Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes. ARIÈGE. Bulletin de la Société ariégeoise des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Foix). AUBE. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres de l’Aube (Troyes). AUDE. Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude (Car- cassonne). Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Carcassonne. AVEYRON. Mémoires et procès-verbaux de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron (Rodez). SOC. D'HIST. NATUREILE DF TOULOUSE (T. XLV) 14 190 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES BASSES-PYRÉNÉES. Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. : BOUCHES-DU-RHÔNF, Bulletin de la Société de Géographie (Marseille). Bulletin de la Société linnéenne de Provence (Marseille). CALVADOS. Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres : et Arts de Caen. CHARENTE-INFÉRIEURE. Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente- Inférieure (La Rochelle). CORRÈZE. Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrrèze (Brive). CÔTE-D'OR. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de Semur. Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon. CÔTES-DU-NORD. Bulletins et mémoires de la Société d’émulation des Côtes-du- Nord (Saint-Brieuc). DOUBS. = Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. Bulletin de la Société d'émulation du Doubs (Besançon). DRÔME. Bulletin départemental d’archéologie et de statistique de la Drôme (Valence). FINISTÈRE. Bulletin de la Société académique de Brest. Travaux scientifiques du Laboratoire de Zoologie et de Phy- siologie maritimes de Concarneau. ra Sn ris a M OP PR NT PRES OC PORTO ON EE LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 191 GARD. Mémoires let comptes rendus de la Société scientifique et littéraire d’Alais. Bulletin de la Société d’études des Sciences naturelles de Nîmes. Mémoires de l’Académie du Gard (Nîmes). GIRONDE. Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Mémoires de la Société Linnéenne de Bordeaux. Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux. : HAUTE-GARONNE. Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- Lettres (Toulouse). Journal d'Agriculture, publié par les Sociétés d’agriculture de la Haute-Garonne et du Tarn (Toulouse). Compte rendu des Travaux des Facultés et des Observatoires (Toulouse), Fe |} HAUTES-PYRENEES. Bulletin de la Société Ramon (Tarbes). HAUTE-VIENNE. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Haute-Vienne (Limoges). HÉRAULT. Bulletin de la Société archéologique, scientifique et litté- raire de Béziers. Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. Bulletin mensuel de l’Académie des Sciences et Lettres de Mont- pellier. k ISÈRE. Bulletin de l’Académie Delphinale (Grenoble). Bulletin de la Société de statistique des Sciences naturelles et des Arts industriels du département de l'Isère (Grenoble). 192 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin de la Société dauphinoise d'Etudes biologiques (Gre- noble). | JURA. Mémoires de la Société d’'émulation du Jura (Lons-le-Saulnier). LANDES. Bulletin de la Société de Borda (Dax). LOIRE. Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de la Loire (Saint-Etienne). LOIRE-INFÉRIEURE. Annales de la Société académique de Nantes et de la Loire- Inférieure. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France (Nantes). LOIRET. Mémoires de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. LOIR-ET-CHER. Mémoires de la Société des Sciences et Lettres de Loir-ét- Cher (Blois). LOT. Bulletin de la Société des Etudes littéraires, scientifiques et artistiques du Lot (Cahors). LOT-ET-GARONNE, Recueil des Travaux de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Agen. LOZÈRE. Bulletin de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts de la Lozère (Mende). MAINE-FT-LOIRE. Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers. mes J : or 1 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 193 NOTE, Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’Agri- culture, d'Archéologie et d'Histoire naturelle du départe- ment de la Manche (Saint-Lô). Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et Ma- thématiques de Cherbourg. MARNE. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences el Arts du département de la Marne (Châlons-sur-Marne). Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Vilry-le-François. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle (Reims). MEURTHE-ET-MOSELLE. Mémoire de l’Académie Stanislas (Nancy). Bulletin de la Société des Sciences (Nancy). MORBIHAN. Société polymathique du Morbihan (Vannes). NIÈVRE. Bulletin de lai Société nivernaise des Sciences, Lettres et Arts (Nevers). NORD. Annales de la Société géologique du Nord (Lille). Mémoires de la Société dunkerquoise pour l’encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts (Dunkerque). Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts centrale du département du Nord (Douai). OISE. Mémoires de la Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du département de l'Oise (Beauvais). PUY-DE-DÔME. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne (Clermont- Ferrand). W ARR TRE A a Pr ANR TM 194 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand. RHÔNE. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts. de Lyon. Annales de la Société Linnéenne de Lyon. Annales de la Société de Botanique de Lyon. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Tarare. SAÔNE-ET-LOIRE. Annales de l’Académie de Mâcon. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Mâcon. SARTHE. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe (Le Mans). SAVOIE. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Savoie (Chambéry). SEINE. Bulletin et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences (Paris). Bulletin de la Société Botanique de France (Paris). Bulletin de la Société Philomathique de Paris. En D Ni nn AE EE sp TR CR te SE Feuille des Jeunes naturalistes (Paris). Bulletin de la Société Géologique de France (Paris). Annales de la Société entomologique de France (Paris). Spelunca (Paris). SEINE-INFERIEURE. Recueil des publications de la Société havraise d'Etudes diverses (Le Havre). Bulletin de la Société géologique de Normandie (Le Havre). Bulletin de la Société industrielle de Rouen. that LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 195 Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. SEINE-ET-OISE. Mémoires de la Société des Sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise (Versailles). SOMME. Mémoires de l’Académie des Sciences, des Lettres, Arts, d'Amiens. TARN-ET-GARONNE. Recueil de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts du Tarn-et-Garonne (Montauban). VAR. D Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques de Draguignan. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulon. VOSGES. Annales de la Société d’émulation du département des Vosges (Epinal). : YONNE. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelies de l’Yonne (Auxerre). Bulletin de la Société d'Etudes d’Avallon. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES ALLEMAGNE. Neues Jahrbuch für Mineralogie und Paleontblogie (Stuttgard). Botanischer Verein der Provinz ‘Brandenburg (Berlin). | Nova acta — Kaiserl. Leop.-Carol. Deutschen Ækademie der Naturforscher (Halle). Mitteilungen aus dem naturhistorischen Museum (Hamburg). 196 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar. ANGLETERRE. Quarterly Journal of the geological Society (London). Geological literature added to the geological society’s Library (London). Transactions of the entomological Society London. Proceedings of the scientific meetings of the Zoological Society of London. ARGENTINE. Boletin de la Academia Nacional de Ciencias en Cordova (Buenos-Ayres). Boletin del Instituto Geographico Argentino (Buenos-Ayres). Revista Argentina de historia natural (Buenos-Ayres). BELGIQUE. Annales du Musée du Congo (Bruxelles). Annales de la Société entomologique de Belgique (Bruxelles). Bulletin de la Société Royale belge de Géographie (Bruxelles). Académie royale de Belgique. — Bulletin de la classe des Sciences (Bruxelles). | Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique (Bruxelles). Annales de la Société de Géologie de Belgique (Liège). Bulletin de la Société géologique de Belgique (Liège). BRÉSIL _ Archivos del Museo Nacional (Rio de Janeiro). CANADA. The proceedings and transactions of the Nova Scotia (Ha- lifax). Institute of Sciences (Halifax, Nova Scotia). CAP (COLONIE DU). Annual report of the geological commission (Cape-Town). LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 197 CHILI. Actes de la Société scientifique du Chili (Santiago). ÉGYPTE. Bulletin de l’Institut Egyptien (Alexandrie). ESPAGNE. Anales de la Sociedad española de historia natural (Madrid). Boletin de la Sociedad española de historia natural (Madrid). Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. ÉTATS-UNIS. Proceedings of the United States National Museum (Wa- shington). Pensylvania Geological Survey (Washington). U. S. departement of agriculture (publications) (Washington). Smithsonian institution. U. S. national Museum (Washington). Transactions of the Wisconsin (Madison). United States Geological Survey Annual report (Washington). United States Geological Survey Bulletin (Washington). Missouri Botanical Garden. Annual report (Saint-Louis). Annals of the New-York. Academy of Sciences (New-York). Transactions of the New-York. Academy of Sciences (New- York). ) Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences (New-Haven). Proceedings of the Boston Society of natural history (Boston). Proceedings of the American Academy of Arts, and Sciences (Boston). d Geological and natural history survey of Minnesota (Minnea- polis). Proceedings of the Academy of natural sciences (Philadelphia). Proceedings of the Rochester Academy of sciences (Rochester). Contributions Pensylvania University. University of California publications (Berkeley). 198 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES The university of Chicago. The decennal publications (Chicago). Proceedings of the Dovenport Academy (Dovenport). Bulletin of the State Laboratory of natural history, University of Illinois (Urbana). Bulletin of the Wisconsin Natural History Society (Milwaukee). Tufts college studies (scientific series). En T } ITALIE. Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria della R. Scuola superiore d’Agricoltura (Portici). Atti della Societa Italiana di scienze naturali (Milano). Memorie della Societa italiana di Scienze naturali di Milano. Bulletino della Societa entomologica Italiana (Firenze). Bolletino della Societa, Zoologica Italiana (Roma). Atti dell’ academia scientifica Veneto-Trentino-Istriana (Padova) Atti della Societa Toscana de Scienze Naturali (Pisa). Atti della Societa dei naturalisti e matematici di Modena. Rendiconto delle sessioni della R. Accademia delle Scienze dell’ istituto di Bologna. Memorie della R. Academia delle Scienze dell’ istituto di Bologna (sezione delle scienze naturali). JAPON. The Journal of the geological society of Toky6. Annotationes zoologicæ Japonenses (Tokyô). LUXEMBOURG. Archives trimestrielles de l’Institut Grand Ducal (Luxembourg). MEXIQUE. Parergones del Instituto Geologico de Mexico. Boletin del instituto geologico de Mexico. PÉROU. Boletin del cuerpo de los Inginieros de las Minas del Pérù (Lima). LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 199 PORTUGAL. Commission du Service Géologique de Portugal (Lisbonne). Annaes scientificos da Academia polytechnica do Porto. RUSSIE. Bulletin de la Société Impériale des Sciences (Pétersbourg). Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg). Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. Acta societatis pro fauna et flora fennica (Helsingfors). SALVADOR. Anales del Museo Nacional de San-Salvador. SUÈDE. Entomologisk Tidskrift, utgifven af entomologiska Füôrenin- gen i Stockholm. Bulletin of the geological institution of the University of Upsala. k | SUISSE. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles (Lau- sanne). Mémoires de la Société Fribourgeoïise des Sciences naturelles de Fribourg. Revue de Glaciologie (Fribourg). Berichte der Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg. Mémoires de l’Institut National Genevois (Genève). Bulletin de la Société Valaisanne des Sciences naturelles (Sion). Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. Vierteljahrschrift der Naturforschenden Gesellschaît in Zürich. URUGUAY. Anales del Museo Nacional de Montevideo (Museo de his- toria natural). TABLE DES MATIÈRES DE L'ANNÉE 1912 SEAT ET MO MIA ICE EAN AU CeM A Are ER CNRS 171 == AAA EN APR ea At NS AN Le Lu lp An 172 = AR LEE KES FEAR RES MA Os RCD RU Een En e 175 — CPAS NAN Ua AE eN AR LL tes ANR NE es 177 — DOEDAES ES DE OM UNT RMS rer NE no een tee Re 179 — TE Tate NS AMERE re A PARU ti EE AG US 182 — DAS A EL AN. enr Ie RN S etre tan 183 — 2 DFE A A TS BR nt SU A PAL EE Et ANA eee 183 == SH LULLE fe SR nn AE At es 185 Ya. DOMTONE DLDE EE TRE ne RATE JA TA Tan 185 — HATÉCOTDTEN RE ME ren ea tie ESC == TOR ECCADRE) 000 0 RE RE PAL Nr er RE tan 186 Brsterdes membres au ler eue Crete 7 Admissions de nouveaux membres......... 171, 175, 183, 185 Pomposiioridu Bureausdes 19127" 0me ete D Blechonadu bureau de 10132702 NeR enr 186 Liste des publications périodiques reçues par la Société. 189 Travaux scientifiques. ZOOLOGIE AUDIGÉ. — Immersions de poissons en vue du re- DEUDIÉMEN LEE ONE MMA A Rue te tr PNA mare 176 NT PO en pt : ANR CAL 43 202 TABLE DES MATIÈRES Ducos. — Le vol plané ascendant des grands oi- seaux voiliers et l’aéroplane sans moteur... 19,179 LÉCAILLON et AUDIGÉ. — Propriétés insecticides de 12 na Dh tale ee eo seen D ES nn 174 DE MONTLEZUN. — Notes sur la reproduction des cygnes noirs du Jardin zoologique de la ville de Toulouse it np rs ent AP NNNNNRE 68 RIBAUT. — Un nouveau genre de la tribu des Ortho- chordeumini Verh. (Myriopoda-Ascospermophora).. 61 — Chordewmella scutellare n. sp. (Myriopoda-Ascosper- ; MOPROEA)LE MMA ER ANE ET ne RRe EUR 93 VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quel- ques champignons entomophytes sur Bombyx Mori. 141 — Sur les champignons parasites de la Cochylis et de PEÉudémiS Ernest n RER ERTERRES 183 BOTANIQUE BRUNET. — Etudes sur la géographie botanique dans RÉ MONEdesNCANSSeS PAPER EE PER RES 102, 187 DoP. — Recherches sur les Gentianacées de l’Indo- Chine, leurs affinités et leur distribution géo- STADhIQUE. 0 RENE Res 45, 178 — Idées actuelles sur les phénomènes de mutations PrÉSentés (PAT les MVÉLÉ AUX EF RENE SES mes moy — La végétation des Petites-Pyrénées de Saint-Mar- tory (Haute-Garonne) 17" Rte 183 LECLERC DU SABLON. — Sur la transpiration des VÉGÉTAUX 25 aus RATS AA RARE ME 186 VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quel- ques champignons entomophytes sur Bombyx Mori. 141 — Etude sur les avoines (mOiSies "0.22" 0PR RE 171487 — Une maladie de Eucalyptus urnigera.….…...… A URNE 175 — Sur les champignons parasiles de la Cochylis et de l'Eudémis:,....120114010210001e M en IeNeRSeS 1832 TABLE DES MATIÈRES GÉOLOGIE CANAL. — Glaciaire du flanc nord du Massif du SAUT D ATNÉleMy (AFIÈSe) Len een INR Men CANAL et MENGAUD. — Gisement d'Hippurites et HOMRIG GO DEUCRU SRE ME MEN ARE ee EN LA RE MENGAUD. — Explorations dans les vallées infé- rieures de l’Agout et du Dadou et la partie de la vallée du Tarn comprise entre Gaillac et Saint- Sulpice-la-Pointe ns nn MISCELLANÉES CANAL. — Les manuscrits d'histoire naturelle de la Bibliothèque universitaire de Toulouse... MENGAUD. — Victor-Lucien Paquier (Notice nécro- ORGUE) er MR ee nor AA SN A Mer Rs DE REY-PAILHADE. — Le philothion et la fermen- PAL AICONLIQUE CLR NA AE PRNE S eRNe ù 68 11. OPIBGN LE TOME QUARANTE-CINQ ae NC à RE n | Du commencement à la page 60. en juin 1912. ; Le U _ De la page 61 à la page 92... en septembre 1912. 2 De la page 93/à la fin..." en mars 98e Toulouse. — Imp. BONNET, rue Romiguières, 2. # 3 \ | è 2 #) PNR Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, - * les 4er et 3° mercredi de chaque mois, si Me du 2me mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juillet. MM. les Membres sont instaminent priés de faire connattre # au secrétariat leurs changements de domicile. | x ‘ Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers, 13, Toulouse. SOMMAIRE F. VINCENS. — Recherches sur le parasitisme de quelques champignons entomophytes sur Bombyx Mori.......... À. de MONTLEZUN. — Notes sur la reproduction des! cygnes noirs du Jardin zoologique de la Ville de Toulouse....... Comptes rendus des séances............. ST De tn) Ponte EXO _Listé des publications périodiques reçues Bar la Société 22 Table des matières CSC ER REA RS RSR NOTA ET MS ON TA ARR AE EE TARA EN OP 7 DO ENT CE AS Pan AIS me PR Si VS Q (@ Liber ar] SOCIÉTÉ D DHISTOIRE NATURELLE | “ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. D 21 TOME QUARANTE-SIX. — 41913 BULLETIN TRIMESTRIEL N°1 Paru en Mai 1913 TOULOUSE IMPRIMERIE BONNE AE 9, RUR ROMIGUIÈRES 9. ; 1942 lg Siège de la Société, 17, rue de Rémusat Art. 1e", La Société a pour but de lormer he réunions dans He les - natnralistes sourront exDoser et ‘iseuter les résultats de leurs. MeRSEnes es de leurs observalions. | PÉPAENE pe YA EA Art. 2. Elle s'occupe de ou ces qui a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- toriques danslenrs applications à l'Histoire Naturelle, sont PERERENE 1e son . domaine. jf Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de fare conetre la consti- ution géologique, le flore, et la faune de la région! dont Toulouse est le centre. ÿ à Que Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collecuons & Musée d'His-\. toire Naturelle de Toulouse. SA \Art. 5. La Société se compose : le Membres-nés — Honoraires —Titu, taires — Correspondants. SAT ) Le . e ” ER Er Art. 8: Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés ) par deux membres Litulaires. Leur admission est votée au scrutin secret par le Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulares paient une Dot annuelle, de 12 fr., us payable au commencement de l’année HAsEUE contre quitlance délivrée ©. par le Trésorie, IAE Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires ai a CROIS DRIARISE pour les membres titulaires ilest de 5 francs. ! À Art, 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi : M reçu le montant du droit et de la cotisation. AIOrS FÉLEEUE les membres sont inscrits/au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige acquitter son annuité, il perd, après. : w deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les Aro attachés au titre de membre, s art. {8. Le but de la Société étant ae A scientifique, le titre de membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- dent: 1e° et 2 Vice-présidents;, Secretaire-général; Trésorier : 12° et 2e Bi- Un bliothécaires-archivistes. | dir 31. L'élecuon des membres du Bureau,/d'1 Conseil d'administration et du, Comite Je publication, a heu au scrutin secret dans la première séance Q 4 LM 5 j A 4 du mois de décembre Le Présidentest nommé pour deux années, les autres. memores pour uue année Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et da Comité peayeat seuls être É réslus immét{iatement dans les mêmes fonctions: “ Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles! ; s ouvrentle premier mersredi après :e {5 novembre, etont lieutous les {er eu 3e ‘ mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inclusivement. “ Art. 39, La publication des découvertes ou étuiles faïtes par les membres | ? de la Societé et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux fraie [F5 de celle ci, sous 1e titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle F de Toulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date dle-sa publication. 4 \ct. 41. La société laisse aux anteurs la respousabilité de leurs travaux et ; d'e leurs opinio:s scientifiques. Tout Mémoire imprimé tevra donc porter le AE } F ù ds gn+ture de l’auteur. J É À 4 Att 42 Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre, 1! peat er PR obLenir des tirage a part, ds rélmpressions, mais par lintermédiaire de le - NE Société. Art, #8. Les membres de la Société sont tous invicés à lui adresser ++ & chantillons qu'ils pourront reunir. A7. 53, En cas de d'ssolution, es diverses propriétés da la "1354, ve Fr Àtuut de droit à à ville de Fuato ai se BULLETIN SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES 74 u DE TOULOUSE à S ( à \ Be . s \ < 7 é - 174 _ ( : 2 0 \ x r SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE TOME XLVI. —- 1913 TOULOUSE : IMPRIMERIE M, BONNET 2, RUE ROMIGUIÈRES, 2 1913 PES TE RE AN ” MEMBRES BIENFAITEUR FLOTTE DOMINIQUE CLO COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1913 PRESENT eee M. Dop. GED RES MAONS PE. EN MM. MENGAUD et LÉCAILLON. Secrétaire général...... M. RIBAUT. Secrétaire adjoint....... M. VINCENS. Présomer..: de cpu M. DE MONTLEZUN. Bibliothécaire-archiviste. M. DE Lasric. Conseil d'administration. MM. GarriGou et LAROMIGUIÈRE. Comité de publication. MM. ABeLous, CaRALP, JAMMES et Lamic. LISTE DES MEMBRES AU 1° Mar 1913 MEMBRES-NÉS M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 1878. 1891. 1900. 1903. 1904. 1900. 1906. 1912. 1913. 1885. 1907. MEMBRES HONORAIRES D' Havypex (EF -V.), directeur du comité géologique des Etats-Unis, Washingion. D' TASCHENBERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse). MEMBRES TITULAIRES MM. D" AreLous, “2 1, professeur à la Faculté de médecine, allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse. Dr ALoy, £ÿ I, chargé de cours à la Faculté de médecine, ct Allée, 22, Toulouse. AUDIGÉ, £} À, &, chef de travaux à la Faculté de scien- ces, rue Montaudran, 90, Toulouse. . Dr BayLac, {y I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. BERNIÉS, avocat. rue Tolosane. 16, Toulouse. BonNET, rue Romiguières, 2, Toulouse. Boyer, rue de la Dalbade, 32, Toulouse. Dr BRÆMER, 4, $ 1, professeur à la Faculté de médecine, rue des Récollets, 105, Toulouse. BROLEMANN, Ÿÿ [, à Pau. 1912. 1883. 1874. 1913. 1882. 1913. 1007 1911. 1911. 1908. 1904. 1900. 1875. 1902: 1900. 1890. 1913. 1913. 1889. 1908. . BRUNET, étudiant à la Faculté des sciences, place Ar- LISTE DES MEMBRES naud-Bernard, 2, Toulouse. CANAL, préparateur à la Faculté des sciences, Toulouse. CaraLp, > I, professeur à la Faculté des sciences, rue de Rémusat, 21, Toulouse. CARTAILHAC (Emile), O #, #Ÿ TI. correspondant de l’Insti- tut, rue de la Chaîne, 5, Toulouse (membre fondateur). CHALANDE (Jules), £ÿ À, rue des Paradoux, 28, Toulouse. CLouzET, rue du Rempart-Saint-Etienne, 8, Toulouse. CoMÈRE, $ À, quai. de Tounis, 60, Toulouse. DAGuIN, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. Despax, au Muséum, rue Cuvier, 57, Paris. DEUMIÉ, &, professeur à l'Ecole d’agriculture d’Ondes, rue de Metz, 28, Toulouse. … Ducos, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. D' DurAND, préparateur à la Faculté des Sciences, Toulouse. Dop, $ÿ ], chargé de cours à la Faculté des sciences, rue Jonquières, Toulouse, D: Dore, $ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Tou- louse. FaBrE (Charles), à I, &, professeur à la Faculté des sciences, directeur de la station agronomique, rue Fermat, 18, Toulouse. FEUGA (Paul), $ [, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. D' GarriGou, $ I, professeur adjoint à la Faculté de mé- decine, rue Valade, 38, Toulouse (membre fon- dateur). D' GENBRE, #, S À, rue Périgord, 10, Toulouse. GÈZE (Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. GiraRD, &, professeur à l’Ecole vétérinaire, allée La- fayette, 41, Toulouse. JacoB, SI, professeur à la Faculté des sciences, rue des Pyrénées, 4, Toulouse. DrJaMmes, $ÿ I, professeur adjoint à la Faculté des scien- ces, place Saint-Sernin, 6, Toulouse. D'JEANXEL (René), rue de Jussieu, 15, Paris. PE 1900. 1915. 1895. 1836. 1909. 1897. ÈEHE 1913 1904. 1911. 1888. 1910. 1908. 1885. 1909. 1910. 1909. 1889. 1879. 1899. 1900. 1900. LISTE DES MEMBRES 9 Dr LaBorDe, $ I, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Toulouse. LaroN, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, rue du Salé, 3, Toulouse. Dr Lamic, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue d'Auriol, 39, Toulouse. LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- Pantaléon, 3, Toulouse. DE LaRyY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. De Lasric, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. LÉcaiLLoN, # I, &, professeur à la Faculté des sciences, Toulouse. LECLERC DU SABLON, É I, professeur à la Faculté des scien- ces, Toulouse. Loup, préparateur à la Faculté des sciences, rue d’Au- buisson, 23, Toulouse. D' Marty, $ À, rue de Metz, 46, Toulouse. Dr MauREL, O %, &ÿ I, professeur à la Faculté de mé- decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. Dr MauRin, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- louse. Moouin-Tanpon, à I, professeur à la Faculté des scien- ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. DE MonrTLezux, $ÿ À, rue des Couteliers, 13, Toulouse, (membre fondateur). MoucHET, prosecteur à la Faculté de Médecine, Toulouse. Mourtié, rue Saint-Léon, 15, Toulouse. NicoLas, &, professeur à l’Ecole vétérinaire de Toulouse. PRuNET, #, Ÿÿ [, #, professeur à la Faculté des scien- ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. D' DE REY-PAILHADE, ŸŸ A, ingénieur, rue Saint- Jacques, 18, Toulouse. Dr RiBauT, Ÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue Lafayette, 18, Toulouse. SALIGNAC FÉNELON Acute o allée Alphonse-Peyrat, . À bis, Toulouse. SALOZ, chimiste, rue. Croix - Baragnon, 9, Toulouse. 10 1899. 1902. 1909. : 1874. 1874 1912. 1883. 1867. 1873. 1867. 1867. 1871. 1885. 1876. 1905. 1881. 1901. 1871. 1874. 1867. 1871. 1902. 1872. 1873. 1867. 1874. 1906. 1911. LISTE DES MEMBRES UFFERTE, directeur de l’Ecole primaire see Belvès (Dordogne). VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- mail 7, Toulouse. VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, Tou- louse. MEMBRES CORRESPONDANTS MM. Baux, Canton (Chine). BicHe, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). Bonne, étudiant à la Faculté des sciences, Paris. DE Bormans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. Dr Carsso, à Clermont (Hérault). CAVALIÉ, principal du collège d’ Éyrmoutier (He ee CazaALis DE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. CHANTRE, sonedipe een du Muséum de Lyon (Rhône). DE CHAPEL D’ESPINASSOUX, avocat, Montpellier (Hérault). CHorFAT, membre du Comité géologique du Portugal. Dr CLos, 11, rue Jacob, Paris. DAGuIN, professeur au Lycée de Bayonne. GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. Gavoy, Carcassonne. ISSEL, professeur à l’Université de Gênes (Italie). JoUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). Dr DE MONTESQUIOU, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- et-Garonne). Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. D° Rerzius, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm. Dr SAUVAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, Copenhague. SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- laurens (Tarn). VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). D' YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). RECHERCHES RELATIVES AUX MOYENS À EMPLOYER POUR COMBATTRE LES INSECTES NUISIBLES Par A. LÉCAILLON et J, AUDIGÉ. DEUXIÈME MÉMOIRE : Sur les propriétés insecticides du sulfure de carbone. Les vapeurs dégagées par certaines substances autres que la naphtaline (dont nous avons étudié les propriétés insecticides dans notre premier Mémoire) (1), ont été depuis longtemps utilisées pour éloigner ou détruire les insectes nuisibles. C'est ainsi qu’en agriculture, l’usage des vapeurs de sulfure de car- bone jouit d'une faveur particulière. Dans ce deuxième mé- moire, nous donnons les résultats de quelques expériences ayant pour but d'étudier la toxicité des vapeurs produites par cette substance. Le sulfure de carbone est le. dérivé le plus important du soufre en tant qu'insecticide. D’après un travail publié, en 1903, par l’un de nous (2), « cette matière est employée dans des cas « très importants, notamment pour combattre les vers blancs, (1) A. LÉCGAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. Première note : emploi de la naphtaline. Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 1912. (2\ A. LÉCAILLON — Insectes et autres Invertébrés nuisibles aux plantes cultivées et aux animaux domestiques. Paris, 1903. 12 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ « le Phylloxéra et, en général, pour détruire les animaux nui- « sibles qui se trouvent dans le sol (Anguillules, larves de € Taupins, Courtilières, larves de Pentodon ponctué, Lèthre à « grosse tête, etc.) ou dans les graines (Bruches, Calandres). « Le sulfure de carbone est introduit dans le sol au moyen « d’ampoules de gélatine contenant le liquide, ou plus généra- « lement au moyen d’un pal injecteur. « La quantité de matière à injecter est variable suivant la « plus ou moins grande perméabilité du terrain; elle est moin- « dre quand cette perméabilité est grande, car alors la substance « en s’évaporant, pénètre plus facilement assez loin de l’en- « droit où elle a été déposée. « À la dose de 30 à 40 grammes par mètre carré, on peut « généralement détruire tous les insectes contenus dans le sol. « La profondeur à laquelle on doit faire l'injection est aussi « variable suivant que les animaux à détruire se tiennent plus « ou moins loin de la surface. « Dès qu’on a fait une injection, on retire le pal et on bouche « le trou fait par celui-ci. « L'emploi du sulfure de carbone comme insecticide occa- « sionne des dépenses élevées, et il n’est possible que lorsqu'il A s’agit de cultures de grand rapport. » Au sujet des expériences faites sur l’emploi du sulfure de carbone comme insecticide, nous citerons : Le Mémoire de Mouillefert et Cornu (1), relatif à l’uti- lisation du sulfure de carbone dans le traitement du Phylloxéra et sur les dangers d’un pareil traitement ; les résultats obte nus par A.-F. Marion, G. Gastine et D. Catta (2) ; l’impor- tant travail de Barral (3) sur la lutte contre le Phylloxéra; le (1) Cornu et MOUILLEFERT. — C. R. Ac. Sc. Paris, 1874. (2) A.-F. MarION, G. GASTINE et D. C'ATTA. — Rapport sur les ap- plications du sulfure de carbone en grande culture effectuées, en 1877, par la Compagnie des chemins de fer P.-L.-M. Paris, 1878. (3) J.-A. BaARRAL. — La lutte contre le Phylloxéra. Marpon et Flammarion, édit. Paris, 1883. MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 13 Manuel de MM. Crola et Vermorel intitulé : « Guide du vigne- ron pour l'emploi du sulfure de carbone contre le Phylloxéra » ; l'ouvrage de P. Crozier (1), sur le même sujet; enfin l’in- téressante mise au point de la question de Gastine et Coua- non (2), sur l'emploi du sulfure de carbone contre le Phyl- loxéra. Après avoir montré l'importance de cette application. ces derniers auteurs expriment quelques opinions que nous croyons devoir reproduire : Les essais tentés en espace clos, disent-ils, démontraient bien la puissante action toxique du sulfure de carbone, mais @ il « n’en était plus de même lorqu’on le distribuait au sein de « terres arables, même en appliquant des doses importantes. « C’est qu’en réalité, dans ce dernier cas, les expérimentateurs « ne tenaient point compte de la prompte dispersion des va- « peurs; ils se bornaient à opérer sur une ou deux souches, « de telle sorte que les quantités employées, trop rapidement « diffusées dans un volume de terre considérable, n'étaient pas « suffisantes pour saturer le sol et atteindre ledegré de concen- « tration nécessaire. Le système des injections à petites doses « multipliées et pratiquées sur de grandes surfaces produisit « fort bien, au contraire, cette parfaite saturation; — même de _« faibles doses, réparties uniformément, donnent des résultats « satisfaisants. » Plus loin, les auteurs estiment que l'insuffisance fréquente des résultats obtenus est uniquement due à un défaut d’appli- cation du traitement. « Bien des essais, disent-ils, faits à l’aide du sulfure de car- « bone ne conduisirent qu’à des insuccès. Ce fut ainsi qu'après « les belles expériences de M. Dumas sur l’énergie toxique des (1) Dr E.-P. CrozIER, — Traité pratique et raisonné de la défense des vignes par le sulfure de carbone. Librairie de la maison rus- tique. Paris, 1884. (2) G. GasrinE et G. Couaxon. — Emploi du sulfure de carbone contre le Phylloxéra. Paris, 1884. Le ani À 1. 14 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ « vapeurs en vase clos sur divers insectes, ces mêmes essais : répétés en grand dans le sol arable par MM. Ch. Monestier, & Lautaud et d’Ortoman, à Montpellier; puis à Cognac, par « MM. Cornu et Mouillefert, ne donnèrent que des résultats € insuffisants ou négatifs. » D’après les auteurs, l'emploi du sulfure de carbone à des doses variant de 180 à 350 kilogrammes par hectare, suivant la constitution des terrains, présente toutes les garanties de succès. Cependant, à la suite de nombreux essais, et malgré toutes les précautions prises tant dans les moyens d'application du traitement que dans l’exagération des doses injectées, on a pu constater à maintes reprises des insuccès complets. De nouveau la controverse s’est ouverte, et il est difficile, dans l’état actuel de la question, de se prononcer dans l’un ou l’autre sens. Il nous a donc paru intéressant de reprendre les expériences en espace clos, afin de déterminer, d’une manière aussi précise que possible, le pouvoir insecticide réel du sulfure de carbone. Nous avons utilisé, dans ce but, la cloche de 95 litres dont nous avons donné la description dans notre mémoire précédent. Voici le résultat de quelques-unes de nos expériences dans lesquelles l’insecte sur lequel a été essayée l’action du sulfure de carbone est le Négril (Colaspidema atra). EXPÉRIENCE Î On place dans la cloche une petite cuvette de verre conte- nant 5 grammes de sulfure de carbone et un petit cristallisoir renfermant cinq mâles, cinq femelles et cinq larves de Colaspi- dema atra. Deux ou trois minutes après leur mise en cloche, les ani- maux présentent une vive agitation. Plusieurs essaient de fuir en grimpant le long des parois de la cloche. L’un d’eux par- vient à atteindre le bouchon obstruant la tubulure placée à la partie supérieure de celle-ci. Il demeure ainsi accroché pendant à x * 1 ioute la durée de l’expérience Les autres insectes tombent, au MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 15 contraire, sur le fond Au bout de dix minutes, ils exécutent encore des mouvements de pattes et ils contractent leurs seg- ments abdominaux. L'expérience est prolongée pendant trente minutes; ensuite les animaux, devenus à peu près entièrement immobiles, sont placés à l’air libre. Le sulfure de carbone, immédiatement pesé, accuse une di- minution de 2 or. 50. Il s’ensuit que l'air de la cloche conte- nait, au moment où les insectes en furent retirés, en moyenne 10 centigrammes de vapeur par litre. Cette proportion ne de- vait pas être, d’ailleurs, uniforme dans toute la cloche, car les vapeurs de sulfure de carbone étant plus denses que l’air, les régions voisines du fond de la cloche devaient renfermer une proportion de vapeur plus grande que celles situées au sommet de celle-ci. Grâce à cette particularité, le Négril réfugié au som- met de la cloche put y rester fixé. Au moment où les insectes sont replacés à l’air libre, un adulte (celui qui était resté fixé au bouchon) semble bien por- tant; quatre présentent des mouvements à peine perceptibles : cinq paraissent morts. Les larves, complètement immobiles, paraissent aussi avoir cessé de vivre. Une heure et demie plus tard, tous les insectes, à l’exception de deux larves, meuvent leurs pattes. . Vingt-quatre heures après, tous les Nécrils sont revenus à la vie et se déplacent avec agilité dans leur cristallisoir. EXPÉRIENCE II Même matériel et mêmes animaux (5 adultes et 5 larves). Durée de l'expérience : une heure. Tout le sulfure de carbone étant évaporé, sa proportion est de 20 centigrammes par litre d’air. 16 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ Les animaux sont tous à peu près complètement immobiles. Cependant on aperçoit encore, chez certains d’entre eux, quel- ques mouvements des antennes. Deux heures plus tard, presque tous les animaux agitent leurs pattes. Vingt-quatre heures après, quatre adultes se sont évadés: le cinquième, bien que resté dans le cristallisoir, est bien vivant. Trois larves sont revenues à la vie; les deux autres présen- tent quelques mouvements. Au bout de quarante-huit heures, l’une de ces dernières est revenue à l’activité, l'autre est morte. EXPÉRIENCE III Six larves et un Négril adulte sont placés sous la cloche. On introduit dans celle-ci une coupelle légèrement chauffée; puis, au moyen de la tubulure supérieure, on fait couler dans la coupelle cinq grammes de sulfure de carbone. Le sulfure s’évapore en quelques secondes, formant d’épais- ses vapeurs blanchâtres qui remplissent la cloche. En moins de cinq minutes, tous les animaux sont immobi- lisés. Une heure plus tard, on les extrait de la cloche. Au bout de quatre heures de séjour à l’air libre, tous les animaux pré- sentent des mouvements des antennes et des pattes. Le lende- main, tous sont revenus à l’état normal, plusieurs même se sont évadés du cristallisoir. CONCLUSIONS 1° Dans les conditions où ont été faites nos expériences, les propriétés insecticides des vapeurs de sulfure de carbone sur le Négril ont été peu marquées. 20 L’immobilité dans laquelle tombent rapidement les insec- tes plongés dans une atmosphère contenant de 10 à 20 centi- | | ss VTT MAN y L x . % MOYENS POUR COMBATIRE LES INSECTES 117 grammes de vapeurs de sulfure de carbone par litre d’air n'est pas l'indice de la mort réelle de ces insectes, Même après un séjour d’une heure dans l'atmosphère en question, les Coléop- tères sur lesquels nous avons expérimenté reviennent à la vie. 30 De même que les vapeurs de naphtaline ne peuvent tuer certains insectes que si elles agissent longtemps sur eux et à la condition qu'elles se trouvent en très forte proportion dans le milieu qui les entoure, les vapeurs de sulfure de carbone ne paraissent agir efficacement, comme insecticides, sur le Néoril et probablement sur beaucoup d’autres insectes, que si elles sont en proportion supérieure à 20 centigrammes par litre d’air et exercent leur action, dans les mêmes conditions de concentration, pendant un temps relativement long (supérieur à une heure). 4 Il est permis de croire que dans beaucoup de cas où on l’emploie à l’air libre ou à l'intérieur du sol, le sulfure de car- bone ne peut avoir en réalité aucune action insecticide. SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 9 MORTE D Fr: + CONTRIBUTION A L'Etude du genre Chordeuma (Myriopoda - Ascospermophora) nEPar ERA RTBAUE Le genre Chordeuma, tel que la défini VERHOEFF, n’était représenté jusqu’à ces derniers temps que par une seule espèce, Ch. silvesire C.K. Tout dernièrement j'en ai décrit une se- conde, Ch. vasconicum, rencontrée par MM. JEANNEL et RACO- viTza dans une grotte des Basses-Pyrénées. Je vais faire con- naître dans ce mémoire sept autres espèces que m'ont fournies -mes chasses dans les Pyrénées centrales et l'Auvergne, ainsi que celles de mon collègue BRôLEMANN dans les Pyrénées occi- dentales et la partie septentrionale de la France (1). Ces neuf espèces sont en général très distinctes les unes des autres par la forme des gonopodes et des paragonopodes. Par contre, leurs caractères externes et leurs vulves ne m'ont paru présenter que des différences insignifiantes. Mais je dois avouer que je n'ai pas poussé bien à fond la comparaison des espèces à ce point de vue. Aussi, il ne sera question ici que des orga- nes copulateurs du mâle. Je reviendrai plus tard sur la forme : des vulves, si elles présentent quelque intérêt pour la différen- ciation des espèces. « (1\ Une partie des récoltes de M. BRÔLEMANN appartient actuelle- ment au Muséum d'histoire naturelle de Paris. J'ai pu également l’examiner, grâce à l'extrême obligeance de M. le professeur BOUVIER. RE PO TENTE SOI ET ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 19 RÉPARTITION EN FRANCE DU GENRE CHORDEUMA Les localités françaises qui ont fourni des Chordeuma ne sont pas jusqu'ici très nombreuses. Aussi serait-il prématuré de fixer les limites de l'aire de dispersion de chaque espèce. On peut néanmoins en avoir une idée approximative : : Chordeuma silvestre, espèce de l’Europe centrale, parait se trouver dans toute la région septentrionale de la France, au nord d’une ligne allant de la Normandie au Jura en passant par l'Allier ; Chordeuma proximum est une espèce du centre de la France dont l’aire de dispersion s'étend vers l'Ouest jusque dans l'Orne et vers le Sud jusque dans la Montagne-Noire ; Les sept autres espèces paraissent confinées dans les Pyré- nées. L'une d'elles, Ch. mulicum, se trouve dans les Pyrénées occidentales et centrales. Les autres paraissent jusqu'ici carac- téristiques des deux faunes pyrénéennes : vasconicum, iluro- nense et irifidum de la faune occidentale ; wlriculosum, inler- midiim et inornalum de la faune centrale. Voici, du reste, la liste complète des localités ayant fourni des Chordeumu. On remarquera l’association fréquente de deux espèces : Départ. de l'Orne : Forêt d'Andaine........ . proximum et À silvestre. Départ. de l'Eure : Lyons-la-Forêt. ......... silvestre. — Horébide Vernon eee silvestre. Départ. de Seine-et-Oise : Forêt de Carnelle.. silvestre. Départ. de Meurthe-et-Moselle : Nancy...... süvestre. DédartduJuraSalims 7"; RO SD UESUNE. Départrde PAther/Moulinss 2014 CN St Des er Départ. du Puy-de-Dôme : Royat. ........ «. ‘Proximum. Départ. du Tarn : Arfons (Montagne-Noire).. proximum. téressant de donner une description générale des gonopodes 20 H. RIBAUT & LENS “A Départ. de l’Aude : Forêt de Nébias........ .! utriéulosum. Départ. de l’Arièce : Ax-les-Thermes....... 2 LNOTIUUMAASEN Départ. de la Haute-Garonne : Saint-Béat ... wtriculosum et mulicum. — — Bagnères-de-Luchon utriculosum et intermedium. aix Départ. des Hautes-Pyrénées : Lourdes. ...... mulicum. — =". Cauterets. .... mulicum. : — — Gavarnie. :... mulicum. Départ. des Basses-P yrénées : Arudv...... . mulicum et trifidum. — — Laruns, Bielle.. iluronense et RQ OU à 0 — — Eaux-Bonnes.... iluronense et lrifidum. — — . Eaux-Chaudes... iluronense et è trifidum. = ANUS ERP mulicum et. VASCONICUM. La région méditerranéenne, bien explorée par M. BRÔLEMANN, parait dépourvue de Chordeuma. | DESCRIPTION GÉNÉRALE DES GONOPODES Avant d'aborder l’étude particulière des espèces, je crois in- antérieurs et postérieurs. Elle servira d’ailleurs à préciser la signification des termes que j'ai employés au cours des descrip: tions particulières. < GONOPODES ANTÉRIEURS Ils sont constitués par un slernile fortement développé sur es côtés duquel sont implantées les pattes réduites chacune à ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 21 un article, Il y a lieu de supposer que cet article représente la hanche et que le télopodite a entièrement disparu; Je le dési- one sous le nom de coxilte. Le sternite occupe à sa base toute la largeur des gonopodes. Vers ses extrémités latérales, la surface est fortement soulevée et forme une sorte de lobe triangulaire }, dont la forme et le développement varient peu suivant les espèces. La partie mé- diane forme une saillie extrêmement développée qui est l’ho- mologue de la saillie oblongue médiane de la face antérieure des sternites des pattes ambulatoires. La base de cette saillie pré- sente une section d’abord vaguement quadrangulaire, puis à à peu près triangulaire. Au niveau de ce changement de forme de la section se trouve de chaque côté, sur la partie posté- rieure, un talon m plus ou moins accusé. La saillie se divise ensuite en trois branches, une médiane et postérieure à (corne médiane) et deux latérales et antérieures b (cornes latérales). Je désigne sous le nom de tronc la partie basale € non divisée de la saillie sternale. La corne médiane est à la base toujours plus développée sa- gittalement que transversalement: elle y occupe toute l’épais- seur du tronc, Sa face antérieure est chez la plupart des espèces peu en arrière de celle du tronc. Chez Ch. siluestre, elle est au contraire très en arrière sur la majeure partie de sa longueur. On peut considérer que; dans ce cas, après sa base, la corne s’est brusquement rétrécie d'avant en arrière par sa partie anté- rieure ou, en d’autres termes, présente une profonde échan- crure antérieure. Rarement la corne médiane a un section ova- laire (silvestre et inornatum). Le plus souvent, elle présente des épaississements ou épanouissements qui déterminent des côtes ou des ailes et des sillons. C’est le cas de uiriculosum chez lequel la partie antérieure de la corne est dilatée transversale- ment; de vasconieum chez lequel la dilatation transversale intéresse la partie postérieure; de ilwronense, multicum, inter- medium et prorimum chez lesquels à la fois la partie antérieure et la postérieure sont épaissies. Les bords de la face antérieure FE pet RAC TA 22 H. RIBAUT sont quelquefois réfléchis en avant-et lui donnent une forme concave (4rifidum et proæimum). Les cornes latérales sont en général cylindro-coniques et plus courtes que la médiane; rarement elles sont de mème longueur que celle-ci. La face postérieure des cornes est lisse. Leur face antérieure porte des granulations à l'extrémité et des spinules à la base. Les angles de raccordement des cornes latérales à la médiane sont lamelleux chez la plupart des espèces. La face antérieure du tronc est presque toujours à peu près plane et couverte de spinules. Chez silvestre, elle présente une particularité remarquable : son extrémité est munie d'une forte. saillie globuleuse n en face de la base de la corne médiane dont elle est, du reste, une émanation, et sa face antérieure porte un large coussinet o de consistance molle, couvert de spinules pili- formes, adhérant seulement par sa partie médiane et formant de chaque côté deux lobes détachés. Les coxites sont insérés aux extrémités latérales du sternite entre le talon postérieur et le lobe antérieur. Ils présentent tou- jours une base globuleuse (renflement basal) amincie en arrière en une lame qui, se repliant vers le côté interne, détermine une profonde goultière d, dont la direction est en général pa- rallèle à l'axe du coxite, quelquefois, au contraire, très inclinée par rapport à cet axe (silvestre et utriculosum). Au delà du renflement basal, le coxite se rétrécit brusquement par l'arrière et garde sa forme étroite jusqu’à l'extrémité ou, plus fréquem- ment, se termine par une partie plus ou moins dilatée transver- salement. À partir d’une certaine distance de lextrémité,. variable suivant l'espèce, le bord externe est garni jusqu’au renflement basal d'une bande de spinules piliformes longues et serrées (barbe), allant en s’élargissant de l'extrémité à la base. Au niveau de la limite entre le renflement basal et la partie rétrécie, la barbe jasse sur la face postérieure, puis dans la souttière dont elle garnit tout le fond. L’extrémité du coxite est très caractéristique de l’espèce. Tan- ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 23 tôt elle est simple (inornalum), tantôt garnie de lamelles com- pliquées (silvestre) ou de pointes de formes variées (utriculo- sum, intermedium), tantôt boursouflée et granuleuse sur une partie de sa face postérieure (mulicum, iluronense, vasconi- cum, trifidum, proxzimum). GONOPODES POSTÉRIEURS Les cotiies sont constitués par une pièce allongée, incurvée plus ou moins vers l’arrière, à face postérieure ornée. Ils por- tent à leur base, du côté postéro-externe, un énorme appendice en massue, le {élopodite, qui me paraît avoir la même forme et l2 même développement chez les différentes espèces. Peu après la région où s’insère le télopodite, se trouve, du côté interne, un appendice à plus où moins long, souvent bifur- qué, lacinié ou plumeux à l'extrémité (pseudoflagellum)."A la même hauteur, se détache du bord externe du coxite un lobe À de forme variant avec l’espèce (appendice externe). L'extrémité du coxite a aussi, par la diversité de ses orne- ments, une forme très caractéristique de l’espèce. Elle est dans son ensemble comprimée latéralement, sauf chez utriculosum où elle est au contraire développée en une lame transversale. Sur la face postérieure entre l'extrémité et la base du pseudofla- sellum, on rencontre chez silvestre et utriculosum deux cornes, l’une ; (corne distale) plus rapprochée de l'extrémité que l’autre X (corne basale), réunies à leur base par un soulèvement de la paroi du coxite; un fin canal débouche à l'extrémité de la corne distale, la parcourt dans toute sa longueur et passe dans la corne basale où 1l se termine par une dilatation ampullaire. Chez proxzimum nous retrouvons ces deux cornes, mais le canal ne se poursuit pas jusque dans la corne basale; son extrémité fermée et dilatée est à la base de la corne distale. Chez inter- medium, muticum et iluronense, les deux cornes existent éga- lement, mais le canal fait entièrement défaut; en outre, la corne basale (ou du moins ce que je considère pour l'instant 24 H. RIBAUT comme l’homologue de la corne basale des espèces précédentes) est située beaucoup plus près de la base: elle se trouve au ni- veau de l'insertion du pseudoflagellum et de l’appendice externe, tandis que chez les espèces précédentes elle est située beaucoup plus près de l'extrémité. Chez iluronense, la corne distale pré- sente un degré très avancé d’atrophie. L’une des cornes peut disparaitre. C’est ce que l’on observe chez trifidum où seule existe la corne distale très développée et chez vasconicum où on ne trouve que la corne basale, elle-même très atrophiée. Chez inornalum il n'existe également qu’une corne, mais il est dif- ficile de savoir à laquelle des deux on a affaire. CLEF DICHOTOMIQUE DES ESPÈCES DU GENRE CHORDEUMA Voici une clef dichotomique des espèces du genre Chor- deuna. Les caractères qui y sont mentionnés ne sont pas les seuls par lesquels elles se différencient, J'ai simplement utilisé ceux qui sont plus faciles à apprécier ou bien qu’il est plus aisé d'exprimer en quelques mots. 1. — Hanches des paragonopodes postérieurs avec un prolonge: ment au moins aussi long que l’article basal du télopodite. —. Corne basale des gonopodes postérieurs située beaucoup plus pres de l'extrémité du coxite que la naissance du pseudoflagellum et de l'appendicelexterne RSR EN RRENnrREE rer PRES Lee 2 — Hanches des paragonopodes postérieurs sans prolongement ou avec un prolongement rudimentaire beaucoup plus court que l’article basal du télopodite. — Corne basale située à la hauteur de la naissance du pseudoflagellum et de l’appendice externe 3. 2 — Base de la corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs prolongée en avant des cornes latérales où elle forme une saillie globuleuse. — Tronc du sternite portant sur sa face antérieure une expansion membraneuse hirsute, — Pointe du sternite des ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA DS paragonopodes antérieurs ne dépassant pas le niveau de l'angle basal externe de l’article basal du télopodite. Ch. silvestre C. K. — Base de ia corne médiane non prolongée en avant des cornes latérales, ou, en tout cas, n’y formant pas une saillie globuleuse, — Tronc sans expansion membraneuse. — Pointe du sternite des paragonopodes antérieurs dépassant le niveau de l’angle basal Exernerdelarticle basalduttélopodite 20 eee .e 5) 3 — L'une des cornes du coxite des gonopodes postérieurs a en- tièrement disparu, l’autre est réduite à une très petite saillie spi- niforme. — Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs non comprimée latéralement. .............. Ch. inornatum n. sp. — Une corne basale et une corne distale, celle-ci au moins forte- ment développée et parcourue par un canal. — Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs comprimée latéralement au ROMANS DATE) DOSTÉTIEURE ee Mine nael 4 Æ. — Coxite des gonopodes antérieurs à extrémité simple. — Corne médiane à face antérieure excavée et rétrécie à lextrémité. — Coxite des gonopodes postérieurs à extrémité non dilatée du côté externe, comprimée latéralement. — Pseudoflagellum bifurqué. — Dilatation ampullaire du canal située à la base de la corne HSE ee US ln eine Ch. prorimum n. Sp. — Coxite des gonopodes antérieurs à extrémité trifurquée. — Corne médiane à face antérieure plane, non rétrécie à l’extré- mité. — Coxite des gonopodes postérieurs à extrémité fortement dilatée du côté externe, comprimée d’avant en arrière. — Pseu- doflagellum simple. — Dilatation ampullaire du canal situé dans conne basale A en er ans . Ch. utriculosum n. Sp. — Une corne distale bien développée... ......,..,............. 6 ot borne distale nulletou-rudimentaire: 27e tes 8 6.-— Prolongements coxaux des paragonopodes postérieurs dé- passant le bord distal de la hanche... Ch. intermedium n. sp. — Prolongements coxaux des paragonopodes postérieurs nuls ou en tout cas ne dépassant pas le bord distal de la hanche:.... 7 7. — Coxite des gonopodes postérieurs avec une longue pointe un 26 . H. RIBAUT k peu avant l'extrémité, du côté interne. — Corne distale bien dé- tachée du coxite. — Pas de corne basale.. Ch.-trifidum. n. sp. T4 — Pas de pointe avant l'extrémité. — Corne distale étroitement appliquée sur toute sa longueur contre le coxite. — Une corne. HaSATe A PORTA Rene ri ME Ra ete Ch. muticum n. sp. 8. — Extrémité des coxites des gonopodes postérieurs portant du côté interne un lobe arrondi. — Pas de corne distale. — Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs à profil latéral férminé en pointe HEENArRErUNPRcRUES Ch. vasconicum Rib. — Extrémité des coxites portant du côté interne une petite saillie dentiforme. — Un rudiment de corne distale. — Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs à profil latéral oblique- . went tronqué à l’extrémité., ....... .... Ch. iluronense n. sp. DESCRIPTION DES ESPÈCES (1). Chordeuma silvestre C. K. Nous possédons d'excellentes figures des gonopodes de cette. espèce, dues à HümBERT et à VERHOErr. Elles pourraient me dispenser de donner une descriplion de ces organes. Celle-ci ne sera cependant pas inutile, car elle permettra une comparaison plus aisée de cette ancienne espèce avec les nouvelles. C’est également pour cette raison que je donnèrai des dessins qui, en outre, montreront certains détails difficilement appréciables dans les figures déjà publiées. Ma description et mes figures sont établies d’après un indi- vidu de Moulins (Allier). L'étude d'individus d’autre prove- vance (ouest et est de la France, Lombardie) m’a, d’ailleurs, montré que les détails que j'indique ici sont extrêmement peu variables. | (1) Je ne reviendrai pas sur la description de Ch. vasconicum que j'ai publiée dans Biospeologica XXVIII et rédigée dans le même ‘2 esprit que celles-ci. ER Re T— EN ONE, OU | I: Es ES É.Sr ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 27 GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane àa du sternite élancée, dilatée transversalement à l'extrémité qui est arrondie et recourbée vers l’avant. Sa face antérieure se trouve, sur toute la hauteur, fortement en arrière du plan des cornes laté- rales. Au voisinage de sa base, la face antérieure se dirige brus- quement vers l’avant et vient se terminer, bien en avant des cornes latérales, par une protubérance grossièrement granu- leuse n. | Les cornes latérales b sont presque cylindriques, à extrémité arrondie, pas beaucoup plus courtes que la corne médiane, sen- siblement parallèles entre elles. La face antérieure du tronc est extraordinairement saïllante en avant sur sa partie médiane par suite du prolongement de la base de la corne médiane. Immédiatement au-dessous de Ja protubérance granuleuse est inséré un large coussinèt 0 de con- sistance molle, densément couvert de longues spinules pilifor- mes, adhérant seulement par sa partie médiane et formant de chaque côté deux lobes détachés. Coxites très élancés, à renflement basal très proéminent vers l'arrière, à gouttière basale d très inclinée par rapport à leur axe L’extrémité est creusée en forme d’un cornet évasé r dont l’ouverture est orientée vers le côté Interne; de la partie pos- térieure du bord de ce cornet, se détachent trois lamelles p, q,s qui se dirigent vers la base du coxite, mais disparaissent bientôt ; lune d'elles p, l'externe, est prolongée vers le milieu de son étendue en une, pointe aiguë, qui constitue en quelque sorte l'angle distal externe du coxite. La face postérieure n’est pas granuleuse. La barbe remonte jusqu'aux deux tiers de la hauteur de la pièce. GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite recourbé vers l'arrière. Son extrémité est divisée en deux lobes tiangulaires compri- més latéralement, appliqués l’un contre l’autre, l’externe f plus long que l’interne g. La corne distale j se détache presque à angle droit de la face postérieure du coxite, puis s’infléchit assez brusquement pour devenir dans sa moitié distale presque pa- Fic. 1 à 9. — Chordeuma silvestre C. K (1). (1) Voir l’exprication des figures à la fin de l’article. ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 29 rallèle à cette face. La corne basale X est longue, en forme de spatule. Un fin canal parcourt ces deux cornes, en passant de l’une à l’autre, à travers la portion de paroi du coxite située entre leurs bases; il débouche à l'extrémité de la corne distale etse termine dans la corne basale par une dilatation ampullaire qui en occupe la base. Le pseudoflagellum 2 est constitué par une longue pointe conique brusquement dilatée en avant de sa base, longuement plumeuse à son extrémité et sur presque * toute la longueur de son bord postérieur. La partie qui sépare l'insertion du pseudoflagellum de la base du télopodite n'est pas particulièrement saillante. L’appendice externe h est grêle, peu allongé, arrondi à l'extrémité, à bords parallèles. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. —— Prolongements coxaux at- teisnant presque l’extrémité de l’article basal du télopodite ; l’extrémité de leur bord interne est lamellaire. La pointe mé- diane du sternite est relativement courte, elle atteint à peine le niveau de Pangle basal externe du premier article du télo- podite, PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux co- niques, très développés; leur extrémité dépasse largement celle de l’article basal du télopodite ; ils sont un peu incurvés vers l'arrière. Jusqu'ici cette espèce n’a été rencontrée, en France, que dans la partie centrale et septentrionale. Les individus que j'ai pu examiner provenaient des localités suivantes : Allier : environs de Moulins (J. Chalande) (collection Cha- lande). — Jura : Salins (Brülemann) (collection Brôlemann).— Meurthe-et-Moselle : Nancy (Cuenot) (collect. Brôl.). — Seine- . et-Oise : Forêt de Carnelle (Brül.) (collection du Muséum de Paris). — Eure: Lyons-la-Forêt et Forêt de Vernon (Brül). (collection du Mus. de Paris). — Orne : Forêt d’Andaine (Brül.) (collection du Mus. de Paris). 30 H. RIBAUT A En Chordeuma utriculosum n. sp. (ONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane « du sternite. trapue, présentant une crête postérieure épaisse et une large face antérieure oblongue, tronquée à l'extrémité, située un peu en arrière du plan de la face antérieure du tronc avec laquelle elle se raccorde par un coude brusque déterminant, à sa base, un gradin aux contours arrondis. Gornes latérales b coniques, plus courtes que la corne médiane, parallèles ou légèrement diveruentes. Angle de raccordement des cornes: non lamellaire. Il existe des granulations sur la majeure partie de la face anté- rieure des cornes et des spinules sur la face antérieure du trone et de la base des cornes surtout sur le oradin situé à la base de la corne médiane, Coxites élancés, à bords interne et externe presque droits. L’angle distal interne est prolongé en une longue corne n comprimée à l'extrémité, recourbée vers l'arrière. L'angle distal interne est également prolongé, mais moins fortement que l’externe et en un lobe arrondi g. Entre ces deux angles, au milieu du bord distal, s'élève une pointe aiguë 0 com- primée latéralement. Sur la face antérieure, un peu avant. l'extrémité, se trouve une carène tranchante transversale 1 et, une côte longitudinale peu étendue, formant le prolongement : de la base de la pointe médiane. La face postérieure est totale- ment dépourvue de granulations. ja barbe est très dense et, remonte jusqu'aux trois quarts de la hauteur du coxite. La souttière basale d est très inclinée par rapport à l’axe du coxite. : ; GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites lamellaires dans leur … À moitié distale par compression antéro-postérieure; le bord ex-. 1 terne y est très fortement saillant en un large lobe arrondi p: L'angle distal interne est prolongé en un lobe triangulaire q très aigu. Au-dessous de cet angle et un peu sur la face anté- J rieure se trouve une pointe conique 7. À mi-hauteur, le bord A FiG. 10 à 17. — Chordeuma utriculosum n. sp (1). (1) Voir l'explication des figures à la fin de l'article. 32 H. RIBAUT interne se continue par une crête qui traverse obliquement la face postérieure et vient se raccorder au bord externe; le point de raccordement est marqué par une forte dent s. Sur le milieu de cette crête transversale s’insère la corne distale j, mince et aiguë, dépassant l'extrémité du coxite. La corne basale # s'in- sère près de la base de la corne distale, un peu en dedans; elle est courte, renflée, présente une base ovoïde et une extrémité à conique. La partie ovoïde est creusée, à l’intérieur, d’une cavité Fi. 18 et 19. — Chordeuma utriculosum n sp. également ovoide à laquelle fait suite un canal qui va rejoindre la corne distale, la traverse dans toute sa longueur et vient déboucher à une petite distance de son extrémité. L'appendice externe } est allongé, arrondi à l’extrémité et recourbé vers le coxite. Le pseudoflagellum à est épaissi à la base, puis assez brusquement rétréci en une longue pointe conique, densément spinuleuse. La partie située entre la base du télopodite et le point d'insertion du pseudoflagellum est particulièrement sail- lante; elle forme une sorte de crête transversale qui caché, en arrière, une bonne partie de la base du pseudoflagellum . PARAGONGPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux at- teignant en général l'extrémité de l'article basal du télopodite. PR Lt CE > va dé re ( Î ù ô ÿ a ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 33 Leur pointe est recourbée en crochet vers l'avant. Leur bord interne est fortement oblique et concave, ce qui le rend symé- trique du bord externe ; il en résulte, en outre, que la pointe du prolongement se trouve très éloignée de celle du sternite, Cependant cette forme n’est pas constante et certains individus présentent celie que l'on rencontre chez les autres espèces. La pointe du sternite n’atteint pas de beaucoup celle des prolon- gements coxaux, mais elle dépasse fortement le niveau de l'angle basal externe du premier article des télopodites. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Hanches prolongées en une pointe longue, effilée, | lésèrement incurvée vers l’arrière, granuleuse. L'existence d'un canal faisant communiquer les deux cornes des gonopodes postérieurs et débouchant à l'extérieur rappro- che cette espèce de silvestre, ainsi que le fort prolongement coxal des paragonopodes postérieurs. Mais elle s’en éloigne par tous les autres caractères, qui lui donnent, d’ailleurs, une phy- sionomie assez spéciale. Chordeuma utlriculosum a été rencontré dans les Pyrénées de la Haute-Garonne à Bagnères-de Luchon et Saint-Béat, aussi bien dans le fond des vallées que dans les régions élevées. Elle a été également récoltée par M. J. CHALANDE dans la forêt de Nébias (Aude), et très vraisemblablementelle doit se trouver dans les Pyrénées ariégeoises. Type de l'espèce : Saint-Béat. Chordeuma proximum n. sp. GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du sternite ro- buste, fortement comprimée latéralement. Sa partie antérieure est légèrement dilatée et forme une face antérieure un peu excavée. Les cornes latérales b sont comprimées d’avant en arrière ; leur raccordement à la corne médiane a lieu par une partie formant une saillie longitudinale à la base de celle-ci; Soc D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) 3 277 Fic. 20 à 28. — Chordeuma proximum n sp. (1) T4 l’angle de raccordement est lamellaire. La face antérieure du tronc est presque plane et, par suite, peu proéminente par rap (: Voir l'explication des figures à la fin de l'article. ÉITOE DU GENRE CHORDEUMA 39 port aux cornes latérales. La face antérieure des cornes laté- rales, l'extrémité et les côtés de la face antérieure de Ja corne médiane ainsi que sa saillie basale sont granuleux. La face antérieure du tronc € est spinuleuse. Coxites trapus, fortement dilatés à l'extrémité d'une part et, d'autre part, dans la partie correspondant à la barbe. L’extré- mité est creusée d’un godet peu profond et évasé. La face posté- rieure est boursouflée et légèrement granuleuse à l'extrémité du côté interne. La face antérieure est pourvue d’une carène longitudinale qui se bifurque vers l’extrémité. La gouttière ba- sale est sensiblement parallèle à l’axe du coxite. GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxiles recourbés vers l'arrière à l'extrémité qui est arrondie et fortement comprimée latérale- ment. Le bord interne forme un talon peu accusé 4 au voisinage de la pointe. Le bord postérieur tranchant de la partie extrême se continue sur la face postérieure du coxite sous forme d’une lamelle peu élevée o et vient se confondre avec le bord interne au niveau de la corne basale. La corne distale ÿ prend nais- sance sur le bord externe dela face postérieure: elle est droite et parallèle à la partie infléchie du coxite. La corne basale X est srèle, située beaucoup plus près de l'extrémité que l'insertion du flagellum et de l’appendice externe, et se relie à la corne distale, du côté externe, par une légère élévation lamellaire. Le canai débouche à l’extrémité de la corne distale et se ter- mine à la base de celle-ci par une faible dilatation ampullaire; il ne se poursuit pas, par conséquent, jusque dans la corne basale. Le pseudoflagellum : est très large et se divise à son extrémité en deux branches courtes, laciniées. L'appendice ex- terne À est lamellaire et bifurqué; sa branche externe est iarge et tronquée obliquement, sa branche interne étroite et à extré- mité arrondie et légèrement granuleuse. La partie qui relie la base du pseudoflagellum à l'insertion du télopodite est fortement saillante. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux de longueur un peu variable, atteignant presque ou dépassant 36 H. RIBAUT l'extrémité de l’article basal des télopodites ; le bord interne de leur extrémité fait une saillie antérieure génér.lementen forme de bec. La partie du bord externe de la hanche comprise entre sa base et l’angle basal externe du premier article du télopo- dite est bien plus courte que la partie comprise entre ce der- nier point et l’extrémité. Le prolongement médian du sternite dépasse de beaucoup le niveau de l’angle basal externe du pre- mier article du télopodite. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux droits, dépassant fortement l'extrémité de l’article basal du té- lopodite, fortement granuleux et un peu comprimés latérale- ment à l'extrémité. C'est une espèce de la faune du centre de la France. Je l'ai récoltée dans le département du Puy-de-Dôme à Royat. M. BRÔLE- MANN l'a rencontrée dans la forêt d’Andaine (Orne) où elle vit à côté de Ch. silvestre. Elle existe également dans la Montagne- Noire où parait se trouver la limite méridionale de son aire de dispersion. Type de l'espèce : Royat. Chordeuma inornatum n.sp. GONOPODES ANTÉRIEURS — Corne médiane a du sternite légèrement incurvée en avant, dilatée transversalement à l’ex- trémité, située à peu près dans le plan des cornes latérales. Celles-ci b sont coniques, parallèles entre elles, et beaucoup plus courtes que la corne médiane à laquelle elles se raccordent par une partie lamellaire. La face antérieure du tronc est à peu près plane. [l existe des granulations sur toute la face an- térieure des cornes latérales et à l'extrémité de la face anté- rieure de la corne médiane. La face antérieure du tronc est. spinuleuse ainsi que l'extrême base de la corne médiane et l'angle de raccordement. Coxites de forme très simple, longs et étroits, un peu dilatés et tronqués à l'extrémité L’extrémité de ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA FiG 29 à 40. — Chordeuma inornatum n. sp. (1). (1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 7 38 H. RIBAUT leur face postérieure n’est pas granuleuse et présente simple- ment une dépression triangulaire du côté externe. Barbe attei- ‘gnant presque l’extrémité. Gouttière basale assez inclinée sur l’axe du coxite. | ; GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxites très faiblement infléchis vers l'arrière. Leur extrémité présente une saillie médiane f comprimée latéralement, en forme de bec, une autre g interne arrondie et un large lobe externe p. Sur la face postérieure, depuis la saillie médiane Jusque vers la corne, s'étend une lamelie 0. Une autre lamelle n se trouve sous la saillie in- terne. Il n'existe qu’une seule corne x réduite à un cône mi- nuscule (1). Il n’y a pas trace de canal. Pseudoflagellum à bifide, la branche postéro-externe courte, l’antéro-interne très longue, effilée, à spinules courtes et peu nombreuses. Appendice externe h lévèrement globuleux à l’ex- trémité qui est couverte de spinules courtes et robustes. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux attei- snant l'extrémité de l’article basal du télopodite. Pointe du sternite n’atteignant pas de beaucoup l’extrémité des prolonge- ments coxaux, mais dépassant nettement le niveau de Pangle basal externe de l’article basal du télopodite. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux dé- passant fortement l'extrémité de l’article basal du télopodite : leur extrémité est recourbée vers l'arrière; elle est globuleuse et fortement granuleuse. Un seul mâle de cette espèce a été trouvé à Ax-les-Thermes (Ariège) par M. BRÔÜLEMANN. (1) Il est difficile de savoir si c’est la corne basale ou la distale qui a persisté. La position de cette corne ne permet, en effet, en aucune façon de trancher cette question. D'autre part, il ne semble pas jus- qu'ici que l’une des cornes aït une tendance marquée à disparaître avant l’autre. C’est ainsi que c’est la distale qui a disparu chez Ch. vasconicum, tandis que c’est la basale chez Ch trifidum. ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 39 Chordeuma iluronense n. sp. GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du sternite présentant une face antérieure oblongue, granuleuse à l’extré- mité, densément spinuleuse à la base sur les deux tiers de sa longueur. La partie postérieure est d’abord amincie puis de nouveau renflée, mais moins qu’antérieurement, de sorte que les côtés de la corne sont parcourus par un large sillon longi- tudinal. Vue de côté, elle présente une extrémité tronquée obliquement. Cornes latérales b assez grêles, presque cylindri- ques, arrondies à l'extrémité, spinuleuses sur presque toute leur face antérieure. Angle de raccordement lamelleux. Tronc moins élevé que la corne médiane. Coxites à bord externe presque droit, à bord distal plus élevé du côté externe 0 que de l’interne n, à bord interne présentant une brusque dilatation e à mi-hauteur. Face postérieure ren- flée à l'extrémité; une carène mousse la parcourt obliquement depuis l’angle distal externe jusqu’au ressaut du bord interne. Toute la partie renflée de la face postérieure est granuleuse. Face antérieure parcourue dans toute sa longueur par une côte qui vient se confondre avec le bord interne de la partie moyenne amincie de la pièce. La gouttière basale d est sensiblement parallèle à l’axe du coxite. GONOPODES POSTÉRIEURS. — Moitié distale du coxite recour- bée vers l’arrière, grêle, à section presque circulaire. L’extré- mité est comprimée latéralement; à la base de cette partie com- primée / se trouve, du côté interne, une petite protubérance g. La corne distale j est rudimentaire, réduite à une petite épine appliquée contre le coxite. La corne basale À est assez dévelop- pée; elle est conique ou quelquefois légèrement bifide, et se trouve au niveau de la base de Fappendice externe h. Celui-ci est conique. Le pseudoflagellum ÿ est bifide; sa branche posté- rieure est plus importante que l’antérieure; toutes les deux sont tronquées et frangées à l’extrémité. Fic. 41 à 50. — Chordeuma iluronense n. sp. (1). PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux attei- ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA ca recourbée en crochet vers l’avant. Pointe du sternite n’attei- onant pas de beaucoup l’extrémité du prolongement coxal mais dépassant fortement le niveau de l’angle basal externe de larti- cle basal du télopodite. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux peu développés, n’atteignant que la moitié de la hauteur de l’article basal du télopodite, en cône irrégulier, muni d’un long poil en avant de la pointe. Les bords internes des prolongements sont sensiblement parallèles. Article basal du télopodite movenne- ment allongé, deux fois plus long que large. Le reste du télo- podite est ovoïde, mucroné et assez nettement bi-articulé. C'est de Ch. vasconicum Rib. que cette espèce se rapproche le plus. Elle en diffère : A. — En ce qui concerne les gonopodes postérieurs : {1° par la forme de l’extrémité du coxite ; 2 par la présence d’un rudi- ment de corne distale ; 3° par le développement de la corne ba- sale ; 4° par l'inégalité des branches du pseudoflagellum ; 5° par la forte courbure de la moitié distale du coxite. B.. — En ce qui concerne les sonopodes antérieurs : 1° par la forme de la corne médiane qui est dilatée antérieurement et tronquée à l’extrémité (vue de profil) ; 2° par les cornes latéra- les beaucoup plus grêles; 30 par le tronc beaucoup moins élevé ; 4° par la forme de la face postérieure et du bord externe des coxites; 90 par l’angle distal externe des coxites qui est plus élevé que l’interne. CG. — En ce qui concerne les paragonodes antérieurs, par la pointe du sternite qui est loin d’atteindre l'extrémité des pro- longements coxaux. Cette espèce a été récoltée par M. BRÔLEMANN dans les Passes- Pyrénées aux Eaux-Bonnes, aux Eaux-Chaudes et à Bielle. . Dans la même région se trouve Ch. trifidum. Tyge de l'espèce : Bielle. # 42 H. RIBAUT Chordeuma trifidum n. sp. (TONOPODES ANTÉRIEURS. — La corne médiane «a du Sternite. est épaissie dans sa partie postérieure. Sa face antérieure, plus étroite que la postérieure, est creusée en gouttière à l'extrémité sur une longueur notable ; à la gouttière fait suite, vers la base, une crête qui s’épanouit pour rejoindre les cornes latérales. Vue de profil, la corne médiane est triangulaire, à extrémité pointue. Cornes latérales b moins longues que la corne mé- diane ; leurs pointes sont tournées l’une vers l’autre. Angles de raccordement lamelleux. Tronc du sternite court et large. Sur la face antérieure de la saillie sternale 1l existe des granulations à l’extrémité des cornes et des spinules à leur base (particuliè- rement sur la carène de la corne médiane où elles sont très abondantes; ainsi que sur le tronc. Coxite trapu. Le bord externe forme, vers l'extrémité, une saillie largement arrondie, suivie d’une dent plus ou moins accusée 0, marquant l'angle distal externe. L'angle distal interne est fortement prolongé en "in lobe triangulaire n. Le bord interne est lohé à mi-hauteur, en e. La face antérieure porte la côte longitudinale habituelle. La face postérieure est tuméfiée seulement le long de l’extrémité du bord interne et le long du bord distal ; elle est excavée au milieu. La gouttière basale d est à peu près parallèle à l’axe du coxite. GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite brusquement coudé vers l'arrière à la moitié de sa longueur. Il se termine par deux lon- ques pointes : l'une /, externe, triangulaire, comprimée laté- ralement ; l’autre, g, interne, srêle, cylindrique. La corne dis- tale j est bien détachée: son extrémité dépasse largement celle du coxite. Pas trace de corne basale. Appendice externe À robuste, conique. Pseudoflagellum à simple, effilé, habituelle ment coudé près de son extrémité. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — À peu près cornme chez Ch. iluronense. ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 43 FiG. 51 à 59. — Chordeuma trifidum n. sp. (1). (1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article, 44 H. RIBAUT . PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux tout à fait rudimentaires, constitués par deux larges tubercules pilifères, ne dépassant pas le bord distal des hanches. Article basal du télopodite très allongé, près de trois fois plus long que large. Le reste du télopodite est également très allongé, mu- croné, vaguement bi-articulé. ER Cette espèce fait partie du groupe muticum, iluronense, vas- conicum et intermedium. Elle ne se rapproche pas plus parti-: culièrement de l’une de ces espèces. Ch. trifidum a été récolté par M. BRôLEMANN dans les Basses- Pyrénées, à Arudy, où il voisine avec mulicum ; à Laruns et à Bielle, où il voisine avec iluronense. Type de l'espèce : Bielle. Chordeuma muticum n. sp. GONOPODES ANTÉRIEURS. — La saillie médiane du sternite diffère peu de celle de iluronense. La dilatation antérieure de la corne médiane est plus ou moins accentuée selon la provenance, : mais elle l’est toujours moins que chez iluronense. Les cornes latérales sont plus robustes ; leur degré de divergence est un peu variable. | Coxites trapus, à peine rétrécis dans leur partie moyenne. Le bord externe est fortement rabattu avant l'extrémité vers la face postérieure où il forme un lambeau triangulaire 0. Le bord interne forme, à mi-hauteur du coxite, une large saillie triangulaire e. La face postérieure est renflée et granuleuse à lextrémité et le long du bord interne jusqu’à la pointe de la saillie, lisse et excavée du côté externe sur le tiers moyen de sa hauteur. Avant l’extrémité, au milieu de la face postérieure. se trouve une petite saillie globuleuse #, correspondant à un épaississement chitineux qui tranche nettement par sa réfrin- gence sur les parties environnantes. Face antérieure avec une côte longitudinale comme chez les espèces de ce groupe. | ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 45 GONOPODES POSTÉRIEURS. - Coxites élancés et recourbés vers l'arrière. L'extrémité f est fortement comprimée latérale- \ É Fo PTE NPA \\ Ro NE Ss-X \ ed LD 7 FR OZ. j J Fic 60 à 66. — Chordeuma muticum n. sp. (1). ment, et son profil réalise vaguement celui d’une tête d’oison. Il n'existe pas de saillie, lobe ou pointe à la base de la partie (1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 46 ; H. RIBAUT extrême comprimée. La corne distale j est bien développée; | elle se trouve étroitement appliquée contre la face postérieure du coxite dont elle atteint l’extrémité sans la dépasser. Corne | basale À grêle, presque cylindrique, située entre l’appendice externe et le pseudoflagellum, au niveau de leur naissance. Appendice externe À allongé, très grêle. Pseudoflagellum à bifide, à branches pointues, la postérieure de beaucoup la plus importante. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Comme chez iluronense. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Prolongements coxaux nuls ou à peu près ; à leur place se trouve une légère saillie conique qui ne dépasse pas le bord distal de la hanche. Article basal du télopodite moyennement allongé, à peu près deux fois plus long que large. Le reste du télopodite grêle, presque cylindrique, mucroné, nettement bi-articulé. | Cette espèce est assez voisine de Ch. iluronense, mais néan- moins très distincte. Ch. muticum est répandu dans les parties centrale et occi- dentale des Pyrénées. Il habite de préférence les régions élevées. Les localités où 1l a été rencontré sont : Haute-Garonne : Saint-Béat: Hautes-Pyrénées : Cirque de Gavarnie, Cauterets, Lourdes; Basses-Pyrénées : Arudy, Ahusquy. : Type de l'espèce : Saint-Béat. : 1 Chordeuma intermedium n. sp. j ‘4 GONOPODES ANTÉRIEURS. — Corne médiane a du stermte dilatée à l'arrière, à l’extrémité et en avant. La dilatation anté- rieure, nulle à l’extrémité, S'élargit progressivement vers la base, formant ainsi un triangle très allongé. Cornes latérales b, à peu près de même longueur que la corne médiane, recourbées l’une vers l’autre. Angles de raccordement lamelleux. Tronc étroit et élevé. F1ic. 67 à 75. — Chordeuma intermedium n. sp. (1). (1) Voir l'explication des figures à la fin de l’article. 48 H. RIBAUT Coxites élancés, spatulés. Face antérieure avec la côte longi- tudinale habituelle. Face postérieure excavée à l’extrémité où les bords interne et externe sont rabattus vers l'arrière. Au milieu du bord distal se trouve une forte pointe v. dirigée vers l'arrière. Gouttière basale d à peu près parallèle à l'axe du coxite. GONOPODES POSTÉRIEURS. — Coxite recourbé vers l'arrière. Son extrémité f est fortement comprimée latéralement, for- mant une lame arrondie et mousse en avant, bilobée et tran- chante en arrière. La corne distale j est bien développée et bien détachée du coxite ; elle prend naissance relativement près du niveau de l’appendice externe. La corne basale k est réduite à un minuscule cône situé au niveau de l’appendice externe. Pseudoflagellum à non ramifié, formé par une large lanière tronquée et frangée à l’extrémité. À ppendice externe Fo robuste, dilaté à l'extrémité. PARAGONOPODES ANTÉRIEURS. — Prolongements coxaux n’atteignant pas tout à fait l'extrémité de l’article basal du télo- podite, leur extrémité légèrement recourbée vers l'intérieur, La pointe du sternite atteint presque celle des prolongements coxaux. Télopodite triarticulé. PARAGONOPODES POSTÉRIEURS. — Les hanches sont très brièvement prolongées en une pointe conique dépassant le niveau de leur bord distal. Le bord externe des hanches pré- sente une forte sinuosité qui n'existe pas chez les autres espèces. L'article basal du télopodite est très allongé, trois fois plus long que large. Chez l'unique exemplaire en ma possession, les ex- trémités des télopodites ne sont pas semblables, et l’un d'eux doit être considéré comme anormal. Quoique cette espèce se rattache nettement à vasconicuwm et aux précédentes (iluronense, trifidum et mulicum), elle se montre assez spéciale par la forme du bord externe des hanches des paragonopodes postérieurs, celle de la corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs, la longueur des cornes laté- ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA 49 rales, l'allongement des coxites des gonopodes antérieurs et la forme de l'extrémité de leur face postérieure. J'ai récolté. en octobre, un mâle de cette espèce à Bagnèr es- de-Luchon (Haute-Garonne), près du gouffre d’Enfer. EXPLICATION DES FIGURES Les lettres a à d et f à m ont la signification générale suivante : a Corne médiane du sternite des gonopodes antérieurs. b Cornes latérales du sternite des gonopodes antérieurs. ce Tronc du sternite des gonopodes antérieurs. d Gouttière des coxites des gonopodes antérieurs. { Angle ou prolongement externe de l'extrémité des coxites des gono- podes postérieurs. g Angle ou nr interne de l'extrémité des coxites des gono- podes postérieurs. h Appendice externe des coxites des gonopodes postérieurs. 1 Pseudoflagellum des coxites des gonopodes postérieurs. j Corne distale des coxites des gonopodes postérieurs. X Corne basale des coxites des gonopodes postérieurs. 1 Lobes latéraux du sternite des gonopodes antérieurs. m Talons postérieurs du sternite des gonopodes antérieurs. Chordeuma silvestire C. K. Moulins (Allier). FIG. 1. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté rieure. FIG. 2. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté rieure à gauche). ; FIG. 3 — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. F1G. 4. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil postéro-interne, F1G. 5. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. F1G. 6. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. F1G. 7. — Gonopodes postérieurs : corne basale du coxite, face basale FIG. 8. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure F1G: 9. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. Chordeuma utriculosum n. sp. Saint-Béat (Haute-Garonne). F1G. 10. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face an- térieure. = Soc. D'HIST., NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) FIG. FrG. FrG. FIG. Fi1G. FIG. FIG. FiG. FiG. Fi. FiG. Fi1G. Fi1G. Fi. Fi. Fi. FiG. H. RIBAUT : 11. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- térieure. Ë 12. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). 13. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 14. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 15. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil postérieur. j 16. — Gonopodes postérieurs : extrémité du coxite droit, profil externe. $ 17. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. 18. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. Chordeuma utriculosum n. sp. Nébias (Aude). 19. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. Chordeuma proximum n. sp. Royat (Puy-de-Dôme). 20. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté- rieure. 21. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- térieure. S 22. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). 23. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 24. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 25. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. 26. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. 27. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. 28. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. Chordeuma inornatum n. sp. Ax-les-Thermes (Ariège). 29. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. 30. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). 31. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. 32. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. 33. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. 34. — Gonopodes postérieurs : coxite gauche, profil postéro-in- terne 35. — Gonopodes postérieurs : extrémité du coxite gauche, face postérieure. Hi ÉRIS ÉTUDE DU GENRE CHORDEUMA Gi Fa FiG. 36. — Gonopodes postérieurs :. extrémité du coxite gauche, profil postéro-externe. Fig. 37. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. FrG. 38. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. FIG. 39. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. FiG. 40. — Paragonopodes postérieurs : prolongement coxal :vu de profil. Chordeuma iluronense n. sp. Bielle (Basses-Pyrénées). FIG. 41. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. FiG. 42. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche. : FIG. 43. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. F1G. 44. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, face postérieure. F1G. 45. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil externe. F1G. 46. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, profil interne. F1G. 47. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. F1G. 48. — Gonopodes postérieurs :‘coxite gauche, profil postéro-ex- terne. FIG. 49. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. FIG. 50. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. Chordeuma trifidum n. sp. Bielle (Basses-P yrénées). FiG. 51. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face anté- rieure. , FIG. 52. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite gauche, face pos- térieure. F1G. 53. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). FiG. 54. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil interne. Fig. 55. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, profil externe. Fi1G. 56, — Gonopodes postérieurs : coxite gauche, profil interne FIG. 57. — Gonopodes postérieurs : coxite droit, face postérieure. FIG. 58. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. FIG. 59. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. Chordeuma muticum n. sp. Saint-Béat (Haute-Garonne). FIG 60. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxites, face antérieure. F1G. 61. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil interne. F1G. 62. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure. H. RIBAUT / _ Chordeuma muticum n. sp. Izeste (Basses-Pyrénées). FIG. 63. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). À | RUES F1G. 64. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. ! F1G. 65. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil postéro-ex- terne. EURE FiG. 66. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. A Chordeuma intermedium n. sp. Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne). FiG. 67. — Gonopodes antérieurs : sternite et coxite droit, face anté- rieure. RUN F1G. 68. — Gonopodes antérieurs : sternite vu de profil (la face anté- rieure à gauche). i ) FIG. 69. — Gonopodes antérieurs : coxite droit, face postérieure. . FIG. 70. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil externe. FiG. 71. — Gonopodes antérieurs : coxite gauche, profil interne. . FIG. 72. — Gonopodes postérieurs : coxite et télopodite gauches, profil | \ externe. ; À FIG. 73. — Paragonopodes antérieurs, face antérieure FIG. 7h. — Paragonopodes postérieurs, face antérieure. | FIG. 75. — Paragonopodes postérieurs : télopodites et extrémité des “4 coxites, face postérieure. SOCIÉTÉ D'HISTOIRE. NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne Faculté des Lettres, 1 7, rue de Rémusat, - ” les 4er et 3° mercredi de ner mois, 5 NURIEA du 27 mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juilles. MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître au secrétariat leurs changements de domicile. - as Le Es 1 PE! Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONILEZU, Rue des Couteliers. 13, Toulouse. 7 SOMMAIRE à Composition du bureau de la Société pour l’année 1913... 5 4 Liste, des-membres au 1er Mars 19185-57000 | A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 11 H, RiBauT. — Contribution à l'étude du genre Chordeuma (Myr iopoda-Ascospermophora;.. ........ NL SCIE Ne SIDE SOCIETI N 4 ” D'HISTOIRE NATURELLE | L/ L . | 111111] BE: É — EP DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUST. TOME QUARANTE SIX. — 1913 BULLETIN TRIMESTRIEL N° 2 Paru en Décembre 1913 Lee + TOULOUSE IMP RIMERIE BONNET 9, RUE ROMIGUIÈRES 92. 1913 Siège de la Société, 17, rue de Rémusat Extrail du règlement de la Société L'Histoire. Naturetie de 1 ulouse. Art. fer, La Société a pour but de l'ormer dés réunions dans oies les “ naturalistes pourront exposer et HET les résultats de leurs recherches Le de leurs observations. Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques el his- ë -toriques dansleurs House al Histoire Naturelle, sont également de son domaine. Art. 3. Son but-plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la .consli- ution géologique, la flore, et la faune de la région dont ONE est Le RE: centre. Dee Art. 4. La Société s’efforcera (° augmenter les collections. _& Musée d'His- toire : Nenmenie de Toulouse. Es . b. La Société se compose : ‘le Membrane — Honoraires. — Titu- Die — Correspondants. - Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés par deux membres titulaires: Leur admission est votée au scrutin secret L par le£Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une Co bon anruelts de 12 fre payable au commencement de l’année seanemue contre quittance ientee par le Trésorie, Art. 11. Le droit au Lplôme est dun pour les membres honoraires et correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. \ Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu'après avoi reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les ER" Se sont inscrits au Tableau de la Société. - = Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, après — deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits attachés au titre de membre. : ee Lib Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 7 tee D CE sd Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- dent; 12° et 2° Vice-présidents; Secretaire-général ; Trésorier ; feet 2e) Bi- bliothécaires-archivistes. . Air. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil {d'administration et du Comité Je publication, a lieu au scratin secret dans la première séance du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres mempores pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réelus immé{iatement dans les mêmes fonctions. 2 Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures dusoir Elles s’ouvrentle premier mer2redi après le 15 novembre,elont lieutous les fer et 3e mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi ‘de juiliet inclusivement. Att. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres de la Socié:é et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra Sie porter le gnature de l’auteur. Art. Celui-ci conserve toujours la _ propriété de-son œuvre. Ti peat er obtenir A tirages à part, das réimpressions, mais par lintermédiaire de le Société. Art. #8. Les membres de la Société sont |tcns]invisés à lui “adresser us qu'ils pourront réunir. + 92. En cs de dissolution, îes diverses propriétés -de la nie lei Ki da droi à a ville de Toalouss, PEN Se | 0 DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 2 SUR LES CONDITIONS DE LA FORMATION DE LA GRAISSE Aux dépens de l’Albumine dans l’organisme animal Par G. LAFON Professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. D’après l'ancienne théorie défendue par Payen, Dumas et Boussingault, les principes immédiats existant dans l’organisme des animaux (matières albuminoïdes, hydrates de carbone, corps gras), se trouvent tout formés dans leurs aliments. C'était également l'opinion de Milne-Edwards et de Thénard, d’après lesquels les principes d'un même groupe conservent leur individualité et ne peuvent se transformer en éléments d’un autre groupe; et cette autonomie des divers principes im- médiats avait reçu son expression dans l’adage alors générale- ment admis : « La graisse fait la graisse ; la chair fait la chair». Cette manière de voir est évidemment exacte en ce qui con- cerne les matières albuminoïdes qui, seules, contiennent de l'azote et ne: peuvent nécessairement provenir que des matières azotées alimentaires ; mais il n’en est pas forcément de même _pour les autres principes, et Liebig soutenait, contrairement à l'opinion précitée, qu'il n'existe pas entre les divers principes immédiats de barrières infranchisssables et que la graisse, par exemple, pouvait provenir aussi bien des matières albumi- noïdes ou des hydrates de carbone alimentaires que de la graisse elle-même. Il essaya de montrer, en se basant sur la composi- tion de la ration, que la graisse déposée dans les tissus ou expor- SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI) il 5 54 &G. LAFON tée au dehors avec le lait, était supérieure à celle qui était con- tenue dans les aliments, et Persoz (1844-1846) compléta cette démonstration en étudiant l’engraissement des oies. On comprend facilement l'importance de cette question au point de vue de la théorie générale de l’alimentation ration- nelle de l’homme et des animaux et de la pratique de l’engrais- sement. Il est actuellement établi que des hydrates de carbone, glucose et glycogène, peuvent se former dans l’organisme aux dépens des matières albuminoïdes, et on a tenté une démonstration ana- logue en ce qui concerne les graisses. Cette transformation est d’ailleurs rendue fort probable pour des raisons d’ordre pure- ment chimique. Wurtz a montré, en effet, que la fibrine chauf- fée à 160°-180°, ou traitée par la chaux sodée, laisse dégager de l’acide butyrique qui appartient au groupe des corps gras. On sait également qu’il se forme constamment des acides gras dans la putréfaction des matières albuminoïdes. On a été ainsi amené à penser que des transformations analogues s’opèrent dans l’or- ganisme et que les acides aminés résultant de la digestion des matières azotées sont transformés par désamination et réduc- tion et donnent des acides gras qui subissent ensuite le même sort que les acides gras des graisses et peuvent, par conséquent, servir à la formation des graisses de réserve. C'est ainsi que l'alanine se transformerait en acide propio- nique : CH3 — GH.NH?— COOH + H2 = NH + CH3 — CH? — COOH Alanine, A. propionique. Mais les expériences directes destinées à montrer la forma- tion de graisse aux dépens des matières albuminoïdes ne sem- blent pas avoir donné de résultat décisif et, malgré les nom- breuses recherches effectuées sur ce point par Hoppe, Subbotin, Kemmerich, Tscherinoff, Pettenkofer et Voit, etc., la question ne parait pas encore définitivement résolue. La plupart des physiologistes admettent cependant comme dé- DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 55 montrée celle formation de graisse aux dépens des matières albuminoïdes, soit par un simple dédoublement anaérobie (Gau- tier), soit par oxydation (Chauveau), et on a donné des équa- tions représentatives. de cette formation (1). Cette dernière opinion est appuyée sur la considération de l’accroissement de la consommation d'oxygène, par rapport à la corsommation du jeûne, chez l’animal recevant des aliments azotés (Chauveau, CG. R. Ac. Sc. 4 fév. 1907, p. 237). Parmi les résultats expérimentaux les plus récents, destinés à montrer la formation de graisse aux dépens de l’albumine, ceux de Kaufmann (Arch. de Physiol., 1896, pp. 341 et 767) paraissent particulièrement démonstratifs. Un chien de 8 kg. 800, ayant recu une forte ration de viande, est placé dans une enceinte calorimétrique, de façon à mesurer à la fois les échanges respiratoires et la chaleur dégagée. Or, au bout de ce temps, l'oxygène consommé, le CO? produit et la chaleur dégagée, sont inférieurs aux valeurs calculées à partir de l’albumine détruite, évaluée d’après l’azote total urinaire éliminé dans le même temps. M. Kaufmann attribue la diffé- rence à la formation de graisse et 1l admet, d'autre part, qu'une partie de la graisse est brûlée après avoir été transformée en glucose et que l’autre partie sert à augmenter les réserves de l'organisme. Mais on peut objecter que les expériences n’ont (1) Equation de Gautier : C72H112Az18022S+14H20 =9COAZ?'H#+C5 HS 580$ HCSHSO$ +ICO? +S Albumine. Urée. Tripalmitine A. lactique > D’après cette équation, 1 gramme d’albumine donnerait 0 gr. 50 de graisse. Equation de Chauveau : 4C72Htt2Az15022$+ 13902—36C0 Az?2H#+138C0!+ 42H20+2057H 140 Of .Albumine. Urée. Stéarine. D'après cette équation, 1 gramme d’albumine donnerait 0 gr. 27 de graisse. ï 2. 3] 56 G: LAFON duré que 5 heures et n'ont commencé que 2 heures aprés le repas, de sorte que l’azote urinaire éliminé ne correspond peut-être pas exactement à l’albumine transformée dans le même temps. D'autre part ces expériences ne mettent pas en relief l’aug- mentation de la consommation d'oxygène sous l’influence des aliments azotés, et on conçoit que cette augmentation influe considérablement sur le. rendement en graisse. Si donc une partie des constituants non azotés de l’albumine sont retenus un certain temps dans l’organisme, 1l n’est pas démontré que ces éléments soient définitivement mis en réser7e, l'augmen- tation de la consommation d'oxygène pouvant entraîner la com- bustion plus ou moins complète de ces dérivés. C'est peut-être là qu’il faut voir l’explication des-résultats de Kumagawa (Maly's Jahresb , t. XXIV, p. M, 1895), qui est allé jusqu’à nier complètement la participation de l’albumine à la formation de la graisse, et de E. Voit (Munch. med. Woch., n° 26, 1892) qui, ayant refait les anciennes expériences de Pettenkofer et C. Voit, conclut que si l'’albumine concourt à la formation de la graisse, sa participation est beaucoup moindre qu’on ne l'avait pensé tout d’abord. Ce sont les conditions de cette mise en réserve de graisse que nous avons cherché à préciser. Nos expériences ont porté sur un chien de 10 kilogrammes, recevant une ration quoti- dienne de 1.200 grammes de viande, sur lequel nous avons dé- terminé, pendant deux périodes de 7 jours chacune, l’azote total urinaire et les échanges respiratoires des 24 heures. L'animal séjournait pendant 8 heures de jour et 15 heures de nuit dans une chambre respiratoire de 1.900 litres de capacité dont on analysait l’air à la fin de chaque séance. Tous les résul- tats sont rapportés à 24 heures. Nous nous étions assuré par une expérience préalable que l'équilibre nutritif était assuré chez cet animal par une ration de 700 grammes de viande, correspondant en chiffres ronds à 840 calories (en tenant compte de la petite quantité de graisse M Ce hs DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 97 et d'hydrates de carbone contenus dans la viande). En effet, soumis pendant 8 jours à ce régime, son poids n’a pas varié et l'oxygène consommé s’est élevé à 180 litres, correspondant à 328 calories (à raison de 4 cal. 6 par litre d'oxygène consommé). Cette ration était donc suffisante. Avec une ration de 1.200 gr. de viande, nous donnions un supplément d’environ 100 gram- mes d’albumine que l'organisme aurait dû pouvoir utiliser, au moins en partie, pour faire de la graisse. Poids Az total Albumine |0? consommé| CO? produit C0z RATION Jours de urinaire des| dépensée en en en l'animal 24 heures | 24 heures. 24 heures: 2% heures QE Sie k. gr gr. lit. lit. 1200 viande |. 4 9,800 21, 131,250 | 184 154,600 | 0,840 id. ? 10,100 29,3 139,375 | 182 152,200 | 0,836. id. 3 9,600 29,4 181,875 | 188 154,200 | 0,8 20 id. 4 10, 32,8 205,000 | 202 166,600 | 0,8 24 id. 5 10, 2971 181,875 | 204,500 | 178.200 | 0 8 71 id. 6 10, 33,9 Dern NO rl 181,500 | 0,8 36 id. 4 | 10,400 31.5 | 196,875 | 220 185,700 | 0,8 44 Moyenne de ia 1"° période :| 28 53 | 178,31 199,643 | 167,570 | 0,840 2: série : k gr. gr. ht lit. 1*200 viande { 9,300 27,4 171,250 | 192,300 | 152,500 | 0,793 id. 2 9400287 179,375 | 193,300 | 164,400 | 0,850 id. a 10,200 31,6 AJ S00 MIA 182,600 | 0.952 id. 4 10.200 34,4 215 000 | 216,3 172,600 | 0,797 id. 0 10,200 34,4 221,250 | 216,3 177,900 | 0 893 id. 6 10,400 32,8 205,000 | 225,4 192,700 | 0,854 id. 7 10,400 31 251250 230 197,900 | 0,861 Moyenne de la 2e période : | 32,47 | 202,937 | 212,500 | 177,100 | 0,833 Moyenne des 2 périodes: | 30,50 | 190,625 | 206,070 | 172,330 | 0,836 Combustion directe de 1905625 d’albumine (1) : » » 202,607 | 165 462 | 0,818 (jusqu’à l’urée) Rapport de l'albumine dépensée à l'albumine alimentaire : 0,80. (1) En admettant que la combustion de 1 gr. d’albumine, jusqu'à l’urée, réclame 11,063 d'oxygène et produise 01,868 de CO?, chiffres tirés de l'équation de la com- bustion. LS idées 58 G. LAFON Or, avec ce nouveau régime, l’oxygène consommé a égalé et même dépassé celui qui aurait été nécessaire à la combustion de l’albumine dépensée ; il en est de même pour le CO? produit, par rapport à celui qui aurait théoriquement résulté de la com- bustion de cette albumine En tout cas, les différences sont très faibles et ne dépassent pas la limite des erreurs inévitables d'expérience. ie Ainsi donc, l’organisme d’un animal recevant pendant plu- sieurs jours de suite une ration riche em albumine, et dépassant largement les besoins de son entretien, a complètement brülé l’albumine transformée et n’en a retenu aucune partie à l’état de graisse. Nous ne concluons cependant pas que l’organisme ne peut pas faire de graisse avec l’albumine alimentaire, et si nous n'avons pas constaté la formation de graisse dans l’expérience précé- dente, cela nous paraît tenir aux transformations intra-organi- ques de l’albumine. : Si on admet, en effet, avec M. Chauveau, que l'énergie po- tentielle de l’albumine n’est apte à alimenter le travail physio- logique des tissus que sous forme de glucose, et que dans la transformation de l’albumine en glucose le rendement est de 80 0/,, il y a lieu de remarquer que les 190 or. 625 d’albu- mine dépensée pouvaient donner 152 or. 50 de glucose corres- pondant à 563 cal. 250. Or, cette énergie représente précisé- ment la dépense de l'animal à jeun : O2? consommé en 24 h. chez l’animal à jeun .-. 4 122:600 Energie correspondante : 46 X 122,60 ...... 563°*960 (1) Energie produite par la combustion de 152550 deblucose 50924152 50 AREA 963250 (1) Il s'ensuit que la ration n’est surabondante qu’en apparence, puisque le glucose formé, qui représente seul la partie utile de (1) Ces valeurs sont calculées en admettant que le coefficient ther- mique de l'oxygène, chez l'animal à jeun. est de 4 cal. 6 par litre (Laulanié, Eléments de physiologie, 2 édit., p.521) et que la chaleur de combustion du glucose est de 3 cal. 692. "T DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 09 la ration, est seulement suffisant pour couvrir l’énergie dépen- sée à l’état de jeûne. Toute l’éneroie libérée par les opérations préliminaires desti- nées à donner du glucose aux dépens de l’albumine n’est pas utilisable pour le travail physiologique des tissus et constitue de l'énergie perdue. Elle ne pourrait, sans doute, être utilisée par l’organisme que pour les besoins de la calorification; or L] pendant la durée de cette expérience, la température s’est trouvée comprise entre 15° et 19°, c’est-à-dire. très voisine de celle pour laquelle lés besoins de la régulation sont assurés d'une facon suffisante par la chaleur résiduelle du travail physio- logique et ne réclament aucun supplément d'énergie thermique. Le bilan des transformations de l’albumine et du mouvement d'énergie attaché à ces transformations, chez l'animal recevant 1.200 grammes de viande, peut ainsi être établi de la façon suivante : de Albumine dépensée en 24 heures O2 cons. C0? produit Energie dégagée 1905625 206070 172330 947 922(2) x. Formation de 152550 de glucose {d’après les équa- tions de Gautier et Chau- Energie dissipée MÉAUA) ST QE Lot 000976552801 1565%187(8) 8. Combustion de 152850 de Energie utile MORE ON Le 119694149765) /5032950 RO TAUR ES RET 2037740 169045 926437 Rapport de l'énergie perdue à l’énergie totale : 0,39. (1) On aurait, en effet, d’après Gautier : C12H412A718022S+11H20=9COAZ2H4+ C5! H°#06 + CSHSO+9 OS Albumine Urée Tripalmitine A. lactique D’après M. Chauveau (La vie et l'énergie chez l'animal, 1894, p.54), l1 graisse peut à son tour donner du glucose par oxyäation : 2C°7H°1°0$+670?=8C$H*°0+18C0?+14H°70 Tristéarine Glucose De ces deux équations qu’on peut, du reste, réunir en une seule G. Lafon, Th. de Toulouse. 1896, p 124) : C72H112A718022S+31024+41H20 =9COA7°/H#+7C$SH1206+21'02+S Albimine Urée Glucose on tirè que 1 gramme d’albumine peut donner, par hydratation et oxydation, 0 gr.7s de giucose en fixant 0 lit. 472 d'oxygène et en dé- gageant 0 lit. 290 de CO*. (2) Calculée à partir de l'oxygène consommé. (3) Calculée par différence, en déduisant de l'énergie potentielle 60 G. LAFON Pour obtenir une mise en réserve de graisse aux dépens de l’albumine, il faudrait sans doute que l’énergie utile représentée par le glucose dérivant de l’albumine fût supérieure à l'énergie nécessaire à l'entretien du travail physiologique. Nous avons tenté d’en obtenir. la démonstration en portant la ration à 1.600 grammes de viande, mais cette ration a été mal tolérée et a déterminé des vomissements, de sorte que nous n'avons pu tirer aucune conclusion de cette dernière expé-. rience. Nous l'avons reprise ultérieurement sur un autre sujet, sur les bases que nous venons d'indiquer, c’est-à-dire en donnant une ration d’albumine supposée réellement surabondante par la quantité d'énergie utilisable qu’elle pouvait donner, mais cependant assez modérée pour ne pas entrainer de troubles. L'expérience a porté sur un chien de 5 kil. 260 qui consom- mait à l’état de jeüne 80 lit. 840 d'oxygène en 24 heures, cor- respondant à 371 cal. 860, et qui était en équilibre de nutrition avec une ration de 400 grammes de viande Pendant 4 jours consécutifs, ce chien a recu une ration de 800 grammes de viande contenant 160 grammes d’albumine et pouvant donner théoriquement 115 grammes de glucose correspondant à 495 ca- lories (en admettant une utilisation digestive de 90 o/,). Il semble bien que dans ces conditions nous avons obtenu une faible réserve de graisse. L’oxygène consommé et le CO? produit sont légèrement en déficit sur les chiffres théoriques correspondant à la combustion de l’albumine dépensée et le rapport du déficit de CO? au dé- ficit de O? est de 0,740, c’est-à-dire voisin du quotient des graisses. totale de l’albumine (supposée brülant jusqu’à l’urée) l’énergie po- tentielle du glucose qui en dérive. COURT D UU UT UT D RE, DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 61 Poids e L CO= Energie RATION | de Alb. dép. |: CO? prod: | 0% cons. | == Ne l'animal | en 24 heures | en 24 heures | en 24 heures 0? correspond! k. De lit. lit. 800 viande | 5.190 | 115,505 | 86,404 | 105,604 | 0,818 id. |5 430) 118200 | 92776 | 119326 | 0,895 id, | 5690 | 121995 | 99970 | 112.942 | 0.893 id |5,720 | 197,083 | 105.806 | 126,615 | 0,835 Moyenne. » 125 928 94,490 | 114,377 | 0,826 | 526,134 Combustion directe de 121::998 d’albumine 105,833 | 129,610 | 0,818 | 592,570 ‘jusqu'à l'urée) | Différence correspondant à la graisse formée 41-9343 15,933 | 0,746| 66,436 Graisse formée, calculée d’après GO? produit : 7 gr. 91 — — _ O?consommé : 7 gr. 43 MONO OR a ee el a en nan ci D 7 gr. 67 Rapport de l’albumine dépensée à l’albumine alimentaire : 0,76. Mais la quantité de graisse formée est bien peu importante et atteint à peine 8 grammes par jour, soit un rendement de 0,06 par rapport à l’albumine dépensée, rendement très éloigné du rendement théorique de 50 o/, ou de 27,6 ‘}, tiré des équa- tions de Gautier et de Chauveau. La formation de la graisse n’est du reste pas absolument cer- taine, car l’albumine dépensée ne passe certainement pas toute entière à lPétat d'urée, mais donne en même temps des produits incomplètement brûlés, ce qui peut suffire à expliquer le défi- cit observé dans l’oxygène consommé et le CO? produit. L’accroissement de poids de l’animal ne doit donc pas être attribué à la graisse formée aux dépens de l'albumine, mais à la graisse préexistant dans la viande et aussi, sans doute, à l’albu- mine fixée. Il y a lieu d'autre part de faire une autre remarque, c’est 62 G: LAFON que, dans ce cas, comme dans l’expérivnce précédente, le glucose théoriquement formé aux dépens de l’albumine dé- pensée correspond sensiblement à l’énergie dépensée à l’état de jeûne : _Albumine dépensée en 24 heures... ..... 191 gr. 928 Glucose correspondant à cette albumine . 97gr. 542 Energie correspondante. 12... 360 cal. 863 Oxygène consommé à l’état de jeûne..... 80lit. 841 Energie correspondante... ............ .. 371 cal. 860 Le fait que l’albumine donnée en excès ne sert pas à former des réserves de graisses mais subit au contraire une combustion incomplète qui l’amène à l’état de glucose ne doit pas être con- sidéré comme une simple conséquence de la loi de l’équilibre azoté, mais bien comme une conséquence nécessaire des trans- formations intra-organiques subies par l’albumine. Si la loi de l’équilibre azoté intervenait seule tout le reste non azoté de l’al- bumine, du moins de la part d’albumine qui n’a pas été em- ployée à la réparation des tissus, devrait pouvoir être mis en réserve. S'il n’en est pas ainsi, c’est que la dégradation de la molécule d’albumine et l’élimination de son noyau azoté, c’est- à-dire la désamination des acides aminés, provenant de la diges- tion de l’albumine, s'effectue par oxydation et non par un simple dédoublement. Le glucose formé peut sans doute, lorsqu'il est en excès, ser- vir à la formation de graisse de réserve, au même titre que les hydrates de carbone alimentaires. Mais nous avons vu que pour atteindre ce résultat il fallait arriver à des rations d'albumine très élevées qui atteignent rapidement la limite de tolérance de l'appareil digestif et avec lesquelles lutilisation digestive de l’albumine devient défectueuse. On remarque, en outre, dans nos expériences, que, très rapi- DE LA FORMATION DE LA GRAISSE 63 dement, dès le 3 ou le 42 jour, l'élimination azotée se fixe à un chiffre constant, et l’équilibre azoté peut être considéré comme établi. Dans ce cas, l’albumine dépensée, mesurée à l’azote uri- naire totale, ne représente que 76 à 80 °/, de l’albumine ali- mentaire, ce qui réduit dans une proportion correspondante la quantité de glucose théoriquement formé. On remarque d’autre part que, même lorsque la quantité d’albumine dépensée est suffisante pour fournir une quantité de glucose supérieure aux besoins du travail physiologique de l’état de jeûne, les combustions augmentent parallèlement, comme si les besoins du travail physiologique s'étaient accrus dans la même proportion, ce qui diminue encore l’aptitude de l’albumine à former de la graisse et la rend pratiquement illu- soire. La loi physiologique, d’après laquelle l’organisme règle ses dépenses exclusivement d'après ses besoins et non d’après l'abondance plus ou moins grande du combustible, n’est donc pas rigoureusement exacte puisque, dans le cas des aliments azotés, les dépenses s’accroissent avec l'alimentation. L’alimen- tation crée ainsi un besoin nouveau qui entraîne une augmen- tation corrélative des dépenses. Un voit ainsi, d’après les résultats qui précèdent, que La for- mation de la graisse aux dépens des principes albuminoides, si elle est théoriquement possible, est une opération physiolo- giquement très onéreuse, à cause du supplément de dépense et de la perte corrélative d'énergie potentielle qu'elle entraîne. Qu'on appelle cette dépense consommalion de luxe, avec les auteurs allemands, ou frais d'exploitation des aliments, avec M. Laulanié, elle pèse très lourdement sur l’utilisation des ali- ments azotés, considérés comme aliments de l'énergie, puis- qu’elle représente près de 40 ‘/, de l'énergie potentielle totale de l’albumine transformée. Dans tous les cas, la signification de cette dépense apparait très clairement à la lumière de l'interprétation donnée par M. Chauveau des transformations chimiques inträ-organiques 64 G. LAFON subies par les principes immédiats alimentaires (Chauveau, La vie el l’énergie chez l’animal, 1894, pp. 74 et suiv.). D'après cette interprétation, l'énergie dépensée chez l'animal alimenté comporte trois éléments : . 1° L'énergie dépensée à l’état de jeûne; . 2° L’énergie dépensée par le travail physiologique de la diges- tion et de l’assimilation ; 30 L'énergie dépensée par les transformations chimiques des principes immédiats alimentaires. Les expériences qui précèdent montrent l'importance pré- pondérante de ce dernier élément, puisque la transforma- tion de l’albumine en glucose, par oxydation incomplète, suffit à elle seule à rendre compte de l'excès de dépense constaté chez l’animal alimenté, par rapport à la dépense de l’état de jeûne. Les considérations qui précèdent seraient encore vraies si l’alburaine se transformait en graisse au lieu de se transformer en glucose. Dans ce cas, on ne saurait admettre une formation de graisse par simple dédoublement, d’après l'équation de Gau- tier, car ce processus ne rendrait pas compte de l'accroissement de la consommation d’oxygène qui accompagne toujours l’in- gestion des aliments azotés et. leur utilisation dans l’orga- nisme. La transformation en graisse ne peut avoir lieu que par oxy- dation et on doit alors adopter l’équation de M. Chauveau. Mais dans cette hypothèse, le bilan des échanges nutritifs S’accorde moins bien avec les données de l’expérience que dans l’hypo- thèse de la formation de glucose : DE LA FORMATION DE LA GRAISSE- 65 Albumine ARE en 24 h. 0? consommé CO? produit 49057 625 206! 070 1721 330 Formation de 525r 612 de graisse (d’après l'équation de M. Chauveau)........ 911880 90! 738 Combustion de 525" 612 de graisse... .. : 107! 845 75! 445 Totaux ae 1991725 166! 182 Energie correspondant à la graisse formée. .... 495 cal. 762 Energie correspondant à la dépense du jeûne. . 563 cal. Nous sommes ainsi amené à conclure que l’albumine donne du glucose et non de la graisse au cours de ses transformations intra-organiques. C'est la conclusion qui se dégage des recherches de von Me- ring et Minkowski sur le diabète pancréatique expérimental où cette transformation s'exprime par la proportionnalité entre le glucose excrété et l'albumine détruite, chez le chien dépan- creaté nourri de viande (v. Mering et Minkowski, Arch. f. Exp. Path. und Pharmacol., t. XX VI, 1889 ; et Minkowski, sbid., t. XXXI, 1893). C’est également la conclusion à laquelle nous nous sommes rattaché pour expliquer l’accroissement de la consommation d’oxyzène que nous avons constaté dans les mêmes conditions (G. Lafon, Rech. exp. sur le diabète et la glycogénie, th. de Toulouse. 1906), accroissement qui marche de pair avec l’ex- crétion azotée et avec l'élimination du sucre, et que nous avons interprété comme une preuve nouvelle de la formation du sucre aux dépens de l’albumine. Comme cet accroissement de la consommation d'oxygène se retrouve chez le sujet sain, il est rationnel d'admettre que cet oxygène est employé, chez le sujet sain comme chez le diabé- tique, à la formation de glucose par oxydation incomplète de l’albumine. 66 G. LAFON Cette formation de glucose aux dépens de l’albumine en- traine un dégagement d'énergie dont les tissus ne bénéficient pas, puisqu'elle se traduit par une dépense nouvelle qui s'ajoute à la dépense de l’état de jeûne. Il s'ensuit que la valeur alimen- taire de l’albumine, comme source d'énergie, doit se mesurer, non à le quantité totale d'énergie potentielle qu’elle renferme, mais d’après ia quantité de glucose qu’elle peut donner, confor- mément à la théorie de l’équivalence isoglycosique des principes alimentaires soutenue par M. Chauveau, et les expériences pré- citées vérifient cette prévision. : CONCLUSIONS 1° L’étude du bilan nutritif chez un animal recevant une ration surabondante d’albumine indique une augmentation des combustions respiratoires telle que l’albumine dépensée est en- tièrement brûlée. L'organisme ne tire aucun bénéfice de l'ex- cédent alimentaire qui lui est fourni et ne fait aucune réserve de graisse. 20 L’accroissement de la consommation d’oxygène s’accorde avec l’hypothèse de la formation de glucose par oxydation incom- plète de l'albumine, le glucose formé étant ensuite employé à l'entretien du travail physiologique des tissus. 3° Il ne peut théoriquement y avoir mise en réserve de graisse que si le glucose formé excède les besoins actuels du travail physiologique. Dans ce cas, il peut sans doute se former de la graisse aux dépens du glucose en excès, mais cette faculté est limitée par l'accroissement parallèle du travail physiologique et par la tolérance de l'appareil digestif. 4° La conclusion serait la même si l’albumine se transfor- mait directement en graisse, par oxydation, au lieu de se trans- former en glucose, car il y a toujours augmentation des com- DE LA FORMATION DE LA GRAÏSSE 67 bustions respiratoires et la graisse formée ne pourrait être mise en réserve qu'autant qu’elle dépasserait les besoins actuels de l'organisme. Mais les données de l'expérience s’accordent mieux avec l’hyporhèse de la formation de glucose. 5° Cette étude constitue, en ce qui concerne l’albumine, une confirmation de la théorie de l’équivalence glycosique des.prin- cipes alimentaires soutenue par M. Chauveau. 68 J. DE REY-PAILHADE SUR LE ROLE DU PHILOTEMEM DANS LA RESPIRATION DES TISSUS Par le Dr J. DE REY-PAILHADE Ancien président de la Société. On a publié récemment plusieurs mémoires dans lesquels il est parlé du philothion et de son rôle biologique. Je pense être agréable à mes collègues de la Société a’histoire naturelle de Toulouse, en précisant certains points utiles à connaître au point de vue général de la respiration des tissus. 1° Il existe une infinité de philothions. Le vocable philothion désigne simplement un corps de la classe des substances chimiques jouissant de la propriété com- mune de produire de l’hydrogène sulfuré avec le soufre à une température inférieure à 40°. J'ai découvert le premier terme en 1888 dans la levure de bière. En Allemagne surtout, on appelle maintenant ce corps hydrogénase. Pour éviter toute confusion, j'appellerai l’ensemble de ces corps des hydrogénasoides. Le philothion du blanc d'œuf de poule est une albumine ayant dans sa constitution chimique de l’hydrogène labile que je spécifie par le qualificatif de philothionique; il doit donc exister autant de variétés de philothions que d’albumines diffé- rentes, c’est-à-dire un nombre immense presque infini. Une étude très minutieuse fera reconnaître des différences dans les températures auxquelles les divers hydrogénasoïdes at- RÔLE DU .PHILOTHION 69 taquent le soufre el d'autres corps, on trouvera des matières colorantes qui seront hydrogénées par un philothion et non par tous les autres hydrogénasoïdes. On sait déjà que le soufre est attaqué par presque toutes les matières organiques, mais à des températures généralement su- périeures à 1000. La-levure de bière vivante décolore le bleu de méthylène, mais n'agit pas sur le carmin d'indigo ; au contraire, la levure tuée par divers antiseptiques agit aussi sur le carmin d'indigo. Le philothion de la levure vivante parait donc différent de celui de la levure tuée. Les hydrogénasoïdes sont done nombreux, mais leur diffé- renciation est très difficile. 20 La fonction physiologique des hydrogénasoïdes est oppo- sée à celle des agents d’oxydation Les hydrogénasoïdes qui sont répandus dans l’universalité des êtres vivants remplissent un rôle opposé à celui des fer- ments d’oxydation. On a écrit que j'attribuais au philothion un rôle oxydant, J'ai toujours dit le contraire. Voici une comparaison facile à comprendre par tout le monde : Un chef de dynastie, un roi par exemple, pour perpétuer sa dynastie, doit commencer par fonder une famille, par choisir une reine qui lui donnera des enfants appelés à lui succéder. Pour vivre et se perpétuer, les tissus doivent avoir des oxy- dases; mais ces substances seules ne peuvent rien, pas plus qu'un roi sans reine. Il faut aux oxydases des philothions ou d’autres corps oxydables analogues; l’ensemble de ces corps produira de la chaleur, source de toute vie. L’hydrogène philo- tionique s’oxyde facilement en produisant de l’eau, et dégage- ment concomitant de chaleur. Ceci montre que dans les phénomènes biologiques les hydro- génasoïdes ou des corps oxydables analogues remplissent un rôle aussi important que celui des oxydases. La vie s'exerce par l’association constante : SOC. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 6 70 . J. DE RÉY-PAILHADE + EN 1° De fournisseurs d'oxygène actif, oxydases ; 2° De consommateurs de cet oxygène actif, hydrogénasoïdes et autres corps encore fort peu connus. 3 L'oxydation de l'hydrogène des aliments s'effectue en par- tie par l'intermédiaire du philothion. Les phénomènes vitaux s’accomplissent par l'oxydation mé- nagée du carbone et de l'hydrogène des aliments. Un homme adulte doit comburer par jour 0 grammes d’hy- drogène et 200 grammes de carbone. Ne considérons que l’hydrogène. Comment s’oxydent ces 20 crammes journaliers? On l’ignore à peu près complètement Il doit y avoir une ou plusieurs oxydases fournissant de l'oxy- gène actif à des hydrogénasoïdes. En fait, l’analyse chimique démontre la présence simultanée dans le foie et les muscles striés : 1° d’oxydases et 2 d'hydrogénasoïdes. Dans ces conditions, il faut croire à un travail commun de ces substances, travail fixant de l'oxygène sur l'hydrogène la- bile des philothions avec production de calorique. Les hydrogénasoïdes sont donc des substances préalablement préparées par la cellule vivante, pour subir l'action de l’oxy- gène actif des oxydases. L’hydrogène philothionique décelable par la réaction du sou- fre existe constamment dans les tissus; le poids de cet hydro- gène tout à fait spécial est pour un adulte de 0 gr. 50 environ. Ce poids représente 1/40° environ de tout l’hydrogène à combu- rer dans un jour. Mais l’hydrogène philothionique existant tou- jours dans l’organisme, il faut admettre que par un travail ré- pété du système oxydase-philothion l'organisme oxyde plusieurs grammes d'hydrogène par jour. } 4" Le philothion est une hydrogénase hydrogénante. Les importants travaux faits récemment en Allemagne et ailleurs ont confirmé que le philothion est bien une diastase hydrogénante. D'après Gruss. l’hydrogénase de la levure de bière contribue- rait à la transformation du glucose en alcool. sh RÔLE DU PHILOTHION 71 L'abondance du philothion, corps essentiellement réducteur dans des organismes anaérobies, d’une part, et dans des tissus consommant beaucoup d'oxygène tels que le foie et les muscles striés, d'autre part, indique un rôle tout à fait particulier et important dans les phénomènes biologiques. L’hydrogène phi- lothionique labile peut être assimilé à de l'hydrogène naissant, même atomique. Or, on sait l'importance de l'hydrogène nais- sant avec lequel on opère en chimie organique les transforma - tions les plus variées. É L'étude du philothion est à peine ébauchée; mais on peut déjà dire que le rôle des philothions est égal à celui des oxy- dases. Le médecin et l’hygiéniste comprendront la nécessité de maintenir l'équilibre entre les agents d’oxydation et les ma- tières préparées pour recevoir l’oxygène puisé dans le réservoir inépuisable de l’atmosphère. F2 G. LAFON SUR l'Utilisation directe des Graisses DANS LE TRAVAIL MUSCULAIRE Par G. LAFON Il est établi depuis longtemps que ce sont surtout les princi- pes ternaires, hydrates de carbone et corps gras, qui fournis- sent à l'organisme l'énergie dépensée pour l’entretien de son activité, les matières azotées ayant un autre rôle, celui de ser- vir à la rénovation de la substance des tissus, et ne jouant. qu’accessoirement le rôle de combustible. | La consommation périphérique du glucose, démontrée par M. Chauveau en 1856, et les expériences de Chauveau et Kaufmann sur le muscle releveur de la lèvre supérieure du cheval, ont montré la place prépondérante du glucose comme aliment immédiat de l’activité des tissus; mais le rôle des graisses n’en est pas moins évident. D'abord, chez le sujet à jeun, les réserves hydrocarbonées sont vite épuisées et l'organisme tire nécessairement la plus grande partie de l’énergie qu’il dépense de la combustion de ses graisses. Les expériences de Kellner sur le cheval et celles de Frenzel sur le chien ont, d’autre part, montré la participa- tion des graisses à la production du travail, en cas d’alimenta- tion insuffisante. SUR L'UTILISATION DIRECTE DES GRAISSES 13 Comme l’activité permanente des muscles entraîne une con- sommation incessante de glucose et de glycogène et que, d’au- tre part, le slucose du sang et le glycogène du foie et des mus- cles persistent très longtemps au cours de l'inanition, on a été conduit à admettre un renouvellement constant de ces princi- pes, et M. Chauveau a émis l’opinion que l’utilisation de la graisse était indirecte et qu’elle servait à la reconstitution du slycogène et du glycose consommés par les tissus. Cette inter- prétation s’appuie sur les observations faites sur la marmotte au cours de lhibernation et sur les variations du quotient respiratoire pendant le travail et pendant le repos consécutif, chez le sujet à jeun. Bouchard et Degrez ont, d'autre part, mis en évidence la formation du glycogène musculaire aux dépens des graisses, chez l’homme et chez l'animal. Sans méconnaître la valeur des faits apportés à l'appui de cette conception, en peut se demander si l'utilisation des graisses ne peut pas aussi être directe et s'effectuer sans l’inter- médiaire de ce processus laborieux qui nécessiterait leur trans- formation préalable en hydrate de carbone. Plusieurs arguments peuvent être invoqués à priori en faveur de cette opinion : | 1 1° La faible étendue des variations du quotient respiratoire sous l'influence du travail, chez le sujet à jeun ; 2e La valeur relativement faible de ce même quotient pen- dant le travail, chez le sujet qui recoit une ration abondante d’hydrates de carbone, ce que M. Chauveau interprète par la consommation concomittante d’une certaine quantité de graisse ; de 3° La consommation nécessairement directe des graisses chez le sujet diabétique où les tissus ayant perdu plus ou moins complètement l'aptitude à utiliser le glucose, les combustions internes s’alimentent nécessairement aux dépens des graisses de l'organisme ; ‘ 4° L'absence d’accroissement de la consommation d'oxygène après l’ingestion de graisses, accroissement nécessaire dans 74 G. LAFON l'hypothèse de la transformation de la graisse en glucose, d’après l'équation de Chauveau : cxlo 070 sc "0 17 CO En 0; : Il y a lieu de rappeler aussi que Luchsinger a montré que le muscle privé de glycogène conserve encore longtemps l’ap- titude à se contracter et Ranke a établi que des muscles de grenouille, épuisés par la tétanisation, ne se colorent plus par l’acide osmique, preuve de la consommation des graisses. Pour mettre en évidence la consommation de la graisse par les tissus, nous avons effectué des expériences analogues à celles de Chauveau et Kaufmann sur le muscle releveur de la lèvre supérieure, en dosant comparativement la graisse dans le sang artériel et dans le sang veineux qui sort du muscle, d’abord à l’état de repos, puis dans l’activité provoquée par la mastica- tion. Le dosage des graisses a été fait par épuisement à l’éther dans l’appareil extracteur de Soxhlet. Nous avons fait également quelques expérienees sur le chien en provoquant l'activité des muscles d’un membre postérieur par des excitations électriques. Les résultats obtenus sont consignés dans les tableaux sui- vants : SUR L'UTILISATION DIRECTE DES GRAISSES s] Qt = E Irrigation san- “a Graïisse contenue dans lise prélevée EE guine = 1000 gr. de sang pour 1000 gr. de AU US Vans Sang ve Sang | 5208 0 & Æ | Repos |Travail < arté! | repos | travail | Repos [Travail Exp I. — Cheval gr. gr gr. gr. gr. gr. | gr. vigoureux. 5m 5 33 6,6 2,000! 1,91511,303 | 0,085|0,697 Exp. II. — Id.(1).| 3m 132 70 2,2 2,230| 1,90011,840 | 0 33010,390 Exp. III. — Ane vigoureux (2). 1m |21,650137,150| 1.7 2.350| 1,89311,054 | 0,45710,906 Exp IV. — Id. im |17,430127,050! 1.5 1,966] 1,32011,204 | 0,64610,764 Expo ANne (3) maigre etaffaibli.| 2m | 8,300121,580| 2,6 0,891| 1,325|0,416 + 0,435 10,475 Exp Nr =ud: 2m | 6,150! 9,410] 1,5 1,388 1,138 ,45 0,250|0 743 + Sauf une seule exception (3), le sang veineux a été trouvé constamment plus pauvre en graisse que le sang artériel. La différence s'accentue pendant le travail, et elle s’accentue encore davantage si on tient compte de l’irrigation sanguine qui s’accroit sous l'influence du travail dans une proportion variant de 1,5 à 6,6. Les résultats obtenus sur le chien n’offrent pas la même net- teté et la teneur en graisse du sang veineux a été trouvée tantôt supérieure, tantôt inférieure à celle du sang artériel, ce qui peut tenir à ce que le sang, en même temps qu'il perd de (1) Le sympathique cervical a été coupé pour une démonstration, ce qui explique l’abondance de l'irrigation sanguine, mais cela ne change pas le sens des résultats. (2) L'animal étant difficile, les veines collatérales n’ont pas été liées, d’où un écoulement sanguin plus FpoRGAnt mais ici encore le sens des résultats reste le même. Nous avons constaté également que la vaso-dilatation provo- quée par le travail survit à ce travail, et dix minutes après que la mastication a cesse, l'écoulement sanguin est encore tres abon- dant, mais dans ce cas le taux de la graisse dans le sang veineux se relève, et le prélevement reprend la valeur qu'il avait au repos. 76 . G. LAFON la graisse dans les muscles s’approvisionne de nouveau dans les réserves : Sang veineux | Sang veineux (repos) (travail, Graïsse contenue dans 1000 gr. de sang | Sang artériel gr. gr. er. Exp. VIl. Chien 20 ke... MS 66 9,216 2,583 Exp VIT Chiend2 ke Al 2,705 3,066(?) | 2,777 Expo ixX. Chien 21 ke ee Msn 0,597 0,900 Pour montrer avec plus de netteté la consommation de la graisse par les muscles nous avons dét-rminé, chez le lapin, sacrifié par hémorragie, de facon à soustraire les muscles à, l'influence réparatrice de la circulation, la richesse en graisses des muscles d’un membre postérieur épuisé par une série d'ex- citations électriques et des muscles du membre opposé conser- vés comme témoins. Les muscles épuisés par la tétanisation sont plus pauvres en graisse que les muscles témoins : Muscles au | Muscles téta- Graisse contenue dans 100 gr. de muscles DA È repos nisés gr. Exp. X. — Lapin sacrifié par hémorragie : 0,881. EXD NUE CRETE GBA D TOUSE dau RS 0,830 De l’ensemble de ces faits nous croyons pouvoir conclure que les matières grasses sont consommées directement, au même titre que le glucose, dans l’activité des tissus et, en particu- lier, dans le travail musculaire. SYMPHYLES 77 UN GENRE NOUVEAU DE LA CLASSE DES SYMPMYLES (MYRIOPODES) Par H. RIBAUT (1) Geophilella n. gen. 12 paires de pattes. 22 tergites. Bande chitineuse de l’écus- son céphalique interrompue au milieu comme dans le genre Scutigerella. Premier tergite très développé muni de bandes chitineuses. Extrémité des cerques sans plis transverses. Calices comme dans-le genre Scutigerella. _ Ce genre se distingue des deux autres par le nombre des ter- gites, le développement du premier tergite et la présence de bandes chitineuses sur celui-ci. (1) Cet article était déjà composé lorsque j'ai eu connaissance d'un travail de M. Bagnall sur la classification des Symphyles, paru en octobre 1913, dans lequel les genres Scutigerella et Scolopendrella, tels que les a compris Hansen, sont élevés au rang de sous-famille, et les groupes d’espèces délim tés par ce dernier auteur transformés en genres ou sous-cenres. Si lai maintenu mon article tel que je l'avais rédigé, c'est parce qu'il était trop tard pour le mcdifier et non point parce que je me refuse a priori à admettre les idées de M. Bagnal!. Si celles-ci sont adoptées. Geophilella pyrenaica doit devenir le ty; e d’une troisieme sous-famille, les Geophilellinäe, définie princi- palement par le nombre des tergites (comme doivent l'être aussi les deux autres sous-families) et probablement aussi par le développe- ment et l’ornementation du premier tergite. Les caracteres du genre Geophilella seront alors tirés de la forme de la bande chitineuse cephalique, de l’état rudime taire et la divi- sion des écussons dorsaux, de la présence de la soie latérale sur tous les tergites principaux, du développement de la première paire de pattes et de l'absence de stries transverses à l'extrémité des cerques. 78 Ut H. RIBAUT Geophilella pyrenaica n. sp. Longueur : 22M3 ; largeur : Omm3, Tête à peu près aussi longue que large. Ecus- son céphalique muni en son milieu d’une bande chitineuse longitudinale nettement formée de deux parties : une antérieure simple, s'évanouissant en avant au niveau des stigmates après s'être nota- blement élargie, légèrement renflée en bouton à son extrémité postérieure, qui est située à. peu près à égale distance entre le bord postérieur de la tête et le niveau des stigmates ; une postérieure, à ex- trémité antérieure en forme de T s'appliquant étroitement contre le bouton de la partie anté- rieure, à extré- mité postérieure bifurquée, cha- cune des bran- ches se poursui- vant le long du bord postérieur de la tête. Antennes de 17ou18articles. Leurs soies sont dirigées oblique- ment vers l’a- vant et ont tou- tes une longueur moyenne. FiG.1.— Animal Là face dor- entier (sauf les È ; : J | ie) rs sale du tronc F1G. 2. — Tête et premier tergite, M dorsale. porte 36 sillons . face dorsale. SYMPHYLES 79 transverses plus ou moins profonds, délimitant soit les tergi- tes, soit les zones articulaires (1). Premier tergite très développé, aussi long que le deuxième. Des deux angles postérieurs, qui sont un peu saillants, partent deux bandes chitineuses convergeant vers l'avant, qu’elles attei- Ÿ op FIG. 4. — Plaque sus-anale, face dorsale. gnent sans se rencontrer. Ces bandes, très étroites à l’arrière, se dilatent brusquement à moitié longueur. Une bande chiti- neuse transversale les réunit un peu avant leur extrémité anté- rieure. Sur chacune des bandes longitudinales, au point où elles s’élargissent brusquement, est implanté un poil. Dans l'intervalle de ces deux bandes se trouvent quatre poils, deux au niveau de ceux situés sur la dilatation, les deux autres en avant (1) Je désigne ainsi la zone transverse correspondant à ce que Hansen appelle « articulating membrane », _80 H. RIBAUT et plus écartés. La surface du tergite, sauf sur les bandes chi- tineuses, est grossièrement granuleuse comme les parties pleu- rales et ne paraît pas plus chitinisée qu’elles. Les autres tergites présentent des rudiments d’'écussens for- més chacun par deux plaques latérales, en ovale allongé longi- tudinalement, plus fortement chitinisées que le reste des tégu- A F1G. 5 — 12° patte, face postérieure. F1G. 6. — Cerques, face dorsale. ments et présentant des granulations extrêmement fires et serrées; ces plaques sont assez fortement soulevées, mais sans bord libre. La partie médiane des tergites, située entre les pla- ques, est égalemert un peu soulevée et séparée par conséquent de chacune d’elles par un sillon longitudinal (1). Sur les plaques latérales et sur la partie médiane se trouvent quelques poils courts (2, 3 ou 4 sur chacune de ces trois par- -ties). En outre, sur les tergites 2, 8, 5, 7, 9, 11, 13, 15, 17, 19 et 21 existe de chaque côté un poil un peu plus grand dirigé (!) Les boursouflements latéraux qu’accompagnent les sillons, ainsi que le nombre élevé de zones transverses, donnent à l'animal un aspect géophilien. $ SYMPHYLES 81 vers l’extérieur, implanté très en dehors de la plaque latérale, presque dans le sillon qui sépare la partie tergale de la partie pleurale. Les zones articulaires sont dépourvues de poils et leur sur- face est régulière et uniforme : il en existe 15 seulement, les tergites 3 et 4, 7 et 8, 11 et 12, 15 et 16, 19 et 20, 21 et 22 étant contigus. Plaque sus-anale portant sur chacune des moitiés du bord postérieur 6 soies implantées à trois niveaux légèrement diffé- rents. Au niveau le plus dorsal ne correspond que la soie la plus médiane, qui est courte et légèrement recourbée vers l’in- térieur. Au niveau moyen ne correspond également qu’une soie; elle fait suite immédiatement à la précédente et est trois fois plus longue qu’elle. Les quatre autres correspondent au niveau le plus ventral ; elles sont alternativement courtes et longues ; les courtes sont recourhbées vers l’intérieur, les longues droites et perpendiculaires au bord. Première patte bien conformée à peire un peu moins ro- buste que la deuxième. Métatarse de la 12° patte avec une seule soie dorsale; tarse avec deux soies dorsales; les deux branches de l'ongle sont à peu près identiques; exopode faible- ment développé, sa longueur est de beaucoup inférieure à la largeur du tarse. Cerques environ deux fois et demie plus longs que larges à la base, garnis de poils assez espacés, dont la longueur atteint au plus la moitié de la largeur des cerques à la base. L’aire ter- minale occupe un peu plus du tiers de la longueur et porte quelques lixnes épaissies longitudinales ; son extrémité est prolongée en une épine ayant la moitié de la longueur des cerques. Le reste de la surface des cerques présente une série de dénivellations brusques reproduisant l’aspect d’un fruit de cèdre ou de sapin. Cette espèce se rencontre dans les Pyrénées et la Montagne Noire : Saint-Béat (Haute-Garonne); Velmanya (Pyrénées- Orientales) ; Arfons (Tarn). 82 H. RIBAUT Elle se Louve sous les pierres enfoncées. Ses mouvements sont lents. Dans l’alcool elle est presque toujours fortement et également distendue, de sorte que son corps est rarement re- courbé, comme cela arrive généralement avec les autres espèces de Symphyles. La numérotation 1 à 22 que J'ai employée, dans la descrip- tion qui précède, pour désigner les tergites, ne peut donner a priori aucune indication sur le numéro du segment pédigère auquel chacun d'eux correspond. En faisant cela, je me suis placé à un point de vue purement pratique, estimant que toute autre désignation aurait rendu ma description très pénible à suivre en raison de la grande difficulté qui existe à établir la correspondance des tergites et des segments pédigères. Mais un tel procédé a le grave inconvénient de rendre infructueux tout essai de comparaisou de ma nouvelle forme avec les genres Scutigerella et Scolopendrella. La comparaison devient, au contraire, très aisée si l'on emploie pour chacun des trois types de Symphyles une numérotation qui indique par elle-même la correspondance entre les tergites et les segments pédigères. L’étude de la relation entre les parties tergales et sternales m'a amené aux constatations suivantes : Dans le genre Scutigerella, les tergites des 4°, 6° et 8e seg- ments sont doubles, les autres simples. Daus le genre Scolopendrella, les tergites des 4, 6e, 8e, 10e et 12° segments sont doubles, les autres simples. Dans le genre Geophilella, les tergites des 3°, 4e, 5°, Ge, 7°, 8e, 9e, 10°, 11° et 12e segmients sont doubles, ceux des deux premiers seulement sont simples. Si, comme il convient, on affecte le même numéro aux deux tergites appartenant au même segment, en les distinguant simplement par un indice, on obtient la désignation suivante que je mets en regard de celle adoptée par Hansen dans sa clas- sique monographie, pour ies genres Scutigerella et Scolopen- SYMPHYLES 83 drella, et de celle employée dans ma description pour le genre Geophilella. Scutigerella Scolopendrella Geophilella Numérotation Numérotation| Numérotation|[Numérotation| Numérotation employée Numérotation de Hansen normale de Hansen normale dans normale la description (1) A A Re A 4 I 1 À 1 2 1 2 2 2 2 3 3 3 3 4 3a 3 4 3 4 5 4 4 La 4 4 a 6 4 a 5) 5 5 5 7 5 d 8 5a 6 6 6 6 9 6 7 6a 4 6a 10 6a 8 “I 8 1 11 re) 12 Ha 9 8 9 8 13 8 10 8a 10 8a 14 8a At 9 11 9 15 9 16 9a 12 10 12 10 17 10 x 10 a 18 10 a 13 1 Son 19 11 20 11 a 14 42 14 | 12 91 1102 12 a 22 12 a (1) Hansen se plaçant à un point de vue pratique n’a pas pris en considération le premier segment, qui est toujours très réduit chez Sculigerella et Scolopendrella. C’est pour cela que le défaut de concordance entre sa numéralion et la normale se produit dès le début. (‘) Hansen considère les 14° et 15° tergites comme dérivant du dé- doublement de ce qu’il appelle le 13 En réalité, le 14° correspond au 10° segment pédigère, tandis que le 15° correspond au 11e. PA RIBAUEA L'emploi de la numérotation normale montre in ment que chez PR : respondant chez Scutigerella et Scolopendrella. n 2 derniers, tous les tergites sont précédés de cette zone. = _ Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, ù Se les 1er et 3° mercredi de chaque mois, du 9me méreredi de Five au 3e mercredi de Juillet. MM les Membres sont instamment priés de faire connaître AR au secrétariat leurs changements de domicile À Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers. 13, Toulouse. = == 27 SOMMAIRE A | G. LaFON. — Sur les conditions Le la formation de la graisse : aux dépens de l’albumine dans l'organisme animal. ....... 53 Dr J. DE REY-PAILHADE. — Sur le rôle du cbiloteane on la respiration des tissus. :.... SR PS LL PAGES G. LAFON. — Sur Puatilisation directe des graisses dans le Rose travail musculaire 52020 FT PSS SRE ER NN 2212 H. RiBAuT. — Un genre nouveau de la classe des symphyles (Myriopodes) re. nr PET PR SAC 00 D sSOCICTr | D'HISTOIRE NATURELLE É _ ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ir ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE. TOME QUARANTE-SIX. — 1913. BULLETIN TRIMESTRIEL N° 3 Paru en Mai 1914 ES 137, No — + ——e LS 2 \ : en ne 7 Y = FEB 201915 } ’ = Le # Ar N\ / ya É National M TOULOUSE - IMPRIMERIE BONNET 2, RUR ROMIGUIYRES 9. 1913 Siège de la Société, 47, rue de Rémusat de leurs observations. Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturetie de Toulous Art. fer, La Société a pour but de former des réunions dans lesquelles les naturalisles pourront exposer et (liscuter les résultats de leurs recherches ei Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, À: Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- : toriques dans leurs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son _ domaine. Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consui- ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le centre. DE Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collecuons & Musée d’His- toire Naturelle de Toulouse. 3 LS Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tilu- aires — Correspondants. - $ Art. 8: Les candidats au litre de membre titulaire doivent être présentés : par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin jsecret par. le Conseil d'administration. Fe ? Art. 10. Les/membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée par le Trésorie,. EE î ê Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi reçu le montant du droît et de la cotisation. Alors seulement les membres sont inscrits au Tableau de la-Société. ee. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d'acquitter son annuité, il perd, après deux avertissements, l'un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits attachés au titre de membre. : Art. {8. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titrede membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. 4 9, Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési- dent; {°° et 2° Vice-présidents; Secretaire-général; Trésorier ; {2° et 2e Bji- bliothécaires-archivistes. Ne ER Aix. 31. L'élection des memhres du Bureau, du Conseil id’administration et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans [la première séance. du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres membres pour une année. Les Vice-présidents, les. Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réslus immédiatement dans les mêmes fonctions. : Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures dusoir. Elles s ouvrentle premier merzredi après le {5 novembre, etont lieutous les fer et 3 : mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivement 4 Art, 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres À de la Société el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai de æelle e1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle, ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication, É Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et à de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le gnature de l’auteur. Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. fl peut er obtenir das tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ue 1# ù Société. < ES Art. 48. Les membres de la Société sont tcus invi.és à luijadresser échantillons qu’ils pourront réunie. : ES ; Ârt 52 En c:8 de dissolution, tes diverses propriétés de la |eltté, Y more L'OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 103 CONTRIBUTION A L’ETUDE DE L'Ophiobolus herpotrichus (Fries) Sacc. L'un des champignons du piétin des céréales Par A. PRUNET Le piétin est une maladie des céréales qui, par son caractère de gravité et par son extension croissante, préoccupe très vive- ment les agriculteurs. La maladie a son siège dans les parties inférieures des chaumes qui prennent sous son influence une teinte brune caractéristique. Elle est généralement causée par l’une des trois espèces suivantes de chamoignons : Ophiobolus herpotricus (Fries) Sacc., Ophiobolus graminis Sacc., Lep- tosphæria herpotrichoides de Not. Le piétin du blé, le seul dont il ait été question en France jusque dans ces derniers temps (1), a été considéré par Pril- lieux et Delacroix (2) comme dû principalement à l’'Ophiobolus graminis, par Mangin (3) et par Fron (4) comme causé presque uniquement par le Leptosphæria herpotrichoides. Dans l'Europe centrale et plus particuliérement en Allema- (1) Cf. A. PRUNET, Sur les champignons qui causent en France le piétin des céréales (Comptes rendus, 17 décembre 1913). (2) PriILLIEUX et DELACROIX, La maladie du pied de blé, causée par l’Ophiobolus graminis (Bull. de la Soc. mycol., 1890, pp. 110-113) — DELAGRoIx, loc. cit., 1901, pp. 136-144. (3) MaANGIN, Sur le piélin ou maladie du pied de blé (Bull. de la Soc. mycol., 1899, pp. 210-239), (4) FRON, Contribution à l'étude de la maladie du pied noir des céréales (Annales de la Science agronomique, 1912, pp. 3-29). , 104 A. PRUNET gne, l’Ophiobolus herpotrichus causerait surtout le piétin du blé et de l’orge et le Leptosphæria herpotrichoïdes surtout celui du seigle (1). C'est, d’ailleurs, en Allemagne que le caractère parasitaire de l’Ophiobolus herpotrichus et le rôle qu’il joue dans la maladie du piétin ont été pour la première fois signalés par Frank (2). Depuis la publication des travaux de Frank, l’existence de l’'Ophiobolus herpotrichus sur des céréales atteintes du piétin a été constatée dans la plupart des contrées de l’Europe. La présence en France de l’Ophiobolus. herpotrichus n'est pas mentionnée par les auteurs qui se sont occupés du piétin (3) et le rôle de cette espèce dans le développement de la maladie dans notre pays n'avait pas été envisagé. Il se trouve cependant que l’Ophiolobus herpotrichus est l’espèce qui s’est montrée de beaucoup la plus abondante dans la région toulousaine pendant la saison 1912-1913. Ce cham- pignon a, en particulier, causé des dégâts très importants dans le domaine de M E. Rouart, à Saint-Jory (Haute-Garonne). Je l’ai trouvé aussi très abondamment dans des pailles de blés malades provenant du Causé (Tarn-et-Garonne) et de Castil- - lonnés (Lot-et-Garonne). Je ne crois pas qu’il soit déraisonnable de penser que l’'Ophiobolus herpotrichus doit exister dans d’autres régions à céréales de la France. En effet, à une époque où ses rapports avec le piétin étaient encore ignorés et où 1l attirait peu l’atten- tion, 1l avait été signalé sous le nom de Sphærita herpotricha (4) KRÜGER, Untersüchungen über die Fusskrankheit des Getreides Arbeiten aus der Kaiserlichen biologischen Anstalt für Land- und. Forstswirtschaft, Bd. VI, 1908, pp. 321-351). (2) FRANK, Die neuen deutschen Getreidepilze (Berichte der. deutschen botanischen Gesellschaft Bd. XIII, 1895, p. 63). (3; Seul Delacroix dit incrdemment avoir trouvé en petites quan- tités des périthèces de cette espèce qu'il caractérise d’une façon un peu singulière (Bull. de la Soc mycol. de France, t. XVII, p. 144) en ae L’OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 105 Fries par Mougeot (1) dans les Vosges, sous celui de Aaphi- diospora Lacroïxzii March., par Marchard (2) dans le Poitou. Tulasne (3), qui l’appelat Raphidiospora herpotricha Ces. et de Not, le recueillait chaque année autour de Paris et de Ver- sailles et l’avait également récolté près de Fontainebleau. Enfin, sous le nom d'Ophiobolus herpotrichus (Fries) Sacc., Bru- uaud (4) avait signalé son existence dans plusieurs localités de la Charente-Inférieure. Ces observations sont restées ina- perçues. L’Ophiobolus herpotrichus étant encore très imparfaitement connu, je compléterai son histoire sur divers points. Le parasite n’attaque généralement que les 2 ou 3 entre- nœuds inférieurs des chaumes. Mais lorsque le 2° et le 3° en- tre-nœuds sont longs, il peut atteindre des points assez éloignés de la surtace du sol. Dans des chaumes de grande taille, prove- nant du domaine de M. Rouard, et qui avaient passé l’hiver à la surface du sol, j'ai trouvé des périthèces jusqu’à 43 centi- mètres de la base des chaumes. Ce sont là toutefois des faits exceptionnels. Dans le plus grand nombre des cas, le piétin est limité à des parties des chaumes plus voisines du sol et mérite bien le nom de maladie du pied de blé qui lui est donné dans certaines régions. La maladie se manifeste sur les chaumes et sur les gaines qui les recouvrent par des taches décolorées, bordées de brun et brunissant elles-mêmes plus ou moins par la suite. Ces taches sont longtemps circonscrites, A la fin, leurs limites s'estompent souvent, soit à la suite de fusions entre taches voisines, soit qu'un brunissement général ait envahi toutes les parties ma- lades. Les taches se forment soit au niveau de la surface du sol soit au-dessous, beaucoup plus rarement dessus. Dans la règle, (1) MouGEOT, Champignons des Vosges, Epinal, 1845, p 102. (2) MARCHAND. Sylloge, Paris, 1856, p. 251. (3) Selecta Fungorum Carpologia, t. II, Paris, 1863, p. 255. (4) BRuNAUD, Description des Sphériacées des environs de Saintes, La Rochelle, 1884, p. 213. 106 A. PRUNET la maladie progresse de dehors en dedans, le parasite n’atta- quant le chaume qu'après avoir envahi les gaines appliquées à sa surface. [Il en résulte qu’au point attaqué les gaines et le chaume présentent généralement des taches qui se superpo- sent. Il n’en est cependant pas toujours ainsi; j’ai observé des cas où des portions de gaine immédiatement superposées à des taches du chaume paraissaient intactes ou du moins n'étaient pas tachées. Et ce n’était pas de vieilles gaines dans lesquelles les taches finissent par devenir très peu apparentes, mais des gaines encore vivantes. Dans quelques-uns de ces cas, il parais- sait manifeste que des filaments mycéliens avaient pu gagner le chaume en s’insinuant entre les bords plus ou moins écartés des chaumes. Le mycelium semble être localisé dans les taches des gaines ou des chaumes. On peut y distinguer un mycelium interne incolore et un mycelium externe brun. Le mycelium interne est inter ou intra cellulaire et peut s’observer dans tous les tissus. Le mycelium externe se développe tout d’abord sous la cuticule qui, par la suite, se détruit plus ou moins au-dessus de lui. Il présente des vésicules adhésives analogues à celles que Mangin a décrites dans le Leptosvhæria herpotrichoïdes et développe sur le chaume des plaques mycéliennes moins denses que dans cette dernière espèce. | L’Ophiobolus herpotrichus forme ses périthèces au cours de l'hiver et non en automne, comme les deux autres espèces, et c'est sans doute une des raisons pour lesquelles il était resté méconnu dans notre pays. En 1913, la grande période de matu- ration et de libération des ascospores s’est étendue de janvier à mars dans les champs de l'Ecole régionale d’agriculture d’Ondes et a présenté un maximum du milièu de février au milieu de mars En 1914, les rigueurs de l’hiver ont retardé jusqu’à la fin de février l’apparition des premières spores müres Si les périthèces ne mürissent leurs spores qu’en hiver, ils peuvent cependant commencer à s'ébaucher ou même à se L’OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 107 former dès l'automne. Mais leur contenu reste lonstemps non différencié et l’on peut trouver des périthèces ayant atteint sensiblement leurs dimensions définitives et qui cependant ne présentent encore aucune apparence d’asques. La maturation des périthèces n’est pas simultanée mais successive et il en est de même de la maturation des asques et des spores. C’est ce qui explique que la période d'émission des spores ait pu s’éten- dre en 1913 sur une période de trois mois. Les périthèces de l’Ophiobolus herpotrichus sont globuleux et pourvus d’un col. Leur largeur est, en général, comprise entre 400 et 500 w et leur hauteur, sans le col, entre 300 et - 400 w; la hauteur du col varie ordinairement entre 100 et 160 y et sa largeur entre 80 et 150 x. Ils présentent à leur sur- face une pilosité plus ou moins abondante qui s’atténue sur le col et disparaît même habituellement à son extrémité supé- rieure. Sur les éteules restées en place ou demeurées entières, les périthèces se développent le plus souvent à la surface du chaume, au-dessous d’une gaine foliaire; leur col traverse alors la gaine et fait lécèrement saillie à sa surface. Lorsque la gaine est relativement écartée du chaume, il n'est pas très rare, toutefois, que le col débouche entre la gaine et le chaume ou à l’intérieur de la gaine, entre les deux épidermes. Les péri- thèces peuvent également se développer dans l’intérieur même de la gaine et n'avoir ainsi aucun rapport direct avec le chaume. Enfin les périthèces peuvent se former à découvert sur les nœuds ou les entre-nœuds ou sur les gaines. Les périthèces superficiels sont particulièrement fréquents sur les fragments de chaumes brisés par les instruments de travail et dépouillés de leur gaine depuis longtemps. Lorsque les pailles sont très fragmentées à la fois dans le sens longitudinal et dans le sens transversal, on voit souvent des périthèces s’aligner le long des fentes des chaumes et l’on en voit se former indifféremment sur la face concave ou con- vexe ou même sur les sections latérales des menus fragments. Le \ | è * 108 A. PRUNET Re: Le lieu de formation des périthèces paraït être influencé par la = lumière. Je n’en ai trouvé à la face concave des chaumes que sur les débris où cette face se trouvait à découvert. | Ces faits intéressants au point de vue biologique sont très inquiétants au point de vue pratique. Ils montrent, en effet, que la formation des organes de propagation n’exige pas; comme on aurait pu le croire d’après l’état actuel de nos con- naissances sur les deux autres champignons du piétin, le con- cours simultané du chaume et de la gaine, c’est-à-dire des conditions étroites et restreintes dans la pratique, surtout après les facons culturales (labourages, hersages) qui brisent les éteules et séparent plus ou moins les gaines des chaumes. L'Ophiobolus herpotrichus peut donc développer ses organes de propagations dans des circonstance que l’on aurait pu, a priori, considérer comme tout à fait défavorables. Le cas échéant, le moindre fétu de paille peut lui suffire. J'ai recueilli dans un champ de l’école d’Ondes des fragments de chaume de 1 à 2 centimètres de longueur sur 2 à 3 millimètres de largeur qui portent de nombreux périthèces sur leurs deux faces et sur leur tranche. J'ai constaté que les pailles contaminées utilisées comme litière ne perdent pas leur aptitude à developper les organes de propagation du parasite. Des pailles provenant de fumiers apportés dans un champ de l’école d’'Ondes, recueillies le 12 mars, présentaient de nombreux périthèces. Ce fait montre que, contrairement à l’opinion générale, le parasite ne reste pas nécessairement tout entier dans les éteules. Le mycelium de l’Ophiobolus herpotrichus n’est pas mo- nocarpique, c’est-à-dire qu’il ne meurt pas après qu'il a donné naissance à une géné-ation de périthèces. Il continue à virre saprophytiquement dans les pailles et peut développer plus tard de nouveaux périthèces. Des pailles attachées ensemble pour éviter leur dispersion, recueillies à l'école d'Ondes en jan: vier 1913 et présentant à ce moment là de nombreux péri- L'OPHIOBOLUS HERPOTRICHUS 109 la Faculté. Elles ont fourni, à la fin de décembre de la même année et dans les premiers jours de marS 1914, de nouveaux périthèces. La persistance du mycelium dans les vieilles pailles et la conservation du parasite dans les pailles servant de litière per- mettent de comprendre ce fait jusqu'ici inexpliqué que le para- site puisse se retrouver dans des champs où la culture du blé a été interrompue pendant une ou deux années. Les périthèces peuvent être isolés ou groupés par 2, 3, 4 ou davantage; j'en ai compté jusqu’à 15 dans un même groupe. Sur les pailles recueillies dans les champs et restées dans les conditions naturelles, les groupements de périthèces sont habi- tuellement plus fréquents et composés d’un plus grand nombre dé périthèces à découvert que sous gaine. Un revêtement my- célien recouvre ordinairement comme un manteau l'ensemble des panses des périthèces d’un même groupe, ne laissant passer que les cols. La plus grande fréquence des groupements de périthèces et la formation du revêtement mycélien commun et supplémen- taire, qui est la conséquence naturelle de l'état de groupement, - paraissent réaliser des conditions favorables pour les péri- thèces auxquels manque l'abri de la gaine. D'ailleurs, les périthèces à découvert sont ordinairement mieux protégés que les périthèces sous gaine par les tissus dans lesquels ils se développent. Les périthèces sous gaine se forment dans la règle sous la cuticule. Le fait est particulièrement appa- rent lorsqu ils commencent à se former, mais il n'est pas rare de retrouver sur les périthèces adultes, notamment à leur pour- tour, des fragments de la cuticule soulevée et déchirée. Les périthèces à découvert peuvent aussi se développer également sous la cuticule, mais il en est qui se forment plus profondé- ment, soit sous la membrane externe de l’épiderme entière ou presque entière, soit sous l'épiderme, soit même dans des tissus plus profonds. A la fin, ils deviennent tous superficiels, mais les portions de membranes ou de tissus soulevés à la suite de 110 A. PRUNET leur croissance leur assurent une certaine protection. Elles dis- simulent même souvent les poils des périthèces, de telle sorte que l’on pourrait croire qu’ils sont glabres. Les diverses dispositions protectrices des périthèces à décou- vert dont il vient d’être question sont particulièrement appa- rentes dans les chaumes isolés non recouverts par de la terre que l’on trouve à la surface du sol, en février ou mars, dans les champs ayant porté du blé attaqué par le piétin, l’année précédente. è Les périthèces en contact fusionnent quelquefois leurs parois dans les parties qui se touchent, mais leurs cavités demeurent distinctes. Les spores sortent des périthèces par un orifice situé au sommet du col. Cet orifice n'est pas préformé. Il se produit sous la poussée des asques les premières müres, et résulte de la désagrégation d’un petit groupe de cellules terminales. Les asques sont accompagnées de paraphyses un peu plus longues qu’elles. Ces paraphyses sont filamenteuses et cloison- nées transversalement. Elles renflent parfois en vésicules cer- gaines de leurs cellules, le plus souvent à leur base, et prennent ainsi sur une certaine longueur un aspect moniliforme. Les spores sont, en général, au nombre de 8 par asque; par éxcep- tion, on trouve des asques présentant un nombre moindre de spores, quelquefois une seule, plus grande alors que la normale. Les spores sont filamenteuses, cloisonnées transversalement à leur maturité, un peu courbes, amincies aux deux extrémités, mais plus à une qu’à l’autre. Elles sont accolées dans l’asque en un faisceau unique. Comme cela arrive toujours lorsque les spores sont filamen- teuses, leur longueur varie entre des limites étendues : 96 à 198 w. Ce sont là toutefois des dimensions extrêmes rares. Les dimensions moyennes obtenues à la suite d’un très grand nom- bre de mensurations sont comprises entre 145 et 175 w. Leur largeur moyenne est comprise entre 2 et 3 &. Les dimensions me di latle dis +1 sPédithed-ie PA NE PE RTE SRE PES DR OPHIOBOLUS HERPOTRICHIUS 111 ï | F à | . EX …—. observées par Saccardo (1) sont : 135-150 y sur 2-2,5 4; celles — qui ont été relevées par Krüger (2), en Allemagne, sont » 95-140 u. Les dimensions attribuées par Tulasne (3) aux as- ques correspondent sensiblement à celles que j'ai notées moi- même : 180-200 & de longueur sur 10 y de largeur. Les spores formées dans une même asque ne se séparent pas toujours après leur sortie du périthèce ; elles restent souvent unies en un paquet plus ou moins serré. Ces paquets de spores’ _ résistent mieux que des spores isolées à des conditions défavo- rables, telles que la pénurie d'eau. La germination s’effectue, d’ailleurs, de façon analogue dans les deux cas. Toutefois, les tubes germinatifs sont fréquemment plus gros dans les spores en paquets que dans les spores isolées. Bien que libérées pendant la saison froide, les ascospores de l'Ophiobolus herpotrichus peuvent assurer sa propagation par suite de leur aptitude à germer à basse température. Elles germent déjà, en effet, à des températures comprises entre —+ 3° et + 5°. L’optimum est voisin de 23°; elles germent alors généralement en 4 à 8 heures. À 35°-36°, la germination n’a généralement plus lieu. Dans trois séries d'essais, les spores issues de périthèces sous gaine n’ont point germé à 35°, tandis que les spores issues de périthèces à découvert poussaient encore de courts tubes germinatifs. À 36°, ce n’est que d’une façon tout à fait exceptionnelle que des spores ayant cette dernière origine ont poussé quelques tubes germinatifs. Ces dernières recher- ches seront reprises Krüger (4) a cru constater que les spores de l’Ophiobolus herpotrichus ne germent point en solution nutritive. Je n’ai rien observé de semblable. Dans le jus de pruneaux ou de figues, dans l’eau de malt, dans le milieu Sabouraud, dans l’eau peptonisée et glucosée, sur gélose, sur carotte, Les spores (1) SaccarDo, Sylloge Fungorum, vol. 1PSps5e (2) KRÜGER, loc. cit., p. 330. (3) TuLASNE, Selecta Fungorum Carpologia, t. Il, p. 255. (4) KRÜGER, loc. cit., p. 333. de PRUNET serment, au contraire, mieux que dans l’eau. Dans a | derniers milieux, elles fournissent un mycelium luxuria 1t, d’abord incolore, puis brun, sur lequel, d’ailleurs, il ne. point formé de périthèces. : | formation de vésicules adhésives est facile à observer do 1. 64 . cultures en goutte pendante. Elle est particulièrement abon- dante dans l’eau de malt. CRUSTACÉ PHYLLOPODE 113 SUR LA PRÉSENCE D'UN CRUSTACÉ PHYLLOPODE (Chirocephalus stagnalis Shaw) Dans les Pyrénées à une altitude élevée Par R. DESPAx L'ordre des Crustacés phyllopodes, auquel appartient l’espèce objet de cette note (Chirocephalus stagnalis Shaw — Ch. dia- phanus Prévost) réunit des espèces très primitives, toutes d’eau douce ou d'eau saumâtre. Elles ont depuis longtemps attiré l’attention des naturalistes, soit par la variabilité de leurs forms, soit par leur apparition capricieuse Le premier point a été surtout mis en lumière par les expériences classiques de SCHMANKEWITCH sur les variations morphologiques d’Artemia sälina, soumise à des variations du degré de salure de l’eau. Le second avait déjà frappé les pre: miers observateurs; ils signalent l'apparition de certains de ces | Crustacés dans des mares temporaires laissées par les crues des rivières, dans des flaques d'eau pluviale, voire même dans les ornières des chemins. Ils font observer encore qu'une espèce très abondante sur un point pendant une année, peut, ensuite, demeurer introuvable pendant très longtemps. Certaines, même, n’ont été vues qu’une fois dans une localité donnée ) ?) telle Estheria cycladoides Joly, trouvée par cet auteur aux environs de Toulouse, vers 1840, et qui, à ma connaissance du moins, n’y a Jamais été de nouveau signalée. Les Phyllopodes français ont fait l’objet d’un travail de. 114 R. DESPAX E. Srmox (1886); plus récemment, Dapay DE DÉEs a publié une | . monozraphie des Phyllopodes anostracés (1910). C’est à ces deux auteurs que jemprunte les renseignements relatifs auxhabitats du Chirocephalus stagnalis Shaw. Cette espèce fut découverte, pour la première fois, en France, à Montauban, il y a un siècle, par Prévost, qui la décrivit sous le nom spécifique diaphanus. Elle est commune dans le nord de la France et a une aire de distribution considérable. On la trouve en Angleterre, en Espagne, au Maroc et en Algérie, en Russie, Allemagne et Hongrie; sa limite Nord paraissant être Dantzig, sa limite Sud, Bône. Elle a déjà été trou vée à une alti- tude élevée, dans les Carpathes, au Bucsecs et au Retyezat (1800-2100). Elle ne parait pas avoir été signalée jusqu'ici dans les Pyrénées ; or, l’été dernier, je l'ai rencontrée au pic du Midi de Bigorre, dans le laquet d'Oncet, où elle est très abondante. Le laquet d'Oncet est situé à environ 9.900 mètres d'altitude, au Sud et en contre-bas du lac d'Oncet. C’est une sorte de grande cuvette peu profonde, à fond vaseux et à bords : en partie formés de mousses spongieuses. C'est uniquement dans le laquet que se trouvaient les Chirocéphales; ils y étaient très nombreux, surtout près des bords moussus. Le lac d’On- cet, tout proche, mais très profond, à bords et à fond rocheux, n’en renfermait aucun. J’ai fait trois visites au pie du Midi : la première le 22 juil- let 1913, la seconde le 8 août, la troisième le 9 septembre. À ma première visite, la neige persiste par plaques au bord des lacs, et même à une altitude inférieure dans les endroits abrités du soleil. Le 22, à 1 heure du soir, la température de l'air au soleil est de + 180 C. ; le 93, à 7 heures du matin, de —+ 12° C.; dans la nuit du 22 au 23, la température de l'air est descendue au voisinage de 0° C. La température de l'eau, envi- ron 40° C. Les Chirocéphales sont peu nombreux et leur taille ne dépasse pas 10mn de longueur totale. À ma seconde visite, la neige a disparu; la température de l'air, à 10 heures du matin, est de + 100,5 C.; celle de l’eau CRUSTACÉ PHYLLOPODE 115 est de + 1u° C. Les Chirocéphales sont très nombreux, leur longueur varie entre 16 et 20m. Au 9 septembre, le temps brumeux est très froid, la tem- pérature de l’eau est toujours de + 10° C.; les Chirocéphales sont toujours aussi nombreux, leur longueur atteint 23 à 25%, Les femelles ont des œufs dans la |:oche ovigère. Ce nouvel habitat de Chirocephalus stagnalis Shaw m'a paru intéressant à signaler, parce qu’il montre ce Crustacé vivant dans des eaux permanentes, mais qui, en raison de leur faible profondeur, doivent être glacées de la surface au fond durant l'hiver. Il met, en outre, en évidence, l'influence déjà signalée par Daday, de l’altitude et de la température sur la date d'apparition des espèces. Ce Chirocéphale apparait dans la région parisienne au tout premier printemps, où il se trouve, dit Simon, « dès le commencement de mars, souvent même quand la neige n’est pas entièrement fondue, dans les fla- ques laissées sur les prairies par les crues de la Seine ». Les conditions de température réalisées aux environs de Paris au début de mars ne. le sont que beaucoup plus tard à l'altitude du laquet d’Oncet, aussi lapparition du Chirocéphale n’a-t-elle lieu que durant juillet. D'ailleurs, les Chirocéphales provenant des Carpathes, d'une altitude très voisine de celle du laquet d'Oncet, ont été également recueillis en juillet-août. Index bibliographique des auteurs cités. 1910. Danay pe DEés, Monographie systématique des Phyllo- podes anostracés. — Annales des Sc. nat. Zool., série 9, tome XI. pp. 206, 212 et fig. 25. 1842. Jocy, Isaura cycladoïdes. — Annales des Sc. nat., série 2, Lome XVII, p. 293, pl. 7-9. 1803. Prévost, Mémoire sur le Chirocéphale — Journal de Physique, tome LVII. 4820 — Mémoire sur le Chirocéphale, dans JURINE. Histoire des Monocles. und dem Genus Branchipus. Zool., Bd 95, Suppl. 1886. Simon (E.), Etude sur les Crustacés du sous- ruse Phyllopodes. — Annales Soc. entomol. Fran e, série 6, tome VI, pp. 393 et suivantes, pl. CAE or, COS SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DÉ TOULOUSE Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à l’ancienne _ Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, sr les 4er et 3e mercredi de chaque mois, du 2% mercredi de Novembre au 3° mercredi de Juillet. Fe — MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître au secrétariat leurs changements de domicile. Adresser les envois d'argent au trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers, 13, Toulouse. SOMMAIRE A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. — Recherches relatives aux. ee moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 85 A. Boyer. — La mue chez un Thysanoure du genre Ma- CRUASEASSS PAU A ne TON ee CT ie Lin cie ee É Paul Dop. — Notice nécrologique : Jean Bonnet........... A. PRUNET. — Contribution à l'étude de l’Ophiobolus her- potrichus dre) Sacc., un des champignons du piétin - des céréales... rt RE “A0 R. DESpax. — . la présence d’un crustacé phyllopode (Chirocephalus stagnalis. Shaw) dans les Pyrénées à une altitude ÉIEVÉRP ER RER sen rie de eece A SOCIÈTÉ D HISTOIRE NAT URELLE | _ DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNeRéérIQuEs © DE TOULOUSE. | TOME QUARANTE-SIX. — 1913 BULLETIN TRIMESTRIEL Ne Paru en Mai 1914 L NU = FOUEOUSE-- oral IMPRIMERIE BONNET. 2, RUE ROMIGUIÈRES- 2. 1171 Rte Siège de la Société, 17, rue de Rémusat = 2 Extrait du règlement de la Société d'Histoire Naturelle de Toulous Art. fe", La Société a pour but (le former iles réunions dans lesquelles les naturalisies pourront exposer et discuter les résultats de leurs recherches ei de leurs observalions. Art. 2. Elle s'occupe de tout ce qui a rapport aux sciences naturelles, Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- toriques danslenrs applications à l'Histoire Naturelle, sont également de son domaine. | RE à Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti- ution géologique, la flore, et {a faune de la région dont Toulouse est le centre. Art. 4. La Sociétés'efforcera d'augmenter les collecuons €& Musée d'His- toire Naturelle de Toulouse. Art. 5. La Soctété se compose : de Membres-nés — Honoraires — Tilu- taires — Correspondants. Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être présentés par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin {secret par le Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de 12 fr., payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée par le Trésorie. ee Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires et correspondants ; pour les membres titulaires il est de 5 francs. Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier les diplômes qu'après avoi reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membres sont inscrits au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son annuité, il perd, après. deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les droits attachés au titre de membre. Art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titreide membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. Art. 20. Le bureau de la Socièté se compose des officiers suivants : Prési- dent; 1° et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; {2° et 2e Bi- bliothécaires-archivistes. Ar. 31. L'élection des membres du Bureau, du Conseil d'administration et du Comité de publication, a lieu au scratin secret dans la première séance du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres - membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, - les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuvent seuls être réslus immédiatement dans les mêmes fonctions. À Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir. Elles s ouvrentle premier mer:redi après le {5 novembre,etont lieu tous Les fer et 3 mercredi de chaque mois jusqu’au 3° mercredi de juiliet inelusivement Art. 39. La publication des découvertes ou études faites par les membres de la Socié'é et par Les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frai- de celle e1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication, Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra done porter le” gnature de l’auteur. Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peat er obtenir das tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ae ue Société. \ Art. 48. Les membres de la Société sont tcus inviés à luijadresser échantillons qu’ils pourront réunir. Art 52 En css de dissolution, îes diverses propriétés de la alté, cerise d'aut de droi à a ville de Tozloues. * 4% [+ SET { NES 4 EST NT R 4 NOTES SUR DES ÉCHASSES 117 NOTES SUR DES ÉCHASSES Tuées dans la région en 1915 PARA ia! quite Par A. de MONTLEZUN 1) Les Échasses vivent dans les marais salés et sur le bord de Ta mer. Elles se réunissent par petites troupes et nichent sur les parties les moins submersibles des marécages; ces oiseaux sont assez rares. | Ils habitent les contrées orientales de l’Europe, l'Afrique et l'Asie ; quelques captures ont été signalées dans le midi de la France, mais très rarement dans le département de la Haute- Garonne. J'ai été agréablement surpris en apprenant que M. Lacomme, naturaliste- préparateur à Toulouse, avait reçu de ses clients quatre sujets pris dans l’Aude et dans la Haute-Garonne. C’est la première fois qu'il m'a été donné de voir ces jolis oiseaux en chair. Ils ont dû être refoulés par les vents violents du Midi, qui ont persisté pendant les premières semaines du mois de mai. Les deux premières Échasses reçues par M. Lacomme étaient deux beaux mâles adultes ; elles furent tuées dans les environs de Montréal-d'Aude les 15 et 16 mai 1913. Les deux autres, un beau mâle et une femelle en plumage d'amour, furent tuées le 19 mai 1913, à Venerque (Haute- Garonne). Les testicules du mâle mesuraient environ 6 millimètres de long sur 4 de large. La grappe de la femelle avait 1 centimètre et demi de long et les œufs les plus développés, 2 millimètres de diamètre. SOC. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). 9 Î 118 A. DE MONTLEZUN Une cinquième échasse fut tuée à Finhan (Tarn- _et- Garonne), le 8 juin 1913, chez M. le comte de Pérignon. Mesures relevées sur l'Échasse mâle adulte tuée le 15 mai. Lonsueuritotale PR ne 4 Enveroure-e"r2"0 NÉE ras 2 (D) AC } Longueur de l’aile...... ss esse OO | Longueur du fouet "000 ss 0 È : « Longueur de laqueue MER 0) 4 Éoncueurduttarse te MRE RARE 0,13 A Longueur du doigt médian.......... 0,046 Évongueur du bec te RECRUE Description. Bec noir; iris rouge orangé; tête blanche avec quelques pe- tites plumes noirâtres au-dessus des yeux et sur la partie pos- térieure du crâne; cou blanc pur, poitrine blanche à reflets lé- POS 2 TS PE ET PE NO EE APP | gèrement rosés; ventre, sous-caudales et dessous des rectrices d'un blanc pur; manteau et ailes d’un beau noir: plumage du dos et couverture de la queue blanc pur; rectrices gris perle sur les barbes externes, de nuance plus claire sur les internes ; pattes d’un rouge carminé, ongles noirs. Et OBSERVATIONS SUR LA CHUTE DES BOIS DU DAIM 119 OBSERVATIONS SUR LA CGHUTE DES BOIS DU DAIM du Jardin zoologique de Toulouse SUR LEUR REGONSTITUTION PROGRESSIVE Par À. de MONTLEZUN Chute des bois de l'e année................, 2 Mai 1909. Chute des bois de 2° année................., 4 Mai 1910. Chute desbois de 3 année 2,00 NUL, 2 Mai 1911. Chute destboistdelannect ee AA , 7 Avril 1912. Chute des bois de 5° année.................. 5 et 6 Avril 1913. Ayant remarqué que de nombreux visiteurs paraissaient ignorer que les Cervidés perdaient annuellement leurs bois, il m'a paru intéressant d'étudier le développement progressif des bois qui devaient remplacer ceux de l’année précédente. Comme je l’ai indiqué dans le tableau ci-dessus, les bois du daim du Jardin zoologique se sont détachés les 5 et 6 avril 1913. L'espace occupé par leur base est resté dénudé pendant plu- sieurs jours. La peau qui l’entourait tendait progressivement à le recouvrir. Après une quinzaine de jours, la bordure de la peau formait une sorte de bourrelet et deux petites bosses recouvertes de peau fine et duveteuse se manifestaient l'une en avant, l’autre en arrière de la place occupée par les bois. Vingt jours après, le 22 avril, ces bosses ou proéminences 12000 A. DE MONTLEZUN s’élevaient déjà de plus de 2 centimètres (fig. 1); elles grandis- saient rapidement. Toutes les semaines elles croissaient de plus de 2 centimètres et tendaient à s’écarter l’une de l’autre (fig. 2); celle de l’arrière prenait un plus grand développement (fig. 3) que celle de l’avant qui devenait plus arquée pour former le premier andouiller {fig. 4). : Vers le 1" juin, on pouvait facilement comprendre que la tige de l’arrière allait devenir la tige principale et que la partie aplatie allait donner naissance à une nouvelle brancbe qui for- merait le deuxième andouiller (fig. 5). À partir du 11 juin, la branche de l'arrière se développait rapidement, le deuxième andouiller était déjà très apparent (fig. 6). À Le 19 juin, la tige principale se terminait par une palettequi devait servir de base aux andouillers de la partie supérieure (fig. 7). i Le 30 juin, le troisième andouiller se dégageait en dessous de la palette (fig. 8). Ee 7 juillet, la palette, déjà très élargie, laissait entrevoir 4 : d 4 les bases des andouillers qui devaient la couronner (fig. 9). Le 18 juillet, les cinq branches de la partie supérieure du bois commençaient à se bien dessiner (fig. 10). Le 2 août, quoique encore recouverts de leur peau fine et duveteuse, les bois avaient atteint leur développement presque complet (fig. 11). Enfin, le 26 août, les bois étaient entièrement déxopbRe et dépouillés de leur peau (fig. 12). De ce qui prècède se dégage la constatation suivante : Les bois d’un daim âgé de 5 ans se développent dans une pé=« 4 riode de 140 jours (4 mois 20 jours) Complètement développés; ils ornent sa tête pendant 220 jours (7 mois 40 jours). Afin dé mieux préciser leur développement progressif, 4 M. Ph. Lacomme a eu la bienveillance et l'heureuse pensée de prendre une série de dessins sur nature, qu’il a réunis sur une à même planche. Ces dessins donnent aux lecteurs de cette petites à PRE ET VTT VEN OBSERVATIONS SUR LA CHUTE DES BOIS DU DAIM 121 note d'observations une idée précise de ce qui s’est passé du 6 avril au 26 août 1913. Les dessins sont divisés en deux séries. La première com- prend les dessins relevés du 22 avril au 11 juin, époque qui GEseL Or }4,hù LR PERS RER SI URI: (Cvirsd «(7 C//1 < AConme., + fabualois: précède le développement de la palette; la deuxième sériecom- prend les dessins du 19 juin au 26 août et indique le dévelop- pement de la palette et des andouillers de la partie supé- rieure. ; Si les visiteurs du Jardin zoologique, qui croyaient l’an der- nier qu'on avait eu la cruauté de scier les bois du Daim, voyaient un jour la planche ci-jointe, ils pourraient facilement 122 A. DE MONTLEZUN L L'ÉPREOTEER se rendre compte que la chute des bois tient à un fait naturel qui se reproduit annuellement. Ils tombent, comme les fruits, après leur maturité. Comme complément à ce qui précède, je crois pouvoir ajou- ter les renseignements suivants sur le développement successif des bois du Daim, d’après l’âge de l'animal : 4v Année 1909. — La tête du Daim avait pour tout orne- ment deux daguets d'environ 0,06 de hauteur, pesant ensem- ble 52 grammes; 2° Année 1910. — Les premiers bois (4), à leur développe- ment complet. avaient une longueur moyenne de 0,35, munis de 6 andouillers ; ils pesaient 535 grammes ; 3° Année 1911. — Leur longueur était de 0,39; ils avaient 5 andouillers et pesaient 632 grammes ; 4° Année 1912. — La longueur moyenne des bois était de 0.49, et le nombre de andouillers s'élevait à 6; le poids de l’ensemble s'élevait à 750 grammes. 5° Année 1913. — Les bois avaient 0,53 de longueur moyenne; ils étaient munis de 7 andouillers et pesaient 1.105 grammes. (1) Les bois étant souvent très irréguliers comme forme et comme nombre d'andouillers, les mesures relevees ci-dessus ont été prises suivaut longueur moyenne des deux bois après leur chute, et le nombre des andouillers sur celui qui était le plus normal et le mieux pourvu. MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 123 RECHERCHES RELATIVES AUX MOYENS À EMPLOYER POUR COMBATTRE LES INSECTES NUISIBLES Par A. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ QUATRIÈME NOTE : Quelques expériences nouvelles sur les propriétés insecticides de la naphtaline (1). Les expériences relatées dans notre première note sur les propriétés insecticides de la naphtaline ont établi que les va- peurs de cette substance sont pratiquement asphyxiantes ou toxiques pour les insectes dans certaines conditions seulement. Il faut, pour qu’il en soit ainsi, que ces vapeurs se trouvent en forte proportion dans l’air respiré par les animaux que l'on veut détruire et que leur action se prclonge pendant longtemps. - Quand la naphtaline est utilisée à l'air libre, où même en milieu confiné très étendu, elle ne produit que des effets nuls ou peu sensibles parce qu’elle se vaporise trop lentement pour que les vapeurs qui s’en dégagent soient suffisamment abon- dantes et par suite toxiques. Dans ces conditions, alors, les insectes S’éloignent tout au plus, à une faible distance de la matière insecticide, mais ils ne périssent pas. Il s'ensuit que de tous les emplois que l’on a tenté de faire de la naphtaline, la préservation des collections d'histoire ua- turelle et celle des vêtements, tapis, objets de literie. fauteuils 1) Voir les trois publications antérieures dans le Bulletin de la Soc. d’hist. nat. de Toulouse, t. XLIV, XLV et XLVI, 1912 et 1913. r Ne HRre IDE A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ paraissent seuls justifiés, et encore convient-il de n'y avoir re- cours que dans des conditions tout à fait spéciales. Nous avons fait quelques expériences concernant l’emploi aue l’on peut faire de la naphtaline pour préserver les collec- tions d'histoire naturelle contenues dans les boîtes en carton habituellement usitées en entomologie, Les insectes qui détrui- sent ces collections sont surtout, comme chacun le sait, les Anthrènes, les Attagènes, les Dermestes et les larves de Tinéi- des. La résistance des insectes à l’action des insecticides paraît dépendre beaucoup de l'espèce considérée, de sorte qu'il con- viendrait de faire des expériences sur chaque espèce en parti- culier. De plus, dans une espèce déterminée, il y aurait lieu d'étudier la résistance des larves, celle des nymphes, celle des adultes et celle des œufs, car dans ces différents cas 1l y a éga- lement des différences importantes dont il convient de tenir compte. Nous avons fait seulement, jusqu'ici, quelques obser- vations concernant la résistance à l’asphyxie ou à l’empoison- nement que présentent les Négrils (Colaspidema atra) et une Teigne d’appartement (dont l’espèce n'a pas été déterminée) lorsqu'on les place dans des boites à collection contenant des quantités variables de naphtaline. Nous croyons cependant qu'il y a quelque utilité à faire connaître les résultats de ces quelques observations, parce qu’ils permettent de se faire une idée assez précise des conditions dans lesquelles on doit em- ployer la naphtaline si l’on veut en retirer les services qu'on en attend quand on l'utilise contre les animaux qui détrui- sent les collections renfermées dans les boites en carton des entomologistes. Il convient, du reste, de faire remarquer qu’actuellement l'emploi de la naphtaline pour préserver les collections d’his- toire naturelle est beaucoup plus restreint qu'autrefois. Un grand nombre d’entomologistes n’y ont plus recours. D’autres néanmoins en font encore usage. Dans certains musées d’his- loire naturelle on n’y a pas renoncé complètement non plus. La substance dont il s’agit présente d'ailleurs, à divers points Le) a dt: Le di t-à Éd" tite lé Ë | : MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 125 de vue, des avantages incontestables : 1° elle se vaporise lente- ment, de sorte qu’on n’a pas besoin de la remplacer fréquem- ment dans les boîtes à collection ; 2° elle ne tache pas celles-ci, au contraire de certains liquides tels que la créosote ; 3° elle est d’un prix modique. EXPÉRIENCE XII (1) Action de la naphtaline, en milieu complètement clos, sur les Papllions de Tinea. En milieu clos de faible étendue, les papillons de Tinea pa- raissent être tués rapidement par les vapeurs de naphtalirie. En plaçant, en effet, 4 de ces insectes dans un bocal de 60 eme. contenant seulement la moitié d’une boule de naphtaline, et en bouchant hermétiquement le bocal, nous avons constaté qu’en moins d’une heure les 4 papillons étaient tués. L'effet produit est bien dû à l’action de la naphtaline, car les papillons mis dans un bocal témoin dépourvu de naphtaline, restent vivants même au bout de plusieurs heures d'expérience. On pourrait donc croire que le même phénomène doit se produire dans les boites à collection. Mais il n’en est rien. car celles-ci ne ferment pas hermétiquement, même quand les bords sont munis de rainures. EXPÉRIENCE XIII 12 grammes de naphtaline concassée furent placés dans un sachet constitué par une envelop;e de gaze permettant aux va- peurs de se dégager facilement à l'extérieur. Le sachet fut fixé par une épingle dans l’un des angles d’une boîte à collection où l’on plaça des papillons de Teigne. L’un de ceux-ci était en- core vivant au bout de quatre jours. (1) Nous donnons à nos expériences des numéros d'ordre suivant immédiatement ceux qui désignent les expériences décrites dans notre premier travail sur la naphtaline. 126 A. LÉCAILLON ET J. AUDIGÉ EXPÉRIENCE XIV Quatre sachets analogues au précédent, contenant chacun 9 grammes de naphtaline concassée, furent placés dans les quatre coins d’une boîte à collection À contenant des Nésrils et des Cicadellides. Un seul sachet, contenant 9 grammes de. naphtaline, fut placé dans une boîte semblable B. Au bout de une heure dix minutes, les insectes de la boîte À étaient à peu près immobilisés, tandis que ceux de la boîte B ne l’étaient aucunement. Au bout de deux heures vingt minutes, tous les insectes con- tenus en À étaient inertes, tandis que ceux de la boîte B con- tinuaient à se déplacer. Le lendemain il en était de même et les Négrils renfermés dans la boîte B purent encore s’accoupler. EXPÉRIENCE XV 40 grammes de naphtaline finement pulvérisée furent dispo- sés, le 7 février 1913, sur le fond d’une boîte à collection A, ayant une capacité de 2 dme. 375, contenant des Morilles en- vahies par les chenilles de Teigne. Des Morilles identiques aux précédentes furent placées, le même jour, dans une boîte sem- blable, B, dépourvue de naphtaline. Les deux boîtes furent alors maintenues fermées. Leur couvercle vitré permettait d’ob- ‘ server ce qui se passait à l’intérieur des boîtes. On constata que dans la boîte À parut un seul papillon quelques jours après le début de l'expérience, tandis que dans la boîte B les Teignes se multiplient encore actuellement (24 mars 1914). Plus d’une centaine de papillons sont déjà apparus et se sont reproduits dans cette boîte. Les morilles qui servent de nourriture aux larves sont presque complètement détruites, tandis que dans la boîte A elles restèrent intactes. La perte de poids de la naphtaline, dans la boîte À, s'élevait, au 17 décembre, à 2 gr. 850, ce qui repré- … T1 : à sente une évaporation d’environ T000 du poids primitif, D. 4 4 Î # nt DER ART STUNT CNT, ï sm 1.736 Er els ad Led dé Gé CEE PPT AT PP MOYENS POUR COMBATTRE LES INSECTES 127 CONCLUSION D'après les indications fournies par les quatre expériences qui viennent d’être résumées, la naphtaline contenue dans les boîtes à collection ne peut tuer avec certitude, en un temps suffisamment cuurt, les chenilles de Teignes qui peuvent s'y trouver que si elle est en quantité considérable (40 grammes au moins). Il faut de plus que la naphtaline soit sous forme pul- vérulente et étalée sur une grande surface, circonstances qui facilitent et activent sa vaporisation. Il est possible, du reste, que les Anthrènes. les Dermestes et les Attagènes soient plus résistants encore que les larves de Tinéides. Enfin, les quel- ques boules de naphtaline que l'on place habituellement dans l'un des coins des boites à collection ne nous paraissent pas avoir un pouvoir Insecticide assez grand pour assurer la préser- vation des objets placés dans les boites. COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 8 janvier 1913 Présidence de M. Dop, président. M. DaGuiN, présenté par MM. Dop et Jacob, est admis comme membre titulaire. M. Paul Dop expose le résultat des recherches qu’il a entre- prises sur l’'embryogénie des Buddleia. Dans les 2 espèces étu- diées, B. variabilis Hemsley et B. curviflora Hook. et Arn., le sac embryonnaire se développe comme dans les Scrofulariacées. L’archéspore, représentée par une cellule sous-épidermique du nucelle, se divise directement en une file de 4 tétraspores, dont l'inférieure seule donnera le sac embryonnaire. Pendant l’évo- . lution de celui-ci, les 3 tétraspores sont digérées par lui, ainsi d’ailleurs que le nucelle, qui était constitué pour la plus grande part par une seule assise de cellules. Au moment de la formation des tétrades, le sac embryon- naire est en contact direct avec l’epiderme interne du tégument unique de l'ovule qui a pris en partie le caractère d’un Tape- tum. Le sac embryonnaire semble se nourrir uniquement par sa région micropylaire en rongeant le tégument riche en ami- don. Le tapetum ne joue aucun rôle nutritif. En même temps dans la région antipodiale, toute la zone avoisinante de la chalaze subit une modification très importante. Par l’emploi des cou- leurs basiques d’aniline (bleu de toluidine, bleu de méthylène 130 COMPTES RENDUS DES SÉANCES polychrome), du rouge de ruthénium, des colorants salins - h (ferrocyanure de potassium et chlorure ferrique agissant suc- cessivement), l'auteur est parvenu à établir que les membranes de cette région de la chalaze étaient, sur toute leur épaisseur, constituées par de la pectose. Il pense que de bonne heure se constitue ainsi une réserve pectosique, qui sera consommée. pendant le développement de l’endosperme. Quant aux anti- podes, leurs petites dimensions, leur vie éphémère font penser que, comme chez les Scrofulariacées, elles n’interviennent en rien dans la nutrition du sac embryonnaire ou de l’endos- perme. M. Dop a observé dans le B. curviflora le phénomène de la double fécondation. La forme de‘ anthérozoïdes et les procédés de copulation des noyaux sont semblables à ceux observés par GuIGNARD sur les Solanacées et ScHMITD sur les Scrofulariacées. Dès les premières mitoses du noyau secondaire fécondé, l’endosperme se différencie en trois zones superposées : 1° une zone micropylaire formée de 4 cellules-mères de suçoirs ; 2’ une zone moyenne représentant l’endosperme proprement, dit et dont le nombre des cellules s'accroît constamment ; 3° une zone chalazienne formée elle aussi de 4 cellules-mèrés de su- coirs. Pendant que l’endosperme se développe, les suçoirs mi- cropylaires s’accroissent considérablement en se ramifiant. Ils se transforment en cellules géantes dont les ramifications, sem- blables à des filaments mycéliens, envahissent toute Pépaisseur M du técument. Ces suçoirs restent constamment uninucléés et leur noyau est un noyau géant, atteignant 30-35 u, de forme 7 souvent irrégulière, à nucléole volumineux entouré d’une zone claire qui l’isole de la masse chromatique. Ces suçoirs micropy- laires digèrent toute la zone moyenne du tégument, entrée déjà en dégénérescence sous l’action des diastases sécrétées par Le tape- tum. Seuls, le tapetum et l’épiderme externe restent intacts. Les quatre suçoirs chalaziens sont bien moins développés. Constitués par des cellules allongées, uninucléées, mais non ra- * mifiées, ils s'enfoncent dans la réserve pectosique dont la cons- 4 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 131 _titution a été signalée plus haut. Sous leur action, la pectose se transforme en pectine soluble, puis probablement en sucres ré- ducteurs, tels que le galactose, l’arabinose et le xylose. Grâce à la nourriture apportée en lui par ces deux groupes de sucoirs, l’endosperme se développe en parasite aux dépens des tissus de l’ovule. Quand la graine achève de se constituer, les suçoirs se résor- bent, le tapetum devient une assise lignifiée protectrice de l’en- dosperme et le tégument de la graine se réduit à l’assise épi- théliale externe du tégument ovulaire. M. Dop montre que les Buddleia se rapprochent par leur em- bryogénie des Scrofulariacées et particulièrement des genres Digitalis, Verbascum et Scrofularia, qui présentent également à chaque pôle de l'endosperme un groupe de quatre suçoirs. Il montre, en outre, l’intérêt qui s'attache à l'étude des cellules _géantes formées par les sucoirs micropylaires. C’est là, d'après lui, un excellent exemple pour montrer qu’à une cellule gérnte correspond un noyau géant, fait qui corrobore la valeur attribuée par R. HERTwIG au rapport nucléo-plasmatique. Il termine en disant qu'il croit être le premier à avoir signalé la formation d’une réserve de pectose dans la région chalazienne. Séance du 22 janvier 1913 Présidence de M. Dop, président. MM. LÉcaïLLon et AupiGé exposent les résultats qu’ils ont obtenus en faisant agir, en vase clos, les vapeurs de sulfure de carbone sur des larves et des adultes de Négril (Colaspidema —._ atra). Dans la proportion de 20 centigrammes de vapeurs par litre d’air, agissant pendant une heure, le sulfure de carbone est impuissant à tuer les insectes sur lesquels les expériences ont été faites. Ces insectes paraissent tués dès qu'ils ont passé x Re 132 COMPTES RENDUS DES SÉANCES quelques minutes dans le mélange toxique, mais en réalité ils reviennent à la vie lorsqu'on les remet à l’air libre après une heure d'expérience. Les auteurs concluent que les propriétés insecticides des vapeurs de sulfure de carbone ne sont pas en réalité très accentuées, contrairement à ce que l’on croit géné- ralement, soit parce qu'on l’utilise à des doses trop faibles, soit parce que les vapeurs qu’il émet dans les conditions où l’on se trouve sont toujours en trop faible proportion dans l’air atm os- phérique où sont plongés les animaux que l’on veut détruire. Les nombreux insuccès qu'a entrainés l'emploi du sulfure de carbone s'expliquent ainsi facilement. M. VINCENS signale une maladie de la Tenthrède du mélèze produite par un champignon entomoctone très commun, le Spi- caria farinosa Dicks. [Isaria farinosa Dicks. (Vuill.)] C'est au mois de juin 1911, que cette maladie fut observée sur des insectes provenant d'une forêt de mélèzes de la région de Vicdessos, dans l’Ariège. Un certain nombre de cocons ré- coltés au pied des arbres ayant été ouverts, la moitié environ renfermait des adultes de Vematus Laricis qui ne semblaient être atteints par aucun parasite; les autres contenaient des lar- ves mortes ou mourantes dont aucune n’avait encore commen cé à sublir la nymphose. A vec une forte loupe, on pouvait voir sur le corps de ces larves, des filaments mycélieas très grêles ram - pant d’un anneau à l’autre. Ces filaments, totalement invisibles à l'œil nu, étaient d'ailleurs stériles ainsi que permettait de le voir leur examen microscopique. L'intérieur du corps renfer- mait des filaments mycéliens très courts, épais, simples ou ra mifiés, uni ou pluricellulaires, mélangés aux tissus des insectes. Quelques chenilles momifiées ayant été déposées sur des frag- ments stérilisés de pomme de terre se sont recouvertes d’un M gazon mycélien blanc, d’un aspect velouté, qui, dans la sui te, s'est étendu sur le substratum, le recouvrant d’une lame blan- che à surface pulvérulente. Il produisait alors des fructifica- tions verticillées très fertiles de Spicaria farinosa. L’une de ae HN DS es Un COMPTES RENDUS DES SÉANCES 133 ces fructifications est représentée dans la planche IT du travail que M. Vincens a fait connaître à la séance du 18 décembre 1912 et qui doit figurer dans le bulletin de la Société. Dans cette même planche sont représentés des articles mycéliens observés dans des vers à soie auxquels le champignon avait été inoculé : ces articles sont étroitement comparables à ceux rencontrés dans les larves muscardinées de Nematus Laricis. A la lon- gue, la culture sur pomme de terre a pris une coloration d’un blanc jaunâtre tandis qu'ont émergé de sa surface des colonnes blanches, légèrement aplaties, de 4 à 2 centimètres de haut sur - 2 à 3 millimètres d'épaisseur, à sommet d’aspect farineux. Ce sont là des formations caractéristiques de l’Isaria farinosa. La forte proportion des larves attaquées par le champignon pouvait faire espérer que ce parasite est un ennemi redoutable pour le Vematus Laricis et qu’il est capable d’en enrayer le développement. Il était donc intéressant de connaitre le sort des tenthrèdes du mélèze dans les forêts où elles avaient été parasitées. Sur ce point, des renseignements ont été très obli- geamment fournis par M. Vidal, inspecteur des forêts, qui avait également procuré les insectes malades. Les tenthrèdes ont fait des dégâts considérables en 1941 et pendant les années précédentes. On avait pu préserver de jeune, mélèzes par des pulvérisations d'un mélange de savon et pé- trole suivant une des formules de Riley; mais, cela va sans dire, on était resté désarmé contre les ravageurs dans une forêt de grands arbres s'étendant sur près de 150 hectares ; on ne pouvait, en effet, songer à faire opérer le ramassage ds cocons sur une aussi grande surface. Cependant, depuis 1911, les ten- thrèdes ont à peu près complètement disparu de cette forêt. S1 le grand rôle joué par le champignon dans cette disparition ne paraît pas douteux, il faut dire cependant que le Spicaria farinosa n’a pas été seul à agir, car M. Vidal a observé que le Nematus Laricis a été parasité à la même époque par une tachinaire de petite taille. Ici, comme toujours en pareil cas, la multiplication excessive d’un insecte phytophage a été la cause Soc. D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T, XLVI). 10 134 COMPTES RENDUS DES SÉANCES de sa disparition parce qu’elle a permis la pullulation de ses parasites et, comme toujours encore, ce n’est point à une senle espèce de parasite qu’il faut attribuer cette disparition qui a été due à l’action simultanée d’insectes et de cryptogames. Séance du 5 mars 1913 Présidence de M. Dop, président. M. CLouzeT, présenté par MM. Dop et Vincens, M. G1RARD, professeur à l'Ecole vétérinaire, présenté par MM. Prunet et Vincens, et M. LaroN, professeur à l'Ecole vétérinaire, pré- senté par MM. Jammes et Vincens, ont été admis comme mem- ! bres titulaires. Séance du 2 avril 1913 Présidence de M. Dop, président. M. DE REY-PAILHADE fait une communication sur Le rôle du philothion dans la respiration des tissus. M. J. CANAL présente une Vote sur de nouveaux manus- crits d'histoire naturelle récemment entrés à la Bibliothèque universitaire. Ces manuscrits ont été intercalés parmi ceux qui ont été déjà décrits ici (Cf. : Les Manuscrits d'histoire naturelle de la Bibliothèque universitaire de Toulouse. T. XLV, p. 68.) 4. — E. et L. LarTer. — Notes diverses [199-071]. (Loc. CIE DEMO) Folio 179. -— L. LarTET. — Course à la Rhune, mardi 9 octobre 1866. Course de Sare, mercredi 10 octobre 1866. Visite à la mine de Villefranque. Pays de Labourd, Orthez. Dax, Vinport, Tercis, Pau. NP CT TS hanté ie ! COMPTES RENDUS DES SÉANCES 135 Notes d’excursions avec coupes géologiques à l’aquarelle, prises probablement en vue de la rédaction du procès-verbal de la réunion extraordinaire de la Société géologique à Bayonne, en octobre 1866. (Cf. : B. S. G. F, (2), XXII, p. 813.) | | 2, — Correspondance adressée à E. et L. Lartet [199-068]. (Loc. cit., p. 75.) Folio 121 bis. — W. P. ScHimPer. — Strasbourg, 11 mars 1865, à E. Lartet. Zoologie (Bouquetins). Folio 153 bis. — BourGEois. -- Pont-Levoy, 3 au 15 jan- vier 1866 (3 lettres). 1d., Paléontologie (Vertébrés fossiles du Tertiaire du Loir-et-Cher, avec listes de fossiles). Folio 183 bis. — F.-A. PEerkIRA DA Costa. — Lisbonne, 30 juin 1866. /d., Anthropologie. M. G. LAFoN fait une communication Sur les conditions de la formation de la graisse aux dépens de l’albumine dans l'organisme animal. L'étude du bilan nutritif, chez un animal recevant uneration surabondante d’albumine, montre une augmentation des com- bustions respiratoires, telle que l’organisme ne tire aucun bé- néfice de l'excédent alimentaire qui lui est fourni et ne fait aucune réserve de graisse. L’accroissement de la consommation d'oxygène s’accorde avec l'hypothèse de la formation de glucose par oxydation incom- plète de l’albumine, la combustion du glucose formé étant en- suite employée à l'entretien du travail physiologique des tissus. Il ne peut yavoir théoriquement mises en réserve de graisse que si le glucose formé dépasse les besoins actuels de ce travail physiologique. Dans ce cas, il peut sans doute se former de la graisse aux dépens du glucose en excès ; mais cette faculté est limitée par l'accroissement parallèle des combustions respira- toires et par la tolérance de l'appareil digestif. La conclusion serait la même si l’alburmine se transformait directement en graisse au lieu dese transformer en glucose, car 136 COMPTES RENDUS DES SÉANCES la graisse formée ne pourrait être mise en réserve qu’autant qu’elle dépasserait les besoins actuels de l’organisme, mais les données de l’expérience s'accordent mieux avec l'hypothèse de la formation de glucose. En définitive, l'organisme ne tire parti que de l’énergie re- présentée par le glucose formé, ce qui constitue, en ce qui con- cerne l’albumine, une confirmation de la théorie de l’équi- valence glycosique des principes alimentaires soutenue par M. Chauveau. Séance du 23 avril 1913 Présidence de M. Dop, président. M. Auguste Boyer, présenté par MM. Audigé et Dop, est admis comme membre titulaire. M. Laron expose les recherches qu’il a entreprises dans le but de démontrer l’utilisation directe des graisses dans le travail musculaire. ; Son expérimentation a porté sur le cheval, l’âne, le chien et le lapin ; elle a consisté dans le dosage comparatif de la graisse dans le sang artériel et dans le sang veineux sortant d’un mus- cle d’abord à l’état de repos, puis en activité. L'auteur conclut que les matières grasses sont consommées directement, au même titre que le glucose, dans l’activité des tissus et, en particulier, dans le travail musculaire. Séance du 21 mai 1913 Présidence de M. Dore, président. M. CoMèRE fait don à la Société d’un exemplaire de son tra- vail intitulé : De l'influence exercée par les matières colo- rantes dérivées de l'aniline sur la végétation des algues d'eau douce. : BR . x. a COMPTES RENDUS DES SÉANCES 137 M. pe LasrTic fait une communication sur la présence d2 quelques Lathyrus à fleurs rouges aux environs de Toulouse. Il signale la rareté de plus en plus grande dans cette région de Lathyrus angulatus, L. sphæricus et L. Nissolia. Séance du 18 juin 1913 Presidence de M. Dop, président. M. de Lasric fait une communication sur quelques plantes de la flore des environs de Toulouse. ; “ Lathyrus sphæricus croit abondamment, dès le milieu de mai, sur tout le plateau de Lardenne, tant au milieu des champs de blé que sur le bord des chemins. On peut le suivre, presque sans discontinuité, de Lardenne aux abords du bois de La Ra- mette. À côté de lui, nous avons trouvé, quoique moins abondam- ment, Lathyrus angulatus aux fleurs d’un violet rose. Cette plante n'a été trouvée que dans un champ en friche. Elle existe sur les bord: de la voie du chemin de fer d’Auch, près Saint- Martin-du-Touch. Le Lathyrus Nissolia a été trouvé dans un champ de blé, près du Touch, non loin du pont de Blagnac, mais tout à fait à l’état sporadique, c’est-à-dire qu’il est rare et très disséminé. Il fleurit en juin. L'absence complète de vrilles, la réduction des folioles à une seule, très acuminée, une tige longue et grêle, tous ces caractères lui donnent le port complet d’une grami- née. Le Lathyrus Nissolia a été trouvé, cet été, dans le vallon de Saint-Geniès, près Toulouse. Sur les bords du Touch également, à cent mètres environ du pont de Blagnac, croît, peu abondante et assez disséminée, la véritable Vicia serrata, aux feuilles découpées en dents de scie, qu'il ne faut pas confondre avec Vicia narbonensis, espèce très voisine, mais aux feuilles non dentées. La Vicia serrata 138 COMPTES RENDUS DES SÉANCES abonde dans une prairie du plateau de Lardenne, direction de Tournefeuille, chemin de Tournefeuille, à deux kilomètres en- viron de Lardenne. É L'auteur signale aussi une Linaire à fleurs d’un violet foncé, rencontrée sur le plateau de Lardenne vers le milieu de mai, à côté des Lathyrus sphæricus et angulatus, et qui sera ultérieu- rement déterminée. Enfin, rive gauche de l'Hers, non loin du pont de Balma, direction de Périole, croit en grande abondance, mais dans un espace restreint, une ombellifère, la Bifora, qui lui a paru être la Bifora radians. Le champ en question est à côté d'un petit bosquet planté d’acacias. M. de Lasric parle ensuite du Sauwropedum pedatum-dont il a été question en mars dernier. Une fois mis en terre, le tu- bercule émet une tige d'environ cinquante centimètres, mou- chetée comme la peau d’un serpent. Cette tige se bifurque à son sommet et les deux branches portent chacune cinq folioles pendantes placées symétriquement autour d'une feuille médiane qui se trouve à l'angle de la bifurcation. Cette tige est d’un très singulier effet. Séance du 3 décembre 1913 Présidence de M. Dopr, président. M. BOUTINES, préparateur à la Faculté des sciences, pré- senté par MM. Prunet et Dop, est admis comme membre titu- laire. A près vote conforme aux statuts, le Bureau pour 1914 est ainsi constitué : President eee NAN AE A M. MENGAUD. Vice PrESIAeRIS CSN APR M. LÉCAILLON et M: JAcoB: Secrétaire général........ FUMER DESPAR ù È 4 + | COMPTES RENDUS DES SÉANCES 139 Secrétaire adjoint........... M. Boyer. GESONIERES = MS NT Re M. DE MONTLEZUN. Bibliothécaire-Archiviste.... M. DE LaASTic. Conseil d'Administration : MM. LAROMIGUIÈRE et CHALANDE. Comité de Publication MM. ABELOUS, CarALP, Dop et JAMMES. M. pe Lasric fait une communication sur le Jardin botani- que de Leyde, en Hollande. C'est l’un des jardins botaniques classiques de l’Europe. Il présente une physionomie tout à fait originale. ï Fondé par un décret royal de l’an 1589, il est postérieur aux jardins de Bologne et de Padoue, mais antérieur de quelques années à celui de Paris. Il comprend 5.000 espèces environ, le même nombre que le Jardin botanique de Toulonse. Sa super- ficie est de 280 ares. On y a suivi la classification de Jussieu. La nature et l’art semblent avoir voulu marcher de pair dans la création de ce jardin. Voici comment le dépeignait, il y a environ quatre-vingts ans, le Penny Magazine : « Ce jardin fait l’éloge de tous ceux qui collaborent à son « entretien, vu le soin merveilleux avec lequel il est tenu. Pas « le moindre caillou dans ses allées, qui sont recouvertes d'une « couche de terre tourbeuse mélangée de tannin. Il est com- « posé de magnifiques corbeïlles d’arbustes bordées de fleurs « variées. » L’irrégularité et l'inégalité de ces corbeilles n’en forment pas moins un très joli dessin. Ce jardin, qui fait partie d’un ensemble appelé Académie, justifie on ne peut mieux son nom. A la porte d’entrée se présentent tout d’abord les bustes im- posants de Linné, le pêre de la botanique moderne, puis ceux de Dodonée, Delescluze et Brugmans, successivement direc- teurs de ce jardin. 140 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Cette Académie, à l'inverse des autres jardins botaniques d'Europe, ne fait paraître aucune publication. Elle tint, néan- moins, à rappeler, en 1887, à l'occasion de son jubilé tricen- tenaire, les noms des grands savants qui avaient contribué à agrandir et à embellir son jardin, parmi lesquels se trouvait le célèbre Hugo de Vries, ainsi que les trésors contenus dans son sanctuaire. La publication, très documentée, qui renfer- me ces intéressants renseignements, est devenue presque in- trouvable. C’est, en effet, là que l’on peut admirer la nature végétale. dans tout ce qu’elle a de plus merveilleux. La quantité a été sacrifiée à la qualité. D'un côté se dresse la vigoureuse flore des tropiques, avec de gigantesques palmiers, des fougères arborescentes, des quin- quinas, et même (arbre inconnu au jardin de Kew, près de Londres !) le terribie Upas, de la vallée de Mort de Java. Voilà pour les géants du règne. De l’autre se manifeste l’industrie ouvrière de la nature, avec la Victoria regia de l’'Amazone, dont les feuilles flottan- tes ont près d’un mètre de diamètre. et sur lesquelles peuvent percher d’assez grands échassiers ; les Orchidées tropicales aux mille formes et aux délicieuses couleurs; les élégants Proteas du Cap ; enfin ces incomparables bijoux vivants, ces Sonne- rillas aux reflets d'argent, faisant partie de la tribu des Mélas- tomacées, que l’on ne pouvait mieux qualifier que de « Pa- pillons du règne végétal ». Le jardin botanique de Leyde, où la nature trouve réunis ses chefs-d'œuvre, et où l’art a essayé de les faire ressortir dans leur plus bel éclat, constitue donc une véritable réalisation de l’esthétique botanique. M. pe MoNTLEZUNX fait une communication relative à la chute et au remplacement du bois de Daim d’après les observations faites au Jardin zoologique de Toulouse. Cette communication COMPTES RENDUS DES SÉANCES 141 est accompagnée de dessins dus. à M. Lacomme-Bonhenry et permettant de suivre la croissance des bois. M. LÉCAILLON communique les résultats d'expériences nou- velles qu’il a faites, en collaboration avec M. AupiGé, sur les propriétés insecticides des vapeurs de sulfure de carbone. Il montre que le Nésril de la luzerne résiste à de fortes doses d’insecticide, si celui-ci n’agit pas assez longtemps. (15 gram- mes de sulfure versé dans un récipient de 95 litres de capacité ne peuvent tuer en 1 heure les Nécrils qui sy trouvent.) En effet, les insectes, étant munis d’une certaine provision d’air remplissant leurs trachées, peuvent vivre assez longtemps dans une atmosphère chargée d’une forte proportion de vapeurs toxiques. Au contraire, si l’on prolonge la durée de l'action des vapeurs de sulfure de carbone, des doses beaucoup plus faibles peuvent tuer les Négrils. Ainsi ceux-ci périssent après une immersion de 5 heures, dans une Atmosphère contenant 4 gramme de sulfure pour 25 litres d'air. Les œufs de Nésril- résistent beaucoup mieux que la larve et l'adulte à des. doses assez fortes agissant pendant longtemps. (Les œufs placés pen- dant 36 heures dans un récipient de 25 litres contenant 5 gr. de sulfure ne sont pas altérés.) Ces faits expliquent pourquoi l’usage du sulfure de carbone comme insecticide n’a pas tou- jours produit de résultats satisfaisants : dans beaucoup de cas, les doses employées ont pu être trop faibles; dans d’autres. elles ont pu être fortes, mais ne pas agir pendant un temps suffisant. Séance du 17 décembre 1913 Présidence de M. Dop, président. M. Ch. Jacos. — La tectonique des Petites Pyrénées. M. Ch. Jacob rappelle les travaux toujours fondamentaux d'A. Leymerie et ceux de M: Carez à propos de l'édification de 142 COMPTES RENDUS DES SÉANCES la feuille gévlosique de Saint-Gaudens au 1/80.000°. Ce dernier a mis en évidence, en 1902, l'indépendance des plis sur les deux rives de la Garonne, où se terminent périclinalement les | accidents qui viennent tant du Nord-Ouest que du Sud-Est, sans qu’il faille chercher une correspondance entre eux. M. Jacob souscrit à l'idée de M. Carez; mais il pense qu’elle peut se généraliser; et il indique qu'avant de se terminer ou de s’enfouir au Nord-Ouest, sous l'immense soubassement mio- cène du Lannemezan, les chaînons des Petites Pyrénées se ré- solvent en une série de dômes indépendants. L’individualité de ces dômes, jointe peut-être à leur légère antériorité au choc des nappes pyrénéennes, étudiées par M. Léon Bertrand, permet d'expliquer des étirements et des doubles déverse- ments affectant la périphérie des dômes. Un exemple de ces curieuses complications de détail est fourni par la coupe de la rive gauche de la Garonne, de Lestelle à Mancioux. Le rocher de l’Escalère, 4n amont de Saint-Martory, est formé par un paquet broyé, fracturé, déversé vers le Sud, de calcaires corres- pondant à tout l’éorène inférieur. La descente au Nord du chà- teau de Montpezat sur Mancioux montre au contrai e des cou- ches déversées au nord; on note d'abord un repli de calcaires lithographiques; puis on traverse un étirement qui met direc- tement en contact les sables réfractaires du Montien avec la base du marbre de Mancioux, v’est-à-dire avec le Lutécien, suporimant ainsi tout l’Eocène inférieur. Comme illustration de la structure en dômes des Petites Py- rénées, M. Jacob présente la minute d’une carte géologique dé- taillée au 1/50.000e, dressée, pour les environs d’Aurignac (Haute-Garonne), par M. Bourret, géomètre au cadastre de l'Indo-Chine, momentanément étudiant à la Faculté des scien- ces de Toulouse. Cette carte, extraite d’un travail de diplôme, présenté à la Faculté, diffère sensiblement de la feuille de Saint-Gaudens et fournit un exemple, particulièrement net, d’un dôme, ou brachvanticlinal, qui est même scindé en deux petits dômes secondaires par une légère dépression synclinale au Nord du Fréchet, PR PT MT Pet L: Éd ee. de de à À COMPTES RENDUS DES SÉANCES 143 M. LÉCAILLON communique les résultats de Nouvelles re- cherches sur les propriétés insecticides de la naphtaline, qu'il a faites en collaboration avec M. AupiGé. Des expériences pré- cédentes ayant démontré que les vapeurs de naphtaline sont toxiques pour les insectes à la condition qu'elles agissent en mi- lieu confiné, dans lequel elles se trouvent en grande propor- tion, il s'agissait de voir si les collections renfermées dans les boîtes de carton habituellement usitées pour conserver les in- sectes pouvaient être réellement préservées de la destruction par la présence de naphtaline dans lesdites boîtes. En plaçant dans un angle de celles-ci 12 grammes de naphtaline concassée renfermée dans une enveloppe de gaze, MM. LÉCaILLON et Au- DIGÉ ont constaté que des teignes adultes contenues dans les boîtes demeurent vivantes pendant trois à quatre jours, c’est- à-dire que l'insecticide est dans ces conditions très peu efficace. Si l’on place 36 grammes de naphtaline concassée dans une boîte (9 grammes dans chacun des angles de la boîte) contenant des négrils et des cicadelles, ces insectes restent encore vivants pendant plusieurs jours, ce qui signifie que les vapeurs de naph- taline n ontencoreiciqu'uneinfluence très faible sur les insectes. Enfin, si l’on place 40 grammes de naphtaline finement pul- vérisée dans le fond d’une boîte à collection ayant 2 litres 375 de volume intérieur, et renfermant des larves de teignes d'ap- partement et des substances pouvant leur servir d'aliment, on constate que toutes les larves périssent sans pouvoir subir leur: métamorphose, tandis que, dans une boîte témoin dépourvue de naphtaline, les chenilles subissent leur métamorphose et donnent naissance à des papillons qui se reproduisent bientôt. La conclusion est que l’on peut préserver les collections en- tomologiques contenues dans les boîtes en carton habituelle- ment usitées, en ayant recours à la naphtaline comme insec- ticide. Mais il convient d'employer celle-ci à très forte dose et sous la forme d’une poudre répandue sur le fond des boîtes. Si Von n’ouvre pas souvent les boîtes, la vaporisation de la naph- taline est d’ailleurs très lente dans celles-ci et l'on n’a pas à re- nouveler souvent la provision d’insecticide, EXT: j' LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ PUBLICATIONS FRANÇAISES ALLIER. Revue scientifique du Bourbonnais et du Centre de la France (Moulins). ALPES - MARITIMES. Mémoires de la Société des Sciences naturelles de Cannes. Bulletin mensuel de la Société centrale d'Agriculture, d'Horti- culture et d’Acclimatation de Nice et des Alpes-Maritimes. ARIÈGE. Bulletin de la Société ariégeoise des Sciences, Belles-Lettres et Arts (Foix). AUBE. Mémoires de la Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres de l’Aube (Troyes). AUDE. Bulletin de la Société d’études scientifiques de l’Aude (Car- cassonne). Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Carcassonne. AVEYRON. Mémoires et procès-verbaux de la Société des Lettres, Sciences et Arts de l’Aveyron (Rodez). -146 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES BASSES-PYRÉNÉES. Bulletin de la Société des Sciences, Lettres et Arts de Pau. BOUCHES-DU-RHÔNE, Bulletin de la Société de Géographie (Marseille). Bulletin de la Société linnéenne de Provence (Marseille). CALVADOS. Mémoires de l’Académie nationale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Caen. CHARENTE-INFÉRIEURE. Annales de la Société des Sciences naturelles de la Charente- Inférieure (La Rochelle). CORRÈZE. Bulletin de la Société scientifique, historique et archéologique de la Corrrèze (Brive). | CÔTE-D'OR. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de Semur. Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon. CÔTES-DU-NORD. | Bulletins et mémoires de la Société d'émulation des Côtes-du- Nord (Saint-Brieuc). : DOUBS. Mémoires de la Société d’émulation de Montbéliard. Bulletin de la Société d’émulation du Doubs (Besançon). DRÔME. Bulletin départemental d'archéologie et de statistique de la Drôme (Valence). FINISTÈRE. Bulletin de la Société acaïtémique de Brest. Travaux scientifiques du 'sboratoire de Zoologie et de Phy- siologie maritimes de ,-ncarneau. LE … PRE CRT ET LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 147 GARD. Mémoires et comptes rendus de la Société scientifique et littéraire d’Alais. Bulletin de la Société d’études des Sciences naturelles de Nîmes. | Mémoires de l’Académie du Gard (Nîmes). GIRONDE, Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux. Mémoires de la Société Linnéenne de Bordeaux. Bulletin de la Société de Géographie commerciale de Bordeaux. HAUTE-GARONNE. Mémoires de l’Académie des Sciences, Inscriptions et Belles- Lettres (Toulouse). Journal d'Agriculture, publié par les Sociétés d’agriculture de la Haute-Garonne et du Tarn (Toulouse). Compte rendu des Travaux des Facultés et des Observatoires (Toulouse). HAUTES-PYRÉNÉES. Bulletin de la Société Ramon (Tarbes). HAUTE-VIENNE. Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la Haute-Vienne (Limoges). HÉRAULT. Bulletin de la Société archéologique, scientifique et litté- raire de Béziers. Bulletin de la Société d'étude des Sciences naturelles de Béziers. Bulletin mensuel de l’Académie des Sciences et Lettres de Mont- pellier. ISÈRE. Bulletin de l’Académie Delphinale (Grenoble). Bulletin de la Société de statistique des Sciences naturelles et des Arts industriels du département de l’Isère (Grenoble). RSR 148 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin de la Société dauphinoise d'Etudes biologiques (Gre- . noble). JURA. Mémoires de la Société d'émulation du Jura (Lons-le-Saulnier). LANDES. Bulletin de la Société de Borda (Dax). LOIRE. Annales de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de la Loire (Saint-Etienne). LOIRE-INFÉRIEURE. Annales de la Société académique de Nantes et de la Loire- Inférieure. Bulletin de la Société des Sciences Anturelles de l'Ouest de la France (Nantes). LOIRET. Mémoires de la Société d’ Fo uer Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. LOIR-ET-CHEKR Mémoires de la Société des Scicnces et Lettres de Loir-et- Cher (Blois). LOT Bulletin de la Société des Etudes littéraires, scientifiques el artistiques du Lot (Cahors). LOT-ET-GARONNE. : Recueil des Travaux de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d’Agen. 4 LOZÈRE. Bulletin de la Société d'Agriculture, Industrie, Sciences et Arts de la Lozère (Mende). | MAINE-FT-LOIRE. Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers. TETE LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 149 MANCHE. Notices, mémoires et documents publiés par la Société d’Agri- culture, d'Archéologie et d'Histoire “naturelle du départe- ment de la Manche (Saint-Lô). Mémoires de la Société nationale des Sciences naturelles et Ma- thématiques de Cherbourg. - MARNE. Mémoires de la Société d'Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du département de la Marne (Châlons-sur-Marne). Mémoires de la Société des Sciences et Arts de Vitry-le-Françoïs. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle (Reims). MEURTHE-ET-MOSELLE. Mémoire de l’Académie Stanislas (Nancy). Bulletin de la Société des Sciences (Nancy). MORBIHAN. Société polymathique du Morbihan (Vannes). NIÈVRE. Bulletin de la Société nivernaise des Sciences, Lettres et Arts (Nevers). NORD, Annales de la Société géologique du Nord (Lille). Mémoires de la Société dunkerquoise pour l’encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts (Dunkerque). Mémoires de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts centrale du département du Nord (Douai). OISE. Mémoires de la Société académique d'Archéologie, Sciences et Arts du département de l'Oise (Beauvais). PUY-DE-DÔME. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne (Clermont- Ferrand). SOC. D’HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVI). al 150 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Mémoires de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Clermont-Ferrand. RHÔNE. Annales de la Société d'Agriculture, Sciences et Industrie de Lyon. Mémoires de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Lyon. Annales de la Société Linnéenne de Lyon. Annales de la Société de Botanique de Lyon. : Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Tarare. SAÔNE-ET-LOIRE. Annales de l’Académie de Mâcon. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Mâcon. SARTHE. Bulletin de la Société d’Agriculture, Sciences et Arts de la Sarthe (Le Mans). SAVOIE. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Savoie (Chambéry). SEINE. Bulletin et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris. Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences (Paris). Bulletin de la Société Botanique de France (Paris). - Bulletin de la Société Philomathique de Paris. Feuille des Jeunes naturalistes (Paris). Bulletin de la Société Géologique de France (Paris). Annales de la Société entomologique de France (Paris). Spelunca (Paris). | SEINE-INFERIEURE. Recueil des publications de la Société havraise d'Etudes diverses . (Le Havre). Bulletin de la Société géologique de Normandie (Le Havre). Bulletin de la Société industrielle de Rouen. LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 151 Bulletin de la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen. SEINE-ET-OISE. Mémoires de la Société des Sciences naturelles et médicales de Seine-et-Oise (Versailles). SOMME. Mémoires de l’Académie des Sciences, des Lettres, Arts, d'Amiens. TARN-ET-GARONNE. Recueil de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts . Tarn-et-Garonne (Montauban). VAR. Bulletin de la Société d'Etudes scientifiques et archéologiques de Draguignan. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulon. VOSGES. Annales de la Société d’émulation du département des Vosges Epinal). YONNE. Bulletin de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne (Auxerre). Bulletin de la Société d'Etudes d’Avallon. PUBLICATIONS ÉTRANGÈRES ALLEMAGNE. Neues Jahrbuch für Mineralogie und Paleontologie (Stuttgard). Botanischer Verein der Provinz Brandenburg (Berlin). Nova acta. — Kaiserl. Leop.-Carol. Deutschen Akademie der Naturforscher (Halle). Mitteilungen aus dem naturhistorischen Museum (Hamburg). 4 THEN gi D) EN EE EU Fra WA LEE LS PET 152 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Metz. Bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar. ANGLETERRE. Quarterly Journal of the geological Society (London). \ Geological literature added to the geological society’s Library | (London). ù \ Transactions of the entomological Society London. Proceedings of the scientific meetings of the Zoological Society 1 of London. à ARGENTINE. Boletin de la Academia Nacional de Ciencias en Cordova (Buenos-Ayres). | Boletin del Instituto Geographico Argentino (Buenos-Ayres). Revista Argentina de historia natural (Buenos-Ayres). BELGIQUE. Annales du Musée du Congo (Bruxelles). | $ Annales de la Société entomologique de Belgique (Bruxelles). 4 Bulletin de la Société Royale belge de Géographie (Bruxelles). Académie royale de Belgique. — Bulletin de la classe des J Sciences (Bruxelles). Bulletin de la Société royale de Botanique de Belgique (Bruxelles). i Annales de la Société de Géologie de Belgique (Liège). Bulletin de la Société géologique de Belgique (Liège). BRÉSIL Archivos del Museo Nacional (Rio de Janeiro). CANADA. The proceedings and transactions of the Nova Scotia (Ha- Gfax}. Institute of Sciences (Halifax, Nova Scotia). CAP (COLONIE DU)... Annual report of the geological commission (Cape-Town). CR à 1) 7 TER er LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES 153 CHILI. Actes de la Société scientifique du Chili (Santiago). ÉGYPTE. Bulletin de l’Institut Egyptien (Alexandrie). ESPAGNE. Anales de la Sociedad española de historia natural (Madrid). Boletin de la Sociedad española de historia natural (Madrid). Boletin de la Sociedad geografica de Madrid. ÉTATS-UNIS. Proceedings of the United States National Museum (Wa- shington). | Pensylvania Geological Survey (Washington). U. S. departement of agriculture (publications) (Washingron). Smithsonian institution. U. S. national Museum (Washington). Transactions of the Wisconsin (Madison). United States Geological Survey Annual report (Washington). United States Geological Survey Bulletin (Washington). Missouri Botanical Garden. Annual report (Saint-Louis). Annals of the New-York. Academy of Sciences (New-York). Transactions of the New-York. Academy of Sciences (New- York). Transactions of the Connecticut Academy of Arts and Sciences (New-Haven). Proceedings of the Boston Society of natural history (Boston). Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences (Boston). Geological and natural history survey of Minnesota (Minnea- polis). Proceedings of the Academy of natural sciences (Philadelphia). - Proceedings of the Rochester Academy of sciences (Rochester). Contributions Pensylvania University. University of California publications (Berkeley). 154 LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES The university of Chicago. The decennal publications (Chicago). Proceedings of the Dovenport Academy (Dovenport). Bulletin of the State Laboratory of natural history, University . of Illinois (Urbana). Bulletin of the Wisconsin Natural History Society (Milwaukee). Tufts college studies (scientific series). ITALIE. Bolletino del Laboratorio di Zoologia generale e agraria della R. Scuola superiore d’Agricoltura (Portici). Atti della Societa Italiana di scienze naturali (Milano). Memorie della Societa italiana di Scienze naturali di Milano. Bulletino della Societa entomologica Italiana (Firenze). Bolletino della Societa Zoologica Italiana (Roma). Atti dell’ academia scientifica Veneto-Trentino-Istriana (Padova) Atti della Societa Toscana de Scienze Naturali (Pisa). Atti della Societa dei naturalisti e matematici di Modena. Rendiconto delle sessioni della R. Accademia delle Scienze dell’ istituto di Bologna. Memorie della R. Academia delle Scienze dell’ istituto di Bologna (sezione delle scienze naturali). JAPON. The Journal of the geological society of Toky6. Annotationes zoologicæ Japonenses (Tokyô). LRmonne Archives trimestrielles de l’Institut Grand Ducal (Luxembourg). MEXIQUE. Parergones del Instituto Geologico de Mexico. Boletin del instituto geologico de Mexico. PÉROU. Boletin del cuerpo de los Inginieros de las Minas del Pérù (Lima). PE en 7 R | LISTE DES PUBLICATIONS PÉRIODIQUES : 155 PORTUGAL. Commission du Service Géologique de Portugal (Lisbonne). Annaes scientificos da Academia polytechnita do Porto. RUSSIE. Bulletin de la Société Impériale des Sciences (Pétersbourg). Bulletin de l’Académie Impériale des Sciences de Saint-Péters- bourg). Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou. Acta societatis pro fauna et flora fennica (Helsingfors). SALVADOR. Anales del Museo Nacional de San-Salvador. SUÈDE. Entomologisk Tidskrift, utgifven af entomologiska Fôrenin- gen i Stockholm. Bulletin of the geological institution of the University of Upsala. SUISSE. Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel. Bulletin de la Société Vaudoise des Sciences naturelles (Lau- sanne). ù \ Mémoires de la Société Fribourgeoise des Sciences naturelles de Fribourg. Revue de Glaciologie (Fribourg). Berichte der Naturforschenden Gesellschaft zu Freiburg. Mémoires de l’Institut National Genevois (Genève). Bulletin de la Société Valaisanne des Sciences naturelles (Sion). ; Verhandlungen der Naturforschenden Gesellschaft in Basel. Vierteljahrschrift der Naturforschenden Gesellschaîft in Zürich. URUGUAY. Anales del Museo Nacional de Montevideo (Museo de his- toria natural). TABLE DES MATIÈRES DE L'ANNÉE 1913 SÉeCRdT AS Anvers LISE. Apr AUeLA Nes 129 — DÉTENU Tee Lu Un EU ME UE Sn eS PRAURe Re ns 151 — RAS LOS ER OCR pt Arts A Re AE 134 = DNA OS CE ete RU HR 134 — D EN Le On Cm TRS ne MAR On AO NES 136 —— RTE ATOS ERP RE MR pes ne Re Ne eur an eee 136 — DS AIN OS NN PT PR eat ES RAS 137 — DOÉCELTDTEr HONOR ne Ra ARS 138 _ INdéÉcembhremiolISMn ee A A AR PRE 141 Bisietdes membres tau/1der mai 4913/1000 fi Admissions de nouveaux membres... 129-131-136-138 . ompostionadusBureau. de 19197 2700 LE AR D Béchondusbureatide 1014. RS CENSURE 138 Liste des publications périodiques reçues par la Société. 145 Travaux scientifiques. ZOOLOGIE BOYER (A). — La mue chez un :Fhysanoure du DE re OU TA OO VORRANREe Er AN NUE NS RE 92 DESPAX (R.). — Sur la présence d’un Crustacé phyllo- pode, Chirocephalus stagnalis, Shaw, dans les Py- rénéeshanune altitude élevée "5 AREAS 113 SOC. D'HIST. NATURELLE Dk TOULOUSE (T. XLVI) 12 DA S a 158 TABLE DES MATIÈRES ; LÉCAILLON et AUDIGÉ. — Recherches relatives aux moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles : Deuxième mémoire : Sur les propriétés insec- ticides/du/sulfure dencarbone PR 11-131 Troisième mémoire : Sur les propriétés du sul- lurede carbone) (Sue) te APRES 85-141 Quatrième mémoire : Quelques expériences nou- velles sur les propriétés insecticides de la naph- CARRE Le 7 nes Rss MAN ES Een AT RS _ 123-143 MONTLEZUN (A. de). — Notes sur des Echasses (Hi- mantopus mnelanopterus) tuées dans la région en LR ne Ut nd e D 117 — Observation sur la chute des bois du Daim du Jardin zoologique de Toulouse 7 COS 119-140 RIBAUT. — Contribution à l’étude du genre Chor- deuma (Myriopoda-Ascospermophora) ..............….. 18 — Un genre nouveau de la classe des SympISIÉES (Myriopodes) (Geonhilellg 007 0 SAN PRES 7 VINCENS. — Maladie de la Tenthrède du Mélèze cau- sée par Spicaria farinosa Dicks 132 BOTANIQUE Dop (P.) — Recherches sur l’embryologie des Buddleiais diner nr AI Mira tt es AR Es 129 DE LASTic. — Sur quelques plantes de la flore des environs, de Toulouse. 27.212 RER 137 PRUNET (A.). — Contribution à l’étude de l'Ophiobolus herpotrichus Fries l’un des champignons du piétin dest'céréales* 22/0 NRRSEES TENUE RE STE Re RE 103 VINCENS. — Maladie de la T'enthrède du Mélèze cau- SÉCUPALMSDicariab farinosan DIicks EPP TELE ja à ï GÉOLOGIE JACOB (Ch). — [La tectonique des petites Pyrénées. 141 à NDS SEE TABLE DES MATIÈRES 159 MISCELLANÉES CANAL (J). — Note sur de nouveaux manuscrits d'histoire naturelle récemment entrés ‘à la Biblio- ÉRIC AUNIVEE SL ATOS ONU a EAN ans aq ee 134 Dop (P.). — Jean Bonnet (Notice nécrologique)..….… 99 LAFON (QG). — Sur les conditions de la formation de la graisse aux dépens de l’albumine dans l’orga- miSsme animal. tn A M Se A 23-139 — Sur l’utilisation directe des graisses dans le tra- MANS CUT AIT SPEARS A NERO Ur tre 72-136 DE LastTic. — Sur le Jardin botanique de Leyde... 139 REY-PAILHADE (Dr J. de). — Sur le rôle du Philo- thion dans la respiration des tissus................…. 68 LE TOME QUARANTE-SIX A PARU Du commencement à la page 52. De la page 53 à la page 84... . dé et De Ta page 84 alla fin... en mai 191400 - Toulouse. — Imprimerie BONNET, rue Romiguié “Comptes rendus-des séances "fx _ Liste des publications périodiques reçues par la Société... à) SOCIÉTÉ D'HISTOIRE TE Les séances se tiennent à 8 h. précises du soir, à Pancienne Faculté des Lettres, 17, rue de Rémusat, les deret 3e mercredi de chaque mois, à ï du 2me HR de Novembre au 3e mercredi de Jutilet. é = à - = = MM. les Membres sont instamment priés de faire connaître _ au secrétariat leurs changements de domicile SOMMAIRE + A. DE MONTLEZUN. — Notes sur des échasses tuées dans Læ région en 1913. RU NO RMS CU À. DE ta A — CR . sur Re chute des bois 4 LE: daim du Jardin zoologique de Toulouse et sur leur recons titution: progressive, 24.0 ME nee cc CE À. LÉCAILLON et J. AUDIGÉ. Recherches relatives aux ne moyens à employer pour combattre les insectes nuisibles. 123 : Table des matières de l’année 1913. ee ir SOC ÉTÉ. ST OIRE MI URELLE TOME QUARANTE-SEPT. — 1914 . TOULOUSE. IMPRIMERIE M. BONNET. 9, RUR ROMIGUIÈRES dE Hu Art. [IG ! a Société a pour but de lormer des réunions eue 1e es naturalisles pourront exposer et (lisculer les résultats de leurs recher de leurs observations. 2 KE Art. 2. Elle s'occupe de toul ce qui a rapport aux sciences natale Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques et his- toriques dans leurs applications à l” Histoire Naturelle, sont égsiepene fes son domaine. Art. 3. Son but plus spécial sera d'étudier et de faire connaître la consti-. À ution géologique, la flore, et la faune de la région dont Toulouse est le … centre. Art. 4. La Société s’efforcera d'augmenter les collectons & Musée d'Hise ; toire Naturelle de Toulouse. —, Art. 5. La Société se compose : de Membres-nés — neue = Titu- CR taires — Correspondants. . Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être SÉben tes par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin sers par le Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une colisation annuelle de 12 fe payable an commencement de l’année acatlémique contre quittance délivrée » par le Trésorier, Art. 11. Le droit au iliplôme est gratuit pour les membres honoraires el ; correspondants ; pour les membres titulaires ilest de 5 francs. FRET USE 5 Sr ESS Art. 12. Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu après. AVOIR 5 reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement Le membres ER sont inscrits au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d” acquitter son annuité, il perd, après à deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous lés droits ER atlachés au titre de membre. A ; art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le titre de membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. De pe Art, 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési dent; 12° et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général ;. Trésorier ; 12: et 2e Bi- Fe bliothécaires-archivistes. | Rs Aix. 31, L'élection des membres du Brea. du Conseil d’administration-et du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance du mois de décembre. Le Présidentest nommé pour deux années, les autres membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité DEEE seuls être Se réélus immédiatement dans les mêmes fonctions. Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir Elles. s ouvrentle premier mer2redi après le {5novembre,etont lieutous les fæ et 3° mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi de juiliet inclusivement. Art. 39. La publication des découvertes ou étuiles faites par les membres de la Socié‘é el par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux.frais de gelle «1, sous te titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle ae l'oulouse. Chaque livraison porte son numéro et la date de sa publication. Art. 41. La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux et de leurs opinions scientifiques. Tout Mémoire imprimé devra donc porter le Signature de l’auteur. is Art. 42. Celui-ci conserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut. er. obtenir des tirages à part, des rémpresinne mais par l'intermédiaire ue ir Société. Art. #8, Les membres de la Société sont teus inviés à Jui adresser les” &rhantillons qu'ils pourront réunir. < Art. 32. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société deviène a dront de droit à la ville de Toulouse. ‘Me 5 BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE ET DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE SON PEMNE D'HISTOIRE NATURELLE BI DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET ÉNERGÉTIQUES DE TOULOUSE TOME XLVII. — 1914 TOULOUSE IMPRIMERIE M. BONNET 2, RUE ROMIGUIÈRES, : 2 : 1914 | MEMBRES BIENFAITEURS D RU Ul FLOTTE DOMINIQUE CES" COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1914 PES e M. MENGAUD. Vice-présidents.......,.. MM. LÉCAILLON et JAcoB. Secrétaire général ae M. DEspax. Secrétaire adjoint....... M. Boyer. k L'ECRAN M. DE MONTLEZUN. Bibliothécaire-archiviste. M. DE Lasric. Conseil d'administration. MM. LAROMIGUIÈRE et CHALANDE. Comité de publication. MM. AgeLous, CaraLp, Dop et JAMMES. LISTE DES MEMBRES AU 1% JUILLET 1914 MEMBRES-NÉS M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l’Académie de Toulouse. 1878. 4891. 1900. 1903. 1904. 1900. 1906. MEMBRES HONORAIRES D' HayDEn (F.-V.), directeur du comité pi des Etats-Unis, Washington. D: TAsCHENBERG, professeur à l’Université de Halle (Prusse). MEMBRES TITULAIRES MM. D' ABeLous, £} [, professeur à la Faculté de médecine, allée des Demoiselles, 4 bis, Toulouse. Dr ALoy, £> I, chargé de cours à la Faculté de médecine, Grande-Allée, 22, Toulouse. Aupicé, &} À, &, chef de travaux à la Faculté des scien- ces, rue Montaudran, 90, Toulouse. Dr BayLac, &y I, professeur agrégé à la Faculté de Mé- decine, rue de la Pomme, 70, Toulouse. BERNIÉS, avocat, rue Tolosane, 16, Toulouse, 1874. 1913. 1832. 1914. 1915. 1907. 1911. 1914: 1908. 1904. 1900. 1875. 1902. LISTE DES MEMBRES . BONNET, rue Romiguières, 2, Toulouse. . BOUTINES, préparateur à la Faculté des Sciences. . BoYER, rue de la Dalbade, 32, Toulouse. . D'BRÆ&MER. *%, S 1, professeur à la Faculté de médecine, rue des Récollets, 105, Toulouse. . BRÔLEMANN, ŸÈ I, à Pau. . CANAL, licencié és-science, place Arnaud-Bernard, 2. . CARALP, $ÿ I, professeur à la Faculté des sciences, rue de Rémusat, 21, Toulouse. \ CARTAILHAC (Emile), O #, # I, correspondant de l’Insti- tut, rue de la Chaîne, 5, Toulouse (membre fondateur). CHALANDE (Jules), £ÿ A, rue des Paradoux, 28, Toulouse. CLouzEeT, rue du Rempart-Saint-Etienne, 8, Toulouse. ComèRE, é} À, quai de Tounis, 60, Toulouse. M'e Cucurou, étudiante à la Faculté des sciences, Tou- louse. . DaGuin, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. Despax, Avenue de Muret, 30, Toulouse. DEUMIÉ, &, professeur à l’Ecole d'agriculture d’Ondes, rue de Metz, 28, Toulouse. Ducos, professeur au Lycée, rue Montaigne, 38, à Agen. D' DuraAND, préparateur à la Faculté des Sciences, Toulouse. ; Dop, Ÿÿ ], chargé de cours à la Faculté des sciences, rue Jonquières, Toulouse. D: Dore, $ÿ À, pharmacien, boulevard Carnot, 2, Tou- louse. FABRE (Charles), £ÿ I, &, professeur à la Faculté des sciences, directeur de la station agronomique, rue Fermat, 18, Toulouse. FEuGA (Paul), # I, boulevard d’Arcole, 5, Toulouse. B' GarRiGouU, $ I, professeur adjoint à la Faculté de mé- decine, rue Valade, 38, Toulouse {membre fon- dateur). $ F4 ï ; } 1909. LISTE DES MEMBRES 9 GÈZE (Jean-Baptiste), Jardin-Royal, 7, Toulouse. GrrARD, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, allée La- fayette, 41, Toulouse. JAcoB, SI, professeur à la Faculté des sciences, rue des Pyrénées, 4, Toulouse. AN) . DrJAMMES, Ÿ® I, professeur adjoint à la Faculté des scien- ces, place Saint-Sernin, 6, Toulouse. . D'JEANXEL (René), rue de Jussieu, 15, Paris. . JULIEN, étudiant à la Faculté des sciences, Toulouse. . D' LaBoRnE, $ I, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Toulouse. . LAFoN, &, professeur à l'Ecole vétérinaire, rue du Salé, 3, Toulouse. . D' Lamic, &à I, professeur à la Faculté de médecine, rue d’Auriol, 39, Toulouse. . LAROMIGUIÈRE, ingénieur civil des mines, rue Saint- Pantaléon, 3, Toulouse. . DE LaARY DE LATOUR, rue de Languedoc, 20, Toulouse. . DE LasTic, petite rue de la Dalbade, 5, Toulouse. . LécarzLoN, £à I, &, professeur à la Faculté des sciences, Toulouse. . LECLERC DU SABLON, éÿ I, professeur à la Faculté des scien- ces, Toulouse. . Loup, licencié ès sciences, à Vabre (Tarn). . D' Marty, $ À, rue de Metz, 46, Toulouse. . Dr MaUREzL, O #, Ÿ I, professeur à la Faculté de mé- decine, boulevard Carnot, 10, Toulouse. . Dr MauRIN, rue Benjamin-Constant, 2, Toulouse. . MENGAUD, professeur au Lycée, rue Lakanal, 7, Tou- louse. . MoouiN-TanpoN, Ÿ I, professeur à la Faculté des scien- ces, allées Saint-Etienne, 2, Toulouse. De MonTLezun, à À, rue des Couteliers, 13, Toulouse, (membre fondateur). D" Moucxer, à Gimont (Gers). 10 1910. 1909. 1889. 1879. 1899. 1900. 1900. 1914. 1902. 1909. 18724. 1ST1e 1883. 1867. 1873. 1867. 1867. 18714. 1885. 1876. 1905. 1881 1901 1871 LISTE DES MEMBRES Mourié, rue Saint-Léon, 15, Toulouse. NicoLas, &, professeur à l'Ecole vétérinaire de Toulouse, ces, grande rue Saint-Michel, 14, Toulouse. D' DE REY-PAILHADE, Ÿÿ A, ingénieur, rue Saint- Jacques, 18, Toulouse. Dr RiBauT, Ÿÿ I, professeur à la Faculté de médecine, rue Lafayette, 18, Toulouse. SALIGNAC FÉNELON (Vicomte de), allée Alphonse-Peyrat, À bis, Toulouse. SALOZ, chimiste, rue Croix-Baragnon, 9, Toulouse. Toulouse. rigord, 7, Toulouse. VINCENS, préparateur à la Faculté des sciences, Tou- louse. MEMBRES CORRESPONDANTS MM. Baux, Canton (Chine). BICHE, professeur au Collège de Pézenas (Hérault). DE Bormaxs, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. Dr Caisso, à Clermont (Hérault’. : CAVALIÉ, principal du collège d'Eymoutiers(Hte-Vienne). CAzALIS PE FONDOUCE, rue des Etuves, 18, Montpellier. CHANTRE, sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). DE CHaAPEL D’EspiNassoux, avocat, Montpellier (Hérault). CHOFFAT, membre du Comité géologique du Portugal. Dr CLos, 11, rue Jacob, Paris. DAGUIN, professeur au Lycée de Bayonne. . GALLIÉNI, général, commandant de corps d'armée. . Gavoy, Carcassonne. . ISSEL, professeur à l’Université dé Gênes (Italie). PRUNET, %, $Ÿ I, #4, professeur à la Faculté des scien- TESSIER, conservateur des Eaux et Forêts, rue Peyras, 13, : éd na rss CSS dE 6 dde VERSEPUY, ingénieur, directeur de l’usine à gaz, rue Pé- 1874. 1867. 1871. 1902. 187€. 1873. 1867. 1874. 1906. 1911. LISTE DES MEMBRES 11 JOUGLA, conducteur des ponts et chaussées à Foix (Ariège). LALANDE, receveur des hospices, à Brive (Corrèze). D' pe MontTesquiou, à Lussac, près Casteljaloux (Lot- et-Garonne). Not, chef de laboratoire à la Charité, Paris. Dr RETzIUS, profess. à l’Institut carolinien de Stockholm. Dr SauvAGE, directeur du Muséum de Boulogne-s.-Mer. SCHMIDT (W.), attaché au Musée des antiquités du Nord, Copenhague. SERS (E.), ingénieur civil, à Saint-Germain, près Puy- laurens (Tarn). VERHOEFF, à Pasing (Allemagne). Dr YRIGOYEN, président de la Société espagnole de mé- decine et chirurgie, Saint-Sébastien (Espagne). Notice Nécrologique V. BONHENRY Il est, dans notre Société, une tradition des plus respectables : celle de fixer, par quelques notes brèves, le souvenir des mem- bres défunts et de ceux qui, dans notre région, ont contribué à répandre le soût des sciences naturelles. Nul mieux que M. V. Bonhenry ne mérita ce suprème hom- mage. Sa physionomie, très particulièrement attachante, a été excellemment évoquée par M. E. Cartailhac, membre fonda- teur de la Société d'histoire naturelle, membre correspondant de l’Institut, dans allocution qu’il prononca, lors des obsèques, devant un nombreux auditoire. L'arliste et l’homme furent loués en toute justice; aussi croyons-nous devoir nous borner à reproduire in extenso le discours. de notre éminent collègue. Allocution de M. E. Cartailhac Prononcée le 15 décembre 1913 En 1865, réalisant le vœu plusieurs fois exprimé par notre Académie des Sciences et notamment par le D' Noulet, M. Edouard Filhol, professeur à la Faculté des Sciences, direc- teur de l’Ecole de médecine, dotait Toulouse d’un Musée d’his- toire naturelle. Sur les indications de son illustre collègue de Paris, M. Milne Edwards, il appelait dans notre ville un jeune préparateur taxidermiste qui, disciple d'un atelier renommé, 14 NOTICE NÉCROLOGIQUE attaché au Muséum, s’y était fait remarquer dans le service de M. Geoffroy Saint- Hilaire, M. Victor Bonhenry ne tarda pas à justifier les témoignages qui l’accompagnaient ici. Les naturalistes étaient nombreux dans notre ville : ama- teurs divers, pharmaciens, professeurs, médecins, instituteurs, petits employés, commerçants, rivalisaient pour aider M. Filhol dans son œuvre qui surgissait comme par enchantement. Ils se groupèrent sous l'impulsion des maitres de notre Faculté, et la Société d'histoire naturelle fut fondée. Elle accueillit avec joie M. Bonhenry, qui débutait sous la direction de M. Trutat, conservateur du nouveau musée, et chacun de nous fut séduit aussitôt par son zèle, ses connais- sances, son talent, sa souriante simplicité, sa courtoisie, sa bonne humeur d'enfant de Paris. Il fut de suite très entouré. Avec quelle surprise on vit, en peu de temps, naître et grandir cette galerie zoologique où les anatomistes n'avaient aucune critique à formuler, où. les artistes s’étonnaient des formes élécantes, de l'allure vivante de toutes les pièces natu- ralisées. Avec une égale habileté, M**° Bonhenry, parisienne aussi, collaborait avec son mari, et la plupart de nos oiseaux se sont comme envolés de ses doigts. ; Il n’y avait alors rien de comparable dans les musées de la province, où régnait le vulgaire empaillage. Aujourd’hui même, nulle part, on ne fait mieux. Et le succès de cette collection favorisa, dans une très large mesure, le développement général de notre musée que la ville subventionnait avec une générosité intelligente. Si bien que Montauban, où M. Victor Brun créait de ses deniers, ou à peu près, un autre musée remarquable, Bordeaux, où M. Souverbie cherchait à donner un bel éclat au Musée girondin, — j'en pourrais citer d’autres, — s’ingéniaient à bénéficier aussi du voisinage de M. Bonhenry, à occuper ses heures supplémentaires. Au Muséum de Paris-on regretta son exil dans le Midi : des établissements étrangers. même dans l’Amérique du Sd, lui firent des offres qu'il déclina sans bruit. Il avait adopté Toulouse et lui fut fidèle; en quarante ans, Paris ne le revit que deux fois. Dans son laboratoire, que l’agrandissement progressif du Jardin des Plantes faisait trop souvent déménager, ouvert dès le jour, fermé très tard dans la nuït, on venait sans cesse pro- fiter de ses exemples, de ses conseils, prendre des leçons. Ainsi furent formées des collections privées qui, pour certaines classes, dépassèrent la richesse du musée lui-même : celles de M. le D' Besaucelle, de MM. Adrien Lacroix, d’Aubuisson, V. BONHENRY 15 Marquet et autres, étaient très remarquables et connues en Europe. Avec ces zoologistes distingués, Bonhenry attirait les enfants et développait leur goût naturel; beaucoup formaient de petites collections. Ils se sont dispersés partout et n’ont jamais oublié leur cher musée. Le laboratoire fut, je puis bien le dire, la véritable pépinière des bienfaiteurs du Musée. La plupart des dons géné- feux que cet établissément recoit de divers côtés, de France et de nos colonies, sont encore acconipägnés d’un cordial Souvenir pour Bonhenry. Ce fut un acte de pure justice lorsque la municipalité, au préparateur obligé par l’âge dé prendre sa retraite, la lui accorda au titre de conservateur honoraire, au nom de Tou- louse reconnaissante. S'il m'entendait, 1l serait peiné de ne pas trouver dans mes paroles un mot pour rappeler la joie qu’il eut de voir un de ses élèves, devenu son gendre, réaliser ses espérances, les dépasser même, et donner la mesure de son talent par des œuvres que tout le monde admire. D'autres artistes animaliers, par leurs statues de pierre ou de bronze, dureront des siècles dans la mémoire des hommes. Le temps altérera plus vite les chefs-d’œuvres que Bonhenry sut modeler à la perfection. Raison de plus pour lui rendre hommage au bord de la tombe au nom des Conservateurs du musée, dont je suis le doyen, au nom de tout le personnel et de ses amis présents et absents. Le plus vieux de ses camarades de la première heure, qui a connu la sûreté de sa franche amitié, n’avait-1il pas le devoir de signaler une fois de plus ses mérites, les services rendus et tant de titres à notre affection et à nos profonds regrets ? 16 DOP — INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES RE NEUR INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES | Morphologie de quelques espèces de Premna (VERBEÉNACÉES) Des jungles inmdoues et indo-chineises Par M. Paul Dop Les Jungles hindoues, birmanes, siamoises et très probable- ment aussi, quoique l'on n’ait sur elles que des renseignements incomplets, les jungles cambodgiennes, laotiennes et annami- tes, appartiennent au type de formation végétale appelée « la savane tropicale ». La savane tropicale n’est pas uniquement, comme on le dit quelquefois, une « mer de hautes herbes », car à celles-ci se mêle une végétation d'arbres et d'arbustes, dont l’importance varie avec les conditions édaphiques et topo- graphiques locales. Une des modalités de la savane tropicale est formée par la jungle à feuilles caduques, dont le climat est caractérisé par une période de grande sécheresse correspon- dant à l’époque de la chute des feuilles. Tous les ans, des in- cendies provoqués ou spontanés se déclarent pendant la saison sèche et contribuent à donner à cette jungle un caractère tout particulier. Les conditions biologiques de cette jungle ont été bien mises en lumière par KuRzZ (1) pour la Birmanie et par KERR (2) pour le Siam. En particulier pour cette dernière région, les arbres (4) Kurz, Preliminary report on the forest and other vegetation of Pegu. Calcutta, 1875. (2) Kerr, Contributions of the Flora of Siam. 1. Sketch of the ve- gelalion of Chiengmai. Kew Bulietin, 1, 1911. _ SUR LA MORPHOLOGIE DE QUELQUES ESPÈCES DE PREMNA 17 ou arbustes caractéristiques de la jungle sont les suivants : Tec- tona grandis (Teck), Protium serratum, Eugenia fruticosa, Schleichera trijuga, Casearia Kerrii, Irvingia malayana, Pterospermum semisagitattum, Shorea floribunda. Les in- cendies de la période sèche « the jungle fires » déterminent dans le mode de vie des arbustes des caractères spéciaux : la plupart d’entre eux ne produisent que des rameaux annuels partant d’une souche ligneuse, rameaux dont le développement ultérieur est arrêté par le feu. Ce phénomène est parfaitement visible:sur les Brucea sumatrana, Desmodium longipes, Cle- rodendrum serratum, Hibiscus cancellatus, etc. On conçoit, dès lors, que la jungle à feuilles caduques annuellement incen- diée, représente des conditions écologiques très spéciales et l’on est en droit de se demander s'il n’est pas possible de trouver dans l'action morphogène de ses facteurs l’origine de certaines espèces. En étudiant pour la € Flore générale de l’Indo-Chine » les Verbénacées de l’Asie, j'ai été frappé par les caractères très spé- claux des quatre espèces suivantes du genre Premna : P. am- plectens Wallich, P. macrophylla Wall., P. herbacea Rox- burg, P. nana Collett and Hemsley. Ces espèces habitent la Birmanie, le Siam, le Cambodge, le Laos et l'Annam; P. her- bacea s'étend même vers l’ouest, dans l'Himalaya subtropical et le sud du Deccan. Toutes ces espèces, qui habitent la jungle à feuilles caduques périodiquement incendiée, sont représentées par des formes naines, très différentes en cela de la majorité des Premna qui sont soit des arbres, soit des arbustes souvent grimpants. Ce sont, au contraire, des sous-arbrisseaux à souche ligneuse très courte, presque nulle dans P. herbacea, attei- onant au plus 15 centimètres dans P. nana, et munie par contre de feuilles très grandes atteignant dans P. herbacea 18 centimètres de long sur 8 centimètres de largeur, et 30 cen- timètres sur 10 centimètres dans P. macrophylla. On conçoit, dès lors, l'aspect étrange de ces végétaux à feuilles presque géantes et à entrenœuds très rapprochés ou nuls. SOC D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII) D RAR OUR NAN TE 18 DOP — INFLUENCE DES FACTEURS ECOLOGIQUES Un autre caractère très remarquable de ces espèces (il n'a été signalé que pour trois d’entre elles, mais j'ai tout lieu de croire qu'il s'applique à la quatrième P. nana) est que après les in- cendies de jungle la souche émet unc hampe florifère, qui atteint 30 à 60 centimètres dans P. macrophylla et P. amplec- tens, 2,5 à 10 centimètres seulement dans P. nana et P. her- bacea. C. B. CLARKE (1) a très bien exprimé ce caractère par la phrase « sending up flower-shoots after the jungle fires ». A part cela, les quatre Premna dont il est ici question, ne présentent, au point de vue de l’organisation florale, aucune différence essentielle avec les formes arborescentes voisines, telles que ?. barbata Wall. L’on est donc en droit de se de- mander si ces espèces naines ne sont pas purement et simple- ment le résultat d’une adaptation plus ou moins profonde à la vie dans la jungle à feuilles caduques annuellement incendiée. Réduite à n’être qu’une souche très courte ou une simple ro- sette de feuilles étouffée pendant la période de végétation active sous l’amoncellement des herbes de la savane, la plante ne fait probablement qu'accumuler des réserves pendant cette période. Dès que l'incendie annuel a réduit en cendres la végétation en- vironnante, la plante utilise ses réserves pour émettre une hampe florale. Cette manière de voir est conforme aux idées actuelles sur l’origine des espèces. La sélection Darwinienne, les mutations d'Huco pr VRIES ont fait leur temps, et l'adaptation La- marchienne, si bien explicitée par WARMING, nous apparaît actuellement comme la cause la plus probable de la différencia- tion des types spécifiques. Il suffit pour cela d'admettre, et l'expérience vérifie l'hypothèse, que : « les plantes possèdent une force ou faculté inhérente, par l'exercice de laquelle elles s'adaptent elles-mêmes directement à des conditions nouvelles, c’est-à-dire qu’elles changent de manière à se trouver adaptées à l’existence, d'accord avec leur nouveau milieu (2). » C’est là (1) C. B. CLARKE, Flora of British India, IV, pp. 580-581. (@) WaARMING, Æcoiogy of Plants, p. 370. un HExSLOW, A au oo de : vue de Hévoneo des vé- 20 é R. DESPAX NOTE SUR UNE VIPÈRE Provenant des Pyrénées espagnoles du Val d’Aran. Par M. R. DESPAx. Durant une course faite, au début de juillet 41913, dans les Pyrénées espagnoles du Val d'Aran, jai capturé la Vipère qui fait l’objet de cette note. Elle se trouvait à une altitude qui n’a pas été exactement déterminée, mais qui est certainement su- périeure à 2.000 mètres, peu avant le port de Viella (2.424 m.). Ce col forme passage entre la haute vallée du Rio Negro, af- | fluent de la Garonne et celle de la Noguera Ribagorzana. Cette Vipère présente les caractères suivants : C’est un mâle. Ecailles en 21 rangs. 154 gastrostèges, 41 uros- tèges. 9 labiales supérieures, écailles séparant l'œil des labiales supérieures en deux rangs en avant et en arrière, mais la qua- trième sus-labiale n’est séparée de l’œil que par une seule écaille. 10 écailles entourant l’œil. Museau nettement re- troussé. 2 écailles en contact avec la partie supérieure de la rostrale, suivies de chaque côté par 2 écailles canthales, la deuxième en contact avec la sus-oculaire. Un écusson frontal très net, pentagonal, à bords courbes, presque aussi long que les sus-oculaires et une fois et demie aussi large que ces der- nières, un peu plus court que sa distancé du bout du museau. L’écusson frontal est séparé de la partie médiane des sus-ocu- laires par une seule écaille. Deux pariétales, bien distinctes an- térieurement, à leur contact avec l’écusson frontal, irrégulière- ment fragmentées en arrière; les écailles temporales inférieu- res lisses, les supérieures obtusément carénées. NOTE SUR UNE VIPÈRE 21 Mode de coloration : en dessus, fond gris roussâtre, deux chevrons noirs en A sur la tête; le premier, plus petit, ayant son sommet sur la frontale, le second sur les pariétales, Un trait noir accusé, bordé inférieurement de blanc, allant de l’œil à la commissure des lèvres, ce trait se continue sur le cou par une bande enfumée qui se résout sur les flancs en une série de taches noires. Une ligne vertébrale roussâtre large d'environ trois écailles court sur le dos bordée de part et d’autre par des taches noires confluentes, qui alternent avec les taches des flancs. Inférieurement fond presque noir, pointillé de gris ; antérieu- rement la couleur est plus claire, les gastrostèges nébuleux por- tent, sur leur bord postérieur, des taches noires obscurément disposées en trois rangées longitudinales. Longueur totale 94 cent. 5, dont 6 cent. 5 pour la queue. Cette description montre un mélange de caractères, les uns propres à V. aspis, les autres à V. berus. Si l’on se rapporte aux tableaux synoptiques et aux descriptions donnés par Bou- lenger, dans son récent ouvrage : The snakes of Europe, on voit que le nombre de gastrostèges est supérieur au chiffre le plus élevé constaté chez V. berus; le nez nettement retroussé, la rostrale très haute, la plaque sus-oculaire ne dépassant pas en arrière le bord postérieur de l’œil, sont autant de caractères qui font de cet animal une V. aspis; d'autre part, la présence de deux écailles canthales seulement, la seconde arrivant au con- tact dela sus-oculaire, d’une frontaleet de deux pariétales distinc- tes, la disposition de l'unique sous-oculaire séparant l’œil de la quatrième sus-labiale, tous ces caractères concordent pour rap- procher cet individu de V. berus. Le rapprochement de cette vipère aranaise et de V. berus est encore plus frappant si nous la comparons non plus avec V. berus typique, mais avec la forme espagnole de cette espèce V. berus Seoanei Lataste. Cette race géographique de V. berus est localisée dans la ré- gion N,-W. de l'Espagne: elle présente une tendance à la frag- mentation des écussons céphaliques, la frontale et les pariéta- les étant souvent divisées en écailles plus petites, Les pariéta- les de notre spécimen montrent une telle division. Le mode dé coloration et particulièrement la bande dorsale roussâtre se re=. trouve chez V. berus Seoanei, mais il faut ajouter que les Yi- pera aspis pyrénéennes la présentent aussi très souvent. C'est mème là, d’après Boulenger, un mode de coloration presque spécial aux vipères pyrénéennes et du Sud-Ouest de la France; les vipères d’autres provenances ne le montrant que très rare- ment. Des cas analogues de vipères réunissant les caractères des. deux espèces ont été à plusieurs reprises signalés par les auteurs, notamment par le Dr Viaud-Grandmarais et par Tournetille, ce dernier en indique deux constatés dans les Pyrénées : une Vi- père prise aux environs des Eaux-Bonnes, une autre capturée au col d’Artouste, présentaient ce mélange de caractères (1), d’autres ont été trouvées dans la Gironde, daris l'Hérault et ailleurs. | Dans les pays où les deux espèces coexistent, de pareils indi- vidus peuvent avec srande vraisemblance, être regardés comme des hybrides; là où l’espèce V. aspis existe seule, ils peuvent être considérés comme des variétés individuelles, dues, ainsi que l’a montré G. Phisalix, à la persistance à l'état adulte, d’une disposition embryonnaire. Toutefois, frappé de la res- semblance du spécimen aranais avec la forme Seoanei de V. be- rus, j'ai cru devoir le signaler pour montrer l'intérêt qu’il y au- (1) Je puis ajouter un nouvel exemple à ceux cités par Tourne- ville. | Parmi les V. aspis conservées dans les collections du Musée d'his- toire naturelle de Toulouse, l’ane d’elles provenant de Foix (don de M. Bonnassies) se rapproche beaucoup du spécimen aranais : c’est une femelle de plus grande taille, le mode de coloration est sensi- biement le même. Ecailles en 21 rangs, 148 gastrostèges, 35 urosté- ges, écaillure de la tête presque semblable à celle qui vient d’être décrite, n'en différant que par les détails suivants : pariétales plus grandes, non fragmentées en arriere, l'écaille préoculaire sépare la seconde canthale de l’écaille sus-oculaire, ce qui est un caractère de V. aspis, mais la sus-ocul’ire est grande et dépasse ex arriere le bord postérieur de l'œil, ce qui est un caractere de V. berus: NOTÉ SUR UNE VIPÈRE 23 rait à rassembler des échantillons de Vipères pyrénéennes, par- ticulièrement dans la partie occidentale de la chaine. L'étude de nombreux spécimens permettrait de voir si cette forme, déjà plusieurs fois trouvée dans les Pyrénées, n'est qu’une anomalie rare et individuelle, ou si, plus fréquente, elle ne constituerait pas une race locale plus ou moins nettement définie, race re- liant V. aspis à la forme espagnole Vipera berus Seoanei. Imdex bibliographique des auteurs cités. BouLENGER (G.-A.). — The Snakes of Europe. London, 1913, pp. 530 et suivantes. Pæisarix (C ). — Relations de parenté entre nos deux espèces indigènes de vipères : V. berus et V. aspis. Bull. Mus. Paris, 1902, pp. 102 et 106. TouRNEvILLE (A.). — Etude sur les vipères du groupe Ammo- dytes-aspis-berus. Bull. Soc. Zool. de France. Séance du 14 décembre 1880. Visup-GraNp-Marais. — Etudes médicales sur les serpents de la Vendée et de la Loire-Inférieure, p. 40. (Cité d’après Tourneville). 24 P.-MARIUS DUFAUT | LA MEÉSANGE À LONGUE QUEUE M (Parus longicaudus Briss., Parus caudatus Lin., 4 Mecistura caudata Leach). Par P.-Marius DUrAUT De tous nos oiseaux familiers, la Mésange à longue queue est un des plus intéressants. N'est -il pas celui qui donne le plus de vie à nos jardins, à nos bosquets, à nos forêts? Que ce soit dans la plaine ou à la montagne; aux bords des cours d’eau ou près des rivages de la mer ; partout où 1l y a des arbres et des buis- sons se montre, par familles nombreuses, ce charmant oiseau. Ce tout petit être pousse de légers cris; il se pose sur n'importe quelles branches, sur les plus verticales comme sur les plus déliées ; il se cramponne aux plis des écorces des vieux arbres; il prend mille attitudes, tantôt appliqué sur la branche, tantôt complètement renversé; il visite consciencieusement les touf- fes des lichens, les mousses ou les rugosités des arbres. Il a des habitudes et m'a paru assez régulier dans les visites qu’il fait à divers quartiers. [l frappe avec le bec à la manière des pics et peut entamer les galles ou les excroissances des ormes, des peu- pliers, etc., pour en extraire les larves et les insectes qui sy étaient dissimulés. L’hiver dernier, je recherchais, dans nos bois environnants, | le gui du chêne; et, dans mes fréquentes courses, j'étais sou- vent intrigué, dans la solitude des vallons, par les Mecistura caudata qui se penchaient de branche en branche pour mieux m'épier : comme le bruit de mes pas (je faisais craquer les LI LA MÉSANGE A LONGUE QUEUE 25 brindilles sèches du sentier) effravait ces oiseaux, la plupart s’envolaient, les autres étaient trop occupés à émietter à coups de bec les pommes de chêne. Comment agissaient-ils dans ce genre de travail? La galle était entamée à l’opposé du pédi- cule, l’oiseau s’accrochait à des branches voisines ou à défaut à la galle même; il lui fallait un quart d'heure pour creuser une galle d’un gros trou circulaire. C’est parcelles à parcelles, d'abord un peu détachées et finalement arrachées avec le bec, que le trou s’agrandissait. Les entomologistes ne s'y prennent pas mieux pour examiner avec délicatesse les mêmes excrois- sances ; ils ont des pinces brucelles pour remplacer le bec, mais il leur manque parfois l’ardeur et l'extrême patience de l’oi- seau | Dans le pays toulousain, le Parus caudatus est désigné en langue d'Oc sous la dénomination de « margué dé lézéno » (manche d'alène), ce qui est à la fois pittoresque et bien trouvé. La queue pliée figure un trait, l’alène, et le corps, ramassé et arrondi, en est le manche. Chez la plupart des oiseaux qui vivent ensemble, ilest aisé de saisir dans ses grandes lignes, quelques phrases qui font que ce que nous appelons cris chez eux, est en réalité un langage qui exprime la frayeur, le danger, la surprise, la joie, l'amour, etc. Le langage des Mésanges à longue queue est frappant par son expression; le contentement exprimé par un de ces oiseaux qui s'envola d’un arbre éloigné d’une cinquantaine de mètres environ, me permit de porter mon attention sur lui et de m'emparer de sa capture, un superbe Ludius ferrugineus, dont il avait déjà entamé l’abdomen. Lors des amours, chaque couple élit domicile non loin du lieu où 1l est né. Je sais un massif d'arbres toujours verts, épiceas et cyprès étalés, où le même couple établit son nid depuis plus de vingt années. Les jeunes nidifient moins bien et il leur ar- rive de voir leur berceau jeté bas par une rafale. On a cru que les arbres touffus et verts étaient les seuls où ils aimaient cons- truire leur nid. [l n’en est pourtant rien et on ne saurait don- 26 P.-MARIUS DUFAUT nier de rèvle à ce sujet. Ce qu'ils recherchent avant tout, ce n’est pas telle ou telle essence d’arbre, mais un endroit tran- quille et sûr. Il est des nids suspendus à 20 mêtres et d’autres à O0 m. 50. La nidification commence, sous le climat de Tou- louse, vers le 15 mars. C'est alors qu'on voit les Mésanges à longue queue près des maisons; elles visitent les corniches, les” récoins des murs, des toitures pour y découvrir et croquer des araignées. Tout en visitant l'extérieur de nos demeures, elles font attention aux plumes et aux duvets qui jonchent le sol, elles choisissent les plumes qui doivent calfeutrer le nid et ne craignent pas de rejeter un duvet trop grossier pour en prendre un plus fin, s’il leur arrive en chemin d’en trouver le choix: (Juelquefois si elles laissent choir la plume qu'elles portaient, elles reviennent la chercher: Le nid, quoique très connu des habitants de la campagne, passe pour être quelque poignée d’herbe qu'ont accoutumé d’amasser les rats pour y faire leurs petits. L’étonnement des ouvriers des champs est grand lorsque d’üñ coup de bâton ils abattent ladite pelote d'herbe qui, béante, laisse voir des œufs ou des oisillons. Pour construire le berceau de sa prochaine couvée, la Mé- sange à longue queue dispose sur des branches (fourchues, bien entrelacées, parallèles, rapprochées, uniques, à grosses nodosi- tes) des débris de mousse, de lichens (1) reliés par des cocons et des toiles d'araignées. L'édifice n'avance pas vite, il dure par- fois plus d’une semaine. L’enveloppie terminée a la forme d’une bourse ronde, ovale, ovale-allongée, demi-sphérique (si ellé est appliquée de côté) avec une petite ouverture latérale ronde, di: risée dans n'importe quelle direction. L'intérieur est tapissé de plumes de poule, pintade, pigeon, etc. L'ouverture est fermée par une, deux plumes, suivant la grandeur, qui ättachées partie latéro-supérieure du nid constituent une porte flexible livrant un passage aisé aux oiseaux. J'ai vu un nid trouvé das (1) Surtout des Parméliacées. sondes, ie lu à: 2 ::51ÈRS LA MÉSANGE À LONGUE QUEUE 27 2 # un laillis de chênes à Faunes (H.-G.),: dont l'ouverture est oc- # _cupée par une magnifique lunule de paon. | ÿ à Pendant l'incubation, le mâle remplace la femelle et lui tient | 4 compagnie pendant la nuit. Les petits au nombre de dix à qua- torze ne rentrent plus au nid dès qu'ils en sont sortis. à Ë Je termine en rappelant que l'extrême ütilité de la Mésange nn. à longue queue, ajoute un charme de plus à ses bonnes 70 n: qualités à ' : à t ra $ Lens Cents 2 Lg ET E ‘ 1 CRT EMA AETE ( te, + rt. 28 J. ALOY ET CH. RABAUT SUR LA RATANMINE Par MM J. ALoy et Ch. RABAUT. Historique. — En 1854, Wittstein (1) retira d’un extrait de ratanhia une substance cristallisée qu’il considéra comme de la tyrosine; mais Ruge (2), ayant repris cette étude en 1862, montra que le composé isolé par Wittstein diffère de la tyrosine par un groupe CH* et doit donc être assimilé à un homologue supérieur ; il proposa la dénomination de ratanhine. En 1869, Gintl (3) décrivit sous le nom d’angelire une com- binaison analogue qui existe en abondance dans la résine de Ferreira spectabilis Allemao (Andira spectabilis saldanha), en brésilien Resina d'angelim pedra. L'angeline fut également isolée, par Peckolt, de l'écorce de Ferreira spectabilis. Des travaux ultérieurs ont permis de constater que la ratanhine et l’angeline constituent une même substance iden- tique à d’autres bases, la surinamine, la geoffroyine, l'an- dirine, extraites par Huttenschmidt (4), Overdun (5), Otto Hiller-Bombien (6), de divers Geoffroya (Geoffroya surina- mensis Murr, Andira retusa H. B. K., et Andira anthel- mintica Benth). (1) WiTrsrEIN, Krameria triandra (Vierteljahresschrift für prak. Pharm., t. 3,-p. 348) (1854). : à (2) RuGE, Ratanhin (Jahresbericht über die Fortschritte der Chemie, p. 493) (1862). (3) GINTL, Ratanhin (Jahresbericht über die Fortschritte der Chemie, pp. 99 et 774 (1869), 237) (1870). (4) HurreNscHuiDpr, Disserlation, Heidelberg (1824). (9) OVERDUN in O. HiiLer BOMBIEN, p. 45 (6) Q, Hizzer BOMBIEN, Jnaugural Dissertation, Dorpat, 1802, SUR LA RATANHINE 29 La dénomination ratanhine réservée à ce produit par la plu- part des auteurs n’est peut-être pas très heureuse, car, d’après Kreitmair (1), l’extrait de ratanhia authentique n’en renferme pas. La ratanhirie, isolée par Wittstein et Ruge, proviendrait du Ferreira spectabilis mélangé au ratanhia. Cependant, Goldschmidt (2), dans un travail récent 1913), a pu retirer la ratanhine d’un extrait américain de ratanhia. Il serait préfi- rable, à notre avis, d’adopter la dénomination geoffroyine qui indique l’origine la plus habituelle. Toutefois, nous nous conformerons à l'usage. Ayant préparé synthétiquement l’homologue inférieur de la tyrosine, inconnu avant nos recherches, 1l nous a paru inté- ressant d'apporter notre contribution à l'étude de la ratanhine. Après avoir constaté que les extraits de ratanhia commerciaux ne renferment pas de ratanhine en proportion notable, ce qui semble confirmer les vues de Kreitmair, nous avons traité 900 grammes d'écorce de Ferreira spectacilis de la façon sui- vante : L'écorce, finement pulvérisée, placée dans un ballon muni d’un réfrigérant à reflux, avec deux litres d'alcool à 50, est portée au bain-marie bouillant pendant trois heures. Le liquide alcoolique décanté est remplacé par de l'eau, et on fait à nouveau bouillir trois heures. Les différents liquides, réunis, sont filtrés sur coton; ils présentent une coloration rouge intense. L'alcool étant chassé par distillation, il se produit un précipité que l’on sépare. À près concentration à 500 cm et filtra- tion, nous avons obtenu un liquide très coloré que nous avons traité par l’acétate neutre de plomb. Le plomb, éliminé par l'hydrogène sulfuré, il reste ainsi une liqueur incolore. Par évaporation, des croûtes cristallines se forment à la surface. On les purifie par cristallisations dans l’eau. Le rendement est faible : 0,7 o/, environ du poids de l’écorce. Néanmoins, nous avons pu identifier le produit isolé avec la (1) KREITMAIR, Uber Ratanhin (Ann. Chemie, t. 176, p. 64) (1875). (2) Gorpscamipr, Uber Ratanhin (Monatschriften fur Chemie, pp. 1279 (1912) et 659) (1913). 30 J. ALOY ET CH! RABAUT ratanhine par ses caractères physiques : insolubilité dans l'alcool, l’éther, le chloroforme ; solubilité dans l’eau beaucoup plus considérable à chaud qu'à froid, solubilité dans les acides et les alcalis. Les cristaux sont prismatiques comme ceux de la ratanhine et ont le même point de fusion : 230°-2400. La teneur en azote trouvée à l'analyse est 7,18 °/,; théorie pour CH12N03, 7,07 0/,. Le chlorhydrate renferme HCI 2},, 15 76; théorie, 15.92 La concordance est très suffisante : Bien que la proportion dont nous disposions fut assez minime, nous avons pu préparer la tyrosamine correspondante par perte de CO?. Cette base possède les propriétés générales des tyro- samines décrites par À. Gautier à propos de la tyrosine ordinaire. Sous l’action des bactéries de la putréfaction, la ratanhine subit une série de transformations qui aboutissent à la produc- tion du phénol. La ratanhine est sensible à l’action de la tyrosinase qui, au contraire, n’agit pas sur l’homologue inférieur. Cet ensemble de faits montre bien qu'il s'agit d’un homo- logue de la tyrosine et confirme, par suite, les travaux de Ruge et de Gintl. Un point assez délicat reste à élucider. Quelle est la consti-. tution de la ratanhine ? La formule brute CIH13N03 permet de prévoir huitisomères. La facilité avec laquelle se produit la réac- tion de Millon indique la présence, dans la molécule, d’un groupe phénolique libre, et, d'autre part, la faible stabilité des sels en présence de l'eau semble prouver que le groupe CH est en relation avec. NH°. La formule probable de la ratanhine serait donc CSH4.= = CH?-CH = NH CH: Pe o CO OH (4) Goldschmidt arrive à la même conclusion. Nous nous proposons d'appliquer les méthodes de préparation des cyanhydrines des aldéhydes, décrites par Francis Davis et nous-mêmes, à la synthèse totale de la ratanhine, | D. pl ui rt nice ait lente di min dé TL aE)L né NOTES ENTOMOLOGIQUES 91 NOTES ENTOMOLOGIQUES Par M. de MONTLEZUN. I. — Sur le « Platypsylla Castoris » Ritsema. Le 24 janvier 1905, le Musée d'Histoire naturelle de Tou- louse recevait de M. J.-M. Sabatier, demeurant à Beaucaire, rue Enclos-Vigne, numéro 7, un Castor mâle de 6 kil. 400 gr. pris dans le Gardor. Dès l’arrivée du colis, nous avons fouillé avec M. le docteur Ribant, à travers les poils de ce Castor pour tâcher de découvrir le Platypsylla castoris Ritsema. Nous n'avons pas tardé à le” découvrir et avons eu l’heureuse chance de récolter quatorze sujets vivants qui s’insinuaient dans la partie duveteuse de la fourrure en se dissimulant comme le font les puces sur les ani-. maux vivants. à Cet insecte ne se trouvant que sur le Castor est de ce fait, un insecte très rare, qu'il n’est pas facile de se procurer. Il est le seul de son genre, qui vient immédiatement avant les Syl- phidæ. Il à été découvert par Ritsema qui en prit quelques exemplaires sur les Castors canadiens du jardin zoologique de Rotterdam, le 15 septernbre 1869. En 1893, le docteur Friedrich, d'Allemagne, en captura sur les Castors de l’Elbe moyen et de la Mulda. En 1884, M. Bonhoure publia dans les Annales de la So- ciété entomologique de France, une communication avec plan che, sur le Platypsylla des Castors tués dans le petit Rhône, en Camargue, 32 DE MONTLEZUN En 1885, M. Sonthonnax, de Lyon, en captura également sur un Castor que l’on avait blessé dans le bas Rhône, qui lui avait été apporté vivant. Enfin, M. Galien Mengaud, conservateur du Museum d'his- toire. naturelle de Nimes, publia le 13 novembre 1895, des no- tes sur le Platypsylla et la découverte de sa larve qui eut lieu le 6 juillet 1896. Il publia également en 1906, des notes sur le Castor et ses parasites. | | C'est après avoir lu les brochures que M. Galien Mengaud nous avait gracieusement offertes, que nous avons eu la pensée de faire des recherches sur le Castor du Gardon et que nous avons trouvé le parasite qui vit et se reproduit dans la partie duveteuse de la fourrure de cet animal. Le Plalypsylla casloris et sa larve, d’après la brochure de M. Mengaud, 1909. II. — Sur les Buprestides Qui se trouvent dans les environs de Toulouse pendant les mois de mai et de juin. Le Capnodis tenebrionis L., qui est le plus gros des Bn- prestes de la région toulousaine, se trouve généralement sur l’épine noire ou prunelier, Prunus spinosa L. Cet insecte se tient de préférence sur les pruneliers les moins vigoureux et les 77. éclate Eu A En oc, à à POUVONS IE IN NOTES ENTOMOLOGIQUES De _ plus rabougris, on le voit habituellement le long de la tige de cet arbuste. Il se dissimule en tournant autour de la tige dès qu'il entend du bruit, mais se laisse prendre assez facilement avec la main. De couleur noire, à corselet teinté de gris sur les côtés, il est de taille très variable. Les plus gros ont environ 25 millimètres de long et les plus petits 17 millimètres. On trouve cet-insecte sur les côtes de Pechdavid sur les points les plus élevés. Le Dicerca ænea L., quiest presque aussi gros que le Cap- nodis de taille moyenne, se trouve généralement dans les pépi- nières de peupliers situées dans la vallée de la Garonne. Lorsqu'on donne un coup sur la tige des arbres, l'insecte se laisse tomber à terre comme les hannetons. Le Dicerca se trouve également sur la partie dénudée des barres de saules qui avoisinent le Calvaire. À une certaine distance, il est facile de le confondre avec les grosses punaises grises qui _grimpent le long des branches. Le Dicerca ænea à de 18 à 21 millimètres de long ; il est de couleur cuivrée et rougeûtre en dessous ; ses élytres ont des lignes longitudinales parsemées de petites impressions, leur teinte métallique est de nuance plus claire sur la partie médiane et sur le corselet. Le Pœcilonota ou Lampra rutilans F. est un des Bu- prestides les plus brillants de la région, il vit sur le tilleul. Sa larve vit dans l’intérieur de la tige de cet arbre et finit le plus souvent par la détruire. En examinant avec soin l’écorce des tilleuls, si l'on découvre de petits trous en forme de lentille, on peut être sûr que l’arbre est attaqué par cet insecte et que pendant la première quinzaine du mois de juin qui suivra, on verra une nouvelle éclosion se produire. Dès leur sortie, ces in- sectes courent le long de la tige et veltigent d’un arbre à l’au- tre. C’est à ce moment que l’on doit chercher à les prendre à l’aide d’un filet à papillons établi en forme de fer à cheval dont les deux branches sont réunies à l'avant par un caoutchouc, SOC, D'HIST, NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII). 3 34 DE MONTLEZUN qui permet d'appliquer le filet sur la circonférence de l’arbre, de façon à être sûr que l’insecte tombera dans la gaze du filet. La tälle du Lampra rutilans varie de 12 à 15 millimètres; son corps d’un vert métallique en dessus, est entouré d’une sorte de bande rouge feu, qui suit le pourtour des élytres et du corselet et qui se fond avec la couleur verte. Cet entourage est parsemé de petites taches noires de forme irrégulière qui ajou- tent au charme de son éclat. Le dessous est d'un vert métalli - que passant au rouge vers l’abdomen. Pœcilonota ou Lampra decipiens. — Ce Bupreste est moins gros que celui qui précède; on le trouve sur les or- meaux. Sa larve produit sur ces arbres les mêmes ravages que les larves des Lampra rutilans sur les tilleuls. Il y à une tren- taine d’années que M. Marquet et M. d'Aubuysson en récoltèrent un très grand nombre sur les ormeaux qui se trouvaient sur la route de Saint-Agne ; ces arbres furent en partie détruits par les ravages de ces insectes. La taille du Lampra decipiens est moins grande que celle. du Lampra rutilans, elle varie de 11 à 13 millimètres. Sa cou- leur est d’un vert émeraude en dessous et d'un vert un peu plus clair en dessus ; l'entourage du corselet et des élytres est d’une nuance feu, comme dans l'espèce qui précède, mais moins : large. Les petites taches noires qui sont parsemées sur les ély- tres sont de forme moins irrégulière et le corps légèrement plus aplati. Pour prendre ces insectes, on peut se servir du moyen que J'ai indiqué ci-dessus, Pœæcilonota où Lampra festiva L. — Ce Bupreste se trouve sur les genévriers. Lorsque le temps est un peu sombre, on peut le prendre en battant les branches de cet arbuste sur une ombrelle ouverte placée au-dessous des branches. Si le temps est beau, en examinant avec soin les branches des genévriers, on peut apercevoir l’insecte posé sur les tiges de la A RE RE Na CE DEUST € NOTES ENTOMOLOGIQUES |. 99 dernière pousse. On peut également le voir voltiger d’un gené- vrier à l’autre pour rechercher les femelles qui restent immo- biles à l’ardeur du soleil en attendant l’arrivée des mâles. On peut, dans ce cas, prendre plusieurs insectes sans changer de place er ayant soin de faire tomber ceux qui arrivent dans Île filet, sans déranger la femelle. | En longeant les côtes de Pechdavid, après avoir passé le champ de tir, on trouve des parties boisées et des terrains in- cultes sur lesquels croissent des genévriers, c’est sur ces points que j'ai récolté des Lampra festiva en assez grand nombre. J'ai également trouvé cet insecte sur les genévriers dujar- din botanique. Ses larves détruisirent il y a quelques années, un thuya qui se trouvait peu éloigné de ces arbustes. M. Albert Pons, attaché au service du jardin botanique, me donna un morceau de la tige de cet arbre qui avait été perforé de trous au moment de l’éclosion de ces insectes. Le Lampra festiva est d’un beau vert à reflets métalliques ; ses élytres sont ornées chacune de cinq taches d’un beau bleu qui tranchent sur la couleur verte ; son corselet porte deux ta- ches de même couleur; une treizième tache se trouve à la join- ture des élytres, presque sur l’écusson. La taille de. cet insecte est très variable; les plus gros ont de 11 à 12 millimètres de long et les plus petits environ 6 millimètres. Le Phænops cyanea F. vit sur les pins et sa larve se dé- veloppe sous leur écorce. Il y a quelques années, j'avais remar- qué que les pins d’Ecosse qui se trouvaient dans le voisinage de mon habitation de Menville, dépérissaient annuellement. En examinant les tiges de ces arbres, je remarquai qe l’écorce était parsemée de petits trous produits par des insectes; ils avaient beaucoup d’analogie avec ceux qui se trouvaient sur les ormeaux après l’éclosion des Lampra decipiens. L’année suivante, au mois de juin, en surveillant la tige de l'arbre malade, je ne tardai pas à découvrir l'insecte qui en sor- {ait, qui était le Phænops cyanea. J'en récoltai quelques-uns. 36 DE MONTLEZUN Ce Bupreste est d'un noir bleuté en dessus, à corselet légère- ment verdâtre et en dessous d’un vert métallique foncé. Sa taille varie de 8 à 10 millimètres. L’Anthaxia millefolii F.se trouve généralement -sur les fleurs d’une plante qui porte le nom d’Achillea millefolium L. En suivant les pentes escarpées qui longent les côtes de Pech- david, on trouve des espaces recouverts de cette plante à fleurs blanches que l’on peut apercevoir de très loin, c’est vers ces points que les entomologistes doivent diriger leurs recherches. J'ai trouvé presque tous les ans l’Anthaxia millefolii dans le Jardin botanique, soit sur les fleurs de l'Achillea, soit sur les fleurs blanches qui en sont peu éloignées. Cet insecte de couleur métallique plus ou moins verdâtre ou bronzée, peut être pris assez facilement à l’aide d'un filet à pa- pillons muni d'une raquette. Sa taille varie de 5 à 6 millimé- tres, son corps est uñ peu moins large que celui des autres es- pèces d’Anthaxia et est un peu moins aplati. L’Anthaxia nitidula L. se trouve sur les fleurs des églan- tiers qui longent les haies exposées au Midi, ou qui forment. des buissons sur les terrains incultes. Ge joli Bupreste butine de fleur en fleur et se repose quelquefois sur les jeunes pous- ses de l’arbuste. Plus la température est chaude, plus le soleil est ardent, plus il est facile de le rencontrer. On ne peut guère le prendre qu'à l’aide d’un filet à papillons. Je l’ai souvent trouvé sur les côtes de Pechdavid en longeant le chemin qui suit le sommet des côtes. L'Anthaxia nilidula est d’un vert métallique de nuance plus ou moins claire, son corps est plus large que celui de l’es- pèce qui précède, sa taille varie entre 6 et 7 millimètres. L’Anthaxia salicis F. se trouve en général sur les fleurs qui avoisinent les cormiers : fleurs ‘d’églantiers, fleurs jaunes NOTES ENTOMOLOGIQUES 37 de renoncules, fleurs de marguerites blanches : Chrysanth:- mum leucanthemum L. N'ayant jamais rencontré cet insecte que dans les endroits où se trouvent des cormiers, je me suis souvent demandé si les petites branches sèches qué l’on aperçoit au sommet de leurs branches n’ont pas été détruites par les ravages produits par les larves des Anthaxia qui peuvent en être sortis. Il serait inté- ressant de faire des recherches à ce sujet. L'Anthaxia salicis est très riche en couleur; tête et corselet d’un beau vert avec deux taches bleu foncé; écusson vert mé- tallique clair ; élytres rouge grenat. Sa taille varie de 5 à 6 mil- limètres. L’Anthaxia cichorii Oliv. se trouve sur les parties arides des côtes de Pechdavid qui n’ont pas été cultivées depuis quel- que temps et sur lesquelles croissent les plantes que l’on ne trouve généralement que sur les terrains incultes. C’est ordinairement sur les fleurs blanches des Chrysanthe- mum leucanthemum ou sur les fleurs bleues des chicorées sauvages que l’on voit cet insecte. La taille de l’Anthatia ci- chorti varie entre 5 et 6 millimètres. Sa tête et son corselet sont d’une nuance vert clair métallique et ses élytres sont gé- néralement d’un rouge feu très éclatant, qui tranche avec la couleur verte du corselet. Quelques sujets ont la nuance feu qui tace à peine sur la couleur métallique des élytres. La capture de cet insecte se fait comme pour les espèces qui précèdent à l'aide du filet à papillons. L’Anthaxia manca L. — J'ai trouvé deux ou trois exem- plaires de cette espèce sur les feuilles des charmes du jardin bo- tanique ; dans le temps, j'en ai également trouvé un petit nom- bre dans un Jardin à l’Isle-en-Jourdain, sur une charmille ex- posée au Midi, mais il y a déjà bien des années. Je n'ai aucun renseignement précis sur celte espèce. Sa couleur est d’un brun grisâtre à reflets peu métalliques, 38 DE MONTLEZUN Fes ; sa tête et son corselet sont d’un rouge carminé avec deux ban- des longitudinales noires sur le corselet; sa longeur est de 8 à 9 millimètres, Le Ptosima flavoguttata Illig. ou Novemmaculata F. vit sur les pruneliers. En longeant les côtes de Pechdavid et en suivant les hâies qui sont sur le plateau, on le trouve généra- lement immobile sur les feuilles de cet arbuste ou voltigeant d’une tige à l’autre au moment de la plus forte chaleur. Le Pto- sima se trouve également sur les pruniers cultivés qui ne tar- dent pas à dépérir s'ils sont attaqués par la larve de cet insecte. Il y avait, il y a quelques années, au Jardin-des-Plantes, un prunier sur lequel j'en pris un assez grand nombre. Il y avait également dans la commune de Menville, un prunier qui avait produit un très grand nombre de repousses après avoir été dé- truit par les larves de cet insecte; je fis, sur ces repousses, une chasse merveilleuse et en pris plus de soixante, le 26 mai 1894. Lorsque les Piosima sont accouplés, on remarque que les mâles sont généralement plus petits que les femelles, ils ont trois taches jaunes sur chaque élytre; les femelles ont en plus des trois taches des élytres, trois autres taches, une sur le mi- lieu de la tête, deux sur le corselet. D'un beau noir brillant, parsemé de macules d’un jaune écla- tant, cet insecte est facile à apercevoir. Sa taille varie entre 8 et 12 millimètres. : Le Sphenoptera gemellata Mars. se trouve sur la partie des côtes de Pechdavid qui n’est pas éloignée de Toulouse. Au moment où les acacias sont en fleur, en suivant attentivement le chemin qui longe le sommet des côtes, on trouve parfois ce joli Bupreste sur les parties dénudées du tertre et sur la partie du sentier la moins recoouverte d'herbes. Au vol, cet insecte peut être facilement confondu avec les Élatérides qui voltigent en assez grand nombre pendant la grande chaleur; mais lors- nd din": qu’il est reposé, il est facile à reconnaître à sa couleur métalli- NOTES ENTOMOLOGIQUES : 439 que cuivrée et à sa forme conique. Il mesure environ 10 à 12 mil- limètres. Lorsque le soleil est très vif, il est prudent de le re- couvrir avec un filet à papillons avant de chercher à le prendre. Ayant trouvé un jour le Sphenoptera gemellata sur un coteau de la commune de Menville où se trouvent des acacias, il me paraîtrait intéressant de faire des recherches pour täâcher de sa- voir s’il ne se développe pas dans les branches des acacias sur lesquels on voit des cimes qui se sont desséchées et qui pour- raient bien avoir été habitées par la larve de ce Bupreste. Le Chrysobothrys affinis F. se trouve ordinairement sur les arbres en grume qui sont déjà coupés depuis quelque temps. J’en ai pris un certain nombre sur des peupliers qui avaient été abattus le long de la Garoune, après le chemin qui remonte vers le Calvaire. J'en ai également pris sur des chênes qui avaient été coupés dans les bois de Menville et qui étaient déposés le long d’un chemin, en attendant qu'on les enlève. Par un beau soleil, on voit ces insectes courir comme des mouches le long de la tige des arbres. Comme ils s’envolent très facilement, il est bon de se servir d’un filet à papillons pour pouvoir les prendre. Le Chrysobothrys affinis est de nuance cuivrée un peu sombre, son corselet a une teinte plus métallique que les ély- tres : ces dernières portent chacune deux points métalliques de nuance dorée un peu rougeàtre. Le dessous du corps est d’une teinte métallique rougeûtre. Sa taille varie entre 12 et 14 millimètres. Le Coroebus bifasciatus Oliv. est un des Buprestes de la région les plus riches en couleur. Il se trouve sur les chênes qui dépérissent par suite des ra- vages de sa larve qui fait dessécher leurs cimes. Il est très rare de trouver cet insecte à l’état libre, même au 40 DE MONTLEZUN moment des éclosions. Il ne quitte guère les branches les plus élevées de ces arbres. Le moyen le plus pratique de se procurer des Coroebus bifasciatus est de les faire éclore dans une sorte de boîte d’éle- vage bien fermée et garnie de toiles métalliques de facon à pou- voir surveiller ce qui se passe à l’intérieur. Pour obtenir de bonnes éclosions, 1l faut choisir dans les bois, vers la fin de mai ou les premiers jours de juin, les branches de chêne dont la pousse a été arrêtée avant le printemps par le travail de la larve de cet insecte. Ces branches ont générale-. ment conservé une partie des feuilles séches de l’hiver qui a précédé. Il faut les couper en dessous de l’anneau circulaire qui a arrêté la montée de la sève et conserver 15 ou 20 centi- mètres de bois vert en dessous. Il faut ensuite placer ces tiges dans un récipient garni de-sable humide dans lequel on en- fonce l'extrémité de la partie verte des branches afin de les maintenir fraiches. Ainsi placées, on n’aura qu’à surveiller le moment des éclo- sions pour retirer les insectes que l’on verra courir, soit sur les branches, soit sur la toile métallique. Le Coroebus bifasciatus a le dessous du corps de couleur métallique verdâtre. Sa tête, son corselet et ses élytres ont une teinte dorée à reflets légèrement rougeâtres. Les élytres portent sur la partie postérieure deux bandes transversales et uñe tache terminale d’un noir bleuté qui contrastent avec la teinte dorée de l’ensemble du corps. La taille de cet insecte varie de 12 à 15 millimètres. Le Coroebus rubi L. se trouve sur les ronces qui longent les tertres qui séparent les champs ou les vignes situés sur les coteaux exposés au midi, C’est généralement sur les feuilles des ronces que l’on aperçoit cet insecte qui ne voltige que pendant la forte chaleur. En juin 1894, M. Amédée Campan, instituteur à Toulouse, m'indiqua un endroit situé dans la commune de Menville où il avait pris un certain nombre de ces insectes, nr or vu F NOTÉS ENTOMOLOGIQUES 41 Suivant ces indications, il me fut facile d’en capturer plusieurs centaines. J’ai également trouvé ce Coroebus dans le ramier du moulin du Château et sur les côtes de Pech-David, sur les ron- ces qui longent les fossés qui entourent les pièces de terres ex- posées au midi. Le Coroebus rubi est de couleur noire ; sa tête et son corse- let ont une teinte plus brillante que celle du corps. Ses élytres portent trois zones ou bandes transversales et irrégulières de couleur grisâtre. La première traverse le milieu du corps, les deux autres se trouvent sur la partie postérieure et sont égale- ment espacées entre elles. Le haut des élytres porte quatre taches de même couleur. La taille de cet insecte varie de 8 à 10 millimètres. Le Coroebus elatus F.se trouve généralement sur les tiges et les fleurs d’aigremoine. J'ai souvent pris cet insecte en fauchant sur les herbes des prairies, mais ayant remarqué que je ne le prenais que dans certains endroits où croissait l’aigremoine, j'examinai attentive- ment les tiges et les fleurs de ces plantes et ne tardai pas à dé- couvrir que c'était bien sur elles qu’il vivait. Après que les fourrages ont été retirés des prairies, l’aigremoine repousse et produit de nouvelles tiges qui ne tardent pas à refleurir. C’est sur ces fleurs que j'ai annuellement trouvé un assez grand nombre de ces insectes qui étaient en train de s’accoupler ou qui butinaient. J'ai également trouvé ce Coroebus sur la pre- mière pousse de la plante mais en plus petit nombre, ce qui laisserait supposer qu’il peut y avoir deux éclosions dans l’an- née : l’une vers la fin du mois de mai, l’autre en août. Le Coroebus elatus est de couleur métallique sombre nuan - cée de verdâtre sur les élytres et reflétant une teinte lésèrement rougeâtre sur le corselet. Sa taille varie le plus souvent entre 5 et 7 lbs. Le Coroebus aeneicollis Villers est de petite taille, On le 42 DE MONTLEZUN trouve sur les feuilles du chêne et généralement sur celles des jeunes pousses des taillis. M. Amédée Campan en prit, ilya quelques années, un certain nombre dans les bois de la com- mune de Menville J'en ai moi-même pris quelques-uns sur les taillis de la forêt de Bouconne, pendant les fortes chaleurs du mois de juin. Cet insecte peut se prendre en fauchant sur les tiges des jeunes taillis, mais il me paraît préférable d’exa- miner avec attention le feuillage des jeunes pousses sur les- quelles on peut l’apercevoir, sans trop de difficultés, immobile sur les feuilles exposées à l’ardeur du soleil. Le Coroebus aeneicollis est de couleur métallique sombre; son corselet est brillant et nuancé de rouge violacé. Sa taille varie entre 3 et 4 millimètres. Agrilus sexguttatus, Herbst. — Il y a quelques années, en allant chasser les Ludius ferrugineus sur les saules qui avoisinent le parc du Calvaire, je remarquai des coléoptères qui voltigeaient autour des branches d’un gros peuplier du pays, qui avait été émondé depuis environ deux ans. À l’aide d’un filet à papillons, emmanché à un roseau assez long, je pris quelques-uns de ces insectes, et reconnus l’Agrilus sexquttatus qui vit habituellement sur les peupliers. Cet insecte, d’un vert métallique foncé, porte sur chaque _élytre trois petites taches blanchâtres disposées dans le sens de la longueur de l’élytre. Sa taille varie de 8 à 11 millimètres. L’'Agrilus sinuatus Oliv. est un insecte qui produit &e grands ravages sur les arbres à pépins et en particulier sur les poiriers. Sa larve est aussi préjudiciable aux arbres de nos vergers que la larve du Corocbus bifascialtus aux chênes de nos forêts. C'est ordinairement sur les feuilles des poiriers que cet insecte s'étale pour prendre le soleil. On peut le prendre le matin en battant les branches des poiriers au-dessus d’une ombrelle ouverte et renversée. On peut également l’apercevoir sur les feuilles et le prendre à l’aide d'un filet à papillons. 2 NOTES ENTOMOLOGIQUES 43 Le dessous du corps de l’Agrilus sinuatus est de couleur métallique cuivrée et rougeûtre. Sa tête, son corselet et ses élytres sont d’une teinte assez sombre à reflets métalliques ve- loutés et de nuance amarante. Ces reflets sont plus apprécia- bles sur les sujets fraichement éclos que sur ceux qui ont été frottés. La taille de cet insecte varie de 9 à 11 millimètres. L’Agrilus viridis L. est l’une des espèces de son genre qui a le plus de variétés et le plus grand nombre de synony- mes. Cet insecte se trouve pendant les fortes chaleurs sur les branches des tas de fagots, sur les bûchers de bois, sur les piquets et sur les pousses des jeunes taillis. J’en ai pris une année un assez grand nombre sur les feuilles des jeunes pous- ses de tremble qui se trouvaient éparses dans un taillis de deux ans, dans la commune de Menville. J’en ai également pris sur les piquets d’une vigne tendue sur fil de fer, sur des tas de fa- sots de chêne et sur des arbres coupés qui avaient été déposés le long des charretières d’un bois. L’Agrilus viridis est de couleur métallique verdâtre à reflets plus ou moins bronzés et parfois bleuâtres. Sa taille varie entre 6 et 8 millimètres. L’Agrilus roscidus Kiesw. se trouve sur les ronces qui longent les bordures des chemins et des champs. C’est ordi- nairement sur les feuilles des tiges les plus développées qui ont déjà fleuri ou fructifié que l'on aperçoit cet insecte qui n’est pas très rare dans le pays. J'en ai récolté un assez grand nom- bre dans la commune de Menville en mai et juin 1887. Jen ai également pris depuis cette époque sur les côtes de Pech-David et dans le Ramier du Moulin du Château. Cet insecte est de couleur métallique ; quelques sujets ont, parfois, des reflets un peu verdâtres. Sa taille varie entre 5 et 6 millimètres. 44 - DE MONTLEZUN L'Agrilus derasofasciatus Lac. se trouve en mai et en juin sur les feuilles des jeunes pampres de la vigne. : Cet insecte se développe, suivant certains auteurs, dans les tiges qui se dessèchent par suite des ravages occasionnés par sa larve, qui creuse des galeries sous leurs écorces. Cette larve doit mettre près d'un an à se transformer en nymphe et l’insecte parfait doit érlore l’été suivant. L’Agrilus derasofascratus peut être pris assez facilement sur les feuilles des vignes en le faisant tomber dans la gaze d’un filet à papillons placé au-dessous. Cet insecte est de couleur métallique, légèrement verdâtre, avec une teinte rembrunie sur le haut et le bas des élytres. Sa taille varie entre 5 et 6 millimètres. , L’Agrilus hyperici Crtz. vit sur le millepertuis, Hyperi- cum perforatum L. Sa larve se développe dans la tige de cette plante qui croit ordinairement sur les terrains arides et peu cultivés. ; L'Agrilus hyperici n’étant pas facile à apercevoir parmi les fleurs du millepertuis, le meilleur moyen pour le prendre est de profiter du moment où ces plantes sont en pleine floraison, et de se servir du fauchoir. Si le temps est favorable, on peut être à peu près sûr d'en récolter un assez grand nombre. L'Agrilus hyperici est de nuance sombre à reflets métalli- ques cuivrés et rougeûtres. Sa taille varie de 5 à 6 millimètres. L’Aphanisticus emarginatus F. se trouve sur les joncs dans les endroits humides. On ne peut guère le prendre qu’à l’aide du fauchoir. Il y a quelques années,. M. Albert Pons, qui était à l’époque employé au jardin botanique, me fit voir cet insecte sur les tiges d’ure touffe de jones qui avait été transplantée depuis quelques années dans un pot de terre. Ji ignore si plusieurs éclosions ont lieu dans la même année, à 1 NOTES ENTOMOLOGIQUES 45 mais ce qu'il y a de sûr, c’est que j'ai pris cet insecte les 21 avril, 24 mai, 24 juin et 15 août 1895. L'Aphanisticus emarginatus est de petite taille, d’un noir brillant à peine métallique. Sa taille est d'environ 3 millimètres. L’Aphanisticus elongatus Villa. vit et se trouve sur les Carex. On le prend en fauchant sur ces plantes. Cette espèce, comme celle qui précède, apparait dès les premiers jours du printemps, elle se tient immobile sur les tiges et les feuilles des carex. En 1895, j'en ai pris un assez grand nombre d'exemplaires sur les Carex du jardin botanique, du 5 avril au 26 juillet. Il est problable que l'Aphanisticus elongatus se reproduit dans la partie inférieure des tiges des Carex, son corps est plus allongé que celui de l’Aphanisticus emarginatus. Sa couleur est noire, assez brillante, et à reflets légèrement métalliques. Sa taille varie entre 3 et 4 millimètres. Le Trachys minuta L. vit sur les chênes et sur les saules. J'en ai pris en battant les branches de ces arbres au-dessus d'une ombrelle ouverte et renversée. J’en ai également pris aux côtes de Pech-David, sur les aubépines, au moment de leur floraison. Il y a quelques années, en cherchant des Coccinelles sur une haie d’aubépine qui avait été taillée depuis peu pour pouvoir étendre le linge d’une lessive, J'en ai vu plusieurs, sur les feuilles de cette haie, qui prenaient le soleil. J'en ai trouvé plus tard un certain nombre en triant sur les tables du laboratoire des détritus qui provenaient d’une inon- dation de la Save. Le Trachys minuta est de couleur sombre à reflets bronzés, ses élytres portent deux petites bandes nuageuses de teinte 46 DE MONTLEZUN : _grisâtre sur la partie postérieure des élytres. La 11° est cintrée, la 2e presque droite. Sa taille est d'environ 3 millimètres 1/2, Le Trachys pygmaea F. où corusca Panz. vit sur les mauves, sa larve troue les tiges et les feuilles de ces plantes. Sa transformation en nymphe doit s’opérer dans l'intérieur des tiges. | À première vue, le Trachys pygmaea ressemble à certaines Altises qui ont presque la même coloration. Cet insecte n’est pas très rare, quoique ne vivant que sur les mauves, il y a bien des endroits où ces plantes abondent et où on ne le trouve pas. J en ai pris en assez grand nombre dans une prairie humide située dans le quartier de Bourrassol. J'en ai pris également quelques exemplaires sur le bas des côtes de Pech-David, non loin du chemin qui longe la Garonne et qui conduit à La Croix- Falgarde. Le Trachys pygmaea a la tête et le corselet de couleur métallique très brillantes à reflets rougeûtres ; ses élytres sont d'un vert métallique légèrement bleuté. Sa taille est d'environ 3 millimètres. UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU POUR LA FAUNE TOULOUSAINE 47 UN COLÉOPTÈRE NOUVEAU POUR LA FAUNE TOULOUSAINE Stenopelmus rufinasus Gyll. = Degorsia Champenoisi Bed. Par M. R. DEspax Durant ces dernières années, les eaux toulousaines sont peu à peu envahies par une petite plante aquatique d’origine amé- ricaine, l’Azolla filiculoides Lam., de la famille des Marsilia- cées. Cette plante couvre année par année des espaces toujours plus considérables. Non signalée dans la Flore de Toulouse de NouLet (édition 1884) (1), elle est en train de devenir presque aussi commune que l'Ælodea canadensis Rich. qui, américaine elle aussi, est devenue en peu de temps l’une des plantes les plus répandues et les plus encombrantes de notre flore aqua- tique. Vivant en surface, à la facon des lentilles d’eau (Lemna), l’Azolla étend un épais manteau sur les eaux peu courantes. En recherchant si à ce faciès botanique ne correspondrait pas une association faunique spéciale, j'ai trouve sur des Azolla des gourgs de Braqueville un petit Curculionide qui, à ma connaissance, n’a jamais été signalé à Toulouse ; c’est le Steno- pelmus rufinasus Gyll. Ce tout petit charançon (il ne mesure que 1,6 à 1,8 mill.) a été trouvé pour la première fois en (1) D’après un renseignement dû à M. Chalande, Azolla fili- culoides existait dès cette époque à Toulouse. mais étroitement lo- calisée dans un ruisseau sur la rive gauche de la Garonne près du Bac de l'Embouchure. 48 . R. DESPAX France, en Normandie, par M. Degors en 1898. Retrouvé deux ans plus tard par M. Champenois en Charente-Inférieure, il , fut décrit par L. BEDEL (1) sous le nom de Degorsia Cham- penoisi g. n.,sp. n. En 1904 (2), ce même auteur, averti de l’habitat spécial de ce coléoptère et soupconnant son origine exotique, s’assura que le Degorsia était identique à une forme américaine de Curculionide, le Stenopelmus rufinasus (Erirhi- nini, Stenopelmi), décrite dès 1836 par Gyllenthal et vivant dans les Etats de l'Ouest et du Sud de l'Amérique du Nord et en Californie. | B&DEL, à qui J'emprunte les renseignements ci-dessus, y joint des observations sur la larve qui était restée inconnue des au- teurs américains. Il indique aussi que cet insecte.a été signalé dans le sud de la France, dans les marais de l'Hérault, entre Montpellier et Palavas (H. Lavagne). BROCHER (3) le mentionne aux environs de Bordeaux. Aux stations déjà connues, 1l faut donc joindre les environs de Toulouse (Braqueville). Il est hors de doute qu'étant donnée l’extension toujours plus grande de l’Azolla, ce Curculionide serait signalé dans des localités bien plus nombreuses si sa pe- tite taille ne le faisait passer inaperçu des chercheurs. (1) L. Bepez, Description et mœurs d’un nouveau genre de Curcu- lionide de France (Bul. Soc entomol. de France. Séance du 26 dé- cembre 1901) (2) L. BEDEL, Origine, mœurs et synonymie d’un Curculionide aquatique Stenopelmus rufinasus Gyll/Degorsia Champenoisi Bed... (3) Dr F. BROCHER, L’Aquarium de chambre, Paris, 1913, p. 237. Les séances se hennent à 8 h. précises du soir, à l'ancienne. Fucutie des Lettres, rue de RéMUSOL,, NS, RES les 4er et 3e mercredi de ait Mois, LU RE £ -du 2e mercredi de Novembre au 3e mercredi de Juille. RES ie No re : ris MM. les Membres sont instamment priés de faire connaitre au secrétariat leurs changements ( de domicile. Î = —— S L à RES / + ÿ _ \ LS Mes lés envois d'argent au ‘trésorier, M. DE MONTLEZUN, Rue des Couteliers, 13, Toulouse. = 3 SOMMAIRE _ Composition du Bureau pour l'année 1914... D er ed Liste des membres. ....... RE SP Notice nécrologique. d BonhenL y... P. Dop. — Influence des facteurs ecologiques sur la mor- Æ phologie de quelques espèces de Premna............... 46 R. DEspax. — Note sur une Vipère PEER is Pyrénées espasnoles-du Val d'Aran. 5." ere ee P.-M. DuFaAuT. — La Mésange à longue queue eee RSS . J. ALoy et Ch. RABAUT. — Sur la Ratanhine..........:.., 7 M. DE MonTLezun. — Notes entomologiques...........4.. R. Despax. — Un Coleoptère nouveau pour la faune toulou- ee £ Saine. NUE ee me ee eo es SE ss. .. ee ce, ge Ÿ L EE ET": ET DES SGIENQES BIOLOGIQUES ET ÊNERGÉ TIQUE. DE TO ULOUSE. _ TOME QUARANTE-SEPT. — 1914 3 ; ,, Ds * f 4 F ne 1091 j No 610074 exe NOV 40 Ê \ C0] » ue | roULoUÈE na) er IMPRIMERIE Ve BONNET 2, RUR ROMIGUISRES 2. 1920 Siège de la Société, 17, rue de Rémusat naturalistes pourront exposer et discuter. Les résultats de leurs rechere . Minéralogie, Géologie, Botanique et Zoologie. Les sciences physiques domaine. fi nt — Correspondants. u de Art ter, La Société. a pour but de ont des réunions da de leurs observations. RACE RL NS Art. 2. Elle s’ occupe de tout ce qui à rapport aux ‘sciences natu toriques dansleurs applications à l'Histoire RAENEE sont GEL Art. 3. Son but plus hétil sera Vaudier etde faire ra la co ution géologique, la a et la faune de la région dont Toulouse e centre. AL toire Naturelle de Toulouse. ” . 5. La Société se compose : de Membres-nés - — np ES Art. 8. Les candidats au titre de membre titulaire doivent être | présentés Fe -par deux membres titulaires. Leur admission est votée au scrutin secrel “ le Conseil d'administration. Art. 10. Les membres titulaires paient une cotisation annuelle de. 12 " payable au commencement de l’année académique contre quittance délivrée par le Trésorier. Art. 11. Le droit au diplôme est gratuit pour les membres honoraires e. correspondants ; pour les membres litulaires ilest de 5 francs. Art, 12, Le Trésorier ne peut laisser expédier Les diplômes qu’ après avoir. reçu le montant du droit et de la cotisation. Alors seulement les membre sont inscrits au Tableau de la Société. Art. 14. Lorsqu'un membre néglige d’acquitter son anntuté, il perds après | deux avertissements, l’un du Trésorier, l’autre du Président, tous les: droits \ attachés au titre de membre. art. 18. Le but de la Société étant exclusivement scientifique, le utre (Gb membre ne saurait être utilisé dans une entreprise industrielle. AREA Art. 20. Le bureau de la Société se compose des officiers suivants : Prési= dent; 1e% et 2° Vice-présidents; Secrétaire-général; Trésorier ; 12° et 2e Bi-n bliothécaires- archivistes. SE Aix. 31, L'élection des membres du Bureau, du Conseil d'administration ÆLE du Comité de publication, a lieu au scrutin secret dans la première séance du mois de décembre: Le Président est nommé pour deux années, les autres membres pour une année. Les Vice-présidents, les Secrétaires, le Trésorier, les Bibliothécaires et les membres du Conseil et du Comité peuyent seuls être EE réelus imméfiatement dans les mêmes fonctions. RS Art. 33. La Société tient ses séances le mercredi à 8 heures du soir Elles ; s ouvrentle premier mer:redi après :e {5 novembre,etont lieutous les fer et 3° mercredi de chaque mois jusqu'au 3° mercredi "de juiliet inclusivement. Axt. 39. La publication des découvertes on études faites par les membres de la Société et par les commissions, a lieu dans un recueil imprimé aux frais de celle c1, sous le titre de : Bulletin de la Société d'Histoire naturelle ae 1 ‘oulouse. Chaquelivraison porte son numéro et la date de sa publication: U Art. 41, La Société laisse aux auteurs la responsabilité de leurs travaux. et. de leurs opinious scientifiques. nu Mémoire imprimé devra donc, porter le. signature de l’auteur. ‘ : Art. 42. Celui-ci couserve toujours la propriété de son œuvre. Il peut é obtenir des tirages à part, des réimpressions, mais par l'intermédiaire ue ie Société. Art. 48. Les membres de la Société sont tcus inviés à lui adresser is. échantillons qu'ils pourront réunie: Art. 52. En cas de dissolution, les diverses propriétés de la Société. de dront de droit à la ville de Toulouse. : < NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. A. DE MONTLEZUN 49 Notice nécrologique sur M. A. de Montlezun- MESSIEURS, à La Société d'histoire naturelle, si cruellement dans le cours de lannée par le décès de deux de ses membres les plus jeunes, qui paraissaient appelés au plus brillant avenir, M. Bonnet et M. Brunet, vient encore d’être douloureusement frappée. Notre excellent collègue, M. le comte Armand de Mont- lezun, secrétaire du Musée d'histoire naturelle de Toulouse, membre fondateur et trésorier de notre Société, est mort le 13 octobre 1914, à Menville (Haute-Garonne), à l’âge de 73 ans. Les circonstances pénibles que nous traversons, la fièvre dans laquelle nous vivons, ne doivent pas nous faire né- gliser notre pieux devoir d'amitié reconnaissante ; aussi, vais-je, succinctement, essayer de mesurer la profondeur du vide que la mort vient de creuser parmi nous. M. de Montlezun, né à Gimont (Gers), le 23 mars 1841, fut toujours un fervent de la nature; il l’aimait dans les plantes, dans les insectes, dans les oiseaux. Doué d’un tempérament palient et observateur, il étudia pendant de longues années notre ornithologie locale, réunis- sant, en une belle collection, presque tous les oiseaux de notre région. : Le problème du croisement des races et de leur améliora- tion l’intéressait particulièrement; il publia une étude très substantielle sur les Anséridés, et, dès 1885, la Société na- tionale d’acclimatation consacrait le mérite de ce travail SOC, D'HIST, NATURELLE D£ TOULOUSE (Te XLVI)» 4 --éprouvée 50 Ï. MOURIÉ : en décernant à son auteur la grande médaille d’or à l’ef: É figie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. RQ. En 1892, M. de Montlezun entrait au Musée d'histoire. : naturelle de Toulouse en qualité d'aide naturaliste, En collaboration avec le regretté préparateur du Musée, M. Bonhenry, il entreprit la création d’une collection d’oi- seaux du pays, et monta lui-même, avec le plus grand soin, la plupart des sujets. Cette œuvre est aujourd’hui à peu près terminée et constitue un des principaux attraits de la. grande salle de zoologie. L’entomologie le passionnait; les nombreuses notes pu- bliées dans notre Bulletin, et ailleurs, en font foi. Les habitués du laboratoire du Musée savent quelle science et quelle habileté patiente dépensa notre collègue pour réorganiser, dans notre grand établissement d'histoire naturelle, la section si importante de l’entomologie. Par des relations courtoises et fidèlement entretenues avec les chercheurs français et étrangers, par l’émulation qu'il sut éveiller parmi les nombreux toulousains appelés par leurs fonctions aux colonies, M. de Montlezun déve- loppa et enrichit les collections entomologiques de notre Musée. Il nous suffira de citer, parmi ses nombreux correspon- dants, MM. Marquet, d’Aubuysson, Delherm de Larcenne, Gobert, Galien-Mengaud, Gavoy, Barthe-Pouillon, Desbro- ches des Loges, Daniel Lucas, etc. j Mais ce n’est pas seulement avec les entomologistes con- nus qu'il aimait à s’entretenir. Ses nombreuses tentatives faites pour amener à la science les jeunes prouvent aisé- ment le contraire. C’est ainsi qu'en 1897 il créa, grâce à la collaboration de MM. Marquet, Ribaut, Trutat, Cam- pan, etc., la Société entomologique de Toulouse et de la région pyrénéenne, afin de grouper les jeunes et les dé- butants. Au moment même où la mort est venu le frapper il pré- NP PRTAT CR NOTICE NÉCROLOGIQUE SUR M. A. DE MONTLEZUN 91 parait, pour notre Bulletin, une nouvelle note relative aux buprestes régionaux. Esprit original, il réunit d'importants matériaux pour ser- vir à l'étude si peu connue des os péniens. Vous avez tous connu notre collègue; vous vous rappelez sa physionomie paisible et avenante, son abord très sym- pathique, son exquise politesse; ses conseils, sa bienveil- lance, son dévouement étaient acquis à tous, aux jeunes, aux débutants en particulier. Modeste, il ne chercha jamais à se parer de sa science, il ne rechercha pas les honneurs et sut se contenter de peu; on peut dire de lui qu'il vécut en sage. Sa conversa- tion, toujours instructive, était souvent rendue plus inté- ressante encore par quelque 'anecdole contée dans la sa- voureuse langue gasconne. Ce naturaliste élait aussi excellent latiniste ; il aimait à citer les classiques. Une phrase revenait souvent sur ses lèvres : « defunctus adhuc loquitur..…..….. , et n'est-ce pas de lui qu'on peut dire : « mort il nous parle encore? » Long- fomps son ombre familière hantera les salles de ce Musée d'histoire naturelle qu'il aima, qu'il développa, qu'il anima pendant vingt-deux ans de son activité, lente, aimable et méthodique. M. de Montlezun fut un excellent Français; il exerça les fonctions de Maire de la commune de Menville pendant quarante-cinq ans; il était officier d’Académie depuis 1899 et décoré de la médaille commémorative de 1870-1871. J. MOURIÉ. COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUS] Par A. de MONTLEZUN ss SUN BI 0 PARRrE Jet 1895007 Bulletin année 1896. (Avec Ch. Marquet.) 7 février 1900......... PEN ALS LOUER 2Mnrars 1000 0e 18 a rie LOU Eee A0) ere Mir 16 novembre 1901... Capture d’un Esturgeon dans la Ga- à ronrie. Récolte des Coléoptères dans Les dé- | tritus des inondations. Tableau de concordance de la no- menclature des Oiseaux-mouches de Lesson avec celles de Mulsant et indication du n° du catalogue de Gray, correspondant à chaque espèce. Une Loutre de taille extraordinaire, Note sur un Lézard des souches à ‘ queue bifide. Note sur le volume des testicules chez les Oiseaux. Le Pitchou provençal dans le dé- partement du Gers. Quelques cas d’albinisme observés sur des Oiseaux en 1903. | Capure de l’Avocettte ordinaire dans les environs de Toulouse. Hybrides d’un Pigeon bleu barré d’une Tourterelle nankin à collier : noir. Bulletin: 1909............ 21 décembre 19014... 21 décembre 1904... Mnllet19062:-%:.2. Bulletin no 1 1907... Bulletin nos 3-4 1907. Bull. trim. n° 3 1909. Bull. trim. n° 3 1910. Bull. trim. n° 4 1912. COMMUNICATIONS 53 Tableau de concordance des déno- minations des Oiseaux-mouches re- présentés dans les planches colo- riées de l’ouvrage de Mulsant et Verreaux et de celles du catalo- gue de Gray. Capture d’une Loutre de grande taille dans la commune de Bla- gnac. Un cas d’aibinisme chez la Bécasse. Note sur le Vison. ï - Sur quelques oiseaux des régions méridionales tués en 1907. Aide-mémoire pour indiquer aux na- turalistes qui voyagent les précau- tions qu'ils doivent prendre pour conserver les pièces destinées à figurer dans les collections d’his- toire naturelle, telles que : Mam- mifères, Oiseaux, Reptiles, Pois- sons, Papillons et Coléoptères. Notes sur les collections de trois entomologistes de notre région : MM. Marquet, d'Aubuysson, De- Iherm de Larcenne. Matériaux pour servir à l’étude des os péniens des Mammifères de France. Notes relatives à quelques Oiseaux rares capturés dans le départe- ment de la Haute-Garonne pen- dant l’année 1910. Notes sur la reproduction des Cy- snes noirs du Jardin zoologique de la ville de Toulouse. 54 A. DE MONTLEZUN # Bulletin de 1913... Notes sur des Echasses t 1915. - | Bulletin de 1913... Observations sur la une des b | du Daim du Jardin zooligique tion progressive. h L' Bulletin 1914... I. Sur le Platypsylla Castoris Rite sema, % II. Sur les Buprestides qui se trou- vent dans les environs de Tou- louse pendant les mois de mai et à de juin. Ron Au Bulletin de la Société entomologique de Toulouse et de la région pyrénéenne : à : Notes relatives à la récolte de quelques Buprestides de la région. é Au Bulletin de la Société nationale d’acclimatation : Les Palmipèdes lamellirostres (travail important qui ob- tint la grande médaille d’or). 7 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 95 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 7 janvier 1914. Admission de nouveaux membres. Mile M. Cucurou, étudiante à la Faculté des sciences, pré- sentée par MM. Dop et MENGAUD ; M. JULIEN, étudiant à la Faculté des sciences, présenté par MM. JacoB et MENGAUD, sont admis membres titulaires. COMMUNICATIONS M. LECLERC DU SABLON rend compte d’une herborisation aux environs d'Ussat. De la gare d’Ussat à la ferme de Lujnt, en passant par le village d’Ornolac, on parcourt environ #4 kilo- mètres en s’élevant par des chemins très faciles de 450 mètres environ à 4.000 mètres. La flore que l’on observe est un mé- lange très intéressant de plantes de montagnes et de plantes méditerranéennes Sur les coteaux calcaires voisins d’Ornolac, la Lavande et le Thym voisinent avec la Digitale jaune et la -Germandrée des Pyrénées. Plus haut, la Gentiane bleue et la Grassette se mêlent à l’'Aphyllante de Montpellier et à la Pas- _ serine dioique. À 1.000 mètres d'altitude on trouve encore des bois de Chêne vert alternant avec des tapis d’Arbousier raisin d'ours. L'on rencontre encore quelques pieds de Lavandes à côté d'énormes capitules de chardons sans tige. Cet ilot médi- terranéen, enfoncé dans une vallée des Pyrénées, mériterait 56 _ COMPTES RENDUS DES SÉANCES unie étude plus approfondie que celle qu’on peut faire en une. journée ; les botanistes toulousains ne manqueront pas de l’ex= plorer. M. R. Despax fait une communication sur La présence d'un Crustacé phyllopode (Chirocephalus slagnalis Shaw.) dans les Pyrénées, à une altitude élevée. Après avoir indiqué les particularités biologiques qui donnent un intérêt spécial à l'étude de ces Crustacés, il indique l'aire de dispersion de l'espèce Chirocephalus stagnalis Shaw. en se basant sur les travaux récen's de Dapay. Il signale sa présence, en grand nombre, au Laquet d'Oncet, voisin du lac d'Oncet, au pied du dernier escarpement du pie du Midi de Bigorre. L'altitude du Laquet est d'environ 2.200 mètres. Cette espèce ne semble pas avoir été jusqu'ici trouvée dans les Pyrénées. L’altitude et la température ont une influence très nette sur la date d'appari- tion de l’espèce. Elle apparaît dans les environs de Paris au tout premier printemps, vers le mois de mars, alors qu’au pic du Midi elle n'apparaît qu’en juillet. Séance du 28 janvier 1914. Présentation d’un nouveau membre : = M. TESSIER, conservateur des eaux et forêts à Toulouse, est présenté par MM. GÈzE et JAcoB. M. A. DE MonNTLEZUN présente une MVote sur des Echasses tuées dans la région en 1913: Il signale la capture, durant les mois de mai et juin, de cinq échasses (Himantopus melanop- terus) : deux tuées à Montréal-d’Aude, deux à Venerque (Haute- Garonne), la dernière à F inhan (Tarn-et-Garonne). M. Boyer communique le résultat de ses observations sur la COMPTES RENDUS DES SÉANCES 97 mue d'un insecte Thysanoure du genre Machilis, insecte très abondant au pied de platanes qui se trouvent sur les bords du canal du Midi au sud-est de Toulouse. Il rappelle les observations faites par divers auteurs, notam- ment par le professeur BAR, d’'Iéna, sur des insectes apparte- nant à des genres très voisins. M. Boyer décrit les phases de préparation de la mue et si- gnale, comme très probable, la présence d’un liquide entre l’enveloppe que l’insecte va abandonner et la nouvelle enve- loppe chitineuse formée. | Comme cela se voit, d’ailleurs, dans des groupes d'animaux très divers, ces insectes mangent leur mue, et il semble résul- ter d'expériences qu’un Machilts ne mange jamais que sa pro- pre exuvie. Après que l'insecte a ingéré sa mue, on retrouve, dans l’in- testin et sur la fin de la digestion, de nombreuses écailles qui adhéraient encore à l’exuvie qnand l’insecte l'a mangée. Ces écailles sont intactes; mais on ne trouve pas trace de l’enve- loppe même du corps, ce qui paraît indiquer que, pour le Ma- chilis, la chitine constituant l'enveloppe même de son corps est digestible, tandis que celle des écailles ne l'est pas. Séance du 4 février 1914. Admission d’un nouveau membre. M. TESSIER, conservateur des Eaux et Forêts à Toulouse, présenté par MM. GÈZE et JACOB, est admis comme membre titulaire. M. MENGaUD fait connaître sommairement les résultats que lui a fournis l'étude du Crétacé inférieur de la province de Santander. 58 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Le Crétacé débute dans cette région par des grès micacés et des argiles à lignites renfermant dans leur moitié supérieure des Unios, des Paludines. des Glauconies, c'est-à-dire une faune très analogue à celle du Wealdien d'Angleterre et du Hanovre. Il y a lieu de rappeler que les mêmes Glauconies ont été signalées à l’est de la Meseta ibérique par de Verneuil, aux environs d’Utrillas (province de Teruel) et en Portugal, par M. Choffat, dans la chaîne de l’Arrabida. Quant aux Umios et Paludines, D. P. Palacios et D. R. Sanchez ont fait connaître leur présence dans le Wealdien des provinces de Soria et de Logroño er 1885. Il en résulte que le même facies argilo-cré- seux à lignites des termes les plus inférieurs du Crétacé, se retrouve à la fois sur la bordure occidentale, orientale et sep- tentrionale de la Meseta ibérique. Au-dessus de ce Wealdien, d'ailleurs assez variable d'épais- seur, ou rencontre un banc très constant à Orbitolina conoi- dea et discoidea, puis une première barre de calcaires Z00- gènes. Un peu plus haut, des bancs de marnes grises et de calcaires marneux, intercalés en divers points, m'ont permis de recueillir uné petite faune nettement bedoulienne (Aptien inférieur). On y trouve Exogyra latissima Lamk. (Ostrea aquila), Plicatula placunea LaAmk, une grande Ammonite dé- roulée très voisine d’Ammonitoceras Ucetiæ E. Dumas, du Gard (d’après M. Kilian), enfin d’assez nombreux exemplaires de Douvilleiceras Tschernyschewi SINzow. Cette dernière espèce d’Ammonite a été décrite d’abord dans le Mangyschlak (à l’est de la mer Caspienne), mais elle est connue dans les localités classiques de la Bedoule, de l'Homme-d’Armes(Drôme), de la Clappe, près de Narbonne. Ce niveau marneux, peu remarqué jusqu’à présent, est im- médiatement surmonté par la masse principale de calcaire ursonieu, à Miliolidés, Rudistes (Toucasia) et Polypiers, qui peut atteindre de 100 à 150 mètres d’épaisseur (Udias). Dans son milieu à peu près, maisavec de nombreuses irrégularités, cette masse est coupée par des dolomies rousses, cristallines, COMPTES RENDUS DES SÉANCES 59 _traversées de nombreux filons de pyrite, de galène et surtout de blende et de calamine. Les minerais de zinc sont l’objet d'une exploitation active dans cette zone de la part de la Compagnie Royale Asturienne (Reocin, Udias, Comillas, la Florida) ; près de 50.000 tonnes de minerai ont été extraites en 1912, Les calcaires zoogènes, qui paraissent bien représenter ici, au moins en partie, l’Aptien supérieur, sont recouverts par des grès micacés et des argiles ligniteuses, le plus souvent en légère discordance. Jusqu'à présent, ce niveau ne m’a donné que de rares fossiles peu caractéristiques. En revanche, près de Comillas, des marnes foncées nodu- leuses, reposant sur les grès, m'ont livré une faune plus inté- ressante. J'y ai trouvé d’abord de nombreux Myacés (Pholado- myes, etc.), à l'état de moules, des Ostracés (voisins de O. Boussingaulti), des Echinides du groupe des Heteraster et appartenant au genre Ænallaster (en particulier Enallaster Delgadoi DE Lorior, 1888), enfin deux Ammonites : Knemi- ceras (Placenticeras) Uhligi CaorrarT, 1885, et Knemiceras Ebrayi de Lorioz, 1882. Les Enallasier et les Knemiceras sont des formes de l’'Albien du Texas, du Pérou et du Vraconnien de Portugal (d’après M. Choffat). Quant à Knemiceras Ebrayi, c'est une forme cu- rieuse trouvée assez abondamment dans le Gault de Cosne (Nièvre) avec Douvilleiceras mamillare ; les échantillons, pro- venant des récoltes d’Ebray, sont au musée de Genève et ont été décrits et figurés par de Loriol en 1882. Cest à ma connaissance la première fois qu’une faune de caractère nettement Albien est recueillie dans la région canta- brique, et c'est pourquoi j'ai cru devoir la signaler, après la faune bedoulienne ci-dessus mentionnée. 60 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 18 février 1914.: COMMUNICATION M. P. Dop expose un Mode de coloration des tissus végé- laux sur coupes en série. L'on sait que, sur les coupes en série, il est très difficile de colorer les éléments cellulosiques lignifiés et subérifiés par les résultats ordinaires : vert d’iode et carmin aluné, vert d’iode et rouge Congo Il est au contraire facile d'obtenir de très belles différenciations par l’emploi de la safranine et du Lichtgrün, suivant une technique comparable à celle que Benda a utilisée dans la différenciation des éléments cytoplasmiques et nucléaires. Les organes dont on veut étudier la structure histologique sont débités en petits fragments et fixés pendant un temps suffisant (24 à 48 heures) dans l’acide chromique à 1 p. 100 additionné de quelques gouttes d’acide acétique. La fixation, indispensable à la réussite de la colora- tion, est suffisante quand le matériel fixé a pris une teinte brune uniforme. Ce matériel est ensuite lavé à l’eau pendant 24 heures. Après quoi il est possible, par un séjour suffisam- ment prolongé dans l’hypochlorite de soude renouvelé, de dé- barrasser les cellules de leur contenu (cytoplasme, noyau, réserves). Les objets, après avoir été lavés soigneusement, sont inclus à la paraffine en utilisant le xylol comme solvant, cou- pés en série et collés sur lame par l’albumine de Mayer. Les lames, débarrassées de la paraffine, séjournent ensuite 24 heures dans le mélange suivant : solution alcoolique saturée de safranine O de Grübler 1 p., eau distillée 4 p, eau anili- née, quelques gouttes. On lave -ensuite à l’eau pendant 15 mi- nutes, puis l’on verse sur les coupes une solution à 2 p. 100 de Lichterün dans l’alcool absolu. La différenciation se produit d’une façon presque instantanée et les coupes sont rapidement déshydratées à l’alcool, passées au xylol et montées au baume. Dans ces conditions, les tissus cellulosiques sont colorés en 4 db Fe RSR NT EL COMPTES RENDUS DES SÉANCES 61 vert, les tissus lignifiés et la cuticule en rouge vif, le liège en brun. Les colorations sont très précises et persistent indéfini- ment si les coupes sont maintenues à l'obscurité. Les points essentiels à observer pour réussir cette coloration sont : 1° Une fixation complète à l’acide chromique ; 9 Une action très rapide du Lichtgrün, suivie d’une déshy- dratation immédiate sans passage à l'eau. Il est, en outre, bon de remarquer que, sur le matériel bien fixé, les hypochlorites alcalins ne gênent nullement la colo- ration. Séance du 4 mars 1914. M. LÉCAILLON expose qu’une invasion de Glyciphages do- mestiques s’est produite à Toulouse en 1912 et en 1913. En 1912, on constata la présence, dans l’appartement envahi, d’un nombre considérable de ces petits Acariens. Ils pullulaient par- ticulièrement dans les rainures des parquets, sur certains meu- bles et sur les tapis. Ne pouvant parvenir à enrayer la multi- plication des Glyciphages, les locataires de l'appartement en question allèrent habiter un autre immeuble, après avoir pris la précaution de faire nettoyer avec soin les meubles, la vais- selle, les tapis et tous les objets qu'ils possédaient Mais les Acariens, dont certains avaient été certainement emportés _ dans la nouvelle habitation, ne tardèrent pas à pulluler de nouveau. On eut recours à la désinfection de l’appartement, laquelle fut pratiquée d'abord au sublimé acétique, puis au formol. Les résultats ne furent pas satisfaisants. On employa ensuite le gaz sulfureux, qui, semble-t-il actuellement, donna de meilleurs résultats. M. Lécaillon fait remarquer que les Glyciphages ne sont pas 62 COMPTES RENDUS DES SÉANCES rares dans le Sud-Ouest et qu’on en a signalé, à diverses re prises, particulièrement à Bordeaux et aux environs, des inva- sions analogues à celle qui s'est produite à Toulouse. En géné- ral, les Acariens dont il s’agit paraissent être tout à fait inoffen- sifs pour l’homme; cependant leur présence dans les apparte- ments devient rapidement intolérable. Il est donc à souhaiter qu'il soit découvert des procédés réellement elficaces permet- tant de les détruire facilement. Séance du 93 mars 1914. Présentation de nouveau membre M. LARROQUE, professeur à l'Ecole primaire supérieure de Castelsarrasin, présenté par MM. LÉGAILLON et DEsPpax. Communication M. Dop présente une notice nécrologique sur notre regretté collègue Jean Bonnet; cette notice sera insérée au Bulletin. Séance du 1®% avril 1914. Admission d’un nouveau membre. M. LARROQUE, professeur à l’école primaire supérieure de Castelsarrasin, présenté par MM. Lécaillon et Despax, est admis comme membre titulaire. M. PRUNET présente un mémoire sur lOphiobolus herpo- trichus (Fries), l’un des champignons du piétin des céréales, L'auteur montre que ce champignon, connu surtout pour les COMPTES RENDUS DES SÉANCES 63 désâts causés en Allemagne aux cultures de blé et d'orge, se retrouve aussi en France. Il a causé des dégâts importants dans la région toulousaine en 1912-1913. L'auteur étudie l’évolution de ce parasite et précise certains points mal connus de sa bio- logie. “ Séance du 6 mai 1914. M. Ch. Jacos, donne le résultat de ses récentes recherches sur la Tectonique du versant sud des Pyrénées (1). Elles l’ont amené à concevoir l’existence d’une très impor- tante nappe de recouvrement, la nappe du Montsech, qui s’est déplacée de plus de 50 kilomètres vers le Nord pour buter finalement contre la zone primaire axiale des Pyrénées aux environs de Gerri et Novés. Dans cette région le choc a produit un contre charriage, les terrains de la zone primaire axiale ayant à leur tour recouvert et & encapuchonné » la nappe du Montsech et donné naissance à une nouvelle nappe poussée au- Sud, correspondant en partie à la nappe des Nogqueras de M. Dalloni. Les éléments de la nappe du Montsech sont exclusivement des terrains secondaires et nummulitiques (Sierra de Montsech et Conca de Trempj. Ils reposent, le plus souvent, par leur Trias de base, sur des terrains éocènes, principalement sur des poudingues du type des poudingues de Palassou du versant nord des Pyrénées. On voit nettement ce substratum de la nappe dans toute une série de fenêtres tectoniques dont les principales se trouvent à la tour d’Artesa, à Foradada, près d'Alés, Rubio, Oliana. La montagne de San Mamet formée de nummu- litique fossilifère, doit être considérée aussi comme une fené- tre : elle porte d’ailleurs près de Clua un lambeau de Lias qui (1) Ch. JAcog et P. FALLoT : La nappe de charriage du Montsech en Catalogne (C. R. Acad Sc. t. 158, p. 1222, 27 avril 1914). ke n’est autre chose qu'un témoin de la nappe érodée. Plus au Nord, dans la Conca de Tremp, la nappe est continue et se présente avec sa plus grande épaisseur conservée ; enfin, après Pobla de Segur, dans la vallée de la Noguera Pallaresa, et d’Orgaña, dans la vallée de la Sègre, on atteint sa région frontale. Elle se présente comme un pli couché plongeant au Nord, à noyau tria- sique et flanc inverse jurassique étiré et mylonitisé, chevau- chant le Permotrias de la zone axiale. Mais ici les terrains se- condaires de la nappe du Montsech s’enfoncent sous les ter- rains primaires (Permotrias, Devonien, Silurien) qui les recou- vrent avec l'allure d’un pli couché déversé au Sud. On est en présence de la nappe des Nogqueras poussée au Sud, par contre charriage, encapuchonnant la nappe du Montsech. L’Oligocène recouvre en transgression et en discordance les terrains de la nappe du Montsech : le charriage et la contre- poussée datent donc de la fin de l’Eocène. Toutefois, en plus de ces mouvements antésannoisiens, il s’est produit en Catalogne des plissements beaucoup plus sim- ples de type jurassien ; ces plis sont postérieurs à l’Oligocène, ce dernier pénétrant en digitalions synclinales sur la bordure orientale de la région étudiée. Dans la précédente séance, la Société a recu de notre collè- gue, M. J. CoMÈRE, un important mémoire sur l’action du mi- lieu considérée dans ses rapports avec la distribution géné- rale des Alques d’eau douce, paru dansle Bulletin de la Société botanique de France. L'auteur divise son travail en trois par- ties : la première traite de la classification des formations aqua- tiques, de la répartition de ces formations en régions caracté- ristiques et de la division des florules correspondant à ces ré- sions spéciales. La seconde, qui a pour titre « Action du mi- lieu » étudie les diverses influences exercées sur la végétation des Algues, par les divers facteurs écologiques. La troisième ex- pose la distribution biologique générale des Algues et les moyens de dispersion de ces organismes. COMPTES RENDUS DES SÉANCES 65 Séance du 20 mai 1914. Admission d’un nouveau membre. M. Paul-Marius DurauT, à Larroque-Neuve, Miremont (Haute-Garonne), présenté par MM. de Montlezun et Despax, est admis comme membre titulaire. M. DEspax présente à la Société un individu de Vipera as= pis provenant des Pyrénées espagnoles du val d'Aran, pris aux environs du port de Viella. Il fait remarquer que cet échan- tillon offre des caractères d’écaillure céphalique, qui le font res- sembler à Vipera berus et surtout à la forme espagnole de cette espèce, à V. berus Seoanei. Il rappelle que des cas semblables ont été assez souvent signalés par les auteurs; “eux-ci ont re- gardé de tels individus tantôt comme des hybrides naturels, lorsque les deux espèces coexistent dans la même localité, tan- tôt comme des variations individuelles dues à la persistance d’un état embryonnaire (Phisalix). Plusieurs captures de vi- pères aspic à caractères de peliade ont été signalées dans les Py- rénées, le musée zoologique de Toulouse en possède un spéci men provenant de Foix. L'auteur attire l’attention sur l’inté- rêt que présente la recherehe des vipères pyrénéennes, surtout dans la région occidentale de la chaine. L'examen de nombreux individus permettrait de savoir s’il n'existerait pas dans cette région, une race géographique plus ou moins nettement défi- nie, race qui ferait le passage entre Vipera aspis et Vipera be- rus par Vipera berus Seoanei du nord-ouest de l'Espagne. SOG. D'HIST. NATURELLE DE TOULOUSE (T. XLVII). 5 66 COMPTES RENDUS DES SÉANCES Séance du 3 juin 1914. M. DE MONTLEZUN présente deux notes. La première sur le Platypsilla castoris Ritsema, coléoptère parasite du Castor provenant du Gardon. La seconde sur les Buprestides qui se trouvent dans les en- virons de Toulouse pendant les mois de mai et de juin avec des indications précises d'habitat et de localités de capture. M. Paul Dop fait une communication sur l’influence des fac- teurs écologiques sur la morphologie de quelques Premna (Verbénacées) des jungles asiatiques. Le genre Premna est gé- néralement représenté par des arbres ou des arbustes. Or, dans les jungles asiatiques formées de végétaux à feuilles caduques et annuellement incendiées pendant la période sèche, ce même genre est représenté par quatre espèces naines. Pendant la pé- riode de vie active, ces espèces étouffées par la végétation envi- ronnante, sont réduites à une souche ligneuse atteignant au plus quelques centimètres, à entre-nœuds nuls ou très courts, mais à feuilles très grandes. Après l’incendie annuel, la souche émet une hampe florifère dressée. M. Dop pense que ces formes naines sont simplement dues à l'adaptation, à la vie dans la jun- gle régulièrement incendiée. Cette communication paraîtra in extenso au Bulletin. TABLE DES MATIÈRES 67 sm TABLE DES MATIÈRES DE L'ANNÉE 1914 / SAT CNE 7 Ne Rs EE Re Ne 55 — du 28 janvier...... ee de ne ni eee UNE 56 A A ENTIER ne nu Mie ce ui 57 UOTE PIE ER Rec à nel ne Nes 4e aie À 60 A DAS a ed us ce ue Mec da 61 — du 25 mars:: . :-... RE NET SEE 62 2 du De al cd ue RAR ot 62 En DU OA EL ae nie tic ae à din Ai erse 63 2 0 ANS ER RASE CAE EN NA 65 ee CURE de ent se 66 Liste des membres au 1er juillet 1914 D DR EE ON LE 7 Admissions de nouveaux membres........... .... 55-57-62-65 Pomposition du. Bairean dell 06e a Le. 5 Travaux Scientifiques. ZOOLOGIE BOYER. — Observation sur la mue d’un Insecte Thysa- ROUE UISeNre MACRINS +). CR. Re 56 DespPax (R.). — Note sur une Vipère provenant des Pyré- nées espacnoles di Val-d'Aran. 2% 2... 00 20-65 — Un Coléoptère nouveau pour la faune toulousaine Stenopelmus rufinasus Gyll — Degorsia Champenotïsi BE ame en tie s prete: eye 47 — Présence d’un Crustacé phyllopode (Chirocephalus Stagnalis ae dans les Pyrénées, à une altitude DEN dau eu chan es dise ce 56 Duraur (P.-M.). — La Mésa nge à longue queue (Parus longicaudus Briss., Parus caudatus +. , Mecistura cau- HO ILORGN) RSR RER CE 24 68. TABLE DES MATIÈRES LECAILLON. — Invasion de Glyciphages domestiques à o: HOUIOUSE, Se na Re no - MONTLEZUN (DE), — Notes — 1, Sur le PlatypsyllaCastoris Ritsema-:- 4 Re 160 II. Sur les Buprestides qui se trouvent dans 1e envi- rons de Toulouse pendant les mois de mai et de. | ...32-66 UE e RP A A MES AS ONCE Lo - oc 6 oc BOTANIQUE Dop (P.). — Influences des facteurs écologiques sur la morphologie de quelques espèces de Premna (Ver- bénacées) des jungles indoues et indo-chinoises.... — Méthodes de colorations des tissus végétaux sur COUDES eNSÉTIES TES te See D R : LECLERC DU SABLON. — Une herborisation aux environs HOSSATIC RES Pc eretee Re : - PRUNET. — L' OoHobois Rérot us Fries, un “des champignons du piétin des céréales................ GÉOLOGIE Jaco (Ch.). — Recherches sur la ne du versant Sud des Pyrénées...... SU Ce RE GP 0 nn MENGAUD. — Le Crétacé inférieur de la province Due San- andere ee De ja ee à ane eo eo ES MISCELLANÉES ALOY (J.) et RABAUT (C.). — Sur la Ratanhine........... MOURIE (J.). — Notice nécrologique sur M. A. de Mont- lezune LUC A OO ee CO 00 à à à 00 — Notice éerologttne sur V. Bonhenry:- "20 É Bibliograph'e CoMÈRE (J.). — L'action du milieu considérée dans ses rapports avec la distribution générale des algues d'eau douce 0er eee ds soc e an CO .16-66 60 99 . 62 IMPRIMERIE V'e ECKNNET, 2, RUE ROMIGUIÈRES. — TOULOUSE. SOCIÉTÉ D D'HISTOIRE | Faculté de ace allées Saint Michel les 4er et 3e mercredi de chaque mois, ; du 2e mercredi de Rens au 3e mercredi de Juillet. F au 1 Musée d’ Histoire Naturelle, ci | LM Le _Allées Saint- Michel, Toulouse. fe | SOMMAIRE A 4 J. MouRÉ — Notice nécrologique sur M. À de a LE . Montlezun RARE MO NS LE Le Mie SR CREER ‘ Liste des communications faites à la Société d'Histoire Naturelle de Toulouse, par M. A. DE MONTLEZUN. Comptes rendus des séances....... A Table des matières, .55.,2 HR NSS nes eee rs k NES TAS re f ao ge à x 14 4 Eù 7 a | AT : AA ë ‘'aa8es LOTO ENS QU Can TETE SASERS PPT | Lt MORPUEDPET NET LEE PER APE sam AU T “2 NET RENE. NAN AN ta” f FT YLOE Aïe |Yidle ani WA, 224 À panAystt > VU laide aa è .1 & = 7 â PoAÈpA  MEET CCNELT. TVR DONC SL DROLE WE, Aa ESA 14 __ aapha?e | ECC 28. "_oeitl Len 2 Dome TE r 122. aA ANT D. ec Panm? 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