»<.»:.■* .V r r SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. VINGTIÈME ANNÉE. 1886 TOULOUSE IMPRIMERIE DURAND, FILLOUS ET LAGARDE RDE SAINT-ROME, 44 1886 BULLETIN DE LA SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE AD • . VU Vo 1.20-21 SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE BULLETIN VINGTIÈME ANNÉE. — 1886. MEW YORK BOTANÎCA" TOULOUSE TYPOGRAPHIE DURAND , FILLOUS et LAGARDE RDB SAINT-aOME, 44. 1886 UBRAR\ NEW Yo.m COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR l'année 1886. Président : M. Laclanié, Vice-présidents : M. Carai.p. J M. Fagot. Secrétaire- ■général. Secrétaires-adjoints, M. Laborie. j MM. Br/emer et Azam. Trésorier. Archiviste. M. Jules Chalande. | M. Henri Cbalands. Conseil d 'adminis tra tion. M. GUÉNOT, 1 M. Trutat. Comité d'impression. M. M. Lartet. . Marquet. M. de Saint-Simon. M. DE Reï-Pailhade. Commission des grandes courses. M. M. M. Lartet AZAM. Trutat. I M. Regnault. M. BOUDET. 4 Commission des petites courses. M. M. Ueverdit. Marquet. 1 M. Bergonier. l ^ — 6 — ETAT DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE 31 mars 18 8 6. Illenibrcs nés. M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l'Académie de Toulouse. membres honoraires. MM. Blanchard (Emile) 0 ^, membre de l'Institut, Professeur au Muséum, Paris. 1873. Dr Clos ^ , Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant de l'Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. 1 866. D"" Hayden (F.-V.), Directeur du Comité géologique des Etats-Unis, Washington. 1878. De Lacaze-Duthiers 0 !^, membre de l'Institut, Professeur à la Sor- bonne, Paris. 1883. Lavocat t^, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66, Toulouse. 1866. ' De Lesseps (Ferdinand) C ^, membre de l'Institut, Paris. <879. Df NouLET (N.) ^, Directeur du Musée d'histoire naturelle, grand'rue Nazareth, 19, Toulouse. 1866. De RouviLLE (Paul) !fV» Doyen de la Faculté des sciences, Montpel- lier. 1872. D'" Soubeyran (Léon) i^, Professeur à l'École supérieure de pharmacie, Montpellier. 1868. Membres titulaires. Fondateurs. MM. D'AuBuissoN (Auguste), 1 , rue du Calvaire, Toulouse. Cartailhac (Emile) , 5, rue de la Chaîne, Toulouse. FoDQUE (Charles), 25, rue Boulbonne, Toulouse. Dr Garrigou (Félix), 38, rue Valade, Toulouse. Lacroix (Adrien), 20, rue Peyrolières, Toulouse. Marquet (Charles), 15, rue Saint-Joseph, Toulouse. De MoNTLEzuN (Armand), Menville,parLévignac-sur-Save(H.-G.). Trdtat (Eugène), Conservateur du Musée d'histoire naturelle, rue des Prêtres, 3, Toulouse. MM. Abeille de Perrin, place des Palmiers, 11, Hyères (Var). 1873. Adoue, Professeur à 1 école Saint-Charles, rue de Passy, 16, Paris. 1883. Ancelv (Georges), 63, rue de la Pomme, Toulouse. 1875. Arthez (Emile), officier d'administration, Orléans. 1878. Avignon, rue de la Fonderie, i9, Toulouse. V^ sin (&j, V^ ), m étant la masse du mobile considéré, w la vitesse*angulairede rotation d'entraînement, et Vr la vitesse relative du mobile à l'instant considéré. 2° Que sa direction est perpendiculaire à la fois à l'axe de la rotation et à la direction de la vitesse relative. 3" Qu'un observateur placé suivant la direction de l'axe de la rotation , de façon à la voir s'opérer dans le sens des aiguilles d'une montre, et regardant dans le sens de la vi- (1) Lire, pour plus amples détails, les explications de M. Delaunay dans les Comptes-rendus de l' Académie des sciences de 1859. — al- tesse relative, doit toujours voir la force centrifuge com- posée dirigée vers la gauche (1). Il résulte de là que si nous considérons des mouvements relatifs horizontaux s'effectuant à la surface du globe ter- restre, pour un observateur en station verticale sur cette surface , la iprce de Coriolis sera toujours dirigée vers la gauche de la vitesse relative, dans l'hémisphère austral, tandis que, dans notre hémisphère, nous devrons toujours la voir dirigée vers la droite de cette vitesse, quelle que soit d'ailleurs sa direction. Appliquons ces principes à l'élude du mouvement d'une molécule d'eau, dont la vitesse est sensiblement horizontale et peut être considérée comme telle dans les calculs ; nous voyons immédiatement que, dans notre hémisphère, cette molécule tend à être déviée vers la rive droite du cours d'eau auquel elle appartient. C'est cette tendance dont M.Bertrand reconnaissait l'existence tout en lui refusant, d'accord avec M. Delaunay, la possibilité de donner lieu à des manifestations sensibles, vu sa très faible intensité. Nous nous proposons de démontrer le contraire, en res- tant dans l'ordre d'idées où s'est placé M. Gilbert. Nous essaierons de comparer les effets de Isr rotation de la terre à ceux de la courbure du lit des cours d'eau. La cause de ces phénomènes qui sont palpables et parfaitement connus (2) netant nullement contestée, notre démonstration sera faite si nous parvenons à faire voir que les effets de la rotation sont du môme ordre que les premiers, et tout en restant plus faibles qu'eux, leur sont comparables. Comme nous l'avons dit plus haut, quand nous observons dans la nature les corrosions et les alluvionnements qui se (0 Nous renvoyons, pour plus d'explications, au cours de mécanique de Boiir, ouvrage où ces notions sont expliquées avec beaucoup de net- teté. (2) Annales des pênts et chaussées, 1868, \eT semestre. M. Fargue _ 22 produisent dans les parties courbes des rivières, nous ne voyons que la superposition des effets de la courbure et de la rotation, sans pouvoir faire la part de chacune d'elles. C'est au calcul que nous allons demander de faire cette séparation. Pour cela nous essaierons de calculer séparément les dé- nivellations d'un bord à l'autre, auxquelles donnent lieu la force centrifuge (^née de la courbure du lit) et la force de Goriolis (née de la rotation). Ces dénivellalions qui mesurent l'augmentation ou la diminution d'un bord à l'autre de la pression du liquide sur les rives, nous donneront une mesure assez exacte des effets correspondants. Nous ne croyons pas inutile de reproduire ici in extenso notre calcul, dont nous avons indiqué seulement le résultat dans la note citée plus haut. Ce calcul est on ne peut plus simple. Il consiste à faire entrer dans une formule connue (1) (donnant l'expression de la dénivellation d'un bord h l'autre dans les rivières en courbe) le terme de correction, négligé à tort jusqu'ici^ qu'introduit la considération de la force de Coriolis. Nous nous appuierons sur ce lemme (dont nous ne don-^ nons pas la démonstration parce qu'elle est aisée à rétablir), à savoir que les composantes horizontale et verticale de la force de Coriolis correspondant à une vitesse horizontale re- lative V appliquée à l'unité de masse, sont respectivement 2 w V sin X et 2 w V cos 1 sm », >, étant la latitude et o l'angle de V avec la méridienne. Cela posé, nous considérons, avec M. Bresse (2), un cours d'eau, sensiblement horizontal, dans lequel les trajectoires des molécules sont des courbes parallèles ayant le centre (1) Bresse. Mécanique appliquée, 2» vol., §§ 16 et 17. (2) Bresse. Mécanique appliquée, 2»^ vol., (i§ 16 et 17. — 23 — commun de leurs cercles osculaleurs sur la verticale pro- jetée en C (fig. I). FiG. 1. Etudions la distribution des pressions suivant une section transversale Aq AAj (fig. 2). G PAi -y Fig. 2. Nous appliquerons, en tenant compte des forces fictives introduites par le mouvement relatif, les équations fonda- mentales de l'équilibre des fluides ^P _ V qui deviendront dès lors (1) dp^y^ dy r + 2 w V sin >. — 24 — (2) ^= — ^H-2 coVcosXsin-^ Il faut remarquer que le terme 2 w V cos > sin -^ est négli- geable devant g, dont il représente moins de -^—, de telle sorte que les équations peuvent être réduites à (3) ^ = Il+2.Vsin> dy r D'où l'on déduit, par intégration, (5) r r }^ = / — dr+ 1 âwVsinXdr. r Pof V ^^P > représentant respectivement les pressions en Aq, P et A. Or Ao et A étant tous deux à la surface du liquide p' = p^ et l'on a.p — po = p — p'. D'où l'on tire : r r ■/?'-/■ o g '<; = I — dr+ I 2wV sin lar. ro r. Telle est l'équation qui définit d'une manière générale la forme de la surface du liquide, équation dans laquelle le terme r f ro V2 . -:;rdr. p — 25 — donne la portion de la surélévation due à la courbure et r 2 w VsinX dr. ro la portion de cette surélévation qui corresponde la rotation. La solution complète de la question serait obtenue si l'on connaissait exactement la loi de distribution des vitesses dans une même section transversale. Cette loi n'est malheureusement connue d'une façon cer- taine, ni théoriquement ni expérimentalement. M. Bresse, dans l'ignorance de cette loi, donne à V une valeur constante égale à sa valeur moyenne, La dénivellation totale Z d'un bord à l'autre est dès lors donnée par la formule (A) Z = — log. hyp.rn-y'\+— V Isinï, l désignant la largeur du cours d'eau. La dénivellation due à la courbure est représentée par et le terme qui correspond à la rotation est z' = — V / sin l. Nous avons pris une courbe dont la courbure tournait sa convexité vers la droite pour un observateur voyant le cou- rant filer devant lui, de telle sorte que les deux termes z et z' avaient le même signe. Si la convexité eût été tournée vers la gauche, nous eussions trouvé deux termes de sens contraire, de telle sorte que, d'une manière générale, on peut dire que suivant le sens de la courbure du lit on a Or, si on prend pour r, / et V les valeurs habituelles qu'affectent les rivières connues, le rapport ^ n'est pas né- — 26 — gligeable. Nous avons pu taire, en I87i, une observation de la Baïse dans laquelle on avait V = l-^.SO, / = 38'", r = 275'". Une mesure directe a donné Z = 0'",0050. Le calcul donne z = 0'n,0043, s' = 0™,0005, d'où Z = 0'",0048. Le rap- r port— était dfes lors supérieur à 1/9, fraction loin d'être négligeable. On pourrait trouver des exemples où ce rap- port atteindrait 1/3. Les observations de ce genre sont assez difficiles à re- cueillir, à cause de la petitesse des hauteurs à mesurer et de l'amplitude des oscillations de la surface de l'eau qui de- vient du même ordre que les dénivellations dès que l'air cesse d'être parfaitement calme. Mais même en contestant l'exactitude de la formule de Bresse, et en admettant qu'on puisse faire sur la répartition des vitesses d'un bord à l'autre des hypothèses plus conformes à la réalité que celle que nous avons adoptée, on ne peut contester ce fait capital (qui pourrait à la rigueur se déduire de l'équation (3) sans au- cune hypothèse sur cette répartition) à savoir que z et z' sont du même ordre de grandeur. C'est là la seule chose que nous tenions à établir. Nous pourrions borner là notre démonstration tendant à prouver qu'il n'est pas absurde, au point de vue théorique, d'attribuer à la rotation de la terre une influence sensible sur la déviation des cours d'eau. Mais il est toujours prudent, lorsqu'on applique le calcul à des phénomènes de la nature, de vérifier si les résultats auxquels on est conduit sont d'ac- cord avec le bon sens et la réalité des faits. Cette vérification indispensable est déjà faite d'avance. L'exposé des observations recueillies, que nous trouvons dans Elisée Reclus (1), nous fait voir que la loi est générale et se vérifie pour le plus grand nombre des cours d'eau. Le savant géographe cite, en elfet, à l'appui de son dire, (1) Elisée Reclus. La Terre, loc. cit. - 27 — parmi les grands fleuves, le Rio de la Plata, l'Euphrate, rindus, le Nil, le Tage, la Gironde, la Loire, la Vislule, l'Elbe, le Rhin, le Danube, le Volga, presque tous les fleuves de Sibérie et enfin les rivières des Pyrénées. Mais il y a quelques exceptions et, au point de vue scien- tifique, ces exceptions ne sont pas sans importance , une théorie exigeant, pour être admise, qu'aucun des faits qui s'y rattachent ne soit en contradiction avec elle. 11 convient donc d'examiner, dans l'espèce, si les exceptions signalées peuvent exister sans contredire l'explication assignée au phénomène. On peut répondre par l'afiirmative, car il ne répugne nul- lement à l'esprit d'admettre, vu la proportion sensible (nous l'avons fait voir] mais relativement taible dans laquelle la rotation fait en général sentir son influence, que les effets qu'elle tend h produire soient annihilés dans certains cas par des causes plus efficaces. On peut dire, en se servant d'une comparaison rebattue, que la rotation intervient h la façon de la goutte d'eau qui creuse la pierre. Elle a pour elle deux éléments puissants d'action, la continuité et la durée de l'effort, éléments dont l'importance a pu échapper aux. théoriciens purs, mais qui ne peuvent manquer de frapper le géologue et l'ingénieur, que leurs travaux mettent plus habituellement en face des forces de la nature. La rotation a pour effet de diminuer continûment, dans une proportion faible, mais sensible, la corrosion des rives gauches, et d'augmenter de la môme manière celle des rives droites. De la sorte, grâce à la con- tinuité et h la durée de son action , elle peut arriver à la longue, en dépit de sa faible intensité, à amener un dépla- cement sensible, quelquefois même important, du lit des rivières. Nous disons à dessein : « elle peut arriver, » car ce dépla- cement n'est pas obligé. Maintes causes indépendantes de la rotation peuvent s'y opposer. Des travaux de protection des — 28 — berges, une faible inégalité dans la résistance des deux rives à la corrosion, des crues importantes comportant un dépla- cement brusque du lil (comme cela se voit dans certaines parties de la Garonne], l'influence des vents régnants, le soulèvement graduel du sol sont autant de causes qui peu- vent alténu(!r, masquer ou môme annihiler les ctïets de la rotation. La loi, pour être vraie, n'est donc pas obligée de se vérifier dans tous les cas et on doit l'admettre si elle offre un nom- bre de vérifications notablement supérieur à celui des ex- ceptions, et surtout si on peut attribuer une cause à chacune de ces dernières. C'est bien le cas présent, car Elisée Reclus nous donne des raisons très acceptables des exceptions qu'il signale sur le Rhône et le Mississipi. C'est dans les terrains plats et d'une désagrégation facile par les eaux qu'il faut chercher les meilleures vérifications. A cet égard, la Sibérie et les rivières de Lœig-Island nous offrent une complète satisfaction. Quant à l'évenîail sous-pyrénéen , la vérification rentre dans le domaine de la géologie. o- 1, . 1 ... 1 » , 2&iV/sin X Si Ion examine la composition du terme :; = ' 9 on voit que l.i portion de la dénivellation qui est due à la rotation est proportionnelle fi la largeur du cours d'eau. On conçoit dès lors comment les effets de déviation signalés par M. Lartet ont dû se produire avec beaucoup d'intensité à l'époque où les vallées de noire région ont été creusées par les larges cours d'eau où se sont fondus les grands glaciers aujourd'hui di'^parus. Ces effets se continuent encore h l'époque actuelle, bien que combattus sur certains points par la main de l'homme, combattus même dans certains cas par les grandes crues. En effet, si on compare entre eux les '-2 termes de la formule - 29 - ,, 2 w / sin 1 (A), on voit que leur rapport — = ,.1 1^ 7T Tx ^^ z Vlog.hyp. M+yj doit diminuer, toutes choses égales d'ailleurs, quand V aug- mente, ce qui est le cas des grandes crues, particularité qui peut s énoncer en langage vulgaire, en disant que l'influence de la rotation tend d'autant plus à s'effacer que la crue a plus d'importance. 11 peut même, comme nous l'avons dit plus haut, se produire en temps d'inondation des remanie- ments brusques du lit, détruisant l'œuvre antérieure de la rotation, obligée ainsi à une sorte de travail de Pénélope. Nous croyons inutile d'entrer dans de plus longs détails sur notre démonstration de l'accord qui nous paraît exister entre le calcul, le bon sens et les faits. Pour nous résumer, nous croyons qu'on peut dire aujourd'hui avec certitude : « C'est à la rotation de la terre que doivent être attribués » les effets de déviation des cours d'eau, vers leur droite » dans notre hémisphère, vers leur gauche dans l'hémisphère w austral, qui ont été observés à la surface du globe. » Note sur la vie et les travaux du B' N. Joly, ft Par M. Laborie. Le docteur N. Joly s'est éteint, le 17 octobre dernier, après une courte maladie et dans des circonstances particulière- ment douloureuses pour sa famille. Chacun ici sait que le père et le fds, comme l'a si bien dit M. Baillaud, doyen de la Faculté des sciences, sont allés se rejoindre presque à la même heure « dans cette éternité qu'ils attendaient et où ils sont en possession de la vérité infinie. » Cette mort enlève à notre Société l'un des membres dont elle était le plus justement fière, et à l'histoire naturelle un de ses maîtres les plus éminents. - 30 — M. Joly occupait, en effet, dans le monde scientifique, une des premières places. 11 la devait à la haute portée de son intelligence, à la vaste étendue de ses connaissances, enfin aux nombreux travaux qu'il avait publiés, et qui lui avaient mérité le titre si justement ambitionné de membre corres- pondant de l'Institut. Des juges autorisés tiendront à honneur de préciser l'im- portance de l'œuvre scientifique de notre regretté collègue; aussi je me bornerai à indiquer les principaux événements de sa laborieuse existence, et à rappeler de ses publications celles qui ont plus particulièrement fixé l'attention du monde savant. Ainsi, sa mémoire n'aura pas trop à souffrir de mon insuffisance. Né à Toul en 1812, maître d'études à Grenoble en 1819, professeur à vingt ans au collège de Montpellier, M. Joly s'adonna d'abord avec la même ardeur à l'étude des lettres €t à celle des sciences naturelles. Egalement préparé à l'une et à l'autre licence, il avait hésité un moment, disait-il, avant d'embrasser la carrière qu'il devait parcourir avec tant de succès. Docteur ès-sciences à 26 ans, il obtint, en 1840, le titre d'agrégé de Faculté, à la suite d'un concours retentissant où l'illustre H. Milne-Edwards lui disputa en vain le premier rang. Xommé presque aussitôt professeur de géologie à la Faculté des sciences de notre ville, l'année suivante, il prit possession de la chaire de zoologie, et ouvrit son cours par un discours remarquable où se montrent déjà les brillantes qualités qui devaient donner à son enseignement un éclat que nul autre ici n'a jamais dépassé. A partir de ce moment, les publications du docteur N. Joly se succédèrent avec une rapidité d'autant plus surprenante qu'il ne négligea jamais ses devoirs de professeur, et qu'il apporta toujours à la préparation de ses leçons les soins les plus minutieux. — 31 — L'un de ses premiers travaux a pour titre : Etude sur les mœurs , le développement et les métamor- phoses d'une petite Salicoque d'eau douce, suivie de quelques réflexions sur les métamorphoses des Crustacés en général. — Toulouse, 1842. Dans ce mémoire — il n'est pas inutile de le faire remar- quer— M. Joly adople une méthode à laquelle il est tou- jours resté fidèle, et qui prouve combien il avait senti , dès l'origine, l'importance de l'embryogénie dans les éludes zoologiques. Après avoir rapidement décrit le crustacé qui fait l'objet de son travail et montré, par une discussion rigoureuse de ses caractères, qu'il appartient au genre Caridina (Edvv.) et non au genre Hippolytes (Leach), il aborde l'étude des trans- formations de l'œuf avant et après la jcondation ; puis il compare les divers organes du jeune animal et ceux de l'adulte, indique les modifications qu'ils subissent et pré- sente enfin quelques considérations entièrement nouvelles sur les métamorphoses des crustacés. A cette époque, comme il l'établit dans ce mémoire, la question de savoir si les crustacés subissent des métamor- phoses était on ne peut plus indécise. Considérée comme probable par M. Miine-Edwards en 1834, affirmée par Thom- son en 1835, l'existence de ces métamorphoses était niée par la plupart des naturalistes, et entre autres par un des plus célèbres zoologistes allemands, Rathke. M. Joly démontra que les changements que le Caridina Desmarestii subit avec l'âge constituent de vraies métamor- phoses, beaucoup plus complètes que celles des orthoptères, des hémiptères et de certains névroptères ; enfin il ne crai- gnit pas de déclarer dans ses conclusions que ses observa- tions, rapprochées de celles de Thomson et du capitaine Ducasse, l'autorisaient à admettre, par voie d'analogie, que « la plupart et peut-être même tous les crustacés décapodes » sont soumis à de semblables transformations. » — 32 — Le temps a saurtionnô les conclusions du jeune professeur et prouvé à quel point il savait unir dans la recherche de la vérité lexacte observation des faits et leur rigoureuse inler- prctation. D'ailleurs, à l'époque de cette publication, il avait déjà donné la mesure de sa perspicacité, eu établissant que la coloration rouge des marais salants de la Méditerranée est due, non pas à un petit branchiopode, VAî'lemia Salitia, — comme le soutenait Fayen, — mais à une monade, le Monas Dunalii, observée pour la première fois par le doyen de la Faculté des sciences de Montpellier dont elle a gardé le nom. Pendant les premières années de son professorat, M. Joly resta fidèle à l'élude des invertébrés, et en 184 6 il publia un mémoire sur les OEstrides en général, et en particulier sur les Œstres qui attaquent Vhomme, le cheval, le bœuf et le mouton, travail considérable et l'un des plus importants qui existent encore sur ce sujet. Déjà pourtant, il avait écrit une Notice sur l'histoire, les mœurs et V organisation de la girafe, 1844, et donné, l'année suivante, en collaboration avec M. Lavocat, depuis professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire de cette ville, des Becherahes historiques, zoologiques, anatomiques et paléontologiques sur le même animal, 1845, accompagnées de planches d'une grande exactitude et qu'il avait lui-même dessinées et gravées; mais bientôt après, emporté par l'ar- dente curiosité de son esprit, il aborde les sujets les plus variés de la zoologie. Il étudie avec passion ces monstruosités dont Isidore Geoll'roy-Saint-Hilaire vient de tracer l'histoire d'une manière magistrale, et il ne tarde pas à compléter par la création de deux genres nouveaux, Chelonisome et Streptosome, reconnus légitimes par J. GeoflVoy-Saint-Hilaire, l'importante famille des monstres celosomiens : il acquiert ainsi dans cette nouvelle branche des connaissances humaines, une juste autorité. Les recherches nombreuses auxquelles se livrait M. Joly ne l'absorbaient pas cependant au point de le laisser indif- — :S3 - férent au mouvement scientifique du jour. Entraîné par la curiosité naturelle de son esprit, dès qu'une idée nouvelle surgit, dès qu'un fait nouveau est annexé, il raccueille, l'examine au besoin, le contrôle, le soutient ou le combat. C'est ainsi qu'on le voit soutenir contre Al. Blanchard l'inexactitude d'une circulation peri-trachéenne , ou plein d'enthousiasme pour la découverte de l'américain Morton , écrire à Flourens une lettre sur l'ettet des inhalations des vapeurs éthérées, effets qu'il a étudiés sur lui-même, insou- cieux des dangers d'une telle tentative dont l'habitude nous empêche peut-être aujourd'hui de bien apprécier toute la hardiesse. En même temps il se passionne pour l'étude des origines de la vie. 11 suit avec un intérêt croissant les recherches et les expériences de Pouchet, de Mantegazza sur les généra- tions spontanées; il les répète, en institue de nouvelles et soutient enfin contre M. Pasteur une lutte mémorable dont il sortit vaincu sans doute, mais non amoindri, car durant ces longs débats il donna des marques éclatantes d'une rare élévation de pensée, d'une érudition peu commune et d'un merveilleux talent d'exposition. Ces luttes si vives et parfois si passionnées n'avaient laissé dans l'esprit de N. Joly aucune amertume. Les années avaient, si j'ose le dire, calmé les aspirations de l'ambition la plus lé- gitime et cicatrisé les blessures de son amour propre. Il aimait même à rappeler, surtout en présence des magnifiques résul- tats obtenus par l'atténuation des virus, qu'il n'avait pas été le trop indigne adversaire de cet expérimentateur incompa- rable, et qu'il avait côtoyé la vérité. C'est que, mieux que personne, N. Joly était préparé pour saisir la portée et l'avenir des découvertes de M. Pasteur. 11 n'était pas, en effet, seulement zoologiste, mais avant tout et par dessus tout naturaliste , dans l'acception la plus large de ce mot. Il appartenait à cette Ecole française représentée avec tant d'éclat, au commencement de ce siècle, par Etienne Geoffroy- SociÉTÉ d'histoire natorille. — XIX. 3 - 34 - Saint-Hilaire, par Cuvier et par cet autre savant dont le génie de Darwin a, en quelque sorte, ravivé la gloire : j'ai nommé Lamarck. Avec l'opparition du livre célèbre du naturaliste anglais sur l'origine des espèces coïncida, on le sait, la découverte de la fameuse mâchoire de Moulin-Quignon, découverte qui sanctionnait les recherches et les idées de Boucher de Fer- tiles sur l'ancienneté de l'homme. N. Joly ne put jamais se résoudre à accepter entièrement la théorie de Darwin ; mais il n'en fut jamais non plus l'ad- versaire déclaré. Sa culture intellectuelle, son habitude de l'observation jointes à sa grande sagacité l'avaient depuis longtemps conduit à envisager l'espèce non plus comme im- muable dans le temps et dans l'espèce, ainsi que le voulait Cuvier, mais comme invariable seulement dans l'ordre ac- tuel des choses; et ceux qui ont suivi ses cours n'ignorent pas toute l'importance qu'il attachait, depuis de longues années, à celte manière de comprendre l'espèce, et qu'il a développée dans un remarquable article de la Revue scien- tifique de 1878. Il n'avait donc qu'un pas h franchir pour se rallier à la doctrine de l'évolution. Ce pas cependant il ne l'a jamais fait, arrêté dans son élan par quelques objections dont la valeur indéniable amoindrissait trop, à ses yeux, l'œuvre si grande et si féconde de Darwin. Tout autre fut l'accueil que trouvèrent auprès de lui les • découvertes de Boucher de Perthes. 11 s'éprit avec passion de celte science nouvelle. Jeune, il avait recueilli dans la grotte de Nabrigas un crâne d'ours des cavernes dont le frontal porte les traces évidentes d'une blessure, et dès cette époque l'examen de ce crâne et de quelques autres objets trouvés avec lui, avait fait naître dans son esprit des doutes légitimes sur l'exactitude des opinions de Cuvier touchant l'ancienneté de l'homme. Aussi l'exhumation de la mâchoire de Moulin-Guignon et celle du silex taillé que Prestwich, en — 35 — 1839, retira des mêmes carrières, le conquirent-elles entiè- rement à l'archéologie préhistorique. A partir de ce moment, il ne cessa jamais d'en suivre les progrès, et durant des années il travailla sans relâche à un livre qu'il se plaisait à appeler sa toile de Pénélope, L'homme avant les métaux, qui parut enfin en 1880 et où il a résumé nos connaissances sur les premiers états de l'humanité. Bien peu nombreux, sont les travaux dont j'ai parlé, et déjà on voit combien fut grande l'activité de M. Joly. Afin de la mettre plus en évidence et de montrer à la fois et la multiplicité de ses aptitudes elles tendances de son esprit, permettez-moi de vous rappeler encore quelques-uns de ses mémoires. En 1853 il publia, en collaboration avec M. Lavocat , un travail d'anatomie comparée , intitulé : Etudes paléontologi- ques tendant à ramener au type pentadactrjle les extrémités des mammifères fossiles , travail de généralisation qui partout porte lempreinte profonde de son esprit original. Je mentionnerai encore ses mémoires sur le lait, dont un fut écrit en collaboration avec un autre membre de cette Faculté, mort aussi il y a peu d'années, M. Filhol, dont tout le monde connaît les remarquables recherches sur les eaux thermales. N. Joly, dans ces mémoires, s'efforça de prouver l'unité de composition de la sécrétion lactée, du jaune de l'œuf et du contenu de la graisse, devançant ainsi, en quel- que sorte, les leçons célèbres de Cl. Bernard sur l'unité des phénomènes biologiques dans la plante et dans l'animal. Sur toutes les questions dont il s'est occupé, le D^ Joly a porté la lumière. Chargé, pendant plusieurs années, d'en- seigner l'allemand au lycée de Toulouse , il a écrit sur la construction de la phrase allemande un opuscule justement estimé. Le jeune homme avait cultivé avec ardeur les littératures anciennes ; l'homme mûr n'avait pas rompu tout commerce avec elles et, de plus, il s'était adonné à l'étude des langues — 36 - vivantes. A la connaissance parfaite de l'allemand il joignait celle de l'italien, de l'espagnol et de l'anglais. Aussi les ques- tions de philologie comparée les plus ardues lui étaient familières ; et dans ses leçons sur l'homme, il savait en tirer des aperçus qui donnaient à son enseignement un caractère d'universalité que n'oublieront jamais ceux qui ont eu Ja bonne fortune de le suivre. A toutes ces qualités éminentes de l'esprit, N. Joly joi- gnait celles du cœur. Bon, afl'able, bienveillant, il aimait ses élèves ; il les encourageait , les dirigeait , exerçant sur eux une sorte de tutelle à laquelle nul ne songeait à se sous- traire et dont tous ont. conservé le plus vif et le meilleur souvenir. Sa conversation , enjouée ou sérieuse , avait un charme entraînant. Comme il vous prêtait toujours un peu de sa supériorité, en le quittant on se trouvait meilleur et comme grandi. Dans le cours de sa vie, le D^^ Joly s'est toujours réglé sur cette parole de Lacordaire : « Malheur à ceux qui se repo- sent ! » 11 ne s'est jamais reposé. Ses fatigues, son temps, il les a toujours libéralement donnés k la science qu'il aimait avec ardeur, aux hommes dont les intérêts étaient sa préoc- cupation constante, et h qui toujours il chercha à faire le bien, n'hésitant pas à abandonner ses études les plus chères, soit pour rendre hommage à un méconnu infortuné comme Aloys Senefelden, l'inventeur de la lithographie, soit pour répandre des notions utiles à la société, telles que les pro- cédés de Cornalia pour le choix des graines de vers à soie, soit pour combattre les illusions ruineuses que pouvaient propager des observations hâtives, comme il le lit en écri- vant un mémoire destiné à prouver qu'on n'obtient pas des cocons rouges ou bleus en nourrissant les vers à soie avec de la garance ou de l'indigo. N. Joly n'a pas publié moins de 63 mémoires ou ouvrages sur les parties les plus diverses de la zoologie. Je n'ai pu en — 37 — citer qu'un petit nombre dans ce rapide aperçu ; mais n'est-ce pas assez pour donner une idée de l'universalité de ses con- naissances, laisser entrevoir sa forte et originale physio- nomie, et enfin pour m'autoriser à appliquer à notre cher et honoré maître ce qu'il avait dit lui-même d'un autre sa- vant célèbre : « Il a beaucoup fait pour la science et pour l'humanité. » Catalogue descriptif des Mollusques terrestres et d'eau douce de la région de Toulouse Par M. P. Fagot, membre titulaire. {Suite) (1). Ancj'lîdse Ancylus simplcx. Lepas simplex. Buc'hoz. Aldrov. Lotharing, p. 236, n» 1130. 1771. Ancylus smj^/ecc.Bourguignat. Gâtai, genr. Ancyl. In : Journ. conchyl., t. 4, p. 187. 1853. Longueur 7 à 8. — Largeur 6. — Haut. 5 raillim. Coquille patelliforme,oblongue, élevée, d'une teintée cornée pâle, presque toujours recouverte de végétations verdâtres. Test un peu transparent, quelquefois subcirculaire, annelé concentriqueraent et sillonné de striations rayonnantes plus ou moins visibles. Partie antérieure convexe, partie posté- rieure concave ; sommet obtus, peu recourbé, situé dans l'axe de la ligne médiane et arrivant aux trois quarts du (1) Voir Bull. Soc. d'Hist. nat. Toulouse, 4me fasc. 1883. - 38 - diamètre antéro-postérieur. Ouverture oblongue, à bords marginaux évasés, surtout en arrière et sur les côtés. Eaux tranquilles et pures des environs de Toulouse, de Calmont et de Uevel. Canal du Midi, où il est très rare, par places, notamment aux environ de Villetranche. Ajicylus lacustris. Patella lacustris. Lïnnxus. Syst. nal., édit. iO, p. 783. 1758. Ancylus lacustyHs. Midier. Verni, hist., t. 2, p. 199. 1774. Long. 5 à 8. — Larg. 2 à 3. — Haut. 2 à 3 millim. Coqudle ayant l'apparence d'une patelle très allongée et comprimée latéralement, elliptique, plus ou moins dépri- mée, d'une teinte cornée très pâle blanchâtre ou grisâtre. Test très mince, comme membraneux, muni de striations si émoussées qu'il paraît lisse ; partie antérieure subconvexe, partie postérieure relativement assez développée, concave ; sommet éloigné du bord postérieur, presque médian, mais dirigé d'une façon très apparente sur la gauche ; ouverture elliptique allongée, souvent un peu rétrécie en arrière, à bords marginaux, minces et tranchants, quelquefois légè- rement évasés. Bassin du Jardin des Plantes à Toulouse. Tout le canal du Midi et des fossés voisins, attaché principalement aux feuilles de plalane immergées. Un débutait pourra distinguer cette coquille de celle de Ancylus simplex â sa forme plus allongée et plus com- primée ce qui, si on la renverse, lui donne l'aspect d'une nacelle et à son sommet dirigé sensiblement à gauche. GeNUS 1 . — LlMN^A. Limnœa siagnalis. Hélix stagnalis. Linnseus. Syst. nat., édit. X, p. 774. 1758. - 39 - Limnœa stagnalis. Lamark (emend.)- Anim. sans vert., p. 91. 1801. Haut. 40 à 60. — Diam. 20 à 30 millim. Coquille imperforée, ovoïde, oblongue, ventrue ou sub- venlrue, cornée, fauve blanchâtre ou cendrée, subopaque, à stries sensibles, fines, inégales; — 6 à 8 tours assez con- vexes, séparés par une suture profonde ; les premiers à croissance rapide et régulière, ayant la figure d'un cône longuement et fortement accuminé ; dernier tour renflé ou ventru, plus grand, formant à lui seul les deux tiers de la coquille ; ouverture obliquement demi-ovale, rétrécie su- périeurement, atteignant à peu près demi de la hauteur. Bord columeVIaire fortement tordu, très dilaté, réfléchi, épais; bord externe assez détaché, sinueusement arqué. Portet, près Toulouse, canal du Midi et fossés voisins, ruisseau du Mares, près Villefranche. Sa grande taille, sa spire très élancée et fluette, surmontée d'un dernier tour relativement ventru, son ouverture demi- ovale, son sommet pointu, etc., distinguent le Limnœa stagnalis de toutes les autres. Limnœa auricularia Hélix auricularia. Linnseus. Syst nat. édit. X, p, 774. 1758. Limnœus auricularius. Draparnaud. Tabl. Moll., p. 48, 1801, et hist. Moll. franc., tabl. 2, fig. 18. 1805. Haut. 20 à 30. — Diam. 17 millim. Coquille imperforée ou subperforée, ovoïde, globuleuse, très ventrue, d'un corné jtâie peu transparent, quoique le test soit mince; à stries sensibles, fines, inégales ; 4 tours de spire très convexes, séparés par une suture profonde, les trois premiers à croissance lente et régulière, le dernier — 40 — formant à lui seul presque loute la coquille et arrivant ordinairement près du sommet qui est comme mucron6 ou aigu. Ouverture très grande, atteignant ou dépassant les cinq sixièmes de la hauteur totale, largement ovale ou sub- arrondie, subanguleuse dans le haut ; péristome plus ou moins évasé, mince ; bord columellaire sensiblement tordu, évasé, réfléchi, et fermant la perforation ombilicale ; bord externe détaché, plus ou moins arqué et réuni au colu- mellaire. Canal du Midi, ruisseau du Prioulet, près Calmont. Ne peut être rapproché que de la Limnœa limosa, dont elle est très distincte à cause de sa spire moins allongée, de son der- nier tour plus globuleux, de son ouverture étroite et attei- gnant ou dépassant le sommet, etc. Limnœa limosa. Hélix limosa. Unnœus. Syst. nat., édit. 10, p. 774. 1758. Limnœa limosa. Moquin-Tandon. Hist. Moll. franc.., t. 2, p. 455, pi. 24. fig. 11-12. 1855. Haut. 20 à 30. — Diam. 15 à 20 millim. Coquille imperforée ou rarement subperforée, suballongée ovoïde, assez ventrue, d'un corné pâle ou jaunâtre plus ou moins transparent, à stries peu sensibles, fines, inégales ; — 4 tours assez convexes, séparés par une suture ordinaire et quelquefois peu accusée, les trois premiers à croissance lente et régulière, en forme de cône pointu, le dernier très volumineux, hémisphérique, ouverture grande, formant, à elle seule, les deux-tiers au moins et les quatre-cinquièmes au plus de la hauteur totale, ovale, aiguë supérieurement. Bord columellaire sensiblement tordu, dilaté, réfléchi, peu épaissi et fermant presque toujours la perforation ombili- cale ; bord externe détaché, régulièrement ovale et rappro- ché du columellaire. - 41 - Ruisseaux, viviers, fontaines, canal du Midi, etc. Se distingue de la Limnœa auricularia par sa spire plus allongée, dépassant la partie supérieure du dernier tour, par ce dernier tour un peu moins ventru, l'ouver- ture moins grande et moins développée dans les deux sens, par la columelle moins tordue, etc. Limnœa peregra. Bucciniim peregrum. Mtiller. Verm. hist., t. 2, p. 130. 1774. Limnœus pereger. Draparnaud. Tabi. MoU., p. 48, n" 2. 1801 et hist., pL 2, fig. 34-35. 1805. Limnœa peregra. Lamarck (emend.). Hist. nat. anim. sans vert., t. 6, 2e part., p. 161 . 1822. Haut. 10 à 25. — Diam. 5 à 15 Coquille perforée très étroitement ou à perforation recou- verte, ovoïde-oblongue, peu ventrue, subopaque d'un corné fauve, quelquefois brunâtre, rougeàtre ou grisâtre, à stries sensibles, inégales; 5 tours peu convexes, séparés par une suture profonde à croissance régulière et rapide, le dernier grand, formant à lui seul les cinq-sixièmes de la coquille ; ouverture ovale allongée, aiguë supérieurement assez grande, mais n'atteignant point les deux- tiers de la hauteur. Bord columellaire sensiblement tordu, très dilaté, réfléchi et épaissi, bord externe peu dilaté, aigu. Vivier de la commune de Yieillevigne, près Villefranche- Lauragais. Entre Gugnaux et Saint-Simon près Toulouse. Cette espèce a la spire beaucoup plus allongée que la Limnœa limosa ; son sommet est plus obtus, son dernier tour moins ventru et son ouverture moins haute et moins large. Limnœa palustris. Buccinum palustre. Mtiller. Verm. Hist., t. 2, p. 131. 1774. - 42 — Limnœus palnstris. Draparnaud. Tabl.i\loll.,p. 50, n« 4. 1801, et hist. Moll. franc., tabl. 2, fig. 40-41. 4805. Limnœa palustris. Fleming. Brit. anim., p. 274. i828. Haut. 10 c\ 25 — Diam. 6 à 12 millim. Coquille imperforée ou subperlorée, ovoïde, allongée, d'un corné fauve ou brunâtre peu transparent à cause de l'épaisseur relative du test; à stries lougiludinale sensibles, très lines, inégales, ornée souvent sur le dernier tour de méplats irréguliers ; 6 à 7 tours subconvexes séparés par une suture très marquée, à croissance rapide et régulière, le dernier proportionnellement plus grand, peu renflé, for- mant à lui seul les deux-tiers environ de la coquille ; ouverture ovale, légèrement anguleuse supérieurement , dépassant h peine un tiers de la hauteur totale. Bords mar- ginaux très rapprochés, faiblement évasés, le columellaire assez tordu, dilaté, réfléchi et épais. Très commune dans le canal du Midi, ruisseau du Prioulet à Calmont. Environs de Toulouse, rive gauche delà Garonne. Sa forme ovoïde allongée, son test relativement épais, ses tours à croissance rapide et régulière, sa spire obtuse à sa partie inférieure à l'encontre des autres espèces, sont autant de caractères qui permettent de la distinguer. Limnœus glabra. Buccinum glabrum. Millier. Verm. hist., t. 2, p. 135. 1774. Limnœus glaber. Gray. In : Turton. shell. Brit,, p. 242, n" 93, pi. 9, fig. 100. <846. Haut. 12 à 20. — Diam 4 h 8 mill. Coquille ordinairement imperforée, turriculée ou conoïde, allongée, d'une couleur de corne ou brunâtre, subtranspa- — 43 — rente, à striations émoussées ; 7 à 9 tours peu convexes, sé- parés par une suture profonde à croissance lente et régulière, le dernier à peine plus grand proportionnellement et formant à peine un tiers de la coquille; ouverture ovale, étroite, anguleuse supérieurement, petite. Bord columellaire faible- ment tordu, très dilaté, réfléchi, bord externe arqué, muni à l'intérieur d'un bourrelet blanchâtre. Fossés à l'est de Larramet, entre le bois et Saint-Simon, fossés inondés de la plaine du canal du Midi. Cette Limnœa est très facile à reconnaître à cause de la croissance régulière de ses tours qui sont peu convexes, de son dernier tour peu ventru et proportionnellement à peine plus grand que les autres et de son ouverture ovale, la plus petite de celle des espèces de ce genre. Limnœa truncatula. Buccinum truncatidum. Mûller. Verm. hist., t. 2, p. 130, n» 325. 1774. Limnœus truncatulus. Jeifreyss, Synop. testar. In : Transac. Linn. soc. of London, t. 16, p. 377. 1830. Limnœa truncatula. Beck. Ind. MoU., p. 113. 1837. Haut. 6 à 10. — Diam. 3 à 3 millim.. Coquille subimperforée, ovoïde, oblongue, subvenlrue, d'un corné pâle ou cendré grisâtre, subtransparente, à stria- tions peu accusées et irrégulières ; 5 à 6 tours convexes sé- parés par des sutures assez profondes, le dernier grand, un peu renflé, formant à lui seul deux tiers de la coquille ; ouverture obliquement ovale, faiblement anguleuse à sa partie supérieure, médiocre. Bord columellaire faiblement toidu, très dilaté et réfléchi, un peu épais; bord externe arqué. Il est peu d'eaux où l'on ne i encontre cette espèce; — 44 — mais elle se plaît de préférence dans les endroits un peu limoneux et dans les fossés peu profonds. Sa petite taille, la forme allongée de sa spire, surmontée par un dernier tour un peu renflé, son ouverture ovale et médiocre, la distingueront de la Limnœa (jlahra, la seule dont elle se rapproche extérieurement. Genus 2. — Physa. Physa Coronadoi. Physa Coronadoi. Bourguignat. Ap. Servain. Etud. raoU. recueillis en Espagne et Portugal, p. 138, 1880. Haut. 10-12. —Diam SàlOmillim. Coquille senestre, imperforée, ovale, suboblongue, d'une couleur de corne claire, très mince, luisante, à striations insensibles ; 4 tours de spire peu convexes, séparés par une suture médiocre ; les premiers à croissance rapide et régu- lière, le dernier beaucoup plus grand, formant à peu près les cinq sixièmes de la coquille, médiocrement ventru ; spire conique, un peu élancée, quoique obtuse ; ouverture ovale, arrondie, comprimée transversalement ; péristome simple, bord columellaire descendant verticalement, encrassé jusqu'à la base de l'ouverture ; bord externe subrectiligne, presque parallèle au premier. Ruisseau du Prioulet à son embouchure dans le grand Lhers, près Cal mont 'Haute-Garonne). Celte espèce, du groupe du Physa fontinalis, se distingue de VAcuta par son test plus mince et plus fragile, par sa spire plus courte et plus obtuse, par son sommet moins aigu, par son ouverture plus droite et moins inclinée, et surtout par sa coloration et sa transparence qui le font ressembler plutôt comme consistance au Physa hypnorum L'animal, par la largeur de ses tentacules, fait le passage entre lui et ceux des Limnées. - 45 — Physa acuta. Physa acula. Draparnaud. Hist. Moll., p. 55, n» 2, tabl. 3, fig. 10- M. 1805. Haut. 12-16. — Diam. 7-10 millim. Coquille senestre, imperforée, ovale, oblongue, toujours un peu ventrue, d'un corné blanchâtre ou fauve, presque opaque et ornée de striations très fines ; 5 tours de spire asssez convexes, séparés par une suture profonde, les pre- miers à croissance lente et régulière, le dernier très grand, plus ou moins ventru, globuleux ; spire conique, mucronée; ouverture ovale-allougée , rétrécie , anguleuse supérieu- rement; péristome aigu, muni à l'intérieur d'un bourrelet saillant plus ou moins prononcé, blanc ou fauve; bord columellaire tordu, calleux, bord externe arqué. C'est la coquille la plus répandue. On la recueille dans les ruisseaux, les fossés, les viviers, les mares, les fontaines, le canal du Midi. On la séparera aisément de ses congénères à sa spire aigué, mucronée, surmontée par le dernier tour globu- leux et toujours ventru. La plus faible consistance de son test, sans parler des autres caractères, la feront reconnaître du Physa subopaca. Physa subopaca. Physa subopaca. Lamark. Hist. nat. anim. sans vert., t. (3, 2« part., p. 157, n° 4, 1882, et Delessert, Icon. coq. Lamark., tab. 30, fig. 3. Haut. 9-10. — Diam. 3 1/2 à 4 1/2 millim. Coquille senestre, imperforée, ovale, allongée, opaque, lactescente ou d'un corné blanchâtre, rarement jaunâtre, presque lisse ; 5 tours et demi de spire peu convexes, séparés par une suture profonde, à croissance régulière, le dernier relativement peu ventru, mais sensiblement plus grand que les autres; sommet aigu, non mucroné ; ouverture ovale, oblongue, très retrécie, anguleuse supérieurement ; péristome mince, encrassé h l'intérieur de blanc, de roux ou de fauve , bord columellaire tordu, très calleux, bord externe longuement arqué. Espèce très commune dans les viviers du Lauragais et dans tous les fossés des environs de Revel. Cette Physe ne peut être rapprochée que de VAcuta dont elle diffère, notamment par sa spire plus allongée, sa taille plus petite ordinairement, son dernier tour moins ventru et proportionnellement moins grand, son ouverture plus étroite, etc. Physa hypnorum. Bulla hypnorum. Linnaeus. Syst. nat., édit. X, p. 727. 1758. Physa hypnorum. Draparnaud. Tabl. MolL, p. 52, n" 2, 1801, et Hist. moll., p. 55, n° 3, pi. 3, fig. 12-13. 1805. Haut. 10-15. Diara. 4-7 millim. Coquille senestre, imperforée, ovale, turriculée, d'une couleur de corne ambrée et quelquefois un peu rougeàtre, mince, luisante, lisse; 6 toursdespire peu convexes, séparés par une suture superficielle, h croissance lente et régulière, le dernier à peine ventru, et très grand relativement aux autres ; spire allongée et presque aiguë ; ouverture ovale, lancéolée, retrécie, à angle aigu supérieurement et dépas- sant demi de la hauteur totale ; bord columellaire légèrement tordu, presque pas calleux, bord externe très allongé, péris, tome simple. Fossés i\ droite du canal du Midi entre le ruisseau du Gardijeol et l'écluse de Laval, dans la commune de Gar- douch, près Villefranche ; fossés des environs de Revel et du Faget (Haute-Garonne). — 47 — On reconnaîtra immédiatement cette espèce à sa colo- ration ambrée, à son lest lisse et luisant, à ses tours de spire plus nombreux et surtout à sa forme lurriculée, sans compter que son dernier tour est moins bombé que chez toutes les autres Physes du bassin sous-pyrénéen. Planoi'bidîe Planorhis corneus. Hélix cornea. Linnœus. Syst. nat., édit. X, p. 770. 1774. Planorbis corneus. Poiret. Prodrom. coq. terr.et fluv. Aisne, p. 87, avril 1801. Haut. 8 à 12 — Diam. 20 à 30 millim. Coquille largement et profondément ombiliquée en- dessus, presque plane ou légèrement concave en-dessous, opaque, d'un corné brun-jaunâtre ou roussâtre en-dessus, quelquefois blanchâtre en-dessous, à stries sensibles, minces, fines, inégales, coupées à angle droit dans les premiers tours par d'autres stries spirales aussi très fines, et ofi'rant parfois des malléations vers le dernier tour; o à 6 tours très con- vexe des deux côtés, séparés par des sutures très profondes, se recouvrant peu les uns les autres, à croissance assez rapide, surtout en-dessus et un peu moins en dessous, le dernier subcylindrique et peu dilaté vers l'ouverture. Ou- verture assez grande, en forme de croissant obliquement vertical et un peu large ; un peu anguleuse en-dessus et en-dessous de l'avant dernier tour, très obtuse du côté externe. Peristome subcontinu, à bord supérieur peu avancé. Au Port-Garaud, près Toulouse. Tout le canal du Midi, ainsi que les fossés voisins inondés. Sa grande taille, ses tours presque cylindriques, son ou- verture grande et son épaisseur relative suffisent k carac- tériser cette espèce. — 48 - Planorbis alhus. Planorbis albus. Mûller. Verni, hist., t. 2, p. 164. 1774. Haut. Il à 1 2. — Diam. 4 à 7 raillim. Coquille largement et peu profondément ombiliquée en- dessous, plate ou à peine convexe en-dessus, d'un corné très pâle, verdâlre ou blanchâtre, unicolore, mate; stries peu sensibles, très serrées, très Unes, inégales, coupées à angle droit par des rides spirales parallèles ce qui forme un treillis élégant, surtout sur le dernier tour ; on observe principalement chez les sujets jeunes des poils implantés dans les petites ca- vités du treillis ; 3 à 4 tours assez convexes des deux côtés, séparés par des sutures assez profondes, un peu déprimés, à croissance assez rapide, le dernier plus grand, dilaté vers l'ouverture, presque rond ou très obscurément subcaréné ; ouverture médiocre, ovale, arrondie, très obtuse du côté de l'avant-dernier tour et du côté externe ; péristome sub- continu, mince, à bord supérieur avancé. Canal du Midi et fossés voisins, très abondant partout. Ce Planorbe, désigné également sous le nom de Planorbis hispidus, qui lui a été imposé à une époque postérieure par Oraparnaud, est facilement reconnaissable au treillis élégant de son dernier tour, à ses villosités très apparentes, et à son aspect toujours mât. Planorbis pyrenaicus. Planorbis pijrenaicus. Bourguignat. Haut. 1 . — Diam 3 â 4 millim. Coquille étroitement et profondément ombiliquée en dessus, légèrement concave en dessous, presque plate, d'un corné blanchâtre, sublransparente, â stries longitudinales peu sensibles, serrés, très fines, inégales; 3 tours subcon- vexes des deux côtés, séparés par des sutures assez pro- — 49 — fondes, à croissance rapide, le dernier proportionnellement plus grand, arrondi et dilate vers l'ouverture ; ouverture médiocre, ayant l'apparence d'un ovale subcordiforme, à peine anguleux au-dessus de l'avant-dernier tour, obtuse du côté externe. Péristome subcontinu, mince, à bord su- périeur peu avancé. Ruisseau du Prioulet à son embouchure dans le grand l'Hers, h Calmont (^Haute-Garonne). Ce Planorbe ressemble extérieurement à VAlbus, mais il s'en dislingue notamment par l'absence de treillis et de villosilés, par son dernier tour plus arrondi, son ouverture moins anguleuse, etc. Planorbis cristatus. Nautilus cnsto. Linnseus. Syst. nat., édit. X, 1, p. 709. 1758. Planorbis cristatus. Draparnaud. Hist. MoU., franc., p. 44, pi. 2, fig. 1-3. 1805. Haut, 1/2. — Diam 1 à 2 millim. Coquille largement et assez profondément ombiliquée en- dessous, plaie ou à peine concave en-dessus, mate, d'un corné roussàtre un peu foncé, unicolore, à côtes longitu- dinales épidermiques bien saillantes, en forme de lamelles élevées, peu serrées, égales; 3 tourr. de spire, convexes des deux côtés, séparés par des sutures profondes, surtout en- dessus, à croissance rapide, se recouvrant peu les uns les autres en dessus, et un peu plus inférieurement, le dernier grand, ddalé vers l'ouverture, orné d'une carène médiane peu prononcée le long de laquelle règne une série d'ai- guillons épidermiques très saillants, produits parle prolon- gement des côtes longitudinales; ouverture assez grande, transversalement eliiptique, arrondie, obtuse de tous côtés ; pjrislome mince, à bord supérieur peu avancé. Saint-Simou el Porlet, près Toulouse. Fossés près de Société d'hisioihe NATun^iLE. — XIX. i — 50 — l'écluse de Laval, non loin du canal du Midi, commune de Gardouch. Comme faciès général, celte coquille rappelle celle du Planorbis lœvis, mais ses grosses côtes régulières, les ai- guillons de sa carène et sa petite taille permettront de le distinguer assez lacilement. Planorbis imhricatus. Planorbis imbricatus. Mûller. Verm. hist., t. 2, p. 165. 1774. Haut. 1/2 — Diam. 2 à 3 millim. Coquille largement et assez profondément ombiliquée en dessous, plate ou quelquefois un peu convexe en-dessus, mate, d'un corné jaunâtre ou roussâtre peu foncé, unico- lore, à plis épidermiques à peine saillants, espacés, égaux, imitant un peu les cloisons des Nautilus ; 3 tours de spire, convexes des deux côtés, séparés par des sutures profondes, surtout en-dessus, à croissance rapide, se recouvrant peu les uns les autres supérieurement et un peu plus en-dessous, le dernier grand, dilaté vers l'ouverture, orné d'une carène médiane, insensible, le long de laquelle règne une série de denticulations peu accusées formées par l'expansion des plis épidermiques; ouverture assez grande, transversalement elliptique, arrondie, obtuse de tous côtés ; péristome mince, à bord supérieur peu avancé. Se trouve en compagnie du Planorbis C7Hstatus, mais est beaucoup plus rare. On distingue cette forme du Planorbis cristaius à sa taille plus grande, sa coloration moins foncée, ses côtes réduites à des lignes pliciformes, les denticulations de sa carène émoussées, au lieu de ressembler à des aiguillons, etc. Planorbis complanatus. Hélix complanata. Linneeus. Syst. nat., édit. X, p. 769, 1758. 4:' — 51 — t Vlanorhis complanalus . Férussac. Concord. Syst. In : ess. ' mélhod. conchyl., édit. 2, p. 126, j. no 7. 1807. ; 5 Haut. 1 millim. — Diam. 2 à 4. Coquille oinbiliquée en dessous et plane-subconvexe du du même côté, convexe en dessus, d'un corné jaune pâle, «nicolore, très luisante, munie de striations fines et émous- sées ; 3 à 4 tours de spire aplatis se recouvrant largement les uns les autres, séparés par des sutures presque super- ficielles, à croissance lente chez les premiers et rapide chez le dernier qui est très grand au point, de former lui seul presque toute la coquille et muni d'une carène médiane aiguë; ouverture médiocre, transversalement déprimée, cordiforme, très anguleuse en-dessus et en dessous de l'avant-dernier tour, ainsi que du côté externe ; péristome mince, à bord supérieur assez avancé. ' Bourrassol et Portet, près Toulouse. Canal du Midi et fossés voisins. Ce Planorbis, plus connu sous le vocable de Planorbis fontanus postérieur, est une miniature des Planorbis cari- natus et dubius dont il se distingue à première vue par sa coquille lisse et très luisante, ainsi que par ses premiers tours embra'^sant en-dessus et son dernier tour énormé- ment développé. Planorbis carinatus. Planorbis carinatus. Mûller. Verm. hist., t. 12, p. 157' no 344. 1774. Haut. 2 1/2 à 3. — Diam. 10 à 14 millim. Coquille légèrement ombiliquée en-dessus, subconvexe, plane ou très peu concave en-dessous, d'un corné pâle- jaunàtre, unicolore, à stries longitudinales un peu sen- sibles, serrées, fines, un peu inégales ; 5 à 6 tours convexes — 52 - des deux côtés, séparés par des sutures assez profondes, se recouvrant médiocrement les uns les autres, à croissance peu rapide et régulière, le dernier proportionnellement plus grand et dilaté vers l'ouverture, muni d'une carène médiane très aiguë ei d'un petit filet ou cordon ; ouverture médiocre, transversalement déprimée, ovale, subanguleusc au-dessus de l'avant-dernier tour, assez aiguë du côté ex- terne. Péristorae continu, mince, ?i bord supérieur assez avancé. Canal du Midi. Cette espèce ne pourrait être raj)prochée que du Planorhis dubius dont on la distinguera à l'accroissement plus régulier de ses tours, surtout en dessus, à sa carène plus médiane, avec un filet carénant plus aigu. Planorhis dubius. Planorhis duhius. Hartmann. Enl und susswass. Gaster. Heft. 3, taf. 32. 1840. Haut. 2 i/'2 à 3. — Diam. 10 à U millim. Coquille légèrement ombiliquée eu dessus, un peu con- cave dans le centre et débordant vers la périphérie en des- sous, d'un corné pâle jaunâtre unicolore, h stries longitu- dinales un peu sensibles, serrées, fines, inégales; 5 à 6 tours un peu aplatis et â croissance rapide en dessus, convexes et à croissance lente et régulière en dessous, séparés par des sutures sensibles, se recouvrant médiocrement du côté infé- rieur et du tout du côté supérieur ; le dernier un peu aplati et grand, proportionnellement aux autres en dessus, dilaté vers l'ouverture, convexe et à croissance peu rapide en des- sous; muni, vers le milieu ou un peu plus bas, d'une carène et d'un petit filet ou cordon émoussé; ouverture médiane, transversalement déprimée-ovale, subanguleuse au-dessus de l'avant-dernicr tour, aiguë du côté externe; périslome continu, mince, à bord supérieur avancé. — 53 — Canal du Midi et fossés voisins. Cette espèce est intermédiaire entre les Planorbis carinatus •etumbihcatus. Gomme le Carinatus, elle a la carène médiane et les tours inférieurs à croissance lente; mais elle possède l'accroissement rapide observé sur les tours supérieurs de l' Umbilicatus . Planorhis umbilicatus. y Planorbis umbilicatus. Mùller. Verm. hist., t. II, p. 160. 1774. Haut. 3. — Diam. 12 à 15 millim. Coquille légèrement concave et ombiliquée en dessus, plane en dessous, sublransparente, d'un corné jaunâtre ou fauve unicolore, à stries un peu sensibles, fines, subiné- gales; 5 à 6 tours convexes en dessus et légèrement aplatis en dessous, se recouvrant médiocrement les uns les autres, à croissance rapide et régulière ; le dernier plus grand et dilaté vers l'ouverture, muni d'une carène tout à fait infé- rieure, aiguë, avec un filet ou cordon mince; ouverture médiocre, transversalement et un peu obliquement ovale, à peine anguleuse en dessus du dernier tour et un peu aiguë du côté externe ; péristome continu ou subcontinu, mince, à bord supérieur avancé. Canal du Midi et fossés voisins, surtout du côté de Nau- rouse. On reconnaîtra cette espèce, voisine dn Planorbis dubius et carinatus, à sa carène tout à fait inférieure, ne laissant apercevoir à aucun endroit la saillie formée par la face infé- rieure du dernier tour; à ses tours à croissance rapide, au cordon ou filet carénant, mince et aigu, etc. Planorbis vortex. Hélix vortex. Linngeus. Syst. nat., édit. X, p. 770, n» 583. 1758. — 54 — Planorbis vortex. MûUer. Venu, liist., t. II, p. 158, n^ 345. 1774. Haut. 1 rnilliin. — Diam. 6 fi 9 millim. Coquille excessivement dt'îprimée, légèrement concave et ombiliquée en dessus, aplatie en dessous, transparente, d'un corné pâle unicolore, à striations lines, inégales; 6 à 7 tours ».peu convexes en dessus et très peu en dessous, séparés par des sutures profondes surtout supérieurement, à croissance lente et régulière, se recouvrant médiocrement les uns les autres; le dernier à peine plus grand, peu dilaté vers l'ou- verture, muni d'une carène médiane ou submédiane très aiguë, simple; ouverture petite, transversalement elliptique ou un peu ovale-cordiforme, obtuse en dessus de Tavant- dernier tour, aigué et souvent acuminée du côté externe; péristome continu ou subcontinu, mince, à bord supérieur peu avancé. Fossés de Bourrassol, canal du Midi à Toulouse et entre Naurouse et Avignonet. Le Planorbis vortex ne peut être comparé qu'au rotun- dalns, dont il ditl'ère par sa coquille plus aplatie, son dernier tour muni d'une carène très visible, tandis que celui du premier est presque arrondi, par une ouverture plus com- primée transversalement, etc. Planorbis rotundatus . Planorbis rotundatus. Poiret. Prodrom. MoU. terr, fluv^^ Aisne, p. 93. 1801. Haut. 1 à < 1/2. — Diam. 5 à 8 millim. Coquille déprimée, légèrement concave et ombiliquée en dessus, presque plane en dessous, subopaque ou faiblement transparente, d'un corné pâle ou fauve, unicolore, à stries peu sensibles, fines, inégales; C à 6 tours 1/2, convexes en dessus et sub-aplatis en dessous, séparés par des sutures — 55 — profondes, à croissance lente et régulière ; le dernier un peu dilaté vers l'ouverture, arrondi ou plus rarement muni d'une carène mousse tout à fait inférieure, peu visible; ouverture petite, transversalement subovale, à peine oblique, faible- ment anguleuse au-dessus de l'avant dernier tour, très ob- tuse du côté externe; péristome subcontinu ou continu un peu évasé, avec un bourrelet intérieur blanchâtre, plus ou moins saillant; ordinairement plusieurs bourrelets se voient par transparence sur les derniers tours Fossés au nord du pont d'Em pâlot; fossés à l'est de Lar- ramet, entre le bois et Saint-Simon ; fossés, viviers et fon- taines du Lauragais. Ce Planorbe est aisé à reconnaître à cause de la croissance lente et régulière de ses tours, dont le dernier est assez ar- rondi ou légèrement caréné inférieurement. La présence de bourrelets blanchâtres, notamment du bourrelet apertural, n'est point infaillible', parce que toute trace de bourrelet disparaît souvent. Plariorbis contortus. Hélix conforta. Linnseus. Syst. nat., édit. X, p. 770, n» 56. 1758. Planorbis contortus. Millier. Verm. hist., t. Il, p. 162, n"358. 4774. Haut. 1 1/2 à 2. — Diam. 4 à 6 millim. Coquille largement et profondément ombiliquée en des- sous, aplatie ou très légèrement déprimée et concave vers le centre en dessus; d'un corné fauve blanchâtre unicolore, un peu luisant, quoique subopaque, légèrement hispide ; ornée de striations un peu sensibles, quoique unies, fines et très égales ; 6 à 7 tours très serrés, très étroits, à accroisse- ment insensible, séparés par des sutures profondes, se re- couvrant fortement les uns les autres, convexes, déprimés en dessus, le dernier convexe en dessous, tous les autres se — 56 — trouvant enfoncés et étant visibles dans l'ombilic ; ouverture petite, en forme décroissant obliquement vertical, aiguë en dessus et en dessous de l'avant-dernier tour, très obtuse du côté externe ; péristome peu interrompu , mince, à bord supérieur peu avancé. Fossé longeant au sud-ouest la prairie de Portet près Toulouse ; presque tout le canal du Midi. Ses tours arrondis et à croissance insensible, son large ombilic laissant apercevoir en dessous les tours de spire, et sa grande épaisseur relativement à sa petite taille, sont autant de caractères qui permettent de distinguer notre espèce de ses congénères. Cyclostomidœ Genus 1 . — Gyclostoma. Cyclostoma elecjans. Nerita elegans. MùUer. Verra, hist., t. 11, p. 177, n" 363, 1774. Cyclostoma elegans. Draparnaud. Tabl. Moll., p. 38, n" 1, 1801, et hist. Moll., p. 32, n^ 1, tab. 1, fig. 5-8. 1805. Haut. 10-15. — Diam. 8 à 12 millim. Coquille à perforation ombilicale étroile, conique-ovoïde, assez ventrue, épaisse, opaque, d'un violacé grisâtre ou d'un cendré roussâtre, avec des taches brunes ou violettes d'un violet foncé, simulant parfois des bandes ; fi stries serrées, fines, subégales, coupées à angle droit par des rides spirales plus fortes, parallèles, ce qui produit un treillis des plus élégants; 5 tours convexes séparés par des sutures profon- des, à croissance rapide; le dernier beaucoup plus grand et formant presque la moitié de la hauteur totale; ouverture exactement circulaire , à peine anguleuse supérieurement, roussâtre à l'intérieur ; péristome continu, presque droit, un peu épais. — 57 — Opercule non enfoncé, épais, crétacé, avec 4 à 5 striations spirales et des stries obliquement rayonnantes, peu profon- des, d'un blanc pâle, violacé au milieu, roussàlre vers la périphérie. Cette espèce est très répandue dans le bassin sous-pyré- néen. Elle abonde dans les haies, les jardins, sur les talus, dans les bois, au pied des arbres, etc. Elle est tellement distincte de toutes les autres coquilles de la région, qu'il nous paraît inutile de signaler ses carac- tères. GeNUS 2. — POMATIAS. Pomatias ohscurum. Cyclostoma ohscurum. Draparnaud. Hist. Moll. franc., p. 39, tab. \, lig. 13. 1805. Pomatias ohscurum. Cristotori et Jan. Catal. XV, n" 3. 1832. Haut. 10 à 14. — Diam. 4 à 5 millim. Coquille à perforation ombilicale infundibulitorme,un peu cachée parle bord columeiiaire, conoïde-turriculée, mince, un peu mate, d'un cendré roussâtre, avec deux ou trois rangées spirales de taches irrégulièrement cornées, brunes et rougeâtres, plus ou moins apparentes, à stries assez saillantes, fines, sub-égales; 7 à 8 tours peu convexes, séparés par des sutures visibles, à croissance lente et régulière ; le dernier un peu plus grand , formant à peine le tiers de la hauteur totale, subventru-arrondi ou obscurément caréné vers la base ; ouverture subovale arrondie, un peu anguleuse à sa partie supérieure intérieurement roussâtre ; péristome sub- coniinu, très évasé, subréfléchi, mince, blanc, à peine sub- auriculé au bord columeiiaire. Opercule enfoncé, avec 7 à 8 tours peu distincts , à bords membraneux irrégulièrement denticulés, d'un gris jaunâtre. Les escarpements au nord-ouest de Pouvourville et de - 58 - Vieille-Toulouse. Cette espèce, autrefois assez commune, s'est aujourd'hui presque éteinte dans ces localités. On distingue notre coquille du Pomadas crassilabrum à sa forme plus svelte, à ses stries plus Jines, à son péristome à peine épaissi intérieurement, à son dernier tour moins caréné, etc. Pomatias crassilabrum. Pomatias crassilabrum. Dupuy. Catal. extramar. Galliae testace, n" 255, 1849, et Hist. Moll. franc., 5« fasc, p. 5M , pi. 36, fig. 11. 1851. Haut. 10-14. — Diam. 4-6 miilim. Coquille à perforation très étroite, presque recouverte par le bord columellaire, conique-oblongue, un peu ventrue à la ba.>e, blanchâtre ou cendrée, ornée sur tous les tours de grandes taches fauves, un peu rougeàtres, formant sur le dernier tour trois bandes peu accusées et interrompues, à stries imitant des costulations régulières et rapprochées; 8 à 9 tours un peu convexes, séparés par une suture visible, à croissance lente et régulière ; le dernier sensiblement plus grand et muni sur la base d'une carène qui s'évanouit à mesure que l'on se rapproche du bord ; ouverture arrondie, pyriforme; péristome subcontinu, évasé, plan, encrassé par une callosité d'un blanc de porcelaine répandue surtout sur le bord externe. Opercule comme celui du Pomatias obsmirum Cette coquille est très commune dans la vallée de la Ga- ronne jusque près de Cazères. C'est probablemeut de là qu'elle est entraînée très rarement dans les alluvions de la Garonne, à Toulouse. On distingue cette coquille de celle du Pomatias obscurum à sa forme plus ventrue, à son dernier tour plus caréné, à ses stries plus fortes, à son test plus consistant et à — 59 — son énorme encrassement péristomal, surtont sur le bord externe qui est ainsi tout à fait plane. Acineidïe Acme Dupuyi. Acme Dupuyi. Paladilhe. Nouv. miscell. Malac, p. 81, pi. i^ fig. 40-12. 1869. Haut. 3 1/4. — Diam. 1 millim. Coquille subimperforée, cylindrique, atténuée, d'une cou- leur de corne roussàtre polie, lisse, comme vernissée; 6 à 7 tours aplatis, séparés par une suture profonde à croissance régulière; dernier tour proportionnellement plus grand, égalant à peu près un tiers de la hauteur totale ; ouverture subelliptique verticale, tronquée obliquement par la base de l'avant-dernier tour un peu angulaire supérieurement; pé- ristome subcontinu, un peu épaissi intérieurement, à peine évasé, bord columeilaire un peu réfléchi, bord externe dé- primé, bordé et muni quelquefois d'un bourrelet plus ou moins prononcé. Les deux bords, à peu près parallèles, sont réunis par une callosité légère ; opercule très fragile, mince, uni, hyalin, ovale subspiral et présentant des rayons sub- spirescents du centre à la périphérie. Alluvions de la Garonne à Toulouse. Cette coquille, plus répandue dans les Pyrénées, est en- traînée, lors des grandes crues, des vallées de la Garonne et de l'Ariège où elle a été prise vivante. Il est à présumer qu'elle vit également dans le bassin sous pyrénéen, mais sa présence n'a pas été encore signalée. Sa forme cylindrique et son test de corne roussàtre, comme vernissé, la font reconnaître^ à première vue. - 60 — Pu!ii(lâiiicl:(> GeNUS 1. VlVIPAUA. Vivipnra contecta. Cyclostoma contectum. Millet. Moll. Maine-et-Loire, p. 5. 1813. Vivipara contecta. Bourguignat. Spicil. Malac, p. 126. 1862. Haut. 40. — Diam. 25 millim. Coquille étroitement perforée, conique, très ventrue, à pointe du sommet aiguë et proéminente, opaque, d'un brun olivâtre unicolore ou bien avec trois bandes brunâtres, fort peu distinctes, continues ou interrompues, surtout sur le dernier tour, à striations fines, inégales, quelquefois comme martelées vers l'ouverture ; 6 tours de spire, renflés, arron- dis , méplans à leur partie supérieure et séparés par une suture si profonde et si creusée qu'ils paraissent comme sca- lariformes, à croissance rapide et régulière ; le dernier très grand, renflé, formant environ les deux tiers de la hauteur totale; ouverture obliquement arrondie-ovale, presque pas anguleuse supérieurement; péristome continu, mince, à peine évasé. Opercule légèrement concave, mince, flexible, luisant d'un fauve rougeâtre, à striations flnes, brunâtres, inégales, for- mant des figures concentriques, irrégulièrement ovales-pyri- formes;nucleus un peu rapproché du bord columellaire. Canal du Midi et fossés voisins; fossés du Calvaire à Tou- louse. L'apparence scalariforme des tours de la Vivipara contecta, la croissance plus lente chez le premier et plus rapide chez le dernier qui est aussi plus ventru, etc., distinguent notre coquille de la Commwiis. — 61 — Vivipara communis. Neritu vivipara. Mûller. Verni, hist., t. 2, p. 182. i774. Vivipara communis. Moquin -Tandon. Hist. nat. Moll. franc., t. 2, p. 532. 4853. Haut. 23 à 35. — Diam. 17 à 25 millim. Coquille étroitement perforée, conique, très ventrue à poinle du sommet assez proéminente, opaque, d'un brun olivâtre unicolore, ou bien avec trois bandes brunes peu accusées ; à striations fines, irrégulières; 5 tours bien sphé- riques, non méplans, ayant leur maximum de convexité à la partie médiane séparée par une suture profonde à croissance spirale rapide, les deux derniers étant surtout très dévelop- pés et très ventrus; ouverture obliquement arrondie, ovale, très peu anguleuse à sa partie supérieure ; péristome mince, continu, àpeineévasé, opercule comme celui de la Vivipara contecta. Canal du Midi. Cette espèce devient plus commune à ipesure que l'on se rapproche de l'Aude. On distinguera notre coquille de la vivipara contecta à sa forme plus conoïde, à ses tours bien sphérique sans trace de méplats ou dépression, au voisinage de la suture, à son sommet moins mucroné, à ses tours à croissance plus régu- lière, etc. GeNUS 2. — BlTIIY>'IA. BHhynia tentaculata. Hélix tentaculata. Lynnœus. Syst. nat., édit. X, p. 774. 1758. Bythinia tentaculala. Gray. In: Turton. Schells. Brit. p. 94, lig. 20. 1840. Haut. 8-15. _ Diam. 5 à 7 millim. Coquille imperforée, ovoïde ou ovoïde allongée, quelquefois subconoïde ventrue, subtransparente, d'un corné jaune plus — 62 — ou moins ambré, quelquefois fauve, presque lisse, à stria- tions effacées, fines, inégales ; 6 à 7 tours convexes, séparés par des sutures profondes, à croissaiicelente chez les premiers et rapide chez les autres, surtout chez le dernier qui est globuleux, très grand et atteignant h peu près les deux-tiers de la hauteur totale ; ouverture obliquement subovale, an- guleuse supérieurement; péristome continu, presque droit, un peu épais. Opercule placé à l'entrée de la coquille, testacé, à stries concentriques peu distinctes et à nucleus central. Fossés à Portet, canal du Midi et fossés voisins. L'opercule testacé de cette espèce, ainsi que la place qu'il occupe près de l'ouverture comme chez les Cyclostoma feront reconnaître aisément le Bylhinia tentaculata, qui est en outre caractérisé par sa forme ovoïde, et son dernier tour grand, ainsi que globuleux par rapport au précédent. GbNBS 3. BiTHYNELLA. Bithynella abbreviata. Paludina abbreviata. Michaud. Compl. Draparnaud, p. 98,| tab. XV, fig. 52-53. 1831. Byihinella abbreviata. Paulucci. JMatér. faune malac. Ital.,J p. 19, uMQi. 1878. Haut. 2. — Diam. 1 millim. 1/4. Coquille superforée, ovale, un peu cylindrique, vitrée luisante, à sommet obtus et comme tronqué, presque lisse 4 tours convexes, séparés ptr une suture profonde, à crois ■ sance rapide et régulière, le dernier plus grand propor • | tionnellement. Ouverture grande, presque ronde ; péris- tome simple, tranchant. Filets d'eau et sources près du grand l'Hers à Calmont, Vernet d'Ariège, dans la fontaine voisine de la rivière l'Ariège. C'est très probablement et là que descendent les — 63 — individus trouvés dans les alluvions de la Garonne à ïou- louse. On distingue la Bithynella abbreviata de la Companyoi à sa forme plus cylindrique, à ses tours plus convexes et pres- que pas canaliculés, à la croissance plus régulière de ces mêmes tours, à l'ouverture plus grande et plus arrondie, etc. Bithynella companyoi. Paludinella companyoi. Bourguignat. ap Paladilhe. Etude raonogr. Paludin. franc., p. 38. 1870. Bythinella companyoi. Locard. Podrom. malac. franc., p. 228. Haut. 2 1/2. — Diam. 1 1 2 millim. Coquille presque imperforée,ovoïde-suballongée, à sommet <;omme tronqué, mince, cornée, presque lisse ; 4 à 5 tours peu convexes, séparés par une suture profonde, et subca- naliculée, un peu aplatis vers la suture, à croissance ra- pide, le dernier plus grand. Ouverture elliptique, légère- ment oblique, un peu anguleuse supérieurement; péristome, mince, droit, continu. Opercule profondément enfoncé, à nucleus excentrique, spiral orné de stries subspirescentes peu nombreuses et peu visibles partant du nucleus et se dirigeant vers la péri- phérie. Fossés de Bourrassol, fontaine de Purpan près Toulouse, dans les radicelles de cresson presque toute l'année. On ne peut rapprocher notre espèce que de la Bythinella abbreviata dont elle est disctincte à cause de sa forme plus ovoïde, de son sommet plus tronqué, de ses tours moins convexes, mais subcanaliculés d'une manière plus sensible, de son ouverture elliptique au lieu d'être arrondie, etc. — 64 - Genus 4. — Belgrandia. Belgrandia Bourguignati. Belgrandia Bourguignati. De Saint-Simon, Descrip. espèce nouv. Midi franc., p. 10. 4870. Haut. 3 1/2. — Diam. 3/4 millim. Coquille imperforée, lancéolée, allongée, de forme cylin- drique, d'une teinte cornée ou cornée-verdâtre peu transpa- rente, presque lisse ; 6 tours convexes, ou quelquefois un peu plus vers la partie médiane et paraissant légèrement an- guleux, vers la suture, séparés par une suture profonde à croissance régulière, quoique rapide, le dernier à peine plus grand, convexe, orné de deux ou trois grosses gibbosités qui occupent toute sa hauteur. Ouverture ovale, anguleuse supérieurement; péristome subcontinu, mince, un peu évasé au bord columellaire. Parmi les radicelles de cresson dans le fossé de Bourrassol près Toulouse et en aval près du pont de Blagnac. En dehors de la présence de gibbosités très visibles sur le dernier tour et qui ressemblent à des bourrelets parallèles, sa forme presque exactement cylindrique, ainsi que ses six tours à croissance régulière, le dernier à peine plus grand, permettent de reconnaître le Belgrandi Bourguignati et de le séparer du gibba de forme complètement ovoïde. Moitcssieridae Moitessieria Simoniana. Paludina Simoniana. De Charpentier ap. de Saint-Simon. Miscellan. Malac, fasc. 2, p. 39. 1848. Maitessieria Simoniana. Bourguignat. Monogr. nouv. genre Moitessieria, p. 14. 1863. Haut. ! ,-7 à 2,-2 millim. — Diam. 0,05 à 0,06 Coquille à fente ombilicale étroite, subcylindrique, d'un — 65 — blanc lactescent lorsqu'elle est roulée, munie de stries transversales fortes et très apparentes, malléations petites et contiguês, formant des linéoles spirales très élégantes, 6 à 7 tours arrondis convexes, séparés par une suture assez profonde, à croissance bien régulière; ouverture oblongue, plus haute que large, un peu oblique, péristome continu ; rebord externe fortement arqué en avant à sa partie infé- rieure muni de stries transversales serrées et fines suivant l'inilexion de ce bord ; rebord péristomal externe à peine plus épaissi que le reste de la coquille ; rebord interne évasé, recouvrant en partie la fente ombilicale. Alluvions de la Garonne à Toulouse, de l'Ariège à Véner- que, etc., et n'a jamais été encore prise vivante dans notre région. A première vue cette coquille ressemble à une Bythinella très allongée et à tours ventrus ; mais lorsqu'on l'examine au microscope les sillons transverses, les malléations dont elle est criblée et la forme toute particulière du bord externe qui est fortement arqué en avant, la font distinguer faci- lement. Valvata Tolosana. Valvata Tolosana. De Saint Simon. Descrip. espéc. midi France, p. 12. 1870. Haut. 4. — Diam. 5 millim. Coquille très étroitement perforée, orbiculaire, convexe, peu déprimée, subtransparente, d'un jaune verdàtre, fine- ment striolée ; i tours convexes, l'enllés, séparés par une suture profonde à croissance rapide et descendante, le dernier plus grand, ventru et parfaitement arrondi. Ouverture légè- rement oblique, ronde, anguleuse supérieurement; péris- tome continu, mince, à peine encrassé. Opercule concave offrant une dépression centrale petite, Société d'histoire naturelle. — XIX 5 - 66 - bien accenluée, simulant un ombilic et des sillons spiraux, étroits, séparés par une suture peu sensible. Canal du Midi et fossés voisins, alluvions de l'Hers près de Toulouse, Sa forme orbiculaire déprimée qui lui donnent l'aspect d'une petite boule à laquelle on aurait ajouté une spire très courte et obtuse, feront reconnaître cette espèce qui ne pourrait être rapprochée que de la Bithynia tentaculata par des yeux peu exercés. Valvata moquiniana. Valvata moquiniana. Reyniès. In : Dupuy. Hist. Moll. franc, fasc. 5, p. 586, pi. 28, fig. 15. 1851. Haut. 1 . — Diam. 1 1/2 à 2 millim. Coquille ombiliquée, à ombilic très ouvert, très arrondi, évasé, à peine échancré par le bord columellaire, déprimée, globuleuse, assez solide, légèrement luisante, d'un verdâtre plus ou moins pâle , lisse; 2 à 3 tours et demi convexes, séparés par des sutures profondes à croissance rapide quoi- que régulière, à l'exception du dernier tour qui est un peu déprimé en dessous et forme les quatre cinquièmes de la coquille à cause de son très grand développement; ouver- ture circulaire, non anguleuse supérieurement ; péristorae continu, détaché de l'avant-dernier tour, évasé et légère- ment réfléchi au bord columellaire, quelquefois encrassé, mince et tranchant au bord externe. Alluvions de la Garonne à Toulouse (3 individus). Nous devons la découverte de cette espèce, connue seu- lement jusqu'à présent de la Lozère et de l'Aveyron, à M. Eugène Margier, notre cellègue de la Société d'histoire malacologique de France ; sa taille seule suffira à distinguer cette coquille de la Valvata Tolosana. Ainsi que nous avons pu le constater nous même, les individus embryonnaires de cette dernière espèce ont un sommet obtus et une spire — 67 - aplatie, au lieu d'un sommet pointu et d'une spire globu- leuse. Valvata cristata. Valvata crislala. Muiler. Verm. hist., t. 2, p. 198, 1774, Haut. 1 k I 1/2. — Diam. 3-5 millim. Coquille à ombilic extrêmement large, composé de toute la partie intérieure moins le dernier tour, laissant voir toute la spire ; planorbique plane en dessus, concave en dessous, sublransparente, d'un corné roussâtre plus ou moins pâle, à stries apparentes, fines, inégales ; 4 tours convexes, sé- parés par des sutures profondes, à croissance régulière, le dernier non déprimé en dessus arrivant au niveau du sommet et dilaté d'une manière visible. Ouverture exacte- ment circulaire; péristome continu, mince. Opercule enfoncé, un peu transparent, couleur de corne roussâtre, à nucleus central paraissant formé de cercles con- centriques, mais, vu sous un fort grossissement, composé de sillons spiraux rapprochés et peu distincts. Fossés de Bourrassol, Portet près Toulouse, canal du Midi et fossés voisins. Theodoxia fluviatilis. Neritafluviatilis. Linnddiis. Syst. nat., édit. X, p. 777. 1758. Theodoxia fluviatilis. Bourguignat. Glassif. moll. syst. Europ., p. 49. 1877. Haut. 4-8. — Diam G à 10 millim. Coquille imperforée, demi-globuleuse, un peu ovale, très solide, opaque, jaunâtre ou jaune-verdâtre, avec des llammes et des tâches carrées alternes, des zigzags ou des linéoles très diverses, parfois unicolore, quelquefois presque noire ; à stries plus ou moins accusées; 2 à 3 tours con- vexes séparés par une suture assez superficielle, le premier — 68 - latéral, plus ou moins rapproché de l'extrémité postérieure, oblique, de bas en haut, peu saillant, souvent excorié, le dernier énorme, formant presque toute la coquille. Ouver- ture exactement semi-lunaire. Bord columellaire trans- versal, droit, lame calleuse à peu près demi-circulaire, brillante, d'un blanc nacré, souvent nuancée de jaunâtre ou de verdâtre ; bord externe très convexe, très évasé , péris- tome mince. Opercule demi-orbiculaire, épais, calcaire, en forme d'éventail, à stries nombreuses, obliques, arquées et à nucleus marginal muni d'une apophyse latérale s'articulant avec le columelle. La Garonne à Toulouse, le Touch adhérant aux gros ga- lets ou aux pierres submergées. La forme si particulière de cette coquille ressemblant à peu près à une demi-sphère, la désignera suffisamment à l'attention. Genus 1 . — Sph.erium. Sphœrium corneum. Tellina cornea. Linnfeus. Syst. nat., élit. X, p. 678. 17o8. Sphœrium corneum. Scopoli. Introd. ad. hisl. nat., p. 399. 1777. Haut. 7-11. — Long. 8-16. — Epaisseur 6 à 8. Coquille subeliiptique, courte, presque arrondie, subglo- buleusft, subinéquilatérale, à stries transversales faibles, sub- inégales ; mince, un peu solide, légèrement luisante, sub- transparente, olivâtre ou gris olivâtre, soit monochrome, soit ornée de deux bandes d'un jaune clair dont une plus large marginale ; côté antérieur arrondi, côté postérieur obtus, bord inférieur légèrement arqué ou presque droit, bord supérieur convexe, sommets assez élevés, presque lisses ; dents cardinales petites, disposées en V renversé, — 69 — assez évasées, quelquefois rapprochées et même soudées; dents latérales minces, subtriangwlaires un peu obtuses; les postérieures plus grandes que les antérieures, nacre d'un blanc bleuâtre. Canal du Midi et fossés voisins. Sa forme globuleuse plus ou moins déprimée, la large bande marginale jaunâtre, suffiront à distinguer cette espèce du Spherium lacustre. Sphœrium lacAistre. Tellina lacustris. Miiller. Verni, hist., t. 2, p. 204. 1774. Sphœrium lacustre. Bourguignat. Monogr. sphaerium, p. 36. 1854. Haut. 8-10. — Long. 10-11. — Epaisseur 4 1/2 à 7. Coquille arrrondie, subrhomboïdale, comprimée, sub- inéquilatérale, à stries transversales fines et inégales; mince et fragile, luisante, cendrée, ordinairement mono- chrome, ornée quelquefois d'une bande marginale blan- châtre ou jaunâtre ; côté antérieur arrondi, presque tronqué, côté postérieur un peu plus haut et assez nettement tron- qué, bord inférieur légèrement arqué, mince, bord supé- rieur presque rectiligne; sommets élevés presque aigus, mamelonés, surmontés d'un tubercule luisant et lisse. Char- nière mince, offrant en dessous un relief très peu sinueux ; dents cardinales très petites, comprimées, à peine pointues ; dents latérales très minces, petites, subtriangulaires, émous- sées; nacre blanchâtre offrant une légère teinte bleutée. Canal du Midi et fossés voisins. La forme suquadrangulaire de celte espèce, ses sommets tuberculeux, sa forme aplatie, sa couleur cendrée la distin- gueront suffisamment du Sphœrium corneum. — 70 — GeNUS 2. — PiSIDIUM. Pisidium amnicum. Tellina amnica. Mûller. Verm. liist., t. 2, p. 203. 1774. Pisidium amnicum. Jenyns. Monogr. cycl. In : Transadt. suc. of Cambridge, t. 4, p. 309, pi. 19, fig. 2. 18;J3. Haut. 8-9. — Larg. 10-12. — Epaisseur 6-7 millim. Coquille subtrigone, ovalaire, assez enflée, inèquitatérale, ornée de stries transversales saillantes, comme burinées, assez régulières; un peu épaisse, solide, luisante, d'un gris rous- sâlre ou d'un cendré jaunâtre, très souvent bordée intérieu- rement d'une large bande pâle, jaunâtre ou blanchâtre ; côté antérieur très arrondi, côté postérieur subcunéiforme, bord inférieur subarqué, bord supérieur très convexe ; sommets assez élevés, faiblement ridés, luisants ; charnière épaisse surtout latéralement, forte, arquée ; dents cardinales assez saillantes, en forme de V renversé, dents latérales un peu grandes, élevées, minces, subtriangulaires, arrondies ; nacre d'un blanc azuré. Toulouse, Villefranche, etc., dans les ruisseaux et les fossés. Ce Pisidium, dont la taille atteint presque celle du Sphœ- rium corneum, ne peut être rapproché que de cette coquille dont il diffère à première vue par sa forme manifestement inéquilatérale et ses stries beaucoup plus fortes, comme gravées au burin, etc. Pisidium cazertanum. Cardium cazertanum. Poli. Testac. utriusq. Siciliœ, t. I, p. 65, pi. 16, lig. 1. 1791 Pisidium cazertanum. Bourguignat. Gâtai, moll. In: Saulcy. Voy. Mer morte., p. 80. 1833. - 71 - Haut. 3-4. — Long. 4-6. — Epaisseur 1 12 à 4 millim. Coquille obliquement ovalaire, presque arrondie, légère- ment ventrue, assez inéquilalérale, à stiies longitudinales fines, non égales ; très mince , demi-transparente, d'un gris roussàtre ou jaunâtre, quelquefois cendrée, bordée intérieurement d'une bande jaune pâle; côté antérieur arrondi, côté postérieur presque moitié plus court que l'autre, subconvexe, bord inférieur arqué, mince, bord su- périeur bombé, sommets un peu enflés, peu élevés, lisses ; charnière peu épaisse, offrant en-dessus un relief subarqué ; dents cardinales très petites, peu saillantes; dents latérales réduites, aiinces, subtriangulaires, arrondies ; nacre blan- châtre, présentant à peine un reflet azuré. Très commune dans les ruisseaux, surtout dans les allu- vions, ainsi que dans les fossés inondés. On reconnaîtra cette coquille à son côté antérieur réduit, tandis que le postérieur est deux fois plus développé, à sa forme subarrondie et légèrement ventrue ; elle diffère du Pisidium amnicum, non seulement par sa taille beaucoup plus faible, mais encore par ses tries plus émoussées. Pisidium nitidum. Pisidium nitidum. Jenyns. Monogr. cycl. In : Transact. soc. of Cambridge, t. 4, p. 304. pi. 20, fig. 7-8. 1833. Haut. 2 V2 à 3. — Long. 2 i/2 à 3. - Epaisseur 1 1/4 mil. Coquille orbiculaire, subovale, assez ventrue, à stries transversales fines, presque égales, très muice, à peine solide, brillante comme cristalline, d'un jaune toujours un peu pâle monochrome , possédant quelquefois des bandes transversales grisâtres ; côté antérieur arrondi, côté postérieur subtronqué, arrondi, les deux bords presque également convexes ; sommets un peu enflés et élevés, — 72 — obtus, lisses ; charnière mince, offrant en dessous un relief peu arqué ; dents cardinales très petites, non saillantes, dents latérales médianes, peu élevées, minces, obtuses, les antérieures un tant soit peu plus obtuses que les posté- rieures. Viviers de Saint-Simon, près Toulouse- Fossés du Lau- Lauragais. Sa taille petite, sa forme orbiculaire, son aplatissement, son aspect luisant et cristallin aideront à séparer cette espèce du Pisidinm cazertanum, la seule avec laquelle il ait des rapports. Pisidium Henslowanum. Tellina Henslowana. Sheppard. Descript. Brit. shells. In : ïransac. Linn. of London, t. 14, p. i49et 150. 1823. Pisidium Henslowanum . 5ei\}i\s. Monogr. cycl. In : Transact. soc. of Cambridge, t. 4, p. 308, pi. 31,fig. 6-9. 1833. Haut. 4. - Long. 4-.^^. — Epaisseur 3 millim. Coquille subtrigone, ovalaire, oblique, très ventrue, à stries transversales, marquées, fines ; assez solide, luisante, d'un corné jaunâtre, monochrome, quelquefois roussâire ou rougeâtre vers le haut ; côté antérieur obliquement étroit, subangulaire arrondi ; côté postérieur assez court, arrondi, quoique un peu tronqué ; bord inférieur obtus, bord supé- rieur très convexe, presque anguleux; sommets enflés, très élevés, pointus, quelquefois terminés par un appendice lamelliforme dirigé de dedans en dehors , plus souvent sans cet appendice. Charnière très épaisse, offrant en des- sous un relief très arqué et très sinueux ; dents cardinales tuberculeuses, mousses, très peu élevées, la plupart du temps mousses ou à peine marquées, dents latérales fortes, très épaisses et crénelées. — 73 — AUuvions des ruisseaux. Celte espèce se reconnaît facilement à sa coquille forte- ment inéquilatérale, subtrigone-ovalaire et épaisse, à ses dents cardinales rudimentaires et non saillantes, tandis que les latérales sont .grandes et épaisses ; ces caractères suffi- ront pour la séparer du Pisidiutn casertanum le seul avec lequel elle ait des rapports. Unionidse Genus. 1 . — Anodoista. Anodonta ventricosa. Anodonta ventricosa. C. Pfeiffer. Naturg, deutschl. moll. Heft. 2, s. 30, taf. 3, fîg. 4. 1885. Long. max. i67, — hauteur maximum, 92, — épaisseur maximum, 58, — longueur de la crête du sommet à l'angle postéro-dorsal, 70, — distance de cet angle au rostre, 58, — corde apico-rostrale, 116, — haut, de la perpend. , 88, — distance de la perp. au bord antérieur, 63, — du même point de cette perpendiculaire au rostre, 105, — enlin de la base de la perpend. à l'angle postéro- dorsal, 115. Coquille très oblongue, allongée, assez ventrue, à bords supérieur et inférieur un tant soit peu parallèles , arête dorsale offrant une tendance à présenter une légère courbe 4onl l'extrémité est un peu ascendante ; crête dorsale très oblongue, ne dépassant jamais le niveau des sommets ; sommets convexes, très obtus, sillonnés par de fines stria- tions concentriques. Viviers à Saint Simon. Bassin du jardin des Plantes à Toulouse. Sa grande taille et ses valves très ventrues suffiront à distinguer cette espèce. — 74 — Anodonta Saint-Simomana. Anodonta Saint-Simoniana. Fagot ap. Bourguignat. Mater. Moll. acéph. syst. Europ., p. 442. 1880. Long, maximum, 107 — haut. raax. 56 — épais, max. 28 — long, du sommet à l'angle postéro-dorsal, 41 — distance de cet angle au rostre, 50 — corde apico-rostrale, 86 — haut, de la perp. 49 — distance de celte perp. au bord antérieur, 29 — du même point au rostre, 79 — de la base de la perpend. à l'angle postéro-dorsal 59. Coquille en forme de fer de lance, oblongue allongée, à sommets très antérieurs, à vulves comprimées, peu con- vexes, presque aplaties vers l'extrémité postérieure, bords supérieur et inférieur également et régulièrement con- vexes d'une extrémité à l'autre, région antérieure peu dé- veloppée, arrondie ; région postérieure largement dilatée, près de trois fois plus longue que l'antérieure et se terminant par un large rostre comprimé, et à contour arrondi, sommets non proéminents, comme aplatis, à crochets très aigus sil- lonnés de rides concentriques très émoussées et tremblotées. Canal du Midi. On reconnaîtra cette espèce à sa coquille en forme de fer de lance, régulièrement obiongue-allongée, à sa région pos- térieure très développée. Anodonta Sturmi. Mytilus anatinus Sturm. Deutschl. faun., 1" fasc , taf. I. 1803. Anodonta Sturmi. Bourguignat. Mater. Moll. acéph. syst. Europ., p. 223. 1830. Long. max. 78 — haut. max. 43 — épais, max. 20 — dist. des sommets à l'angle postéro-dorsal 30 — distance de cet angle au rostre 35 — corde apico rostrale 60 — haut. — Te- lle la perp. 43 — dist. de cette perp. au bord antérieur 22 — du même point de la perp. au rostre 54 — de la base de la perp. à l'angle postéro-dorsal 60. Coquille oblongue allongée, àsommetsextrêmement anté- rieurs, à valves comprimées, peu convexes ; bord inférieur longuement et régulièrement arqué, bord supérieur recli- ligne du sommet à l'angle postéro-dorsal, dépassant le niveau du sommet à cet endroit et puis inlléchi brusquement d'une manière presque rectiligne jusqu'au rostre, où il se recourbe pour atteindre le bord inférieur, région antérieure com- primée, peu développée, oblongue, région postérieure beau- coup plus allongée, terminée par un rostre aigu quoique court, comme ailé à l'angle postéro-dorsal, sommets peu proéminents, recourbés en crochets ornés de stries concen- triques très visibles, région de sommets rougeâtre, épidémie cendré, avec bandes concentriques verdàtres. Canal du Midi. Cette espèce est caractérisée par sa forme très mince pres- que lenticulaire et par le développement exagéré de l'angle postéro-dorsal. Anodonta Tricassina. Anodonta tricassina. Pillot ap. Bourgignat. Mat. MoU. acéph. syst. Europ.,p. 323. 1880. Long. max. 52 — haut. max. 35 — épaisseur maximum, 15 distance du sommet h l'angle postéro-dorsal, 1 9 — distance de cet angle au rostre, 28 — corde apico-rosirale, 41 — haut, de la perp., 31 — distance de cette perp.au bord antérieur, 46 — du môme point de la perp. au rostre, 35 — de la base de la perp. à l'angle postéro-dorsal, 35, Coquille ovalaire, à sommets antérieurs, à bords supé- rieur et inférieur convexes, région antérieure arrondie, région postérieure deux fois plus développée, mais toujours — 76 - arrondie, à rostre obtus amplement arrondi, sommet peu proéminent, à crociiets un peu aigus. Canal du Midi à Viliefranche. On reconnaîtra cette espèce de la série des 5/}/en^ermna, à sa petite taille et à sa forme qui serait complètement ovalaire sans l'angle postéro-dorsal taillé carrément. Elle est facile à distinguer de VAnodonta sturmi à sa taille plus petite, à ses contours plus arrondis, à sa coloration plus foncée et moins gaie, etc. Genus 2. — Unio. Utrio rhomboideus. Mya rhomboidea. Schrôter. Fluss. conchyl. s. 186, taf. 2, tig. 3. 1779. Unio rhomboideus . Moquin-ïandon. Hist. nat. Moll. franc., t. 2, p. 568. 1855. Long, maximum, 0,60 — haut. max.. 0,36 — épais, max. — Distance du sommet à l'angle postéro-dorsal, 0,23 — dis- lance de cet angle au rostre, 0,23 — corde apico-rostrale, 0,45 — haut, de la perpend., 0,36 — distance de cette perp. au bord antérieur, 0,20 — du même point au rostre, 0,40 — de la base de la perp. à l'angle postéro-dorsal, 0,44. Coquille oblongue-arrondie, quelquefois subtri?ngulaire ou obscurément tétragonaie à sommets très antérieurs, à valves épaisses, convexes, bombées, bord supérieur régu- lièrement arqué, bord inférieur subrectdigne ou légèrement convexe, région antérieure peu développée, arrondie, région postérieure deux fois plus développée, mais à angle postéro- dorsal émoussé et à rostre à peine accusé ; sommets presque toujours corrodés très comprimés et recourbés, à crochets mousses ; épiderme noirâtre, à striations très grossières ; dents très fortes, comprimées ; impressions palléales pro- fondes. Très coiniiiune dans le cuiiai du ftîidi, le Touch, «te. L'épaisseur de ses valves, son contour arrondi et ses dents très accusées distingueront suflisamment cette espèce. Unio falsus. Unio Requienii. Drouét. Mém. soc. acad. Aube, t. 21, pi. 16, fig. U. 1857 (1): Unio falsus. Bourguigiiat. In : Locard. Prodrom. malac. franc, p. 293 et 568. 1882. Long, maxim., 0,o3 — haut, max., 0,30 — épaisseur maxim. Dislance des sommets à l'angle postéro-dorsal, 0,23 — dis- tance de cet angle au rostre, 0,20 — corde apico-rostrale, 0,42 — haut, de la perp., 0,29 — distance de cette perp. au bord antérieur, 0,18 — de ce môme point au rostre, 0,35 — de la base de la perp. à l'angle postéro dorsal, 0,32. Coquille oblongue-allongée subsoléniforme, à sommets très antérieurs, à valves médiocrement convexes, peu bom- bées ;bord supérieur longuement arqué, bord intérieur sub- rectiligne, région antérieure très peu développée, ovale, région postérieure très allongée, terminée en un rostre un peu atténué, mais subtronqué, à crochets très petits à peine proéminents, dénis lamelliformes; impressions musculaires visibles, épidémie vert ou jaunâtre, slriations fines. Canal du Midi. Coquille facilement reconnaissable à sa forme ayant celle d'un rectangle à angles émoussés. Unio Jourdeuilhi. Unio Jourdeuilhi. Ray. In : Locard. Prodrom. malac. franc., p. 296 et 364. 1882. Long, maxim., 0,60— haut, max., 0,38 — épaisseur max., 0,18. — Distance des sommets à l'angle postéro-dorsal, (1) Non Unio Requienii. Michaud. - 78 — 0,24 — distance de cet angle au rostre, 0,22 — corde apico-rostrdlo, 0,42 — haut, de la perp., 0,37 — distance de cette perp. au bord antérieur, 0,19 — de ce même point au rostre, 0,37 — de la base de la perp. à l'angle postéro-dorsal, 0,40. Coquille ovale-oblongue obscurément subquadrangulaire, à bord supérieur et inférieur recto parallèles , à sommets fortement tuberculeux, enflés et saillants ; région antérieure peu développée, région postérieure développée en hauteur terminée en un rostre très obtus, arrondi, presque médian, dent cardiale élevée, comprimée, triangulaire; épiderme à peu près de la nuance de celui de l'f/njo falsus. Canal du Midi. Dreissensidîe Dreissensia fluviatilis. Mytikis polymorphus fluviatilis. Pallas. Voy. Russ., p. 212. 1754. Dreissena fluviatilis. Bourguignat. Amén. Malac, t.l, p. 161. 1856. Haut 15-25. — Long. 30-50. — Diam. 15 à 25 millim. Coquille ayant le faciès d'une moule, subtétragone, à sommets antérieurs, très ventrue, déprimée en avant, com- primée en arrière, à stries très serrées, très fines, inégales, ondulées, minces, assez solides ; jaune verdàtre ou rousse avec des bandes en zigzag, brune vers le haut, unicolore et d'une teinte plus pâle en dessous, côté antérieur aigu, côté opposé arrondi, tranchant, sommets horizontaux se confondant avec l'extrémité de deux carènes situées un peu en dessous de la région moyenne des valves. Tout le canal du Midi. Cette espèce, à cause de son apparence mytdiforme, est tellement distincte des autres bivalves de la région que l'œil le moins exercé la reconnaîtra à première vue. 79 III. Malaco-stratigraphie. Gomme il est facile de le prévoir, la région Toulousaine, composée exclusivement de collines miocènes ou éocènes d'eau douce, revêtues par place de lambeaux quaternaires et ne possédant aucune montagne, est privée de toute faune malacologique spéciale. Les espèces que l'on y receuille sont toutes d'acclimatation relativement récente et cette acclimatation a emprunté ses éléments à trois sources di- verses, savoir : ]° Le sous-centre pyrénaïque ; â^» Le sous-centre alpique ; 3" Et la faune circa-littorale. L'influence du sous-centre pyrénaïque est sensible sur- tout dans la partie sud, dans le triangle formé par la jonc- tion des vallées de la Garonne et de l'Ariège ; le sommet de ce triangle est en effet la limite approximative à laquelle s'arrêtent la plupart des espèces pyrénéennes, parmi les- quelles nous citerons : Vitrifia major, Vitrina servainiana, Hyalinia incerta, Hya- linia diaphana, Hyalinia pseiidohydatinn, Hélix limbata, Hélix rotundata, Hélix obvuluta, Hélix cornea, Clausilia Rolphi, Vertigo anti-vertigo, Pomatias obscurum, Pomatias crassilabris. Les Pupa du centre pyrénaïque (Pupa pyrenœaria, Pupa ringens,Pupa Boileausiana), ainsi que Clausilia partula, ne dépassent guère le nummulitique marin, atteignant toute- fois, d'une façon exceptionnelle, le poudingue de Palassou d'origine fluvio-lacustre. Enfin d'autres epèces exclusivement mon{ico\es (Clausilia laminaia, Acme Dupuyi, Vertigo Moulinsiana) n'arrivent à Toulouse qu'entraînés par les alluvions de la Garonne. Le sous-centre alpique a peuplé surtout les régions Nord et Sud-Est. — 80 — N'esl-ce point dans celle partie que vivent : Limax ci- nereus, Hélix pomatia, Bulimus obscurus, Chondrus qua- dridens, Isthmia edentula, Clausilia niyricans , Clausilia parvula,Carychium tridentatum, Physa hypnorum, Bytliinella companyoi, Belgrandia Bourguignati , Valvata Afoquiniana? Pourtant quelques espèces sont communes aux deux sous- centres : Hyalina neglecta, Hélix rupestris, Hélix lapicida, Chondrus quadridens, Clausilia parvula, ainsi que la majo- rité des coquilles lluviatiles. La limite des sous-centres hispanique ou pyrénaïque et alpique paraît être la ligne qui passerait par Toulouse et la vallée de l'Ariège jusqu'à Saverdun, ligne qui coïncide pré- cisément avec la nature diverse des dépôts diluviens des plateaux. Tous les dépôts diluviens, au nord de cette ligne, sont constitués par des rochers provenant de la montagne Noire, c'est-à-dire du plateau central, dernière expansion en France de la grande chaîne Alpique. Dans les dépôts de même nature situés au sud de cette ligne, on n'observe que des roches d'origine pyrénéenne. Les espèces circa-littorales (et par espèces circa-littorale's nous entendons celles qui vivent partout où l'influence ma- ritime se fait sentir, c'est-à-dire quelquefois assez loin du littoral) se sont surtout acclimatées dans les parties de la région où règne le vent appelé u vent d'autan. » Les espèces circa-liltorales comprennent tous les hélix à test crétacé {Xerophila), les Cochlicella, Rumina decoUata, Pupa ringicida, Pupa granum, etc. Quelques-unes de ces espèces remontent même assez loin dans les vallées calcaires {Hélix profuga, neglecta, trepidula, rugosimcula). — 81 — NOTE Sur la prétendue espèce Geotrupes foveatus (Marsh) Par M. Jules Chalande. Dans une Etude sur les Geotrupes Français, parue dans le Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, en 1883, j'essayai de porter quelque clarté sur les espèces du groupe du Stercorarius, et je concluai en déniant le nom d'espèce à la forme connue sous le nom de putridarius Mulsant {Fo- veatus-Harold). M. Preudhomme de Borre, dans une note parue dans les Comptes rendus de la Société e^itomologique de Belgique (1), répondant à mon premier travail, maintient l'espèce foveatus, quoiqu'il avoue que jusqu'en ces derniers temps, il s'est plus d'une fois demandé si cette forme méritait bien le nom d'espèce (op. cit., p. 4). J'étais loin d'être convaincu par ses arguments, mais ne cherchant qu'à me convaincre de mon erreur, si erreur il y avait, je priai M. Preudhomme de Borre de vouloir bien me faire communiquer deux exemplaires, un mâle et une fe- melle, de ces G. foveatus qui lui avaient servi de type dans son travail. J'ai dû à son obligeance, la communication des deux individus demandés, qui appartiennent à la riche col- lection du Musée royal de Bruxelles. Ces deux insectes portent les étiquettes suivantes : N" 505. — Reculet près de Genève. — A. Vaucher. No 506. — Ile de Skye (8-73). — Roelofs. (1) Note sur le Geotrupes stercorarius et les espèces voisines (Ext. des Comptes-rendus de la Société ent. de Belgique, 1886). Noie com- plémentaire à un premier travail du même auteur, paru en 1874. Note sur les Geotrupides, etc., (Ext. des Ann. de la Société ent. de Bel- gique, 1874). Société b'hisioibb «aidrelle. — XX. 6 — 8'^ - Le premier, celui de Reculet, n'existail pas dans la coiiec- tion du -Viusée en 1874, lorsque M. Preudliomnie de Borre publia sa première note ; le second, de l'île de Skye, capturé en août 1873, est cité dans cette note comme l'une des deux femelles que l'auteur avait sous les yeux {op. cit., p. 4). Sur quel organe s'est-on basé pour faire de ces deux Geotrupes, un mîile et une femelle?.. . Je l'ignore, mais je puis affirmer que l'un et l'autre appartiennent au sexe mâle. Je signale exactement les deux individus que j'ai examinés ; on pourra les retrouver au Musée royal de Bruxelles. L'un et l'autre pré?entent, à la base des cuisses posté- rieures, près du trochanter, une dent ou protubérence assez forte, comme nous en retrouvons, plus ou moins déve- loppée, chez tous les Geotrupes mâles du groupe sterco- rarius. Chez les deux exemplaires qui nous occupent, celte dent est réduite, mais elle existe. L'arête inférieure des jambes antérieures, chez celui de Reculet comme chez celui de l'île de Skye, présente éga- lement, à son extrémité, à la hauteur de la troisième dent de l'arête externe, ou plutôt entre les troisième et qua- trième, une forte dent formant un angle avec la troisième dent externe. C'est là encore un caractère plus frappant qui ne permet pas de confondre les cf des 9. Examinons maintenant la valeur de cette espèce, main- tenue par M. Preudhomme de Borre, d'après les exemplaires que j'ai sous les yeux. Le foveatus cT trouvé à Reculet, diffère légèrement du type stercorarius par la dent des cuisses postérieures qui est très faible, tandis que chez ces derniers elle est ordinaire- ment très prononcée, mais l'on trouve fréquemment des stercorarius atrophiés qui l'ont réduite à une simple protu- bérence. L'arête inférieure des jambes antérieures présente une différence plus grande : cette arête, lisse, fortement relevée chez le stercorarius, n'est ici que faiblement indi- — sa- quée, et présente au contraire de légères dents obtuses à la base. La dent terminant cette arête est semblable dans les deux types, quoique plus faible chez le foveatus. Le foveatus 9 trouvé par M. Rœlot's à l'île de Skye, n'est évidemment qu'un mâle, mais, si contre toute possibilité, et en dépit des caractères que j'ai signalés plus haut, c'est bien une femelle de fovealus, je m'élonne que M. Preu- dhonuue de Borre dise, dans sa dernière note, que les véri- tables foveatus 9 ne se distinguent guère des stercorarius, que par leur nuance plus brillante ; que n'a t-il signalé comme un excellent caractère pour les distinguer des stercorarius 9 et des puncticallis 9 la présence de cette forte dent située à l'extrémité de l'arête inférieure. C'est, si je ne me trompe, un caractère que l'on ne retrouve pas chez les 9 des espèces voisines. Ce caractère serait si frappant, que je serais tenté d'admettre l'espèce en prenant les 9 pour type principal ; mais c'est là une hypothèse qu'il nous faut vile rejeter. Le foveaius de Vile de Skye est un Geolrupes tnâle et non une femelle. De la fausse interprétation du sexe de cet individu, il n'en reste pas moins que nous trouvons chez lui, comme chez celui pris à Reculet, en un mot chez les types d^ dési- gnés sous le nom de foveatus, une diiférence dans l'arête inférieure des jambes antérieures ; mais est-ce bien là un caractère assez valable pour maintenir une espèce dont on ne connaît pas la femelle, et dont les mâles sont si peu connus, que l'on doute souvent de leur authenticité (1) ? Fervant partisan, comme M. Prudhomme de Borre, de la (1) M. PreudhomiTie de Borre, dans son second travail, met au bas de la page 4, le renvoi suivant au sujet du G. fovealm : — « Dans mon premier travail, j'y rapportais un mâle pris à Lessiixes qui, mieux vu aujourd'hui, est un de ces petits spiniger » ... « M. Von Harold, n'avait pas non plus distingué ces petits exemplaires du G. spiniger, ce qui lui faisait attribuer au G. Fo- veatus une fréquence qui est bien loin de la vérité. » — 84 — théorie de l'évolution, je ne crois pas que ce soit là le cas de l'appliquer. Si l'évolution avait donné naissance à cette nouvelle espèce, comment se fait-il que, répandue sur des points géographiques si éloignés les uns des autres, elle ne soit pas représentée par de plus nombreux exemplaires dans chaque localité ? Or, M. Preudhomme de Borre nous dit lui- même, dans sa note parue en 1874 : « Je n^ai sous les yeux que quatre exemplaires : deux anales pris, l'un à Lessines, Vautre à Ridderborn près de Bilsen, et deux femelles, l'une prise à Awans {Hesbaie) par moi même et Vautre provenant des chasses de notre collègue M. Rœlofs, à l'Ile de Skye, en Ecosse. C'est ce dernier exemplaire qui m'a été communiqué et qui n est qu'un mâle et non une femelle. Celui pris à Les- sines est, de l'aveu de l'auteur, un spinigeret non un foveatus. Dans sa dernière note, l'auteur signale quatre çf^ et dix 9 au Musée royal de Bruxelles. L'espèce est rare, dira-t-on, ou pour mieux dire, difficile à trouver. Ce n'est pourtant ni la petitesse de l'insecte, m la connaissance de son habitat, ni les moyens de capture qui fassent défaut. Chaque espèce est généralement spéciale à tel ou tel point. On a donc lieu de s'étonner que, depuis le temps que celle-ci est discutée, aucun entomologiste ne soit parvenu à capturer un c/' et une $ dans une même localité, et à les faire reproduire ; ce serait le vrai moyen de démontrer qu'il y a bien là un type particulier formant souche. Si encore, entre le stercorarius et la forme foveatus il y avait place pour un type intermédiaire ; mais comme nous l'avons déjà vu, le seul caractère appréciable qui les diffé- rencie, réside dans cette arête des jambes antérieures, ren- flée et lisse chez l'un, faible et légèrement dentelée chez l'autre. Je me demande comment pourrait bien être con- formé le type intermédiaire. Je ne m'arrête pas, il est vrai, aux différences de couleur et de taille ; il n'est pas possible d'établir sur ces caractères une limite entre les différentes — 85 — espèces de Geotrupes. Je ne considère guère davantage comme caractère spécifique la ponctuation du corselet ; j'offre à l'auteur désireux de créer une nouvelle espèce, un G. stercorarius Ç, pris au Mas-d'Azil (Ariège), parfaitement caractérisé, mais ayant le corselet densément couvert d'une ponctuation qui envahit tout le disque, caractère particulier à l'espèce spiîiiger. Le Musée de Bruxelles possède également un exem- plaire semblable, une 9 capturée h Lagodechi (Caucase), par AI. Jean Van Volxen, mais classée parmi les spiniger. Nous sommes encore là, en présence de types hybrides, ou ayant subi un développement anormal, comme la forme foveatus, mais nous ne sommes pas d'accord sur un point : savoir, si ces deux individus doivent être regardés comme une variété de telle ou telle espèce. Tenant peu compte de la ponctuation du prothorax, j'avais classé mon Geotrupes du Mas d'Azil parmi les variétés du slercorarius. Au contraire, au Musée de Bruxelles, donnant peu de valeur aux points pilifères couvrant l'abdomen, on a bablisé le Geotrupes de Lagodechi, « spiniger, variété, » en se basant plus particulièrement sur la ponctuation du corse- let. Si cette ponctuation est un caractère réellement spéci- fique entre le stercorarius et le spiniger, j'avoue que nous devons ranger ces deux Geotrupes, parmi les variétés du spiniger ; mais, par contre, l'abdomen de ces deux individus étant complètement couvert de points pilifères, ce dernier caractère ne peut être considéré comme absolument diffé- rentiel entre ces deux espèces. On est donc obligé de reconnaître que cette prétendue espèce foveatus ne différant du spiniger que par son ab- domen couvert de points pilifères, ne peut constituer une espèce différente de celle-ci, et doit être regardée comme en étant seulement une variété. Au contraire, si l'on admet — 86 — la version opposée , elle doit être considérée comme une variété du stercorarius. 11 n'est pas douteux que lorsque M. Proudhomme de Borre aura examiné les exemplaires qu'il a décrits, en ayant soin cette fois de ne pas se tromper sur les sexes des individus, il ne revienne de sa première erreur. CONTRIBUTION A LA FAUNE DES MYRIOPODES DE FRANGE Par M. Jules Chalande. Tandis que l'étude des Myriopodes européens se poursuit avec soin, depuis quelques années, dans les pays circonvoi- sins; en France, cette branche d'articulés semble avoir été complètement délaissée. Les travaux français récents se réduisent à quelques notes éparses ; aucun travail d'ensemble n'a été entrepris. Comme énumération des espèces françaises, nous ne con- naissons qu'un Essai de faune sur les Mvriopodes de Nor- mandie, publié en deux listes dans le Bulletin de la Société des aryiis des sciences de lïouen (1). La faune des Myriopodes de France reste donc à faire ; j'ai essayé de contribuer à son éditication pour les contrées que j'ai l'habitude d'explorer. A cet effet, je donne aujourd'hui une première liste des My- riopodes que j'ai recueillis dans le midi de la France et dans le Bourbonnais. Cette liste est bien incomplète, et je ne l'aurais pas encore (1) Henri Gatleau de Kerville : Les Myriopodes de la Normandie ; Bulletin de la Société des amis des sciences naturelles de Rouen. — l'e Liste 1883, 196 année, p. 251. — 2* Liste 188G, p. 165. — 87 — publiée sans les sollicitations de plusieurs de mes amis, étrangers à la France, et désireux de connaître notre faune. Afin de faciliter l'étude de ces Arthropodes et leur recher- che, j'ai indiqué, avec autant de soin que possible, non seu- lement les lieux de capture, mais l'habitat privilégié ainsi que le mode de nutrition. Sur ces divers sujets encore, ce travail est loin d'être com- plet ; c'est une ébauche dans laquelle je relate seulement les faits que j'ai observés moi-même, depuis que je me suis adonné à l'étude des Myriopodes. Je donne, à la suite de cette note, quelques diagnoses d'espèces nouvelles que j'ai recueillies ; je les dois à M. Ro- bert Latzel, le savant myriopodologue de Vienne, qui a eu l'obligeance de revoir toutes les espèces douteuses de ma collection. On me permettra ici de le remercier, ainsi que M. Antonio Stuxberg de Gotembourg, qui, parle prêt de sa bibliothèque myriopodulogique et le don de ses travaux, m'a facilité mes premières recherches. Le nombre de types que j'ai recueillis s'élève à 52. En y ajoutant ceux qui ont déjà été signalés dans la Normandie et que je n'ai pas encore trouvés, au nombre de 21, ains que les espèces décrites ou citées comme françaises, anté- rieurement par divers auteurs, et qui se trouvent dans le même cas, celles-ci environ au nombre de 28, nous aurions actuellement, pour la France, un total de 101 types, dont 96 espèces et 5 variétés. Ces chiffres sont, assurément, bien au-dessous de la réa- lité, car la plus grande partie de nos provinces est encore inexplorée au point de vue myriopodologique. Les Myriopodes que j'ai capturés peuvent se répartir ainsi : Bourbonnais, 30 espèces et 1 variété ; Languedoc, 20 espèces et 2 variétés ; Roussillon, 23 espèces. 88 Ordre GHILOPODA. — Latreille. Famille SCUTIGERIDiE. — Gervais. Genre SCUTIGERA. — Lamarck. Les Scutigères vive»! principalement dans les caves, les vieilles masures sombres et humides ; on les trouve parfois dans les cheminées abandonnées, dans les galetas, etc., etc. J'en ai rencontré en grand nombre dans des souterrains. Elles vivent également dans les rochers, sous les pierres assez grasses pour conserver toujours l'humidité qui leur est nécessaire. Elles se nourrissent presque exclusivement de petits pa- pillons nocturnes (Teneides et autres). Scutigera coleoptrata. — Lamarck. Haute-Garonne : Toulouse, C. ; souterrain de Triche- rie, T. C. Hérault : étang de Vendres, R. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. ; Amélie-les-Bains, G. Famille LITHOBIID^. —Newport. Genre LITHOBIUS. — Leach. Les Lithobies habitent communément le tronc des vieux arbres vermoulus ou couverts de mousses ; les vieilles sou- ches pourries, les détritus d'inondation; sous les matières excrémentitielles desséchées, sous les pierres, dans les caves, les vieilles masures, les cavernes, etc., etc. Dans les jardins, on les trouve facilement sous les pots de fleurs. Les Lithobies sont très carnivores et se nourrissent de petites larves et de petits insectes. — 89 — Lithobius forficatus (Linné). — Leach. Se trouve partout sous les pierres, sous les mousses, etc. Allier : Moulins, T. C. ; forêt de Moladier, T. C. ; forêt de Messargues, T. G. ; bois de BresoUes, C. Haute-Garonne : Toulouse, T. C. ; Villefranche, G, Malgré mes recherches, je n'ai pu encore trouver sur le litoral méditerranéen cette espèce si commune partout ailleurs. Lithobius troglodites. - Latzel. [Nov. sp., voir page 104) J'ai trouvé cette nouvelle espèce dans les grottes du Mas- d'Azil (Ariège) ; quoique rare, je l'y ai capturée à trois épo- ques successives. Lithobius glabratus. — G. Koch. Sous les pierres, sous les écorces, sous les mousses au pied des arbres. Allier : Moulins, R. ; forêt de Moladier, R. Haute-Garonne : Toulouse, R. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. ; Banyuls-sur-Mer, C. ; col de Serris, G. ; cap Gerbère, G. Lithobius triscuspis. — Meinert. Sous les écorces, sous les mousses au pied des arbres, sous les pierres. Allier : Moulins, G. ; forêt de Messargues, G. Haute-Garonne : Toulouse, R. ; Villefranche, G. Lithobius calcaratus. — G. Koch. Sous les pierres. Tarn : Durfort, R. ; Saint-Féréol, R. - 90 - Pyrénées-Orientales : cap Béar, G. ; Banyuls-sur-Mer, R. f col de Serris, R. ; cap Cerbère, R. Lithobius crassipes. — L. Koch. Sous les écorr.es, sous la mousse au pied des arbres. Allier : Moulins, R. ; forêt de Messargues, R. Lithobius pyrenaïcus. — Meinert. Sous les pierres. Haute-Garonne : Toulouse, R. ; Villefranche, R, Hérault : étang de Vendres, T. G. Pyrénées-Orientales : cap Béar, T. G. ; Banyuls-sur-Mer, T. G. ; col de Serris, T. G. ; cap Gerbère. T. G. Lithobius microps. — Meinert- Sous les pierres, sous les vieilles souches vermoulues. Haute-Garonne : Toulouse, R. ; Villefranche, G. Tarn ; Vabres, R. Genre HENICOPS. — Newport. Henicops fulvicornis. — Meinert. Allier : Moulins, plage de Neumasie, dans le sable ; un seul exemplaire. Malgré mes recherches, je n'ai pu retrouver cette espèce. Famille SCOLOPENDRIDiE. — Leach. Genre GRYPTOPS. — Leach. Les Gryptops ont une vie essentiellement souterraine. Ils vivent dans les terrains humides; la moindre sécheresse les — 91 — fait périr. On les trouve en remuant la terre dans les anfrac- tuosités des rochers ; dans les racines des plantes ; sous les pierres, les mousses, les souches pourries, etc.; dans les jardins sous les pots de tleurs. Ils sont carnivores, se nourrissent de petites larves, de petits insectes et d'animaux microscopiques. Cryptops punctatus. — C. Koch. Sous les mousses au pied des arbres, dans les forêts. Allier : Moulins, R. Cryptops hortensis. — Leach. » Sous la mousse au pied des arbres, dans les bois, sous les pierres. Allier : Moulins, C. ; forêt de Messargues, C. G. ; bois de Bressolles, C. C. Loire : Saint-Etienne, R. Haute-Garonne : Toulouse, G. Tarn : Vabres, R. Cryptops hortensis (Leach). Variété paucidens. — Lalzel. Sous terre, dans les racines des plantes. Haute-Garonne : Toulouse, R. Cryptops Savignyi. — Leach. Sous les pierres. Pyrénées-Orientales : cap Béar, T. R. ; col de Serris, R. ; cap Cerbère, R. Genre SCOLOPENDRA. — Linné. Les Scolopendres vivent sous les pierres, où elles se creu- sent des sortes de galeries ; parfois on les trouve par couple, — 92 - mais le plus souvent isolées. Leur voracité est telle qu'elles se dévorent mutuellement. Lorsque deux S. cingulata se rencontrent, elles cherchent d'abord à s'éviter ; mais si les circonstances ne le permettent pas, la plus faible succombe et devient la proie de la plus forte. Le repas dure alors de 12 à 24 heures. Les Scolopendres se nourrissent principalement d'insectes sans carapaces, d'Arachnides et de Chilopodes. Elles recher- chent particulièrement les Blattes. Scolopendra cingulata, — Latreille. Pyrénées orientales : Collioure, C. ; cap Béar, C. ; Banyuls- sur-Mer, C. ; col de Serris, C; cap Cerbère, C; Amélie- les-Bains, R.; Palalda, R. Famille GEOPHILIDiE. — Leach. Genre GEOPHILUS. — Leach. Les Geophiles ont une vie essentiellement souterraine, au moins pendant le jour ; la nuit on les rencontre parfois errant à la surface du sol. On les trouve sous les écorces d'arbres, dans les forêts ; sous la mousse au pied des arbres; dans les racines des champignons comestibles; sous les matières excrémenti tielles desséchées; sous les détritus ; dans la terre, près des fosses à fumier ; dans les vieilles souches pourries ; sous les vases de fleurs dans les jardins, etc., etc. La plupart possèdent la propriété d'émettre une phos- phorescence lumineuse ; il suffit parfois, pour la provoquer, d'un simple attouchement. Ils se nourrissent de lombrics, de larves, et attaquent avec succès les Lithobies. — 93 — Geophilus sodalis. — Bergs. et Meinert. Sous les pierres, sous la mousse au pied des arbres, sous les écorces d'arbres. Cette espèce est très phosphorescente. Allier : Moulins, T. G.; forêt de Moladier, T. C; forêt de Messargues, T. C. Haute-Garonne : Toulouse, R. ; Villefranche, R. Tarn : Vabre, T. C. ; Roquecourbe, T. C. Pyrénées-Orientales : cap Béar, T. C. ; Banyuls-sur-Mer, T. C; col de Serris, T. G. Geophilus ferrugineus. — C. Koch. Sous les pierres, les mousses au pied des arbres, sous les détritus d'inondation. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, R. ; bois de Bres- solles, R. ; bords delà Queusne, R. Haute-Garonne : Villefranche, R. Hérault : étang de Vendres, G. Geophilus proximus. — C. Koch. Sous les pierres. Pyrénées-Orientales : cap. Béar, T^ R. Geophilus électricus (Linné). — Meinert. Sous les mousses au pied des arbres. Allier : Moulins, R. Geophilus gracilis. — Meinert. Sous les pierres. Tarn : Yabres, T. R. - 94 - Geophilus longicornis. — Leach. Sous les pierres, dans le bois vermoulu, au pied des ar- bres, sous la mousse, sou^ les écorces. Allier : Moulins, C. ; bois des Beurres, R. Haute- Garonne : Toulouse, R. Hérault : étang de Vendres, R. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. Geophilus linearis. — C. Kocb. Sous les pierres. Haute Garonne : Toulouse, R. Pyrénées-Orientales : cap. Béar, R. ; col de Serris, R.; cap Cerbère, R. Genre SCOLIOPLANES. — Bergs. et Meinert. Même genre de vie que les Geophiles. Scoiioplanes acuminatus. — Leach. Sous les écorces et sous la mousse, sur les troncs et au pied des arbres, sous le^ vieilles souches pourries. Allier : forêt de Messargues, R.; forêt de Moladier, R, ; bois de Bressolle, R. Loire : Saint-Etienne, R. Scoiioplanes crassipes (C. Koch). — Meinert. Dans la mousse et sous les écorces, au pied des arbres. Allier : Moulins, R.; bois de Bressolle, R. Genre SCHENDYLA. — Bergs. et Meinert. Même genre de vie que les Geophiles. — 95 ~ Scliendyia nemorensis (C. Koch). — Meinert. Sous les pierres, sous les écorces d'arbres recouvertes de raou^se, sous les vieilles souches pourries. Allier : Moulins, R.; forêt de Messargues, R. ; forêt de Moladier, R. ; bois des Reurres, R. Haute-Garonne : Villefranche, R. Tarn : Vabres, C. ; Durfort, C. Pyrénées-Orientales ■ cap Réar, C. ; Ranyuls-sur-Mer, R. ; col de Serris, R. Genre CH^TEGRELYNE. — Meinert. Même genre de vie que les Geophiles. Ghœtechelyne vesuviana fNewp J. — Meinert. Sous les pierres. Haute -Garonne : Villefranche, C. Tarn : Durfort, R. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. Genre HIMANTARIUM — G. Koch. Les Himantariuni ont une vie complètement souterraine. On les rencontre fréquemment, au printemps surtout, dans la terre, dans les champs de pommes de terre et dans les jardins. Leur nourriture consiste en articulés de petite taille, Po- durelles, etc. Lorsqu'on les excite, ils émettent, par leurs pores excré- teurs abdominaux, un liquide visqueux, jaunâtre, possédant une forte odeur d'amande amère. - 96 - Himantarium gabrielis. — Linné. Dans la terre des jardins ; dans les champs de pommes de terre, parfois à 25 ou 30 centimètres au-dessous du sol ; au fond des pots de fleurs placés dans les endroits humides. Haute-Garonne : Toulouse, très abondant, surtout au printemps. Gironde : Bègles, Bordeaux. Himantarium dimidiatum, Meinert. — Var. angustum, Latzel. Dans la terre, dans les anfractuosités des rochers, sous les pierres. Pyrénées-Orientales : cap Béar, T. R. ; Banyuls-sur-Mer, T. R. ; col de Serris, T. R. ; cap Cerbère, T. R. Genre STIGMATOGASTER. — Latzel. A peu près même habitat et même vie que les Himanta- rium ; cependant j'ai rencontré des Stigmatogaster dans la mousse ou sous les écorces des arbres, endroits où je n'ai jamais trouvé d'Himantarium. Stigmatogaster subterraneus. — Leach. {Himantarium subterraneum. — Meinert). Dans la terre au pied des arbres ou sous les écorces, sous la mousse qui recouvre le tronc, sous les pierres. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, R. ; forêt de Mes- sargues, R. Loire : Saint-Etienne, R. Pyrénées-Orientales : col de Serris, R. 97 Stigmatogaster graciiis (Meinert). — Latzel. [Himantarium graciiis. — Meinert). Sous les pierres. Hérault : étang de Vendres, T. R. Pyrénées -Orientales : cap Réar, T. R. Ordre CHILOGNATHA. — Latreille. Famille GLOMERIDiE. — Leach. Genre GLOiMERIS. — Latreille. Les Glomeris vivent sous les pierres, les mousses, les dé- tritus d'inondation, les végétaux en décomposition; dans les grottes, dans les vieux troncs d'arbres vermoulus. Ils se nourrissent de mousses et probablement d'autres végétaux, tels que lichens, champignons, etc., etc. Glomeris guttata. — Risso. Sous les pierres, sous les mousses des arbres dans les iorêts. Allier : Moulins, C. ; bois des Reurres, C. ; forêt de MoJa- dier, C. Glomeris marginata. — Villers. Sous la mousse des arbres, sous les pierres, à l'entrée des grottes, sous les feuilles mortes. Allier : Moulins, C, ; bois de RressoUes, G.; bois des Beurres, T. G. ; forêt de Moladier, T. G.; foret de Messar- gues, C. Société d'histoire naturelle. — XX. 7 — 98 — Loire : Sainl-Etienne, R. Haute-Garonne : Toulouse, R. Tarn : Durfort, T. C. ; Vabres, R. Hérault : étang de Vendres, C. Pyrénées-Orientales : Aniélie-les-Bains, C. Glomeris hexasticha, Brandi. — Var. intermedia, Latzel. Sous la mousse au pied des arbres, dans le terreau des vieux, troncs d'arbres, sous les feuilles mortes, dans les grottes. Allier : Moulins, C. ; forêt de Moladier, C; forêt de Mes- sargues, R. Ariège : grotte de Peyronnard, R. Famille lULID^E. — Leach, Genre IULUS. — Linné. Les Iules vivent un peu partout, pourvu qu'il y ait de l'humidité et des matières végétales en décomposition. On les trouve principalement dans les vieux troncs d'arbres vermoulus, sous les amas de feuilles mortes, sous les dé- tritus d'inondation, sous la mousse, sous les pierres, etc. On les rencontre souvent en plein jour, errant sur les sen- tiers et dans les champs. Us se nourrissent de végétaux en décomposition. lulus londinensis. — Leach. Dans les troncs d'arbres vermoulus, sous la mousse. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, R.; forêt de Mola- dier, R. — 99 — lulus luridus. — C. Koch. Sous la mousse, dans les vieux troncs d'arbres vermou- lus, sous les pierres. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, R. ; forêt de Mola- dier, R. Haute-Garonne : Villefranche, C. lulus albipes. — C. Koch. Dans les troncs d'arbres vermoulus, sous la mousse et les feuilles mortes. Allier : Moulins, C. ; forêt de Moladier, C; forêt de Mes- sargues, R. Loire : Saint-Etienne, G. lulus méditerraneus. — Latzel. Sous les pierres, sous les amas de feuilles mortes, dans les vignes, dans les champs, sur les sentiers. Un peu par- tout. Tarn : Vabres, R. Pyrénées-Orientales: cap Béar, T. C. ; Banyuls-sur-Mer, C. ; col de Serris, T. G. ; cap Gerbère, C. lulus scandinavius. — Latzel. Sous la mousse des arbres. Allier : forêt de Moladier, C. lulus albolineatus. — Lucas. Sous la mousse, dans les troncs d'arbres vermoulus, dans les détritus d'inondation, sous les pierres. — 100 — Allier : Moulins, R. ; bois de Bressolles, R. ; forêt de Mo- ladier, R. Hérault : étang de Vendres, T. G. lulus punctatus. — Leach. Sous la mousse au pied des arbres, dans le bois vermoulu. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, R. ; forêt de Mola- dier, R. luîus cognatus. — Latzel. {Nov. sp., voir page 105) Sous les pierres, sous les feuilles mortes. Pyrénées-Orientales: cap Béar, R. ; cap Cerbère, R. luius psilopygus. — Latzel. (Nov. sp., voir page 106) Dans les troncs d'arbres vermoulus. Allier : Moulins, R. Genre BLANIULUS. — Gervais. Les Blaniulus se voient rarement à la surface du sol. Ils vivent ordinairement blotis sous des matières végétales en décomposition, dans la terre, dans les racines des champi- gnons, sous les pierres, dans les vieux troncs d'arbres ver- moulus. Certains vivent spécialement dans les grottes. Ils se nourrissent de végétaux en décomposition et de dé- jections animales. Blaniulus guttulatus. — Bosc. Sous les amas de feuilles mortes, sous les pierres, sous les souches de bois pourri. — 101 — Haute-Garonne : Villefranche, R. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. ; cap Cerbère, R. Blaniulus guttulatus, Bosc. — Var. troglobius, Latzel. Dans les grottes, sur les parois humides des stalagmites, sur les débris végétaux entraînés au fond des cavernes, sur les déjections de cliauves-souris ou autres. J'ai trouvé cette espèce en toute saison, Ariège : grottes du iMas-d'Azil, C. ; grotte de Peyronnard, G. ; grotte de Lombrive, G.; grotte de Moulis, R. ; grotte d'Aubert, R. Famille CHORDEUMIDiE. — Kocli. Genre GRASPEDOSOMA. — Leacli. Même genre de vie que les Iules, même habitat. Craspedosoma Rawlinsii. — Leach. Sous les pierres, les feuilles sèches, dans la mousse. Allier : Moulins, R. Genre GHORDEUMA. — G. Koch. Même habitat et même genre de vie que les Iules. Chordeuma silvestre. — D. Koch. Dans les troncs d'arbres vermoulus, sous la mousse, sous les feuilles sèches. Allier : Moulins, R. ; bois des Beurres, C. ; bois de Bres- solles, R. ; forêt de Messargues, R. ; forêt de Moladier, R. — 102 - Famille POLYDESMIDiE. — Gray. Genre STRONGYLOSOMA. — Brandt. Les Strongylosoma vivent sous les pierres, sous la mousse, parmi les végétaux en décomposition dont ils se nourrissent. On les trouve communément au printemps dans les jar- dins, sous les pots de fleurs, sous les planches et sous le bois pourri. Strongylosoma italicum. — Latzel. Sous les pierres, sous les pots de fleurs. Haute-Garonne : Toulouse, T. G. ; Viilefranche, C. Genre POLYDESMUS. — Latreille. Les Polydesmes hantent les lieux obscurs et humides. On les trouve sous les pierres, sous la mousse, dans les troncs des vieux arbres vermoulus, sous les amas de feuilles mortes, etc. Ils se nourrissent de végétaux en décomposition. Polydesmus complanatus. — (L.) Latreille. Dans les vieux troncs d'arbres vermoulus, sous les amas de feuilles mortes, sous les pierres. Allier : Moulins, C. ; bois des Beurres, R. ; forêt deMola- dier, G. Loire : Sainte-Etienne, R. Haute-Garonne : Viilefranche, C. Pyrénées-Orientales : Amélie-les-Bains, R. Polydesmus complanatus, L. — Var. angustus, Latzel. Sous la mousse et les amas de feuilles mortes. Allier : Moulins, T. G. — 103 — Polydesmus gallicus. — Latzel. Sous les pierres, dans la mousse, dans les vieux Ironcs d'arbres vermoulus, sous les détritus d'inondation. Haute Garonne : Toulouse, T. C. Hérault : étang de Vendres, T. C. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. ; cap Cerbère, R. Polydesmus inconstans. — Latzel. Sous les pierres, dans les troncs d'arbres vermoulus, sous les feuilles mortes. Loire : Saint Etienne, C. Haute-Garonne : Villefranche, C. Tarn : Vabres, T. G. Pyrénées-Orientales : cap Béar, R. ; cap Carbère, R^ Famille POLYZONIDiE. — Newport. Genre POLYZONIUM. - Brandt. Les Polyzonium se trouvent dans le bois vermoulu au pied des arbres, sous la mousse. Ils doivent probablement se nourrir de matières végétales en décomposition. Polyzonium germanicum. — Brandt. Au pied des arbres, dans le bois vermoulu, sous la mousse. Allier : bois des Beurres, près Moulins, C. J'ai cherché infructueusement cette espèce dans les autres localités du Bourbonnais que j'ai explorées. — 104 — DIAGNOSES D'ESPÈCES NOUVELLES Par le D' Robert Latzel, de Vienne. Lithobus troglodytes, n. sp., Latzel. Satrobustus, sublseviset nitidus, ochraceus vel pallescens. Anteniiae tenues, elongatœ, dimidium corpus manifeste su- perantes, 51 — 62, articulaîse, articulis dense pilosis. Oculi ocellis utriraque M — 16 (,1 + 4, 3, 2, 1 — 1 + 5, 4, 3, 1 — 4 -t- 5, 4, 3, 3), in séries quatuor congregatis. Goxse pe- dum maxiilarium dentibus 2 + 2 armatse. Laminœ dorsales 9, H, 13 angulis posiicis in dentés maiores acutos productis. Pori coxales sat magni, uniseriati, transversales, ovales, vel partini subcirculares, utrimque 5, 6, 6, o — 6, 6, 6, 6. Pedes omnes elongati, prsesertira postici, sat graciles. Pedes anales in ulroque sexu sequales, ungue simplici, infra calcaribus 0, 1, 3, 3, 1 armati, arliculo primo (coxa) calcari singulo la- téral! instructo. Genitalium lemineorum unguis magnus, bilobus ; calcaria utrimque tria, sat elongata et acuta, at par internum multo brevius. Longitudo corporis 20 — 22 mm. Latiludo corporis 25 — 27 mm. Longitudo anteimarum 14 mm. Longitudo pedum analium 10 mm. Immaturus : Pallidus. Antennse 40 — 42 articulatse. Ocelli utrimque 8 (1 -}- 3, 3, 1). Pori coxales rotundi, 3, 3, 3, 3. Pedes anales infra calcaribus 0, 1,3, 2, 0, articulo primo calcari singulo laterali armato. Longitudo corporis 11 mm., lat. corp. 1 mm. Patria : Gallise meridionalis cavernse (Grotte du Mas-d'Azil, Ariège. — Jules Chalande). — 105 — îulus cognatus n. sp., Latzel. lulo montivago et albolineato affinis, gracilis, subglaber et nitidus, fusco-brunneus. inlerdum t'usco-annulatus, occipite scutoque primo et ultimo plerumque subflavescentibus, ab- domine pedibusque pallescentibus. Vertex sulco evanido, foveis duabus setigeris parvis, aliquanto approximatis. An- tennse tenues, latitudinem corporis superanles. Oculi coni- planati, subtrapezoidei, ocellis parvis, subindistinctis, coar- tatis, utrimque 48 — 56 [3, 5, 6, 7, 8, 9, 10 - 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11),injunioribu''Circa. 33(3,4,5,6,7, 8), in séries 6 — 7 congregatis. Segmenta 58 — 62. Scutum primum angulis posticis subrectis vel subrotundatis, laieribus non striatis, superticie Jsevigata. Scuta cetera ubique manifeste et dense slriata, striis pauUatim profundioribus, sed minus densis, parte anteriore scutorura Isevigata et vix rimulosa, margini- bus posticis punctulis densissimis impressis ciliisque tenui- bus parce obsessis. Foramiiia repugnatoria parva, pone su- luram transversam, integram siia eamque non tangentia. Scutum ullimum parce pilosum, in spinam longam, valvu- lam analem valde superantem, rectam et acutam productum. Valvulse anales densius piiosse, vix marginatse, squama anali acutula, aliquanto prominente. Pedum paria 104 — 115; pedes brèves et tenues. Mas : Stipites mandibulares non producti, at stipites gua- thochilarii antice incrassati. Pedes primi paris uncinati, parvi. Coxaî pedum secundi pnris simplices. Pedes omnes pulvillis tar>alibus carentes. iMargines ventrales segmenti septimi rotundali, sat prominentes. Organa copulativa ob- tecta, iisdem organis luli albolineati simillima, sed minora. Longitudo corporis 18 — 28 mm. Latitudo corporis < — 2 mm. Patria : Gallia (Montfort, Thuit-Anger [Gad. de Kerville], Port-Vendres. — Jules Chalande). - 106 — lulus psilopygus n. sp., Latzel. lulo mediterraneo finitiraus, sed robustior, griseo-brun- neus vel caesius et brunneo-cingulatus, segmeuto-ullimo cura valvulis analibus, interdum fronte et antennis, nigri- cantibus, pedibus ochraceis vel brunneis. Vertex Isevigatus, sat convexus, foveis setigeris nullis. Antennae brèves et te- nues. Oculi ocellis utrimque 48 — 50 (2, 6, 9, 9, iO, 11 — 4,7,8,10, 10, 11) in junioribus43— 45(4, 6, 7,8, 9.10), distinctis, in séries sex, plus minusve curvatas congregatis. Segmenta 44 — 47. Scutum primum angulis rotundatis, la- teribus raultistriatis vel parte posteriore segmenti oinnino subtiliter striata. Scuta cetera densissime et parum profunde striata, parte anteriore scutorum subtiliter aciculosa vie ri- mulosa, margine posticohaud ciliato. Foraminarepugnatoria manifesta, ssepius nigricantia, ante suturam trunsversam, sœpe angulatam, in segmentis posterioribu? in sutura ipsa vel pone suturam sita eamque tangentia. Scutum ultimum sublsevigatum, nitidum, haud crinitum, in spinam brevem, valvulas anales non superantem, obtusam vel lumidam et subteretem productum. Valvulœ anales glabrœ, marginibus crassiusculis, vix vel modice ciliatis. Pedum paria 81 — 85;^ pedes sat brèves, crassiusculi. Mas latet. Longitudo corporis 33 — 46 mm. Latitude corporis 4 — 5 mm. PatriazGalliacentralis (Moulins, Allier. — Jules Chalande)- — 107 — SYSTÈME MUSdlLAlIlE DU GLOSSOFORM SABCLOSIM (G.) {Polyclinum Sabulosum, Giabd). Par M. F. Lahille, licencié ès-sciences physiques et naturelles. Chez le Glossophorum comme chez la plupart des autres Tuniciers, il existe un système musculaire bien développé ; et comme la disposition de ce système est ici très simple et très instructive, je me propose de l'examiner en détail. Cette étude est d'autant plus intéressante que le Glossophorum doit être considéré comme une souche qui a servi de point de départ à de nombreux types, et il est par suite utile de préciser exactement l'anatomie de cet animal, très-abondant à Roscott" et que j'ai trouvé également aux îles Cliausey, à Granville, à La Rochelle et aux environs d'Arcachon. I. — Muscles longitudinaux. Les premiers muscles qui frappent l'observateur sont les muscles latéraux, le plus souvent au nombre de six paires, correspondant aux six lobes buccaux de l'animai. Quelque- fois pourtant il existe jusqu'à huit paires de muscles ; c'est alors un passage aux Cionidae qui possèdent huit lobes buc- caux, et dont le Glossophorum se rapproche par d'autres caractères. Chez les Aplididae les muscles latéraux ii'étendent depuis l'extrémité des lobes buccaux jusqu'à l'autre extrémité du corps à la partie postérieure du stolon, où ils se terminent dans deux cônes hxateurs. Chez les Polyclinidae et le Glos- sophorum en particulier, ces muscles ne dépassent jamais l'extrémité postérieure de la branchie, jamais ils ne s'éten- dent le long des viscères et du stolon. Ces caractères tirés de la musculature n'ont pas été employés jusqu'à présent dans — 108 — la taxonomie. Ils me paraissent pourtant excellents et très naturels pour distinguer les Polyclinidae des Aplididse. Avant d'aller plus loin, je dois faire remarquer que j'ap- pelle stolon la partie du corps des Polycliniens 4^ue Milne- Edwanls nommait post-abdomen (nom conservé, du reste, par Drasche et que M. Giard a toujours appelé ovaire). Cet organe, comme je le démontrerai dans une prochaine com- municaiion, est rigoureusement homologue aux vaisseaux de la tunique des Ascidies simples (prolongements ectoder- miques de M. Roule;, aux stolons des Ascidies sociales, au stolon prolifère des Salpes, au bourgeon endostylaire des Pyrosmes, etc. De plus, les Salpes ne peuvent être réunies aux Pyrosomes et ne peuvent être considérées comme la souche des Tuniciers. Les Pyrosomes sont des Didemniens libres, les Salpes sont des Polycliniens primitifs libres. Les uns et les autres ont subi de grandes modifications dues à l'adaptation commune à la vie pélagique, modifications qui les ont rapprochés entre eux et éloignés en même temps de leurs formes originelles. Chez le Glossopliorum les muscles latéraux atteignent, du côté gauche, presque l'extrémité postérieure de la branchie, mais à droite ils s'arrêtent à la hauteur de l'anus. Cette musculature asymétrique est causée par une adaptation de ranimai. Les œufs, en effet, se développent toujours h droite le long du rectum, et il v aurait un c:rave inconvénient à ce qu'ils fussent pressés lors de la contraction des muscles. Ceux-ci ne se développent donc pas au niveau de la chambre iijcubatrice. Traustedt,en étudiant les Ascidies sia>ple3, avait remarqué que chez ces animaux l'asymétrie de la musculature pouvait être produite par l'/nlestin, et que celui-ci se trouvait tou- jours du côté opposé aux n.uscles les plus puissants. Le Glossophorum nous montre que la formation d'une chambre incubatrice peut aussi amener le même résultat. Voici alors une conséquence nouvelle de ce fait. Lorsque l'animal — 100 — viendra à se contracter, sa musculature étant inégale, les deux faces de sa braiichie seront inégalement resserrées, et si l'intestin est libre, il viendra Ibrcément occuper le côté le moins contracté. Comme cette position latérale des viscères est favorable, pour plusieurs motifs, aux animaux qui la pos- sèdent, elle tendra à se maintenir; et c'est ainsi que les formes ascidiennes dont le corps est divisé en deux masses, ont produit , par évolution , les formes chez lesquelles le corps entier se présente sous l'aspect d'une masse unique. Pour Traustedt, la déviation de l'intestin produit l'asymétrie musculaire; à mon avis, c'est l'inverse qui a lieu le plus souvent, et l'asymétrie musculaire produit la déviation de l'intestin. S'il en est ainsi , et si le Glossopliorum , dont la musculature droite est plus faible que la gauche, produit des formes condensées, l'intestin de ces animaux se trouvera reporté sur le côté droit. C'est précisément ce que nous voyons dans le Chevreulius callensis et le Perophora, espèces que je considère comme dérivant directement d'une forme simple de Glos;ophorum. Si les muscles latéraux des Polyclinidaî s'arrêtent vers l'extrémité postérieure de la branchie, c'est que leur but est ici restreint. Ils ne servent, en effet, qu'^i produire le raccourcissement de l'organe, de manière h provoquer de grands courants d'eau qui augmentent la respiration par l'oxydation , l'alimentation par les matières nutritives et qui chassent les produits sexuels et les excréments. Chez les Aplididae ils servent, en outre, comme chez tous les Diplosomidœ, à la fixation des animaux dans la colonie, et ils doivent .-dors aller chercher un point d'appui fixe à l'extrémité postérieure de chaque loge. Ils se prolongent par suite le long des viscères et du stolon. En revanche, lorsque les Polyclinidœ veulent rétracter leur branchie, ils n'ont pas besoin de point d'appui, toute leur masse viscérale leur en tenant lieu; celle-ci, en effet, ne peut se rajjprocher de la branchie, qui en est séparée par un étroit — 110 - corridor formé par la tunique commune coriace. Il n'y a donc pas de niotifs pour que les muscles latéraux s'étendent, chez ces animaux, au-delà de la branchie. Chez le Glossopliorum ces muscles ont une direction le plus souvent oblique , et se dirigent de bas en haut presque parallèles aux faisceaux qui entourent l'oritice cloacal. Celte marche des faisceaux vient bien à l'appui de ce que j'ai dit sur leur rôle exclusif : la production de cou- rants d'eau puissants. Les six paires de muscles latéraux qui quelquefois se- divisent et s'accolent entre eux le long de la branchie, se terminent directement : trois aux espaces interlobulaires, trois aux extrémités des lobes buccaux dans lesquels ils s'é- panouissent en éventail, et qui sont toujours dépourvus de fibres transverses. Afin d'assurer une contraction simultanée et régulière de tout le tube buccal et de la branchie , les muscles latéraux se divisent à la hauteur du sillon péricornal et chacun d'eux envoie des fibres aux lobes et aux espaces interlobulaires voisins. La forme du tube buccal et des lobes dépend de la contraction plus ou moins grande des muscles ; par suite, elle est des plus variables et c'est bien à tort qu'on y a attaché quelque importance. Chez le Glossophorum le tube buccal est tantôt allongé, étroit, et les lobes sont plus ou moins grêles, quelquefois presque filiformes ; tantôt, au con- traire, le tube est court, d'un diamètre presque égal à celui de la branchie, et les lobes sont grands et triangulaires. Tous les intermédiaires existent. De chaque côté de l'orifice cloacal se trouvent trois à quatre faisceaux musculaires longitudinaux beaucoup plus petits que les muscles latéraux, et je les nommerai muscles cloacaiix. Ils se rendent, en effet, dans la languette cloacale et s'y divisent. Les muscles latéraux et cloacaux sont tou- jours externes par rapport aux muscles transverses qui se trouvent dans le tube buccal et dans la languette cloacale. Cette disposition musculaire identique montre bien que la — 111 — languette représente un tube cloacal qui se serait fendu et étalé tout comme le demi-fleuron des Composées. Les lois de morphologie générale sent du reste applicables à tous les rè- gnes, et il n'est nullement étonnant de retrouver ici un fait constaté depuis bien longtemps chez des plantes. L'extré- mité de la languette du Glossophorum est quelquefois sim- plement pointue , mais le plus souvent elle est carrée et présente à son bord de petits lobes en nombre variable. 11 peut en exister jusqu'à douze. Les muscles latéraux accolés d'abord à la paroi externe du tube buccal, s'accolent à l'endoderme à la hauteur du cercle tentaculaire, alors que les muscles circulaires du tube buccal n'existent plus. Ils parviennent jusqu'à la première rangée de trémas, et à celte hauteur ils s'appliquent contre la paroi externe de la cavité péribranchiale. Tous ces détails sont nécessaires pour pouvoir interpréter les préparations micro- tomiques. On rencontre enfin deux autres paires de muscles longi- tudinaux, moins volumineux que les précédents et pouvant être considérés comme muscles branchiaux. La première paire est dorsale; elle court de chaque côté du cordon gan- fiflionnaire, et se trouve située dans le sinus dorsal, à l'exté- rieur des muscles circulaires de la branchie. La seconde paire se trouve à l'intérieur de ces mêmes muscles circulaires et court de chaque côté du sillon ventral. En résumé, les muscles longitudinaux du Glossophorum se répartissent de la manière suivante : six paires de muscles latéraux, trois paires de muscles cloacaux , une paire de muscles dorsaux et une paire de muscles ventraux. II. — Muscles transverses. Les muscles transverses n'existent chez les Synascidies que dans le tube buccal, la languette cloacale et la paroi de la branchie. Je signalai déjà, il y a plus d'un an, lexistence de ces muscles branchiaux chez tous les Polycliniens, et je — 112 — fis remarquer, à plusieurs reprises, que la branchie des Synascidies élaiL bien moins simple qu'on ne le croyait jusqu'alors. Les muscles buccaux et cloacaux ne présentent rien de bien particulier. Toutefois il faut remarquer que les pre- miers ne sont pas plus développés à la hauteur de la cou- ronne tentaculaire que dans les autres régions du tube. En outre, les lobes sont dépourvus de muscles transverses, l'épanouissement des muscles latéraux leur en tenant lieu. Les m.uscles buccaux ne descendent qu'un peu au-dessous de la couronne tentaculaire. Les muscles branchiaux se trouvent, dans l'intérieur de chaque sinus transverse , a[i[^Viqués> contre la paroi interne de la cavité péribrancliiale. Pour peu que ces muscles soient contractés, ils paraissent situés dans l'intérieur même des sinus. Cet aspect est surtout frappant au-dessous des muscles dorsaux. Le faisceau musculaire est toujours unique chez le Glossophorum, continu du côté dorsal et interrompu du côté ventral; chacun d'eux forme, par suite, une sorte de bague incomplète. ïi est très intéressant de retrouver ici cette disposition primitive, qu'on n'avait signalée jusqu'à présent que chez les Salpes. Lorsque le faisceau musculaire arrive vis à vis du sixième trémas ventral, il se dédouble une première fois et les deux faisceaux secondaires restent pourtant sensiblement paral- lèles. Chaque faisceau secondaire se bifurque une seconde fois inégalement au-dessous du premier tréma ventral, et les plus petits de ces faisceaux tertiaires vont à la ren- contre l'un de l'autre en encadrant ainsi incomplètement les rangées de trémas. Le grand faisceau tertiaire va, lui, se terminer près du sillon ventral en subissant quelquefois une dernière bifurcation. iMon savant ami M. Roule, dans sa brillante thèse sur la Ciona intestinalis, a signalé aussi chez cet animal la pré- sence de muscles branchiaux que j'ai retrouvés également — 113 — chez les Diplosomidœ, Aplididœ, Clavelinidaî, etc. Chez le Glossophorum il n'existe pas de poutrelles péribranchiales comme chez les Ciona , et les muscles branchiaux sont complètement isolés des muscles latéraux. D'après ce qui précède, chez le Glossophorum les rangées de trémas se présentent sous l'aspect de bandes rectangu- laires. Mais supposons que le dédoublement des faisceaux primitifs s'accentue, il y aura alors une paire de faisceaux musculaires dans chaque sinus transverse, et si les faisceaux tertiaires augmentent et se rejoignent, les rangées de trémas seront encadrées complètement et prendront l'aspect de bandes ovalaires. C'est cette disposition musculaire que j'ai rencontré chez presque tous les Aplididœ. Dans son grand et beau travail sur les Ascidies composées de Naples, le professeur Délia Valle dit, à la page 47 : « In nessun caso le fibre muscolari si trovano fra l'endoderma ed il foglietlo viscérale del peritoneo. » On voit maintenant combien cette erreur est grande , puisque c'est précisément dans cette situation que l'on ren- contre les muscles branchiaux de tous les Polycliniens. Les théories sont excellentes lorsqu'on les établit après l'obser- vation des faits. Elles sont, au contraire, pernicieuses lors- qu'on les suppose démontrées à l'avance et qu'on ne veut pas en démordre. Le professeur Délia Valle part de cette idée préconçue et malheureuse de l'homologie complète des Ascidies et de l'Amphioxus adulte. 11 dit : « Nell Amphioxus io non ho potuto constatare la presenza di fibre muscolari fra la parete intestinale e la membrana involgente, la stesso é avenuto anche al Rolph. » Puisque l'Amphioxus, d'après Délia Valle et Rolph, ne présente pas de fibres musculaires dans sa branchie, les Tuniciers ne doivent pas en avoir. Nous avons démontré le contraire. Disons, en terminant, que le professeur Délia Valle a considéré bien à tort la cavité péribranchiale comme Société d'histoire NAxuREiLE. — XIX. 8 — 114 — représentant la cavité générale du corps des Tuniciers. L'Amphioxus a été encore la cause de cette erreur. III. — Organogénèse du système musculaire. Si on considère une larve très jeune, on distingue nette- ment un ectoderme , un endoderme et un mésoderme représenté par des cellules libres amseboïdes. Le blastocèle se confond donc en ce moment avec un scliizocèle, pour se servir de la terminologie d'Huxley. Il se produit de chaque côté de l'animal une double inva- gination des deux feuillets primitifs, et il se forme ainsi deux sacs péribranchiaux qui se réuniront plus tard l'un à l'autre vers la face dorsale pour constituer la cavité péribranchiale unique. C'est sur les parois externes des sacs péribranchiaux que viennent se fixer quelques cellules mésodermiques qui s'allongent ensuite peu à peu. Les cellules placées entre le sac péribranchial et l'ectoderme produisent les muscles latéraux; les cellules disposées, au contraire, entre l'endo- derme primitif et le sac péribranchial donnent les muscles branchiaux. Le double sac péribranchial ou la cavité péribranchiale s'enfonce donc peu à peu, entre les deux feuillets primitifs, dans la cavité générale du corps qu'elle restreint de plus en plus latéralement. Le feuillet interne du sac se soudant en certains points à l'endoderme primitif forme le trémas. L'es- pace libre qui reste compris entre ces deux feuillets renferme les muscles branchiaux et n'est qu'un reste du scliizocèle. Par suite, la branchie des Tuniciers est réellement lacunaire et ne renferme pas de vaisseaux proprement dits. Quant à la parlie du corps comprise entre le feuillet externe du sac et l'ectoderme, on lui a donné, en l'appelant manteau, tunique externe, etc., un nom très impropre. Ce n'est, en effet, qu'une partie plus ou moins restreinte du cœlonie ; on ne doit donc pas s'étonner de voir s'y développer quelquefois le tube digestif et les organes sexuels. Elle communique tou- — 115 — jours de toutes parts avec la cavité générale du corps. Chez les espèces transparentes (Perophora, Giavelina) on voit le sang y circuler, et la marche des courants sanguins confirment chez l'animal vivant ce que l'anatomie démontre à son tour. Pour la commodité des descriptions, je conserverai toute- fois un nom distinct à cette partie du corps qui n'est jamais distincte du reste de l'animal, ni séparable du schizocèle, et qui, dans aucun cas surtout, ne saurait correspondre au manteau des mollusques. Je substituerai donc au terme de manteau celui de paroi de la cavité péribrancliiale ou sim- plement paroi péribranchiale, terme qui n'exprime qu'une réalité. Pour en revenir au Glossophorum et pour terminer, je dirai que les cellules mésodermiques qui se sont allongées et qui donnent naissance aux fibres musculaires , présentent contre leur paroi interne, et de distance en dislance, des épaississements réfringents de substance contractile. Ces épaississements se développent de la périphérie de la cellule vers le centre; par suite, ils se montrent dans les coupes sous forme de petits triangles réfringents ayant leur base appliquée contre la paroi cellulaire. Les prismes de substance contractile augmentent de plus en plus, de telle sorte qu'à la fin ils se juxtaposent l'un l'autre, en ne laissant entre leurs faces latérales qu'une couche extrêmement mince de protoplasma. Les professeurs Van Beneden et Julin ont fait la même observation sur Clavelina et Molgula ampul- loïdes , et je conclurai comme eux que les muscles des Tuniciers adu'tes sont mesenchymatiques par origine, épi- thelioïdes par formation. En outre, comme chez tous les Distomidse et Aplididse que j'ai observés, j'ai retrouvé les mêmes phénomènes histogéné- tiques, je me crois autorisé à dire que l'organogénèse des muscles h lieu d'une manière identique chez tous les Tuni- ciers. L'histogénie des muscles chez les salpes et les larves urodètes se ramène également à ce même plan fondamental. — 116 — Seulement ici les cellules mésodermiques ne s'allongent pas, conservent des limites très nettes, et la substance contractile se forme régulièrement contre leurs parois qui augmentent ainsi peu à peu d'épaisseur. Ces cellules rectangulaires ou po- lygonales peuvent aussi devenir cylindriques. La gaîne mus- culaire, formée de six rangées longitudinales de cellules qui entourent la chordede la cynthia rustica, présente quatre rangées de ces cellules cylindriques. Si ces cellules venaient à s'étirer en longueur jusqu'à devenir filiformes, nous au- rions alors, les cellules musculaires des formes adultes. Je remarque enfin que cette dernière Ascidie possède huit lobes buccaux. On pourrait, par suite, dire avec quelques naturalistes, que comme chez les Néraatodes et les Vertébrés inférieurs, la symétrie des Tuniciers est une symétrie eute- trapleure interradiale. Je ne vois là, du reste, qu'une homo- logie d'adaptation et non une homologie d'origine. Toulouse, 10 novembre 1886. Recherches expérimentales pour expliquer l'absorption du soufre introduit par la voie gastro-intestinale . Par M. De Rey-Pailhâde. Les réactions chimiques qui se produisent à l'intérieur du tube digestif, entre les matières ingérées et les produits physiologiques de l'organisme sont fort nombreuses; leur élude est difficile. Par un choix convenable d'expériences in vitro, on arrive cependant, à jeter quelque jour sur ces phénomènes chi- miques. On sait aujourd'hui que l'intestin est le siège de fermen- tations diverses qui donnent naissance à un grand nombre de corps parfaitement définis. J'ai étudié l'action de milieux fermentescibles en activité - 117 — sur diverses substances, afin de pouvoir en tirer des consé- quences pour les réactions qui se produisent dans le tube digestif. Tous les traités classiques de physiologie signalent la présence de l'hydrogène libre parmi les gaz contenus dans l'intestin des animaux, mais aucun ne fait remarquer que cet hydrogène joue un rôle actif dans le concert des réac- tions qui ont lieu dans cet organe. Je vais en donner des preuves convaincantes dans cette communication. Les premières recherches ont porté sur la fermentation butyrique du sucre de canne, qui produit de grandes quantités d'hydrogène libre. Les analyses des gaz du tube* digestif d'une part, et les analyses des matières contenues dans ce viscère d'autre part prouvent que celte fermentation butyrique a constamment lieu dans l'intestin à l'état physiologique. Action d'une solution de sucre de canne en fermentation butyrique. Dans un flacon à deux tubulures, d'un demi-litre de capacité, on verse 300 centimètres cubes d'eau chargée de 1 0 O/o d'urine normale, à réaction acide, puis on fait dissoudre '10 grammes de sucre de canne et on y ajoute 10 grammes de craie pulvérisée. Une tubulure est munie d'un bouchon traversé par un tube ouvert aux deux bouts ; une extrémité plonge dans le liquide, l'autre est garnie d'un morceau de caoutchouc obturé par une baguette de verre. La deuxième tubulure porte un bouchon muni d'un tube qui va traverser le bouchon percé à deux trous d'un petit ballon de verre renversé, situé au-dessus du flacon d'expé- rience ; ce tube ne s'élève que jusqu'au milieu du ballon. Un deuxième tube, montant jusqu'au fond du ballon, passe dans le deuxième trou et va se rendre dans un petit flacon laveur, placé au-dessous. — 118 - Cette disposition a pour but d'arrêter la mousse abondante qui se forme dans le flacon d'expérience et l'empêcher de pénétrer dans les vases contenant les réactifs d'analyse. L'appareil ainsi disposé et chargé du milieu fermentescible, est maintenu à une température de 30 à 35". La fermentation commence à s'établir avant vingt-quatre heures. Les principaux produits formés sont des gaz carbonique et hydrogène; la liqueur renferme du bulyrate de calcium. La réaction du milieu est légèrement acide pendant toute la duri'ee de la fermentation. Si on examine le liquide avant la fin du phénomène, on ne trouve pas de glucose ; mais en le faisant bouillir quel- ques minutes avec de l'acide sulturique étendu on intervertit * le sucre de canne. La liqueur traitée par le réactif de Fehling, donne alors un précipité d'oxyde cuivreux, rouge. La réaction principale peut se traduire parla formule : C'^H'^O" -4- G 03 Ga = c^'^'o' ! ^" + H8-h5C02 Sucre de de canne. Bulyrate de calcium. Le moment du plus fort dégagement des gaz est entre le deuxième et le troisième jour de mise en expérience; la fermentation cesse vers le cinquième. Un papier imprégné d'acétate de plomb, introduit dans le tube de dégagement, ne prend pas de teinte noire ni même brune au bout de plusieurs jours. 11 n'y a donc pas formation de gaz hydrogène sulfuré. Le milieu fermentescible se prête parfaitement à l'étude des réactions qui produisent ce gaz. Soufre. — Dans une solution de sucre en fermentation, on ajoute deux grammes de soufre préalablement humecté d'eau , afin qu'il se mélange très bien et de suite au liquide. On obtient facilement ce résultat en broyant le soufre dans un morlieravec un peu d'eau. On fait plonger le tube de dégaoement des gaz dans une dissolution de chlo- — 119 ^ rure cuivrique ; au bout de demi heure environ on voit se produire un précipité de sulfure de cuivre noir, qui prouve la formation d'iiydrogène s^ulfuré. 11 se produit également de l'hydrogène sulfuré, quand on ajoute le soufre au milieu fermentescible avant le commen- cement de la mise en expérience. M. Cloez a montré qu'il y a formation d'hydrogène sul- luré. quand on fait agir sur le soufre Ihydrogène naissant engendré par l'action d'un acide sur un métal. L'idée la plus naturelle pour expliquer la production de ce gaz dans l'acte de la fermentation, est d'admettre la combinaison de l'hydrogène naissant avec le souire : H'+S = H2 S. Dans ma thèse pour le Doctorat en médecine, j'ai montré qu'il fallait faire appel à cette réaction pour expliquer le passage dans le torrent circulatoire du souire introduit dansles voies digestives. Nous verrons plus loin que cette réaction incontestable se complique d'une action des organismes vivants, des agents de fermentation sur le soufre. La thérapeutique qui utilise le soufre à titre d'altérant, l'administre, dans ce cas, sous forme de tablettes de soufre, composées de soufre, de sucre en poudre et de gomme adragante. La similitude entre ce médicament et les matiè- res en expérience est donc complète. La quanlité de soufre translormé en hydrogène sulfuré est variable suivant un grand nombre de circonstances ; activité de !a fermentation, intimité plus ou moins parfaite du mélange, quanlité de soufre employé. Quand les conditions sont convenables, le milieu avec les proportions indiquées dégage à l'état de gaz plus de 6 centigrammes d'acide sulfhydrique, soit 40 centimètres cubes en 24 heures de fermentation active. En ajoutant au milieu fermentescible du ferment prove- — 120 — naiit d'une autre opération, on augmente l'activité du phéno- mène. Une expérience effectuée dans ces condiLions, avec 2 grammes de soufre précipité, a produit au bout de qua- rante-huit heures de mise en expérience, 260 milligrammes d'hydrogène sulfuré. Ce poids comprenant le gaz dégagé et le gaz dissous dans le milieu fermentescible à la fin de l'opération . Le dosage a été effectué en faisant passer les gaz dans une solution de chlorure cuivrique et en transfor- mant ensuite le sulfure en sulfate par le brome pur. Le rapport du volume du gaz sulfhydrique au volume des gaz carbonique et hydrogène a été dans cette expérience de 5 pour 100 environ. Acide sulfureux et ses sels. — L'acide sulfureux est réduit par l'hydrogène naissant avec formation d'eau et dépôt de soufre : H^ + S02 =.= 2H20 4- S, puis l'action de l'hydrogène naissant se portant sur le soufre mis en liberté, il y a formation d'hydrogène sulfuré. Cette réaction très connue et facile à provoquer en chimie inor- ganique, se produit aussi avec l'hydrogène naissant de fer- mentation. 11 suftit de verser dans un flacon en activité une petite quantité d'une dissolution d'acide sulfureux, pour voir ap- paraître du gaz hydrogène sulfuré, précipitant en noir une solution cuivrique. Les sels de l'acide sulfureux, sulfites et bisulfites, ajoutés au milieu en fermentation, produisent aussi de l'acide sul- fhydrique. Cette réaction s'explique facilement par la légère acidité du milieu qui décompose progressivement le sulfite en met- tant en liberté de l'acide sulfureux: ce corps est alors réduit par l'hydrogène naissant avec précipitation de soufre, et finalement on obtient de l'hydrogène sulfuré. Ces sels étant toxiques pour les bactéries, il n'est — 121 — pas indifl'érent de faire le mélange avant la mise en expé- rience ou au moment de la période active delà fermentation. On empêche la fermentation en ajoutant, au commence- ment de l'expérience, à 300 grammes de liquide, un demi- gramme de sulfite de sodium cristallisé (S0^N'^a-l-7H^0). Il y a simple ralentissement quand on verse dans un llacon en activité 1 gramme de sulfite dissous dans 10" d'eau ; dans ce cas, l'hydrogène sulfuré apparaît au bout d'une heure en- viron. Deux dosages ont donné pour une fermentation complète, en ajoutant 1^,5 de sulfite de sodium cristallisé en trois fois, l'un 36 milligrammes d'hydrogène sulfuré, l'autre 52 milli- grammes. Hyposulfites alcalins. — Les hyposulfites qui se décompo- sent, sous l'influence des acides les plus faibles, en soufre et acide sulfureux, exercent sur le système fermentescible une action analogue au soufre libre et à l'acide sulfureux. Plu- sieurs expériences directes ont confirmé ce que l'analogie permettait de prévoir. Un demi -gramme d'hyposulfite de sodium cristallisé (S^O^* N^a + SH^o) , ajouté avant la mise en expérience, empêche la fermentation. Il se produit au contraire un dégagement d'hydrogène sulfuré, quand on le verse dans un milieu en activité. Acide sulfurique et sulfates. — L'acide sulfurique ni les sulfates n'éprouvent aucune modification quand on les mé- lange à un milieu fermentescible en activité. Sulfures alcalins. — Les sulfures alcalins et alcalino-ter- reux sont décomposés au fur et à mesure de la formation de l'acide organique avec dégagement de gaz hydrogène sulfuré. La fermentation ne se produit pas si on ajoute, dès le commencement, un quart de gramme de monosuifure de so- dium anhydre (N^aS). Mais un demi-gramme de ce sel, versé — !22 — dans un appareil en activité, n'arrête pas la fermentation, et il se produit de suite un abondant dégagement d'acide sul- fhydrique. L'hydrogène naissant n'intervient pas dans ce phénomène, qui se produit sous la seule influence des acides organiques formés. Eaux minérales sulfurées. — Ces expériences trouvent une application immédiate dans l'emploi en thérapeutique des eaux minérale ^ sulfurées naturelles, dont les principes actifs sont constitués par des sulfures et des hyposultites alcalins. Ces eaux, ajoutées à la solution sucrée en formation, déga- gent de notables quantités d'hydrogène sulfuré. L'eau de la source de la Raillère, de Gauterets, conservée depuis un certain temps en bouteille, n'empêche pas la fer- mentation ; 200 grammes d'eau de la" Raillère, additionnés de 800 grammes d'urine normale, de 10 grammes de sucre et de 10 grammes de craie en poudre, ont commencé h fer- menter vers la trentième heure. Acide sulfocijanique et sulfocyanate de potassium. — Les travaux de Lehmann paraissent démontrer que le sulfocya- nate de potassium existe dans la salive humaine. 11 était dès lors intéressant tl'essayer ce corps. Un demi -gramme de sulfocyanate de potassium ajouté à la solution sucrée avant la mise en expérience, retarde d'un jour la fermentation qui n'oilre ensuite rien d'anormal ; il ne se produit pas d'hydrogène sulfuré. Quand le dégagement de gaz a cessé, la liqueur opaline et visqueuse, additionnée d'un persel de fer, prend une teinte rouge intense, ce qui indique la présence du sulfocyanate alcalin. Il y a en même temps précipitation d'une matière jaunâtre. Si on décompose préalablement le sulfocyanate de potas- sium par une quantité convenable d'acide tartrique, de ma- nière h obtenir une solution d'acide sulfocyanique à 5 pour 100 environ, il se produit un très faible dégagement d'hy- — 123 — drogène sulfura' quelques instants après l'addition de la so- lution. La Ibrmation de ce gaz cesse ensuite tout à fait. Cependant, l'acide sulfocyanique est transformé par l'hy- drogène naissant, produit par le zinc et l'acide sulturique étendu. Le phénomène se traduit, d'après Hoiï'man, par la formule : GS-Az H H- H'^ = H-S + C Az-H Acide Acide sulfocyanique cyanhydrique Il est facile de comprendre la non-production d'hydrogène sulfuré dans cette expérience : l'acide sulfocyanique libre se combine rapidement h l'excès de carbonate de calcium, en formant du sulfocyanate de calcium qui résiste ensuite à l'action des acides organiques faibles, produits pendant la fermentation. Dans les expériences précédente?, au contraire, les sels ajoutés étaient décomposés en base et acide que l'hydrogène naissant transformait ensuite en hydrogène sulfuré. Cet essai est intéressant à ce point de vue. Acide arsenieux- — L'acide arsenieux, qui est réduit si facilement, avec production d'hydrogène arsénié, par l'hy- drogène naissant dévelop[)é par l'action d'un acide sur un métal, se comporte d'une manière toute ditî'érente avec la solution sucrée en fermentation butyrique. Un cenligramrne d'acide arsenieux, dissous dans de l'eau, ajouté avant la mise en expérience, empêche la fermentation de se produire. Quand on verse la solution arsenieuse dans le liquide en activité, le dégagement de gaz diminue pro- gressivement et la mousse de la surface disparaît. Au bout de sept à huit heures, il n'y a presque plus de fermentation. Une solution d'azotate d'argent dans laquelle on fuit barboller tous les gaz produits, ne présente qu'un trouble insignifiant. Il ne se lorme donc pas d'hydrogène arsénié dans cette expérience. Le liquide, éclairci par le repos, acidifié par l'acide chlorydrique, puis traité par l'hydrogène sulfuré. — 124 — prend une teinte jaune sans donner de dépôt de sulfure d'arsenic. L'acide arsenieux s'est combiné avec les matières, organiques du milieu el a empêché la fermentation de se produire. Un courant d'un mélange de gaz hydrogène et hydrogène arsénié traversant pendant huit heures une solution en acti- vité, ne paraît apporter aucune entrave à la fermentation. Le milieu réducteur ne pouvant agir sur l'hydrogène arsé- nié, il passe sans subir de transformation. On le constate en faisant passer les gaz dans une solution d'azotate d'argent, qui est réduite par l'hydrogène arsénié avec dépôt d'argent métallique noir. Les hydrogènes sulfuré et arsénié, si toxiques pour l'homme, semblent donc ne pas troubler les fonctions du ferment butyrique. L'émétique agit d'une manière identique à l'acide arse- nieux. ACTION d'une solution SUCRÉE EN FERMENTATION ALCOOLIQUE M. Dumas, dans son mémoire Recherches sm?' la fermen- tation alcoolique, 1874, émet l'opinion, au chapitre de l'ac- tion des métalloïdes, que la levuie de bière a une influence hydrogenante. « Car, dit- il, le soufre, qui ne possède pas la faculté de s'unir à l'hydrogène des substances organiques, dégage (ie l'hydrogène sulfuré en présence d'un liquide en fermentation alcoolique. » 11 ajoute plus loin : u En tous cas, le soufre et les composés sulfurés sont les seuls corps qui paraissent disposés à s'associer aux réactions du fer- ment. » Afin de préciser certains points demeurés obscurs dans le travail de ce savant, j'ai exécuté, avec le glucose fermentant sous l'influence de la levure de bière, une série d'expériences analogues aux premières. Soufre. — La fleur de soufre, ajoutée à un mélange d'eau, I — 125 — de levure de bière et de glucose, dégage de l'hydrogène sul- furé. Il se forme une mousse abondante à la surface du liquide. Le volume de l'hydrogène sulfuré est, d'après M. Dumas, de 1 à 2 pour 100 du volume d'acide carbonique produit. Si on mélange, dans un flacon fermé, du soufre, de l'eau et de la levure de bière, il ne se produit pas de dégagement appréciable de gaz ; cependant, au bout de dix minutes en - viron, l'atmosphère du flacon renferme de l'hydrogène sul- furé noircissant un papier imprégné d'un sel de plomb. La formation de l'hydrogène sulfuré est-elle due aux pro- duits engendrés par la levure ou à la cellule elle-même de la levure ? Pour éclaircir ce point, j'ai fait fermenter com- plètement une solution de glucose, et quand la levure a été réunie au fond du vase, j'ai séparé le liquide supérieur par décantation et filtration. Le liquide et la levure de bière dé- layée dans de l'eau ont été mélangés séparément avec de la fleur de soufre. Le liquide ne donne pas trace de gaz sulfuré; la levure de bière produit au contraire de l'hydrogène sulfuré d'une manière immédiate. Ce gaz ne se forme donc qu'autant que le soufre est en contact immédiat avec la cellule de la levure de bière. Acide sulfureux et sulfite de sodium. — Quand on ajoute à un mélange d'eau, de glucose et de levure de bière, un demi-gramme de sulfite de sodium cristallisé, la fermenta- tion s'accomplit normalement. Une solution de chlorure cui- vrique, à travers laquelle on fait barboter les gaz produits, ne donne que des traces de précipité de sulfure. Si on décompose préalablement le sulfite par la quantité exactement nécessaire d'acide, la fermentation a encore lieu, mais plus lentement. Dans ce cas, il ne se forme pas non plus de gaz hydrogène sulfuré. Dans l'une comme dans l'autre expérience, il ne se pro- duit pas de mousse à la surface du liquide. — 126 — Hyposulfite de sodium. — L'hyposulfite de sodium, ajouté à un liquide sucré en fermentation alcoolique, ne donne lieu qu'à une très faible production d'hydiogène sulfuré. Mais si on décompose préalablement l'hyposulfite par une quantité convenable d'acide de manière à obtenir un préci- pité blanc de soufre, la production d'hydrogène sulfuré de- vient sensible, dosable quantitativement. Dans une fermentation de 10 grammes de glucose qui a duré 10 heures, 0g,50 d'hyposulfite de sodium cristallisé ont fourni 0g,00oG d'hydrogène sulfuré. On n'observe pas de mousse à la surface du liquide pen- dant toute la durée de l'expérience. La production d'hydrogène sulfuré, dans cet essai, et la non-formation dans l'expérience précédente, prouve d'une façon indiscutable que le dégagement du gaz hydrogène sul- furé est dCi au contact du soufre libre à la cellule de la le- vure de bière. Acide sulfocyanique et sulfocijanate de potassium. — L'acide sulfocyanique libre ni le sulfocyanale de potassium, ajoutés à une fermentation alcoolique, ne produisent d'hydrogène sulfuré. De ces deux séries d'expériences, il résulte que la levure de bière ne produit de gaz hydrogène sulfuré que si elle est en contact intime avec du soufre libre. Son inaction sur l'acide sulfureux dénote son incapacilé d'agir sur ce corps réductible par l'hydrogène naissant. Le ferment butyrique, au contraire, dégage de notables quantités d'acide sulfhydrique en présence du gaz sulfureux et des sulfites alcalins. Celte comparaison montre clairement que la cause qui produit l'hydrogène n'est pas la même dans les deux cas. Avec le ferment butyrique, l'action de l'hydrogène naissant qu'il dégage est manifeste. Cet agent se combine directe- ment avec le soufre libre pour former de l'hydrogène sul- — 127 — iuvë, ou bien il décompose d'abord l'acide sulfureux avec dépôt de soufre, qui est ensuite transformé en acide suifhy- drique. La levure de bière ne dégage pas d'hydrogène libre ; ses produits de sécrétion et de transformation, mis en contact avec du soufre, ne produisent pas d'hydrogène sulfuré. Comment donc se forme ce gaz, quand on met cette cel- lule active en contact avec du soufre? Je pense qu'il faut l'attribuer à une combinaison du soufre avec une matière organique inhérenle à la cellule de la le- vure de bière, cette combinaison ayant lieu d'après une équation dont un des facteurs est l'hydrogène sulfuré. La science a d'ailleurs enregistré déjà des actions analo- gues ; les algues oscillaires, sulfuraires des eaux sulfurées, absorbent le soufre accumulé dans leurs cellules par la dé- composition des sulfates solubles. Cohn a montré aussi que le Bacterium sulfuratum, différents Monas et des Schizo- phycetes marins fixent ce métalloïde. Ce fait bien constaté, j'ai recherché si la cellule organique animale, qui offre avec la levure de bière l'analogie de dé- gager de l'acide carbonique, ne jouissait pas aussi de la pro- priété de produire de l'hydrogène sulfuré quand on la met en contact avec du soufre libre. Mes recherches, expérimentales ont été guidées par les considérations théoriques suivantes : le soufre joue un rôle parallèle à l'oxygène en chimie inorganique et en chimie organique. Or, on sait, par une belle expérience de M. Schutzenber- ger, qu'on desoxygène les globules sanguins rouges, en les faisant circuler dans des canaux de baudruche plongés dans du sérum tenant en suspension des cellules de levure de bière. D'aulre part, M. Boussingault a montré que les animaux, excrètent plus d'eau qu'ils n'en absorbent. Cette eau sup- plémentaire provient de la combinaison, au sein même des — 128 — tissus, de l'hydrogène des aliments assimilés avec l'oxygène respiré. Si le soufre peut remplacer l'oxygène atome à atome, on arrive à la conclusion d'une production d'hydrogène sulfuré, quand on met le soufre en contact avec les cellules animales. Les expériences préliminaires que j'ai faites conlirment ces déductions théoriques. On prend 'l'",50 environ d'intes- tin grêle de mouton fraîchement égorgé ; les matières con- tenues dans l'intestin sont versées dans une capsule, puis on lave l'intérieur du viscère, d'abord, avec une petite quan- tité d'eau tiède qu'on ajoute aux matières de la capsule. L'intestin est alors ouvert avec un ciseau, lavé très abon- damment à l'eau tiède et découpé en petits morceaux. Les matières, d'une part, et l'intestin découpé, de l'autre, sont additionnés de Heur de soufre humide et versés dans deux flacons. Ces flacons sont fermés par un bouchon percé de deux trous. L'un d'eux est garni d'un tube de verre fermé à la lampe à un bout et ouvert à l'autre. L'extrémité ou- verte porte un morceau de papier imprégné d'un sel de plomb, fixé par un petit tampon de coton. L'autre trou est traversé par une tige de verre recourbée à son extrémité, pour agiter facilement le mélange. Les flacons maintenus à une température de 25 à 30°, on observe, au bout d'une heure de mise en expérience, que le papier plombique du flacon des matières est légèrement brun, tandis que le papier du flacon renfermant l'mtestin découpé est presque noir. Si à ce moment on renouvelle les papiers, le phénomène se produit de nouveau dans le même sens. Quatre expériences faites avec des parties différentes de l'intestin ont donné le même résultat. Quand on conserve les flacons en expérience pendant longtemps, on observe dans les deux une abondante pro- duction d'hydrogène sulfuré à partir de la vingt-quatrième heure environ. Alors la formation de ce gaz est due à une — 129 — fermentation putride des matériaux en expérience, sous l'in- fluence des germes qu'ils renfermaient naturellement ou des germes venus de l'air extérieur. L'expérience suivante mérite aussi d'être citée : Dans un des flacons décrits plus haut, on reçoit du sang veineux de mouton jusqu'à le remplir presque complètement. On agite vivement avec la baguette de verre recourbée ; quand la fibrine s'est rassemblée, on ajoute de la fleur de soufre humide et on agite de nouveau. Le flacon étant maintenu à la température de Slo", le papier de plomb placé au-dessus du niveau du liquide ne tarde pas à noircir. Le phénomène se complique ici de l'action de l'hydrogène sulfuré sur la matière rouge des globules, pour donner de nouveaux produits. Ces expériences montrent nettement qu'il se produit de l'hydrogène sulfuré par le mélange intime de soufre avec les cellules de la levure de bière ou du tissu intestinal. Ces faits donnent la clef du mécanisme employé par la nature pour faire pénétrer dans le torrent circulatoire lé soufre libre introduit dans les voies digestives; ce métalloïde, pris par la bouche, se transforme en partie en hydrogène sulfuré : 1° Sous l'influence de l'hydrogène naissant développé par les fermentations qui ont normalement lieu dans cet organe. 2" Sous l'influence des cellules épithéliales du tube di- gestif ; Je me propose de faire de nouvelles séries d'expériences pour mettre ce dernier phénomène physiologique hors de toute discussion. SociÉTB d'histoire natdrelle. — XX, — 130 - Collection da plantes des environs d'Ax, re- cueillies par M. Marcaillou d'Aymeric et envoyées à la Société d'Histoire naturelle. Renonculacées. Thalicirum aquilefjifolium. {l.) Lac de Naguilles, 1854™, 21 août. Anémone alpina. (L.) Prairies del'HospitaletJoOO"'. 10 juillet. — ranunculoïdes. (L.) Ax. Pré Notre-Dame, 15 avril. Hepatica triloba. (Chaix.) Parc d'Orgeix, lieux humi- des, 10 mars. Uanwiculus confusus . [G .G .) Lac de Naguilles, 1854, 21 août. — aconiiifolium . (L.) Bois du Draset, 6 juin. — plaianifolium. (L). Haute vallée d'Orlu , lieux humides, 28 mai. — flammula. (L.) Communal d'Orlu, 15 juin. Caltha palustris . (L.) Communal d'Orlu, 18 mai, Trollius Europœus. (L.) Montée du col de Puymorens, 1500-1600^", 6 juillet. Aconitum napellus. (L.) Prairies enire Puymorens et l'Hospitalet, 1500'", 12 août. — Pyrenaïcum. (D. c.) Prairies de Puymorens, près la rivière, 1400™, 11 août. Violariées. Viola cornuta, (L.) Col de Paillers, 6 sept. — 131 — Résédacées. Asterocarpus sesamoïdes . (Eag.) Montée de Puymorens, 1600- 1700™, Gjuillet. Reseda phyteuma. (L.) Prades, 17 août. Polygalées. Polygala calcarea (Schutz.) Plateau des Gouttines, 12 mai. Caryophyllées. Silène vallesia. (L.) Pelouses sur la mine de Puy- morens, 12 août. Dianthus barbatus. (L.) Bords du lac de Naguilles et col de Puymorens, IGOO"», 21 août. Hypéricinées. Hypericum humifusum. (L.) Savignac, 10 juin. — linearifolium . (Wahl.) — Savignac, 10 juin. Légumineuses. Genista pilosa. [L.) La Gardelle-sur-lgnaux, 18 avril. Trifolium alpinum. (L.) Pic de Puymorens, 12 août. Vicia Bobartii. (K.) Al, voie ferrée (talus), 27 juin. Ornithopus salivus . {L.) Ax, 5 juin. Rosacées. Geum rivale. (L.) Gouttines et pic de Puymo- rens, 2300-, 18 juillet, 12j août. Rom alpina. (L.) Bosquet d'Ignaux, 20 août. — 132 — Poterium dictyocarpum . (Spach). — Le Castelet, rochers, iO juin. Sanguisorba officiiialis . (L.) Col de Puymorens, 12 août. Alchemilla alpina. (L.) Haute vallée d'Orlu, 7 juillet, — vulgaris. (L.) Parc du Castelet, 31 août. Onograriées. Epilobium aîsinœfoUum. (W.) Vallée de Coiimo grande, 1900'", 13 septembre. — molle. (Lam.) Ax, bords de la Lauze, 8 juillet. — spicatum. (Lam..) Fontaine du Draset, ISjuil. Lythrariées. Lythrum salicaria. (L.) Savignac, 19 septembre. Crassulacées. Sedum villosum. (L.) Sommet du col de Puymo- rens, 1900™, 10 juillet. Sempervivum montanum. (L.) Pic de Puymorens, 2600™, 12 août. Saxifragées. Saxifraga stellaris. (L.) Vallée de Coumo grande, 1900"', 21 septembre. — aizoïdes. (L.) Puymorens, 1880", 17 août. — aizoon. (Jacq.) Vallée d'Orlu, 7 juillet. Ombellifères. Meum athamanticum. (J.G.) Fontargente, 28 août. Gaprifoliacées. Lonicera caprifolium. (L.) Plaine de Savignac, 17 sep- tembre. - 133 Rubiacées. Gaiium verum. (L.) — vernum. (Scop.j Asperula odorata. (L.) Sherardia arvensis. (L.) Synanthérées Arnica montana. (L.) Crête de Paillers, 2000>", 6 septembre. Prairies d'Orlu. 7 avril. Bois de Gouttines, 1400'", 7 juin. Fossés de la route d'Orgeix, 15 juin. Vallée deMontaut, UOO'", et vallée d'Orlu, 10 juillet, 28 juin. Senecio tourneforlii. (Lap.) Vallée de Coumo grande, 6 septembre. Antennaria dioi'ca. (Gœrtn.) Pic de Puymorens, 12 août, Gnaphali'um sylvaticum. (L.) Fontaine du Draset, 18 août. Cirsium acaule. (Ail.) Prairies d'Orlu, 21 septembre. Carduus carlinoïdes. (Gouan.) Pic de Puymorens, sur les mines de fer, 12 août, Carlina Cynara. (Pourr.) Plateau des Gouttines, 10 janvier. Gampanulacées. Phyteuma orbiculare. (L.) Vallée de Montant, 10 juillet. Campanula erinus. (L.) Ax, vieux murs, 6 juin. — rhomboïdalis . [L.) Puymorens, 12 août. — patula. (L.) Ax, bosquets, 27 juin. Ericinées. Calluna erica. (D.c.) Montagnes des en virons d'Ax, 21 août. Loiseuleriaprocumbens.{Dew.) Mine de Puymorens, 2200m, 12 août. — 134 — Rhododendron ferrugineum.{L.) Haute vallée d'0rlu,7 juillet. Gentianées. Erythrœa centaurium. (Pers.) Orlu, pelouses, août. Gentiana Burseri. (Lap.) Montée au lac de Naguilles, 21 août. — pneumonanthe. (L.) Montée à la grande route de Prades, 18 août. — acaulis, var. latifolia (G. G.) — Pelouses des Gout- tines, 10 mai. — acaulis, var. parviflora. — Pic de Puymorens, 2500'", 12 août. — verna. (L.), var. B. alata. — Plateau des Goultines, 10 mai. — campestris. (L.) L'Hospitalet près la cabane des douaniers, '1500m, \^ juillet. Sivertia perenms. i^L.) Puymorens, lieux humides, 12 août. Scrofulariacées. Linaria alpina, (D.c.) Pic de Puymorens, 2500"', 12 août. Odontiies ruhra. {?evs.) Ax, Encastel, 17 juin. Pediciilaris rostrata. (L.) Pic de Puymorens , 2500" , 12 août. Labiées. Thymus nervosiis. (,Gay.) Gazons du pic de Puymorens, 2500m, 12 août. — chamœdry s. (Frie.) Gazons du Draset, 10 juillet. Brunella alha, var. laciniata. (L.) — Ax, 27 juin. — grandiflora, var. Pyrenaïca. (G. G.)— Bois de Bisca- rabie, 22 juillet. — 135 — Plumbaginées. Armeria alpina. (Wild.) Pic de Puymorens , SSOO", ]i août. Polygonées. Rîimex sculatus. (L.) Rochers près le pont de l'Hos- pitalet, 12 août. Polygonum convolvulus . (L.) Ax, moissons. — alpinum. (Ail.) Prairies entre l'Hospitalet et Puymorens, 11 août. Santalacées. Thesium alpinum. (L.) Col de Puymorens, 1900"% 12 août. — pratense. (Ehr.) Prairies sous la cascade de Savignac, 20 septembre. Gannabinées. Humulus lupulus. (L.) Haies de la plaine de Savi- gnac, 20 septembre. Amentacées. Fagus sylvatica. (L.) Pont de Benoure, 26 sept. Colchicacées. Veratrum album . (F-,.) Montée du coi de Puymorens, 12 août. Liliacées. Scillalilio Hyacinthus. (L.) Gouttines et Draset, 6 juin. Nartheciumossifragum{liads.) Col de Puymorens, 1900'", 12 août. — 136 — Iridées. Crocus multijidus. (Ram.) Prairies des environs d'Ax, 6 novembre. Iris xyphioïdes. (Ehrh.) Prairies de l'Hospitalet, H août. Orchidées. Serapias lingua. (L.) Ax, fontaine ferrugineuse, 5 juin. Spiranthes autumnalis . (Rich.) Ax, métairie Giauselles, 16 octobre. Nigrilellaaugustifoha. (Rich.) Vallée de Montaut. 10 juillet. Joncées. Jwicus buffonius. (L.) Fossés de la route de Surgeat, 25 octobre. Luzula pilosa. (Wild.) Parc d'Orgeix, allée près de la rivière, 6 avril. Equisetacées. Equisetum arvense. (L.) Champs sablonneux du com- munal d'Orlu, 5 avril. — Telmateya. (Ehrh.) Fossés près du roc d'Encal- qué, 12 mai. — limosum. {L.) Ruisseaux bourbeux du com- munal d'Orlu, 28 mai. Lycopodiacées. Lycopodium selago. (L.) Pic de Tarbison,2340™, 6 juin. — clavatum. (L.) Pelouses du Draset, 10 juil. 137 — RECHERCHES SUR LE MÉCANISME DE LA RESPIRATION GIIKZ LES MYRIOPODES Par M. Jules Chalande. Le mécanisme de la respiration chez les Myriopodes, peu étudié jusqu'à ce jour, a été considéré, par analogie, comme semblable à celui des insectes. C'est-à-dire que, comme chez ces derniers, les mouvements inspiratoires et expira- toires seraient produits, chez les Myriopodes, par les dila- tations et les contractions successives de la cavité somatique- Cependant, Milne Edwards, dans ses Leçons sur la Physiolo- gie {\), fait remarquer que chez les Iules, où les anneaux des segments sont formés de cercles complets, il ne peut se produire de changement de capacité de la cavité viscérale que dans la direction de i'axe du corps. Je n'ai pas connaissance que des travaux plus récents soient venus jeter quelque jour sur ce sujet. Les recherches auxquelles je me suis livré sur le fonction- nement de l'appareil respiratoire des Myriopodes, loin de confirmer la théorie adoptée, m'ont conduit à des résultats bien différents. Aussi je décrirai successivement le détail des observations et des expériences que j'ai faites, afin qu'il ne reste aucun doute sur les résultats acquis. (1) Milne Edwards : Leçons sur la physiologie et l'anatomie comparée de l'homme et des animaux, i. II, page 198. — 138 — Mouvements respiratoires externes. Si, chez les Myriopodes, l'inspiration et l'expiration sont produits, comme chez les insectes, par les dilatations et les contractions de la cavité somatique, ces mouvements peu- vent s'fctfectuer suivant la conformation des individus : i° Par soulèvements et affaissements successifs des faces dorsales et ventrales, les membranes qui les relient étant élastiques; 2° Par dilatation et contraction des membranes latérales qui unissent les scutelles dorsales aux scutelles ventrales, ces membranes étant en partie de consistance molle; 3» Par le jeu des anneaux les uns sur les autres, les mem- branes qui les relient pouvant se distendre ; i° Par dilatation dans la direction de l'axe du corps, chez les individus dont les anneaux sont formés de cercles com- plets, de consistance solide, comme chez les Iules ; Enfin, plusieurs de ces mouvements peuvent s'exécuter si- multanément et conjointement. Mes premières expériences ont donc été faites dans le but de reconnaître si ces mouvements existaient, et, dans ce cas, de quelle nature ils étaient, suivant les espèces. Si, pour certaines familles (Lilhobies, Scolopendres, Geophiles), l'existence de mouvements respiratoires externes pouvaient paraître probables, pour d'autres, les Iulides, par exemple, ils me paraissaient très problématiques. En effet, les Iules passent la moitié de leur existence enroulés en spirale, dans l'immobilité la plus complète ; or, leurs segments sont for- més d'anneaux complets de consistance solide, de telle sorte que les mouvements de dilatation de la cavité viscérale, s'ils existent, ne peuvent s'effectuer que dans le sens de l'axe du corps. 11 faudrait donc supposer que ces animaux restent la moitié de leur vie sans respirer. Cette hypothèse est peu soutenable. Méthode d'observation. — Au début de mes expériences, je songeais à employer les méthodes d'observation dont M. Félix Plateau, l'éminent professeur de l'Université de Gand, s'était servi pour étudier les mouvements respiratoires chez les insectes (^ij ; mais après quelques tâtonnements, je reconnus que ces procédés, excellents pour les insectes, ne pouvaient donner pour les Myriopodes les résultats dési- rables. L'observation à la loupe étant insutïïsante, j'eus recours au microscope qui, en amplitiant l'image, pouvait rendre visible les moindres mouvements. Observation au microscope. — 11 était essentiel, pour ce genre d'observation, que le Myriopode à examiner soit dans un état d'immobilité complète sous l'objectif du microscope. C'était là une difficulté à vaincre ; j'ai procédé de la manière suivante, qui m'a donné tous les résultats désirables. Deux lamelles de verre ([)orte-objet) sont juxtaposées l'une sur Vautre et réunies sur les côtés avec de la cire à cacheter, en ayant soin délaisser entre les deux plaques un espace d'un ou deux millimètres pour y permettre l'intro- duction du Myriopode que l'on veut étudier. A l'une des extrémités, cette sorte de cae^e de verre se ferme à volonté par une petite lame de carton. (^omme deux lames de verre trop rapprochées l'une de l'autre pourraient gêner un animal dans ses mouvements, et trop écartées ne permettraient pas l'emploi d'un objectif à fort grossissement, il faut avoir un certain nombre d'appa- reils semblables, mais avec l'écartement des lamelles de verre varié, suivant la grosseur ties Myriopodes que l'on a à examiner. Pour les espèces très petites, la lame de verre su- périeure (porte objet) est remplacée par un couvre-objet de (1) Voir Félix Plaloau : Recherches expérimentales sur les mouve- ments respiratoires des insectes. — uo — grande dimension (32 X 12'"'") dont la très faible, épaisseur, 1/5 de millimètre, permet l'emploi d'un objectif plus puis- sant. Sur la lame de verre inférieure, sont disposées, de dis- tance en distance, de petites bandelettes de sable ou de poussière granuleuse collées avec de la gomme arabique. Ce petit détail est d'une grande utilité ; lorsqu'un Myriopode est introduit dans l'appareil, ne pouvant fixer ses ongles sur le verre, il reste longtemps à s'agiter avant de se mettre au repos. Si çà et là on a disposé sur le verre de petits es- paces sablonneux, l'animal s'y fixe et reste bientôt dans une immobilité complète. Observation A. — Un Geophile {Geopldlus sodalis, Berg. et Meinert) est introduit dans une de ces petites cages de verre. 11 la parcourt dans tous les sens, explorant tous les recoins avec ses antennes, puis il se fixe en un endroit quel- conque ; ses antennes continuent à s'agiter pendant un mo- ment, puis il ne tarde pas à rester dans une complète immo- bilité. Au microscope est adapté un objectif pouvant donner le plus fort grossissement que l'appareil permet, et, au moyen d'une loupe, un rayon de lumière presque horizontal est dirigé sur l'animal. L'éclairage en dessous est supprimé. La face dorsale est mise au point, les fines granulations brillent sous le rayon lumineux, tandis que les dépressions de la surface sont plongées dans l'ombre. Si l'animal fait le moin- dre mouvement, l'image sera complètement changée ; le faisceau lumineux éclairera des parties qui étaient restées dans l'ombre, ou celles déjà éclairées deviendront obscures à leur tour. De plus, il est évident que s'il y a soulèvement ou allaisseraent de la face dorsale, l'image ne sera plus au point, manquera de netteté et deviendra dilfuse. Malgré ma persistance et la durée des observations, je ne puis surprendre aucune modification, ni dans l'éclairage, ni — 141 — dans la mise au point. Aucun soulèvement, aucun affaisse- ment ne se produit sur la face dorsale, sauf quelques mou- vements brusques causés par l'animal qui change de position. Cette expérience répétée sur : Geophilus longicornis. — Leach, Geophilus Unearis. — C, Koch, Schendyla nemorensis. — C. Koch, Himantarium gabrielis. — Linné, Scolopendra cingulata. — Latreille, Cryptops hortensis. — Leach, Lithobius forficatus. — (L.) Leach, donne les mêmes résultats. Obs. B. — Les dilatations et contractions de la cavité so- matique pouvant s'effectuer seulement par la face ventrale, la contre épreuve est faite en examinant les mêmes indivi- dus sur cette face par les mêmes procédés. Quoique la posi- tion renversée soit plus difficile à obtenir que la précédente, à force d'expériences répétées je parviens à saisir des mo- ments d'immobilité. Les résultats sont les mêmes que ceux déjà obtenus. Pas de modifications dans l'éclairage, pas de changements dans la mise au point tant que l'animal est au repos, Obs. G. — Pour contrôler ces deux premières séries d'ob- servations, l'appareil est légèrement modifié. Dans la petite cage de verre où doit être mis le Myriopode, deux étroites bandes de liège sont placées parallèlement, de manière à ne laisser entre elles qu'un espace limité. L'écartement des deux plaques de verre, supérieure et inférieure, est assez grand pour permettre à l'animal introduit de se fixer sur une des bandes de liège latérales, de telle sorte qu'il puisse être observé sur le côté. Le Myriopode est mis dans l'appareil qu'on assujettit sur la platine du microscope, celui-ci étant incliné le plus pos- sible, afin d'obtenir plus facilement l'immobilité de l'animal ; — 142 — L'tîclairage est placé en dessous, et l'oculaire du microscope est gradué. L'animal étant au repos, un des contours de la face dorsale est mis au point, et l'oculaire est tourné (ie ma- nière que les lignes parallèles qui le divisent soient tangentes au contour mis au point. S'il y a le moindre changement par soulèvement ou affais- sement de la face dorsale, le contour de l'animal s'éloignera ou se rapprochera de la ligne de l'oculaire prise comme point de repère. 11 n'en est rien tant que l'individu est au repos; je ne peux saisir aucun changement. Obs. D. — Les mêmes observations sont faites, par les mêmes procédés, en examinant cette fois la face ventrale. Les résultats sont les mêmes. Obs. E. — L'oculaire gradué est supprimé et remplacé par un autre dans lequel est introduite une rondelle de car- ton sur laquelle est pratiquée une fente très étroite. Avec ce nouveau procédé, les contours des faces dorsale et ven- trale sont observés successivement en plaçant l'oculaire de telle manière que les moindres déplacements de l'image in- terceptent le rayon lumineux qui vient jusqu'à l'œil. Les résultats sont toujours identiques et confirment plei- nement ceux des observations précédentes. Obs. F. — 11 restait à s'assurer si les mouvements de di- latation et de contraction de la cavité somatique ne résident pas dans les membranes latérales qui unissent les scutelles dorsales aux scutelles ventrales. Les observations sont faites dans les conditions suivantes : L'animal est introtluit dans la petite cage de verre qui a servi pour les premières expériences. L'appareil, une fois clôturé, est placé sur la platine du microscope. Un faisceau de lumière, directe ou oblique, est envoyé en dessous ; il peut osciller et tourner autour du point central, de manière à pouvoir éclairer successivement les divers accidents de surface des membranes latérales. L'oculaire est gradué. — 143 — L'animal étant au repos, les parties convexes et concaves sont successivement mises au point, en observant à quelle ligne lie l'oculaire leurs contours correspondent. 11 doit se passer pour cette expérience ce qui était prévu pour les au- tres : si un mouvement se produit, les points de repère pris sur loculaire l'indiqueront ; de plus, les parties mises au point perdront leur netteté, des granulations du tégument externe, qui se trouvaient préalablement éclairées, ne brille- ront plus, tandis que d'autres, qui étaient dans l'obscurité, brilleront avec éclat. Les observations portent sur les mêmes espèces qui ont déjà été examinées. Les résultats sont identiques. Ni les points de repère, ni la mise au point, ni l'éclairage ne chan- gent. 11 ne se produit ni dilatation ni contraction des mem- branes latérales. Obs. G. — Le contrôle de ces observations est fait avec les appareils qui ont servi pour les expériences C. Le micros- cope est fortement incliné, l'éclairage est dirigé en dessus, le faisceau lumineux légèrement incliné, presque parallèle à la platine. L'animal est introduit dans l'appareil de telle sorte que l'une de ses laces latérales se trouve en présence de l'objectif. L'oculaire gradué est supprimé et l'observation a lieu comme dans les expériences A. Les résultats obtenus ne font que confirmer les précé- dents. On peut donc conclure que chez les individus observés, c'est--^-dire chez les Chilopodes en général, quoique les scu- telles dorsales et ventrales soient reliées entre elles par des téguments de consistance molle présentant des replis qui en favorisent l'élasticité : 7/ ne se ^produit, pendant le repos, aucun mouvement extérieur de dilatation ou de contraction susceptible de produire ou d^aider la respiration. Obs. H. — Les Chilognathes, par leur conformation, ne présentent pas les mêmes facilités d'observation que les Chi- — 144 — lopodes. Au repos, les uns (Glomeris) se contractent en boule, cachant ainsi toute leur face abdominale, les autres se roulent en spirale. Je procède à l'examen des espèces suivantes : Glomeris margmata. — Villers. lulus mediterraneus . — Latzel. Blaniulus guttulahis, Bosc. — Var. iroglobius, Latzel. Strongilosoma ilalicum. — Latzel. Polydesmiis C07nplanatus . — Latreille. Selon les individus, les dimensions de la cage de verre sont modiliées ; l'éclairage est tantôt dirigé eh dessus, tantôt en dessous ; l'oculaire employé est gradué ou non, selon si l'ob- servation est faite sur les contours ou sur la face supérieure. En somme, les procédés employés sont ceux qui ont déjà été décrits dans les expériences précédentes. Les résultats prévus pour les Iules se contlrraent pour tous les Chdognates examinés. Aucun mouvement, ni de dilatation ni de contraction, ne se produit, pendant le repos, ni dans le sens de l'axe du corps ni autrement. Il y a, pen- dant le repos, absence complète de mouvements externes pou- vant produire ou aider V inspiration et l'expiration. Je dois faire remarquer, cependant, que mes observations sur les Glomeris n'ont pu être faites sur la face ventrale, l'animal se contractant en boule pendant le repos. Mais il n'est pas probable que ce genre de Myriopodes fasse excep- tion à la règle générale.. Fonctions et rôle des Stigmates. I Afin de ne pas laisser de lacunes dans ce travail, il était nécessaire de s'assurer des fonctions des stigmates, et du rôle qu'ils jouent dans l'appareil respiratoire. L'orifice extérieur des stigmates varie de forme, selon les — 145 — espèces, mais le péritrème est toujours formé par une sorte de bourrelet de consistance cornée, peu susceptible de con- traction. Il n'en est pas de même de la membrane interne qui les tapisse; cette membrane ne possède pas de spiri- cules, mais présente des excroissances en forme de poils ou de panaches, ou une granulation serrée. Dans certains groupes, cette membrane forme une poche contractile, plus ou moins profonde , à laquelle nous avons déjà donné le nom de poche sous-siigmatique (1). Méthode d'observation. — La méthode employée est la même que pour les expériences déjà décrites. Les observa- tions sont faites seulement sur la série des Chilopodes, qui ont été l'objet des précédeiites recherches, la position des stigmates chez les Chilognathes ne permettant pas leur examen à l'état vivant. A. — Le -ïîyriopode est introduit dans un appareil ana- logue à ceux qui ont servi dans les expériences C, de manière à présenter une de ses faces latérales à l'œil de l'observa- teur. Un stigmate est mis au point, l'éclairage en dessous est supprimé, et un faisceau lumineux est dirigé obliquement en dessus. Quelle que soit la durée de l'observation, on ne parvient à saisir aucun mouvement ni dans le péritrème, ce qui était à prévoir, ni dans l'intérieur des stigmates. Il en est de même pour tous les Ciiilopodes déjà nommés ; les résultats sont identiques. B. — L'absence de mouvements rhythmiques dans les stigmates n'excluant pas la possibilité de mouvements de contraction, il fallait s'assurer si des causes extérieures, in- (1) Voir mon travail : Recherches anatomiques sw l'appareil respi- ratoire chez les Chilopodes de France, extrait du Bvlletin de la Société d'Histoire naturelle de Toulouse, t. XIX, p. 39 à 66. Société d'hsitoire naturelle. — XX. 10 — 146 - dépendantes des fonctions de l'appareil, ne pouvaient déter- miner la fermeture des stigmates (1). Pour cela, la disposition de l'appareil est légèrement mo- difiée ; à chaque extrémité de la cage de verre est adapté un petit tube en caoutchouc. L'un communique, par un rac- cord, avec un réservoir qui permet, à un moment donné, de remplir d'eau l'appareil sans l'objectif du microscope; l'autre sert de dégagement. Lithobius forficatus. — Une Lithobie est introduite dans l'appareil, de manière à montrer en dessus une de ses faces latérales. L'animal étant au repos, un stigmate est mis au point et l'intérieur de l'orifice en est soigneusement exa- miné. L'eau est alors introiluite dans l'appareil, la Lithobie se débat et cherche à fuir le liquide. Quelques instants après, elle cesse de remuer et l'examen des stigmates peut être repris, mais il ne révèle aucun changeaient ni dans les contours du péritrème, ni dans la position des poils qui gar- nissent la membrane interne. L'expérience m'ayant démontré que les Myriopodes peu- vent rester un certain temps dans l'eau, à l'état de mort ap- parente, et revenir à la vie lorsqu'ils en sont retirés : l'eau est expulsée et un courant d'air entretenu par un souftlet sèche l'intérieur de l'appareil et l'animal. Lorsque les stig- mates reviennent à l'état sec, je ne saisis encore aucun mou- vement ni dans le péritrème ni dans les poils internes, sauf quelques-uns de ceux-ci qui semblent se décoller les uns des autres. L'animal ne tarde pas à se mouvoir. Cette expérience, renouvelée bien des fois, ne me donne pas d'autres résultats. L'observation est délicate, à cause de la conformation des stigmates. (1) J'avais déjà constaté certains mouvements de contraction des po- ches sous-sligmatiques chez les Géophiles. — Voir mon travail : Recher- ches anatomiques, etc., p. 46 et 47. — U7 — Scolopendra cingulata. — Chez les Scolopendres , la membrane interne des stigmates présente, sur tout le pour- tour, une série d'excroissances en torme de poils en pa- naches (O. L'observation donne de meilleurs résultats. Tant que l'animal est dans l'air libre, la membrane interne des stig- mates est tendue et forme une excavation circonscrite par le péritrème; au fond, l'on distingue les excroissances en panache légèrement relevées. Leur couleur rouge orange permet de constater leur disposition d'une manière très précise. Au moment où l'eau pénètre dans l'appareil, les mouve- ments de la Scolopendre empêchent de saisir les phénomènes qui peuvent se passer dans les stigmates, cependant l'on peut constater qu'aucune bulle d'air ne se dégage de leur orifice. Quelques instants après, l'animal s'étant remis au repos, l'examen peut recommencer; les stigmates ont com- plètement changé d'aspect, la forme du péritrème ne s'est pas modiliée, mais la membrane interne a été projetée en avant, l'excavation est moins profonde, le fond s'est res- serré et les excroissances se sont rabattues ; elles présentent alors dans leur ensemble la forme d'un ^ couché, de cou- leur orange, indiquant les trois replis de la membrane sous- stigmatique. Une heure après environ, l'eau est expulsée, mais le cou- rant d'air établi ne permet pas de sécher l'animal; il est alors retiré inerte de l'appareil, mis sur la platine du mi- croscope et séché au moyen de pinceaux et de buvards, en ayant soin de ne pas toucher l'intérieur des stigmates. Lorsque ceux-ci reviennent à l'état sec, les excroissances se relèvent brusquement par quelques mouvements saccadés . pour reprendre ensuite la position qu'elles avaient ; cinq ou six minutes après le premier mouvement, elles sont agitées (1) Voir Recherches anatoiniques, etc. (op. cit.), p. 55. — '148 — par un léger tremblement qui suit des alternances irrégu- lières. Par ces mouvements, les poils semblent se décoller les uns des autres , et peu à peu les stigmates reprennent leur aspect primitif ; enfin la Scolopendre se remet en mou- vement. Gryptops hortensis. — Résultat incertain, à cause des difficultés de lobservation. Geophilus sodalis. (On choisit des individus jeunes, à cause de l'opacité des tissus chez les adultes.) — L'observa- tion directe sur les stigmates ne révèle aucun mouvement, ni au commencement ni à la fin de la submersion ; aucune bulle d'air ne se dégage de leur orifice. L'animal est alors examiné par la face dorsale avec un fort éclairage en des- sous; les poches sous-stigmatiques se distinguent assez net- tement par transparence. Au moment de la submersion, on les voit se contracter dans leur partie médiane pour re- prendre leur forme primitive lorsque l'animal est séché à l'air. Ces expériences, faites également sur des Schendyla nemo- rensis et des Himantarium gabrielis, conduisent aux mêmes constatations. On éprouve quelques difficultés pour bien saisir ces diffé- rents phénomènes. En effet, l'arrivée du liquide sur l'animal examiné produit parfois des illusions d'optiques qui peuvent conduire à des erreurs. Aussi est-il indispensable de mul- tiplier les observations et de comparer attentivement et si- multanément un sujet à l'air libre et un individu placé dans les conditions expérimentales que je viens d'indiquer. J'avais déjà signalé, dans mes précédentes recherches sur la structure de l'appareil respiratoire, que les poches sous- stigmatiques étaient contractiles et que, par certains mouve- ments, l'animal expulsait parfois les matières pulvérulentes qui s'y étaient introduites. — 149 — H 11 restait à s'assurer si, quand les poches sous-stigmati- ques se resserrent, ou lorsque les excroissances qui tapissent la membrane interne des stigmates en obstruent l'orifice, cette obstruction est complète ou seulement partielle; en un mot, si dans l'un et l'autre de ces cas, l'appareil respiratoire est complètement clos. J'ai entrepris dans ce but une nouvelle série d'expé- riences. Dans les wies la submersion de l'animal est opérée comme précédemment, en prenant cette fois pour base d'ob- servation les etîels produits par l'asphyxie ; dans les autres, l'animal est plongé dans une atmosphère de gaz acide car- bonique, afin d'y observer les mêmes elï'els. Asphyxie par submersion. — Lorsque l'animal peut être examiné par transparence, l'éclairage est dirigé en dessous; dans le cas contraire, l'éclairage en dessus, concentré avec une lentille, permet de voir facilement les mouvements rhythraiques du vaisseau dorsal. Parfois, dans la môme ex- périence , l'éclairage est dirigé tantôt en dessus, tantôt en dessous, selon les besoins. L'animal h observer est toujours choisi parmi les plus vifs et les plus vigoureux. Il ne ressert jamais à une deuxième expérience. Expérience A. — Geophilus sodalis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 22 contractions par minute : 0"" — L'eau est introduite dans l'appareil. 8"" — Le Géophile semble mort. Les contractions du vaisseau dorsal sont toujours régulières, mais plus faibles. Le courant sanguin subit des reflux. 13" — Les contractions deviennent encore plus faibles, le nombre en est diminué. On compte par mi- nute 17 — 18 ~ 18 — 17 — 16. — 150 — 25>n — Il y a renversement de la circulation dans le vais- seau dorsal. Le courant s'effectue lentement et avec des reflux dans le sens de la partie cépha- lique à la partie anale. 40"" — Contractions toujours moins vives 8 — 9 — 8 — 8 — 9. 53'" — Le sang ne circule presque plus-, chaque contrac- tion déplace seulement quelques globules san- guins qui reviennent à leur place primitive pendant la diastole. Contractions 9 — 10 — 8 — 9 — 8. 4^40 — Les contractions sont à peine sensibles et ne peuvent se compter. Le sang ne circule plus. 10'' — Aucun mouvement, pas de contractions ni de cir- culation. Le vaisseau dorsal est arrêté en dias- tole. 10'>20 — Après une longue et minutieuse observation, il n'est encore constaté aucun mouvement. L'ani- mal est retiré de l'eau et séché sur un buvard. 10'' 40 — Les contractions recommencent; le sang, après quelques reflux, suit son courant normal. lO»- 50 — Contractions '2\ — 20 — 20 — 21 — 22. Le Géophile commence à se mouvoir. Exp. B. — Geophilus sodalis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 23 contractions par minute. O-n — L'eau est introduite dans l'appareil. Quelques bulles d'air adhèrent au corps de l'animal. 4h25 — Les contractions du vaisseau dorsal se font sentir avec intensité. On compte encore par minute 12 — 13 — 13 — 12 — 13. La circulation est désordonnée, le sang subit des reflux qui le jet- lent successivement en avant et en arrière, 121^ 33 — Le vaisseau dorsal est arrêté en diastole. Pas de mouvement des globules sanguins. — 151 — 29^25 — L'animal, retiré de l'eau et séché au buvard, ne peut revenir à la vie. L'expérience a été prolongée trop longtemps. Il est à re- marquer que 4 h. 25 m. après le commencement de la sub- mersion, le vaisseau dorsal possédait encore une moyenne de 13 contractions par minute. Ce fait s'explique par la pré- sence des bulles d'air qui étaient restées adhérentes contre l'animal après la submersion. Exp. G. — Geophilus sodalis.— Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 22 contractions par minute : 0"" — L'eau est introduite dans l'appareil, l'animal cesse presque de suite ses mouvements. SS™ — Les contractions sont lentes. On compte par mi- nute 8 — 7 — 7 — 8 — 7. Le sang circule len- tement et avec indécision , tantôt poussé en avant , tantôt rejeté en arrière. Il" 5 — 11 y a renversement de la circulation dans le vais- seau dorsal; cependant, de temps à autre, des reflux poussent le sang vers la partie antérieure. 7'' 20 — Le vaisseau dorsal est arrêté en diastole. Pas de mouvement de globules sanguins. (L'observa- tion , soutenue pendant 30 minutes , ne révèle aucun changement.) 8M0 — Même observation. L'animal est retiré de l'eau, séché sur un buvard et reporté sur la platine du microscope. 8i>20 — Les contractions reviennent, rapides; le courant sanguin, un peu désorienté tout d'abord, re- prend peu h peu sa marche ascensionnelle vers la partie céphalique. 8>'35 — L'animal commence à se mouvoir. Exp. D. — Geophilus sodalis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 20 contractions par minute. Qm _ L'eau est introduite dans l'appareil. — 15^ — 30™ — Les contractions sont lentes. On compte par mi- nute 10—9 — 10-11 — 9. I*» — Plus de contractions. Le vaisseau dorsal est arrêté en diastole. L'observation, soutenue pendant 4 5 minutes, ne révèle aucune contraction et pas de mouvement de globules sanguins. 2'^ 5 — Le Géophile est séché au buvard. Quand l'animal est complètement sec sur toute sa longueur, alors seulement les contractions recommencent, mais elles ne tardent pas à revenir à la moyenne de 20 par minute. Exp. E. — Himantarium gabrielis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 18 contractions par minute. 0'" — L'eau est introduite dans l'appareil. /|ii30 — Les contractions sont très lentes. On compte par minute 8 — 7 — 6 — 8 — 7. 4'' 10 — Aucun mouvement, plus de contractions. Levais- seau dorsal est arrêté en diastole. On distingue encore quelques globules sanguins qui circulent lentement dans les antennes. 4*'25 — L'animal est retiré de l'eau et séché sur un bu- vard. /i,b40 — Les contractions recommencent lentement pour reprendre peu à peu leur intensité primitive. L'animal commence à faire quelques mouve- ments. Exp. F. — Scolopendra cingulata. — Le vaisseau dorsal donne une moyeime de 19 contractions par minute. Qon _ L'eau est introduite dans l'appareil. H™ — Les contractions sont moins vives. On compte par minute 9 — 10—10—9 — 10. 42'" — Contractions, 5— 5 — 4 — 3 — 5. 1»'25 — Contractions, 3—2 — 2 — 3—2. — 153 — ,|h42 — Contractions très faibles, à peine sensibles; envi- ron une par minute. 2h20 — Plus (le contractions. Le vaisseau dorsal est arrêté en diastole. 3h 42 — L'animal est retiré de l'eau et séché. 3h 54 — On distingue quelques mouvements dans les stig- mates. 4h — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 10 con- tractions par minute. 4'>12 — L'animal reprend ses mouvements. Exp. G. — Gryptops hortensis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 36 contractions par minute. O'n — L'eau est introduite dans l'appareil. 55"" — Les contractions sont plus lentes. On compte par minute 22 — 24 — 2-3 — 23 — 22. I'i20 — Lescontractions sont encore plus lentes. On compte par minute 18 — 17 — 17 — 18 — 16. 2'' 40 — Plus de contractions. Le vaisseau dorsal est arrêté en diastole. 2'' 60 — L'animal est retiré de l'eau et séché ; le vaisseau dorsal ne tarde pas à donner la moyenne de contractions primitive, 36 par minute. Exp. H. ~ Les mêmes observations sont faites sur quelques Chilognathes, mais elles ne peuvent rien révéler sur les mou- vements du vaisseau dorsal, l'opacité des téguments externes s'opposant à toute observation par transparence. J'ai pu seulement constater qu'en général, chez les Chilognates, la résistance à l'asphyxie était moins longue que chez les Ghi- lopodes. Ainsi, plusieurs Iules et Glomeris, retirés de l'eau après deux heures et trois heures de submersion, n'ont pu revenir à la vie. Je ne crois pas utile de donner ici le détail de ces expériences. Asphyxie par le gaz acide carbonique. — Pour cette nouvelle série d'expériences, les appareils sont analogues à — 154 — ceux qui ont servi pour les précédentes observations. Un des tubes communique avec un récipient produisant du gaz acide carbonique; la communication peut être établie ou rom- | pue à volonté. L'autre conduit communiquant avec un tube adducteur plongé dans une cuvette pleine d'eau, permet de s'assurer de l'intensité du courant de gaz établi. Cette com- munication peut être également rompue à volonté. Par cet agencement, le courant d'acide carbonique peut | être introduit dans l'appareil placé sous l'objectif du micros- cope, sans que l'observateur cesse, un seul instant, de sui- vre les diverses phases de l'opération. Pour ramener l'air dans l'appareil, les deux communica- tions sont rompues ; le gaz est aspiré par un des tubes en caoutchouc, et l'air se précipite dans l'appareil par l'autre ouverture. Expérience A. — Geophilus sodalis. — Le vaisseau dor- sal donne une moyenne de 21 contractions par minute. 0" — Le courant d'acide carbonique est lancé dans l'ap- pareil. L'animal ne bouge plus. Tous mouve- ments cessent. Le cœur s'arrête en diastole. Le sang ne circule plus, âô-» — Un courant d'air est établi. L'acide carbonique est chassé de l'appareil. Le vaisseau dorsal donne une légère contraction. 30m __ Lg vaisseau dorsal donne une deuxième contrac- tion. 33'" — Les contractions se précipitent et donnent par minute 16 — 17 — 17 — 18 — 18. Pas de cir- culation encore. 43'" — Moyenne de 20 contractions par minute. L'animal commence à remuer les pattes, ce qui gêne un peu l'observation ; cependant, on distingue quel- ques globules sanguins qui se dirigent vers la partie anale. — 155 — 48>n — Moyenne de 20 contractions par minute. Le sang circule en suivant dans le vaisseau dorsal le sens postero-anlérieur. Exp. B. — Geophilus sodalis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 2i contraciions par minute. Qm _ Le courant d'acide carbonique est lancé dans l'ap- pareil. L'animal ne bouge plus; les pattes se contractent; le cœur s'arrête en diastole. L'as- phyxie paraît complète. 15.11 _ Le courant de gaz est supprimé ; l'acide carboni- que est chassé de l'appareil par un courant d'air qui est établi. 20«" — Le vaisseau dorsal donne une première contrac- tion. 22" — Les contractions deviennent plus actives ; on compte par minute 7 — 6 — 6 — 7 — 8. 40m _ On compte par minute 19 — 20—19—18 — 20. L'animal commence à se mouvoir. Exp. G. — Himantarium gabrielis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 19 contractions par minute. 0" — Le courant d'acide carbonique est lancé, l'arrêt des fonctions est instantané. 11" — Le courant d'acide carboni(iue est supprimé. /I7m — Le courant d'air est établi. 18" — Le vaisseau dorsal donne une première contrac- tion. 24m _ Les contractions deviennent plus actives ; on compte par minute 7 — 6 — 7 — 8 — 7. L'ani- mal commence à se mouvoir. 43m — Les contractions sont encore plus actives; on compte par minute 19—18 — 20 — 19 — 19. L'animal se mouvant sur toute son étendue, l'expérience ne peut être continuée. — s 56 — Exp. D= — Scolopeiîdra cingulata. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 22 contractions par minute. 0™ — Le courant de gaz est lancé. L'animal fait quelques mouvements brusques, puis ses pattes se con- tractent et le vaisseau dorsal s'arrête en diastole. 20"" — Le courant d'acide carbonique est supprimé. L'ap- pareil est mis en communication avec l'air libre. Pas de contractions. 25"' — L'acide carbonique est complètement chassé par un courant d'air qui est établi. 29'" — Le vaisseau dorsal donne une première contrac- tion. Si"" — Le vaisseau dorsal donne une deuxième contrac- tion. 40™ — Contractions, 12 — 41 — 12 — 13 — 11. Les mou- vements de l'animal empêchent toute autre constation. Exp. E. — Cryptops hortensis. — Le vaisseau dorsal donne une moyenne de 35 contractions par minute. 0" — Le courant d'acide carbonique est lancé dans l'ap- pareil. L'arrêt des fonctions est instantané. Le cœur est en diastole. 12'" — Le courant d'air est établi. 16"" — Le vaisseau dorsal donne une première contrac- tion. 17'" — Deux contractions. 20m _ Contractions, 10 — 9 — 9 — 8 — 10. SO" — Contractions, 24 — 25 — 25 — 24 — 26. 4.5m — L'animal commence à se mouvoir, ce qui empêche toute autre observation Il résulte de ces diverses expériences qu'en aucun cas l'obstruction des stigmates n'est complète. L'appareil res- piratoire n'est jamais complèlemeist clos. Dans les expériences par submersion, l'eau ne pouvant I — 157 — mouiller la membrane interne des stigmates, ne pénètre pas dans le système et empêche seulement le renouvelle- ment de l'air contenu dans les trachées. L'animal vit tant que sa provision d'air n'est pas complètement viciée. Lorsque l'air utilisable est entièrement dépensé, les fonc- tions s'arrêtent, le sang ne circule plus, et le vaisseau dorsal s'arrête en diastole; il y a alors mort apparente. SI, sans pousser trop loin l'expérience, l'anima! est sorti de l'eau et séché, il se fait, par l'orifice des stigmates qui n'est pas complètement clos , un échange prr diffusion entre l'air vicié des trachées et l'air vivifiant, extérieur. C'est lorsque cet échange à eu lieu, que les fonctions reparais- sent. Les expériences d'asphyxie par le gaz acide carbonique, confirment cette manière de voir ; en eii'et, si dans ces expériences l'appareil devenait complètement clos, l'asphyxie ne se ferait sentir que lorsque l'animal aurait complètement vicié l'air de ses trachées, et les contractions du vaisseau dorsal continuraient aussi longtemps que dans les expé- riences par submersion. Or il n'en est rien, i'observation nous a démontré que dans l'acide carbonique, l'asphyxie était presque instantanée. Les stigmates ne pouvant se fermer complètement, l'acide carbonique pénètre rapide- ment dans le réseau des trachées, en raison de la différence de densité de ce gaz et de l'air ; l'asphyxie a lieu, le vais- seau dorsal s'arrête presque de suite. Si l'on remplace le gaz par l'air, il se fait d'arbord, par diii'usion, échange entre l'acide carbonique contenu dans les trachées et l'air exté- rieur, elles fonctions ne tardent pas à se rétablir. Si les contractions du vaisseau dorsal ne reviennent pas aussi rapidement que dans les expériences d'asphyxie par submersion, nous devons peut-être en rechercher la cause dans les propriétés anesthésiques de l'acide carbonique. En somme, il résulte des expériences faites sur les stig- mates que : — 1o8 — 1° Ni les stigmates, ni la membrane sous-stigmatique n'exécutent de mouvements en relation directe avec les fonc- tions de la respiration; 2° L'orifice externe des stigmates ne se contracte pas, ce qu'on pouvait prévoir à cause de sa nature cornée ; 3" Le rôle des stigmates est passif ; ils servent seulement de communication entre l'appareil respiratoire et l'air extérieur; 4" Les poches sous-stigmatiques, chez les espèces qui en sont pourvues, possèdent la faculté de se contracter dans cer- tains cas, sous l'influence de causes extérieures ; 5° Les excroissances qui garnissent, chez certaines espèces, la membrane interne sous-siigmatigue. peuvent obstruer l'ori- fice des stigmates, également sous l'influence de causes exté- rieures ; 6" L'obstruction de l'orifice des stigmates par le resserre- ment des poches sous-stigmatiques ou des excroissances qui tapissent la me?nbrane interne, n'est que partiel. L'appareil respiratoire n'est jamais complètement clos; 1° La membrane interne sous-stigmatique {poches sous- stigmatiques ou excroissances), a pour fonction la préserva- tion de l'appareil respiratoire. Mécanisme de la respiration. Des expériences qui précèdent, deux résultais principaux sont à retenir, savoir : 1° Pendant la submersion il ne s'échappe aucune bulle d'air par l'orifice des stigmates ; 2° Cet orifice n'est jamais clos d'une manière parfaite. Que devons-nous en con -lure, au point de vue du méca- nisme respiratoire ? Si nous admettons que chez ces Arthropodes il existe, en l'absence de tout mouvement externe , un mouvement interne produisant l'appel et l'expulsion de l'air, son inten- sité doit être très faible, puisqu'elle ne peut vaincre la résistance opposée par la couche d'eau très mince qui re- couvre les ouvertures sligmatiques. — 159 -- Cela ne conclue pas cependant à l'absence de tout mou- vement interne pouvant produire l'inspiration et l'expiration. Si l'on observe avec soin l'ensemble des faits produits par les contractions rhythmiques du vaisseau dorsal, on remarque qu'à (haque mouvement le sang chassé dans les lacunes, rencontrant dans son parcours les trachées qui y sont baignées, accentue, à chaque flux sanguin, les courbes de cestrachees.il en résulte pour chaque mouvement rhyth- mique, alternativement, une augmentation et une diminu- tion dans la capacité totale de l'ensemble de l'appareil respiratoire. Lorsqu'il y a augmentation de capacité, l'air extérieur se précipite dans les trachées ; lorsqu'il y a diminution, l'air en est chassé. L'échange ne peut s'opérer qu'en faible quantité, mais la diiVusion des gaz achève l'œuvre du vais- seau dorsal. Chez certaines espèces {Geophilides), les trachées présen- tent des anastomoses et des poches sous - stigmatiques dépourvues de lilaments en spirale et susceptibles de se contracter. Ces anastomoses se trouvent précisément situées sur la ligne médiane du corps, immédiatement au-dessus du vaisseau dorsal et reçoivent directement les eii'ets de ses dilatations et de ses contractions. Les poches sous-stigmati- ques se trouvant baignées tlans le sang des lacunes, sont spumises également aux pressions de chaque flux sanguin. 11 est à remarquer que ces poches sous-stigmatiques et ces anastomoses dépourvues de spiricules, se rencontrent chez les Geophilides, Myriopodes, dont la vie est essentielle- ment souterraine. Causes diverses agissant sur la respiration. — Tandis qu'au repos les mouvements rhythmiques du vaisseau dorsal agissent seuls sur l'appareil respiratoire pour provo- quer l'appel et l'expulsion de l'air pendant l'activité, certai- nes fonctions aident la respiration, et balancent ainsi la — 160 — dépense vitale occasionnée par ces mêmes fonctions. Ce sont : pendant la marche, l'action des mus les agissant lïur les trachées, ei pendant la digestion les mouvements du canal digestif. Influence de la température. — L'abaissement de la température, en outre du ralentissement qu'il excerce sur toutes les fonctions et par conséquent sur l'activité des combustions organiques, agit encore sur la respiration par la diminution du nombre des contractions du vaisseau dor- sal. Les résultats ci dessous , permettront de juger dans quelle mesure le ralentissement de la circulation agit sur l'activité respiratoire. Observations faites sur le Gryptops hortensis à différentes • époques de Vannée, par des températures diverses. Température, 18" cer>tigrade. — Contractions par minute : 42 — 40 — 41 - 43 — 40 40 — 39 — 42 - 43 — 4! 43 _ 40 — 40 — 39 — 40 Moyenne : environ 41 contractions par minute. Température, 9» centigrade. — Contractions par minute : 29 _ 30 _ 31 — 32 — 31 30 — 30 — 32 — 31 — 29 29 — 31 — 3? — 30 — 30 Moyenne : environ 30 1/2 contractions par minute. Température, 5'^ centigrade. — Contractions par minute : 26 — 27 — 26 — 25 — 25 25 — 27 — 26 — 25 — 27 26 — 26 — 27 — 26 — 25 Moyenne : environ 26 contractions par minute. Température, 2° centigrade. — Contractions par minute : 21 _ 20 — 20 — 21 — 19 20 — 21 — 21 — 20 ^ 20 20 — 21 — 22 — 19 — 20 Moyenne : environ 20 contractions par minute. - 161 - RÉSUMÉ Le mécanisme de la respiration chez les Myriopodes lif- fère complètement de celui des insectes. 1° Il n'existe pas, pendant le repos, de mouvements de dilatation ou de contraction de la cavité somatique, suscep- tibles de produire ou d'aider l'inspiration et l'expiration ; 2' Ni les stigmates, ni la membrane sous-stigmatique, n'exécutent de mouvements en relation directe avec les fonctions de la respiration ; 3° L'orifice externe des stigmates ne se contracte pas; 4° Le rôle des stigmates est passif, ils servent seulement de communication entre l'appareil respiratoire et l'air exté- rieur ; 5° Les poches sous-stigmatiques, chez les espèces qui en sont pourvues, possèdent la faculté de se contracler dans certains cas, sous l'influence de causes extérieures ; 6« Les excroissances qui garnissent, chez certaines espèces, la membrane interne sous-stigmatique, peuvent obstruer les stigmates, également sous l'influence de causes exté- rieures ; 1° L'obstruction de l'oriflce des stigmates par le resserre - ment des poches sous-stigmatiques ou des excroissances qui tapissent la membrane interne, n'est que partiel. L'appareil respiratoire n'est jamais complètement clos ; 8o La membrane interne sous-stigmatique (poches ou ex- croissances) a pour fonction la préservation de l'apparei, respiratoire ; 9" L'appareil respiratoire ne possède pas de mouvements qui lui soient propres, susceptibles de produire l'appel ou l'expulsion de l'air ; 10" L'inspiration et l'expiration sont assurées par les mou- vements rhythmiques du vaisseau dorsal. En outre, l'air pé- nètre par dift'usion jusque dans les plus fines trachées; pen- dant le repos, ces causes agissent seules ; Société D'asiioiUE naivrelle. — XX. 11 - 162 - 41o Pendant l'activité, certaines fonctions aident la respi- piration. Ce sont : l" Pendant la marche, l'action des muscles sur les trachées ; â" Pendant la digestion, les mouvements du canal digestif. 42» Les fonctions respiratoires varient d'intensité, selon que la température est plus ou moins élevée. Au moment de publier les résultats que je viens d'exposer, j'ai reçu du savant physiologiste, M. Félix Plateau, un mé- moire dans lequel il traite la même question étudiée chez les Arachnides, et où il constate la même absence de mouve- ments respiratoires externes. L'auteur se borne à donner le détail de ses expériences et des constatations qu'il a faites, sans envisager par quel pro- cédé se fait le renouvellement de l'air dans l'appareil respi- ratoire. La théorie que j'ai donnée sur le mécanisme de la respiration chez les Myriopodes, me paraît, à 'priori, appli- cable aux Arachnides. Je dois ajouter que les recherches auxquelles je m'étais livré sur des Androctonus occitamis, dans le but d'étudier leurs mouvements respiratoires, concordent de tous points avec les résultats obtenus par le savant professeur de l'Uni- versité de Gand. J'avais déjà signalé, dans mes recherches anatomiques sur l'appareil respiratoire des Chilopodes, la présence de Chilo- podes pulmonés, ce qui précisait l'affinité de la classe des Myriopodes et les reliait étroitement aux Arachnides. La similitude qui semblerait exister pour les fonctions de la respiration dans ces deux classes, affirme une fois de plus cette manière de voir. — 163 - Recherches sur les Ophites des Pyrénées Par le Df Joh. Kûhn. Traduit de rAllemand Par L. Br.emer, membre titulaire. Avis du Traducteur Le rôle des sociétés scientifiques de province semble devoir consister surtout dans l'étude de la. région, dont la ville qui est leur siège, est le centre. Tant par les travaux de leurs membres que par la publica- tion de ceux des savants étrangers, elles doivent contribuer à la connaissance de leur circonscription régionale. Toulouse étant le centre scientifique des Pyrénées, notre Bulletin paraît la publication indiquée pour les travaux relatifs à cette grande et belle chaîne de montagnes. C'est cette conviction qui engagea mon honoré maître, M. le professeur L. Lartet, à me faire publier ici la traduction de certains mémoires allemands ayant trait aux Pyrénées. Je suis heureux de le remercier de la bienveillante sollicitude avec laquelle il a dirigé mes traductions. Le présent mémoire, dû à M. le D"" Kûhn, de Leipzig, a été publié en 1881, mais l'auteur a bien voulu revoir son travail et le mettre au courant des publications récentes. Je l'en remercie bien sincèrement, ainsi que M. Caralp, maître de conférences à la Faculté des sciences, qui s'est mis obligeamment à ma disposition pour toute la partie microgra- phique. L- B. - 164 - AVANT-PROPOS Des nombreux savants qui se sont occupés de la constitu- tion géologique des Pyrénées, l'abbé Palassou (1) est le pre- mier qui signala, en de nombreux points de la chaîne, des roches massives, arrondies, qu'il désigna du nom de Pierre verte ou d'Ophite des Pyrénées. Ces masses arrondies, isolées, se présentent rarement au centre de la chaîne, mais se trou- vent le plus souvient à l'entrée des grandes vallées, au pied des Pyrénées occidentales, du moins sur le versant français. Le nom donné par Palassou à ces roches, d'apparence si par- ticulière, fut employé dans des sens différents et fut attribué aussi à des roches des collines subpyrénéennes qui n'avaient rien de commun, au point de vue pétrographique, avec l'ophite de Palassou. Par suite des fausses acceptions de ce mot, plu- sieurs savants ont proposé de le rejeter. Ne vaudrait-il pas mieux ne l'employer que pour désigner « l'ensemble des ro- ches caractérisées par leur faciès tout spécial et leurs carac- tères pétrographiques et géologiques (2). » J. de Charpentier (3) définit la constitution minéralogique de l'ophite en disant : « C'est un mélange d'amphibole et de feldspath. » On rangea, par suite, cette roche dans le même groupe que la diorite, et ou la décrivit comme une variété de cette dernière. Noguès (4) proposa, en 1865, de rejeter le terme d'ophite, vu que les roches qui portent ce nom ne peuvent pas se rap- (1) Essai sur la minéralogie des Monts-Pyrénées. Journal des mines, n* 49, 1814. — Mémoires pour servir à l'histoire naturelle des Pijré- nées, Pau, 1819. (2) Zirkel : Beitrage z. geol. Kenntniss der Pijrenaen. Zeitschr. d. d. geol. Ges. XIX, 1867, p. 118. (3) Essai sur la constitution géognostique des Pyrénées, p. 484, Paris, 1823. ^ (4) Comptes rendus, LXI, 1865, p. 443. — 165 — porter à un même groupe. La plupart de celles des Pyrénées, une partie de celles des Landes et des Corbières sont de vraies diorites ; mais celle de la gorge de Fitou, au sud de Narbonne, est une euritc granitoïde ; enfin, celles de Gléon, de Sainte- Eugénie, et une partie de celles des Corbières, sont des spilites. Pour cet auteur, l'ophite vraie est un mélange de feldspath et de minéraux magnésiens, et il ne craint pas d'y rapporter le schiste chloriiique, la serpentine, la Iherzolite et la steatite. Mais ni Palassou ni de Charpentier n'ont appelé ophite do pareilles roches, et, si après eux, il s'est établi une confusion à cet égard, il ne faut pas l'attribuer au nom proposé par le premier de ces géologues. En particulier, on a eu le tort de rapporter aux ophites la Iherzolite comme l'a fait Garrigou (1), imité en cela par Mussy (2) (1869). En 1867, Zirkel (3) traita à fond les relations pétrographiques et géologiques des roches si justement réunies par Palassou sous le nom d'ophite. Cet auteur ne reconnut que plus tard la nature ouralitique de l'hornblende, mais, dès lors, il constata au microscope l'exis- tence d'un minéral augitique. L'introduction du microscope dans les études pétrogra- phiques fit ranger l'ophite dans un groupe différent. L'élé- ment coloré, considéré primitivement comme de l'horn- blende , fut reconnu comme un minéral pyroxénique ; il joue ou, du moins, a joué le rôle d'élément principal dans la roche. Les masses qui paraissaient vertes dans une coupe mince furent considérées comme des stades de décom- position de l'augite. B. Zirkel (4), Quiroga (5), Macpher- (1) Bull. Soc. géol , XXV, 1868, p. 724. (2) Bull. Soc. géol., XXVI, 1869, p. 28. (3) Beitrage zur geolog. Kenntniss der Pyrenaen. Zeilschr. d. geol. Ges. XIX, 1867. (4) Loco citato, p. 166. (5) Erupcion ofttica de Moledo [Santander] . Anal, de la Soc. esp. de hist nat.,l. VI, ^ 811. — 0 fila de PandoiSantatider). lh\d., t. V, 1876. - 166 - son (1), Calderon(2), Ramon (3), Michel Lévy (4) se sont occupés de l'étude microscopique de plusieurs ophites. Zirkel, qui est le premier qui ait soumis les ophites pyré- néennes à l'examen microscopique, les décrit comme un mé- lange granuleux ou compacte d'hornblende et de feldspath renfermant comme éléments accessoires de l'oligiste, de la magnétite et du mica noir, et comme produits secondaires, de l'épidote et du talc Les ophites pauvres en hornblende et riches en feldspath (ophite de Lacourt, dans la vallée du^ Sa- lât, de Saint-Pé, de Saint-Béat) renferment aussi un minéral diallagique qui, sous une coupe suffisamment mince, est presque incolore, non décomposé et parcouru par de nom- breuses fentes. Quiroga examina l'ophite de Pendo (province de Santander) et la trouva composée de feldspath plagioclase, d'augite dial- lagique, de viridife, d'hornblende, d'épidote, de magnétite, d'oligiste et d'une base (basis) (o) amorphe et peu abondante. Macpherson étudia des roches de la province de Cadix, qu'il assimile étroitement aux ophites des Pyrénées, et re- marqua qu'un certain nombre d'entre elles renferment une base amorphe qui manque chez d'autres. Comme éléments constitutifs des premières, il indique un feldspath plagioclase, de l'augite transformée en partie en chlorite, de la magnétite (1) Sobre los caractères petrograficos de las cfitas de las cercanias de Biarritz. Ibid., t. VI, 1877. — Sobre las rocas eruptivas de la pro- vincia de Cadizy de su semejanza con las ofilas de Pirineo. Ibid., t. V, 1876. (2) Ofila de Trasmiera (Sa^itander). Ibid., t. VII, 1878. (3) Roca eruptiva de Matrico {Guipuzcoa). Ibid., t. VII, 1878- — Las rocas eruptivas de Viscaya. Boletin de la comision del mapa geo- logico de Espana, t. VI, 1879. (4) Note sur quelques ophites des Pyrénées. Bull. Soc. géol. de France, 1877, p. 156. (5) Le mot de basis a été proposé, par Zirkel, pour désigner une pâte qui conserve, aux plus forts grossissements, le faciès d'un corps amorphe et homogène (Ed. Jannetaz : Les Roches). — Note du traducteur. - 167 - et du fer titane; dans les secondes, il signale du feldspath, de l'augite diallagique avec ses produits de transformation : l'hornblende et la chlorite, de l'épidote, un peu de quartz et d'hématite. Michel-Lévy décrit des ophites pyrénéennes de différents gisements comme caractérisées par la présence du diallage ou de l'augite qui passe au diallage, du feldspath plagioclase et du fer titane. Le diallage donne naissance à de l'horn- blende, de la serpentine et de la chlorite, l'épidote est un produit secondaire. Cet auteur mentionne encore lo quartz, la magnétite et le mica magnésien ; enfin, il considère le pro- duit de décomposition du fer titane comme étant du sphène. Dans un résumé des dernières recherches sur ces roches, Roseebusch (1) range les ophites, avec certitude, parmi la série des roches plag ioclaso-augitiques . Mais si la composition des ophites paraît nettement établie, il n'en est pas de l'âge sur lequel ces différents auteurs sont loin d'être d'accord. Grâce à l'obligeant intermédiaire de M. le professeur Zirkel, M. Genreau, ingénieur au corps des mines, à Pau, m'envoya un nombre considérable d'échantillons d'ophite des Pyré- nées, notamment des Basses-Pyrénés et des Landes ; je suis heureux de pouvoir lui exprimer ici mes remerciements sincères. M. Zirkel mit à ma disposition une riche collection d'ophites qu'il avait recueiUies dans les Hautes-Pyrénées. Enfin, je pus examiner aussi les échantillons d'ophites pyrénéennes que le comte Limur de Vannes a offerts au Muséum de Leipzig, de sorte que les matériaux de mes recherches proviennent d'une centaine de localités environ. Je traiterai d'abord des éléments essentiels et des princi- paux éléments accessoires des ophites, j'y joindrai une des- cription des échantillons typiques, et, me basant sur l'analyse chimique, je considérerai leur place pétrographique et géolo- gique. 1) N. Jahrb. f. Minerai. Geol. n. Paleâont, 1879, p. 426. — 168 — CHAPITRE I Éléments constituants des ophites. Les minéraux qui rentrent dans la constitution des prépa- rations d'ophite que j'ai examinées, sont les suivants : L'augite, L'augite diallagique, Le diallage, L'ouralite, La viridite, Le feldspath, L'épidote, Le fer titane. La magnétite, La pyrite martiale, L'oligiste, L'apatite, L'hornblende, Le quartz. Le spath calcaire. Le mica magnésien. "S M o o a a § 1 Éléments essentiels. Augite. — Les minéraux pyroxéniques , que l'on avait d'abord complètement méconnus, puis signalés , mais en faible quantité seulement, se sont montrés, dans les échan- tillons examinés, comme l'élément do beaucoup le plus abon- dant. L'augite monoclinique se présente avec les couleurs les plus variées, depuis la teinte presque incolore jusqu'au brun- jaunâtre ou rougeâtre, généralement en fragments irréguliers, sans contours géométriques, s'intercalant entre les cristaux de - 169 — feldspath. Coutrairement aux indications de Michel-Lévy (1), je trouvai maintes fois un dichroïsme assez net, et principale- ment dans les préparations renfermant en même temps de l'hornblende primaire. Selon que l'augile se présente sur la coupe transversale ou sur la coupe longitudinale, elle offre des phénomènes de coloration différents. Ainsi, elle paraît fortement dichroïque dans le premier cas et l'est plus faible- ment dans le second; de plus, sa coloration varie du gris-jau- nàtre au rouge-brun foncé sur la coupe transversale, tandis que la couleur fondamentale d'un brun-rougeâtre clair n'offre de variations très faibles qu'à un examen très attentif. La couleur, suivant les trois axes, est rouge-brun suivant a, jau- nâtre suivant h, et rouge clair suivant c. L'augite peut offrir tous les stades de transformation, de- puis la parfaite conservation jusqu'à la décomposition com- plète. Par suite de son clivage prismatique, on observe assez souvent l'angle caractéristique de 87° et à la lumière polari- sée des groupements géminés selon l'orthopinacoïde. L'augite renferme quelquefois des inclusions microscopi- ques dont la nature est déterminée par la composition pétro- graphique et le mode de formation de la roche ; on trouve, par exemple , du feldspath triclinique , de l'apatite , de l'oligiste, de la magnétite, du fer titane, et, d'autre part, des inclusions vitreuses et des bulles « Dampfporen ». Aiigite diallagique. — L'augite subit souvent une décom- position fibreuse qui part des bords et lui donne une certaine ressemblance avec le diallage. La substance incolore et transparente devient, par suite, louche et nuageuse ; il se forme des masses verdâtres ou jaunâtres qu'on ne peut, néan- moins, pas rapporter à l'ouralite. Cette transformation, qui atteint quelquefois tout le pyroxène, n'est pas toujours aussi avancée, et la conservation d'un noj^au non décomposé per- (■)) Note sur quelques ophites des Pyrénées. Bull. Soc. géol. de France, 3^8., i. VI, p. 159, 1877. - 170 — met de reconnaître l'angite, même quand la nature primitive du minéral ne ressort pas clairement. J'emploierai l'expres- sion d'augite dkdlagique (« Diallag-âlinlicher Augit ») pour cet état fibreux particulier que j'ai observé dans tous les échantillons d'ophite que j'ai examinés. Diallage. — A côté de cet augite diallagique, se présente du diallage vrai qui, grâce à son clivage monoclinique, pos- sède des propriétés optiques caractéristiques et se reconnaît, de plus, parles interpositions typiques du diallage du Gabbro. Les éléments, considérés comme diallagiques et montrant toujours leur clivage monoclinique, éteignent, dans beaucoup de cas (coupe de la zone de l'orthodiagonalc), parallèlement, dans d'autres cas obliquement, de sorte qu'on ne peut les considérer ni comme de l'augitc, ni comme un pyroxène rhomhique. Dans certaines préparations, on distinguait très nettement que les inclusions dans la substance incolore pos- sèdent, les unes une couleur d'un rouge-brun et consistent probablement, dans ce cas, en hydrate ferrique, et les autres sont d'un noir foncé et doivent être considérées comme for- mées d'oxyde magnétique. Souvent on voit comment ces in- terpositions pénètrent du bord dans l'intérieur du cristal et sont disposées perpendiculairement à la direction du clivage. Michel-Lévy signale aussi de petits grains opaques qui se groupent en séries parallèles à l'orthopinacoïde. En même temps que ce phénomène, le cristal montre une fibrillation parallèle qui fait disparaître sa transparence. Par suite, dans les stades plus avancés, le diallage devient semblable à l'au- gite diallagique et se distingue très difficilement de cette der- nière. Par suite de la transformation de ces minéraux pyroxé- niques, il se forme d'abord Vouralitc, cette pseudomorphose de l'augite en hornblende, ensuite, seulement de la viridite, qui est reconnaissable en beaucoup de points. Ouralite. — La présence deVouralite détermina les anciens auteurs à considérer les ophitos comme des roches formées de plagioclase et d'hornblende, mais cette manière de voir ne saurait plus se soutenir. — 171 - Pour rccounaître sous le microscope cette pscudomorphose, ou mieux cette paramorphose de l'augite en hornblende, il est absolument nécessaire de rencontrer des coupes transver- sales montrant, avec les sections de l'augite, le dichroïsme et l'angle de clivage de 124° 1/2, caractéristiques de l'hornblende, ou bien des coupes dans lesquelles, par suite de la première transformation de l'augite, il s'est formé extérieurement un liseré d'hornblende secondaire avec des contours peu marqués, tandis qu'à l'intérieur la substance augitique s'est conservée dans sa fraîcheur première. Dans les échantillons que j'ai examinés j'ai trouvé très nettement tous les stades de la transformation, depuis l'augite absolument intacte, jusqu'à de l'amphibole ne possédant plus que la forme extérieure du py- roxène. Il faut encore signaler ce fait important, que souvent une des directions do clivage de l'augite se prolonge dans la substance transformée et forme, avec une autre direction de clivage appartenant à l'ouralite, l'angle de 124°, caractéristi- que de l'hornblende. Cette observation a déjà été faite, par Franke (1), sur une diorite ouralitique de l'île Martin-Garcia, du Rio de la Plata. La couleur de l'ouralite varie entre le vert-jaunâtre, le vert pomme et le vert poireau, selon le sens des coupes. Les coupes transversales offrent généralement des teintes claires, et les longitudinales des teintes plus foncées ; même dans des lames très minces, le dichroïsme est encore parfaitement vi- sible. Concurremment avec la transformation du pyroxène en ouralite, se séparent différentes combinaisons de fer consis- tant le plus souvent en magnétite, quelquefois aussi en oxyde ferrique ou en hydrate ferrique. Je ne peux pas admettre dans sa généralité l'opinion de Michel-Lévy (2), que l'am- phibole résultant de la transformation de l'augite est le plus souvent de l'actinote et non de l'ouralite, car, dans trois pré- (<) Sludien il. Cordillerengesteine. In. Diss. Leipzig, 1875. (2) Loc. cit., p. 159. - 172 - parations seulement, j'ai pu observer les caractères du pre- mier. Macroscopiquement aussi, les prismes vert foncé d'am- phibole, d'origine augitique, ne rappellent en rien l'actinote. Viridite. — Depuis longtemps déjà on se préoccupe de donner un nom exact à la matière verte qui se présente dans les diabases comme produit de transformation de l'augite. Quand l'analyse chimique eut montré que cette substance consistait essentiellement en un silicate de magnésie et de protoxyde de fer hydraté, on lui donna successivement le nom des diverses espèces du groupe chloritc. Je conserverai pour elle le nom de viridite, introduit dans la science par Vo- gelsang('l). Sous le nom de viridite, dit Zirkel (2), on désigne des productions vertes et transparentes, sous forme d'écaillés ou de masses fibreuses qui se présentent fréquemment comme produits de transformation et termes de passage vers l'horn- blende, l'olivine, etc. Leur composition n'est certainement pas toujours semblable ; ce sont principalement des silicates ferro-magnésiens, et l'on peut rapporter probablement les écailles à un miné: al chloriteux et les fibres à un minéral serpen'ineux. La couleur de la viridite des ophites est généralement ver- dâtre, mais à teintes très changeantes, quelquefois jaunâtre et même brunâtre ; parfois le dichroïsme est manifeste. La mi- crostructure de la viridite est très variable ; cependant, la forme écailleuse et fibreuse est la plus fréquente ; par suite des éléments orientés différemment, elle détermine, dans la lumière polarisée, de la polarisation d'agrégation ; les forma- tions composées de" fibres radiales produisent souvent, avec les niçois croisés, une croix d'interférence. « Plus les fibres sont épaisses, plus elles tentent à se disposer parallèlement ; elles se présentent ainsi au début de la transformation du (4) Zeitsch. d. cl. geol. Gesellsch. XXIV, p. 529. i'v) Zirkel : Mikrosk. Beschaffenh. 1873, p. 294. — 173 - pyroxène. Il est alors très difficile de les distinguer de l'oura- lite dont elles offrent le pléochroïsme (1). » La nature secondaire de cette substance verte ne laisse pas de doute dans les roches examinées. On observe, en effet, de l'augite qui commence à se transformer en viridite à ses bords, tandis que le noyau est intact; puis d'autre dans lequel il se produit le long des fentes qui parcourent tout le cristal, les aiguilles, les écailles et les fibres vertes en question. Enfin, l'augite a complètement disparu et est remplacée par le produit de transformation vert. Zirkel décrit ce processus en ces ter- mes (2) : « La matière chloriteuse vert-foncé se présente comme pseudomorphose formelle de l'augite dont elle peut conserver les sections, mais que la transformation efface le plus souvent. » Si la viridite et l'ouralite offrent de nombreux points de ressemblance, il existe cependant assez de signes entre elles pour rendre une diagnose certaine. Feldspaths. — Ce sont surtout des feldspaths tricliniques qui entrent dans la composition des opliites ; les raonoclines y sont d'une extrême rareté. Ces jjlarjwclcifies, caractérisés par leurs stries de groupement, quelquefois, il est vrai, altérées, même effacées par la décomposition, sont le plus souvent maclés d'après la loi de l'albite. Leurs cristaux sont dirigés en longueur dans la direction QO P QO • I^ est difficile de dé- cider si ces plagioclases appartiennent à une ou plusieurs es- pèces et à laquelle de celles-ci. Les propriétés optiques de chaque espèce de feldspath permettent bien théoriquement de les séparer, mais on se heurte dans la pratique à de grandes difficultés, car les caractères signalés ne sont valables que pour des feldspaths intacts, et, dans les ophites, ils sont géné- ralement plus ou moins altérés. Dans toutes mes préparations, je n'ai pas rencontré une seule section qui me permît de me- (1) Rosenbusch : Mikr. Physiogr. II, p. 338. (2) Mîkrosk, Beschaff-, p. 408. - 174 - sarer l'angle d'extinction; toujours cet angle avait quelques degrés de plus sur une face que sur l'autre. Aussi n'ai-je pu réussir à classer les feldspaths que dans deux groupes : dans l'un, l'angle d'extinction est dans le voisinage de 40°, dans l'autre, cet angle dépasse rarement 20°. Ces deux espèces se rencontrent concurremment. Le feldspath avec 40" d'ex- tinction paraît, à cause de sa facile décomposition, appartenir au labrador, l'autre rappelle plutôt ïoUglocase ; les angles qui caractérisent l'albite ou l'anorthite n'ont pas été rencontrés. Comme moi, Michel-Lévy (I) a trouvé dans les ophites qu'il a examinées, au point de vue de leurs propriétés optiques, l'oliglocase et le labrador. D'après lui, l'oliglocase est le plus souvent décomposé et a donné du spath calcaire. Dans quelques échantillons on trouve, avec les nichols croisés, une structure treillissée qui se distingue facilement de celle de la microcline par l'extinction oblique des deux sortes de lamelles. L'angle que forment ces lamelles, dont les unes sont parallèles à QO P QO , les autres à QO P QO , est, d'après Stelzner (2), de 86°40' pour le labrador. Il faut encore noter que certains feldspaths des ophites sont remplis, comme ceux de beaucoup de diorites et de mé- laphyres, d'une poudre brune ou noire qui se résout, sous un très fort grossissement, en petits granules. Par suite de cette décomposition, le feldspath perd son aspect primitif, devient trouble, grisâtre et forme une masse opaque et granulo- fibreuse. Une décomposition plus avancée amène la dispari- tion des stries de groupement et la formation do nouveaux minéraux, particulièrement de spath calcaire. Je n'ai pas pu constater avec certitude la présence de felds- path monocline, quoique Zirkel (3j et Michel-Lévy (4) rap- portent son existence, rare il est vrai, dans les ophites. (1) Loc. cit., p. 162. (2) Berg-u. Hilttenm Zeit. XXIX, p. 130. (3) Beitrage zur geol. Kenntn. der Pyrencisn. (4) Loc. cit., p. 163. - 175 - Les sections simples ou les macles groupés en apparence d'après la loi de Carlsbad, et considérées comme de l'orthose, se sont presque toujours montrées, à un examen optique plus approfondi, comme formées de plagioclase décomposé. L'épidote est un produit de transformation très fréquent dans les ophites, et doit son origine aussi bien aux feldspaths qu'aux pyroxènes. Un échantillon, provenant des Hautes- Pyrénées, consistait presque exclusivement en ce minéral. L'épidote se présente presque incolore ou vert-jaunâtre, et est si faiblement pléochroïque qu'il peut facilement être confondu avec l'augite, ou bien encore il est jaune-paille ou jaune-ci- tron et offre alors un pléochroïsme intense. C'est avec raison qu'on a considéré la richesse des ophites en épidote comme une preuve pour attribuer à l'hornblende les prismes verts- noirs de ces roches, sans qu'on soupçonnât toutefois la nature secondaire de cette amphibole. Maintenant que cette origine est bien établie, on peut ramener indirectement l'épidote au minéral primaire, c'est-à-dire à l'augite, qui donne directe- ment, il est vrai, de l'épidote sans la phase de passage en hornblende. Dans le feldspath, dans l'augite, l'ourahte, la viridite, par- tout on trouve des granules à contours irréguliers, des lamel- les et des aiguilles d'épidote dont la nature secondaire ne laisse alors pas de doute ; même dans les veines et les fentes, il se présente comme produit de remplissage. Des faits ana- logues ont, du reste, été maintefois signalés. Ainsi, Blum (1) a trouvé transformée en épidote l'ouraUto du porphyre augi- tique de Predazzo ; Kalkowsky (2) a observé la même trans- formation de l'augite des schistes verts de la basse Silésie; Rosenbusch (3) signale la métamorphose en épidote du py- roxène des diabases de l'Ochsenkopf, et Svedmark (4) a cons- (1) N. Jahrb f. miner. 1862, p. 429 (2) Tschermak-min. Mith. 1876, p. 99. (3) Mikr. Physiogr. d. massigen Gesteine. 1877, p. 332. (4) N. Jahrb. f. Miner. 1877, p. <00. - 176 - taté cette transformation pour l'oiiralite de Yaksala, près d'Upsal. D'après Blum (1), la formation de l'épidote serait une pseudo-morphose de l'augite et du feldspath; d'après Franke (2), l'épidote résulte de la transformation en chlorite de l'augite. Ce dernier auteur doute de la pseudo inorpïiose épidotique du feldspath , en ce qu'il admet que vraisemblable- ment l'épidote résulte de la viridite qui a pénétré dans le kaolin résultant de la décomposition du feldspath. Quant à l'origine de l'épidote des ophites, l'explication de Blum me paraît préférable. Michel-Lévy (3) considère l'épidote des ophites comme n'étant pas, dans certains cas, un simple produit de transfor- mation ; mais cet auteur est disposé à croire que sa formation a eu lieu au moment de la solidification de la roche. Il décrit ce minéral avec soin, et insiste avec raison sur la réflexion totale qui, due à la valeur de son indice de réfraction, lui donne un aspect semblable au sphène et au grenat. Fer titane. — Quant à sa distribution, le fer titane joue dans les ophites le même rôle que dans les diabases. C'est la plus abondante des combinaisons de fer. Dathe (4) donne ainsi qu'il suit ses caractères microscopiques : « Ce minéral est plus facile à reconnaître sous le microscope , quand il est décomposé, que quand il est absolument intact; ce caractère exceptionnel est encore offert par l'olivine. » Dans les roches que j'ai examinées, l'ilménite intacte est plus rare que décomposée. Quand ce minéral se trouve intact comme élément microscopique de la roche, il est très difficile (1) Pseudomorphosen des Mineralreichs, III. Appendice, p. 118, 122, 4 27, 13:5. — Der Epidot in peirogr. u. genetisch Beziehung. — N. Jahrb. f. Miner. 1861. (2) Studien iib. Cordillerengest. Leipzig, 1875. (3) Loc. cit., p. 160, 161. (4) Milkrosk. Untersuch. ub. Diabase. — Zeitschr. d. d. geol. Ges. 1874. - 177 - à distinguer delà magnétite, à cause de la similitude de colo- ration et d'opacité de ces deux corps. — Cependant la forme bacillaire est caractéristique du l'er titane. A l'état de décomposition, le leucoxène qui en résulte in- dique avec certitude la présence du minéral, car aucun autre n'est accompagné de cette substance grisâtre ou rougeâtre presque opaque. A la lumière réfléchie on perçoit son éclat cireux caractéristique. Les auteurs diffèrent beaucoup sur la nature du leucoxène. Zirkel le considère comme du carbonate ferreux ; Sandberger comme un titanate ; Cohen comme de l'acide titanique pur ; Turnebohm comme une modification allotropique de cet acide ; Michel-Lévy en fait du sphène ; enfin V. Lasaulx qui, le premier, admit une transformation de l'ilménite en un tita- nate calcique analogue à la pérowskite, et de celui-ci en sphène, penche à considérer le leucoxène comme de la tita- nomorphite. Je ne suis pas arrivé à une confirmation de l'une quel- conque de ces opinions; cependant je me rangerai à l'opinion générale qui fait du leucoxène non un titanate, mais une forme de l'acide titanique. (Cf. C. W. Cross Studien iib. breto- nische Gesteine; Min. u. petrogr. Mith. gesammelt v. Tscher- makiSSO, p. 401 et 402.) § II. — Eléments accessoires. Magnétite. — Le fer magnétique est le plus répandu des éléments accessoires et mérite d'être rapidement étudié. Ses propriétés microscopiques sont suffisamment connues , mais certaines ophites offrent des formes d'agrégation particuhères que Zirkel (1) a figurées dans les basaltes et les laves basal- tiques. L'opinion de Dathe (2) sur l'origine de la magnétite dans (1) Basaltgesteine, 1869, p. 67. (2) Loc. cit., p. 29. Société d'aistoire naturelle. — XX. 12 - 178 — les diabases, c'est-à-dire la nature secondaire de la plus grande partie de ce minéral, me paraît devoir s'étendre aux ophites. Je n'ai pas trouvé de magnétite dansl'augite intacte; mais dès qu'elle commence à se transformer, ses bords offrent des grains noirs, opaques, dont les contours indiquent très nettement la nature. Plus la transformation de l'augite est avancée, plus elle est riche en magnétite, ce qui ne s'explique qu'en admettant que ce dernier corps est un produit de dé- composition. Le processus est particulièrement net dans la formation de l'ouralite , qui est quelquefois complètement remplie de grains de magnétite, celle-ci se montrant surtout aux bords plutôt que dans l'intérieur. En résumé, la magnétite est, en grande partie, liée à la décomposition de l'augite et se présente rarement comme élément imlépendaut. Le minéral noir, qui joue ce dernier rôle dans l'ophite, est le fer titane. Il est très rare d'observer la magnétite comme produit de décomposition du mica ma- gnésien. Conime résultat d'une altération de la magnétite, les grains noirs s'entourent souvent d'une substance ocracée qui est certainement de l'hydrate ferrique. Quelquefois, comme l'a déjà signalé Michel-Lévy (1), de petites lamelles de biotite, reconnaissables à leur dichroïsme extraordinaire, entourent la magnétite dans l'ophite. Pyrite. — La pyrite se présente dans beaucoup de prépa- rations en très grande quantité; dans d'autres, elle est très rare ou manque même complètement. Elle est facilement reconnaissable, sous le microscope, par sa forme le plus sou- vent cubique et son éclat métallique jaune à la lumière inci- dente. Par suite d'un commencement d'altération, la pyrite s'entoure quelquefois d'un liseré ocracé ou noir, formé pro- bablement do combinaisons de fer. Oligiste. — Le fer oligiste se présente dans les ophites beau- (1) Loc. cit., p. 164. - 179 - coup plus rarement que la pyrite, mais tout aussi nettement caractérisé par ses propriétés microscopiques. Il est recou- naissable à sa couleur qui varie, selon l'épaisseur du cristal, du rouge jaune au rouge sang et au rouge sombi-e. La forme est tout aussi caractéristique. On le trouve en lamelles, tables ou feuillets, souvent à contour hexagonal, mais aussi sans figure régulière. Apatite. — L'apatite a été signalée comme élément acces- soire des ophites espagnoles, par Ramon Adam de Yarza (1). Dans d'autres travaux, même ceux plus récents de Michel- Lévy, il n'en est pas question. Je la trouvai cependant assez fréquemment. Comme dans beaucoup d'autres roches, l'apa- tite se montre dans les ophites des Pyrénées , ou en colon- nettes longues et minces, ou en sections hexagonales. Les colonnettes présentent ou la base ou le sommet d'une pyra- mide. Les aiguilles d'apatite, par suite d'une segmentation parallèle à oP, ont souvent l'aspect d'une chaînette et attei- gnent parfois une longueur extraordinaire, par exemple, 1,5 et 1 ,25 millimètres. Ces longs prismes traversent la plupart des autres éléments. L'apatite est toujours intacte, à contours cristallins nets et reste partout incolore. Hornblende. — Parmi les éléments rares, il faut ranger l'hornblende primaire ; cependant quand elle se rencontre, c'est avec une certaine abondance. L'augite brun-rougeatre, pléochroïque, est constamment accompagnée d'une amphibole variant du jaune clair au jaune brun et fortement dichroïque. Les deux substances paraissent être en relation génétique l'une avec l'autre et forment souvent un corps nettement défini , formé extérieurement d'hornblende et intérieurement d'augite. Mais les limites entre les deux minéraux sont tou- jours si nettes qu'on ne peut pas songer à une formation se- (1) Las rocas eruptivas de Viscaya. — Boletin de la comision del mapa geologica de Espaâa, t. XL 1879. - - 180 - Condaire de l'hornblende extérieure , et cela encore moins quand celle-ci détermine les contours du corps entier. L'opi- nion de Knop (1) sur la formation de l'ouralite , me paraît donner une explication suffisante du phénomène. D'après lui, un cristal d'augite s'est accru en un cristal d'horblende isomorphe, comme un alun de chrome s'accroît dans une solution d'alun potassique (2). Knop s'appuie sur l'identité de la substance, sur la simplicité et la rationalité des rapports des paramètres des deux minéraux et sur ce que l'enveloppe de hornblende qui entoure le diallage du Gabbro est également orienté selon les lois cristallographiques. Si je suis loin d'admettre cette manière de voir pour la for- mation de la véritable ouralite, je trouve cependant que cette coalescence, cette monstruosité que je viens de décrire, reçoit ainsi nne explication très vraisemblable. Les coupes transversales de ces cristaux sont caractérisées par la formation de l'orthopinacoïde de l'hornblende, d'oîi par la combinaison de oc P et QO P 00 , il se produit une section octogonale. On peut trouver l'amphibole primaire non liée à l'augite et possédant des contours très nets. Une remarquable union d'hornblende primaire et de fer titane sera décrite ultérieurement. Il y a donc deux sortes d'horblende dans les ophites, une primaire et une secon- daire. L'abondance extraordinaire de cette dernière a fait ranger ces roches dans le groupe des plagioclaso-amphibo- liques. La présence d'hornblende primaire est excessivement rare, et les auteurs les plus récents, par exemple Michel- Lévy, ne la mentionnent même pas. (2) Sludièn ilber Stoffwandlungen im Mineralreich. 1873, p. 24. (1) Les dernières recherches de F. Klocke {Berichte d. naturforsch. Gess. zu Freiburg i. Br. VII, 3) semblent cependant démontrer que l'accroissement d'un cristal d'alun dans une solution renfermant un alun isomorphe, conslilue un phénomène différent. — Cf. Franken- heim (Pogg. Ann. 113, p. 491, 1861). — 181 — Quartz. — Contrairement à l'opinion do Michel- Lévy (1), qui admet un quartz primitif dans beaucoup d'ophites, je con- sidère ce minéral comme un produit secondaire do décom- position. Il est beaucoup plus rare dans les roches fraîches que dans les roches altérées. Il semble devoir surtout son origine aux minéraux pyroxéniques. D'après Roscnbusch (2), cette décomposition de l'auglte se fait dans les diabases de la façon suivante : l'ouraUte qui résulte de l'augite se trans- forme en chlorite, et celle-ci en limonite, quartz et carbo- nates. Dans les ophites, le quartz est presque toujours réuni à la viridite en petis grains arrondis, à contours irréguliers, qui renferment fréquemment des inclusions liquides mobiles. Spath calcaire. — Le spath calcaire est également un produit de décomposition , il se montre en partie dans les feldspaths, en partie dans les fentes et les veines qui tra- versent la roche. De couleur généralement blanche ou gri- sâtre , il est le plus souvent parcouru par des fissures qui correspondent à son clivage rhomboédrique. Au point de vue optique, il est caractérisé par une polarisation chromatique intense qui empêche de le confondre avec le feldspath dont il a souvent l'aspect. Quelquefois la calcite est tellement divi. sée dans la roche qu'il est impossible de la reconnaître optiquement; l'acide chlorhydrique permet alors de la déceler facilement. Mica magnésien. — L'élément accessoire le moins répandu dans les ophites est le mica magnésien qui, dans quelques cas cependant, paraît jouer le rôle d'élément essentiel. Il est ca- ractérisé par sa couleur qui varie du jaune au brun foncé, son dichroïsme et ses lamelles parallèles. Le plus souvent la biotite n'a pas de contours cristaUins, mais se présente en feuillets ou en lambeaux irréguliers. En se décomposant elle perd sa couleur primitive et devient vcrdâtre. Ou a trouvé (1) Loc. cit., p. 163. (2) Mikrosk. Physiogr. der mass. Gesleine. 1875, p. 33 1. — 182 — interposé au mica magnésien de l'apatite, de la magnétite et des aiguilles d'un minéral indéterminé qui, disposées dans une direction définie, se coupent sous un angle assez obtus. § 3. En raison de leur composition minéralogique, les ophites appartiennent aux roches plagioclaso-augitiques, sans quartz ni péridot. Elles sont caractérisées par les faits suivants : le pyroxène a souvent une allure diallagique, du diallage vrai s'y présente même ; l'augile est souvent transformée en ou- ralite ; le fer titane est plus répandu que le fer magnétique ; l'hornblende primaire et le mica magnésien , quoique plus rares, existent fréquemment; par suite de la décomposition, plusieurs minéraux se sont formés comme produits de trans- formation secondaire. Autant que la décomposition souvent très avancée à permis de le constater la microstructure est cristalline. Sauf une exception, aucune des préparations ne montra une basis caractérisée. Par ce caractère, les ophites des Pyrénées semblent s'éloigner de celles d'Espagne. Tous les auteurs qui ont étudié ces dernières semblent d'accord pour y reconnaître une véritable base amorphe. Macplierson (1) indique dans l'ophite de la base une struc- ture microfelstique ^2) et même cryptocristalline. D'après cet auteur (3), on trouve dans l'ophite des environs de Cadix une base vitreuse le plus souvent incolore, quelquefois vert d'eau. Il s'agit là probablement de produits de décomposition faible- ment biréfringents, ainsi que l'indique cette couleur verte qui est tout à fait extraordinaire pour les verres anciens. Ramon (1) Annal, de la Soc. esp. de Hist. nat. VI, 1877. (2) Zirkel a réservé le nom de « base microfelsilique » aux bases vi- treuses divitrifiées (Jannetaz. — Les Roches) . Note du traducteur. (3) Ibid. V. 1876. - 183 - Adam de Yarsa (1) attire à son tour l'attention sur une base vitreuse et incolore, ou fibreuse et verdâtre, dans des échan- tillons d'opliite de Biscaye. Quiroga (2) croit avoir reconnu des traces d'une base amorphe dans l'ophite de Pando dans le sud de la province de Santander. Les ophites d'Espagne paraissent s'éloigner fort peu, sous le rapport de la composition minéralogique, des ophites des Pyrénées; elles sont seulement plus riches en auglte fraîche et beaucoup plus pauvres en ouralite. Dans l'ophite de la pro- vince de Cadix, le feldspath plagioclase foi'me des groupes étoiles. Dans celle de Lafona, en Biscaye, Ramon Adam de Yarsa croit avoir rencontré de la néphéline, dont la présence est peu vraisemblable. L'ophite, grossièrement ci'istalline de Monte-Real en Portugal, renferme, d'après Macpherson (3), des cristaux roses de feldspath, de l'augite de couleur Itrune et un pyroxène vert en cristaux, soit isolés, soit maclés. Ces derniers possèdent un angle d'extinction plus grand de 2° ou 3°. Le même auteur y signale encore un minéral monotonie^ quelquefois en bâtonnets, à angle d'extinction droit, presque inattaquable aux acides, qui paraît appartenir, d'après lui, au groupe de la wernerite. Il faut y ajouter do la titanite et un feldspath orthoclase blanc. Dans l'ophite de Porto de Mos (Portugal) les cristaux de plagioclase sont étoiles. On connaît encore l'ophite de l'île d'Iviça (1), une des Baléares, et celle delà zone méridionale de l'Atlas (4), qui sont semblables aux ophites des Pyrénées, d'Espagne et de Portugal. (1) Bol. de la comis. del mapa yéol. de Espaûa. VI, 1879. (2) Bull. Soc. géol. X, 4 882, p. 289. (3) Luis M. Vidal, Bol. de la com. del mapa geol. de Espaha. VU, 1880. (4) Pomel. Bull. Soc. géol. VL 1879, p. 178. - 184 - CHAPITRE II Description des divers types de roches ophitiques. La distribution géographique des divers types d'ophite ne permet pas de les classer d'une façon naturelle, vu qu'on trouve en môme lieu des échantillons assez différents. Pour éviter, de plus, de nombreuses redites, il me paraît beaucoup plus utile de prendre la composition minéralogique comme base d'une classification. En effet, si toutes les ophites con- cordent à peu près sous le rapport des éléments essentiels, la présence d'un élément accessoire et le degré de décomposi- tion de l'augite permettent d'établir un ordre commode pour l'étude des diverses variétés. Celles-ci ne sont pas séparées d'une façon tranchée, et des termes intermédiaires établissent des transitions ménagées entre les types fondamentaux que nous avons adoptés. L'hornblende primaire est un des élé- ments accessoires qui permettent de sérier ainsi les ophites. La présence de cet élément, qui se rencontre rarement, sert à caractériser un premier groupe. Le deuxième, celui ou cet élément manque, sera subdivisé en une série de sous-groupes, sans limites bien tranchées, il est vrai, selon que l'augite passe au diallage, à l'ouralite ou à la viridite. Il faut ajouter les ophites à basis amorphe, qui appartien- nent au groupe des ouralitiques. Je décrirai enfin rapidement quelques Iherzolites et quelques mélaphyres qui se trouvent parmi les échantillons que je tiens de M. Genreau, et qu'on a rangés autrefois parmi les ophites. § 1 . — Ophites à hornblende primaires. Comme exemple de ce groupe, je décrirai trois échantillons de Bélair (Basses-Pyrénées). — 185 — A l'œil nu, cette ophite est une roche moyennement ou finement grenue. Un des échantillons est beaucoup plus dé- composé que les deux autres. Ces derniers offrent des cristaux blancs-verdàtres de plagioclase, ayant environ 4""" de long, sans stries de mâcle et sans éclat sur les surfaces de clivage. Ils sont accompagnés d'un minéral noir très brillant sur les surfaces de clivage, et dont le clivage indique la nature pyroié- nique j très rarement on observe des intrusions de pyrite. Dans l'échantillon altéré, les cristaux de plagioclase ne sont pas nettement visibles ; l'éclat et le clivage de l'augite ont disparu, ce minéral formant des masses d'un vert sale. On trouve fréquemment des amas d'hydrate ferrique ; enfin, çà et là la roche s'est creusée de petites cavités dans lesquelles s'est déposé un minéral zéolithique blanc. Faute de quantités assez considérables pour une analyse chimique complète do ce minéral, j'ai dû me borner à l'essai du chalumeau et à la coloration de la flamme. J'ai ainsi reconnu cette zéolithe pour de l'analcime dont la présence est indubitable dans l'ophite d'Arudy. Au microscope, les degrés de décomposition de ces trois échantillons offrent bien moins de différence qu'à l'œil nu. Dans tous les trois, le feldspath est transformé en une masse kaolinique et très rarement montre encore les traces des stries de mâcle. Il m'a été impossible de déterminer la nature du feldspath auquel appartiennent ces masses grisâtres ; elles sont trop décomposées pour manifester des caractères opti- ques différentiels. La kaolinisation est accompagnée de pro- duction de spath calcaire, dont les lames minces se distin- guent du résidu alumineux dans lequel elles sont éparses, par une polarisation chromatique intense. Le feldspath ren- ferme des inclusions de pyrite, d'oxyde ferrique et d'un peu de magnétite, d'apatite et des particules de viridite. La famille du pyroxène n'est représentée que par de l'au- gite monochnique qui y est remarquable par sa fraîcheur, sa couleur rougeâtre particulière et son pléochroïsme assez in- - 186 - tense. On trouve, comme inclusions, du feldspath et de l'augite, mais les oxydes de fer paraissent manquer en raison de la fraîcheur du minéral. Çà et là, et non seulement sur les bords, mais aussi dans les fentes et les fissures, l'augite su- bit sa transformation en viridite. L'hornblende primaire, de couleur brunâtre, devient, par suite de sa grande abondance, presque un élément essentiel. Sa présence paraît surtout liée à celle de l'augite ; elle forme souvent des mâcles et s'unit à elle de telle sorte qu'une ligne de clivage correspondant à QO P dans l'augite, est parallèle à une ligne semblable (correspondant à QO P) dans l'horn- blende. Cependant, la limite entre les deux minéraux est si tranchée, la zone de transformation manque si totalement, qu'il est impossible de penser à une formation secondaire de l'amphibole (V. fig. 1). FiG. I. La viridite, caratérisée par sa structure fibreuse et sa po- larisation d'agrégation, est très répandue. Sa formation n'est pas seulement liée à l'augite, mais aussi à l'hornblende, car on voit souvent cette dernière substance comme pétrie de particules de viridite, dont la teinte verte tranche avec la couleur brune de l'hornblende. L'épidote est rare, et sa répartition est tellement indépen- dante de celle de l'hornblende primaire, qu'il est difficile de croire à une relation génétique entre les deux minéraux. - 187 - Il faut encore signaler la fréquente présence du fer ti- tane en lambeaux irréguliors, il est presque toujours recon- naissable par son produit de décomposition de couleur blan- che. Il se trouve en inclusions dans l'augite, la viridite, le feldspath et l'hornblende. Parmi les autres combinaisons de fer, on trouve encore : la magnétite en petits grains souvent remarquables par des contours cristallins accentués, du sulfure et de l'oxyde de fer. Elles donnent toutes naissance, par leur décomposition, à de l'hydrate ferrique souvent très apparent. Le spath calcaire, que nous avons déjà mentionné comme produit de décomposition du feldspath, se montre aussi sous forme de veines qui n'agissent que pou sur la lumière pola- risée. Vanalcime se décèle au microscope dans les échantillons dans lesquels elle n'est pas déjà visible à l'œil nu. Cette zéo- lithe est caractérisée par son action sur la lumière polarisée, car, quoiqu'elle soit monoréfringente, ses particules grisâtres offrent des phénomènes rappelant ceux des cristaux biréfrin- gents. Il est possible que cet effet est dû à sa transformation en albite, que l'on constate dans l'ophite d'Arudy. On observe encore, comme produit de décomposition, de petits grains de quartz. L'ophite de Herrière, à 6 kilomètres d'Oloron (Basses-Py- rénées), se montre d'une constitution toute semblable aux échantillons de Bélair, sauf que l'apatite diminue sensible- ment tout en restant visible. Macroscopicjuement, cette roche granulaire est remarquable par l'abondance de cristaux noirs d'hornblende primaire attei- gnant 6 à 8 millimètres de longueur et 4 à 2 millimètres d'épaisseur. Dans le même groupe, il faut ranger aussi un caillou roulé du Gave de Pau, trouvé dans les environs de Lourdes. A l'oeil nu, on y distingue un feldspath blanc-verdâtre, un minéral vert foncé, qui est vraisemblablement de l'hornblende, - 188 — et souvent des lamelles noires brillantes pouvant être attri- buées à du mica magnésien ; rarement on y découvre des grains brillants de pyrite. Le microscope y décèle un feldspath souvent très bien con- servé, dont les stries croisées rappellent la structure de la microcline et le font reconnaître pour un plagioclase ; l'ab- sence de sections appropriées ne permet pas de le caractériser spécifiquement. Ces cristaux de feldspath renferment quelque- fois une poussière noire que les plus forts grossissements montrent formée de petits granules et souvent de miciolithes incolores. La présence de Yaiigite n'a pu être décelée avec certi- tude. Llwrnblende primaire , par contre , prend la première place et se caractérise par de remarquables inclusions de fer titane. Les feuillets de ce dernier minéral ont leur axe lon- gitudinal dirigé parallèlement à une des faces du prisme de l'hornblende ; ils sont formés de lamelles parallèles entre elles, dont la surface d'application coïncide avec l'autre face du prisme de l'hornblende. Cette disposition est bien visible à la lumière réfléchie, parce que le fer titane ou s'est recouvert de son produit de décomposition de couleur blanche ou s'est même complètement transformé en lui. Pour pouvoir obser- ver convenablement ce phénomène, il faut une préparation assez mince, sinon le fer titane cache l'amphibole. Bien en- tendu, tous les cristaux d'amphibole ne sont pas imprégnés ainsi de fer titane. Il en est qui ne portent de minéral que sur les bords, d'autres où l'intrusion se fait parallèlement au cli- vage, et, enfin, d'autres qui en renferment parallèlement à OO P (V. fig. 2). Cette épigémie est le plus souvent accompagnée de lamelles de mica magnésien, facilement reconnaissable à sa couleur vert-jaunâtre et à son dichroïsme intense. On trouve le plus souvent, dans la biotite et autour d'elle, un minéral grisâtre que ses contours cristallins très nets font reconnaître indubi- — 189 — tablement pour de la titanite et qui se distingue facilement du produit d'un blanc mut qui résulte de la transformation du fer titane. Par la décomposition du mica et de l'hornblende, il se forme de la viridite qui se trouve aussi, sous forme do feuillets, dans le feldspath. La pyrite, l'apatite et la magné- tite constituent aussi des interpositions au feldspath. Ces ophites à hornblende primaire se distinguent nettement FiG. II. des autres en ce que leur augite n'est transformée ni en dial- lage ni en ouralite. § 2. — Ophites à augite diallagique. Le plus grand nombre des échantillons d'ophite que j'ai examinés sont caractérisés par la présence d'augite dialla- gique. L'aspect macroscopique de la plupart de ces roches est assez semblable. La couleur varie du gris-verdâtre au vert- noirâtre ; la structure est moyennement ou finement grenue. Les légères différences que l'on remarque entre elles ne sont dues qu'au degré plus ou moins considérable de décompo- sition. En dehors du feldspath et de l'augite assez irrégulièrement délimités, on trouve encore de l'épidote, de la pyrite et de l'hydrate ferrique. Quelques échantillons font effervescence - 190 - avec les acides, et, après l'élimination du carbonate, l'épidote apparaît avec la plus grande netteté. Un échantillon d'ophite de Saint-Michel offre sur les surfaces de brisure un minéral zéolitique, que sa forme rhomboédrique fait reconnaître pour de la chabasie. Microscopiquement, toutes ces roches sont très semblables et ne diffèrent que par les produits qui résultent de la décom- position. Les feldspaths ont le plus souvent toute leur fraî- cheur, possèdent des contours cristallins et ont conservé leurs stries de mâcle caractéristiques. Les caractères optiques de ces plagioclases permettent de reconnaître, comme nous l'avons déjà dit, deux espèces de feldspath : le labrador et Voliglocase ; le premier est beaucoup plus abondant que le second. La présence du labrador explique la facile décompo- sition des cristaux de feldspath et la formation de calcite. L'augite apparaît dans les coupes transversales et longitu- dinales, soit avec des contours cristallins, soit en masses irrégulières. Sa couleur varie du blanc au jaune pâle et le plus souvent ellen'est pas dichroïque. Elle possède rarement toute sa fraîcheur, mais a subi une décomposition fibreuse qui commence par les bords et qui lui donne un aspect diallagi- que. Par suite de cette transformation, l'augite transparente devient opaque et il se produit des masses jaunes-verdatres. On peut observer ce processus dans toutes ses phases. Les produits de décomposition qui en résultent ne permettent cependant pas de séparer d'une façon nette ce groupe d'ophi- tes des autres. La production d'oxydes de fer accompagne la transformation du pyroxène, et il se forme ainsi de la magnétite, de l'oxyde et de l'hydrate ferriques (V. flg. 3). A côté de l'augite diallagique, il se trouve aussi du diallage vrai. Comme produits de décomposition de l'augite, on ren- contre de la viridite et de l'ouralite, le plus souvent, il est vrai, en particules minimes, mais quelquefois aussi en plus grande abondance, de sorte qu'on peut hésiter souvent dans quel groupe il faut ranger un échantillon donné. Les trois - 191 — groupes que nous avons admis, ophites à diallage, ophites à ouraUte et ophites à viridite, passent ainsi de l'une à l'autre, et la distinction entre les trois se trouve laissée beaucoup à l'appréciation de l'observateur. Les autres minéraux que l'on remarque encore dans les ophites diallagiques sont : le fer titane, la magnétite, l'épi- dote et quelquefois le mica magnésien, l'apatite, la pyrite, le quartz et la calcite. Dans ce groupe, il faut ranger les échantillons de Basse- boure, près d'Esplette, au sud de Bayonne ; ceux des environs FiG. m. de Biarritz ; delà carrière d'Arcangues, près de Villcfranque, dans l'arrondissement de Bayonne ; de la carrière communale des bords de la Nive, près de Villcfranque, et de plusieurs carrières de ce district ; de la carrière d'Anglet, près de Bayonne ; ceux de la route départementale n° 19, à Anglet ; trois échantillons de la route départementale n° 20, au sud de Bayonne ; la roche de Bascassan, vallée de Laurhibarc ; celles de Sorhoueta, près d'Ivouléguy ; de Saint-Jean-Pied-de- Port, près de l'église; d'Ispoure et de Saint- Michel, près de Saint-Jean-Pied-de-Port ; de Urt, dans la vallée de l'Adour ; de Saint-Etienne-de-Baïgorry, et six échantillons de la vallée de Baïgorry ; toutes ces localités appartiennent aux Basses- — 192 — Pyrénées. Il faut y ajouter les ophites de Saint-Pendelou, près d'Hercula, et deux échantillons de Saugnac, dans les Landes ; enfin, dans les Hautes-Pyrénées, les roches de Saint-Pé-de-Bigorre, de Lacourt, des Echelles-de-Pilate, dans le Val-d'Enfer, et un caillou roulé de Bagnères-de-Bigorre. § 3. — Ophites à ouralite. Les roches de ce groupe se distinguent des précédentes souvent déjà, à première vue, par leur couleur plus claire. Leur structure est très variable et peut être ou moyennement ou finement grenue. Dans le premier cas seulement, le felds- path arrive quelquefois à mesurer jusqu'à 2 millimètres ; partout ailleurs on le trouve sous forme de petits grains ver- dâtres. Mais le minéral qui attire l'attention plus que tous les autres éléments, est noir, à surfaces de clivage d'un éclat soyeux, et qui tantôt se présente sous forme défigures ayant autant de largeur que de longueur, et tantôt constitué de lon- gues el minces colonnettes. L'épidote est également très abondant sous forme lamelleuse ou fibreuse sur les surfaces de brisure. A l'œil nu, on distingue encore de l'hydrate ferri- que et des intrusions de pyrite. Ce sont les roches de ce groupe qui ont déterminé les anciens observateurs, qui ne pouvaient les étudier qu'au point de vue macroscopique , à ranger les ophites dans les roches amphiboliques. Plus tard, les recherches microscopiques sont venues démontrer la nature secondaire de l'hornblende. Mais il faut admirer le flair minéralogique de ces observateurs qui ont reconnu la nature réelle de ce minéral noir ou vert-noirâtre, tout en mé- connaissant, il est vrai, sa relation génétique avec l'augite. Ce sont aussi les roches de ce groupe qui se prêtent le mieux à un examen macroscopique, tandis que les ophites à augite, reconnaissable à l'œil nu, sont excessivement rares. Au microscope, on reconnaît souvent des formes de pas- sage entre les ophites à augite diallagique et celles à ourahte, — 193 — par suite do la disparition du pyroxèno et l'accroissement de l'ainpliibole secondaire. On observe le même phénomène dans les roches à viridite. Il faut cependant appeler l'atten- tion sur ce fait, que le plus grand nombre d'ophites qui ap- partiennent à ce groupe ne renferment pas d'augite dialla- gique, mais de l'ouralite et un peu de viridite. Le feldspath montre plus ou moins des stries do macle polysynthétiques , il ne possède pas de contours cristallins et renferme assez souvent du spath calcaire comme jn-oduil de décomposition. Les recherches optiques pour déterminer l'orientation de la direction d'extinction m'ont amené à émettre l'opinion que j'ai déjà indiquée, savoir que le labrador l'em- porte beaucoup sur l'oligoclase. Dans plusieurs échantillons ce feldspath est rempli d'une poussière brunâtre qui ne disparaît pas par l'acide chlorhydrique bouillant. Avec un fort grossissement on la voit formée exclusivement par des granules qui sont accumulés à l'intérieur du minéral tandis que les bords en sont dépourvus. Ces grains sont sur- tout abondants dans l'ophite de Pouzac, celle du Yal-d'Enfer et celle d'entre Portet et Saint-Lary dans les Hautes-Pyré- nées. Le pyroxène à l'état de complète fraîcheur est très rare, le plus souvent il est transformé en ouraVte, quelquefois accom- pagnée d'augite diallagique. La transformaton du pyroxène en amphibole secondaire, aux fibres parallèles et fortement dichroïques, est souvent très nettement visible par suite de la conservation d'un noyau intérieur d'augite recouvert d'horn- blende, ou bien par les contours de l'augite que l'hornblende complètement formée a conservés. La ligure ci-contre (lîg. 4) montre clairement que la direction de clivage du pyroxène se prolonge dans l'amphibole secondaire, dont aucune limite ne le sépare, et forme, avec la direction de celle-ci, un angle d'environ 124 degrés. La viridite est un produit de décomposition plus profonde Société d'histoire .NATOHEtiE. — XX. 13 — 194 — que l'angite. Ses fibres courtes sont faciles h reconnaître par leur polarisation d'agrégation. L'êpidote, de couleur jaune et pléochroïque, est très abon- dant sous forme de panaches isolés ou en amas plus considé- rables. J'ai examiné plus haut les différentes opinions sur sa formation. Quelques échantillons olTrent aussi, comme produit de transformation de l'augite, des formations semblables à l'acti- note. Un échantillon provenant de la région entre Portet et Saint-Lary et qui, par tous ses autres caractères, semble ap- FiG« IV. partenir à ce groupe, offre de petits cristaux h contours très nets d'hornblende qui probablement est primaire. Parmi les combinaisons de fer il faut mentionner surtout le fer titane et le fer magnétique ; la présence de pyrite, d'oligiste et de limonite est cependant assez fréquente. Comme éléments accessoires, signalons le mica magné- sien avec les aiguilles déjà mentionnées d'un minéral indéter- miné, l'apatite, le quartz et la titanite qui est très rare. L'ophite du Ravin des Portes de fer est remarquable par une basis amorphe, jaunâtre et hyaline qui se présente rare- ment en petites masses répandues entre les autres éléments. A ces ophitcs à ouralite appartiennent les échantillons de Bédous dans la vallée d'Aspe, d'Arette dans la vallée de Barétons, d'Aste-Déon et de Ferrières dans la vallée d'Ossau; plusieurs cailloux roulés du gave d'Olorou trouvés près — 195 — de Cavesse, d'Autorive, de Villeneuve, de Pougneu, de Sauveterre ; trois cailloux roulés de la région entre Licq et Mauléon , et trois échantillons du Mont-Césy dans la vallée d'Ossau. Toutes ces localités sont dans les Basses- Pyrénées. Dans les Landes, il faut signaler les échantillons de Saint-Pé-de-Léran près de Peyrehorade ; dans les Hautes- Pyrénées, la roche du Ravin des Portes de fer, celle du Val d'Enfer, celles de la région entre Portet et Saint-Lary; deux cailloux roulés de la haute vallée du Garbet, en amont d'Au- lus ; un échantillon de Lourdes et un de Pouzac dans la vallée de l'Adour. § 4. — Ophites à viridite. Les ophites à viridite se distinguent de celles à ouralite par une coloration plus foncée ; leur structure est toujours fine- ment grenue, de sorte qu'on ne distingue que difficilement à l'œil nu les éléments constituants. L'état de décomposition des échantillons frappe à première vue; presque tous sont recouverts d'une couche d'hydrate ferrique sur les faces de brisure ; les morceaux roulés en présentent même à la péri- phérie. L'acide chlorhydrique détermine une vive effervescence et indique la présence d'un carbonate que l'état de décompo- sition de la roche faisait, du reste, prévoir. Le feldspath ne se reconnaît sûrement que dans quelques échantillons. Il faut rapporter, sans aucun doute, au pyroxène un minéral noir offrant çà et là des faces brillantes et sans limites régulières. Il n'est pas non plus douteux que le minéral verdàtre qui donne cette couleur à la roche doit être regardé comme un produit de décomposition de l'augite. L'épidote est moins abondante que dans les ophites à ouralite, et ici aussi est do nature secondaire. Enfin on trouve encore des grains de pyrite- Du plus grand intérêt est un échantillon des environs d'Arudy, qui offre, dans ses crevasses, un minéral zéoUthique que la netteté de sa cristallisafion fait aisément reconnaître pour de l'analcime. Ces cristaux sont des icositétraèdes, sans éclat, cannelés et souvent même creux. Cet aspect, ainsi que — 196 - l'action de l'acide chlorhydrique qui ne donne pas avec eux de silice gélatineuse comme avec l'analcime fraîche, indiquent une transformation de celle-ci. Cette analcime offre de petits cristaux d'albite maclés en brachypinacoïde, avec l'angle rentrant caractéristique sur oP. On est donc en présence d'une pseudo morphose d'analcime en albite qui n'avait pas encore été observée. Blum (l) et Hai- dinger (2) avaient constaté des pseudo morphoses d'analcime en ortho.se, et Heddle (3] de desmine en albite : le premier à Nanzenbach près de Dillenburg, le second à Calton-Hill et le dernier aux Kilpatrick-Hills. D'autres zéolithes offrent une transformation en feldspaths, par exemple la pseudo mor- phose de laumontite en orthosc et celle signalée par Heddle (4) de laumontite en albite, au Calton Ilill et aux Kilpatrick Hills. J'ai retrouvé la pseudo morphose signalée ci-dessus dans un échantillon de la butte d'Ogin, et il est incontestable que nous assistons à la même transformation dans l'ophite de Bclair dont j'ai parlé plus haut. L'examen microscopique corrobore les données obtenues à l'œil nu et démontre la décomposition plus ou moins complète de ces ophites à viridite. Les feldspaths sont, dans la plupart des cas, transformés en une masse grise kaoliniquc, et renferment du spath cal- caire secondaire. Vaugite est très souvent encore bien conservée, et se distingue par sa couleur qui varie du blanc-grisâtre au brun- jaunâtre , et son dichroïsme. Ce pyroxène est quelquefois complètement transformé en tiridite, et plus rarement en un minéral diallagique. On distingue aussi des particules vertes que leur fibrillation parallèle, leur pléochroïsme et leur cli- vage font attribuer à l'ouralite. (1) Blum, Pseudom. III, p. 59. (•2) Blum, Pseudom, II. p. 23. (3) Blum, Pseudom. III, p. 274. (4) Blum, Pseudom (3e supplément), p. G7. — 197 — L'épidote est pins rare que dans les ophites oiiraliti- ques, et ce n'est que localement qu'il s'est produit des ac- cumulations plus considérables de ce minéral, comme, par exemple, dans une préparation d'ophite du Val-d'Enfer, qui en était presque complètement formée. Le fer titane se rencontre dans presque toutes les prépara- tions à l'état de leucoxèno ; enfin, la magnétite, la pyrite, l'oligiste et la limonite se retrouvent dans la plupart de ces roches Les colonnettes blanches d'apatite manquent dans certains échantillons et sont très répandues dans d'autres. Le spath calcaire se retrouve, en dehors des feldspaths, dans des fissures, et est l'homologue du quartz secondaire assez fréquent sous forme de granules. Dans ces préparations fis- surées, la présence de l'albite ne peut pas être démontrée di- rectement, mais on constate que la substance secondaire n'est pas monoréfringente. Il faut rapporter à ce groupe des ophites à viridite, les échantillons suivants ; dans les Basses-Pyrénées, ceux du mont Gavalda ; de Urt, d'Esplette et de Guiche, dans l'arron- dissement de Bayonne, de Bétharram, sur le Gave de Pau; d'Ogeu, près d'Oloron; de Capbis, entre Nay et Pau; de la Penne, aux environs d'Oloron ; du col de Lurdé, au sud des Eaux-Bonnes ; du pont près de Navarreux ; de. la vallée do Baïgorry, près de Saint-Etienne-de-Baïgorry et près d'Oro- nos ; de Bascassan, dans la vallée de Laurhibare ; de Sare, au sud-ouest de Bayonne, d'Arudy et de ses environs. Dans h's Landes, il faut mentionner les échantillons de Sainte- Marie, près de Peyrehorade, et de Mimbaste, près de Dax; enfin, dans les Hautes-Pyrénées, les roches de Saiut-Pé-de- Bigorre et de Saint-Béat. § 5. — La Iherzolite. D'une façon incidente, je parlerai rapidement d'échantillons de Iherzolite originaires de Bouloc et de Saint-Pé-de-Hourat, — 198 — dans les Basses-Pyrénées. Cette roche peut être confondue avec l'ophite, à cause de sa couleur; mais un examen, même superficiel, permet de l'en distinguer, grâce à la présence de l'olivine et d'un minéral pyroxénique facilement reconnaissa- ble à ses faces vertes et brillantes. Au microscope, l'olivine apparaît comme l'élément de beaucoup le plus abondant, et sa transformation en serpen- tine se montre souvent très nettement. Pendant cette trans- formation, le fer de l'olivine s'est converti en fer magnétique et parfois en fer chromé, visibles en masses souvent considé- rables dans les fissures qui traversent le minéral. Le minéral pyroxénique est formé en partie d'enstatite et en partie de diopside qui, dans la Iherzolito, ne renferme qu'une faible proportion de chrome. Souvent on assiste à la transforma- tion de l'enstatite en serpentine, qui se distingue de celle ré- sultant de l'olivine par son aspect rude. Les particules isotropes, rougeotres, brunâtres ou même verdàtres, que l'on rencontre dans la roche, doivent être rapportées à une spi- nelle chromifère à la picotite ou au fer chromé qui, d'après Dathe et Thoulet, devient pellucide. Le spath calcaire se ren- contre en masses assez considérables dans les fissures. Il faut rapporter au mica potassique des lamelles verdàtres fibreuses, striées et fortement dichroïques ; ce mica est rare dans la Iberzolite. Je n'ai pas trouvé de grenat. § 6. — Mélaphyres ophitoïdes. Un mot encore sur les roches mélaphyrùjues de Briscous et de Bidarry, dont j'ai parlé plus haut. Leur couleur est verte, grâce à la viridite, ou rougeâtre, par suite de l'oxyde ferri- que. Leur structure est finement grenue. Dans l'échantillon de Briscous, plusieurs cavités sont remphes de spath calcaire. Les autres éléments ne peuvent pas se déterminer d'une fa- çon certaine à l'œil nu. L'examen microscopique m'a amené à admettre que ces — 199 - roches méritaient pliit(5t lo nom do diabases à olivine {oUmn diabas) que celui de mélaphyre, vu que la basis amorphe fait absolument défaut. Elles sont, il est vrai, profondément décomposées, mais montrent encore leur structure grenue. Les éléments feldspathiques sont totalement transformés, remplis de calcaire spathique et absolumont inaptes à une étude optique. L'augite fraîche est très rare, elle est, le plus souvent, transformée en viridite. L'olivine se rencontre aussi bien à l'état de fraîcheur que de décomposition, avec combinaisons ferriques sur les bords. Le fer titane est presque toujours transformé en leucoxène. Le. fer magnéti- quc; l'oxyde et l'hydrate ferriques existent en grande abon- dance. Dans l'échantillon de Briscous, j'ai remarqué des aiguilles d'apatite. CHAPITRE III. Place pétrographique et géologique des ophites. Il nous reste encore à rapporter les opinions des auteurs sur Vorifiine des ophites et à les considérer sous le rapport de la composition chimique. Ce dernier point de vue a été presque complètement laissé de côté jusqu'ici. Ces données, ajoutées à la connaissance de la constitution minéralogique et de l'âge géologique , nous permettront de classer ces roches. Garrigou (1) et Magnan (2) ont reproduit, en 1868, l'opinion courante à ' la fm du siècle dernier, considérant les ophites comme des roches argileuses sédimentaires, d'âge géologique différent, remaniées et transformées par le métamorphisme. Leur principal argument contre la nature éruptive de la roche c'est qu'elle ne possède pas les caractères des laves et des (<) Bull. Soc. géol. (2), XXV, 1808, p. 724. (2) Comptes-rendus, LXVIII, 1868, p. 414. — 200 — basaltes. De Lapparent (1), Raulin (9) et Nogucs (3), ne tar- dèrent pas à réfuter cette opinion et à en montrer le peu de fondement. Dieiilafait (4), plus récemment, s'est élevé contre la nature éruptive des ophites. Pour ce savant elles « seraient déposées chimiquement, à froid, dans les mers. » Yirlet d'Aoust (5), dès 1863, avait émis une opinion semblable. D'après cet auteur la véritable ophite de Palassou « était une roche d'ori- gine sédimentaire, une roche principalement composée d'élé- ments feldspathiques, une espèce de kaolin remanié, coloré par des substances vertes, puis modifié par des actions mé- tamorphiques. » Il ajoute toutefois que de tous les géologues, Garrigou et Magnan étaient seuls de son avis. Des actions métamorphiques incontestables se présentent dans les Pyrénées dans toute leur splendeur, par exemple dans la transformation en marbre du calcaire jurassique à Saint-Béat, Arguenos, etc., et leur imprégnation de couzera- nite, dipyre et autres silicates (Cazannoùs, Saint-Béat, Cou- ledous, Portet-Vallongue). Prè^ de Molleds (Santander), la craie crétacée est devenue cristalline au contact des ophites, ainsi que le rapportent Calderon et Quiroga (6). Les plus anciens observateurs ont déjà remarqué que la plu- part des ophites des Pyrénées étaient accompagnées avec une régularité surprenante de ^ypse gris ou rouge brique, d'argiles ferrugineuses ou bigarrées et de marnes violettes, lie de vin, vertes ou grises. Le gypse, souvent argileux, rarement stratifié, renferme quelquefois des lamelles d'oligiste, des veines ou des nodules de sel gemme ; dans les argiles se trouvent sou- Ci ) Bull. Soc. géol. (2), XXVI, 1869, p. 722. (2) Bull. Soc. géol. (2), XXVI, 1869, p. 747. (3) Bull. Soc. géol. (2), XXVI, 18 69, p. 751. (4) Comptes-rendus, XCIV, 1882, p. 667. (5) Bull. Soc. géol. (3), X, 1882, p. 392. (6) Anal, de la Soc. esp. de hisl. nat., VI, 1877. — 201 — vent des cristaux d'aragonite ; dans les deux se rencontrent fréquemment des cristaux de quartz rubigineux. Il faut encore remarquer que sur beaucoup de points des Pyrénées, à la limite des ophites, jaillissent des sources gypseuses et salées, souvent à une température très élevée. L'aspect extérieur de ces marnes irisées et gypseuses est souvent si semblable aux formations du kouper que certains géologues français, Hébert (1) et de Lacvivier (2), n'ont pas hésité à les considérer comme triasiques. Mais je ferais observer qu'un tel gypse peut appartenir aux formations géologiques les plus diffé- rentes, qu'il apparaît toujours avec l'ophite. que les marnes irisées qui les accompagnent renferment des fossiles plus récents que ceux du lias supérieur, ceux de la craie (avec les nodules siliceux caractéristiques de cette formation). Il me paraît préférable de me rallier à l'opinion de Leymerie qui admet que le gypse doit son origine à des eaux sulfureuses qui ont jailli à la suite des éruptions ophitiques (3). Ces marnes irisées et gypseuses rappellent aussi bien les forma- tions des fumeroles que les couches keuperiennes. Macpherson se rallie aussi à cette opinion. Cette même association se reproduit, d'après les auteurs espagQols, avec la plus grande constance sur le versant mé- ridional des Pyrénées. Et aussi, d'après Vidal, pour l'ophite d'Iviça. Personne, probablement, ne mettra plus en doute la nature éruptive des ophites. Il ne reste plus aujourd'hui qu'à déter- miner l'âge géologique de ces roches et leur place pétrogra- phique. Autrefois, en raison de l'abondance de l'amphibole secon- daire, les ophites ont été rangées parmi les diorites, dont cependant elles se distinguaient par un âge plus récent. (2) Bull. Soc. géol. (3), X, p. 15. (3) Bull. Soc. géol. (3), X, p. 434. (4) Descr. géol et paléont. des Pyrénées et de la Haute-Garonne. Toulouse, 1881. — 202 ~ Rosenbusch, dans un résumé des dernières observations à ce sujet (é), s'exprime ainsi : « Leymerie, qui considère les ophites comme anti-crétacées, croit aujourd'hui devoir les rapporter au tertiaire (Bull. Assoc. franc, pour l'avancement des sciences, 1877, après une communication épistolaire de M. Lévy). — Si l'âge tertiaire des ophites se confirme, elles constitueraient une andésite augitique d'un faciès très sur- prenant, rappelant celui de itlasieurs prophylites et prenant, dans la série des roches plagioclaso-augitiques, une place semblable à celle qu'occupent, dans la série des plagioclaso ■ diallagiques, les gabbros de Ligurie, auxquels déjà Michel- Lévy a comparé les ophites. » Mais avant tout il faut préciser ce que l'on entend par andésite augitique (angitandesit). Rosenbusch, dans sa Mikr. Phys. der mass. Gest., la définit ainsi : « Nous comprendrons sous le nom d'augitandesit toutes les roches éruptives ré- centes qui peuvent être considérées essentiellement comme une association de l'augite avec un feldspath plagioclase (2). La raison principale pour ranger une roche de cette com- position dans les andésites augitiques est donc l'âge tertiaire, et si cet âge se confirme pour les ophites, il faudra les joindre à ce groupe. Toutefois, la formation de ces roches pyrénéen- nes différerait totalement de celle du type de la famille, la roche de Santorin. Comme je n'ai pas d'observations personnelles sur l'âge géologique des ophites, je rapporterai rapidement les opi- nions des différents auteurs jusqu'à ce jour (3). On a attribué les âges les plus différents aux ophites. Pour ce qui est des Pyrénées, ces roches traversent les couches jurassiques, crétacées et éocènes. Cliarpenlier, sans émettre (1) N. Jarhb. f. Minerai, Geol. etPaleont., 1879, p. 426. (2) Cf. Zirkel Beitrage z. geol Kennt. des Pyrecinen. — Zeitsch. d. d. geol. Gesel., 1867. (3) Mai 1886. — 203 — une opinion bien précise sur leur mode d'origine, les consi- dérait comme très récentes, plus récentes peut-être que le sol de la plupart des vallées pyrénéennes. Dufrénoy place leur éruption à l'époque quaternaire, puisqu'il la considère comme postérieure aux couches tertiaires supérieures. Ce- pendant les ophites sont plus anciennes que les formations miocènes qui s'étendent en parfaite horizontalité au pied de la chaîne. Et d'autre part on constate des indices d'éruption ophitique à l'époque crétacée. Leyell, déjà en <839, trouva à Pouyg-d'Arzet, près deDax, un tuf ophitique intercalé à la craie, fait confirmé plus tard par Raulin (1). Ailleurs encore on constate, parmi les conglomérats appar- tenant au crétacé inférieur, des fragments dont la nature ophitique est indubitable. Dans les environs de Campo, dans la vallée espagnole d'Essera, on trouve des couches plissées d'un calcaire crétacé gris et compact et d'un conglomérat formé de fragments anguleux ou arrondis d'ophite véritable, reliés par un ciment calcaire. Dufrénoy essaye d'accorder ce fait qui milite d'une façon si probante en faveur de l'ancien- neté de l'ophite avec son opinion sur l'âge récent de cette roche, en disant : « La seule manière d'expliquer la présence de l'ophite au milieu des couches régulières du terrain de la craie, est de supposer que cette roche y a été injectée à un état assez liquide pour pouvoir s'introduire dans la masse même des couches et qu'elle s'est ensuite concentrée en no- dules à la manière des agates. » Leymerie(2) découvrit, même près de Miramont, aux envi- rons de Saint-Gaudens, des fragments d'ophite dans des con- glomérats paraissant appartenir au jurassique moyen. Pour Zirkel (3) l'époque principale de l'éruption des ophites (1) Comptes-rendus, LV, 1862, p. 669. (2j Bull. Soc. géol. (2), XX, 1863, p. 245. (3) Loc. Cî<.,p. 132. — 204 - ' semble être dans le tertiaire inférieur, mais une partie d'entre elles doivent être plus anciennes. Leymerie (1) se range à cet avis et considère les ophites comme tertiaires. Dans son dernier et important travail sur les Pyrénées (2), il considère les ophites comme postnummu- litiques et comtemporaines du soulèvement principal des Pyrénées. En rendant compte de l'ouvrage de Leymerie, Hébert (3) s'élève contre cette opinion et place l'âge de l'érup- tion de la majorité des ophites, si non de toutes, au début de la période mesozoïque. De Lacvivier (4) met l'ophite de l'Ariège à l'époque tria- sique. Il combat l'assertion de Mussy qui prétend que dans cette région l'ophite traverse toutes les couches sédimentaires jusqu'aux assises nummulitiques et dit n'avoir rencontré l'ophite sous forme massive nulle part dans les formationsi jurassiques. Au nord do Durban le calcaire infraliasique paraît traversé et disloqué par l'ophite. Il confirme une obser- vation de Diculafait, qu'aux environs de Lescure une brèche jurassique i)lus récente que l'infra-lias renferme des frag- ments notables d'ophitc. Au nord-est de Lordat il trouva un conglomérat ophitique dans un calcaire jurassique cristallin* Il n'observa pas d'ophite massive dans la craie, mais de nom- breux cailloux roulés de cette roche dans les puissants con- glomérats cônomaniens, entre Mataliet La Pelade, sur la route de Toulouse à Bordes-Vieilles. Les bombements d'ophite signalés par Hébert et Dieulafait, dans la craie, entre Mar- cenac et Bonresplau, ne sont pas crétacés et, finalement, de Lacvivier se rattache à l'opinion d'Hébert, que les ophites sont de l'époque jurassique. Stuart Mentcath (5) dit que les ophites traversent souvent (1) Cf. nolice dans N. Jahrb. f. minerai, 1879, p. 429. (2) Descript. géol. et pal. de la Haute Garonne. (3) Bull. Soc. géol. (3) X, 15. (4) Bull. Soc. géol. (3), X, p. 434. (5) Bull. Soc. géol. (3). - 205' — les couches jurassiques, et quelquefois même lo crétacé infé- rieur et peut-être encore le cénomanien, de sorte qu'à Biarritz l'ophite paraît avoir influencé l'éocène inférieur. Il faut encore remarquer que toutes les données concor- dent sur ce point que l'ophite n'est jamais en rapport avec le grès triasique, mais toujours seulement avec les marnés irisées, le gypse et l'argile et que la généralité de ce phéno- mène est peu apte à rendre probables des éruptions nom- breuses. Dieulafait (1) arrive à des résultats bien différents ; d'après lui, les ophitcs les plus anciennes dans les Pyrénées ne sont pas plus récentes que l'infra-dévonien, elles sont antérieures au calcaire à goniatites ; d'autres appartiennent au carboni- fère inférieur et sont plus anciennes que lo calcaire cristallin de Saint-Béat ; à un troisième horizon appartiennent des ma- melons peu puissants qui sont, sans exception, plus anciens que les couches à Avicula contorta et probablement pas pos- térieurs au permien. D'après cet auteur, toutes les couches depuis le calcaire à goniatites jusqu'au rhétieu, renferment des cailloux roulés d'ophite. Les géologues espagnols, au contraire, admettent un âge relativement récent pour leurs ophites. Celle des provinces basques passe à travers le trias, lo jurassique et le crétacé jusqu'au cénomanien y inclus. Celle de Biàcaye apparaissant sous forme de mamelons ou de filons dans le calcaire céno- manien, est considérée, par Adam de Yarza (2), comme ter- tiaire. En Navarre, d'après Lucas Mallada (3), elle traverse réo- cène lacustre à Salinas de Oro. En Andalousie, elle se trouve dans le trias , et celle de la province de Cadix (1) Comples-rendus, XCIV, 1882, p. 667. (2) Bol. de la com. del mapa geol. de Espana, VI, 1879. (3) Bol. de la com. del mapa geol. de Espana, VII, 1880. — 208 - H'O 3,18 0,48 T/0^ 1,45 » P/i^O^ traces » 101,66 99,91 Le coefficient d'oxygène est dans le n° I = 0,614, et le n" II = 0*790. D'après ces analyses, les ophites sont, au point de vue chi- mique, très voisines des diabases, ainsi que nous le voyons, en comparant ces résultats à ceux donnés dans les Beitràgen zur Pétrographie der plutonischen Gesteine, 1869-1873, de lustus Roth, et qui se rapportent, l'un à une diabase de Lup- bode. entre Allrode et Treseburg, dans le Harz, l'autre à un échantillon du Gross Slaufenberg, près de Zorge, dans le Harz méridional, et aussi à d'autres roches de cette chaîne, très semblables aux ophites. Comme terme de comparaison, je rappelle ici deux analyses de diabases, l'une de Lupbode (1) (I), l'autre de Madère (2) (Ribeira de Macaupes) (II). I II Densité à 14° 3,081 à 6° 2,799 SjO^ 47,36 49,15 APQi 16,79 17,86 Fe^O^ 1,53 1,07 FeO 7,93 10,77 MnO 0,44 0,75 CaO 10,88 5,49 Mf/0 6,53 3,24 K^O 0,84 2,29 Na'^O 2,85 5,49 IPO 3,05 1,21 T/0' 0,51 0,83 (1) Kayser — Zeitschr. d. d. geol. Gess. XXII, 1870, p 159, (2) Senfter — J. Miner. 1872, p. 687. - 209 - P/i205 0,26 0,99 f:02 0,48 » FeS^ 1 ,96 » 100,61 100,22 Le coefficient d'oxigène est 0,648 pour le n» I, et 0,610 pour le n° II. La comparaison entre les chiffres des deux séries d'ana- lyses révèle une presque identité. Il n'en est pas même dans l'analyse d'une andésite de Santorin, dont je ne rapporterais que les résultats [)rincipaux. Ainsi la teneur en silice est de plus de 65 0/0 et ilépasse ainsi de beaucoup celle de l'ophite ; au contraire, la cliaux et la magnésie sont en bien plus faible proportion II en est de même pour des andésites augitiques de Hongrie, de Transylvanie, d'Amérique et de Java. En admettant que les ophites des Pyrénées sont, en ma- jeure partie du moins, des roches éruptives tertiaires, il fau- drait, par suite du plagioclase et de l'augite et l'absence de péridot, Itîs ranger parmi les andésites augitiques. Mais elles s'éloignent dos types de ces roches par leur structure et leur composition chimique, et se rapprochent, sous ce rapport, des diabases et des porphyres ouralitiques. àociÉTB h'histoirk naturelle. — XX. 14- PROCÈS-VERBAUX.— 1886 Séaiice du 6 janviei* 4886. M. DE Rey-Pailhade, président sortant, prononce le discours suivant : Messieurs et chers collègoes, En quittant le fauteuil de la présidence, que je tiens de votre amitié et de votre bienveillance, je dois, pour me con- former aux usages, vous entretenir des faits généraux qui se sont produits dans le courant de l'année qui vient de s'écouler. Je rends d'abord un hommage de regrets à la mémoire de ceux de nos collègues que la mort nous a enlevés, hommage que je n'avais pas d'ailleurs oublié de rendre à la séance de rentrée. MM. N. Joly, l'abbé Dupuy, le comte Eégouen et Raymond Ducros, ont laissé un vide qu'il ne sera pas tou- jours facile de combler, car chacun d'eux apportait à notre Société un contingent de connaissances spéciales. L'abondance des mémoires qui nous ont été adressés ne nous a pas permis de les insérer tous au Bulletin de cette année. Quoique nombreux, ils n'ont pas moins de valeur que ceux des années précédentes. Vous vous en rendrez compte vous mêmes, par la revue qui vous en sera sou- mise par notre honorable Secrétaire général. Les comptes- rendus sommaires des séances, inaugurés en 1882, qui avaient été déjà bien améliorés, ont encore subi d'autres perfectionnements. D'après une décision du Comité de pu- 4* II » blicatioii, ces comptes-rendus dans lesquels l'analyse des mémoires lus en séance est aussi complète que le promet notre format, sont expédiés régulièrement à toutes les so- ciétés avec lesquelles nous sommes en relation. Ces publica- tions bi-mensuelles forment le complément indispensable de notre Bulletin. Le résultat a été des plus heureux; de celte manière les auteurs prennent date et sont assurés de voir leurs découvertes se propager et se répandre aussitôt dans le monde scientifique ; c'est aussi le moyen de se mettre rapidement en communication avec les savants qui s'intéressent aux mêmes questions. Les journalistes à leur tour, qui n'ont plus à dépouiller l'ensemble du Bulletin, insèrent facilement dans leurs colonnes ces résumés de nos travaux. Le profit que nous en retirons est tout à fait hors de proportion avec les dépenses occasionnées. Une réunion pour fêter le passage à Toulouse de M. de Lacaze-Duthiers a eu lieu en dehors de nos séances ordi- naires. Outre que cette réunion a été des plus brillantes et des plus instructives, elle a encore porté d'autres fruits. Les honorables membres d'autres sociétés qui nous ont fait l'honneur, dans cette circonstance, de se joindre à nous pour écouter la parole de notre illustre maître, ont reconnu qu'il y aurait avantage pour tous à ne former qu'un seul groupe et à marcher à l'avenir sous une même bannière. Puissent ces aspirations se réaliser bientôt 1 Dans une autre réunion, toute de famille et toute intime, notre collègue M. Trutat, avec sa gracieuseté ordi- naire, nous a fait une conférence sur le département de l'Ariè'^e. Il nous a été donné de faire un voyage des plus agréables dans cette région si intéressante. Cette soirée s'est très heureusement terminée, puisqu'elle nous a procuré la satisfaction de faire une quête fructueuse en faveur des victimes des tremblements de terre d'Anda- lousie et d'en verser le montant entre les mains du sympa- III thique président de la Société Franco- Hispano-Portugaise. Le prix que nous otîrons chaque année à l'élève de philoso- phie du Lycée dn Toulouse, qui a fait !a meilleure composition d'histoire naturelle, aété décerné, l'année dernière, à M. Jules Gaubert (de Bordeaux). Cet élève, qui se destine h la carrière de la médecine, a reçu la Bo'onique médicale de Bâillon. Ce même prix, dont la fondation remonte à l'année 1876, avait été déjà obtenu par de jeunes élèves qui paraissent s'en montrer dignes, si nous en jugeons par le résultat de leurs débuts Je citerai notamment M. Bernard, sorti avec le n" 1 de l'Ecole du Val-de-Grâce et actuellement médecin mili- taire à Gonstantine, puis M. Basset, étudiant en médecine, qui a reçu une médaille pour services rendus pendant l'épi- démie cholérique de Marseille. Il ne me semble pas inutile de mentionner dans un Bulletin les noms de ces lauréats; ce sera là peut-être un moyen de les rattacher plus tôt à notre Société, soit comme membres ordinaires, soit surtout comme membres correspondants. Notre Société, dont le but est de propager et de dévelop- per les études des sciences naturelles, a eu cette année une autre occasion de montrer qu'elle ne néglige aucun sacri- fice, qu'elle fait tous ses efforts pour atteindre ce résultat. Elle a mis trois médailles à la disposition du jury des récompenses de l'exposition scolaire, pour être décernées aux exposants des plus belles collections d'histoire naturelle. Le premier prix a été obtenu oar M. Grouzi!, un de nos collègues; je crois être l'interprète de tous en lui témoi- gnant toute notre satisfaction. Le deuxième prix a été accordé à M. P. Dupont, directeur de l'école du Sud, à Toulouse, qui s'est empressé de solliciter l'honneur d'entrer dans nos rangs ; il sera le bien venu parmi nous. Le troisième prix a été décerné à M. Saubadie, instituteur à Cazarilh-Laspènes. Plusieurs de nos collègues, appelés hors de Toulouse par IV leurs fonctions, nous ont adressé leur démission ; mais le nombre des nouveaux titulaires — et des meilleurs - a dé- passé celui des démissionnaires. Notre société, qui compte actuellement plus de cent vingt membres, a dans ses rangs tous les professeurs d'bistoire naturelle de notre ville et presque tout ceux qui s'occupent de ces éludes. Chacun de ce groupe imposant, en apportant une part do ces travaux et de ses observations, alimente notre Bulletin, justement apprécié dans le monde savant, en France et à l'Etranger. Malgré de grosses dépenses imprévues, l'étal de nos iinances est satisfaisant. Notre honorable trésorier, il. J. Chalande, par le zèle scrupuleux qu'il a znis à remplir l'ac- complissement de ses fonctions, a réalisé de sérieuses éco- nomies. Nous devons lui en être d'autant plus reconnaissani. que le Conseil général vient de réduire à 100 francs l'ailo-- cation de 300 francs qu'il nous allouait jusqu'à ce jour. Es-- pérons que, mieux renseignée, cette assemblée départemen- tale rétablira le premier crédit et reconnaîtra l'utilité et les services que notre association peut rendre à la science. D'après un vote récent du Conseil municipal, les sociétés savantes de Toulouse doivent être groupées dans la collé- giale Saint-Raymond ; mais je n'entre dans aucun détail à ce sujet, ignorant complètement quels sont les plans défi- nitifs. L'insertion de nos séances dans les journaux de la loca- lité a été négligée depuis quelque temps ; il serait utile de la reprendre, chacun pourrait y puiser des documents inté- ressants. Nos conférences publiques devaient être plus fréquentes ; c'est le vœu, d'ailleurs, des municipalités qui votent des sub- ventions pour les sociétés savantes ; c'est aussi un puissant moyen pour la dittusion de la science. Dans nos futures excursions, il y aurait intérêt d'aller visiter les mines situées dans notre rayon, afin de pouvoir attirer parmi nous les directeurs ou ingénieurs de ces ex- V ploitations ; de pareilles recrues seraient de précieux colla- borateurs pour la Société. Messieurs, je ne veux pas terminer sans adresser mes remercîments à tous les membres du Bureau qui ont rendu ma tâche facile en me prêtant leur bienveillant concours. J'ai la foi la plus vive dans le succès et dans l'avenir de la Société ; le choix si heureux que vous venez de faire par la nomination à la présidence de M. Laulanié, m'en est encore le plus sûr garant. M. Laulanié, président pour l'année 188G, remplace M. de Rey-Pailhade, et prononce l'allocution suivante : Messieurs et ciieus collègues, J'attache le plus grand prix à l'honneur que vous m'avez fait en m'appelant h présider, cette année, à vos travaux. Je goûte moins, il est vrai, les soucis et les responsabilités qui s'attachent à une dignité dont j'ai peu l'habiiude et j'oserai même vous confesser que j'ai songé un instant à m'y dérober par la fuite. Mais c'eut été mal reconnaître le témoi- gnage inappréciable d'estime que vous veniez de me donner et, ne serait ce que par reconnaissance, je dois conserver la charge honorable que vous avez bien voulu me confier. Mais je ne veux pas vous promettre de la remplir à votre entière satisfaction, parce que je ne veux pas vous donner plus tard une déception que vous me reprocheriez. Je préfère vous dire que vous vous êtes trompés en me croyant capable des activités et des initiatives que réclame une situation comme celle que vous m'avez faite. Non, je me sens beaucoup plus enclin à goûter la douce quiétude et la liberté que donnent les rangs ordinaires. Ce qui me rassure, c'est que votre bienveillance sera, j'y compte bien, plus persévérante que mon zèle, que vous saurez me pardonner mes défaillances et, vous le dirai-je, les intermittences que je me sens très capable d'apporter dans l'accomplissement de mes fonctions. Ce qui me rassure VI encore, c'est la pensée réconfortante que l'échéance annuelle inexorablement imposée par un fort judicieux règlement, viendra me déposséder à mon tour du fauteuil présidenliel. Et, à ce propos, permettez-moi, mes chers collègues, de me faire, à cette occasion, l'interprète de vos sentiments à l'égard de M. de Rey-Paillade et de lui témoigner toute votre reconnaissance pour l'exquise courtoisie et l'extrême bienveillance avec laquelle notre cher président a dirigé nos séances de l'année qui vient de se terminer, pour l'assi- duité et le bon vouloir dont il n'a pas cessé de nous donner la preuve. Laissez-moi aussi me féliciter que notre règlement, dont les sévérités savent s'adoucir h propos, vous aient permis de reporter vos suffrages sur M. Laborie et de m'assurer pour l'année qui commence l'intelligente et active collaboration de notre vaillant et dévoué Secrétaire général. Je compte beaucoup sur lui pour achever convenablement ma mission et pour m'éclairer dans les circonstances où mon inhabileté et mon inexpérience se réclameront de son savoir et de ses connaissances parfaites de la vie intime de la Société. Je ne voudrais pourtant pas trop me diminuer devant vous ; vous finiriez par ne voir dans cette malveillance obstinée de moi-même que l'affectation d'une modestie sans sincérité, sous laquelle j'essayerais de déguiser une excessive estime de ma personne. Vous vous tromperiez assurément. La vérité est que je ne suis pas un homme d'action. La vérité est que j'ai peur. J'ai peur parce que j'ai la pensée très présente des devoirs nouveaux que vous venez de me donner, parce que je sentais déjà très lourdement le poids de ceux que les hasards de la vie m'ont imposés et qu'il me répugnait de voir s'en augmenter le nombre. Pourtant, je vous dois de faire effort sur moi-même, et de triompher, si c'est possible, des mollesses de ma volonté. J'y tâcherai, je vous le promets, et je me suis d'autant plus vu enclin h prendre très au sérieux le mandat passager dont votre contiance m'a investi, que l'honneur qui y est attaché s'accroit tous les jours, avec l'importance et l'intérêt de nos réunions. Ce m'est, en elfet, une satisfaction bien vive d'assister à ce mouvement nouveau qui entraîne et vivifie la Société d'histoire naturelle. Aujourd'hui tous les côtés et tous les aspects de la biologie ont ici leurs représentants. Beaucoup d'entre vous s'etibrcent de participer à l'œuvre scientilique de notre temps au plus grand profit de la Société d'histoire naturelle, dont les bulletins reflètent l'esprit et le caractère nouveaux. J'aurais tlonc le plus grand tort de faillir à ma mission qui s'étend, je crois bien, au delà de cette tâche périodique que votre bon esprit me rendra singulièrement légère, et dans laquelle je fais aussi entrer le souci de noire vitalité et de notre progrès. Et, tenez, voulez-vous me permettre de vous dire les préoccupatioTis qui me tenaient le plus à cœur au moment même où vous venez de m'attacher à vous par la reconnaissance que je vous dois et que je vous donne? Nous travaillons un peu dans notre Société, où nous n'avons pas l'air de nous vanter outre mesure ; et on fait, à Toulouse, quelques eiîorts pour justifier et soutenir le vieux renom et la grande réputation de la capitale du Languedoc. En un mot, il y a à Toulouse quelques sava.its et quelques for ces. Mais sommes-nous véritablement si riches de toutes ces bo.^nes choses que nous ayons le droit de les gaspiller et de les stériliser en partie par la désunion et la dissémimation? Les véritables travailleurs sont- ils si nom- .breux et si féconds qu '^^* puissent se prodiguer et multiplie? à l'excès les sociétés sa vantes ? Je ne le crois pas et, pour vous dire toute ma pensée '' j'imagine que l'ancienne Société d'histoire naturelle trouvera^ "*• ""^ nouvelle force et grandirait dans l'estime publique, si elle o "Pliait les dissentiments et les passions qui l'ont, autrefois, atfaiL "'^^ ^* mutilée. Je puis parler fort librement de ces pénibles évéi '^^raents qui sont aujour- VIII d'hui fort loin de nous, par cette raison que j'y suis resté étran- ger et que j'en ignore entièrement les détails. Je puis aussi en parler librement, par cette autre raison, que je m'explique maL que des hommes graves, gravement réunis pour faire de la science pure, aient pu oublier, certain jour, la sérénité et le désintéressement qu'inspire le culte du vrai, pour obéir k des passions extra-scientifiques et se séparer bruyam- ment à propos de compétitions vaines ou de préoccupations de personnes. La science n'est pas faite pour séparer les hommes, elle est faite pour les réunir dans une pensée uni- que et exclusive : la poursuite et la découverte du vrai. Vous partagerez. Messieurs et chers Collègues , mes préoccupations et mes espérances; celles devoir s'apaiser et s'éteindre des passions et des colères qui n'ont plus d'objet et vous voudrez bien concourir avec moi à un rapproche- ment qui, en redonnant à la société d'Histoire naturelle son ancienne cohésion, redoublerait sa fécondité et son prestige. M. Neumann lit le rapport qu'il a établi au nom de la commission des Finances. RAPPORT DE LA COMMISSION DES FINANCES. Messieurs , Nous venons vous rendre compte de la vérification que nous avons faite de la comptabilité de M. le Trésorier. Voici quelles ont été les recettes et lo.^ dépenses de l'année 1885 : RECETTES. 1. Espèces en caisse le !'■'■ janvier 1883 3,633 43 2. Subvention de la ville pour 1883 300 » 3. — du départem' pour 1884. 300 — — pour 1883. 300 4. Cotisations arriérées 396 ~ pour 1883 1,188 [ 1,608 » — pour 1886.. .... . 24 600 » IX 5. Diplômes 80 » 6. Rocouvremcnt (frais ajoutés aux mandats) . . 28 70 7. Intérêts 68 85 8. Recettes diverses 35 » Total des recettes 6,554(1) DÉPENSES. 1. Loyer de la salle (arriéré) '150 » ~ pour 1885 300 » 2. Chauffage et éclairage 26 » 3. Impôt et assurance 35 50 5. Employé (Il reste un trimestre, 30 fr.,à payer) 90 » 5. Frais de recouvrement, de correspondance et de bureau 111 85 6. Imprim. et lithographie (arriéré). 1,179 30 ) „. — - pour 1885 634 50 i ' ' 7. Prix du Lycée , 25 » 8. Dépenses extraordinaires (calorifère, bibliothè- que , médailles pour l'exposition scolaire de 1885, fourneau à gaz, registres) 266 75 Total des dépenses 2,818 90 Excédant des recettes sur les dépenses. 3,735 10 6,554 » En comparant les recettes réelles de 1885 et les recettes prévues par le projet de budget pour la même année, on voit qu'il y a un excédant de 655 fr. 55 c. en faveur des recettes réelles. Cet excédant provient principalement de cotisations arriérées et des droits de diplôme, qui ont été plus élevés que ne le comportaient les prévisions, ainsi que de la perception de la subvention arriérée de la ville pour 1884. (1) Sur les livres, le total des receltes esl de fi, 60 4 fr. — Cela pro- vient des 50 fr. de la quêle au profit des inondés, portés à l'entrée et à la sortie. La même comparaison faite pour les dépenses donne un excédant de 553 fr. 90 c. pour les dépenses réelles. Cet ex- cédant est du surtout aux frais d'impression du Bulletin de 1884, qui était resté impayé en partie, à un arriéré de loyer et aux dépenses extraordinaires qui ont chargé notablement notre modeste budget. Cet excédant eût été plus considérable si M. le Trésorier n'avait pas eu l'heureuse prévoyance de payer comptant la plupart des factures et de bénéficier ainsi de l'escompte qui vient en déduction des dépenses. Le projet de budget pour 1886 a été établi d'après les don- nées de l'exercice 1885 et les prévisions possibles. Il comporte une diminution certaine de 200 fr. dans les recettes, par suite de la réduction à 100 fr. que le Conseil général a fait subir à la subvention, primitivement de 300 fr., qu'il accordait ù la Société. Nous augmentons les recettes de 360 fr. pour les co- tisations arriérées, dont malheureusement un grand nombre sont essentiellement aléatoires. En tenant compte de la somme en caisse au commence- mont de l'exercice 1886, le total des recettes prévues s'élève à 6,160 fr. 10 c, dont 2,065 fr. pour les recettes normales et courantes. Le budget des dépenses normales et courantes est balancé également à 2,065 fr., auxquels il faut ajouter 1,090 fr. pour des dépenses arriérées de 1885 dont le détail est donné dans l'état du budget. Le total des dépenses s'élève donc à 3,155 fr. La somme restant en caisse à la fui de l'exercice 1886 sera donc, d'après les prévisions, de 3,005 fr. 10 c A la fm de l'exercice 1885, elle est de 3,735 fr. 10 c Elle aura donc subi une diminution de 730 fr. Ces 730 fr. représentent l'excès des 1,090 fr. de dépenses arriérées, reliquat de 1885, sur les 360 fr. da recettes, arrié- rées aussi, de 1885. D'après le projet de budget de 1885, les dépenses devaient être égales aux recettes affectées dans l'année, le fonds de réserve restant le même qu'à la fin de l'exercice 1884, soit XI 3,633 fr. 45 c II se trouvera donc diminué, à la fin de 1886, de 628 fr. 35 c. Cette diminution de 628 fr. 35 c- s'explique par les dépenses extraordinaires que l'année 1885 a supportées (n" 8), par des créances arriérées payées en 1885 (n°6), par les frais d'envoi des procès-verbaux aux Sociétés savantes (^n° 6, dépenses de 1885, et n° 6, budget A des dépenses de 1886), par 76 fr. 60 c. de créances ai'riérées à payer en 1886 (n° 2, budget B des dépenses de 1886). Cela résulte du relevé suivant : Calorifère, bibliothèque, médailles, etc 266 75 Créances arriérées payées 225 » — non payées 76 60 Frais supplémentaires pour le buUclin. . 60 » 628 35 En résumé, malgré la diminution tout accidentelle du fonds de réserve, malgré la perte de 200 fr. sur la subvention du Conseil général , l'état des finances de la Société (>st satis- faisant. Si l'année 1886 reste normale, le prochain projet de budget se soldera certainement par des excédants. Ces bons résultats sont dus au soin, à la régularité, au dé- vouement avec lesquels sont tenus les comptes de la Société. Voici le projet de budget pour 1886 : I. Recettes. A. 1. En caisse le 25 décembie 1885 , 3,735 10 B. 1. Subvention de la ville 500 » 2. — du département. . . 100 » 3. Cotisation de 220 membres.. . . 1,440 » hr. Droits de diplômes 25 » 2,065 » 2,065 » C. 1. Recettes arriérées de 1865 (coti- sations) 360 » 360 » Total des recettes prévues. . 6,160 10 XII II. Dépenses. A. Dépenses afférentes à Tannée !886. 1. Loyer de la salle 300 » 2. Chauffage et éclairage 26 » 3. Impôt et assurances. ...... 35 50 4. Employé 120 » 5. Frais de recouvrement, de cor- respondance et de bureau. - . 140 » 6. Impr. des bulletins (21 feuilles), procès verbaux , etc 1,400 » 7. Prix du Lycée 25 » 8. Imprévu 18 50 2,065 » 2,065 » B. Dépenses arriérées de 1885. 1. Bibliothécaire . . , 100 » 2. Bulletin 950 » 3. Employé. . . . , 30 » 4. Diverses , 10 » 1,090 » 1,090 Total des dépens-^s prévues. 3,155 » III. Fonds de réserve. Excès des recettes sur les dépenses 3,005 10 Le Président met aux voix les conclusions de ce rapport et le projet de budget pour l'année 1886. La Société adopte et vote des remercîmenls à M. J. Cha- lande, trésorier. M. le Secrétaire général donne le compte-rendu des tra- vaux de la Société. Messieurs, Les questions agitées dans nos séances el les communi- cations qui les ont remplies., n'ont été ni moins nombreuses ni moins variées que les années précédenles. XIII Plusieurs de nos collègues nous ont donné la primeur d'observations d'une portée considérable, et vous me per- mettrez de vous rappeler, non pas seulement le titre deleurs communications, mais leur fonds, afin d'en mieux montrer tout l'intérêt. De toutes les sciences que cultivent les membres de cette Société, il n'en est pas de plus vaste que la Zoologie, et c'est à elle que se rapportent la plupart des travaux dont nos comptes-rendus ont donné l'analyse et des mémoires qui ont rempli notre Bulletin. Parmi ces travaux, je mentionnerai d'abord les recherches de M. Lahille sur les contractions alternantes du cœur chez les ïuniciers. Ces recherches délicates ont lixé un point de la physiologie animale à peine effleuré, et sur lequel des observateurs du plusgrand mérite, M. Carl-Vogt, par exem- ple, avaient émis des observations entièrement opposées, parce que, nous dit l'auteur, « chacun d'eux n avait entrevu que la moitié du phénomène ». Vous savez tous avec quelle ardeur M. J. Chalande étudie les Anlhropodes. Cette année, désertant la Taxinomie, objet de ses premières études, il nous a donné un impor- tant travail sur TAnatomie des organes respiratoires des Chilopodes de France. Au moment où il a commencé ses recherches sur ce sujet, l'état de nos connaissances était bien peu avancé, et les ouvra- ges d'anatomie comparée ou de zoologie les plus récents ne donnaient que des indications vagues et erronées sur l'anato- mie de ces organes. En Allemagne, cependant, un mémoire avait été publié en 1884, mais il était inconnu à notre col- lègue, et si j'en juge d'après l'accueil fait à ses recherches par quelques savants, on peut croire que le travail du naturaliste allemand n'a pas une notoriété bien grande. M, J. Chalande a montré que l'appareil trachéen, varie dans les différents genres. Parmi les dispositions qu'il affecte, XIV il en est une qui mérite de fixer l'attention d'une manière toute spéciale. On la trouve chez les Scutigères. Ces animaux, en eifet, possèdent des tubes trachéens courts, rare- ment ramifiés, et réunis en groupes autour d'un stigmate, constituant ainsi un organe assez semblable au poumon des Arachnides. Cette disposition a une portée générale qui n'échappera à personne. Elle confirme les affinités depuis longtemps reconnues entre les Myriopodes et les Arachnides ; elle en est une preuve anatomique nouvelle. A un autre ordre d'idées se rapportent les travaux de M. Laulanié. L'étude de l'embryogénie, à laquelle il consacre tous ses instants, lui a déjà fourni une ample moisson de faits nouveaux, et notre Bulletin contient : 1° l'exposé de ses re- cherches sur la nature de la néo formation placentaire et sur l'unité du placenta ; 2" une Note sur l'apparition de Véminence génitale et la fécondation pré-sexuelle. Enfin, les comptes-rendus donnent le résumé de deux communications de notre président pour l'année -1885 , relations, l'une à VOrigine du mésoderine , l'autre à VAtrésie des follicules ovariens. Ces travaux ce prêtent difficilement à l'analyse, et je n'ai ni la compétence, ni l'autorité nécessaires pour les apprécier convenablement et pour indiquer leur importance. Mais je ne saurais m'empêcher de vous faire remarquer comment dans sa première communication M. Laulanié a su tirer, d'une observation d'histologie, des considérations de l'ordre le plus général. Enfin, notre quatrième fascicule contient la première partie d'un travail de M. Fagot sur les Mollusques terrestres et d'eau douce de la région de Toulouse, travail didactique et descriptif qui, suivant l'opinion de l'un des malacologistes les plus com- pétents, M. de Saint-Simon, est appelé à rendre les plus grands services à tous ceux qui s'adonnent à l'étude de ces animaux. XV Le troisième fascicule est tout entier consacré à la publi- cation d'un mémoire du D' Penck sur les anciens glaciers des Pyrénées, traduit par M. Braîiner. L'auteur a, non-seulement autorisé la publication de cette traduction, il a même com- muniqué à notre laborieux et zélé collègue, des observations encore inédites et qui augmentent l'intérêt et l'importance de ce travail. La Société me permettra d'adresser ici au D> Penck tous nos reuiercîmeiits. Enfin, Messieurs, vous avez tous lu san5 doute, avec un plaisir qu'augmentait le charme du style, le Mémoire de M. Guénot sur les pâturages des Montagnes rocheuses. A première vue, ce Mémoire semble sortir du cadre ordinaire de nos travaux. Cependant votre Comité de rédaction n'a pas hésité à l'acceuillir. Une Société de naturalistes compte toujours un certain nombre de curieux de la nature, qui aiment à constater de temps à autre la contingence de la science pure et de la science appliquée. Le travail de M. Guénot leur donnera cette satisfaction puisque il leur montre les rapports existant entre une nouvelle source de prospérité des Etats-Unis d'Amérique et une question de la physique générale du globe. Je mentionnerai encore, d'une manière toute spéciale, la Note de M. F. Regnault, relative à ses recherches dans cette partie de la grotte de Gargas qu'il a nommée d'une manière si pittoresque « les oubliettes » et où il a découvert des sque- lettes de plusieui's ours quaternaires, et presque tous les os de Vhyène des cavernes. Le squelette complet de cette der- nière espèce a été étudié par M. A. Gaudry, qui a pu ainsi établir que l'hyène des cavernes est identique à l'hyène tachetée qui vit actuellement dans l'Afrique australe. Je ne saurais, sans fatiguer votre attention, passer en revue les nombreuses communications dont nos comptes-rendus ont donné l'analyse, il en est deux cependant que je tiens à vous rappeler. L'une, du plus haut intérêt, tant à cause de son objet qu'en raison de la compétence de son auteur, a été faite XVI par M. Caralp, maître de conférence à la Faculté des sciences ; elle était relative à la géologie de la vallée du Haut-Salat. Nous espérons que son auteur, lorsqu'il sera débarrassé des importantes études qui l'occupent en ce moment, voudra bien nous fournir une note assez étendue pour que tous les membres de la Société puissent profiter de ses remarqua • blés découvertes. L'autre communication avait pour objet la description de la grotte de Lombrives, par son infatigable explorateur, M. Marty. Des dessins nombreux, un plan de la caverne, levé avec une rare exactitude, augmentaient pour les membres qui assistaient à la séance l'intérêt de cette communication. Le Cumité de publication aurait tenu à insérer le mémoire que l'auteur lui avait remis, mais des considérations budgé- taires l'ont arrêté. Et puisque j'y suis ainsi conduit, permettez-moi, Messieurs, de déplorer l'insuffisance de nos ressources et d'exprimer l'espoir que les Conseils, si éclairés et si intelligents de notre département, rétabliront dans son entier l'allocation qu'ils nous avaient donnée jusqu'ici. Nos ressources ne sont pas en rapport avec nos besoins. Le mouvement scientifique qui s'établit dans toute la France se dessine chaque jour davantage dans notre cité . Le verrons- nous s'éteindre faute d'aliment ? Déjà nolie Recueil ne peut pas accepter toutes les publi- cations qui lui sont oflertes, et cependant toutes les branches de l'Histoire naturelle n'ont pas fourni le sujet de Mémoires. Qu'adviendra-t-il donc le jour où les jeunes naturalistes qui, cette année, sont entrés dans notre Société nous appor- teront les résultats de leurs études? Jusqu'ici, Messieurs, je ne vous ai parlé que des travaux des membres ordinaires de la Société. Plusieurs de nos membres correspondants, nous ont envoyé des ouvrages importants et il serait injuste de ne point le rappeler. De ces travaux, il en est un que vous me permettrez de mentionner d'une XVII manière spéciale à cause de sa très grande importance. Il est du Di" Retzius de Stockolm qui a élevé à la classe des Reptiles un véritable monument. Et à ce sujet, s'il m'était permis d'émettre un vœu, j'exprimerais le désir de voir l'un de nos jeunes naturalistes analyser ce magnifique ouvrage. Il serait assuré d'y trouver en foule des faits entièrement nouveaux. Sans doute ce genre de travail a moins d'attraits que les recherches personnelles, mais il a aussi son utilité et, d'ailleurs, n'est-ce point une découverte que d'aller chercher la vérité dans les publica- tions étrangères pour la faire connaître à Les concitoyens '/ Devons nous nous féliciter des résultats que je viens de constater ? Ce n'est pas à nous qu'il appartient d'en décider. Messieurs ; mais ce que nous pouvons affirmer, c'est que notre Société renferme des forces vives assez grandes pour envisager l'avenir sans aucune crainte. Correspondance. — M. P. Chossat, membre du comité géologique du Portugal, remercie la Société de l'avoir nommé membre correspondant. Présentation. — MM. Azéma, Grandou, Lafoy, sont pro- clamés membres titulaires. Communications. — M. Laborie rend compte des résul- tats d'expériences faites en Allemagne par le D"" Koffmann relativement à l'influence que les semis très serrés ou espa- cés exercent sur le développement des individus mâles ou femelles dans les espèces dioïques. Les mâles prédominent à la suite des semis rapprochés; les femelles sont beaucoup plus nombreuses dans le cas contraire. Ces résultats, publiés dans le Botanische-Zeilung , sont comparables à ceux que M. Yung a obtenus, en 1882, en donnant à des têtards de grenouille une nourriture plus ou moins abondante, et à ceux que le D-^Born, de Breslau, avait fait connaître quelque temps auparavant. 2* XVIII Ils semblent démontrer que le sexe résulte exclusivement de la nutrition de l'embryon, conclusion contredite par d'autres faits. Une discussion, à laquelle MM. Laulanié, Jeannel'et plu- sieurs autres membres prennent part, s'engage à ce sujet. M. Laborie fait observer que l'œuf d'hiver des Aphides d'où naissent toujours des femelles, les œufs non imprégnés de l'abeille-reine qui donnent toujours des mâles, tandis que les œufs fécondés fournissent des femelles, paraissent en opposition avec les conséquences des expériences de MM. Born , Yung et Hoffmann. Il en est de même pour les microscopores et les macros- pores des cryptogames hétérosporés, les premières se déve- loppant toujours en plantule mâle, les secondes en plantule femelle. MM. Laulanié et Lahilîe annoncent, pour la prochaine séance, des communications relatives à l'origine des sexes. Séance du 20 janvier 1886. Présidence de M. LACLiNiÉ^ président. MM. Debeaux, pharmacien principal et Montané, chef des travaux anatomiques à l'Ecole vétérinaire, sont nommés membres titulaires. Communications. — M. Laulanié entretient la Société de ses recherches sur le développement de l'éminence génitale du Poulet. Du 4e au 6e jour cette éminence porte un épithélium germinatif avec ses ovules primordiaux, ovules qui plus tard évolueront chez la femelle, tandis qu'ils rétrograderont chez le mâle. Ces ovules sont donc des éléments femelles et par conséquent on ne saurait conserver à la période de leur apparition le nom de période d'indifférence ou de neu- tralité sexuelle. XIX Passé le 6'' jour, la sexualité s'affirme. En effet, chez la femelle, les ovules corticaux prolifèrent et donnent naissance à une couche ovigène, ei chez le mâle apparaissent dans le tissu médullaire des cordons cellulaires pleins, réunis entre eux par de nombreuses anastomoses et qui forment ainsi un réseau indépendant de l'épithélium germinatif. Ces cordons sont l'ébauche des tubes séminifères des organes mâles par conséquent. Or, les éléments mâles elles éléments femelles coexistent à un moment donné dansl'éminence génitale et en font ainsi un organe herma- phrodite. La durée de cette deuxième période, qu'on peut nommer période d'hermaphrodisme, est très courte : dès le 10^ jour les tubes séminifères ont disparu de l'ovaire ; la disparition des ovules corticaux du testicule est un peu plus hâtive. Ces faits montrent que le développement des sexes pré- sente trois périodes : La première, pendant laquelle les ovules primordiaux se forment. La deuxième, marquée par l'apparition dans le stroma de la glande des éléments mâles, éléments qu'on peut nommer des Ovules Médullaires, et dont l'existence établit un hermaphrodisme réel et analomique. Enfin, la troisième dite de sexualité pure ou û'uni-sexua- lité et qui est caractérisée par la rétrogradation et la dispari- tion plus ou moins rapide des éléments de l'un des sexes, tandis que les autres continuent leur évolution. M. Laihlle expose les théories allemandes récentes sur la vie et sur le passage de l'inorganique à l'organique. XX Séance du 3 février '1886. Présidence de M. C4ralp, Vice-président. M. Bramer signale h la Société l'utilité de la solution con- centrée d'hydrate de chloral pour l'examen des cellules sclé- reuses de la feuille du thé. Il analyse ensuite plusieurs mémoires. M. Fontes développe les considérations sur le rôle de la rotation de la terre dans la déviation des cours d'eau à la surface du glohe, résumées dans sa note insérée aux Comptes-rendus de l'Académie des Sciences du 7 décembre 1885. 11 fait brièvement l'historique de la question qui a pris naissance dans notre région, car c'est M. Ed. Lartet qui a signalé le premier, en 1838, la tendance des rivières issues du plateau de Lannemezan à ronger leur rive orientale. 11 rappelle la discussion qui eut lieu en 1859 à l'Académie des sciences, entre MM- Babinet, d'une part, Bertrand De- launay et Combes, d'autre part, sur la question de savoir si aux forces fictives nées du mouvement de rotation de la terre, pouvaient correspondre des effets sensibles de dévia- tion des cours d'eau. Il résume les opinions des savants, divisés sur ce point en deux camps, et fait connaître que M. G.-K. Gilbert, géologue américain, a cherché, en 1884, à démontrer, en comparant les forces fictives à la force centrifuge (réaction due à la courbure du lit), que ces effets sont sensibles. Il fait sentir la nécessité d'une démonstration plus rigou- reuse que celle de M. Gilbert, démonstration qu'il croit avoir fournie. Après avoir rappelé succintement les théories de Coriolis sur les mouvements relatifs, et montré comment on peut les considérer comme absolus par l'introduction des forces fictives citées plus haut, il discute les résultats de ses pro- xxr près calculs, ayant pour but d'établir le rapport qui existe enire les dénivellations dues à la courbure et celles qui naissent de la rotation. H cherche à établir, en s'appuyant tant sur le calcul que sur l'observation, que l'explication de la déviation des cours d'eau, donnée en 18o9 par Babinet , n'est en désaccord ni avec les principes de la mécanique, ni avec les faits obser- vés, et qu'il ne répugne nullement au bon sens d'admettre que la loi comporte des exceptions. Il conclut positivement en attribuant à la rotation de la terre, les nombreux phénomènes de déviation des cours d'eau observés jusqu'à présent. M. Lartet remercie l'auteur de la communication d'avoir tiré de l'oubli le nom de celui qui a fait les premières ob- servations de déviation. Il demande si les premiers calculs de M. Fontes ne pourraient pas être appliqués aux courants océaniques. M. Fontes répond que son calcul s'applique uniquement au cas particulier considéré, et qu'il semble, à priori, qu'une étude analytique de l'influence de la rotation sur les cou- rants marins, présenterait des difficultés d'un ordre supé- rieur à celles du calcul des dénivellations auquel il s'est livré. M. Rey Lescure signale des particularités du régime de la Garonne, tendant à confirmer les opinions émises par M. Fontes, entre autres une surélévation considérable ob- servée près de Moissac lors d'une des plus grandes crues connues. Il montre que néanmoins la tendance de la Garonne à se jeter vers la droite n'a pas toujours triomphé de la ré- sistance que lui opposaient les eaux du Tarn, vers son em- bouchure. Les superpositions d'alluvions, de natures varia- bles dans cette région, sont autant de témoins de ces sortes de luttes entre les deux cours d'eaux. XXII Séance du iTI février 1886. . Présidence de M. Laulanié, président. M. Laulanié étudie lo modo d'évolulion et la valeur de répilhélium germinatif dans le testicule embryonnaire du poulet. Les embryologistes admettent généralement que répilhélium germinatif rétrograde dans l'éminence génitale au moment même ou la sexualité mule s'affirme par la différenciation des cordons médullaires ; mais il ne partage pas cette opinion. A la suite d'observations répétées, il est arrivé à se con- vaincre que les éléments du testicule n'ont, chez le poulet, aucune relation génétique, ni avec l'épithélium germinatif, ni avec lo corps de Woolf. Ces éléments naissent d'emblée dans le stroma de l'éminence génitale par une différenciation sur place et simultanée. Cette différenciation s'accentue ensuite, et pendant ce temps l'épithélium germinatif devient le siège d'une prolifération activée et jusqu'ici inaperçue. Ses cellules cylindriq\ies segmentent leur noyau. Ses ovules se divisent, et même sur certains points, on voit pénétrer dans la zone conjonctive sous-épithéliale. Ces faits prouvent une tendance manifeste de l'épithélium germinatif à développer des ovules corticaux à la périphérie du testicule pendant que les tubes séminifères se constituent dans son intérieur. Pour M. Laulanié, ces éléments mâles n'ayant aucun rapport d'origine avec les éléments femelles, le double effort qu'il constate comporte nécessairement l'idée de l'hermaphrodisme entendu au sens véritable d'une dualité morphologique. Cette idée de l'hermaphrodisme du testicule trouve une confirmation nouvelle dans ce fait que l'évolution de l'épithé- lium germinatif avorte dans le testicule droit et se produit exclusivement à gauche. Or, on sait que l'ovale droit avorte prématurément dans les embryons femelles de poulet. XXIII Uuo môme loi règle donc le développement do cet épithé- lium dans les deux sexes et constitue un argument de plus en faveur de l'hermaphrodisme organique et primitif. Cett(! phase d'hermaphrodisme est d'ailleurs très fugitive. La cou- che ovigère à peine ébauchée commence à rétrograder, l'épi- thélium germinatif s'abaisse graduellement et s'applatit de dehors en dedans. Au 12""= jour il ne reste de l'ébauche ova- tienne qu'un faible vestige à la face interne du testicule. M. DE Saint-Simon analyse une partie des travaux de M. l'abbé Dupuy, sur "les Mollusques, et révisant les espèces qu'il a étudiées, il montre ce qu'il a fait et ce qu'il reste à faire. Séance du 3 mai-s 1886- Présidence de M. Meissonnier, doyen d'âge. Correspondance. — M. leMinistrede l'Instruction publique invite la Société à lui faire connaître avant le 15 courant, les noms de ses délégués au congrès des Sociétés savantes. Communication. — M. Boule se propose de montrer que le Glaciaire du Plateau central est mieux connu dans son ensemble que ne paraît le croire le docteur Penck dont le travail sur les glaciers des Pyrénées vient d'être traduit et publié dans le bulhîtin de la Société. M. Julien, professeur à la Faculté de Clermont-Ferrand a étudié cette période dans le Puy-de-Dôme. Il a décrit les différents glaciers qui ont couvert la région à cette époque et indiqué leurs limites. Des coupes devenues classiques accoin-' pagnent ses descriptions et donnent à son travail une impor- tance exceptionnelle. M. Julien n'est pas le seul géologue qui se soit occupé du glaciaire de cette région. M. Coliomb avait déjà décrit le XXIV glacier de l'Aragnon et M. Locoq avait dressé la carte des glaciers du mont Dore. Dans son livre sur la Géogénie du Cantal, M. Rames a décrit le Glaciaire de ce massif et mieux que personne il était en mesure de le faire connaître. On sait, en effet, qu'il a dressé du Cantal un plan en relief, ot que sur ce plan, qui a figuré avec honneur à notre exposition de géographie, il a marqué les Glaciers de l'époque quaternaire. M. Rames, il est vrai, n'a consacré à cette étude qu'un petit nombre de pages, mais elles contiennent tous les faits essentiels à la connaissance du glaciaire de la région et de longues descriptions de moraines ou de blocs erratiques ne sauraient y ajouter rien de bien important. M. Boule expose ensuite les résultats généraux des travaux qu'il vient de rappeler. Il fait remarquer que le Velay est la seule région du Plateau Central dont le Glaciaire n'ait pas encore été l'objet de recherches sérieuses, et il conclut, en disant que malgré celte lacune, et contrairement à l'opinion du D"" Penck la période glaciaire lui paraît être mieux connue en Auvergne que dans les Pyrénées. M. Cartailhac exprime le regret de ne pas voir citer dans le mémoire, du reste fort important du D'' Penck, M. le D'" Jeanbernat qui, cependant, a fait une étude sérieuse des gla- ciers delà vallée de la Garonne, et feu M. Magnan qui, en , 1870, recueillit un os de renne dans les débris du glacier de Val Cabrère. Séance du m mars 1886. Présidence de M. Laolanié, président. M. J. Chalande rend compte d'un travail de M. Des Gozis sur l'espèce typique de quelques anciens genres de Co- léoptères et sur quelques révisions synonymiques. L'auteur, partant du principe actuellement admis par tous XXV les naturalistes que les genres et les espîices doivent , lors- qu'on les conserve , porter le premier nom qui leur a été imposé, propose une révision générale de la synonymie des Coléoptères. M. J. Chalande fait ressortir les inconvénients que présenterait ce travail. Il estime que les résultats se- raient d'augmenter encore la confusion qui existe à cet égard, et il lui semble préférable de laisser les choses en l'état actuel, tout en se conformant, à l'avenir, au prmcipe fort juste rappelé par M. Des Gozis. La réforme tentée par l'auteur ne se bornerait pas, en effet, à changer quelques noms; elle aurait pour etfet d'en introduire de nouveaux. Ainsi, M. Des Gozis restitue au genre actuel, Procrustes, le nom primitif de Cambus (L.); au genre Carabus, celui de Tachypus (Weber), et est conduit h désigner ce genre Tu- chypus par une appellation nouvelle : il le nomme Asaphi- dion (D. Goz.). A cet exemple M. J. Chalande en ajoute plusieurs autres, afin de mieux faire ressortir le bien fondé des critiques qu'il adresse au projet de M. Des Gozis. M. Laulamé expose les résultats de ses recherches sur les connexions embryogéniques des cordons médullaires de l'ovaire avec les tubes du corps de Woltf. Il rappelle d'abord que Waldeyer qui a découvert ces cordons les a considérés comme les homologues des tubes séminifères, et présentés comme une preuve de l'herma- phrodisme primitif de l'ovaire, et que, plus tard, Rouget s'est prononcé dans le même sens. Mais cette hypothèse, obscurcie en quelque sorte par le rôle que Rouget faisait jouer à ces cordons dans la forma- tion des cordons corticaux, n'a pas encore été démontrée. Cette démonstration ne sera faite que si on établit pour, les cordons médullaires de l'ovaire et les tubes séminifères du testicule, les mêmes connexions intimes avec le corps de Wolff. M. Laulanié, après de longues recherches est parvenu à XXVI saisir l'identité de ces rapports que Kôlliker avait entrevus. Je suis arrivé à les voir, dit M. Laulanié, sur des fœtus femelles de chat, de O-^IO et à l'aide de coupes longitudina- les intéressant à la fois l'ovaire et le corps de Wolff. Sur les premières coupes on obtient des sections juxtaposées, mais non adhérentes des deux organes voisins. Plus tard, les deux sections restent accolées par l'interposition d'une masse con- jonctive très vasculaire. Le corps de WoltT présente encore sa physionomie ordi- naire; il est très riche en corpuscules de Malpighi, et ses tubes sont revêtus d'un épithélium très pigmenté en jaune. Bientôt l'extrémité antérieure de l'ovaire laisse voir un magnifique reie testis, recevant comme toujours les cordons médullaires. Ce système de vaisseaux droits anastomosés, à large lumière et à épithélium plat, est encore dépourvu de connexions visibles avec l'extrémité correspondante du corps de Wolff. Mais celles-ci ne tarderont à s'affirmer si on a la patience de continuer une série commencée déjà depuis longtemps et qui touche à sa fin. On constate alors que le rete testis se déplace et se dessine sur les dernières coupes dans la masse conjonctive intermédiaire au corps de Wolff et à l'ovaire. A ce niveau, le corps de Wolff est dépourvu de corpuscules de Malpighi, et parmi ses tubes singulièrement réduits et dont l'épithélium a perdu la pigmentation du début, on en voit un ou deux se jeter manifestement dans le rete lestis. Sur les coupes suivantes le i^ete testis s'est entiè- rement déplacé et occupe exclusivememont l'extrémité antérieure du corps de Wolff. Là encore, il m'a été possible de constater de nouveau la continuité des canaux, droits et des tubes du corps de Wolff. Ces faits, continue M. Laulanié, ne mettent-ils pas en évidence la nature des cordons médullaires de l'ovaire? Peut-on douter qu'ils soient les homologues des tubes sémi- nifères de la glande mâle, alors qu'on les voit comme eux s'ouvrir dans un réseau de canaux droits, qui, par sa péné- XXVII tration et son extension dans le corps de Vv'oiff, résume à la fois le rete testis et les vaisseaux efférents ; et comme eux encore comnjuniquer par l'intermédiaire du rete testis avec les tubes de l'extrémité antérieure du corps de Wolff, qui? dès lors, forment l'ébauche d'un véritable épididyme ? On peut donc soutenir qu'à un certain moment, l'ovaire de la chatte embrasse un testicule pourvu d'un appareil excréteur complet : rete testis, vaisseaux, efférents, épidi- dyme et canal déférent. L'hermaphrodisme de l'ovaire cesse ainsi d'être une hypo- thèse et prend tous les caractères d'une vérité scientifique. Les diverses phases de son évolution seules sont encore mal connues; M. Laulanié ne pourrait pas préciser le moment où s'établissent les connexions démonstratives qu'il vient de faire connaître, — ni le moment où elles se rompent. — D'après les dimensions du fœlus où il a pu les saisir, il pense qu'elles sont assez tardives. Ce n'est là d'ailleurs qu'un fait d'oi'dre secondaire et qui sera éclairci tôt ou tard. Séance du 7 avi'iî 1886. Présidence de M. L\ulanié, président. M. Roule fait la communication suivante : En 1848, Philippi découvrit dans la baie de Naples une Ascidie qu'il nomma Rhopalea neapolUana et qu'il serait plus correct d'appeler Rhopalona neapolitana, à cause du mot grec qui a servi à former le nom générique. Cette espèce que personne n'a étudiée depuis le naturaliste italien, présente cependant un grand intérêt, car elle relie l'un à l'autre les deux groupes des Ascidies, qui sont, comme on le sait, divisées en Ascidies simples et en Ascidies composées. A ne considérer que son organisition, la Rhopalona neapo- litana est une Ascidie composée; mais par son mode de reproduction elle s'en éloigne entièrement. En effet, elle est XXVIII privâe de toute reproduction agame el no bourgeonne pas, ce qui revient à dire qu'elle ne forme pas de colonies; sous ce rapport, elle appartient aux Ascidies simples. M. Roule, qui a fait de cette espèce une étude très com- plète, pense qu'elle doit être placée parmi les Ascidies sim- ples, dans la famille des Phallusiadées, et immédiatement après les dernières espèces du groupe des Ascidies composées. M. DE Rey Pailhade, entretient la Société de ses recherches relatives à l'action d'une solution de sucre do canne en fer- mentation butyrique, sur le soufre et quelques corps sulfurés. A la température de 30-35", 10 grammes de sucre de canne dissous dans 300 centimètres cubes d'eau additionnée de 10 pour cent d'urine normale acide, et tenant en suspension du carbonate de calcium en poudre, fermentent activement au bout de 24 heures environ. Il se dégage des gaz hydrogène et carbonique, et la liqueur se charge de butyrate de calcium ; il ne se produit du gaz hydrogène sulfuré à aucun moment du phénomène. On obtient au contraire ce gaz quand on ajoute au mélange : 1° quelques grammes de soufre en poudre: 2" de 1/2 à 1 gramme de sulfite de sodium cristallisé ; 3° un peu d'hyposul- fite de sodium; 4° 1 gramme de sulfure de sodium. Le sulfocyanate de potassium né dégage pas d'acide sulfhy- drique. L'hydrogène libre contenu dans l'intestin, provenant des fermentations qui ont normalement lieu dans cet organe h l'état physioloa;ique ; l'auteur pense que certains composés sulfurés introduits dans les voies digostivos se décomposent, et que leur soufre se combine avec l'hydrogène libre pour donner naissance à l'hydrogène sulfuré signalé dans le tube intestinal. M. Bramer analyse une partie du mémoire du D"' Haeckel sur les théories embryogéniques actuelles. M. le Dr Jeannel décrit un cas de speudo-hermaphrodrisme féminin, observé dans son service. La malade, dont l'état cachectique a entraîné la mort, n'avait jamais été réglée. XXIX L'autopsie a permis do constater l'état des organes géni- taux internes. 11 existait deux ovaires, deux trompes, un utérus et un vagin. Ce dernier organe était d'une élroilcsse remarquable. L'utérus était double et une de ses moitiés, la plus petite, communiquait seule avec le vagin. L'autre, hyper- trophiée et remplie de caillots sanguins, était imperforéc. Cette anomalie ne s'explique, dit le D"" Jeannel, que si on adniL^ un arrêt de développement du canal de Miiller corres- pondant, avant l'époque du cloisonnement du cloaque. Ce canal n'étant pas descendu assez bas n'aurait servi à former qu'un canal utéro-vaginal sans vagin ; tandis que l'autre aurait fourni un canal utéro-vaginal complet. Séance du 21 avril 1886. Présidence de M. Meissonnieu, doyen d'âge. Les ouvrages reçus depuis la dernière séance sont déposés sur le bureau. M. Lamic, chargé do cours à l'Ecole de médecine, offre à la Société un travail intitulé : Recherches sur les plantes naturali- sées dans le S.-O. de la France. Communications : M. F. Régnault donne lecture de la note suivante que M. A. Gaudry lui a adressée, sur les caractères du petit ours des cavernes. « Le savant explorateur des grottes pyrénéennes, M. Félix Régnault, qui a trouvé dernièrement dans les oubliettes do Gargas un squelette entier d'hyène, vient d'y découvrir un squelette presque entier d'un petit ours adulte. Il a bien voulu le donner au Muséum de Paris. » Cet ours a un quart de moins que la moyenne des ursus spelœus. Son crâne est remarquable par sa forme étroite, le peu de largeur des arcades zygomatiques, ses bosses fron- XXX taies sont très marquées. La différence de taille est faiblement accusée sur les dents molaires; ses tuberculeuses restent très grosses, malgré la diminution du volume de la tête ; elles sont beaucoup plus grandes que dans des crânes d'ours actuels qui sont presque aussi forts. » Cet animal est un vrai urms spelœus ; par ses bosses fron- tales très saillantes, par l'absence des premières prémolaires, par ses tuberculeuses proporlionnément grandes, à surface extrêmement mousse, par ses os de l'avant-bras et des jambes épais, comparativement à leur longueur; il ressemble à Vursus spelœufi et se distingue de notre ours des Alpes, Vursus arctos, ainsi que de Vursus fer ox (priscus). » Le petit in^sus spelœus des Pyrénées est l'opposé du petit nrsus sjjelœus de Belgique, représenté par Schmerling dans son bel ouvrage sur les ossements fossiles des cavernes de Liège, pi. Xr et XIL Ce dernier a un crâne très large compa- rativement à sa longueur, ce qui est le contraire du sujet trouvé par M. Régnault. Je ne pense pas que la forme étroite du crâne envoyé par cet habile géologue suffise pour le faire attribuer à une espèce différente, car M. Trutat, dans un curieux travail sur les ours fossiles, a montré combien les crânes étaient variables. » Le crâne du petit ours envoyé par M. Félix Régnault a 0"° 350 de longueur du trou occipital au bord incisif, sur O'»200 de largeur dans la partie des arcades zygomaliques ; M. Trutat, dans son tableau des crânes, en indique un qui présente les mêmes proportions (0"» 380 de long sur 0" 220 de large) et i^ en cite un autre qui a la même longueur que celui de M. Régnault (G" 350 de longueur) avec plus de largeur (0" 220 de largeur). Le crâne le plus étroit mentionné par M. Trutat a, comme ce dernier, des bosses frontales bien développées ; Je suppose donc qu'il appartient à Vursus spelœus. » La grosseur et la disposition très mousse des tubercu- leuses, ainsi que la lourdeur des membres semblent indiquer que Vursus spelœus, de la petite comme de la grande race. XXXI ctait une bête moins Carnivore et moins redoutable que nos ours actuels de l'Europe. » M. Br/emer analyse le mémoire de M. Lamic, relatif aux plantes naturalisées dans le Sud-Ouest. L'auteur, après une rapide mais 1res intéressante esquisse de la configuration du bassin du Sud-Ouest et de ses voies de communication avec les régions voisines, discute les opinions émises sur ce qu'il convient d'entendre par lo mot naturali- sation et fait observer, contrairement à l'opinion de A. de Candolles, qu'on doit considérer comme naturalisée toute plante qui se propage à l'aide de ses racines, alors même qu'elle ne donne pas de graines susceptibles de la répandre dans le voisinage, — tandis qu'il ne faut pas ranger dans cette catégorie celles qui sont cultivées, ne se conservent et ne se multiplient que grâce à nos soins, comme le veut M. Ch. Naudin Après avoir indiqué les causes de la migration des plantes et les agents de leur naturalisation, — vents, courants flu- viaux et maritimes, animaux, — action de l'homme, — M. Lamic aborde l'examen des plantes étrangères introduites dans le Sud-Ouest qui est le centre de naturalisation le plus important de France. Il n'a pas étudié moins de 80 espèces, indiquant , leur origine , la date de leur introduction , leurs migrations diverses, leur aire géographique actuelle et enfin les particularités intéressantes de leur naturalisation. Enfin M. Lamic, résumant l'ensemble de ses recherches fait observer qu'on peut d'abord réunir en deux groupes les plantes qu'il vient d'étudier : l'un comprenant celles dont la naturalisation est due Biologie les conclusions d'expériences identiques, M. Jeannel n'a pas cru devoir continuer des recherches déjà faites, mais les résultats obtcmus par les expérimentateurs parisiens, d'une part, et le chirurgiende Toulouse, d'autre part, concordent absolument. Sur le Geotrupes foveatus, par M. J. Chalande. M. Chalande, répondant à une note de M. Preudhommo de Borre parue dans la Société Entomologique de Belgique, discute la valeur de l'espèce Geotrupes foi-eatus (Marsh.) Après avoir examiné les individus dont M. de Borre s'est servi pour sa détermination, individus qui appartiennent au musé Royal de Belgique et que ce savant entomologiste a bien 3* XXXIV voulu lui communiquer, M. Chalande reste convaincu que les caractères sur lesquels est basée la distmction do cette espèce sont insuffisants, accidentels. M. Chalande ne voit dans le Geotrupes foveatus qu'un type intermédiaire entre le G. Stercorarhis et le G. Spiniger, résultant d'une atrophie due vraisemblablement au mauvais développement de la larve; cette espèce est donc à rejeter. M. Chalande reproche à M. Preudhomme de Borro de ne pas avoir pris les caractères sexuels en assez grande considé- ration. M. BRiEMER analyse le mémoire de M. Kraatz, sur le même sujet. M. Brsemer analyse le mémoire de M. Arm. Gautier, sur les Ptomaïnes elles Leucomnïncs. 11 passe en revue les prin- cipaux faits relatifs d'abord à l'histoire des Ptomaïnes, carac- tères propres de ces subtances, différences qui les séparent des alcaloïdes végétaux, enfin leur présence dans les cadavres. Ensuite ù celle des Leucomaïnes qui sont normalement pro- duit<'s dans l'organisme et qui jouent un grand rôlo dans la production de certaines affections. M. le docteur Jeannel fait observer à ce sujet qu'on a do la tendance a exagérer l'importance de ces subtances nouvellement découvertes et qu'on semble parfois essayer de substituer leur action palhogénique à celle des microor- ganismes. Cependant il est facile de constater et de démontrer qu'elles agissent comme des substances chimiques, tandis que les virus proprement dits st; comportent comme des êtres vivants. Les premières n'augmentent pas en quantité ; les virus, au contraire, se multiplient pour ainsi dire à l'infini. Cette cons- tatation suffit pour trancher la question et pour montrer l'inanité des arguments qu'on a voulu tirer de la présence de ces substances soit dans les cadavres, soit dans les êtres vivants pour attaquer les. découvertes de M. Pasteur et leurs résultats. XXXV Séance du 19 mai 1886. Présidence de M. de Saint-Simon, doyen-d'âge. Phénomènes glaciaires observés dans la grotte de Lombrives, par M. Trutat. <" M. Trutat décrit les phénomènes glaciaires qu'il a observés dans la Grotte de Lombrives. La grotte de Lombrives, que vont visiter les baigneurs d'Ussat, a déjà donné lieu à des travaux intéressants; l'homme de la pierre polie a laissé là dos restes de son industrie, et depuis longtemps naturalistes et archéologues ont exploré cette grotte dans tous ses détails. Un fait qui a toujours frappé le visiteur est la présence d'énormes blocs de granito, qui encombrent certains points, et M. Noulet le premier les a regardés comme erratiques, se fondant sur la présence d'une moraine qui couvre le plateau supérieur. M. Trutat étudiant à son tour ce phénomène, est venu con- firmer cette manière de voir, mais il a reconnu de plus que les glaces avaient occupé le couloir de la grotte de Lombrives, polissant, burinant les parois et creusant de profonds sillons dans les étranglements du couloir supérieur. Grâce au puis- sant éclairage d'une lampe au magnésium, ces coups de gorge ont été photographiés, et il est facile de reconnaître sur les épreuves ainsi obtenues tous les caractères propres aux ravines creusées par la glace. A l'époque où le glacier occupait ainsi la grotte de Lom- brives, deux glaciers marchaient côte à côte en ce point : l'un, inférieur, descendait de la haute vallée de l'Ariège et poussait ses glaces jusqu'à Foix ; l'autre, au contraire, supérieur au premier de plus de 300 mètres, couvrait toutes les pentes du cirque formé par les montagnes de Bouan ; ces deux masses étaient réunies par ce bras souterrain de Lombrives. XXXVI M. Trulat ajoute que les dépôts ossifères de la grotte sont susjacents aux dépôts glaciaires, et qu'il n'y a rien d'étonnant à cela, car la grande extension des glaciers pyrénéens est de beaucoup antérieure à l'âge delà pierre polie. Il rappelle à ce sujet qu'il n'existe pas à Lombrives de dépôts quaternaires à ours des cavernes, ainsi que l'ont écrit, par erreur, certains auteurs. 2" .M. Rey-Lescure donne quelques détails sur la constilu tion géologique des environs du Sidobre (côté sud). Séance du 9 juin lâS6. Présidence de M. de Saint-Simon, doyen d'âge. M. Rey-Lescure étudie la Géologie du Tani. Il a bien voulu résumer lui-même sa communication dans ces termes : « M. Rey-Lescure passe en revue les points les plus impor- tants de la Géologie du Tarn, en montrant à l'appui les minutes des cartes géologiques et des coupes qui les accom- pagnent, à l'écbelle de 1""" pour 80'", et de 1"i'" pour 500™. Elles ont été par lui dressées et exposées, dès 1882 à Albi, 1884 à Toulouse, oii elles ont été médaillées et à Paris où elles ont été décrites aux séances de la Sorbonne, et leurs résultats en partie publiés dans le Bulletin de la Société géologique de France, avant l'apparition do celles d'autres géologues de la région. » En attendant la publication de la notice explicative, il montre sur la carte, à l'est de Carmaux, d'Albi et de Castres, l'immense étendue des terrains cristallins et schisteux, sui- vant une bande N.-S. Postérieurement à la formation de ces terrains, qu'on peut considérer comme primitifs et cam- bro-siluriens, a eu lieu la venue au jour, en grandes masses XXXVII éruptives, de l'agrégat hydro-thermal granitique qui a relevé, percé, disloqué et refoulé les schistes et donné peu à peu leur relief à la Montagne Noire, au Sidobre, aux plateaiix d'Angles, de Lacaune, etc. » De là sont résultées les premières émergences et consé- cutivement les premières érosions et les premières sédimen- tations, d'abord encore azoïques. Des coupes prises autour du plateau du Sidobre, aux environs de Castres, de Brassac, d'Alban, Lacaune, etc., montrent la succesion asst'z cons- tante et uniforme des couches, leur récurrence, la position des calcaires ou marbres cipolins, des ardoises, des granités tourmalinifércs, des granulites, des filons de quartz pur ou métalifèrc qui, traversant les terrains antérieurs, ont amené à la surface les minerais de fer bisulfure de Lacabarède, les divers minerais de fer, oxydé, manganèse, carbonate, hydroxydé des environs d'Alban, de Moncouyoul, de plomb sulfuré, de Peyrebrune, près Réalmont, etc. )' Ces diverses coupes montrent, en outre, les relèvements, les affaissements et les refoulements des couches qui ont produit les premiers axes synclinaux et anticlinaux en partie visibles, mais en grande partie dissimulés et dérangés par les érosions ultérieures, surtout dans les schistes tendres hydro-micacés et argileux du côté de Brassac, de Boissezon, de Lacaune, etc. » Elles font bien voir qu'ici, comme partout, se sont pro- duites, tantôt les premières combinaisons variées, résultant des affinités chimiques, de la chaleur, de l'oxydation, des fortes pressions, tantôt la séparation naturelle des princi- paux éléments primitifs de la silice, de l'alumine, de la potasse, de la magnésie, de la chaux et des oxydes métalli- ques par voie de triage densitaire, à la suite du refroidisse- ment progressif. De là l'origine des gneiss, des micaschistes, des chlorochistes, des schistes à séricite ou hydro-micacés, des marbres cipolins, des schistes argileux, des quartzites qui occupent une si large place autour de Dourgne, Mazamet, Castres, Brassac, Lacaune et autour du Sidobre. xxxvin » D'autres coupes et des relevés de sondages dans les terrains houiller et permien des environs de Carmaux, Cordes et Albi, font voir l'utilité d'une bonne direction scientifique et technique donnée ou à donner aux recherches de combus- tibles, de minerais et d'autres substances ou matériaux utiles. » En résumé, la publication de la petite carte, des coupes h grande échelle et de la notice offriront sous pou un guide accessible à tous, qui pourra servir de point de départ pour des observations et des recherches nouvelles dans cette con- trée si intéressante, si pittoresque et si voisine de Toulouse et des bassins de l'Aveyron. » M. Rey-Loscure fait passer sous les yeux de la Société les échantillons de roches qu'il a recueillies dans ses courses. Myriopodes de France, par M. J. Chalande. M. Jules Chalande donne le résultat de ses recherches sur la faune des myriopodes de France. Le nomlu-f^ d'espèces qu'il a recueillies dans le Midi et dans le Bourbonnais, s'élovi; à 62, ce qui porte les espèces françaises découvertes jusqu'à ce jour à 75. Les myriopodes qu'il a capturés se répartissent dans les familles suivantes : Scutigeridœ 1 ; Lithobiidœ 9 ; Scolopen- dridœ 6 ; Geophilidœ 15; Glomeridœ 3; Jididœ, H ; Cordeu- midœ 3 ; Polydesmidœ 4 ; Pollyxenidct' 1 . Parmi ceux-ci, trois espèces sont inédiles ; il en donne les diagnoses, qui sont dues à M. Robert Latzel, le savant my- riopodologue Viennois ; ce sont : Lithobius troglodites, Latz., des grottes de l'Ariège. — Julus cagnatus, Latz. et Juins psilo- phagm, Latz., des bords de l'Allier. I XXXIX Séauce du 16 iuiii 1886. Présidence Je M. de Rey-Lescire. Etude sur la Taxonomie des Tuniciers, par M. Lahille. M. Lahille étudie la taxonomie des Tuniciers. 11 expose d'abord les idées des naturalistes sur la position de ce groupe dans l'échelle animale. Les uns (Guvier, de Blaiville, de La- caze) le rapprochent des Mollusques; les autres, des Echino- dermes (Holothuries, Lamarck; Gystidés, M, Goy et Kœnig; Balanoglossus, Gegenbuer, Kœhler) ; d'autres des Bryozaires (Van Beneden); Hubrecht les place près des Nemertiens. Enfin les transformistes réunissent les Tuniciers aux Acra- niens (Amphioxus) et les considèrent comme les ancêtres des Vertébrés. Tous ces naturalistes ont à la fois raison et tort. Les Tuni- ciers présentent, en effet, des homologies incontestables, soit d'origine, soit d'adaptation, avec les divers groupes d'ani- maux dont on les rapproche ; mais ils forment toutefois une classe bien tranchée que l'on ne peut réunira aucune autre. M. Lahille examine ensuite la classification des Tuniciers. Il montre combien la classification actuelle due à Mac-Donald (1864) est artificielle. Elle repose, en effet, sur des caractères de forme, de grandeur, de fixation ou de liberté des animaux, de blastogénèse ou d'absence de blastogénèse. Une classification naturelle ne peut être que généalogique, et pour l'établir il faut se baser sur les transformations des organes caractéristiques les plus importants. De tous les caractères propres aux Tuniciers les deux plus essentiels sont : la présence d'une chorde dorsale et la trans- formation en organe respiratoire de la partie antérieure du tube digestif. Le premier caractère permet de diviser les Tuniciers en deux classes : les Perennichordala (Appendiculaires) et les XL Gaducichordata, suivant que ces animaux conservent leur chorde toute leur vie ou bien qu'ils la perdent à l'état adulte. Le second caractère tiré de la branchie permettra de di- viser la sous-classe des Gaducichordata en trois ordres : 1« Aplousobranches («ttXovç simple), comprenant les ani- maux à branchie simple ou munie de petites papilles direc- tement insérées sur sa paroi. Get ordre renferme les Tha- liacées, les Pyrosomidés et la plupart des Synascidies. 2° Phlébobranches (^>£i]> vaisseau). La branchie de ces animaux présente dans son intérieur des vaisseaux longitu- dinaux distincts de la paroi du sac branchial. Get ordre comprend les Phallusidées, les Gionidées, Diazona et quel- ques genres voisins. 3o Stolidobranches (rrroïtSto plisser). La branchie présente dans son intérieur des replis longitudinaux. Get ordre com- prend les Cynthiadés, Molgulidés, Botryllidés. M. Lahille termine sa communication en parlant des adap- tations des Tuniciers. Les unes ont pour but d'assurer la vie de l'individu (adaptation de nutrition et de défense) ; les autres assurent la vie de l'espèce. Les Tuniciers présentent des preuves aussi puissantes que nombreuses en taveur des théories évolutionistes. XLI Séance du ï juillet 188G. Présidence de M. Laclanié, président. M. Laulanié entretient la Société de ses recherches sur la valeur des ovules primordiaux dans Vepithelium germinatif de Véminence génitale des oiseaux. Dans une note à l'Instilut (I) » sur l'évolution comparée de la sexualité dans l'individu et dans l'espèce, » j'essaye d'établir dans la phylogénie et l'autogénie la même suc- cession ascendente, comportant les trois termes suivants : gemmiparilé, hermaphrodisme, unisexualité. Sans préjuger quoi que ce soit sur la signification d un pareil fait comme document à l'appui du transformisme, il me paraît indiscu- table en tant que fait matériel. La plus grosse difficulté tient à l'interprétation de la pre- mière période du développement des glandes génitales dans laquelle, avant toute espèce de différenciation sexuelle, les ovules primordiaux apparaissent dans l'epithelium germi- natif de tous les embryons. On a interprété jusqu'ici ce foyer d'ovules dans le sens de l'jndifléreiice ou de la neutralité sexuelles, en s'appuyant sur ce fait qu'il n'y a rien dans ses dispositions histologiques qui dénonce un caractère sexuel défini et se rattachant soit à l'ovaire, soit aux testicules. Or c'est là précisément que me paraît résider l'erreur des embryologistes. Les ovules corti- caux ont, il est vrai, une instabilité telle qu'il est impossible de dire le sexe d'une éminence génitale. Mais, à un certain moment, cette indécision se fixe et les ovules corticaux sont entraînés soit dans un mouvement de prolifération qui aboutit à la détermination de l'ovaire, ou dans un mouve- ment de rétrogression où ils disparaissent , laissant la place (1) Séance dul" août 1885. 4* XLII aux cordons et aux ovules médullaires, première expression des testicules. Ainsi donc, dans le futur ovaire aussi bien que dans le futur testicule des oiseaux, le premier efTort de différencia- tion qui se produit amène la formation des ovules corticaux 671 qui réside exclusivement la possibilité d'une évolution femelle. C'est précisément celte possibilité exclusive qui fixe, dès le début, la valeur du foyer cortical. Les ovules primordiaux seront plus tard des ovules femelles, ou ils ne seront pas. Ils ne contiennent qu'un seul devenir. Est-ce à dire que toutes les éminences génitales sont primitivement des ovaires, et que pour faire un testicule la nature commence à dessiner un ovaire? Il suffit de présenter cette conclusion pour en faire justice. En réalité, le travail d'élaboration qui , dans un être en voie ne développement , prépare l'appareil de la génération, a pour premier effet la production d'éléments qui, en dehors de toute sexualité, ne peuvent plus conserver que la valeur d'un germe, et il est une période de son évolution où l'embryon d'un oiseau est asexué, mais où la reproduction s'essaye par le mode connu sous le nom de gemmiparité. Séance du 20 juillet 1886. Présidence de M. Meissonnier, doyen d'âge. Lecture et adoption du procès-verbal de la séance du 7. M. le docteur Bouteille est élu membre titulaire. M. Boule fait, au nom de M. le Recteur de l'Académie, une communication relative à une excursion dans les Py- rénées. I. Sur les assises lacustres du crétacé supérieur de Provence, par M. Roule. M. Roule donne les caractères des Mollusques terrestres et XLin d'eau douce qui habitaient les eaux ou les rives du grand lac, dont la région méditerrannée élait recouverte à la fin de la période crétacée. Il met en relief les analogies de cette faune avec celle de la région inteitropicale (Nouvelle-Zélande, Madagascar, Australie, Afrique centrale, etc), « Ces rapports une fois admis, dit M. Roule, on peut re- chercher dans l'habitat, les coutumes des mollusques qui habitent aujourd'hui la zone africaine intertropicale, quelques indications sur l'aspect que devaient présenter la Provence et le Languedoc à cette époque lointaine. Il est permis de résumer ces indications, en se représentant l'an- cien lac comme semblable à ces vastes nappes d'eau douce qui couvrent une partie de l'Afrique centrale. La position de ces eaux, au milieu de terres assez basses dépourvues de reliefs bien importants, est la même dans les deux cas ; autant que l'on peut en juger d'après l'épaisseur et la com- pacité des bancs calcaires du terrain lacustre, l'ancien lac provençal possédait, comme les lacs africains, des profon- deurs considérables ; on retrouve la môme ressemblance dans l'extension en surface, puisque les sédiments lacustres s'étendent depuis le Var jusque dans la Catalogne et attes- tent ainsi de la grandeur du lac où ils se sont déposés. Enfin les mollusques qui habitaient la région rappellent ceux qui vivent dans la zone équaloriale. Mais on ne peut aller plus loin dans ces comparaison ; pour obtenir des ren- seignements plus minutieux et détaillés, pour mieux con- naître le climat de l'époque lacustre et les divers aspects du lac, il serait nécessaire de posséder sur l'ancienne flore, des indications suffisantes, car les végétaux sont plus sensibles que les animaux aux conditions extérieures, et précisent mieux encore la nature et les variations de ces dernières. » M. Meisson?«ier présente quelques observations sur le faciès spécial qu'olfre le Garumnien, étage qui, dans notre région , correspond à celui dont M. Roule a décrit la faune. XLIV II. Sur la transformation du soufre introduit dans les voies digestives, par M. de Rey-Pail^ade. M. DE Rev-Pailhade en étudiant l'action d'un liquide sucré en fermentation al'coolique sur le soufre et divers composés sulfurés, n'a observé de production d'hydrogène sulfuré qu'autant que du soufre libre était en contact avec la levure de bière. Le soufre, l'hyposulfite de sodium préalablement décom- posé par un acide, dégagent seuls de l'hydrogène sulfuré; les sulfites décomposés ou non décomposés, les hyposul- fites alcalins, l'acide sulfocyanique, le sulfocyanate de potas- sium ne produisent pas ce gaz. Le soufre ne donne pas d'acide sulfhydrique, quand on le mélange avec les produits de sécrétion et de transforma- tion de la levure de bière. Il paraît donc se produire une action chimique entre le soufre et la matière organique de cette cellule. D'après certaines analogies qui existent entre la levure de bière et la cellule animale, l'auteur a eu l'idée d'examiner si les cellules qui constituent l'intestin grêle n'agissaient pas de la même manière sur le soufre. Des expériences comparatives ont été faites avec les ma- tières contenues dans l'intestin et avec de l'intestin grêle de mouton récemment égorgé. A l'aide d'un dispositif spécial, l'auteur a pu constater que le mélange, soufre et tissu de l'intestin, dégage plus d'hydrogène sulfuré que le mélange soufre et matières en partie élaborées. M. de Rey-Pailhade, signale aussi une productiond'hydro- gène sulfuré, quand on agite, à l'abri de l'air, un mélange de sang veineux et d e soufre. Il semble, d'après ces expériences, que le soufre introduit dans les voies digestives produise de l'hydrogène sulfuré sous 'influence des cellules épithéliales de l'intestin grêle. XLV III. Étude sur les Bilobites du Portugal. M. Lartet présente à la Société un remarquable travail sur les Bilobites, émanant de l'un de nos membres correspon- dants les plus éminents, M. Delgado, le savant directeur des travaux géologiques du Portugal, qui avait, on s'en souvient, fait déjà profiter notre Bulletin de la primeur de ses observa- tions sur le même sujet. Dans son Etude sur les bilobites du Portugal, M. Delgado vient de donner un magnifique développement à cette inté- ressante question de la nature de ces singulières empreintes. Il la traite à fond, discutant scrupuleusement toutes les opinions contraires à ses vues et appuyant ces dernières par le témoignage irrécusable de quarante trois belles planches, en phoLotypie, reproduisant, en grandeur naturelle, les do- cuments nombreux qu'il a su extraire des couches silu- riennes de son pays. Les bilobites du Portugal, les plus anciens fossiles qu'on y ail jusqu'ici découverts, se rencon- trent dans une longue série de collines alignées qui doivent leur relief à ce que les quarlzites qui les constituent offrent aux agents atmosphériques une résistance exceptionnelle. Cet étage de quartzites, développé dans le centre et le nord du royaume, et qu'on retrouve d'ailleurs en Espagne, paraît correspondre à la base du silurien inférieur (faune seconde) et se placerait, suivant l'auteur, sur l'horison des arengis beds du pays de Galles et du grès armoricain de Bretagne. On sait quelles ont été les discussions au sujet de la véritable explication de ces mystérieux vestiges; les uns les tenant pour des traces d'animaux, d'autres y voyant des moulages d'algues ; certains, enfin, les attribuant à des effets d'entraî- nement purement mécaniques d'objets solides sur les fonds vaseux des mers primaires, dont la consolidation a donné lieu à ces dépôts siluriens. M. Delgado comprenant, comme les auteurs Français, sous le nom général de Bilobites, toutes les traces d'apparence XLVI semblables, connus sous les noms génériques de Cruziana, Frœna, Crossochorda, Arthrophycus, Rhysophycus, etc., les regarde, ainsi que MM. de Saporta et Marion l'ont fait dans un travail récent et bien connu sur l'Evolution des Cryptogames, comme des traces laissées par des algues plus ou moins rapprochées par leur tissu feutré, leur solidité rejative pro- pice à la fossilisation, des Siphonées des mers actuelles. Il n'adopte pas toutefois (si ce n'est dans certains cas par- ticuliers) la théorie de la fossilisation en demi-relief, imagi- née par MM. de Saporta et Marion pour expliquer ce fait presque constant, que leurs empreintes en relief ne repré- sentent que l'une de leurs faces, celle qui reposait sur les schistes que surmontent les quartzites d'origine sableuse. M. Delgado tait remarquer à cet égard que des empreintes de bivalves,, trouvées dans cette même série de quartzites, ne montrent également qu'une impression en relief de l'une de leurs faces, et l'on ne peut, ici, comme pour les algues, faire intervenir les effets d'aplatissement sous le poids des sables et la destruction facile de la portion supérieure du tissu de ces plantes. L'auteur s'attache ensuite à réfuter les objections tirées des expériences de M. de Nathorst et de ses imitateurs. On sait qu'en faisant marcher divers animaux sur de la vase encore molle ou sur du plâtre nouvellement gâché, ces observateurs se sont efforcés de reproduire les divers types d'empreintes vagues des terrains anciens. Cette interprétation des faits, qui remonte bien loin, jusqu'au D"" Emmons et qui compte aujourd'hui, parmi ses partisans, bon nombre des meilleurs géologues de l'étranger et de notre propre pays, est, selon M. Delgado, tout au plus applicable aux Eophyton ainsi qu'aux Ner cites. La netteté des stries transverses des bilobites, leurs anas- tomoses si caractéristiques dans la Cruziana furcifera, le changement de direction des stries sur le même moule (tantôt oblique, tantôt parallèle à l'axe), la bifurcation gêné- XLVII raie et dichotomique de ces empreintes, leur croisement superposé, sans altération de relief, ni interruption de la ■ plus ancienne de ces prétendues pistes ; tous ces faits, bien mis eu évidence, faciles à contrôler sur les belles planches où figurent « les pièces du procès », constituent un ensemble imposant de documents singulièrement favorables aux idées de M. Delgado. Dans tous les cas, soit qu'on les adopte ou qu'on se réserve encore, le travail descriptif qui fait suite à cette consciencieuse, et sincère discussion, nous aura fait connaître l'ensemble, le plus complet peut-être, de bilobites qu'on ait jusqu'ici retiré d'une région silurienne, et ce qui ne peut qu'ajouter à notre gratitude, c'est que M. Delgado a publié, encore en langue française, l'important mémoire dont il vient d'enri- chir la science. A la suite de cette communication, M. Roule donne, sur les traces laissées par les animaux sur le sol, — traces dont on a voulu rapprocher les empreintes des Bilobites, — les explications suivantes : « 11 faut, dit il, considérer les conditions où les animaux laissent sur le sol des traces de leur passage, et ces condi- tions sont de deux sortes. En effet, ou bien le sol esta sec et forme rivage, ou bien il est recouvert d'une couche d'eau plus ou moins épaisse. » C'est dans le premier cas que se sont produites les em- preintes de gouttes de pluie ou de pas, si connues de tous les géologues , et qui prouvent bien que des accidents de surface, même peu marqués, peuvent être fixés et conser- vés par une sorte de fossilisation. — Mais les animaux ma- rins qui courent sur le sable du rivage en y laissant des traces sont très rares, et, de plus, l'observation montre que ces traces ne se produisent pas toujours et qu'elles forment le plus souvent des traînées confuses et indistinctes. » Dans le deuxième cas, aucune empreinte ne persiste. J'ai assisté aux expériences laites sur ce sujet par MM. de Saporta XLVIII et Marion. On faisait marcher des animaux marins sur un fond de plâtre, de sable ou de vase recouvert d'une certaine quantité d'eau, et on constatait toujours que les empreintes . s'effaçaient au fur et à mesure de la progression. » Toute la couche supérieure d'un sol immergé, a ses élé- ments comme en suspension dans l'eau, et la pesanteur agis sant dès lors sur elle comme sur un liquide, en efface aussitôt les dénivellations accidentelles et lui fait reprendre une sur face plane et horizontale. )^ Séance du mercredi 17 uovembre 1886- Présidence de M. de Saint-Simon, dojen d'âge. MM. ZiGLiABA, docteur en médecine, et Tisseire, docteur en droit, sont proclamés membres titulaires. COMMUNICATIONS. 1» Recherches sur le mécanisme de la respiration chez les Myriapodes, par M. J. Cdalande. M. J. Chalande a entrepris de rechercher si, comme l'ad- mettent la plupart des zoologistes, le mécanisme de la res- piration chez les Myriapodes, est le même que chez les insectes. 11 rapporte les nombreuses expériences qui lui prouvent que cette hypothèse est dépourvue de tout fondement, et qui démontrent que, chez les espèces pourvues d'une enve- loppe extérieure très dure (Iules), aussi-bien que chez celles dont le corps est relativement mou (Chrytrops, Litliobies), il n'exsiste pas de mouvements destinés spécialement au renouvellement de l'air dans l'appareil respiratoire. Non seulement il n'y a pas chez ces animaux de mouve- ments généraux liés à la respiration, mais encore leurs stig- XLIX mates, pourvus d'un péritrème corné, restent absolument immobiles. Les seuls mouvements que M. Chalande ait remarqués dans l'appareil respiratoire consistent en des contractions des poches sous-stigmatiques. Mais ces poches ne se trouvant pas chez toutes les espèces, on ne peut regarder les con- tractions qui les animent comme des mouvements respira- toires. L'étude directe des causes déterminantes de ces con- tractions , en fournit la preuve directe. Déjà, dans ses recherches sur la structure de l'appareil respiratoire, M. Cha- lande avait vu des mouvements se produire dans les poches sous-stigmatiques lorsque des corps étrangers y avaient pé- nétré accidentellement; et il s'est demandé si ces contrac- tions n'avaient pas pour unique but de clore le système trachéen. Un Myriapode étant placé dans une petite cage de verre, M. J. Chalande y fait pénétrer un courant d'eau. Aussitôt l'animal contracte ses poches sous stigmatiques ; les appen- dices qui bordent le stigmate se rapprochent, et l'eau ne pénètre pas dans l'appareil respiratoire. Cette occlusion n'est pas complète cependant. Suffisante pour s'opposer à l'en- trée de l'eau, elle ne peut pas empêcher la pénétration des gaz, et, si au lieu d'eau on fait arriver de l'acide carbonique dans la petite cage de verre, le Myriapode ne tarde pas à périr. Le dispositif ingénieux adopté par M. Chalande permet de faire ces expériences sur la platine du microscope, d'en suivre toutes les phases et d'en reconnaître toutes les particula- rités. C'est ainsi qu'il a pu constater, d'une part, le ralentis- sement, puis le renversement et enfin l'arrêt des contractions du vaisseau dorsal dans le cas d'asphyxie, que cette asphyxie ait lieu par épuisement de l'air contenu dans les trachées, comme cela arrive dans la submersion ; ou qu'elle soit pro- duite par l'arrivée de l'acide carbonique dans l'appareil L respiratoire ; et d'autre part, la réapparition des contractions du vaisseau dorsal, contractions d'abord très faibles et sé- parées par de longs interva/les puis plus fortes et plus rap- prochées, à mesure que l'air pur remplace l'acide carbo- nique où baigne l'animal. L'absence de mouvements respiratoires, proprement dits, étant bien établie, M. J. Chalande a étudié les causes qui produisent le renouvellement de l'air dans l'appareil tra- chéen. Les contractions et les dilatations rythmiques du vaisseau dorsal, par les secousses qu'elles impriment à toutes les par- ties molles de la cavité somatique, par les modifications qu'elles font subir à la longueur et à la courbure des trachées, jouent certainement à cet égard un rôle capital. Les mouve- ments de l'animal y contribuent aussi dans une assez large mesure par les contractions des muscles moteurs des pattes; mais cette cause est accidentelle en quelque sorte, et ses effets sont toujours subordonnés à l'énergie essentiellement va- riable des actes locomoteurs. Par conséquent, elle est bien moins importante que la première. Pour ce motif, M. Cha- lande a complété cette étude par l'examen des contractions du vaisseau dorsal en fonction, du repos, de la marche et de la température. Il résulte de ses observations que la tem- pérature exerce une influence très marquée sur le nombre des battements du vaisseau dorsal. Chez le Chrytrops Hor- tensis, il a compté en moyenne 42 contractions par minute avec une température de -}- 18° et 20 contractions seulement lorsque le thermomètre descend à -j- 2". Enfin les phénomènes de diffusion jouent certainement un rôle important dans la respiration de ces animaux, et ce rôle est mis en évidence dans les expériences dont il a été question plus haut. Les résultats auxquels je suis arrivé, dit M. Chalande, sont, quant à l'absence de mouvements respiratoires propre- ment dits, en concordance parfaite avec ceux que M. F. LI Plateau vient d'obtenir sur les arachnides. Le savant natu- raliste belge les a publiés dans une brochure toute récente qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser et que jai reçue au moment où je terminais mes recherches. 2° Collection de plantes des environs d'Ax, envoyées à la Société par M. Marcaillou d'Aymeric. M. Marcaillou d'Aymeric, membre correspondant, a adressé à la Société une collection de plantes, récoltées aux environs d'Ax. Chaque plante est accompagnée de renseignements très précis sur les lieux où elle a été recueillie et ces rensei- gnements, ainsi que les soins avec lequel les plantes ont été préparées, donnent à cette collection une réelle importance. Il esta désirer que d'autres membres de la Société suivent l'exemple donné par M. Marcaillou, à qui nous adressons tous nos remerciements. Les listes des plantes qu'ils feraient parvenir seraient publiées dans le Bulletin et on parvien- drait ainsi à inventorier rapidement les richesses botaniques de la région. (Voir le 3« Bulletin 1886.) 3" Feuilles anomales. M. Laborie présente à la Société une feuille de Magnolia grandiflora formée d'un double limbe , supporté par un pétiole unique, A une petite distance de l'origine du limbe, la nervure médiane se bifurque et le parenchyme foliaire se divise en deux lames distinctes. L'examen anatomique du pétiole a montré que l'anneau libero-ligneux du pétiole s'étrangle graduellement en son milieu à partir de la naissance du limbe, et qu'à 1 -'2 centi- mètres au-dessous de la bifurcation de la nervure médiane, cet étranglement a produit deux cercles distincts de fais- ceaux. L'anomalie que présente celte feuille de Magnolia n'est pas rare. M. Laborie en montre un autre exemple offert LU par une feuille de Scolopendrium officinale recueillie, ily'a près de deux siècles, par un botaniste, dont il dépose l'herbier sur le bureau de la Société. Cette feuille de Scolopendre, déjà intéressante par la date de sa récolte, et par sa division anormale, l'est encore parce qu'elle appartient à une variété assez rare, que carac- térise une terminaison du limbe en éventail plissé. On a donné à cette variété le nom de Dedalœa. 4° Recherches sur le système musculaire du Glossophorum sabulosum, par M. F. Lahille. M. F. Lahille expose les résultats de ses recherches sur le système musculaire d'une Ascidie de Roscoff , qui existe aussi à Arcachon : le Glossophorum sabulosum. L'auteur ne se borne pas à décrire les trajets des muscles, il essaie de montrer comment les dispositions ont été acquises dans la lutte pour l'existence, et quels sont les avantages qu'elles présentent. Après avoir tracé l'anatomie des muscles longi- tudinaux, l'auteur étudie les muscles transverses et en par- ticulier les muscles branchiaux qu'il avait signalés depuis plus d'un an, et contredit à ce sujet les opinions du profes- seur Délia Valle. La musculature du Glosophorum est comparée à celle des types voisins; et l'auteur termine sa communication par l'étude organogénique des muscles chez les Ascidies, muscles qui sont mesenchymatiques par origine et épithéliaux par formation. LUI Séance du f ^^ décembre 1886. Présidence de M. LàCLàNiÉ, président. Le procès-verbal de la séance du M novembre est lu et adopté. Election des membres du Bureau, du Conseil d'adminis- tration et du Comité de publication pour l'année 1887. Le Président fait connaître les résultats du scrutin : Président ; M. Moquin-Tandon. Vice- Présidents : MM. Laborie, Général de Nansouty. Secrétaire-général : M. Bramer. Secrétaires-adjoints ; MM. Lahille, Azema. Trésorier : M. Jules Chalande. Archiviste : M. Henri Chalande. Conseil d'administration : MM. L. de Malafosse, Fontes. Comité de publication : MM. Lartet, de Saint-Simon, de Rey- Paillade, Laulaniê. Séance du 15 décembre 1886. Présidence de M. Bidaud, doyen d'âge. L'ordre du jour de la précédente séance est lu et adopté. M. Lahille entretient la Société de quelques opinions an- ciennes sur les fonctions du foie. Le volume des organes étant, pour les anciens, proportion- nel à leur importance, le foie était considéré comme une des bases de la vie. Cor, Cerebrum, pulmones, jecur, hœc enim sunt domicilia vitœ (Cic). Même idée conservée dans les langues du Nord : Leber foie ; radical : leb, vie, en allemand ; liver foie ; radical : live vivre, en anglais. LIV Le foie était encore, pour les anciens, le siège des passions en général (Horace, Juvenal) et de l'amour en particulier (Giceron, Anacréon, Nos légendes populaires, etc.)- En défi- nitive, l'amour y était mieux à sa place que dans le cœur. Ces idées anciennes, qui considéraient le foie comme la source de toute énergie, viennent d'être démontrées scientifiquement par MM. Chauveau et Kaufmanu. M. Lahille termine cette première partie de sa communica- tion en parlant de la création des aruspices. Les Romains engraissaient les oies avec des figues sucrées afin d'obtenir de meilleurs foies, nommés en ce cas : jecur ficalum (Horace, Apicius, etc.). Les gens du monde n'ont conservé que le terme culinaire ficatum, transformé ensuite en fcgato (italien moderne), higado (espagnol). Enfin, fegato prononcé quelquefois fedgato a donné le languedocien fedge, d'oiifoie. Si les physiologistes de race latine s'étaient demandé l'éty- mologio du mot foie, ils auraient su que les Romains, bien avant Cl. Bernard, avaient remarqué l'influence d'une nour- riture sucrée sur l'accumulation du glucose dans le foie. La mythologie n'est pas un simple tissu de fables ; c'est aussi un ensemble d'allégories brillantes cachant les faits scientifiques observés. Voici l'interprétation que M. Lahille propose de la magnifique allégorie d'Aristée. Aristée est la personnification antique des sciences médi- cales et naturelles, bienfaitrices de l'humanité. Celles-ci dimi- nuent tous les jours le nombre des phénomènes réputés sur- naturels. Cette lutte courageuse contre la routine et l'erreur amène des déboires ; on triomphe de tout par une étude plus approfondie et plus rigoureuse de la nature. Cette étude de la nature avait conduit les Egyptiens à se procurer des essaims d'abeilles en les attirant par les foies de jeunes herbivores; ils connaissaient donc pratiquement la glycogénie post mortem. Observations analogues de Réaumur (1734-1742). La dé- couverte de la fonction glycogéuique remonte donc au-delà LV des temps préhistoriques et doit être attribuée aux mouches à miel et aux autres. M. BRiEMER esquisse, à grands traits, l'analyse du mémoire de M. le D"' Kûhn sur les Ophites des Pyrénées, dont la tra- duction paraît dans le présent Bulletin. Le D' Kûhn a étudié les ophites au triple point de vue de la macrostructure, de la microstructure et de la composition chimique. Il s'appuie sur ces caractères pour classer ces roches en quatre groupes : 1° Ophites à hornblende primaire; 2" — augite diallagique ; 3° — ouralite; 4° — viridite. Tl examine et discute les diverses opinions émises sur l'âge et sur la place pétrographique des ophites. PURLÏCATÎONS REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ Du 16 au 31 décembre. m Procès-verbaux des séances de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyrou, t. XIII Atti délia societa toscana di scienze naturali, vol. VI, fasc. 2. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du S.-O., n» n. Actas de la Academia nacional de ciencias en Cordoba. Chronique de la Société nationale d'acclimatation de France, n^ 23. Société de Pharmacie de Sud-Ouest, n° 90. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n"« 21, 22. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, no 23. Société entomologique de France, séauce du il nov. Maître Jacques, 8 nov. Bulletin météorologique du département de l'Aube, 1884. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n» 23. — Fontes : Rôle de la rotation de la terre dans la déviation des cours d'eau à la surface du globe. Réunion des officiers, n° 50. Revue vétérinaire, n" 12, décembre 1883. Bulletin de la Société d'agriculture de la Lozère, août-septem- bre, 1885. Les Anciens Dieux des Pyrénées, par J. La.ca.ze. Société de Géographie de Paris, n» 18. Journal d'Agriculture pratique pour le midi de la France, octobre 1885. Revue médicale de Toulouse, n" 2 2. a 1.1 Société Linnéenne de Bordeaux, t. VIII. Feuille des jeunes naturalistes, n» -182. Société de Géographie de Toulouse, n° io. Réunion des officiers, n» 5i. Bulletin de la Société Botanique de France, t. 32. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n° 24. Chronique de la Société d'acclimatation de France, n» 24. Association scientifique de France, août 1885. Académie des sciences, arts et belles-lettres de Dijon, années 1 883-1 884. — Unionidfe de l'Italie, par H. Drouet. R. Comitato Geologico d'Italia (bulletins 9-io, 1885). Annales de la Sociedad espaûola de Historia natural, t. XIV. Proceedings of the Boston Society of natural histori, vol. XXII- XXIII. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n» 24. Société royale de Géographie d'Anvers, 3°"^ fascicule, tome X. Société archéologique de la Corrèze, tome 7. Société scientifique et littéraire d'Alais, tome XVI. L'art pendant l'âge du Renne, par E, Piette. Société entomologique. (Procès-verbal de la séance du 23 nov.) Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse, 2™^ sem. Réunion des officiers, n" 52. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, 4^0 trim. 1885. Bulletin de la Société de Géographie de Paris, 3"» trim. 1885. Academia nacional de ciencias en Cordoba, tome V. Société de Borda, à Dax, 10^ année, 4« trimestre. Académie d'Hippone, n" 21, fascicule 2. Bulletin d'acclimatation de France, octobre i88.o. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n» 25. Du \" janvier au 6 avril. Annuaire de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux- arts de Belgique, 1886. Annales de la Société d'Emulation du département des Vosges, 1S85. Société de Géographie de Paris, n<" 19 et 20. Bulletin entomologique, séance du 9 octobre 1883. Journal d'Agriculture pratique pour le Midi de la France, novem- bre 1883. Chronique de la Société d'acclimation de France, n" i . Bulletin de la Société de Pharmacie du Sud-Ouest, 91-92. Bulletin de la Société de Géographie de Toulouse, u» ii, 1885. Réunion des officiers, n"» 1, 2 et 3. Bulletin de l'Académie royale des sciences, de Belgique, n° n. Bulletin de l'Association philotechnique, 1885. Maître Jacques, décembre 1885. Feuille des jeunes naturalistes, l'^' janvier 1886. Journal d'Histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n» 12. Société belge de microscopie, IS'"» année. Société départementale d'agriculture et d'horticulture du Gers, n° 12, 1885, Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n^ 2. Bulletin météorologique du département de l'Aube, 1886. Verhandlungen der Naturforschsn Gesellschaft in Basel, 1885. Sur la matière organique dissoute dans les eaux sulfureuses de la station d'Ax (Ariège), par M. MARCAiLHON-d'ÀYMERiE. Nouveau guide pratique de l'étranger à la station d'Ax^ par le même. Etude sur l'élection, la récolte et la conservation des substances médicamenteuses, par le même. De l'emploi des matières colorantes dans l'étude physiologique et histologique desinfusoires vivants, par M. Certes. De l'action des hautes pressions sur les phénomènes de la putré- faction et sur la vitalité des micro-organismes d'eau douce et d'eau de mer, par le même. Sur la culture à l'abri des germes atmosphériques des eaux et des sédiments rapportés par les expéditions du « Travailleur » et du « Talisman, » 1882-83, parle même. Supplément au bulletin de la Société d'Histoire naturelle de Colmar, 83 et 85. Atti délia societa italiana di scienze naturali, fascicule 2, 3, 4. Etude sur les crustacés terrestres et fluviatiles recuillis en Tunisie en 1883-84-85, par Eug. Simon. Société languedocienne de Géographie, 4°»« fascicule, 1885. Sociedad geografica de Madrid, novembre et décembre 1885. IV Société historique et scientifique de l'Auvergne, nov. et déc. 1 8Sa Annales de la Sociedad espanola de historia natural, 3i oct. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n° 3. Réunion des officiers, n»^' 4, 5, 6. Club alpin français, no 1, janvie/- 1883. Société entomologique de France, séance du 13 janvier. Réunion des officiers, n» 7. Société de Géographie de Marseille, 1^' trimestre 1886. R. comitato geologico d'Italia, n»' H et 12. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n° L Revue médicale de Toulouse, nos 23 gt ?4. Sociéta Veneto-Trentina di scienzi naturali, fasc. 2, 1885. Recherches sur le rôle respectif des ptomaïnes et des microbes dans la pathogénie de la septicémie, par MM. Jeannel et Laulanié. Diabète et mal perforant, par M le D"^ Jeannel. Gros abcès froid de la fosse iliaque droite, saillant sous l'arcade crurale, par le même. Revue vétérinaire, n" 2, 1886. Société de Géographie de Toulouse, n" 1. Maître Jacques, janvier n86. Société d'agriculture, sciences et arts de la Lozère, octobre et novembre, I 885. Société d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice et des Alpes Maritimes, 4°'e trimestre 1885. Chronique de la Société d'acclimalation de France, n° 2 et 3. Société d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 2"^^ fasc. Académie des sciences de Ciermont-Ferrand, 1884. Société de Géographie de Paris, u" i. Journal d'HisLoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n" 1 Société entomologique de France, séance du 27 janvier. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, uo 1. Club alpin français, octobre I880. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale pour le midi de la France, octobre ISS6. Société de Géographie de Paris, 4"e trimestre 1883. Société darchéologie et de statistique de la Drôme, jauv. 1886. Académia nacional de ciencias en Gordcba, tome VIII. I M N" 4. Joannes-Chatin — Observations zoologiques et anato- W- miques sur une nouvelle espèce de Balanglanus. " B. Renault. — Sur les racines des Calamodendrées. No 5. Armand Sabatier. — Sur la morphologie de l'ovaire (chez les insectes. E. JouRDAN. — Contributions à l'anatomie des Chloré- miens. N" 7. Louis Crié. — Sur les affinités des flores éocènes de l'ouest de la France et de l'Amérique septentrionale. Transactions of the entomological society of London, 1885. Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, t. III. Entoniologist tidskriît, I8s5. Haft. 1, 3, 4. Réunion des officiers, n^^ g et 9. Revue vétérinaire, mars 1886. Société des sciences et arts du Havre, 33* bulletin. Société de Géographie de Paris, 2, 3, 4. Societa Toscana di scienze naturali, vol. V. Club alpin français, n" l, janvier 1886. Chronique de la société d'acclimatation de Bordeaux, n" 5. Rapport sur les orages de 1883-1884, par M. Lespiault. Société des sciences historiques et naturelles de Semur, n» i. Société d'agriculture, sciences et arts d'Agen, 2'"<^ série, tome IX The quaterly journal of the Geological society, février 1886. Revue médicale de Toulouse, n° 2. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, nos 9 ei 10. Chronique de la société d'acclimatation de France, n" 5. Académie impériale des sciences de St-Pétesbourg, 7°>» série. Société belge de microscopie, n»^ 3 et 4. Journal de la société d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n» 2. Société de Géographie de Toulouse, n° 2. Société de Pharmacie du Sud- Ouest, n» 93. Société Philomatique de Paris, 1884-1885. Académie d'Hippone, bulletin 21, fasc. 3. Société royale de Géographie d'Anvers, t. X, 4n»e fasc. Club alpin-français, février 1886, n° 2. vj Bulletin de la société scientifique, historique et archéologique de la Corrèze, tome 7, 4""^ liv. Atti dalla societa veneto trectina di scienze naturali, fasc. 2. Bullettino societa veneto trentina di scienze naturali, t. 3, n» 3 Société d'Agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 4'^efasc. 85. Atti délia Societa dei naturalisti di Modena, volume II. Atti dalla Societa ûei naturalisti di Modena, volume IV. Société entomologique de France, séance du 24 février. Réunion des officiers, n»' 12, 13, U, 15 et 16. Maître Jacques, février 1886. Clup alpin-français, octobre 1885. Société de Géographie de Paris, n»s 5 et 6. Revue médicale de Toulouse, n»» 3, 4 et 5. Société d'acclimatation de France, février 1886. Société impériale des naturalistes de Moscou, n» 4. United states geological survey, n°^ 7, s, 9, io, il, 13, 13, 14. Société d'acclimatation de France, n° 6, 20 mars. Société Géologique de France, n» 3, i886. Société académique franco-hispano-portugaise, n»» 2, 3, 4. Société hâvraise d'études diverses, 1880, i, 2, 3 et i^r, 2«>e, ^me et 4™« trim. 1884. Atti délia societa Toscana di scienze naturali, procès-verbal. Mémoires de l'Académie des sciences de St-Pétersbourg,t. XXXII, no 1 4 ; t. XXXIII, n» 1 , 2, 3 ; t. XXX. Société d'anthropologie de Paris, 401e fasc, juil. à oct. 1885. Sociedad géografica de Madrid, février 1S86. Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, n" 1. Société des sciences et arts de Rayonne (i« sem. 1885) Comptas rendus des séances de l'Académie des sciences, n» 12 Société vaudoise des sciences naturelles, fév. 1886. Institut national Genevois, t. XXVII. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n» 1 . Brochure offerte par MM. Jeannel et Laulanié. Revue médicale de Toulouse, n'^^ 6 et 7. Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, n° 1, mars 1886. Société entomologique de France (procès-verbal). S. du 10 mars. Revue vétérinaire de Toulouse, n" 4. Société d'agriculture pratique et d'économie rurale, fév. 1886. Société d'Agriculture de la Lozère, octobre 1885. Société de Géographis commerciale de Bordeaux, n» 1. Société d'Iiistoire naturelle de Savoie. Société de Borda, 2» trimestre 1886. Société de Pharmacie du Sud-Ouest, n» 94. Club alpin-français, mars 1886. Du 6 avril au \& juin 1886. Chronique de la Société d'acclimation de France, 11° .7 Bulletin de la Société d'acclimatation de France, mars 1886, Société d'agriculture, sciences et arts du Nord, tome L Revue des travaux scientifiques, tome V, n»^ 10-II. Smithsonian report, 18 83. R. Gomitato geologico d'Italia, n^^ 1 et 2. Annales des sciences naturelles de Bordeaux et du Sud-Ouest (brochure offerte par M. Lamic). Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n" 15. Société des Amis des sciences naturelles de Rouen (î-ne sem. 85). Société d'archéologie et de statistique de la Drôme, avril 18 86 Association scientifique de France, août 1885. Chronique de la Société d'acclimatation de France, n» 8. Bulletin delà Société d'acclimatation de France, n" 4. Maître Jacques, mars, avril I886. Revue médicale de Toulouse, n» 8. United States geological survey (annual report, 1882-1883). Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, nM 6. Société de géographie de Montpellier (1" trim. 1886). Société académique de l'Oise, tome XII, 3nie partie. Bulletin des séances de la Société entomologique de France, 24 mars. Réunion des officiers, n°^ 17-18. Academia nacional de ciencias en Cordoba, I88t>. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, no 8. Société d'agriculture, sciences et arts du Nord (1883-84-85). Société belge de microscopie, la^e année, n»» 3-6. Société des sciences etarts du Havre (1" trim. 1886). Journal d'Agriculture pratique pour le midi de la France, mars. VllJ Revue vétérinaire, mai 1883, Club alpin français, avril 1886, Revue des travaux scientifiques, n° i , Société de Pharmacie du Sud-Ouest, n" 93, Société de Géographie de Toulouse, n» 3. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du S.-O., n" 4. Bulletin de l'Académie royale des sciences de Belgique, n° u. Feuille des jeunes naturalistes, i«'" mai. Bulletin de la Société des sciences de Nancy, fasc. XVIII. Société académique indo-chinoise de France (1883-84-85). Société impériale des naturalistes de Moscou, no 2. Second geological survey of Pennsyivania. The geology oî natural gas in Pennsyivania and New-York, 1 885. Société entomologique de France, séance du 14 avril. Réunion des officiers, n"' 19,20. Société Linnéenne de Normandie (années 1883-84). Société académique de Nantes {'2."'^sem. 1885). Proceedings of the American Academy of arts and sciences, 1 885. Société des sciences, belles-lettres et arts de Pau (1884-85). Société d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice et des Alpes Maritimes, avril 1886. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n» 9, Journal of the Trenton hystory society, janv. 1886. Boletin delà Sociedad geograficade Madrid, mars 1886. Chronique de la Société d'acclimatation de France, iï° 9. Revue médicale de Toulouse, n" 9. Bulletin météorologique du département de l'Aube^ 1885. Académie des sciences, belles-lettres de Savoie, t. XI. Bulletin of the United States geological survey, n^^de i5à23. Société royale belge de géographie, n°^ 4-5-6, 1885, et i 1886. Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes, t X. Proceedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, part. III. Annales de la Société entomologique de Belgique, t. XXIX. Annales de la Société géologique de Belgique, t. XII. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n° 18. Mittheilungen der Deutschen gesellschaft (avril 1886). Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale (2me partie). IX Société royale de géographie d'Anvers (Bi^e fascicule). Société scientifique, historique et d'archéologie de la Corrèze, t. VIII. Bulletin de la Société d'acclimatation de France, n" 5. Chronique de la Société d'acclimatation de France, n" 10. United States geological survey, 1883-1884. — Oî Pensylvania, T. 3. — C. 5. — A. A. A. — Grand Atlas, Div. II. Part. II. — Div. IV. Part, I. - Div. IV. Part. I. — Div. I. Par. I. — Div. III. Part. I. — Div. IV. Part. I. Réunion des officiers, n"^ 21, 22. Association philotechnique, mai 1886. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n" io. Société académique franco-hispano-portugaise, i" trim. I88i). The quarterly Journal of the geological society, mai 1880. Mémoires de l'Académie des sciences de St-Pétersbourg (t. 33, n°' 6, 7, 8 ; t. 34, n» 1.) Bulletin de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (t. 34, n" 3.) Association scientifique de France, avril 1 886. Société belge de microscopie, n» VII. Journal d'agriculture pratique pour le midi de la France, avril 1886. Société d'agr., sciences et arts de la Haute-Saône, n° 16. Société d'études des sciences naturelles de Nîmes, juillet à octobre 1885. Société ariégeoise des sciences, lettres et arts, juin 1886. Feuille des jeunes naturalistes, i^"' juin 1886. Société de pharmacie du Sud-Ouest, n» 16. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne , 39'>ie vol. Annales des K. K. Naturhistorischen Hofmuseums, n» 9. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n°^ 22, 23, 24. Revue vétérinaire, n" 6. Bulletin entomologique de France, séance du 12 mai Société de Géographie de Toulouse (Congrès national, V^e ses- sion). Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n" 4. c X Société d'agriculture, industrie, sciences et arts de la Lozère (janvier- février). Chronique de la Société d'acclimatation de France, n» il. Réunion des officiers, n" 22. Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation des Alpes-Maritimes, n» 5 Anales de laSociedad espanola de historia natural, avril 1886. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n» 2. Club alpin français, n» 5. Journal d'Histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n» 5 Revue médicale de Toulouse n"» io-n. Bulletin de l'Académie royale des sciences de Belgique, n» 4. Académie des sciences delà Californie, no 4, janvier 1886. Du 1 6 juin au 4 août. R. Comitato geologico d'Italia, n»' 3 et 4. Atti délia Societa dei naturalisti di Modena, série III, vol, II. Société de Géographie de Toulouse, n^ 4. Chronique de la société d'acclimatation de France, n^^ 12 et 13. Bulletin mensuel de la Société d'acclimatation de France, n» 6, juin 1886. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n»s 12, 13 et 14. Réunion des officiers, 11°^ 24, 25, 20, 27, 28 29 et3o. Académie Delphinale, t. 19e. Feuille des jeunes naturalistes, n»' 189, 190. Société Géologique de France, t. 1 3 et 14. Société des sciences et arts de Rayonne (i" sem. 1 886). Maître Jacques, mai 1886. Journal d'Agriculture pratique et d'économie rurale pour le midi de la France, mai 1886. Société d'agriculture, belles-lettres, sciences et arts d'Orléans (3e et 40 trim. 1885). Société de Géographie de Paris, nos 9, 10, 11, 12, 13. Revue des travaux scientifiques, t. g, n» 2 et t. 5, no 12. Société impériale des naturalistes de Moscou, no^ 3 et 4. Revue vétérinaire de Toulouse, nos 7 et 8. Société entomologique de France (séances du 9 et du 23 juin 1886). Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation de Nice et des Alpes Maritimes., juin 1886, Société de Pharmacie du Sud-Ouest, n" 97. Société d'Agriculture, sciences et arts delà Lozère, mars-avril 1886. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du S.-O., n" 0 et 7. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences. Société botanique de France. (Bulletin de la) Académie d'Hippone, bulletin 21, fasc. 4. Boletin de la Sociedad geograficade Madrid, avril et mai 1886. Société languedocienne de Géographie (2« trim. 1886). Société de Borda à Dax (2« trim. 1886). Atti délia societa Toscana di scienze naturali, vol. V. Revue médicale de Toulouse, n" 13. Société départementale d'archéologie et de statistique de la Drôme, juillet. Club alpin-français, juin-juillet 1886. Société belge de microscopie, n» 8. Comptes-rendus des séances de l'Académie dïs sciences. Etude sur les Bilobites et autres fossiles des quartzites de la ^ base du système silurique du Portugal, brochure offerte par M. Delgado. Bulletin de la Société scientifique, hist et arch. de la Corrèze, tome 8. Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, février à mai. Société de Pharmacie du Sud-Ouest, no 9S. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences. Bulletin delà Société Linnéenne de France, n»» de 139 à 130. Mémoires — — t- s» 1884-85. Revue des travaux scientifiques, t. VI, n™ 3. H Ouvrages reçus pendant les vacances. Société royale de Géographie d'Anvers, t. io et fi, 1" fasc. Réunion des officiers, nos ^\ à in. Académie de Stanislas, 1885. Revue vétérinaire, n»* 9, 10, il. xij Revue des travaux scientifiques, n^^ 5 et 6. Société centrale d'agr. hort. d'accl. des Alpes-Maritimes, août et septembre 1886. Société des sciences naturelles et médicales de Seine- et-Oise, tome 13. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux, nos s et 9. Chronique de la Société d'acclimation de France, no' 14 à 21. Société belge de microscopie, n»' 9 et io, n" 1. Feuille des Jeunes naturalistes, n»' 191-192. Société de Pharmacie du Sud-Ouest, n"» 99-100. Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne, 1886. Revue médicale de Toulouse, n"^ 14 à 20. Société entomologique de France, procès-verbaux des séances, juin, juillet, août, septembre 1886. Société archéologique de la Corrèze, t. 8. Société de géographie de Marseille (3e et 4» trira. 1886). Atti délia Societa Toscana di scienze naturali, vol, V et VII, mém. VII. Société de Géographie de Toulouse, n» 6. The quaterly journal, n» 167. Société d'agriculture du département de l'Aube^ 1885. Académie des sciences, belles-lettres et arts du Tarn-et-Ga- ronne, 1885. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n"» 15 à 19. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n° 3. Atti délia Societa italiana di scienze naturali, fasc. 1,2, 3, 4. Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, no' 1, 2, 1886. Société de Borda, 3e trim. 1886. Société de Géographie de France, n°^ 6 et 7. Académie de Nîmes, 1884. Société hâvraise d'études diverses, 1885, Association scientifique de France, juin, juillet 1886. Société agricole, sciences et lettres des Pyrénées-Orientales, 1886. Société d'émulation du département des Vosges, 1886. Société d'agriculture, sciences et arts de la Marne, 1884-85. XUJ Société de Géographie de Paris, no^ u et 15, \'f et 2« trim. 1886. R. Comitato geologico d'Italia, no» 5, 6, 7, s. Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, n"' 5, 6, 7, s. Société botanique de France. — d'émulation du Jura, 1885. Sociedad géografica de Madrid, n" 6, juillet, août 1886. Societa Veneto trentina di scienze naturali, n" 4. Maître Jacques, juillet 1886. Sociedado de Instruccar de Porto, nos io, ii, 12. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale, pour le midi de la France, juillet à septembre 1886. Société Polymathique du Morbihan, 1885. — d'agriculture, ind., se, du département de la Lozère, mai, juin 188C. Annual report United states geological survey, 1883-84. Proceedings of the american Academy of arts and sciences, januarj, T. march. 1886. Annual report Smithsonian institution, 1884. United states geological survey, no^ 24, 25, 26, monograph. IX. Enumération des hémiptères recueillis en Tunisie en 1883-84. Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale (7me partie). Centenaire M. Chevreul, discours. Arthopodos àeiViaje al Pacifico. Club alpin-français, octobre 1886. Société des sciences et arts du Eâvre, 2e et 3^ trim, 1886. — ariégeoise des sciences, lettres et arts, octobre 1886. — des sciences naturelles delà Charente-Inférieure, 1885. — vaudoise des sciences naturelles, n° 94. — académique des sciences, arts de Saint-Quentin, t. 6. — d'archéologie et de statistique de la Drôme, oct. 1886. — d'Emulation de Montbéliard, XVII« vol. — de médecine , chirurgie et pharmacie de Toulouse, n» 10, 1886. — languedocienne de Géographie, 3^ trim. 1886. Anales delà Sociedad espanola de historia natural, t. 5. Bulletin de la Société nationale d'acclimatation de France, n" 10. xiv Annales de l'Académie de Maçon, t. 5. Table des comptes-rendus des séances de l'Académie des scien- ces^ 2» sem. 1885. Zoological Society of London, port II, III, IV, 1885-, I, II, 1886. Du 17 novembre au 16 décembre 1886 Société des sciences de Nancy, f. se. XIX, 1886. — de pharmacie du Sud-Ouest, n" 1 01 . — entomologique de France, séance du io nov. — royale de Géographie d'Anvers. 2» fasc, t. 1 1 . — impériale des naturalistes de Moscou, no i. — de Géographie de Paris, n» 17. — de Géographie de Toulouse, n" 7. — de Géographie commerciale de Bordeaux, n«s 20 et 21 . — botanique de Lyon, 1884, — d'Agriculture, histoire naturelle de Lyon, 1884-86. — Linnéenne de Lyon, t. 30 et 31. — franco-hispano-portugaise, \" trim. 1886. — d'Etudes d'Avallon, 1881-82. — botanique de France. n« du 4^ trim. 1886. Revue des travaux scientifiques, n»» 6, 7, t. 4. Academia nacional de ciencias en Cordoba, mars 1886. Chronique de la Société d'acclimatation de France, n«>» 22, 23. List of the geological Society of London, l""" nov. 1886. Revue médicale de Toulouse, n"» 21, 22. Réunion des officiers, n" 48. The quaterly journal of the geological Society, 168. Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique, n"' 9 et 10. Association scientifique de France, octobre 1886. Comptes rendus des séances de l'Académie des sciences, n» 2i. et 4' trim. 1886. Académie impériale des sciences de St-Pétersbourg, t. 31. Bulletin of the United States geological survey, n^^ 27, 28, 29. Bulletin de la Société d'études scientifiques, arch. de Dragui- gnan, t. 15. Terrain lacustre inférieur de Chovenel, brochure offerte par M. Roule. XV Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n» 1 1 . Proceedings of the Davenport Academy of natural sciences, vol. IV. Réunion des officiers, n" 2u. Proceedings of the Boston Society of natural history, vol. XXIII . Club alpin français, n« 8. Geological Survey of Pensylvania, 1885, Atlas. Institut national Genevois, t. 16 Jahrbuch der Hamburgischen Wissenschaftlichen Anstalten. Atti délia Societa Toscani di scienze naturali, procès-verbal. Revue médicale de Toulouse, n» 23. Archives do musen nacional do Rio de Janeiro, 1885. Revue du Cercle militaire, n"» i et 2. TABLE DES MATIÈRES Pages. Composition du Bureau pour l'année I88t' 5 Etal des membres de la Société d'Histoire naturelle de ''oulouse au ai mars 1886 6 TRAVAUX ORIGINAUX F. Laulanié : Sur le mode d'évolution et la valeur de l'épitlielium germinatif dans le testicule embryonnaire du poulet 13 Fontes : Rôle de la rotation de la lerre dans la déviation des cours d'eau à la surface du globe 16 Laborie : Note sur la vie et les travaux du professeur N. Joly. . 29 P. Fagot : Catalogue descriptif des mollusques terrestres et d'eau douce de la région de Toulouse 37 J. Chalande -. Note sur la prétendue espèce Geotrupes fovealus (Marsh) 87 J. Chalande : Contribution à la faune des Myriopodes de France. 86 F. Lahille : Système musculairedu Glossophorumsabulosum (G}. 107 De Rey-Pailhai)E : Recherches expérimentales pour expliquer l'absorption du soufre introduit par la voie gastro-intestinale. 1 1 6 d XVllJ H. Marcâilhou d'Aymerie : Liste de plantes recueillies aux envi- rons d'Ax 130 J. Chalande : Recherches sur le mécanisme de la respiration chez les Myriopodes '37 D^ KiiHN : Recherches sur les ophites des Pyrénées (traduit par M. Brsemer) 163 PROCÈS VERBAUX Séance du 6 janvier 1886 i — du 20 janvier xviii — du 3 février xx — du M février xxii — du 3 mars xxin — du M mars xxiv — du 7 avril xxvii — du 21 avril xxix — du ^i mai xxxii - du 1 9 mai xxxv — du 2 juin xxxvi — du ^Q juin xxxix — du 7 juillet xli — du 20 juillet xlv — du 17 novembre xlviii — du ^*'' décembre lui — du 1 5 décembre lui PUBLICATIONS REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ Du 16 au 31 décembre 1885 i Du I" janvier au 6 avril 1886 "l ij Du 6 avril au 16 juin vij XIX Du 16 juin au 4 août x Pendant les vacances xi Du 17 novembre au 15 décembre xiv FIN DE LA TABLE DRS MATIÈRES. Toulouse. — Imprimerie de Durand, Fillous et Lagarde, rue Saint-Rome 44. Toulouse. — Typ. Durand, Fillous et Lagarde, rue Saint-Rome, U. SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. VINGT-UNIÈME ANNÉE. — 1887 TOULOUSE IMPRIMERIE DURAND , FILLOUS ET LAGARDE RUE SAINT-ROME, 44 1887 BULLETIN DE lA SOCIETE D HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE ■iCS^XL SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE BULLETIN VINGT-UNIÈME ANNÉE. — 1887. LIBKARY WEW YOfv^! BOT AN !C A; TOULOUSE TYPOGRAPHIE DURAND , FILLOUS et LAGARDE RUE SAINT-ROME, 44. 1887 KO COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR l'année 1887. Président -. M. Moquin-Tandon Vice-président •■ M. Laborie Secrétaire-général. Secrétaires-adjoints, M. Br^imer 1 MM. Lahille et Azémà. Trésorier. Archiviste. M. Jules Chalande. | M. Henri Chalande. Conseil d'administration. M. L. DE Malafosse I M. Fontes, Comité de publication. M. Lartet. M. de Saint-Simon. M. de Re-ï-Pailhade. M. LAtLANIÉ. M. AZAM. M. Bocdet. M. Regnault. Commission des grandes courses . M. Rey-Lesccre. M. Trutat. Commission des petites courses. CD co M. AzÉMA. I M. Reverdit. 23 M. Marqijet. l — 6 — ÉTAT DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE au 31 mars 1 887. membres nés. M, le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l'Académie de Toulouse. membres honoraires. MM. BLaLNCHARD (Emile) 0 ^, membre de l'Institut, Professeur au Muséum, Paris. -1873. Df Clos ^ , Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant de l'Institut, 2, allée des Zépbirs, Toulouse. \ 866. Dr Hayden (F.-V.), Directeur du Comité géologique des Etats-Unis, Washington. 1878. De LiCiZE-DuTHiERS 0 ^, membre de l'Institut, Professeur à la Sor- bonne, Paris. 1883. Lavocàt ^, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66, Toulouse. 1866. De Lesseps (Ferdinand) C '^, membre de l'Institut, Paris. 4 879. D'' Noulet (N.) ^, Directeur du Musée d'histoire naturelle, grand'rue Nazareth, 19, Toulouse. 1866. De RouviLLE (Paul) '^, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel- lier. 1872. D'' SouBEYRàN (Léon) ^, Professeur à l'École supérieure de pharmacie, Montpellier. 1868. membres titulaires (1). MM. Abadie, pharmacien au Fousseret. 1886. Abeille de Perrin, place des Palmiers, n, Hyères (Var). 1873. Adoue, Professeur à l'école Saint-Charles, ruedePassy, 16, Paris. 1883. Ancely (Georges), 63, rue de la Pomme, Toulouse. 4 875. Arthez (Emile), officier d'administration, Orléans. 1878. D'AuBuissoN (Auguste), i , rue du Calvaire, Toulouse. 1866. F. Avignon, rue de la Fonderie, 19, Toulouse. i872. AzAM (Henri), rue Deville, 2, Toulouse. 1880. AzÉMA, licencié ès-sciences naturelles, rue Jean-Suau, 2, Toulouse. 1886. Barrât, avenue Frizac, Toulouse. 1873. D"" Bégué, Inspecteur des enfants assistés, rue Boulbonne, 29, Tou- louse. 1872. De Bklcastel (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1880. Bessaignet (Paul), rue des Chapeliers, Toulouse. 1874. BiDAUD (Louis), Professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1872. Bordenave (Auguste), Chirurgien-dentiste, quai de Tounis, aux bains chinois, Toulouse. 1866. Du Boucher (Henri), Président de la Société scientifique de Borda, Dax (Landes). 1875. BocDET, Professeur au Lycée, rue Saint-Lazare, 11, Toulouse. 1883. Dr Bouteille, Directeur-Médecin de l'Asile de Braqueviile. 1887. Du Buisson, rue de Rémusat, 36, Toulouse. 1887. Bramer, professeur à l'Ecole de Médecine, Toulouse. 1885. De Calmels (Henri), propriétaire à Carbonne (Haute-Garonne). 1866. Caralp, maître de conférences à la Faculté des sciences, allée Saint- Etienne, 11, Toulouse. 1883. Carreau, rue Marengo, 1, Toulouse. 1885. Cartailhac (Emile), 5, rue de la Chaîne, Toulouse. 1866. F. Cassan, rue des Couteliers, Toulouse. 1884. CastaingûIs, rue Riquet, 39, Toulouse. 1883. Chalande (Henri), rue des Couteliers, 51, Toulouse. 1879. Chalande (Jules), 51, rue des Couteliers, Toulouse. 1874. Dr Clary (Raphaël), aide-major aux hôpitaux de la division d'Oran, Toulouse. 1880. (l) La lettre F., après la date, indique les Membres fondateurs. - 8 - CossAuNE (G.), rue du Sénéchal, 10, Toulouse. 1878. CouRSO, manufacturier, rue Pharaon, 41, Toulouse. 1873. Crouzil (Victor), instituteur public, rue du pont de Tounis, Tou- louse. 1876. Debeaux, 0. ^, pharmacien principal en retraite, rue Sl-Lazare-Pro- longée, Toulouse. 1886. DisPAN (Henri), rue du Canard, 7, Toulouse. 1882. Doumet-Adanson, Cette (Hérault). 1873. DucHALAis, Inspecteur des forêts, Bourges (Cher). 1883. DuFFAUT, vétérinaire, inspecteur de l'abattoir, rue des Balances, Tou- louse. 1885. DuNAc (Paul), Tarascon (Ariège). 1883. Ddpont, directeur de l'Ecole primaire du Sud, Toulouse. 1886. Fàbre (Charles), docteur ès-sciences, rue Fermât, 18, Toulouse. 1875. Fabre (Paul)., Licencié ès-sciences naturelles, au laboratoire des hautes études, rue dé la Clef, 20, Paris. 1879. Fagot (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H. -G.). 1869. Flotte (Léon), à Vigoulet, par Castanet (Haute-Garonne). 1869. FocH (Charles), à Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 1875. Fontan (Alfred), conservateur des hypothèques, à Castres (Tarn). 1872.. Fontes, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Deville, 15, Toulouse. 1885. Fodqce (Charles), 25, rue Boulbonne, Toulouse. 1866. F. Galy, Conseiller de Préfecture, Foix (Ariège). 1883. Df Garrigou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866. F. Gautier, aide-vétérinaire au 23^ d'Artillerie, Toulouse. 1886. Géraud (Bernard), instituteur en retraite, route de Castres, 5, Tou- louse. 1883. Gèze (Louis), 7, place d'Assézat, Toulouse. 1872. D"" GoBERT, ruede la Préfecture, à Mont-de-Marsan (Landes). 1873. Guenot, rue des Couteliers, 26, Toulouse. 1882. GuY^ rue Saint- Antoine duT, 12, Toulouse. I87i. Helson, Ingénieur civil des mines, à Cordes (Tarn). 1883. Héron (Guillaume), rue des Tourneurs, 2, Toulouse. 1879. Hurel, rue Beaurepaire, 26, Paris. 1880. IzARN, commis princ. des douanes, allées Lafayelte, 45, Toulouse. < 869^ Jacobson, étudiant, Toulouse. 1886. D' Jeannel, professeur à l'Ecole de Médecine. 1885. Laborie ^ , vétérinaire en 1 " au 23* régiment d'artillerie, Toulouse. 1 88i — 9 — Lacroix (Adrien), 20, rue Peyrolières, Toulouse. 1806. F. Lafoi, rue Saint-Laurent, 20, Toulouse. 1886. Lahille, Licencié ès-scicnces, rue Sainte-Anne, 6, Toulou.se. 1885. Làjoye (Abel), Reims (Marne). iS'^s. Lareomighière, Ingénieur, rue Sainl-Panialéon, 3, Toulouse. 1886. Lartet, Professeur à la Faculté des sciences, rue du Pont de Tounis, Tou- louse. 1883. Lassère (Raymond) ift, capitaine d'artillerie en retraite, 9, rue de Ré- musat, Toulouse. 1866. Laulanié, Professeur à l'Ecole Vétérinaire, Toulouse. 1883. DoLavâlette (Roger), à Cessales, près Villefranche-de-Lauraguais (Haute- Garonne). 1876. Leygue (Raymond), place Dupuy, 24 bis, Toulouse. 1882. De Malaposse (Ga.ston) , château de La Roque, par Sallèles d'Aude (Aude), et rue Mage, 20, Toulouse. I87i. De Malafosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute- Garonne). 1866. Marquet (Charles), 15, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1866. F. Martel (Frédéric), à Castelmaurou, près Toulou.se. 1875. Martv, boulevard de Strasbourg, 67, Toulouse. 1880, Mélac (Guillaume), à Sabonnères, par Rieumes (Haute-Garonne), i 879. MoNCLAR, à Marsac (Tarn). 1874. MoNTAisÉ, chef des travaux analomiques à l'Ecole vétérinaire,Toulouse. 1886. MoQUiN -Tandon, professeur à la Faculté des Sciences, Toulouse. 1885. De Montlezun (Armand), Menville, par Lévignac-s-Save (H. -G.). 1866. F. Général de Nansouty (Charles), C ^, Directeur honoraire deTObserva- toire du Pic du Midi, Bagnères-de-Bigorre (Hautes- Pyrénées) . 1 872. Neumann, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1883. Paii.hès, à Albi. 1883. Pendriez, à Saint-Marcel, Aude. 1883. Peragallo (H.) ift. Capitaine d'artillerie, rueSiguier, 22, Nîmes. 1882. D' Peykonnet, boulevard St- Aubin, 18, Toulouse. 1882. Pianet (Ernile), Toulouse. 1879. PiANKT (Jules), Toulouse. 1879. Pianet (Sébastien), Toulouse. 1874. De Planet (Edmond) ^, Ingénieur civil, rue des Amidonniers, 44, Toulouse. 1866. PissEAU, libraire, rue des Balances, Toulouse. 188 3. PoNSAN (Ch. Débat-), rue Pharaon, 13, Toulouse. 188(. PouGÉs (Gabriel), rue St-Aubin, 5, Toulouse. 18''2. Provost, photographe, rue d'Alsace-Lorraine, Toulouse. 18S2. — 10 — Rachou (Auguste), Ingénieur civil, rue de l'Echarpe, 3, Toulouse. 1879. Rascol, rue Lafayette, ^9, Toulouse. 1886. D"" Régi, rue de la République, 62, Toulouse. 4 881. Regnault (Félix), rue de la Trinité, 19, Toulouse. 1866. Reverdit, rue des Récollets, 99, Toulouse. 1882. Rey-Lescure, rue Pargaminières, 73, Toulouse. 1872. Dr de Rey-Pailhade, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou- louse. 1879. Ricard (F.), aide-major, à l'Hôpital Militaire, Toulouse. 1887. RoNso (Olivier) sous-directeur du Crédit Lyonnais, rue de la Dalbade, 22, Toulouse. 1884. Roule, maître de conférences à la Faculté des Sciences, rue Pargami- nières, 32, Toulouse. 1886. Rousseau (Théodore), Inspecteur des Eaux et Forêts, rue d'Alsace, 4 9, Carcassonne (Aude). 1874. Roussel, Licencié ès-sciences physiques et naturelles, professeur au collège de Foix. 1885. De Saint-Simon (Alfred), 6, rue Tolosane, Toulouse. 1872. Salinier (Edouard;, rue Ninau, 15, Toulouse. 1879. Comte de Sambuct-Luzençon (Félix), rue du Vieux-Raisin, 31, Tou- louse. 1868. ScHWABB (A), porte St-Etienne, 41 , Toulouse. 1880. SiCARD (Germain), château de Rivières, par Caune (Aude.) Suis, Allée Lafayette, 18, Toulouse. 1886. Tassy, Inspecteur des Eaux et Forêts, à Toulon (Var). 1875. De Tersac, château de Castelbrague, par Salies-du-Salat. Teulade (Marc), rue des Tourneurs, 45, Touloase. D"- Thomas (Philadelphe), à Gaillac (Tarn). TissEiRE, rue Alsace-Lorraine, 43, Toulouse. 1886. Trutat (Eugène), Conservateur du Muséum, rue des Prêtres, 3, Toulouse. 1866. F. De la Vieuville (Paul), boulevard de Strasbourg, 36, Toulouse. 187 3. D' ZiGLiARA, place Arnaud-fiernard, 9, Toulouse 1886. Membres correspondants. MM. Baux, Canton (Chine). 1874 Biche, Professeur au Collège, Pézénas (Hérault) . 1871 D'' Bleicher, Professeur à l'École de Pharmacie de Nancy. 1866. L'abbé Boissoxade, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1 873. De Bormans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883. — il — D"" Caisso, à Clermont (Hérault). 18C7. Cavalié, principal du collège d'Eymoutiers (Haule-Vienne). 1873. Cazalis deFondouce, rue des Etuves, 18, Montpellier. 1867. Chantre (Ernest), sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867, De Chapel-d'Espinassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 1871 . Combes, pharmacien, à P^umel (Lot-et-Garonne). 1874. Df Crûs (Antoine), h, rue Jacob, Paris. 1876. Néry-Delgado, 113, rua do Arco B., Lisbonne. 1884. CHOFFA.T, membre du Comité géologique du Portugal. 1885. Marquis de FoLiN (Léopold)^, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 1871. FouRCADE (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga- ronne). 1867. Gallieni î^, commandant d'infanterie de marine, Martinique. 1881. Germain (Rodolphe) ^, vétérinaire au 29^ d'artillerie, à Lyon. 1873. IssEL (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 1871. JouGLA (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 1874. Ladevèze, au Mas-d'Azil(Ariège). 1877. Lalande (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 1867. LccANTE, naturaliste, à Courrensan (Gers). 1874. De Maïnof (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters- bourg. 1875. Malinowski, professeur de l'Université, en retraite, Cahors(Lot). 1869. Massenat (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867. Df De MoNTESQuiou (Louis), Lussac , près Casteljaloux. (Lot-et-Ga- ronne). 1871. Marcailhod-d'Atmeric (Hippolyle), pharmacien à Ax (Ariège). 1886. Marcailhou-d'Aïmeric (l'Abbé), à Ax (Ariège). 1887. Peyridieu, place Risso, 2, Nice. 1871. Piette (Edouard), juge au tribunal, Angers. 1871. Poubelle (J.) t^, préfet de la Seine. 1873. Df Retzius (Gustave) , professeur à l'Institut Carolinien de Stoc kholm. 1873. Marquis de Saporta (Gaston) ^ , correspondant de l'Institut, Aix, (Bouches-du-Rhône). 1867, D"" Sauvage (Emile), aide-naturaliste au Muséum, rue Monge , 2, Paris. 1873. 5avès (Théophile), à Nouméa, Nouvelle-Calédonie. 1879. - 12 - ScHMiDT (Waldemar) ^, attaché au Musée des antiquités du Nord, Copenhague (Danemarck) . 1867. SERs(Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874. TissÀNDiER (Gaston), rédacteur en chef de La iVoftire, 1 9, avenue de l'Opéra, Paris. 1877. Vaussenat, ingénieur civil, directeur de l'Observatoire, à Bagnères-de- Bigorre (H.-Pyr.). 1873. BULLETIN DE LA r r SOCIETE D^HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. VINGT-UNIÈME ANNÉE 1887. TRAVAUX ORIGINAUX NOTICE SUR Les travaux de M. l'abbé Dupuy. Messieurs, En qualité d'ami de cœur de notre regretté confrère, je viens joindre ma voix à celle de notre honorable Président qui a su être si bien l'interprète des regrets de la Société d'Histoire naturelle. La perte que nous déplorons est certes bien grande pour notre chère Compagnie, pour les amis de notre regretté confrère et pour la science. Par ses connais- sances si variées , par ses études si consciencieuses, il avait rendu de véritables services au pays. Chez l'auteur des nombreux travaux que vient d'énumérer notre hono- rable Président, les qualités du cœur égalaient celles de l'intelligence. Il a été, toute sa vie, un prêtre attaché scru- puleusement à ses devoirs et un homme de bien. Pendant plus de 40 ans, il a exercé les fonctions de professeur au — 14 - séminaire d'Auch, et quanti l'état de sa santé ne lui a pas permis de continuer ce ministère, l'autorité diocésaine lui en a publiquement exprimé ses regrets. Il était, ajuste titre, l'objet de l'estime et de l'affection de ses nombreux amis ; cette mort inattendue laisse un bien grand vide chez eux et dans la science; je dis inattendue, car la constitution vigou- reuse de M. l'abbé Dupuy, faisait espérer qu'il nous serait conservé encore longtemps, bien que sa santé eût notable- ment décliné. Vers la fin du mois de juillet dernier, il est venu à Toulouse et nous ne nous doutions pas que c'était pour la dernière fois. On se fait, hélas! des illusions relati- vement à ceux qui nous sont chers. Trop de fois, une cruelle réalité vient nous surprendre. C'est un devoir pour moi de faire apprécier l'étendue de la perte que nous venons de faire. Il portait un véritable intérêt à nos travaux; il nous l'a prouvé en y concourant, et notre Bulletin a été enrichi, grâce à lui, de deux mémoires importants que je vais ana- lyser d'une manière succincte ce soir. Je me réserve de vous communiquer prochainement ma modeste appréciation sur les autres travaux, particulièrement sur celui que j'appel- lerai une œuvre nationale en fait de malacologie. Ouvrage fondamental que nul autre n'a dépassé. Celui d'un autre ami qui l'a précédé dans la tombe, M. Moquin-Tandon, se recommande aussi par d'éminentes recherches, mais c'est principalement par l'anatomie qu'il se met au premier rang. Quanta notre regretté ami, M. l'abbé Dupuy, il s'est borné à l'examen de la coquille et des parties extérieures de l'ani- mal ; sur ce terrain, il est resté le maître. C'est son véri- table titre de gloire. Le Catalogue des mollusques de la Preste qui a été com- muniqué à la Société par M. l'abbé Dupuy en 1878, se compose de 28 pages. Après un exposé stratigraphique des localités explorées par notre regretté confrère, celui-ci fait connaître le résultat de ses recherches consciencieuses. Il signale 14 genres et 35 espèces, dont voici l'énumération : 1 Testacelles 2 2 Vitrines 1 — 15 — 3 Hyalines 3 4 Hélix 11 5 Ferussacia 1 6 Azeca 1 7 Balea i 8 Clausilies 1 9 Pupa 9 10 Physes 1 H Limneas 1 12 Ancyles 1 13 Cyclostomes 1 14 Acme 1 Total 35 espèces. 11 élimine le Bulimus montajius, les Clausilia ventricosa et parvula qui, probablement, ne se trouvent pas à la Preste. Notre savant confrère signale la découverte de deux mol- lusques remarquables, VAzeca Dupuyana, voisin du Boissyi etV Acme cryptomena, recueïWi d'abord près de Bayonne. n a constaté en même temps que le Physa gibbosa est très commun dans les eaux thermales de la Preste. Les détails donnés sur l'habitat des mollusques recueillis par M. l'abbé Dupuy, seront d'une grande utilité pour les explorateurs qui porteront leurs recherches dans les régions qu'il a si bien étudiées. Le second Mémoire, dont notre regretté confrère a en- richi notre Bulletin, présente une plus grande importance encore que le précédent et peut être appelé le vade-mecum du conchyliologiste. Il a paru, en 1878, sous la forme d'une lettre à un de nos anciens et sympathiques collègues, M. Gaston de Malafosse, et se compose de trente-une pages. Dans une préface pleine d'intérêt, il exprime, avec sa verve habituelle et avec des faits concluants à l'appui de ses assertions, les motifs qui l'ont déterminé à publier ce travail si utile à tous les explorateurs qui veulent se livrer à la recherche des mollusques. C'est le fruit de l'expérience des longues années de l'auteur de l'histoire des mollusques ter- restres de France. — 16 - Le premier chapitre est consacré à l'énumération des ins- truments employés à ces recherches, c'est-à-dire le crochet, le parapluie, la brosse, le tamis, le filet, le couteau, etc., pour recueillir .d'une manière efficace , les espèces ter- restres. Le deuxième chapitre est consacré aux lieux que l'on doit explorer et les époques favorables aux investigations. Dans le troisième chapitre, l'auteur s'occupe spécialement de la manière de recueillir les espèces terrestres ; il examine successivement l'habitat des genres divers auxquels elles se rattachent Enfin, dans le chapitre quatrième et dernier, il se livre à la même étude relativement aux mollusques aquatiques. Il entre dans de nombreux détails sur la manière de les re- cueillir et de les conserver, et sur les instruments qui doi- vent être employés à cet égard. On retrouve dans ce travail, appelé à rendre de nombreux services aux Malacologistes, l'esprit clair, consciencieux et méthodique de notre ami si regretté. En 1881, M. l'abbé Dupuy fit paraître une seconde édition de ce travail ; on y trouve de nombreux détails qui le com- plètent et ajoutent à son importance. Les nombreux et remarquables travaux publiés par M. l'abbé Dupuy, traitent de la conchyliologie, de la paléon- tologie, de la botanique, de l'agriculture et de l'horticulture. Il a dirigé, à partir de 1853, la. Revue agi'icole et horticole du Gers, une des publications les plus importantes du midi de la France, pour ce qui se rapporte à cet ordre de tra- vaux si utiles au pays. Je vais m'efforcer de faire connaître à la Société les grands services qu'il a rendus à la science et à nos concitoyens. Dans ce qui est sorti de la plume de notre regretté confrère, on reconnaît l'esprit supérieur et les connaissances approfondies qui lui ont valu une réputation qui s'est étendue même au loin de la France. Je retracerai ensuite les traits de cette vie si noblement et utilement em- ployée. Enfin, je rendrai hommage aux grandes et belles qualités de l'homme de bien dont la perte laisse un si grand vide parmi ses nombreux amis. Le premier ouvrage publié par M. l'abbé Dupuy, sous le - 17 - titre'modeste d'Essai, date de 1843. Le but de cet important travail est celui de faire connaître les mollusques terrestres et fluviatiles en général, et, en particulier, les espèces qui se rapportent à ces invertébrés récueillies, à cette époque, dans le département du Gers. En 1834, un autre de nos savants confrères, connu lui aussi par de nombreux et remarquables travaux qui traitent de plusieurs branches de l'Histoire naturelle,!. J.-B. Noulet, avait publié un recensement descriptif des mollusques ter- restres et lluviatiles qui habitent le bassin sous-pyrénéen, c'est-à-dire les plaines de la Haute-Garonne et des départe- ments limitrophes. M. l'abbé Dupuy jugea que ce cadre était trop étendu, c'est ainsi qu'il s'est attaché exclusivement k l'étude des mollusques recueillis dans le département du Gers. Il fait valoir, dans une préface remarquable, les rai- sons qui l'ont amené à suivre une marche qui a été généra- lement adoptée de nos jours. Cette préface est suivie d'une introduction dans laquelle sont exposées, de la manière la plus précise, les notions essentielles qui se rattachent à l'or- ganisation externe et interne des mollusques, ainsi qu'à la physiologie et les mœurs de ces animaux. Il reconnaît l'existence du sens de l'odorat chez les Gasté- ropodes et en place le siège dans les tentacules oculés. L'anatomie est venue confirmer, plus tard, l'assertion de notre regretté confrère. Après un tableau synoptique très complet des genres étudiés, les explications qui l'accompagnent et une liste des auteurs consultés par M. l'abbé Dupuy, et qui ont facilité sa tache, celui-ci donne successivement la synonymie, la des- cription et l'habitat de chaque espèce. Les descriptions de la coquille et de l'animal se recommandent par leur préci- sion et les localités sont indiquées avec le plus grand soin. Le nombre des genres et des espèces signalés dans ce travail sont les suivantes : TERRESTRES Genres Espèces 1 Arion 2 2 Limax 5 3 Testacella 1 Société d'histoire natuueile. — XXI. 2 - 18 - 4 Vitrina 2 5 Hélix 24 6 Succinea 1 7 Bulimus 3 8 Achalina 1 9 Chiusilia 4 10 Pupa 8 41 Carychium 1 FLUVIATILES 12 Planorbis 6 4 3 Physa • . 4 14 Limnea 7 45 Ancylus 2 OPERCULÉS 16 Cyclostoma 3 17 Paludina 2 18 Valvata 1 19 Nerita 1 ïolal des espèces 75 Mollusques terrestres et fluvialiles du Gers : ACÉPHALES 1 Anodonta 3 2 Unio 5 3 Cyclas 7 Total 15 Gastéropodes terrestres et fluviatiles 75 Acéphales 15 Total des espèces 90 Il s'en suit qu'en réunissant ces 15 espèces aux 75 appar- tenant aux Gastéropodes terrestres et fluviatiles, comme le démontre le tableau précédent, on atteint le chiffre de 90 espèces, chiffre considérable et qui n'a pas été dépassé pendant longtemps, pour ce qui concerne la faune de cette région. En 1875, mon savant confrère, M. Paul Fagot et moi, avons trouvé 106 espèces dans la région de Toulouse ; mais — 19 — celle-ci se ressent davantage de l'influence des faunes des Pyrénées et des parties occidentales de l'Aude, A l'exception des Pom.septeinspiralis (P. maculatus, Drap.) et de l'Unio Moqumianus, la faune nialacologique du Gers est la même que celle des plaines de la Haute-Garonne, On y rencontre la plupart des espèces que j'ai signalées dans la page 6 de mon Catalogue des mollusques des Pyrénées de la Haute Garonne, comme venues du littoral de la Méditer- ranée et celui de l'Océan. On peut admettre, h la rigueur, que les Hélices du groupe variabilis {Hel. virgata des auteurs anglais), Vllel. Pisana et le Cochlicella acuta soient venus à la fois des deux régions littorales ; mais, quant à VHelix ele- gans et au Bulimus decollalus, tout semble prouver qu'ils proviennent de la région méditerranéenne. Le Gers, le Lot- et-Garonne et la partie occidentale de la Gironde, sont des limites qui n'ont pas été dépassées par ces derniers mollus- ques et non un centre de propagation comme l'ont cru certains conchyliologistes. A l'époque où le travail de M. l'abbé Dupuya été publié, on ne connaissait pas la faune quaternaire du bassin sous- pyrénéen. Le premier travail qui a paru sur cette faune intéressante a été, si je ne me trompe pas, celui de notre savant confrère M. Paul Fagot. Il remonte au 19 no- vembre 1879 et présente un grand intérêt. Les diagnoses et les localités se recommandent par une grande exactitude, mais malheureusement il n'existe pas, dans ce Mémoire, des détails straligraphiques sur les dépôts où les espèces signa- lées ont été reecueillies. Ceux-ci ont été observés dans diverses parties du coteau du Pech-David, près de Toulouse, sur les berges de l'Hers, près de villefranche et aux envi- rons d'Avignonet. La faune du Pech-David ne se compose, jusqu'à présent, que d'espèces terrestres, une Testacelle, des Succinées du groupe de Velongata, des Hélices de celui de Vhispida, une autre voisine du costulata, un pulchella qui diffère du type actuel par un ombilic très ouvert, VHtjalinia pseudohydatina, une Clausilie du groupe du parvula; le Cœcilianella acicula, le Pupamarginatael un Vertigo du groupe de Vinomata. — 20 — Le lehm le plus étendu se trouve à l'extrémité nord du Pecli-David, à une trentaine de mètres environ au-dessus du niveau de la Garonne et paraît avoir de 15 à 20 mètres d'épaisseur. Il est friable, d'un jaune d'ocre. On y trouve quelques cailloux, roulés quartzeux et quelques rognons de la roche tertiaire antérieure; ceux-ci, de même que les cailloux, sont de petit volume. Un autre dépôt moins con- sidérable existe, dans les mômes conditions, à la base d'un ravin, situé au sud-ouest de Vieille-Toulouse ; il repose sur un lit composé d'un mélange de cailloux roulés et de ro- gnons semblables à ceux du lehm, mais d'une grosseur qui varie de celle d'un œuf de pigeon au volume d'un œuf de dinde. Sauf une succinée spéciale du groupe de Velon- gata, les espèces sont les mêmes que celles du lehm dont je viens de parler. 11 est en grande partie détruit. Le lehm de Villefranche-Lauragais esi plus riche que celui des environs de Toulouse, 11 renferme des espèces fluviatiles. On y trouve 13 genres, les espèces sont ainsi réparties ; 1 Testacella 1 2 Succinea 6 3 Zonites 13 4 Hélix 22 5 Chondrus 1 6 Azeca 1 7 Ferussacia 3 8 Clausilia. 1 9 Pupilla 1 10 Planorbis 3 11 Limnea 4 12 Cyclostoma 2 13 Bithinia 1 Total 59 espèces. On voit que les mollusques iluviatiles ne sont représentés que par sept limnéens et un operculé qui existe h l'époque actuelle : le Bithinia tenlaculata. Le genre Physa manque, de même que, de nos jours, dans les Pyrénées de la Haute- Garonne. - 21 - Il serait à désirer que l'on fit des recherches dans le dé- partement du Gers, clans le but de comparer les faunes quaternaires de cette région avec celles que je viens de signaler déjà. Quant aux. espèces venues probablement de nos côtes, soit de rOcéan, soit de la Méditerranée, elles paraissent s'être établies dans nos plaines à une époque beaucoup plus récente. Quelques-unes se trouvent dans les dolmens de l'Algérie, comme l'a constaté mon savant ami M. Bourgui- gnat. 11 est probable qu'elles ont été portées dans nos ré- gions avec les fourrages et les céréales, dans les grandes amphores, aux époques gauloise et romaine. L'oppidum situé près de Vieille-Toulouse paraît avoir été un des centres les plus importants de cette acclimatation. Il est à remar- quer que les mollusques implantés ainsi dans nos plaines, ne dépassent guère le sud de ce centre. Avant de passer à l'examen des travaux postérieurs de M. l'abbé Dupuy, je ferai remarquer encore qu'il avait assigné aux Ancyles la place qu'ils occupent actuellement dans la taxonomie, c'est-à-dire dans le groupe des Limnéens. Cette observation, qui fait honneur à la sagacité de notre regretté confrère, a été coniirméo plus tard par les magnifiques tra- vaux de M. Moquin-Tandon sur ce genre que l'on n'avait pas pu classer auparavant. Enfin, M. l'abbé Dupuy fait suivre le Catalogue des molluscjues vivants qui habitent le département du Gers, d'une énumération des espèces fos- siles recueillies dans les terrains tertiaires de cette région. Je rendrai compte plus loin de ce travail intéressant qui a été co!n|)lété par un nouveau Catalogue, publié en 1850, dans le premier volume du Journal de Conchyliologie. Ce sont les premiers travaux qui ont été publiés sur la 'faune tertiaire malacologique du bassin sous-pyrénéen. Ceux de M. le docteur Noulet n'ont paru qu'en 1854. Le second travail de ^L l'abbé Dupuy qui se rapporte à la faune malacologique du Gers, a été publié dans le Jour- nal de Conchyliologie, en janvier 1877. L'auteur fait con- naître les mollusques terrestres et fluviatiles qu'il a recueil- lis dans la station thermale de Barbotan (Gers), en 1839, - 22 - 1872 et en 1876, avec l'aide de M. Dubalen. Il signale la présence, dans un bassin alimenté par les sources thermales, d'un Unio qu'il rapporte à VU. Requienei,et qui vit en com- pagnie de Limnées et de Pliyses. Ces moliusiiues suppor- tent, sans en souffrir, une température de 30 à 35 degrés centigrades. Vient ensuite une liste de 54 gastéropodes terrestres et fluviatiles et de 13 acéphales qui se trouvent dans celte ré- gion. Par suite de ces recherches, la faune malacologique du Gers se trouve augmentée de 15 espèces environ. 1 Vitrina 4 Zonitf-s 2 Hélix 1 Pupa 1 Limnea 1 Valvata Knfin, 5 Pisidium bivalves très petits et difficiles à déter- miner. Il en résulte que, grâce à ce nouveau travail, le nombre des espèces connues dans le Gers est à peu près égal à celui des mollusques signalés dans les plaines de la Haute- Garonne, et si l'on admet VHelix fusca, dont la présence est probable aux environs de Barbotan, le nombre des espèces nouvelles se trouve porté à 16 pour le département du Gers, ce qui rétablit l'égalité des faunes dans les deux régions. Ce Mémoire est très intéressant pour la malacologie du Midi de la France et complète le Catalogue publié en 1843. Dans un travail publié en 1878, dans la Revue horticole du Gers, notre regretté confrère rend compte d'une seconde visite qu'il a faite à l'Ile-Ctizaux , située près du Bec d'Ambès (Gironde). Ai)rès avoir donné des détails intéres- sants sur le forage d'un puits artésien pratiqué afin d'ame- ner la submersion des vignobles et combattre le phylloxéra, il conseille d'employer ce moyen pour préserver ceux-ci dans les parties'du Gers où il serait possible de l'employer. M. l'abbé Dupuy donne ensuite une liste des mollusques terrestres et fluviatiles qu'il a recueillis dans cette petite île, d'alluvion comme il l'appelle. Cette liste se compose de 39 espèces ainsi réparties : Gastéropodes terrestres 27 Umnéens 7 - 23 - „ ., \ terrestre 1 Operculés j fl^viatiles. ....... 2 Bivalves • • ^ Tolal 39 Ces mollusques appartiennent, comme il est facile de le prévoir, à la faune des environs de l'Ile, mais il est remar- quable de trouver réunis, dans un espace si restreint, un aussi grand nombre d'espèces. L'Ile Gazaux n'a que 4 kilomètres de long et 1 kilomètre de large. Je dois mentionner encore une note insérée, par notre regretté confrère, dans la Revue horticole du Gers et qui contient la description d'une nouvelle espèce du genre Pupa. Ce mollusque, découvert par l'auteur aux environs de Bayonne, est voisin du Pupa ringens qui habite les Pyrénées de la Haute-Garonne et dont on recueille des individus dans les détritus d'alluvion charriés par les crues de ce fleuve. La description du Pupa Baillensi (nom de celle espèce), est accompagnée d'une iigure au trait qui reproduit très exac- tement les caractères de ce mollusque. Le 6'' numéro de la Semaine religieuse d'Auch, du 15 dé- cembre 1874, contient aussi une note de M. l'abbé Dupuy. Elle est intitulée : Note d'un voyageur, et renferme les dé- tails très intéressants d'une excursion qu'il a faite à Orgon (Bouches-du-Rhône). Il a retrouvé, sur les rochers qui domi- nent celle ville, VHelix muralis, cilé par Draparnaud dans son Tableau des mollusques de France, supprimé dans son grand ouvrage de 1805 et indiqué de nouveau par Michaud, en 1830, dans son Complément de l'histoire des mollusques de Draparnaud. On a séparé plus tard du muralis, l'espèce signalée par M. l'abbé Dupuy ; le type décrit par Mûller habile les envi- rons de Florence. La coquille des environs d'Orgon et qui porte maintenant le nom d'Orgonensis présente, en effet, des caractères qui paraissent constants ; elle est plus aplatie en dessous, les premiers tours sont plus étroits et les stries plus fines. Enfin, l'ouverture est plus allongée et ne descend pas — 24 — comme celle des individus qui habitent les environs de Florence et que j'ai recueillis moi-même à Fiesole. J'arrive enfin à l'ouvrage d'une si grande importance que connaissent tous les Zoologistes. Il a valu à l'auteur d'être placé à la tête des conchyliologistes de son époque et même maintenant cette œuvre capitale doit être regardée comme le vade mecum indispensable de tous ceux qui voudront étudier la Faune malacologique de France. Peu de temps après la publication de cette œuvre magis- trale, un autre de mes amis regrettés, M. iMoqum-Tandon a fait, à son tour, relativement à l'anatomie des mollusques terrestres et tluviatiles français, ce que notre regretté con- frère avait accompli pour leur histoire concliyliologique et malacologique. Bien que de nombreuses localités, inexplo- rées à cette époque, soient maintenant connues, bien que beaucoup de travaux, d'une grande valeur scientifique, aient été publiés depuis, et je dois citer en première ligne ceux de mon savant ami M. Bourguignat, on doit rendre un hom- mage mérité à la mémoire des deux illustres et nobles sa- vants qui ont rendu tant de services à la conchyliologie et à la malacologie françaises, MM. l'abbé Dupuy et Moquin- Tandon. Leurs travaux se complètent et la valeur de l'un n'enlève rien à celle de l'autre. De même que notre regretté confrère, on doit rendre hommage encore à la mémoire du comte de Salvandy qui, par son influence, il était alors ministre de l'Instruction publique, a facilité la tâche de l'auteur de VHistoire naturelle des Mollusques de France. Grâce à ce patriote éclairé, de nombreuses richesses zoolo- giques et paléontologiques du département du Gers ont été connues et rendues utiles au pays et à la science. A. DE Saint-Simon. 25 - DOSAGE PRATIQUE DE L'URÉE Tableau pour corriger le volume d'azote avec le ther- momètre et d'après l'altitude du lieu. Par M. DE Rey-Pailhade, ingénieur civil des mines, docteur en naédecine. Les dosages d'urée dans l'urine sont indispensables dans un grand nombre de recherches biologiques et cliniques. La méthode la plus usitée pour le dosage pratique do ce corps dans l'urine, est basée sur sa décomposition à froid par l'hypobromite de sodium. L'azote se dégage et l'acide carbonique est absorbé par l'excès d'alcali. L'opération s'effectue dans de^ appareils de formes très variées, mais on lit toujours le volume de l'azote sur la cuve à eau. Afin d'obtenir des nombres comparables, on ramène par le calcul le volume observé au volume qu'il occuperait à l'état sec à 0" et àja pression do TGO'""". La for- mule du calcul est : ^ (1+0,003670 i^GO Vo volume à 0° et 760™'" de pression. Vt volume observé à la température t. H pression atmosphérique en millimètres de mercure. t température centigrade. f force élastisquo de la vapeur d'eau en millimètres de mercure à t. D'après ce volume et la quantité de matière soumise à l'expérience, on déduit facilement le poids d'urée par litre, en sachant queîm décigramme de cette substance dégage 34«« d'azote. SOCHTB n'aMTOIRB N^TCABLLB. — XXI 3 - 26 - Afin d'éviter do faire chaque fois des calculs fastidieux, on a publié des tableaux donnant les résultats définitifs ; mais, à notre connaissance, aucun auteur n'a montré le parti qu'on peut tirer on pratique de la donnée de l'altitude du lieu d'expérimentation. Pour un lieu déterminé, les variations possibles de la pres- sion atmosphérique influent beaucoup moins sur le résultat final, que les variations de la température. On peut se borner à considérer la pression barométrique moyenne du lieu d'expérimentation ; le résultat obtenu est assez exact pour le but qu'on se propose. C'est pour combler cette lacune que nous avons introduit ce facteur dans le calcul, et que nous avons dressé une table R—f des valeurs de ■. , „ ,^;>n^-r — c'est-à-dire la pression à zéro \+0,uQSol t du gaz sec occupant le volume lu, pour tous les cas pouvant se présenter dans la pratique, depuis le bord de la mer jusqu'aux stations thermales aussi élevées que Barèges. Description et usage du Tableau I Les températures sont inscrites sur la première ligne hori- zontale de 2 en 2 degrés. La première ligne verticale, à gauche, indique les altitudes approchées correspondantes aux pressions barométriques. Dans la deuxième colonne verticale se trouvent les pressions barométriques de 5 en 5 millimètres de mer- cure. Cette table se lit comme un livret de multiplication. Exemple : La pression à zéro pour une température de 18° et une pression de 705'"™, est 71 0"»™ inscrit dans la case qui se trouve à l'intersection de l'horizontale de 755'"°' et de la verticale de la température \S'\ Quand la température et la pression no figurent pas dans la table, on prend les valeurs qui s'en rapprochent le plus, l'erreur commise est négli- geable. Tableau des valeurs de H-/- 1+0,00367^ ou pressions à zéro. Altitudes approchées Pressions barométriques TEMPÉRATURE CENTIGRADE 10° 120 14» 16° 18° 20° 22° 24° 26° 28" 30» MÈTRES 770 740 735 730 730 725 720 720 715 715 715 710 705 700 695 765 740 735 725 715 710 705 705 700 095 690 0 1 760 735 730 730 725 720 710 700 695 690 685 57 755 725 720 715 710 710 705 700 695 690 685 680 675 670 lia j 750 725 720 715 710 715 705 700 700 695 690 685 680 170 1 745 720 710 705 695 690 685 680 680 675 675 670 230 740 715 705 700 695 690 685 665 287 735 710 705 705 700 695 690 685 680 675 670 665 660 345 730 700 695 690 685 680 675 670 605 660 660 655 660 400 460 725 700 695 690 685 680 675 670 665 660 655 720 695 690 685 680 675 670 665 660 655 650 520 715 710 690 685 680 675 670 665 660 655 655 650 640 580 685 680 675 670 665 665 660 655 655 655 650 645 6i0 640 705 1 680 675 670 660 655 650 650 645 640 635 630 625 700 i 700 675 670 670 665 660 655 650 645 640 635 760 695 665 660 655 650 650 645 640 635 630 822 883 ' 690 665 660 655 650 650 645 640 635 630 625 620 685 660 655 650 650 645 645 640 635 630 625 625 620 615 615 946 680 655 650 645 64(1 635 630 620 615 1008 1070 1142 675 650 645 640 640 635 630 630 625 620 620 615 615 610 605 610 605 670 645 640 635 635 625 610 665 640 635 630 630 625 620 015 610 605 600 600 1195 660 635 630 625 625 620 620 615 610 605 600 600 595 1260 1325 655 630 625 625 615 610 605 600 600 595 590 650 625 620 620 615 610 605 600 595 590 590 585 - 28 - Pour les opérateurs qui n'ont pas de baromètre, la colonne des altitudes approchées sert à calculer à 15™"' près la pres- sion à zéro, à l'aide de la connaissance de l'altitude du lieu et du thermomètre seul. On cherche dans cette colonne l'altitude la plus voisine de colle du lieu d'observation, on obtient ainsi l'horizontale de la pression moyenne de la station, horizontale qui servira pour toutes les opérations (i). Exemple : L'altitude de Baguères-de-Luchon étant 629°, la pression barométrique moyenne est 705°™ qui correspond à 640m d'altitude. L'horizontale de 705'"™ donne les pressions à zéro relatives aux diverses températures : Températures: 10» 12° U° IG» 18» 20" 22» 24» 26» 28o 30» Pressions à %éro : 680"» 675°° 670°° 665°° 660°° 655°° 655°° 650°° 645°° 640°° 635°° En opérant ainsi, l'erreur sur le poids d'urée ne dépasse jamais, pour n'importe quel lieu, 0 gr. 50 par litre d'urine. En général, elle est au dessous de 0 gr. 25, quantité négli- geable en pratique ordinaire. Si on ne faisait aucune correction de pression à Bagnères-de- Luchon, on pourrait trouv(;r un poids trop fort de 21 gr. 00 par litre d'urine. Les opérateurs qui n'ont pas de table donnant immédiatement (1) Le tableau des valeurs de l'amplitude des oscillations moyennes du baromètre — Annuaire de Montsouris, 1886, p. 191, — montre que cette amplitude ne dépasse guère 30»"», soit '15""" pour une demie oscillation. D'après notre table, la température restant constante, on voit bien qu'à un écart de 45™° de pression atmosphérique, correspond aussi un écart de '15™™ de pression à zéro. — so- le poids d'urée par litre, calculeront au moyen de la formule : Vr ^ . , :t Pression à zéro ^''^' = M >< 76Ô = V( X 0,000 387 X Pression à zéro. Comme dans un lieu déterminé, la pression à zéro varie peu, on abrège les calculs en préparant de petites tables do multiplication spéciales au lieu d'expérimentation. L'établissement de C(vs tables est rapide. Une simple addi- tion donne ensuite la valeur cherchée. Le tableau ci-après est calculé pour Toulouse ; il n'exige que la connaissance de la température de l'eau de la cuve. TABLEAU II Spécial à l'altitude de Toulouse, 140'" environ Tableau du poids d'urée par litre en grammes. {Yt X 0,000387 X Pression à zéro) Pression à zéro 675 20° 0.261 0.522 0.783 l.OU 1.305 1.566 1.827 2.088 2.349 680 685 690 695 700 705 17° 710 15» 715 720 Tempe r. 27° 0.263 0.526 0.789 1.052 1.315 1.578 1.841 2.104 2.367 25» 23° 21° 19° 13» 11° 1 3 a 1 î ' g ( 5 6 1 ' o i 8 0.265 0.530 0.795 1.060 1.325 1.590 1.855 2.120 2.385 0.267 0.534 0.801 1.068 1.335 1.602 1.869 2.136 2.403 0.269 0.538 0.807 1.076 1.345 1.614 1.883 2.152 2.421 0.271 0.542 0.813 1.084 1.355 1.626 1.897 2.168 2.439 0.273 0.546 0.819 1.092 1.365 1.638 1.911 2.184 2.457 0.275 0.550 0.825 1.100 1.375 1.650 1.925 2.200 2.475 0.277 0.554 0.831 1.108 1.385 1.662 1.939 2.216 2.493 0.279 0.558 0.837 1.116 1.395 1.674 1.953 2.232 2.511 - 30 - Description et usage du Tableau II La première colonne horizontale contient les pressions à zéro; la deuxième les températures. La première ligne verti- cale à gauche indique les dixièmes de centimètre cube d'azote. Le nombre placé à l'intersection d'une verticale et d'une horizontale, marque en grammes le poids d'urée par litre. Ce poids est calculé par la formule donnée plus haut : Yt X 0,000 387 X Pression à zéro. Exemple : On a observé à Toulouse, avec un centimètre cube d'urine, un dégagement de 73 dixièmes de centimètre cube, la température de la cuve à eau étant de âS". Dans la colonne verticale de 23", on trouve les poids d'urée qui correspondent à 3 et à 70 dixièmes de centimètre cube d'azote. Il suffit d'écrire et d'additionner : 3 — 0,801 70 — 18,69 Poids d'urée par litre : 19,491 grammes. Si la température était rigoureusement de 22<* par exemple, on prendrait la moyenne entre 21° et 23" : 3 — 0,804 70 — 18,76 Poids d'urée par litre : 19,-564 grammes. La première colonne horizontale, qui contient les pressions à zéro, servira aux expérimentateurs munis d'un baromètre donnant les pressions barométriques absolues. Elle permet de calculer, avec une plus grande approximation, le poids d'urée par litre. Connaissant la température de l'eau de la cuve et la pression atmosphérique, on cherche d'abord dans le tableau I la pres- sion à zéro, et puis avec le tableau II, on calcule le poids d'urée par litre. - 31 - Exemple : La décomposition d'un centimètre cube d'urine a dégagé, à Toulouse, 73 dixièmes de centimètre cube d'azote, la température étant de 23°, 5 et la pression de ÎSS""". Le tableau I donne : pression à zéro, 695'""'. Le tableau II : 3 — 0,807 70 — 18,83 Poids d'urée par litre : 19,637 grammes. Manuel opératoire. On décompose un centimètre cube d'urine, on note le nom- bre Yt de dixièmes de centimètre cube d'azote dégagé. Puis, avec le thermomètre, on prend la température de l'eau de la cuve, qui doit être égale à celle de l'air du laboratoire, si on veut opérer convenablement. Ces nombres connus, à l'aide d'un tableau II, calculé pour le lieu d'expérimentation, on trouve par une addition le poids d'urée par litre en opérant suivant l'exemple donné plus haut. Les expérimentateurs qui possèdent un baromètre, déter- mineront d'abord, à l'aide du tableau I, la pression à zéro, correspondant aux indications du baromètre et du thermo- mètre ; puis, avec le tableau II, ils calculeront le poids d'urée par litre. En résumé, cette méthode, simple de correction, donne des résultats rapides et suftîsamments exacts pour la pratique. , _ 32 - ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT DES TISSUS ANIMAUX Conclusions du Mémoire d'Hseckel .- « Usprung und Entwickelung der thierischen Gewebe », 1884. Traduites par L. Bramer, professeur à l'Ecole de Médecine. Dans ce mémoire, dont je dois la connaissance à notre président M. G. Moquin-Tandon , le savant naturaliste d'Iéna examine et critique les théories émises récemment en Allemagne sur l'embryogénie et l'histogénie. L'analyse complète de ce travail demanderait, pour être claire et intel- ligible, celles de ces théories elles-mêmes, ce qui m'entraî- nerait beaucoup trop loin. Je me bornerai à rappeler que Hœckel consacre surtout son mémoire à l'examen de la Théorie mécanique de His, à celle de VArchiblaste et du Parablaste de Waldeyer et aux belles études des frères Hertwig « Studienzur Blâtter-theorie » auxquelles leur « Coelomtheorie i> sert de couronnement. Comme conclusion de son examen, Haeckel émet les vingt propositions suivantes sur l'origine et le développement des tissus animaux : « 1. Chez tous les Vertébrés l'organe primitif le plus ancien est un simple épithélium : le blastoderme conservé palingé- nétiquement dans la blastula de l'Amphioxus, mais plus ou moins modifié cenogénétiquement chez tous les Craniotes. 2. De ce blastoderme résulte, par invagination, deux organes primitifs d'ordre secondaire, les deux blastophylles (ou feuillets primitifs) de la gastrula conservés dans la leptogastrula de l'Amphioxus et modifiées de plus en plus profondément qu'on remonte la série des Vertébrés. - 33 - 3. Les deux feuillets primitifs sont originairement de sim- ples épitheliums et doivent être considérés seuls comme tissus primaires ; tous les autres tissus sont secondaires, c'est-à-dire apothéliaux. 4. Vexoblaste (feuillet animal) fournit chez tous les Vertébrés l'épidorme et ses annexes, le système nerveux et les parties principales des organes des sens. 5. Ventoblaste (feuillet végétatif) donne naissance à tous les autres tissus et organes, et particulièrement à l'intestin qui procède de Ventoblaste gastrique (« gastral-entoblast») et à la chorde dorsale venant deVentoblaste chordal (« chordal-ento- blast ») ; enfin deux diverticulums latéraux, les sacs cœloma- tiques, donnent naissance au mésoblaste qui fournit tous les autres organes. 6. Le mésoblaste est donc un produit secondaire de l'ento- blaste primaire et est partout formé de la même façon, par l'évagination des deux sacs cœlomatiqucs (« sacculi cœlo- mares ») qui finissent par se séparer de l'entoblaste. Ces deux sacs restent séparés sur la ligne dorsale médiane par le mésentère, et se fondent sur la face ventrale pour donner la cavité générale ou cœlume. 7. Par ce cœlome le mésoblaste est séparé en deux feuillets unis par le mésentère : le mésoblaste pariétal ou feuillet cu- tané (lamina inodermalis) et \e mésoblaste viscéral ou feuillet digestif (lamina inogastralis) -, le premier donne naissance à * la musculature du corps, le second à celle do l'intestin. 8. Les quatre feuillets secondaires (« Blastoplatten») résul- tent donc : le premier {feuillet cutano sensitif) de l'exoblastc, et les trois autres de l'entoblaste. 9. Le mésenchyme qui constituera le sang et le tissu con- jonctif, peut procéder indifféremment de l'un des quatre feuil- lets secondaires, mais provient le plus souvent du méso- blaste. 10. Histologiquement, on peut distinguer, dans le Vertébré - 34 - adulte, deux feuillets épithôliaux («methona »), Vexoderme et Ventodernie, et un intermédiaire, le mésoderme. 11. Vexoderme ou « Methorium pariétale » consiste eu une seule partie de l'exobla^ste, dans l'épiderme de ses annexes. 12. Ventodcrme ou « Melhorium viscérale » comprend : 1° une faible partie de l'entoblaste, savoir : l'épithélium du Mésodenm et ses annexes glandulaires, et 2° deux parties de l'exoblaste : l'épithélium du Stomadeum et du Proctodeum. 13. Le mesoderme est le plus complexe des trois ; il est cons- titué par des tissus de différente nature, procédant directement ou indirectement des feuillets primitifs; de rexo&ia.<;ie provien- nent le système nerveux et les organes des sens ; de Ventoblaste la chorde dorsale, les produits des deux cavités cœlomatiques et les tissus mésenchymateux. 14. Les différents tissus des vertébrés peuvent, en considé- rant à la fois hmr origine et leur fonction, être rapportés aux cinq groupes suivants : tissu épithelial, tissu musculaire, tissu haemal, tissu conjonclif, tissu nerveux. 15. Le tissu épithelial se subdivise en quatre groupes. A. L'excpitheliîun ou « Chrotal-épithelium » (épithelium exoblastique). A lui se rattachent l'épiderme et ses annexes, l'épithélium de la cavité buccale et celui de la cavité anale, l'épendyme, l'épithélium sensoriel des organes des sens (rétine, pigmentaire, épithelium du labyrinthe, l'épithélium de la mu- queuse de Schneider). B. Vendepitheliiwi ou « Gastral-épithelium » (épithelium endoblastique) qui comprend l'épithélium de l'intestin et des glandes digestives. C. Lemesépithclium ou épithelium cœlomaliquc (épithelium mesoblaslique) ; il comprend une partie des endotheliums; c'est-à-dire l'épithélium pleuro-péritonéal et péricardique, l'épithélium sexuel de l'ovaire et du testicule (ovules et sperme), l'épithélium rénal. D. Le desmépit hélium ou « Desmalépithelium » ; il comprend une autre partie des endotheliums, savoir : les épitheJiums des - 35 — vaisseaux sanguins et lymphatiques, dos cavités articulaires, des bourses séreuses, des cavités séreuses, les osteoblastes, les odontoblastes, etc ; c'est-à-dire tous les produits épithe- liums secondaires du mésenchyme. 16. Le tissu nerveux des Vertébrés est ou entièrement ou en grande partie d'origine exoblaslique ; il doit être divisé en fibres nerveuses et en cellules nerveuses ; les premières com- prennent les fibres à myéline et celles de Remack ; les cellules nerveuses se subdivisent en cellules ganglionnaires et en cellules sensorielles. On admet généralement que tout le système nerveux des Vertébrés procède de l'exoblaste ; mais il est très possible qu'une certaine partie, par exemple certains ganglions et cer- tains plexus sympathiques, procède de cellules méscnchy- mateuses, comme il arrive chez beaucoup d'invertébrés. De plus, il est très vraisemblable que les organes centraux et les racines sensitives, seuls, proviennent de l'exoblaste et que les racines motrices sont d'origine mésoblaslique tout comme les muscles. 17. Le tissu musculaire des Vertébrés est tout entier ou en majeure partie d' origine mesoblastique. La plus grande partie dt3s muscles striés procèdent du feuillet pariétal) les muscles lisses ài\x feuillet viscéral; il est possible que les muscles lisses des vaisseaux sanguins proviennent de cellules du mésen- chyme comme chez beaucoup d'invertébrés. 18. l.Qtissu co7ijonctif est, en grande partie, d'origine we'ser?.- chymateuse, c'est-à-dire de cellules de mésenchyme qui déri- vent soit de l'exoblaste, soit de l'entoblasLe ; la majeure partie vient vraisemblablement du mesoblaste qui lui dérive de l'en- toblaste. Mais la question de l'origine du tissu conjonctif est l'objet de trop de contradictions pour qu'elle puisse être réso- lue en ce moment ; ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y a rela- tion entre ce tissu et le tissu haemal. Vraisemblablement, des tissus conjonctifs vrais peuvent prendre naissance localement par ce fait que certaines cel- - 36 - Iules se dégagent d'un épithélium sous forme de cellules migratrices et se développent au milieu de la substance fonda, mentale qui les accompagne. Ainsi, lanotocorde est un organe conjonctif d'origine purement épithéliale. Les différentes variétés du tissu conjonctif (cartilage, os, dentine, tissu adipeux, tissu muqueux, tissu unissant) passent souvent l'une à l'autre et sont également en relation généti- que immédiate avec les épithéliums (osteoblastes, épithélium synovial, etc.)- 19. Lq tissu haemal (hématies, eellules lymphatiques, cellules du pus, cellules migratrices, etc.) procède, comme le tissu con- jonctif, des cellules do mésenchyme ; ces cellules dérivent! probablement du mésoblaste viscéral (feuillet vasculaire). Chez l'embryon des Vertébrés supérieurs, le développement des vaisseaux sanguins et du sang part de la région de la bou- che primitive (bourrelet germinatif, «Keimwulste») et s'avance de la ligne médiane centrale vers la ligne médiane dorsale. Ce fait s'explique phylogénéliquement que le centre de dévelop- pement du système vasculaire est représenté par les deux vaisseaux intestinaux primitifs (l'aorte est dorsale, la veine centrale et ses ramifications, ainsi que le cœur sont ventraux). 20. Le développement ultérieur des tissus et leur transfor- mation en des tissus locaux si nombreux et si variés, sont dé- terminés par le principe de la différenciation histologique. Ce processus ontogénétique qui s'accomplit dans un temps res- treint chez l'embryon ne s'est produit qu'à la suite d'une longue période chez les ancêtres, et a été acquis peu à peu par l'adap- tation physiologique. La différenciation des tissus chez l'em- bryon ne peut s'expliquer qu'en la considérant comme une récapitulation de la division du travail phylogénétique. Ainsi, l'histologie fournit une nouvelle confirmation de la loi biogénélique. » - 37 - NOTICE Sur les travaux de M. l'abbé Dupuy Par M A. de Saint-Simon. (Suite.) (1). L'Histoire naturelle des mollusques terrestres et fiiivialiles de France a été commencée en 1887 et terminée en 1887. Elle se compose de 737 pages in-4o, formant six fascicules, et accompagnée de trente planches dont les figures, lithogra- phiées par Delarue, sont d'une remarquable exactitude. Dans une dédicace latine, l'auteur indique d'abord les principaux écrits étrangers et français qu'il a consultés et qui l'ont aidé dans ses recherches. La préface qui vient ensuite en est le développement et contient une histoire abrégée de la Malacologie Française, à partir du premier travail publié sur colle-ci ; c'est celui de Geoffroy, qui remonte à 1767. Les deux principaux ouvrages publiés longtemps après et bien connus dans la science, sont ceux de Draparnaud et de Michaud. Ces deux travaux, très importants pour l'époque, no pouvaient embrasser qu'une partie restreinte de la faune française. Draparnaud était mort avant de pouvoir compléter son œuvre; par suite de la rancune regrettable d'un ministre d'alors, les espèces décrites par Michaud étaient loin de combler les lacunes laissées par son prédécesseur. Les ouvrages importants de Férussac et de Lamarck ne s'appli- quaient pas exclusivement, à la faune française. En 1830, le nombre des conchyliologues français était encore très petit et les communications difficiles. Ce dernier inconvénient a disparu depuis une quarantaine d'années, grâce à l'établisse- (1) Voir Bulletin, n» 1, p. 13, 1887. — 38 - ment des nombreuses lignes de chemins de fer, qui couvrent la France comme d'un réseau. Grâce aussi à l'initiative de notre regretté confrère et de M. Moquin-Tandon, de nombreux et importants travaux ont enrichi la science malacologique d'observations multipliées pour ce qui concerne la faune française. MM. Bourguignat et les directeurs du Journal de Conchyliologie française, ont pro- voqué ce mouvement auquel ont contribué mes savants amis, MM. Arnould Locard, Paul Fagot, de Folin et Bérillon, ainsi que d'autres savants consciencieux. L'auteur fait ensuite des réflexions très justes sur une question très importante : celle de la priorité des noms ; celle-ci n'a été consultée, ni par Draparnaud, ni par les auteurs anglais dans un assez grand nombre de cas. Il expose le plan qu'il a l'intention d'adopter. Comme ce plan doit servir de modèle aux auteurs qui voudront marcher sur les traces de notre regretté confrère, je crois utile de le reproduire en entier. 1 . — Description des genres. 1 ° En tête, le nom latin du genre, en dessous, le nom français. Vont après la phrase latine descriptive de l'animal et de la coquille suivie de la description de la coquille ou de l'opercule ; 2" La synon3'mie, aussi complète qu'il nous a été possible de la donner. Chaque nom synonymique emporte avec lui sou étymologie grecque ou latine et la date d.e l'ouvrage dont il a été extrait ; 3'^ Une description française plus détaillée que la phrase latine, de l'animal, de la coquille et de l'épiphragme ou de l'opercule ; 4" Des observations sur les mœurs, habitudes, etc.; 5° L'historique du genre ; 6° Les rapports avec les genres voisins et les différences qui l'en distinguent ; - 39 — 7" La valeur du genre; 8» Quelques aperçus sur le nombre des espèces, leur distri- bution géographique, etc., etc.; 9<» Enfin les noms anglais, allemands, espagnols, etc. de chaque genre. DESCRIPTION DES ESPÈCES 1o Le nom latin accompagné du nom français; 2» La phrase latine, comme il a été dit pour le genre ; 3° La synonymie, comme il a été dit pour le genre; seule- ment le nom le plus ancien est imprimé en caractères espacés qui le feront reconnaître de premier abord ; 40 En renvoi au bas de la page, on trouve toujours la pre- mière caractéristique, telle qu'elle a été donnée par l'auteur qui a décrit le premier l'espèce dont il s'agit ; 6'> La description détaillée, comme il a été dit pour le genre; 6° Les dimensions do la coquille; nous donnons toujours les deux extrêmes de la longueur, de la largeur et de la hauteur ; 7° L'habitation du mollusque, sa station particulière toutes les fois qu'il s'agit d'une espèce rare ou qui n'a été encore observée que dans un petit nombre de localités ; 8" Les rapports et les différences, comme il a été dit pour le genre ; 90 Des observations sur l'animal, les mœurs, les habitudes, la ponte des œufs, etc., etc.; 10» Enfin, les noms anglais, allemands, espagnols, etc., comme il a été dit pour le genre. L'auteur annonce la publication d'une table analytique et générale de toutes les espèces décrites, ainsi qu'une table bibliographique qu'il évalue à cinq cents ouvrages différents. Il cite les noms de tous les auteurs français et étrangers qui ont facilité sa tâche. On peut juger, par cette liste, de l'étendue des relations que notre savant et regretté confrère avait su se créer. Il donne des explications détaillées sur les figures qui — 40 — représentent les genres, les espèces et les animaux, ainsi que sur les motifs qui l'ont déterminé à préférer la lithographie à la gravure. Je recommande enfin à votre attention, Messieurs, une note importante sur la manière d'envisager les variétés qu'il divise en trois catégories : 1 . Variétés de forme ; 2. — de taille ; 3. — de couleur. Je citerai, à cette occasion, le passage suivant, qui est d'une grande justesse de vues; les mollusques terrestres et fluvia- tiles de France ne sont qu'incomplètement connus encore sous le rapport anatomique, malgré les nombreux travaux qui ont été publiés. Je laisse la parole à notre regretté confrère : « Pour nous, nous croyons qu'il est assez indifférent, lors- » qu'on rassemble un groupe d'individus qui se ressemblent » à peu près, et qui reproduisent des individus à peu près » semblables, de lui donner le nom d'espèce ou bien celui de » variété, pourvu que l'on sépare assez nettement cette forme » des formes voisines, ce sera donc conformément à ce prin- » cipe que nous établirons les espèces dans ce travail. » Cette manière d'envisager l'espèce au point de vue conchy- liologique, n'est-elle pas la même que celle de la Nouvelle Ecole, nom donné à mon savant ami, M. Bourguignat et ses collaborateurs. Nous méditerons enfin, avec notre regretté confrère, les paroles du grand Linné qui sont citées en tête de VHistoire naturelle des mollusques terrestres et fluviatiles de France, et qui ont été aussi l'expression de la pensée de Cuvier, Geoffroi-Saint-Hilaire et Lamarck. Deum sempiternnm, oniniscium, omnipotemtem , a tergo transeuntem vidi et obstupuil Legi aliquot, ejus vestigia per creata renim, in quitus omnibus, etiam minimis, ut fere nullis, quœ vis! Quanta sapientia! Quam inextrlcahilis perfectio. Ce sont les principes dont émanent ces magnifiques paroles — 41 - qui ont soutenu dans leurs derniers moments MM. le docteur Numa Joly, le comte Bégouen et Ducros, à la mémoire desquels, notre honorable secrétaire-général a rendu si digne- ment hommage. M. l'abbé Dupuy a consacré sa vie entière, si bien remplie, à ce Dieu dont l'inflnie bonté égale la puissance infinie. Il l'a glorifié dignement par ses écrits et par ses actions. C'est surtout dans l'organisation interne des mollusques terrestres et fluviatiles que se révèlent ces merveilles d'orga- nisation qui avaient frappé l'esprit de Linné; je citerai comme exemple, cette pièce de la bouche des Hélicidés qu'on appelle radula ou plaque linguale, et que les histologistes ont étudiée avec soin depuis quelques années. Dans le Rumina decollata {Bulimus decollatus), cette plaque membraneuse, longue de 4 mill. et large de 1 1/2 mill., est recouverte d'en- viron neuf mille huit cents crochets composés. Ceux-ci s'arrangent en lignes parallèles, transversales, d'une symétrie admirable. Dans mon Mémoire sur ce Bulime, j'ai démontré que la forme typique de ces dents était le crochet en forme de Spina rosœ qui se trouve simple dans le radula des Testacelles et de plusieurs Hélices de la Nouvelle-Calédonie (les Rythides et les Diplomphales), ainsi que d'autres mollusques carnas- siers. Chez les Vitrines, les Hyalines et d'autres gastéropodes, ces crochets ne se retrouvent que dans les parties marginales des rangées parallèles. Enfin, chez un grand nombre d'autres espèces, ces crochets, isolés d'abord dans la partie postérieure de la plaque, c'est- à-dire au point de formation, se développent inégalement et forment ces dents à pointes multiples dont la forme varie à l'infini. On contemple encore avec admiration les éléments dont ces petites pièces sont composées. Ce sont les cellules épithé- liales signalées par M. P. Fischer. (Voir 6» volume du Journal de Conchyliologie, p. 124.) - 42 — Ces cellules, munies chacune d'un nucleus central, affectent une forme qui rappelle à l'esprit une planète entourée de son atmosphère. Je les ai vues distinctement chez le Rumina decollata, à l'aide de l'objectif n° 6 du microscope Nachet. Le champ circulaire présente un diamètre apparent de 12 à 13 centimètres et embrasse la longueur, en réalité, d'un cinquième de millimètre. Dans ce champ, les cellules ne paraissent avoir qu'un quart de millimètre de dimension. Je dois reproduire ici les détails que j'ai donnés dans la dernière page de ma note sur le R. decollata. On voit, à la base des dents, les cellules disposées en chapelet qui doivent être contenues dans ses tubes et poussées de dedans en dehors pour former la dent ; elles se superposent par assises, et celles-ci, poussées d'avant en arrière par le mouvement de la déglutition, donnent à la pièce la courbure qui la carac- térise. Par suite de cette disposition admirable, les aliments sont poussés vers l'estomac, mais il ne leur est pas permis de revenir vers les parties antérieures de la bouche. Chez un grand nombre do Gastéropodes, les dents latérales plus grandes, plus allongées que les marginales, sont ren- forcées par une lamelle échancrée, qui s'applique contre la plaque ; l'échancrure se termine de chaque côté par une pointe aiguë. Quand on pense que ces détails d'organisation se produisent dans chaque individu appartenant à cette espèce si commune dans le midi de l'Europe, combien devons-nous les admirer, ainsi que le plan qui a présidé à leur formation. Le Vertigo angustior, dont la coquille ne présente qu'un millimètre et demi de longueur et quatre-cinquièmes de millimètre de largeur, est muni d'un radula que recouvren* 4848 dents réparties en 56 rangées. Les dents marginales se composent de trois à cinq denlicules, les dents latérales, de même que chez beaucoup d'autres espèces, se divisent en deux dents inégales, et les rachiales sont constituées par une dent centrale flanquée de deux autres beaucoup plus petites. - 43 - Quelle doit être la petitesse des cellules épithéliales dont ces crochets sont formés, et qui sont invisibles au grossissement de l'objectif n° 6 du microscope Nachet. Les dents elles- mêmes sont aussi petites que les cellules que j'ai signalées chez leR. décollata. Un de nos maîtres vénérés qui se trouvent à la tête de la science, mon éminent ami M. de Lacaze-Duthiers, a décou- vert que les ganglions cérébroïdes étaient composés de trois ganglions chez les Limnéens. J'ai retrouvé cette même struc- ture dans ceux des Hélix Rangiana et signala. Elle existe chez d'autres Hélices d'Europe. Ces ganglions donnent nais- sance aux nerfs optique et olfactif. On connaît l'organisation admirable do l'œil humain. Le grand Swammerdam a démontré que celui de V Hélix pomatia en présente les principales parties; quant au nerf olfactif, comme l'ont prouvé MM. Moquin-Tandon et Charles Lespès, il forme à son extrémité un système de ramifications d'une admirable régularité que l'on retrouve dans les vésicules multifides de plusieurs Hélices, les Hélix pomatia, aspersa, vermiciilata, par exemple. Vous parlerai-je encore du magni- fique réseau des vaisseaux pulmonaires et des fibres du cœur, ainsi que de la valvule qui chasse le sang de l'oreillette dans le ventricule, chez les Gastéropodes. J'ai décrit ces derniers détails d'organisation dans le troisième volume du Journal de Conchyliologie. On peut consulter, à cet égard, mon Mémoire sur le Cœur des Limnéens ; c'est le titre de ce travail. Et maintenant que devons-nous ajouter, si ce n'est les dernières paroles de l'épigraphe que j'ai cité déjà : QVM vis! quanta SàPIENTIA, QUAM INEXTRICABILIS PERFECTIO. Quelle puissance, quelle sagesse, quelle perfection au-dessus de toute intelligence créée. Après des notions générales extraites du Règne animal de Georges Cuvier, l'auteur donne successivement les divisions — 44 — adoptées par le grand naturaliste de notre siècle. Elles for- ment, comme on le sait, les six classes suivantes : i's classe: Les Céphalopodes; 2* les Pléropodes ; 3« les Gastéropodes; 4^ les Acéphales ; 5« les Brachiopodes ; 6« les Cirrhopodes. M. l'abbé Dupuy préfère la classification publiée par M. Agassiz dans son Nomenclator Zoologicus. Les classes se réduisent dans celle-ci, à quatre; ce sont : 1" Les Céphalopodes; 2° les Ptéropodes; 3" les Gastro- podes ; 4° les Acéphales. D'après Agassiz, les Cirrhopodes sont exclus de la classifi- cation, et les Brachiopodes rentrent dans les Acéphales. Les Mollusques terrestres et fluviatiles de France appar- tiennent tous aux deux classes des Gastéropodes et des Acéphales. Je crois utile de reproduire la classification adoptée par notre regretté confrère. C'est celle qui a été suivie de nos jours par un très grand nombre d'auteurs. '1"" ORDRE : Pulmobranches (Blainv.) I®"" sous-ORDRE : Pulmobranches inoperculés. 4^® SECTION : Pulmonés inoperculés terrestres. 1f« Famille : Limaciens. 1" Genre : Arion(Fer.). 2^ Gen7^e : Limax (Fer.). 3« Genre : Testacella (Drap.). Il faut ajouter un quatrième genre, le genre Parmacella, signalé plus tard par M. l'abbé Dupuy. 2® Famille : Limaçons (Fer.). i" Genre : Vitrina (^Drap.) 2" Genre : Succinéa (Drap.). 3^ Genre : Hélix (Drap.). 4^ Genre : Bulimus (Brug.}. 5® Genre : Achatina (Drap.). Mon savant ami M. Bourguignat, dans ses Aménités mala- cologiques, a créé, pour les espèces appartenant au groupe w~ — 45 — Acicula, le genre Gœcilianella, dont l'animal destiné à vivre dans des conduits souterrains, est dépourvu d'organes visuels. 6' Genre : Azeca (Leach.). 7^ Genre : Clausilia (Drap.). 8" Genre : Balœa. 9« Genre : Pupa (Drap.). 3" Famille : Auriculés (Fer.). Genre unique : Carychium (Miiller.) On a séparé plus tard de ce genre les espèces littorales auxquelles le nom d'Alexia est maintenant donné. 2« SECTION : Pulmobranches inoperculés aquatiques. 1" Famille Lymnéens (Lam.). 4" Genre : Planorbis (Miill.). 2« Genre : Physa (Drap.). 3» Genre : Lymnea (Lam.). 2® Famille : Ancyloïde (Fitz.). Genre unique : Ancylus (Geoffr.). M. Moquin-Tandon supprime avec raison cette famille qui, d'après lui, constitue un genre dépendant des Limnéens. 2™* sous-oRDRE : Pulmobranches operculés. 4«f Genre : Cyclostoma (Lam.). 2' Genre : Pomatias (Stud.). M. Moquin-Tandon fait rentrer les Pomatias dans un sous- genre qui so rattache aux Cyclostomes ; mais des observations ultérieures ont démontré que ces operculés constituent un genre naturel, comme l'avait signalé notre regretté confrère. 3* Genre : Acme (Hartm.). 2™« ORDRE : Pectinibrauches (Cuv.). 1''® Famille : Péristomiens (Lam.). 1" Genre ■ Paludina (Gray.). 2« Genre : Bithinia (Gray.). 3« Genre .• Valvata (MûU.). 2« Famille : Néritacés (Lam.). Genre unique : Neritina (Lam.). — Acéphales (Cuv.). Ordre unique : Lamellibranches. — 46 — Première famille : Nayades (Lam.). 1" Genre : Anodontites (Brug). 2« Genre: Margaritana (Schûm.). 3» Genre : Unio (Retz.)- Deuxième famille : Dreissénidés (Gray.). Genre unique: Dreissena (Van. Ber.)- Troisième famille : Cycladées (Fer.). I*"" Genre : Cyclas (Brug.). 2« Genre : Pisidium (Pfeiiï.). L'auteur joint à cette classification un tableau analytique ; celui-ci permet d'arriver à la connaissance des genres par les principaux caractères empruntés à la coquille. La classification adoptée par M. Moquin-Tandon, dans son grand ouvrage, est à peu près la même que celle de M. l'abbé Dupuy. On peut s'en assurer en consultant le tableau synop- tique divisé en classes", tribus, ordres, familles et genres publié en tête du second volume de ce travail. Je me conten- terai de donner la liste de ceux-ci, dont le nombre se monte à vingt-huit î 1 . Arion. 2. Limax. 3. Parmacella. 4. Testacella. 5. Vitrina. 6. Succinéa. 7. Zonites. 8. Hélix. 9. Bujimus. ^0. Clausilia. \i. Pupa. 12. Vertige. 13. Carychiura. 14. Planorbis. 15. Physa. 16. Limnéa. 17. Ancylus. 18. Cyclosloma. 19. Acme. 20. Bythinia. 21. Paludina. 22. Valvata. 23. Nérita. 24. Anodonta. 25. Unio. 26. Pisidium. 27. Cyclas. 28. Dreissena. M. Moquin-Tandon a eu raison de séparer des Hélices le genre Zonites, bien caractérisé sous le rapport de la coquille - 47 - et de l'animal. D'un autre côté, l'on doit rétablir les genres Azeca et Pomatias, tout aussi naturels que le précédent. Il me reste à dire que c'est un honneur pour notre regretté confrère, que d'avoir adopté un système de classification suivi plus tard, comme on a pu le voir, par M. Moquin- Tandon, qui avait si bien approfondi l'étude des organes intérieurs des Mollusques terrestres et fluviatiles. Dans les dernières années, on a voulu remanier la taxo- nomie de ces invertébrés. On a, pour atteindre ce but, donné une importance majeure à la structure des pièces buccales. A mon avis, la Société de Malacologie s'est élevée, avec raison, contre ce système. Je ne nie pas l'importance de ces carac- tères, mais je crois qu'il faut se tenir en garde contre les exagérations. Parce qu'une Testacelle, une Bhytide ( Mollusque carnassier de Nouvelle-Calédonie à coquille d'Hélice), une Glandine (le Gl. Algira), sont dépourvus do mâchoire, et pos- sèdent un radula recouvert de crochets simples, ce ne doit pas être une raison pour les grouper ensemble. Ce qui est plus logique, c'est de diviser les Mollusques terrestres nus en trois familles : l'une comprenant les genres dont les pièces buccales sont organisées comme chez les Testacelles; la seconde dont la mâchoire est armée d'un rostre, et les dents marginales du radula, sont composées de crochets simplets (Ex. le G. Limax). Enfin, la troisième représentée en France par le genre Arion, qui possède une mâchoire et un carti- lage lingual organisés comme ceux de VHel. aspersa. On adopterait la même méthode pour les Hélix, Bulimus, etc., etc. M. Moquin-Tandon s'est tfnu à l'écart d'un système aussi exclusif. Il avait étudié, d'une manière très approfondie, les mâchoires des Mollusques terrestres et fluviatiles de France, et s'en est servi comme d'un élément de classification d'une certaine valeur; mais il a eu recours en même temps à d'autres caractères; ainsi, pour le genre Hélix, par exemple, il a employé différentes parties du système reproducteur : le flagellum, la bourse du dard, la poche copulatrice, son canal — 48 — et la branche de celui-ci. Il a donné surtout une grande im- portance aux vésicules muqueuses qui se trouvent chez la plupart des Hélices d'Europe. On doit tenir compte encore de la forme générale de l'ensemble des organes génitaux, grêle et allongée dans les Campylœa {Hélix cingulata), trapue et large chez les Turricula {Hélix elegans). Les centres nerveux diffèrent aussi, selon les groupes d'espèces ; ainsi dans VHel. Rangiana, les ganglions cérébroïdes sont nus et d'une assez grande grosseur, tandis que chez VHel. eupœcilia (Mollusque de Grèce voisin du Codringtoni), ils sont très petits et recou- verts d'un névriléme épais. Les nerfs sont remarquables par leur développement. Cette disposition se retrouve chez VHel. pomatia et d'autres types voisins. J'ai expliqué, à la page 18 «le mon Mémoire sur les espèces du groupe de VHel. elegans, comment M. Moquin-Tandon n'a pas pu étudier le radula des Mollusques terrestres, comme il l'avait fait pour la mâchoire. Je vais donner maintenant le nombre des espèces décrites dans l'ouvrage de notre regretté confrère. Enfin, je ferai ressortir rapidement ce qui m'a paru le plus digne d'intérêt dans ses diverses parties. M. l'abbé Dupuy se proposait d'étudier les Limax et les Avions à la fin de son travail. La publication de l'ouvrage de M. Moquin-Tandon a probablement empêché la réalisation de ce projet. Nombre des espèces décrites dans VHistoire naturelle des Mollusques terrestres et flumatiles de France. Pulmobranches moperculés. Testacella 3 espèces. Vitrina 5 — Succinea 5 — Hélix 400 — Bulimus 7 — Achatina 1 — — 49 — Zua 3 espèces. Azeca 2 — Clausilia 20 — Pupa 37 — Carychium 1 — Planorbis 45 — Physa 5 — Limnéa 11 — Ancylus 7 — Total 222 espèces. Pulmobranchcs operculés. Cyclostoma 2 — Pomatias 7 — Acme 3 — Truncatella 1 — Vivipara 2 — Paludina 2 — Hydrobia 18 — Valvata 4 — Neritina 2 — Total 41 espèces. Acéphales. Anodonta 20 — Margaritana 1 — Unio 22 — Dreissena 1 — Cyclas 10 - Pisidium 13 — Total 67 espèces. Ainsi, en récapitulant les totaux qui précèdent, on arrive aux chiffres suivants : Pulmobranches 263 espèces. Acéphales 67 — Total 330 espèces. Décrites et figurées. — 50 — Notre regretté confrère ajoute plusieurs genres qui no figuraient pas dans le tableau de l'introduction. Ce sont les suivantes : Zua, Truncatella, Vivipara. Il remplace le nom générique de Bithinia par celui de Hydrobia. M. l'abbé Dupuy reconnait que l'espèce qu'il avait appelée d'abord Bulimus lubricus, appartient à un genre auquel Leach a donné le nom de Zua et qui diffère des Bulimes par une coquille lisse, un péristome simple et une ouverture dont les bords sont désunis. Il sépare ce genre des Azeca ; ceux-ci, d'après lui, présentent une ouverture dentée, seulement il n'avait pas remarqué, en décrivant son Zua Boissyi, que celui-ci, bien que présentant une ouverture ou les dents man- quent, appartenait aux Azeca. Dans ses Aménités malacologiques, S'"» volume, p. 87, mon savant ami, M. Bourguignat, établit les véritables caractères de ce dernier genre. La coquille est très polie comme chez les Zua, mais l'ouverture est oblique; le bord columellaire est bordé par une petite callosité filiforme se prolongeant sur l'avant-dernier tour, ordinairement continue, mais qui . reparaît quand elle est interrompue, sous l'apparence d'un tubercule filiforme, au-dessous de l'insertion du labre exté- rieur. Celle-ci présente une gouttière étroite qui rappelle un peu celle des Clausilies. Il y a un autre caractère qu'il importe de signaler; les tours sont aplatis ; les premiers surtout, tandis qu'ils sont convexes chez les Zua. A l'époque oli le grand ouvrage de notre regretté confrère a paru, on connaissait un Azeca dont l'ouverture n'était pas dentée, VA. pnpœformis, Cantraine {Achatina denliens , Rossm.). Comme cette espèce habite la DalniQtie, elle a échappé à l'attention de M. l'abbé Dupuy, Notre regretté confrère avait d'abord exclu de son travail les Mollusqufs amphibies des eaux saumâtres ; ainsi , les — 51 — Alexia qui, par leurs mœurs, sont moitié marins, moitié ter- restres, n'y figurent pas. 11 adopte plus tard une marche différente relativement aux Truncatella ; son exemple a été suivi par d'autres auteurs ; mais les travaux récents de MM. Lowe et Vaissière démontrent que ces Gastéropodes, munis de branchies, ne sont ni terrestres ni fluvialiles. Le genre Vivipara, introduit par M. l'abbé Dupuy dans son travail, a été adopté généralement et présente des caractères bien tranchés. Le genre Hydrobia, que notre regretté confrère applique aux Paludinidés de petite taille, doit changer de nom. Notre savant confrère et ami M. Paul Fagot signale, dans le premier fascicule de ses glanages malacologiques, comme étant iden- tique sous le rapport de la racine , un genre Hydrobius, créé en 1817 par Leach, et qui a été appliqué par celui-ci à des coléoptères aquatiques. En outre, quand il a été créé par Harlman, le type était le Paludestrhia acuta, espèce des eaux saumàtres. La plupart des anciennes Hydrobie.s, décrites par M. l'abbé Dupuy, portent maintenant le nom de Bythinella, donné par M. Moquin-Taudon. Voir Histoire des Mollusques terrestres et fluviatiles de France, deuxième volume, p. 515-516, et Journal de Conchyliologie, 1851, p. *239, note. Le genre Neritina, créé par Lamarck en 18îî, avait reçu, de Denys de Montfort, le nom de Théodoxis. iM. Bourguignat, dans son Mémoire sur les genres Européens, 18T7, p. 48-49, pro- pose de reprendre cette dernière désignation en modifiant la désinence. D'après lui, c'est le nom do Théodoxia qui doit être adopté. Le même auteur ne fait subir aucune modification aux coupes génériques admises par M. l'ûbbé Dupuy relativement aux Acéphales fluviatiles de France. Je crois utile de reproduire la liste des Limacéens et des Alexia que notre regretté confrère a exclu de son travail, et qui figurent dans celui de M. Moquin-Tandon. — 52 - , . i-r, si Espèces certaines 5 Anon (Ferussac). { f » incertaines 3 ,. ,,. ,^ l Espèces certaines 8 Limax (Linne) . . ^ f » incertaines 4 Parmacella (Cuvier). Nombre des espèces 2 Alexia (Leach). Nombre des espèces 3 M. Moquin-Tandon les désigne sous les noms généri- ques de Ovatella pour le A. denticulata et de Phytia pour les deux autre espèces- En ne tenant pas compte des espèces regardées comme incertaines, ainsi que du Limax Corsions et d'un Parmacella décrits comme nouveaux par M. Moquin-Tandon, nous arri-^ vons à un total de dix-sept espèces qui, ajoutées aux trois cent trente étudiées par M. l'abbé Dupuy, donnent le chiffre de trois cent quarante-sept types connus à l'époque où le grand ouvrage de notre regretté confrère a été publié. J'appelle, Messieurs, votre attention sur un Mémoire très important publié en i883 par mon savant ami M. Arnould Locard, de Lyon, sur la valeur des caractères spécifiques en Malacologie. Ce travail consciencieux se recommande par une étude approfondie de ceux-ci et une grande justesse de vues. NOTES Sur quelques Diatomées saumâtres du Médoc Par M. H. Peragallo Les diatomées dont je donne plus loin la liste n'ont rien a priori qui attire l'attention ; cependant, quand on se rend compte des conditions dans lesquelles elles vivent, on recon- naît qu'elles présentent un certain intérêt, car elles jettent un peu de jour sur la question délicate de l'habitat des espèces. - 53 - Le Médoc est constitut^, dans sa partie élevée et vinicole, par une série de collines ou légères ondulations de terrain provenant d'un soulèvement du sol ; ces coteaux, qui ne s'élè- vent guère plus de 20 à 30 mètres au-dessus des landes du plat pays, sont formés d'un gravier terreux éminemment propre à la culture de la vigne dont les couches, d'une épaisseur très variable, reposent sur des bancs d'argile compacte. Il résulte de cette disposition que les eaux qui tombent l'hiver en abon- dance sur ce sol perméable, glissent sur l'argile et suintent dans le fond des vallées larges et peu inclinées qui séparent les groupes de coteaux et transforment ces bas-fonds en un marais généralement submergé l'hiver, mais qui se dessèche en partie à la belle saison, grâce à de nombreux canaux se déversant dans une artère centrale ou chenal. Ce chenal se rend à la Gironde et est muni de vannes ou écluses dont le jeu est réglé de manière à distribuer ou évacuer les eaux, suivant les besoins et en profitant des mouvements de la marée. 11 résulte de cette disposition que pendant l'été, où il y a plus d'eau à donner qu'à évacuer pour maintenir pleins les fossés do séparation des parcelles de terrain, il se fait dans ces fossés un mélange d'eau douce et salée dans des propor- tions très variables suivant les endroits, A Saint-Seurin-de-Cadourne, près de Saint-Estèphe, et à quelques kilomètres en aval de Pauillac, localité où les Diato- mées en question ont été récoltées, la Gironde est constam- ment salée, même à marée basse, et les fossés des palus que j'ai explorés dans la vallée qui sépare les coteaux de Saint-Estè- phe de ceux de Saint -Seurin ont généralement une salure très appréciable mais qui est sujette à des variations assezétendues. D'une façon générale, cette salure est telle que les eaux ne sont pas potables, mais n'est pas assez prononcée pour en interdire l'habitation aux grenouilles, couleuvres et autres animaux qui vivent dans l'eau douce et que l'on rencontre dans ces fossés de palus en grande abondance. Ils sont généralement remplis - 54 - d'algues et de conferves d'eau douce, au milieu desquelles se trouvent de nombreuses diatomées et quelques dismidiées. On rencontre donc là un mélange curieux et intéressant de diatomées d'eau douce pouvant vivre dans des eaux légère- ment salées et de diatomées saumâtres pouvant s'accoutumer d'une eau relativement douce. Ces dernières sont en minorité, car il doit être plus facile aux diatomes d'eau douce de s'accomoder de cette situation qu'aux diatomées saumâtres. Ces diatomées vivent, en effet, dans une eau généralement sursaturée ; ce sout elles que l'on trouve dans les salines et fossés environnant la mer et sur les laisses de marées. Elles sont généralement belles et robustes. Les salines du Langue- doc en fournissent beaucoup, parmi lesquelles les synedra fulgens, striatella unipunctata, melosira borreri, sont les espè- ces dominantes ; sur les laisses de marées de l'Océan, on trouve en grande abondance presque tous les Pleurosigma et les Navicules alliées (scoleopleura tumida et latestriata) que l'on rencontre aussi dans le Midi, là où les fossés des bords de la mer se dessèchent. A Saint-Seurin, les bords de la Gironde se recouvrent, à marée basse, d'un manteau d'un beau brun, constitué uniquement par le pleurosigma curvulum Grun sans aucun mélange et en quantités si considérables qu'elles défient l'imagination. Cette diatomée est portée par le mouvement des eaux un peu partout, dans les fossés des palus, mais elle perd, au contact de l'eau douce, celte étonnante puissance de repro- duction qui lui fait couvrir en quelques heures les vases de la Gironde à perte de vue et ne tarde pas à mourir. Par contre, quand les fossés de palus, pour une cause ou une autre, se dessèchent à mesure que la salure augmente, les diatomées dont nous nous occupons y meurent, ainsi que les conferves et tout ne tarde pas à y pourrir ; c'est à peine si avant cette décomposition générale on voit prendre le dessus à quelques filaments de Melosira Borreri ou à quelques - 55 - familles de Synedra affinis, qui ne lardent pas à disparaître à leur tour, non parce que l'eau est trop salée, mais parce qu'elle devient impropre à leur vie, par suite de la décom- position des matières organiques. Ces diatomées d'eau douce ou salée qui s'accomodent tant bien que mal d'un milieu trop salé pour les unes, pas assez pour les autres, doivent généralement souffrir de cette adap- tation ; c'est ce qu'il est facile de constater. On remarque chez presque toutes une sorte de rabougrisse- ment particulier qui fait qu'elles diffèrent généralement par leur ensemble des types établis pour les espèces observées dans leur milieu normal. La taille est plus petite, l'aspect plus délicat, on pourrait dire plus chétif, sans que pourtant ces différences puissent aller jusqu'à constituer des variétés bien définies et dignes d'être relevées. Cependant, et comme on devait s'y attendre, certaines espèces semblent se plaire dans ce milieu particulier et y prospérer ; c'est d'abord toute la famille des Mastogloia qui est représentée par de très nombreux et très beaux échantillons, puis certaines Nitzchiées, particulièrement les sigmoîdes ainsi que certaines amp/iora eiamphiprora. Le Coscinodiscus lacustris s'y rencontre particulièrement grand et vigoureux, ainsi que le Chaelnceros lohighamii. Par contre, les Pleurosigma et les Navicula y souffrent; les belles Navicides d'eau douce y sont totalement absentes, et pourtant, dans l'eau douce, on les trouve en grande abondance dans les mêmes conditions de vie. Les Gomphonema y sont toujours rares et, si on en ren- contre plusieurs espèces, c'est toujours çà et là et en petite quantité. Les Eunotiées sont presque totalement absentes et cependant, à la salure près, les conditions leur seraient pres- que toujours favorables. Les espèces, au total, sont peu nombreuses, car depuis sept ans que j'explore chaque année ces régions, je n'ai guère pu trouver plus de 120 espèces distinctes, et encore un bon quart de ces espèces ne se rencontre qu'à l'état d'échantillons rares et isolés. - 56 - Achnantes lanceolala, Breb. — A.C. A. microcephala, K. — A. C. A. parvula, K. — C. A. subsessilis, K. — C. Achnantidinm flexellum, K. — ' A. G. Amphiprora lepidoptera, Grég. — A.C. A. paludosa, Sm. — C. C. Amphora commutata, Grun. — A.C. A. gracilis, E. — A. R. A. lineata. — A. R. A. ovalis, K. — G. A. pediculus, K. — C. A. pellucida, Grég. — A. C. A. salina, Sm. — C. A. turgida, Grég. — C. Chaetoceros Whighamii, Br. — C. G. Cocconeis pediculus, E. — C. G. pellucida, E. — C. Coscnodiscus depiciens, Grun. — R. G lacuslris, Grun. — R. C. niinor, E. — R. Cyclotella kutzingiana, Thiv. — A. G. C. meneghiniana, K. — C. G. striala, K. — A. G. var subsalsa, Grun. €ymatopleura solea (Breb.), Sm. — A. C. Cyinbella amphicephala, Naeg.— A. R. C. gaslroides, K. — A. R. C. lanceolala, E. — A.C. Diafoma elongatum, Ag. — G.C. D. tenue, Ag. — A. G. Encynnema prostratum,Ralfs. — A. G. Epithemia gibba, K. — A.C. E. musculus, K. — A. G. E. succincta, Breb. — R. E. zébra, E. — A. C. var proboscidea. — A. C. Fragilaria Smithiana, Grun. — A. R. Gomphonema acuminatum , E. — A. R. G. capilatum, E. — A. R. var italicum. — R. G. constrictum, E. — A. R. var subcapitatum. — A. R. G. intricatum, K. — R. G. montanum, Shum. — R. R. G. vibrio, E. — R. R. Mastogioia Braunii,Grun. — C C. M. dansei,Thiv. —G. G. M. exigua, Luvis. — G. G. M. Smilhii, Thiv. — C. G. var amphicephala. — C. G. Melosira Borreri, Grev. —A. C. IK'avicula ambigua, E. — A. R. N. amphisbœna, Bory. — A. G. var subsalina. — A. G. N. crucicula, Sm. — R. N. cuspidala, K. — A. G. var Halophila, Grun. — C. N. elliplica, K. — G. N. formosa, Htz. — R. N. gracilis, K. — A. C. N. liburnica, Grun. — R. N. limosa, K. — C. var gibberula, K. — A.C. var subinflala, Grun. — A N. peregrina, K. — C. N. pusilla, Sm. — C. N. pygmsea, K. — A. C. N. radiosa, K. — A. C. N. rhyncocephala, K. — C N. salinarum, Grun. — A. G. N. sculpta, E. — R. N. silicula, Grun. — R. N. sphseropliora. — A. C. N. ternies, E. — R. var stauroneiformis. — R. N. viridula. — A. C. IVitzchia amphioxys, Sm. — C. N. apiculata(Grég.), Grun. — C. N. clausii, Htz. — A. G. N. closterium, Sm. — C. C. N. circumsula, Bail. — A. R. N. dubia, Sm. — G. N. fasciculata, Grun. — A. C. N. gracilis, Grun. — A. C. N. hungarica. Grun. — C. var linearis, Grun. N. levidensis, Sm. — A. G. N. navicularis, Breb. — G. N. obtusa, Sm. — C. var scapellifoi'mis. — C. N. paradoxa, Gmel. — C. N. punclata, Sm. — A. C. N.- rigida, K. — G. C. var rigidula. — G. C. N. sigmoidea. — G. var Armoricana. N. tryblionella, Htz. — G. var vicloriœ, Grun. — A. G. N- viirea, K. — A G. Pleiirosigma accuminatum , K. - A. G. - 57 - G P. curvulum, Grun. — C. G. P. décorum, Sm. — R. P. delicatulum, Sm. — A. R. P. eximium, Thiv. — A. R. P. elongatum, Sm. — A. R. P. formosum, Sm. — A. R. P. kutzingii, Grun. — A. R. P. obscurum, Sm. — A. R. P. reversum ? Grég. — A. C. P. strigosum, Sm. — R. Rhoscosphenia marina, K. — A. C. Schizonema neglectum, Thiv. — G. Staiironeis legumen. — R. var par va. — R. S. producta. Grun. — R. Surirella crumena, Bret. — A. G. S. elegans, E. — A. C. S. gemma, E. — A. G. S. ovalis, Breb. — G. S. ovata, K. — G. S. slrialula, Turp. G. S. tenera, Grég. — A. R. var nervosa. Synedra affinis, K. — G. var gracilis, Grun. — G. var hybrida, Grun. — G. S. pulchella, K. — G. var genuina. — A. G. var lanceolata. — A. G. var naviculacea. — A. G. S. tabulataK. —G. S. ulna, E. — A. G. var longissima, Sm. — A. C. — 58 - FAUNE ORNITHOLOGIQUE DE PÉKIN, Par M. Trutat, Conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Toulouse. Au mois de septembre dernier, le Musée d'Histoire natu- relle a reçu de M. Constans, ambassadeur extraordinaire en Chine, une collection d'oiseaux recueillis aux environs de Pékin. Sans être complète, cette série est cependant fort inté- ressante, car elle renferme un certain nombre de sujets d'es- pèces absolument semblables à celles de notre région, ou tout au moins si voisines, qu'il faut les regarder comme de sim- ples variétés locales. Je signalerai quelques-unes de ces espèces : Gypaëte barbu , qui no paraît différer de nos Gypaètes des Pyrénées que par des couleurs plus pâles et par une queue un peu plus large. Les Chinois appellent cette espèce Soa-Kou- tiano, ce que l'on peut traduire par aigle avale-os ; et je rap- pellerai que dans les Pyrénées-Orientales , les montagnards appellent cette même espèce Trinqua-os ou casseur d'os. Evidemment ces deux dénominations visent le même fait. Le Gypaëte est friand de la moelle contenue dans les os : ne pou- vant les écraser dans ses serres ou dans son bec, il les laisse tomber de haut sur des rochers, et là ils se brisent. Les habitants de la frontière mongole fabriquent des éven- tails très estimés avec les pennes de la queue du Gypaète. L'Epervier rayé {Accipiter virgatus) ressemble tellement à notre Epervier commun {AccipUer nisus), qu'il faut examiner avec attention les détails du plumage pour les distinguer l'un de l'autre. Chez le virgatus, les plumes de la gorge présentent toutes une strie médiane noire, caractère qui fait absolument défaut chez le nisus. Ces deux espèces si voisines se rencontrent en Chine ; mais le virgatus est plus abondant que l'autre. Tous deux sont dressés à la chasse, et les Chinois sont fort amateurs de ce genre de sport. Malgré les auteurs qui ont décrit cette espèce (Temminck, Gurney, Sharpe), il me paraît bien étonnant de trouver côte à côte deux espèces aussi voisines l'une de l'autre que ces deux Eperviers. Je pourrais encore citer plusieurs espèces de rapaces, diur- nes et nocturnes, qui se rapprochent beaucoup de ceux de nos conlrées, VAthe7ie plumipcs, par exemple, qui, à tout pren- dre, n'est qu'une variété de notre Chevêche commune : ses pieds plus emplumés et les teintes plus jaunes de son plumage ne sont que des caractères de bien peu d'importance. Le Pic cendré du nord de l'Europe {Gecinus canus) conserve en Chine où il est très commun tous les caractères de l'espèce européenne ; il est seulement plus commun. A Pékin, il niche jusque dans les jardins. Le Pic mandarin remplace, en Chine, le Pic épeiche, et il lui ressemble beaucoup ; il est également fort abondant jusque dans Pékin. Cette espèce varie beaucoup, et quelques sujets se rapprochent tellement de l'espèce européenne, que je suis à me demander si ce n'est pas là une simple variété. Le Coucou sirie ressemble beaucoup au Coucou vulgaire; mais le P. David a constaté que son cri différait totalement do celui de l'espèce européenne; tandis que notre Coucou chante son nom, celui de Chine se contente de trois ou quatre notes semblables : Hou-hou-hou. La Huppe vulgaire est très commune en Chine et n'émigre vers les contrées méridionales que dans les hivers très rigou- reux. En Gochinchine, l'espèce d'Europe est remplacée par une variété à boc plus allongé. Le Merle de roche et le Merle bleu ne peuvent se distinguer de ceux de nos montagnes. Le Traquet indien serait un Traquet tarier par sa gorge presque blanche au lieu d'une teinte roussâtre. Est-ce bien une espèce? - 60 - Le Corydalle de Richard est une espèce de passage, exac- tement semblable à colle que nous rencontrons en Europe. Le Bruant fou de Chine ressemble aussi à notre espèce ; les teintes de son plumage sont à peine un peu plus vives, et la différence est si peu sensible qu'on ne peut même élever au rang de variété locale les sujets que nous avons reçus. Le Pinson des Ardennes est un peu plus clair que ceux de nos contrées. Les Cailles de Chine diffèrent des Cailles du Japon, d'après certains auteurs ; mais ce que nous pouvons dire, c'est que les sujets que nous avons reçus appartiennent à l'espèce d'Europe. L'on sait que la Caille est l'oiseau de combat des Chinois, et qu'ils engagent des sommes considérables dans ces tournois d'un nouveau genre. Pour dresser une Caille et pour exciter ses instincts batailleurs, ils lui font prendre des bains de thé chaud. La Caille ainsi échaudée est séchée avec soin dans la manche du Chinois amateur, en même temps qu'il lui donne un repas abondant. 11 suffit do trois ou quatre de ces bains- pour apprivoiser une Caille et pour la rendre toute disposée à entrer en lice contre ses pareilles. Je laisserai de côté toutes les espèces de Phasianidés, et je rappellerai seulement que la Chine en nourrit d(> nombreuses et belles espèces. Les Echassiers et les Palmipèdes présenteraient encore de nombreuses espèces européennes, ou tout au moins très voi- sines; mais comme ces deux famillos sont composées d'oi- seaux essentiellement migrateurs, il est tout naturel de trouver à l'extrémité de l'ancien continent les espèces qui passent également dans nos pays. En résumé, les sujets que nous avons reçus nous montrent un mélange d'espèces spéciales à la Chine; d'autres abso- lument étrangères à la faune européenne ; enfin un certain nombre d'espèces sont tout à fait semblables aux nôtres. Elles ne peuvent en être distinguées ; mais d'une manière générale les teintes du plumage sont plus claires. - 61 - A ces quelques notes je joindrai la liste des espèces reçues par le Musée, et qui forme déjà un ensemble sufGsant pour donner une idée exacte de la population ornithologique des environs de Pékin. J'ajouterai enfin, que lo Musée possédait déjà un certain nombre d'oiseaux do Chine qui lui ont été donnés par le docteur Soubeyran, et ces deux collections réunies, forment une série intéressante. Gypaetus barbatus, Tem. Mil vus melanotis, Tem. Accipiter virgalus, Sharp. Circus pygargus^ Oust. Athene plumipes, Swinh. Otus brachyolus, Boié. Picus inandarinus, iMalh. Gecinus canus^ Swinh. Cuculus strialus, Drap. Capritnulgus monticola, Frank. Upupa epops, L. Lanius sphenocercus, Cab. — tephronolus, Swinh. Tchitrœa incei, Swinh. Erylhrosterna albicilla, Swinh. Oriolus Cochinchinensis, Bris. Turdus Naunianni, Tem. Monticola gularis, Oust. — solitaria, Wald. Pratincola indica, Blyth. lanthia cyanura, Swinh. Cyanecula cœrulecula, Bp. Calliope Gamtschalkensis, Midd. Larvivora cyane, Swinh. Motacilla ocularis, Swinh. — alboides, Ilodgs. Anthus spinoletta, L. Pipasles agilis, Tacg. Corydalla Richardi. Agrodoma Godlewskii, Tacg. Calendrella braydactyla, Kaup Emberiza pusilla, Pall. — Tristarai, Swinh. Emberiza spodocephala, Pall. — auréola, Pall. Fringilla montifringilla, L. .^îgiolhus linarius, Swinh. Chrysomilris spinus, Boie. Chlorospiza sinica, Swinh. Coccolhrausles vulgaris, Bris. Propasser Edwardsii, Oust. Uragus lepidus, Oust. Sturnuscineraceus, Tem. Lycos negleclus, Swinh. Cyanopolius cyaneus, Swinh. Urocissa Sinensis, Cab. Turlur rupicola, Bp. Turnix maculalus, Bp. Coturnix vulgaris, Br. CrossoptilonTibelanum, Hodgs. Chettusia cinerea, Jerd. iEgiahtis veredus, Swinh. Glareola orienlalis, Leach. Ardea cinerea, L. Herodias garzetta, Wald. Platalea major, Tem. Galhnago solitaria, Hodgs. Gallinnla chloropus, Lath. Porzanna pygmœa, Blyth. Fulica atra, L. Casarca rutila, Bp. Anas boschas, L. Querquedula crecca, Steph. Fulix Baeri, Radd. Podiceps Philippensis, Swiuh . — 62 - CATALOGUES SOMMAIRES DES COLLECTIONS DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ Collection d'insectes d'Europe et du bassin circa-méditerranéen DE M. Marquet. Coléoptères. Répartis en familles. Carabiques et Cicindélites 1,2o0 espèces. Hydrocanthares 223 — Palpicornes 141 — Staphylinides et Psélaphides i,200 — Glavicornes 940 — Lamellicornes 470 — Sternoxes (Bupreslides et Elatérides). . . 400 — Malacodermes 360 — Terediles 210 — Tenebrionides 745 — Vesicants 165 — Rhynchophores ou Curculionides et Xylo- phages 1,570 — Longicornes 325 — Phytophages 868 — Total 8,867 espèces. Diptères. Répartis en deux grandes sections. Nématocères et Brachycères 500 espèces. 1,600 espèces. — 63 — Hémiptères. Répartis aussi en deux sections. Hétéroptères et Homoptères 1,150 espèces. Hyménoptères. Subdicisés en TÉRÉBRANTS (Tonthrcdinides, Entophages, Ichiieumo- nides). FOUISSEURS ( Scoliides , Pampilides , Philanthides et Crabroaides). DIPLOPTÈRES (Vespides et Eumenides). FOURMIS (Formicides et Myrmicides). ANTHOPHILES OU MELLIFÈRES ' (Andrenides et Apides). | Orthopthères. Répartis en sept sections. Forficulidos ; Blattides ; Mantides ; Phasmides; Acridiens , Locustides et Gryllides 240 espèces. Névroptères. Subdivisés en plusieurs tribus. Termites; Psoques ; Perles; Libellules ou Odonates; Ephé- mères ; Panorpes ; Raphidies; Phryganes. 170 espèces. RÉCAPITULATION Coléoptères Diptères Hémiptères Hyménoptères Orthoptères.. Névroptères 8,867 espèces. 500 — 1,150 — 1,600 — 240 — 170 — Total général 12,527 espèces. - 64 - En dehors de l'Entomologie, M. Marquet possède une petite collection de Batraciens anoures et urodèles et de Reptiles sauriens, conservés dans l'alcool. Collection préhistorique DE M. A. Reverdit. Réunissant environ 10,000 pièces des diverses époques de l'âge de la pierre. Epoque chelléenne. Instruments et outils divers du bassin do la Garonne (en- virons de Toulouse) : Balma, Montrabé, Lavalette, Beaupuy, Issus, Gémil, Toulouse (Pecii-David). Epoque achculéenne. Une série de la vallée de la Somme : Saint-Aclioul, Abbo- ville, Moulin-Quignon. Une série des plateaux du Périgord : Thonac, Saint-Léon- sur-Vaysp, Sergeac, Lacliapelle, Aub, Montignac-sur-Vayse, Saint-Amand-de-Coly, Aubas, etc. Epoque moustérienne. Une série en quartzite de la station de Bois-du-Rocher (Côtes-du-Nord). Série de la station du Moustier (Peyzac, Dordognel. — de la Balutie (Montignac, Dordogne). — de chez Pourré (Brives, Dordogne). Pièces isolées de diverses provenances : Sergeac, Thonac, Saint-Amand-de-Coly, etc. (Dordogne). Période de transition. Série de la station de Balutie (Montignac, Dordogne). — de Cantcloube (Saint-Vincent-Paluel, Dor- dogne). — de la Massonnie (Condat, Dordogne). — des Roches (Sergeac, Dordogne). - 65 - Epoque solutréenne. Série delà station de Badegoule (Beauregard, Dordogne). — de Jean-Blanc (Beauregard, Dordogne). — Grotte -de -l'Eglise (Saint -Martin -sur - Exéideuil, Dordogne). Epoque magdalénienne. Avec os tracaillés et gravés. Série de la station de la Madeleine (Tursac Dordogne). — de Laugerie-Basse (Tayac Dordogne). — do la Tuilière (Saint - Léon - sur- Vayse, Dordogne). — sous le roc (Saint-Léon-sur-Vayse, Dor- dogne). — Grotte -du -Placard (Rochebertier, Cha- rente-Inférieure). — Le Souci (Lalinde, Dordogne). Epoque robenhausienne. Aoec échantillons do tissus, etc. Série de hachettes polies et emmanchées, de la station lacus- tre de Wangen (lac de Constance, Suisse). — de poinçons et ciseaux en os (Suisse). — du Danemark. — do la Suède. — de l'Italie. — de la station de Goudaud (Bassillac, Dordogne). — — de la Balénie (Sergeac, Dordogne). — — Grotte de Saint-Front (Corgnac, Dordogne). — — Belcayre-Haut (Thonoc, Dordogne). — — Belcayre-Bas (Saint-Léon, Dordogne). — . — La Rochetle (Saint-Léon, Dordogne). — du Camp de Peu-Richard (Thenoc, Charente). — — do Catenoy. — — de Mortagne (Seine-Inférieure). — — des Marottes (Seine-Tnférieure) - 66 - Série de la station des Londinnières (Seine-Inférieure). — — de Lammerville (Seine-Inférieure). — — Verdier (le) (Montauban, Tarn-et-Garonne). Série obsidienne du Mexique. — — de la Grèce. — de cristal de roche, — de coquilles perforées pour colliers. — de dents diverses perforées pour colliers. — d'os, mâchoires et dents diverses. — de nucléus. — de percuteurs en silex. — — en quartzites. — — en quartz. — de molettes. — de poids de filets en quartzites. — de scies en quartzites. Nota. — Les pièces typiques afférentes à chaque époque sont représentées plus ou moins nombreuses par des échan- tillons complets, en parfait état de conservation, bien nette- ment caractérisées, depuis les pièces les plus communes jusqu'aux plus rares, telles que les flèches à pédoncule, les flèches barbelées, les flèches à tranchant transversal, etc. A cette collection préhistorique est réunie une série de coquilles fossiles du : tertiaire, jurassique, crétacé supérieur, silurien, etc., de provenances diverses, de même qu'une série d'échantillons de minéralogie. Collection DE M. Paul DuNAC, à Tarascon (Ariège). La collection se compose d'objets recueillis dans les Pyrénées, savoir : 300 échantillons de minéraux de l'Ariège ; 200 coléoptères divers. 200 oiseaux de la faune pyrénéenne; 7 reptiles ; 12 mammifères des Pyrénées. Le catalogue détaillé de la collection de M. Paul Dunac est déposé dans les archives de la Société. - 67 - Collection DE M. SiCARD DE RiVIÈRE . Au château de Rivière, près Caunes (Aude). Préhistorique. Mobilier complet de la grotte deBuffens, prèsCauncs(Aude), composé d'objets d'or, do bronze, de for, de pierre, de poterie, de lignite et d'ossements humains et d'animaux, comprenant en tout 200 pièces environ. M. Sicard a écrit sur cette grotte une Notice qui se trouve à la bibliothèque de la Société d'histoire naturelle. Mobilier de la grotte dite Balmo dol Carrât, à Caunes, composé de 25 pièces. Mobiliers des grottes de la Goino, de Duastouis, de la grotte sépulcrale de Sallèles-Cabardès et de Marmoricres. Dolmens. 50 objets recueillis dans les dolmens de Roquetrucade dit Palet de Roland, de la Matte n» 1 et de la Matte n» 2. Ethnologie. La collection renferme 50 pièces provenant principalement de la Nouvelle-Calédonie. Histoire naturelle. La collection comprend des minéraux, des fossiles, un herbier de la flore des environs de Caunes, et une série de coquilles marines, fluviatiles et terrestres, de 187 genres et 750 espèces. Le catalogue détaillé de la collection de M. Sicard de Rivière est déposé dans les archives de la Société. Collection DE M. H. DU BUYSSON, 38, rue de Rémusat (Toulouse) et château du Vernet, par Droût-Vernet (Allier). 1° Collection de Coléoptères d'Europe et confins, composée - 68 - d'environ 6,000 espèces, 50,000 individus, comprenant aussi une collection spéciale dressée pour une monographie des Elaterides d'Europe et confins. — Collection contenant la faune presque complète des coléoptères du Bourbonnais. 2" Collection d'Orthoptères de France, dans laquelle on remarque deux espèces nouvelles pour la faune française, capturées à Luchon en 1886 (150 espèces environ). S» Collection de Diptères de France, 450 espèces environ. 4" Collection d'Hyménoptères de France, 440 espèces environ. Collection de parasites animaux DE M. Neumann, Professeur d'histoire naturelle à l'Ecole vétérinaire de Toulouse. Aperçu sommaire : Cette collection comprend surtout les parasites des animaux domestiques. On y trouve 24 espèces différentes de Taenias; — 7 — deCystiques; — 4 — de Trématodes ; — 25 — de Nématodes ; — 175 (environ) — d'Acariens; — 100 (environ) — d'Insectes. Quelques-unes de ces espèces sont d'une rareté plus ou moins grande. Tels sont : Cysticercus Bailleti, Tœnia serialis, EchinococcHS du chien, la collection de Tœnias du mouton, celle des Tœnias du chien. Ascaris ovis, A. vituli, Oxyuris mastigades, Enstrongylus gigas, Strongylus vasorwn, Filaria immitis. — Pentastoma moniliforme, Demodex phylloides, Sar- coptes scabiei ovis, Symbiotes avus, un grand nombre d'Acariens flumicoles et de Pédiculines. Le catalogue détaillé de la collection de M. Neumann est déposé dans les archives de la Société. {A suivre) — 69 — DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES RELATIFS A L'HISTOIRE GÉOLOGIQUE DES PYRÉNÉES Sous ce titre doivent être réunies les deux traductions déjà publiées, par l'un de nous, dans ce Bulletin (1j et le mémoire que nous offrons aujourd'hui à ses lecteurs. C'est pour faciliter la lecture des travaux, qui, dans le texte allemand, sont peu accessibles à la plupart des géologues pyrénéens, que nous avons entrepris cette série de traduc- tions de mémoires relatifs à la géologie des Pyrénées. Nous y avons été encouragés par notre affectionné maître, M. le professeur L. Lartet, qui voudra bien accepter le té- moignage public de la gratitude de ses deux élèves. Le présent mémoire est dû à M. Zirkel, savant professeur de l'Université de Leipzig, l'un des plus éminents géologues de l'Allomagne contemporaine. Quoique ce travail remonte déjà à vingt ans, il constitue encore un recueil fort précieux d'observations exactes, interprétées avec la plus pénétrante sagacité. Du reste, nous avons mentionné, dans la mesure de nos moyens, les travaux antérieurs, et nous remercions vivement M. J. Caralp, maître de conférences à la Faculté des sciences, d'avoir bien voulu nous en signaler un certain nombre. Les Traducteurs. (1) 1. — A- Penck. La période glaciaire dans les Pyrénées (< 885). II. — J. Kùhn. Recherches sur les Ophites des Pyrénées (1886). ï SOCIBIB d'bISTOIUB NATURELLE. — XXI. — 70 - III. — Contributions à la connaissance géologique des Pyrénées. Par M. F. Zirkel, professeur à l'Université de Leipzig. Traduits de l'allemand, avec l'autorisation de l'auteur, par L. BRyEMER, professeur à l'Ecole de médecine et A, Suis, licencié ès-sciences, préparateur à ladite école. HISTORIQUE. L'histoire de la géologie des Pyrénées se divise, jusqu'à nos jours (1867), en trois périodes bien déterminées. La première, comprenant la fin du siècle dernier et les vingt premières années de celui-ci, est caractérisée par les noms de Ramond, Palassou et Charpentier (1). Ramond a consacré, sans discontinuer, dix années de sa vie à l'étude de la constitution des Pyrénées, et dix autres à leur comparaison avec les Alpes. Il fixa la distribution géné- rale et la structure comparée des différents chaînons, et éta- blit que la chaîne principale avait pour centre le mont Perdu. Au prix des plus héroïques efforts, il escalada ce pic qu'il découvrit, pour ainsi dire, à nouveau. La conslation que la chaîne consistait en couches fossilifères, est le résultat prin- cipal de son labeur. Il consigna ses recherches d'une façon extrêmement attrayante et conforme à l'esprit de son temps dans ses Observations faites sur les Pyrénées (1789) et Voyages au mont Perdu et dans la partie adjacente des Hautes -Pyrénées (Paris 1801). L'abbé Palassou, un chercheur aussi modeste que sagace, fut le contemporain et le successeur de Ramond; on lui doit (1) Un mémoire antérieur à ceux de Palassou est dû à d'Arcet. Dis- cours en forme de dissertation sur Vétat actuel des montagnes des Pyrénées et sur les causes de leur dégradation. Paris 1776. (Trad.) - 71 - V Essai sur la minéralogie des Monts Pyrénées (1782) et les Mémoires pour servir à Chistoire des Pyrénées et des pays adjacents. (Pau 1815.) En 1823, parut l'Essai sur ta constitution géognostique des Pyrénées, de J. de Charpentier. Cet ouvrage, fruit de qua- tre années de courses géologiques dans la chaîne, est, pour lea Pyrénées, ce que les écrits de l'incomparable Horace-Béné- dict de Saussure sont pour les Alpes. L'Essai de Charpentier est encore une source intarissable d'enseignements, même de nos jours, où l'on conçoit bien différemment beaucoup de points. La fidélité de l'observation, la sagacité et la clarté de 'l'interprétation, sont vraiment admirables chez cet élève dis- tingué de Werner. La géologie des Pyrénées fît les progrès les plus notables, grâce aux recherches entreprises par Dufrénoy, en vue de l'exécution de la carte géologique de France, qu'il publia avec Elle de Beaumont. Ces études, commencées en 1825, mar- quent la deuxième période de l'histoire de la géologie des Pyrénées. Dufrénoy a eu le grand mérite d'avoir porté la lumière sur la nature et la position des formations sédimen- taires. Il divisa en Crétacé et Jurassique, ce que Charpentier, avait appelé « terrain du calcaire primitif » et « calcaire alpin. » Ce fut lui aussi qui attribua au tertiaire moyen les «ouches horizontales do la plaine et fixa ainsi le moment prin- cipal du soulèvement des Pyrénées. Il considérait, il est vrai, comme crétacé .•supérieur, Véocène soulevé. Ses travaux sur l?\ craie du midi de la France j-^,;,^ ^^^^ j^^ ^^^^.^^^^ j^" ^^^ et les sources salées des Pyrénées (1832), sur les « calcaires amygdalins » (1833), sur les dépôts à for oligiste des Pyrénées- Orientales et sur les calcaires de Vicdessos (I83i), parurent originairement dans les Annales des mines et furent .ensuite 'Téunis dans le deuxième volume des Mémoires pour servir à une description géologique de la France. (Paris 1 834.) Jusqu'alors des chercheurs isolés, seuls, avaient voué leur activité scientifique à la connaissance de la constitution des — 72 - Pyrénées, quand commença, vers 1844, la troisième phase de l'histoire de la géologie de cette chaîne, marquée par uni) activité multiple dont les résultats sont consignés dans de nombreuses communications faites à l'Académie des Sciences, et à la Société Géologique de France, et publiés dans le Bul- letin de cette société, les Comptes rendus et les Annales des mines. D'Archiac, Grateloup, Deshayes, A. d'Orbigny, de Verneuil, Gotteau, Rouault, Raulin, Crouzet et Frey- cinet, Tallavigne, Bourjot, de Pinteville (1) entreprirent des observations paléontologiquos et stratigraphiques. Durocher et Coquand firent des recherches plus géné- rales, notamment sur les phénomènes^métamorphiques, plus récemment encore Noguès et Noulet étudièrent principale- ment les Pyrénées-Orientales. Mais la plus grande part re- vient à l'infatigable A. Leymerie, le savant professeur de la Faculté des sciences de Toulouse, dont les recherches com- mencées en ^844, furent couronnées du plus grand succès. C'est lui, qui d'abord, démontra que le terrain de transitmi, qui jusqu'alors avait figuré dans les cartes et les descriptions comme un ensemble indivis, se laissait, sur bien des points, décomposer en silurien et dévonien, parfaitement carac- térisés. Il démembra aussi le jurassique et le crétacé, et en étudia la faune. Il apporta un grand nombre de rectifications à la carte de Dufrénoy et d'Elie de Beaumont, et entreprit de nombreuses recherches de détails dont les résultats sont d'une précision parfaite. Les travaux de Leymerie ont porté principalement sur le département do la Haute-Garonne (2), qui paraît offrir le plus de variations. Plus récemment, en i863, il a fourni des observations des plus estimables sur la constitution géologique de la vallée de l'Ariège. v'i) A celle liste, il faut ajouter le nom de CoUegno. (Trad.) (2) Cf. Leymerie. — Description géologique et paléontologique des Pyrénées de la Haute-Garonne. Toulouse, 4 881. (Trad.) - 73 - Dans l'été de 1865, j'ai passé un certain temps dans les Pyrénées, surtout dans la partie centrale de cette chaîne. Les résultats de mes investigations destinées à compléter ou à rectifier les recherches antérieures, constituent le présent mémoire (1). Constitution géologique générale des Monts-Pyrénées. Dans les grand traits, la structure géologique des Pyrénées est assez simple. Une rangée de massifs granitiques, auxquels revient la plus large part dans la constitution de l'arête prin- cipale, se dirigent, parrallèlement à la direction de la chaîne, depuis la Méditérrannée jusqu'à l'Atlantique. Ils dominent dans les Pyrénées Orientales et Centrales. Du cap Creuz part un important massif granitique qui, en se bifurquant, embrasse, dans les environs d'Olette et de Vil- lefranche, une vaste étendue de schistes métamorphiques. Il s'avance vers l'ouest, jusqu'à la vallée supérieure d'Andorre. Sa plus grande largeur est 4 1/2 milles et sa longueur de 22 milles. Au N.-O. de celui-ci, court, sur une longueur de 9 milles, depuis le pic de Barthélémy, au-dessus de Tarascon sur Ariège, jusque dans les environs de Castillon-en-Vallon- (1) Un grand nombre d'auteurs ont étudié la géologie des Pyrénées et modifié, plus ou moins profondément, nos connaissances sur celte chaîne depuis que M. Zirkel a fait son travail. Il nous est impossible de men- tionner ici tous ces travaux, nous nous bornons seulement ,'i rappeler que Leymerie a publié, depuis 4 867 jusqu'à sa mort, encore vingt-deux mémoires sur les différents points de la géologie des Pyrénées (V. L. Lar- tet. Vie et travaux d'Alexandre Leyinerie, 1880). Parmi les auteurs que Zirkel n'a pas pu mentionner, citons les noms de MM. Hébert, L. Lartet, de Rouville, Gosselet, Dieulafait, Barrois, Magnan, Mussy, Fuchs, l'abbé Pouech, de Lacvivier, E. Frossard, docteur Garrigou, Maurice Gourdon, Jeanbernat, Viguier, Seignette, Schrader, Mallada, Stuart Menteathet Caralp. Les indications bibliographiques de ces travaux seront données à fur et à mesure que l'auteur s'occupera spécialement des parties auxquelles ils ont trait. (Trad.) — 74 - gue, un autre massif plus étroit et interrompu par des forma- tions jurassiques. Encore plus loin, vers l'ouest, dans la ré- gion de Saint-Béat, émergent plusieurs massifs granitiques. Les massifs qui s'élèvent entre la source de la Garonne et le pic du Midi d'Ossau, c'est-à-dire dans la partie la plus éle- vée de la chaîne, sont séparés des premiers et entre eux, par des formations siluriennes et dévoniennes d'une certaine éten- due. Leur direction générale, semblable à celle des Pyrénées orientales, est parallèle à celle de la chaîne. Dans les Pyrénées occidentales, le granit n'atteint pas de longtemps la même importance ; là s'élèvent seulement deux îlots, l'un au sud de Véra sur la Bidassoa, l'autre à l'est de la Nive, et au midi de la Bastide-de Clarence. La direction générale des massifs granitiques des Pyrénées orientales et centrales, est représentée par deux lignes parallèles qui ne correspondent nullement à la crête principale. Us sont entre eux dans le même rapport que les chaînons qui partent : l'un de la Mé- diterranée, l'autre de l'Atlantique et qui ne sont pas, non plus, le prolongement l'un do l'autre. Les couches siluriennes et dévoniennes acquièrent un déve- loppement considérable dans les parties élevées de la chaîne, et forment une large bande, parallèle à la direction générale «le celle-ci, atteignant presque la Méditerranée d'une part, et l'Océan de l'autre ; elles entourent le plus souvent des massifs granitiques, soit complètement, soit partiellement. Elles cou- vrent aussi le large espace que les séries granitiques orienta- les et centrales laissent à découvert aux environs des sour- ces de la Garonne et de la Noguerra-Pallaresa. Le terrain de transition est recouvert par le jurassique et puis le crétacé sur le versant septentrional, par la craie et le grès bigarré sur le versant méridional. Les chaînes siluriennes et dévoniennes offrent de nombreux plissements et, dans leur plus grande largeur, atteignent, sans être interrompues par le granit, 7 1/2 milles entre le château de la Garde, dans la vallée du Salât et Archalès, dans celle de la Noguerra-Palla- - 75 - resa. Ces formations consistont en schistes argileux, grauwacke, calcschistes et schistes à rognons calcaires. Elles constituent les pentes supérieures delà chaîne sur le versant septentrional du côté de l'Atlantique ; sur le versant méridional du côté de la Méditerranée. Les couches siluriennes sont bordées, au Nord comme au Sud, par des couches dévoniennes d'un dé- veloppement moindre. Là, où les schistes sont en contact avec le granit, ils deviennent souvent maclifères, tachetés et noueux ou se transforment en schistes micacés, par exemple dans les environs de Luchon et do Barèges. Le terrain carbonifère ne se rencontre pas dans les Hautes-Pyrénées (1); on n'en trouve que dans les Pyré- nées-Orientales, mais loin de la crête, soit dans la région des collines subpyrénéenues, soit même dans la plaine. Sur le versant français, ce sont les deux petits bassins de Ségure et de Durban au S.-O. do Sigean. Ils constituent des cuvettes dans le terrain de transition et sont recouverts d'un grès rouge dont la place est discutée. Paillette le rattache au crétacé, Max Braun au grès bigarré, Noguès le range dans le grès houillier. Sur le versant espagnol, il existe un autre bassin houillier, près de San-Juau-de-las-Abadesas, sur les rives du Ter, entre RipoU et Campredon. Des couches de houille exploitées se rencontrent encore sur les flancs de la montagne de Cadiz, à une lieue d'Urgel, dans la vallée de ia Sègre. On ne connaît pas le Dyas dans les Pyrénées. Le Trias est représenté par un horison inférieur, constitué par un grès rouge, quartzeux et micacé. Ou le trouve, en masses isolées, sur le versant atlantique, entre Tolosa, Saint-Jean-Piod-de- Port et le pic du Midi d'Ossau, au sud des couches do transition qui constituent là la ligne de partage des eaux. Le grès bi- garré forme, sur le versant espagnol, une bande longue et étroite, entre les couches de transition et la craie, au sud de (0 Cf. L. Lartet. Deux notes à l'Académie des sciences sur la pré bence de ce terrain dans les Pyrénées centrales. (G. R. -1884 et 1887.} - 76 - Veuasque. Sur le versant français, il en existe une autre plus courte à l'est de Saint-Girons, et au sud de la Bastide-de-Sérou, entre les couches de transition et le jurassique. Près Je Saint-Laryen Vallongue, à l'ouest de Saint-Girons, près de Lez, au sud de Saint-Béat, dans la vallée de la Garonne, prè^ de Cierp, dans la vallée de la Pique, apparaissent des couches peu considérables de grès rouge entre le dévonien et le juras- sique. Des formations correspondantes au muschelkalk et au keuper, n'ont pas encore été signalées dans les Pyrénées et paraissent complètement y manquer. Sur le versant français on trouve, occupant environ le tiers moyen de la chaîne, et superposée, ou directement aux cou- ches de transition, principalement au dévonien ou bien au grès bigarré, une bande irrégulière de terrain jurassique. Elle part à l'ouest d'Argelès, dans la vallée de Louzon, de- vient très étroite au sud de Lourdes et de Bagnères-de-Bigorre, puis s'élargit autour de Saint-Gaudens et de Saint-Béat, ou elle constitue le pic de Gar et le pic de Gagire, pour se ter- miner en pointe au sud du Mas-d'Azil. Cette bande a 19 milles de long et atteint 3 milles dans sa plus grande largeur. Une autre bande de calcaire jurassique s'étend sur le versant sep- tentrional, depuis les environs d'Oust, dans la vallée du Salât, jusqu'au delà de Vic-Dessos et dos Cabannes, pour entourer, eu forme de cheval, près de Tarascon, un massif granitique. Les formations jurassiques ne manquent pas absolument sur le versant espagnol, mais ne se trouvent qu'à l'extrémité occi- dentale de la chaîne, où elles forment une bande longue et étroite, depuis la vallée de Roncevaux, jusque près de Bilbao. Mais ce terrain n'atteint aucun développement sur tout le reste de ce versant, à l'exception de quelques dépôts de minime importance dans le nord-est. Les couches inférieures du jurassique sont presque exclusi- vement calcaires. Elles sont constituées par une roche jaunâ- tre et celluleuse ou bien foncée et dense ; dans d'autres cas, elles consistent en calcschistes noirs; toutes ces couches sont — 77 — dépourvues de fossiles. Elles sont surmontées d'assises fossi- lifères, formées par des marnes compactes, grises ou jaunes, à Ammonites Duncani, Terebratula, Lima, Plicatula, Pecten, Ci^ daris moraldinus fcaractéristique du Lias de l'Yonne), et par des calcaires noirs ou des marnes sombres à Ammonites bi- frons, A. Davœi, A. planicosta, Nautilus clausus, Belemnites triparlitus, Terebratula bidlata, T. ornithocephala, T. cynoce- phala, Griphœa cijmbium, G. Macullochii (caractéristique du Lias supérieur de l'Aveyron) ; Pecten equicalms, Limaprobos- cidea, Astarte et Serjmla. D'après cette faune, ces couches appartiennent manifestement au lias, et les dernières au lias moyen et supérieur (/msien et toarcien, k. d'Orbigny) et non pas, comme le veut Leymerie ('!), au lias supérieur seulement. On n'a pas trouvé encore dans les Pyrénées la Gryphéa arcuata, îossWe caractéristique du lias inférieur (smmMnen). Cet étage paraît donc manquer dans les Pyrénées, à moins que l'on n'y rapporte les schistes calcaires noirs ou les cal- caires jaunâtres et celluleux dépourvus de fossiles. Au con- traire, on trouve très abondamment des restes fossiles dans certaines localités, telles que Poujos et Burjo (^dans les envi- rons d'Aspet) et Campels, le pied du Cagirc et les environs de Saint-Pé. On trouve de superbes exemplaires de Pecten ae- quivalis au col d'Anéou, entre l'étang de Lhers et Aulus et au col d'Eret, entre le môme étang et Erce, dans la vallée du Garbet. Au-dessus se trouvent, ça et là, d'autres formations ju- rassiques immédiatement inférieures au crétacé , et for- mées soit de brèches à fragments calcaires, anguleux, noirs, gris ou jaunes, unis par un ciment noir (brèche portor), par exemple, à Médous, au-dessus de Bagnères-de-Bigorre, dans la vallée de l'Adour, à Bramebaquo dans celle de Ba- rousse, à Sauveterre (Haute-Garonne) , soit de calcaires grenus, sombres et bitumineux ou bleuâtres, dans lesquels (1) Comptes-rendus, 1866, XLII, p. 730. - 78 - Leymerie a trouvé, au nord de Juzet (Haute-Garonne) et à' Bize-Nistos (Hautes-Pyrénées), une nérinée semblable à la» Nerinea Bruntrutana du corallien de la Bourgogne, ou bien encore de calcaires denses et clairs avec restes de petites nérinées, d'astartes, d'ecliinides et de polypiers. Cotteau y a reconnu le Cidaris nubilis., Leymerie inclinait à attribuer ces couches jurassiques, qui sont développées dans la Haute- Garonne, à Izaut, Arbon, au nord de Juzet, au nord d'Aspet, à Girosp, Ore, Bagiry, à l'étage jurassique moyen. Mais cette faune, surtout le Cidaris nobilis, ne paraissent devoir les faire attribuer à l'étage supérieur de ce terrain. Si la séparation entre le jurassique inférieur et le grès bigarré, ou les couches de transition est nettement délimitée dans les Pyrénées, il n'en est pas de même entre le juras- sique supérieur et le crétacé inférieur, par suite de la strati- fication concordante des deux formations et de leur pauvreté relative en fossiles à ce niveau. En descendant vers la plaine, on observe une large bande de Crétacé qui s'étend, avec une grande régularité, sur les deux pentes de la chaîne, dans presque toute sa longueur. Elle est formée de calcaires purs ou marneux, d'argiles et de marnes. Sur le versant français le crétacé est généralement superposé aux couches primaires ou jurassiques ; dans les P3Ténées-0rientales seulement il s'appuie directement sur le granit. Sur le versant espagnol, le crétacé est situé prin- cipalement au-dessus du grès bigarré ou des couches de tran- sition. Dans les Pyrénées, la majeure partie du crétacé (et dans les Pyrénées centrales la presque totalité de cette for- mation) appartient à l'étage supérieur, correspondant au Cénomanien (grès vert supérieur) au luronien et au Sénomien (craie proprement dite, craie blanche). Longtemps on avait cru que le Crétacé inférieur manquait absolument dans les Pyrénées, mais d'Archiac le constata dans les Corbières, et Leymerie (1) signala, près de Sainte- (1) Comptes-rendus, LIV, p. 680, 1862. — 79 - Suzanne, aux environs d'Orthez, une couche située sous le cénomanien, renfermant Terebratula Ménardi, Ostrea cari- nata, Caprotina Lonsdalei et des Orbitulines, qu'un soulè- vement local a mis au jour. Elle est formée d'argiles et de marnes riches en Exogyra simiata, en différentes espèces de Trigonies et d'Arches, et renfermant une Turhinulia, et dos Echinides voisins du Toxaster (Echinospatangus) CoUegnii. Cette assise, à laquelle on pourrait réunir les schistes argileux noirs qui s'intercalent au calcaire jurassique à Diceras et au calcaire crétacé h fucoïdes, près de Mauléon et d'Oloron, est rangée par Leymerie dans VAptien (Gault). Il faudrait y ajouter les couches fossilifères do Vinport sur les bords de l'Adour. D'après le même auteur, les schistes noirs à Exo- gyra simiata, Terebratula sella, Toxaster CoUegnii de Quillanet de Saint-Paul-de-Fenouillet dans les Pyrénées-Orientales, appartiennent aussi à l'aptien. Je n'ai pas visité ces localités, mais, d'après les fossiles qu'on y a trouvés, ces terrains paraissent plutôt a[)partenir au Néocomien qu'au Gault. En effet, Exogyra simiata Sowerby {Exogyra Couloni, d'Orbiguy) se trouvent dans le néocomien du Teutoburger Wald, et du bassin de la Seine. Ces huîtres associés à la Terebratula sella, se rencontrent encore dans le grès néoeomien de la côte du comte de Kent, de l'île do Wi?ht, et dans le néocomien in- férieur du Speeton-clay, du Yorkshire et n'indiquent nulle part le Gault. Noguès considère ces couches des Pyrénées- Orientales comme néocomiennes, et rapporte brièvement qu'on trouve, dans les environs de Saint-Paul-de-Fenouillet, du Gault bien caractérisé avec sa faue spéciale (1). Le sénonien paraît dominer dans le crétacé des Pyrénées. On y trouve, comme à Maeslricht, dans le bassin de la Seine, et en Zélande, au-dessus de la craie blanche sénoniennc, la craie tuffeau, le calcaire pisolitique et le calcaire corallien comme faciès locaux {terrain danien). Leymerie a signalé, (1) Bull. Soc, géol. (2) XXIII, p. 551, 1866. — 80 — dans le département de la Haute-Garonne et les départements limitrophes, au-dessus de la craie blanche sénonienne à Ananchytes ovata, des couches qui sont à paralléliser avec cellos nommées ci-dessus, et qu'il désigne du nom de Terrain Rubien (1). Ces formations sont représentées par des cal- caires jaunâtres à orbitulines et à Hemipneiistes radiatus Ga- lerites gigas, Neritea rugosa, Ostrea larva, Janira striata-cos- tata, Thecidea radiata. Au-dessus de ces couches daniennes des Pyrénées, on trouve près d'Aussaing et d'Aurignac, sur les deux rives de la Garonne, des soulèvements locaux qui se sont opposés au dépôt horizontal des formations d'eau douce du bassin miocène subpyrénéen, et ils sont formés do terrains qu'on ne peut rapporter qu'au Crétacé, dont-ils constituent un horizon plus élevé que partout ailleurs. Leymerie a dé- signé ces formations du nom d'Etage Garumnien {iSQ)2) {^). Cet étage est formé d'argiles bigarrés, de sables à lignite, de calcaires celluleux et de marnes à Venus garumnica, Leym. TornateUa Baylei, Leym., Spherulites Leymerie l , Bayle ; Ostrea depressa, Leym. ; puis de calcaires lithographiques avec silex ; au-dessus, on trouve encore, à Aussaing, une couche en stratitlcation concordante, principalement mar- neuse avec de nombreux ochinides et des mollusques qui appartiennent à la craie blanche vraie, c'est-à-dire à un ni- veau paléonlologique inférieur. Leymerie a observé, avec le plus grand soin, cette colonie qui, jusqu'en 1863, se composait de 54 espèces, dont 31 nouvelles et spéciales. Des 13 formes que Leymerie pût rapporter à des types connus, 9 appar- tiennent à la craie blanche, 4 à l'éocène du Midi. Les espèces crétacées sont parmi les mollusques Crassatella Dufrenoyi Leym.; Vernis Lapeyrousana , Leym,; Ostrea vesicularis, (0 Bull. Soc. géol. (2), t. XXIII, p. SS1 ; 1866. (2) V. Réunion de la Société géologique à Saint Gaudens (Bull. Soc. géol. (2), t. XIX, p. 1097, 1862; note SUT le système garumnien {ibid.), XX, p 483, 1863) ; et ibid. (2), t. X, p. 518. — 81 — Leym. ; 0. Uncinella, Loym. ; Terebratula lala, Loym. Ces espèces sont rares dans la colonie, mais fréquentes clans la craie des Pyrénées, sans mélange de la faune dauienne d'Aussaing. Les principaux Echinodermes sont : Micraster brevis , (M. Matheronii) ; Hemiaiter punctalus d'Orbigny ; Ananchyles ovata, de petite taille et de forme ovoïde. Toutes ces formes appartiennent à la craie blanche, mais sont in- connues dans les Pyrénées centrales. Cette colonie n'est, du reste, pas nécessaire à l'existence du système garumnien, mais constitue un accident local remplacé, à Aurignac, par une couche de sable quartzeux sans fossiles. VEocène pyrénéen est constitué principalement par des sables des calcaires marneux à miliolites et des couches num- mulitiques. Dans les Pyrénées centrales, tant françaises qu'espagnoles, l'éocène se termine, à la partie supérieure, par un poudingue sur lequel Palassou a attiré le premier l'atten- tion, et qu'il distinguait déjà avec précision d'autres conglo- mérats grossiers. Ce Poudingue de Palassou est formé par de grt)s fragments calcaires, souvent anguleux et provenant du crétacé et de l'éocène inférieur. Un ciment semi-cristallin, dont la coloration est variable, blanche, jaune, rougeâtre, rose ou fleur de pêcher, de nature calcaire, marneuse ou même sablo-marneuse, unit les fragments calcaires qui sont de cou- leur claire. L'éocène et le crétacé se superposent dans les Pyrénées de la façon la plus étroite et en stratification con- cordante. C'est cette union intime qui détermina jadis Ley- merie à appeler « terrain épicrétacé » les couches {au-dessous du poudingue de Palassou) de l'étage qu'il désigna plus tard du nom de système garumnien et à considérer ainsi l'éocène^ cependant si nettement caractérisé par les Nummulites, au nord comme au sud de la chaîne, comme un appendice incomplet du crétacé (i). . (1) Dans Y Esquisse géognostique des Pyrénées de la Haute-Garonne^ Toulouse, 1858, l'Eccène ne figure pas. — 82 — Ea 1862, Leymerie renonça à cette opinion qu'il avait sou- tenue en maintes discussions. Avec les couches supérieures de son terrain crétacé supérieur et les plus inférieures de son terrain épicrétacé, il établit son étage garumnien, qui, avec sa colonie de fossiles de la craie, forme la terminaison locale du terrain crétacé. Pour lui, l'éocène commence avec les calcaires à miliolites, et ce terrain acquiert ainsi une autono- mie justifiée sous le rapport paléontologique, malgré sa con- cordance stratigraphique avec le crétacé. Les formations crétacées et éocènes sont presque au pied de la chaîne, sur le versant septentrional, mais s'élèvent sur l'autre versant à une hauteur telle qu'une partie de la crête et même une des plus élevées (le Marboré et le pic de Trou- mouse) est constituée par ces terrains. Au sud de la ligne de partage des eaux, le mont Perdu qui s'élève sur le territoire espagnol est formé par ces mêmes couches marines, récentes et fossilifères, qui arrivent là à une hauteur que la crête gra- nitique du pic de Crabioules et de la Maladetta dépasse de peu. La partie de la chaîne, formée de calcaires, de marne et de grès, qui court du mont Perdu au Tallion, offre l'opposition la plus frappante avec les pics de nature granitique et schis- teuse, aux arêtes aiguës du reste de la chaîne principale. Ces formes massives semblent faire croire, comme le remarquait Ramond, qu'un peuple de géants avait employé dans leur édification le fil à plomb et l'équerre. Le mont Perdu (10,676 pieds) a lui-même une forme tronquée particulière; le cylindre du Marboré (10,584 pieds), les Tours du Marboré (la plus élevée atteint 9,616 pieds), le Casque du Marboré (9,576 pieds) semblent des blocs rectangulaires de dimensions gigantesques. Puis la crête principale est coupée par l'inci- sion profonde et régulière, célèbre sous le nom de brèche do Roland. Un chemin ardu et pénible, escaladant rochers à pic, champs de neige et glaciers aux fissures nombreuses, monte du cirque de Gavarnie à cette baie gigantesque dont la lar- geur dépasse 100 pieds. De là, le regard plonge par dessus -sa- les plaines brûlées de l'Aragon jusqu'à la lointaine Sierra de Moncayo, aux limites de la Castille. Plus à l'ouest, une autre fente (la fausse brèche) coupe la crête principale, de laquelle descend, vers le nord-ouest, le glacier de Tallion ; puis, les sommets recouvrent leurs formes pointues de pic. La ligne de partage des eaux des Pyrénées est donc consti- tuée par des roches diverses : dans la plus grande partie de la chaîne, par le granit et le silurien ; dans les Pyrénées oc- cidentales, par le grès rouge triasique, et, enfin, dans une partie des Pyrénées centrales, par les couches crétacées et éocènes. Toutes les formations sédimentaires que nous avons étu- diées jusqu'ici sont d'origine marine ; elles forment la chaîne principale avec les collines subpyrénéennes et sont relevées. En s'élevant de la plaine jusqu'à la crête, à travers les délicieuses vallées des Pyrénées françaises, on passe par dessus toutes ces couches qui, en gros, se dirigent parallè- lement à la direction générale de la chaîne ; les plus récente? étant extérieures, les plus anciennes intérieures. En des points favorables, ou peut observer le plongement des couches ju- rassiques sous les formations crétacées et éocènes, du grés bi- garré sous le jurassique, du dévonien et du silurien sous le trias (V. pi. Ij. Au pied des collines crétacées et éocènes, s'étend, au nord, la vaste plaine de la Gascogne, au sud celle de l'Ebre. La dénivellation des hautes pentes a fourni les matériaux de leurs couches horizontales à fossiles terrestres et d'eau douce qui les rangent dans le miocène. La superposition des couches miocènes horizontales aux terrains plus anciens soulevés s'ob- serve avec la plus grande netteté dans plusieurs localités. Ainsi, au sud-est de Plan, dans la vallée de Volp,les couches miocènes, parfaitement horizontales, reposent sur celles forte- ment inclinées, quelquefois relevées jusque près de la verti- cale du poudingue de Palassou qui, alternant avec des sables marneux, constitue le membre supérieur de l'éocène pyré- néen. — 84 — Il est inconlostable que plusieurs soulèvements successifs se sont produits dans les Pyrénées, mais ces rapports montrent, avec la plus grande évidence, que le dernier, qui fut le plus important, et qui a imprimé à la chaîne sa configuration ac- tuelle, se place entre l'éocèno et le miocène. Ce soulèvement a déterminé le retrait de la mer et séparé la Méditerranée dn l'Atlantique. C'est lui qui a donné aux couches leur direction dominante 0,18" N. = h. 7 1/2, parallèle à celle de la chaîne. Comme on réunissait autrefois l'éocène au crétacé, il est facile do comprendre pourquoi E. de Boaumont disait, en 1832, que les Pyrénées ont acquis leur configuration actuelle après le dépôt du grès vert et de la craie, et avant celui des couches tertiaires. Les formations miocènes d'eau douce delà plaine gasconne furent déposées dans un grand lac subpyrénéen. Elles n'ont subi aucun changement de position et consistent en marnes à rognons calcaires, en argiles et sables quartzeux, avec des fragments de feldspath, de schistes et de mica. Elles renferment une grande quantité de mammifères (Rhinocéros Mastodonte, Binotherium , Paleotherium) qu'on trouve en diffé- rents points des départements du Gers et de la Haute-Ga- ronne (Sansan, Simorre, Boulogne, Escanecrabe). Dans la région des collines, à la sortie des vallées, plutôt que dans la haute chaîne, s'élèvent de petites masses érupti- ves souvent accompagnées de dépôts argilo-gy pseux et qui sont formées d'une roche verte, intermédiaire à la diorite et l'hornblendite que Palassou a appelée du nom d'Ophite. On les observe surtout dans les Pyrénées occidentales : dans les vallées do Lavedan, d'Ossau et de Baigorry. Nous reviendrons sur leur sujet. Les formations sédimentaires les plus récentes sont offer- tes par les dépôts diluviens des vallées. Pendant cette époque diluvienne, les hautes vallées, fissures primitives, ont été plus profondément creusées ; des masses détritiques furent dépo- sées dans leurs bassins élargis. Certainement, ces phénomè- nes ont déjà commencé pendant la période miocène. Mais — 85 — l'œuvre capitale des temps quaternaires consiste dans l'érosion des vallées creusées dans les formations tertiaires horizontales du pied de la chaîne, et le remplissage de celles-ci par dulehm et des matériaux détritiques plus ou moins volumineux. Le phénomène alluvial le plus considérable s'est manifesté à l'extrémité orientale de la chaîne. La vaste plaine de Perpi- gnan qui s'étend de Sigean au nord jusqu'à Argelés-sur-Mer et Céret au sud est due aux dépôts de l'Agly, de la Tét, du Réart et du Tech. Ces formations diluviales sont en relation étroite avec l'extension glaciaire qui se manifesta dansles Pyrénées, comme dans le reste de l'Europe, à la fin de l'époque tertiaire. Les phénomènes erratiques ont aussi été provoqués par la même cause; ils sont limités à la montagne et ne s'étendent pas dans la plaine. On sait qu'on a essayé autrefois de rapporter ces phénomènes à une action de transport par de grandes masses aqueuses. Mais il suffit de les comparer, d'une part, à ceux produits par les eaux en mouvement, et, d'autre part, à ceux auxquels les glaciers donnent encore naissance aujour- d'hui pour les attribuer à ces derniers (1). (1) Rappelonsseulemenlla théorie de Collegno (Zîw//. Soc. géol. 1842), qui attribua la fusion soudaine des glaciers aux gaz chauds qui auraient accompagné l'éruption des ophites. Pour la léfulation de cette hypothèse par Charpentier et E. de Beaumont, v. ibid. 1847, p. 274, 1834 (Zirkel). M. Zirkel a observé les phénomènes glaciaires dans les vallées de Campan. de la Pique, de l'Arboust, de la Garonne, de Vic-Dessos et de l'Ariège. Il a constaté que les blocs erratiques, qui s'élèvent à des hau- teurs considérables sur les pentes, sont originaires des sommets qui supportent encore actuellement des glaciers : ainsi, il signale des blocs de granit porphyroïde du port d'Oo jusqu'à Saint-Bertrand-de Com- rainges. Parmi les auteurs qui se sont occupés de ces phénomènes, il cite, outre Collegno, Charpentier et Elle de Beaumont, Durocher et Max Braun (Brief an Bronn. — Neues Jahrh. f. Minéralogie, 1843). Com- parer Penck : La période glaciaire dans les Pyrénées (Bull. Soc. Hist. Toulouse, t. XIX), qui rapporte les travaux de ces auteurs et ceux plus récents, parmi lesquels il faut mettre en lumière, plus qu'il ne l'a fait, les mémoires de RI M. Trutat, Magnan, M. Gourdon, Garrigou, Jean- bernat [Bull. Soc. Hist. nat. de Toulouse), passim. (Trad.) Société d'huioire naturelle. — XXI. 7 ERRATj%. — Aux tableaux I, p. 27, et II, p. 29, il faut substituer les det tableaux ci-dessous. Tableau des taleurs de TABLEAU I H-r 1+0,00367^ ou pressions a zéro. ai •S O i ' ta ai 9 a a- o -r^ TEMPÉRATURE CENTIGRADE Altitudes Pre barom 10» 120 14° 16° 18» 20° 22° i 24° 26» 28" 30» RES 770 735 730 720 715 710 710 700 695 690 680 075 675 665 MET 765 730 725 715 705 700 695 690 685 670 660 0 760 725 720 720 710 705 690 685 680 670 665 655 650 650 57 755 715 705 700 700 695 690 680 675 665 660 660 655 112 750 715 710 695 690 685 675 670 170 745 710 705 695 690 685 680 670 665 660 050 630 645 6i0 230 j 740 705 700 690 685 685 685 680 675 665 660 660 655 287 735 700 695 680 675 670 655 650 645 635 630 625 345 730 695 690 680 675 670 665 660 660 650 645 640 400 725 1 690 685 680 680 665 655 650 645 640 635 460 720 685 675 670 660 655 640 635 630 620 520 715 680 675 670 665 655 650 645 635 630 625 615 580 710 675 670 665 660 650 645 640 630 625 620 610 640 705 670 665 660 655 650 640 635 630 620 615 610 700 700 670 660 655 650 645 635 630 625 615 610 605 605 760 695 665 655 650 645 640 635 625 620 615 610 600 822 690 660 650 i 645 640 635 630 630 620 610 600 595 590 585 580 575 570 883 685 655 645 640 635 625 615 610 605 600 595 946 680 650 640 635 630 625 620 610 605 600 1008 675 1 645 635 630 625 620 615 605 600 595 590 1070 670 1 640 630 625 620 615 610 600 595 590 585 1142 665 635 630 630 620 615 610 605 595 590 585 580 1195 660 625 615 610 605 600 595 585 580 575 565 1260 655 625 620 610 605 600 595 590 580 575 570 560 1325 650 620 615 610 600 595 590 585 575 570 565 555 — 87 — TABLEAU II Spécial à l'altitude de Toulouse, 140"^ environ Tableau du poids d'urée far litre en grammes. (V« X 0,000387 X Pression à zéro). Pression à zéro 710 Uo 0,275 700 130 695 15» 0.2C9 690 170 685 19o 675 21° 0.261 670 23o 0.259 660 655 27» 0.253 650 29» Tempér. 25° 0.255 ( 1 0.271 0.267 0.265 0.251 J 2 0.550 0.542 0.538 0.534 0.530 0.522 0.518 0.510 0.506 0.502 « 3 0.825 0.813 0 807 0.801 0.795 0.783 0.777 0.765 0.759 0.753 1.100 1.084 1.076 l.OCS 1.060 1.044 1.036 1.020 1.012 1.004 g / 5 1.375 1.355 1.345 1.3C5 1.325 1.305 1.295 1.275 1.265 1.255 6 1.650 1.626 1.014 l.CO:i 1.590 1.566 1.554 1.530 1.518 1.506 a 7 1.925 1.897 1.883 1.869 1.855 1.827 1.813 1.785 1.771 1.757 S S 2.200 2.168 2.152 2.136 2.120 2.088 2.072 2.040 2.024 2.008 9 2.475 2.439 2.421 2.403 2.385 2.349 2.331 2.295 2.277 2.259 CATALOGUES SOMMAIRES DES COLLECTIONS DES MEMBRES DE LA SOCIETE Collection DE M. Jules Chalande. Roches et Minéraux. Représentés par environ 300 échantillons. Paléontologie. Fossiles des divers terrains, représentés par environ 3,500 échantillons. - 88 - Préhistorique. Faune des cavernes du Midi (principalement Ursus spelœus), représentée par environ 400 échantillons. Bois de cerf travaillés ; Silex taillés et haches polies. Représentés par environ. '200 échantillons. Batraciens. Faune du midi de la France, 12 espèces représentées par environ 100 individus. Animaux vivants ou conservés à l'alcool. Reptiles. Faune du midi de la France, 19 espèces représentées par environ 180 individus. Animaux vivants ou conservés à l'alcool. Insectes coléoptères. Faune française, particulièrement du midi de la France, 2,500 espèces représentées par environ 30,000 individus. Myriopodes. Faune française, particulièrement du Midi et du Bourbon- nais, 55 espèces représentées par environ 5,000 individus. Mollusques. Mollusques terrestres et fluviatiles. Faune du bassin sous-pyrénéen et du Bourbonnais, 200 espèces représentées par 4,000 échantillons. PROCÈS-VERBAUX. — 1887 Séance du 5 janvier 1887. Présidence de M. de Rey-Pailhade, doyen d'âge, puis de M. Moqijin-Tandon, nouveau président. Le Secrétaire donne lecture du discours de M. Laulanié, président sortant, empêché. Messieurs et chers Collègues, Devant l'empêchement absolu d'assister à la séance de ce soir, permettez-moi de vous adresser par écrit, au nom du Bureau sortant et en mon nom personnel, k's remerciements les plus vifs pour le gracieux concours que vous nous avez prêté durant l'année qui vient de terminer. Je laisserai, si vous le voulez bien, à notre vaillant Secré- taire-général le soin de vous retracer les travaux de la So- ciété pendant l'année écoulée. Mais je garderai pour moi le triste privilège ou plutôt le devoir sacré de vous rappeler les pertes que la Société a faites et de célébrer ceux que la mort nous a ravis. Le pays tout entier a déploré avec nous la fin prématurée de notre correspondant Paul Soleillel, le hardi explora- teur africain. Né à Nîmes, le 29 avril 1842, Soleillet a succombé àAden, au mois d'octobre dernier, des suites d'une maladie con- tractée dans ses nombreux voyages. 11 a consacré sa vie à l'exploration du mystérieux conti- nent noir. Dès l'âge de 23 ans il passa en Algérie, se prépa- rant ainsi à ses travaux ultérieurs. Deux ans plus tard, il traversa le Sahara et pénétra jusqu'à l'oasis d'In Galah. En 4** II 1876, il entreprit un grand voyage d'études pour établir une route entre nos possessions du Sénégal et de l'Algérie. Parti de Saint-Louis, il parvint jusqu'au Niger, mais fut arrêté là. Cinq ans plus tard, il planta le pavillon français à Obock, sur la côte occidentale, et, depuis cette époque, il explora activement toute la région éthiopienne, cherchant à y créer des débouchés à notre commerce. La perte de Soleillet a été vivement ressentie par la France entière et particulièrement à Toulouse, où le hardi voya- geur était venu plusieurs fois retracer le récit de ses patrio- tiques entreprises. Le 20 juin 1877, il fit à notre Société une conférence sur le chemin de fer transaharien, dont vous trou- verez l'intéressante analyse dans notre Bulletin. En terminant. Messieurs, laissez-moi exprimer les remer- ciements de la Société à notre dévoué Secrétaire général et à notre habile Trésorier qui, malgré de grandes et de nom- breuses difficultés, a su donner à nos finances une gestion si conforme à nos intérêts. L'année qui s'ouvre aujourd'hui sera, j'espère, une des plus brillantes pour la Société. Toulouse sera le lieu de réu- nion des savants français et étrangers que l'Association fran- çaise pour l'avancement des sciences convie dans notre cité. .le ne veux pas terminer sans vous remercier de nouveau pour l'honneur que vous m'aviez fait en m'appelant à prési- der vos réunions, et pour l'indulgence que vous avez mon- trée quand je n'ai pas pu toujours répondre à votre attente. M. de Rey-Pailhade invite M. Moquin-Tandon a prendre place au fauteuil. M. le Président adresse à la Société l'allocution suivante : Messieurs et cher'S confrères, En prenant place au fauteuil présidentiel, j'ai à cœur de vous remercier de l'honneur que vous avez bien voulu me faire. Si je n'avais consulté que mes goûts, mon premier mouvement eut été de m'y dérober, mais j'ai été si touché m de l'accueil que j'ai reçu de vous tous et tout particulière- ment des souvenirs vivants que le nom que je porte a laissé parmi vous, que la reconnaissance seule me fait un devoir d'accepter la présidence de vos travaux. J'ai aussi cru y voir, je ne dirai pas une mise en demeure, mais une invita- tion aimable à prendre une part plus active à vos travaux. Des circonstances indépendantes de ma volonté, mais heureusement passagères, m'avaient forcé, bien malgré moi, à rester plus éloigné que je ne l'aurais voulu de vos séances. Il n'en est plus ainsi aujourd'hui et je puis vous assurer de mon concours et de tous mes efforts pour aider, dans la me- sure de mes forces, à maintenir notre Société au rang hono- rable qu'elle occupe parmi les compagnies qui, comme elle, ont pour objectif l'étude des sciences naturelles. Compte-rendu des travaux de la Société pendant l'année 1886. M. Laborie. secrétaire-général sortant, rend compte des travaux de l'année. Messieurs , Les travaux de la Société pendant l'année qui vient de finir constituent un ensemble aussi remarquable par leur nombre et par leur variété, que par l'importance et la nou- Teauté des résultats qu'ils ont acquis à presque toutes les branches de l'histoire naturelle. L'une des premières questions que vous avez agitées a été celle de l'évolution des sexes dans l'embryon. Notre prési- dent, M. Laulanié, vous a exposé les recherches qu'il pour- suit depuis longtemps sur ce sujet et dont vous me per- mettrez de rappeler les conclusions générales. Il a montré, contrairement à l'opinion la plus accréditée, qu'il n'y a pas, en réalité, pendant les premiers jours de la vie, wne période d'indifférence on de neutralité sexuelle, et que l'évolution de la sexualité présente trois phases succès- IV sives caractérisées : la première, par la formation des ovules primordiaux dans l'épithélium de la glande génitale; la deuxième, par le développement des éléments mâles ians le stroma de la glande ; la troisième enfin , par l'évolution des éléments de l'un des sexes, coïncidant avec la rétrogradation des éléments de l'autre. De ces faits, M. Laulanié conclut que, à un moment donné, l'éminence génitale est réellement hermaphrodite; mais, à l'appui de son opinion, il apporte d'autres preuves. En effet, il est parvenu à constater la simultanéité de la prolifération des éléments de l'épithélium germinatif et de la formation des tubes séminifères dans le stroma de l'éminence; et aussi à établir l'identité des connexions des cordons médul- laires de l'ovaire et celles des tubes séminifères du testicule avec le corps de Wolff. Cette dernière constatation, M. Laulanié l'a faite sur des fœtus femelles de chatte, longs de 0'",10, L'examen de nom- breuses séries de coupes longitudinales lui a montré que les cordons médullaires de l'ovaire vont s'ouvrir dans un réseau de canaux droits qui se rendent à l'extrémité antérieure du corps de Wolff. Si ces observations ne résolvent pas la question si inté- ressante, mais si obscure, de l'origine des sexes, elles l'éclai- rent cependant, puisqu'elles démontrent que cette origine est liée au développement même de l'embryon , et par con- séquent aux influences qui agissent sur ce développement, influences dont la plus importante est certainement la nu- trition. M, J. Chalande qui, en 1885, nous avait fait connaître les curieuses dispositions de l'appareil respiratoire des Myrio- podes, a étudié, cette année, le mécanisme de la respiration de ces animaux. Jusqu'ici on pensait que les êtres de ce groupe possèdent, comme les insectes, de véritables mouvements respiratoires, et que le renouvellement de l'air dans leurs trachées était dû à des contractions et à des dilatations rhytlimiques du corps. Or, M. Chalande a reconnu que ces mouvements n'existent pas; il en a donné la preuve, et il a montré que si , pendant l'action , les contractions des muscles moteurs des anneaux et des pattes peuvent jouer un certain rôle dans le mécanisme respiratoire, on ne saurait, en raison de leur caractère essentiellement accidentel, les considérer comme liés à la fonction. Presque en même temps, M. F. Plateau arrivait aux mê- mes résultats en examinant le mécanisme de la respiration des Arachnides. Mais tandis que le savant Belge bornait ses recherches à la constatation des phénomènes généraux, M. J. Chalande s'efforçait d'expliquer le mécanisme du renouvellement de l'air dans les trachées. Il résulte de ses expériences que les contractions du vaisseau dorsal sont le principal agent de la circulation aérienne par les mouvements de va et vient qu'elles impriment au contenu de la cavité somatique, mou- vements qui, modifiant sans cesse la position, la direction et les courbures des trachées, favorisent, par suite, l'entrée et la sortie de l'air. Dans une autre communication , M. J. Chalande nous a fait connaître les résultats de ses recherches sur les Myrio- podes de France. Cette faune comprend actuellement 75 es- pèces. Sur ce nombre, 3 sont nouvelles ; elles ont été décou- vertes par notre infatigable confrère dans l'Ariège et dans l'Alher. M. R. Latzel en a établi la diagnose. C'est encore à la zoologie qu'appartiennent les travaux de M. Lahille. Il nous a fait connaître le système musculaire d'une As- cidie, le Glossophorum Sabulosum , et l'organogénèse de ce système. Tout est nouveau dans ce travail important, où se trouve non seulement la description des muscles, mais en- core la discussion des particularités et des modifications qu'ils peuvent présenter. VI Dans cette révision des travaux dont vous avez eu la pri- meur, si j'ose m'exprimer ainsi , je ne saurais passer sous silence les communications de MM. Rey-Lescure, Fontes et de Rey-Pailhade. M. Rey-Lescure nous a donné la description géologique du massif qui, à lest de Castres, s'étend depuis Mazamet jusqu'à Brassac, et il a complété ainsi, sur ce point, les recherches qu'il poursuit depuis longtemps dans le département du Tarn. M. Fontes, reprenant l'hypothèse émise, pour la première fois, par M. Lartet, le père du savant et sympathique profes- seur de notre Faculté, sur l'influence de la rotation dans la déviation à droite des cours d'eau, a montré, par une dis- cussion approfondie des faits , que cette influence est réelle et que ses effets, contrairement à l'opinion de Delaunay et de M. Bertrand, sont loin d'être négligeables. Enfin, M. de Rey-Pailhade est parvenu à expliquer com- ment le soufre libre, introduit dans les voies respiratoires, pénètre dans les voies digestives. Après ces travaux qui , par leur nouveauté, sont le prin- cipal titre de la Société à l'attention de tous les chercheurs, je passerai encore en revue quelques-unes des communica- tions qui vous ont été faites. M. F. Régnault a continué, cette année, les touilles qu'il poursuit avec une ardeur à laquelle on ne peut trop rendre justice, et que M. A. Gaudry s'est plu à reconnaître dans une lettre que nous avons tenu à insérer en entier. M, le Df Jeannel nous a décrit un cas d'hermaphrodisme féminin des plus remarquables, et dont il est parvenu à ex- pliquer la formation. Enfin il a mis sous vos yeux une pièce anatomique qui vous a permis d'admirer les remarquables résultats qu'il avait obtenus dans ses essais de prothèse ten- dineuse, essais faits à une époque où aucun travail n'avait encore été publié sur cette importante question. M. Roule nous a décrit une Ascidie qui constitue un typ VII de transition entre les Ascidies simples et les Ascidies com- posées. Dans une autre séance il nous a exposé ses recherches sur le Calcaire lacustre de la Provence. M. Trutat vous a décrit les blocs erratiques de la caverne de Lombrives, et vous a donné la preuve de l'introduction des glaces quaternaires dans cette grotte célèbre. M. Boule a résumé, dans une communication nette et con- cise, l'état de nos connaissances sur le glaciaire du plateau central , d'après les travaux des nombreux explorateurs de cette région , en tête desquels il faut placer MM. Julien et Rames. Enfin, M. Lartet nous a fait connaître une étude sur les Bilobites du Portugal , par l'un de nos membres correspon- dants les plus éminents, M. Delgado, directeur des travaux géologiques du Portugal. Ce travail, disait M. Lartet, « nous > aura fait connaître l'ensemble le plus complet peut-être de » Bilobites qu'on ait jusqu'ici retiré d'une région silurienne, » et, ce qui ne peut qu'ajouter à notre gratitude, M. Delgado » l'a encore publié en langue fran(.aise. » Enfin , je vous mentionnerai encore les nombreuses ana- lyses dues au zèle infatigable de M. Breemer et, en particu- lier, celle qu'il a faite de la thèse inaugurale de M. Lamic, intitulée : Recherches sur les plantes naturalisées dans le Sud-Ouest de la France. Les comptes-rendus de nos séances donnent de toutes ces communications une analyse sommaire, il est vrai, mais exacte, puisqu'elle est due, presque toujours, aux auteurs eux-mêmes; et à ce propos. Messieurs, permettez-moi de les remercier de l'obligeance avec laquelle ils me sont venus en aide ou, pour mieux dire, avec laquelle ils ont bien voulu se charger d'une tâche que je ne serais pas parvenu à remplir. Actuellement , deux bulletins de l'année 1886 ont seuls paru ; mais le tirage du 3"^ est presque entièrement terminé, et le 4^ ne tardera pas à paraître. VIII Plusieurs des travaux, dont je vous ai entretenus sont in- sérés dans notre Bulletin. Vous y trouverez, en outre, la der- nière partie du Mémoire de M. Fagot sur les Coquilles ter- restres et d'eau douce des environs de Toulouse, mémoire dont la première partie se trouve dans le dernier fascicule de l'année 1885. Enfin, le 4"= fascicule delà présente année est presque tout entier consacré à la traduction d'un mémoire du D"" Kûhn sur les Ophites des Py réglées, traduction que nous devons au dévouement de notre nouveau secrétaire - génénal , M. Brcemer. Votre Comité de publication n'a pas hésité à accueillir ce travail, relatif à l'une des roches éruptives les plus impor- tantes des Pyrénées. Il pense que la Société doit connaître tous les travaux dont le Sud-Ouest peut être l'objet de la part des savants français ou étrangers. C'est là la véritable raison de cette traduction et de celles qui l'ont précédée, et non une tendance fâcheuse à aller oulre-Rhin chercher des modèles ou des sujets d'admiration. M. Bramer signale, d'après le professeur Stahl, d'Iéna, une plante : le Lactuca scariola dont les feuilles sont orien- tées S.-N. et type indigène des végétaux connus sous le nom de Plantes-Boussoles. (Compass-Pflanzen.) M. Moqoin-Tandon entretient la Société d'un cas de dua- lité des organes génitaux chez une femme hongroise. M. H. Chalande signale un cas curieux d'hérédité. IX Séance dn 19 janvier 1887. Présidence de M. Laborie, vice-président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. l'abbé Marcailhou d'Aymeric, à Ax, est élu membre cor- respondant. M. le Président donne lecture de deux lettres de iM. le général de Nansouty, regrettant de ne pouvoir accepter la vice-présidence que la Société lui avait conférée. Il est procédé à l'élection de la Commission de l'Aquarium de l'Exposition. — Sont nommés : iMM. Moquin-Tandon ; Guy; Roule ; Lahille ; J. Chalande. 1» Vie et travaux d'Oscard Schmidt. M. F. Lahille trace à grands traits la vie d'Oscar Schmidt. « Oscar Schmidt naquit le 21 février 1823 à Torgau (Saxe). Son père, pasteur protestant et philosophe, était d'une nature élevée et aimable , d'un très grand savoir et d'une activité incroyable. Sa mère, descendante de Pierre Ramus , introduisit dans la famille l'élément français. Schmidt fit ses premières études à Axis.Weissenfels, Pforta ; ■et son père, pour le mettre en garde contre les dangers de l'exclusivisme , lui fit suivre les cours les plus variés , la base de toute éducation devant toujours être, avant tout, littéraire et philosophique. » En 184.3, à Berlin, Schmidt rencontra les savants qui décidèrent de sa vocation. Christian Erhenberg le gagna à l'étude des êtres microscopiques , et Johannes MûUer, qui l'avait amené, un été, à Helgoland, développa son goût pour l'anatomie comparée et lui fit voir tout ce que le zoologiste doit attendre de l'étude des animaux marins. X » Après avoir subi avec succès les examens supérieurs, le 25 août 1847, Sclimidt alla enseigner à léna, et dans sa pro- fession de toi scientifique, il insista avec juste raison sur l'abîme qui existe entre la philosophie d'Oken, toute hypo- thétique, et la véritable zoologie qui doit être, avant tout , expérimentale. » La franchise de Schmidt et son esprit incisif étaient, incroyables ; il abusait même quelquefois de son droit de critique et des expressions : pitoyable, misérable. On lui pardonnait volontiers, car, au fond, il n'y avait chez lui ni orgueil ni insolence. En 1848, nommé professeur extraordi- naire, il écrivit pour ses élèves le Manuel d'anatomie com- parée, suivi de V Atlas et de l'Histoire de Vanatomie comparée, ouvrages excellents qui n'ont malheureusement pas été tra- duits en français. » En 1852 Schmidt épousa iMarie Rolla, et des nécessités pécuniaires lui firent accepter, en 1855,1a chaire deCracovie. Enfin, en automne 1857, on l'installa à Graz comme succes- seur de Schmarda. C'est là que Schmidt passa les quinze années les plus fécondes de sa vie, au milieu de sympathies croissantes et de tous les honneurs civiques et scientifiques. » En 1865, dans son discours inaugural de grand recteur, et malgré des oppositions de toutes sortes, il se déclare le partisan convaincu et le champion des doctrines évolution- nistes. » Au printemps de 1872 et sur les instances de son ami Hœckel, Schmidt quitte Graz avec le plus grand regret pour accepter la chaire de Strasbourg. Son activité prodigieuse ne se ralentit pas, et ses cheveux blancs prouvaient seuls qu'il avait franchi la soixantaine. Le 9 janvier 1886, une at- taque d'apoplexie que rien ne faisait prévoir lui enleva l'usage de ses sens et il s'endormit pour toujours le 17. » Abstraction faite de ses nombreuses publications poli- tiques et philosophiques, les mémoires de Schmidt sur la zoologie pure dépassent 90. Outre ses grands travaux sur XI l'anatomie comparée, les Rotifères, les Géphyrieus, l'embryo- logie des Mollusques terrestres, les récits de voyage, etc., on peut distinguer trois grandes périodes dans l'activité scien- tifique d'Oscar Schmidt. » Dans la première il fait connaître l'anatomie et la taxo- nomie des Turbellariés Dendrocœles et Rhabdocœles ; dans la seconde, l'anatomie et la taxonomie des Spongiaires; enfin la troisième période se caractérise par ses mémoires sur les théories évolutionnistes. Ces différentes étapes de sa carrière sont toutes marquées par des œuvres de la plus grande va- leur. Inutile de rappeler, en outre, les succès qu'il obtint à Sokolizza, en collaboration de Buccich, dans l'élevage arti- ficiel des éponges (1863-1872). » L'histoire de presque tous les Invertébrés dans l'édition si justement populaire et appréciée de la Vie des animaux de Brehm, est due encore à la plume d'O. Schmidt. Ce sont ses deux filles, Johanna et Margarethe, qui ont illustré ce travail, ainsi que d'autres encore. » Schmidt dessinait tout ce qu'il voyait, même ce qu'il ne pouvait expliquer. Il ne faisait donc pas comme de nom- breux naturalistes dont les planches, demandant beaucoup de temps et d'argent, sont complètement schématiques quoique ad nat. del., et n'ont plus de valeur lorsque les conclusions de l'auteur se trouvent renversées. » Schmidt avait un esprit trop philosophique pour se contenter des faits, mais cependant ses généralisations hardies étaient toujours légitimes. S'il n'a pas fait école, malgré sa haute valeur pédagogique et l'enthousiasme qu'il suscitait, c'est qu'il lui a toujours répugné de présenter ses propres manières de voir dans des travaux d'écoliers et de susciter un travail machinal dépourvu d'idées personnelles. » La technique moderne si compliquée ne paraissait avec raison à Schmidt qu'un moyen secondaire pour arriver au but, mais il la saluait tout de même comme un progrès. )) Tous les écrits de Schmidt témoignent hautement de son amour profond de la nature et de l'humanité. » XII Pour tracer ce rapide aperçu de la vie si remplie d'Oscar Schmidt, M. Lahille s'est servi de quelques notes dues à l'extrême obligeance du savant professeur bien connu , L.-V. Graff , qui a succédé à Schmidt lui-même dans sa chaire de Graz Avant cette première communication, M. F. Lahille rend compte des ouvrages reçus par la Société, et il analyse en particulier : 1° les travaux italiens de Ciaccio (sur les yeux composés des Diptères) et de Bellonci (sur les phénomènes de maturation de l'œuf chez les Mammifères) ; 2° le mémoire si intéressant de Korotneff sur la faune et l'ethnographie des Iles de la Sonde. 2» La fécondation chez les Tritons. M. J. Chalande entretient la Société de ses observations sur la Fécondation chez le Triton Palmatiis. La fécondation, chez les Batraciens Urodèles, s'opérerait , d'après les physiologistes qui ont observé ces animaux, tantôt par accouplement et même copulation chez certaines es- pèces, tantôt, au contraire, chez d'autres, la fécondation se ferait à distance sans accouplement. Les auteurs ne sont ce- pendant pas très d'accord à ce sujet. Toutefois, Spallanzani a démontré que la fécondation était interne chez les Urodèles. Lataste et d'autres physiologistes ont vérifié le fait; les propres expériences de M. Jules Cha- lande l'ont conduit à la même constatation pour le Triton palmatus. Après avoir analysé les travaux de Screibers , Siebold , Spallanzani, Ever Home, Duméril, Robin, Lataste, Bédriaga, Eduardo Bosca, Desquez et Vaillant, sur la fécondation chez les Batraciens Urodèles, M. Jules Chalande rappelle les der- nières découvertes de M. Fr. Gasco, professeur à l'Université de Gênes, sur la fécondation chez le Triton alpestris, fécon- dation qui s'opérerait à distance, l'eau servant de véhicule aux spermatozoïdes. XIIÏ Les observations auxquelles M. Jules Chalande s'est livré sur le Triton palmatus lui ont révélé un mode de féconda- tion analogue à celui du Triton alpestris. Cependant ses ob- servations ne concordent pas, sur certains points, avec celles de M. Fr. Gasco, soit qu'en réalité les mœurs de ces deux espèces soient différentes , soit que, par suite de procédés d'observation non semblables, les résultats aient été divers. Avant que les recherches de M. Fr. Gasco soient connues, on observait les Tritons dans des aquariums à fond opaque, garnis de sable ou de rochers. Ces animaux étaient vus seu- lement de prohl ou de dos et leurs organes génitaux échap- paient le plus souvent au regard de l'observateur. Le pro- fesseur de l'Université de Gênes eut l'ingénieuse idée de suspendre au plafond des aquariums dont le fond était transparent. M. .1. Chalande ne connaissant pas, à l'époque de ses re- cherches, le travail de M. Fr. Gasco, n'employa pas ce sys- tème, mais, afin de ne pas perdre de vue, pendant leurs joyeux ébats, les organes génitaux de ses pensionnaires, il construisit de petits aquariums rectangulaires, étroits, et dont le fond était garni d'une glace. Un petit tréteau à fleur d'eau et quelques plantes aquatiques, permettaient aux Tritonsde se reposer, soit au milieu de l'eau, soit au fond, soit au- dessus. Par ce procédé, les animaux étaient visibles en des- sus et en dessous, en même temps que sur les côtés. M. J. Chalande donne ensuite le résultat de ses observa- tions : Vers le mois de mars, commence, chez le Triton pal- matus, la saison des amours ; on les trouve alors rarement à terre, ils restent continuellement dans l'eau et remontent seulement de temps en temps à la surface pour respirer. Le mâle revêt sa parure de noce, ses pieds deviennent palmés. Tandis que les femelles se promènent indolemment, au milieu des algues ou des plantes aquatiques, les mfdes, au contraire, montrent une grande agilité : leur nage est rapide, brusque et saccadée, quoique leurs mouvements ne man- quent pas de précision. XIV Lorsqu'un mâle se trouve en présence de la temelle qu'il va féconder, il se place d'abord en travers devant elle, pour lui barrer le passage, puis, par un brusque mouvement, il revient sur lui-même, place sa tête en face de celle de la femelle ; son corps forme, avec celui de cette dernière, une ligne légèrement courbe, ou un angle de 150 degrés envi- ron ; sa queue se rabat sur le côté et vient battre ses flancs, agitée par une vibration fébrile. La femelle reste immobile et comme insensible aux avances qui lui sont faites. Cepen- dant, les lèvres de son cloaque se dilatent fortement. Parfois le mâle change de place pour venir frapper de son museau les flancs et les organes génitaux de la femelle, puis il vient se remettre en position devant elle, la queue rabattue et toujours agitée d'un mouvement ondulatoire fébrile, qui établit dans l'eau un courant, de son cloaque à celui de la femelle. Enfin excité, dans une sorte de délire erotique, il émet son sperme qui est transporté par le cou- rant, vers le cloaque de celle-ci. Après plusieurs éjaculations, le mâle se déplace, et, frap- pant la femelle avec son museau, sur les flancs et sur le cloaque, force celle-ci à prendre la place qu'elle occupait auparavant. Les coups que le mâle donne sur les organes génitaux de la femelle, ont pour etfet de produire certaines contractions de cet organe qui, préalablement, était béant. D'après M. Fr. Gasco, les faits ne se passeraient pas ainsi chez le Trit07i alpestre ; la fécondation se ferait bien égale- ment à distance, mais c'est en quelque sorte la femelle qui suivrait le mâle, pour recueillir les spermatozoïdes sur les lèvres de son cloaque, et non le courant produit par les rapides mouvements ondulatoires de la queue du mâle qui les transporterait dans le cloaque de la femelle, comme M. J. Chalande l'a observé pour le Triton palmatus. M. PissEAu donne lecture, au nom de la Commission des XV finances, de son rapport sur les comptes de M. le trésorier, pour l'anné 1886 : Rapport de la Commission des finances sur le compte de gestion de M. Chalande, trésorier, pour l'année 1886. Messieurs, Dans la séance du 15 décembre dernier, vous avez nommé une Commission composée de MM. Marquet, Neumann et moi, pour procéder à la vérification des écritures et du compte de gestion de notre honorable trésorier pendant l'année qui vient de s'écouler et pour vous donner son avis sur le budget de prévision de l'année 1887. Cette Commission s'est acquittée de la tâche que vous lui aviez confiée et je viens, en son nom, vous rendre compte des résultats du travail auquel elle s'est livrée. Tout d'abord, nous devons dire que notre travail a été singulièrement facilité par l'ordre, l'exactitude parfaite, et, si l'on peut s'exprimer ainsi, parle luxe de notes et de ren- seignements justificatifs apportés par M. le Trésorier à l'ap- pui de ses comptes. Notre budget de prévision de 1886 avait été arrêté : En recettes, à la somme de 2,423 fr, ; En dépenses, à celle de 3,155 fr. ; Y compris la somme de 1 ,090 fr. représentant des dépenses créées au 31 décembre 1885, restant à payer en 1886. Les recettes réalisées ont été de 2,306 fr. 30, en diminu- tion, par conséquent, de 118 fr. 70 sur les prévisions. Quant aux dépenses effectuées, elles n'ont été que de 2,273 fr., restant ainsi de 882 fr. au-dessous de celles qui avaient été prévues. Le déficit que nous constatons dans les receltes est dû tout entier à ce que les cotisations perçues, soit pour l'année 1886, soit pour les années antérieures (cotisations arriérées), ont été inférieures de 338 fr. à ce qu'elles auraient dû être ; XVI et si ce déficit u'a été que de 118 fr. 70, c'est que des recettes imprévues, telles que le revenu d'un tiire de rente de 100 fr. acheté par notre Trésorier sur nos fonds dispo- nibles, la vente d'un certain nombre de numéros du Bulle- tin, le paiement anticipé de deux cotisations de 1887 sont venues l'atténuer dans une forte proportion. Quant à nos dépenses, si elles sont restées de 882 fr. infé- rieures au chiffre de 3,155 fr., qui avait été prévu, cela tient uniquement à ce que toutes celles qui ont été créées pendant l'année 1886 n'ont pu être liquidées au 31 décembre, et qu'il nous reste encore à payer une somme assez forte, 1,130 fr. environ, dont la presque totalité est représentée par les frais d'impression du Bulletin pendant le dernier semestre écoulé. En résumé, notre situation financière au 31 décembre 1886, telle qu'elle résulte des écritures que nous avons vérifiées et des justifications produites à l'appui, s'établit d'après le ta- bleau suivant : Becettes de l'aimée 1886. Espèces en caisse au l"^"" jan - vier1886 3. 735 f. 10 Subvention de la ville pour 1886 500 » Subvention du département pour 1886 100 » 98 cotisations de 1886 1.176 » 23 cotisations arriérées '276 » 2 cotisations de 1887 payées par anticipation 24 » 12 diplômes (dont 2 de 1885) ... 60 » Revenu d'un titre de rente de 100 fr 100 » Remboursement de frais de re- couvrement de mandats 30 Vente de numéros du Bulletin . . 40 6.041 f.40 » 30 XVII 150 100 Dépemes de l'année 1886. Loyer de la salle 300 t'. Employé (4^ trimestre I88â et année 1886) Bibliothécaire Impression du Bulletin : Arriéré de 1885..... 925 f. 85 j 1"et2Mrimest. 1886 490 80 ^ Impressions diverses , frais de bureau et de correspondance, envoi des procès-verbaux, frais de recouvrement, etc Prix du Lycée 1.416 65 2 . 273 » Chauffage et éclairage Assurance et contributions. 225 25 19 35 70 50 40 75 ; 3.768 40 Excédent des recettes sur les dépenses Cette somme de 3,7G8 fr. 40 est représentée par un titre de 100 fr. de rente de 4 12 0 0 qui a été acquis, au nom de la Société, par M. le Trésorier, au prix de 2,385 fr. 35, et par une somme de 1,383 fr. 05 existant en caisse. Si toutes les dépenses créées au 31 décembre 1886 étaient liquidées ; si, d'autre part, toutes les cotisations dues avaient été encaissées, la somme de 3,768 fr. 40 représenterait exac- tement l'actif de la Société à la même date. Mais il n'en est pas ainsi ; il reste à liquider un passif d'environ 1,130 fr. et à enca-sser un certain nombre de cotisations arriérées qui, défalcation faite des non-valeurs probables, s'élèvent à en- viron 312 fr. De telle sorte que l'actif réel et net de la Société, au 31 décembre 1886, doit s'établir comme suit : Actif. Titre de rente 4 1 /2 0/0 de 1 00 fr . 2 . 385 f. 35 \ Espèces en caisse 1.383 50 / Cotisations dues à recouvrer, en- viron ; 312 » 4.0801.40 2^ XVIII Passif. Diverses dépenses créées restant à payer, environ. 1.130 Actif net 2.930 40 C'est donc, Messieurs, en chiffres ronds, à la somme de 2,9o0 fr. que s'élève aujourd'hui le fonds de réserve de la Société. Nous avons l'honneur, maintenant, de soumettre à votre approbation le budget des recettes et des dépenses de l'an- née 1887, dont les prévisions ont été basées sur les résultats de l'année 1886. I. — RECETTES A. — Recettes afférentes à Vannée 1887. » \ » » y Subvention de la ville 500 f. Subvention du département. ... 100 Cotisations de 110 membres. . . 1.320 Droits de diplôme 25 Rente 4 1/2 0/0 100 B. — Recettes afférentes aux années précédentes. Cotisations arriérées à recouvrer (environ 26). Espèces en caisse au l^"" janvier 1887 Total des recettes II. — DÉPENSES A. — Dépenses afférentes à l'année 1887. Loyer de la salle Eclairage et chauflage Impôt et assurance Employé Frais de bureau, expédition des comptes rendus, frais de cor- respondance, recouvrement de cotisations Impression du 5M^/e^m, 18 feuilles Planches du Bulletin Prix du Lycée Dépenses imprévues 2.04Df. » 312 1.383 » 03 3.740 05 300 f. » 25 )^ 35 75 120 » 2.045 f. » 150 1.230 100 25 39 » » » 2j XIX. B. — Dépenses afférentes aux années précédentes. Restant à liquider pendant l'année 1887 1.130 » Total des dépenses 3.175 » G. — Fonds de réserve. Excédent des recettes sur les dé- , penses au 31 décembre 1887. . 563 f. 05 f qe^of 40 Rente 4 1/2 0/0 de 100 fr., valeur pour ordre 2 . 385 35 Dans le projet de budget que nous venons de vous sou- mettre, les cotisations arriérées à recouvrer figurent pour la somme de 312 fr. Mais, sur les livres de la Société, ces coti- sations ne sont pas les seules qui soient portées comme dues et non encaissées. Il en est, au moins, un égal nombre dues depuis deux, trois et quatre ans, dont nous n'avons pas dû tenir compte dans nos prévisions de recettes, d'après les renseignements qui nous ont été fournis par M. le Tréso- rier. Les membres qui doivent ces cotisations ont refusé les mandats qui leur ont été présentés par la poste, bien qu'ils n'aient pas donné officiellement leur démission et que plu- sieurs d'entre eux même aient continué à recevoir régulière- ment, pendant un an ou deux, le Bulletin et les comptes- rendus de la Société. 11 y a là, pensons-nous, un état anormal qu'il convient de faire cesser. 11 est inutile de con- server plus longtemps sur nos livres des non-valeurs cer- taines. Les membres qui se trouvent dans cette situation irrégulière doivent être mis en demeure, par une lettre émanée du Bureau, de verser leurs cotisations arriérées. Leur refus de payer ou leur silence à cette injonction seraient considérés comme une démission eiïective, et les cotisations dues par eux seraient définitivement portées à profits et pertes. Cette mesure ne serait pas évidemment applicable aux membres dont les cotisations n'ont pas été payées par suite d'absence au moment de la présentation des mandats. Telle est notre manière de voir à ce sujet, et nous la sou- mettons à votre appréciation. XX En terminant, il nous reste, Messieurs, un devoir à rem- plir. 11 est impossible de s'acquitter avec plus de zèle, d'or- dre et de régularité que le fait M. Chalande, notre honorable trésorier, de fonctions qui ne sont pas sans quelques ennuis et quelques fatigues pour lui. Le soin intelligent qu'il apporte à réaliser des économies jusque dans les plus petites dé- penses, à tirer le meilleur parti possible de nos capitaux disponibles, entre certainement pour une bonne part dans la situation prospère, au point de vue financier, de notre Société. Sans lui, notre budget, assez amoindri dans ses recettes par des suppressions que vous connaissez, ne se maintiendrait peut-être pas en équilibre. Nous lui adressons donc nos félicitations bien sincères et nous vous prions, Messieurs, de vous joindre à nous pour lui voter de chaleu- reux remerciements. Séance du S février 188'î'. Présidence de M. Moqiin-Tandon, président. Le procès-verbal de la séance du 19 janvier est lu et adopté. L — M. Laborie analyse le Petit manuel de Viticulture que M. l'abbé Delherm, professeur à Gimont, a publié à Toulouse, chez M. E. Privât, et qu'il a bien voulu offrir à la Société. Dans un volume in-i2 et de 180 pages environ, l'auteur a réuni toutes les connaissances qu'il est indispensable pour cultiver avantageusement la vigne dans notre région et plus spécialement dans le Gers. La nécessité de recons- truire les vignobles détruits par le phylloxéra et celle de lutter contre cet insecte, obligent le viticulteur à se familia- riser avec des procédés de culture qu'il pouvait autrefois ignorer sans inconvénient. M. l'abbé Delherm s'est efforcé XXI de donner, de ces procédés et de ces pratiques, un résumé aussi complet que possible ; et les chapitres où il traite de la greffe et de la taille de la vigne, forment la partie la plus importante de son livre. Un ouvrage qui s'adresse aux producteurs, ne pouvait pas rester muet sur la question, obscure encore à tant de litres, de la reconstitution de nos vignobles au moyen des plants américains Avant de l'aborder, l'auteur passe en revue les meilleurs cépages français, anciens ou nouveaux, qui pros- pèrent dans le Sud-Ouest et qui donnent les produits les meilleurs et les plus abondants. Il étudie ensuite les diftérentes espèces américaines, es- sayées dans le Gers et dans les départements voisins, et il indique les qualités et les aptitudes propres à chacune d'elles. Un tableau synoptique résume les faits essentiels pour l'emploi des plants américains, savoir : résistance au phyl- loxéra, au mildew, fertilité, goût et couleur du vin, taille à employer, facilité au bouturage, valeur comme porte greôe, terrains favorables, terrains réfractaires. Enfin, l'auteur, après avoir indiqué les principales mala- dies de la vigne et les meilleures manières de les combattre, résume en quelques pages les principes de la vinification. Ce petit livre est écrit d'une nanière très agréable, et sa lecture est facilitée par un très grand nombre d'excellentes figures. On voit à chaque page que l'auteur est en parfaite possession du sujet qu'il traite , qu'il en connaît toutes les difficultés pratiques, et qu'il a vérifié la portée et l'exacti- tude des faits qu'il signale, des conseils qu'il donne et des principes qu'il pose, il n'était guère possible de faire mieux et difficile de faire aussi bien. Aussi M. Laborie pense que la Société, en remerciant M. l'abbé Delherm de son envoi, devrait lui adresser toutes ses félicitations. M. Lartet s'associe entièrement aux appréciations de M. Laborie et à sa proposition. Il connaît depuis sa publica- XXII tion cet excellent Manuel, que son auteur a signé de ses seules initiales, et il s'est efforcé de le répandre parmi les propriétaires qu'il connaît. Jusqu'ici, en effet, les viticul- teurs du département du Gers n'avaient pour diriger leurs entreprises aucun ouvrage spécial à la région. L'ouvrage de M. l'abbé Delherm comble cette lacune. C'est la première publication agricole réellement propre à notre contrée et, à ce titre seul, elle a une importance qui n'échappera à per- sonne. Il serait désirable que l'auteur donnât de son livre une édition plus étendue, dont la première ne serait, en quelque sorte, que l'abrégé ; et, si la Société partageait sa manière de voir, il verrait avec plaisir ajouter ce désir aux remerciements et aux éloges qu'elle doit adresser à l'auteur. La Société se rallie à la proposition de M. Lartet. II. — Sur l'anatomie de l'Hypericum Elodes de Linné. M. Laborie expose d'abord l'état de nos connaissances sur l'anatomie des plantes du genre Hijpericum ; il les com- plète par les résultats de ses recherches sur les espèces cul- tivées au Jardin-des-Plantes de Toulouse. VHypericum Elodes, que Spach a détaché du groupe Linnéen pour former le genre Elodes, se distingue nettement des Hypericum par la structure de ses organes axiles et appendiculaires. Les feuilles, peu épaisses, sont pourvues d'un épidémie recouvert par une cuticule très mince ; les cellules qui for- ment le tissu en palissade, sont courtes, peu serrées et ne diffèrent pas, d'une manière bien sensible, du tissu sous- jdcent à l'épiderme de la face inférieure. Le mésophylle contient un grand nombre de glandes que leurs faibles di- mensions ne permettent pas d'apercevoir à l'œil nu, et dont la transparence est masquée comme dans plusieurs espèces du genre Hypericum par la chlorophylle qui remplit le tissu en palissade sous lequel elles sont constamment XXIII placées. De Bary, dans son Anatomie Comporee, émet l'hypo- thèse que le petit volume des glandes a pu faire nier leur existence dans les feuilles de plusieurs Hypericum, VH. ca- lycinum entre autres. M, Laborie s'est assuré de l'exactitude de cette hypothèse dans cette espèce, et on voit qu'il en est de même pour VElodes palustris, La moelle est très riche en amidon. La partie ligneuse de la tige est remarquable par le grand nombre de ses vaisseaux ponctués , disposés en Hles radiales, par la taible épaisseur et par la lignification imparfaite de leurs parois et de celles du parenchyme ligneux ponctué qui les accompagne, enfin par l'absence de rayons médullaires. Le péricycle, toujours celluleux et formé de plusieurs couches de cellules, contient les canaux sécréteurs bien connus des plantes de ce groupe, canaux qu'on retrouve à la même place dans les principales nervures de la feuille. Un endoderme assez nettement caractérisé , mais peu amylifère, limite le cylindre central. Le parenchyme cortical est traversé par de grandes lacunes séparées par des cloi- sons d'un seul rang de cellules. Ces lacunes, dépourvues de diaphragmes, s'étendent dans toute la longueur d'un entre- nœud. L'épiderme, doublé par une couche continue de cel- lules arrondies, est remarquable par la faible épaisseur de la paroi externe de ses éléments et par les ponctuations que présentent leurs autres faces. Les racines possèdent quatre faisceaux vasculaires pri- mitifs. Leur écorce est organisée comme celle de la tige. Par tous ces caractères, VElodes palustris s'éloigne des autres Hypericum, et son anatomie justifie la création de ce genre. L'organisation particulière du parenchyme cortical, repra- duisant celle d'un grand nombre de plantes aquatiques , M. Laborie s'est demandé si l'influence du milieu amène toujours ce résultat. Il a examiné deux plantes qui, par leur XXIV mode de végétation, se rapprochent autant que possible de VElodes. Or, dans ces plantes, Nasturtiam officinale, Helos- ciadium nodiflorimi, la structure du parenchyme cortical est bien différente de celle de VElodes palustris. Ce fait vient à l'appui de l'opinion des botanistes qui prétendent que l'action du milieu n'est pas indépendante de celle des diver- ses conditions qui influencent les espèces et tendent à leur imprimer leurs caractères propres. Séance du i« février ISS"?. Présidence Je M.- Moqlin-Tandon, président. Le procès-verbal de la séance du 2 février est lu et adopté. M. le Président désigne comme devant faire partie des commissions des courses : Grandes courses : MM. Azam, Bocdet, Félix R^egnault, Rey- Lescure, Trutat. Petites courses : MM. Azéma, Marquet, Reverdit. lo Structure géologique du Val d'Aran. M. Caralp entretient la Société de ses recherches sur la structure de la vallée d'Aran et des pays adjacents. Au point de vue géologique, la vallôe d'Aran avec ses environs immédiats, peut être divisée en deux régions dis- tinctes, l'une septentrionale, l'autre méridionale, par une grande faille à trajet sinueux dirigée, dans son ensemble, parallèlement à la chaîne. Venue de la Haute-Garonne par la gorge au fond de laquelle coule le torrent du Pesson, elle se montre dans le haut d'Artigue-de-Lin, coupe le Rio-Negro à quelques kilomètres de Viella, longe ensuite la Garonne jusqu'au port de Béret par Artias, Salardu, Tredos d'où elle , XXV passe dans la Xoguera-Pallaresa ; c'est, du reste, la conti- nuation vers l'Est de la fracture désignée par Leymerie sous le nom de faille de la vallée du Lys. Région septentrionale. — Dans la partie Nord, les divers terrains constituant la vallée d'Aran atVectent, si on examine leur projection sur une carte, la forme de zones grossière- ment concentriques ou plutôt de demi-circuits dont la con- vexité est tournée vers l'Est, tandis que leur base commune correspond à peu près à la ligne méridienne séparant la vallée d'Aran de celle de la Pique ; disposition rappelant celle des étages secondaires et tertiaires autour du bassin de Paris, mais avec cette différence essentielle que les terrains les plus anciens, au lieu d'être sur la bordure, occupent au contraire les parties centrales. En allant du centre vers la périphérie, les zones se succè- dent par ordre d'ancienneté. Voici quel est le trajet de cha- cune d'elles avec la place que l'auteur croit devoir leur at- tribuer dans l'échelle des terrains : 1» Terrain primordial : Gneiss, micaschistes, leptynites. — Forme entre Bossost et Lès, près du point d'émergence des eaux sulfureuses, un affleurement assez circonscrit dont on a remarqué depuis longtemps l'analogie avec celui de Bagnè- res-de-Luchon. 2° Terrain archéen : Pliyllades satinés, schistes siliceux et euritiques ; dans les niveaux les plus bas, pliyllades gneis- siques et schistes maclitères h staurotide, ceux-ci surtout dans le voisinage des pegmatites. — Trajet : Portillon de Burbe, Bossost, Lès, défilé du Pont du-Roi, région de Melles et de Fos, Pic de Crabère, Pyramide de Serre, Port de la Hourquette. 3' Silurien inférieur : Schistes carbures inférieurs, surtout graphiteux, avec grauwackes subordonnées et développe- ment de màcles à chiastolite. — Région de Campsaure, nord d'Arros et de Viella, environs de Bagergues, Pla-de-Béret, Tuc.de-Mouberme; hautes vallées d'Orle, du Lez, de l'isar ; XXVI vallée du Ger en amont de Couledoux ; environs d'Argut- Dessous ; dans la vallée de la Pique, il affleure à Moustajon, Antignac, Lège, Pratviel, Montmajou. — A la partie supé- rieure de cette zone carburée, l'auteur a découvert dans le Biros des graptolites dendroïdes appartenant à l'horizon des couches d'Arenig. 4° Silurien moyen : Schistes ardoisiers, grandes dalles lus- trées, calschistes à encrines et fucoïdes, avec prédominance de calcaires cristallins et de dolomies dans les régions tour- mentées ou au voisinage du granité; les roches forment ici des alternances se répétant presque à l'infini. — C'est l'ho- rizon du calcaire métaUifère, surtout riche dans la haute Ariège (mines de fer de Rancié, Lercoul, IVliglos, Château- Verdun , Lassur; mines de zinc et de plomb argentifères d'Aulus, de Chichoix, de Sentein, de l'étang Liât...; mines de cuivre de Marimagne). A la partie supérieure de cet étage se rapporte le calcaire à Echinosphœrites haïtiens de Montauban-Luchon , dont M. Barroisabien fixé le niveau stratigraphique, sans même avoir vu sur place les relations de cette roche fossilifère. C'est aussi dans le haut de cet étage que prédominent les eurilites de Leymerie, sortes de tufs feldspathiques en cou- ches parfaitement réglées, alternant aux environs de Sentein avec des schistes à Alonograptus colonus, et renfermant eux- mêmes, dans la même région , des fossiles du grès de May. Parcours de cette bande : région de l'Hospice et de l'En- técade, Lasbourdettes, Castelléon, Viella, Artias, Tredos,. sources de la Garonne, Rocablanca, Port de Salau ; vallée du Salât, entre Salau et Couflens. Dans cette région, cette zone schisto -calcaire se divise : une branche file sur l'Est (Ustou, Aulus, Ticdessos, Haute-Ariège) ; une autre vers^ l'Ouest (montagnes d'Aula, Mont-Vallier ; hautes vallées du Riberot, d'Orle, du Lez, de l'Isar; vallée du Ger en amont de Couledoux; ardoisières d'Argut). Dans la vallée de la Pique, elle donne les dalles lustrées de la Cigalère et de XXVII Cier-de-Luchon que Leymerie avait attribuées au dévonien inférieur. 5° Silurien supérieur. — Zone carburée supérieure, formée surtout de schistes et de calcaires ampéliteux, habituelle- ment pigmentés de noir par de l'anthracite pulvérulente ; parfois développement accidentel de mâcle à chiaslolite. C'est l'horizon bien connu de .Marignac, de Pales-de-Burat, de Ladivert, du Port de la Picade, à Cardiola interrupta et à Orthoceras bohemicum. A cette même zone se rapportent les schistes argileux de Sentein où l'auteur a découvert, avec les fossiles précédents, une faune essentiellement riche en graptolites [Diplograptus pahneiis, Monoyraptus priodon, Monograptus Nillsoni, Retiolites gemilz4anus ) ; en outre, des encrines, des brachiopodes et de rares trilobites; il a trouvé également des graptolites à Bachos et au Pic du Gar, dans le voisinage du calcaire à orthocères. Trajet de cette bande : région de l'Hospice, Ribasette, montée du port de la Picade, haut de l'Artigue-du-Lin, Sierra Gremada, Rio-Negro ; elle se perd plus loin dans la grande faille de l'Aran. Mais elle reparaît ensuite sur le versant français : Goufîens, nord du Mont-Vallier, Auseps, Bonac, Irazein, Sentein, col de Nédé, sud de Gouledoux, Ladivert; et, traversant la Garonne, affleure à Marignac, Pales-de-Burat, Bachos et aux abords de Luchon (prairies d'Herran, Cazaril, Trébons). Les schistes à trilobites de Cathervielle, ainsi que les ar- doises à Néréïtes du bourg d'Oueil, sont supérieurs à cette zone; ils se rattachent franchement au terrain dévonien, fiinsi que l'avait reconnu Leymerie. Du côté Sud: c'est-à-dire sur la zone de contact avec la faille de l'Aran, on ne trouve pas autre chose ; mais, du côté Nord, et seulement sur le versant français, le terrain dévo- nien, le trias, le jurassique forment par delà le silurien su- périeur autant de bandes parallèles, d'une régularité et d'une continuité remarquables dans toute l'étendue des Pyrénées centrales. XXVIII Le jurassique, lardé d'ophiles et de Iherzolites, et auquel appartient le calcaire à couzeranite, dit de Charpentier, et le calcaire marmnréen de Saint- Béat, butte du coté nord par faille contre le terrain primordial passant par le pic des Trois-Seigneurs Seix, Gastillon, Saint-Béat. Cette disposition demi-circulaire des diverses zones sui- vant un axe dirigé Est-Ouest, rapprochée de ce fait que le long de cet axe les couches plongent dans deux sens différents, indique l'existence d'un pli anticlinal, dune sorte de voûte parallèle à la direction générale des Pyrénées. La clef de voûte de ce pli n'est pas, d'ailleurs, formée des mêmes assises, car, en marchant vers l'Est, on s'élève dans la série chrono- logique : cela tient, d'une part, à ce que l'ablation a été plus considérable dans la partie occidentale, de l'autre, à ce que l'axe de cette voûte, au lieu d'être horizontal, descend de plus en plus dans les profondeurs en s'appro- chant des sources de la Garonne, pour se relever ensuite dans le voisinage de l'Andorre et du massif granitogneissique du haut Vicdessos et d'Ax-les-Bains. Région méridionale, — La région Sud est constituée par un lambeau de terrains anciens pincé entre deux failles, au Nord celle du val d'Aran ou d'Artias, au Sud celle de la Ma- ladetta, entrevue par Magnan. Vers le Nord, il butte contre des terrains dift'érents (silu- rien supérieur, silurien moyen, silurien inférieur) ; du côté Sud, il est en relation constante, au moins dans la vallée d'Aran, avec le granit éruptifdes Monts-Maudits et des mon- tagnes de Vie! la. Sa composition géologique ne diffère guère de celle lie la région septentrionale ; seulement, ici se montre en plus le terrain houiller. A ce houiller appartiennent les grauwackes schisteuses et les quartzites du Plan-des-Etangs et du Rio-Negro, dont les empreintes végétales, connues dès Charpentier et Ramond, ont été attribuées définitivement par M. Zeiller au terrain houiller, d'après les fossilles recueillis par M. Gourdon. XXIX Au silurien moyen se rattachent les calcaires et dolomies de la Penna-Blanca, du Roc de Paderne, de la Fourcanade, de la Sierra Laouada, de Bassibi»'; et du nord du port de la Bonaigue. Au silurien inférieur, les schistes du Pic de la Mine, ceux du port de la Bonaigue, de Eoren, d'Alos-Epina ; aussi les poudingues quartzeux qui atlleurent au N.-O. de Valencia. A l'archéen , enhn, les schistes pélrosiliceux et les phyl- lades satinés du port de la Glère et de la montée du port de Vénasque. En somme, sauf la présence du terrain houiller, les ter- rains sont les mêmes dans la région méridionale que dans la région septentrionale, seulement la texture des roches est généralement cristalline, en raison surtout du voisinage du granit. En outre, ce lambeau paléozoïque, placé entre deux frac- tures, a subi des bouleversements singuliers qui ont altéré les rapports des assises et provoqué la formation de plis nombreux. Sur le méridien de la Maladetta, l'archéen, le silurien inférieur et le silurien moyen plongent vers le Sud, cette dernière assise se relevant au contact du granit pour former un pli dans lequel est logé le terrain houiller. Sur le méridien du Nélhou, les relations sont analogues. Mais au Rio-Negro, les calcaires du silurien moyen et le houiller plongent vers le Sud ou sont dressés verticalement, l'aile méridionale du pli ayant disparu dans la faille. Au port de la Bonaigue, le silurien inférieur, surmonté, au Nord, des calcaires du silurien moyen, butte contre le granit, mais en plongeant vers le Nord. Ici, en somme, pas de zones concentriques comme précé- demment, mais simplement des sortes de lambeaux parfois fusiformes ([ui se pénètrent les uns les autres et se terminent souvent de la façon la plus brusque. Ces terrains sédimentaires sont fréquemment accidentés par des intrusions de roches éruptives : XXX i" Granit homogène de ia Maladetla et des montagnes de Viella, formant aussi des pointements à Artias, Tredos, au Vallier, à Salau, aux montagnes de Bassibié.Ge granit, fran- chement éruptif, semble avoir fait éruption à la fin des ter- rains primitifs. Mais la venue au jour de cette roche, déjà consolidée, a pu parfois avoir lieu, à la faveur de failles, longtemps après l'époque de son épanchement ; 2" Pegmatite et granité à mica blanc ; forment des filons nombreux dans l'archéen ; dans le pays d'Aran et les régions adjacentes, ces roches éruptives ne traversent pas le ter- rain silurien inférieur. Il semblerait donc que leur période d'éruptivité vienne se placer à la fin du terrain archéen. Pour résumer la structure de la vallée d'Aran et des pays qui l'avoisinent, nous reconnaissons d'abord une zone anti- clinale (celle de Lès) dirigée sensiblement E.O., limitée au N. par un grand faille mettant en rapport le terrain jurassique et le terrain primordial; nous l'appellerons, avec Magnan, faille de Seix, quoiqu'il lui ait donné un parcours un peu dittérent; au Sud, autre grand (aïWe (faille d' Artias ou de VAran). Par delà cette dernière, faille de la Maladetta, fai- sant butter les terrains paléozoïques contre le granit érup- tif; enfin, au sud de la faille de Seix, faille de Juzet ou faille de Lès, remontant la gorge du Toran et amenant quelques perturbations le long de la frontière arano-française. 2° Anatomie des Distaplia. M. F. Lahille présente quelques notes anatomiques sur le genre Distaplia. C'est le professeur Délia Valle qui a fait, le premier, connaître ce genre; mais sa description, purement taxonomique, est fort incomplète; aussi M. Lahille a-t-il repris, en détail, l'étude de cette Ascidie qu'il considère comme une des plus intéressantes, puisqu'à son avis elle sert de trait d'union entre toutes les grandes familles de Tuniciers dont elle éclaire par suite singulièrement la parenté. XXXI Les Distaplia présentent six lobes buccaux et quatre lobes cloacaux ; ces derniers se transforment chez l'adulte en une longue languette. Une simple division des lobes latéraux conduit à la forme des orifices que présentent les Phallu- siades. Il existe quatre rangées de très longs trémas, réunis en leurs milieux par des vaisseaux anastomotiques transverses . Ceux-ci se sont formés dans le but de soutenir les sinus inter-trématiques qui s'allongeaient beaucoup pour accroître la surface respiratoire, sans modifier la constitution primitive de la branchie. Ces vaisseaux tranverses qui, chez les Phlébobranches su- périeurs forment ce qu'on nomme les côtes de 2^, 3« ordre, interrompent très rarement les trémas chez les Distaplia. Ils sont produits par la soudure de papilles qui naissent et se bifurquent sur le milieu de chaque sinus inter-trémati- ques en commençant par la rangée inférieure. Cette organo- génèse identique à celle que M. Lahille avait signalée chez Diazona, Rhopalona, Ascidiella, etc., à propos des vaisseaux anastomotiques transverses et longitudinaux, indique bien que les Distaplia doivent être considérés comme la souche des Phlébobranches, Les sinus transverses des Distaplia sont munis, comme chez les Aplidiens, d'une côte saillante continue du côté dorsal et formant sur le côté gauche la languette de Lister. Il existe aussi une lame dorsale au -dessous du sinus dorsal indépendante des languettes de Lister, ce sont donc deux formations distinctes. Chaque sinus Iransverse ren- ferme des fibres musculaires et communique directement avec la cavité générale par quatre sinus péribranchiaux par- courus eux aussi par des muscles provenant de la paroi péribranchiale. Cette disposition est donc intermédiaire entre celle que M. Lahille a autrefois signalée chez les Diploso- miens et les Aplidiens. C'est dans la gouttière péricoronale même qui est, d'après XXXII l'opinion de l'auteur, homologue aux arcs vibralilesdes Ap- pendiculaires et morphologiquement indépendante de la branchie chez toutes les Ascidies, que vient s'ouvrir l'organe vibratile ovale. Deux neifs se trouvent appliqués contre le fond de la gouttière, au-dessous du grand sinus péricoronal. Les tentacules, d'abord au nombre de ilenx puis de quatre, augmentent parla formation de quatre autres paires qui ap- paraissent successivement du côté neural. Tout comme chez les Aplidiens, c'est de la partie posté- rieure de la branchie, latéralement à l'œsophage, que nais- sent les deux tubes endodermiques. Mais ici, ces tubes, parfois inégalement développés, ne se soudent pas entre eux, n'entraînent ni le cœur ni les organes génitaux, sont revêtus de quelques faisceaux musculaires et d'un épithelium ecto- dermique. Ces tubes dépassent de beaucoup le corps de l'animal et ne se ramifient pas ; ce sont eux qui sont chargés de la reproduction asexuée, et iis représentent les tubes stoloniauxdes Aplidiens, Salpes, Pyrosomes, etc. Le grand dével(>ppement de ces deux tubes, ainsi que celui des organes reproducteurs, modifie les rapports de l'appareil digestif et de la branchie. Chez les jeunes indi- vidus, l'anse intestinale est horizontale et elle ne devient verticale qu'à l'état adulte, l'estomac restant toutefois asy- métrique. Le rectum présente les deux oreillettes libres et le sphinc- ter anal des Aplidiens. La glande intestinale est très déve- loppée, ses conduits s'anastomosent et présentent de nom- breuses varicosités terminales qui ne sont plus alors appliquées contre l'intestin. La glande débouche dans un réservoir à cellules polygandes qui vient s'ouvrir à son tour par un canal dans l'estomac. On ne peut pas confondre la glande intestinale avec des sinus sanguins. Drasche n'a étudié que superficiellement les Tuniciers de l'Adriatique et en particulier ce genre Distaplia. Il affirme que ses ressemblances avec les Aplidiens sont purement ex- XXXIII térieures. M. Lahille a montré le contraire, et il définit ainsi le genre Distaplia : « Ascidies phlébobranclies à six lobes buccaux, quatre rangées de longs trémas, et à diverticulum cloacal pour l'incubation. Les jeunes, par tous leurs caractères, sont des Diplosomidœ ; et les Leptodinidœ les réunit alors aux Pyro- somes. Les individus adultes sont des Distomidœ si on con- sidère la position des viscères, des Aplididœ si on étudie leur' constitution, » Séance tlu 3 mars ISS'?. Présidence de M. Moqdin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. le profes- seur Clos, accompagnant l'envoi gracieux de 45 brochures, dont il fait don à la Bibliothèque de la Société. La Société vote à M. Clos de chaleureux remerciements. Les minerais d'étain. M. de Rey-Pailhade analyse plusieurs mémoires traitant des mines et du minerai d'étain, publiés dans le Bulletiiide la Société de l'industrie minérale (Saint-Etienne). Les peuples de l'Inde postérieure ont connu l'étain dès la plus haute antiquité; ce métal s'est répandu de là dans l'Asie et dans l'Est de l'Afrique. Certains faits semblent prouver que l'âge du bronze a été précédé d'un âge du cuivre. L'étain employé en Europe dans les premiers temps his- toriques provenait des mines du Devonshire et du Cornouail- les, où allaient l'acheter les navigateurs phéniciens. Les plus importants dépôts d'étai^i furent Cadix, avant la conquête de l'Espagne par les Romains, puis Rome et Mar- 3* XXXIV seille. Pendant le moyen-âge, Cologne et Bruges furent les centres du commerce de ce métal. Les gîtes stannifères de Saxe et de Bohême furent décou- verts au commencement du xni« siècle, mais l'exploitation de ces mines ne devint active que vers le quinzième. La France ne possède que deux mines : la mine de La Villeder (Morbihan), découverte en 1834, et celle de Monte- bras (Creuse), signalée en 1859 par M, Mallard. Il existe encore des indices de cassilerite, à Piriac (Loire- Inférieure), à Vaubry et Cieux, sur les flancs du Mont-Blond, et enfin à Chauteloube et Saint-Léonard (Haute-Vienne). En Asie, on trouve le' minerai d'étain à Malacca, dans le Siam et en Chine. En Océanie, les îles de Bangka, de Bilitong, de Java en fournissent de grandes quantités. On exploite des mines d'étain, en Australie, depuis 1858 et, en Tasmanie, depuis 1872. On connaît des gisements de cassiterite au Chili, en Bolivie, au Mexique et aux Etats-Unis d'Amérique. M. Rilly a fait la remarque que les principales mines d'étain se trou- vent situées à peu près sur un grand cercle passant par la Tasmanie, Sumatra et le Cornwall, en Angleterre. Les gîtes stannifères sont, d'après M. de Lapparent, des gîtes d'éma- nation directe, c'est-à-dire de ceux dont l'ouverture et le remplissage des fentes ont eu lieu en même temps. La for- mation des nions stannifères a coïncidé avec la fin de la pé- riode dévonienne. L'abondance des matières fluorées et fluosilicatées, qui accompagnent le minerai d'étain, donne à penser que le fluor a été l'agent minéralisateur des filons stannifères. Ces filons se trouvent toujours au voisinage ou au contact même des schistes anciens (dévoniens ou cam- briens) avec du granité h mica blanc. Les minéraux satelUtes de l'oxyde d'étain sont le topaze, l'apatite, le wolfram, l'émeraude, l'argent rouge, la tourmaline, les pyrites et le mispickel. Un puits de 117 mètres et les galeries de recherche, exé- XXXV cutés depuis 1880 au gîte de La Villeder, ont montré qu'en profondeur la minéralisation du lîlon devenait plus pronon- cée et plus régulière. Il y a lieu d'espérer que la France possédera bientôt une importante mine d'étain. Après plu- sieurs années d'insuccès, dus à des recherches dirigées sui- vant des vues trop théoriques, la mine de Montebras, qu'on exploite maintenant d'une manière réellement pratique, commence à donner des résultats satisfaisants. M. de Rey-Pailhade donne des détails sur la préparation mécanique et la métallurgie de l'étain, il passe en revue les applications de l'étain et signale la découverte toute ré- cente du bronze phosphoreux, qui paraît destiné à un grand avenir par sa belle couleur d'or et ses précieuses qualités de compacité, de résistance et d'élasticité. La production totale de l'étain s'élève annuellement à 45,000 tonnes représentant une valeur de 125 millions de francs. M. Laborie informe la Société que M. Heckel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille, est parvennu à fabri- quer, avec les graines d'un Sterculia du nord de l'Afrique, des galettes alimentaires qui , sous un volume moitié moin- dre, ont la même valeur nutritive que l'avoine. M. Sanson a fait, à Grignon, des expériences qui ont démontré le grand pouvoir nutritif de cette préparation. M. Heckel paraît avoir ainsi résolu un problème dont la solution intéresse l'armée au plus haut point. Analyse. M. Bramer analyse deux travaux récemment parus dans la Botanische Zeitung (44= année). M. DE Vries rend compte d'un travail de M. Went, d'Ams- terdam, sur l'état jeune des vacuoles. Jusqu'ici on considérait les vacuoles que l'on trouve dans les cellules végétales, comme étant des cavités remplies de suc cellulaire, dues à ce que la masse solide du protoplasma augmente moins rapidement que le volume de la cavité cel- XXXVI lulaire, et ne peut alors remplir celle-ci. M. Went dit avoir établi que les vacuoles font partie intégrante de la cons- titution du protoplasma. L'on peut constater leur présence dans les cellules jeunes, en voie d'accroissement et de mul- tiplication. Les recherches ont porté sur des cellules prises dans toutes sortes Je méristème (sac embryonnaire, point végé- tatif, etc.). Les vacuoles, d'abord intiniment réduites, s'ac- croissent en isiême temps que la cellule, se multiplient avec elle. W. Wenp a constaté le passage des vacuoles-filles dans les cellules filles. M. Leitgeb, professeur à l'Université de Gratz, signale l'exisleuce do cristalloïdes dans les noyaux cellulaires de Vllyacinthus candidans. Les cristalloïdes, masses pseudo-cristallines de matières abuminoïdes, signalés d'abord dans les grains d'aleurone, se trouvent aussi dans le protoplasma des I\lucorinées, des Floridées et de certaines Phanérogames. Leur existence dans les noyaux de chaque cellule dans les tissus du Lathrœa squamnaria, des Utricularia et des Pinguicula. Dans V Ilyacinthus candicans, M. Leitgeb a constaté leur présciice dans les cellules de tous les organes aériens, prin- cipalement du périanlhe, mais ils manquent dans les parties souterraines de la plante. Séance du 16 mars 1887. Présidence de M. Moquin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Sur le mode de végétation du Jujubier. M. Laborie entretient la Société de la Végétation du Ju- jubier. XXXVII Au premier abord, le mode de végétation du Jujubier, paraît ditïérer essentiellement de celui des autres plantes. En etiet, les fleurs et plus tard les fruits apparaissent sur des axes feuilles qui tombent tous les ans, et dont la chute est précédée par celle des feuilles. Ces axes sont portés par des rameaux gros et très courts, alternes et séparés les uns des autres par des entre-nœuds assez allongés. Pendant sa période de végétation, le Jujubier possède par conséquent plusieurs sortes de rameaux, dont le développe- ment mérite de fixer un instant l'attention. Assez fréquemment, les rameaux courts émettent non- seulement des rameaux feuilles, mais un autre axe plus volumineux et qui se couvrira de rameaux feuilles, ca- ducs, alternes et florifères. L'année suivante, aux points d'insertion de ces rameaux caducs, il s'en développera d'autres qui évolueront de la même manière, et vers la fin de l'année on pourra constater qu'ils sont insérés, non plus sur l'axe primaire, mais sur un axe secondaire, à mérithalles très courts, qui, désormais, donnera tous les ans naissance aux axes feuilles et parfois à un nouvel axe primaire des- tiné i^i agrandir la charpente de l'arbre. Ces axes sont donc distincts, tant au point de vue phy- siologique, qu'au point de vue morphologique. La spécialisation fonctionnelle qui s'eiiectue sur un axe primaire, au lieu d'origine des rameaux feuilles caducs, est à retenir, car elle permet d'interpréter le mode de floraison de certaines plantes. En ellèt, si d'une part on suppose un accroissement du diamètre de l'axe primaire, plus rapide que l'allongement de l'axe raccourci d'où procèdent les axes feuilles, il pourra arriver que ce deuxième axe n'apparaisse pas h l'extérieur ou du moins que son extrémité affleure seulement la sur- face du premier. — C'est ce qui arrive dans les diverses es- pèces du genre Cercis. — La répartition souvent étrange XXXVIII des fleurs sur le tronc et les branches de ces arbres résulte de l'existence de rameaux florifères, cachés en quelque sorte, dans l'épaisseur des parties végétatives et qui continuent leur existence propre. L'anatomie confirme ces distinctions. L'organisation des entre-nœuds des rameaux primitifs du Jujubier diffère de celle des rameaux caducs, et les rameaux courts, d'où naissent ces derniers, ont aussi une structure particulière, qu'on peut résumer ainsi : 1" grande épaisseur de l'écorce ; 2» faible volume de la moelle ; 3" petit calibre et réduction du nombre des vais- seaux, autres que les trachées ; 4" enfln, abondance des matières de réserve contenues dans leurs divers éléments cellulaires. Ces caractères ne sont pas particuliers aux rameaux courts du Jujubier. On les retrouve sur les rameaux qui, dans beaucoup d'autres plantes, sont spécialement destinés à donner naissance aux fleurs : le pommier, le poirier, l'aman- dier, où ces rameaux ont reçu le nom caractéristique d'axes à fruits. Par suite, on est conduit à admettre que les divers axes du Jujubier, végétatifs, fructifères et d'inflorescence, existent aussi dans un grand nombre de plantes, mais avec un déve- loppement relatif, variable suivant les espèces et qui déter- mine des modiflcations dans leur port et dans leur constitu- tion générale. On arrive ainsi à ramener à un type unique des plantes qui, de prime abord, paraissent s'éloigner beau- coup les unes des autres, et à rapprocher, par exemple, les plantes bulbeuses et les plantes à rhizome, des plantes pour- vues de coulants (fraisiers, quelques saxifrages, etc...)» ^t des plantes à tubercules hypogés (pomme de terre, topi- nambour). Les bulbes, les nodosités des rhizomes, les sou- ches des plantes à coulants, les tubercules, seraient, dans cette hypothèse, de véritables axes à fruits ; les coulants, les pédoncules des bulbes, etc., représenteraient les axes végé- XXXIX latifs, tandis que les parties feuillées aériennes seraient les rameaux d'inflorescence, comme l'a déjà dit L. Cl. Richard. Séance du 6 avril 1887. Présidence de M. Laborie, vice-président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. le Secré- taire-Général de V Exposition de Toulouse, invitant la Société à déléguer un de ses membres pour organiser la participa- tion de la Société à l'Exposition. M. le D"" DE Rey-Pailhade est désigné comme délégué. Note sur quelques plantes des environs de Toulouse. Par L.-R. Claky, membre titulaire. Depuis huit ans que nous herborisons dans les environs de Toulouse, nous avons, à plusieurs reprises, trouvé un certain nombre d'espèces que ne citent pas les flores locales. Plusieurs de ces plantes ont été trouvées assez constamment par diftérents botanistes et dans des conditions qui ne per- mettent pas toujours de les considérer comme accidentelles. Aussi pensons-nous qu'il est bon de les signaler ; il se peut que des recherches ultérieures viennent un jour autoriser les Aoristes toulousains à introduire, sinon toutes, du moins certaines de ces espèces dans leurs ouvrages. Ces plantes que nous citons sont en très petit nombre ; nous ne rapportons, en effet, que celles qui se sont offertes plusieurs fois dans nos herborisations. Avec l'éminent au- teur de la flore de Montpellier, nous pensons qu'il vaut mieux faire disparaître d'une flore une espèce mauvaise, que d'en introduire de douteuses. Aussi ne prétendons-nous pas don- ner ces quelques plantes comme nouvelles : notre but est XL simplement de les signaler et d'attirer sur elles, si faire se peut, l'attention des botanistes. Plus tard seulement, on pourra dire si elles doivent être définitivement admises ou rayées. Seraient-elles toutes accidentelles, qu'il y aurait en- core avantage à les faire connaître : on sait combien les moyens de transport actuels contribuent largement à la dis- sémination des graines et, par conséquent, au développe- ment des flores adventives ; pourrait-on nier l'intérêt qu'il y a, pour la botanique locale, h suivre la marche et le déve- loppement de ces flores accidentelles qui viennent si souvent donner à la flore-type d'une région un cachet particulier et souvent même la défigurer ? Diplotaxis viminea, D. G. — Cette crucifère a été signalée, dès 1871, par un de nos collègues de la Société, M. Desjar- dins ; il l'a trouvée dans les champs de blé, sur les coteaux de Pech-David. D'après lui, les échantillons qu'il a recueillis proviendraient de graines apportées avec les blés. Quoi qu'il en soit de son origine, cette espèce n'en est pas moins au- jourd'hui assez répandue : depuis quatre ans, nous la recueil- lons chaque année sur les hauteurs du Calvinet. On la trouve aussi dans la plaine du Lhers, mais elle y est bien moins commune que dans la localité précédente. Lepidium virgitiicum, L. — Très commune à la gare de Raynal, cette espèce se rencontre aussi dans les champs sablonneux voisins, mais en petite quantité. On la trouve au- jourd'hui, nous a dit M. Timbal-Lagrave, dans toutes les gares et stations de chemins de fer. Se maintiendra-l-elle définitivement dans notre région? Berteroa incana, D. G. — Nous l'avons rencontré deux années de suite, en 1881 et 1882, sur la rive droite de la Ga- ronne, en amont du pont de Blagnac. En 1883, nous avons retrouvé dans les champs, le long du chemin de la Pujade, près de la voie ferrée (un seul exemplaire). Un botaniste digne de foi nous dit l'avoir vu, sans étiquette, dans un pa- quet de plantes provenant d'une herborisation faite, en XLl 1878, à Pech-David et dans les graviers de la Garonne, sur la rive droite, entre Empalot et Portet. Reseda gracilis, G. G. — Se rencontre assez communé- ment sur les bords du Tarn, à Buzet, où il croît pêle-mêle avec V Euphorbia retusa. Nous l'avons récolté pour la première fois, dans cette localité, en 1884. Silène conoidea, L. — Abonde dans les talus du chemin de fera la gare de Raynal. Nous ne l'avons pas rencontré hors de cette localité. Cette espèce est très probablement acci- dentelle et ne paraît pas avoir de tendance à se naturaliser dans notre ilore. 11 y a quatre ou cinq ans, on pouvait en voir un pied, au Jardin-des-Plantes, provenant de Uaynal. Solidago Canademis, L. — Se maintient depuis au moins huit ans à l'entrée du bois de Balma, vers son extrémité Est, dans une prairie. La plante se multiplie par sa souche et forme un massif qui s'étend peu à peu ; les graines, quoique arrivant à maturité, ne germent sans doute pas, car pas un seul pied isolé n'a été trouvé autour du massif ou dans les environs. Salvia Horminum, L. — Nous avons trouvé quelques rares pieds de cette plante, à différentes époques, dans le ballast à la gare de Raynal, jamais hors de cette localité. Salvia verlicillata, L. — Encore rencontrée à la gare de Raynal, cette espèce y est plus commune que la précédente et elle s'étend môme dans les champs voisins où elle pros- père. Dans la première édition de sa Flore dei environs de Toulouse, M. le docteur Noulet signalait la présence de cette sauge dans un fossé de notre ville. Depuis, et peut-être à tort, il a cru devoir la rayer. Plantago arenaria, Waldst. — Assez commune dans tous les talus de la voie ferrée entre le pont Matabiau et la gare de Raynal, cette espèce ne s'est pas rencontrée ail- leurs. Boubiera muUifida, Moq.-Tand. — M. Saltel a trouvé cette intéressante Polygonée, au mois d'octobre 1883, dans les ter- XLII rains incultes situés entre l'avenue Frizac et la ligne du chemin de fer. Elle occupe une aire assez étendue et s'y montre commune. M. Timbal-Lagrave, à qui nous avons fait part de cette trouvaille, nous a dit avoir recueilli cette même espèce , il y a plusieurs années, dans la même localité et en quantité telle, qu'il a pu en distribuer plu- sieurs centuries. Alriplex Halimus, L. — Cultivé en haies aux environs de Toulouse. Très commune, cette espèce mériterait au moins d'être citée dans nos flores locales. Atriplex rosea, L. — M. Desjardins nous ayant dit avoir trouvé celte espèce dans les terrains vagues de la rue Bayard, nous nous hâtâmes de l'y rechercher. Nous recueillîmes un certain nombre d'échantillons qui, à première vue, parais- saient se rapporter à i'A rosea, et nous les annonçâmes comme tels à plusieurs de nos collègues. Mais, examinée de plus près, et comparée â des échantillons de Montpellier, de M. Lacassin, notre plante a du être rangée dans VAtriplex laciniata. Du reste, M. Timbal n'a jamais trouvé V Alriplex rosea à Toulouse et, sous ce rapport, il partage l'avis de M. Noulet, qui ne voit dans tous les exemplaires receuillis à Toulouse même, que 1'^. laciniata. Polygonum incnnum, D. C — Cette forme, bien reconnais- sable à ses feuilles blanches-tomenteuses en dessous, est commune aux coteaux de Pech-David où on la trouve mêlée au P. Persicaria et autres. Euphorbia retusa, D. C — Assez peu répandue dans nos environs immédiats (plaine du Lhers, hauteurs du Calvinet) où nous ne l'avons récoltée que deux ou trois fois. Cette plante devient commune à mesure qu'on s'éloigne de notre ville el elle est assez abondante sur les bords du Tarn, à Buzet, localité qu'on peut regarder, avec M. Noulet, comme formant la limite de la flore toulousaine. Telles sont les différentes espèces que nous avons recueil- lies et que ne mentionnent pas nos flores. Certaines d'entre XLIII elles nous paraissent devoir être admises définitivement, ce sont : 1. Diplotaxis viminea, D. 0. 5. Roubiera'multifida, Moq.-T. 2. Berteroa incana, D. C. 6. Poljgouum incanum, D. G. 3. Reseda gracilis, G. G. 7. Euphorbia retusci, D. C. 4. Salvia verticillata, L. Les autres, plus rarement rencontrées et presque exclusive- ment localisées à la gare de Raynal, doivent être réservées jusqu'à nouvel ordre. Elles forment, sans doute, là une flore adventive dont le nombre d'espèces s'accroîtrait considéra- blement, si on se donnait la peine de chercher, et dont l'étude offrirait un réel intérêt. Il est aussi quelques plantes rares dont nous devons si- gnaler de nouvelles stations ; Géranium pyrenaïcum, L. — M. Noulet le cite dans les lieux frais et herbeux des bords de la Garonne et dans les allées du Jardin-des-Planles. Nous ne l'avons trouvé que deux fois sur la Garonne : à l'île du Ramier et au Porl-Ga- raud. Au Jardin-des-Plantes. il est très commun dans les terrains qui avoisinent la Grande-Allée (1). Mais, où il abonde, c'est encore à la gare de Raynal : tous les talus en sont couverts et, nulle part ailleurs, les pieds ne sont plus beaux et plus vigoureux. Tribulus terrestris, L. — Très rare dans notre région. Nous ne l'avons trouvé qu'une seule fois, sur la rive droite de la Garonne, en aval du pont de Blagnac, localité indiquée par M. Noulet. Par contre, cette espèce est, comme la pré- cédente, excessivement commune à la gare de Raynal. Erica cinerea, L. — M. Desjardins, croyons-nous, l'a déjà signalée dans la forêt de Bouconne. Nous l'avons retrouvée (1) On j trouve aussi, mêlé avec lui et croissant en abondance, le Fumaria Capreolata. Jord. XLIV dans la partie sud de la forêt, du côté de Brax, le long de la voie ferrée, près d'un endroit où croît en abondance le Gen- tiana pneumutumthe ; mais il y est fort peu répandu. Primiila grandiflora, Lam. - Celte magnifique espèce, commune dans les prairies des bords du Tarn, surtout au- tour de Buzet, n'a pas encore été signalée dans nos environs immédiats. 11 y a cinq ans, MM. Lacassin et Pautel en ont trouvé trois beaux échantillons, dans les bois de la rive droite du Touch, en amont du pont de pierre de Blagnac, à l'endroit même où abonde le Fritlllaria Meleagris. Depuis, nous ne croyons pas qu'elle r-iit été jamais retrouvée dans cette localité. Séance du !Î0 avril 1887. Présidence de M. Moquin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Félix RÉGNAULT, au nom de la Commission des grandes courses, propose d'organiser une excursion d'un jour à la grotte de Lombrivcs, dans la première quinzaine de juin. Adopté. M. DE Ret-Pailhade, délégué de la Société pour l'Exposi- tion de Toulouse, indique ce que la Société est appelée à faire à cette occasion : 1» La collection complète du Bulleti?! sera accompagnée d'une table générale de ses vingt premières années (M. de Rey-Pailhade veut bien se charger de dresser cette table mé- thodique; ; 2« Un catalogué sommaire et méthodique des collections particulières des sociétaires sera imprimé; 3» Les tirages. à part des travaux contribueront également à mettre en évidence les efforts de la Société. îo — Excursion au laboratoire maritime de Cette. M. F. Lahille rend compte d'une excursion qu'il a faite, XLV le 14 mars, au laboratoire maritime de Celte, il trace l'histo- rique de cette station, entièrement due à l'initiative de M. le professeur Sabatier, et décrit l'aménagement très satisfaisant du laboratoire. Les ouvrages de déterminations, que M. Lahille énumère, et les instruments d'observations , sont déjà fort nombreux et très bien choisis. En outre, une vaste salle renfermera bientôt un musée local qui rendra les plus grands services aux naturalistes, tout en intéressant le public. Les avantages de la station consistent : 1° dans l'abon- dance incroyable et la variété des animaux; 2"^ dans la faci- lité avec laquelle on peut, par tous les temps, se procurer les sujets d'études, lt3S canaux de Celte formant de merveil- leux aquariums toujours sous la main; 3° dans la proximité des collections et bibliothèques de Montpellier. Il est essentiel de noter que les laboiatoires de Cette, de Banyuls et d'Arcachon se complètent très avantageusement sans se nuire l'un l'autre. A Arcachon, on étudiera les ani- maux de l'Océan, en particulier ceux des fonds sablonneux et vaseux, principalement ceux des grandes profondeurs. Cinq bateaux à vapeur, gréés pour la pêche, sont tous les jours à la disposition des naturalistes et rendent les excur- sions lointaines aussi faciles que fructueuses. A Celte, le naturaliste ira étudier spécialement les adaptations des ani- maux, passant d'un côté de la mer aux eaux saumàlres et aux eaux douces ; de l'autre, de la mer aux salines. Enfin, à Banyuls, l'aménagement si remarquable du laboratoire et des aquariums permettra d'y poursuivre avec le plus grand fruit les études embryologiques les plus délicates et les plus variées. 2° — Ovogénèse des Tuniciers. Dans une seconde communication , M. F. Lahille fait part à la Société du résultat de ses recherches sur l'ovogénèse des Tuniciers. Ses observations, ayant porté sur la plupart des XLVI familles, ont un caractère fort général. Ses conclusions sont les suivantes : 1° L'ovaire des Tuniciers est formé par une vésicule mé- diane d'origine mésoblastique. Impaire au début, elle peut ensuite présenter une symétrie bilatérale ou même devenir double. Cette vésicule est entièrement distincte du système lacunaire. 2° L'œuf des Appendiculairesest entièrement nu. L'auteur l'a vérifié, après M. Fol, sur une Fritillaire voisine de Fritilla- ria aplostoma. Au début de leurdéveloppement, lesœufsde tous les Tuniciers sont également nus, et ils rentrent dans la règle générale. 30 Dans la suite ils peuvent présenter deux sortes de for- mations histologiques : une formation cellulaire et une for- mation globulaire. Dans aucun de ces deux cas, il n'y a intervention delà vésicule germinative et de son nucléole, et les formations sont indépendantes l'une de l'autre. 4" La formation cellulaire, toujours extra-ovulaire, aboutit à la production d'un follicule provenant de la prolifération des cellules de l'épithélium germinatif non transformées en ovules primordiaux. 5" Le follicule peut être formé d'une seule couche (Salpes, Molgules, Giona), Dans d'autres cas (Botryllidés\ la prolifé- ration des cellules folliculaires primitives continue, et il se forme une seconde zone cellulaire. Quelquefois même le tol- licule peut présenter une troisième zone (quelques œufs de Gla vélines). Ces zones sont quelquefois séparées les unes des autres par des productions anhystes. 6" La formation globulaire, toujours intra-ovulaire, peut presque coïncider avec la formation du follicule primitif (Ciona;; dans d'autres cas, elle ne se produit qu'un peu avant la maturation de l'œuf. XLVIl Séance du 4 mai ISS'?. Présidence de M. Moquin-Tandon , président. Le procès-verbal de la séance du 20 avril est lu et adopté. 1° Les Crustacés branchiopodes de Toulouse. iVI. F. Lahille a étudié les Branchiopodes des environs de Toulouse, au nombre de trois, et chacun d'eux représente un type des trois familles qui constituent le sous-ordre des Crustacés Piiyllopodes. WApus productus Bosc. (Limulus productus Lam. Lepi- durus productus Lach.) est assez commun dans le ruisseau du Calvaire, et M. Brsemer l'a rencontré, de son coté, dans les petits affluents du Lhers. L'Estheria cycladoides (Isaura cycladoïdes Joly) se rencontre dans les petites mares et ruis- seaux des bois de Balma. Le Branchipus diaphanus (Prev.), fort rare, se trouve dans une source située au bas de la côte de Lardenne Dans cette première communication sur les Branchio- podes, l'auteur étudie certaines particularités de l'Apus qui avaient été inexactement décrites par Savigny, Schselfer et Clans : 1° Choisissant pour type d'appendice, l'appendice le plus dillérencié, M. Lahille montre les homologies qui existent entre les appendices des Crustacés inférieurs et ceux des Annélides Polychètes supérieurs Les pattes des Crustacés sont homologues aux rames dorsales des Annélides. Les rames ventrales ont disparu ou ne sont représentées le plus souvent que par une dilatation interne de l'article basilaire présentant des touffes de soie et quelquefois de petits tuber- cules. 2° L'appendice se compose toujours : l^ d'une partie infé- rieure ou interne, chargée de la locomotion , du toucher, XLvm aidant quelquefois même à la préhension des aliments; 2» d'une partie supérieure ou externe, chargée de la respira- tion et se divisant le plus souvent en une branchie foliacée ayant comme annexe un cii'rhe branchial ou vésicule bran- chiale. 3° Tout comme les Crustacés supérieurs, l'Apus présente des pattes à sept articles. Chaque article, sauf le coxopodite et le dactylopodite. présente un appendice. 4° L'appendice branchial appartient au mésopodite, et se compose d'une branchie foliacée triangulaire, ayant à sa base une vésicule ovoïde. Celle-ci présente une crête externe lon- gitudinale. Les quatre autres appendices sont des lames lan- céolées et dentées, munies de soies rigides sensitives. Ces derniers appendices se modifient en antennes dans la pre- mière paire des pattes, 5" M. Laliille examine ensuite les modifications que pré- sentent les pattes de l'Apus, et il termine sa communication en décrivant les pièces de la mâchoire. Celle-ci se compose de trois paires d'appendices : 1° les mandibules dépourvues de palpe sont des coxopodites modiiiés, et ils représentent très probablement la rame ventrale des Annt'lides; 2" la première paire de mâchoires est formée d'un coxopodite denté et d'un basipodite qui s'est incurvé entre lui et les mandibules; 3° la seconde paire de mâchoires est rudimen- taire, le coxopodite est ici foliacé et le basipodite forme un article externe grêle et cyhndrique. 2" La grotte de Saint-Lizier. M. Félix Régnault entretient la Société de la découverte d'une grotte à Saint-Lizier (Ariège). Il présente à la Société deux coupes représentant la coupe de la nouvelle grotte et celle des oubliettes de Gargas. La grotte de Saint-Lizier otîre l'aspect d'une énorme fissure verticale, creusée naturellement dans le calcaire et profonde de 35 mètres environ. Les explorateurs, dirigés par M. Ré- gnault, ont parcouru de longues galeries étroites et tor- tueuses, dans lesquelles ils ont trouvé des débris de poteries gallo-romaines et des ossements de ruminants et de carni- vores encore indéterminés. La descente se faisait au moyen d'une échelle de corde et d'un câble, le long duquel il fallait se laisser glisser pour [)arvenir dans la salle principale. C'est à l'initiative et sur l'invitation du maire de Saint- Lizier, le colonel Dupré, que M. Régnault a été appelé à cette exploration. M. Régnault, comparant les deux grottes ou puits verticaux de Gargas et de Saint- Lizier, donne quelques explications sur le remplissage de ces cavités. Les oubliettes de Gargas ont donné des débris d'animaux quaternaires d'une conser- vation parfaite. M. Régnault a pu relever des squelettes en- tiers du grand ours, de l'hyène et du loup. Il termine sa communication en donnant lecture à la So- ciété d'une noie présentée par M. Albert Gaudry sur le petit Ursits spelœiis de Gargas (Académie des Sciences, séance du 14 mars 1887). Le squelette complet de ce carnassier oliert au Muséum par M. Régnault, vient d'être placé dans la nouvelle salle de paléontologie. Séance du IH mai 1887. Présidence Je M. Moquin-Tandon, président. Le procès-verbal de la séance du 4 mai est lu et adopté. 1" Méthode de dosage de l'urée iVI. DE Rey-Pailhade décrit la méthode maintenant habi- tuellement suivie pour le dosage de l'urée par l'hypobro- mite de sodium qui décompose l'urée en eau , acide carbonique et azote. Le volume de ce dernier gaz qui, seul, reste libre est mesuré. Ramené à 0" et h 760" et multi- L plié par un coefficient, ce volume donne directement le poids d'urée pour 1,000 contenue dans l'urine analysée. C'est la correction qui est la partie la plus longue de l'opération. Aussi le D"^ Esbach a-l-il imaginé, pour l'abré- ger, un appareil qu'il a appelé baroscope, dont la lecture donne, à l'aide de tables construites par l'auteur, la correc- tion demandée. M. de Rey-Pailhade propose de supprimer l'emploi du baroscope et d'obtenir directement les corrections de tem- pérature et de pression d'après des tables qu'il a construites, en prenant pour base la pression moyenne du lieu où l'on opère. Cette pression moyenne est facteur de l'altitude. M. de Rey-Pailhade exécute, à la séance même, plusieurs dosages et calcule, d'après ses tables, la quantité d'urée correspondante. (Voir les tableaux du D' de Rey-Pailhade> aux mémoires originaux.) 2" Morphologie des glandes mammaires. M. Moquin-Tandon entretient la Société de la Morphologie des glandes mammaires . Les recherches embryologiques de KôUiker et de Hiiss, les travaux analomiques de Hack et de Gegenbaur surl'Echidné et l'Ornithorhynque établissent que les glandes mammaires ne sont que des glandes cutanées, modifiées en vue de leur rôle physiologique. Chez les Mammifères supérieurs, la glande mammaire est une glande sébacée complexe, qui se développe d'après deux types : 1» Chez les Ruminants, la peau s'élève en un cylindre tubuleux au fond duquel débouchent les canaux galacto- phores (Hûss) ; i'° Chez l'homme, le champ glandulaire s'enfonce légère- ment; du fond de cette coupe s'élèvent les téguments modi- fiés du mamelon (KùUiker). M. Moquin-Tandon expose la disposition curieuse de l'ap- pareil mammaire diffus de l'Echidné. Cet animal ne possède LI qu'une sorte de glande cutanée : les glandes sébacées. Ce sont elles qui, h peine modifiées, constituent l'appareil mammaire. Dépourvues de mamelon , elles débouchent à l'extrémité des follicules pileux dans un repli cutané de la région abdominale. Dans ce repli, véritable poche incuba- trice, Hack a trouvé des œufs méroblastiques comme ceux des oiseaux. Chez l'Ornithorynque, les glandes mammaires sont le résultat de la transformation des glandes sudoripares. En terminant, M. Moquin-Tandon rappelle la disposition spéciale des glandes mammaires dans les différents ordres de Mammifères, et cite les phénomènes, considérés comme ataviques, de polymastie et de polythélie observés chez l'homme. Séance du 1''' juin. Présidence de M. LiBORiE, vice-président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Laborie entretient la société de la vision des couleurs. Du sens de la vision dans l'antiquité et chez les daltoniens. L'étude critique faite par Gladstone, recteur de l'Univer- sité de Glascow, des diverses expressions employées par Homère pour désigner les couleurs, prouve que ce grand poète n'en connaissait qu'un petit nombre, et, de plus, qu'il était surtout sensible à leur intensité lumineuse. L'auteur fait ressortir les acceptions, parfois trèsdillérentcs, des uîots qui expriment le rouge, le vert-jaunàtre et le violet, seules couleurs indiquées d.ms le texte homérique, et il conclut d'une analyse très approfondie des ditl'érents passages où ces couleurs se trouvent citées : Qu'Homère ne connaissait guère que le rouge ; Qu'il le confondait souvent avec le jaune brun-foncé et LU même avec cette variété du jaune que nous nommons le fauve ; Qu'il ne distinguait que très imparfaitement le jaune ; Qu'il ne voyait dans ce qu'il appelle le vert-jaunâtre et le violet que des nuances dans l'éclat lumineux des objets ; Enfin, qu'il ignorait entièrement le vert — il ne parle jamais du vert des feuilles — et le bleu, car jamais il n'ap- plique cette épithète au ciel de son pays, bien que tous les voyageurs soient frappés de l'intensité de la coloration qu'il présente à certaines heures du jour. M. Gladstone, prévenant une objection qui se présente immédiatement h l'esprit, fait remarquer combien il est invraisemblable d'attribuer l'imperfection des poèmes home- riques, au point de vue de la différenciation des couleurs, à une affection de la vue de leur immortel auteur. Le Dr Hugo-Magnus, professeur à Breslau, qui a publié deux ouvrages sur le développement historique du sens de la couleur, a fait remarquer que les descriptions que les anciens nous ont laissées de l'arc-en-ciel prouvent, qu'à l'époque d'Homère, comme avant lui et même après, pen- dant un certain temps, les hommes n'en distinguaient que la portion rouge. Comme Homère, en effet, les anciens arabes le disent rouge et le désignent même par une expression qui a cette signification ; et bien longtemps après l'auteur de l'Iliade et de l'Odyssée, Ezéchiel, n'y mentionne que cette couleur. On serait donc conduit à admettre que ces différents écrivains étaient tous affectés de la même maladie, et une pareille conclusion ôte toute valeur à l'explication des par- ticularités signalées dans les poèmes homériques par l'affec- tion connue sous le nom de daltonisme. Il est plus conforme à l'esprit scientifique et à la loi de progrès qui, jusqu'ici du moins, régit l'évolution de l'huma- nité, d'admettre que la faculté de distinguer les couleurs a été acquise dans le cours des âges et s'est fixée peu â peu par l'hérédité. LUI Peut-on indiquer dans quel ordre les couleurs ont été successivement distinguées? D'après M. H. Magnus, dont M. Gladstone accepte les idées, le rouge aurait été la pre- mière couleur connue ; puis l'homme aurait acquis la fa- culté de percevoir le rouge orangé, plus tard il aurait saisi le vert, plus tard en/in le violet et le bleu. Le savant allemand ne fait pas remonter au-delà de l'époque d'Aristote la con- naissance du bleu. il est bon de remarquer que ces hypothèses se retrouvent dans les écrits des anciens philosophes, et Anoxagore semble admettre que, dans les temps les plus reculés, l'homme ne possédait pas le sens de la couleur. Une pareille opinion, à une époque déjà si éloignée de nous, est trop remarquable pour (ju'il soit possible de n'y voir qu'une conception de l'esprit. Elle n'étonne plus, au contraire, si on veut la considérer comme l'écho d'une tradition ancienne. Après avoir analysé le travail de M. Gladstone, M. Laborie se demande si on ne peut pas en tirer quelques renseigne- ments sur la nature du daltonisme, et s'il ne faut pas con- sidérer cetle atfeclion comme un retour de l'état ancestral. Il fait remarquer d'abord qu'il ne faut pas confondre la perception de l'intensité lumineuse avec celle des couleurs. Dans plusieurs cas d'achroraatopsie, constatés et étudiés par des médecins et des physiologistes du plus grand mérite, Daubeney, Tuberville, Rosier, Galekowski, etc., etc., la vue des malades était excellente et certains sujets percevaient non-seulement toute l'étendue du spectre, mais encore dis- tinguaient parfaitement les raies de Fraunhofer. Ces faits (jui éloignent l'idée d'une imperfecttion de l'or- gane rétinien, conduisent à faire admettre l'exisience d'une localisation cérébrale pour la perception des couleurs. Celte conclusion corroborre singulièrement l'hypothèse de M. Gladstone, de M. H. Magnus et de tous ceux qui ad- mettent le perfectionnement successif du sens de la vue ; eniin elle autorise l'explication du daltonisme par l'effet de l'atavisme. LIV . Si on remarque que les retours à l'état ancestral sont d'autant plus rares qu'il s'est écoulé un plus grand nombre de générations, on doit, au point de vue qui nous occupe, observer beaucoup moins de cas d'achromatopsie complète que de daltonisme ordinaire, et parmi les variétés de cette dernière assertion, les plus fréquentes doivent être celles qui portent sur la confusion des couleurs dont la notion a été acquise en dernier lieu. Or, c'est justement dans cet ordre de fréquence que les spécialistes classent les diverses variétés qu'ils observent. Ainsi, M. Favre, qui pendant de longues années a étudié les particularités de la vision sur les employés des chemins de fer, a reconnu que : Sur 100 daltoniens 0,9 ne distinguent pas le rouge. — — 1,3 — — le jaune. — — 4,9 — — le bleu. — — 5, — — le vert. — — 7,4 — — le violet. L'achromatopsie complète, esi-il besoin de le dire, est très rare et tout h fait exceptionnelle. Enfin, les peuples d'Europe, les plus anciennement civi- lisés, fournissent moins de cas de daltonisme que ceux dont la civilisation est plus récente. Rare en Italie, cette affection se présente en France I fois sur 25; en Angleterre 1 fois sur 17 ; et ce rapport est plus élevé encore en Allemagne. 11 existe donc une corrélation étroite entre les données de la théorie et celles de l'observation. C'est là un fait remar- quable et qu'il importait de mettre en relief, tant au point de vue des conclusions de M. Gladstone, qu'à celui de l'hypothèse relative à la nature du daltonisme. LV Séance du 15 juin 1887. Présidence de M. Moquin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. H. Chalande écrit à la Société pour lui annoncer qu'il lui fait don d'un aig\e adnhe (Circœtus Gallicus \ie\.) vi- vant, capturé à la forêt delà Grésine (Tarn). Conformément aux statuts de la Société, cet animal sera offert à la Ville pour le Jardin des Plantes. M. l'abbé Marcailiiou d'Aïmeric adresse un herbier de cent plantes cataloguées et étiquetées des environ d'Ax (Ariège). M. DE Rey-Pailhade donne lecture d'un résumé des travaux de la Société pendant les vingt premières années. Ce résumé 6st destiné à compléter la \'' série du Bulletin et figure avec elle à l'Exposition. Séance du 6 juillet 188*9. Présidence de M. Caralp. Le procès- verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. JusTROBÉ est élu membre titulaire de la Société. M. Roule fait, au nom de M. Durègne, don d'une brochure relative au laboratoire d'Arcachon et expose l'organisation de ce laboratoire et les résultats importants pour la science zoologique des travaux qui y ont été produits. Recherches histologiques sur le système circulatoire des Lamellibranches. M. Roule dépose sur le bureau son mémoire sur Vhistologie et la physiologie de l'appareil circulatoire des Mollusques La- LVi mellibr anches. Il résume à grands traits les faits nouveaux auxquels il est arrivé, et dont voici les conclusions : 1. — Les canaux sanguins (sauf le cœur et le péricarde) des Lamellibranches, comme ceux des Tuniciers, ne sont jamais des vaisseaux clos, pourvus de parois conjonctives ou musculaires propres et isolables des tissus environnants; ils conservent toujours le caractère de cavités conjonctives largement anastomosées entre elles. Ces canaux sont de simples lacunes réunies en un réseau diffus, sauf quelques- unes cl trajet constant et direct sur une certaine étendue, faisant d'ordinaire communiquer le cœur avec les organes. Ces canaux, fréquemment décrits sous le nom d'artères, n'offrent pourtant pas une structure ditférente de celle des autres lacunes ; des fibres musculaires enveloppent bien leurs cavités, mais ces fibres ne leur sont pas propres, car chacune d'elles n'entoure pas entièrement la lumière du si- nus, provient par contre des tissus voisins, environne une partie seulement de la cavité sanguine, et la quitte de nou- veau pour se perdre dans la trame conjonctivo-musculaire adjacente. La couche conjonctive qui limite immédiatement la cavité ne ditt'ère pas de celle située plus profondément et ne forme pas de membrane connective spéciale ; elle est re- couverte par un endothélium plus ou moins continu et per- sistant, dont les cellules dérivent, avec les globules sanguins et les cellules conjonctives, des mêmes éléments mésoblas- tiques; du reste, ces trois sortes de cellules ont sans doute la faculté de se remplacer mutuellement. Enfm, de même que chez les Tuniciers et par tous ses caractères, l'ensemble de l'appareil circulatoire des Lamellibranches rappelle le système lymphatique des Vertébrés ; les globules correspon- dent en tout aux globules de lymphe, de telle sorte que le sang de ces animaux n'est autre que de la lymphe allant elle-même puiser dans la branchie l'oxygène nécesoaire aux tissus. IL — L'état d'extension complète est l'état habituel des Lvn organes turgescents chez les individus placés dans leurs conditions normales de milieu ; la contraction seule est un fait passager, suivi du retour à l'état ordinaire. Dans tous les organes turgescents, les faisceaux musculaires sont nom- breux et orientés dans le sens de la rétraction et de la dila- tation de l'organe ; le mécanisme de la contraction est basé sur la contraction des faisceaux musculaires qui diminuent, aux dépens des lacunes sanguines qu'ils compriment, les di- mensions de l'organe suivant leurs propres directions : le sang est chassé dans les lacunes palléales et viscérales. Lorsque la contraction cesse, les fibres musculaires s'allon- gent de nouveau, reprennent leur longueur habituelle pour demeurer ainsi en repos, le sang retourne des lacunes pal- léales, et l'organe revient à ses dimensions normales. Aucun organe érectile, ni le pied, ni les siphons, ni les bords du manteau, ne possèdent de pores servant d'ouverture de sor- tie au sang pendant les contractions, ni d'ouverture d'en- trée à l'eau extérieure pendant l'extension, afin de rempla- cer la quantité de sang perdue ; la masse du sang, égale ou supérieure comme poids à la moitié de celle du corps, suffit à elle seule pour expliquer toutes les variations de volume, suivant qu'elle se transporte d'une région dans une autre. Séance du SO juillet 1S89. Présidence de M. Debeaux, dojea d'âge. Le procès-verbal de la séance du 6 juillet est lu et adopté. 1o Faune ascidiologique de Banyuls. M. Lahille entretient la Société de ses recherches sur la Faune Ascidiologique de Banyuls-sur-Mer. On ne peut dresser un tableau à peu près complet de la 5* Lvni faune d'une localité médilerranéenne qu'après de longues années de recherches : 1° Certains points ne pouvant être explorés qu'au prix de grandes difficultés ; 2» Les draguages ne balayant, dans tous les cas, que des espaces fort restreints ; 3° Certaines espèces, enfin, pouvant être très rares. Voici rénumération des différents types de Tuniciers que M. F. Lahille a rencontrés à Banyuls pendant les deux sai- sons de 1886 et 1887. EMBRANCHEMENT : CHORDATA TYPE : UROCnORDATA 1'* classe : Perennichordata. Appendicularidœ : Oikopleura dioica, Fol. Fritillaria haplostoma, Fol. 2 e classe : Gadncichordata. I*^*" ORDRE : A|tloi!S»bs>ancEiEata, Boliolidœ : Doliolum Midleri, Krolin. Didemnidœ : Didemnum fallax, Lah. Leptoclinuni perforatum, G. — asperum, M. Edw. — maculosum, M. Edw. — Lacazii, G. — commune, Délia Valle. Diplosoma Listerianum, Délia Valle. Cystodites cretaceus, Dr. Clavelina aurantiaca, Lah. Salpa Africana-maxirna, Forsk. Salpa mucronata-democratica, Forsk. Salpa bicaudata, Q. G. Orthocœla pinnata, Mac Don. Aplididœ : Aplidiuni vitreum, Lah. Parascidium torquatum, Lah. Amaroncium fuscum, Dr. Diplosomidœ Distomidœ : Salpidœ : LIX 2e ORDRE ; Phlebobraneliiata. Ascîdidœ : Perophora Banyulensis, Lah. Perophoropsis Herdmani, Lah. Ascidiella aspersa, 0. F. Mùller. Ascidia mentula, 0. F. Mûller. Ascidia involuta, Heller. Pliallusia mamillata, Guvier. Cionidœ : Ciona intestinalis, Lin. Giona Roulii, Lah. Rhopalona Neapolitana, PhU. Diazona violacea, Sav. Diazona intacla, Lah. 3^ ORDRE : Stolidobranchîata. Pyrosoma elegaiis, Le Sueur. Polycyclus Renieri, Lam. Botryllus violaceus, M. Edvv. Botrylloides orpimenti, Lab. Styela glomerata, Aider. Polycarpa varians, Aider. Microcosmus vulgaris, Heller. Microcosmus Sabatieri, Roule. Cynthia papillosa, Lin. Ctenicella appendiculata, De Lac. M. Lahille termine sa communication en donnant des dé- tails sur les espèces nouvelles qu'il a rencontrées à Banyuls- sur-Mer. 2» Rôle physiologique des Tannins. M. Bramer rapporte les diverses recherches faites récem- ment sur le Rôle Physiologique des Tannins dans les végé- taux. 11 rappelle qu'on réunit sous le nom de Tannins un cer- tain nombre de principes immédiats très répandus dans l'organisme végétal et inconnus chez les animaux. Ce sont Pyrosomidœ Botryllidœ : Cynthidœ Molgulidœ : LX des corps amorphes, réducteurs, à réaction légèrement acide, à saveur astringente, solubles dans l'eau et l'alcool, précipitant les albuminoïdes et les alcaloïdes, et colorant les persels de fer en bleu ou en vert. Très étudiés au point de vue chimique, à cause de leur importance industrielle, ces principes ne sont pas identiques les uns aux autres. Les travaux de Stenhouse, Rochleder, Hlasiwetz, etc., etplusrécemmentd'Etti, de Johanson (1875), de Nass (1884), de Fridolin (1884) et surtout de Loew, ont permis de distinguer un grand nombre de variétés différant les unes des autres par leurs réactions et leur formule. D'autre part, Hugo Schiff (1871), a établi la constitution et réalisé la synthèse du plus important d'entre eux, le tannin de la noix de Galle (acide gallotannique) et Etti (1875) est arrivé aux mêmes résultats pour celui de l'écorce de chêne (acide quercitannique). Ces travaux, confirmés par ceux de Loew, ont nettement établi, contrairement à l'opinion cou- rante, introduite dans la science par Strecker, que les acides tanniques purs ne sont pas des glucosides. M. Bfsemer cite quelques-uns des nombreux réactifs chi- miques em^-loyés pour la recherche des tannins; il rappelle aussi, succintemenl, les diverses méthodes de dosage em- ployées depuis Davy (1801), jusqu'à Schrœder (1885). Mais il attire surtout l'attention de ses collègues sur les réactions micro-chimiques qui permettent d'étudier les tannins au point de vue botanique, entre autres : les persels de fer em- ployés par les anciens auteurs, la potasse (Sachs, 1859), le bichromate de potasse (Sanio, 1862), le mélange de fuchsine et de violet d'aniline (Hanstein, 1865), le chloro-molybdate d'ammoniaque (Gardiner, 1883), et l'acide osmique (Stadler. Dufour, 1886). 11 fait ressortir que ces réactifs ne permettent pas de dis- tinguer les diverses sortes de tannins ; la distinction établie par Nâgeli et Schwendener sur la coloration donnée avec les sels ferriques est insuffisante, car des tannins chimiquement différents donnent, avec ces réactifs, la même réaction. M. Braîmer rappelle ensuite à grands traits les travaux re- latifs à la présence des tannins dans les différents groupes végétaux et leur localisation dans les organes et les tissus des plantes. Ainsi qu'il ressort des travaux de H. Karsten (1857), Sanio (1860 et 62), Trécul (1865), Schell (1874), Thou- venin (1886), etc., les tannins ont été retrouvés dans toutes les classes, sauf les champignons. Les végétaux de certaines familles (Cupulifères, Rosacées, etc.) en renferment de grandes quantités, d'autres (Graminées, etc.) en sont h peu près dépourvus. Tous les organes et tous les tissus peuvent en contenir, mais ils paraissent surtout localisés dans les parenchymes de la tige et de la feuille. Ainsi que, dès 1812, Moldenhaver l'a constaté, il existe certains éléments plus spécialement tannifères; les résultats publiés tant en France (Trécul, etc.) qu'en Allemagne sur ces « Gerbstoffschlaiiche » méritent une attention spéciale. Abordant enfin, plus spécialement, l'étude physiologique de ces principes immédiats, M. Brsemer constate qu'il règne à cet égard des divergences considérables dans la science. Les anciens physiologistes (Meyen, Schleiden, etc.) n'avaient émis que des hypothèses à ce sujet. Mais depuis Karsten (1857) et surtout Hartig, qui est revenu plusieurs fois sur cette question depuis 1861, un certain nombre d'auteurs, Buignet (1861), Wigand, Wiesner (1862), Cauvet (1870), Schell (1874), Westermaier (1885 et 1887), admettent que les tannins (au moins dans certaines plantes) remplissent un rôle actif dans la végétation, soit comme phase de passage dans la glycogénie (Buignet, Ghatin), soit comme matière de réserve (Hartig, etc.). D'autres physiologistes (Charbonnel- Salle, 1881, etc.) à la suite de Sachs (1859), nient ce rôle et les considèrent comme des produits secondaires des échanges nutritifs. Cette divergence entre des faits parfaite- ment observés et des interprétations rigoureuses, semblent tenir à ce que les différents observateurs n'ont pas eu à faire aux mômes principes immédiats et ont confondu, sous le LXII nom général de tannin, des corps différant entre eux, — sous le rapport physiologique — comme au point de vue chimique. L'emploi de réactifs spéciaux à chaque sorte de tannin, l'étude physiologique des végétaux dont l'acide tannique est chimiquement bien connu, permettront de résoudre le pro- blème. D'autre part, quel que soit leur rôle, dans les plantes, il reste intéressant de rechercher l'origine, les conditions de formation, et les transformations ultérieures de ces prin- cipes. C'est sur ces divers points que M. Brsemer se propose de revenir bientôt. Séance du 9 uoveinlii'c 188'?. Présidence de M. Labouie, vice-président. Communications : 1° L'Ergot de l'Avoine. M. Laborie présente des Ergots d'avoine , trouvés par M. Warin, officier d'admiuistralion principal, sur un lot d'avoine d'Oran. Extérieurement, ces ergots diffèrent de ceux du seigle, par un diamètre transversal plus grand, par une couleur moins foncée, et surtout moins violacée, enfin par une surface moins profondément sillonnée. Gomme ceux du seigle, ils por- tent souvent à leur extrémité supérieure la spGrmogonio desséchée. Plusieurs de ces ergots sont encore inclus dans les glu- melles. La longueur moyenne de l'Ergot d'avoine est de 5 à 7 centimètres ; mais il en est qui atteignent et dépassent 12 centimètres, même lorsqu'on a enlevé la spermogonie. Comme celui du seigle, du froment, etc., ce sclérote appar- tient-il au Claviceps purpurea, Tul.? Seule la germination des ergots pourra permettre de répondre, d'une manière certaine, à cette question. Mais, d'ores et déjà, il semble qu'on soit LXIII fondé à la résoudre par l'affirmative. L'identité de l'espèce à laquelle appartiennent les productions développées sur ces diverses plantes, paraît résulter, en effet, de leur aspect exté- rieur et de leur structure. Le centre de la spermagonie de l'Ergot d'avoine, comme de celle du seigle, contient une cavité irrégulière et les vestiges de l'ovaire ; et sa surface est sillonnée de rides profondes, tapissées par les filaments conidifères. Le sclérote a, dans les deux ergots, la même structure ; structure qui ne consiste pas uniquement en filaments enche- vêtrés, mais en cellules souvent libres, quelquefois en cha- pelet, rondes ou irrégulièrement polyédriques, entre lesquelles on découvre un petit nombre de filaments d'un diamètre plus petit et fréquemment en voie de division terminale. Cotte structure, soit dit en passant, confirme bien l'opinion de ceux qui, dans un ergot, ne veulent pas voir uniquement un mycélium condensé. L'Ergot de l'avoine n'était pas connu de Tulasno, du moins ce savant botaniste ne le décrit-il pas dans le Mémoire oii il établit la véritable nature de l'Ergot, et l'avoine manque à la liste qu'il donne des Graminées sur lesquelles on a observé cette production singulière. Ces principaux ouvrages de thérapeutique et do matière médicale, d'agriculture, de botanique, sont muets aussi sur l'Ergot d'avoine. Sur cette plante, cependant, la maladie est assez fréquente en Algérie, puisque, d'après les renseignements parvenus à l'Intendance militaire de Toulouse , l'avoine ergotée est dépréciée sur les marchés d'Oran. Enfin, un ancien vétérinaire principal, Vallon, a décrij; l'Ergot de l'avoine, dans son Traité d'Hippologie, t. II, page 139. « Un grain d'avoine ergote, dit-il, est dur, solide, d'un » brun violacé , d'une odeur vireuso, d'une saveur stypti- » que La maladie est heureusement très rare. » Cette description ne convient pas rigoureusement aux ergots présentés par M. Laborie, mais, d'une part, il se peut LXIV que cette production soit polymorphe, et, d'autre part, Vallon pouvait aussi ne pas avoir sous les yeux, lorsqu'il écrivit son livre, les ergots qu'il avait observés et reconnus pendant son long séjour en Afrique. M. Neumann a, lui aussi , examiné des ergots recueillis par M. Warin dans l'avoine d'Oran. Il a cherché à déterminer l'espèce qui a produit le grain acheté par le fournisseur, et en raison de sa forme allongée et de l'absence de poils sur l'axe de l'épillet, il pense que cette espèce est VAvena orien- talis, et non VAvena saliva. M. Neumann ignorait la description donnée par Vallon de l'Ergot d'avoine; mais il a trouvé cet ergot figuré et men- tionné dans une thèse pour l'agrégation, soutenue à la Faculté de médecine de Paris, par M. le D'' M. Granel. L'auteur dit, d'après M. Le Perdriel, que l'ergot d'avoine « se rapproche » de celui du seigle, auquel il est souvent mélangé; on le » reconnaît facilement à sa petitesse et à l'absence de stries » prononcés. » Cette description est insuffisante, et la figure qui représente l'Ergot d'avoine, ne représente pas exactement les ergots examinés par M. Neumann, et qui, du reste, sont entièrement semblables à ceux que les membres de la Société ont sous les yeux. 2° Un Nouvel exemple de l'Intelligence du Chien. Une Chienne de la race dite de Terre-Neuve, de très forte taille, d'un caractère timide et très doux, est le sujet de cette observation. On sait comment les chiennes, pendant la première période de l'allaitement, maintiennent la propreté de leur nid. Plus tard, lorsque les jeunes commencent à manger, elles rejettent les ordures, soit avec les pattes, soit avec le museau. La chienne en question a été loin de procéder ainsi. Elle prenait dans sa gueule les ordures et la menue paille qui s'y trouvait attachée, et allait la déposer dans la caisse destinée, dans toutes les cuisines, à recevoir les débris et les balayures. LXV Cette chienne, très familière, et qui hors la durée de l'allai- toment passe la plus grande partie du jour dans la cuisine, a donc observé et reconnu l'usage de la caisse ; et si elle s'est déterminée à y porter les souillures de son nid, c'est à la suite d'un raisonnement beaucoup plus compliqué que ceux que semblent exiger les actes les plus célèbres d'intelligence de chien. Cette manifestation intellectuelle est rendue plus complète encore par cette circonstance que, pour arriver à la cuisine, l'animal était obligé de traverser un jardin de plus de 30 mè- tres de long et de monter à un premier étage. M. Laborib a observé cette manœuvre plusieurs jours de suite. Une première fois il avait simplement remarqué que sa chienne, passant dans le jardin, avait de la paille dans la gueule; quelques jours après, il constata que des excréments étaient mêles à cette paille ; et, plus tard, enfin, il suivit l'ani- mal et observa les faits qu'il vient de rapporter. M. Trutat cite à son tour un exemple également très re- marquable de l'intelligence du chien et qu'il a observé lui- même dans sa propriété. Un chien de berger, dressé à ramener à l'écurie un trou- peau considérable de bœufs et de chevaux, acculait d'abord tous ces animaux dans un coin de la prairie, d'où ils ne pou- vaient ensuite sortir qu'un à un. Le chien, une fois le ras- semblement fait, excitait les animaux par ses abois, mais il ne s'éloignait pas du passage où ils devaient défiler. Il s'as- surait ainsi de la présence de toutes les têtes du troupeau et plusieurs fois on eût l'occasion de constater qu'il savait recon- naître si une ou plusieurs bêtes manquaient à cette sorte d'ap- pel. Aussitôt le défilé terminé, il partait à la recherche dos absents et les ramenait à la ferme. 3° Recherches sur la blastogénése des Diplosoma Dans une note à l'Académie du 15 juin 4885, M. Jourdain annonça que les Diplosomiens se multipliaient par la for- 6* LXVI mation d'un bourgoon unique. Les observations de M. Lahille ne lui permettent pas d'adopter cette conclusion dans sa généralité. En effet, les individus nouveaux, produits soit par l'ozoïde soit par les blastozoïdes, dérivent normalement de deux bourgeons, tous deux œsophagiens et de formation indé- pendante. Si le bourgeon inférieur seul se développe, il produit une branchie et un rectum nouveau. Si c'est le bourgeon su- périeur qui apparaît, l'estomac et l'intestin moyen en dérivent. M. Lahille décrit la formation et la différenciation de ces deux bourgeons. Lorsqu'ils se produisent alternativement, l'animal se rajeu- nit chaque fois d'une moitié de son corps. Lorsqu'ils se pro- duisent simultanément, ils se soudent par leur base et forment un individu nouveau qui se détache ensuite de son progé- niteur. On voit, par conséqu(>nt, que la multiplication d'un animal ou reproduction asexué, n'est qu'un phénomène de rajeunis- sement ou plutôt de régénération poussé jusqu'aux dernières limites. Après l'apparition des bourgeons que l'excès de nu- trition provoque, le parent se trouve encore trop vivant pour quitter ce monde. Cette blastogénèse œsophagienne directe n'existe que chez la famille des Didemnidœ, qui ne possède pas do tube endo- dermique et à laquelle appartient le Diplosoma. Il est très important, toutefois, de faire remarquer que les blastozoïdes des autres Tuniciers naissent aussi de l'œsophoge, mais alors indirectement. Ils proviennent, en effet, du tube endodormique qui, lui, en dérive. Ce même tube endodermique, joue encore un grand rôle dans la formation et constitution du cœur des Tuniciers. M. Lahille le montre en étudiant l'anatomie de cet organe chez les Cionidœ {Ciona, Rhopalona et Diazona) en particulier. Le tube endodermique toujours ventral, simule ici une ca- vité générale, et sa paroi antérieure, appliquée contre la paroi LX.V11 postérieure du péricarde, vient également fermer la gouttière qui constitue le cœur. Demi-circulaire et latérale, celle-ci se trouve disposée sur la partie connexe d'un tube en f/ aplati, présentant un grand diamètre à sa partie inférieure et fermé à ses deux extrémités. Les parois non invaginées de ce tube constituent le péricarde. Séance dti S3 novembre ISS?. Présidence de M. Moqdin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. 1° Faune ornithologique de Ghine. M. Trutat entretient la Société do la Collection d'oiseaux des environs de Pékin, que le Musée d'Histoire naturelle de Toulouse doit à notre compatriote M. Constans, ambassadeur en Chine. (V. Mémoires, 3* Bulletin.) 2° La formose et l'origine des hydrates de carbone dans les plantes. M, Brj:mer expose les théories sur la formation des hydrates de carbone végétaux. Depuis les expériences célèbres d'Ingen-Housz , de Bonnet, de Priestley et de Sennebier, il est établi que les végétaux empruntent leur carbone à l'acide carbonique de l'atmosphère. Mais quoique cette découverte remonte à plus d'un siècle et que les observations des chimistes et des phy- siologistes se soient multipliées sur ce sujet, il n'existe au- jourd'hui encore que des hypothèses sur la forme, l'état sous lequel le carbone est ainsi fixé. Les plus célèbres de ces théories sont celles de Davy et de Th. de Saussure, do Boussingault, do Baeyer, de Liebig, de Wùrtz et de Sachs. Davy admettait que, sous l'influence des radiations solaires, l'anhydride carbonique était entièrement réduit par les or- gaiios verts des végétaux, et que le carbone mis en liberté pouvait fixer, à l'état naissant, les éléments de l'eau pour for- LXVIII mer les hydrates de carbone si répandus et si importants dans l'organisme végétal. Th. de Saussure admettait aussi que l'eau venait s'ajouter intégralement au carbone provenant de la réduction de l'acide carbonique. Mais les expériences de Boussingault établirent que, dans certains cas, le volume de l'oxygène dégagé est supérieur à celui de l'anhydride carbonique absorbé (l). Il faut donc ad- mettre que, dans ces cas-là, et rien ne s'oppose à ce qu'il en soit toujours do même, l'eau (>,st décom[)Osée également. « Par le concours de la lumière solaire et des parties vertes des végétaux, dit M. Berthelot [Leçons su7' les méthodes géné- rales de synthèse, 1864, p. 180), l'acide carbonique et l'eau sont décomposés ; ils éprouvent une réduction telle, qu'il se dégage un volume d'oxyène égal à c(îlui que renferme l'acide carbonique. C'est là un fait d'expérience; on peut le traduire en disant que l'eau passe à l'état d'hydrogène, et l'acide car- bonique à l'état d'oxyde do carbone. Ces deux corps ainsi ré- duits réagisstnil l'un sur l'autre à l'état naissant et engendrent tous les composés naturels... D'après celte manière do voir, l'oxyde de carbone serait, dans la nature vivante, aussi bien que dans nos formations artificielles, la source du carbone des matières organiques... .V la vérité, les principes que nous obtenons d'abord dans nos synthèses artificielles sont bis'n différents des principes qui se manifestent dans la synthèse, végétale. Les premiers sont très simples et peu condensais, tandis que l'organisation végétale tend à engendrer ces com- posés organiques dans l'état de condensation le plus élevé el dans l'état de complexité le plus grand possible... Toute la différence (entre la synthèse naturelle et la synthèse artifi- cielle) tient aux conditions dans lesquelles nous nous sommes placés jusqu'à présent pour réaliser nos formations. En effet, c'est par une succession méthodique de réactions systémati- quement graduées que nous produisons les matières organi- ques dans nos laboratoires... Dans la nature végétale, au con- traire, tous les corps se trouvent à la fois en contact à l'état naissant, les premiers composés qui résultent de leurs actions réciproques sont aussitôt mis en présence d'autres composés (1) On sait que l'anhydride carbonique CO^ conùent un volume d'oxygène égal au sien. LXIX également naissants et avec lesquels ils peuvent de nouveau entrer en réaction. » C'est ainsi que M. Berthelot explique très simplement pourquoi le premier terme constaté dans l'assimilation chro- rophyllienne est un composé aussi condensé que l'amidon, ainsi que paraît l'avoir établi Sachs (Dot. Zeitg, 1882, Lehr- buch, 1874, p. 720) on la glucose, comme le veulent MM. Bous- singault, Déhérain (art. Migration du Dictionnaire de Wûrtz) et J. Bœhra (Ber. deulsch. chem Gesellsch, 1877, p. 1804 et Versuchslatio, non, 1879, t. XXIII, p. 124, Bot. Zeitg, 1883, p. 51). Liebig considérait les acides végétaux comme les premiers produits de l'assimilation et admettait leur Iransformation en su- cre. Cette opinion, souvent combattue, surtout par les botanis- tes, a été reprise ces derniers temps par plusieurs chimistes : Ballo (Berichte der deutschen chcmischcn Gescllschaft, XVII, p. 11) et par MxM. Brunner et Chuard (Bull. Soc. Vaiid. Se. nat., t. Xtll, p. 341 et t. XXII, p 162). Pour ces deux derniers auteurs, racid.e carbonique (CO^ H^) réduit, se transforme en acide oxalique ; celui-ci, par une nouvelle réduction, en acide glyoxylique[C^ H^ 0^), qui lui-même, par des transformations analogues, produit les acides gljcoliques, tartrique, malique, succinique, citrique, que l'on rencontre si fréquemment dans les végétaux. A l'appui de leur hypothèse, MM. Brunner et Chuard ont établi la présence de l'acide glyoxylique dans les feuilles et les fruits verts (pommes, raisins, prunes, groseilles). Cet acide disparaît par la maturité. S'appuyant sur ce fait et sur la découverte d'un glucosido do l'acide succinique dans les fruits verts, et sa disparition par la maturation, les deux chi- mistes suisses admettent une « formation simultanée des aci- des et du glucose qui, on partie, se combinent d'abord pour donner li^u aux glucosides. » Le rattachant à l'hypothèse émise par Erlemmeyer (Ber. deutsch. chem. Gesellsch., X, p. 334), sur la formation dans la synthèse chlorophyllienne de peroxyde d'hydrogène qui se dédouble ultérieurement, ils indiquent la série des acides qui peuvent se former par la ré- duction de l'acide carbonique CO^ H'^, en insistant particuliè- rement sur le rôle d(^ l'acide glyoxylique constaté par eux. Dans leur beau travail paru dans les Annales de, chimie et LXX de physique (mars 1887), MM. Berthelot et André établissent également que, contrairement à l'opinion des botanistes, l'acide oxalique n'est pas dû à une oxydation, mais aune ré- duction et montrent comment des « actions réductrices et des actions complémentaires donnent lieu, dans les feuilles, h la formation des acides végétaux tels que l'acide oxalique, et à celle des albuminoïdes en même temps qu'à la formation des hydrates de carbone solubles et insolubles. » D'autre part, Baeyer, puis Wùrtz {Rec. scientif., 30 nov. \8'72el Chimie biologique, p. 12), indiquent le rôle dans la syn- thèse organique « des aldéhydes qui peuvent prendre direc- tement naissance par la réduction incomplète de l'acide carbo- nique et de l'eau. » Wûrtz insiste ensuite sur la facile polymérisation de ces aldéhydes dont la plus simple et la première formée est l'aldéliyde formique (C H^ 0). La découverte de M. Grimaux d'un sucre obtenu par la condensation de Valdéhyde glycérique (C^ H^ 0^), sucre auquel les Allemands ont depuis donné le nom d'acrose, et celle faite par 0. Loew (Habilitationsschrift) , Munchen (1886), d'un polymère six fois condensé de l'aldéhyde formique « la formos:' » (C^ fl'^ 0") isomère de la glucose donnent à cette hypothèse de Wurtz un regain d'actualité. M. C. Wehmer [Botanische Zeitung, 4 nov. 1887), a repris, avec la formose, les exfiériences faites précédemment par Bœhm {Bot. Zeitg. , 1883, p, 33) et Arth. Meyer (Bot. Zeitg., 1886, p. 81), sur l'action des sucres dans les cellules des feuilles privées d'amidon par l'exposition à l'obscurité. J. Bœhm établit que des feuilles étiolées mises en contact avec une solution de glucoses (dextrose, lévulose, galactose, maltose) ou de sacharose régénèrent l'amidon perdu. A. Meyer a prouvé que cette régénération se fait aussi avec la mannite, la dulcite et la glycérine. La lactose (1), larafïïnose, l'inosite, la dextrine,.rerythrite, (1) M. C. Wehmer fait observer que la lactose n'a pas, du reste, été encore signalée dans le règne végétal. Cependant, dès 187^, M. G. Bou- chardat {Journal de pharmacie et de chimie, 4* S., t. XIV; p. 347), cité par le Botanischer Jahresbericht de Just, 1873, p. 216, a établi l'existence de sucre de lait dans le suc de VAchras Sapota -, les travaux de M. Mùntz (C. R. 1 887) confirment pleinement la découverte de M. G. Bou- chardat. LXXl le trioxymotliylèno no subissent [las cette transformation La formose de Lœw n'a pas non plus régénéré l'amidon. A ce propos, M. C. Wehmer remarque que si la formose possède une formule semblable à celle de la glucose, réduit la liqueur cupropotassique , et a une saveur sucrée, elle diffère des vraies glucoses par son non-dédoublement en acide levuli- niquo « Lâvulinsaûro » et le composé différent qu'elle donne avec la phenylhydrazine. A cela, M. Lœw répond (Bot. Zeit., 9 décembre 1887) : 1° la formose offre tous les caractères d'un vrai sucre ; 2" le résultat négatif des expériences de Wehmer n'infirment nul- lement la théorie de Baeyer, car si ce sucre artificiel n'a pas régénéré l'amidon^ il fournit cependant aux moisissures les matériaux nécessaires à la formation de la cellulose, comme Lœw s'en est assuré expérimentalement. Cette question du mode de formation des hydrates de carbone dans les végé- taux, reste donc pendante. Séance dn 8 décembre 1889. Présidence de M. Moquin-Tandon, président. M. DE Rey-Pâilhade dépose un pli cacheté relatif à des recherches de chimie biologique entreprises par lui. La So- ciété donne acte et ordonne le dépôt aux archives. 1" Contribution à la géologie du Tarn. M. Rey-Lescure entretient la Société de ses Recherches sur la structure géologique du département du Tarn. Il s'occupe principalement des gneiss des environs d'Hautpoul, près de Mazamet, it attire, en outre, l'attention sur le pcrmien de la vallée du Sérou et de la forêt de la Grésigne. D'autres obser- vateurs ont constaté, l\ sa suite, ce terrain dans le départe- ment. 2" Election du Bureau pour 1888. Sont élus à la grande majorité des suffrages : Président : M. Laborie ; Vice-Présidents : MM. Roule, Neumann ; LXXII Secrétaire-général : M. Br^emer ; Secrétaires -adjoints : MM. Lahille, Crouzil ; Trésorier : M. J,. Chalande ; Bibliothécaire-archiviste : M. H. Chalande ; Conseil d'administration : MM. Fontes, Marquet ; Comité de publication : MM. Lartet , Moquin-Tandon , DE Rey-Pailhade, de Saint-Simon. Séance du 31 décembre 1889. Présidence de M. Moquin-Tandon, président. Le procès-verbal de la précédente séance e&tlu et adopté. Sur le mode de l'ovogénèse chez les ruminants. Sardes préparations d'ovaires de foetus de vache de 0™,16 et 0™,55, les cordons de Pfluger sont limités par les travées fibreuses qui paraissent jouer le rôle principal dans l'ovogé- nèse. Ces travées végètent de la profondeur à la surface , s'anastomosent entre elles et forment ainsi des arcades super- posées. Sur ces travées sont implantées des cellules qui , d'abord embryonnaires, parcourent une partie de leur évo- lution sur les travées qui les portent, et se spécialisent en ovules dans la maille correspondante. Les travées les plus superficielles portent, à leur extrémité, des gerbes cellulaires qui, par leur juxtaposition et leur af- fleurement au même niveau, donnent l'illusion d'un épithéliura germinatif, A cette époque du- développement, cet épithélium ne participe à l'ovogénèse que dans une mesure très restreinte, et tout l'effort de la formation procède de la surface des tra- vées fibreuses qui limitent les cordons de Pfluger. Le processus marche donc de la profondeur à la surface et est centrifuge. M. Laulanié, dans une communication ultérieure, montrera la valeur de ce procédé spécial d'ovogénèse, et fera voir com- ment il peut entrer dans une théorie générale embrassant également le procédé universellement accrédité depuis les travaux de Waldeyer. PUBLICATIONS REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ Du 15 décembre 1886 au & janvier 1887. Socciété de Géographie commerciale de Bordeaux, u° 22. — scientifique, historique de la Corrèze, t. VIII. — de Borda, 4^ ti-im. 1886. — de Géographie de Toulouse, u° 8. — de Géographie de Paris, 3^ trim. 1886. — académique de Brest. 1885-86. Sociedad Geographica de Madrid, septembre et octobre 1886. Institut royal grand-ducal de Luxembourg, t. XX. Bulletin de la Société d'Acclimatation de France, 1886. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n" 24. Maître Jacques, 1 886. Revue vétérinaire, n" i. — du Cercle militaire, n"' i à 3. Verzeichniss der Schriften ùber Zoologie , offert par M. Tas- chemberg. Association scientifique de France, novembre 1886. Feuille des jeunes naturalistes, no 195. Recueil d'études paléontologiques sur la faune crétacique du Portugal, brochure offerte par M. Choffat. i)M 7 OM 1 9 janvier. Société académique de Nantes, lei'sem. 1885, ler sem. 1886. — impériale des naturalistes de Moscou, n» 2, 1886. — de Géographie de Toulouse, n°» 9 et 1 . — languedocienne de Géographie, 3e, 48trim. 1885. — de Géographie commerciale de Bordeaux, n°^ 23, 24 ; 1 et 2. — de Géographie de Marseille, i" trim. 1887. — de Géographie de Paris, n»» 18, 19. — entomologique de France, séances du 6 décembre et du 12 janvier 1887. — de pharmacie du Sud-Ouest, n» 102. — d'études, lettres, sciences et arts du Lot, 2e et S^ fasc. a Société nivernaise des sciences et arts, lettres, 46 fasc. 1886. — d'archéologie et de statistique de la Drôme, janv. 1887. — des sciences historiques et naturelles de Semur, n" 2, 1885. — d'émulation des Côtes-du-Nord, 1886. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux, n° 12. Atti délia Societa italiana di scienze naturali, fasc. 4. Chronique de la Société d'Acclimatation, no 24 et 1, 2. Revue des travaux scientifiques, n» s. — médicale de Toulouse, n» 24, n" i. — du cercle militaire, n^^ 2, 4, 5. Clup alpin français, n^ 9. R. Comitato geologico d'Italia, bul. 9 et 10. Revista de Ciencias naturales, boletin internacional de Cambios. Atti délia Societa dei naturalisti di Modena, vol. ITI. Académie impériale des sciences de St-Pétersbourg, t. XXX et XXXI. Memorie délia R. Academia délie scienze dell Institutio di Bologna, fasc. 1,2, 3, 4. Mitheilungen der deutschen Gesellschaft fur Natur und Vôlker- kunde Ostasiens, n» 86. Du 1 9 janvier au 2 février. Geological Survey Pennsylvania, 1885. Société botanique de France, t. XXXIII. — linéenne de Bordeaux, t. IX. Revue vétérinaire, n» 2, février 1887. Feuille des jeunes naturalistes, n» 196. Mémoires de l'Académie des sciences de Toulouse, 1886. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n» 6. — de l'Association scientifique de France, janv. 1886. — de la Société belge de microscopie, n» 2. — de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux-arts de Belgique, no' 4 et 6. 1876, — mensuel de la Société d'Acclimatation de France, janv. 1887. Proceding of the Academy of natural sciences of Philadelphia, april-september 1886. Bulletin of the Academy of sciences California, septembre 18S6. Journal d'Agriculture pratique et d'économie rurale, déc. 1886. "J Du 2 au 16 février. Annales de la Sociedad espaûola de historia natural, 3» fasc. Petit manuel de viticulture, offert par M. E.-D. L. Société entomologique de France, séance du 12 janv. 1887. — linéenne du nord de la France, 1885-86. — d'études scientifiques d'Angers, suppl. à 1884. — de Géographie de Paris, 4e trim, 1886 et n°^ 1, 2. — géologique de France, t. XV. — d'agriculture ind., sciences de la Lozère, déc. 1886 — de Géographie commerciale de Bordeaux, no 3. — de pharmacie du Sud-Ouest, n° 103. Revue du cercle militaire, u"» 6 et 7. — médicale de Toulouse, n°^ 2 et 3. Clup alpin français, n° 1 . Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n° 3. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n^^ 5 et 6. Du 1 6 février au 2 mars Cercle pratique d'horticulture et botanique de l'arrondissement du Havre, i", 2^, sebul. 1886. Revue du Cercle militaire, n^» 8, 9. Société académique du département de l'Oise, 1886. — d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, 48 fasc. 1886. — de Géographie commerciale de Bordeaux, n° 4. — de Géographie de Paris, n" 3. — entomologique de France, séances du 26janv. et 23fév. — royale de Géographie d'Anvers, t. XI, 3« fasc. — belge de microscopie, no^ 3 et 4. Feuille des jeunes naturalistes, 197. Bulletin de la Société d'Acclimatation de France, n» 2. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n"' 4, 5, 6. Entomologisk Tidskrift, n''^ i, 2, 3, 4. R. Comitato geologico d'Italia, n"^ 11 et 12. The Quaterly journal of the geological Society, fév. 1887, n» 169. Informes medico y microbiologico, brochure offerte par M. Conil. Quarante-quatre brochures afférentes à la botanique, offertes par M. Clos. IV Dm 2 au 17 mars. Société d'Agriculture, sciences et arts delà Haute-Saône.n» 17, — de Géographie commerciale de Bordeaux, n^ 5, — géologique de Belgique, procès-verbal de l'Association générale du 21 nov. 1886. — de Géographie de Toulouse, n" 2, 3. Revue vétérinaire, mars 1887. — du cercle militaire, n»» io, n, 12, 13, 14. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, n^M, 2. — de la Société de pharmacie du Sud-Ouest, n" 104. Club alpin français, n" 2. Association scientifique de France, janv. 1887. Académie royale des sciences de Belgique, n»» i, 2. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, no« 2, 3. Atti délia Societa Toscana di scienze naturali, vol. V. — Vol. VIII, fasc. 1. Du 17 mars au 6 avril. Société de Géographie de Paris, i»'' et 2e trim. 1886. — de Géographie commerciale de Bordeaux, n» 6. — de Géographie de Marseille, 2^ trim. 1886. — centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation des Alpes-Maritimes, fév. 1887. — de Géographie de Madrid, nov. et déc. 1886. — botanique de Lyon, 1885. — belge de microscopie, n» 5. — impériale des naturalistes de Moscou, n» 3. — d'agriculture industrielle, sciences, arts de l'Ardèche, 1er, 28 sem. 1886. — de pharmacie du Sud-Ouest, n" 105. — géologique de France, n» 2, t. XV. — de Borda, i" trim. 1887. — d'agriculture, industrie, sciences, arts de la Lozère, janv. 1887. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n"' 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13. V Monographie géologique de la commune de Cabrières, brochure offerte par M. de Rouville. Club alpin français, mars 1887. Revue vétérinaire, avril 1887. — médicale, n° B. Journal d'agriculture pratique, janv.-fév. 1887. Feuille des jeunes naturalistes, n° 198. Du G avril au 21 avril Académie des sciences, lettres et beaux-arts d'Amiens, 1884. — d'Hippone, fasc. 1. — des sciences, lettres et arts de Clermond-Ferrand, 1885. — des sciences, lettres et arts de Lyon, 1886. Revue des travaux scientifiques, n°^ 10, ii. — du cercle militaire, n^^ 15, 16. Société entomologique, procès-verbaux des séances du 9 mars et 13 avril. — . centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation des Alpes-Maritimes, mars 1887. — d'Emulation de l'Allier, t, XVII, 3^ et 4e liv. — d'archéologie et de statistique de la Drôme, avril 1887. — d'agriculture, industrie, sciences, arts de la Lozère, fév. 1887. — géologique du Nord (1885-1886). — scientifique, hist. d'archéologie de la Corrèze, t. IX. — ariégeoise des sciences, lettres et arts, mars 1887, — des sciences hist. et nat. de l'Yonne, 1886. — des sciences, lettres de Blois, t. XI. Annales de la Société d'agriculture, histoire naturelle de Lyon. 1886. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, no 7. Bulletin de la Société d'Acclimatation de France, mars 1887. Feuille des jeunes naturalistes, catalogue. Annuaire de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux- arts de Belgique, 1887, Bulletino de la Societa Entomologica italiana, t. I, II, IV. Geological Survey of the United States, 30, 31, 32, 33. b Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n"» 14, 15, 16, 17. Du 21 avril au 4 mai. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, n» 4. Société d'anthropologie de Paris, 4« fasc, 1886. — de pharmacie du Sud-Ouest, n" 106. — de Géographie commerciale de Bordeaux, n° 9. — entomologique de France. — des amis des sciences naturelles de Rouen (2» semestre 1886). — d'agriculture ind., sciences de la Lozère, mars 1887. — d'agriculture, d'horticulture, d'acclimatation des Alpes- Maritimes, avril 1887, — de Géographie de Paris, n°» 7 et 8. Notice sur la région zoologique d'Arcachon, Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n» 9. Club alpin français, n° 4. Revue médicale de Toulouse, n°^ 8 et 9. Bulletin historique et scientifique de l'Auvergne, u» 3. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n"» 18 et 19. Atti délia Societa Toscana di scienze naturali, P.-V., vol. s. Tansactions of the Entomological Society of London. Annual report of the Smithsonian Institution, part. II. Monograph of the United States Geological Survey. Numéral resources of the United States Geological Survey, vol. 10 et 11. Mémoires de l'Académie impériale des sciences de Saint-Péters- bourg, t. XXXIV, n» 10. Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Péters- bourg, t. XXXI. Du 4 ou 18 mai. Bulletin de la Société philomatique de Paris (1885-1886). — de la Société d'Acclimatation de France, avril 1887. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n» 8, avril 1887. Journal of the Trenton natural history Society, juin 1887. Proçeedings of the Academy of natural sciences of Philadelphia, part. III, 1886, The Geological andnatural history Survey of Minnosota (1884- 1885). Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n» 8. — languedocienne de Géographie, i" trim. 1887. — belge de microscopie, n" 4. — des sciences et arts agr. et hort. du Havre, 4» trim. 1 886, 1" trim. 1887. Feuille des jeunes naturalistes, n° 199. Revue vétérinaire, n° 5. Du 1 8 mai au 1 «^ juin. Revue vétérinaire, juin 1887. — médicale de Toulouse, n» io. The Quaterly journal of the geological Survey, n» 170. R. Comitato geologico d'Italia, bul. i et 2, 1887. Bulletin de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux- arts de Belgique, n° 4. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, no 10. Société de Géographie commerciale de Bordeaux, n^ io. — Société centrale d'agriculture, d'hort. et d'accl. des Alpes-Maritimes, mai 1887. — entomologique de France, séance du 27 avril 1887. — de Géographie de Paris, n^ 9. — d'Anthropologie de Paris, 1" fasc. 1886. Journal d'Agriculture pratique et d'économie rurale pour le Midi de la France, avril 1887. Les véritables origines de la question phylloxérique, par A. Donnadieu. Feuille des jeunes naturalistes, n° 200. Maître Jacques, mars-avril, 1887. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, no» 20, 21, 22 et 23. Du I6r au 16 juin. Boletin de la Sociedad Geographica de Madrid, no^ i et 2. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest n" 5-6. Chronique delà Société d'Acclimatation de France, n» il. Société botanique de France. VUJ — de Géographie commerciale de Bordeaux, nos ^ i , i g et 13. — de pharmacie du Sud-Ouest, n» 107. — Entomologique de France, séance du il mai 1887. — de Géographie de Paris, n-s 4, 5, 6, io, ii. — de Géographie de Toulouse, n^ 5. — belge de microscopie, n» 7, 13« année. — agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orien- tales, 286 volume. Clup alpin français, mai 1887. Revue médicale de Toulouse, n^s n, 12, 13. — des travaux scientifiques, t. VI, n° 12 et t. VII, n'^ 4 et 2. Annales de la Société académique de Nantes, 2e sem 1886, Proceedings of the American Academy of arts and sciences. Du 1 6 juin au 6 juillet. Société vaudoise des sciences naturelles, n** 95. — de Borda, 2« trim. 1887, — de Géographie de Marseille, 4^ trim. 1887. — des sciences et arts agricoles et horticoles du Havre, programme de l'Exposition, — d'agriculture, sciences et arts delà Lozère, avril. — Entomologique de France, séance du 23 mai. — des sciences de Nancy, fasc. XX, t. VIII. — de Géographie de Toulouse, n»» 4 et g. Académie Delphinale, t. XX, 1886. — des sciences, belles-lettres et arts de la Savoie, t. XII et I. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n» 24, 4,2. Taschenberg- : Verzeichniss der Schriften iiber Zoologie, offert par l'auteur. Notice sur les catalogues des bibliothèques publiques, par M. Nizet, Nouvelle description. géologique et paléontologique de la col- line de Lémenc-sur-Chambéry, Par Louis Pillet. Bulletin de la Société impériale des naturalistes de Moscou, n° 1. Bulletin de l'Académie royale des sciences, lettres et beaux- arts de Belgique, n" 5. — de la Société royale de Géographie d'Anvers, t. XI, 4» fa se. — de la Societa veneto-trentina di scienze naturali, n" 1, — de la Société géologique de France, t. XV, n"^ 4 et 8. — de la Société d'acclimatation de France, t. IV, 4" série, juin 1887. — historique et scientifique de l'Auvergne, n" 4. Atti délia Societa dei naturalisti di Modena, série III, vol. 5, anno XX. Feuille des jeunes naturalistes, no-20i. Clup alpin français, n" 6. Chronique delà Société d'Acclimatation de France, n"» 12 et 13. Journal de l'anatomie et la physiologie normale et pathologique de l'homme et des animaux, par M. G. Pouchet. Notice sur la station zoologique d'Arcachon. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale pour le Midi, mai 1887. Revue vétérinaire, d» 7. Transactions of the Entomological Society oî London, 1886. Société d'Emulation de l'Allier, 1886. — des sciences physiques, naturelles et climatologiques de l'Algérie, 1886. - botanique de Lyon, n»^ 1 et 2. — scientifiqne et littéraire d'Alais, 1885. — belge de microscopie, n^'« 9, io, ii. — royale belge de géographie, n"^ de 1 à 6. — centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclimatation des Alpes-Maritimes, n»' de 6 à 10. — botanique de France (1, 2, 3, 4, 5, 1887, B. 0. D. 87). — archéologique du Midi de la France, n» 3. — Société académique d'Agriculture, des sciences, et des lettres du département de l'Aube, 1886. Bulletin de la Société d'Acclimatation de France, n«s 7, 8, 9, io. Chronique de la Société d'Acclimatation de France, n"" de 1 4 à 2 1 . Académie des sciences et lettres de Montpellier, t. XI. Académie de Stanislas, 1886. Du 20 juillet au 9 novembre. Société entomologique de France, séances du 8 juin au ^2 oc- tobre. — de géographie de Pvlarseille, 4^ trim. 1887. — d'Emulation du département des Vosges, 1887. — vaudoise des sciences naturelles, n*^ 96. — royale de géographie d'Anvers, t. XII, l^'^ fascicule. — de géographie de Toulouse, n" 7, 8, 9. — de géographie de Paris, i" trim, 18S7 et n" 12. — d'études des sciences naturelles de Nîmes, n»' i à 12. — impériale des naturalistes de Moscou, n"^ 2 et 4. — entomologique de Belgiqne, t. XXX. — des sciences et arts agr. et hort. du Havre, 2» et 3» trim. 1887. — royale des sciences de Belgique, n^^ 7 et 8. — languedocienne de géographie, 2^ trim. 18S7. — d'agriculture ind., sciences de la Lozère, mai, juin, juillet, août. — d'agriculture, industrie, sciences et arts de la Marne, 1885 et 1886. — des études du Lot, t. XI, 4» fasc. — de pharmacie du Sud-Ouest, n"' 108, 109, 110. — d'agriculture, sciences et arts de la Sarthe, i "■■ fasc. — de Géographie commerciale de Bordeaux, noM4 à 20. — d'archéologie et de statistique de la Drôme, 82« et 83« livraisons. — géologique de France, n"^ .5 et 6 et de 13 à 20. — scientifique, hist. d'archéologie de la Gorrèze, t. IX. — valaisane des sciences naturelles, 1884, 1885, 1886. — pratique d'horticulture et botanique de l'arrondisse- ment du Havre, 1"', 2'?, ;i« et 4"" bulletins. Sociedat Espanola de historia natural de Madrid, t. XVI, <« fascicule. Bulletin de l'Académie impériale des sciences de Saint-Péters- bourg, t. XXXI. Mémoires de l'Académie impériale des sciences de Saint-Péters- bourg, t. XXXV, n" 2. Comptes-rendus des séances de l'Académie des sciences, n»* 3 à 18. Comptes-rendus des travaux de la Société de médecine, chi- rurgie et pharmacie de Toulouse, i887. Mémoires de l'Académie de Nîmes, 1885. Mémoires de la Société d'agr. , sciences, belles-lettres et arts d'Orléans, no^ 3 et 4. Sociedad Géografica de Madrid, n"» 3, 4, 5, g, Atti délia Societa Toscana di scienze naturali, vol. V, VIII, fascicule 2. Club alpin français, octobre 1884. Feuille des jeunes naturalistes, n°^ 202, 203, 20S. Revue des travaux scientifiques, n^^ 3, et 4. Revue vétérinaire, n°' 8, 9, io, li. R. Comitato geologico d'Italia, n°^ 3 à 8. The Quaterly journal oî the geological Survey, n^ IT-I. Journal d'agriculture pratique et d'économie rurale, iuin, juil- let, août. Journal d'histoire naturelle de Bordeaux et du Sud-Ouest, U"^ 7, 9, 10. Boletin de la Academia national de ciencias en Cordoba (Eutregas), 1, 2, 3, 4. Memorias de la Sociedad cientiflca Mexico, n^'^ 1, 2, 3. Bulletin oî the california Academy of sciences, vol. II, n^^ 6 et 7. Observations météorologiguesîaites à Luxembourg, par M. Reu- ter. Académie des sciences, belles-lettres et arts de Montauban, 1886. Mitheilungen der deutschen Gesellschaft Yokohama, juillet 1887. Cercle pratique d horticulture et botanique de l'arrondissement du Havre, 4'- bulletin. Catalogue des mammifères apélagiques sauvages de la Tunisie, par M. Fernand Lataste. Geological Survey of the United States, de 37 à 39. Proceedingsof the Academy of natural sciences of Philadelphia, janvier à avril 1887. United States Geological Survey annual report, 1884, 1885. Du 9 au 23 novembre. Société de géographie de Paris, u' i3. Société de géographie de Paris, 2e et 3* trim. 1887. — des amis des sciences naturelles de Rouen, 1887. — de pharmacie du Sud-Ouest, n° Ml. — de géographie commerciale de Bordeaux, n» 21. — scientifique historique et archéologique de la Corrèze, t. IX. — havraise d'études diverses, 3e et 4'' trim. 1887. — languedocienne de géographie, se trim. 1887. — des lettres, sciences et arts de l'Aveyron, 1886-1887. — royale de géographie d'Anvers, 2» fascicule. Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Saône, 2^ fasc, 1886. Revue médicale de Toulouse, n^ 21 . Chronique de la Société d'acclimatation de France, n" 22. Bulletin de la Société d'acclimatation de France, n" li. Societa pro flora et fauna fennica Hensingfors, 1886. Acta societatis pro flora et fauna fennica Hensingfors, 1881-85. Meddelangen of Societas pro flora et fauna fennica Hensingfors, 1885. R. Academia délie scienze deil'Instituto di Bologna, 2» fasc, 1S8b ; 2% 3», 4-^ fasc, 188 6, Sur une cause d'erreur dans le calcul des débits par la formule des déversioQS, brochure offerte par M. Fontes. Du 23 novembre au 7 décembre. Société de géographie commerciale de Bordeaux, n" 22. — d'agriculture delà Lozère, septembre 1887. — belge de microscopie, 14^ année, n» i. — des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, t. II et III. — de géographie de Toulouse, n° io. — entomologique de France, séance du 26 octobre. — nivernaise des lettres, sciences et arts, ^''fasc., 1887. — de géographie commerciale de Bordeaux, n» 23. Observations pluviométriques et thermométriques faites dans le département de la Gironde, j^ar M. Rajet. Chronique de la Société d'acclimatation de France, n" 23. Club alpin français, n" 8. Revue médicale de Toulouse, n^^ 22, 23. TABLE DES MATIÈRES Pas-es . ■"o Composition du Bureau pour Tannée 1887 -. 5 Etat des membres de la Société au 31 mars 1887 6 MÉMOIRES A. DE Saint-Simom : Notice sur les travaux de l'abbé Dupuy. . . 13 D' DE Rey-Pàilhade : Dosage pratique de l'urée 25 L. Bramer : Origine et développement dos tissus animaux d'après Hœckel 32 A. DE Saint-Simon : Notice sur les travaux de l'abbé Dupuy (fin). 37 H. Peragallo : Note sur quelques Diatomées saumâtres du Médoc. 52 E. Trutat : Faune ornithologique de Pékin 58 L. Br.emer et A. Suis : Documentsbibliographiques pour servir à l'histoire géologique des Pyrénées. III. Zirkel : Contribu- tions à la connaissance géologique (les Pyrénées (1'"« partie). 69 PROCÈS- VERBAUX DES SÉANCES Séance du 5 janvier. Ladlanié : Discours du Président sortant i Moqijin-Tandon : Allocution du Président entrant ii Laborie : Travaux de la Société pendant l'année 1886. ... m Séance du 1 9 janvier. Lahille : Vie et travaux d'Oscar Schmidt ix J. Chalande : La fécondation chez les Tritons xii PissEAu : Rapport de la Commission des finances xv Séance du 2 février. Laborie : L'anatoinie de VHypericum Elodes, L xxii d XIV Séance du 16 avril. Caralp : La structure géologique du val d'Aran xxiv Lahille : L'anatomie des Disiaplia xxx Séaiice du 2 mars. D"" DE Rey-Pailhade : Les minerais d etain xxxiii Séance du 1 6 mars. Laborie : Le mode de végélation du Jujubier . xxxvi Séance du 6 avril. Clart : Quelques plantes nouvelles des environs de Toulouse. xxxix Séance du 20 avril. Lahille : Excursion au laboratoire maritime de Celte xliv Ovogénèse des Tuniciers xlxv Séance du 4 mai. Lahille : Les crustacées branrhiopodes de Toulouse xLvii F. Regnaijlt : La grotte de Saint Lizier xlvih Séance du 1 8 mai. D' DE Rey Pailhade : Méthode de dosage de l'urée xlix Moquin-Tandon : Morphologie des glandes mammaires. ... l Séance du i" juin. Laborie -. Du sens de la vision dans l'antiquité et chez les Daltoniens ' li Séance du 1 5 juin . D' de Rey-Pailhade : Résumé des travaux de la Société pen- dant les vingt premières années lv Séance du 6 juillet. Roule -. Recherches histologiques sur le système circulatoire des Lamellibranches lv XV Séance du 20 juillet. F. Lahille : Faune ascidiologique de Banyuls ivii L BR.EMER : Le rôle physiologique des lannins chez les végé- taux LXI Séance du 9 novembre. Laborie : L'ergot de l'avoine lxii Laborie : Un nouvel exemple de l'intelligence du chien. . . . lxiv Trdtat : Récit d'un autre fait semblable lxv F. Lahille : La blastogénèse des Diplosoma lxv Séance duid novembre. E. Trutat : Faune ornithologique de Chine lxvii L. Bramer : Laformose et l'origine des hydrates dans les plan- tes LXVII Séance du 8 décembre. Rey-Lescure : Contributions à la géologie du Tarn lxxi Bureau de la Société pour l'année 1 888 (Election du). . . lxxi Séance du 21 décembre. F. Laulanié : Sur le mode de l'ovogénèse chez les ruminants. lxxii PUBLICATIONS REÇUES PAR LA SOCIÉTÉ Du 15 décembre 1886 au 17 mars 1887 j Du 17 mars au 16 juin ix Du 16 juin au 7 décembre viij catalogues sommaires des collections des membres de la société. Collection entomologique : M. Marquet 62 Collection préhistorique : A. Reverdit 64 Collection pyrénéenne : P. Dunac 66 Collection anthropologique : Sicard de Rivière 67 Collection entomologique : H. du Buysson 67 Collection de parasites animaux : G. Neumann 68 Collection de M. Jules Chalande 87 Toulouse, typographie Durand^ Fillous et Lagarde, rue Saiut-Rome, 44. ( r r SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. O '•) VINGT-DEUXIÈME ANNÉE. — 1888 TOULOUSE IMPRIMERIE DURAND , FILLOUS ET LAGARDE RUE SAINT-BOME, 44 1888 BULLETIN DE LA f f SOCIETE D HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE 1 SOCIETE D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE BULLETIN VINGT-DEUXIÈME ANNÉE. — 1888. LIBRARY NEW YORK B0T:3n^CAi OARDjBN TOULOUSE TYPOGRAPHIE DURAND , FILLOUS et LAGARDE auE SAtNT-aoME, 44. 1888 BOT AN iC Al ÛARDe> COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR l'année 1888. m. L. Roule Président : M. Laborie. Vice-présidents : I M. G. Necmann Secrétaire-général . M. Bramer Trésorier. M. Jules CHiLiNDE. Secrétaires-adjoints, I MM. F. LàHiLLE ET Crouzil Biblio thécaire- Archiviste. I M. Henri Cbâlandb. M. Fontes. M. Lartet. M. Moqcin-Tandon Conseil d'administration. I M. Marquet Comité de publication. M. DE Rey-Pailhade. M. DE Saint-Simon. Commission des excursions. 40 Grandes excursions MM. Ancely. BOUDET. Regnadlt. Ret-Lescure, père. 2" Petites excursions MM. E. Trotat. AZAU. Du BOTSSON. Reverdit — 6 — ETAT DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE aa 31 mai 1888. Membres nés. M. le Préfet du département de la Haute-Garonne. M. le Maire de Toulouse. M. le Recteur de l'Académie de Toulouse. Membres honoraires. MM» Blanchard (Emile) 0 tjïf, membre de l'Institut, Professeur au Muséum Paris. ^873. Dr Clos ^ , Directeur du Jardin des Plantes, membre correspondant de l'Institut, 2, allée des Zéphirs, Toulouse. <866. D' Hatden (F.-V.)j Directeur du Comité géologique des Etats-Unis, Washington. 1878. De Lacaze-Duthiers 0 ^, membre de l'Institut, Professeur à la Sor- bonne, Paris. 1883. Lavocat ^, ancien Directeur de l'Ecole vétérinaire, allée Lafayette, 66, Toulouse. 1866. De Lesseps (Ferdinand) C ^, membre de l'Institut, Paris. 1879. D' NouLET (N.) ^, Directeur du Musée d'histoire naturelle, grand'rue Nazareth, 19, Toulouse. 1866. De RoTJViLLE (Paul) '}(, Doyen de la Faculté des sciences, Montpel- lier. 1872. D' SocBETRAN (Léon) ^, Professeur à l'École supérieure de pharmacie, Montpellier. 1868. - 7 - Membres titulaires (1). MM. Abàdie, pharmacien au Fousseret. 1886. Ancelï (Georges), 63, rue de la Pomme, Toulouse. 1876. Arthez (Emile), officier d'administration, Orléans. 1878, Avignon, rue de la Fonderie, 19, Toulouse. '•872, AzAM (Henri), rue Deville, 2, Toulouse. 1880. Azémà, licencié ès-sciences naturelles, rue Lacépède, 17, Paris. 188 Barrât, avenue Frizac, Toulouse. 1873. Df Bégué, Inspecteur des enfants assistés, rue Boulbonne, 29, Tou- louse. 1872. De Belcastel (Auguste), Jardin-Royal, 3, Toulouse. 1880. Bessaignet (Paul), rue des Chapeliers, Toulouse. 1874. BiDAUD (Louis), Professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1872. Bordenave (Auguste), Chirurgien-dentiste, quai de Tounis, aux bains chinois, Toulouse. «866. Du Boucher (Henri), Président de la Société scientifique de Borda, Dax (Landes). 1875. BocDET, Professeur au Lycée, rue Saint-Lazare, 11, Toulouse. 1883. Df Bouteille, Directeur-Médecin de l'Asile de Braqueville. 1887. Dd Buisson, rue de Rémusat, 36, Toulouse. 1887. Bramer, Professeur à l'Ecole de Médecine, rue des Récollets, 106, Tou- louse. 1885. De Calmels (Henri), propriétaire à Carbonne (Haute-Garonne). 1866. Caralp, maître de conférences à la Faculté des sciences, allée Saint- Etienne, 11, Toulouse. 1883. Gartailhac (Emile), 5, rue de la Chaîne, Toulouse. 1866. F. Cassan, rue des Couteliers, Toulouse. 1884. CastaingAIs, rue Riquet, 39, Toulouse. 1883. Chalande (Henri), rue des Couteliers, 51, Toulouse. 1879. Chalande (Jules), 51, rue des Couteliers, Toulouse. 1874. D' Clart (Raphaël), aide-major aux hôpitaux de la division d'Oran, 1 8«o. (1) La lettre F., après la date, indique les Membres fondateurs. — 8 — GossiuNE (G.), rue du Sénéchal, 10, Toulouse. 1878. CoDRSO, manufacturier, rue Pharaon, 41, Toulouse. 1873, Crouzil (Victor), instituteur public, rue du pont de Tounis, Tou- louse. 1876. DEBEiux, 0. ^, pharmacien principal en retraite, rue St-Lazare-Pro- longée, Toulouse. 1886. Doumet-Adanson, Cette (Hérault). 1873. Ddchal\is, Inspecteur des forêts, Bourges (Cher). 1883. DuFFAUT, vétérinaire, inspecteur de l'abattoir, rue des Balances, Tou- louse. 1885. DuNAC (Paul), Tarascon (Ariège). 1883. Dupont, directeur de l'Ecole primaire du Sud, Toulouse. 1886. Fabre (Charles), docteur ès-sciences, rue Fermât, 18, Toulouse. 1875. Fabre (Paul). Docteur ès-sciences naturelles, rue de la Clef, 20, Paris. 1879. Fagot (Paul), notaire à Villefranche-de-Lauragais (H. -G.). 4869. Flotte (Léon), à Vigoulet, par Castanet (Haute-Garonne). 1869. Foch (Charles), k Lédar, près Saint-Girons (Ariège). 1875. FoNTAN (Alfred), conservateur des hypothèques, à Castres (Tarn). 1872. Fontes, Ingénieur en chef des ponts et chaussées, rue Romiguière, Toulouse. 1885. FouQUE (Charles), 25, rue Boulbonne, Toulouse. 1866. F. Gannat, capitaine à l'arsenal, Toulouse. 1888. Galy, Conseiller de Préfecture, Foix (Ariège). 1883. D"- Garrigou (Félix), 36, rue Valade, Toulouse. 1866. F. Gautier, aide -vétérinaire au 23e d'Artillerie, Toulouse. 1886. GÉRAun (Bernard), instituteur en retraite, route de Castres, 5, Tou- louse. 1883. Gèze (Louis), 7, place d'Assézat, Toulouse. 1 872. Df Gobert, rue de la Préfecture, à Mont-de-Marsan (Landes). 4 873. GuENOT, rue des Paradoux, 11, Toulouse. 1882. GuT, rue Saint- Antoine duT, 4 2, Toulouse. I87i. Helson, Ingénieur civil des mines, à Cordes (Tarn). 4 883. Héron (Guillaume), rue des Tourneurs, 2, Toulouse. 4879. HuBEL, rue Beaurepaire, 26, Paris. 1880. IzARN, commis princ. des douanes, allées Lafayette, 45, Toulouse. 4 869. Jacobson, étudiant. Athénée, rue Montardy, Toulouse. 1886. JusTROBE, rue Pargaminière, 66, Toulouse. 1887. Laborie^, vétérinaire en 1" au 23» régiment d'artillerie, Toulouse. 1884 i - 9 - Lacroix (Adrien), 20, rue Peyrolières, Toulouse. 1866. F. Lafoi, rue Saint-Laurent, 20, Toulouse. 1886. LiHiLLE, Licencié ès-sciences, allée Saint-Elienne, 4», Toulouse. 1885. LiJOYE (Abel), Reims (Marne). 18'75, LiMouNETTE, professeur au Lycée, rue Peyras, 5, Toulouse. 1888. LiRBOMiGDiÈRE, Ingénieur, rue Saint-Pan taléon, 3, Toulouse. 1886. Lartet, Professeur à la Faculté des sciences, rue du Pont de Tounis, Tou- louse. 1883. Lassère (Raymond) ^, capitaine d'artillerie en retraite, 9, rue deRé- musat, Toulouse. 1866, Laulanié, Directeur de l'Ecole Vétérinaire, Toulouse. 1883. DeLAVALETTE (Roger), à dessales, près Villefranche-de-Lauraguais (Haute- Garonne). 1876. De Malafosse (Gaston) , château de La Roque, par Sallèles d'Aude (Aude), et rue Mage, 20, Toulouse. I87i. De Malafosse (Louis), château des Varennes, par Villenouvelle (Haute- Garonne). 1866. Marquet (Charles), 15, rue Saint-Joseph, Toulouse. 1866. F. Martel (Frédéric), à Caslelmaurou, près Toulouse. 1875. Marty, boulevard de Strasbourg, 67, Toulouse. 1880. Maurel (Dr), professeur à l'Ecole de Médecine, rue Alsace-Lorraine, 10, Toulouse. 1888. Mélac (Guillaume), à Sabonnères, par Rieumes (Haute-Garonne). 1 879. MoNCLAB, à Marsac (Tarn). 1874. Montané, professeur d'anatomie à l'Ecole vétérinaire, Toulouse 1886. MoQuiN -Tandon, professeur à la Faculté des Sciences, Toulouse. 1885. De MoNTLEzuN (Armand), Menville, par Lévignac-s-Save (H. -G.) .1866. F. Général de Nansouty (Charles), G ^, Directeur honoraire de l'Observa- toire du Pic du Midi, Bagnères-de-Rigorre (Hautes-Pyrénées) 1 872. Neumann, professeur à l'Ecole vétérinaire, Toulouse. 1885. Pailhès, à Albi. 1883. Pendriez, îi Saint-Marcel, Aude. 18 83. Peragallo (H.) ifif, Capitaine d'artillerie, rue Séguier, 20 bis, Nîmes. 188S. D' Peykonnet, boulevard St-Aubin, 18, Toulouse. 1882. PiANET (Rini'e), Toulouse. 1879. PiANKT (Jules), Toulouse. 1879. Pianet (Sébasiien), Toulouse. 1874. DePLANET (lîdinanJ) ^/^ , Ingénieur civil, rue des Amidonniers, 44, Toulouse. 1866. PissEAU, libraire, rue des B.ilances, Toulouse. 1885. PoNSAN (Gh. DsB.vT-), rue Pharaon, 13, Toulouse. i88i. Provost, photographe, rue d'Alsace-Lorraine, Toulouse. 1832. — 10 — R4CH0U (Auguste), Ingénieur civil, rue de l'Echarpe, 3, Toulouse. 1 879. Rascol, rue Lafayelte, 29, Toulouse. 1886, D"" Régi, rue de la République, 62, Toulouse. <881. Regnaclt (Félix), rue de la Trinité, 19, Toulouse. 1866. Reverdit, rue des Récollels, 99, Toulouse. 1882. Rey-Lescure (père), rue du Taur, Toulouse. 1872. Ret-Lescure (,fils), rue du Taur, Toulouse. 1888. D' de Rey-Pailhade, Ingénieur civil des mines, rue du Taur, 38, Tou- louse. 1879, Ricard (F.), aide-major, à l'Hôpital Militaire, Toulouse, 1887, RoDLE, maître de conférences à la Faculté des Sciences, Toulouse. 1886, RoDssEAu (Théodore), Inspecteur des Eaux et Forêts, rue d'Alsace, 4 9, Carcassonne (Aude). 1874, RoDSSEL, Licencié ès-sciences physiques et naturelles, professeur au collège de Figeac. 1885. De Saint-Simon (Alfred), 6, rue Tolosane, Toulouse. 1872. Saunier (Edouard), rue Ninau, 15, Toulouse. 1879. Comte de Sambucy-Luzençon (Félix), rue du Vieux-Raisin, 31, Tou- louse. 1868. SiCARD (Germain), château de Rivières, par Caune (Aude.) Suis, rue Agathoise, Toulouse. 1886. Tassy, Inspecteur des Eaux et Forêts, à Toulon (Var), 1875. De Tersac, château de Castelbrague, par Salies-du-Salat. Teulade (Marc), rue des Tourneurs, 45, Toulouse, Df Thomas (Philadelphe), à Gaillac (Tarn). Tisseire, rue Alsace-Lorraine, 43, Toulouse. 1886. Trantoul (fils), rue Bellegarde, Toulouse. 1888. Trutat (Eugène), Conservateur du Muséum, rue Ninau, Toulouse. 1866. F. De la ViEUviLLE (Paul), boulevard de Strasbourg, 36, Toulouse. 1873. D' ZiGLiARA, place Arnaud-Bernard, 9, Toulouse. 1886. Membres correspondants. MM, Baux, Canton (Chine), 1874. BiCBE, Professeur au Collège, Pézénas (Hérault). I87i . Df Bleicher, Professeur à l'École de Pharmacie de Nancy. 1 866. L'abbé Boissonade, Profess. au Petit-Séminaire, à Mende (Lozère). 1 873. De Bormans, faubourg de Paris, 52, Valenciennes. 1883. — 11 — Df Caisso, à Clennont (Hérault). 1867. Cavalié, principal du collège d'Eymouliers (Haute-Vienne). 1873. Càzalis deFondouce, rue des Etuves, 18, Montpellier, 1867. Chantre (Ernest), sous-directeur du Muséum de Lyon (Rhône). 1867, De Chapel-d'Espinassoux (Gabriel), avocat, Montpellier (Hérault). 1874. Combes, pharmacien, à Fumel (Lot-et-Garonne'). 1874. D"" Cbos (Antoine), ii, rue Jacob, Paris. 1876. Néry-Delgado, 113, rua do Arco B., Lisbonne. 1884. Choffat, membre du Comité géologique du Portugal. 1885. Marquis de FoLiN (Léopold) ^, rue d'Espagne, Biarritz (B.-Pyr.). 1871. FoTjRCADE (Charles), naturaliste, à Bagnères-de-Luchon (Haute-Ga- ronne). 1867. Gallieni ^, commandant d'infanterie de marine, Martinique. 1881. Germain (Rodolphe) ^, vétérinaire au 29e d'artillerie, à Lyon. 1873. IssEt (Arthur), professeur à l'Université, Gênes (Italie). 1871. JouGLA (Joseph), conducteur des Ponts et Chaussées, à Foix (Ar.). 1874. Ladevèze, au Mas-d'Azil(Ariège), 1877. Lalande (Philibert), receveur des hospices, Brives (Corrèze). 1867. LucANTE, naturaliste, à Courrensan (Gers). 1874. De Maïnof (W.), secrétaire de la Société de Géographie, St-Péters- bourg. 1875. Malinowski, professeur de l'Université, en retraite, Cahors(Lot). 1869. Massenat (Elie), manufacturier, Brives (Corrèze). 1867. D"" De MoNTESQuiou (Louis) , Lussac , près Casteijaloux (Lot-et-Ga- ronne). 1871. Marcailhou-d'Atmeric (Hippolyle), pharmacien à Ax (Ariège). 1886. Marcailhou-d'Aymeric (l'Abbé), à Ax (Ariège). 1887. Peyridieu, place Risso, 2, Nice. 1871. PiETTE (Edouard), juge au tribunal, Angers. 1871. Pocbeue (J.) î^, préfet de la Seine. 1873. D"" Retzius (Gustave) , professeur à l'Institut Carolinien de Stoc- kholm. 1873. Marquis de Saporta (Gaston) ^ , correspondant de l'Institut, Aix, (Bouches-du-Rhône). 1867, D' Sadvage (Emile) , aide-naturaliste au Muséum , rue Monge , it Paris. 1873. Savès (Théophile), à Nouméa, Nouvelle-Calédonie. 1879. — 12 - ScHMiDT (Walderaar) ^, attaché au Musée des antiquités du Nord, Copenhague (Danemarck) . 1867. Sers (Eugène), ingén. civil, à St-Germain, près Puylaurens (Tarn). 1874. TissiNDiER (Gaston), rédacteur en chef de La iVafwre, 19, avenue de l'Opéra, Paris. 1877. Vaussenat, ingénieur civil, directeur de l'Observatoire, à Bagnères-de- Bigorre (H.-Pyr.). 1873. i BULLETIN DE LA r r SOCIETE D^HISTOIRE NATURELLE DE TOULOUSE. VINGT-DEUXIÈME ANNÉE 1888 MË9I0IRES Diatomées de la baie de Villefranche. (Alpes-Maritimes) Par M. Peragallo, Membre de la Société. La baie de Villefranche, située à quelques kilomètres de Nice, est un vaste port naturel, d'une superficie de plus de trois kilomètres carrés, qui est placé dans des conditions topographiques et climatériques remarquables. Elle est abri- tée du côté du nord par les derniers contreforts des Alpes- Maritimes qui tombent presque à pic dans la mer d'une hau- teur de 500 mètres; du côté de l'ouest par l'éperon du mont Boron dont l'élévation est en moyenne de 200 mètres, avec des pentes qui atteignent 2 sur \ ; à l'est, au contraire, la presqu'île de Cauferrat ne s'élève guère que d'une centaine de mètres avec des pentes plus douces et la large échancrure du col de Beaulieu ; enfin la baie s'ouvre largement en plein — u - raidi par une porte évasée qui est la baie proprement dite et se resserre ensuite pour se dilater de nouveau et former ce que l'on appelle la rade, dont la supertlcie est d'environ la moitié de la suface totale donnée plus haut. Les profondeurs varient de 150 à 60 mètres dans la baie et sont en moyenne d'une vingtaine de mètres dans la rade ; les fonds sont de nature assez variés : rocher, herbes, sables ou vases. Ces vases sont généralement amenées par dos cou- rants latéraux de l'ouest, qui, venant buter contre la saillie du cap Ferrât, s'infléchissent dans la baie dont ils renouvel- lent l'eau constamment. Toutes ces conditions qui tendent à protéger la baie contre les mauvais temps et les vents froids, à l'ouvrir, au contraire, au soleil et aux brises tempérées, à eu renouveler l'eau par des courants qui l'assainissent et empêchent la salure de de- venir trop forte, à y réunir les fonds les plus variés, et une vaste gradation balhymétrique font de la baie de Villefranche une station zoologique privilégiée entre toutes. Comme station navale, son importance est également con- sidérable et doit être signalée, car elle nous donnera l'expli- cation de faits qui pourraient surprendre au premier abord dans l'examen de sa flore dialomique. La rade est, en effet, un lieu de rendez-vous très fréquenté par les navires de guerre de toutes les nations , ces grands voyageurs, venant de tous les points du monde, apportent certainement sur leurs flancs des Algues et des Diatomées exotiques qui, venant à tomber dans la baie, y trouvent des conditions climatériques toutes particulières et notamment une température moyenne, assez élevée pour qu'elles puissent y vivre et s'y reproduire. Nous n'aurons donc pas trop lieu d'être surpris lorsque nous trouverons la flore diatomique des Antilles fortement repré- sentée à Villefranche par des échantillons très conformes aux types des auteurs ou très légèrement modifiés par l'adap- tation. L'importance de la station de Villefranche n'a pas échappé — 15 - aux savants qui depuis longtemps s'y donnaient rendez-vous chaque année, et les recherches qui y furent faites donnèrent lieu à de nombreux et remarquables travaux zoologiques. Cependant, s'il y avait à Villefranchc un ou deux pécheurs dressés à la récolte des organismes marins, on n'y trouvait que les ressources du travail que l'on apportait avec soi. Aussi de sérieuses démarches furent faites pour y fonder un laboratoire bien outillé de zoologie maritime. Ce laboratoire, installé depuis quelques années dans les bâtiments de l'an- cien établissement do la marine russe et dirigé par M. le doc- teur Barrois, a donné chaque année asile à un assez grand nombre de jeunes savants français et étrangers qui y ont trouvé une organisation scientifique assez complète sinon luxueuse. Cette installation, qui ne pouvait être que provi- soire, les bâtiments qu'elle occupe devant revenir à l'Etat, qui en a besoin pour la garnison do Villefranche, sera probable- ment améliorée maintenant que le laboratoire, transféré à Nice, pourra s'y organiser plus complètement. La distance entre Nice et Villefranche est si peu do chose que ce trans- fert du laboratoire présentera bien peu d'inconvénients au point de vue scientifique, tout en procurant à son personnel les avantages et 1(!S ressources d'une grande ville. Venant souvent à Nice oii résident mes parents et où j'ai été élevé, j'avais depuis plusieurs années fait quelques récol- tes de Diatomées dans les environs de la ville et à Villefran- che ; mais je m'étais borné, faute de mieux, à ramasser quel- ques algues qui ne m'avaient guère donné que les espèces épiphytes que l'on trouve sur tout le littoral ; ce n'est qu'avec l'aide du laboratoire de zoologie que j'ai pu étendre mes investigations, et je prie M. le docteur Barrois de bien vouloir accueillir ici mes remerciements pour l'extrême bien- veillance avec laquelle il a toujours accueilli mes demandes de récoltes. Jusqu'à ce jour, les investigations des diatomistes ont bien rarement dépassé une certaine limite. Les espèces épiphytes — 16 — ont été les premières connues, puis celles qui vivent sur la vase humide et qui se signalent à l'œil par leur coloration brune, enfin l'étude du contenu de l'estomac de quelques poissons ou animaux marins inférieurs, très rarement, jus- qu'à ces dernières années des sondages et des récoltes péla- giques. Des deux premiers genres de récolte, je n'ai rien <) dire ici, sinon que si l'on peut récolter facilement les espèces va- seuses de l'Océan à cause des marées, il n'en est pas de môme pour la Méditerranée, aussi ces espèces y étaient jusqu'à présent peu recueillies. L'étude du contenu de l'estomac des animaux marins donne, soit des espèces de fonds, soit des espèces pélagiques suivant les animaux récoltés, mais les traitements acides énergiques auxquels il faut avoir recours détruisent bien des espèces ou au moins les réduisent à l'état de fragments inutilisables. Ce- pendant bien des espèces résistent et cette source de ren- seignement demeure encore très précieuse. L'étude des vases rapportées par la sonde ou la drague, est encore plus fructueuse ; par malheur ces instruments agissent en aveugles, et la quantité de Diatomées mélangée au sable et aux matières organiques qu'elles procurent est si faible, qu'à première vue elles paraissent toujours absentes et que ce n'est qu'au moyen de procédés longs et minutieux que l'on arrive à les isoler. En outre, il faut toujours plus ou moins recourir aux acides, et les inconvénients signalés plus haut se reproduisent. Toutefois, comme les espèces de fonds sont généralement robustes, on peut agir sans grand dommage avec une certaine énergie. J'emploie avec grand avantage pour ces récoltes un pro- cédé qui est fort lent, mais qui m'a donné les meilleurs ré- sultats et que je ne saurai trop recommander, cependant il faut du temps et de la patience. Les vases sont d'abord passées à un tamis grossier, à mailles d'environ un millimètre pour éliminer les débris de coquille — 17 - et les gros grains de sable. Le résidu (il faut opérer sur une assez grande quantité) est placé dans un vase large et plat, une grande cuvette, photographique par exemple, et on ajoute peu à peu de l'acide chlorhydrique pour dissoudre les calcaires. Quand toute effervescence à cessé et qu'en ajoutant de l'acide on n'en amène pas de nouvelle, tout le résidu est placé dans une grande bouteille de trois à quatre litres que l'on remplit d'eau. Le dépôt se fait assez vite; au bout d'une heure ou deux il ne reste plus rien en suspension. On décante l'eau avec un syphon en verre et on la renouvelle ; on recom- mence jusqu'à ce que toute trace d'acide ait disparu. Le résidu est alors bouilli dans une eau alcaline, carbo- nate de potasse ou de soude, pendant quelques instant reversé dans la bouteille qui est remplie d'eau. Ce traitement peut aussi être fait à froid. Le dépôt se fait alors d'une toute autre façon, car la masse, au lieu de tomber en bloc, se divise, et, tandis que dans l'eau acide tout se précipitait en une heure, le liquide alcalin reste trouble et opaque quelquefois plusieurs jours. On attend pour le décantage un temps suffisant pour que les Diatomées se précipitent, mettons cinq à six heures et on décante le liquide très chargé qui surnage. Cette série de décantages répétée matin et soir est fort longue ; elle dure quelquefois huit à dix jours et on la recommence tant qu'il met des matières tn suspension après cinq heures au moins. Le résidu obtenu commence généralement à présenter des Diatomées en plus grande abondance relative; mais il est encore loin d'être propre à l'étude, et il faut souvent recom- mencer deux ou trois fois ces deux traitements, acide et alca- lin, pour réduire les substances étrangères, généralement il faudra finir par un traitement à l'acide sulfurique. Une pareille opération dure quelquefois plus d'un mois et exige une centaine de litres d'eau, mais les résultats sont presque toujours satisfaisants. Il reste cependant encore une opération longue et ennuyeuse : la séparation du sable et des Diatomées. 2 - 18 — Pour cela, il faut d'abord séparer le tout en deux ou trois parties de densité croissante et opérer sur chacune en parti- culier. L'eau est enlevée et remplacée par de l'alcool : on fait alors passer goutte à goutte le mélange de sable et de Diatomées dans un long tube de verre (50 centimètres) de 15 à 20 millimètres de diamètre intérieur et légèrement incliné. Voici comment j'opère : Je place le tube que j'appellerai a, b sur les goulots de deux verres à précipité A et B, A étant plus haut que B, de manière que le tube soit incliné de a vers b. J'ai, en outre, deux autres verres C et D renfermant, le pre- mier le mélange à séparer, le deuxième de l'alcool. J'agite le verre C et, avec une pipette à boule de caoutchouc, j'y puise environ un centimètre cube de mélange à séparer et je le verse goutte à goutte dans le tube par l'extrémité a. Dans la chute lente à travers le tube de verre le sable reste en route, et les Diatomées arrivent dans le verre B d'autant mieux que, grâce à l'évaporation de l'alcool, elles sont entraînées à la surface du liquide, comme on peut s'en rendre compte en examinant, sous le microscope, un mélange de sable et de Diatomées dans l'alcool. Au bout d'un certain temps, on voit se former à l'extrémité b du tube un petit amas de sable, on interrompt alors le décan- tage, on redresse le tube de manière à ce qu'il prenne une forte inclinaison en sens contraire de b vers a, sur le verre B, et avec de l'alcool puisé dans le verre D on rejette dans le verre A tout le sable contenu dans le tube. On replace ce tube sur les deux verres et on recommence jusqu'à ce que tout le mélange ait été ainsi transvasé. Le verre A contient alors du sable presque dépourvu de Diatomées et le verre B un mélange de sable et de Diatomées, 011 ces dernières sont très prépodérantes. En recommançant l'opération sur ce résidu, on augmentera encore les propor- tions des Diatomées relativement au sable. D'ailleurs, dans ces opérations rien ne se perd, puisque tout ce qui ne se trouve pas dans le verre B se retrouve intégrale- - 19 - ment dans A. L'alcool est recueilli par décantation, et on n'en perd que ce qui s'est évaporé. Si j'ai décrit ce procédé avec détail, c'est qu'il m'est arrivé d'envoyer une partie des vases de sondages qui m'avaient donné de bons résultats à des correspondants, qui m'ont écrit n'y avoir rien trouvé ; elles étaient cependant relativement riches, et ils en auraient certainement tiré un bon parti en opérant comme je viens de le dire. Si les vases de fonds sont difficiles et ennuyeuses à prépa- rer, il n'en est pas de même des récoltes pélagiques qui ne réclament, la plupart du temps, aucun traitement spécial. D'ailleurs, les espèces qu'elles contiennent sont généralement si délicates, qu'elles ne résistent pas aux traitements acides ; aussi ne les retrouve- t-on généralement pas dans le résidu du traitement des animaux marins qui,vivent à la surface, Salpes, Noctiluques, etc. Les récoltes pélagiques nous fournissent en abondance des espèces qui, jusqu'à présent, étaient considé- rées comme très rares, uniquement parce qu'on ne les avait pas cherchées là ou elles vivent et que, lorsque tombées au fond après leur mort, elles sont recueillies dans les vases marines ; les traitements acides nécessaires pour nettoyer ces vases détruisent les espèces peu silcieuses. C'est ainsi que M. (Uiinard m'a communiqué une récolte pélagique faite au Croisic et contenant en abondance deux Diatomées : Eucampia zodiacus E. et Triceratium intricatum West., dont la première n'avait été signalée en France que par W. Smith , et la deuxième n'avait été vue en France que par moi (à ma con- naissance du moins) dans les récoltes pélagiques de Ville- franche. On ne saurait donc attacher trop d'importance à ces récoltes qui sont si faciles à faire et à étudier, et qui donnent des ré- sultats si remarquables. Il ne faut pas, d'ailleurs, se borner à promener son filet à la surface de la mer, car les récoltes faites à une certaine profondeur dans l'eau donnent aussi de très bons résultats. — 20 — Quant à ce qui est du montage des Diatomées,*je n'ai rien à ajouter à ce que j'ai dit avec détails dans le Mémoire qui a paru précédemment dans nos Annales (1). Le triage des spécimens isolés mérite cependant d'être étudié à nouveau. Lorsque l'on étudie une récolte de Diatomées sur une série de préparations, ce qui est la méthode habituelle, on ne tarde pas à s'apercevoir : d'abord, qu'une fois les deux ou trois premiers slides bien dépouillés, on ne trouve guère plus qu'une ou deux formes nouvelles par préparation, et qu'en- suite cette proportion se maintient et qu'on a chance, à cha- que slide nouveau, de rencontrer quelque forme nouvelle ou rare. Il vaut donc mieux, au lieu de faire d'innombrables pré- parations, sécher une assez grande quantité de Diatomées sur toute la surface de quelques porte-objets et trier dans la masse ce q\i'il y a de rare ou d'intéressant. J'ai indiqué, dans le mémoire précité, une manière de faire ces triages qui a dû paraître bien minutieuse et un peu enfan- tine à ceux qui ont l'habitude des triages, et de fait il suffit d'un peu d'habitude pour rendre la main assez sûre pour pou- voir cueillir une Diatomée et la transporter avec sûreté sans le secours de doigts mécaniques ou de tout autre appareil ana- logue. Depuis, étant arrivé par tâtonnements à un procédé qui m'a donné de très bons résultats, je dois le signaler ici, bien que dans ses détails pris isolément il n'ait rien d'absolument particulier et ne soit qu'une combinaison de procédés signalés par divers auteurs. Je me sers comme encollage de la gomme adragante, indi- quée par M. Brun, de Genève, et qui est parfaite ; son indice de réfraction se rapprochant beaucoup de celui du verre, rend sa présence invisible lorsque le montage est fini, et surtout son emploi en solution aqueuse procure cet immense avantage qu'aucune des opérations ultérieures, toutes faites au moyen (1) Diatomées du Midi de la France. — Ann. Soc. d'Hist. nat. de Toulouse, 1884. - 21 - de médiums résineux, ac vient compromettre l'adhérence des Diatomées au verre, et que la préparation d'un type peut être achevée à chaud, en quelques minutes, sans exiger niétuve, ni longue dessiccation à l'air; en somme, ni longueur de temps, ni appareils, puisque trois solutions, un pinceau et une table à chauffer, sont tous les appareils requis pour faire, en cinq minutes, une ou plusieurs préparations types, complètement achevées. Ceci posé et pour être plus clair, je vais détailler par arti- cles ma manière d'opérer. A. Solutions. — 1° Solution de styrax ou liquidambar habi- tuelle dans la benzine ou dans un mélange de benzine et d'al- cool absolu. 2° Liquide d'imbibilion, qui doit être le même que celui qui a servi à dissoudre la résine ; le mélange par parties égales de benzine et d'alcool tenant un peu de styrax en dissolution est très recommandable ; ce styrax reste dans l'intérieur des Diatomées et empêche la rentrée de l'air, si on laisse par acci- dent évaporer complètement le liquide d'imbibition avant d'appliquer le styrax. 3° Fixateur : Faire dissoudre à chaud et à saturation de la gomme adragante dans l'eau distillée et filtrer. Le peu qui se dissout est amplement suffisant; ajouter un peu d'alcool ou de créosote pour prévenir les moisissures. (Ce liquide a été indiqué par M. Brun.) B. Govers préparés. — Je fixe ou fais fixer de petits co- vers de 5 millimètres au styrax sur des porte-objets, un peu à côté du centre, et c'est sur ces covers que je dépose les Dia- tomées triées ; cette disposition est la caractéristique de ma méthode et me présente les avantages suivants : i " Je casse ni ne perds de covers en les manipulant ; 2» Quand j'ai déposé une Diatomée sur un cover et que je l'y ai fixée, comme je le dirai plus loin, je puis écrire sur le slide des in- dications qui me permettront, si l'occasion s'en présente, de — 22 — déposer ultérieurement un autre individu de la même espèce à côté du premier; 3" Je puis manipuler mes covers lorsqu'ils- sont en œuvre, les mettre à l'abri de la poussière sans aucun danger ni aucun risque; P Enfin, lorsque ma préparation est finie, si je n'en suis pas content ou si je n'en ai plus besoin, en ayant fait de meilleures, mon verre me sert comme primi- tivement, car je replacerai une nouvelle Diatomée à la surface actuellement supérieure, et le cover une fois retourné, uq lavage à l'alcool enlèvera l'ancien spécimen trié adhérent,, à la surface qui sera redevenue supérieure. Pareille opéra- tion a été répétée par moi plusieurs fois, sans m'avoir jamais procuré aucun mécompte. Si on emploie de grands covers ou si, même sur les petits, ou veut faire un rond coloré autour de la Diatomée pour la retrouver plus facilement, on n'a, avant de mettre le liquide d'imbibition et une fois les Diato- mées fixées, qu'à placer le slide porteur du cover sur la tour- nette, centrer à la loupe les Diatomées et faire autour un cercle avec des couleurs d'aquarelle, du bleu de prusse, par exem- ple; ce cercle restera intact dans les opérations ultérieures, puisque l'eau n'interviendra plus. C. Triage. — Je dessèche les Diatomées à trier, soit sur desslides anglais, soit, ce qui est plus commode, sur des sli- des de format allemand. Il faut, en tous cas, éliminer com- plètement l'alcool dans lequel sont conservées les récoltes, le remplacer par de l'eau distillée très pure et laisser la dessicca- tion s'opérer naturellement sans recourir à la chaleur. On sera sûr ainsi que les Diatomées ne se réuniront pas en amas, et ne seront pas adhérentes au verre. Si l'eau mouille mal le verre, on le frotte avec une solution de bichromate de potasse acidulée d'acide sulfurique et contenant en suspension un peu de tripoli (une terre à Diatomée commune, comme celles de l'Auvergne, fait très bien l'affaire). Le transport des Diatomées peut se faire au moyen de poils emmanchés, mais je préfère employer de petits pinceaux à - 23 - manche de bois. En les achetant, je m'assure à la loupe qu'un poil dépasse les autres; ce pinceau me sert à transporter les Diatomées et à les fixer. Si l'on veut remuer les Diatomées sans les enlever de la surface oii elles se trouvent, il faut employer un poil bien dé- graissé par le chloroforme. Si, au contraire, on veut être sûr d'enlever les Diatomées, on peut graisser le poil en le passant sur la peau ou, ce qui vaut mieux, le poser préalablement sur un slide légèrement frotté d'essence de térébenthine et incom- plètement essuyé. Pour être sûr de déposer ensuite la Diato- mée sur le cover préparé, on humidifie préalablement ce der- nier avec l'haleine. On opère de même toutes les fois que l'on veut remuer les Diatomées sur le cover préparé, pour les dis- poser convenablement sans qu'elles courent risque d'être en- levées par le poil ou le pinceau. Les Diatomées sont choisies sous le microscope, composé avec un grossissement de 80 à 100 de diamètres; elles sont placées sur le cover préparé au moyen d'une loupe ou d'un doublet, car il suffit alors de voir en gros ce que l'on fait. D. Fixage. — La Diatomée ayant été placée, on trempe légèrement le pinceau dans la solution de gomme adragante et, après avoir humidifié le cover avec l'haleine, on vient légèrement toucher la Diatomée avec le pinceau que l'on fait glisser sur le cover. Si on craint trop de déranger la Diatomée placée, on peut se contenter de placer de l'encollage tout au- tour et en humidifiant fortement avec l'haleine l'encollage se répand et fixe la Diatomée, mais la première manière de pro- céder est préférable et plus sûre. En passant le pinceau entre les lèvres, on refait la pointe et il redevient propre au triage. (Ce procédé est celui de M. H. Dalton.) E. Imbibition. — Une ou plusieurs Diatomées ayant été ainsi placées et fixées, on porte le cover préparé sous le mi- croscope et on examine si les Diatomées sont bien do même espèce et si elles sont convenablement placées. Quand ces con- — 24 - ditioQS sont remplies et lorsque toute trace d'humidité a dis- paru (chauffer légèrement pour plus de sûreté) on dépose sur le cover une goutte du liquide d'imbibition et on suit sous le microscope l'abiorption progressive des bulles d'air, en ra- joutant du liquide quand le précédent est sur le point d'être évaporé, sans s'inquiéter s'il coule un peu sur le slide. F. Montage. — Lorsque les bulles d'air ont disparu et avant que le liquide d'imbibition soit complètement évaporé, on ajoute une goutte de styrax; on laisse quelques instants pour que la résine pénètre les Diatomées à la suite du liquide (sans cela des bulles pourraient réapparaître), puis on porte sur la table à chauffer. On chauffe jusqu'au moment où le sty- rax commence à fumer ; si, à ce moment, quelques bulles se sont montrées sur le cover, on les crève en en approchant la flamme d'une allumette puis , faisant glisser avec le bout d'une pince le cover au bord du slide, on le saisit et on le re- tourne sur le milieu du slide. En portant le slide sous le mi- croscope, pendant qu'il est encore chaud, on peut faire tour- ner le cover de manière à ce que les Diatomées soient bien orientées. Il ne reste plus qu'à laisser refroidir et enlever le surplus de baume avec un linge imbibé d'alcool. Toutes ces opérations sont plus longues à écrire qu'à exécu- ter et on peut, en les suivant, arriver à préparer un plus grand nombre de types en très peu de temps. Si l'on ne veut placer sur chaque cover que < à 3 spécimens, il vaut mieux les fixer à mesure, comme je l'ai indiqué. Si on voulait, au contraire, ranger en série un plus grand nombre d'individus, il serait préférable d'enduire préalablement le cover d'une couche d'encollage. Il ne faut pas non plus se préoccuper de l'aspect que pré- sentent les Diatomées avant l'application du baume, car l'en- collage devient, par la suite, complètement invisible, ce qui n'avait généralement pas lieu avec la gomme arabique. En résumé, les récoltes qui ont servi à l'établissement de ma liste sont de trois natures : ^ a5 — 1» Quelques récoltes faites sur les algues, principalement aux ports de Villefranche et de Nice et sur les bouées de la rade de Villefranche. Ces récoltes, en petite quantité, auraient besoin d'être complétées si la flore diatomique des côtes n'était pas aussi connue. Toutes les espèces, notamment si- gnalées dans la mousse de Corse et que l'on ne trouverait pas sur ma liste, devraient probablement y être comprises ; j'ai jugé inutile de les ajouter. 2" Des récoltes de fonds provenant de draguages à diffé- rentes profondeurs, depuis 20 jusqu'à 400 mètres, ainsi que de l'examen du contenu de l'estomac d'holothuries pêchées à une moindre profondeur. 3" Des récoltes pélagiques, soit directement faites, soit obtenues par le traitement de l'estomac des Salpes pêchées dans la baie. J'ai suivi, pour disposer ces espèces, l'ordre généralement adopté aujourd'hui et qui résulte de la coordination des familles naturelles de M. Grunow, par l'étude que MM. Pfit- zer et P. Petit ont fait de l'endochrome des Diatomées. Il ne faudrait pas cependant induire de ce que presque tous les diatomistes actuels adoptent ce système, que tous le fassent de la même façon, car, tandis que M. P. Petit donne aux caractères tirés de l'endochrome une valeur absolument prépondérante, devant laquelle tous les autres doivent s'effa- cer, MM. Grunow et Clève ne vont pas si loin et se refusent à suivre M. Petit dans les exagérations (1) de son système. C'est aussi mon avis, et je vais tâcher de le justifier. (1) M. Petit vient de publier dans le livre du docteur Pelletan sur les Diatomées, un exposé plus complet de sa classification dans lequel, si le fond n'est pas changé, certains détails sont raoditiés ; l'ensemble est plus satisfaisant, plus complet et moins dogmatique que dans le mémoire de M. Petit, de 1877. — Mon travail étant à l'impression lorsque le livre du docteur Pelletan a paru, je ne crois pas devoir le modifier ; je signalerai seulement, au fur et à mesure, les observations qui résultent des nouvelles données admises par M. P. Petit et je consacrerai une note, à la fin du mémoire, à l'étude de ce système modifié. - 26 — La classification naturelle des Diatomées a fait, depuis quel- ques années, l'objet de nombreuses études. Les systèmes les plus connus aujourd'hui sont ceux de MM. Pfîtzer et P. Petit et de M. H.-L. Smith. M. Pfitzer d'abord, puis M. P. Petit ont établi leurs classifications sur l'étude de l'endochrome. Ces travaux ont une valeur considérable et ont fait faire un grand pas à la question. Je crois cependant que M. Petit est allé trop loin lorsqu'il a voulu ériger son système en principe; il est d'ailleurs arrivé lui-même, en l'appliquant rigoureuse- ment, à des résultats de nature à prouver que les caractères^ tirés de l'endochrome, pas plus que les autres d'ailleurs, ne peuvent, pris isolément, servir à résoudre la question. Il est, d'autre part, facile de se rendre compte, à l'inspection du tableau de M. Petit, que le choix de la disposition des carac- tères distinctif des groupes a dû être subordonné au résultat à obtenir, et que si, comme cela devrait avoir lieu dans un système rigoureusement logique, les caractères distinctifs étaient disposés logiquement, l'arrangement final des familles serait tout autre. Au fond, il ne pouvait en être autrement. Les observations patientes des Smith, des Ralfs, des Gru- now, des Clève et de bien d'autres moins connus, avaient fini par établir, sur dos ensembles concordauts de caractères^ non seulement un certain nombre d'espèces bien caractérisées, mais aussi un grand nombre de groupes naturels. Il ne sem- ble pas que ces groupes puissent aujourd'hui être modifiés, au moins dans leurs grandes lignes. M. P. Petit, comme tous, ceux qui s'occuperont de cette question, doit en quelque sorte les subir sous peine de faire œuvre vaine à première vue ; c'est pourquoi il a été obligé de subordonner l'emploi de ses caractères distinctifs à l'obtention d'un résultat final en partie prévu d'avance. L'honneur de MM. Pfitzer et P. Petit est d'avoir trouvé des- relations naturelles entre les groupes souvent isolés de M. Grunow. Ces relations qui ne ressortaient pas nettement des caractères envisagés jusque-là, ont été trouvées par l'étude - 27 - de l'endochrome qui, en outre, a utilement modifié quelques groupes existants et a coordonné tout l'ensemble; résultat considérable, mais qu'il ne faut pas aujourd'hui compromet- tre en attribuant à ces caractères, prépondérants je le veux bien dans les cas douteux, une valeur absolue et en y subor- donnant tous les autres. Le système de M. H.-L. Smith est, au contraire, entière- NOTE. — Voici, réduit à ses éléments et établi d'une façon logique, ce que deviendrait le système de M. P. Petit : Nature de l'Endochome Lamellaire Lamello- granulaire FractiosDemeiit de rindoctirome DISPOSITION des fragments DE L'ENDOCHROME { Sur une valve. Une lame FAMILLES Achnantées. Granulaire Sur les deux valvesj Goropbonémées , Cymbellées , let un connectif. (Nilzchiées. I I / Sur les deux valves 1 c. • ,,/ o -. - p \ Sunrellees, Synedrees, tuno- et partiellement sur! ., ^ Uiees. les connectifs. ] Deux lames| | I Sur les deux con-j [nectifs et partielle-. Naviculées, Ampbiprorées. ment sur les valves. ] Nombreuses lames A la surface interne Mélosirées, Fragilariées pro- des frusiules. parle. A la surface interne! Fragilariées pro-parle , Méri- Nombreux i*^®^ frusiules. (diées, Licmopborées, Tabellariées granules i ^ l'intérieur desJ Bidulphiées (incl. Striatella)^ ^frusiules. ^Coscinodicées. I I Il n'est même pas besoin de demander si ce système, logiquement déduit des caractères tirés de l'endochrome, est admissible. — 28 — ment basé sur les caractères extérieurs des Diatomées. Bien d'autres systèmes analogues n'ont pas prévalu ; celui de M. Smith, fondé sur de bons caractères par cela même, a une grande valeur. Au moment de sa publication, en 1872, l'ou- vrage de M. Pfitzer n'avait paru que depuis un an, il est donc fort possible que M. Smith l'ait ignoré. En tous cas, il est facile de se rendre compte que si l'auteur avait voulu, sans rien changer à ses caractères distinctifs, les disposer dans un ordre un peu différent, il serait arrivé, à très peu de chose près, au même résultat que M. Petit par une voie toute différente. A quelques genres près, dont la place est au moins contestable, les cinq premières tribus de M. Petit sont les RaphidéesdeM.H. L. Smith, les pseudo-Raphidées correspon- dent aux tribus 6 à 13 et les Cryptoraphidées aux autres. <^omment s'en étonner puisque tout le monde admet qu'il y a loujours un rapport constant entre le corps et le squelette, ^•ntre l'endochrome et le frustule qui est formé par lui d'une manière évidemment dépendante de sa constitution. M. H. L. Smith n'a-t-il connu les études de M. Pfitzer que trop tard pour s'en servir, ou les a-t-il négligées de parti pris dans une œuvre qui, pour lui, n'était qu'un guide ou une clef de classification (1) ; toujours est-il qu'il a employé logique- ment ses caractères, et est arrivé a un résultat aussi artifi- ciel que celui qu'on obtient en disposant d'une façon logique les caractères de MM. Pfitzer et P. Petit, comme je l'ai mon- tré dans la note de la page 27. Le grand défaut actuel de la classification de M. Petit est d'être appuyé sur des observations encore incomplètes, qui ont été trop vite généralisées. De nombreux observateurs ont voulu vérifier l'exactitude des principes posés par MM. Pfitzer (1) Si, au moment de la publication de son travail, M. H. L. Smith ne connaissait pas le mémoire de M. Pfitzer, la lecture de cet ouvrage n'a, en tous cas, nullement modifié ses idées comme on peut s'en assurer en voyant ce qu'il dit à ce sujet dans la Synopsis du docteur V. Heurk (texte, p. 41 J. <9Q et Petit ; leurs recherches n'ont pas toujours été heureuses. Personnellement, j'ai eu de nombreux mécomptes, et M. Leu- duges-Fortmorel, a qui je soumettais mes doutes, me répon- dait : «J'ai beaucoup étudié l'endochrome, je n'ai pas toujours réussi a voir ce qu'il fallait voir ; quelquefois j'ai vu le con- traire. » M. Van Heurck signale que dans le N. elliptica, K. l'endochrome a été vu à l'état granulaire ; j'ai vu pareil fait dans de petites navicules saumatres du JVIédoc, bien vivantes et remuantes, que je n'ai pu déterminer exactement au moment même, étant à la campagne, loin de mes livres et de mes instruments, mais qui sont, très probablement, des N. piisilla, Sm. Il est très possible, comme le soutient M. de Castra- cane, que l'état de l'endochrome se modifie suivant les phases biologiques des cellules (1). Cette opinion concilierait tout, jusqu'à un certain point, car on pourrait alors admettre que l'état granulaire, constaté chez certaines placochroma- ticées, est un état anormal et transitoire, mais tout cela n'est en somme pas démontré. Si l'endochrome a été bien observé chez les espèces d'eau douce, il l'a été très peu chez les espèces marines. Certaines de ces espèces, telles que celles qui proviennent des sondages, échappent généralement à cette étude , les fossiles y échap- peront toujours (2). M. de Brébisson, qui avait beaucoup étudié l'endochrome, n'a jamais cru devoir publier ses recherches qu'il jugeait probablement incomplètes ; aussi les doutes sont encore grands au sujet de beaucoup d'espèces et même de quelques genres marins. Le genre Plagiogramma, par exemple, est placé, par MM. Petit et Leuduges-Fortmorel, dans les Coc- cochromées et par M. Clève dans les Placochromées, de même pour le méridion marinum, placé par les premiers auteurs (1 ) Castracane : Challenger expédition (2)L 'endochrome des Diatomées marines est, en outre, très difficile à étudier et doit être pour ainsi dire observé sur place ; le moindre sé- jour en flacon et le plus court voyage l'altère généralement quand il ne le fait pas complètement disparaître. - 30 - avec les Méridiées (2« groupe], et par M. Clève sous le nom générique de Sceptronéis avec les Synédrées (1«' groupe) (1). Les caractères tirés de l'endochrome sont, en outre, si peu variés qu'ils n'ont permis à M. Petit de former que sept ou huit groupes ou familles, à plus forte raison sont-ils bien inefficaces pour séparer les genres et les espèces. Je crois donc qu'il ne faut pas s'illusionner à leur égard et ne leur demander que ce qu'ils peuvent nous fournir, c'est-à- dire des relations générales entre les groupes ou des indica- tions dans des cas douteux, relations et indications qui ne doivent, d'ailleurs, être acceptées qu'autant qu'elles ne sont pas en désaccord formel avec l'ensemble des autres caractères distinctifs. De ce que l'on trouve chez un Hyalodiscus l'endochrome d'un Achnantes, il faut se garder de conclure que cet Hyalo- discus doit être classé avec les Achnantes, encore moins que tous les Hyalodiscus doivent être classés avec les Achnantes. Il y a là l'indication d'un fait bien autrement important d'une parenté des Hyalodiscus avec les Achnantes de ce que M. Petit appelle le commencement et la fin de la SÉRIE (2). Cette idée de Série est encore un legs des anciennes classi- fications qu'il faudrait arrivera répudier complètement. Dans une liste quelconque, il faut bien disposer les espèces dans un ordre donné, c'est là une nécessité de typographie, ce n'est pas autre chose. Les genres ne se succèdent pas les uns aux (0 Dans son nouveau système, M. Petit rapproche bien le méridien marinum (qu'il renferme dans un nouveau genre opephora) des Scep- ironeis, mais il éloigne les Sceptronéis des Synedra pour les rapprocher des Licmophora. (2) D'autant plus que les Melosira, auxquelles on rattache générale- ment les Hyalodiscus-Podosira, ne sont pas en somme des Coccochro- mées^ leur endochrorae étant torraé, non de granules, mais de plaques plus ou moins nombreuses. On conçoit que ces plaques puissent varier en nombre, jusqu'à se réduire à une soit accidentellement, soit d'une façon permanente chez quelques espèces. Dans son nouveau système, M. Petit replace, d'ailleurs, les Hyalodiscus avec les Mélosirées. - 31 - autres dans un ordre linéaire, ils dérivent tous d'une ou plu- sieurs souches communes et les branches dérivées tantôt so réunissent entre elles, tantôt aboutissent à des formes qui n'ont ou semblent n'avoir aucune ramification ultérieure. Il n'y a pas plus de raison pour commencer une liste de Diatomées parles Cocconois, comme M. Petit, que par les Amphora, comme M. H. L. Smith. Le mieux serait encore de commencer, comme Donkin, par les Navicula que l'on peut considérer comme une souche commune d'où dérivent les Cymbellées, les Achnantées, les Gomphonemées. Les Cymbellées s'unissent aux Gomphonemées par le genre Brebissonia, les Gomphonemées aux Achnantées par le genre Rhoicosphenia ; mais toutes ces familles s'unissent plus directement encore aux Navicules. Il y a en somme, entre toutes ces familles, alliances entre cousins. Il n'en est pas moins vrai que les Amphora, eux, ne se sont point alliés et que, si l'on adopte la manière de voir de M. Petit, les Raphoneis., qu'il peut paraître assez naturel de réunir aux Cocconeis, restent encore isolés. Cet isolement est-il bien réel? Je n'en crois rien, et mon- trerai qu'il est facile de trouver des intermédiaires entre les Amphorées et les Am.phiprorées .Q[idin[ aux relations des Rapho- neis, elles sont évidentes avec les Synedrées, auxquelles H.-L. Smith les accolle. Les espèces de Diatomées, comme M. Pfitzer l'a déjà indi- qué, forment donc non une chaîne ou ligne droite, mais une série de ramifications divergeant d'un certain nombre de sou- ches et finissant par s'anastomoser entre elles. Ces anastomo- ses mutuelles peuvent servir à établir un ordre plus ou moins rationnel pour disposer les ^spèces sur les pages d'un livre. lypographiquement parlant, la liste aura un commencement et une fin ; au point de vue naturel, il n'en est pas ainsi, au moins pour les organismes que nous envisageons. Nous étions habitués à regarder les Achnantes comme à un bout, les Melosira comme à l'autre, et voilà que M. Petit dé- - 32 - couvre une affinité considérable entre ces deux groupes ; nous sommes heureux de cette découverte que l'élude de l'endo- chrome seul pouvait nous donner. C'est un jalon isolé posé entre deux groupes que l'on considérait comme absolument distincts ; d'autres peuventvenir boucher les intervalles : atten- dons-les, mais nenoushàtons pas de déclasser les H^^alodiscus^ ce serait, comme l'a dit M. Gruuow (1), commettre une mons- truosité et jeter, par cet emploi peu judicieux, des caractères tirés de l'endochrome, un discrédit sur leur valeur qui est, comme je ne cesserai de le répéter, considérable mais non absolue. Si les grandes divisions des Diatomées sont bien arrêtées aujourd'hui, il n'en est pas de même des genres. Là la diffi- culté est plus grande et les caractères différentiels ont une va- leur beaucoup plus contestable. L'endochrome ne nous donne presque plus rien, et si l'on voulait créer de nouvelles divi- sions au moyen de caractères biologiques, il faudrait avoir re- cours aux productions coleodermiques. Les classifications anciennes de Diatomées étaient presque entièrement fondées sur les dispositions relatives des frustules et sur leur manière de se fixer aux corps étrangers. Une réaction s'est produite depuis et, aujourd'hui, on a tendance à négliger complètement ces caractères. 11 me semble qu'il y a exagération dans les deux sens. Il est bien vrai qu'une Gomphonema peut vivre libre, qu'un Schizo- nema peut sortir de sa gaîue pour nager dans l'eau ; il n'en est pas moins vrai que ce sont là des états accidentels, et que généralement le Gomphonema est stipité ou attaché et le Schizo- nema engaîné. Les espèces de ce dernier genre possèdent donc une propriété que n'ont pas les navicules ordinaires, et cette faculté de sécréter une gaîne prouve que leur plasma interne, quoique en apparence semblable, doit différer au fonds. A plus forte raison en sera-t-il de même pour certaines (1) Cleve et Grunow. Beitr. z. Senntti. d. Arch. Diat., p. 116. ~ 33 - espèces, telles que le Baccillaria paradoxa bien connu, qui ne peut, il me semble, être réuni aux autres nitzschiées, comme le veulent MM. V. Heurck et Grunow, car il est doué de mou- vements si particuliers qu'ils indiquent évidemment une dif- férence dans la disposition ou le fonctionnement du plasma interne. S'en suit-il qu'il faille revenir aux anciennes manières de voir et reprendre tous les genres fondés sur les productions coleodermiques ? Je ne le crois pas, car ces caractères n'ont pas une valeur identique. On peut les diviser en deux catégo- ries, suivant qu'elles servent à réunir les frustules entre eux ou à des corps étrangers servant de support. Les premiers sont de beaucoup les plus importants; ils sont relativement persistants et presque toujours accompagnés de modifications du frustule, qui contribuent a les distinguer. C'est ainsi que les gaines des Schizonema, Berkeleya, se con- servent fort longtemps et que les frustules de ces espèces ont en général un faciès particulier. Les stipes ou coussinets qui fixent les Diatomées aux corps étrangers sont au contraire très fragiles et facilement détruits. On pourrait donc conserver les genres fondés sur les premiers de ces caractères qui ont, en outre, l'avantage que l'on peut en conserver au moins l'indication dans les préparations per- manentes et négliger les autres. A mon avis, il vaudrait mieux conserver tous ces genres, comme l'a fait M. P. Petit, en ne leur attribuant cependant qu'une valeur secondaire, ou même en en constituant des sous-genres, comme l'ont fait certains auteurs. Si des genres nous descendons aux espèces, la confusion augmente encore. Les caractères spécifiques sont si vagues, les formes de transition si nombreuses, que l'on ne peut sou- vent savoir ou finit une espèce et où commence la voisine. Les uns ont indéfiniment multiplié les espèces, les autres les ont réduites d'une façon inconsidérée. J'avoue que je serais plus tôt partisan d'une certaine multiplicité des espèces et que 3 — 34 — je trouve plus simple et plus satisfaisant pour l'esprit d'insti- tuer des espèces que de multiplier des variétés nommées. Rien n'empêche d'ailleurs, comme l'on fait si souvent MM. V. Heurck et Grunow, dans l'allas des Diatomées de Belgique, d'indiquer les affinités des espèces (entre parenthèse) avant leur nom. Pour résumer mes idées au sujet de la classification des Diatomées, je dirai que j'envisage les espèces de cotte famille comme groupées autour de cinq types qui peuvent être repré- sentés par les cinq genres Navicula, Synedra ou Nitzchia ; Dia- toma ou Tabellaria, Bidulphia et Coscinodiscus ou Melosira. Les deux premiers constituent d'une façon générale les P/accoc/jro- mées, les trois derniers donnent les Coccochromées. De môme et toujours, d'une façon générale, le premier constitue les Raphidées, les deux suivants les Pseudoraphidées, les deux derniers h^s Cryptoraphidées. Ces cinq groupes s'unissent très naturellement entre eux et de plusieurs manières. Il serait trop long d'aborder ici l'étude de toutes ces affinités de formes, d'autant plus que ce travail est uniquement consacré aux Diatomées marines. J'ai dit plus haut qu'entre le premier et le cinquième groupe, on peut soupçonner des affinités qui, cependant, sont loin d'être établies. Sans aller, comme M. P. Petit, jusqu'à dire que les Cocconeis ont des affinités avec les Monades. Je ferai remarquer plus tôt que par la faculté de mouvement dont elles jouissent, beau- coup d'espèces du type Numcula se rapprochent certainement de la vie animale, bien qu'il ne puisse subsister aucun doute pour moi sur leur nature franchement végétale. Cette faculté de mouvement, qui se retrouve encore dans certaines espèces du type suivant, disparaît dans les autres et il est incontesta- ble que les melosirées ont des rapports avec les conferves supérieures. Quant à l'établissement d'une liste, il faut reconnaître que l'ordre établi parles travaux de MM. Grunow, ITitzer, Petit, Clève, etc. et basé, d'une façon générale, sur l'endochrome, est - 35 - plus satisfaisant que celui de M. H.-L. Smith, tout en nous ren- dant bien compte qu'il n'y a là qu'une apparence et que l'on pourrait reproduire, à bien peu do chose près, le premier sys- tème, en disposant d'une autre façon les caractères distinctifs du second. Les principales listes de Diatomées marines, établies sui- vant ce système, sont colles do MM. P. Potit, Campbel, 1877 ; Grunow, mer Caspienne 1878 ; Leuduger-Fortmorel, Côtes-du- Nord et Ceyhin, 1879 ; Clève et Grunow, Diat. artiques, 1880 ; Clève, Véga, 1883; sans compter celle que j'ai publiée en 1884 et qui, comme la suivante, a été établie en combinant autant que possible les familles et genres de mes prédécesseurs, ce qui n'est pas toujours facile, comme je l'ai laissé entrevoir plus haut. BIBLIOGRAPHIE J'aurais pu, à la suite de chaque espèce indiquée dans ma liste, donner sa bibliographie à peu près complète. Il m'au- rait suffi, pour cola, de la prendre dans Habirshaw et de la reproduire. Je ne l'ai pas fait, d'abord pour ne pas allonger outre-mesure ce mémoire, ot en suite parce que c'est inutile à mon avis. Tous ceux qui ont fait beaucoup de recherches bibliogra- phiques sur les Diatomées, savent combien diffèrent souvent les figures d'une même espèce, donnée par différents autours. Cela tient à ce que souvent les dessins ont été faits par des dessinateurs étrangers aux Diatomées^ et qui ont interprêté à leur manière le sujet ou le dessin qu'ils avaient à repro* duire. Cela tient aussi aux incertitudes que présente la sy- nonymie et qui sont telles que souvent, lorsqu'on peut con- trôler les types dos autours, on les trouve différents des dessins donnés par d'autres auteurs ou même par ceux-là même qui ont constitué les espèces. — 36 - L'insuffisance des descriptions pour définir des êtres sem- blables et l'absence de bonnes figures au début des études sur les Diatomées ont amené une confusion dont on ne se délivrera que peu à peu et par la multiplication des figures types bien dessinées ou photograpraphiées (1). C'est pourquoi, dans ma liste, je me suis montré extrême- ment avare de synonymie et n'ai donné, comme bibliogra- phie, que l'indication de la figure des auteurs qui m'a servi à déterminer chaque espèce. Toute confusion est ainsi évitée, car lorsque je mentionne, par exemple, Hyalodiscus Stelliger, Bailey (V. H. Syn., 84, f. 1, 2), j'entends parler d'une forme identique à celle qui est figurée dans l'atlas do Van Hourck, planche 84, figure 1, 2, et non de tout autre qui ait pu être décrite et figurée par tout autre auteur, voire par Bailey lui- même, laissant à M. Van Heurck, qui a ses raisons d'agir ainsi, la responsabilité de son identification, qui est, dans ce cas, en désaccord avec celles de MM. P. Petit et Môller en particulier. La liste bibliographique que je donne ci-après est le cata- logue des ouvrages sur les Diatomées que contient ma biblio- thèque, à l'exclusion des livres sur la micrographie générale, et que j'ai eu à ma disposition pour mon travail. Tous ces ouvrages consistent principalement en brochures que l'on ne peut se procurer qu'au moyen d'efforts longs, patients et coûteux. En attendant mieux, j'ai dû copier ou re- produire photographiquement un certain nombre de ces bro- chures, les dépenses nécessaires à leur acquisition ne me semblant pas proportionnelles à l'avantage que j'en aurais (1) Le magnifique travail de MM. Truan et Will, sur les Diatomées fossiles d'Halli, vient de montrer tout le parti que l'on peut tirer de la photographie directe des Diatomées pour la constitution de planclies. Celles de cet ouvrage me semblent avoir été faites en découpant et col- lant côte à côte des photographies de Diatomées; les planches ainsi constituées ont été rephotographiées et tirées par les procédés photo- typiques. — 37 — pu retirer^ et j'ai signalé ces ouvrages dans ma liste, par un astérisque. Pour la plupart des mémoires de la première série du journal anglais de micrographie, je n'ai que des repro- ductions des planches que je dois à l'obligeance de M. Leu- duges-Forlmorel. Les clichés de ces planches, que j'ai fait tirer au nombre de 31, sont à la disposition de ceux de mes confrères qui pourront l'es désirer, ainsi que tous renseigne- ments ou communications temporaires, concernant les ou- vrages de ma bibliothèque Diatomique. Je pense que de pareils catalogues, publiés par ceux qui ont pu recueillir des brochures rares, seraient très utiles à tout le monde : M. J. Deby en a donné l'exemple, et bien que je ne puise com- parer ma modeste bibliothèque à sa riche collection, je l'imite, ici, en espérant avoir l'occasion d'être utile, dans la limite de mes moyens, à ceux qui s'occupent de Diatomées. Au fonds, l'utilité de beaucoup de ces brochures est fort problématique, et je ne saurais trop encourager les débutants à ne pas éparpiller leurs ressources et les consacrer tout d'abord à l'achat des ouvrages généralement les plus coû- teux, mais les plus utiles, tels que ceux de MM. Schmidt, Van Heurck, Clève, Grunow, Brun, etc. (1). Les deux premiers, surtout, me semblent devoir faire le fondement de toute biblio- thèque sur les Diatomées. Le premier serait hors de pair s'il arrivait jamais à se compléter. Le répertoire d'Habirshaw est presque indispensable à ceux qui possèdent une bibliothèque un peu étendue et un peu variée sur les Diatomées. Il est à regretter que les efforts faits pour le publier en librairie aient échoué, et que l'on en soit réduit soit à le copier de sa main, ce qui n'est pas petite besogne, soit à se disputer à des prix exorbitants les quelques exemplaires qui sont en circula- tions. (1) Le petit ouvrage de M. Brun sur les Diatomées des Alpes et du Jura, est très bon marché et peut, à lui seul, servir à déterminer pres- que toutes nos Diatomées d'eau douce. - 38 - LISTE BIBLIOGRAPHIQUE Belloc : Diatomées de Luchon. Revue de Comminges, 1887^ i pL BoNARDi : Intorno aile Diatomee délia Valtellina a délie sue Alpù Bull, scienlif., Pavia, 1883. — Sidle Diat. del lago d'Orla. Bull, se., Pavia, 1885. De Brébisson : Algues des environs de Falaise, 1835. (Synony- mie manuscrite de la liste de M. de Brébisson.) * — Considération sur les Diafow^es, Falaise, 1838. (Syno- nymie manuscrite.) * — Description 'de nouvelles espèces de Diatomées observées dans'JLe guano du Pérou formant le genre Spatangidium. Soc. Linn. de Normandie, 1857. 1 planche. "^ — ISotes sur quelques Diatomées marines, rares ou peu con- nues du littoral de Cherbourg, 2« édition, avec additions et corrections, 1867. — Extrait d'un essai monographique sur les Van Heurckia. Ane. soc. phitolog. et micr. de Belgique, 1869. 1 pi. — De la structure des valves des Diatomées. Soc. linnéenne de Normandie, 1870. * — Notes sur quelques Diatomées françaises, avec note par F. Kitton Queck, micr. club., 1870. 1 planche. — Diatomées renfermées dans le médicament vermifuge connu sous le nom de Mousse de Corse. Revue des Se. nat. de Montpellier, 1872. 1 pi. "^ — Liste manuscrite des Diatomées françaises de l'herbier de M. de Brébisson. C'est un relevé des fiches de M. Gui- nard, chargé par le Muséum do classer l'herbier de M. de Brébisson. Mon excellent ami a bien voulu me permettre de puiser à pleines mains dans son tra- vail et j'y ai relevé une liste très intéressante des Dia- tomées françaises, notées par M. de Brébisson ou ses correspondants, tous diatomistes de première valeur. - 39 - L'examon des préparations m'a permis, dans bien des cas, d'établir la synonymie des espèces douteuses. Brightwell : * Sur le genre Triceratium. Micr. Journ., 1853 et 1856. 2 pi. * — Diatomées filamenteuses à longs appendices, l.c.,18o6. \ pi. * — Sur le genre Rhizosolenia, 1. c, 1858. 2 pi. * — Diatomées rares ou von décrites, 1. c, 1859-60. 3 pi. Brun : Diatomées des Alpes et du Jura, 1880. 9 pi. — Végétations pélagique et microscopique du lac de Genève. Bull. Soc. bat. de Genève, 1884. Castracane : Le Diatomee dell littorale dell Istria et délia Dal- mazia. Alli dell Ac Pont, dei nuovi Lincei, 1873.1 pi. — Contribuzione alla florula délie Diatomee del Méditerranée, 1. c, 187.5. 1 pi. — Distinzione délie Diatomee marine in flora littorale e pela- gica, 1. c, 1879. — Report on the scientific resuit of the exploring of H. M. S. Challenger. - Diatoniaceœ, 1886. 30 pi. Clève : Diatomaceer fran Spetzbergen. Bihang lill Sv. vet. Akad., 1867. 1 pi. — Svenska och norska Diatomaceer, 1. c, 1868. 1 pi. — On Diatoms from the arclic sea, 1. c, 1873. 4 pi. — Examination of Diatoms found on the surface of sea of Java., I. c, 1873. 3 pi. — Diatoms of the West Indian archipelago, 1. c, 1878. 5 pi. — On somenexc and Utile known Diatoms, 1. c, 1880. — Farkvattens Diatomaceer Fran grônland och argentinska republiken, 1. c, 1881. 1 pi. •^ Diatoms collected during the expédition of the ivega, 1883. 4 pi. Cleve und Grunow : Beitrage zur Kenntniss der arctischen Dia- tomeen. K. Schiv. Ak. der Wiss., 1879. CoMÈR î : Catalogue des Diatomées des environs de Toulouse. Bull. soc. d'hist. nat. de Toulouse, 1880. — 40 ^ Crouan Frères : Diatomées du Finistère (extrait de la Florule du Finistère), i867. Davidson : List of DiatomaceiP in Loch Kiymord Kieselgûhr. Queck micr. club., 1887. Deby : On th". microscopical structure of Ihe Diatom valve, Queck. micr. club., 4886. DoNKiN : Diatomées du Northnmberland. T. M. S., 1858. 1 pi. — British Diatomaceœ, 1870. 12 pi. Flogel : Rescarches on the structure of the cell wall of Diato- maceœ. Journ. of the R. M. S., 1883. 4 pi. Gregory ; * Diatomées fossiles de Midi. M. J., 1854. 1 pi. * — Groupe du navicula varians. T. M. S., \Sïïô. i pi. * — Diatomées d'eau douce anglaises. M. F. 1856. 1 pi. * — Diatomées du sable de Glenshira. M. F. 1855-57. 3. pi. — On the neu- forms of marine Diatomaceœ found in the firth ofclyde. Roy. Soc. oC Edniburgh, 1857. 6 pi. Gréville : * Diatomées de la Trinité. M. J., 18.57. 1 pi. * — Description de Diatomées observées par feu Grégory. M. F., 1859. ^ — Diatomées du guano de Californie. M. F., 1859. 2 pi. * — Sur le genre plagiogramma. M. F., 1859. 1 pi. * — Campilodiscus nouveaux. M. F., 1860. 1 pi. — A monograph of the genus Àsterolampra, etc. T. M. S. 1860. i pi. — On the Asterolampra of the Barbadocs deposit. T. M. S., 186ii. 2 pi. — A monograph of the qenus auliscus. T. M. S , 1868. 2 pi. — Description of new and 7'are Diatoms. 20 séries. M. J., 1861-66. 33 pi. Grunow : Veberneue und ungeniigend gekannte Algen. Verhr der K. K. gesel. 1860. 5 pi. — Die Oesterreich. Diatomaccen, 1. c, 1862. 7 pi. — IJeber einige neue und ungeniïgend hekannte arten und gat- tungen von Diatomaceen, 1. c, 1863. 2 pi. — Diatomaceen und Desmidiaceender Lnsel Banka. Rabenhorst. beitr., 1865. 2 pi. - 41 - — Reise seine, majestat fregaUe novara — Algen. Vienne, 1887. il pi., dont 2 de Diatomées. — Beitràge ziir Paléontologie osterreiehs imgarns und orients. Vienne, 4862. 2 pi. — Die Diatomepn von Franz Joseph Land. K. K. Aliad der Wiss, 1884. 5 pi. — Algen und Diatomaceen aus dem Karpischen mecre, 1 880 (?) . 2 pi. Grove et Sturt ; Fossil Diatomaceen froni Oamaru, neio Zea- land. Queck, micr. club., 1886-87. 11 pi. GuiNARD : Diatomées observées aux environs de Montpellier. Rev. de Soc nat. de Montpellier, 1876. — M. Guinard m'a communiqué une liste importante de Diatomées supplémentaires à cette liste, observée par lui depuis 1876 jusqu'en 1886. -- Sur un cas do parasitisme observé sur une Diatomée. Bull. soc. Belge de micr., 1878. — Diatomées récoltées dans les gorges du Tarn. Bull. soc. Bot. deFr., 1886. Hâbirshaw : Catalogue of the Diatomaceœ. Chase édition, 1885. Hantzsch : Ueber enige Diatomaceen ans dem ostendische archi- pel. Rab. beitr., 1868. 2 pi. Janisch : Zur charakteristik des guanos, 1861-62}. 5 pi. Janisch und Rabenhorst : Uber meeres Diatomaceen von Hondu- ras. Rab. beitr., 1863. 4 pi. * JoHNSTOxN : Diatomées du guano de Californie. M. F., 1860. 1 pi. KiTTON : A description of tome new species of Diatomaceœ. M. M. Journ, 1873-74. 3 pi. Lagersteot : Sôttvatteus Diatomaceen fran Spetzbergen. Bih. tell. K. Svet. Akad., 1873. 2 pi. — Saltvattens Diatomaceen fran Brohuslan. L. G., 1876. 1 pi. Lauder : On new Diatoms {Bacteriastruni). T. M. S. 1863. 1 pi. Lemaire : Catalogue des Diatomées des environs de Nancy. Bull. soc. des se. de Nancy, 1881. Leuduger-Fortmorel : Catalogue des Diatomées marines de la — 42 — baie de Saint-Brieuc et des Côtes-du-Nord. Bull. soc. Bot- de Fr., 1878. — Catalogue des Diatomées de VUe de Ceylan. Mém. de la Soc. d'ému), des Côtos-du-Nord. 1879. 9 pi. Leuduger-Fortmorel et P. Petit : Gisements siliceux fossiles de f Auvergne. Jouru. de micr., 1878. LiNDSDAY : Ontheprotophyta ofnew Zealand. M. J. 1867. NoRMANN : List of Diatomaceœ occuring in the neighbourhood of Hull. xM. J.,1860. Omeara : On some new and rare Diatomes from Ireland and isleof Arran. M. J., 1867. 2 pi. — On Diatoms from Spitzbcrgen, 1. c 1874. 1 pi. Pantockzeck : Beitracje Zur Kenntniss der fossilen Baecill, Vngarns, 1887. 30 pi. Peragallo : Diatomées du midi de la France. Ann. de la Soc. d'hist. naturelle de Toulouse, 1884. — Diatomées saumâtres du Médoc, 1. c, 1887. Je tiens à la disposition de? diatoinistes que cela pourra intéresser quelques listes de Diatomées françaises des Pyrénées, de l'Auvergne et du golfe de Gascogne. Petit (P.) : Catalogue des Diatomées de file Campbell et de la Nouvelle-Zélande. Les Fonds de la mer, 1877. 2 pi. — Liste des Diatomées observées dans les environs de Paris, précédée d'un essai de classification. Ann soc bot. de Fr., 1878. 2 pi. — De l'Endochrome des Diatomées. Brebissonia, 1880. 1 pi. — Liste des Diatomées de la Rhune. Soc. bot. de Fr., 1880. — Diatomées récoltées sur des huîtres de NingPo et de Nimroud Sound. Soc de se nat. de Cherbourg, 1881. 1 pi. — Diatomées de l'île de Ré récoltées sur le chondrus crispus. — Liste des Diatomées des environs de Charleville. Bull, soc bot. de Fi'., 1885. 1 pi. Cette liste fait suite à une élude sur le développement des auxospores chez le cocco- nema cistula. — .ilgues des eaux minérales de la Bourboule. Ann. soc. d'hydr. médicale, 1885. 1 pi. — 43 - Pfitzer : Vber Bail der Baccilariaceen, <87'1. 6 pi. Prinz et VAN Ermengen : Recherches sur la structure de quelques Diatomées contenues dans le Cemenstein du Jutland, avec les notes et mémoires complémentaires. Ann. soc belge demicr., 1883-85. 8 pi. Pritchard : History of infusoria, 1861. 40 pi. Rabenhorsï -■ Flora europea algarum, 1868. Rataboul : Récolte et préparation des Diatomées. Ann. soc. d'hist. nat. de Toulouse, 1883. 1 pi. RoPER : Diatomées de la Tamise. T. M. S., 1854. 1 pi. * — Diatomées anglaises nouvelles. M. J., 1858. 1 pi. * — Sur le genre Bidulphia. T. M. S., 1859. 2 pi. — On the genus licmophora. T. M. S., 1863. Shadboldt : * Diatomées de Port Natal. T. M. S., 1854. 1 pi. ScHMiDT (Ad.) : Die in den grundproben du nordsee fahrt enth. Difif., 1874.3pl. — Atlas der Diatomaceen Kunde. 112 pi. ScHULTZE : Diatomées de lamer du Nord. M. J., 1859. 1 pi. ScHUMANN : Die Diatomeen der Hohen Tartra, 1867. 41 pi. Smith (H. L.) : Synopsis des familles et des genres des Diatomées dans l'ouvrage do V. Heurck. 1878. Smith (W.) : Synopsis of the britishDiatomaceœ, 1853-86. 69 pi. — Diatomées du midi de la France et de f Auvergne. Ann. and mag. of. nat. hist., 1855 — Diatomées des côtes françaises de fOcéan et des Pyrénées, 1. c. 1857. Truan et WiTT : Diat. der polycystineukreside von Jeremie in Haïti. 1888. 7 pi. Van Heurck : Synopsis des Diatomées de Belgique, 135 pi. Wallich ; Sur les Triceratium et quelques formes alliées. iM. J. 1858.1 pi. * — Organismes siliceux. T. M. S-, 1860. 1 pi. — On développement and structur ofDiatom valve. M. F. 1860. Walcker and Chase : Some new and rare Diatoms. 1886-87. 7 pi. _ 44 — West ; * Diatomées nouvelles. T. M. S., 1860. 1 pi. WiTT : Ueber den polierschufer ton Arckangelsk. 1885. 7 pi. I. — PLAGOGHROMÉES (1) V^ Famille. — Achnantées. Plusieurs auteurs divisent cette famille en deux autres Cocconeidées et Achnantées. Cette dédupiicalion ne me semble pas absolument justi- fiée et je préfère réunir en une seule ces deux familles. Genre I. — Raphoneis. C'est avec une certaine répugnance que je place ici ce genre. Il a évidemment des affinités avec les Cocconeis, mais il se distingue nette- ment des Achnantées par ses valves semblables et non courbées. Je n'ai jamais eu l'occasion d'observer l'endochrome d'aucun Raphoneis; je ne sais donc pas s'ils ont véritablement des litres à être placés ici ou s'il ne vaudrait pas mieux, comme le fait M. H.-L. Smith, les rapprocher des Synédrées. Un assez grand nombre de Raphoneis ont été reconnus n'être que des valves supérieures de Cocconeis lorsque les frustules entiers ont pu être observés. L'inverse a eu peut-être lieu pour l'espèce suivante : R. liburnica, Grun. var. Cocconeis nitida, Grég. (Greg.D.C. 9, f. 26), semblable à la figure de Grégory, mais à extrémités non appointées. Il se pourrait cependant que ce fût un Cocconeis et qu'il fallût le considérer comme la valve supérieure, de l'espèce dont la valve inférieure est figurée ici (pi. II, fig 12), sous le nom de Cocconeis regalis, Grev. var. Je n'ai pu éclaircir mes doutes à ce sujet. R. Surirella, Ehr? Grun. (V. H. Syn. 36, f. 26). R. rhombus? Celte petite forme est assez abondante. (1) Je ne vois aucune raison pour suivre les Allemands dans leur amour particulier des noms interminables et Placochromfes me semble préférable à Placoch'omalicées De même que Diatomées à Diatomacées ; Baccillariées à Baccillar lacées. On n'a pas encore inventé Baccillarialicées ; cette lacune est regrettable; espérons qu'elle sera comblée un jour. t5 - Genre H. — Cocconeîs, J'ai séparé de la famille des Achnanlées, les Orthoneis, qui sont réunies aux Maslogloia. Tels qu'ils resleni alors, les Cocconeis pro- prement dits peuvent se diviser en deux groupes, dont quelques auteurs font deux genres : Cocconeis et Campyloneis. i . — Campyloneis C. grevillei, Sm. (V. H. Syn. 28, f. 10-12). Très fréquent. C. regalis, Grev. var.? J'ai dit que l'on pourrait peut-être voir dans cette forme curieuse une valve supérieure du Cocconeis nilida, Greg, que M. Grunow classe parmi les Raphoneis. Cependant, les Ocelli semblent bien se prolonger à l'intérieur comme le figurent MM. Gréville et V. Heurck, quoique d'une façon moins accentuée. [Pl.IUf. 12). 2. — Cocconeis. C. Scutellum, Ehr. (V. H. Syn. 29, f. i-:j). Très fréquent. — var. Ornata (V. H. Syn. 29, f. 6, 7). Assez rare. — var. Stauroneiformis, (V. H. Syn. 29, f. 1 0, 1 1). Pas rare. C. dirupta, Grég. (V. H. Syn. 29, 13-14). Pas rare. — var. flexella, Grun. (Y. II. Syn. 29, f. 16, 17). C. pseudo-marginata, Grég. (V. H. Syn. 29, f. 20, 21). J'ai pu consta- ter fréquemment que, comme le mentionne M. Grunow dans l'atlas, V. Heurck, la Coconeis major, Grég. n'était que la valve inférieure de cette espèce. C. britannica, Naeg. (V. H. Syn. 30, f. 1, 2). Fréquent. C. pinnata, Greg. (V. H. Syn. 30, f. 6). Fréquent. C. costata, Greg. (V. H. Syn. 30, f. 11, 12) Pas rare. C. distans, Greg. (Grég. D. C. 9, f. 23). Assez rare. — var. minima (A. S. Nords 3, f. 22, 2:», et ici PI. II, f. 13). Rare. C. quarnerensis, Grun. (A. S. Nords. 3, f. 15, 16). Rare. C. Lorenziana, Grun. Cetle jolie forme, dont M. Grunow avait donné une figure assez défectueuse sous le nom de Raphoneis, a été placée par lui avec les Cocconeis dans les types de V. Heurck. J'en ai vu souvent les deux valves qui ne diffèrent pas beaucoup entre elles. Je figure ici la valve inférieure. (PI. V, f. 38.) - 46 — C. regina, Johston ? Vu sous un objectif faible, celle Diatomée rap- pelle bien l'espèce de Johnslon (iM. J. 1860, 1, f. 12) qui eu sérail la valve supérieure. L'echanlillon que j'ai vu el que je figure a deux grossissements (PI. IV, f. 34), est une valve inférieure. Exa- miné avec un bon objectif, son aspect change el devient tel que le montre la figure de gauche. C villusa, H. P. {PI. IV, f. 35). Cette curieuse et rare espèce a sa sur- face couverte de poils ou petites épines courtes. Sous un bon objectif, on voit, en outre, que la valve présente des stries perlées très fines laissant un petit espace blanc, circulaire à la naissance de chaque épine. Le bord est marqué d'un rang de petites perles. Genre III. — Achnantes. A. brevipes, Aq. fV. H. Syn. 26, f. 10-12). Fréquent. A. longipes, Aq. ^V. H. Syn. 26, f. 13). Fréquent. A. subsessilis, E. (V. H. Syn. 26, f. 21-24). Fréquent. II« Famille. — Gomphonemées. Cette famille a des affinités trop évidentes avec les Navicules pour qu'il soit nécessaire d'y insister , le genre Brebissonia peut être considéré comme un trait d'union entre les Naviculées, les Cymbellées et les Gomphonemées. Cette dernière famille s'unit d'un autre côté avec les Achnantées par le seul genre qu'elle nous présente ici et que l'on peut rattacher aussi bien à l'une qu'à l'autre famille. Genre IV. — Roicosphenîa, Grunow. R. marina, Grun. (V. H. Syn. 26 f. 4). Assez fréquent. nie Famille. — Cymbellées. Je viens de montrer comment elle se relie aux Naviculées. Par les Amphora, elle resterait un peu en l'air si l'on ne pouvait établir^ comme j'essaierai de le montrer, des affinités avec les Amphiprorées. Le genre type Cijmbella ne comprend guère que des espèces d'eau douce, le genre Amphora, au contraire, est presque exclusivement marin. — 47 - Genre V. — 4inpIiora. Le genre Aniphora est assez richement représenté à Villefranche, surtout dans les draguages. Les espèces de ce genre sont, on le sait, assez difficiles à bien déternùner à cause de la grande diversité d'as- pects sous lesquels elles se présentent et j'ai dû laisser de côté quelques espèces douteuses. Grégory a classé les Amphora en deux groupes sui- vant que les espèces se présentent simplement accolées ou réunies en faisceaux complexes. Ralfs n'a pas cru devoir suivre cette voie, parce que cette structure est souvent douteuse et que fréquemment les frus- lules complexes se désagrègent et se présentent à l'observation à l'état de valves isolées. C'est souvent, en effet, ce qui arrive, mais j'ai vu aussi des faisceaux d'amphora telles que VA. costata, Sm., A. probos- cidea, Grég. résister à des traitements acides aussi énergiques que ceux que l'on doit employer pour traiter le contenu du tube digestif des ani- maux marins. D'autres, au contraire, ne se sont jamais montrées à moi qu'à l'élat de segments détachés, et c'est sur la foi des auteurs que je les ai classés avec les complexes. Cette complexité des fruslules est-elle réelle ou n'y a-t-il là qu'une apparence due au plissement du dos des fruslules, laqu^^stion peut êlre discutée; mais je crois cependant, avec Grégory, Ralfs et H.-L. Smith, que la complexité est réelle et j'ai repris les deux groupes de Grégory. Le nombre d'espèces signalées ici est d'un autre côté trop peu consi- dérable pour que je cherche à établir dans ces deux groupes des dis- tinctions fondées sur la forme des frustules, comme l'ont fait MM. Ralfs et Leuduger-Fortmorel. Les affinités des genres Amphora et Cymhella sautent aux yeux. Je parlerai plus loin des liens qui semblent unir les amphorées avec le genre Amphiprora. (Voyez la noie sur le genre Auricula.) \. — Simples A. turgida, Grég. (Grég., D. C. 4, f. 63; A. S. Atl. 25, f. 21). Fré- quente. A. (turgida, var.) inflata, Grun. (A. S Ail. 23, f. 29, 30). Plus grosse, plus ventrue avec des stries plus distinctement moniliformes, assez fréquente. A. viarina, Sm. (A. S. Atl. 27, f. U ; V. H. Syn. 1, f. 16). Cette espèce et la suivante sont proche parentes de VA. ovalis. A. proteus, Grég. (A. S. Atl. 27, f. 2, 3). Abondante. - 48 — _ _ Var. N. (A. S. AU. 39 f. 24). C-ile jolie torme esl donnée par Sclimidt comme apparentée à la précédente, mais consli- luanl peut-ôlre une espèce nouvelle. Je n'en ai vu qu'un échan- lillon et n'ose me prononcer, elle se rapproche beaucoup, en tous cas, de l'espèce suivante qui esl placée par Schmidt dans le voisi- nage de r.'l. robusta. A. (robusta, var.) sp. N. (A. S. Atl. 27, f. 3 8). Très rare. A. robusta, Grég. (A. S. AU, 27, f. 39, 40). Assez fréquente. A. valida, H. P. Fruslule robuste ovale, valve semi-lunaire raphé, légè- rement cintré, nodules médians et terminaux, petits stries perlées très robustes atteignant le raphé. Longueur 70à80[x;5à6 stries en 1 0 p.. Cette robuste petite espèce est assez rare, mais les quel- ques échantillons que j'en ai vus sont bien caractérisés. {PL 111, f. 25). A. tineata, Grég (A. S. AU. 26, f. 59 et 27, f. 15). Fréquente. A. nana, Grég. (A. S. AU. 26, f. 67, 68). Les quelques échantillons que j'en ai trouvés concordent comme taille avec les figures de Schmidt qu'il donne comme une forma parva. A. hyalina, K. (A. S. Atl. 26, f. 52-55). Rare. A. obtusa, Grég. (A. S. Atl. 40, f. 16, 17). Dans les nombreux échan- tillons de cette belle Dialomée que j'ai observés, les stries sont fines, mais en somme faciles à voir. A. arenaria, Donk. ! (A. S. Atl. 40, f. 8-12). Assez rare. A. spectabilis, Grég. (A. S. 40, f. 20-21). Celte forme, qui sedisUngue de VA. obtusa par ses stries bifurquées, n'est pas très rare à Ville- franche. A. porcellus (A. S. AU. 39, f. 15-17). On trouve aussi la petite forme que Schmidt donne comme A. nova caledonica (A. S. 26, f. 16), tout en établissant la synonymie des deux espèces. 2. — Complexes A. costata, Sm. (Sm., Br. D. 30, f. 253; Grég. D. C 6, f. 99). Assez fréquente. A. proboscidea, Grég. (Grég. D. C. 14, f. 98). Egalement assez fré- quente. A. sp. nova? {PL III, f. 26). Je mentionne ici une curieuse espèce que j'ai figurée, mais je n'en ai vu qu'un exemplaire et ne suis pas encore complètement édifié sur sa structure vraie. Les valves sont - 49 - allongées, conlraclées au riiilieii, avec des extrémités aiiéiiuées et légèrement proéminenle. Le Jos est formé de lignes ou fôles paral- lèles coupées Iransversalemenl par des côtes perpendiculaires. Je crois que Celle espèce est complexe, mais je n'en suis pas absolu- ment certain. A. granulata, Grég (A. S. Ail. 27, f. C6). Piis rare — — var. N. (Grég. D. G. 14, f. 96 e.) Autant qu'on peut en juger par la figure de Grégory, cette espèce se rapprocherait aussi de VAmphora indéterminée donl j'ai parlé plus haut, mais la com- paraison des deux formes observées ne permet pas celle réunion. A. fasciata, Grég. (D. C. i3, f. 90). Celle espèce est évidemment alliée de bien près à l'^. complexa ; mais je crois qu'elle est distincte de VA. grcvilliana, bien qu'Habiishaw donne les deux espèces comme synonymes. A. grevilliana, Grég. fA. S. Ail. 25, f. 41, 43, 45). A. alala, H. P. Cette magnifique espèce se rapproche beaucoup d'une amphora non dénommée et figurée par Schmidt, pi. XXV, f. 61 ; mais elle est beaucoup plus grande. La masse complexe empêche de bien distinguer les valves, les raphés se montrent cependant fort nellement. Ils sont arqués et bordés. Je n'ai vu que deux échantillons de celle Dialomée et toujours à l'état complexe, tout me tait cependant supposer que la valve doit ressembler à celle qui est figurée par Schmidt. La particularité curieuse de celle espèce est l'espèce d'aile translucide qui fait saillie hors de la masse et qui semble un appendice dorsal et ne pas provenir du raphé. {PL H, f. 11). A. crassa, Grég. (A. S. Ail. 38, f. 16 20). Celle espèce est abondante à Villefranche ; elle est très variable en taille, et se présente pres- que toujours à l'étal de segments détachés. — — var. punclata^ Grun. (A. S. AU. 28, f. 30-32). — — var. N. (A. S. AU. 39, f 27). — — var. N'. (A. S. AU. 39, f. 30). A. cymbifera , Gvé%. (A. S. AU. 26, f. 33). Assez rare. A. sulcata, Grég. (A. S. AU 26, f. 46, 47). A. acuta, Grég. (A. S. AU. 26, f. 19, 20). Rare. A. rhombica, Kitlon (A. S. AU. 40, f. 39). Je n'ai rencontré qu'un échantillon de cette magnifique espèce, mais il est bien typique, quoique un peu plus petit que la figure de Schmidt. 4 — 50 - Genre (?) VI. — Aurîcula castracane — 1873. Ce sérail plutôt un sous-genre des Amphora^ car si l'une des espèces que j'ai trouvées à Villefranche s'éloigne des Amphora pour se rappro- cher des Cymbella en ce que son nodule médian est centrai et non sub- marginal; d'un autre côté on peut voir dans Schmidt des Amphora {A. Schmidlii et Schleinitzii) qui présentent la carène et les deux ailes de VAuricida amphitritis . A. amphitritis, Caslr. (Caslr. Dial. délia Istria, pi. I, f. 2). Les obser- vations que j'ai i faire sur celte espèce sont trop longues pour prendre place ici. Je les ai reportées en note à la fin du mémoire. {PI. //./■. 18.) A, (amphora) mucronata, H.-L. Smith (Amer quai. micr. jour. pi. (?) f. 9). Encore une espèce pélagique rare et 1res curieuse et dont la forme pourrait êire soumise aux mêmes études que celles que j'ai entreprises sur la précédente et exposées en note plus loin ; son apparence varie de la même façon, suivant l'incidence sous laquelle elle se présente. Ici le nodule central est presque marginal et pré- sente une disposition curieuse. Les nodules extrêmes sont reportés un peu en dedans comme dans l'espèce précédente. Le raphé est très excentrique et porté sur une carène ; les stries sont excessive- ment fines, si elles existent. {PI. VI, f. 48.) IVe Famille. — Mastogloiaceœ. M. Grunow a établi cette famille pour réunir les deux genres Or- thoneis et Mastogloia, au sujet desquels il a régné longtemps une grande confusion. Au point de vue des caractères extérieurs, il n'y a aucune rai.son de réunir les Orthoneis aux Go3coneis, les deux valves sont semblables et ne sont point courbées, tandis que le cloisonnement de leurs bords les rapproche inconteslablemjni des Mastogloia, et la distinction un instant admise entre les deux genres d'avoir des valves arrondies ou navicu- loïdes n'est pas sérieuse. A l'exemple de M. Grunow, je ne retiendrai dans le genre Orthoneis que les espèces chez lesquelles le cloisonnement marginal est incomplet et limité par une plaque interne concentrique — 51 — aux bords, mais non réunie à eux par des cloison perpendiculaires (Orthoneis fîmhriata, Br.)- Il est évident que ces espèces se rapprochent beaucoup des Cocconeis, et l'on peut imaginer la transition des espèces par un cloisonnement qui commence par une plaque interne, puis cette plaque interne se réunit aux bords par une série de plaquettes transversales : ce sont les Masto- gloia proprement dits. M. Grunow a montré comment la plaque interne disparaît d'abord, puis les cloisonnement transversaux diminuent de plus en plus, et les Mastogloia se réunissent aux navicules proprement dites (Grunow, new diat. fr Honduras). J'ai trouvé, en abondance rela- tive, une belle espèce de cette dernière classe dans les draguages de Vil- lefranche {Mastogloia ? reticulata, Grun.). Il me semble cependant que M. Grunow place mal celte famille en la rapprochant des Cocconeis, car, aussi bien par la disposition de leur endochrome que par la formation de leurs auxospores fPfitzer, p. 74), les Mastogloia proprement dits doivent être rangés avec les Naviculées. Quant aux Orthoneis proprement dits et aux Mastogloia voisins, je n'ai pas vu leur endochrome ni trouvé aucun renseignement à ce sujet dans les livres que j'ai consultés. Il se pourrait fort bien qu'il se rappro- chât de celui des Cocconeidées, car c'est évidemment un genre de tran- sition entre les deux espèces. Si on répudie, comme je l'ai fait, les idées de série continue d'espèces pour les remplacer par celles de grou- pement, et si Ion n'attribue pas aux caractères tirés de l'endochrome une valeur toujours prépondérante, ce genre Orthoneis, si douteux d'ailleurs, est absolument à sa place ici. A plus forte raison en doit-il être ainsi lorsque l'on ne considère que les caractères tirés de l'extérieur des frustules et je ne puis comprendre pourquoi M H.-L. Smith l'a rangé parmi les Cocconeidées. Genre VII. — Orthoneis. 0. binotata, Roper. (V. H. Syn. 28, f. 7). Assez rare, 0. fimbriata, Grun. (V. H. Syn. 28, f. 3). Assez fréquent. Genre VIII. — Mastogloia. 1 . — Orthoneid^ M. splendida, Grég. (Orthoneis Grég.) (V. H. Syn. 28, f. 1)- Abon- dante. - 52 - M. Horvatiana (Grun. 1860, 5, f. 13). Assez rare. M. ovala, Grun, (V. H. Syn. 28, f. 5). Pas rare. 2. — Genuine M. angulata, Lewis (?) [PL III, f. 22). Très rare. M. sp ? Je n'ai trouvé qu'un seul écliantillon de cette curieuse espèce qui a les exlrémilés un peu proéminentes, un double sillon con- tracté au milieu et accompagnant le raphé de stries fines et dans deux directions rectangulaires. Je me hasarde d'autant moins à la dénommer que je n'en ai plus que le dessin, la préparation s'étant détruite par accident. {PI. III, f. 23.) M . quinque costata, Grun. (Grun., 1860, 5, f. 8). {PI. III, f 21.) Assez rare. M. undulata, Grun. (Grun., 1860, 1, f. 5). Assez rare. [PI. III, f. 24.) M. apicutata, Grun. (Grun., 1860, 5, f. 9). Assez rare. M. bisulcata var. Corsicana, Grun. (V. H. Syn 4, f. 28}. Rare. M. Braunii, Grun. (V. H. Syn. 4, f. 21, 22). 3. — Naviculoid^ M. {?) reciculata, Gran. (Grun. New diat. fr. Honduras. 195, f. 4)» Grunow, dans la traduction anglaise de son ouvrage, a désigné sous le nom de Générique de Mastogloia (?), celte espèce qu'il avait considérée comme un Navicula dans le travail original allemand. Il ajoute : « Le M. ? reticutata est allié à une série de Diaiomées considérées encore aujourd'hui comme des espèces du genre Navicula, mais différant de toutes les autres navicules par un rang de cellules plus larges bordant le contour des valves et qui semblent analogues aux logeltes des autres Mastogloia... Il serait peut-être préférable de fonder un genre nouveau pour ces espèces, mais il est nécessaire auparavant de se livrer à une étude plus approfondie de la nature de ces cellules marginales qui semblent appartenir à la valve et non à une plaque interne comme cela se passe dans les vraies Mastogloia. » Les récoltes de Villefranche m'ont fourni de nombreux exem- plaires de celte belle Diatomée. Les cellules signalées par Grunow ne sont cependant visibles, et très imparfaitement encore, que dans un très petit nombre d'entre eux, ce qui semblerait indiquer - 53 — qu'elles sont bien dans une plaque interne qui peut tantôt dispa- raître complètement, tantôt laisser des traces d'arrachement sur les valves. (Je n'ai vu aucun fruslule complet.) La place de cette Dia- tomée parmi les Maslogloia semble donc confirmée. {PL II, f. 10.) V» Famille. — Naviculacse. • C'est la grande souche qui, par des modifications successives, a donné naissance à toutes les raphidées. — Ces rapports sont nombreux, je les ai signalés ou les signalerai au fur et à mesure qu'ils se présen- teront. Genre IX. — IMavicula. Les navicules de la baie de Villefranche sont très nombreuses, et cer- tains groupes tels que les Lyrées et les Diplonéidées sont très richement représentés. Par contre, certaines espèces, généralement abondantes dans les récoltes marines, telles que les Scoliopleurées et les formes voisines des N. Humerosa et Palpebralis, sont ici ou absentes ou fort rares. 1. — PlNNULARI^ Ce groupe est principalement composé d'espèces d'eau douce, et les sondages de Villefranche ne m'ont donné jusqu'à aujourd'hui aucune espèce lui appartenant. Je vais néanmoins décrire et figurer ici une jolie espèce marine provenant des récoltes de M. P. Petit dans le golfe de Gascogne et que je crois nouvelle. iV. (régula, Clev., var.) lumen, H. -P. PI. U, f. 19. Valve rectangulaire à extrémités arrondies, obtuses, renflées au centre, raphé robuste, entouré d'une zone hyaline, étroite, dilatée autour du nodule, central, qui est robuste ; nodules terminaux dilatés en formes de flammes, dirigés dans le même sens. Longueur : 80 [x. Côtes ro- bustes, convergentes au centre, divergentes aux extrémités 8-9 en 10 [X. Cette jolie espèce se rapproche du IV. régula. Cl. et Grun. (W. ind. Diat i , f. 3); elle en diffère par son renflement médian et son apparence générale. 2. — DiRECTiE N. longa, Grég. (A. S. Atl. 47, f. 6). Assez fréquente. — — var. n. (A. S. Ail. 47, f. 10). — 54 — N. (longa, var.), incus, Grun. (A. S. AU. 47, f. 7j. Celle espèce se trouve aussi assez fréquemment à Celle. N. subtilis, A. S. (A. S. Nords. 3, f. 3, 6). Cette forme, qui n'est peut-être pas tout à fait à sa place ici^ a des stries fines et paral- lèles. _ _ Var. n. (A. S. Atl. 3, f. 7, 8). 3. — Radios^ N. Zostereti, Grun. (A. S. Atl. 47, f. 42). Rare. iV. Cyprinus, Sm. (V. H. Syn. 7. f. 3). N. (Cyprinus, var.), digito-radiata, Grég. (V. H. Syn. 7, f. 4). N. arenaria, Donk, (Donk. Brit. Diat. 8, f. 5). Assez fréquente. N. biroatrata, Grég. (Grég. M. J. 1855, 4, f. 5). — N. quarnerensis. Grun. Rare. 4. — Retus^ N. retusa, Breb. (A. S. Ail. 46, f. 45, 46). Peu commune. N. rostellaria, Grég. (?) (A. S. Nords., 2, f. 31 b). Rare. 5. — FORMOS^ N. formosa, Grég. (V. H. Syn. 14, f. 2). Rare. 6. — LiNEARES N. maxima, Grég. fA. S. Nords. 2, f. 44 b). Celle magnifique espèce n'est pas très rare, pas plus que sa variété. — — var. bicuneata (A. S. Nords. 2, f. 44 a). N. (maxima var.) probabilis, A. S. (A. S. Atl. 50, f. 46). Rare. N. liber, Sm. (A. S. AU. 50, f. 16, 17, 18). Assez fréquente. — _ var. linearis (A. S. AU. 60, f. 38). 7. — Palpebrales N. angulosa, Grég. (V. H. Syn. 11, f. 10). Rare. A'^. niceaensis, H. P. {PI. 11, f. 8). C'est avec doute que je place ici cette espèce. Elle a bien un espace central lisse, rhombique, analogue à celui des autres Palpebrales, mais elle en diffère par le caractère de la striaUon. Son contour est allongé, à extrémités arrondies, renflé au centre. Elle se rapproche par son ensemble du N. decur- 1 - 55 - rens, Cleve (Vega, 36, f. 20), mais s'en éloigne absolument par le caractère nioniliforme de ses stries. Je n'ai vu que quelques rares échantillons de celle Dialomée, mais ils sont bien constants dans leurs caractères. 8. — Pbbstriat^ N. marina, Ralfs (A. S. Atl. 6, f. 9). N. Bayleyana, Grun.(A. S AU. 6, f. 26, 27). Tiès rare. Celle diatomée a des relations évidentes avec le N. prœtexta qui est en tête du groupe suivant. 9. — HlîNNKDY^ N. prœteœta, Ehr. (A. S. AU. 3, f. 30-^4). Très abondanie dans les sondages. N. polysiicta, Grev. (A. S. AU. 3, f. 26). Assez rare et toujours plus grosse que la figure de Schmidt. _ _ var. circumsecta, Grun. (A. S. Ail. 3, f. 27). Plus fréquente que le type. N. cali/armca, Grev., var. elliptica, H. P. Celle variété diffère du type par sa forme plus arrondie et sa ponctuation médiane plus nette et n'affectanl pas une disposition rayonnante. Je n'en ai vu qu'un échantillon dans les récoltes de Viliefranche, mais j'en ai trouvé un presque semblable dans les récoltes du golfe de Gascogne de M. P. Peut. [PL II, f. 7.) N. sandriana, Grev. var. N. (A. S. AU. 3, f. 10). Rare. N. Hennedyi, Grég. (A, S. AU. 3, f. 18). Assez fréquente. — — var. granulata, Grev. (A. S. Ail. 3 f. 3). — var. manca, A. S. (A. S Ali. 3, f. 17). Celle magnifique va- riété n'est pas rare dans les sondages. _ — var. nicœnsis, HP. Cette variété, intermédiaire entre les deux précédentes, est abondanie dans les son dagps et très cons- tanle dans ses caractères. Sa forme est celle d'une ellipse à extrémités appointées, obtuses, rangées marginales de stries larges, à bords inlérieurs'netlement tranchés et de forme un peu rhombi- que, rangées voisines du raphé très réduites et s'arrêlant assez loin du centre comme dans la var. manca, espace lisse enlre les stries visiblement renforcé, mais sans ponctuations éparses, lon- gueur assez constante de 40 à 45 p.. (PI. F, /. 39.) — m — N. (Hennedyi var.) nebulosa, Grég. (A. S. AU. 3, f. 14]. Fréquente. A', clavata, Grég. (A. S. AU. 70. f. 50). La figure de Schmidt n'est pas tout à fait conforme au type de Grégory, mais en diffère peu. Cette espèce est très polymorphe et présente, dans les sondages de Villefranche, un très grand nombre de variétés dont je signale ici les principales. — — var. n. (A. S. Nords. \, f. 33). Plus petite et à extrémités aiguës. — — var. elongata, H. P. {PI. V, f. 37). Cette belle variété se rapproche beaucoup de h var. elliptica de Grégory (A. S. AU. 3, f. 13), mais est toujours beaucoup plus grande et ne présente pas de ponctuations dans l'intervalle des stries Ses extrémités sont tantôt arrondies, tantôt légèrement saillantes, ce qui lui donne beaucoup de ressemblance avee la var. caribœa (A. S. Nords. 1, f. 40), dont elle diffère surtout en ce que les stries médianes ne sont pas divergentes. Les bords internes des rangées extérieures des stries sont généralement un peu renflés au centre, ce qui donne à l'espace lisse un aspect un peu Ijriforme, quelquefois cependant, quoique plus rarement, ce renflement n'existe pas. Celte Diatomée est évidemment une forme de transition entre les n. lyra et cla- vata, néanmoins les échantillons de Villefranche sont si nom- breux et si constants dans leurs caractères que je me hasarde à ériger cette forme en variété distincte. — — ■Dar. caribœa, A. S. — N. caribœa, Clève sec, A. Schmidt. (A. S. Atl. 7(1, f. 48). Schmidt donne, sous le nom de N. caribœa, Clève, deux formes bien distinctes : l'une est celle que j'envisage ici et dont une autre forme est représentée (pi. II, f. 17) ; l'autre représentée (pi. VI, f. 10, 12) appartient au groupe des N. hume- rosa. Clève, dans son ouvrage sur les Diatomées des Antilles, dit expressément : « iV. caribœa, Clève, Schmidt At'as , (pi. VI, f, 10, 11, 12), not.(pl. II, f. 17) » La détermination de Schmidt pour l'espèce qui nous occupe est donc erronée; il en est de même pour l'espèce figurée dans les D. de la mer du Nord (pi. I, f. 40), dont j'ai parlé à propos de la forme précédente. La détermination que j'adopte ici, tout en conservant le nom donné par Schmidt, évite cette erreur. - 57 - 10. — Lyrat^b JV. diffusa, A. S. (A. S. Ail. 2, f. 28). Celle forme, assez rare, a un aspecl plus hyalin que celui de la figure de Schmidl avec des sil- lons moins forlemenl accusés, les exlrémilés sonl aussi un peu plus accenluées. {PI ///, f. 30 ) N. carinifera, Grun. (A. S. Ail. 2, f. 1, 21. Pas rare. — — var densestriata (A. S. Ail. 70, f. 42). Beaucoup plus rare que le type. 2V. lyra, E. (A. S. AU. 2, f. 16). Le lype est rrlalivemenl rare; on renconlre, au contraire, en abondance la variété suivante. — — var. subtypica (A. S. Ail. 2, f. 24). — — var. elHijtica (A. S. Nords 1, f. 39). Forme très robuste et très commune. On trouve aussi la forme un peu différente figurée par Schmidl (Atl. 2, f. 29). — — var. atlantica (A. S. nords. 1, f. 39). — — var. subcaririata (A. S. Ail. 2, f. 5). Assez rare, un peu plus large, relativement à sa longueur que la forme dessinée par Schmidl. — — var. recta, Grev. (?). Se rapproche de la figure de Schmidt (Atl. 2, f. 18), mais n'a pas les extrémités produites; celle grande et belle forme, très tran.'^parenle, n'est pas rare. {PI. IV, f. 36.) — — t)ar. Robertsiana , Grev. N. Robertsiana (A. S. Atl. a, f. 17). Je ne crois pas devoir conserver cette espèce qui ne diffère du N. lyra que par un petit épaulenient du contour de la valve. Cet épaulemenl, quoique très neliemenl dessiné dans les exem- plaires de Villefraiiche, l'est cependant moins que dans les types bien connus de Samoa. — — var. n. (A. S. 70, f. 47). Cette petite variété devrait peut- être être rapportée au n. Hennedyi ; c'est, en tous cas, une forme de transition. — — var. spectabitis, Grev., n. spectabilis, Grev. (A. S. Atl. 3, f. 20, 21). Encore une forme qu'il est difficile de considérer comme espèce distincte. N. (lyra, var.) excauata, Grev. (A. S. Atl. 3, f. 25). Assez rare. N.abrupta, Grég. (A. S. Ail. 3, f. 1, 2). Très fréquente; on trouve les deux formes dtssinées par Schmidt. N. seductilis var. (?). Présente une curieuse disposition du nodule 1 - 58 - médian et des stries centrales qui s'arrêtent brusquement et paral- lèlement à une certaine distance du nodule. Assez fréquente. (Pi. Il, f. 20.) N. forcipata, Grev. (A. S. Atl. 70, f. 17). Commune. — — var. densestriata, Grev. (A. S. Atl 80, f. 15, 16). — — var. versicolor, Grun. (A. S. Atl. 70, f. 18). — — var. elongata {A. S. Atl. 70, f. 12). N. Reichardti, Grun. (A. S. AU. 70, f. 24, 25). Cettq. curieuse petite forme est assez rare. Je signale ici une curieuse anomalie de Diatomée que j'ai trouvée dans les sondages et qui me paraît se rapporter à une forme inconnue de ce groupe. La forme est ovale avec un demi-raphé entouré d'une double bande de stries ; un espace lisse sépare ces stries d'une bande plus large et marginale le nodule extrême est assez loin du plus petit bout de la valve. Les stries sont fortes et perlées. [PL IV, (. 33.) On peut consi- dérer cette forme comme un Navicula lyra, dont une moitié seulement se serait développée au détriment de l'autre. 11. — Elliptice^ N. papula, A. S. (A. S. Atl. 7, f. 45, 47). Se rapproche de certaines variétés du N. forcipata ; les exemplaires que l'on trouve à Ville- franche sont bien typiques. N. lineata, Donk. (A. S. Nurds, 15, 16). Les ex-emplaires deVillefran- che sont en général conformes à la figure ci-dessus mentionnée de -Schmidt qui diffère un peu de Donkin (Bril. Dial. 1, f. 8) ; mais on trouve aussi des exemplaires conformes à cette figure et à celle de Schmidt dans son Atl. (7, f. 44). N. notabilis, Grev., var. ea-pleta, A. S. (Atl 8, f, 51). Cette espèce pourrait être considérée comme la souche d'un pelit groupe de formes se rapprochant des Hennedyées. Elle est assez rare à Ville- franche. N. (notabilis, var.) Nicobarica, A. S. (A. S. Ail. 3. f. 57). N. elliptica, K. (A. S. AU. pi. 7, f. 27-32; V. H. Syn. 10, f. 11-12). Cette espèce vit principalement dans l'eau douce, mais paraît s'accommoder aussi de l'eau salée; elle est très variable de forme. N. iUtoralis, Donk. (Donk. Brit. Diat. 1, f. 2; A. S. AU. 8, f. 25). Très rare. N. fusca, Grég. (A. S. Atl, 7, 1. 2-4). Commune. — — var. delicata. A. S. (A. S. Ail. 7, f. l) et : - 59 ~ — — var. n. (A S. Atl i,f. 7). La première de ces deux variétés diffère à peine du type ; la deuxième, au contraire, s'en distingue par ses sillons non renflés au milieu, ses stries plus robustes et e plus accentuées contre le raphé et se rapproche du n. Smitfiii. — — var. n. (A. S. Ali. 8, 31). Sans nom dans l'Atlas de Schmidt. N. Smithii, Breb. Celte espèce est très polymorphe ; son contour forme une ovale plus ou moins allongé, quelquefois renflé au milieu. La figure 19 de la planche 7 de Schmidl est assez conforme au type original, et c'est cette forme que l'on rencontre le plus souvent On peut noter aussi les deux variétés suivantes : — — var. 71. (A. S. AU. 7, f. 1). — — var. n (A. S. Ail. 7, f. 8), qui est donnée par Schmidt comme une forme intermédiaire entre les n. fusca eiS7nithii. N. nitescens, Ralfs (A. S. Atl. 7, f. 39). Rare. — — var. n. (A. S. Atl. 7, f. 37). Se rapproche beaucoup de cer- taines formes du Smithii. N. gemmata, var. speclabilis, Grun. (A. S. Ail. 8, f. 38). N. specta- bilis, Grun. A^ grunowii, Rab. Rare. — — var. mediterranea, Grun. (A. S. Atl. 8, f. 45). Rare, mais plus fréquente que la précédente. N. (gemmata, var ) Eudoœia (A, S. Atl. 8, f. 42). Rare. Ces trois espèces pourraient aussi bien être placées en tête du groupe suivant avec lequel elles établissent la transition. Elles sont assez varia- bles; celle que l'on rencontre le plus souvent est la seconde. On trouve aussi une forme plus grande qui est figurée dans les Diatomées de la mer du Nord de Schmidt sous le nom de n, mediterranea, Grun. [PI. II, /. 10). 12. — Dydime^. N.dalmatica, Grun. (A. S. -AU. 8, f. 58). La place de celte peiite forme est un peu douteuse. N.pandura, Breb. (A. S. Atl. 11, f. 1, 9). La figure donnée par de Brébisson (Diat. de Cherbourg) doit être, rapportée au Navicula erabro, E., dont les stries sont lisses ; i.' en est de même des figu- res 4 et 8 de la planche II de Schmidt. Il est évident que cette forme se relie intimement au n. crabro. Si on veut conserver une - 60 - distinction, que je crois utile pour ma part, il faut caractériser le n pandura par la présence, entre deux côtes, de deux séries de petites perles. N. (pandura, var.) multicostata, Grun. (A. S. Ail. Il, f. 15-19) et variétés [i, f. 7*. 72) établissent la transition avec le n. crabro. N. Beyrichiana, A. S (A. S Ail 69, f. 16, 17). Cette magnifique forme, assez fréquente dans les sondages de Villefranche, a été éga- lemenl trouvée, par M. Rataboul, dans l'estomac d'Astéries dra- guées au château d'If. On trouve à Villefranche les deux formes de Schmidt; mais la première est très rare-, la deuxième, au con- traire, est fréquente et atteint généralement une taille beaucoup plus considérable que l'exemplaire figuré parSehmidt. N. prisca, A. S. (A. S. Atl. 12, f. 66, 67). Rare. N. crabro, E. (A, S. Atl. 69, f 1). Très abondante. N. (crabro, var.) exemta, A. S. (A. S. Atl. 69, f. 4 3). N. Entomon, K. (A. S. Ali. 13, f. 48). Parmi toutes les formes qui relient le n. crabro au n didyma, celle-ci mérite d'être retenue parce que ses caractères sont bien nels. Il faut cependant spécifier que j'entends ici l'espèce figurée par Schmidt avec des côtes obscu- rément ponctuées et non les figures données par Donkin et Gré- gory (sub. n. splendida), qui sont mauvaises et qu'il est bien dif- ficile d'identifier avec certitude. N. (Ealomon, var.) subcincta, A. S. (A. S. Atl. 13, f. 41). N. Constricta, Grun. [N. musca, Douk. nec Grég.) (A. S. Ail. 12, f. 65). Peut être considéré comme une petite forme du N. entomon-, je n'en ai vu que quelques exemplaires. JV. {Constricla, var.) vetula. A. S. (A S. Ail. 12, f. 49). Très rare.^ N. apis, K. (A. S. Atl. 12, f. 16-19). _ _ var. N. (A. S. Atl. 12, f. 22). D'après Schmidt, c'est une forme de transition avec le N. entomon. N. (apis, var.) pMe//a, A. S. var. (A. S. Atl. 69, f. 25). N. didyma, K. (A. S. Atl. 13, f. 1-3). Très abondante et très variable comme taille. N. (didyma, var.) bomboïdes, A. S. (A. S. Atl. 13, f. 26). Pas rare. N. (didyma ou bombus, var.) gemina, A. S. (A. S. Atl. 13, f. 5, 7, 8). JV. bombus, K. (A. S. Atl. 69, f. 28, 29). Celte forme e.sl commune à Villefranche, mais rarement absolument typique; elle est générale- - 61 - menl plus gi ande que les espèces figurées par Schmidl et V. Heurck, et se rapproche davantage du N. gemina. N. Weisflogii, A. S. (A. S. Ail. 12, f. 26, 31). 13. QUADRISERIAT^ iV. musca, Grég. (A. S. Nords. 1, f. lo). L'espèce ligurée sous ce nom par Donkinest tout autre chose, c'esi le N. constricta, Grun. N. Poivelliiy Lewis. (N. Vidovichii, Grun. N. œgiptiaca Grev.) (P'- //, /■. 9.) Cette belle espèce est assez rare. N. Quadriseriata cl. et Grun. (cl. et Grun. Arct. Dial. 3, f. 72). Je n'ai vu qu'un échantillon de celte belle espèce des îles Baléares. N. Superimposita A. S. var. (?) Je n'ai également trouvé qu'un seul spécimen de cette dialomée. Je ne puis donc décider si les diffé- rences qu'elle présente avec la figure de Schmidt (nords. Diat. 2, f. 84) méritent de constituer une variété distincte. [PI. III, f. 26.) 14. ASPER.E. N. aspera, E. (A. S. Ail. 48, f. 2-6). Très commune et de taille extrê- mement variable Genre X. — Schizonema. Sch. ramosissimum, Ag. (V. H. Syn. 15, f. 4). Sch. mucosum, Sm. (V. H. Syn. 15, f. 19). Sch. (colletonema) Thwailesii (Sm.) Grun. (V. H. Syn. 15, f. 38). Scft. Grem7/ej, Ag.(Naviculalibellusetrhombica, Greg.)(V. H. Syn. 16, f. 2). J'ai trouvé celte espèce, curieuse par sa zone plissée, dans l'estomac des Salpes. Genre XI. — Berkeleya. On a quelquefois fait de ce genre et du genre Amphipleura une fa- mille spéciale caractérisée par ce fail que les bords des valves et le ra- phé sont légèrement carénés. Je préfère les réunir aux autres naviculés. B. micam (Lyngb.), Grun. (V. H. Syn. 16, f. 13). B. pumila (Ag.}, Grun. (V. H. Syn. 16, f.13). Genre XIL — Toxonîdea. J. insignis, Donk. (V. H. Syn. 17, f. 10). Rare. - 62 — Genre XIII — Plearosîgma. M. Grunow a publié, dans les Diatomées arctiques, une monographie très intéressante de ce groupe qu'il divise, comme je le fais ici, en deux grands groupes suivant la nalure de la strialion. Les subdivisions du premier groupe sont basées sur l'angle suivant lequel se coupent les stries obliques, et, dans le second, suivant que les stries longitudinales sont plus ou moins rapprochées que les transversales J'ai ici trop peu d'espèces pour introduire toutes ces subdivisions, je ne garderai que les deux principales. 1. — STRIES SE COUPANT SOUS TROIS DIRECTIONS. PI. formosum, Sni. (V. H. Syn. 19, f. 4). Très fréquent. PL obscurum, Sm. (Sm. Syn. 20, f. 206), Assez fréquent. PL décorum, Sm. (V. H. Syn. 19, f. 1). Très fréquent. PL speciosiim, Sm. (Sm. Syn. 20, f. 197). Fréquent. PL delîcatulum, Sm. (Sm. Syn. 21, f. 202). Assez rare. PL marinum, Donk. (Donk, Trans. niicr. Soc, 1858 3, f. 3). Rare. PL angulatum, Sm. (V. H. Syn. 18, f. 2). Rare. PL (angulatum, var.) strigosum, Sm. (V. H. S. 19, f. 2). Assez fré- quent. PL œstuarii, Sm. (V. H. Syn. 18, f. 8). Assez rare. PL validum, Shadb (Traus. micr. Soc, 1854, 1, f. 8). Rare. PL (validum, var.) rigidum, Sm. (V. H. Syn. 19, f. 3). Assez fréquent. 2. — STRIES SK COUPANT SOUS DEUX DIRECTIONS. PL balticum, Sm. (V. H. Syn. 20, f. 1). Fréquent. — — var. diminuta (Sm. Syn. 22, 1. 207). Assez rare. PL curvulum, Grun. (V. H. Syn. H, f. 3) Assez rare. Genre XIV. — Donkinia. Ce genre est intermédiaire entre le genre Pleurosigma et la section Amphitropis du genre amphiprora. Il possède une carène centrale sig- moïde, mais les valves ne sont pas ailées comme chez les amphiprorés. D. recta (Donk.), Grun. (V. H. Syn. 17, f. 9). Très rare. VI« Famille. — Amphiprorse. Dans celle famille, les valves présentent une carène, émanation du raphé, et deux ailes sur les valves. La structure des espèces qui la com- — 63 — posent est assez difficile à bien saisir, à cause de tous ces plissements des fruslules qui vont souvent encore se compliquer d'une torsion générale de l'ensemble. M. Pfiizer l'a divist^e en trois genres : Amphiprora à ca- rène droite et médiane dérivant directement des Navicula; Amphitropis à carène médiane et signioïde dérivant des Pleurosigma ; Plagiotropis à carène excentrique qui unit cette famille aux Nitzschiées. La complica- tion de structure de ces formes est telle qu'il est souvent impossible de bien reconnaître ces caractères, ce qui a amené M. Grunow à réunir, provisoirement au moins, les deux premiers genres. M. Van Heurck l'a imité, et je suivrai ici leur exemple. J'ai signalé, à propos du genre Auricula, les relations qui existent entre les Amphorées et les Amphi- prorées ; je n'ai pas à y revenir. Genre XV. — Amphiprora. A. lepidoptera, Greg. (V. H. Syn. '22, f. 2, 3). Fréquent. A. (lepidoptera. var.) pusitla, Greg. (Greg. D. C. 12, f. 56). Assez rare. A. maxima, Greg. (V. H. Syn. 22, f. 4, 5). Fréquent. A. (Amphitropis) alata, Ehr. (V. H. Syn. 22, f. 11, 12). Fréquent. Genre XVI. — Plagiotropis, Pfiizer. PL elegans (Sm ), Grun. (T. H. Syn. 22, f. 1-6). Vll« Famille. — Nitzschiées. Je viens de dire que les nitzschiées se réunissent aux naviculées par le genre Plagiotropis; on n'en est pas moins obligé de convenir que cette union est quelque peu difficile à bien établir, et qu'il n'y a plus là ces transitions évidentes dans les naviculées, et de reconnaître que celte coupure coïncide avec la disparulion ou la modification essentielle d'un caractère important des valves; le raphé. La famille des Nitzschiées, qui pourrait être réduite au seul genre Niizschia, suivant les vues de M. Grunow, est une des plus importantes et des plus difficiles à étudier. Les détails des valves sont, en effet, très restreints et souvent difficiles à saisir. On doit être reconnaissant à MM. Grunow et V. Heurck de la belle monographie qu'ils en ont pu- blié et qui a dissipé en partie les ténèbres qui enveloppaient ces genres intéressants. - 64 — Bien que je rétablisse en partie les genres qu'ils ont supprimés, je re- connais volontiers qu'au simple point de vue des formes extérieures des fruslules ils pourraient disparaître. Il me semble cependant qu'il vaut autant augmenter un peu les genres au détriment des subdivisions de genre, quand on a quelques raisons pour cela elque l'on ne s'illusionne pas sur la valeur de pareilles distinctions. Quelques genres de plus dimi- nuent la masse désespères réunies ensemble, ce qui est plus satisfaisant pour l'esprit et donne plus d'élasticité aux classifications. Genre XVII. - Trybbionella. Tr. marginata, Sm. (V. H. Syn. 67, f. 4). Pas rare. Tr. punctata, Sm. (V. H. Syn. 67, f. 2). Rare. — — var. etongata, Grun, (V. H. Syn. 67, f. 3). Les exem- plaires assez rares que j'ai rencontrés à Villefranohe ne concor- dent pas exactement avec la figure précitée de V. Heurck. Les granules sont beaucoup plus gros et analogues à ceux du Tr. gra- nulata. J'ai dessiné celte variété. {PL III, f. 27.) Tr. (punctata, var.), Coarctata, Grun. (V. H. Syn. 67, f. 4). Rare. Tr. granulata, Grun. (V. H. Syn. 67, f. 5). Fréquente. Tr. constricta, Greg. (V. H. Syn. 67, f. 8). Mais plus grande -, pas rare. Tr. acuminala, Greg. (V. H. Syn. 68, f. 16, 17). Fréquente. Tr. anguslata., Sm. (V. H. Syn. 67, f. 24). Assez rare. Genre XVIII. — rvitzscliia. 1. — Pandubiformes. N. pandtiriformis (Greg), Grun. (V. H. Syn. 58, f. 1, 2). Tryblio- nella, Greg. Cette belle espèce qui est bien un Nitzschia est très abondante dans les sondages. — — var. minor, Greg. (V. H. Sjn. 58, f. 6). Egalement fré- quente. N. Littoralis, Grun. (V. H. Syn. 59, f. l, 3). Assez fréquente. M. Grunow place cette espèce dans un groupe spécial Paeudo- ■ Tryblionetla, ce qui me semble un luxe inutile. 2. — Apiculat^. N. plana, Sm. (V. H. Syn. 58, f. 10, ii). Assez rare. N. marginulata, Grun. (V. H. Syn. 58, f. 13). Assez fréquente. — bo — — _ var. didijma. (V. H. Syn. 58, f. 15). iV. Hungarica, Grun. (V. H. Syn. 58, f. 19-22). 3. — DUBLE. N. commutata, Grun. (V. H. Syn. 59, f. 13, 14). Assez rare. 4. — BlLOBAT^. N. bilobata, Sm. (V. H. Syn. 60, f. 1). C'est par celle espèce que l'on peut le mieux, saisir le passage des Nitzschiées aux Amphiprora, genre dans lequel M. de Brébisson l'avait tout d'abord placée sous le nom d' Amphiprora latestriata. — — var. minor, Grun. (V. H. Syn. 60, f. 2). Assez rare ainsi que le type. 5. — Insignes. iV. ms»^nî5, Greg. (Greg., Trans. micr. Soc, 1857, 1, f. 4 6). Celte magnifique espèce n'est pas très rare, mais généralement brisée. — — var. medïterranea, Grun. (V. H. Syn. 51 ^ f. 1). Plus petite que le type. JV. (insignis var.) notabilis, Gvun. (V. H. Syn. 51, f. 5). Rare. 6. — ViVACES. N. fluminensis, Grun. (V. H. Syn. 52, f. 3). Assez rare. 7. — Spathulath^. N. angtilaris, Sm. (V. H. Syn. 52, f. 11, 14). Pas rare. N. distans, Greg. (V. H. Syn. 52, f. 10). Fréquente. 8. — SlGMOlDE^. N. Brebissonii, Sm. (V. H. Syn. 64, f. 4. 5). Cette espèce est peut- être accidentelle, car elle vit généralement dans l'eau douce. J'en ai trouvé cependant un nombre d'échantillons assez grand pour la mentionner ici. N. macHenta, Greg. (V. H. Syn. 54, f. 6, 7). Assez fréquente. 9. — SiGMATA. N. valida. Cl. et Grun. (V. H. Syn. 55, f. 4). Rare. N. sigma, Sm. (V. H. Syn. 55, f. 7). Très fréquente. 5 — 66 - — — far. n^?c?a. Grun. (amphipleura, K.)(V. H.Syn. 67,f. 2). Assez fréquente. — — var. intercedens, Grun. (V. H. Syn. 57, f. 1). Rare. — — var H ahirshauwii, ?eh\g%v. (V. H. Syn 57, f. 4;, Rare. 10. — Spectabiles. N. spectabilis (Ehr) ; Ralfs. nec, Sm. (V. H. Syn. 67, f. 8, 9). 11, — NlTZSCHlELLà. N. Birostrata, Sm. (V. H. Syn. 70, f. i, 5). Rare. Genre XIX. — Baccillaria. B. paradoxa, Gmel. (V. H. Syn. 61, f. 6, 7). Assez rare. Genre XX. — Honioe«cladia. H. martiana, Aq. (Sm. Bret. Diat. 55, f. 347). J'ai trouvé celte espèce en abondance à l'entrée du port de Nice. H. vidoinchii, Grun. (V. H. Syn. 67, f. 7). Plus rare. Genre XXI. — Hantzsehîa. Ce genre établit le passage du genre Nitzschia au genre Epilhemia, la la seule espèce trouvée à Villefranche est précisément l'espèce de tran- sition qui a été antérieurement rangée dans le genre Epithemia et que M. Grunow place dans une section pseudo-Epithemia de son genre Hanizschia. H. marina (Douk). Grun. (V. H. Syn. 56, f. 14, 15). Assez rare. YIII« Famille. — Surirellées. Cette famille se relie d'un cùlé au genre Nitzschia et de l'autre au genre Synedra ; ces analogies sont cependant un peu lointaines et M. Pfiizer a placé les Surirellées un peu à l'écart. Des trois genres de celle famille, les deux premiers ; Swirella et Campylodiscus sont très brillamment représentés à Villefranche ; le troisième, Cymatopleura, ne m'a jusqu'à présent fourni aucun spé- cimen. Je profite de l'occasion pour signaler ici une très curieuse espèce marine trouvée par M. Guinard dans les algues marines rejetées par la — 67 — ,tempêle sur la plage de Palavas (Hérault), le Pîagiodiscus nervatm, Grun., qui n'est autre chose qu'un Surirella réniforme. Celle forme, signalée par M. Grunow dans ses Diatomées du Honduras comme ayant -été aussi trouvée à Constanlinople, est curieuse et nouvelle pour la France. Genre XXII. — Surirella. Presque tous les Surirella de Villefranche appartiennent au groupe du S. fasluosa, E. Ces formes, comme on sait, sont très variables; je me suis borné à signaler celles qui ont été décrites et figurées. S. fastuosa, Ehr. (A. S. Ail. 5, f. 7, 8, 4 1). La forme typique de celte espèce se rencontre fréquemment à Villefranche, sous forme d'échan- tillons de très grande taille et très robustes. — — var. abludens, Grun. (A. S. Atl. 19, f. 1). Pas rare. — — var. opulenta, Grun. (A. S. Ail. 20, f. i). Ressemble beaucoup à la précédente, dont elle ne diffère guère que par la taille et quelques détails bien peu importants. S. (fastuosa, var.) lepida, A. S. (A. S. Atl. 20, f. 3) et var. (A. S. 4, f. 4). S. (fasluosa, var.) intercedens, Grun. (A. S. Atl. 19, f. 5). Assez fré- quente et suffisamment caractérisée. S. (fastuosa, var.) fluminensis, Grun. (A. S. Atl. 5, f. 6). Peu com- mune. S. (fasluosa, var.) lata, Sm. (A. S. Ail, 5, f. 1). N'est guère qu'une forme contractée du S. fastuosa. Cette belle et grande forme est fréquente à Villefranche. S. Baldjickii, Norman. (A. S. Atl. 20, f. 6, 7). Cette belle espèce, qui n'avait jusqu'à, présent été trouvée qu'à l'état fossile, m'a été signalée par M. Brun dans une des préparations que je lui ai 'envoyées; depuis, je me suis mis à sa recherche et j'en ai trouvé un autre exemplaire. C'est un commencement de transition entre ie S. lata el le groupe des grandes espèces d'eau douce, par ^ne .sjrie d'autres formes que l'on trouve figurées dans l'Atlas de de Schmidt. S. Guinardii, Sp. nova. (PL 1, f. 5.) Cette espèce, dont j'ai rencontré quelques échantillons, se rapproche des précédentes par la ligne concentrique de stries qui interrompt les côtes près du centre. Elle en diffère par l'absence complète des élargissements des côtes près — 68 — du bord. Par celle slructure, elle se rapproche de beaucoup des Canipylodiscus du groupe Decorus, mais la présence de la pelite bande slriéeet l'absence de toule courbure de la valve me semblent devoir la ranger sans conleste parmi les Surirella. En l'examinant sous de bons objectifs, il est facile de se rendre compte que les côles linéaires qu'elle présente sont en réalité de petites ailes per- pendiculaires à la valve et légèrement plissées. Je n'ai pu découvrir de stries fines entre ces côtes, comme il en existe dans le C. decorus^ par exemple. C'est avec un bien vif plaisir qu'en dédiant celle jolie espèce à M. Guinard, j'associe à mon travail le nom de l'homme si aimable et si savant que connaissent tous ceux qui, depuis vingt-cinq ans, se sont occupés de Diatomées et à qui m'unissent les liens de la plus cordiale et fructueuse amitié. Il se fait toujours un plaisir de mettre au service des cheicheurs ses conseils, ses avis et ses riches collections avec un désintéressement qui était autrefois la règle chez tous les naturalistes, et dont M. Brébisson, son premier maître et ami, lui a donné un exemple religieusement imité, et que l'on ne rencontre malheureusement pas toujours chez nos savants d'aujourd'hui. S. gemma, Ehr. (A. S. AU. 24, f. 26, 27). Assez rare. S. cymatopleuroides, H. P. J'ai dessiné [PI. 1, /". 6) une forme curieuse que j'ai trouvée pour la première fois dans les récoltes de M. Petit, au golfe de Gascogne, k l'embouchure de la Bidassoa, où elle était assez rare. Depuis, je l'ai trouvée beaucoup plus abondamment dans les récolles saumâtres du Médoc, qui ont donné lieu à une récente communication de ma part à la Société. M. P. Petit, à qui j'avais soumis celte forme, m'a répondu que c'était, soit un Surirella nouveau, soit un Cymatopleura sans on- dulations. L'ondulation transversalle des valves me semblant être le caractère le plus net du genre Cymatopleura, je range cette es- pèce parmi les Surirella, tout en voyant là évidemment une forme de transition. La forme que j'ai dessinée est la plus fréquente ; néanmoins, la constriction médiane est plus ou moins prononcée, quelquefois nulle. Le dessin que je donne ici est un peu dissymé- trique, ce qui a fait croire à M. Brun que ce pouvait être une valve ù'Achnantes. Il n'en est rien-, les valves sont absolument symé- triques, et mon dessin est incorrect en cela-, d'ailleurs, j'en ai vu — 60 — en Médoc un assez grand nombre d'échantillons pour être sûr que ce n'est certainement pas un Achnantes. Si je n'ai pas parlé de cette espèce dans ma courte notice sur les Diatomées saumâlres du Médoc, c'est que je me réservais de donner ici cette espèce que je tenais à figurer. Genre XXIII. — Campylodiscus. 1. — Radiati. C. decorus, Bréb. (A. S. Ail. 14, f. 4, 5). Fréquent. — — var. pinnata. H. P. PL l, f. 1. Les côtes de cette curieuse et très rare variété présentent de petites épines irrégulièrement distribuées, manquant sur les côtes médianes et dirigées vers les sommets. Pour tous les autres caractères, l'espèce est identique à l'espèce typique. C. sp. nova (??). PI. I, f. 3. Ressemble au précédent par la présence, sur les côtes, de petites épines semblablement disposées, mais beau- coup plus nombreuses. La marge, cependant, semble différer. Il se pourrait, cependant, que celte différence ne provînt que d'un apla- li.ssement accidentel de la zone, qui expliquerait très bien l'appa- rence produite. Je n'ai trouvé qu'un exemplaire de cette forme et ne puis me prononcer à son sujet. C. (decorus var. ?) fluminensis, G mn. (A. S. Ail. 14, f. 6). Plus petit, plus délicat, et à contour subquadrangulaire. Rare. C. Lorenzianus, Grun. (A. S. Atl. 14, f. 24). Très fréquent et souvent plus gros que l'espèce figurée par Schmidt. C. Samoensis, Grun. (A. S. AU. 15, f. 19, 20, PI. I, f. 2). Assez rare. C. Thuretii, Bréb. C simulans, Greg. (A. S. Atl. 17, f. -12-14). Schmidt maintient les deux espèces qui sont pourtant générale- ment identifiées -, on trouve à Villefranche les deux formes de Schmidt, l'une généralement beaucoup plus grande que l'autre. Je crois cependant qu'il n'y a là qu'une seule et même forme-, elle eat d'ailleurs assez commune. 2. — LîMBATI. C. imperialis, Grev. (A. S. 53, f. 5). Assez rare. _ _ var. n. (A. S. Atl. 53, f. 7). Cette variété, assez rare aussi, est bien conforme à la figure de Schmidt, mais n'atteint pas tout à fait la même taille. — 70 — C. limbatus, Bréb. (Greg. D, C. XI^ f. 55). Assez commun. C. eximius, Grog. (Greg. D. C. XI. f. 54 ; A. S. AU. 15, f. 8). Pas rare, C. adriaticus, Grun. (A. S. AU. 16, f. 43). La forme type sans ondu- laUon de la partie lisse est assez rare, mais les variétés suivantes sont très fréquentes. — — var. massiliensis, Grun. (A. S. AU. 16, f. 14-16), — — var minor, Grun. (A. S. Atl. 16, f. 18). C. angularis, Greg. (A. S. Atl. 18, f. 7). Assez rare. C. (Horobgium, var.) înerfi^erranews, Grun. (A. S. Atl. 17, f. 7). Cette belle et grande forme, presque ronde et très peu courbée, est assez fréquente à Villefranche ; sa taille varie beaucoup. C'est évidem- ment une forme dérivée du groupe du Surireîla fastuosa. IX^ Famille. — Synedrées. Genre XXIV. — Synedra. Les Synedrées sont intimement unies aux Eunoliées, qui ne sont pas représentées ici ; d'un autre côté, on peut saisir quelques affinités entre les Synedra du groupe Ardissonia et les Surirellées. 1. — ToxARiuM, Bayley. S. undulata, Gicg. (V. H. Syn. 42, f. 2). Fréquente. S Hennedtjana, Greg. (V. H. Syn. 42, f. 3). Plus rare que la précé- dente. 2. — Ardissonia, D. Not. S. robusta, Ralfs. (V. H. Syn. 42, f. 6). Celle forme est commune dans la mousse de Corse; je l'ai cependant rarement trouvée dans mes recolles fraîches des environs de Nice et jamais sur la côte du Languedoc. La baie de Villefranche m'en a donné quelques magni- fiques échantillons. S. (robusta, var.) formosa, Hlz. (V. H. Syn. 42, f, 8). Celte espèce est plus fréquente que la précédente, à laquelle elle ressemble beaucoup ; elle en diffère principalement par son allongement et sa moindre largeur. S. baculus, Greg. (V. H. Syn. 42, f. 9). Assez rare. S. fulgens (K), Sm. (V. H. Syn. 43, f. i). Très fréquente, ainsi que les trois variétés suivantes : — 71 - _ — var mediterranea, Grun. (V. H. Syn. 43, f. 3). _ _ var dalmatica, Grun. (V. H. Syn. 43, f. 5). _ — var eristallina, Sin. (V. H. Syn. 42, f. 10). S. GaUlonii, var macilenta, Grun. (V. H. Syn. 42, f. 5). Comme le mentionne M. Grunow clans la planche de V. Heurck précitée, on peut soupçonner des lignes longitudinales le long des bords de cette espèce qui établit la transition avec le groupe suivant. 3. — EusYNEDRA, V. Hcurck. J'ai réuni sous ce titre tous les Synedra qui n'appartiennent pas aux deux groupes précédents, vu leur petit nombre ici. Le premier appar- tient au groupe af finis, le deuxième au groupe pulchella de M. Grunow , le troisième est difficile à placer. S. af/inis, K. (V. H. Syn. 41, f. 9-28). Celts forme, très commune, pré- sente un nombre considérable de variétés. S. pulchella, K. (V. H. Syn. 40, f. 27-29). Cette forme est aussi très commune et très variable. S. (?) sicula var, (?) Castracane (Castr. D. del mediterraneo, 4, f. 7). Conforme à la figure de Castracane, mais avec des stries plus rap- prochées, 1 1 à 12 en 10 [X (Castracane donne 4, 5; est-ce une erreur?) Cette espèce par ses stries continues, légèrement moniliformes, me semble se rapprocher beaucoup du Tryblionella acuminata, Sm., dont l'aile est souvent difficile îi bien voir. Le S. (?) sictt/a a cepen- dant une forme un peu différente plus large relativement à sa lon- gueur et lancéolée dans son ensemble. Il est aussi plus court. Genre XXV. — Thalassîothryx. T. (?) nitzschioides , Grun., var. lanceolata. (V. H. Syn. 43, f. 8, 9). C'est une forme qui n'est pas rare et qui est intermédiaire entre ce genre et le précédent. M. Grunow propose d'en faire un genre spécial, Thalassionema T. Franen feldii, Grm. (V. H. Syn. 37, f. \\, 12). Pélagique assez fréquente, les frustules sont disposées en étoile comme ceux des asterionella. T. longissima. Cl. et Grun. (V. H. Syn. 37, f. 10). Celte Diatomée pé- lagique, qui atteint une longueur de 4 millimètres et qui est très abondante dans les mers arctiques, n'esl pas rare dans la méditer- ranée. M. Castracane l'a trouvée à Messine et je l'ai rencontrée moi- même à Villefranche et à Cette. — 72 — II. — GOGGOCHROMÉES X« Famille. — Fragil ariées. Je n'ai pas à signaler ici d'espèces appartenant aux genres Fragila- ria et Diatoma qui sont composés, en grande partie, sinon exclusive- ment, à'espèces d'eau douce. J'ai dit plus haut que M. Clève place le genre Plagiogramma parmi les Placochroméei. Je suis ici l'exemple de M. Leuduger-Fortmorel pour la place de ce genre et du genre voisin, Dimeregramma ; j'y joins le genre Cymatosira que M. Grunow a insti- tué en 187 2 et qu'il a rapproclïé des Dimeregramma et des Fragilaria, mais dont la disposition de l'endochrome n'a pas élé signalée si tant est qu'elle ait été observée. Genre XXVI. — Cymatosira, Grun. C. Lorenziana, Grun. (V. H. Syn. 45, f. 42). Très rare. Genre XXVII. — Dimepegramma. D. marinum (Grég.), Ralfs. (V. H. Syn. 36, f. 9). Je n'en ai observé qu'un échantillon. D. minus (Grég), Ralfs. (V. II. Syn. 36, f. 10). Assez fréquent. Genre XXVIII. — Glyphodesmies, Castr. Gl. distans (Grég.), Grun. (V. H. Syn. 36, f. 15). Rare. M. Grunow dit que le maintien de ce genre, établi par M. de Castracane, est encore douteux. Ce genre me semble cependant bien différencié par l'élévation des parties centrales et terminales des valves et leurs épines marginales. Il me paraît réunir aux Fragilarias le genre Rutilaria qui, d'un autre côté, a des affinités avec les Bidul- phiées (cf. V. H. Syn. 36, f. 14, Glyph. Witliamsonii et Gréville, in :T. M. S. vol. XIV, ii, f. 9 et il, Rutilaria elliptica et su- perba). Encore un cas où la connaissance de l'endochrome donne- rait de précieux indices. 73 Genre XXÏX. — Plagîogramina. PI. Gregorianum, Grev. (V. H. Syn. 36, f, 2). Rare. PL Ptjgmœum, Grev. (Grev. in: M. J., vol. VII, 10, f. H). Ses côtes sont plus parallèles que dans la figure de Gréville, ce qui ne me semble pas suffisant pour les séparer. Je n'en ai d'ailleurs vu qu'un seul échantillon {PL III, f. 28). XI* Famille. — M éridiées. Genue XXX. — Astéi'ionella. A. Bleakeleyi, Syn. (v. H. Syn., 52, f. 1). J'ai Irouvé^cette espèce une fois dans l'estomac des salpes, elle m'a présenté ce phénomène curieux que ses ffustules sont restés adhérents, malgré deux trai- tements acides, l'un nitro-chlorhydrique, l'autre sulfurique. Xlle Famille. — Licmophorées. Gknre XXXI. — Podocystis. P. adriatica, K. (V. H. Syn. 54, f. 8). MM. RaUs, Petit, H.L. Smith rattachent celte espèce aux Licmophorées ; M. Grunow, aux Suri- rellées ; M. Smith reconnaît avec justesse qu'elle tient aux deux familles. Je n'ai pas eu l'occasion de l'observer à l'état vivant, mais j'ai vu dans l'herbier de Brébisson des micas de Bailey provenant de New- York et sur lequel cette Diatomée se trouvait desséchée in sïTm. Quelques frustules présentaient encore des traces d'endochrome sous forme d'une lame (?) ou masse réunie en un point de la sur- face d'une des valves. Il est bien difficile de se former une opinion au sujet d'un endochrome aussi évidemment altéré. D'ailleurs, l'espèce n'est pas très rare et sera certainement observée vivante un jour ou l'autre, ce qui fixera la place du genre. Genre XXXII. — Licmopliora. Les premiers auteurs divisaient ce genre en trois autres, Podosphenia, Rhipidophora, Licmophora. Quelque disposé que je sois à admettre des subdivisions basées sur les productions coleodermiques, les modifications des stipes qui servent à établir ces trois genres me semblent de trop - 74 - faible valeur pour continuer à en tenir compte. Tout au plus pourrait on conserver le premier, comme l'a fait M. Leuduger-Fortmorel. M. Gru- now les divise en deux groupes suivant le développement de leurs sepla. 1. — SussEPTAT.c, Grunow. L. flabellata, Ag. (V. H. Syn. 46, f. 2, 3). Très commune. L. (Podosphenia; gracilis, K. (V. H. Syn. 46, f. 13). Assez fréquente. L. (Rhipidophora) anglica, K. (V. H. Syn. 46, f. U). L. (Rhipidopher) dalmatica, K. (V. H. Syn. 47, f. 7). 2. — Profonde septat.e L. (Podosphenia) Ehrenbergii, K. (V. H. Syn. 47, f. 10, 11). Fréquente. L. ^Podesphenia) ovala, Sm. (V. H. Syn. 47, 1. 12). Assez fréquente. L, (Podosphenia) Lyngbyei, K. (V. H. Syn. 47, f. 16). Fréquente. L. (Podospyenia) paradoxa, K. (V. H. Syn. 48, f. 10, 12). Genre XXXlll. — Clîmacosphenia. Dans ce genre, que l'on pourrait rattacher en troisième section au précédent, les septa traversent tout le frustule et sont percées de trous. Cl. moniligera, E. (Grun. 1863, 14, f. I7j. Assez fréquente. Cl. (moniligera, var.) Elongata, Bayl. (Grun. 1862, f. 22). 11 me sem- ble bien difficile d'à J mettre ces deux espèces comme distinctes, elles ne diffèrent guère que par la taille. XII^ Famille. — Tabellariées. Genre XXXIX. — Grammatophora. Gr. Serpentina, Ehr. (V. H. Syn. 53, f. 1-3). Fréquente. Gr. Angulosa var. mediterranea, Grun. (V. H. Syn. 53, f. 5). Assez fréquent. Gr. marina^ Grun. (V. H. Syn. 53, f. 10-13). Fréquente et très va- riable. Gr. (marina, var.) Adriatica, Grun. (V. H. Syn. 53 bis, f. 9). Assez fréquente. Gr. [marina, var.) Subundulata, Grun. (V. H. Syn. 53 bis, f. 5, 10). Assez fréquent. Gr. malicenta, Sm. (V. H. Syn. 53, f. .16). Fréquente. Gr. undulata, var. gibba (Ehr.), Grun. (V. H. Syn. 53 bis, f. 17). Rare. Gr. longissima, var. Italiana, Castr. (V. H. Syn. 53 bis, f. 2). Rare. J'ai trouvé une forme analogue dans les récoltes du golfe de Gascogne de M. P. Petit; cette espèce doit être répandue. Genhe XXXV. — Rliabdoiiema. R. adriaticam, K. (V. H. Syn. 54, f. 11-13). R. arcualiim, K. (V. H. Syn. 54, f. 14-16). R. minutum, K. (V. H. Syn. S4, f. 17-20). Ces trois espèces, ainsi que la suivante, se trouvent dans toutes les mers. Genhe XXXVI. — Striatella. St. unipunctata, Aq. (V. H. Syn. 54, f. 9-io). Genre XXXVII. — Terpsinoë. Ce genre est souvent réuni aux Biduiphiées. D'après l'esprit^de la clas- sification de M. P. Petit, il doit l'être aux Tabellariées, puisque lefrus- tule est diaphragmé (i). Notons ici que M. P. Petit a été forcé, pour conserver les familles naturelles, de faire une concession àses principes. Si on s'en rapportait uniquement à l'endochrome, le genre Siriatella devrait être réuni aux Biduiphiées, car il se sépare des Striatellées par ce caractère bien tranché que l'endochrome est rayonnant et placé au centre du fruslule. Il y a quelques années mon frère a récollé de grandes quantités de T. musica, E. aux environs de Conslantine. L'endochrome de ces Diatomées, lorsque je les ai vues après plusieurs mois de séjour en tube, était altéré, mais il m'a semblé qu'il devait être originalement placé au centre du frustule comme chez les Striatella et les Bidulphia. Cette question a, d'ailleurs, peu d'importance puis(iue c'est le cloison- nement qui détermine la place du genre et non Tendochrome. Ce cloi- sonnement est perpendiculaire aux valves et non parallèle comme dans les autres Tabellariées, ce qui avait déterminé Ralfs a faire une famille spéciale des genres présentant ce caractère : Anaulus, Terpsinoë; Pleu- rodesmium, Eunotogramma. (1) Dans son nouveau système, M. P. Petit place le genre Jerpsmoé' parmi les Biduiphiées. — /D — T. musica, E. (Pritchard, u,i. 47). Je viens de dire que cette espèce a été trouvée en grande abondance dans l'eau douce. Je n'en ai vu dans les vases de Villefranche qu'un seul échantillon qui pourrait fort bien provenir de qae'que fossé d'eau douce, puisque on trouve aussi dans la baie de Villefranche beaucoup d'espèces d'eau douce amenées là par les courants de l'embouchure du Var. Cependant l'espèce se trouve fréquemment dans la mer en Amérique. L'échan- tillon observé diffère un peu du type, il a les bords des valves presque parallèles, brusquement atténués aux extrémités qui sont également à bords parallèles et à terminaisons arrondies. XIV« Famille. — Bidulphiées. Dans la légende de la planche 1 07 de son Synopsis, M. le docteur Y. Heurck dit : « Sous le nom de Triceratium les auteurs ont confondu une foule de Diatomées triangulaires appartenant à des genres complè- tement différents. M. Grunow se propose d'en faire une monographie qui paraîtra dans son travail sur les Diatomées de la'Terre de François- Joseph ; en attendant, nous laissons ces Diatomées réunies sous le nom de Triceratium en indiquant, entre parenthèse, le genre auquel, sui- vant l'opinion de M. Grunow, la forme paraît réellement appartenir. » Dans le mémoire dont il est question, paru en 1884, M. Grunow se borne à séparer des Bidulphia un genre Odontella comprenant aussi quelques Triceratium et établi sur des considérations quelque peu sub- tiles. Dans son texte, paru en 1883, M. V. Heurck ne suit pas les idées annoncées dans les légendes de l'Atlas et, peut-être en désespoir de cause, réunit toutes ces formes sous le nom générique de Bidulphia, ce qui serait peut-être la meilleure solution. Le fait est que nous avons affaire ici à un groupe de formes essentielle- ment de transition, dans lequel il est bien difficile de faire des coupures de quelque valeur. Je crois que pour le moment, si on ne veut se lancer dans une monographie complète du genre, ce qu'il y a de mieux est de conserver provisoirement les dénominations acquises sans se faire illu- sion sur leur vraie valeur et pour ne pas introduire une synonymie appelée probablement à disparaître. Je ne fais exception que pour le gQxvxe, Amphitetras qui n'a aucun titre, en aucun cas, à être maintenu. Par certaines espèces les Bidulphiées se relient aux Chsetocerées que l'on pourrait aussi bien placer à leur suite qu'après les Mélosirées. — / / — Genre XXXVIII — Bidulpliia. B. pulchella, Gray. (V. H. Syn. 97, f. 1-3). Très fréquente, B. regina, Sm. (V. H. Syn. 98, f. lj. Assez rare. B. [regina var.) Tuometji, Bayl. (V. H. Syn. 98, f. 2, 3). Ne diffère guère de la précédente que par l'inégalité des ondulations de la valve. B. Aurita (Lyng 6.) Breh. fV. H Syn. 98, f. 4-9). Fréquente, ainsi que sa variété var. minima, Gran. (V. H. Syn. 98, f. H, 42). B. Baileiji, Sm. (V. H. Syn. 101, f. 4-6). Fréquente dans les récoltes pélagiques. B. rhombus (Elir.), Sm. (V. H. Syn. 99, f. 1, 3). Cette, forme, que l'on rencontre à l'état triangulaire, se rapproche beaucoup du genre cerataulus que je classe parmi les Eupodiscées. Genre XXIX. — Trieeratinm. T. (Amphilelras) Antidihwianum (Ehr.), V. H. (V. H. Syn. CIX, f. 4, 5). Celte espèce, très abondante, est très variable ; on en rencontre des échantillons généralement petits, à faces presque parallèles ; d'autres, au contraire, plus grands, presque cruciformes ; une va- riété bien connue, dont Ehrenberg avait fait un genre amphipentas, est penlagonale. T. Balearicum, Cl. et Grun. (A. S. Atl. 98, f. 21). Pas rare, n'est peut-être qu'une variété du T. pentacrinus Wallich. T. favus, E. (A. S. Ail. 82, f. 1-4). Fréquent. T. formosum. Dr. (A. S. Ail. 79, f. 2 3). Celte espèce n'est pas rare; on trouve principalement la forme triangulaire ; j'ai vu cependant aussi la forme quadrangulaire. varf pentagonalis {h.. S. Atl. 79, f, 4). Forme intermédiaire avec la suivante : T. (Articum var.) Quinquelobatum, Grev. (A. S. Atl. 79, f. 8). Rare. T. Ardicum, Br. (A. S. Atl. 79, f. 12, 13). Fréquent. Celle espèce est bien mal nommée, car on la trouve abondamment dans tous les pays chauds. T. Sculptum, Shadb. (A. S. Atl. 76, f. 10). Assez rare. T. alternans, E. (A. S. AU. 78, f. 9-18). Très fréquent. — 78 — T. spinosum, Bajiey (A. S. Ail. 85, f. 2). Celte forme, qui n'est pas rare, est intiniéiuent liée aux Biduîphia, du groupe Oclontella, R. Aiirita, Batjleyi, etc. T. {hmpvhcns) Shadboltianum, Grev. (,A. S, AU. 80, f. 18-20). Péla- gique et assez rare (?) T. (lampriscus) elongatum, Grun. (A. S. Atl. 80, f. 12). Valve circu- laire, c'est évidemment une forme de transition avec les Auhscus, Le frusluie est très développée dans sa zone conneclive. Genre XXX. — Dytilum, Baylej'. D. Intricatum (Wesl.), Grun. (V. H. Syn. 64, f. 2). Celte espèce pé- lagique se sépare nettement des Triceratium et se rapproche des chœceros ; elle est très peu siliceuse et se détruit dans les acides, c'est ce qui fait qu'elle paraît peut-être plus rare qu'elle ne l'est réellement. Genre XXXI. — Litbodesniîunt, E. L. undulatum, E. (V. H. Syn. 116, f. s-i i). On peut appliquer à cette espèce les mêmes remarques qu'à la précédente ; elle réunit le genre Triceratium au genre Hemiaulus par la forme transitoire ci-après : Genbe XXXII. — Heiniauliis. H. Hauckii, Grun. (V. H. Syn. 103, f. loj. Encore une espèce péla- gique qui est sans doute fréquente dans la Méditerrannée, puis- qu'elle a élé signalée par M. Grunow dans l'Adriatique, et par M. de Castracane, à Messine. Les véritables Hemiaulus sont plus robustes et presque tous fossiles. On la trouve assez souvent à Vil- franche; elle esl cependant plus rare que la suivante : H. Heibergii, Glève (Diatof. Java, 1, f. 4). Se Jislingue de laprécéJenle par sa surface couverte de grosses ponctuations. Je l'ai trouvé en abondance dans une recoUe pélagique faite en février dernier. La partie lisse du conneciif est souvent beaucoup plus développée que ne le figure Clève, ei les appendices généralement plus longs et se rapprochant davantage de ce ceux de VH. Hauckii; la forme de Villefranclie esl peut-être une variété. - 79 - XV« Famille. — Eupodiscées. Genre XXXUI. — Ceraïaulus. C. Smithii,'R2L\is. (V. H. Syn. 105, f. 1-2). — Sm. — Bidulphia ra- diata, Sm. On voit d'après cette synonymie, que ce genre pour- rait aussi bien être classé parmi les Biduiphiées. Cette dialomée n'est rare nulle part. Genre XXXIV. — Aiiliscus. A. sculptus, Sm. (A. S. Atl. 32, f. 21-22). Assez rare. A. Cœlatus, Bayl. (A. S. AU. 32, f. 15). Cette espèce, au contraire de la précédente, est relativement fréquente et très variable comme forme et comme taille. Les variétés suivantes peuvent être notées : var. latecostata (A. S. Atl. :i2, f. 16-20). var. n. (A. S. Atl. 32, f. 12). A Leudugerii, H. ?. PL IV, f. 32. Espèce de grandes dimensions avec des appendices petits et presque circulaires ; bords du disque pré- sentant des stries robustes obscurément perlées. L'intérieur est rem- pli par des rangées de granules plus délicates ne laissant pas d'es- pace lisse au centre. On aperçoit des traces de reticulations aux petites extrémités de l'ellipse, entre les bords et les appendices. Cette espèce est très rare, je prie M. le docteur Leuduger-Forlmorel, de vouloir bien en accepter la dédicace. Genre XXXV. — Actinocjelus. Ce genre a donné lieu à des confusions bien e.Ktraordinaires et qui durent encore en partie La confusion vient, d'après Ralfs, de ce que Kutzing y a placé quelques Actinoplychus, genre auquel M. Smith a appliqué le nom A'Aciinocyclus. MM. Ralfs et V. Heurck ont rétabli les choses à leur place, et il ne peut plus y avoir maintenant d'erreur à ce sujet. Les genres Actinocyclm et ^tocto seraient peut-être mieux placés dans les Coscinodiscées proprement dits. A. crassus, Sm.(V. H. Syn. 124, f. 6, 8;. A ponctuations centrales éparses. Pas rare. A. Ralfsii, var. sparsus Greg. (Greg., in : M. J., vol 111, 4, f. \\ el T. M. S., vol. V, 1, f. 47.). Je n'ai jamais rencontré à Villefranche — 80 — le vrai type figuré par Van Heurck (Syn. 123, f.). Cette forme, que l'on rencontre assez souvent sur les côtes de l'Océan, me semble en tous cas être beaucoup plus rare que celle que je signale ici, et qui, à mon avis, mériterait de passer pour le type. Celte forme est très commune à Villefranche et extrêmement variable, soit comme taille, soit comme nombre de rayons (de 4 à 20). C'est incontesta- blement à cette espèce qu'il faut rapporter \'E. tenellus, Breb. D'un autre côté, les deux, espèces suivantes s'y relient par des transi- tions insensibles. A. Ehrenbergii, Ralfs (V. H. Syn. 123, f. 7). Plus rare que le précé- dent. A. subtilis (Greg.), Ralfs (V. H. S.vn. 123, f. 7). Très abondant. Cette espèce, assez constante dans ses caractères, est très délicate, ses val- ves se déforment assez facilement sous l'influence des acides et de la chaleur. Genre XXXVI. — Euodia. M. Leuduger Formorel range le genre Euodia dans les BidulphiéeSy M. M.-L Smith les place près des Actinocyclus et, un coup d'oeil jeté sur la figure de mon mémoire représentant VE. Allantica, P. Petit fera saisir l'analogie des deux genres. La forme dissymétrique des valves ne serait pas un caractère générique suffisant, mais la forme cunéiforme des fruslules est caractéristique. E Atlanlica, P. Petit, in litteris. [PL II, f. 17.) J'ai trouvé pour la pre- mière fois cette forme curieuse dans les récoltes du golfe de Gasco- gne, de IVI Petit; depuis, je l'ai revue à Villefranche. M. Petit, à qui je l'avais soumise, m'a écrit qu'il l'avait déjà trouvée dans des sondages de l'Océan et lui avait donné le nom à' Euodia atlantica. E. gibba, Baylej (Prilch. 8, f. 22), Cette espèce est très fréquente sur- tout dans les récoltes pélagiques, non seulement à Villefranche, mais encore à Cette. Les extrémités des valves sont tantôt proémi- nentes comme dans la figure de Pritchard, tantôt complètement arrondies, comme chez l'espèce précédente, et tous les intermédiai- res entre ces deux formes se rencontrent. XVI« Famille. — Actinoptychées. Genre XXXVIL — Actynoptychus A. undulatus, E. (V. H. Syn. 122, f. 1). Fréquent et très variable - bî — comme forme, on trouve notamn)enl celle qui est figurée par Schmidt (Nords. 3, f. 30), et qui diffère un peu de celle qui est figurée par V. Heurck, et qui est la plus fréquente. var. microsticta, Grun. (V. H. Syn. 122, f. 2). Rare. A. (Actinophœnia) splendem, Shadb. (V. H. Syn. 119, f. M). Assez fréquente. var. Halyonyœ, Grun. (V. H. Syn. 119, f. 3). Plus rare que le type. XVII* Famille. — Asterolamprées. Les premiers Asterolampra signalés en France l'ont été, je crois, par moi, il y a quatre ans, dans mon mémoire sur les Diatomées du midi de la France, lis avaient été trouvés dansPestomac d'ascidies provenant de Cette. L' Asterolampra marylandica avait été signalé à Messine, ainsi que V Asterolampra rotula, Grev., eiVAsteromphalus robustus, ipsir M. de Castracane, en 1875. De l'examen des figures de M. de Cas- tacrane (Diat. del Mediterraneo), il me semble résulter que la forme qu'il identifie à VA. rotula Grev., n'est autre que VA. Grevillei, Wall., signa- lée par M. Grunow, dans l'Adriatique et les Iles Baléares, et, par moi, à Cette et à Villefranche. Les récoltes pélagiques de Villefranche m'ont donné toutes ces formes en abondance et, comme beaucoup d'autres, elles n'ont été jusqu'ici considérées comme rares, que parce que l'on ne les avait pas cherchées k la surface où elles vivent. Cependant, comme elles sont fortement sili- ceuses, on en retrouve des exemplaires dans les sondages, car elles résistent parfaitement aux traitements acides. Genre XXXVIII. — Asterolampra. A. marylandica, E. (Grev. in: M. J. vol. VII, 3, f. 1-4). M. de Castra- cane fait de la forme qu'il a trouvée dans la Méditerranée, une va- riété Ausonia, spécialement fondée sur la présence de pseudo-no- dules à Textrémilé des rayons, caractère qu'il n'a pas, dit-il, observé dans les spécimens fossiles qu'il a vus. J'ai dans ma collection un A. marylandica provenant de la terre fossile de Nottingham et qui présente très nettement ces pseudo-nodules ainsi que les lignes om- brées intérieures aux rayons, et qui, quoique générales dans cette famille, sont rarement représentées dans les figures anciennes. Il est 6 — 82 — probable que ces pseudo-nodules et ces lignes ombrées, représentent des surépaisseurs de la valve qui , peut-être formée par une deuxième membrane moins siliceuse, disparaissent généralement cbez les formes fossiles. En tous cas, la distinction établie par M. de Castracane ne doit pas subsistera mon avis. L'A. marylandica est très fréquente dans les récoltes pélagiques et dans l'estomac des salpes ; elle se rencontre aussi, mais beaucoup plus rarement dans les draguages, var. major, Wallich, in : T. M. S. vol. 8, 2, f. U. J'ai trouvé à Cette et à Villefranche, cette forme Irè» curieuse, qui est toujours beaucoup plus grande que le type, puisque lorsque celui-ci a un diamètre qui varie de 50 à 100 pi dans les exemplaires que j'ai observés, la variété a une taille qui est rarement inférieure à 200 [j. et atteint 250 [j.. D'un autre côté, l'area lisse centrale n'est pas plus grande dans la grande forme que dans l'autre, dont les rayons sont alors démesurément longs (1). La silice de cette forme est beaucoup plus mince que chez le type les Secteurs ; vus à sec, pa- raissent bleuâtres et non jaunes, et le tout disparaît presque com- plètement dans le baume ; même dans le Styrax. 11 se pourrait que ce fut la forme sporangiale de l'espèce type. . Grevillei, Wall., var. adriatica, Grun. (V. H. Sjn. 127, f. 12). J'ai dit plus haut que c'est à cette espèce que me semble devoir être rapportée la forme que M. de Castracane a dénommée sous le nom à'A.rotula,Gre\. VA. Grevillei se distingue nettement par une disposition des côtes centrales, rappelant celle des Asteromphalus. La figure de Wallich est assez sommaire^ et je ne connais pas les raisons qui ont amené M> Grunow a ériger en variété distincte la forme qu'il a dessinée dans l'atlas de M. V. Heurck. En tous cas, mes spécimens sont conformes à cette figure. var. eximia, Castr. 'Castr. Chall. csp. 5, f. 5). Celte magni- fique forme n'a été vue par moi qu'une seule fois. Les différences qui le séparent du précédent sont bien faibles, prises individuelle- ment, mais l'aspect général est tout autre. (1) Je juge inutile de donner une figure de celte fornae^ que l'on peut très bien se représenter en doublant le diamètre de l'A. marylandica et prolongeant les rayons jusqu'au nouveau contour, sans toucher à la partie centrale. - 83 - Genre XXXIX. — Asterompluilus. A. (Brookei var)? robustus, Gast. [PI. Il, f. 15.) La figure donnée par M. de Caslracane, se rapproche évidemment beaucoup de la f. 19, pi. 4 des Diatomées arctiques de Clève (I87n), et de la f. 9, pi. 28 de l'atlas de M. Schmidt, mais diffère, sous bien des rapports^ de VA. Brookei, tel qu'il est figuré par Greville et Prilchard. M. Schmidt émet d'ailleurs des doutes sur le bien fondé de la déter- mination donnée par M. Grunow sur la forme représentée. Je crois aussi qu'il y a i.à une espèce ou une variété distincte. Cette petite forme a 6 ou T rayons, j'en ai dessiné un exemplaire à 6 rayons; M. de Castracane en donne un à 7 rayons. Elle n'est pas très rare sans être fréquente et bien constante dans ses carac- tères. C'est.à cette espèce qu'il faut ramener Vasteromphalus flabellatus que j'ai mentionné dans ma liste de 1884. A. arachne, Breb. (V. A. S. Ail. 38, f. 3). Rare. M. Guinard en a également trouvé un échantillon à Cette. XVII I^ Famille. — Coscinodiscées. Le genre Coscinodiscus est une souche de laquelle on peut faire dé- river toutes les familles voisines que plusieurs auteurs ont, d'ailleurs, réunies aux Coscinodiscées. Toutes ces liaisons sont intéressantes à étu- dier, mais il faudrait faire intervenir un certain nombre de genres et d'espèces qui ne sont pas représentées ici, et ce n'est pas le lieu d'entre- prendre celle élude. Genre XL. — Coscinodiscus. I. — PUNCTATI C. nitidus, Grev. (A, S. Atl. 85, f. 17-10). Peu fréquent. C. (nilidus var.), scintillans, Grev. (,A.S. nords 3, f. 33). Rare. 2. — RADIA.TI. Les espèces de ce groupe peuvent être prises comme types du genre. Elles sont réunies les unes aux autres par tous les intermédiaires pos- sibles, aussi leur spécification exacte est-elle souvent fort difficile. — 84 — M. Grunow en a présenté une belle monographie dans ses Diatomées de la Terre François-Joseph. C. devins. (A. S. Atl. 60, f. 1-4J. Les areolalions éparses n'affectent pas encore une disposition sensiblement rayonnante. C. Radiatus, E. (A. S. Atl. 60, f. 5-6). Très fréquent. — var. n. (A. S. Ail. 60, f. 8). D'après la légende de Schmidt, c'est une forme intermédiaire entre le type et le C. oculus iridis. D'après la disposition des areolations centrales, j'y verrais aussi une transition au C. Gigas. C. oculus iridis, E. (A. S. Atl. 63, f. 1-9). Cette forme, assez va- riable dans ses caractères, est assez fréquente, il est bien difficile de trouver une ligne de démarcation bien nette avec le C. radiatus. C. ceniralis, E. (Grég. D. C. 3, f. 49). Assez rare. C. gigas, E. Cette magnifique espèce est bien connue, pourtant les re- présentations des auteurs que j'en ai sous les yeux ne me satisfont pas et ne me semblent représenter que des variétés. (Il est vrai que je ne connais pas la figure type d'Ehrenberg). Les exemplaires de Villefranche sont plus grands que celui figuré par Schmidt (64, f. 1) et n'ont pas les mailles marginales si grosses comparati- vement à celles du centre. J'ai trouvé des exemplaires tout à fait identiques à ceux de Villefranehe dans l'estomac d'ascidies pécliées à Celte. Le C. gigas a un aspect bien particulier et ne peut être confondu avec aucun autre. 3. — Fasciculati. C. lineatus, E. (A. S. Atl. 1, i. 26-30). Assez fréquent et de taille très variuble. C. excentricus, E. (A. S. Atl. 58, f. 49). Assez fréquent. C. minor, E. (A. S. Atl. 58, f. 39, 40). Ne diffère guère du précédent que par l'absence des petites épines marginales. C. sp. 71. (A. S. Atl. 37, f. 39j. Celte petite et très rare espèce est cu- rieuse par l'aspect de sa marge. J'ai trouvé dans les récoltes de M. P. Petit, au golfe de Gascogne, l'espèce voisine et encore plus remarquable figurée dans la même planche de Schmidt, f. 38. C. subtilis, E. (A. S. Atl. 57, f. 13-14). Cette forme est fréquente j l'ombilic central est plus ou moins marqué et disparaît quelquefois complètement. C. (subtilis var.), Rothii, Grun. (Grun. Fr. Jos. Land. 3, f. 20). Ne — 85 — diffère guère du précédent que par l'absence de la bande marginale lisse. C. divism, Grun. (Fr. Jos. Land. 4, f. 16). Est donné par Grunow comme une variété possible du C. curvatulus ; se rapproche éga- lement du précédent. Assez rare. 4. — Pseudo-Stephanodiscus. Ces espèces se rapprochent ans Slephanodiscus par leurs petites épines marginales, mais ils se rapprochent bien plus des Cyclolella par la courbure de leurs valves. Elles s'en distinguent (Cependant par le carac- tère celluleux de leurs valves. C. lacustris, Grun. (Fr. Jos. Land. 4, f. 30). C'est, à proprement parler, une diatomée des eaux saumâtres. Je l'ai signalée comme fort com- mune dans les fossés à salure faible du Médoc, elle est moins fré- quente à Villefranche sans cependant y être très rare. — — var. septentrionalis, Grun. (Fr. Jos. Land. 4, f. 28). Je dois mentionner ici une forme douteuse que j'ai figurée (PL H, f. 14). C'est un petit Coscinodiscus (?) elliptique dont le bord est strié et la surface couverte de granulations. L'espèce figurée dont 11 se rapproche le plus est le Coscinodiscus ovalis, Roper, mais d'après V. Heurck ce coscinodiscus est un actinocyclus. Il est vrai que la figure de V. Heurck ne ressemble guère à celle de Roper et que toutes deux diffèrent en quelques points de mon échantillon de Villefranche. Quoi qu'il en soit, je n'ai pu découvrir sur cet échantillon nulle trace du pseudo-nodule caractéristique des actinocyclus. Je ne puis, d'ailleurs, donner des ren- seignements bien complets sur celte Diatomée dont je n'ai vu qu'un seul échantillon. Je me borne à le signaler ici. Genre XLL — Cyclotella. Ce genre, presque entièrement composé d'espèces d'eau douce, est ici représenté par l'espèce suivante qui n'est pas fréquente : C. striala (K), Grun. — Cyclotella Dallassiana, Sm. (V. H. Syn., 92, f. 7). Assez rare. Genre XLH. — Endictya. Ce genre est intermédiaire entre les genres Coscinodiscus et Melosira. La seule espèce qui me paraît devoir le constituer, peut être considérée - 86 — comme un Meîosira dont les valves auraient la structure celluleuse des Coscinodiscus . Ces frustules vivent en chaîne comme les Meîosira. E. oceanica, E. CA. S. Atl. 65, f. 10). Je crois que cette espèce, qui n'est pas rare, est la même forme que le Coscinodiscus concavus de Grégory. Genre XLlIl. — Stepliaiiopyxîs, Ce genre relie les Coscinodiscées aux Chœtocérées par de nombreuses formes dans lesquelles les frustules se réunissent au moyen d'appen- dices épineux portés par les valves. St. Turris, E. (V. H. S. 83, ter, f. 12). Celte forme se trouve aussi à Celle, niais elle n'est pas fréquente. XIX* Famille. — Mélosirées. Genre XLVI. — Meîosira. C'est absolument à tort que les Meîosira ont été classés par MM, Pfit- zeretP. Petit parmi les Coccochr ornées. Leur endochrome n'est nulle- ment granulaire, il est lamelleux, et le nombre plus ou moins grand de lamelles ne peut servir qu'à établir des catégories dans les deux divi- sions principales. En outre, tandis que dans les dernières formes que nous venons devoir l'endoohrome est ou doit être disposé au centre des frustules d'une façon plus ou moins étoilée, ici il est à la surface. Si l'on voulait se conformer rigoureusement aux indications fournies par l'endochrome il faudrait placer les Mélosirées entre les deux groupes actuels de M. P. Petit. Elles serviraient alors naturellement de lien entre ces deux groupes : 1^ au point de vue du fractionnement de l'en- dochrome, car l'on conçoit aisément que pour passer de la forme lamel- laire à la forme granuleu.se l'endochrome doive, à un moment donné, se présenter sous forme de nombreuses petites plaques qui se concentre- ront plus tard en granules ; 2° au point de vue de la disposilion de cet endochromes, car les premières Coccochromées, ont aussi leurs granules disposés à la surface des frustules. Le classement des Mélosirées à celte place paraîtrait à tout le monde tellement extraordinaire que M. Petit n'a pas même tenté d'expliquer la dérogation grave qu'il était obligé de faire à ses idées en faveur des Mélosirées pour obtenir, sans le secours des caractères extérieurs des frustules, une classification rationnelle. - 87 — M. Borreri, Grev. (V. H. S>n. 85, f. 5-7). Fréquente. M Jurgensii, Aq. (V. H. Syn. 86, t. 5-8). Fréquente. M. Hispida, H. P. — Présentant des rangées circulakes de soies ou poils disposées irrégulièrement sur les valves qui sont finement ponctuées. J'ai trouvé plusieurs fois cette curieuse Dialomée qui est robuste et rappelle un peu, par sa constitution, le M. arenaria. C'est peut-être une forme anormale, et je ne lui aurais pas donné un nom spécial si je ne l'avais trouvée, à deux reprises différentes, dans la baie. A priori les poils peuvent être pris pour des stries, mais un examen attentif montre qu'il n'en est rien ; plusieurs d'entre eux débordent, d'ailleurs, généralement le contour des valves. — (PL 11, f. 16.) M. Sulcata, E. (V. H. Syn. 91, f. 16). Pas rare. — — var coronata. (V. H. Syn. 91, f. 17). _ _- var biseriata. (V. H. Syn. 91, f. 23). M. Westii, Sm (V. H. Syn. 91, f. 11-12). Pas rare. Genre XLIV. — Potlosira. P. hormoïdes, Mont. yY . H. Syn. 84. f. 3). Fréquent. P. Montagnei, K. (V. H. Syn. 84, f. 11-12). Fréquent. — — var minor, Grun. (V. H. Syn. 84, f. 9-10). Fréquent. P. adrialica, K. [Piœydicula). (V. H. Syn. 84, f. 20). M. P. Petit iden- tifie le Coscinodiscus punctulatus, Grég. avec VHtjalodiscus stelli- ger, Bayiey (Campbell, p. 14). Dans le répertoire d'Habirshaw on trouve, en outre, ces deux espèces identifiées avec le Podosira (pixydicula) adriatica. Il y a là confusion entre deux formes : l'une comprenant Coscinodiscus punctulatus, Grég., Podosira adriatica, K., Hyalodiscus stelliger des types Môller et non de V. Heurck, c'est-à-dire sans compartiments nettement rayonnes et avec une macule centrale nulle ou peu distincte. L'autre est VHya- lodiscus Stelliger de l'Atlas et des types de V. Heurck, Podosira maculata, Sm., avec tache centrale et disposition rayonnée. M. Petit admet bien, d'ailleurs, cette différence pour qu'il sépare V Hyalodiscus (Podosira) macutoius, Sm. de VH. Stelliger, Bayiey. M. Clève, dans ses Diatomées des mers arctiques (1 873), avait opéré comme M. Petit l'a fait en 1877 ; mais plus tard, en 1878, il iden- tifie comme V. Heurck le Podosira maculata et Y Hyalodiscus - 88 - Stelliger sous le nom A'Hijalod. maculatus d'après, dit-il, M. H. L. Smith. M. Grunow a aussi adopté celle manière de voir dans les diatomées arctiques et je suis leur exemple. M. Petit a classé les Podosira Hormoides et adriatica dans le genre Hyalodiscus. Je réserve pour ce genre les espèces ayant une macule centrale nettement définie. Genre XLV. — Hyalodiscus. Les différences qui séparent ce genre du précédent sont peut-être de second ordre et on pourrait les réunir. Je ne reviendrai pas ici sur la place que M. Petit accorde à son genre Hyalodiscus refondu. Je viens de montrer que les Melosira sont, en somme, des Placochromées -, il n'y a rien d'extraordinaire que le nombre des plaques soit variable et puisse se réduire k une seule. H. Stelliger, Baylej(V. H. Syn. 84, f. 1, 2j. Assez rare. Genre XLVI. — Laiideria. Le genre Lauderia, institué par Clève, pourrait aussi bien être placé parmi les Ghaetocèrées. Il se distingue du précédent en ce que les valves des espèces qui le composent sont munies de petites épines. La structure des frustulesest analogue à celle des espèces du genre précédent. L. annulata, Clève (Diat. fr. Java, i, f. 7). Celle espèce assez rare ressemble beaucoup à celle que je décrirai sous le nom de Laude- ria delicatula-, elle s'en distingue nettement parles épines dont les valves sont hérissées. Sa silice est également plus robuste et les frustules conservent assez bien leur forme après dessiccation. Suivant ici l'exemple de M. de Caslracane, je place quatre formes très intéressantes nouvelles ou peu connues qui établissent la transition entre les genres Lauderia el Melosira. Elles se rapprochent des Laude- ria par leur coiislilulion annelée et la délicatesse de leur structure, mais les épines terminales manquent et les frustules sont réunis bout à bout comme ceu.x des Melosira. Il taul donc reconnaître, comme M. de Caslracane, que la définition du genre de Clève ne s'applique pas de ous points à ces espèces. L. obtusata (Shousbie), H. P. (Dialoma Shousbie). Je place ici en tête cette espèce bien, quelle ne provienne pas de la baie de Villefranche, parce qu'elle se rapporte au groupe dont je viens de parler et que, iiien que signalée depuis plus de 60 ans, elle est encore inconnue. - 89 - Elle a été récoltée à Tanger par Shousbie, et l'herbier de Brébisson en contient d'assez nombreux échantillons; les déformations que les échantillons desséchés sur mica ont subi, rendaient la détermi- nation de cette dialomée, que M. Guinard m'avait montrée, très difficile pour moi jusqu'au moment où l'examen des Rhizosolenia de Villefranche soumis aux mêmes inconvénients est venu m'éclai- rer. J'ai pu alors étudier avec fruit la récolte de Shousbie et me rendre compte du mode de jonction des frustules Les anneaux ne sont pas imbriqués, les stries décussées assez visi- bles ; les bouts arrondis présentent un petit méplat finement granulé ; le diamètre atteint O'nn',15. {PI. VI, f. 47.) — — var. suluensis, H. P. Dans le même herbier on trouve une autre forme qui ne diffère de la précédente que par ses ponctuations beaucoup plus visibles ; cette espèce, qui provient de l'archipel de Souiou, ne porte aucune déiermina- tion et je ne sais qui l'a récoltée. L. delicatula, H. P. — Frustules cylindriques ayant en moyenne une longueur de 50 y. pour un diamètre de 30 ; extrémités présentant des points qui représentent la projection d'encoches de la valve analogues k celles du Melosira arenaria et qui alternent sur les deux valves adjacentes. Anneaux imbriqués points d'imbrications alternes de deux en deux anneaux et disposés suivant une ligne spirale. 6 îi 7 anneaux en 10 [j-, silice très légère, stries très fines et difficiles à apercevoir. Celte belle espèce de Villefranche est assez rare, elle se déforme complètement en se desséchant et pourrait être confondue avec les Rhizosolenia Sloltevfothii dont je vais parler plus loin et qui a la même structure, mais il est assez facile de retrouver dans la masse déformée de silice les points marginaux des valves qui sont caractéristiques. (Pi VF, f. 46 ) L. mediterrmea, H. P. Cette forme semble se ropprocher du Lauderia pumila, Castracane (Chall. exp. 9, f. 8), mais ni la description ni la figure de Castracane ne permettent de l'identifier avec sûreté. Les frustMles cylindriques sont très allongées, 60 a sur i?, les anneaux distants 4 en <0 [j. imbriqués suivant une génératrice et couverts de ponctuations bien visibles, tous caractères qui ne ressortent ni de la figure, ni de la description de M. de Castracane. Celte espèce est plus robuste que les précédentes et, grâce à son faible diamètre relatif, ne se déforme pas par la dessiccation. {PL VI, f. 45.) - 90 - I XX* Famille. — Chaetocérées Celte importante famille est généralement un peu laissée de côté dans les mémoires sur les Diatomées, ce qui lient à la difficulté que pré- sente souvent la détermination des espèces qui la composent. Presque toutes ces espèces sont pélagiques et celles que m'a donné la baie de Villefranche sont peut-être ce qu'il y a de plus remarquable dans la flore dialomique de cette station privilégiée. Les Chsetocérées se réunissent très naturellement ânx BidulpMées ei aux Méîosirées, et j'aurai pu tout aussi bien les placer après les Bidul- phiées ; l'habitude est cependant de les mettre ici. Genre XLVII. — Rhîzosolenia. Les observations que jai faites à propos des déformations que subis- sent certains Lauderia en se desséchant sont, à fortiori, applicables aux gros Rhizosolenia dont le diamètre atteint un demi millimètre et dont la silice est très mince. R. (?) Stolterfothii, H. P. — Eucampia striata, Stolterfoth (Journ. of. R. M. S. 1879, p. 835). La figure donnée dans le journal anglais est défectueuse en ce sens que le frustule terminal de la série n'est pas représenté. Il possède, à son bout libre, une épine centrale et unique comme les Rhizosolenia ; les autres fruslules ont leurs épines rejelées sur les côtés comme le figure Slolterforlh, et ces épines alternent comme direction dans deux fruslules adjacents. Les anneaux sont imbriqués d'une façon analogue à ceux du Lau- deria delicaiula et couverts de stries décussées très fines. Je ne puis comprendre les raisons qui ont amené M. Slolterforlh à ranger celle forme dans le genre Eucampia. Il n'y a de commun que la disposition circulaire des séries de frustule due à leur forme arquée. Le nom de Rhizosolenia slriata ayant déjà été donné par Gré- ville, j'ai dû changer les noms génériques et spécifiques de cette espèce et je pense que ce qu'il y a de mieux est de lui donner le nom de celui qui le premier l'a signalée. {PI. VI, f. 44.) R. robusta, Normann (Pritch. 8, f. 42). Celte grande forme n'est pas rare parmi les diatomées pélagiques de Villefranche, son diamètre et sa longueur sont très variables, on en trouve même des exem- plaires assez longs et relativement étroits qui ont un faciès tout particulier. \ — 91 - Les anneaux sont transversaux dans la partie médiane sans im- brications et longitudinaux aux extrémités. L'épine où les lignes longitudinales viennent converger est très courte et cylindrique, les stries sont fines et décussées. 71. formosa, PL P. Frustule cylindrique de grande dimension, diamètre variable atteignant G"'05, extrémités arrondies et appointées, poil terminal court et aigu, anneaux presque parallèles et imbriqués, stries en quinconce, assez visibles. {PL VI, f. 43 ) Cette forme est assez rare, c'est un intermédiaire entre les espèces à anneaux parallèles et celles à anneaux imbriqués que nous allons rencontrer. R. Castracani, IL P. Frustules de dimensions analogues aux deux précédents, extrémités obtuses et tronquées, poil terminal court. Les anneaux, sont remplacés par des espèces de pseudo-écailles aplaties dont les côtés forment un angle d'environ lo» et qui sont couvertes de ponctuations très visibles, disposées d'une façon hexa- gonale curieuse, 9 à 10 points en io [x. Je prie M. de Castracane de vouloir bien accepter la dédicace de cette magnifique espèce, bien que je n'ai pas l'honneur d'être connu de lui. C'est M. de Caslracane qui, le premier, a signalé des frag- ments de rhizosolenia squameux, trouvés dans les récolles du Challenger. Ces formes sont si fragiles, que les secousses du voyage ont brisé toutes les formes recueillies, et que M. de Caslracane n'a pu avoir des éléments suffisants pour déterminer son espèce qui de- vait se rapprocher de la suivante. IPl. VI, f. 42.) R. Temperi, H. P. Frustules de dimensions analogues aux trois précé- dentes, extrémités arrondies, surface d'apparence squameuse, pseudo- écailles arrondies, les côtés inclinés à environ &(i->. Stries décussées fines, analogues à celles du Pleurosiqua angulatum, 22-23 en 0,01. Je prie M. Tempère de vouloir bien accepter la dédicace de cette espèce qui, je l'espère, figurera honorablement dans les belles séries des Diatomées françaises qu'il est en liain de publier avec la colla- boration de M. P. Petit, et que je ne saurai trop recommander aux Diatomistes, et surtout à ceux qui débutent dans l'étude si attachante, mais parfois assez difficile des Diatomées. Une collec- tion de bons types, bien authentiques, est souvent indispensable pour lever les doules de détermination. Les auteurs des Diatomées de France réunissent toutes les qualités de science et d'habileté - 92 - nécessaires, pour faire de leur collection une œuvre de la plus haute valeur.. LeR. Temperi m'a été fourni en grande abondance et en presque absolue pureté, dans une récolle pélagique faite en février dernier, dans la baie de Villefranche. Je n'en avais jamais trouvé un seul fragment depuis plus de 5 ans que j'explore la baie. Dans une deuxième récolte, faite quelques jours après la première, il se mon- tre déjà plus rare (1). Ces faits prouvent combien sont bizarres et peu connues les conditions de vie des Diatomées, et avec quel soin el quelle patience il faut étudier une localité pour avoir une idée complète des Diatomées qui y vivent. Le R. Castracani, sans être très rare dans les récoltes dont je viens de parler, est cependant moins fréquent que le précédent. R. Styliformis, Br. (V. H. Syn. 78, f. 1-5). Rare. R. Setigera, Br. (V. H. Syn. 78, f. 6-8). Assez fréquent. R. Imbricata, B. (V. H. Syn. 79, f. 5-6). Assez fréquent. R. Alata, Br. (V. H. Syn. 79, f. 8). Fréquent. R. Calcar avis, Shullze (Mier. Pourn. 1859, 2, f. 5-10). Rare. Ces cinq dernières espèces se trouvent aussi à Cette. Genre XLIX. — Clisetoeeros. Ch. peruvianum, Br. {Brightiv. Micr. Journ. vol. 4 ; 7, f. 16 18). Très fréquent dans les récoltes pélagiques, atteint une longueur considé- rable. Ch. Lorenzianw, Grun. (V. H. Syn. 82, f. 8). Très fréquent. €/i. cnarctatum, Lauder (T M. S. 186 4 , 8, f. 8). Rare. Ch. distans, Cl. (Clève Java 2, f. 12). Assez rare. Ch. diversum, Cl. (Clève Java 2. f. 12). Peu fréquent. Ch. Ratfsii, Cl. (Clève Java 3, f. «.5). Fréquent. Ch. messanense, Ca,slr. (Castr. Diat. del. Méditerr., L \). Celle curieuse forme à poils bifides se rencontre assez fréquemment. Genre L. — Bacteriastrum. B. Varians, Laud. (V. H. Syn. 80, f. 3-5). Fréquent. (1) Des récoltes ultérieures ne m'en ont plus donné un seul exemplaire. Je verrai si l'année prochaine il se retrouve à l'époque où il s'est présenté cette année. - 93 — Note sur 1' « Auricula amphitritis, » Casir. Ea '1873 x\I. de Caslracaiio inslitaait h' genre Auricula pour une espèce dont il avait trouvé deux échantillons à Lésina, dans l'Adriatique, et qu'il appelait .4?/ncM7a amphUrilis; il joignait fi sa description les photographies des deux individus observés par lui. Dans sa description, il mentionne le carac- tère ailé des valves, mais ses échantillons, mal placés pro- bablement, ne lui ool pas montré nettement tous leurs carac- tères, notamment leurra|)hé (qu'il a pris [lour le bord dorsal de la valve) et leurs nodules. L'examen des figures jointes au présent travail montre, en effet, la grande diversité d'as- pect que peut présenter celte espèce suivant la manière dont elle est placée. Aussi M. de Castracanc rapproche-t-il son genre Auricula des genres EpUhemia et Eunotia auxquels il n'a guère affaire. J'ignore, d'ailleurs, si, depuis quinze ans, M. de Castracane n'a pas modifié son opinion première. Parmi les formes lourdes dos sondages de Villefranche, j'ai trouvé une forme qui, au premier coup d'œil, m'a rap- pelé les photographies de M. de Castracane ; c'était bien la même, mais placée uu peu différemment, telle que je l'ai dessinée (pi. IF, fig. 18), ce qui correspond à peu près au no 7 de la série de croquis de li planche Y. — Plus tard, voulant la montrer à M. Guinard, il s'est trouvé qu'elle était tombée dans le baume incom[)lèlement solidifié et présen- tait une figure bien différente {n° 13). D.'puis, j'ai pu, en ra- mollissant le baume par la chaleur et pressant sur le cover, lui faire prendre deux autres positions qui m'ont permis de tracer à la chambre claire la série de figures que je donne plus loin par un procédé que j'indiquerai. Pour en revenir à mon espèce j'avais vu de suite ce que les photographies de M. de Castracane ne montraient que très imparfaitement : un raphé arqué et trois nodules bien dé- finis et j'avais classé cette espèce sous le nom d'Ayiiphora amphitritis. - 94 — M. Brun, à la vue do mon tlessin, me dit que c'était là V Amphiprora complexa do Grogory, et effectivement il y a quelques analogies; mais l'examen que j'ai pu faire des préparations mêmes de Gregory, dans l'herbier de M. de Bré- bisson, m'a prouvé que le dessin do Gregory était absolu- ment correct et que sa Diatomée était tout autre chose que VAuricula amphitrilis. Les stries de l'espèce de Gregory sont plus fines et disposées autrement et cette partie lisse et ailée de la valve, qui louche au bord ventral et qui est si déve- loppée dans VAuricula amphitrUis, n'existe pour ainsi dire pas dans V Amphiprora complexa. Je crois donc que bien que les deux espèces soient évi- demment parentes, elles sont cependant distinctes. Le fait, d'ailleurs, d'avoir trouvé en deux points aussi distants que l'île de Lésina et la baie de Villefranche deux éi'hantillons aussi parfaitement semblables, autorise à croire qu'on n'est pas en présence d'une forme anormale et à maintenir la spécification de M. de Castracane. Reste la question du genre. Gregory ne classait son espèce dans le genre Amphiprora qu'avec doute et pensait qu'il y avait lieu à créer là un genre nouveau. Tel a été l'avis de MM. Clève et Grunow. Je trouve, en effet, dans la bibliographie d'Habirshaw, la mention d'une Auricula complexa = Amphiprora complexa, donnée par Clève dans ses Diatomées dos Antilles, ce qui indiquerait que M. Clève a reconnu la vraie nature du genre de M. de Castracane et ses affinités et que, d'un autre côté, il a jugé que l'espèce de Gregory et celle de Castracane étaient différentes. Par malheur, il y a une confusion, car en se rap- portant à l'ouvrage cité de Clève, on trouve Amphitrite (Amphi- prora, Greg), complexa, Greg., sans autres explications. Je crois à une erreur d'impression, et il me semble qu'Habirshaw doit être dans le vrai, car il n'y avait aucune raison de prendre le nom spécifique de M. de Castracane pour en créer un nouveau genre, à l'exclusion du nom générique déjà exis- — 05 - tanl. M.Clève range, eu toul cas, cette espèce près des Am- pli ora. En 1881, M. Grunow créait, dans la Synopsis du docteur V. Heurck, un sous genre Amphoropsis du genre Amphora pour renfermer certaines formes réunies jusqu'alors aux Am- phiprora, et la bibliographie d'Habirshaw nous apprend en- core que, dans ses leitres, M. Grunow plaçait dans ce nouveau genre V Amphiprora complexa de Gregory. Par malheur, la Synopsis n'a eu qu'un texte trop restreint et, à ma connais- sance, M. Grunow n'a pas publié ses idées sur ce sous-genre nouveau. En tout cas, je pense que la dénomination de M. de Cas- tracane ayant la priorité, a tous droits d'être maintenue et je la conserve ici. Je n'ai vu qu'un segment détaché de cette espèce, mais j'ai eu la chance de pouvoir faire sur lui une série d'expé- riences qui m'ont permis de saisir avec une grande précision la figure un peu compliquée de cette espèce. La Diatomée s'est présentée tout d'abord à moi sous la figure n^ 7, de la série ci-jointe et son examen m'avait montré de grandes différences de niveau entre ses parties. La saillie du raphé était facile à saisir, mais la disposition relative complète de l'ensemble restait encore obscure, no- tamment la largeur assez considérable de la moitié posté- rieure de la valve. Si le frustule avait été à sec j'aurais pu essayer de le retour- ner, mais il était monté et j'aurai couru risque de le perdre en cherchant à le reprendre (1), j'ai préféré l'examiner sous divers angles. (\) Je signale ici un procédé peu connu, mais bien facile pour trier des espèces dans un slide déjà monté au baume. On chauffe le slide pour liquéfier le baume et on enlève le cover, on le porte, en le retournant, sur une lame de platine, on chauffe rouge, le baume commence par noircir puis se volatilise et les Diatomées restent à sec sur le cover, aussi peu adhérentes que si elles venaient d'y être desséchées. Les triages faits on peut après cela remonter la préparation sur le même slide ; les quelques espèces qui étaient restées adhérentes au slide rentrent alors dans la préparation. — 9G — On sait que la platine des instruments nouveaux de Ross est montée sur un axe autour duquel elle peut tourner ; c'est en profitant do cette rotation possible et en cherchant à di- verses reprises à changer la position do mon frustule en ra- mollissant le baume, et en pressant sur le cover, que je suis arrivé, sans difficulté, à obtenir ces treize tracés sous des angles variant régulièrement de quinze en quinze minutes. Pour une position donnée du frustule on peut facilement ob- tenir divers obliques jusqu'à l'inclinaison de 45° de chaque côté de l'horizontale. La présence du cover gêne assez pour les dernières et il faut un objectif à assez long foyer. Pour les microscopes qui ne présentent pas cette facilité de rotation de la platine on peut employer divers petits appareils anglais qui permettent d'arriver au mémo résultat. (Opaque dise revolver de Beck convenablement modifié.) Depuis, j'ai appliqué cette même méthode à d'autres Diatomées, mais alors montées à sec et non couvertes, et si on y joint l'em- ploi du binoculaire on arrive à saisir, avec la plus grande faci- lité, la constitution des frusiules compliquées, pourvu qu'ils soient un peu gros, à cause des objectifs faibles que l'on est obligé d'employer. II est très facile, en outre, au moyen de ces figures, de faire des coupes Schématiques des frusiules. De l'examen des figures de la planche 5, il résulte que VAurlcula amphitritis peut être considéré comme unAmphora ou un Cymbella dont le raphé serait porté par une carène saillante (1). Comme dans les Amphiprora il y a, en outre, entre la carène centrale et les bords du frustule, deux ailes ou expansions des valves. Le bord de chacune d'elles sépare une partie lisse do la valve d'une partie striée, l'aile inféro- antérieure est très visible sur toutes les figures ou on la voit (1) Il existe de véritables Amphora carénées (voy. A. Schmidtii, Grun. et Schleimlzii Jan. dans les planches 28 et 30 de Sclimidt). L'A. amphitritis a son nodule médian au centre de la valve et non près du bord ventral -, ce caractère rapproche l'espèce en question des Cym- bella. i — 97 — successivement augmenter de la figure 1 à la figure 13, l'aile supéro-postérieure est plus longue mais moins saillante, elle disparaît à partir de la figure 8. Ce genre unit donc évidemment les Amphora aux Amphi- prora. Dans quelle famille faul-il le placer? Je pense que M. Grunow a eu des raisons que j'ignore de le mettre ici, peut-être a-t-il vu l'endochrome qui dans un cas pareil est le seul caractère décisif. Dans le doute où je suis personnelle- ment, je ne puis qu'adopter la manière de voir du célèbre diatomiste autrichien. Note sur le système de classification de M. P. Petit. — M. Petit a fait paraître, dans l'ouvrage de M. Pelletan sur les Diatomées, une nouvelle étude sur la clas- sification des Diatomées. Comme je l'ai dit en note, plus haut, mon travail avait été envoyé à la composition avant, cette publication, et je n'ai cru devoir rien changer à mes appréciations sur le système de M. Petit, bien qu'il ait subi d'heureuses modifications qui font tomber une partie des cri- tiques de détail que je lui ai faites, soit dans la partie géné- rale de mon mémoire, soit dans l'examen particulier des genres et des espèces. Néanmoins, les critiques générales conservent toute leur force, car M. Petit pose trois principes comme base de son système, principes qui prêtent tous le flanc à la discussion. Je les résume : i° « La disposition de l'endochrome est constante chez tous les individus de la même espèce. » C'est une pétition de principe qui devient évidemment vraie, si on admet, d'une façon intrinsèque, que ces individus seuls appartiennent à une même espèce; d'ailleurs, pour trouver des différences entre la disposition de l'endochrome, ce n'est certainement pas aux espèces qu'il faut s'adresser, puisque ces différences ne peuvent même pas être établies d'une façon 7 — 98 — , I nette, même entre les genres, et qu'à peine peuvent-elles suf- fire à différencier les familles. j 2» « Le rapport du frustule à l'endochrome est fix(> et com-" mun à toutes les espèces d'un même genre, et souvent à plusieurs genres, ayant entre eux une grande analogie de constitution et de développement dans leur enveloppe sili- ceuse. » * Ce deuxième principe, s'il était vrai, serait la condamnation du système ; car, alors, il n'y aurait aucune raison de ne pas prendre tout d'abord en considération le fruslule indestructi- ble au lieu de l'endochrome, d'une observation toujours dif- ficile, souvent impossible. Cependant, il n'en est rien, et ce rapport n'existe pas tou- jours, car c'est là que gît précisément la discussion, comme jo l'ai démontré surabondamment plus haut. M. Petit semble même, et c'est ce qui fait la nouveauté et le progrès de sa seconde méthode, abandonner les inconséquences de son pre- mier et trop absolu point de vue, puisqu'il range, cotte fois-ci, les Hyalodiscus avec les Gaillonellées, malgré l'endochrome. Le troisième principe n'est pas aussi explicitement posé que les deux premiers : il consiste à dire que « toute classifica- tion naturelle doit être basée sur la subordination des carac- tères. » Cette affirmation est purement gratuite. Ce serait peut-être vrai si, dans une classe d'êtres, on trouvait des caractères ayant une marque absolue de priorité ; en est-il ainsi, en gé- néral, et chez les Diatomées en particulier? Cela reste à dé- montrer, car il ne s'agit pas d'affirmer pour être dans le vrai. Linné, qui n'était pas le premier venu, a fait une classifica- tion de tous points inadmissible, en subordonnant tous les autres caractères des végétaux à ceux qui étaient fournis par le nombre dos étamines et des pistils, et c'est à l'emploi de ce principe de subordination des caractères que sont dues toutes les classifications antérieures et défectueuses des Diatomées. - 99 - Je le répéterai ici encore une fois, ce n'est pas par des dis- tinctions que l'on arrivera à une classification en tous points naturelle, c'est, au contraire, par d(,'s rapprochements. L'étude de l'endochrome a été particulièrement heureuse eu ce cas, car c'est grâce à elle seule que l'on a pu et que l'on pourra encore résoudre bien des cas douteux ; mais il ne faut pas en déduire que ces caractères sont de nature à reléguer au second plan tous les autres; car une pareille observation ne peut être aujourd'hui qu'une aftirmation. En résumé, il me semble évident qu'il doit y avoir une rela- tion intime entre l'endochrome et le frustule, mais je ne crois pas que nous ayons encore saisi cette relation d'une façon complète, et nous ne la saisirons que lorsque nous aurons complètement analysé l'endochrome au point de vue physio- logique, et que nous connaîtrons parfaitement le rôle de ses divers éléments, rôle bien obscur jusqu'à présent, et dont l'élude est singulièrement difficile. Jusqu'à présent, il me semble plus prudent de considérer le tout ensemble et de demander tantôt à l'endochrome (ou plus tôt à sa disposition, car nous n'en sommes que là), tantôt au frustule, la clef des difficultés qui se présentent dans le placement des familles, des genres et des espèces. Légende des Planches. Planche I 1. Campylodiscus decorus, var. pinnata, H. P, X 600. 2. — samoensis, Grev. X 600. 3. — sp. ? X 600. 4. — limbatus (frag-ments). X 600. 5. Surirella Guinardii, H. P. X 600. 6. — cjmatopleuroides, H. P. X 600. Planche II 7. Navicula californica, var. elliptica, H. P. X 600. 8. — niceœnsis, H. P. X 800. 9. — Powelii, Lewis. X 600. <0. Maslogloia (?) reticulata, Grun. X 600. li. Amphora alata, H. P. X 600. - 100 - 12. Cononeis regalig, Grev. X 1,000. 13. — distans, var. minima, Schm. X 600. 14. Coscinodiscus gp. ? X 1,000. 15. Asteromphalus robustus, Castr. X 600. 16. Melosirahispida, H. P. X 600. 17. Euodia atlantica, P. Petit. X 600. 18. Auricula ampbitritis, Castr. X 600. 19. Navicula(reg"ula var. ?) lumen, H. P. X 600-. 20. — seductilis A. S., var.? X 1,000. Planche III 21. Mastogloia quinquecostata, Grun. X 1,000. 22. — angulata, Lewis. X 1,000. 23. — sp. ? X 1,000. 24. — undulata, Grun. X 1,000. 25. Ampbora valida, H. P. X 1,000. 26. — sp. ? X 1,000. 27. Trjblionella punctata, var. elongata, Grun. X 1,000. 28. Plagiogramma pjgmœum, Grev. X 1,000. 29. Navicula superimposita, A. S., var. ? X 1,000. 30. — diffusa, A. S. X 1,000. 31. — — Planche IV 32. Auliscus Lendugerii, H. P. X 600. 33. Navicula sp. ? (anomalie) X 600. 34. Cocconeis regina, Jobnst. ? o X 1,000 ; b X 600. 35. — villosa, H. P. a X 600 -, 6 X 1,000. 36. Navicula Ijra, var. recta, Grev. ? X 600. Planche V 37. Navicula clavata, Greg , var elongata, H. P. X 600. 38. Cocconeis Lorenziana, Grun. X 600. 39. Navicula Hennedyi, var. niceœensis, H. P. X 600. 40. RhizoBolenia Temperi, H. P. X 100. 41. Auricula ampbitritis, Castr. Série de diagrammes du frus- tule, vus sous une inclinaison variant de 15 en 15 degrés. X 300. Planche VI 42. Rhizosolenia Castracani, H. P. X 100. 43. — formosa, H. P. X 100. 44. — Stolterfotbii, H. P. (Eucampia striata Stolt.). X 600. 45. Lauderia? mediterranea, H. P. X 600. 46. — delicatula, H. P. X 600. 47. — obtusata Sbousbie (Diatoma Shousbie). X 300. 48. Auricula (Amphora) mucronata, H. L. Smith. X 800. Diat de Villefranche Pi I X Soo Bull. Soc Hist, Nai, Toulouse, t XXII, 1888 Diat de Viileîraûche PI. Il Toulouse. Diat d= ViUefranclie :-i. ii Bull, Soc Hisl Nat. Toulouse, l XXîl 1888 i Diat de Viileiranche IV H^, Bull Soc Hist. Nât. Toulouse, t XXII, 1883 Dial de ViUeiranche PI. y: Bull. Soi; HlsL. Nat Toulouse, t. XXII. 1888 Diat de Villefraiiche PI VI Bull, Soc. Hist. Nat. Toulouse, l. XXII. 1888 — 101 — Analyse des « Etudes de MM. Ch. Brongniart, H. Fayol, De Launay, S. Meunier, Renault, Sauvage et Zeiller, sur le terrain houiller de Commentry (1). » Par M. J. Laromiguière, ing-éuieur civil des mines. Préliminaires. — Le Bulletin de la Société de l'Industrie minérale publie eo ce moment une étude fort remarquable sur le terrain houiller de Commentry. Cette étude (2), qui a été faite par M. Fayol en collaboration avec de nombreux sa- vants, est excessivement complète et se divise en trois parties : 1° La première, qui traite de sa lithologie et de sa strati- graphie, a été rédigée par M. Fayol; elle est suivie d'études micrographiques de MM. Meunier et de Launay sur les roches du bassin ; 2° La seconde, qui s'occupe de la flore, est l'œuvre de MM. Renault et Zeiller ; 3^ La troisième, qui se rapporte à la faune, a été faite par M. Sauvage, pour les poissons, et M. Ch. Brongniart, pour les insectes. L'ensemble du travail est considérable, et il n'a pas fallu moins de vingt ans d'études pour réunir un faisceau de faits, d'observations et d'expériences, suffisant pour permettre à l'éminent Directeur de Commentry de mener à bonne fin une œuvre aussi complète et aussi délicate que celle qu'il a entre- prise. Cette étude sera consultée avec fruit par tous ceux qui s'oc- (1) Le Bulletin n'a encore publié que la première partie; lea deux autres paraîtront dans quelques mois. (2) Tome XV, 2» série. — 102 — cnpenl de géologie ; elle sera un guide précieux pour les ingénieurs des houillères, et il est à désirer que M. Fayol ait de nombreux imitateurs et que nos bassins soient mieux étu- diés qu'ils ne l'ont été jusqu'à ce jour. Formation des bassins houillers. — Chacun sait que M. Fayol est l'inventeur d'une nouvelle théorie sur le mode de formation de la houille. Abandonnant l'ancienne théorie, qui ne lui permettait guère de se rendre compte d'un grand nombre de faits observés dans le bassin de Commentry, il as- simile la formation des bassins houillers à celle des deltas. Pour lui, les cours d'eau qui ont concouru à la formation de ces bassins et qui charriaient tout ce qu'ils avaient pu prendre sur leur passage comme galets, sables, limons et végétaux, arrivaient dans le lac houiller et y déposaient, en eau pro- fonde, des couches composées : ou uniquement de gravier, de sable, de limon et de débris de végétaux, ou d'un mélange de ces divers éléments. Suivant, d'ailleurs, que les sédiments étaient de grosses dimensions ou de petites et légers, que les cours d'eau se trouvaient plus ou moins rapides, les couches étaient plus ou moins inclinées, plus ou moins régulières, plus ou moins éloignées dans le lac. M. Fayol admet que les deltas houillers peuvent être la- custres ou marins, et il montre, par une série d'observations ou de résultats d'expérrences, que les couches des premiers sont plus régulières et moins inclinées que celles des seconds. Le but qu'il poursuit dans son travail est moins de faire connaître le bassin lie Commentry, que d'établir un ensemble de faits, d'observations et d'expériences qui conçurent à con- firmer sa théorie et à montrer combien elle se prête facile- ment à l'explication des diverses particularités du bassin houiller. Limites du bassin. — Si, en regardant la carte (PI. I) on tire, parla pensée, une ligne N.-O. S.-E., allant de Bazergue ^ } *'^ '. ' ' "^ + {-ft ^ X *" ^ ^V ^ ^ X Jr ^ ^ X X X x-T ^ ^ X H *» JîV V v^ ^ X ^ 4 4^^ i^$ .A3 X X ^ X»iC i! ^ 0> y X — 103 — à Chamblet, on voit que le bassin est limité : h droite par les gneiss et les micaschistes, et à gauche par le granité. Au mi- lieu de ces terrains, on trouve de nombreux filons de granu- lite ; on y rencontre aussi de la micro-granulite.^ du porphyre, du quartz, de la barytine et de la fluorine. La carte montre également que les nappes permiennes re- couvrent, au N.-O., un lambeau de terrain houiller et une petite portion du granité qui le limite de ce côté. Description sommaire du terrain houiller. — Le terrain houiller de Commentry est constitué par une série de roches à gros éléments, tels que poudiugues, conglomérats et grès h gros blocs, et de roches à éléments plus fins, comprenant des grès, des schistes et de la houille. Chacune do ces roches constitue des zones transversales à la direction générale du bassin. Les premières forment les zones de Longeroux (Z^), de Montassiégé (Z^) et do Bourdessoules (Z*), les secondes celles dos Pégauds (JJ) et des Ferrières (Z^). La partie riche du terrain houiller comprend un ensemble de couches do charbon dont les coupes N.-E., S.-O. et AB, passant par le milieu du bassin (PI. If, fig. 1 et 2), nous permettent d'embrasser d'un coup d'œil la position et l'allure de chacune d'elles. En suivant cette coupe, nous trouvons : A. — Dans les zones de Longeroux (Z^j et des Pégauds (Z^). 1» Un filet charbonneux (a), placé au milieu des poudiu- gues de Longeroux ; â** La couche du Pré Mayet (&), de O^SO à 1 mètre de puissance. Au toit de cette couche, signalons le banc Sainte-Aline, qu'on avait supposé appartenir au terrain primitif, et quH M. Fayol rattache définitivement au terrain houiller. — Ce banc enveloppe la grande couche sur la majeure partie de son pourtour; il est formé d'un conglomérat, composé de micachiste, de granulite et de quartz. Sa puissance etsacQm- — 104 — position changent souvent sur son parcours, et, vers l'ouest, il se perd au milieu des grès fins avec lesquels il se confond. S'^ La grande couche, dont l'épaisseur et la qualité du char- bon varient beaucoup sur la grande étendue qu'elle occupe, puisque, d'une part, elle a une puissance qui saute de quel- ques centimètres à près de 25 mètres , et que, d'autre part, son charbon passe du cannel-coal et du boghead au schiste bitumineux, au gris et au poudingue. — Dans cette couche, se trouvent intercalées deux puissantes assises stériles : le banc des Chavais et celui des Roseaux- — Le banc des Cha- vais a une moins grande étendue que celui des Roseaux. C'est un conglomérat à pûte de grès, composée de fragments de granulite, do micachiste, de grès houiller et de troncs fossiles; il a la forme d'une lentille et disparaît en passant petit à petit à la houille. Le banc des Roseaux est un grès dont le grain tend à diminuer, vers les points où il se perd, pour passer au schiste charbonneux et à la houille. Il est si riche en em- preintes de calamodendrons, de fougères et de cordaïtes, qu'on a pu dire : que c'était une véritable forêt fossile ; 5» En dessus, la couche des grès noirs (d) ; 6° Puis, celle des Pourrats. Ces deux veines qui, sur certains points, sont fort éloignées de la Grande Couche, se réunissent à elle vers Longeroux. Ces diverses couches émergent au jour ; elles forment une sorte de cuvette ouverte vers le sud et ont aussi leur plongée de ce côté ; leur inclinaison est, d'ailleurs, assez variable, puisqu'elle passe de 0° à 50°. Faisons remarquer ici : que la partie de la Grande Couche, qui se relève vers l'ouest, se ramifie en plusieurs branches {^Q.f.g.h) , et signalons, en dehors de la coupe, mais toujours dans la zone des Pégauds {z^), une couche anthraciteuse (p) et deux couches de houille [q] et (r). B. — Dans la zone de Montassiégé (z<), la petite veine de houille (t) rencontrée par le puits des Biolies ; C. — Dans la zone des Ferrières {z^) ; — 105 — \o Une petite couche aalhraciteuse (/), reposant sur le gra- nité et traversée au puits des Forettes ; 2» En dessus, une assise de houille assez impure et de 0'"50 d'épaisseur ; 3" Et, enfin, la Grande Couche des Ferrières, dont la puis- sance est souvent de 20 mètres. Plus au Nord que la coupe, et toujours dans la zone [z^) des Ferrières, il existe dans la concession du Marais deux lentil- les (n-o) d'Anthracite (PI. I). Zones lithologiques ; Bassins hydrographiques. — M. Fayol a étudié d'une façon toute particulière les galets du bassin de Commentry ; il a pu, ainsi, suivre ces galets jusqu'à leur point de départ, déterminer l'origine des sédi- ments et expliquer comment à pu se faire le remplissage du sac houiller. De cette élude, il déduit : 1" Que le terrain houiller comprend une série de zones lithologiques, transversales à l'axe du bassin et bien distinc- tes les unes des autres. A part quatre petites zones, réparties sur les bords Nord et Est du bassin et renfermant : du micaschiste au Marais, de la granulite et du micaschiste aux Raynauds, M. Fayol distingue cinq grandes zones : (Z*). — La zone de Bourdessoulles, caractérisée par de la microgranuliteet des granités roses et micacés. {Z^). — La zone des Ferrières, qui contient des granités roses et gris, et delà granulite rose. (Z^j. — La zone de Montassiégé, oîi l'on trouve des grani- tés gris et résinoïdes, et des granulites gris et porphyriques. (Z'^) La zone de Longeroux, qui renferme des débris d'un d'un terrain anthracifère ancien, de la granulite et du por- phyre pétro-siliceux. (Z*). — La zone mixl(î des Pégauds, caractérisée par les mêmes galets que ceux signalés dans les zones de Langerons et de Montassiégé. - 106 — 2^ Qu'à chacune de ces zones lithologiques correspond un bassin hydrographique. C'est ainsi qu'il démontre que tous les matériaux de la zone de Bourdessoules, proviennent du bassin hydrographique des Boulades ; ceux de la zone des Ferrières, du bassin de Cham- blet; ceux de la zone do Monlassiégé du bassin des Bourrus ; ceux de la zone de Longeroux du bassin de Colombier ; et, enfin, ceux delà zone desPégauds des bassins des Bourrus et de Colombier. Puis, il signale la présence des débris houillers dans toutes les parties du bassin. De ce qui précède, il conclut ensuite : que tout tend à repousser l'hypothèse de l'horizontalité primitive des couches et des affaissements du sol, pour se ranger à l'idée du rem- plissage du lac houiller, en eau profonde, par plusieurs affluents. Constitution de la Houille. — Après une étude assez détaillée des grès, des schistes et des diverses roches que l'on trouve dans le bassin de Commentry, M. Fayol s'occupe plus particulièrement de la houille. 11 établit : \° Que toutes les parties charbonneuses du bassin peuvent se décomposer en lames, feuillets et grains ; que les lames sont constituées par des tiges, des branches, ou des racines de végétaux ; les feuillets par des feuilles, et les grains par divers débris réduits par le frottement à de faibles dimen- sions ; 2° Que les couches sont formées par la réunion de ces lames, feuillets et grains, chaque couche pouvant d'ailleurs renfermer des espèces nombreuses et variées; 3° Que les cendres de la houille proviennent des substances qui constituent les végétaux, et de celles qui ont pu se dépo- ser avec eux, ou les pénétrer une fois en place. Il déduit ensuite des observations faites à Commentry : — 107 - que les débris des végétaux, qui ont concouru à la formation des couches, ont été charriés par les cours d'eau et que, comme les grès, les schistes et les fonglomérats, ils se sont déposés en eau profonde. Puis, passant aux causes qui ont pu transformer ces végé- taux en houille, il reconnaît bien que le temps a pu être un puissant agent de métamorphisme, mais il ajoute que d'autres causes ont du intervenir : l'état dans lequel se trouvaient les végétaux et l'action du limon sur leurs parties les plus tenues. Tiges debout. — M. Fayol no pouvait se taire sur la ques- tion, si souvent discutée, des tiges debout. Il s'étend longue- ment sur les (ails observés à Commentry et montre : que sur cent tiges, il y ^n a cinq inclinées sur le plan de stratifica- tion, quatre-vingt-dix entièrement couchées et cinq verti- cales. Il ajoute que pour ces dernières, il arrive parfois qu'elles ont la tète en bas; ce qui ne se comprend guère avec l'hypothèse de la végétation sur place. Il fait, d'ailleurs, remarquer que si la plupart dos tiges entraînées par les cours d'eau tendent à se coucher, il n'est pas rare que quelques-unes conservent la position verticale, grâce à des apports de sable ou de limon, qui, arrivant en même temps qu'elles, les fixent sur les sédiments déjà formés. Il conclut ainsi : que les tiges debout ont pu être charriées, que leur verticalité n'implique nullement la végétation in situ, et qu'elle ne saurait, en tout cas, être une objection bien sérieuse à opposer à sa théorie. Particularités observées. — Il passe ensuite en revue une série de particularités relevées dans le bassin de Com- mentry et qui caractérisent son mode do formation. Ces par- ticularités s'expliquent très facilement avec sa théorie, mais on a de la peine à les comprendre avec l'hypothèse de l'ho- rizontalité primitive des couches. En voici la nomenclature : — 108 — Défaut de parallélisQie des bancs, variation de nature et de puissance, disparition des bancs et des faisceaux de bancs, constitution variable du toit et du mur de la Grande couche, intercallations de bancs stériles dans la Grande couche, glis- sements, érosions, refoulements, éboulements, plissements, failles locales, fausses stratifications, galets de grès, de schiste et de houille dans les bancs houillers et galets granitiques dans les couches de houille, position des conglomérats dans le terrain houiller, grès noirs et clivages. Formation du terrain houiller. — Suivant M. Fayol, la partie occupée par le terrain houiller actuel était un grand lac environné de hautes montagnes, au milieu desquelles existaient les vallées des Bourrus, au nord, de Colombier, au N.-E., et des ravines au Nord et à l'Ouest. Les cours d'eau, qui, d'ailleurs, étaient do véritables tor- rents, arrivèrent par ces vallées, entraînant fout ce qu'ils avaient pu prendre aux terrains qu'ils traversaient; ils tom- bèrent dans le lac et en sortirent, vers le Sud, par un seul déversoir. Il se forma ainsi des dépôts, qui, en s' augmentant, finirent |)ar le combler. Mais l'avancement se fît inégalement ; c'est ainsi que la rivière des Bourrus remplissait le milieu du bassin et celle de Colombier la partie Est, tandis que les atterrissements des Ferrières et de BourdessouUes étaient peu considérables et ceux des Pégauds presque nuls. Les deltas des Bourrus et de Colombier furent donc plus considérables que les autres. Tout d'abord ils touchèrent au terrain primitif, au Marais et aux Raynauds, et les végétaux, entraînés par les rivières de Chamblet et des Bourrus, formè- rent sur ces deux points des couches de charbon, aujourd'hui transformées en anthracite. Plus tard, les deltas augmentant, ces couches furent recouvertes ; il s'en créa bientôt après de nouvelles [a b g r) qui furent également enfouies. Puis, les sédiments de limon et de végétaux vinrent se déposer aux Ferrières et aux Pégauds, oli ils constituent ces assises de schistes mélangés de charbon. — 109 — Il se produisit alors ce que M. Fayol appelle la débâcle de Merlerie. La montagne glissa, et il en résulta un grand amoncellement de roches dans la vallée ; les eaux furent un moment arrêtées derrière cette sorte de digue, mais elles finirent par avoir le dessus et se précipitèrent avec violence dans le lac, entraînant une masse de matériaux. Le banc de Sainte-Alire fut ainsi formé. Les apports continuant, le delta des Bourrus se rapprocha du bord sud du bassin, et les végétaux, qui arrivaient en grande quantité, constituèrent dans l'anso des Ferrières la couche des Ferrières, et dans celle des Pégauds la grande couche de Commentry avec toutes ses ramifications de l'Ouest. Le delta des Bourrus finit par toucher le bord sud du lac, les atterrissements augmentèrent et les couches furent recou- vertes. Les végétaux continuèrent bien d'arriver, mais avec eux les eaux entraînèrent beaucoup de sables et de limons, et c'est l'ensemble de tous ces sédiments qui forma la couche des grès noirs et celle des Pourrats. Postérieurement à ces assises houillères, il n'y eut presque plus de transport de végétaux. Le peu qui arriva fut emporté au-delà du déversoir, et le bassin finit do se remplir de ma- tériaux grossiers; puis les eaux, continuant à couler sur sa plaine alluviale, la dénudèrent et abaissèrent le niveau géné- ral du terrain. Dioritine. — M. Fayol pense que c'est longtemps après le comblement du lac qu'eut lieu l'apparition de la dioritine, cette roche si abondante dans le terrain houiller. Nappes permiennes. — Après elle vinrent les assises permiennes, qui recouvrent en stratification discordante les couches houillères. Il attribue cette formation à l'influence de sources hydro-thermales, et la rattache définitivement au — 110 — permion, on raisen de son analogie avec le permien des Vosges. Durée de formation. — M. Fayol évalue à cent soixante- dix siècles le temps employé à la formation du terrain houiller, c'est-à-dire à cinquante fois moins de temps qu'il n'en aurait fallu avec l'hypothèse de la formation sur place. Age du terrain houiller. — Pour évaluer son âge, il s'ap- puie moins sur la flore de ce terrain que sur la lithologie des roches qui le composent, car il ressort de ses observations que les mêmes plantes se trouvent aussi bien à la base de l'étage houiller qu'au sommet, et que les mêmes couches renferment des espèces bien différentes sur des points fort rapprochés. Il conclut de la présence de la dioritine que le terrain de Commentry est plus ancien que la moitié du ter- rain houiller de Montricq, situé à quelques lieues seulement, et admet d'ailleurs l'ordre chronologique suivant: 1" dépôt anthracifère de Merlerie ; '2° terrain houiller; 3" nappes per- miennes. Etudes sédimentaires. — La troisième partie du volume, rédigée par M. Fayol, est entièrement <;onsacrée à l'étude des phénomènes de sédimentation. Tout d'abord, il rappelle ce que l'on sait sur la constitu- tion, l'origine et le mode de formation des deltas lacustres et marins, puis il passe en revue ceux de la région des Alpes et ceux du Pô, du Mississipi et du Gange. 11 aborde ensuite la description d'une série d'expériences qu'il a faites avec beaucoup de soin sur la formation de ces deltas, et dans lesquelles il a fait varier la grandeur des bas- sins, la nature et la grosseur des matériaux, le débit des cou- rants charrieurs, l'agitation de l'eau des bassins et la durée du temps. Ces expériences lui ont permis de reconstituer, pour ainsi — in — dire, un bassin houiller de toutes pièces, avec les accidents et les particularités qu'il a signalés dans celui de Commentry. Elles lui ont encore servi à bien étudier les divers phéno- mènes de sédimentation et à en tirer un ensemble de déduc- tions susceptibles de mieux fixer les idées sur la constitution des deltas (fig. 3). Après avoir énoncé les lois qui régissent la chute des ma- tières minérales ou végétales en eau tranquille, courante ou agitée par les vagues, voici les conclusions qu'il tire de ses expériences : 1°Les Deltas sont toujours stratifiés, et cette stratification se modifie suivant la grosseur ou la forme des apports, suivant le degré d'agitation des eaux du bassin. 2» Leur partie alluviale, ou émergente, se compose de cou- ches presque horizontales : minces et étendues quand elles sont formées de limon, irrégulières et peu étendues quand elles sont constituées par des éléments grossiers. 3" Les couches neptunieunes ont généralement la forme de demi-lentilles irrégulières, mais qui peuvent devenir des len- tilles entières, si les sédiments sont fins et légers, et loin de l'embouchure. 4" Elles ont un plus ou moins grand développement sui- vant la force des cours d'eau, l'étendue du bassin, la tranquil- lité de l'eau, la grosseur ou la légèreté des sédiments ; elles sont d'autant plus inclinées que les cours d'eau sont plus faibles, le bassin plus petit, les eaux plus tranquilles et les sédiments plus gros ; cette inclination pouvant, d'ailleurs, varier entre zéro et 45". 5° Dans un même dépôt, on trouve des couches très incli- nées au milieu des couches horizontales ; ou, inversement, des assises horizontales intercalées dans un système d'assises inclinées. 6" Pour un même apport de gravier, de sable, d'argile et de végétaux, on observe des couches composées : soit d'une seule de ces matières, soit d'un mélange uniforme de tous — 112 — ces éléments. On observe aussi des couches constituées par des sables sur un point, par de l'argile sur un autre, et par des végétaux sur un troisième. 7° Les feuilles sont généralement mélangées de limon, et situées dans la partie inférieure du dépôt. Il n'est pas rare, cependant, d'en trouver au milieu d'éléments minéraux de grosses dimensions. 8" Les galets plats sont généralement placés parallèlement au plan de stratification, quelle que soit l'inclinaison des cou- ches, bien que ce ne soit pas là une règle absolue. 9° Les cours d'eau en passant sur la partie alluviale la ravinent, et les débris qui lui sont pris, viennent se mélanger dans les sédiments neptuniens aux éléments venus d'ailleurs. 10° Dans une eau tranquille, les sédiments à gros éléments se déposent suivant une forte pente, tandis que les éléments légers et fins tendent à s'éloigner et à s'étaler avec une faible pente : si bien que la même couche peut présenter sur son parcours, non seulement des différences d'inclinaison, mais encore des différences de composition. — Dans une eau agi- tée, au contraire, les matériaux tendent à être plus broyés, à se mieux mélanger et à s'étaler davantage ; de là des couches plus régulières, plus étendues et moins inclinées. 11° Dans un dépôt en eau tranquille, plusieurs assises étant constituées de gros éléments et inclinées à 20° ou 30, perdent en profondeur une partie de leur inclinaison, passent à des éléments plus fins et finissent par se réunir en une seule cou- che (fig. 4). 12" Les ramifications de couches de limon, ou de matières végélalas sont nombreuses et se produisent aussi bien dans le sens de la direction que dans le sens de l'inclinaison ; elles sont dues aux déplacements des courants charrieurs. C'est aussi à cette cause qu'il faut attribuer ces intercalations de bancs à éléments grossiers dans les assises limoneuses et végétales (fig. 5), 43" Les tiges, les branches et les racines existent dans I — 113 — toutes les positions de verticalité ; on trouve parfois di^s tiges debout avec les racines en haut. 14° Si les sédiments grossiers et fortement inclinés vien- nent s'appuyer sur une partie de couche encore molle, colle-ci se déforme et il en résulte des ondulations, des chapelets et autres accidents si fréquents dans les terrains houiliers. Et, si le glissement des talus de ces sédiments vient s'y ajouter, ces accidents sont encore plus manifestes et on y remarque des failles locales, c'est-à-dire ces déplacenients que subissent quelques bancs, qui se trouvent alors intercalés entre des assises intactes. Observons ici que toutes ces particularités sont moins fré- quentes dans une eau agitée. Dans une sédimentation en eau trouble, on observe souvent des couches fortement ondulées et en stratification discordante avec celles qui les touchent. — Celte disposition, qui représente assez exactement un soulèvement, peut pro- venir de ce que les cours d'eau charrieurs coulent en sens inverse les uns des autres et de ce que deux deltas se rencon- trent (fig. 6). Par l'action des vagues et des marées, la sédimentation offre des couches plus nombreuses, plus étendues et plus minces. Conclusions. — Enfin, pour clore son beau travail et achever la démonstration de sa théorie, M. Fayol passe en revue les divers faits sur lesquels s'appuie l'hypothèse de l'horizontalité primitive des couches. Il discute chacun d'eux et finit par ces trois conclusions : 1° Les galets plats disposés parallèlement au plan de stra- tification des couches ne prouvent nullement que ces couches se sont formées horizontalement, puisque des galets, ainsi disposés, se trouvent dans des couches formées sous toutes les inclinaisons comprises entre 0 et 45 degrés ; 2" La faible inclinaison moyenne des mers et des lacs 8 — 114 — ne.mpêche point qu'il se forme dans ces bassins des couches ayant toutes les inclinaisons comprises entre 0 et 45 degrés ; 3° L'horizontalité primitive des couches végétales des pro- fondeurs des deltas repose sur une hypothèse inadmissible. En réalité, ces couches ont pris naissance à la profondeur oîi on les trouve (abstraction faite des tassements des dépôts) et elles se forment sous toutes les inclinaisons comprises 0 et 40 degrés, comme les sédiments minéraux qui les entourent. - i15 - CATALOGUE DES PLANTES OBSERVÉES A DAYA (ALGÉRIE) Par M. le D' L.-R. Clary. Le village de Daya est situé à la limile septentrionale des hauts plateaux, à une altitude de ISSO"". Assis sur un de ces immenses gradins parallèles au littoral et si bien dessinés dans la province d'Oran, il est entouré d'une vaste forêt qui s'étend surtout vers l'Ouest, le Nord, et l'Est. Au Sud, la fo- rêt disparaît, s'ouvre en quelque sorte, et n'offre plus que des broussailles qui, elles-mêmes, sont bientôt remplacées, plus au Sud, par Valfa et le chîh. Malgré son altitude, ce poste est dans une sorte de dépres- sion, de cuvette (en arabe, daya) entourée par des crêtes et des coteaux peu élevés : au Nord, le djebel Arguib-Mansour et la crête de l'Ouarzelef, dirigée de^l'ouest à l'est et qui doit être considérée comme faisant partie de la ligne de sépara- tion de la région méditerranéenne et de celles des hauts plateaux. Elle est traversée par les chemins du Télagh et de Magenta. Au sud s'élèvent le djebel Roulliaf, le djebel Naïma, sur lequel est construite une vigie, et, plus à l'ouest, le dj. Tailonia. Tous ces points ont une altitude voisine de 1300". Les différents cours d'eau qui descendent des montagnes de Daya sont tous tributaires du versant méditerrannéen ; ce sont de simples ruisseaux ou oued, souvent à sec, même pendant l'hiver, et désignés, dans ce cas, sous le nom de chabat. Ces oued sont alimentés par un grand nombre de sources : Ain el Klsadem, A. Chenaa, A. Sefa, A. Taou- lila, etc. - 116 - Dans les plaines de Télagh et de Magenta, abonde le Chamœrops humilis, en partie détruit par les cultures et accompagné par le Ziziphus Lotus; mais tandis que ce der- nier ne quitte pas la plaine, le premier monte jusqu'à Daya en devenant de plus en plus rare. Le Quercus ballota elle Pinus halepensis forment les éléments dominants de la forêt et couvrent la plaine et tous les coteaux des environs. Ça et là viennent s'y joindre, surtout dans la plaine, \esQ. Ilex,, Q. coccifera, Q. pseudo-coccifera. Les Genista quadriflora et ramosissùna accompagnent le Q. ballota, et couvrent toutes les collines depuis la plaine jusqu'au dessus de Daya, au djebel Boulhaf el à la Vigie. Le Callitris quadrivalvis n'arrive pas si haut, et sa dispa- rition se fait brusquement à la partie inférieure de l'Arguib- Mansour et de la crête de l'Ouarzelef, à une altitude de 900"' environ. L'Arhutus Unedo s'avance jusqu'à Daya, mais nous ne l'avons jamais vu au-delà- Les autres éléments de la broussadle sont : Pistacia Lentis- cus, P. atlantica qui*n'apparaît que (,a et là sur la crête et le versant Nord de l'Ouarzelef ; les Phyllirea média el augusti folia; le Piji'us longipes, plus abondant et limité au plateau de l'Ouarzelef; le Juniperus Oxycedrus, fort commun et fré- quemment envahi par VArcenthobium. Ces végétaux abri- tent : Erysimum grandi florum, Géranium malvœflorum , Astragalus incurvus, Fritillaria 01 anensis, etc. Les clairières des coteaux renferment : Ferula communis, Thapsia villosa et T. garganica, Daucus setifolius, Cachrys tomentosa..., et répondent parfaitement aux u Terrains à grandes ombellifères » de M. le D'' Trabut (1). Par sa situation à la limite de la région méditerranéenne et des hauts plateaux, par sa forêt et ses broussailles, par sa daya, ses sables, ses pelouses sèches et rocailleuses, Daya (1) D'Oran à Méchéria, etc., Alger 1887. — 117 - est une riche station qui mérite d'attiier l'attention des bo- tanistes. Quatre explorateurs ont surtout herborisé dans cette région, ce sont : le botaniste anglais Munby, fixé à Orau (de 1848 à 1861 ) ; le pharmacien njilitaire Lefranc, qui profite de son séjour à Sidi-bel-Abbès ( 1 862-1 8(i4), pour faire des courses à Daya et pousser jusqu'à Sidi-Chaïb en compagnie du Dr Renard ; le D"^ Warion qui, pendant quatre années passées à Bel-Abbès (^1874-1878), tait de nombreuses excur- sions sur les hauts plateaux, à Daya, dans la vallée de laMékerra, etc. Enfin, M. Pomel, l'auteur des « Nouveaux, matériaux pour la Flore atlantique », a exploré Daya et sa forêt en 1870 (1). Appelé à passer une année dans cette partie des hauts plateaux, nous avons consacré à la recherche des plantes tous les moments libres que nous a laissés notre service. Limité par le temps, nous avons l'ait des courses nombreu- ses, mais peu étendues, ne dépassant pas généralement un rayon de six à sept kilomètres. Bien des coins intéressants sont restés inexplorés ou l'ont été insuffisamment : les côtes du Télagh et de Magenta, les environs de Sidi-Chaïb et de Sidi-Yahia réservent certainement des surprises à ceux qui les visiteront. Au fond delà vallée de la Mékerra, à environ 38 kil. au S.S.O. de Daya, se dresse le djebel Béguira, monta- gne qui mériterait d'être explorée dans tous ses recoins et que nous n'avons pu gravir qu'une fois, à la hâte, pendant une demi-journée que nous fûmes appelé à passer à Bedeau. « A part le Flora Atlantica de^ Desfontaines, qui res- » tera toujours comme un monument remarquable, élevé » à la Flore de l'ancienne Atlantide, nous ne connaissons, » sur la végétation de l'Algérie, que des travaux partiels et (1) Dans son Compendiuni (Vol. I, U^ Jparlie et siippl ), M. le D' Cos- son a consacré d'intéressantes notices à ces botanistes, notamment à son colla- borateur et ami le D^ Warion. — 118 — » disséminés dans une foule de brochures ou de recueils scientifiques. » (0. Debaux, Cat. pi. Boghar). Cette lacune, si regrettable à tous égards, sera comblée un jour parle ma- gnifique travail de M. le D^ Cosson, le Compendium Florœ atlanticœ^ en cours de publication et dont l'achèvement est si patiemment attendu par tous ceux qui s'intéressent à la flore atlantique. Ce qu'écrivait M. Debeaux, il y a trente ans, serait donc encore vrai aujourd'hui, si deux savants botanistes algériens n'avaient entrepris de remédier au mal : la « Flore d'Alger et catalogue des plantes d'Algérie » de MM. Baitandier et Trabut, dont le premier volume a déjà paru et dont l'achèvement est imminent, sera d'une inappré- ciable utilité pour tous ceux qui s'occupent de notre Flore. Celte absence d'ouvrage général rend fort ardues et par- fois fort difficiles les déterminations. Aussi ne saurions nous assez remercier M. 0. Debeaux, l'éminent botaniste qui, durant dix ans, a exploré avec tant de succès les provinces d'Alger et d'Oran, de l'extrême bienveillance avec laquelle il a bien voulu se charger de cette tâche ingrate. Toutes nos récoltes, à part quelques rares exceptions, ont aussi été sou- mises aux savants auteurs de la Flore d'Alger, et leur pré- cieux avis ont été pour nous de la plus grande utilité. Que M. Battandier et M. le D' Trabut nous permettent de leur exprimer ici toute notre reconnaissance. M. le D"" Cosson a examinéet déterminé quelques-unes de nos plantes critiques. Cet illustre botaniste nous a ainsi donné un témoignage de bienveillance dont nous sommes heureux de pouvoir le remercier publiquement. — 119 — RENONCULACÉES Juss. Clematis L. C. Flammula L. — C.C. Broussailles de la plaine du Télagh; Arguib-Mansour. Août. — Var. parviflora Poniel. — Avec le type. — Var. grandiflora Pomel. — C. Cours supérieur de l'oued Té- lagh. Çà et là, dans les broussailles, se trouve une forme à sépales de S-Stûm^ à styles courbés et non droits comme ceux du C par- viflora. Anémone L. A. palmata L. — C. Pelouses rocailleuses; autour des marabouts; chemin du Télagh. Mars. Adonis L. A. dentata Del. — C.C. Lieux sablonneux autour du village et de la redoute. Avril. A. aestivalis L. — G. Moissons ; talus des fossés de la redoute. Avril. Ceratocephaius Mœuch. C. furfuraceus Pomel. — C.C. Champs sablonneux entre les mara- bouts elle djebel Naïma. Mars. Ranunculus L. R. gramineus L. var. luzulœfolius Bois. — C. Broussailles le long du chemin de Magenta, vers le septième kil. Juin. R. chaerophyllos L. — C. Au pied du djebel Naïma ; derrière le cimetière. Mai. R. Warionii Freyn. — C. Lieux frais au sommet de la côte de Ma- genta. Juin. R. macrophyllus Desf. — C. Fossés de la redoute ; ça et là dans la daya. Juin. R. trilobus Desf. — C. Broussailles autour du village et à la côte du Télagh. Juin. R. arvensis L. — C.C. Moissons ; bords des champs. Avril. R. hederaceus L. var. cœnosus Guss. — C. Fontaine Marchand ; en. aval de la cascade. Mai. — 120 — R. Baudotii Gr. God. — C. Eaux du trou de la Négresse et de l'oued el Kliadem. Juillet. R. Drouettii Schuitz. — C.C. Fontaine Marchand, irou de la Négresse. Mars. R. trichophyllus Chaix. — C.C. Oued el Khadem ; oued Chenaa. Avril. Nigella L. N. divaricata Beaup. — C.C. Pelouses sèches el rocailleuses; les clairières autour de la fontaine Marchand. Juin. Delphinium L. D. peregrinum. L. — C. Le long du chemin du Télagh, après le ravin de la Mule ; côte de Magenta. Juin. D. Ajacis L. — Subspontané ça et là autour de la redoute. Juin. D. mauritanicum Coss. — ^ C. RocaïUes autour de la fontaine Mar- chand. Juin. D. Balansœ Coss. el Dur. — C. Côte de Magenta au pied des rochers. Juillet. PAPAVÉRAGÉES Juss. Papaver L. P. Rhœas L. — C.C.C. Partout dans les champs cultivés. Mai. P. hybridum L. — C.C Talus des fossés de la redoute ; champs. Mai. P. obtusifolium Desf. — C. Lieux incultes entre la redoute et le vil- lage ; autour des jardins de la garnison. Mai. P. setigerum D. C. — R. Côte de Magenta dans les éboulis de la nouvelle route. Juin. Rœmeria D.C. R. hybrida D.C. — C.C. Dans les décombres autour du village; fossés de la redoute. Avril. Glaucium Gr. G. corniculatum Curt. — C. Terrains vagues entre la redoute et le cimetière; champs cultivés. Mai. Hypecoum L. H. Duriœi Pomel. — C.C. Tous les terrains sablonneux ; au pied du djebel Boulhaf et du djebel Naïma ; chemin de Saïda. Avril. — 121 — H. pendulum L. — C. Fossés de la redoute ; champs cultivés et clai- rières de la forêt. Avril. FUMARIACÉES D.G. Fumaria L. F. officinalis L. — C.G. Cliamps cultivés ; jardins. Mars. F. parviflora Lam. — C.C. Terrains vagues, surtout autour de la re- doute. Mars. CRUCIFÈRES Jus. Erysimum L. E. perfoliatum Crantz. — C. Champs de blé de la plaine du Télagh, Avril. E. Kunzeanum Bois et R. — R. Versant sud du djebel Naïma, dans les pelouses rocailleuses. Avril. E. grandiflora Desf. — C. Çà et là dans les broussailles de Q. hallota; le long du chemin de Magenta. Juin. Erucastrum Presl. E. leucanthum Cos. et Dur. — C. Rochers le long de l'oued Chenaa ; pelouses pierreuses derrière la vigie. Avril. Eruca D. G. E. stenocarpa Bois. — C.C. Terrains incultes entre la redoute et l'abreuvoir; en montant à la vii;ie. Avril. Diplotaxis D. G. D. virgata D. G. — R. Sur un talus pierreux, à droite, avant d'ar- river à la fontaine Marchand. Juin. Mathiola K. Br. M. lunata R. Br. — C.C. Partout autour du village ; carrière de sable ; champs dans la daya. Avril. Sisymbrium L. S. Irio L. — C.C. Lieux incultes ; sur les talus et les murs des fossés de la redoute. Mars. S. runcinatum Lag. — C. Talus des fossés de la redoute. Mars. S. amplexicaule Desf. — C. Ravin de la Mule ; terrains sablonneux de la plaine du Télagh. Avril. - 122 - S. crassifolium Cav. — C Çà el là aulour du village. Avril. S. Sophia L. — C. Clairières de la forêt el terrains vagues au sud de Daya ; abonde dans un champ d'orge entre l'oued Chenaa et le chemin de Sidi-Chaïb, vers le 7^ kilomètre. Avril. S. nanum D. C. — C. Champs sablonneux entre les jardins el la rigie -, sablière du Génie. Juin Nasturtium R. Br. N. officinale R. Br. — C.C.C. Toutes les sources et ruisseaux : Ain bou Touïga, trou de la Négresne, etc.. Avril. Arabis L. A. auriculata Lam. — C. Le long du sentier de la vigie; au pied des rochers du ravin de la Mule. Avril. A. pubescens Poiret. — C.C. Dans les broussailles autour du village. Avril. Alyssum L. A. serpyllifolium Desf. — C.C. Toutes les clairières de l'Ouarzelef et le long du chemin de Magenta. Mai. A. campestre L. — C. Lieux incultes autour de la redoute. Avril. A. atlanticum Desf — C.C. Tout le plateau de l'Ouarzelef entre le chemin de Magenta et l'Arguib Mansour. Mai. A. maritimum Lam. — C. Lieux rocailleux, fentes des rochers; fontaine Marchand; sommet du Boulhaf. Mars. — Fleurit une deuxième fois après les premières pluies d'aulomne. Clypeola L C. cyclodontea Del. — C. Lieux incultes sur le chemin du Télagh après la pierre de Sauvages (localité unique). Avril. Draba L. D. verna L. — C.C. Champs cultivés et incultes. Mars. Gamelina Cranlz C. sylvestris "Wallr. — C. Champs cultivés entre les jardins el le djebel Naïma. Avril. Neslia Desv. N. paniculata Desv. — C.C. Tous les champs de blé el d'orge de la plaine du Télagh. Avril. — 123 — Biscutella L. B. auriculata L — ('.. Dans une clairière rocailleuse avant d'arriver à l'oued Seba. Mai. Iberis L. I. Balansae Jord. — C.C. Versants et sommet du djebel Arguib- Mansour; ravin de la Mule; plaine du Télagh. Mai. — On ren- contre assez fréquemment, surtout à l'Ouarzelef, une forme à fleurs d'un beau blanc. Thlaspi Dill. T. perfoliatum L. — C. Pâturages et clairières dans la forêt. Avril. T. bursa-pastoris L. — C.C. Partout autour du village. Février et juin. Hutchinsia R. Br. H. petraea R. Br. — R. Ravin de la Mule, au pied des rochers. Avril. Lepidium L. L. Draba L. — G. Talus des fossés à l'exl rémité ouest de la redoute. Mai. — Derrière le cimetière se trouve une forme à taille élevée (1 mètre et plus), à feuilles moins velues et d'un beau vert. L. dayense Munby. — C.C. Pelouses rocailleuses entre la redoute et la vigie ; clairières de la forêt-, ravin de la Mule. Mai. L. graminifolium L. — C. Lieux incultes le long de l'oued Télagh, après la pierre de Sauvages. Juin. Senebiera Pers. S. Coronopus Poiret. — C. Le long des sentiers et des chemins ; dans la daya. Juin. CISTINÉES Jus. Cistus T. C. sericeus Munby, C. Munbyi, Pomel. — C.C Côte de Magenta; toute la plaine du Télagh ; l'Ouarzelef. Juin. C. ladaniferus L. — C. Çà et là dans la forêt ; sommet de la côte de Magenta ; plaine du Télagh. Mai. C. villosus L. — C.C.C. Partout dans la forêt ; plateau de lOuar- zelef, plaines du Télagh et de Magenta. Mai. — 124 — C. salvifolius L. — C. Plaine de Magenta au bas de la côte; sentier de la Cascade. Mai. Helianthemum T. H. biseriale Pomel. — C. Lieux secs et rocailleux ; autour du cime- tière dans les broussailles. Mai. H. lavandulsefolium D. C. — C. Crête de l'Ouarzelef; plaine du Télagh le long du sentier. Juin. H. virgatum Pers. — R. Lieux incultes et clairières le long du che- min de Raz-el-Mâ. Mai. H. pilosum Pers — G.C. Pelouses sèches et rocailleuses autour du village; plaine du Télagh. Mai. H. Fontanesii Bois. — R. Terrains vagues entre la redoute et le cimetière; seule localité où j'ai trouvé cette belle espèce. Mai. H. hirtum Pers., var. deserti Coss. — C. A droite du sentier du Télagh, avant d'arriver à la pierre de Sauvages. Juin. H. rubellum Presl. — C.C. Plaine du Télagh ; plateau de l'Ouar- zelef; au bas de la vigie. Avril. H. halimifolium D. C. — C. Lieux secs et incultes de la plaine du Télagh. Juin. H. Fumana D. C. — C. Ptntes rocailleuses du djebel Boulhaf et du djebel Naïma. Mai. H. glutinosum Pers. — R. Plateau de l'Ouarzelef vers la crête de l'Arguib Mansour, Juin. — Les échantillons de Daya paraissent se rapporter à la variété ^. juniperinum Bentham -, seules les feuilles supérieures sont hérissées de poils épars. RÉSÉDACÉES D. C. Reseda L. R. Duriaeana Gay. - CC. Terrains sablonneux autour du village ; talus des fossés de la redoute. Avril. R. alba L. — C. Lieux incultes autour de la redoute. Avril. R. luteola L var. crispata. Bois. — C. Mêmes lieux que le précé- dent. Mai. POLYGALÉES Jus. Polygala L. P. rupestris Pour. ; P. saxatilis Desf. — G. Fentes des rochers : — 125 — le long de l'oued Sefa -, sommets de l'Arguib-Mansour et du Boulhaf. Juillet. P. rosea Desf. — C. Parties fraîches de la forêt ; ravin de la Mule ; fontaine du Comptable (entre l'Arguib et la partie nord-esl de rOuarzelefj. Juin. CARYOPHYLLÉES Tourn. Gypsophila Desf. G. compressa Desf. — C C. Lieux rocailleux autour de la ferme Regard ; chemin de Sidi-Chaïb; la vigie. Juin. Dianthus L. D. longicaulis Ten. ; D. virgineus Godr.— C.C. Pelouses pierreu- ses entre le djebel Naïma et le trou de la Négresse ; plateau de rOuarzelef ; côte de Magenta. Juin. D. serrulatus Desf. — C Dans les broussailles de la plaine du Té- lagh, autour de la pierre de Sauvages. Juin. Silène L. S. Tenoreanum Soy., W. et Godr. — C. Chemin du Télagh au bas de la côte ; dans les broussailles à mi-chemin de la Cascade. Mai. S. conica L. — R R. Terrains sablonneux autour de la redoute; cour de la vigie où il est assez commun. Mai. S. bipartita Desf. — C.C. Terrains incultes j bancs de rochers entre la redoute et l'abreuvoir. Avril. S. muscipula L. — R. Dans la première clairière en montant à l'Arguib-Mansour. Mai. S. pteropleura Bois. -- R. Champs cultivés et terrains vagues entre le village el le djebel Boulhaf. Mai. S. mellifera Bois, et Reul. — C. Pelouses au pied des rochers de la côte de Magenta el le long de la nouvelle route. Juin. Saponaria L. S. vaccaria L. — C.C. Dans les moissons. Juin. S. glutinosa M.-Bieb. — R. Lieux rocailleux et boisés du versant nord de toutes les collines. Rive droite de l'oued Chenaa vers le - 126 - septième kilomètre du chemin de Sidi-Chaïb. C G. (1). Dans le lacet supérieur de la nouvelle route de Magenta, C. Juin. Lychnis L. L. macrocarpa Bois, et Reut. — C Chemin du Télagh au ravin de la Mule; bords de l'oued Télagh derrière la pierre de Sauvages. Mai. Viscaria Rœhl. V. oculata Lind. — C. Le long de la nouvelle roule de Magenta. Juin. Bufîonia L. B. tenuifolia L. — C.C. Lieux arides, bords des chemins ; autour de la ferme Regard. Juin. Alsine Wahlb. A. tenuifolia Crantz. — C. Lieux sabloneux -, chemin de Saïda, Aïn Sefa, eic... Juin. A. corymbulosa Bois, et Reut. — C. Fissures des rochers; lits des- séchés et rocailleux des cours d'eau ; chemin de Sidi-Chaïb après le champ de tir. Juin. Arenaria L . A. serpyllifolia L. — C.C. Lieux incultes et pierreux autour du village. Mai. A. procumbens Wahlb. — C. Pelouses rocailleuses à la fontaine Marchand. Juin. — C.C. Dans les terrains vagues à Magenta. Holosteum L H. umbellatum L. — C. Murs et' talus des fossés de la redoute. Avril. Cerastium L. C. dichotomum L. — R. Entre les jardins et le djebel Naima sur la rive droite du ruisseau. Avril. C glomeratum Thuil. — C.C. Cultures au pied du djebel Boulhaf et du djebel Naïma; fossés de la redoute. Avril. (1) C'est jusle en face, sur la rive gauche, que croît le magniCque Sakia phlomoides. — 127 — LINÉES D.G. Linum L. L. strictum L. — G. Plaine ilu Télagh ; sommet du djebel Boulhaf au pied des rochers. Mai. — var. axillare Gr. ei God — G. Entre l'oued Chenaa et le chemin de Sidi-Yahia. Mai. L. Munbyanum Bois et Reul. — G. G. Glairières et broussailles; pla- teau de rOuarzelef. Juin. L. squarrosum Munby. — G. Chemin du Télagh au ravin de la Mule; çà et là dans les broussailles et le long des chemins. Mai. MALVACÉES Jus. Malva L. M. sylvestris L. — G. G. Bords des chemins. Mai. M. parviflora L. — G. Terrains vagues autour de l'église ; talus des fossés de la redoute. Mai. M. iEgyptia L. — R. Pâturages au bas de la côte du Télagh ; le long du chemin de Raz-el-Mâ. Juin. Lavatera L. L. Olbia L , var. hispida, Desf. - G. Broussailles à droite de l'an- cienne route de Magenta, après le sommet de la côte. Juin. HYPÉRIGINÉES D. C. Hypericum L. H. tomentosum L. — G.G. Lieux incultes et pelouses sèches; Lords des chemins. Juin. H. perforatum L. — G G. Lieux frais et herbeux du versant nord de rOuarzelef ; entre la nouvelle route de Magenta et les rochers. Juin. — An. var. angustifolium GauJin? GÉRANIACÉES D. C. Géranium L'Hér. G. malvaeflorum Bois et Reut. — G. Broussailles; le long de la route de Magenta où il croit avec l'Erysimum grandiflorum. Mai. - 128 - G. molle L. — C.C. Lieux incultes, bords des chemins. Mai. G. rotundifolium L. — C.C. Avec le précédent. Mai G. Robertianum L. — C. Lieux couveris au sommet de la côte de Magenla, à droite du chemin M^i. Erodium L'Hér. E. mauritanicum Cos. et Dur. — C. Champs au bas de la côte du Télagh. Juin, E. crenatum Pomel. — C.C. Lieux pierreux au pied du djebel Bou- Ihaf ; le long du sentier de la vigie. Mai. E ciconium VVild. ~ C. Talus des fossés de la redoute-, autour des jardins de la garnison. Mai. E. cicutarium L'Hér. — C.C. Autour du village; clairières en montant au djebel Arguib-Mansour. Mai. AMPÉLIDÉES Kunlh. Vitis L. V. vinifera L. — C. Lieux frais et couveris le long des cours d'eau; Aïn-Taoulila ; au bas de la cascade. Juin-août. RUTACÉES Jus. Ruta L. R. montana Lœfl. — C.C. Pelouses pierreuses; plaine du Télagh; bords de l'oued Sefa et de l'oued Chenaa, etc. Juin. Peganum L. P. Harmala L — R. Terrains incultes à l'oued Seba. Juin. Très rare aux environs immédiats de Daya ; celle espèce devient assez commune autour de Bedeau. L'Ailanthus glandulosa Desf., planté dans les cours de la redoute, paraît être subspontané çà et là. RHAMNÉES R. Br. Rhamnus L. R. Alaternus L. — C. Broussailles et rochers; ravin de la Mule; côte de Magenta. Avril. - 129 - R. lycioides L. — C. Fissures des rochers; sommet du Boulhaf; crêle de l'Arguib-Mansourelde l'Ouarzelef. Mai. Zizyphus T. Z. Lotus Lam. — CG. Partout dans les lieux secs et pierreux de la plaine du Télagh. Juin. TÉRÉBINTHACÉES Jus. Pistacia L. P. atlantica Desf. — C. Pentes boisées des collines ; côte de Magenta, ie long du chemin. Avril. P. lentiscus L. — C.C.C. Partout dans la forêt. Mai. P. Terebinthus L. — R. Çà et là autour du Télagh. Avril. LÉGUMINEUSES Jus. Gercis L. C. siliquastrum L. — Çà et là autour du Télagh. Mai. Calycotome Link. C. lanigera Desf. — C.C. Le long du chemin de Télagh au bas de la côle. Avril. Sarothamnus Wimm. S. bœticus Bois. — C Collines boisées; plateau de l'Ouarzelef, vers la crête. Mai. Genista L. G. ramosissima Poiret. — C.C Toutes les broussailles; plaines du Télagh et de Magenta; Ouarzelef ; djebel Boulhaf; la Vigie. Mai. G. quadriflora Munby. — C.C C. Plaines du Télagh, des Aouinètes et de Magenta; Boulhaf; la Vigie, etc. Juin. G. tricuspidata Desf. — C. Lieux secs et pierreux du versant nord de l'Ouarzelef ; au-dessus du lacet inférieur de la nouvelle route de Magenta. Juin. Argyrolobium Eckl. A. grandiflorum Bois et Reut. — C. Pelouses sèches -, bords de la nou- velle route de Magenta, au sommet de la côte. Juin. 9 — 130 — Ononis L. 0. breviflora D. G. — G. Terrains sablonneux dans les plaines de Ma- genta et du Télagh ; au bas des rochers de la cascade. Mai. 0. Cherleri Desf. — G. Le long du chemin de Sidi-Yahia ; rocailles du chemin de Sidi-Ghaïb, après le champ de tir. Mai. 0. laxiflora Desf. — G. Autour des cultures de la plaine de Télagh, avant la pierre de Sauvages Avril. 0. Columuae AH. — G G. Dans les broussailles; chemin de Magenta; rOuarzelef ; djebel Tailouïa. Mai. Anthyllis L. A. Vulneraria L., var. rubrifloraD. G. — G. Plateau de l'Ouarzelef; sommet de la côle de Magenta, le long de la traverse. Mai. Medicago L. M. lupulina L. — G. Lieux frais et sablonneux -, bords du ruisseau de Taoutila. Septembre. M. média Pers. — G. G. Dans la première clairière en montant au djebel Arguib-Mansour. Juin. M. apiculata Wild. —G. Ghamps dans la daya; fossés de la redoute. Mai. M. pentacycla D. G. — G. Dans les allées et autour des jardins de la garnison. Septembre. M. maculata Wild. — G. Bords des champs et des chemins; terrains vagues autour delà fontaine des 400 mètres. Juin. M. minima Lam. — G.G Lieux incultes et bords des chemins. Mai. M. truncatula Gœrtner. — G. Pelouses sèches et clairières ; bords du chemin de Sidi-Yahia Juin. Trigonella L. T. gladiataStev. — G Lieux secs et découverts; première clairière en montant à l'Arguib-Mansour. Mai. Melilotus T. M. sulcata Desf. — G. Le long des chemins de Magenta et de Raz- el-Mà; ravins de la côte du Télagh. Mai. M. parviflora Desf. - G. Pelouses sèches ; chemin de Raz-el-Mà avant l'oued Seba. Mai. M. elegans Salz. — G. Déblais delà nouvelle route de Magenta; pre- mière Daya sur le sentier de la cascade. Juin. — 131 — Trifolium L. T. augustifolium L. — G. G Clairières et bords des sentiers ; fontaine des 400 mètres; plaine du Télagh. Juin. T. pratense L. — G. Lieux incultes et prairies dans la daya ; fossés de la redoute. Juin. T. ochroleucum L., var. floribus roseis. — Deux seuls pieds trou- vés autour du jardin de l'hôpital. Juin T. arvense L. — C.G. Terrains frais et pierreux entre le village et le djebel Boulhaf -, trou de la Négresse. Mai. T. striatum L., var. spinescens Lange. — G. Autour de la redoute -, au pied du djebel Boulhaf. Mai. T. fragiferum L. — G. Terrains incultes ; chemin de Saida ; bords de l'oued el Khadem. Juin. T. resupinatum L. — G. Trou de la Négresse ; sables des ravins de la côte du Télagh. Mai. T. agrarium L., var. minus Koch. — G. Terrains sablonneux au pied du djebel Boulhaf; sommet de la côte de Magenta, dans la tra- verse. Mai. Dorycnium T. D. suffruticosum Vill. — G.C. Dans les broussailles, aux côtes de Magenta et du Télagh. Juin. Lotus L. L. reclus L. — R. Bords de l'oued Télagh, derrière la pierre de Sau- vages. Juin. 1. major Scop. — C.G. Lieux frais el herbeux ; oued Télagh; oued Sefa, à la hauteur de la ferme Regard. Juillet. L. AUionii Desv. — C. Dans les clairières, entre le village et le djebel Arguib-Mansour. Avril. Astragalus L. A. hamosus L. — C. Lieux secs et sablonneux ; broussailles derrière le cimetière Mai. A. glaux L. — C.C. Terrains incultes et bords des chemins; autour de la redoute. Avril. A. sesameus L. — C.G. Mêmes localités que l'A. hamorus avec lequel il croît pêle-mêle. Mai. A. lanigerus Desf., var. salinus Pomel. — G.C. Dans les clairières et — 132 — aux bords des chemins ; route de Magenta ; plateau de l'Ouarzelef. Avril. A. incurvus Desf. — C.C Lieux secs et rocailleux ; toutes les clai- rières de rOuarzelef ; djebel Naïrna. Avril. A. africanus Kunze. — C. Versants rocailleux des collines ; à gauche de la cascade ; versant nord du djebel Boulhaf ; chemin de Sidi- Chaïb, vers le sixième kilomètre. Juin. Phaca L. P. bœtica L. — C. Lieux couverts de la forêt dans la plaine du Télagh. Avril. Golutea L. C. arborescens L. — C. Côtes du Télagh et de Magenta; plateau de rOuarzelef; Arguib-Mansosr. Mai. Psoralea L. P. bituminosa L. — C.C. Bords des chemins dans les broussailles. Juin. Vicia L. V. sativa L., var. cordata Gr. et God. — C.C. Ctiamps au pied du djebel Boulhaf ; çà et là sur les talus des fossés de la redoute. Mai. V. hybrida L. — C.C. Talus des fossés de la reJoule. Mai. V. polyphylla Desf. — C.C. Broussailles sur tout le plateau de rOuarzelef ; entre les chemins de Magenta et de Raz-el-Mâ. Mai. V. onobrychioides L. — C.C. Broussailles de l'Ouarzelef, avec le précédent. Mai. Ervum L. E. tetraspermum L. — C.C. Champs et cultures de la plaine du Té- lagh. Mai. E. gracile D. C. — R.R. Bords de l'oued Télagh, derrière la pierre de Sauvages. Mai. E. Lens L. — C. Champs d'orge et de blé. Mai. Latyrus L. L. sphaericus Retz. — C.C. Dans les champs; clairières du plateau de l'Ouarzelef. Mai. Pisum T. P. elatius M.-Bieb. — R.R. Au pied des rochers de la côte de Ma- genta. Mai. — 133 - Scorpiurus L. S. subvillosus L. — C. Champs el cultures de la plaine de Télagh. Avril. Goronilla Neck. C. glauca L. — C C. Toute la crête et le versant nord de l'Ouarzelef, depuis TArguib jusqu'A la route de Magenta; ravin de la Mule et côte du Télag. Mai. C. minima L. — G. G. Plateau de l'Ouarzelef; djebel Tailouïa. Mai. C. juncea L. — G.C. Côte de Magenta, le long de l'ancienne et de la nouvelle roule. Juin. C. scorpioides Koch. — G. Cultures autour du village; chemin de Magenta. Mai. Hippocrepis L. H. scabra D. C. — C. Lieux secs el rocailleux; bords des chemins; Ouarzelef. Avril. Hedysarum L. H. mauritanicum Pomel. — C. Broussailles et clairières de l'Ouarze- lef; derrière le cimetière. Juin. H papale Pomel. — C. Plateau de l'Ouarzelef, surtout le long de la route de Magenta. Juin. H. laxum Pomel. — G.C. Plateau de l'Ouarzelef. Juin. Onobrychis T. 0. argentea Bois. — C. Pelouses arides et bords des chemins ; chemin de Magenta au bas de la côte ; vers l'oued Seha. Mai. Ebenus Ait. E. pinnata Desf. — G.C Plaine et côte du Télagh ; chemin de la Cas- cade, etc. Mai. ROSACÉES Jus. Potentilla L. P. reptans L. — G.C. Lit desséché de l'oued Sefa ; bords des che- mins. Juillet. P. recta L. — G. Dans la première daya sur le chemin de la cascade, parmi les joncs. Juin. - 134 — Rubus L. R. discolor "W. et N., var. — C. Côle du Télagh le long des cours d'eau qui descendent de la fontaine Marchand. Juillet. R, rusticanus Mercier ? — C. Dans le ravin noir en face de la pierre de Sauvages. Juin. Rosa L. R. sempervirens L. — C.C. Dans les broussailles le long des cours d'eau; ravin de la Mule; la cascade. Juin. — La forme du fruit de notre plante nous a paru très variable, à la maturité : il est tantôt très globuleux, tantôt plus allongé et presque ovoïde. R. collina Jacq. — C.C. Broussailles de la plaine du Télagh ; versant N. du djebel Boulhaf. Juin. R. rubiginosa L., var. graveolens Gr. et God. — R. R. Broussailles et rochers au sommet du djebel Boulhaf Juin. R. corymbifera Bork. — C. Haies le long de l'oued Télagh, après la pierre de Sauvages Juin. POMACÉES Baril. Gratœgus L. C. oxyacantha L. — C. Bords des chemins et des cours d'eau ; oued Télagh ; chemin de la Cascade. Juin. Pyrus Lara. P. longipesCos. — R.R. Plateau de l'Ouarzef, le long des chabatqai descendent de la crête vers le chemin de Magenta. Avril ? N'ayant trouvé cette belle espèce qu'au mois de juillet, je n'ai pu l'observer en fleurs. SANGUISORBÉES Tor. et Gray. Poterium L. P. Magnolii Spach. — C. Terrains incultes; lits desséchés des oued v fossés de la redoute. Mai. P. alveolosum Spach. — C.C. Lieux secs et rocailleux ; sommet de l'Arguib-Mansour ; fontaine des 400 mètres. Juin. P. crispum Pomel. — C. Bords des affluents supérieurs de l'oued Télagh ; ravin de la Mule. Juin. — 135 - LTTHRARIÉES Jus. Lythrum L. L. flexuosum Lag. — C. A la fontaine Marchand et le long des cours d'eau qui en descendent. Juin. L. Hyssopifolia L. — C.C. Fossés desséchés autour du village ; dans un ruisseau entre les jardins et la vigie. Juin. Var. grandiflorum Nob. — Tige dressée, siîiple ou un peu rameuse à la base et à rameaux opposés. Pédoncule le plus souvent uniflore, 5 pétales obovales, obscuréraenl crénelés, égalant au moins les 2/3 d« la longueur du calice. Plante annuelle, de 5-1 b centimètres. — C. Lieux inondés l'hiver, eitre le village et le djebel Boulhaf. Juin. L. Thymifolia L. — R.R. Fentes des rochers dans le lit desséché de l'oued Sefa et de l'oued Chenaa. Juin. MYRIOPHYLLÉES Myriophyllum L. M. verticillatum L. — t] C.C. Dans les sources et fontaines. Juin. TAMARICINÉES A. SaintHil. Tamarix L. T. gallica L — C. Bords des cours d'eau ; oued Télagh, derrière la pierre de Sauvages. Juin. PORTULACÉES Jus. Portulaca L. P. oleracea L. — C C. Lieux sablonneux autour et dans les jardins. Juillet. PARONYCHIÉES A. Saint-Hil. Polycarpon L. P. Bivonœ F. Gay. — C. Sommet de la côte de Magenta; chemin de Sidi-Yahia vers le cinquième kilomètre. Mai. — 136 — Telephium L. T. Imperati L. — C. Pelouses sèches ; dans nne clairière au bas de la côte du Tilagh. Mai. Paronychia T. P. argentea Lam. — C C. Lieux incultes et bords des chemins. Mars. P. capitata Lam. — C.C. Plateau de l'Ouarzelef, dans les rocailles. Juin. P. serpyllifolia D. C. — G. Mêmes lieux que le précédent ; le long du chemin de Magenta, Juin. Herniaria T. H. glabra. L. — C Chemin du cimetière ; cascade. Juin. H. hirsuta L. — C.C. Bords dos chemins iiulour du village et dans la plaine du Télagh. Juin. Scleranthus L. S. polycarpus D. C. — C. Sommet de la côte de Magenta, dans la traverse. Mai. CRASSUL AGEES L. Sedum L. S. altissimum Poiret. — C.C. Djebel Naima ; djebel Boulhaf; plaine du Télagh. Juin. S. micranthum Bast. — C. Les rochers au sommet des collines; djebel Naïma ; djebel Boulhaf. Juin. Grassula L. C. rubens L. — C. Bancs de rochers entre la redoute et l'abreuvoir. Avril. Certains échantillons très glabres paraissent se rapporter au C. Magnolii D.C. Pistorinia D. C. P. Salzmanni Bois, et Reut. — C. Clairières de la plaine du Télagh ; pentes pierreuses du djpbel Boulhaf. Mai. Umbilicus D. G. U. horizontalis Guss. — C. Rochers humides au ravin de la Mule et à Aïn-Taoutila. Juin. — 137 - SAXIFRAGÉES Jus. Saxifraga L. S atlantica Bois, et Reut — C.C, Pelouses sèches; sentier de la vigie; à droite du chemin de Saïda. Avril. OMBELLIFÈRES Jus. Eryngium L. E. campestre L. — C.C. Lieux incultes et bords des chemins. Juillet. Hippomarathrum H. crispatum Pomel. — C.C. Lieux incultes de la plaine du Télagh, après la pierre de Sauvages, .luin. — La plante de Daya diffère de la description de M. Pomel par le nombre des rayons de l'ombelle qui ne dépasse pas dix, par l'involucelle plus court et n'atteignant jamais la longueur des pédiceiles. Helosciadium Koch. H. nodiflorum Koch. — CC. Sources et cours d'eau ; trou de la Négresse; fontaine Marchand. Juin. Apium Hoffm. A. graveolens L. — C Dans un ravin de la côte du Télagh , à gauche du chemin, où il croît avec le Senecio giganteus. Juillet. Buplevrura L. B. protractum Hffsg. etLink. — R. Autour des jardins. Juin. B. fructicescens L. — C. Lieux arides de la plaine du Télagh. Août. B. fruticosum L. — C.C. Plaine du Télagh ; côte de Magenta le long du chemin, etc. Août. B. rigidum L. — C. Broussailles des côtes du Télagh et de Magenta ; entre les chemins de Magenta et Raz-el-Mâ. Juillet. Pimpinella L. P. dichotoma L. — C.C. Champs et cultures dans la daya; autour de la pépinière des Forêts. Juin. ~ 138 - BrignoliaBert. B. pastinacsefolia Bert. , Kundmannia Sicula D. G. — G. Brous- sailles à gauche du sentier du Télagh, un peu avant la pierre de Sauvages. Juin-Août. Fœniculum Hoflm. F. vulgare Goert. — G. G. Lits desséchés des oued ; oued Ghenaa, etc»- Août Thapsia T. T. villosa L. — G. Glairières rocailleuses; plateau de l'Ouarzelef, sur- tout derrière le cimetière. Juin. T. garganica L. — G. G. Mêmes lieux que le précédent ; bords des chemins. Juin. Peucedanum L. P. salsum Munby. — G. Terrains vagues au N.-E. du village; autour du bureau arabe. Août. Ferula L. F. communis L. — G. G. Toutes les clairières et les broussailles autour du village. Juin. F. tingitana Scop. — G. Glairières de la forêt; l'Ouarzelef; autour du cimetière. Juin. Elœselinum Koch. £. Meoides Koch. — G. L'Ouarzelef dansjles lieux découverts et pier- reux. Juin. Daucus L. D. parviflorus Desf. — G. Lieux secs de la côte du Télagh ; chemia de Magenta. Juillet. D. setifolius Desf. — G.G. Arguib-Mansour et versant nord de l'Ouarzelef; côtes du Télagh el de Magenta Juillet. Gaucalis Hofïra. C. daucoides L. — Ç.G. Ghamps el cultures. Mai. C. leptophylla L. — C. Çà el là dans les champs d'orge ou de blé ; au fond de la daya. Mai. Turgenia Hoffm. T. latifolia Hoffm. — G.G Ghamps dans la daya ; plaine du Télagh^ Mai. — 139 — Torilis Hoflm. T. nodosa Gaertn. — C.C. Bords des chemins; rocailles autour de la fomaine Marchand. Juillet. Scandix L. S. australis L. — C.C. Clairières fraîches et herbeuses; talus des fossés de la redoute. Avril. S. pecten-Veneris L. — C.C. Champs et cultures ; terrains vagues autour de la redoute. Anthriscus Hofim. A. vulgaris Pers. — C Broussailles et lieux ombragés sur le chemin de la cascade, dans la deuxième daya. Mai. Balansaea Bois, et Reut. B. Fontanesii Bois, et Reut. (Scandix glaberrima Desf.). — C Ver- sant nord-ouest du djebel Boulhaf -, djebel Tailonia. Mai. Cachrys T. C. tomentosa Desf. — C. Dans la première clairière en montant à l'Arguib-Mansour; en aval de la cascade, etc.. Juillet. Smyrnium L. S. Olusatrum L. — C. Chemin de la cascade autour de la deuxième daya. Mai. Bif ora Hoffm . B. testiculata D. C. — C.C. Moissons dans la daya; talus des fosséS de la redoute. Mai. LORANTACÉES Jus. Arcenthobium M. — Bieb. A. oxycedri M. Bieb. — C.C. Sur les vieux Juniperus oxycedrus ; chemin du Telagh; la vigie, etc.. Août. Fruits en octobre. CAPRIFOLIACÉES D. C. Viburnum L. V. Tinus L. — C.C. Broussailles des collines; ravin de la Mule ; chemin de Magenta, etc.. Mai. . _ uo — Lonicera L. L. implexa Ait. — C. Broussailles; côte du Télagh j plateau de l'Ouarzelef. Juin. RUBIACÉES Jus. Sherardia L. S. arvensis L. — Çà et là dans les cultures. Mai. Asperula L. A. arvensis L, — C. Moissons dans les plaines du Téiagh et de Ma- genta ; chemin de la cascade dans la deuxième daya. Mai. A. hirsuta Desf. — C.C. Terrains secs et clairières de l'Ouarzelef. Juin. A. aristata L. f. — Je n'ai point rencontré cette espèce dans les envi- rons immédiats de Daya, mais seulement sur les rochers du djebel Béguira où elle est commune. Rubia L. R. peregrina L. — C. Broussailles au pied des rochers de la côte de Magenta et le long de la nouvelle roule Juin. R. laevis Poiret. — C.C Rochers de la crête de l'Ouarzelef et de ■ l'Arguib ; murs des fossés de la redoute. Juin. Galium L. G.*tricorne With. — C. Champs cultivés. Juin. G. tunetanum Poiret. — C.C. Bords des chemins; lieux incultes autour de la redoute et des jardins. Juin. Crucianella L. C. angustifolia L. — C. Pelouses sèches ; les clairières de l'Ouarzelef. Juin. VALÉRIANÉES D. C. Valeriana L. V. tuberosa L. — C C. Broussailles de l'Ouarzelef; entre les chemins de Magenta et de Raz-el-Mâ. Avril. — 141 — Valerianella Poil. V. coronata D. C. — CC. Champs et terrains vagues. Avril. Une autre espèce de Valerianella dont j'ai égaré les échantillons non déterminés est commune autour deDaya, dans les cultures. Gentranthus D.C. C. calcitrapa Dufr. — C. Rooailles à l'Ouarzelef; murs des fossés de la redoute. Mai. DIPSACÉES D.C. Scabiosa L. S. stellata L. — C. Lieux incultes et pierreux; ehemin de Raz-el-Mâ; djebel Tailonia ; versant sud du djebel Boulhaf. Mai. S. maritima L. — CC Bords des chemins-, fontaine Marchand-, l'Ouarzelef. Juin. — var. ochroleuca Cos. — C. A l'Ouarzelef, avec le type. Knautia Coulter. K. arvensis Coult., var. subscaposa Munby. — C. Pelouses sèches, entre le djebel Boulhaf et l'oued Sefa. Juin. Cephalaria Schrader. C. leucantha Schrad. — C. Pentes pierreuses des collines-, ravin de la Mule ; crête de l'Ouarzelef. Juillet. COMPOSÉES Adanson. Sous-famille I. — CORYMBIFÈRES Jus. Calendula L. C. suffruticosa Wahib. — C Terrains incultes autour de la fontaine Marchand. Avril. Inula L. I. montana L. — C. L'Ouarzelef-, djebel Boulhaf et djebel Tailonia. Juin. I. viscosa Ait. — <:.C. Bords et lits desséchés des cours d'eau; oued Sefa ; Chabat-el-Rekah. Août. — 142 — Gnaphalium L. G. luteo-album L. — C, Lieux sablonneux inondés pendant l'hiver ; les ravins de la côte du Télagh ; Ghabal el-Rekah. Juin. Filago L. F. Jussiaei Cos. et Gerni. — C.C. Terrains incultes; chemin de la cascade, dans la première daya. Juin. Helichrysum D. G. H. Fontanesii Gamb. — C.C. Broussailles sur le chemin de Magenta -, au bas de la côte du Télagh. Mai. Evax Gœrtner. \ E. Heldreichii Pari. — C. Lieux incultes et pierreux ; djebel Naïma ; djebel Boulhaf. Juin. Micropus L. M. bombycinus Lag. — C. Pelouses sèches et bords des chemins; sentier de la vigie. Juin. M. sapinus L. — C. Décombres autour du village-, chemins de Ma- genta et de Raz-el-Mâ. Juin. Asteriscus Mœnch. A. aquaticus Mœnch. — C.C. Lieux humides ; première daya sur le chemin de la cascade. Juin. Pallenis Gass. p. aurea Pomel. — R. Dans un champ près de Magenta-, C.C. autour de la vigie de Magenta. Juillet. Anthémis L. A. fuscata Brol. — R. Fossés de la redoute à gauche de la poterne. Avril. A. pedunculata Desf. — C.C. Lieux sablorinnux entre la redoute et la vigie ; l'Ouarzelef. Avril. Anacyclus Pers. A. pyrethrum D. C. — C.C. Terrains vagues. Avril. A. tomentosus D. G. — C. Lieux incultes et bords des chemins ; talus des fossés de la redoute. Avril. — 143 — Santolina L. S. squarrosa Wild. — R. A droite du chemin de Magenta vers le cinquième kilomètre. Juin. Achillaea L. A. spithamea Cos. et Dur. — G. Au bas de la côte de Magenta un peu au-dessous du point où l'ancienne et la nouvelle route s'entre- croisent ; chemin de Raz-el-Mâ, vers le sixième kilomètre. Mai. Chrysanthemum L. C. coronarium L. — R.R, A gauche en sortant de la redoute, dans les terrains vagues. Juin. C. Myconis L. — R. Champs cultivés de !a plaine du Télagh. Avril. Artemisia L. A. campestris L. — C.C. Lieux incultes; chemin de la cascade; bords de l'oued Chenaa. Septembre. A. odoratissima Desf. — C.C. Mêmes lieux que l'A. campestris. Septembie. Pêle-mêle avec le type croît une forme à panicule grêle et à peine rameuse à la base, à rameaux décombanls. An. var ? Senecio L. S. vulgaris L. — C. Autour du village Toute l'année. S. humilis Desf. — C.C. Broussailles; plaine du Télagh; plateau de rOuarzelef. Mars. S. giganteus Desf. — R. Dans un ravin frais et ombragé de la côte du Télagh, à gauche du chemin. Juillet. Phagnalon Cass. P. sordidum D. C — C.C Crête rocailleuse de l'Ouarzelef; lacet supérieur de la nouvelle route de Magenta. Juin. P. rupestre D. C. — C. Lieux arides au bas de la côte du Télagh et le long de la traverse. Juin. Assez souvent, sur le même pied, les folioles des périclines sont tantôt très entières, tantôt deniiculées ; aussi serions-nous tenté de ne voir dans le P. lepidotum Pomel qu'une forme du P. ru- pestre. ^ i4A — Bellis L. B. papulosa Bois. — CC. Broussailles et lieux incultes. Mai. B. microcephala Cass. — (-. Le long du sentier du trou de la Hé- gret-se ; bancs de rochers derrière la vigie. Avril. Sous-famille 11. — GYNAROCÉPHALES Jus. Echinops L. E. spinosus L. — C.C.C. Lieux incultes el bords des chemins. Juillet. Silybum Gsertner. S. eburneum Cos. el Dur. — C. Bords d'un fossé entre la redoute et les jardins. Mai. - Onopordon L. 0. macracanthum Schousboë. — CC. Terrains vagues; talus des ; fossés de la redoute. Juin. Garduus L. C. macrocephalus Desf. — CC. Versant nord du djebel Boulhaf; bords de l'oued Sefa, etc. Mai. C. leptocladus L. — C Plateau de l'Ouarzelef au nord-est du cime- tière. Juin. Cirsium T. C echinatum D. C. — CC. Bords des chemins, etc. Juillet. Picnomon Cass. p. Acarna Cass. — C. Lieux incultes; chemin de Magenta, dans les pierres; entre la redoute et le village. Juillet. Carduncellus Adanson. C. calvus Bois, et Reut. — R. Première clairière sur le sentier de la cascade. Juin. C. pectinatus Desf. — CC Terrains vagues et bords des chemins. Juillet. C. Pomelianus Bail, et Trab. — Cette belle espèce que je n'ai pas ren- contrée à Daya même, abonde à 35 kilomètres de là, au sommet du djebel Béguira. C. pinnatus Desf. — C. Pelouses sèches le long du chemin de Sidi- Thaib; crête de l'Ouarzelef. Avril. — 145 - Rhaponticum OC. R. acaule D. C. —Tous les lieux incultes ; plateau de l'Ouarzekf ; chemin de Raz-el- Ma. Avril. Gentaurea L. C. pullata L. — C.C. Bords des chemins; talus des fossés de la re- doute. Avril. ' Presque acaule ou k tige très courte et appliquée sur le sol dans les lieux secs, celte espèce atteint 1 mètre et 'l'",îiO dans les endroits frais et herbeux. C. acaulis Desf. — C. Pelouses rocailleuses; bords de l'oued Chenaa. Avril. C. nana Desf. — C. Lacet supérieur de la nouvelle roule de Magenta, sur les talus et dans les éboulis. Juin. C. pubescens Wild. — C. Lieux arides et broussailles ; chemin du Té- lagh au bas de la côte. Juin. C. lagasca Nym. ; C. incana Lag. non Ten. — C.CC. Bords des chemins ; nouvelle route de Magenta ; sentiers de la plaine du Télagli. Juin. C. Melitensis L. — C. Pelouses sèches et clairières au bas de la côte du Télagh. Juin. C sphserocephala L. — R. Lieux frais sur les bords de l'oued Telagh, en aval de la pierre de Sauvages. Juin. C eriophora L. — C. Autour de la fontaine Marchand. Juin. C. calcitrapa L. — C.C. Bords des chemins et lieux incultes. Juin. C. phaeolopis Cos. et Dur. — R. Terrains sablonneux ; djebel Boulhaf, au-dessus de la sablière du Génie ; chemin de Saïda. Juin. Microlonchus D.G. M. Delestrei Spach. — C.C. Tout le plateau de l'Ouarzelef; chemin de Magenta. Juin. Centrophyllum Neck. C. lanatum D. C. — C. Lieux incultes et pierreux ; chemin de Sidi- Yihia. Juillet. Crupina Cass. C. crupinastrum Moris. — R. Dans le lacet supérieur de la nouvelle roule de Magenta; versant sud du Boulaf, dans le lit desséché d'un ruisseau. Mai 10 — 146 — Serratula D.G. S. propinqua Pomel. — C. Lacet supérieur de la nouvelle roule de Magenla; çà et là vers la crête de l'Ouarzelef. Juin. Leuzea D.G. L. conifera D. C — CC. Lieux secs et rocailleux; djebel Boulhaf; plaine du Télagh, etc. Juin. Jurinea Cass. J. humilis Desf. — C. Versant sud du Boulhaf; ciêie de l'Ouarzelef, surtout autour du signal. Juin. Staehelina L. S. dubia L. — CC. Plateau de l'Ouarzelef; plaines du Télagh et de Magenta. Juin. Atractylis L. A. cancellata L. — C. Lieux pierreux des collines; djebel Boulhaf; j Vigie ; chemin de Raz-el-Mâ. Mai. " A. caespitosa Desf. — C.C.C. Terrains secs et incultes. Juin. Carlina L. C. gummifera Less., var. — R. Dans la première clairière en montant à l'Arguib-Mansour. Août. C. involucrata Poir., var. — C. C. Bords des chemins et lieux in- cultes autour du village. Juillet. Xeranthemum T. X inapertum Wild. — C. Pelouses sèches; plaine du Télagh; lalns des foivsés de la redoute. Juin. Sous-famille lll. — CHIGORACÉES Jus. Scolymus L. S. hispanicus L. — C C. Terrains incultes ; bords des chemins. Juin . Gatanance Vaill. C. cserulea L., var. propinqua Pomel. — CC Clairières sèches; bords des chemins. Juin. - U7 - Cichorium L. C. Intybus L. — C. Terrains vagues autour du village. Juin. a Espèce très variable... souvent prise pour le C divaricatum n Schousb., qui est peut-être trop peu distinct. » (Loret, FI. Montp. ; 26 édit.) C. divaricatum Schousb. — C. Terrains vagues autour de la fontaine Marchand. Juin. La plante de Daya diffère de la description de M. Pomel par ses achaînes à côtes bien nettes, par les paléoles de l'aigrette, linéaires obtuses; elle paraît se rapprocher du C. callosum Pomel, dont cependant elle diffère par ses achaînes très adhérents, à côtes fine- ment tuberculeuses. Peut-être conviendrait-il de réunir les C. di- varicatum et C. callosum en une seule variété du C. Intybus L. Hedypnois T. H. cretica Wild., var. tubaeformis Ten. — C. Lieux incultes et bords des chemins; entre la redoute et le cimetière. Mai. Hyoseris Jus. H. radiata L. — C. Lieux frais et fentes des rochers au ravin de la Mule. Juin. Rhagadiolus T. R. stellatus D. C. — C.C. Champs et cultures de la plaine du Télagh ; clairières de l'Ouarzelef. Juin. Hypochaeris L. H. radicata L. — C. Pelouses sèches entre le village et la daya. Mai. Kalbfussia Schullz bip. K. Mulleri Sch. bip. — G. Autour des marabouts; talus des fossés de la redoute. Mai. Asterothrix D. C. A. hispanica D. C. — R.R Plaine du Télagh, au croi^emenl de la traverse et du chemin de Magenta. Mai. Helminthia Jus. H. aculeata D. C. — C. Broussailles au ravin de la Mule; l'Ouarzelef. Juin. — 148 — Scorzonera L. S. coronopifolia Desf. — C. Entre les chemins de Magenta et de Raz- el-Mâ ; rOuarzetef. Mai. Podospermum D.G. P. laciniatum D. C. — C.C. Autour de la redoute. Avril. Tragopogon L. T. porriîolius L. — C. Talus des fossés de la redoute, etc. Mai. Taraxacum Jus. j T. densleonis Desf. — C.C. Partout. Avril-Juin. T. laciniatum Bréb. — C. Lits desséchés de l'oued Chenaa et de l'oued Sefa. Juillet. Lactuca L. L. Bauhini Loret. — C.C. Lieux incultes; plateau de l'Ouarzelef ; chemin de Magenta. Juillet. L. saligna L. — C. Sur le chemin du Télagh, après le bureau arabe. Juillet. L. virosa L. — C. Oued Télagh, en aval de la cascade et derrière la pierre de Sauvages. Juillet. L. sylvestris Lam. — C. Talus des fossés de la redoute. Juillet. Sonchus L. | S. mauritanicus Bois, et Reut. — R. Autour de la fontaine Marchand et le long des cours d'eau qui en descendent. Juin. S. oleraceus L. — C.C. Autour de la redoute. Mai. S. aquatilis Pourret. — C. Bords des cours d'eau ; en aval de la cas- cade. Juillet. Crépis L. C. taraxacifolia Thuil. — C.C. Bords des chemins et des champs ; dans la daya; chemin de Magenta. Juin. Var. multicaulis Loret. — C. Chemin de la cascade, dans la première daya. C. faetida D. C. — C. Chemin de Raz-el-Mâ; côte de Magenta; le long de l'ancienne route. Mai. Andryala L. A. sinuata L. — C.C. Déblais de la nouvelle route de Magenta; che- min de la cascade. Juin. — 149 — CAMPANULACÉES Juss. Specularia Heisier. S. falcata Alph. D C. — R. Çà et là dans la plaine du Télagh. Mai. Campanula L. C. Rapunculus L. — C. C. Broussailles le long des chemins ; chemin de Magenta Juin. C. Reboudiana Pomel. — C. Pelouses arides et rocailleuses autour de la ferme Regard ; fentes des bancs de rochers dans le chabal el Rhadem. Août. Trachelium L. T. cseruleum L. — C. Rochers humides à Aïn-Taoulila et à la cas- cade -, çà et là le long de l'oued Télagh. Juillet. ERIGINÉES Desv. Arbutus L. A. Unedo L. — C. Plateau de l'Ouarzelef , chemin de Magenta, à la côte. Octobre. PRIMULAGÉES Vent. Androsace L. A. maxima L. — C.C. Champs cultivés au pied de la vigie et dans la daya; fossés de la redoute. Avril. Coris T. C. monspeliensis L. — C. Lieux secs et rocailleux. ; au bas de la côte du Télagh -, l'Ouarzelef. Juin. Anagallis T. A. collina Schousboë. — C.C. Terrains sablonneux -, bords des che- mins. Avril. Samolus L. S. Valerandi L. — C.C. Les cours d'eau de la côte du Télagh, etc.. Juin. — 150 — PLUMBAGINÉES D.C. Armeria L. A. plantaginea Wild., var. leucantha Bois. — C. Djebel Naïma et djebel Tailonia , chemin de Raz-el-iMâ. Mai. JASMINÉES Jus. Phyllirea L. P. angustifolia L. — C. L'Ouarzelef, dans les broussailles ; entre les chemins de Magenla et de Raz-el-Mâ. Mai. P. média L. — C.C.C. Partout dans la forêt. Mai. Le long du chemin de Magenla croît une forme à feuilles très larges, elliptiques, longues de AO-oomm sur l5-20'n'n_ (p. latifolia Auct. ?) Jasminum T. J. fruticans L. — C.C. Broussailles le long des chemins ; côte de Magenta -.'chemin de la cascade. Mai. Dans les lieux secs et pierreux croît une forme naine, à divisions calicinales assez étroitement linéaires, qu'on pourrait prendre, à première vue, pour le J. humile L. La forme et la grandeur du calice de noire plante varient beaucoup. M. Debeaux n'y voit que le J. fruticans L. et M. Battandier, qui a aussi examiné nos échantillons, nous écrivait d'Alger : <> Je vois que même ici le calice est bien variable. » APOCYNÉES Jus. Nerium L. N. oleander L. — C. C. Ravins de la côte du Télagh. Juin. GENTIANÉES D. C. Erythraea Ren. E. Centaurium Pers., var. suffruticosa Griseb. — C.C. Lieux sa- . blonneux ; sommet de la côte de Magenta, dans la traverse, etc.. Juin. E. pulchella Fries. — C.C. Oued Sefa; oued Chenaa -, dans la daya entre le village et le djebel Boulhaf. Juin. — loi - E. spicata Pers. — R. Lils desséchés des oued; oued Sefa ; oued Ghenaa. Juin. Chlora L. C. grandiflora Viv. — C.C. Côte du Télagh, le long du chemin el des cours d'eau ; autour de la cascade. Juin. CONVOLVULACÉES D.C. Gonvolvulus L, C. arvensis L. — C.C. Champs el hords des chemins aulour du village. Juin. — Var. 3. aphacsefolius Pomel. — C. Sur les bords de l'oued Sefa. — Var. Y. filicaulis Pomel. — C. Talus des fossés de la redoute. C. althœoides L. — C Champs cultivés dans la dernière daya, sur le chemin de la cascade. Juin. C cantabrica L. — C. Lieux rocailleux du plateau de l'Ouarzelef ; aulour du cimetière. Mai. C. lineatus L. — C. Pelouses sèches et pierreuses sur le chemin de Raz-el-iMâ. Mai. Guscuta T. C. Godronii Desm. ~ C.C. Sur l'Helianthemum rubellum; aulour du cimetière arabe. Mai. BORRAGINÉES Jus. Anchusa L. A. calcarea Bois. — R. R. Broussailles, dans l'angle formé par le chemin du Télagh et le sentier de la fontaine des 400 mètres. Juin. A, italica L. — C.C. Lieux incultes-, autour de la redoute. Mai. Nonnea Medic. N. micrantha Bois, et Reut. — C. Autour des marabouts; talus des fossés de la redoute. Avril. N. nigricans D. C. — C.C. Terrains vagues et bords des chemins autour du village. Avril. Alkanna Tausch. A. tinctoria Tausch. — C.C. Pelouses sablonneuses au pied du djebel Naïma. Avril. — 152 — Lithospermum T. L. incrassatum Guss. — C.C. Plaine du Télagh; le long de la nou- velle route de Magenla. Avril. Echium L. E. italicum L. — C.C. Lieux incultes; autour de la redoute; chemin de Raz-el-Mâ. Juin. E. grandiflorum Desf. — C. Terrains vagues autour de la fontaine des 400 naèlres. Juin. E. humile Desf. — C.C. Lieux secs et rocailleux ; bancs de rochers entre la redoute et l'abreuvoir. Avril. Myosotis L. M. hispida Schlecht. — C. Champs et sentiers dans la plaine du Té- lagh ; chemin de Saïda. Mai. Rochelia Rchb. R. stellulata Rchb. — C C. Terrains incultes; chemin de Sidi- Chaïb i autour de la redoute. Avril. Cynoglossum L. C. cheirifolium L. — C. Clairières de l'Ouarzelef; chemin de Ma- genla, au sommet de la côle. Mai. Solenanthus Alph. D. C. S. landtus Alph. D. C. — C.O. Lieux arides-, bords des chemins. Mars. Asperugo T. A. procumbens L. — C.C. Terrains vagues et incultes autour du village; fossés de la redoute. Mars. Heliotropium L. H. europœum L. — C. Décombres; jardins de la garnison. Juin. VERBASCÉES Bartl. Verbascum L V. sinuatum L. — C.C. Chemins du Télagh et de Magenta ; clairières de la forêt. Juin. V. Boherhavii Gr. et God. — C.C. Au bas de la côte du Télagh. Juin. — 153 — V. Blattaria L. — C. Ravin de la Mule ; près de la crête de l'Arguib- Mansour. Juin. V. sinuato-Blattaria Gr. et God. — C. Terrains incultes entre la redoute et l'abreuvoir. Juin. SGROFULARIÉES Benth. Scrofularia ï. S. canina L. — C.O. Liis desséchés des oued ; chemin de la cascade dans la dernière daya. Juin. Anarrhinum Desf. A. fruticosum Desf. — C.C.C. L'Ouarzelef; côtes du Télagh et de Magenta. Juin. Linaria T. L. melanantha Bois, et Reut., var. angustifolia Chav. — C. A gauche du chemin de la cascade, sur les pentes de l'Ouarzelef , au pied des rochers de la côte de Magenta et le long de la nouvelle route Mai. L. reflexa Desf., var. lutea. — C.C. Bords des chemins et terrains vagues autour du village. Avril. L. virgata Desf. — C. Versant sud du djebel Naïma et le long du sentier du trou de la Négresse. Avril L. micrantha Sprengel. — C. Champs et cultures de la plaine du Té- lagh. Avril. L. aparinoides Chav. — C.C. Broussailles ; sommet de la côte de Magenta. Mai. L. villosa D. C.,L. granatensis Wilk., L. macrocalix Pomel (Syn. ex Coss.). — Pentes des rochers au sommet du djebel Béguira. Juin. Veronica T . V. anagallis L. — C.C. Cours d'eau ; oued el Khadem -, fossés de la redoute. Mai. V. anagalloides Guss. — C. Lits desséchés des oued ; oued Sefa, etc.. Juillet. V. arvensis L. — C C. Lieux incultes ; clairières et bords des che- mins. Mai. V. agrestis L. — C.C. Mêmes lieux que le précédent -, talus des fossés de la redoute. Avril. - 154 - V. rosea Desf. — C. Clairières du plateau de l'Ouarzelef ; autour de la pépinière des forêts. Juin. Odontites Hall. 0. purpurea G. Don. — C.C. Terrains rocailleux et broussailles ; côtes de Magenta et du Télagh. Août. Sur la crête de l'Ouarzelef on trouve cette espèce avec des feuilles non roulées sur les bords, beaucoup plus larges et plus lon- gues, dépassant la longueur des entre-nœuds, presque toujours étalées horizontalement et non réfléchies comme dans les échantil- lons de la côte du Télagh. An var.? Bartsia L. B. latifolia Siblh. — C.C. Versant sud du djebel Naïma ; entre la redoute et les jardins. Avril. Orobanche L. 0. fœtida Desf. — C. Sur les Genista tetraflora et ramosissima à la côte de Magenta. Mai. 0. Rapum Thuil. — C. Sur ?, le long du sentier de la cascade. Mai. LABIÉES Jus. Lavandula L. L. stœchas L. — C. Lieux secs et broussailleux au bas de la côte du Télagh, au commencement de la traverse. Juin. Mentha L. M. rotundifolia L. — C.C. Bords de tous les oued -, autour des jar- dins de la garnison. Juillet. M. Pulegium L. — C.C. Lieux inondés pendant l'hiver; lits dessé- chés des oued -, sentiers dans la daya. Juin. Thymus Benth. T. ciliatus Benth. — C.C. Lieux secs et pierreux de la forêt. MaL Calamintha Mœnch. C. alpina Benth. — C. Graviers et bancs de rochers dans le lit des- séché de l'oued Chenaa. Juin. - 155 - Rosmarinus L. R. officinalis L., var. Tournefortii de Noë. — C.C.C. Côtes du Télagh et de Magenta. Mars. Au bas de la côte du Télagh, on rencontre quelquefois une forme à fleur blanc jaunâtre et à bractées vertes. Salvia L. S. Aucheri Benlh., var.; S. Blancoana Bois, et Held., var.; S. Maurorum J. Bail. ! (syn. ex Coss.) — C. Dans le lacet supérieur de la nouvelle route de Magenta. Juin. S. argenta Desf. — C.C. Pelouses sèches et rocailleuses; bords des chemins; autour de la redoute. Mai. S. phlomoides Asso. — C. Rive gauche de l'oued Chenaa et chemin de Sidi-Chaïb, vers le sixième ou septième kilomètre. Juin. S. lanigera Poiret. — C.C. Terrains vagues et bords des chemins; autour de la redoute. Avril. Zizyphora L. Z. hispanica L. — C. Versant sud du djebel Boulhaf; graviers de l'oued Chenaa. Juin. Nepeta L. N. reticulata Desf. — C.C. Lieux frais et cours d'eau -, oued Télagh ; fontaine des 400 mètres. Juin. N. Apulei Meria. — C.C. Broussailles du plateau de l'Ouarzelef ; che- min de Magenta. Mai. Lamium L. L. amplexicaule L. — C. Talus des fossés de la redoute, etc. Avril. Ballota T. B. hirsuta Benth. — C.C. Talus rocailleux près de la fontaine Mar- chand ; broussailles sur le chemin du Télagh. Juillet. Phlomis L. P. mauritanica Munby. — C.C. Lieux découverts et pierreux; pla- teau de l'Ouarzelef. Juin. P. Herba-venti L. — C.C. Avec le précédent. Juin. Sideritis L, S. montana L. — C. Bords des champs ; autour du cimetière. Avril. — 156 — S. virgata Desf. — C. Crête de l'Ouarzelef ; le long de la nouvelle roule de Magenta. Mai. Marrubium L. M. vulgare L. — C.C. Bords des chemins. Mai. M. supinum L. — R. Dans un champ d'orge, entre l'oued Chenaa et le chemin de Sidi-Chaïb, vers le sixième ou septième kilomètre. Juin. Ajuga L. A. Chamaepitys Schreb. — C.C. Lieux secs et bords des chemins -, plateau de l'Ouarzelef. Mai. A. Iva Schreb. — C.C. Pelouses sèches; l'Ouarzelef; chemin de Ma- genta et de Raz-el-Mâ. Juin. La forme à fleurs roses commune autour de la fontaine Mar- chand. Teucrium L. T. fruticans L. — Le type linnéen, à larges feuilles, du midi de la France, de Corse et d'Espagne, n'existe pas à Daya. Var. p. lancifolium 0. Debeaux (m litr.). — Feuilles planes, lancéo- lées, étroites, atténuées au sommet. Les broussailles aux côtes du Télagh et de Magenta, C.C. Avril. Se retrouve « à Nemours et à El-Aricha » (0. Deb.). Var. y, linearifolium Nob. — Plante grise formant de petits buissons peu fournis, peu feuilles. Feuilles petites, linéaires, obtuses, à bords roulés en dessous. Lieux rocailleux au sommet et sur les versants des collines; tout l'Ouarzelef. C.C. Avril. T. pseudo-chamaepitys L. — C. Champs cultivés ; dans la dernière daya sur le chemin de la cascade. Mai.* T. flavum L. — C. Fentes des rochers au ravin de la Mule ; au pied des rochers de la côle de Magenta. Juin. T. Polium L. — C.C. Pelouses sèches et lieux incultes; sentier de l'Arguib-Mansour. Juin. VERBÉNACÉES Jus. Verbena L, V. officinalis L. — C.C. Bords des chemins et terrains vagues. Juin. — 157 — GLOBULARIÉES D. C. Globularia L. G. Alypum L, — C.C. Djebel Boulliaf ; crête de l'Ouarzelef ; plaines du Télaghel de Magenta. Septembre. PLANTAGINÉES D. C. Plantago L. P. Lagopus L. — C.C. Lieux incultes. Avril-juin. Espèce très polymorphe dans nos environs ; on trouve notam- ment deux formes : première, plus précoce (avril), à 2-3 hampes de 0-1 0 centimètres à peine arquées à la base, à épis ovoïdes ou globuleux-, deuxième, plus tardive (mai-juin), à hampes plus nombreuses, de 20-30 centimètres, largement arquées ascendantes, à épis cylindriques. Bien des transitions s'observent entre ces deux formes extrêmes. P. Coronopus L — C.C.C. F'artout, autour de la redoute. Juin. P. Psyllium L. — C. Terrains sablonneux sur le versant sud du djebel Naïma. Avril. CYTINÉES A. Brongn. Cytinus L. C. hypocistis L. — C. Sur les Cistus salvifolius et Munbyi ; autour de la cascade. Juin, — Sur le C villosus croît une forme à lige plus élevée, à écailles purpurescenies, à fleurs un peu plus petites; au C. kermesinus Guss. ? SANTALACÉES R.Br. Thesium L. T. divaricatum Rchb. — C.C. Clairières et broussailles à l'Ouarze- lef. Juin. Osyris L. 0. alba L. — C. Pentes broussailleuses des collines ; chemin de la cas- cade, à mi-côte et à gauche. Juin. - 158 - THYMÉLÉES Jus. Passerina L. P. annua L. — C. Bords des senliers au bas de la côle du Télagh. Juin. P. nitida Desf. — C. Broussailles entre les chemins de Magenta el de Raz-el-Mâ ; l'Ouarzelef. Mai. P. virgata Desf. — C.C. Autour de la fonUine Marchanl -, plaine du Télagh. Juin. Daphne L. D. Gnidium L. — C.C, Plaine de Magenta ; versant nord de l'Ouar- zelef. Juin. POLYGONÉES Jus. Rumex L. R. conglomeratus Murr. — C.C. Lieux frais ; fossés de la redoute. Mai. R. crispus L. — C. Oued Télagh en aval de la cascade et derrière la pierre de Sauvages. Juin. R. bucephalophorus L. — C.C. Sahles au pied de la vigie-, entre la redoute el les jardins. Mai. R tingitanus L. — C. Champs sablonneux sur le chemin de Saïda. Mai. Var. lacerus Desf. — C. Avec le précédent. R thyrsoideus Desf. - C. Broussailles à l'Ouarzelef; chemin de Ma- genta. -Mai. R. Acetosella L. — C.C. Lieux incultes, autour de la redoute. Mai. Polygonum T. P. aviculare L. — CGC. Terriins vagues el chemins. Septembre. P. Bellardi AU. — C.C. Champs cuUi\és dans la daya et dans la plaine du Télagh. Mai. P. Convolvulus L. — C. Lieux incultes el décombres ; talus des fossés de la redoute. Juin. AMARANTACÉES R.Br. Amarantus L. A. prostratus Balbis. — C. Cours et rues de la redoute. Août. — 159 — A. retroflexus L. — C Allées des jardins ; cours de Phôpilal. Août. Polycnemum L. P. Fontanesii Dur. et Moq.-Tand. — C. Lieux secs et rocailleux; Ouarzelef ; chemin de Magenia ; sommet du Boulhaf, eic. Juin. SALSOLACÉES Moq.-Tand. Beta T. Beta vulgaris L., var. Debeauxii Nob. — Tiges nombreuses, grêles, droites, striées, étroitement appliquées sur le sol. Grappe feuiliée, occupant plus de la moitié de la tige. Fleurs plus petites que dans les Beta vulgaris et maritima, à divisions linéaires ne dépassant pas 1"i™,s. Fruits de 3 millimètres au plus, un peu aplatis, géné- ralement réunis par trois. Graines d'un brun-roux, presque glo- buleuses et n'offrant pas une face supérieure munie d'un bourrelet périphérique saillant {\). Feuilles radicales à pétiole 3-5 fois plus long que le limbe. Plante vivace à souche verticale dépassant la grosseur du pouce et rameuse à sa partie supérieure. — C. Ter- rains inculles entre la redoute et le village ; talus des fossés de la redoute, ftlai. Cheiîopodium L. C. Vulvaria L. — C.C. Lieux, inculles. Mai. C. viride L. — C.C. Décombres ; jardins de la garnison. Octobre. C. opulifolium Schrad. — C. Fossés de la redoute. Octobre. C. murale L. — C. Cours de l'hôpital. Octobre. A l'oued Seba, sur l'emplacement de l'ancien camp des zouaves, nous avons rencontré quelques pieds d'Orcobliton chenopodioides Dur. (?), mais en trop mauvais état pour être déterminés sûre- ment. MORÉES Endl. Ficus T. F. Carica L — C.C. Ravin de la Mule; ravins de la côte du Télagh. Juin. (1) Caractère qui nous a paru constant sur des échantillons de B. maritima que nous devons à M.M. 0. Debeaux et Battandier. Sur des exemplaires d'Oran que nous a adressés notre excelleut confrère M. Doumergue, nous n'ayons pas pu vérifier ce caractère, les fruits n'élanl pas assez mûrs. - 160 — Le Morus alba L. el l'Ulmus campestris L. sont plantés au- tour et dans l'intérieur de la redoute. EUPHORBIACÉES Jus. Euphorbia L. E. Ghamaesyce L. — R. Terrains sablonneux -, versant sud du djebel Naïma-, chabal el Rekah. Juillet. E. helioscopia L. — C.C. Autour des jardins. Mai. E. pubescens Desf. — C. Ravins de la côte du Telagh ; lOuarzelef, derrière le cimetière. Mai. E. calcarea Coss. — R. Clairière de l'Ouarzelef; nouvelle route de Magenta. Juin. E. falcata L. — C. Champs cultivés ; plaine du Télagh. Juin. Le Ricinus communis L. subspontané et annuel se rencontre quelquefois dans les jardins. CALLITRICHÉES Gallitriche L. C. verna L. — C.C. Toutes les sources et fontaines des environs. Mai. CUPULIFÈRES Rich. Quercus T. Q. Ilex L. — C. Plaine du Télagh-, chemin de la cascade au bas de la côte. Avril-septembre Var. ballota Desf. — C.C.C. Toute la forêt. Avril-septembre. — A droite du chemin de la cascade, à mi-côte, croît une forme à feuilles d'un beau vert, luisantes et très glabres sur les deux faces, à glands petits, ovoïdes, à cupules très courtes. Q. pseudo-coccifera Desf. — C.C. Côte et plaine du Télagh le long du chemin. Avril-septembre. Q. coccifera L. — C. Plaines du Télagh el de Magenta; le long de la nouvelle route de Magenta. Avril-septembre. AMENTACÉES Jus. Salix L. S. pedicellata Desf. — C.C. Cours d'eau : bords de l'oued Télagh v Aïn-Taoutila. Mars. — 161 — S. alba L. — R.R. Subspontané, çà et là sur l'oued Télagh. Le Populus alba L. a été planté autour de l'abreuvoir, et le P. Tremula à Aïn-Sidi-Chaïb. CONIFÈRES Jus. Pinus L. P. halepensis Mill. — C.C.C. Toute la forêt. Avril. Juniperus L. J. Oxycedrus L. — C.C. Partout dans la forêt. Mars. Callitris Vent. C. quadrivalvis Vent. — Commun dans les plaines de Magenta et du Télagli, il devient de plus en plus rare à mesure qu'on s'élève et manque complètement à Daya. Octobre. Ephedra L. E. altissima Desf. — R.R. Sommet du Boulhaf, sur un petit plateau rocailleux au nord du signal. Je n'ai pas vu les fleurs. COLGHIGACÉES Jus. Golchicum L. G. bulbocodioides Stev. — C C. Lieux incultes et bords des che- mins-, autour de l'église, etc. Janvier. Merendera Ram. M. filifolia Camb. — C.C.C. Pelouses sèches, lieux incultes et bords des chemins. Octobre. LILIACÉES D.C. Tulipa T. T. Celsiana Red., var. fragrans Munby. — C.C. Lieux cultivés et incultes; dans la daya. Avril. Fritillaria L. F. messanensis Ralin. — C. Dans les broussailles; autour du cime- tière; le long du chemin de Magenta. Avril. 11 - 162 - Scilla L. S. hemisphœrica Bois. — C. Lieux pierreux du plaleau de l'Ouar- zelef. Mai. S. fallax Sleinheil. — C.C. Terrains vagues et bords des chemins, autour du cimetière. Septembre. S. maritima L. — C.C. Lieux incultes et broussailles ; Ouarzelef. Septembre. Ornithogalum L. O.narbonense L. — C.C. Champs cultivés-, dans la daya ; chemin de Saïda. Juin. 0. bœticum Bois. — C.C. Autour du cimetière arabe ; dans la daya. Avril. Gagea Salisb. G. fibrosa Rœm. et Sch. — C. Terrains sablonneux au pied du djebel Boulhaf; djebel Naïma. Mars. Allium L. A. nigrum L. — R. Première clairière sur le sentier de l'Arguib- Mansour ; dans un champ à droite du chemin de Magenta. Juin. A. vernale Tin. — C. Fentes des rochers au ravin de la Mule. Juin. A. pallens L. — C. Plateau de l'Ouarzelef, parmi les broussailles. Juin. A. ampeloprasum L. —C.C. Mêmes lieux que le précédent. Juin. Phalangium T. P. algeriense Bois, et Reut. — C. Terrains rocailleux ; versant sud du djebel Naïma; l'Ouarzelef. Mai. Muscari T. M. comosum Mill. — C. Champs et bords des chemins, talus des fossés de la Redoute. Avril. M. neglectum Guss. — C.C. Broussailles et clairières; sentier de l'Arguib-Mansour et chemin de Magenta. Mars. Asphodelus L. A. cerasiferus Gay. — C.C. Lieux incultes et broussailles -, chemin de Magenta, surtout vers le sommet de la côte. Juin. A. repens Pomel. — C. Chemin du Télagh depuis le ravin de la Mule jusques au bas de la côte. Juin. — 163 — A. acaulis Desf. — C.C. Pelouses sèches et rocailleuses; tout le plateau de l'Ouarzelef. Mai. Aphyllanthes L. A. monspeliensis L. — C.C. Broussailles et lieux pierreux ; entre les chemins de Magenta et de Raz-el-Mà ; l'Ouarzelef. Mai. SMILACÉES Endl. Asparagus L. A. acutifolius L. — C.C. Toutes les broussailles. Juillet. A. horridus L. — C Broussailles dans la plaine du Télagli ; après la pierre de Sauvages, Juin. Ruscus L. R. aculeatus L. — C. Pentes boisées des collines ; ravin de la Mule ; côte de Magenta ; chemin de la cascade. Mai. Smilax L. S. aspera L. — R. Broussailles de l'Ouarzelef, au-dessus du ravin de la Mule. Septembre. S. mauritanica Desf. — C.C. Haies et broussailles. Septembre. DIOSCORÉES R.Br. Tamus L. T. communis L. — Je n'en n'ai rencontré que deux ou trois pieds, en fruits, au mois d'août, au-dessus des rochers d'Aïn-Taoutila. IRIDÉES Jus. Crocus L. C. atlanticus Pomel. — C. Clairières du plateau de l'Ouarzelef; bords du chemin de Magenta, Février. Romulea Maratti. R. Clusiana Lange. — C.C. Pelouses sèches et rocailleuses ; autour de l'église. Janvier. - 164 - Iris L, I. scorpioides Desf. — C.C. Clairières et bords des chemins -, tout rOuarzelef. Février. I. xyphium L., I. Fontanesii Godr. (ex Coss.) — C. Broussailles de la côle du Télagh, à gauche du chemin. Juin. I. sisyrynchium L. — C.C. Pelouses et terrains incultes ; chemin de la cascade. Avril. Gladiolus L. G. segetum Gawl. — C.C. Champs au pied de la vigie, versant sud du djebel Boulhaf. Juin. AMARYLLIDÉES R.Br. Corbularia Haw. C. monophylla Dur. — C.C. Pelouses rocailleuses. Février. ORCHIDÉES Jus. Gephalanthera Rich. C. ensifolia Rich. — C. Versants boisés des collines; chemin de la cascade à la côte. Mai. Limodorum Rich. L. abortivum Schw. — C. Broussailles ; cascade ; autour de la pierre de Sauvages. Mai. Epipactis Rich. E. latifolia Schw. Lieux sablonneux et couverts en amont de la cas- cade. Juin. Orchis L. 0. papilionacea L. — C.C. L'Ouarzelef; dans la daya. Avril. 0. acuminata Desf. — C. Clairières de l'Ouarzelef Avril. 0. longicruris Link. — R. Sur un coteau près du Télagh. Avril. 0. mascula L. — C.C. Plateau de l'Ouarzelef, chemin deMagenla, le long de la traverse. Avril. 0. latifolia L. — C. Dernière daya sur le chemin de la cascade, parmi les jongs. Juin. 0. maculata Desf. — C. Broussailles de la côte du Télagh; entre les chemins de Magenla et de Raz-el-Mâ. Avril. - 165 - 0. pyramidalis L. — C.C. Clairières de l'Ouarzelef. Juin. 0. hircina Cranlz. — C. Lieux frais et herbeux sur les bords de l'oued Télagh. Mai. Aceras R. Br. A anthropophora R. Br. — C. Broussailles autour de la pierre de Sauvages. Avril. Ophrys L. 0. fusca Link. — Chemin du Télagh avant l'embranchement de la fontaine Marchand. Avril. 0. ciliata Biv. — R. Pelouses rocailleu.ses sur le versant sud de la vigie ; autour du Télagh. Avril. 0. apifera Huds. — C. Lieux frais de la côte de Magenta ; autour de la pierre de Sauvages. Avril. POTAMÉES Jus. Potamogeton L. P. densus L. — C.C.C. Toutes les sources et fontaines. .Mars- juillet. NAIADÉES Jus. Zanichellia L. Z macrostemon Gay. — C.C. Avec le précédent. Avril. THYPHACÉES Jus. Typha L. T. angustifolia L. ? — Oued Télagh en aval de la pierre de Sau- vages. — Je ne l'ai pas vu en fleurs. PALMIERS L. Chamœrops L. C. humilis L. — Entre les chemins de Magenta et de Raz el-Mâ, C. ; plaines du Télagh et de Magenta, C.C.C. Juin. - 166 - JONCÉES D.G. Jiincus L. J. inflexus L. — C. En amont et en aval de la cascade. Juillet. J. acutus L. — C, Cours d'eau qui descendent de la fontaine Mar- chand. Juillet. J. multiflorus Desf — R. Trou de la Négresse. Juin. J. bufonius L. — C.C. Lieux sablonneux el humides le long des chemins; côte du Télagh. Mai. — Var. fasciculatus Koch. — R. Fontaine Marchand. Juin. J. Duvalii Loret. — C. Oued el Khadem ; fontaine Marchand. Août. J. lamprocarpus Ehrb. — C.C. Flaques d'eau dans le lit desséché des oued. Juin. Variation C. Trab. et Batt. — C. Çà et là avec le type. « Tiges couchées et radicantes-, peut se confondre avec le J. Duvalii. » (Batt. et Trab., FI. alg.). CYPÉRACÉES Jus. Garex l>. C divisa Huds. — C.C, Lieux humides; trou de la Négresse; la daya. Juin. C. Linkii Schk. — C. Dans les broussailles à l'Ouarzelef. Juin. C basilaris Jord. — R. Pelouses sèches .sur le versant sud du djebel Naima. Avril. C. Halleriana Asso. — C. Le long du chemin de Magenta. Avril. C. echinata Desf. — C. Lieux frais; bords de l'oued Télagh ; en amont de la cascade. Mai. — Var. anacantha Gr. et God. — R. Lieux humides du Chabat-el- Rekah. Cyperus L. C. fuscus L. -- C.C. Chemin de la cascade, dans la première daya. Septembre. C. longus L. — C.C Bords de l'oued Télagh derrière la pierre de Sauvages. Juillet. C. badius Desf. — C. Lieux humides dans la dernière clairière avant la cascade. Juillet. — 167 - Schœnus L. S. nigricans L. — C. Côte du Télagh au-dessous de la fontaine Mar- chand. Juillet. Scirpus L. S. Sairi Seb. et M. — C. Sables humides en aval de la cascade. Juillet. S. setaceus L. — C.C. Lieux inondés pendant l'hiver -, dans la daya autour de la pépinière des Forêts. Mai. S. lacustris L. — R. Dernière clairière sur le chemin de la cascade, dans la foniaine. Juillet. S. Holoschoenus L , var. p. australis Koch. — C C. Bords et lit de tous les oued. Juin. — var. Y romanus Koch. — C. Lit desséché de l'oued Sidi-Yahia. Heleocharis R. Br. H. palustris R. Br. — C. Mares et ruisseaux ; Aïn-bou-Touïga et dans le ruisseau qui en sort. Juillet. GRAMINÉES Jus. Lygeum L. L. spartum L. — 0. Chemins de Raz-el-Mâ et de Magenta. Juin. Andropogon L. A. hirtum L. — C. Terrains secs et rocailleux; sommet de la côte de Magenta ; autour de la ferme Regard. Juillet. Phalaris L. P. bulbosa L. — C. Autour du bureau arabe; chemin du Télagh. Juin. Alopecurus L. A. pratensis L., var. [i. ventricosus Cos. — C. Trou de la Né- gresse Mars. Lagurus L. L. ovatus L. — C. C Toutes les broussailles ; bords des chemins. Mai. — 168 - Polypogon Desf. p. monspeliense Desf. — C. Lieux sablonneux; chemin du Télagh, au bas de la côle. Juin. Agrostis L. A. alba L. — C. C. Clairières et lieux incultes ; chemin du Télagh. Juin. — var. a. coarctata Cos. — C. Autour de la redoute. A. verticilla Vill. — C. Fontaine des 400 mètres ; fontaine Mar- chand. Juin. Piptatherum P.B. P. carulescens P. B. — C. Broussailles au ravin de la Mule et le long du chemin. Juin. P. miliaceum Coss. — C. Chemins du Télagh et de Magenta. Juin. P. paradoxum P. B. — C. Avec le P. coerulescens. Juin. Stipa L. S. parviflora Desf. — C. Ver.^ant sud du djebel Naïma sur le sentier de la Négresse. Juin. S. barbata Desf. — C.G, Pelouses sèches sur le chemin de Razel-Mâ. Mai. S. tenacissima L. — C.C.C. Partout, Mai. Dactylon Vill. D. officinale Vill. — C. Bords des chemins de Saïda, Magenta, etc. Juin. Ammochloa Bois. A. pungens Bois. — C. Terrains sablonneux ; sentier de la vigie ; chemin de Saïda. Mars. Echinaria Desf. E. capitata Desf. — C. Champs au bas du djebel Naïma ; Ouarzelef. Avril. Avena L. A. pratensis L. — C.C. Champs et lieux incultes. Mai. A. barbata Brot. — C. Broussailles entre les chemins de Razel-Mâ et de Mageiila. Mai. A. bromoides Gn. — C. Versant sud du djebel Boulhaf. Juin. — 169 — Arrhenatherum P. B. A. erianthum Bois, et Reut. — R. Broussailles à droite du chemin de Magenta, à 7 ou 800 mètres de Daya. Mai Trisetum Pers. T. flavescens P. B. — C. Lieux secs et pierreux -, Ouarzelef. Mai. Aira L. A. caryophyllea L. — C. Sables des chemins; sommet de lacôle de Magenta, dans la traverse. Mai. A. minuta Lœfl. — C. Pêle-mêle avec le précédent. Mai. Amp elodesmos Link. A. tenaxLink. - C.C.C. Partout. Juin. Kœleria Pers. K. valesiaca AU., var. setacea Cos. — G.C. L'Ouarzelef, autour du cimetière -, djebel Boulhaf. Mai. Dactylis L. D. hispanica Roth. — C.C. Bords des champs et des chemins. Mai. Cynosurus L. C. elegans Desf. — C.C. Broussailles sur le chemin de Magenta et tout rOuarzelef. Mai. Melica L. M. ciliata L. , var. nebrodensis Coss. — C.C. Bords de l'oued Sefa ; dans les lacets de l'ancien chemin de Magenta. Juin. Glyceria R. Br. G. fluitans L., var. p. plicata Griseb. — C. Trou de la Négresse; fontaine Marchand, Juin. Poa L. P. annua L. — C. Terrains vagues autour de la redoute. Mai-Juillet. P. bulbosa L. — C.C. Dans la daya -, talus des fossés de la redoute- Mai. La forme vivipare aux mômes lieux et C.C. 12 . - 170 - Schlerochloa P. B. S. dura L. — G. Lieux pierreux sur le chemin de Raz-el-mâ. Mai, Bromus L, B. rigidus Rotli., var. Gussonii Pari. — G. G. Ghemin de Raz-el-Mâ. Mai. B. rubens L. — G. Versant sud du djebel Boulhaf ; sentier de la Né- gresse. Mai. B. mollis L. — G. G. Chemins ; lalus des fossés de la redoute. Mai. B. squarrosus L. — G. G. Lieux secs et pierreux ; tout l'Ouarzelef. Mai. Une forme plus robuste et multiflore se trouve le long de la nouvelle route de Magenta. Vulpia Gmel. V. geniculata L. — G. Versant sud du djebel Boulhaf; autour de la redoute. Mai. V. incrassata Lam. — G. Au fond de la daya sur le champ de tir ; autour de la redoute. Mai. Festuca L. F. arundinacea Schrb. — G. Trou de la Négresse et bords de l'oued el Khadem. Juin. F. scaberrima Lange. — G. G. Djebel Naïma et sentier de la Négresse; versant sud du djebel Boulhaf. Juin. F. hemipoa Del. — G. Chemins du Télagh et de Raz-el-Mâ. Juin. Wangenheimia Mœnch. W. lima Trin. — G. G. Pelouses sèches et rocailleuses ; chemin de Magenta-, autour du cimetière. Mai. Brachypodium P. B. B. distachyon L., var. platystachyon Goss. — G G. Lieux incultes et bords des chemins. Mai. B. pinnatum L. — G. Bords de l'oued Sefa ; chemin de Magenta. Juin. B. ramosum L. — G.G. Broussailles sur le chemin du Télagh. Juin. - 171 - Lolium L. L. perenne L. — CG. Bords des champs et des chemins -, chemin de Saïda. Juin. L. strictum Presl. — G. Au pied du djebel Boulhaf. Mai. Triticum L. T. hordeaceum Cos. et Dur. — G.G. Chemin de Saïda ; sentier de i'Arguib-Mansour avant la première clairière. Juin. iEgilops L. E. ovata G. Chemins de Magenta et de Raz-el-Mâ. Mai. JE. triaristata Wild., var. p. trispiculata Hackel, inBatt. elTrab., FI. alg. — G. Clairières et sentier de l'Ouarzelef. Mai. JE. ventricosa Tausch. — G. Dans ladaya, autour des champs cultivés et de la pépinière des forêts. Mai. Lepturus R. Br. L. incurvatus L. — G. Lieux secs et sablonneux ; chemin du Télagh au bas de la côte. Juin. « Hordeum L. H. crinitum Desf. — G.G. Pelouses sèches et clairières-, l'Ouarzelef; chemin de Magenta. Mai. H. murinum L. — G.C.C. Partout. Mai. EQUISÉTAGÉES Ricli. Equisetum L. E. ramosissimum Desf. — G.G. Bords de l'oued Télagh. Juillet. — 172 - FOUGÈRES Jus. Ceterach Wild. C. offlcinarum Wild. — C. Pentes des rochers du ravin de la Mule et à Aïn-Taoutila. Mars. Adianthum L. A. capillus-Veneris L. — C. Fentes des rochers à Aïn-Taoutila. Septembre. Additions et Corrections Page 4, ligne 21 ; au lieu de ■ Page 6, ligne 6 -, au lieu de ; Page 7, ligne 22 ; supprimez ; Page 27, ligne 25 -, au lieu de : bium. Page 33, ligne 23 ; au lieu de Page 34, ligne h 8 ; au lieu de G, atlantica Pomel (Nouv. Page 34, ligne 20 ; au lieu de ; C. involucrata Poiret var. Page 42, ligne 15 ; au lieu de : Page 51, ligne 20 ; au lieu de : Page 55, ligne 5 ; au lieu de : Page 56, ligne 8 -, au lieu de : plus, Itsez : peu. patiemment, lisez ; impatiemment ; Var. luzulœfolius Bois. Arcenthobium, lisez : Arceutho- : phsfiolopis, lisez : phaeolepis. : C. gummifera Less. var., lisez : Mat.) C. involucrata Poiret var., lisez : brachylepis Batt. inéd. tetraflora, lisez: quadriflora. n'en n'ai, lisez -, n'en ai. Sairi, 7îse2 : Savii. verticilla, lisez : verticillata. - 173 - SUR UN NOUVEAU PRINCIPE IMMÉDIAT ORGANIQUE — LE PHILOTHION - ET SUR SA PROPRIÉTÉ D'HYDROGÉNER L,E SOUFRE Par M. J. DE Rey-Pailhade. Avant d'entrer dans le sujet, il est utile de faire un rapide exposé historique des principaux travaux sur l'absorption du soufre libre. Les médecins et les physiologistes ont constaté depuis longtemps, que le soufre pris à l'intérieur ou mis au con- tact de parties vivantes, pénètre dans le torrent circula- toire et s'élimine à l'état de sulfates et de composés sulfurés complexes. Il y a un siècle, Desbois de Rochefort (1) disait : « que 1) le soufre en substance passe dans les secondes voies, )) parce que la bile, qui est une humeur aqueuse en partie )) huileuse, a la puissance de le dissoudre. » Barbier (2), en 1819, et bien d'autres après lui, — Krause (3), Gubler(4), etc., — expliquent ce phénomène par la combinaison du soufre avec la partie alcaline des liquides physiologiques. Le regretté J.-B. Dumas (5), qui observa en 1874 que la levure de bière vivante broyée avec du soufre dégage de l'hydrogène sulfuré, attribua cet effet à une action hydrogénante, en général, de la levure. (1 ) Desbois de Rochefort : Cours de matière médicale. (S) Barbier : Traité élémentaire de matière médicale. (3) Krause : De transitu sulfuris in urinam, Dorpat, 1853. (4) Gubler : Commentaires de thérapeutique. (5) J.-B. Dumas : Annales de chimie et physique, 5» série^ tome III, page 92. - Mi - En 1876, M. Regensburger émet l'idée que le soufre se transforme en hydrogène sulfuré sous l'influence des pro- duits qui se dégagent des matières albuminoïdes en voie de décomposition putride (1). M. Miquel montre, en 1879, qu'il existe un microbe capable d'hydrogéner le soufre; il explique cette hydro- génation par l'action d'un bacille et par « l'intervention d'une force autre que celle que nous manions dans nos laboratoires (2). » Reprenant cette question en 1883, je fais voir d'abord que l'hydrogène naissant de fermentation d'une manière générale, agit sur le soufre et le transforme en hydrogène sulfuré, composé éminemment absorbable par l'intes- tin (3). Un an après, dans un mémoire publié dans notre Bul- letin, je confirme le fait précédant, et, de plus, je montre qu'il faut admettre que la levure de bière et les cellules animales renferment une matière organique, produisant de l'hydrogène sulfuré quand on la met au contact du soufre (4). Après avoir acquis la conviction profonde de l'exis- tence de cette matière, j'ai cherché à l'isoler des cellules qui la renferment. J'ai fait beaucoup d'essais infructueux, mais à la fin j'ai trouvé que la cellule de la levure de bière la cédait à l'alcool fort (5). (1) Regensburger : Zeitschrift fur Biologie, Munchen, \81Q, ^p. iïï9. (2) Miquel : Bulletin Société chimique, tomeXXXlI, page 127. (3) De Rey-Pailhade : Thèse pour le doctorat en médecine, Mont- pellier, 1885. (4) De Rey-Pailhade : Recherches expérimentales pour expliquer l'absorption du soufre pris par lavoie gastro-intestinale, Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, tome XX, page 116. (5) De Rey-Pailhade : Comptes- Rendus, séance du il juin 1888. - 175 - I Cette substance s'extrait facilement de la levure de bière en opérant de la manière suivante : on prend de la levure haute, bien essorée, et on la délaye avec soin dans son poids d'alcool à 86". Avec cette bouillie, on remplit un flacon jusqu'au col et on agite fréquemment pendant quelques heures. Après un repos, la partie claire supé- rieure est filtrée. On obtient ainsi un liquide parfaitement limpide, moussant peu par l'agitation, d'une couleur jaune- clair et d'une odeur vive ; la réaction est faiblement acide. Dans un petit flacon de 60<^<' environ, on met 20'='= de cette liqueur alcoolique et 2 grammes de soufre humecté d'alcool ; puis on bouche et on agite vivement pendant quelques minutes. Un papier imprégné de sous-acétate de plomb, introduit vivement dans l'atmosphère du flacon, devient noir au boiU de quelques instants : il s'est donc formé de l'hydrogène sulfuré. A la température ordinaire, le soufre n'agissant pas sur l'alcool, il est logique et naturel d'attribuer cette produc- tion d'hydrogène sulfuré à une combinaison chimique, entre le soufre et une substance particulière, extraite de la levure par l'alcool. Afin de rendre les explications plus concises, je propose de désigner provisoirement cette nouvelle substance par le nom de philothion (de ^fXoa, qui aime, et OErov, soufre). Le philothion n'est pas un produit de l'action de l'al- cool fort sur la levure ; il existe dans cet organisme à l'état naturel. On le constate en répétant une expérience que J.-B. Dumas fit en 1874. On broyé de la terre fraîche avec son poids de soufre, puis on délaye le tout dans de l'eau sucrée; la fermentation s'établit sans retard et fournit un dégagement régulier d'un mélange de gaz carbonique et hydrogène sulfuré. La levure broyée avec d'autres corps ou délayée dans — 176 — diverses solutions salines, ne pouvant donner du soufre libre, ne dégage pas d'hydrogène sulfuré. Ces dernières expériences prouvent, d'une façon évi- dente, que la production d'hydrogène sulfuré est due à l'action du soufre libre. La nature intime de ce phénomène est nettement dé- voilée par la production d'hydrogène sulfuré, qui a lieu quand on mélange du soufre au filtratum de la levure traitée par l'alcool. Puisqu'on opère alors en l'absence de tout organisme vivant, le phénomène observé est d'ordre purement chimique. Il s'ensuit que la production d'hydro- gène sulfuré par la levure vivante, broyée avec du soufre, n'est pas un acte vital de cet organisme. L'expérience suivante en donne une autre preuve. La levure mise en digestion pendant deux jours avec le dou- ble de son poids d'alcool absolu, n'agit plus sur le sucre interverti, quand on la place dans des conditions norma- les de fermention : la vie de la levure est détruite. Cepen- dant la levure ainsi traitée dégage de l'hydrogène sulfuré lorsqu'on la mélange au soufre. L'hydrogénation du soufre par la levure vivante est donc le résultat de la combinai- son du soufre et du philothion avec production de H^S. Le philothion, qui est incontestablement fabriqué au sein même de la cellule par le jeu de la vie, vient ajouter une preuve de plus en faveur de la théorie de la fermen- tation de M. Berthelot. Le philothion est le premier exemple connu d'un corps extrait d'un organisme vivant, doué de la propriété d'hy- drogéner le soufre à froid. Propriétés du philothion de la levure. — Préparons une solution alcoolique filtrée de philothion, comme il est dit plus haut, et emplissons-en un flacon que nous abandon- nons ensuite à lui-même. Au bout d'un ou deux jours en hiver, de plusieurs heures en été, la liqueur claire se trouble très léègrement, puis des flocons peu abondants et blanchâ- tres, tombent lentement au fond et le liquide redevient tout à fait limpide. - 177 - Quand cette transformation s'est effectuée, ni le liquide éclairci, ni le liquide tenant en suspension des flocons ne produisent de H^S, quand on les agite avec du soufre. On obtient le même résultat en portant pendant quelques instants, la solution à 70° et en la refroidissant ensuite. Pendant que la solution fraîche de philothion se décom- pose spontanément sans addition de soufre, on observe un très faible dégagement de H^S. La solution fraîche, mélangée et agitée avec du soufre, produit immédiatement des quantités relativement consi- dérables d'hydrogène sulfuré. En employant 20" de solu- tion et 2 grammes de soufre, on constate que le dégage- ment de H'^S cesse au bout d'une demi-heure environ. L'activité du philothion est plus forte à chaud qu'à basse température ; à 35-40° la combinaison complète du soufre et du philothion est terminée dans quelques minutes. La quantité d'hydrogène sulfuré fournie par un mélange de soufre et de solution alcoolique de philothion a été dosée au moyen de la teinture d'iode dans un dispositif spécial. Les résultats ont été variables suivant les circonstances : Durée du contact de la levure et de l'alcool. 15 jours. U — 5 — 2 — Température moyenne pendant la durée de l'expérience. 6o 6» 7° 7o H2S en centimètres cubes par 100'^'= de solution alcoolique de philothion. 0" 34 0'^'= 58 l*^" 30 Ce tableau montre avec éridence que le philothion se décompose spontanément et avec assez de rapidité. Quelques propriétés de ce nouveau corps ont été étu- diées en opérant directement sur la levure. Traitons un poids de levure bien essorée : 100 grammes pour bien fixer les idées par 100 grammes d'alcool à 86°, après plusieurs heures de contact séparons par le filtre les cellules de l'alcool. On sait que l'alcool renferme du - 178 -= philothion; la levure retenue par le filtre, broyée avec du soufre, dégage beaucoup d'hydrogène sulfuré. Faisons subir à la levure restée sur le filtre et bien égouttée, un deuxième traitement dans 100 grammes d'alcool et filtrons de nouveau ; le filtratum contient un peu de philothion, les cellules en renferment davantage. Traitons une troisième fois, et de la même manière, la levure de la deuxième expérience; on ne constate plus la présence du philothion dans la liqueur alcoolique, mais la levure en contient d'une façon très sensible. Enfin, délayons, dans 100 grammes d'alcool, la levure déjà traitée trois fois, on ne trouve de philothion ni dans l'alcool, ni dans la levure. (Température moyenne des expériences, 9°.) On verra plus loin que certains tissus animaux se com- portent comme la levure à son troisième traitement. On détruit plus ou moins rapidement la propriété de la levure d'agir sur le soufre, en la délayant dans de l'acide chlorhydrique assez concentré, ou en la traitant par une solution de potasse caustique et en neutralisant après. On obtient le même résultat en la broyant avec un peu d'eau et des sels neutres en poudre, chlorure d'ammonium, chlorure de calcium, sulfate de magnésium. En étudiant l'action de ces agents, en même temps sur la vie de la levure et sur le philothion, on observe que la mort de la levure précède toujours de plusieurs jours la destruction complète du philothion. II Après avoir trouvé cette substance dans la cellule de la levure de bière, j'ai pensé immédiatement qu'elle devait exister dans d'autres cellules vivantes. L'expérimentation a pleinement corroboré cette déduc- tion naturelle. - 179 - On prend du tissu musculaire d'un bœuf récemment abattu, on le hache finement et on le met à macérer dans son poids d'alcool à 86°. Ensuite, on sépare par le filtre le tissu de l'alcool. Le filtratum alcoolique, essayé avec du soufre, ne dégage pas de H^S, le tissu broyé avec du soufre, en produit d'abondantes quantités. Ce tissu se comporte comme la levure à son troisième traitement par l'alcool. Le philothion existe donc dans le muscle de bœuf. Le foie de bœuf, le cerveau de mouton, l'intestin grêle d'agneau, le muscle de poisson, etc , etc., renferment aussi du philothion en quantité notable. Tous ces tissus, hachés et plongés dans de l'alcool sans addition de soufre, dégagent spontanément de petites quantités d'hydrogène sulfuré, mais cette production est insignifiante à côté de l'autre. Les mêmes tissus, broyés avec un peu d'eau et du sou- fre, produisent de suite H'S en quantité notable ; si on les broyé seulement avec de l'eau, on ne constate l'apparition de H^S que vingt-quatre heures environ après la mise en expérience, c'est-à-dire quand ces matières se décompo- sent sous l'influence des ferments figurés. Le blanc d'œuf frais, qui ne dégage pas spontanément de l'hydrogène sulfuré, donne immédiatement des vapeurs de H'^S, lorsqu'on le broyé avec du soufre (1). L'existence du philothion dans le blanc d'œuf me paraît fort impor- tante à noter ; elle est une preuve du rôle, peut-être con- sidérable, que ce corps joue dans les réactions qui entretiennent la vie. Parmi les tissus qui contiennent peu de philothion, je citerai les tendons, le tissu adipeux et le sang défibriné. La bile fraîche et l'urine normale d'homme paraissent ne pas en renfermer du tout. On trouve le philothion dans le règne végétal, mais en moins grande abondance que dans le règne animal. Je l'ai (1) De Rey-Pailha'de : Comptes rendus, séanceduS juilleH888. — 180 - rencontré dans les sommités très tendres des jeunes pous- ses d'asperges cueillies depuis quelques heures seulement. Il doit exister dans les jeunes bourgeons de tous les vé- gétaux, car MM. Selmi etPollaci(l) ont montré que les bourgeons de vigne et d'autres plantes, saupoudrés de fleur de soufre, dégagent de petites quantités d'hydrogène sulfuré. En résumé, les cellules vivantes engendrent, par la vie, une matière qui se combine au soufre suivant une équa- tion dont l'hydrogène sulfuré est un des facteurs. Cette matière — le philothion — est surtout répandue dans les tissus doués d'une grande vitalité. Cette propriété de la matière vivante de se combiner au soufre avec formation de H'S, fait penser de suite à la propriété analogue qu'elle possède de produire H^O avec l'oxygène. Le soufre et l'oxygène pouvant se remplacer en général, atome à atome, il y a lieu de croire que le philothion s'unit aussi à l'oxygène, suivant une équation dont H'O serait un des termes. La combinaison du soufre et du philothion, se produi- sent rapidement, il est probable que la combinaison de l'oxygène et du philothion s'opère ainsi avec nue grande rapidité. Dans un autre mémoire je ferai connaître les résultats d'expériences en cours d'exécution, instituées pour éclair- cir ces questions. (1) Selmi: Centralblatt chem, année <875. — PoUaci : Gaxetta chimica italianaj année 1875. — 181 — NOTICE Sur les travaux de M. l'abbé Dupuy Par M. A. de SAiriT-SiMON. [Suite) Description des Genres et des Espèces. Tel est le titre adopté par l'auteur relativement à l'exa- men de la faune malacologique terrestre et fluviatile de France. Je me propose de le suivre aussi brièvement que possible. 11 est utile d'appeler d'abord votre attention sur les tableaux analytiques, insérés en tête de cette partie de de l'ouvrage, et qui sont destinés à faciliter la détermina- tion des types décrits dans ce travail . Testacella. M. l'abbé Dupuy mentionne les observations consignées dans le dernier siècle, par Réaumur, Yalmont de Boraare et d'autres auteurs. Il signale une observation, faite par Férussac, relativement à une extension du manteau de ce mollusque sous l'influence de la sécheresse. D'après notre re- gretté confrère, on a confondu, avec celte partie de l'animal, une couche de mucus sécrétée par celui-ci. Il ajoute aux deux espèces déjà connues en France, une troisième recueillie à Saint-Martin du Ganigou (Pyrénées- Orientales). On a découvert plus tard, aux environs de Bordeaux, le Testacella Maugei, dont il est question dans cette partie de l'ouvrage. Le Testacella haliotidea, contracté sur lui-même quand il est captif, est très vif dans ses mouvements et prend la forme, d'un lombric en état de liberté. On sait que ce mollusque est très carnassier et fuit la lumière du jour. - 182 - Nous possédons, aux environs do Toulouse, celte espèce, que l'on retrouve dans une grande partie de la France. Vitrina. Chez les animaux de ce genre, le manteau est pourvu d'un appendice qui lubréfie la coquille. Il existe, comme le constate M. l'abbé Dupuy, deux types généraux : dans l'un, la spire est très peu développée, et le dernier tour très grand; le second type se rapproche davantage, pour la forme, de celui des Hélices et l'animal peut rentrer dans sa coquille. On peut citer, comme représentant le premier groupe, le V. elongata, qui habite les Pyrénées de la Haute-Garonne, et, comme appartenant au second, le V. major, vivant sur les pentes ombragées du revers occidental du coteau de Vieille-Toulouse, c'est à-dire dans les parties centrales de notre plaine. M. l'abbé Dupuy regarde comme douteux le V. pyrenaïca de Férussac. Plus tard, M. Moquin-Tandon a séparé cette espèce des V. elongata et diaphana. Succinea. L'auteur fait remarquer que ce genre se retrouve dans toutes les parties du globe. Il avait fait la même observa- tion relativement aux Vitrines. Les cinq espèces décrites par M. l'abbé Dupuy, rentrent aussi dans deux groupes. Chez l'un, la spire est courte, et le dernier tour acquiert un très grand développement. L'espèce rapportée au Pfeifferi par les auteurs et qui est si commune dans le canal du Midi, à Toulouse, peut être citée comme exemple. Dans le second groupe, représenté dans notre région par le S. Valcoursiana, espèce recueillie près de Villefranche-Lauragais, par M. P. Fagot, la spire est fortement allongée et l'ouverture est relativement beaucoup plus petite, par suite du développement moindre du dernier tour. - 183 - Le Succinea longiscata, décrit dans cette partie du travail de M. l'abbé Dupuy, doit être rapporté au S. elegans de Risso. Le véritable longiscata, ou plutôt un type qu'on a séparé de celui-ci sous le nom de sublongiscata, se trouve aux environs de Bayonne. Hélix. Le genre Hélice, qui constitue à peu près le tiers des es- pèces décrites dans l'ouvrage de notre regretté confrère, est l'objet d'un précis historique très consciencieux. Ce genre important, créé par Linné, a été délimité par Drapar- naud, tel qu'il est adopté maintenant. Etant répandu, comme on le sait, dans une grande partie du globe terrestre et se composant d'espèces très nombreuses, on a été obligé de le subdiviser et d'établir un nombre plus ou moins grand de coupes. M. l'abbé Dupuy reproduit les classifications de Férussac, Draparnaud, Gray et Deshayes. Celle-ci dilfère peu de celle de Draparnaud qu'adopte notre regretté con- frère. Fondée sur l'aplatissement et sur le plus ou le moins d'élévation du dessus de la coquille, elle se réduit aux quatre divisions suivantes : 4. Coquille conique. 2. — globuleuse. 3. — subdéprimée. 4. — aplatie. A l'époque où l'ouvrage de M. l'abbé Dupuy a paru, l'organisation interne d'un grand nombre d'espèces n'était pas connue et la classification de Draparnaud devait pa- raître naturelle aux auteurs contemporains, mais elle a dû être modifiée depuis. L'ouvrage de M. Moquin-Tandon est un des premiers qui ont amené ce résultat inévitable. Ainsi, on a séparé les anciennes Hélices du groupe des Algirusjncertus,cellarius, lucidus, fulvus, etc. La mâchoire, le ruban lingual sont à peu près les mêmes que ceux des Vitrines. L'orifice génital est situé vers la partie moyenne — 184 — du cou, tandis que, chez les Hélices, il est très voisin de la base du grand tentacule dextre. Enfin, la coquille est mince, cornée, à péristome simple et tranchant. Il a donc fallu rétablir le genre Zonites, créé par Denys de Monlfort en 1810 et adopté par Gray en 1840. Ce sont des animaux carnassiers; il importe de les protéger, car ils font la guerre aux mollusques nuisibles aux cultures. On a rétabli aussi le genre Leucochroa, créé par Beck en 1837. M. Moquin-Tandon l'avait compris dans le genre Zonites ; il avait observé que l'espèce qui le représente dans le Midi de la France (le L. candidissima) , possédait une mâ- choire semblable à celle des espèces de celui-ci; l'orifice génital occupe la même position; mais comme l'auteur n'avait pas examiné le radula, il n'avait pu voir que ce dernier était semblable à celui des Hélices ; cette dernière observation ne date que de peu d'années. Il n'existe en France qu'une espèce de Leucochroa ; mais ce genre est représenté par un assez grand nombre de types dans le nord de l'Afrique et en Syrie. Comme le tait remarquer M. l'abbé Dupuy, on trouve des espèces du genre Hélix « dans tous les climats, dans toutes les zones, à toutes les expositions. )) Elles paraissent pour- tant n'avoir pas pénétré dans les régions qui entourent le lac Tanganyika. Ces espèces y sont remplacées par des Bulimes de grande taille et des Agathines du genre Limico- laria. Le nombre des types décroît rapidement à mesure qu'on s'éloigne du littoral méditerranéen de l'Egypte. On sait qu'à partir de l'époque romaine, les grosses es- pèces d'Hélices jouent un rôle assez important dans l'ali- mentation, et sont l'objet d'un commerce qui fournit d'assez fortes sommes ; M. Moquin-Tandon évalue à 4,800 fr. par an, celle produite de son temps, à Marseille, par la vente des H. aspersa, vermiculata et Pisana. Comme d'autres mollusques à coquille solide, les Hélices jouent aussi un rôle dans la Paléontologie; plusieurs espèces — 185 — servent à caractériser des terrains des époques quaternaires, tertiaires et crétacées. Quand on examine attentivement les Hélices françaises, on voit que la plupart des espèces appartiennent à trois groupes principaux. Dans le premier groupe se trouvent des espèces à coquille mince, cornée, de couleur sombre, qui fuient la lumière du jour. Elles sont représentées, dans notre région, par les H. rupestris, rotundata, obvoluta, his- pida, etc., etc. Dans le second groupe, sont compris les types à coquille - plus épaisse, présentant des couleurs variées et munie d'un large péristome généralement réfléchi. Je citerai comme exemple, pour notre- région, les H. pomatia, aspersa, ne- moralis, et pour d'autres parties de la France, les H. ver- niculata, serpentina, Alpina, etc., etc. Enfin, le troisième groupe, auquel on a donné le nom de Xerophila, renferme ces espèces à têt crétacé, qui abondent surtout dans le Midi de la France et tout le long du littoral de l'Océan. Je citerai entr'autres les H. Pisana, variabilis neglecta, rugosiuscula, elegans, si communs aux environs de Toulouse. Le H. ericelorum, que l'on recuedle dans presque toutes les parties de la France, fait partie de ce groupe, ainsi que le type voisin du costulata, que l'on re- cueille dans le lehmdu Pech-David. Notre regretté confrère donne comme numéros d'ordre pour ses groupes les lettres de l'alphabet. A. Inflatœ. B. Aspersae. Les premières espèces étudiées par notre regretté con- frère, sont les Hélices édules bien connues : H. aperta, melanostoma particulières à la Provence, H. cincta, dont la provenance est douteuse et qu'il faudra probablement rayer de la liste des espèces françaises, H. pomatia, aspersa, ver- miculata et iactea ; cette dernière espèce, qui habite la partie 13 — 186 — de l'Aude voisine des Pyrénées-Orientales et le littoral de ce département, présente des caractères anatomiques bien tranchés sous le rapport de l'appareil reproducteur. Elle a reçu de M. Bourguignat le nom de H. apalolena. Voir Mol' lusques nouveaux litigieux, 8« fascicule 4867, p. 231 à 244. C. Splendidœ. M. l'abbé Dupuy passe ensuite en revue les Hélix du groupe du muralis, serpenlina et splendida ; une espèce, le Companyei, a disparu de la localité restreinte où elle avait été recueillie (les environs de Banyuls, Pyrénées-Orien- tales). D. Nemorales. j Viennent ensuite les Hélices du groupe du Nemoralis ; l'auteur y comprend le H. arbustonim qui me paraît devoir | en être séparé. M. JVloquin-Tandon le rattache au sous- genre Arionta qui possède une mâchoire munie de quatre à cinq côtes et dont l'appareil reproducteur est caractérisé par deux vésicules muqueuses simples, tandis que, chez les Hélices du groupe Nemoralis que le même auteur range dans le sous-genre Tachea , le nombre des côtes de la mâchoire est de 5 à 7 et les deux vésicules muqueuses de l'appareil génital se divisent chacune en 4 ou 5 branches. E. Candidissimse. Gomme on l'a déjà vu, ce groupe appartient au genre Leucochroa . F. Alpinœ. Sous ce nom, notre regretté confrère décrit un groupe d'espèces représenté dans les Alpes françaises par les H. Al- pina et Fontenilli. Ce groupe, auquel de nombreux auteurs ont donné le nom de Cumpylœa, renferme un grand nombre de types qui habitent les Alpes du versant italien et les chaînes de montagnes qui s'étendent depuis celles-ci jus- qu'aux Balkans. Le H. Carasealensis, espèce pyrénéenne i! - 187 - adjointe à ce groupe par M. l'abbé Dupuy, doit être séparée de ce groupe. La coquille à péristome rebordé en dedans et sa mâchoire à côtes serrées prouvent que ce type doit être classé auprès de VH. carthusiana, de même que, dans ce- lui ci, les vésicules multitide's sont plus nombreuses que celles des Campylœa. G. Planospirae. Ce groupe se compose d'espèces remarquables par leur forme : le Zonata, qui représente une réunion d'espèces pro- pres à la Suisse et à Tllalie ; le Pijrenaïca, particulier aux montagnes des Pyrénées-Orientales et aux parties voisines de la chaîne ariégeoise ; le Quimperiana, qui n'a été trouvé jusqu'à présent qu'auprès d'Hendaye (Basses-Pyrénées) et en Bretagne; le cornea, qui se trouve dans les petites Pyré- nées de la Haute-Garonne et que l'on recueille dans de nombreuses localités, depuis le département du Gard jusqu'à celui (le la Dordogne ; le Moulinsi, particulier aux monta- gnes des Pyrénées-Orientales, à la chaîne frontière de l'Ariège et aux environs de Cauterets ; enfin, le Lapicida, répandu dans presque toutes les parties de la France et que l'on recueille aux environs de Toulouse ainsi que dans toutes les Pyrénées. Pulchellse. Ce groupe se compose de deux espèces très petites qui ha- bitent notre région et sont caractérisées par une ouverture arrondie h péristome renversé, les H. pulchella et costata. Le premier de ces types se retrouve dans nos terrains ter- tiaires et quaternaires. Trigonostomae. Ils comprennent VHelix obvoluta, caractérisé par une co- quille planorbique, à tours serrés, velue, à ouverture sub- triangulaire ; ce type se trouve sous les mousses humides qui tapissent les escarpements occidentaux des côtes de — 188 - Vieille-Toulouse, c'est-à-dire dans notre région. Elle y est très rare, mais on la rencontre en plus grande abondance dans les petites Pyrénées de la Haute-Garonne ainsi que dans les montagnes de l'Ariège, les Corbières et les bases septentrionales du Canigou. On la retrouve dans les Alpes françaises, en Suisse, sur le versant des Alpes du nord de l'Italie et en Bavière. L'autre espèce, VH. holocencea, est très rare dans la partie de la chaîne alpique, entre la France et l'Italie. Elle est plus abondante dans le Valais et dans la partie de ces montagnes qui se trouve sur le versant italien. Les tours de la coquille sont plus larges et moins nom- breux que l'espèce précédente. En outre, l'ouverture pré^ sente deux dents très marquées. H. Personataa. Cette détermination s'applique à une Hélice bien connue et commune dans les Alpes, le Jura et les Vosges. Ce type se rattache à un groupe composé d'un grand nombre d'es- pèces répandues dans beaucoup de localités aux États-Unis. L'ouverture de la coquille est dentée ; en même temps, Pavant-dernier tour supporte une forte lame transversale qui fait face aux dents du péristome. Cette espèce, appelée Personata par Lamarck, avait déjà reçu, de Gmelin, le nom peu harmonieux de H. isognomostomos. J'ai recueilli cette espèce, en 1867, sur le versant septentrional de la Dent-du-Chat, près d'Aix-les-Bains (Savoie), en déplaçant les quartiers déroches qui constituent les éboulis descendu des ravins de la cîme. M. l'abbé Dupuy n'admet pas le nom de Gmelin, parce qu'il a été appliqué aussi aux espèces du nord de l'Amé- rique. C'est heureux, car la locution est vraiment barbare. En outre, on peut voir l'inconvénient qui résulte de la réu- nion faite, au juger, de types en apparence semblable, mais très différents en réalité et qui proviennent de localités éloi- gnées les unes des autres. - 189 - /. Fulva9. Il n'est pas sûr que deux des espèces décrites par notre regretté confrère se trouvent en France. Ce sont les H. bi- dentata et cobresiana. Quant au depilata, il est assez com- mun aux environs de la Grande-Chartreuse. VH. bidentata vivait aux environs de Paris à l'époque quaternaire. 11 a re- culé depuis, et l'on le recueille maintenant dans le nord de l'Allemagne, le midi de la Suède et les montagnes de Moldovie. L'^. fulva, qui termine la série, a été reconnu, par M. Moquin-Tandon, comme appartenant au genre Zonites et représentant le sous-genre Conulus. J. Rufœ. Ce groupe se compose de trois espèces : les H. Telonénsis et Moiitoni, très voisins l'un de l'autre, comme l'affirme l'auteur, et d'un troisième type, VH. fusca, signalé d'abord en Angleterre et qui est commun dans diverses localités du littoral de l'Océan et de la Manche. Cette Hélice se trouve- rait aussi aux environs d'Auch, d'après notre regretté confrère. M. Moquin-Tandon rapporte l'/T. Telonénsis au glabella, de Draparnaud ; mais la coquille de cette Hélice, plus grande et surtout plus déprimée, ne me paraît pas se rapportera la figure de l'ouvrage de ce dernier auteur. Le système reproducteur de VH. Telonénsis présente une particularité remarquable : la branche copulatrice est soudée au canal qui lui donne naissance, dans une partie notable de sa longueur. K. Hispidao. Ce groupe renferme de petites espèces, à coquille mince, cornée, velue ; ce sont les H. sericea plebeia et concinna, particuliers au nord, au centre et à l'est de la France ; VHis- pida, que l'on recueille aux environs de Toulouse et dans — 190 - presque toutes les parties du sol français; le Ponentina, par- ticulier au littoral de l'Océan. Enfin, le villosa, cantonné dans les montagnes de l'est et du nord-est de la France. L. Garthusianse. L'auteur les subdivise en deux sections. Ce sont les sui- vantes : Elles comprennent d'abord VH. rufescens, décrit en Angle- terre, en 1877, par Pennont, et qui se retrouve sur le litto- ral de la Manche. M. l'Abbé Dupuy rapporte à cette espèce VH. monlana, de Studer, observé en Suisse et dans notre Jura ; mais ce dernier type en diffère par ses tours plus larges, plus bombés, sa coquille moins carénée, ses stries plus écartées ; son ouverture est beaucoup plus descen- dante. Il est assez commun aux environs de Saint-Claude, Bief-du-Fourg et d'autres localités voisines. VH. strigella se trouve dans de nombreuses localités, de puis l'Aveyron et les montagnes de la Savoie ainsi que de la Suisse. On la recueille aussi dans les Pyrénées-Orientales, où il ne présente pas les mêmes caractères que ce type. L'H. frulicum est une espèce qui manque aussi dans nos régions ; on la recueille dans le Jura, les Alpes et le nord de l'Italie. Elle vit même aux environs de Paris. M. l'abbé Dupuy sépare ensuite, avec raison, les H. Can- tiana du littoral de la Manche et Gallo provincialis de celui de la Méditerranée. Celte dernière espèce a été trouvée à Sallèles-d'Aude, par notre savant confrère M. Gaston de Malafosse. Les H. Carthusiana et rufilabris, très voisins l'un de l'autre, sont les deux seuls types qui le représentent aux environs de Toulouse. Limbatse. Sur les trois espèces de cette subdivision, la première vit dans le centre, le nord et l'est de la France, et en Suisse, c'est l'H. incarnata. Elle est commune dans le Valais. La se- - 191 — conde est VH. Umbata, dont le type décrit par Draparnaud et assez fortement caréné, est commun autour des bases oc- cidentales et septentrionales de la Montagne-Noire, sur les confins de notre région ; des races, ou peut-être même des espèces différentes, vivent aux environs de Toulouse, dans les Pyrénées, et arrivent même jusqu'à la rive gauche de la Loire, près de Nantes. Le cinctella, type très curieux en ce que le péristome de la coquille est mince et tranchant, se montre dans la partie orientale du département du Gard et s'étend jusqu'au nord de l'Italie. Ciliatae. Est représenté par une espèce très remarquable, caracté- risée par des cils épais partant de la carène aiguë de la co- quille, dont le dernier tour de celle-ci est muni. Ce type, particulier en France aux montagnes du Var et des Alpes- Maritimes, se retrouve dans celles qui entourent les grands lacs du nord de l'Itahe et dans le Tyrol. M. Lamellatœ. N'est composé que de deux espèces, subdivisées par notre regretté confrère en deux groupes. Ce sont les : AculeatSB. Représenté par une très petite espèce recueillie près de Toulouse, à la base du coteau de Bellevue, par mon savant ami M. Margier, et qui se retrouve dans presque toute la France, Rupestres. Le type signalé par l'auteur n'a pas été trouvé encore dans les plaines de notre région, mais il est très répandu dans les Pyrénées et dans presque tou le la France. Nitentes. A l'exception de VH. pygmœa, représenté aux environs de - 192 - Toulouse par une forme spéciale (VH. Simoniana), qui dif- fère du type par d'assez fortes stries, les autres espèces ap- partiennent au genre Zonites. Ce sont les : Z. nitidiis, qui se trouve dans notre région. Z. incertus, réuni à tort par les auteurs à VOlivetorum de Gmelin, espèce italienne tout à fait différente sous le rapport du développement du dernier tour et l'ouverture de l'ombi- lic de la coquille. Le type décrit par Draparnaud se trouve depuis Lectoure jusqu'aux environs de Saint-Julien-d'Em- pare, près de Villefranche (Aveyron), où il a été recueilli par le Frère Saltel. Celui que nous possédons dans les ravins voisins de Pouvourville et de Vieille-Toulouse, en diffère par une ouverture plus allongée et moins descendante, ainsi que par un ombilic plus ouvert. Z.glaber, particulier jusqu'à présent aux Alpes et aux montagnes de l'Aveyron. On recueille, aux environs de Lourdes et dans les Basses- Pyrénées, une espèce très voisine de la précédente. C'est le Z. Navarricus de Bourguignat. Z. nitidulus, espèce très peu connue, vivant, d'après l'au- teur, dans les parties montagneuses de la France. Z. cellariiis, particulier au nord de la France. On trouve des formes voisines dans les Pyrénées. Z. lucidus, remplace le précédent aux environs de Tou- louse. Il y est semblable au type décrit par Draparnaud dans la région de Montpellier. Z. nitens, très commun dans notre région, dans les Pyré- nées et dans presque toute la France. Z. radiatulus, espèce des Pyrénées, des Alpes et des mon- tagnes de l'Auvergne. Je l'ai recueillie en assez grande abondance près de la basilique de Lourdes. Z. nitidosus. Ce type peut avoir été décrit peut-être sur de jeunes individus appartenant au Z. nitens. Z. pseudohydatinus, rapporté par notre regretté confrère à — 193 - Vhydatinus. Je possède ce dernier recueilli en Dalmatie. Il diffère du type français par ses derniers tours plus larges, sa coquille plus globuleuse, son ouverture plus grande, plus arrondie, plus descendante. Le Z.pseudohydatinus^ qui se trouve dans tous les dépôts du lehm de Pech-David, ainsi que dans les détritus des allu- vions de la Garonne, a été recueilli vivant dans la vallée du Lis, près de Luchon, par M. Maurice Gourdon. Z. crystallinus. Très commun dans les détritus des allu- vions de la Garonne. 11 est très répandu dans un grand nombre de localités en France. Z. hyaUnus. Se trouve avec le précédent, mais moins commun, dans nos alluvions. On le recueille aussi dans un grand nombre de localités différentes du sol français. Z. Algirus. Espèce de grande taille, dont l'anatomie a été étudiée avec soin par MM. Van Beneden et Moquin-Tandon. Le Zonites est très commun le long du littoral de la Médi- terranée. Avant son départ pour Paris, qui a eu lieu en 1851, M. Moquin-Tandon avait naturalisé cette espèce à Toulouse, sur la butte du Jardin-des-Plantes, où elle s'était multipliée; mais, par suite des recherches des collection- neurs, les individus sont devenus assez rares. 0. Rotundatae. Notre regretté confrère rattache à ce groupe une Hélice particulière aux régions supérieures des Alpes, \'H. rude- ralœ. Il y joint une des espèces les plus répandues en France, le rotundata, qui habite la lisière septentrionale de la Ramet, près de Toulouse, où il a été recueilli par mon sa- vant ami M. Margier. Comme chez le précédent, les tours de la coquille sont serrés, et l'ombilic, très ouvert, laisse voir les tours de la spire. Le péristome est mince et tranchant. MM. l'abbé Dupuy et Moquin-Tandon comprennent encore dans ce groupe d Hélices 17/. lenticula, particulier au litto- ral de la Méditerranée ; mais je crois que cette dernière espèce doit constituer une section à part. — 194 - De même que chez les Leucochroa, il n'existe en France qu'une espèce appartenant à celle-ci ; mais on en a constaté un assez grand nombre d'autres dans la péninsule Ibérique, le Maroc, la Grèce, etc., etc. C'est un fait curieux que ce soit le type français qui, par la dilatation du dernier tour, s'écarte le plus des Botundalœ ; mais, dans les espèces qui se rattachent au Lenticula, les tries inégales, l'ombilic ne lais- sant pas voir les premiers tours de la coquille, le péristome réfléchi en dessous, caractérisent cette section, voisine de celle du Rangiana. Cette manière de voir est confirmée par l'étude de l'ani- mal et de ses organes internes ; on peut en juger par la des- cription sommaire qui suit : H. rotundata. Tentacules supérieurs forts longs et grêles (Dupuy), mâ- choire allongée, les côtes et crenelures se touchent et dépas- sent à peine le bord libre. Les dents marginales du radula, munies d'un support assez large, contournent, présentent trois cuspides assez longues ; les deux cuspides accessoires n'atteignent que la moitié de la cuspide principale. Les dents latérales allongées sont munies d'une cuspide terminale assez longue. La petite dent est peu développée. La grande dent rachiale est trapue, à cuspide assez grosse; les deux petites dents paraissent assez développées. L'appareil reproducteur ne présente pas de vésicules mu- queuses (Moquin). H. lenticula. Tentacules supérieurs assez épais et médiocrement allon- gés (Dupuy). Mâchoire large ; les côtes sont grosses, sail- lantes et terminées par des crenelures pointues qui dépas- sent le bord libre. Les dents marginales du radula présentent un support très large, surmonté de quatre cuspides courtes, deux en ci- seaux presque égales. Les deux autres sont écartées ; elles - 195 - décroissent en longueur à partir des deux cuspides princi- pales. Les dents latérales sont allongées, à cuspide terminale courte ; la petite dent est plus développée que chez le rotun- data. D'un autre côté, les petites dents qui flanquent la dent rachiale sont relativement plus petites. L'appareil reproducteur est caractérisé par une vésicule muqueuse vermiforme (Moquin). Les différences que je viens de signaler relativement à la coquille, l'animal, la mâchoire, le ruban lingual et l'exis- tence d'une vésicule muqueuse chez le lenticula, justifient l'assertion que je viens d'émettre. VH. rotundula est une espèce du nord et du centre de l'Europe, tandis que le lenticula, qui se retrouve en Sicile et en Egypte, appartient à un groupe tout à fait méridional. Dentatae. Notre regretté confrère comprend dans ce groupe deux des Hélices les plus remarquables de la faune française (les H., consrticta et Rangiona). La première de ces espèces est cantonnée dans la partie occidentale de nos Pyrénées. La seconde se trouve à l'autre extrémité de la chaîne. L'H. constricta, découvert à Saint-Marlin-d'Alberon (Basses- Pyrénées), par Pitorre, a été décrit en 1836 par Boubée. M. l'abbé Dupuy né connaissait ce type que par le travail de son prédécesseur ; aussi la figure et la diagnose qui se rapportent à cette curieuse espèce ne pouvaient qu'être im- parfaites. M. Moquin-Tandon, ayant acheté l'individu pos- sédé par Boubée, a été plus heureux ; mais on peut voir que le spécimen représenté dans cet autre ouvrage n'est pas adulte, la grande lamelle de l'avant-dernier tour n'ayant pas atteint son développement complet. En 1856, M. Bouti- gny a eu la bonne fortune de découvrir une colonie de cette espèce à l'entrée de la forêt de Lourdes, c'e*t-à-dire à deux ou trois kilomètres de cette ville. J'en ai recuilli, à diffé- - 196 - rentes reprises, plus de loO individus dans un espace assez restreint, mais il m'a été impossible de la trouver ailleurs. Plus tard, cette Hélice a été trouvée aux environs de Bayonne et de Cambo. Elle y est très commune. Dans le premier fascicule du Journal de conchyliologie de 1867, M. Gassies a publié une note sur l'animal et la mâ- choire de ce mollusque. J'ai donné, dans le même fascicule, quelques détails sur les pièces buccales et sur le système re- producteur. Ce qui se rapporte àla mâchoire et au radula est très incomplet. Je vais m'efforcer de remplir cette lacune. Comme le fait remarquer Gassies, la mâchoire est forte- ment arquée, large et tronquée aux deux bouts. Il a observé dix-huit côtes. Je n'en ai constaté que six dans un individu jeune et dix dans un autre plus avancé en développement. Les deux côtes médianes se touchent, ainsi que celles que l'on remarque aux deux bouts ; elles sont presque parallèles et à peu près droites ; elles convergent faiblement à partir du bord libre, qu'elles dépassent un peu. La pointe des cre- nelures est aiguë et recourbée. La mâchoire d'environ un millimètre ; elle est moins ar- quée que celle de \'H. Rangiana. Le7^adula est long de un demi-millimètre ; les dents sont espacées; l'angle que tonnent les marginales avec les laté- rales est assez obtus, mais moins ouvert que celui qu'on ob- serve chez l'Hélice des Pyrénées-Orientales. La formule dentaire est la suivante : (iO -H 8 -h 1 + 8 4- 10) X 90 Comme je viens de le faire remarquer, les dents sont assez espacées, les latérales et les rachiales surtout; celles-ci sont presque aussi grandes que les précédentes. Les lamelles pa- raissent trapues. Les dents marginales munies d'un support large, segmenté et contourné, présentent deux grandes' cuspides en ciseaux et trois petites recourbées, qui décroissent en longueur à - 197 — partir de celles-ci. En se rapprochant des dents latérales, les cinq cuspides se réduisent à deux qui s'allongent (une grande et une petite). Les dents latérales se composent, comme beaucoup d'au- tres espèces, de deux dents. La grande est grosse, un peu contournée; la cuspide terminale paraît trapue et présente une courbure assez forte. La petite dent a atteint la moitié de la longueur de la précédente; elle paraît trigone, un peu recourbée; la cuspide terminale est très petite, recourbée, aiguë. Le support est assez large, cupuliforme. Les dents ra- chiales sont grosses et trapues, tronquées vers la cuspide terminale, qui est courte et grosse ; les petites dents parais- sent assez développées (la moitié de la dent principale), con- tournées, divergentes et terminées par une pointe aiguë. Les lamelles sont médiocrement échancrées, à trois seg- ments, comme chez la plupart des Hélices. On voit que l'armature linguale diffère beaucoup de celle de VH. Rangiana, que j'ai décrite dans mon Mémoire sur cette dernière espèce. (Voir Bulletin de la Société d'Histoire naturelle; avril, 1873, p. 267.) Le système reproducteur, dont je n'ai dit que quelques mots dans ma note extraite du Journal de conchyliologie, présente des particularités très remarquables. La poche à dard manque. A la place de la vésicule muqueuse, on voit un corps glanduleux, qui présente la forme de l'organe précédent. L'oviducte est large, à replis nombreux et serrés. La pros- tate paraît assez étroite. L'organe de l'albumine est petit, étroit, contourné ; il se termine en pointe obtuse. Le talon est petit, allongé. Le canal excréteur est assez long, grêle, et forme des re- plis assez nombreux . La poche copulatrice est petite, non renflée au bout. Le - 198 — canal est très court, large, et présente un renricment mar- qué à la base. Le flagellum est presque rudimen taire ; sa forme est celle d'un onglet recourbé. Le canal déférent est très long, sinueux, filiforme. La verge est assez grande, longue, contournée ; elle de- vient plus large à mesure qu'elle s'éloigne du conduit va- ginal ; celui-ci paraît assez long, un peu sinueux et de grosseur médiocre. Le collier médullaire n'avait été étudié que d'une manière incomplète dans ma note. Je dois relever une inexactitude : au lieu de quatre ganglions il en existe huit ; les deux céré- broïdes et six sous-œsophagiens. Les ganglions cérébroïdes sont grands, réniforraes ; la concavité regarde la face externe. Ils sont, en outre, échan- crés à l'insertion de la commissure qui les unit. Celle ci est assez épaisse et de longueur médiocre. Les deux commis- sures latérales sont assez courtes. Les ganglions sous œso- phagiens sont disposés en deux groupes composés chacun de trois ganglions presque égaux, arrondis ; chaque groupe est séparé par deux commissures presque aussi longues que les latérales. J'ai déjà signalé cette particularité remarquable dans ma note sur VH. Rangiana. On voit, d'après tout ce qui précède, que VH. constricta doit constituer jusqu'à présent une section à part et ne peut pas être rattaché aux Carocollena. LU. Rangiana est aussi une des espèces les plus curieuses qui existent en Europe. Gomme dans l'Hélice précédente, le bord libre de l'ouverture est très étroit et se creuse en gout- tière, mais le reste du péristome est fortement plissé, bicon- tourné, sinueux, pour me servir de l'expression employée par notre regretté confrère. M. Moquin -Tandon a fait le premier connaître les détails qui se rapportent à l'organisation externe de ce mollusque. J'ai essayé de les compléter dans ma note déjà citée. J'ai si- — 199 — gnalé les rapports qui existent entre cette coquille et celle de VH. Vialaï, qui se trouve cfens l'éocène du raidi de la France. Depuis la publication des deux ouvrages de MM. l'abbé Dupuy et Moquin-Tandon, j'ai reçu une troisième espèce qui habite les environs de Valence (Espagne), VH. Boscœ. La forme générale de la coquille est à peu près la même que celle du Rangiana ; la gouttière que j'ai signalée plus haut existe aussi, mais l'ouverture ne présente pas ces plissements qui caractérisent l'espèce des Pyrénées-Orien- tales et celle qu'on a trouvée dans nos terrains tertiaires. Voilà trois espèces du même groupe, et, chose remarquable, il existe plus de ditlérence entre les deux qui vivent à l'époque actuelle qu'entre l'une de ces deux et celle qui re- monte à une époque géologique assez reculée. P. Variabiles. Les vingt-une dernières Hélices que notre regretté conh'ère réunit sous ce nom appartenaient au groupe dont j'ai déjà parlé, c'est celui des Xerophila. Ces mollusques, si répandus dans le midi de l'Europe et en Algérie, recher- chent les localités exposées au soleil; ils se tiennent sur les végétaux et sur les murailles. Les plus grosses espèces (H.* Pisana, neglecta) égalent à peine en grosseur un H. memo- ralîs de petite taille. Elles sont nuisibles aux cultures. On est obligé, aux environs de Narbonne, de dépenser de fortes sommes pour empêcher 1'//. Pisana de dévorer les bourgeons de vigne au moment où ils se développent, et par consé- quent de détruire la récolte. De leur côté, les H. neglecta et variabilis sont redoutés des horticulteurs. On voit ces mol- lusques accrochés en groupe aux arbres fruitiers dont ils dé- vorent les pousses, les feuilles, les fleurs et les fruits en compagnie de l'espèce déjà mentionnée. Un certain nombre de ces Hélices sont polymorphes. Le malacologiste ne sait pas s'il a devant lui des espèces ou des races. Un examen attentif des organes intérieurs pourra seul trancher cette question. — 200 — Carinatse. M. l'abbé Dupuy rapporte à ce groupe les quatre espèces suivantes : H. explanala, commune sur le littoral de la Méditerranée aux environs de Cette ; venue probablement de l'Algérie, où elle se trouve avec d'autres types, tels que les H. depressula, Jolyi, etc. Le Trochilus, très commun aussi au bord de la mer, dans les Bouches-du-Rliône, le Var et les Alpes-Maritimes. VH. Trochilus, de Poiret, n'étant qu'une variété sans bandes du Terrestris du même auteur, le type décrit par notre regretté contrère doit prendre le nom de H. Scilula, Jan. H. elegans, très commun aux environs de Toulouse et dans de nombreuses localités, depuis le département du Gard jusqu'à celui de Lot-et-Garonne; se trouve aussi en compagnie de 1'^. explanata, sur les plages de la Méditer- ranée. H. Trochoïdes, se composent de deux types qui diffèrent du véritable Trochoïdes décrit à la Galle (Algérie), par Poiret. Le premier est \'H. conica, particulier au littoral de la Méditerranée de l'Hérault, de l'Aude et des Pyrénées- Orientales. L'autre type est le crenulala, de Mùller, qui le remplace en Provence, à partir de l'embouchure du Rhône, et qui est maritime comme lui. J'ai étudié ces quatre Hélices dans mon Mémoire sur les espèces du groupe de Velegans. (Voir Bulletin de la Société d'Histoire naturelle; 1382, p. i 91-227.) Pyramidatae. N'est représenté en France que par une espèce [VH. py- ramidala), qui s'écarte peu des régions méditerranéennes. La localité la plus éloignée de la mer que je connaisse est Garpentras, où l'Hélice décrite par M. l'abbé Dupuy a été recueillie par mon savant ami M. Eugène Margier. -1201 — Striatae. Ce groupe se compose de sept espèces dont la plupart représente un polymorphisme bien accentué : La première {H. rugosiuscula) , en est un exemple, le type décrit par Michaud se trouve aux environs d'Aix ; je n'ai pas pu me le procurer ; quant aux individus qui vivent aux environs de Toulouse, il y a des formes bien tranchées que Draparnaud et Michaud, s'ils les avaient connues, auraient probablement décrits et figurés comme espèces. Un de ces types est muni d'un filetcarénant tîliformeet presque eflacé, mais qui existe en définitive. Un autre \'H Ussatensis présente un ombilic très ouvert, tandis que le vrai rugosiuscula est caractérisé par un ombilic médiocre. Notre regretté confrère n'a pas connu sans doute ces particularités quand il a publié son travail. On ne connaît pas le véritable H. apicina décrit par Lamarck ; cette espèce doit se trouver auprès de l'habita- tion qu'occupait Latreille aux environs de Brive. Faute de conchyliologistes dans cette localité, on en est réduit aux conjectures. Le type auquel les auteurs ont donné ce nom, et qui est tout à fait méridional, se trouve aux environs de Toulouse près des Ponts-Jumeaux. Notre regretté confrère pense, avec raison, qu'il a été porté par le commerce. 11 y a quelques années, il existait au PortGaraud des chantiers oii les bar- ques du canal du Midi étaient en réparation. J'ai recueilli, au commencement de 1875, des individus appartenant à l'Hélice décrite par M. l'abbé Dupuy sous le nomd'ap^'cma. Malgré la terrible inondation de l'année où j'ai constaté cette colonie, celle-ci s'est multipliée jusqu'à présent et l'on en trouve encore de nombreux individus. La même espèce s'est propagée aussi le long des berges de la Garonne aux Sept-Deniers, L'fl". costulata ou plutôt une forme voisine du type par- 44 — 202 — ticulier au centre de l'Allemagne, se trouve dans le lehm du Pecli-David, au sud de Toulouse. C'est l'Hélice décrite par MM. Bourguignat et P. Fagot sous le nom de //. Weddeli. Le costulata, décrit par notre regretté confrère, ne se trouve que dans le nord et le nord-est de la France. L'H. conspurcata est particulier aux régions voisines de la Méditerranée. Il se rapproche, par sa coquille mince et de couleur sombre ainsi que par les poils qui la recouvrent, des espèces du groupe de VH. hispida. VH. striala, décrit par M. l'abbé Dupuy, a dû nécessaire- ment changer de nom. VH. nommée par Mùller est origi- naire de Saxe. Il est à supposer que c'est le costulata ou une espèce de ce groupe. Il existe dans les types rapportés par notre regretté con- frère à celui qu'il a décrit, des différences qui ont amené plusieurs auteurs à décrire ces formes comme des espèces distinctes. Plusieurs d'entre elles se trouvent aux environs de Toulouse. Vient ensuite VH intersecta particulier aux régions qui avoisinent l'Océan et la Manche. Il arrive pourtant jusqu'à Lourdes où il est très commun et à Mauléon-Magnoac (Hautes-Pyrénées), c'est-à-dire aux limites de la Haute - Garonne. Enfin, VH. candidula très commun dans le nord, le centre et l'est de la France. De même que pour le striala de Draparnaud, on y a compris des types qui ont été séparés plus tard. Ericetacse. VH. Terverii est une espèce peu connue qui habite les environs de Toulon. Je ferai la même remarque ici, que pour les H. striata el candidula relativement à son poly- morphisme. VH. cespitum, décrit par Draparnaud et recueilli par cet auteur aux environs de Montpellier, fournit un exemple de ce qu'on peut appeler l'amalgame des espèces. Ross- - 203 — massler n'aurait pas créé son H. arrigoï, qu'il a fallu sup- primer, s'il n'avait pas rapporté au cespitum des individus provenant de Grasse ou de Nice. L'/f. ericetorum est une des espèces les plus répandues et les plus communes qui existent en France. M. P. Fagot l'a trouvé dans les dépôts quaternaires des environs de Ville- franche-Lauragais. Cette Hélice acquiert une grande taille dans les parties supérieures du coteau de Pech-David, près de Toulouse. De même que le Terveri et les autres espèces que j'ai signalées, VU. neglecta renferme un grand nombre de formes, différentes les unes des autres. Dans tous les cas, on devra séparer comme type spécilique, celle décrite par M. Bourguignat sous le nom de trepidula. Le type décrit et figuré par Draparnaud, forme qu'il signale comme vivant près de Lauzerte (Tarn-et-Garonne), présente une coquille assez bombée en dessus ; l'ombilic se rétrécit brusquement et devient presque semblable à celui du variabilis au fond de la spire. L'ouverture est médiocre. Dans le trepidula, voisin deA'ammoiiis ûù nord de l'Italie, la coquille est à peu près aplatie en dessus, l'ombilic, dans certains individus, est presque aussi ouvert que celui de l'ericetorum, il laisse voir les tours spiraux. L'ouverture est grande, ces caractères se retrouvent chez un très grand nombre d'individus, aux environs de Castres particulière- ment. Cette Hélice est moins commune aux environs de Toulouse, mais d'un autre côté, il existe d'autres formes dont l'étude anatomique est à faire. Alors il sera possible de savoir si ce sont des espèces distinctes ou de simples races. L'Hélice que notre regretté confrère rapporte à Varenosa de Ziegler en a été séparée par M. Bourguignat, qui lui a donné le nom d'enhalia. VH. arenosa est une espèce recueillie dans des régions très éloignées de la France, tandis que Verhalia vit sur les falaises de Biarritz. 11 y est très commun. . - 204 - Variabiles verse. J'ai comparé entr'elles la figure de l'fl. submaritima décrit par notre regretté confrère, et celle du neglecla de Drapar- naud. Je n'y ai pas trouvé de grandes différences. Je suis porté à croire qu'il y a eu double emploi. Les localités in- diquées par les deux auteurs sont voisines les unes des autres. Le seul caractère cité par M. l'abbé Dupuy serait la faible carène du dernier tour, il me paraît peu important. Comme VH. neglecta et les espèces que j'ai déjà citées, le variabilis renferme des types différents et qui ont été sépa- rés les uns des autres après la publication de l'ouvrage de notre regretté confrère. Le variabilis typique se trouve aux environs de Montpellier. Il est caractérisé par le dessous de la coquille qui est fortement bombé. Une partie des formes qui se rattachent à celte espèce se trouve aux environs de Toulouse et forme des colonies où les individus sont très communs. VH. maritima est très voisin du précédent; il est parti- culier aux plages de la Méditerranée, où ce type est très commun aussi. J'ai déjà parlé de VH. Pisana ; cette espèce, si commune dans les bassins de l'Aude, de la Garonne, sur le littoral français de l'Océan et de la Méditerranée, en Espagne, en Italie et sur toutes les côtes du nord de l'Afrique. Cette Hé- lice s'étend jusqu'à la Syrie. Partout, elle se multiplie à l'excès. M. l'abbé Dupuy évalue le nombre d'œufs que pond chaque individu à celui de vingt cinq à soixante en au- tomne. J'ai rencontré, pourtant, une exception à cet égard dans mes voyages en Toscane, et c'est à Pise où je n'ai pu recueillir qu'un individu appartenant à cette espèce. Des conchyliologistes de Florence m'ont assuré qu'ils n'avaient pas été aussi heureux que moi. Au mois de juillet dernier, jai pu constater l'apparition du — 205 — Pisana près de la gare de Saint-Gaudens. Il a dû y être porté dans les marchandises venues de Toulouse. C'est, je crois, une assez mauvaise acquisition. Conoïdeœ. VH. conoïdea, qui seule représente ce groupe, termine la série des espèces étudiées par notre regretté confrère. Par la forme de sa coquille, il se rapproche des Bulimes et ne se trouve que sur les plages de la Méditerranée. Il est com- mun aux environs de Cette. M. Moquin-Tandon ne donne que très peu de détails sur l'organisation interne de cette Hélice. Je crois utile de les compléter par les observations que j'ai faites plus lard. La mâchoire est allongée, médiocrement arquée ; elle se relève aux deux bouts, qui sont arrondis. Les côtes sont au nombre de quatre, espacées, larges, à crenelures obtuses ; on remarque une cinquième, un peu effacée contre la côte qui regarde le côté gauche du cou. Elle est très large, et la cre- nelure paraît obtuse Le ruban lingual est assez large en avant, rétréci en ar- rière; les rangées de dents sont grosses, serrées; les margi- nales forment un angle à peine marqué avec les latérales. Celles du rachis sont à peine plus petites que celles-ci et un peu en arrière. Les lamelles sont fortement échancrées, tra- pues. La formule dentaire est la suivante : (12 H-12 + 1 -H 12-^12) X 70 Les dents marginales sont assez grosses, presque soudées l'une à l'autre. Le support à peu près quadrangulaire. Les cuspides en ciseaux sont très inégales; celle qui regarde le rachis est collée à la grande cuspide et n'atteint que le quart de celle-ci en longueur. Les petites cuspides sont au nombre de trois, courtes et obtuses. Les dents latérales sont grosses, ovoïdes, très faiblement - 206 - contournées, tronquées à l'insertion de la cuspide, qui est un peu allongée, forte et pointue. La petite dent atteint la moitié de la dent principale. Chacune présente un support assez large, cupuliforme. Les pointes de la lamelle commune sont recourbées. Les dents rachiales se composent, comme chez presque toutes les Hélices françaises, d'une grosse dent et de deux petites accolées à la base de celle-ci qui est ovoïde, non con- tournée et se terminant par une troncature bien marquée, d'où part la cuspide. Celle-ci est assez grosse, un peu allon- gée, pointue. Les petites dents arrivent au tiers de la lon- gueur de la dent principale; elles sont ovoïdes aussi, peu divergentes, et leur cuspide paraît aussi grande que la dent. La lamelle commune, composée de trois segmenis, est moins trapue que celle des dents latérales ; les pointes qui la terminent sont aiguës. M. Moquin-Tandon dit qu'il existe une poche à dard et des vésicules muqueuses, probablement deux simples ou termi- nées par deux ramifications. 11 ne les décrit pas, et l'indi- vidu que j'ai étudié n'était pas en assez bon état pour qu'il m'ait été possible de voir ces parties de l'appareil reproduc- teur. La glande de l'albumine est de grandeur médiocre, longue de un millimètre, large d'un demi-millimètre, triquètre, re- courbée, carénée, un peu rétrécie et obtuse au bout, d'un brun-jaunâtre sale, assez consistante. Le talon est situé près de la base de la glande précé- dente; il est long de un cinquième de miUimètre, oblong, jaunâtre, consistant. La poche copulatrice vient s'appliquer contre l'extrémité del'oviducte; elle est pyriforme, assez petite, jaunâtre, et présente une teinte brune à la base. Le canal est très long, large, d'un gris clair. Il est renflé à la base. Point de branche copulatrice. Les Hélices jouent un rôle d'une si grande importance - 207 - dans la faune européenne, que j'ai dû soumettre à uu exa- men détaillé les espèces décrites par notre regretté confrère. Presque toutes ont été conservées ; seulement, comme on a pu le voir, des formes nouvelles viennent et viendront se grouper autour des types établis déjà. M. Moquin-Tandon avait cru devoir supprimer quelques- uns de ceux-ci i^H. Moulinsi, costulata, scitula, etc.) ; mais un examen ultérieur a démontré qu'ils constituent de véri- tables espèces bien tranchées et non de simples variétés de forme. Cette partie de l'ouvrage de M. l'abbé Dupuy est terminée par le tableau de la classification des Hélices, par Lud. Pfeiffer; celle-ci contient les noms de cinquante-sept es- pèces exotiques et européennes, parmi lesquelles se trou- vent vingt des types décrits par notre regretté confrère. 1 PROCÈS-VERBAUX. — 4888 Séance du If jani^iei' 1888. Présidence de M. Laborie , président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Laborie, en prenant place au fauteuil de la présidence, prononce les paroles suivantes : Messieurs, Avant d'occuper pour la première fois le poste si honorable ob votre seule bienveillance m'a porté, je ne puis manquer de vous remercier de l'honneur que vous m'avez fait, et de vous en exprimer ma profonde gratitude. Permettez-moi, de plus, de vous entretenir quelques ins- tants de notre Société et des moyens propres à augmenter sa réputation, à étendre son influence, à grandir son utilité, à accroître enfin sa prospérité. En principe, nous sommes, sans aucun doute, parfaitement d'accord sur les voies à suivre pour obtenir ces résultats, et je ne serai pas contredit si j'aflTirme que des communications variées, nombreuses, originales, et surtout marquées au coin d'une méthode scientifique rigoureuse, sont indispensables au maintien de sa réputation si justement acquise ; si je prétends que ses publicaliofts répandues le plus possible pour faire connaître les idées et les travaux de ses membres, auront l'inévitable effet de rendre aux naturalistes les services qu'ils sont accoutumés à attendre d'elle; et si, enfin, j'avance qu'une gestion judicieuse, et au besoin économe, de ses res- sources, est nécessaire pour lui assurer un lendemain et sou- tenir sa prospérité. H Mais si nous convenons en principe de ces vérités géné- rales, nous devons, ce me semble, différer dans la pratique, car nos actes sont parfois en désaccord avec nos convictions. Permettez-moi de vous dire, avant d'aller plus loin, que je n'ai nullement l'intention de faire ici un procès de ten- dance, une critique quelconque de vos actes, et moins encore celle de prétendre que la Société demande impérieusement d'entrer dans une nouvelle voie. Non, Messieurs, vos tradi- tions, sanctionnées par de longues années d'expérience et i par des résultats auxquels il convient de rendre justice, mon ambition unique est de les conserver intactes, si je le peux; notre organisation générale n'a pas de modifications à subir, et, par conséquent, je ne cède qu'au désir de solliciter vos efforts, et de réchauffer le zèle de tous. Laissons donc de côté, si vous le voulez bien, et l'adminis- tration de nos fonds, dont une commission aura bientôt à vous entretenir, et notre Bulletin annuel, pour nous occuper seulement de la première des conditions nécessaires à la prospérité de toute association scientifique. L'essentiel à mes yeux, pour une société, est d'avoir des communications nombreuses, bien faites, et ce résultat, sans le concours de tous les membres à l'organisation des séances, ne peut pas être atteint. Depuis quelques années, il semble que ce concours soit moins empressé, moins unanime qu'au- trefois, et vous n'êtes pas sans avoir remarqué, je ne dirai pas l'indifférence, mais l'abstention de quelques-uns de nos confrères qui, auparavant, étaient sans cesse prêts à payer de leur personne, et dont nous serions si heureux d'avoir sou- vent à inscrire les noms sur nos ordres du jour. Eh bien, Messieurs, c'est cette abstention que je voudrais voir cesser, car je ne puis en découvrir les causes. Sans doute, pour les uns, elle est motivée par des occupations étrangères aux questions scientifiques, pour d'autres, elle est peut-être la conséquence du regret qu'ils éprouvent envoyant reléguer au second plan les questions qui, autrefois, étaient III au premier; pour d'autres, enfin, les séances sont devenues moins intéressantes, parce qu'on y expose plus qu'avant des travaux faits à l'aide des méthodes de recherches nouvelles, et qu'on y emploie un langage trop spécial et avec lequel ils ne sont point familiers. Si ces abstentions que je regrette et que je me permets de combattre n'ont pas d'autres fondements, je me flatte de les voir disparaître bientôt, car rien ne les justifie. Et en effet, Messieurs, le temps ramène fatalement au dé- placement do l'importance de toutes les questions, de quelque nature qu'elles soient; des hommes nouveaux apportent avec eux des idées, des occupations, des tendances d'esprit nou- velles, et le progrès, souvent, n'est que la conséquence d'une nouvelle méthode de recherches. Enfin, laissez-moi vous demander si vous pensez qu'une étude scientifique d'un ordre donné présente plus d'intérêt pour les personnes étrangères à cette science, que les résul- tais fournis par un nouveau procédé d'investigation pour ceux qui l'ignorent. En d'autres termes, pensez-vous que l'énumé- ration des espèces animales ou végétales recueillies dans une excursion, soit plutôt un régal pour un géologue que la des- cription anatomique d'un appareil? Et qu'un physiologiste se presse de joie à la découverte d'un fossile rarissime ou inédit, plutôt qu'à l'exposé de l'examen histologique d'une portion quelconque d'un corps organisé ? Si la zoologie, la géologie, la botanique ont certains points de contact, si elles possèdent des questions communes et ac- cessibles à tous les naturalistes, elles restent séparées d'ordi- naire par des barrières que l'étude peut seule nous permettre de franchir. Il faut connaître la stratigraphie pour suivre une étude de terrains, il est nécessaire de connaître l'organographie pour saisir une description d'espèce, enfin il convient aussi bien d'être au courant de l'anatomie pour entendre l'organisatioa d'un animal, que d'être au courant de la technique microgra- IV phique, pour écouter avec plaisir une commu«icatioD d'iiis- tologie. Mais ce sont là des vérités banales, et dont je ne vous au- rais point fatigué si elles ne servaient pas à montrer l'inanité des raisons auxquelles j'ai attribué certaines abstentions. Peut-être, et ici je ne saurais prendre une forme trop du- bitatrice, peut-être quelques-uns de nos confrères se sont-ils mis à l'écart parce que plusieurs d'entre nous leur auront paru attacher trop d'importance aux études nouvelles dont je viens de parler, et à l'emploi de ces procédés que les progrès incessants des sciences répandent chaque jour davantage. Cette raison aurait plus de valeur que les autres, si elle im- pliquait, de la part de ceux qui l'auraient fournie, une sorte de mépris pour tout ce qui n'a pas été vu ou fait à travers les lentilles du microscope. Mais il n'en est rien, Messieurs, et si dans les bulletins de nos dernières années on fait la part de l'anatomie et celle de la systématique, on reconnaît que la première n'est pas la mieux partagée. Du reste, Messieurs, dans ces exagérations de langage, il faut faire la part de la jeunesse des uns, de l'enthousiasme des autres, et, enfin, de ce penchant commun à tous et qui nous porte à définir le bien : ce que je fais. Ainsi, Messieurs, rien ne justifie ces abstentions, et rien ne s'oppose à ce que nous travaillons ensemble, sans arrière- pensée, avec un désintéressement absolu, une indulgence ré- ciproque complète, à la prospérité de la Société et à l'éléva- tion de sa fortune scientifique. Je fais appel à la bonne volonté de ceux pour qui nous sommes les tard-venus, au dévouement de ceux qui ont été et sont restés nos maîtres, et qui sont si bien placés pour don- ner de la notoriété à nos publications en les enrichissant par leurs travaux personnels, comme par ceux qu'ils peuvent sus- citer. Enfin, je m'adresse au courage de ceux qui, nés d'hier à la vie scientifique, hésitent encore et redoutent peut-être de trouver des juges là ou ils n'ont que des camarades. A eux, je dirai : osez, osez donc, et vous verrez que vos craintes sont vaines et vos hésitations puériles. Hâtez-vous d'époler l'alphabet de l'observation personnelle, pour être plus vite en droit d'aspirer à des découvertes importantes. Rien ne saurait vous être plus profitable que des observations peu étendues, que le contrôle d'un résultat nouvellement énoncé; rien ne vous coûtera moins, et nous bénéficierons de votre travail en même temps que nous y applaudirons. Il est vrai que si les communications se multipliaient, notre Bulletin ne pourrait plus contenir les longs mémoires ; mais pensez-vous que son intérêt en fût amoindri ? Pour toutes les questions que vous étudiez, il devient un document indispensable, et leur nombre augmentant, il prendrait une importance de plus en plus grande. Enfin, Messieurs, parmi les manifestations qui affirment la "vie d'une société, vous comptez sans doute avec moi les ex- cursions. Je vous ai demandé votre concours pour l'emploi de nos séances, je vous le demande encore pour l'organisation des courses que nous devons faire, soit dans les environs im- médiats de Toulouse, soit dans les localités plus éloignées qui semblent offrir de l'intérêt. J'espère qu'en cela encore vous voudrez bien répondre à mon appel, et que, la belle saison revenue, nous formerons un noyau toujours disposé à aller étudier la nature chez elle. Messieurs, vous jugez peut-être que j'ai trop enflé ma voix et parlé sur un ton peu en rapport avec mon insuffisance. Pour obtenir votre indulgence, je me réclame du but que j'ai cherché à atteindre. Je voudrais augmenter les liens qui nous unissent, rendre notre fréquentation plus ordinaire et plus intime. Vous connaissez les avantages de la vie en commun, et vous savez combien l'isolement est funeste même aux esprits les plus distingués. Je dirais volontiers malheur à qui vit seul, si l'un des plus grands génies de notre race n'avait pas déjà exprimé la même pensée dans un incomparable langage. VI « Tous philosophes et saiges anticques, à bien seurement » et plaisamment parfaire le chemin de la cognoissance di- » vine et chasse de sapience, ont estimé deux choses néces- » saires, guyde de Dieu et compaignie d'homme. » Nous, Messieurs, nous ne faisons que chasse de sapience, et nous avons donc besoin surtout de compaignie d'homme. Groupons-nous dès lors étroitement, et nos efforts com- muns, utiles aux sciences que nous aimons, à la renommée de notre vieille cité toulousaine, auront peut-être l'insigne honneur de concourir à l'éclat de la mère patrie. M. DE Rey-Pailhade, délégué de la Société à l'Exposition, dépose sur le bureau l'extrait des procès-verbaux des séances de la Commission des délégués des sociétés scientifiques et littéraires de Toulouse. EXPOSITION INTERNATIONALE DE TOULOUSE SECTION DES SOCIÉTÉS SCIENTIFIQUES ET LITTÉRAIRES DE TOULOUSE (Diplôme d Honneur hors classe). Extrait des procès-verbaux des séances de la commission des délégués. Séances des S et IS novembre i887. M. le Président constate le succès de l'Exposition des socié- tés scientifiques et littéraires de Toulouse, qui a obtenu la plus haute récompense décernée, le Diplôme d'honneur hors classe. Sur la proposition de M. Louis de Malafosse, délégué de l'Académie des Jeux-Floraux, la Commission délibère qu'un extrait de ses procès-verbaux sera adressé à chacune des sociétés qui ont pris part à l'Exposition. Le but de cette communication sera de constater, auprès de chacune d'elles, l'esprit d'entente cordiale et de parfaite vil confraternité qui n'ont cessé de les unir par l'intermédiaire de leurs délégués, en vue de leur œuvre commune. Elles ont réussi, par leur collaboration active, à attirer l'at- tention persistante du public, des savants venus du dehors et en particulier celle des membres du Congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences. En livrant à la publicité les résultats de leurs travaux, leurs recueils annuels, les tirages à part très nombreux qui ont été souvent consultés, leurs pi'écieux manuscrits, leurs œuvres d'art, leurs portraits, leurs bustes, leurs médailles, leurs fleurs d'or et d'argent, les bronzes artistiques et les diplômes donnés comme récompenses de leurs concours, elles ont voulu mettre ce qui les caractérise à la portée de tous, et ré- pondre, suivant leurs moyens, aux sympathies dont elles sont entourées dans notre ville. Tous les étrangers ont pu constater qu'à côté des richesses de l'industrie et du commerce que renfermait son Exposition, la ville de Toulouse tenait à honnem' de montrer qu'elle est un foyer intellectuel de premier ordre, qu'elle n'a pas laissé déchoir les traditions de ses ancêtres, qu'elle est la ville do Clémence-Isaure, de Cujas et de Fermât. Avant de se séparer, les délégués ont voté des remercîments à leur président, M. Deloume, promoteur de l'Exposition des sociétés scientifiques et littéraires de Toulouse, dont l'activité et le zèle éclairé ont puissamment contribué au brillant succès de cette exposition. Legoux, secrétaire, de Rey-Pailhade, secrétaire-adjoint, si- gnés à la minute des procès-verbaux. Le présent extrait a été signé à la minute par les délégués de chaque société, pour être déposé aux archives de la plus ancienne d'entre elles : l'Académie des Jeux-Floraux. Comte Fernand de Rességuier, délégué de l'Académie des Jeux-Floraux ; Louis de Malafosse, délégué-adjoint ; Legoux, délégué de l'Académie des sciences, secrétaire de la commis- sioQ ; Deloume, délégué de l'Académie de Législation, prési- VIII dent de la Comaiission ; M. Carrère, délégué de la Société d'agriculture; d'AnoENNE, délégué de la société de médecine, chirurgie et pharmacie, trésorier de la Commission ; Bezard Falgas, délégué de la Société de jurisprudence ; de Lahondès, délégué de la société archéologique ; Tujague, délégué de la Société de pharmacie du Sud-Ouest; Astié, délégué de la So- ciété d'horticulture ; De Rey-Pailhade, délégué de la Société d'histoire naturelle; Sipière, délégué de la Société photogra- phique; J. Hébrard, délégué de la Société Franco-Hispano- Portugaise ; GuÉNOT, délégué de la société de géographie, signés à la minute. Pour copie conforme : Le Secrétaire de la commission des délégués, A. Legoux, Professeur à la Faculté des sciences, délégué de l'Académie des sciences, inscriptions et belles- lettres de Toulouse, Le Secrétaire-général rend compte des travaux de l'année. Compte-rendu des travaux de la Société pendant l'année 1887. Messieurs, L'année 1887 a été pour Toulouse une année exceptionnelle. Deux événements considérables dont notre Société a subi l'influence l'ont marquée. Ce sont l'Exposition et le Congrès de l'Association française. La part qu'à eue un de nos membres fondateurs, M. Car- TAiLHAC, dans l'organisation de l'exhibition permettait, de, prime abord, de prévoir que le monde scientifique serait lar- gement représenté dans ce tournoi industriel et agricole. Les sociétés savantes de notre ville ont été invitées à ex- poser leurs travaux. IX C'est à cette occasion que notre dévoué confrère qui nous a représenté à sa commission, M. de Rey-Pailhade, a dressé la table des matières des vingt premiers volumes de notre Bulletin. Il a exposé d'abord le but et l'histoire de notre Société et énuméré les compagnies savantes avec lesquelles nous échangeons notre publication. En grou- pant par ordre de sciences le contenu de notre première série, notre savant confrère a témoigné clairement de l'acti- vité de notre Société dans la première période de son exis- tence. C'est à cette occasion aussi que nous avons publié les cata- logues des collections des membres qui ont bien voulu nous les adresser. Nous continuerons cette publication au fur et à mesure que ces catalogues nous parviendront. La réunion à Toulouse du XVI" Congrès de V Association française pour l'avancement des sciences a également attiré sur notre ville et sur, notre région l'attention du monde savant. Les notices rédigées à cette occasion par plusieurs de nos membres, ont permis aux étrangers qui nous faisaient l'hon- neur de nous visiter d'emporter de notre ville le souvenir exact et précis des trésors de notre Musée, à l'enrichissement duquel la Société d'Histoire naturelle a si largement contribué. Le Jardin-des- Plantes, l'herbier considérable que notre vénéré membre honoraire, M. le professeur Clos a su y réunir ; notre flore locale et pyrénéenne, la faune de nos montagnes, les eaux minérales qui en sont une des richesses, ont été dé- crites. Nos sociétés savantes, et parmi elles la Société d'Histoire naturelle, ont fait connaître leur objet et leur but. Mais cette vie, extérieure en quelque sorte, quelque intense qu'elle ait été, ne nous a pas détourné de notre vie intérieure. Les rommunications faites à la Société sur les diverses branches de l'histoire naturelle ont été plus nombreuses et aussi importantes que les années précédentes. Un coup d'œil jeté sur le Bulletin de i887 de notre deuxième série permettra aisément de vous en convaincre. Ce sont les différentes branches de la Zoologie qui ont été l'objet du plus grand nombre de travaux. M. Lahille nous adonné la primeur des résultats de ses longues et importantes recherches sur les Tuniciers. Dans son Anatomie des Distaplia il a montré les affinités des diverses familles de Tuniciers que l'élude de ce genre de passage éclaire d'un jour nouveau. En suivant attentivement Vovogé- nèse dans la plupart des familles de ce même type animal, il a pu établir « qu'au début de leur développement les œufs des Tuniciers sont nus, » que dans « la suite ils peuvent pré- senter deux sortes de formations histologiques, l'une cellu- laire, toujours extra-ovulaire, l'autre globulaire, toujours intra-ovulaire, » indépendantes l'une de l'autre. En nous rendant compte de la Faune ascidiologique de Banyuls-sur- Mer, M. Lahille a donné la liste des différents types de Tuni- ciers qu'il a rencontrés dans cette localité pendant deux saisons. Il les a groupés d'après une classification qui lui est personnelle. En étudiant les phénomènes de blastogénèse qu'on observe chez les Diplosomiens, M. Lahille a montré le mode spécial que présentent les Diplosoma, chez lesquels les blastozoïdes naissent directement de l'œsophage tandis que chez les autres Tuniciers cette origine œsophagienne n'est qu'indirecte. Les Crustacés bronchiopodes des environs de Toulouse ont été l'objet d'une autre communication de notre infatigable confrère. L'étude des appendices de l'un d'entre eux, VApus productus, lui a fourni l'occasion de montrer les homologics qui existent, d'après lui, entre les appendices des crustacés inférieurs et des Annelides Polychètes. M. J. Chalande a communiqué cette année ses observations ingénieuses sur la fécondation chez le Triton Palmalus. Il a établi que chez cette espèce, comme chez les autres Urodèles, la fécondation était interne. Le patient observateur a signalé quel était le mécanisme de l'acte fécondateur et en quoi il différait de celui observé par d'autres erpétologistes chez des espèces voisines. XI Notre savant président, M. Moquin-Tandon, nous a entre- tenu de la Morphologie des glandes mammaires. Il a rapporté les travaux anatomiques et embryologiques qui on établi que ces organes n'étaient que des glandes cutanées modifiées en vue de leur rôle physiologique. Chez les Mammifères supé- rieurs la glande mammaire est une glande sébacée complexe qui se développe d'après deux types différents chez les Ru- minants et les Primates. Chez l'Ornithorynque les glandes mammaires résultent au contraire de la transformation des glandes sudoripares. M. Laulanié a continué de nous entretenir de ses recher- ches sur le développement des glandes sexuelles chez les Vertébrés. Dans notre dernière séance il nous a exposé le mode particulier de Vovogénèse qu'il a observé chez les Ruminants et les Porcins. M. Laborie a fait remarquer que l'on pourrait consi- dérer le Daltonisme comme un retour de l'état ancestral. L'étude du sens de la vision chez les anciens, particulièrement dans Homère, fournit, sur la nature de cette affection d'autant moins fréquente que le peuple chez laquelle on l'observe est plus anciennement civilisé, des données bien curieuses. Dans un autre ordre d'idées, noire zélé vice-président nous conte un exemple remarquable d'intelligence chez une chienne de Terre-Neuve. Observateur lui-même du fait, il a pu se con- vaincre que cet animal avait dû se livrer à un raisonnement beaucoup plus compliqué que celui que semblent exiger les ados les plus célèbres d'intelligence du chien. Cette communication nous a valu l'histoire d'un cas éga- lement bien intéressant, observé par M. Trutat chez un chien de berger. En décrivant la méthode de dosage de l'urée par l'hypobro- mite, M. de Rey-Pailhade a montré comment on pourrait sans instrument et à l'aide de tables qu'il a construites, effectuer par une simple lecture les corrections de température et de pression pour ramener le volume de l'azote à 0°- et 760""°. XII M. Roule a exposé les résultat de ses recherches sur l'histo- logie et la physiologie de l'appareil circulatoire des Mollusques Lamellibranches. Il a démontré l'analogie entre cet appareil et le système lymphatique des Vertébrés. M. Trutat a entretenu la Société de la Faune ornithologique de Chine. Il a montré la similitude frappante entre les oiseaux non migrateurs de cette région éloignée et nos espèces indi- gènes. L'énumération de la collection que le Musée d'Histoire naturelle de Toulouse doit à notre compatriote M. Constans, ambassadeur en Chine, accompagne son intéressante com- munication. Les laboratoires maritimes ont été l'objet de deux commu- nications : l'une de M. Lahille qui a décrit l'installation du laboratoire de Cette, l'autre de M. Roule qui parlé de la station d'Arcachon. En géologie, M. Caralp nous a entretenu des recherches considérables qu'il a entreprises sur les terrains primaires des Pyrénées. En exposant la structure géologique du val d'Aran, il a nettement indiqué que « cette vallée et les pays adjacents pouvait être divisée en deux régions distinctes, l'une septentrionale, l'autre méridionale, par une grande faille à trajet sinueux, dirigée dans son ensemble parallèlement à la chaîne. Le savant géologue a énuméré la succession et les caractères des terrains de ces deux zones, indiqué les failles qui les traversent et les intrusions de roches éruptives qui les accidentent. M. Rey-Lescure a exposé récemment ses recherches sur la structure géologique du département du Tarn. Il s'est occupé spécialement des gneiss d'Hautpoul et du permien de la vallée du Sérou et de la forêt de la Grésigne. Continuant ses fouillesdes grottes de la région, M. Félix Regnault a. entretenu la Société de la découverte d'un puits vertical à Saint-Lizier (Ariège) et a comparé cette cavité à celle de Gargas qu'il a si bien explorée et qui a fourni des exemplaires remarquables d'animaux quaternaires. XIII M. de Rey-Pailhade a analysé les travaux récents sur les Minerais d'étain. Rappelant le rôle considérable que ce métal a joué dans l'histoire de l'homme, il a indiqué les principaux gites qui ont alimenté et alimentent encore l'industrie métal- lurgique dont il a décrit les opérations. Les applications ré- centes du métal terminent son intéressant(! revue. En botanique ÏG vous rappellerai la Notice que le D'' Clary nous a adressée sur quelques plantes nouvelles pour notre flore toulousaine. Notre confrère a fourni un exemple de plus du rôle que joue la naturalisation dans l'enrichissement d'une flore locale. M. Laborie nous a exposé d'abord l'analomie de VHyperi- cuniElodes, L. Les caractères anatomiques des organes axiles et appendiculaires de cette plante justifient la séparation que Spach avait faite entre cette espèce et les autres Hypericwn , et la dénomination à'Elodespalustris que ce botaniste lui avait donnée. M. Laborie, examinant l'influence du milieu sur la structure des plantes aquatiques, compare celle de l'Elodes à celle du Nasturtium officinale et de V Flelosciadium nodiflorum. Dans son étude sur le Mode de végétation du Jujubier, le sa- vant botaniste attire particulièrement l'attention sur les diffé- rences anatomiques qu'il a été le premier à signaler entre les divers axes : végétatifs, fructifères et d'inflorescence. L'Ergot de l'avoine, rare sur le continent européen, l'est beaucoup moins dans notre colonie algérienne. De l'avoine achetée à Oran pour le service de l'armée est infestée de ce sclérote dont M. Laborie a donné les caractères et qu'il a comparé à l'Ergot du seigle. M. Neumann fournit l'explication la plus plausible pour cette différence entre l'avoine française et l'avoine algérienne, en montrant que la céréale importée appartient non àiVAvena saliva, mais à VA. orientalis. M. Peragallo a étudié et décrit les Diatomées d'eau saumâtre des fossés du Bas-Médoc. Son étude jette un jour nouveau sur XIV la queslioa si délicate de l'habitat des espèces. Il a observé un (( mélange curieux et intéressant de Diatomées d'eau douce pouvant vivre dans les eaux légèrement salées etde Diatomées saumàtres pouvant s'accoutumer d'une eau relativement douce. » M. Br.emer expose les travaux dont les tannins ont été l'objet au point de vue phytophysiologique, et à propos des expériences entreprises sur un surcre artificiel, la formose , il retrace à grands traits les théories qui ont cours dans la science sur l'origine des hydrates de carbone dans les végé- taux. Non seulement les travaux récents dus à nos confrères ou analysés par eux occupent notre Bulletin. Consacrant à la mémoire du regretté abbé Dupuis, qui fut des nôtres, un pieux souvenir, M. de Saint-Simon a retracé la vie et les tra- vaux du savant conchiologiste. Il nous a exposé, avec sa par- faite compétence, la part considérable qui revient à l'abbé Dupuis dans l'histoire des Mollusques terrestres de France. L'histoire de la vie et des travaux d'Oscar Schmidt a permis à M. L.\HiLLE de nous faire assister aux luttes scientifiques de ces trente dernières années. Enfin, M. Br.emer a traduit les conclusions du Mémoire du savant naturaliste d'Iéna, H.«cKEL,sur V Origine et le développe- cent des tissus animaux. Après cet exposé, que j'ai fait aussi succinct que possible, de notre activité pendant l'année qui vient de se terminer, je crois que l'assertion que j'avais émise en commençant, savoir que nos travaux ont été plus nombreux en 1887 que les années précédentes, se trouvera j'espère justifiée à nos yeux. Cependant notre Bulletin est moins volumineux que l'année précédente. Cette contradiction, qui n'est qu'apparente, tient à une économie différente dans notre publication. L'honneur de cotte modification, que commandait notre situation financière que nous ne devons jamais perdre de vue, revient tout entier à notre nouveau Président. La distribution bi-mensuelle des i XV comptes-rentlus de nos séances assure aux auteurs des com- munications une publication rapide qui est de la plus haute importance dans notre tmnps d'activité oulrancière. Au lieu de contenir l'extrait fait par votre secrétaire de vos délibéra- tions, ce compte-rendu renferme les notes fournies par les auteurs eux mêmes, chaque fois que ces notes ne dépassent pas quatre pages d'impression. Les travaux de plus longue haleine seuls sont résumés quand ils ont été l'objet d'une communication aux séances et sont ensuite imprimés séparément cl in-extenso sous le titre, que je trouve mauvais, de « Travaux originaux. » Ce titre, en effet, semblerait indiquer que les notes paraissant sous le nom de Comptes-rendus des séances ne sont pas originales, ce qui est une grave erreur. Je vous proposerai donc, en ter- minant, de m'autoriser de changer dans notre Bulletin le titre do a Travaux originaux » en celui de « Mémoires » que je crois plus approprié. Cette modification est approuvée. Communications. Découverte d'un gisement de lignites. M. Helson, ingénieur civil des mines, à Cordes, porte à la connaissance de la Société qu'il vient de découvrir, à Cesiay- rols (Tarn), un gisement considérable de lignites. Ce gisement, de la puissance de 4 mètres, se trouve à 10 mètres de profondeur, sous 8 mètres de calcaire d'eau douce. La découverte de dents, de fragments de mâchoires et d'os de Pakotherium permet de classer ces lignites dans Véocène supérieur. La carte géologique de France place à tort le terrain sur lequel est situé Cestayrols, dans le miocène. Le gisement de lignites se compose de trois couches : 1° Des lignites terreux ou alumineux ; 2<» — pyriteux ; 3" — schisteux. Ces derniers brûlent facilement, avec une flamme claire et XVI donnent une braise semblable à celle du bois. Les lignites pyriteux pourront être employés pour préparer l'alun et le sulfate de fer ; les cendres provenant de cette fabrication, connues dans l'Aisne, sous le nom de cendres rouges, pour- ront servir utilement comme engrais. M. Helson se propose de revenir bientôt sur ce sujet. M. Laborie signale les expériences intéressantes de M. Pay- raud sur les effets physiologiques dp l'essence de tanaisie, l'analogie entre l'intoxication tanacétique et la rage, et le rôle que l'essence de tanaisie paraît appelée à jouer dans la pro- phylaxie de cette terrible maladie. M. Br.emer analyse la seconde édition des Vorksungen ûber Pflanzenphysiolog te de /. Sachs (1888). Il indique les idées personnelles de l'auteur sur les rapports entre la mor- phologie et la physiologie végétale, et énumère les principaux cha[)itres traités par le savant botaniste allemand. M. J. Chalaxde, en rendant compte des expériences de M. F. Plateau snv le mécanisme de la respiration chez les Myriopodes, est heureux de voir confirmer ses propres tra- vaux sur ce sujet, par un aussi habile observateur. M. Lahille entretient la Société des expériences récentes faites avec la cocaïne. Séance du 35 février 1888 Présidence de M. L.vborie, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. lo Sur la présence de la lithine dans l'eau de Montégut-Ségla, par M. Ch. Fabre. L'eau minérale de Montégut-Ségla (Haute-Garonne), a été analysée en 1848 et 1849 par E. Filhol ; ce travail fut repris en 1850 par 0. Henry : l'autorisation d'exploiter cette source fut accordée à la suite du rapport fait à l'Académie de médecine par ce chimiste, qui classa cette eau parmi les alcalines silicatées. Une analyse récente (mars 1887), faite par M. Portes, XVII pharmacien en chef (Je l'hôpital de Lourcine, range cette eau dans la catégorie des bicarbonatées caldques et signale, parmi les éléments qu'elle contient, une quantité relativement consi- dérable do momies (0 gr. 0184 d'acide azotique par litre) ; la présence de ces sels s'accorde, d'ailleurs, assez bien avec certains faits thérapeutiques observés depuis longtemps. D'après M. Portes, il suffirait d'évaporer un litre de cette eau pour constater sur le résidu les réactions des nitrates : or, ces réactions peuvent se constater avec une netteté extraordi- naire sur des résidus d'évaporation quatre fois plus faibles : en particulier, la dissolution concentrée de sulfate do fer et d'acide sulfurique employés simultanément, donnent, avec le résidu d'évaporation d'un quart do litre d'eau, la magnifique coloration noir violacée, caractéristique de la présence des azotates. J'ai dosé (par la méthode Schulze et Chapmann), la quan- tité d'acide azotique contenu dans cette eau ; j'ai obtenu 0 gr. 0192 d'acide azotique par litre, nombre qui se confond sensiblement avec celui trouvé par M. Portes. L'examen spectroscopique du résidu fourni par l'évapora- tion de vingt litres d'eau, est particulièrement intéressant. La raie rouge de la lilhine (X = 670,5) apparaît avec une intensité remarquable; on peut reconnaître cet alcali avec 100 ce de cette eau. Un premier dosage de ce corps, fait par la méthode de Meyer , semblerait montrer que la lithine existe dans cette eau à la dose d'environ \ milligramme par litre. On peut s'expliquer la présence de la lithine en remarquant que la source émerge de terrains contenant des quantités assez considérables de pegmatites roulés et en décomposition : on sait que bien des échantillons de cette roche contiennent de la lithine. La raie verte (> = Ô24,2) de baryte accompagne aussi la raie delà lithine : ces deux substances n'avaient pas encore été signalées dans cette eau. 2* XVIII 0. Henry avait montré qu'elle contenait des iodures alca- lins en quantité sensible : je m'occupe en ce moment de re- chercher la présence de l'arsenic qui, presque toujours, accom- pagne ces iodures. Dans une prochaine communication, je ferai connaître quelques particularités relatives à cette source appelée à ren- dre de réels services à la thérapeutique. 2<> Sur la formation de faisceaux libéro-ligneux dans le pétiole du Nierenbergia rivularia, par M. Lamounette, professeui'- agrégé de sciences naturelles au Lycée de Toulouse. La formation de faisceaux libéro-ligneux dans le pétiole du Nierenbergia rivularia est un fait assez particulier ; il mérite toutefois d'être signalé, parce qu'il rentre dans une catégorie de faits nombreux et bien connus, relatifs à l'activité des tis- sus parenchymateux des végétaux. Le pétiole de cette solanée est long et légèrement ailé sur les deux bords latéraux. A quelque niveau qu'on l'étudié à l'état adulte, on y rencontre un arc libéro-ligneux central, et, entre les extrémités de cet arc et le bord externe des ailes, des faisceaux libéro-ligneux symétriques à droite et à gauche, au nombre de trois ou quatre pour chaque côté. Ces faisceaux latéraux sont de grandeur différente, elles plus petits se trou- vent le plus rapprochés de l'arc libéro-ligneux central. L'étude de ce dernier ne doit pas nous occuper ici. Ce- pendant, il faut dire qu'il est concentrique ; les éléments du liber entourent complètement les vaisseaux du bois. On sait que la tige de cette plante possède un liber externe et un liber interne ; le groupe vasculaire destiné à la feuille entre dans le pétiole sous la forme bicollatérale, mais le paren- chyme environnant se différencie en éléments libériens sur les flancs du groupe foliaire, et ainsi se constitue la forme concentrique. En même temps, les cellules parenchymateuses de la face supérieure du pétiole avoisinant le liber se trans- forment en un arc péricyclique qui rejoint, sur les côtés, l'arc XIX de péricycle de la face inférieure venu de la tige avec le fais- ceau. De cette façon, le groupe vasculaire central du pétiole se trouve très nettement individualisé. L'observation la plus rapide montre tout d'abord que les faisceaux libéro-ligneux latéraux sont, depuis l'insertion du pétiole sur la tige jusqu'à l'insertion du limbe sur le pétiole, exactement parallèles au faisceau foliaire ; en effet, les coupes transversales, en quelque région qu'elles intéressent le pé- tiole, rencontrent toujours, sous le même angle, le groupe central et les faisceaux latéraux. Les sections longitudinales permettent, en outre, d'observer qu'il n'y a nulle communica- tion entre les divers faisceaux du pétiole. En dernier lieu, l'indépendance de ces groupes libéro- ligneux est manifestée par ce fait, que les faisceaux latéraux ne possèdent pas le double liber de la tige et de la partie centrale du pétiole : ils sont normaux, les éléments libériens étant situés du côté intérieur par rapport aux éléments ligneux. Enfin, les faisceaux latéraux sont aussi nettement indivi- dualisés que le groupe central : chacun d'eux possède, en effet, une couche péricyclique simple et complète. De ces diverses observations résulte l'hypothèse que les petits faisceaux libéro-ligneux, dont nous venons de parler, ont dû se former sur place aux dépens des cellules parenchy- mateuses des ailes du pétiole ; nous avons vérifié l'exactitude de cette hypothèse par des coupes en série dans de jeunes pétioles de Nierenbergia rimdaria et nous avons, pour ainsi dire, pu assister à la formation et à la différenciation pro- gressives des faisceaux libéro-ligneux latéraux du pétiole de cette plante. C'est aux dépens d'une seule cellule parenchymateuse que se constitue chacun de ces faisceaux. Le stade le plus jeune qu'il nous a été possible d'observer est représenté par la di- vision de cette unique cellule-mère en quatre cellules de di- mensions peu différentes. A ce stade, la cellule-mère avait XX conservé ses contours primitifs et, sauf les cloisons longitu- dinales qui la divisent en quatre cellules filles, elle ressemble encore entièrement aux cellules voisines. Mais les divisions cellulaires se précipitent et bientôt, à la place occupée par la cellule-mère, on trouve un méristème formé de cellules très petites en voie de division. En même temps les cellules immédiatement voisines de la cellule-mère se divisent dans le sens du rayon et elles forment, presque dès le début de la naissance du méristème, une couche péri- cj'clique complète dont la différenciation s'accentue à mesure qu'augmentent le nombre et les dimensions des cellules du méristème. Puis, les divisions cellulaires prennent fin et les cellules formées se différencient en vaisseaux ligneux et en éléments libériens suivant le mode général ; le faisceau libéro-ligneux est formé. Le premier faisceau latéral apparaît à peu près à la limite du pétiole et des protubérances qui doivent se développer en ailes ; mais, par suite de l'accroissement de ces protubéran- ces, il est peu à peu rejeté jusque vers le milieu du tissu parenchymateux des ailes du pétiole. A la place qu'il occu- pait primitivement se forme, un peu plus tard, le deuxième faisceau d'après le même procédé ; ce deuxième faisceau est, à son tour, rejeté dans l'aile correspondante et ainsi de suite. C'est ce qui explique que les faisceaux latéraux soient de dimensions différentes au même niveau du pétiole ; à cela, rien d'étonnant puisque, ainsi que nous venons de l'indiquer,, ces faisceaux sont d'âges différents. Comme nous l'avons déjà annoncé plus haut, la formation do ces faisceaux n'aurait qu'une importance tout-à-fait secon- daire si elle ne se rattachait à un nombre considérable d'ob- servations relatives à la différenciation de faisceaux libéro- ligneux ou de faisceaux libériens aux dépens des cellules du parenchyme du cylindre central ou de l'écorce. Toutes ces observations témoignent de la grande activité XXE des cellules des divers parenchymes et de la facilité avec laquelle ces cellules évoluent dans les sens les plus divers. L'explication de ces faits découle évidemment de la nature même des éléments parenchymateux : les cellules de paren- chyme sont riches en éléments nutritifs de toute sorte et elles sont peu ou point différenciées. Elles conservent donc tous les caractères des cellules embryonnaires et, suivant les be- soins de la plante, elles sont aptes à donner, au moment voulu, les éléments utiles au végétal. Aussi pensons-nous qu'il est possible, par l'expérimenta- tion directe, de provoquer d'une façon anormale les forma- tions les plus diverses dans les tissus parenchymateux. Si ce n'est point là une simple vue de l'esprit, nous aurons pro- chainement l'occasion de communiquer quelques résultats heureux à la Société d'Histoire naturelle. Séance du 8 février fSSS Présidence de M. Laborie, président. Le procès-verbal do la précédente séance est lu et adopté. Correspondance : M. le professeur Clos, membre honoraire de la Société, adresse trois brochures qu'il a publiées dans l'année. Le secrétaire analyse leur contenu. Dans « Une Page de Dendrologie » (Mém. Ac, se. Toulouse), M. Clos apporte son contingent à la liste des géants du règne végétal, en y ajoutant plusieurs arbres colosses de nos envi- rons, qu'il a pu mesurer lui-même : Chênes du Pont d'Em- palot, de la Jonjone (Tarn), des Emboudes (Tarn), ormeau de Malaprade (Tarn) et tilleuls de Pouzac (Hautes-Pyrénées). L'influence de l'exposition au midi sur la végétation arbo- rescente, la description de vie symbiotique d'arbres d'es- sences différentes, et l'influence de l'essence sur l'attraction exercée sur la foudre complètent cet intéressant opuscule. XXII Les travaux d'Et. Fr. Geoffroy (l'aîné), complèlement oubliés aujourd'hui, sont mis en lumière dans « Une Lacune dans VHistoire de la sexualité végétale, » et les droits de ce savant, qui vécut au commencement du siècle dernier (1672- 4731), sont rétablis par notre honoré maître, auquel ces ques- tions d'Histoire de la Botanique sont si familières. Enfin, dans la Botanique à Toulouse, M. Clos fait l'histoire du Jardin des Plantes de notre ville, fondé par l'Académie des sciences. Le savant et dévoué directeur évoque le souvenir de tous ses prédécesseurs et rappelle la part qu'ils ont eue dans cette œuvre. Il n'oublie que la sienne ; cependant le Jardin actuel a été replanté par lui et l'herbier si réduit de Lapey- rouse comprend maintenant, grâce à lui, plus de 32,000 espèces. Communications : L'œuvre de J. B. Boussingault en physiologie végétale. La circulation de la matière entre le règne minéral et les deux règnes organiques, a été l'objet des recherches des na- turalistes et des chimistes les plus éminents de ce siècle. Il n'est cependant pas facile d'en faire l'histoire et la part qui revient aux savants des différents pays, car même dans les régions élevées des idées spéculatives, le « démon de la na- tionalité » jette son voile de ténèbres et dérobe la vérité aux yeux avides de la connaître. Ainsi, s'exprime N. Pringsheim (1) rendant hommage à la mémoire de J. B. Boussingault, dans le Congrès des bota- nistes allemands, le 17 septembre 1887. Le savant botaniste de Berlin, correspondant de l'Institut de France, n'a pas sacrifié à ce démon, et l'examen appro- fondi qu'il a fait des travaux de physiologie végétale de notre compatriote, respire l'impartialité la plus grande. Après avoir rappelé que J. B. Bousssingault est né à (4) Ber. d. deutsche. bot. Gesellsch., 4 887. XXIII Paris en 1802 et y est mort le W mai 1887 (1), Pringsheim montre que le savant français a consacré toute sa vie (plus de soixante années), à l'application de la chimie, h la phy- sique du globe, à la géologie et la minéralogie, à la physio- logie végétale et animale, à l'agronomie surtout, dont, selon l'expression du président de l'Académie des sciences, il fut le législateur. Les voyages de Boussingault dans l'Amérique du Sud, les péripéties auxquelles il fut exposé, les travaux qu'il y fit sont trop connus pour que j'y insiste dans celte rapide analyse. Le savant chimiste occupa, pendant près d'un demi-siècle, la chaire d'agronomie du Conservatoire des Arts-et-Métiers, après avoir passé quelques temps à la Faculté des sciences de Lyon. Mais c'est dans son domaine de Bechelbronn (Alsace) qu'il entreprit ses travaux d'agronomie et d'économie rurale, qui illustrèrent son nom. Il établit son laboratoire du Lieb- frauenberg, antique abbaye bâtie aux flancs des Voges ; c'est là qu'il exécuta ses belles analyses de chimie agricole. Dans cette branche des sciences expérimentales, il fut l'émule de l'allemand Liebig et des anglais Lawes et Gilbert. «H comprit, dès le principe, que le développement des êtres organisés n'est, après tout, que le résultat d'additions, de soustractions ou de modifications de certaines substances ; c'est donc à la lumière de la chimie qu'il fallait étudier les phénomènes de cet ordre. Dès lors, fut créée la méthode si féconde, consistant à définir, par l'analyse chimique, les états des êtres avant et après leur mise en expérimentation, afin qu'on puisse comparer ces états et connaître les changements survenus. C'était là une véritable découverte. » (.Schloesing.) Boussingault applique en particulier cette méthode à la physiologie végétale qui lui doit des travaux fondamentaux, (1) Cf. Discours de MM. Janssen, Schloesinget Troost. [C. R. Ac. se. t. CIV, n» 20, 16 mai 4 887). L. B. basés sur rexpérimentatioQ la plus rigoureuse. C'est à l'ana- lyse de ces travaux qu'est consacrée la notice de Pringsheim, destinée à mettre en lumière les belles recherches du savant français sur les changements qu'a éprouvés l'atmosphère depuis l'apparition des êtres vivants sur le globe, la cons- tance de sa composition dans le temps présent, l'absorption des éléments de l'atmosphère et du sol par les plantes, les transformations que subissent les produits de la vie végétale pour devenir éléments constituants de l'organisme animal , l'opposition, enfin, qui s'établit entre les plantes et les ani- maux dans leur rôle cosmique, au point de vue chimique et physique, qui fait des uns dos appareils de réduction et d'emmagasinement d'énergie, des secords des appareils d'oxydation et de dégagement d'énergie. Dès 1841, Boussingault aborda ces questions dans le livre célèbre qu'il publia avec son ami Dumas : Essai sur la stati- que chimique des êtres organisés. Le retentissement de cet ouvrage fut aussi considérable en France que celui des écrits de Liebig en Allemangne. L'essai clair et concis de Dumas et Boussingault eut l'im- mense avantage sur le livre de Liebig : Die Chemie in ihrer Besiehung zur Agricultur und Physiologie, » d'indiquer net- tement les vues de ses auteurs, et de tra iuire la grandeur et l'élévation des idées dans une langue riche et belle. Par des citations, Pringsheim montre que Dumas et Bous- singault ont établi, les premiers, le rôle de l'énergie solaire dans l'acte fondamental de la vie végétale : l'assimilation du carbone. La décomposition de l'acide carbonique de l'atmosphère par les parties vertes des végétaux, sous l'influence de la lumière solaire, fut l'objet, de la part de Boussingault, d'ex- périences gazométriques qui forment encore la base de nos connaissances dans cet acte (1). Le physiologiste français (1) Agronomie, t. III, 1887. XXV démontre, contrairement à ce que croyaient avoir établi Gra- tiolet et Gloez, qu'il n'y avait pas d'exlialaison d'Az dans Ja fonction chlorophyllienne. Il constata les rapports variables entre le CO^ absorbé et l'O exhalé, ce qui l'amena h admet- tre une décomposition de l'eau (1 ). Il remplaça l'hypothèse de Davy et de Saussure (2) sur la décomposition totale de GO'^ et l'union de C aux éléments de l'eau, par la réduction du gaz carbonique en oxyde de carbone qui s'unit à l'H de l'eau pour donner naissance aux hydrates de carbone, dont le pre- mier formé est pour lui le sucre (3). Les différences observées par Boussingault dans le vol. de CO^ absorbé et d'O exhalé, s'expliquent maintenant faci- lement par l'existence simultanée et indépendante de deux procossus contraires (la fonction chlorophyllienne et la res- piration). Les cas constatés par Boussingault, oti le vol. d'O exhalé est supérieur à celui du CO^ inhalé, montrent nette- ment que le résidu de la décomposition de CO'^ et d'H'^O qui s'unit aux substances azotées de la cellule, n'a pas la compo- sition des hydrates de carbone- La formation de corps gras établie par Pringsheim dans l'assimilation du C explique l'excès de l'H sur l'O. Il faut encore ajouter à cet ensemble de phénomènes le rôle direct que joue l'O de l'atmosphère dans cet acte vital, rôle mis récemment en lumière par le savant allemand (4) et que Boussingault niait, mais sans se prononcer absolulument. La décomposition de CO^ pur ou mélangé à l'H ou à l'Az, fut établie ainsi par le physiologiste français (5) ; le phénomène de Vasphyxie des plantes fut constaté par lui (6). Les autres conditions de l'assimilation du C ; les échanges (1) Economie rurale, t. I, 1843. (2) Cf. Brsemer. Oiigine des hydrates de carbone dans les végétaux. (Bull. Soc. Hist. nat. Toulouse, 4 887.) (3) C. R. \865, et Agronomie, IV, p. 301. (4) ûer. d. deut. bot. Gesellsch. -1887, p. 294. (5) Agronomie, t. IV. (6) C. R. loc. cit. XXVI gazeux des feuilles étiolées, la part des deux faces de la feuille dans cet échange et les rapports entre l'absorption diurne de CO'^ et l'exhalaison nocturne de ce gaz, furent lon- guement étudiées par Boussingault (1). L'assimilation de l'Az n'occupe pasmoins le célèbre physio- logiste sur celle du C. Les savants du dix-huitième siècle (Priestley et Ingenhousz), admettaient une absorption directe et en nature de l'Az atmosphérique, mais déjà Th. de Saus- sure (1804), montra que les plantes ne tirent leur Az que des composés ammoniacaux. Dès 4837, jusqu'en 1854, Boussin- gault étudia cette question ; fit la critique des expériences de Saussure et créa sa fameuse ynéthode indirecte, qu'il dôflnit en ces mots : « Elle consiste, quand il s'agit d'une plante, à com- parer la composition de la semence à la composition de la récolle ; et, quand il s'agit d'un animal, la composition des déjections et des sécrétions rendues à la composition des ali- ments consommés (2). » Pour des plantes cultivées dans le sable pur de toute substance azotée et en contact seulement avec l'Az de l'atmosphère privée de ses vapeurs ammoniaca- les, le gain d'Az fut nul. Les vapeurs ammoniacales atmos- phériques n'étaient pas suffisantes non plus pour permettre aux plantes un développement normal, les matières azotées du sol et de l'eau paraissent indispensables. Les résultats de Boussingault furent confirmés par les tra- vaux de Lawes, Gilbert et Pugh (3); les résultats contraires de G. Ville furent réfutés par les savants anglais, Cloez (4) et de Lucca (5). Le rôle négatif de l'Az atmosphérique étant établi, Bous- singault s'occupa des autres sources de l'Az assimilable des végétaux. Son Economie /iuro/e (1843), ses Mémoires de Chimie (1) Agronomie, t. IV et V. (2) Agronomie, t. I, p. 285. (3) Proceedings (1860) Phil. transactions (1861). (4) C. R., t. XLI, p. 935. (5) Ibid., t. XLI, p. 1251. XXVII agricole et de Physiologie (1854), le recueil de ses travaux inti- tulé : Agronomie, Chimie agricole et Physiologie {1860-1887), renferment de nombreuses expériences analytiques et physio- logiques sur la valeur des engrais artificiels, les gisements de guano et leur composition, l'enrichissement du sol en Az pen- dant la végétation, la nitrification naturelle et artificielle, sur les salpélrières du Chili, et la question encore non complète- ment élucidée (1) de la nitrification dans son sol arable ; la détermination quantitative de l'ammoniaque et de l'acide ni- trique dans l'atmosphère, le sol, l'eau et les précipitations météoriques (pluie, rosée, neige, brouillard et givre). A la suite de ces travaux, Humboldt disait: « on saura maintenant que ces perles brillantes que les poètes recueillent dans le calice des fleurs, donnent du lait aux vaches et de la viande aux hommes. » A ce même ordre d'idées, se rapportent les travaux de Boussingault sur l'influence du salpêtre, sur la végétation et ses déterminations, sur la teneur en azote des plantes qui ont été cultivées avec ou sans nitrate, et dont il semble résulter que les nitrates sont la source essentielle de l'Az des végé- taux, et non les sels ammoniacaux, comme le voulait Liebig. Des recherches importantes sur la germination, les condi- tions physiques de celle-ci, et les métamorphoses chimiques que subissent à ce moment les substances de la graine (2) ; SUT les rapports entre la température et la végétation (3) et sur la teneur en Az des platites fourragères (4), méritent en- core d'être signalées. Boussingault est le premier qui ait nettement démontré chimiquement la répartition de l'Az dans toute la plante. En résumé, Boussingault a suivi les métamorphoses com- (1) Cf. Travaux de Schloesing et Mûntz (C. R. passim.). Berlhelot et André. (Ann. Chim. Phys. 1886.) L. B. (i) Agronomie, IV. (•2) Ibid., III. (3) Ibid., V. XXVIII plètes du carboQQe et de l'azote de l'atmosphère et du sol à la plante, de la plante à l'animal, et de celui-ci à l'atmosphère et au sol. Les recherches patientes et précises de ce savant infati- guable, sont une des gloires de ce siècle et, ajoutons-le, de notre pays. L^ Bramer. SÉ4I\CE 4KIVUELLE DE l.\ SOCIÉTÉ. 18 FÉVRIER 1888. Présidence de M. Laborie, président. Essai d'application de l'Hypnotisme à l'étude des fonctions cérébrales, Par MM. J. Chalande et Laborie. M. Laborie expose les résultats qu'il a constatés avec M. J. Chalande, en cherchant à appliquer l'Hypnotisme à l'étude des fonctions du cerveau. Après cette communication reproduite ci-dessous, M. J. Chalande répète, sur deux des jeunes gens qui ont bien voulu se prêter à ces recherches, et pour la première fois sur un troisième sujet, toutes les expériences décrites. On donne ainsi la preuve : <» Que les résultats annoncés sont exacts et se manifestent dans les conditions indiquées ; 2° Qu'on ne saurait les attribuer à la suggestion. Il suffit de remarquer avec quelle facilité, sur un su- jet hypnotisé, on parvient, soit à modifier la personnalité, soit à faire disparaître une à une presque toutes les facultés, soit, enfin, à supprimer la sensibilité et la motilité d'une ré- gion plus ou moins étendue du corps, pour être conduit à se demander s'il n'est pas possible d'abolir passagèrement, la XXIX fonction ou les fonctions d'une partie quelconque du cerveau. Cette pensée est venue certainement à l'esprit de beaucoup d'observateurs, bien qu'elle ne paraisse pas avoir fortement fixé leur attention ; car, dans cette voie, on n'a fait jusqu'ici, du moins à notre connaissance, qu'une seule tentative ; c'est la suivante : On a essayé d'obtenir la léthargie de l'hémisphère cérébral gauche et de vérifier ainsi l'existence, dans cet hémisptière, du centre du langage articulé. Mais les résultats ont été con- tradictoires. Eu effet, tandis que d'après les uns, si on met en léthargie l'hémisphère gauche par l'occlusion de l'œil droit, l'aphasie se produit immédiatement ; d'après les autres, au contraire, il n'en est jamais ainsi. Disons tout de suite que dans cette expérience l'aphasie ne se produit probablementjamais, si l'on abaisse la paupière droite, sans prendre avec les doigts, un point d'appui sur une certaine région du crâne. Dans nos essais, nous n'avons jamais employé ce pro- cédé. Il va de soi, en effet, que la suppression des fonctions de tout un hémisphère ne pouvait pas nous fournir, sur les localisations cérébrales, les renseignements que nous nous proposions de retirer de l'abolition fonctionnelle de leurs centres. Afin de limiter autant que possible l'anes- Ihésie partielle que nous voulions obtenir, nous nous sommes bornés à provoquer cette anesthésie par l'application, sur la peau du crâne, de l'extrémité des doigts, d'une baguette de verre ou d'un corps pointu quelconque. Nous avons obtenu ainsi un certain nombre de résultats. Mais quelle créance peut-on leur accorder, ou, en d'autres termes, 'quelle est la valeur de cette méthode d'investigation? Pour nous éclairer à cet égard, nous avons commencé par essayer de déterminer la léthargie partielle des centres cé- rébraux les plus généralement admis par les physiologistes. Nous nous proposions d'examiner ainsi s'il y aurait concor- dance entre les résultats que nous fournirait la léthargie cérébrale localisée et ceux que donnent la physiologie expéri- XXX mentale ot la clinique aidée par l'anatomie pathologique. Puisque la lésion de la troisième circonvolution frontale gauche détermine généralement l'aphasie, il nous semblait évident, à priori, que si, par l'application du doigt sur la partie du crâne correspondant à cette région, nous réussissons à provoquer la suppression de la parole, nous aurions fait la preuve que l'on abolit ainsi l'activité fonctionnelle de cette circonvolution. En employant ainsi les données physiologiques que nous possédons pour quelques autres centres, au contrôle des résultats obtenus par la mise en léthargie des régions corres- pondantes à C(îs centres, nous pensions trouver la démonstra- tion de la réalité de cette léthargie, et, enfin, donner aux indi- cations qu'elle peut fournir un certain degré de probabilité. Les centres auxquels nous avons demandé ces renseigne- ments nécessaires, sont : •1" Le centre du langage articulé, placé, par Dax et Broca, dans la troisiènie circonvolution frontale gaucho ; '2" Le centre des mouvements du membre supérieur qui, d'après Hitzig, Ferrier, etc., se trouverait dans le tiers mé- dian de la circonvolution centrale antérieure ou un peu plus bas. 3" Le centre des mouvements du membre inférieur, que les mêmes auteurs localisent dans les circonvolutions voisines de la partie supérieure de la scissure de Rolando. Aphasie. — On fait lire à haute voix un sujet mis en som- nambulisme les yeux ouverts. Pendant sa lecture, on applique l'extrémité de l'iadex sur la tempe droite, au niveau de la troisième circonvolution. La parole ne subit aucune modifi- cation. Mais vient-on à placer le doigt un peu plus haut, c'est- à-dire sur la région qui correpond à la portion commune aux deuxième et troisième circonvolution frontales, l'aphasie se manifeste aussitôt. On obtient ce résultat toutes les fois que le doigt ne dé- XXXI passe pas, en haut, le bord supérieur de la deuxième circon- volution frontale, en arrière et en avant le tiers moyen de cette circonvolution, et, en bas, le tiers supérieur de la troi- sième frontale. Il ne se manifeste jamais, lorsque l'application du doigt est faite sur ces mêmes régions à gauche. L'unilatéralité du siège de ce phénomène, le point précis où il faut agir pour le provoquer, présentent un tel accord avec les données de l'observation clinique et de l'anatomie pathologique, qu'il est inutile d'insister davantage. Mais notons que le sujet perd la parole aussitôt que l'expé- rinientatour applique ou son doigt ou un objet quelconque sur le point indiqué, et qu'il suftît de cesser cette application pour que le patient en recouvre l'usage. 2" Centres moteurs des membres supérieurs. — Le sujet mis au préalable en état de somnambulisme, les yeux ouverts, on applique, sans aucun résultat, l'extrémité du doigt sur le tiers médian de la circonvolution centrale antérieure. Il en est de même encore si on le porte sur le tiers supérieur ou sur le tiers inférieur. L'impression sur la circonvolution centrale postérieure ne provoque pas non plus de modifications dans la motilité. Mais dès qu'on arrive sur la partie postérieure de la circon- volution temporale supérieure, on constate une contracture énergique du membre supérieur qui s'immobilise dans sa po- sition. Cette contracture cesse avec l'application du doigt et reparaît avec elle. Elle n'a jamais lieu que du côté où l'on agit, et sur un seul membre. Les trois autres restent souples, flexibles, et le sujet leur imprime tous les mouvements qu'on lui dit d'exécuter. Les points sur lesquels on peut agir pour déterminer cette contracture, forment, en arrière de la circonvolution centrale postérieure, et parallèlement à elle, une zone qui, en bas, commence un peu au-dessous du milieu d'une ligne qui, du conduit auditif externe, irait aboutir à l'origine du sillon cal- leux marginal. En haut cette zone se termine à trois cen- timètres environ de la ligne médiane. XXXII 3° Centre des mouvements des membres inférieurs. — On provoque le même effet unilatéral sur les membres infé- rieurs, quand on agit sur tous les points d'une zone parallèle à la précédente et d'une étendue égale, mais, placée plus en ar- arrière et décrivant une courbe à convexité postérieure, de telle sorte que son extrémité interne prolongée aboutirait un peu au-dessous du niveau du sillon parieto-occipital. Les résultats d(^ l'expérimentation directe et ceux que four- nil la léthargie partielle du cerveau, sont ici bien dissembla- bles et donnent lieu à deux observations sur lesquelles il im- porte d'attirer l'attention. \° Les effets constatés ne sont pas croisés ; 2° On provoque une contracture et non une incapacité de mouvement. On se rend facilement compte de l'absence d'effets croisés; car la décussation incomplète des pyramides antérieures l'explique, et il est logique d'admettre que l'impression exer- cée sur l'encéphale se transmet aux membres par les fibres qui n'ont pas pris part à l'entrecroisement. (^ette particularité ne soulève donc aucune difficulté. Mais il n'en est pas de même de la contracture qu'on observe. Ce phénomène est si différent du résultat auquel on doit s'atten- dre, que nous avons cherché à l'expliquer par une hypothèse. Partant de ce principe que l'application du doigt sur le crâne ne saurait déterminer l'action fonctionnelle du cerveau dans une région et l'abolir dans une autre, nous avons supposé que les mouvements des muscles de la vie do relation sont sou- mis à l'influence de centres distincts, l'un chargé de pro- voquer la contracture, l'autre de l'arrêter ou de la régler, celui-ci étant seul soumis à l'empire de la volonté. D'après cette hypothèse, la production de la contracture dans la pré- cédente observation résulterait de la suppression des fonctions du centre d'arrêt, et il nous restait donc à vérifier l'existence d'un centre moteur. Dans ce but, après avoir provoqué, par le massage, une xxxm contracture générale dos quatre membres, nous avons d'abord exploré les deux régions où nous avions précédemment dé- terminé la contracture ; et rien n'a été modifié dans l'état des membres du sujet. Mais en agissant un peu en avant de ces régions, c'est-à-dire sur la circonvolution cenirale postérieure, nous avons déterminé aussitôt le relâchement du membre su- périeur correspondant, et le même effet pour le membre in- férieur, en appliquant le doigt dans l'intervalle qui sépare la première zone de la seconde. Cette constatation nous semble intéressante à plus d'un titre. D'abord, elle détruit la prétendue différence qui, d'après quel- ques observations, existerait entre les effets obtenus par la pression du vertex, et elle prouve que l'application des doigts sur une région quelconque du crâne détermine toujours la suppression des fonctions d'une certaine partie du cerveau Ensuite, par la démonstration de l'existence de centres latéraux et distincts d'arrêt et de mouvement pour chaque membre, et de ces mêmes centres au vertex, pour la totalité du système musculaire locomoteur, elle justifie notre hypo- thèse en même temps qu'elle fournit une explicalion plausi- ble de la persistance de contractures incoercibles dans cer- taines affections, et de quelques-unes des particularités que présente la paralysie hystérique. Enfin, en nous permettant de rapprocher les centres moteurs des membres, du point oîa les ont placés les physiologistes, elle répond au but que nous nous étions proposé, c'est-à- dire d'établir la valeur de cette application de l'Hypnotisme, sur l'identité de ses résultats avec ceux delà physiologie ex- périmentale. Audition. — A l'appui de cette analogie entre les résultats fournis par l'Hypnotisme et l'expérimentation physiologique, nous pouvons citer encore ceux qu'on obtient en agissant sur le sens de l'ouïe. Les physiologistes'sont à peu près d'accord pour admettre que le siège de ce sens se trouve dans les circonvolutions 3^ XXXIV temporales. C'est aussi, dans cette région, qu'il faut appliquer le doigt pour déterminer la surdité chez un sujet hypnotisé. Suivant qu'on se rapproche ou qu'on s'éloigne du point ou la suture temporo-pariétale traverse obliquement, en bas et en arrière, la circonvolution temporale supérieure, l'abolition du sens de l'ouïe est plus ou moins complète. Dans toutes les observations que nous venons de décrire, nous avions suivi, en quelque sorte, les données de la physio- logie expérimentale. Celles dont il nous reste à parler ont été faites, au contraire, en dehors de toute considération et de toute idée préconçues. Elles ont porté : 1" Sur le siège de la mémoire et le fonctionnement des l^obes cérébraux ; 2° Sur le siège de la vision. Mémoire. — La région qu'il faut impressionner pour agir sur la mémoire est assez étendue, double et un peu asymé- trique. Elle correspond à la première circonvolution frontale de chaque hémisphère, commence en arrière, au point où cette circonvolution se partage en deux, et se termine en avant, à 1 centimètre et demi environ de la commissure antérieure du corps calleux. Enfin, elle s'étend, à droite et à gauche, sur la deuxième circonvolution frontale, depuis l'origine du sillon qui la sépare de la troisième circonvolution, jusques un peu au-delà du niveau indiqué pour la première circonvolution, et un peu plus à droite qu'à gauche. Les phénomènes qu'on provoque par l'application du doigt sur les différentes parties de cette surface sont très variés, mais nous indiquerons seulement ceux que nous avons \^u déterminer avec précision. Si on place le doigt sur le crâne au niveau de la portion moyenne de la première circonvolution frontale, pendant que le sujet est occupé soit à écrire une phrase vulgaire, soit à répondre à une question banale, on le voit aussitôt cesser XXXV d'écrire ou de parler ; il fronce le sourcil, sa physionomie devient soucieuse, et souvent il donne des signes d'irapa- lience. Néammoins, il peut parler, car il répond aux questions qu'on lui adresse, si ces questions ne font pas appel à des souvenirs antérieurs. Enfin, il sait et il peut écrire encore. Quelquefois, on remarque une certaine difficulté de parole, mais on constate alors que l'impression digitale a été faite trop près des limites du siège du langage articulé. Dans ce cas, on produit donc la perte de la mémoire, sans que la faculté d'associer les idées soit altérée, puisque le sujet oublie son nom, son prénom, sa profession, son adresse, etc., etc. ; sans cesser d'être en état de répondre oui, quand on lui demande s'il entend, s'il voit, et puisque parfois il s'étonne lui-même de son manque de mémoire. L'oubli de certaines connaissances est plus marqué lors- qu'on agit sur d'autres points. L'un des sujets, employé dans une maison de banque, nous a fourni l'observation suivante : Pendant qu'il est en somnambulisme, les yeux ouverts, on lui dicte quelques nombres; on lui ordonne ensuite de les additionner. Tandis qu'il est occupé à cette opération, on ap- plique le doigt vers le milieu d'une ligne courbe, qui de la ligne médiane se porterait à gauche, en longeant la racine des cheveux et irait rejoindre le bord postérieur de l'apo- physe orbitaire de l'os malaire. Aussitôt le jeune homme s'arrête dans son opération, la reprend, 1 et 1 font..., il cher- che, s'irrite de ne pas trouver le total, et se croyant à son bureau, demande à son voisin combien font 1 + 1. Il est in- capable do soustraire, de multiplier, de diviser; cependant il continue à associer ses idées. Toutes les fois que, durant cette expérience, le lever du doigt permet le retour de la mémoire , retour qui dans aucun cas n'est instantané, le sujet pousse un petit cri de satisfaction et sa physionomie traduit cette impression in- time. XXXVI Nous venons de constater la perte des souvenirs avec per- sistance de la connaissance des signes et de la faculté d'écrire ; l'observation suivante nous donne la preuve que la perle de la notion des chiffres et des mouvements nécessaires pour les écrire, peut coexister avec la persistance de l'association des idées et de la valeur des termes nécessaires à leur ex- pression. Sur le haut du front du sujet dont nous venons de parler, on applique le doigt en un point correspondant à peu près aux plis externes de la première circonvolution frontale. A partir de ce moment, il ne sait plus écrire les chiffres et ne les con- naît plus. On lui en désigne un, on le nomme; il est surpris de ne pas le reconnaître. On lui dit do l'écrire, il ne sait plus, et pour arriver à le tracer, il le dessine en quelque sorte, mais avec toute la gaucherie de celui qui le fait pour la pre- mière fois. Dans ces deux expériences, la pression des points symé- triques de chaque côté de la ligne médiane, ne donne pas les mêmes résultats. On produit l'agraphie en anesthésiant, si on peut employer ce mot, les plis supérieurs externes de la première circonvolution frontale droite ou gauche , tandis que la faculté du calcul n'est pas modifiée si on applique le doigt à droite, au point symétrique de celui qu'on a indiqué du côté gauche. Tous ces faits montrent bien que la région dont nous nous occupons ne possède pas dans toute son étendue des facul- tés ou des propriétés identiques. Il serait très intéressant, sans doute, de les dissocier et do les analyser mieux que nous ne l'avons fait, mais jusqu'ici il nous a été impossible d'obtenir des résultats plus précis. D'après ces observations, la région qui paraît être le siège de la mémoire s'étend donc sur les deux hémisphères céré- braux et cette particularité nous a conduit à rechercher : 1° Si, durant le sommeil hypnotique, la léthargie de toute cette région peut rendre le sujet incapable de fixer un souve- nir quelconque dans sa mémoire; xxxvir 2o Et si, pendant l'état de veille, l'accumulation des sou- venirs se fait alternativement dans les portions correspon- ilantcs des deux lobes cérébraux. Pour déterminer la léthargie totale ou, du moins, très éten- due de la région qui nous occupe, on la couvre dans toute sa largeur, avec l'extrémité des doigts, et on interroge le sujet, afin de s'assurer que l'on agit seulement sur le siège de la mémoire. On lui donne ensuite un ordre à effectuer après son réveil, ordre qu'on lui demande aussitôt de répéter. Si le sujet l'a retenu, c'est que la léthargie de la région était insuffisante et que les doigts n'étaient pas placés au point convenable. Ce point, nous ne sommes pas encore parvenus à le déterminer avec toute la rigueur désirable ; nous croyons cependant qu'il correspond à la partie postérieure de la ré- gion affectée à la mémoire. Aussitôt que le sujet oublie l'ordre qu'on lui donne, on le répète une dernière fois, et aussitôt on détermine le réveil. L'ordre, quel qu'il soit, n'est pas exécuté. Si, au contraire, l'application des doigts n'efface pas en- tièrement le souvenir des mots à mesure qu'ils sont pronon- cés, le sujet reconstitue la phrase après son réveil et fait ce qu'on lui a commandé, mais il apporte un certain retard dans cette exécution. On voit donc qu'il est possible de frapper d'incapacité complète le siège de la mémoire. La réponse à la deuxième question posée plus haut sera moins catégorique, car l'interprétation des observations que nous avons recueillies sur ce point laisse subsister quelques doutes à l'esprit. Nous rapporterons cependant l'une d'elles. L'opérateur suggère au sujet de l'accompagner dans les bar- raques qui s'installent à Toulouse à l'occasion des foires, après lui avoir demandé celles qu'il a visitées. Il lui persuade ensuite qu'ils sont dans l'une d'elles, la nomme, et, sous prétexte de myopie, sollicite des renseigne- ment sur le spectacle. Le sujet commence aussitôt la descrip- XXXVIIl tion do ce qu'il voit. L'opérateur place alors l'extrémité du doigt vers le milieu de la première circonvolution frontale droite ou gauche. S'il l'a appliqué à gauche, par exemple, et que le sujet continue son récit, il le porte à droite. La physionomie du sujet change : il croit assister à un autre spectacle, mais tou- jours à l'un de ceux qu'il a vus, et il en décrit aussitôt les particularités. L'opérateur n'a alors qu'à replacer le doigt à gauche pour ramener le patient à sa première illusion, puis à le reporter à droite pour provoquer de nouveau la seconde, et ainsi de suite. Dans cette expérience, comme dans toutes celles qui ont été précédemment décrites, on remarque la persistance de l'impression causée par l'application du doigt. Cette persis- tance est de courte durée, il est vrai, — trois ou quatre se- condes environ, — mais toujours assez longue pour qu'il nous ait été impossible d'obtenir un récit où les deux ordres de faits se mêleraient, de manière à ressembler à une obnubila- tion de l'intelligence. 'O^ Vision. — Jusqu'ici, toutes les fois que nous avions porté notre attention sur des faits étudiés par les physiologistes, nous avions constaté une remarquable analogie entre les ré sultats qu'ils ont annoncés et ceux que fournit l'application de l'Hypnotisme à l'examen des mômes questions. Il n'en est plus do môme en ce qui concerne les phénomènes do la vision. En effet, tandis que les physiologistes (Meynert, Huguenin, Exnor, etc.) placent le siège de ce sens dans les circonvolu- tions occipitales inférieures, nous n'avons pu le modifier qu'en impressionnant les plis supérieurs des deux circonvolutions centrales ascendantes. Les phénomènes qu'on obtient varient suivant les points sur lesquels on agit, points symétriques dans les deux hémis- phères, bien que les résultats soient beaucoup plus nets et XXXIX plus marqués lorsqu'on agit sur la région de l'hémisphère droit que sur celle de l'hémisphère gauche. Ces phénomènes se rapportent : 4° Au sens de la vue en général ; 2° A la qualité des impressions visuelles. Examinons successivement les deux cas. L'application de l'extrémité du doigt un peu en arrière de l'origine de la première circonvolution frontale, c'est-à-dire la zone qu'on vient d'indiquer, détermine la perte totale de la vue. Le sujet se rapproche de l'objet qu'il considère, s'es- suie les yeux ; parfois, il demande s'il fait nuit ou s'il est de- venu aveugle. ' Faite ailleurs que dans ce point, l'application du doigt n'abolit pas la vision, mais elle provoque des modifications remarquables dans les perceptions lumineuses. Les théories émises par le D'' Magnus et, plus récemment, par le lord recteur de l'Université de Glascow, M. Gladstone, sur l'acquisition du sens des couleurs, devaient nous porter à rechercher s'il existe des localisations cérébrales pour la perception de chaque couleur. Dans ce but, nous plaçons devant le sujet un spectre co- loré, et nous l'invitons à nommer chaque couleur. Après cet essai préalable, on porte successivement le doigt, ou mieux un corps aigu, sur les différents points de la région, et, à chaque déplacement, on fait nommer les couleurs. A un demi-centimètre environ du point qui sert à abolir complètement le sens de la vue, on provoque la perte de la vision du rouge. Les sujets n'aperçoivent plus cette couleur dans l'image du spectre, et le violet leur paraît bleu. Si le rouge est orangé, ils le voient jaune pâle. Un peu plus en arrière, c'est-à-dire immédiatement au-delà de l'origine de la scissure de Rolande, le sujet ne distingue plus aucune couleur. Toutes produisent sur lui l'impression du noir ; en outre, les traits et les caractères noirs lui parais- sent blancs, tandis que le blanc du papier lui semble noir. XLII de la part des sujets: 1° que en portant l'extrémité du doigt ou un corps quelconque sur les diverses parties du crâne, on détermine l'arrêt des fonctions d'une portion plus ou moins étendue du cerveau; 2» qu'on peut produire ainsi: l'aphasie, l'anmésie, l'agraphie, la surdité, des pertuba- tions visuelles, déterminer ou faire cesser des contractures partielles ou générales; 3° que, en raison de la relation étroite qui existe entre quelques-uns des résultats obtenus par ce procédé et ceux que fournissent les méthodes de la phy- siologie expérimentale, les observations que nous avons faites offrent quelque chose de plus qu'un intérêt de pure curiosité. Séance du 22 février 1888. Présidence de M. Labouie, président. Le procès-verbal de la séance du 8 février est lu et adopté. MM. Gannat, capitaine d'artillerie; D^ Maurel, professeur à l'Ecole de médecine, sont proclamés membres titulaires. M. Moquin-Tandon dépose sur le bureau son Mémoire sur la Morphologie des organes génitaux-urinaires, dans lequel il résume les nombreux travaux, publiés dans ces dernières années, sur le développement de ces organes et, en particulier, ceux tout récents de Sedgwick, Renson, Siemerling, Mihalcovics, que ses propres recherches lui ont permis de confirmer. M. Moquin-Tandon expose ses résul- tats, et grâce à de grandes planches en couleur représentant, d'une façon schématique, les différentes phases par lesquelles passent ces organes, il montre clairement leur évolution depuis les Vertébrés les plus inférieurs jusqu'à l'homme. Trois appa- reils rénaux distincts, appelés par BaUompronéphros, mesoné- phros et métanéphros, se succèdent chez les Vertébrés supé- rieurs. Dans un petit nombre de types inférieurs, le premier XLIII constitue, à lui seul, l'appareil excréteur définitif; mais au-dessus des Myxinoïdes le mésonéphros vient s'ajouter ou se substituer au pronéphros, dont l'existence a été longtemps méconnue. Le mésonéphros, appelé ordinairement Corps de Wolff, n'est définitif que chez les anallantoïdiens, chez les allantoïdiens le rein proprement dit vient le remplacer. M. Moquin-Tandon indique ce que deviennent ces organes embryonnaires chez l'adulte des deux sexes, et montre ainsi l'origine des différents appareils annexes des organes génitaux- urinaires. Il prend soin d'expliquer la synonymie des termes em- ployés par les différents auteurs qui les ont étudiés. L'appareil génito-urinaire, comme les autres appareils chez les Vertébrés supérieurs, reproduit successivement dans son développement, sous une forme plus ou moins abrégée, les différents aspects qu'il présente à l'état permanent chez les différents groupes de Vertébrés moins élevés en organisa- tion. Enfin, on constate dans la première ébauche de cet appareil, des ressemblances tout à fait remarquables avec l'appareil excréteur des vers. Séance du 7 mars 1888. Présidence de M. L. Roule, vice-président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Communications : 1" La^hille. — Contributions à l'étude anatonai- que des Salpes. L'animal que M. F. Lahille a choisi comme type du genre Salpa est la Salpa bicaudata (Q. et Gaim.) [syn. : S. octofora, Cuvier; S. nephodea, Lesson] dont la forme solitaire est S. scu- tigera (Cuvier). XLIV L'auteur décrit soigneusement l'aspect do ces aninaaux, assez communs à Banyuls, et fait remarquer que la diagnose des espèces du genre Salpa doit être basée sur trois carac- tères principaux : 1° disposition des muscles; 2° position des ouvertures; 3" forme de la chaîne. Viennent ensuite, en pre- mier lieu, les particularités présentées parla poche incuba- trice. M. Lahille, dans la première partie de sa communication, expose l'anatomie et l'iiistologie des muscles , des centres nerveux et de la branchie. Dans une seconde partie, il indique la place que doivent occuper les Salpes dans la classification des Tuniciers. Système musculaire. — L'histologie des cellules musculaires des Salpes, de la queue des Tuniciers, des muscles dorsaux des Salpes, entln des muscles des Ascidies adultes montre une diminution progressive du protoplasma dans lequel se font les échanges nutritifs. Ce protoplasma est d'autant plus abondant que les cellules musculaires doivent présenter une activité plus soutenue. Los muscles dorsaux des Salpes présentent une striation transverse et longitudinale des plus nettes. La face interne des cellules musculaires du cœur est revêtue par un endothelium incontestable. Système nerveux. — Outre le ganglion principal d'où partent une trentaine de nerfs, on trouve un véritable plexus nerveux dans la lèvre supérieure de la bouche qui présente des cellules sensorielles. Deux yeux soudés sur la ligne médiane et portés par un ganglion optique se trouvent situés en avant du gan- glion cérébroïde. La fossette vibratile forme une très large cavité s'ouvrant par un pavillon bilobé. Ses arêtes présentent une gouttière en Y dont M. Lahille indique l'histologie très par- ticulière. Branchie. — La branchie des salpes assez peu connue , malgré les récents travaux de Todaro, ne peut être mieux comparée qu'à une flûte de Pan, et on pourrait, pour rappeler cette constitution , nommer ces animaux Syringobranchiata XLV ((Topt7Ç, flûte). Les deux fentes respiratoires persistent très élargies. La partie dorsale du pharynx présente une rangée d'invaginations paires et symétriques , se dirigeant vers la paroi interne de la branchie. Ce sont de véritables hémi- trémas, tels qu'on en rencontre chez les Ascidies. Seulement, chez ces derniers animaux, les fentes respiratoires venant à se fermer, les hemi-trémas S3 développent et finissent par rétablir les communications entre la cavité péribranchialo et la cavité pharyngienne. La partie ventrale du pharynx reste nettement limitée chez S. bicaudata et son bord forme une crête plus ou moins allongée de chaque côté du repli ventral. Ce dernier présente six paires de zones cellulaires que l'au- teur a retrouvées chez tous les Tuniciers. Position des salpes dans la classification. — La classification naturelle des tuniciers devant se baser sur la constitution de la branchie, on voit que les Salpes forment un groupe inter- médiaire entre les Appendiculaires et les Ascidies. Dès lors on doit diviser les Tuniciers de la manière suivante : Type : Urochordata. Classes. Ordres. Trémas nuls. . . . Alreraata Archipneusta. — incomplets.. Hemi-lremata Syringobranchiala. simple. . . . Aplousobranchiata. — complets.. . Eutremata. Branchie.^ tubuiaire. . . Phlebobrancbiala. à ailettes. . . Stolidobranchiata. 2° L. Roule. — Essai d'une classification du règne animal basée sur les travaux les plus récents d'Anatomte et de Paléontologie. Les recherches de morphologie générale et surtout les études embryogéniques entreprises depuis plusieurs années, ont permis de modifier la classification du règne animal, telle qu'on la concevait il y a peu de temps encore. Cette nouvelle tentative de classification aura le sort de ses de- XLVI vancières , elle est l'expression de l'état actuel de la science, et les connaissances futures forceront de la modifier; mais il est permis de croire pourtant qu'elle rend compte, d'une façon assez précise, des relations naturelles existant entre les divers groupes d'animaux. En effet, elle est basée non seulement sur les notions tirées de l'anatomie, c'est-à- dire de l'examen d'un individu adulte, mais aussi et sur- tout sur celles tirées de l'embryogénie et de la paléon- tologie, qui nous montrent : et l'évolution particulière d'un individu depuis son origine de la cellule-œuf primitive, jusqu'à son état parfait, et l'évolution générale du groupe auquel cet individu appartient. Cette classification est donc une classification morpho- logique, dans le sens le plus large du mot; mais, afin qu'elle représentât une synthèse fidèle des relations éta - blies entre les divers types d'animaux, soit disparus, soit vivants encore, il faudrait de toute nécessité qu'elle fût arrangée en un tableau branchu, schématisant, pour ainsi dire, l'ensemble des séries diverses, partant d'un même point, d'une même souche, et suivant des voies différentes, évoluant dans des directions distantes et se différenciant en des formes génériques secondaires. Malheureusement, les temps ne sont pas encore mûrs pour une classification pa- reille, qui demande une grande précision ; nos connaissan- ces sont encore trop imparfaites. On conçoit à peu près, dans les grands traits, comment le règne animal s'est établi tel que nous le voyons, mais nous ne pouvons aller plus loin, ni prétendre mettre le doigt sur les origines exactes des groupes. Aussi, je me contenterai d'établir ce tableau de classification, suivant l'ancien procédé, en disposant les groupes d'animaux assez importants au point de vue morphologique, pour mériter le nom de classes et de sous- XL vil classes, sur une seule rangée verticale et les joignant par des accolades. Ce procédé est très-imparfait ; mais la science actuelle ne permet pas de faire mieux, et, du reste, une science est déjà bien avancée qui permet de reconnaître les inconvénients et les défauts de sa propre méthode. En mettant à part, les Protistes qui sont des masses de protoplasme dépourvues de noyau, les animaux sont di- visés, dès l'abord, en deux grands types primordiaux, deux sous-règnes : les Protozoaires, dont les individus ont le corps composé d'une seule cellule et les Métozoai- res, dont le corps est un agrégat, une colonie, de plusieurs cellules. Embranchements Classes / Amaebiens. c \ Forarainifères. ' Sarcodaires 1 (Des pseudopodes)] Vésiculaires. Héliozoaires. Radiolaires. Sporozoaires. PROTOZOAIRES ] Fl^gellaires Euflagellés. (Animaux (Un ou plusieurs l nn-CKlliilaires'> i flagellumsaccora- : Cilioflagellés. Hgnés ou non / 3 cils vibratiles) \ mono-cellulaires) pag de^ s) \ Catallactes. (' Euciliés, CiLUIRES \lDes Cils Vibratiles)) Tentaculifères. MÉTAZOAIRES (Aninaaux pluri-cellulaires) j Coelentérés (Deux feuillets blastodermiques) COELOMATES (Trois Embranchements (' Spongiaires. ( Cnidaires. j Echinodermes. 1 Plathelrainlhes. \ Nemathelminlbes. Chœtognathes. \ feuillets blastodermiques) j Trochozoaires. f Arthropodes. \ Chordés. XLVIIl Embranchements Spongiaires Cnidaires Alitbidés (Pas de spicules) LlTHlDÉS (Des spicules) Classes Alitbidés. ( Caicisponges. I Silicisponges. Hydbozoaires \ Hydroméduses. (Pas de tube œsophagien) j Scyphoraéduses. ) Anthozoaires \ Octacliniaires. \ (Un tube œsophagien) ( Polyactiniaires. Echinoderines Cystomorphes Holothurides, (Corps plus ou moins Cyslidées. ' Echinides. globuleux / T. - 1 Crinoïdes. ' Brachies \ ^.térides ^(Corps lobé vers sa périphérie)/ Qp^iurides, Plathelniinthes Normaux Aberrants ïurbellariés. Trématodes. Cestodes. Orthoneclides. Dicyémides. I\éniathelniinthes Prénémathelminthes \ Desraoscolecides. (Structure fort simple) \ Ecbinodères. EUNÉMATHELMINTHES \ Nématodes. ( Gordiacés. , ? Acanthocéphales, XLIX O) ta s u. O" . o c m Si o U o> o - ^ o c ,a oj CL, .a VQ^ Q^ o o -tu n -»:o a O) tn cr* 3 a en cr .S 3 _3 '■5 3 o S O e £0 ^* 3 O ^ H 0- C/3 .s 3 22 !« ?? -^ i; O ctf C3 diilll tri 3 O o 3 ?- ■- Soc cr Of >-, >, o .— • — 'n 8 o iS =2. =. 2. " =■ 3 "3 ^*- ^ rtt ^ •a a nélid ées. étopo o en -1 c c x: V cO • = o -^ o X3 LE - 15 O w >■ o e: o te •*-• .13 t- u. Cl <ï . K < 5^ -tu o en - — .^ Ed Q m o [d eu O o O H a. ■U O 3 H U ■U S ca u u a P < U DES . <' 2 o 's. 'U. "W o C H s en -3 t .2 eu a ■< 'td i*" K K 1 ce <5 ■» . < tn s en ca t> o« s o O - oc <" Su ô.S CL, -a C/3 tu o? S 2* bn S •ea s EA pss bl ^ 9 ij .2 o 'eo Ph 3 & — B a A in s © Xi a (8 A fa •m % N e « e fa Embranchement Ai'tlirnpndes Allàntennés (Pas d'antennes) BlANTENNÉS (Deux antennes) QlIADRIANTÉNNÉS (Quatre antennes) Classes iTrilobites. Méroslomalés. Arachnides. ( Myriapodes. I Insectes. Crustacés. \ ? Péripates. Embranchement Chortlés ? ENTF.nOPNELSTES riNIClERS Class Enteropneu: , Tuniciers. Vertébrés AcRAMENS Acraniens. CVCI.OSTOMES Craniotes Gnathostomes Cyclostorae' Sélaciens. I GanoïJes. IcnTHYOPSiDÉs' T^'<^^«*léens i Uipneustes. 1 ' Stcgocépha 1 ■ Amphibien; Sauropsidés 1 S'P^"'^- 1 Oiseaux. Mammifères Mammifèit Séance du 31 mars 1888. Présidence de M. Laborie, président. M. PissEAu, au nom de la Commission des Finances lit son Rapport sur le compte de gestion de M. le Trésorier, pour l'année 1887, et le budget de prévision pour l'année 1888. Messieurs, La Commission que vous avez nommée dans votre séance du 11 janvier, pour procéder à la vérification des écritures 1 LI et à rexamon du compte de gestion de notre honorable trésorier, pendant l'année qui vient de s'écouler, vient vous rendre compte de l'accomplisseir.ent du mandat que vous lui avez confié. Les écritures de M. Chalande sont parfai- tement en règle, et toutes les pièces justificatives, à l'appui des receltes et des dépenses effectuées, nous ont été soumises. Le budget de prévision de la Société avait été arrêté, pour l'année 1887: En recettes, à la somme de. . . 3,740 fr. 05 En dépenses 3, 1 75 » Les recettes effectuées ont été inférieures de près de 500 fr. aux prévisions ; il en est de même pour les dépenses réalisées qui restent de beaucoup au-dessous de celles qui avaient été prévues, ainsi qu'il résulte, d'ailleurs, des tableaux compara- tifs suivants : Recettes de 1887. Prévues. Réalisées. Cotisations de 1887 (110 membres). 1,320 fr.» 924 fr. » Cotisations des années antérieures.. 312 » 192 » Droits de diplôme 25 » 25 » Subvention du déparlement 100 » 100 » Subvention de la ville 500 » 500 » Rente 4 1, 2 "/o 100 » 100 » Espèces en caisse au 1"jauvier 1887. 1,383 05 1,383 05 Recettes imprévues (2 cotisations de 1888, 24 fr. ; vente de numéros du Bulletin, 2 fr. 40 ; frais de re- couvrementremboursés,23fr.60). » » 50 » Totaux 3740,05 3274,05 Le déficit de près de 500 fr. qui résulte des chiffres ci des- sus, provient tout entier des cotisations qui n'ont pas été payées. Il avait été prévu de ce chef une recette de 1,632 fr., qui n'a été en réalité que de 1,116 fr ; hàtons-nous de dire que le paiement de la plupart de ces cotisations n'est que re- » LU tardé, et qu'il y a lieu d'espérer qu'elles pourront être re- couvrées dans le courant de l'année 1888. Dépenses de Vannée 1887. Prévues. Effectuées. Loyer de la salle „ 300 fr. )i 450 fr. » Eclairage et chauffage 25 )) 43 70 Impôt et assurance 35 75 35 45 Employé 1 20 » 1 20 Frais de bureau", expédition des comptes rendus, frais de corres- pondance et de recouvrement. ,. 150 » Impression du Bulletin 1 ,250 » Planches du Bulletin 100 » Prix du Lycée 25 » Imprévus 39 25 Dépenses arriérées à liquider 1,130 » Totaux 3,175 » 2,218 90 La différence considérable (près de 1,000 fr.) qui ressort de la comparaison entre les dépenses prévues et les dépenses effectuées s'explique par ce fait que, sur la somme de 1,130 fr. affectée à liquider les dépenses arriérées, il n'a été payé que 778 fr. 10, et qu'en outre, nous avions fait figurer dans nos prévisions les frais d'impression des quatre numéros trimes- triels du Bulletin de 1887, et que cette somme n'a pas été toute employée, les deux derniers numéros n'ayant pas en- core été réglés au 31 décembre 1887. Il restera à payer en- viron 550 fr. sur cet article en 1888. Par contre, il est bon do faire remarquer que, dans la somme de 450 fr. payée en 1887 pour le loyer de la salle de nos séances, se trouve compris le premier semestre de loca- tion de 1888, qui a été payé d'avance, avant le 31 décem- bre 1887. 112 55 659 10 » » )) » 20 )) 778 10 LUI £n rosiimé, les dépenses payées pendant l'annnée 1887 se sont élevées à 2,218 fr. 90. Les encaissements (y compris la somme de 1,383 fr. 05 restant en caisse au 31 décembre 1886), à 3,740 fr. 05. Il reste, par suite, en caisse, au 31 décembre 1887, non compris le fonds do réserve de la Société, une somme totale de 1,055 fr. 15. Ce fonds do réserve, vous le savez, Messieurs, était repré- senté par un titre de rente de 100 fr., en 4 1/2 %> acheté au prix de 2,385 fr. 35. Or, la conversion du 4 1/2 "/o en 3 %, qui vient d'être vo- tée, diminue non seulement notre revenu, qui ne sera plus que de 82 fr. 50, mais même notre capital, car cette rente do 82 fr. 50 ne représente guère, au cours actuel du 3 °/o, qu'une somme de 2,250 fr. N'y aurail-il pas lieu d'examiner si, sur la somme de 1,055 fr. 15 restant en caisse, il ne serait pas possible de prélever 4 ou 500 fr. pour augmenter notre revenu annuel et le ramener à son chiffre primitif de 100 fr. Il nous reste maintenant, Messieurs, à soumettre à votre approbation le budget de prévision de l'année 1888, dont les chiffres ont été basés sur les résultats de l'année 1887. Budget de préxision de l'année 1888. RECETTES Cotisations de 1888 (100 membres) 1,200 fr. » Cotisations arriérées (30) 360 » Subvention de la ville 500 » Subvention du département 1 00 » Droits de diplôme 25 » Rente du fonds de réserve 82 50 Recettes diverses 20 » 2,287 50 Espèces en caisse au 31 décembre 1887 1,055 15 Total des recettes 3,342 40 uv DEPENSES Eclairage et chauffage 40 » Frais de bureau, expédition des comptes ren- dus, frais de recouvrement, etc 1 50 » Loyer de la salle (le premier semestre a été payé par avance en 1 887) 1 50 » Impôt et assurance 35 40 Employé 120 » Impression des comptes rendus 150 » Impression du Bulletin (premier, deuxième et troisième trimestres) 800 » Planches du Bulleiin 1 00 » Prix du Lycée . . , 25 » Dépenses imprévues 100 » Dépenses de 1887 restant à liquider 606 » T-.lal des dépenses 2,276 40 FONDS DE RÉSERVE Rente 3 "/o de 82 fr. 30, représentant un capital de 2,250 » Espèces en caisse au 31 décembre 1888 (diffé- rence entre les recettes et les dépenses prévues pour 1888 1,066 » Total 3,316 » En terminant, Mes^ifurs, votre Commission des finances croit remplir un devoir en vous priant de vous associer à elle dans les félicitations et les remerciements qu'elle adresse à M. Chalande, notre sympathique trésorier. Il est impossible d'apporter plus de zèle qu'il en met dans l'accomplissement du mandat que vous lui avez confié, et plus d'intelligente éco- nomie dans la gestion des intérêts matériels de la Société. LV M. Br.emer rappporte brièvempiit la vie et les travaux du botaniste .4. de Bary décédé, récemment à Strasbourg à l'âge de cinquante-sept ans. Ce savant s'est surtout occupé des Végétaux Inférieurs. On lui doit aussi une excellente anato- mie comparée des organes de végétation des Végétaux Supé- rieurs. Séance du 4 avril 1888. Présidence de M. Du Buysson, dojen d'âge. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Notes anatomiques et taxonomiques sur le genre Pyrosoma, par M. F. Lahille. M. Fernand Lahille complète tout d'abord sa communica- tion précédente, en exposant la classification de la famille des Salpidœ. La plupart des zoologistes réunissent encore tous les types de Salpes dans un seul genre, le genre Salpa. Or, d'aptes l'auteur, ce genre doit être dédoublé en cinq autres, caractérisés de la manière suivante : Intestin déroulé Orthocœla J, ' Hémi-trémas Pegea ^% \ I un seul embryon. .\ nu Tlialia "g j Bandes ciliées.] \ recouvert. Salpa. ^\ ( plusieurs embryons lasis. Passant à l'étude du Pyrosoma, M. Lahille en étudie les prin- cipaux organes en les comparant chaque fois avec ceux des formes voisines. Il insiste principalement sur le système mus- culaire, le système nerveux, et le développement de cet ani- mal. Les muscles coloniaux décrits par Panceri et Joliet qui seraient produits par une différenciation des cellules de la tunique commune, n'existent pas. Les cellules tunicières peuvent affecter quelquefois une disposition fibrillaire, mais dans aucun cas elles ne se transforment en cellules muscu- laires en rapport avec les divers individus de la colonie. LVI Le système nerveux duPyrosoma est typique. Le tube ner- veux est produit dans les bourgeons par une délamination de l'ectoderme. Ce tube persiste chez la plupart des adultes et l'orme la glande neurale. Sa terminaison antérieure débouche dans la branchie en avant du sillon antérieur. Le pavillon vibratile est ici très peu développé. Le ganglion se forme comme l'a indiqué M. Joliet par une prolifération cellulaire de la partie dorsale du tube nerveux. Seulement ce que per- sonne n'a indiqué, c'est qu'au lieu du ganglion unique, il s'en forme au moins deux. Le premier est volumineux et arrondi, il représente les ganglions : antérieur et cérébroïde. Le second est pyriforme et représente le ganglion viscéral. De chaque ganglion par- tent deux paires de nerfs, une antérieure, l'autre posté- rieure. Chez Pyrosoma comme chez les autres Tuniciers, le sillon ventral est constitué par trois paires de bandes glandulaires ; sa partie postérieure se prolonge en arrière comme chez les Salpes, pour former le tube endodermique des bourgeons. Comme chez les Salpes également, l'éléoblaste de Pyrosoma ne peut être l'homologue de la queue larvaire des autres Tu- niciers. Les individus adultes présentent trois ovaires : un ovaire actif, un ovaire latent ou d'avenir et un ovaire dégénéré. Ceux-ci proviennent du fractionnement de l'ovaire latent de l'individu souche. La génération alternante, proprement dite, n'existe pas plus chez les Pyrosomes que chez les autres Tuniciers. L'Oozoïde de ces animaux, ainsi que celui des Salpes et des Botryllidœ est une femelle. Les Blastozoïdes de tous ces in- dividus sont des mâles ovigères et se développent de la même manière. L'élude des autres organes et de leur développement montre que Pyrosoma est un véritable Didemnidé et peut être con- sidéré comme la forme la plus voisine de la souche des Sto- lidobranches. LVII En représentant les Oozoïdes et les Blastozoïdes par les lettres 0 et B ; les générations successives par des indices, le nombre d'individus issus d'un même parent par des coeffi- cients. On peut exprimer le cycle évolutif, non seulement du Pyrosoma, mais de tous les Tuniciers par les deux formules suivantes : O 1 >i nombreux >1 ^i Botryllus = 1 >5 = 0 > 3xrt >2 Diplosomoides . . . — 3 ^4 = 0 ^1 >1 Pyrosoma. . . . = 4 ^1 = 0 ^1 = 1 Doliolum. . . . grand = 3 = 0 = 0 = 1 Salpa considér. = 1 = 0 = 0 = 1 lasis considér. = 1 = 0 = 0 3 ou 5 L\ m Séance dn fS avril 1888. Présidence de M. Roule, vice-président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Communication : Sur le développement du coelome chez un Oligochœte. Par M. L. Roule, Maître de conférences à la Faculté. Les Oligochœtes appartiennent au groupe des vers annelés polymériques, dont le type primitif est représenté dans la nature actuelle par le genre Polygordius et le genre Proto- drilus. L'embryogénie de ce dernier n'est pas connue ; mais il n'en est pas de même pour le premier ; on voit nettement, chez les Polygordius, le cœlome se constituer d'après le pro- cédé épithélial. Les études deSalensky sur le développement des Annélides polychœtes montrent quo, dans certains cas, lorsque l'ovule renferme une grande quantité de vitellus nutritif, la constitution épithéliale du mésoblaste est moins bien caractérisée que chez les Polygordius ; parfois même il semble que le mésoblaste prend naissance d'après le procédé méserachymateux. Mes recherches sur un oligochœte marin [l' Enchytroeides Marioni, Roule, appartenant à la famille des Enchytridés me permettent d'aftirmer que, chez ces Annelés, le cœlome apparaît sous forme de cavités irrégulières creusées dans la masse des cellules mesoendoblastiques, et quelques- unes de ces cellules devenant libres dans les cavités cœlo- matiques, ressemblent tout a fait à des éléments mésemchy- mateux typiques. Le mode d'apparition du mésoblaste et du cœlome ne possède donc qu'une importance secondaire, puisque les deux procédés épithélial et mésemchymateux, coexistent dans le même groupe d'animaux, et l'on ne peut, par suite, consi- dérer comme naturelle la division des Métazoaires en Enléro- ■cœliens et Pseudocœliens, proposée par les frères Hertwig. Séance du 9 mai f 88S. Présidence de M. Laborie, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et ado 1" M. Fernand Lahille. — Les poissons de Toulouse et des environs. En publiant ces quelques notes ichtyologiques, mon but est de remplir une lacune de notre Bulletin. Les catalogues des Protozoaires, Mollusques, Myriapodes, Coléoptères, Lé- pidoptères et Oiseaux de notre région, ont été savamment établis par des spécialistes. Désirant créer au laboratoire de zoologie de la Faculté des sciences une collection exclusive- ment locale et contribuer à faire connaître les richesses de notre faune, je donnerai successivement les catalogues des Mammifères, Arachnides, Crustacés et Vers. Quoique forcé- ment incomplets au début, ces catalogues pourront être de quelque utilité. En effet, au lieu de présenter une simple liste de noms de genres et d'espèces, je construirai des tables dichotomiques mettant en évidence les caractères essentiels et toutefois fort simples , permettant une détermination facile des animaux que nous pouvons rencontrer dans nos promenades de tous les jours. Si on écarte les Leptocardes du grand groupe des Ichtijop- sidés dépourvus de poumons, on peut diviser ces derniers en cinq classes : Gyclostomes, Holocéphales, Plagiostomes, Ganoïdes et Téléostéens. Les Poissons les plus inférieurs de tous, les Gyclostomes, sont représentés à Toulouse par les Lamproies [Petromyzon, Dum.j, que nos pêcheurs nomment des Suce-pierres. Leur as- pect serpentiforme, leur narine unique, leur bouche circulaire et leurs sept ouvertures branchiales disposées en ligne en ar- rière des yeux, permettent une détermination immédiate. Suivant que les deux nageoires dorsales sont éloignées ou rapprochées, l'espèce se nomme P. fluviatilis, L. (Qn'jBO de long) ou P. Planeri, Bloch (0'°,25 de long). A deux reprises, j'en ai rencontré d'assez nombreux échantillons, dans les pre- miers jours de juin, au ramier du Bazacle, au-dessous de l'usine Sempé. Les Ganoïdes ont été représentés accidentellement par le superbe Esturgeon {Acipenser Sturio, L.) pris à Blagnac, et qui tient maintenant dans notre Musée une place très hono- rable. Tous les autres Poissons que nous possédons appartien- nent à la classe des Téléostéens ou Poissons osseux. Cette classe constitue les sept ordres suivants, dont les deux der- niers ne comprennent que des formes marines : Physostomes apodes, Physostomes abdominaux, Anacan- thines, Acanthoptères, Pharyngognathes, Plectognathes, Lo- phobranches. Voici maintenant comment on peut distinguer les divers genres de nos Poissons : PREMIER GROUPE Rayons épineux aux nageoires. A. — Ventrales en arrière des pectorales. Gasterosteus, Art. Epi- noche (Gasterosteidœ) . Les pectorales sont représentées par des épines. Les flancs sont protégés par quelques plaques peu nombreuses. Longueur moyenne, 5 centimètres. Queue lisse. Espèce : G. aculeatus, L. Lou Irouncut. Localité : canal du Midi, Touch (à Saint-Mariin), étang Pradet. LXI B. — Ventrales au-dessous des pectorales. a. — Une seule dorsale. Chrysophrys, Cuv. Daurade {SparidcB). Opercule sans épine. Dorsale présente une bande longitudinale brune. Espèce : C. aurata, L. Daourado (ne pas confondre avec le Daourat). Localité : bassin de la Daurade. Ce poisson de mer paraît s'être ac- climaté en cet endroit, où on le rencontre en toute saison. Assez rare. 6. — Deux dorsales, corps nu. Cottus, Art. Cabot (Triglidœ). Grosse tête. Pectorales non divisées. Une seule épine distincte sur le préopercule. Espèce : C. Gobio, L. (ne pas oublier qu'on donne le nom de Cabot à un Squalius). Localité : chaussées de la poudrière, sous les pierres, c — Deux dorsales, écailles cténoides. Perça, Art. Perche {Percidœ). Ventrale à six rayons. 1 3-1 5 épines à la première dorsale. Oper- cule à une épine. Espèce : P. fluviatilis, Rond. Localité : canal du Midi, commune. Rare dans la Garonne. DEUXIÈME GROUPE Pas de véritables aiguillons aux nageoires dorsales et anales. A. — Pas de ventrales. Corps serpentiforme. Anguilla, Cuv. Anguille {Murenidœ). Orifice postérieur de la narine au-devant de l'œil. Mâchoire supé- rieure plus courte que l'inférieure. Espèce • A. vulgaris, L. Localités : canal du Midi, Garonne, surtout lors des crues. B. — Ventrales en arrière des pectorales. Une seule dorsale située : a. — Au-dessus de l'anale. Pas de Barbillons. Opercule écailleux. Esox, Art. Brochet (Esocetidœ). Espèce : E. lucius, L. Canal du Midi, Lhers. 6. — En avant de l'anale. 40 Ventre caréné et dentelé. Alosa, Val. Alose {Clupeidai), LXU Espèce : A. vulgans, Cuv. Chaussée du moulin du Château. 20 Ventre non caréné. 6-10 Barbillons. Cobitis, Art. Loche [Cobi- tidœ) . 10 Barbillons. • C. fossilis, L. L. d'étang. 6 Barbillons. Sous-orbitaire. \ ^P*"^"^' "T®"^^' ^ ^- ^' "^i^''^- I Non ép., C. barbatula, L. L. franche. Localités : C. fossilis, nommée Naouquéto. Canal latéral, étang Pradet. C. tœnia. Ariège, à Pinsaguel. C. barbatula. Canal du Midi, à Castanet. 30 Ventre non caréné. 0-4 Barbillons. Famille des Cyprinidae. (Voir plus loin.) C. — Ventrales sous les pectorales. Deux dorsales. a. — La seconde très longue, munie de rayons. Lotta, Art. Lotte. (Gadidœ.) Première dorsale présente 12-14 rayons. La seconde 68-72. 1 Bar- billon simple. Mandibules à dents égales. Espèce : L. vulgaris, Cuv. L. commune. Localités : Ariège et Touch. Sous les pierres. 6. — La seconde très petite, sans rayons. i° Dents sur le chevron du vomer seulement. Salmo, Art. Saumon. (Salmonùlœ.) Mâchoire supérieure aussi ou plus avancée que l'inférieure. Lon- gueur de la tète égale le sixième de la longueur totale. Espèce : Salmo salar, L. Garonne, chaussée du moulin du Châ- teau. 20 Dents sur le chevron et le corps du vomer. Traita, Niiss. Truite (Salmonidœ), Espèce : Trutta fario, L. T. commune. Ariège, Garonne. Assez rare. Famille des Cyprinidae. A. — 4 Barbillons. a. — Rayon dentelé à la dorsale. Cyprinus, Art. Espèce : Cyprinus carpio, L. Carpe. Canal du Midi, Touch. b. — Pas de rayon dentelé à la dorsale. Barbus, Cuv. 2 grands Barbillons, 2 petits. Espèce : B. (luvialilis, Ag. Barbeau commun. Barbet. Localité : Garonne. J LXIII B. — 2 Barbillons. a. — Caudale carrée. Tinca, Cuv. Forme ovale, petites écailles. T. vulgaris, Cuv. Tanche commune. Localités : canal du Midi, principalement port Saint-Elienne, étang Pradet, Garonne, étang de la Pescadoure. 6. — Caudale fourchue. Gobio, Cuv. Espèce : Gobio fluviatilis, Flem. Goujon. Commun partout. C. — Pas de barbillons. a. — Rayon dentelé à la dorsale. Carassius, Niiss. Espèce : C. auratus, Nilss. Carassin doré. Daourat. Poisson rouge de Chine. Le plus souvent la couleur est très pâle. Dents pharyngiennes, sur un rang. — Acclimaté dans le canal du Midi. b. — Pas de rayon dentelé à la dorsale qui commence en arrière de Vinsertion des ventrales. 1" Ligne latérale incomplète. Phoxinus, Bal. Espèce : G. lœvis, Ag. Vairon. Corps arrondi à très petites écailles. Localité : le Touch. 2° Ligne latérale complète. Mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure. Abramis, Cuv. Dents pharyngiennes sur un seul rang, dos brunâtre. Espèce : A. brama, Flem. Brème commune. Localités : canal du Midi, Lhers. 30 Ligne latérale complète, mâchoire supérieure moins avancée que l'inférieure, dents pharyngiennes sur deux rangs. a. — Carène abdominale sans écailles imbriquées. Alburnus, Rond. Ligne latérale non entourée de points noirs. Espèce : A. lucidus, Heck. Ablette commune, nommée ici Blan- chette. Localités : canal du Midi, Garonne. 6. — Carène abdominale à écailles imbriquées. Scardinius, Bon. Dorsale commence au-dessus de la moitié postérieure des ven- trales. Espèce : S. erythrophtalmus, L. Le Rotengle. Laouzou, Lozon. Localités : Lhers, étangs, canal du Midi. c. — Pas de rayon dentelé à la dorsale qui commence au-dessus de l'insertion des ventrales. LWI 10 Une courbure. T. marmoratus, Laih. La crête du mâle est toujours très basse. Localités : bois de Balma, fossés du Busca. 2° Deux courbures. T. cristatus, Lam. Le mâle présente une crête haute et dentelée. Localité : canal du Midi. Dans le ramier de Pinsaguel, j'ai recueilli l'année dernière, au mois de juin, un exemplaire de ÏEuproctus Pyrenœus (Dum.). Cette espèce se trouve localisée dans les Pyrénées, et une migration passive explique seule sa présence dans nos environs. L'Euproctus, sous-genre de Triton, se caractérise par son cloaque conique, sa tête aplatie, sa langue fixée seu- lement en avant et l'absence constante de crête chez le mâle. Batraciens Anoures. Les Bigyrinida ou Aglossa sont des formes exotiques dont le Pipa est le type (larves présentent une paire de spiracu- lums). L'Alytes et le Bombinator appartiennent aux Medio- gyrinida (un spiraculum médian ; vertèbres opisthocœliennes ; petites côtes articulées). Tous nos autres Anoures rentrent dans le troisième sous-ordre de Lataste, celui des Lœvogyri- nida (spiraculum à gauche ; vertèbres procaeliennes ; jamais de côtes), et forment les familles des Hylidae, Ranidœ, Bufo- nidee et Pelobatidae. Les Anura discodactylia, batraciens nus à queue caduque, dont les doigts sont munis de pelotes adhésives ne sont représentés que pour le seul genre Hyla, Laur. Rainette. Notre espèce est H. arborea, Linn. Ventre blanc et chagriné, dos lisse, d'un beau vert, quelquefois brun, quelquefois vert avec des taches brun sombre. (M. J. Chalande a eu l'obligeance de me communiquer cette dernière variété.) Les tibias sont égaux aux fémurs. Les dents pa- latines sont situées entre les orifices postérieurs des racines. Localités : Celle espèce est fort commune dans tous nos environs. Au Jardin- des-Plantes on peut s'en procurer de beaux échantillons sur LXVii les Yuccas. Tous nos autres Anoures présentent des doigts dépourvus de pelotes et constituent le groupe des Anura oscydactylia. A. — A pupille horizontale. Bufo, Laur., Crapaud. Le maxillaire inférieur et supérieur ainsi que le palais sont dé- pourvus de dents. a. — Pieds postérieurs à peine palmés à leur base, bande jaune au milieu du dos. Espèce : B. calamita. Le calamité. Localités : Très commun partout, particulièrement à Lafourguetle et Saint-Simon. Le calamité présente, en outre, des parotides elliptiques et un pli cutané le long du tarse. 6. — Palmure des pieds postérieurs toujours développée, pas de bande jaune. Espèce ■• B. vulgaris. C. commun. Le diamètre des paupières est plus petit que l'espace inter-oculaire. Localités : Commun partout, principalement aux coteaux duPech- David. B. — A pupille arrondie. Rana, Lin., Grenouille. Le maxillaire supérieur et le palais sont dentés. Pieds palmés. La langue est bifurquée, le tympan apparent. a. — Pas de taches sombi es dans la région temporale. R. viridis, Rœs., G. verte. Chez cette espèce l'espace compris entre les deux yeux est beau- coup plus étroit que les paupières et présente un sillon. Les dents palatines sont en outre situées entre les orifices posté- rieurs des narines. Localités : dans toutes les mares. 6. — Taches sombres dans la région temporale : Groupe des Ranœ temporariœ . Ici l'espace interoculaire égale ou dépasse le diamètre des paupières ; il ne présente pas de sillon et les dents palatines sont en arrière des orifices internes des narines. hylogénie. » Après ces remarques préalables, nous pouvons aborder maintenant, sans passion (>t sans préjugés, l'étude du pro- blème que nous nous sommes posé. Disons tout de suite que la paléontologie, dont on abuse tant, ne peut être d'aucun secours. Je n(^ crois pas qu'on ait encore découvert un seulTunicier fossil(> ; et quand bien même on en rencontrerait un jour, quand bien même ils se trouve- raient dans tles assise ; inféritiures à cidlos qui renferment les premiers Vertébrés, cela ne prouverait rien du tout. On oublie trop facilement li! fameux sopliisme Post hoc, ergo proptev hoc. De ce qu'un animal un peu modifié par rapport à un autre se trouve dans une coucIm^ supérieure, une prove- nanc(! dirticte ne s'ensuit [las nécessairement. La paléon- tologie ne peut qu'indiquer, et encore approximativement, les dates relatives d'apparition des types. L'embryologie est tout aussi impuissante |)our résoudre le problème de la descendance ascidienne des Vertébrés. Parmi les ressemblances qu'elle montre, aucune ne s'applique XCIV exclusivement à ces deux groupes d'aaimaux. Quant aux dif- férences il est bien entendu qu'on n'en parle pas, et c'est pour ce motif que je veux en parler. Organes de iSutrition : 1" Chez les Vertébrés, le tube digestif se forme toujours au-dessous de la corde dorsale. Sous la prétendue corde des Tuniciers. on ne voit jamais trace de tube digestif. 2" A quel phénomène comparera-t-on chez les Vertébrés le bourgeonnement œsophagien ou intestinal des Salpes, Pyrosomos et en particulier celui des Didemnidœ? Organes de Respiration : Si !> mode de formation des orifi- ces branchiaux suffit pour fairtj partir les Vertébrés d'une soucne ascidienne, il faut, à plus forte raison, les réu- nir aux Balanoglosses dont le nombre de fentes branchiales dépasse de beaucoup celui des Tuniciers. Mais alors on doit se demander si l'embryologie a oui ou non une valeur pré- pondérante dans la détermination des affinités organiques. Si oui, le développement général du Balanoglosse le range près des Echinoilermes , et ceux ci, par le fait, deviendraient voisins des Vertébrés! Si non, la formation des orifices branchiaux ne peut être invoquée pour rapprocher les Tuni- ciers des Vertébrés. Organes de circulation : 1" Le cœur est endodermique chez les Tuniciers, il est mésodermique chez les Vertébrés. 2° Le renversement normal de la circulation chez tous les Tuniciers ne doit-il être compté pour rien ? Organes de relation; Centres nerveiix : 1" L'hypophyse des Vertébrés est d'origine ectodermique. La glande neurale des Tuniciers, à laquelle on l'assimile, est d'origine endodermi- que. 2" L'hypophyse est sous-jacente au cerveau sans aucune interposition de tissu conjonctif. La glande neurale des Salpes est souvent 1res éloignée du ganglion. 3° L'hypophyse est une glande tubuleuse et composée. Dans la majorité des cas, la glande neurale des Tuniciers n'est ni tubuleuse ni composée. Quelquefois il n'en existe même pas trace ! 4° La chaîne gan- glionnaire caudale est fort hypothétique. Je ne puis affirmer xcv son existence même chez les Appendiculaires, qui de tous les Tuuiciers sont pourtant lei moins difficiles à rapprocher des Vertébrés. Corde dorsale : Jamais peut-être on n'aurait eu l'idée de parler d'une corde dorsale chez les Tuniciers, si une appa- rence histologique n'avait chez ces animaux rappelé l'aspect de vertèbres bi concaves. Les caractères essentiels de la corde dorsale manquent ici. Pas île métamérisation, pas de couche squelettogène, pas de tube digestif sous-jacent. La corde, même chez les Appendiculaires, est toujours perpendiculaire aU tube digestif et à l'axe du corps ! De plus, son plan de syméirie est presque toujours perpendiculaire au plan de symétrie de l'animal. Organes d'excrétion : On rencontre ici une différence capi- tale. Tous les Vertébrés présentent des organes seg- mentaires plus ou moins moilifiés. Aucun Tunicier n'en possède même une trace, pas plus à l'état adulte qu'à l'état larvaire. L'organe rénal d(vs Tuniciers débouche dans leur estomac ou dans la partie de l'intestin qui lui fait suite, il se forme toujours aux dépens d'un bourgeon intestinal, et il est tou- jours indépendant des organes reproducteurs. On sait, au contraire, combien sont liés, chez les Vertébrés, les fonctions reproductrices et rénales. A l'état adulte, les Tuniciers présentent-ils au moins quel- ques caractères qui les rapprochent davantage des Vertébrés, et qui leur soient propres avec ces animaux ? Ils en possèdent moins «Micore, si c'^^st possible, qu'à l'état larvaire, car la fixa- tion ainsi qun le parasitisme sont deux facteurs qui n'ont jamais perfectionné les types. Il ne leur reste, en apparence, que li'iir branchie. Mais celle-ci, profondément modifiée dans la plupart des cas, n'est même plus comparable aux fentes branchiales des Ver- tébrés. On a tenté d'assimiler le sillon ventral à la glande thyroïde, mais s'il est bien facile d'émettre cette opinion, il est bien plus difficile de la démontrer. XCVI Conclusion : Les Vorlébrés ot les Tuniciors constituent deux groupes très éloignés l'un de l'autre, et aucune démonstration scientifique ne permet de faire dériver les premiers des se- conds. Dire en manière de consolation que ces deux groupes d'animaux dérivent d'une souche commune, est un enfantil- lage. En effet, en remontant assez haut, dans les successions généalogiques des êtres, on peut toujours en dire autant de tous. « Il suffirait, en général, de remonter en arrière de cmq ou six siècles au |)lus, pour trouver le lien de parenté de deux Français quelconques. » (^Badonreau). Je no puis mieux ter- miner ces quelques réflexions, qu'en rappelant les paroles'si sage? de M. de Lacaze-Duthiers : , « Dans le champ des hypothèses, il n'y a pas de limites. Sans doule, quand on a assez d'imagination pour entrer dans la voie des suppositions, on peul aller très loin, mais on peut aussi être conduit à l'erreur, surtout quand on soutient toutes les théories, même le.s plus creuses. Pour moi, je l'avoue, je préfère avaiit tout, les observations sérieuses, et je m'en tiens prudemment aux détiuclions qui, sagement, en découlent. » (Archives deZool. cxp-, t. III, |) OiO.) xcvu Séance du 9 novembre iS88. Présidence de M. Laborie, président. EXCURSIONS ZOOLOGIQUES AUX ENVIRONS DE TOULOUSE •• LES ORTHOPTÈRES M. F. Lahille rend compte des promenades zoologiques qu'il a faites durant l'été dans le but de dresser un catalogue provisoire de la faune de Toulouse. Les localités les plus riches que l'auteur signale aux na- turalistes sont les suivantes : coteaux de Pech-David, fossés et prairies du Calvaire, ramiers de la Poudrière, bois de Balma, bois de Larramet, bords du Touch, bords du Lhers, canal du Midi (pont des Demoiselles), canal Latéral, étangs de la Poujade, de la Pescadoure et de Fénouillet. M. Lahille énumère pour chacune de ces courses les genres et les espèces d'animaux qu'il y a rencontrés, et si- gnale en particulier parmi les plus intéressants : Spongiaires : (divers types). Hydraires : L'hydre d'eau douce , très abondante à la Poujade. Cordijlophora lacustris, sur les Dreissena du canal du Midi. Turbellariées : Planaria gonocephala et PL lactea. Nematodes : Gordius Tolosanus (canal du Midi au pont des Minimes). Hirudinées : Clepsine complanata, Trochœta suhviridis, Aulostomum gulo. Oligochètes limicoles : Stijlariaprohoscidea (canal Latéral). Bryozoaires : Phimatella repens, Lophopus cristallinus (étang de la Pescadoure). Phyllopodes : Apus cancriformis , Branchipus stagnalis. M. Lahille termine sa communication en étudiant spécia- lement les Orthoptères des environs ; il renvoie, pour les XCVIII détails, au travail si intéressant de notre collègue M. Mar- que!, travail paru en 1876 dans le Bulletin de la Société, et donne enfin, pour les genres représentés à Toulouse, le ta- bleau dichotomique suivant : Tarses à 3 articles Forficulidse. Tarses à 5 articles Blattidoe. 4 ■■«• pattes non ravisseuses Phasmidae. 1"» pattes ravisseuses Mantidae. ( Antennes courtes. . . . • Acrididse. Orth. sauteurs. ^^^^^„^^ ^ ^^^^^^ , . 2-3 articles. Gryllidae. Orth. coureurs. Orth. marcheurs. 4 articles. . Locustidae. l» Forficulidae. Articles ( 10-15. 2-e article des tarses j '^«'•dif»™^. Forficula, Lin. . \ { cylindrique. Labia, Leach. antennes. 16-30. Ailes et elytres \ ^^f'^^^'^- ' ' Labidura, Leach V ■' ( nulles ou presque. Anisolabis, Fieb. Espèces représentées à Toulouse : Forficula auricularia, L. — Anisolabis mœsta, G. — Labidura riparia, Pall. — Labia minor, L. 2° Blattidae. Plaoue ( "^""'6 'i'""^ ^f^l^^l^ Periplaneta, Bur. sous-génitale! large et plane. i?""°'"f; * n " ' ' " ?''i.°^\*' ^T des femelles iPlaîue sut anale|*""'f M "?"f-.- • Joboptera, Brun \ ^ ^ Ailes ( développées. Phyllodromia, Serv. Espèces représentées à Toulouse : Phyllodromia germanica, L. (Accidentellement dans les habitations, d'après le R. P. Pantel). — Periplaneta orientalis, L. — Ectobia livida, Fab. — Loboptera decipiens, Ger, 3° Phasmidae. Espèce représentée à Toulouse ; Bacillus gallicus, Gharp. (commun à Gugnaux en septembre). 4° Mantidae. y f plan Mantis, Lin. s'avançant en fer de lance , . Empusa, lilig Espèces représentées à Toulouse : Mantis religiosa, L. — Empusa egena, Gharp. XCIX 5° Acrididae. Tarses sans pelotes entre les crochets Tettix, Cbarp. •V y , , i > r. . ( incliné vers le bas 1 i. a pelotes. ) non mucrone. — Front 1,1 a r\ . \ F veriicai. ...» ,. a Prosternum : j ^^^^^^^ \ . . . , 3 nulles 4 4. 1 . Carènes latérales du pronotum 1 ■ ■ , k ' ( ininterrompues 5 Côte frontale obtuse. — Carène médiane longitudinale du pronotum : „ I ,. . ( interrompue par le sillon transverse typique. Œdipoda, Latr. ■ ' 'I ininterrompue. Foveoles du vertex triangulaires. Pachytylus. presque nulle. — Ailes bleuâtres Sphinctonotus, Fieb. Vertex obtus, ses foveoles sont latérales ou inférieures, fermées en arrière. »,.,. , . \ avec 1 épine apicale au bord ext. Platyphyma, Fisch. i iDias postérieurs \ ' • • 1 u j * « # *^ ( sans epine apicale au bord externe 4 , T> i ^ ' I .' I i présentes Caloptenus, Burm. 4. Pronotum a carènes latérales j J^^^^^^ Acridium, Latr. „ p , , <• , 1 ( oblitérées Parapleurus, Fisch. 6. Foveoles frontales , , 1 u -j 1 r „«5^ .•- c- 1, ( oblongo-rbomboidales. . . . Epacromia, Fisch. 6 Antennes I f'''f'''"™6S Stenobothrus, Fisch 1 renflées en massue Gomphocerus.Thun Espèces représentées à Toulouse : Acridium œgijptium, L. (RRR). — Tettix bipunctatus, L. et depressus, Br. — Calop- tenus italicus, L. — Pachytylus nigro - fasciatus , de Geer. — Parapleurus alliaceus, Germ. — Stenobothrus rufipes, Rel. , biguttulus, L., pulvinatus, Fisch. — Gomphocerus rufus , L. — Sphinctonotus cœrulans, L. — Epacromia strepens, Latr. — Mdipoda cœrulescens, L . 6» Gryllidae. !' fouisseuses i ^ *^®''^"®^ Gryllotalpa, Latr. ( 4 cerques Tridactylus, Latr. I très grêles Œcanthus, Serv. non fouisseuses ) n' 1- • , r n n f fému - i renfles. Epines ( fixes. . Gryllus, Linn. nostérieurs Mes tibias post'»( mobiles. Nemobius, Serv. Espèces représentées à Toulouse : Gryllotalpa vulgaris, Latr. — Tridactylus variegatus, Latr. — Gryllus campestris, L., desertus, PalL, Burdigalensis, Latr., domesticus, L. — Nemobius sylvestris, Fabr. — OEcanthus pellucens , Hop. 7» Locustidae. arrondis latéralement. Vertex étroit. . , . »• 1 . . ( arrondis latéralement. Vertex étroit. 1 Les deux premiers articles des tarses J ^j,,^^^,^ ^^^^^ ^^^.^.^^ ^^^ ^^.^^^ g . „ , , . ( inerraes. Meso et metasternum tronqués à l'apex. 3 4. Hanches antérieures „ . j>.,„„ ' •„„ « ( munies d une epine. o I Ouverts Meconema, Serv. En fente. Tibias postérieurs à épine apicale j J^'^haqué côté.. . . . 7 3 Oviscaute i court et dilaté Leptophyes, Fieb. ^ ( courbé en faux 4 ideux fois plus longs que le pronotum Odontura, Ram. moins de deux fois plus longs Isophya, Brun. „ „.,. ., . ( inerraes en dessus Phaneroptera, Serv. 6. Tibias antérieurs | ,^.^^^^ Tylopsis Fieb. 6. Tibias antérieurs armés en dessus d'une épine apicale Ephippigera, Latr. arrondis latéralement 8 7. Tibias antérieurs i ,;ii„„„', o ( sillonnes 9 „ _, ., . ( inermes en dessous. . . . Xiphidium, Serv. 8. Fémurs postérieurs j ^^^,^ Conocephalus, Thun. I sans plantules libres en 9. Premier article des J dessous Locusta, De Geer. tarses postérieurs j à plantules libres en des- ( sous 10 <0. Prosternum inerme. Tibias ( 3 épines en dessus. Platycleis, Fieb. antérieurs à ( 4 épines en dessus. Decticus, Serv. Espèces représentées à Toulouse : Locusta viridissima, L. — Ephippigeravitium, Serv., Durieui, Bol. — Decticus albi- frons, Fab. — Leptophyes punctatissima, Bosc. — Tylopsis liliifolia, Fab. — Phaneroptera quadripunciata, Br. — Meco- nema varium, Fab. — Xiphidium fuscum, Fab. — Conoce- phalus mandibularis , Gli. — Platycleis grisea, Fab., tessellata, Gharp. — Isophya camptoxipha, Fieb. — ? Odontura ste- noxipha, Fieb. CI Séance du SS novembre 1888. Présidence de M. Laborie, président. Sont présentés et proclamés membres titulaires de la So- ciété : MM. Beille, professeur-suppléant à l'Ecole de médecine. Prunet, professeur à l'Ecole Normale. Jammes, étudiant à la Faculté des sciences. M. Moquin-Tandon dépose sur le bureau, en en faisant hommage à la Société, les Eléments de zoologie de Claus, dont il vient de terminer la traduction sur la 4« édition al- lemande. COMMUNICATIONS i» M. DE Rey-Pailhade donne lecture d'un travail qu'il in- titule : Existe-t-il dans le règne animal une fonction spéciale analogue à la fonction chlorophyllienne des végétaux:' 2° M. le docteur Maurel entretient la Société de ses obser- vations sur la Pilaire du sang. La larve de cet helminthe, découverte en 1866 par Wu- cherer, de Bahia, a été retrouvée depuis par plusieurs méde- cins dans les pays tropicaux ; le docteur Maurel l'a observée à son tour en 1883 à la Guadeloupe, et Lancereaux vient d'en publier récemment un nouveau cas. Dès 1875, Patrick Manson essaya d'établir le mode d'inva- sion de ce parasite, et l'année suivante Bancroft découvrit l'animal adulte, qui a été revu depuis plusieurs fois. Cobbold dédia l'espèce à cet observateur sous le nom de Filaria Bancroftii. 11 en donne la description suivante : « Corps capillaire, lisse, d'un volume uniforme. Tête munie d'une bouche simplement circulaire, dénuée de papilles. Cou étroit, environ d'un tiers du volume du corps. Queue de la femelle simple, brusquement effilée. L'orifice repro- ducteur situé très près de la tête, l'anus près de l'extrémité cil caudale. Longueur de la femelle, 86mni,7, grosseur 0'nn»,28. Embryons: 0""",'I2 à 0™m,20 de long. OEufs, 0""",015- 0""",20. » Le docteur Maurel donne des larves qu'il a observées la description abrégée suivante : Forme allongée d'environ 0""n,15 de long sur 0"'»,006 de large. Corps presque transparent pendant la vie. L'extrémité céphalique est obtuse et se termine par un disque très petit, Le corps garde une grosseur uniforme pour s'eftiler brus- quement h la queue chez le plus grand nombre de sujets. Pas de traces d'organes reproducteurs. Outre les mouve- ments d'ingurgitation, l'animal offre des mouvements géné- raux d'une brusquerie telle que l'observation en est très dif- ficile. Généralement, c'est la queue qui se plie et se replie en tous sens, chassant avec une extrême violence les glo- bules sanguins, tandis que la tête est presque immobile et sert de point d'appui. Le docteur Maurel a eu l'occasion d'observer chez un de ces êtres l'existence d'un fouet caudal simple et plein. Cette extrémité s'est brisée sous ses yeux, et quelques instants ont suffi pour qu'un filament de même nature existât de nouveau à l'extrémité de la Pilaire. Le morceau du fouet détaché est resté dans la préparation et sans mouvement. D'après des mensurations, les sujets observés pendant les premiers jours ont paru manifestement plus petits que ceux mesurés plus tard. 3° M. Debeaux donne lecture d'une Notice sur les régions botaniques de V arrondissement d'Oran (Algérie). Après cinq années d'herborisations journalières dans cette contrée, M. Debeaux a pu retracer les faits les plus saillants de la flore de l'arrondissement d'Oran dans laquelle il dis- tingue les trois régions botaniques suivantes : l" la région littorale ; 2" la région intérieure ou des seb- kas ; 3*^ la région montagneuse. Dans la première, l'auteur distingue deux flores spéciales : i cm celle des sables maritimes et celle des falaises et rochers dolomitiques du littoral. Une foule de végétaux propres à cette zone ne s'éloignent pas des limites naturelles de l'ar- rondissement et ne dépassent pas, à l'Est, les rives du Chélif. Ce fait s'applique également à plusieurs mollusques ter- restres. Dans la deuxième zone, l'auteur comprend la flore spéciale des sebkas ou lacs salés de l'intérieur et de toute la plaine oranaise jusqu'aux rives de la Macta. Sur les sables saumâ- tres des sebkas, qui tendent à disparaître par la mise en culture, on trouve non seulement la plupart des plantes des rivages maritimes, mais encore tout une végétation caracté- ristique, dont plusieurs espèces de S/acfîce et de Salsolacées forment la base. La tlore spéciale à la région montagneuse commence à se montrer à Oran même. M. Debeaux y a rencontré une foule de végétaux qui lui sont propres et que l'on ne retrouve que dans la région des hauts plateaux. La richesse de cette flore offre un attrait considérable aux botanistes. M Debeaux conclut que l'ensemble des faits observés, que la flore littorale et des sebkas d'Oran est en grande par- tie spéciale à cette contrée, et qu'elle ofl're, de plus, la plus grande analogie avec la végétation du littoral marocain et du sud de l'Espagne, tandis que la flore du Sahara oranais aurait des affinités plus grandes avec celle de l'Orient dé- sertique. Séance du S décembre 1888. Présidence de M. Laborie, président. Le procès-verbal delà précédente séance est lu et adopté. M. Roule fait hommage à la Société de ses Leçons de Zoologie médicale rédigées pSLV M. Suis, et que M. Moouin- Tandon a présentées au public dans une substantielle préface. CIV Sont élus M. Debeaux. Elections du Bureau. Président : M. Fontes. Vice-présidents : I M. BR;£MER. Secrétaire- généra l . M. F. Lahille. Trésorier. M. Jules Chalande. Secrétaires-adjoints. MM. Beille et Prcnet. Biblio thécaire- Archiviste. M. Henri Chalande. Conseil d'administration. M. Larromiguière. | M. Pisseau. Comité de publication. M. Lartet. M. Moqdin-Tandon M. DE Saint-Simon. M. Laborie. Séance du 19 décembre 1888. Présidence de M. Laborie, président. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Rabadd, étudiant à la Faculté des sciences, est pro- clamé membre titulaire. M. Laulanié entretient la Société de ses recherches expé- rimentales : 1° Des effets des excitations du nerf vague après son épuisement sur le rhythme du mouvement du cœur, par M. Laulanié. On sait que, au cours d'une excitation portée sur le vague et suffisante pour arrêter le cœur, celui-ci reprend bientôt ses battements, et on en conclut que le pneumo gastrique cv est épuisé. On sait aussi, depuis l'analyse de Tarchanoff, que cet épuisement porte, non pas sur le pneumo gastrique lui- même, mais sur le mécanisme d'arrêt intra-cardiaque. C'est là la double et la seule notion qui soit acquise sur ce point à la physiologie. Pourtant, le pneumo gastrique est loin d'avoir épuisé ses effets sur la circulation cardiaque au mo- ment où le retour des battements semble l'indiquer. Mes ex- périences paraissent même autoriser la présomption que, dans certaines conditions, le pneumo gastrique est en réa- lité inépuisable, en ce sens que ses effets sur la circulation cardiaque s'exercent pendant toute la durée de l'excitation, si prolongée qu'elle soit, et se manifestent après l'arrêt du cœur par un ralentissement plus ou moins considérable du rhythme et une augmentation, d'ailleurs d'origine purement mécanique, dans l'amplitude des systoles. Au nombre de mes expériences, je vais en raconter une remarquable par sa durée, par la multiplicité et l'impor- tance des faits qu'elle contient. La durée des expériences comportant la mélfiode graphique peut être obtenue dans mon laboratoire grâce à l'utilisation du grand appareil en- registreur Ghauveau actionné par un moteur à gaz et dont les cylindres peuvent alterner et assurer la continuité du tracé. Pour obtenir des excitations extrêmement prolon- gées, j'ai dû employer une machine dynamo, les piles s'épui- sant ou se polarisant trop rapidement. Voici l'expérience : un chien petit, mais vigoureux, est placé sur la table de vivisection ; on découvre la carotide et le pneumo gastrique droits. Une pince sphygmographique ad hoc est placée sur la carotide. Je n'ai même pas essayé d'em- ployer le sphygmoscope, qui entraîne des coagulations trop fréquentes et dont l'usage amènerait ici des interruptions extrêmement graves. Le pneumo gastrique étant sectionné, on place sur le bout périphérique l'excitateur du docteur François Franck. Le même circuit comprend en même temps la bobine à rhythme variable de Tripier et le signal élec- trique de Marcel Desprez. Tout est ainsi disposé pour enre- gistrer simultanément les variations du pouls et l'excitation portée sur le nerf vague. Dans une première période, l'exci- tation se borne à ralentir le rhythme des battements car- diaques qui descend de 220 au chiffre de 30 par minute. L'excitation, sauf une interruption de contrôle, est mainte- nue pendant dix-neuf minutes ; après quelques instants de repos pendant lequel le rhythme reprend une valeur très élevée, 290, elle est maintenue pendant 33', 48". Au cours de cette longue excitation, le rhythme cardiaque reste très ralenti et se mesure par des chiffres variant de 40 à 60. Mais à certains moments, et sans que rien ait été modifié ni dans l'intensité du courant, ni dans l'application de l'excitateur, le rhythme s'accélère et tend, sans y parvenir d'ailleurs, à retrouver sa valeur normale: il semble à ces moments-là que les nerfs accélérateurs luttent victorieusement contre l'ac- tion modératrice du nerf vague. Dans cette période, nous assistons donc à une lutte où les deux innervations antago- nistes du cœur ont alternativement le dessus et le dessous. L'excitation est enfin suspendue ; le rhythme de retour est de 170 à la minute. A ce moment, l'animal reçoit une injec- tion intra-veineuse de chloral et s'endort. Sous l'influence du chloral, le rhythme normal descend à 113 pulsations à la minute. L'excitation a pour premier effet d'arrêter le cœur pendant 72 secondes. Je ne pense pas qu'un arrêt aussi pro- longé ait jamais été obtenu sur des mammifères. L'excita- tion est maintenue pendant 33 minutes au delà de l'arrêt, et, pendant tout cet intervalle de temps, l'action modéra- trice du vague s'est fait sentir de la manière la plus régu- lière et la plus uniforme, au point de réduire le rhythme à un chiffre moyen de 20 pulsations à la minute. Le chloral a donc eu cet effet, par la dépression primitive qu'il exerce sur les accélérateurs, de favoriser l'action du nerf pneumo gastrique. 11 est midi. L'expérience, qui a commencé à huit heures du matin, est forcément interrompue par le déjeu- CVII ner ; elle est reprise à deux heures. Le chien est réveillé. Le rhythme du pouls est de 196 pulsations à la minute. L'excitation juste suffisante est maintenue pendant 31 mi- nutes. Elle a d'abord ses ettets accoutumés et procure après l'arrêt le ralentissement du rbylhme déjà signalé. Puis sur- viennent des intermittences dans lesquelles le cœur tend, sans y parvenir d'ailleurs, à reprendre son rhythme de dé- but. On chloralise alors, et l'on obtient une augmentation du pouvoir modérateur du vague, qui, après un certain nombre d'alternatives , tinit par s'épuiser sensiblement. Tout en maintenant le cœur dans un état de ralentisse- ment incontestable. Une dernière dose de chloral vient en- core exagérer l'action dépressive du nerf vague ; mais dans les dernières minutes de l'excitation, se produit une dépres- sion à laquelle le pneumo gastrique reste étranger, puisqu'il se marque par un affaiblissement des systoles, bientôt suivi d'un ralentissement agonique et d'un arrêt mortel. 2° Des effets des excitations électriques sur les canaux semi-circulaires du pigeon, par M. Laulanié. A l'aide d'électrodes très fines, l'auteur a pu diriger un courant sur les canaux du pigeon. Le sens général des ré- sultats qu'il a obtenus est celui-ci : l'excitation d'un canal a pour effet de déterminer une contracture réflexe qui déforme le corps en le figeant dans une attitude immuable dont le sens est en rapport avec la direction du canal excité. En augmentant graduellement l'intensité du courant, on imprime à l'animal des mouvements de rotation ou de cul- butes dans le même sens. Le caractère réflexe des mouvements observés vient té- moigner en faveur des théories qui voient dans les canaux semi-circulaires un appareil excito-moteur. L'auteur garde la plus grande réserve sur le rôle fonction- nel des canaux serai-circulaires. CIX TABLE DES MATIÈRES Pages. Composition du Bureau pour l'année 1888 5 Etat des membres de la Société au i^' juin 1888 C MÉMOIRES M. Peragallo Les Diatomées de la baie de Villefranche (première partie) 13 M. Peragallo Les Diatomées de la baie de Villefranche {suite et fin) 49 M. J. Laromiguière Le Terrain houiller de Commentry . . . 101 Dr Clart Catalogue des plantes obseryées à Daja (province d'Oran, Algérie) 115 M. J. DE Rey-Pailhade . . Sur un nouveau principe immédiat or- ganique — le Philolhion — et sur sa propriété d'hydrogéner le soufre. . . . 173 M. A. DE Saint-Simon. . . Noticesur les travaux de M. l'abbé Dupuy {suite) 181 PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES Séance du ii janvier. M. Laborie Allocution présidentielle i M DE Ret-Pailhade .... Commission des sociétés savantes à l'Ex- position VII M. L. Br/emer Travaux de Tannée 1887 viii M. Helson Gisement de lignites de Ceslayrols. ... xv ex Séance du 25 janvier M. Ch. Fabrb L'eau de Monlégut-Ségla xvi M. Lamounette , . Formation des faisceaux dans le pétiole du Nierenbergia Rivularia xviii Séance du 8 février. M. L. Bramer L'œuvre de J. Boussingault en physiolo- gie végétale xxii Séance annuelle (18 février). MM J. Chalande et LA.B0R1E. Essai d'application de l'hypnotisme à l'étude des fonctions cérébrales xxviii Séance du 22 février. M. Moqdin-Tandon Morphologie des organes génito-urinaires. xlii Séance du 7 mars. M. F. Lahille Contribution à l'étude anatomique des Salpes ïLiii M> L. Roule Essai d'une classification du règne ani- mal SLT Séance (2u 21 mars. M. PissEAu Rapport de la Commission des fluances. . l Séance du 4 avril M. F. Lahille Notes anatomiques et taxonomiquessur le genre Pyrosoma lt Séance dw 18 avril. M. L. RonLE Sur le développement du cœlome chez un Oligochœle " lviii Séance du 2 mai. M. F. Lahille Les poissons de Toulouse et des environs. tix Les batraciens de Toulouse et des environs. lxiv Séance du 16 mai. M. J. Chalande Faune des reptiles de la région sous- pyrénéenne LXIX CXI Séance du 6 juin, M. J. Chalande Contributions à la faune des Myriopodes de France (2e liste) iixix Séance du 20 juin. M. J. Chalande Les Pollyxénidae de France lixivi Séance du, i juillet. M. DB Reï-Pailhade. . . . Sur une matière organique hydrogénant le soufre à froid ici M. F. Lahilie Les Tuniciers sont-ils les ancêtres des Vertébrés xci Séance du 7 novembre. M. F, Lahille Excursions zoologiques aux environs de Toulouse. — Les orthoptères xciii Séance du 23 novembre. Dr Maorel . La Glaire du sang ci M. Debeaux Notice sur les régions botaniques de l'ar- rondissement d'Oran on Séance du 5 décembre Elections du Bureau civ Séance du 19 décembre. M. Laulanié Des effets des excitations du nerf vague après son épuisement sur le rhythme du mouvement du cœur civ M. Laulanié Des effets des excitations électriques sur les canaux semi-circulaires sur le pi- geon cvii Toulouse. — Tyiiograpliie Durand, Fillous et Lagarde, rue Saint-Rome, 44. s;-- New York Botanical Garden Librar I 3 5185 llllllllili II 00259 6862