JD PR Tv PR PER En ” ; das: à , cet mn dos tb. “6 4 _ SR AP 2 7/07 — - … Serials VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. … B844 BULLETIN | MENSUEL || été, _ DE LA |sociné D'ACCLIMATATION \* Soci en _ à A © T E à — De “ © Fondée le 10 février 1854 BE cc = - RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’ UTILITÉ PUBLIQUE 5 © PAR DÉCRET DU 96 FÉVRIER 1855 12 Me < 3° SÉRIE ce ee | nm 2< \ TOME VII. = 2 5 | ES 25 N° 1 à 5e ) Deal d— = Janvier 1880 ea 'S AE A8 SOMMAIRE. LE I. Travaux des membres de la Société. £ mi s D MM. Le docteur MOREAU. — Les strongles du larynx chez les faisans........ ë — FRS J. FALLOU. — Tentative d’une éducation en plein air des Attacus Pernyi | < as PAR EE hameau allier ee ets ls rapides 7 4 £.2 HI. Travaux adressés et communications faites à la Société. = & 2 JACQUES LE MERRER, — Notes sur la reproduction de divers oiseaux exo- E $ tiques (Ptilopachus fuscus, Rynchotis rufescens, Euplocomus ehrythroph- S 2e “8% un de Lee la ne core AA er vote der de noie re SM 11 S | WairAM WOOLES: — Sur les Eucalyptus......7...:,.,.. 2... 16 . 7 = | | NII. Extrait des Procès-verbaux des séances de la Société. : E = he RAVERET-WATTEL — Séances générales des 9 et 23 janvier 1880....... 20, 33 se S , | IV. Extrait des Procès-verbaux des séances des Sections. 3 É Fe CHRISTIAN LE DOUX et CRETTÉ DE PALLUEL. — Séances des 16, 23 et is shdécembre16179, 6, 12et°27 janvier 1880: 2325. /5.,,........,... 45, 41 à 5 _V. Faits divers et extraits de correspondance. ts tù = _ CouTE LE COUTEULX DE CANTELEU. — Les chevaux de Donsol Fed ee an 48 ne a VI. Bulletin bibliographique. ÈS Le Rosier, culture et multiplication, par J. LACHAUME, 52. — Notice historique & = sur la pisciculture, par H. BouT, 53. — Journaux et Revues, 54. — Publica- . = S tions nouvelles, 56. (Notices et analyses, par M. AIMÉ DUFORT.) ae re 22 © = _ PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises | par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. D 4 DA. ; a LAN « © À r PAU 4 ï fr PUBLICAYIONS DE LA SOCIÈTÉ D'ACCLIMATATION Tout ce qui concerne la rédaction doit être adressé, 49, rue de Lille, à Paris. La Société d’Acclimatation publie chaque mois un recueil dans le format in-8°, orné de gravures lorsque les sujets traités l’exigent, et qui forme chaque année un fort volume. Le Bulletin mensuel renferme : les travaux des membres de la So- ciété et les communications des personnes qui y sont étrangères; dés | extraits des procès-verbaux des séances générales et de la corr espon- | dance des chepteliers ; une chronique de faits divers et extraits deu correspondance ; un compte rendu bibliographique des ouvrages qui. sont offerts à la Société; une revue de publications périodiques qui lui sont adressées et la liste des ouvrages nouvellement parus qui se … - rattachent aux travaux dont elle s’ occupe. Le Bulletin mensuel est envoyé à tous les membres de la Société à | partir du commencement de l’année dans laquelle ils sont reçus. | La Chronique de la Sociélé d’acclimatation, journal de faits divers et d'annonces, paraissant le 5 et le 20 de chaque mois, -est en outre adressée gratuitement à tous les membr es de la Société qui habitent la a France et les pays voisins. Cette feuille, destinée à faciliter les relations des sociétaires entre eux, insère gratuitement leurs offres, demandes et échanges d'animaux | ou de plantes. Les demandes en insertion doivent parvenir à la Société au moins cinq jours à l’avance. Les personnes qui ne font pas partie de la Société peuvent. s'abonner à ses j'ublications aux conditions suivantes : BULLETIN MENSUEL Abonnement annuel. Province et Union postale .......... RP ET 14 > Pays non compris dans l'Union ............. | PÉTER 16 >» CHRONIQUE Abonnement annuel. Paris ..:4,:.4 426 USE NT RENE STE TOR 2 fr. 50 Province et Union postale..... ........ RE PAR 4 » D» )} Pays non compris dans lUnion................... Æ D» )» Les abonnements partent du 1° janvier et sont faits pour l’année. entière. Prix de chacune des années du Bulletin déjà publiées (le- port en sus) : 4" séric (années 1854 à 1863). 10 volumes. Chaque.......... 12 fr. Pour les membrés...,.:4,4.,.,.40 40642 ES 10 » 2° série (années 1864 à 1873). 10 volumes. Chaque............ 10 » Pourles membres: is... 3e SSSR RES RS re OS 3° séric (depuis 1874), le volume.......... 2 50 OS LE 10 » Pourtes membres), "serein es Et Ft 6 » Un numéro pris séparément.....,...,................... 1» "Pour les membres........................,.......s 19 c. Nul envoi de tirage à part ou de numéro du Bulletin ne sera fait, si la demande n’est accompagnée du prix de ces publications. ANTISEPTIQUE DE J.A PENNES Désinfectant, Détersif, Cicatrisant, Conservateur. Ce nouveau produit a été l’objet d’une attention flatteuse de la part du Congrès de Paris pour l'a- Evancement des sciences, le 27 août 1878; de la Société d'anatomie de Paris, éen décembre 1878; de | l'Académie de médecine de Paris, le 11 février 1879, et de l’Académie des sciences de Paris, le 14 juillet 1879, après avoir été employé avec succès dans VINGT HÔPITAUX. 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TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ (1) LES STRONGLES DU LARYNX CHEZ LES FAISANS Lettre adressée à M. le Secrétaire général Par M. le docteur MOREAU Quel souvenir restera-t-il aux éleveurs de l’année 1878 ? Mauvaise année, J'entends dire à tous. Je partage l'opinion énérale. Tout a concouru à l'insuccès, et chacun avoue que la cause principale et indiscutable de ses revers réside dans le froid et surtout l'humidité persistante du printemps et de l'été. Je n’ai rien à dire sur ces fâcheuses influences atmos- phériques qu’il nous faut bien subir; je me place de suite en face de leurs conséquences. J’admets que nombre de mes col- lègues ont dû souttrir plus particulièrement de telle ou telle forme morbide résultant de la grande cause générale; chacun (1) La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 3° SÉRIF, T. VEL. — Janvier 1880. 1 9 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. pourrait faire l'exposé de ses observations. Pour moi, je tiens à signaler aux éleveurs la maladie dont j'ai le plus souffert; ce sont encore les strongles du larynx. Cette année a élé remarquable entre toutes les autres par l'abondance de ces désastreux parasites. Je puis avouer que tous mes Faisans, excepté les dorés et les argentés, en ont été atteints. Je ne saurais me rendre compte de l'élevage dans chaque contrée, m1 affirmer que les vers du laryex appartien- nent à tous les pays, à tous les terrains, à toutes les latitudes. J'ai pourtant le soupçon que bien des éleveurs qui ont vu dé- cimer, peut-être disparaître leurs élèves, ont eu, sans s’en douter, affaire au même ennemi que moi, j'appelle leur atten- tion sur ce point et les engage à constater tous les ans si leurs jeunes Faisans ne succombent point par l'existence des vers du larynx. Voici les symptômes, du reste bien connus, que je puis in- diquer. Les Faisandeaux qui peuvent être atteints dès leur pre- mier âge, deux ou trois semaines (ce qui m'est arrivé cette année), bien que conservant leur appétit et leur vivacité d’abord, toussent de temps en temps d’une petite toux convul- sive, sèche, courte, à secousse unique dans le début; plus tard, les secousses se répètent plusieurs fois coup sur coup; plus tard encore, les accès spasmodiques se rapprochent et sont plus longs; enfin ces accès deviennent tellement forts que l'oiseau tient le bec ouvert pendant leur durée, bâille pendant les rémissions et semble menacé d’asphyxie. Si on l’excite à se mouvoir, le mouvement détermine davantage la toux et l'oppression : une écume épaisse et gluante obstrue le bec et les fosses nasales, des plaques, d'aspect diphthéritique, se pro- duisent dans la gorge et sur la langue, qui devient violacée et tuméfiée ; animal ne peut plus manger, la préhension des ali- ments et le mouvement de déglutition provoquent des accès incessants de toux. L'oiseau, menacé d’asphyxie réelle, de- vient de plus en plus maigre, et meurt si on ne vient à temps à son secours. Cette année, j'ai perdu presque la moitié de mes petits Fai- sandeaux, entre deux et quatre semaines, et le plus grand STRONGLES DU LARYNX CHEZ LES FAISANS. 3 nombre par les vers du larynx, parce que, à cet âge, l’étroi- tesse du larynx, encore peu développé, ne me permettait pas de faire usage des moyens que j'emploie. L’autopsie m'a per- mis de constater, chez tous ceux qui avaient eu la toux carac- téristique, l’existence de nombreux strongles, lesquels avaient déterminé la mort par asphyxie. Les années précédentes, j'avais bien vu mes Faisans atteints, mais Jamais aussitôt que cette année. Ma conviction est que les larves du strongle exis- tent dans le sol, que c’est en le piochant avec leur bec que les oiseaux les contractent, et que l’humidité de la terre est la orande cause qui favorise leur production. J’ai pu me con- vaincre que les Faisans ne prennent point de vers tant qu’ils vivent dans leurs boîtes à élevage, et qu'ils n’en contractent pas si la terre est parfaitement sèche, ou si on ne les lâche que sur un sol dur qu’ils ne peuvent entamer. D’après mes observations, J'ai été conduit à étudier et em- ployer deux espèces de traitement : le traitement prophylac- tique et le traitement curatif. Afin de préserver, l’an prochain, de cette terrible maladie les tout jeunes Faisans, j'ai sacrifié la petite pelouse que j’en- tretenais pour eux dans la cour qui est jointe à leur chambre d'élevage; je l’ai fait entièrement garnir de béton de chaux uni, de même que leur chambre couverte d'élevage, où j'ai ménagé cependant un emplacement très suffisant pour rece- voir du sable sec destiné à leur usage. De cette façon, n1 l’eau de pluie, ni l’eau de boisson ne pourra donner de l’humiditê au sol des compartiments. J’alimenterai mes poussins de ver- dure au lieu de leur abandonner celle que faisait croître le sol. J’éviterai ainsi l'humidité et par conséquent les strongles qui ne pourraient d’ailleurs se fixer et vivre dans un béton de chaux. J'espère donc ainsi préserver mes petits Faisans des vers laryngiens jusqu’au jour où 1ls seront assez grands pour être lächés en grande volière. Cest là, par exemple, où, ayant la liberté de piocher le sol humide, je m'attends bien à les voir pris de vers au larynx. Mais à cette époque 1ls seront déjà grands et forts, l’ampleur des organes permettra d’y intro- duire facilement les instruments et substances nécessaires. Je 4 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. ne dis rien des préparations préconisées et incorporées aux aliments en vue de se préserver des strongles; il est possible qu'elles aient une action préservatrice complète et certaine. J'ai essayé bien des moyens, j'avoue que jusqu’iei rien ne m'a réussi; mes Faisans ont eu des vers malgré tout. Une forte et abondante alimentation est ce qui m'a paru le plus utile. J’aborde le traitement curatif. Quand on remarque un Faisan atteint de la toux , il vaut mieux de suite le prendre et le soigner, plutôt que de le laisser aller trop bas. Cependant, jusqu’au moment où l’asphyxie devient imminente, il est en- core temps d’agir. J'ai plusieurs fois sauvé la vie à des Faisans prêts à expirer. Les années précédentes J’emplovais une sonde et l’huile de camomille camphrée, que j'introduisais dans le larynx: ce procédé, que j'ai décrit et dont le Bulletin de Ia Société a in- séré la description, me réussissait très bien ; mais souvent il fallait y revenir à plusieurs fois; 1l était plus compliqué. J'ai cherché à faire mieux; j'y ai réussi. Les strongles constituant une maladie parasitaire, qui de sa nature ne compromet en rien la santé générale des oiseaux, et n’étant qu'une affection locale, j'ai pensé que si on enlevait les parasites on guérirait instantanément les malades. Effectivement. Mon procédé per- met du reste parfaitement d'employer concurremment l'huile de camomille ou toute autre substance vermicide ou vermi- fuge, si on le juge nécessaire; 11 n°va qu’à y tremper l’instru- ment avant de s’en servir. Voilà ce que je fais : Je prends un petit fil de laiton (fil à collet), de 40 centimètres de longueur environ; je le double en le pliant en deux par son milieu. Dans l’anse formée par les deux fils j’étends, sur une longueur de 4 à 5 centimètres, des cheveux à angle droit par rapport aux fils, et assez espacés pour qu'ils ne forment pas une masse épaisse. Je prends d’une main l’extrémité de l’anse, ou la fixe avec une petite pointe, et de l’autre main je saisis les deux bouts réunis. Je tords les deux fils ensemble jusqu'à ce que la torsion les ait entiè- rement rapprochés en spirale et qu’ils ne forment plus qu’une tige unique en embrassant et fixant solidement les cheveux. — STRONGLES DU LARYNX CHEZ LES FAISANS. 1) Je coupe ceux-ci avec des ciseaux à la longueur que je juge convenable pour constituer une sorte d’écouvillon un peu plus gros que le calibre du larynx des oiseaux que j'ai l’intention de soigner. J'ai employé cet instrument cette année et m'en suis encore mieux trouvé que de mon procédé des années an- térieures. Un aide tient ferme et immobilise l'oiseau malade. De la main gauche je saisis sa tête, le pouce en dessous du bec etl’index, muni d’un petit linge sec, sur la langue, que J'attire en avant afin de faire avancer l’orifice laryngien ; le dessus du médius relève le bec supérieur. Au moment où l’oiseau fait un mouvement d'inspiration, je plonge de la main droite mon écouvillon dans le larynx béant, et l’y fais promptement voya- ser jusqu'à la résistance qui indique la bifurcation de la tra- chée artère, tout en lui imprimant un mouvement de vrille. Jeretire alors l'instrument en exécutant un mouvement rapide et continu de rotation, comme celui du fuseau entre les doigts de la fileuse, et j'amène l’écouvillon au dehors, rempli de vers rouges enroulés par les cheveux. Si je n’ai pas assez réussi du premier coup, Je recommence une nouvelle introduction, à moins que l'oiseau n’éprouve une menace trop violente d’as- phyxie ou que la sonde n’ait provoqué un peu d’hémorrhagie. Mais on peut recommencer l'opération dans un autre mo- ment, et la renouveler s’il le faut à quelques jours d’inter- valle jusqu’à guérison assurée. Au moment de cette opération, un mouvement convulsif in- dique un certain degré d’asphyxie; mais l’air pénètre suffisam- mententre les cheveux pour n’avoir rien à craindre, er quelques minutes après avoir lâché l’opéré, si on a retiré ses vers, on le voit tousser, rejeter parfois des vers détachés par l’instru- ment, et se mettre à bien respirer ; quelques heures après, on ne peut presque plus le reconnaître, et le lendemain il n°y parait plus rien, si on a extrait tous les vers; 1l mange comme d'habitude et sans peine et ne tousse plus. Jai extrait cette année des milliers de vers, ayant souvent jusqu’à 4 centi- mètres de longueur, au nombre parfois de vingt à trente chez le même sujet; j'en remarquais de différentes tailles et de dif- férents âges, ce qui prouve que les Faisans, labourant un ter- 6 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. rain humide, peuvent contracter des larves à différentes époques, à moins que les strongles implantés les premiers n’en produisent sur place de nouvelles générations. L’écouvillonne- ment chez des Faisans assez grands est tout à fait inoffensif. Je le trouve facile à faire, parce que j'en ai pris, il est vrai, l'habitude; mais je crois que tout le monde peut très vite sv familiariser et en retirer d’excellents résultats. Comme je l'ai dit, rien n'empêche d’imbiber l’écouvillon d’une substance vermicide. Pour moi, l’instrument sec m'a suffi, en enroulant autour de lui les strongles. Tous mes Fai- sans ordinaires, Mongols et Vénérés ont été atteints et ont subi l’opération. J’en possède un peu plus de trois cents, qui sont superbes; sur six cents naissances obtenues, j'ai perdu mes petits alors que je ne pouvais les soigner. Depuis qu'ils ont atteint une taille suffisante pour me permettre l'emploi de mon nouveau procédé, je n’en ai perdu que quelques-uns par dévoiernent, piquage ou autre accident. Lorsque les Faisans atteints de vers laryngiens ont été guéris, j'ai remarqué qu'ils reprenaient promptement leurs forces et se développaïent ra- pidement; en outre, qu'ils n'étaient pas sujets à récidive. Je n'ai observé aucune conséquence fâcheuse ultérieure de cette maladie ni du traitement employé. J'avais d’abord tenté l’usage des crins pour fabriquer mon écouvillon ; mais le crin est trop dur, il déchirait la muqueuse et m'aurait fait tuer mes oiseaux. Les cheveux n’ont pas cet inconvénient. Pour que l'extrémité pénétrante de l’écouvillon ne puisse produire de lésions, je l'entoure d’une toute petite boule de cire bien fixée. Un fabricant pourrait consiruire des instruments de ce genre plus perfectionnés, mieux réussis et munis d’une petite boule métallique afin d'éviter de déchirer la muqueuse ou de faire fausse route. Tels sont les résultats des observations et des tentatives que j'ai faites cette année; je désire que les éleveurs qui pourront se trouver dans ie même cas que moi puissent tirer profit de ma communication. TENTATIVE D'UNE ÉDUCATION EN PLEIN AIR DES ATTACUS PERNYI (G. Mëw.) #r CECROPIA faite en 1878 à Champrosay, commune de Draveil (Seine-et- Oise) Par M. J. FALLOU ATTACUS PERNYI. — N'ayant jamais eu l’occasion d'élever ce producteur de soie, et n’étant pas au courant des expé- rlences tentées ces dernières années pour obtenir des heu- reux résultats d'acclimatation de cette intéressante espèce, je ne me suis basé pour mon essai que sur ce que j'avais autrefois entendu dire à feu notre collègue Guérin-Méneville dans une de nos séances. de la Société entomologique de France, séance de février 1864 : Il nous faisait connaître que M. Simon, revenant de la province de Se-Tchuen dans le nord de la Chine, avait rapporté un grand nombre de cocons vi- vants de l’Atlacus Pernyi, et, en mème temps, des œufs en parfait état de santé du même Lepidoptère. Il ajoutait que comme l’Attacus Pernyi vit sur le Chène dans des provinces très froides de la Chine et dans lesquelles il neige tous les hivers, on pouvait espérer que l’on parviendrait à l’acclimater: en Europe. Je n’hésitai donc pas à tenter d'élever en plein air et à toutes les intempéries, les chenilles que la Société d’Acclima- tation venait de me confier. Le 25 août, je reçus les œufs, les petites chenilles com- mençaient à sortir, je m'empressai de leur donner diffé- rentes espèces de Chènes qu’elles mangèrent parfaitement. Après leurs premières mues je les mis dans une très vaste boîte, fermée de toile métallique, et les plaçai dans mon jardin à la meilleure exposition, éloignée de l’habitation et j’en portai une certaine quantité dans la forêt de Senars, située à cinq minutes de distance de ma maison, où les posai sur différents 8 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. buissons de Chêne dans un taillis de deux ans, ayant eu soin de choisir de préférence ceux éloignés de forts baliveaux, sa- chant que les oiseaux viennent de préférence chercher leur nourriture sur ces derniers. | Tout alla bien jusqu’à la troisième mue, et l’on pouvait espérer une réussite parfaite, en voyant chaque jour les feuilles des branches de chêne, mangées jusqu’au bois ; celles des chenilles placées dans le bois venaient au moins aussi bien. Mais leur nombre diminuait sensiblement, surtout sur un buisson placé près d’un grand parc attenant à la forêt, cette partie du bois étant plus fréquentée par des oiseaux que les autres, 1l est à présumer que certains de ces oiseaux ayant trouvé là une nourriture à leur gré, y sont revenus souvent, car, d'une quarantaine de chenilles que j'y avais déposées je n’en retrouvais plus que deux assez grosses vers les premiers jours de novembre. Sur les autres buissons éloignés des loca- lités fréquentées des oiseaux, leur nombre avait beaucoup moins diminué. Dans la forêt, cette chenille se place toujours au sommet des branches, sa position est analogue à celle du Sphinx ligustri, Linn. Vers le 15 octobre, les chenilles commencèrent à moins manger et, des jours entiers, elles restaient immobiles, comme engourdies, surtout lorsque le temps était sombre, ce qui est arrivé souvent cet automne ; quand le soleil apparaissait elles étaient plus remuantes et mangeaient mieux, enfin chaque jour le temps devenait plus froid, et, voyant mes élèves dépérir, j'eus l'idée d’envelopper d’une toile celles de mon jardin, mais cela n’a pas suffi. J’ai donc rentré une petite partie dans une chambre chauffée, là elles reprirent de la vigueur et de l’ap- pétit. Au bout de quelques jours, deux ont filé leur cocon. Voyant du mieux, je rentrai le reste, mais il était déjà trop tard, elles étaient pour ainsi dire mortes de faim, sans avoir eu la force de pouvoir opérer leur dernière mue. Celles du bois restaient souvent plusieurs jours immobiles sans prendre de nourriture, J'en ai observé qui sont restées dans cet état pen- dant une semaine; elles ont supporté plusieurs gelées de 1 degré : après être restées deux mois et demi dans la forêt, ATTACUS PERNYI ET CECROPIA. (g) pas une n’est arrivée à sa dernière mue. Je n’ai obtenu qu'une vinglaine de cocons de celles que J'ai rentrées dans les premiers jours de novembre. J'ai continué à en soigner jusqu’au 16 décembre; elles ont fini par mourir sans pou- voir se chrysalider. Aujourd'hui, 25 décembre, on voyait encore à travers de certains cocons des chrysalides venant seulement de se former. Le résultat de mes observations me porte à croire que pour élever avec avantage ce Bombycien sericigène, il faudrait hâter son développement par la chaleur qui de toutes les conditions extérieures est le plus puissant moyen d'activer les métamorphoses chez les insectes. Les conditions de 12 à 13 degrés de chaleur, une grande lumière, même celle d’une lampe le soir, m'ont suffi pendant les derniers temps pour me convaincre que J'aurais dû, pour obtenir un plus heureux résultat, placer plus tôt que je ne l’a fait les chenilles dans les conditions que je viens d'indiquer. ArTACUS CECROPIA. — La Société d’Acclimatation m'a confié, le 19 avril 1878, vingt cocons de cette espèce ; le 1° juin 1878, une femelle est éclose avortée ; après avoir pondu quelques œufs çà et là, elle est morte le huitième jour. Le 9 juin, par une température douce et après un léger arrosement des cocons, un mâle et une femelle très bien dé- veloppés me sont éclos, un accouplement de ces deux Papil- lons a eu lieu dans la nuit du 9, et s’est prolongé jusque dans l'après-midi du 11 ; il a donc duré environ trente-six heures, ja femelle a ensuite pondu par petits paquets à peu près cent quatre-vingts œufs qu’elle a collés aux parois de la boîte; tous ces œufs étaient clairs et se sont aplatis quelque temps après. Ge n’est donc pas la durée de l’acte de copulation qui fait que certaines femelles produisent des rzufs fécondés ou non, mais une cause tout autre, ainsi que Jai pu m'en con- vaincre par le fait suivant : du 11 au 18 juin après avoir ex- posé les chrysalides à la température chaude et humide de l’atmosphère, deux mâles et six femelles sont éclos. Un des mâles seulement s’est accouplé par deux fois, mais avec deux 10 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. femelles différentes : La première femelle a seule pondu des œufs fécondés en nombre moins élevé que la première, c’est- à-dire à peu près cent quarante, cette ponte était terminée le 24 juin. Aussitôt r'édtesoh des chenilles (10 au 14 juillet) je leur ai donné comme nourriture diverses espèces de Rosacées, telles que Prunus spinosa, P.domestica (P. Mahaleb, qu’elles n’ont point du tout attaquées), puis le Pommier, Poirier, Cerisier, Rosier cultivé, Églantier et Aubépine (Cratægus Oxya- canthus). Dès qu’elles se sont mises à manger, elles ont d’abord atta- qué les feuilles tendres des Rosiers ; elles les ont ensuite dé- laissées pour le Prunier domestique, et le Cerisier pour lequel elles ont toujours eu de la préférence. Je les déposai donc sur cette essence de petite taille, ce qui me permit de les visiter facilement. Ces Gerisiers sont, du reste, parfaitement situés dans un verger et exposés au aidée Dans ies premiers temps elles ae EERE les bords des feuilles, mais quelques jours après, j’en trouvai beaucoup de moins et plusieurs mortes. Malgré le temps qui était froid et pluvieux, je persistai à les laisser dehors, mais en voyant chaque jour diminuer le nombre, 11 me vint à l’idée que cette disparition pouvait bien être attribuée aux Guêpes qui avaient un nid dans le voisinage ; cependant, malgré mes observa- tions, je ne trouvai pas l’occasion de pouvoir le constater. Enfin, craignant de les perdre toutes, je mis celles qui me restaient, au nombre de vingt, dans une grande cage en toile métallique, placée elle-même dans un pavillon constamment ouvert. A partir de ce moment je n’ai plus perdu une seule che- nille, et elles ont atteint jusqu'à neuf centimètres de long; elles ont filé leur cocon du 28 septembre au 14 octobre; ceux- e1 sont de belle taille et aussi forts que ceux que m’a confiés la Société d'Acclimatation, au mois d'avril dernier. I. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES À LA SOCIÉTÉ. NOTES SUR LA REPRODUCTION DE DIVERS OISEAUX EXOTIQUES PTILOPACHUS FUSCUS, RYNCHOTIS RUFESCENS, EUPLOCOMUS ERYTHROPHTALMUS) Par M. Jacques Le MERRER Faisandier, chez Mme Coëffier, à Versailles. 4° REPRODUCTION DE LA PERDRIX BRUNE DE LA CÔTE OCCIDENTALE D'AFRIQUE (Plilopachus fuscus). Cest au mois de mai 1876 que nous avons reçu de Saint- Paul de Loanda la paire de perdrix brunes (Ptilopacus fuscus) dont je vais me permettre de vous entretenir un in- stant. Inquiets, un peu farouches même, les premiers jours de leur arrivée, nos coquets petits oiseaux ne tardèrent pas à se faire à leur nouvelle habitation et à se montrer confiants et familiers envers moi. La femelle cependant ne pondit pas. — Je n’y comptais guère, à vrai dire, — et l'hiver arriva, puis se passa, sans que ces habitués du soleil tropical parussent souffrir de l'exposition au nord de leur volière. Le 4 mai 1877, j'eus le plaisir d’apercevoir dans l’intérieur de la volière, par terre, derrière un paillasson, sur quelques feuilles sèches qui couvraient le nid de paille que j'avais pré- paré à l’avance, un œuf blanc légèrement teinté de rose, un peu plus gros qu’un œuf de colin de Californie. Neuf œufs furent ainsi pondus à vingt-quatre heures d’intervalle chacun; le mâle se mit à les couver assidûment, ne quittant son nid qu’une fois par jour pour manger, et cela très régulièrement, à neuf heures et demie du matin. Cette régularité me sem- 19 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. blait de bonne augure et me faisait espérer déjà, quand, le onzième jour, l'oiseau quitta brusquement son poste; je pris les œufs : ils étaient tous clairs. Neuf jours plus tard, la femelle recommença sa ponte, pour s'arrêter cette fois au cinquième œuf; le mâle s’empara du nid et couva pendant cinq Jours seulement. Je donnai les œufs à une poule nègre, mais vis bientôt que, comme les pre- miers, ces œufs étaient clairs. Depuis, la femelle a continué à pondre, le mâle à couver jusqu’au 8 octobre, mais sur 64 œufs obtenus pendant l’année et tous couvés, pas un n’a été fécondé ! L'hiver 1877-78 n’était pas passé que la femelle se mettait à pondre trois œufs que je ne pus faire couver n'ayant pas de poule prête (25 février). Le 7 mars, nouvelle ponte de sept œufs, toujours à un jour d'intervalle ; le mâle se mit à les couver, mais 1ls étaient encore tous clairs. Désolé, ne sachant à quoi attribuer un insuccès si tenace et si bizarre, car enfin J'avais bien mâle et femelle, je me mis à essayer un peu de tout : je façonnai des nids de diverses espèces, plaçai des fa- sots de bois dans la volière, distribuai à discrétion millet, sar- rasin, blé et surtout verdure, dont nos petits pensionnaires se montraient très-friands. Rien n’y fit, sept œufs pondus le 17 avril étaient clairs, sept autres du 14 mai, donnés à une poule, l’étaient également. | Le 29 mai, le mâle se mit à couver cinq œufs pondus les jours précédents ; le 7 juin je les pris, les mirat et m'aperçus, à ma grande satisfaction, que l’un d’eux était fécondé. Re- mettant alors en place ce trésor tant désiré, J’observai mon mâle : l’indifférent ne retourna pas à son nid, mais se mit À chanter avec une énergie inaccoutumée ainsi que sa compagne qui semblait plus gaie que de coutume. Je n'avais pas de poule couveuse, mais, par bonheur, un hydro-incubateur fonctionnait; j'y plaçai l'œuf fécondé et, le 18 juin, après vingt- un Jours d'incubation tant naturelle qu'artificielle, je vis éclore un petit, que Je pris à tâche d'élever en même temps qu'une caille de Chine qui naquit deux jours plus tard dans la même couveuse. REPRODUCTION DE DIVERS OISEAUX EXOTIQUES. 13 J'ai nourri pendant trois semaines cés deux intéressantes créalures avec une pâtée composée d'œufs durs, de mie de pain, de bœuf hâché, de millet et de chénevis broyés et un peu de verdure, mais 1ls ont toujours été singulièrement avides du petit sable fin que je leur distribue chaque jour. Aujourd’hui perdrix brune et perdrix de Chine se portent à merveille et se nourrissent exclusivement de grain; la pre- mière a atteint la taille de ses parents : elle les surpasse, si c’est possible, en douceur et en vivacité et Je puis dire en toute conscience que Je ne connais pas d'oiseau plus absolu- ment charmant. Les pontes suivantes se composèrent toutes d'œufs clairs et les froids firent leur apparition. | Au mois de février 1879, le 27, la femelle recommencça à pondre, mais le temps était encore trop rigoureux sans doute, car cette première couvée ne réussit pas. Enfin, au commen- cement de mai, j’eus pour la seconde fois la satisfaction de voir éclore dans la couveuse artificielle deux petites Perdrix brunes dont l’une a parfaitement prospéré. La troisième ponte de l’année eut lieu fin de mai; je confiai les œufs à une Poule naine qui éleva quatre jeunes, trois mâles et une femelle. Jai nourri ces oiseaux comme mon élève de l’année passée, leur donnant en plus quelques œufs de Fourmis, dont ils se sont toujours montrés très friands, et je ne me suis jamais lassé du spectacle ravissant de ces gentilles créatures quittant leur mère — j'appelle ainsi la Poule naine — pour venir prendre leur nourriture dans mes mains. Le 2% juin, je trouvai neuf œufs au nid. Le mâle, comme toujours plein de bonne volonté, les couvait depuis quelques jours, quand, dans la nuit du 10 juillet, un rat s’introduisit dans la volière, dévora sept Serins qui s’y trouvaient et causa une telle frayeur à ses paisibles habitants que le nid fut aban- donné. Le lendemain matin je pris les œufs, complètement froids ; deux étaient clairs, sept étaient parfaitement fécondés. Il est inutile de dire combien cet accident me contraria, j'avais encore cette fois espéré, en vain, que nos Perdrix élè- veraient elles-mêmes leurs petits. Ge n’est que le 6 septembre 1% SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. que mes petites bètes ont recommencé leur ponte, mais sans demander à couver. J’ai donné leurs œufs, au nombre de cinq, à une petite Poule; un seul était clair, mais les quatre petits éclos périssaient au bout de onze jours victimes du froid déjà sensible. J'espère obtenir l’année prochaine des résultats encore plus satisfaisants et arriver un Jour à un élevage régulier du Ptilo- pachus fuscus. 2 REPRODUCTION DU TINAMOU ROUX (Rynchotis rufescens).. Nous possédons trois Tinamous du Brésil, un mâle et deux femelles, lesquelles neus ont pondu vingt-un œufs en 1878. J'ai fait couver les sept premiers par une Poule nègre, mais n'ai obtenu qu’un seul oiseau, un œuf contenait un poussin mort, les cinq autres étaient clairs. Sur neuf œufs placés le 6 juin dans une couveuse artificielle, deux sont éclos, sept n'étaient pas fécondés ; enfin, sur les cinq derniers œufs mis à couver et dont trois étaient clairs, je n’ai obtenu qu'un o1- seau, l’autre étant mort dans la coquille ; en tout donc quatre jeunes sur vingt-un œufs pondu à intervalles régulier de deux jours. 3° REPRODUCTION DU FAISAN À QUEUE ROUSSE (Euplocomus erythrophtalmus). Le 8 juillet 1878 notre femelle Euplocome nous a pondu un œuf, que je lui ai enlevé et auquel j'ai substitué un œuf de Poule nègre exactement semblable ; le 10, second œuf, enlevé et remplacé comme le premier, deux jours après troi- sième œuf, le 14, quatrième œuf. Jugeant prudent de ne pas attendre plus longtemps, je confiai le 15 juillet les quatre œufs pondus à une Poule ordinaire ét j'eus la satisfaction de voir éclore un petit Faisan, mais un seul, les trois autres co- quilles contenant des oiseaux complètement formés, mais REPRODUCTION DE DIVERS OISEAUX EXOTIQUES. 19 morts; résultat indubitable du violent orage qui, la veille de l'éclosion, passa sur Versailles. | Il me faut dire ici que la Faisane avait commencé à couver les deux œufs de Poule nègre que j'avais substitués aux siens mais que je les lui retirai dans l’espoir de lui voir recom- mencer sa ponte ; et, en effet, elle ne tarda pas à me donner trois nouveaux œufs sur lesquels elle se plaça. C’eût été fort beau de la voir mener à bien la tâche qu’elle avait entreprise, mais ie mâle, toujours trop ardent, vint la détourner de son projet et j'ai dû, comme la première fois, donner les œufs à une Poule couveuse. J'attends impatiemment le résultat et, comme rien n’est cette fois venu troubler ma couveuse, j'ose presque espérer qu’il sera complet et confirmera l’opinion de feu M. Coëffier, mon maître, qu'on obtiendrait un jour régulièrement des produits de son Faisan favori. SUR LES EUCALYPTUS Lettre adressée à M. le Secrélaire général de la Sociélé d'Acclimatation Par M. WILLIAM WOOLLS (de Richemond, Nouvelle-Galles du Sud) J'espère que vous avez reçu un exemplaire de mon travail, Contribution à la flore de l'Australie, et aussi de ma lecture sur Les Merveilles de la végétation australienne. Le premier vous à été envoyé par la poste, vers la fin de l’année dernière; l’autre a dû vous être adressé de Londres par un de mes pa- rents. En ce qui concerne le genre Eucalyptus, je dois rappeler que M. le baron F. von Mueller, de Melbourne, en a récem- ment décrit plusieurs espèces dans ses Fragmenta phytogra- phiæ Australhiæ, et qu'il s'occupe en ce moment de la rédac- tion d’un ouvrage sur ce genre important, ouvrage qui sera orné de gravures. La grande difficulté pour décrire et classer les espèces subsiste toujours; et bien que lessavants auteurs de la Flora australiensis aient considérablement fait pour tracer les caractères de beaucoup d'espèces, quelques arbres peuvent être encore plus aisément reconnus à leur bois ou à leur écorce, que d’après toute description scientifique. Les botaiates attribuèrent tout d’abord beaucoup di impor- tance à la longueur relative de l’opercule et à la forme des feuilles. Mais, depuis, on a reconnu que ces caractères sont fort incertains; car la forme de l’opercule varie parfois dans la même espèce, et les feuilles ne sont pas toujours de la même dimension n1 de la mème forme. Comme moyen artificiel de classer les espèces, le système basé sur la nature de l'écorce, qu'a proposé M. le baron Muel- ler, présente de nombreux avantages; mais 1l ne peut pas SUR LES EUCALYPTUS. F7 s’adapter à toutes les espèces, car chez l'E. hæmastoma, par exemple, le tronc est tantôt lisse, tantôt couvert d’une écorce brune et profondément sillonnée. Cette différence a conduit quelques botanistes à rapporter le même arbre à deux espèces différentes. Le système de M. Bentham, qui consiste à diviser les espèces d'après la forme des anthères, est ingénieux et très commode pour l’arrangement des espèces dans un her- bier; mais il a le défaut de séparer des arbres très proches alliés. Ainsi, par exemple, les espèces qui constituent Îles groupes connus des colons sous le nom de Mahoganies (Iron Barks), etc., se trouvent séparées dans cette classification arti- ficielle, alors que ce sont en réalité des espèces très voisines. Les premières sont : £. acmenoides, robusta, botryoides, resi- nifera et var. grandiflora ; les secondes sont : Æ. paniculata, siderophloia, sideroxylon (rapporté à tort à l'E. leucoxylon, dans la Flora australiensis, vol. IT, p.210), crebra et mela- nophloia. Or, si l’on consulte la Flora, on voit que les espèces de ces deux groupes naturels y sont séparées. Du reste, une description faite d’après des échantillons desséchés est bien peu certaine, quand 1l s’agit d'Eucalyplus. J'en donnerai deux exemples d'aprèsla Flora: VE. pilularis (le Black Buit des colons) est un très grand arbre € half barked » et fournissant un excellent bois de construction; cependant 1l est associé à VE. acmenoides (le White Mahogany des colons), arbre de hauteur moyenne ,à écorce fibreuse, et d’un bois qui varie du précédent comme grain et comme couleur. De même, l’Æ. bo- tryoides, arbre à tronc un peu noueux, à écorce profondément crevassée, qui se rencontre dans les sols sablonneux, près de la côte, et qui n’atteint jamais de grandes dimensions, se trouve comprendre le Blue Gum de la Nouvelle-Galles du Sud (non pas l'E. globulus de Victoria et de la Tasmanie, appelé Blue Gum), qui est un grand et bel arbre caractérisé par son écorce lisse et par sa préférence pour les terrains d’alluvion. D'accord avec M. le baron von Mueller, je désigne mainte- nant le dernier sous le nom d’Æ. eugenioides, bien qu'il ne soit nullement certain que notre Blue Gum ait été originaire- ment désigné sous ce nom. Dans mon livre, l'arbre se trouve 3e SÉRIE, T. VII. — Janvier 1880. 2 18 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. rapporté à l'E. goniocalyæ (p. 227), mais le baron Mueller a démontré que c’est à tort. L’Æ. rostrata est le River Gum qu’on trouve dans les forêts des bords du Cudgegon, etc. Les feuilles de ces espèces passent pour avoir des propriétés mé- dicinales et sont employées comme remèdes populaires pour les blessures. Je crois que les £. longifolia et corymbosa, qui sont très riches en huile volatile, peuvent avoir des qualités analogues; car, autant que j'ai pu l’observer depuis la publi- cation de mon travail, les £. rostrata (River Gum), melliodora (Yellow Box), viminalis (Manna Gum) et dealbata (un des Peppermints) ne se rencontrent pas sous leurs formes typi- ques sur le versant oriental de notre grande chaîne de mon- tagnes ; tandis que les Siringy Barks, qu’on rapportait autre- fois à trois variétés d’une seule et même espèce, semblent (d’après les récentes recherches de M. le baron Mueller) con- stituer trois espèces disunctes : Æ. capitella, machrorhyn- cha et obliqua. I] résulte d'observations récentes de notre inspecteur géologique, que la distribution des espèces est subordonnée à la nature du sol, et que certains groupes sont limités aux formations du grès, d’autres à celles du basalte, du granit, etc. Cette question, très intéressante, exige de pa- tientes observations. Feu l’éminent explorateur capitaine Sturt fut un des premiers à penser que les arbres de l’Aus- tralie sont localisés par peuplements, et que la façon sou- daine dont quelques espèces disparaissent sur certains points pour reparaitre sur d’autres plus ou moins distants, tient aux couches géologiques du pays. M. C. S. Wilkinson, F. G.S. qui poursuit dans ce sens d’utiles recherches, a aussi fourmi à M. le baron Mueller quelques végétaux fossiles remarquables, provenant des terrains aurifères, échantillons d’une végéta- tion qui a depuis longtemps disparu et dont il est presque impossible de déterminer les restes. Feu le savant Rév. B. Clarke, s’était fort occupé de cette question, aussi bien que de celle de la destruction irréfléchie et abusive des forêts, qu'il considérait comme nuisible à l'hygiène publique, et comme agissant d’une manière très fâcheuse en empêchant la production des pluies. SUR LES EUCALYPTUS. | 19 En terminant je puis aussi mentionner l'opinion du Rév. J. E.Woods (qui fait autorité dans les questions de géologie), à savoir que les âges de nos Gommiers ent été beaucoup exa- gérés. Il me faudrait trop d’espace pour discuter cette ques- tion; mais je crois que, tandis que quelques espèces d’'Euca- lyptus sont de rapide croissance, d’autres mettent des siècles à atteindre tout leur développement, particulièrement les espèces du groupe des Jron Bark. | Ii. EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIETÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 9 JANVIER 1880 (1) Présidence de M. Cosson, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres nou- vellement présentés : MM. PRÉSENTATEURS. Camille Tollu. A. Geoffroy Saint- Hilaire. BILLITZER (Joseph), 19, rue Vintimille, à à | Us CE Ernest May. A. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. D. Meller. A. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. | Saint-Yves Ménard. Bcocu (Émile), 6, rue du Marché, à Neuilly CHARLTON-PARR, Grappenhall Heyes, Warring- ton (Angleterre). CLERMONT (Gaston de), aux Ormes, par Va- é Berthoule. rennes (Loiret). Labarraque. | A. Pierre Pichot. Bailly. NoLTE (Charles-Georges), propriétaire, 65, rue Saint-Yves Ménard. Saint-Lazare, à Paris. | Tournade. Puéru (Louis-Émile), vérificateur à l’enre- ( + Se Saint-Hilaire. (x gistrement, en retraite, à Puteaux (Seine). V 4 luirioi E. Cosson. H. Labarraque. A. Lavialle. Foucault. H. Labarraque. | Lefebvre. PoTaier (François), ingénieur, 6, rue de Pen- thièvre, à Paris. SPELTZ (Nicolas), 78, avenue des Ternes, à Paris. — À l’occasion du procès-verbal, M. Raveret-Wattel signale l'intérêt qu’il y aurait à déterminer d’une manière exacte les (1) Un passage, oublié à l'imprimerie dans le procès-verbal de la séance géné- rale du 12 décembre 1879, doit être rétabli comme il suit : M. Maurice Girard, fait connaître que M. J. Fallou a élevé l’Attacus Yama- PROCÈS-VERBAUX. | PA | différentes espèces d’'Eucalyptusrustiques déjà introduites en Europe, et il fait remarquer la possibilité d'arriver à ce résul- tat en adressant des échantillons et des dessins ou des photo- graphies de ces arbres à M. le baron Von Mueller, de Mel- bourne, el en priant notre savant confrère de vouloir bien nous faire connaître le nom réel de chacune de ces espèces. — M. le Secrétaire général rappelle à ce sujet que notre confrère M. A. Cordier, d’El-Aliah (Algérie), dont les planta- tions d’Eucalyptus renferment plus de 80 espèces, possède une iconographie presque complète de ces espèces exécutée avec la plus grande précision par sa nièce, M" Cordier. Peut- être pourrait-on obtenir de notre confrère l’autorisation de faire faire une reproduction photographique de cette collec- tion pour l’envoyer, avec les échantillons nécessaires, soit à M. Mueller, soit à tout autre botaniste en état de déterminer ces espèces. M. Geoffroy Saint-Hilaire ajoute que le jardin d'Hyères possède, de son côté, environ 90 espèces d’Eucalyptus sur les noms desquels on n’a encore aucune certitude, et qu'il y aurait un sérieux intérêt à les faire déterminer d’une manière exacte. — M. le Président fait observer que tels Eucalyptus assez mai en plein air en 1879, dans sa propriété de Champrosay, près Draveii (Seine-et-Oise), et il présente à la Société, de la part de notre collègue, qui en fait hommage, un cadre vitré renfermant des échantillons de cocons et de pa- pillons de cette éducation. On remarque à côté de très beaux spécimens, une paire de papillons, mâle et femelle, que M. J. Fallou a préparés avec les ailes déchirées, afin de bien montrer dans quel état ces insectes se mettent eux-méê- mes lors de l’accouplement. M. Maurice Girard, abordant ensuite un autre sujet, appelle l'attention de la Société sur une note publiée par M. de Confévron dans le Bulletin de septembre 1879 relative au Phylioxéra, M. de Confévron suppose, avec des raisons fort plausibles du reste, que le Phylloxéra s'attaque aux vignes déjà affaiblies par diverses causes. I y à 1à selon M. Maurice Girard, de regrettables inexactitudes en contradiction formelle avec Fexpérience. Il est bien évident qu'une vigne déjà chétive résiste moins longtemps qu'une vigne robuste, aux succions du pu- ceron; mais l'invasion phylloxérienne a lieu absolument au hasard, suivant le transport par les vents où par divers véhicules accidentels des femelles ailées. M. Maurice Girard à toujours combattu avec énergie dans tous ses ouvrages cette funeste théorie du Pylloxera-effet. C’est un préjugé qui reparaît avec té- vacité et qui a des conséquences déplorables, en égarant les vignerons sur le mal qui les frappe et leur inspirant des résistances sans raison aux investiga- tions des agents de l'autorité, comme cela est arrivé l'été dernier en Bovr- gogne. 929 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. rustiques pour supporter le climat de l’Angleterre pourraient fort bien ne pas résister aux froids de nos hivers, même en Provence. Certaines parties des îles Britanniques, notamment l’île de Wight, doivent, en effet, à l'influence du Gulf-Stream un climat tempéré quiy permet la culture de végétaux du midi. Le Chêne vert, par exemple, qui existe dans tous les jardins anglais, ne croît sous le climat de Paris que dans les endroits très abrités. 4 M. de Confévron écrit de Saint-Jean-de-Maurienne : « De toutes parts, on signale la mortalité considérable des oiseaux et du gibier, tant à plumes qu’à poil, due à l’hiver exceptionnellement rigoureux que nous subissons. » Ilest impossible de défendre les oiseaux sauvages contre ce froid intense et on ne peut guère venir à leur secours, qu’en répandant dans la campagne, du grain ou d'autre nourriture à leur intention. Je ne sais si on use généralement de ce bon procédé à leur égard. » Mais, il conviendrait au moins de prendre des disposi- tions pour protéger efficacement les intéressants hôtes emplu- més de nos campagnes, contre les ravageurs, les destructeurs de toules sortes et remédier autant que possible, à la grande facilité que la neige et les frimas donnent à ceux qui leur font la guerre ou veulent s’en emparer. » Ce but ne peut être atteint qu'au moyen de mesures un peu complètes et absolues. » Ce n’est pas ce qui a lieu. » Les nombreuses exceptionsintroduites dans tous les arrê- tés prohibitifs que j'ai lus, les rendent sans effet et ouvrent [a porte aux abus. » Les uns interdisent la chasse et le colportage des petits oiseaux dont la taille est inférieure à celle de la Caille, de la Grive ou du Merle, sauf l’Alouette et le Becfigue. » Pourquoi ceite exception au préjudice dela Grive, du Merle et des oïseaux plus gros? La taille ne fait rien à l'affaire, et 1l y a bon nombre d'oiseaux de dimension relativement grande, qui détruisent les insectes divers, et sont des auxiliaires utiles à l’agriculture. Telles sont les Perdrix et bien d’autres. PROCÈS-VERBAUX. | 93 » N°y a-t-il donc pas intérêt à conserver comme les autres oiseaux, les Merles, les Grives, les Alouettes, ces gracieuses chanteuses qui, dès le mois de février ,nous annoncent le renou- veau, et les Becfigues qui, s'ils ne se nourrissent pas exclusi- vement d'insectes en font bien aussi une certaine consomma- tion ? Ne font-ils pas l’ornement et le charme de nos campa- gnes ? | » D’autres arrêtés permettent seulement la chasse de la Grive et l'emploi du trébuchet pour la prendre. Il y a à faire les mêmes réflexions que ci-dessus, en ajoutant que, grâce à l'exception introduite, on peut prendre bien d’autres oiseaux au moyen des pièges autorisés, sans que la surveillance soit possible. » Tous autorisent la chasse du gibier d’eau et des oiseaux dits de passage. Or, d’une part, bien des gens ne peuvent faire la distinction. D’autre part, les oiseaux de passage ne sont pas toujours à l’état de passants. Ils s'arrêtent bien quel- que part pour y nicher et ceux détruits dans leurs migrations ne nichent plus nulle part, ce qui fait qu’ils diminuent sensi- blement d’une année à l’autre, grâce à cette habitude d’en permettre exceptionnellement la chasse et de les traiter en vagabonds. » Les Bécasses, traitées comme oiseaux de passage, devien- nent rares; 1} en est de même des Râles, des Pluviers, des Vanneaux, etc. Grâce aux innombrables brochettes de Rouges- Gorges mangées en Lorraine on ne voit presque plus de ces -Charmants oiseaux à la fois si utiles et si agréables. » Les arrêtés relatifs à la pêche ne sont pas plus heureux au point de vue de la conservation. » Ceci prouve le danger que j'ai déjà signalé de laisser aux préfets et aux Conseils généraux la réglementation relative à la chasse et à la pêche. » Si capables et si instruits que soient ces fonctionnaires, si distingués, si bons administrateurs qu’on puisse les supposer, ils ne sont pas universels. Tous ne sont pas ornithologistes, quelques-uns ne se sont jamais occupés de ces questions, et puis, 1ls ont tant de préoccupations autres! °ONAL @ à ve 24 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. » Done, les mesures à prendre pour la chasse, la pêche, la conservation du gibier et autres choses y relatives, me sem- bleraient plus avantageusement confiées au Ministre de l’agri- culture, s'inspirant d’une commission de savants, de natura- listes et de gens spéciaux désignés à cet effet. À chacun son métier ! » Je profite de la circonstance de cette letire, pour vous adresser deux recettes bien simples : » 4° Pour détruire les vers blancs ou larves de Hanneton. — Faire de distance en distance, dans le terrain qu’on veut purger de cette vilaine engeance, des trous remplis de fumier d’écurie ou d’étable. Tous les vers blancs s’y donnent rendez- vous et au moven de quelques baquets d’eau bouillante, on en est débarrassé. » 2 Pour détruire les escargots, limaces, etc. : mettre à terre de distance en distance des paquets de carottes. Les mol- lusques en question, qui affectionnent particulièrement ces légumes y arrivent tous, et en les traitant comme J'ai indiqué de le faire pour les vers blancs, on obtient le même excellent résullat. » — MM. Geslin, de Vauquelin, Lagrange, Thomas-Piétri, de Bénévent, E. Siffait, de la Rocheterie, G. Roy, vicomte d’Es- terno, Devismes-Oger, L. Reich, Ponsard, Rouault, Marquet, S. de Faby, et Brémont-Caqué font parvenir des demandes de cheptels. — M.le docteur Henri Moreau écrit de Herbiers (Vendée) : « L'élevage de cette année, esthien plus désastreux encore que celuide l’année précédente ; il n’a cependant fait que corroborer mon opinion au sujet des Strongles, et me confirmer dans la valeur des moyens que j'indique contre ces parasites. » — M. le professeur Spencer F. Bard, président de la com- mission des pêcheries des États-Unis, exprime sa satisfaction d'apprendre l’arrivée en bon état des œufs de Saumon de Cali- fornie qu'il nous a fait parvenir. Il prie la Société de le temir au courante des résultats de l'expérience. M. Baird profite de cette occasion pour informer la Société qu'il s'occupe spécialement en ce moment de la propagation PROCÈS-VERBAUX. | 95 de deux espèces de Salmonides, notamment de la Truite con- nue sous le nom de Salmo iridea, Gibb.. laquelle est d’une rapidité de croissance merveilleuse et présente cette particu- Jarité de frayer au printemps et non pas en automne. — M. le marquis de Riscal écrit de Madrid : « Jai l’hon- neur de vous informer que mon régisseur à Guadalupe, M. Mo- nin, vous enverra, pour être offerts à la Société, quatre-vingt orammes d'œufs d'A. Yama-mai et un rapport sur la cam- pagne de 1879, dont le résultat désastreux me prive du plaisir d'envoyer une plus forte quantité de graine. » Les graines annoncées sont arrivées en parfait état. Voici le rapport adressé par M. Monin : « L'éducation a eu lieu sur des taillis de chêne Tauzin âgés » de cinq ans. Le taillis est divisé en bandes de 2 mètres de » largeur par de petits sentiers. » La graine a été portée à la forêt au 4% avril, nous avions » 1980 grammes. » Avril. Le mois a été très pluvieux et froid ; il a neigé » plusieurs fois. » Température moyenne maxima au soleil . 18°, 9 — — minima à l'ombre. 5°, 6 » Les Chênes n’ont pas végété en avril et aucune éclosion » ne s’est produite. » Mai. Les naissances ont commencé le 6 de ce mois, en » même temps que se moniraient les premières feuilles de » Chêne; la gelée du 8 a détruit celle-ci, mais elles ont été » remplacées en peu de jours par de nouvelles. » Les naissances sont terminées le 30 mai. » 1° sommeil des premiers Vers le 17 — » 2° — — le29 — » Les ennemis sont : beaucoup de Fourmis et quelques » Sautereiles. » Juin. L'éducation suit son cours régulier, les Vers sont » bien portants, l’eau d'arrosage est fraiche et abondante, la » feuille est tendre. » 3° sommeil des Vers le 41 mai. » 4 — — le23 — 96 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. » Les ennemis sont : Rats, Geais, Merles, Fauvettes, Pin- » sons, Sauterelles de deux espèces, Calosomes. » Juillet. La sécheresse et la chaleur durcissent la feuille » de Chêne, les Vers perdent l'appétit, il en meurt une grande » quantité. L'eau fait défaut, on ne peut arroser que deux » fois par Jour. « Les Rats, les Sauterelles, les Guêpes, les oiseaux font » beaucoup de mal. » Les premiers cocons ont été recueillis le 22, ils ne pèsent » que £grammes. La température qui dépasse souvent 50 degrés » au soleil est trèsnuisible aux Vers qui filent. Les Vers les » plus développés pèsent 10 grammes. » Août. Les résultats de l’éducation sont mauvais. Nous » récoltons seulement 7299 cocons pesant 23 kilog., 579. » Nous avons mis au grainage 4545 cocons. » L’éclosion des papillons a commencé le 91 ; les premiers » éclos sont tous des mâles. » Nous avons obtenu 2195 Papillons mâles; — «680 — femelles ayant pondu; — 348 — — nepondantpas. » Il y a eu 1392 cocons qui n’ont pas donné de Papillons. » Ce mauvais résultat est dû évidemment à la chaleur et à » sécheresse des mois de juillet et août. » Septembre. Quantité de graine récoltée 392 grammes. » — M. Perrin de Bénévent rend compte des résultats obte- nus de graines provenant de la Société. — M.F. Albuquerque écrit de Rio de Janeiro à M. le Secré- taire général : « Bien que m’occupant toujours de notre œuvre commune je n’ai pas eu depuis longtemps l’occasion de com- muniquer avec notre Société : c’est que jusqu'ici je n'ai réussi à introduire à Rio de Janeiro que des plantes plutôt ornemen- tales qu’utiles. » Pour faciliter mon œuvre je publie avec bien des sacrifices depuis le commencement de 4876, un journal d’horticulture, dont j'ai déjà envoyé 3 volumes à notre société; s’il n’a pas encore rendu de grands services, il a du moins appelé l’atten- tion de nos cultivateurs sur le Café de Libéria et sur le PROCÈS-VERBAUX. 97 Reana luxurians. Publié spécialement dans un but d’accli- matation, je pense qu'il est de nature à être présenté au jury des récompenses, ce que je vous saurais bon gré de faire, si toutefois vous êtes de cette opimon. » De tous les végétaux, celui auquel je tenais le plus (per- suadé que je suis qu’il sera dans l'avenir la source pour le Brésil de plus grandes richesses que ne l'est aujourd’hui le café) c’est la vigne : à Rio de Janeiro j'ai perdu complètement la collection que j'avais réuni avec tant de peine à Rio Grande do Sul; mais j'ai l'intention d'aller prochainement créer à la ville ‘de San-Paulo un jardin zoologique pour l'introduction et l’acclimatation de certaines espèces animales et végétales, dont la vigne sera une des premières, puisque le climat tem- péré de San-Paulo doit s’y prêter facilement. » Je donnerai encore mes meilleurs soins à toute autre espèce, tant végétale qu'animale, que notre Société voudra bien me confier. » San-Paulo, une des villes les plus populeuses du Brésil, chef-lieu de sa province la plus riche et la plus prospère, est entourée de pacages de mauvaise qualité où paissentdeslaitières d'une qualité impossible, ce qui du reste a lieu presque par- tout au Brésil. Je crois que l’introduction de la race bretonne :yserait de grande utilité, et je suis presque décidé à en faire l'essai : mais pour cela J'ai besoin de savoir auparavant ce que me coûterait, à Rio de Janeiro, un taureau et une vache de la plus petite variété du Morbihan, et je vous saurais infiniment gré de me renseigner à ce sujet, ainsi que sur le coût proba- ble d’un couple de porcelets Yorkshire très purs. » De mon côté je me mets complètement à la disposition de notre Société, et ce sera toujours pour moi un grand plaisir que de pouvoir lui être utile. » CHEPTELS. — Des rapports sur la situation de leurs cheptels sont adressés par plusieurs de nos confrères, savoir : — M. Louis Reich — Agoutis : « Un premier couple de jeunes est né au mois de juillet comme j'ai eu le plaisir de vous l’'annoncer en son temps; depuis ce moment jusqu’au mois d'octobre les petits ont été allaités par la mère, quoiqu'ils 28 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. mangeassent parfaitement seuls depuis le mois d’août ; enfin, au commencement de ce mois, par un froid de 6 degrés au- dessous de zéro, la femelle a mis bas une seconde fois éga- lement 2 petits, qui se portaient à merveille et qui commen- çaient à sortir du nid quand des Rats d’eau ont fait irruption dans la cabane des Agoutis et ont tué un des derniers nés; l’autre va toujours très bien el commence déjà à manger du pain et des carottes. » Le fait principal qui se dégage de mes observations c’est que notre climat de Provence, même avec les écarts de tem- pérature de cette année, convient parfaitement à ces intéres- sants animaux dont l'élevage n'offre aucune difficulté. Mes Agoutis, grands et petits, vivent en très bonne harmonie avéc une couvée de 11 Pintades éclose trop tard (le 44 octobre) pour être élevée en liberté. » Is ont une préférence marquée pour les figues, dont ils peuvent manger une quantité énorme, mais ils se contentent très bien de carottes et même de feuilles de choux et de bran- ches de saules ; 1ls savent très bien casser les noix comme les Écureuils et rien n’est plus drôle que de les voir peler très adroitemnent une poire ou une pomme. » Je crois que la femelle née au mois de juillet est égale- ment pleine et mettra bas dans quelques semaines; je me tiens à la disposition de la Société pour envoyer à l’époque qu'on voudra bien me désigner la part du cheptel qui lui re- vient. » Habitant un pays de pâturages où l'élevage du Mouton joue le plus grand rôle (la commune d’Arles possède à elle seule plus de 300 mille bêtes à laine), je viens demander à la commission des cheptels de vouloir bien me confier le couple de Moutons chinois prolifiques dont elle dispose ; dans le cas où la commission accueillerait favorablement ma demande je m'engage à remplir toutes les conditions du bail à cheptel et de rendre fidèlement compte des résultats que j'obtiendrai. Je dispose à cet effet d’un petit parc entouré de fossés dans lequel je me propose d'élever à l'avenir mes Agoutis. » — M. Ponté — Canards mandarins : «I n’y a rien de PROCÈS-VERBAUX. | 29 changé chez les deux couples qui m'ont été confiés. Ils se portent très bien et supportent la rigueur de cet hiver. » J'écris aujourd’hui au Directeur du Jardin d’acclimatation pour le prévenir que je lui enverrai demain une Cane prove- nant de la dernière ponte dont six pelits étaient éclos. Il n’en reste plus aujourd’hui que deux. » — M. le comte de l’Esperonnière — Canard bec-de-lait : « Le Canard que j'ai reçu en cheptel a été trouvé mort ce matin, dans la volière. Je ne sais à quoi attribuer cet accident: on avait cependant le soin de casser la glace deux fois par jour. » Je suis à votre disposition, soit pour vous retourner la Cane, soit pour recevoir une autre paire de Canards, si vous le jugez à propos. » — M. Boby de la Chapelle — Pigeons blancs de 'Montau- ban : « Le couple qui m'a été confié en cheptel, n’a donné jusqu’à présent aucun résultat favorable. » Lorsque j'ai adressé mon premier rapport, les oiseaux couvaient deux œufs; après onze jours d’incubation je les trouvai brisés et hors du nid, un seul avait été fécondé. » Il y a donc eu dans l’année quatre pontes. Dans les deux premières les œufs étaient clairs, dans les deux autres deux œufs seulement avaient été fécondés, mais les Pigeons aban- donnèrent et cassèrent leurs œufs avant l’époque de Péclo- sion. » J’ai pris le parti de mettre les Pigeons en liberté, mais depuis lors ils n’ont pas pondu; il est vrai de dire qu’ils ont commencé leur mue presque aussitôt et qu'ensuite depuis six semaines le temps est d’une rigueur exceptionnelle. » — M. le docteur J.-J. Lafon, de Sainte-Soulle — Colombes poignardées : « En donnant à manger aux Colombes poi- gnardées placées en cheptel chez moi, je me suis aperçu que l’une d'elles ne pouvait se tenir debout, qu’elle avait les deux pattes empêtrées dans un brin de foin, et qu’en outre il n’y avait aucun mouvement aux articulations, les doigts étaient rigides ; en les examimant de plus près je con- Satai qu’ils étaient gelés. Après avoir mis la Colombe dans 30 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. un panier, sur une étofle de laine, et l'avoir laissée pendant une heure dans une chambre habitée mais non chauffée pour le moment, les doigts des pattes sont redevenus souples, et elle s’est mise à marcher puis à manger ; aujourd’huiil n’y a plus rien si ce n’est que les pattes sont de couleur plus foncée, je ne sais pas s'il surviendra d’autres désordres ; en attendant je viens de les enlever l’une et l’autre de leur volière pour les mettre en cage dans une chambre. J'avais cependant eu soin depuis les gelées de les faire rentrer chaque soir dans la partie couverte et close de leur volière. Je me demande si la veille les pattes n'étaient pas déjà embarrassées par le brin de fom (je me suis rappelé en effet n’en avoir vu qu’une sortir ce: jour-là dans la partie non couverte de la volière), si n’ayant pu se percher, et ainsi obligée de rester sur le sable, elle n’au- rait pas eu plus à souffrir de l’action du froid qui a été très- intense cette nuit-là ; à l'avenir je remplacerai le sable par du son de bois. En examinant cet oiseaux j'ai pu constater que la mue n’était pas complète. » — À l’occasion de la correspondance, M. Raveret-Wattel si- onale l'intérêt que pourrait présenter l'introduction dans nos . eaux douces de la Truite américaine dite Salmo iridea, que M. le professseur Spencer F. Baird s'occupe particulièrement de propager en ce moment dans les rivières américaines. — M. Maurice Girard fait part à l’assemblée de la mort re- grettable de M. Berce, entomologiste distingué, ancien prési- dent de la Société entomologique de France et plusieurs fois lauréat de notre Société pour ses travaux concernant divers Lépidoptères séricigènes. M. Maurice Girard présente ensuite à la Société deux mé- moires de notre confrère M. de Layens ayant pour utre l’un : « Remarques sur la ventilation des À beilles à l'entrée des ru- ches autre : « Remarques sur l'eau recueillie par les À beilles. — M. Vavin dépose sur le bureau : 1° Des pommes de terre d’une variété dite Champion, ori- ginaire d'Écosse, et, paraît-il, d'excellente qualité. 9 Quelques semences d’un Haricot cultivé à Canton, très remarquable par la longueur des gousses (qui atteignent PROCÈS-VERBAUX. 31 40 centimètres), mais sur lequel notre confrère n’a encore reçu aucun renseignement. 3° Un échantillon de Haricot flageolet Chevrier, lequel pré- sente l’avantage de rester vert, même étant cuit, n’exige d’ail- leurs aucun soin particulier de culture, et produit beaucoup. Ce Haricot. dont le prix était l’année dernière de 20 francs le kilog., ne coûte plus aujourd’hui que 6 francs chez M. Millet, horticulteur, à Bourg-la-Reine. — M. Vavin communique ensuite, l’extraitsuivant d’une lettre qui luï est adressée par M. de Barrau de Muratel, concer- nant la culture de l’Ailante : « J’ai renouvelé mes expériences sur l’Ailante, en présentant aux Moutons des feuilles fraiches ; ces animaux ont refusé les feuilles de jeunes arbres et accepté, avec répugnance pourtant, queiques feuilles d’un Aïlante de 90 ans. » Mais, je viens de faire une autre expérience bien involon- taire et qui me paraît assez concluante. » Une bergère avait, par mégarde, laissé entrer tout un troupeau dans un champ où J'ai fait, l’année dernière, un semis d’Ailante dont les plants n’ont pas plus de 5 à 6 centi- mètres de hauteur. | » Les Brebis ont rongé l'herbe tout autour et dépouillé de leurs feuilles de jeunes Chataigniers placés en bordure, mais elles n’ont pas touché à un seul Aïlante. » Ce fait, ajoute M. Vavin, donne lieu d’espérer que les ani- maux respecleront les feuilles fraiches d’Ailante, tout en accep- tant les feuilles sèches, lesquelles ont perdu par la dessiccation l'odeur et la saveur vireuse qui les caractérisent à l’état frais. Je lis, d'autre part, dans le Journal des connaissances utiles du 1* novembre 1879, p. 270, que « le plus mauvais miel est » celui de l’Aïlante ou Vernis du Japon, à cause de son âcreté » et de son goût nauséabond ; 1l est très abondant et fait le » désespoir des apiculteurs. » — M. Renard fait une communication relative aux eflets des dernières gelées sur les arbres. — M. Geoffroy-Saint-Hilaire rend compte des observations faites au Jardin d’acclimatation pendant les grands froids du 99 SOCIÉTÉ -D'ACCLIMATATION. mois dernier ; il fait connaître que celte saison rigoureuse n’a heureusement entrainé aucune perte réellement sérieuse parmi les hôtes principaux du Bois de Boulogne. M. le Secrétaire général donne ensuite lecture d’une lettre par laquelle M. Cornély lui annonce qu'il n’a éprouvé éga- lement que des pertes peu sensibles parmi les nombreux animaux exotiques qui peuplent son parc de Beaujardin près Tours. M. Geoffroy ajoute qu'aux jardins zoologiques d'Hyères et de Marseille, les végétaux exotiques, et notamment les dif- férentes espèces d’'Eucalyptus ont, en général, assez peu souf- fertdes froids rigoureux que nous venons de traverser, grâce à l'absence de vent pendant toute la durée de cet abaissement de température, grâce aussi et surtout à la grande siccité de l’air. L'état hygrométrique de lair présente, en effet, une impor- tance considérable au point de vue de l’action du froid, et il y aurait lieu d’en tenir grand compte dans les observations fai- tes concernant l'influence des basses températures sur les vé- gélaux. — M. le Président fait remarquer que la durée du froid présente aussi beaucoup d'importance, car-le bois, étant mau- vais conducteur du calorique, est assez long à se mettre en équilibre de température avec l’air ambiant. Par un froid intense, mais de-peu de durée, les arbres et même les jeunes branches mal aoutées peuvent ne descendre qu’à 2 ou 3 de- grès si l’abaissement de température n’est pas de Jongue durée ; mais, s’il se prolonge, l'équilibre s'établit et la congéla- tion amène la déchirure des cellules, qui se traduit par le noir- cissement du bois lorsque la sève se développe. M. le Président ajoute que c’est particulièrement dans le département du Loiret que le froid parait s'être montré, cette année, avec une rigueur exceptionnelle et qu’il a dû occasion- ner une mortalité très grande sur les arbres fruitiers ou fores- ers, en raison de phénomènes de rayonnement extrêmement intense, et surtout de variations considérables et très brusques dans la température. Les Magnolias, les Cedrus deodora, les Sequoias et beaucoup d’autres arbres paraissent être complè- PROCÈS-VERBAUX. 39 tement détruits. Par contre, les plantes herbacées, qui étaient abritées par une couche épaisse de neige, n’ont que peu souf- fert, et les blés en particulier sont exceptionnellement beaux. — M. Maurice Girard donne une analyse de deux mémoires de M. Fallou sur les éducations de divers Lépidoptères séri- cigènes faites à Ghamprosay (Seine-et-Oise), en 1879 (voy. au Bulletin). — Il est offert par le Ministère de l’Instruction publique. 1° Histoire physique, naturelle et politique de Madagas- car, publiée par Alfred Grandidier. Volume XIV. — Histoire naturelle des oiseaux. Tome II, Atlas 2° partie, 7° fascicule, 2° Histoire physique, naturelleet politique de Madagascur, publiée par Alfred Grandidier. Volume I. — Géographie, Physique et Astronomie. Atlas, 1" partie, 8° fascicule. 3 Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. H. Miine Edwards. Troisième partie. — Études sur les Reptiles et les Balru- ciens, par MM. Auguste Duméril et Bocourt. % Mission scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Recherches zoologiques publiées sous la direction de M. H. Milne Edwards. Cinquième partie. — Études sur les Xiphosures et les crustacés podophtalmaires, par M. Alphonse Milne Edwards. SÉANCE GÉNÉRALE DU 23 JANVIER 1880. Présidence de M. Henri BOULEY, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres admis par le conseil depuis la dernière séance, savoir : MM. | PRÉSENTATEURS. H. Labarraque. Comte de Saint-Prix. J. Talbot. 3° SÉRIE. T. VII. — Janvier 1880. 3 Brisay (Marquis Achille de), propriétaire à Auray (Morbihan). 34 SOCIÈTÉ D'ACCLIMATATION. MM. | PRÉSENTATEURS. CoNTE (Gustave), propriétaire, au domaine { Fabre-Firmin. de Sainte-Lucie, commune de Boutenac { H. Labarraque. (Aude). P. Amédée Pichot Jules Decroix. H. Labarraque. P. Amédée Pichot. | À. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. Saint-Yves Ménard. A. Berthoule. H. Labarraque. L. de Montmaur. À. Auteroche. H. Labarraque. Eugène Vavin. À. Geoffroy Saint-Hilaire. | H. Labarraque. Saint-Yves Ménard. | Aimé Dufort. Decroix (Félix), fabricant de sucre, à La Fère (Aisne). DELCHEVALERIE, propriétaire, à Chaumes (Seine-et-Marne). DELFOUR (Joseph), propriétaire, au château de Salgues, par Gramat (Lot). DuquEsNaY (Jules), ingénieur, passage Mas- séna, 8, à Neuilly (Seine). FABRE (Adrien), propriétaire, à Perpignan (Pyrénées-Orientales). MARIQUE, expert comptable, à Bruxelles (Bel- 160 Jules Grisard. g = A. Simon. ROCHEQUAIRIE (Comte de), propriétaire, à A. Berthoule. Au:vay-en-Poitou, par Martaize (Vienne) H Aiapartaqués “ ad PrPishete ie VERRIER (Alfred), propriétaire, 103, avenue A. Geoffroy Saint-Hilaire. | Jullemier. de Neuilly, à Neuilly (Seine). Saint-Vves Ménard” — MM. Duquesnay et G. Marique font parvenir des remer- ciements au sujet de leur récente admission. — Des demandes de cheptels sont adressées par MM. Bar- bieux, A. Buzaré, V. du Verne, Égal, Rieffel, C. de Gessler, Dubord, baron de Langlade, Van der Sluys, Claude Lefèvre, Derré, O0. Larrieu, Sénéquier, Ch. Baltet, Guy aîné, marquis de la Baume, Agassiz fils, Gourraud, duc de Fitz-James, ba- ron de Dion, Bourjuge, G. Marique, vicomte d’Esterno, H. Fabre, et Chambry. | — M. de Confévron écrit de Saint-Jean-de-Maurienne : « Sur l'offre que j'en avais faite, la Société d’Acclimatation m'avait demandé de lui procurer des œufs de Salmonides. Je me faisais un vrai plaisir de satisfaire à ce désir. Je m'étais PROCÈS-VERBAUX. | 39 entendu, d’une part, avec un habitant d'Aix, bien placé pour expédier des œufs de Lavarel; d'autre part, pour avoir des œufs de Truite d’une excellente qualité, je m'étais adressé à un pisciculteur de Beaufort (Savoie), qui cultive avec succès le lac de Haute-Luce. Les boîtes étaient sur les lieux, toutes prêtes pour les envois. Malheureusement, l’époque du frai, qui commence ordinairement à la fin d'octobre dans le lac du Bourget comme dans celui de Haute-Luce, bien que ce der- nier soit à une altitude bien plus considérable, a été cette année beaucoup plus tardive. Il n’y en avait aucune apparence au mois de novembre, quand les gelées, si fortes et si persis- tantes de cet hiver, sont venues mettre subitement obstacle à toute pêche, soit de poissons, soit d'œufs, dans les lacs ou les petits affluents. Le pisciculteur de Haute-Luce, pris à l’impro- viste, n’a pu même se procurer des œufs pour ses élevages annuels. Tel est le seul motif qui, imdépendant de ma volonté et à mon grand regret, a empêché la réalisation de mes pro- messes. » — M. Gabriel de Féligonde écrit du château de Saint-Ge- nest : « L’éclosion des œufs de Saumon de Californie que la Société a bien voulu m’expédier et que J'ai reçus le 5 no- vembre dernier, a réussi à souhait. Je n’attends plus que la complète résorption de la vésicule ombilicale, pour mettre les alevins dans l'étang qui leur est réservé. J'aurai soin de vous tenir au courant des résultats obtenus. » — M. Ad. Jacquemart écrit de Reims : « Mes jeunes Sau- mons de Californie sont jusqu’à ce jour en parfait état et mangent très bien. » — M. Spencer F. Baird, inspecteur général des pêcheries des États-Unis, écrit de Washington à M. le Secrétaire des séances : « Je viens de faire attribuer à la Société d’Acclima- tation dix mille œufs de Saumon des lacs (Salmo salar, var. Sebago, Girard) en invitant M. Charles S. Atkins, directeur de l'établissement de pisciculture du Maine, à vous faire cet envoi par l'intermédiaire de M. Fred. Mather, qui voudra bien se charger d’emballer les œufs d’après sa méthode et de les expédier par un des paquebots de la Compagnie transatlan- 30 SOCIÉTÉ D ACCLIMATATION. tique. La distribution aura probablement lieu dans huit ou dix jours, et je tâcherai de vous informer par le télégraphe du départ du pavire qui vous portera les œuts. J'espère que cet envoi vous parviendra en bon état, et je crois pouvoir dire qu’il ne sera pas sans intérêt, car le Saumon des lacs est une espèce de grande valeur. Bien que difficile à distinguer du Saumon de mer, ce poisson dépasse rarement un poids de 2 ou à livres. Il réussit surtout dans les lacs à eau froide et limpide traversés par un cours d’eau, mais il paraît supporter également bien la chaleur et le froid. C’est peut-être la plus belle de nos espèces de Salmonides ; on la pèche facilement à la mouche. En tant que poisson non migrateur, c’est une des meilleures acquisitions que nous puissions essayer de faire faire à la France. » — Sir Samuel Wilson, de retour à Melbourne d’un voyage en Europe, adresse des remerciements pour la récompense qui lui a été décernée par la Société. Il profite de cette occa- sion pour faire connaître que les Saumons de Californie, qu’il a fait distribuer dans un grand nombre de rivières austra- liennes, ont été vus remontant de la mer pour frayer dans les parties supérieures de ces cours d’eau. On à pêché plusieurs de ces poissons qui pesaient 2 livres 1/2 et dont la chair a été trouvée excellente. Des sujets conservés dans des eaux fermées ont atteint rapidement une longueur d’un pied et sont d’une vigueur remarquable. Sir Samuel Wilson ajoute qu’il a appris avec plaisir les tentatives faites en France pour l’acchimatation du Saumon de Californie, qui lui parait être une espèce des plus recommandables. M. Raveret-Wattel rappelle à cette occasion que sir Sa- muel Wilson, qui est en Australie un des apôtres les plus convaincus et les plus ardents de l’acclimatation, s’est parti- . culiérement occupé d'introduire dans cette colonie la Chèvre d'Angora, l’Autruche du Cap et le Saumon de Californie. Par sa généreuse initiative et ses travaux couronnés de succès, sir Samuel Wilson s’est acquis les titres les plus sérieux à la reconnaissance de ses compatriotes. — M. A. Simon écrit de Bruxelles : « Par suite de la mau- P 40CÈS-VERBAUX 37 vaise année que nous venons de traverser, et des nombreux accidents qui ont contrarié mon éducation d'Attacus Yama- mai, J'ai à peine pu refaire ma graine pendant cette dernière campagne. Pour comble de malheur, le grainage a été déplo- rable, si bien que tandis que l’année passée je pouvais dispo- ser de 250 grammes (avec 1700 papillons), cetie année je n’ai obtenu que 200 grammes (avec 2000 papillons). Je vous serai donc fort reconnaissant de vouloir bien m'indiquer l'adresse de M. le marquis de Riscal ou de son intendant, afin que Je puisse me procurer un supplément de graine. Je sour- rais d'ailleurs faire un croisement très utile. » Je recevrais également avec reconnaissance ce que la Société voudrait bien me confier à titre de cheptel. Il est pro- bable que ces graines écloront un peu tôt vu leur provenance; mais je me propose d'essayer un mode de conservation tout à fait nouveau à l’aide de l’évaporation de l’eau transpirant à lravers des vases poreux et produisant un froid modéré. Si j'obtiens quelque résultat favorable je m'empresserai de vous en faire part. » —,M. Santini adresse une demande de graine d’A {tacus Yama-mai. « Des huit cocons que j'ai réussi l’année dernière, ajoute notre confrère, j'ai obtenu quatre femelles qui m'ont donné de la graine non fécondée faute d’accouplement. L’an- née dernière les graines me sont parvenues écloses; celles que vous m’adresserez maintenant arriveront dans de bonnes conditions, et l’année courante j'espère obtenir un meilleur résultat. » — MM. Giraud Ollivier et Jules Leroux adressent également des demandes de graines d’Attacus Yama-mai. M. Leroux ajoute : « Je me propose de placer ces Vers sur le Chêne pré- coce dont je vous ai envoyé des pousses, 1l y a un an ou deux. M. le docteur Cosson avait déterminé parfaitement et l'arbre et les circonstances qui devaient le faire pousser plus vite. Une légende dit qu’à la déroute de Savenay plusieurs com- battants auraient été enterrés au pied de ce Chêne. Je me suis donc abstenu de faire un essai sur un cas isolé et heureuse- ment si rare. Mais j'ai trouvé depuis, dans les environs, plu- 38 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. sieurs Chênes de même aspect et de même précocité et il n’est pas question pour ces arbres qu’on ait enterré cent ou deux cents personnes à leur pied. » La feuille nouvelle parait toujours près d’un mois avant les autres ; Si vous crovez qu'un essai puisse être fait dans ces conditions et avec quelques autres précautions pour la sé- curité des Vers, je vous serai très reconnaissant de me com- prendre pour une légère part dans la distribution annoncée.» — M. Carvallo, ingénieur, à Tortose (Espagne), sollicite un envoi de graine de Ver à soie de l’Aïlante. — M. de la Ferrière fait don à la Société d’une certaine quantité de noix d'Hickory et ajoute les renseignements sui- vants : € L'Hickory appartient à la famille des Noyers. On le trouve à l’état spontané dans les forêts des États de l’ouest de l'Amérique du Nord (Kentucky, Indiana, Tennessee, Ohio, etc.). On le rencontre au milieu des Hêtres, Chênes et autres arbres forestiers analogues à ceux de notre latitude (Touraine, Orléanais, etc.). Il produit une petite noix à co- quille très épaisse et difficile à ouvrir ; l’intérieur, la partie comestible, est peu développé. Le bois est précieux pour l’industrie de la carrosserie. C’est avec lui que les Américains confectionnent ces voitures légères, aux très grandes roues (nommées vulgairement araignées) et qui servent pour les courses au trot. La contexture du bois est serrée et néan- moins très flexible et résistante. Enfin, pour en préciser la nature, il suffit de rappeler ce fait que les Américains avaient donné à l’ancien président, le général Andrew Jackson (1837), un des plus énergiques qu’ils aient eus, le nom populaire de « Old Hickory ». Il serait vivement à souhaiter que l’Hickory se multipliât en France. Peut-être serait-1l possible de le oreffer. » — M. Dupont, ingénieur des constructions navales à l’arse- nal de Toulon, écrit à M. le Secrétaire général : « Quand je suis parti pour le Japon en 1874, je vous ai promis de re- cueillir tous les renseignements utiles pour l’acclimatation des plantes japonnaises. J’ai tenu ma promesse. J'ai parcouru maintes provinces, observant et questionnant partout, je Par PROCÈS-VERBAUX. | 39 fait assez longtemps pour pouvoir coordonner mes observa- tions et pour pouvoir rectifier les mille renseignements faux qu'on m'avait donnés ; j'ai amassé ainsi un dossier respectable de documents inédits. Vous trouverez tout cela résumé et condensé dans un travail dont je vous adresse un exemplaire. Je vous enverrai le mois prochain une notice spécial aux Kakis (Diospyros) cultivés. Il y en a de nombreuses variétés. J'ai rapporté des porte-greffe des meilleures espèces, leur multiplication marche bien, Nous he tarderons pas à récolter de ces fruits délicieux. C’est un fruit d’un réel avenir. » — M. le Secrétaire général communique l'extrait suivant d’une lettre qui lui est adressée par M. Pynaert-Van Geert, de Gand (Belgique). « ..….…. «Ici les pertes dans les jardins sont considérables, Parmi les plantes à feuilles persistantes, les Osmanthus et les Skimmia se sont montrés particulièrement rustiques. » — M. le baron Ferd. Von Mueller écrit de Melbourne : « Je lis dans le numéro de juillet du Bulletin (1879) que M. le prince Pierre Troubetzkoy signale les Æ. colossea et diversi- color comme périssant par un froid, le premier de 3 degrés, l’autre de 7°,5. Pourrait-on savoir lequel des deux est le véri- table Æ. colossea ? Car les deux noms indiqués appartiennent -en réalité à la même espèce. Il doit donc y avoir deux arbres différents cultivés sous les noms ci-dessus. Vous devez avoir reçu un exemplaire de mon Rapport sur les ressources des forêts de l’Australie occidentale ; cet ouvrage renferme une figure de l'E. diversicolor qui permettrait de reconnaître facilement l’espèce. » — M. Giuseppe Gnecchi, de Milan, adresse un rapport sur sa culture de Téosinté, culture qui lui a donné un rendement très satisfaisant comme fourrage, mais sans production de graines. GHEPTELS. — Les comptes-rendus ci-après sont adressés par plusieurs de nos confrères, savoir : — M, le comte de Beaurepaire — Cochons d’Essex : Vient de perdre le mâle de son couple. Annonce le renvoi de la femelle. A0 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATIONe — M. Talbot — Céréopses : Annonce le renvoi de son cheptel, dont il n’a pas obtenu de produits. « Après avoir d’abord lâché ces oiseaux en liberté, j'ai dû faire construire un entou- rage en fil de fer pour les isoler complètement. Le mâle est si méchant que la vue d’une personne le rend furieux ; il se jette sur la personne chargée de Le soigner et là, unguibus et rostro fait de véritables blessures. Pour les enfants il est particu- lièrement à craindre. Un enfant de douze ans, que j'ai et qui aide à soigner mes volailles, étant entré dans leur parc n’a pas tardé à être victime de sa témérité. L'oiseau monta sur le dos de l’enfant, l’accablait de coups de bec et d’ailes. Je ne sais ce qui serait advenu si quelqu'un ne s’était trouvé là pour faire terminer l'attaque. » Poules de Breda bleues : Ces oiseaux, que j'ai eu assez tar- divement, n’ont pu me donner que des résultats incomplets. Je n'ai réussi dans l’arrière-saison à élever que trois poulets, dont un fort beau coq. J’espère au printemps être plus heu- reux. » — M. René Bordet — Canards de la Caroline : Ayant perdu récemment la femelle du couple qui lui avait été confié, an- nonce le renvoi du mâle qui lui reste. | — M. le comte de Narcillac —Canards du Labrador : Pré- vient la Société du renvoi de son cheptel. — M. le docteur J.J. Lafon — Colombe poignardée : Renvoie l'individu qui lui reste de son cheptel décomplété. — M. Rabuté, à Doullens — Perruches omnicolores : « Le couple n’a pas niché malgré l'installation la plus favorable. Du reste la femelle est morte à la fin de l'hiver d’une affection vermineuse. « Celle par laquelle je l'ai remplacée est arrivée trop tard pour qu’elle put reproduire l’année dernière. Elle était aussi d'une sauvagerie inouïe qui n’était guère favorable à l’accou- plement. » Canards mandarins : « La femelle a pondu huit œufs en huit jours et s’est arrêtée subitement. N'ayant pas alors de couveuse sûre à ma disposition, j'ai offert les œufs à la So- ciété qui m'a engagé à les faire couver. A cet effet, je les ai PROCÈS-VERBAUX. R A1 remis à M. Oger, membre de la Société, amateur aussi soi- oneux que patient, qui réussit parfaitement dans l’élevage des Carolins. Nous n'avons obtenu qu'un désappointement, les œufs étaient clairs. Mes Carolins qui partagent avec les Man- darins un enclos d'environ soixante mètres de surface et muni d'un bassin d'eau renouvelée, donnent chaque année des pro- duits. » | — M. Gorry-Bouteau — Faisans vénérés : « Mon bail étant expiré, je viens vous exprimer le désir de le garder jusqu’au mois de septembre 1880. Jusqu'à ce jour je n’ai pas obtenu de bons résultats. En 1877, la femelle a pondu cinq œufs clairs ; en 1878, elle en a pondu huit qui se sont trouvés éga- lement clairs, mais, depuis cette époque, j'ai fait agrandir ma volière dont une partie est découverte, et cette année j'ai obtenu des résultats qui me donnent de l'espoir pour l'avenir. La femelle a pondu trente-cinq œufs, dont les deux tiers se sont trouvés bons. Malheureusement tous les petits, moins un, sont morts dans la coquille la veille de leur éclosion. Celui qui avait échappé à cette mortalité générale n’a vécu que trois jours, 1l a été écrasé par la couveuse, une petite Poule cochin- chinoise fauve. J’attribue cette mortalité aux intempéries de cette année, et je suis persuadé que l’année prochaine j'ob- tiendrai de meilleurs résultats. » — M, Louis Faton, de l’Institut national génévois. — Végé- aux : « Mes Rhamnus utilis sont complètement acclimatés, et prennent un assez grand développement, mais 1ls n’ont pas Jusqu'ici montré de fleurs, je n’ai pas encore pu avoir assez d'écorce pour tenter la préparation du vert de Chine. » Le pied d’Aralia Sieboldi, que j'ai recu en 1877, est en boutons ; je l’ai mis en pot pour lui faire passer l’hiver en serre, afin qu'il puisse fleurir et mürir ses graines. Dans mon rapport de l’année précédente J'ai dit, qu'une espèce de Sor- ghum, s'était trouvé mêlée avec les graines de Reana luxu- rians ; les tiges de cette plante ont gelé pendant l'hiver der- nier, je la crus morte et la place où elle se trouvait fut labourée au printemps passé; je n’y pensais plus, quand au mois de mai J'ai été tout surpris de voir ladite plante pousser 49 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. à cinq endroits différents. J’en ai déterré un morceau et j'ai vu qu’en labourant on l'avait divisée et que chaque morceau reprenait vie. Elle a montré des fleurs dans le courant de septembre. Je lai fait déterminer par M. le professeur Müller, c’est le Sorghum halepense (Pers.). C’est un Sorghum très buissonnant, les chaumes ont atteint la hauteur de 2 mè- tres. Le froid est venu avant la maturité de la graine. Si læ Société d’Acclimatation le désirait, je pourrais lui en envoyer un pied. C’est une espèce à étudier comme plante d'ornement et comme plante fourragère. » Le Mais de M. l’abbé Mondain, a été semé dans le courant d'avril, sur une terre fortement fumée, les plantes ont atteint une hauteur de 3 mètres, et plusieurs portaient deux épis bien conformés. Quinze plantes espacées de 50 centimètres en tous sens, ont produit à kilogrammes d’épis, les spathes compri- ses; malheureusement, l’année ayant été froide, plusieurs épis ne sont pas parvenus à maturité; Je n'ai pas pu me rendre compte du produit en graines. Les épis atteignaient généralement 18 centimètres de longueur. » Les graines de Sala, de Latania Borbonica et de Bam- bou du Brésil ne sont pas entrées en germination. { » — À l’occasion des renseignements donnés dans la corres- pondance par plusieurs de nos confrères sur la réussite de leurs élevages de Saumon de Californie, M. Berthoule appelle l'attention de l’assemblée sur l'utilité de doter nos rivières de cette précieuse espèce ; il fait remarquer, par suite, l’impor- tance qu'il y aurait à ce que les personnes qui ont mené à bonne fin l’éclosion des œufs distribués par la Société, vou- lussent bien verser dans des cours d’eau la plus grande partie des alevins obtenus, afin de coopérer à l’œuvre du repeuple- ment tel que le désire la Société, c’est-à-dire en faisant de l'introduction du Saumon de Californie une acclimatation na- tionale et non pas une œuvre privée. M. Grisard met sous les yeux de l’assemblée un échan- üullon d'Eucalyptus rustique qui lui est adressé de Monsauve (Gard) par notre confrère M. Mazel, sous le nom d'Eucalyptus coccifera. Get Eucalyptus s'éloigne sensiblement, quant au PROCÈS-VERBAUX. | 43 feuillage, des autres échantillons d’origine différente présen- tés également sous le nom d’'Æ. coccifera, dans la dernière séance. Ce serait ainsi une espèce de plus à compter au nom- bre de celles du genre Eucalyptus qui sont susceptibles de supporter notre climat. — M. Berthoule donne lecture d’un mémoire dans lequel M. Delaurier aîné rend compte de ses éducations d'oiseaux exotiques, éducation pour la plupart couronnées de succès. En faisant remarquer l'intérêt qu'offrent les renseignements donnés dans ce mémoire, M. Berthoule ajoute qu’il serait à désirer que M. Delaurier voulût bien compléter ces notes par des détails sur les observations qu’il a pu faire concernant les habitudes des diverses espèces mentionnées, les soins par- ticuliers qui semblent nécessaires, le genre de nourriture reconnu le plus convenable, etc. — M. Grisard donne lecture d’un travail de M. Gallais sur ses cultures de Rhubarbe du Thibet, ainsi que d’une lettre de M. Marès sur les échantillons de Rhubarbe obtenus par M. Gallais. (Voy. au Bulletin.) — Il est donné lecture par M. le Secrétaire d’une note de M. Georges de Layens sur la ventilation des ruches par les Abeilles. (Voy. au Bulletin.) IL EST OFFERT PAR M. ROTHSCHILD, ÉDITEUR, LES OUVRAGES SUIVANTS : 1° Ornithologie du Salon, synonymie, description, mœurs, nourriture des oiseaux de volière européens et exotiques, par Raoul Boulart. Paris, 1879, grand in-8°. % Les Papillons de France, histoire naturelle, mœurs, chasse, préparation, collections, avec 110 vignettes et 19 chro- molithographies. Paris, 1880, grand in-8°. 3 Les Orchidées, histoire iconographique, avec 244 vi- gnettes et 50 chromolithographies, par E. de Puyot. Paris 1880, orand in-8°. 4 Traité pratique de chimie et de géologie agricole, par Stanislas Meunier. Paris, 1879. 4% SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. »° Le reboisement par les essences résineuses. — Mise en va- leur des sols pauvres, par Alph. Fillon, 2*édition. Paris, 1880. 6° Les maladies des plantes cultivées, des arbres forestiers el fruitiers, par A. d’Arbois de Jubainville et J. Vesque, avec 48 vignettes et 7 planches en couleur. Paris, 1878, in-18. 7° La culture maraîchère, traité pratique, par À. Dumas, 4° édition, ornée de 186 grav. Paris, 1880, in-18. 8° La Pisciculture fluviale et maritime en France, culture de l’écrevisse et des sangsues, par Jules Pizzetta. — L’ostréi- culture en France, par M. de Bon, avec 212 grav. Paris, 1880, in-18. 9 Les plantes médicinales et usuelles, des champs, jardins, forêts, par H. Rodin, 4 édition, avec 200 grav. Paris 1879, in-18. Le Secrétaire des séances, RAVERET-WATTEL, IV. EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DES SECTIONS SÉANCES DES 16, 23 ET 90 DÉCEMBRE 1879, 6 ET 12 JANVIER 1880, Les sections ont procédé à la nomination de leurs bureaux, qui se trou- vent ainsi composés : s'° Section. — Mammifères. 3° Section. — Poissons, etc. MM. MM. Ménard, président. C. Millet, président. Tellier, vèce-president. Léon Vidal, vice-président. Auteroche, secretaire. R. de Ginestous, secrétaire. Vicomte d’Esterno, vice-secrétaire. | Ed. Renard, vice-secrétair'e. Ménard, délégué dans la Commis- | C. Millet, délégué dans la Commis- sion des récompenses. sion des récompenses. 2° Section. — Oiseaux. 4° Section. — Insectes. MA. MM. A. Cretté de Palluel, président. Marquis de Ginestous, président. N. Masson, vice-president. J. Fallou, vice-président. Lemoine, secrétaire. C. Le Doux, secrétaire. N. Meyer, vice-secretaire. A. L. Clément, vice-secrétair'e. Cretté de Palluel, délégué dans la | Marquis de Ginestous, déléguée dans Commission des récompenses. la Commission des récompenses. 5° Section. — Végétaux. MM. Eug. Vavin, président. Ch. Joly, vice-président. Jules Grisard, secrétaire. Paillieux, vice-secretaire. D'Mène, delègué dans la Commission des récompenses. QUATRIÈME SECTION. SÉANCE DU 6 JANVIER 1880. Présidence de M. le Marquis de GINESTOUS. La quatrième section demande au Conseil de vouloir bien appuyer le vœu déjà émis par la Société des Agriculteurs de France, et par plusieurs congrès, qu’une station séricicole soit établie dans l’Extrême-Orient, pays d’origine du ver à soie du mürier et des vers à soie du chêne. Cette sta- tion aurait à s'occuper, non seulement des meilleurs choix d'œufs de ces espèces, mais de l'introduction en France des variétés de müriers et de chênes les mieux appropriés à leur nourriture; et de la nature des AG SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. sols qui leur conviennent. Il ne suffit pas d’amener en France des animaux à acclimater, il faut encore se préoccuper de leur procurer l'alimentation qu'ils recoivent dans leur pays’ natal. Cette station serait placée sous le contrôle direct de nos agents diplomatiques ou consulaires dans la loca- lité, et resterait étrangère à toute spéculation commerciale. M. Raymond de Ginestous, donne lecture d’un long article inséré dans le Journal Officiel du 23 octobre 1879, sur la sériciculture en Syrie. Ce que l’on y remarque tout d’abord, c’est l’extension que cette branche de l'industrie agricole a prise en Syrie. De 1840 à 1850, il n’y existait que cinq usines pour le dévidage de la soie; on en compte aujourd'hui soixante-sept. L’auteur de l’article attribue cet accroissement rapide à la régularité à peu près certaine des récoltes de cocons qui ne sont jamais troublées par des variations climatériques. Mais si la production est assurée, il n’en est pâs de même du placement des soiïes, du moins d’une manière avantageuse. Les cours se modifient suivant l’état des récoltes en France et en Italie, d'où il résulte parfois des mécomptes graves pour les filateurs. C’est ainsi qu’au mois d’octobre 1879, les filateurs de Syrie avaient de la peine à vendre à Marseille 60 ou 65 francs le kilogramme de soie, qui leur revenait à 72 et 73 francs. Le prix moyen des cocons avait été de 4 fr. 40 cent. à 4 fr. 50 cent. Je kilogramme, par suite de l'écart dans les cours qui ont varié de 20 à 23 piastres l’ocque au début de la vente pour s'élever à 32 et 33 piastres, et retomber vers la fin de la récolte aux cours d'ouverture. Pendant qu’en France on ne voit généralement de salut pour la sérici- culture que dans les graines préparées. L’immense majorité des éduca- tions a été faite avec des graines provenant des cartons japonais repro- duits en Syrie. Dans le cours de la séance, M. le Président a donné communication de tentatives faites pour détruire le phylloxera par le froid. Il s’agit après avoir relevé la neige qui entoure les ceps, de piocher la terre pour la rendre meuble, et laisser plus d’action à la gelée. On a objecté qu’il était à craindre que la vigne ainsi déchaussée ne résistât pas à de basses tem- pératures ; à cela on a répondu que morte par le froid, ou morte par le phylloxera c'était tout un, et que l’on pouvait en faire l'expérience. La question posée d’une manière si carrée, n’a plus trouvé de contradic- teurs; mais plusieurs membres ont fait observer que les insectes, même ceux qui ne sont pas sous terre résistent aux froids les plus intenses. Au sujet du choix des cocons de Sericaria mori, pour le grainage, M. le Président se demande si l’on ne devrait pas adopter pour reproduc- teurs les vers qui donnent le moins de soie, qui filent ces cocons dési- gnés par le mot chiques, se basant sur ce que l’insecte moins épuisé par la secrétion de la soie, conserve une constitution plus robuste devant produire une forte génération. Tout en admettant ce que cette théorie peut avoir de séduisant, M. Christian Le Doux, rappelle que de tout SECTIONS. 47 temps dans les Cévennes, on a pris pour la reproduction les cocons les mieux faits, les plus fournis en soie, et personne n’ignore la réputation dont jouissaient avant la période de la maladie les éducations de nos montagnes. Le Secrétaire: CHRISTIAN LE Doux. DEUXIÈME SECTION. SÉANCE DU 27 JANVIER 1880. Présidence de M. CRETTÉ DE PALLUEL. M. Millet, annonce que les nichoirs artificiels ont rendu de grands ser- vices pendant les derniers froids, non seulement aux oiseaux qui nichent en creux, mais encore à d’autres espèces qui se sont réfugiées dans ces abris. Ge fait a été constaté dans un grand nombre de départements. — M. de Barrau de Muratel, qui habite la Montagne-Noire (Tarn), adresse un assez grand nombre d’estomacs d’allouettes tuées sur les champs à l’époque des semailles de l'automne dernier ; ces estomacs ne présentent aucune graine de céréales, mais seulement des graines de plantes sau- vages et parasites avec quelques grains de sable et de gravier. — M. de Muratel constate d’ailleurs que dans la région dont il s’agit, les cultiva- teurs ne se plaignent jamais de dégats commis par les allouettes dans leurs champs. | — Plusieurs Membres, et particulièrement MM. C. Millet et Cretté de Palluel, disent que dans un grand nombre de localités où ils se trou- vaient à l’époque des froids rigoureux de cet hiver, la perdrix grise avait complètement disparu. — M. Cretté de Palluel annonce que pendant le mois de décembre dernier on à capturé un assez grand nombre d’outardes barbues (Otis Tarda) aux environs de Paris, et fait observer que ce superbe oïseau ne se montre que très exceptionnellement dans ces régions. A ce sujet, il ajoute que la Société devrait tenter de domesiiquer cet oiseau qui offre un grand intérêt tant au point de vue de la science que de l’alimentation. — M: Millet signale les résultats déplorables survenus à la suite des arrêtés pris par certains Préfets pour la clôture de la chasse, Particle 3 de la loi sur la chasse du 3 mai 1844, porte que les Préfets détermine- ront par des arrêtés publiés au moins dix jours à l’avance, l’époque de l’ouverture et celle de la clôture de la chasse dans chaque département. La publication de ces arrêtés n’ayant pas été faite dans les délais régle- mentaires, les chasseurs ont continué à chasser, et les tribunaux ont été impuissants pour leur infliger les peines édictées par la loi. Pour le Secrétaire absent : CRETTÉ DE PALLUEL. V. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE Les Chevaux de Dongola Il a paru dans le Sport, il y a quelque temps, une note sur les che- vaux de Dongola, amenés par les Nubiens qui ont séjourné au Jardin d’Acclimatation. Il y a doute sur la question de savoir si cette race est la même que la race arabe pure, descendue, dit-on, des fameuses juments de Mahomet. On croit, d'autre part, qu’elle offre les derniers spécimens d'une race beaucoup plus ancienne (originaire peut-être également de l'Arabie) qui peuplait l'Égypte bien longtemps avant Mahomet, avait été pendant de longs siècles élevée avec soin dans ce pays et pendant long- temps recherchée et exportée comme cheval de guerre par toutes les nations alors en rapport avec l'Égypte. Suivant la tradition invoquée dans l’article du Sport, le cheval nubien ou de Dongola, descendrait d’une jument de Mahomet, transportée en Abyssinie, et l’une des trois juments avec lesquelles le Prophète se serait enfui de la Mecque à Médine. M. de Piètrement, dans son bel ouvrage sur les Origines du cheval domestique et M. Perron, dans son « prodrome » de la traduction du Nacéri, ont déjà signalé l’absurdité de cette légende. D'abord on sait fort bien que Mahomet, n'avait pas de cheval lors de sa fuite de la Mecque, mais bien qu'il s’enfuit sur une chamelle de son beau-père, Abeu-Beckr. On aurait pu, il est vrai, importer plus tard, en Nubie ou en Abyssimie, une des juments du Prophète ; mais l'erreur de cette tradition repose sur- tout sur l'ignorance qu’elle suppose de l’histoire du cheval dans la vallée du Nil. L'histoire démontre, en effet, que l’origine du cheval de Dongola remonte bien au delà de celle de Mahomet. Presque tous les monuments égyptiens où il est question du cheval, prouvent que cette race est celle qui fut importée en Égypte par la grande invasion des pasteurs, les Hyksos. environ trois mille ans avant l'hégire et qu’elle était installée en Nuhie plus de vingt siècles avant Mahomet. M. Prisse d’Avesnes, d’après tous les monuments'égyptiens qu’il a étudiés, et M. Perron, d’après toutes les recherches et traductions des livres arabes, sont parfaitement d’avis que la race actuelle de Ja Nubie est la même que celle importée par les Hyksos (la race chevaline étant avant eux inconnue en Égypte), la même que celle représentée sur les monuments, et qu’elle s’est conservée depuis plus de quarante siècles avec ses mêmes caractères, malgré toutes les phases de grandeur et de décadence qu’elle a traversées. Les recherches de M. Prisse d’Avesnes, ont prouvé que l'introduction du cheval dans ces contrées fut bien l’œuvre des Hyksos, qui envahirent l'Égypte à la fin de la quatorzième dynastie vers 2900, et occupèrent une partie de ce pays jusqu’en 1900 environ avant Jésus-Christ. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 49 D’après les bas-reliefs et les documents de cette époque, les chevaux des Hyksos comme les Dongolawi actuels, étaient d’une taille assez éle- vée. Ils avaient le cou effilé et long, l’encolure rouée, les paturons hauts, les jambes longues et minces, les pieds petits, la tête grande, un peu busquée, la queue longue et fournie. Les soins que les Égyptiens appor- tèrent plus tard à l'élevage du cheval, le multipliérent à l'infini et lui donnèrent une grande valeur. Outre ceux consommés en Égypte pour l’armée et les particuliers, beaucoup étaient vendus aux marchands qui venaient en Egypte en chercher pour les exporter. On sait que Salomon en acheta un très grand nombre au prix de 150 « Sicles » d’argent par tête (soit environ 450 fr.). Or, dès cette époque, comme encore aujourd'hui, le Dongolawi était très loin du type arabe pur! Hissé sur de hautes jambes il est peu gra- cieux, dit M. Perron, et sa vitesse, qui est très grande, ne dure pas long- temps. Son long cou, arqué en cou de cygne et sa tête busquée (commune du reste à presque tous les animaux de ce pays), le distingue parfaite- ment du cheval arabe. Son défaut de fond peut provenir ou de la grande consanguinité ou d’une nourriture fort médiocre, prise pendant des siècles (car ils ne sont guère nourris que de feuilles de sorgho). Cependant il est certain mainte- nant contrairement à l'opinion de M. Perron et à celle de M. Hanñont (Dict. de Cardini), que les chevaux de Dongola, dans la Nubie, le Soudan, le Darfour, etc., sont très employés à la chasse des animaux sauvages les plus vites, tels que la Girafe, l’Autruche, l’Ane sauvage et qu’il yen a de remarquablement vites et d’une souplesse extraordinaire. Le cheval de Dongola est très répandu dans le Soudan, le Kordofan, le Darfour, le Waday, ia Nubie, Abyssinie, etc. Dans ces pays, contrairement à l'habitude des Arabes, les indigènes montent de préférence les étalons. Nourris à la feuille de Dourah, (Sorgho), 1ls mangent au printemps de Vorge verte, on eur donne aussi souvent, une pâtée faite de Sorgho concassé et de miel. Ils boivent du lait frais ; on les lave et on les frotte souvent avec du beurre fondu. Dans le pays, ils coûtent environ de 80 à 320 francs. Ils sont appelés du nom générique de Hafes, c'est-à-dire, Solipèdes. Au Berber, chaque famille possède habituellement un cheval. Au Darfour, en temps de guerre on compte au moins de 15 à 20,000 hommes de cavalerie. Les Soudaniens ont bien 10,000 cavaliers montés. Dans ces pays, comme dans lArabie, c’est l’Arabe Bédouin, vivant sous la tente, qui a les meilleurs chevaux et s’en occupent le plus. C’est eux qui, aux environs de Darfour et du Waday, vont à la chasse des grands animaux. Montés sur leur chevaux, ils rejoignent la Girafe, un des ani- maux les plus vites qui existent et la portent bas en lui coupant les jar- rels, ce qui indique la grande vitesse de leur chevaux et un certain fond. 9e SÉRIE, T. VIL — Janvier 1880, 4 50 = SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Ils prennent aussi beaucoup d’Autruches, ce qui n’est pas non plus très facile. Les Wadayens, les Foriens, les Darfouriens, en temps de guerre, mettent sur la face de leurs chevaux le kardjil ou chanfrein en métal, plaque convexe tombant sur le front du cheval avec deux plaques de côté sur les joues. Elle sont en tôle ou en fer blanc, tapissées de drap rouge. L’encolure et tout le corps sont couverts de pièces d’étoffe bourrées de coton et piquées comme des courtepointes et destinées à garantir les flèches. Les cavaliers portent une souquenille faite de même avec la cote de mailles (c’est le jacques et le gambisson du moyen âge). Deux sabres droits, vraies lattes, sont placés sous la jambe gauche du cavalier et attachées en avant, au panneau de la selle, et en arrière, au troussequin. Les chevaux de Dongola sont toujours recherchés au Darfour par les princes, qui en font leurs chevaux de parade. Ils ont tous les jambes longues, la robe brillante, généralement noire. Faciles à dresser, ceux des sultans sont habitués à rester complètement immobiles pendant les cérémonies, sans avancer ni reculer, ni bouger un pied, ni même faire aucune ordure, se bornant à baisser et à lever la tête. Les chevaux les plus recherchés et les plus chers sont les coureurs à trois « kamin » ou trois relais. Pour ces courses d’épreuves, on établit, au moins à une heure de distance chacun, trois relais ou « kamin », et à chaque relais, dix hommes à cheval. L’individu qui prétend avoir un che- val à trois kamins part au galop du premier relais avec les dix premiers cavaliers rivaux et se dirige vers le second kamin. Dès qu’il arrive en face de celui-ci, les dix cavaliers qui y sont postés, tous prêts à lutter de vi- tesse avec le coureur en question, s’élancent avec lui, et les onze rivaux courent alors à toute bride vers le troisième kamin, où le cheval d'épreuves doit les devancer. De là les dix chevaux frais qui l’attendent partent au grand galop, et le cheval d’abord vainqueur des vingt premiers doit arriver encore le premier au lieu où l’attendent les juges qui décernent la vic- toire. Les chevanx de Dongola offrent, au dire des zoologistes, une autre par- ticularité qui, si elle est réelle, confirmerait la pureté d’une race dont l’histoire atteste l’ancienneté. Ces chevaux ont, dit-on, une ou deux ver- tèbres, et par conséquent deux ou quatre côtes de moins que les autres races de chevaux. Je ne fais que signaler le fait sans le garantir ; toute- fois, je ne puis le passer sous silence, et son exactitude aurait une im- portance très grande, à mon avis du moins, et voici pourquoi: On sait d’une façon certaine, que les chevaux bretons de la vieille race offraient souvent la particularité d’une ou deux vertèbres de moins, et cette coïncidence avec le fait constaté, dit-on, chez les Dongolawi, attes- terait une relation intime entre les deux races. Or, la vieille race de chevaux de la Bretagne passe pour être la plus FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. DA ancienne race de l’Europe et représente à peu près la vieille race cel- tique. Serait-ce d’une ancienne origine commune entre la race celtique et l’ancienne race égyptienne que daterait cette singulière constitution du squelette, ou bien viendrait-elle de croisements entre la race bretonne et la race des chevaux ramenés d'Égypte par les chevaliers bretons, lors des croisades ? Évidemment les chevaliers ont dû ranener à cette époque beaucoup de Dongolawi qui, croisés avec les bretons, ont pu transmettre à certains de leurs descendants cette particularité de construction. D’un autre côté, les chevaux bretons, s’ils étaient bien les représentants des che- vaux amenés par les Celtes, pouvaient fort bien venir des races cheva- lines possédées par les Aryens, et avoir ainsi une origine commune avec celle que les Hyksos avaient amenée en Égypte lors de leurs invasions. Ces points seront peut-être éclairés plus tard; mais on voit quel in- térêt peut offrir, à ceux qui étudient l’origine du cheval et son histoire, cette curieuse race de Dongola, curieuse surtout en ce qu’elle est incon- testablement la plus anciennement connue du globe et celle qui s’est conservée certainement la plus pure, parce que aucune importation (sauf celle de quelques chevaux arabes par l'Égypte) n’a jamais été faite dans les pays où elle a été importée, et en quelque sorte concentrée depuis tant de siècles. Comte LE COUTEULX DE CANTELEU. (Revue Britannique.) VI, BIBLIOGRAPHIE Le Rosier, culture et multiplication, par J. Lachaume. { vol. in-12,175 pages, avec 34 gravures (Bibliothèque du Jardinier). — HE agri- cole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob. La Rose est essentiellement cosmopolite, et aucune région du globe ne peut revendiquer l'honneur de lui avoir donné naissance. Les plus belles variétés sont originaires néanmoins du midi de l’Europe et de la partie tempérée de lAsie; mais chaque pays peut montrer avec orgueil celle qui lui appartient en propre : La Rose thé nous vient de la Chine ; celle à cent feuilles, du Caucase oriental; la Rose musquée, du Népaul; Ja multiflore, du Japon; la jaune, de Constantinople; la Rose de Provins, de la Palestine, et celle de Damas, de la Syrie. On la trouve partout, plus ou moins éclatante, plus ou moins fière de ses riantes couleurs, depuis le Groënland, où l’on rencontre la Rose pâle, jusqu’au Labrador, où l’on peut cueillir encore une espèce bien humble; depuis l'Écosse avec la Cæœcia, jusqu’au sommet des Alpes avec la Rose à feuilles rouges, Rubri- folia, ou de l'Himalaya, avec la Sericea. Elle à été connue et admirée dès la plus haute antiquité; le moyen âge en a fait l’objet des allégories les plus gracieuses, et les poètes l’ont proclamée la Reine des fleurs. Cependant cette royauté a subi, pendant les seizième, dix-septième et dix-huitième siècles, une éclipse à laquelle on aurait peine à croire au- jourd’hui, en voyant son triomphe. Quelle peut avoir été la cause de cette longue indifférence? Nous serions tenté de l’attribuer à ce que l’on s’est efforcé de lui trouver des vertus thérapeutiques, au lieu de la laisser à sa mission véritable, qui est de charmer les veux et l’odorat. On en a fait une plante oflicinale! On l’a placée au rang des cordiaux, des astringents, des céphaliques, des antispasmodiques; on l’a déclarée apéritive et même purgative! Il ne fallait lui demander autre chose que d’être l’em- blème de la beauté, de nous enivrer de son parfum, et de nous livrer son essence embaumée. Jusqu'à la fin du dix-huitième siècle, le nombre des variétés de Roses cultivées dans nos jardins était très restreint, ainsi qu’on peut le voir par les divers auteurs qui s’en sont occupés depuis 1535 à 1795. Au sei- zème siècle, Olivier de Serres ne parle de la Rose qu’accidentellement ; il ne cite la Rose de Provins que comme étant bonne pour faire de la conserve, et La Quintinie mentionne à peine la reine des fleurs. Avant ltedouté, on ne trouve de reproduites, par la peinture, que la Rose blanche ct celle à cent feuilles. Ce n’est que depuis le commencement de ce BIBLIOGRAPHIE. D9 siècle que le culte pour elle s’est nettement accusé. Il y a aujourd’hui plus de deux mille variétés de Roses, et chaque jour en paraissent de nouvelles, avec lesquelles les classifications botaniques n’ont rien à voir. Une première édition du petit traité de M. Lach+ume sur le Rosier s'était rapidement écoulée. Aujourd’hui la Librairie agricole en présente au public une seconde, qui s’est enrichie de l’exposé de quelques greffes nouvelles, ainsi que de développements sur la culture forcée, qui prend chaque jour plus d'extension. Le premier chapitre est consacré à des considérations générales sur la nature des terres propres à la culture des Rosiers, sur le défoncement du sol, les serres à multiplication, les instruments pour la taille et Ja greffe, etc. Le deuxième est une étude sur l’Églantier, qui joue un rôle si impor- tant dans cette culture. Le troisième décrit les divers g2nres de multiplication. Le quatrième traite de la taille et de la conduite au point de vue de l’ornementation. Enfin, ie cinquième parle des insectes et des animaux nuisibles ou utiles dans la culture du Rosier. Notice historique sur la Pisciculture, par H. Bout — Broch. in-8°, 55 p. Berger-Levrault, 5, rue des Beaux-Arts. 1879. La Notice de M. H. Bout, est une œuvre de propagande. Elle à paru d’abord dans la Revue maritime et coloniale. Faite pour être lue rapi- dement, comme tout article de journal, elle ne s’astreint pas toujours à la rigueur scientifique des termes, mais elle présente bien l’état général de la pisciculture fluviale et de l’ostréiculture, à l’époque de l’Expo- sition dernière. Aujourd’hui, l’auteur pourrait y ajouter les tentatives faites pour acclimater en France les Salmo fontinalis et les Salmo quinnat. Ce travail, avons-nous dit, a été écrit pour les lecteurs de la Revue maritime. Certes, la Société d’Acclimatation a trouvé jusqu'ici des auxi- liaires profondément dévoués chez tous les Officiers de marine. Elle à rencontré chez eux le concours le plus empressé pour le transport des œufs et des alevins de poisson, destinés à repeupler nos rivières; mais avec quelle sympathie, ce corps, si passionné pour les intérêts natio- naux, ne va-t-il pas suivre le développement de la pisciculture appliquée aux espèces maritimes, — cette tentative dont M. Raveret-Wattel nous a donné un premier aperçu dans la séance du 12 décembre dernier. Peupler la mer ! Cette entreprise peut sembler chimérique, et cepen- dant sa nécessité s'affirme chaque jour. Les bancs de morues, de harengs, et des autres poissons migrateurs, paraissent s’épuiser. Et cependant, des intérêts considérables sont en jeu : la pêche des côtes est la ressource de tant de monde ; le poisson de mer entre pour une si grande part dans D4 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. l’alimentation générale! Aussi, devons-nous saluer, à leur aurore, des essais intéressants qui convertiront peut-être en réalité ce qui semble n'être qu'une utopie généreuse. AIMÉ Durorr. IT. Journaux ET REVUES (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) Bulletin du Comité agricole et industriel de la Cochinchine. (Challamel aîné, 5, rue Jacob, Paris.) Essais d’acclimatation en Cochinchine. Il résulte d’un rapport de M. Corroy (en ce moment Directeur du Jardin botanique et de la ferme des Mares) que les résultats obtenus avec des graines adressées au Comité par la Société d’Acclimatation, n’ont pas été satisfaisants. Ou les semis n’ont pas levé, ou les jeunes plantes ont été dévorées par les chenilles et les fourmis, ou bien encore elles sont mortes en quelques jours à la suite de grandes pluies au com- mencement de juin. Mais l'expérience mérite d’être renouvelée pour le Tagaste, le Tederas, le Pachyrrhizus, le Physalis edulis et surtout pour l’Acacia leiophylla. Les Eucalyptus resinifera et red gum, le Leptospermum lœvigatum, le Melaleuca parviflora et l’Opontia ficus indica ne paraissent pas pouvoir devenir des acquisitions réelles pour la Colonie. Revue des Eaux et Forêts (13, rue Fontaine-au-Roi). Octobre 1879. — Les forêts du Canada. Dans la plupart des forêts de ce pays, l’on retrouve le charme pitto- resque de la Nature travaillant seule sur son propre terrain : la vieillesse, la mort, la décomposition et la reproduction des arbres dans une forêt abandonnée à elle-même. Les Erables dominent. On rencontre deux es- pèces : l’Acer rubrum, Erable rouge ou Erable mou, et l’Acer sacchari- num, Erable à sucre ou Erable dur. Le premier arbre est plus petit que le dernier; il vient dans les terrains bas et marécageux. Il revêt sa bril- lante couleur écarlate plus tôt que l’Erable à sucre; souvent au mois de juillet ou d'août, son feuillage tranche sur la verdure des forêts par ses teintes cramoisies, brillant d’un vif éclat. On l’emploie beaucoup comme bois de chauffage, et quelques variétés pour l’ébénisterie. L’Erable à sucre est un des plus grands arbres du genre; 1l atteint souvent un diamètre de trois ou quatre pieds, et se dresse parfois jusqu’à cent pieds d’élévation; son bois donne un chauffage et un charbon très estimés. Certains individus présentent les mouchetures si connues dans l’ébénisterie sous le nom d’œil d'oiseau. BIBLIOGRAPHIE. | 55 Ces arbres sont exploités en vue d’en récolter la sève, qu’on fait ensuite bouillir pour en retirer le sucre. Voici quelques détails à ce sujet. L’ascension de la sève douce commence immédiatement après la pre- mière interruption des lengs froids, du milieu à la fin de février, et elle se continue jusqu'au commencement d'avril. Un vent froid du nord- ouest, avec des alternatives de nuits glaciales et de jours de soleil, tend à exciter l’écoulement de la sève, qui est plus abondant pendant le jour que durant la nuit. Mais cet écoulement est très sensible aux influences défavorables : un arbre, par exemple, donne trois galons par jour (le gallon vaut quatre litres et demi); cet écoulement pourra cesser pendant quelques heures, puis reprendre graduellement ; une nuit de dégel pro- voque la mise en mouvement de la sève; le vent du sud et l’approche d’une tempête font cesser ce mouvement. Les arbres sont tellement sen- sibles aux variations d'aspect et de température, que, sur le même indi- vidu, l’écoulement de la sève se fait plus promptement du côté du sud et de l’est qu'au nord et à l’ouest. Après six semaines, lorsque les feuilles se développent, la matière sucrée diminue et l’on dit que la sève est acide. La sève des arbres isolés est plus riche en sucre que celle des arbres qui ont crû en massif dans la forêt, Un arbre isolé moyen, donne, en saison favorable, 3 gallons de sève par jour et le rendement en sucre est de 4 livres. En moyenne, le produit est de 12 à 24 gallons par arbre pour la saison. Les jeunes arbres, qui ont moins de vingt-cinq ans, ne sont pas exploi- tés; leur croissance en serait affaiblie. Mais le forage répété des arbres mûrs semble n’altérer en rien la vigueur des sujets. On perce habituel- lement les arbres à 3 ou 4 pieds du sol, à l’aide d’une tarière, qu’on enfonce à une profondeur de 2 à 6 pouces ; on y introduit un petit tube destiné à amener la sève dans les vases où elle est recueillie. On dispose de la sorte d’une à trois conduites par arbre et on les déplace les années suivantes. La plus grande quantité du sucre fabriqué avec la sève de l'Érable est consommée sur place. En avril 1877, le sucre nouveau se vendait à raison de 10 à 11 cents, presque le prix du meilleur sucre de canne. | | Les autres grands arbres que renferment les forêts du Canada sont : le Chêne blanc, le Chêne rouge, l’Orme américain, qui est d’une beauté singulière, avec ses grandes dimensions et ses branches étalées retom- bant avec grâce; l’Orme poli, Ulmus fulva, et un autre Orme désigné sous le nom de Rock elm; le Hêtre américain, Fagus ferruginea; le Frêne blanc et le Frêne noir; le Bouleau blanc; le Tilleul; le Platane; le bois de fer, Ostrya virginica; le Peuplier ; quelques espèces de la tribu des Novyers : le Carya alba, le Juglans cinerea, ou Noix à beurre; le Noyer noir. De tous les Conifères de la région, le Pin blanc, Pinus stro- bus, est l'arbre qui atteint les plus fortes dimensions ; il arrive fréquem- ment à 100 ou 130 pieds d’élévation et dépasse parfois 200 pieds. Cette 6 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. essence vient de préférence dans les sols sableux. L’Abies Canadensis se rencontre en général partout : son écorce est employée au tannage des cuirs et son bois sert à toute sorte d’usages. Il faut ajouter à cette liste le Picea balsamifera, qui produit le baume du commerce du Canada et qu'on plante souvent dans les parcs comme arbre d'ornement; le Larix americana, plus petit que le Mélèze d'Europe, et le Cupressus thyoïdes, ou Cèdre blanc. Ces deux derniers arbres poussent à peu près invaria- blement dans les terrains humides et marécageux. (Traduit par M. Le. Tellier du Journal of Forestry and Estates Management.) A. D. III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. Manuel de la culture et de lensilage des Maïs et autres four- rages verts, par Auguste Goffart, vice-président du Comité central agri- cole de la Sologne 3° édition, corrigée et augmentée, avec 4 planches et 6 grav. In-18 jésus, x11-248 p. Paris, imprimerie P. Dupont; librairie G. Masson. Rapport sur les prairies temporaires à base de graminées, à la Société des agriculteurs de France (session de 1879), par Et. Houdaille de Raïlly. In-8°, 47 p. Nancy, imp. Berger-Levrault et Cie. Manuel pratique de la culture de la vigne dans la Gironde, par Armand Cazenave, propriétaire. Grand in-8°, 224 p, avec fig. Bordeaux, imprimerie Lemarque, librairie Féret et fils; l'auteur, 9, rue Maucou- dinat. ; La Pisciculture et le Repeuplement des cours d’eau, note, par Gauckler, ingénieur en chef des ponts et chaussées, chargé de la pêche. In-8°, 18 p. Epinal, imp. Busy. Sylviculture. Exploitation des forêts, travaux forestiers, endiguement des torrents, reboisements, à l'Exposition universelle de 1878 ; rapports ; par M. A. Frochot, sous-inspecteur des forêts. Grand in-8°, 52 p., 18 fig. et 1 pl. Paris, imp. et lib. Lacroix, 3 francs. Pomologie générale; par À. Mam. T. IV, Poires. N° 193 à 288. In-8°, 199 p. et 24 planches. Bourg. imp. Villefranche ; Me Mas; Paris, hbr. G. Masson. 12 fr. Le Gérant : JULES GRISARD. 1/K.£. — IMPPRIJENIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2 CONCOURS ANNUELS, RÉCOMPENSES ET ENCOURAGEMENTS Les Français et les étrangers, les membres de la Société et les personnes qui v’en font pas partie peuvent également obtenir ses récompenses et encouragements. Les résultats que la Société prend en considération et qu’elle récompense, s’il y a lieu, sont de quatre ordres : À ® , « Le , . . . ; À , 1° Introduction d’espèces, races ou variétés utiles, soit d'animaux, soit de vé- gétaux. | | 2° Acclimatation, domestication, propagation, amélioration d'espèces, races ou variétés animales ou végétales, soit susceptibles d'emplois utiles, soit même sim- plement accessoires ou d'agrément. SRE 3° Emploi agricole, industriel, médicinal ou autre, d'animaux ou de végétaux récemment introduits, acclimatés ou propagés, ou de leurs produits. 4° Travaux théoriques relatifs aux questions dont la Société s'occupe. (Primes ou médailles.) Les mémoires devront être rédigés en langue française. Ç * Les récompenses et encouragements que décerne la Société sont chaque année : ,. . . . .», , , - , 1° S'il y a lieu, le titre de membre honoraire. La Société, réunie en séance, sur la proposition du Bureau, pourra conférer ce titre aux personnes qui, par leurs voyages ou par leur séjour à l'étranger, auront rendu d’importants services. Les membres honoraires, pendant leur séjour à Paris, jouiront de tous les droits des membres titulaires. À Un membre honoraire qui serait resté pendant cinq ans sans avoir entretenu au- cune relation avec la Société pourrait être déclaré démissionnaire. 20 Une ou plusieurs médailles d’or, grand module, d’une valeur intrinsèque de 400 francs. (Médaille hors classe.) 3° Une ou plusieurs grandes médailles d'argent à l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. (Médaille hors classe.) 4° Des prix extraordinaires proposés par la Société ou des particuliers, consis- tant en des médailles ou primes en argent, sur des sujets spécialement désignés. 5° Des primes en espèces. 6° Des médailles de première classe, d'argent. 70 Des médailles de seconde classe, de bronze. Chaque médaille porte gravé le nom du lauréat ainsi que la date et l’objet de la récompense accordée par la Société. 8° Des mentions honorables. 9 Des récompenses pécuniaires. Ces encouragements sont particulièrement destinés à être donnés aux gens à gages qui auront concouru, par leurs soins, au but que poursuit la Société. Les personnes qui croient avoir droit aux récompenses ou encouragements de la Société devront envoyer franco, avant le 1°° décembre, un rapport circonstancié sur les résultats qu’elles auront obtenus et mettre la Société en mesure de constater ces résultats, soit par elle-même, soit par l'intermédiaire des Sociétés affiliées ou agrégées, ou des Délégués; en cas d’impossibilité, l'envoi de procès-verbaux, cer- tificats légalisés ou autres documents authentiques, propres à tenir lieu d’un exa- men direct, sera toujours exigible. : | Lorsque les prix devront être obtenus à la suite de résultats annuels, les faits devront être légalement constatés chaque année. Le programme des prix fondés par la Société est adressé gratuitement..à - toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie. (2 EXTRAITS DES STATUTS & RÈGLEMENTS. * Le but de la Société d’Acclimatation est de concourir : 4° À l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des Hoi espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou dome sx . quées ; 8° à l’introduction et à la propagation des végétaux utiles ou … d'ornement. 7 Le nombre des membres de la Société est illimité. . Les Français et les étrangers peuvent en faire partie. _ Pour faire partie de la Société, on devra être présenté par trois ; membres sociétaires qui signeront la proposition de présentation. Chaque membre paye : E Un droit d’entrée de 10 fr.; 2 Une cotisation annuelle de 25 fr., ou 250 fr. une fois payés. -La cotisation est due et se perçoit à partir du 1% janvier. Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : -: QU une carte qui lui permettra d'entrer au Jardin d’ acclimatafion tt et de faire entrer avec lui une autre personne; OU une carte personnelle et DouzE billets d'entrée au Jardin sa d’acclimatation dontil pourra disposer à son gré, Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle Ne peuvent la déléguer. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d° RO 1 +8 les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs etfillesnon mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne etparan. | Il est accordé aux membres un rabais de 10 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au Jardin d’acclimatation. Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre, La Société confie des animaux et des plantes en ceptse Pour obtenir des cheptels, 1l faut : s:; 4° Etre membre de la Société ; 2° Justifier qu’on est en mesure de loger et de soigner convéna- | -‘blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3° S'engager à rendre compte deux fois par an au moins des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations rar cueillies; .4 S’engager à partager avec la Société (és produits obtenus. : Indépendamment des cheptels la Société fait, dans le courant de | Ai année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu'elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui. l’aident à atteindre son but. (Le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes misen distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en. 1 fait la demande par lettre affranchie.) | L2 ‘ \ ? 3 , nait 98 EEE SUN ad où nc om Ca dnutaiin fl hd of td 0 & sé ple te TS mal d + ie. be. VINGT- SEPTIÈME ANNÉE. : - Serials QH 644 BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION Fondée le 10 févrièr 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 3° SÉRIE TOME VII N° 2 Février 18580 rue de Lille, 19. ent aux travaux de la Société, l'Administration, pport bureau de LA AVIS AUX AUTEURS ET EDITEURS Le Bulletin donnera une analyse dont les auteurs ou éditeurs auront a — #4 PPS Dan SOMMAIRE. . jh 24 I. Travaux des membres de la Société. MM. LA PERRE DE ROO. — Des prétendus effets néfastes des alliances consan- sommaire des ouvrages qui se ra dressé deux exemplaires au AIMER (SUMENS eye act he eue le ae » ve ae e ne SRE AS TRÉPESLE A. DELAURIER aîné. — .ducations d’oiseaux exotiques faites à Angoulême aMAbrSret ASTN ie scstroe De saine so 0210410 FLO LRO RL TR EI. Travaux adressés et communications faites à la Société. MISSELBROOK. — Note sur la reproduction du faisan argus.........., FAR III. Extrait des Procès=verbaux des séances de la Société. RAVERET-WATTEL — Séances générales des 6 et 20 février 1880..... 94, 104 IV. Bulletin bibliographique. Les Orchidées, culture, propagation, nomenclature, par M. G. DELCHEVA- LERIE, 117. — Journaux et Revues, 117. — Publications nouvelles, 120, (Notices et analyses, par M. AIMÉ DUFORT.) PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. D La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 4 €. ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1880 CONSEIL D'ADMINISTRATION Bureau : ÈS MM. DROUYN DE LHUYS, de l’Institut, président honoraire. 240 H. BOULEY, de l’Institut. . . . . ++ Ernest COSSON, de l’Institut. . “he 5 Le comte D'ÉPRÉMESNIL. AR UN à résidents. DE QUATREFAGES, de l’Institut. A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, secrétaire général. Eug. DUPIN, secrétaire pour RTS Maurice GIRARD, secrétaire du Conseil. RAVERET-WATTEL, secrétaire des séances. FLURY-HÉRARD, secrétaire pour l'étranger. Edgar ROGER, trésorier. Amédée BERTHOULE, archiviste. Membres du Conseil : MM. Camille DARESTE. MM. A. MILNE EDWARDS, de Re DUCHARTRE, de l’Institut. l'Institut. «CPE Aimé DUFORT. A.-P. PICHOT. | Alfr. GRANDIDIER. | Marquis DE SELVE. Fréd. JACQUEMART. | Marquis DE SINÉTY. Henri LABARRAQUE. | Léon VAILLANT. Saint-Yves MENARD. |, 4 Vice-présidents honoraires : MM. le prince MARC DE BEAUVAU R “4 | et RICHARD (du Cantal). 2 4 Membre honoraire du Conseil : M. RUFZ DE LAVISON. ‘4 Agent général : M. Jules GRISARD. . COMMISSION DE PUBLICATION MM. BROUYN BE LRAUYS, de l’Institut, président honoraire. A. GE@FFH@Y SAINT-HILAIRE, secrétaire général. Edgar BOGER, trésorier. &. BUPIX, secrétaire pour l’intérieur. Maurice GIRARD, secrétaire du Conseil. RAVERET-WATTEL, secrétaire des séances. FLERY-HÉRARD, secrétaire pour l'étranger. DUCHARTRE, de l’Institut. ........ ) Marquis de SELVE............... Membres du Conseil. Marquis de SINÉTY.............. Désinfectant, Détersif, Cicatrisant, Conservateur. Ce nouveau produit a été l’objet d’une attention flatteuse de la part du Congrès de Paris pour l'a- vancement des sciences, le 27 août 1878; de la Société d'anatomie de Paris, en décembre 1878; de l'Académie de medecine de Paris, le 11 février 1879, et de l’Académie des sciences de Paris, le 14 juillet 1879, après avoir été employé avec succès dans VINGT HÔPITAUX. Il est préconisé tous les jours sous les formes variées d’ablutions, badigeonnages, compresses, injections, lotions, pulvérisations et macérations, dans le but : — 1° d’assainir les mains, les linges, vêtements et ustensiles touchés par A les-malades affectés de maladies contagieuses et infectieuses ; — 2° de modifier la sécrétion des bou- tons de variole et d'empêcher par ce moyen la formation de cicatrices profondes ; — 3° de panser les plaies et ulcères; — 4° de tonifier les muqueuses infiltrées ; — 5° de purifier l’air chargé de miasmes ; — 6° de conserver les pièces pathologiques et les sujets anatomiques ou zoologiques. L'application de cette liqueur antiseptique sur des piqûres venimeuses ou virulentes a permis d’éviter de graves accidents. Il serait prudent d’en avoir sous la main pendant les dissectious. Exiger le timbre de l'Etat français et la Notice. PRIX : le flacon ordinaire, 2 îr.; le flacon avec étui de poche, 2 fr. 50; le litre, 10 fr. 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M. de Quatrefages, dans un remarquable discours sur les migrations et l’acclimatation en Polynésie, qu’il a prononcé au théâtre du Vaudeville, à l’occasion de la distribution des récompenses aux lauréats de la Société d’Acclimatation, le 14 mai 1877, raconte que les Européens ont introduit et rapi- dement multiplié en Polynésie le Bœuf, le Cheval, l’Ane, la Chèvre, le Mouton, le Pigeon, le Dindon, la Pintade, le gros Canard de Chine. Sur le plateau de Vaiméa, les brebis ont souvent deux portées par an et plusieurs petits à chaqne portée. Sur une des montagnes d'Hawaï, on comptait, en 1862, plus de vingt malle Bœufs sauvages, issus d’un ou deux couples abandonnés par Van Couver en 1792. En 1850, l’Archipel a exporté vingt-cinq mille peaux de chèvres. « Ces animaux, ajoute M. de Quatrefages, n’ont pu prospé- rer dans les iles polynésiennes sans y supplanter plus ou moins 3° SÉRIE, T. VII. — Février 1880. 5 DS SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. les espèces locales. Entre celles-ci et les étrangères qui venaient leur disputer le sol, s’est nécessairement déclaré dès l’origine, et dure depuis lors, celte terrible lutte dont Darwin a fait ressortir la nature, tout en exagérant les conséquences jusqu'à l'erreur. Dans cette guerre de tous les instants, la victoire s’est souvent déclarée pour les envahisseurs. Ce fait s’est à coup sûr produit plus ou moins partout; mais nulle part 1l n’est aussi accusé, aussi frappant qu’à la Nouvelle- Zélande. » On peut, en examinant la manière rapide de se multiplier de ces animaux placés dans des conditions favorables au déve- loppement de leurs qualités physiques et morales, tirer des inductions qui s'accordent avec tout ce que j'ai dit sur l’inno- cuité des accouplements entre animaux consanguins; et les chiffres cités par M. de Quatrefages sont incontestablement plus éloquents que tous les arguments des adversaires de la consanguinité, qui, le plus souvent, ne reposent que sur des données inexactes ou sur des faits isolés, dont on n’oserait tirer des conséquences sans crainte de se tromper. Si l'influence de la consanguinité chez l’homme et chez les animaux était pernicieuse, comme on le prétend, ilrme paraît incontestable que le couple de Bœufs abandonnés par Van Couver à Vaiméa, en 1792, au lieu de peupler cette île de sa progéniture, aurait donné naissance à des produits qui, forcés de se perpétuer par eux-mêmes, se seraient éteints promptement dans la débilité, la dégénérescence et la sté- rilité. Or, du moment qu'il n’en a pas été ainsi; que la race s’est, au contraire, perpétuée par elle-même durant trois quarts de siècle, et s’est maintenue saine, forte et pleine de vitalité, malgré les alliances consanguines répétées qu’elle a nécessai- rement dû contracter, 1l est évident que les adversaires de la consanguinité sont dans l'erreur. Suivant l'expression du docteur Perrier, la question de consanguinité ne peut s’élucider par des arguments : c’est une question de chiffres, de faits matériels qui se reproduisent avec constance ou ne se reproduisent point, de résultats néga- DES ALLIANCES CONSANGUINES. 59 üfs ou affirmatifs d'expériences pratiquées sur un nombre considérable d'animaux, qui seuls sont probants et concluants. Laissons donc la parole à l’illustre M. de Quatrefages, qui va nous citer d’autres chiffres, d’autres exemples d'animaux abandonnés à eux-mêmes dans des îles de la Polynésie, où, forcés également de se régénérer par eux-mêmes durant soixante-dix ans, au lieu de s’éteindre dans l'inceste, se sont, au contraire, maintenus dans toute la plénitude de leur vigueur, de leurs forces et de leur fécondité. D] HISTOIRE D'UN NOMBRE FABULEUX DE MILLIERS DE PORCS ET DE LAPINS ISSUS D'UN OU DEUX COUPLES ABANDONNÉS À EUX- MÊMES EN POLYNÉSIE PAR COOK EN 1778. M. de Quatrefages, poursuivant sa thèse sur Les migrations et l’acclimatation en Polynésie, dit que sur cette terre féconde et sous ce climat tempéré, nos espèces européennes, loin d’avoir à lutter contre les difficultés ordinaires d’un change- ment de milieu, semblent acquérir d'emblée une vitalité nouvelle, et luttent de puissance envahissante avec l’homme blanc lui-même. Les Porcs déposés par Cook, à son premier _ voyage, ont enfanté une postérité qui ravage aujourd’hui les forêts et les cultures. Pour S'en délivrer, on organise des bat- tues et on les tue par milliers, sans que leur nombre en paraisse diminué. Ce sont eux surtout qui, en détruisant les nids des diverses espèces d’aptérix, auront prochainement anéanti les derniers représentants de cette faune d'oiseaux sans ailes, qui remplaçaient les mammifères à la Nouvelle- Zélande. «Les Lapins, eux aussi, ont pullulé de telle sorte que, comme en Australie, ils sont devenus, pour les colons, des ennemis redoutables contre lesquels on cherche des auxiliaires. Vous vous rappelez, ajoute M. de Quatrefages, que la Société d’Acclimatation a recu des lettres où 1l était question d'offrir de 100 à 120 francs par paire de belettes destinées à être 60 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. importées et mises en liberté, dans l'espoir qu’elies multiplie- raient à leur tour et combattraient les terribles ravageurs. » Ces exemples de merveilleuse prospérité; ces vingt mille Bœufs issus d’un ou deux couples qui durant trois quarts de siècle se sont multipliés dans la consanguinité d’une façon si prodigieuse; ces vingt mille peaux de chèvres exportées en une seule année, en 1850, provenant d'individus consan- ouins issus d’un ou deux couples abandonnés par Van Couver en 1792; ces milliers de Porcs et de Lapins, issus également d’un ou deux couples abandonnés par Cook en 1778, et qui se sont perpétués et mullipliés dans la consanguinité durant un siècle, ne démontrent-ils pas une fois de plus que la con- sanguinité, quand elle s'exerce dans des conditions normales, est absolument inoffensive ? « La classe des oiseaux présente des faits pareils, dit M. de Quatrefages. M. Filhol ne compte pas moins de quatorze espèces entièrement naluralisées. Il va sans dire que nos Moi- neaux et nos Allouettes sont au premier rang. Mais il en est de même des Faisans de la Chine et des Colins de Californie. Ils sont aujourd’hui partout, et, devant eux, semblent dimi- nuer et disparaître les espèces indigènes, dont plusieurs seront prochainement anéanties. Ainsi nous voyons nos espèces d'animaux importées en Poly- nésie se mulüplier dans la consanguinité, acquérir de nou- velles forces dans la consanguinité, se propager dans la con- sanguinité; de telle sorte qu’elles se substituent partout aux espèces indigènes, qui tendent même à disparaître comple- tement devant elles; et l’on ose soutenir que les accouple- ments répétés entre animaux consanguins conduisent fatale- ment à l’extinction des races, quand c’est le contraire qui est vrai et démontré. Les fails cités par M. de Quatrefages sont incontestablement de la plus haute importance; car il ne s’agit pas ici de faits isolés, choisis à plaisir, comme on pourrait l’insinuer, pour les besoins de la cause; mais 1l s’agit ici d’un nombre inouï de faits, d'une abondance d'observations où la consanguinilé s’est exercée en grand, et où l'expérience a porté sur un nombre DES ALLIANCES CONSANGUINES. 61 considérable d'animaux. J'ai, du reste, évité avec soin les faits isolés, parce que les observations de cet ordre ne sont nulle- ment probantes, en ce qu’elles sont le plus souvent mèêlées d’une hérédité morbide, à laquelle on peut imputer, en toute raison, le mal constaté; tandis que les observations où la consanguinité a été expérimentée sur un grand nombre d'in- dividus, comme en Polynésie, sont concluantes et n’admettent pas de réplique. Ges résultats, à défaut d’autres exemples, suffiraient pour démontrer que la stérilité, lPextinction des races et toutes les autres conséquences fâcheuses que quelques auteurs attribuent aux alliances consanguines, sont des men- songes de l’imagination; car les Espagnols ont remarqué, au contraire, que les Vaches abandonnées à elles-mêmes dans les pampas montrent plus d'intelligence que celles qui ont con- tinué à rester soumises à la domesticité; que les Taureaux sont plus vigoureux, plus courageux, fondent, avec confiance dans leur force, sur tout ennemi de leur race, le terrassent, le percent de leurs cornes et lui livrent des combats à mort. Ces exemples démontrent aussi toute la fragilité des prin- cipes d'élevage préconisés par nos savants zootechniciens; car nous voyons que partout où les animaux parviennent à se soustraire à l'intervention de l’homme dans leur hygiène et dans leurs accouplements, 1ls acquièrent un plus grand déve- loppement et une plus grande fécondité; tandis que, dès que l’homme se mêle de leurs affaires et leur applique ses perni- cieux procédés d'élevage, dont le but recherché consiste à réduire le squelette de l'animal à sa plus simple expression, à développer chez lui jusqu'à l’exagération la précocilé et l'aptitude à l’engraissement, on voit les races dégénérer rapi- dement, s'éteindre dans la stérilité; et puis on accuse la con- sanguinité de ces effets déplorables, quand ce sont Les détesta- bles procédés d'élevage aujourd'hui à la mode qui en sont la seule et unique cause. 62 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. HISTOIRE DE QUELQUES COUPLES DE BŒUFS ABANDONNÉS A EUX-MÊMES À LA PLATA PAR LES ESPAGNOLS, EN 41940. Les intéressants exemples cités par M. de Quatrefages, d’animaux abandonnés à eux-mêmes dans des îles où ils se sont perpétués dans l’inceste durant un grand nombre d’an- nées, ne sont, du reste, pas les seuls que la science possède. Longtemps avant Cook et Van Couver, les Espagnols, dès l'année 1940, mirent en liberté dans les pampas, ou vastes plaines de l'Amérique méridionale, quelques Vaches et quel- ques Taureaux qu'ils avaient apportés d'Europe en vue de peupler ces immenses prairies de leur progéniture. Là, comme dans les îles de la Polynésie, et comme partout ailleurs, la population indigère a rapidement disparu devant l’homme blanc ; et les animaux domestiques introduits par les Espagnols sur cette terre féconde, au lieu de dégénérer et de s’éteindre dans l'inceste, v ont prospéré et s’y sont multiphés d’une façon si prodigieuse, qu'après un siècle ces riches pâtu- rages étaient peuplés de troupeaux de Bœufs si nombreux qu’on les abattait par centaines de mille, pour s’en procurer la peau, sans se soucier d'utiliser leur chair et sans que ces carnages eussent pour effet de diminuer, en apparence, le nombre de ces animaux. Pour se faire une idée de l'importance de ces carnages, il suffira de citer les statistiques officielles de Buénos-Avres, qui accusent une exportation annuelle de huit cent mille peaux de Bœufs par an. Ces chiffres n’exigent pas de commentaires, et réduisent à néant tous les arguments des détracteurs de la consanguinité qui essayent vainement de contester son innocuité. DES ALLIANCES CONSANGUINES. : 63 HISTOIRE D'UN OU DEUX COUPLES DE BŒUFS ABANDONNÉS A SAINT-DOMINGUE PAR CHRISTOPHE COLOMB, EN 1495. Tout est parfait sortant des mains de la nature; tout dégénère entre les mains de l’homme. ROUSSEAU. Voici un autre exemple non moins remarquable d’un ou deux couples de Bœufs qui se sont également multipliés dans la consanguinité, avec une étonnante rapidité. Dans son second vovage aux Antilles, Christophe Colomb lâcha dans les vastes pâturages de Saint-Domingue, un ou deux couples de Bœufs. Comme les Bœufs introduits en Poly- nésie par Van Couver et dans les plaines fertiles de la Plata par les Espagnols, les animaux introduits à Saint-Domingue par le célèbre navigateur se multiplièrent si vite sur cette terre féconde, qu'au bout d'un très petit nombre d’années, on put peupler plusieurs autres îles de leur progéniture. En 1529, c’est-à-dire trente années après la découverte de l'île d'Haïti par Christophe Colomb, 1l n’était pas rare de ren- contrer dans les plaines fertiles de Saint-Domingue des trou- peaux de Bœufs composés de 4000 têtes, et, en 1587, on importait de cette île seule 35 500 peaux de Bœufs. Comme on le voit tous ces animaux abandonnés à leurs seules forces productives naturelles et délivrés de la domina- tion de l’homme, au lieu de dégénérer dans la consanguinité, ont acquis, partout une vitalité nouvelle, et ont prospéré et multiplié dans la consanguinité avec une prodigieuse rapi- dité. Or, si l’importante question de la consanguinité ne peut être résolue que par des chiffres, J'espère que ceux que je viens de citer contribueront puissamment à l’élucider. 64 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. HISTOIRE DE DIX MILLE BŒUFS ISSUS D'UN SEUL COUPLE ABAN- DONNÉ A L'ILE DE.TÉNIAN PAR CHRISTOPHE COLOMB, EN 1495. La question de consanguinité ne pouvant être élucidée que par l'abondance de preuves ou de faits qui se sont reproduits avec constance, je citerai encore à l'appui de la thèse que je soutiens les nombreux troupeaux de Bœufs qu'Anson aperçut dans les plaines fertiles de Ténian, lorsqu'il visita la Micro- nésie vers la fin du dix-huitième siècle, provenant tous d’un seul couple abandonné sur cette terre féconde par Christophe Colomb, en 1493. Lorsque Christophe Colomb visita pour la seconde fois, ce nouvel hémisphère, il avait chargé les navires que le roi d’Es- pagne lui avait confiés, d’un grand nombre d’ustensiles agri- coles. Quelques-uns de ses vaisseaux portaient aussi des animaux domestiques d'Europe, tels que des Chevaux, des Bœufs, des Chèvres, des Moutons, des Porces, des Poules et même des Chiens, parce qu’il avait remarqué que dans au- cune des îles qu’il venait de découvrir il n’existait d'animaux de ces diverses espèces. Un mois à peine fut employé par la flotte du célèbre navi- oateur pour atteindre le nouveau monde; chemin faisant, 1l aborda l’ile de Ténian, qui lui parut couverte d’une riche et brillante végétation, et y lâcha un couple de Bœufs, un couple de Pores, un Coq et quelques Poules et d’autres animaux qu'ilavait apportés d'Espagne. Or, là comme en Polynésie, ces animaux abandonnés à eux- mêmes se multiplièrent dans l'inceste sur cette terre féconde où tous les fruits de la terre croissaient en abondance avec une étonnante rapidité ; et leur progéniture prospéra si bien, que deux cents ans après elle s’éleva à plus de dix mille têtes. Laissons la parole à l'amiral Anson, le grand navigateur an- olais, qui visita la Micronésie vers la fin du dix-huitième siè- DES ALLIANCES CONSANGUINES. 65 ele, et qui nous fournira d’autres intéressants renseignements sur Ces anlMmaUX : «La longueur de l’île de Ténian, dit Anson, est d'environ douze milles, et sa largeur de six milles. __ » Le pays s'élève insensiblement depuis le rivage, où nous allions faire de l’eau, jusqu’au milieu de l’île, de telle sorte pourtant qu'avant d'arriver à la plus grande élévation, on trouve plusieurs clairières en pente douce couvertes d’un trèfle fin et bordées de bois, de beaux et grands arbres dont plu- sieurs portent d'excellents fruits. » Ce mélange de bois et de plaines, joint à la variété des hauteurs et des vallons, nous fournissait une grande quantité de vues charmantes. Les animaux qui, durant la plus grande partie de l’année, sont les seuls maitres de ce fortuné séjour, font aussi partie de sa beauté et ne contribuent pas peu à lui donner un air merveilleux. On voit quelquefois des milliers de Bœufs paitre ensemble dans une grande prairie, et ce spectacle est d'autant plus remarquable, que tous ces ani- maux sont d’un blanc égal à celui du lait, à l'exception des oreilles, qu'ils ont ordinairement noires; et quoique Pile soit sans habitants, les cris continuels et la vue d'oiseaux domes- liques qui couraient en grand nombre dans les bois exci- taient à tout moment en nous des idées de fermes et de vil- lages, et contribuaient beaucoup à égayer, à embellir ce lieu charmant. » Le nombre de Bœufs dont cette île était peuplée nous parut monter au moins à dix mille; et comme ils n'étaient nullement farouches, nous pouvions aisément en approcher. Nous en tirämes d’abord à coups de fusil; mais, à la suite de quelques accidents, nous fûmes obligés de ménager notre poudre; nos gens les prirent facilement à la course. La chair était très bonne et nous parut plus facile à digérer qu'aucune autre de la même sorte que nous eussions mangée ailleurs. La volaille était excellente et se prenait aussi à la course; car d’un seul vol £es oiseaux ne s’éloignaient guère à plus de cent pas, et cela même les fatiguait tellement qu’ils avaient peine à s'élever une seconde fois en l'air; de sorte que nous en 66 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. attrapions tant que nous en voulions, les arbres étant assez distancés les uns des autres, et pas entremêlés de broussailles. Outre ce bétail et la volaille, nous trouvämes une grande quantité de Cochons redevenus sauvages, qui furent pour nous un mets exquis; mais comme ils étaient extrêmement féroces, il fallut tirer dessus ou tâcher de les prendre avec des Chiens. » Nous trouvâmes également au milieu de l’île deux grands lacs d’eau douce remplis de Canards, de Sarcelles et de Cour- lieux, sans compter les Pluviers sifflants qui étaient en très orand nombre. » Il résulte clairement de ces récits que nulle part la consan- ouinité n’a exercé une influence néfaste chez des animaux DES ALLIANCES CONSANGUINES. 67 abandonnés à eux-mêmes et placés dans des conditions hygié- niques et climatériques qui n'étaient pas défavorables à leur développement, n1 à la conservation de leurs qualités proli- fiques. Nous les voyons, au contraire, pulluler partout dans les iles non habitées par l’homme; et de quelque côté qu'on porte ses regards, au lieu de stérilité et de dégénérescence, c’est la fécondité la plus prodigieuse qu’on remarque sous les formes les plus vigoureuses et les plus énergiques. TROISIÈME PARTIE TÉMOIGNAGES DES PRINCIPAUX ÉLEVEURS DE MOUTONS MÉRINOS, DE FRANCE. Témoignage du Directeur de la Bergerie nationale de Rambouillet. M. Huzard, membre de l’Académie de médecine, dans une nole sur les prétendus effets des alliances consanguines, invo- que, à l’appui de la thèse qu’il soutient, l'exemple de la Ber- serie de Rambouillet, dont le troupeau s’est perpétué égale- ment dans la consanguinité durant bientôt un siècle, sans introduction de nouveau sang et sans que la race ait dégé- néré. «Je ne m'occuperai pas, dit en terminant M. Huzard, à discuter le dire que dans le célèbre troupeau de Rambouillet, et dans ceux qui ont suivi le bon exemple qu'il donnait, il y avait plusieurs familles bien distinctes et qu’on avait soin de choisir les pères dans une famille pour les porter dans une autre; je ne crois pas que ce dire ait été inventé pour les be- soins de la cause; ce que je puis affirmer, c’est que ceux qui l'ont écrit n’ont point connu ces troupeaux. Ceux qui les ont connus savent qu'il en était autrement. » Je ne discuterai pas cet autre dire que les effets mauvais GS SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. des alliances entre consanguins, qui se manifestent chez l'homme dès la première génération, ne se manifestent chez Mouton mérinos. (Gravure empruntée à la Librairie agricole, les animaux qu’au bout d’un certain nombre de générations successives. Je ferai observer seulement qu'il serait très curieux de savoir sur quelle idée physiologique, sur quels faits surtout, ce dire se fonde. DES ALLIANCES CONSANGUINES. 69 » Enfin, je ne discuterai pas cet autre dire si extraordinaire, que les races d'animaux étant toutes entachées de vices, il ne fallait pas allier entre eux les consanguins, parce que ces vices ne feraient que s’accroître. En émettant ce dire, on n’a pas fait attention qu’on retombait tout à fait dans les lois de l’hé- rédité, et que quelques écrivains, en ajoutant « que, par suite des vices inhérents aux races, il fallait les croiser entre elles », c'était comme si ces écrivains disaient que pour faire dispa- raître les défauts des races, 1l fallait, au moyen des alliances entre familles diverses, ajouter les défauts des unes aux défauts des autres, qu’il fallait mêler tous ces défauts entre eux. » Voulant m’assurer de l’authenticité des allégations de M. Hu- gard, je me suis adressé directement à M. Léon Bernardin, Directeur de la Bergerie nationale de Rambouillet, qui a eu Pamabilité de me fournir les intéressants renseignements suivants : « Rambouillet, le 6 août 1878. » Monsieur, » Je m'empresse de répondre aux questions que vous me faites l'honneur de m'adresser par votre lettre du 3 de ce mois. » 1° Le troupeau mérinos de Rambouillet a été créé en 1786 par l'importation de 22 Béliers et 334 Brebis provenant de dix des meilleures Covugues léonèses d'Espagne. » La composition de ce troupeau a donc été telle que, dans le principe, on n’avait ou pouvait n'avoir rien à redouter des effets de la consanguinité. » On ne peut rien dire de particulier des alliances entre parents parmi ces têtes dans les soixante-dix premières an- nées. Durant cette période, la lutte se faisait en liberté. Les Béliers choisis pour la monte étaient mis ensemble ou succes- sivement dans toute la troupe de Brebis pour la féconder. » 2° Nul doute qu'alors des alliances aient eu lieu entre le frère et la sœur, le père et la fille et Le fils et la mère, mais sans qu’on ait pu les préciser et en noter les résultats. » On ne trouve rien dans les archives qui puisse porter à 70 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. penser que les accouplements incestueux que ce pêle-mêle a dû permettre aient eu des conséquences fâcheuses (1). » Plus tard, en 1858 ou 1859, et toujours depuis, la lutte des Brebis se fit autrement. On assigna à l’avance à chacune d'elles un Bélier spécial; on prit des mesures pour qu'aucun autre ne pût la saillir; de telie sorte qu’à partir de cetté épo- que la filiation des Agneaux est établie d’une manière rigou- reuse et certaine par de vrais registres d'état civil. » Chaque année, en décidant de ces accouplements que nous appelons mariages, nous évitons en général d’allier entre eux (depuis 1858 ou 1859) des sujets d’une parenté trop rappro- chée, tels que frères et sœurs, parents et enfants, ne voulant pas sans utilité braver l'opinion, ou le préjugé; mais jamais nous ne nous inquiétons des cousins. » Il est cependant des cas où l’on s’est affranchi de ce scru- pule; c’est lorsqu'on à voulu perpétuer des qualités qu’un mâle ou une femelle proches parents offraient au plus haut degré. Alors on n'a pas hésité à les accoupler entre eux, et on ne voit pas qu'on ait eu à le regretter. » En remontant à dix ou quinze ans, Je pourrais citer quel- ques cas où ont eu lieu des alliances voulues de parents à enfants, de frères à sœurs (frères et sœurs, ou utérins, ou consanguins seulement, el ordinairement consanguins). La destination des Agneaux en provenant démontre que le résul- tat en vue a été obtenu sans que d'autre part on ait eu rien à déplorer. » 9° L'état actuel du troupeau, dont les bêtes ne laissent rien à désirer comme aptitude et viqueur, prouve qu’une colonie, confinée en elle-même, peut se perpétuer indéfini- ment sans avoir à redouter les dangers qu’on appréhende. » Je ferai remarquer toutefois que nous n’employons à la (1) Voici ce qu'on trouve dans le procès-verbal de la séance de la Société centrale d'agriculture de France du 4 mai 1864 : « M. Bourgeois cite l'exemple » de la Bergerie de Rambouillet et l’acclimatation du Mérinos en France comme » un des résultats les plus concluants en faveur de la consanguinité. » M. Bourgeois est le fils de l’ancien directeur de la Bergerie de Rambouillet; il a été lui- même directeur de la Bergerie. Cette double direction a embrassé une période de quarante ans. DES ALLIANCES CONSANGUINES. 71 reproduction et que nous ne vendons pour cette destination que des sujets exempts de tout vice de constitution. » Ce sont là, Monsieur, les quelques renseignements qu’il m'est possible de vous fournir. Je souhaite qu’ils répondent à votre attente, et Je vous prie d’agréer Nan pee de ma res- pectueuse considération. » Léon BERNARDIN, » Directeur de la Bergerie nationale de Rambouillet. » Ces précieux renseignements, loin d’être une réfutation des allégations de M. Huzard, les confirment, au contraire, dans toute leur étendue. Enquête sur la Bergerie de M. Leroy, délégué au Comice général de l’arrondissement de Mortagne, lauréat de la prime d'honneur de lAs- sociation normande, lauréat aux Expositions de Paris de 1877 et de 1878, lauréat de soixante médailles obtenues dans les concours régio- "naux, éleveur au Chaply, près l’Aigle (Orne). En réponse à un questionnaire adressé à M. Leroy, j'ai recu la lettre suivante : « Chaply, le 16 août 1878. » Monsieur, » Je m'empresse de vous fournir les renseignements précis que vous me demandez sur l’origine, la direction et l’élevage de mon troupeau de métis mérinos. » Première question. — En quelle année et comment avez- vous créé votre troupeau de Moutons mélis-mérinos ? » Réponse. — Dès 1840, mon père avait des Moutons d’ori- oine normande, ayant la tête, les oreilles et les pattes rousses, qu'il a croisés avec des mérinos provenant du sang de Ram- bouillet. » Deurième question. — Avez-vous introduit quelquefois du nouveau sang dans votre troupeau, et dans quel but? » Réponse. — Depuis 1850, époque à laquelle j'ai pris la tS 7 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. direction du troupeau, j'ai introduit périodiquement du nou- veau sang de mérinos, en vue de faire disparaitre les taches de roux et d'obtenir de la laine plus fine. Dans le principe, je changeais de sang tous les trois ans, et maintenant tous les cinq ou six ans, en vue de produire des Moutons ayant la laine fine ei sans fanon. » C’est ce genre de Mouton que nous appelons les métis mérinos, qui fournissent la laine et la viande ; pour vous en donner une preuve, voici le poids exact de mes Béliers âgés de dix-huit mois, criant, bêlant, que J'ai pesés cet hiver. » Le plus lourd, 120 kilogrammes ; » Le moins lourd, 90 kilogrammes. Ce qui établit une moyenne de 110 kilogrammes, et comme laine en suint la moyenne est de 9 kilogrammes. » Troisième question. — Avez-vous accouplé quelquefois le frère avec la sœur, le père avec la fille, le fils avec la mère, le cousin germain avec la cousine germaine, et avez-vous remarqué qu'en général, non pas exceptionnellement, mais pris dans leur ensemble, ces accouplements étaient suivis de conséquences fâcheuses, de dégénérescence dans la race, ou avez-vous eu lieu de constater, au contraire, l’innocuité de ces sortes de mariages? » Réponse. — Pour la première parenté, je n’ai jamais fait ces sortes d’accouplements. | » Quant aux cousins et cousines, ma manière de procéder vous démontre que Je les accouple entre eux, et il ne m'en est jamais résulté de conséquences désastreuses ; au contraire, il en est toujours sorti des sujels remarquables ; el je suis dé- cidé, maintenant que mon troupeau est arrivé au but que je me proposais, de le faire régénérer toujours par lui- mème. » Il ne me reste plus maintenant, Monsieur, qu’à vous lais- ser la liberté d'accepter les faibles renseignements que J'ai l'honneur de vous adresser, et de vous prier d’agréer l’assu- rance de ma parfaite considéralion. » F. J: LEROY, » Éleveur au Chaply. » DES ALLIANCES CONSANGUINES. 73 Il résulte de ces renseignements que M. Leroy aeu recours à l'introduction du sang mérinos dans son troupeau en vue de se créer une race métis mérinos; une fois, ce but atieint, il a pris la résolution de laisser la race se perpétuer par elle- même; l'expérience lui ayantdémontré, par les accouplements entre cousins germains, que la consanguinité, loin d’être une cause d'affublissement de la santé et de dégénérescence, a loujours produit chez lui des sujets remarquables qui lui ont valu soixante médailles dans les concours régionaux. Je n'hésite pas à ajouter, cependant, qu'il existe presque toujours chez les Moutons métis mérinos une tendance de retour au type primitif, comme chez tous les animaux métis, et qu'il faut combattre ces effets de l’atavisme par l’introduc- tion du sang du mérinos pur, dès qu’on s'aperçoit de la moindre tendance du retour au type qui était en possession de l’indigénat; mais cette observation ne s'applique qu'aux races artificielles et non pas aux races pures. Enquête sur la Bergerie de M. Charles Lefebure, lauréat au Concours universel de Paris, dans l’espèce ovine, éleveur à la Grange, près Artenay (Loiret). ‘ M. Lefebure se déclare partisan de la consanguinité dans le mariage ; il a, comme la majorité des éleveurs, accouplé fré- queniment le frère avec la sœur, le père avec la fille, le fils avec la mère, le cousin germain avec la cousine germaine, et n’a jamais eu à regretter ces sortes de mariages; au con- traire, en 1876, il a introduit du nouveau sang dans son trou- peau, à Utre d'essai, et 1l n’a obtenu que des produits mau- vais, qui tous, mâles et femelles, ont été éliminés de la reproduction et ont été envoyès à la boucherie. Voici textuellement ce que m’écrit M. Lelebure : « La Grange, le 9 août 1878. » Monsieur, » En réponse à votre lettre du 14 août, je viens vous don- ner mon appréciation sur les questions que vo'is m’adressez. 3° SÉRIE, T. VII, — Février 1880, 6 74 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » La formation du troupeau que je possède a été com- mencée par mon père, 1l y a environ soixante ans. Pendant ma jeunesse, mon père achetait les reproducteurs dont il avait besoin, soit à Rambouillet, soit chez les éleveurs de mé- rinos les plus en renom à cette époque. » Lorsque je suis rentré à la ferme et que j'ai commencé à m'occuper du troupeau, le lot élait composé d’un ensemble de Brebis d’une conformation très irrégulière, défaut que j'attribue aujourd’hui à trop de changement et de mélange de sang. Après une visite faite avec mon père chez les principaux éleveurs de mérinos, nous avons décidé, en principe, de ne prendre les reproducteurs dont nous aurions besoin que chez M. Lefebure de Sainte-Escobille, frère de mon père qui, à . cette époque avait déjà un troupeau fort remarquable. » Cependant, j’ajouterai que je suis allé quelquefois cher- cher des reproducteurs dans d’autres bergeries que celle de Sainte-Escobille, parce qu’alors je partageais aussi cette idée du changemeut de sang comme amélioration de la race (ce qu'aujourd'hui je considère comme une erreur), et j'ajoute- rai que généralement j'ai toujours eu des déceptions avec ces changements de sang. » En 1858, lorsque j'ai succédé à mon père, J'ai marqué toutes mes Brebis d’un numéro d'ordre dans une oreille, afin de pouvoir mieux suivre les bêtes me donnant les meilleurs produits (numéros qui existent toujours), et, à partir de cette époque, je me suis invariablement fourni de reproduc- teurs choisis dans la bergerie de Sainte-Escobille, jusqu’au moment de la vente de ce magifique troupeau à des proprié- taires de la Prusse, vente qui a eu lieu en 1865. « Du reste, je n’ai jamais eu à regretter ma manière de travailler, attendu qu'aujourd'hui je suis convaincu, par expérience, que plus un éleveur change de bergeries pour choisir ses reproducteurs, par conséquent, change de sang, moins il doit y avoir d’homogénéité dans son troupeau. » Depuis 1866, et toujours en consultant les numéros d'ordre, qui me servent surtout à reconnaître et à apprécier les familles qui, parmi mes brebis, me donnent les meilleurs DES ALLIANCES CONSANGUINES. 75 produits, je ne me suis servi que de reproducteurs nés chez moi, et j'ai nécessairement, depuis celle époque, accouplé bien des fois le frère avec la sœur, les cousins germains avec les cousines germaines, etc., etc. De ces sortes de mariages, il n’est jamais résulté de conséquences fâcheuses; l’état de mon troupeau ne laisse rien à désirer comme aptitude et comme vigueur. » Cependant, en 1876, toujours pour me rendre compte du changement de sang, j'ai acheté deux reproducteurs dans deux bergeries différentes, avec lesquels J'ai fait des essais sur vingt-cinq brebis par reproducteur. De l’un, J'ai obtenu des produits assez bons dans leur ensemble; de Pautre, des produits mauvais, qui tous, mâles et femelles, ont été envoyés à la Boucherie. » Vous pouvez juger, Monsieur, par les faits que je viens de relater, de l'innocuité de la consanguimité dans le mariage » À mon sentiment, pour former un troupeau homogène et de fixité de race, il ne faut pas hésiter à accoupler entre eux les individus de la même famille, et je suis décidé, plus que jamais, à suivre ce mode d'élevage. » Veuillez agréer, etc., » LEFEBURE. » On voudra remarquer que le troupeau de M. Lefebure se compose de mérinos de race pure, et peut conséquemment se régénérer par lui-même sans crainte de dégénérescence. Le témoignage de M. Lefebure est précieux, en ce sens qu'il démontre une fois de plus que la consanguinité est le seul moyen de conserver les races pures, et qu'il est extrêmement dangereux d'introduire dans un troupeau des Béliers étran- sers de généalogie Inconnue. Enquête sur la Bergerie de M. P. Camus, agriculteur, éleveur à Berthau- court, commune de Pontrer par Saint-Quentin (Aisne). Comme M. Lefebure, de la Grange, M. Camus est partisan de la consanguinité; 1l à pratiqué des accouplements entre 76 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. animaux de parenté la plus rapprochée; il n’a jamais remarqué que ces sortes de mariages étaient suivies de dégénérescence ou de conséquences fâcheuses, et il attribue l’insuccès de quelques éleveurs à leur ineptie. Voici ce que M. Camus m'a fait l'honneur de m'écrire en date du 18 août 1878 : « Monsieur, » J'ai l'honneur de vous adresser, aussi bien que je le puis, les renseignements que vous me réclamez sur le mode d’éle- vage que j'ai suivi pour créer mon troupeau de moutons mérinos. » Mon troupeau a été formé par mes soins, il v a quarante ans, de Brebis tirées du troupeau de Naz, que j'ai accouplées avec le Bélier de Rambouillet. Depuis cette époque, je me suis toujours servi des plus beaux sujets dans mes jeunes Béliers, principalement ceux dont la conformation et la laine ne lais- saient rien à désirer; J'ai corrigé les défauts de lun par les qualités de l’autre; de temps à autre, pour repiquer ma laine, j'ai pris des reproducteurs à la bergerie de Rambouillet ; de sorte que mon troupeau est toujours resté dans le même sang. » Naturellement, en me servant de mes élèves, le frère a été accouplé avec la sœur, le fils avec la mère, le cousin oermain avec la cousine germaine, etc., et Je n'ai jamais remarqué que les alliances entre animaux consanguins étaient suivies de conséquences fâcheuses, ni de dégénéres- cence dans la race; il arrive toujours dans l’élevage d’avoir des agneaux d’une plus ou moins belle santé; mais cela tient principalement à l’abondance ou au manque de lait de la mére. » Suivant mes appréciations, la dégénérescence de beau- coup de troupeaux est provoquée par une mauvaise alimenta- tion, par le manque d’une judicieuse observation dans le choix des mâles, et surtout par le mauvais choix des femelles qu’on accouple, et non par la consanguinité. » Agréez Monsieur, etc. » P. Camus. » DES ALLIANCES CONSANGUINES. 77 Comme on le voit, tous les éleveurs de moutons mérinos de race pure sont d'accord pour constater l'innocuité des alliances entre animaux consanguins. Enquête sur la Bergerie de M. F. Cugnot, éleveur, à la Douairière, par Cernay-la-Ville (Seime-et-Oise). Le troupeau de Moutons mérinos de M. Cugnot existe depuis un demi-siècle; 1l s’est perpétué durant un grand nombre d'années dans la consanguinité la plus rapprochée sans dégé- nérer, et il y a été introduit ensuite des Béliers d’autre prove- nance, ayant les conformités plus parfaites et la laine plus fine, en vue de corriger des défauts de formes et de lainages Imhé- rents au troupeau, et qu'il était impossible de corriger par la sélection pure et simple, sans introduction de sang noble. Voici ce que m'écrit M. Cugnot : « La Douairière, 19 août 1878. » Monsieur, N » En réponse à la lettre que vous n'avez fait l'honneur de m'écrire, Je m'empresse de vous fournir les renseignements que vous me demandez sur le troupeau mérinos que j'entre- tiens sur ma ferme. » Ge troupeau a été formé en 1827, par mon père, qui a acheté, d’un propriétaire de Rambouillet, des Brebis venant directement d'Espagne; ces Brebis, accouplées avec les Béliers de la bergerie de Rambouillet, ont formé la souche du troupeau de la Douairière. » Pendant plusieurs années, après cet accouplement, le troupeau s’est reproduit avec des Béliers de son sang et certainement, durant cette période, des accouplements du frère avec la sœur, du père avec la fille, du fils avec la mère, du cousin germain avec la cousine germaine, ont eu lieu, sans que j'aie remarqué aucun inconvénient, nt aucune dégéné- rescence quelconque, le troupeau ayant continué à se main- tenir vigoureux et en parfaite condition. 78 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » Plus tard, j'ai introduit du nouveau sang dans mon trou- peau ; non pas parce qu’il avait dégénéré, mais en vue de corriger un défaut de conformation et de lainage, inhérent au troupeau et par cela même difficile à corriger en reprodui- sant le troupeau par lui-même. » Veuillez agréer, ete. »y F. CUGNorT. » Enquête sur le troupeau de moutons mérinos de M. Thirouin, éleveur, à Béville-le-Comte (Eure-et-Loire.) Le troupeau de M. Thirouin se compose de Moutons méri- nos de la race dite de Rambouillet; il existe depuis quarante ans; 1 nv a jamais été introduit d'autre sang qu’une fois tous les dix ans, un Bélier provenant de la bergerie de Ram- bouillet, souche du troupeau; et la race s’est maintenue Yelle et vigoureuse, malgré les accouplements successifs entre animaux consanguins. Voici d’autres renseignements sur ce troupeau que je tiens directement du propriétaire : « Béville-le-Comte (Machery), le 19 Août 1878. » Monsieur, » En réponse au questionnaire que vous m'avez fait l’hon- neur de m'adresser, je m'empresse de vous dire : » 1° Que le troupeau de Moutons mérinos que je pos- -ede en ce moment m'a été cédé par feu mon beau-père, M. Sorreau, il y a six ans. Ce troupeau a été formé par mon beau-père, il y à une quarantaine d'années, de produits provenant du troupeau mérinos de la bergerie nationale de Rambouillet. » 2° Les reproducteurs ont toujours été choisis dans le troupeau même etil nya jamais été introduit de nouveau sang, sauf un Bélier à peu près tous les dix ans, pris à la bergerie de Rambouillet, souche du troupeau, et conséquemment toujours du même sang. DES ALLIANCES CONSANGUINES. 79 » 9° Quant aux accouplements du frère avec la sœur, du père avec la fille, du fils avec la mère, du cousin germain avec la cousine germaine, sur les résultats desquels vous demandez à être renseigné, J'ai tenté quelquefois ces expé- riences et je n'ai jamais eu lieu de constater que ces sortes de mariages élaient suivies des conséquences fâcheuses dont vous me parlez; et je n'hésite pas à déclarer que je n’ai jamais obtenu de mauvais résultats d’alliances entre animaux consan- SUINS. » Veuillez agréer, ete. » Louis THIROUIN, » Éleveur, à Machery. » Enquête sur la Bergerie de M. Noblet, éleveur à Château-Renard (Loiret). M. Noblet m'écrit ce qui suit : « Château-Renard, le 17 août 1879. » Monsieur, » Malgré ma volonté de vous être agréable, la question dont vous paraissez vous intéresser me parait assez complexe pour craindre d’être impuissant à vous satisfaire. Néanmoins, je vais essayer de vous donner une partie des renseignements que vous me demandez. » Le troupeau de mères que j'ai pu acheter vient de M. de Baerthe, qui l'avait introduit en France peu de temps après Daubenton. Ces bêtes étaient défectueuses sous le rapport de la conformation; très élevées de terre, anguleuses; se nourrissant mal; mais donnant de la belle laine, qui, à cette époque, avait une certaine valeur. » Depuis plus de quarante ans je m’occupe de l’éducation de la race mérinos, et j'ai obtenu des animaux aptes à la pré- cocité pour la boucherie, donnant une excellente viande et une laine assez longue et d’une finesse suffisante; pour arri- ver à ce résultat, j'ai eu recours à la sélection, et J ai échangé 80 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. des reproducteurs avec M. Godin, de la Côte-d'Or, dont le troupeau se rapprochait le plus du mien et de la perfection que je voulais atteindre. » J'ai bien obtenu par ces moyens les avantages de la con- formation ; mais au fur et à mesure que j'arrivais à la préco- cité, à une meilleure constitution en diminuant l’ossature, j'ai dû perdre de la taille et peut-être un peu du poids; car mes Brebis ne pèsent plus, grasses, que 65 à 70 kilos de viande nette. » Depuis une quinzaine d’années je n’ai plus eu recours à l'introduction de nouveau sang dans mon troupeau, et la séleclion pure et simple à seule été observée, sans que je me sois aperçu d'accidents importants dans les mariages consé- cutifs qui ont eu lieu. » Mais je me hâte d'ajouter que les femelles composant mon troupeau élaient assez nombreuses pour ne pas craindre une parenté trop rapprochée, et j'ai pu marcher dans celte voie sans graves accidents. » Agréez, etc. » NOBLET, » Éleveur à Château-Renard. » Il importe de mettre en relief, dans la lettre de M. Noblet, que malgré l’introduction constante de nouveau sang dans Île troupeau, pendant les vingt-cinq premières années de son existence, la grande aptitude à l’engraissement et la diminu- on de l’ossature, qui sont le but recherché par tous les éle- veurs d'animaux de boucherie, ont été toujours accompagnés dans leur réalisation de diminution dans la twille et de perte de poids. Cet aveu de M. Noblet est précieux, en ce sens qu'il dé- montre toute l’absurdité des allégations des anticonsangui- nistes, qui disent que « dansle Mouton on a trouvé que l’ex- trême finesse de la laine, sa diminution dans la taille, tenaient, par l’affaiblissement de la santé, à ce que les ani- maux provenaent d'alliances consanquines ; quand, comme on voit, ce sont les principes d'élevage aujourd’hui à la mode DES ALLIANCES CONSANGUINES. 81 qui leur sont appliqués, qui en sont la seule et unique cause. M. Noblet a, au contraire, évité les alliances entre animaux consanguins durant vingt-cinq ans; il a eu constamment recours à un échange d'animaux reproducteurs avec M. Go- din, de la Côte-d'Or, dont le troupeau reproducteur se rap- prochait le plus du sien; il a constamment choisi dans la bergerie de M. Godin des Béliers ayant le squelette léger, en vue d'obtenir un amincissement dans les os de leurs produits, et, en dépit de cette Introduction constante de ce prétendu nouveau sang régénérateur, 1l n’a pas pu atteindre lidéal recherché par tous les éleveurs modernes : le squelette de l'animal réduit à sa dernière expression, sans que ce résultat füt accompagné de diminution dans la taille et perte de poids. J'arrive donc à la conclusion qu’il n’est pas étonnant que les animaux de boucherie soumis méthodiquementà des principes d'élevage détestables et à un régime contraire à la conserva- uon de leurs qualités prolifiques, soient exposés dans leurs produits à une dégénérescence. L’amineissement des os, la précocité et l'aptitude à prendre la graisse développées jusqu’à Pexcès, qui sont le but recherché par nos éleveurs, expliquent parfaitement ce fait. Sil’on avait fait attention que ces faits de dégénérescence dans les animaux de boucherie se produi- raient aussi en dehors des alliances consanguines, comme M. Huzard l’affirme et comme M. Noblet le démontre, il n°V aurait plus eu de doute. Enquête sur la Bergerie de M. Conseil-Lamv, éleveur à Oulehy-le-Château (Aisne). M. Conseil-Lamvy est un vieux praticien, qui succéda à son père, éleveur comme lui, en 1845. Il se déclare grand partisan de la consanguimité dans le mariage, et est en possession d’un magnifique troupeau de Moutons mérinos, qui se perpétue dans l'inceste, sans dégé- nérer, depuis un demi-siècle. M. Conseil-Lamvy, en réponse à un questionnaire que je lui 82 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. ai adressé, m'a fait l'honneur de m'écrire la lettre suivante que je reproduis 1x extenso : « Oulchy-le-Château, 28 août 1878. » Monsieur, » Je regrette que mes nombreuses occupations ne m’aient pas permis de répondre plus tôt aux questions que vous m'avez fait l'honneur de m'adresser par votre leltre du 15 août. » 1° Le troupeau mérinos que je possède à Oulchy-le-Chä- teau a été créé par mon père en 1816-17. Des Brebis de choix furent achetées par lui dans Seine-et-Oise et dans Eure-et- Loir; il se procura en même temps un Bélier mérinos de Rambouillet. Dans les premières années, 1l acheta fréquem- ment en Beauce les plus beaux Béliers mérinos de la contrée. Pendant trente ans il améliora son troupeau à l’aide d’une sélection bien comprise et de mariages consanguins. » En 1845, je repris l'exploitation d’Oulchy; je continuai l'œuvre si bien commencée par mon père, et, à force d’alliances successives bien assorties, je suis arrivé à obtenir le mérinos précoce, animal à poitrine très développée, ayant le dos, les lombes et la croupe très larges, but recherché en vue d’aug- menter la viande là où elle est de première qualité; la tête, le cou et les pattes, diminués, ces parties ayant peu de valeur. Mes Moutons pèsent autant, sinon plus que les Southdown et les Dishley; la viande est de meilleure qualité ; ils ont en outre, comme producteurs de laine, une grande supériorité sur ces derniers. » 2° Depuis soixante ans il n’a jamais été fait aucun croise- ment; jamais nouveau sang ne fut introduit dans le troupeau d'Oulchy. » Deux ou trois cultivateurs de la Marne et des Ardennes, ayant, chaque année, depuis la fondation de l'établissement d'Oulchy (1816-17), loué des Béliers chez mon père et chez moi, sont parvenus à se créer un magnifique troupeau. Les métis mérinos, qu'on rencontre chez ces éleveurs, présentent DES ALLIANCES CONSANGUINES. 83 les mêmes qualités que ceux d’Oulchy, car ils sont du même sang ; aussi m'arrive-t-1l, lorsque je rencontre dans ces fermes de superbes béliers, de les ramener à Oulchy pour les em- ployer à la reproduction; mais là encore nous faisons des mariages CONSANngUINs. » 3° Le troupeau d’Oulchy s’est progressivement amélioré par la consanguinité; le frère s’est trouvé accouplé avec la sœur, le père avec la fille, le fils avec la mère, etc. Jamais ces mariages n'ont produit de résultats fâcheux. » Pour mon compte, je suis convaincu que la consanguinité est le seul moyen pratique d'améliorer une race d'animaux ; mais, je le répète, à la condition d’une sélection judicieuse. C’est ainsi qu’il faut exclure impitovablement de la reproduc- tion tous les sujets mâles et femelles affectés de défauts; pren- dre au contraire comme reproducteurs des animaux de choix qui transmettront à leurs produits toutes les qualités dont ils sont doués. » En résumé : Exclusion des défauts; alliances des qua- htes les plus élevées de la race. » Si vous avez besoin d’autres renseignements pour le travail que vous préparez, je suis entièrement à votre disposition. » Veuillez agréer, etc. » CONSEIL-LAMY ». Les observations de M. Conseil-Lamy démontrent une fois de plus que l'opinion du vulgaire, qui attache toutes sortes de malheurs aux alliances consanguines, est tout simplement digne d’être enregistré dans les annales du ridicule. (A suivre.) ÉDUCATIONS D'OISEAUX EXOTIQUES FAITES A ANGOULÈME EN 1878 ET 1879 Par M. A. DELAURIER ainé, ANNÉE 1878. Mes élevages se composent celte année de 83 sujets divi- sés ainsi : Tragopans de Temminck, 14; Hybrides de Sa- tyres Temminck, 6; Canards mandarins, 20 ; Perruches d’'Ed- wards, 7; Perruches de la Nouvelle-Zélande (plus une couvée dont j'ignore le nombre), 28 ; Colombes poignardées, 6. Voici maintenant la notice de mes réussites et de mes insuc- cès avec les oiseaux que je possède : TRAGOPANS DE TEMMINCK (Ceriornis Temminchi). — Un coq et deux poules, dont l’une provient de mes couvées de l’an dernier. La vieille poule commença sa ponte dès fin mars, et, à ce moment,elle eût la tête blessée par le Coq qui n’était pas encore suffisamment ardent, puisque les 10 premiers œufs ont été clairs. Cette Poule en pondit 10 autres et la jeune femelle 24, dont 6, du haut d’un perchoir, qui furent perdus. J’eus 2à éclosions. 22 jeunes arrivèrent à bien jusqu’à trois mois. A cette époque ils furent atteints d'une ophthalmie contagieuse qui, malgré tous mes soins, en enleva huit. TRAGOPANS SATYRE (Ceriornis Satyra). — La nouvelle poule reçue en remplacement de celle que je perdis lan dernier, était jeune; elle m'arriva malade, avec des fai- blesses aux pattes qui la rendaient incapables de marcher. Ne pouvant rien en espérer, pour cetle année du moins, Je lui adjoignis une Poule Temminck de deux ans avec laquelle le coq Satyre s’accoupla immédiatement. J'eus 12 œufs et 12 jeunes. Les hybrides issus de cette union, vinrent bien ÉDUCATIONS D’OISEAUX EXOTIQUES. SD jusqu'au sevrage; réunis dans le grand parquet des jeunes Temminck, ils contractèrent leur maladie et j'en perdis 6. Ces métis se rapprochent beaucoup de leur aïeul paternel; ils ont le volume des Satyres. Les Coqs possèdent déjà la colo- ration du plumage rouge cramoist pointillé de blanc, ils ont la tête et l’œil noir qui distingue le Satyre. L'élevage de Tragopans exige un certain espace. Un parquet de 40 mètres carrés qui m'avait suffi pour 52 Vénérés en 1879, s’est trouvé trop restreint pour 40 Tragopans cette année. La propreté et les soins ont été les mêmes. Je crois le Tragopan plus rustique que le faisau vénéré et cependant celui-ci n’a jamais été atteint d’épidémie chez moi. J'en conclus que Péle- vage du Tragopan à la campagne, en liberté ou en demi- liberté, serait d’une réussite facile. ÉPeroNNteRs CHinQuis (Polyplectron Chinquis) (une paire). — 2 œufs sans coquille pondus au commencement de mars et # œufs plus tard. Deux petits sont nés et leur élevage s’est bien fait jusqu’à trois mois et demi. À ce moment ils ont été mis avec un groupe de Tragopans malades, ils n’ont pas con- tracté l’épidémie, mais atteints de tristesse, ils sont mortssans cause apparente. Ces oiseaux ne réussissent pas chez moi. J'ai perdu deux paires adultes en trois ans; peut-être la cause en est-elle à l'air trop vif du plateau d'Angoulême qui con- vient si bien aux oiseaux des altitudes élevées ; Je renonce à l'Éperonnier avec lequel je n’ai eu que déceptions. C'est un charmant oiseau, inoffensif pour ses compagnons de captivité, mais même chez les amateurs favorisés, Je trouve sa fécondité bien restreinte et ses pontes de 2 œufs bien maigres. CANARDS MANDARINS (Aix galericulata). (5 paires). — 2 couples ont eu 56 œufs et 28 jeunes, 1ls proviennent de mes élevages précédents et sont issus de consanguins depuis plu- sieurs générations; les jeunes se sont élevés facilement. 2 seulement étaient rachitiques et 8 ont péri d’une facon inexplicable. La couvée à laquelle ils appartenaient avait trois semaines, tous les canetons étaient gais et bien portants le soir, le len- demain matin, J'en trouvai 8 dispersés dans le parquet et 80 SOCIËTÉ D'ACCLIMATATION. morts. Est-ce une panique qui, la nuit, les a éloignés de la mère-nourrice et leur a occasionné un refroidissement subit? je le crois sans pouvoir l’affirmer. Ma troisième paire de reproducteurs se composant d’une belle cane sœur des pré- cédentes et d’un mâle d’un sang différent qui m'avait coùté cher et ne m'a donné que des œufs inféconds. PERRUCHES D'EpwarDps (Euphema pulchella) (un couple). — À jeunes d’une première couvée, 3 d'une seconde; la femelle est morle sur sa troisième, et le mâle en faisant sa mue. Ces oiseaux étaient adultes lorsque je les avais achetés en 1867, et ils m’ont donné plus d’une centaine de petits. PERRUCHES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE (Platycercus Novæ- Zelandiæ) (4 couple). — Je conservais autrefois 2 paires de ces Perruches, mais leur fécondité est telle qu’elles devenaient encombrantes et que J'en ai remplacé un couple par une autre espèce. Mon unique paire couve et élève depuis décembre dernier, sans interruplion. Les couvées ont été successivement de 3, 9, 7,7, 6, 6, et la femelle couve en ce moment pour la septième fois. Je n'ai pas eu un seul œuf clair. 6 jeunes ont péri par suite de la fréquence des pontes, la femelle abandonnant les petits dès qu'ils prenaient le duvet pour aller nicher dans une autre boîte. Il est arrivé deux fois que le mâle avait à nourrir deux familles séparées, travail pour lequel il était insuflisant. Je n'ai pas encore possédé d'oiseau plus fécond et plus rus- tique que cette Jolie Perruche. PERRUCHES BLEUES ET JAUNES (Plalycercus Palliceps) (une paire). — 2 couvées de 5 et 6 œufs inféconds. Je viens de remplacer le mâle et j'espère enfin l’an prochain avoir un résultat. PERRUCHES A VENTRE ROUGE (Psephotus Hæmastogaster).— La femelle provenant de la paire achetée en mai dernier n'avait pas les plumes de son vol, elle commence seulement à les prendre maintenant, elle s’est néanmoins accouplée avec son mâle, mais je n’ai rien obtenu. Cette espèce parait avoir la même rusticité que l’'Hæmato- ÉDUCATIONS D'OISEAUX EXOTIQUES. 7 notus, elle devra se reproduire comme celle-ci; J'en possède actuellement 6, dont 4 m'ont été données en cheptel et j’es- père bien l’an prochain obtenir des jeunes. PERRUCHES AUX AILES ÉCARLATES (À prosmictus erythrop- terus). — Ces oiseaux ne sont chez moi que depuis septembre dernier. En octobre, ils fréquentaient un tronc d'arbre creux et se donnaient à manger, lorsque la mue est survenue, elle s’est faite rapidement sans altérer leur santé mais elle a sup- primé tout rapprochement entre eux. Le mâle avec son plu- mage vert tendre, ses scapulaires rouges et son dos noir est un fort bel oiseau, l'espèce est un peu grosse, un peu lourde et elle ne possède pas la vivacité de la plupart des Perruches d'Australie. COLOMBES POIGNARDÉES (Phlogænas cruententa) (une paire). — Je désespérais d'en rien obtenir, lorsque vers la fin de juillet, elles se sont décidées à pondre. Jai obtenu 8 œufs fécondés. Des Tourterelles communes m'ont élevé 6 Jeunes qui sont maintenant adultes et en bonne santé. Une paire de nour- rices trop jeunes a laissé mourir les’ deux autres. Les asticots et vers de farine font beaucoup de bien à ces oiseaux. Pendant l'élevage, je donnais aussi souvent que possible du pain trempé et des asticots que les nourrices dégorgeaient ensuite aux Jeunes | La Colombe poignardée est un des plus charmants oiseaux de volière : son joli plumage, ses allures de petite perdrix, la facilité de son entretien, la feront rechercher lorsqu'elle sera à des prix raisonnables, ce qui arrivera kientôt; car son éle- vage, par la Tourterelle commune, est très facile. Malheureu- sement, elle a les pattes susceptibles et ne peut supporter un froid de — 5 degrés ; 1l est donc indispensable de la mettre à l'abri de nos hivers. ANNÉE 1879. TRAGOPANS DE TEMMINCK (Ceriornis Temmaincki) (1 Coq et 2 Poules.) — Une ponte moins abondante que l'an dernier; 88 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. beaucoup d'œufs clairs et les premières couvées décimées par les journées froides du printemps : tel a été le début de ma saison. Sur 23 œufs, je n'ai obtenu que 16 naissances. Les 9 premiers jeunes ont été réduits à 2 en l’espace de quelques jours. De 5 œufs laissés à une des femelles, 4 petits sont nés et ont réussi. Enfin j'ai pu sauver 2 jeunes de la dernière cou- vée. Total. 8 élèves sains et robustes. Je ne saurais trop dire quelle bonne couveuse et quelle excellente mère est la Poule Temminck. Elle se famiharise rapidement et est alors aussi facile que la meilleure des nour-- rices. Elle fait ses pontes dansdes nids en élévation ; les petits qui naissènt avec les plumes de l’aile volent à terre sans acct- dent trente-six ou quarante-huit heures après l’éclosion. Chaque soir ils remontent au nid sur les invitations de la mère qui les y abrite pendant presque deux mois et plus tard les garde près d'elle sur le perchoir. TRAGOPANS SATYRES (Ceriornis satyra) (une paire). — Un mois après les Tragopans de Temminck, le 2 mai, la femelle commença sa ponte de 9 œufs fécondés qui donnèrent 9 nais- sances. Sur less jeunes de la première couvée, 2? moururentde dyssenterie à l’âge de 4 et 6 jours. La secondecouvée, quiétait la plus nombreuse eut le sort le plus misérable ; elle comprenait % jeunes Satvres et hybrides Satvres. Ces derniers prove- nant d'oiseaux âgés d'un an. La Poule couveuse, atteinte de la maladie du piquage, a commencé aussitôt l’éslosion à arra- cher le duvet de ses poussins; je n’ai pu les faire adopter par les autres nourrices. Un seul Satyre a survécu, qui à Pâge d’un mois, fut réuni à ses trois aînés dans un parquet de 150 mèêtres carrrés ayant pelouse, arbustes et eaux vives, et contenant déjà les couvées de Temmincks. Ces oiseaux étaient nourris d’une pâtée composée de salade, pain émielté, œufs durs, chènevis et chrysalides de vers à soie. [ls avaient, en outre, deux repas de vers de farine, œufs de fourmis et asticots par jour, et verdure de toute sorte à discrétion. Je n'ai plus eu de décès, et les 4 jeunes Satyres et 8 Temmincks ont traversé à merveille toutes les crises des premiers âges. EDUCATIONS D’OISEAUX EXOTIQUES. 39 Pour les Tragopans, ainsi que pour les autres oiseaux, une grande variété de nourriture est chose excellente, mais cette espèce exige de vastes parquets ; agglomérés dans un espace restreint, ils sont atteints vers l’âge de 2 à 5 mois d’épidé- mies, ophthalmie principalement qui les déciment. C’est ainsi que j'ai perdu l’an dernier 18 Temminckset hybrides Satyres sur 32. La conservation en captivité de l'espèce adulte est facile ; pour elle aussi une grande volière est nécessaire. Le Sarrasin mélangé d’un peu de Blé et d’Orge avec herbes variées à dis- crétion, tels que Pissenlits, Mouron, Laitron, salades diverses, la maintiennent en bonne santé. L'oiseau est friand au prin- temps d’une herbe commune, appelée ici Poule grasse, et dont le nom botanique, est je crois, Lampsana communs. À l’époque de la ponte, le Coq, et la Poule surtout, mangent beaucoup. Ils absorbent une quantité considérable de pâtée et herbages ; 1l est nécessaire, à ce moment-là, d'augmenter leurs rations de grains, qu’il faut restreindre plus tard, car ils sont plus gourmands que les Temmincks, et l’abondance de nourriture est aussi nuisible aux adultes qu’excellente pour les jeunes qui ont leux croissance à faire. Hybrides Satyre-Temminck (2 Coqs et 2 Poules réunis ensemble). — 12 œufs et 5 naissances. Les 5 jeunes ont été tués ainsi que je lai dit plus hant. FAISANS DE VIEILLOT (Euplocomus Vieilloiti) (une paire de 1878). — Le mâle a été en amour une partie de Pété, la femelle n’a pas pondu. CANARDS MANDARINS (Aix galericulata) (2 paires). — Une ponte de 32 œufs, sur lesquels 21 jeunes ont été élevés. Jai laissé aux Canes leurs secondes couvées qu'on leur enlève habituellement afin de les obliger à en faire une troisième. L’an dernier une seule femelle avait pondu 52 œufs. COLOMBES POIGNARDÉES (Phlogænas cruentaia) (une paire). — La production de ces oiseaux a été excessive et incroyable sije n'avais mes ventes pour en témoigner, car toutes les jeunes sont livrées ou à peu près. La femelle a commencé à pondre dès fin avril. Relayée par le mâle beaucoup plus assidu 3° SÉRIE, T, VII, — Février 1880. 7 90 _ SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. qu’elle, elle couvait ses 2 œufs pendant trois ou quatre jours; puis elle quittait le nid que le mâle abandonnaïit à son tour après avoir toutefois cherché à se faire remplacer par sa com- pagne. 8 jours environ après la première ponte, les Colombes en faisaient une seconde et ainsi jusqu’en novembre. La quan- tité d'œufs donnés par cetteseule paire, a été de 34 dont 2 sont encore à couver. Les 6 premiers ont été perdus. J’ai alors in- stallé dansd es boîtes de À mètre carré, grillagées sur le devant, 4 paires Colombes ordinaires qui ont à peine suffi à couver et élever les jeunes poignardées : rien de plus rapide que cet élevage, quinze jours d'incubation et par les chaleurs quatorze jours seulement de séjour au nid. Les nourrices étaient abondamment approvisionnées de Chénevis, Alpiste, Blé, Maïs, pain trempé et émietté, ainsi que d'œufs de Fourmis et asticots, dont elles mangeaïent surtout pendant l'élevage des petits. J'ai pu réussir ainsi 16 jeunes Poignardées, 2 sont tombées du nid pendant la nuit et sont mortes. Üne paire de mauvaises nourrices m’en a fait perdre D; enfin, 9 œufs ont été cassés par les reproducteurs avant que j'aie pu en opérer la substitution. Pour que la femelle poignardée püût résister à une si éton- nante fécondité, je lui donnais, outre des graines de toute sorte, des asticots, œufs de Fourmis, vers de farine et pâtées de mes jeunes Tragopans, dans laquelle j’ajoutais des coquilles d'huîtres pulvérisées, que je distribue, du reste, à tous mes reproducteurs à l'époque de la ponte. PErRUCHES DE BourKE (une paire). — Ces oiseaux se sont accouplés, la femelle a pondu 2 œufs par terre qui ont été abandonnés après quelques jours d'incubation. PERRUCHES BLEUES ET JAUNES (Platycercus Palliceps) (une paire). — 2 couvées de 9 et 6 œufs fécondés. Comme les années précédentes, la femelle couve assidûment pendant deux semaines et abandonne le nid vers l’époque de l’écio- sion. 2 œufs de la dernière couvée mis avec ceux d’une Per- ruche de la Nouvelle-Zélande ont parfaitement réussi. PERRUCHES DE LA NOUVELLE-ZÉLANDE (Platycercus Noveæ- Zelandiæ). — Cette paire de Perruches couve et élève depuis ÉDUCATIONS D'OISEAUX EXOTIQUES. 91 1877, sans être arrêtée ni par la mue, ni par les hivers. De- puis décembre 1877, elle a eu environ 60 jeunes. Les couvées réussissent toujours et sont de 5, 6, 7 œufs donnant 5, 6, 7 jeunes. L’avant-dernière couvée de 6 œufs avait en outre 2 œufs de Palliceps. La croissance de la Palliceps est plus lente que celle de la Nouvelle-Zélande, et alors que la femelle Nouvelle-Zélande couvait et allait avoir de nouveaux jeunes, son mâle chassait ses propres enfants, et donnait encore la becquée à ses nourrissons sortis du nid qui Rita se suf- fire parfaitement. Actuellement (novembre 1879) ces RÉ couvent leur cinquième ou sixième couvée, depuis le 1* janvier dernier. PERRUCHES AUX AILES ÉCARLATES (Aprosmiclus Erythropte- rus) (une paire), — Ces oiseaux sont chez moi depuis plus d'un an, Ils ne manifestent de désir de reproduction que vers septembre ou octobre, Je n’ai rien obtenu. I. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. NOTE SUR LA REPRODUCTION DU FAISAN ARGUS Par M. MISSELBROOK Jardinier en chef du jardin zoologique de Londres. La Société zoologique de Londres possédait en 1878 quatre Faisans argus (Argus giganteus), un mâle et trois femelles. Le 7 mars l’une des femelles, que je nommerai À, pondit un œuf, suivi le 9 d’un second ; comme elle ne paraissait nul- lement disposée à couver, je pris les deux œufs et les plaçai sous une Poule de Bentam, pensant arriver à quelque résultat ; trente jours s'étant écoulés sans que je visse apparaître de petits, je retirai les œufs et constatai que l’un contenait un oiseau mort, mais parfaitement formé, tandis que l’autre était clair. La seconde femelle, B, pondit Le 27 et le 29 mai deux œufs, qui furent comme les premiers confiés à une Poule couveuse de race Bentam. Au bout de vingt-quatre jours de couvaison, je vis éclore deux petits Faisans ; ma joie était au comble ! Elle ne fut malheureusement pas de longue durée, car cinq semaines s'étaient à peine passées que mes élèves, en appa- rence vigoureux, périssaient attaqués par un ver logé dans la trachée-artère. Restait une femelle, C, qui elle non plus ne tarda pas à donner deux œufs, que je jugeai bon de placer également sous une Poule. Un œuf était clair, l’autre donna un jeune Argus, qui, comme le premier, mourut en atteignant sa cinquième semaine. Quelques jours après, la femelle B faisait sa seconde ponte, deux œufs, qu’elle se mit à couver elle-même, mais qui n’é- taient pas fécondés. REPRODUCTION DU FAISAN ARGUS. 93 Le 9 juillet, la Poule À commença à couver deux œufs qu’elle venait de pondre; elle s’acquitta fort bien de sa tâche, puisque le 2 août j’eus la satisfaction de voir éclore deux Argus. Ainsi, j'acquérais du même coup la certitude que la durée de l’incubation est de vingt-quatre jours et la preuve qu’une femelle Argus peut très bien mener à bonne fin, en volière, l’éclosion de ses œufs. Mes jeunes Faisans ont aujourd’hui trois mois, et jeles considère comme hors de danger. Les mœurs de mes Faisandeaux ont été jusqu’à présent identiques à celles des Éperonniers (Polypectron), comme ces derniers, de très bonne heure, ils ont pu voler; cinq jours après l’éclosion ils étaient déjà capables de s’élever sur un perchoir haut placé pour s’y cacher sous les ailes de leurs parents ; tout éleveur, tout ami des bêtes, sait ce qu'est d’or- dinaire un oiseau de cinq jours. On à pu voir par les quelques lignes qui précèdent que les trois poules Argus du Jardin zoologique de Londres ont pondu ensemble dix œufs : À el B quatre chacune, C deux seulement. Sur les dix œufs, quatre étaient clairs, un conte- nait un oiseau mort, cinq sont éclos. Le résultat ne me semble pas mauvais; il est de nature à engager les éleveurs à tenter de nouveau cetle intéressante expérience. II. EXTRAIT DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 6 FÉVRIER 1880. Présidence de M, Henri BoULEY, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis par le conseil, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. E; Dupin. Dosmt (docteur Laurent), à Lissa (Dalmatie). | H. Labarraque. Saint-Yves Ménard, G. Chevallereau. | MARTINEAU (Jules), à Niort (Deux-Sèvres). | E. Dupin. | H. Labarraque. 2 H. Labarraque. MoLINIER (Emile), à Mèze (Hérault). Rodocanachi, | Saint-Yves Ménard, Quio (Charles), 11, avenue de Madrid, à ( Mr: Neuilly (Seine). Roques. Vincens (le docteur Joseph}, à Saint-André- A. Geoffroy Saint-Hilaire vohis (Hé 0. Leroy. de-Sangonis (Hérault). Late — M. le Ministre des affaires étrangères adresse une bro: chure que le département de l’agriculture des États-Unis vient de faire paraître et qui est relative à la culture du thé en Amérique : Tea-culture as a probable American industry by William Saunders. Washington, 1879, in-8°. — Remercie- ments. — M. G. Delchevalerie fait parvenir des remerciements au sujet de sa récente admission. | — M. Berthoule exprime ses regrets de pouvoir assister à la séance. — M. Balcarce, ministre de la République Argentine à Paris, écrit à M. le Président : « J'ai l'honneur de vous faire remettre le premier volume d’une publication qui a paru dans la République Argentine sous le titre : Études et voyages PROCÈS-VERBAUX. 95 agricoles en France, Allemagne, Hollande et Belgique, par M. Eduardo Olivera, ancien élève de l’école de Grignon, fon- dateur de la Société rurale Argentine, actuellement directeur de nos postes et télégraphes (1). » M. Olivera a rendu, dans le cours d'une carrière très activement et très noblement occupée, les plus grands services à l’agriculture argentine. » J'aurai prochainement l’honneur de vous faire parvenir le 2*° volume, qui vient d’être publié à Buenos-Ayres, de cet important ouvrage, certain que ce travail, par son objet comme par son mérite, excitéra le vif intérêt de la Société d’acclima- tation. » Je vous adresse également l’intéressante publication de M. Hippeau sur l'instruction publique dans la République Ar- gentine (2). » — Remerciements. — M. James Jackson, secrétaire de la Société de Géographie écrit à M. le Président : « Il m’a paru intéressant de chercher à comparer entre elles un certain nombre de vitesses usuelles et,enles mettant en regard de quelques vitesses astronomiques connuëés, j'ai dressé un tableau que j'ai l’honneur de vous sou- mettre ci-inclus. » J'ai pensé qu’en lé présentant à votre bienveillante consi- dération je pourrais peut-être contrôler, ou s’il y a lieu, recti- fier, quelques-unes de celles qui figurent sous les rubriques : Pigeons voyageurs, Faucon, Martinet, ou en ajouter encore d’autres, telles la vitesse du levrier à la course, de l'aigle au vol, etc. » Ce tableau est disposé dans les archives de la société. — Des demandes de cheptels sont adressées par MM. A. Bourjuge, Chambry, marquis de Brisay, comte de Mansigny, Lartigué et Sabaticr-Mandoul. — M.le comte Gilbert des Voisins écrit de Marseille : « De- puis un an environ une maladie très curieuse, dont je n’ai (1) Esludios y viages agricolas en Francia, Alemania, Holanda y Bélgica, par Eduardo Olivera, Buenos Aires, 1879, in-8°. (2) L'instruction publique dans l'Amérique du Sud (République Argentine), par C. Hippeau. Paris, in-18°. 96 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. trouvé encore la description nulle part et devant laquelle tous mes essais sont restés infructueux, sévit sur les différentes races de Poules, composant mon poulailler; les races ordi- naires du pays, aussi bien que celles de choix, sont toutes atteintes indistinctement. » Voici les points saillants de cette épidémie : » Première période : sorte de baillement n'’affectant nulle- ment l'aspect extérieur de l’animal, qui continue à se nourrir suffisamment. » Seconde période : forts baillements, avec râlements, par- ticulièrement la nuit, amaigrissement faute de nourriture et au bout de quelques mois mort subite. » À l’autopsie, j'ai remarqué des points blancs dans le oosier et je crois, un développement outre mesure du fiel. Le remède qui m'a semblé le plus efficace, mais pour cela sans obtenir la guérison complète, est le vin et le sel. « Je vous serai très reconnaissant si vous voulez bien avoir l’'obligeance de me faire adresser les renseignements néces- saires, pouvant m'éclairer dans cette circonstance. » — M. Leroy écrit de Fismes : « Mes Perdrix de Chine sont admirables de santé et vivent en compagnie dans la plus étroite solidarité. Elles ne se quiltent pas et je les compte tous les soirs perchées sur le même perchoir, serrées l’une contre l'autre. » ( — M. de Confévron écrit de Saint-Jean-de-Maurienne : « J'ai vu dansle Bulletin de novembre dernier, que, dans une séance de la Société de la basse Alsace, les Moineaux ont été accusés, et, sans être entendus, convaincus, condamnés et, à l'unanimité, déclarés indignes de la protection accordée à leurs congénêéres. « Bien que tardivement et probablement inutilement, je veux dire un mot en leur faveur, » Ces oiseaux, 1l est vrai, ne sont pas exclusivement insecti- vores. [ls peuvent bien commettre la faute de dévorer quel- ques coléoptères utiles à l’agriculture et entre autres des Sca- rabées. J’accorde même qu’ils commettent quelques dépréda- tions dans les champs et les jardins. PROCÈS-VERBAUX. | 97 » Mais il n’est pas moins vrai qu’ils détruisent un grand nombre de Chenilles et d'Insectes, précisément dans les cours, les jardins et autour des habitations où ils élisent domicile de préférence. « Tout bien calculé, le pour et le contre étant pesé, je les crois plus utiles que nuisibles. » Ils font leurs nids sous les toits ou les hangars, dans les trous des murs, dans les cheminées, etc. Ce sont les oiseaux de la rue. Je n'ai jamais remarqué qu'ils nuisissent aux hôtes des vergers, n1 qu'ils les éloignassent. » J'habite une maison qui donne d’un côté sur la rue, de l’autre sur un jardin et un verger. » D'une part il y a beaucoup de Moineaux en tout temps et de Pinsons en hiver. Ils vivent en parfaite harmonie. » D'autre part, presque chaque arbre porte un nid au prin- temps : Merles, Pinsons, Fauvettes, Rossignols, Rouges-gorges, Roitelets, Mésanges, Rouges-queues, Bergeronnettes dans le Lierre, etc., etc. » À la faveur de l'exception introduite au préjudice de ces pauvres Pierrots, les enfants dénicheurs répondront invariable- ment que les petits oiseaux trouvés entre leurs mains sont des Moineaux et 1l sera difficile aux gardes champêtres ou autres agents de l’autorité, de constater le contraire. » C’est la porte ouverte aux abus. » Enfin, comme dernier argument je citerai l'expérience faite. Elle vaut à elle seule bien des raisonnements et me paraît concluante en faveur de mon client. » En Angleterre, les Moineaux avaient été complètement détruits et on a été obligé d’enréintroduire la race, parce qu’on s’est aperçu des inconvénients qui résultaient de sa dispa- rition. » — M. Henri Fabre écrit du château de Garnès (Haute-Ga- ronne) : « Je me fais un devoir de faire connaître à la Société le résultat d’une expérience que j'ai faite cette année sur les Canards du Labrador, dont l’acclimatation est aujourd'hui assurée et dont la place est marquée sur nos marchés. «Je désirais savoir si l’engraissement pourrait être tenté uti- a: SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. lement sur ces oiseaux; pour cela j'ai choisi six beaux mâles de l’année que j'ai soumis durant six semainesau même régime que nous employons pour nos Canards mulets, dont la reno- mée n’est certes pas usurpée. | » J'ai fait employer exclusivement, comme pour ces der- niers, le maïs blanc concassé ou non. » Mes six sujets ont parfaitement supporté la rude épreuve, ct je dois avouer qu’elle est concluante. » En effet, non seulement une épaisse couche de graisse s'est formée sous la peau, mais encore leurs intestins se sont recouverts de cette enveloppe graisseuse qui constitue le par- fait état d’engraissement. » Leur poids a varié entre trois et quatre kilog. la paire. » La seule remarque qui m'ait paru défectueuse, consiste dans le médiocre développement du foie. » En résumé ces oiseaux après avoir embelli nos pièces d'eau, pourront très avantageusement tenir leur place dans les ressources alimentaires de nos foyers. » — M, Spencer F. Baird, inspecteur général des pêcheries des États-Unis, écrit de Washington à la date du 19 janvier : « J'ai le plaisir de vous informer de l’envoi, par le paquebot transatlantique Canada, qui part demain pour le Havre, de 10,000 œufs de Saumon de lacs (Salmo salar, var. Sebago). Ce poisson est propre aux lacs et à quelques cours d’eau de l’état du Maine et des possessions Britanniques voisines. On croit que c'est un Saumon ordinaire qui s’est fixé dans les eaux douces et a renoncé à ses instincts migrateurs, Ge poisson est très rustique, plus même que le Salmo fontinalis, et il a toute la valeur du Saumon, quant à la qualité de la chair. » D’après lé télégramme que je vous ai déjà adressé, je pense que vous avez dû prendre des dispositons pour la recep- tion de ces œufs lors de leur arrivée au Hâvre. » Ils ont été emballés dans une boite-glacière du système de M. Mather; j'espère donc qu'ils vous parviendront én bon état. » Saisissant cette occasion pour vous rénouveler l’assurance de mon vif désir dé seconder, de tout mon pouvoir, les efforts PROCÈS-VERHAUX. 99 des pisciculteurs français, mes savants confrères, je vous prié d’agréer, etc. » — M. le Secrétaire informe l’assemblée que les œufs de Saumon annoncés par M. Baird sont arrivés malheureusement en fort mauvais état; ce qu'il faut sans doute attribuer à l’époque un peu avancée de la saison. Aussi, pour ne pas aug menter encore les chances d’insuccès, le Conseil a-t-il décidé que cet envoi ne serait pas morcelé en petits lots, insuffisants, dans les circonstances présentes, pour permettre une expé- rience sérieuse. M. Berthoule a bien voulu se charger de mettre en incubation ceux des œufs pouvant encore donner quelque espoir d’éclosion; mais la réussite parait très compromise. — M. Faure, président du Comice agricole de Brioude, met à la disposition de la Société de la graine saine de Vers à Soié du Mûrier. Il saisit cette occasion pour demander, au nom du Comice, un envoi de graine de Vers à Soie du Chêne. = M, À. Simon, de Bruxelles, fait parvenir de nouveaux échantillons de cocons d’Attacus Yama-mai provenant de ses éducations ; il y joint un certificat constatant l’importance de ces mêmes éducations. = M. Jules Leroux adresse des remérciements pour l'envoi de graines d’A féacus Yama-maï qui lui a été fait. = M. Gensollen écrit d'Hyères : « J'ai l'honneur de rendre compte des semis des graines d’Areca catechu que la Société a bien voulu me faire parvenir avec un lot d’autres graines d’un Palmier innommé. J’ai semé les unes et les autres à leur reception, et quoique placée en serre, non échauffée, il est vrai, mais où fleurissent bien les Géraniums en plein hiver, où résistent les Héliotropes et plusieurs Palmiers de serre et les Fourcroyas, aucune graine n’a éncore levé, J'espère qu’au printemps prochain elles se décideront à germer ; quand elles me sont arrivées, elles me paraissaient en grande parus bonnes encore pour les germinations. » — M. Detorge écrit de la Rochelle : « J'avais fait semer sur des sillons séparés les différentes variélés de Maïs, provenant de l'Exposition, que vous avez bien voulu m'adresser, » Leur végétation a été magnifique; mais, leur mâturité 100 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION, déjà contrariée par le défaut de chaleur, a été complètement paralysée par la funeste gelée du 16 octobre qui a fait tant de mal à nos vignobles. Je n’ai pas obtenu une seule fusée. » — MM. Dauphinot et Gallais, ainsi que M. le président du Co- mice agricole de Brioude, adressent des rapports sur les résul- tats obtenus de graines ou de végétaux provenant de la Société. — M. Delgrange, de Valenciennes, qui désirerait essayer la culture du Soja hispida, ou pois de Chine, dans le Luxem- bourg Belge, prie la Société de lui faire connaître où il pour- rait se procurer de la graine de cette plante. CHEPTELS. — Canard de la Caroline. — M. René Bordet, des Essarois (Côte-d'Or), annonce le renvoi du mâle survivant du couple qui lui avait été confié. — M. le Président annonce l’ouverture du scrutin pour l’élection du bureau ainsi que d’une partie des membres du Conseil, et il désigne pour présider au dépouillement des votes une commission composée de M. le docteur Henri Labarraque, Dufort, Christian Le Doux, de Barrau de Murate: et Grisard. — M. le docteur Turrel, délégué de la Société, à Toulon, qui assiste à la séance, appelle l'attention de la Société sur l'excellente réussite des éducations de ver à soie du mürier, faites dans la région boisée et particulièrement saine des Maures d’'Hyères, par M. Loniewski. En employant les procédés de sélection et degrainage cellulaire préconisés par M. Pasteur, ainsi que le système des petites éducations (de 12 grammes au maximum) M. Loniewski est arrivé à produire de la graine parfaitement saine. En 1879, sur 17 éducations, 15 n’ont pré- senté aucune trace de maladie; une a donné 1 0/0 de vers ma- lades, et une autre 5 0/0. Or, dans le commerce, on tolère même la proportion de 10 ou 12 0/0, et la graine qui ne dépasse pas cette limite est considérée comme de bonne qua- lité. Les résultats si satisfaisants obtenus par M. Loniewski, grâce aux précautions hygiéniques dont il entoure ses éduca- tions, viennent donner raisons aux doctrines émises par M. le docteur Turrel, sur l'importance de l'hygiène pour la bonne santé des vers à sole. M. Turrel signale ensuite les services très sérieux que la mé- PROCÈS-VERBAUX. 101 téorologie peut rendre à l’agriculture par l'indication des pro- babilités de temps. Notre confrère désirerait que ces prévisions fussent portées par tous les moyens possibles, notamment par la voie d'affiches, à la connaissance des populations rurales, qui ont un intérêt très grand à être renseignés sur ce sujet et qui pourraient souvent en tirer parti, en prenant des précau- tions contre les intempéries des saisons. M. Turrel demande que des démarches soient faites auprès des pouvoirs publics par la Société d’acclimatation, en vue d'obtenir qu’une publi- cation populaire, émanant de l’observatoire de Montsouris, vienne vulgariser la manière d'interpréter les signes du temps: et répandre dansles campagnes des notions d’une incontestable utilité. En terminant, M. Turrel exprime au nom de la Société d'horticulture du Var, dont il est le président, de vifs senti- ments de sympathie à l’occasion de la décoration de la légion d'honneur, dont notre Secrétaire général, M. Geoffroy Saint-Hi- laire, vient d’être l’objet. — À ce sujet, M. le Président adresse à l’Assemblée Les pa- roles suivantes : «€ Messieurs, M. Turrel vient de me prévenir. Au moment où j'aurais fait connaître le résultat du scrulin, je me serais » fait un devoir et un plaisir d'annoncer la bonne nouvelle à » Passemblée et de féliciter M. Geoffroy Saint-Hilaire. Qu'il » me soit permis, à mon tour, de dire que M. Geoffroy a pris » aux travaux de notre Société, qui est à la fois scientifique et » d’une si grande utilité pratique, une part considérable, qui » associera son nom d'une manière impérissable à tout ce » que la Société a produit et produira de bon dans l'avenir. » Ces paroles sont accueillies par les chaleureuses acclama- mations de toute l’assemblée. | — M. le docteur Mène donne lecture d’un rapport sur la production végétale du Japon à l'Exposition üniverselle de 1878. (Voy. au Bulletin). — A l’occasion de la mention faite dans ce rapport des Kakis, ou Diospyros, qui figuraient dans le jardin japonais du Troca- déro, M. Baltet fait Connaître que M. le commissaire général Y 102 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. de l'Exposition lui a remis ces arbres pour servir à des essais de culture, à Troyes. Mais l’hiver terrible de cette année ne les a pas épargnés. « Un moyen de propager les différentes variétés de Kakis, ajoute M. Baltet, c’est de les greffer soit sur le Pla- queminier d'Italie, soit sur celui de Virginie, dont les fruits ne dépassent guère le volume d’une cerise. On peut employer la greffe en écusson ou la greffe en fente. L’arbre, d’une belle végétation, est ornemental; ses feuilles rappellent celles du Magnolia. Le bois a de la ressemblance avec celui de l’ébêne, qui appartient d’ailleurs à la même famille. [l en existait un bel exemplaire au Muséum d'histoire naturelle. Cet arbre, qui avait gelé en 1871, mais qui avait ensuite repoussé du pied, n’a pu résister aux froids que nous venons de traverser. Tous les Kakis ne peuvent guère dépasser le littoral Méditerranéen. M. Naudin en cultive et obtient des fruits à Antibes; on en ré- colte également dans les environs de Toulon. Mais sous notre climat les Plaqueminiers du Japon ne peuvent supporter les températures hivernales. » — M. Maurice Girard donne lecture d’un mémoire de M. Georges de Layens, sur l’eau recueillie par les abeilles. (Voir au Bulletin). — M. le Président fait connaître le résultat du scrutin. Le nombre des votants était de 342. (Outre les billets de vote dé- posés dans l’urne par les membres présents, beaucoup de bul- letins avaient été envoyés sous pli cacheté et contresigné). Les votes ont été répartis de la manière suivante : Vice-présidents : MM. Henri Bouley.........,,..., 339 Docteur Ern. Cosson......., 339 Comte d'Éprémesnil......... 334 De Quatrefages............. 399. Secrétaire general : A. Geoffroy Saint-Hilaire... :.. 342 Secrélaires : EE. Dupin. 1069, AUCUNE 4 339 Dr Maurice Girard .....,.,.. 339 Raveret-Wattel.....:,,:,,3. 340 Flury-Hérard..,.4:,,..,:1,. 399 Archiviste : Amédée Berthoule.......... 340 Membres du Conseil : Saint- Yves Ménard.......... 941 Camille Dareste, ,,.:,,,,.,.. 840 RE — PROCÈS-VERBAUX. 103 Membres du Conseil : Docteur H. Labarraque...... 940 À. GRAINE» de drone ce 999 En outre, d’autres membres ont obtenu des voix pour di- verses fonctions. En conséquence, sont élus pour l’année 1880 : Vice-présidents : MM. Henri Bouley. Docteur Ern. Cosson. Comte d'Éprémesnil, De Quatrefages. Secrétaire general : À. Geoffroy-Saint-Hilaire. Secrétaire pour l'intérieur : E. Dupin. Secrétaire du Conseil : D' Maurice Girard. Secrétaire des séances : Raveret-Wattel. Secrétaire pour l'étranger : Flury-Hérard. Archiviste : Amédée Berthoule. Membres du Conseil : Saint-Yves Ménard. Camille Dareste, Docteur H. Labarraque. À. Grandidier. M. le Directeur du Jardin zoologique d’Acclimation, remet à la Société une partie des graines qu’il a reçues de M. l'abbé Desgodins, missionnaire au Thibet. Ces semences viennent de l'arbre appelé par les Thibétains Ami Djrébou, et par les Chinois Ta-tché. Il a été déposé sur le bureau : 4° Notes entomologiques et descriptions de Lépndoptères nouveaux, 1863-1879 (extraits des Annales de la Société entomologique de France), par J. Fallou. — Offert par l’auteur. 2% Notice sur la carte ichtyologique des principaux cours d’eau et lacs de la France, par M. le vicomte E. H. de Beau- mont. Rodez, 1879, in-8°. — Offert par l’auteur. 3° Expériences physiologiques sur les eaux minérales du Chatel-Guyon (Puy-de-Ddme), par le docteur Aguilhon de Sarran. (Extrait de La Tribune médicale). Paris, 1879, in-8°. 4 Sur l’action physiologique du chlorure de magnésium, par le docteur J.-V, Laborde. (Extrait de la Tribune medicale). Paris, 1879, in-&°. L2 104 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. 5° Découverte des causes des maladies des vers à soie, par Charles Trouyet. In-18. 6° Danger du sulfure de carbone, efficacité des engrais minéraux et végétaux mélangés — moyens précis de les em- ployer, par J.-P. Mazaroz. Paris, 1879, in-8°. — Offert par l’auteur. 7° Rapport sur l'agriculture et la colonisation de l'Algérie, par F.-A. Allart, Sétif, 1879, in-18. — Offert par l’auteur. SEANCE GÉNÉRALE DU 20 FÉVRIER 1880. Présidence de M. de QUATREFAGES, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres admis depuis la dernière séance, savoir : MM, | L PRÉSENTATEURS. BARRE DE NANTEUIL (baron de la), proprié- { 4. Cornely. taire, à Portillon, près Tours (Indre-et- { H. Labarraque. Loire). P. A. Pichot. BRuvÈRE (Ernest), propriétaire, à Pont-Saint- ( A: Masson. Esprit (Gard). C. Millet. E. Renard. BRuYÈRE (Robert), propriétaire, à Pont-Saint- À. Masson. Esprit (Gard). C. Millet. E. Renard CRouzAT (Léon), propriétaire, à Ventenac- “TE d’Aude, canton de Ginestas (Aude). Jupin. H. Labarraque À. Geoffroy Saint-Hilaire. DAVILLIER (Maurice), banquier, avenue de : AU Saint-Yves Ménard. Messine, à Paris. | Rodocanachi. DELORE pére (Eugène), banquier, 74, faubourg A1 ARTE. Saint-Martin, à Pari À. André, Saint-Martin, à Paris. E. Bocquet. de Gourvillette, par Beauvais-sur-Matha { H. Labarraque. (Charente-Inférieure). Ch. Paquetau. Dupin. Baron Gérard. Marquis de Selve. Foy (comte Fernand), propriétaire, 85, fau- FORGET (Georges), propriétaire, à Ja où P. Gélot. bourg Saint-Honoré, à Paris. PROCÈS-VERBAUX. 105 MM. PRÉSENTATEURS. LAGORBE (Eug.), propriétaire, à Laplacette, { Dessirier. commune de Cayrols, canton de Saint-Ma- { H. Labarraque. met (Cantal). Trepsat. Comte de Ginestous. De Glatigny. C. Millet. Dupin. H. Labarraque. À. Salmon. e NE : À Dessirier. SAURY (Emile), pharmacien, à Aurillac (Can- Muizon (Maurice de), 34, rue de Lille, à Paris. RAmBAuD (Antonin), propriétaire, 13, rue d’Antin, Paris. tal). sé Labarraque. lrepsat. SOUILLIER (Jules-Maurice), propriétaire, à { H. Labarraque. | | E. Leroy. jazancourt (Marne). , P. A. Pichot. Le Conseil a en outre admis au nombre des sociétés agrégées : LE COMMISSARIAT NATIONAL D'AGRICULTURE DES ÉTATS-UNIS DE COLOMBIE. — M. Vincens adresse des remerciements au sujet de sa récente admission. — Des demandes de cheptels sont adressées par MM. Cam- bon, Charlot, Liénard, Quvo et le docteur Vincens. — M. Robin, sénateur, président de la Commission chargée d'étudier les voies et moyens de repeupler les cours d’eau de France, écrit sous la date du 6 février : « J’ai l'honneur d’ac- cuser réception de la lettre par laquelle la Société d’acclima- tation me signale certaines tolérances administratives en ma- ère de pêche, qui lui paraissent regrettables. » La Commission sénatoriale sur le repeuplement des eaux prend bonne note des faits que cette lettre soumet à son appréciation. Le résultat d’une vaste enquête comme celle que nous poursuivons devra être la refonte complète de la législation qui régit la pêche; c’est en ce sens que les commu- nications de &e genre sont appréciées par la Commission, au nom de laquelle je remercie ia Société d’acclimatation. » — M. le docteur K. Blanchet, président de la Société nan- 3° SÉRIE, T. VII — Février 1880. 8 106 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. taise d’horticulture, annonce la nomination, dans le sein de celte Société, d’une Commission chargée de recueillir des renseignements aussi complets que possible sur les consé- quences des froids que nous venons de traverser, au point de vue de l’horticulture et de l’agriculture, et de consigner ces renseignements dans un rapport à la fois historique et scien- ufique. | | — M. de Confévron écrit de Saint-Jean-de-Maurienne : « Il serait intéressant au point de vue de l’ornithologie, comme à celui de l’acclimatation, de rechercher à quelle époque les Pigeons ramiers sont arrivés à Paris, ce qui a pu les yattirer, les y retenir, les y acclimater en quelque sorte, et les fare vivre et se reproduire au milieu du bruit, du mouvement, dans nos promenades publiques, contrairement aux mœurs et et aux habitudes de cette espèce d'oiseaux naturellement sau- vage, quirecherche ordinairement les bois profonds, ombreux et solitaires, et qu'on ne trouve guère que là, si ce m’est à Paris : aux Tuileries, au Palais-Roval, etc. » Je prie donc ceux de nos confrères que cette question. peut intéresser et qui sont mieux que moi à même el capa- bles de la résoudre, de vouloir bien s’en occuper. » Il ne serait pas moins intéressant de rechercher où ni- chaient les Hirondelles qui habitartent certainement notre climat avant que les maisons, les édifices, aient affecté la forme et les dimensions actuelles, alors qu'il n'y avait que : des hutles de terre peu élevées. » Îlest à remarquer, en elfet, que ces oiseaux, qui revien- nent chez nous avec le printemps, construisent exclusivement leurs nids contre les maisons où ‘dilices publics, aux angles des fenêtres, contre les poutres, dans les hangars ou les re- mises ouvertes. » yen a bien qui construisent leurs nids contre les ro- chers, mais elles appartiennent à une espèce spéciale. » La construction des maisons avant donné aux Hirondelles des moyens faciles d'établir leurs nids, ont-elles donc aban- donné leurs habitudes premières? Qaclles étarent-elles? Ont- elles été alttirées chez nous par Pélévation des eités, et leur PROCÈS-VERBAUX. 107 présence ne remonte-t-elle pas au delà de la période histo- rique? » — M. le Secrétaire général communique lextrait suivant d’une lettre qui lui est adressée par M. Le Bihan, de La Tour à l'Oiseau, par Chauvigny (Vienne) : €. Mes Perruüches ondulées ont si bravement supporté cet hiver rigoureux qu’elles sont en ce moment toutes occu- pées, les unes à nourrir leurs petits, les autres à couver ; ét j'en ai un très grand nombre de couples extrêmement beaux. » Toutes mes autres espèces de Perruches ont également très bien résisté aux froids si rudes celte année. Mes Loris scapulaires (Aprosmictus scapulatus) semblent déjà s'occuper de leur nid. Mes Perruches de Swainson s’accouplent ; la femelle de palliceps ne sort pas de sa bûche.:.... » — M. Jacquemart-Ponsin demande à être compris dans la distribution d'œufs de Ganard du Labrador généreusement mis à la disposition de la Société par M. Garnot. Notre confrère ajoute : « Les Saumons de Californie que je dois à l’obli- seance de la Société prospèrent admirablement jusqu'ici, et sont bien plus gros que des iruites du même âge. » == M. Raveret-Wattel communique l'extrait suivant d’une letire qui Lui est adressée d'Australie par Sir Samuel Wilson : € J'ai le plaisir de vous mformer que des Saumons de Cali- fornie ont déjà été capturés dans plusieurs des affluents dü Yarra, ainsi que dans l'estuaire de ce fleuve, et dans quelques autres cours d’eau. Un de ces Saumons, qui proviennent de nos alevins, pesait 2 Hivres; un autre, 2 livres et demie. Ils paraissent remonter pour aller frayer dans le voisinage des sourecs. » Les quelques individus que jai conservés en étang se sont bien développés; mais moins vite naturellement que les autres. » J'espère que vos efforts pour introduire en France ce précieux poisson seront couronnés de succès, surlout en ce qui concerne les cours d'eau tributares de la Méditerranée, où le Saumon est aujourd’hui inconnu: Je vous serai très 408 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. obligé de vouloir bien me tenir au courant des résultats obtenus. » — M. le Secrétaire communique également la lettre ci- après qui lui est adressée de Hambourg : « Vous apprendrez sans doute avec intérêt que la côte Est du Schleswig, depuis la frontière du Jutland jusque vers Angelm, a été choisie pour la création de vastes bancs d’huîtres que l’on espère y voir prospérer. Les travaux préparatoires commenceront au mois de mars prochain. Environ 2 millions d’huîtres d’un an ou deux ans seront déposés aux endroits reconnus les plus favorables. La petite huître américaine, qui paraît être accli- matée sur les fonds calcaires du Petit-Belt a été choisie pour les premiers essais de mise en culture de la côte orientale... » (L'huître américaine mentionnée dans cette lettre est l’huître dite de Virginie (Ostrea virginica), qui plus rustique et plus prolifique que lhuître ordinaire, se trouve particulièrement indiquée pour des essais de repeuplement). — M. Wailly adresse un mémoire sur ses éducations de di- vers Bombyciens séricigènes. (Voy. au Bulletin). — M. de Confévron écrit de Saint-Jean-de-Maurienne : « Dire que les plantes des Alpes, auxquelles l'air frais et raréfié de leur lieu d’origine n’esl pas indispensable (c’est-à-dire celles qui peuvent être cultivées), ont besoin d’être couvertes avec soin pendant l'hiver, semble un paradoxe. Rien n’est plus vrai cependant. » Les plantes des Alpes, en effet, croissent bien spontanément sur les hauts sommets où règne en hiver le froid le plus in- tense ; mais à cette époque elles sont recouvertes d’un épais manteau de neige, qui ne les abandonne que très tard, quand le soleil est déjà chaud et qu'aucun retour du froid n’est à craindre. Engourdies jusque-là, c’est seulement alors que commence pour elles une végétation très active, et la floraison a lieu promptement. » Dansles jardins,au contraire, souvent dépourvues de neige, exposées au froid sur la terre nue, elles sont soumises aux vé- oétations reprises et interrompues ainsiqu'à toutes les vicissi- tudes des gelées et des dégels, ce qui les fait périr. PROCÈS-VERBAUX. 109 » Ceci dit pour ceux de nos confrères qui voudraient se livrer à la culture de ces plantes très intéressantes. » — M. Boisvert écrit de Beaupuy, près Marmande (Lot-et- Garonne) : « Dans les premiers jours du mois de juin dernier vous avez bien voulu m'adresser, sur ma demande, des oraines de Coton du Japon. » J'ai fait le semis les 12 et 15 juin : » 1° Dans de petits pots qui ont été placés sur couche et sous Châssis ; » ® Dans un jardin à Beaupuy, canton de Marmande ; » 3° À Coussan, commune de Marmande, et à lIle, com- mune de Fourques, canton du Mas d'Agenois, dans des ter- rains d’alluvion préparés pour la culture du Tabac. » Les graines ont bien levé. » Les plantes nées sous châssis ont élé mises en pleine terre, après la venue de plusieurs feuilles. » Les semis en grande culture ont été sarelés, éclaircis, chaussés. » Des fleurs se sont formées et ouvertes, mais aucune n’a pu nouer avant les gelées d'octobre. C’est, en conséquence, un insuccès complet que je dois vous signaler. » — M. de Montrol fait connaître que les pluies torrentielles de l'été dernier ont nui à ses cultures de Maïs et de Tomate du Mexique. Les Bambous ont seuls prospéré. Les échantil- lons de céréales provenant de l'Exposition ont été semés dans de bonnes conditions. Notre confrère fera, à l’automne pro- chain, connaître les résultats obtenus. — CHEPTELS. — Des comptes rendus sur la situation de leurs cheptels sont adressés par plusieurs de nos confrères, SaVOIr : — M. Brucker.— Faisans versicolores : « J’aiencore obtenu cette année beaucoup d’œufs ; mais, comme l’année dernière, ils étaient tous clairs. En outre, cette fois, la ponte a été moins suivie, moins régulière, à ce point qu’elle s’est prolongée jusqu’en septembre. Je n’avais fait nul cas des œufs pondus en août; voyant encore quelques œufs en septembre, Je les mis en incubation : essai aussi infructueux que les précédents. 4140 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » La troisième année offrira-t-elle plus de chance de réus- site? Je ne le pense pas, si nous restons dans les mêmes con- ditions de sujets. La cause d’infécondation, à mon avis, est la trop grande ardeur du mâle qui, n’avant qu’une seule femelle, la pourchasse même en cette saison comme au temps des accouplements; à ce moment elle est mutilée plutôt que cochée. » Je proposerais done à la Société soit d'ajouter une autre femelle versicolore à ce couple, soit de me permettre de lui adjoindre une faisane ordinare, soit enfin de reprendre le cheptel. à » Je regrette d’avoir à constater si peu de succès de la part d'oiseaux que nous soionons avec sollicitude depuis deux ans; du reste, ils se sont maintenus en parfait état de santé jusqu’à 2 jour, » Permettez-moi d'attirer l'attention de la Société sur la nécessité d’adjoindre au moins deux femelles à des cogs un peu vigoureux; je ne réussis mes Faisans vénérés qu’à cette condition. » | — M. Bernardos, de Saint-Brieuc. — Faisans argentés : Les deux oiseaux sont toujours en bon état ; mais la femelle n’a donné que des œufs clairs, — M, E. Dessirier. — Colins de Californie : Le couple est en bon état de santé; la ponte a été abondante ; mais aucun œuf n’était fécondé. Ç — M. Julien Plaut. — Poules de Crèvecœur : Annonce le renvoi des deux oiseaux survivants du lot qui lui avait été . confié. — M. Desvismes. — Canards de Bahama : Un des deux oiseaux vient de mourir. — À l’occasion de la lettre de M. de Confévron relative à la nidification des Hirondelles, M. Raveret-Wattel signale cer- taines modifications qui ont été constatées en Australie dans la manière de nicher de l’Hirondelle (Hirundo frontalis) et du Martinet (Lagenoplastes Ariel) de ce pays, depuis l’arrivée des Européens. Le Friquet (Fringilla montana), introduit dans la colonie de Victoria par les soins de la Société d’Accli- PROCÈS-VERBAUX. 411 malation, a également changé ses habitudes sous ce nouveau climat. Une modification très remarquable également est celle observée dans le régime alimentaire d’un Lépidoptère noc- turne du genre Agarisla; dont la Chenille, autrefois poly- phage, ne vit plus que sur la Vigne depuis que cette plante a été introduite en Australie. En Europe, des faits analogues ont été constatés ; à Rouen, M. Pouchet à remarqué que les Moi- neaux ont, depuis un certain nombre d'années, perfectionné la construction de leurs nids, qui sont plus sûrs et plus con- fortables pour les couvées. M. Maurice Girard rappelle qu'en Europe, et notam- ment en France, la chenille du Sphinx atropos, qui vivait autrefois sur le Jasmin et sur diverses Solanées sauvages, ne se trouve plus guère que sur la Pomme de terre, depuis que cette plante est entrée dans la grande culture. M. Raveret-Wattel dit à ce sujet que certains entomolo- cistes anglais admettent l'existence de deux races différentes chez le Sphinæ atropos, l'une vivant exclusivement sur le Jasmin, l’autre sur la Pomme de terre. M. le Président fait remarquer que le changement de nourriture observé s'explique tout naturellement par ce fait incontestable que les animaux ont des goûts et des préfé- rences pour telle ou telle substance nutritive. Un fait moins généralement admis c’est que les animaux soient susceptibles d'un certain progrès; on les regarde comme agissant d’une manière purement instinetive, et on leur refuse l’intervention du raisonnement dans leurs actes. Or, de nombreux faits dé- montrent qu'il n’en est pas ainsi, que les animaux apprécient très bien certaines conditions extérieures et agissent d’après ces conditions, comme le ferait un individu raisonnant très logiquement. | | M.: Millet s’étonnerait qu'on ait réellement pu s’aperce- voir de modifications dans le mode de nidification du Moineau franc, attendu que cet oiseau a différentes manières de nicher suivant les circonstances, tout en prenant soin, d’ailleurs, de toujours construire son nid de façon à le rendre le plus con- fortable possible. Ainsi, par exemple, quand 1l s’installe dans 149 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. un nichoir artificiel dont l'ouverture est dirigée vers le Nord, il ne manque pas d'élever une sorte de muraille pour se pro- téger contre l’action du vent. Quant au Friquet, 1lse montre, en général, moins sauvage que l'ont avancé certains auteurs ; on le voit nicher très fréquemment au milieu même des vil- lages. M. le Président fait observer qu'il ne paraît pas en être toujours ainsi; qu'en Alsace, par exemple, le Moimeau france est seul à s'approcher des habitations, et que le Friquet ne se rencontre qu’assez loin des villages. Comme exemple de la manifestation de l'instinct qui amène les animaux inférieurs eux-mêmes, notamment les In- sectes, à modifier leurs habitudes d’après les nouvelles con- ditions dans lesquelles ils se trouvent placés par le fait de l’homme, M. Maurice Girard cite l’observation, faite à la Nou- velle-Calédonie, d’une Mégachile qui avait logé son nid dans le trou d’une serrure, ayant parfaitement su reconnaitre que le choix de cette installation lui épargnerait beaucoup de travail. | — M. Renard place sous les yeux de l’Assemblée un échan- tillon d’une plante qui lui est adressée du Japon et qu’il croit être une Mousse. Les frondes de cette plante, fort élégante d’ailleurs, sont remarquables par leur extrême ténacité. L’é- chantillon sera envoyé au Muséum pour y être déterminé. — M. Berthoule fait connaitre que l’état des œufs de Sau- mon des lacs envoyés récemment de New-York et confiés à ses soins, lui fait craindre une non réussite. Le mode d’em- ballage de cet envoi laissait à désirer, et les œufs ont eu à en souffrir pendant le voyage. Déjà beaucoup de ces œufs ont dû être Jetés, et les sept ou huit mille qui restent n’arriveront peut- être pas davantage à éclosion. Mais, quel que puisse être le résultat final, ajoute M. Berthoule, notre Société n’en doit pas moins de reconnaissance à la Commission des pêcheries américames pour le nouvel et si généreux envoi qu’elle vient de nous faire. — M. de Sémallé annonce que les froids rigoureux de cet hiver ont malheureusement fait périr tous les Cochons d'Inde PROGÈS-VERBAUX. 1138 qui s'étaient mullipliés en liberté dans une de ses propriétés. — M. le Secrétaire général dépose sur le bureau, de la part de M. Pierson, des semences et des échantillons du bois de divers arbres de l'Amérique du Sud (République argentine, provinces de la Rioza et de Cordoba), savoir : 4° De Quebracho blanco, dont le bois est blanc et assez semblable à celui du Hêtre. L'arbre, assez Joli, ne dépasse guère 90 à 60 centimètres de diamètre et 10 à 12 mètres de hauteur. Les semences ont été récoltées dans les ilanos de la province de la Rioza, où le climat est comparable à celui de l'Algérie du nord. 2 De Quebracho coltorado, qui donne des bois de char- pente excellents, beaucoup plus durs que ke Chêne et ne pour- rissant pas dans la terre. [ls sont employés, de préférence à toute autre espèce, pour les traverses de chemins de fer. Le bois et l’écorce (d’un rouge très vif) contiennent beaucoup de tannin et sont employés dans les tanneries du pays. On en ex- porte, dit-on, d'assez grandes quantités en Europe. Les se- mences proviennent de la province de Cordoba; elles ont été récoltées sur des collines assez arides formées de gneiss. Le climat est celui de la Provence et du nord de l'Algérie. 9 D’Algarobo (Prosopis alba). Arbre magnifique dont la hauteur atteint 20 et 25 mètres et le diamètre du tronc 1"90; donne d'excellents bois de construction, très durs et qui pour- rissent très difficilement. Le fruit, qui est une gousse très sucrée, constitue une excellente nourriture pour les Chevaux et les Mules, qui en sont très friands. [l en existe deux variétés principales : la Blanca et la Negra, que l’on mélange pour les donner aux animaux. Get arbre croît dans les terrains les plus arides et dans une région où il pleut très rarement. Climat analogue à celui de la Provence et du Nord de lP'Al- gérle. | s Avec les gousses de l’A Zgarobo blanco les Indiens de la pro- vince de là Rioza préparent le Patay, sorte de pâte qui, avec le mais, constitue la base de leur nourriture pendant une partie de l’année. En faisant fermenter l’Algarobo, ils préparent une liqueur nommée Chicha, qui, lorsqu'elle est fraîche est 114 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. assez agréable à boire et devient ensuite forte et capiteuse, Dans son ouvrage sur la République argentine, M. Martin de Moussy donne des détails très complets sur ces divers arbres. — M. Carbonnier annonce que les 4,000 œufs de Saumon de Californie qu'il a reçus de la Société au mois de novembre dernier ont parfaitement réussi ; les alevins, très vigoureux, sont parfaitement en état de subvenir eux-mêmes à leurs besoins. Notre confrère, qui se propose de les verser dans la Seine, à lendroit dit l’abreuvoir du Louvre, le 21 février courant, prie M. le Président de vouloir bien déléguer quel- ques membres de la Société pour assister à lopération. M. Berthoule considère comme étant d’un choix regret- table l'endroit où seront déposés les alevins, lesquels, en raison de la hauteur de l’eau, de son manque de pureté, de l’état des berges, etc., ne trouveront ni la sécurité désirable, ni la nourriture dont 1ls ont besoin. Notre confrère estime qu'au point de vue des chances de réussite et de l'intérêt de l'expérience, 1l importerait de verser ces alevins dans un des cours d’eau tributaires de la Méditerranée, Si l’on tient toute- fois à les essayer dans la Seine, il conviendrait de les placer dans un petit affluent, où 1ls trouveraient des conditions d’exis- tence beaucoup moins défavorables que dans les eaux limo- neuses du fleuve. M. Millet croit également qu’il importerait de placer les alevins dans un milieu se rapprochant autant que possible des conditions naturelles, c’est-à-dire dans une eau fraîche (de 9 à 11 degrés), limpide, peu profonde et riche en animalcules propres à la nourriture des jeunes poissons. Dans la Seine, les Saumoneaux ne rencontreront aucune de ces conditions fa- vorables, et, de plus, 1ls v seront exposés à la voracité des poissons carnassiers, tels que les Brochets, les Perches et surtout les Anguilles. M. Carbonnier ne partage pas ces craintes sur l'issue de l'expérience; il ne croit pas que les poissons carnassiers soient nombreux dans la Seine, au moins dans la traversée de Paris. H considère d’ailleurs comme intéressant de vérifier par cet PROGÈS-VERBAUX. 119 essai l'exactitude des renseignements donnés sur la rusticité du Saumon de Californie. Notre confrère ajoute que M. Lamou- roux, membre du Conseil municipal, et M. Baurin, chef du bureau des pèches au ministère des travaux publics doivent assister à la mise en liberté des alevins, et que, par suite de la date trop prochaine fixée pour l'opération, il ne lui est plus possible de modifier les dispositions arrêtées, M. Maurice Girard pense que les pêcheurs pourront con- tribuer pour le moins autant que les Brochets et les Perches à la destruction des alevins. M. le Président prie M. Carbonnier de vouloir bien tenir compte des observations qui viennent d’être faites, la Société s’en rapportant d’ailleurs à son expérience, — M. Maurice Girard fait la communication suivante : — «Ilm'a été remis par M. Lespinasse, de la part de notre collègue, M. Francisco Vincent, de Séville (Espagne), des Orthoptères qui ont ravagé en Andalousie les oliviers, en juil- let 1879, et détruit les plantations de ces arbres, malgré leur dur feuillage. Ce sont des Acridiens ou Criquets, tribu à mi- grations dévastatrices ; ils sont voisins de nos Œdipodes à ailes inférieures rouges où bleues, mais plus gros, et constituent l'espèce appelée Slauronotus crucialus, Fabr., qui existe en Aloérie et dont les dévastations ont élé signalées par les au- teurs, tant en Espagne que dans l'Asie mineure, Ge Criquet a l’abdomen jaune, le corselet marqué d’une sorte de croix noi- râtre, les cuisses postérieures rouges et munies de crénelures, les pseudélytres ou ailes supérieures d’un gris Jaunâtre avec des bandes noirâtres, les ailes inférieures incolores ; ces ailes, plus grandes que les supérieures, sont plissées en éventail chez les Acridiens comme chez les autres Orthoptères propres. » — M. Berthoule donne quelques détails sur un appareil de ’invention de M. H. S. Ditten, pharmacien, à Christiania, pour la reproduction du Homard. Get appareil, dont un modèle ré- duit est déposé sur le bureau, consiste en une sorte de caisse flottante, à claire-voie, dans laquelle on enferme des femelles quelque temps avant la ponte. M. Berthoule fait remarquer que cet appareil offre bien l'avantage de tenir en sûreté les fe- 116 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. melles pendant la durée de lincubation des œufs, mais que les larves ou phyllosomes s’échappant aussitôt après l’éclosion par les claires-voies de ja caisse, ne peuvent être protégées et sont perdues pour l’éleveur. M. NMillet pense que cel appareil pourrait néanmoins rendre quelques services, étant employé comme une sorte de fravère artificielle, car des appareils analogues sont déjà utilisés depuis longtemps dans les eaux douces pour la propagation des Écrevisses. — M. le Secrétaire général dépose sur le bureau une notice de M. le docteur Boudard, de Gannat, sur les résultats avanta- geux obtenus pour l'allaitement des enfants, de l’emploi de chèvres spécialement dressées à cet usage. — M. Geoffroy Saint-Hilaire donne ensuite lecture d’une lettre'par laquelle M. le marquis d’Hervey de Saint-Denys rend compte de ses observations sur le degré de résistance des Talégalles au froid de nos hivers. (Voy. au Bulletin). 1° Rapport de M. A. Robert de Goderville sur la question des traités de Douanes. — Rouen 1879, in-4°. 2° L’Agriculture et la liberté commerciale, par M. E. Raoul Duval. — Paris 1880, in-18. 3 Traitement des vignes phylloxérées par le sulfure de carbone: — Rapport sur les expériences el sur les applica- lions en grande culture effectuées en 1877, par M. À. F. Ma- rion. — Paris 1878, in-4° 4 La lutte contre le phylloxéra dans l'arrondissement de Toulon.— Toulon 1880, in-8°. —Offert par le Comité d’études. et de vigilance de l’arrondissement de Toulon. 5 Nouveau système d'enseignement national, gratuit et obligatoire, considéré surtout au point de vue des intérêts agricoles, par L. Fabre. — Carpentras 1879, in-18. — Offert par l’auteur. 6° Prontuario filoxerico, dedicado « los viticullores espa- ñoles y delegados oficiales, par M. Mariano de la Paz Graells. —_ Madrid 4879, in-8°. — Offert par l’auteur. Le Secrétaire du Conseil. C. RAVERET-WATTEL, IV. BIBLIOGRAPHIE Les Orchidées, culture, propagation, nomenclature, par G. Delchevale- rie. 1 vol. in-12, 132 pages, avec gravures. (Bibliothèque du Jardi- nier.). Libr&rie agricole, 26, rue Jacob. Dans le petit ouvrage de vulgarisation que vient de publier M. Delche- valerie, l’habile et savant directeur des jardins royaux et publics de l'Égypte, l’on trouve des détails intéressants : sur l’établissement des serres à Orchidées, soit pour celles qui viennent de l'Inde et des parties chaudes du globe, soit pour celles des zones plus tempérées et même froides ; sur la manière de traiter ces plantes à leur arrivée en Europe, sur la culture en serre, leur muluplication et propagation par semis, division et boutures, etc. Vient ensuite une revue détaillée, fort claire, des genres et des espèces qu’il convieudrait de cultiver dans les collections d’amateurs. Ce travail est accompagné de 32 gravures très bien dessmées et don- nant une idée exacte de ces végétaux bizarres, ct, par suite fort difficiles à reproduire. Comme le dit l’auteur, si l’on juge que celles de ces plantes qui exigent la serre chaude entrainent des frais d'installation et de chauffage trop considérables, 1l en est un grand nombre auxquelles suffit la serre tem- pérée ou même la serre tempérée-froide, et qui néanmoins ne le cèdent en rien aux premières pour l'éclat et la beauté. C'est aussi vers les Orchidées de serre froide que nous désirerions voir se porter de préférence l’attention des horticulteurs. Il. — JourNAUX ET REVUES. (Analyse des principaux articles sc rattachant aux travaux de la Société.) Comptes-rendus des séances de l’'Académic des Sciences. (Gauthier-Villars, 55, quai des Augustins.) 9 Février 1880. —. Sur les maladies virulentes et en particulier sur la maladie appelée vulgairement choléra des poules. Les maladies virulentes comptent parmi les plus grands fléaux. Pour s’en convaincre, il suffit de nommer la rougeole, la morve, le charbon, la fièvre jaune, le tynhus, la peste bovine. A la suite de mes études sur les organismes microscopiques, et de la culture que j'ai faite de ces petits êtres dans des milieux artificiels (1857), on s'empressa de rechercher si les virus et les contages ne seraient pas des êtres animés. Le D" Da- vaine (1863) s’efforca de mettre en évidence les fonctions de la bacté- A1S SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. l ridie du Charbon qu'il avait aperçue dès l’année 1850, et l’étiologie de plusieurs autres maladies fut rapportée à l'existence de ferments micros- copiques. Aujourd’hui, les esprits les plus rebelles à la théorie des germes sont ébranlés. Toutefois, dans la grande majorité des maladies virulentes, le virus n’a pu être isolé, encore moins démontré vivant, par la méthode des cultures. En outre, l’histoire de ces maladies présente des circonstances extra- ordinaires, au nombre desquelles il faut mettre en première ligne l’ab- sence de récidive. N’est-il pas surprenant d'observer que la vaccine (maladie virulente elle-même) préserve et de la vaccine et d’une maladie plus grave, la petite vérole? Le fait de la vaccine est unique, maïs le fait de la non-récidive des maladies virulentes paraît général. L’orga- nisme n’éprouve pas deux fois les effets de la rougeole, de la scarlatine, du typhus, de la peste, etc., du moins l’immunité persiste péndant un temps plus où moins long. Parfois, se déclare dans les basses-cours une maladie désastreuse qu’on désigne vulgairement sous le nom de Choléra des poules. L'animal en proie à cette affection est sans force, chancelant, les ailes tombantes. Les plumes du corps, soulevées, lui donnent la forme en boule. Une somnolence invincible laccable. Le plus souvent la mort arrivé sans que l'animal ait changé de place, après une muette agonie. La maladie est produite par un organisme microscopique, lequel aurait été soup- conné en premier lieu par M. Moritz, vétérinaire dans la Haute-Alsace, mieux figuré en 1878 par M. Peroncito, vétérinaire à Turin, et enfin retrouvé en 1879 par M. Toussaint, professeur à l’École vétérinaire de Toulouse, qui a démontré, par la culture du petit organisme dans de l'urine neutralisée, que celui-ci était l’auteur de la virulence du sang. Mais jai reconnu qu'un milieu de culture bien mieux approprié à la wie du Microbe du Choléra des poules, c'est le bouillon de muscles de poule, neutralisé par la potasse et rendu stérile par une température supé- rieure à 400° (110 à 115°). En quelques heures, le bouillon le plus lim- pide commence à se troubler et se trouve reinpli d’une multitude infime de petits articles d’une ténuité extrême, légèrement étranglés à leur milieu, et qu'à première vue on prendrait pour des points isolés. La vi- rulence est si grande que, par l’inoculation d’une minime fraction de goutte d’une culture sur une poule, dix-huit fois sur vingt, la mort arrive en deux ou trois jours, et le plus souvent en moins de vingt-quatre heures. Quelques gouttes d’une culture déposées sur du pain ou de la viande qu'on donne à manger à des poules, suffisent pour faire pénétrer le mal par le canal intestinal, où le petit organisme microscopique se cultive en si grande abondance, que les excréments des poules ainsi infectés font périr les individus auxquels on les inocule, Evidemment, c’est sur- tout par les excréments que se propage dans les basses-cours Ta très grave maladie qui nous occupe. BIBLIOGRAPHIE, 119 On peut donc l'arrêter, en isolant, pour quelques jours seulement, les animaux, et en lavant la basse-cour à très grande eau, acidulée avec un peu d'acide sulfurique. D'autre part, je crois pouvoir dire déjà que, par un certain change- ment dans le mode de culture, on peut faire que le Microbe infectieux soit diminué dans sa virulence; néanmoins je demande, pour le moment, Ja liberté de ne pas aller plus loin dans ma confidence... Sous Île pre- _ mier deses états, le microbe inoculé peut tuer vingt fois sur vingt; avecle virus atténué, toutes les poules seront malades, mais elles ne mourront pas, et si plus tard, on leur inocule le virus très infectieux, cette fois il ne fuera pas. La maladie aurait par conséquent le caractère des mala- dies virulentes, maladies qui ne récidivent pas, et le microbe affaibli se comporterait comme un vaccin, relativement à celui qui tue. On peut donc avoir lespoir : 1° d'obtenir des cultures artificielles de tous les virus ; et 2 de trouver les virus-vaccins des maladies virulentes qui désolent l’humanité, et sont une des grandes plaies de l’agriculture dans l'élevage des animaux domestiques. (M. PASTEUR.) L'Illustration horticole, (J. Linden et Ed. André), Gand. 42 livr. de 4879. — Le Cycas media. Le Cycas media, Rob Brown, Cycas moyen, dont le nom est celui que les auciens avaient donné à un petit palmier d’Ethiopie, est un petit arbre, (cycadées) qui peut acquérir trois ou quatre mètres de hauteur. On le trouve à l’état spontané dans l'Australie intertropicale, non loin de la mer ; il y croit en société, assez fréquent sur les rochers et dans le sable des plages. Son tronc cylindrique est annelé et se couronne au sommet d’une belle tête compacte de frondes, dont la longueur ne dépasse guère un mètre, mais qui sont disposées d’une manière régulière et élégante. L'inflorescence mâle n’a pas été étudiée jusqu’à présent, mais les fleurs femelles sont connues. À leur maturité, les fruits atteignent la grosseur d’un œuf de poule. Cette belle espèce, qui croît dans la région tempérée de la côte orien- tale de PAustralie, à la manière des palmiers robustes, sera une pré- cieuse acquisition pour les serres froides, les jardins d'hiver peu chauffés et les jardins de plein air dans la région méditerranéenne. On vient d’en planter plusieurs pieds à Monte-Carlo. Peu de végétaux peuvent rivaliser avec les Cycadées pour l’ornemen- tation des jardins du midi. Ii ya, dans le jardin public de Gênes, un très fort exemplaire de Cycas revoluta, orné d’une magnifique couronne de feuilles et mürissant ses fruits. Les Zamia des parties chaudes de l’Amé- rique du nord, le Dioon edule, dont on mange les graines au Mexique, ainsi que les Ceralozamia, les Encephalartos de l'Afrique australe, les Macrozamia de la Nouvelle-Hollande, le Cycas media, et plusieurs autres espèces de cette belle famille sont destinés à fournir à ces contrées 120 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. des ornements de premier ordre, aussi élégants qu'étranges. Il faudra seulement à ces plantes une préparation intelligente, avant de les exposer tout à fait aux intempéries atmosphériques, et nous ne conseillerons point de risquer les espèces de l'Amérique du Sud, comme les Zamia Lindeni, Z. Roezlii et autres. qui ne résisteralent pas. (ED. ANDRE.) UT. — PUBLICATIONS NOUVELLES. Leçons sur la physiologie ct l'anatomie comparée de l'homme ct des animaux, faites à la Faculté des sciences de Paris; par H. Milne Edwards, professeur honoraire au Muséum. T. XII. Première partie: Fonctions de relation (suite). Actions nerveuses excito-motrices ; ani- maux électriques ; fonctions mentales. In-8°, p. 1 à 324. Paris, imp. Martinet; Hib. G. Masson. L'ouvrage sera complet en 14 volumes. De l'utilité des algues marines, par Alexandre Saint-Yves. In-8° 61 p. Paris, imp. Martinet; Nb. Berthier. Les Arts textiles à l'Exposition universelle de 4828. Première partie : la Soie, le Coton, la Laine, le Chanvre, le Phormium, le Jute. Deuxième partie : les Tissus réticulaires. Rapport, par M. Alfred Re- nouard fils, filateur de lin. In-8°, 217 p. avec 6 planches et 9 fig. Paris, imp. et lib. Lacroix, 10 francs. Le Jardinier des petits jardins, indiquant la manière de cultiver les plantes potagères, le choix, la plantation, la greffe et la taille des arbres fruitiers, et donnant toutes les notions pour former un jardim d'agrément, etc: par Rousselon et Vibert In-18 jésus, 228 p. Corbeil, imp. Crété fils; Paris, lib. Lefèvre. Le Chêne yeuse ou Chêne vert dans le Gard, par M. M. Regimbeau, inspecteur des forêts. In-18 jésus, 164 p. et 8 planches. Nimes, impr. Jouve. Les semis de vignes américaines, par Je vicomte de Gironde. In-18 jésus, 32 p. et planche. Montauban, impr. l'orestié. Le Gérant: JULES GRISARD. mm ne Se PARIS. — jMPRIMERIE DE E. MARTINET, RLE MIGNON, ä TIRAGES A PART EN VENTE AU SIÉGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE LILLE, 19. Ep. ANDRÉ. — Eucaiyptus globulus (14 pages avec gravures)... A. BERNARD. — Notice sur l’Attacus Yama-maï (20 pages)... F.-A. BIGOT. — Éducations d’Attacus Yama-mai faites à Pon- ” toise en 1874 (18 pages)....................s..s.sssess BLYTH Esq. — Faisans pouvant étre acclimatés en Angleterre (34 pages). .,.......... RATE 4 RATE NT NE PRÉ TS BOSSIN. — Note sur la petite Tomate du Mexique set re (G piges... ous... soie FRONT TASSE AU PS SERRES BRAINE et M. GIRARD. — L’Attacus Atlas. Son introduction en . France, par M. A. Braine; son histoire, son habitat, par M. Mau- rice Girard (8 pagesŸ. .. se murs. DA LA Ed SPAS MS LE UP RES à Recuzus CARLOTTI. — Maladie des vers à soie (11 pages). . CLÉMENT. — Note pour servir à l’histoire d’un Bombycien sérici- gène (Attacus Cecropia) (9 pages, 2 gravures).............. DA SILVA COUTINHO. — Sur les Tortues de l'Amazone (20 pages.) . DEBAINS. — Rapport sur les troupeaux d’Yaks et de Chèvres d’Angora réunis à Souliard (14 pages)..................... DECROIX. —- Les Dromadaires.— De l’utilisation de l’Agave (11 p.). AIMÉ DUFORT.— Un PR’ à trompe perforante, ravageur des oranges en Australie (9 pages, gravures)................ Exposition des races canines au Jardin mener e en 1863 (compte rendu) (96 pages)....................s..ssesssse GALLOIS et HARDY. — Sur les Er on guineense et Coin (D pages TS Rennes ne votes ns she _ A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Rapport au nom de la Commis- sion des récompenses, 1875 (23 pages)....... MATRA DEEE CT A Maurice GIRARD. — Insectes carnassiers utiles à introduire dans les jardins (36 pages, 18 gravures)......................... LE MÊME (avec M. FoRGEMOL). — Notice entomologique sur l’At- tacus aurota et sur son éducation, par M. Maurice Girard; dévidage des cocons de l’Attacus aurota, par M. le docteur porn (2h paves, f planche), 2, 2202.02 ee es. LE MÊME. — Domestication des Blattes (16 pages, gravures)...... LE MÊME. — Note relative au parasite appelé Oujt, destructeur des-chenilles de Vers à soie (11 pages)....:.........,....., MARIANO DE LA PAZ GRAELLS. — Les Spartes, les Joncs, les Pal- mers et le Pittes (15 pages)... 0 AR 1 Inauguration de la statue de Daubenton au Jardin d’Acclimatation. Rapport de M. Drouyn de Lhuys. — Discours de MM. de Qua- trefages, Richard (du Cantal), et de M. Viard, maire de Monthard CES A ee ae ne nur dde eos Lena lt Ad ee 00 oies Sal de Me Instructions générales pour les voyageurs sur les envois d'animaux ét de Nés paresse op spa G. INZENGA. — Traduit par M. le comte du Tour : Culture du SHINAC" Gil SCO CAM DARES) ie. emo eee 80e dos ass dei ERNEST LAMBERT. — Eucal sp Culture, exploitation et pro- duit ; son rôle en Algérie (56 pages). Nouvelle édition... » 60 » 70 4 10 » 80 { Suite des tirages à part. MARTINET. — Note sur la culture de l’Erythroxylon Coca (7 p.). Josepx MIGHON. — De: quelques végétaux chinois. Instruction © sur les moyens d’envoyer en France les plantes vivantes et les graines (14 pages).........:......ssessess.see 710 Le MÊME. — Rapport sur les études et recherches à faire en Chine. et au Japon (31 pages)...................e.........r.er C. MILLET. — Chasse des oiseaux de passage. Rapport fait au nom de la section des Oiseaux (17 pages)................... Le Même. — Législation de la pêche fluviale (31 pages)... à Éwrze NOURRIGAT. — Le Mûrier du Japon (8 pages).......... Ép. PRILLIEUX. — Sur les productions agricoles et forestières … des possessions hollandaises des Indes orientales (31 pages)... La production animale et végétale. Études faites à l'Exposition universelle de 1867 (380 pages)............. ne SUCER De QUATREFAGES. — Éloge historique de M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire (22 pages).................................: ANTOINE QUIHOU. — Catalogue des vignes actuellement cultivées au Jardin d’Acclimatation du Bois de Boulogne (44 pages)... RAMON DE La SAGRA. — Notice sur l’Ortie de Chine (20 pages). RAVERET-WATTEL. — De l'utilité d'introduire la sériciculture à la Nouvelle-Calédonie (9 pages)......................... Le yème. — Éducation de l'Atiacus Yama-maï au Japon, d’après les notes de M. F.-0. Adams, secrétaire de la légation britan- nique, à Yédo (6 pages).......:....:.......... à | E. pe SAULCY. — Éducations d’Attacus Yama-mai, faites à Metz en 1875 et 1876 (17 pages)............................. SHIMIDZEU KINZAIMON. — Étude complète de l’éducation des Vers à soie. Traduit du japonais par le D" P. Mourier (31 pages). D' A. SICARD. — Compte rendu de la session du congrès des orientalistes, tenu à Marseille en 1876 (6 pages)............. LE MÊME. — Études sur la nourriture des poissons de mer (4 pages). ..................sssseseseseere.sersererent G. Euc. SIMON. — Mémoire sur les bêtes à laine en Chine (32 pages). .....:.2:.-2... 140.406 ent ee TE NNES Dr J.-L. SOUBEIRAN. — Rapport sur les Expositions internatio- nales de pêche de Boulogne-sur-Mer, d'Arcachon et du Havre (1866-1868) (187 pages)...........................4..... LE MÊME. — Rapport de la Commission chargée de rédiger des instructions pour les Antilles (24 pages)..................... VERLOT. — Liste des plantes du Chili, rares ou non encore intro- duites, qu’il serait utile, au point de vue industriel, économique ou ornemental, de cultiver dans le midi de la France (région de l’oranger) (31: pages).: 4.21 AIN DR ESS Dr VIDAL. — Animaux et plantes utiles du Japon (45 pages).:.. D: VINSON — Acclimatation du Quinquina à la Réunion (8 p.). pa )ARIS. — INTMIMERIE DE E. MARTINET, kHUE MIGNON, 4, > 35 # 1 1 50 » 939 VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. | B844 BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE ! PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 3° SÉRIE TOME: VEI RE — N°3 Mars 18820 Ua —— SOMMAIRE. I. Travaux des membres de la Société. MM. Le marquis D'HERVEY DE SAINT-DENYS. — Reproduction en liberté des Talégalles de Latham È DE SAÏNT-QUENTIN. — Note sur une nouvelle Solanée à tubercules comes_ ID NTEMER e UE RURRS LRAAU RE RE ANR PNR IE AE II. Extrait des Procès-verbaux des séances de la Société. III. Extrait des Procès-verhbaux des séances des Sections. Comte de GINES TOUS. — Séance du 3 février 1880..................... CHRISTIAN LE DOUX. — Séance du 17 février 1880... ................. IV. Bulletin bibliographique. Les plantes grasses, autres que les Cactées, par M. Ch. LEMAIRE, 166. — Journaux et Revues, 167. (Notices et analyses, par M. AIMÉ DUFORT.) PARIS AU.SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. : o L * ke =, | i \ | EX \ Fe =: | qe #4 4 Ge — A — a EC IX, CE 191 127 RAVERET-WATTEL — Séances générales des 5 et 19 mars 1880...... 132, 147 162 L 163 La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles. insérés dans son Bulletin. 4 € # 2: ent aux travaux de la Société, Administration, rue de Lille, 19. URS e rapport dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux exemplaires au bu reau de | LA AVIS AUX AUTEURS ET EDITE maire des ouvrages qui s Le Bulletin donnera une analyse som SUPPLÉMENT AU BULLETIN DE LA SOCiËTÉ D'ACCLIMATATION. PR POMPES A PISTONS PLONGEURS ACTIONNÉES PAR DES MACHINES A VAPEUR VERTICALES È La série de ces Pom- pes et Machines com- prend 10 numéros qui correspondent à 10 gran- deurs différentes. 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Les premiers essais ne furent pas concluants, parce que le coq talégalle qui m'avait été confié en cheptel, ayant des habi- tudes de domeslicité invétérées, venait sans cesse dans la basse-cour, et surtout n’oubliait pas de s’y trouver aux heures où des distributions de grain étaient failes; mais ce coq fut échangé, et bientôt les talégalles, mâle et femelle, cessèrent de se montrer près des habitations. L'hiver qui suivit ayant été très doux, ils le passèrent comme l'été, cachés dans les bois et sans qu’on leur fournit aucune nourriture. Dès lors 1ls vécu- rent de leur vie propre, comme les autres oiseaux du parc, et le premier problème de leur existence à l’état sauvage fut très heureusement résolu. La reproduction toutefois fut retardée, ou tout au moins très contrariée, au début de ces expériences, par une circon- stance importante à notifier. J'avais pensé qu’un coq talégalle pourrait être associé avantageusement à plusieurs poules, comme pour les gallinacés en général, et Je m'étais procuré deux poules, en outre de celles que la Société m'avait confiées ; 3° SÉRIE, T. VII, — Mars 1880. 9 199 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. mais cette association eut les plus mauvais résultats. Il y avait des batailles continuelles. Certaines femelles étaient maltrai- tées par les mâles, et l'entretien des nids souffrait beaucoup de ce désordre. J’appariai donc définitivement les oiseaux deux par deux et, l’année suivante, j’eusla satisfaction de voir courir dans les bois des nouveau-nés, gros comme des merles ou des corbeaux, aussi sauvages et aussi farouches que ces oiseaux pour lesquels on les avait pris d’abord. Je vous aitenu au courant de ce premier succès. La Société voulut bien m'en témoigner sa satisfaction en me faisant l'honneur de me décerner une médaille de première classe. Encore un ou deux étés et j’entrevoyais déjà le parc du Bréau littéralement peuplé de talégalles, mais hélas! c’est ici que Je touche au triste dénouement qu’il me reste à vous raconter. . Des neiges d’une abondance extrême sont tombées en dé- cembre dernier. Elles ont recouvert le sol, à la campagne, sur une épaisseur moyenne de 30 centimètres, et cette couche de neige s’est maintenue pendant plus d’un mois sans le moindre dégel, c’est-à-dire sans la moindre interruption. Je me suis préoccupé naturellement de mes talégalles ; j'ai fait balayer plusieurs places et semer du grain dans les endroits du parc où l’on supposait qu’ils pourraient vemir, notam- ment autour des nids, mais sans qu’on eût jamais la satisfac- tion de reconnaitre par des traces imprimées sur la neige que les talégailes aient fréquenté ces endroits plutôt que tous les autres habitants des bois. Le fait même de les avoir rendus si complètement sauvages ôtait tout moyen de les approcher et de les secourir. On eut alors le chagrin d’en trouver succes- sivement dix-sept, tant jeunes que vieux, blottis, et comme enterrés dans des trous profonds qu’ils avaient creusés dans la neige et où ils étaient morts de faim et de froid, s'étant affaiblis, sans doute, par le jeûne plus promptement que les oiseaux indigènes, et n'ayant pu profiter des grains semés en leur intention. Le nombre des oiseaux morts que l’ona trouvé, n’a prouvé que la multiplication avait été beaucoup plus forte que je ne l'avais cru, ce qui s'explique aisément par ce fait, que, ne voyant jamais les talégalles en troupe, on imagimait DES TALÉGALLES DE LATHAM. 193 souvent rencontrer le même oiseau, alors que c’en était un différent. La naissance de plusieurs devait remonter au moins à trois années, d’après l’aspect des pattes. Aujourd’hui tout est tristement changé. On n’en aperçoit plus aucun etil est à peu près certain que tous ont péri. Peut-être me direz-vous que j'ai attendu trop longtemps (environ quinze jours) avant de faire balayer la neige et semer du grain en quelques endroits; mais il faut considérer que j'avais entrepris d’essayer l’acclimatation des Talégalles en pleine hberté, à l’état complètement sauvage, sans la moindre assistance d’aucune sorte; que depuis quatre ans cet essai avait parfaitement réussi, même avec des périodes passagères de neige, et que je n’aicommencé à m’inquiéter qu’en voyant cette longue durée de froid continu sans le moindre dégel, si contraire aux conditions ordinaires de notre climat. Maintenant, si nous résumons la série des expériences accomplies dans le parc du Bréau depuis l’année 1875, tout en déplorant le désastre final, nous devrons du moins recon- naître que nous avons réuni un ensemble d'observations positives et des faits concluants absolument acquis, en ce qui regarde l’acclimatation des Talégalles à l’état sauvage sous la zone du climat de Paris. 1° Les deux premières années sont perdues en tâtonne- ments infructueux, par suite des habitudes domestiques d’un coq trop apprivoisé, et ensuite par le tort d’avoir donné plu- sieurs poules au même coq, au lieu d’apparier les oiseaux deux par deux; mais, aussitôt après avoir remédié très facile- ment à ce double obstacle, et dès l’année 1879, les Talégalles s’accoutument à vivre dans les'boiïs, y deviennent tout à fait sauvages, et trouvent eux-mêmes leur nourriture, hiver comme été, grâce aux glands qu’il mangent en grande quan- tité, quand toute autre alimentation leur manque. Îls savent se garantir des renards, en se perchant la nuit, et même des chats sauvages, en choisissant pour se percher des branches très minces, le plus souvent placées au-dessus d’une pièce d’eau. Ils ne paraissent nullement souffrir du froid, aux jours les plus rudes de Phiver ; ils grattent facilement avec leurs 194 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. fortes pattes une couche de neige ne dépassant pas l'épaisseur moyenne qu'on a coutume de lui voir dans notre climat. Ces faits sont démontrés par une expérience de quaire années conséculives. 2 En ce qui regarde l’état de fermentation permanente des nids, condition essentielle à l’éclosion de tous les œufs que les poules talégalles pondent et enfouissent sans interruption durant l'été (de manière que les petits naissent un à un et non pas par séries analogues aux couvées des autres oiseaux), il faudrait pour l'obtenir des alternatives fréquentes et con- tinuelles de pluies et de chaleur, que ne comporte pas notre climat, et dont le défaut limitera nécessairement beaucoup dans nos bois la multiplication des Talégalles abandonnés à l’état sauvage. La preuve en est dans le grand nombre d'œufs fécondés et contenant des petits mort-nés, à différentes pé- riodes de leur développement, que l’on trouve dans les nids en les fouillant vers la fin de l’automne ; mais la même expé- rience de quatre années, dont j'ai parlé plus haut, nous montre qu'un certain nombre d'œufs, très suffisant pour amener une multiplication sensible, ne rencontre pas moins l’ensemble des conditions nécessaires à son éclosion, et peuplerait, assez promptement, un parc, qui n’est pas une forêt, de la quantité de Talégalles qu'il peut renfermer etnourrir.— Le problème de l’acchimalation du Talégalle sous la zone de Paris semble- rait donc tout résolu, et résolu de la manière la plus favo- rable, si la triste catastrophe de mes Talégalles du Bréau, celte année, ne venait indiquer définitivement la conclusion la plus opposée. — En effet, avec des hivers ordinaires, pen- dant un certain nombre d'années, les Talégalles vivront par- faitement à l’état sauvage dans un bois pourvu de chênes. Je ne le mets pas en doute. Ils ne chercheront pas à émigrer; ils se multiplieront autant et plus que beaucoup d’autres oi- seaux qui ne font qu'une nichée; mais, à l’arrivée de l’un de ces hivers à grandes neiges dont le retour périodique est pour nous inévitable, toutes les générations précédentes seront fatalement détruites et tous les succès partiels mis à néant. Remarquons toutefois, pour terminer, quemalgré cette ter- DES TALÉGALLES DE LATHAM. 495 rible et fatale éventualité d’une neige épaisse et persistante paraissant le seul obstacle à l'existence, sous le climat de Paris, des Talégalles à l’état sauvage, on pourrait vraisembla- blement, en renouvelant dans quelques parties de l’Europe et même de la France méridionale les essais que j'ai faits dans le département de Seine-et-Oise, obtenir les résultats les plus heureux et les plus complets. Note ajoutée pendant l'impression. Dans un rapport que j'ai communiqué l’an dernier à la Société d’acclimatation, j'ai raconté comment les neiges ver- sistantes de l’hiver 1878-1879 avaient fait mourir de faim (et non de froid), sans exception, tous les Tallégalles assez nom- breux déjà qui s'étaient acclimatés ou multipliés, à l’état sau- vage, dans mon parc de Bréau (Seine-et-Oise). Le fait que la terre demeure couverte d’une neige très épaisse pendant un mois entier sans la moindre intermittence, étant un fait exceptionnel dans notre climat, je ne me suis pas laissé décourager. J'ai acquis un couple de Talégalles presque aussi privés que des poules domestiques. J’ai lâché ces oiseaux dans mes bois au mois d’avril 1679, avec lespoir que, durant quelques années, nous n’aurions plus en per- spective que des hivers ordinaires, tels que mes anciens Talé- galles en ont traversés plusieurs, sans cesser de trouver eux- mêmes leur nourriture et sans aucune mortalité. J'étais loin de prévoir que l’hiver 18/9-1880 serait plus terrible encore que celui de l’année précédente et cause- rait de nouveaux désastres. Toutefois, au point de vue de l'expérience et des renseignements à tirer de cette nouvelle épreuve, peut-être apprendrez-vous avec quelque intérêt ce qui est advenu de mes oiseaux. Tout d’abord le couple de Talégalles à demi domestiqués s’est accoutumé très vite à la liberté dans les bois durant la saison printanière. Deux nids ont été construits, el peu à peu les oiseaux ont cessé de s'approcher des habitations pour y chercher leur nourriture. L'été, très pluvieux, a manqué de chaleur. Ces conditions étaient défavorables à la fermentation 126 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. des nids; cependant quatre ou cinq œufs sont éclos, et autant de petits Talégalles absolument sauvages se sont répandus dans les bois. Décembre est arrivé. 50 à 60 centimètres de neige ont re- couvert le sol pendant plus de six semaines et causé la famine pour tous les oiseaux. Mon couple de Talégalles élevé dans la domesticité s’est souvenu de son éducation première et s’est rapproché de la basse-cour. Tout en continuant de percher la nuit dans les arbres du parc, il est venu chaque jour se mêler aux poules pour prendre part aux distributions de grains. Les pattes de ces oiseaux ont souffert du froid ; elles étaient enflées et l'oiseau boitait, mais cet accident n’a été que passager. . Quant aux jeunes Talégalles nés durant l’été, on n’en voit plus aucun et plusieurs d’entre eux ont été trouvés morts de faim et de froid sur la neige, avec un grand nombre d’oiseaux indigènes, pies, geais et autres, qui n’ont pu résister à la rigueur de l'hiver. Il me semble résulter de ces faits et de ceux que je relatai l’année dernière : | 4° Que le Talégalle élevé en domesticité s’accoutume aïsé- ment à cette situation mixte de garder sa liberté complète tant qu’il peut trouver sa nourriture au dehors, et toutefois de reprendre le chemin de la basse-cour dès qu'il est menacé de mourir de faim ; 2 Que ie Talégalle né dans les bois devient, au contraire, aussi sauvage que les. oiseaux indigènes, pies, geais, etc. D'où cette conclusion, que la solution du problème à ré- soudre pour peupler un bois de Talégalles sauvages consiste- terait peut-être à posséder toujours un ou deux couples de Talégalles élevés en domesticité, comme producteurs réser- vistes en cas d’hivers destructeurs, tout en laissant d’ailleurs les générations qui se développent à l’état sauvage courir toutes les chances des saisons bonnes ou mauvaises, et nous donner elles-mêmes le dernier mot de leur acclimatation défi- nitive, si quelques couples {vigoureux parviennent au même degré de résistance que nos espèces indigènes ou acclimatées depuis longtemps. NÔTE SUR UNE NOUVELLE SOLANÉE A TUBERCULES COMESTIBLES Par M, A. DE SAINT-QUENTIN. M. Félix de Saint-Quentin, mon oncle, ancien officier d’in- fanterie de marine, actuellement propriétaire dans le Médoc, qui, pendant quelques années, a exploité une hacienda ou établissement rural dans la république de l'Uruguay, m'a fait récemment parvenir une notice fort intéressante, que je reproduis textuellement plus loin, sur une nouvelle Solanée produisant des tubercules comestibles, qu’il a découverte et cultivée pendant son séjour dans l'Amérique du Sud, Cette plante qui croit spontanément sur les rives marécageuses de quelques rivières de la province de Mercédès, dans l’Uruguay, serait une précieuse acquisition pour l’agriculture euro- péenne. En effet, ses produits spontanés et sauvages étant naturellement excellents, il est hors de doute que la culture raisonnée et la sélection les amèneraient peu à peu à un haut degré de perfection. Mais le principal motif qui m'engage à la signaler à l'attention de mes confrères et à la recommander tout particulièrement à la sollicitude de la section des végé- taux, c’est son caractère de plante palustre qui la fait prospé- rér dans les terrains marécageux, terrains généralement im- productifs, ou du moins d’un revenu insignifiant, Chacun sait que le Solanum tuberosum, ou Pomme de terre actuellement cultivée en Europe, se plait surtout dans les terrains légers et bien drainés. Or, la nouvelle Solanée recherche, au contraire, les sols humides et bas. Il s'ensuit que, loin d’être une acqui- sition faisant double emploi avec sa congénère des Andes, cette plante en serait plutôt le complément pour les terres 1928 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. qui refusent de nourrir la première. Au surplus, la perpé- tuelle objection que font quelques personnes à nos travaux et qui consiste à dire, qu'ayant déjà tout ce qui suffit à nos besoins, nous n’avons que faire d'acquérir de nouveaux produits, est tellement absurde, que lors même que la nou- velle Pomme de terre de l’Uruguay exigerait les mêmes con- ditions de culture que l’autre, je n’hésiterais pas un instant à en recommander l'introduction, ne fût-ce que pour ajouter de la variété à nos matières alimentaires. Mais cette importation, si elle est couronnée de succès, aura des résultats bien plus considérables. Grâce à cette plante, des surfaces impropres à la culture pourront être utilisées, et acquerront ainsi une valeur qui sera autant d’ajouté au capital agricole des pays d'Europe. En outre, la production des Pommes de terre se réparlira d’une manière plus uniforme et plus générale, chacun pouvant, selon la nature de ses terres, employer une espèce ou l’autre. La plante dont M. Félix de Saint-Quentin a, le premier, découvert les qualités comestibles, est considérée, par les gens du pays où elle croit, comme vénéneuse. Cette circonstance est à noter, et donne quelque valeur à la découverte de mon oncle. Cette Solanée n’est probablement pas limitée, dn reste, au seul territoire de l’Uruguay. Elle doit, sans doute, se retrouver également dans la République Argentine et au Paraguay. J’insiste donc pour que la Société d’Acclimatation asse des démarches, soit auprès de MM. les ministres de ces trois Républiques à Paris, soit auprès de nos consuls dans le Sud-Amérique, dans le but de s’en procurer des graines en assez grande quantité. C’est en faisant, quand on le peut, des essais nombreux et sur une assez vaste échelle, que l’on ob- tiendra en acclimatation des résultats réels et sérieux. Mon oncle, n'ayant conservé aucune relation avec la pro- vince de Mercédès, j'ai pris des mesures, en ce qui me con- cerne, pour me procurer des graines de la Solanée dont il s’agit, par l'intermédiaire de M. Gautier, armateur à Cette, qui à des correspondants dans la Plata, et qui s’est mis gra- cieusement à ma disposition dans ce but. Si je puis me pro- SUR UNE NOUVELLE SOLANÉE. 429 curer de ces semences, elles seront remises à la Société d’Ac- climatation, qui en fera l’emploi qu’elle jugera convenable, et j'en essayerai moi-même la culture, sur les indications de mon oncle. Je dois, à cette occasion, exprimer le regret que les res- trictions apportées au programme des prix de la cinquième section ne permettent pas aux agriculteurs du Midi de se porter comme concurrents pour la culture du tubercule dont il s’agit. Ainsi le troisième prix (1870), qui est celui auquel cette culture leur donnerait le droit de prétendre, ne peut être attribué, d’a- près le programme, à l'introduction d’une plante utile nouvelle, que si elle est cultivable sous le climat de Paris. En quoi le mérite des cultivateurs serait-il amoindri, si la moitié méri- di onale de la France seulement, au lieu de la moitié septen- tri onale, trouvait dans leurs efforts pour acclimater un végétal nouveau, une source de produits abondants pour des terres marécageuses Jusqu'à présent improductives? Quoi qu’il en soit, si la Solanée de l’Uruguay se popularisait chez nous, je proposerais de lui appliquer comme désignation vulgaire, le nom de notre illustre et regretté fondateur, et de l'appeler la Pomme de terre Saint-Hilaire. Avant de terminer ces lignes, je demande la permission de placer ici une anecdote relative à la plante dont je viens de parler et à ses prétendues propriétés vénéneuses. Lorsqu'il en recueillit pour la première fois les tubercules, mon oncle les montra à M. X..., médecin de la marine fran- çaise, qui se trouvait alors sur un des navires de l’escadre stationnant à la Plata, sous les ordres de M. l’amiral Le Pré- dour. Il lui fit part, en même temps, de son projet de les amé- liorer par la culture pour en faire un objet d'alimentation. Le docteur ne connaissait pas la plante. Il recommanda à mon oncle d’être très prudent dans ses essais, à cause des pro- priétés suspectes d’un grand nombre de Solanées. Après s’être procuré des tiges et des fleurs de la plante à examiner, M. X... avait cru la reconnaître, ou l'avait peut-être reconnue réel- lement, dans une description fournie par un ouvrage de otanique; mais, sur la foi des gens du pays, l’auteur du 130 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION livre désignait la plante comme extrêmement dangereuse. Pendant ce temps-là, mon oncle, qui n'avait pas revule docteur, s'était décidé à faire cuire et à manger ses tuber: cules. Ils les avait trouvés fort bons. À quelque temps de là, il revit M, X... Les premières paroles du docteur furent celles-ci: « À propos, mon bon ami, j'ai trouvé le nom de votre Pomme de terre; c’est la dangereuse. (ici un nom latin que mon oncle ne retint pas); gardez-vous bien d’en goûter, vous vous empoisonneriez à coup sûr. » — « Vraiment? ré- pondit mon oncle; mais alors ce doit être un poison bien lent, car il y a plus de trois semaines que j’en mange et les symptômes de l’intoxication ne se font point encore sentir. » Le bon docteur resta d’abord tout interdit; mais, prenant la chose en homme d’esprit, il se mit à rire de bon cœur de l'aventure. | Ge fait démontre combien les naturalistes doivent être réservés quand ils recueillent des renseignements auprès des gens du peuple, chez lesquels règnent souvent des préjugés qui n’ont aucune espèce de fondement. Voici la notice dé M. Félix de Saint-Quentin. Je ne lui ferai qu'un reproche, c’est d’être un peu sobre de détails hbota- niques. J’y joins une copie en espagnole de ce document, afin de faciliter à la Société les moyens d’en tirer parti : «Sur les bords des Cañadas, ou ravins marécageux, que lon rencontre le long du chemin existant entre les petites rivières de Bréquélo et de Cololo, dans la province de Mer- cédès (République orientale de l'Uruguay), j'ai trouvé une plante de la famille des Solanées qui paraît être une véritable Pomme de terre, mais différente de l’espèce cultivée en Eu- rope. La différence consiste principalement dans l’abondance des fruits qui succèdent à des fleurs azurées. Ces fruits répandent une odeur forte et bien caractérisée de fraise. » J'en ai observé deux variétés ou espèces, dont l’une a le fruit cordiforme et l’autre sphérique. Elles produisent toutes deux des tubercules comestibles d’un goût fin et délicat. Je les ai cultivées pendant les trois années que j'ai passées à Mercédés. Malheureusement, pendant mon voyage de retour en France, SUR UNE NOUVELLE SOLANÉE. 131 les tubercules que j'apportais se sont pourris. Jai toujours regretté de n’avoir pas eu l’idée d’en prendre des graines qui se seraient certainement conservées. Le terrain où croît spon- tanément cette plante est humide, comme je l'ai fait com- prendre. Je ne doute nullement qu’elle ne se trouve dans d’autres parties de l’Uruguay, aussi bien que dans les pro- vinces Argentines. » Les gens du pays ont le préjugé de croire qu'elle est vénéneuse, ce qui est absolument faux, puisque je n’ai jamais été incommodé après en avoir mangé. » Papas del Uruguay. «En la orilla de las Cañadas que se encuentran en el ca- mino entre los arrolos de Brequelo y GCololô, en la provincia de Mercedes de la repüblica oriental del Uruguay, hallé una planta de la familia de las papas la cual es diferente de la que se cultiva en Europa. Consiste la diferencia especialmente en la abundancia de la frutas sucediendo 4 numerosas flores azuladas y exhalando un caracterisado y fuerte olor de fresa. » Existen dos variedades por la forma de la fruta, siendo esta, en una, cordiforme y, en la otra, esférica. Las dos pro- ducen tubérculos comestibles de gusto fino y agradadable. Las cultivé tres años, durante mi morada en la provincia de Mercedes. » Desgradaciamente, al volver à Francia, se hecharon à perder los tubérculos que vo traia. Mucho senti el no haber habido la idea de tomar mas bien unas semillas que, por lo cierto, se hubieran guardado. El tereno en que espontänamente brota la planta es hümedo como lo di à entender. No hay, por lo demäs, duda alguna de que se ha de encuentrar en otras partes del Uruguay como aun tambien, en las provincias Ar- gentinas. | » Tiene la gente del pais la preocupacion de pensar que es venenosa, lo que es absolutamente falso. » Il, EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 35 MARS 1880 Présidence de M. Cosson, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis par le conseil, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. AUBUSSON (Louis d’), 58, rue Jacob, à Paris, { A. Berthoule. et château de Polagnat, par Rochefort- “) E. Cosson Montagne (Puy-de-Dôme). A. Geoffroy Saint-Hilaire. BIGEAU (Edmond), propriétaire, au château { E. Cosson. de Boumois, commune de Saint-Martin de | Comte d'Eprémesnil. la Place, par Les Rosiers (Maine-et-Loire). | Duchastel. Bréham. | A. Geoffroy Saint-Hilaire. E. Laflèche. LESPIAUT (Adolphe-Antoine-Hippolyte), L| E. Cosson. LAFLÈCHE (Jules-Henri), négociant, 59, rue de Rambuteau, à Paris. priétaire, route de Versailles, 182, à Billan- { A. Geoffroy Saint-Hilaire. court (Seine). Jules Grisard. — À l’occasion des communications faites dans la dernière séance sur les changements qui se produisent parfois dans les mœurs et les habitudes de certaines espèces animales, M. Raveret-Watiel signale les modifications de ce genre qui ont été constatées chez le Moineau franc depuis son introduc- tion en Amérique; d’après les observations de M. le docteur Elliot Coues, le Moineau serait, aux États-Unis, devenu po- lygame. — M. Saury fait parvenir des remerciements au sujet de sa récente admission. — MM. le docteur Lecler, Eug. Vavin, de Barrau de Mura- tel, R. Goubie et Gouge adressent des demandes de cheptels. — Des remerciements pour les cheptels qui leur ont été accordés sont adressés par MM. Jaujou, G. Mantrant, Aug. Bouchez, E. Peneau, Sabatier-Mandoul, Saury, Le Guay, Zeil- ler, Babert de Juillé, Hardy, Barbieux, A. Chaumette, de Faby, baron de Pommereul, Schotsmans, Gibez, L. Menant, Cham- PROCÈS-VERBAUX. 133 bry, Burky, OI. Larrieu, Journaud, comte Rivaud de la Raffi- nière, F. Laval, Perronne, de Vauquelin, Guillotaux, Cambon, Ribeaud, marquis d'Hervey de Saint-Denys, Guibert, Rieffel et de Miffonis. — Des demandes de noix d’Hickory, pour semis, sont adressées par MM. G. Geslin, L. Tancrède, Duchastel, Fabre- Firmin, GC. Laisné, Gibez, Thomas-Duris, Maxime Barbier, Léon Simon, Mackensie, Baltet, le vicomte de Salve et Persin, ainsi que par l’Institut national génevois. — M. le capitaine Xambeu écrit du camp de Sathonay : « Au commencement de février, on apporta chez moi une belle Poule de la Bresse achetée au marché de Lyon; je n’eus pas de peine à remarquer l’appendice qu’elle portait à la patte gauche : — cet appendice consistait en un ergot aussi long que celui d'un jeune Coq de deux ans (de 18 à 20 millimètres). » Crovyant avoir affaire à une vieille Poule qui se serait parée des attributs et du plumage du mâle (il en est qui non seule- ment se parent des attributs et du plumage, mais encore chantent comme le Coq), je me mis à examiner et le plumage et la tête; aucun point de ressemblance n'existait là. Désireux de continuer mes investigations, je la fis ouvrir et allai droil à l'ovaire ; celui-ci était dans les meilleures conditions, la grappe d'ovules contenait quantité d'œufs en formation et de dimensions différentes. D'autre part, pas la moindre trace d'hermaphrodisme. » Je me trouvais donc en présence d’une Poule jeune en- core. » — M. G. Rieffel adresse la lettre suivante : « Les œufs de Saumon américain que la Société a bien voulu me confier et qui me sont arrivés en parfait état, comme J'avais eu l’hon- neur de vous en prévenir alors, ont eu un accident au cours de l’éclosion. » Ces œufs furent déposés dans deux boîtes en bois sur un fond de sable, les extrémités fermées avec des toiles métalli- ques, puis placées l’une au-dessus de l’autre sous le filet d’eau d'une source vive du parc. Sous les boîtes et recevant les eaux de la source, 1l y a un petit bassin d’un mètre de dia- 134 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. mètre entouré de rocailles ; l’eau de ce bassin s'écoule par un mince ruisseau, sur un fond de sable, dans deux pièces d’eau d’un demi-hectare environ. » Les alevins commençaient à sorur vers le douxitiie $ Jour, lorsque la toile métallique de la plus grosse boîte se décloua et tomba avec la masse d’eau sur la boîte placée en dessous. Ainsi tous les œufs ou alevins sont dans le petit bassin. » Je n’eus pas un seul instant l’idée de les repêcher etvous ne m'en blâmerez pas. Je laissai le tout à la loi naturelle, les jeunes alevins une fois en état pouvaient se rendre du petit ruisseau aux grandes pièces d’eau, et je suppose que le pas- sage doit être effectué à présent. Pour plus de sûreté jai couvert de ah emté le bassin et le ruisseau, contre les canards, les rats d’eau, etc. — M. Ad. he A écrit de Reims : « En temps utile j Je vous ai accusé réception de l'envoi que la Société a bien voulu me faire de 1000 œufs embryonnés de Saumon de Californie. À la date du 4 janvier dernier je vous ai déjà donné de leurs nouvelles, vous disant que les alevins mangeaient très bien. » Je les ai jusqu'ici conservés dans un espace restreint mais alimenté par une source ; 1ls s’y comportent on ne peut mieux sans mortalité, et font l'admiration de tous ceux qui viennent les voir ; ils sont d’une voracité inouïe; aussi ont-ils atteint actuellement la taille de 6 à 7 centimètres ; tandis que ceux de Truite des lacs de la Suisse que j'élève à côté, mais séparés, n’ont encore que 3 à 4 centimètres (il est vrai que ces derniers ont un mois de moins). » La question de l’acclimatation de ce poisson m'intéresse au plus haut point, et si ce n’était la question du séjour à la mer qui me préoccupe un peu pour eux plus tard, Je vous dirais dès aujourd’hui que je suis certain de la réussite. » J'en élève ici, en ville, quarante qui sont dans un aqua- rium dont l’eau se renouvelle constamment ; quoiqu’un peu moins gros que ceux de ma ferme, puisqu'ils sont plus à l’'é- troit, ils viennent aussi très bien et poussent à vue d'œil. Je nourris les uns et les autres avec du foie ou de la rate grattés ; c'est ce qu'ils paraissent préférer. PROCÈS-VERBAUX. 135 » Mon intention est de les mettre aux premiers beaux jours dans une pièce d’eau à eau renouvelée, que J'ai fait vider depuis un mois environ et qui contenait des Truites que j'ai fait passer dans un étang plus grand ; la pièce d’eau dans la- quelle 1ls seront contient 500 mètres cubes d’eau au moins ; ils pourront facilement y passer deux ans sans être serrés ; ils ne pourraient être nulle part mieux soignés que chez moi. » Si vous avez des instructions pratiques à me communi- quer, soit pour leur mise en eau, soit pour leur nourriture ou autre chose, je serai enchanté de m’y conformer, ne dési- rant rien tant que la réussite complète. » J'en ai promis une cinquantaine à un ami voisin, qui me paraît dans de bonnes conditions de réussite. » — M. le docteur Maslieurat-Lagémard, membre du conseil général de la Creuse, écrit de Grand-Bourg : « J’ai l'honneur de vous adresser quelques détails sur les œufs de Saumon de Californie que vous avez eu l’obligeance de m'envoyer. Ces œufs sont arrivés en parfait état de conservation. Ils ont été immédiatement déposés dans une boîte à éclosion que J'avais fait préparer quelques jours à l'avance, et consolider dans un canal de 1 mètre de profondeur et long de 20 mètres environ, alimenté par un courant d’eau venant de la rivière de la Gartempe. Ce canal, séparé du dit de la rivière par 2 ou 3 mêtres à peine, appartient à M. Routé, qui, avec un zèle et: une intelligence remarquables, surveille les œufs chaque jour. » Ges œufs, très transparents, sont plus gros que ceux de nos Saumons, qui ont une teinte d’un beau jaune, tandis que ceux du Salmo Quinnat ont une teinte rouge groseille. » Le 45 novembre {ils sont arrivés ici Le 5 ou le 6 et c’est à peine s’il y en avait alors vingt de détériorés), j'ai été très surpris d’en voir quelques-uns d’éclos; le 29, il y en avait un assez grand nombre sur la grille. » Pendant cette première semaine la température fut très basse ; le 15, 1l y avait 5 degrés, et le 20, 3 degrés au-dessous de zéro; 1l tombait un peu de neige tous les jours. Sous cette fâcheuse influence, beaucoup d'œufs furent détériorés. » Le 22 et le 25, il pleut constamment. L’eau de la rivière 136 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. devient très trouble et tellement forte qu’elle déborde dans les prés et submerge le canal, laissant de la vase sur les petits nouvellement éclos et les œufs qui restaient. » Le 24, la neige reprend jusqu’au 4 décembre. Il y a presque constamment 2 et 3 degrés de froid ; le 5, la neige fond par une tempête affreuse. On remue les œufs dont un grand nombre sont blancs, on Ôte de la grille et l’on vide sur le sable qui est dans le fond du baquet, les petits éclos et les œufs qui restent. À ce moment le froid reprend avec une grande intensité, et ce n’est que vers le 8 février qu’on peut s'assurer de l’état de ces petits poissons qui sont restés près de deux mois sous la glace. » M. Mondelet, ingénieur en chef des ponts et chaussées de la Creuse, qui porte un très grand intérêt à nos tentatives et qui nous seconde de tous ses efforts, a eu l’heureuse idée de remplacer les planches de chaque bout de la boîte à éclosion par une toile métallique assez fine pour garantir les œufs et les petits poissons. Cette toile permet à l’eau de circuler plus librement à travers la boîte, et en même temps elle donne de l'air et de la lumière qui sont très favorables aux petits nou- vellement éclos. » M. Routé m'a dit avoir vu des alevins qui, après la ré- sorption de la vésicule ombilicale, ont pu passer à travers les trous de la toile métallique et gagner le lit de la rivière par la conduite d’eau qui alimente le canal. » Mais ce qu'il y a de bien constaté, c’est que vers le 6 fé- vrier 100 petits Saumoneaux bien vivaces, bien conformés, étaient restés dans le fond de la boîte : ils ont été déposés dans la rivière par un temps très convenable et dans un lieu des plus favorables pour leur conservation. Aussitôt mis dans la rivière, ces jeunes poissons se sont disséminés de tous côtés avec une très grande vivacité. » Nous ne pouvons avoir la certitude si d’autres sont sortis du canal ; mais dans tous les cas, tout fait espérer que sur ces 100 il s’en conservera un assez grand nombre pour multi- plier l'espèce. Si cette année n’avait pas été aussi désastreuse, tout fait présumer qu’un bien plus grand nombre auraient pu être conservés. PROCÈS-VERBAUX. El » Nos Truites ordinaires pondent ici vers le 15 septembre jusqu’à la fin d'octobre ; les Saumons, vers le 15 octobre jus- qu’à la fin de novembre. Les œufs éclosent vers le 15 février jusqu’à la fin de mars; un peu plus tôt, un peu plus tard, en raison de la douceur de la température. » Ceux du Salmo Quinnat, au contraire, commencent à éclore quand nos espèces commencent à pondre : il y a donc une très grande différence de temps. Les alevins du Saumon américain sont déjà gros et cherchent bien leur nourriture, quand ceux de nos espèces ne sont pas encore éclos, ou sont encore immobiles par la vésicule ombilicale. » En raison de cette différence, il serait à désirer que les envois nous fussent faits un peu plus tôt. Car on serait exposé à voir des œufs éclore pendant la traversée. Ceux que jai reçus ont commencé à éclore huit jours après leur arrivée. Étant aussi avancés, ils seraient plus exposés à être détériorés en route. Si vous jugez à propos de m’en réserver encore pour l’année prochaine, je continuerai à y donner tous mes soins. Dans tous les cas, j'ai lieu de croire que des alevins qui ont été répandus dans notre rivière, 1l en restera un assez grand nombre pour reproduire cette espèce; et c’est à votre bien- veillant concours que nous la devrons. » — M. Valéry Mayer, professeur à l'École d'agriculture de Montpellier, écrit: « Votre lettre du 19 novembre dernier _m’annonçait l'envoi d'instructions pour les soins à donner aux jeunes Saumons. J'ai reçu la petite notice et n’ai pas manqué de modifier dans ce qu'ils avaient de défectueux les soins que Je donnais à mes alevins. » Je viens de terminer l’éducation que vous m'avez confite et je m'empresse de vous en reudre compte. » Les deux mille œufs environ, mis en incubation dès leur arrivée sur des baguettes de verre et dans un courant continu, m'ont paru, dès les premiers jours, ne pas devoir donner une forte proportion d'éclosion. Le froid était intense, au point de former un dépôt de glace sur le bord des terrines d’éclosion, et j’enlevai tous les jours bon nombre d'œufs de- venus blancs et opaques, c'est-à-dire morts, 3° SÉRIE, T. VIS. — Mars 1880. 10 138 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. » Du 15 novembre au 25 décembre j'ai eu environ six cents éclosions. Quand, vers le 15 janvier, j'ai mis les poissons en piscine, je x’en avais plus que cinq cents. Je les ai nourris avec de la viande crue, bien rouge, pilée, et le 20 février cou- rant je les ai jetés en pleine eau au nombre de quatre cent dix seulement. Soixante ont été mis dans une pièce d’eau vive chez M. Rouquet, président du tribunal de commerce de Cler- mont-l'Hérault, qui én avait fait la demande, et trois cent cin- quante ont été portés par moi-même à Ganges, dans Le cours supérieur de PHérault. Jai fait faire pour cela un récipient en zinc de la forme à peu près de célui que vous nous aviez envoyé l’année dernière. » Malgré ce que j'appellerai mon insuccès, vous voudrez bien, jé l’espère, me comprendre dans vos distributions d’œufs de Saumons d'Amérique, l’année prochaine. Nous n’aurons pas, sans doute, des froids aussi rigoureux, et ma piscine mieux installée n'aura pas une grille de déversoir qui m'a tué plusiéurs dizaines de Saumons par son aspiration. Il faut en tout faire un peu école. » Je pense vous faire plaisir en vous disant qu’un pêcheur de notre ville a pris le mois dernier, dans le Lez, un Saumon de 18 centimètres de long, provenant évidemment de lPem- poissonnement opéré l’année dernière par M. le colonel Faure et moi. » Je profite de l’occasion pour vous prier de m'adresser, s’il est possible, pour l’École d'agriculture, des œufs de toutes les espèces séricigènes, dont peut disposer la Société d’Accli- matation, le Bombyx du Müûrier excepté, bien entendu. » — M. Jaeger écrit de Versoix, près Genève : « Il ÿ à plus d’une année que la disparition complète des Écrevisses dans plusieurs cours d’eau de la Lorraine à été signalée par les journaux. » On demandait des renseignements dans d’autres pays. » Ce fait s’est produit dans le Versoix, petit cours d’eau qui prend sa source dans le département de l'Ain, à Divonne-les- Bains, et se Jette dans le lac de Genève, après un parcours de 15 kilomètres à peu près. PROCÈS-VERBAUX. 129 » Cettemortalité ne peut être imputée aux usines établies sur ce cours d’eau, car elle a eu lieu également en amont de ces usines. Mieux que cela : les Écrevisses paraissent avoir été dé- truites dans une partie du lac de Genève, au dire des pê- cheurs. | » Cet accident à dû se produire dans des contrées diffé- rentes et au même moment, je n’en ai vu aucune explication. » Il me semble que la Société serait bien placée pour ouvrir une enquête à ce sujet. : » On pourrait ainsi établir une carte des pays attaqués, réu- nir les données et renseignements utiles, et provoquer les mesures nécessaires pour le repeuplement des cours d’eau. » Si cette idée était partagée par la Société, je me mets avec plaisir à sa disposition pour tout ce qui concerne la SUISSE. » | Sur la demande de M. Millet, cette communication est ren- voyée à l’examen de la troisième section, qui s’est déjà occu- pée de la mortalité des Écrevisses, mortalité attribuée par quelques personnes aux attaques d’un ver intestinal. — M. de Confévron écrit de Saint-Jean de Maurienne : «Il entre dans l’organisation, et 1l serait, je crois, dans l'intérêt de la Société d’Acclimatation, d’avoir à sa disposition un étang ou lac aux eaux vives, pures, himpides et profondes, pour y faire de la pisciculture au point de vue scientifique, expéri- mental et aussi industriel. » Cette pièce d’eau, comme je la comprends, devrait être propre à l'élevage de toute espèce de Poissons, Salmones ou autres, avec possibilité d'établir à proximité de petits réser- voirs séparés. Îl conviendrait que, tout en étant facilement abordable et d’un accès commode, elle ne soit pas située contre une grande route ou dans un milieu trop fréquenté. Il serait à désirer que les environs fussent un peu boisés et montagneux. » Sur ces eaux et sur leurs bords, on pourrait élever à l’état presque libre grand nombre d’Oiseaux d’eau et d'Échassiers, dont quelqués-uns s’échapperaient sans doute, mais dont le plus grand nombre resteraient et se multiplieraient. 120 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » [Îlme semble qu'avec une bonne direction administrative et financière, un semblable établissement ne pourrait qu'être très utile et fort productif. » Le bassin de Lampy (Tarn), qui appartient à la Compa- ognie des canaux du Midi, présentait toutes les conditions vou- lues. C’est pourquoi je l'avais signalé à votre attention. Mais s'il y a impossibilité de l’amodier, ce qui n’est peut-être pas encore absolument définitif, ce n’est pas une raison pour nous décourager et nous regarder comme battus. » Nous pouvons chercher ailleurs. » — M. Raveret-Wattel communique l’extrait suivant d’une lettre 1dressée de Linz (Haute-Autriche) : « La maladie des Écrevisses paraît s'étendre en se propageant dans la direction de l'est. L’épidémie a déjà fait de grands ravages dans plu- sieurs lacs et rivières de la Haute-Autriche:; elle a fait son apparition dans l’Aget, et ce cours d’eau a bientôt été com- plètement dépeuplé. » — M. Barrat, de Toulouse, sollicite l’envoi de quelques co- cons ou d’un peu de graine de nouvelles espèces de Vers à soie. — M.7J. B. Martin écrit de Tarare : « Jai recu vos lettres des 29 et 30 janvier, ainsi que les deux échantillons de co- cons d'Altacus Yama-mai. » Je vous remets sous ce pli un petit échantillon d’organsin extrait des cocons dont la chrysalide a été élouffée, les seuls, du reste, dont j'ai pu m'occuper. » Le dévidage de ces cocons n’est pas impossible, mais 1l présente de orandes difficultés par la contexture même du co- con. En effet, si vous voulez examiner ceux que vous possé- dez, vous remarquerez que le cocon est construit très inéga- lement, et bien irrégulièrement étouffé. D'un côté, 1l est assez fourni; de l’autre, au contraire, 1l est transparent et presque percé à jour; et comme lesbaves sont fortement soudées entre elles, il s'ensuit que les matières désagrégeantes (carbonate de soude, savon) usitées pour dissoudre la gomme de la par- tie épaisse du cocon sont nuisibles à la partie transparente, qu’elles ramollissent trop et percent tout de suite, rendant ainsi le dévidage impossible par l'interruption du fil. PROCÈS-VERBAUX. 14] » Je vous remercie dela proposition de m'envoyer les quatre caisses de cocons, je ne pourrais en lirer un parti avanta- SeUX. » — M. Hignet écrit de Varsovie : € Je n’ai toujours que de mauvais résultats dans mes essais d'éducation sur le Yama- mai et le Pernyi; rien n’égale ma mauvaise chance, si ce n’est toutefois ma persévérance. Je vous serai donc très obligé de vouloir bien, s’il vous est possible, disposer en ma faveur de quelques centaines d'œufs. » Des derniers qui m'ont été envoyés, une petite partie a été donnée par moi à notre école forestière, et le résultat pa- rait n'avoir pas été mauvais. J'attends le bulletin du profes- seur qui à fait l'éducation, et je ne manquerai pas de vous le communiquer aussitôt que je le posséderai. — M. Léo d'Ounous adresse du château de Verdaïs, près Saverdun (Ariège), les renseignements ci-après sur ses plan- tations de Conifères exotiques : € Pin de Sabine. — Introduite depuis une trentaine d’an- nées, mais encore lrop rare dans nos cultures des Pyrénées centrales, cette magnifique essence se trouve dans les plus favorables conditions de végétation et de fructification. » Parmi les quelques sujets que j'aime à cultiver, un bel exemplaire, âgé de seize à dix-huit ans, a produit en 1878 un énorme cône du poids de 250 grammes et renfermant plus de cent cinquante gros pignons, bien supérieurs par la finesse de la chair à celle des Pins parasols ou italiens. Venant de faire opérer la cueillette, je suis heureux de présenter à la Société un spécimen et quelques fruits qui, semés fin mars, en ter- rine de terre de bruyère, germeront parfaitement. » Ces arbres gigantesques, rivaux des Cèdres ét des Sequoias, méritent de fixer l’attention des arboriculteurs, et devront sor- tir de nos jardins paysagers et de nos pares pour combler les trop nombreuses elairières de nos taillis et de nos futaies. J'espère, si Dieu me prête vie, redoubler de zèle et d'efforts pour en répandre la culture dans notre belle région. » Pinsapo. — Trouvé il y a trente-cinq ans par le botaniste voyageur M. Boissier, de Genève, à 3000 pieds d'altitude sur 149 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. lés sommets de la Sierra Nevada (Espagne), cette belle espèce n’a pas tardé à se répandre dans le nord et le centre de la France, mais elle est trop rare encore dans le sud-ouest; les sujets assez nombreux qui se trouvent dans les parcs de Ver- daïs et du Vigné en font, à mon avis, un des plus beaux orne- ments. » Un de ces arbres, âgé de trente à trente-cinq ans, et deux ou trois fois déplacé, donne depuis quelques années de bons et oros cônes droits érigés sur les branches de sommet. Ils renfer- ment de jolis pignons d’un goût agréable. Il orne les déclivités d’une terrasse. Son beau port, ses nombreuses branches hori- zontales, ses nombreuses folioles d’un vert sombre, sa rusti- cité (il n’a jamais souffert des plus rudes atteintes de nos hivers les plus rigoureux), tout, en un mot, dans cette précieuse espèce, lui assure unc place distinguée, soit dans nos massifs, soit isolé au milieu des pièces de gazon. J’en adresse quel- ques cônes et des fruits que je suis heureux d'offrir aux nom- breux amateurs de l’arboriculture forestière ou d’orne- ment. » | — M. le docteur Maroin, directeur du service sanitaire à Marseille, adresse des remerciements pour l'envoi qui lui a été fait d’une collection de Bambous. — M. de Montrol prie qu'on lui fasse connaître où 1l pour- rail se procurer de la graine de Soja hispida. — M. Brierre, de Saint-Hilaire de Riez, fait connaître que la plupart des légumes d’origine chinoise dont il avait, depuis une dizaine d'années, introduit la culture en Vendée, tels que les Pois à tiges velues, dits Pois à huile, à fromage, etc., ont disparu peu à peu sous l’influence de saisons défavorables. Deux variétés de Haricots et de Pois ont seules résisté, en se modifiant quant à la forme des gousses et à la couleur des graines. — M. Chaillou écrit de Cayenne : « Je suis chargé par M. Alexfort Michely de vous expédier par le courrier du à fé- vrier une caisse contenant des [gnames, plante que l’on cultive ici dans les terrains sablonneux. On ne l’enfonce point dans le sol; elle se plante sur une motte; quand elle est un peu PROCÈS-VERBAUX. 143 grande, on la butte pour lui donner un peu de nourriture, et au moment de l’arrachage, on secoue la liane. » — M. le docteur Plæm, délégué de la Société à Java, adresse une caisse renfermant : ° Des fruits mürs d'Ébène, arbre qui croît dans les Molu- ques et à Bornéo; ÿ 2° Des fruits de l’arbre Kirac des indigènes, Metroæylon hermaphroditon, Hassk, Palmier très utile de ces îles, qui croît dans des lieux humides, presque sous l’eau : des feuilles on couvre les toits des maisons; de l’écorce, on fait des nattes pour couvrir les plafonds ; de l’intérieur, on fait le sagou, qui, dans le pays, entre pour une large part dans l’alimenta- tion ; 3° Quelques semences non déterminées cueillies dans les bois vierges de Palembang (Sumatra). — Remerciements. — M. Gibez écrit de Sens : « Des graines de Latania Borbo- nca qui m'avaient été données en 1878, il ne m'était resté qu'un seul sujet, ainsi que je vous en ai précédemment rendu compte. Malgré tous mes soins, je n’ai pu le sauver des rigueurs du dernier hiver. » — M. Laisné écrit de Sissonne (Aisne): « Je viens vous rendre compte du résultat du semis de graines de Maïs que vous m'avez envoyées au printemps dernier. » Malgré la plantation en temps utile et dans diverses na- tures de terrain bien ameubli, linfluence d’une température froide et pluvieuse, tout à fait anormale pendant tout lété, a retardé considérablement toutes les espèces; chez les plus délicates les épis ont même complètement avorté. CHEPTELS. — Des comptes rendus sur la situation de leurs cheptels sont adressés par plusieurs de nos confrères, sa- VOIr : — M. Talbot. — Poules de Bréda : Annonce l'envoi d’un Coq et d’une Poule, produits de son cheptel. — M. le vicomte de Salve. — Canards de Rouen : Annonre le renvoi de son cheptel. — M. Brucker.— Faisans versicolores : Annonce égateriens le renvoi de son cheptel. 144 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. M. de Cadaran de Saint-Mars. — Cygnes noirs : « Mes Cy- ones ne promettent rien encore: cet hiver j'ai dû les confiner dans une grange. J’ai perdu plusieurs Lapins par le froid, mais le cheptel est en bon état. » M. Plaut. — Cygnes noirs : « Les oiseaux se portent à merveille, mais ne donnent encore aucun signe me faisant présager une reproduction. » — M. de Barrau de Muratel rend compte des excellents ré- sultats qu’il a obtenus de l’emploi de la tannée pour les semis de Chêne. Une couche de tan de 5 centimètres d'épaisseur, re- couvrant les semis, suffit pour protéger les glands contre les déprédations des Mulots, et agit, en outre, comme engrais; le plant se développe avec une rapidité et une vigueur remarqua- bles, ainsi qu’en témoignent les échantillons que notre con- frère fait passer sous les veux de l'assemblée. M. de Barrau de Muratel veut bien promettre pour le Bulletin une note sur ses intéressants essais. — M. Renard dépose sur le bureau des échantillons de Lis du Japon et donne quelques détails sur ces végétaux et sur leur culture. — M. Jules Grisard donne lecture du procès-verbal de la récente séance de la quatrième section. — M. Geoffroy Saint-Hilaire fait connaître les résultats des recherches auxquelles il s’est livré en vue de déterminer le de- gré d’exactitude de certaines appréciations récemment expri- mées sur le compte des Eucalyptus, appréciations tendant à présenter ces arbres comme ne répondant pas à la réputation qui leur a été faite sous le rapport de la rapidité de croissance, de la ruslicité et de la qualité du bois. Il résulte des faits ob- servés et des renseignements recueillis par M. Geoffroy (no- tamment auprès de notre confrère M. Cordier), que si l’Eu- calyptus ne donne pas les résultats chimériques annoncés par quelques esprits enthousiastes, cette essence australienne n’en demeure pas moins l'arbre par excellence pour les plan- tations dans la région de l’Oranger, et partout où le terrain lui permet de vivre. Plantésavecdiscernement, c’est-à-dire avec un choix judicieux PROCÈS-VERBAUX. 145 des espèces selon la nature du sol, les Eucalyptus sont réelle- ment, comme on l’a dit, susceptibles d'assurer des bénéfices considérables dans un espace de temps relativement très court, hors de toute comparaison avec celui qui est nécessaire au développement de nos arbres d'Europe. En terminant, M. Geoffroy-Saint-Hilaire dépose sur le bu- reau divers objets de tabletterie qu’il a fait confectionner, et qui prouvent que ce n’est pas seulement comme bois de charpente que les Eucalyptns pourront être utilisés. M. Ramel exprime le regret que M. Geoffroy n'ait pas nommé les personnes dont les appréciations sont défavo- rables aux Eucalyptus. Notre confrère ajoute qu'il suf- fit d’un peu d’observation et de bonne foi pour être con- vaincu de toute la valeur de cette essence d'arbres. M. Vavin cite quelques faits observés en Algérie touchant l'influence des plantations d’Eucalyptus au point de vue de l'assainissement du pays. M. Geoffroy Saint-Hilaire dit que sa communication avait bien moins pour objet de faire l’éloge de lEucalyptus, dont les précieuses qualités sont parfaitement connues de la Société, que de signaler ce que lui paraissait avoir de mal fondé les opinions défavorables exprimées au sujet de cet arbre, par quelques personnes dont il n’a pas d’ailleurs à suspecter la bonne foi. M. le Président fait remarquer qu'il appartient en effet à la Société d’Acclimatation d'éclairer l’opinion publique, et de faire ressortir, s’il y a lieu, l’inanité d’accusations qui pourraientavoir pour résultat d’entraver la propagation d'une espèce végétale précieuse à tant de titres. — M. Raveret-Wattel rend compte des observations faites par M. G. Puységur, sous-commissaire de la marine, avec la collaboration de M. le docteur Bornet, sur le verdissement des Huitres. Il résulte de ces observations que le phénomène du verdissement est dû exclusivement à l’absorption par les Mollusques d’une Diatomée (la Navicula ostrearia, Grudnow) qui se développe en abondance dans les claires pendant la saison froide. 146 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. En faisant ressortir l'intérêt qui s'attache aux observa- tions de MM. Puységur et Bornet, tant au point de vue de la physiologie générale qu’à celui de la physiologie particu- lière, M. le Président ajoute que la découverte faite par ces. messieurs vient prouver une fois de plus ce que peut la mé- thode expérimentale pour l’examen d’une question obscure. — Sur la demande de M. Raveret-Wattel, le travail de MM. Puységur et Bornet est renvoyé à l'examen de Ja troi- sième section et de la Commission des récompenses. — M. Raveret-Wattel dépose sur le bureau, de la part de l’auteur, M. Alexandre Agassiz, membre de l’Académie des arts et sciences de Boston, deux études sur l’organogénie des Poissons : 1° On the young stages of some osseous fishes. — [. Develoyment of the Tail. Cambridge, 1877. In-8, 2 pl. 2 The development of Lepidosteus. In-8, 5 pl. — Remer- ciments. Il est en outre offert à la Société : 1° Trailé théorique et pratique d'apiculture mobiliste, par T. Sourbé. Paris, 1870. In-8. -— Offert par l’auteur. 2 Calendrier apicole. Almanach des cultivateurs d’A- beilles, par H. Hamet. Paris, 1880, in-12.— Offert par l’auteur. 3° Note sur les serres du Jardin botanique de Copenhague, par M. Ch. Joly (Extrait du Journal de la Soc. centr. d’hort. de France). In-8. — Offert par l’auteur. 4 Bulletin de la Société d'agriculture de la Lozère. Sep- tembre et octobre 1873, renfermant un article de M. Ch. Le Doux, intitulé : Revendication pour la France de la décou- verte de la vaccine. —- Offert par l’auteur. »° Proceedings of the central fishcultural Society at their first annual meeting, held at the Palme House, Chicago, Ilinois, October 1st and 2d 1879. Chicago, 1879. In-24. 6° Les essences forestières du Japon, par Dupont (Extrait de la Revue marilime et coloniule). Paris, 1880. In-8. — Offert par l’auteur. 1° Guide pratique de la Chèvre nourrice, au point de vue de l'allaitement des nouveau-nés, par M. A. Boudard. Paris, 1879, in-12, — Offert par l’auteur, PROCÈS-VERBAUX. 147 SÉANCE GÉNÉRALE DU 149 Mars 1880 Présidence de M. le comte D'EPRÉMESNIL, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres admis par le conseil depuis la dernière séance, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. L. Germain. H. Labarraque. Ravel. H. Bourdel. H. Labarraque. H. Lavigne. Blavet. À. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. Marquis de Brisay. Jules Grisard, F. Talbot. | Drouyn de Lhuys. GERMAIN (Antoine), 24, rue Nicolo, à Paris. GUILLAUME (Louis), 5 bis, passage Masséna, à Neuilly (Seine). Huer (Léonce-Théodore), à Étampes (Seine- et-Oise). on, LEsBAUPIN (J.-B.), juge doyen au tribunal ci- vil de Saint-Malo, à la Barre (Ile-et-Vi- laine). MarTi (Miguel-Francisco de), secrétaire de la 1 k 5 : : ffroy Saint-Hilaire. légation du Guatémala, à Paris. À. Geoffroy Saint-Hilaire H. Labarraque. Balmes. A. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. | A. Berthoule. PENDRIEZ (Albert), propriétaire, à Saint-Mar- cel (Aude). REDON (de), propriétaire, au château des Grèzes, près Brioude (Haute-Loire). RRAERAPARARe H. Labarraque. À. Geoffroy Saint-Hilaire. H. Labarraque. SECRÉTAT, propriétaire, au château de l’Ar- dinalie, près Saint-Pierre de Chignac (Dor- dogne). Laporte. SEIGNETTE fils (Henri), propriétaire, à la Grip- { A. Geoffroy Saint-Hilaire. perie, commune de Saint-Symphorien (Cha- { P. Guérin. rente-[nférieure). H. Labarraque. H: Boulay. STURNE (Gustave), aviculteur, 31, rue Chef- | de-Ville, à Clamart (Seine). | i 5 Aro EE À. Geoffroy Saint-Hilaire. Jules Grisard. TALMIER, pharmacien-chimiste, 102, rue du | H. Labarraque. Faubourg-Saint-Denis, Paris. Société agrégée : LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE BALE (Suisse). 148 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. — M. le Sénateur, Commissaire général de l'Exposition universelle de 1878, annorce qu'il veut bien accorder à la Société d'Acclimatation un exemplaire de la collection des comptes rendus sténographiques des congrès et conférences de l'Exposition. — Remerciements. — M. Bigeau et M. le docteur Laurent Dojmi adressent des remerciements au sujet de leur récente admission. M. Dojmi saisit cette occasion pour rendre compte de ses essais d’éle- vage d’Autruches dans l’île de Lissa (Ilyrie). | — MM. de Barrau de Muratel, Chaumette, Devisme-Oger, baron de Dion, de Faby, Gibez, Hardy, Lartigue, Leguay, Masson, E. Péneau, et Perrin de Bénévent accusent réception et remercient des cheptels qui viennent de leur être accordés. — M. le marquis de Pruns exprime ses regrets d'apprendre que la Commission des cheptels n’a pu lui attribuer une nou- velle Chèvre d’Angora. — M. Cambon, de Nimes, demande à recevoir en cheptel un lot de Poules de Dorking ou de Poules de Bréda, ou bien encore de telle race qui serait plus susceptible de réussir dans le Midi. Notre confrère annonce en même temps qu’il s'occupe de la création d’une race bonne pondeuse. — M. Lagrange, d’Autun, annonce qu'il s'occupe de l’éta- blissement d’incubateurs perfectionnés. — M. Ollitrault-Dureste rend compte de la réussite des œufs de Saumon de Californie qui lui ont été confiés. Les alevins, qui ont 3 à 4 centimètres de longueur, paraissent très vigoureux. Ils sont placés dans un bassin alimenté par un ruisseau d’eau courante, en attendant leur mise en hberté. Notre confrère ajoute que ses Truites des lacs mesurent actuellement 15 centimètres environ de longueur. — M. Dauphinot annonce également que les œufs de Sau- mon qui lui ont été envoyés sont parfaitement éclos. Les pertes n’ont pas dépassé 6 pour 100. Pendant une crue les alevins se sont échappés du bassin où ils étaient parqués, et tous sont partis dans la rivière de Suippe. — M. Bontoux écrit de Pontgibaud : « L’éclosion des œufs embryonnés de Saumon de Californie que vous avez bien PROCÈS-VERBAUX. 149 voulu mettre à notre disposition ayant eu lieu depuis quelque temps déjà, nous avons dû mettre les alevins dans un des étangs de la Société, étang dont les eaux sont très favorables au développement des sujets qui leur sont confiés, et cet étang avait été préalablement nettoyé. » — M. le professeur Spencer F. Baird, commissaire général des pêcheries des États-Unis, exprime ses regrets au sujet de la non-réussite de l’envoi d'œufs de Saumon des lacs qu’il nous a fait récemment. M. Baird ajoute que cette espèce de Sau- mon présente beaucoup d'intérêt, elle croit plus vite que la Truite (Salmo fontinalis) et résiste mieux que celle-ci aux températures extrêmes. — M. de Loës écrit d’Aigle (Suisse) : « J’ai l'honneur de vous adresser quelques exemplaires des dessins que Je présente à l'Exposition internationale de produits et appareils de pêche maritime et fluviale à Berlin. » La légende des plans et des installations explique l’aména- gement de ma pisciculture, en liaison intime avec le lac Léman. » L'établissement de Châlez est une combinaison de cultures végétales et aquatiques. À part un produit annuel en poissons, à l'usage particulier du propriétaire, l’entreprise est essen- Uellement consacrée à la multiplication des Salmones dans les eaux du domaine public; c’est là son caractère spécial. Par suite d’une concession spéciale de l’État, je suis, seul, autorisé à pêcher des reproducteurs dans le grand canal de la plaine du Rhône; en compensation, je verse annuellement des ale- vins par milliers dans les affluents de ce cours d’eau. » Permettez-moi, Monsieur, quelques réflexions : » Bien que la découverte de l’art piscicole date d’une époque reculée, l'application en est moderne. » Les pisciculteurs ont fait généralement fausse route; ils ont plus travaillé à faire éclore le poisson qu’à le conserver. » Je ne veux point discuter les détails techniques des opé- rations, les divers modes de fécondation, les éclosions, etc., des nombreuses espèces de poissons ; je me borne à toucher cer- tains points pratiques concernant les Salmonidés et la Truite en particulier. 150 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION » Des expériences sérieuses ont démontré qu’il est impos- sible d'obtenir des produits industriels dans des espaces res- treints. » Loin de moi la pensée d’atténuer l’importance des tra- vaux du laboratoire; c’est là qu’on apprend la physiologie du poisson, qu’on se livre aux études profondes, comparatives et déductives; c’est dans ce sanctuaire de l’art qu’on jouit du succès ou qu’on souffre du mécompte, qu’on lutte, qu’on s'énerve à la recherche du problème de la conservation des produits obtenus; mais, malgré les meilleures conditions d’eau, de température, d’oxygénation, de courant, d’alimen- tation, et les systèmes les plus perfectionnés de viviers, bas- sins artificiels, elc., on n’atteint pas Le but que l’on s’était pro- posé. » Rien de plus facile que de verser, dans ses viviers, des quantités d’alevins, de plus intéressant que de chercher à les nourrir, mais aussi rien de plus décevant que d’en perdre, après beaucoup d'efforts, la plus grande partie. Cette morta- lité n’est point due uniquement à une épuration naturelle entre les sujets sains et maladifs, nés viables ou non ; l'examen mi- croscopique du tube digestif a démontré qu’elle se mamifeste aussi bien sur des alevins dont l’estomac est rempli de nourri- ture que sur ceux qui n'ont pas mangé (voy. n° 8 du Bulletin, août 1869). En stabulation, cela se passe dans l’eau la plus pure, la mieux renouvelée (n° 2 du Bulletin, février 1870). » Je me hâte d'ajouter que les pertes sont diminuées lors- qu'on nourrit l’alevin avec des proies vivantes. » L’exposé qui précède n'est-il pas la démonstration que l’espace joue le rôle le plus important dans les conditions d'existence du premier âge des Salmones ! » Mais encore avec l’espace, il ne suffit point de Jeter au hasard, dans les eaux, des masses de petits poissons; c’est d’un manque d'observations relatives aux milieux convenables, que provient la majeure partie des fautes commises. Pour obtenir d’abondantes récoltes, il faut semer dans les endroits propices, faisant passer l’alevin progressivement du bassin d'éclosion au ruisseau, du ruisseau à l’affluent, de l’affluent PROCÈS-VERBAUX. 151 enfin, au bassin principal. Le développement du poisson se manifeste en raison directe de la place dont il jouit. En pro- cédant ainsi, j'ai eu la satisfaction d'effectuer des repeuple- ments constatés dans les cours d’eau de ma contrée, et par la multiplication des Salmones dans le grand canal de la plaine du Rhône, j'aide directement à l’empoissonnement annuel du lac international le Léman. » -— M. Huin adresse un nouveau rapport sur la rusticité de l’Atlacus Yama-mai. — M. Wailly, de Londres, informe la Société qu'il attend de l'Inde un envoi de cocons d'A étacus Mylitta. Dans une seconde lettre, notre confrère fait connaitre que cet envoi lui est parvenu, mais que, malheureusement, sur les 800 cocons qui le composent, 700 à peu près ont péri en route. M. Wailly offre, à titre d’échantillon, quelques-uns de ces cocons, qui sont fort beaux. — M. Christian Le Doux écrit à M. le Président : «A l’attrait de la difficulté à vaincre, qu’ont pour les sériciculteursles édu- cations de Vers à soie sauvages, se joint toujours un espoir plus ou moins fondé d'atteindre un but d'utilité publique en par- venant à acclimater en France ces précieux insectes. C’est le sentiment qui m'a constamment animé dans mes expériences d’élevages d’A ttacus Yama-mai, Pernyi, Cecropia ; dans mes travaux pour arriver au dévidage des cocons de l’Attacus Cynthia; c’est encore la même pensée qui, depuis trois ans, m'a décidé à vérifier ce fait, que le Ver à soie de l’Aïlante peut parfaitement s'élever avec les feuilles du Lilas commun (Syringa vulgaris). » Personne n’ignore de quelle importance est aujourd’hui dans lès grandes villes, à Paris surtout, le commerce des fleurs naturelles ; et parmi ces brillants dons de la näture la place qu’occupe célle du Lilas à odeur si suave, une des pre- mières que voit éclore le printemps; eh bien ! n'est-il pas na- turel de penser que l’on réndrait service aux jardiniers qui cultivent le Lilas, en leur démontrant qu'après avoir récolté les fleurs de leurs arbustes, ils pourraient obtenir un nouveau produit en utilisant les feuilles pour la nourriture d’un Ver à 152 SOCIÉTÉ D 'ACCLIMATATION. soie. C’est pour résoudre cette question, qui me paraît intéres- sante, que depuis 1877 je me suis occupé de ce genre d’éle- vage. » Si je propose ce moyen de multiplication du Cynthia, c’est que, dans ma conviction, on ne saurait trop produire de ce sérigène ; que la vente de ses cocons sera d'autant plus facile et assurée que le chiffre en sera plus élevé. Dans une de ses iettres un négociant anglais s’offrait à acheter tout ce que la. France pourrait produire de cocons d’Altacus Cynthia, à raison d’un schelling la livre anglaise, si la quantité en était considérable. » L'éducation sur Lilas sera toujours le petit côté de la cul- ture de l’Attacus Cynthia, je dois en convenir; mais en toutes choses un appoint est bon à recueillir. » Si quelques membres de la Société d’acclimatation dési- raient faire de nouvelles expériences d'éducation d'A {tacus Cynthia sur le Lilas, je pourrais leur offrir, vers la fin du mois de juin, des œufs qui donneront la quatrième génération élevée avec ces feuilles. » P.S. — M. le secrétaire de la Société d'Agriculture du département de la Lozère vient de m'envoyer une douzaine de cocons d’Attacus Cynthia provenant d’une éducation faite avec les feuilles de Lilas, par M. Valgalicr, curé de Quézac. Je les présente à la Société d’acclimatation comme une nouvelle preuve à l’appui de la possibilité de nourrir ces vers avec la feuille de cet arbuste. » — M. le baron Ferd. von Mueller adresse des graines de cinq espèces de végétaux australiens. — Remerciements. — M. de Barrau de Muratel fait parvenir la note qu’il avait bien voulu promettre sur l'emploi de la tannée pour les semis de chêne (voy. au Bullelin). — MM. Perny, général baron de Béville, P. Gaillard, E. Puyo, baron de Gommecourt, Robert Bruyère, de Mellis, René Bordet et Emile Thibault adressent des demandes de noix de Carya alba. M. Emile Thibault profite de cetle occasion pour adresser des renseignements sur ses cultures de Bambous et de Cerfeuil bulbeux. PROCÈS-VERBAUX. 153 — M. Duchastel remercie de l'envoi de noix de Carya alba qui lui a été fait. — M. Babet de Juillé met à la disposition de la Société des semences de Chou de Chaves et de Melon de la Louisiane prove- nant de sa récolte. Notre confrère ajoute que ces deux plantes réussissent parfaitement dans le Poitou. CHEPTELS. — Des rapports sont adressés par plusieurs de nos confrères, savoir : — M. L.Munier.— Cerfs-Cochons : Notre confrère a obtenu, SaVOIT : Le 45 mars 1877, une femelle ; Le 1* mars 1878, un mâle; Le 23 mars 1879, une femelle ; Le 6 mars 1880, un jeune, dont 1l n’a pu encore recon- naitre le sexe. € Malheureusement, ajoute M. Munier, j'ai récemment perdu le jeune mâle né en 1878. » Ilest à remarquer que toutes les naissances ont eu lieu en mars, qu’elles proviennent toutes de la mère, et que la jeune femelle née en 1877 n’a rien donné jusqu’à présent. Le mâle cependant est extrêmement vigoureux. » Jde dois dire que les froids excessifs que nous avons eus cet hiver (jusqu’à 20 degrés), n'ont pas paru nuire à ces animaux, et pendant que j'enfermais dans la chambre les Kangourous de Bennett que je possède, il était matériellement impossible de faire rentrer les cerfs : ils passaient la nuit, en plein air, sous un toit de planches. » — M, Salanson.— Poules de Houdan : À perdu successive- ment, de maladie ou d'accident, le coq et les deux poules qui constituaient son cheptel. — M. le comte de Chavagnac.— Canards Casarkas : Annonce le renvoi de son cheptel. — M. Leguay.— Canards Mandarins : Une fouine vient de tuer les deux oiseaux. — M. le Secrétaire général met sous les yeux de l’assem- blée des exemplaires de deux petites brochures, avec 1llustra- tions, publiées par M. Chevalier, éditeur à Paris, et concernant 8° SÉRIE, T. VII, — Mars 1880, 11 154 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. l’une le Doryphora, l’autre le Phylloxera. Ces brochures sont destinées à faire connaître ces deux insectes dévastateurs, et le Phylloxera en particulier, à tous ceux qui peuvent avoir à les combattre. — M. Maurice Girard, qui a été appelé à examiner ces pu- blications au Ministère de l’Instruction publique, fait con- naître que l'intention de l'Administration est de donner à tous les instituteurs de nos pays vignobles celle des deux brochures qui est relative au Phylloxera. Notre confrère ajoute qu'il a signalé l'utilité de compléter les illustrations de cette notice par la figure des larves qui passent l’hiver, larves qui sont d’un brun très foncé et dont beaucoup de personnes ignorent l'existence, parce que ces insectes sont peu visibles. Ce sont ces mêmes larves qui conservent le Phylloxera pendant la mauvaise saison ; elles résistent, en effet, à des températures très basses. M. Lichtinstein a constaté, cet hiver, que des froids de 10 à 12 degrés étaient sans action sur le Phylloxera. Cette observation ne fait d’ailleurs que confirmer les résultats des expériences exécutées, dès l’année 1875, dans le laboratoire de M. Pasteur, par M. Maurice Girard, qui a vu des Phylloxeras supporter impunément des froids intenses obtenus par des moyens artificiels. — M. Geoffroy Saint-Hilaire donne lecture d’une lettre par laquelle notre honorable confrère, M. de Capanema, membre du conseil privé de S. M. l’empereur du Brésil, annonce l'envoi d’une femelle de Tapir destinée au Jardin zoologique d’Acclimatation, et fait connaître que la collection de Vignes et d'arbres fruitiers (Poiriers et Pommiers) qu'il tient du Jardin et qu’il cultive dans une région élevée du Brésil est actuellement en plein rapport. M. de Capanema adresse en même temps quelques détails curieux sur les habitudes du Tapir. D’après des renseignements fournis à notre confrère par des habitants du pays, le Tapir aurait des mœurs très réservées, et rechercherait une solitude complète pour s’ac- coupler. M. Geoffroy Saint-Hilaire rappelle à cette occasion que, dans les établissements zoologiques où l’on a possédé à la fois \ PROCÈS-VERBAUX. 155 des Tapirs mâles et des Tapirs femelles, il n’a jamais été observé d’accouplements. «Par conséquent, ajoute M. le Secrétaire général, l'observation de M. Capanema, qui pour moi est nouvelle, présente un certain intérêt. » — M. le Secrétaire général donne également lecture: 1° D'une lettre dans laquelle M. Liénard, de Jonchery-sur- Nesle, combat l’opinion émise par M. Coutelier (4), que les Faisanes dorées ne prendraient aucune nourriture pendant toute la durée de l’iñcubation. «Que M. Coutelier, écrit-1l, se lève la nuit quand il fait beau, de une heure à trois heures du matin, et assurément, une nuit ou l’autre, il trouvera sa Faiï- sane en train de battre la terre à coups redoublés, de ses pattes et du bec, pour en faire sortir des Vers. Quand elle en a absorbé quelques-uns elle retourne à ses œufs. » Depuis quatre ans mes Faisanes dorées couvent elles- mêmes. La première année J'étais, comme notre confrère, très inquiet; mais depuis deux ans je surprends, au moins une ou deux fois par semaine, mes Faisanes aux heures ci-dessus indiquées, voire même une fois à cinq heures du matin. Cette fois je lui donnai du grain qu’elle a refusé. » Depuis vingt et un ans j'ai des Faisans dorés. Faisant cou- ver tous les ans par des Poules, J'ai cru pendant longtemps que les Faisanes ne couvaient pas leurs œufs. Mais, d’après ce que j'ai vu chez M. Coutelier, j'ai laissé purement et simplement faire mes femelles ce qu’elles voudraient de leurs œufs. Tout réussit à merveille. Je ne me donne même pas la peine de retirer les mâles, qui sont aux petits soins pour leurs femelles. » En ce qui concerne la consanguimité, je dirai que depuis vingt ans mes Faisans dorés ou argentés se sont reproduits de père en fils, et qu’ils sont superbes. Mon premier mâle estmort il y a deux ans, laissant 8 Faisandeaux provenant de luiseul, sur 11 œufs que sa femelle a couvés. Un de ses fils, âgé de deux ans, habitait le même compartiment ; le vieux coq était devenu aveugle au point qu'il ne mangeait plus que de la mie de pain blanc, et la femelle, très friande de cette nourriture, (1) Voy. Bulletin, 1879, p. 360. 156 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. était toujours disposée à la lui prendre; mais le fils l'en em- pêchait et la battait même lorsqu'elle persistait à s’appro- cher. Enfin, un jour, le vieux coq succomba. A partir de ce moment le fils ne voulut plus prendre aucune nourriture, ni, pour ainsi dire, quitter l'endroit où le vieux était mort. Lui- même mourut sept Jours après, juste à la même place. » 2 D'une lettre de M. Louis Althamer, d’'Arco (Tyrol), qui annonce avoir constaté que la femelle du petit Coq de bruyère (Tetrao tletrix) ne prend jamais aucune nourriture près de son nid, par mesure de prudence, sans doute, et afin de ne pas éveiller l'attention ; mais qu’elle s’envole directement du nid pour aller pâturer au loin. Ce fait expliquerait pourquoi on ne peut obtenir de reproduction de ce Tétras lorsqu'on le tient en captivité. — M. de Barrau de Muratel rend compte d'observations qu'il a faites en 1878 et 1879 sur le régime alimentaire de V’Alouette, observations qui tendent à démontrer que cet oiseau ne cause pas aux cultures le tort que certaines personnes croient pouvoir lui attribuer. Notre confrère a constaté que, même au moment des semailles, l’Alouette ne mange que peuou même point de grain du tout. En examinant l’estomac d’un grand nombre d’Alouettes, M. de Barrau de Muratel n’y a trouvé qu’une seule fois un grain de seigle; le contenu de l'estomac consistait toujours en insectes et en menus grains qui n’ont pu être exactement déterminés, mais qui étaient évidemment des graines adventices et probablement nuisibles aux moissons. — M. de Barrau de Muratel saisit cette occasion pour exprimer le désir de voir la Société d’Acclimatation entreprendre une enquête sur la diminution du nombre des oiseaux en France, diminution qui, généralement considérée comme un fait constant, est cependant contesté par quelques personnes. Notre confrère estime qu’en faisant appel à tous les membres de la Société, on arriverait à réunir les éléments d’une étude com- parative entre la quantité d’oiseaux qui existent aujourd’hui et ce qu'il en existait à des époques plus ou moins reculées. Cette statistique intéressante ne laisserait pas que de pré- senter une véritable utilité pratique, et M. de Barrau de Muratel, PROCÈS-VERBAUX. 157 qui se met à la disposition de la Société pour l’entreprendre en ce qui concerne son département, propose de soumettre dans la prochaine séance un projet de questionnaire sur ce sujet. | — M. le Président fait observer que la question pourra être utilement renvoyée à l’examen de la commission chargée d'étudier les voies etmoyens d'obtenir une protection efficace du gibier. M. Millet appuie vivement la proposition de M. de Barrau de Muratel, et demande que la deuxième section soit chargée de larédaction du questionnaire, auquel toute la pu- blicité possible devra être donnée. M. Millet ajoute qu'il a, lui aussi, constaté depuis longtemps que l’Alouette ne cause aucun préjudice aux cultures ; que, sur sa proposition, la Société des Agriculteurs de France a émis le vœu que l’Alouette ne fût plus classée parmi les animaux nuisibles (comme l'ont fait cer- tains arrêtés préfectoraux, notamment dans les Deux-Sèvres), etque, ce vœuayantété transmis à M. le Ministre de l'Intérieur, il est désirable que la Société d’Acclimatation s'associe à la démarche dont il s’agit. — M. le marquis de Sinéty fait remarquer qu’en raison de la rigueur de l'hiver qu’on vient de traverser, la statis- tique projetée pourra, cette année, donner des chiffres excep- tionnellement bas et anormaux. Dans les campagnes, les oiseaux ont presque partout disparu, chassés ou détruits qu’ils ont élé par le froidet la neige. — M. Millet confirme cette assertion, et ajoute que l’accumu- lation et la persistance des neiges ont, en France, obligé les Alouettes à se porter vers le littoral, où elles ont été détruites par centaines de mille, précisément à la faveur des arrêtés pré- fectoraux qui en autorisent la chasse. — M. le marquis de Sinéty constate que ce ne sont pas seu- lement les Alouettes qui ont disparu, mais presque tous les oiseaux : Geais, Merles, Pinsons, Bergeronnettes,Mésanges,etc. — M. Millet demande le renvoi à la troisième section de plusieurs lettres et documents qui viennent d’être signalés dans le dépouillement de la correspondance, et qui lui parais- 4158 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. sent devoir être soumis à la Commission des récompenses. — M. le Président fait observer que des délais sont fixés par le Règlement pour la déposition des documents à soumettre à la Commission des récompenses. Le Conseil appréciera sil est possible de faire une exception en faveur des travaux récem- ment adressés à la Société. — À l’occasion de la communication faite dans la dernière séance sur le verdissement de l’Huître, M. Millet rappelle que M. le docteur Sauvé avait, dès 1867, signalé comme étant la cause de ce phénomène de verdissement, l'absorption par le Mollusque d’une Algue microscopique dont l’espèce restait à déterminer. Plus tard, un naturaliste anglais reconnut que cette Algue était une Diatomée. «Les observations de MM. Puységur et Bornet, ajoute M. Millet, n’en sont pas moins intéressantes, en ce qu'elles nous ont fait connaître exacte- ment cette Diatomée. » — M. Millet signale ensuite les inconvénients graves que présente l'introduction de l’Huître de Portugal (Griphæa angulata, Lam.) sur nos gisements huîtriers, où elle déter- mine la production d'Huitres métisses de qualité tout à fait inférieure. Ces croisements très curieux prouvent que l’Huître, considérée jusqu’à présent comme hermaphrodite, est andro- ovne, comme plusieurs autres Mollusques, tels que les Hélices par exemple. Il y aurait des mesures à prendre en vue de pré- venir un métissage qui pourrait avoir les plus funestes consé- quences pour notre industrie ostréicole. — Au sujet de la lettre de M. de Loës relative à la piscicul- ture, M. Raveret-Wattel fait remarquer que, malgré l’impor- tance incontestable de la condition d’espace au point de vue de l'hygiène du poisson, on ne peut contester la possibilité et les avantages de l'élevage en stabulation. La plupart des fermes aquicoles américaines pratiquent l’é- levage dans des espaces restreints ; il en est de même en An- gleterre, dans plusieurs établissements de pisciculture, où les produits obtenus sont des plus rémunérateurs. — M. le vicomte d’Esterno indique un procédé très simple pour se procurer des « œufs » (larves et nymphes) de Fourmis PROCÈS-VERBAUX. 159 pour la nourriture des Faisandeaux. Ge procédé consiste à placer dans le voisinage d’une fourmilière des pots à fleurs renversés et formant cloches, au fond desquels les Fourmis ne tardent pas à venir déposer leurs œufs. Il importe de lais- ser quelque espace entre le sol et le bord des pots, afin que les insectes puissent entrer et sortir librement, Il convient aussi d'employer de préférence des pots ayant déjà servi et retenant encore sur leurs parois de la terre ou de la boue ; les Fourmis trouvent plus de facilité à y fixer leurs œufs que sur la surface d’un pot neuf, Quand il survient de fortes pluies, qui humectent la terre poreuse des pots, les Fourmis, ne croyant plus leurs œufs en sûreté, les enlèvent souvent pour les porter ailleurs. M. Millet fait remarquer que l’on pourrait éviter cet in- convénient en employant des pots vernissés à l’intérieur. M. Maurice Girard rappelle qu'il a déjà indiqué divers procédés employés par les faisandiers pour se procurer des larves de Fourmis ; un entre autres consiste à placer dans les fourmilières des pelottes de feuilles dans lesquelles les Fourmis viennent déposer leurs larves, ce qui rend la récolte facile. M. Lecreux fait connaître que, dans le département du Nord, son fils emploie depuis une dizaine d'années le procédé indiqué par M. le vicomte d’Esterno. Toutefois, sans doute parce qu’il s’agit d’une autre espèce de Fourmi, les larves sont amoncelées non pas au fond du pot, mais sur le sol même, en petit tas et mélangées avec un peu de terre sèche el très divisée. , M. Chappellier utilise également ce même procédé pour détruire les Fourmis dans son jardin. Comme l'espèce est probablement différente encore, ce ne sont plus seulement les œufs qui sont transportés sous les pots; la fourmilière entière s’y installe en l’espace de deux ou trois jours, quand le temps est beau, et peut ainsi être facilement capturée puis détruite. M. le Président fait remarquer que ce procédé serait in- téressant à signaler dans le midi de la France, où les Fourmis 160 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. causent souvent de grands préjudices dans le semis et toute espèce de culture. — M. Jules Grisard donne lecture 1° du procès-verbal de la séance du 22 janvier, de la deuxième section (voy. au Bul- letin) ; ? d’une note de M. le docteur Moreau sur les strongles du Jarynx chez les Faisans (voy. au Bulletin). — M. Maurice Girard présente à la Société, au nom de M. Christian Le Doux, des Papillons et des cocons d’A {tacus Cynthia dontles Chenilles ont été élevées non pas sur l’Aïlante, qui est la nourriture la plus habituellement indiquée pour cette espèce, mais sur le Lilas. Les Papillons sont fort bien développés et présentent une ampleur d'ailes remarquable. Quant aux cocons, ils sont très beaux et d'excellente qualité. Il y a deux ans (1878 et 1879) que M. Ch. Le Doux a com- mencé cette intéressante expérience dont la réussite est com- plète, et qui vient révéler une facilité de plus pour l'élevage de l’A ftacus Cynthia. Notre confrère étant parvenu, on s’en souvient, à dévider en soie grège les cocons de cette espèce rustique, l’industrie trouvera, quand elle le voudra, des res- sources nouvelles dans cette soie différente de celle du Ver à soie du Mürier. — M. Grisard met sous les yeux de l'assemblée : 1° Une Igname envoyée de Cayenne par M. Michely, directeur du Jardin botanique de Cayenne : cette espèce d’'Igname présente cette particularité intéressante qu’au lieu de s’enfoncer en terre elle a une tendance à remonter à la surface du sol, en sorte qu’on est obligé de la butter pour en obtenir une bonne végétation ; 2° Des cocons d’Attacus Yama-mai récoltés à Bruxelles par M. Simon, ainsi que des échantillons de soie teinte en cocons d’après le procédé indiqué par M. Le Doux, et des cocons vi- vants d'A ttacus Pernyi. IL est offert à la Société : 1° L'art de greffer les arbres, arbrisseaux et arbres fruitiers et forestiers, par Charles Baltet. 2° édition, suivie d’un appen- PROCÈS-VERBAUX. 161 dice sur le rétablissement de la Vigne par la greffe, avec 197 figures dans le texte. Paris, 1880, in-18 jésus. — Offert par l’auteur. ®% Culture de l'A sperge à la charrue, résultat obtenu dans un sol de médiocre qualité; bénéfice net, 6000 francs par hectare, par L. Vauvel. Paris, in-8. 3° Nouveau traitement du Pêcher, système Chevalier aîné, de Montreuil, par L. Vauvel. [n-8. 4 Rapport de M. Lonquéty aîné à S. Exc. l’amiral ministre de la marine, sur les filets de coton employés à la pêche d'Écosse. Boulogne-sur-Mer, 1858, in-8.— Offert par l’auteur. 9° Pêche française. Salaison du Hareng à bord et en ate- lier, par P. Lonquéty aîné. Boulogne-sur-Mer, 1860, in-8. — Offert par l’auteur. 6° Notes sur l'Exposition de pêche de Bergen (Norvège) en 1865, par M. P. Lonquéty aîné. Boulogne-sur-Mer, 1866, in-8. — Offert par l’auteur. 7° Notes sur la législation de la pêche du Hareng et sur ia préparation essentielle que doit subir ce poisson, par M. Lon- quéty aîné. Boulogne-sur-Mer, 1868, in-8. — Offert par l’au- teur. 8° La pêche maritime en France et en Angleterre, par M. Lonquéty aîné. Boulogne-sur-Mer, 1868, in-8. — Offert par l’auteur. 9 La pêche du Hareng, son importance au port de Bou- logne-sur-Mer en 1878, par M. Lonquéty aîné. 1 planche, 1 carte. Boulogne-sur-Mer, 1878, in-8. — Offert par l’auteur. 10° Le fermage des Autruches en Algérie. Incubation arti- ficielle, par Jules Oudot, ingénieur civil, avec planches. Paris, 1880, in-8. — Offert par l'éditeur M. Challamel. 11 Nouveaux légumes d'hiver, expériences d’étiolemeni pratiquées en chambre obscure, par MM. A. Paillieux et D. Bois. Paris, in-18. — Offert par les auteurs. Le Secrétaire des Séances, G. RAVERET-WATTEL Il. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DES SECTIONS TROISIÈME SECTION. SÉANCE DU 3 FÉVRIER 1880. Présidence de M. MiLLET. M. de Glatigny appelle l'attention de la section sur les diverses espèces de Poissons, Crustacés et Mollusques qu'il y aurait lieu d'introduire dans les eaux douces et les eaux salées de France et d'Algérie. — M. de Ginestous informe la section qu’une commission d'enquête sur le repeuplement des eaux, a été nommée par le Sénat, dans la séance du 29 juillet 1879. La section prie M. Millet de vouloir bien préparer les documents qui pourraient être fournis à cette commission ; pareille invitation est faite, du reste, à tous les membres de la section. — M. Milletentretient la section des effets de la gelée dans les mois de décembre et janvier derniers sur les poissons, qui ont été gravement atteints dans une grande partie de la France. Dans les cours d’eau et dans les étangs ou réservoirs, alimentés par des sources ou des ruisseaux, la gelée ne cause généralement aucun dégât; mais dans les eaux sta- gnantes, comme dans les étangs, il faut éviter de casser la glace sur les bords, comme on le fait habituellement ; car c’est y attirer les poissons à une mort certaine. Pour permettre aux poissons de respirer, il convient de pratiquer des trous dans la glace sur les parties les plus profondes ; on enfonce dans ce trou un piquet ou une perche garnis au contact de l'eau d’une fascine de hois avec de la paille. — M. de Glatigny rappelle le mode généralement usité en France pour le curage des petits cours d’eau. On détruit ainsi les abris et les frayères naturels. M. le Président constate en effet que, dans les dernières excursions qu’il a faites, il a reconnu, avec M. le marquis de Pomereu, tous les inconvé- nients de ce mode de curage dans les ruisseaux de la Seine-Inférieure où la truite était jadis très abondante. Les mêmes dégâts ont été reconnus dans l'Aisne, l'Oise et les Ardennes. — M. Millet rappelle à ce sujet que dans le département de l’Eure, par suite des observations qu’il avait présentées avec l'honorable M. Passy, le Préfet avait stipulé dans ses arrêtés la réserve des végétaux aquatiques sur un tiers de la surface du ruisseau. M. le Président appelle toute l’attention de la section sur trois arrêtés pris en septembre 1879, par M. le Préfet de la Savoie, pour réglementer la pêche dans les cours d’eau de ce département, et particulièrement, le lac SECTIONS. 163 du Bourget. La section prie M. Millet de vouloir bien rédiger un rapport dans le sens des observations qu'il vient de présenter pour faire modi- fier s’il y a lieu les arrêtés dont il s’agit. Le Secrétaire, COMTE DE GINESTOUS. QUATRIÈME SECTION. SÉANCE DU 17 FÉVRIER 1880. Présidence de M. le marquis de GINESTOUS. La parole est donnée à M. Maurice Girard pour une communication relative à un insecte dont M. Vinent de Séville lui a envoyé des sujets. C’est le Stauronotus cruciatus, Fabricius, ainsi nommé à cause d’une impression noirâtre cruciforme qui existe sur le corselet, genre très voisin de nos ÜEdipodes ou Criquets à ailes rouges ou bleues, qui sont parfois très communs, mais non nuisibles. En juillet 1879, le Stauronotus cruciatus a dévasté les Oliviers en Andalousie. Déjà plusieurs fois cette espèce avait été signalée comme dé- vastatrice en Espagne et en Syrie. Sa taille est plus forte que celle de nos ŒEdipodes ; le corselet a, comme on vient de le dire, une impression noirâtre cruciforme, l’abdomen est jaune, les cuisses postérieures sont rouges et crénelées; les ailes supérieures, ou pseudélitres, grisâtres, ont des bandes noirâtres, tandis que les ailes inférieures sont incolores. Le Stauronotus cruciatus se trouve aussi en Algérie : on peut même supposer qu’en raison de la proximité de l’Afrique et de l'Espagne il a été importé dans cette dernière contrée, soit par des vents du sud, soit même par suite des rapports journaliers qui existent entre les deux pays pour l’approvisionnement des marchés espagnols. Cet insecte n’a pas encore été signalé en France. Il serait intéressant, dit M. le président, de savoir si dans les environs de Collioure il n’en existerait pas quelques individus. M. Fallou dit avoir rapporté d’un voyage dans les Cévennes et la Lozère des Griquets ayant une certaine analogie avec le Cruciatus : M. Maurice Girard se charge de prendre des renseignements sur ces insectes auprès des personnes auxquelles M. Fallou a donné ceux qu’il a recueillis. Le Criquet migrateur cause souvent des ravages dans la Camargue, et dévaste les cultures en Hongrie. On le trouve même quelquefois, mais en petites quantités, dans les environs de Paris, où, du reste, 1l ne cause pas de dommages. — M.le marquis de Ginestous appelle l'attention des membres de la sec- tion sur un mémoire de M. Blankenhorn, professeur à Carlsruhe, indiquant 164 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. un insecte destructeur du Phylloxera. Cet insecte a élé signalé par M. Biley, en Amérique, et par M. E. Planchon, à son retour en France. M. Maurice Girard entre dans de nombreuses explications sur le Phyl- loxera, et les insectes mangeurs de Phylloxeras qui, paraît-.|, seraient des Acariens, et auxquels il est douteux que l'on puisse être redevable de la destruction de ce fléau des vignes françaises. Telle a été, dans le temps, l'opinion émise par M. Planchon. En effet, malgré le lion des Pucerons, nos rosiers et bien d’autres végétaux sont continuellement envahis par le Puceron commun. Les Vignes d'Europe n’ont jamais pu réussir en Amérique. Elles dis- paraissent après cinq années de culture au maximum. — M. Millet présente à la quatrième section un morceau d’échalas sur lequel se trouve une grande quantité d'œufs d’un nouvel insecte qui attaque la Vigne, et dont M. Sabaté, inventeur du gant d’acier articulé, a entretenu la Société des Agriculteurs de France pendant la session de celte année. Pour détruire cet insecte et en même temps le Phylloxera des feuilles et la Pyrale, M. Sabaté fait insuffler de la chaux vive en poudre sur les feuilles de vignes encore chargées de rosée, comme l’on épand la fleur de soufre contre l’Oidium, à l’aide d’un soufflet. Ce procédé, qui exige une dépense peu considérable (15 à 20 fr. par hectare), a donné, paraît-il, d'excellents résultats. Il est presque inutile d’ajouter que sous l’action caustique de la chaux les Limaces qui se trouvent sur les ceps périssent également. — M. Millet a recueilli cet hiver des cocons d’Attacus Cynthia qui ont supporté, dans le département de la Côte-d'Or, 22 et même 23 degrés au- dessous de zéro, et dont les chrysalides sont en parfait état de vitalité. fl a constaté à nouveau ce fait bien connu, que le froid, quoi que l’on dise, ne fait pas périr les insectes, et surtout les insectes souterrains qui s'en- foncent de plus en plus à mesure que la température s’abaisse. Dans des tranchées faites pour éviter les dégâts que pouvaient occasionner la fonte des neiges, il a vu des larves de hannetons descendues à plus d’un mètre de profondeur. M. Millet rattache toutes ces observations à la thèse qu’i soutient toujours avec une énergique persévérance : LA PROTECTION DES OISEAUX INSECTIVORES, qui nous viennent, dit-il, bien plus en aide pour la protection de nos récoltes que les variations, si graves qu’elles puissent être, de la température. — M. Millet pense que l’on devrait opérer l’échenillage dans le courant de l'hiver préférablement au printemps, les chenilles pouvant sortir de leurs bourres à la suite de quelques journées de chaleur précoces, et éviter ainsi la destruction. — Il est donné lecture d’une lettre de M. Arthur Todd, en date de Blidah, adressée à M. le directeur du Jardin zoologique d’Acclimatation, au sujet de gaufres au miel fabriquées pour les ruches en Algérie, à laquelle sont joints des échantillons. SECTIONS. 165 -- M. A. Simon a envoyé à la Société d'Acclimatation un mémoire sur des éducations d’Attacus Yama-mai faites en Belgique, et il a joint à ce tra- vail des soies de ces Vers sauvages, teintes sans décreusage, en cocons, à la cuve et dévidées. II y a des échevettes teintes en violet, en jaune, en rose et en rouge. Une échevette de soie étiquetée naturelle est d’un gris sale, teinte due probablement au bain savonneux dans lequel plongeaient les cocons pendant le dévidage. La quatrième section ne pouvait pas manquer de voir avec intérêt qu’en Belgique comme en Angleterre, et maintenant en France, on par- vient à teindre les soies des Vers sauvages. On a remarqué une petite échevette de soie tirée de cocons dont les chrysalides n’ont pas été étouffées pendant le dévidage, et ont pu donner des papillons, expérience que notre honorable confrère M. Wailly, de Londres, et plus tard moi-même, à Ferrusac, sur son indication, nous avions faite avec des cocons de Sericaria Mori. Enfin, avec ces soies se trouvent deux jolis échantillons de tissus fa- briqués avec ces mêmes fils. Il y a aussi un chapelet de cocons de graines d’Yama-mai provenant d'un cheptel de la Société d’Acclimatation,; un second, composé de cocons de graines d’Attacus Pernyi de reproduction ; un troisième, de cocons de graines de Sericaria Mori blancs d’Andrinople, très beaux; et enfin un quatrième, de cocons de graines jaunes de Vers du mürier, sans indication de provenance. — Il est également mis sous les yeux des membres de la quatrième sec- tion une série de cocons envoyés de Cayeune par M. Michely. Ces cocons sont en majorité d’Attacus Aurota, élevés avec diverses feuilles, en 1878 et 1879; et enfin 74 cocons vides de B. Hesperus, sorte que seul M. Michely avait fait figurer à l'Exposition universelle de 1878. — M. Millet informe les membres de la quatrième section que, dans sa dernière séance, la Société des Agriculteurs de France a décerné à M. Pé- ligot, de l’Institut, le prix agronomique qu’elle avait proposé pour une étude sur les feuilles de mürier dans l'intérêt des éducations de Vers à sole. Le Secretaire, CHRISTIAN LE Doux. IV. BIBLIOGRAPHIE Les plantes grasses, autres que les Cactées, par M. Ch. Lemaire. Un vol. in-18, 136 p., 13 grav. (Bibliothèque du Jardinier). Lib. agri- cole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob. La désignation de plantes grasses est un terme qui n’a rien de scien- tifique, et qui s'applique à un assez grand nombre de végétaux apparte- nant à des familles bien distinctes; mais il a le mérite d’être clair et d’être compris de tout le monde. De ces plantes, les unes, comme les Cactées, se signalent par des formes anormales, et aussi d'ordinaire par l’absence de feuilles. Ce sont tantôt des troncs verdâtres, tourmentés et cannelés, s’élevant, comme des cierges gigantesques, à une hauteur de 10 ou 15 mètres; tantôt des sphéroïdes bizarres, les uns énormes, les autres minuscules et hérissés de piquants; tantôt, une broussaille impénétrable de raquettes épineuses... Les autres, qui sont en général de petite dimension, se distinguent, soit par des tiges d’une nature molle, avec un tissu cellulaire lâche et peu consistant, soit par des feuilles épaisses et charnues. C’est seulement de ces dernières que s’occupe le petit traité de vulga- risation que nous avons à faire connaître à nos lecteurs, et qui est dù à la plume autorisée de M. Ch, Lemaire, professeur de botanique à Gand. Il laisse de côté la famille trop nombreuse des Cactées, qui fait l’objet d’un volume spécial. Dans ces dernières années, il faut bien le reconnaître, les plantes grasses ont été un peu délaissées, et l’auteur proteste énergiquement contre cet abandon. D’après lui, en effet, parmi toutes les espèces végé- tales, les plantes grasses sont celles qui présentent le plus de diversité dans le port des fleurs, leur élégance, leur coloris et souvent même leur parfum ; ce sont elles qui offrent le plus d’attrait à cause de leurs formes singulières ; placées isolément avec goût, si l’on ne veut les rassembler en collection, elles interrompent heureusement la monotonie plus ou moins manifeste des plantes à feuillage ordinaire. Nous n’y contredirons point, car nous sommes un peu désintéressé dans la question : nous ne voyons guère dans ces végétaux de ressource probable pour lutilité pratique (point de vue auquel nous nous plaçons de préférence à tout autre), et, sous le rapport ornemental, les végétaux de pleine terre sont surtout ceux qui nous attirent. Mais les plantes grasses n'en présentent pas moins une importance réelle pour l’hortieul- ture, et leur organisation si originale ouvre à la physiologie un champ qui est à peine exploré. BIBLIOGRAPHIE. 167 Le traité de M. Ch. Lemaire contient, d’abord, par ordre alphabétique, la nomenclature des principaux végétaux que l’on peut ranger sous cette dénomination de plantes grasses. Cette liste comprend cinquante genres, chacun subdivisé en de nombreuses espèces, dont l’auteur trace une description suffisamment détaillée. Viennent ensuite des notions générales sur la culture de ces végétaux, et le résumé sommaire des soins à leur donner. Toutes les plantes grasses ont besoin d’un abri pendant l'hiver, et elles réclament la serre tempérée, ou tout au moins une bâche avec châssis. La tablette la plus chaude de la serre devra être réservée aux Euphorbes; la vlus élevée et la mieux exposée au soleil aux Stapelia, aux Mesem- brranthemum nains, aux Caralluma, aux Boucerosia, etc. Bon nombre d’autres plantes peuvent être cultivées sous une simple bâche, si l’on sait, avec des précautions, les préserver des geiées et de la pourriture : ce sont beaucoup de Mesembrianthemum, de Portulaca, de Talinum, d’Æonium, de Sempervivum, etc. En ce qui touche la culture en chambre, que l’auteur repousse natu- rellement (comme doit le faire tout amateur sérieux et convaincu), elle n’est possible que pour un très petit nombre d’espèces : Crassulacées, Mesembrianthèmes, Écheveria, Sedum, Cotylédon, Aloës. Celles-ci pour-. ront y vivre souffreteuses, fatiguées par la poussière, n’ayant ni une aération suffisante, ni une lumière solaire perpendiculaire; mais enfin elles y végéteront. AIMÉ DurorT. Il. JourNAUX ET REVUES (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) La Belgique horticole (Edouard Morren). 1% trimestre 1880. — L’Arracacha esculenta, ou Apios. Dans son exploration de la Nouvelle-Grenade (1866-70), une plante co- mestible de ces contrées attira l’attention de Roezl (1). C’est l’Arracacha esculenta DC. I croyait à la possibilité de l’introduire en Europe; ïl ne savait pas que déjà, à différentes reprises, on avait fait l’expérience de cette culture qui, jusqu’à présent, n’a pas abouti. « La Pomme de terre- céleri, qu’on peut nommer ainsi à cause de son goût (écrivait-il à son (1) M. Bénedict Roezl, un des plus infatigables voyageurs de notre époque, a exploré le Mexique, la Sierra-Nevada, la Californie, le Pérou, etc., et il a ren- voyé de ces divers pays un nombre très remarquable de plantes nouvelles de pre- mier ordre. Ses envois avaient des proportions considérables : c’est ainsi qu’il a expédié en Europe une fois 10000 Orchidées, une autre fois 3500; puis 3000 pieds d’'Odontoglossum...…. 168 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. correspondant M. Ortgies), tient complètement lieu de ce tuhercule dans les régions froides de la Nouvelle-Grenade. Elle appartient à la famille des Ombellifères, et se muliplie par le tubercule qui pèse de 8 à 10 livres, quand il a atteint son entier développement. On mange le tu= bercule, comme la Pomme de terre, préparé de toutes les façons, et l’on s’accoutume bientôt à son goût particulier. Ces tubercules sont plus farineux que ceux de la Pomme de terre; les bœufs, les chevauxet même les chiens les mangent avec avidité. A mon avis, cette plante. pourrait se cultiver avec succès en Europe, dans un terrain profond et léger. J’ai appris que Wallis avait envoyé un lot de ces tubercules, mais qu'ils étaient déjà tous gâtés en arrivant à Santa Martha. Sa culture est la même que celle de la Pomme de terre. Au printemps, on met le tuber- cule en terre et, quatre mois après, on peut faire la récolte; mais ce n’est qu'après six mois que le tubercule atteint tout son développement. En hiver, on les met à l’abri dans des caves. L’Arracacha ne croît pas dans les terres basses où le climat est trop chaud. Sa culture commence à 6000 pieds et atteint jusqu'à 12000 pieds d’altitude, tandis que les Pommes de terre, qui croissent ici à l’état sauvage, ont leur véritable patrie de 7 à 8000 pieds d’élévation. Peut-être le climat humide des côtes, où les brouillards sont fréquents, est-il particulièrement favorable; même dans les régions élevées de la Nouvelle-Grenade, de froids hrouil- lards règnent toute l’année. » Les tubercules que Roezl a envoyés à Zurich sont arrivés en mauvais état ; ceux qui étaient encore en vie ont été distribués aux Jardins bota- niques de Kew, Dublin et Saint-Pétersbourg. M. Origies, qui les avait reçus, en a gardé deux exemplaires, dont il va tenter la culture; mais tout en exprimant le désir de voir ces essais suivis d’un résultat satisfai- sant, il fait remarquer que l’Arracacha ne s’est pas étendu en Amé- rique, pas même sur les hauts plateaux du Mexique, du Guatémala et de Costa-Rica, qui ont à peu près le même climat que ceux de la Nou- velle-Grenade. (Voyages et decouvertes de M. B. Rvezl, en 1866 et 1870, Gartenflora, 1891, p. 70 et 107. En. ORTGIES.) A. D. Le Gerant : JULES GRISARD. IAR:S. — JMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON,; SUPPLÉMENT AU BULLETIN NS DE BORDEAUX JNS ORDINAIRES ET DE CRUS CLASSÉS S ET AUTHEN TIQUES A. ESPERON rs priétaire et négociant ÿ 30, rue du Hâ … BORDEAUX Jurants, renseignements, échantillons ni franco sur demande. VINS DE MADÈR bouteilles à RS ele elle oo alta es ee 6 francs 8 s vins sortent des caves de réserve de MM. 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"+ Les Français et les étrangers peuvent en faire partie. Pour faire partie de la Société, on devra être présenté par trois membres sociétaires qui signeront la proposition de présentation. Chaque membre paye : 1° Un droit d’entrée de 10 fr.; | 2 Une cotisation annuelle de 25 fr., ou 250 fr. une fois payés. La cotisation est due et se perçoit à partir du 1° janvier. Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : OU uns carte qui lui permettra d'entrer au Jardin ‘d’acclimatation et de faire entrer avec lui une autre personne; OU une carte personnelle et pouze billets d'entrée au Jardin d’acclimatation dont il pourra disposer à son gré. Tente Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle peuvent la déléguer. PERS. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d’acclimatation les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles non mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres un rabais de 10 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au Jardin d’acclimatation. | Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre. | 4 La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. À 2470 Pour obtenir des cheptels, il faut : % 1° Etre membre de la Société; 2 Justifier qu'on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3 S’engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations re- cueillies; 4 S’engager à partager avec la Société les produits obtenus. Indépendamment des cheptels la Société fait, dans le courant de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à atteindre son but. (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. | D à. - de mes RS, Le, VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. Serials | QH 2844 BULLETIN MENSUEL DE LA Rs || SOCIÈTE D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE : PAR DÉCRET DU 96 FÉVRIER 1855 —RR 7 — Le é ES 3° SERIE ÉELESNS ER VUE ER TOME VII VE N° 4 Avrii 1880 | — RAR — | SOMMAIRE. | | I. Travaux dcs membres de la Société. | MM, COURTOIS: — Reproduction de i'iverses espèces de canards exotiques... 169 . HI. Travaux adressés et communications faites à la Société. L. OLIVIER. — Note sur les insectes morts renfermés dans les laines en ST ME ER A ER ARE AT ÉT LS € SR CRT PEN CN 171 HI. Extrait des Procès-ycrhaux des séances de la Société. RAVERET-WATTEL — Séances générales-des 2, 16 et 30 avril 1880. 174, 185, 196 AV. Extrait des Procès-verbaux des séances des Sections. Jules GRISARD. — Séance du 24 février 1880.......,,..... MS UTS rer e 216 V. Faits divers et extraits de correspondance. .-W, — Acelimatalion à la Nouvelle-Zélande... ... AT se ART ANS Le LU 217 De BARRAU DE MURATEL. — Emploi de Ja tannée pour les semis dechênes. 217 | VI. Bulletin bibliographique. Le rebuisement par les essences résineuses; mise en valeur des sols pauvres, par Alph. FILLON, 219. — Journaux et Revucs, 220. (Nofices et analyses par M. AIMÉ DUFORT.) : PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. 4 a} N 4 pi à a SRE La AVIS AUX AUTEURS ET ÉDIT Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvra ? & EURS à. , 49. Société, rue de Lille ? ges qui se rapportent aux travaux de la dressé deux exemplaires au bureau de l'Administration dont les auteurs ou éditeurs auront a \PÉCIALITÉ JE MACHINE A VAPEUR, 2 FIXEN ET HORIZONTAL à NTALES ET VERTIC ALES DE 4 À 50 CHEVAUX . MACHINE Re MACHINE VERTICALE MACHINE HORIZONTALE locomobile ou sur patins. de 4 à 206 chevaux. locomobile ou sur patins. - . Chaudière à retour de flamme de 6 à 50 chevaux. LR AROE ES Re Chaudière à flamme directe or, Exposition 1838. cime 3 52. PT æ de 3 à 50 chevaux. Toutes Envoi : : Hs franco al Machines | des 5 son A 3 prêtes Prospectus à livrer. détaillés. 1 PER à HERMANN- LACHAPELLE. : J. BOULET & C'*, Successeurs _ - < INGENIEURS: MÉCANICIENS, 14%, Faubourg Poissonière. — - PARIS. 4 diplômes d'hon neur, de 1869 à 1836. L'ÉLIXIR DE COCA DE J. BAIN | est le plus puissant réparateur des forces épuisées. par et longues maladies ou les excès de toute nature. 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J'ai en ce moment 22 jeunes, et une ponte vient de me donner encore 12 œufs. Les amateurs qui peuvent procurer de la verdure à leurs oiseaux sont assurés de réussir ces Canards. Si cela peut vous intéresser, et en même temps quelques amateurs auxquels vous pourrez communiquer ma lettre, je vous dirai que je possède 1 paire Casarka rutila, qui, depuis qualre ans, n’a produit : Première année, 2 pontes, 22 œufs; je vous ai livré 14 jeunes. Deuxième année, 1 ponte, 11 œufs, 9 jeunes. Troisième année, 11 œufs, 9 jeunes. Cette année, 11 œufs, 11 jeunes. Je viens d’en perdre un qui s’est envolé et qui s’est fait tuer sur la rivière. J'ai, en outre, 2 paires Casarka variegata. La première qui a produit m’a donné 22 œufs en 2 pontes. Je vous ai livré 14 jeunes et 2 à une autre personne. La deuxième année, 24 œufs, 14 jeunes. L'année dernière et cette année je n’ai obtenu aucun pro- 3° SÉRIE, T. VII, — Avril 1880. 12 170 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. duit; ma Cane à failli être tuée par des Bernaches, et elle ne fait que commencer à se rétablir. Heureusement ma seconde paire a recommencé à pondre l’année dernière et J'ai pu, avec 18 œufs, vous livrer 12 jeunes. Cette année j'ai encore eu 18 œufs, et je possède 16 petits. J'ai également une paire Bernaches du Magellan, qui m'a pondu 4 œufs que j'ai fait couver par une Poule; À n’a rien valu, ayant été pondu dans l’eau. J'ai eu 3 jeunes avec les trois autres. La Poule m'en a écrasé 1. J’en possède encore une paire. La femelle est bien délicate; je ne sais si je parviendrai à l’élever. Je ne vous parlerai ni des Mandarins, ni des Bahamas, ni des Canards de la Caroline. Le chapitre des accidents est si grand que je ne compte mes jeunes qu'au mois de septembre. Le plus intéressant pour moi cette annéé est une païré de Sarcelles de Formose que j'ai depuis quatre ou cinq ans et qui a commencé à pondre le 27 juin. Je n'ose pas espérer avoir des jeunes celte année et les élever, mais j’ai bon espoir pour l'année prochaine. J'oubliais de vous dire que j'avais 5 jeunes Canards bec de lait (Anas pœcilorhyncha). La Cane couvé une seconde ponte. Je dois ces résultats aux soins donnés par mon faisandier- chef qui, du mois d'avril au mois d’août, s'occupe des oiseaux d’une façon peu ordinaire. Ge faisandier, vous le connaissez, c'est ma femme. ° Plusieurs années de suite elle a admiré vos Canards au jardin, et causant un jour avec un de nos amis, elle prétendit qu’on devait pouvoir faire reproduire tous ces oiseaux ; alors nous avons essayé. Voici la sixième année que nous avons commencé et, sauf la Sarcelle du Brésil, nous avons obtenu la reproduction de tous les Canards-que nous vous avons achetés. Il. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. A —— NOTE SUR LES INSECTES MORTS RENFERMÉS DANS LES LAINES EN BALLOT Par M. L. OLIVIER Licencié ès sciences, Les toisons des Moutons sont toujours chargées d’une cer- taine quantité de suint, de graterons et d’impuretés diverses, parmi lesquelles on remarque des insectes ou des débris d’in- sectes. Ce sont en majorité des Coléoptères. Il y en a de deux sortes : les uns, notamment les Longicornes, vivent sur les végétaux que broute le Mouton; les autres, appartenant pour la plupart à la tribu des Géotrupes, habitent en parasites les déjections du Ruminant et en activent ainsi la décomposition. Leur présence dans la laine s'explique par l'habitude qu'a le Mouton de se coucher sur l'herbe des prairies. Emprisonnés dans les mèches de poils que le suint retient unis, les insectes se conservent assez bien pour qu’on les puisse facilement reconnaitre. Leur abondance est telle que M. Levoilurier, entomologiste à Elbeuf, a pu dresser une longue liste de Goléoptères par lui trouvés dans les laines des différentes contrées du globe, et spéciaux à chacune de ces régions. Ce travail a pour but de permettre aux industriels de déter- minet, par la seule inspection des insectes qu’elles renferment, la provenance des Jaines sur l’origine desquelles il peut y avoir doute. Or, la connaissance de la provenance est chose très impor- tante pour l'évaluation du rendement. On sait, en effet, que la perte de poids due au dégraissage est généralement plus forte pour les laines de Buenos-Ayres que pour celles de Monte- 17% SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. video, et beaucoup moindre pour celles du Cap et de l’Aus- tralie. Ces variations correspondant à des conditions de milieu très différentes, l’acheteur qui examine une laine ne peut l’estimer à sa Juste valeur s’il en ignore l’origine. Il lui est alors presque impossible de prévoir, avec l'exactitude dési- rable, quel poids de laine lavée et triée il pourra obtenir de 100 kiïlog. de laine brute. On conçoit donc que, dans bien des cas, la collection des insectes dont nous donnons ci-après la désignation, puisse rendre service à l’industrie lainière. Aussi la Société indus- trielle d’Elbeuf a-t-elle exposé dans son musée technique les spécimens des plus remarquables Coléoptères recueillis dans les laines par M. Levoiturier. En voici les noms avec l’indica- tion de l'habitat : | AUSTRALIE. Cestrinus trivialis, Erichson. Harpalus inornatus, Germar. Clivina Australasiæ, Bohemann. Passalus edentotus, Leay. Onthophagus aculeatus, Reiche. — Australis, Guérin. — auritus, Latreille. Aphodius Tasmaniæ, Hope. Liparethrus sylvicola, Fabricius. Calonota festiva, — Seitata germinata, Boisduval. Xylonichus lævus, Blanchard. Diluicephala splendens, Mac Leay. Phyllotocus Mac Leayi, Fischer. Repsimus manicatus, Swartz. Anoplognathus rugosus , Kirby. — reticulatus, Boisduval. — suturalis, — — inustus, Kirby. — Olivieri, Dalmann. == nitidulus, Boisduval. Lacon variabilis, Cand. Monocrepidius Australasiæ, Dejean. Chantiognathus hostilitatus, Erichson. Natalis porcata, Fabricius. Tenebrio Australis, Boisduval. Saragus lævicollis, Fabricius. Pterohælæus striatopunctatus, Boisduval: Adelium sinilatum, Germar. — Foveicolle, Deyrolle. Amarygnis columbinus, Dejean. Allecula brunnea, Deyrolle. Narcedes punctum, Mac Leay. Prypnus Fallax, Cythewhad. Leptops tribulus, Fabricius. — robustus, Olivier. Chrysolopus spectabilis, Fabricius. Phoracantha recurra, Newmann. Hebecerus sparsus, Reiche. Trox Australasiæ, Erichson. Lamprolina acneipennis, Baly. Australatica pulchella, Dejean. Paropsis ulcerosa, Deyrolle. _ serietuberculata, Deyrolle. — punctata, Marsham. | — bifasciata, Reiche. — sexpustulata, Mac Leay. CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. Ctenoncus Cafer, Illiger. Mucrolestia Tabida, Fabricius. Authia guttala, _ Scarites Polytus, Wiedm. Chlænius quadricollis, Dejean. — natalensis, Chaudoir. Geobænus lateralis, Illiger. Anisodactylus incrassatus, Bohemann. Feronia Cafra, Dejean. Silpha mutilata, Jlliger. Circellium Bacchus, Fabricius. Ateuchus Hottentatus, Mac Leay. — capricola, Castelneau. Onitis Apelles, Fabricius, INSECTES MORTS DANS LES LAINES EN BALLOT. Onthophagus Urus, Illiger. — gazella, Fabricius. —— columella, — Trox Radula, Erichson. Telephorus Capricola, Fabricius. — viridescens, — Melyris viridis, es Adesmia porcata, FF Physosterna ovata, Olivier. Eurychosa ciliata, Thunberg. Oncolus testaceus, Solier. — obscuricoliis, — : — farctus, Illiger. tardus, Melanopterus porcatus, Mulsant. Trignonopus chevrolatii, — : — nigerrimus, — Eurynotus deuticostæ, — — muricatus, Xirby. + — Eurynotus acutus, Wiedmann. — Delalandei, Mulsant. Psammodes pilosa, Thunberg. — villosula, Deyrolle. Phanerotoma elongata, Solier. Trachynotus reticulatus, Fabricius. Gonopus crenicostis, — Phalleria lævigata, Schænhew. Tonicum Antilope, Dejean. Lagria villosa, Fabricius. — Chalybea, Deyrolle. — Foreicollis, Dejean. Mylabris tripunctatus, Thunberg. Decatoma undatum, Bilberg. Polycleis equestris, Schænhew. Hipporhinus granulosus, Wiedmann. Monohammus asperulus, Withe. Ceroplesis Hottentotus, Fabricius — Æthiops, _ BUENOS-AYRES. Baripus rivalis, Germar. Anisodactylus cupripennis, Germar. Feronia Corinthia, — _. — cordicollis, Dejean. Necrodes Bonariensis, Klug. Cauthidium breve, Germar. Ontherus retundatus, Blanchard. Chæridium pauperculum, Dejean. Phanæus splendidulus, Fabricius. Cæœlodes discus, Dejean. Trox crenatus, Olivier. Diloboderus abderus, Sturm. Authrichira tetradactyla, Fabricius. Dyscinetus Gagates, Burmeister. — germinatus, Jacquelin-Duval. Phileurus vervex, Burmeister. Monocrepidius scalaris, Candolle. Chauliognathus scriptus, Germar. Scotobius pilularius, — —_ muricatus, Guérin. — porcatus, Solier. Trichoton rotundatum, Curtis. Epicaula conspera, Germar. Allecula Helopina, — Naupactus xantographus, Germar. Trachyderes striatus, Fabricius. Clytus nebulosus, Chevrolat. Pœcilaspis Bonariensis, Bohemann. | — angulata, Germar. Megilla 18-pustalata, Mulsant. ESPAGNE. Chlænius Dives, Dejean. Steropus globosus, Fabricius. Mastigus prolongatus, Gery. Geotrupes Coweseaux, Ghevrolat. Chasmatopterus hirtulus, Illiger. = villosulus, — Eroduis carinatus, Solier.] Asida. Gondoti, . _— Mycrositus Ulyssiponensis, Germar. Opatrum perlatum, — — gregarium, Roseule. Meloe vorallifer, Germar. Dorcadium grœælsii, Chevrolat. — Perezi, Graëls. —- Braunani, Sehaull. Timarcha rugipenms, Perez. RUSSIE. Cicindela desertorum, Faldermann. Stenoloplus discophorus, Fischer. Harplaus calathoides, Motsch. Teutzria nomas, Pallas. Lytia collaria, Fabricius. Chrysochus asiaticus, Fabricius. 173 … H est à désirer que toutes les Chambres de commerce des cités lainières se procurent ces insectes, et en tiennent le tableau à la disposition des industriels intéressés. I. EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 2 AVRIL 1880. Présidence de M, Henri BOULEY, vice-président, puis de M. le D' LABARRAQUE, membre du Conseil. j Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M, Vavin donne lecture d’une note sur le Soja hispida. — M, Miguel de Francisco adresse des remerciements au sujet de sa récente admission. — M. W.-J. Hoffman, membre de plusieurs sociétés! sa- vantes américaines, adrééé diverses brochures relatives à l'Anthropologie, et se met à la disposition de la Société pour les renseignements qu’elle croirait devoir le charger de re- cueillir pendant un voyage qu’il doit prochainement entre- prendre pour visiter les ruines du Nouveau-Mexique et d’Ari- zona. — MM. Agassiz fils, Bourjuge, le comte de Casali, de Chan- teau, Guibert, Paul Jaujou, N. Masson, Ribeaud et Victor Thomas-Duris accusent réception et remercient des cheptels qui leur ont été adressés. — M. L. Munier remercie de la prolongation d’une année qui lui est accordée pour son cheptel de Cerf-Cochon. — M.E. Garnot écrit de Bellevue, près Avranches (Manche): « Permettez-moi de vous signaler un fait de précocité vérita- blement extraordinaire du Canard du Labrador. » J'ai envoyé à un de mes amis, M. Guillebert, de Valognes, un couple de jeunes Canetons nés le 30 octobre 1879. La Cane qui les a couvés faisait sa troisième ponte. Malgré les froids exceptionnellement rigoureux de l'hiver que nous ve- nonside traverser, ces oiseaux, à peine âgés de cinq mois et demi, sont restés constamment, null et jour, exposés aux in- tempéries de la saison. » La Cane vient de pondre quelques œufs, et M. Guillebert ne doute pas qu’ils soient fécondés. » Toute la couvée de six Canétons s’est élevée comine si PROCÈS-VERBAUX. 475 elle était éclose au printemps, et elle vient affirmer une fois de plus toute la rusticité et fécondité de cette race unique au monde comme produit et comme rapport. » — M. Alfred Rousse écrit de Fontenay-le-Comte (Vendée) : « Toutes mes Perruches ont parfaitement passé l'hiver. Cer- taines espèces, telles que les Platycerques, les Perruches de Pennant, les Omnicolores et les Palliceps, ont passé toutes les nuits, même les plus froides, sous le hangar de leur volière, allant parfois dans le jour dans l'abri complet, maïs n’y res- tant jamais longtemps. Les Perruches à scapulaire (Apros- micitus scapulatus), à ventre jaune, de Tasmanie, et souris, sont toujours rentrées dans l’abri pour y passer la nuit. Les Perruches de Swainson et de la Nouvelle-Zélande également. Ces dernières, malgré le froid, ont commencé à pondre et à couver dans les premiers jours de janvier. Ces jours derniers (sur cinq œufs) cinq perruchons sortaient du nid en excellent état et aussi vigoureux que possible. « Les Perruches Melanures ne semblaient pas souffrir du froid, mais ma femelle est morte depuis peu, et je crois bien que les froids seuls en sont la cause. » J'ai conservé à l'air libre, et sans qu'ils aient eu l'air d’en être imcommodés, une paire de Paddas blancs. » Les Calopsittes et les Ondulées sont toujours rentrées pendant la nuit. Je possède des Perruches à tête noire (Conu- rus Nanday) ; mais quoique je les considère comme excessi- vement rustiques, Je ne puis rien en dire encore, les ayant eu à la fin des froids. » Pour notre contrée, le froid a été excessif. Le thermo- mètre est descendu plusieurs nuits à 12 degrés au-dessous de zéro; en revanche les journées ont presque toutes été belles; presque tous les jours le soleil a paru, et ces jours-là javais sous le hangar de ma volière, depuis neuf heures du matin jusqu’à trois heures du soir, environ de 8 à 15 degrés au- dessus de zéro, » Mais ce beau soleil, s 1 réjouissait 1 mes oiseaux, achevait d’un autre côté le mal que la gelée avait pu faire aux plantes pendant la nuit. J'avais environ 30 Chamærops excelsa (d’un 1476 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. sémis datant de trois ou quatre ans); tous furent gelés. Un autre beaucoup plus fort, ayant 70 à 80 centimètres de hau- teur, fut écalement complètement gelé. » - — M. Louis fait connaître qu'il a obtenu environ 1500 ale- vins des œufs de Saumon de Californie qui lui ont été confiés. — M. le docteur Gressy écrit de Carnac (Morbihan) : « J’ai l'honneur de vous adresser quatre exemplaires de ma bro- chure sur la reproduction de l’'Huitre. » Je serais heureux que la Société signalât au publie le danger que court notre industrie, par l’intrusion sur nos côtes de l’Huître de Portugal, espèce inférieure comme qua- lité. » Jusqu'à présent, le bon sens des ostréiculteurs de Bre- tagne a préservé le rivage armoricain de l’Huître portugaise. » J'ai l'honneur de vous rappeler que sur l'initiative du re- oretté Coste, membre de l’Institut, la Société d’Acclimatation a encouragé mes premières tentatives d’ostréiculture par une médaille de bronze en 1870. » Ajouterai-je que j’ai été assez heureux pour retirer de la Flore marine un médicament précieux, qui, sous le nom de Fucoglycine Gressy, commence à faire son chemin par le monde et à rivaliser avec l'huile de foie de morue, médica- ment dégoüûtant, que J'ai prétendu remplacer. » — M. Seth Green, surintendant des pècheries de PEtat de New-York, accuse réception et remercie du diplôme de rappel de médaille d’or, qui lui a été décerné par la Société en 1879. Par suite d’une fausse direction, sans doute, ce diplôme lui est seulement parvenu il y a quelques semaines. M. Seth Green saisit cette occasion pour mettre gracieuse- ment à la disposition d la Société les objets de pisciculture qui pourraient l’intéresser parmi ceux que l'Etat de New- York vient d'envoyer à l’Exposition internationale aquicole de Berlin. | — M. Focet écrit de Bernay : « J'ai le plaisir de vous annoncer que j'ai obtenu le meilleur résultat du lot d'œufs de Saumon de Californie que la Société a bien voulu me confier en novembre dernier, Sur environ 4000 œufs reçus, j'ai eu PROCÈS-VERBAUX. 477 3800 éclosions, et cela malgré le terrible hiver que nous ve- nons de traverser, et grâce à un petit laboratoire bien disposé et chauffé convenablement. Ces alevins sont aujourd’hui magni- fiques, ils ont de 5 à 4 centimètres de longueur, sont très vo- races et tellement vigoureux, que j'avais grande peine, dans les derniers temps, à les maintenir dans mes bacs. » Aussi je suis désolé que le désir exprimé par la Société, de me transmettre des instructions pour leur mise en liberté, m'arrive aussi tardivement, la distribution en est faite depuis huit jours, et je n’en ai conservé chez moi que 3 ou 400 que j'ai déposés dans mon réservoir pour les nourrir et en sur- veiller la croissance. pti » Il m’en reste également une cinquantaine de l’année der- nière, ils mesurent maintenant 18 à 20 centimètres de lon- gueur. S'ils avaient eu une nourriture abondante et régulière, ils seraient, sans aucun doute, doubles de ce qu’ils sont. En un mot, c’est une espèce précieuse pour le repeuplement de nos eaux. Elle est vigoureuse, facile à élever et à nourrir, et si elle se fixe dans nos cours d’eau sans redescendre à la mer, avant quatre ou cinq ans ce sera une vraie conquête pour la pisciculture de nos contrées. » Pour ma part, je serais très heureux que la Société prit toutes les mesures nécessaires pour pouvoir celte année être en mesure de nous en livrer une plus grande quantité. J’ai l’in- tention, dans quelques mois, de vous adresser quelques mots sur mes travaux de pisciculture ; en attendant je tiens à vous faire connaitre notre organisation et la distribution des œufs et alevins. » J'ai formé une petite Société de pisciculture avec l’aide de M. le conducteur des ponts et chaussées, faisant fonctions d’in- génieur. Cette Société se compose des principaux propriétaires riverains de nos deux cours d’eau (la Risle et la Charentonne), sur un parcours de 50 kilomètres environ. Deux garde-rivières sont chargés de la répression du braconnage et servent d’inspec- teurs pour les appareils de pisciculture et pour la mise en li- berté des alevins. Un troisième garde, dit garde-pêche, appartenant à l’administration des eaux, est aussi mis gracieu- 178 SOCIÉTÉ D'AGCLIMATATION. sement à notre disposition et nous rend les plus grands ser- vices, Une cotisation volontaire des propriétaires riverains nous a fourni cette année, au début, de 5 à 600 francs, et le gouvernement nous a donné à titre d'encouragement la somme de 1000 francs. » J'ai organisé à 4 kilomètres environ de distance, chez les principaux propriétaires, de petites stations munies de boîtes à éclosion et de bassins d'élevage, soit environ une vingtaine, Toutes ont eu cette année 1500 à 2000 œufs au moins, et 2 à 800 alevins de Salmo Quinnal, moitié pour être conservés dans des réservoirs disposés à cet effet, moitié pour être mis en liberté dans les endroits les plus convenables, Il me reste à leur livrer, aussitôt que les alevins seront assez forts, 500 ale- vins de Truite des lacs et 10 000 de Truite commune. » La station principale est chez moi, sous ma surveillance spéciale. Elle possède encore aujourd’hui 12 000 œufs de Sal- monidés que je distribuerai au fur et à mesure de l'élevage convenable des alevins; mes réservoirs d'élevage sont aussi complets. » Pour nousrésumer, je compte distribuer cette année dans les deux rivières principales de l'arrondissement : Truite or- dinaire, 30000; Truite des lacs, 5000, Salmo Quinnat, 3800 ; Anguilles (Montée), 300000; Écrevisses (Petites des Vosges), femelles prêtes à pondre, 1000. » Avec l'expérience acquise depuis quelques années et orga- nisés comme nous le sommes, je ne doute point qu'avant peu de temps nous n’arrivions au repeuplement de nos rivières, selon les désirs de notre Société. Si vous avez quelques obser- vations à me soumettre, je les recevrai avec grand plaisir. La grande question à résoudre, maintenant, sera celle de la surveillance, Le braconnage est pour moi l’ennemi contre lequel il reste à lutter sérieusement. » — MM. Blavet, Bordet, Faure, le comte de Montlezun, de Montrol et Alfred Rousse, accusent réception et remercient des envois de graines qui leur ont été faits. — M. Blavet, président de la Société d’horticulture de l’ar- rondissement d’Etampes, écrit à M. le Secrétaire général : PROCÈS-VERBAUX. 179 « J’estime que notre petite collection de Bambous, due à la Société d’Acclimatation, va, malgré la neige, se reconstituer. Les dégâts causés par le froid (nous avons eu jusqu’à — 2912) nous ont causé bien des regrets; car la végétation de ces Bambous était déjà des plus luxuriantes. » — M, Citerne, jardinier en chef du Jardm botanique FA Clermont-Ferrand, écrit à M. le Président : « Depuis plusieurs années nous avons fait des semis de Dioscorea batatas, et j'ai tenu le Jardin d’Acclimatation au courant de nos opérations, par l'intermédiaire de M. Ruinet des Tailly, ingénieur en chef à la compagnie de P.-L,-M. J'ai adressé à M. Geoffroy Saint- Hilaire trois échantillons d’un semis fait le 20 février 1879 au Jardin de Clermont, plus 300 grammes environ de tron- çons de plantes mâles et de plantes femelles, pour tàcher d'obtenir des graines et de faire ensuite des semis s’il est pos- sible. J'ai également envoyé trois échantillons à la maison Vilmorin, et trois autres à M. Carrière, rédacteur en chef de la Revue horticole, ainsi que 200 grammes de tronçons mâles ou femelles pour tenter la propagation par graines. » — M. Narcisse Crépet sollicite un envoi de graines de Co- tonnier du Japon. — M. le Secrétaire fait connaître que les cheptels suivants ont été accordés par la commission dans sa dernière séance : MM. A&ASsiZ (Gh.), à Moudon (Suisse). Un couple de Pigeons romains noirs. ARLINCOURT (d’), à Paris. Un coupe de Canards mandarins, BALTET (Ch.), à Troyes (Aube). Un couple de Faisans argentés. BARBIEUX, à Abbeville (Somme). Un couple de Perruches omnicolores. BARRAU DE MURATEL (de), à Montagnes par Sorèze (Tarn). Un couple de Canards du Labrador. BAUME (inarquis de la), à Paris. Un mâle et deux femelles Kangurous. BecQ-ROUGER, à Tours (Indre-et-Loire). Un couple de Perruches om- nicolores. BENEVENT (de), château de Vaugneray (Rhône). Un couple de Ganards d’Aylesbury. Boucxez, à Seurre (Côte-d'Or). Un couple de Faisans versicolores. BouGuET, à Huningue (Alsace). Un couple de Colombes poignardées. BOURJUGE, à Angers (Maine-et-Loire). Un couple de Lapins angoras. 180 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. BRÉMONT-CAQUÉ, à Coupéville (Marne). Un couple de Cygnes noirs. BRisay (marquis de), à Auray (Morbihan). Un couple de Perruches omnicolores. BurkyY, à Longpraz-sur-Vevey (Suisse). Un couple de Faisans vénérés. BUZARÉ, à La More (Deux-Sèvres). Un couple de Faisans de Lady Amherst. Nr CawBox (A.), à Nîmes {Gard). Un Coq et 2 Poules de Bréda bleus. CARPENTIER, au château de Juvigny, près Soissons (Aisne). Un couple de Tragopans de Temminck. CasATI (comte Gabrio), à Milan (Italie). Un couple de Pigeons grands boulants. CHamBRY (de), à Blois (Loir-et-Cher). Un couple de Léporides. CHANTEAU (de), au château de Montbras (Meuse). Un couple de Pigeons romains bleus. | CHAUMETTE, château Pernaud, à Barsac (Gironde). Un couple de Fai- sans vénérés. CoLLaRD, à la Grange-Rouge (Nièvre). Un couple de Cochons d’Essex. DESROCHES (l’abbé), à Sainte-Catherine (Indre-et-Loire). Un couple de Faisans Swinhoë. DEVISMES-OGER, à Domart-en-Ponthieu (Somme). Un couple de Canards Casarkas Variegata. Dion (baron de), au château de Maubreuil (Loire-Inférieure). 1 Coq et 2 Poules Crèvecœur. ÉGAL, à Issoire (Puy-de-Dôme). Une paire d’Oies de Toulouse. ESPERONNIÈRE (comte de |”), au château de la Saulaye (Maine-et-Loire). 1 Coq et 2 Poules Dorking. er ESTERNO (vicomte d’), à La Celle-Bruère (Cher). Un couple de Canar u Carolins. FaBy (de), au château de La Ville-Chaperon (Côtes-du-Nord). Un couple de Canards d’Aylesbury. GESLIN, à Mayenne (Mayenne). Un Bouc et deux Chèvres d’Angora. GESSLER (Ch. de), au château du Chesnay, par Écos (Eure). Un Coq et deux Poules Dorking. G18EZ, à Sens (Yonne). Un couple de Colombes Lophotes. GIRAUD-OLLIVIER, au château de Junayme (Gironde). Un couple de Ca- nards mandarins. GOUBIE, à Paris. Un couple de Pigeons Satins. GourRAUD, aux Brouzils (Vendée). Un couple de Canards siffleurs. GRUËÈRE (docteur), à Dijon (Côte-d'Or). Un couple de Léporides. GUIBERT, à Trévières (Calvados). Un lot de Volailles de Bentam ar- gentées. GUILLOTAUX, au château de la Cardonnière (Morbihan). Un couple de Lapins à fourrure. Harpy, à Nantes (Loire-[nférieure). Un couple d’Oies de Guinée. PROCÈS-VERBAUX. 181 HERVEY DE SAINT-DENYS (marquis d’), château de Bréau (Seine-et- Oise). Un couple de Faisans versicolores. JauJou, à Lunel (Hérault). Un couple de Canards mandarins. JouBERT, à Neuilly (Seine). Un Coq et 2 Poules de Houdan. JOURNAUD, à Saint-Clément-sous-Valsonne (Rhône). Un couple de La- pins argentés. Juizcé (Babert de), à Montmorillon (Vienne). Un couple de Faisans de Lady Amherst. KALTENMEYER, à Bâle (Suisse). Un Coq et deux Poules de Vohblantt LAGRANGE, à Autun (Saône-et-Loire). Un couple de Perdrix de la Chine. LANGLADE (baron de), au château de Langlade, par Issoire (Puy-de- Dôme). Un couple de Lapins à fourrure. LARGENTAYE (Rioust de), au château de Largentaye (Côtes-du-Nord). Un couple de Bernaches des Iles Sandwich. LARGUIER DES BANCELS (docteur), à Lausanne (Suisse). Un couple de Faisans de Lady Amherst. LARRIEU (0.), à Badech (Lot-et-Garonne). Un couple de Canards Ca- rolins, LARTIGUE, à Montauban (Tarn-et-Garonne). Un couple de Perruches de Paradis; un couple de Colombes Turverts. LAVAL, à Castres (Tarn). Un couple de Léporides. ‘ LEFÈVRE (Claude), à Tours (Indre-et-Loire). Un couple de Faisans Swinboë. LE GuAY, au Cluyou (Finistère). Un couple de Canards de Paradis. LE PELLETIER DE GLATIGNY, à Annet (Seine-et-Marne). Un couple de Canards du Labrador. MANTRANT, aux Granges (Charente-Inférieure). Un couple de Lépo- rides. MARIQUE, à Bruxelles (Belgique), Un couple de Perruches de Pennant, MarTez-Houzer, à Tatinghem (Pas-de-Calais). Un couple de Tragopans de Temminck. Masson (N.), à Paris. Un couple de Tragopans de Temminck. MENNANT, à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe). Un couple de Faisans de Lady Ambherst. MiFFonis (de), à Sceaux (Seine). Un couple de Faisans versicolores. MONTLEZUN (comte de), à Lévignac (Haute-Garonne). Un couple d’Oies du Canada. PENEAU, à Nantes (Loire-Inféricure). Un couple de Lophophores. PERRONNE, à Derval (Loire- -Inférieure). Un couple de a Lady Amherst. POMMEREUL (baron de), au château de Marigny (Ille-et-Vilaine). Un couple de Canards de Rouen. Puyo, à Morlaix (Finistère). Un Coq et 2 Poules Campines argentés. RIBEAUD, à Porrentruy (Suisse). Un couple de Faisans Lady Amherst. 182 SOCIÉTÉ D’ACCGLIMATATION. Rierrc, au château de Ménillet DANERR Un couple de Dindons sauvages. RivaUD DE LA RAFFINIÈRE (comte de), au château de la Raffinière (Vienne). Un couple dé Faisans de Mongolie. ROCHETERIE (de la), à Orléans (Loiret). Un couple de der romains rouges. Roy, à Villebois-la-Valetté (Charente). Un couple de Parvublib Pat. SAINT-GILLES (comte de), au château de Fretay-Fougères (Ille-et-Vi- laine). Un couple de Lapins à fourrure. SaurY, à Aurillac (Cantal). Un couple de Perruches à croupion rouge. SCHOTSMANS, à Aire (Pas-de-Calais). Un couple de Canards de Bahama. SÉNÉQUIER, à Rascas-de-Grimaud (Var). Un couple de Canards man- darins, . Sifrair, au château de la Girardière (Loire-Inférieure). Un sé d’Oies de Toulouse. SonxaY (de), au château de Sonnay (Indre-et-Loire). Un couple de Canards Carolins. TARLIER (A.), à Douai (Nord). Un couple de Pigeons de Montauban (noirs). Tuomas-Duris, à Bénevent-l’Abbaye (Creuse). Un couple d’Agoutis du Brésil. VAUQUELIN (de), aû château de Drumare soher 4 Un couple de Fai- sans de Lady Amherst. VERNE (Victor du), à Varennes-lez-Nevers (Nièvre). Un Coq et 2 Poules Campines argenté. VincEns (le docteur), à Saint-André-de-Sangonis (Hérault). Un Coq et 9 Poules de Houdan. . XamBEu, à Lyon (Rhône). Un couple de Perruches à croupion rouge. Zeier, à Baccarat (Meurthe). Un couple de Faisans vénérés. CueprELs. — Les rapports ci-après sont adressés par plu- sieurs de nos confrères, savoir : — M. Alfred Rousse. —- Colombes poignardées : « Les deux oiseaux sont en excellente santé, mais jusqu'ici je n’ai rien vu qui puisse me faire croire qu’elles songent à se reproduire. J'ai pris toutes les précautions pour qu’elles n'aient pas à souffrir de la rigueur du froid pendant l'hiver dernier, et les ai en conséquence installées dans la volière aux petits oiseaux exotiques, altenant à la serre aux perroquets, et qui est chauffée. » — M. de Chanteau. — Pigeons romains bleus : Annonce le renvoi du mâle de son cheptel, la femelle ayant succombé | PROCÈS-VERBAUX. 183 cinq jours après son arrivée, dés suites d’uné affection pulmo- naire qu’elle avait sans doute contractée pendant le voyage. — M. Merceron.— Faisans de Mongolie : € La femelle du pts quim'était confié étant morte ces jours-ci, je m’em- presse, d’après les conditions de mon bail, de renvoyer le RE mâle. » = M, Guibert, — Faisans pbatagn : «Les deux oiseaux sont splendides; la femelle a déjà pondu trois œufs. » — M. Raveret-Wattel dépose sur le bureau, de la part de M. Lonquéty aîné, membre de la chambre de commerce de Boulogne-sur-Mer, plusieurs brochures relatives à l’industrie des pêches maritimes, et, en particulier, à la pêche du hareng. M. Raveret-Wattel fait remarquer l'intérêt qui s'attache aux questions traitées par notre confrère, dont les travaux ont une ‘valeur très grande en raison de la compétence qui y préside. — M. Decroix met à la disposition de la Société, pour les faire semer si elle le juge à propos, quatre grains de blé qui proviendraient, assure-t-on à notre confrère, d'un grain trouvé dans une hypogée et rapporté d'Égypte par l'amiral Bruat. À cette occasion M. Decroix rapporte avoir vu, en 1861 où 1869, près de Boghar (Algérie) un champ de blé dont les épis étaient très remarquables par leur développement extra- ordinaire et leur forme ramifiée. S’étant informé de l’origine dé ce blé, notre confrère apprit qu’on l’attribuait à des grains lrouvés également dans des hypogées. — M. Raveret-Wattel émet quelques doutes sur l'authen- ticité de l’origine des blés dits de momie; d’après des expé- riences suivies qu’il a faites, le blé ne conserverait pas sa faculté germinative plus d’une quinzaine d'années. = M. le colonel d’Arnaud-Bey dit que pendant son long séjour en Egypte il n’a jamais eu occasion de remarquer de blés présentant les caractères signalés par M. Decroix. Notre confrère à vu fréquemment des grains de blé trouvés dans les anciennes sépultures égyptiennes; mais Ces grains étaient tous dans un état qui ne pouvait laisser croire à la possibilité de les voir germer. Les Arabes vendent, du reste, très souvent aux touristes, comme provenant des hypogées, des grains de 184 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. blé qu'ils ont tout simplement recouverts d’un enduit bitu- mineux. | — M. Ramel estime qu’il serait aisé de faire venir de Bo- ghar un échantillon du blé qu’y a vu M. Decroix, et qui doit encore y êlre cultivé si cette variété présentait quelque avan- lage. À cette occasion, M. Ramel rappelle qu'il a signalé, il y a une quinzaine d'années, l'existence au Japon d’une variété de blé remarquable par sa précocité. Cette variété a été intro- duite dans le sud de l’Afrique, où elle donne de bons résultats. — M. Millet cite divers faits tendant à démontrer que cer- taines graines peuvent conserver leur faculté germinative pendant fort longtemps, à la condition d’être soustraites aux influences ordinaires de l’atmosphère. Enfouies dans un sol argileux, les semences paraissent se conserver fort bien. On rapporte que des graines trouvées dans des dépôts lacustres, aussi anciens que les sépultures égyptiennes, auraient parfai- tement germé. — M. Geoffroy Saint-Hilaire dépose sur le bureau une note relative aux importations d'animaux faites, depuis de longues années, par M. William Jamrach, négociant bien connu de Londres, qui va, lui-même, chercher certaines espèces rares jusque dans les parties les plus lointaines de l’Inde. M. Jam- rach profite, d’ailleurs, de ses voyages et des relations qu'ils lui créent, pour importer, sur une échelle très vaste, dans ces régions lointaines, les espèces utiles et d'ornement de l'Europe. En l’espace de dix-huit ans, sans parler d’autres espèces, le nombre des Lophophores, Tragopans et Faisans divers embarqués pour l’Europe par M. William Jamrach s’est élevé à 2210; celui des animaux arrivé: sains et saufs en Angleterre a atteint 1042. Il serait très intéressant, ajoute M. le Secrétaire général, que M. Jamrach voulüt bien com- pléter les renseignements purement stalistiques contenus dans sa note, par quelques informations sur les chasses qui sont faites aux animaux qu’il importe; sur les procédés employés pour habituer les animaux captifs à leur nouveau régime; sur les soins, en général, qui ont fait réussir les importations, etc. (voy. au Bulletin). PROCÈS-VERBAUX. 485 — M. Jules Grisard donne lecture : 4° Du procès-verbal de la séance du 17 février 1880 de la 4° section. % D'une note de M. Rousse sur des éducations d’oiseaux exotiques faites à Fontenay-le-Comte (Vendée). SÉANCE GÉNÉRALE DU 16 AvRIL 1880. Présidence de M. Henri BOULEY, vice-président, puis de M. Maurice GIRARD, secrétaire du Conseil. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres nou- vellement présentés : MM. PRÉSENTATEURS. ‘ H. Labarraque. ren docteur), 12, boulevard du Temple, | LÉ athée : L. Schmidt. Drouyn de Lhuys. H. Labarraque. H. Vilmorin. | Marquis de la;Baume. Bassy (Salvador), directeur des corps télé- * graphiques, à Almeria (Espagne). BAUME-PLUVINEL (comte Gontran de la), 217, boulevard Saint-Germain, à Paris. Drouyn de Lhuys. H. Labarraque. 0, / Benedictus. BERNARD (Salomon), négociant, 31, avenue de | tra Lhuys Neuilly, à Neuilly (Seine). | Oulry. BorSELLA (Joseph), propriétaire et architecte, \ D A ET t à Castropignano, Molise (Italie). Roullier- tee Drouyn de Lhuys. À. Geoffroy Saint-Hilaire. Rodocanachi. | { Comte d’Eprémesnil. CAmonDo (comte J. de), 61, rue de Monceau, | A Geolfioy Saint-Hilaire .à Paris. BoucHEREAUX (Alfred), 30, rue du Pont, à | Choisy-le-Roi (Seine). Rodocanachi. D de Lhuys. CHAPUT fils aîné, horticulteur, à Bourges Fe ue FL | (Cher). H. Labarraque. DAviLLIER (Henri), régent de la banque de Pr : Rodocanachi. France, 14, rue Roquépine, à Paris. Saint-Yves Ménard. 3° SÉRIE, T, VII. — Avril 1880. 13 | A..Geoffroy Saint-Hilaire. 186 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. MM, PRÉSENTATEURS. Hocepé pu TRAMBLAY (Pierre), propriétaire, ( Drouyn de Lhuys. au château de Rubelles, près Melun (Seine- ; Comte d’Eprémesnil. et-Marne). ( C. Millet. : LE PELLETIER, propriétaire, avenue du Roule, Co Fe PRE à Neuilly (Seine). | ru ra : Mares (Gustave-Jaunez des), propriétaire, \ Drouyn de Lhuys. au Mont-Jarry, commune du Val-Saint-Père, E. Garnot. près Avranches (Manche). . J. Grisard. MasstaS (Osmain), propriétaire, au château ! Drouyn de Lhuys. de Longueville, près Marmande dsceii H. Labarraque. Garonne). \ Vicomte de Luppé. RiENcOURT (comte Hugues de), ancien con- | Marquis de Circus scillet général de la Seine, 12, rue d’Agues- ? Comte de Ginestous. seau, à Paris. \ H. Labarraque. RoUXELIN (Victor-Louis), propriétaire, à la | “Drop de Lhuys. sous | E. Gratiot. Ferté-sous-Jouarre (Seine-et-Marne). E. Roger. | SCHWESTER (Albert), 2, rue des Princes, à : Drouyn de Lhuys.. Carbonnier \ Meudon (Seine-et-Oise). ( Schlumberger. \ VINENTE, marquis DE PALOMARES (Santiago), Comte d’Eprémesnil. propriétaire, 52, ruée Charles-Laffite, à \ À. Geoffroy Saint-Hilaire Neuilly (Seine), et à Séville (Espagne). Marquis de Sinéty. — En annonçant qu’elle célèbrera son centième anniversaire le 20 mai 1880, l’Académie des sciences et arts de Boston exprime le désir de voir la Société d’Acclimatation désigner un ou plusieurs délégués pour assister à cette solennité, — M. le Directeur du bureau central météorologique adresse cent exemplaires des instructions publiées par ce bureau pour l'observation des phénomènes périodiques des végétaux et des animaux, ainsi que des cadres destinés à l'enregistrement de ces observations. Il demande que la Société lui fasse parvenir à la fin de l’année les bulletins d'observations qu’elle pourra recevoir, — M. Torrés-Gaïcedo, ministre de la République du Sal- vador, écrit à M. le Président : « J’ai lu avec le plus grand intérêt le numéro de novembre dernier du Bulletin de la Société d'Acclimatation, et j'y ai trouvé le rapport présenté PROCÈS-VERBAUX. 187 par MM. E. Hardy et N. Gallois, sur diverses substances re- mises par moi, à la suite de l'Exposition universelle de 1878, « Je suis très heureux de l'importance que votre Société a bien voulu donner à ces quelques échantillons, et je vais faire tout mon possible pour répondre dans la mesure la plus large au désir exprimé par MM. Hardy et Gallois. » J'ai trop à cœur les intérêts du pays que je représente pourne pas mettre tous mes efforts à faire accepter par le Salvador une proposition où les deux pays n’ont qu'à gagner. » Et s’il ne fallait que la haute personnalité du prési- dent de la Société d’Acclimatation pour m'affermir dans ma résolution, je trouverais là un motif plus qué suffisant pour engager le Salvador à entrer dans cette voie. » Veuillez agréer, etc. » — Des remerciements au sujet de sa récenté admission sont adressés par M. Sturne. — M. Lagrange, aviculteur à Autun, demande à soumettre à l'examen de la Société une couveuse de son invention. —— M. Lesbaupin adresse des renseignements sur la pro- priété qu’il occupe à Paramé, et où il désire s’occuper de l'élevage des Oiséaux de luxe et du gibier. Notre confrère demande en même temps l’envoi de graines diverses. = M. le Directeur du Jardin zoologique de Bâle sollicite pour cet établissement la concession d’un cheptel de Faisans versi- colores et de Colombes Longhup, ou de Bernaches des îles Sandwich. °= MM. le baron de Dion, Kaltenmeÿer, Puyo et Lartigue accusent réception et remercient des cheptels qui leur ont été adressés. M. de Confévron appelle de nouveau l'attention de la Société sur la nécessité de protéger les Oiseaux pour assurer la destruction des insectes nuisibles. Notre confrère adresse en même temps une note sur la Geñtiane acaule. = En accusant réception du cheptel de Canards Mandarins qui lui a été accordé, M. Giraud-Ollivier rend compte de l’éclosion prématurée de la graine de Ver à soie du Chêne qu'il avait reçue. Notre confrère sollicite un nouvel envoi de 188 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. cette graine, ainsi que de graines de Ver à soie du Mürier. ier rend compte de la situation satisfaisante de son cheptel de Colombes Longhup qui, cependant, ne lui a pas encore donné de produits. — M. Fabre adresse des remerciements au sujet de l'envoi qui lui a été fait de montée d’Anguilles. — M. Pontet annonce le renvoi de son cheptel de Canards Casarkas rutila, dont il demande le remplacement par un couple de Canards Casarkas variegata, ou de toute autre espèce à riche plumage. — M. Léon d'Halloy écrit d'Amiens : « Les œufs de ie de Californie que la Société d’Acclimatation a bien voulu m’en- voyer ont élé soignés chez M. le comte Adrien de Germiny, mon beau-pêre, avec ceux que vous avez envoyés à son régis- seur, M. Louis, qui est aussi membre de la Société. | « Les œufs ont admirablement éclos et n ’ont pas. donné 10 pour 100 de perte. « Comme nous ne sommes pas encore bien organisés, nous en avons perdu après l’éclosion. Il en restait plus de 4,500 lorsque vous avez écrit à M. Louis pour lui demander d’en envoyer à Bernay. M. Focet a attendu quelques jours pour répondre et, pendant ce temps, une crue des eaux est venue bouleverser nos appareils et a fait passer les petits Saumons dans un étang d’eau vive de quatre hectares, où il est impos- sible de les reprendre. » Ils sont dans de bonnes conditions pour prospérer dans cet étang, qui est alimenté par des sources magnifiques, et où les truites viennent très bien. | » Nous allons organiser à Gouville tout ce qu’il faut pour la pisciculture, avec des vannes de décharge pour éviter l’acei- dent qui vient de nous arriver. » — M. Jacquemart écrit de Reims : « Je suis toujours enchanté de mes Saumons de Californie, qui continuent, à prospérer visiblement. Je les ai mis 1l y a quinze jours dans une pièce d’eau où ils sont maintenant bien au large. Quoi- qu'ils doivent trouver dans ce nouveau milieu une nourriture naturelle abondante, je continue cependant à les nourrir, et PROCÈS-VERBAUX. 189 j'aitrouvé pour cela un moyen qui me permet de les voir et qui me satisfait plemement. Voici en quoi il consiste : Je sus- pends tout simplement avec une ficelle et au bout d’un bâton piqué en terre au bord de l’eau un tuyau de drainage assez large et dont les bords rugueux retiennent parfaitement la nourriture ; je barbouille extérieurement ce tuyau de foie ou de rate grattée avec un couteau et je mets à l’eau, sans trop l’enfoncer, ce tube ainsi chargé. Rien de plus amusant à voir que toutes ces petites bêtes se précipitant sur cette nourri- ture, se la disputant à l’envi, et si quelque morceau détaché s’en va, il est bien vite happé avant d’avoir gagné le fond. De cette façon rien n’est perdu, et cela évite qu’au bout d’un certain temps l’eau ne se corrompe en cet endroit. Si le tuyau n'est pas complètement submergé et qu'il y ait une certaine quantité de nourriture à l'extérieur, ils savent fort bien sauter après en dehors de l’eau, montrant ainsi leurs petites écailles d’un blanc d’argent. Ils sont aussi très avides des moucherons qui volent au-dessus de l’eau et leur font chaque matin et chaque soir une guerre acharnée. _» La comparaison de croissance avec la Truite des lacs m'est facile, puisque j'en ai environ 2,000 qui vivent séparément et qui sont du même âge, à trois semaines près. Eh bien! les Saumons ont au moins le double de longueur, et en poids, j'estime qu'il faudrait bien 5 ou 6 Truites pour égaler le poids d’un seul Saumon. » — M, Piton du Gault demande que la Société veuille bien mettre des alevins de Carpe à la disposition de plusieurs pro- priétaires du département de la Sarthe pour le repeuplement de pièces d’eau où le poisson a péri pendant les grands froids de l’hiver dernier. — M. Bureau écrit d'Arras : « À tout hasard je vous adresse sous ce pli quelques œufs d'Hyperchiria To ; je ne puis cer- tifier la bonne qualité de ces graines, n’ayant pas constaté d’accouplement; si le rapprochement a eu lieu, il n'a pu se faire que la nuit et a dû être de courte durée. » Des 25 Chrysalides que je possédais de mes éducations, toutes sont venues du 45 mars au 4° avril. J'ai obtenu 190 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. 13 mâles et 19 femelles. Je n’ai sacrifié que quelques exem- plaires pour la ponte, Ja plupart sont destinés à des collec- tions. Une belle paire est à votre disposition, si vous en désirez; je vous la ferai parvenir aussitôt leur sortie : #5 loir. » — MM. A, Lespinasse, Chauvin, A. André, Léon Vidal Fabre-Firmin, Berthault et Thomas-Piétri ra - des demandes de graines d’Algarobo. .— MM. de Mellis, Thomas-Piétri et Sabatier-Mandoül; ainsi que la Société d’ horticulture et d’arboriculture de la Côte.d’Or font parvenir des remerciements pour les envois de re qui leur ont élé faits. — M. Vavin rend compte de la par faite réussite des graines du Japon qui lui ont été remises. — M. Alfred Mercier, secrétaire perpétuel de l'Athénée Louisianais à la Nouvelle-Orléans, adresse, au nom de cette Société, une demande de graines d’Eucalyptus amygdalina, — M. François Marc, inspecteur des plantations des che- mins de fer de l’État, à Buda-Pesth, fait un envoi de graines diverses, et signale l'utilité qu’il lui paraîtrait y avoir à régé- nérer la vigne par semis, en vue de la rendre plus robuste et peut-être plus apte à résister aux attaques du Phylloxera. — MM. Rochefort et Pairraud écrivent de Montaigu : « Les oraines de coton que vous nous avez envoyées ont parfaite. ment levé, la tige a atteint une hauteur de 7 à 8 centimètres, et sans l’été pluvieux que nous avons eu, elles eussent pris, croyons-nous, leur développement normal. En vous adressant cette lettre aujourd’hui, nous voulons vous demander, s’il y a lieu, des recommandations nouvelles et vous donner l’assu- rance qu’une fois la récolte effectuée nous vous enverrons Li nos produits et le résultat de nos observations. « Les graines qui nous restent par aissent bonnes, mais nous ne savons leur âge, et l'instruction que vous nous avez mise en main dit qu'elles ne sont utilisables que pendant deux ans seulement, après quoi elles se détériorent, » — M. Charles Baltet, de Troyes, écrit à M. le Président : € J'ai l'honneur de vous adresser un exemplaire de L'ART DE PROCÈS-VERBAUX. 491 GREFFER les arbres, arbrisseauæ et arbustes forestiers, frui- tiers ou d'ornement. » Je vous avais annoncé cet ouvrage pour décembre 1879 ; mais la confection de nouveaux dessins sur la greffe des vignes phylloxérées en a retardé la publication. » Mais ce retard n’a pas été perdu pour les études d’accli- matation et de greffe des végétaux. » Ces deux questions se lient. Sans la greffe on ne pourrait propager une foule d'arbres exotiques. » J'ai signalé un certain nombre de végétaux qui, greffés, sont plus robustes et plus vigoureux qu’à l’état franc de pied. » La première édition de Art de greffer ayant été traduite en plusieurs langues, j’ai dû étendre le champ de mes études, ajouter quelques données historiques et examiner les résultats de la greffe chez plusieurs nations ro même aux États-Unis et au Japon. » Je serais heureux que la Société d’Acelimatation voulût bien renvoyer l’examen de cet ouvrage à son Comité de récom- penses. » — M. Vavin met sous les yeux de l'assemblée des graines de Soja hispida et signale la grosseur remarquable que pré- sentent ces graines lorsqu'elles sont gonflées par l'humidité ; leur forme est alors à peu près celle d’un haricot. — M. Millet demande à quel genre appartient cette légu- mineuse d’origine chinoise. — M. Paillieux dit que le nom véritable de la plante est Glycine hispida. — M. Vavin rappelle que, d’après M. Baillon, il existerait en Chine vingt-trois variétés de cette plante; trois seulement de ces variétés sont connues en Europe. Notre confrère exprime ensuite le regret que M. Blavet, pré- sident de la Société d’horticulture d'Étampes, qui a fait des essais de culture de Soja avec des semences provenant de ia Société d’Accelimatation, ne nous ait pas envoyé un échan- tillon de sa récolte, bien qu'il lui ait été possible de donner 9 litres de graines à M. Vilmorin. — M. Grisard fait observer que, d’après les observations de 192 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. M. Corroy, directeur du Jardin botanique de la ferme des Mares, en Cochinchine, les graines de Soja — au moins celle de couleur noire — seraient en général assez peu recherchées par le bétail. — M. Paillieux fait connaître qu’il existe des graines de Glycine de différentes couleurs, vertes, jaunes, blanches, noires et rouges. Îl y a aussi des variétés hâtives, d’autres tar- dives; les hâtives seules peuvent fructifier chez nous; les autres n'arrivent pas à maturité sous notre climat. Quant au nombre des variétés, 1l paraît être de plus de trente au Japon. — M. Grisard donne lecture du procès-verbal de la séance récemment tenue par la quatrième section (voir au Bulletin). — M. Le Doux fait une communication sur l'utilité du reboi- sement des montagnes au moyen de l’Aïlante (voir au Bulletin). — M. Vavin s’informe si M. Le Doux à constaté l’absence ha- bituelle des Vers blancs dans les plantation d’Aiïlante. : — M. Le Douxrépond qu’il n’a pas été à même.de node cette observation. d — M. le colonel d’Arnaud-Bey dit qu’il a vu dans les raie: Alpes des reboisements faits avec l’Aïlante, et que cet arbre réussit fort bien à des altitudes de 1000 à 1500 mètres, dans des terrains assez grossiers ; il ne gèle pas dans ces conditions, et les racines donnent de la stabilité au sol. — M. Millet partage complètement l’opinion émise par M. Le Doux, sur l'utilité de l'Aïlante; il croit, toutefois, qu'il ne faut pas cultiver cet arbre comme essence forestière, attendu que le bois en est de mauvaise qualité. Mais, attendu que dans les reboisements des montagnes on a surtout pour but de créer un abri, lAilante peut être utilisé comme une essence transitoire qui n’aurait d'autre effet que d'améliorer le sol et ensuite de donner un abri aux essences indigènes plus précieuses. Il y à lieu de remarquer, en outre, que si la feuille de cet arbre n’est pas altaquée par les bestiaux, l’Aïlante rendrait de grands services dans les montagnes, où l’on a à déplorer les dégâts commis par les animaux errants, notamment par les moutons. Quant. à la propriété d’éloigner les Vers blancs — et peut-être, comme on l’a dit aussi, de PROCÈS-VERBAUX. 193 Phylloxera — il se pourrait que cet arbre eût, en effet, quel- que influence sur les insectes, car il répand une odeur très forte. — M. Maurice Girard fait remarquer que le reboisement des montagnes avec l’Aïlante présenterait d'autant plus d’im- portance que cet arbre nourrit un Ver à soie qui est aujour- d’hui parfaitement naturalisé chez nous, et dont les cocons ne coûteraient pour ainsi dire que la peine de les récolter. Ces cocons, longtemps considérés comme seulement susceptibles d’être cardés, peuvent acquérir une très grande valeur, grâce à la découverte, faite par M. Le Doux, d’un procédé permettant de les dévider en soie grège. L’acclimatation du Ver à soie de l’Aïlante, ajoute M. Maurice Girard, constitue donc une acqui- sition précieuse à inscrire à l'actif de notre Société; car si le nom de M. Guérin-Méneville est resté attaché avec honneur à l'introduction de cetle espèce, il ne faut pas oublier que c’est la Société d’Acclimatation qui avait fourni à M. Guérin- Méneville les moyens dé faire ses premiers essais d'élevage. — M. Ramel demande si le Ver à soie de l’Aiïlante est véri- tablement susceptible d’être utilisé. Notre confrère constate que l’on s'occupe depuis longtemps déjà de cet insecte et que, cependant, nulle part on ne voit l’industrie tirer parti de ses produits. — M. Maurice Girard rappelle que M. Guérin-Méneville ne connaissait pas le moyen de dévider les cocons de l’A ftacus Cynthia, et que les échantillons d’étoffe obtenus par notre regrelté confrère étaient faits seulement avec de la soie cardée, appelée par lui « Ailantine ». Le procédé de dévidage décou- vert par M. Le Doux vient augmenter considérablement la va- leur des cocons; mais il faut vaincre la répugnance habituelle des industriels à se servir d’un produit nouveau. — M. Ramel estime que dans le département du Nord, notamment à Roubaix, on serait très disposé à se servir de la soie du Ver de l’Ailante, si elle est réellement de bonne qualité. Notre confrère ajoute qu’il est une autre matière textile, le China-grass, dont. on a également beaucoup parlé sans qu’on ait su jusqu’à présent en tirer convenablement parti, bien 194 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. qu’il s'agisse d'un produit de qualité véritablement supérieure, — M, Millet fait observer que beaucoup de personnes qui ont élevé avec succès le Ver à soie de l’Aïlante ont dû renoncer à le cultiver, parce qu’on ne savait pas dévider les cocons. La découverte de M, Le Doux ouvre une phase nouvelle à la ques- lion; mais cette découverte étant toute récente, lapins n’a pas encore pu s’en emparer et l'utiliser, — M. le Secrétaire donne lecture d’une note de M, de Saint: Quentin, sur une Solanée nouvelle à tubercules comestibles (voir au Bulletin). — M. Berthoule rend compte de la réussite complète do œufs de Saumon de Californie qui lui avaient été confiés, et annonce qu'il a versé dans le bassin de la Dordogne les alevins obtenus. M. Berthoule informe également l'assemblée qu’il espère mener à bien l'élevage d'environ 2000 alevins de Saumon des lacs (Salmo salar, var. Sebago), provenant des œufs envoyés à la Société par M. le professeur Spencer F. Baird, commissaire des pêcheries des États-Unis. — M. de Sémallé demande si le Saumon des lacs pu quelque avantage sur le Saumon ordinaire. — M. Berthoule répond que ce poisson se distingue par ses habitudes sédentaires, qui lui permettent de vivre dans des eaux eloses. — M. Raveret-Wattel dit qu’ilexiste en Amérique plusieurs variétés ou races locales de Saumon des lacs, variétés qui sont désignées d’après les noms des lacs qu’elles habitent ; tels sont le Saumon Sebago, le Saumon Schoodie, ete. — M, de Semallé estime qu'il n°’v a pas intérêt à élever le Saumon, lequel étant un poisson carnassier trouvera difficile- ment à se nourrir dans nos eaux; mieux vaut s'occuper des espèces herbivores, telles que la Carpe ou la Tanche. — M. Berthoule objecte que le Saumon ayant une valeur bien supérieure à celle de la Carpe, présente beaucoup plus d'importance pour le pisciculteur, qui peut, d’ailleurs, assurer la nourriture de ses élèves en multipliant également les espèces communes. PROCÈS-VERBAUX, 195 — M. Millet fait remarquer que les Salmonides ne se plaisent que dans les eaux froides; la Carpe et la plupart des autres Cyprins recherchent, au contraire, les eaux d’une température plus élevée. On ne saurait done cultiver partout les mêmes poissons, et il faut savoir utiliser les espèces selon les eaux dont on dispose. D’ailleurs, pour .les Salmonides, qui vivent principalement d'insectes pendant une grande partie de l’année, la nourriture ne fait pas défaut. Il convient, en outre, de ne pas perdre de vue que le Saumon, qui est un poisson anadrome, quitte nos rivières à l’état d’alevin pour gagner les eaux salées ou saumâires ; il y prend en peu de temps un accroisse- ment considérable et remonte ensuite dans les eaux douces où il ne mange guère. S'il est tenu captif dans des eaux closes, son développement est bien moins rapide. — M. Berthoule signale l’avantage que présenterait sous ce rapport le Saumon des lacs, qui paraît pouvoir supporter la captivité sans inconvénient. Il est offert à la Société : 1° Proceedings of the central fishcultural society, at their first annual meeting, held at the Palmer House, Chicago, Tinois, october 1 st and 2, D, 1879. Chicago, 1879, in-16, ® Fish hatching and fish catching, by R. Barnwell Roo- sevelt, commissionner of fisheries of the state of New-York, Author of Game fish, etc., etc., and Seth Green superinten- dent of fisheries of the state of New-York. Rochester, 1879, in-18. — Offert par les auteurs. 3° L’Huître est androgyne et non hermaphrodite, par le docteur Gressy, de Carnac (Morbihan), ostréiculteur. Vannes, 1878, in-12. — Offert par l’auteur. 4 L'Ailante, envisagé au point de vue du reboisement des montagnes, par Christian Le Doux (extrait du Bull. de la Soc. d'agricult., industrie, elc., de. la Lozère). — Offert par l’au+ teur. 9° Le Topinambour, par H. Goll (extrait du Journal de la Soc. d'hort. du canton de Vaud (Suisse), in-8°. — Offert par l’auteur. 496 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION 6° Le Haricot Soja, par H. Goll (extrait du Journal de la Soc. d’'hort.du canton de Vaud (Suissé), in-8°. — Offert par Fauienr, 7° Correspondance relative of the introduction of Salmon 4 Trout at the À ntipodes, byE. H. Moscrop. London, 1879, in-8°. — Offert par l’auteur. 8 On silk-producing bombyces and other Lenidopieh by Alfred Wailly (extrait du Journal of the Society of Arts), in-&. — Offert par l’auteur. -® Traitement des vignes phylloxérées par le subi de carbone. — Rapport sur les expériences et sur les applica- tions en grande culture effectuées en 1877, par M. A.F. Ma- rion. Paris, 1878, in-#. SÉANCE GÉNÉRALE DU 90 AVRIL 1880 . Présidence de M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, secrétaire général, puis de M. Maurice GIRARD, secrétaire du Conseil. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des membres nouvelle- ment admis par le Conseil, savoir : | . MM. PRÉSENTATEURS. ( Drouyn de Lhuys. . ‘ A. Geoffroy Saint-Hilaire. ( P.-A. Pichot. { Drouyn de Lhuys. Bonnaric (Joseph), 69, rue de Rome, à Paris. ? Filippini. ( P.-A. Pichot. ARCOS (Santiago), 14, rue Nitot, à Paris. BouvaisT (Alfred), 43, rue de la Chaussée- ( tan Lhuys d’Antin, à Paris. ! Tharel. ri / de Lhuvys. DIETERLIN (A.), industriel, à Rothau (Alsace- \ Hd " Fe à + Lorraine). Rieffel hi Mr NuEroOZ (Perez de), ancien professeur à l’U- / Drouyn de Lhuys. niversité de Barcelone , San Gerbmina, 23, ? A. Geoffroy Saint-Hilaire. à San Sebastian (Espagne). . Jules Grisard. A PROCÈS-VERBAUX. 197 MM. PRÉSENTATEURS. Drouyn de Lhuys. À. Geoffroy Saint- Hilaire H. Seignette. Drouyn de Lhuys. À. Geoffroy Saint-Hilaire. Comte de la Raffinière. Perir (Achille), négociant, à Gémozac (Cha- ( rente-Inférieure). | VUILLEFROY DE SILLY (Eugène de), 17, rue | Neuve-Saint-Augustin, à Paris. | — M. le Secrétaire du Comité central des congrès et confé- rences de l'Exposition universelle de 1878 adresse les huit der- niers volumes publiés de la collection des comptes rendus sténographiques de ces congrès et conférences. - M. Mariano Balcarce, ministre de la République Ar genline à Paris, écrit à M. le Président «En vous adressant, le 28 jan- vier dernier, le premier volume des Études et Voyages agri- coles de M. Eduardo Olivera, je vous annonçais l’arrivée pro- chaine du second volume de cet intéressant ouvrage. » J'ai le plaisir de m’acquitter, aujourd’hui, de ce nouveau soin, joignant d’ailleurs à l’envoi de ce deuxième volume un article analytique qui vient de paraitre sur cette publication et qui en met en relief les côtés les plus importants. » Veuillez agréer, etc. » .— M. Bouchereaux adresse des remerciements au sujet de sa récente admission dans la Société. — M. de Confévron écrit de Châteaulin : « Aux questions que j'ai eu l'honneur de soumettre à la Société d'Acclimatation à propos des Pigeons ramiers et des Hirondelles, je puis en ajouter une analogue au sujet des Cigognes, ces beaux oi- seaux naturellement sauvages, qui se plaisent au bord des lacs ou des rivières, au milieu des forêts ou dans les lieux écartés et dont, par une anomalie étrange, quelques individus ont pourtant élu domicile, en Alsace, où ils construisent leurs nids sur les cheminées de Strasbourg et d’autres villes. » La faveur de leur présence est enviée par les habitants, pour lesquels elle est, suivant une poétique croyance, un pro- nostic de bonheur. » Ce qui ajoute au surprenant de cet état de choses, c’est que ces oiseaux, ou leurs descendants, reviennent au lieu [ 493 SOCIÉTÉ D’'ACCEIMATATION. d’origine après une migration passée pes-êe bien loin des hommes et des cités. | » Il est vrai que les tendances naturelles des animaux sont parfois modifiées par la présence de l’homme, dont ils se rap- prochent volontiers en certaines circonslances, croyant ainsi, par un instinct dé conservation qui semble tenir du raisonne- ment, trouver un refuge, une protection contre leurs ennemis. _» C'est ainsi que les Chèvres et les Hases viennent mettre bas près des coupeurs où des hetrerT pour échapper aux Loups et aux Renards. » Doit-on attribuer à cette tendance prtfeutioté à certains animaux, la présence des Pigeons ramiers et des Cigognes dans nos cités. Je ne le pense pas. Il doit y avoir à cela une cause remontant à une époque réculée et que nous aurions intérêt à connaître, ou une importation ancienne qu’il serait intéressant de rechercher. » .… Quand j'ai prié la Société d’Acclimatation d'ouvrir une enquête dans le but de rechercher les causes de la mortalité presque générale des Ecrevisses de la Meuse et de la Mosélle pendant l’année dernière, j’ignoræis qu'il en avait été de même de celles de la Vingeanne et de la Bèze. Je l’ai appris dernière- ment, ét j'estime que ces faits sont de nature à intéresser la Société, surtout ceux de nos confrères qui s'occupent spéciä= lement de pisciculture ou du repeuplement des cours d’eau. » = M. Garnot écrit de Bellevue, près Avranches : « La petrte Cane du Labrador, âgée de 5 mois, dont je vous ai envoyé les huit premiers œufs, vient d’en pondre 21 en 25 jours. Elle a pondu 12 œufs de suite; s’est reposée un seul jour ét a recommencé en s’arrêtant tous les trois ou quatre jours. » Ce cas de fécondité me paraît assez rare pour que je doive vous le signaler, ét je ne saurais trop insister auprès de mes collègues pour les engager à cultiver cette race et de la ré pandre le plus possible. » = M. le docteur Maslieurat-Lagémard, président de la Commission départementale de la Creuse, écrit à M. le Secré- taire des séances : « Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous le dire, M. Maudelet, ingénieur en chef des ponts et chaussées PROCÈS-VERBAUX. 199 de la Creuse, porte un très grand intérêt à nos essais de pisci- culture. Grâce à son inilialive, le département a fait l’acqui- sion d’un petit établissement de pisciculture qui apparte- nait à M. Bouchon-Brandely. Avec la modique somme du département et une équivalente qui nous est donnée par M. le Ministre de l’agriculture, M. Maudelet a acheté des œufs de Truites ordinaires à un des établissements du Puy-de-Dôme, M. de Féligonde, je crois ; il les fait surveiller par un de ses employés, et cette année ils ont parfaitement réussi. Un des conducteurs des ponts et chaussées a apporté ici, avant hier, 2500 petits alevins dont la vésicule ombilicale était résorbée; ils ont été déposés bien vivants dans la rivière : ils se sont immédiatement disséminés de tous les côtés avec une très grande agilité, Nous sommes à 25 kilomètres de l’établisse- ment, Ces petits poissons avaient été placés dans des bocaux de verre, ils n’ont nullement souffert, » J'ai fait part à M, Maudelet du résultat des œufs du Salmo Quinnat que vous aviez eu l'extrême obligeance de me faire adressér : je lui ai communiqué votre brochure sur cette espèce qui, j'en suis convaincu, s’alimentera très bien dans nos rivières. Il serait très désireux d’avoir des œufs pour notre petit établissement, où ils seraient très bien surveillés et répandus de là dans toutes nos rivières. » Il m'a chargé, et je m'acquitte bien volontiers de la com- mission, de vous écrire, pour savoir s'il nous serait possible, par l'intermédiaire du Ministre ou le vôtre, de nous procurer une certaine quantité d'œufs, qu’au besoin nous payerions sur notre modique revenu; nous sommes persuadés que nous rendrions uh véritable service à notre département. » de dois vous ajouter que la Truite avait à peu près dis« parué dans notre département et que, depuis un ou deux ans, on en prend déjà une certaine quantité. Ge résultat est probablement dû au petit empoissonnement que nous avons fait. Depuis quelques sernaines j'en ai pris et remis à l’eau un ou deux cents de celles qui ont été déposées au printemps dernier. L’année prochaine elles auront dépassé la taille ré- olementaire, 200 SOCIÉTÉ . D'ACCLIMATATION. » Je me permettrai de vous rappeler qu'il faudrait devancer un peu l’envoi des œufs des espèces américaines. Je reçus ceux que vous m'avez envoyés dans les premiers jours de no- vembre ; et huit jours après l’éclosion commençait. S'ils avaient eu huit jours de retard, tout était perdu. Ici, les œufs de nos Truites n’éclosent que fin mars ou avril. » — M. Blancho, de la Petite-Ile, commune de Locmariaquer (Morbihan), adresse une note sur la reproduction des Huitres en parc clos. — M. Barrat, de Toulouse, accuse réception et remercie de l'envoi qui lui a été fait d’œufs d'Hyperchiria Lo, et demande des renseignements sur les soins que réclame l'élevage de cette espèce. , — M. Bureau, d'Arras, adresse un couple et deux cocons d'Hyperchiria Io, espèce que notre confrère annonce avoir élevée l’an dernier avec un plein succès. — M. Ch. Zundel, de la Société de sériculture d’Alsace-Lor- raine demande, au nom de cette Société, l'envoi des docu- ments publiés depuis quelques années dansnotre Bulletin sur divers Bombyciens séricigènes. — M. Despont prie la Société de lui faire connaître où 1l pourrait se procurer de la graine de Ver à soie de Chêne (Attacus Yama-mai). — M. Blain adresse une demande de graine des Altacus Cynthia et Yama-mai. M. Hignet écrit de Varsovie : « J’ai appris avec un vif regrel l'épuisement du stock d'œufs de Yama-mai de la So- ciété d’Acclimatation. Mais je nourris l’espoir que vous pour- rez encore, celte année, m'envoyer des Pernyi, cette espèce venant plus tard que le Yama-maï. — Je vous ai fait part de la persistance de mes échecs. Tout cependant n’a pas été perdu des œufs que vous avez eu l’obligeance de m'envoyer le printemps dernier. J’en avais envoyé 60 au professeur Kar- pinski, de l’institut agricole et forestier de Nowo-Alexandria, et sur ces 60 œufs, M. Karpinski a obtenu 30 cocens. Je viens d’en recevoir l'avis. Malheureusement on ne me dit pas par quel mode d'éducation ce résultat a été obtenu. J’ai demandé PROCÈS-VERBAUX. 201 des détuls, et s'ils méritent la peine d’être reproduits, je m’empresserai de vous les communiquer. » Je vous serai reconnaissant de vouloir bien m'inscrire pour tous les envois que vous êtes à même de faire en pro- ducteurs séricigènes ; l'établissement de Sieltze étant un lieu d'expériences, tout envoi sera le bien venu. » Je ne me lasserai pas de répéter que nous n'avons pas la maladie des Vers à soie en Pologne, et qu’en général nos graines sont bonnes. Je dis cela dans la pensée que quelque industriel ou éleveur en grand serait porté à venir faire des essais chez nous, pour ensuite, si le succès couronne ces essais, transporter son industrie en Pologne. La terre et la main-d'œuvre y sont à plus bas prix qu’en France. Je me suis mis en rapport, dans le même but, avec des Italiens, mais ils ont posé des conditions impossibles, ayant mal interprété nos intentions. ls ont voulu se faire payer le service qu'ils croyaient qu’on leur demandait, tandis que mes propositions visaient leur propre intérêt. » — M. Fallou adresse le compte rendu ci-après de ses obser- vations sur l'influence du froid sur les plantes et les insectes : € Dans un pavillon situé à Champrosay (Seine-et-Oise), resté sans être chauffé pendant l’hiver de 1879-1880, toutes les plantes, telles que Lauriers, Fuchsias, Anthemis, Géraniums, Cactus, etc., ont été gelées. » Le contraire a eu lfeu pour les insectes. Des Chenilles placées à côté des plantes gelées ont résisté au grand froid. Des Hesperia, Chelonia, Bombyces, Noctuæ, de nos environs ne paraissent pas avoir souffert. Fait plus remarquable encore, une espèce méridionale, la Chelonia fasciala, dont j'ai reçu des Chenilles de la Provence au mois d'octobre 1879, a bien résisté au froid de cet hiver rigoureux. Ces Chenilles sont encore aujourd'hui en bonne santé. » « Le 12 mars, en examinant les dégâts occasionnés par la celée sur les arbres fruitiers, Je remarquai, sur une jeune branche de Pècher, une ponte du Bombyx Neustria. (La Li- vrée de Réaumur.) On sait que la femelle de ce Bombyx dépose ses œufs en forme d’anneaux fortement serrés à la branche, où 3° SÉRIE, T. VII — Avril 1880. 14 209 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. ils sont liés entre eux par un enduit insoluble et luisant, d’ap- parence gommeuse qui, probablement, doit les mettre à l’abri des intempéries. Ces anneaux ont ordinairement de quatre à huit millimètres de largeur, ils sont si fortement fixés aux branches qu’on ne peut les détacher que difficilement. » Je coupai la branche sur laquelle étaient placés ces œufs. Cette branche ainsi que les branches voisines n'avaient pas résisté à 26 degrés de froid; quant aux œufs, ils sont restés intacts. Le 22 mars, les petites Chenilles ont commencé à éclore et ont continué les jours suivants. » J'ai eu l’occasion d'observer un autre fait pe à en opposition avec le préjugé d’après lequel le froid des hivers risoureux détruirait les insectes qui hivernent en terre. L’au- tomne dernier j'avais remarqué la mortalité de plusieurs tiges d'Absinthe, dont les racines devaient être habitées par des Chenilles d’un petit Lépidoptère de la famille des Pyralidæ, du genre Euzophera, Artemisiella (Stainton). Le 18 mars dernier, voyant que ces plantes étaient complètement gelées à l'extérieur, je les arrachai, et je constatai que les racines, longues environ de 15 à 20 centimètres, étaient également gelées sous la neige transformée en glaçons pendant plusieurs semaines. » Les Chenilles que je croyais mortes n’avaient pas quitté les loges qu’elles se pratiquent dans le canal médullaire des plus grosses racines et y vivaient encore parfaitement. » Je pense que ces quelques renseignements qui, certaine- ment, seront signalés par bien d’autres observateurs bien plus compétents que moi, prouveront assez que les hivers rigou- reux sont moins nuisibles aux insectes qu’à certains végé- taux. » — M. le comte À. de Montlezun accuse réception et remercie de l'envoi de noix de Carya alba qui lui a été fait. — M. Tourasse écrit de Pau : « J'ai fait depuis 6 ans de nombreux semis d'£Eucalyptus. Mes essais ont porté sur plus de cinquante-cinq espèces. Je n’at complètement réussi avec aucune. Et cependant l’une d’elles me donne les plus grandes espérances. De deux sujets venus par hasard dans un semis PROCÈS-VERBAUX. 203 d'Eucalyptus Goriacéa, l'un s’est trouvé depuis sa germina- tion d’une rusticité absolue, n’ayant pas plus souffert du poids de cinq hivers successifs, dont le dernier n’est pas le plus rigoureux au point de vue de l’abaissement du thermomètre au-dessous de zéro, que n'importe quel arbre indigène cultivé dans le département des Basses-Pyrénées. L'autre a dû être recépé à deux ans. Depuis 1l a repoussé avec la plus grande vigueur. Îl présente aujourd’hui un développement double de celui du premier. Ni l’un ni l’autre n’ont encore fleuri. Je dois ajouter que le plus rustique est abrité par un mur à l’expo- sition du sud-ouest; mais sa tête qui s'élève à 2 mètres au- dessus du chaperon n’est préservée du froid en aucune façon. Le second est tout à fait en plein vent. » Quel est le nom de cette espèce ? Je l’ai demandé plusieurs fois à diverses personnes qui n’ont pu me donner aucun ren- seignement à ce sujet. — Je pense néanmoins qu’on doit la rapporter à l'Eucalyplus pilularis. En effet, ayant demandé de cette dernière graine à la maison Vilmorin, le semis m'a donné des arbres ayant la plus grande ressemblance avec les deux sujets en question, si ce n’est que ceux-ci ont la tige droite etles rameaux d’une inclinaison normale, tandis que ceux qui sont nés des graines d’Eucalyptus pilularis fournis par M. Vil- morin ont les branches aussi pendantes que possible ; caractère que partage la flèche et qui par cela même lui enlève toute vigueur et Loute propension à s'élever. » Des uns et des autres la tige dans sa jeunesse, les jeunes branches, les bourgeons et le pétiolu des feuilles sont d’un beau rouge. À trois ou quatre ans l’écorce se détache etle bois apparait gris de perle, très finement réticulé. Les feuilles sont alternes, pétiolées dès le jeune âge, falciformes, coriaces. Elles ne subissent aucune des métamorphoses si curieuses, notam- ment dans le Globulus, l'Urnigera, le Stuartiana, le Gonio- calyx, etc. Elles sont telles enfin que les six qui se trouvent sous ce pli. Les plus petites ont été cueillies sur larbre le plus rustique, les plus grandes sur l'arbre qui l'est le moins. » Je ne sais ce que l’avenir réserve à ces deux arbres et à ceux qui en proviendront de graine. En l’état, ce sont de beaux 9204 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. arbres d'ornement, d’une croissance malheureusement moins rapide que celle de beaucoup d’autres espèces. Le plus rus- tique mesure » mètres de hauteur, avec un mètre de crois- sance moyenne par an. L'autre, de même hauteur à peu près, est pourvu d’un grand nombre de fortes branches latérales. » — M. l’Inspecteur des forêts, à Privas, écrit à M. l’Agent oénéral : « Des plantations d’Aiïlante ont été exécutées en 1861 et 1862, dans le département de l'Ardèche, sur des terrains en pente. » Les renseignements donnés à la Société d’Acclimatation sur les tentatives de reboisement dans cette région, à l’aide de cette essence, sont exacts. Mais je suis obligé de vous dire que ces essais n’ont absolument donné aucun résultat. Tous les plants d’Aiïlante ont disparu peu à peu. » Au début de l’application de la loi sur le reboisement dans ce département, on avait fondé les plus belles espérances sur les plantations d’Aïlante ; on en mettait partout un peu légère- ment, sans attendre les leçons de l'expérience. | » Mais en présence des insuccès de ces travaux de reboise- ment, on à complètement renoncé, depuis une quinzaine d'années, à employer l’Aïlante et à élever cette essence en pé- pinière. » Je crois que le climat des montagnes de l’Ardèche, où ces plantations ont été exécutées, est trop froid pour l’Ailante, le sol trop sec et trop appauvri. » En second lieu cet arbre a un couvert trop léger pour re- constituer les terrains ruinés où opère l’administration des forêts. » — M. Faure, président du Comice agricole de Brioude (Haute-Loire), adresse des échantillons de treize des variétés de Pomme de terre ayant donné les meilleurs résultats parmi celles qu’il tenait de la Société. Cet envoi est accompagné des renseignements ci-après sur les variétés mises en essai : 4° Bleue de Vezeille ; belle et fort rendement. 2° Docteur Rempal; excellente et donnant beaucoup. 3 Eureka; produit abondant, mais tubercules petits ou moyens. PROCÈS-VERBAUX. : 205 4 Harisson ; produit beaucoup. D Tricolore; beau produit, grosseur moyenne. 6° Américaine; belle, rendement abondant. 7° De Californie ; rendement supérieur, tubercule gros. 8 Larnet du Chili, rendement moyen. 9% Climax éfreu (?) ; rendement moyen. 10° Acme; produit abondant, mais petits tubercules. 11° Confédérée; grosse, rendement moyen, qualité moyenne. 12 Du Chili Bolera; tubercule mal fait. 13° Œiïl de Perdrix; tubercules panachés, gros, rendement moyen. — M. Joseph Clarté écrit de Baccarat : « Dans les deux années 1878 et 1879 j'ai envoyé des graines, des boutures et des plants enracinés d’Elæagnus edulis à un certain nombre de membres de la Société d’acclimatation qui m’en avaient fait directement la demande; il serait intéressant, je crois, de savoir ce que sont devenues ces plantes, surtout après le der- nier hiver. Ne pourrait-on pas inviter les personnes qui ont reçu de ces végétaux à adresser un compte rendu sur les ré- sultais obtenus. » ei les Elæagnus edulis ont souffert de la rigueur de l’hiver, mais les branches basses qui ont été protégées par la neige sont en pleine végétalion et couvertes de fleurs. » Cet arbuste fruitier porte au Japon le nom de Goumi, d’après une note qui m’a été adressée par M. le comte de Cas- tillon, de la Société des études Japonaises. » — Des demandes d’envois de graines annoncées dans la Chronique sont adressées par M. Lartigue, Delloye-Orban, Saint-Léon-Boyer-Fonfrède, Ch. Gourraud, H. de Montrol, Harel, L. Vidal, de Benevent, Rafinesque, A. Rousse, Avit, Espéron, Ch. Agassiz, Dumézil, de Laseaux, comte de Piecola- mini, Thomas-Duris, et le docteur Gruëre, ainsi que par l’Institut national Genevois. — M. Saint-Léon-Boyer-Fonfrède écrit du château de Vic- toria, près Vertheuil (Gironde) : « J'ai le plaisir de vous informer que les graines de Gerfeuil tubéreux que j'ai reçues de la Société à la fin de septembre dernier ont parfaitement 206 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. levé et que j'ai lieu d'espérer en faire cette année une petite récolte. » — M. Vavin fait connaître qu’il résulte d'observations fré- quemment répétées que les graines de Melon datant de sept à neuf ans donnent généralement plus de fruits que des grains d'une récolte plus récente. Le fait, ajoute notre confrère, a été constaté par les membres du comité des cultures pota- gères de la Société centrale d’horticulture. — M. Brierre, de St-Hilaire de Riez (Vendée), adressse des renseignements sur un mode de culture de l’Artichaut qu’il emploie depuis de longues années pour obtenir un dévelop- ment plus considérable de la partie comestible de ce légume. — CHEPTELS. — Les rapports ci-après sont adressés par plusieurs de nos confrères, savoir : — M. le comte de Brisay. — Perruches omnicolores : « La femelle, qui paraissait souffrante depuis quelque temps, est morte, peut-être des suites de la mue survenue pendant une saison froide et pluvieuse. » — M. de Cadaran de St-Mars. — Lapins à fourrure : « La femelle est morte après avoir mis bas cinq petits morts-nés. » Cygnes noirs : « La femelle a pondu 18 œufs dont 2 à coque molle. Gomme elle ne voulait pas couver et pondait de droite et de gauche sans faire de nid, j’ai successivement mis 1 4 œufs à couver sous trois dindes. Voici trois semaines que la ponte est interrompue, à moins qu’il n’y ait un nid bien caché, car nous avons veillé dès la pointe du jour jusqu’à la brune, et toujours les deux cygnes étaient sur l’eau. [ls sont très fami- liers; 1l suffit de leur siffler un air-de chasse, l’appel, pour les voir venir chercher le pain que je leur distribue plusieurs fois par jour. » — M. le comte de Montlezun. — Oies du Canada : « Les Oies que la Commission des cheptels a bien voulu me faire adresser, sont arrivées en bon état et dans les délais voulus. Ces oiseaux me semblent beaucoup plus farouches que les Cygnes noirs que J'avais l’an dernier. Ils ont besoin d’être surveillés de très près, et ne semblent préoccupés que d’un unique désir, celui de se dérober; en dehors de leur cabane PROCÈS=VERBAUX. 207 ils mangent fort peu; le mâle surtout évite d'accepter quoi que ce soit pendant que je le regarde; sa femelle est moins peu- reuse : elle mange quelques mies de pain pendant qu’elle nage. Le mâle se contente de la regarder faire, mais ne pa- raît pas disposé à suivre son bon exemple. » J’ai dû me borner jusqu'ici à faire quelques observations sur leur caractère; quant aux herbes qu’elles préfèrent, je n'aipuencorerien apprécier, nelesayant jamais vu brouter. » — M. Ramel communique à l’assemblée la lettre suivante, par laquelle M. le colonel Perrier, chargé de travaux géodé- siques en Algérie, lui signale un fait témoignant de la rus- ticité des Eucalyptus et de leur facilité de résistance à la sécheresse, « Paris, 16 avril 1880. » Permettez-moi de vous signaler un fait intéressant. » Pendant mon dernier voyage en Algérie, à l’occasion de la liaison géodésique hispäno-algérienne; j’ai occupé pendant plusieurs mois la station de M’sabiha au point culminant de la chaîne du « Murdjadjo » dans la province d'Oran. » Dans le voisinage de la station, à 585 mètres d'altitude, est située une ferme que le propriétaire, M. Cély, a bien voulu mettre à notre disposition et où nous avons logé du mois de juin au mois de novembre. » Jugez de ma surprise! J'ai trouvé là autour de la ferme, à quelques mètres (5 où 6 seulement) en contrebas de la crête, un petit bois d'Eucalyptus assez touffu pour nous per- mettre d’y faire la sieste pendant les chaudes journées de l'été. La superficie totale du bois doit être voisine de 1000 mètres carrés, et le propriétaire espère l'agrandir encore. » Le fait m'a surpris; car il n’y a pas d’eau dans le voisi- nage, et les nuits d’hiver sont assez froides sur la hauteur, moins froides cependant que ne le ferait supposer laltitude de la station, car les nuits y sont rarement sereines. Le ciel y est généralement voilé par les brouillards qui s'élèvent de la mer, située à 7 kilomètres seulement vers le nord. 208 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » C’est à la présence de ces brouillards que Jj'attribue la splendeur des Eucalyptus de M. Cély. » La plupart du temps, ces brouillards, permanents ou pas- sagers, se résolvent en gouttelettes d’eau que les arbres absor- bent par les feuilles en grande quantité. Cela me parait équivaloir à un arrosage en grand qui produit des effets mer- veilleux : ces arbres qui paraissaient désolés, reprennent leur verdure éclatante, se redressent et on dirait vraiment qu’ils acquièrent des forces pour plusieurs jours. » Le petit bouquet exceptionnel d’Eucalyptus est situé, j'oubliais de vous le dire, non loin de la ferme que possède l’évêque d'Oran, à Msilah, sur un terrain autrefois boisé entre la mer et la Sebka d'Oran. » Notre confrère appelle ensuite l'attention de la Société sur les qualités spéciales de quelques espèces d’Eucalyptus. LE. amygdalina, signalé par certaines personnes comme ayant une croissance très rapide, serail loin cependant d’égaler sous ce rapport l'E. globulus. L’E. rostrata produit un bois excel- lent, mais celui de l'E. marginata a plus de valeur encore et vient en première ligne; malheureusement cette précieuse espèce, qui a été exploitée inconsidérément en Australie, y est devenue très rare. | M. Ramel ajoute qu'il tient de M. Pierre, botaniste du gou- vernement en Cochinchine, que l'E. rostratu réussit parfaite- ment dans cette colonie, dans les endroits humides, sur le bord des arroyos, où les autres espèces d’Eucalyptus avaient été essayées sans succès. D'autre part, des renseignements que notre confrère tient de M. le général Faidherbe, présentent l’Eucalvptus comme donnant au Sénégal des résultats prodi- gieux comme rapidité de croissance : des sujets d’un an attei- gnent une hauteur de 10 mètres. — À l’occasion des renseignements donnés dans la corres- pondance par M.Fallou sur la résistance des Insectes au froid,* M. le Président fait observer que les Insectes savent fort bien s’abriter contre la rigueur des saisons, et peuvent ainsi résister à des écarts considérables de température. Le froid paraît, du reste, agir d’une manière plutôt favorable que sensible PROCÈS-VERBAUX. 209 sur certaines espèces, 1l ressort notamment des observations de M. Duclos, élève de M. Pasteur, que la graine de Ver à soie qui a été soumise à une réfrigération naturelle ou artificielle donne naissance à des individus particulièrement rustiques. Il est parfaitement avéré que les hivers rigoureux ne font nul- lement périr les Insectes, et qu'ils ne rendent sous ce rapport aucun service à l’agriculture. — M. Vavin dépose sur le bureau des échantillons de Mais provenant de Chicago (Etats-Unis). — Les graines en sont partagées entre les membres présents. — M. le Secrétaire général donne lécture de la lettre sui- vante, qui lui est adressée par M. Godefroy-Lebœuf, horti- culteur à Argenteuil : « J'ai l'honneur de vous expédier dix litres de graines d’Élæococca vernicia, graines que je vous prie de répandre en offrant en mon nom deux cents francs (200 fr.) pour le premier double décalitre de graines récol- tées sur des plantes cultivées à l’air libre, sans autres abris que les rangées d’arbres nécessaires à leur protection dans le jeune âge (comme au Se-tchuen), en France ou en Algérie. J’en ai encore une certaine quantité à votre disposition. » J'ajoute quelques graines de Melon d’Ispahan, variété chantée par les poètes persans. » Sur la proposition de M. le Président, l'assemblée vote des remerciements à M. Godefroy-Lebœuf pour ses généreuses dispositions et pour le concours précieux qu'il veut bien prêter à la Société en contribuant à la propagation de l’'Elæo- cocca vernicia, plante chinoise produisant des huiles et vernis bien connus. | — M. Geoffroy Saint-Hilaire fait passer sous les veux de l'assemblée deux photographies offertes par M. E.-G. Loder, membre de la Société résidant à Weedon (Angleterre); ces pho- tographies représentent un parc et un enrochement artificiel établi par M. Loder pour loger les animaux qu’il entretient dans sa propriété. — M. le Secrétaire général donne ensuite lecture de la lettre suivante qui lui est adressée, à la date du 45 avril, par M. Jules Oudot, ingénieur civil à Mustapha-Alger : « Je suis 210 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. heureux de pouvoir vous faire connaitre que, poursuivant mes informations sur l’incubation artificielle des œufs d’Autru- che, je viens d'obtenir un nouveau succès en amenant à terme, et dans les meilleures conditions possibles de vitalité, un poussin fort et vigoureux, comme le procès vérbal ci-après en fait foi. » J'ai en ce moment vingt œufs soumis à l’action de mes appareils incubateurs, dont vous avez bien voulu publier, dans votre Bulletin mensuel du mois d'août dernier, une description avec plans à l'appui. » Ce nouveau succès, en venant contrôler mon travail de l’année dernière, m’a permis de consigner des faits intéres- sants et de fixer des bases positives sur l’opération de l’incu- bation, notamment sur le moment opportun où l'opérateur doit intervenir pour aider le poussin à sortir de la coquille, » Aussitôt après avoir terminé ma campagne expérimen- tale qui, cette année, aura pris un caractère complètement pratique, je m’empresserai de mettre en ordre toutes les observations que j'ai recueillies pour vous les faire parvenir, afin de leur donner la publicité qu’il vous conviendra, si vous le jugez utile. » J’estime, contrairement à l’opimion de M. le capitame Créput, qu'on ne saurait céler au public les observations que chacun peut faire dans cette question si intéressante de la domestication et de la reproduction des Autruches, et que c’est faire œuvre utile pour la science et pour son pays que de vulgariser ces observations quand elles sont faites sérieuse- ment et consciencieusement. » Veuillez agréer, etc. » « PROCÈS-VERBAL sur le résultat obtenu le 42 avril 1880 par M. Jules Oudot, ingénieur civil à Alger, dans l’incubation artificielle des œufs d’Autruche. » Nous soussignés, invités à assister à l’éclosion d'œufs d'Autruche provenant du Jardin d’essai d'Alger, amenés à terme par l’incubation artificielle, certifions : » 1°Que sur un certain nombre d'œufs d’Autruche actuel- PROCÈS-VERBAUX. 911 lement soumis à l’incubation artificielle pour éclore à des époques ultérieures différentes, M. Oudot nous a présenté un œuf qu’il croyait, disait-il, arrivé à sa dernière limite d’in- cubation ; » 2 Qu’effectivement, procédant, sur ses indications, à la délivrance du poussin, nous avons retiré de la coquille un Autruchon vivace et bien portant, offrant tous les caractères voulus d’une parfaite vitabilité ; » 9° Que cette incubation a été véritablement faite par les moyens artificiels dans un des appareils incubateurs de l’in- vention brevetée de M. Oudot, tels qu’ils ont été fidèlement déerits dans son ouvrage Sur le fermage des Autruches el Incubation artificielle (Challamel; Paris, 1880) et dans le Bulletin de la Société d’acclimatation de Paris (juill. 1879). » En foi de quoi nous avons signé. A Alger, Le 19 avril 1880. » (Ont signé) : € MM. CHarLes RIVIÈRE, directeur du Jardin d’essai d'Alger, vice-président de la Société d’agri- culture d'Alger ; TIXIER, vétérinaire principal de l'état-major ; ARTHUR DE FONVIELLE , rédacteur en chef du journal l’'Akhbar. » M. Geoffroy Saint-Hilaire fait remarquer à l’occasion de cette lettre, qu’il est à désirer, sans doute, que M. Créput veuille bien faire connaître les procédés qui lui ont réussi; mais qu’il y a tout lieu de croire que, s’il a gardé ses procédés se- crets jusqu’à ce jour, c’est qu’il a voulu attendre qu'ils eus- sent reçu la consécration de succès obtenus plusieurs années de suite. — M. le Secrétaire général appelle ensuite l’attention de l’Assemblée sur la note suivante de M. Frechon insérée dans le journal de M. Deyrolle « l’A cclimatation », n° 49, 6° année, du 7 décembre 1879 : € Dix années d'élevage avec le même stock de Perruches ondulées, auquel quelques rares éléments étrangers ont êté parfois ajoutés, m’ont permis d'établir les faits suivants : 219 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » 4° Acclimatation de la Perruche; c’est-à-dire que la re- production correspond à la saison chaude et cesse entière- ment du 15 novembre au 1* février. Les Perruches importées reproduisent en toute saison; » La ponte cessant l’hiver, disparition complète de cette atonie de l'ovaire si fréquente et si fatale, qui met les femelles dans l'impossibilité de pondre; » 9° Maintien de la fécondité, comme moyenne; augmen- tation chez quelques couples; » # Prédominance des produits femelles sur les produits mâles ; le contraire a lieu avec les oiseaux importés; » 5° Mortalité presque nulle sur les oiseaux adultes, apo- plexie, congestion pulmonaire par suite de refroidissement complètement inconnues; les oiseaux sont laissés en plein air, quelle que soit la température ; » 6° Aucune tendance à changer de couleur ou même de nuance n’a élé constatée sur les nombreux produits élevés chaque année. L'espèce s’est maintenue parfaitement fixe. La Perruche jaune, tant cherchée en Belgique, ne s’est montrée nulle part. » M. Geoffroy Saint-Hilaire rappelle à cette occasion que chez les animaux les modifications dans la couleur du poil ou des plumes sont généralement un signe de domeslicatios. Les modilications sont parfois très profondes. Dans la classe des oiseaux, un des exemples les plus remarquables nous est fourni par le serin qui, sous l'influence de la domesticité, a perdu sa couleur grise primitive et subi cette sorte de dégé- nérescence que les naturalistes désignent sous le nom de fla- visme. La mème dégénérescence commence à se manifester chez la Perruche ondulée, dont quelques éleveurs possèdent des individus presque entièrement jaunes, et le fait est d’au- ant plus remarquable que les premiers essais d'élevage de cet oiseau en captivité ne remontent qu'à une époque peu éloignée. Des spécimens de Perruche ondulée présentant des exem- ples d’un flavisme très accentué sont placés par M. Geoffroy Saint-Hilaire sous les yeux de l’assemblée, qui donne lecture de la lettre suivante : PROCÈS-VERBAUX. 913 « Roubaix, le 9 décembre 1879. » J’eus le plaisir de vous faire part, il y a quelques années, de l’apparition dans mes volières de Perruches ondulées jaunes. Vous m'avez répondu que le fait était intéressant, mais probablement tout accidentel. » Ce fait, d’albinisme Je crois, n’était en effet alors qu’un Jeu, mais depuis je suis arrivé, je l’espère, à fixer cette variété, car J'ai obtenu, cette année, dans une même volière, une vingtaine de jeunes, tous jaunes, sans qu'un seul soit re- tourné au type vert d’où étaient sortis les premiers. J'ai trouvé deux de ces oiseaux morts, et comme j'ai cru qu'il aurait pu vous être agréable de posséder des spécimens de cette variété peu connue, je vous les ai adressés par la poste, en paquet recommandé. » La plus vieille doit être de troisième génération, elle est d’un jaune plus sale que la plus jeune, qui est de quatrième génération, parce que J'ai autour de chez moi les établisse- ments les plus importants de Roubaix, qui vomissent des masses de fumée qui salissent les treillis de mes volières. » — M. Berthoule donne l’analyse d’un projet de loi sur la pêche fluviale qui a été soumis à la Société par une association de pêcheurs du département du Pas-de-Calais ; ce projet, qui ‘end surtout à l'unification de la législation sur la pêche, pa- raît, à notre confrère, présenter malgré certaines lacunes, un ensemble de dispositions susceptibles de donner les meilleurs résultats. | — M. Grisard donne lecture d’une note adressée par M. l'abbé Hénon sur ses éducations du Ver à soie du chêne du Japon dans le département des Ardennes. — M. Berthoule fait une communication sur les essais de culture de divers coquillages comestibles (Praires, Vénus, etc.) entrepris avec succès par M. Gasquet, à la presqu’ile de Gien près Marseille. — M. le Président signale le développement donné depuis quelque temps en Espagne à l'élevage des deux Vers à soie du chêne (Attacus Yama-maï et Pernyi), particulièrement dans 914 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. l'Estramadure et le Guipuzcoa, grâce surtout aux efforts de notre honorable confrère M. le marquis de Riscal, et de M. Perez de Nueros. Plusieurs manufactures viennent d’être créées pour l’exploitation des produits de ces deux espèces _séricigènes. C’est par centaines de sacs de cocons que l’on compte actuellement ces produits, lesquels sont filés en soie grège et servent à tisser des étoffes. M. le Président fait remarquer que ces résultats réduisent à néant les assertions de certains industriels qui déclarent impossibles le dévidage et l’utilisation économique de la soie des Atlacus Yama-mai et Pernyi. Les avis défavorables portés contre cette soie paraissent tenir uniquement à ce qu’on n'a pas su, ou voulu sérieusement, en tirer parti. D’ail- leurs, ajoute M. le Président, nous savons qu’en Belgique M. Simon a, de son côté, parfaitement réussi à dévider les cocons de l’Attacus Pernyi, non pas par un décreusage à la potasse, ou tout autre alcali, qui altérerait la soie (c’est l’ob- jection que font nos filateurs), mais en les maintenant simple- ment dans l’eau bouillante pendant un temps plus long qu’il n’est nécessaire pour les cocons du Ver à soie du Müûrier. De tels résultats doivent nous encourager à persévérer dans nos efforts pour l’acclimatation définitive de ces nouvelles espèces séricigènes, et nous donnent toute confiance au sujet de leur utilisation industrielle. — Îl est offert à la Société : 1° Estudios y viages agricolas en Francia, Italia y Suiza, par Eduardo Olivera, t. IL. Buenos-Aires, 1879, in-8°. — Offert par M. Balcarce. 2 Etude sur le matériel horticole, par Charles Joly. Paris, 1880, in-8°. — Offert par l’auteur. 3 Notes relatives aux Kakis cultivés japonais, par E. Du- pont. Toulon, 1880, in-8&. — Offert par l’auteur. (Extrait du Bull. de la Soc. d’'hort. et d'acclimat. du Var). 4 On silk-producing Bombyces and other Lepidoptera, by Alfred Wailly. London, 1880, in-8°. — Offert par l’auteur. (Extrait du Journal of the Society of arts.) PROCÈS-VERBAUX. 945 9° Notice sur la cause du verdissement des huîtres, par M. Puységur. Paris, 1880, in-8°, 1 pl. (Extrait de la Revue marit. et coloniale). — Offert par les auteurs. 6° La Vigne en Australie, par M. Prosper Ramel. Paris, 1880, in-8°. — Offert par l’auteur. 7° Commission supérieure du Phylloxera. Paris, 1880, grand in-8°, avec carte. — Offert par le ministre de l’agricul- ture et du commerce. 8° Pathologie des Poissons. Traité des maladies, des mon- struosités et des anomalies des œufs et des embryons, par Michel Girdwoyn. Grand in-#,avec 11 planches lithographiées. Paris, 1880. — Offert par l’auteur. Le Secrétaire des Séances, C. RAVERET- WATTEL, IV. EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DES SECTIONS CINQUIÈME SECTION. SÉANCE DU 24 FÉVRIER 1880. Présidence de M. Eug. VAVIN M. Paillieux donne lecture d’une première note sur les plantes alimen- taires étrangères qu'il conviendrait d'introduire en France. La section examine ensuite s’il n’y aurait pas lieu de fonder quelques prix nouveaux dans la section des végétaux. A propos du prix pour les introductions nouvelles, M. Vavin fait remar- quer que c’est à son initiative que l’on doit en France la propagation du fenouil d'Italie et de la pomme de terre Early rose. M. de Barrau de Muratel dit que Ie fenouil, qui atteint à Naples des dimensions relativement considérables, est à l’état frais une plante rafrai- chissante très agréable, mais d'un goût moins fin étant cuite. Il regrette qu'on ne puisse en faire usage chez-nous en hiver. M. Paillieux répond qu’en Italie on a du fenouil toute l’année, mais sous Je climat de Paris il faut faire des semis tardifs pour pouvoir le ré- coller à l’entrée de l’hiver ; on peut fort bien alors en conserver jusqu’au milieu de décembre. M. Vavin, qui a reçu des graines de Rome et de Naples, préfère celles récoltées ds cette dernière localité. M. de Barrau de Muratel fait à la section une communication fort in- téressante sur l’emploi de la tannée dans les semis de Chênes. M. Pæilieux signale le bon exemple donné par la Société d’horticulture de Marseille, qui a fait venir directement du pays d’origine des graines de Soja, les a fait semer et récolter et a utilisé le produit à la confection de fromages qui, dégustés par un grand nombre de personnes, ont été trouvés bons. Le Secrétaire, JULES GRISARD. V- FAITS OIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE Acclimatation à la Nouvelle-Zélande Un mémoire récemment lu devant la Société Linnéenne de Londres, par M. H.-M. Brewer, secrétaire de la Société d’acclimatation de Wanganni, à la Nouvelle-Zélande, renferme d’intéressants renscignements sur l’accli- matation dans la colonie de différentes espèces animales; merle, grive, étourneau, pinson, chardonneret, moineau, friquet, geai, pluvier doré, pies d'Australie et de Tasmanie, canard musqué, cygnes blanc et noir, colin de Californie, perdrix, phasianidés divers, etc. Les faisans sont maintenant nombreux; la chasse commence à en être permise. Le Faisan de la Chine est le plus répandu. Un fait assez remar- quable, c’est que les mâles font entendre un cri particulier de frayeur lorsque des secousses de tremblement de terre se font sentir. Dans la partie nord de l’île, la Perdrix grise réussit moins bien que dans la région sud, où les cultures de céréales lui offrent sans doute une nourriture plus facile. La Perdrix rouge est très abondante dans le dis- trict de Rangitikei, province de Wellington. Les principaux mammifères introduits par la Société sont le Cerf com- mun, le Daim, le Cerf d’Aristote, la Chèvre d’Angora, le Lièvre, plusieurs Kanguroos, etc. Sur les collines des environs de Nelson, de nombreuses hordes sauvages de Cerf commun ont fait élection de domicile, Le Lièvre s’est aussi multiplié rapidement et, chose remarquable, la fécondité de l'espèce s’est augmentée : les portées de la femelle sont gé- néralement de 6 ou 7 petits, au lieu de 2 ou 3 comme en Europe. R.-W. Emploi de Ia Tannée pour les semis de Chênes C’est à l'Exposition de 1878 que j'ai trouvé l'indication de cette mé- thode simple et pratique. Je l'ai expérimenté avec soin et il m'a paru intéressant de faire connaître le succès complet de mon expérience. Les plants que je soumets à la Société sont des plants de Chêne (Quercus pedunculata) provenant d’un semis fait dans l'hiver de 1878 à 1879, ils ont donc un an seulement. À la simple inspection de ces plants, il est facile de se rendre compte de la différence existant entre ceux qui ont reçu de la tannée et ceux qui ont été semés dans la terre seule. Les premiers sont deux fois plus vigoureux que les seconds, leur tronc lisse, épais et élevé, dénote une grande activité de végétation, mais la différence capitale se manifeste surtout sur les racines. En effet, les plants dont les glands ont 3 SÉRIE, T. VII. — Avril 1880. 45 218 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. été recouverts de tannée ont un pal gros et relativement court, pourvu d’un chevelu abondant, double circonstance très favorable pour la trans- plantation; les autres, au contraire, ont un pal long et mince, accom- pagné d’un chevelu rare et délicat, La différence est encore plus sensible quand les jeunes Chênes sont revêtus de leur feuillage; tandis que les premiers présentent des feuilles nombreuses, larges et d’un vert foncé, les seconds n’ont que des feuilles clair-semées, étroites el d’un vert jau- nâtre, — Je tâcherai d'apporter, l’année prochaine, des exemplaires non garnis de leurs feuilles, et je suis assuré, d’après l'inspection des racines, que la différence de végétation s’accentuera bien davantage la seconde année, car les plants munis d’un abondant chevelu sont évidemment bien mieux armés pour lutter. Voici d’ailleurs comment j'ai disposé mon expérience pour bien me rendre compte de leffet produit par la tannée. — J'ai divisé en deux portions égales une planche de mon potager, dans la première j'ai semé des glands en les recouvrant d’environ un centimètre de terre et de cinq centimètres de tannée (tan épuisé) que j'achète dans les tanneries au prix de 50 centimes l’hectolitre‘. Dans la seconde partie j'ai semé des glands en les recouvrant de 4 à 5 centimètres de terre. Pen de jours après le semis les mulots ont envahi la planche non couverte de tannée, y ont creusé de nombreuses galeries et ont détruit les trois quarts des glands, tandis que pas un de ces funestes rongeurs n’a pénétré dans la tannée où tous les glands ont germé. — Voilà un des grands avantages de la tannée, car tous les semeurs savent combien il est difficile de ga- rantir les semis de glands contre les ravages des rats qui pullulent dans les bois et dans les pépinières. — De ce fait j’ai tiré un enseignement que j'ai aussitôt mis en pratique. Tous les ans je fais semer dans les clai- rières de mes bois des quantités considérables de glands, que jusqu'ici je m'étais borné à enfouir à 4 ou 5 centimètres de profondeur, à l’aide d’un plantoir, et tous les ans je constatais dans mes semis un déficit énorme causé par la dent des rongeurs. Maintenant je fais jeter le gland dans le trou fait par le plantoir et recouvrir avec une pelite poignée de tannée, sous laquelle le gland germe à merveille, à l’abri de tout danger. L’opéra- tion se fait vite, les frais en sont insignifiants et sont amplement com- pensés par la qualité et la quantité des produits. Il me parait donc parfaitement démontré que l’emploi de la tannée dans les semis de Chênes offre des avantages très précieux, celui de pro- voquer une vigoureuse végétation et celui de préserver les glands des attaques des rongeurs qui en sont si avides. Le même procédé peut être employé avec le même succès pour les semis de châtaigniers. DE BARRAU DE MURATEL. Lait (4) Un hectolitre de tannée suffit pour couvrir deux mètres. — Avec un mètre cube coûtant 5 fr. on peut donc recouvrir une planche de 10 mètres de long sur 2 mètres de large. VI. BIBLIOGRAPHIE Le rchoisement par les Essences résincuses ; mise en valeur des sols pauvres, par Alph. Fillon, sous-inspecteur des forêts. Un vol, in-18, 300 p. J. Rothschild, 13, rue des Saints-Pères, 2° édition. Démontrer que l’on peut obtenir des produits très rémunérateurs en consacrant aux essences forestières les terrains médiocres, pauvres ou appauvris, les grandes surfaces de terres incultes, ou les sols en pente sur lesquels la charrue ne peut faire son œuvre d’une manière avanta- geuse ; établir que ce sont les bois résineux qui permettent la culture la plus profitable, et qui peuvent le mieux servir à la restauration des ter- rains actuellement boisés, mais dont le rendement est à peu près nul; — tel est le but de ce traité. L’auteur expose que les résineux sont la providence de ces terres déshéritées, et qu’ils en sont peut-être l'unique. Il examine successivement tout ce qui se rattache au reboisement des sols improductifs, dans les situations diverses où l’on peut se trouver : terrains non accidentés, com- plètement dénudés, — terrains en plaine ou en pente douce, dont la sur- face est envahie par les graminées, les bruyères, les ajones, etc. : — terrains en montagne, — très humides ou marécageux, — tourheux, — boisés et clairiérés. Il suit pas à pas l’opération depuis les travaux pré- paratoires, sur l'importance desquels il insiste, jusqu’au choix des essences à adopter. Comme il ne s’agit que de la culture de terrains énfertiles, M. Fillon ne recommande que les espèces bien connues, celles qui ont fait leurs preuves et dont il est le plus facile de se procurer les graines. Il donne des indications complètes sur leurs qualités, leurs défauts et leurs exi- gences : Pin sylvestre ou d'Écosse (Pinus sylvestris) ; Pin maritime, de Bordeaux ou des Landes (Pinus pinaster); Pin noir ou d'Autriche (Pinus Austriaca); Pin laricio ou de Corse (Pinus laricio); Sapin commun (Abies taxifolia vel pectinata) ; Epicea (Abies picea); Mélèze (Larix europæa) ; et Pin strobe ou du Lord (Pinus strobus). Le travail de M. Fillon a été apprécié à toute sa valeur par la Société centrale d'agriculture, qui lui a décerné une médaille d’or. AIMÉ DUFORT. 999 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION, II. — JourNAUX ET REVUES. (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) Bulletin de la Société de géographie (Delagrave, 15, rue Soufflot). Janvier 1880. — Conservation des insectes; Renseignements pour les voyageurs désireux de s'occuper d'histoire naturelle. Dans le récit du voyage du lieutenant Cameron, de l’est à l’ouest de l'Afrique, on peut lire qu’une collection de 1500 insectes, piques dans des boites, a été perdue par suite de l'humidité et des chocs de la route. Voici des moyens de récolte et de conservation qui exigent très peu de place dans les bagages et peu de matériel. 1° Coléoptères, hémiptères, hyménoptères, arachnides, orthopteres. Il ne faut jamais prendre la peine de les piquer. Ils occupent ainsi beaucoup de place et deviennent très cassants quand ils sont secs. Il faut simplement les loger pêle-mêle dans un flacon rempli d'alcool, ou mieux dans un flacon en fer-blane à moitié plein de seiure de bois non résineux, aromatisée de benzine ou de chloroforme. La chasse faite, videz le con- tenu du flacon, et séparez les insectes de la sciure, qui est remise dans le flacon pour servir à nouveau. Les insectes sont séchés à l’air et tassés ensuite dans de petites boîtes en bois ou en carton, dans de la sciure de bois sèche, qui sert à boucher tous les espaces vides et à faire le plein parfait. On saupoudre d’un peu de naphtaline bisublimée le dessus de la sciure de bois; on ferme et on colle une petite bande de papier pour empêcher lin- troduction de tout insecte destructeur. Éviter de rentrer les insectes dans les boites, avant qu'ils soient secs, pour ne pas avoir de fermentation. 2 Lépidoptères, diplères, névroptères. Ces insectes se prennent au filet. Une fois dans le filet, on les tue, soit en les serrant au-dessous du thorax avec les doigts, soit, ce qui vaut mieux, en les faisant entrer dans un flacon dont le bouchon contient un tampon de coton humecté de chloroforme, ou dont le fond est tapissé de coton contenant du cyanure de potassium. On les enferme ensuite dans de petits triangles de papier pliés, qu’on empile dans des boîtes en bois ou en fer-blanc, dans lesquelles on saupoudre un peu de naphtaline. Quand on veut préparer les insectes ainsi récoltés, il suffit de les déposer dans un vase clos sur du sable mouillé pour leur voir reprendre leur flexibilité primitive. Il est essentiel d'écrire sur les triangles en papier et sur les boîtes la date de la capture et la localité exacte. Au point où en est rendue la science entomologique, un insecte sans ces renseignements est abso- lument sans valeur. CHARLES ORERTHUR. A: D: Le Gérant : JULES GRISARD. PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. EE VIN S D E BORDEAUX | ÉLIXIR FÉBRIEUGE D'EUCALYPTUS BONS ORDINAIRES ET DE CRUS CLASSÉS pu Fr. ORSISE, TRAPPISTE A Saint-Paul-Trois-Fontaines, près Rome. URS ET AUTHENTIQUES SRE à N° 4. EXTRAIT PUR. A ESPERON FILS É | N° 2. 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Pour faire partie de la Société, on devra être présenté par trois | membres sociétaires qui signeront la proposition de D. Chaque membre paye : U La cotisation est due et se perçoit à partir du 1* janvier. Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : OU une carte qui lui permettra d'entrer au Jardin d’acclimatation. | et de faire entrer avec lui une autre personne; OU une carte personnelle et DOUZE billets d'entrée au Jardin | d’acclimatation dontil pourra disposer à son gré. Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle ma: peuvent la déléguer. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d’acclimatation les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurset fillesnon mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres un rabais de 10 pour 100 sur le prix. des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au À Jardin d’acclimatation. Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre. La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. $ «2L Pour obtenir des cheptels, il faut : 1° Etre membre de la Société ; 2° Justifier qu’on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3 S’engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons où mauvais obtenus et des observations re- cueillies; 4 S’engager à partager avec la Société les produits obtenus. Indépendamment des cheptels la Société fait, dans le courant de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement graluites, des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à ‘atteindre son but. (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) PARIS. — IMPRIMERIE E. MAR®TINET, RUE MIGNON, 2. n droit d'entrée de 10 fr.; ie 2 Une cotisation annuelle de 25 fr, ou 250 fr. une fois payés, | te Serials VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. : QHA 2 3 ART 2 CR nt PR ee lg SEE CIRE NET NOR ER RE Re CE ASS PRE 2077 BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÈTÉ D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 2%6 FÉVRIER 1855 . 8° SÉRIE TOME VII N° 5 Mai 1880 LORD — SOMMAIRE. I. Travaux des membres de la Société. MM. ROUSSE. — Élevage de diverses espèces de Perruches dans la Vendée... 221 Léon VAILLANT. — Sur la ponte et le développement du Pleuroileles Waltlii, observés à la Ménagerie des reptiles du Muséum d'histoire LP A A SE A Ts OPA A Me et A D cle 08, 226 II. Travaux adressés et communications faites à la Société. Docteur PIERRON. — Nouveau procédé d’éjointage.................... 229 III. Extrait des Procès-verbaux des séances de la Société. RAVERET-WATTEL — Séances générales des 14 et 28 mai 1880...... 231, 249 ‘IV. Extrait des Procès-verbaux des séances des Sections. ‘Vicomte D’ESTERNO. — Séance du 9 mars 1880..:............... 264 Comte R. DE GINESTOUS. — Séance du 16 mars 1880..........,...... 265 CHRISTIAN LE DOUX. — Séance du 23 mars 1880..... .. ........... 266 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. ent aux travaux de la Société, bureau de l'Administration, rue de Lille, 19. EURS sommaire des ouvrages qui se rapport AVIS AUX AUTEURS ET EDIT dressé deux exemplaires au Le Bulletin donnera une analyse dont les auteurs ou éditeurs auront a sq emmener La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises“) par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. à, : A» Ÿ à SPÉCIALITÉ DE MACHINES À VAPEUR, = FIXES ET HORIZONTAL 5 RIZONTALES ET VERTICALES DE % À 50 CHEVAUX à hvrer. détaillés. Maison J. HERMANN- LACHAPELLE J. BOULET & C'*, Successeurs INGÉNIE URS-MÉCANICIENS, 144, Faubourg Poissonnière. — PARIS. L'ÉLIXIR DE COCA DE J. BAIN est le plus puissant réparateur des forces épuisées par les longues maladies ou les excès de toute nature. Tonique et nutritif, il relève rapidement et merveilleusement les constitutions fatiguées. LE VIN DE COCA DE J. BAIN est plus spécialement réservé pour les femmes et les enfants, pour guérir les pâles couleurs, l'anémie, les digestions difficiles ou douloureuses, etc. Dépôt général, à Paris, E. 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J'ai l'honneur de vous adresser quelques notes sur mes élevages de Perruches, et particulièrement sur l’heureux ré- sultat que j'ai obtenu cette année avec mes Perruches de Pennant. J’y joins quelques mots sur mes installations. Mes volières, au nombre de dix, sont toutes exposées au levant, mais ne sont pas construites sur le même modèle; trois sont ainsi composées : 1° Un abri complet vitré sur la moitié de la façade (l’autre moitié se ferme avec un paillasson pendant les grands froids), et mesurant 2 mètres de profondeur sur 3 mètres de largeur et 3,25 de hauteur à la partie la plus élevée; 2 La partie à air libre complètement orillagée, gazonnée et plantée d’arbustes et de salades; elle a 3 mètres de profon- deur sur 3 mètres de largeur et 2 mètres de hauteur. Le service est fait par un petit corridor de dégagement placé derrière les abris. Six autres sont établies de la manière suivante : 1° Abri complet, façade pleine, éclairée par un vitrage de 2 mètres de longueur sur 40 centimètres de hauteur, avec deux petites ouvertures placées sur les côtés et servant d'accès aux Perruches; 3° SÉRIE, T. VII. — Mai 1880. 16 299 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. 2 Un compartiment clos en-dessus et par côtés, ouvert entièrement par devant; 3° La partie grillagée à air libre. Des portes sont établies dans chaque façade des abris. D'autres, placées dans les cloisons des hangars, permettent de passer d’une volière dans l’autre. Ces six volières ont chacune 3",50 de profondeur sur 2 mé- res de largeur (1 mètre pour l'abri, 1 mètre pour le hangar, et 1°,90 pour la partie grillagée). Elles sont de la même hau- teur que les premières. Les bûches creuses et boîtes servant de nids sont placées dans les abris et les hangars. La dernière volière, beaucoup plus grande que les autres, a son abri dans la moitié d’une ancienne orangerie; l’autre moitié est réservée aux Perroquets, Aras et Cacatoës. Au moyen d’une petite ouverture pratiquée dans le mur, les Per- ruches peuvent passer dans un compartiment tout à fait à air libre. Je les nourris d’Alpiste, Chènevis, Blé, Maïs, Mil en grains et en épis. Indépendamment du gazon, dans toutes mes vohères sont plantées des salades toutes venues et de différentes variétés; les oiseaux ont par ce moyen de la verdure toujours fraîche. Je fais aussi semer du froment, que je leur distribue dès qu'il commence à épler; Je leur donne tout ensemble racines, épis quand il est possible et tuyaux, que mes Perruches préfèrent surtout. Elles sont avides de pissenlits, dont elles mangent les boutons; elles reçoivent aussi des fruits divers, frais et secs, des légumes cuits tels que Pommes de terre et Carottes, Une nourriture fraiche aussi variée et abondante que pos- sible est indispensable pour les maintenir en bonne santé, et je crois que des aliments mal choisis sont, aussi bien que les intempéries de notre climat, une cause de mortalité chez les Perruches que nous gardons en vohière. Il faut chercher autant que possible à remplacer les fruits de toutes sortes qu’elles trouvent dans leur pays. Les espèces que je possède ou at possédées sont : Omnico- lores, Palliceps, Pennant, Nouvelle-Zélande, Galopsittes à crou- pion rouge, Edwards, Swainson, Barraband, Caroline du Sud et Ondulées. ÉLEVAGE DE PERRUCHES DANS LA VENDÉE. 993 Excepté les Ondulées, chaque couple occupe une volière séparée. Les Caroline et les Barraband, malgré de fréquents accou- plements, ne se sont pas reproduites chez moi. Les Swainson, quoique nées en 1377, vont, je pense, faire leur première couvée; elles sont accouplées et fréquentent une bûche creuse. | Je ne puis rien dire des Palliceps, les ayant depuis peu. Je me suis défait du premier couple que j'avais et qui n’avail pas reproduit. Les Nouvelle-Zélande ont pondu et amené à bien leurs couvées. Les Edwards ont eu plusieurs couvées d'œufs clairs. Les Calopsittes et les Ondulées reproduisent régulièrement, les premières n’interrompant même pas l’hiver. Deux paires d’'Omnicolores m'ont fait cette année chacune une couvée. Une paire a couvé trois œufs clairs; une autre, im- portée cet hiver, m’a donné trois beaux Perruchons. Je citerai à cette occasion un fait rare. Ces oiseaux, qui avaient pour micher plusieurs bûches creuses et boîtes, ont pondu et couvé à découvert sur une planche dans l’angle de leur volière. [ls avaient eu soin de se préparer un nid composé de petites brindilles de bois et de débris d’écorce enlevés à leurs bûches creuses. Néanmoins la couvée est arrivée à bien. Mes Pennant ont pondu cinq œufs et m'ont donné cinq beaux Perruchons. Je possédais depuis quelques années une paire de Pennant, qui tous les ans au printemps pondait, mais invariablement mangeait ses œufs au fur et à mesure de la ponte. Je voulais essayer de faire couver les œufs par des Calopsittes, mais je -nai jamais pu sauver qu'un seul œuf qui s’est trouvé clair. L’an dernier, je me suis débarrassé de ce couple, et fis l'acquisition d’un mâle importé depuis deux ans, que j’accou- plai avec une feinelle d'importation récente et plus jeune que lui. Je les installai en novembre dans une de mes volières à trois compartiments. 2924 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Vers le 10 avril, m’apercevant que la femelle battait le mâle, je les observai attentivement tous les Jours, et je les vis s’accoupler pour la première fois le 20, et cela se répéta plu- sieurs jours de suite. Le premier œuf fut pondu dans une bûche creuse placée sous le hangar, le 8 mai; le second, le 5, et un autre tous les deux jours jusqu’au nombre de cinq. La femelle se mit à cou- ver le jour de la ponte du dernier œuf; tout le temps de l’in- cubation elle ne quitta ses œufs que deux fois par jour pour aller manger. Le mâle jusque-là bornait ses fonctions à rester perché toute la journée près du nid de sa femelle. Mes Per- ruches étant très farouches, j'ai attendu, pour regarder aux œufs, le 31 mai, jour que je pensais bien être celui de l’éclo- sion; je fus bien agréablement surpris en voyant nés cinq Perruchons Lous recouverts alors d’un duvet jaune. A mesure que les jeunes grandissaient, j'ai multiplié mes visites au nid, et à quinze jours je vis apparaitre les premières plumes aux ailes. Le 25 juin, mes oiseaux étaient entièrement couverts de plumes vertes, sauf celles du front et quelques- unes à la gorge, et Les tectrices subcaudales qui étaient rouges. Quoique les Perruchons fussent éclos le même jour, ils sor- tirent du nid les uns après les autres, et pour y rentrer parfois souvent pendant vingt-quatre heures; le premier prit sa volée le 24 juin, le deuxième le 1° juillet, le troisième et le qua- trième, le 38, et le cinquième, le 4. Ïls étaient aux deux tiers de la grosseur naturelle, avec le bec blanc légèrement teinté de rose. Le dessus de la tête, la gorge et une partie de la poitrine d'un rouge plus étendu chez les uns que chez les autres, Moustaches bleues, tectrices subcaudales rouges. Ventre parsemé de taches rouges. Queue d’un vert cuivré par-dessus, d’un bleu clair en dessous et à moitié de sa longueur. Cou- verture des ailes verte et chez quelques-uns bordée de noir; tout le reste du corps vert. Le père et la mère, dédaignant le pain trempé de lait que je leur donnais, ont nourri leurs petits uniquement avec du Chènevis et du Séneçon, que fort heureusement j'ai toujours pu me procurer. Dès que les ÉLEVAGE DE PERRUCHES DANS LA VENDÉE. 295 jeunes ont mangé seuls, ils ont pris la même nourriture que les parents, tout en consommant beaucoup de verdure. Ils sont maintenant âgés de deux mois et arrivés à toute leur grosseur; la queue est tout à fait poussée, et le bec en- tüèrement blanc; les plumes bleues aux ailes commencent à paraître. Le rouge du ventre et de la poitrine s'étend sensi- blement. {ls sont tous magnifiques de force et de plumage. Les parents sont en mue en ce moment, et je vais retirer d'avec eux les jeunes dans l’espoir d’une seconde couvée. J'ose espérer, Monsieur le Président, que peut-être la Société d’Acclimatation prendra cet heureux résultat en consi- dération, et jugera dignes d’être récompensés les efforts que Je fais tous les jours dans le but d’acclimater et de faire repro- duire les Perruches. Je demande instamment que la Société daigne faire consta- ter le plus tôt possible, par ses délégués, les faits contenus dans ma lettre. Si cela se pouvait, je désirerais en être averti afin de pouvoir envoyer un certificat légalisé. SUR LA PONTE ET LE DÉVELOPPEMENT DU PLEURODELES WALTLII, Micn. Observés à la Ménagerie des reptiles du Muséum d'histoire naturelle Par M. Léon VAILLANT La Ménagerie des Reptiles du Muséum d'histoire naturelle possède depuis assez longtemps, grâce surtout à l’obligeance de M. Graells, de Madrid, un assez bon nombre d'individus d’une espèce bien connue de batracien urodèle, le Pleuro- deles Waltlii Mich. Mais si, au point de vue zoologique et même anatomique, cet animal peut passer pour bien connu, il n’en est pas de même pour ce qui concerne ses mœurs ; aussi ai-je été fort heureux de pouvoir en observer dans nos aqua- riums l’accouplement et la ponte. Au début de l'installation du nouveau bâtiment, les Pleu- rodèles, que leur forme rapproche beaucoup des Salamandres proprement dites, bien que leur queue soit plus aplatie, avaient été placés dans un grand aquarium avec une faible hauteur d’eau, 15 à 20 centimètres, etun terre-plein qui leur permettait de se loger hors du liquide, sous des pierres, dans des briques creuses, etc., où ils se tenaient habituellement; on les voyait même grimper entre les tiges de plantes aqua- tiques mises dans l’aquarium. Au commencement de l’année dernière on dut, pour les nécessités d’un aquarium voisin communiquant avec celui qui renfermait les Pleurodèles, augmenter le niveau de l’eau, qui fut porté à environ 40 centi- mètres. La possibilité de se tenir à terre fut toutefois laissée à ces animaux au moyen de vases à fleurs et de briques creuses, posés sur une dalle d’ardoise supportée par des meulières. Vers le milieu du mois de mai 1879, M. Desguez, commis de la ménagerie, me fit remarquer que la queue de ces batra- ciens, surtout chez les mâles, se modifiait sensiblement par suite du développement des crêtes membraneuses supérieure DU PLEURODELES WALTLII. 297 et inférieure, comme cela a lieu chez un grand nombre d’Urodèles à l’époque des amours; de plus, tous se tenaient dans l’eau, sans remonter à terre. Quelques jours plus tard, il observait et me fit voir l’accouplement de ces animaux. La manière dont les Pleurodèles effectuent cet acte est des plus singulières, et constitue, je crois, un mode nouveau d’accouplement pour les Batraciens urodèles. La femelle sé laissant flotter inerte dans le liquide, le mâle se place au- dessous d’elle, la saisit en entourant les membres antérieurs au moyen des siens propres, les pattes d’un même côté se correspondant pour chacun des individus. La patte du mâle, placée contre l’aisselle de la femelle, passe derrière le bras, puis successivement en dehors, en avant; enfin les doigts complètent l’enlacement et s'appliquent sur le côté interne ; l’union est si intime que si la femelle plie l’avant-bras, celui- ci semble être la continuation du membre du mâle, et la cou- leur de la peau aidant à la confusion, il faut y regarder d'assez près pour reconnaître la disposition réelle des parties. Dans cet état, les deux individus sont placés de telle sorte que la partie dorsale du mâle répond à la partie ventrale de la femelle, laquelle est entraînée par le premier, nageant çà et là dans le liquide au moyen de sa rame caudale. De temps à autre le couple se laisse couler à fond sur le sol de l'aquarium, le mâle lâche une des pattes de la femelle, celle de droite d’après nos observations, et fait une demi-ré- volution autour de la patte gauche, qu'il tient toujours solide: ment embrassée. Dans ce mouvement, son museau vient d'abord se placer en face de celui de la femelle, puis le côté droit de la tête et du corps le long du côté gauche de celle-c1; on voit alors, à certains moments, la queue du mâle s’agiter par des ondulations précipitées, ce qui rappelle des manœuvres analogues des Tritons, et l’animal paraît chercher à rappro- cher son cloaque de celui de la femelle. Suivant toutes pro- babilités, c’est de cette manière qu’a lieu la fécondation; mais il ne nous a pas été donné d’en être témoin. Cette année, à la fin de février, des accouplements furent de nouveau observés; mais, comme la première fois ils n’avaient 998 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. pas été suivis de résultats, on n’y fit qu’une médiocre atten- tion, lorsque, le 29 de ce mois, on trouva sur des meulières, au fond de l'aquarium, des œufs pondus bien évidemment par les Pleurodèles. Ces œufs sont irréguiièrement groupés, libres cependant, et rappellent assez, par leur aspect, ceux des Axo- lotls; le diamètre de la sphère albumineuse est d’environ 8 à 10 millimètres, l’œuflui-même en mesurant 2. Il présente dans l’état le moins avancé une demi-sphère blanchâtre, l’autre moitié étant noire avec un point central blanc jaunâtre. Au bout de quelques jours, toute sa masse perd cette dernière teinte. Les œufs trouvés dans l'aquarium étaient déposés depuis un temps qu’on ne peut déterminer exactement ; mais la ponte s'étant continuée pendant quelques semaines, car on a pu recueillir plusieurs centaines d’œufs, nous avons eu l’occasion d’en avoir de date certaine, et sur ceux-ci, dans les conditions atmosphériques où ils se trouvaient, le développement s’est effectué de la manière suivante : Le vitellus est redevenu blanc vers le troisième ou quatrième jour, montrant dès cette époque cette sorte de boucle indice de la gouttière primitive. Au septième jour, l'embryon a la forme d’une sorte de nacelle, de cupule deux fois aussi large que longue. Vers le neuvième jour il est allongé, aplati, montrant l’apparence du Tétard piser- forme ; ou distingue sur les côtés du cou les saillies branchiales, et déjà les yeux sont nettement distincts. Dès cette époque, l'embryon s’agite dans l’œuf, ce n’est cependant que du quin- zième au vingtième Jour qu’il rompt ses enveloppes pour nager librement; il est alors long de 12 à 15 millimètres environ. Le développement ultérieur, sur lequel je ne crois pas devoir insister ici, rappelle d’ailleurs ce qu’on connaît chez d’autres batraciens anoures. L'animal est pourvu d'organes d’adhé- rence qu’il conserve jusqu’à l’apparition des membres anté- rieurs et postérieurs. Nous avons aujourd’hui des individus qui, placés dans les meilleures conditions de chaleur et de nourriture, peuvent être regardés comme sur le point de se transformer, vu l’état atrophique de leurs houppes branchiales et de la nageoire caudale dont la crête inférieure a disparu; ils sont âgés d'à peu près quatre-vingts à quatre-vingt-sepl Jours. I. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ. NOUVEAU PROCÉDÉ D'ÉJOINTAGE Par M. le docteur PIERRON. Le procédé indiqué par le Jardin d’acclimatation pour priver les oiseaux par la mutilation des ailes est susceptible d’un grand perfectionnement. On sait que ce procédé consiste dans l’amputation d’une main des oiseaux. Or, le mode opéra- toire indiqué donne lieu à des hémorrhagies consécutives à la chute de l’eschare produite par la cautérisation à l’azotate d'argent, et très souvent à la mort de l'oiseau. Cette mort pourrait aussi, peut-être, être due à des inflammations résul- tant de l'emploi des caustiques sur la moelle des os. Le nouveau procédé que je soumets à l'expérience de tous les éleveurs d'oiseaux n’a aucun de ces inconvénients. Tout le monde sait que pour détruire les verrues, poi- reaux, etc., on emploie une anse de fil qui les sectionne. De Graffe inventa le serre-nœud ; Chassagnac inventa l’écra- seur linéaire qu’on a voulu utiliser dans les amputations. Un de mes amis, grand amateur d’oiseaux, s’est plaint à moi de la défectuosité du procédé qui lui avait été conseillé; il m'invita à lui donner mon avis sur sa méthode, en m’en- gageant à faire usage de mes connaissances médicales pour en trouver un autre. Aussitôt l’idée d'employer les sections mousses n’est venue à l'esprit, et je pensai de suite à en faire l’essai sur une Poule d’eau adulte qui fut opérée avec le résultat le plus encourageant. J’ai tenté l’expérience sur douze ou quinze jeunes Perdrix âgées de dix jours; l'opération ayant pleine- ment réussi, le procédé était tout trouvé. IL faudrait rappeler brièvement l'anatomie de l'aile de l'oiseau. C’est le membre antérieur de l’homme, composé comme chez lui de trois parties, bras, avant-bras et main sur laquelle s’insèrent les grandes plumes ou rémiges. 930 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Il ne faudrait pas pratiquer l’éjointage dans les articula- tions, car toutes les plaies articulaires sont plus dangereuses que celles qui sont faites dans le corps du membre. Voici comment on procédera. Un aide tient l'oiseau et étend l’aile à amputer. L'opérateur passe, à travers les grandes plumes en serrant toute la main, une anse de fil, de cordonnet de soie moyen ciré, au niveau de son quart supérieur. (Le quart supérieur d’un membre est celui qui, partant de l’ex- trémité de la main, est le quart le plus rapproché du corps de l'animal). Il fait un nœud simple en serrant lentement mais assez fortement. On pourrait aussi tenter d'employer, ce qui est très ra- tionnel, un fil de caoutchouc, en faisant alors plusieurs tours en tendant ce fil. Ce moven que je n’ai pas essayé dans ce cas, a l’avantage d'opérer toujours une constriction égale. C'est de cette constriction que dépend le succès de l’opéra- tion : car il y a, non plus rupture de la peau, mais rupture des tissus sous-jacents, des muscles, des artères, qui s’oblitèrent par rétraction de leurs tuniques. Quand la constriction est opérée, on fait un second nœud simple pour fixer et on coupe avec des ciseaux forts et bien aiguisés, à deux ou trois milli- mètres en dehors du fil, la portion de main privée de tout élément vital. | Cette description est nécessitée par l'opération à faire sur des oiseaux adultes; pour les jeunes il suffit de tirer l’aile et de passer l’anse de fil autour des grandes plumes naissantes. L'avantage de ce procédé est de prévenir les hémorrhagies fréquentes à cause de la vitalité des tissus gorgés de sang pour faire pousser les rémiges, et d'empêcher les ulcères articulaires qui peuvent se produire par le contact de l’air ou des caustiques. Ensuite on obtient un beau moignon con- sécutif; car les parties comprises entre le fil et la section se détachent ainsi que les os. C'est une méthode fondée sur la chirurgie, qui théorique- ment est bonne et qui a pour elle la sanction de l’expérience; les résultats que j'ai obtenus m’engagent à la continuer et à la faire connaître, car je n’ai eu à déplorer aucun accident. I. EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ. SÉANCE GÉNÉRALE DU 14 Mar 1880 Présidence de M. Henri BoULEY, vice-président. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président fait connaître les noms des membres nouvellement admis par le Conseil, savoir : MM. PRÉSENTATEURS. S. À. R. M" le prince Ferdinand de Saxe-Co- | À. Geoffroy Saint-Hilaire. bourg-Gotha, duc de Saxe, à Vienne (Au- P. À. Pichot. triche). | Marquis de Selve. AuGy (Guillaume d’), 45, rue de l’Arquebuse, A. Geoffroy Saint-Hilaire. à Châlons-sur-Marne (Marne). mn rico Jules Grisard. Ch. Nicolas. P: “APICONT: ‘ Vicomte d’Esterno. P. A. Pichot. : P. de Sainte-Croix. Laour (E.), propriétaire, 18, rue Soufflot, à | CR Je Davin (Emile), au Tlélat, province d'Oran | (Algérie). | Dorran (comte de), 16, rue Martignac, à Paris. Éapi Ip. Ah: LecLerc (Pierre-Léon), propriétaire, avenue | DR : : . P. Millereau. de Neuilly, 182, à Neuilly (Seine). NA LEROY (Henri-Abel), 74, rue d'Amsterdam, à ( . à NA oanS. Marquis de Selve. sé | À. Simon. Levy (Léopold), 83, boulevard Magenta, à RARES” Pari M. Aron. 1 Marquis de Selve. Vicomte d'Esterno. Marquis de Selve. Paul de Sainte-Croix. A. Geoffroy Saint-Hilaire. P. A. Pichot. Marquis de Selve. | Jules Grisard. MErFrAY (comte de), 32, rue de la Ville- l’'Évêque, à Paris. MESTAYER (Gaston), propriétaire, 52, rue de Grenelle, à Paris. M10N (Georges), 11, rue Rondelet, à Mont- pellier (Hérault). P. A. Pichot. Marquis de Selve. 9239 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. MN. PRÉSENTATEURS. À. Geoffroy Saint-Hilaire. P. A. Pichot. Marquis de Selve. Comte de Chabot. P. A. Pichot. Marquis de Selve. / Jules Grisard. | Barbosa du Bocage. { P. A. Pichot. x RAINNEVILLE (le vicomte J. de), sénateur, 32, rue de la Ville-J’Evêque, à Paris. \ / ROCHEBROCHARD { Louis de la), à Niort (Deux- | Sèvres). | VAN DER LaAN (le docteur), à Lisbonne (Por- tugal). — La Société protectrice des animaux adresse une lettre d'invitation spéciale pour sa vingt-huitième séance publique annuelle, qui doit avoir lieu le 17 mai. (MM. de Ginestous, père et fils, sont désignés par le conseil pour représenter la Société à cette solennilé.) — MM. Mion et Dieterlen font parvenir des remerciements au sujet de leur récente admission dans la Société. — M. Antonio Piot écrit de Cachi (République Argentine), à M. le Président : ; « J'ai l'honneur de vous écrire pour attirer votre attention sur la possibilité d’acclimater en Europe les genres Vigoune, Guanaco et Alpaca, qui appartiennent à l'espèce Lama, la- quelle est, je crois, déjà naturalisée en France, mais peut-être sans but d'utilité. » Je propose, de concert avec plusieurs grands proprié- aires des vallées Calchaquies (dans la Cordillère des Andes), avec lesquels je me suis entendu pour les suites du projet, de réunir les animaux et de les amener aux conditions requises pour leur envoi en Europe, c’est-à-dire apprivoisés et accou- tumés à la nourriture domestique. » Dans ce but, je prends la liberté, Monsieur, de soumettre à votre appréciation les quelques notes qui suivent et qui n'ont pas d'autre importance que celle d’être rédigées en connaissance de cause, et d’être ainsi le prélude d'informations plus précises, si vous prenez en considération le projet qui vous est Soumis. » La Vigogne et le Guanaco sont sauvages et vivent en troupes souvent mêlées, depuis le troisième gradin de la Cor- PROCÈS-VERBAUX. | 233 dillère, qui commence à 3000 mètres d'altitude. Le Lama et V’Alpaca descendent plus bas et sont domestiques. Ce qui dis- tingue surtout la Vigogne de l’Alpaca et du Guanaco, c’est la finesse remarquable de sa laine, qui est l’objet d’un grand commerce. On fabrique ici des tissus très appréciés et très chers, dont on confectionne une espèce de manteau appelé Poncho. Il y a tels de ces Ponchos qui se payent 1000 francs et plus; le prix des ordinaires, trame de fil, est de 200 francs. Mais, pour se procurer cette laine, il faut tuer l’animal, etl’es- pèce diminue d’une manière sensible, comme cela a eu lieu pour le Chinchilla. Les gens du pays ne pensent pas à former des troupeaux de Vigognes, et c’est sans aucune idée de profit que quelques petits, conservés par les chasseurs, sont élevés dans les haciendas où ils vivent dans les cours des maisons, devenant là tout à fait familiers. Les Vigognes, qui se nour- rissent dans la montagne d’une espèce d’herbe particulière, s’accoutument à la luzerne (la même qu’en Europe) et autres fourrages; on peut dire même qu’elles mangent de tout. Au moment où J'écris ces lignes, j'ai près de moi un jeune Gua- naco élevé dans la maison; il a la tête appuyée sur les genoux d'une petite fille qui lui fait manger des Tunas (figues du Cactus). On ne peut rencontrer des animaux plus familiers ; ils en sont quelquefois gênants. Le difficile est de les faire passer de l’état sauvage à la domesticité et au changement de nourriture. C’est ce que nous croyons obtenir sûrement, et pour cette raison nous n’'hésiterons pas à nous charger de mener les choses à bonne fin. Les Vigognes, les Guanacos et les Alpacas, de même que les Lamas, se nationaliseraient aisé- ment dans les départements montagneux de la France et dans la chaîne de l'Atlas, en Algérie. Avec des soins convenables, ils vivraient à des hauteurs moindres, où ils pourraient faire lornement des parcs et grandes propriétés par leur beauté, leur allure gracieuse et leur familiarité. La position des vallées Calchaquies que nous habitons est très favorable à la domestication des espèces dont nous nous occupons, sur- tout pour les accoutumer au changement de climat. En deux jours on passe de la région des neiges à celle où croissent la 234 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. canne à sucre, l’oranger, la vigne et toutes les céréales. A quatre ou cinq lieues au nord de Payogasta, on commence à rencontrer des troupes de Guanacos qui descendent souvent des plateaux plus élevés; plus bas il existe un troupeau d’Al- pacas domestiques. L’Alpaca est le produit d’un croisement du Lama et de la Vigogne; ce métis reproduit, contrairement à ce qu'on observe dans le mulet, métis de l’âne et de la jument. | » Il y a longtemps que je pense au projet d'introduire en France ces animaux si utiles, dont la race sera perdue dans un temps qui n’est pas éloigné, et dont la naturalisation serait une véritable conquête pour notre pays. Plusieurs difficultés s’opposaient à la réalisation de ce projet, entre autres celle des moyens de transport faciles : car il ne faut pas que les ani- maux soient obligés. de séjourner longtemps dans des endroits qui ne conviendraient pas à leurs habitudes; il est, je crois, nécessaire qu’ils passent le plus vite possible dans le lieu où ils doivent habiter définitivement. À présent nous ne sommes plus qu’à quinze jours au plus du port de Buenos-Ayres, qui n’est qu’à vingt-cinq ou trente jours de France. Le chemin de fer vient jusqu’à Tucuman, qui est à six jours de marche d'ici. » Enfin, Monsieur le Président, l’entreprise mérite d’être tentée, et Je ne doute pas un seul instant qu'une fois rendus en France, les animaux se naturalisent facilement par les mesures que votre Société saurait prendre, avec le concours des savants qui lui sont attachés. » Si vous admettez en principe notre proposition, veuillez, Monsieur, nous le faire connaitre le plus tôt possible, afin qu'il y ait le moins de temps de perdu dans le cours des actes qui doivent suivre. Pour l'exécution de notre part du contrat à intervenir, nous présenterons toutes les garanties morales et financières que vous pourrez désirer. » J'ai encore à vous soumettre, avant de terminer, un autre projet digne aussi d’être médité : c’est celui de vous envoyer des graines de Quinquina, et même, s’il se peut, de jeunes plants, en choisissant l'espèce la plus riche en quinine, pour PROCÈS-VERBAUX. 235 introduire la culture de cet arbre précieux en Algérie et dans nos colonies dont le climat s’y prêterait. » Ce qui explique pourquoi nous pourrions nous charger de cet envoi, malgré la distance qui nous sépare des vallées Yungas, et malgré les difficultés opposées à l'exportation de la graine, c’est que nous sommes sur le chemin que suivent les convois de mules qui vont en Bolivie et au Pérou ; beaucoup de nos voisins sont des arrieros qui font les voyages de la Paz, de Chuquisaca, Arica, etc. Les gens des Yungas descendent fréquemment et passent par ici se dirigeant sur Buenos-Ayres, en vendant des plantes médicinales dont leurs vallées sont si riches; on doit s'étonner à bon droit qu’il y ait eu si peu de savants voyageurs européens à visiter ce jardin botanique de l'Amérique du Sud. Dans nos vallées, même si riches en mé- taux, il ya plus de vingt ans qu’il n’a passé de voyageur dési- reux d'étudier ces terrains si remarquables de la Cordillère. » — M. de Confévron écrit de Ghâteaulin : « Mes observations me portent à croire que les alliances consanguines ne sont point nuisibles. » Je sais bien qu’en ce qui est de la race humaine, on re- garde les mariages en famille comme une cause de dégéné- rescence. À l’appui de cette théorie, on a cité des pays où les alliances se faisant le plus souvent entre parents, on remarque plus de rachitisme que dans d’autres. Je pense qu'on peut trouver d’autres causes à ce résultat, telles que la misère, les logements mal aérés, insalubres, la nourriture mauvaise et insuffisante, les travaux excessifs en terrain montueux avec de lourds fardeaux sur la tête, comme cela se pratique dans les Alpes. En cherchant bien, on trouverait des pays où les ma- riages ne se contractent pas moins en famille et où la popula- tion est saine et vigouruese. » Mais cette thèse m’entraînerait trop loin et dans un ordre d'idées dépassant la sphère de ma capacité et de mes connais- sances. » Je ne veux aujourd'hui m'occuper que des animaux, à propos de cette question à l’ordre du jour. » Non seulement je ne crois pas que pour les animaux les 9236 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. alliances consanguines aient des conséquences fâcheuses ; mais encore je pense que c’est un bon moyen pour conserver aux races leur pureté, leurs formes propres, leurs caractères dis- tinctifs, leurs qualités particulières. Toutes ces choses se per- dent par les croisements, surtout s’ils ne sont pas judicieux, si les sélections ne sont pas faites avec soin et avec toutes les connaissances nécessaires. C’est alors qu’on arrive à de monstrueux produits, à des animaux difformes à l’abâtar- dissement. » Il est rare qu’on parvienne à donner à une race, en plus de ses qualités propres, celles de la race à laquelle on la mé- lange. C’est généralement le contraire qui a lieu, e’est-à-dire que les défauts des deux races (il n'y en a pas de parfaite) se réunissent dans les produits, qui ne conservent les qualités complètes d'aucune d’elles. C’est là qu’aboutit le désir, poussé parfois jusqu’à la manie, de vouloir modifier les govires changer en quelque sorte lenr nature. » Peu de temps après l'apparition des Poules russes, des premières de race étrangère qui aient été inhtoduites en France, 1l v a quarante ans environ, nous voyons apparaître par leur croisement avec nos bonnes espèces du pays, des oi- seaux dégingandés, longs, difformes, au plumage sans har- monie, à la chaire longue, dure, sans saveur; des volailles rebelles à l’engraissement, mauvaises pondeuses, mères ma- ladroites. Les races Cochinchinoise et de Brahmapoutra, qui cependant sont de beaux oiseaux , possédant des qualités, n’ont fait qu'’accroiître ces défauts par leur mélange avec nos petites poules grises dites communes, qui ont presque disparu et dont l’espèce méritait cependant d’être conservée intacte, par sa grande aptitude à l’engraissement, sa rusticité, l’abon- dance de ses pontes, et se faisait surtout remarquer comme conductrice des poussins. » Quant à nos bonnes races de chevaux, — la chose prend ici plus d'importance, — grâce aux croisements, les unes, comme la Limousine, ont entièrement disparu, et c’est en vain qu’on cherche à les retrouver ; les autres ont été modi- liées et les individus purs sont rares à rencontrer. Dans le PROCÈS-VERBAUX. 937 nombre, je citerais les races du Morvan, de la Camargue, des Pyrénées, les excellents bidets bretons, sobres, durs à la fatigue et que, dans le pays même, on ne se procure qu'avec grande peine et à grand prix. Cela vient du désir qu’on a eu de grandir ces petites races, de donner du corps aux plus orandes, de l'élégance à celles qui en manquaient. Somme toute, le plus souvent on est arrivé à diminuer le fond et l’é- nergie sans donner ni force ni vitesse. « Chez le Chien, c’est bien pis encore; la promiscuité est grande et les accouplements ont donné lieu aux naissances les plus bizarres, sans agréments physiques ni moraux, tandis qu’on ne trouve que difficilement nos anciens braques français, réunissant à un si haut degré toutes les qualités du chien d'arrêt, savoir : la docilité, le nez, la fermeté à l’arrêt et la facilité au dressage. « L'observation de la race bovine conduit aux mêmes ré- flexions. Pour ne parler que de ce qui se passe sous mes yeux, dans la Bretagne que j'habite en ce moment, je vois de char- mantes petites vaches, gracieuses, fines, aux grandes taches noires et blanches, à l'air éveillé, avec leurs jolies cornes noires, pointues et relevées. Ce sont d'excellentes laitières, faciles à nourrir, ayant des pieds de chèvre et broutant dans les maigres ajoncs. On ne se contente pas de ces qualités, on cherche à les grandir, à les rendre propres à l’engraissement et à la boucherie. On obtient la taille, mais au détriment de la forme. » Déjà le type pur devient plus raré, et on ne le rencontre que dans quelques arrondissements. Il est à craindre qu’on n’enlève à cette race une partie de ses mérites, dont la peti- tesse, sans jamais lui donner celles propres à la race Durham. À chacun son mérite. » Maintenant, je m'empresse de dire que je ne prétends pas qu’il faille renoncer soit à introduire de bonnes races d’a- nimaux, soit à améliorer celles du pays. Loin de moi cette idée; mais j’émets simplement cette pensée, qu'il y aurait intérêt à conserver pures les bonnes races indigènes, en les élevant et les circonscrivant jusqu’à un certain point dans 3° SÉRIE, T. VII, — Mai 1880. 17 938 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. leur pays d’origine, et en ne mélangeant pas des races qui n’ont entre elles aucune affinité. » Le problème n’est pas facile à résoudre, je le sais, c’est pour cela que je le soumets à la Société d’acclimatation. » Onarriverait, Je crois, à de bons résultats par des conseils aux éleveurs,aux agriculteurs, en leur faisant bien comprendre leurs intérêts et les dangers que je signale. » — M. Barrachin écrit à M. le Secrétaire général : « Ainsi que j'ai eu l'honneur de vous en informer précédemment, j'ai élevé en 1878 un Casoar d'Australie et cinq en 1879. Tous les six ont plus d’un an et sont actuellement chez moi. | » Je viens vous rendre compte de l'élevage que je commence en ce moment. » Comme l’année précédente, j’enfermai la paire de casoars dans un enclos de quelques ares, à la fin de novembre 1879, pour ne pas être exposé à perdre les œufs. La ponte com- mença le 21 décembre. On enlevait les œufs aussitôt qu’on les trouvait, ne laissant qu’une coquille pleine de sable dans un nid préparé dans un coin avec une litière de paille et abrité par un petit toit. » Le 16 février je mis douze œufs sous le mâle, qui com- mençait à couver. Environ deux jours après la femelle pondit un treizième œuf dans le nid; Je le laissai, mais je la fis sorur pour éviter d’avoir sous le mâle des œufs en trop grande quantité et d’incubation inégale. Le total des œufs trouvés a été de seize, dont un fendu par la gelée. » Le mâle couva avec une assiduité extrême, ne mangeant presque pas; on lui mettait du pain près de lui, mais Je ne l'ai vu manger qu’un peu de verdure et de cœur de bœuf. » Le 14 avril, dans l'après-midi, après cinquante-huit jours d'incubation, il y avait deux jeunes d’éclos; le 19, trois au- tres; le 16, cinq autres; total dix jeunes et trois œufs clairs. » Je laisse le mâle élever sa couvée dans le même endroit, où j'avais fait semer du blé, de la laitue et de la moutarde blanche. On lui porte du cresson, de la laitue et du pain qu'il mélange et émiette pour ses pelits. » Quand les jeunes furent éclos, voyant que la femelle PROCÈS-VERBAUX. | 239 cherchait à s’en rapprocher, je pensai qu'elle était poussée par l’amour maternel et qu’elle pouvait aider le mâle dans l'élevage ; je la fis entrer. Mais le mâle, quittant ses petits, se précipita sur elle et la battit très vivement. La femelle, quoique beaucoup plus forte, ne se défendit pas et se coucha. » Voyant que ce n’était pas l'amour maternel, mais l'amour sans épithète qui là poussait, je m'empressai de la faire sortir. Mais elle chercha constamment à se rapprocher, et le mâle se précipita vers elle pour la frapper avec tant de fureur qu'il a plusieurs fois brisé la clôture. » J'en conclus que la femelle qui se contente de pondre, sans couver ni élever, pouvait peut-être faire une deuxième ponte au printemps. » Les deux années précédentes, j'ai eu l'honneur de vous dire que l’élevage des Casoars sans le concours des parents était très facile. Cette année j'essaye de les laisser élever par le père, ce qui serait beaucoup plus commode; mais j’en ai perdu un hier (30 avril), ce que j'attribue au froid qui est survenu ces JOurs-CI. » — M. Spencer F. Baird, commissaire général des pêcheries des États-Unis, fait connaître que, s’occupant activement d’in- troduire dans les eaux américaines les différentes variétés de Carpes cultivées en Europe, il serait heureux d'obtenir, pour cette entreprise, le concours de notre Société, laquelle pour- rait lui signaler celles de ces variétés qui présentent le plus d'intérêt. M. Baird ajoute qu’il attacherait également une très grande importance à l’acclimatation du Gourami dans les parties chaudes tempérées des États-Unis, et que, dans un essai fait en vue de cette acclimatation, la question de dépense ne se- rait que secondaire à ses yeux. En conséquence, s’il était possible qu’on lui fit un envoi de quelques Gouramis mâles et femelles, 1l demanderait qu’on désignât, pour surveiller cet envoi en cours de route, une personne expérimentée, dont il prendrait à sa charge tous les frais de voyage de Paris à Washington, quel que puisse être, d’ailleurs, le résultat final de la tentative. 240 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. — M. l'ingénieur en chefdes ponts et chaussées du départe- ment de l’Ain écrit à M. l’Agent général : « En réponse à votre lettre du 2 mars 1880, adressée à M. l'ingénieur en chef de Lafosse, j'ai l'honneur de vous faire connaître que jusqu’à présent les essais d’acclimatation dans les eaux de l’Ain de saumons d'Amérique ne semblent pas avoir réussi. Ce résultat paraît devoir être attribué, en partie, au mauvais état dans le- quel se trouvaient les alevins à leur arrivée : beaucoup étaient morts avant d’être mis en rivière. Je suis porté à croire en outre que les eaux de l'Ain ne sont pas favorables à cette espèce. Îl se pourrait que ces poissons fussent actuellement confondus avec la truite. Nous serons mieux fixés à ce sujet dans quelque temps, et s’il se produisait des faits de nature à intéresser la Société, je m'empresserais de les lui faire par- venir. » — M. de Confévron écrit de Châteaulin : « Je trouve cette insertion dans le Journal officiel : « On lit dans le journal de Genève : « Les personnes qui » ont visité Lucerne ont pu constater la présence sur le lac » d'une quantité de petites Sarcelles, qui semblent absolu- » ment domestiques. C’est à leur tolérance que les Lucernois » doivent ces palmipèdes. Malheureusement, le conseil com- » munal, appuyé par des constatations statistiques, demande : l’extermination de ces hôtes, se fondant sur ce fait qu'ils » détruisent le poisson. Ils sont une quarantaine détruisant » pendant une saison quelque chose comme 2 à 3000 pois- » sons par jour. Le gouvernement lucernois a donc autorisé » l’exécution. » » Je ne crois pas que les Sarcelles mangent autant de poisson qu’on veut bien le dire ; elles se nourrissent surtout d'herbes, de larves, de petites grenouilles, d'insectes, etc. La preuve, c'est que les propriétaires de pièces d’eau où ils iiennent à voir se multiplier le poisson, ne craignent pas d'élever sur leurs réservoirs des oiseaux d’eau. » Les lacs écartés et non exploités sur lesquels 1l y a beau- coup de canards, de poules d’eau, etc., fourmillent aussi de poissons. PROCÈS-VERBAUX. | 941 » Donc, si le poisson diminue dans le lac de Lucerne, les Lucernois doivent s’en prendre aux pêcheurs et non aux Sar- celles, qu'ils feraient bien de laisser vivre. » Il ya vingt ans, à Châteaulin, en prenant un domestique, de même qu’en Écosse, on convenait avec lui qu’il ne mangerait de saumon que trois ou quatre fois par semaine, tant ce poisson était commun. Aujourd’hui, grâce à la pêche immodérée et à l'exportation qu’on en fait, il devient rare, et les habitants du pays s’en procurent assez difficilement. Le.fleuve d’Aulne ne nourrit cependant pas le moindre canard. » M. de Confévron joint à cette lettre des renseignements sur les facilités qu'offre pour la culture de certains végétaux exo- tiques la douceur du climat de la Bretagne qu’il habite actuel- lement. — MM. Hébert, Perrio, Indre, J.Cloquet, de Laleu, À. Leclerc, Mallet, Delorme, Pestalozzi, Gorry-Bouteau, J. Bignault, L. Lerond, Dufour, l’abbé Perny, Hafemister, J. Ladouce, P. Toussaint, Delabriche-Belhomme, Paequez, L. de Maumy, Triboulet, Leffroy, R. Mayeux, Bonnesœur, Bellières, L. Gros, Fortepoule, Simonnot, baron Decazes, L. Thomas, Faulcon, Stulz, L. Walter, R. Silvaigne, Rudault, V. de Mars, Fleutelot, Lecoconnier, H. Delhan, F. Bertrand, Laupains, E. Frémy, Bazin, A. Rousseau, M. Etoffer et Piero-Robert; M'° Pothuau et MM": la baronne de Ferga, veuve de Clergnot, Colas Silvaigne, veuve Van Merris, veuve Rougé demandent à prendre part à la distribution d'œufs d'Attacus Pernyi annoncée dans la Chronique. — MM. J.-B. Blaise et Lucien Huart accusent réception et remercient de l'envoi d'œufs d’Attacus Pernyi, qui leur a été fait, ils promettent en même temps de rendre compte des résultats de l'éducation. — En accusant également réception des œufs d’A ttacus Pernyi qui lui ont été adressés, M. A. Simon écrit de Bruxelles : «La saison semble devoir se montrer favorable et J'espère obtenir un meilleur résultat que l’année passée, ce dont J'aurai l'honneur de vous informer. J'ai mis à éclosion 400 grammes de graine d’Yama-Maï, et je dispose d’un 9249 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION, millier de cocons de Pernyi univoltins ; Je suppose que ceux que vous avez bien voulu me faire parvenir seront univoltins ; je vais donc hâter l’éclosion. » — M. Almire Derré, de Sablé-sur-Sarthe, demande à recevoir en cheptel un couple de Faisans de Lady Amherst et: un couple de Faisans vénérés, auxquels il se trouve en situation de donner tous les soins désirables. Notre confrère adresse en même temps les renseignements ci-après sur les végétaux qu'il tient de la Saciété. «Il y a trois ans, j'ai reçu des Bam- bous ; ils avaient très bien prospéré jusqu’en décembre 1879, mais l’hiver dernier les à tous endommagés, il a fallu les couper par le pied ; aujourd’hui on voit paraître de nouvelles pousses. | He » Cette année seulement les noyaux de pêches qui m’a vaient été adressés, il y a deux ans, ont donné des résultats : le serme a paru et la tige est sortie de terre; il y en a neuf pieds que j'ai aussitôt transplantés. « Les Elæagnus n’ont pas réussi; un seul pied, rabougri et sans vigueur, s’est élevé de terre, les autres sont morts. — M. Louis Millo, employé à la Bibliothèque nationale de Turin, fait l’envoi d’un échantillon de papier dit anti-atrophi- que, dont il préconise l’emploi dans les magnaneries en vue de prévenir ou de combattre les maladies des vers à soie. — M. le Préfet de l'Ardèche annonce qu’il a communiqué à M. l’Inspecteur des forêts du département, la lettre par laquelle la Société s’informait des résultats donnés par les essais de reboisement des terrains en pente exécutés au moyen de l’Aïlante. — M. le marquis d’'Hervey de Saint-Denys adresse une collection de graines diverses qu’il vient de recevoir de linté- rieur du Japon. — Remerciements. — M. Alfred Rousse remercie de l'envoi qui lui a été fait de semences de Chou de Chaves et de Melon de la Louisiane. — M. le docteur A. Lecler, en accusant réception des Fuchsias et des Pelargoniums qui lui ont été adressés, fait connaître le résultat de son semis de Cerfeuil bulbeux et la situation très satisfaisante de ses Bambusa Quilior. PROCÈS-VERBAUX. 943 CHEPTELS. — Des rapports sont adressés par plusieurs de nos confrères, savoir : — M. Bourjuge. — Lapins Angoras : Vient d'obtenir une portée de huit petits, tous très bien portants. — M, Thomas Duris. — Agoutis: Rend compte de l'état de santé inquiétant d’un des deux animaux qui viennent de lui être adressés. Céréopses : Les deux oiseaux ne manifestent cette année encore aucune disposition à se reproduire. Ils sont très doux ; l’un d’eux est complètement apprivoisé et caressant. — M. Guibert. — Poule de Campine: Annonce le renvoi de son cheptel et des produits obtenus. Poules de Bentam : La situation des oiseaux est satisfai- sante. Faisans argentés : Le mâle est magnifique ; la femelle à déjà pondu 20 œufs. — M. Almire Derré. — Canards du Labrador : La femelle a déjà pondu une quinzaine d’œufs ; elle ne songe pas encore à couver. Canards Mandarins : La femelle couve depuis huit jours. L'année dernière elle a élevé 8 Jeunes, dont 3 ont été adressés à la Société. — M. E. Marquet. — Pigeons Bouvreuils : Annonce le prochain renvoi de son cheptel et des produits obtenus. La femelle vient de mourir subitement. — M. Raveret-Wattel, qui a eu Pavantage de voir récem- ment M. Jacquemart, de Reims, fait connaître que notre con- frère est de plus en plus satisfait du développement de ses jeu- nes Saumons de Californie, dont 1l constate chaque jour davan- tage la vigueur et la rusticité. Des alevins de Truite des lacs, de même âge, placés dans des conditions absolument identi- ques, et venant, d’ailleurs, parfaitement bien, sont très loin toutefois de présenter une croissance qui puisse être compa- rée à celle des jeunes saumons. M. Jacquemart se propose de faire sur ces poissons, notamment en ce qui concerne leur degré de résistance à la chaleur, le genre de nourriture qui leur convient le mieux, etc., des expériences très intéres- 944 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. santes, dont il portera les résultats à la connaissance de la Société. — M. le Président soumet à l'assemblée la proposition faite par le Conseil de décerner le titre de Membre honoraire à M. le Professeur Spencer F. Baird, commissaire général des pêcheries des États-Unis, à Washington, dont les éminents travaux ont puissamment contribué aux progrès de l’ichthvo- logie, comme de la pisciculture et de l’acclimatation, et qui s’est acquis depuis longtemps les titres les plus sérieux à la reconnaissance de notre Société par de généreux et impor- tants envois d'œufs de divers salmonides américains. Cette proposition est accueillie avec les marques de la plus vive approbation, et M. Spencer F. Baird est élu, par accla- mation, Membre honoraire de la Société. — M. Raveret-Wattel signale différentes observations récemment faites en Angleterre cencernant le degré remar- quable de résistance au froid que présentent les insectes. Pendant les froids rigoureux de l'hiver dernier, on a vu des insectes, à l’état de larve, de nymphe, ou même d’insecte parfait, qui, pris dans la terre fortement gelée à une très grande profondeur, avaient, dans un état d’engourdissement plus ou moins complet, résisté fort bien à l’abaissement de la température. Il a été constaté, en outre, que la couche épaisse de neige qui a recouvert le sol pendant fort longtemps, a protégé beaucoup d'insectes contre les attaques des oiseaux insectivores. Enfin, le froid qui a détruit ou éloigné beaucoup de ces mêmes oiseaux, a encore contribué par là à restrein- dre la destruction des insectes. Il en résulte que, contraire- ment à l'opinion généralement répandue, les hivers rigoureux, loin d’être favorables aux cultures en détruisant les insectes nuisibles, contribuent au contraire à la conservation de ces derniers. — M. Decroix rapporte qu’un de ses amis possédait une Tortue terrestre qu’on laissait vaguer en liberté dans un jardin. L'hiver dernier, cette Tortue disparut ; on la croyait gelée et morte; mais elle s’est montrée de nouveau dans les derniers jours d'avril, après être restée cachée, pendant PROCÈS-VERBAUX. 945 toute la mauvaise saison, sous terre, où elle a pu résister à la rigueur du froid. | — M. le Secrétaire général dépose sur le bureau une note dans laquelle M. Liénard, d’Etrépagny, fait connaitre les résultats de ses essais de pisciculture dans le département de l'Eure. Ayant déjà contribué, dans une certaine mesure, au repeuplement de plusieurs cours d’eau de ce département, M. Liénard projette la création d’un établissement piscicole, pour lequel il sollicite le patronage de la Société, en vue d'obtenir plus facilement l’appui de l'administration. — Renvoi au Conseil. M. A. Geoffroy Saint-Hilaire saisit cette occasion pour appeler l'attention de l'assemblée sur l'importance des services qu'on est en droit d'attendre de la pisciculture, industrie qui, née en France, n’a donné chez nous, jusqu’à ce jour, aucun résultat pratique, alors qu'on sait en tirer des profits très sérieux à l'étranger, particulièrement en Suisse et en Alle- magne. En insistant, par suite, sur l’urgente nécessité de mesures générales comme d'efforts particuliers propres à faire entrer enfin dans la pratique l’industrie de la pisciculture, qui en est encore en France aux expériences de laboratoire, M. le Secrétaire général fait remarquer que la situation est absolu- men! la même en ce qui concerne une autre branche impor- tante des sciences naturelles appliquées : celle de la culture des différents Bombyciens séricigènes autres que le Ver à soie du Mürier. C’est à la France qu’on doit l'introduction en Europe des deux Vers à soie du Chêne (Attacus Pernyi et Yama- Mai); on a fait chez nous une multitude d'essais ; on a mené à bien de nombreuses éducations plus ou moins importantes ; mais le résultat pratique, c’est-à-dire la production indus- trielle, est encore à obtenir. Au contraire, dans un pays voi- sin, en Espagne, où l’on ne s’occupe de ces Vers à soie que depuis peu de temps, on en est arrivé aujourd'hui à les exploiter industriellement. C'est ainsi qu'une société impor- tante, dirigée par M. Perez de Nueros, vient de se fonder pour le dévidage et la filature des cocons de l’Attacus Pernyi. 246 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Il est à remarquer que les filateurs espagnols opèrent très facilement le dévidage des cocons, sans l’emploi d'aucune lessive particulière pour le décreusage : le liquide fourni par les chrysalides écrasées suffit pour dissoudre la gomme des cocons. | — M. Christian Le Doux fait connaître que la Société séri- cicole d’Espagne, mentionnée par M. le Secrétaire général, est protégée par une loi spéciale votée récemment par les Cortès. Il à été accordé à la Société un privilége de quarante- cinq ans pour l’exploitation de son industrie, une concession de 300 hectares de terrain, et l’exemption de toute contribu- tion pendant dix ans, non seulement sur les produits, mais encore sur les établissements qui vont être créés pour le dé- vidage et la filature des cocons, ainsi que pour le cardage des déchets. M. Le Doux estime que si de semblables avantages étaient accordés, en France, aux industriels qui voudraient s'occuper de l’exploitation des nouvelles espèces séricigènes, cette industrie ne tarderait pas à prendre, chez nous, un rapide essor. — À propos de la lettre par laquelle M. Antoine Piot offre ses services pour l'introduction, en France, de Lamas, d’Al- pacas et de Guanacos, M. Geoffroy Saint-Hilaire rappelle les tentatives déjà faités à différentes reprises en vue de l’accli- matalion des mêmes animaux, ainsi que les causes qui ont amené l’insuccès de ces tentatives. M. le Secrétaire général profite de cette occasion pour in- sister sur la nécessité qui s'impose à notre Société d'achever, par des expériences définitives et concluantes, la solution de certaines questions d’acchimatation, sur lesquelles on n’est pas encore fixé au point de vue pratique et industriel. Ainsi, par exemple, de nombreux essais ont démontré la possibilité d'introduire la Chèvre d’Angora dans différentes régions et de l'y conserver sans aucune dégénérescence ; mais il reste encore à établir les avantages économiques de cette introduction, et ce point de la question est assurément le plus important à résoudre. Ge n’est, ajoute M. le Secrétaire général, que par des essais entrepris sur une large échelle, dans des condi- PROCÈS-VERBAUX. | 947 tions réellement agricoles, qu'il sera possible d’y parvenir. — M. Maurice Girard fait connaitre, à ce sujet, qu’il existait, il y a quarante-cinq ans à peu près, dans les environs de Reims, un troupeau d’environ 40 têles de chèvres d’An- gora qui étaient en parfait état. Depuis, ce troupeau a disparu par suite de circonstances tout à fait étrangères à l’acclima- tation. — M. Geoffroy Saint-Hilaire fait remarquer que les Chèvres mentionnées par M. Maurice Girard, devaient appartenir non pas à la race d’Angora, mais à celle de Cachemire; ce sont des animaux d’une nature absolument différente ; elles pro- venaient sans doute d’une importation faite en 1829. A cet époque, en effet, MM. Ternaux et Polonceaux, qui employaient, dans leur manufacture de châles, des quantités importantes. de laine cachemire, avaient, à grands frais, introduit en France un troupeau de Chèvres de Cachemire; mais, sous notre cli- mat tempéré et très diflérent de celui des montagnes qu’elles habitaient, ces Chèvres perdirent promptement leur duvet laineux pour ne conserver que leur long poil, qui est sans valeur. Le même fait s’est produit au Jardin d’acclimatation sur des Chèvres provenant directement de Cachemire, aussi bien, d’ailleurs, que sur les Yaks, lesquels, dans les hautes régions du Thibet où l’espèce existe, fournissent un duvet très doux que l’industrie mêle au duvet de cachemire pour la fabrica- tion des châles de prix, mais qui, transportés dans des régions. moins froides, perdent presque absolument ce fin duvet en l'espace de peu d'années. L'expérience inverse se fait sur les Moutons importés des régions équatoriales. Ces animaux, qui nous arrivent avec un poil sec comme celui du Chien, subissent rapidement l’in- fluence modificatrice du climat : après deux ou trois ans de séjour en France, ils se couvrent chaque hiver d’une légère toison de duvet, lequel se transforme en une laine véritable qui persiste l’année entière, et devient une toison définitive. — M. Jules Grisard donne lecture du procès-verbal de la séance du 6 avril de la 5° section. 948 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. A cette occasion M. l’Agent général met sous les yeux de l'assemblée des échantillons de fil ainsi que de filasse peignée et non peignée, extraits par M. Chauvin, vice-président de la Société d’horticulture de la Côte-d'Or : 1° De l’Asclépias syriaca. La plante textile dont il s’agit est originaire de l'Amérique du Nord, très rustique : elle vésète pour ainsi dire dans tous les terrains, sans soins, sans culture et à toutes les expositions; | 2° Du Mélilot de Sibérie. Cette plante se cultive ordinaire- ment comme plante fourragère ou pour enfouir en vert. Peu délicate sur le choix du sol, elle réussit même dans les terrains secs et médiocres. — M. Paillieux fait passer sous les veux de l’assemblée un modèle réduit d’un appareil employé en Chine pour broyer les graines de Soja hispida, lesquelles servent à la fabrication du fromage connu sous le nom de Teou-fou. Ce produit ali- mentaire, dont la consommation est considérable en Chine comme au Japon, se mange soit à l’état frais, soit raffiné. La fabrication en est simple. On fait gonfler les graines dans l’eau pendant vingt-quatre heures; puis, en les broyant à Paide d’un moulin quelconque (un moulin à café peut suffire), on obtient une sorte de pâte qui, délayée dans l’eau en proportion con- venable, donne un liquide laiteux. On précipite ensuite la ca- séine soit avec un acide quelconque, soit avec un peu de chlorure de chaux ou de magnésium. M. Paillieux a constaté que la fabrication du fromage frais ne présente aucune diffi- culté ; le fromage raffiné semble moins facile à préparer. Un très habile fabricant de fromage de Brie, que notre confrère avait chargé de quelques essais, a obtenu un produit qui, s’il était satisfaisant comme aspect, répandait une odeur ammoniacale des plus fortes. Le Soja paraît être d’une culture facile et se contenter à peu près de tous les terrains ; les variétés hâtives supportent parfaitement notre climat. Somme toute, 1l y aurait sans doute intérêt à s'occuper de cette plante qui, utilisable pour la nourriture du bétail, offrirait peut-être une nouvelle ressource pour l’alimentation de l'homme. — M. Jules Grisard rappelle qu’'H a été publié dans les PROCÈS-VERBAUX. | 249 premiers volumes du Bulletin, et notamment pendant les an- nées 1859 et 1856, de nombreux renseignements sur le Soja, plante qui était alors généralement désignée sous le nom de Pois oléagineux. On doit en outre à M. Paul Champion un article intéressant sur la fabrication du du a (Bulletin, 1866, p. 562.) SÉANCE GÉNÉRALE DU 28 MAI 1880 N Présidence de M. de QUATREFAGES, membre de l’Institut, vice-Président de la Société. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté, après quelques observations de MM. Maurice Girard et A. Geoffroy Saint-Hilaire. — M. le Président proclame les noms des membres récem- ment admis par le conseil, savoir : MM. PRÉSENTATEURS, ( Drouyn de Lhuys. Edgar Roger. Marquis de Sinéty. / Drouyn de Lhuys. ss Gaudinot. D CHEVIGNÉ (Comte de), 1, avenue Percier, Paris. [LE GUIGNEZ (Paul), 170, avenue de Neuilly, Neuilly (Seine). Jouenne. / Drouyn de Lhuys. Ch. Paquetau. Alfred Rousse. A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Saint-Yves Ménard. JoFFRION (Ludovic), propriétaire, Saint-François, à Niort (Deux- UE RIUGEL (Émile), station Schtschurowo, che- | min de fer de Rzaran (Russie). _ P. A. Pichot. eh Di de Lhuys. Tertrais (Victor), maire de Vertous, près | HEAR ts di Nantes (Loire-Inférieure). | - Dai — M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce annonce que, comme les années précédentes, il a accordé à la Société d'Acclimatation une médaille d’or pour être décernée à la suite de son prochain concours. — Remerciements. — MM. le docteur Basset, Laour et Louis de la Rochebro- 250 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. chard adressent des remerciements au sujet de leur récente admission. — Des demandes de graines, annoncées dans la Chronique, sont adressées par MM. Charles Nicolas, Lesbaupin, docteur Lecler, À. Derré, comte Grotanelli, etc., et l’Institut national genevois. — Des renseignements sur les brouillards de mars et les gelées de mai sont envoyés par MM. le docteur Merland, René de Semallé, E. Chapin, Chalois, Mignon et le docteur J.-J. Lafon, — Remerciements. — MM. Gorry-Bouteau, le baron Decazes, J. Bignault et R. Sudre adressent des remerciements au sujet des œufs d'Atlacus Pernyi qu’ils ont reçus. — MM. le comte À. de Montlezun et A. Derré remercient également des lots de plantes qui leur ont été adressés. — M. le docteur Funck, directeur du Jardin zoologique de Cologne, écrit à M. A. Geoffroy Saint-Hilaire : « Je lis dans le dernier Bulletin mensuel de votre Société que « dans les établissements zoologiques où l’on a possédé » des tapirs mâles et des tapirs femelles, il n’a jamais été ob- » servé d’accouplements. » » Je me hâte donc de vous faire savoir que l’année dernière cet accouplement s’est fait chez nous entre un jeune mâle reçu de M. Hagenbeck et une femelle reçue de vous, 1l y a trois ou quatre ans. Le mâle est mort, saisi par ie froid rigoureux du dernier hiver. La femelle ayant résisté, dans un local non chauffé, à une température de 6 degrés Réaumur au-dessous de zéro, a été transportée de là dans un local plus chaud, où elle a mis bas. Malheureusement le jeune, parfaitement cons- titué, a dû être extrait par force et a fini par mourir avant la fin de l’opération. » Je profite de cette occasion pour vous dire que, pendant mes voyages à travers l’Amérique du Sud et le Mexique, j'ai eu l’occasion d'observer bien souvent les tapirs. En général, ils vivent par petits troupeaux de cinq à six dans Pintérieur des forêts montagneuses, et se plaisent surtout à passer leurs nuits à des hauteurs de 7 à 8000 pieds, dans la région subal- PROCÈS-VERBAUX. | 251 pine des Vaccinium, Gaultheria, Weinmannia, etc., etc., d’où ils descendent vers les rivières ou ruisseaux pour se désaltérer et s’y vautrer. Lorsque les tapirs sont poursuivis, ils cherchent un refuge dans les eaux les plus à proximité et s’y défendent avec acharnement. Élevés à l’état de domesticité ils deviennent très familiers. | ». Ici nos tapirs ont constamment un parc avec de l’eau qu'ils aiment beaucoup, et J'ai même lieu de croire, sans ce- pendant pouvoir l’assurer, que l’accouplement a lieu dans l’eau. » — M. l'abbé Furet, curé de Notre-Dame, à Laval, adresse les observations suivantes : « À la question posée par M. de Confévron sur le lieu où nichaient les hirondelles, avant que les maisons et les édifices de notre pays eussent affecté la forme et les dimensions actuelles, je peux citer un fait qui pourrait un peu éclairer la question. C’est qu’au Japon, à Nagasaki, au milieu de la rue la plus fréquentée, les hirondelles nichent dans les magasins, qui ne sont autre chose que les maisons basses du pays. Bien des fois, en parcourant cette rue, j'avais vu des hirondelles pénétrant dans les magasins en rasant la tête de ceux qui y entraient pour acheter quelque chose. Je les trouvais bien hardies de poursuivre les mouches jusque dans les maisons, au milieu des acheteurs; voilà quelle était ma pensée. Cepen- dant, un jour, je trouvais que l’hirondelle était longtemps dans un magasin de nouveautés où je l'avais vue entrer. La curio- sité me fit entrer dans le magasin, el je vis mon hirondelle sur le bord de son nid distribuant la nourriture à ses petits. Ce nid était placé contre un des petits soliveaux du plancher, à 40 centimètres à peine au-dessus de la tête des acheteurs. Les habitants de la maison, pour n'avoir point à se préoc- cuper des inconvénients de la fiente de leurs hôtes, avaient placé une petite planchette au-dessous du nid. J'ai pu constater ensuile que ce nid n’était pas une exception, mais que souvent des hirondelles vivaient ainsi en famille dans l'intérieur des maisons. » Or, comme je suppose que nos ancêtres étaient bien 959 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. aussi hospitaliers que les Japonais, ils auront dû permettre aux hirondelles de s'installer dans quelque petit angle de la hutte pour vivre en famille. » — M. le vicomte d’Esterno écrit : « Permettez-moi de vous mettre brièvement au courant du perfectionnement qui vient d’être introduit dans la construction des incubateurs artifi- ciels, par MM. Lagrange et Barillot, à Autun (Saône-et-Loire). » Ce perfectionnement constitue un incontestable progrès et sera, je crois, fort apprécié des opérateurs, dont il simplifie et facilite le travail. » Dans ‘’incubateur modifié par MM. Lagrange et Barillot, le tiroir contenant les œufs, au lieu d’être maintenu par les rainures qui le guident et ne lui permettent que des mouve- ments dans le sens horizontal, repose sur un plateau placé sur une vis s’actionnant en dehors de l'appareil. » Sans qu’il soit besoin d’insister, et sans avoir une grande connaissance de la conduite des incubateurs artificiels, il est facile de saisir tout le parti qu’on peut tirer d’une semblable disposition et tous les services qu’elle peut rendre. __ » En montant ou en abaissant le plateau qui supporte le tiroir, vous rapprochez ou vous éloignez les œufs du fond de la chaudière, c’est-à-dire du foyer de chaleur. » Lorsque, par suite d'une augmentation subite et considé- rable de la température intérieure, vous avez lieu de craindre une augmentation exagérée de la température du tiroir, vous éloignez le tiroir du foyer de chaleur, en abaissant ie plateau qui le supporte. Vous le montez, au contraire, dans le cas d’un abaissement subit de la température extérieure, vous faisant craindre une fâcheuse diminution de la température du tiroir. » On peut donc regarder ce mouvement vertical donné au tiroir comme un correctif d’une haute importance, pouvant, dans de nombreux cas, réparer les accidents causés par l’inex- périence de l'opérateur, et aussi éviter ceux qui proviennent de causes indépendantes de lui, c’est-à-dire, augmenter beau- coup les chances de réussite de l’opération. » C’est pour ainsi dire la soupape-de sûreté qui, dans les PROCÈS-VERBAUX. 953 machines à vapeur, prévient dans cerlains cas la destruction de la chaudière. » Nul doute que ce perfectionnement ne soit très goûté du publie, tous les jours de plus en plus nombreux, s'intéressant à l'élevage artificiel et se servant des incubateurs pour l’éle- vage, soit des Perdreaux, soit des oiseaux de basse-cour. » M. le Directeur du Jardin d’Acclimatation communique la lettre suivante, qui lui est adressée de Reims, par M. Cou- teller : « Après avoir trouvé le moyen de faire couver par la Faisane dorée ses propres œufs et de lui laisser l'éducation de sa jeune famille, qu'on avait cru à tort devoir confier à une mère étrangère, Je me suis occupé de trouver une nourriture arüficielle, pouvant remplacer, à un prix très modéré, les œufs de fourmis (nymphes et larves) pour l'élevage des Perdrix et des Faisans. » Déjà en 1877 (Bulletin de septembre, p. 513) je vous faisais connaître que j'avais supprimé absolument les œufs de fourmis pour les remplacer par des vers de viande ou asticots. Pour obtenir ces vers, j'avais établi dans un coin de mon jardin une verminière très simple, n’occasionnantaucune mauvaise odeur, et composée de trois grands pots à fleurs. Le premier, dont je bouchais le trou, était posé à terre; j'y jetais trois poignées de gros son, destinées à recevoir les vers qui tomberaient du second pot placé au-dessus du premier, et dans le fond duquel je plaçais, à 4 ou 5 centimètres du trou. un petit grillage supportant la viande, productrice des vers; ceux-ci, tombant dans le son, se dégorgeaient et devenaient d’un assez beau blanc. Le troisième pot servait à couvrir les deux premiers. Chaque matin, je recueillais dans un vase les vers qui avaient été produits, et je Les distribuais, dans la journée, en trois ou quatre fois, à mes petits élèves; malheu- reusement ce que J’obtenais ne me suffisait pas, et la nécessité me suggéra un autre moyen. » J'avais entendu dire bien souvent que pour nourrir les Rossignols et autres oiseaux de même nature, le cœur de bœuf était excellent, parce qu'il contient tous les principes d’une nourriture très fortifiante. Frappé de cette idée, Je pris chez le 3 SÉRIE, T. VII, — Mai 1880, LB 954 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. boucher 500 grammes de cœur de bœuf frais, que je coupai en tranches; puis je jetai ces morceaux dans l’eau bouillante etles y laissai pendant 10 à 15 minutes, afin de les débarrasser du sang, qui contient en germe le tænia, bien plus encore pour les oiseaux que pour les enfants et même pour les grandes personnes. Au moyen du lavage à l’eau bouillante, l’inconvé- nient disparait. Après cette opération, je hache les morceaux et les pile convenablement dans un mortier en marbre; cela me donne une espèce de bouillie que je verse sur une table en bois blanc, que j'ai préalablement saupoudrée de farine de froment. J’y étends ma bouillie, sur laquelle je jette 150 où 160 grammes de farine. À l’aide d’un rouleau que je passe dessus, je forme une pâte aussi fine que Je le désire. Alors, avec une lame bien aiguisée, je coupe des tranches à ma con- venance, pour arriver à faire des boulettes dont la grosseur soil en rapport avec l’âge de mes faisandeaux ; puis, au moyen d’une planchette, que je passe dessus, je donne à ces bou- lettes la forme d’un œuf de fourmi ou d’un ver de viande. Mes petits élèves s’en régalèrent parfaitement, et je les vis grossir à vue d'œil. L'avantage de ce nouveau genre de nourriture, c'est qu’elle sera pour beaucoup de personnes moins répu- gnante à manier que les vers de viande, et qu’ensuite on peut, à l’avance, préparer en quelques heures une livre ou deux de ces boulettes, qui se conservent facilement pendant huit à dix jours, si l’on a soin de les placer au frais dans une boite fermée; cela tient sans doute à la couche de farine dont le cœur de bœuf est entouré. L’an dernier j'avais oublié une boîte dans laquelle se trouvaient de ces boulettes; je l'ai re- trouvée vingt Jours après la fabrication; le contenu était un peu faisandé; mais l'ayant de nouveau säupoudré de farine, je l'ai servi à mes Faisans, qui ont tout absorbé d’un grand appétit, et qui ne s’en sont pas trouvés plus mal: j'en ai conclu qu’en couvrant cette nourriture artificielle d’un ou deux centimètres de farine, la viande ainsi privée d’air peut se conserver quinze Jours ou même trois semaines. » Il y a deux ou trois ans, un de mes amis, docteur en mé- decine, étant venu admirer mes faisandeaux, me conseilla de PROCÈS-VERBAUX. 955 joindre à mon hachis de cœur de bœuf 12 à 15 grammes de phosphate de chaux par livre, afin, me dit-il, de donner à mes élèves plus de force dans les os et dans les membres; j'ai suivi son conseil, quoique jusqu'à ce moment je n’eusse eu aucun sujet atteint de crampes dans les jambes; mais j'avoue que cette addition de phosphate m’a semblé leur avoir donné plus de force et de solidité. » La maladie dans lesmembres des faisandeaux tout jeunes, peut provenir de mouvements brusques imprimés aux œufs avant l’incubation. Un de mes amis recueillait tous les deux jours un œuf de faisane dorée; il le plaçait dans un petit panier qu’il déposait précieusement sur un meuble de la salle à manger. Chaque jour, la bonne de la maison, en époussetant, changeait plusieurs fois de place le panier aux œufs; il en est résulté que de quatre œufs fécondés, mis en ineubation sous une Poule, sont sortis quatre petits dont trois avaient les pattes contournées et sont morts quelques jours après leur naissance. » En employant les moyens simples et faciles que j'ai indi- qués pour faire couver les œufs par la faisane elle-même, les œufs ne sont jamais dérangés, puisqu'ils reposent sur le foin dans la boîte à couver, jusqu’au moment où la mère, ayant terminé sa ponte, prend le nid pour couver. » Dans les treize jeunes faisandeaux que j'ai obtenus lan dernier, il s’est trouvé six mâles et sept femelles. Des demandes m’ayant été faites par des amateurs, j’en at cédé quatre paires et une femelle; j'en ai conservé deux paires que je me pro- pose de faire travailler Pan prochain. Ils sont tous très forts el bien portants, et surpasseront, je crois, en beaulé, leurs pères et mères. » Je dois ajouter ici que cette nourriture arüficielle, don j'ai parlé plus haut, et qui est la plus importante pour ces in- téressants oiseaux, ne change en rien celle que J'ai indiquée dans mes lettres des 7 et 23 juin 1879, pour les dix ou douze premiers jours, sauf les vérs de viande qui, pendant cette pé- riode, sont remplacés par mes boulettes artificielles. » Aucun éleveur de Faisandeaux et de Perdreaux, si habile qu’il soit, ne pourra jamais faire arriver ses élèves à quarante 256 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. jours, sans leur donner une certaine quantité de nourriture animale. Pour soutenir cette assertion, je me base sur ce que la mère, en liberté, aussitôt après la naissance de ses petits, cherche les endroits propices où elle pourra remuer la terre de son pied et de son bec pour découvrir des œufs ou larves de fourmis ; car à cette époque de l’année 1l n’y a sur la terre que de la verdure naissante. » Je crois donc avoir résolu le problème proposé par la Société aux éleveurs de Faisans et de Perdrix, problème dont la solution doit être publiée avant le 1° décembre 1880. Les moyens que j'ai indiqués ne sont pas seulement de la théorie, mais bien de la pratique; 1ls résultent, en effet, de recherches approfondies pendant les années 1877, 1878 et surtout pen- dant l’année 1879. Les résultats que j'ai obtenus cette der- nière année ont dû paraitre bien extraordinaires à beaucoup de personnes qui, ayant suivi mon élevage, n’ont remarqué aucune mortalité sur mes sujets, jusqu’à ce qu'ils fussent arrivés à l’âge où 11 n’y a plus aucun danger. » — M" veuve C. de Saint-Quentin fait hommage à la Société d’une certaine quantité de graines de Sericaria mor à cocons blancs. — Remerciements. — Des notes sur leurs cultures de végétaux sont adressées par MM. E. Chapin, l'abbé Furet et Émile Boigues. — M. Emile Blavet, président de la Société d’horticulture d'Étampes, offre un petit sac de graines de Soja hispida. A ce sujet M. Blavet cite un passage curieux du Bulletin de la Société d'agriculture de l'arrondissement d’Étampes, qui démontre que dès 1822 le Soja fructifiait dans ce pays. — La lettre suivante est adressée à M. le Président par MM. Vilmorin Andrieux et G*: « Nous pensons vous :être agréable en vous faisant remettre un échantillon des deux va- riétés d’un bien intéressant Maïs, le Maïs Cuzco, dont depuis quinze ans nous n'avions pas réussi à nous procurer et dont il vient de nous arriver une cerlaine provision. C’est une espèce remarquable à tous égards; non seulement par son grain qui n’est pour ainsi dire formé que d’une masse de fécule d’une blancheur parfaite, renfermée sous une mince pellicule, mais PROCÈS-VERBAUX. | 297 encore et surtout par la vigueur de sa végétation. C’est en effet le Maïs qui atteint le développement le plus considérable, Il n’est pas rare de voir des plantes atteignant dans des condi- tions favorables une taille de 4 et 5 mètres, avec des tiges de la grosseur du bras ; le jus qu’elles renferment est, de plus, remarquablement sucré. Aujourd’hui que lagriculture s’est définitivement emparée des Mais à grand développement comme plantes fourragères, ce serail une espèce précieuse si on pouvait l’oblenir régulièrement et en quantité suffisante. Malheureusement sa production paraît limitée à quelques val- lées chaudes du Pérou, d’où on ne l’exporte que très irrégu- lièrement, et ils’est montré rebelle à tous les essais de cul- tures à graines que nous en avons tenté à diverses reprises. Dès 1856 et 1857, le savant professeur Tenore, à Naples, M. Hardy à Alger, divers agriculteurs à Constantine, à Saint- Denis du Sig, à Bordeaux, à Hyères, avaient constaté l’extrème difficulté de l’amener à graine. En 1864, nous le fimes expé- rimenter de nouveau en étendant nos essais aux Canaries et à l'Égypte ; le développement herbacé fut comme toujours admirable, mais le résultat ne fut pas plus satisfaisant. Cepen- dant, d’après une note de M. Guichard, qui habitait alors le domaine de l’Ouady, en Egypte, et qui a dû être insérée dans le Bulletin de la Société d’acclimatation, on aurait pu espérer une solution moins défavorable. Comme Pinconvénient grave que présente le Maïs Cuzco pour la production de graine résulte de ce que les fleurs femelles s’épanouissent tardive- ment, à un moment où les fleurs mâles sont déjà desséchées, nous avions conseillé à M. Guichard des semis successifs, espacés de telle façon que les inflorescences femelles des pre- miers semis, lorsqu'elles apparaîtraient, trouveraient encore des fleurs mâles provenant des semis les plus tardifs; grâce à cette précaution il avait obtenu, disait-1l, un rendement, qu'il évaluait à 65 pour !. Il ne semble pas d’ailleurs que l’ex- périence ait été poursuivie davantage. » — M. P. Leroux, supérieur de Notre-Dame des Neiges, près Saint-Laurent-les-Bains (Ardèche), écrit à M. lAgent général, en réponse à la demande qui lui a été faite: «En 1861, M. Mar- 958 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. thoud a fait planter 80 000 Aslantus Japonica; tous les pieds ont pris et donné des pousses d’un mètre environ. L’hiver de 1861-1862 a tout fait périr, si bien qu'aujourd'hui il n’en existe pas un seul pied dans toute la propriété. Après cet échec M. Marthoud s’est tourné vers les Mélèzes, les Épicéas, le Pin silvestre et le Pin noir d'Autriche. Les seules essences que j'emploie aujourd’hui sont le Mélèze, lEpicéa et le Pin noir d'Autriche. Le Pin Silvestre souffre beaucoup de la neige, qui casse l'extrémité des branches latérales; le Pin noir d’Au- triche résiste mieux. Quant aux Mélèzes et aux Épicéas, leur venue est magnifique. | » Je me mets entièrement à votre disposition pour tout ren- seignement sur ce sujet qui pourrait vous être utile. » — M. le marquis de Selve écrit à M. le Président : « J'ai l'honneur de vous envoyer une caisse contenant une grande variété des plus belles plantes cultivées dans le jardin du voù- vernement de lile de la Réunion. Le choix a été fait avec soin par M. le Directeur de ce jardin, qui la offert à M. le baron Servatius, ancien Préfet, qui a bien voulu les donner à la Société d’Acclimatation, sur ma demande. » — Remerciements. —_M. Emile Harel fait don à la Société de graines de Michelia champaca (Champac) et de Persea gratissima (Avocat). «Le Champac est un arbre superbe donnant des fleurs odo- rantes qui sont employées dans la parfumerie; son écorce a été utilisée en infusion contre les fièvres intermittentes. » Cet arbre pourra très bien s’acelimater en Europe, il perd ses feuilles pendant l'hiver et ne repousse qu’à l’époque des chaleurs. » Le Persea gratissima donne un fruit délicieux. » Cuerrezs. — Les comptes rendus suivants sont adressés par plusieurs de nos confrères. __ M. H. de Baillet : — Cochons d'Essex. — « La femelle du couple de Cochons Essex qui n’a été confié en cheptel a mis bas le 4* mai. Les Porcelets, qui sont de petite taille, vont bien; il y a cinq mâles et une femelle. Par suite de l'imprévoyance de la servante qui les soigne et les a placés sur unelitière de paille pas suffisamment broyée, ces petits animaux PROCÈS-VERBAUX. | 959 ont perdu la queue, comme était la mère lorsque je l’ai reçue. » Cette espèce de Cochons, d’une venue ordinaire, s’accom- mode de toute nourriture, elle est d’un élevage peu dispen- dieux, la reproduction se fait très bien dans la localité, Il ne me sera possible d’être fixé sous le rapport de l’engraissement que l’année prochaine. » Ainsi que vous m y avez autorisé, Je vais les exposer au concours régional de Périgueux. Je suis à la disposition de la Société pour le partage des animaux ou du produit de la vente, J'en garderai deux jeunes pour l’engraissement. » — M. Thomas-Duris : — Agoulis. — « L'un des Agoutis que la Société a bien voulu me confier était atteint d’un cancer aux deux oreilles; ce terrible mal prenait de l'extension tous les Jours, surtout du côté gauche. J'ai le regret de vous annoncer que la femelle à succombé à la suite de celte infirmité, cette nuit, 24 au 25 mai. Depuis que je posssède ces deux intéressants animaux, je n’ai observé aucun rapprochement entre eux. Le mâle est dans un état de santé florissant, — Céréopses.— Il y aura bientôt deux ans que j'ai reçu un couple de Géréopses, et Jusqu'à présent rien ne fait supposer le moindre espoir de reproduction; ils sont tellement ressemblants que Je serais tenté de croire qu'ils sont du même sexe. » À M. G. Mantrant : — Léporides. — « La femelle a mis bas, le 18 avril dernier, sept petits, qui sont très vigoureux. Elle avait eu grand mal à un œil, mais elle a recouvré la vue à la naissance de ses petits. » — M, C. de Cadaran de Saint-\ars : — Cygnes noirs. — « Mes Gygnes sont en bon état; mais ne semblent point vouloir reproduire. Je ne me décourage point, ce sera pour plus tard ou pour l’an prochain. » — M. Marquet : — Pigeons bouvreuils. — « F'expédie au- jourd’hui à M. le Directeur du Jardin d’Acclimatation le mâle de Pigeon bouvreuil qui reste du cheptel, et quatre jeunes, part de la Société dans les sept qui restaient en partage. Je trouve trop juste d'attribuer à la Société le Pigeon qui ne peut se partager, puisqu'elle a subi la perte de la mère. » 260 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. M. Sénéquier : — Perruches omnicolores. — « J'ai le regret de vous annoncer que cette nuit un rat s’est introduit dans la volière ct qu'il ma mangé une Perruche omnicolore du couple que je tenais en cheptel. » Ne connaissant pas à quel sexe appartient celle qui a été dévorée, je ne puis la remplacer à mes frais. Je vous retourne l'oiseau survivant. Je regrette vivement la perte de ce chep- tel, qui était sur le point de reproduire. — M. le Président dépose sur le bureau un numéro de la Revue scientifique renfermant un article sur deux plantes nouvelles qui paraissent présenter un réel intérêt : la Dochu- qura et le Lallementica iberica. (Voy. au Bulletin.) — M. Maurice Girard présente un cadre de Lépidoptères élevés à Arras par notre confrère, M. Bureau. Il comprend deux espèces : l’Attacus To, ainsi appelé des yeux qui ornent ses ailes, et qui ressemblent à des yeux de paon, et l’Altacus Prometheus, dont le cocon soyeux pourra être utilisé par l’industrie. — M. Léon Vaillant, professeur au Muséum d'histoire na- turelle, donne des détails fort intéressants sur la reproduction des Pleurodèles à la ménagerie de cet établissement, et fait en mème temps passer sous les yeux de l'assemblée des dessins de ce batracien à divers états de développement. (Voy. au Bulletin.) — À propos de la lettre de M. l'abbé Furet, M. Maurice Girard constate que le fait des hirondelles établissant leur nid soit dans l’intérieur des chambres, soit dans des greniers, n'est pas rare. Notre confrère cite même ce cas curieux d’hirondelles ni- chant dans l’intérieur d’une église, et en si grande quantité que souvent elles dérangeaient les offices. — M. Raveret-Wattel a vu, dans le département de l'Oise, un nid d'hirondelles installé dans la pièce d’entrée d'une maison ; le propriétaire avait la complaisance de se lever de grand matin pour ouvrir la porte à ses hôtes, afin de leur permettre de pourvoir aux besoins de la nichée; les oiseaux allaient et venaient librement par la porte maintenue ouverte, PROCÈS-VERBAUX. | 961 — M. le Secrétaire général faitremarquer que les hirondelles ne sont pas les seuls oiseaux susceptibles de se familiariser ainsi à l’époque de la reproduction. Notre collègue se trou- vait récemment à Berlin; on lui montra un couple de Pinsons qui avait établi son nid sous la lanterne extérieure d’un café. Les oiseaux n'étaient nullement effrayés du bruit fait par les consommateurs, et la couvée réussit parfaitement. — M. Decroix donne lecture d’un mémoire sur l'influence de l’alimentation sur les produits animaux. (Voy. au Bulletin.) — M. le Président, à propos de cette communication, eite le fait d’un de ses parents qui nourrissait des truites avec des chrysalides de vers à soie; les poissons grandirent rapide- ment, mais prirent un goût exécrable. On renonça à ce mode d'alimentation, et au bout de quelque temps ils avaient perdu tout mauvais goût. Le même effet doit se produire sur les sarcelles, qui ont quelquelois un goût de rance détestable, et qui peuvent perdre ce goût par un changement de régime. — M. A. Geoffroy Saint-Hilaire dit que la question traitée par M. Decroix présente un intérèt d'autant plus grand que l’igno- rance sur ce sujet est plus profonde. Les gens pratiques les plus éclairés ignorent en effet la ration précise qu’il convient de distribuer à l’animal, soit au repos, soit au travail et dans les divers climats. Quelques expériences ont bien été faites, mais on ne pos- sède aucun document exact sur lequel on puisse s'appuyer dans une discussion. Dans ces derniers temps une première tentative très inté- ressante a été faite par M. Moreau, et des essais sérieux ont été entrepris par la Compagnie générale des omnibus. Nous serions heureux d’en connaître les résultats. Chacun de nous sait que les animaux domestiques sont susceptibles de consommer une très grande variété de nourri- ture. Mais quelle faculté de résistance donne chacun de ces aliments ? Ge sont là des chiffres à fixer par une suite d'expé- riences continues et qui demandent un soin minutieux. Ilest évident qu'on peut modifier la qualité de la chair des 269 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. animaux par une alimentation appropriée, ainsi que l’a démontré M. Decroix. — M. Decroix, répondant à M. Geoffroy Saint-Hilaire, dit que M. le général Lelort, lorsqu'il était président de la commission d'hygiène, avait conçu le projet de faire des expériences ana- logues à celles demandées par notre Secrétaire général. Mais on vit la chose par son petit côté, et on recula devant une dé- pense minime, qui était cependant d’un intérêt général. — M. Le Doux, en ce qui concerne les vers à soie, ne croit pas que l’on puisse élever avec succès le Sericaria mori avec une autre feuille que celie du müûrier. On à dit qu’en Italie on le nourrissait avec le Salsifis sauvage ; notre confrère en a fait l'expérience : à la troisième mue tous les vers ont suceombé. — M. Clément fait observer que toutes les espèces sériei- gènes non polyphages, quand elles ont goûté à une plante, ne veulent plus accepter d'autre nourriture. On ne peut done espérer les voir s’acclimater avec la feuille de vigne, si lédu- cation a été commencée avec celle du mürier. — M. Fallou dit que ce n’est que poussés par la faim que les Vers acceptent une nourriture autre que celle qui leur est habituelle. C’est ainsi que, dernièrement, notre confrère a vu, dans son appartement, une chenille du cerisier manger la mousseline des rideaux de sa fenêtre. Mais avant d'arriver à un développement complet, cette chenille s’est chrysalidée. — M. le Secrétaire général fait en effet observer que les cocons envoyés par M. Delidon, étaient très petits et peu fournis en soie. — M. le Président rappelle que cette séance est la dernière de la session; il remercie les membres de la Société de leur bon concours, et les invite à redoubler de zèle et d'ardeur dans la poursuite de l’œuvre commune. “ est offert par l’auteur, M. W.-J. Hoffman : 1° On the mineralogy Fe Nevada (extracted from the Bul En of the Survey, vol. IV, n° 3). Washington, 1878, in-8°. 2 The distribution of PTE ! in portions of Nevada and Arizona, in-8e. L” PROCÈS-VERBAUX. | 263 3° The Discovery of & Turtle-Back » Celts, in the district of Columbia (from the À merican Naturalist, February,1879), in-0°. % Notes on the Nesting habits of the English Sparrow, in-8°. o° Molting of the Horned Toad (from the American natu- ralist), in-8°. 6° Last of Mammals found in the Vicinity of Grand River. D. T., in-8° (from the Proceedings of the Boston Society of Natural history, vol. XIX, March. 7, 1877). 7° Report on the Chaco cranium (extracted from the Tenth annual report of the Survey for the year 1876). Washington, 1879, in-8°, figures. 8° Remarks upon Albinism in several our birds, in-8°. Il est également offert par diverses personnes : 1° Élevage des animaux de basse-cour, par E. Lemoine. Paris, 1880, in-18, gravures. — Offert par l’auteur. 2 L’huître est androgyne et non hermaphrodile, par le docteur Gressy, de Carnac. — Offert par l’auteur. 3° Expériences sur une éducation du Ver à soie de l'A1- lante au jardin de l'Exposition de Nantes, par M. 0. de Laleu. — Offert par l’auteur. % Le Secret de lu santé, par le docteur Sicard. — Offert par l’auteur. D° Classification des oiseaux de la vallée de la Marne, par M. F. Lescuyer. — Offert par l’auteur. 6° Traité théorique et pratique d'apiculture mobiliste, par T. Sourbé. Paris 1880, in-8’, figures. — Offert par l’au- teur. 7° Le fermage des Autruches en Algérie. — Incubation artificielle, par Jules Oudot, ingénieur eivil. Paris, 1880, in-6° avec planches. — Offert par l’auteur. 8° L'Art du vétérinaire mis en pratique, par F. de La Bruyère. Paris, in-8°, nomb. fig. et planches en couleur. — Offert par l’auteur. Le Secrétaire des séances, RAvERET-WATTEL, IV EXTRAIT DES PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES DES SECTION5 DEUXIÈME SECTION SÉANCE DU 9 MARS 1880. Présidence de M. MASSoN. M. le vicomte d’Esterno indique aux éleveurs de Faisandeaux et de Perdreaux un moyen très simple de recueillir en quantité considérable les œufs de fourmis au fur et à mesure de leurs besoins, et cela, sans causer aucun dommage à Ja fourmilière. M. Masson donne des détails très intéressants sur les Faisans, leur élevage et leur éducation. Son expérience en pareille matière lui a per- mis d'observer des faits curieux, notamment celui-ci: deux poules fai- sanes couvant le même nid et sans l’aide d’un mâle. M. Masson regarde comme certain qu'on augmente la ponte d’une Faisane en enlevant ses œufs au fur et à mesure qu'elle les pond. Il recommande d’une manière toute spéciale pour les oiseaux de basse-cour, tels que Dindons, Pin- tades, etc., les Oignons blancs et les queues de Poireaux. M. Masson a subi dans son élevage de grandes pertes occasionnées par la vermine. Les précautions ordinaires ne sont pas suffisantes quand un poulailler est envahi. Par les temps d'orage, les insectes, en nombre considérable, forment comme une couronne autour du cou de l’oiseau et l’étouffent. Un excellent moyen pour éviter ces accidents est de frotter vigoureu- sement de pétrole les murs et les perchoirs des poulaillers ; il n'ya même aucun inconvénient à en frotter les volailles. — M. Millet annonce l’arrivée des Vanneaux; ils ont fait leur appari- tion le 29 février dans l’Oise, Seine, Seine-et-Marne. Ils nichent même dans ce dernier département, commune de Saint-Léger. Les Corbeaux freux ont commencé à faire leurs nids; le moment est donc favorable pour l’installation des nmichoirs artificiels. — M. Masson rappelle les formes ingénieuses des nids artificiels qu’il a observées à l’Union des éleveurs et qui paraissent si commodes aux oiseaux, que ceux-là mêmes s’y installent qui n’ont pas l'habitude de ni- cher dans des trous. M. Masson a obtenu de cette facon des couvées d’alouettes. À propos de la polygamie chez certaines espèces d’oiseaux, dont il avait été parlé en séance générale, M. Millet cite ce fait : 1l à vu, rue de Charonne, chez un M. Verdier, qui possède des centaines de nichoirs ar- üificiels, un moineau franc avoir deux femelles, deux domiciles. Dans un autre cas, deux femelles ont pondu dans le même nichoir artificiel. La bigamie du moineau france ne serait pas, d’après M. Millet, un fait nouveau remarqué en Australie. M. Millet cite encore un fait de plumage très bizarre; il a vu toute une couvée de Martins-Pêcheurs entièrement blancs. Le Secrétaire, Vicomte p’ESTERNO, LO (œp) OT SECTIONS. TROISIÈME SECTION SÉANCE DU 16 MARS 1880 Présidence de M. MILLET. M. le Président invite les membres de la section à préparer, pour la prochaine réunion du 27 avril, les éléments nécessaires pour compléter le catalogue des poissons étrangers qu'il y aurait lieu d’acclimater en France et de les signaler à l'attention des voyageurs. Il invite également ses collègues à soumettre à Ja troisième section leurs observations sur les prix à décerner et à instituer. M. L. Vidal exprime le vœu que la Société transmette au Ministre de la marine, et par son intermédiaire aux préfets maritimes, qui les feraient connaître dans les quartiers maritimes, les programmes de ses prix. À l’unanimité, Ja section s’associe à ce vœu. La section, sur la proposition de M. Vidal, demande que des prix soient créés pour l’organisation de réserves de crustacés sur le littoral de nos mers. — M. Millet donne lecture d’une lettre de M. Jæger sur les maladies des écrevisses; habitant de Versoix, il a pu constater qu’elles sont at- teintes dans le lac Léman. — M. Renard constate que la plupart des écrevisses vendues sur nos marchés viennent de l’étranger, principalement de Berlin. Celles qui peuplent la Meuse sont atteintes de maladie. | — M. Maurice Girard a constaté la mêmne situation dans les Ardennes ; d’après ses renseignements, celles qui nous arrivent par la voie de Ber- lin et alimentent le marché de Paris viennent de la Silésie polonaise et de la Gallicie : il a déjà consigné ces observations dans le Bulletin de la So- cièté entomologique de France. — M. Barrau de Muratel rend compte à la section de l'éclosion des saumons de Californie, que lui avait confiés la Société d’Acclimatation ; ils ont parfaitement réussi jusqu’au moment de Ja résorption de la vési- cule; mais, à partir de ce moment, ils ont commencé à périr en grande quantité, et l'honorable membre a dû les extraire des auges pour les là- cher dans des bassins. -- M. Renard constate les résultats négatifs qu'il a obtenus en plaçant ses œufs dans un cours d’eau et dans une source; 1l les avait cependant abrités dans une boîte recouverte de toile métallique. — M. Millet attribue cet insuccès au peu d'aération de la source et au linon du cours d’eau. Il fait connaitre que M. le marquis de Pomereu, ayant placé ses œufs de saumons dans les bassins de son jardim, rue de Lille, les eaux de la Vanne vinrent à manquer : on dut y suppléer par les eaux de l'Ourcq; néanmoins les pertes ne se sont guère élevées à 266 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. plus de 4 à 5 pour 100. Ceux de ces Saumons que l'honorable président a lâchés dans divers cours d’eau de la Seine-Inférieure, de l’Aisne et des Ardennes ont parfaitement réussi. — M. Millet rend compte à la section de la tentative faite par M. Car- bonnier pour lâcher près du pont des Arts de jeunes Saumons dans la Seine. Autant que possible il a cherché à se rendre compte de ce qu’ils devenaient, et il a constaté avec peine qu'ils avaient dù devenir la proie des autres poissons; en effet, à peine avaient-ils été lâchés que des épi- noches se sont mises à les poursuivre. Il estregrettable que les expériences aient eu lieu dans ces conditions. L'honorable membre attire l’attention de ses collègues sur l’emploi du Chabot mort ou à demi cuit pour prendre la Truite. IT recommande aussi l'introduction dans les potagers des Crapauds pour y détruire les insectes nuisibles; c’est par milliers que l'Angleterre nous en achète dans ce but. M. Millet rappelle que, dès 1867, il a inséré au bulletin de la Société des observations consignées dans un travail lu en séance publique sur la viridité des huîtres, et sur les observations faites à ce sujet à Ma- rennes, par M. Puységur. Ces observations, dues au docteur Launet, ont été consignées également dans son livre sur la culture des eaux. Cet incident amène des observations intéressantes de MM. Vidal, Re- nard et Girard sur les algues marines et les zostères, qui diffèrent les unes des autres; les aigues marines venues probablement des tropiques sont flottantes, tandis que les zostères ont de profondes racines. — M. Vidal fait remarquer que les Moules du littoral méditerranéen verdissent au moment de la floraison des zostères. C'est d’elles que l’on tire du côté de Granville du crin vésétal soumis à une taxe par le fisc; M. Girard attire l'attention de la Section sur ce point. Le Secrétaire, Comte R. DE GINESTOUS. QUATRIÈME SECTION. SÉANCE DU 23 MARS 1880. Présidence de M. le marquis de GINESTOUS. Le procès-verbal de la séance du 17 février 1880 est lu et adopté. À l'occasion de lenvoi de cocons d’Attacus aurota, fait par M. Michely, et consigné au procès-verbal de la séance du 17 février dernier, M. Chris- tian Le Doux rappelle qu’il avait proposé de faire faire un essai d’accli- matation de cet Attacus sur des terrains aux environs de Bône (Algérie), où le ricin commun végète toute l’année, que M. de Froment offrait de mettre à la disposition de la Société pour cet essai d’acclimatation. — M. Maurice Girard croit que ce lépidovtère, originaire du Brésil et SECTIONS. 207 par conséquent d’un habitat très chaud, pourrait être détruit par les gelées qui se produisent de temps en temps en Algérie. Il pense de plus qu’il faut se restreindre pour les acclimatations de mêmes races, et que la So- ciété s’occupant sérieusement depuis une dizaine d'années de l’acclima- tation des vers à soie du chêne Attacus Yama-mai et Pernyi, on doit concentrer tous les efforts sur ces deux espèces. M. Maurice Girard ajoute qu'il serait à désirer qu'on les introduisit en Algérie, où sans doute elles réussiraient comme en Espagne. — M. Christian Le Doux demande si l’on a essayé de nourrir les vers du chêne du Japon et de la Chine avec la feuille du chêne-liège, dont il existe de vastes forêts en Algérie. Si cette feuille convenait aux Yama- mai et aux Pernyi, nul doute que leur acclimatation serait facile, peut- être même parviendrait-on à naturaliser ces espèces dans notre colonie comme on a obtenu la naturalisation de l’Attacus cynthia vera en France. — M. J. Fallou présente une note intitulée : Influence de la tempéra- ture froide sur les plantes et les insectes. Il résulte de cette note que dans un pavillon situé à Champrosay (Seine-et-Oise), resté sans être chauffé pendant l’hiver de 1879-80, toutes les plantes, telles que Lauriers, Fuchsias, Anthémis, Géraniums, Cactus, ont été gelées, tandis que des insectes placés à côté de ces plantes ont résisté aux plus grands froids (26 degrés au-dessous de zéro). Des Hes- peria, Chelonia, Bombicis, Noctuæ de nos environs ne paraissent pas avoir souffert. Des Fourmis, restées sous des feuilles de zinc que la gelée a fait éclater, sont vivantes. Mais une remarque plus curieuse à faire, c'est que des chenilles d’une espèce méridionale, la Chelonia fasciata, que M. Fallou avait reçues de Provence au mois d'octobre 1879, placées dans le même local ont aussi résisté au froid de cet hiver si rigoureux. Le 12 mars, M. Fallou, en examinant les dégâts occasionnés par la gelée sur les arbres fruitiers de son jardin, remarqua autour d’une jeune branche de pêcher une ponte de Bombyx neustria (la Livrée de Réau- mur). Il coupa la branche sur laquelle étaient attachés ces œufs : ainsi que les branches voisines, elle n’avait pu résister à ce froid de 26 degrés au-dessous de zéro; mais les œufs n’avait pas souffert de cette excessive température, car le 22 mars les petites chenilles commencèrent à éclore et continuèrent les jours suivants. Enfin, le 18 mars dernier, M. Fallou, voyant que des tiges d’absinthe, dont les racines sont souvent habitées par les chenilles d’un petit lépi- doptère de la famille des Pyralididæ, du genre Euzophera (Zeller) Artemi= Siella (Stainton), n'avaient pu résister aux fortes gelées de l'hiver, les ar: racha, et constala que les racines étaient également gelées, mais que les petites chenilles n’avaient pas quitté les loges qu’elles se pratiquent dans le canal médullaire des pius grosses de ces racines, et y vivaient encore. À l’appui de cette communication M. Fallou présente de ces petites che- milles toujours vivantes. 268 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. — L'ordre du jour appelle l’attention de la quatrième section sur les instructions à donner aux voyageurs relativement aux insectes utiles qu’ils jugeraient de nature à être acclimatés en France, sur leur mode d’en- voi, elc. | M. le Président pense qu'il conviendrait de noinmer une commission de trois membres pour rédiger le formulaire à remettre aux voyageurs. La quatrième section, adoptant cette proposition, nomme commissaires M. le Président, M. Maurice Girard et M. Raimond de Ginestous. —. Après examen du programme des prix offerts par la Société d’Accli- matation, la section décide qu’il n’y a pas lieu de proposer cette année la création de nouveaux prix. — Après celle délibération, M. Maurice Girard demande la parole pour donner connaissance aux membres de la section de trois faits qui vien: nent de lui être signalés. 1° M. Fortepaule, instituteur à Bray (Loiret), a rencontré en abon- dance dans le cimetière de la commune, en octobre dernier (1879), l’adi- monie de la Tanaisie (Adimonia tanaceti, Linn.), chrysoméliens non nui- sibles. 11 existe des espèces voisines nuisibles aux Saules et aux Aunes. 2 M. Auguste Gillard, horticulteur à Boulogne-sur-Seine, signale la présence des Tetranyques tisserands, acariens à toile détruisant les jeunes semis des jardins maraîchers. C’est cet insecte qui produit la ma- ladie que les jardiniers appellent {a grise, pour laquelle le seul remède est de détruire les toiles afin de donner accès aux insecticides. 3° M. Maurice Girard a reçu de la Guadeloupe un Distome ou Douve conservé dans un flacon d'alcool, helminthe d’espèce nouvelle et même de genre nouveau, trouvé dans le tub2 digestif d’un mulet qui serait mort, croit-on, par suite de l’invasion de ces parasites. M. Maurice Girard fait observer que l’on constate souvent la présence d’helminthes de ce groupe en quantités considérables dans les poumons et surtout dans le foie des moutons, mais pas dans le tube digestif. Ce serait donc un cas nouveau, un fait exceptionnel. Le Secrétaire, CHRISTIAN LE Doux. Le Gérant: JULES GRISARL. PARIS. — JMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2 INS DE BORDEAUX | ÉLIXIR FÉBRIFUGE D'EUCALYPTUS BONS ORDINAIRES ET DE CRUS CLASSÉS pu Fr. 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Chaque membre paye : | 4° Un droit d’entrée de 10 fr..; 2 Une cotisation annuelle de 25 fr., ou 250 fr. une fois payés. La cotisation est due et se perçoit à partir du 1° janvier. à Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : OU une carte qui lui permettra d’entrer au Jardin d’acclimatation et de faire entrer avec lui une autre personne; # OU une carte personnelle et bouzE billets d’entrée au Jardin. d’acclimatation dontil pourra disposer à son gré. Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle peuvent la déléguer. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d’acclimatation les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles non mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres un rabais de 40 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au Jardin d’acclimatation. Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre. La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. Pour obtenir des cheptels, il faut : 4° Etre membre de la Société; 2 Justifier qu’on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3° S’engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations re- cueillies; 4 S’engager à partager avec la Société les produits obtenus. Indépeudamment des cheptels la Société fait, dans le courant de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses. parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à atteindre son but. (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes misen distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. | Serials QH VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. 3 -B844 BULLETIN MENSUEL DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION | Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D’UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 —L22r — 3° SÉRIE N° 6 Juiu 18580 ; N , 2 NN SOMMAIRE, & Organisation de la Société pour l’année 1880.. .... .................... \ Délégués du Conseil cnabranconet a eélranpers se FN EE PRa RNE VI te ie Se mama he ES RE PT EUR MR TA PR VI-VII Vingt-cinquième liste supplémentaire des membres....................... VIT VINGT-TROISIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE Tenve le 11 juin 4880, au Théâtre du Vaudeville. D et ane LS Re CU ea a . XIV MM. DE QUATREFAGES. — Discours d'ouverture ........................ XV Mrifextraordinalresencored'décéerner:, .; ns ne cha are XVIII C. RAVERET-WATTEL. — Rapport sur les travaux de la Société en ASTS. XXXV A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Rapport sur les récompenses...... L A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Situation financière du Jardin zoolo- gique d’acclimatation......... BU, dem Sur 3. MR AE MIRE LXIV PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. Per 4 À # 17 LA AVIS AUX AUTEURS ET EDITEURS se sommaire des ouvrages qui ui se ra ortent aux travaux de la Société, bureau e l'Administration, rue de Lille, 19. dressé deux exemplaires au Le Bulletin donnera une analy dont les auteurs ou éditeurs auront a 4 diplômes d'honneur, de 1869 à 1836. \PÉCIALITÉ DL MACHINE À VAPEUR, = FIXE FT LUONTARS RIZONTALES ET VERTICALE ES DE % À 50 CHEVAUX MACHINE eine MACHINE VERTICALE , MACHINE HORIZONTALE locomobile ou sur patins. de 4 à 26 chevaux. | locomobile ou sur patins. Chaudière à retour de flamme de 6 à 50 chevaux. Chaudière à flamme directe ee franco Machines des sont prêtes Prospectus à livrer. détaillés. Maison d. HERMANN - LACHAPELLE J. BOULET & C'°, Successeurs AINGÉNIEURS- MÉCANICIENS, 144, Faubourg Poissonnière. — PARIS. L'ÉLIXIR DE COCA DE J. BAIN est le plus puissant réparateur des forces épuisées par les longues maladies ou les excès de toute nature. 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AFF!E BULLETIN SOCIÊTÉ D'ACCLIMATATION es j ! re L ù > era BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION FONDÉE LE A0 FÉVRIER 1854 RECONNUE ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 8° SÉRIE — TOME VIl 18580 VINGT-SEPTIÈME ANNÉE PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS, RUE DE JILLE, 19 880 is 74 | En tre nt , D > Ê aa HE . 2 OT Ve | pm : 4 x rs s8 à File So) nb vrintas À PMR YE 20 AN DNA COURS TT ? moi atteste ADN v$ \Hen03 va Ramin 5 RHONE 4 dau Line FAURE ; | Le jé: List L'HUS AZ AU ut L - tittent th “as ni] LH à PT TROIE Ge : HAT Ha à C TAMIIQUEE 5h cat L Ad E4r Wiki " HI L'AMEETE TR ". CE | >» A L Ya PC A ss 1 SOCIÈTÉ D'ACCLIMATATION ORGANISATION POUR L'ANNÉE 1880 Conseil — Délégués. — Commissions, — jüreaux des Sections CONSEIL D’ADMINISTRATION BUREAU MM. DROUYN DE LHUYS, de l’Institnt, Président honoraire. H. BOULEY, de l’Institut, Ernest COSSON, de l’Institut, | Ja Le comte d'ÉPRÉMESNIL, hr 2 He De QUATREFAGES, de l’Institut, A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, Secrétaire général. E. DUPIN, Secrétaire pour l'intérieur. Maurice GIRARD, Secrétaire du Conseil. C. RAVERET-WATTEL, Secrétaire des séances. P..L.-H. FLURY-HÉRARD, Secrétaire pour l'étranger. Edgar ROGER, Trésorier. Amédée BERTHOULE, Archiviste-bibliothecaire. MEMBRES DU CONSEIL MM. Camille DARESTE. MM. Saint-Yves MÉNARD. DUCHARTRE, de l’Institut. Alph. MILNE EDWARDS. Aimé DUFORT. P.-A. PICHOT. Alfr. GRANDIDIER. Marquis de SELVE. Fréd. JACQUEMART, Marquis de SINÉTY. Henri LABARRAQUE. Léon VAILLANT, Vice-présidents honoraires : MM. le prince Marc de BEAUVAU, et RICHARD (du Cantal). Membre honoraire du Conseil: M. de RUFZ DE LAVISON. Agent général : M. Jules GRISARD. VI SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL EN FRANCE. Boulogne-s.-Mer, MM. Alex. ADAM. | Poitiers, Douai, L. MAURICE. | Saint-Quentin, Le Havre, Henri DELA- | ROCHE. Toulon, La Roche-sur-Yon, D. GOURDIN. DÉLÉGUÉS DU CONSEIL A L'ÉTRANGER. Batavia, MM. J.-C. PLOEM. Philadelphie, MM. Cernay (Alsace), A. ZURCHER. Quebec, … Mexico, CHASSIN. Milan, Ch. BRoT. Rio-Janeiro, New-Orléans, Ed. SILLAN. Tehéran, Odessa, P. DE BOURAKOFF. Wesserling, Pesth (Hongrie), Ladislas DE WAGNER. COMMISSION DE PUBLICATION. MALAPERT père THEILLIER-DES- JARDINS. TURREL. Th. WILSON. Henry JoLyY DE LOTBINIÈRE. DE CAPANEMA. THOLOZAN. GROS-HARTMANN. MM. Le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. E. Durix, Secrétaire pour l’intérieur. Maurice GirARD, Secrétaire du Conseil. RAvERET-WATTEL, Secrétaire des Séances. FLuRY-HÉRARD, Secrétaire pour l'étranger. Edgar ROGER, Trésorier. DUCHARTRE, de l’Institut, } Marquis de SELVE, | COMMISSION DES CHEPTELS. Membres du Conseil. MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. Membres pris dans le Conseil. Membres pris dans la Sociéte. MM. Amédée BERTHOULE. MM. P. CARBONNIER. Maurice GIRARD. Docteur Ep. MÈNE. Saint-Yves MÉNARD. Ant. QuiHou. Edgar ROGER. Eug. VAvIN. COMMISSION DES FINANCES. MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, Membres de droit. MM. Amédée BERTHOULE. MM. Frédéric JACQUEMART. Eug. Dupin. Edgar ROGER. ORGANISATION. COMMISSION MÉDICALE, MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. MM. DucHARTRE, MM. MAISONNEUVE. E. Harpy. Marais. H. LABARRAQUE. Édouard MÈNr. COMMISSION PERMANENTE DES RÉCOMPENSES. MM. le PRÉSIDENT et le SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, membres de droit. Délégués du Conseil : MM. H. LABARRAQUE. MM. RAVERET-WATTEL. Amédée BERTHOULE. Marquis DE SINÉTY. Délègues des sections : Première section. — Mammifères. — MM. Saint-Yves MÉNARD, Deuxième section, — Oiseaux. — CRETTÉ DE PALLUEL, Troisième section, — Poissons, elc, — C.. MILLET, Quatrième section. — Insectes. — Marquis de GINESTOUS. Cinquième section, — Végétaux. — Docteur E, MÈNE. BUREAUX DES SECTIONS. 47° Section. — Mammifères, 3° Section, — Poissons, etc. Geoffroy St-Hilaire, dél. du Conseil. | L. Vaillant, délégué du Conseil. St- Yves Ménard, president. G, Millet, president. Tellier, vice-président. Léon Vidal, vice-président. Auteroche, secrétaire. R, de Ginestous, secrétaire. Vicomte d’Esterno, vice-secrétaire. | Ed, Renard, vice-secrétaire. 2° Section. — Oiseaux, 4° Section, — Insectes, Edgar Roger, délégué du Conseil. | Maurice Girard, délégué du Conseil Cretté de Palluel, président. Marquis de Ginestous, president. N. Masson, vice-président. Jules Fallou, vice-président. Lemoine, secrétaire. A.-L. Clément, secrétaire. N. Meyer, vice-secrétaire. N***, vice-secrétaire. 5° Section. — Végétaux. Duchartre, délégué du Conseil Eug. Vavin, président. Ch. Joly, vice-président. Jules Grisard, secrétaire. Païillieux, vice-secrétaire. VINGT-CINQUIEME LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES Admissions du 30 mai 4879 au 11 juin 1880. ALLAIRE, ancien notaire, à Neuilly (Seine). ARCOS (Santiago), 14, rue Nitot, à Paris. AUBUSSON (Louis d’}, 58, rue Jacob, à Paris. BAIRD (Spencer F.), président de la Commission des pêcheries met nales, à Washington (États-Unis). AUGY (Guillaume d’), 45, rue de l’Arquebuse, à Châlons-s.-Marne (Marne). BALMES, notaire, à Ginestas (Aude). BARRE DE NANTEUIL (baron de la), propriétaire à Portillon, près Tours (Indre-et-Loire). BASSET (le docteur), 12, boulevard du Temple, à Paris. Bassy (Salvador), directeur des corps télégraphiques, à Almeria (Es- pagne). BasTIDE (Scevola), au château d’Agnac, par Fabrègues (Hérault). BAUME-PLUVINEL (comte de la), 217, boulevard Saint-Germain, à Paris. BEAUVOIR (marquis de), 15, rue de Miromesnil, à Paris. Beco-ROUGER, architecte-voyer de la ville de Tours (Indre-et-Loire). BELLONNET (de), au château de Lys, par Moulins (Allier). BERNARD (Salomon), négociant, 31, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). BIGEAU (Edmond), au château de Bourmois, commune de Saint-Martin-la- Place, par Les Rosiers (Maine-et-Loire). BiLLiTzER (Joseph), 19, rue Vintimille, à Paris. BLocH (Émile), 6, rue du Marché, à Neuilly (Seine). BocxeT (L. P.), propriétaire, fondateur de la colonie de Fouilleuse, 8, boulevard de Clichy, à Paris. BonNaRic (Joseph), 69, rue de Rome, à Paris. BORSELLA (Joseph), architecte, à Castropignano, Molise (Italie). BOUCHEREAUX (Alfred), fabricant de meubles, 30, rue du Pont, à Choisy- le-Roiï (Seine). BouDINHOU (Adrien), ingénieur, à Saint-Chamond (Loire). BOURIUGE, avocat, 13, rue Lenepveu, à Angers (Maine-et-Loire). BOouvaIST (Alfred), 62, rue Richelieu, à Paris. Brisay (Marquis Achille de), propriétaire, à Auray (Morbihan). BuRuYERE (Ernest), propriétaire, à Pont-Saint-Esprit (Gard). BRUYÈRE (Robert), propriétaire, à Pont-Saint-Esprit (Gard). URTON (Charles), administrateur du chemin de fér du Nord,6, avenue de Messine, à Paris. LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. IX CAMONDo (comte J. de), 61, rue de Monceau, à Paris. CaRON (Henri), 69, rue Sainte-Anne, à Paris. CHapur fils aîné, horticulteur, à Bourges (Cher). CHARLTON-PARR, à Grappenhall Heyes, Warrington (Angleterre). CHENU (Charles), au château de Coteau, par Mehun-sur-Yèvre (Cher). CHEVIGNÉ (comte de), 1, avenue Percier, à Paris. CLAIRCY (Marius de), 9, boulevard de la Saussaye, à Neuilly (Seine). CLÉMENT (A.-L.), chimiste, 34, rue Lacépède, à Paris. CLÉMOT (Benjamin), curé, à Vouneuil-sous-Biard, par Poitiers (Vienne). CLERMONT (Gaston de), aux Ormes, par Varennes (Loiret). ConTE (Gustave), au domaine de Sainte-Lucie-d’Aussun, commune de Boutenac (Aude). CORNILLON (Paul), rue Caumartin, 58, à Paris. | COUSTÉ, 78, avenue Joséphine, à Paris, et Pavillon-Rovyal, près Seine- Port (Seine-et-Marne). | CROUZAT (Léon), propriétaire, à Ventenac, canton de Ginestas (Aude). Damas (comte Ch. Georges de), au château de Cirey-sur-Blaise (Haute- Marne). Davip (Emile), au Tlélat, province d'Oran (Algérie). Davin DE LA MOTTE (Armand), à Chavignon-la-Bannière (Aisne), et 37, rue (le la Chaussée d’Antin, à Paris. DAVILLIER (Henri), régent de la banque de France, 14, rue Roquépine, à Paris. DAVILLIER (Maurice), banquier, avenue de Messine, à Paris. DEcroix (Félix), fabricant de sucre, à La Fèr2 (Aisne). DELCHEVALERIE, propriétaire , à Chaumes (Seine-et-Marne). DELFOUR (Joseph), propriétaire, au château de Salgues, par Gramat (Lot). DELORE père (Eugène), banquier, 74, faubourg Saint-Martin, à Paris. DENAIX (François), propriétaire, à Gondrecourt (Meuse). DEPONTAILLER (Jules), 18, rue de Berlin, à Paris. DIETERLIN (A.), industriel, à Rothau (Alsace-Lorraine). Dior aîné, propriétaire, 25, rue de la Terrasse, à Autun (Saône-et- Loire). Dozui (le docteur Laurent), à Lissa (Dalmatie). Dorran (comte de), 16, rue Martignac, à Paris. DREVET (Auguste), propriétaire, 18, rue de Lisbonne, à Paris. DuQuEsNAY (Jules), ingénieur, passage Masséna, 8, à Neuillv (Seine). FABRE (Adrien), propriétaire, à Perpignan, (Pyrénées-Orientales). FaBy (de), lieutenant-colonel en retraite, au château de la Villechaperon, près Moncontour (Côtes-du-Nord). FAVRE (Benoit), propriétaire, au château de Grande-Vallée, par Blangy- sur-Bresle (Seine-Inférieure), Fépir (Charles), négociant, 92, rue de Rivoli, à Paris. X SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Forcer (Georges), à la Terre de Gourvillette, par Beauvais-sur-Matha (Charente-Inférieure). Foy (comte Fernand), propriétaire, 85, faubourg Saint-Honoré, à Paris. FREMOND (Alphonse), ingénieur civil, 11, avenue Rapp, à Paris. GERMAIN (Antoine), 24, rue Nicolo, à Paris. Gigert (Édouard), 31, rue d'Amsterdam, à Paris. GINOUX, propriétaire, au château de Sucy, près Groshois-en-Brie (Seine- et-Oise). GouriL (Adolphe), éditeur, 9, rue Chaptal, à Paris. GOURCY-SERAINCHAMP (comte de), au château de Leignon, par Ciney (Belgique). GUIGNEZ (Paul), 170, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). GUILLAUME (1), lieutenant-colonel en retraite, 5 bis, passage Masséna, à Neuilly (Seine). HAUREGARD (Albert), propriétaire, 112, boulevard Voltaire, à Paris. Hays, filateur, à Saint-Maixent (Deux-Sèvres). HocEDÉ pu TREMBLAY (Pierre), propriétaire, au château de Retres, près Melun (Seine-et-Marne). Huer (Léonce-Théodore), propriétaire, à Étampes (Seine-et-Oise). JACQUEMART-PONSIN (Adolphe), 4, place Godinot, à Reims (Marne). JAmRACH (William), 6, Somerset Villas, Lordship road Stoke, Me + (Angleterre). JEAN (G.), propriétaire, 20, rue du Regard, à Paris. JOFFRION (Ludovic), rue Saint-François, à Niort (Deux-Sèvres). LAFLÈCHE (Jules-Henri), 59, rue de Rambuteau, à Paris. LAGORBE (Eug.), à Laplacette,çcommune de Cayrols, canton de Saint- Mamet (Cantal). LALEu (Ollivier de), propriétaire, au château de la Cour, à Saint-Martin- Ville-Anglose, par Saint-Denis d'Anjou (Mayenne). LANG (Gustave), propriétaire, 6, Uhlandstrass, à Stuttgard. LANGLADE (baron de), au château de Langlade, par Issoire (Puy-de-Dôme). Laour (E.), propriétaire, 18, rue Soufflot, à Paris. LECLERC (Pierre-Léon), propriétaire, avenue de Neuilly, 182, à Neuilly (Seine). LEENHARDT-POMMIER (Jules), propriétaire, au domaine de Verchant, près Montpellier (Hérault). LEFÊVRE (Claude), industriel, à Larrich-Extra, près Tours (Indre-et- Loire). LE PELLETIER, propriétaire, avenue du Roule, à Neuilly (Seine). LEROY (Henri-Abel), 74, rue d'Amsterdam, à Paris. LEROY, horticulteur, à Bourg-la-Reine (Seine). LESBAUPIN (J.-B.), juge doyen au tribunal civil de Saint-Malo, à la Barre (Ille-et-Vilaine). LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. XI Lescure (le docteur Charles), 48, rue dés Abbesses, à Paris. LesPrAULT (Hippolyte), propriétaire, 182, route de Versailles, à Billancourt (Seine). Levy (Léopold), 83, boulevard Magenta, à Paris. LoisEL (A.), propriétaire, à la Rivière-Thibouville (Eure). LorGEerIL (comte Victor de), au château du Colombier-en-Hénon, près Moncontour de Bretagne (Côtes:du-Nord). Louis (Placide), régisseur, au château de Gouville, par Fontaine-le- Bourg (Seine-[nférieure). Louver (Alfred), ancien avoué, 115, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). LuGoL (E.), propriétaire, 11, rue Téhéran, à Paris. Manu (Louis-Désiré), propriétaire, à Saint-Maur (Seine). MARAIS (Paul), négociant, 31, rue des Feuillantines, à Paris. MarEs (Gustave-Jaunez des), propriétaire, au Mont-Jarry, commune du Val-Saint-Père, près Avranches (Manche). MARRIQUE, expert comptable, 37, rue de la Longue-Main, à Bruxelles (Bel- gique). | MARTIN (Miguel Francisco de), secrétaire de la légation du Guatémala, 2, ruezBlanche, à Paris. MARTINEAU (Jules), rue des Douvres, à Niort (Deux-Sèvres). Massras (Osmain), propriétaire, au château de Longueville, près Mar- mande (Lot-et-Garonne). MerrRay (comte de), 32, rue de la Ville-l'Évêque, à Paris. MEHEMET-ALI-BEY (S. Exc.), maître des cérémonies de la Maison $, A. le khédive, au Caire (Egypte). MENNESON (Henry), Esplanade Cérès, à Reims (Marne). Mercier (Achille), avenue d’Eylau, 44, à Paris. MESTAYER (Gaston), propriétaire, 52, rue de Grenelle, à Paris. M10N (Georges), 11, rue Rondelet, à Montpellier (Hérault). MoLiNier (Émile), négociant, à Mèze (Hérault). MONTROUGE (Louis), propriétaire, à Vez-sur-mer, près Courseuille (Cal- vados. Muizon (Maurice de), 34, rue de Lille, à Paris. - MurrAY, major en disponibilité dans l’armée des Indes, Portigliolo, à Ajace1o (Corse). NAvoirT, propriétaire, 17, rue Morère, à Paris. NOLTE (Ch.-Georges), propriétaire, 10, rue du Marché, à Neuilly (Seine). NUEROS (Perez de), ancien professeur à l’Université de Barcelore, à San Sebastian (Espagne). PARLIER (Louis), négociant, 2, rue des Balances, à Béziers (Hérault). PENDRIEZ (Albert), propriétaire, à Saint-Marcel (Aube). PÉNEAU (Emile), propriétaire, 26, avenue de Launay, à Nantes (Loire- Inférieure). XII SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Perir (Achille), négociant, à Gémozac (Charente-Inférieure). Paéru (Émile), 17, rue Saint-Germain, à Puteaux (Seine). PoTHiER (Francois), ingénieur, 6, rue de Penthièvre, à Paris. PRÉVOST (Léon), graveur, rue Honoré-Chevalier, à Paris. Puyo (Édouard), vice-consul de Suède et de Norvége, à Morlaix (Finis- tère). Quyo (Charles), 11, avenue de Madrid, à Neuilly (Seine). RAFINESQUE (le docteur), 52, rue de la Tour, à Paris. RAINNEVILLE (le vicomte J. de), sénateur, 32, rue de la Ville-l'Évèque, à Paris. RaBauD (Antonin), propriétaire, 23, rue d’Antin, Paris. REDON (de), au château des Grèzes, près Brioude (Haute Loire). REINE (Charles), directeur de la papeterie de Brouains, près Sourdeval (Manche). : RIENCOURT (comte Hugues de), ancien conseiller général de la Seine, 12, rue d’Aguesseau, à Paris. RiouST DE LARGENTAYE (Jacques), propriétaire, au château de Largeu- taye, Plancoët (Côtes-du-Nord). | RIUGEL (Émile), station Schischurowo, chemin de fer de Rjaran (Russie). RIVAUD DE LA RAFFINIÈRE (comte Charles), propriétaire, au château de la Raffinière, par Chaunay (Vienne). ROBINEAU (F. de), propriétaire, château de Vallières, près Candé (Maine- et-Loire). ROCHEBROCHARD {Louis de Ja), à Niort (Deux Sèvres). ROCHEQUAIRIE (Comte de), à Auluay-en-Poitou, par Martaizé (Vienne). RocHET (Alfred), 5, rue de Vienne, à Paris. ROSEN (baron Georges, de), au château de Strythagon, par Harlem (Pays- Das). ROUXELIN (Victor-Louis), propriétaire, à la Ferté-sous-Jouarre (Semne-et-- Marne). SALVAGO (Nicolas), propriétaire, à Athènes, (Grèce), et 28, allées des Ca- pucines, à Marseille. SAMESHIMA (S. Exec. Naonobou), ministre plénipotentiaire du Japon, 75, avenue Joséphine. à Paris. SARDIN-MACÉ (Jules-André), propriétaire, aux Diablaires-en-Bonnemain, par Combourg (Ille-et-Vilaine). SAURY (Émile), pharmacien, à Aurillac (Cantal). SAXE-COBOURG-GOTHA, duc de Saxe (S. A. R. M1" le prince Ferdinand). SECRÉTAT, propriétaire, au château de l’Ardinalie, près Saint-Pierre de Chignac (Dordogne). SCHWESTER (Albert), 2, rue des Princes, à Meudon (Seine-et-Oise). SEIGNETTE (Henri), à la Gripperie, par Saint-Agnant (Charente-Inférieure). SIMON (A.), rue de l'Ascension, 14, à Bruxelles (Belgique). SŒHNLIN (Dagobert), propriétaire, 83, rue de l’Abbé-Groult, à Paris. LISTE SUPPLÉMENTAIRE DES MEMBRES. XIII SOUILLIER (Jules-Maurice), propriétaire, à Bazancourt (Marne). SPELTZ (Nicolas), 78, avenue des Ternes, à Paris. STURNE (Gustave), aviculteur, 31, rue Chef-de-Ville, à Clamart (Seine). TALMIER, pharmacien, 102, faubourg Saint-Denis, Paris. TERTRAIS (Victor), maire de Vertous, près Nantes (Loire-Inférieure). THAUVIN, notaire, à Orléans (Loiret). THINET, négociant, 15, rue du Grenier-Saint-Lazare, à Paris. TrouETTE (Édouard), pharmacien de première classe, ex-interne des hôpitaux, 68, rue de Rivoli, à Paris. Van DER LaAN (le docteur), à Lisbonne (Portugal). VERNE (Victor du), propriétaire, au château de La Croix, commune de Varennes-les-Nevers (Nièvre). VERRIER (Alfred), propriétaire, 103, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). Vincens (le docteur Joseph), à Saint-André-de-Sangonis (Hérault). VINENT, marquis DE PALOMARES #Santiago), propriélaire, 92, rue Charles-Laffite , à Neuilly (Seine), et à Séville (Espagne). VUILLEFROY DE SILLY (Eugène de), 17, rue Neuve-Saint-Augustin, à Paris. SOCIÉTÉS AGRÉGÉES : Commissariat national d'agriculture des Etats-Unis de Colombie, à Bogota. Société zoologique de Bâle (Suisse). VINGT-TROISIÈME SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE DE DISTRIBUTION DES RÉCOMPENSES DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION PROCÉS-VERBAL. La Société d’Acclimatation a tenu sa vingt-troisième séance publique annuelle de distribution des récompenses le ven- dredi 11 juin 1880, dans la salle du théâtre du Vaudeville, sous la présidence de M. de Quatrefages, membre de l’Institut, Vice-Président de la Société. Au bureau siégeaient : M. Drouyn de Lhuys, membre de l’Institut, Président de la Société; M. Ferdinand de Lesseps, membre de l’Insutut, MM. H. Bouley, membre de l’Institut, et le comte d'Eprémesnil, Vice-Présidents de la Société; M. Alb. Geoffroy-Saint-Hilaire, secrétaire général; MM. les Ministres des Pays-Bas, de la République Argentine, de Suisse, etc., etc. | Sur l’estrade se trouvaient placés MM. les membres du Con- seil, lesmembres du bureau des diverses sections, les membres de la Commission des récompenses et un grand nombre de notabilités françaises et étrangères. Une très nombreuse et brillante assemblée occupait la salle. M. le marquis de Selve, membre du Conseil, avait bien voulu, comme les années précédentes, se charger d'introduire les invités et leur faire les honneurs de la séance avec plusieurs commissaires qu'il avait désignés à cet effet. L’orchestre du Jardin d’Acclimatation, dirigé par M. Mayeur (de Opéra) prêtait son concours à cette solennité. La séance a été ouverte par M. de Quatrefages, qui s’est exprimé en ces termes : PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XV € MESDAMES ET MESSIEURS, » Un usage, presque invariablement suivi jusqu'ici, veut que le Président de nos séances publiques ouvre cette solennité de famille en traitant rapidement quelqu'une des questions qui nous occupent. Mais, aujourd’hui, la plus courte allocution vous paraîtrait trop longue. — Vous êtes justement impatients d'entendre et d’applaudir homme extraordinaire qui a déjà séparé l'Asie de l’Afrique et mis en communication notre Méditerranée avec les mers de l'Arabie et des Indes; qui se prépare maintenant à couper l’Amérique en deux et à marier le Pacifique à l'Atlantique. Aussi ne garderai-je la parole que le temps nécessaire de dire pourquoi j'ai eu à la prendre. » » Si J'occupe aujourd’hui le fauteuil, comme votre plus ancien Vice-Président, c’est que, — par un sentiment que nous devons respecter, tout en le regrettant, tout en protestant, — celui qui aurait dû s’y asseoir, a résisté à toutes nos instances. Mais, où qu’il lui ait convenu de prendre place, M. Drouyn de Lhuys n’en est pas moins, pour vous tous comme pour moi, le véritable Président de la séance ; et c’est en son nom que je donne la parole à M. Ferdinand de Lesseps. » Après cette allocution, vivement applaudie par l’Assemblée, M. de Lesseps a fait une conférence fort intéressante sur le percement de l’isthme de Panama, envisagé au point de vue de la facilité des relations avec l'Océan Pacifique, dont la science dé l’acclimatation profitera plus qu'aucune autre. Le discours de l’éminent ingénieur a été couvert par les applaudissements unanimes de la salle. Au moment de donner la parole à M. le Secrétaire général, M. le Président a fait connaître qu’il venait de recevoir l'avis que M. le Ministre de l’Instruction publique, avait, par arrêté du 9 juin, conféré à M. Jules Grisard, Agent général de la Société, les palmes académiques. XVI SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. En remettant à notre dévoué collègue les insignes de cette distinction, M. de Quatrefages lui a adressé les paroles sui- vantes : MonsIEUR GRISARD, «Je suis chargé par M. le Ministre de l’Instruction publique de vous remettre les insignes d’officier d'Académie. » « C’est une mission que je remplis avec Joie, car Je vous sais digne de cette distinction. — Une Société libre, comme la nôtre, n’a pas seulement besoim de présidents qui, comme MM. Is. Geoffroy Saint-Hilaire et Drouyn de Lhuys, mettent à son service une influence justement acquise; pas seulement de secrétaires généraux qui, comme MM. le comte d’Eprémesnil et Alb. Gcoffroy-Saint-Hilaire lui consacrent tout le temps que leur laissent d’autres occupations; pas seulemert d’un Conseil composé d'hommes à la fois entreprenants et sages. Le Prési- dent, le Secrétaire général, le Conseil sont les têtes de la Société; mais ils ne sauraient pas se passer d’une main et d’une man intelligente. Il leur faut un homme qui se voue cœur et âme à l’élévation des plans arrêtés en commun. » » Depuis bien des années, vous avez été cet homme. La Sociélé ne pouvait méconnaitre vos services; et elle n’a été que juste en demandant pour vous les palmes universitaires que le Ministre a accordées avec un gracieux empressement, » « Recevez-les, Monsieur, vous. pouvez les porter avec la conscience de les avoir bien méritées. » Ces paroles du Président ont été suivies d’applaudissements unanimes qui s'adressaient évidemment au nouveau digni- taire de l’Université. M. le Secrétaire général à présenté ensuite le rapport au nom de la Commission des récompenses. Il a été décerné cette année : 1° Deux titres de Membre honoraire ; 2 Une médaille d’or offerte par le Ministre de l’agricul- ture et du commerce; PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XVII 3° Une grande médaille d’or de la Société, 4 Deux grandes médailles d'argent à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire ; D Trois prix d’une valeur totale de 1200 francs; 6° Deux primes d’une valeur totale de 400 francs ; 7° Vingt médailles de première classe d'argent ; 8° Neuf médailles de seconde classe de bronze; 9° Six mentions honorables ; 10° Une récompense pécuniaire d’une valeur de 100 francs ; 11° Les deux primes de 200 et de 100 francs, fondées par feu Agron de Germigny; 19° Quatre primes de 100 francs et deux de 50 francs, offertes par l'Administration du Jardin d’Acclimatation. Le Secrétaire des séances, RAVERET-WATTEL. 8° SÉRIE, T. VII. — Séance publique annuelle. b PRIX EXTRAORDINAIRES ENCORE A DÉCERNER GÉNÉRALITÉS. 1° — 1863. — Prix pour les travaux théoriques relatifs à l'acclimatation. $ I. Les travaux théoriques sur des questions relatives à l’accli- matation, publiés pendant les cinq années qui précèdent, pourront être récompensés, chaque année, par des prix spéciaux de 500 francs au moins. La Sociélé voudrait voir étudier particulièrement les causes qui peuvent s’opposer à l’acclimatation, et les moyens qui peuvent servir à prévenir ou à combattre leurs effets. SIT. Il pourra, en outre, être accordé dans chaque section des primes ou des médailles aux auteurs de travaux relatifs aux ques- tions dont s’occupe la Société. Ces travaux devront être de nature à servir de guide dans les ap- plications pratiques ou propres à les vulgariser. Les ouvrages (imprimés ou manuscrits) devront être remis à la Société avant le 1°" décembre de chaque année. 2° — 4867. — Prix pour les travaux de zoologie pure, pouvant servir de guide dans les applications. La Société, voulant encourager les travaux de zoologie pure (mo- nographies génériques, recherches d'anatomie comparée, études embryogéniques, etc.), qui servent si souvent de guide dans les ap- plications utilitaires de cette science et rendent facile l'introduction d'espèces nouvelles ou la multiplication ou le perfectionnement d’es- pèces déjà importées, décernera annuellement, s’il y a lieu, un prix de 500 francs au moins à la meilleure monographie de cet ordre publiée pendant les cinq années précédentes. Elle tiendra particulièrement compte, dans ses jugements, des applications auxquelles les travaux de zoologie pure appelés à con- courir auraient déjà conduit, que ces applications aient été faites par les auteurs de ces travaux ou par d’autres personnes. Un exemplaire devra être déposé avant le 1* décembre. 9° — 4875. — Des primes ou médailles pourront être accordées aux personnes qui auront démontré, pratiquement ou théoriquement, les procédés les plus favorables à la multiplication et à la conserva- tion des animaux essentiellement protecteurs des cultures. Concours ouvert jusqu’au 1‘ décembre 1880. (1 Le chiffre qui précède l'énoncé des divers prix indique l’année de la fon- dation de ces prix. Tous les prix qui ne portent D l'indication d’une fondation particulière sont fondés par la Société. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XIX 4° — 1867. — Prix perpétuel fondé par feu M"° GUÉRINEAU, née DELALANDE. Une grande médaille d’or, à l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint- Hilaire, et destinée à continuer les fondations faites les années précédentes, dans l'intention d’honorer la mémoire de Pillustre et intrépide naturaliste voyageur Pierre Delalande, frère de M"° Gué- rineau. Cette médaille sera décernée, en 1881, au voyageur qui, en Afrique ou en Amérique, aura rendu depuis huit années le plus de services dans l’ordre des travaux de la Société, principalement au point de vue de l’alimentation de l’homme. Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le 17 décembre 1880. 5° — 4864. — Introduction d'espèces nouvelles. Il pourra être accordé, dans chaque section, des primes d’une valeur de 200 à 500 francs à toute personne ayant introduit quelque espèce nouvelle utile ou ornementale d’un réel intérêt. 6° — 18G1. — Prix fondés par feu M. AGRON DE GERMIGNY. Deux primes, de 200 francs et de 100 francs, seront décernées, chaque année, pour les bons soins donnés aux animaux ou aux vé- gétaux, soit au Jardin d’acclimatation (200 francs), soit dans les établissements d’acclimatation se rattachant à la Société (prime de 100 francs). Les pièces relatives à ce concours devront parvenir à la Société avant le 4e décembre de chaque année. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. 4° — 1870. — Introduction en France des belles races asines de l'Orient. On devra faire approuver par la Société d’Acclimatation les Anes éta- lons importés, et prouver que vingt saillies au moins ont été faites dans l’année par chacun d’eux. Prix. — 1000 francs. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. 2° — 186$S.— Domestication complète, application à l’agricul- ture ou emploi dans les villes de l’'Hémione (Equus Hemionus) ou du Dauw (E. Burchelli). La domestication suppose la reproduction en captivité. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. PRrix.— 1000 francs. YX SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. 3 — 4867. — Métissage de l'Hémione ou de ses congénères (Dauw, Zèbre, Couagga) avec le Cheval. On devra avoir obtenu un ou plusieurs métis âgés au moins d’un an. Concours prorogé jusqu'au 1°" décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 4 — 4867. — Propagation des métis de l’'Hémione ou de ses congénères (Dauw, Zèbre, Couagga) avec l’Ane. Ce prix sera décerné à l’éleveur qui aura produit le plus de métis. (Il devra en présenter quatre individus au moins.) Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 5° — 4867. — Elevage de l’Alpaca, de l’Alpa-Lama et du Lama. On devra présenter au concours 12 sujets nés chez l’éleveur et âgés d’un an au moins. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 1500 francs. 6° — 1869. — Prix perpétuel fondé par feu M": Ad. DUTRONE, née GALOT. Une somme annuelle de 100 francs sera, tous les trois ans, con- vertie en prime de 300 francs (ou médaille d’or de cette valeur), et décernée, par concours, au propriétaire ou au fermier qui, en France ou en Belgique, aura le mieux contribué à la propagation de la race bovine désarmée SARLABOT, créée par feu M. le conseiller Ad. Dutrône. Ce prix sera décerné en 1881 et 1884. 1° — 4833. — Chèvres laitières. On devra présenter 1 Bouc ei8 Chèvres d’un type uniforme, et justifier que trois mois après la parturition les Chèvres donnent 3 litres de lait par jour et par tête. Les concurrents devront présenter un compte des dépenses et recettes occasionnées par l'entretien du troupeau, et faire connaitre à quel usage le lait a été employé (lait en nature, beurre, fromage). Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. 8° — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du cerf Wapiti (Cervus Canadensis), du Cerf d’Aristote (Cervus Aristotelis) ou d’une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 1500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1°" décembre 1880. 9 — 4874. — Multiphcation en France, à l’état sauvage (dans un graud parc clos de murs ou en forêt), du Cerf axis (C'ervus axis), PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXI du Cerf des Moluques (Cervus Moluccensis) ou d’une autre espèce de taille moyenne. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 1000 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. 410 — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Gerf-Cochon (Cervus porcinus), ou d’une autre espèce analogue. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1# décembre 1880. 11° — 4834. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), du Cerf Pudu (Cerous Pudu) ou d’une espèce analogue. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix, — 500 francs. Concours ouvert jusqu'au 1° décembre 1880. 12 — 4874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), de l’Antilope Canna (Bos elaphus Oreas) ou d’une autre grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. —- 1500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. 13 — 2874. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), de l’Antilope Nylgau (Por- tax picta) ou d’une autre espèce de taille moyenne. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 1000 francs. Concours ouvert jusqu’au 1 décembre 1880. 14 — 48974. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc elos de murs ou en forêt), d’Antilopes de petite taille. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l'état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. 15° — 1878. — [Introduction en France de l’'Hydropotes inermis (Ke ou Chang). On devra avoir introduit au moins trois couples de Ke ou Chang, et XXII SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. faire constater que trois mois après leur importation ces animaux sont dans de bonnes conditions de santé. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 16—#4873. — Multiplication en France de l’'Hydropotes inermis (Ke ou Chang). On devra faire constater la présence de dix individus au moins âgés de plus d’un an et issus des reproducteurs importés. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1880. Prix. — 1000 franes. {T° — 4865. — Domestication en France du Castor, soit du Ca- nada, soit des bords du Rhône. | On devra présenter au moins quatre individus mâles et femelles, nés chez le propriétaire et âgés d’un an au moins. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 500 francs. — Le prix sera doublé si l’on présente des indi- vidus de seconde génération. 18° — 4875. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand pare clos de murs ou en forêt), de Kangurous de grande espèce. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 1000 francs. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1880. 19° — 48735. — Multiplication en France, à l’état sauvage (dans un grand parc clos de murs ou en forêt), de Kangurous de petite taille. On devra faire constater la présence de dix individus au moins, nés à l’état de liberté, parmi lesquels six animaux seront âgés de plus d’un an. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. DEUXIÈME SECTION. — OISEAUX. 1° — 48335. — Un prix de 500 francs sera accordé à l'inventeur d’un genre de nourriture artificielle ou composition pouvant rem- placer partout et à un prix modéré les œufs de fourmis (nymphes et larves), pour l’élevage des Perdrix et des Faisans. On devra justifier du plein succès du procédé et livrer ce genre de nour- riture à un prix qui ne sera pas plus élevé que celui des œufs de fourmis. Prix. — 500 francs. Concours ouvert jusqu’au 1 décembre 1880. 2° — 4864. — Introduction et acclimatation d’un nouveau gibier pris dans la classe des Oiseaux. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXII Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra présenter plusieurs sujets vivants de seconde génération Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 à 1000 francs. 3 — 1830.— Multiplication et propagation en France ou en Algérie du Serpentaire (Gypogeranus Serpentarius). On devra présenter un couple de ces oiseaux de première génération, et justifier de la possession du couple producteur et des jeunes obtenus. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 4° — 4868. — Acclimatation du Martin triste (Acridotheres tristis), ou d’une espèce analogue, en Algérie ou dans le midi de la France. On devra présenter cinq paires de ces oiseaux, adultes, de seconde génération. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 500 francs. 90 — #870. — Multiplication en France, à l’état sauvage, de le Pintade ordinaire (Numida Meleagris). On devra faire constater l’existence, sur les terres du propriétaire, d’au moins quatre compagnies de Pintades de six individus chacune, vivant à l’état sauvage. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1880. Prix. — 250 francs. 6°— 4875. — Multiplication en France, à l’état sauvage, du Faisan vénéré. On devra faire constater l’existence d’au moins dix jeunes sujets vivant en liberté et provenant du couple ou des couples lâchés. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 1° — 4870. — Création d’une race de Poules domestiques pondant de gros œufs. On devra présenter au moins douze Poules de 3° génération, constituant une race stable, et donnant régulièrement des œufs atteignant le poids de 15 grammes. Cette race, créée par la sélection ou par croisement, devra présenter les caractères d’une variété de bonne qualité pour la consom- mation. Concours ouvert jusqu’au 1°" décembre 1880. Prix. — 500 francs. 8° — 1879. — Reproduction en captivité du Lophophore (Lo- phophorus refulgens) en France. On devra présenter au moins six sujets vivants nés chez le proprié- taire et issus d’oiseaux nés en Europe. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. XXIV SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. 9 — 4867. — Reproduction en captivité du Tragopan satyre (Ceriornis satyra) en France. On devra présenter au moins six sujets vivants âgés d’un an, produits en captivité et nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 à 1000 francs. 10° — 2867. — Introduction et multiplication en France, en par- quets, du Tétras huppecol (Tetrao Cupido) de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins douze sujets, complètement adultes, nés : et élevés chez le propriétaire. Concours prorogé jusqu’au 1* décembre 1880. Prix. — 250 francs. Le prix sera doublé si la multiplication du Tétras huppecol a été obtenue en liberté. 11° — 4870. — Multiplication en France, à l’état sauvage, dela Perdrix de Chine (Galloperdix Sphenura) ou d'une autre Perdrix percheuse. On devra faire constater l’existence d’au moins six sujets vivant en liberté et provenant du ou des couples lâchés. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 300 francs. 12 — 4877. — Importation des grosses espèces de Colins (ori- ginaires du Mexique et du Brésil) et des petites espèces de Tina- mous de l'Amérique méridionale. On devra avoir importé au moins six couples de ces oiseaux et justifier que trois mois après leur importation ils sont dans de bonnes conditions de santé. Prix. — 250 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. 18° — 4877. — Multiplication en volière des grosses espèces de Colins originaires du Mexique et du Brésil, ou des petites espèces de Tinamous de l’Amérique méridionale. On devra présenter dix sujets vivants nés des oiseaux directement im- portés du pays d’origine. Prix. — 300 francs. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. 14° — 1876. — Propagation des Pigeons voyageurs. La Société d’Acclimatation, voulant encourager la propagation des Pigeons voyageurs, décernera annuellement, s’il y a lieu, des médailles ou des primes en argent aux personnes qui auront installé des colombiers peuplés de Pigeons voyageurs, reconnus de bonne race, dans les diverses régions de la France où il n’en existe pas encore. Ces colombiers devront être installés dans les villes et de préférence dans les places fortes ; ils devront être peuplés de dix paires, au moins, de Pigeons voyageurs adultes reproducteurs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXV Les candidats aux récompenses de la Société devront justifier que leurs Pigeons ont été entrainés et fournir des détails circonstanciés sur les épreuves subies par leurs oiseaux. 15° — 2870. — Reproduction de la grande Outarde (Otis tarda) à l’état sauvage. On devra prouver que trois couples au moins de grandes Outardes ont couvé et élevé leurs jeunes en France, sur les terres du propriétaire. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 250 francs. 16° — 4870. — Domestication en France ou en Algérie de lIbis sacré (Ibis religiosa) ou de l'Ibis falcinelle {Jbis falcinellus), ou d’un autre oiseau destructeur des Souris, Insectes et Mollusques nui- sibles dans les jardins. Sont exceptées les espèces qui pourraient ravager les cultures. On devra faire constater l'existence de quatre sujets au moins de pre- mière génération, vivant en liberté autour d’une habitation et nés de parents libres eux-mêmes dans la propriété. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 17 — 4857. — Introduction et domestication en France du Dromée (Casoar de la Nouvelle-Hollande, D. Novæ-Hollandiæ), ou du Nandou (Autruche d'Amérique, Rhea americana). On devra justifier de la possession d’au moins six Câsoars ou Nandous, nés chez le propriétaire et âgés d’un an au moins, ou de quatre Casoars ou Nandous de seconde génération. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1885. Prix. — 1500 francs. | 18° — 1867. — Domestication de l’Autruche d'Afrique (Stru- thio camelus) en Europe. On devra justifier de la possession d’au moins six Autruches nées chez le propriétaire et âgées d’un an au moins. , Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. PRIX. — 1500 francs. 19 — 1879. — Création en Algérie d’une ferme d’Autruches. On devra être possesseur de dix couples, au moins, de reproducteurs, et avoir fait naître et élevé dans les trois années précédentes cent jeunes autruchons. Les concurrents ne seront pas tenus d'entretenir chez eux tous les jeunes produits; mais ils devront fournir des documents authen- tiques justifiant de la destination qui leur a été donnée. Les concurrents devront présenter un compte des dépenses et recettes occasionnées par l’entretien du troupeau; faire connaître la valeur des plumes livrées au commerce ; les procédés à employer pour la multipli- cation des jeunes (incubation naturelle ou hydro-incubateurs), et adresser à la Société un rapport circonstancié donnant tous les détails propres à l'éducation de l’Autruche en captivité. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 1000 francs. XXVI SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. 20° — 4878. — lomestication d’un nouveau Palmipède utile. On devra présenter au moins dix sujets vivants de seconde génération produits en captivité. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 1000 francs. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, MOLLUSQUES, ETC. CRUSTACÉS, ANNÉLIDES. REPTILES. 1° — 4870. — Introduction et multiplication en France de la Grenouille bœuf (Rana mugiens) de l'Amérique du Nord. On devra justifier de la possession de vingt-cinq sujets nés chez le pro- priétaire. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 250 francs. POISSONS. 2° — 4838. — Introduction dans les eaux douces de la France d’un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins ; on devra justifier qu’ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 9° — 4878. — Acclimatation dans les eaux douces de la France d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours ouvert jusqu'au 1* décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 4 — 4873. — Introduction dans les eaux douces de l'Algérie d’un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins; on devra justifier qu’ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gourami (Osphrome- nus olfax). 0° — 4873. — Acclimatation dans les eaux douces de l’Algérie d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. PRIX. — 1000 francs. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gourami (Osphrome- nus olfax). 6° — 4873. — Introduction dans les eaux douces de la Guade- loupe et de la Martinique d’un nouveau Poisson alimentaire. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins ; on devra justifier qu'ils ont été importés depuis plus d’un an. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXVII Concours ouvert jusqu’au 1°" décembre 1880. Prix. — 500 francs. Le prix sera doublé si le poisson introduit est le Gowraimi (Osphrome- nus olfax). 1— 4838.— Acclimatation dans les eaux douces de la Guade- loupe et de la Martinique d’un nouveau Poisson alimentaire. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 1000 francs. Le prix sera doublé si le poisson acclimaté est le Gourami (Osphrome- nus olfax). 8° — 1876. — Multiplication en France du Salmo fontinalis de l'Amérique du Nord. On devra présenter au moins cinquante sujets, àgés d’un an, nés chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu’au 1 décembre 1880. PRIX. — 500 francs. 9 — 4834. — Introduction en France du Coregonus otsego de l'Amérique du Nord. Les poissons introduits devront être au nombre de vingt au moins, et l’on devra justifier qu’ils ont été importés depuis plus d’un an. Concours ouvert jusqu'au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. Si des multiplications du Coregonus otsego ont été obtenues en France, le prix sera doublé. 10° — 4839. — Multiplication en France du Salmo quinnat de l’Amérique du Nord. On devra présenter au moins 500 alevins, âgés d’un an, nés de parents existant dans les eaux du propriétaire depuis au moins dix-huit mois. L'état des reproducteurs devra être constaté au moment du frai par de pièces authentiques. On devra également faire constater l'époque de l’éclosion des œufs et faire connaître dans un rapport circonstancié les observations auxquelles donnerait lieu l’éducation de ces jeunes poissons. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. 11° — 4879.— Propagation dans les eaux douces de la France de la grande Truite des lacs (Salmo Lemanus). Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. 12° — 4879. — Propagation dans les eaux de la France du Coregone Lavaret. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. MOLLUSQUES. 13° — 2867. — Acclimatation et propagation d’un Mollusque XXVII SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. utile d'espèce terrestre, fluviatile ou marine, resté jusqu’à ce jour étranger à notre pays. — Cette acclimatation devra avoir donné lieu à une exploitation industrielle : ses produits alimentaires ou autres seront examinés par la Société. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 14° — 4869. — Reproduction artificielle des Huîtres. — Un prix de 1000 francs sera décerné pour le meilleur travail indiquant, au point de vue pratique, les méthodes les plus propres à assurer cette reproduction artificielle. L'ouvrage devra, en outre, faire connaître d’une manière précise les conditions à remplir pour obtenir les au- torisations de créer des établissements huîtriers, et énumérer les travaux que comportent les bancs d’Huitres naturels, aussi bien que les caractères auxquels on peut reconnaitre qu’un banc est exploi- table ; enfin quelles sont les mesures qu’il convient de prendre pour l'enlèvement du coquillage. En un mot, ce travail devra constituer un véritable manuel d'ostréiculture. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. 15° — 4879. — Culture de la Moule sur les côtes méditerra- néennes. On devra justifier d’une superficie d’un hectare mis en culture, soit sur fond horizontal, soit sur bouchots, et ayant donné des produits alimen- (aires au moins une année. Les concurrents devront joindre à l’appui de leur demande un mémoire indiquant, au point de vue pratique, les moyens les plus propres à assurer le succès de semblable industrie, et présenter un compte des dépenses occasionnées pour l'établissement de l'exploitation et des bénéfices qu’on peut en tirer. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 1000 francs. CRUSTACÉS. 16° — 2867. — Introduction et acclimatation d’un Crustacé alimentaire dans les eaux douces de la France, de l'Algérie, de la Martinique ou de la Guadeloupe. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1880. PRIX. — 500 francs. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES. 1° — 2865. — Acclimatation et multiplication soutenue pen- dant trois années au moins en Europe ou en Algérie d’un insecte producteur de cire, autre que l’Abeille ou les Mélipones. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880, Prix. — 1000 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXIX SÉRICICULTURE. 2 — 4857. — Acclimatation et multiplication soutenue pen- dant trois années au moins en France ou en Algérie d’une nouvelle espèce de Ver à soie produisant de la soie bonne à dévider ou à carder pour employer industriellement. Le prix ne sera accordé que sur preuve d’une production annuelle de mille cocons au moins. Concours prorogé jusqu’au 1°" décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 3° — 1863. — Application industrielle de la soie des Attacus Cynthia et Arrindia, Vers à soie de l’Aïlante et du Ricin. On devra présenter plusieurs coupes d’étoffe formant ensemble au moins 50 mètres, et fabriquées avec la soie dévidée en fils continus de l’'Attacus Cynthia ou de l'A. Arrindia, ou du métis de ces deux espèces et sans aucun mélange d’autres matières. Les tissus de bourre de soie sont hors de concours. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 4 — 1878. — Encouragement, en France, à un établissement industriel pouvant livrer à la consommation et prêtes à être tissées des soies grèges ou des filoselles des cocons d’une des espèces ci- après désignées : Attacus Yama-mai, Pernyi, Cynthia, Cecropia, Polyphe- mus, etc., espèces qui ont déjà été l’objet d’éducations en France sur une échelle plus ou moins étendue. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 1000 francs. 5 — 4877. — Vers à soie du Mürier. — Études théoriques et pratiques sur les diverses maladies qui les atteignent. Les auteurs devront, autant que possible, étudier monographiquement une ou plusieurs des maladies qui atteignent les Vers à soie, en préciser les symptômes, faire connaître les allérations organiques qu’elles entraînent, étudier expérimentalement les causes qui leur donnent naissance et les meilleurs moyens à employer pour les combattre. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 6°— 4870. — Vers à soie du Mürier. — Production dans le nord de la France de la graine de Vers à soie de races européennes par de petites éducations. Considérant lintérêt qu’il y aurait à encourager la production de la graine saine des Vers à soie du Mürier de races européennes, les prix sont institués pour récompenser dans les bassins de la Seine, de la Somme, de la Meuse, du Rhin, ainsi que dans la portion sep- tentrionale du bassin de la Loire, les petites éducations qui permet- XXX SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. tront de mettre au grainage des cocons provenant d’éducations dans lesquelles aucune maladie des Vers n’aura été constatée. La Société n’admettra au concours du grainage que les graines de Vers à soie de races européennes. Elle ne primera aucune éducation portant sur plus de 30 grammes de graine pour une même habitation. Mise au grainage de plus de 50 kilogrammes de cocons : Deux Prix de 500 francs chacun. Mise au grainage de 25 à 50 kilogrammes de cocons : Deux Prix de 200 francs chacun. Mise au grainage de 10 à 25 kilogrammes de cocons : QuATRE Prix de 100 francs chacun. Mise au grainage de 5 à 10 kilogrammes de cocons : Dix Prix de 50 francs chacun. Ces primes seront distribuées chaque année, s’il y a lieu, jusqu’en 1880. Les concurrents devront (cette condition est de rigueur) se faire con- naître en temps utile, afin que la Société puisse faire suivre par ses dé- légués la marche des éducations et en constater les résultats. APICULTURE. T — 1870.— Études théoriques et pratiques’ sur les diverses maladies qui atteignent les Abeilles, et principalement sur la loque ou pourriture du couvain. Les auteurs devront, autant que possible, en préciser les sym- ptômes, indiquer les altérations organiques qu’elle entraine, étudier expérimentalement les causes qui la produisent et les meilleurs moyens à employer pour la combattre. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. 8 — 4830. — Propagation en France de l’Abeille égyptienne (Apis fasciata). On devra justifier de la possession de six colonies vivant chez le pro- priétaire depuis au moins deux ans, en bon état, sans dégénérescence ni hybridation, et de six bons essaims de l’année parfaitement purs, prove- nant des ruches mères ci-dessus désignées. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 9 — 4870. — Introduction en France d’une Mélipone ou Tri- gone (Abeille sans aiguillon) américaine, australienne ou africaine. Présenter une colonie vivant depuis deux ans chez le propriétaire. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1880. Prix.— 500 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXXI CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX. 1°— 1873. — Plantes de pleine terre utiles et d'ornement, in- troduites en Europe dans ces dix dernières années. Les auteurs devront indiquer dans un livre, ou dans un mémoire étendu, les usages divers de ces plantes, leur pays d’origine, la date de leur in- troduction, la manière de les cultiver; les décrire et désigner les diffé- rentes variétés obtenues depuis leur importation, ainsi que les différents noms sous lesquels ces végétaux sont connus. En d’autres termes, les ouvrages présentés au concours devront pouvoir servir de guide pratique pour la culture des plantes d'importation nouvelle. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880; les ouvrages (manuscrits ou imprimés) devront être remis à la Société avant le 1 décembre. Prix. — 500 francs. 9 — 1866. — Introduction en France et mise en grande cul- ture d’une plante nouvelle pouvant être utilisée pour la nourriture des bestiaux. Concours prorogé jusqu’au 1% décembre 1880. 1e Prix. — 500 francs. 2 Prix. — 300 francs. 3° — 4870. — Introduction en France, sous le climat de Paris, d’une espèce végétale propre à être employée pour l'alimentation de l’homme, ou utilisable dans l’industrie ou en médecine. On devra justifier des qualités de la plante introduite, et prouver qu’elle a été cultivée en pleine terre, durant trois années au moins, sous le climat de Paris, ou sous un climat analogue. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880, Prix. — 500 francs. 1880. — prix de 200 frames, fondé par M. GODEFROY-LEBŒUR. Un prix de 200 franes sera décerné à la personne qui présentera un double décalitre de graines d'Elæococca vernicia récoltées sur des plantes cultivées à l'air libre, en Europe ou en Algérie, sans autres abris que les rangées d’arbres nécessaires à leur protection dans le jeune âge (comme au Se-tchuen). Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. Prix. — 100 francs. 5° —41870.— Utilisation industrielle du Lo-za (Rhamnus utilis) qui produit le vert de Chine. On devra fournir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les documents relatifs aux méthodes et procédés emplovés. On devra également présenter des spécimens d’étoffes teintes en France avec les produits du Lo-za préparés en France. SLR. . SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. 6° — 4868.— Utilisation industrielle de lOrtie de Chine (Bæh- meria utilis, tenacissima, etc.). On devra fournir à la Société, sous réserve des droits de propriété, les documents relatifs aux méthodes et procédés employés. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. Prix. — 500 francs. T—1870. — Introduction en France des espèces de Chêne originaires du Japon (Quercus serrata, glandulifera et autres). En présence des échecs éprouvés généralement dans les éduca- tions des Vers à soie Yama-mai, nourris sur les Chênes européens, on pense qu'il y aurait intérêt à introduire en Franceles Chênes japonais. Le prix sera décerné à la personne qui pourra justifier de la plantation d’un millier de pieds de Chênes japonais, hauts de 1 mètre au moins, et qui aura pu faire avec les feuilles de ses arbres une donne de Vers à soie Yama-maï. Concours ouvert jusqu’au 1* décembre 1880. Prix. — 500 francs. 8-—4870.— Introduction et culture en France du Noyer d’ Amé- rique (Carya alba), connu aux États-Unis sous le nom de ROSES (bois employé dans la construction des voitures légères). On devra justifier de la plantation sur un demi-hectare de Noyers d’A- mérique ou de la possession de 500 arbres hauts de 1,50 au moins. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 350 francs. %— 4870.— Propagation du Mürier du Japon (Morus Japo- nica) dans le nord de la France. La Société, pensant qu'il y a tout avantage à encourager les ten- tatives de sériciculture pour grainage, et par conséquent la planta- tion du Mürier, dans le centre et le nord de la France; Considérant en outre qu'aucune variété de Mürier ne pourra on- ner des résultats plus assurés que le Mürier du Japon, récompensera les propagations les plus importantes de cette plante qui auront été faites dans les bassins de la Seine, de la Somme, de la Meuse, du Rhin et dans la portion septentrionale du bassin de la Loire. Ces primes seront distribuées chaque année, s’il y a lieu, jusqu’en 1880. Deux Prix de 100 franes chacun. QuATRE Prix de 50 francs. 10° — 4866. — Introduction ou obtention pendant deux années successives d’une variété d’'Igname de la Chine (Dioscorea Batatas) joignant à sa qualité supérieure un arrachage beaucoup plus facile. Concours prorogé jusqu’au 1° décembre 1880. 1 Prix. -— 600 francs. 2e Prix. — 400 francs. PROCÈS-VERBAL DE LA SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE. XXXHII 11° — 2830. — Culture du Bambou dans le centre et le nord de la France. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès le Bambou pendant plus de cinq années, et dont les cultures couvriront, au moins pendant les dernières années, un demi- hectare ; 20 Exploité industriellement ses cultures de Bambou. Concours ouvert jusqu’au 1" décembre 1880. Deux Prix de 1000 francs chacun. 12 — 4832. — Introduction, par semis, de glands truffiers de la Truffe noire dans une contrée où elle est aujourd’hui inconnue. La culture devra être faite suivant les données nouvelles, couvrir au moins un demi-hectare, et pouvoir livrer des produits de qualité marchande. | Le Prix de 1000 francs sera décerné dans dix ans (en 4882). 13° — 2873. — Culture de l’'Eucalyptus en Algérie. Le prix sera accordé à celui qui aura : 4° Cultivé avec succès l'Eucalyptus pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront au moins, pendant les dernières années, 8 hectares ; 2 Exploité industriellement ses cultures d’Eucalyptus. Concours ouvert jusqu’au 1% décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 14 — 1878. — Culture de lEucalyptus en France et particu- lièrement en Corse. Le prix sera accordé à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès l’Eucalyptus pendant plus de cinq années et don les cultures couvriront a moins, pendant les dernières années, 2 hectares ; 20 Exploité industriellement ses cultures d’Eucalyptus. Concours ouvert jusqu'au 1* décembre 1880. Prix. — 1000 francs. 15° — 4836. — Guide théorique et pratique de la culture de l'Eucalyplus. Les auteurs devront surtout étudier, en s'appuyant sur des expériences, et comparativement, quelles sont les espèces d’Eucalyplus qui peuvent être cultivées sous les divers climats; faire connaître la nature du sol qui leur convient, les soins spéciaux de culture que chaque espèce exige, le degré de froid auquel elle résiste et leur valeur relative. Concours ouvert jusqu’au 1°* décembre 1885. Prix. — 500 francs. 16° — 4876. — Culture du Jaborandi (Pilocarpus pinnatus) en France ou en Algérie. Le prix sera décerné à celui qui aura : 1° Cultivé avec succès le Jaborandi pendant plus de cinq années et dont les cultures couvriront, au moins pendant les dernières années, un demi-hectare ; 3° SÉRIE, T. VII — Séance publique annurlie. C XXXIV SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. 20 Exploité commercialement ses cultures de Jaborandi. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1885. Prix. — 500 francs. 17 — 48379. — Reboisement des terrains en pente par JAilante. Considérant que l’Ailante s’accommodant facilement de tous les sols, que les troupeaux ne touchent ni à ses feuilles ni à son écorce, et qu'il serait par conséquent essentiellement propre au reboisement de certains terrains pauvres servant actuellement de pâture, la Société institue un prix de 1000 francs, qui sera décerné à la personne ou à la commune qui, en France, justifiera de la plantation de 5 hectares de cette essence. Les concurrents devront établir que le reboisement est fait depuis plus de cinq ans. Concours ouvert jusqu’au 1° décembre 1890. Prix. — 1000 francs. RAPPORT ANNUEL SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION EN 1879 Par M. C. RAVERET-WATTEL . Secrétaire des séances. MESSIEURS, Je viens, suivant l’usage établi dans notre Société, vous présenter le tableau succinct des travaux accomplis pendant la session dernière. Les résultats dont j'ai à vous entretenir présentent un ensemble des plus satisfaisants, et témoignent, comme ceux des années précédentes, des efforts que vous ne cessez de faire pour les progrès de votre œuvre. Mais avant de vous en exposer le détail, je dois remplir un triste et pieux devoir en rendant hommage à la mémoire de ceux de nos confrères que la mort a séparés de nous dans l’année. La Société à perdu en M‘ Verrolles, vicaire apostolique de Mantchourie, évêque de Colombie, un de ses plus anciens membres honoraires et de ses plus fidèles adhérents. Dès l’origine de notre Société, M°" Verrolles était venu lui apporter son précieux concours, et s'était notamment employé de la façon la plus utile, lors de l’envoi en France d'animaux de la Chine par M. de Montigny. M. Paul Gervais, membre de l’Académie des sciences, pro- fesseur au Muséum d'histoire naturelle, etc., fut, lui aussi, dans les instants de liberté que lui laissaient ses nombreux tra- vaux, un des membres les plus assidus de la Société ; sa mort laisse également dans nos rangs un vide profondément regret- table. La Société a de même perdu, dans la personne de M. le docteur Alphonse Gubler, membre de l’Académie de médecine, XXXVI SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. professeur de thérapeutique à la Faculté de médecine, un de ses membres les plus éminents. Enfin la mort nous a encore séparés de deux autres de nos confrères, M. Victor Masson et M. Augustin Delondre, qui comptaient tous deux au nombre des membres les plus an- ciens et les plus zélés de notre association. Si la Société a fait des pertes regrettables, elle a heureuse- ment, Messieurs, recruté de nouveaux adhérents, qui viennent lui apporter le concours de leur science et de leur dévoue- ment, augmenter ses ressources et accroître ses moyens d’ac- tion. Or, c’est en multipliant les essais et les tentatives sur un grand nombre de points que nous arriverons plus sûrement et plus rapidement au but que nous poursuivons. La plupart des questions dont nous nous occupons ne sauraient, en effet, être résolues qu’en examinant attentivement les faits pour en tirer des déductions exactes, en groupant et en coordonnant judicieusement de nombreuses observations afin d’arriver à des conclusions certaines. C’est précisément d’après celte méthode qu'avec ce soin, cette conscience qu’il apporte dans tous ses travaux, M. la Perre de Roo a poursuivi cette année dans notre Bulletin l'étude de la question de la consanguinité (1), question si pleine d'intérêt au point de vue de la physiologie et de la science pure, comme à celui de la pratique, c’est-à-dire de l'élevage et de la création des races. La même question a également fixé l'attention de notre con- frère M. Garnot, qui vous a communiqué, à ce sujet, le résultat de ses propres expériences (2). Sous l'inspiration de son illustre et vénéré fondateur [sidore Geoffroy Saint-Hilaire, la Société d’Acclimatations’est, presque dès l’époque de sa création, intéressée à la propaga- tion de l’usage alimentaire de la viande de cheval; elle a tenu * à encourager et à seconder de philantropiques efforts tendant 4 à détruire les préjugés regrettables, à vaincre la répugnance (1) V. La Perre de Roo, Des prétendus effets néfastes des alliances consan- guines (Bulletin, 1879, p. 1, 361). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 707). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XXXVII non motivée, qui privaient l'alimentation publique d’une res- source particulièrement importante à une époque où les classes nécessiteuses ont tant à souffrir du renchérissement général des denrées. Seize années de persévérance ont triomphé du préjugé, et plus de 2,000,000 de kilogrammes de viande de cheval sont maintenant consommés chaque année dans Paris (1), diminuant les privations des pauvres et des travailleurs, auxquels la cherté des autres viandes en interdit souvent l'usage. Si l’hippophagie est ainsi définitivement acceptée aujour- d’hui, on le doit en grande partie, disons mieux, on Île doit surtout à notre honorable confrère M. Decroix. Ajoutons que, non content de se consacrer avec un zèle déjà fort méritoire à la propagation de l’usage de la viande de cheval, M. Decroix a tenu à combattre et à réfuter toutes les objections, en dé- montrant, par des expériences faites sur lui-même, l’inocuité complète de la viande des animaux malades employée comme aliment (2). De semblables expériences, entreprises unique- ment par amour de l'humanité, témoignent d’un dévouement et d’un esprit de sacrifice qui font le plus grand honneur à notre confrère. Si introduire et propager chez nous les espèces étrangères est le but principal que notre Société s’est proposé, conserver et protéger celles que nous possédons déjà est également l'objet de nos préocccupations. Aussi avez-vous reçu avec intérêt les nombreuses communications de M. de Confévron (3) relatives à la rapide disparition du gibier en France et à la nécessité de mesures administratives pouvant assurer une pro- tection véritablement efficace à grand nombre d’espèces ani- males qui, jadis très communes chez nous, tendent à dispa- raître bientôt d’une façon complète, par suite du braconnage ou d’une chasse effrénée. Sur la proposition de votre Secrétaire général, une Commis- sion a été nommée pour étudier, sous toutes ses faces, cette (1) E. Decroix, l’Hippophagie et les viandes insalubres (Bulletin, 1819, p.209). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 65). | (3) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 48, 57, 183, 241, 509, 516, 582, 709). XXXIII SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. question si complexe. Un rapport, résumant les travaux et les propositions de cette Commission, vous sera présenté et viendra certainement fournir des éléments précieux pour la solution d’un problème véritablement d'intérêt public (1). Notre confrère, M. le comte d'Esterno, vous avait entretenu d’une race exceptionnelle de Chiens sauvages, habitant cer- taines contrées des pays de la Plata ; il vous avait signalé l’in- térêt qu’il y aurait à ce que ces animaux, inconnus en Europe, y fussent importés, afin que l’on essayât de les utiliser pour la chasse et la destruction des fauves, qui causent de sérieuses déprédations sur certains points de l’Algérie. Dans un mé- moire intéressant M. le baron Henri de Rasse (2) a complété les indications premières qui vous avaient été données sur ces Chiens, et il vous a, en même temps, fourni de curieux détails sur la chasse du Tinamou, à la Plata. D'autre part, M. de Sémallé vous a rendu compte d’un essai d’élevage du Cobaye ou Cochon d'Inde en demi-liberté (3), et M. Joseph Cornély vous a tenus au courant des éducations de mammifères et d'oiseaux exotiques dont il continue à s’oc- cuper avec tant de succès dans son parc de Beaujardin, à Tours. Larigueur excessive de Phiver dernier a permis à notre confrère de faire des observations précieuses sur le degré de résistance au froid des espèces dont 1l s'occupe, espèces parmi lesquelles un grand nombre ont fait preuve d’une rusticité, re- marquable (4). Nous mentionnerons en particulier les Che- vreuils prolifiques de la Chine (Hydropotes), les Gerfs nains du même pays (Cervulus Reevisii), ainsi que les Kangourous géants et de Bennett. Il est aujourd’hui démontré que ces derniers animaux peuvent supporter, en liberté, nos plus rudes hivers, lorsqu'ils sont nés en France, ou qu'ils y ont vécu quelques années. Les observations recueillies à cet égard (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1879, p. 52). (2) Baron de Rasse, Les Chiens sauvages et la grande Perdrix de la Plata (Bulletin, 1879, p. 389). (3) René de Sémallé, Sur les Cochons d'Inde élevés en demi-liberté (Bulletin, 1879, p. 552). (4) Joseph Cornély, Éducation de Mammifères et d'Oiseaux à Tours (Bulletin, 1879, p. 673). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XXxXÉS par M. Cornély sont pleinement confirmées par celles faites sous le climat plus rigoureux de Pont-à-Mousson, par notre confrère M. L. Munier (1), qui a su, lui aussi, mener à bien l'élevage du Kangourou de Bennett, et qui possède actuelle- ment un troupeau de 15 individus. M. le vicomte de Courcy a, de son côté, obtenu, la re- production du Cerf des Moluques (2), et M. le marquis de Pruns a continué à s'occuper de l'élevage de la Chèvre d’An- gora (3), dont il s'efforce de propager l’espèce dans les'parties montagneuses de larégion qu'il habite. Des détails intéressants ont été aussi donnés par M. Lespinasse, sur l’élevage de cette précieuse espèce de chèvre dans certaines parties des Étals- Unis (4), et par M. Brisset-Fossier, sur les mœurs de la Loutre élevée en captivité (9). En ce qui concerne la classe des oiseaux, des renseignements très satisfaisants nous ont été adressés par un grand nombre de nos confrères sur les résultats obtenus dans léducation d'espèces utiles ou d'agrément et de luxe. C'est ainsi que vous avez applaudi aux succès de MM. Coutelier (6) et Plateau (7), dans leurs élevages de Faisans; à ceux de M. le marquis da Cheffontaine (8), dans l’élevage de la Bernache ordinaire (Bernicla leucopsis) ; enfin à ceux de MM. Rousse (9), Le- roy (10), Delaurier (11), et Delaître (12), dans l’acclimatation de différentes espèces de Perruches et autres Psitacidés au riche plumage, qui, rares encore dans nos musées 1l y a moins de vingt ans, sont aujourd'hui acquises à nos volières et se repro- duisent en complète domesticité. Vous avez reçu avec non moins de satisfaction le rapport de (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1879, p. 314). (2) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 316). 3) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 578). 4) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 434). ) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 316). ) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 360, 514, 581). ) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 511). ) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 425). ) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 579), ) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 183). Ibidem (Bulletin, 1879, p. 60). o 6 7 8 9 0 1) 2) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 424). ( ( ( ( ( l 1 1 XL SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. M. Edouard Barrachin (1), qui à obtenu de nouveau cette année la reproduction de l’'Emeu ou Casoar de l’Australie, et celui de M. O0. Larrieu (2), qui a réussi à faire multiplier en volière le Rossignol du Japon (Leiothrix luteus). M. l'abbé Daviau (3) et M. Menant (4) vous ont fait connaître le mode de nourriture qu’ils emploient pour l'élevage des jeunes Faisans, nourriture qui leur paraît pouvoir être parfai- tement substituée à l’usage des œufs ou larves et nymphes de Fourmis. Partant d'une opinion opposée, et persuadé au contraire que rien ne saurait remplacer complètement les œufs de Fourmis pour l'alimentation des Faisandeaux, M. Burky (9) vous a signalé le moyen de créer, à volonté, des fourmilières pour avoir constamment sous la main les œufs dont on a besoin. Les observations de M. le capitaine Xambeu (6), sur le Colin de Californie, de MM. Goll (7) et Leroy (8), sur la Perdrix de Chine, de M. le marquis d'Hervey de Saint-Denis (9), sur les Talégalles, vous ont fourni des renseignements utiles sur le degré de rusticité de ces oiseaux et sur les soins particuliers qu'ils réclament pour prospérer sous notre climat. La propagation de nos meilleures races de basse-cour est, aussi bien que celles des espèces nouvellement introduites, l’objet d’une sérieuse attention de votre part. Aussi avez-vous accueilli avec faveur une note de M. Lemoine (10), décrivant l'établissement de gallino-culture qu’il a créé dans son parc de Crosne (Seine-et-Oise), et faisant connaître l’intelligente or- ganisation de cet établissement consacré à l'élève et à la pro- pagation des volailles de race pure. Vous avez de même suivi avec intérêt les essais d'élevage Proces-verbaux (Bulletin, 1879, p. 425). ) O. Larrieu, Reproduction du Rossignol du Japon (Bulletin, 1879, p. 538). ) Procés-verbaux (Bulletin, 1879, p. 243). ) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 581). ) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 531). 6) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 422). (7) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 530, 540;. (8) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 657). (9) Zbidem (Bulletin, 1879, p. 580). (10) Le Moine, Élevage d'Oiseaux de basse-cour (Bulletin, 1879, p. 556). (1) (2) (3 (4) (5 (6) RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. KT faits à Nimes, par M. Cambon (1), sur un grand nombre de variétés de choix, notamment sur la race de Dorking qui, malheureusement, n’a pas jusqu'ici paruse prêter au climat du midi de la France. Avec autant de zèle que de générosité, notre confrère M. Garnot à continué à faire connaître et à propager la belle race du Canard du Labrador (2), qui lui paraît tout particu- lièrement recommandable sous le rapport de la rusticité, de la fécondité et de la rapidité de développement. Des rensei- gnements non moins favorables sur le compte de cettte race vous ont du reste été adressés de différents côtés, notamment par M. Lagrange (3), qui l’a mise en essai à Autun. Une question dont vous vous préoccupez depuis longtemps, celle de l’élevage de l’Autruche en domesticité, paraît devoir être enfin prochainement résolue dans notre colonie algé- rienne. Comme on le sait, l’incubation artificielle des œufs est la base fondamentale du fermage des Autruches, attendu que, sur la production annuelle d’une quarantaine d’œufs par fe- melle (quand on prépare le couple reproducteur par une ali- mentation convenable), douze œufs au plus, peuvent être couvés naturellement, et que sur ce nombre, 30 pour 100 à peine arrivent à éclosion, par suite d’accidents nombreux, sou- vent inévitables, qui se produisent au cours de l’incubation, tels que : bris d’œufs, abandon du nid, intempéries des sai- sons, etc. Par l’incubation artificielle, tous ces accidents sont écartés, et les pertes sur les œufs fécondés sont pour ainsi dire nulles. Il importait, par suite, d’être en possession d’incubateurs d’un emploi simple et facile, tout en fonctionnant d’une ma- nière régulière. Or, les appareils inventés et mis en usage, tant par M. Créput (4) que par MM. Jules Oudot et Gonzague (1) Proces-verbaux (Bulletin, 1879, p, 457). (2) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 712). (3) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 730). {4) Le capitaine Créput, Incubation artificielle des œufs d’Autruche (Bulletin, 1879, p. 337). XLII = SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Privat (1), semblent donner toute salisfaction à cet égard. Nous sommes donc en droit d'espérer que l’état d’infériorité regrettable dans lequel se trouvait l'Algérie par rapport à la colonie anglaise du Cap, au point de vue de l’intéressante in- dustrie du fermage des Autruches, va bientôt disparaître. Comme les années précédentes, la question du repeuple- ment des eaux a continué à vous préoccüper vivement et, tout en songeant aux moyens de mettre un terme aux abus de pê- che et au braconnage (2), qui ont amené la disparition plus ou moins complète du poisson dans presque toutes les ri- vières, vous vous efforcez d'enrichir notre faune ichtyologique d'espèces rustiques, à croissance rapide et plus propres, par suite, que les espèces indigènes à faciliter un prompt réem- ‘ poissonnement. Parmi ces espèces exotiques, le Saumon de Californie (Salmo Quinnat) mérite de fixer particulièrement l'attention par sa vigueur remarquable, son développement d'une rapidité exceptionnelle (3), et son aptitude à supporter des températures élevées. Grâce à la généreuse initiative de M. le professeur Spencer F. Baird, commissaire général des pêcheries des États-Unis, notre Société a pu recevoir des en- vois considérables d'œufs fécondés de Salmo Quinnat (4); ces œufs ont été confiés à plusieurs de nos confrères, et, d’après les rapports qui vous sont parvenus, l’espèce ne semble rien perdre dans nos eaux des qualités hors ligne qui la distinguent en Amérique (5). Déjà des quantités importantes d’alevins ont pu être versées dans un grand nombre de rivières (6) et per- (1} Jules Oudot et Gonzague Privat, Incubation artificielle des œufs d'Autruche en Algérie (Bulletin, 1879, p. 346). (2) M. le Marquis de Pruns a appelé l'attention de le Société sur la dispari- tion toujours croissante du poisson, tant dans l'Allier que dans la plupart des autres rivières, par suite du braconnage et de l'emploi pour la pêche, des pro- cédés les plus coupables, tels que, par exemple, l'usage de la dynamite (Procès- verbaux (Bulletin, 1879, p. 714). (3) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 117, 172). (4) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 583). (5) M. Potron, notamment, a signalé la rusticité de ses alevins de Salmo quinnat, qui lui ont paru beaucoup plus vigoureux que ceux de la Truite (Pro- ces-verbaux, Bulletin, 1879, p. 116). (6) Parmi les cours d’eau qui ont reçu des alevins figurent notamment : l'Ain, le Suran, l'Albarine, la Valouze, le Lez, la Sarthe, la Vienne, l'Yonne, l’Adour RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLITI mettent d'espérer l’acclimatation de cet excellent Salmonide dans les éaux de la France. Noire reconnaissance ne saurait donc être trop grande en- vers M. le professeur Spencer K. Baird, qui, par sa générosité extrême à l’égard de notre Société, nous a permis de nous occuper d’une aussi précieuse acquisition. Nous devons, en outre, les plus vifs remerciements à M. Fred Mather, de Newark (New-Jersey), membre adjoint de la Com- mission des pêcheries Nord-Américaines, qui a bien voulu donner ses soins aux envois d'œufs faits à la Société, et con- tribuer à assurer le succès de ces envois par son intelligent et précieux Concours. Les progrès réalisés à l’étranger (1), et particulièrement de l’autre côté de l'Atlantique, dans l’industrie de la production artificielle du poisson ont vivement fixé notre attention, et vous avez accueilli avec grand intérêt les renseignements qui vous ont été donnés sur les travaux de la Commission supé- rieure des pêcheries des États-Unis (2). Réunion de savants distingués et de praticiens émérites ayant à leur tête l’éminent professeur Spencer F. Baird, cette Commission rend les plus grands services à la zoologie pure, comme à l’industrie des pêches et à la pisciculture. Triomphant de toutes les difficul- tés, elle à réussi à appliquer aux poissons de mer des procé- dés de multiplication artificielle dont, il y a peu d'années encore, on contestait l’utilité en ce qui concerne les espèces vivant dans les eaux douces. Il convient d'ajouter que c’est sur une échelle tout à fait gigantesque que ces procédés vont être mis en pratique dès la fin de la présente année. L'Exposition universelle de 1878 a fourni l’occasion de tra- vaux qui ne pouvaient, eux non plus, échapper à votre atten- tion. Vous vous êtes fait présenter un rapport sur la piscicul- et les Gaves de Pau, l’Isole, l’Ellé et la Laeta (Bull., 1879, p.104, 116, 178, 304, 152). (1) M. Raveret-Wattel a fait connaître les tentatives faites par l'Association de chasse et de pêche de Christiania pour l'introduction du Salmo fontinalis en Norvège (Procès-verbaux, Bulletin, 1879, p. 429), et les travaux de réempois- sonnement exécutés sur divers points de la haute Autriche (Procès-verbaux, Bulletin, 1879, p. 172). (2) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 427, 517, 798). XLIV HT SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. ture à ce grand concours international, et M. Carbonnier (1) vous a rendu compte des très intéressantes observations qu'il lui a été donné de recueillir à l'aquarium du Trocadéro, pen- dant le temps où la direction de ce magnifique établissement lui a été confiée. | M. Ducastel vous a soumis un mémoire détaillé sur la trans- formation des marais salants en réservoirs à poissons, et sur l’importance (2) que présente la création de semblables réser- voirs au point de vue de l'alimentation publique. Enfin, vous avez enregistré avec intérêt les communications qui vous ont été faites par M. Ditten (3) sur la protection et la reproduction des homards et des huîtres en Norwège, et celle relative aux études de M. le docteur Henri Le Roux sur l’hvbridation de l’huître (4). + Cette année encore, de nombreuses communications vous. sont parvenues concernant l’industrie séricicole. Si ces com- munications vous ont appris que les magnaneries conti- nuent, sur certains points, à éprouver des pertes regrettables du fait de la maladie, elles ont aussi porté à votre connais- sance des succès qui égalent et surpassent même ceux des beaux jours de la sériciculture d'il y a vingt ans, et qui prou- vent que nous devons conserver tout espoir pour l’avenir (5). Comme toujours, vous avez compté au premier rang parmi ceux qui s’occupent de l’éducation des Vers à soie, notre dé- voué confrère M. Christian Le Doux, que de longues années de recherches ont enfin mis en possession d’un procédé vraiment industriel pour le dévidage (6) des cocons du Ver à sole de l’Aïlante (A ttacus Cynthia vera). Nous n’avons pas à faire ressortir auprès de vous toute l’importance de cette découverte. L’A ttacus Cynthia est aujourd'hui complètement naturalisé chez nous; ses cocons ne coûteraient, pour ainsi (1) P. Carbonnier, Rapport et observations sur l'Aquarium d'eau douce du Trocadéro (Bulletin, 1879, p. 281). (2) Ducastel, Transformation des marais salants en réservoirs & poissons (Bullelin, 1879, p. 763). (3) Proces-verbaux (Bullelin, 1879, p. 428). (4) 1bidein (Bulletin, 1879, p. 517). (5) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 118). (6) Zbidem (Bulletin, 1819, p. 249). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLV dire, que la peine d’être récoltés. Indiquer un moyen de dé- vider en soie grège, sans l’emploi d’un outillage spécial, ces cocons longtemps considérés comme seulement susceptibles d’être cardés, c’est leur donner immédiatement une valeur bien plus grande, c’est doter l’industrie d’une ressource nou- velle. Outre de nombr euses communications faites en séance sur ses propres travaux, vous devez à M. Ch. Le Doux un rapport substantiel et consciencieux sur la sériciculture à l'Exposition universelle de 1878 (1), rapport plein d'enseignement et de considérations Judicieuses, particulièrement en ce qui a trait à l’utilisation des différentes espèces de Bombyciens auxi- liaires du Ver à soie ordinaire. Grâce à la bienveillance de Sir Antonio Brady, vous avez pu mettre en essai de la graine de Ver à soie de provenance aus- tralienne (2), signalée comme exempte de toute trace de ma- ladie. Malheureusement cette expérience, contrariée par le changement de saison et de conditions climatériques, n’a pas donné les résultats qu’en avait espéré son généreux promo- teur (3). Vous avez été plus heureux dans l’éducation des différents Lépidoptères séricigènes d'introduction récente. A côté des comptes rendus, si pleins d'intérêt, adressés par M. Perez de Nueros (4) et par M. Camilo de Amezaga (9), sur l’exploila- tion, en Espagne, des deux vers à soie du chêne (Aflacus Yama-maï et Pernyi), vous avez eu à enregistrer les rap- ports également très satisfaisants que vous ont fait parvenir -MM. Simon (6), Hénon (7), Blaise (8) et Vendredy (9) sur (1) Christian Le Doux, La sériciculture à l'Exposition universelle de 1878 (Bulletin, 1879, p. 609, 678). (2) Procès-ver baux (Bulletin, 1879, p. 365). (3) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 716). (4) Frederico Perez de Nueros, Relation des expériences faites en Espagne pour élever à l'air libre les ATTACUS PERNYI et YAMA-MAÏ (Bulletin, 1879, p. 226). ) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 119, 320). 6) Zbidem (Bulletin, 1879, p. 586, 716). 1) Ibidem (Bulletin, 1879, p. 520, 7i7). 8) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 719). 9) (5 ( ( ( (9) Ibidemn (Bulletin, 1879, p. 719). XLVI SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. leurs essais d'élevage des mêmes espèces, essais pratiqués, les uns en chambre, les autres à l’air libre, sur taillis et en plein bois. D’autres Lépidoptères séricigènes asiatiques ou américains, tels que les Attacus Cecropia, Prometheus, Selene, Poly- phemus, Mylitta, etc., ont aussi été mis en expérience par plusieurs de nos confrères, notamment par MM. Clément (1), Wailly (2) et Fallou (3), qui ont recueilli des faits intéressants à ajouter à l’histoire naturelle de ces insectes. Un des obstacles qui gênent chez nous le développement de l'élevage des vers qui se nourrissent des feuilles de chêne, est la difficulté que les éleveurs éprouvent à se procurer des feuilles au moment de l’éclosion (4). Tous nos chênes indi- gènes sont en retard sous ce rapport; aussi des éducateurs ont-ils imaginé de planter de jeunes chênes en serre pour'en acliver la végétation et trouver quelques feuilles disponibles quand les jeunes larves sortiront de l’œuf. Mais on peut se demander si les feuilles obtenues par cet expédient, c’est-à- dire sous verre et, par conséquent, assez pauvres en principes nutritifs, par suite d'une lumière insuffisante, constituent bien une nourriture convenable pour les jeunes chenilles. I paraît hors de doute que des feuilles jeunes, développées à l'air libre, vaudraient mieux et donneraient plus de chances de succès. La question se ramènerait donc à trouver une espèce de chêne dont la pousse printanière püt coïncider avec : l’éclosion des larves, ou mieux encore, la précéder de quel- ques jours. M. Naudin (5) vous a signalé les services que lui paraitrait appelé à rendre sous ce rapport une espèce algé- rienne, le chène de Mirbeck (Quercus Mirbeckii), dont les feuilles très grandes, demi-persistantes et demi-caduques, (1) A. L. Clément, Note pour servir à l'histoire d’un Bombycien séricigène, élevé à Paris en 1878 (Bulletin, 1879, p. 94). — Voyez aussi : Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 519, 588, 517). (2) Proces-verbaux (Bulletin, 1879, p. 307, 429, 519). (3) 1bidem (Bulletin, 1879, p. 519), (4) M. Bouguet et M. le comte de Narcillac ont, cette année encore, entretenu la Société des difficultés que créc aux éleveurs la précocité de l’Attacus Yama- mai (Procès-verbaux, Bulletin, 1879, p. 732, 733). (5) Procès-verbaux (Bulletin, 1879, p. 251, 307). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLVII endres et molles dans le jeune âge, jamais aussi coriaces que celles de nos espèces françaises de chênes, ont surtout sur ces dernières l'avantage d’une très grande précocité. Un autre moyen proposé pour obvier à l’éclosion préma- turée des œufs de l’'Aftacus Yama-mai, c’est de retarder cette éclosion par l’action du froid. Des craintes ont été, il est vrai, exprimées par quelques personnes sur les conséquences de ce procédé, au point de vue de la santé et du développe- ment ultérieur des jeunes chenilles. Mais les observations faites à ce sujet par M. Huin (1) démontrent l’extrème rusti- cité du Ver de l’Attacus Yama-mai, son aptitude à supporter, sans le moindre inconvénient, le froid et l'humidité, et, par conséquent, tout le parti qu'il est possible de tirer du procédé de la réfrigération des œufs pour n’obtenir d’éclosions qu’au moment où les chênes peuvent fournir aux chenilles une nour- riture assurée. Parmi les différentes questions d’entomologie appliquée qui ont été abordées dans vos séances, il convient encore de rappeler celles de M. Sourbé (2) sur le traitement de la loque ou pourriture du couvain des Abeilles; celle de M. Maurice Girard, sur l'invasion dans le Roussillon et quelques autres parties de la France d’une nouvelle espèce de Bruche (le Bruchus obtectus), qui attaque le Haricot (3) ; enfin celle de M. le capitaine Xambeu, sur le Palmon pachymerus, Hymé- roptère zoophage, qui, destructeur des œufs de la Mante reli- gieuse (4), est doublement nuisible, en faisant périr les larves de cet Orthoptère, utilisables pour l'élevage des oiseaux de volière, et en diminuant le nombre des insectes carnassiers, précieux auxiliaires de l’agriculture. De nombreux rapports sur la culture des plantes qui leur avaient été confiées vous ont été adressés par plusieurs de nos confrères, et des mémoires importants sur divers végé- (1) J. B. Huin, Observations sur la rusticité de l'ATTACUS YAMA-MAï (Bulletin, 1879, p. 571). (2) Procés-verbaux (Bulletin, 1879, p. 430). (3) Ibidem Bulletin, 1879, p.123). (4) Ibidem Bulletin, 1879, p. 521). XLNAIT | SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. taux vous ont été présentés par MM. À. Roussin (1), Eugène Vavin (2), de Geofroy (3), le docteur A. Turrel (4), Charles Naudin (5). Nous devons une mention toute particulière aux travaux de M. Garrigues pour l'introduction de la culture du Bambou dans le midi de la France (6), aux soins donnés par M. le Prince Pierre Troubotzkoy à la culture des Eucalyptus dans l'Italie septentrionale (7), et aux persévérants efforts de M.Ile comte Louis Torelli pour la propagation des mêmes végétaux dans l’agro Romano, en vue de l'assainissement du pays (8). Une savante étude sur les principales conditions qui peuvent être favorables ou défavorables à l’acclimatation des espèces végétales vous a été soumise par M. le docteur Vidal (9); MM. E. Hardy et N. Gallois (10) vous ont fait connaitre le résultat de leurs recherches sur diverses substances prove- nant de l'Exposition de la République du Salvador, travaux qui ont amené la découverte de plusieurs alcaloïdes suscepti- bles, selon toute probabilité, d'applications thérapeutiques diverses. Enfin, avec ce zèle, cette conscience, celte exactitude d'appréciation et de jugement auxquels il nous a depuis long- temps habitués, notre confrère M. Aimé Dufort a continué, dans le Bulletin, le compte rendu mensuel (11) de toutes les (1) A. Roussin, Culture de végétaux japonais (Bulletin, 1879, p, 127). (2) Eugène Vavin, /gname ronde (Bulletin, 1879, p. 200). — Le même, Rap- port au nom de la Commission de reboisement des montagnes par l’Ailante (Builetin, 1879, p. 343). — Le même, Fenouil de Florence et d'Italie (Bulletin, 1879, p. 379). (3) De Geofroy, Coton du Japon (Bulletin 1879, p. 452). (4) Docteur A. Turrel, Les semis de Caprier inerme (Bulletin, 1879, p.502). (5) Ch. Naudin, Culture du Cotonnier précoce du Japon (Bulletin, 1879, p. 702). (6) Garrigues, Culture du Bambou dans les Basses-Pyrénées (Bulletin, 1879, p. 147). (71) Prince Pierre Troubetzkoy, Culture de l’'EucALyPPus au lac Majeur (Bul- letin, 1879, p. 339). (8) Procès- verbaux (Bulletin, 1879, p. 178). (9) Docteur Vidal, Considérations sur les principales conditions qui peuvent être avorables ou défavorables pour l'acclimatation des espèces végétales (Bul- letin, 1879, p. 394, 632). (10) E. Hardy et N. Gallois, £xamen de diverses substances provenant de l'Ex- position de la République du Salvador (Bulletin, 1879, p. C63). (11) Aimé Dufort, Notices bibliographiques et analyses (Bulletin, 1879, p. 68, 130, 131, 132, 205, 205, 276, 331, 382. 454, 540, 604, 60%, 666). RAPPORT SUR LES TRAVAUX DE LA SOCIÉTÉ. XLIX publications adressées à la Société. Gette analyse bibliogra- phique n’est pas la partie la moins intéressante ni Ja moins utile de notre recueil; aussi avez-vous tenu à donner un té- moignage de votre reconnaissance à l’auteur d'un travail si Justement remarqué. De précieux envois d'animaux et de graines vous ont été faits. Nous devons particulièrement rappeler ceux de MM. le baron von Mueller, Émile Harel, Schomburgk, Thozet fils, le marquis d’'Hervey de Samnt-Denys, de Geofroy, Forbes-Watson, Gorry-Bouteau, Paul Fontaine, Ch. Lafitte, Gaetan Partiot, Eugène Vavin, Verdier fils, Rafaël Barba, Bigot, Paul Carbon- mer, l’abbé Desgodins, Alfred Audap et de Saint-Quentin (1). Des dons généreux ont également enrichi votre bibliothèque d'ouvrages de prix (2). En un mot, de Lous côtés, comme sous toutes les formes, vous sont parvenus les témoignages les plus Îatteurs de hautes sympathies et les encouragements les plus bienveillants (3). Vous le voyez, Messieurs, j'avais raison de le dire en com- mençant, nous pouvons nous féliciter de la situation présente de notre Société : les adhésions nouvelles sont nombreuses; nos ressources se maintiennent à un chiffre très satisfaisant ; la marche de nos travaux ne se ralentit pas; les succès se con- tinuent et progressent ; nous pouvons donc regarder en avant avec confiance et poursuivre l’œuvre commencée, sans nous préoccuper des difficultés à vaincre, en ne perdant jamais de vue que l'avenir appartient à ceux qui persévérent. (1) (Bulletin, 1879, p. 745 et suivantes). (2) Il convient de rappeler particulièrement les dons nombreux et importants faits à la Bibliothèque par M.le ministre de l'instruction publique et par M. le ministre de l’agriculture et du commerce (Bulletin, 1879, p. 748 et suiv.). (3) Cette année encore M. le ministre de l’agriculture et du commerce a bien voulu prêter son appui à nos trazaux en accordant à la Société une subvention de 2000 francs (Procés-verbaux, Bulletin, 1879, p. 359). J° SÉRIE, €. VIE. — Séance pubiiqu® annuelle. dl RAPPORT AU NOM DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES Par M. A. GEOFFROY SAINT-HILAIRE Secrétaire général. MEspAMES ET MESSIEURS, Qu'il me soit permis, au nom de la Société d’acclimatation, de remercier M. de Lesseps d’avoir bien voulu venir initier cette assistance à son immense labeur. RÉCOMPENSES HORS CLASSE Membres honoraires. L'œuvre accomplie en Égypte, celle préparée en Amérique intéressent la Société d’Acclimatation au plus haut degré. L'homme éminent que vous avez entendu vous l’a fait com- prendre. Vous ne serez donc pas surpris que notre association ait voulu donner un témoignage de son admiration à M. DE Les- sers, en lui décernant la plus haute récompense dont elle puisse disposer, le titre de membre honoraire. Le titre de membre honoraire est accordé à M. SPENCER F. Bainp, professeur d’histoiré naturelle à Washington, secrétaire de l’fnsttution Snuthsonienne, commissaire général des pêcheries des Etats-Unis. (1) La Commission des récompenses était ainsi composée : le Président et le Secrétaire général, membres de droit; MM. A. Berthoule, docteur H. Labarraque, Raveret-Wattel et le marquis de Sinéty, délègues du Conseil ; MM. Ménard, Cretté de Palluel, C. Millet, Maurice Girard et docteur Édouard Mène, délégués par les sections RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LI M. Baird a fait, en cette dérnière qualité, d'importants envois d'œufs de salmonides à la Société d’Acclimatation (300000 œufs de Saumon de Californie et 20 000 œufs de Saumon des lacs). I a publié de nombreux Labodrté, mémoires et autres do- cuments sur la pisciculture (5 forts volumes in-8°, offerts par lui à la Société). Il à dirigé plusieurs voyages d exploration (sondages, dragages, etc.) sur les côtes de l’Atlantique, pour étudier la faune marine. On lui doit, sur la distribution géo- graphique des poissons, crustacés et mollusques, et sur l'habitat des espèces, de précieuses observations au poin de vue de la zoologie pure, comme à celui de l’industrie des pêches maritimes. M. Baird à fait appliquer, avec le plus grand succès, aux poissons de mer les procédés de multiplication artificielle qui n'avaient été sérieusement employés avant lui que pour les poissons d’eau douce. Sur sa demande et sous sa direction, il vient d’être construit un navire qui pourra mettre chaque année en incubation près d’un milliard d'œufs de Morue, de Hareng ou de Maquereau. Cet exposé succinct montre quels services ont été rendus par M. Baird; la Société s’honore de pouvoir l’inscrire sur la liste de ses membres honoraires. Médaille d'or offerte par le Ministre de l'Agriculture et du Commerce, Dépuis bien des années déjà, M. Aimé Durorr, membre du conseil d'administration de la Société, prête à notre institu- tion le concours le plus éclairé, le plus dévoué. C’est à M. Dufort que sont dus les bulletins bibliographiques insérés chaque mois dans notre recueil, ce travail difficile qui demande un soin persévérant et dont tout le monde apprécie la forme excellente, est avant tout un travail de vulgarisation. En effet, notre excellent collègue sait extraire des nombreuses publications périodiques et autres aue reçoit la Société, ce que les lecteurs du journal ont intérêt à connaitre. Gette tâche, LII SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. pour laquelle il faut esprit, talent, savoir et jugement, est ac- complie avec tant de simplicité qu’elle semble n'avoir demandé aucun effort. | La Société, en offrant à M. Aimé Dufort la grande médaille d'or mise à sa disposition par M. le Ministre de l’agriculture, acquitte une dette de reconnaissance. * Grande médaille d'or de la Société. Monsieur EbMoxp BARRACHIN s'occupe avec succès, depuis longtemps déjà, à son parc d'Herblay, d'essais d’acclimatation d'animaux exotiques. Déjà lauréat de la Société, M. Barrachin reçoit aujourd'hui la grande médaille d’or pour les résultats obtenus dans l'éducation des Dromées ou Casoars Émeus de la Nouvelle-Hollande. L'expérience faite au parc d'Herblay présente un intérèt réel, et les renseignements fournis par M. Barrachin montrent que s1 le succès est venu, 1l a été acheté par de longues années de persévérance. we Grandes médailles d'argent A l'effigie d'Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. M. E. LEROY, receveur de l'enregistrement et des domaines à Fismes, a été plusieurs fois déjà lauréat de la Société pour ses publications relatives à l’aviculture. Un travail étendu sur la Perdrix percheuse de Chine (Bam- busicola thoracica), mérite à M. Leroy une nouvelle grande médaille hors classe à l'effigie d’Isidore Geoffroy Saint-Hilaire. Le mémoire que nous récompensons est une œuvre méritante dans laquelle les mœurs des oiseaux étudiées sont suivis pas à pas, en quelque sorte heure par heure. L’Exposition de 1878 a fourni à M. le docteur MÈxe l’occa- sion de présenter à la Société un rapport des plus complets et des plus intéressants sur les productions végétales du Japon. M. Mène examine dans ce travail les plantes alimentaires, industrielles, forestières ct ornementales et a pu établir Ja RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LIN concordance des noms japonais avec les noms scientifiques européens. M. Mène a rempli d’une facon excellente la tâche difficile qu'il s'était imposée. Elle demandait, en outre de connais- sances approfondies, un soin minutieux, une précision par- faite. En offrant à M. Mène une grande médaille hors classe à l’ef- figie du premier de nos présidents, la Société est heureuse de remercier l’auteur de l’excellent travail dont notre Bulletin va biéntôt s'enrichir. PREMIÈRE SECTION. — MAMMIFÈRES. Médaille de seconde classe. M. A. Bouparp, médecin à Gannat (Allier) cherche à vulga- riser par tous les moyens l’allaitement des enfants par la chèvre nourrice. Les efforts de M. Boudard ont fixé l'attention de la Société, qui lui décerne une médaille de seconde classe, DEUXIÈME SECTION. -— OISEAUX. Prix de 509 francs Fondé par la Société pour la reproduction en Franc: du Tragopan satyre. La Société a fondé en 1867 un prix pour la reproduction, en captivité, du Tragopan satyre (Ceriornis salyra). — Gette belle espèce des montagnes de l'Inde est aujourd’hui abon- damment représentée dans les volières de tous les amateurs de l’Europe. M. DeLauRiER aîné, d'Angoulème, plus que personne, a contribué à la multiplication de l’espèce ; c’est à lui que la Société décerne le prix proposé pour la reproduc- tion en captivité du Tragopan satvre. Prix de 509 francs. Proposé par la Sociéié pour l'introducion d'espèces nouv Iles. Depuis vingt ans bientôt, M. WiLLiam JamrAcH, de Londres, fait chaque année le voyage des [Indes pour réunir les ani- LIV SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. imaux les plus rares. C’est par milliers que les Lophophores, les Tragopans ont été introduits par M. William Jamrach qui est devenu le pourvoyeur infatigable des amateurs d'oiseaux rares, Hi an - Après de longs efforts, M. William Jamrach a pu se procurer et introduire deux espèces jusqu'ici inconnues à nos volières, le Faisan d'Elliott et le Trapogan de Hasting. Ce dernier viendra prendre sa place dans les faisanderies entre les Trapogans satyres et de Temminck, | Quant au Faisan d'Elliott, après avoir été multiplié dans les volières, il sera mis en liberté, et avant peu d'années, comme le Faisan versicolore du Japon, comme le Faisan vénéré de la Chine, il deviendra un oiseau français, un véritable oiseau de chasse. La Société décerne à M. William Jamrach un prix pour celte très importante introduction. Prime de 200 franes, Un prix est décerné à M. O. pes Murs, naturaliste bien connu, pour ses dernières publications ornithologiques. Quoiqu'ils n’intéressent qu'accessoirement l’acclimatation, les derniers travaux de M. Des Murs font connaître des détails de mœurs intéressants pour l'histoire naturelle pratique. Prime de 200 francs. La question des fermes à Autruches a été étudiée avec grand soin par M. Oupor (de Kouba-près-Alger), qui a publié un vez lume intéressant sur le sujet. La Société décerne à M, Oudot un prix et fait des vœux pour que le fermage des Autruches prenne en Algérie la plus grande extension. Le livre de M. Oudot pourra servir de guide à ceux qui voudront s'occuper de l’exploitation industrielle des parcs d’Autruches domestiques. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LV Médailles de première classe, Depuis bien des années déjà Madame Courrois obtient les plus brillants succès dans la multiphication des oiseaux d’eau. Toutes les espèces de Palmipèdes introduites récemment ont élé essayées par cet éleveur persévérant que la Société est heureuse de récompenser par une médaille de première classe. M. le capitaine CrÉpur a fait connaître à la Société le succès obtenu par lui à Misserghin, près Oran (Algérie) dans l’incu- balion artificielle des œufs d’Autruches. Ce résultat, premier pas dans la voie qui conduira les fermes à Autruche à la pros- périté, est récompensé d’une médaille de première classe. Les éducations d'oiseaux de volière, et en particulier de Faisans exotiques faites par M. l'abbé Davrau, curé à Joué- Étiau, en Touraine, sont récompensées par une médaille de première classe. M. l’abbé Daviau a fait connaître les procédés qu'il emploie pour amener à bien ses élèves sans leur donner les larves de fourmis et de mouches qui d'ordinaire assurent le succès des éducations. MM. Oupor et PrivarT, d'Alger, sont les inventeurs d’un hy- dro-incubateur spécial pour les œufs d’Autruches; dans un mémoire intéressant inséré au Pulletin de la Société, l’appa- reil a été décrit et figuré ; les expériences faites jusqu’à ce jour donnent à penser que le nouvel hydro-incubateur rendra de bons services, La Société sera heureuse de les reconnaître par une récompense importante. Une médaille de première classe récompense MM. Oudot et Privat de l'invention qu'ils ont fait connaître et des premiers résultats obtenus. Médailles de seconde classe, Madame DeLairRe, de Saint-Eugène, près Alger, a obtenu la reproduction du Cacatois (Gacatua sulplrurea) des Mo- LYI SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. luques. Les faits portés à la connaissance de la Société ont paru nouveaux et intéressants. La Société décerne à Madame De- laitre une médaille de seconde classe. Les éducations de Faisans vénérés faites par M. PLATEAU, astituteur, à Merfy (Marne), sont récompensées d’une mé- daille de deuxième classe. Les observations communiquées ont de l'intérêt, et 1l serait à désirer que les éleveurs vou- lussent bien, comme l’a fait M. Plateau, faire profiter de leur expérience. Mentions honorables, M. CourELier, de Reims, dans de nombreuses correspon- dances, a fait part à la Société de ses observations sur les conditions dans lesquelles se fait l’incubation des Faisans, et en particulier celle des Faisans dorés. M. Coutelier reçoit une mention honorable. | Le nouveau procédé d’éjointage consistant à faire une liga- ture avant que l’amputation du membre soit pratiquée, pré- sente de l'intérêt, et la Société décerne à M. le docteur PIERRON, de Broglie (Eure), son auteur, une mention honorable. Récompense pécuniaire. M. Duranp, faisandier au château de Courcelles depuis vingt- trois ans, est un éleveur expérimenté qui, chaque année, réus- sit les éducations les plus délicates. Ce serviteur dévoué mé- rite la récompense pécuniaire que la Société est heureuse de lui accorder. TROISIÈME SECTION. — POISSONS, rc. Médailles de première classe. Le manuel de pisciculture et de pêche publié par MM. Sera GREEN et ROOSEVELT de New-York est un livre essentiellement RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LVII pratique ; lorsque cet ouvrage aura été traduit en français, 11 deviendra le vade mecum de tous ceux qui voudront faire de la pisciculture industrielle. La Société est heureuse d'offrir aux auteurs une médaille de première classe. Dans un mémoire récent, M. le docteur Gressy (de Carnae, Morbihan), a démontré que, contrairement à la notion accré- ditée, l’Huître est androgyne. Il résulte de la connaissance de ce fait que les pratiques usitées dans la culture des Huitres devront être modifiées dans une certaine mesure par les édu- cateurs soucieux de conserver leurs races sans aucun mélange. Dans une brochure sur l’hybridation de l’Huître publiée dans le cours de 1878, M. Hexri Leroux, de Nantes, à com- paré les résultats de la production des bancs placés dans des bassins restreints avec les résultats obtenus des bancs qui subissent l’action des courants et des marées. M. Henri Leroux reçoit une médaille de première classe. MM. pe MonTauGÉ frères, d'Arcachon, ont étudié, dans un mémoire étendu, les ennemis végétaux et animaux de l’Huitre et aussi les maladies de ce précieux mollusque. Ce travail, d'un intérêt pratique réel, est récompensé d'une médaille de première classe. Médailles de seconde classe, Une médaille de seconde classe est décernée à M. DEsGuEz, chargé de la direction de la ménagerie des reptiles au Muséum d'histoire naturelle pour avoir obtenu la reproduc- tion d’un batracien, le Pleurodeles Waltii, dont les mœurs et le développement étaient mal connus. M. DiTren, de Christiania (Norwége), a fait connaître un appareil de nature à protéger le développement des jeunes crustacés. (et appareil ingénieux, qui pourrait servir de LVHI SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. frayère artificielle mérite à M. Ditten une médaille de seconde classe, M. Puysécur, commissaire de la marine et M, Borner, connu par des travaux sur les Algues, ont étudié les procédés au moyen desquels les ostréiculteurs obtiennent le verdisse- ment des huîtres, MM. Puységur et Bornet ont reconnu que cette coloration mollusques d’une algue microscopique la Navicula fusifor- mis. La Société décerne aux auteurs de ce travail intéressant une médaille de deuxième classe, Mention honorahie. Une mention honorable est accordée à M. Focet, à Bernay, qui a organisé une société de pisciculture pour arriver au repeuplement des cours d’eau du département de l'Eure. QUATRIÈME SECTION. — INSECTES Prix de 2090 franes Fondé par la Société pour l'introduction en France d'espèces nouvelles. Depuis plusieurs années déjà M. ALFRED WaïzLv, de Lon- dres, introduit en Europe des cocons de diverses espèces séricigènes. Grâce à ces importations annuelles, diverses ten- tatives de naturalisation ont pu être faites les unes par M. Wailly lui-même, d'autres par des éducateurs de divers pays. R La Société témoigne de l'intérêt qu’elle prend à ces intro- ductions en décernant à M. Wailly un prix. Médailles de première classe, M. A. L. CLÉMENT a fait avec succès la première éducation française de VA tlacus Selene, ver à soie qui vit sur le noyer. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LIX Ge n’est pas la première fois que la Société récompense M. Clément, nous sommes heureux d’avoir à Jui décerner aujourd’hui une médaille de première classe. Les espèces séricigènes telles que les Attacus Cecropia, Yama-M ai, Polyphemus et autres ont été élevées à l’air libre par M. FaAzLou. Dans le rapport qui rend compte de ses expé- riences, l’auteur donne de précieux conseils. La Société décerne à M. Fallou une médaille de première classe. Une éducation des Vers à soie du Chêne (Yama-Maï), faite dans le département des Ardennes, un des plus froids et des plus humides, a donné de bons résuljais durant deux années consécutives. L’éducateur, M. lPabhé HÉNON, curé d’'Escombres, reçoit une médaille de première classe et la Société l’encourage à continuer ses élevages de Vers à soie du Chêne sur une grande échelle. 1 | M, ne Lavyens a envoyé à la Société deux mémoires conte- nant des observations nouvelles sur la facon dont les Abeilles ventilent l’entrée des ruches et les approvisionnent d’eau pour dissoudre le sucre solide. Ces travaux méritent à leur auteur une médaille de pre- mière classe. Mr Simon et M. Simon ris font depuis quatre années déjà, dans le Brabant belge, et sur une échelle déjà impor- tante, des éducations des Vers à soie du Chêne Yama-Maï et Pernyi. Les essais de filature et de teinture de ces soies belges ont donné de bons résultats ; la Société récompense ces premiers succès d'une médaille de première classe et espère apprendre bientôt que des éducations vraiment industrielles auront été entreprises. Le traité théorique et pratique d’Apiculture mobiliste publié par M, Sourné esi une œuvre intéressante contenant LX SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. des faits nouveaux, à laquelle la Société décerne une médaille de première classe. Médaille de seconde classe, M. Bureau (d'Arras) a fait d’intéressantes observations sur une pelite éducation de l’Attacus Prometheus, espèce à cocon soyeux de l'Amérique du Nord, qui se nourrit des feuilles du lilas et du cerisier. Cet essai est récompensé d’une médaille de deuxième classe. | Mentions honorables, M. Huix à continué avec succès en 1879 les éducations d’Attacus Yama-Maï démontrant que la réfrigération long- temps continuée n’altère pas la fécondité de l’œuf du Ver à sole. | La Société encourage les nouveaux essais de M. Huin en lui décernant une mention honorable, et le félicite de sa persévérance. M. Vexprepy, garde forestier à Ménillot (Meurthe-et-Mo- selle), a fait une petite éducation de Vers à soie Yama-Mai en plein air. Souhaitons que d’autres gardes imitent l’exemple de M. Vendredy. Ces éducations forestières des Vers du Chêne prendront dans l'avenir la plus grande importance. La Société décerne à M. Vendredy une mention hono- rable. CINQUIÈME SECTION. — VÉGÉTAUX Médailles de premiére classe. M. F. ALBUQUERQUE, de Rio-Janeiro, déjà lauréat de la Société d’Acclimatation pour les introductions de végétaux RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. = LXI qu'il a faites dans l'empire du Brésil, reçoit aujourd’hui une médaille de première classe pour ses nouvelles tentatives et aussi pour la fondation d’une publication intitulée Revista de horticultura (Revue d’horticulture) qui est propre à ren- dre de grands services et à vulgariser les connaissances les plus variées. L'utilisation des tiges d’Asclepias Syriaca et de Mélilot de Sibérie, plautes qui peuvent vivre dans les terrains les plus médiocres, présenterait de sérieux avantages. M. CHauviN, de Dijon, a présenté des tissus obtenus avec les tiges de ces plantes. Ces essais méritent d’être imités, la Société leur décerne une médaille de première classe. Depuis longtemps déjà on savait que les Japonais ob- tiennent des récoltes de coton dans diverses parties de l'empire. Grâce à l’envoi très considérable de semences de coton du Japon, fait à la Société par M. be GrorroY, Ministre de France à Yeddo, des essais nombreux ont pu être tentés sur un grand nombre de poinis de la France. La saison ayant été froide et pluvieuse en 1879, les résultats de ces cultures ont élé en général mauvais. Mais des semences avaient été conservées et nous espé- rons que la présente année 1880 donnera une meilleure réussite. La Société exprime sa reconnaissance à M. de Geofroy pour la nouvelle marque de sollicitude qu'il donne à nos travaux et lui décerne une médaille de première classe. MM. Pazzigux et Bois, dans un ouvrage consciencieux, ont fait connaître leurs essais, pour rendre comestibles par l’éiolement divers végétaux qui ne sont pas ordinairement employés dans la consommation. Ces messieurs ont démontré qu’ün certain nombre d’espè- ces cultivées d’une façon raisonnée pouvaient devenir de LXII SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. bons légumes d'hiver. MM. Paillieux et Bois continueront leurs expériences, la Société récompense d’une médaille de première classe les résultats obtenus. Dans un ouvrage spécialement consacré à l'étude des Orchidées, M. E. pe Puypr s’est altaché à faire cotinaître les meilleurs procédés de culture pour ces plantes tropicales qui sont le plus bel ornement de nos serres chaudes. Cct ouvrage à la fois théorique et pratique mérite à son auteur une médaille de première classe. Notre collègue M, EUGÈNE Vavin, de Paris, a présénté à la Société, avec les notes les plus intéressantes, un grand nombre de produits de ses cultures qui ont été appréciés comme ils le méritaient par les gens spéciaux. La Société est heureuse de constater que le zèle de M. Vavin ne se ralentit pas et lui décerne une médaille de premiére classe. Médailles de séconde classe. M. GazLais a cultivé avec succès la Rhubarbe de Chine (Rheum officinale) que notre collègue M. de Thiersant avait introduite en France, il y a déjà longtemps. M. Gallais a obtenu de beaux échantillons et nous pouvons espérer que cette culture vulgarisée et convenablement répandue nous dispensera de recourir dans l'avenir aux Rhubarbes étran- gères. La Société décerne à M. Gallais une médaille de deuxième classe. M. RoussiN, commissaire de la marine à Cherbourg, a importé ét cultivé depuis plusiéurs années déja une collec- tion intéressante de végétaux japonais. Les renseignements fournis, les observations recueillies ont été l'objet de l'atten- tion de la Société qui décerne à M. Roussin une médaille de deuxième classe. RAPPORT DE LA COMMISSION DES RÉCOMPENSES. LXIII Mention honorable. M. Fonraing, de Blidah (Algérie), à présenté à la Société une belle collection de Patates douces et a remis eñ même temps une note très détaillée sur la culture de ces légumes qui peuvent donner en Algérie des produits excellents et d’une grande abondance. | M. Fontaine recoit une mention honorable. Primes fondées par feu Agron de Germigny, La Prime de deux cents francs est délivrée à M. ALFRED Au- rorT, faisandier à la Ménagerie du Muséum d'histoire natu- relle depuis dix ans déjà, qui s’est fait remarquer dans les soins donnés à divers élevages difficiles. La prime de cent francs est accordée à M. EUGÈNE DuDALE, piqueur au chenil du Jardin d’Acclimatalion qui mérite les plus grands éloges pour la façon dont les chiens confiés à ses soins sont entretenus. lrimes offertes par l’administration du Sardin zoologique d’acclimatation, Les primes offertes par l'Administration du Jardin zoologi- que d'Acclimatation sont remises : À M. GirarD, employé à la volière, qui fait preuve de zèle et rend de bons services; A M. Léon Axprieux, un élève faisandier qui sera bientôt maitre dans son art; : AM, Vicror TuuiLLier, gardien des mammiféres, serviteur exact et patient ; A M. Henri LueriTier, gardien des mammifères, employé soigneux et méritant ; LXIV SUCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. A M. Louis MEUNIER, du service des poneys, qui se fait re- marquer par son intelligence et son activité; À M. ALEXANDRE Mary, le plus exact et le plus méthodique des jeunes gens attachés au service des écuries. © JARDIN D'ACCLIMATATION DU BOIS DE BOULOGNE. RAPPORT PRÉSENTÉ AU NOM DU CONSEIL D'ADMINISTRATION Par M. A. GEOFFROY SAINT-HEILAIRE DIRECTEUR DU JARDIN À l’Assemblée générale des Actionnaires du 44 avril 4880. Les deux plus forts actionnaires présen{s, non membres du Conseil d'administration, MM. BRANÇON et Léon SIMON, sont invités à prendre place au bureau en qualité de scrutateurs. La parole est donnée à M. le Directeur pour donner lecture du rap- port présenté à l’Assemblée générale au nom du Conseil d'administration. Ce rapport est ainsi conçu : MESSIEURS, J’ai l’honneur de présenter à l’Assemblée générale, au nom du Conseil d'administration, les comptes de l’année 1879. Les résultats de cet exercice ne sont pas satisfaisants ; car les recettes ont été de 91,734 fr. 88, inférieures aux dépenses. A un PAL froid et pluvieux a succédé un été déplorable et r hiver a été tel qu'on n’en avait jamais subi de semblable à Paris. La cherté des fourrages est venue augmenter encore les difficultés de notre situation. Bilan au 34 décembre 1929. ACTIF. Valeurs immobilisees. Création du Jardin, immeubles, constructions, serres. 1,536,390 98 Valeurs réalisables. ; au Jardin de Paris. 363,835 39 ) sisi au Jardin d'Hyères. 9,946 » 219,101 09 AORTONRIONNEMENTS. 4.20, 0 pe oo ue 133,712 30 089,005 75 UDemement. PET UT Matane un es 9,000 » Moi El IOQUEL 2 ÉMOTION LL 66. 77,012 10 À reporter. 2,125,896 73 3° SÉRIE, T. VII. — Sénnce publique annuelle. e LXVI SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Report... 2,125,896 73 Valeurs disponibles. CAS res à » se à ED TR 4,596 20 Effets à récévoir. 1.1.4. .04.L08 EAN 7,996 » 48,128 05 Débiteurs divers......... Dur . LOIRE 35,039 89 2,174,024 78 Perte de l'exercice 1819,...,4 0... 4m 91,734 88 AR» «se MAN LTE 2,265,759 66 PASSIF. Engagements sociaux Capital-Actions (4,000 actions émises à 250 fr.).... 1,000,000 » Engagements envers les tiers (à terme). Dette consolidée : 801 obligations à 470 fr. (Solde des 900 obligs émises sur l'emprunt autorisé de 1200). 376,470 » (Exigibles.) Service de l’emprunt : obligations sorties aux tirages et intérêts des coupons. 21,600 » 370,517 35 Créanciers divers......... Tree 2 148,917 25 ——————_— 1,746,987 35 Recettes de l'exploitation Recettes employées en constructions au 31 décembre 1878. nléerks dite das Lt s Aie UE EUR 018,772 31 TOTALE 2,265,1759 66 Vous trouverez au passif du bilan ci-dessus : 40 Do ment trouv 3° Le capital, fourni par les actionnaires, soit : 1 000 000 francs. Ce qui reste dû sur l’emprunt émis en 1876, déduction faite des obligations sorties au tirage du 15 décembre dernier, soit, 376 470 francs. Au 1° janvier de cette année 1880, 99 obligations avaient été successive- amorties, et le capital que notre entreprise redoit à ses prêteurs se e réduit de (423 000 — 376 470 —) 46,530 francs. La somme de 21 600 francs destinée au paiement de l'intérêt des obligations et au remboursement des obligations sorties au dernier tirage (échéance du 31 décembre 1879). 4° Dans le passif que nous soumettons à votre examen, les créanciers divers comptent pour 348917 fr. 35. C’est à diminuer l’importance de ce chiffre que tendent tous nos.efforts. SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. Actif. L’actif porté au bilan qui vous est présenté comprend : 1° Les valeurs immobilisées, c’est-à-dire les sommes employées pour Ja création et le développement du Jardin zoologique d’Acclimatation depuis sa fondation. Il résulte de ce chiffre, qu'en outre du million initialement reçu des actionnaires, les bénéfices de l’entreprise ont été employés pour 036 990 fr. 98 en améliorations et en constructions nouvelles; ce qui porte à 1 536 390 fr. 98, ce que coûte à ce jour l’établissement que vous avez fondé. 2° Les valeurs réalisables de l’actif comptent pour 589 505 fr. 75 qui sont réparlis comme suit : + PORIES der Ses CISDOMDIES 2... ee neue = MODITIEr Er DURE PAT RE EL PU MUR . Approvisionnements divers. Nourriture. Chauffage. . Cautionnement déposé dans les caisses de la ville COM AE COR D ST RE Pen PRE F. Jardin d’Acclimatation d’Hyères (Var) : dCOHEETION L'AIR, (Sade re Een b. Plantes diverses disponibles. ......,........ CA Mobitien et Quiie is: nn datant «me à G. Clos de Meulan. MOULECE 6 Rire Ta. eus ce: à: pat HE QOz AOMIÉCOQUUES ADAM ne tamhen à 5e à 0 dus 363,839 99 FOTAE?, 7, ANTA 989,905 7o La valeur totale de cet actif réalisable est supérieure de 30 000 francs environ au chiffre de l'inventaire du 31 décembre 1878. 9° Les valeurs disponibles figurant à l’actif représentent 48 1928 fr. 05. Le compte d'exploitation que nous vous présentons ci-après vous fera connaître les dépenses et les recettes de l’année 1879. - EXVIII __ SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Compte &’exploitation de l’exereice 1879. (PROFITS ET PERTES.) Recettes. Dépenses. Subvention du Ministère de Personnel. . o/fi: sl. 4% sf < 149,336 85 l'Agriculture .,7.4.4:.,: 1,000. #1] Uniformes 42, 4.8 fase 9,993 15 Participation sur cotisations Nourriture des animaux... 184,993 90 des membres de la Société ATUATFO NE TT RER .. * 59035 d’Acclimatation.... .... 5,120 » | Nubiens. ........ “LH UGC. + 12,620 40 Entrées du Jardin......... 413,256 90 | Entretien des bâtiments. . 42,387 76 Abonnements... ........ 10,950 » | Entretien des clôtures..... 7,238 10 PTOMONAUES. : 2. - - oser 2e 46,511 65 | Entretien du Jardin....... 2,615 30 Locations de chaises ...... 13,008 60 | Abonnement des eaux..... 3,251 50 Exposition permanente ... 1,352 70 | Chauffage et éclairage... 18,347 40 Loyer du buffet.......... … 23,264 35 | Mobilier industriel et outil- Manège, this : EUR 3,021 25 Laee t A ÉRCE à LE. 30,813 20 Dons d’animaux.... ..... 300 » | Outils de jardinage .. .... 840 85 Bénéfice sur le commerce des Congertas CCR LÉ 26,419 95 animaux, mortalité déduite 21,728 05 | Omnibus............... … 5421 95 SAM: ae Cr 3,281 » | Frais de buüreaux......... 0,391 99 Ventes d'œufs. 2.200 7,266 20 | Frais de correspondance. . 5,671 25 Graines et plantes ........ 3,914 60! Pubbeités. 4.241000 13,785 79 Librairie era ee Sim 837. 45 |/Loyers:. ....,.:. ..: _....+ 4,500 40 Succursale de Meulan..... 910 10 Assutanees 7" ss: 49061 560,789 05 PAPERS Fest 4,410 55 Excédant des dépenses de ie cf Impôt de#1140n l'exercice 1879 (PERTE) 91.724 88 tions et obligations ..... 4,221 20 , e ’ Assemblée générale....... 489 35 he Frais GÉNETAUx. ee. 17,263 43 Jardin d'Hyères:.:.,.,... 11,099 15 sur Allocation au Pré Catelan. 3,000 » LC Intérêts des obligations.... 20,600 » TUTA eee us 652,523 93 TUTAL. -2 0200 652,523 93 Bépenses. Le total des dépenses atteint 652523 fr. 93. Il convient de vous faire remarquer que dans ce chiffre figurent pour 72 620 fr. 10, jes frais résul- tant de la présence des Nubiens pendant quatre-vingt-cinq jours au Jardin d’Acelimatation. Notre Conseil d'Administration avait pensé qu’il serait avantageux de recevoir une fois encore au Jardin d’Acclimatation, un convoi d'hommes et d'animaux Nubiens. | Le public a fait comme de coutume, bon accüeil à cette exhibition z00- logique et ethnographique qui, d’ailleurs, présentait le plus vif intérêt. Parmi les animaux du convoi, on a particulièrement remarqué un Cheval SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXIX des montagnes d’Abyssinie et quatre jeunes Chevaux de Dongola. Ces der- niers appartiennent à une race célèbre dans laquelle les souverains de l’Abyssinie de temps immémorial choisissent leurs montures, et s’il faut en croire la tradition, les Chevaux de Dongola seraient les descendants authentiques des Chevaux de guerre des anciens Égyptiens ; leur ressem- blance avec les coursiers représentés sur les monuments de la plus haute antiquité donne à penser que cette tradition est fondée. Les hippologistes les plus éclairés ont étudié ces animaux auxquels ils ont reconnu des qualités de conformation éminentes rappelant par plus d’un point celles des meilleurs Chevaux arabes. Le caractère de ces chevaux est remarquablement facile ; l’écuyer qui en a fait le dressage dans notre manège, assure n’avoir jamais rencontré de sujets plus doux, plus amis de l’homme. Il eût été désirable que ces types de grand prix, importés pour la première fois, fussent conservés en France; nous avons fait de notre mieux pour qu'il en fût ainsi, mais, l'Administration des Haras de France n’ayant pu faire cette acquisition, c’est au Gouvernement brésilien que nous avons expédié les animaux. En outre des Chevaux, la caravane Nubienne était formée de Droma- daires, Anes blancs, Taureaux zébus porteurs, Vaches gallas à cornes gigantesques, Antilopes onctueuses, Girafe, Éléphants, Hippopotame, Autruches, etc., etc. Les hommes, au nombre de dix-huit, les femmes, au nombre de deux, plus un enfant, appartenaient à diverses tribus. Ils ont été examinés avec soin par les membres de la Société d'anthropologie, heureux de pouvoir étudier, à Paris même, les types qu’il faut aller chercher d’ordinaire vers le 20° de latitude. Déduction faite des dépenses de toutes natures occasionnées par la présence des Nubiens au Jardin d’Acclimatation, l’exploitation de l’année 1879 a coûté (652 523 fr. 93 — 72 620 fr. 10 —) 579 998 fr. 83. Dans ce chiffre la nourriture des animaux figure pour 184 993 fr. 90. Nos prévi- sions pour ce chapitre de dépenses ont été dépassées d’une façon très notable par suite de la cherté des fourrages, résultant des conditions déplorables dans lesquelles a été faite la fenaison en 1879. Nous avons fait de notre mieux pour réduire notre effectif d'animaux, mais malgré cela, nous sommes arrivés à une dépense trop importante, comme vous le voyez. Les dépenses de chauffage ont occasionné en 1879 des frais excep- tionnels, on ne saurait en être surpris quand on se rappelle le climat exceptionnellement froid qui a régné à Paris en décembre dernier. Jamais le Jardin d’Acclimatation n’avait subi pareille épreuve. Pendant vingt-sept Jours notre établissement a été sous la neige, le thermomètre restant au-dessous de 0. Notre minimum a été de — 24°. Grâce aux précautions prises, les végétaux abrités dans nos serres LXX SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. n’ont pas eu à souftrir, mais la mortalité des animaux a été grande, moindre cependant qu’on aurait pu le craindre. Notre personnel, dans ces circonstances difficiles, a fait preuve du zèle le plus louable, nous sommes heureux d’avoir à le constater. Les dégats causés par le froid sont au Jardin d’Acclimatation, comme partout, très sérieux dans les végétaux de pleine terre. Nous avons vu périr un certain nombre de conifères et des magnolias remarquables qui atteignaient des proportions importantes. Ces plantations, âgées de vingt ans, devront être recommencées, l’effet paysager de notre établis- sement y perdra beaucoup. Recettes. L'ensemble des recettes réalisées en 1879 s’élève à 560 789 fr. 05. Nous ferons remarquer que les entrées figurent pour 413 256 fr. 90, chiffre considérable, si on se rappelle combien la saison a été mauvaise l’an dernier. En effet, pendant les premiers mois de 1879 nos recettes sont restées au-dessous de nos prévisions. C'est seulement au moment où le convoi des Nubiens nous est arrivé que les recettes ont pris de l’importance. Le temps d’ailleurs à cette époque s’était sensiblement amélioré, Les recettes diverses ont été égales à nos prévisions et ne donnent lieu à aucune observation particulière. Des explications qui précèdent, on peut conclure que les résultats de l’année 1879 doivent être attribués à deux causes : la cherté des suh- sistances et la faiblesse des recettes due à l’inclémence du temps pen- dant une grande partie de la saison. La perte de l'exercice est sérieuse, mais elle ne doit pas nous décourager, car le publie revient avec empressement au Jardin d’Aceli-- matation, dès que le temps le permet. Nous en avons eu la preuve dans les premiers mois de cette année. | Nous devons espérer, Messieurs, que l’année 1880 nous dédommagera des pertes de 1879 ; nous ferons tous nos efforts pour qu’il en soit ainsi, et nous vous demandons de donner votre approbation aux comptes que nous vous avons fournis dans le présent rapport. M. le Président met les conclusions du rapport aux voix; elles sont adoptées à l’unanimité. Il est ensuite procédé au renouvellement des membres du Conseil d'administration sortants. SITUATION FINANCIÈRE DU JARDIN. LXXI MM. BOURÉE, Le Comte LE COUTEULX de CANTELEU, Eugène DUPIN, Pierre RODOCANACH, Charles IBRY, administrateurs sortants, sont réélus à l’unanimité. M. GUÉRINET est nommé membre du Conseil d'administration en remplacement de M. Ruffier, décédé. Le Gérant : JULES GRISARD. _ PARIS. — JMPRIMERIE DE E MARTINET, RUE MIGNON, 2. When Kxe08F era ETC . t Fay $ à l'A si un Res À OT LATE. et à -} y 56 ire Lnohspuimittésentneiliines tome _ HUE " qu EL w» À + he a) pe e + se: © PL tr b 4 VINS DE BORDEAUX BONS ORDINAIRES ET DE CRUS CLASSÉS PURS ET AUTHENTIQUES _ A. ESPERON ris Propriétaire et négociant 30, rue du Havre BORDEAUX Prix-courants, renseignements, échantillons franco sur demande. BLIXIR FÉBRIPUGE D'EUCALYPTUS pu FR. 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BŒUF, 19, rue de Lourmel, PARIS-GRENELLE | EXTRAITS DES STATUTS & RÈGLEMENTS Le but de la Société d’Acclimatation est de concourir : 1° À l'introduction, à l’acchimatation et à la domestication des espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et. à la multiplication des races nouvellement introduites ou domesti= quées ; 3° à l'introduction et à la propagation des végétaux utiles où“ d'ornement. Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français et les étrangers peuvent en faire partie. Pour faire partie de la Société, on devra être présenté par trois membres sociétaires qui signeront la proposition de présentation. Chaque membre paye : 4° Un droit d’entrée de 10 fr.; | 2° Une cotisation annuelle de 25 fr., ou 250 fr. une fois payés. La cotisation est due et se perçoit à partir du 4% janvier. Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : OU une carte qui lui permettra d'entrer au Jardin d’acclimatation el de faire eutrer avec lui une autre personne; OU une carte personnelle et DOUZE billets d’entrée au Jardin d’acclimatalion dontil pourra disposer à son gré. Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle peuvent la déléguer. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d’acclimatation les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles non mariées, el fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres un rabais de 40 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront fates au Jardin d’acclimatation. s Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre. - La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. Pour obtenir des cheptels, il faut : 1° Etre membre de la Société; 2 Justifier qu’on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3° S’engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations re- cueillies; 4 S'engager à parlager avec la Société les produits obtenus. Indépendamment des cheptels la Société fait, dans le courant de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à atteindre son but. : (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) 1 ie PARIS. — IMPKRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2, Serials VINGT- SEPTIÈME ANNÉE. D RS ——_— ——————————————— BULLETIN MENSUEL DE LA OCIÈTE D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 3e SÉRIE TOME VII m7 (EU ÉRGAUN suiter 1880 CN - 1e. mure SOMMAIRE. I. Travaux des membres de la Société. MM. V. LA PERRE DE -ROO. — Des prétendus effets néfastes des alliances SOPRANO MARS, rent, Jdealante este ee eotee Ne are dela cie ae GEORGES DE LAYENS. — Remarques sur la ventilation des abeilles à l'entrée des ruches. — Sur l’eau recueillie par les abeilles Er. Extrait des Procès-verbhaux des séances de la Société. JuLES GRISARD. — Séance du conseil du 25 juin 1880 INT. Extrait des Procès-verbaux des séances des Sections. MABSCRISARD. — Séange du 6 ave 1880, 24550062, ie ae. CHRISTIAN LE DOUX. — Procès-verbal de la séance du 4 mai 1880.... IV. Faits divers et extraits de correspondance. La Dschugara et le Lallemeatia Y. Bulletin bibliographique. Nouveaux légumes d'hiver, par A. PAILLIEUX et D. Bois, 326. — Journaux et Revues, 329. — Publications nouvelles, 332. (Notices et analyses, par M. AIMÉ DUFORT.) CR ne CR PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. 269 290 305 320 320 329 La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises “>. par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. : EURS LA AVIS AUX AUTEURS ET EDIT Le Bulletin donnera une analyse sommaire des ouvrages qui se rapportent aux travaux de la Société, dont les auteurs ou éditeurs auront adressé deux’exemplaires au bureau de l'Administration, rue de Lille, 19. SPÉCIALITÉ DE MACHINES À VAPEUR. < FIXES ET NORIZONTALEN 2 FRE J. HERMANN- LACHAPELLE J: BOUCETE ET: INGÉNIEURS- MÉCANICIENS, 144, Faubourg Poissonnière. es PARIS. L'ÉLIXIR DE COCA DE J. BAIN est le plus puissant réparateur des forces épuisées par les longues maladies ou les excès de toute nature. Tonique et nutrilif, il relève rapidement et merveilleusement les constitutions fatiguées. LE VIN DE COCA DE J. BAIN est plus spécialement réservé pour les femmes et les enfants, pour guérir les pâles couleurs, l'anémie, les digestions difficiles ou douloureuses, etc. Bépôt général, à Paris, E. FQU :NEER ct c'?; Phare. _56, rue d ‘Anjou Saint- Honoré, 56: PHÉ NO: SODÉ | PRÉPARÉ PAR P.-C. BŒUF, CHIMISTE PHARMACIEN Ex-interne des hôpitaux de Paris, Membre de la Société d’Acclimatation GUÉRIT RAPIDEMENT GALE, PIÉTIN, ROUX-VIEUX, DÉMANGEAISONS, FISTULE, JAVART, ETC. PLAIES DE TOUTE NATURE € Li 2 MACHINE TENTE MACHINE VERTICALE 4 locomobile ou sur patins. de 4 à 20 chevaux. locomobile ou sur patins. e ES TS : 4 Chaudière à retour de flamme ë Reese à flamme directe l de “sec — de 3 à 50 chevaux. Toules Envoi | 1] Q * « # Se franco g £ Machines 2 des = sont . 2 D'rospectus fs ä êl ; s prêles ‘el € à livrer. “détaillés. 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BŒUF, CHIMISTE PHARM ACIER Ex-interne des hôpitaux de Paris, Marare de la Société d’Acclimatation GUÉRIT RAPIDEMENT GALE, PIÉTIN, ROUX-VIEUX, DÉMANGEMISONS, FISTULE, JAVART, ETC PLAIES DE TOUTE NATURE - Se trouve dans toutes les pharmacies, et 19, rue de Lourmel, PARIS-GRENE Ë A diplômes d'honneur, de 1869 à 1926. Bxposilion universelle 4878. Paris. Médaille de bronze, mention honor. — 1879. MEDAILLES ARGENT ET VERMEIL THERMOMÉTROGRAPHE Instrument pratique, indispensable aux horticulteurs et aux amateurs Cet instrument remplace avantageusement les thermomètres horizontaux minima et maxima (V. pour explic. Journ. d'Agricult. pratique, n° du 15 264 n0v.1877).—Prix, 19 fr., emball. 2 fr.,expéd. contre mandat-poste. — 12 modèles différ. de 13 à 45 fr. — Thermom. sur fonte pour jardin. Thermom. Piquet pour couche. Therm. à 3 échelles. — Baromètres agricoles holostériques garantis. 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Les produits des Pigeons romains comme ceux de toutes les races obtenues par sélection sont très inégaux, et, si l’on veut éviter la détérioration de la descendance, il faut, de toute nécessité, éliminer les sujets mal venus qui paraissent s’éloi- gner du type que l’on veul conserver. Des conditions très diverses influent sur les qualités des produits ; les unes sont facilement appréciables, ce sont : l'âge des reproducteurs, l’alimentation, la saison, l’habita- tion; les autres échappent à notre Jugement et à notre in- fluence, ce sont : le climat et la tendance à représenter la constitution des ancêtres après un certain nombre de géné- rations qu’on nomme l’atavisme. Quant aux progrès du développement des jeunes, la con- statation du poids dont on connait l’heureuse application à l'hygiène des enfants du premier âge, m'a paru de nature à fournir d’utiles indications pour l’élevage des Animaux do- mestiques en général et des Pigeons de forte race en parti- culier. Je me propose de rapporter les observations que J'ai faites à ce sujet sur quelques Pigeons romains. J'espère mettre en lumière des faits nouveaux dont on 3° SÉRIE, T. VII, — Aoùt 1880. 23 334 ; SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. pourra tirer parti. En tout cas, je suis persuadé que j'ouvre une mine féconde et que la pratique du pesage des jeunes animaux de diverses espèces se répandra parmi les éleveurs, car il est de toute évidence qu’un animal de race nettement caractérisée, doit, à un âge déterminé, avoir atteint un certain poids au-dessous ou bien au-dessus duquel il doit être rejeté comme s’éloignant du type de cette race. Il m'a semblé nécessaire de simplifier la pratique du pesage. | La Balance métrique, sorte de romaine qui réduit l’opéra- tion du pesage à faire avancer ou reculer sur une règle gra- duée un poids unique, me semble plus commode que les balances ordinaires, en même temps qu’elle est d’un prix beaucoup moins élevé. En voici la description et la figure :: C’est une romaine réduite à une règle plate, inflexible en bois (BA): la courte branche (CB) supporte un panier ou berceau (S) destiné à contenir le sujet; la longue branche est creusée d’une rainure (R) dans laquelle glisse un poids qua- drangulaire (PP). On pose la règle sur une table quelconque (T) la courte branche faisant saillie et soutenant le berceau suspendu à quelques centimètres du sol. Sur les bords de la longue branche sont gravées des graduations et des calculs faits indiquant le ‘poids du colis, selon le point où le poids mobile arrive à lui faire équilibre. ÉDUCATION DÉ PIGEONS ROMAINS. 339 FIGURE DE LA BALANCE MÉTRIQUE PROPOSÉE POUR LE PESAGE DES JEUNES ANIMAUX. LÉGENDE. À, balance métrique, vue de face. , — vue de côté. . GB, courte branche qui doit faire saillie au bord d’une table. T, table. (On se sert d'une table quelconque.) P P’, poids rectangulaire mobile dans la rainure dont se trouve creusée la longue branche. R, rainure ‘dont la longue branche est creusée. c, crochet auquel doit être suspendu le berceau. d, point d'appui sur le bord de la table ; il est formé de deux clous à tête ronde. S, berceau suspendu au crochet € (1). — Poids des Pigeons romains noirs adulles provenant du jardin d’'Acclimatation. Îl faut d’abord constater le poids des Animaux adultes qui représentent la race dans sa perfection (2). Mâles : Kilogr. 1 mâle de 2 ans, très vigoureux.............. 0,755 1 "— "Agé de "18" rapis, 20. 153 2,000, 0; 410,780 1 — D La HU ou asdrls El SO MA UPIA Lu 0,725 (1) La balance métrique se trouve chez COLLiN, fabricant d'instruments de chirurgie, 6. rue de l'École-de-Médecine, Paris. (2) Pour peser les Pigeons adultes je les introduis dans un sac dont le poids connu est soustrait du poids total que j'ai trouvé. 39 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Le eV: moyen des mâles serait donc de 738 grammes. Femelles:, 7 31564014 avoir 8 1 femelle de 2ans........... Fa LLAS MES DER EL 0,675 À +2 de 18 m0: LS TUE asie 0,625 a. — Hiroasee ex IR 8,615 Le poids moyen des femelles serait donc de 638 grammes. Leur poids serait donc moindre que celui des mâles dans le rapport de 738 à 638 grammes ou de 100 à 86,4. Par onsiquens quant à la race que je possède, on pour- rait affirmer qu’un Pigeon dont Ie poids dépasse 700 grammes est un mâle. D'ailleurs les mâles se distinguent encore, quoique moins nettement, par la largeur plus grande de la mandibule supé- rieure à son insertion, et par la plus grande abondance des rugosilés ST JU qui couvrent les narines. — Poids de l'œuf (1). L’œuf récemment pondu pèse de 90 à 24 2: 5 L'œuf près d’éclore pèse de 48 à 21,7. — Poids des Pigeonneaux. Les petits nouvellement éclos, et: avant d'ätoir été SavÉs pèsent 15 à 18 grammes. Les tabieaux graphiques ci-joints font Re 2 la marche de leur accroissement. — Remarques au sujet du tableau n° 1. Le Pigeonnéau le plus fort parvenule 33° jour au poids de 640 grammes ue à parie de ce moment pendant qu'il s'emplume. : oltotcinor Botte Il mange seul vers la. 45° jour pee encore un péu de son poids. ; àSE Sa constitution se consolide et son ports aus à dater du 55° jour: 2... La 0 ann S5b Sel Il paraît adulte vers le 60°; jour. b 6gf =) Le Pigeonneau le plus faible parvenu le 31e jour 1530 gram- (L) La -balanèe, métrique ‘ci-dessus décrite . ne peut. pas servir.pour les, objets pesant moins de 100 grammes. Elle est commode pour peser les animaux dont le poids est de 100, à, 1000 ‘grammes environ;-on emploie alors comme poids mobile un poids ordinaire en fonte de 200 grammes. "UOTIUEULP MON xxx “OMPE 189 IT xxx “nors099,1 soude anof omorgdos-J$ura 97 no omorxis-J8uTA 97 npuod r afpouy wT ‘10S 91 Ans pit np S10H JUOS 104 SAT +4 ‘1n0S 98UPU IT % -anof onbeyo jofns np spiod of oujteuuos jrej sprod xne juepuodsoito sofequozriou sou$i| Sop 72 Soqno99 sanof xne juepuodsoiio9 see -NJ9A SOUSIL S0P 2MUOIUOI ET ‘sounuras (OL € 06 2P JUVSSIOI) Juouoaissogons splod sa onbiput OOL & 06 9P Saiyiu9 Saj Juetod apeormtoa ou8t] UT (G) *SAPIpauaquE SANOÎ s2[ J03du109 op jounod apprapenb np sopeoroa souêif soç aed onbrput appeataqut onbeyo ‘uotsnjuo9 ef 197149,p nye sanof buts ua bui9 op soJyige soj ouosur & ou40q 52,8 UuQ ‘uoisopoo] simdop sopnoso sanof so[ onbipur cg & j op Soagi{o Soj juejiod ojejuozroq ouêt| UT (F) OT LISTE LISTE IT] HE ur | \ EN TT EEÉEEEEELE hi LE EE NE | ER A Me 1 Ce LE ep Splod aj [u9çe2 unone sues 39 anof onbeyo anod aioaes op jomtod xnmeotmoA Soiple 0p o119S 91109 *sjofns s | | os SEE | M EE | | pet | [4 | | | (g) saroa (1) OSSE HHIANVI €7 AT LA 56 AT SAN “SNIVNOH XAVANNOHDId XAHA HA LNANASSIOUIIV,T LNVAOIANT AVATAVE — ‘FE oN -tHoA SOUSI| SOp OMJUOIUOI PT "SOUUEIS 00L & 08 2P IUUSSIOI9 Juomoaissoaons splod Ssaç onbiput 00L & 08 9P Soaylyo So] Jueyaod ofvoruoa ouf *sodiuipounuaqui sAnol sai ados op jouuod oqpuipenb np sajuorea souêt| so[ ad gnbipur opjuadoqut onbeyo ‘uoisnjuoo ef 407149,p uye sanof buio ua buro op solo so[ o1M9Sut & ou10q JS, UQ ‘uorsopo9 simdop spqnoog sanof soç enbipur cg x LE ep Sala Se[ Juemod ojejuozrioy eUSIL eT (y) yo 9p 119$ 91109 © Ca 004 F1 . Oÿi 1 .… ë 081 - | Ê À 06e | SE | 4 = | 2e | £s 00€ Se Cd & O0Y6 gr F > 08€ 2 8 08 n ©. . 09% 086 0€9 099 eues 39 anof onbeyo anod 1 (3) saroa ‘(p) OSST UAIANVE 63 AT LA 79 A1 SAN “SNIVKOYH XAVANNOG9Id XAHG AA LNANASSIOHIIV/T LNVAOIONT AVAIAVL — ‘7 oN ÉDUCATION DE PIGEONS ROMAINS. 339 mes, incomplètement. nou par ses parents occupés d'une nouvelle couvée, se: qu’au 39° jour, puis il décline rapidement et. meurt “dinanition le 50° jour, après avoir perdu 230 grammes, soit _. de la moitié du ne. qu'il avait le. 34° jour. AR La oo — Remarques au sujet du bibl) n° 2. C’est un exemple de ce qui arrive lorsque le mâle resle seul chargé de l’éducation des petits, la femelle ayant disparu quelques j jours après l’éclosion. La femelle a disparu le 7° jour; le Pigeonneau le plus fort pesait alors 180 grammes, et le plus faible 145 grammes. Ce dernier retombe en deux jours à 90 grammes ; il se relève un peu les trois jours suivants el atteint 150 ÉTARMES, ce- pendant il meurt de froid et d’inanition. Le plus fort continue son développement presque régulier gagnant de 30 à 40 grammes par jour ; il attéint 660 grammes le 32° jour; puis il décline jusqu’à 540 grammes le 43° jour. Alors il mange seul, remonte peu à pre et. atteint 600 gram- mes le GA: jour. — Remarques au sujet du tableau n° 3. Exemple de couvée d'un seul œuf. L’accroissement a été de 15 grammes par jour le 9 et le 3° jour, de 30 grammes le 4’, de 50 grammes le 5° et encore le 6°, puis dé 40 grammes le 7° et le 8: en somme, l’accroisse- ment moyen APRpARRE des huit RE jours a été de 30 grammes. Un'temps d'arrêt, probablement accidentel, se manifeste à dater duë* ] jusqu au 19°} jour, puis l'élève gagne 140 grammes en un seul jour et arrive à 620 grammes le 24° jour, l’ac- croissement moyen LE depuis l'éclosion “ayant été de 30 grarnmes. Mais à dater du 24° jour il décroît. Le 30° Jour, lors de la nouvelle. ponte de sa mère, il ne pèse plus que 580 grammes, Après avoir regagné ” grammes, il FRE encore à dater du 35° jour. tn Le 53} jour il mange soi mais He perdu 90 grammes; il perd encore 15 grammes jusqu'au 59° jour, mais alors il à ie -amof buis uo buro op somgigo sep aeamuosur s 911979) 119 “XNUONI9A SOJJJIJ9 9p 0 *sjofns sep spiod a[ ju9je9 unone 39 anof onbeyo anod «1oavs op jewaiod sues ‘18 (G) Sa104 "ORRE TATTATA ô ré [(Q) a “Jotuu098d np 110$ 19 [nos oBUVU IT gx ‘UOIS0(99,7 soude Anof owonuoa o[ npuod & ojjouay ET + oubeyo jofns np sprod of omeuuos jrey sprod xne juepuodsoo9 sojeuoziiog SOUS Sop 39 s91Nv99 sanof xne juepuodsos109 so(v9 -NJ9A SOUSI| S0P OAUOQUAIT ET ‘SOUMIS (OL & 08 9P JUUSSIOI9 JUOWOAISSOOONS Splod Sof oubIput DOL & 08 OP Solo sf Iuemod ofeorgon ou$1| vw] (g) "SOTUIPOUTTOQUE SANOÏ say LdWO9 op jouod appurpenb np sojvormoa souSIt set aed oubipur opeaoqur onbeyo {uoisnyuos ep 207149 ,p uye -sanof & QU10 1F0S U() ‘U0ISONPYI Sindop Ssp1n099 SAMOÎ SaL QUDIPUE G9-R FE 0p Saqlqo Sa Jueiod ofjejuozrion ou we () | (1) AND 'IAAS NA HHANON [A 4 AN SL. Le + ! | Es > | TADBLEAU INDIQUANT L ACCROISSEMENT DE DEUX PIGÉONNEAUX ROMAINS, IN “<#. 2) T 49 aAvriz, 1880. J Es 18 1 NÉS L POIDS ( ë *sjofns sop spiod 9j pnoçro unone . sues 32 anof onbeyo anod 41o4eS 9p Jotuod XnParioA So4yly9 9p 9H9S 0197 —] 2 © = 2 © = = © S © 3 st 2 & =] & st 20 Le © 8 1 & + = e [Si] © © Cal mo el ce 700 D Res CE ÉEDÉERNE mise LE SA RRÉ RS RRRERSNRRSERRNNnnES On s’est borné à inscrire les chiffres de cinq en cinq icoulés depuis l’éclosion. s du quadrille p les poids successivemc spondant aux poids fait conn La rencontre des lignes verti- édiaires. les jours interm 0 à 700 grammes. aître le poids du sujet chaque jour. ermet de compter nt croissant de 2 nes verticale (Le tant les lignes de 4 à 65 indique les ‘jours « à 700 indi 20 le dixième jour. chaque intervalle indiqué par les lig écoulés et des lignes horizontales corre S sion ; verticale portant les chiffres de l'éviter la con «ales correspondant aux jour *k* Le 19 inillet, à l’âge de trois mais, le plus fort pèse 600 grammes et le plus faible 535. J 2 Ï te) | *#*k La femelle a pondu le trentième jour après l’éclosion des petits. * Les pesées journalières ont commencé #kk [ls mangent seuls. (1) La ligne horizontale por + © = En = — = — 2 — NS — —_ = 2 L] . 342 SOCIÉTÉ D’ ACCLIMATATION. pris son.essor, il pourvoit. lui-même à à ses besoins et dans les dix jours suivants, Re 170. sn il atteint 665 grammes. — Remarques au est du tableau n° d. Evempie de-couvée médiocre. Jusqu'au 20° jour PRE a été à à peu: so nor- mal, le poids du plus fort atteignait 900 grammes; mais à dates du 20° jusqu’au 30° jour (jour de la ponte nouvelle), l'accroissement étant arrêté, ils ne pesaient plus que 480 et 460 grammes. Le plus fort a atteint 560 grammes le 99 ] Jour pour redescendre peu à peu à 500. Le 68° jour ils n'étaient pas encore sortis; l’un pesait 525 et l’autre 465 grammes. A l’âge de trois mois, le plus foit pesait 600 gr ammes et le plus faible 535. Je juge que ce sont des élèves à réformer. — Remarques au sujet du tableau n° 5. Exemple de couvée très médiocre, 14 | L'observation journalière n’a été faite. a à dater du 37° jour après l’éclosion. Deux Pigeonneaux abandonnés par leurs parents le 37°; jour. Ils mangent seuls longtemps avant d’être emplumés. Le 58° jour il ne pesaient l’un et l’autre que Lure er Ils sont éliminés comme insuffisants. Observations diverses. On sait que les Bin de toute race éouyent 21 dé. Les romains adultes pondent 30 à 35 jours après l’éclosion des petits. | A l’âge de 25 à 30 jours, c’est-à-dire vers l'époque de la nouvelle-ponte de leur mère, les petits doivent avoir atteint le poids minimum de 600 grammes. Ceux qui à 55 jours n’au- ront pas atteint le poids de 600 arammes devront être éli- minés comme impropres à per pétuer la race. Depuis l’âge de 30 à 35 jours jusqu’à celui de 50 jours environ ils perdent 1/5 de leur poids; c’est l’époque qu’on pourrait appeler la crise du sevrage ; alors. ils achèvent de s’emplumer et deviennent adultes. 2/2 'LELLLT eur | in 2 L'ALJ' / LT LIL DJ Le LI 140 4% Æ 2 mar 1880 (1). 214 4h ANA LR) Le LL LAN 2 NÉS I PP ETS RU ER 2 L LA!) 14122 / POIDS (2) gr. sues 39 Anof onbeyo 8 So, Ë © =] [V2] LA ) or) PV: IN | 1 “sqofns sa inod ‘n04vs ei & 10d 9[ joe) unoue sa XNEITJIOA SOIF 9p 9119S 9707) FETE Lee ENST) [=i] HR HE EEE ET" Hs AURA ESFENSE TE RSR EN LL ES TN BENSÉSERARN SE On s’est borné à inscrire les chiffres de cinq eu cinq | ml La rencontre des lignes verti- mipter les jours intermédiaires. lu le trente-denxième jour.) oïids du sujet chaque jour. de 26 à 700 grammes. es verticales du quadrille permet de co dique les jours écoulés depuis l’éclosion. -deuxième jour après l’éclosion.( La femelle avait pont 5, ux s horizontales correspondant aux poids fait connaître le p dant aux jours écoulés et des ligne ervalion journalière a été prise à dater du trente viter la confusion ; chaque intervalle indiqué par les lign ** [ls mangent seuls. (2) La ligne verticale portant les chiffres de 20 à 700 indique les poids successivement croissant ne horizontale portant les chiffres de 4 à 6 = = ER Fe) HO ©. n n x 2 2 = = 2 2 LEO — © — n * = © = — (=) œ Q ** Sacrifiés comme trop faibles. 34/4 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Les Pigeonneaux qu'on ne veut pas conserver pour la reproduction, devront être livrés à la consommation vers l’âge de 30 jours. C’est alors qu'ils ont obtenu le maximum de poids pour la moindre dépense d'aliments. | D'après mon observation, 4 ‘paires de Pigeons romains peuvent prospérer dans un . espace de 8 mètres cubes, 0 ment aéré. Ils se nourrissent très bien de maïs et d'orge. Ils man- sent environ 3/4 de maïs et 1/4 dore, ayant l’un et l'autre grain à discrélion. | Souvent les petits FER ENT par les parents mangent seuls longtemps avant d’être en état de sortir, C’est pourquoi il est nécessaire de fournir le grain à discrétion avec l'abreu- voir dans le pigeonnier. Cependant il convient de donner aussi du grain sur le sol à quelque distance du pigeonnier ; ils sont ainsi engagés à voler et à séjourner au grand air, et deviennent alertes et vigoureux. Les Pigeons romains sont avides de pain émietté et de débris de viande, de poisson et de graisse. Ils aiment le beurre par-dessus tout; bien qu’ils aient du grain en abondance, une fois qu'ils ont trouvé le chemin de la cuisine on a de la peine à les éloigner; ils pénètrent par les portes ou par les fenêtres dès que la ménagère s’absente un moment. | Ils recherchent les jeunes feuilles de quelques végé- taux, surtout celles du Saxifraga hirsuta, du Sedum tele- phium et du Dielytra spectabilis. Ces plantes, cultivées à leur portée, contribuent pour une part très. appréciable à à leur ali- mentation. Un Pigeon romain, âgé de 40 jours et pesant 500 gram- mes, privé de nourriture et de boisson pendant vingt-quatre heures, la température extérieure étant de + 25 degrés, perd 75 grammes de son poids. En une heure il prend alors 70 grammes d’aliments. | | ÉDUCATIONS D'ATTACUS PROMETHEUS “(Vers à soie de l'Amérique du Nord) FAITES A ARRAS Par Charles BUREAU. Depuis plusieurs années je m'occupe avec succès dé l’éle- vage en chambre de l’A ttacus Prometheus. Cette année j'ai dû chauffer le local où se trouvaient mes chenilles, la température de l’été ayant été constamment froide; ce fait n’est que passa- ser, car ce ver, très rustique, peut vivre parfaitement à l'air libre en temps ordinaire. Afin de pouvoir suivre cette éducation, j'ai résolu de traiter ce petit travail par gradation; je vais donc débuter par la des- cription de l'œuf êt la nourriture des vers; Je continuerai par la description de la chenille aux différents âges, terminant par les descriptions du cocon et des papillons. Œuf. — L’œuf est rond, légèrement déprimé, il est blane, veiné d’une substance gommeuse rouge ocracée. Quinze à dix-huit jours après la ponte, l’éclosion se produit. Nourriture de la chenille. — La nourriture de ce séricigène est très facile à se procurer, il mange toutes les espèces de lilas et de cerisiers; comme pour toutes les éducations, sauf pourtant pour le Ver à soie du mürier, on l’élève sur des branches coupées trempant dans un vase dont on renouvelle d'eau tous les Jours. | 1% âge. — A sa sortie de l'œuf, le 1° juillet, le-ver est jaune pâle, la tête est noire, brillante, ornée d’une ligne horizontale jaune, les pattes membraneuses sont de la couleur du corps, les écailleuses sont noires luisantes; chaque anneau est tra- 346 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. versé sur la largeur par deux lignes noires entre lesquelles on | voit des tubercules de méme couleur au nombre de 6 Sur les dix premiers segments rangés les uns devant les autres, ces tubercules sont surmontés de petits poils noirs, les deux ran- gées de la région dorsale sont plus voyantes que les autres. A cet âge, comme:aux deux suivants, ces chenilles vivent en famille sous la feuille qui les nourri. Après dix jours de nourriture et quarante-huit heures de sommeil, le 12 juillet, elle opère sa première mue. 2m Gge. — À cet âge, cette chenille n’est guère modifiée, les tubercules sont jaunes de la couleur du fond; ceux des premiers et derniers anneaux de la région dorsale sont restés noirs. | 3" âge. — Le 22 juillet, la chenille prend alors un autre aspect, elle se couvre d’une poussière d’un blanc opaque qui reste sur les doigts lorsqu'on la touche; cette poussière per- siste aux âges suivants. Les tubercules sont tantôt jaunes, tan- tôt noirs; ceux des deuxième, troisième et onzième segments sont plus proéminents que les autres. | Cet âge dure quatorze jours, dont trois jours de sommeil. 4% âge. — À leur nouvelle mue, le 5 août, les tubercules sont pour ainsi dire remplacés par de larges tachés noires, ce qui fait ressortir davantage ceux des deuxième, troisième et onzième segments; celui du onzième anneau est jaune, ceux des deuxième et troisième anneaux sont vermillon et quelque- fois jaune orange; ils ont tous un cercle notrâtre à la base. Les lignes transversales noires qui bordaient les tubercules ont disparu. La tête est vert jaunâtre ainsi que les pattes écail- leuses ; les pattes membraneuses sont de même couleur, avec quelques petits points noirs. Cet âge dure dix-sept jours, dont deux Jours de sommeil. D" âge. — Le 22 août, cette chenille prend la dernière li- vrée ; elle devient alors très tendue et presque transparente, ATTACUS. PROMETHEUS. 347 les tubercules rouges sont très développés, celui du onzième. segment est quelquefois noir avec l'extrémité jaune; tous les autres ont pour ainsi dire disparu ; ils sont remplacés par une tache noirâtre's’éclaireissant sur les bords qui sont bleu pâle. Vingt jours. apr ‘ès, la chenille cherche. un: paroi propice, pour la confegtian de sa coque. Gocon. — Le 10 septembre, ayant acquis toute sa taille, en- viron 0" 60 millimètres, le ver se met à filer, il procède de la même manière que le Cynthia. Après avoir fixé à la branche le pétiole de la feuille qu'il a choisi, 1l contourne celle-c1 de façon à recouvrir presque entièrement sa demeure. La soie est blanche au début, mais aussitôt le cocon ter- miné, la chenille rejette un liquide qui change touL à fait la teinte première, 1l devient alors de la couleur de celui de IAilante, un peu plus rougeâtre pourtant. Papillons.— La chrysalide, après avoir passé l'hiver, donne généralement son papillon dans le courant de juin. Le mâle diffère beaucoup de la femelle, tant par la coupe des ailes que par la couleur; il a les ailes supérieures plus allongées et falquées au bord externe. Les quatre ailes sont noir- suie tranchées au centre par une ligne fine sinuée, d’un gris verdâtre; l’espace terminal est grisâtre lavé de violet à l’angle apica , des taches noirâtres irrégulières ornent les bords des inférieures. La ligne terminale est noire, très découpée ; l'angle apical noir, bordé intérieurement d’un léger filet bleuté, est surmonté d’une tache carminée sinuée d’une petite ligne blanche. Le dessous possède les mêmes dessins, mais le noir est lavé de rouge et ne s'étend que jusque vers le milieu des ailes, le reste est pointillé de carmin foncé. Vers le milieu de chaque aile on aperçoit une tache triangulaire blanche, souvent peu apparente. Les antennes sont noires pectinées, les pattes et l'extrémité de l'abdomen sont d’un brun carminé foncé. L’envergurc de ce papillon est d'environ 10 centimètres, La femelle, légèrement plus grande que le mâle, a les ailes 348 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. plus arrondies ; tous les dessins du mâle se réncontrent chez elle, les quatre ailes sont tantôt d’un rouge brique plus ou moins foncé, tantôt d’une couleur carminée assez vive; l’es- pace terminal est de la même couleur que dans le mâle, mais un peu plus claire; la ligne sinueuse qui tranche les ailes est, très anguleuse, elle cst noire, bordée de blanc. La série des taches des ailes inférieures est rouge vineux ; enfin, les quatre ailes sont ornées dans leur milieu d’une tache blanche trian- eulaire irrégulière; chez certains types, la tache des supé- rieures est beaucoup moins visible, et même ha tota- lement éclipsée. Le dessous est d’un rouge grenat jusqu’à la ligne médiane, tout le corps possède sur les côtés des lunules blanches et participe de la couleur générale; les antennes sont également rouges, elles sont moins larges et moins péctinées que chez le mâle. | | Les accouplements de cette espèce sont très difficiles, 1l faut un grand nombre de sujets placés dans un emplacement très vasie, et une température assez élevée. | DES PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON _ A L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878 Par le docteur Édouard MÈNE Chargé par la Société d’Acclimatation de faire un rapport sur les productions végétales du Japon, qui ont figuré à l’Ex- position universelle de Paris en 1878, j'ai eru devoir diviser ce travail en deux parties : 1° Ferme japonaise du Trocadéro; % Produits végétaux exposés dänisle palais du Champ de Ms. On peut affiner l'importance considérable de l'exposition du Japon, sous tous les rapports, aussi bien au point de vue de la production et de l’industrie, qu’au point de vue de l’art et de l'instruction publique. Depuis l’année 1868, ce pays a fait d'immenses progrès qui augmentent chaque jour. C’est en 1878, que, pour la première fois, le Japon a vérita- blement fait, à Paris, une exposition de ses produits et a en- voyé des spécimens remarquables, qui ont montré, non seu- lement l'intelligence de ce peuple, mais encore ont prouvé tout le parti qu'il sait Lirer de la nature, et nous ont éclairés sur bien des productions peu connues de ces contrées. Qui n’a admiré les bronzes merveilleux incrustés d’or et d'argent, les porcelaines, les faïences, les laques d’or admi- rables, les ivoires, les émaux cloisonnés de toute espèce, qui faisaient de l’exposition du Japon une merveille de goût, d’art et de fini de travail! Mais les deux parties les plus importantes de cette exposi- tion, qui ont pu passer inaperçues à bien des yeux, étaient la ferme japonaise du Trocadéro et la collection des produits végétaux exposés dans les galeries du Champ de Mars. La ferme japonaise, ou, pour parler plus vrai, le jardin où 3° SÉRIE, T. VII. — Août 1880. 24 390 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. la Commission japonaise avait réuni une grande quantité des plantes les plus utiles, soit semées, soit transportées, avec beaucoup de difficulté et de peine, du Japon sur les pentes incultes et non ombragées du Trocadéro, avec 10 centimètres, au plus, de terre végétale et où l’on remarquait une collection très curieuse des principales plantes nanisées, qui sont très recherchées par les Japonais; L'exposition des produits végétaux du Champ de Mars, qui occupait les salles du fond de la section japonaise, remar- quable par l’ordre, le sens pratique et l’organisation qui fai- saient ressortir l'importance réelle de chaque produit. C'était une réunion très complète, très instructive, des pro- ductions végétales indigènes de toute espèce, servant à l’ali- mentation et à l’industrie, augmentée des spécimens artificiels de fruits et de lévumes. Cette exposition comprenait des séries de tableaux exposés par les ministères de l’Instruction publique, de l'Intérieur et des Finances, représentant les feuilles, les fleurs, Les fruits, les tiges des végétaux les plus usuels, tableaux destinés à pro- pager dans les écoles les notions de la botanique pratique. D’autres tableaux indiquaient la culture, la récolte et Jin- dustrie de certains produits végétaux les plus importants (Riz, Thé, Kaki, etc.). Des aquarelles très remarquables exposées par le ministère de l'Agriculture de Tokio, faisaient ressortir les céréales et les légumes les plus usités, avec des échantillons de graines. Des dessins en grand nombre et des photographies complé- talent cetle exposition. La Commission japonaise avait publié une sorte de cata- logue, en deux volumes, qui renfermait des détails intéres- sants (1) sur les bois, les laques, les boissons fermentées, les plantes marines, les céréales, les légumes, les fruits, les cham- pignons, les builes et cires, les matières linctoriales, Le tabac, les plantes fibreuses, le thé et la culture du mürier. Ce qui frappe dans l'étude des produits végétaux du Japon, (1) En suivant l’ordre du Catalogue. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 391 c’est la difficulté de leur attribuer un nom certain : en con- sultant les livres Kwa-wi (Choix de Plantes), 1759 ; le livre Phonzo-Zoufou (Traité de Botanique avec planches), par Iwasaki Tsounemassa d’Yédo (1828); le livre Sô Mokou Zoussetz (Traité de Botanique avec planches), par Yonan-Si et Razan ono Kiakou Ibou (1856); en suivant les indications du botaniste japonais Tanaka et de lémiment naturaliste japonais Itoo-Keiske ; en étudiant le remarquable ouvrage de MM. Fran- chetet Savatier(EnumeratioP lantarum èn Japonia,..…. 1875); en lisant les travaux du docteur Vidal sur les animaux et plantes utiles du Japon (Bulletin de la Société d’A cclimata- tion, 1875); en notant les dénominations indiquées sur les produits exposés el dans le catalogue de la Commission japo- naïse, on arrive, tantôt, à plusieurs noms différents pour la même plante et la même variété, tantôt à un seul nom géné- rique pour désigner des espèces et des variétés différentes. Quant à la manière d'écrire les noms japonais, elle est sou- vent modifiée suivant les différents auteurs, et il est difficile de déterminer quelle est la véritable orthographe. Jai surtout cherché à connaître les usages japonais des différentes plantes qui garnissaient le jardin du Trocadéro et des produits végé- taux renfermés dans les vitrines de l’exposition du Champ de Mars, je les ai succinctement indiqués dans ce rapport, en m'attachant à éviter, autant que possible, les erreurs très faciles à commettre, et je me suis efforcé de faire ressortir l'importance de tout ce qui pouvait être utilisé pour l’accli- matation. | | 399 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. FERME JAPONAISE DU TROCADÉRO En arrivant au Trocadéro par le pont du Champ de Mars, on trouvait, à mi-hauteur, en montant sur la gauche, un jardin entouré d’une clôture de gros bambous jaunes, de deux mètres de hauteur, espacés à distance d’un mètre et soutenant un véritable treillage de bambous plus petits, placés Les uns ho- rizontalement, les autres verticalement, et assemblés par des liens en bambou. Le long de ce treillage, grimpaient entre- lacés des pois, des haricots à fleurs soit blanches, soit lilas, des concombres cultivés, attachant leurs longues vrilles aux tiges de bambou et mêlant leurs larges corolles jaunes à leurs longs fruits verdâtres. Le pavillon blanc au disque rouge de l'empire du Soleil Levant flottait au haut d’un mât et l’on pou- vait, en entrant, se croire transporté dans un coin du Japon. En avant et de chaque côté de la porte d’entrée se dressait, sur un gros galet, une jolie jardinière en porcelaine blanche d'Owari, à décor bleu, représentant des oiseaux voltigeant sur des branches de pêcher en fleur et contenant une touffe de petits bambous à tige jaune, à nœuds verdâtres, au feuil- lage élégant. En arrière de la jardinière et de chaque côté de la porte, une véritable palissade en bambou, formée de tiges de petits bambous jaunes, posées verticalement, serrées les unes contre les autres et assemblées par des morceaux de bambous plus gros coupés dans leur moitié et placés horizontalement. On ne pouvait franchir la porte sans s'arrêter, malgré soi, un instant à la contempler et à l’admirer. Deux montants de bois arrondis, sculptés en relief, repré- sentant des branches de pivoines en fleur et des iris (Chaga) en formaient les soutiens. Sur des panneaux sculptés à jour, en plein bois, délicieux de dessin et d'exécution, des branches de lis avec leurs feuilles, leurs boutons et leurs fleurs, des branches de buis, des épis de blé, des Liserons s’entremêlant PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 299 avec des Chrysanthèmes (Kiku) (1), et tranchant sur le tout, des panneaux en bois gris noirâtre de Diospyros-Kaki. Au- dessus de la porte un coq ct une poule merveilleusement sculptés : la poule picore pendant que le coq se dresse fière- ment auprès d'elle. À peine entré, un sentiment de curiosité faisait examiner avec soin ce Jardin formé de plates-bandes ovales ou allon- gées, entourées les unes de tiges de bambou coupées dans leur moitié et affleurant la terre; les autres bordées de lon- oues tuiles vernissées, de couleur blanche, Jaune, verte ou rougeâtre, et remplies de plantes et d'arbres inconnus ou peu connus, et que la Commission Japonaise avail très intelli- semment choisis parmi les plus utiles du Japon. En parcourant les aïlées, on trouvait, de distance en dis- tance, des espèces de dressoirs en bois de sapin, soutenus par six gros bambous, s’élevant à plusieurs mètres et maintenant une toile destinée, soit à tempérer l’acuon des rayons solaires et à garantir les plantes placées dans des pots rouges ou gri- sàtres, et rangées sur les planches des dressoirs, soit à pré- server de la pluie des graines en train de sécher. Sous d’autres dressoirs, on remarquait des flacons de oraines de millet, de blé, de chènevis, de sarrasin, de piment, de potiron, de melon, de fèves, de haricots, de pois de diffé- rentes espèces. On s’arrêtait devant une NEUE maison japonaise, occupant le centre du jardin, formée presque entièrement de bambou et de sapin, avec un toit en gros bambous, des gouttières en bambou, une palissade en gros bambous jaunes aplatis, et un auvent en bambou destiné à abriter des rangées d’arbustes et de plantes rares. Ouverte complètement sur un de ses côtés, par l’écartement de cloisons mobiles, glissant dans des rainures, cloisons qui (1) Le Kiku (Chrysanthème), dont la fleur orne l’écusson impérial du Japon, est cultivé avec beaucoup de soin par les Japonais. H offre un grand nombre de variétés remarquables par la beauté, la grandeur et la diversité de nuances des fleurs. Une des variétés à fleurs jaunes se mange et, dans l'Exposition du Champ de Mars, se trouvaient plusieurs bocaux remplis de fleurs de Chrysanthème conservées au vinaigre de prunes. 354 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. sont garnies de papier et qui, au Japon, constituent les murs et forment les séparations des pièces, la petite maison étalait un mélange de simplicité et de bon goût : de charmants bibe- lots de toute espèce, une jolie étagère laquée d’or, des bronzes, des émaux cloisonnés en garnissaient l’intérieur. Dans un beau vase, un liseron d’une espèce particulière, inconnue en France, à feuilles étroites et longues, grimpait le long d’un petit tuteur en bambou et étalait ses fleurs d’un beau rouge velouté et violacé d’un très joli effet. Dans le fond de la pièce se tenait gravement un Japonais, au teint bronzé, vêtu d’une jupe d’un vert foncé et d’un corsage bleu, fumant silencieuse- ment et donnant au jardin un cachet spécial. Devant la maison, près d’une grosse borne en granit, ter- minée par un pelit clocheton destiné à loger une lanterne de jardin, s'élevait une estrade, formée d’une seule planche, de 2 mètres de diamètre, provenant d’un Pinus massoniana, et une seconde estrade, presque aussi large, constituée par une planche de Pinus densiflora. Elles supportaient un certain nombre de plantes, presque toutes nanisées, c’est-à-dire ré- duites à des dimensions très petites, par des procédés dans lesquels les Japonais excellent et dont ils ont fait, tout comme les Chinois, un art. Aussi trouve-t-on souvent chez eux, dans des pots très petils, des plantes de quinze, vingt, cinquante et même cent ans, qui, d'habitude, sont des arbres atteignant des dimensions colossales (1). Les principales plantes nanisées exposées étaient des K akis, (1) Comme la très bien fait remarquer M. Carrière, les Japonais ont deux façons de naniser les plantes : | 1° En les maintenant dans des dimensions très petites, tout en conservant leur forme ; 2° En les rapetissant et en changeant leur aspect. Ils choisissent des essences qui se prêtent à cette nanisation. Ce sont surtout les Conifères qui sont les plus employés à cet usage, principalement les Pins, souvent aussi des Chamcæcyparis, des Podocarpus macrophylla ou nageia. Très fréquemment ils nanisent aussi les Orangers et les Citronniers; on voit dans les appartements des Cycas revoluta des îles Liu-kiu (Sotesou) qui garnissent les vases placés sur les meubles et les étagères, dans ce même état de nanisation. Ils contournent les branches, les attachent et les rabattent, pour leur faire prendre une forme déterminée. [ls agissent aussi sur les racines, qu’ils traitent de la même façon, et quand on dépote ces plantes, on trouve souvent des raçines contournées de 1%,50 de longueur et même de 2 mètres. Ils les privent proba- PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 395 dont on avait contourné les branches et dont plusieurs ont donné de beaux fruits qui ont müri; un Pinus densiflora (Shiba) de dix ans, de 40 centimètres de hauteur, à petite tige contournée, rachitique, grêle et à feuilles rares ; un Pinus densiflora de dix-huit ans (Shiba), à racines aériennes, se confondant avec la tige de 4 centimètres de diamètre; un Pinus densiflora (Neagari, variété de Shiba), de quarante ans, ayant 70 centimètres de hauteur, à racines aériennes, très grêles, contournées, remontant et redescendant plusieurs fois, pour se confondre avec une tige très mince, garnie de quelques bouquets de petites feuilles; un Pinus densiflora, variété albifolia (Shiraga m'ats'u), dont la tige occupait toute la largeur du pot et montait comme un gros cône de 80 centimètres de haut, d’où sortaient quelques petites bran- ches maigres et contournées, garnies de quelques feuilles ; un Fhynchospermum Juponicum de trente-cinqans, rendu mons- trueux, haut de 60 centimètres, à tige et à branches contournées, rabougries, renfermé dans un potfaçonné dans un morceau de bois creux; plusieurs Podocarpus macrophylla, à feuilles longues, étroites, vertes et à folioles blanches, occupant le milieu des bouquets de feuilles et ressemblant à un arbre garni de fleurs blanches; plusieurs Podocarpus nageia ovata, renfermés dans des pots, dont certains contenaient deux pieds, à branches rabattues, à feuillage peu fourni, à feuilles presque ovales, d’un beau vert luisant. Il y avait, en outre, blement de nourriture et se bornent à leur donner celle qui est strictement nécessaire à leur vie. Souvent la tige et les racines semblent se confondre; ces racines aériennes sont extrêmement minces, contournées, recourbées sur elles-mêmes, soutenues par des petits tuteurs, unies, sans transition presque appréciable, à la tige qui est garnie de quelques branches minces et de feuilles maigres, peu nombreuses et rachitiques, comme on le remarquait sur une des estrades, dans un Pinus densiflora de dix-huit ans, ayant 40 centimètres de hauteur, et dans un Pinus densiflora de quarante ans, ayant 70 centimètres de hauteur. D’autres fois la tige occupe toute la largeur du pot; elle est très grosse rela- tivement aux branches, qui sont extrêmement maigres et courtes; elle offre l’as- pect d’un cône qui s’élève hors du pot de 40 à 55 centimètres de hauteur et d’où s’échappent quelques filaments de branches garnies de feuilles rares, comme? dans un Shiraga m'ats’u (Pinus densiflora, var. albifoha). Dans d’autres cas, 1 plantent deux plantes dans le même pot, en rabattant les branches, comme on l’observait dans un Podocarpus nageia ovata. SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. parmi les plantes nanisées, plusieurs petits Orangers Kin-Kan (Citrus Japonica), et plusieurs petits Citronniers Yudzu. Les autres plantes qui garnissaient les estrades étaient : des Grenadiers ordinaires, à fleurs simples comme les nôtres ; des petits Bambous noirs, à tige grêle; plusieurs Orangers (Kokits) portant de petits fruits verdâtres; des Fougères; des pieds de Nandina domestica; des Carex de plusieurs va- viétés. En suivant les allées du jardin, on trouvait un petit enclos divisé en compartiments par des treillages de bambou, et renfermant des canards mâles et femelles, semblables aux nôtres, un peu plus gros, qui prenaient leurs ébats non loin de poules et de coqs japonais, bas sur pattes, de la même race que ceux qui élaient sculptés au-dessus de la porte d’entrée. On arrivait à un bassin dont la moitié était occupée par une plantation de riz, espacée par touffes régulières et dont un orand nombre de pieds ont fleuri vers le 15 septembre. Le reste du bassin était garni de plantes aquatiques : de Nénu- fars et de Roseaux, et, sur un rocher situé au milieu de ce bassin, était placé un vase contenant un Palmier (Chamærop excelsa), Shiro. | De distance en distance, dans les allées, des touffes de huit à dix pieds de Bambous d'espèces différentes, à tige assez grosse, s’élevaient à 6 ou 7 mètres de hauteur et balançaïent, au gré du vent, leur feuillage élégant. Une des touffes à tige brune, rougeâtre, tachetée de plaques noires, d’autres à larges veines de couleur acajou, d’autres à moyenne tige nolrâtre. Tous ces Bambous ont été très vigoureux, sauf quelques pieds qui, vers le milieu d’octobre, ont commencé à ressentir les effets de la mauvaise saison et ont dépéri. De distance en distance, des bancs formés de morceaux de tiges de bambous accolés; l’un d’eux surtout, placé au milieu d’une plate-bande, dominait le jardin, et le large parasol de bambou qui le recouvrait était couvert par deux pieds d’une variété de Cucumis (Vuri) qui, grimpant le long de deux tuteurs en bambou étalaient, au-dessus de la tête, leurs larges PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 397 feuilles verdätres et leurs fruits, de 40 à 50 centimètres de long, ressemblant à de longs Concombres qui pendaïent de tous côtés et donnaient à cet endroit un aspect des plus pittoresques. De ce banc, abrité des rayons du soleil par ce parasol ori- ginal, on dominait le jardin divisé en plates-bandes, garnies, les unes de plantes alimentaires, les autres de plantes indus- trielles, médicinales et ornementales. PLANTES ALIMENTAIRES AURANTIACÉES. Oranger, Citronnier. — De la famille des Aurantiacées, on trouvait dans le jardin, soit sur les estrades placées devant la petite maison, soit dans des pots espacés le long des allées, un certain nombre de pieds de différentes espèces d’Orangers, entre autres, plusieurs Kokils, variété connue en France, et de Citronniers ayant fleuri et dont plusieurs ont donné de petits fruits, les uns gros comme une petite cerise et les autres comme une prune, de couleur jaune verdâtre (1). (1) Dans les vitrines de l'exposition japonaise du Champ de Mars, parmi la collection des fruits artificiels, on remarquait un certain nombre d’espèces d'oranges et de citrons variant de grosseur, depuis celle d’une grosse pomme, d'une prune, d’une cerise, jusqu'à celle d’un pois, de couleur jaune foncé, jaune clair ou rougeâtre; un certain nombre de petits citrons de la grosseur et de la forme d’une olive. Non loin de là étaient rangés des bocaux contenant : Des Kunembo, oranges de couleur jaune pâle et de grosseur ordinaire ; Des Mikan, oranges ressemblant au Kunembo ; Des oranges ordinaires conservées dans du miel; Des Dai-Dai (Sato-Dule) conservées au sucre et coupées en tranches; Des Dai-Dai entières, oranges amères, de grosseur ordinaire, à peau lisse, de couleur jaune pâle; Des mandarines ordinaires; Des Yudzu, citrons ronds, verdâtres, de la grosseur d’une forte prune; Des Cilrus japonica, petits citrons ovales, de la grosseur et de la forme d'une grosse olive, à peau lisse, de couleur jaune pâle; Des Shirigasira-uzu, variété de citron rond, à peau grenue, jaune pâle, gros comme une grosse orange ; Des Zabon (Citrus decumana), espèce dé citron ressemblant au Shirigasira-uzu. de même grosseur, de même couleur, mais à peau lisse; Une autre variété de Yudzu, citron rond, de la grosseur d’une orange et de couleur jaune pâle. 328 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Les principales espèces d'Orangers et de Citronniers culti- vés au Japon, sont : 1° Le Mikan (Citrus margarita) ou Oranger, dont le fruit est une mardarine de grosseur ordinaire, mais de qualité infé- rieure, analogue à celle du Fokien (Chine). Le Mikan, qu'on ne cultive pas dans les provinces du Nord, à cause du froid, est abondant dans les provinces du Sud, telles que Toza, Higo, Ki et Suruga. Une de ses variétés, le Unshu Mikan, donne de gros fruits sans pépins; on fait sécher la peau qui, sous le nom de Chimpi, s'emploie comme épice; 2° Le Kunembo qui produit les meilleures oranges: 3° Le Xoji (Citrus nobilis, var.) et le Tachibana (Citrus trifoliata), Oranger à trois feuilles, espèce épineuse très rus- tique, qui donne des oranges de qualité inférieure, souvent amères, communes dans le Nippon central; 4° Le Dai-Dai (Citrus bigaradia) dont les fruits amers ne peuvent se manger crus, mais dont le Jus sert comme celui du citron : les feuilles et la peau s’emploient en médecine; 9° Le Zabon (Citrus Decumana) et le Buntan ne viennent que dans les provinces du Sud, principalement dans celle de Satsuma : leurs fruits sont bons à manger; 6° Le Bushin-Kan (Citrus medica) et le Marubushin-Kan (Citrus medica, var. chirocarpus) qui produisent des fruits qu’on mange en compotes ; | 7° Le Kin-Kan (Citrus Japonica) qui comprend deux va- tés : l’une à fruits ronds et l’autre à fruits ovales. Suivant M. Lavallée, l'espèce nommée Xuin-Kouat semble pouvoir s’accommoder de ja région propre à la culture de la Vigne. Ses petits fruits se mangent confits au sucre. 8° Le Yudzu ou Citronnier, dont le fruit arrondi, un peu plat, a une saveur aigrelette, peu aromatique. Les Japonais le mangent cru, ou s’en servent comme épices, ainsi que de ses fleurs. Ce Citronnier supporte mieux le froid que les autres arbres de cette famille, aussi le rencontre-t-on dans un plus grand nombre de provinces. rl PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 359 CHÉNOPODÉES. Épinard.— Dans les plates-bandes consacrées aux légumes, on trouvait plusieurs pieds d'Épinard, à graine ronde (Spi- nacea inermis), Horenso, qui, au Japon, se mange cuit et assaisonné de différentes manières. Dans les aquarelles si bien peintes de l'exposition japonaise du Champ de Mars, se trou- vait figurée cette variété d’Épinard. COMPOSÉES. Laitue, Salsifis (1). — De cette famille, 11 y avait au jardin plusieurs pieds de Tissa ou Dzissa et Kikou Dzissa, Laitue cultivée (Lactuca sativa) et plusieurs rangées de Salsifis (Tragopogon porrifolium) à grandes feuilles. Ces légumes sont usités dans la cuisine japonaise et se mangent crus ou culis, bouillis ou salés. La Laitue est très commune dans les jardins. CONIFÉRÉS. Parmi les plantes de cette famille, on remarquait un grand nombre de pieds de Zcho (Salisburia adiantifolia), Ginkgo biloba, de 30 à 40 centimètres de hauteur, à feuilles irrégu- lières et de couleur vert-de-gris. Ces pieds d’Zcho étaient ran- gés dans une plate-bande, de chaque côté d’un petit chemin conduisant au parasol ombragé de fleurs et de fruits de Vuri. L’Itsjo ou l’Icho, dont on trouvait des spécimens de fleurs et de fruits au Champ de Mars, dans une vitrine, n° 71, d’un tableau indiquant les principales productions végétales du Japon, est un arbre dioïque à feuilles caduques. Il donne des petits fruits jaunâtres, ou Voix de Ginkgo, venant par bou- quets et ressemblant aux merises. La pulpe est désagréable au goût. On mangel’amande contenue dans lenoyau nommé Ginan, soit crue, soit rôtie. Son goût rappelle celui de la châtaigne. Quant au Torreya nucifera (Kaya) dont il y avait quelques pieds dans le jardin, c’est un arbre en général dioiïque, mais qui, cependant, peut porter des fleurs mâles et des fleurs fe- (1) La Laitue et les Salsifis sont des légames d'importation européenne et qui ont été acclimatés au Japon. 9300 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. melles sur le même pied. Il devient très gros, mais peu élevé. Il est commun sur les montagnes, dans les provinces de Mutsu, de Kii, de Mikawa et de Yamato, surtout près de Nangasaki, de Yokohama, dans Pile de Nippon. Il comprend plusieurs variétés, entre autres le Hidari-Maki et le Shilunashi. Ses fruits, qui contiennent des noyaux, ressemblant à des coques de cacao, de couleur brun rougeâtre, se mangent comme les noisettes. Réduits en farine, on en fait des gà- teaux. On en retire une huile jaune clair nommée Kajano- A bra, employée pour la cuisine. Une espèce voisine du Torreya nucifera, l'Inugaya ou Iraga boku (Cephalotaxæus drupacea), produit également des fruits dont on extrait une huile roussâtre appelée Hiobi- A bra. Toutefois ses fruits sont toxiques. L’Inugaya se trouve dans les régions montagneuses de Kamagona, dans l’île de Nippon et dans la province de Nambu. Dans la collection des graines et des produits végétaux, on trouvait plusieurs bocaux de fruits des différentes variétés de -Torreya nucifera, ainsi que des flacons d'huiles nommées Kajano-A bra et Hiobi-A bra. CRUCIFÈRES. Radis. — Une des plates-bandes contenait plusieurs ran- oées de Dai-Kon (Raphanus sativus), gros radis de 30 cen- timètres de long sur 5 à 6 centimètres de diamètre, de cou- leur verdâtre dans la moitié supérieure, blanchâtre dans la moitié inférieure, sortant à demi de terre et ressemblant plutôt à un gros et long navet qu'à un radis, tantôt droit, tantôt courbe ou irrégulier. Au Japon, on cultive plusieurs variétés de ces radis, entre autres (1) : Des radis de printemps, des radis d’été, des radis précoces d'automne, des radis d'automne, de 20 à 30 centimètres de (1) D'après MM. Franchet et Savatier, on cultive aussi le Xouro-Daikon, le Mousaraki-Daikon, V'Aka-Daikon, V'Agani-Daikon, le Karami-Daikon, le Mouri- koutsi-Daikon et le R. Raphanistrum innocuum, qu’on rencontre dans les champs, surtout dans l’île Nakisino, dans le Nippon central, aux environs de Yokoska. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 301 long, ressemblant à de gros navets blancs, sur 10 centimètres de largeur ; Des radis bisannuels, de ‘20 à 25 centimètres de long ; Des radis précoces de Sakousa-Shima, de même couleur, de même longueur et de même grosseur que les précédents. Les autres espèces et variétés les plus connues sont : Le Miyasigué-Daikon, très renommé dans la province d'Owari,; Le Sanguwalsu-Daikon, le Natsu-Daikon, le Kunichi- Daikon, le Nagata-Kuwan-Daikon, variétés de radis blancs, mesurant de 30 à 40 centimètres de long, sur 8 à 12 centi- mètres de large; Le Hosonc-Daikon, radis blanc, très étroit, de 25 centi- mètres de long sur 3 centimètres de diamètre ; Le Kamuro-Daikon, analogue au précédent ; Le Tokkuri-Daikon, gros et long radis, renflé dans sa partie inférieure ; Le Otafuku-Daikon, petit radis blanc, allongé, ressem- blant à la rave ordinaire ; Le Hinode-Daikon, radis de jolie couleur carmin, de la grosseur d’une petite carotte. Le radis est très répandu au Japon, où 1l forme de grandes cultures. On en fait sécher pour consommer pendant l’année ; on le mange cru, cuit ou salé. Il se sert avec le poisson ou la viande. Dans certains cas on le râpe, et 1l s'emploie comme condiment. On mange aussi ses feuilles, qu’on prépare de la même façon que la racine. NAvET (Brassica napus). — On en remarquait un certain nombre, ressemblant beaucoup à nos navets d'Europe. Les principaux navets du Japon sont : Des gros navets blancs, longs, de même forme, de même grosseur et de même longueur que les nôtres; Des navets ronds, de moyenne et de petite grosseur; Les navets de Tou-n0-dji, navets blancs, ronds, de moyenne grosseur ;. Les navets d'A umi, gros navets larges et courts ; Le Katabutchi-kabu, espèce de grosseur moyenne, ronde, 3062 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. violette dans sa moitié supérieure, blanche à son extrémité, à feuilles ayant une nervure médiane de couleur violette; Le Kourabi-nô-kabu, petit navet blanc, nuancé de violet dans sa partie supérieure ; | Le Tsutchina-kabu, variété de petit navet blanchâtre. Caou (Brassica oleracea) (1). — Il y avait dans le jardin une rangée de Pé-{sai ou Chou de la Chine (Brassica Sinensrs) à feuilles étroites, de couleur vert clair : ce chou se mange cuit ou salé ; Quelques pieds de Mizuma, petit chou à feuilles étroites, de couleur vert clair à leur partie inférieure et foncées en dessus ; Plusieurs pieds de Kappa-na, sorte de chou qui a de l’ana- logie avec le Pet-Sai ; les côtes sont plus nombreuses, dressées, de couleur vert clair et sont surmontées d’un limbe très lisse, épais, uni et relativement petit. [l ne paraît pas avoir tendance à pommer. Son goût est peu prononcé, sa saveur rappelle celle des choux ordinaires. Il est très bon à manger. Les autres espèces et variétés de Choux cultivées au Japon sont : Le Brassica rapa de Kayoshima, chou à feuilles de couleur vert Jaune; Le chou d’hiver, à petites feuilles ; Le Hôlo-ji-na, variété de chou, à feuilles étroites, vert foncé en dessus et vert clair en dessous, et ressemblant à un pied de céleri ; | Le Mibuna, chou à petites feuilles étroites, longues, de cou- leur vert clair ; Le Kensa-Kina, à petite racine blanche, comme la Réponse, et à feuilles moyennes de couleur vert clair. Cozza. — De la famille des Crucifères on trouvait aussi plusieurs pieds de Colza (Brassica campestris oleifera), Abu- rana ou Naga-Kabu. Au Japon, on en mange les racines et l’on extrait des graines une huile employée pour l’éclairage : c’est une des cultures les plus importantes du pays. (1) Les différentes variétés de choux sont usitées, non seulement au point de vue alimentaire, mais aussi pour l’ornementation des jardins. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 363 CUCURBITACÉES. Une des familles Les plus importantes pour la cuisine japo- naise et le plus largement représentée dans le jardin était celle des Cucurbitacées, qui ont très bien réussi et müri. MELONS. — On remarquait plusieurs espèces de melons, entre autres. DRE Une rangée de Sui-Kuwa (Gitrullus edulis, Spach), melon vert, magnifique de venue, ressemblant au pastèque, gros, de forme ovale, lisse, de couleur vert clair à l’extérieur, rose à l'intérieur et très bon, dit-on, à manger : 1l se mange cru; Une rangée de Kiri-Sui-Kuwa, melon de forme ovale à lisérés jaunes et verts, jaunâtre à l’intérieur, un peu moins gros que le précédent et bon à manger cru ; Une rangée de Naga-Sui-Kuwa, de forme ovale, plus petit que le précédent, de couleur vert clair à l’extérieur, rose à l’intérieur, se mangeant cru ; Des Makuwa-uri (Cucumais melo L.), melon dont l'espèce a été introduite du Japon, en 1877, par M. Jean Sisley, et que plusieurs personnes, entre autres M. de Lunaret, à Montpel- lier, et M. Escoube, à Montjoire, ont cultivé et qui est, disent ces expérimentateurs, inférieur comme goût à nos melons. Ce melon rentre dans ia catégorie des melons dits à rames. Sui- vant M. Carrière (Revue horticole, année 1878, n° 2, 16 jan- vier), les graines semées ont produit deux formes : la première, très rameuse, à ramifications grêles, à fleurs petites, d’un jaune pâle, à feuilles rappelant celles des concombres; le fruit, subovale, rétréci dans son milieu, arrondi aux deux bouts, est long d'environ 15 centimètres et large de 7 centimètres; son écorce est mince, rugueuse, fendillée, grisâtre ; la chair est fine, fondante, d’un vert jaunâtre et sucrée. La seconde forme est plus vigoureuse, les feuilles plus grandes, elle paraît être plus tardive. Les fruits sont plus courts, la peau, d’un vert foncé, à bandes blanchâtres ; la chair verdâtre est ferme, fon- dante; les graines sont très petites et très nombreuses. Le fruit se conserve iongtemps après avoir été cueilli. Les graines ayant été semées tardivement, 1! faut encore expérimenter 364 SOCIÉTÉ, D'ACCLIMATATION. avant de se prononcer sur le Makuwa-uri, qui se mange cru. Des Kiuri (Cucumis sativus), concombre cultivé comme les nôtres et qui, au Japon, se mange salé ; Des rangées de Kabotcha et de Bôboura (Cucurbita pepo) (Potiron, Citrouille), de même forme, de même grosseur et de même couleur que les nôtres et qui se mangent cuits; Des rangées de Vuri et de Naga-Vuri, sortes de Cucumis, qui ressemblent à de gros et longs concombres, ayant jusqu’à 90 et 60 centimètres de long sur 8 centimètres de diamètre, de couleur verdâtre quand le fruit n’est pas mûr, jaunes à l’ex- térieur au moment de la maturité, blanchâtres à l’intérieur, excellents pour les soupes ettrès usités dans la cuisine japonaise. Le long des palissades du jardin, un certain nombre de ces pieds de Vurietde Naga-Vuri grimpaient en entremêlant leurs larges feuilles vertes, leurs vrilles, leurs fleurs blanches et leurs nombreux fruits vert jaunâtre, avec des haricots à fleurs lilas. Parmi les autres plantes appartenant à la famille des Cucur- bitacées et cultivées au Japon sont : Parmi les Courges et les Potirons, le F6-Gua ou Kamo-wri (Lagenaria Dasistemon), énorme Cucurbitacée, sorte de courge de couleur vert foncé, pointillée de grains vert clair, à graines jaunâtres, don! les fleurs, d’un jaune foncé, veinées de bandes vertes, sont facilement reconnaissables : le F6-Gua est commun dans presque toutes les provinces, surtout dans celles de l'ile de Kiusiu, aux environs du mont Homan (on en voyait un spécimen artificiel à l'Exposition du Champ de Mars); Le potiron nommé Cucurbita verrucosa, très gros, de cou- leur vert clair, ayant la forme d’une énorme poire (il y en avait aussi un spécimen à l'Exposition du Champ de Mars); Le Tonassu, espèce de potiron de couleur jaune rouge, à côtes, se mange cuit; | Le potiron crépu, rosé à l’extérieur, à côtes et bosselures, jaune à l’intérieur, à graines blanches, ovales, allongées; Le Kinloguwa, variété de joli potiron, de couleur orangée, ressemblant à une grosse poire, à liséré jaune verdûtre, à chair jaunâtre, à graines blanches et ovales, à belles et longues fleurs jaunes, se mangeant cuit; PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 365 Le Toquwa, variété analogue à la précédente, se mange cuit; Le Yugao, qui se mange cuit : quand on le fend dans sa longueur et qu'on le fait sécher, il prend le nom de Kampio ; Le Hétuma, qui se mange cuit. D’autres fois on le laisse dans l’eau jusqu’à ce que la chair décomposée se détache et laisse à nu les fibres, qui ont l’apparence d’un filet, dont on se sert en guise d'éponge. Parmi les Melons : Le melon d’eau, sorte de pastèque à peau lisse, verdâtre, de couleur rose carmin à l’intérieur, à graines noires; Un petit melon ovale, de forme et de grosseur d’une forte poire, à peau lisse, avec des petites élevures de couleur blanc jaunâtre ; Le melon de Naruto, petit melon à côtes jaunes lisérées de vert ; Le Tsuru-reishi, autre variété (Momordica charantia) qui, d’après le livre Phon:o Zoufou, se nomme aussi Nanga re issi el Niqua ouri. Celte plante habite les endroits humides, elle est commune dans l'ile de Kiusiu, au pied des monts Kawara-Yama, dans le Nippon central, autour de Yokoska, et dans plusieurs autres provinces, suivant Siebold. Parmi les Concombres : Un petit Cucumis commun, à fruit allongé, vert et à lisérés verts et blancs ; Un concombre, gros comme un gros cornichon, de couleur blanc verdâtre, liséré de blanc jaunâtre et tacheté de points blancs, à fleurs Jaunes. Un concombre tardif, allongé, de 20 centimètres de long, étroit, de couleur vert jaunâtre, à très petites feuilles jaunes; Un concombre blanc, à lisérés verdâtres, de la longueur et de la grosseur du concombre ordinaire; Un autre concombre, Cucumis flexuosus (Awo-uri), allongé, de couleur jaune verdâtre ; puis le Cucumis Conomon (Thunb), Assa-urt ; | Le Hitsina ou Hechima (Luffa petola) (À), ressemblant à un gros concombre allongé, de couleur vert foncé; (1) Linné à réuni le genre Luffa au genre Momordica. Plus tard, Cavanilles a 3° SÉRIE, T. VII. — Août 1880. 25 306 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Une autre variété renflée à son extrémité, de couleur ver- dâtre, avec des taches blanches et des lignes eo à graines noires et à jolies fleurs jaunes; Le Marudzuke-urr et le Shiuri, sortes de concombres qui se mangent salés. Toutes ces espèces et variétés étaient représentées dés les aquarelles du laboratoire du bureau de l’agriculture de Tokio; exposées au Champ de Mars. CYCADÉES. Devant la petite maison et sur une estrade on trouvait plu- sieurs beaux pieds de Cycas revoluta (Sotesou). On extrait des tiges le produit appelé sagou du Japon, fécule blanchâtre nommée Soleisuno-mi, dont on voyait au Champ de Mars plusieurs bocaux. Il y avait en même temps des bocaux de fruits de Cycas nommés Sotetsuno, arrondis, rougeâtres et de la grosseur d’une châtaigne ordinaire. Le Cycas revoluta croit spontanément dans les provinces méridionales, dans les vallées du mont Homan Dake, dans l'ile de Kiusiu, et dans les îles Liu Kiu. ÉBÉNACÉES. Dans le jardin trois plates-bandes étaient exclusivement consacrées à la culture du Plaqueminier-Kaki (Diospyros- Kaki), Kaki, l'arbre fruitier par excellence du Japon, dont les fruits sont très recherchés par la population japonaise, qui em consomme considérablement à l’état frais, mais dont on fait sé- cher la plus grande partie, et qui rendent, en outre, de grands services à l’industrie. Plusieurs espèces de Kakis ont été in- troduites et cultivées dans le midi de la France depuis un certain nombre d'années, principalement le Schatse (Driospyros Schitse, Bunge), espèce propre aux contrées septentrionales, qui parait devoir se propager facilement en France, et dont les fruits sont désignés, ainsi que ceux de l’espèce précédente, fait du genre Luffa un genre particulier. L'Hitsima offre deux variétés : une à fruits très allongés, nommée Nanga no ilsima, et l’autre appelée Marouba no itsima. On les trouve dans les endroits incultes; on les cultive dans les îles de Kiusiu et de Nippon. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 307 sous le nom de figues Kakes. La'culture a produit un grand nombre de variétés (1). Les arbres du jardin du Trocadéro étaient très petits, de 0",40 à 0°,50 de hauteur, excepté deux ou trois pieds qui mesuraient environ un mètre de hauteur. Îls avaient quitté la ville de Tokio, au Japon, dans le courant de 1877, avaient passé l’hiver, de novembre 1877 à avril 1878, dans les serres de la ville de Paris, à la Muette, et avaient été plantés au Tro- cadéro dans le courant d’avril 1878. Ils avaient parfaitement prospéré et avaient donné un assez grand nombre de fruits : plusieurs pieds portaient jusqu’à dix fruits de belle venue. On pouvait compter quatre variétés principales : La première, à fruit rond, gros comme une pomme moyenne ; La deuxième, à fruit rond, mais de grosseur moitié moindre que la précédente; La troisième, à fruit ovale, gros comme un gros abricot; Et la quatrième, à fruit ovale, petit et allongé comme un fort gland de Chêne. Ces fruits, remarquables par la persistance des quatre sépales de couleur jaune verdâtre du calice, leur donnant un aspect particulier, restèrent verts jusqu’au milieu de septembre, puis passèrent au vert jaunâtre à la fin de septembre, et devinrent ensuite d’un beau jaune brillant, comme les comgs, au milieu d'octobre. Dans la plus petite variété ovale, allongée, la moitié infé- rieure était d’un beau jaune, tandis que la partie moyenne se couvrit au moment de Ja maturité d’une large tache noire. Certaines variélés de Kakis prennent en mürissant une belle couleur d’un rouge écarlate, tenant le milieu entre la tomate et [a mandarine. Les Kakis provenant du jardin de M. Mazel, à Montsauve près d’Anduze (Gard) et présentés à la Société d’acclimatation dans sa première séance du mois de décembre 1878, étaient ronds ; ils offraient cette couleur et ressemblaient à des man- (1) Suivant M. Decaisne, le D. costata de Carrière serait un synonyme du D. schiste de Bunge. 308 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. darines. Ils étaient très beaux, avaient 4 centimètres 1/2 de hauteur sur 5 centimètres de diamètre dans leur plus grande largeur. À cemomentils étaient durs, consistants et très âpres; ils n’ont bletti et n’ont été bons à manger que vers le 25 jan- vier suivant. Un de ces fruits était vraiment magnifique et avait la grosseur d’une belle pomme de calville. A l’état sau- vage le diamètre du fruit est de 2 à 3 centimètres. La peau des Kakis est lisse, tendre, mais à mesure que le fruit devient blet elle se plisse et la couleur devient jaune brunâtre, ou brun rougeâtre, ou brun chocolat, suivant les varlétés. Les Kakis provenant du jardin de la Société d'acclimata- tion, à Hyères, et présentés à la Société en décembre 1878, étaient ovales, ils ressemblaient à de véritables nèfles arrivées à maturité et de couleur brun chocolat. Le Kaki est sans odeur. Il est tendu, arrondi ou ovale; cer- taines espèces offrent cependant huit petites côtes très peu prononcées, correspondant à huit divisions intérieures régu- lièrement disposées en étoiles, mais s’arrêtant à un centimètre et demi de la périphérie. Coupé horizontalement, le fruit présente une peau très mince, s’enlevant assez facilement quand le fruit devient blet. La pulpe est consistante, de couleur jaune orangé avant que le fruit soit blet, car plus tard cette pulpe devient rougeâtre, plus molle et se transforme en une sorte de gelée ressemblant à de la marmelade d’abricots; elle est parsemée de petits points et de taches noirâtres, irrégulièrement disséminés, mais moins nombreux au centre que vers la peau. Ces taches et ces petits points noirâtres diminuent quand le fruit est blet. Le milieu du fruit estoccupé par huit séparations d’un jaune plus foncé, placées et séparées régulièrement en face les unes des autres et s’arrêtant à À centimètre 1/2 de la peau. Quand le fruit est blet, les séparations deviennent moins profondes, par suite du gonflement du tissu qui les compose. Quant aux oraines, elles sont très petites, très plates, ovales, de couleur brun roux, fortement adhérentes et placées très bas dans le fruit. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 309 Le goût du Kaki, quand le fruit est blet, est assez fade, rap- pelle un peu celui de la grenade, mais si la pulpe n’est pas complètement ramollie et n’est pas devenue brunâtre, il reste dans la bouche et sur les dents une saveur astringente très prononcée et un sentiment d’âpreté extrême. Cela n’a lieu que pour les Æakis äpres, car les Xakis doux se mangent mûrs, sans être blets, au couteau, comme les pommes. Les principales variétés du jardin du Trocadéro étaient : Le Hachi-Ya-Gaki (Kaki du village des Ruches), grosse variété ovale ; Le Zenzi (excellent) et le O-Zenzi (petit excellent), variétés petites, ovales, à taches noires quand le fruit mürit; Le Kuro-Kuma (Ours noir), le Go-Sho (Palais de l’'Empe- reur), etle Yora-Ku, variété de Kakis de deuxième qualité. Suivant M. de Castillon (1), les Japonais classent les Kakis, non pas suivant les variétés, qui sont très nombreuses, mais suivant leur douceur ou leur äpreté. Ils les divisent en Ama- gaki ou Kakis à fruits doux, et en Sibu-gaki ou Kakis à fruits âpres. Les Ama-gaki se mangent à l’état frais, au couteau, comme les pommes. On n'attend pas qu’ils blettissent et on les mange dès qu’ils ont une teinte jaunâtre. Ils sont sucrés, ont un goût frais assez agréable, mais ils perdent de leur saveur si la ma- turité est complète. Les principales variétés des Kakis doux sont : Le Hachi-Ya-Gaki (Kaki du village des Ruches, province de Mino (Nippon central). Cette variété est ovale, très volu- mineuse. Les fruits pèsent jusqu’à 350 grammes. C’est le meil- leur Kaki etle seul des Kakis doux qu’on mange, non seule- ment à l’état frais, mais encore à l’état sec. I se cueille en octobre, avant sa maturité, qui s'achève sur la paille. La des- siccalion de cette variété constitue une industrie considérable pour le village dont elle porte le nom. Le Zenzi (excellent) est une variété de Kaka ovale, mais de grosseur moitié moindre que le Hachi-Ya-Gaki. (1) Les Kakis, d’après les documents japonais (le Sud-Est, journal agricole et horticole, décembre 1878, n° 12). 310 | SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Il en est de même du O-Zenzi (petit Zenzi) qui est une va- riété plus petite que le Zenzi de forme ovale. Ces deux va- riétés sont très bonnes. On cueille les fruits au fur et à mesure qu'ils müûrissent, ce qu'on reconnaît à la couleur noire que prend le sommet du fruit, en octobre et en no- vembre. ( 1m SEP Le Go-Sho (Palais de l'Empereur), le Kuro-Kuma (Ours noir) et le Yoraku sont des variétés de Kakis doux, de, arts inférieure. | Les Sibu-Gaki ou Kakis à fruits âpres ne se angent. que | blets, et quand on leur a fait perdre leur âpreté par certains moyens; on les consomme aussi à l’état sec. Pour leur enlever leur âpreté, on a recours à différents procédés. Tantôt on les place au centre d’une épaisse couche de paille, où ils achèvent leur maturité; d’autres fois on les laisse, pendant un cer- tain temps, dans des tonneaux ayant contenu du Sake is de riz). Dans d’autres cas, on les place dans des tonneaux ut et on verse dessus de l’eau chaude aromatisée avec des feuillesde Tade. On peut aussi arriver au même résultat en les renfer- mant dans des vases clos, quand le changement de couleur des fruits est bien prononcé. Les Sibu-Galr se mangent rarement blets, mais presque toujours secs, et ainsi desséchés les Kakis entrent pour une grande partie dans l’alimentation japonaise. De tous les Kakis doux, le Hachi-Ya-Gaki est le seul qu'on soumette à la dessiccation, tandis que tous les Srbu-Gaki, immangeables à létat frais, se conservent beaucoup mieux à l’état sec, probablement à cause du principe astringent qu'ils renferment en quantité plus grande que les Àma-Gaku. Procédés de dessiccation.—Oncueilleles Kakisavant leurma- turité, qu’on fait achever en quatre à cinq jours, en les plaçant sur une couche de paille. On les pèle, puis on les attache par deux, et on les suspend à des perches horizontales placées sous un hangard ; on les laisse ainsi suspendus pendant vingt-quatre ou vingt-cinq jours, puis on les relourne et on les laisse de nouveau suspendus pendant trois jours. Ils PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 371 portent alors le nom de Ama-bosi-Gaki, et sont très recherchés à ce point de demi-dessiecation. Pour rendre cette dessiccation complète, on les suspend de nouveau pendant vingt-cinq jours, ayant soin de fermer avec des nattes le côté sud du hangard. On prive les Xakis de lu- mière pendant trois jours, puis on les enlève, et pendant trois semaines on Îes expose à l’air, sur des planches, toutes les fois que Le tempsest beau, et pendant la nuit on les enferme dans des caisses. Alors les Æakis se couvrent d’une sorte de poussière blanche et prennent le nom de Ha-Ku-Si (Kaas blancs) et de Si Kuwa (fleur de Kakis). Un autre procédé de dessiccation consiste à prendre les Kakis quand ils ont perdu leur äpreté, à les peler et à les faire sécher à la fumée : ils deviennent très noirs et se nomment U-S hi (Kakis de corbeau). On peut aussi les embrocher à moitié secs, dans des ba- guettes de bambou, et on les fait alors sécher au soleil. Dans tous ces procédés, on a soin d’ôter les graines, en malaxant les fruits avec les doigts et en les pressant. A l’Exposition du Champ de Mars, classe 73, il y avait plusieurs bocaux de Kakis séchés, provenant du département de Yamaguchi, pro- vince de Suwo. On fait avec les kakis une espèce de confiture nommée Kashi-kaki, dont 1l y avait un flacon à l'Exposition. Cette confiture, un peu aigrelette, d’un goût agréable, est divisée en morceaux blanchâtres renfermant des portions brun rougeâtre de kakis. Elle ressemble à une sorte de fruit confit. _… Les principales variétés de kakis âpres sont : Le Tsuro-no-ko, qui est le Shibu-Gaki le plus employé pour la dessiccation ; Le Shinamo-kaki, qui est principalement employé pour la fabrication du Shibu (1); L’4 050 et le Ko-gaki, qui servent aussi pour le shibu, mais beaucoup moins que le précédent. (1) Le shibu est une sorte de vernis qu’on tire du Kaki et qu'on emploie dans l'industrie. 372 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Parmi les autres variétés on remarque encore le Tsutsu- mi-Gaki, le Tusube-Gaki et le Tsurushi-Kaki (1). A l'Exposition du Champ-de-Mars, dans une vitrine renfer- mant des spécimens artificiels, très bien imités, des prinei- paux fruits et légumes du Japon, se trouvaient douze variétés de Kakis : les uns ronds et jaunes, de la grosseur d’une pomme d’api, les autres ronds et de double grosseur, plu- sieurs de forme ovale, de couleur abricot et gros comme des grosses prunes. Une variété assez grosse avait un bourrelet circulaire très proéminent; d’autres, de forme ovale, très allongés, jaunes avec des taches noires. FOUGÈRES. Ptéride aquiline (Pteris aquilina), Warabi.— Près de la petite maison, se trouvait, sur une estrade, avec d’autres plantes, un beau pied de Ptéride aquiline, fougère à pétioles rougeâtres dans leur moitié inférieure et d’un gris rougeâtre supérieurement, ressemblant à celle de France, à spores brunes, arrondies, finement muriquées (2). Dans une des vitrines de l'Exposition, il y avait un certain nombre de pétioles et d’expansions foliacées sèches de Waraba renfermés dans une boîte recouverte d’un verre. Dans la collection des substances comestibles était un flacon rempli de pétioles et de frondes de Warabi conservés dans la saumure. Dans la classe 69 (Céréales, Produits farineux), on remar- quait un flacon de Warabi-noko, fécule blanchâtre de Pteris aquilina du département d’Jwaté, province de Rikuchiu. Au Japon, la fougère Warabi vient à l’état sauvage, dans les champs, dans les plaines, dans les bois et sur les monta- ones. Elle est commune près de Nangasaki, de Kosido, sur (1) Le D. Kaki vient spontanément dans les pays montagneux et boisés. Il est cultivé partout au Japon, surtout dans l'ile de Kiusiu, dans la province de Higo, à Nangasaki; dans le Nippon central, près de Yokohama, à Simoda, aux environs de Yokoska. (2) Suivant MM. Franchet et Savatier, les autres espèces de Pteris qu'on trouve au Japon, sont: la P. lanuginosa, la P. cretica, la P. inœqualis, la P. longipin- nata, la P. quadriaurita, la P. sempinnata, la P. serrulata et la P. Wallichiana. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 319 les monts Hakone, dans le Nippon central, aux environs d’Yokoska. | Ses jeunes pousses se mangent cuites, salées ou conservées dans la saumure. Ses racines, qui contiennent de l’amidon, fournissent la fécule comestible nommée Warabi-noko, que les Japonais mangent bouillie à l’eau et salée. GRAMINÉES. Bambou (Bambusa Take). — Dans différentes allées du jardin, s’élevaient plusieurs Jolies et élégantes touffes d’une douzaine de pieds de Bambou (Take) : les uns, à tige d’un noir rougeâtre, de 3 centimètres de diamètre et de 5 à 6 mètres de hauteur ; les autres, à tige d’un vert jaunâtre, de la dimension d’une grosse canne, de 4 à 5 mètres de haut; les autres, à tige de couleur acajou, de 3 centimètres de diamètre et de 5 à 6 mètres de haut. Ces bambous, qui avaient été transplantés dans le jardin au mois de juillet, ont continué à végéter régu- lièrement, sauf une touffe placée dans la partie inférieure du jardin, qui, dès les premiers jours d’octobre, a commencé à dépérir. | On remarquait, en outre, dans de jolies jardinières en porcelaine blanche d’Owari, à décor bleu, des pieds de Bambou nommé par M. Carrière B. heterocycla, jolie espèce, robuste, très ramifiée, à tige de 2 centimètres de diamètre, d’une belle couleur jaune, remarquable par ses annellations obliques, diversement placées, et qui justifient le nom d’heterocycla. Ces annellations paraissent devoir se développer particulière- ment à la base des fortes tiges, de telle sorte que l’on n’en rencontre plus à une certaine hauteur. Dans des pots en terre rouge, étaient des petites touffes de Bambou, à tige noire, de la grosseur d’une plume à écrire, et d’autres à tige jaune de la même grosseur (1). (1) Dans l'exposition du Champ de Mars on remarquait vingt-huit tiges de bambous différents : Î. Gros bambou jaune de 19 centimètres de diamètre sur 2 1/2 d'épaisseur. 2. Gros bambou grisâtre de ‘5 centimètres de diamètre sur 2 centimètres d'épaisseur. 314 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Les principales espèces et variétés connues de Bambou du Japon sont : Le Bambusa vulgaris, de 12 à 15 mètres de hauteur et de 8 à 10 centimètres de diamètre de tige; Le B. macroculmis (M6sô), de 15 à 20 mètres de haut et 15 à 18 centimètres de diamètre detige ; Le B. mitis (P hyllostachys mitis, Rivière), de 8 à 12 roètres de haut et de 7 centimètres et plus de diamètre, commun aussi en Chine ; Le B. Quilioi (Pyllostachys Quilior, Rivière), de 8 mêtres de haut, commun surtout dans le nord du Japon ; rapporté en France par M. l'amiral du Quilio; 3. Gros bambou grisàtre, très lisse, de 12 centimètres de diamètre sur 1 centimètre 1/2 d’épaisseur. F 4. Bambou verdâtre, de 12 centimètres de diamètre sur 1 cent. 1/2 d'épaisseur. »- Bambou acajou, de 13 centimètres de diamètre. 6. Bambou de couleur ivoire, tacheté de marron, de 6 centimètres de dia- mètre. 7. Bambou jaune, très poli, de 8 centimètres de diamètre sur 6 millimètres d'épaisseur. 8. Bambou brun foncé, de 6 centimètres d'épaisseur. 9. Bambou de belle couleur jaune, de 6 centimètres de diamètre. 10. Bambou grisâtre, à taches blanches, de 7 centimètres de diamètre. 11. Bambou jaune verdâtre, de 5 centimètres de diamètre. 12. Bambou gris jaunâtre, à lignes longitudinales, de 5 centimètres de dia- mètre. 13. Bambou jaune, parsemé de larges taches roussâtres, comme si la tigcavait été soumise à l’action du feu, de 3 centimètres 1/2 de diamètre. 14. Bambou jaunâtre à nœuds très espacés, de la grosseur d’uneforte canne. 15. Bambou de belle couleur jaune, à nœuds très rapprochés, de la grosseur d'une canne ordinaire. 16. Bambou gris jaunâtre, de même grosseur que le précédent. 17. Bambou jaune tacheté de brun, de la grosseur d’une canne. 18. Bambou très blanc, de la grosseur d’une canne. 19. Bambou gris, de la grosseur d’une canne. 20. Bambou jaune, de la grosseur d’une canne. 21. Bambou jaune, très brillant, de la grosseur d’une canne. 22. Bambou noir, de la grosseur d’une canne. 23. Bambou jaune, marbré de taches acajou, de la grosseur d’une petitecanne. 24. Bambou noir, extrêmement fin. 25. Bambou jaune, gros comme une plume à écrire. 26. Bambou carré, de couleur rosée, de la grosseur d’une forte canne, 27. Bambou carré, gris clair, de la grosseur d’une canne ordinaire. 28. Bambou très jaune, à nœuds très saillants, très rapprochés, de la grosseur d’une canne. On remarquait, en outre, plusieurs paquets dé gaines spathiformes , de diffé- rentes grandeurs, grisàtres, jaune grisàtre, jaunes, marbrées de gris, ainsi que des branches garnies de leurs feuilles sèches. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 3179 Le B. arundinaria Simonii, intermédiaire comme taille entre le PB. Quilioi et le B. viridi glaucescens ; Le B. viridi glaucescens de Carrière (Phyllostachys viridi glaucescens, Rivière), de 6 mètres de haut, de 3 centimè- tres de diamètre, commun dans le nord du Japon et de la Chine, rapporté en 1846 par M. le vice-amiral Cécile ; Le B. nigra (Phyllostachys nigra), de 5 à 7 mètres de haut et de 2 à 3 centimètres de diamètre : comme dimension, il vient après les B. mälis et Quilior ; Le B. aurea (Phyllostachys aurea), de 3 à 4 mètres de haut, de 2 à 3 centimètres de diamètre, commun aussi en Chine ; Le Dendrocalamus strictus, qui fleurit tous les ans, qu’on trouve également en Chine et dans l’Inde ; Le B. violascens, très vigoureux, qui en six semaines atteint 5 à 6 mètres de haut et 3 à 4 centimètres de diamètre : c’est une des plus jolies espèces, des plus distinctes, remar- quable par la couleur noire violette de ses bourgeons, qui sont recouverts d'une espèce de glaucescence ou pruine qui fait res- sortir la couleur violette en produisant un charmant contraste ; Le B. flexuosa ; L’Arundinaria japonica (Metake), introduit en France par Siebold ; Le B. scriploria ; Le Bambou carré qu'on trouve aussi en Chine (1). Les espèces de Bambou usitées au Japon sous le point de vue alimentaire se nomment : Mo-so, Madake, Ofetchiku, Hatchiku, Metake. (1) Suivant MM. Franchet et Savatier, les différentes espèces de Bambou du Japon sont: le Phyllostachys bambusoides, Siebold, Kusa take et Higama take, dont les feuilles sont souvent bordées d’une large bande jaune et qui fleurit rare- ment. On le trouve sur les collines et les montagnes : à Kiusiu, sur les ver- sants du mont Kurofige-Yama; dans les forêts, le long des rives du fleuve Usitsu Gawa, près Sin-Maisi ; dans le Nippon, autour de Yokoska. L’Arundinaria Japonica (Sieb. et Zucc ), Metake, Honna dake, Shitsikou, Si- kalake, commun sur les collines, dans les régions submontagneuses; à Kiusiu, dans les endroits marécageux ; dans le Nippon, au milieu des forêts monta- gneuses, près de Susokatogi, aux environs de Yokoska. D’arrès Miquel, une de ses variétés est l’Arundinaria glaucescens. Le Bambusa aurea (Siebold), qu’on rencontre «dans tout le Japon et qui croit 370 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Les Japonais appellent les jeunes pousses de Bambou Take- noko. s les mangent cuites; d’autres fois ils les conservent dans la saumure ou dans le vinaigre. A l'Exposition du Champ de Mars se trouvaient sur une étagère un certain nombre de flacons de Takenoko conservé au vinaigre. Ces jeunes pousses, les unes-entières, les autres coupées dans leur moitié longi- tudinale, avaient 15 à 18 centimètres de long; elles ressem- blaient à des asperges de moyenne grosseur, remarquables par leurs nœuds espacés de 1 à 2 centimètres. Coupées au printemps, à la fin de mars et au commence- ment d'avril, les pousses de Bambou ont une couleur, tantôt verte, tantôt Jaune pâle; elles sont très tendres et peu filan- dreuses. On a soin de les débarrasser de leurs gaines spathi- formes, qui sont dures et qui deviendraient coriaces par la cuisson. Leur goût est celui de l’asperge. Ce n’est pas seulement au Japon, mais aussi en Chine et spontanément aux environs d’Yokoska, espèce à tige et à rameaux cylindriques. à feuilles dépourvues de stries transversales entre les lignes longitudinales, qui sont fines et rapprochées ; à gaines garnies à uk sommet de soies raides, courtes et très caduques. Le Bambusa Chino, Franchet et Savatier, FYabou Chino, espèce cultivée et spontanée dans le Nippon central. Le Bambusa floribunda, Zolling, Tsintstake : c’est le B. glaucescens de Sie- bold. JI se reconnaît à ses feuilles étroites et glauques et à ses rameaux arron- dis.- Il pousse dans les forêts montagneuses, dans le Nippon, aux environs d'Yokoska. Le Bambusa nana, Roxburg. Le Bambusa pygmæa, Miquel, Gin-Meilsik, espèce à rameaux cylindriques, avec des petites feuilles lancéolées, très nombreuses, au sommet des rameaux et disposées alternativement Le Bambusa Senanensis, Franchet et Savatier, qui croît dans les montagnes Ontake , province de Shinano, et dans l'ile de Nippon. Cette espèce est remar- quable par ses larges feuilles plus aiguës que celles du Phyllostachys bambu- soides. Son inflorescence est régulièrement paniculée; les étamines sont con- stamment au nombre de six dans chaque fleur. Le Bambusa Onkatensis, Kranchet et Savatier. Le Bambusa variegata, Siebold, qu’on trouve dans tout le Japon, surtout pre de Yokoska ; à Kiousiou, dans les forêts, aux environs de Nomo-Saki. Le Pambusa puberula, Miquel, Metake Hatshiku, commun dans tout le Japon; dans le Nippon, près les rizières à Osaka, à Yokoska. Une de ses variétés est le B. puberula, var. nigra. Le bambou noir de Chine ne paraît pas différent du B. puberula. Suivant le docteur Vidal, le Soudzoutake est une petite espèce à tige noirâtre ou mouchetée de noir, qui paraît être semblable au B. puberula, var. nigra. Le Bambusa Kumasasa, Zolling, Kosasu où Kumasasa, qui croît souvent sur la lisière des champs ; à Kiousiou, dans le Nippon, près de Yokoska. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 371 dans l'Inde, que le Bambou est usité comme aliment. Les Chinois font cuire les jeunes pousses de Bambou, à l’eau, en y ajoutant un peu de sel; d’autres fois ils les mangent en salade, coupées en petits morceaux ressemblant aux fila- ments de la barbe de capucin. [ls assaisonnent souvent le poisson avec des tranches de bambou qu'ils font macérer dans la saumure. Avec les pointes de pousses de Bambou ils font des confi- tures qui ont de l’analogie, comme goût, avec l’angélique. Ils les soumettent aussi à la dessiccation et en forment des ballots qui s’expédient, par grandes quantités, dans la Mant- chourie et en Mongolie : on n’a qu’à les plonger dans l’eau chaude pour les faire revenir à leur grosseur normale, sans qu’elles aient rien perdu de leur goût. Ils font avec les feuilles un vin qu'ils nomment Vin aux feuilles de Bambou, dont il v avait des échantillons à lexpo- sition chinoise. Dans les produits de l’exposition chinoise figuraient aussi des spécimens de pousses de Bambou séchées et d’autres salées. Dans l’Inde, les pousses de Bambou se mangent en salade, en purées, en fritures. On extrait des tiges, au moment de la croissance de la plante, une liqueur sucrée qui se coagule à l’air et qui sert à fabriquer différentes boissons fermentées assez agréables au goût. Non seulement les jeunes pousses, mais aussi les graines sont employées dans l’alimentation. Souvent, pendant les fa- mines qui ont désolé l'Inde, les graines de Bambou ont nourri et sauvé de la mort des milliers de personnes. Suivant M. Hooker, dans le Sikkim, le Prung (Arundi- naria Hookeriaïia) donne en abondance des graines longues et noires, qu’on fait bouillir comme du riz et dont on fait des oâteaux. On les utilise aussi pour fabriquer de la bière. Dans beaucoup de localités, les feuilles de certains Bambous sont employées comme fourrage pour les chevaux. Blé (Triticum), Ko-Moughi. Dans une des plates-bandes avait été semée une rangée de blé précoce du Japon, Ko- 318 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Moughi, et une rangée de blé velu (Friticum hispida), qui sont arrivés à bonne maturité. A l'Exposition du Champ de Mars, on remarquait, dite une vitrine, plusieurs spécimens de beaux épis des différents blés du Japon, précoce, moyen et tardif. su Dans les aquarelles du bureau de l’agriculture de 7. sisi se trouvaient aussi représentées les différentes variétés de Blé, entre autres le Daruma-ko-Moughi et le Blé rouge de couleur jaune roux. ID 4 Dans la classe 69 (Céréales), se trouvaient exposés des échantillons de blé, Ko-Moughi et Shiro-ko-Moughi, et de farines de blé de Hokaido, ainsi que des blés en grains, des farines et des pâtes alimentaires de Tokio; des caisses de vermicelle, du département de Sakai, province de Id- sumi; des caisses de vermicelle de Zschikawa, PR de Kawa. Une vitrine renfermait les différents produits fabriqués avec la farine de froment; tels que des petits gâteaux secs de différentes formes ; une espèce de macaroni, long et transpa- rent, blanchâtre, et deux sortes de vermicelles rouge et blanc, très transparents. Au Japon, où la culture du blé alterne souvent avec celle du r1z, afin d’avoir deux récoltes, le blé sert à faire du pain, du vermicelle, du macaroni, des gâteaux et une sorte de pâte nommée Fu. Mélangé à de l'orge, on en fait des espèces de gâteaux et un vermicelle nommé Oudon. On le mélange à des haricots ou à des pois, pour servir de ferment dans la fabri- cation du Shoyu et du Miso. Le Shoyu est un des condiments les plus usités dans la eui- sine japonaise ; 1l est formé de blé grillé et moulu, auquel on ajoute des pois ou des haricots bouillis et refroidis, qu'on transforme en levûre, qu'on additionne de sel et d’eau et qu’on laisse macérer quelquefois vingt el trente mois. Parmi les condiments exposés dans la classe 74 se trou- vaient un certain nombre de flacons de Shoyuw de Tokio. Mais (Zéa Mays), To-Morokoshi. — Près du petit bassin, un certain nombre de pieds de différents Maïs To-Morokoshi, PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 379 Jaune, rouge, blane, peu différents des nôtres, qui ont très bien réussi. Au Japon les différents Maïs sont, ainsi qu’on pouvait le voir dans les aquarelles du bureau de l’agriculture de Tokio : Le maïs précoce, à gros grains blancs et jaunes ; Le maïs commun, à gros grains jaunes ; Le maïs, Tsou-Mokoroshi, à grains jaunes; Le maïs châtain foncé d’Jyé ; Le maïs rouge, À kato-Morokoshi ; Le mais acajou ; Le maïs tardif; Le maïs, Yatsubasa-to-Morokoshi, à feuilles lisérées de bandes vertes et blanches, à grains blancs et jaunes; Le maïs blanc d'Uyo, à gros grains blancs; Le maïs blanc, Suisno. Parmi la collection des graines il y avait plusieurs bocaux de maïs jaune, deux de maïs rouge et un certain nombre de mais blanc, de deux grosseurs différentes. Îl se trouvait aussi un flacon de Morokoshi-noko, farine de mais de couleur jaune rosée. Au Japon, les grains de maïs 5e mangent souvent crus, alors qu’ils sont encore verts et lactescents; d’autres fois on les fait griller, ou bien encore on les fait bouillir. Quant à la farine, elle sert à faire une sorte de bouillie. Le mais To-Morokoshi, qui est désigné dans le livre Phonzo Zoufou (1) sous le nom de Nanban-Kibi, est cultivé dans presque tout le Japon. Mizer (Panicum miliaceum), Kibi. — Dans la partie du jardin consacrée aux légumes existait une rangée de mullet (Panicum miliaceum), Kibi, à grosses grappes, qui a parfaite- tement réussi et dont les Japonais ont fait sécher les graines au soleil. Une autre variété de millet (Panicum ITtalicum), Awa, à donné de nombreuses grappes. Au Champ de Mars, toutesles variétés de Panicum du Japon (1) Traité de botanique, en 96 volumes, avec planches, par Iwasaki Tsoune- massa, d'Yedo, publié la onzième année de Bounssai (1828). 380 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. se trouvaient représentées dans la collection des graines. D’après les aquarelles du bureau de l’agriculture de Tokio, les principales variétés de Panicum sont (1) : Le millet précoce, Momo-ho-awa ; Le millet précoce, Wasse-ourouli-awa, à grappes droites, non tombantes, espacées, peu fournies, à graines de couleur jaune clair; | Le millet tardif, Oku-ourouti-awa, à graines gris jaunâtre; Le Okuti-noti-awa, millet tardif à graines jaune clair ; Le Kibi, à grosses grappes jaunes très fournies ; (1) MM. Franchet et Savatier (Enumeralio plantarum in Japonia, etc.) indi- quent : Le Panicum italicum, avec la variété Germanicum, de provenance japonaise, croissant spontanément, et souvent cultivé dans l'ile de Nippon, autour de Yo- koska, dans l'ile de Kiusiu, sur les parties montagneuses de Scfinowotoge sur les parties déclives du mont Sata-Toge, dans les environs de Kifura ; Le P. miliaceum, qu'on trouve un peu partout, dans les champs, à l’état sau- vage, cultivé surtout autour de Nangasaki et de Yokoska; Le P. indicum, avec une variété contracta : commun dans les rizières et les lieux humides incultes, près de Nangasaki, de Yokoska et de Ywayagama; Le P. sanguinale, avec une variété ciliaris, qu'on rencontre dans les lieux incultes : île de Nippon, aux environs d’Yedo et de Yokoska; Le P. commutalum ; Le P. acroanthum, qui pousse dans les lieux humides, le long des chemins; dans l'ile de Kiusiu, le long des bords du fleuve Sata-gawa ; dans l’ile de Nip- pon, près de la ville de Miako ; ; Le P. Pachystachys, commun dans les endroits humides et submortagneux de l'ile de Nippon ; Le P. viride, avec une variété gigantea, très fréquent dans l'ile de Nippon; Le P. glaucum , iles de Kiusiu, de Nippon, près des villes d'Osaka, de Yoko- ska, de Yokohama ; Le P. excurrens; Le P. selosum; Le P. frumentaceum, qui vient le long des chemins, dans l'ile de Nippon, sur les monts lakone ; Le P. hispidulum, qui croît dans les lieux humides autour de Sagami et de Yokoska ; Le P. colonum, lieux incultes : suivant MM. Cosson et Durieu, ce n’est qu’une variété du Panicum crus galli ; Le P. crus galli, avec une variété hispidulum, dans les fossés, le long des routes, dans l'ile de Kiusiu, dans la vallée du mont Homan-Dake, dans l’ile de Nippon. Le P. Burmanii, lieux humides. Le Milium effuscum, île de Yeso, sur la côte occidentale. autour de Hakodate; Le Paspalum villosum, ou Eriochloa villosa, lieux cultivés humides, aux en- virons de Nangasaki, Yokohama, Yokoska. Les Paspalum Thunbergu, filitorme, bréviculme et filiculme. L'Isachne Australis, qu’on trouve dans les lieux humides, dans les marais, dans les rizières, îles de Kiusiu et de Nippon. PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 381 Le Shiro-Kibi, à longues grappes, peu fournies et à graines blanches ; Le Mothi-Kibi, à grosses graines blanches ; Le Uzura-Kibi, à grappes pendantes, espacées, très peu fournies, à graines blanches, tachetées de brun; Le Founa-Kibi-Awa, sorte de millet commun; Le Thia-Kibi, à grappes peu fournies et à graines rouges ; Le Hiye (Panicum crus galli), espèce de millet à petites oraines irrégulières ; Le Kiro-Kibi, à grosses graines, d'un rouge noirâtre, brillantes ; L’A sa ; le Kuro-Awa ; VA rai-Awa ; le Shiro-A wa ; Le Nekote-Awa, à grosses grappes cerrées ; Le Hayaho-Kakoure-Awa, à grappes tombantes, très gre- nues, d’un joli jaune; Le M ongodamaschi-awa, millet commun, à grappes vert Jeune: à très petites graines’ Le Nerikin-awa ; Le N = 8e Abe RAGE TEE ; Le Mukodora-awa ; Le Sarashi-awa ; Le Nankin-ko-awa, à feuilles rougeâtres et à grosses grappes rougeûtres ; Le Thiouswgouse-awa, à longues grappes ; Le Nazumi-awa, à graines grises; Le Zanzara-awa, millet blanc, à grosses grappes allongées, très fournies; Le Huyo ; Le millet noir, à grappes allongées ; Le Mochi-awa, millet glutineux, blanc; Le millet glutineux blanc tardif, à longues grappes et à petites graines blanches. Le millet est beaucoup plus cultivé au Japon que Le mais. Ïl sert à la nourriture des gens de la campagne. Le Mochi-awa ou millet glutineux, mélangé avec le Hochi- gome (riz glutineux), sert à faire des Mochi, espèces de petits gâteaux secs, ressemblant à nos petits fours et dont on voyait, 3° SÉRIE, T. VII, — Août 1880, 26 82 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. au Champ de Mars, un assez grand nombre de spécimens. En Chine, dans les provinces du Nord, le millet est beau- coup plus cultivé que le blé, et est d’une grande ressource pour l'alimentation. Les Chinois préparent avec le millet une bière, dont ca remarquait à l'Exposition des échantillons dans la classe 75 (Boissons fermentées). La bière de Newch- wang est surtout célèbre. Îl y avait aussi à l’exposition chi- noise des échantillons de vin jaune de millet de Chefoo. OrGE (Hordeum), O-Moughi. — Dans le jardin avait été semée une rangée d'orge (Hordeum vulyare), 0-Moughi, qui, arrivée à maturité, avait été coupée et séchée au soleil. Les principales espèces d'orge qu’on trouve au Japon, sont : l'orge verte, l’orge blanche et l'orge violette. Il y en a de hâtives, de moyennes et de tardives; une des plus connues se nomme Harina-Yakko-Hadaku. Dans la collection des graines japonaises, se trouvaient plusieurs flacons de grains d'orge, Rokkaku-0-moughu. Dans les tableaux des productions utiles, on remarquait aussi des épis avec des grains séparés. | Dans les aquarelles du bureau de l’agriculture, il y avait plusieurs variétés, entre autres l’orge Harina-Yakko-Yadaku. Au Japon, cette graminée est presque toujours cultivée dans les rizières, où elle alterne avec le riz, de telle sorte qu'on puisse avoir deux récoltes par an. Au commencement dé l'hiver, dès que le riz a été enlevé, on travaille le sol à la main; on creuse des sillons dans lesquels on sème l’orge, non à la volée, mais par rangées parallèles; on recouvre d’une légère couche de terre, puis, en mars, on chausse les rangées, en creusant entre elles une petite rigole. La récolte se fait en mai où au commencement de juin; puis on transforme le champ d'orge en rizière. L’orge est employée en bouillies ; on la mélange avec le blé pour en confectionner un vermicelle nommé Oudon; on en fait aussi des gâteaux de différentes espèces ; on la grille et on la mélange à du sucre, pour la transformer en sucreries nom- mées Amé et Miruamé. Riz (Oryza), Urushi. — La partie antérieure du bassin, PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 389 qui se trouvait près de la petite maison japonaise, était garnie de plusieurs rangées de r1z, Urushi, dont un certain nombre de pieds ont fleuri, sans mürir. Près de la porte d’entrée, dans une plate-bande entourée de tuiles vernissées, de différentes couleurs, étaient aussi un certain nombre de pieds de riz sec de montagne (Obake), qui n’a pas fleuri, étant trop à l’ombre. Au bas du jardin, contre le mur de bois d'un pétit hangard, il y avait plusieurs pots en terre, contenant des pieds de ce même riz sec de montagne. Ce riz, bien exposé au midi, a fleur: et les épis ont müri. Les principales espèces de riz, au Japon, se divisent en hâtives, moyennes et tardives. Ïl y a au Japon deux sortes de riz, le riz ordinaire, Urushi, et le riz glutineux, Wochi-Gome. On compte un grand nombre de variétés de riz, dont les principales sont : Les riz précoces : Hayama, Ni-itchi-homé, Kihada-bozu, Onematsou, Aokogou-bozu ; Les riz communs : À taré, Issé, Takatsouki, Araki ; Les riz tardifs : Zppon, Miho, Miyabo-drzou, Nagashima ; Le riz Owasé-laito-mai ; Le riz sec Obake ; Le riz précoce Mourasaki ; Le riz glutineux Mochi-gome ; Le viz glutineux commun sans barbe, Muké-mothi-iné ; Le riz glutineux commun, Shinobi ; Le riz sec tardif, Nagani ; Le riz glutineux tardif, Shino-Kabouri. Toutes ces variétés étaient indiquées dans les aquarelles du bureau de l’agriculture de Tokio. Suivant le docteur Vidal, le riz est cultivé au Japon par- tout où la nature du sol le permet, et l’on rencontre même des rizières dans les montagnes, toutes les fois qu’il s’y trouve assez d’eau pour avoir un arrosage suffisant. Quant au riz sec, qu’on nomme aussi riz de montagne, il se cultive aussi dans les champs et prend alors le nom d'Obake. On s’en sert sur- tout pour la fabrication du Sake (vin de riz) qui, dans ce cas, 384 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. contient moins de lie que s’il est fabriqué avec les autres variétés de riz. | Le riz du Japon est très estimé et supérieur à celui de l'Indo-Chine et à celui des Philippines. Il est cultivé dans le Japon méridional, surtout dans les îles de Kiusiu et de Nippon. Les procédés de culture diffèrent peu de ceux qui sont usités en Chine. Le terrain est préparé dès le printemps et l’on fait les semis. Ce n’est qu’à la fin de mai et en juin que le riz est repiqué, par petites touffes, dans les rizières qui sont submergées. De temps en temps, pendant l'été, on dépose dans les rizières de l’engrais humain liquide. Lorsque l’épi est bien formé, vers le mois de septembre, on ne laisse plus d’eau. À partir de ce moment, les chaumes commencent à jeunir et à sécher; le grain prend de la consistance et la ré- colte se fait en octobre et en novembre. Dans une des salles de l'Exposition du Champ de Mars, se trouvaient une série de tableaux représentant la culture et la récolte du riz dans tous leurs détails. C’est le riz qui forme la base de la nourriture japonaise, et son emploi dépasse de beaucoup celui des autres céréales. Très peu de viande, du poisson frais ou salé, des œufs, des légumes frais, salés ou fermentés, des fruits, du riz, des gâ- teaux préparés avec la farme de blé, de millet ou de sarrasin, voilà les mets les plus usités dans toutes les classes de la populalion. | Le riz ordinaire est réduit en farine et s'emploie alors sous forme de bouillies ; souvent il est euit dans l’eau, puis salé et mélangé à la viande.et au poisson. Le riz glutineux est employé à confectionner de petits gà- ‘eaux secs nommés Mochi. La farine de riz glutineux sert à faire du Kangarasli et différentes pâtes alimentaires. A l'Exposition du Champ de Mars, on remarquail dans la collection des graines : Le riz ordinaire, Momi-Homé ; Le riz précoce, Wase-Home ; Le riz précoce, Shiro-higné-momi, muni de barbes blan- ches ; PRODUCTIONS VÉGÉTALES DU JAPON. 309 Le riz précoce, Komi, muni de pellicules ; Le riz tardif, Wohouté-Issé , garni de pellicules, ainsi que le riz tardif, Mome ; Le riz sec tardif, Okute-huro-higné-obako ; Le riz tardif, Okute-momi-gennai, débarrassé de ses pelli- cules ; Le riz glutineux précoce, Momi, garni de pellicules ; Le riz glutineux précoce, Mothi-makadé ; Le riz glutineux précoce, Mothi-wassé-issé, débarrassé de ses pellicules ; Le riz glutineux tardif, Mothi-ankouté-gennai, débarrassé de ses pellicules ; Le riz sec glutineux, Kenashz-wassé-mothi, sans barbes; Le riz glutineux sec mondé, Obaku-shiro-mothi ; Le riz mondé, Khabu-mai ; Plusieurs bocaux renfermant de la farine de riz (Kan- sarashi-Ro) ; Des bocaux de Kaki-mothi, pâte sèche préparée avec du riz olutineux el divisé en larges morceaux et en tablettes blanches; Des bocaux de Mothi-komi-kosi, semoule fine blanchâtre et brillante de riz glutineux cuit ; Des bocaux de Hoshi de Izoumio (province de Idsumi), riz cuit et séché au soleil, qui a la propriété de se conserver longtemps et de ne pas être attaqué par les vers; Des bouteilles de Shôtsiu, espèce d’eau-de-vie de riz; des boîtes d’huîtres conservées dans le Shôtsiu ; Des bouteilles de Sake (vin de riz) et de Mirin (vin de riz sucré). Le vin de riz, ou Sake, se fabrique dans toutes les provinces du Japon. Les plus réputés sont celui d’'Ikeda et celui d’Itami. On prend du riz de première qualité, bien décortiqué; on le lave plusieurs fois, à grande eau, et on le laisse séjourner à plusieurs reprises, pendant six heures, dans des vases rem- plis d’eau; puis on le soumet à l’action de la vapeur d’eau et on l’étend ensuite sur des nattes, qui restent, pendant vingt- quatre heures, dans une cave, où le riz est mélangé à du riz moisi. 380 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Onajoute ensuite le r1z ainsi préparé à de l’eau etàde la levûre et on laisse le mélange, pendant quatre ou cinq jours, dans un tonneau, où on l’agile avec de grandes cuillers de bois, puis on le laisse fermenter pendant dix jours quand il fait Chem, ou pendant vingt Jours s’il fait froid. Après cette PiÉEusre fermentation, le liquide doit en subir une seconde, qu'on obtient en PES Re du moût, du riz préparé à la vapeur, de la levûre et de l’eau, eten agitant sou- vent avec des cuillers de bois. Au bout de cinq à six jours le liquide a déjà l’odeur du Sake. On laisse reposer, pendant dix à douze jours, et on a alors le Sake, qu’on filtre à travers des sacs en coton, on laisse la lie se déposer ; on décante; on fait bouillir dans une grande chaudière et l’on verse alors le Sake dans des tonneaux qu’on ferme hermétiquement. Quant au Mirin ou Sake sucré, il se fabrique à peu près de la même manière, mais avec du r1z glutineux (WMochigomé). Le plus estimé est celui de Nagaré-Yama, province de Shimosa. On donne souvent au Mirin une belle couleur jaune rou- geâtre en y ajoutant du sumenshu (Mirin qu’on a fait réduire par l’ébullition). Mêlé à des substances aromatiques, le Mirin forme diffé- rentes liqueurs nommées : le Yozo-Shu, qui se fabrique à Takata-Machi (province de Mino), et l'Homeishu, qui vient de Tomædzu (province de Bungo). On fait aussi souvent du vinaigre de riz. En Chine, le vin de r1z est souvent coloré avec des pois verts ou avec des pois noirs; au Champ de Mars se trouvaient des échantillons de vin de riz de Foochow, coloré de ces deux façons. | L’eau-de-vie de riz chinoise se nomme Samshu. La plus célèbre est celle qui se fabrique à Shaohing-fu, dans la province de Chéhkiang ; elle était aussi exposée au Champ de Mars. Le vinaigre de riz chinois le plus réputé se fabrique à Ningpo. (A suivre.) —.. Il. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE Notes relatives aux Rakis cultivés japonais. ‘ Les Kakis japonais (Diospyros Kaki), sont de grands arbres fruitiers. Ils recherchent les expositions chaudes ainsi que les terres profondes, humides et légères; ils se contentent des argiles pourvu que celles-ci ne soient pas trop compactes. Ils rappellent, par leur port et par leurs dimensions, les pommiers de la Normandie, mais leurs feuilles sont plus larges, plus nombreuses, plus foncées ; elles donnent plus de relief à l’ensemble. Leurs branches inférieures s’étalent parfois jusqu’à toucher le sol; ils apparaissent dans ce cas au milieu des champs comme des demi-sphères si régulières, qu’on les croirait taillés par la main de l’homme. Leurs feuilles tombent au début de l’automne et mettent à découvert une quantité considérable de fruits dont la couleur varie sui- vant les espèces, depuis la nuance jaune or de la mandarine jusqu’à celle rouge sombre de la tomate, et donne à ces arbres un aspect assez étrange; souvent ces fruits sont assez nombreux pour cacher les bran- ches. Leur bois est assez fin, mais il s’échauffe promptement, sa cassure est très grasse; on ne l’emploie que pour la fabrication de quelques menus meubles. Le plus souvent, les billes qu’on débite sont traversées par des flammes ou taches d’un noir d’ébène irrégulièrement dissémi- nées dans la masse, lesquelles paraissent être dues à la réaction des sels ferrugineux aspirés par les racines sur le tannin qui abonde dans lasève. Ces taches forment alors des veines noires que les Japonais recherchent pour l’ébénisterie, ils appellent ces bois des Kourokaki, littéralement Kakis noirs. Tous ces fruits, à quelque variété qu'ils appartiennent, sont très riches en tannin, et par suite astringents, quand ils sont encore verts. On les pile et on laisse digérer dans de l’eau, on obtient ainsi un liquide nommé Chiboukaki, qu’on emploie comme mordant dans la fabrication des laques, dans la teinture et dans la tannerie. Les pêcheurs l’em- ploient pour tanner leurs filets. Les Japonais n’emploient pas la pein- ture à l’huile, ils recouvrent leurs clôtures et les facades de leurs mai- sons en bois avec une peinture noire formée avec du noir de fumée délayé dans le Chiboukaki; elle a le défaut grave de rester adhérente aux mains de ceux qui la touchent en temps de pluie, mais elle pro- longe la durée des bois exposés aux pluies, si l’on a la précaution de la renouveler tous les deux ou au plus tard tous les trois ans. Ce tannin disparaît au fur et à mesure que le fruit poursuit son déve- loppement, les couches extérieures sont celles qui en conservent les 388 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. dernières traces. Cette amertume est plus prononcée sur les Kakis d'hiver que sur ceux d'été. Les Japonais hâtent souvent la maturité de ces fruits et en font disparaître l’amertume à l’aide des divers artifices suivants : ils récoltent ces fruits dès que ceux-ci sont arrivés à leur gros- seur normale, sans attendre qu’ils aient pris leur couleur définitive, puis ils les arriment dans des tonneaux par couches séparées par de la menue paille de riz, de façon que chaque fruit soit parfaitement isolé de ceux qui l'entourent, et ils les conservent ainsi enfermés jusqu’à ce que ces Kakis aient pris leur couleur et qu’ils aient atteint leur maturité. D’autres Japonais remplacent la menue paille de riz par l’eau-de- vie de riz. Ceux qui sont plus pressés arriment leurs fruits encore verts dans un tonneau enveloppé de matières isolantes, puis ils y versent de l’eau chaude qu’ils laissent refroidir le plus lentement possible. Ces fruits sont blets quand ils sont arrivés à maturité parfaite (natu- rellement ou artificiellement). Les Kakis d’hiver sont relativement plus fermes, plus sucrés et moins juteux; les Kakis d’été sont, au contraire, plus fondants; il y en a qu'on mange en enlevant leur pédoncule et en puisant avec une cuiller dans la cavité ainsi formée. Tous ces fruits sont comestibles, ils constituent une des principales ressources alimentaires du pays. Ceux qui ne sont pas consommés à maturité sont pelés, suspendus par la queue, exposés un mois au soleil, puis aplatis et arrimés en caisses; ces Kakis secs, quand ils sont bien soignés, sont des fruits excellents, qui plaisent à tous les Européens, même aux rares personnes qui ont de la répugnance pour les Kakis frais les plus fins et les plus délicieux. Les meilleurs Kakis secs s’obtiennent en faisant sécher des Kochioumarou : dans la province de Kaï on les vend à Tokio sous le nom de Korognaki. Les Kakis qu’on trouve en forêt sont petits, presque sphériques et très amers, leur diamètre ne dépasse guère 2 centimètres, ils rappellent les fruits qu’on obtient en Provence depuis nombreuses années; on les nomme Yamakaki,, Sakourakaki ou Mamékaki. Il y a, en outre, beau- coup d'espèces cultivées. Le tableau ci-dessous indique les plus remar- quables ; il peut y avoir quelques doubles emplois parce que les diverses provinces donnent un nom particulier aux principaies variétés qu'elles cultivent, de telle sorte que certaines variétés portent des noms diffé- rents. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 389 ; m ; À = = ÉPOQUE 5 NOMS. 8 |2 | FORME. de LOCALITÉS. = £ LZ MATURITÉ. Leo) A - Kakis | prise wii 2 ch À à ty 1 à 1 : Qem Sphériques Fin oct. à déc.| Tout le Japon. RPC Mimékaki.. 1: a à Amankakiés Avid she A 3à4 \ Octob. nov. Tokio. MONETIRA RE se o 200 ce ee à eme os 3 à 4 5 Kioto. Zend Asa Id. Tokio. Halte =... ice 6 j- EP ùs Id. Id. Von. SIC Un 6 P EEE Id. Id. Tsouroumarou ............ 6 lé t Id. Id. SOCMATOU. à « «eme mouse 6 égiremen Id. ld. Kizawachis. sinistre. ( aplatis. |Septemb. oct. Id. Kourocouma.............. v | ] Id. Id. Kakis / Tiodémon ou Tiomatsou ...| 8 018 Id. sucres. | Foudékaki................ 1 Acm Octob. nov. Kaï. NAS SARA. 2. 4 eme s dee 2 5 août Tokio. Ghinanokakits in. SE | CRHROMAIOU. ….. ..; 2-2 ; É 4 Donne ten, RO 3à4| G Âtiéngés Octob. nov. |Chinano et Tokio Fouchimarou.............. ou pointus. TOTOROURARI 2e ce me see se 344 G Id. Tokio. Tsouroukaki ou Tsourounoko|4à5| 7 Id. Tokio et Kaï. | Guibochi BSE REA RRTRE 6 1e Id. Tokio. VHatchiya ee Lait. 400 6à7|8à9 Id. Id. DoNamatnle Ass nf 5 9 ) AI { Fin oct. à déc. Tokio. Kochioumarou............. Ed LA et Mnuahn: les Kaï Ochirakaki...........:.... 6 4 | Id Tokio SakOuMIOIAN ... 42-00 6 |41/2; Aplatis Id Id Kakis } Nachimiotan.............. 8 6 \ [d Id. nr Oié rh. du ge ls claaure 6 | 10 | Allongés Id Mino MTOPAIN EL LT PPT EU 20e Aer ne 9 6 | Id. Tokio na ka Met run ares 9 6 ( Alati Id Aki Bachonkalé...»..}....4.. 9 | 6 | lp Id. Kioto DER Ta set ue LCURR AR 42 8 | Id. Tokio. Les Wassenkaki sont les Kakis d’été les plus précoces, ce sont par contre les moins sucrés et les moins recherchés. Les Kourocouma, les Tsouroukaki et les Hatchiya sont assez mous pour pouvoir être mangés à la cuiller. Les premiers sont les meilleurs, leur chair est très rouge, leur peau est fine, non adhérente et d’un rouge foncé; ils sont extrêmement juteux; ils mürissent au commencement d'octobre. Les Tsouroukaki ont à peu près les mêmes qualités. Les Hatchiya sont plus gros et plus répandus, ce sont encore des fruits excellents et juteux, mais ils ont une consistance plus mielleuse que les précédents; on en consomme des quantités considérables pendant tout le mois de novembre. Ces trois variétés ne sont pas soumises d’ordinaire à un procédé artificiel de maturation. Les Kakis suivants ne sont plus assez mous pour être mangés à la cuiller, ils ont la consistance des poires fondantes d'été. Les meilleurs sont les Guibochi, ils sont très sucrés, leur goût exquis les place au pre- nier rang parmi tous les Kakis, ils mürissent à la fin du mois d'octobre. À côté viennent les Zendji, qui sont plus sucrés et plus juteux que les 390 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. meilleures poires de beurré d'hiver; ils mûrissent vers le 1e novembre. Les Sochimarou mürissent un peu plus tard, vers le 15 novembre : ce sont des fruits très sucrés et de grand goût. Le Tsouroumarou est encore une variété de premier choix, son fruit est rouge très foncé, il est plus fondant et ne sucré que la meilleure paire. Il en est de même du Tsourounokko qu'on récolte vers le 10 octobre et qui est mür tra semaines après. Dans la catégorie des Kakis sucrés ayant plus de fermeté, nous trou vons en première ligne le Yakoumi, excellentissime fruit qui. »’arrive à maturité que vers le 8 novembre, puis le Chinanokaki, et surtout ses variétés ou ses similaires, qui sont les Daichaudji, les Chinomarou et les Fouchimarou. Les Kizawachi et les Amankaki sont également dus estimés. Les Tiodèmon ou Tiomatsou sont beaucoup plus communs : ces derniers mû- rissent du 1% octobre au 15 novembre; on les améliore en les laissant séjourner pendant dix jours dans un tonneau. Les Kakis amers pourraient être appelés les Kakis d'hiver parce qu’ils ne se ramollissent, et ils ne perdent leur amertume que longtemps après la cueillette : on les laisse d'ordinaire un mois entier dans le tonneau. Au premier rang parmi eux, on doit placer le Nachimiotan, qui est un fort beau fruit de couleur pâle, tendre et sucré, quand sa maturité est com- plète, et ses similaires le Sakoumiotan et le Miotan. Les habitants de Kioto vautent beaucoup le Gochonkaki, auquel ils ont donné le nom d’un des palais du Mikado. La culture des Kakis n’offre aucune difficulté. Les Japonais prétendent qu’en semant des noyaux d’une quelconque de ces diverses variétés on obtient, huit ans après, des fruits de même espèce, mais de qualité un peu inférieure, toujours plus amers que le fruit primitif, et que les fruits gagnent en grosseur, en finesse et en suc quand on les greffe sur des sujets provenant eux-mêmes de graines de bonnes espèces. C'est, par suite, un usage général au Japon de greffer tous les Kakis. On y pratique le plus souvent la greffe dite à la fente; l’opération se fait au printemps avec des greffons gros comme des crayons; on enve- loppe la grefie, quand elle est terminée, avec de la paille et de la terre amarrées avec de la ficelle, et sur cette terre on sème de petites herbes de façon à entretenir la fraicheur de la greffe. On laisse les choses en cet état pendant une année entière; la greffe se développe au milieu de cette terre protectrice à travers laquelle élle se fait jour. L'arbre produit des fruits deux ou trois ans après. Les Japonais sont très habiles dans l’art de greffer. Parfois, ils se bornent à faire un trou dans le tronc du porte-greffe et à planter dans cette cavité un bourgeon du sujet à reproduire. Les Japonais cherchent parfois à avoir pour l’ornement de leurs salons de très petits Kakis portant des fruits; ils opèrent alors de la façon sui- 8 FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 9391 vante : ils sèment en pleine terre, et au mois de février, des graines des plus belles espèces, ils arrachent chaque sujet au mois de mars de l’an- née suivante, ils en coupent le pivot, et ils replantent chaque sujet ainsi tronqué en jauge inclinée à 30 degrés; ils le laissent une année entière dans cette position : au printemps suivant ils le replantent verticalement, ils fument fortement, ils greffent en mars de l’année suivante; à la (in de la même année ils mettent en pots et ils poussent activement sa végéta- tion pour qu'il fructifie l’année suivante. Il convient d’ajouter que le Kaki du Japon est très rustique; c’est un arbre de plein champ qui supporte vaillamment les froids du Japon et dont l’acclimatation promet d’être facile et fructueuse. On peut recom- mander à nos horticulteurs de le greffer sur le Kaki d'Italie. Les Kakis de la Chine sont bien inférieurs à ceux du Japon. Les Chi- - mois ont remarqué que le nombre de graines contenu dans certaines espèces est très variable, et comme tout leur est prétexte pour jouer, ils prennent souvent un Kaki, ils l’examinent avec soin et ils font des paris au sujet du nombre de ses graines : c’est un de leurs jeux favoris. On ne saurait croire combien ils y mettent de passion. — Il est permis de supposer que l’une des causes pour lesquelles ils l’affectionnent est la certitude qu’ils ont de ne pas être exposés à des tricheries. E. Duponr. (Bulletin de la Société d’'horticulture et d'acclimatation du Var.) III. BIBLIOGRAPHIE Traité pratique de chimie et de géologie agricoles. Traduction libre de la onzième édition des Elements of agricultural chemistry and geology des professeurs Johnston et Cameron, par Stanislas Meunier, docteur ès sciences, aide-naturaliste de géologie au Muséum, lauréat de l’Institut. — 1 vol. in-18, 356 p. avec 200 vignettes. J. Rothschild, 13, rue des Saints-Pères, 1880. La Chimie est sans contredit une des sciences naturelles qui répond le plus au désir inné chez l’homme, de connaître les richesses du monde extérieur et de les approprier à son usage. C’est elle qui nous donne les moyens d'emprunter au sol, aux végétaux, et même aux substances ani- males, une foule de matières indispensables à nos besoins de chaque jour; c’est elle qui crée les éléments principaux de toute industrie. C’est, par excellence, une science féconde en applications, et, selon l'expression de Berthollet, il n’est aucune occupation humaine qu’elle n’éclaire de son flambeau. Aussi, bien que la Chimie ne soit née pour ainsi dire qu’avec Lavoisier, à ja fin du dix-huitième siècle, elle à fait vite des pas de géant, et elle a vu se créer dans son sein plusieurs branches, parmi lesquelles brille au pre- mier rang la Chimie agricole. Que de secrets à surprendre, en effet, dans le vaste laboratoire de la na- ture, depuis la production et la nutrition des végétaux, depuis l’amélio- ration ou l’appauvrissement du sol, jasqu’au meilleur mode d’alimentation de nos animaux domestiques ! Seule, la chimie peut nous permettre d’épeler quelques lignes dans le livre mystérieux de la vie! Et encore a-t-elle besoin d'emprunter le concours des autres sciences. Certes, le problème qui se pose devant l’agriculteur est singulièrement complexe : d’une part, tirer de la terre, malgré les variations de la tem- pérature, la plus grande somme de produits et de la meilleure qualité pos- sible, au moindre prix de revient et dans le délai le plus court; obtenir, d’autre part, dans les mêmes conditions, le plus de travail et de produits des animaux de la ferme. Or, tous les êtres vivants sont composés d’un certain nombre d'éléments constitutifs que la chimie apprend à reconnaître et à isoler les uns des autres, éléments toujours les mêmes, se retrouvant presque tous dans les plantes comme dans les animaux, et qui semblent, dès lors, indispen- sables à leur existence. Mais parmi eux, quatre surtout, l’azote, le phos- phore, le calcium et la potasse, intéressent plus spécialement l’agricul- ture, parce que les récoltes en font une consommation considérable et qu’il BIBLIOGRAPHIE. 393 importe de les restituer au sol pour la nutrition des plantes à venir. Le même intérêt s'attache à l’examen des fonctions de ces corps chez les ani- maux, et des transformations suivant lesquelles la nourriture (dont ils constituent l’essence) se convertit en substance organique. Cela amène à étudier la classification des aliments, les meilleures rations alimentaires, et la valeur comparative des diverses espèces de nourriture. C'est donc contribuer utilement au progrès général que de propager la connaissance des substances organisées, organiques ou minérales, qui entrent dans la composition du sol, des végétaux et des animaux, et de la manière dont se produit leur assimilation. Le traité élémentaire que M. Stanislas Meunier vient de publier, d’après les travaux des savants professeurs anglais Johnston et Cameron, entre immédiatement en matière. Ilse compose de chapitres courts et substan- tiels, qui passent rapidement en revue tous les problèmes dont la science agricole cherche la solution. Après avoir donné quelques notions générales sur la nomenclature et les notations chimiques, il examine successivement les objets suivants : Éléments constitutifs des plantes et des animatx. — Éléments consti- tuants des cendres de plantes. — Structure et développement des plantes. — Principes immédiats des plantes. — Composition, origine et classifica- tion des sols. — Les terrains et leurs subdivisions. — Propriétés phy- siques des sols; sols fertiles et sols stériles. — Relation des plantes avec les sols sur lesquels elles croissent et avec les engrais qui leur sont donnés. — Amélioration des sols par le drainage, le labour, le mélange, l'effet de la végétation, la chaux, l’écobuage, l'irrigation. — Épuisement des sols. — Germination des graines. — Assimilation par les plantes du carbone, de l’oxygène, de l'hydrogène, de l’azote. — Les engrais. — Les fourrages. — Les grains, les graines, les racines et tubercules; le lait, le beurre, le fromage. — Nutrition animale; classification des ali- ments et rations. Ces diverses questions sont exposées d’une manière claire et précise; les notations chimiques sont présentées comme une chose si simple, qu’on ne s'aperçoit qu'à demi de leur aridité. Ce petit traité est donc un bon ouvrage de vulgarisation. | AIMÉ Durorr. IT. — JourNAUx ET REVUES. . (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) . Revue des eaux et forêts (13, rue Fontaine-au-Roi). Juillet 1880. — Chasse; animaux nuisibles, Pigeons ramiers. Le fait d’avoir été surpris la nuit prèt à tirer sur des Pigeons ramiers ne constitue pas un délit de chasse, si la destruction de ces oiseaux à été 394 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. autorisée en tout temps, par un arrêté préfectoral. — Ainsi jugé par un arrêt de la Cour de cassation, chambre criminelle, du 9 août 1877. Il n'existait en ce sens qu’un arrêt de Metz, du 28 novembre 1867 ; mais la doctrine est unanime à reconnaître que, du moment qu’il s’agit de destruction d'animaux nuisibles, déclarés tels par un arrêté préfectoral, on peut y procéder, en temps défendu, en temps de neige et même Ha nuit (1). (E. MEAUME.) Revue horticole. (Librairie de la maison Rustique, 26, rue Jacob.) 16 mai 1880. — Les boîtes à cigares. En réponse à la question qui lui avait été posée à ce sujet, M. J. La- chaume écrit de la Havane que ces boîtes sont confectionnées avec le Cedrela odorata (Méliacées). C’est un arbre gigantesque, dont le bois est brun rouge et très odorant; 1l croît dans toutes les Antilles; 1l ést im- porté aux États-Unis sous le nom de Cèdre de la Jamaïque. Bulletin de la Société nationale d'Agriculture de France. (V. Bou- chard-Huzard, 5, rue de l’Éperon.) Avril 1880. — Sur une nouvelle Vigne du Paraguay. M. Sacc envoie une gousse du fruit et une feuille d’une nouvelle Vigne qu'il a découverte au nord du Paraguay, sur les rives du Rio-Apa, où elle couvre les plus grands arbres des forêts vierges, sur les frontières du Brésil. Cette espèce diffère de toutes celles qui sont connues, par ses feuilles vert foncé et lisses, ses fruits sessiles, et sa graine unique et aplatie comme celle des courges. Les sarments sont couverts d’une écorce (1) Le droit de chasse consiste dans la faculté qui appartient à tout propriétaire de détruire, ou de faire détruire, sur ses terres, toute espece de gibier. C’est un droit consacré par le décret du 29 août 1789 et actuellement régi par la loi du 3 mai 1844. Toutefois, l'exercice de ce droit est soumis à certaines conditions, dont la première est la possession d’un permis régulier; en outre, la chasse ne peut avoir lieu que de jour, et comme ce droit est un droit réel immobilier, inhérent à la qualité de propriétaire, on ne peut chasser que sur ses propres terres, — ou sur les terres d’autrui, avec le consentement de celui à qui le droït de chasse appartient. Du reste, l'exercice de la chasse (envisagé, soit comme un plaisir, soit comme la recherche d’un produit alimentaire) est complètement indépendant du droit de destruction des animaux nuisibles. Ce dernier droit se présente sous un double aspect : Il y a d’abord le droit naturel de repousser les atteintes des animaux qui occa- sionnent un préjudice actuel aux récoltes, ou dont la présence constitue un péril imminent. — « Une bête fauve porte-t-elle actuellement un dommage à ma propriété ? J'ai le droit de la repousser et de la détruire, même avec des : armes à feu, et cela sans avoir à justifier d’aucun permis ni d'aucune autori- sation résultant d’un arrêté administratif. C’est à proprement parler l'exercice du droit de légitime défense. » (Cass., 23 juillet 1858, 9 août 1877. Rapport de M le conseiller Barbier). Mais la propriété a besoin d’être protégée, presque constamment, contre les BIBLIOGRAPHIE. 295 brune, le bois est blanc, spongieux, et entouré d’une couronne de vais- seaux noir bleu; les racines sont fortes et renflées de distance en distance. Les baies sont disposées en spirales autour de l’axe. Les grains sont gros comme des noisettes; la chair en est ferme, incolore, avec une légère teinte verdâtre, et leur goût rappelle celui du meilleur chasselas. Leur couleur est rose violacé, comme celle du Tokaï. La plante est vigoureuse et donne deux énormes récoltes par an, une au printemps et l’autre en automne. M. Sacc en a envoyé des graines à MM. Ch. Huber et Cie, à Hyères. Il ignore si cette Vigne réussira en France, mais elle sera, à coup sûr, une bonne acquisition pour les horticulteurs qui ont des serres à forcer, à cause de l’abondance de son double produit chaque année. III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. Chasse à tir; moyens, pratique et hut. Traduit de l'anglais, d’après James-Dalziel Dougall, par le vicomte de Hédouville. [n-18 jésus, xIx- 232 p. avec fig. Paris, imp. et libr. Plon et C. Des phesphates et des produits chimiques propres à l'agriculture ; mémoire par M. Jules Brunfaut, ingénieur. In-8, 102 p. Paris, libr. Baudry. Essai sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxera de la Vigne, par M. Prosper de Lafitte, président du Comité central d’études et de vigilance de Lot-et-Garonne. In-8, 68 p. Agen, imp. Lenthéric. Le Petit Cultivateur au KXIX° sièele, par Joseph Mittet, inspecteur primaire. 5° édition. In-12, vir-173 p. figures. Paris, libr. Belin. bêtes sauvages et les oiseaux ravageurs, sans qu’il y ait pour cela un fait actuel de déprédation. Aussi, la loi de 1844 porte-t-elle, dans son article 9, ? 3, que les préfets prendront des arrêtés pour déterminer... les espèces d'animaux malfai- faisants ou nuisibles que le propriétaire, possesseur ou fermier, pourra, en tout temps, détruire sur ses terres, ainsi que les conditions de l'exercice de ce droit. 11 suit de là que lorsque le propriétaire ou fermier tue, sur ses terres, un animal qualifié de malfaisant ou de nuisible par un arrêté préfectoral, et qu'il se con- forme aux conditions particulières contenues dans cet arrêté, il accomplit, non point un fait de chasse, mais bien un acte de destruction légitime pour la défense de sa propriété; dès lors il n’a pas besoin de permis, par cela seul qu'il n’accom- plit pas un acte de chasse. Ce droit de destruction peut donc être exercé — la nuit — en temps de neige — pendant que la chasse est fermée, sauf les restrictions que pourrait avoir apporté sur ces points l’arrêté préfectoral. Nous devons dire cependant que la question est controversée de savoir si les préfets ont la faculté d'interdire pendant la nuit, la destruction des animaux malfaisants. Tous les auteurs se prononcent pour la négative (Villequez, Du droit de destruction des animaux nuisibles, n° 90; Championnière, Manuel du chasseur, p. 64; de Neyremand, Questions sur la chasse, n° 5 et 58); mais un arrêt de la Cour de cassation du 30 juillet 1852 a admis le contraire (Bull. Annales forest.,t. VI, p. 47). A. D. 396 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Nouvelle méthode de culture de la Vigne en présenee du Phyl- loxera. Lettre adressée à M. le ministre de l’agriculture et du commerce, ainsi qu’à l’Académie des sciences, etc., par M. H. Bonnarme, pharma- cien au Blanc. In-8, 20 p. Le Blanc, imp. et libr. de Saint-Thibault. Les Populations agricoles de la France. La Normandie (passé et présent). Enquête faite au nom de l’Académie des sciences morales et politiques, par M: H. Baudrillart, de l’Institut. In-8, xu-428 p. Paris, imp. Lahure; libr. Hachette et C6 17. Etude sur la législation des sucres dans les divers pays de l'Eu- rope et aux États-unis. Notes sur la question des sucres; production, exportation et consommation de tous les pays; par Charles Bivort, de la Société de statistique de Paris, directeur du Bulletin des Halles. Paris, imp. Wattier. Le Jardinier pratique, ou Guide des amateurs. dans la culture des plantes utiles et agréables, contenant les Jardins fruitiers, potagers et d'agrément, augmenté de la Composition des jardins et de la Culture des plantes de serres et d'appartement; par M. H. Rousselon, avec la colla- boration de MM. Jacquin, Hocquart, Noisette et Vibert. In-12, 540 p. avec 200 fig. Paris, libr. Lefèvre. 3 | Traité de l'inspection des viandes de boucherie considérée dans ses rapports avec la zootechnie, la médecine vétérinaire et l'hygiène publique, par L. Baïllet, vétérinaire de la ville de Bordeaux, inspecteur général du service des viandes. 2° édition, revue, corrigée et augmentée. In-8, xv11-700 p. avec 58 fig. Paris, libr. Asselin et Ce. De la détresse de Pagriculture du Nord et de quelques-unes de ses causes, par Frédéric Jacquemart, ancien cultivateur. In-8, 18 p. Paris, imp. Chaix et U. Du Phylloxera, de lPOïdium et de la plupart des maladies des végétaux, fruits et légumes, par un vieux campagnard (William-Alfred Bass), propriétaire. Bordeaux, imp. Ve Pechade. Le Cheval du laboureur et du soldat, ou le Cheval de service en France, par Prosper Bouniceau, de la Société d'agriculture de la Cha- rente. In-8, 59 p. Angoulême, imprimerie Lugeol et C®. Les Champignons comestibles et vénéneux, Guide pour les recon- naître; par Arthur Eloffe. In-16, 158 p. et 12 pl. Paris, libr. Goin. 60 c. EEE ee Le Gérant : JULES GRISARD. a PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. ; VINS DE BORDEAUX …_ BONS ORDINAIRES ET DE CRUS CLASSÉS … PURS ET AUTHENTIQUES A. ESPERON rs Propriétaire et négociant J L 30, rue du Havre À + LES DIGESTIONS DIFFICILES RS Sont Immediatement. ,<: ÿ ON a OÙ RE UZIQUEURAPRÉS CHAQUE REPAS \2 S > SET DO all DÉPÔTAPARIS Rue de Rivoli 68 £ , Bit dans toutes les bonnes Phies BORDEAUX ne: Prix-courants, renseignements, échantillons franco sur demande. Ra al ET C° EN FEMRIPUUE D'RCCALAPTES | CONSTRUCTEURS BREYETÉS France et étranger DU ER. ORSISE, TRAPPISTE A Saint-Paul-Erois-Fontaines, près Rome. ‘à (7 ANNÉE) NN EXTRAIT PUR. r x N° 2, ELIXIR FEBRIFUGE. | Atemèdes. N° 3. EUCALYPTINE DES TROIS-FONTAINES : ? :PRÉSERVATIF. Le n° 3 est très agréable. 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BŒUF, 19, rue de Lourmei, PARIS-GRENELLE EXTRAITS DES STATUTS & RÈGLEMENTS Le but de la Société d’Acclimatation est de concourir : | 4° A l'introduction, à l’acclimatation et à la domestication des z | espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionnement et à la multiplication des races nouvellement introduites ou domesti= | quées ; 3° à l'introduction et à la propagation des végétaux utiles ou | d'ornement. | Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français et les étrangers peuvent en faire partie. | Pour faire partie de la Société, on devra être présenté par trois | | membres sociétaires qui signeront la proposition de présentation. | Chaque membre paye : 1° Un droit d'entrée de 10 fr.; 9 Une cotisation annuelle de 25 fr., ou 250 fr. une fois payés. | La cotisation est due et se perçoit à partir du 1*j janvier. | Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son choix : | OU une carte qui lui permettra d’entrer au Jardin d’acclimatation | et de faire entrer avec lui une autre personne; | OU une carte personnelle et bouze billets d'entrée au Jardim | d’acclimatation dontil pourra disposer à son gré. | Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle | peuvent la déléguer. Les sociétaires auront le droitd’abonner au Jardin d’acclimatation les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles non mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres un rabais de 10 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au Jardin d’acclimatation. Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite ment délivrés à chaque membre. La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. Pour obtenir des cheptels, il faut : 1° Etre membre de la Société ; 2° Justifier qu'on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantes avec discernement; 3° S'engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations re- cueillies; 4 S'engager à partager avec la Société les produits obtenus. : Indépendamment des cheptels la Société fait, dans le courant.de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à atteindre son but. (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) . PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. Serials VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. 3 Rise ete ere BULLETIN MENSUEL DE LA | SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 26 FÉVRIER 1855 3° SÉRIE sÈ TOME VII Wen ji ÉÉTIÉELLEE À D | = —— — Septembre 1880 : SOMMAIRE. Cheptels de la Sociéte d'Acclimatation.......................... “| #7", EX 4 LA EEE VÈ ; U) LE > I. Travaux des membres de la Société. MM. DECROIX. — Influence de l’alimentation sur les produits animaux...... 404 Charles BUREAU. — Une éducation de l’Hyperchiria Io en 1879......... 412 A. PAILLIEUX. — Le Soya, sa composition chimique, ses variétés, sa CT Ses Usages... 1e Due ate ose ne gate dinde Mis DebUTS die 8 8 o 0e PR : 1) ‘II. Travaux adressés et communications faites à la Société. Lucien MERLATO. — Sur l’incubation artificielle des œufs d’Autruche. . 472 EIN. Extrait des Procès-verbaux des séances de la Société. Jules GRISARD. — Séance du Conseil du 3 septembre 1880............. 489 EV. Bulletin bibliographique. Études et voyages agricoles en France, en Allemagne, en Hollande, en Italie et en Suisse, par Eduardo OLIVERA, 905. — Journaux et Revues, 006. — Publications nouvelles, 508. PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS RUE DE LILLE, 19. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. } TEURS sommaire des ouvrages qui se rapport AVIS AUX AUTEURS ET EDI Le Bulletin donnera une analyse dont les auteurs ou éditeurs auront a ent aux travaux de la Société, é deux exemplaires au bureau de l'Administration, rue de Lille, 19. dress SPÉCIALITÉ DE MACHINES À VAPEUR, + FIXES ET HORIZONTALE HORIZONTALES ET VERTICALES DE #4 À 50 CHEVAUX MACHINE VERTICALE de 4 à 20 chevaux. MACHINE HORIZONTALE locomobile ou sur patins. Chaudière à flamme directe de 3 à 50 chevaux. Toutes ces Machines sont prêtes . à livrer. Maison 1. J. BOULET & 4 diplômes d'honneur, de 1869 à 1896. 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BEAUME DENTAIRE, le fl 2fr. CHEPTELS DE LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION RÈGLEMENT ET LISTE DES ANIMAUX ET DES PLANTES QUI POURRONT ÊTRE DONNÉS | EN CHEPTEL AUX MEMBRES DE; LA SOCIÉTÉ EN 1881 | RÉGLEMENT Le Conseil de la Société, désireux de multiplier les expé- riences d’acclimatement qui se poursuivent en France, confie aux sociétaires des animaux et des plantes. Pour assurer le succès de ces expériences, un inspecteur spécial sera chargé, s’il y a lieu, de les suivre et d’en rendre compte à la Société. C’est en multipliant les essais dans les différentes zones de notre pays que nous pourrons hâter les conquêtes que nous poursuivons, et la vulgarisation des espèces déjà conquises que nous voulons répandre. Pour obtenir des cheptels, il faut : 1° Être membre de la Société; 2° Justifier qu'on est en mesure de loger et de soigner con- venablement les animaux, et de cultiver les plantes avec dis- cernement. Les membres auront soin d'indiquer les conditions favo- rables et les avantages particuliers qui les mettent en mesure de contribuer utilement à l’acclimatation et à la propagation des espèces dont ils demandent le dépôt. Les demandes qui ne seraient pas accompagnées de rensei- gnements suffisants ne pourraient être prises en considération par la commission. 3° S'engager à rendre compte, deux fois par an, au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus. 3° SÉRIE, T. VII. — Septembre 1880. 27 398 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. On devra donner tous les détails pouvant servir à l’éduca- tion et à la multiplication des animaux à l’état domestique ou sauvage (mœurs, nourriture, reproduction, soins donnés aux jeunes, etc.; pour les oiseaux : époque de la ponte et de l’éclo- sion, durée de l'incubation, etc.). 4° S'engager à partager avec la Société les pr oduits obtenus. Les conditions du partage et la durée des baux à cheptel ne sauraient être les mêmes pour toutes les espèces d'animaux et de plantes. Aussi chacun des engagements passés avec les chepteliers stipulera-t-1l quelle sera la part de la Société dans les produits et la durée des baux. L'âge auquel les jeunes devront être renvoyés à la Société sera également indiqué dans les baux. | Le bail part du jour de la réception des animaux. 9° Si les chepteliers ne se conformaient pas aux conditions ci-dessus proposées, ou si leur négligence compromettait Le suc- cès des expériences qui leur auraient été confiées, les animaux ou les végétaux pourraient être retirés par la Société, sur la décision du Conseil. 6° Les membres de la Société qui solliciteront une remise de plantes ou d'animaux, devront adresser leur demande par lettre à M. le Président. Ces demandes seront soumises à la commission des cheptels, qui statuera sur la suite qui pourrait y être donnée. 7° Le port des objets envoyés par la Société à ses chepte- liers sera à la charge desdits chepteliers, ainsi que les frais de nourriture, de soins, de culture, elc. Réciproquement, le port des objets expédiés par les chep- teliers à la Société sera à la charge de la Société. Toutefois la remise en gare devra être faite franco. Les frais d'emballage resteront à la charge de celle des par- ties qui fera l'expédition. Pour le partage des produits ou le renvoi des jeunes, les frais de capture des animaux seront à la charge du chepteher. 8 La Société se réserve le droit de faire visiter, chez les chepteliers, les animaux et les plantes remis en cheptel. 9 Les chepteliers ne pourront disposer des étalons à eux CHEPTELS. 399 confiés ou faire des croisements sans en avoir obtenu préala: hlement l'autorisation du Conseil. 10° Le Conseil pourra également autoriser les chepteliers à exposer les animaux de la Société dans les concours ré- gionaux ou autres, à leurs risques et périls; mais leur prove- nance devra toujours être indiquée, | 41° Le cheptelier devra employer tous les moyens en son pouvoir et prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter les croisements et assurer ainsi la pureté de la race des animaux qui lui sont confiés, la Société ne pouvant accepter comme produit que des espèces absolument pures. 1% Un même cheptelier ne pourra être détenteur de plus de deux espèces d'animaux en même temps. 13° Pour éviter les difficultés de partage, il ne sera pas confié à un sociétaire des animaux qu’il posséderait déjà. 1% Les chepteliers pourront recevoir, en même temps que les animaux qui leur seront confiés, un programme d’obser- vations à faire qu'ils seront tenus de remplir et d’annexer à leur compte rendu semestriel. 15° En cas de mort d’un animal confié à un membre, ce membre en informe sur-le-champ le Conseil én donnant, au- tant que possible, les détails sur les causes qui ont amené la mort. 46° Le Conseil décide, s’il y a lieu, de la destination à donner aux restes des animaux morts appartenant à la Société. | 17% Tout cheptel décomplété devra être restitué. Le cheptelier ne sera déclaré non responsable en cas de perte des animaux à lui confiés que s’il y a eu maladie cons- tatée ou cas de force majeure. Nora. Les Sociétaires qui auraient des raisons particulières pour s'occuper de l’acclimatation de certaines espèces non portées sur la liste insérée chaque année au Bulletin, pour- ront faire connaître leurs desiderala, en les appuyant des mo- tifs qui les engagent à persévérer dans leurs essais. ANIMAUX ET VÉGÉTAUX QUI POURRONT ÊTRE DONNÉS EN CHEPTEL EN 1881 1°: SECTION. — MAMMIFÈRES, Agoutis. 1 couple Agoutis du Brésil (Cavia aguti). Cerfs. { mäle et 2 femelles Cerfs-cochons (Cervus porcinus), à naître en 1881. Chèvres et Boucs. 1 mâle et 2 femelles Chèvres d’Angora (Capra Angorensis). 1 — 2 — — naines du Sénégal (Capra depressa). Cochons. 2 couples Cochons d’Essex, jeunes. Kangurous. 1 mâle et 2 femelles. Kangurous de Bennett (Halmaturus Bennettii). Lapins. 5 couples Lapins angoras, blancs. D — — argentés. 9 — — à fourrure. D — — de Sibérie. Léporides. 5 couples Léporides. CREPTEIS,. 2° SECTION. — OISEAUX. Bernaches, 1 couple Bernache des îles Sandwich (Bernicla Sandwicensis). O1 = bd mm NO 1O © 19 1© © LS © te — de Magellan (Chloëphaga Magellanica). Canards. couples Canards d’Aylesbury (domestiques). — de Bahama (Dafila Bahamensis). — bec de lait (Anas pœcilhoryncha). — de la Caroline ( Aix sponsa). — Casarkas ordinaires (Casarka rutila). — du Labrador (domestiques). — mandarins (Aix galericulata). — de Paradis (Casarka variegata). — de Rouen (domestiques). — spinicaudes (Dafila spinicauda). Céréopses. couple Céréopses d'Australie (Cereopsis Novæ-Hollandie). Colins, couples Colins de Californie (Callipepla Californica). Colombes. couples Colombes Longhups (Ocyphaps lophotes). lots de 1 —— poignardées (Phlogænas cruentata). — turverts (Chalcophaps indica). Cogs et Poules. coq et 2 poules. Volailles de Bentam argentés. — — — de Bréda, bleus, — _ — — Coucous. — — — — noirs. — — — de Campine. — _— — de Crèvecœæur, — — de Dorking. ns — — espagnoles. -- — — de Houdan. — — — de Nangasaki. _ —— — nègres. — — — de Yokohama. 401 402 SOCIÉTÉ .D'ACCLIMATATION €ygnes. 1 couple Cygnes noirs (Cygnus atratus), jeunes. À — — blancs (nes blancs): faisans. mes 5 couples Faisans argentés en couleur (Phasianus nycthemerus). dorés — (Thaumalea picta). 2 — de ladyAmherst(Thaumualea Amherstiæ),nés en 1880. de Mongolie (Phasianus torquatus). pe = — de Swinhoë (Euplocomus Swinhoci), nés en 1880. Pt — vénérés (Phasianus Reevesii), nés en 1880. versicolores (Phasianus versicolor). — ‘Fragopans de Temminck (Ceriornis Temminckii), nésen 1880. tr ot | | LO | tO © CS © | | Lorphonhores. 4 couple Lophophores resplendissants (Lophophorus impeyanus), nés en 1880. Gies. 4 couple Oiës barréés de l’Inde ( Anser Indicus). 1 — — du Canada (Anser Canadensis). 4 — — du Danube (domestiques). 2 — — de Guinée (Anser cygnoides). 2 — — de Toulouse (domestiques). Perruches. couples Perruches calopsittes (Calopsitta Novæ-Hollandiæ). _— _ à croupion rouge ({ Psephotus hæmatonotus). _e — d'Edwards (Euphema pulchella). omnicolores (Platycercus eximius). — — ondulées (Melopsitlacus undulatus). _ — Paradis (Psephotus pulcherrimus). _ — de Pennant (Platycercus Pennanti). mm > EN > + NO C0 | | Pigeons. À couple boulants lillois. 1 couple hirondelles. À — grands boulants. 1 — hongrois. 4 — houvreuils. 4 — Montauban, blancs. À — vurésiliens. 1 — — noirs. À — cravatés à manteau. 1 1 1 2 ‘TIRÉS. —— "pies. — queue de paon. CHEPTEILS. 403 Pigeons (suile). 1 couple romains, bleus. { couple polonais. : TRES -— Chamois. PEN ETS, rüssesrt = — ‘ fauves, 1 — sapajous. DE. se. — LENOIR. À -— satins. Lis — — , rouges. 1 — tambours de Boukarie. 3° SECTION. — POISSONS, CRUSTACÉS, etc. Tortues communes. Œufs et alevins de Saumons. — — de Truites. Montée d’Anguilles. Axololts du Mexique. Grenouilles-bœufs. 4° SECTION. — INSECTES. Vers à soie de l’Aïlante: Vers à soie du Chêne de Chine. — du Mürier: — — du Japon. 5° SECTION. — VÉGÉTAUX. Plantes alimentaires. Betteraves, Carottes, Choux!, Chicorées et Pissenlits améliorés, Fève d’Agua dulce à très longue cosse, Haricots, Ignames, Navets, Panais de Jersey, Pommes de terre, Vignes (Raisin de table et de fantaisie), Zapal- lito de tronco, ete., etc. Plantes fourragères. Betteraves, Carottes, Choux, Maïs, Navets, Panais de Bretagne, Pomines de terre, Téosinté, etc., etc. Plantes industrielles. Bambous, Betteraves à sucre, Bæhmeria candicans, nivea et utilis, Eucalyptus, Pins, Phormium tenax (Lin de la Nouvelle-Zélande), Vignes, etc., etc. Plantes ornementales. Acacias australiens, Azalées variées, Bambous, Begonias, Bonapartea gracilis, Cephalotaxus drupacea et Koraiana, Dracæna congesta et indivisa, Fuchsias, Grevillæa robusta, Ligustrum Quihoui, Lilium lon- giflorum et tigrinum, Pelargoniums, Retinospora pisifera, Thuya Lobbii, Thuiopsis dolobrata et lætevirens, etc., etc. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉT INFLUENCE DE L'ALIMENTATION SUR LES PRODUITS ANIMAUX Par M. DECROIX Vétérinaire principal en retraite Fondateur de la Société contre l’Abus du Tabac On sait que tous les organes sont formés des substances alimentaires plus ou moins modifiées par les fonctions vitales, et que les animaux supérieurs puisent leurs éléments consti- tutifs principalement dans le règne végétal; mais ce qu'il est souvent difficile de déterminer, c’est le rôle de chaque aliment dans la confection des tissus; comment, par exemple, le sang, qui est homogène dans sa composition, constitue un tissu ten- dineux dans une région, un tissu musculaire dans une autre, un tissu osseux ailleurs, et cela sans erreur de lieu. On ne peut non plus dire pourquoi, chez des animaux de la même famille, nourris de la même manière, les produits pileux, no- tamment, sont noirs chez les uns, blancs chez les autres. Il y a là un travail mystérieux que la science constate, mais qu’elle est impuissante à expliquer d’une façon satisfaisante (1). En donnant une ration à un animal domestique, on a ordi- nairement pour but d'obtenir du travail, de la chair, du lait, de la laine, du fumier. Un problème, sinon impossible, au moins fort difficile à résoudre, c’est de déterminer quelle est la ration dont on peut obtenir le plus de ces produits, eu (1) Les hommes de science nous disent que dans un grain de blé il y a de l'oxygène, de l’hydrogène, du carbone, de l’azote, etc.; mais donnez à ces sa- vants tous ces corps simples et dites-leur de faire rien qu’un grain de blé, et ils seront complètement impuissants. Il n’y a que le Créateur de toutes chuses qui peut créer la matière et l’animer, lui donner la vie. DES PRODUITS ANIMAUX. A0Z , égard au prix de revient, de manière à réaliser les plus gros bénéfices. Nos connaissances sont encore ici souvent en défaut, témoin les essais malheureux qui sont tentés, puis abandonnés dans les grandes exploitations, notamment dans la Compagnie des Petites Voitures, dans la Compagnie des Omnibus, dans l’armée. Il y a quelques semaines, on m'a présenté des échantillons de pain et de biscuit, provenant des magasins de l’armée otto- mane, où ils ont été conservés en quantité considérable de- puis la fin de la guerre turco-russe. Ge pain et ce biscuit, d’après l’analyse, seraient un aliment très riche pour les her- bivores ; aussi des commerçants français en ont-ils acheté des millions de kilogr. et cherchent-1ils à les placer comme succé- dané du fourrage. Plus récemment, un de mes amis m’a pré- senté de la farine de tourteau de palmier et de cocotier. D’après un «tableau synoptique de la valeur nutritive de divers produits agricoles, par P. Vandervoorde », ces farines seraient à l’avoine, la première : : 174 : 107, et la seconde : : 195 : 107, c’est-à-dire presque deux fois aussi nourrissantes que l’avoine. Jai peine à croire à une telle supériorité de ces produits; mais enfin, qu'ils soient seule- ment très propres à l'alimentation des bestiaux, ce serait déjà une ressource précieuse : car il parait que les tourteaux de palmier et de cocotier sont plus abondants en certaines con- trées de l'Amérique que les tourteaux de colza etd’œillette en France. D’après les renseignements que m’a donnés M. Cimetière, chef d’escadron en retraite, les tourteaux dont il s’agit sont consommés en assez grande quantité en Belgique, où ils donnent de bons résultats. En France, certaines administra- ons, la Compagnie des Tramways du Sud, notamment, font des expériences avec le nouvel aliment, qui permettra de réaliser de notables économies, si l’action physiologique est d'accord avec l’analyse chimique. Dans ces sortes d’essais, on voit souvent des expérimenta- teurs arriver à des résultats tout à fait différents les uns des autres, parce que les produits ne sont pas identiques, et que 406 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. l’on ne tient pas toujours assez compte des altérations qu'ils peuvent subir. Je crois que dans les conditions ordinaires, ce qu'il y a de meilleur pour nos animaux de travail, c’est encore le foin, la paille et l’avoine; mais lorsqu'il arrive des années de disette fourragère, il est bon d’avoir recours à toutes les sources auxquelles on peut puiser. D'autre part, malgré lPap- point apporté depuis quelques années par la chair du cheval dans l'alimentation publique, la quantité de viande étant encore beaucoup au-dessous du chiffre nécessaire pour.que chaque individu ait sa ration normale, plus nous aurons d’ali- ments pour les animaux, plus nous pourrons diminuer le déficit de viande. | En effet, les farines ou tourteaux dont il s’agit me parais- sent plus propres à produire de la graisse qu’à produire de Ja chair; mieux appropriés pour les animaux de boucherie que pour les animaux de travail (qui peuvent être suppléés, dans bien des cas, par la force-vapeur); ce sont des substances car- bonées ou respiratoires plutôt que des substances azotées ou plastiques. A ce point de vue, on peut dire d’une façon géné- rale que la graisse forme la graisse et que la chair, le tissu musculaire, agent de la force, forme la chair, aussi bien chez les herbivores que chez les carnivorés et les omnivores: Les expériences faites par M. Laquerrière, vétérinaire militaire, notamment au siège de Metz, pendant lequel 1] a nourri des chevaux avec de la chair de cheval, confirment mon assertion. Le numéro de mai du Vuelerinary Journal, dit que M. Dünkelberg a donné, au lieu d'avoine, à des chevaux d’un escadron de cuirassiers anglais, une sorte de biscuit dans lequel entrait une forte proportion de viande de conserve d'Amérique, et que ces chevaux ont montré, au point de vue de la force et de la vigueur, une « supériorité marquée » sur ceux des autres escadrons. Il suggère l’idée qu’il y aurait avantage à nourrir les chevaux de courses avec de la viande, plus apte à développer les muscles à l'exclusion de la graisse, que les rations ordinairement en usage. Sur sa recommanda- ton, le ministre de la guerre a ordonné que de nouvelles expériences fussent faites avec ces « meat-meal biscuits ». DES PRODUITS ANIMAUX. 107 Je vois là, non seulement l’avantage de pouvoir transporter beaucoup de rations sous un petit volume et sous un poids relativement peu élevé, mais de plus, un progrès vers un but que j'ai signalé pour la première fois à notre Société en 1870, pendant le siège de Paris, à savoir, (que l’on peut faire usage » impunément de la chair cuite d'in animal mort ni À n’im- » porte quelle maladie connue ». Je ne me dissimule pas que l'indifférence des uns, les pré- jugés et l’ignorance des autres, sont des obstacles à la réalisa- tion de mes désirs; mais si l’idée d'employer la chair des ani- maux morts à l'alimentation des animaux vivants se propageait ét était admise, ce serait un pas vers l’amélioration de la nour- riture de l’homme, et l’on ne verrait plus pourrir sur le sol, ou enterrer d’une manière défectueuse, ou transformer en engrais de la chair parfaitement propre à Palimentation. La cuisson sut place dés animaux affectés de maladies conta- sieuses, serait aussi le moyen le plus sûr de détruire les agents de la virulence, agents que M. Pasteur à pu retrouver pleins de vie, dans le sol, un an après la mort et l’enfouissement de moutons charbonneux. Voici encore quelques faits prouvant l'influence du rôle des aliments sur les produits animaux : La chair est l’aliment susceptible de donner le plus de force et d'énergie à l’homme ; l’avoine remplit le même rôle chez le cheval. Les légumes, les pommes de terre, lés betteraves ren- dent plutôt mous, sans énergie, les sujets qui en consomment de grandés quantités. On a remarqué que les porcs nourris presqué exclusivement des produits des clos d’équarrissage grandissent vite, mais sans engraisser dans le même rapport, el leur graisse est molle, un peu huileuse. Les poules rece- vant la même nourriture ont le jaune de leurs œufs très pâle, presque blanc. Les tourteaux de colza donnés aux bœufs à l’engrais produisent une viande qui n’est pas bien agréable et une graisse peu consistante. En Algérie, certains troupeaux paissent une variété d’absinthe très abondante dans lé pays (Arthemisia absinthium), laquelle donne à la chair un goût fort désagréable, rappelant le goût que prend la viande des 1408 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. animaux de boucherie auxquels on à administré en breu vage des huiles essentielles, l'essence de térébenthine pa exemple. En dehors des aliments, certaines substances modifient aussi les produits animaux; ainsi un de mes amis, le docteur Ch. Roucher, a constaté que l’urine des chevaux auxquels on administre cette essence, contient une matière bleu indigo, comme il en a trouvé dans l’urine des cholériques. — Roucher est mort sans que nous ayons pu terminer nos recherches. — Enfin, rappelons que les asperges donnent à l’urine une odeur désagréable; que la garance, introduite en quantité notable dans la ration des animaux, donne une coloration rouge au tissu osseux, ce qui a permis d'étudier le mode de composition et de décomposition des os. Mais j'arrive au point que J'ai principalement en vue dans cette communication et sur lequel j'ai appelé pour la pre- mière fois l’attention de la Société, il y a une douzaine d’an- nées. Je prie mes honorables collègues de me pardonner si je répète ce que J'ai dit alors; mais c’est un moyen d'être mieux compris. Du reste, depuis cette époque on a pu oublier mes précédentes observations. | On sait qu’il y a des cocons de Vers à soie de diverses cou- leurs, variant du blanc argenté au jaune orangé, témoin les deux échantillons que je vous présente; mais on n’a peut-être pas assez étudié l'influence de la nourriture sur la diversité des teintes. Notre Bulletin d'octobre 1879, page 574, contient une note de M. Huin, de laquelle j’extrais les trois phrases suivantes : « Les cocons que J'ai obtenus sont d’un beau vert, tandis que ceux récoltés par M. Blaise sont jaune blanchâtre. Cela ne tiendrait-1l pas à la couleur générale du lieu dans lequel ils vivent ? Les tentures de la Société sont vertes, chez M. Blaise elles sont blanches. » Quoi qu'il en soit, voici, en ce qui me concerne, comment J'ai été amené à m'occuper de ce sujet : En 1868, plusieurs personnes dignes de foi m'ont affirmé qu'en nourrissant des Vers à soie avec des feuilles de Vigne à raisin noir, on obtient des cocons à soie rouge. J’ai eu Phon- . DES PRODUITS ANIMAUX. 409 reur de porter ces assertions à la connaissance de la Société ; mais J'ai été étonné de ne rencontrer aucun approbateur ou contradicteur. — En 1879, j'ai appelé de nouveau l’attentior de la Société sur ce sujet, et notre zélé secrétaire général a bien voulu se charger de tenter une expérience au Jardin d’acclimatation. Une éducation fut donc entreprise à la magna- nerie; mais tous les vers nourris avec les feuilles de vigne périrent en peu de jours. Je commençais à craindre que les per- sonnes dignes de foi dont j'avais parlé ne se fussent trompées et ne m’eussent induit en erreur, lorsque, en 1879, à la suite de la lecture de nos procès-verbaux, deux éducateurs, mem- bres de la Société, ont écrit pour donner quelques explica- tions. Je les reproduis textuellement : 10 M. Ruinet des Taillis écrit, à l’occasion de la communication faite par M. Decroix dans la séance du 12 avril 1872 : « M. Decroix a entretenu la Société d’un fait signalé par M. Mignot, relatif à la couleur rouge des cocons de Vers à soie nourris avec la feuille de Vigne. » Quand j'étais enfant, mes camarades et moi, nous nous amusions à faire, en Bretagne, de petites éducations de Vers à soie; la feuille de mürier nous manquait souvent, et alors nous avions recours à tous les végétaux. Nous savions parfaitement, par de nombreuses expériences, qu’en nourrissant nos Vers de feuilles de Vigne, nous obtenions des cocons d’un rouge magnifique ; en employant la Laitue, nous avions des cocons d’un vert émeraude foncé. » Il est juste d’ajouter que bien peu de Vers résistaient à ce régime, sur- tout à celui de la Vigne ; mais il est probable que si nous avions employé à la reproduction les vers qui avaient survécu, la mortalité eût été moins grande à la seconde génération. » 2° M. Delidon, de Saint-Gilles (Vendée), écrit à la même occasion : « J’affirme que chez les Vers à soie des variétés de couleurs peuvent être obtenues selon la nourriture qui leur sera donnée. Des expériences suivies fourniraient un catalogue des plantes qui, sans nuire à la santé des sujets, produiraient la variété des couleurs. Depuis longtemps je sais que les feuilles de la Laitue cultivée (Lactuca sativa) fournissent aux cocons une belle couleur jaune, et que les feuilles de l’Ortie blanche (Lamium album), ou Ortie commune, leur fournissent une belle couleur verte. Je n’ai pas publié plus tôt mes notes, parce que J'avais pensé que les résultats par moi obtenus n’avaient pas le mérite de la nouveauté. » Afin que des expériences puissent être faites pour se convaincre 410 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. des résultats que je viens de signaler, je transeris ici ma manière d’o- pérer : . » Tous les Vers à soie doivent être élevés avec la feuille de Mûrier (1), et la nourriture colorante ne doit leur être fournie que vingt jours environ avant la production de la soie. 11 faut d’abord agir avec pru- dence, pendant quatre ou cinq jours, par un mélange, en petite quantité, de feuilles de Laitue ou d’Ortie, avec la feuille de Mürier; puis on sup- prime cette dernière. » Pour obtenir un bon résultat, il faut avoir soin de choisir des feuilles de Laitue et des feuilies d’Ortie très tendres (jeunes), et l’on devra, avant de les donner aux Vers à à soie, les frapper à la main entre deux linges de toile blanche et sur une table. En procédant ainsi, vous dde l'humidité des feuilles (principalement des feuilles de Laitue), et wous ferez disparaître le duvet piquant qui couvre les fenilles d’Ortie, » J'ai fait ces expériences il y a vingt ans, étant alors élève au collège de Saintes (Charente-Inférieure). Depuis j'ai cessé la culture des Vers à soie, mais les résultats que j'ai obtenus sur les couleurs par la nourriture m'ont trop frappé pour que je les oublie, | » J'avais obtenu une couleur violette, pour laquelle il m'est a de fournir aujourd’hui des renseignements exacts, ayant oublié le nom de la plante et presque sa forme. Si je possédais quelques Vers à:soie, je crois cependant que j'arriverais à retrouver ce que le temps m'a fait oublier. » Je me mets entièrement à la disposition de la Société d’acelimatation pour renouveler mes expériences, qui, J'en suis sûr, produiraient des résultats identiques. » En définitive, je tiens pour certain, d’après les témoignages que je viens d’invoquer, que l’on peut obtenir de la soie co- lorée naturellement de diverses couleurs. Je me rappelle, à ce propos, que notre collègue, M. Millet, m’a objecté qu'il n'y avait en cela rien de bien intéressant, rien de bien utile. En effet, comme question de couleur, nous savons que l’art du teinturier est assez perfectionné pour donner les teintes les plus variées et les plus solides à toutes les soies; mais il y a ici une question plus élevée à considérer : la découverte d’une propriété physiologique qui paraît insignifiante, au premier abord, peut conduire à une autre découverte très importante au point de vue de l’alimentation. (1) Je n'ai élevé que le Ver à soie du Mürier. DES PRODUITS ANIMAUX. A1 Citons encore un fait à appui de notre thèse: Le docteur Chevreuse, de Charmes (Vosges), a obtenu des hannetons de couleurs variées, en les nourrissant avec des feuilles de différents arbres; ainsi, voici une couleur jaune obtenue avec des feuilles de pommier ; une couleur verdâtre obtenue avec des feuilles d'érable ; une couleur noirâtre, ob- tenue par les feuilles de prunier noir, etc. Enfin, Messieurs, sans m'étendre davantage, je crois qu’il serait intéressant pour la Société d’avoir toutes les variétés de couleurs naturelles que peut donner le Ver à soie. Et, si le Conseil d'administration veut bien l’accepter, je mettrai à sa disposition une médaille de vermeil à décerner à l’éducateur qui nous offrira la plus nombreuse et la plus belle collection de cocons colorés naturellement. La saison étant trop avancée pour que notre Bulletin puisse porter ce concours à la con- naissance des éducateurs pour cette année, on pourrait clore le concours l’année prochaine seulement. (Gelle proposition a été renvoyée à l’examen du Conseil d'administration, qui l’a adoptée en principe.) Li UNE ÉDUCATION DE L'HYPERCHIRIA I0, EN 1879 Far M. Charles BUREAU Le 98 juillet, je reçus de M. Alfred Wailly (de Londres) 25 œufs de l'Hyperchiria To, bombyx de l'Amérique du Nord. Ces graines furent laissées à la température ordinaire, et le 16 août, toutes me donnèrent leur chenille le même matin. M. Wailly m'avait dit que ces vers étaient polyphages, mais qu'ils préféraient le saule, le pranier et le chêne. Je les nourris sur les branches coupées et conservées dans l’eau de la mira- belle sauvage, arbuste qui m'était le plus facile à me procurer. Je ne laissai pas mes chenilles à l’air libre, mais je les élevai dans une chambre chauffée à la température moyenne et con- stante de 22 à 26 degrés centigrades; bien m'en prit: la saison n'ayant pas été favorable, j’aurais certainement perdu tous mes élèves. Je serai bref dans cet opuscule, ne voulant traiter que les points essentiels de cette éducation. L'œuf est blanc ovoïde, avec une petite tache noire à l’une des extrémités, destinée à laisser sortir la chenille; ce point, à l'approche de l’éclosion, devient de plus en plus foncé, et la teinte blanche de l’œuf prend une couleur blanche, opale, laissant presque voir le ver sous l’écaille. Vingt Jours après la réception des graines, l’éclosion eut lieu; la chenille à sa sortie est jaune ocre foncé, parsemée de petits poils noirs; la tête est noire, luisante. Cet âge dura neuf jours, c’est-à-dire jusqu’au 24 août; le troisième âge commença le 3 septembre ; le quatrième, le 15, et le cinquième, le 25 du même mois. A la dernière mue, le ver, après avoir passé dans les âges précédents sous diverses teintes, allant du jaune ocre au gris noirâtre, devint alors d’une couleur vert pomme, avec le fond DE L'HYPERCHIRIA 10. MS des anneaux vert blanchâtre ; chaque anneau est surmonté de quatre petits bouquets de poils raides; la tête est verte avec une petite tache noire; au troisième anneau commence, au- dessus des pattes, une ligne brun rougeâtre, bordée de blanc à sa partie inférieure; les pattes écailleuses sont brun rouge. Sous tous les âges, huit chenilles vivent en famille sous les feuilles qu’elles mangent toutes ensemble ; à la dernière livrée pourtant, elles voyagent davantage; à ce moment elles res- semblent assez, en doublant les proportions, et ne tenant pas compte de la couleur, à la chenille du vulgaire À rctia lubri- cipedu. Une singularité de cette espèce, c’est que ses poils piquent ‘comme des orties. Aux premier, deuxième, troisième âges, la piqüre n’est guère appréciable; mais, au dernier âge surtout, j'ai vu quelques personnes conserver pendant plusieurs jours leurs ampoules douloureuses. Au moment de faire son cocon, le 12 octobre, la chenille descend des branches feuillues qui lui ont servi de nourriture, et cherche sur la terre un endroit propice à la confection de sa coque; elle rassemble quelques feuilles sèches et quelques brindilles de mousse pour faire sa demeure. Je ne sais si la chose se passe ainsi à l’état sauvage; mais, chez moi, toutes se sont métamorphosées l’une contre l’autre, conservant encore la tradition de leur ancienne existence. La soie n’est guère utilisable selon moi; outre qu’elleest en petite quantité, elle se trouve ternie par les feuilles et la terre qui l'entourent ; le cocon est fermé, de couleur blanc grisâtre; le papillon, à en juger par la chrysalide, ne doit guère être plus gros que celui de la Saturnia Carpinr de nos pays. Je ne puis vous faire la description de ce lépidoptère que je ne connais pas; à leur venue, qui, Je crois, aura lieu en mai ou en juin 1880, je me ferai un plaisir de vous adresser un dessin de ce papillon, et, si vous le désirez, du mâle et de la femelle de cette espèce, qui n’a, je ne crois pas, encore été élevée en France. La réussite a été complète : 25 œufs, 25 chenilles, 95 cocons; attendons les 25 papillons! 8° SÉRIE, T. VII. — Septembre 1880. 28 LE SOYA SA COMPOSITION CHIMIQUE, SES VARIÉTÉS | SA CULTURE ET SES USAGES Par M. A. PAILLEEUX Membre de la Société d’Acclimatation INTRODUCTION À Au moment où, selon toute apparence, une plante précieuse va prendre dans nos cultures la place à laquelle elle à droit, nous considérons comme un devoir de remettre en lumière les efforts persévérants de la Société d’acchmatation, tendant à l’introduire et à Ex propagér en France. Nous publions donc textuellement ou par extraits tout ce qui se rapporte au Soya, dans les comptes rendus, articles et notes insérés depuis vinot-cinq ans dans les bulletins de la Société. Notre étude ne pouvait, ce nous semble, être précédée d’une introduction plus intéressante. Depuis 4855: jusqu’à ce jour, la Société n’a pas cessé de recevoir et de distribuer les semences du Soya. Elle en a fait connaître la culture et Les usages. Eile a récompensé les essais heureux qui ont été fañts; enfin, elle a décrit les procédés de fabrication des industries qui emploient les graines du Soya. Nous pouvions être tenté de renvoyer le lecteur aux bulle- tins de la Société et abréger ainsi notre publication ; mais la collection de ces bulletins n’est pas dans toutes lés maïns, et, d'ailleurs, la recherche des articles relatifs au Soya exige du temps et du soin. Ces motifs nous ont décidé. La question du Soya a longtemps sommeillé. Réveillée aujourd’hui par la culture expérimentale, qui a été suivie pen- dant sept ans, à Étampes, avec des graines données par la LE SOYA. M5 Société d'acclimatation, par les essais de fabrication du Teou- fou, qui ont été faits à Marseille; éclairée enfin d’une vive lumière par l’introduction de la plante en Autriche-Hongrie, en Bavière, en Italie, etc., elle est müre pour une solution. Nous né savons pas, quel que soit notre espoir, ce que l'avenir réserve au Soya, mais, si sa culture doit rendre un Jour de grands services au pays, tout l'honneur en appar- tiendra à la Société qui, durant un quart de siècle, n’a pas cessé de la facrliter et de lencourager. Il Après avoir placé au premier rang, à titre d'introduction, les extraits des bulletins de la Société d’acclimatation, nous avons distribué en six chapitres distincts ce que nous avions à dire de la culture et des usages du Soya au Japon, en Chine, en Autriche-Hongrie, etc. Ce plan rendait mévitable quelques répétitions, que Fon nous pardonera, nous l’espérons. Pour né pas les multiplier nous avons relégué, non sans regret, dans un appendice, des notes ét des receltes que nous croyons utiles et que nous recommandons à l'attention du lecteur. III LE SOYA À LA SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION Extraits des Bulletins de la Société 4855. T. II, p. 46. — M. le baron de Montgaudry chargé par la Société de distribuer des graines de cinq espèces rapportées de Chine par M. de Montigny, rend compte en ces termes de l’exécution du mandat qu’il avait reeu : Les deux variétés de pois oléagineux sont complètement dissem- blables : l’une a des grains petits et verts; l’autre, des grains assez gros et Jaunes. | Ce pois prospère sur tous les terrains; dans les vallées, il croit à merveille, et sur les montagnes il donne de bonnes récoltes. Les pois oléagineux rapportés par M. de Montigny se cultivent en grand dans les campagnes du nord de la Chiue. 416 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. C’est principalement dans les provinces de Honan, de Chang-tong et de Chan-nsi que se rencontrent de vastes étendues couvertes de ces pois. Le climat de ces provinces est à peu près similaire à celui de nos pro- vinces dites froides. Il se fait en Chine un commerce très considé- rable qui a pour base les produits obtenus de ces pois. L'huile entre dans tous les usages ; elle est préférable aux huiles de colza et de na- vette; seulement elle a une saveur de légume sec; elle laisse un goût de haricot ou de pois, mais qui n’a rien de désagréable comme l’àcreté de l’huile de colza ou de navette. Avec l’adjonction d’une petite propor- tion d'huile de porc, elle devient semblable aux huiles vendues par le commerce pour huile d'olive de seconde qualité. Les résidus de la fabri- cation de l’huile de pois font des tourteaux, dont les Chinois se servent pour engraisser le bétail et amender les terres. Ces tourteaux sont un puissant amendement pour les campagnes... Les pois oléagineux se transforment, en Chine, en un aliment pour le pauvre et un assaisonnement très apprécié pour le riche. Pour le pauvre on prépare,avec la farine de ces pois, une pâte semblable à celle du fromage blanc, nommé en France fromage à la pie, qui se vend sur les places publiques, par portion de quelques centimes, taillées dans la masse au moyen d’un fil d’archal, selon la demande de l'acheteur. Le plus ordinairement, les Chinois font frire cette pâte ou fromage dans l'huile même qui provient du pois; ils estiment beaucoup cette friture. Pour le riche, l’assaisonnement se prépare avec plus de soin et de talent culinaire. La pâte de pois est soumise à fermentation, après y avoir ajouté du poivre, du sel, de la poudre de feuilles de laurier, de la poudre de thym et autres aromates. Pendant la fermentation, le prépara- teur arrose la pâte avec de l’huile de pois. Après peu de jours de fermen- tation, cette préparation arrive au point voulu. Cette pâte ou fromage devient un très puissant digestif et un apéritif dont aucun estomac ne peut se défendre. À Calfong en Honan, à Tsi-nan en Chang-ton, à Tay- yeun en Chan-nsi, l’huile et les pâtes de pois oléagineux se fabriquent dans d'énormes proportions et se consomment dans ces provinces; mais la ville de Ning-po, capitale du Che-kiang, est la place de centralisation, de fabrication et d'expédition des divers produits préparés avec les pois oléagineux. Le port de Ning-po est de difficile accès pour les gros vais- seaux, mais ils peuvent s'arrêter à l’ile de Tcheou-chan, où il se trouve un très bon port. Des milliers de jonques chinoises partent de Ning-po, longent les côtes de la Chine, sans autre chargement que les produits du pois oléagineux, qu’elles portent dans toutes les parties du Céleste Em- pire, au Japon, et dans toutes les contrées qui les connaissent. Les pois oléagineux ont porté graine en France, en 1854. Leur accli- matation est assurée, Malheureusement il n’en restait qu’une si petite quantité que les expériences n’ont produit que bien peu de graine; mais, M de Montigny, qui doit retourner en Chine, enverra à la Société une LE SOYA. M7 provision assez grande pour que cette précieuse semence soit en peu de temps répandue sur tous les points de la France. Ce sera un service émi- nent rendu au Pays... 4855. T. II, p. 225. — Lettre adressée à M. le président de la Société zoologique d’acclimatation par M. Stanislas Julien, membre de l'Institut, sur le pois oléagineux de Chine. « Monsieur et cher confrère, » J'ai l'honneur de vous offrir, à la demande de mon ami, M. Émile Tastet, quelques renseignements que je trouve dans les livres chinois au sujet des pois oléagineux (yeou-teou). » On lit dans l'Encyclopédie impériale d'agriculture : » …. Ses gros pois (£a-teou) se distinguent par les couleurs suivantes : il y en a de noirs (he-taou), de blancs (pe-teou), de jaunes (hoang- teou), de gris (ho-teou); il y en a aussi qui sont tachetés de bleu (thsing- pan-leou). Les noirs s'appellent ordinairement ou-teou (ici le mot ou a le mème sens que Le, noir). Ils peuvent être employés en médecine, être mangés et entrer dans le condiment appelé chi (qui se compose de pois, de gingembre et de sel). » Les jaunes peuvent servir à faire du teou-fou (sorte de pâte de pois fermentés dont le bas peuple se nourrit habituellement); on en a tiré de l'huile en les metlant sous le pressoir ; on en fait aussi du {siang (sorte de sauce qui sert d’assaisonnement). Les autres espèces de gros pois ne sont bonnes qu’à faire du {eou-fou (pâte de pois fermentés), ou à être mangés après avoir été grillés. Toutes les espèces de gros pois ci-dessus se sèment après et avant le solstice d’été (21 juin). La tige alteint la hauteur de trois à quatre pieds. En automne, la plante donne de petites fleurs blanches, qui sont ramassées ensemble; puis, 1l se forme des gousses longues d'environ un pouce, qui se dessèchent après la gelée. » On lit dans le Traité d'agriculture de Fan-ching : » Au solstice d’été on sème les teou (les pois); il ne faut pas un pro- fond labour. Les fleurs des £eou (pois) n'aiment pas à voir le soleil; au- trement, elles jaunissent et la racine noircit. » Je regrette, Monsieur, de ne point trouver pour le moment des détails plus étendus sur les pois oléagineu:c (yeou-teou); cependant, l'extrait qui précède suffit grandement pour constater l’utilité remarquable, et jusqu’ici inconnue en Europe, des pois oléagineux qu’a rapportés M. de Montigny. | » Veuillez agréer, etc. Signé : STANISLAS JULIEN. » 4855. T. II, p. 239. — M. le président informe la Société que M. de Montigny vient de faire don de quatre bouteilles contenant des huiles obte- nues des pois oléagineux, du coton, du thé et du chou. .. M. de Montigny a également fait don d’un pot de teou-fou, fro- 418 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. mage chinois fait ayec le pois oléagineux et qui constitue l’un des élé- ments principaux de l'alimentation en Chine. 4855. T. 11, p. 344. — M. le baron de Montgaudry informe la Société que les semences du pois oléagineux importé par M. de Montigny, étant trop anciennes, n’ont germé que chez un petit nombre de personnes; que, néanmoins, ce qui sera récolté cette année peut assurer la posses- sion de ce pois à la France, puisque la récolte prochaine produira plu- sieurs hectolitres. 1855. T. II, p. 388. — Extrait d'une lettre adressée à M. le Prési- dent de la Societé impériale d'acclimatation : » L'huile de pois oléagineux présente une grande analogie avec nos huiles comestibles; son odeur et sa saveur sont agréables; elle bé ve également à la combustion. Exposée à un froid de 0°, elle devient teuse ; l’oxygène atmosphérique la résinifie rapidement. Elle D done à la classe des huiles siccatives et pourrait, sous ce rapport, rem- placer l'huile de lin dans quelques-unes de ses applications. _ »Je savais que les Chinois retirent de leurs pois oléagineux jaunes 17 0/0 d'huile; il était intéressant d'apprécier par une analyse, la'propor- tion exacte d'huile qui existe dans ces pois. » Il résulte de mes analyses que les pois oléagineux rapportés de Chine, par M. de Montigny, contiennent 18 0/0 d'huile. | » Si ces pois sont identiques avec ceux qui sont exploités en Chine, vous voyez, Monsieur le Len que les Chinois sont d’habiles industriels, car ils ne perdent qu’un centième d’huile. » En résumé, le pois oléagineux, dont vous avez déjà apprécié l'impor- tance, doit, par sa richesse en corps gras et par la qualité de l'huile qu'il fehile donner à la consommation un aliment nouveau et aux arts iudustriels un produit utile. » Veuillez agréer, etc. E. FREMY. » 4856. T. III, p. 184. — Extrait d’une lettre adressée par M. lPabhé Guierry, procureur général des Lazaristes, en Chine, à M. Tastet, membre du Conseil d'administration de la Société (1) : Les ouang-teou ou man-teou, haricots jaunes à poil, dont on se sert pour faire de l’huile. Pour toute espèce de légumes, les Chinois eulti- vent très légèrement la terre, mais pour celui-ci encore moins que pour les autres ; ils prétendent même que c’est nécessaire : aussi j'ai toujours vu les ouang-teou dans une terre presque inculte, ainsi que la fève. Voici leur manière de planter. Ils font un trou avec une pierre taillée en cône renversé et ayant une main qui se termine en béquille, déposent es graines dans ce trou, les recouvrent, lorsqu'ils le peuvent, avec des cendres ou de la terre passée, et ensuite les arrosent avec de la pou- (1) Les graines ont été adressées pour la Société, à M. Tastet, par M. l'abbé Libois, procureur général des missions étrangères, en Chine, LE SOYA. 419 drette allongée d'urine. Plus tard, ils réitèrent cet arrosage deux ou trois fois, à un mois d'intervalle. 1856. T. III, p.674. — Lecture d’une lettre de M. Flury-Hérard relative à un envoi qui lui est fait par M. de Montigny, d’une caisse contenant des pois oléagineux du nord de la Chine. 4857. T. IV, p. 59. — La Société a reçu de Chang-haï (Chine), par les soins de M. de Montigny, un envoi considérable de graines de sorgho, de pois oléagineux et de riz sec. Conformément aux intentions exprimées par M. de Montigny, le conseil a décidé que les pois oléagineux (1) seraient distribués, moyennant le simple remboursement d’une partie des frais de port (1 fr. par litre), aux membres de la Société et aux Sociétés affiliées et agrégées qui désireraient essayer la culture de cette plante et en feraient la demande avant le 20 février. Passé cette époque, ce qui resterait serait distribué aux personnes étrangères à la Société, qui lui ont adressé ou lui adresseraient des demandes pour entrer en participation de cet envoi, 4857, T. IV, p. 597. — M. Sacc, en transmettant des détails sur les succès obtenus à Vitry-sur-Seine, par M. Lachaume, dans la culture des pois oléagineux, émet le vœu que des essais soient entrepris en grand dans nos possessions algériennes. 1858. T. V, p. 99. — Une médaille de seconde classe est décernée à M. Lachaume, qui a fait réussir aux environs de Paris le pois oléagineux, envoyé à la Société par M. de Montigny. 1858. T. V, p. 131. — Note sur le pois oléagineux de la Chine, par M. Lachaume, professeur d’arhoriculture et horticulteur, à Vitry-sur- Seine, Le pois oléagineux de la Chine a été importé en France par M. de Mon- tigny, notre consul à Chang-haï. Ayant reçu vingt grains de cette légumi- neuse lors de la distribution qui en fut faite par l’honorable Société zoologique d’acclimatation, je les semai, le 10 mai 1856, en terre argilo- calcaire, préalablement labourée à la bêche, avec demi-fumure, à l'exposition du midi. Sur les vingt grains, dix-huit étaient levés le 20 mai; au mois de juin, j'en levai six pieds que je plantai dans des pots de 16 centimètres, lesquels furent présentés au concours universel. Les douze autres pieds restèrent en pépinière, espacés entre eux de 9 centi- mètres. Le 1° août, les petites fleurs blanches commencèrent à se montrer dans l’aisselle des feuilles et se succédèrent jusqu’en septembre; la récolte eut lieu au 25 octobre. Sur la quantité des cosses, quelques-unes n’étaient pas arrivées à parfaite maturité, Pour essayer le degré de rusticité de ces pois, j’en sacrifiai trois pieds que je laïssai en place. À 3 degrés au-dessous de zéro les plantes ne (1) Même décision pour les autres graines. 490 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. fatiguèrent pas; à 4 degrés, les feuilles furent gelées et les cosses légè- rement atteintes. Si l’on considère que les haricots gèlent à zéro, on pourra regarder le pois de la Chine comme propre à être cultivé sous notre climat. , Après la récolte je fis analyser queiques grains afin de m’assurer s’ils contenaient de l’huile ; les résultats ont été affirmatifs. Désirant poursuivre mes expériences sur une plus grande échelle, afin de déterminer d’une manière positive la valeur de cette nouvelle plante, je semai de nouveau, le 4 avril 1857, la moitié des graines de la récolte de 1856. Le semis fut pratiqué en rayons dans la même terre. En cinq jours, les cotylédons étaient sortis ; les froids survenus à cette époque (en avril) retardèrent la croissance des pieds et en firent périr quelques-uns, ce qui m’obligea à semer l’autre moitié de mes graines, en rayon, le 12 mai, pour repiquer ensuite le plant. À cette époque, la température étant plus favorable, la germination s’effectua en cinq jours, en sorte que les plants avaient assez de force pour être repiqués le 10 juin suivant, au nombre de 100 pieds que je plantai en lignes espa- cées de 0,50. La plante ne souffrit pas de cette transplantation et la croissance fut très rapide. Le %5 juillet, elle avait atteint la hauteur de 0,60 et les premières fleurs commençaient à paraître. Ces plants ne furent arrosés que deux fois en juillet, afin de m’assurer du degré de sécheresse qu’ils pourraient supporter. Ils ont continué leur végétation. Je pense même que la trop grande végétation des plants, en 1857, a retardé la fructification et la maturité des graines. Je fus obligé, le 10 août, de pincer tous les sommets des bourgeons pour favoriser la croissance des gousses. Enfin, le 10 septembre, les plants avaient la hauteur de 0®,80 à 0"90, et portaient, en moyenne, de 80 à 100 gousses, renfermant chacune de deux à quatre grains. (Suit une description de la plante.) Nous avons expérimenté, poursuit M. Lachaume, diverses variétés de Doliques qui, la plupart, ont besoin d’être ramés, et sont d’une matu- turité difficile sous notre climat. Cette dernière espèce a beaucoup mieux réussi. Nous espérons qu’elle pourra rendre d'importants services à l’agriculture par ses produits oléagineux et par ses larges feuilles, qui constituent un bon fourrage ; enfin, on peut l’employer, comme les lupins, à l’état d'engrais végétal, en l’enfouissant en vert. Elle est très rustique, vient parfaitement sur les terres médiocres, sablonneuses ou calcaires. Le rendement en grains est assez considérable : les pieds ont produit en moyenne, 183 grains, qui, frais écossés, font un dixième de litre et pèsent 58 grammes. Le litre de pois oléagineux contient 4800 grains et pèse 750 grammes. Enfin, indépendamment de ses qualités oléagineuses, le pois de la Chine peut être utilisé au point de vue culinaire, et forme un légume dé- licieux et d’un goût très fin. La cuisson en est très facile : on jette le LE SOYA. A9 grain, à l’état frais, dans de l’eau bouillante ; la pellicule se détache de chaque grain et surnage à la surface, on l’enlève. En trente minutes, la cuisson est effectuée et fournit un mets délicat, rappelant le pois, moins le principe sucré. 4858. T. V, p. 456. — Rapport sur la fondation d’un jardin d’accli- matation. « Nous devons encore aux missionnaires : » 1° » 2° » 3° Le pois oléagineux, nourriture excellente et dont on extrait une huile abondante. Son acclimatation est complète. » 1859.T. VI, p. 406. — M. Vilmorin présente un rapport sur les résul- tats que lui a fournis la culture de diverses plantes chinoises, rapportées par Ms Perny. Il entre dans quelques détails sur ses essais de fabrica- tion avec les pois oléagineux, du fromage chinois, nommé feou-fou. M. le baron Séguier fournit des renseignements complémentaires sur cette fabrication. 4859. T. VI, p. 520. — Compte rendu des essais de culture sur les plantes de la Chine rapportées par ME Perny, par M. L. Vil- morin. He-teou. Petit haricot à huile, ou Soya à grain noir. Paraît une plante délicate ; nous n’en avons obtenu que trois plantes maladives ; une seule a müri quelques graines. Haricot dont on fait le caseum chinois appelé teou-fou, qu'il serait utile d'introduire chez nous. Ce serait, dans les villes surtout, une vraie ressource pour les pauvres. Ta-pe-chouy-teou, était encore, d’après son grain, une plante du même genre; les graines n’ont pas levé. Ta-lou-teou s’est trouvé encore un haricot à huile ou Soya, comme l'indique la désinence teou, commune à toutes les plantes de ce genre. De celle-ci nous n’avons vu que l'herbe. C’est une petite plante presque naine, mais formant un buisson épais et d’une végétation vigoureuse. Nous en attendions un produit intéressant, d’autant que le grain semé était d’une jolie apparence ; mais la plante a été si tardive que les pre- mières gelées l’ont détruite au moment où elle montrait ses premières fleurs. Tsing-py-teou, autre plante du même genre, à gros grain, d’un vert brillant. Ses graines n’ont pas germé. Hoang-teou. C’est un haricot à huile (Soja), à gros grain lisse, plus jaune qu’à l’ordinaire. La plante s’est montrée un peu naine. Elle a fleuri et noué, mais n’a pas müri. (Beaucoup des plantes de la collection ont réussi ailleurs, même dans le voisinage de Paris). 1859. 4 novembre. — M. le docteur Sacc adresse, de Wesserling, une boîte contenant une certaine quantité dé pois oléagineux de la Chine 499 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. (Soja hispida), qu'il a reçus de Toulon, où ils ont été récoltés 4 M. le docteur Turrel. M. Sacc attire l'attention de la Société sur Putilité qu'il y aurait d’in- troduire ce précieux végétal dans notre colonie de la Guyane, où il pense que sa culture réussirait parfaitement, et présenterait des avantages inappréciables, comme plante oléagineuse. 1862. T. IX, p. 328. — Graines offertes par MY Guillemin. Hoang-Teou. Pois jaunes, dont les Chinois font le fromage appelé teou-fou. C’est le pois oléagineux par excellence. Ou-mi-teou. Pois à Soja, servant à la confection des pâtes, vermicelles, connu sous le nom de Pe-teou-s3e. 1862. T. IX, p.325. —- Graines offertes par M. Dabry. Houang-teou (Dolichos Soja); deux espèces : Houang-teou, H-teou. 1862, T, IX, p. 690. — Extrait d'une lettre adressée par M. Eugène Simon à M. le secrétaire général de la Société impériale d’acelimatation SUR LA FABRICATION DU SOJA Le Soja est un condiment dont on fait, au Japon, une consommation considérable et qui, il y a quelques années, eut en Amérique, en An- gleterre et en Hollande, comme aux Indes, où il avait été d’abord intro- duit, un succès marqué. Aujourd'hui, la vogue ne lui est plus guère restée qu'en Amérique; l'exportation en est faible pour les Indes, où on le remplace par un autre produit, et à peu près nulle pour l’Europe, qui y a renoncé, à cause de la difficulté de lui faire franchir, sans qu'il se corrompe, les chaudes latitudes du tropique. Ce n’en est pas moins un produit excellent, et qui offrirait à l'art culinaire des ressources de plus d’un genre, si l’on pouvait l'obtenir aussi bon qu'il l’est dans le pays d’où il vient. Or, rien n’est plus facile ; il n’y a pour cela qu’à le fabriquer sur place. C'est au Japon uue industrie très importante ; on en compte plus de dix usines dans la ville de Nangasaki, qui occupent chacune, en moyenne, une superficie de 700 à 800 mètres carrés, et qui en livrent chaque année, à la consommation, plus de 1,200,000 kilogrammes. Deux sortes de grains sont nécessaires à la fabrication du Soja : l’un est un haricot spécial qui a reçu le nom de haricot Soja, et dont une quinzaine de kilogrammes se trouvent compris sous le n°5 dans l'envoi que je viens de faire en France ; l’autre est l’orge ordinaire. On fait deux parts égales de haricots et d'orge : on fait cuire les pre- miers dans un même volume d’eau et l’on fait griller l’autre; puis, on les réunit dans de grands baquets dans lesquels on les verse peu à peu en les mélangeant le plus possible à l’aide de grandes spatules de bois. Lorsque le tout présente la consistance d’une pâte assez épaisse, on la place dans des moules de bois 1 pouce 1/2 de hauteur, 18 pouces LE SOYA. 193 de longueur et 8 pouces de largeur en œuvre. En arrangeant ce pain ou celte brique dans le moule, on doit faire en sorte que la face supé- rieure soit légèrement concave. On transporte ensuite ces pains dans des chambres hermétiquement closes, où ils doivent fermenter sur des étagères disposées autour et au centre de la chambre, Tous les murs et les ouvertures, à l’exception de deux vitres placées à hauteur d'homme, pour que de l’extérieur on puisse surveiller la fermentation, doivent être soigneusement matelassés de paille, fixée au moyen de lattes de bambou ou d’autres hois. La fermentation se produit au bout de très peu d'heures; mais si la température de la chambre était trop faible pour la décider, on pourrait la proyoquer en y plaçant un petit brasier. Cependant on ne doit qu’à la dernière extrémité recourir à ce moyen, dont l'effet ordinaire est de faire brunir les pains. La fermentation dure environ sept jours, pendant lesquels on a pu entrer une ou deux fois dans la chambre, afin de s’assurer qu’elle se faisait dans de bonnes con- ditions. Lorsqu'elle a été bien faite, les pains doivent avoir une teinte jaune doré uniforme, | On les retire alors et on les jette dans de grandes cuves de 6 pieds de hauteur et de 4 pieds 1/2 de largeur. On y ajoute de l’eau saturée de sel à chaux, dans la proportion de 2 kilogrammes pour 1 kilogramme de pain. On agite et l’on mélange au fur et à mesure que les cuves se remplissent. On doit alors laisser les cuves en repos pendant un an au moins mais lorsqu'on veut avoir des qualités de Soja extra-fines, ce repos se prolonge pendant trois ans. Quelle que soit la durée, on retire enfin la pâte des cuves ; on la met dans des sacs faits de chanvre, ou mieux de filasse de palmier, et on la porte sous la presse, Le Soja qui s'écoule pendant les premiers tours de la presse est de première qualité ; mais à cause du prix qu'il faudrait en demander, on nen trouverait pas le débit assuré; on renonce à cette qualité, excepté dans les fabriques des deux capitales de Yeddo et Miaco, où habitent un grand nombre de princes et de personnages riches qui peu- vent la rémunérer convenablement. Le plus généralement on ne fait que deux qualités : la première pro- venant de tout le jus qu’on a pu extraire par la presse, et qui est alors d’une bonne qualité moyenne, et la seconde qu’on obtient en faisant un second mélange de résidu de presse avec de l’eau salée qu'on laisse re- poser pendant six mois ; celle-ci ne se vend qu'aux pauvres. La jarre de Soja pesant 214 kil. 500 grammes, se vend au Japon 16 à 17 francs. Le Soja ordinaire de première qualité est une liqueur de con- sistance sirupeuse et de couleur brun foncé. C’est presque l'unique 494 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION, sauce de tous les mets japonais, riches ou pauvres. Elle accompagne parfaitement surtout le poisson. Les Européens de Chine et du Japon, qui en font plus ou moins usage, l'ajoutent au bœuf et au bouillon de bœuf, auquel elle communique uue couleur et une saveur des plus agréables. La caisse n° 10 de produits divers, qui fera partie de inon envoi, en contient trois qualités sous les n°5 18, 19 et 20. Le n° 18 vient de Miaco, mais il est possible que le voyage l’altère un peu. 1862. T. IX, p. 815. — Extrait de correspondance. Lettre de M. le ministre de la marine et des colonies annonçant l’envoi à la Société de pois Soja. 1862. T. IX, p. 974. — M. Quihou dit que le pois oléagineux (Soja hispida) de Cüine, est un fruit oléagineux très productif en Chine, mais presque nul ici. Les pays plus méridionaux pourront en tirer un bon produit. 1862. T. IX, p. 1064. — M. Jules Cloquet (de l’Institut), dans un rap- port, cite, parmi les végétaux dont l’acclimatation a réussi, le pois oléagineux de la Chine et du Japon (Soja hispida). 1863. T. X, p. 123. — M"° Delisse adresse à la Société des pois oléagineux cultivés et récoltés près de Bordeaux. 1865, 2"° série. T. II, p. 489. — Rapport de M. Quihou sur les cul- tures faites au Jardin d'acclimatation en 1865. Sous la fausse dénomination de pois, M. Renard nous a donné plu- sieurs variétés de Soja hispida, légume japonais dont la culture a été déjà plusieurs fois essayée sans succès sous nore climat. Nous n’avons pas été plus heureux que précédemment. 1866. 2e serie, T. III, p. 562. — Sur la fabrication du fromage de pois, en Chine et au japon, par M. Paul Champion. Le bulletin contient une description complète du procédé de fabrica- tion du fromage de pois. Mais l’auteur de cette description ayant publié un livre intitulé : Industrie ancienne et moderne de l'empire chi- nos, etc., nous avons comparé le texte du bulletin et du livre, et nous avons reconnu qu’il s’y trouvait des variantes. Le bulletin, d'ailleurs, ne contient pas les analyses que l’on trouve dans le livre ; c’est dans celui-ci que nous prenons la description et les analyses qui suivent : Le fromage de pois, qui est considéré en Chine et au Japon comme un aliment très important, présente un aspect analogue à celui du fro- mage à la pie; il se fabrique avec une espèce particulière de pois oléa- gineux, qui se consomment aussi directement et qui peuvent servir en outre à produire une huile de très bonne qualité et d’un prix assez élevé. La fabrication du fromage de pois est simple, mais elle exige beaucoup de soins. On commence par faire gonfler les pois dans de l’eau pendant vingt-quatre heures environ, eton les laisse égoutter dansun panier d’osier. Ensuite on les broie à la meule, en les mélangeant avec l’eau qui a LE SOYA. 495 servi à la macération, et qui a été mise à part. La meule employée à cet usage est formée de disques horizontaux en pierre dure. Celui qui est placé à la partie supérieure est percé d’un trou conique; l’appareil est mis en mouvement à l’aide d’une bielle articulée qu’un ouvrier fait mou- voir d’une main, tandis que de l’autre il jette des pois avec une cuiller dans la cavité de la meule supérieure. A chaque addition de pois, on ajoute une certaine quantité de l’ean de macération. Les pois, broyés par l’action de la meule, se transforment en une bouillie liquide qui s'écoule entre les meules, tombe dans une rigole circulaire et s’accumule dans un baquet. On verse cette bouillie sur un filtre formé d’une toile fixée à un châssis, et quand la filtration est trop lente, on agite la matière; pour que cette opération s’effectue facile- ment, on suspend le châssis au plafond à hauteur d'homme. Le liquide filtré, brassé à la main, est recueilli dans un bac en bois, et versé dans une chaudière où il est soumis à une lente cuisson. Cette chaudière est formée d’une bassine en fonte, entourée d’une espèce de baquet de bois; la surface métallique présentant une faible étendue, per- met de chauffer le liquide sans crainte de développer une brusque élé- vation de température, qui pourrait altérer la matière. Cet appareil est presque toujours employé par les Chinois pour la cuisson des matières organiques. Une seconde chaudière est disposée à côté de la première dans un même fourneau , en forme de parallélipipède, et reçoit l’action directe du foyer. Le liquide qui s’est écoulé de la meule, commence à se couvrir d’une mousse abondante vers la température de 100 degrés cen- tésimaux; on le maintient à l’ébullition pendant 10 minutes environ et on le transvase ensuite dans la deuxième chaudière, qui est soumise à une température moins élevée, par suite de la disposition du fourneau. La première chaudière, une fois vide, on la remplit immédiatement d’une nouvelle quantité de la liqueur filtrée; la pulpe égouttée sur le filtre de toile est lavée à l’eau, et le liquide qui s’écoule est employé à humecter les pois qui sont soumis au broyage; cette eau de lavage en- traine encore une quantité notable de matière utile. Quand la liqueur a été chauffée quelques instants dans la seconde chaudière, on la verse dans de grands baquets, où elle se refroidit. On a soin de Pagiter à l’aide de la main, et de lui imprimer un mouvement de rotation; la mousse qui se forme se réunit au milieu de la surface, et on l’enlève au moyen d’une cuiller en cuivre. Après quelques minutes de repos, le liquide se couvre d’une pellicule épaisse, que l’on enlève sans la déchirer avec une baguette et que l’on fait sécher en fichant la baguette dans un mur. Il se forme quelquefois une deuxième pellicule que l’on traite de la même manière. La matière ainsi solidifiée à Ja surface du liquide est employée dans l'alimentation; on la mange, soit fraîche, soit sèche, et son goût n’est pas désagréable. Le liquide qui reste dans le bac est destiné à produire le fromage Fa 426 SOCIÈTÉ D'ACCLIMATATION. pois ; on l’additionne d’abord d’une petite quantité d’eau, mélangée de plâtre, qui a été préalablement cuit dans le fourneau qui sert à l'opéra- tion; on y vérse enfin quelques gouttes d’une solution concentrée d’un sel provenant des maraïs salants (d’après nos analyses, ce sel n’est autre que du chlorure de magnésium). On brasse légèrement le liquide pour former une masse bien homogène qui bientôt se coagule et prend l’état solide. Le plâtre ajouté a certainement pour effet de coaguler la caséine des pois. Quant au chlorure de magnésium, il est assez difficile de défi- nir le rôle qu’il doït jouer; où né l’emploie, du reste, que dans certaines villes de la Che. Le ffomage de pois formé est versé, encore chaud, dans des châssis A boïs carrés, ‘de 7,40 dé côté et de 0"05 de hauteur. Ces châssis, super- posés deux à deux, $ont placés à côté les uns des autres sur une grandé table dé pierre dont les bords longitudinaux sont creusés en rigoles ; les châssis placés sur la table sont fermés, à leur partie infé- rièure, par un linge fin, à travers lequel l’eau que rénferme le fromage peut s’écouler. Quand le fromage de pois est suffisimment égoutté, on lé comprimé dans les châssis où il ésf emprisonné, en posant à la partie supérieure une planche chargée de poids; quand le volume de la matière est réduit dé moitié, on enlève les châssis et le fromage qu’ils renferment s’éxpédie quelquefois à de grandes distances. l suffit, pour le transport, dé fermer lés châssis avec des planches clouées à l’aide de chevilles en bambou. Arrivé à destination, le fromage de pois sé débité an petits fragments au moyen d’un large couteau + métal. Lé fromage de pois est généralement d’un blanc grisâtre et offre l'aspect d'üné geléé; il ne se conserve pas plus d’une journée à l époque dés grandes chaleurs, ét, pour le préserver d’une altération si rapide, on le mélange genétätérnent avec du sel ou des sauces de diverse na- ture. Il peut alors se garder plusieurs années. Un morceau de fromage de pois gros comme le poing se vend deux sapèques, c’est-à-diré un centime. Les marchands de fromage de pois livrent aussi à la consommation le liquide chaud, non coagulé, dont nous avons précédemment parlé; les Chinois pauvres se nourrissent de cètte substance, d’un goût fade, mais nullement désagréable. Les bouti- qués où l’on vend ce fromage présentent, à certains moments de la jour- née, un curieux aspect; des ouvriers chinois viennent en grand nombre achétér une portion de fromagé liquide qu’ils emportent dans de pétites tasses ; d’autres absorbent sur placé le fromage coagulé. Pour bien des gens de la classé pauvre, le répas du matin cousiste uniquement én une tasse de fromage de pois liquidé, dans lequel ils font trempêr quelques gàteaux frits à Phuïle (1). La fabrication du fromage de pois 1) Ces gateaux ne sont probablement dutre chose que des tranches de fromage frites dans l'huile de’ pois oléagineux. P. Léa De LE SOYA. 497 À s'exécute sur une grande échelle dans la plupart des ports de la Chine que nous avons parcourus, depuis le sud jusqu’à Pékin, et dans quel- ques villes du Japon que nous avons pu visiter. Le fromage de pois est assez agréable au goût; il pourrait rendre de grands services à l’alimentation des Européens, si on arrivait à cultiver les graines qui sont la base de sa préparation. Le fromage de pois, frit dans Ja graisse comme les pommes de terre, forme un mets très délicat. Les graines qui servent à préparer ce fromage renferment souvent 17 0/0 d’une huile limpide dont la saveur n’est pas désagréabte. Nous ajoutons aux renseignements qui précèdent quelques résultats analytiques que notre collègue, M. Lhôte, et nous, avons er sur les pois oléagineux et le fromage : POIS DE CHINE (pour 100). À l’état normal. A l’état sec. et. À. traurito) Quuan. . 15,07 Cendieg LD RE Le dt à 4 4,63 5,45 Matières grasses. . ........+.. 12,98 15,28 AOL AE à 0: PER PP da 0,19 6,81 FROMAGE DE POIS (pour 100). A l’état normal. A l’état sec. 20 MORE DUPASTTS Ad à « 90,37 Cendres ..... RÉ Et #. 0,76 7,89 Matièrés grasses su. 5. so. 2,36 24,50: BOL... le ado btérdototstets (re 0,78 8,09 MATIÈRE COÂGULÉEÉ PENDANT LA PRÉPARATION DU FROMAGE (pour 100). À l’état normal. A: l’état sec. Re tas hache 33 9,36 Cendres. …,… ERP CIE 4,01 4,42 1.711 RACE NA EONIRNROMRNREES 9,78 10,71 Cette matière coagulée renferme 11,19 0/0 d'azote, déduction faite de l’eau et des cendres. PRÉPARATION DU FROMAGE Pois employés. :......... | Er 120 gr. à l'état normal. Fromage obtenu. ..., 22", 2 T84 gr. ADR SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. ou bien : Pois secs employés............ 101 gr. — Azote 6,94 Fromage sec obtenu......... . 17,71 — Azote 1,43 Matière coagulée normale...... 1,085 — Azote 0,105 : 1,535 1869, 2° série. T. VI, p. 134. — Rapport sur les cultures faites au Jardin d'acclimatation, par M. Quihou. Dolic Soja (Dolichos Soja) Lé- gumineuses (Japon). Les fruits arrivent trop tard à maturité sous le climat de Paris, pour que l’on puisse en recommander la culture (1). 1876. 3"° série. T. III, p. 226. — Correspondance des membres chep- teliers. Lettre de M. le secrétaire de la Société d’horticulture de l’arrondisse- ment d’Étampes (Seine-et-Oise). Soja hispida. Semé le 5 mars, a germé lentement et a fini par pour- rir, résultat de la température excessivement basse de ce printemps. Semé le 12 avril dans un terrain silico-tourbeux, il s’est élevé assez haut, malgré la sécheresse, et a donné ses premières gousses le 27 juillet; il aurait besoin de soutien dans ce sol. Semé le 3 avril dans un champ un peu siliceux, il est entré en fleurs le 3 août. La plante se tenait bien, 30 centimètres de hauteur. Cette dre- nière culture lui convient mieux si l’on a en vue la récolte de la graine. Dans les marais, la maturité des graines ne se fait qu’à la mioctobre. Une chose à considérer, c’est que cette plante occupe le terraintoute la saison. Quelques graines ont été semées en pots, sous châssis, et repiquées en pleine terre. La plante est restée plus petite ; les gousses ont été plus nombreuses, mais ont müri cinq ou six semaines plus tôt. 1876. 3"° série. T. III, p. 457.— Correspondance des membres chep- tehiers. Lettre de M. le secrétaire de la Société d’horticulture de larrondisse- ment d'Étampes. Ainsi que le relatait notre dernier rapport, nous n'avions pas pu nous prononcer encore sur le Soja hispida. Cette graine ne laisse rien à désirer. Comme qualité, elle est parfaite. Afin d’en bien juger, nous l’avons fait cuire à l’état sec, uniquement à l’eau et dégustée sans autre addition qu’un peu de sel. Ainsi préparée, elle pro- ocède à la fois, comme goût, du haricot, de la lentille et du pois. Elle est fort tendre et double exactement de volume en cuisant à grande eau. La digestion en est facile. Bien que ce légume cuit soit excessivement tendre, les ménagères devront prolonger assez longtemps l’ébullition. (1) 11 s’agit certainement d'une espèce japonaise. Nous n’en possédons pas encore qui mürisse sous le climat de Paris, mais nous sommes loin d’avoir ex- périmenté toutes les variétés hâtives du Japon. P. LE SOYA. 229 Nous avons fait trier avec soin les gousses renfermant le maximum de grains, c’est-à-dire trois (une seule en contenait quatre), afin de voir si par une culture soignée, il serait possible d’avoir un réndement plus considérable ; mais, quoi qu’il puisse résulter des bons soins donnés à la culture, ce produit, tel qu’il est, est digne de figurer, par sa qualité, au premier rang parmi les bons ; aussi est-il l’objet de toute notre attention. 1878, 3%° série. T. V, p. 90. — Sur les vins et eaux-de-vie fabriqués en Ghine, par M. P. Dabry de Thiersant. À Canton, on fait le Kiu-tsee (1) d’une autre manière : On prend 75 livres de bon riz de la récolte d’été (le riz rouge, hong- my, est employé de préférence), 27 livres de Dolichos Soja, 4 onces de vieux Kiu-tsee et 14 livres de feuilles de Chan-Kiue (Glycosmis citrifolia) pulvérisées. On fait d’abord sécher à l’air ces feuilles de Glycosmis et on achève la dessication au moyen de la chaleur d’une étuve, en ayant soin de les recouvrir d’un drap pour que leur huile essentielle ne s’évapore pas. Le Glycosmis citrifolia est un arbre qui croît principalement dans la province de Kouang-tong. Les fabricants de Kiu-tsee prétendent que sans ses feuilles, il est impossible d’obtenir de bon ferment. Aussi le Kiu-tsee de Canton est-il recherché dans tout l’empire. Le Glycosmis citrifolia existe-t-il en France ? Dans le doute, j'ai l’honneur de vous adresser quelques plants de cet arbre précieux, dont l’acclimatation pourra être de quelque utilité pour notre pays (2). Mais revenons à notre sujet. Les Dolichos Soja sont cuits à l’eau douce pendant vingt-quatre heures dans une marmite en fonte. Le riz se cuit également dans une grande marmite en fonte. Lorsque l’eau bout, on y jette le grain que lon retire après dix ou douze minutes. Le feu doit être poussé rapide- ment et l’eau ne doit pas être trop abondante, pour que le grain soit mieux saisi. On étend ensuite le riz sur une table en bois, où deux hommes le remuent avec des pelles en bois. Quand il est refroidi, on répand sur sa surface les pois, la farine de feuilles de Glycosmis et le ferment pulvérisé. On brasse et on pétrit toutes ces matières pour qu’elles s’incorporent ensemble, et on les met dans une auge, où elles sont foulées avec les pieds pendant quinze minutes. Quand la masse a pris la consistance d’une pâte, on forme avec elle, au moyen de moules, des briques ou pains rectangulaires de six pouces de longueur sur un (1) Le Xiu-tsee est un ferment employé par les Chinois pour fabriquer un vin factice et leur eau-de-vie. P. (2) Ces plants ont été remis au Jardin d’acclimatation. Le G. citrifolia n'existe pas chez nous, il est originaire des parties chaudes de la Chine. C'est une belle plante dont les fruits, de la grosseur d’une noisette, sont doux et juteux et mürissent dans nos serres. o 3° SÉRIE. T. VII. — Septembre 1880. 29 430 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. pouce et demi d'épaisseur, et dont le poids s'élève à une livre. Ges pains, sortis du moule, sont rangés verticalement sur une planche qui recouvre le sol. Sur la planche est un lit de grains de riz secs sur lequel sont dressés les pains qui se touchent tous. Avant de les dresser, on applique les deux faces sur la couche de grains de riz. Après huit ou dix heures en été et dix-huit ou vingt heures en hiver, on enlève le drap et on voit si la fermentation s’est opérée dans de bonnes conditions. Si la couleur de la pâte est devenue grisâtre et si des boursoufflures apparaissent à la surface des pains, on les sépare de suite et on les dispose de nouveau verticalement en formant des carrés vides. Quand après quatre ou cinq jours, la fermentation est terminée, ce que l’on reconnaît facilement à la teinte blanchâtre que revêt chaque pain, on les transporte sur des espèces de filets, tendus en forme d’étagères, dans une chambre bien close, où on les laisse sécher sept ou huit jours pendant l’été et quatre ou cinq jours pendant l'hiver. On les expose ensuite au soleil pendant deux ou trois jours, sur des claies inclinées enfin, on les met pendant vingt-quatre heures dans une étuve, recou- verts d’un drap. La dessication est alors complète, et on peut les conser- ver pendant deux ou trois ans. 1879, 3e série. T. VI, p. 668. — Cette note est un résumé de tout ce qui a été publié jusqu'à ce jour sur le Soja. Nous ne la reproduisons pas pour éviter les répétitions. 1880, 3° série. T. VII, p.248. — M. Paillieux fait passer sous les yeux de assemblée un modèle réduit d’un appareil employé en Chine pour broyer les graines du Soja hispida, lesquelles servent à la fabrication du fromage connu sous le nom de teou-fou. Suit la description du procédé de fabrication de ce fromage. CHAPITRE PREMIER LE SOYA EN BOTANIQUE La plante qui nous occupe reçut de Linné le nom de Doli- chos Soja (Species plantarum, 1621). Jacquin la figura plus tard dans ses Zcones plantarum rariorum, p. 148. Mœnch l’étudia ensuite. Ne lui trouvant pas les caractères des véritables Dolichos; ne pouvant, d’un autre côté, la ratta- cher au genre Phaseolus, il crut devoir en faire un genre spécial et lui donna le nom de Soja hispida (Method. plant. hort, bot. et agri Marburgensis, 1794, p. 153). LE SOYA. 431 MM. Bentham et Hooker n’ont pas admis ce genre; pour eux, cette plante n’est autre qu’une véritable Glycine. C'est aussi l’opinion de presque tous les botanistes modernes. Miquel affirme qu’il existe deux espèces de Soja au Japon, Prolusio floræ Japonicæ (1). Le Glycine hispida (Soja hispida, Mœnch). Le G. Soja, Sieb. et Zucc. D’après lui, les légumes du G. Soja sont continus intérieu- rement, c’est-à-dire qu'ils n’offrent pas les étranglements et les cloisons celluleuses qui existe dans le G. hispida. Ces espèces paraissent très voisines à MM. Franchet et Sa- vatier (Enumeratio plantarum in Japonia crescentium). CHAPITRE II LE SOYA AU JAPON (2) Le célèbre voyageur et naturaliste Kæmpfer, l'un des pre- miers, sinon le premier, à fait connaître la plante qui nous occupe (3). Nous ne résistons pas au désir dé raconter le voyage durant lequel 1l vit le Daïzu, et s’en fit enseigner les usages. Kæmpfer arriva, en septembre 1689, à Batavia, qu'il quitta le mois de mai suivant, et s’embarqua en qualité de médecin de l'ambassade que la Compagnie hollandaise envoyait tous les ans au Japon. Il obtint la permission d’aller à bord du vaisseau qui devait toucher à Siam, et enfin, le 25 septembre, 1l descendit à terre dans la petite île de Desima, près de Nangasaki. Par les ser- vices qu’il rendit aux Japonais, par sa complaisance, par sa libéralité, il s’insinua dans l'amitié et la familiarité des inter- (1) Il en indique plusieurs autres dans sa Flora indie Batavæ. (2) Nous devons à l’inépuisable obligeance de M. le docteur H. toutes les notions que nous avons acquises sur le Japon. (3) Kæmpfer, Engelbert, médecin et voyageur célèbre, né le 16 septembre 1651; à Lemgo, dans le comté de Lippe, en Westphalie, mort le 2 novembre 1716; BE; 432 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. prètes et des officiers, et les gagna si bien qu'ils ne refu- sèrent de répondre à aucune de ses questions et que, lorsqu'il se trouvait seul avec eux, ils lui révélaient mème les choses sur lesquelles ils sont obligés à un secret inviolable. Un jeune homme, qu'on lui avait donné pour le service, et en même temps pour étudier sous lui la médecine et la ch1- rurgic, ayant trailé avec succès, sous sa direction, le principal officier de Desima, reçut la permission de ne plus quitter Kæmpfer. Celui-ci enseigna le hollandais à son élève, qui, par recon- naissance, lui apportait tous les livres qu'il pouvait souhaiter. Ainsi, maloré la jalousie et la défiance du gouvernement Japo- nais, Kæmpfer fut à même de satisfaire sa curiosité sur la plupart des points qu’il désirait connaître. Quand le directeur du commerce hollandais partit pour Yédo, le 10 février 1691, Kæmpfer laccompagna et eut ainsi l’occasion de voir l’inté- rieur de l'empire. L'année suivante, 1l fit le même voyage avec un autre directeur. Il quitta Nangasaki le 31 octobre (1). Le cinquième livre de son principal ouvrage : Amænitatum exolicarum politico-physico-medicarum fasciculi quinque, Lemgoviæ, 1712, in-#°, figures, conitent la description des plantes du Japon, que l’auteur a rencontrées durant ses voyages dans ce pays. Kæmpler cite et décrit le Soya hispida » Daidsu (2), nom scientifique et vulgaire, surnommé Mame, c’est-à-dire graine alimentaire par excellence. Haricot dressé, à gousses de Lupin, à graines blanches du gros Pois; haut de quatre pieds et peu développé. » Il s'élève sur une tige rameuse inégalement ronde, velue. » Ses feuilles sont celles du Haricot des jardins, à poils plus rudes sur leur face inférieure. Il épanouit au mois d’août, à l’aisselle des feuilles, des fleurs réunies sur un pédoncule (1) Eyriès. (2) 4 se prononce comme dans papa, #4 comme ou, e toujours comme s’il était surmonté d’uu accent aigu, P. LE SOYA. 433 commun, d’un blanc bleu, très petites, semblables à celles de la Lentille, avec l’étendard et les pétales droits, à peine étalés, auxquelles succèdent des gousses nombreuses, longues de deux pouces à peine, à poil rude et long, semblables aux gousses de Lupin à fleurs jaunes, contenant deux graines, ra- rement trois, pareilles de forme, de volume et de saveur au pois des jardins, un peu comprimées cependant, à ombilie brun. » LE MISO, D'APRÈS KÆMPFER « Pour obtenir le Miso, on prend une mesure de Mame ou Haricots Daeds que l’on fait cuire très longtemps dans l’eau, jusqu’à ramollissement complet et que l’on réduit en pulpe molle en les écrasant. On continue ce mode de broiement pour mélanger à la pulpe quatre mesures de sel en été, nombre qui est réduit à trois en hiver; car le produit est de qualité d’autant plus irréprochable que la quantité de sel est moindre; j'ajoute, toutefois, qu'il se conserve moins longtemps. » On ajoute ensuite, et on mêle, une mesure (de volume égal à celui des Haricots) de Xoos ou riz décortiqué, un peu cuit à la vapeur d’eau douce; puis on dépose, après refroidis- sement, dans un cellier chaud, pendant vingt-quatre ou qua- rante-huit heures, jusqu'à refroidissement et contraction. Cette mixture, de consistance de bouillie (de pulpe ou de ca- taplasme), est introduite dans un vase en bois qui a contenu de la bière appelée vulgairement Sache. Avant d’en faire usage, on garde ce produit un ou deux mois. » Le Koos donne à la pulpe une saveur douce, et sa fabrica- tion demande, comme la polenta des Allemands, la main habile d’un maitre. Aussi en est-il qui s'occupent uniquement de sa préparation; puis on purifie le produit obtenu. » 484 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. LE SOOJU (SHOYU) « Pour fabriquer le Sooju on prend des Haricots Daeds cuits au même point et une quantité égaie de Muggi ou Froment et autant d'Orge ou de Seigle grossièrement pulvérisé; cette dernière semence donne un produit plus noir. En résumé, on emploie une mesure de chaque substance. On mêle les Hari- cots avec le Froment broyé; on couvre d'un linge et on laisse reposer cette mixture pendant vingt-quatre heures pour la faire fermenter. On couvre alors du sel prescrit la masse intro- duite dans un pot d'argile, en délayant deux mesures d’eau commune avec la moitié de la dose ; ceci fait, le lendemain on agite la masse avec une spatule; on recouvre, et on continue d’agiter plusieurs jours de suite, une fois au moins, et de pré- férence deux ou trois fois. » Après trois mois de préparation on filtre la masse et l’on exprime la liqueur que l’on conserve dans des vases en bois; la limpidité et la LR à de cette liqueur sont en rapport avec son âge. » Kæmpfer cite ensuite deux variétés de Soja : » Siuku, vulgô, Kuro mame, c’est-à-dire Haricot noir, espèce ou variété à graines noires du Haricot Daidsu. Siuku, variété naine, médicinale, à graines noirâtres, dont trois ou quatre réduites en poudre sont administrées en potions aux asthmatiques. » Rien n’est changé depuis deux cents ans dans 1ef cp de fabrication du Miso et du Shoyu et la consommation n’en a pas diminué. Ces produits sont encore au Japon d’absolue né- cessité. Les renseignements que nous recevons de ceux de nos nationaux qui visitent ou habitent le Japon, ne différent pas sensiblement de ceux que recueillit Kæmpfer en 1689 ; mais le savant voyageur n’a rien dit du To-fu, fromage fabriqué avec les graines du Soya; nous avons à combler cette lacune. Il s’est particulièrement occupé de l'espèce qui sert à fabri- quer le Miso et le Shoyu, et n’a cité que trois ou quatre va- riétés, tandis qu'il en existe probablement une trentaine. Il LE SOYA. 439 serait d’une extrême importance de se procurer et de cultiver comparativement toutes ces variétés de Soya. Les unes sont hâtives, les autres tardives. Ces dernières ne peuvent être utilement introduites. Les unes sont employées comme légume à l'alimentation directe de l’homme, comme les Haricots, les Fèves, les Pois, les Lentilles, etc, ; les autres reçoivent des préparations plus ou moins compliquées, qui en font de véritables plantes industrielles. Le choix à faire parmi ces variétés est impraticable de loin. Il faut les recevoir toutes, les cultiver toutes, les déguster toutes, et ne rejeter qu'après expérience complète celles qui ne devront pas être conservées. Pour aider à l'introduction de ces variétés, nous donnons la liste de celles dont nous possédons les noms. 4 Go-guwatu no mame (1). Haricot du cinquième mois. 2 Use mame — précoce. 3 Nakate mame — de demi-saison. 3 (bis) Okute mame — tardif, 4 Maru mame — rond. 5 Siro teppo mame — blanc, en balle de pistolet. 6 Kuro mame — noir. 7 Kuro teppô mame — noir, en balle de pistolet. 8 Ko isi mame — petite pierre (Ko ou Go). 9 Awo mame — vert. 10 Kage mame — à pointe. 11 Aka mame — rouge, 12 — — même espèce. 13 — — autre espèce. 14 — — autre espèce. 15 — — autre espèce. 16 Tsya mame — Thé (Tcha). 17 — — même espèce. 18 —— — autre espèce. 19 Kuro-Kura-Kake mame — à selle noire. 20 Aka-Kura-Kake mame — à selle rouge. 21 Fu isi mame — panaché (Udura mame H. de caille). 22 — — même espèce. 23 — — même espèce. (1) Prononcer go-gals no mame. 436 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. Cette nomenclature est extraite d’un ouvrage japonais intitulé : Explication, avec figures, des arbres et des plantes nouvellement déterminés. 24 Ki mame — Mame jaune. 95 Konrinza M; Ds. 26 Ichia mame — Mame thé. Ces trois derniers noms sont extraits d’un ouvrage intitulé : Le Japon à l'Exposition universelle de 1878, écrit en français par un Japonais. Extrait d’une lettre qui se rapporte à l’un des Mame de la liste ci-dessus, et qui nous est adressée par un orlenta- liste : «Il s’agit du Nakate-Mame. Je traduis littéralement : La graine qui se trouve au milieu (de la cosse) est d’une couleur blanc jaunâtre. En général, sa forme et sa cou- leur sont semblables à celles du précédent Mame. Il est cependant plus grand et plus délié que cette autre espèce. Bien que, suivant que la graine vient de bonne heure ou tard, la forme et la couleur diffèrent (1), cependant ce n’est rien autre chose que ce qui est figuré ci-dessus (2). Ce Mame est cultivé sur une grande échelle dans toutes les provinces. Il sert à faire du Miso ; de là vient qu’on l'appelle aussi Wiso-Mame. » Le Mame n° 9 de notre liste n’est pas sans mérite : « Les Soja ordinaires, nous écrit-on, du moins la variété blanc jaunâtre, la plus employée pour faire le Shoyu, le To-fu et le Miso, ne sont pas habituellement mangés en nature. Les Soja noirs et verts sont quelquefois mangés comme nous man- œeons les Haricots secs. Une variété à gros grains verts se mange assez souvent au Japon après lavoir grillée, moulue et mêlée avec du sucre. Les enfants aiment cette espèce de Ra- cahout ou de Révalescière, et la mangent à pleine poignée. On ne fait, à ma connaissance, aucune pâte ni aucun gâteau avec les Soja. » | Le Mame thé se mange aussi en nature. Il est probable que plusieurs autres variétés se mangent de même, mais nous (4) Observation intéressante. (2) Nous avons dit que notre liste était extraite d’un ouvrage avec figures. LE SOYA. A+ l'ignorons. Ce que nous pouvons dire, c’est que tous les Maume peuvent servir à faire du Maiso, du Shoyu et du To-fu. Notre obligeant correspondant, le docteur H. à apporté un oros Mame, blanc jaunâtre, le plus cultivé pour la fabrication du Miso, du Shoyu et du To-fu (1), mais malheureusement trop tardif pour notre pays, où l'été est trop court, et il a dû s’en tenir, dans sa culture, au petit Mame de Chine, à grains ronds jaunâtres. Ce dernier est beaucoup moims beau, mais mürit parfaitement. C’est celui que l’on cultive à Étampes et à Mar- seille et que nous cultivons nous-même. On le reçoit à Genève directement de Chine. Nous avons le regret d'ajouter que toutes les variétés que le docteur H. à vues au Japon lui pa- raissent être trop tardives pour la France. La culture des # ame au Japon est celle des Haricots; mais les plantes demandent à être beaucoup plus espacées et ré- sistent mieux aux petites gelées d'automne. Les Japonais ne font pas d'huile de Soja. Ils n’emploient que l’huile de Sésame pour la cuisine et l’huile de Colza pour l'éclairage. Ils emploient d’autres huiles, extraites des fruits des différents arbres, à des usages industriels. Dans la partie du Japon que notre correspondant habitait, on donnait la paille du Sova aux animaux. À Satsouma, dans l'extrême Sud, on donnait aux Chevaux fins des rations de graines de Daïzu, et l’on prétendait que c’était une nourriture bien meilleure, mais plus chère que l’Orge nue. Les Chevaux mangent très bien le Daïzu, tant cru que cuit. Voici ce que dit du Mame l'ouvrage intitulé : Le Japon à l'Exposition universelle de 1878. «Le Mame sert à de nombreux usages, car on peut non seule- ment le manger cuit et réduit en farine, mais encore l’emplovyer pour la fabrication du Shoyu, du Maiso et du To-fu. Le Mame, son enveloppe, ses feuilles et sa tige servent à nourrir les Che- vaux; on s’en est également servi tout dernièrement, à titre d'essai, pour nourrir les moutons, et les résultats obtenus ont prouvé que c'était la meilleure nourriture qu’on püt leur donner. (1) Probablement le Nakate. p. 438 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. » Le To-fu se fait avec deux espèces de Mame bouillis (1), savoir : le Shiro-Mame et le Ki-Mame; il peut, une fois pressé et durci, se conserver longtemps. Le Yuba est une pâte analogue (2) faite avec les mêmes ingrédients. » Notre correspondant professe un parfait mépris pour le Miso. Il nous donne cependant, pour sa préparation, une recette que nous reproduisons parce qu’elle est très simple et ne prescrit pas, comme celle de Kæmpfer, l'emploi de Koos, ou riz décortiqué mêlé au Daizu. « Le Miso, nous dit-il, est une pâte plus ou moins fermentée faite avec des Daizu (Soya). Cela s'emploie à faire une espèce de soupe qui est le déjeuner de presque tous les Japonais. C’est très mauvais, j'en ai mangé quelquefois en voyage, n’ayant pas autre chose sous la main, mais ce n’est nullement une acquisition désirable, Quant à fabriquer du Miso, c’est très simple, On fait bouillir, ou plu- tôt cuire à la vapeur, les Daïzu, puis on les pile en y àjoutant un peu de sel, On tasse cette pâte dans un tonneau, et au bout de deux mois elle est à point. «Le Miso à un goût d’aigre et de demi-gâté aussi peu enga- ceant que possible. La seule difficulté qu'il y ait 1ei (en France) pour toutes les préparations de Daïzu, c’est de se procurer de l’eau non calcaire. Il faut recueillir de l’eau de pluie ou employer de l’eau distillée, tandis qu’au Japon, du moins dans la partie que j’habitais, l’eau des ruisseaux, des puits et des rivières ne contient pas trace de chaux. » Nous avons indiqué plus haut, d’après Kæmpfer, les pro- cédés usités, de son temps, pour la fabrication du Shoyu. Les Bulletins de la Société d'acclimatation, reproduits dans l’in- troduction, ont décrit les procédés employés aujourd’hui par l'industrie. L'importance de ce produit est telle, que nous devons indi- quer encore deux recettes: l’une, parce qu’elle est infiniment plus simple que celle des fabricants spéciaux et que notre cor- respondant l’emploie pour faire du Shoyu, à l'usage de sa maison ; l’autre, parce qu’elle prescrit une préparation parti- (1) C’est le lait du Mame que l’on fait bouillir. P. (2) Nous n'avons pas réussi à apprendre ce que peut être le Fuba. P. mio À és dos ES LE SOYA. 439 culière du sel destiné à la fabrication du Shoyu, prescription que ne présentent pas les autres recettes. Le Japon à l'Exposition universelle de 1878. « Le Shoyu, qui est un des condiments indispensables à la nourriture japonaise, se prépare de la manière suivante : on commence par séparer le froment décortiqué des grains qui sont mal mûris ou avariés et l’on enlève les petits cailloux ou autres corps étrangers qui s’y trouvent mêlés. Ce grain est ensuite grillé, puis moulu grossièrement et l’on y ajoute alors une certaine quantité de pois (Soja) bouillis et refroidis. Le tout, laissé dans une chambre chaude, se transforme en levüre au bout de trois ou quatre jours, et l’on y ajoute du sel. » Ces trois matières entrent dans le mélange en proportions égales. D’après les anciens procédés, on mélangeait un to d'orge, trois sho de froment et un to de pois, ou bien encore un to de pois, trois sho d’orge et sept sho de froment. Dans l’un et l’autre cas, le mélange était grillé et délayé avec deux to d’eau et un to de sel. » Lemeilleur sel est celui Dako, dans la province de Havima. Le sel, pour être propre à la fabrication du Shoyu, est traité de la manière suivante : on prend le meilleur sel possible et on le met dans une boîte où on le laisse séjourner pendant cinq à sept mois. Il se forme alors, au fond de la boîte, une sorte de saumure qu’on laisse de côté; on enlève ensuite la couche supérieure du sel que l’on fait bouillir dans une chau- dière, puis on transvase le liquide et on le laisse reposer. Quand toutes les impuretés se sont déposées au fond, on décante le liquide et l’on y ajoute la levûre décrite plus haut. Le tout est agité deux outrois fois par jour, depuis juin jus- qu'à septembre. » Après un certain laps de temps, le mélange devient pâteux; on continue pourtant à l’agiter, et, au bout de quinze, vingt et même quelquefois de trente mois, on obtient le Shoyu. » Le mélange est alors versé dans des sacs en coton, puis pressé, ce qui termine l’opération. 440 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » Le Shovu, une fois filtré, est bouilli, puis refroidi; on enlève alors ce qui peut y rester de lie, puis on le conserve dans de petits barils. » Le résidu du pressurage du Shoyu de première qualité est employé ainsi qu'il suit: on prend cinq to de ce résidu, on y ajoute un to d’eau, puis on l’agite, on le presse, on le fait bouillir, on y ajoute deux to de sel, on le fait reposer et on le décante. Ge nouveau mélange est alors ajouté en plus ou moins orande quantité aux différentes qualités de Shoyu. » Recette pratiquée en France par notre correspondant. « Je fabrique, nous dit-il, d’assez bon Shoyu en rempla- çant, au besoin, comme du reste on le fait souvent au Japon, les Daïzu par des pois. Les Japonais lui substituent même souvent des fèves, mais elles donnent un produit inférieur. » Voici la recette de la sauce telle que je l’ai apprise au Japon : on prend en volume deux parties d’orge nue ou de blé et trois parties de Daïzu. On fait macérer pendant un jour et une nuit dans de l’eau non calcaire; puis on fait cuire à la vapeur jusqu’à cuisson complète. Il ne faut pas que les grains se défassent, mais qu’ils soient tendres. On mélange les deux orains, puis on les étend en couches de 2 à 3 centimètres d'épaisseur dans des caisses qu’on tient dans un endroit un peu chaud, ni trop sec, ni trop humide. Les grains moisissent en douze où quinze Jours, suivant la saison. Le meilleur temps est le printemps ou l'automne. [1 faut que la moisissure soit d’un bleu verdâtre, épaisse et ressernblant à du velours. » Les grandes moisissures blanches ou noires ne valent rien, et il faut les enlever dès qu’on s'aperçoit de leur appari- tion. Quand les grains sont complètement couverts de moisis- sures et forment une seule masse, on les expose au soleil. Quand ils sont secs, on les frotte entre les mains, puis on les vanne pour les débarrasser de la poussière produite par les débris des moisissures. À ce moment, on prend, toujours en volume, deux parties de sel pour trois parties de grains moïisis ; on les met dans des tonneaux ou des vases de terre avec une quantité d’eau suffisante pour recouvrir le tout de trois ou LE SOYA. AAA quatre doigts de liquide. On n’a plus qu’à remuer de temps en temps le mélange et à attendre de trois à six mois, après les- quels on n’a plus qu’à écouler la sauce en la passant à travers un tamis. Elle peut se conserver en tonneaux ou en bouteilles pendant plusieurs années et, à mon goût, remplace assez bien, dans les apprêts, le bouillon ou le jus de viande rôtie. > J’ignore, ajoute notre correspondant, quelle est l’expor- lation du Shoyu et je ne sais aucun chiffre relatif à la con- sommation intérieure; mais, c'est le fond de la cuisine japo- naise. Gela y remplace le beurre, l'huile, la graisse et le jus de viande. Tout, légumes, poissons, pâtes, est accommodé ordinairement avec le Shoyu. Il n’y a pas de village, si petit qu'il soit, qui n’en ait des fabricants ; il s’en fait, en outre, beaucoup dans les maisons particulières. » Pendant mon séjour au Japon, le prix du Shoyu variait, suivant sa qualité, de 8 à 12 sen, 40 à 60 centimes le mas, c'est-à-dire 1,80. » Ne prenez, je vous prie, mes renseignements que comme relatifs à la partie du Japon comprise entre To-Kio (Yédo) et l'extrémité sud-ouest de la grande île, que les Européens s’obstinent à appeler Nippon. Cest dans cette partie, et surtout dans les divisions appelées San yo do et San yu do, que j'ai pu voir les choses par moi-même. Quand, par hasard, je vous parle du Nord et de lextrême Sud, c’est d’après des rensei- onements et non pas de visu ». FROMAGE DE DAIZU (TO-FU). On fait tremper les Daizu pendant vingt-quatre heures dans de l’eau dépourvue de calcaire. Nous n’avons guère que l’eau de pluie ou l’eau disullée qui puisse convenir (1). Au Japon, l’eau des rivières ne contient pas trace de chaux. Les grains ramollis sont broyés dans un petit moulin à main, en pierre dure, ressemblant beaucoup, en plus petit, au moulin de nos Arabes d'Algérie. On obtient ainsi une pâte grossière, qu’on (1) Nous faisons usage de l’eau de condensation d’une machine à vapeur. P. 449 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. délaye dans de l’eau non calcaire à laquelle elle donne une apparence laiteuse. Ce mélange est passé à travers un linge qui retient les parties insolubles. Le résidu est utilisé pour la nourriture des animaux domestiques qui tous, depuis le bœuf jusqu’au lapin, en sont très avides. : Le liquide albumineux, et contenant la plus grande partie du corps gras émulsionné, est mis sur le feu. Quand 1l est un peu plus qu’attiédi on y ajoute, pour déterminer la coagula- tion, quelques cuillerées de l’eau mère qui s’écoule des tas de sel marin. Getle eau mère agit probablement par les chlo- rures calcaires et magnésiens qu’elle renferme et qui la ren- dent fort amère (1). Ce qu'il y a de certain, c’est qu'elle déter- mine la séparation du caillé, comme la présure le fait pour le lait. Elle a aussi les mêmes inconvémients ; si l’on en ajoute trop, le caillé devient dur et sec. Il s’égoutte dans des moules où 1l prend la forme voulue, puis on le place dans le bassin d’eau courante dont chaque maison japonaise est pourvue. Le To-fu se mange habituellement frais ; très fréquemment cuit avec du Shoyu et du poisson sec, quelquefois frit, plus souvent grillé. Quelquefois enfin, pendant l'hiver, on le fait. eler, puis sécher, ce qui lui donne une consistance spon- gieuse. En cet état, 1l se conserve très longtemps et s’apprête de différentes manières. À l’état frais, le fromage végétal a une consistance très délicate, mais conserve un certain goût de haricot cru qui n’est pas agréable. CHAPITRE II LE SOYA EN COCHINCHINE La plante est cultivée en Cochinchine. Quelle est l'impor- tance de cette culture? Quelles sont les variétés préférées ? Les graines du Soya ont-elles dans le pays quelque autre em- ploi que celui qu’on en fait au Japon, en Chine, etc. ? Nous (1) Chlorure de magnésium, selon MM. Champion et L’'Hôte. P. LE SOYA. 143 l’ignorons; mais nous rencontrons dans le Bullelin que pu- blie le Comité agricole et industriel de notre colonie un article des plus intéressants, et, fidèle à notre plan, qui consiste à mettre sous les yeux du lecteur toutes les pièces relatives à la quéstion qui nous oecupe, nous copions dans cet article ce qui se rapporte au Soya. Bulletin du Comité agricole et industriel de la Cochinchine, 2 série, tome [°', page 456. POIS NOIRS (GLYCINE SOJA) Nous avons rapporté de Mandchourie, en même temps que le Sorgho, 3000 kilos de pois noirs qui servent généralement à la nourriture des animaux dans le nord de la Chine, mais ne peuvent être donnés que comme supplément de rations; l'huile essentielle qu’ils contiennent servirait de stimulant aux organes digestifs ; l’action réparatrice de ces grains serait sou- veraine sur les animaux amaigris à la suite de pénibles tra- vaux, de longues marches ! Nous avons donné, du 25 novembre au 7 avril, 250 grammes de ces pois, par jour, à chaque ani- mal, et nous devons déclarer que, si par moment les animaux les recherchaient avec avidité, 1l arrivait souvent, au contraire, qu'ils les laissaient au fond de la mangeoire, malgré la pré- caution qu’on prenait de les mélanger aussi exactement que possible avec le Sorgho et le Paddy (1). Nous n’avons pas constaté non plus qu'ils provoquaient, chez les animaux fati- pués, cette espèce de résurrection des forces épuisées que leur attribuent les Chinois et les Mandchoux. En outre, ces grains sont très amers lorsqu'on les administre secs ; il faut donc leur faire subir un commencement de cuis: son pour les débarrasser du principe amer que renferme l’épisperme. Il en résulte de grandes difficultés pour l’admi- mistration de la ration, difficultés qui ne nous semblent pas (1) Riz non décortiqué, 444 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. compensées par les vertus problématiques qu’on nous avait vantées. Nous croyons donc qu'il n’y a pas lieu de renouveler l'essai (1). Néanmoins, comme cette plante peut être utilisée pour la nourriture ri l’homme et pour l'industrie, nous en avons sou- mis un échantillon au Comité agricole et industriel de Cochin- chine, qui a chargé M. Pierre, directeur du jardin botanique et de la ferme des Mares, de l’examinér et de donner son appréciation sur cette légumineuse. Voici Le résultat des observations de M. Pierre : « J'ai semé les graines apportées de Chine par M. Corroy. J’ai sous les veux, en ce moment, plusieurs plantes venant de ce semis, les unes en fleurs, les autres en fruits ; les graines appartiennent au Glycine Soja (Siebold et Zuccarini), et J'éta- blis à dessein, m’aidant de Bentham, la synonymie, pour mon- trer les formes diverses qu’affecte cette espèce, suivant les climats où elle est cultivée (2). » Il existe une différence sensible entre la variété à graine noire et celle à graine blanche, mais, quand on compare la plante provenant des graines de M. Gorroy et de la variété cultivée en Cochinchine, dans l'Inde et à Java, on comprend que Miquel ait pu en faire une espèce distincte sous le.nom de Soja angustifolia. » En effet, le caractère hispide de l'espèce est à . peine accentué dans les plantes provenant de mon semis, les fohioles sont ovales et, dans la majorité des cas, on en trouve à peine quelques-unes ayant la forme acuminée. Les fleurs sont bleues et non rougeâtres, comme Baker les décrit; elles sont exacte- ment celles de la description de Loureiro. Les fruits sont moins longs que dans l'espèce cultivée près de Saïgon, plus larges, plus aplatis et un peu falciformes. » Tous ces caractères ont été, suivant les var iétS débits par plusieurs auteurs. On peut admettre jusqu'ici les races suivantes : (1) Les conclusions de M. Corroÿ ne nous semblent nullement fondées. : à (2) Le Bulletin ne contient pas cette synonymie. P; LE SOYA. ‘A49 . Race à fleurs blanches. — — : bleues. — — pourpres. — à folioles ovales lancéolées, très hispide. — — arrondies, à peine hispide. — à fruits ronds, allongés et à plusieurs graines (5 46). — —- aplatis à une ou deux graines. — à graines noires. — — blanches. EME NOkE> » Ces différences dans une plante, une des plus ancienne- ment cultivées par l’homme, et dans une famille où les espèces cultivées ont acquis les formes les plus variables, ne doivent pas étonner; elles sont beaucoup plus considérables dans le -Vigna caliang, par exemple, par le caractère de tiges droites ou celui de tiges grimpantes, et par la forme multiple des fruits et des graines. » Le Glycine Soja est cultivé en Chine, au Japon, dans l'Inde, depuis l'Himalaya jusqu’à Ceylan, dans la presqu’ile de Malacea, au Tonkin, en Basse-Cochinchine et à Siam. On le rencontre également à l’état de culture aux Philippines, à Bornéo, à Java, etc. Les graines, bouillies légèrement ou Lorréfiées, sont consommées par l’homme, comme celles des Vigna, des Dolichos et des Phaseolus. Mais elles servent souvent à la confection d’une saumure très usitée au Japon, en Chine et en Cochinchine, qui se mêle à tous les mets pour en relever le goût. On en fait aussi une bouillie insipide, considérée néan- moins, après avoir reçu quelques condiments, comme un plat très agréable. » Les graines du Soja servent aussi, comme les Fèves, les Haricots, les Dolics, les Pois, les Embrevades, les Lentilles, le Grahm ou Pois chiche, à la nourriture des bêtes de trait et des bêtes à cornes. Son fourrage vert ou sec est aussi très re- cherché des animaux. » Cette plante peut être cultivée en Basse-Cochinchine avec avantage de mai à octobre, et entre dans nombre d’assolements. Elle prépare bien le sol pour la culture du Tabac, de lIndigo et du Coton, mais 1l convient qu’elle profite d’abord de fumures ou que sa culture précède celle de ces plantes. » 3° SÉRIE, T, VIE. — Septembre 1880. JÙ 426 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Loureiro, dans sa Flore de Cochinchine, p. 44, considère le Cadelium de Rumpf, Daü nanh, Hoam teu, comme n’étant autre que le Dolichos Soia. Il convient, dit-il, de noter ici que cette plante, de l’herbier d'Amboine, est citée par Linné comme étant le Phaseolus maximus, tandis que sa description, sa figure et ses usages appartiennent absolument au Dolichos Soia; la couleur de la fleur, qui varie selon les lieux, étant de moindre importance. Les graines, bouillies ou légèrement torréfiées, sont agréables au goût ou à l'estomac. On en tire cette célèbre saumure du Japon, nommée Soia, dont les Chinois et les Cochinchinois font un fréquent usage pour relever la saveur des mets et exciter l'appétit. On en fait encore une pâte blanche, semblable à du lait coa- gulé, nommée par les Chinois Teu hu ou Tau hu, qui est pour euxunaliment plus habituel qu'aucun autre et qui, bien qu’in- sipide par lui-même, devient, par l’addition de condiments appropriés, un mets agréable et sain. CHAPITRE IV LE SOYA EN CHINE Nous retrouvons en Ghine les plantes alimentaires et les usages culinaires du Japon. Le Soya y occupe donc une place considérable. Son nom générique est Yeou-Teou. Il ne nous a pas été possible de nous procurer une nomen- clature des variétés, encore moins les noms des plus hâtives. Il est probable qu’elles ne sont pas moins nombreuses qu’au Japon, où l’on en compte une trentaine. Toutes les légumineuses à gousses et à graines alimentaires portent en Chine le nom de Teou. Qu'il s’agisse de Haricots ou de Doliques, de Pois ou de Fèves, de Pois chiches ou de Cajans, de Lentilles ou de Soya, le nom est le même et le qua- lificatif qu’on y joint indique seulement leur couleur, leur forme ou leur usage, sans nous permettre de distinguer le genre. I en résulte que les envois de graines et les notes de LE SOYA. 447 M Guillemin, de M. l’abbé Perny, de MM. de Montigny, Dabry, Éugène Simon, etc., ne pouvaient pas nous fournir les. éléments d’une nomenclature satisfaisante. Nous ne pouvons donc présenter avec certitude qu’un très petit nombre d’Ycou- Teou. Houang-leou Soya jaune. Houang-ta-teou Grand Soya jaune. He-teou Soya blanc. Pe-teou Soya noir. Ho-teou Soya gris. Thsing-pan-teou Soya tacheté de blanc. Cependant, à l'Exposition universelle de Vienne, en 1873, figuraient 13 variétés : 5 jaunes, 3 noires, 3 vertes, ? brunes, et parmi elles deux hâtives, une Jaune et une brune. Nous n'en connaissons pas les noms chinois. On cultive le Soya convme le Haricot. La grande culture n’existe pour ainsi dire pas en Chine. Le morcellement de la terre est tel qu'on ne rencontre guère de champ dont l’étendue excède 1 hectare (1). C’est donc la culture jardinière qui est universellement appliquée au Soya. On trouvera dans l’introduction quelques indications sur cette culture, fournies par M. l’abbé Guierrv. Nos recherches ne nous ont rien appris de plus. Toutes les variétés de Soya servent à l'alimentation directe de l’homme comme les autres légumineuses comestibles. Nous excepterions seulement la noire, qui est peu en usage pour la table, si nous ne savions qu’en temps de famine il suffit par jour d’une poignée de ses graines pour soutenir la vie d’un malheureux affamé. Leur composition chimique en fait foi. Les Yeou-teou se mangent accommodés avec de la graisse ou de la chair de porc, ou simplement grillés. Le Soya noir est la nourriture principale des animaux dans toute Ia Chine septentrionale et dans toute la Mandchourie. (1) Voir à l’appendice une note sur l’état de la propriété en Chine, 448 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Les Chevaux, les Mulets qui sont très nombreux, le reçoivent entier ou concassé, en mélange avec de la paille de millet hachée et un peu d’eau. On n’en voit jamais de maigres ni de malades. C’est la plus précieuse et la plus fortifiante des pro- vendes. | On en donne aussi aux Moutons. Un Soya vert a quelquefois le même emploi. Dans les provinces du Sud, le bétail ne reçoit pas de graines de Soya, mais on le nourrit avec les tourteaux produits par l'extraction de l'huile et dont une partie est également em- ployée comme engrais. Le commerce de ces lourteaux est très considérable. Ils forment dans plusieurs ports le charge- ment de jonques nombreuses et donnent la mesure de la place que la plante occupe dans les cultures. Le Pe-teou ou Soya blanc est employé plus particulièrement à la fabrication de l'huile. Le rendement de cette variété est remar quable. On l'estime à 40 hectolitres par hectare. Nous ferons ici une observation que nous répéterons peut- ètre, c'est que tous les Yeou-teou sont propres à tous les usages. Assurément les Chinois n’ont pas sans motifs choisi telles variétés pour la table, telles autres pour nourrir le bétaii, d’autres encore pour les emplois industriels, extraction de l'huile, fabrication du Teou-fou, du Tsiang-veou, du fer- ment des spiritueux et des vins factices, du Teou-che, etc. ; mais nous sommes fondé à croire que la composition chimique de tous les Soya est à peu près identique et qu’ils peuvent être utilisés de toutes façons. Il est sans doute regrettable que l’espèce noire soit tardive et exige plus de chaleur que ne lui en offre notre climat; mais cette considération ne doit pas arrêter nos agriculteurs. À défaut de Soya noir ils cultiveront les variétés jaune et brune et leur bétail s’en trouvera bien. HUILE DE SOYA Cette huile est l'aliment d’un énorme trafic. Elle est au pre- mier rang parmi les quinze ou vingt sortes d'huile que pos- LE SOYA. 449 sèdent les Chinois. Les Européens lui reprochent un arrière- goût de haricot cru qui ne leur est pas agréable. Ce point excepté, elle est d'excellente qualité. La Société d’acclimata- tion en a reçu plusieurs fois. On a lu dans l'introduction que M. Frémy avait analysé les oraines de Soya et y avait trouvé 18 pour 100 d'huile. Trois échantillons analysés par le chimiste allemand Senff ont présenté une moyenne de 18,71 pour 100 de matières grasses. | Les analyses de M. Pellet, qui ont porté sur trois échantil- lons de Soya jaune, originaires de Chine, de Hongrie et d'É- tampes, que nous lui avons fournis, ont donné à peu près les mêmes résultats. M. Frémy estime que par la quantité de l’huile qu'il pro- duit, le Soya peut offrir à la consommation un aliment nou- veau, et aux arts industriels un produit utile. LE FROMAGE DE SOYA, TEOU-FOU Les Tartares seuls, épars dans tout l’empire, ont conservé l’usage du lait. Les Chinois n’en consomment pas. Le Soya leur en tient lieu. Sa graine est du lait solide. Aucune Légumineuse ne contient autant de caséine (légumine) ; aucune, à beaucoup près, n’est aussi riche en matière grasse. Il suffit d’écraser la graine du Soya, de l’étendre d’eau et de passer le liquide au tamis pour avoir du lait, du vrai lait, utilisable, comme le lait de vache, de chèvre, de brebis. Nous disons dans le chapitre intitulé : le Soya en France, à quels essais nous nous sommes personnellement livré et ce qui a été tenté à même fin par la Société d’horticulture de Marseille. Nons n’avons à mentionner ici que l’immense con- sommation du lait de Soya en nature ou sous forme de fro- mage. A l'égard de la fabricalion du fromage et des services que ce produit rend au peuple chinois, nous rappelons que lintro- duction contient un rapport de M. le baron de Montgaudry et une note de M. Champion, qui ne nous laissent rien à dire. 250 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Nous nous bornerons à reproduire un passage d’un rapport fait à la Société d’horticulture de Marseille sur deux sortes de fromages chinois et sur leur fabrication. Nous supprimons la recette de préparation du caillé qui exigerait des reclifications. « Au bout de ce laps de temps on trouve une masse slide que l'on coupe en petits morceaux. Ceux-ci sont placés dans. ‘une jarre ou dans un bocal dans lesquels on jette du sel. On arrose ensuite le tout avec du San- Cho (eau-de-vie de riz) et on referme hermétiquement la jarre ou le bocal. Il faut alors lais- ser reposer celte composition pendant trois semaines au moins. Le fromage est fait. L'eau-de-vie peut être remplacée. par toute autre substance équivalente. | » Il est utile de constater l’état des fromages que nous met- tons sous vos yeux afin de les comparer plus tard à ceux que nous pourrions confectionner. ind » Nous avons deux terrines en grès recouvertes d'un émail brunäâtre, contenant l’une le fromage blanc, l’autre le rouge. » Fromage blanc. —CGet aliment se présente sous la forme de petits morceaux nn inégalement et d’une épaisseur de 3 centimètres sur 2 centimètres. L’on voit sur la croûte une espèce de moisissure blanche. A l’intérieur ce fromages est uras, d’une couleur gris jaunâtre, la pâte est grossière, quoi- que assez bien fondue; observons que cette terrine avait été ouverte avant la réception ; quelques-uns comparent le goût de ce fromage à ceux de Maroilles un peu avancés. » Nous avons fait goûter ce fromage à un grand nombre de personnes, SANS leur dire la provenance; le plus grand nombre l’a trouvé bon et n'hésite pas à penser qu'il serait nppes par le public. » Fromage sg: — Cette terrine était parfaitement ia en l’ouvrant, il s’en exhale une odeur spéciale ayant quelque similitude avec celle de la fraise à l’eau-de-vie. Chaque mor- ceau à 4 centimètres dans un sens et 2 centimètres “dans l’autre. Il est recouvert d’une teinture rouge, légèrement carminée. » En ouvrant les morceaux de fromage on les trouve colo- rés en rouge dans l'épaisseur de 1 millimètre, le centre est LE SOYA. 451 de couleur jaune, la pâte est très fine et tout à fait dissem- blable de celle du fromage blanc. Quant au goût, il est diffé- rent, plus salé et sans similaires connus. » Les avis sont partagés sur la préférence qu’on doit leur accorder ; quelques-uns préfèrent le blanc au rouge qui a, au premier abord, un goût d’eau-de-vie. En fait, les deux fro- mages sont de qualité et de goût qui ne peuvent se comparer. » Il résulte des expériences faites par plus de cent personnes de tout âge et de toute condition que ces fromages prendront droit de cité en France lorsqu'on pourra le faire sur les lieux. » TSIANG-YEOU On fabrique en Chine sous le nom de Tsiang-veou une sauce d’un usage général qui remplace le Shoyu des Japo- nais, mais sa qualité est très inférieure. Elle figure dans le tarif des droits à l'exportation de Chine sous le nom de Soy et probablement est celle que l’on vend en Angleterre sous la dénomination de India Soy. Cette sauce est noire comme {du cirage et n’a pas le don de nous plaire (1). Nous croyons que sa recette est commune à la Chine et à Java et nous la donnons dans l’appendice. On prépare encore avec le Soya un condiment nommé Chi ou Teou-che, composé de ses graines, de gingembre et de sel. Enfin les Yeou-teou entrent dans la préparation d’un ferment destiné à la fabrication des spiritueux et des vins factices. On a lu dans l'introduction une note sur ce sujet, Nous croyons que le Soya entre encore dans quelques autres préparations alimentaires, mais nous n'avons sur elles que des notions très vagues, et nous devons nous abstenir d’en parler. :: (1) On la trouve à Londres, chez MM. Cross et Blackwell, Soho-Square. 452 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. CHAPITRE V LE SOYA EN AUTRICHE-HONGRIE En 1873, une Exposition universelle s'ouvre à Vienne et l'Orient y est largement représenté. Le Japon, la Chine, la Mongolie, y apportent des échantillons de vingt variétés de Soya. Les Austro-Hongrois en font l'acquisition. En 1879, le professeur F. Haberlandt en expérimente Ja culture. En 1878, il rend compte de ses essais dans une étude : Le Soja, Vienne, Carl Gerold’s Sohn, imprimeur-éditeur, 1878, qui est accueillie avec une faveur extraordinaire, et ac- célère le mouvement qui se dessinait déjà dans tout l'empire. C'est ce livre qui nous occupera d’abord et dont nous lais- serons parler l’auteur : Préface. — Je ne connais, ditzil, dans l’histoire de la cul- ture aucun exemple de plante qui ait, en si peu d'années et à un aussi haut degré, excité l'intérêt général. En 1875, les premiers Soja furent semés en Autriche- Hongrie dans le jardin d’essai de l’École impériale et royale d'agriculture, à Vienne. En 1876, le nombre des expérimentateurs ne dépassa pas sept. En 1877, il s'élevait déjà à cent soixante et le stock de semence disponible était déjà si considérable que des milliers de cultivateurs pouvaient continuer les essais. Comment cette plante étrangère, à peine connue de nom, a-t-elle pu acquérir, en si peu de temps, une telle importance ? Comment peut-on, dès aujourd’hui, motiver cette opinion qu'un grand avenir s'ouvre pour elle dans l’Europe cen- trale, spécialement dans la plus grande partie de l’Autriche- Hongrie ? C’est d’abord ce fait, constaté d’une manière certaine, que sa culture peul s'étendre au Nord bien au delà de celle du Mais. C’est encore sa grande valeur nutritive, surtout celle de sa LE SOYA. 453 graine, qui dépasse de beaucoup la valeur de tous les autres grains et fruits que nous pouvons cultiver. C’est enfin son bon goût et, là où elle peut mürir ses graines, son étonnante fécondité qui ne se dément jamais ; sa résistance à de légères gelées et à de longues et fortes séche- resses ; sa complète immunité d’insectes parasites et son extra- ordinaire adaptation à tous les terrains et à tous les climats. CHAPITRE [. — Sommaire. — Possibilité d’une augmen- lation du nombre de nos plantes cultivées de la famille des Papilionacées. — Perspectives qui s'ouvrent pour nous par la culture du Soja. — Essais de culture faits jusqu'à ce jour à Hohenheim, Bamberg, Hainsberg-Deuben, Coswig, près de Meissen, en Allemagne. — Acclimatation du Soja en France. — Gas isolés et non remarqués jusqu'ici de culture du Soja dans le sud du Tyrol, en Istrie, en Dalmatie, en Italie. — Collection des Soja acquis à l'Exposition univer- selle de Vienne et employés pour les essais de culture. — Liste des auteurs qui jusqu'ici ont parlé du Soja sous diffé- rents noms et qui ont songé à sa propagation. — Caractères du Soja; description de sa semence et de sa structure anato- mique. — Grande valeur nutritive du Soja comparée à celle des Légumineuses usuelles. — Son emploi au Japon d’après Kæœmpfer. — Huile et tourteaux de Soja. Après les Céréales, ce sont les Légumineuses qui, sans au- cun doute, occupent la première place selon leur valeur et leur expansion. Aux Haricots, Pois, Lentilles, Pois chiches, Gesses, Féveroles et Lupins dans les contrées les plus froides et les plus chaudes de la zone tempérée, se rattachent, dans le Sud, un grand nombre d’autres espèces : les Doliques, les Soja, le Cajan, l’Arachide, les Vigna et d’autres encore qui, pour les habitants des pays chauds jouent le rôle des premières dans notre patrie... Presque toutes les Légumineuses, que nous considérons maintenant comme nôtres, sont des plantes étrangères aecli- matées ; d’où 1l suit qu’on est autorisé à se demander si les 454 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. emprunts que nous pouvons faire pour notre culture aux nombreuses papilionacées qui, dans des zones étrangères, fournissent des semences mangeables, sont terminés et si de nouveaux essais peuvent de prime abord être déclarés sans espoir, Va Si je suis d'avis que, pour les cultivateurs de notre patrie, les perspectives de nouvelles acquisitions ne sont pas aussi désespérées que le font paraître les nombreuses expériences négalives faites jusqu'ici, je dois expliquer cette opinion dans une certaine mesure. Sans doute il est improbable qu’on puisse, sur un point ha- bité quelconque de notre globe, trouver de nouvelles plantes comestibles parmi celles qui eroissent spontanément ; car les peuplades sauvages ont, pour ce qui flatte le goût dans le règne végétal, un instinct très développé, aiguisé sans cesse par le retour des famines et qui s’est appliqué certainement tour à tour à toutes les plantes. Mais il peut être question de l'introduction de nouvelles plantes, si l’on veut dire qu’elles sont nouvelles pour les pays dans lesquels elles doivent être introduites par voie d'essai. C’est pourquoi il s'agira de savoir si la plante en question a, dans sa patrie, un grand nombrede variétés, les unes hà- tives, les autres tardives, dont les premières ont la perspective de franchir tôt ou tard les bornes de leur extension actuelle. Parmi les Légumineuses des contrées les plus chaudes de l'Asie, principalement de l'Asie centrale, de la Chine et du Japon, le Soja hirsute (Soja hispida, Mœnch) possède incon- testablement une importance prédominante. Abstraction faite de la grande extension de sa culture, 1l surpasse toutes les autres Légumineuses par son extraordinaire valeur nutritive et par ses emplois multiples. D’autres Légumineuses également estimées, comme les Ha- ricots, Pois, Lentilles, etc., ont devancé le Soja comme expan- sion; mais on peut déjà, par les expériences qu'on a faites depuis trois ans, de la culture du Soja dans l’Europe centrale, avancer en toute sécurité que de longtemps encore sa culture n’atteindra pas ses limites et que c’est à tort, comme on le _ LE SOYA. 459 rer par ce qui suit, que les cultivateurs européens l'ont jusqu'ici négligé. Le Soja, comme le Haricot, est une plante cultivée très an- ciennement. C’est à cette cause et à l’extension de sa culture dans le nord et dans le sud de sa patrie qu’on doit rapporter le grand nombre de variétés qu'il a produites dans les condi- tions extérieures les plus différentes, variétés qui se distin- guent notamment par une durée de végétation relativement courte, ou par une maturité extraordinairement tardive. Sous ce rapport, les variétés du Soja montrent des extrêmes encore plus grands que ceux que l’on sait exister chez le Maïs et chez le Sorgho. | _ On pourra, au moins, étendre la are des sortes hâtives jusque-là où le Haricot commun parvient encore à maturité, et où le Maïs hâtif peut être cultivé avec quelque apparence de succès... l'est vrai que le Soja a souvent déjà trouvé le chemin de l'Europe ; mais les essais de culture ont, la plupart du temps, complètement échoué, parce que, pour ces premiers essais, on s’est servi de semences du Japon ou des parties sud de la Chine et de l'Inde et, par conséquent, de semences de variétés tardives. C'est ainsi qu’il y a bien des années des essais de culture du Soja hispida furent faits à Hohenheim et que, cependant, les pieds purent à peine arriver jusqu’à la floraison. On fit aussi en d'autres endroits la même expérience. Le docteur Rauch, de Bamberg, a reçu plusieurs fois de son vieil ami, le regretté colonel de Siebold, des semences de différentes variétés de Soja du Japon, mais a échoué chaque fois dans ses essais. Les plantes levèrent, il est vrai, quelques-unes arrivèrent même à fleur, mais si tard (seulement en septembre) qu’il n’y avai: pas à penser à la maturité de la graine. M. Charles Berndi, fabricant de velours à Hainsberg-Deuben, en Saxe, fut aussi un des premiers qui, en Allemagne, entre- prirent, sans succès, la culture du Soja. Il m’écrivit à ce sujet : « Des huit pikuls de ces haricots, sorte verte et jaune, que J'ai reçus de notre consul de Shang-Haiï, sur l’ordre officiel du 56 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. ministre président, le doctèur Weinlich, j'ai envoyé des échan- tillons dans toutes les directions avec prière de m’informer du résultat; mais, hélas, j’attendis en vain les réponses et je soupconne que les résultats ont été aussi défavorables que les miens et ceux de mes voisins. J’ai, il est vrai, ainsi que quelques jardiniers, obtenu quelques pieds isolés et quelques graines, mais elles ont pourri dans la culture suivante et par conséquent, ne germèrent point... » Dans le sud de l’Autriche le Soja est répandu çà et là sans que ce soit connu. Ainsi, le directeur de l’Institut agricole du Tyrol méridional, M. le docteur E. Mach, m’envoya, l'été dernier, un échantillon d’une plante qui doit yêtre connue depuis longtemps et qui n’était autre qu’un Soja. On l’appelle, dans le pays, fève de café, et on l'emploie pour la fabrication d’un équivalent du café. M. Joseph Kristan, professeur en titre à Capo- “TS en Istrie, me fit savoir qu'il avait fait la découverte que le Soja existait en Istrie, et que sa graine y est employée comme un succédané du café. Un ami lui a assuré qu’il n’y avait aucune différence entre la graine de Soja et le café. Il en reçut aussi quelques graines d’Albona, où l’on cultive la plante çà et là dans les jardins, sans en connaître l'importance. Quelques personnes de sa connaissance prétendent lavoir vue en Dal- malie et dans le sud de lftalie.. Les Soja qui, en 1875, dpriéont à mes premiers essais, furent acquis à l'Exposition universelle de Vienne en 1873, et venaient en partie du Japon et de la Chine, en pue de la Mongolie, de la Transcaucasie et de Tunis. Il n’y avait pas moins de vingt sortes en tout. 5 jaunes de la Chine. noires — vertes = brunes — jaune du Japon. noires — noire de la Transcaucasie. verte de Tunis (1). + ©9 æ> RO CO CO (1) L'auteur n’en nomme que 19 après en avoir annoncé 20. II semble qu'il oublie une variété jaune de Mongolie. P LE SOYA. 457 On reconnut, dès la première année (1875), que, parmi ces variétés, quelques-unes, à cause de leur hâtiveté, se recom- mandaient particulièrement pour les essais de culture, entre autres, une sorte jaune, de la Mongolie, une également jaune de la Chine et une variété, rouge brun, du même pays. Les variétés noires de la Chine, du Japon et de la Transcau- casie ne mürirent qu'avec peine. Les autres sortes n’arrivè- rent pas même à fleur, ou ne commencèrent à fleurir qu’à la fin de l’automne; d’autres sortes ne formérent qu’un petit nombre de cosses à peine mûres et des graines avortées, Inca- pables de germer..…. De Candolle dit que les semences du Soja sont ovala com- pressa. Gependant elles ne sont réniformes que dans certaines variétés, par exemple dans celles à graines noires (1); chez d’autres variélés, au contraire, elles sont en forme de boule, elliptiques ou se rapprochant des Pois. Relativement à la couleur de la semence, on distingue une variété jaune clair avec un hile ovale entouré de brun ; une variété rouge brun,une noir brun, une noire et une vert clair. € Cette dernière est, comme la noire, ordinairement réni- forme eL aplatie. Pour la forme les différences sont plus grandes que pour la couleur ; celle-ci est toujours simple; 1l n’y a pas de Soja panachés (2)... Le grand mérite du Soja est dans sa richesse en principes nutritifs. La première analyse sur la composition de ses graines, qui ait élé connue en Allemagne, fut faite par Senff, avec une partie des semences que M. Berndt avait tirées directement du Japon. Cette analyse donnait pour 100 parties de substance séchée à l’air, la composition suivante (3) : (1) Nous avons semé, cette année, des graines de Soya noir de Java, rondes comme des lois. A (2) Le Soya panaché existe au Japon et en Chine. A (3) Chemisher Ackersmann, 1872, p. 123. 158 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. : Premier Deuxième Re - | échattillon. échantillon. Moyénnc. Eau... rires 2e: ou ST RATS 6,00 NH EN ORNR - Prougfnd#217.00 Bees a8t 00Q 38,54 38,04 13899 Grdiséb:(0 1029. PAU ATONUCE rl 990,58 141 16:68 4870 Malières organiques non azotées.. 24,61 27,19 :. : 126,204, Cellulose ..).:4.,, sn M aitS il cr O8. 4, V6 PR ETC Cendres, ...... EX CHATS TUE ES 4,50. 4,62. 4,36. ”) On est frappé tout d’abord de la grande quantité de rdiére grasses, qui dépasse de beaucoup celle de toutes lés autres légumineuses (1). Chez celles-ci le maximum de graissé 1dé- passe à peine 3 pour 100, et seulement chez le Lupin il 'at- teint 6 à 7 pour 100. La proportion de protéine des pois et des lentilles ne s'élève guère, au maximum, au-dessus de 26 pour 100. Chez le lupin seulement elle approche du maximum trouvé chez le Soja. La proportion dé cellulose, chez le Soja,est beaucoup moindre que chez les autres légu- mineuses, ce qui milite encoré en sa faveur. Suit un tableau comparatif dé la composition du Soja et de diverses légumineuses. (Voy. chap. vr.)..….. Il ressort de la composition des tourteaux de Soja qu’ils fournissent une pâture excellente pour nos animaux domesti- ques, car, d’après Wælker, ils contiennent pour 400 parties de substance séchée à l'air (2) PS and 3 dan CUS T PE 12,82 Protéind, is 02 tn be 126 meet 208 45,93 Grise. eV Rte 0 MIT 5,92 Matières non azotées et extractives, 24,52 EE CT LE 6 onde ee; er À À 5,71 Céndrei.)12L Ut ASSURE 5,70 100,00 Lorsqu'il arrive que la proportion d’huile des Soja n’at- teint pas celle de nos graines oléagineuses, 1 faut. ad- (1) L'analyse est faite sur des graines du Japon. Le 6 Mame ou Miso Mame du Japon est considéré comme très supérieur aux variétés chinoises, mais on ne pourrait le cultiver que dans le midi de Ia France. | À (2) Chemischer Ackersmann, 1872, p. 126. LE SOYA. ::: 459 mettre tout d'abord que lextraction a été imparfaite. Ceci ressort d’un essai que M. Charles Berndt fit faire avec le reste des Soja qui n'avaient pas élé employés en essais de culture. Il eut la bonté de me communiquer ce qui suit : « Quoique je dusse supposer qu’en faisant de l'huile avec une petite quantité de graines on ne pouvait obtenir le ren- dement réel, cependant je fus étonné qu’on n’obtint pas plus de 6 pour 100 tandis que l'analyse donnait 16 et jusqu’à 18 pour 100, et que conséquemment on devait croire que la ma- chine rendrait de 10 à 19 pour 100 (1). » Il était en somme difficile de trouver un fabricant d'huile qui nettoyât ses appareils au point d'obtenir une huile sans mélange ; en outre, on ne procéda pas avec l’intérêt et le soin que la circonstance exigeait, et je trouvai encore une grande quantité d'huile dans les tourteaux. La pression a donc été incomplète. Quant à la qualité, je fus plus satisfait que je ne m'y attendais, Je fis faire une friture à laquelle l'huile conve- nait et je ne lui trouvai pas le moindre arrière-goût. Comme contre-épreuve on me fit une autre partie de la friture avec de l'huile de Provence et je ne pus trouver aucune différence entre ces deux fritures. » On ne pourra établir jusqu’à quel point l'huile de Soja se prêterait à des emplois industriels que lorsqu'une quantité d'huile suffisante sera disponible. CHAPITRE Il. Sommaire. — Essais de culture en 1875 et 1876.— Pays d’origine des diverses variétés de Soja employées pour les essais. — Jardin d'expérience de la haute École d’a- griculture. — Essais de culture en 1875. — Résultats des essais de culture entrepris.en 1876, à A ltembourg (Hongrie), à Gross-Becskerek (Hongrie), à Saint-Pierre près de Graetz en Styrie,à Napagedl en Moravie, à Sichrow, Swijan, Darenic, Tetschen-Liebwerd(en Bohême) ,dans la Bukowine,à Proskau, dans la Silésie prussienne, et dans le Jardin d'expériences de la haute École d'agriculture. — Comparaison entre les se- (1) Les Chinois, paraît-il, obtiennent 17 pour 100, et M. Frémy y voit la preuve de leur habileté. P. 460 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. mences primitives et les semences reproduites. — Analyse chimique des semences et des déchets. — Degrés de cha- leur dont les Soja purent profiter pour leur développe- ment à Vienne, à Saint-Pierre, à Tetschen-Liebwerd et à Proskau (À). La qualité et la valeur des graines résultent surtout de leur richesse en matières nutrilives. Si les Soja surpassent toutes les autres légumineuses en éléments huileux, et surpassent aussi de beaucoup la plupart d’entre elles sous le rapport des matières azotées, il y aura un intérêt particulier à savoir que les Soja reproduits, com- parés aux Soja originaires, ne leur cèdent en rien en fait de qualités précieuses, mais qu’au contraire la reproduction les a encore améliorés. Ceci ressort de la comparaison des ana- lyses faites dans le laboratoire de la chaire de technologie chimique, à la haute École L. et R. d'agriculture avec des graines d’origine et des graines reproduites pendant les deux années d'essais (2). #4 Le tableau suivant donne les proportions d’eau, de pro- téine, graisse, matières organiques non azotées, cellulose et cendres que renferment ces graines. pi Dans 100 parties de substance séchée à l’air on trouve : Variété jaune de Mongolie. Semence Premier d’origine. reproduction. Mains NA Fe 6 fete RS DENT EES né 7,84 9,36 Protéine ...... ALT Sr de > Ars 92349 32,07 Graisse hs. 6008. à SH MEL 17,10 17,99 Matières organiques non azotées.... 32,91 31,59 Celulose 2x Liane ae bang " 4,58 4,48 Ceres... 0e Are dd Ed 5,42 4,91 (1) Les essais du professeur Haberlandt, dans le jardin de la haute École impériale d'agriculture, ayant été faits sur des parcelles insignifiantes et ayant été suivis d'expériences sérieuses ct décisives sur plusieurs points du territoire austro-hongrois, nous n’empruntons au chapitre 11 qu’une très faible partie de son contenu. . (2) L'analyse des graines de deuxième reproduction ne diffère pas des deux autres, et nous ne la reproduisons pas. | dé LE SOYA. Variété jaune de Chine. Eau ...,1., dé e nada eé dacihi 7,96 Prootéine- nr LE M. dés à . 31,26 D à. 16,21 Matières organiques non azotées.... 34,59 CRIME PT ME RON ER TON. 4,57 COnATO PAIE GUAM RU 9,23 Variété rouge brun de Chine. PARENTS TA OCR 7,46 Brotémerte. ti AE be à À 40 0 32,26 Croidheué. hr ne cioh ht ntre 17,45 Matières organiques non azotées.... 31,78 LU RSS M RP PRE 9,91 LE DR 0 4 ie BE té : dr 4,46 Variété jaune Variété rouge brun de Chine. de Montgolie. HIT ES RME ENTER 16,90 16,68 Dreteine.". Lines. 40,19 44,93 1) HOMMES S 6,43 jugés, 3° SÉRIE, T. VII. — Septembre 1880, 31 461 J'ai reçu aussi de M. le régisseur agricole de Tomaszek la proportion d'huile et de protéine que contenaient des graines récoltées à Napagedl en Moravie. Il n’écrivit que, d’après les recherches du chimiste d’une fabrique de sucre, on trouva une proportion si extraordinaire de graisse et de matières azotées que celui-ci douta lui-même de l'exactitude de ses analyses. Comme il lui fut impossible de refaire l'estimation des matières azotées et de la graisse, l’analyse suivante fut faite dans le laboratoire de technologie chimique à la haute École technique de Brünn, par M. le professeur Zulkovski, qui obtint également des proportions presque aussi surpre- nantes. D’après lui, la semence séchée à l'air contenait : Suivent les analyses des cendres du Soja et de ses déchets, tiges et feuilles. 462 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. La proportion de protéme des tiges du Soja égale, d’après ces analyses, le maximum de protéine des tiges de pois et de vesce, et elle est presque double du maximum du lupin. La proportion de graisse des tiges du Soja dépasse le maximum des tiges de pois, de haricots, de vesce et de lupin. Il en est de même de la proportion des matières organiques non azotées. La proportion très inférieure de cellulose dans les tiges de Soja est également à l'avantage de la proportion des principes nutritifs. Les résultats des essais qui précèdent mettent en évidence non seulement la fécondité extraordinaire du Soja et la haute valeur de la totalité de ses produits, mais ils prouvent égale- ment qu'il mürit, même dans des conditions où les variétés de mais les plus hâtives n'arrivent pas à leur développement complet. Suivent deux tableaux : l'un qui fait connaître la somme de degrés de chaleur dont le Soja a joui dans le jardin d'essai, en 1876; l’autre, qui donne, d’après Celsius, la moyenne mensuelle de chaleur d'autres lieux où des cultures ont été faites, moyenne qui résulle d'observations suivies pendant des années. Comme nous. avons appris que dans les localités susdites, les variétés les plus hâtives de Soja sont arrivées à une com- plète maturité; comme 1l est, en outre, permis de supposer que, pendant l’année de végétation 1876, la moyenne de cha- leur dans ces localités n’a pas été atteinte, nous pouvons, sans scrupule, considérer comme suffisante, pour rendre possible la culture du Soja, la chaleur qui, d’après la moyenne men- suelle, y a régné depuis le commencement de mai jusqu’à la fin de septembre. Le minimum exigible résulte du calcul fait pour Proskau, Il s'élève, en degrés, d’après Celsius, à 2446.9°, La même somme de chaleur est exigée aussi par les haricots à rames, es concombres, le maïs hâüf, ete., d’où il suit que la culture du Soja pourra s'étendre jusqu’à la limite septentrionale de ces plantes. Là où il s'agira seulement d'obtenir des tiges feuillues ét LE SOYA. 163 rameuses pour fourrage, cette limite, comme pour le maïs vert, pourra s'étendre encore plus loin au Nord. CapirRe II. — Sommaire. — Essais de culture en 1877. = Compte rendu des essais de culture du Soja, exécutés en Autriche-Hongrie, Allemagne, etc. — Extraits de 14 rap- ports de divers lieux d'essai de la Basse-Autriche; 11 de la Morawvie ; extraits de 19 rapports venus de Bohême, 10 de la Silésie autrichienne, de la Gallicie, de la Bukowine et de la Russie polonaise. — Extraits de 6 rapports de la Haute- Autriche et du Tyrol, 11 de la Styrie, de la Carniole et de la Carinthie ; 12 de la Dalmatie et du comté de Goritz. — Extraits de A0 rapports de Hongrie, 23 d'Allemagne, À de Suisse et 1 de Hollande. Comme en 1876, dans le jardin de l’École supérieure d’agri- culture, sur 926 mètres carrés, j'avais déjà récolté plus de 12 kil. de Soja, je pus déjà, en 1877, fournir de petits échan- tillons de semence à un grand nombre d’expérimentateurs. Par les communications faites à plusieurs feuilles agricoles, entre autres au journal agricole de Vienne et à la feuille hebdomadaire d'Autriche, les résultats des essais d’acclima- tation du Soja avaient pénétré, en Autriche, dans les cercles agricoles les plus éloignés et, peu à peu, se produisit une demande de semences qui, bien qu’il ne füt livré à chaque expérimentateur qu'un petit échantilllon d’une centaine de oTraines, épuisa cependant complètement ma provision parti- culière jusqu'au printemps 1877. Tout d’abord, quelques collaborateurs seulement, que je connaissais personnellement, et desquels j'attendais les plus grands soins pour leurs essais, ont été pourvus de 100 grammes de semence; mais j'ai cru que Je devais pourvoir de semence plus libéralementles lieux d'essai situés le plus loin dans le Sud. Le nombre des propriétaires de domaines ou de jardins, ou de cultivateurs et de jardiniers participants, ne s’éleva pas à moins de 148 (voyez le sommaire). Suivent T4% rapports. 46% SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Presque tous ont rempli fidèlement les conditions aux- quelles se faisait l'envoi de graines. J'avais, dans la courte instruction sur la manière de semer et de cultiver, accompagnant l’envoi de la semence, recom- mandé à mes collaborateurs un ensemencementtrop rapproché, 15 à 20 grains par mètre carré, dans la supposition que 30 à 40 pour 100 des germes périraient; mais comme la semence leva entièrement, et que le tant pour pour cent des pieds dé- truits fut, en moyenne, presque partout, très peu considé- rable, et comme plusieurs expérimentaleurs semèrent encore plus dru que je n'avais cru pouvoir le recommander, le vice d’un ensemencement trop serré fut presque général, et d’au- tant plus à regretter, que les fortes tiges et le feuillage épais des Soja, lorsqu’a lieu la formation des fleurs et des fruits, le supportent moins. CHariTRE IV. — Sommaire, — Valeur comparée des trois sortes de Soja, de couleur différente, employées pour les essais de culture. — Epoque des semailles. — Résistance à la gelée de la semence lrempée. — Espacement des pieds. — Conslilulion du sol et soins à donner. — Besoin de lumière el de chaleur du Soja. — Époque de la récolte et remarques générales sur l’élat de l’atmosphère pendant l'année d’essar 1877. — Quantité des graines semées et récoltées en 1877 el élévation du rendement. — Bêles et parasites nuisibles au Soja. — Composilion chimique du Soja. — Essai d'affoura- gement avec les déchets et préparation de la graine pour l'alimentation de l’homme. — Coup d'œil rétrospechif el conclusion. Nous pouvons maintenant réunir sommairement dans ce chapitre les observations et les expériences faites par un si grand nombre de collaborateurs, en notant cependant que les variétés jaunes de la Mongolie et de la Chine, qui ont été pri- mitivement cultivées séparément pour faciliter la vue d’en- semble, seront confondues dans la suite, parce que, sous le rapport de la durée de leur végétation et de tous leurs carac- tères, elles s’assimilent parfaitement. La variété jaune, à cause LE SOYA. 465 de sa belle couleur et de sa forme, à cause de son dévelop- pement hâtif et de sa grande fécondité, a été préférée ! toutes les autres par à peu près tous Fo expérimentareurs, préférence qu’elle justifie complètement. La sorte rouge brun approche aussi comme mérite de la sorte jaune, mais eile est moins droite et mürit un peu plus tard... | La variété noire, à cause de sa maturité tardive, ne pourra être cultivée que dans les contrées méridionales où la séche- resse n’est pas continuelle en été. Elle a en sa faveur sa fécon- dité extraordinaire, qui surpasse celles de toutes les autres sortes; tandis que ses tiges, fortes, longues et torses, parais- sent lui nuire. À Capo-d’Istria, des pieds de Soja noir attei- gnirent une hauteur de 1, 2 et jusqu’à 3 mètres et portaient 200 à 300 gousses pleines et 100 à 400 vides. La couleur sombre, qui en cuisant est produite par la peau des graines, n’est pas précisément un défaut, cette couleur étant absolu- ment semblable à celle du chocolat (1). Époque des semailles…. D’après les expériences faites en 1877, dans le jardin d’es- sai de l'École supérieure I. et R., les semailles doivent tou- jours être faites dans les premiers jours de mai, et, dans beau- coup de cas, elles doivent être indiquées, pour la seconde quinzaine d'avril, dans l’Europe centrale. Les jeunes pousses, èn effet, sont peu sensibles aux gelées légères... Si l’on fait tremper des haricots et qu’on les exposé à la gelée, ils sont infailliblement détruits, et il suffit pour cela de quelques degrés au-dessous de zéro. C’est pour cela qu’on ne verra jamais germer spontanément les graines tombées dans-le jardin ou dans les champs en faisant la récolte. Ils pé- rissent toujours pendant lhiver. Il en est tout autrement des Soja, qu'on a déjà vus deux fois germer spontanément au printemps dans les planches du jar- din de l’École supérieure, où l’année précédente on avait cul- tivé du Soja. Le fait est confirmé par des essais faits en Jan- (1) En Chine, le Soja noir n’est guère employé qu’à la nourriture des ani- maux. Fe 466 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. vier 1878 avec divers échantillons de Soja, qu'on laissa tremper pendant vingt-quatre heures et qu’on exposa ensuite à la gelée pendant plus ou moins longtemps... . , , ° 9 . . +! + Un échantillon de 50 graines de Soja trempées fut porté, le soir à six heures, à l’air libre, et y fut laissé jusqu’au len- demain matin. Le soir, le thermomètre marquait — 4 de- grés c.; le matin — 6 degrés c. Il y eut 76 0/0 de ces graines, qui germérent rapidement. On n’a donc aucun motif pour retarder les semailles chez nous ; en tous cas, dans le sud de la monarchie autrichienne, on peut les faire dès la première moitié d’avril, eten Dalmatie même au commencement de mars. Suivent des observations sur le danger des semis trop sep- rés; sur la facilité avec laquelle peut se repiquer le Soja pour combler Les vides ; sur la quantité de semence nécessaire selon la fertilité du sol. C’est dans l’essai de culture de M. Stanislas de Trebiczki, à Burovice (Russie polonaise), que l'inconvénient d’une cul- ture trop rapprochée parait le plus frappant. Dans cette eul- ture, pas un pied ne parvint à maturité, tandis que sur deux pieds, qui se trouvaient seuls à l’aise dans une planche, il ré- colta 339 graines complètement müres. Suivent des considérations sur la constitution du sol; des instructions pour les travaux de culture et pour la récolte : le Soja ombrage bien le sol et ne laisse lever aucune mau- vaise herbe. À la récolte ses gousses ne s'ouvrent pas sponta- nément. Le battage s'opère facilement avec le fléau ou la bat- teuse. Besoin de lumière et de chaleur du Soja. L'ombre portée par des bätiments, des arbres, des buissons, des plantes hautes lui nuisent, non seulement lorsque son développement est avancé, mais dès la première jeunesse. Quant au besoin de chaleur de la sorte jaune, la plus hâtiwe du genre, d’après des constatations nombreuses, 1l n’est pas plus grand que celui des sortes les plus hâtives de maïs, peut- être même est-il moindre. Ceci acquiert un haut degré de vraisemblance, si l’on considère que le Soja, à Friesach (Ca- LE SOYA. 267 rinthie), a müûri à une hauteur de plus de 460 mètres au-des- sus du niveau de la mer... Besoin d'humidité du Soja. L'Univers agricole de Raguse en Dalmatie rend le meilleur témoignage de la résistance du Soja à une sécheresse conti- nuelle pendant l'été, en faisant, à la fin de son rapport, la re- marque suivante : € Un fait qui a été confirmé partout, c’est que, dans quelque sol que fût cultivé le Soja, il a subi avec succès l'épreuve qu’on a faite de sa résistance à une séche- resse non interrompue »...…. Suit un tableau qui indique, en millimètres, la quantité de pluie tombée dans quelques-uns des lieux d'essai pendant la période de végétation du Soja en 1877. Époque des récoltes et remarques générales sur l’état de l'atmosphère pendant l’année d'essai 1877. Tandis que la récolte du Soja pouvait déjà se faire en Dal- matie à la fin de juillet; en Istrie dans la première quinzaine d'août; dans le comté de Gœrtz à la fin d'août; dans le sud de la Hongrie et de la Croatie, dans le sud de la Styrie, etc., dans la première quinzaine de septembre, elle n'eut lieu, la plupart du temps, à la limite de culture du maïs et de la vigne, qu'entre le 15 et le 30 septembre. Dans beaucoup d’endroits, on laissa les Soja sur les tiges encore plus longtemps, comme on le fit aussi au delà des limites septentrionales du maïs. On le fit à cause de la matu- rité tardive du Soja, qui semble ne pas s’interrompre lorsque les feuilles du sommet sont brûlées par la gelée... Mais l’arrière-maturation se fait parfaitement lorsque les pieds arrachés ou coupés sont liés en paquets et laissés sur le sol en poupées, ou lorsqu’on les fait sécher sur des fanoirs à trètle 44: Malgré une saison très-défavorable, sur 144 essais dont les résultats m'ont été communiqués, 12 seulement ont échoué, faute de chaleur suffisante... 408 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Quantité des graines semées el récoltées en 1877 et nr tance du rendement. | Le dépouillement des rapports que j'ai sous les veux montre qu’en tout 5*,873 de graines ont été semés et que 400“1,360 ont été récoltés par les collaborateurs nommés dans le troisième chapitre. On voit dans le troisième chapitre, par les renseignements donnés sur le rendement du Soja, la fécondité extraordinaire et incomparable de cette plante. Je citerai seulement trois exemples : A Schlang, près de Breslau, #4 graines produisirent 680 fois la semence. À Munchendorf, 17 pieds rapportèrent 670 fois la semence. À Rabensbourg (Moravie), un semis de 700 graines en donna 450 par pied. Ce rendement, dont n’ap- proche aucune autre légumineuse, égale celui du maïs, s’il ne le dépasse pas. Les récoltes des déchets se sont presque toujours montrées doubles de celles des graines; cependant il arrive aussi que, lorsque la récolte de grain est considérable, le poids de celle des déchets est inférieur. Là, au contraire, ou la récolte tarde et où un ensemencement tardif et un été humide produisent un vigoureux développement des organes de la végétation, la récolte des déchets est plusieurs fois plus forte que celle des graines. Dans le domaine du prince de Schwartzenberg, à Zittolieb, la récolte de graines, sur 100 mètres carrés, ne s’éleva qu'à 1*,32, tandis que la récolte des déchets fut de 81*",4. Cela signitierait que dans la culture du Soja on doit compter, non seulement sur une récolte de graines considé- rable, mais aussi sur une récolte considérable de déchets, et que cette culture peut acquérir une grande importance comme fourrage vert, car certainement aucune autre plante, sans en excepter le trèfle incarnat et la luzerne, ne peut se mesurer avec le Soja, à l’état vert, au point de vue de la valeur nutritive. LE SOYA. 469 Suit l'énumération des animaux et des parasites nuisibles au Soja. Le ver de fil de fer, larve de l’Agriotes segetis. Petits vers blancs non dénommés. La cétoine dorée, Celonia aurata. Le perce-oreilles. La larve de la taupe-grillon. Le ciron tisserand. Les limaces. Les lièvres. Mais il est certain que la semence n’est pas détruite par la bruche des pois (Bruchus pisi) et par les insectes de la même famille. Les graines müres sont menacées dans les champs par les ulots et par les hamsters; sur le champ et dans la grange par les souris. Un grand avantage que présente le Soja est mis en évidence depuis trois ans, c’est qu’il n’est pas exposé aux atteintes des derméens (entophytes), qui nuisent à un si haut degré aux autres Légumineuses (Uredo, Urédinées, Nielle, Rouille), et anéantissent fréquemment les plus belles cultures... Composition chimique du Soja. Essais d'affouragement avec les déchets et préparation de la graine pour la nourri- ture de l’homme. On ajouta, pendant l’année d’essai 1877, plusieurs analyses nouvelles aux analyses déjà connues du Soja. Analyse par M. Schrœder, chimiste à la fabrique de sucre de Napagedl. Soya rouge brun. Soya jaune. LETTRE RER 36,12 35,87 Matières azotées........... 5,78 5,74 CuSSe RUE NE Te 17,50 18,25 M. le directeur, docteur Mach, fit examiner, par son assis- tant, dans le laboratoire de l’Institut agricole, trois sortes dif- 470 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. férentes qu’il avait reçues de moi et multipliées à Saint-Michel, et une quatrième rouge brun, cultivée comme café dans le sud du Tyrol, acclimatée déjà depuis longtemps et jusqu'ici complètement inconnue et passée inaperçue, SEMENCES REÇUES DE VIENNE. SEMENCE DU TYROL. Jaune. Rouge brun. Noire. Pouge brun, nd 2 8,1 9,4 9,9 140,1 Cendre ........ 5,4 5,1 4,8 5,2 Protéine ....... 86,8 31,5 31,2 38,1 Gréisie. LA 17,6 17,4 18,1 17,8 Cellulose,...... 4,8 4,3 4,2 9 AAIySES de semences, COsses et feuilles, par C. Caplan, assistant à la station de chimie agricole de Vienne, Semence, Cosses. Feuilles et tiges ai HO 2LAL LA US AFOUE 14,0 14.0 14,0 Proiéiie its sc ct dé oies À aie LE 32,22 4,64 6,08 Craliadi ét sl de SE 16,76 1,29 2,03 Matières organiques, non azotées, 26,56 41,87 31,12 DANONE issus apr le sec 5,97 30,45 22,19 Cendrs; :: 227 ENRRNEREREENt CU 4,16 7,19 9,31 ADI IR CMOS. TE 0,03 0,05 8,07 Le Soja n’a rien perdu en protéine et en graisse par suite de sa culture en Europe. Il n’a rien perdu non plus quant à son poids absolu, à sa grosseur et à son apparence extérieure. Il est, au contraire, devenu de plus en plus lourd. 1000 graines de la semence d’origine pesaient de 81,5 à 105 grammes. Ceux de la reproduction de Vienne pesaient : 1000 graines de la première reproduction. 110,5 à 154,5 — deuxième —- 141,8 à 163,6 — troisième — 116,0 à 151,0 LE SOYA, 471 Suivent les apprécialions favorables de plusieurs correspon- dants de l’auteur sur le Soja considéré comme légume, Je pense que les graines de Soja sont un aliment trop con- centré pour être préparé seul, et que, par conséquent, il vaut mieux les mélanger avec d’autres aliments moins concentrés et surtout contenant de la fécule..…, La cuisson exigeant un {emps très long, soit une dépense de temps et d'argent, je trouve que ce qu’il y aurait de plus simple serait d'employer pour la cuisine le Soja finement concassé. ° . . . e . . e ° e . . e e , ° e ° Il peut fournir aux armées des vivres de peu de volume et entrer, à bon droit, comme le meilleur équivalent dans les SAUCISSONS AUX Pois. Suivent des considérations sur le Soya appliqué à l’ali- mentation du bétail. L'ouvrage est clos par un résumé du contenu de chacun de ses chapitres. | (A suivre.) Il. TRAVAUX ADRESSÉS ET COMMUNICATIONS FAITES A LA SOCIÉTÉ SUR L'INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE | Par M. LUCIEN MERLATO Sous-directeur de la Société anonyme pour l'élevage de l’autruche en Égypte L LETTRE ADRESSÉE PAR M. L. MERLATO A M. LE’ SECRÉTAIRE LOST à GÉNÉRAE + “+ #4 47 OO Caire (Parc de Matarieh), le 20 septembre 1880. MONSIEUR LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, J'ai reçu votre lettre du 5 septembre, et vous remercie des encouragements que vous me donnez. Je vais faire une description exacte de tout le matériel employé dans l'exploitation de la Société pour l'élevage de l’autruche en Égypte, avec dessins à l'appui et indication des raisons qui m'ont fait adopter tel appareil de préférence à tel autre. Je me suis servi du système de couveuse artificielle le plus simple, celui d’un incubateur à grand réservoir d’eau, sans foyer, sans régulateur. Ce n’est pas dans la complication de lincubateur que réside la chance de réussite. Tout appareil, pourvu qu'il réponde à quelques conditions générales, est bon à l’usage. Je pense que, si plusieurs expérimen- tateurs dans l’Afrique du Sud ne sont pas parvenus à des résultats et s’ils m'ont laissé le temps d’être le premier à ré- soudre le problème, c’est précisément parce qu’ils n’ont con- sidéré que l’incubateur ; ils y ont consacré tout leur travail et leur savoir, et, à force de chercher les demi-degrés dans les tiroirs, ils ont dénaturé la question, en faisant une affaire de pure calorimétrie, d’une opération très complexe en somme. Ne s’occupant des œufs que pendant les quarante jours INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 479 qu'ils demeurent dans l’incubateur, ils ne se sont probable- ment pas aperçus que bien souvent le germe avait déjà été tué ou dénaturé bien avant la mise dans l’appareil. Le processus de l’incubation n’est pas un fait isolé, il est forcément connexe à la période précédente comme à la sui- vante. Si les phénomènes vitaux de l’œuf pendant la première pé- riode, c’est-à-dire entre la ponte et la mise en incubation, sont de nature à échapper en partie à nos recherches, 1ls ne ces- sent pas pour cela d’exister, et des conditions spéciales sont nécessaires à leur conservation. Il est inutile de prodiguer un excès de soins aux œufs pendant l’incubation, s’ils n’ont pas été également soignés dans la période précédente. Ce n’est donc pas aux incubateurs exclusivement qu’il faut s’en prendre en cas d’insuccès, c’est au traitement de l'œuf pendant toute son existence. Persuadé de cela par l'observation de ce qui se passe dans l'incubation naturelle de l’Autruche, j'ai suivi tous les œufs de bien près. Aussitôt pondu (pendant la ponte et l’incuba- tion, je ne quitte pas une heure le parc) chaque œuf est pesé, mesuré sur ses deux diamètres, enregistré et numéroté lui- même aux deux bouts à l'encre. Chaque œuf est repesé tous les dix jours, qu’il soit ou non en incubation, et chaque jour son historique est enregistré, savoir : températures auxquelles il a été exposé et pendant combien de temps à chaque fois;. soleil, ombre, secousses ou transports qu’il a subis, change- ments survenus dans sa couleur extérieure, etc. C’est par ce moyen, el me rendant compte des résultats donnés par chaque œuf, que j'ai pu tracer la voie pratique à suivre. Les œufs d’Autruche sont ici encore trop rares et ont une valeur trop importante pour permettre d’en sacrifier pour des études plus exactes. En tous cas les résultats ont été bons, et, si je n’ai pas trouvé la vérité absolue, je ne pense pas en être bien loin. Il s’agit d'empêcher que l’œuf subisse, pendant la première période, une rélrogradation de chaleur dépassant une durée de 48 heures. 474 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Ceci demande une explication. Dans lé cours de chaque 2% heures l’œuf est soumis aux variations de la température extérieure. Dans un nid en plein air il peut facilement passer de + 6° Ja nuit à + 32° le jour, et il sera exposé pendant un temps déterminé à la température maxima aussi bien qu’à la minima. Or, tant que ces mêmes conditions restent les mêmes sous les deux rapports de temps et de température, où tant qu’elles changent progressivement dans le sens d’augmen- tation de température et prolongement du temps d’expo- sition à la température plus haute, 1l y a bonne con- servation de la vitalité du germe. Mais si le temps d’exposition à la température plus haute dimimue, où si les tempéra- tures diminuent et si cette rétrogradation se continue au delà de deux jours, la vitalité du germe en souffre si bien que l'œuf se comporte dans l’incubateur comme s’il était clair. En conséquence, un œuf qui a été soumis à des variations de température ne peut pas être transporté et laïssé dans un local à température plus constante, 1l faudra continuer à le traiter comme 1l l’a été, et mieux encore progressivement. Quant au temps absolu de conservation d’un œuf, le maxi- mum que j'ai eu lieu d'observer a été de %5 jours révolus entre la ponte et la mise en incubation. Le poussin qui en est sorti est en pleine vie et compte 136 jours d’âge. Mais en cénéral je ne dépasse pas 20 jours et je me suis imposé ce délai comme maximum à atteindre. Ci-inelus le certificat des résultats obtenus. Il m’est agréa- ble d'ajouter que les 18 poussins sont tous vivants et tous sains, sauf un qui souffre d’une jambe. Veuillez bien agréer, Monsieur lé Secrétaire général, l'assurance, etc. L. MERLATO, CERTIFICAT El infraterito Consul general de España en Egipto. Certifico que el escrito que precede et copia literal y conforme à su original que me ha sido exhibido ÿ congo tenor et el siguiente : « Consulado general de España en Egipto, n° 8. » Nous, soussigné, consul général d’Espagne én Egypte, etc., etc. Sur la demande de M. Lucien Meérlato, sujet espagnol, sous-dirécteur de la INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 479 Société anonyme pour l'élevage de l’Autruche en Égypte et chargé spé- cialement de la conduite de l’incubation artificielle des œufs d’Autruche, et après plusieurs constatations successivement faites sur les lieux et spécialement dans le couvoir de ladite Société sis dans son parc de Matarieh (près du Caire). Nous déclarons que, sur vingt œufs fécondés soumis à l’incubation artificielle, 11 en est éclos dix-huit poussins ; que ces dix-huit Autruchons tous vivants et bien portants à ce jour ont, suivant leur âge, de 70centi- mètres à 1",30 de hauteur environ, et que d’après le livre des naissances ils résultent être huit de quatre-vingt trois-jours d’âge, un de soixante- huit jours, cinq de trente-six jours, quatre de vingt-cinq jours. Nous déclarons, en outre, que l’année dernière, 1879, nous avons eu lieu de constater, dans nos visites au couvoir provisoire de ladite Société, à Boulaq (Gaire), l’éclosion artificielle, également conduite par M. Merlato, de sept Autruchons au mois de mars et de cinq autres au mois de juim de ladite année 1879. En foi de quoi, et pour le constater, avons délivré le présent dûment enregistré. Au Caire, ce 30 juillet 1880. Signé . C. DE ORTEGA MOREJON. Îl ÿ a un cachet officiel à encre bleue. Art. 142 (Tarifa). Idrechos frs. 5,50. YŸ para que courte espido la presente fermiada y tellada con el tella de oficio de este consulado general, en el Cairo a 20 de Setiembre 1880. (Gachet du Consulat Por el Consul general de España, énéral d'Espagne, « $ pagnes) El Vice Consul, J, DE SATORRES. Vu, pour légalisation de la signature de M. J. de Satorres, Vice-Consul d'Espagne au Caire, DES dé Conulht Caire, le 20 septembre 1880. de France.) Le Gérant du Consulat de France, A. G. GUILLON. LE MATÉRIEL D'INCUBATION ARTIFICIELLE ADOPTÉ PAR LA SOCIÉTÉ POUR L'ÉLEVAGE DE L'AUTRUCHE EN ÉGYPTE [. — Le couvoir ow salle d’incubation S'il est vrai que rien n'empêche d'obtenir de bons résultats n'importe dans quel local tant qu'il s’agit d’une simple expé- rience, 1l n’est pourtant pas possible de songer à une exploi- 476 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. tation sérieuse si l’on ne dispose pas d’une pièce spécialement adaptée à recevoir les incubateurs et construite d’après des principes fixes et rationnels. Les conditions principales auxquelles doit répondre un couvoir sont : 1° De contenir un air toujours pur et de présenter toutes facilités pour le renouveler sans que la température du local ait à en souffrir ; | 2 De pouvoir, à volonté, hausser l’état hygrométrique de cet air; 9° D'être le moins possible sensible aux variations diverses de la température extérieure. Je considère ce but comme atteint lorsque, par des variations extérieures de 30 degrés centisrades entre le matin et l’après-midi, les thermomètres du couvoir n’accusent que des différences de plus de 3 ou 4 degrés ; 4 De ne pas transmettre aux incubateurs les trépidations qui pourraient occasionnellement se produire dans le voisi- nage par des chocs, ou dans le couvoir même par les pas des personnes de service ou la chute de quelque objet; o° De présenter toutes les facilités pour le service des incu- bateurs et, en conséquence, de pouvoir faire écouler l’eau qui en sort, en puiser de la chaude pour la remplacer, mirer les œufs, etc., sans être obligé de sortir du couvoir ; 6° D’être disposé de manière à ce que, pendant le service ordinaire, personne ne puisse entrer dans le local sans que le couveur en soit prévenu. Voici comment ces conditions ont été remplies dans le cou- voir de la Société dont je joins, pour plus d'intelligence, un plan. Le couvoir (fig. 1, A), destiné à contenir des incubateurs pouvant contenir 290 œufs, mesure 20 mètres de long sur 6 mètres de large. La toiture est à une pente et la hauteur maxima est de 5 mêtres. Les murs sont en briques crues, très mauvaises conductrices de la chaleur, et ont 55 centimètres d'épaisseur. Les deux grands côtés sont exposés l’un à l'Est, l’autre à l'Ouest. C’est à l’Ouest que la toiture a la plus grande INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 477 hauteur et sa pente descend vers l’est. Par cette disposition les rayons solaires ne la frappent en plein que dans les heures matinales, lorsqu'ils n’ont pas encore toute leur vigueur et rot 7 Fe = Plan du couvoir. que la toiture elle-même est lente à chauffer à cause de la fraîcheur de la nuit qui vient de la refroidir. Plus les heures chaudes avancent, plus les rayons solaires tombent obliques et leur action diminue. La toiture, en allant de bas en haut, se compose : du soli- vage, d’un plancher en bois, d’une couche de nattes, d’une couche de 10 centimètres de terre, d’une couche de 5 centi- mètres de gros mortier, et enfin d’un enduit bien uni. Cet ensemble permet de se passer de toute espèce de plafond ‘omme moyen isolateur. Contre la façade ouest, qui est la plus haute, est adossée 3e SÉRIE, T. VII. — Septembre 1880. 32 PR | ces MT AT SN bat SU R RUUT L HARRRGE D4 SEE A C4 OÙ AG TÉTET ME ® | | | | | ; | p ! 7 ee nr diet x - “ “ | u ” " " ' É É 1 | ! dit i É ; | = (72 | hat le sheet bis og ' 1 k | 1 ol “pi E E L| £P: | L at 4 ’ rer rer tre | FER Es ! Sul à Eu [41 ———— ML RQ : ï ! 1 PF + E C su C ! | h 1 } Ï a k = ! ; rss D rm a oo ab cb meme a 478 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. une suite de cinq chambres (B), dont le principal but est de l’abriter contre le soleil et le froid. Seule, ia chambre du milieu communique avec le couvoir, et le service de ce der- nier ne peut se faire qu’en traversant cette pièce qui sert de bureau au couveur. Contre la façade est, et également pour le rabat) se trouvent adossées les chambres d'élevage C et la chambre de chauffe D qui contient les chaudières et les fourneaux E. Cette dernière chambre occupe le milieu de la façade, et les robi- nets des chaudières, qui traversent le mur, viennent aboutir dans le couvoir à 4",40 du sol. Un évier, F, de 0",90 de hau- teur, qui se trouve sous les robinets, facilite le remplissage des seaux d’eau chaude. Les chambres d'élevage occupent le restant de la façade, à droite et à gauche des chaudières. Nous y reviendrons bientôt. Seuls les deux petits côtés du couvoir ne sont pas garantis. Tous les deux ont en haut, à 3 mètres du sol, une fenêtre vitrée, destinée à déterminer au besoin un courant d'air. Ce sont les seules fenêtres du couvoir. Sous la fenêtre sud, une ouverture, ou pour mieux dire une porte G, communique directement avec l’ovoscope H dont nous donnerons les détails plus loin et qui forme partie intégrante de la bâtisse. Üne grande porte [est ménagée sous la fenêtre nord. Elle ne s’ouvre que pour les besoins des réparations ou pour entrer et sortir les incubateurs. A droite el à gauche de lévier, deux petites portes demi- vitrées K conduisent dans les chambres d'élevage et permettent de voir ce qui s'y passe, sans les ouvrir chaque fois. Des cheminées d'appel, pouvant se fermer à volonté, com- plètent la partie en élévation du couvoir. Il n’y a pas de dallage, une couche d’un demi-mêtre de sable grossier le remplace. L’inconvénient de marcher dans ce sable presque mouvant est largement compensé par: la ré- sistance qu'il offre à la transmission de toute trépidation. Pour l’expérimenter, je mis 50 œufs de poule dans un tiroir; et au dixième jour, après avoir reliré les œufs celaiws, Je fis INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 479 frapper. pendant une demi-journée, des coups répétés avec un gros marteau à frapper, devant, sur un bloc de bois, mis à Î mêtre à peine de l’incubateur. Les œufs vinrent tous à bonne fin et fournirent des poussins aussi vifs que bien déve- loppés, et trois seulement périrent (un de maladie et deux d'accident) pendant lélevage. Il reste à décrire les ouvrages en sous-sol. En contre-bas des chaudières est installé le calorifère L. Un sros conduit en maçonnerie cimentée M amène l'air chaud jusqu'au centre du couvoir, où il se divise en deux branches M qui se continuent jusqu'aux deux extrémités nord et.sud. Des bouches sont disposées le long de ces conduits. Deux embran- chements secondaires N, qui prennent naissance dans le conduit principal, peuvent amener l’ar chaud dans les chambres d'élevage. Le niveau des conduits qui se trouvent dans le couvoir est en pente douce jusqu’à la moitié du grand conduit. En consé- quence, l’eau qui est versée dans ces conduits s'écoule lente- ment jusqu'au point où elle rencontre un trop-plein qui la déverse dans un canal O, aboutissant à un puits perdu P. Le trop-plem Q est ménagé de manière à laisser toujours une éouche de quelques centimètres d’eau au fond des conduits. Cette eau provient des imcubateurs. Leur robinet de vidange communique par un luyau en caoutchouc avec le conduit M’, et deux fois par jour, à chaque réglage des appar eils, l'eau, en excès dans ceux-ci, tombe par les conduits. I s'ensuit que d'air sec du calorifère arrive tel quel aux chambres d'élevage, mais est obligé de se charger d’hu- midité en passant sur la couche d’eau pour arriver jusqu’au couvoir, action qui est favorisée par la haute température que Peau possède en sortant des incubateurs. Les incubateurs sont rangés au milieu, au-dessus du con- duit. Le long des murs se trouvent, d’un côté, les boîtes sécheuses, de l’autre des étagères à œufs et à outils et la table de travail. L’ovoscope est construit afin d'utiliser la lumière solaire au mirage des œufs. C’est la seule source lumineuse qui per- PA E 480 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. mette de trier les œufs d’autruche avant le dixième jour d’in- cubation, à moins de recourir à des sources lumineuses trop coûteuses et d’une installation trop compliquée. Nous avons vu que l’ovoscope était installé sur la façade sud du couvoir. C'est un petit avant-corps, de 2 mètres de large, en briques à plat se terminant en demi-cercle. L'entrée, qui est à l’intérieur du couvoir, est fermée par un rideau. Tout l'intérieur est peint en noir. À 1",50 du sol, et tout autour, sont disposées des petites fenêtres R, dont une au moins, en conséquence de la forme de l’ovoscope, est toujours frappée par les rayons solaires. Ces fenêtres sont ferrées par des volets pleins, qui s’ouvrent en dedans et tournent sur leur côté inférieur. Les cadres des volets étant fixés du côté extérieur du mur, il s’ensuit que le volet, en s’ouvrant, vient s’appuyer sur l'épaisseur du mur, qui le retient dans une position horizontale. Le volet sert alors de table provisoire, sur laquelle l'opérateur peut prendre ses notes ou déposer l’œuf en l’appuyant dans une excavation expressément ménagée sur la face extérieure (devenue la face supérieure) des volets. Plusieurs diaphragmes, avec des ouvertures plus ou moins grandes, sont accrochés au mur, sous les fenêtres. Le côté du diaphragme qui restera en dedans est doublé en drap noir, dépassant tous les bords de 2 à 3 millimètres. Le côté opposé est peint en blanc, et c’est le côté qui reste visible lorsqu'ils sont accrochés. Le blanc, tranchant sur le noir du mur, per- met de choisir à coup d’œil le diaphragme le plus adapté à l’œuf qu’on va examiner. Les dimensions des diaphragmes sont égales à celles des volets, et tous peuvent s'adapter indifféremment et à frotte- ment dans la feuillure que ces derniers laissent libres lors- qu'ils sont ouverts. Pour observer ou mirer un œuf, on n’a donc qu’à ouvrir le volet exposé au soleil, placer le diaphragme et boucher son ouverture avec l'œuf. INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 481 II. — Les incubaleurs ow couveuses. On s’est généralement exagéré l'importance des incuba- teurs. À force de vouloir arriver à une régularité mathéma- tique de température, ce qui n’est pas nécessaire, on a telle- ment changé, ajouté, compliqué, qu'on en a fait des appareils très jolis, mais inadmissibles dans la pratique industrielle du fermage. Dans tous les incubateurs l’eau chaude a été prise comme masse calorifique. Ces appareils, comme on les construit au- jourd’hui, peuvent être divisés en deux chefs, savoir : incuba- teurs communiquant la chaleur aux œufs d’en bas et incuba- teurs la communiquant d’en haut. Je n’ai jamais essayé les premiers. Il y a déjà assez de difficultés à vaincre, sans chercher à les augmenter par un système qui est tout à fait l’opposé de ce que la nature nous apprend. Ne considérant donc que la seconde classe d'appareils, elle peut à sou tour être subdivisée, suivant le système de chauf- fage adopté, en incubateurs avec fourneau et en incubateurs à fourneau indépendant. Tous les deux peuvent être égale- ment bons, mais les premiers ont l’inconvénient d’être très compliqués, d'exiger une surveillance trop assidue et d’être d'une réparation difficile lorsqu'ils se dérangent, point très important pour une industrie qui se trouve généralement établie dans des pays dépourvus de ressources mécaniques. Je n’ai employé comme incubateurs réellement pratiques que ceux à grand réservoir, et qui se règlent deux fois par jour en soutirant une certaine quantité d’eau, qu’on remplace par de l’eau bouillante, puisée dans une chaudière indépendante. À cet usage on emploie les chaudières dont il est parlé dans le paragraphe I. Les modèles de couveuses à plusieurs tiroirs ou à grands tiroirs ne conviennent pas, car 1l est difficile de disposer au même moment d’un nombre suffisant d'œufs; et si pour rem- plir l’appareil on échelonne l'introduction des œufs, on se crée des difficultés très graves pour la suite. Je préfére les A8Ÿ SOCIÉTÉ D'ACCIAMATATION. appareils à un tiroir pouvant contenir 12 œufs; après l'éli- mination des œufs clairs il en reste 9 ou 10. C’est dans ces conditions que les meilleurs résultats ont été obtenus, * Dans ce cas l’incubateur doit être construit de manière à avoir un réservoir d'au moins 19% litres, et l’espace libre dans lequel se loge le tiroir aura à peu près la même capacité. La régularité de la marche de la chaleur exige ces dimensions, et cet espace est nécessaire pour la respiration des œufs, malgré les trous d’air qui existent sur les côtés, au nombre de 19. J'ai été porté à assigner cette dernière dimension par l'analyse de l’air recueilli dans les tiroirs. Dans les incuba- teurs où le tiroir ne laisse pas d’espace libre, et à partir du dix-huitième jour (ou à peu près) d’incubation, Pair sé trouve appauvri du tiers de son oxygène deux heures après que le tiroir a été fermé. | Pour la facilité du travail, les incubateurs sont placés sur un chantier à 0",70 du sol. Le chantier se prolonge sur le côté du tiroir de 0",50, formant continuation des rainures intérieures sur lesquelles il glisse. On peut, de cette manière, le sortir complètement sans risquer la moindre secousse. Les portes sont à guillotine, s’ouvrant de bas en haut, ce qui pré- sente de grands avantages sur les portes volantes. D’abord elles ferment mieux, le bois étant assujetti dans les rainures ne se tourmente pas, et on a une grande facilité pour Guvrir et fermer. La hauteur du chantier entraîne une élévation trop forte du tuyau de remplissage. Pour y remédier, les incubateurs sont accouplés, avant les robinets en regard et un espace de 1,20 entre les deux. Un plancher, n'ayant que 1",10 de large ét la longueur de l'appareil, est installé entre chaque pairé à la hauteur du fond des appareils. On y arrive par trois marches. Plancher et marches sont indépendantes des incubateurs, afin d'éviter la transmission de la trépidation résultant des pas. Les pieds des chantiers des mceubateurs reposent dans des boîtes en métal contenant une dissolution phéniquée. Cette précaution empêche les insectes de monter et d'aller tour- menter les poussins en train d’éclore. JNCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCIE. 483 Voici une coupe (fig: 2) de lincubateur : 60 70 6b 50 14"00 LR RUE NE 2 1. co SRE mn CORRE BR" NS KR Xxéservoir de 420 litres de capacité. Trous d'homme permettant de passer le bras pour nettoyer le fond. . Tuyau d'introduction de l’eau. . Robinet de soutirage journalier communiquant par le tuyau E avec le conduit F (voir 21). . Flotteur permettant à la personne qui verse l’eau de lire en même temps la quantité introduite. La tige passe par le tuyau d'échappement de la vapeur. . Robinet de vidange. — I; Tiroir, -— J. Matière isolante. K. Chemise extérieure en bois. — L. Porte à guillotine, — M. Fond de l'appareil. NN. Chantier. — O. Marches amenant au plancher, P. Boîtes contenant la dissolution phéniquée. D PEN S> 484 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. IF. — Les boîtes sécheuses. Une boîte sécheuse doit remplir les conditions suivantes : 1° Pouvoir être facilement nettoyée à fond ; 2° N’avoir aucune espèce de draperie fixe, afin de pouvoir les changer et laver tous les jours s’il le faut ; 3° Permettre au poussin, en changeant de place, d’avoir plus ou moins de chaleur, plus ou moins d’air. Après plusieurs essais, j'ai été conduit au modèle figuré ci-après : a) Tuyau de prise d’eau chaude. — b) Réservoir en métal doublé en bois. c) Tuyau de vidange de la même. d) Espace dans lequel on loge les poussins; il mesure 0,60 de long, 0%,40 de large et 0m,35 de hauteur. e) Grillage en fil de fer. — f) Fond mobile. — g) Supports. INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 489 Une couverture mobile, coupée de mesure, sert de matelas ; une autre plus grande est posée par-dessus les poussins. Ceux- ci s’éloignent ou s’approchent du réservoir, suivant leurs besoins. Le fond mobile permet un nettoyage facile après chaque couvée. Les supports sont destinés à maintenir la boîte à une hauteur commode pour l’opérateur. IV.— Les chambres d'élevage. Au sortir des boîtes sécheuses les poussins passent dans ces chambres, qui les abritent jusqu’à deux mois d'âge. Les conditions qu’elles doivent remplir sont : 1° Permettre de tenir chaque couvée à part; 2 Offrir des locaux qu’on puisse ouvrir, fermer, ventiler et chauffer à volonté, et qui reçoivent toujours une grande et vive lumière ; 3° Offrir des petits parcs où les poussins puissent courir sans crainte des animaux de rapine, des chiens, etc. ; 4 Permettre que le nettoyage et le service d'alimentation se fassent sans déranger les poussins ; 5° Etre disposées de manière à ce que personne n’y puisse accéder sans que le couveur en soit prévenu. La figure 1 représente en C et en place ces chambres, calcu- lées pour 60 poussins. Trois côtés sont fermés par les murs. Du côté est sont ménagés des portes 4 demi-vitrées. Les pan- neaux b ne sont placés que jusqu’à 1 mètre de hauteur; le restant est vitré à châssis ouvrants. Les mangeoires c, qui con- tiennent aussi les abreuvoirs, forment un corridor d, par lequel on peut les nettoyer et les remplir. Entre les mangeoires, une petite barrière fixe e permet de passer du corridor aux chambres en l’enjambant. Les poussins se tiennent en f et peuvent par les portes « passer dans les parcs g. Chaque partie est munie d’une bar- rière mobile pour empêcher les petits d'entrer ou sortir, tout en tenant la porte ouverte. Le parc g est une grande loge en charpente, fermée de tous côtés en grillages de liteaux ; k,hsont des barrières de 0",70 en liteaux blanchis et assemblés, et sont PRIE SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. toutes mobiles. Elles permettent à volonté de diviser chambre ei parc en deux, trois ou quatre compartiments, suivant les besoins, et de refouler les poussins dans un compartiment libre pendant qu'on nettoie et change le sable dans celui qu'ils occupaient. Ge service se fait par une porte extérieure dont le couveur garde la clef. Les fortes cheminées d'appel ménagées sur la toiture des chambres complètent cette partie du maté- riel. Par terre et partout, rien que du sable renouvelé tous les deux jours dans l’intérieur et tous les huit jours dans les parcs, V.— Les mères chaudes. Les méres chaudes sont un meuble cotnplémentaire des chambres d'élevage pendant la saison hivernale, et én général toutes les fois que la température de ces dérnières déscend au-dessous de 25 degrés centigrades. Quoique celles qu'on construit généralement soiëht très ingénieuses, je ne les ai pas trouvées bien pratiques, pour les Autruches dû moins, et voilà pourquoi : 1° Parce que le plafond et les rideatx en lainé sont fixes : la haute températuré, le manque de courant d’air et les déjections des poussins font qu’elles sont vite infectées et remplies d’insecles ; 2° Parce que ces appareils en fonction sont très Jordi; presque impossibles à déplacer, et dès lors le RÉVIRESS du sol en dessous devient impraticable ; 3 Parce que le poussin n°y trouve pas de température in- térmédiaire et est obligé de supporter ou toute la chaleur de l'appareil où Lout le froid extérieur. J'ai trouvé avantage à les remplacer par dés boîtes eh zinc doublées en votiges de 25 centimètres de côté sur 45 dé hauteur, qu'on remplit d’eau Chaude à la fontaine, et on les porte toutes pléinés en place. Suivant le nombre des poüssins, on en met üïe, deux, trois ou plus, et on jelte par-dessus üne grande couverture qui forme pour ainsi dire tente en laissant an coté relevé pour l'entrée. Les poussins y trouvent plus où moins de chaleur, suivant leurs besoins. Deux fois par jour on INCUBATION ARTIFICIELLE DES ŒUFS D'AUTRUCHE. 487 change la couverture et on met à l'air celle qui a servi. Ges boîtes occupent peu de place et sont vite enlevées lorsqu'elles ne servent pas. | VI. — Les mangeoires, On se rappelle que les mangeoires forment division entre l'espace occupé par les poussins et le corridor des chambres d'éclairage. Après un an de tâtonnements, le modèle représenté par la figure 4 a été définitivement arrêté dans les dimensions indi- quées, ; 1 Un 0e ke -) LC - 7 PS W NS FU NN REAUTS 14 \ à ' Il | | | | RÉ Roca | | Ÿ SKA Ennnnnnntnttt Rte a. Cadre en forte planche de 22 centimètres de large, arrêté au sol par des piquets. Il est divisé en deux par lemontant «. La partie b est fermée du côté des poussins par une planche pleine laissant en bas un vide pour laisser passer en saillie le bassin de l’abreuvoir siphoïde, qui, en conséquence, peut être enlevé et changé par le corridor. Dans la partie c du cadre et du côté des poussins, vient s'appuyer le râtelier, construit en voliges, à angles arrondis et assemblées par deux traverses. Ce râtelier est mobile et il y en a deux pour chaque mangeoire : l’un avec des vides de 6 488 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATIOKN. et des pleins de 14 centimètres, pour le premier âge; l’autre avec des vides de 8 et des pleins 12 centimètres, pour l’âge plus avancé. Du côté du corridor, une rainure c ménagée de chaque côté du cadre permet de mettre ou enlever une volige d formant fond de derrière. Elle est inclinée pour ramener sous le râtelier la nourriture que les poussins jettent en l’air en mangeant. Elle est mobile pour permettre un nettoyage facile par le corridor. [IT EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE DU CONSEIL DU 3 SEPTEMBRE 1880 Présidence de M. le docteur H. LABARRAQUE, membre du conseil. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des nouveaux membres : MM. PRÉSENTATEURS. Dupin. Ile}, fabricant d € j TE BRETON (Camille), fabricant de papier, au \ A Geo Sant Hilaire, Pont-de-Claix (Isère). ; Maurice Girard. flat: O. Leroy. DonNNaDIeu (Joseph), propriétaire, 30, Grande- | VE DE | Rue, à Montpellier (Hérault). Saint-Yves Ménard Bureau. À. Dufort. J. Grisard. ‘ Drouyn de Lhuys. Ines (Walter), au Caire (Égypte). ‘ Nubar-Pacha. . À. Geoffroy-Saint-Hilaire. Eugène Berson. LAVERNE (Albert), notaire, 13, rue Taitbout, Dépt rsoI à Paris. FouLon (Léopold), propriétaire, à Hersin- Coupigny, canton d’Houdain (Pas-de-Calais). \ A. Geoffroy-Saint-Hilaire. MOoNTAUGÉ (Pierre de), ostréiculteur, à Arca- | hrs: hon (Gironde) rouyn de Lhuys. F | À. Geoffroy-Saint-Hilaire. Cornillon. MoNTAUGÉ (Paul de), ostréiculteur, à Arca- \ Drouyn de Lhuys. chon (Gironde). À. Geoffroy-Saint-Hilaire. , Dupin. THOMEGUEX (Albert), 158, avenue d’Eylau, à | A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Paris. Klipsch. -- MM. Innes et Donnadieu adressent des remerciements au sujet de leur récente admission. — M. Spencer F.Baird exprime sa gratitude pour le titre de 490 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. membre honoraire qui lui a été décerné ; notre collègue s’ef- forcera, dit-il, de justifier cette distinction par son zèle pour la Société. — MM. Ditten, Bornet, Seth Green et Roosevelt adressent des remerciements au sujet des récompenses qui leur ont été attribuées. — M. K. Albuquerque remercie également de la médaille qui lui a été décernée, et ajoute : | « Je viens de fixer ma résidence à la ville de Säo Paulo, située sur les montagnes, à trois heures de chemin de fer du iort de Santos, sur le littoral : le climat très tempéré de cette ville me promet un bon résultat pour l’œuvre que Je viens d'entreprendre, et dont je vous ai déjà- parlé dans une lettre antérieure, savoir : la création d’un jardin zoologique, auquel je travaille avec ardeur, et où J'ai déjà réuni quelques cen- taines des meilleurs fruits d'Europe, telles que pêches, poires, pommes, prunes, cerises, abricots, avelines, noix, groseïlles et framboises, qui presque tous promettent d’y prospérer, quoique tous soient à peu près inconnus, à l’exception de la pêche, qui n’est ici représentée que par deux ou trois variétés seulement, qui se propagent en graines. » Comme par le passé, je donne des soins tout spéciaux à la vigne, dont je possède déjà une collection d’à peu près 190 variétés, toutes tirées d'Europe, comme les autres plan- tes, quoiqu'il n'y ait encore que quatre mois que je sois à Sào Paulo. He » Pour lPaugmentation de cette collection, je compte surtout sur le concours de notre Société, car je suis plus que Jamais persuadé que dans un avenir plus ou moins rapproché la vigne sera la plus grande richesse du Brésil. » J'ai déjà aussi quelques espèces animales, tirées aussi d'Europe, telles que poules de Crèvecæœur, Houdan, Padoue, Campine, Hambourg, Hollandaises à tête blanche, Dorking, Cochinchinoises coucou, Malaises blanches, Brahma-pootra, et Nègres soie ; ainsi que des Faisans argentés et à collier. » Parmi les quadrupèdes, jé n'ai encore introduit que des cochons de la race Bershire; mais j'espère bientôt pouvoir PROCÈS-VERBAUX. A9A faire venir ceux de la race Forkshire, et surtout les vaches de race bretonne, qui me semblent tout indiquées pour les mau- vais pacages qui environnent cette ville. » Tout en m’occupant d’acclimatation, je prétends m’occu- per sérieusement de domestication, et je donnerai mes meil- leurs soins à nos diverses espèces de Tinamous et de Pénélopes, et surtout à l’Agouti et au Paca. Ayant eommencé mes essais il n’y a encore que quatre mois, je ne puis encore vous rendre compte d'aucun résultat obtenu, bon ou mauvais. Plus tard, je n’oublierai pas que c’est un des devoirs que nos statuts nous imposent. » — Des demandes de graines sont faites par MM. Berthault, Salvador Bussy, Dumezil et de Bénévent. — MM. À. de Lominière, Maisonneuve, Guy et Piton du Gault adressent des demandes de cheptels. :—M. de Marigny remercie des graines qui lui ont été adres- sces. — M. Chevallier, au château de Notre-Dame-Guillotière (Indre-et-Loire), adresse à M. le directeur du Jardin d’Acclima- tation les renseignements suivants sur Pinstallation qu'il a fait faire pour un singe qu’il possède, et grâce à laquelle 1! a con- servé Panimal en bonne santé : « J’ai choisi un bâtiment isolé qui servait d'écurie. » Ce bâtiment a 11 mêtres de longueur sur # mètres de large et est orienté, dans la longueur, de est à l’ouest. » À 2,50 de Pextrémité est, j'ai fait faire un mur. » J'ai pris 4 mètres, en suivant, pour la loge de mon singe, qui se trouve séparée de ce qui reste pour écurie par une eld- ture en barreaux de fer rond ; une porte vitrée au midi donne accès à la loge, que j'ai fait carreler. » J'avais fait couper un arbre assez fort à À mètre au- dessous des branches, et dont j'avais réservé trois des plus erosses branches. Je lai planté solidement au milieu de cette loge, pour que lanimal püt v prendre ses ébats. » J'ai soin qu'il y ait toujours 10 à 15 centimètres d’épais- seur de balles de blé ou d'avoine pour litière, afin que ses pattes ne se refroidissent pas au contact des carreaux, ni ne 4992 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. s'appuient sur ses excréments, qui ne passeraient PF au {ra- . vers de la paille. » Le surplus de l’écurie me sert à mettre une vache. » Dans le petit cabinet, j'ai fait poser un poêle en fonte qui se trouve dans le mur de séparation, saillant dans la loge, où passe le tuyau, qui est protégé par un grillage en fil de fer galvanisé, pour que l'animal ne vienne pas s’y brûler ou satis- faire des goûts de démolition inhérents à cette espèce. » Par les grands froids, on entretient ce feu, le soir surtout ; avant de se coucher, un domestique va le charger de charbon de terre, qui dure plus longtemps que le bois. » La partie du mur de la loge qui est exposée directement à l'air et à la pluie est garantie extérieurement par des fagots de bruyère superposés et maintenus sur le mur par des ma- driers. » La petite porte vitrée qui donne accès à la loge ne doit rester ouverte que lorsque l’air est doux ou qu'il fait du soleil. » Si le temps se refroidit, ou que le soleil se cache, elle doit être promptement refermée. » L'hiver, je fais mettre deux vaches au lieu d’une, pour entretenir une chaleur humide. » Le matin, à midi, et le soir, je donne à mon singe du pain sec et un demi-litre de lait pur ; on y ajoute toujours de l’eau bouillante pour que le lait soit tiède. » Dans l’intervalle de ces distributions, on peut ajouter des légumes frais; ceux qu’il préfère sont : carottes, trognons de choux ; une poignée d’oseille une fois par semaine ; des fruits avariés tombés des arbres, de ceux qu’on ne servirait pas sur la table. L'hiver : fruits secs avariés, pruneaux secs, figues, raisins SeCS. » Le vin, les alcools, les bonbons, doivent être sévèrement proscrils. » Jai la conviction que si l’on maintenait constamment les singes, gorilles, etc., à la même température que celle où ils sont nés et où la nature lesa placés, etaussi si on les nour- rissait des mêmes choses — ou identiques à celles qu’ils man- gent, — on n’en perdrait pas un; ils mourraient de vieil- PROCÈS-VERBAUX. 493 lesse ou par accident, comme ils meurent dans leur pays. » Mon singe est gros et gras, il est resplendissant de santé ; il est loin d’avoir cet air chétif et malingre d’animaux de son espèce, que J'ai vus dans plusieurs établissements. » — M. Courtois écrit à M. le Directeur du Jardin d’Acclima- tation : À «Je viens vous donner quelques détails sur les Bernaches Jubata que vous m'avez cédées en juin 1879. » Ces oiseaux, un peu querelleurs à leur arrivée, se sont vile habitués avec les Mandarins, Maréca et autres oiseaux. Ils ont, ainsi que mes Maréca, supporté l'hiver sans accident. Ils ont été rentrés le soir pendant cinq semaines, mais, par les plus grands froids, 1ls sont restés dehors toute la journée. » [ls ont un espace assez grand, où ils peuvent aller à volonté paitre ou se baigner dans une eau courante, ainsi que mes autres espèces. » Dans un petit coin de l’endroit réservé pour la promenade de mes Canards, j'ai fait semer, avant l’hiver, de la chicorée sauvage; cet endroit a été entouré. Au 15 avril, on retirait la barrière, et Bernaches et Canards ont dévoré ma chicorée avec une avidité extraordinaire. » Vers le 1” mai, J'étais persuadé que ma Bernache pondrait. Le mâle et la femelle allaient de tous côtés, rentrant dans les parquets, cherchant sous de petits abris où il y avait de la paille, allant dans des niches au-dessus de Peau, dans les- quelles Mandarins et Maréca avaient déjà pondu. » Le 20 mai, la femelle s’est installée d’une façon définitive dans une boite, au-dessus de l’eau, et a pondu son premier œuf. Le 8 juin, 11 œufs étaient pondus et la cane gardait le nid. » Le 11 au soir, ma femme, en faisant sa petite ronde, ne vit pas la couveuse dans sa boite; elle supposa qu’elle avait été effarouchée. On la chercha ; impossible de la rencontrer. Grande émotion dans la maison. La nuit arrive, il fallait re- noncer à trouver la Bernache. » Ma femme alors n’hésita pas; elle prit les œuis, les porta sous une poule pour tâcher de les sauver s'il en était encore 3° SÉRIE, T. VII. — Septembre 1880. 29 494 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. temps. Le lendemain, à trois heures, notre jardinier était de- bout, et, après avoir cherché dans les herbes, de tous côtés, il sortit de la propriété, et, à son grand étonnement, aperçut notre fugitive, perchée sur le parapet d’un petit pont. » Ces oiseaux sont très familiers ; il fut facile de faire ren- trer notre échappée. | » Comment et pourquoi s’était-t-elle en allée? Voilà ce que nous n'avons pas encore pu nous expliquer. » Comme vous le pensez bien, on ne lui redonna pas ses œufs. » Pour diviser les chances, ma femme laissa cinq œufs à sa poule, et, profitant du moment où une cane Maréca qui cou- vait était levée, elle retira six œufs à celle-ci et les remplaça par six œufs de Bernache. La Maréca ne s’aperçut pas du chan- gement, grâce à ce que les œufs qu’on lui mit sortaient de des- sous la poule, et qu'ils étaient chauds. » Nos deux couveuses ont mené à bien leur couvée ; j'ai onze jeunes; la poule est arrivée première, devançant sa com- pagne de vingt-quatre heures. Seulement, les sujets de la cane étaient plus gros. Nous sommes au 15 juillet, mes Bernaches sont jolies au possible, et vigoureuses comme je n’ai jamais eu d'oiseaux. Le premier jour, la cane a été supprimée, et la poule qui en a éclos cinq mène les onze. | » Cet oiseau laisse bien loin derrière lui les canards; plus familier que ces derniers, je ne connais rien de si coquet. Avec les sujets qui sortiront de chez moi, je pense que la reproduction est assurée, et je crois au grand succès de ces OIseaux. | » Nous avons aussi 6 jeunes Formoses sur 8 œufs. La cane qui les a couvés les élève. Dans ces conditions, les accidents sont bien à craindre. | » Nous avons actuellement 30 Canards Mandarins, 20 Maréca, 10 Variegata, 5 Casarka, 3 Bernaches de Magellan, 11 Jubata, 6 Formoses. » Il reste encore quelques œufs qui ne sont pas éclos; je ne les compte pas. » — M. Rousse adresse à M. le Secrétaire général les rensei- onemenñts suivants : PROCÈS-VERBAUX. 495 «Comme je vous lai promis, je viens vous entretenir à nouveau de mes Perruches à scapulaire. » Ces beaux oiseaux viennent de faire leur seconde couvée. » La femelle couvait deux œufs ; un seul fécondé a donné naissance à un Perruchon, qui est magnifique et prêt à sortir du nid. » Les deux jeunes de la première couvée viennent aussi bien que possible ; j'ai presque la certitude d’avoir le couple. Quelques plumes rouges commencent à paraître à la gorge de l’un d'eux; ce même oiseau à le bec maintenant d’un jaune approchant du rose, tandis que l’autre a le bec presque noir. » — M. Jourdan, de Voiron (Isère), écrit à M. le Directeur du Jardin zoologique d’Acclimatation, qu’il possède trois Tirotéros (Vanneaux armés, Vanellus Cayennensis), qui ont couvé chez lui, avec une assiduité toute particulière, cinq œufs pondus par eux. Le lot comprenait un mâle et deux femelles. Ces fe- melles couvaient l’une le jour, l’autre pendant la nuit, et le mâle veillait constamment à leur côté et ne laissait approcher aucun oiseau. — M. de Confévron, à Orange (Vaucluse), revenant sur la question soulevée au sujet de la nidification des Hirondelles, se demande s’il ne serait pas intéressant de rechercher si ces oiseaux vivent jusque dans nos demeures par goût et par attrait pour le voisinage de l’homme, ou si c’est tout simple- ment parce qu'ils ont besoin de ses édifices, grands ou petits, pour y suspendre leurs nids. En même temps, notre confrère nous dit qu’il avait pu constater que le système qu'il a préconisé, pour repeupler les montagnes de gibier, avait été mis en pratique dans l'Ober- land bernois, et qu'il donnait les résultats les plus satisfai- sants. — M. le professeur Spencer F. Baird, commissaire général des Pêcheries des États-Unis, écrit de Newport, à la date du 26 juillet, à M. le Secrétaire des séances : « Je recois à l'instant votre lettre m’annonçant que la So- ciété d’Acclimatation ne peut donner suite, cette année, à son 496 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION, projet d'offrir à notre Commission des Pêcheries une certaine quantité d’alevins de Carpe Jaune. » Jeregrette naturellement la non-réussite de ce projet, qui pourrait nous mettre en possession d’une si bonne variété de poisson; mais on doit en toute chose faire la part des circon- stances, et dans le cas présent 1l ne faut voir qu’un de ces contre-temps si fréquents dans les travaux de propagation de poissons. Si, une autre année, 1l vous était possible de songer de nouveau à ce projet, je serais très heureux de m'en oc- cuper avec vous. » Nous avons un très grand nombre de localités qui, sous le rapport de la température, conviendraient parfaitement au Gourami. On peut citer particulièrement la Californie méri- dionale et le territoire d’Arizona. Dans ces régions, il ne gèle jamais, ou du moins la glace ne forme qu’une mince couche qui ne dure que quelques instants. Dans la Floride, et le long des côtes du golfe du Mexique, ce poisson pour- rait, sans doute, également réussir. Si donc vous pouviez m'indiquer une localité où il serait possible de se pro- curer des Gouramis, je n'hésiterais pas à envoyer quel- qu'un en chercher, dans le cas où les moyens de trans- ‘port seraient assez directs. Ne pourrait-on pas en trouver quelque part dans l'Amérique du Sud, ou aux Indes occi- dentales ? » Mille remerciements pour vos bienveillantes dispositions à l'égard de la Commission des Pêcheries; je ne manquerai pas, à l’occasion, de faire appel à vos bons offices. » Un nouvel envoi d'œufs de Saumon de Californie vous serait-il agréable ? Je pourrais probablement vous en envoyer 100 000, emballés dans des boîtes du système Mather, offrant les meilleures garanties. » Je m'occupe en ce moment d'organiser une distribution d'œufs de Truite de Californie (Salmo iridea), espèce supé- rieure, sous quelques rapports, au Salmo fontinalhis. Ce poisson commence àfrayer dès l’âge de deuxans, et peut alors peser d’une à trois livres. Il est très rustique, et se montre moins exigeant que le Salmo fontinalis, quant à la fraicheur mt PROCÈS-VERBAUX., 497 de l’eau. Les œufs sont bons à distribuer en mars ou avril, la fraye ayant lieu, je crois, en février et mars. » — M. Raveret-Wattel donne communication : 1° De Pextrait suivant d’une lettre qui lui est adressée par M. le professeur Spencer F. Baird : « ... Soyez persuadé que l’Institution Smithsonienne et la Commission des Pêcheries des États-Unis se feront toujours un véritable plaisir de seconder la Société d’Acelimatation dans ses efforts pour la propagation d'espèces utiles ; n'hésitez donc pas à recourir à nous, toutes les fois que nous pourrons vous être utiles. » Je serai très heureux de pouvoir vous expédier de nou- veaux envois d'œufs de Saumon de Californie, de Truite de Californie, et de Corégones, comme de telles autres espèces que vous me désigneriez. Je pense que nous avons acquis maintenant suffisamment d'expérience dans ces sortes d’en- vois pour pouvoir les faire avec toutes chances de succès. » 2 D’unelettre par laquelle M. le baron Max Van dem Borne- Berneuchen, membre du Deutsche Fisherei Verein, lui an- nonce l'envoi de diverses notices sur la construction et le fonctionnement des appareils de pisciculture dont il est l’in- venteur. Dans une lettre postérieure, M. Van dem Borne annonce l'envoi de plusieurs modèles de ses appareils. 3° D'une lettre de M. Haack, directeur de l'établissement de pisciculture d'Huningue, qui, en adressant des renseigne- ments sur les appareils en usage dans cet établissement, veut bien se mettre à la disposition de la Société pour le cas où celle-ci désirerait se procurer des appareils semblables. — Remerciements. — M. lebaron de Berh de Schmoldow, président du Deutsche Fisherei Verein, écrit à M. le Secrétaire des séances qu'il compte faire venir des États-Unis, au mois de décembre pro- chain, environ 100 000 œufs de Salmo fontinalis ; il propose à la Société d’Acclimatation de profiter de cette occasion pour se procurer également une certaine quantité d'œufs de Truite américaine; 1l signale les précautions à prendre pour le trans- port des œufs. 498 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. ___ M. Seth Green, surintendant des Pêcheries de l'État de New-York, offre de faire parvenir à la Société des modèles de ceux des appareils de pisciculture de son invention qui se- raient de nature à intéresser les pisciculteurs français. Il adresse en outre des renseignements sur le mode de vernis- sage qu'il emploie pour ses appareils, et sur la composition du liquide dont 1l se sert pour la conservation des échantil- lons d'œufs de poissons. — Remerciements. — M. de GConfévron fait remarquer que les Crevettes, les Lan- goustes et les Homards pêchés sur nos côtes en juillet por- tent des œufs en quantité. De là, une destruction considérable en pure perte, et qui suffit à expliquer la diminution très sen- sible de ces crustacés, qui deviendront, dans un temps pro- chain, très rares, si cet état de choses continue. Il serait à désirer, ajoute-t-1l, que la pêche des crustacés de mer füt réglementée et interdite en temps opportun. — M. Focet, de Bernay (Eure), écrit à M. le Secrétaire des séances : € Depuis deux ans que je cultive le Salmo quinnat, j'ai été assez heureux, malgré des hivers rigoureux, pour élever la presque totalité des œufs que notre Société m'avait si libérale- ment confiés; mais, par suite de la voracité des alevins, j'ai dû les meitre en liberté dans le cours d’eau que J'ai entrepris de repeupler, et J'ai la certitude qu’une grande partie y pros- père, et paraît devoir s’y fixer. » Pensant comme vous qu'il était utile de faire une petite réserve pour étudier mes jeunes poissons, j'ai fait construire un bassin clos alimenté par la rivière, d’où J'ai pu suivre l'éducation de mes élèves pendant près d’une année. de les nourrissais avec du sang, de la viande ei du poisson frais haché. » Tout a été pour le mieux jusqu’au printemps, époque à la- quelle je me suis aperçu que si quelques sujets grossissatent à vue d'œil, le nombre des autres diminuait considérablement. En examinant de plus près, J'ai constaté que les plus vigou- reux dévoraient les plus faibles ; la nageoïire caudalé n’exis- tait déjà plus sur un certain nombre, ce qui m’a déterminé à PROCÈS-VERBAUX. 499 transporter dans un ruisseau plus vaste les survivants. Ils pe- _saient de 100 à 150 grammes. » Pour me résumer, je pense comme vous qu’il est de toute nécessité, si l’on veut étudier complètement l'espèce qui nous occupe, de les mettre en liberté dans des réser- voirs vastes, traversés et alimentés par la rivière même. Mon intention est, aussitôt rentré chez moi, de m’en occuper sé- rieusement; mais alors nous aurons à lutter contre d’autres ennemis, tels que les rats d’eau, les loutres et les déborde- ments de rivière. Mon pelit réservoir actuel était fermé par des treillages, ce qui sera fort difficile à appliquer sur un grand réservoir situé près même du cours d’eau. » J'ai des Truites des grands lacs qui nous ont donné de très beaux résultats, élevées dans de petits cours d’eau fermés ; nous en avons pêché cette année qui pesaient jusqu’à un kilo. Elles avaient deux ans et demi. » Dans les cours d’eau que jerepeuple, on me signale de tous côtés une grande augmentation de poissons, surtout en Truites et en Anguilles. J'ai, du reste, fait distribuer cette année 20 000 alevins de Truite ordinaire. » — M. Gailly écrit du domaine de Chantilly : «Depuis quelques années nous nous occupons de pisciculture. Nos résultats ont été assez satisfaisants ; seulement nos eaux, qui seraient ex- cellentes quant à la température, qui ne s’élève pas au-dessus de 15 à 20 degrés, n’ont point un courant assez rapide et reposent sur un fondvaseux et tourbeux. » Malgré ces grands inconvénients, nous sommes parvenus à élever des Truites assez belles pouvant peser de 2à3 kilogr. C’est la grande Truite des lacs qui a le mieux prospéré. » Nous avons essayé, les premières années que nous nous occupions de pisciculture, de faire des Saumons. Nous avons été obligés, au moment de l’invasion prussienne, de lâcher nos alevins qui étaient encore dans les boîtes d’éclosion et avaient déjà de 8 à 12 centimètres de longueur. Je n’en ai jamais retrouvé. » Depuis nous n’avons plus élevé que des Truites, et tous les ans nous faisons venir d'Autriche des œufs fécondés. » 500 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. — M, Raveret-Wattel communique l'extrait suivant d’une lettre qui lui est adressée par M. Gauckler, ingénieur en . chef du département des Vosges : « Votre lettre est arrivée à point pour m'appuyer auprès du ministre des travaux publics dans ma demande de lexécution immédiate des travaux de l'établissement de Bougey, qui dépendra du cana de l'Est. La chose a été décidée sur plan hier, avec M. Varroy et M. le directeur du canal, qui penchaït vers l’ajournement. » Comme nous disposerons d’une série de bassins, il me sera facile d'en réserver un pour y élever des reprodué: teurs du Salmo quinnat, dont les Allemands ont peuplé la Haute-Moselle. | » Mes installations seront à la fois plus pratiques et plus scientifiques que celles de Memingen, et coûteront beaucoup moins cher. J'espère d’ailleurs qu'il s'établira des relations étroites avec la Société d’Acclimatation. » — M. Jacquemart écrit de Reims : « Je suis toujours très satisfait de la croissance de mes jeunes Saumons de Californie et aussi de leur familiarité, car 1ls viennent manger dans la main comme de véritables poulets, et je vous assure qu’il ne leur faut pasde petits morceaux; ils sont d’une voracité inouie ; bientôt il ne sera plus possible de leur donner à la main, car on sent maintenant leurs pelites dents pointues, el ces jJours-ei il y en à un qui m'a fait saigner. » Ce sont des animaux éminemment sauteurs,; et rien n’est plus divertissant que de les voir chaque soir s’élancer après les moucherons jusqu’à 50 centimètres de hauteur, et quelquefois retomber sur de larges feuilles de Nymphea où ils se trouvent pris pendant quelques instants, ce qui, dans les commence- ments, a même occasionné le mort d’une trentaine d’entre eux, lorsqu'ils étaient plus petits. » Les voilà aujourd'hui âgés de près de neuf mois, et leur taille moyenne est d'environ 12 centimètres, ce que je trouve fort joli, en les comparant surtout aux Truites des lacs du même âge, qui n’ont pas plus de 7 centimètres. » J'ai été voir, il y a huit jours, la personne à laquelle j'en PROCÈS-VERBAUX. 501 ai donné 90: je les ai revus : ils sont aussi beaux que les miens, quoique dans une eau plus chaude. » — M. Michély écrit de Cayenne à M. le Secrétaire général : « C’est avec satisfaction que j'ai appris l’arrivée en bon état du spécimen d’Igname, dont la propagation serait précieuse pour la Société d’Acclimatation, qui désire l'introduction d’une variété d’un arrachage facile. Gette espèce, qui a la partie charnue de la couleur de celle de la pomme de terre et aussi consistante, vit et acquiert un gros volume à la surface du terrain, et ne s’y enfonce que quand on ne la plante pas sur une motte. On forme cette motte en raclant la surface du terrain, et à chaque sarclage on butte, car l’Igname tend à s’élever; aussi l’arrachage en est d'autant plus facile; un enfant de huit à dix ans peut le faire, en tenant la plante au collet et en l’'agitant en sens divers. » Cette variété, mieux que toutes les autrés, se conserve à l'air libre, quand le rhizome n’a pas été blessé et que la tête est conservée intacte. » À mon grand regret, quelques jours après le départ du courrier, on estvenu me présenter un autre rhizome bien plus volumineux que le premier; mais je me suis empressé d’en faire de nouveaux plants à l’intention de la Société, car cette variété d’Igname est peu connue à Cayenne. Je ne l’ai trouvée que sur une seule propriété, à 75 kilomètres de Cayenne. » Je ne sais pas comment l’on procède en France pour conserver les Ignames, qui produisent ici des rhizomes d'autant plus gros qu’elles sont plus anciennes; on conserve leur force végétative en les remettant immédiatemententerre, vu que la récolte se fait pendant la saison sèche. Celles qui couronnent les rhizomes que l’on conserve, sont enlevées au moment des pluies, en y laissant toujours l'épaisseur d’un doigt, de la partie charnue, que l’on poudre de cendre pour les planter le surlendemain. » En général, lorsque nous coupons en morceaux une Igname quelconque, pour multiplier les plantes, on n’a pas en vue la production, qui est peu de chose la première année, mais bien la possession d’un bon nombre de têtes qui entrent 09 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. dans la grande production après la première année, Ainsi, pour éviter un entretien dispendieux, la formation des têtes pour la première année se fait en pépinière; il en est de même pour les têtes supprimées, que l’on conserve au contraire pêle- mêle dans des mottes de terre sèche, afin que la végétation ne soit pas provoquée avant la saison des pluies. » Cependant, lorsque l’on a assez de morceaux pour une orande plantation, on l’exécute en plein champ, en rappro- chant les mottes que l’on butte à chaque sarclage : par ve moyen, les espèces d’ignames d'Afrique et de Chine, qui ont la tendance de s’enfoncer, se modifient en s'élargissant, ». — Des comptes rendus sur leurs éducations des Vers à soie du chêne (Attacus Pernyi et Yama-mai) sont adressés par MM. J. Bignault, Hénon, Bazin, Feuillade, Lucien Huard et Simon. — M. A.-L. (Mément fait connaître que les cocons d'Atinous Selene provenant de l’éducation qui lui a valu une médaille de 1"° classe de la Société, lui ont donné des papillons superbes comme taille et comme vigueur ; mais malheureusement, les éclosions s'étant produites à plusieurs jours d'intervalle, il n’a pu obtenir d’accouplement. | — M. Wailly, de Londres, nous annonce l'envoi de quel- ques œufs de Samia Promethea, et il exprime le regret de n'avoir pu y Joindre des Samia Ceanothi, dont l’éclosion venait d’avoir lieu. La S. Promethea vit sur le cerisier et le lilas. — Remerciements. — M. Trouette, de la Réunion, écrit à M. le Président : « Depuis quelques années nous perdons à la Réunion tous nos orangers et nos citronniers, qu'une gale-insecte épuise et qu'une chenille achève. Cependant on m'’écrit de Saint-Pierre que les orangers plantés au milieu d'Eucalyptus sont préser- vés des chenilles, et, dans ce moment, je maintiens en bon état deux jeunes citronniers, en les arrosant tous les quinze ou vingt jours d’eau dans laquelle j'ai écrasé une poignée de feuilles d'Eucalyptus. Ce moyen m'a été indiqué après un succès. Réussirait-il contre le phvlloxera ? Il me semble peu pratique sur de grandes surfaces ; mais ne pourrait-on pas PROCÈS-VERBAUX. 503 essayer des haies, des plantations dans le voisinage ? C’est une idée que je livre à l’expérimentation. » — MM. de Bénévent, Berthauld, Th. Pavie, Fabre- Firmin, Piton du Gault, E. Duval et Léo d’Ounous adressent des rapports sur la culture des végétaux qu'ils ont reçus de la Société. — M. K. Menant rend compte de son cheptel de Faisans de Lady Amherst, et ajoute : « Je profile de l’occasion pour vous faire part d’un résultat identique, cette année, à celui que je vous annonçais l’an dernier avec mes Faisans dorés. » Gette fois ma Faisane à sous elle8 œufs qu’elle couve avec une ardeur étonnante; et ne comptant pas sur la nature, comme M. Liénard, je la lève deux fois par jour pour la faire boire et manger ; elle boit beaucoup, mange très peu et ne se poudre pas. » Je n’ai pas eu, comme notre collègue, la patience de monter la garde de une heure à trois heures du matin pour veiller si elle mangeait des vers : je suis incrédule jusqu’à preuve renouvelée par plusieurs amateurs, et voici pour- quoi : » Quel est l’éleveur qui n’a pas remarqué les difficultés qu’éprouve le Faisan à s'orienter la nuit? Son œil, comme le nôtre, n’est nullement constitué pour voir dans l’obscurité, et j'ai vu, plusieurs fois, qu'après des luttes sur le perchoir, des jeunes Faisans obligés de mettre pied à terre, et surpris par la nuit, ne pouvaient plus parvenir, malgré leurs efforts, à retrouver leur lit suspendu, et demeuraient blottis sur le sol, où ils s’installaient en aveugles jusqu’au lendemain. » Avec une vue pareille, comment veut-on qu'ils puissent se livrer à la chasse de vers qui, dans quelques volières, sont excessivement rares ? » J'ai même vu chez un éleveur voisin une volière formée d’une ancienne chambre, grillagée sur le devant, et dont le sol carrelé a été recouvert d’une couche de gravier sec de rivière, où certainementaucun vers ne peut pénétrer, et cepen- dant chaque année une famille de Faisans argentés y couve et 504 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. élève ses petits dans les mêmes conditions que ma Faïsane dorée. » Des comptes rendus de leurs cheptels sont adressés par plusieurs de nos confrères: MM. J. Bouguet, Bouchez, Roy, H. Delamain, docteur Jeannel, Boby de la Chapelle, Goubie, Gorry-Bouteau, Fischer, Guillon, Guibert, de Vauquelin, Babert de Juillé, Ribeaud, Delgrange, Peneau, Martel- Houzet, Dubord, comte de Montlezun, Lupel, Hardy, Siffait, Ponté, Lefort, Sabatier-Mandoul, Sénéquier, Le Guay, de Bé- nevent, Lartigue, Laval, Mantrant, baron de Langlade, Bourjuge, Collard et Burky. H est offert à la bibliothèque de la Société les ouvrages suivants : | 1° Compte rendu analytique des séances du Congrès viticole tenu à Nimes les 21, 22 et 23 septembre 1879. Nîmes 1880, in-8°. 2° L’A BC du chauffage des serres, par Charles de Ven- deuvre, ingénieur constructeur à Asnières (Seine). Asnières 1880, in-8°. — Offert par l’auteur. 3 L’Agriculture et les traités de commerce, lettres à M. le Sénateur Président de la Chambre de commerce de Reims, par M. César Poulain. Reims, 1879, in-8°. 4 Guide to the British section of the Berlin international fishery. Exhibition of 1880. Berlin, 1880, in-8°. 0° Internationale Fischerei-Ausstellung zu Berlin, 1880. Schweiz. — I. Katalog der Schweizerischen Betheiligung. — Il. Ichthyologiche Mittheïlungen aus der Schweiz. Leipzig, in-8°. 6° Esposizione internationale di Pesca in Berlino, 1880. Sezione italiano. Catalogo degli espositori e delle cose esposte. Firenze, 1880, in-8°. Pour le Secrétaire du Conseil, L’Agent général, JULES GRISARD. CCE. IV. BIBLIOGRAPHIE. I Études et voyages agricoles en France, en Allemagne, en Hollande; en Italie et en Suisse, par Eduardo Olivera (1). Ces études et voyages ont un intérêt considérable. Né et élevé, comme il le dit lui-même, dans les champs, au milieu de scènes tranquilles et agrestes, loin de l’ébullition des grandes cités, l’auteur fit, en 1853, un premier voyage en Europe, et, à force de persévérance, devint l’un des élèves les plus distingués de l’école modèle de Grignon. Revenu à Buénos-Ayres, où sa famille possède une grande propriété agronomique, il y mit en application plusieurs des observations recueil- lies pendant son laborieux séjour dans l’ancien monde. Comprenant l'immense importance pour la Confédération Argentine de populariser, sur un terrain d'exploitation préparé merveilleusement par la nature, les bonnes pratiques agricoles qu'a introduites la science dans le système économique des principales nations d’Europé, 1l fonda, en 1866, avec M. Martinez de Hoz, la Société rurale Argentine, dont il est resté pré- sident honoraire, quoiqu'il ait été chargé, depuis six années, dans son pays, de la direction générale des postes et télégraphes. (Quels qu'aient été, en effet, les soins assidus de l’administrateur, l’agronome n’a point abdiqué, et M. Olivera expose aujourd’hui, dans une édition remarquable, et avec la plus consciencieuse rectitude, l’état des situations agricoles en France, en Allemagne, en Hollande, en Bel- gique, en Îtalie et en Suisse, sources fécondes de comparaisons, d’assi- milations et d'exemples. Pour la Confédération Argentine, le livre de M. Olivera est d'une in- contestable utilité. Il y a peu d’années encore, ces belles contrées semblaient vouées ex- clusivement aux industries pastorales : aujourd’hui, en présence des premières réalisations obtenues, il est devenu manifeste pour tous que les plaines inutilisées de la Pampa sont appelées à devenir l’un des plus riches greniers du monde. Déjà de hauts chiffres sont atteints par les exportations de céréales. M. Olivera montre, par des rapprochements aussi variés qu'instructifs, ce que l’agriculture à fait pour la prospérité générale des pays européens, et il conclut, comme Belgranodo, l’un des fondateurs de la nationalité argentine, l'avait fait lui-même dans un mémoire resté célèbre, « que lim- portance des nations ne doit jamais se mesurer à l’or qu’elles accumulent (1) Estudios y viages agricolas en Francia, Alemama, Holanda, Belgica, Italia y Suiza, par Eduardo Olivera. Buenos Ayres, 1879, 2 vol. in-8°. 506 | SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. dans leurs caisses, maisaux hectares de terre cultivée qu’elles possèdent». En résumé, cet ouvrage, où d’ailleurs le côté sérieux et technique est pour ainsi dire contrebalancé par l’attrait pittoresque, et qui, des mains de l’agronome et de l’homme de science, peut passer sans déchoir dans celles de l’artiste et de l’homme du monde, rend, en quelque sorte, pal- pable la corrélation qui existe sur tous les points du globe entre les progrès agricoles d’un peuple et sa grandeur. B. Le trésor de la ferme; livre d’or des travaux, pour chaque mois de l’année, du fermier, cultivateur, laboureur et jardinier. Grande feuille, en carte, pliée et cartonnée, etc. Paris, Le Bailly, 6, rue Cardinale. Ce tableau présente 12 vignettes imprimées en rouge et figurant les principaux travaux agricoles de chaque mois de l’année, autour des- quelles se trouvent indiquées les diverses occupations de chacun. Ces notions sont divisées en deux parties : le sol, fermier, attelages, main- d'œuvre, prairies, vignes, müriers, jardin ; le bétail, fermier, charretier, bouvier, berger, porcher, coquetière, abeilles. Il contient en outre les trois cadres suivants : équivalents des principales substances alimen- taires; plantes fourragères des prairies naturelles et artificielles; équi- valents des principaux engrais organiques. Nous verrions avec plaisir cette carte affichée dans les fermes. AIMÉ Durorr. Il, — Journaux ET REVUES. * (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) Comptes rendus des scéances de l’Académie des sciences (Gauthier. Villars, 55, quai des Augustins). 12 juillet 1880. — Sur l’étiologie du charbon (1). Une des maladies les plus meurtrières du bétail est l’affection que l'on désigne vulgairement sous le nom de charbon. La plupart de nos dépar- tements ont à en souffrir, les uns peu, les autres beaucoup. Il en est où les pertes se comptent annuellement par nullions : tel est le département d'Eure-et-Loir. Ce fléau est parfois si désastreux en Russie, qu’on ly nomme la peste de Sibérie. D'où vient ce mal ? Comment se propage-t-1l ? Longtemps on a cru que le charbon naissait spontanément, sous l'in- fluence de causes occasionnelles diverses: nature des terrains, des eaux, des fourrages; mode d’élevage et d’engraissement. Mais, depuis (1) Le mémoire que nous allons analyser a été transmis officiellement par l’Académie des sciences au Ministre de l'Agriculture. BIBLIOGRAPHIE. 507 que des recherches rigoureuses ont combattu la doctrine de la généra- tion spontanée des êtres microscopiques, on s’est habitué, peu à peu, à l’idée que les animaux atteints du charbon peuvent prendre les germes du mal, c’est-à-dire les germes du parasite, dans le monde extérieur, sans qu'il y ait jamais naissance spontanée proprement dite de cette affection. Nos premières expériences, commencées dans les premiers jours d'août 1818, ont consisté à nourrir des moutons avec de la luzerne, ar- rosée de cultures artificielles de bactéridies charbonneuses, et chargées du parasite et de ses germes. Beaucoup de ces animaux ont été malades ; quelques-uns sont morts, et l’autopsie a montré chez eux des lésions pareilles à celles qu’on observe chez les animaux morts spontanément dans les étables, ou dans les troupeaux parqués en plein air. Le début du mal est dans la bouche ou dans l’arrière-gorge. La cause ne serait-elle pas dans les animaux morts de cette affection, et enfouis dans la terre ? Non, répondent certaines personnes, car il ré- sulte d'expériences du docteur Davaine que l’animal charhonneux, après sa putréfaction, ne peut plus communiquer le charbon. Cette assertion est exacte, et c’est ainsi que les équarrisseurs disent que tout danger a disparu quand l’animal est avancé, et qu'il faut n'avoir de craintes que s’il est encore chaud. En effet, dès que la bactéridie, sous son état filiforme, est privée ducontact de l’air ou qu’elle est plongée dans le gaz acide carbonique, elle tend à se résorber en granulations . très ténues, mortes et inoffensives. La putréfaction la place précisément dans ces conditions de désagrégation; et comme l’animal, au moment de sa mort, ne contient que le parasite à l’état filiforme, 1l est certain que la putréfaction l’y détruit dans toute sa masse. Mais, au moment de l’enfouissement d’un animal mort du charbon, alors même qu'il ne serait pas dépecé, se peut-il que du sang ne se ré- pande pas hors du corps, en plus ou moins grande abondance, par la bouche ou par les narines? C’est même un des caractères habituels de la maladie. Le sang, ainsi mêlé à la terre aérée environnante, n’est plus dans les conditions de la putréfaction ; il est bien plutôt dans celles d’un milieu de culture propre à la formation des germes de la bactéridie. Et, en effet, dix mois, puis quatorze mois après l’enfouissement d’un mouton mort du charbon, nous avons recueilli de la terre de la fosse, et 1l nous a été facile d’y constater la présence des corpuscules-germes du charbon, et, par l’inoculation, de provoquer sur des cochons d'Inde la maladie charbonneuse et la mort. Les germes se retrouvent malgré toutes les opérations de la culture et des moissons ; tandis que, sur des points éloignés des fosses, la terre ne donne pas de charbon. Mais comment ces germes peuvent-ils remonter à la surface et en sens inverse de l'écoulement des eaux de pluie ? L’on sera bien surpris d'entendre lexplication de l’énigme : ce sont les vers de terre qui sont 208 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. les messagers des germes, et qui, des profondeurs de l’enfouissement, ramènent à la surface du sol le terrible parasite. C’est dans les petits cylindres de terre que les vers rendent et déposent à la surface du sol, après les rosées du matin ou après la pluie, que se trouvent, outre une foule d’autres germes, les germes du charbon! Il est facile d’en faire l'expérience directe sur des vers que l’on fera vivre dans de la terre à laquelle on aura mêlé des spores de bactéridies : dans les cylindres ter- reux qui rempliront leur canal intestinal, on retrouvera, en grand nombre, les spores charbonneux. Or, la poussière de ces petits cylindres se ré- pand sur les plantes, et c’est ainsi que les animaux prennent les germes du parasite. | On devra donc s’efforcer de ne jamais enfouir les animaux dans Îles champs destinés soit à des récoltes de fourrages, soit au parcage des moutons. L’on choisira des terrains sablonneux ou des terrains calcaires, mais très maigres, peu humides, peu propres, en un mot, à la vie des vers. . Maïs, dans les résultats de ces premières expériences, que d'ouvertures pour l'esprit sur le danger possible des terres des cimetières et sur l'uti- lité de la crémation ! Quoiqu'il en soit, que les cultivateurs le veuillent, et l’affection char honneuse ne sera bientôt plus qu’un souvenir; car si, dans une localité quelconque, on n’entretient pas les causes qui conser- vent le charbon, il disparaît en quelques années. (M. Pasteur, avec la collaboration de MM. Chamberland et Roux.) A. D. IL. — PUBLICATIONS NOUVELLES. Culture des vignes américaines et moyens pratiques de reconstituer promptement les vignobles; par Félix Bounaud, de la Société d’agricul- ure du Var. In-8, 17 p. Draguignan, imp. Latil. Du rehoisement des montagnes et de la culture forestière dans le département du Rhône; par le comte du Sablon, du conseil général du Rhône. In-8, 51 p. Lyon, imp. Storck; librairie Georg. Culture raisonnée, facile et économique des mouches à miel; par M. de Lasalle. In-16, Ix-218 p. 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Chaque membre paye : 7. 4° Un droit d’entrée de 10 fr.; CES | 2 Une cotisation annuelle de 95 fr., ou 250 fr. une fois payés. | La cotisation est due et se perçoit à partir du 1# janvier. Chaque membre ayant payé sa.cotisation recevra à son choïx : | OU une carte qui lui permettra d’entrer au Jardin d’acélimatation | et de faire entrer avec lui une autre personne; | OU une carte personnelle et DOUZE billets d'entrée au Jardin d’acclimatalion dontil pourra disposer à son gré. | | Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle | peuvent la déléguer. | Les sociétaires auront le droit d’abonner au Jardin d’Acclimatation | les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles non mariées, et fils mineurs) à raison de 5 fr. par personne et par an. Il est accordé aux membres uni rabais de 10 pour 100 sur le prix des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront faites au Jardin d’Acclimatat on. Le Bulletin mensuel et la Chronique de la Société sont gratuite- ment délivrés à chaque membre. La Société confie des animaux et des plantes en cheptel. Pour obtenir des cheptels, il faut : 1° Etre membre de la Société: 2° Justifier qu'on est en mesure de loger et de soigner convena- blement les animaux et de cultiver les plantesavec discernement; 3° S'engager à rendre compte, deux fois par an au moins, des résultats bons ou mauvais obtenus et des observations re- cueillies ; & S engager à partager avec la Société les produits obtenus. Indépendamment des cheptels, la Société fait, dans le courant.de chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuites, des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. La Société décerne, chaque année, des récompenses et encoura- gements aux personnes qui l’aident à atteindre son but. | (Le programme des prix, le règlement des cheptels et la liste des animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitement à toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, @. | VINGT-SEPTIÈME ANNÉE. Serials I QH 3 -B844 BULLETIN MENSUEL DE LA NOCIÈTE D'ACCLIMATATION Fondée le 10 février 1854 RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 926 FÉVRIER 1855 3° SÉRIE TOME VI 7 2) ——— Ar N° 10 Octobre 1880 — PR à — SOMMAIRE. = 1} À à S \ f = — = UC ?, KE z S NET ne D —— AE I. Travaux des membres de la Société. MM. LA PERRE DE ROO. — Des prétendus effets néfastes des alliances con- dar are den niet SO 0 RS PNR ne ND RE ce ae «© « 909 Alfred WAILLY (de Londres). — Rapport sur certains Bombyciens sérici- ne nt cd 99 ou te Aie < ion, à 929 CR RE SE RS AMAREN SR ne aan QE à cie d'eia e Ua à d'avve à dci à SDS «0 D n00 à à 0938 EX. Extrait des procès-verbaux des séances de la Société. Maurice GIRARD. — Séance du Conseil du 15 octobre 1880 ........... 597 IX, Faits divers et extraits de correspondance. HÉNON. — Quelques mots sur l'Attacus Yama-maï......... .......... 618 4V. Bulletin bibliographique. Les Cactées, par Ch. LEMAIRE, 621. — Journaux et Revues, 625. — Publi- cations nouvelles, 628. (Notices et analyses de M. AIMÉ DUFORT.) PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ HÔTEL LAURAGUAIS, RUE DE LILLE, 19. La Société ne prend sous sa responsabilité aucune des opinions émises par les auteurs des articles insérés dans son Bulletin. CADINATSS TEURS LA AVIS AUX AUTEURS ET EDI yse sommaire des ouvrages qui se rapport Là ent aux travaux de la Société, Administration, rue de Lille, 19. nt adressé deux exemplaires au bureau de 1 CA Le Bulletin donnera une anal dont les auteurs ou éditeurs auro ] mn | SPÉCIALITÉ DE YLACHNE Â VAPEUR. 5 FIXES ET HORIZONTALES . HORIZONTALES ET VERTICALES DE 4 À 50 CHEVAUX o “ MACHINE : rer MACHINE VERTICALE MACHINE HORIZONTALE # À locomobile ou sur patins. de #4 à 2@ chevaux. locomobile ou sur patins. É 2 Chaudière à flamme directe M ns & = de 3 à 59 chevaux. Toutes Envoi -S © LE 5 ces franco Ci È Machines LE à des Li = sont En £ prètes Prospectus | EE £ à livrer, MUR détaillés. = à 5 £ Maison d. HERMANN-LACHAPELLE. Et = J. BOULET. & C'E,"SuCCcESSEURS “E INGÉNIEURS- MÉCANICIENS, 144, Faubourg Poissonnière. ay PARIS. *) L'ÉLIXIR DE COCA DE J. BAIN M est le plus puissant réparateur des forces épuisées par les longues M maladies ou les excès de toute nature. 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AFF mom QrLisisss eSpéiT 5 SHESES MST ee ma £ SAS SSH MERE GUERISON CERTAINE e + 1 87-2558 she À De l'Eczéma, des Dartres et maladies de la peau She Q = 8É Se E 0 Par la POMMADE et le DÉPURATIF du D° BAZIN, 7 ESADRES 5 M fe préparés à la Pharmacie Universelle, 213, rue Saint- © e 5SÈa = E = PRG Honoré, Paris. — English Pharmacy. Deutscher Apo- = © > ZE ne 2s © à e JE theke. Farmacia Italiana. — Pharmacie Universelle, TD mL ES pe a 213, r. St.-Honoré, Paris. Médicaments vétérinaires" S: anglais et français. — Embrocations. Physic Balls. Comme la Pâte-Zed, ce Sirop est à base à ee SET inf ee APTE . ve. = rt STE balsamique de Godéïne et de Tolu, mais son ÉA 113, boulevard de Sébastopol, en face leË action est plus rapide sur les enfants et dans M SQUARE DES ARTS EX NMÉNIERS D les cas graves de Bronchite aiguë, Pneumonie, # DEN TS ET DE NTIERS WÉ Cogueluche, Calarrhes, Insomnies, etc. < SANS RESSON | PSELIXIR ET POUDRE DENTIFRICE. BEAUME DENTAIRE, ‘le fl. 2fr Paris, 22 et 19, rue Drouot, et les Pharmacies D — | I. TRAVAUX DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ DES PRÉTENDUS EFFETS NÉFASTES DES ALLIANCES CONSANGUINES Par V. LA PERRE DE ROO (Fin.) Conclusions du docteur A. Sanson, membre de la Société d’Anthropologie, professeur de zootechnie et de zoologie à l’École nationale de Grignon et à l’Institut national agronomique. M. À. Sanson, qui a traité cette question à fond, démontre avec beaucoup de logique les avantages de la consanguinité dans les alliances, et dit : « Le mot sélection signifie proprement : choix entre divers objets. Dans son acception zootechnique, 1l a une signification plus précise et plus déterminée; 1l sert pour désigner tout un système d'amélioration des animaux, qui consiste à étendre et à fixer dans une race les qualités et les aptitudes qui s’y pro- duisent, par l’accouplement des sujets qui présentent ces qualités et ces aptitudes au plus haut degré. C’est ce qu’on appelle propagation dans la race (in and in des Anglais), et dont la consanguinité n’est qu’un cas particulier. » Que les accouplements aient lieu de famille à famille, dans la race, ou entre parents dans la famille même, on fait toujours de la sélection, à la seule condition que les repro- ducteurs soient choisis en vue du résultat proposé. » La sélection est donc, dans sa signification la plus simple, une application complète de la loi d’hérédité et le moyen le plus certain d’arriver à la réalisation de cette loi. S'il est vrai que les reproducteurs transmettent à leurs descendants les formes et les aptitudes quiles caractérisent, celle transmission doit être d'autant plus efficace et plus sûre, que lesdites formes et aptitudes existeront à un égal degré chez les deux individus accouplés. La loi d’hérédité agissant de part et 3e SÉRIE, T. VII. — Octobre 1880. 34 510 SOCIÉTÉ. D'ACCLIMATATION.. d'autre dans le même sens, il n’y à pas de raison pour que e produit ne soit pas en tout semblable à ses procréateurs, c’est- à-dire conforme à leur type, à moins que le défaut de constance dans ce type ne donne prise à l’imfluence de l’atavisme, dont nous avons formulé la défimition. » C’est précisément cette influence qui rend les opérations de sélection difficiles et lentes dans leurs résultats. Si les amé- liorations une fois produites chez les individus se transmet- taient ensuite infailhiblement par la génération, on conçoit que le perfectionnement dans le bétail serait sinon chose facile, du moins très rapide. Mais, ainsi que nous l’avons vu, cette transmission sûre a pour première condition la constænce de la race, et c’est pour communiquer aux améliorations ce ca- ractère de. fixité dont elle répond, c’est pour en faire un attri- but de race, qu’on cherche à les obtenir par sélection. Chaque transmission héréditaire, lorsqu'elle se: produit, les fixe: da-. vaniage et les rend plus propres à une transmission ultérieure ; et cela d'autant mieux que l’hérédité, dans ce cas,.a pour puis- sant auxiliaire le concours des circonstances hygiéniques sous l'influence desquelles ces améliorations se sont développées primitivement. chez les animaux accouplés pour leur repro- duction. » L’atavisme, en effet, n’a point. de correcuif plus puissant que ces circonstances hygiéniques,. dont l’action s’exerce-sur les produits de la conception par l'intermédiaire de la mère, en sens, inverse de sa tendance; de même qu’il n’a pas non plus, pour se produire, des conditions meilleures que lasollici- tation, pour ainsi dire, d’un milieu favorable à son action. Ce qui s’observe chaque jour dans les opérations de croisement, entreprises chez nous d’une façon si peu judicieuse,, fournit la preuve bien palpable de cette vérité. Il n’y a, pour s’en assurer, qu'à comparer les résultats obtenus, dans les localitésoù la cul- ture esLavancée, avec ceux qui se produisent au milieu des con- trées stationnaires où l'hygiène n'a subi aucune amélioration. Là où la culture est avancée, les produits tiennent ordinaire- mentplus oumoins du père, qui est l’agent du perfectionnement cherché ; ici, au contraire, où la culture est restée stationnaire, DES ALLIANCES CONSANGUINES. ol le métissage ramèneinfailliblement et promptementlesproduits à ceux.de la mère, quelque-soin.que l’on mette aux aecouple- ments. ÏIln’yapasàse méprendre sur la signification-de:ces faits incontestables. Les principaux caractères de la famille ovine créée à Gharmoise par Makmgée se transmellent et se main- tiennent lorsque ses membres sont transportés dans les fermes de la région duw Nord, où ils sont abondamment nourris, comme dans le lieu même de la création; mais dès qu’ils se reproduisent au Centre ou au Midi, dans les conditions ordi- naires de la eulture de ces pays, le Berrichon ou le Solognot prend le dessus, et il ne reste plus rien du type New-Kent. Celui-ci disparaît d'autant plus tôt que la disproportion est plus grande entre ses aptitudes propres et Les moyens de les satisfaire, c’est-à-dire entre sa puissance d’assimilation et Les ressources fourragères du pays. Aulant en peut-on dire des sujets anglo-mérimos. Nous ne suivrons pas M. Sanson dans ses intéressantes obser- vations sur l'influence du mâle sur les produits, qui nous entraîneraient trop loin, et nous passerons à ses conclusions. « Ainsi donc, dit M. Sanson, il résulte bien clairement des considérations qui viennent d'être développées, que laconfor- mation et les aptitudes des animaux ont pour condition pre- mière, pour point de départ principal, les circonstances hygié- ques au milieu desquelles ils se développent. » Il s’agit maintenant d'examiner une question fort impor- tante. » Dans quelle limite la sélection peut-elle utilement s'exercer, et que faut-1l penser des idées généralement répandues sur l'influence de la consanguinité ? Y a-t-1l des inconvénients à opérer la sélection dans la famille, et même en proche parenté ; ou bien y aurait-il au contraire des avantages? » On compterait facilement les zootechniciens et les éleveurs qui ne partagent pas, au sujet de la consanguinité, ou accouple- ment des proches parents entre eux, le préjugé commun. Sans que personne ne sesoit jamais donné la peine de le prouver, on croit, en général, que:les mariages consangums sont une cause nécessaire. d’affaiblissement. et de dégénérescence pour les 519 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. familles et pour les races. Le seul fait de l’union, dans l’acte cénérateur, de deux individus appartenant à ce que l’onappelle le même sang, suffirait pour donner naissance à un vice constitutionnel, dont l’intensité s’accroîtrait comme les géné- rations consanguines. Les lois morales des peuples ont beau- coup contribué à fortifier ce préjugé. » Il faut dire, cependant, que l’examen sérieux de la ques- tion démontre qu’il n’y a absolument rien de fondé dans tout cela. La consanguinité, en temps qu'union d’un même sang, ne saurait avoir aucune influence fâcheuse. La physiologie commande de le considérer ainsi, et les faits, quels qu’ils soient d’ailleurs, en viennent donner la preuve incontestable. » Il est bon, d’abord, de faire remarquer que dans les observations invoquées à l’appui de l'influence pernicieuse de la consanguinité, on a toujours négligé de distinguer entre cette influence et celle de l’hérédité morbide, tout aussi constante, nécessairement, que l’hérédité normale, sur laquelle nous avons tant insisté. On a, par conséquent, attribué à la . consanguinité ce qui était le fait de l'hérédité morbide, ou tout au moins pourrait l'être. Cela suffit, en tout cas, pour Ôter toute valeur probante aux observations invoquées. On comprend facilement que, dans les accouplements consanguins, les inconvénients de cette transmission des vices continuels s’accroissent comme Îles avantages de la fixation des améliora- tions ; car, ainsi que l’a dit avec raison M. Eug. Gayot, la con- sanguinité, c’est La loi d'hérédité agissant à puissances cumu- lées, ainsi que deux forces parallèles appliquées dans le même sens. » Ces trois dernières lignes expriment exactement et claire- ment quel doit être le rôle de la consanguinité dans la sélec- tion. Il est certain, d’après cela, qu’elle est le moyen le plus certain de fixer les améliorations et d’arriver en peu de géné- rations au but du perfectionnement. L'expérience l’avait dé- montré aux grands éleveurs anglais; ce doit être maintenant une des vérités les mieux acquises à la zootechnie. L'influence malfaisante de la consanguinité est une fable; comme tant d’autres opinions reçues et que l’on respecte en raison de leur DES ALLIANCES CONSANGUINES, 519 ancienneté, c’est une simple création de l'esprit en faveur de laquelle aucun fait n’est venu déposer. Ceux que l’on invoque sont des faits complexes dans lesquels il est absolument im- possible de faire aucune part à l’influence abstraite de la consanguinité, puisque Jamais l’état constitutionnel des pro- créateurs n’a élé constaté. Comment distinguer, dans ces cas, cette influence abstraite de celle bien démontrée de l'hérédité morbide ? Les observations en sens inverse ont, par contre, une valeur absolue, et elles sont nombreuses. » On ne trouverait à l’appui de l’opinion reçue sur l’in- fluence malfaisante de la consanguinité aucune observation authentique et bien recueillie, qui pût contrebalancer la valeur de l’histoire détaillée de la famille du docteur Bourgeois, tracée par lui-même, non plus que des autres passées à dessein sous silence. Les faits rigoureusement constatés font voir que les accouplements consanguins pratiqués entre individus sains et bien constitués réunissent précisément toutesles conditions physiologiques capables de donner lieu plus sûrement que les autres à un produit réunissant au plus haut degré possible les mérites de ses ascendants, Mais il faut ajouter que, de toute nécessité, cela est également vrai pour les défauts ou pour les vices. D’où il suit tout simplement que la sélection attentive doit s’exercer dans le cas de la consanguinité comme dans les autres, et même encore avec plus de soin, si l’on veut; mais on concevra sans peine que cette nécessité est tout à fait indé- pendante de la consanguinité, parfaitement innocente des reproches qu’on lui adresse, et qui n’ont de fondement que dans le préjugé. » Il importe à la zootechnie de renoncer à ce préjugé el de se débarrasser de la préoccupation fautive qu’il lui cause. On peut, sans crainte de sortir des limites assignées aux vérités démontrées, poser en principe absolu que dans la conservation et l'amélioration des races par voie de sélection, celle-ci-peut s'exercer en toute liberté dans la race, sans s’arrêter à la con- sidération des liens de parenté; on peut même ajouter que la sélection est d'autant plus efficace qu’elle exerce son action dans la famille même et entre proches parents. C’est le meilleur 514 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. moyen d'obtenir de la loi d’héréditétout ce qu’elle est capable de donner, en bien comme en mal; mais, encore une fois, la - l'échantillon que vous avez. » Il faut que l’entassement se fasse couche par couche, » celles-ci variées de plantes, et que la masse soit assez grande » pour obtenir une température plus élevée. » Si le silo est creusé dans la terre à À mètre de profon- LE SOJA. 69 » deur, il conviendra d’élever le tas de 1",50 au-dessus du » sol. » C’est à peine si la masse totale, après affaissement, » dépasse un peu le niveau pour former toit. » La terre du silo doit être argileuse et même plastique; il » conviendra de la rabattre avec le dos d’une bêche préalable- » ment mouillée, s’il fait sec, afin d’en polir la surface et » d'empêcher l’action de l’air et le passage de l’eau. » Voici quelle devra être la forme du silo : N li } ji a b 3 mètres cd 4,30 après affaissemen fg 2,» ete 0,50 ae 4e y ih 0,40 LL Te sé dhdptne de lbs 2 volaille 8,6 Matières brosses: 4 De IRENT TS 2,33 Delluloseh nel af Hilo dei ent 43,94 Substances extractives.s ss te one ee 27,90 A CP PS TRY 8,19 TRS Un dan 0e ee den AR 8,80 ———_——_— Total. 100,00 Analyse faite au laboratoire agricole du prince de Schwarzenberg, à Lobositz (Bohême). » Je ne puis vous donner la perte en poids à la suite de la » fermentation qui s’est produite ; je déterminera cela lors de » mes ensilages de 1880. 30 bœufs à l’engrais furent nourris 570 SOCIÉTÉ ‘D'ACCLIMATATION. » de ce mélange et de la composition ci-contre. Ils pesaient : En moyenne Je'1®% février... ..... .. 633 kilogr. — le. Le, mars... 654 — — le 1% avril....,...., 690 — » Leur ration par tête et par jour était : Foin naturel. : Foin brun. | dé Mis. | de Botteraves. | ‘hachées Sel En février. 3 kil. 5 kil. 1kil. 40 kil. 6 kil. : 80 gr. En mars... 3 — 8 — 2 — 40 — 4 — 80 — Endvri,.. 73 — 8 — 2 — 10 — 4 — 80 — » Dans une lettre du 10 septembre, M. Robert me dit: « Je reconnaisde plus en plus la grande valeur nutritive des » fourrages conservés en silos dans lesquels le Soja entre pour » un cinquième environ. J’apprécie de plus l’importance de » celte plante au point de vue de l’alimentation des animaux, en » attendant qu’elle serve à l'alimentation de l’homme. » Plus nourrissant que les foins, moins exposé à la verse et » aux attaques des insectes, le Soja à l’état vert, mais avec » gousses formées, m’a donné une coupe de 30 000 kilogr. Je le » mélange avec de la luzerne verte, de l’herbe et du Maïs; Je » n’oserais donner le Soja seul; je craindrais de surexciter les > animaux par une nourriture trop concentrée. » Un hectare suffirait donc pour 100 bœufs pendant 30 » jours. 10kilogr. de ce fourrage concentré ontproduit le même » effet que à kilogr. de farine de maïs. Ges10kilogr. reviennent > à 25 centimes, tandis que les 5 kilogr. de farme coûtent, » pour le moins, 1 franc. » Tels sont, Monsieur, les renseignements que je puis vous » fournir sur le Soja cultivé en vue de l’alimentation des bes- » taux. » Je ne puis vous fournir encore de renseignements sur ma » récolte à mol; Je n'en ai que très peu, 3 ares environ, et la » levée a laissé à désirer; de sorte que j'ai des plantes très » fortes et d’autres plus faibles, par Suite du repiquage que » J'ai dû faire pendant là sécheresse. » L'on peut, je crois, comparer le Soja à la Vigne pour la LE SOJA. | 911 » chaleur qui est nécessaire à sa maturation. Je crois même » que le Soja demande moins de chaleur encore, si j'en juge » d’après ce qui se passe chez moi. » On ne sera pas sûr de récolter la graine chaque année » dans le Nord, mais neuf fois sur dix on le pourra. » Celte culture est donc à encourager, car, en cas de non- » maturité, le Soja fournira toujours un fourrage abondant, »très nutritif et très bienfaisant, et laissera la terre. dans » d'excellentes conditions pour la récolte suivante. » Usages accessoires. — Le Soja sert à fabriquer : le miso, le shoyu, le isiang-yeou, le tô-fu des Japonais, le {éou-fou des Chinois, le téou-che, le café de Soja. Nous avons tout dit sur le Shoyu des Japonais, qui est excellent; sur le tsiang-yeou des Chinois, qui est très infé- rieur, sur le férment qui nous paraît inutile. Nous ne nous occuperons ici que du téou-fou que nous avons nous-mêmes fabriqué; du téou-che (?) qui a été fait à Marseille; enfin, du café de Soja que nous avons préparé et présenté à la Société nationale d’'Horticulture. Depuis vingt-cinq ans, nos missionnaires et nos consuls en Chine nous invitent à fabriquer en France le fromage de Soja. Nous avons suivi leurs conseils. Le fromage blanc, frais, est en Chine un aliment populaire, dont la consommation dépasse en importance tout ce que l’on peut imaginer. Nous n'avons faitet voulu faire que du fromage blane, frais, connu aux environs de Paris sous le nom de fromage à la pie, et du fromage moins frais, connu dans la même région sous le nom de fromage demi-sel. Voici comment nous avons procédé : Nous avons fait tremper pendant vingt-quatre heures Tkilog. de graines de Soja jaune (Vilmorin) dans 21,500 d’eau dis- üllée. On peut se procurer cette eau en recueillant la pluie ou l’eau de condensation d’une machine à vapeur. Nous avons broyé la graine dans un moulin à noix, modèle des moulins à café. Nous avons versé, cuillerée à cuillerée, en broyant, l’eau de macération. 579 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Le broyage achevé, nous avons ajouté 5 kilogr. d’eau à la bouillie obtenue. Nous avons passé au tamis. Nous avons délayé le résidu dans 2kil 500 d’eau et nous avons de nouveau passé le liquide au tamis. Le résidu contenant encore du lait, nous l'avons passé dans un linge comme on le fait pour des fruits en faisant des confitures. Ce résidu, ainsi bien épuisé et pressé, a été donné aux lapins qui l'ont dévoré. La graine avait donc reçu 10 litres d’eau. Nous avons placé le lait dans un chaudron sur un feu doux. Aux premiers signes d’ébullition, nous y avons jeté une cuil- lerée ou deux de vinaigre, et nous avons laissé bouillir pen- dant huit ou dix minutes, Nous avons répété cette expérience sept ou huit fois, et la recette que nous indiquons est celle à laquelle nous nous sommes arrêté après quelques tâtonnements. Nous avons toujours obtenu le caillé sans difficulté, quel- quefois le jour même, quelquefois le lendemain. Il nous est même arrivé de l'obtenir avant de retirer le lait du feu. 4 kilogr. de graine donne environ 11,500 de fromage frais. C’est le rendement indiqué par MM. Champion et L'Hôte. Le lait chaud peut être consommé, comme on le fait en Chine, avant sa coagulation. Le fromage s’obtenant aisément, l’écueil est dans le goût de pois crû que nous n’avons pas réussi à lui enlever. Nous l’avons en vain aromatisé avec du mélilot bleu, avec du carvi : le mauvais goût persiste. Nous l'avons annulé presque entièrement en faisant bouillir le lait pendant trois heures ; mais le résultat n’est pas assez satisfaisant pour compenser la dépense de temps et de com- bustible. Le goût que nous reprochons au lait et au fromage de Soja ne répugne pas aux enfants autant qu'aux adultes, et nous en avons vu qui redemandaient le caillé qu’on venait de leur faire goûter. Si l’agriculture s'empare du Soja, si ses graines sont par- ss. . LE SOJA. | 073 tout sous la main des cultivateurs, si leur prix est infime, l'habitude viendra, peut-être, d’en faire du lait et du fromage ; mais il faut encore du temps (1). Nous avons maintenant à faire connaître les essais de fabri- cation qui ont eu lieu à Marseille et qui avaient pour objet, non le fromage frais ou demi-sel, mais le téou-che (?). On a assisté, dans notre chapitre 11, à l'ouverture de ter- rines de fromage reçues de Chine par la Société d'Horticulture de Marseille. Nous pouvons aujourd'hui, grâce à l’extrème obligeance de M. le docteur Adrien Sicard, premier vice-pré- sident de cette Société, décrire le procédé qu’il aemployé pour fabriquer et perfectionner la même espèce de fromage. Enlever les pellicules des Soja (2), faire cuire ensuite pendant deux heures environ avec 2 décigrammes de pré- sure par 100 grammes de graines, piler en retirant du feu, faire égoutter dans un linge pendant vingt-quatre heures. FROMAGE BLANC Placer la pâte dans un pot de verre ou dans un bocal; sau- poudrer avec 4 grammes de sel en poudre par 100 grammes de pâte ; couvrir avec de l’eau-de-vie de Chine, qui marque 39 degrés. FROMAGE ROUGE Opérer comme pour le précédent; puis, avant de le placer dans les pots, rouler le fromage dans une poudre composée de 4 grammes de poudre de santal rouge additionnée d’un peu de cannelle et de macis. Mettre dessus l’eau-de-vie comme pour le précédent. Avoir soin de boucher hermétiquement le bocal ou le pot de verre dans lequel on a placé le fromage. (1) Nous avons présenté du fromage de Soja à la Société nationale d’horticul- ture, séance du 24 juin 1880. (2) Nous comprenons que cette opération se fait après macération de la graine dans l’eau. 3 SÉRIE, T. VII. — Octobre 1880. 38 574 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. M. le docteur Adrien Sicard ajoute ce qui suit : « Au bout de trois mois et demi, le fromage a été trouvé bon, mais pas assez avancé. Un mois plus tard, le fromage blanc fait avec les graines récoltées en France, et que j'a- vais eu le soin de remanier, c’est-à-dire de repétrir en'met- tant la croûte en dedans, comme on le fait pour divers fromages, avait des marbrures bleuâtres et un peu le goût de roquefort. Passé ce temps, 1l s’est décomposé et en est venu au point où je vous l'ai expédié. » On à vu dans le chapitre 11 que le Soja était cultivé dans le Tyrol sous le nom de fève de café, et qu’on le rençontrait non seulement dans ce pays, où 1lest employé à fabriquer un succédané du café, mais encore dans l’Istrie, où 1l a le même emploi. On suppose qu'il en est de même en Dalmatie et dans le sud de l'Italie. Heuzé, dans Les plantes alimentaires, donne au Soja le nom de dolic à café et dit qu’on le cultive sur quelques points des départements de l’Ariège et de la Haute-Garonne ; ce que nous n'avons pas pu vérifier. Nous avons torréfié des graines de Soja et nous n'avons pas été médiocrement surpris en reconnaissant que leur parfum était exactement celui du café. Nous l'avons pris à l’eau pour l’apprécier plus sûrement, et nous affirmons que, si nous n’avions pas connu la vérité, nous ne l’aurions pas devinée. La graine de Soja torréfiée, préparée à l’eau, est un café inférieur, mais pour tout le monde c’est du café. Nous avons présenté à la Société nationale d’Horticulture un flacon de graines torréfiées, et chacun a pu vérifier le fait que nous venons d’avancer (1). Préparation du Soja pour la table. Nous n’avons rien dit encore de la préparation culinaire du Soja; c’est qu'il n’est pas de ménagère, de cuisinière, qui n’en sache plus long que nous sur ce point. (1) Séance du 26 août 1880. LE SOJA. 575 On fait l’éloge des graines fraîches, écossées encore vertes, comme le Haricot flageolet. Nous ne le savons pas mangées en cet état, mais un de nos amis a éprouvé que la cuisson n’en était pas plus aisée que celle des graines sèches. D'ailleurs, aucune cuisinière ne consentirait à les écosser; ce serait un trop long travail. Nous avons fait préparer les graines sèches comme le Hari- cot blanc ordinaire. Quels que fussent le soin et le temps ap- portés à leur cuisson, elles sont restées non pas dures, mais plus fermes que le Haricot. Leur saveur est douce et très agréable. Elles ne présentent pas les mêmes inconvénients que le Haricot. Elles sont excel- lentes en salade, en purée pour le potage, etc. En mélange avec des graines féculentes, elles les compléteront en appor- tant leur azote et leur graisse. Il convient de faire tremper le Soja pendant vingt-quatre heures dans de l’eau distillée, c’est-à-dire de l’eau de pluie ou de condensation de machine à vapeur. On supplée à l’eau distillée en jetant le soir dans l’eau 3 grammes par litre, au maximum, de cristaux de soude. L'eau blanchit si elle est calcaire, et l’on se débarrasse du précipité en décantant le lendemain. Selon M. Blavet, le mode de cuisson est celui-ci : Jeter les graines dans l’eau bouillante, les y laisser pendant deux ou trois minutes, les retirer, puis les faire cuire dans une autre eau. M. le comte Henri Attems assure qu’il ne paraît sur sa table que du Soja tendre, qu’il s’en rapporte à cet égard à sa cui- siniêre. Nous avons fait cuire de la même façon la variété d'Étampes et la variété mise en vente par MM. Vilmorin, et nous n'avons reconnu aucune différence. Nous inclinons à croire que le tourteau de Soja, après ex- traction de l’huile, pourra être réduit en farine et servir à la nourriture de l’homme. Il contiendrait de 40 à 45 pour 100 de matières azotées et ne contracterait pendant la fabrication 570 SOCIÉTÉ. D'ACCLIMATATION. aucun mauvais goût. Il servirait à faire des soupes très riches en éléments nutritifs et d’une cuisson plus facile que celle des graines entières. CONCLUSION LES ANALYSES FRANÇAISES Nous touchons au terme de ce mémoire, etnous présentons, comme conclusion, les analyses françaises du Soja, accom- pagnées du tableau de la composition chimique de nos Légu- mineuses usuelles, d'après Boussingault. Nous avons donné les analyses des tourteaux et des déchets faites en Autriche-Hongrie. Il n’en a pas été fait en France, à notre connaissance. Il serait inutile de répéter que le Soja est d’une culture facile et très productive; il suffit d’insister sur sa composition chimique, car, selon nous, tout est là. Au commencement de l'année 1880 (1),M.H. Pellet, chimiste de la Compagnie de Fives-Lille, a adressé à l’Académie des sciences les analyses suivantes des graines de Soja que nous lui avons fournies. Ces graines avaient été récoltées dans des conditions abso- lument difiérentes. Le n° 1 des analyses, reçu directement de la Chine, nous avait été remis par M. le docteur Adrien Sicard, premier vice- président de la Société d’'Horticulture de Marseille. Le n° 2 était d’origime austro-hongroise. Le n° 3, récollé à Étampes, avait été donné par M. Blavet, président de la Société d'Horticulture de l'arrondissement d'Étampes. (1) Voir les Comples rendus de l’Académie des sciences, cahier du 17 mai 1880. LE SOJA. No 1 do mit à nus De Sd ES 0) 9,000 MUIOTES TASSE... 2. lemme s en 48 des 16,400 Matières protéiquess 2: 7 Net. 39,00 Amidon, dextrine (1) et principes sucrés... 3,210 Éélbiions D LOT COR É d'u raie ele RE LAS 11,650 Ammoniaque............ QUELS MARS à 2 290 RUE AULEUT IQ an à de den ou don mors à 65 EE PROS eos como ds 1,415 MONO es en NS IIS SEEN Pre 36 Potass 7 / use « PT RE CET 2,187 Os LE uses oser ace 432 2 CERN See Ne à ER 397 Substances insolubles dans les acides..... 52 Traces de soude, de fer et de substances minérales non dosées................. 71 Matières organiques diverses. ........... 19,289 Voici maintenant l'analyse des cendres : 35 37 2904 2,317 316 230 915 495 55 61 104 247 25 539 24,127 Total. 100,000 100,000 100,000 N° 1. N° 2. Acide carbonique. :242.2.414%e 4,10 1,20 — phosphorique..f:...,..,4 29,143 931,92 ne SURÉIFIQUE: 4 eu. à. La 4,80 Chlorer- nas nus Sous sac 79 75 PO en ae Pen ed 45,02 45,27 PEU ER RO RE EU PRES 8,92 6,50 MORE IE HNRLE D ee de ane 8,19 6,48 Insolublés 295,79 8 SAR LA, 1,10 1,10 Traces de soude, de fer, etc.... 1,59 2,45 100.17 100,17 À déduire oxygène pour le chlore. 17 17 Nes: 1,00 31,68 2,74 15 15,02 4,48 8,47 1,20 1,83 100,17 17 Total. 100,00 100,00 100,00 Analyse faite dans le laboratoire de chimie agricole de M. P.-Olivier Lecq, à Templeuve (Nord). (1) Azote coagulable, 6,25. (2) Par suite du défaut de substance, le chiffre représente la moyenne des trois échantillons. (3) Par suite du défaut de substance, le chiffre représente la moyenne des trois échantillons. (4) Par suite du défaut de substance, ce chiffre du n° 1 représente la moyenne des n°’ 2 et 3. D78 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. Graine de Soja récoltée en septembre 1879, chez M. Jules Robert, à Séclowitz (Moravie). Poids à l’hectolitre : 751,500. Humislté à 400-4100... inner vx 8,15 Essence volatile à 125°.......,,,.....,.. 3,13 Matiènes prodfiques., ...0..4 22e... 37,13 Matières organiques non azotées.......... 27,60 M ne ee SRE ps LPS 19,70 Sels solubles dans l’eau................. 2,93 Er D) ul. PPT DUO k 1,97 Total. 100,00 Composition de quelques légumineuses, d’après Boussin- gaull : Légumine. Amidon Matière Ligneux Sels Fat. et dextrine. grasse. et cellulose. Haricot blanc.. 26,9 48,8 3,0 2,8 3,9 15,0 Pois jaune.... 23,9 09,6 2,6 3,0 2,0 8,9 Lentille ...... 25,0 Do: 7 2,5 2,2 2,9 “°120 Fêve de marais, 24,4 51,5 15 3,0 3,6 16,0 Féverole...... 31,9 47,7 2,0. 2,9 3,0 .: 12,5 Vescé.......s 27,3 48,7 RE EN | | Si nous étions agriculteur, nous prêcherions d’exemple en cultivant en grand le Soja. Si nous étions chimiste, nous démontrerions scientifique- ment la supériorité de ses graines et de son fourrage pour l'alimentation de l’homme et du bétail. Mais nous ne sommes ni agriculteur ni chimiste, et nous ne savons que ce que nous apprennent la pratique et la science d'autrui. Nous ne sommes qu’un simple collecteur de documents et de renseignements; mais ces documents, ces renseigne- ments, et nos modestes expériences personnelles, ont formé et fortifié notre opinion. Nous croyons au Soja. LE SOYA. 579 APPENDICE CULTURE EXPÉRIMENTALE DU SOJA PENDANT L'ANNÉE 4880 : Lettres que nous avons reçues ou qui nous ont été communiquées. M. Charles Coffin, jardinier en chef au château de Brunehaut, près Étampes (Seine-et-Oise). — 18 septembre 1880. « Je dois dire qu’à Étampes et dans les environs, le Soya n’a pas encore été cultivé en grand. » Jusqu'à présent ce légume n’a pas eu de vente. Beaucoup de personnes l’ont cultivé pour leur propre usage. » Un seul cultivateur, à ma connaissance, l’a semé cette année pour le vendre. Je ne sais pas au juste combien d’ares ila ensemencés, mais il en a cultivé une certaine étendue. > Il m'a dit que la levée n’avait pas été très bonne à cause de la sécheresse du printemps. » Quant à moi, je n’en ai fait, comme d'habitude, que 8 ou 10 ares. La levée n’a pas très bien réussi, mais j'ai obtenu une fructification extraordinaire, ce qui fait que ma récolte n’est pas inférieure à celle des années précédentes. » M. Olivier Lecq, à Templeuve (Nord). — 20 octobre 1880. « Je puis aujourd’hui dire et affirmer que le Soya peut se cultiver pour la graine dans tout le nord de la France : mes essais le prouvent, » Jai semé la graine en deux fois et en deux endroits: le 10 mai, dans un potager entre une muraille assez élevée, au nord, et de grands sapins, au midi, 25 mètres séparent la muraille des sapins. Il ya beaucoup d'ombre et la terre se maintient humide. Depuis le commencement d'octobre les graines sont mûres. » Le 28 mai, j'ai ensemencé en plaine 9 ares environ. Il 580 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. faisait très sec. La levée fut très lente et très mauvaise; quinze jours plus tard des graines levaient encore. Je dus déplanter une partie pour remplir les vides. J'ai cru long- temps que cette seconde piècene pourrait pasmürir, mais voici les gousses arrivées à maturité, d’où je conclus que le Soya mûrira parfaitement ses graines dans toute la France, lorsqu'il aura été semé avant le 15 mai. » » Je lui reconnais aussi un avantage sur les Haricots, c’est qu'il est moins sujet à la pourriture. Je ne crois pas qu’il se tache. Sous l'influence d’une petite gelée, les feuilles du Soya cultivé en plaine ont quelque peu noirci. » M. Olivier Lecq, à Templeuve (Nord). — 30 octobre 1880. « Oui, j'ai eu tort de semer des Soya dans mon potager, entre de grands arbres au midi et une muraille au nord. Je m’en aperçois aujourd’hui au volume de la graine, qui est d’un tiers moindre. C’est aussi, je crois, par cette raison que les plantes s’allongeaient. » Celles de la plaine étaient plus fortes, les tiges plus raides, les cosses plus serrées et, comme je vous l’ai dit, plus grosses et plus pleines. Elles ont supporté une gelée assez forte; Je regrette de ne pouvoir vous dire de combien le thermomètre est descendu. Si les pièces d’eau n’ont pas gelé, c’est à cause du vent; mais une terrine pleine d’eau qui se trouvait près d’une serre aux vignes avait une glace de 8 millimètres d’épais- seur. » Les feuilles du Soya ont gelé accidentellement ; une cosse que n’abritaient pas les feuilles a été également gelée, mais le dommage était insignifiant : une cosse peut-être par cinq plantes, ce qui ne vaut guère la peine d’en parler. Il est donc avantageux que la feuille couvre la cosse. » Ge qui milite encore en faveur de la plante, c’est que les cosses peuvent impunément demeurer sur le sol humide. Elles n'y moisissent pas. | » Les plantes repiquées deviennent moins fortes, mais, re- lativement à leur poids, donnent plus de cosses. LE SOYA. | 81 » J’airemarqué que les rongeurs ne dédaignaient pas le Soya. Je trouve cette plante très avantageuse, et mon intention est de me livrer en grand à sa culture. L’essai que j'ai fait cette année est très concluant. La culture en est facile, peu coûteuse ; elle permet de bien nettoyer lesterres. On sème le Soya lorsque déjà toutes les semailles d'avoine sont faites. Ceci, sous toutes réserves, car il convient de semer avant le 40 mai. » Je viens d'inventer une machine qui m’aidera beaucoup pour les semailles. » Suit la description d’une machine dont on peut demander le dessin à l’auteur. M. Boursier, à Chevrières (Oise). — 3 novembre 1880. « J'ai cultivé le Soya en 1879 et 1880, sur 30 ares de terre ; ces premiers essais me donnent tout espoir sur l’acclimatation de la plante et sur le rôle qu’elle est appelée à jouer comme plante fourragère. » Mon Soya récolté est encore dans le champ par petites moyettes. Ce n’est qu’à la rentrée à la ferme que je pourrai constater le poids total et les poids des tiges et du grain; mais je peux affirmer que la somme totale des matières nutri- tives et assimilables sera élevéé. » » En 1879, par suite des pluies, je n’ai pu semer qu’au 15 juin; la plante n’eut pas beaucoup de vigueur jnsqu’au 15 août, mais à partir de cette époque la végétation marcha avec rapidité pour se continuer jusqu’en novembre. Quand vinrent les gelées, la maturité n’était pas complète ; j'arrachai alors et mis en moyettes; pendant les grandes neiges j'ai donné le fourrage aux porcs et aux bêtes à cornes, qui s’en sont montrés très friands et ont consommé tiges et graines sans faire de restes. » En 1880 j'ai semé le 10 mai; la levée a été chétive, mais à partir de juillet la végétation a repris vigueur, pour se con- tinuer sans interruption jusqu’à fin septembre ; j'ai arraché au 20 octobre, alors que la plante était à peu près sèche, quoique les gousses soient encore vertes. 582 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » La plante est bien garnie de gousses renfermant deux grains, rarement trois; le grain sèche bien, il se détachera facilement par le battage, mais je ne crois pas la maturité assez avancée pour en faire de la graine. » L’essai des deux années s’est fait sur le même terrain; c’est un sable d’alluvions anciennes, très riche en humus, de cou- leur noire, bien exposé et très perméable, En 1879, j'ai planté en pochets à 0",50; en 1880 j'ai semé en lignes de 0",35 d’écartement. J'ai employé les deux fois 1 kilogr. à l’are; J'ai donné deux binages à la plante. » À mon avis, le Soya sera pour nous une plante fourragère, qui se conservera bien en silos. » Quel estle moment le meilleur pour récolter, étant donné que le grain ne mürit pas chez nous? » M. C. T., à Arras (Pas-de-Calais). — 12 novembre 1880. «J'ai planté une première planche de Soya au commence- ment de mai, à raison de # à 5 grains par trous espacés de 12 pouces. C’est trop près : les plantes étaient tellement four- aies et serrées qu'un sou neserait pas tombé à terre ; beaucoup de graines cependant. La seconde planche a été plantée à des intervalles de 15 pouces. Je pense que c’est la meilleure dis- tance à observer. La plante a poussé moins forte que sur la première planche, mais a donné plus de graines. » Enfin, à la campagne, en plein champ, mais malheureuse ment trop loin de ma brasserie, j'ai fait à tout hasard une troisième plantation, fin mai, sur environ 3 ares de terre n'ayant pas vu de fumier depuis dix ans, les trous à (",50 les uns des autres. Cette parcelle de terre fait partie de 10 ares de terrain où j'avais mis des Pommes de terre l’an dernier, avec 90 kilogr. de nitrate, et cette année .j’ai encore mis des Pommes de terre avec 50 kilogr. de guano; rien de plus en fumure. Au moment de la floraison, c'était une véritable curio- sité de voir les mauvaises herbes et les plantes entrelacées el tellement serrées qu'il eût été matériellement impossible de courir dans la récolte. LE SOYA. | 583 » J’ai eu À hectolitre 492 de cosses dans ces 8 ares. » Le Soya, comme goût, se rapproche étonnamment du Ha- ricot, mais ne le vaut pas ; il est de plus très dur à cuire, etilest bon de mettre dans l’eau destinée à servir un tout petit morceau de potasse. La cosse contient 1, 2, 3 et 4 grains au maximum, et en moyenne 2 à 3; et comme le grain est fort pelit, c’est excessivement long pour en écosser de quoi faire un plat. J'ai compté jusqu’à 80 cosses sur un seul pied de Soja; de sorte que sur un terrain bien fumé et bien préparé 1l me serait impossible de dire quel en serait Le produit, mais à coup sûr il serait considérable. » Mes chevaux mangent le bois de Soya. » M. D., à Genlis (Côte-d'Or). — 12 novembre 1880. «Le Soya hispida que vous m'avez envoyé n’a pas très bien réussi ; du jour où Je l’ai semé, ïl n’a pas tombé d’eau de l'été dans notre pays, à part une petite pluie qui est tombée pendant la moisson; alors la vingtième partie seulement a levé, et j'en attribue la faute à la trop grande sécheresse. » » Le champ a été biné deux fois, et ce peu qui estresté, je lai récolté en maturité. Je crois que si un champ en était bien en- semencé, cela produirait encore du grain, car il y avait beau- coup de cosses après les tiges. Le grain que j'en ai récolté me semble plus gros que celui que j'ai semé; je le destine à faire manger aux moutons pendant l'hiver, et j'en garderai pour essayer de nouveau l’année prochaine.» M. J. S., à Sautin, par Péronne (Somme). — 14 novembre 1880. « Le Soya semé tardivement a bien levé; semé avec engrais, il m'a fourni des quantités considérables de petites cosses que je suspends dans les halles, dans les greniers; mais je crains que l’espace me manque, et que je ne sois obligé d’en donner à mes animaux. » Il a parfaitement réussi; je compte sur 14 hectolitres sur 4 hectare 20 ares; mais à cause de la récolte tardive, il me D84 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. faut le faire sécher avec soin. Il gardera une teinte plus verte que celui fourni par vous, mais sera bon pour la semence, et même pour manger. » M. G., à Juvigné (Mayenne). — 14 novembre 1880. « La culture du Soya hispida a parfaitement réussi, quoique semé un peu tard. » M. D., à Saint-Lager (Rhône). — 14 novembre 1880. « Le Soya hispida que vous m’avez envoyé a été planté vers le 15 mai, trop lard à mon avis, et la sécheresse persistante que nous avons eue pendant plus d’un mois lui a été très pré- judiciable, vu qu’il était Pete en pleine terre et qu’il n’a pu être arrosé. » Ce qui a pu germer a néanmoins rapporté d’une manière satisfaisante, au moins 50 pour 1, quelques tiges ayant Jus- qu'à 250 grains. » M. L., à Fresnoy, par Hesdin (Pas-de-Calais). — 15 novembre 1880. « Les graines de Soya ont levé difficilement à cause de la sécheresse. Plus tard, la grande abondance d’eau a nui à la plantation. Cependant, j'ai réussi à récolter quelques belles bottes de Soya. » J'ai remarqué que la plantation doit se faire de bonne heure, fin mars ou commencement d'avril, dans un terrain bien pourvu d’engrais et léger. Nous avons essayé de manger des grains verts : c’est un peu fort; mais la soupe, c’est excel- lent. Cette année, je dispose un petit coin de terrain pour planter de nouveau du Soya et surtout beaucoup plus tôt, et je suis sûr de mieux réussir que l’an dernier. L'année n’a pas été propice pour cette plante; nos Haricots, mis à côté du Sova, ne sont pas venus; je dirai même que le Soya a mieux réussi qu'eux, ce qui me donne à espérer pour l’an prochain. » Ce qui a le plus manqué au Soya, c’est la maturité : d’abord LE SOYA. | 989 à cause de la plantation trop tardive, et ensuite à cause de la saison trop pluvieuse. » M. D., à Presles-et-Thierny, par Laon (Aisne). — 15 novembre 1880. » J'ai planté ces Pois dans le même terrain et le même jour que des Haricots de Soissons. Ils ont parfaitement poussé et sont garnis de nombreuses gousses; mais il n’y a pas moyen de les faire sécher, et par conséquent de les battre. Ce grave inconvénient me fait penser que cette plante ne convient pas à notre région du Nord ; et du moment qu’elle demande autant de soins que les Haricots, on préférera toujours, dans l’Aisne, la culture du Haricot à celle-là. » M. H., à Montpellier (Hérault). — 15 novembre 1880. € La culture de cette plante est des plus faciles. Je l’ai faite en plein champ, dans un bon sol, sans autres soins que les binages répétés ; pas même de fumure ni d’arrosages. L’avan- tage que présente cette légumineuse est de n’avoir pas besoin d’être tuteurée, puisqu'elle ne file pas et qu’elle reste naine, ce qui ne l'empêche pas dans ces conditions d’être extrême- ment fertile. » M. B., à Andenas, commune d’Alluy, par Chatillon-en-Bazois (Nièvre). 16 novembre 1880. « Le Soya hispida que j'ai reçu le 12 mai, je l’ai semé le même jour, un quart dans le jardin et le reste en pleine terre; il a partout bien réussi, etje constate qu'il n’est pas délicat au terrain ; seulement en bonne terre il donne bien davantage; je lui trouve cependant un inconvénient, c’est de mürir trop tard et d’être difficile à faire sécher. J’ai récolté 57 kilogr. des Pois. oléagineux pour 1 que j'ai semé; je trouve le résultat assez bon pour la première année; reste à savoir s’ils me don- neront assez d'huile pour que je continue la culture en grand, car, comme plante fourragère, Je n’y ai pas con- fiance. » 580 SOCIÉTÉ D’ACCIAMATATION. M. P., à Muides, par Mer (Loir-et-Cher), — 16 novembre 1880. « J'ai été très satisfait du Soya hisipda, quoiqu'il n'ait pas fait belle levée; mais je l’attribue à la tardive plantation, car, suivant votre prospectus, il doit être semé en avril et il ne l’a été qu’en juin. » Quant à ceux qui ont levé, ïls sont très beaux, bien grai- nés, ce qui prouve qu'il s’habituerait bien à notre climat. » Pour la consommation, ils sont très bons. » M. R., au château de Minillet, par Bornel (Oise). — 16 novembre 1880, «J'ai en effet pris chez vous quelques graines de Soya que J'ai semées en mai dans le potager. Résultat : 6 belles touffes qui ont müûri mégalement, c’est-à-dire 2 toulfes très tard. » M. C., à Montgarny (Meuse). — 16 novembre 1880. « De l'expérience que j'ai faite, de concert avec M. N.…., cultivateur et adjoint à Karicourt, sur le Soya, 1l s’ensuit que cette plante peut être avantageusement cultivée, puisqu'elle convient bien aux chevaux et aux vaches, et, je pense, aux mou- tons, car une chèvre en était très friande. » Nous avons eu deux inconvénients qui ont beaucoup amoindri la récolte : d’abord la sécheresse du printemps qui Fa empêché de lever en temps utile, et ensuite un temps plu- vieux et humide au moment de la maturité. | » Nous avons l’intime conviction que cette plante trouvera une place avantageuse dans la grande culture, et qu’elle don- nera autant de produit que les Pois et les Féveroles, car grain et paille pourront être aussi avantageusement employés. » M. B., à la Chaise, par Barbezieux (Charente). — 17 novembre 1880. « Le rendement que jai obtenu du Soya que vous m'avez expédié a été bien supérieur à toutes les autres récoltes. IE est I LE SOYA. | D87 excessivement difficile à cuire : c’est bien là son seul défaut, avec celui d’être amer. » [l'est vrai que les animaux lui font une fête quand il est vert. » M. de $S., à Saint-Sulpice-sur-Lèze, par Noé (Haute-Garonne). 16 novembre 1880. « Voici sur le Soya quelques renseignements incomplets : » Terrain ensemencé : argilo-siliceux fertile et assez bien préparé. » Surface ensemencée : 156 mètres carrés. » Époque de l’ensemensement : probablement fin d’avril. » Quantité de semence employée : 900 grammes. » Espacement des lignes : 50 centimètres. » Espacement des graines dans les lignes : environ 10 cen- timètres. » Rendement : 241 400 ou 34%,500. » Ramené à l’hectare : 1748 kilogr. ou 24 hectolitres. » Une partie du même terrain ensemencé en Haricot com- mun blanc, toutes conditions semblables, a donné un rende- ment qui, rapporté à l’hectare, égale 1498 kilogr. ou 19 hec- tolitres. » Différence en faveur du Soya : 5 hectolitres. >» Le poids de l’hectolitre de Soya serait 721,835. » Celui du Haricot : 78 kilogr. » Quelques journées de grande chaleur et de’sécheresse, qui ont nui sensiblement aux Haricots, ont été sans action sur le Soya hispida. » M. B., à Saint-Riquier, par Abbeville (Somme). — 18 novembre 1880. « Le Soya que j'ai ensemencé dans une parcelle de terrain m'a donné un résultat qui me paraît conforme aux indications formulées dans votre catalogue. » Vous pouvez sans crainte encourager l'introduction de cette culture en France; elle est, à mon avis, susceptible de rendre de grands services pour l’alimentation du bétail. Gest 588 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. une excellente nourriture pour les animaux des races bovine et ovine; elle peut également servir à leur engraissement. » Cette plante, semée dans de la bonne terre, vient à une hauteur de 1 mètre, et dans de la terre moyenne à 0",50; tout dépend, du reste, des conditions d'engrais dans lesquelles se trouve le terrain. » Les cosses sont toutes petites et ne produisent guère que 3 graines, mais elles sont très nombreuses; ainsi j'ai compté jusqu'à 150 cosses sur un pied. » M. D., à Courtivron (Côte-d'Or). — 18 novembre 1880. « Jai bien planté la graine de Soya hispida que vous m'avez envoyée. Je suis très satisfait de cette plante; elle fournit énormément en graines; seulement, 1l ne faut pas planter trop épais ; 2 ou 8 graines par pied et suffisamment espacés ; préfère une terre légère à une terre trop forte ; semer aussitôt les grands froids passés, commencement de mars. » Tout ce que J'ai planté a parfaitement réussi; cependant j'habite un pays relativement froid, dans les montagnes de la Côte-d'Or. Plusieurs personnes à qui j'ai remis de vos graines se proposent d'en semer l’année prochaine à cause de son orand rendement. » En un mot, c’est une plante utile que l’on doit chercher à propager. » M. P., à Merville (Haute-Garonne). — 19 novembre 1880. « J'ai semé, cultivé et récolté le Soya hispida comme le Haricot. » Cette plante m’a donné, sous le rapport de la quantité, un résultat extraordinaire de 100 pour 1 au moins. Seulement, je ne puis rien en faire; j'ai essayé le Soya comme légume: très difficile à cuire et immangeable ; j’en ai donné aux ani- maux : aucun n'a voulu y toucher; d’où je conclus : plante inutile. » LE SOYA. D89 M. le docteur Hénon, à Cornières, par Annemasse (Haute-Savoie). 18 novembre. « Mes cultures de Soya se réduisent à la culture du Soya de Chine, à petits grains Jaunâtres. Il vient très bien ici, fruc- üfie abondamment et mürit toutes ses graines. J'ai essayé dans le temps les belles variétés du Japon à gros grains blancs jau- nâtres, verts ou noirs. Aucune n’a réussi. Les noirs n’ont pas levé, et les verts et les jaunâtres ont à peine fleuri et n’ont pas mème mûr! une seule gousse. Si dans vos essais vous aviez trouvé un Soya à gros grains qui mürisse bien sous le climat de Paris, vous me ferez plaisir en m’en envoyant quelques grains. Il mürirait sans doute aussi bien ici; les raisins mû- rissent mieux 1e1 qu’à Paris. » M. À. Sicard, vice-président de la Société d’horticulture de Marseille (Bouches-du-Rhône). — 19 novembre 1880. « J’ai obtenu des graines du Soya hispida à graines noires; elles mürissent plus tard que les autres. Ce légume est à mi- rame, peu productif, et jusqu’à ce jour je le considère comme le plus infime des Soya ; l'an prochain je compte l'essayer à nouveau; nous saurons à quoi nous en tenir. » Les graines des divers Soya que j'ai distribuées sont bien venues partout; je crois cependant, jusqu’à preuve du con- traire, que celui reçu de Chine par la Société est le plus pro- ductif. » Je ne sache pas qu’en dehors des graines que j'ai distri- buces l’on ait cultivé le Sova. » Denombreuses occupations, toujours plus grandes, m'ont empêché de continuer mes études sur le fromage, mais J'ai l’intention de les reprendre dès que cela sera possible. » Comme vous le dites fort bien, je crois que la culture du Soya sera utile dans le département de Vaucluse, et je l'ai fortement recommandé à ceux qui m'en ont parlé. » 3° SÉRIE. T. VII. — Octobre 1880. 39 590 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. M. le docteur Bertherand, à Alger. — 19 novembre 1880. « Le jardin d’essais a cullivé 11 y a déjà bien des années le Soya (Glycine hiszrda). W vient assez bien 1c1, mais ses graines sont dures, restent corlaces, et 1l est possible que de long- temps elles ne pourront lutter dans l'alimentation avec le vul- gaire haricot. » M. L., à Monségur (Gironde). — 21 novembre 1880. «Le Soya hispida que vous m'avez envoyé l’année dermière est très productif dans nos contrées, même en verdure; le bétail en est très friand. Quant au grain, il n’est pas très bon à consommer en ragoût; quant à en faire de l'huile et même du fromage, comme l’indiquent certains auteurs, je ne puis rien dire pour le moment. » M. le docteur Coutaret, à Roanne (Loire). — 20 novembre 1880. « J'ai semé à Roanne 250 grammes à peu près de graines venues de chez Vilmorin. J'en ai obtenu 3 kilogr. parfaite- ment mûres. Je les avais remises à mon jardinier, qui les a semées, suivant les indications, dans une terre sablonneuse, fort peu fumée, au milieu d’un très grand jardin en plaine, el nes’en est plus occupé. Ces plantes poussent vigoureusement; elles ne permettent pas aux plantes parasites de vivre au mi- lieu d’elles et paraissent éloigner les insectes. À la moindre gelée elles flétrissent. » M. G., à Donneloye (Suisse). — 18 novembre 1880. «Je semai environ 5 kilogr. de Soya Le 18 avril, sur près de 9 ares de terrain, après un labour de 25 centimètres de pro- fondeur, dans un sol sain, fertile, non fumé, succédant à une céréale de printemps fumée. La semaille se fit en lignes à 90 centimètres l’une de lauire, et les graines 2 à 2 à 20 cen- iimètres dans la ligne, recouvertes de 2 à 3 centimètres de LE SOYA. 591 terre. La germination commença du 5 au 10 mai, irrégulière- ment, et ne fut complète qu'au 1° juin; cependant beaucoup de graines ne levèrent pas du tout, ce qu'il faut attribuer au temps froid et humide de cette période. Dès lors, la végéta- tion, quoique lente, mais régulière, sans maladie, atteignit son complet développement avec les fleurs, au commencement d'août, 40 à 50 centimètres de hauteur. Les gousses se for- ment bien avec 2 ou 3 graines seulement chaque, et j'ai compté sur la même plante 80 gousses bien conformées ; la moyenne serait de 20 à 40, à 2 ou 3 graines par couteau. La maturité se fait un peu attendre à la fin de septembre, ce qui pourra souvent présenter des inconvénients pour rentrer la récolte en bonne condition dans cette saison humide. » N'ayant pas encore battu, le Soya n’élant pas assez sec, je ne puis pas encore dire quel sera le rendement total, maïs je suis certain qu'il est assez élevé pour que la culture de cette nouvelle plante soit plus rémunératrice que celle des pois ou haricots nains que le Sovya est destiné à remplacer. » semé en terrain très gras, sa végétation est trop vigou- reuse et il donne moins de graines. » LETTRE DE M. EUGÈNE SIMON, ANCIEN CONSUL DE FRANCE EN CHINE € n'y a pas de grandes cultures en Chine, ni pour le Soya, ni pour les autres plantes. Chacun fait son fromage. Trës sou- vent aussi chacun fait son huile, sinon chez soi, du moins chez l’un de ses parents, tous voisins et plus ou moins régu- lièrement groupés et distribués autour du domaine du chef de la famille. » La fabrication de l'huile ne devient l’objet d’une indus- trie spéciale que dans ies cantons où 1l y a un très grand nombre de petits champs annuellement cultivés en Soya. » Les champs ne sont guère de plus de 4à 5 méous (13 méous à l’hectare environ). Un champ d'un hectare ne peut guère se rencontrer que dans le nord, et, après avoir relu mes notes, 599 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. je trouve que les plus grands champs qui se soient offerts à ma vue ne dépassaient pas 8 à 9 méous. » Il y a certainement de grandes propriétés territoriales en Chine, mais elles sont moins grandes et moins nombreuses qu’en France, excepté en Mongolie, dans la terre des herbes et des pâturages. » Les propriétés de plus de 1000 hectares sont excessive- ment rares et n'existent pour ainsi dire pas. » Dans toute la province de Tché-Kiang, qui compte une vingtaine de millions d'habitants (20 ou 24), je ne connais que trois ou quatre propriétaires de 250 à 500 hectares. Les propriétés les plus communes parmi celles qui sont considé- rées déjà comme grandes sont celles de 15 à 20 hectares, et les plus communes absolument sont de 5 hectares et au-des- SOUS. | » La terre et la richesse sont donc plus divisées et plus éga- lement réparties qu’en France. » Dans les provinces du nord, où les Mantchoux victorieux avaient essayé de constituer une aristocratie territoriale à leur entrée en Chine, il y a deux cent soixante ans, on trouve des propriétés plus nombreuses de 500 à 1000 hectares encore aux mains de ces prétendus nobles, qui sont la plupart misérables, dont quelques-uns mêmes mendient, tandis que les fermiers chinois sont riches et continuent à exploiter le sol sans pou- voir en être expulsés. » La loi et les mœurs qui favorisent le travail ne permettent pas qu'on les évince, et veulent au contraire leur assurer le bénélice de la plus-value due à leur travail. Il faudrait, pour s’en débarrasser, leur donnerdes indemnités, condition que les seigneurs mongols n’ont jamais été capables de remplir. Mais, dans tous les cas, el quelle que soit l’étendue des pro- priétés, c’est toujours de la petite culture. » Un cultivateur de 20 hectares est rarissime; de 40 à 12 hectares, rare; 3 à 4 hectares forment une culture #or- male où tous les membres de la famille trouvent un emploi avantageux de tous leurs instants; et l’on peut même avoir un buffle pour faire les gros travaux. LE SOYA. 593 » I] y a une quantité de familles qui vivent très bien et met- tent de côté avec 1 hectare et même moins; et 1l y en à beau- coup qui sont bien forcées de vivre avec le petit champ qui entoure la maison de l'héritage que la loi et les mœurs ren- dent inaliénable, incéssible et insaisissable. » Le plus souvent ce champ ne dépasse pas 8 à 10 méous. TÉOU-FOU Recette écrite, sous la dictée d’un Chinois, par M. Eugène Simon. « Faire macérer les pois dans l’eau tiède pendant une demi- Journée et écraser dans la meule à main en versant par pe- tites cuillerées les pois et l’eau dans laquelle ils ont macéré. » En sortant de la meule, cela doit ressembler à une purée écumeuse que l’on recoit dans un vase placé sous la gouttière, » On passe dans un filtre de linge ou tamis. On reçoit ce qui filtre dans un vase et on chauffe à 60 ou 70 degrés. » On ajoute ensuite du sulfate de chaux ou du gypse en poudre à la dose de la grosseur d’un œuf pour 8 ou 4 livres. La livre est de 640 grammes. » On continue à chauffer jusqu’à ce que cela commence à bouillir et on retire immédiatement. Puis on verse dans un moule à fond de canevas et percé de trous sur les côtés. Le moule a 40 centimètres de carré sur 3 à 4 pouces de hautenr. On couvre d’un linge, puis d’une planchette dans chaque moule et on comprime avec une pierre. | » On sale ou on ne sale pas. » [se forme dans le vase où l’on a placé la pâte, et après le mélange du gypse, une peau huileuse que les Chinois reti- rent et font sécher pour en envelopper les viandes hachées; mais il est mieux de mêler cette peau à la pâte. Le fromage est plus gras. » On peut manger le fromage frais après qu’il a égoutté pendant une demi-heure ou une heure; mais quand on veut faire du fromage sec qui puisse se conserver des années, il faut lé comprimer plus fortement et pendant deux ou trois heures. » On pourrait le parfumer avec des plantes. 094 SOCIÉTÉ D’'AGCLIMATATION. » Lorsqu'on veut manger le fromage sec, on le coupe en tranches et on le fait frire au beurre ou à la graisse. » Les 4 livres se coupent en 25 morceaux du prix de 3 à 4 sa- pèques. » En été, le fromage frais ne peut se conserver plus d’un jour ou deux. » VERHANDELINGEN VAN HET BATAVIASH GENOOTSCHAP (TRAITÉ DE LA SOCIÉTÉ DE BATAVIA) Préparation du Soya, par Isaac Titsing. 1784, vol. III. « La préparation du Soya est simple et se fait de la mamière suivante : » On prend un gantang (1) de fèves de miso (2), un gan- tang de froment ou de gruau brülé ou moulu, qu’on suppose nécessaire pour donner la couleur convenable, On mélange ces trois espèces, les enferme dans une boite ou armoire pour moisir, ce qui demande un lerme de huit jours. Après que ee mélange est devenu tout à fait vert par le moisi, on le sort de la boîte ou de l’armoire et le laisse sécher toute une journée au soleil. . » Ensuite, on prend ? gantang et-demi d’eau bouillante et un gantang de sel pur qui doit être dissous dans l’eau; après cela, on la laisse reposer un eltmaal (dôäze heures), jusqu'à ce que la saleté du sel soit tombée au fond et que l’eau soit devenue froide, que l’on verse (3). On y ajoute ensuite les produits susnommés et l’on tourne avec une pelle pendant quatorze jours, de temps à autre. » On emploie du froment ou du gruau. La différence est que le Soya fait de gruau est plus fluide ou limpide et celur de froment est plus épais et consistant et ressemble à de l’enere.. (1) Probablement une mesure ou un poids indien. (2) Soya, miso mame des Japonais. (3) Décante. LE SOYA. | 595 » Le Soya, surnommé par les Chinois Ketjap (4), -est em- ployé avec le rôti comme un sel très délicat et appélissant, tant à Batavia que dans les Pays-Bas (2). » D'APRÈS L'HERBIER HINOIS, LE PEN TSAO KANG MOU (3) On compte 12 espèces de haricots, savoir : I. Le grand haricot: Ta teou. Variétés : 1° le noir, Hé téou ; % Le blanc, Pè téou; 9° le jaune, Houâng téou; 4° le violet, Tsin téou. Le jaune sert à faire le téou-fou, l’huile, la sauce aromate. IT. Le grand haricot jaune, Tà téou houâng ou Téou py. IUT. Le Houäng ta teou. Variétés : noir, violet, jaune, blanc. Le blanc et le jaune servent à faire le téou-fou, l’huile, la sauce. IV. Le petit aricot rouge, Tehé siao téou. Variétés: Tche téou; Hong teou. V. Le haricot vert, Lou téou. Les peuples du Nord en font un usage fort varié. Ils en font de la farine, des pains, etc. Ils le donnent en nourriture aux bœufs, aux chevaux. VI. Le haricot blanc, Pe téou ou Fan téou. VIS. Le Lou'téou, ainsi nommé parce qu'il pousse sans culture. (1) I y a là une erreur. M. le docteur De la Savinière nous a appris que la sauce dont il s’agit porte à Batavia le nom de Keljap. Les Chinois la nomment Tsiang-yeou. Nous croyons que la recette est la même en Chine et à Batavia. Les Javanais fabriquent le ketjap pour leur consommation. (2) Nous avons reproduit textuellement la traduction du texte hollandais qui nous a été fournie. (3; Cette liste permettra de demander en Chine toutes Les légumineuses qui y portent le nom de Téou. On trouvera sans doute dans le nombre des variétés de Soya que nous ne possédons pas. 996 VI SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. . Le Ouan téou, Pois chiche. Variétés : Hou teou. Houy ho téou; Py téou; Petit haricot vert; Tsin ouen téou. IX. Le Tsan téou, Fève. 4 XI XII AIT Variété : Hoû téou. . Le Hong téou. Variété: Kiang chouang. . Le Pien téou, tardif. Yuen ly téou; Ouo sen teou. . Le Tao téou, Haricot couteau. . Le Ly téou ou Hou téou, Haricot de l'ours. hoes- Il. EXTRAITS DES PROCÉS-VERBAUX DES SÉANCES DE LA SOCIÉTÉ SÉANCE DU CONSEIL DU 15 OCTOBRE 1880 Présidence de M. le docteur H. LABARRAQUE, membre du Conseil. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. — M. le Président proclame les noms des nouveaux membres : MM. PRÉSENTATEURS. } E. Garnot. BouDENT (Auguste), au château de la Bau- dolor tre donière, par la Haye-Pesnel (Manche). À à VASTE * J. Grisard. BouyGuEs (Louis-Eugène), receveur de l’enre- | à Ra LA gistrement, à Nonancourt (Eure). } cé up Model \ 2 #1 : S. Bloch. CAVELIUS (Paul), 56, rue de la Chapelle, à rt Geoffroy-Saint-Hilaire. Paris. . D' H. Labarraque. A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Docteur Jeannel. Raveret-Wattel. A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Docteur Jeannel. Raveret-Wattel. M. Girard. D' H. Labarraque. Recordon. Cros (le docteur Fr.-Ant.), médecin-major de / A.Geoffroy-Saint-Hilaire. {"° classe, à l'hôpital militaire de Vincennes ? Jules Grisard. je | (Seine). 4 Docteur Weber. CHAUVASSAIGNES (Paul), inspecteur des lignes télégraphiques, membre du Conseil gé- néral du Puy-de-Dôme, au Vésinet (Seine). CHAUVASSAIGNES (Franc.), membre du Con- seil général du Puy-de-Dôme, propriétaire, au château du Theix, près Clermont-Ferrand. COUVREUX, propriétaire, à Vigneux, par Montgeron (Seine-et-Oise). Armand David. Alfred Grandidier. J. M. Cornély. A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Albert Goupil. Saint-Yves-Ménard. Coquereau fils. A. Geoffroy-Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. DRAKE DEL CASTILLO (Emmanuel), Balzac, à Paris. HÉBERT (Ernest), peintre, membre de l’In- stitut, 23, boulevard Rochechouart, à Paris. , HuGoT (A.), propriétaire, négociant, rue de Charentonneau, 9, à Maisons-Alfort (Seine). 598 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. MM. PRÉSENTATEURS. Bouguet. IsELIN (Ferdinand), architecte, à Bâle (Suisse). | A.Geoffroy-Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. E. Frémy. À. Geoffroy-Saint-Hilaire. Raveret-Wattel. A. Dufort. Jules Grisard. Dr H. Labarraque, À. Geoffroy-Saint-Hilaire. Saint-Yves-Ménard. Raveret-Wattel. LANTHIEZ (Auguste), conseiller général, pro- ( priétaire, à Noreuil (Pas-de-Calais). | LeBLonD (Edmond), receveur de l’enregistre- ment, en retraite, 135, avenue de Neuilly, à Neuilly (Seine). WEIL-CRÉMIEUX (Alfred), directeur du Jardin zoologique de Marseille(Bouches-du-Rhône). — Des remerciements, au sujet de leur récente admission, sont adressés par MM. Weil-Crémieux, Ringel, A. Boudent. P. Chauvassaignes. — Des demandes de cheptels sont faites par MM.E. Lefebvre, G. d'Augy, GC. Rogelet et D. Dantu. — M. le vicomte d’Esterno remercie du cheptel que la Société a bien voulu lui confier. — M. le marquis de Pruns écrit de Brassac (Puy-de-Dôme) que la Chèvre nubienne à grandes oreilles n’a pas réussi dans le Puy-de-Dôme, en ce qu’elle ny était pas laitière. ILa voulu alors en essayer l'élevage dans le Cantal, où elle n’a pu sup- porter la rigueur du chmat. Un sujet mâle lui est resté, et il en a fait don à un de ses parents, M. de Sarrauste, qui la croisé avec la Chèvre du pays. Les métis vivent bien et résistent au clumat ; le lait des Chèvres est plus épais, plus crémeux, et n’a pas autant le goût prononcé et peu agréable du lait de la race du pays. Comme le froid du climat ne permet pas de conserver les étalons nubiens, M. de Pruns demande qu’on fasse des essais analogues, pour améliorer le lait, en se servant comme étalon du Boue de la grande espèce de Chèvres d'Égypte à oreilles pendantes. Il continue, ainsi que plusieurs de ses amis, ses essais sur la Chèvre d’Angora. Ne possédant plus de femelles de race pure, il a dù faire croiser avec les Chèvres du pays, et tous les produits ont été blanes et frisés dès la pre- mière génération. Il n’a pu faire tisser les toisons, et la filature PROCÈS-VERBAUX. ( 599 n’a donné que des fils trop gros. IL demande quelle utilité on pourrait tirer de ces toisons et où les envoyer pour le tissage. Nous répondrons à M. de Pruns que les toisons 4/2 sang n’ont pas de valeur; il faut au moins 3/4 ou 5/8. Les poils de race pure et des métis 8/4 et 5/8 portent en Angleterre le nom de Mohair, et 1l faut s'adresser, pour ce qui les concerne, à MM. Foster et fils, à Bradford (Angleterre) : — M. J. M. Cornély éerit du château de Beaujardin, à Tours, en date du 7 octobre, la lettre suivante, relative aux Lopho- phores resplendissants qu’il a élevés cette année : « Quoique depuis une douzaine d’années un ou plusieurs couples de Lophophores aient toujours vécu au parc de Beau- jardin, la propagation de ces beaux oiseaux ne semblait pas pouvoir réussir. Tantôt c'était un mâle qui tuait sa femelle au moment de la ponte, tantôt une autre mourait d’apoplexie avant le premier œuf. Une femelle, achetée très cher à lord Will, et garantie en bon état, ne pondait que des œufs défor- més. Une seconde ne pondait pas du tout. Bref, en douze années il naquit trois ou quatre jeunes, qui tous vinrent à bien, La saison de 1880 s’annonça encore mal pour cet élevage. Deux mâles adultes moururent subitement avant la ponte; j’en avais un troisième qui venait d'arriver ; j'étais alors en pos- session de 6 femelles adultes et d’un seul mâle em bon état. Un ami eomplaisant me prêta un autre mâle, qui se trouva malheureusement atteint de phtisie et succomba brentôt. Je dus donner à un seul mâle quatre femelles. J’avais entendu des éleveurs prétendre que les femelles se battraïent, et que plus d’une femelle avec un mâle ne pouvaient donner Jamais de bons résultats. Mais je n'avais pas le choix. Le ménage polygame marcha à merveille, aucune querelle sérieuse ne s’éleva. 27 œufs environ furent pondus, dont deux ou trois (peut-être même plus) furent mangés par des Râles des Cé- lèbes, avant qu’on ne s’aperçüt de ces méfaits, 6 œufs furent pondus de la hauteur d’un perchoir et cassés, les 8 de læ seconde ponte élaient clairs, mais les 10 premiers donnèrent 10 jeunes, qui se trouvent en ce moment (9 octobre) en excellente santé, et qui ont atteint la taille des parents. À mon 600 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. avis, les Lophophores doivent réussir chez celui qui dispose d’un terrain sec. La nourriture des jeunes est composée d’un flan (sorte de gâteau) fait d'œufs et de lait, de vers de terre, d’énormément de verdure et de très peu d'œufs de fourmis.» — M. Julien, de Chantenay (Loire-Inférieure), écrit à M. le Directeur du Jardin zoologique d’Acclimatation : « .… Mes Colombes Montana ont fait une nouvelle ponte depuis l’éclo- sion de leurs œufs, mis sous des Colombes à collier. Jai laissé couver la femelle, qui a amené il y a quatre jours ses petits parfaitement portants; elle les a laissés mourir. — Est-ce sa faute? est-ce celle du mâle, qui, très ardent, ne lui laisse pas un moment de repos ? Je n’en sais rien; mais je pen- cherais volontiers pour cette dernière cause. Désormais, je donnerai leurs œufs à couver à des Colombes ordinaires. — J'ai pu constater que tousles œufs pondus étaient fécondés.… » — M. Le Merrer, faisandier chez M"° Coëffier, écrit de Ver- sailles : « Permettez-moi de vous donner quelques renseigne- ments sur nos Perdrix brunes du Sénégal (Ptilopachus fuscus). Le mâle a eu une patte malade au printemps, de sorte que la femelle, depuis le 3 mars qu’elle a commencé à pondre, jusqu’au 8 juin, a pondu constamment des œufs clairs. Cependant le 20 juin le mâle se mit sur le nid renfermant cinq œufs qu’il a régulièrement couvés jusqu’au 11 juillet ; ilest né deux petits, quisontaujourd'huiaussi forts etaussi bien portantsqueles père et mère. Je les ai nourris avec de la pâtée et des œufs de four- mis, Comme ceux que j'ai élevés dans les années précédentes, mais pendant quinze jours seulement. Je peux certifier que ces charmants oiseaux sont plus faciles à élever que nos Perdrix du pays. » M. Le Merrer ajoute : « M" Coëffier m'engage à vous en- voyer une petite note sur nos Tinamous roux (Rhynchotes rufescens) du Brésil. Ces oiseaux ont multiplié 1e1 pendant trois ans, mais nous avons toujours fait éclore les œufs dans la couveuse artificielle ou par une Poule nègre, et cette année, voyant la difficulté d’en vendre quelques paires, nous n'avons pas voulu en faire couver, et on mangeait les œufs à mesure que les femelles pondaient. Cependant, à la fin de PROCÈS-VERBAUX. 601 juillet, voyant qu’elles continuaient à pondre, J'ai voulu leur laisser leurs œufs pour voir, malgré le dire de plusieurs amateurs, si elles ne se seraient pas mises à couver elles- mêmes ; et en effet, tout d’un coup une jeune femelle de l'année dernière se met à ramasser quatre œufs dans un coin de l’intérieur de la volière et à les couver régulièrement: elle se levait tous les jours pour manger, et avant de quitter ses œufs elle les éparpillait sur la paille, puis faisait sa petite pro- menade à l’extérieur de la volière, et cela tous les jours pen- dant une huitaine de Jours; et au bout de ce temps c’est le mâle qui se mettait debout sur les œufs pour les garder pen- dant que la femelle mangeait. Il faut que je vous dise aussi qu'ils étaient neuf Tinamous ensemble, trois mâles et trois fe- melles, ce qui a été la cause que nous n'avons pas réussi; car je crois que ces animaux doivent être séparés par paire. Au bout de vingt et un jours 1l est éclos trois petits qui ont été mangés par leurs semblables en naissant; et j'ai lieu de croire qu’il y a eu une bataille, d'après les plumes arrachées et le désordre qu'il y avait dans la volière lorsque j’y suis arrivé le matin de l’éclosion. » — M. Laloue, président de la Société française pour l'élevage de l’Autruche en Algérie, écrit à M. Geoffroy-Saint-Hilaire : « Nous sommes enfin arrivés à notre première étape, el nous avons un assez grand succès à constater : nous possédons actuellement plus que notre premier cent d’Autruches; en outre, douze petits Autruchons sont nés à la ferme et s’y portent à merveille. » — M. Créput écrit à M. le Secrétaire général, en date du 8 août 1880 : « Permettez-moi de vous remercier de la ré- ponse que vous avez bien voulu faire pour moi, à un para- oraphe qui me concerne, dans une correspondance de M. Oudot, d'Alger, publiée dans le Bulletin de la Société du mois d'avril dernier. » Je regrette beaucoup de ne pouvoir satisfaire encore la légitime curiosité de cet expérimentateur ; mais toutes Les ob- servations que J'ai recueillies depuis un an et demi sur l’incu- bation arüficielle des œufs d’Autruche sont parfois si con- 602 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. tradictoïres et si peu concluantes, que je ne saurais, pour ma part, me permettre de les livrer au public, car ellesne feraient point faire un pas de plus à l’interminable question qui nous occupe. « » Ce que je puis dire dès aujourd’hui, c’est que je me ser d'une couveuse système Carbonnier, appropriée à la dimension des œufs auxquels elle est destinée, et que les produits vivants que J'ai obtenus par ce procédé, tant cette année que l’année dernière, sont sortis eux-mêmes de leur coquille, absolument comme des poulets et sans l'intervention de la main humaine, après une incubation qui a varié de quarante-deux à quarante- cinq jours. » J'ajouterai que tous les autruchons qui ont vu le jour à la suite d'ouvertures faites artificiellement dans leur coquille ont succombé, chez moi, dans les dix jours qui ont suivi leur naissance. » — En accusant réception de son diplôme de membre hono- raire, M. le professeur Spencer F. Baird remercie des rensei- gnements qui lui ont été adressés concernant le Gouramt. 1] fait connaitre que si des Gouramis vivants lui étaient expédiés à San-Francisco, ces poissons pourraient être, dès leur arrivée, placés dans des eaux très favorables à leur acclimatement. — Par lettre du 1* octobre, M. le professeur Spencer F. Baird annonce l'envoi qu'il veut bien faire encore cette année, à la Société, d'œufs embryonnés de Saumon de Cali- fornie. L'expédition en sera faite de New-York, par le paquebot du 13 octobre ou par celui du 20 du même mois. — M. Auguste Hedde écrit du Puy (Haute-Loire) : « Voici les renseignements que vous me demandez au sujet de la pisci- culture au lac du Bouchet, propriété départementale dont je me suis rendu le fermier du 4° janvier 1876 au 1°” janvier 1888. » Vers 1860, l'administration des eaux et forêts, qui, s’occu- pait alors du reboisement des montagnes environnant le lac, eut la pensée de tenter son empoissonnement. Sur un rapport présenté au Conseil général, le département se rendit acqué- reur des communes propriétaires, fit construire un chalet dans lequel on a organisé une salle d’incubation et un bassin rm taste de. 0. den À né PROCÈS-VERBAUX. 603 d'élevage de l’alevin. Les appareils sont disposés sur gradins, et l’on peut facilement y traiter 100000 œufs. L'eau qui dessert les appareils provient du lac. Elle est amenée dans un réservoir supérieur au moyen d’une pompe; et malgré la pu- reté de cette eau, elle est filtrée avant de sortir des robinets de débit. C’est vous dire que les choses ont été bien faites pour obtenir un résultat satisfaisant. Aussi les éclosions réus- sissent-elles bien, et l’alevin est-1l généralement bien portant. Mais l’alimentation du grand réservoir par une pompe pré- sente des inconvénients. En outre, à cause de l'altitude du lac (1208 mètres) ainsi que de l’époque d’'incubation des Salmo- nidés, du froid et de la neige pendant cette saison, j'ai fait con- struire, dans une de mes propriétés des environs du Puy, une salle d’incubation, qui correspond à mes besoins et qui est ali- mentée par une source assez considérable. C’est là que je traite aujourd’hui les œufs et l'élevage des alevins. » Maintenant que je vous ai suffisamment parlé de l’instal- lation de la pisciculture au lac du Bouchet pour que vous en ayez une idée aussi claire que possible, voyons ce qui à été la conséquence de cet établissement. Tant que l'établissement de Huningue a appartenu à la France, chaque année lPad- ministration des eaux et forêts de la Haute-Loire a reçu nom- bre d'œufs embryonnésde Saumons, de diverses Truites, d'Om- bres chevaliers, ete.; et, dans une période de neuf ans, je puis évaluer à près de 2 millionslenombre d’alevins confiés au lac. «Cechiffre aurait dû produire unempoissonnement complet, car le lac a une superficie de 44-45 hectares et une profondeur moyenne de 19 mètres environ. Et pourtant tous les genres de pêche auxquels je me suis livré, avec tousles engins possibles, m'ont amené à conclure que l’on n’avait encore rien obtenu. Voici Les raisons auxquelles J'attribue cet insucces : » Le lac du Bouchet est un amcien cratère dont l’alimenta- tion se fait par d’abondantes sources souterraines, et dont le ou les déversoirs sont également souterrains. Vous remar- querez que voilà une des principales sources d’alimeniation qui échappent par ce fait. Car si le trop-plein du lac donnait lieu à un cours d’eau, en juin et en juillet, lors de la moniée 604 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. des Vérons et des Goujons, il en remonterait suffisamment pour entretenir d’une nourriture abondante les poissons du lac. Ou bien, à l’aide de sources extérieures, on construirait des bassins d'élevage, où l’on produiraitde ces poissons on abondance pour les lâcher ensuite dans le lac. Des bassins d’éle- vage auraient encore l'avantage d'y élever, pendant un an ou deux, les alevins d’empoissonnement, et là serait le vrai succès. Car j'ai observé que par les temps orageux, l’alevin se rapproche des bords comme s’il voulait sortir du lac, et les va- eues provoquées par les efforts des vents détruisent et tuent les alevins, qui sont roulés et broyés contre les pierres. C’est pour cela que j'ai fait construire chez moi des bassins d'élevage, pour ne mettre dans le lac qu’un poisson en état de résister. Mais, je vous le répète, à mon avis, je viens de vous signaler la principale cause de l’insuccès d’empoissonnements faits jusqu’à ce jour. Seul l'Ombre chevalier, qui se tient davantage dans les profondeurs, a donné quelques résultats. La nourriture en insectes de toute espèce est très abondante. La végétation autour et au fond du lac est dans de bonnes conditions. » Voilà, je crois, tous les renseignements dans tous leurs dé- tails qui peuvent vous intéresser sur le lac du Bouchet. Avec ma nouvelle organisation, si vous croyez devoir me confier des œufs de Salmo fontinalis, j'en serai très flatté, et vous tien- drai au courant de ces nouveaux élèves. Si vous m’adressez de ces œufs, je les partagerai avec M. le comte de Causans, mon parent, qui, au pied du Mézenc, possède, toujours dans la Haute-Loire, un lac important, celui de Saint-Front, où l’éle- vase de la Truite fait merveille, et où tout ce qui concerne la pisciculture y est traité avec grand discernement. » Je terminerai cette longue lettre en vous signalant un fait ignoré, puisque je ne letrouve constaté dansaucunouvrage : c’est que la sangsue est un animal nuisible à l'élevage de l’ale- vin, c’est-à-dire destructeur. En faisant écouler de petits cours d’eau, j'ai observé ce fait souvent. Lorsque l’eau a baissé etqu'ilnereste qu'un courant à peine sensible, alors vous verrez les sangsues sortir de dessous les pierres et faire la chasse aux petits poissons. Elles les saisissent sur le coté, où elles se PROCÈS -VERBAUX. 605 cramponnent fortement, puiselles les engloutissent comme les serpents ingurgitent leur proie. De l’eau dans le creux de la main, avec un vairon de 3 et 4 centimètres, et une sangsue prise en chasse ne refusera pas ce repas instantané. J'ai fait cette EME nombre de fois, et vous la signale, car je la crois neuve. — M. A. A, écrit le LS éntcmbes de Dampmart, près Lagny (Seine-et-Marne) : « J'ai élevé quelques À tlacus Perry, en nombre très restreint, et J'ai l’honneur de vous adresser les renseignements qui suivent : » Le 16 mai dernier, un de mes amis (M. Stutz) m'a cédé une quinzaine d'œufs d’À {tacus Pernyi que je me suis promis d'élever. » Quatre jours après, les Chenilles commencèrent à éclore ; mais n'ayant pas de chêne à leur donner, je fus donc oblivé d'aller tous les jours au bois de notre commune (qui est à 3 kilomètres) pour en cueillir quelques branches. » Ce n’est pas sans peine et sans difficultés que je pus me les procurer et arriver au but que je m'étais proposé d'at- teindre. » Ces Chenilles ont quatre âges et deux ou trois mues; dans le premier âge elles sont noires et mesurent en naissant 5 à 6 millimètres, et en atteignent 10 à la première mue (2° âge), qui a eu lieu du 2 au 7 Juin. Elles sont alors vertes et ont, sur chaque anneau, quatre proéminences dont le sommet est bleu très pâle, mais devient au fur et à mesure de plus en plus foncé. Celles des trois premiers anneaux les plus près de la tête ont une tache dorée sur le côté. » Les Chenilles restent sous cette forme dans les deux autres âges, ne différant que par la longueur et la grosseur. » La deuxième mue (3° âge) a eu lieu du 18 au 22 juin; enfin dans leur quatrième âge, c’est-à-dire du 22 juin jusqu’au moment où elles ont commencé à fiier leur cocon (24 juillet), elies sont superbes, mangent énormément, ont une tête très orosse, pointillée sur le devant; leur corps mesure environ 9 centimètres de longueur, 6 centimètres de circonférence, et elles pèsent de 15 à 17 grammes. 3° SÉRIE, T. VEIL. — Octobre 1880. 40 606 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. » Le tableau ci-après résume tous les renseignements qui précèdent et permet de voir d’un coup d'œil la vie de l'A ttacus : Couleur Durée de la Chenille. des âges. Noire : 1° âge — de sa naissance à la 1'° mue. 20 mai 13 jours 2e âge — à la 1° mue... mt À d'juin 16 = Verte : { 3° âge — à la 2*mue.:............. 18 juin "36 — 4° âge — jusqu’à ce qu'elle chrysalide. 24 juil. 36 — Différents âges de l’Aftacus. Dates, La”durée de sa 'viérest'donc de, : 02"... 65 jours. » Pour filer leur cocon, les Chenilles roulent quelques feuilles qu’elles retiennent à l'aide de fils jaunâtres qui forment une espèce d’enveloppe à la soie. » Enfin, le 25 août, trois papillons, dont un mâle et deux fe- melles, sont éclos, me pondant environ 400 œufs, dont les deux tiers ont été fécondés, et 1l me reste encore sept cocons, dont le Papillon éclora l’année prochaine. » J'ai cru utile de faire connaître et de répandre cette nou- velle espèce de vers à soie; aussi en ai-je parlé à diverses per- sonnes, dont quelques-unes m'ont demandé de la graine. Jai saisi avec plaisir l’occasion de satisfaire à leur demande en leur donnant la moitié des œufs fécondés que Je possédais, et ceux qui me sont resiés sont éclos le 11 septembre; de sorte qu’en ce moment Je suis en train d’en élever à peu près 420 dont je vous enverra le résultat. Cette seconde étude me per- mettra de contrôler et compléter la première. » Je me propose d’en élever encore un plus grand nombre l’année prochaine, et avec plus de commodité, J'espère, car je vais prier une personne qui est propriétaire de plusieurs chênes de vouloir bien en mettre quelques-uns à ma dispo- SiLION. » — M°° V° Simon écrit de Forest (Belgique): « Je suis heu- reuse de pouvoir vous faire connaître que notre éducation de Vers à soie du chêne (l’Aftacus Pernyi), élevés dans les jardins de notre Exposition nationale de 1880, a parfaitement réussi ; le monde n’a cessé et ne cesse d’affluer autour de notre pavillon; j'ose donc en augurer grand bien pour la propa- sande de cette industrie. Je me trouve le plus souvent os- PROCÈS-VERBAUX. 607 sible à la disposition des amateurs, afin de les initier à l’édu- cation, au dévidage des cocons, etc. Lors de la visite de Sa Majesté, notre éducation était dans son beau. Notre soie du chêne était convertie en dentelle par une ouvrière, afin de montrer ce que l’industrie pouvait en attendre. Sa Majesté nous a vivement félicités; ce qui, parmi tant de félicitations, n’a pas été la moindre. » Nous aurions eu à constater cette année une belle éduca- ion à notre établissement de Forest, si des voisins mal inten- tionnés n’élaient venus voler nos filets et donner par cela champ libre aux oiseaux. Il nous reste encore cependant un beau grainage, et l’année prochaine nous verra recommencer courageusement. Nous avons bien réussi une petite éducation des À étacus Cecropia et Cynthia. Nous avons dans notre enclos des cerisiers et des aïlantes pour faire l’année prochaine une belle éducation. » M. l'intendant général de l'Exposition nationale de Bruxelles pour 1880 certifie que M V° Simon à fait, de juin à septembre, dans les jardins de l'Exposition, l’élevage du Ver à soie du chêne, que toutes les transformations ont eu lieu avec succès sous les yeux du public, et que l'installation a été lPobjet de l'intérêt général. — M. Charles Bureau, d'Arras, déjà lauréat de la Société pour ses éducations d'espèces séricigènes, écrit que son édu- cation d'Attacus Prometheus a marché convenablement cet été ; qu'il a réussi à élever sur le lilas et à l'air libre 50 che- nilles de cette espèce, sans aucune perte; que l’éclosion a commencé le 4° août 1880, et qu’au 6 septembre il y avait déjà plusieurs cocons formés. M. Bureau offre à la Société une dizaine de chrysalides vivantes dans le cocon entouré de la feuille où s’est opérée la transformation. — M. 7. B. Blaise écrit de Choloy (Meurthe-et-Moselle) qu’il avait en 1879 plus de 200 cocons d’Atiacus Yama-Mai laissés en pleine forêt, mais que les froids insolites de Phiver ont tout fait périr. [l a reçu, le 22 mai 1880, des œufs d’At- tacus Pernyi envoyés par la Société, et les a portés aussitôt en forêt sur des taillis de chêne. Les oiseaux insectivores ont 608 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. mangé presque toutes les chenilles, sauf quelques-unes qui ont donné de beaux papillons au mois d'août, ce qui atteste le succès de cet élevage rustique, à condition de prendre des précautions contre les oiseaux. — M. Frémy écrit de Loches, le 5 septembre: « La Société a bien voulu me confier quelques œufs d’Attacus Pernyi. J'ai obtenu environ 200 Vers à soie, sur lesquelsilnem’en est resté que 115 environ ; 110 ont bien filé leur cocon, 5 sont en chry- salide sans avoir filé, et un seul me reste encore, mais il ne me parait pas bien portant. » La plupart sont morts jeunes et avant la première mue. » Les naissances on! eu lieu du 14 au 25 mai. » La première mue a commencé le 27, pour se terminer le 11 juin; » La seconde, du 16 juin au 30 juin; » La troisième, du 27 juin au 15 juillet; » La quatrième, du 7 juillet au 20 juillet. » Ils ont commencé à filer le 30 août, et ce n’est qu'auJour- d’'hui que tout est fini. » Je n’ai pas observé que les vers marqués de la tache noire, dont il a été question dans la Chronique, fussent plus sujets à succomber que les autres. Je n’en ai perdu qu’un seul ayant ce caractère; 9 sont morts dans la période de la première mue à la seconde; » 4 dans la seconde période ; » 7 dans la troisième période ; » 9 dans la quatrième. » Et cependant je n'ai rien négligé pour que rien ne leur manquât. Les feuilles de chêne étaient renouvelées tous les matins, et arrosées. Je n’en ai donc perdu que 20 en réalité, car les autres sont morts deux ou trois Jours après leur nais- sance. | » J'ai mis les cocons dans un endroit frais, et malgré cela une demi-douzaine ont déjà produit 8 mâles et 4 femelles. » L'exposition que j'ai donnée aux vers élait excellente, et malgré cela je suis étonné qu'ils aient mis autant de temps à opérer leur métamorphose. » PROCÈS-VERBAUX. 609 — M. Feuillade écrit de Besançon, le 10 septembre : « Je vous ai rendu compte, par lettre du 23 août dernier, des résul- tais que j'avais obtenus dans l'élevage des chenilles d’Attacus Pernyi. » Je vous ai dit que sur 77 chenilles j'avais eu 68 cocons. » J'ai eu, le 50 août, un premier papillon, et tous les jours, 1, 2, jusqu’à 11. Depuis, 1l n’y a plus eu d’éclosion. » J'ai fait des accouplements, et j'ai eu les premiers œufs le 7 septembre. » J’ai eu les premières chenilles le 14; les autres, les 15, 46vet17. » J'avais d’abord l'intention de mettre ces chenilles en plein air et en liberté; mais jy ai renoncé; le froid, qui se fait-déjà sentir ici, les aurait fait périr indubitablement. Je me réserve de faire cette expérience au mois de mai prochain; j'élèverai donc ces chenilles en chambre. » — M. le comte Robert de Montbron, à Lubersac (Corrèze), fait connaître l’insuccès de ses cultures de Carya alba. — M. Eug. Vavin adresse le compte rendu suivant des résultats des graines qu’il a reçues de la Société d’Acclimata- on : « Les Choux de Chaves n’ont pas pommé, et il en a été de même des graines que: j'ai données à mes collègues de la Société nalionale et centrale d’'Horticulture de France. » Les graines d’Oignon de Leseur n’ont pas levé. J'ai recom- mencé deux années de suite sans mieux réussir. » Les Haricots noirs du Mexique sont bien venus ; mais je ne vois aucun avantage à cultiver cette variété. Le Haricot noir de Belgique et le Haricot chocolat, dit Vavin, sont bien supérieurs en qualité. Le grand produit du Haricot chocolat, qui donne en vert pendant au moins deux mois, si on ne le laisse pas venir en grains, le recommande tout particulière- ment. » Radis du Japon. — Je pense que c’est le Daïcon. Excel- lent à faire pour la grande culture. Semé en juin, on peut le récolter à l'automne, ce qui permet d'employer le terrain à d’autres cultures. » J'ai reçu cinq paquets de graines du Japon, sans désigna- 610 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. tion d'espèces, toutes ont bien levé, mais il m'a été impos- sible de reconnaitre les espèces. Celle indiquée sous le nom d'Épinard a de très pelites feuilles, en comparaison de nos épinards, et a le grand inconvénient de venir très haut. » M. de Barrau de Muratel a eula gracieuseté de me donner un peu de graines d’une variété de Tomate qu’il m'avait tout particulièrement recommandée. Elles sont venues très belles, bien lisseg, malheureusement, elles ont été subitement at- teintes de la maladie; quoique j'aie employé le soufre, je crains de les perdre toutes. » — M. E. Duval écrit à M. le Secrétaire général : « Je viens vous rendre compte du résultat de ma culture du Cerfeuil bulbeux, la Société ayant eu l'obligeance de m’accorder un paquet de graines. » J'ai fait semer cette graine à la volée, immédiatement en place, au commencement d’octobre de l’année dernière, en ayant soin de la faire recouvrir de 1 centimètre de bon ter- reau de feuilles et de fumier. Le semis a commencé à appa- raitre fin mars; dès lors je n’ai plus eu qu’à faire sarcler les mauvaises herbes. Vers le 15 juillet, J'ai fait procéder à l’ar- rachage de la récolte, qui a été bonne, puisque j'en ai obtenu 14 livres. » Cependant, cette manière de cultiver m'a semblé défec- tueuse; je crois qu’il y a quelques améliorations à apporter à la culture de cette racine, et voici comment j'opérerai celte année : Je ferai tracer des rayons de 0",03 de profondeur, à l'aide d’un serfouette, en espaçant ces rayons de 0,20; le semis fait, on élendra une couche de terreau qui comblera les rayons, de sorte qu’au printemps on pourra facilement travailler la terre entre les rayons. Je suis convaincu qu'avec celte manière de faire on obtiendra de plus beaux produits. D'ailleurs, si vous le permettez, je pourrai l’année prochaine vous rendre compte de ma nouvelle culture. » Je profite de cette lettre, Monsieur le Secrétaire général, pour attirer votre attention sur une espèce de fève qui, Je crois, n’est pas assez connue, el est destinée à éclipser toules les autres : je veux parler de la fève d’Agua dulce. Je cultive PROCÈS-VERBAUX. | 611 celte espèce depuis plusieurs années; toutes les personnes qui sont venues chez moi ont été surprises de l’énorme déve- loppement de ses gousses. J’en ai mesuré qui avaient 0",45 de longueur; ces gousses contenaient 8 à 9 grosses fèves. Cette espèce est très hâtive, de beaucoup plus productive que les autres, et comme qualité on la trouve snpérieure, plus fine de goût. Si vous pensiez que l'extension de la culture de cette espèce soil utile, je pourrais vous en envoyer plusieurs kilos pour être distribuésaux membres de la Société. » — M. Bouchereaux, de Choisy-le-Roï, écrit : «Je viens de faire débiter quelques planches dans les Eucalyptus qui avaient été ouverts au mois de juin, et que J'avais laissés dehors, sans abri, exposés à la pluie et au soleil. Ces planches sont belles ; le bois est un peu raide, quoique facile à travailler ; 1l y a bien quel- ques petites fentes dans les planches prises au cœur (ce qui arrive à tous les bois), mais celles prises sur les rives sont excessivement saines; le grain du bois s’est resserré et durcit énormément, tandis que celui d’un noyer de même diamètre, quoique du double d'âge, et qui avait été travaillé de même, s’est échauffé et fendu de manière à ne pouvoir s’en servir. » Je viens de faire sceller plusieurs morceaux d’Euca- lyptus dans un mur et enfoncer quelques poteaux en terre, pour me rendre compte si dans cet emploi ils se pourri- raient; je pense tout le contraire, car cette essence se durcit plutôt où les autres se détériorent. Je n’ai pas encore retiré de l’eau ceux que j'ai mis flotter, cette opération devant durer encore sept ou huit semaines. » D’autres morceaux, mis à l’abri dans un grenier, ont, au contraire des autres bois, travaillé on ne peut plus, et se sont fendus et détériorés malgré toutes les précautions prises pour éviter ces inconvénients. » Je vous prierais aussi de bien vouloir, si cela se peut, faire employer ce mois-ci le moyen dont je vous ai parlé, et qui consiste à faire donner deux trous de tarière dans la base d’un arbre en pleine vigueur, et faire abattre cet arbre deux mois et demi après. Je suis persuadé que ce moyen empè- chera beaucoup ces arbres de se tourmenter et leur enlèvera 612 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. le raide qu’ils ont, tout en faisant avancer d’un an leur emploi, car ils sécheront beaucoup plus vite. | » Voici pour aujourd’hui tous les renseignements que je peux vous donner sur ce bois : il est malheureux qu’on Jui ait fait une mauvaise réputation en France, car toutes les per- sonnes auxquelles je parle de ces arbres croient toutes (vu leur croissance) que le grain en est creux et poreux, tandis qu’il a, . je pense, toutes les qualités nécessaires pour entrer dans l’in- dustrie et y occuper une très belle place. » --- M. Thomas-Duris écrit de Bénévent (Creuse) : « J’ai reçu une trentaine de Noix d’Hickory que j'ai semées le 17 mars dernier dans mon jardin; j'ai le regret de dire qu'aucune n’a levé. Le 27 avril, j'ai reçu de la graine de Chou de Chawes et de la graine de Melon de la Louisiane. » J'ai semé les Choux en deux fois, en avril et en mai; ils ont parfaitement levé; ils sont en ce moment très vigoureux. Malgré leur vigueur, je crains bien de n’en pouvoir conserver aucun; car ils sont presque tous affectés d’une maladie qui les fait pourrir au cœur, et peu à peu les feuilles tombent à la suite de cette pourriture qui attaque le pied; le chou végète et reste dans un état languissant qui amènera infailhiblement la mort. » Quant aux Melons de la Louisiane, je les ai semésle 3 mai; ils ont bien levé et poussé avec vigueur; ont même donné une assez grande quantité de fruits qui malheureusement n'ont euère müri. J’ai pu en avoir deux parfaitement mûrs dans les derniers jours de septembre; ils ont été trouvés très bons. » — M. Berthault, de Portnichet, près Guérande (Loire-[nfé- rieure), envoie un panier de Pommes de terre provenant du cheptel qui lui à été confié, et indique que le résultat a été très satisfaisant comme qualité et comme quantité. — M.E. Lainé, de Braine-sur-Vesle (Aisne), demande si notre Société peut lui procurer des graines de la Vigne her- bacée, récemment découverte dans l'Afrique. — M. Delgrange, de Valenciennes, écrit à la Société que, pouvant disposer d'une propriété d'environ 400 hectares, près de Gand (Belgique), il désire obtenir des graines de diverses PROCÈS-VERBAUX. 613 espèces de Quinquinas des plantations de Java, dont l'envoi estannoncé par M. Van Gorkom. — Cette demande ne peut être accueillie, les Quinquinas exigeant des climats très chauds. — Des comptes rendus de leurs cheptels sont adressés par plusieurs de nos confrères. — M. G. Guillemet annonce que son cheptel de Chèvres naines est en parfait état, et qu'il obtient chaque année deux Chevrettes. — M. Perronne, de Derval (Loire-Inférieure), écrit que le couple de Faisans de Lady Amherst qui lui a été confié en cheptel est en parfait état, mais que ces oiseaux sont trop jeunes pour reproduire celte année. ls sont très familiers et recoivent une nourriture variée : blé noir, froment, mais, glands, verdure, et, de temps en temps, de la pâtée composée d'œufs durs et de bœuf bouilli haché. — M. Desroche écrit le 28 septembre 1880, de Sainte- Catherine, par Sainte-Maure (Indre-et-Loire) : « J'ai reçu en février dernier un couple de Faisans de Swinhoë très beaux. La femelle, quoique bien portante, n’a pas pondu. La mue de ces oiseaux vient de se terminer dans d'excellentes condi- tions ; ils sont magnifiques, et l’année prochaine je compte sur un bon résultat. » Si les jeunes Faisans de Swinhoë n’ont donné aucun pro- duit cette année, ce qui arrive d'ordinaire aux adultes de cette espèces, J'ai obtenu de magnifiques résultats de deux Faisanes communes croisées avec un Faisan de Mongolie acheté au Jardin d’Acclimatation. Les deux Faisanes ont pondu 72 œufs, dont 67 furent fécondés ; 4 petits seulement moururent sept ou huit jours après leur éclosion; et s’il ne m'en reste que 92 actuellement, c’est que les autres s’échappèrent et furent tués par les poules qui conduisaïent leurs poussins. > J'ai constaté une fois de plus cette année que la sécheresse des parquets et la chaleur favorisaient singuliérement l’éle- vage des Faisans; puis, que les Faisanes, quand elles deman- daient à couver, étaient les meilleures éleveuses. Je ne crois pas trop m’avancer en soutenant cette thèse, puisque c’est la huitième fois que J'en fais l'expérience. 614 SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. » Une de mes Faisanes argentées, que j'avais mise en liberté après l'avoir éjointée, ennuyée sans doute de voir ses œufs enlevés aussitôt qu'ils étaient pondus, alla établir son nid dans le grenier et se mit à couver. Dès que je m’en aper- çus, je lui ôtai ses œufs, et les remplaçai par des œufs de Fai- san de Mongolie croisé avec la Faisane commune. Elle les accepta comme s'ils avaient été siens... A partir de ce jour elle ne quitta plus le nid, même pas pour manger et boire; elle laissa intactes la verdure et le pain trempé dans le lait que J'avais mis à sa portée. Tous les deux jours environ, je la levais pour m’assurer si ce jeûne volontaire ne la faisait pas beaucoup maigrir. Je n'ai pas remarqué qu'elle eût perdu sensiblement de son poids. Ses yeux paraissaient ivres, et quand les petits furent éclos, elle ne semblait pas faliguée et ne mangeait pas plus qu'avant l’incubation. Je mis la Faisame avec sa jeune famille dans une caisse grillagée de 4 pieds de long. Elle garda ses petits longtemps sous ses ailes avant de changer de place, car elle connaissait son métier! » En effet, les premiers jours de leur naissance, les jeunes Faisans vivent plus de chaleur que de nourriture; et la Poule a cet inconvénient, c’est qu’elle reste peu de temps sur ses poussins et qu'elle remue sans cesse pour le moindre prétexte, la plupart du temps pour donner à ses petits un insecte qu’elle vient de saisir, une mie de pain ou un grain de chène- vis que son œIl vigilant a aperçu dans un angle de la vohère; opération qui se fait toujours à grand renfort d'appels et en grattant frénétiquement la terre, sans précaution pour les petits qui sont sous ses pattes. Bien moins turbulente est la Faisane… elle met une sourdine à ses gloussements et mesure ses pas. En un mot, la Faisane traite ses petits en Faisans, la Poule les traite en Poulets. On ne peut demander à cette dernière de changer ses instincts selon les circonstances. » La Faisane possède en outre cet avantage sur la Poule, c’est qu'elle accepte volontiers et ne maltraite pas les poussins étrangers qu'on lui confie pour leur sauver la vië. Quand je dis : sauver la vie, c’est exact et en voici la preuve. J'avais, dans les derniers jours de mai de la présente année, plusieurs PROCÈS-VERBAUX. 615 Jeunes Faisans dorés qui pendaient les ailes, fermaient les yeux et se tenaient à peine debout. Je remarquai que la Poule les avait rarement sous les ailes, et j’attribuai au manque de chaleur le triste état dans lequel je les voyais, car ils avaient à discrétion les œufs de fourmis. Je les donnai à la Faisane argentée, et au bout d’un jour ils étaient aussi vifs et aussi bien portants que les autres petits, grâce aux bons soins de la Faisane qui Les tenait presque constamment sous ses ailes. » Le prix des Faisans argentés étant devenu dérisoire, je serais d'avis que l’on gardât les Faisanes pour en faire des éleveuses, à la condition toutefois de les éjointer et de les mettre en liberté; car si les Faisanes demandent rarement à couver en volière, c’est le contraire quand ces oiseaux sont libres. » | — M. Gourraud.— Canards siffleurs du Chili. « Le Canard a bien couvert quelquefois la Cane, mais néanmoins cette der- nière ne paraît pas se disposer à pondre. De tous les Canards que je possède (mandarins, carolins, etc.) ce sont les moins sauvages, 1ls viennent presque manger à la main et rien ne les effraye, des Canards domestiques ne sont pas plus fami- liers. Peut-être que ces oïseaux, qui sont de l'hémisphère sud, suivent les lois de leur calendrier; alors ils ne pondraient pas avant le mois d'octobre; mais je ne pense pas qu’en fait d'animaux 1l en soit de même qu’en fait de végétaux, et comme le couple que la Société m'a confié est dans d’excel- lentes conditions pour la reproduction, je ne doute pas que si celte année le résultat est nul, il n’en sera pas ainsi l'année prochaine. » Cette année, j'airemarqué un retard de près de deux mois dans Ja ponte des Canards mandarins et carolins, les rigueurs de l’hiver en sont-elles cause ? Je l’ignore. J’ai aussi un peu moins d'œufs par couvée, 8 ou 10 au lieu de 12 à 14; toutefois la Cane mandarin, qui a couvé la première, vient aujourd'hui de sortir du nid, suivie de 8 canetons, sur 8 œufs qu’elle avait pondus : ce résultat me fait bien augurer pour mes autres couvées, qui ne seront à terme que vers la fin du mois. » 616 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. — M.]le comte Gabrio Casati écrit de la villa de Cologne (Italie) que les Pigeons boulants qu'il a reçus en cheptel sont en très bon état, et que de leur couvée a survécu un pigeon- neau qui n’était pas entièrement blanc, comme le père et la mère, mais panaché de marron. — M. le comte de Montlezun, de Meuville, par Lévignac- sur-Save (Haute-Garonne), informe M. le Président que les Oies du Canada que la Société lui a confiées en cheptel sont dans un état de santé des plus satisfaisants. Ces oiseaux, quoique doués d’un caractère très indépendant et un peu farouches, se familiarisent assez facilement avec ceux qui les soionent. Comme nourriture, les Oies du Canada mangent indistinctement le maïs, le blé et l’avoine; elles sont très friandes de pain; elles broutent une bonne partie de la journée, et choisissent de préférence les jeunes pousses de trèfle blanc. — En outre, des comptes rendus de leurs cheptels, ne présentant pas d'importance spéciale, sont adressés par MM. Lelèvre, Le Pelletier de Glatigny, du Plessis-Quinquis, A. Bourjuge, marquis de Pruns, de Baillet, Derré, Larrieu, A. Schotsmans, Thomas-Duris, baron de Pommereul, de Lar- gentave, F. Laval, AT. Gouge, comte du Rivaud de la Raffinière, duc de Bisaccia et J. Tarlier. — Il est offert à la bibliothèque de la Société : 1° Notice nécrologique sur le docteur de Boisduval, par M. Maurice Girard. (Extr. du Journ. de la Soc. d'Hort.) — Offert par l’auteur. 2% Note sur des Insectes nuisibles et sur un Mollusque, par M. Maurice Girard. (Extr. du Journ. de la Soc. d'Hort.) — Offert par l’auteur. 3° Les bonnes Poires d'hiver, par Ch. Baltet, horticulteur à Troyes. In-8°. — Offert par l’auteur. 4° Rapports sur les pêcheries maritimes et fluviales de la Norvège, pour les années 1869, 1871, 1873, 1880, par M. Het- üng. Christiania. — Offert par l’auteur. 5° Élevage et maladie du Mouton, par Alfred Leroy. Paris, Auguste Goin, éditeur. — Offert par l’auteur. PROCÈS-VERBAUX. 617 6° La fauconnerie au moyen âge et dans les temps mo- dernes, par Magaud d’Aubusson. Paris, Auguste Ghio, édi- teur, 1879, in-8. — Offert par l’auteur. 7° Note sur les imporialions et les exportations des fruits et des légumes en 1879, par M. Ch. Joly. (Extr. du Journ. de la Soc. centr. d'Hort. de France.) 8 Annuaire stahistique de la France. Troisième annte. 1880. Paris, Impr. nationale, 1880, grand in-8°. (Ministère de l’agriculture et du commerce.) 9° Espagne, À lgérie et Tunisie. Lettres à Michel Chevalier, par P. de Tchihatcheff. Paris, librairie J. B. Baillière et fils, 1880, grand in-8°. — Offert par l’auteur. 10° Conférence faite à Vichy, au chalet des Chèvres, le 8 août 1880, à Gannat (Allier), par M. Boudard. Gannat, im- primeur à Haudon. 1 page in-folio. — Offert par l’auteur. 11° Unterzuchengen ueber den Bau und die Entwicke- Lungs geschichte der Hirudineen, von C. K. Hoffmann. Haarlem, 1880, in-4°, planches. Des remerciements sont votés aux donateurs. Le Secrélaire du Conseil, MAURICE GIRARD. I. FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE Quelques mots sur l’Attacus Yama-maï. J'ai eu l’honneur de présenter cette année au concours régional de Charleville le ver à soie du Japon (Attacus Yama-mai). Ma petite collec- tion a conquis dès le premier jour toutes les sympathies des visiteurs, et a attiré d’une manière toute spéciale la bienveillante attention du jury, qui m'a décerné une médaille d'or. « Des vers à soie dans les Ardennes, et des vers à soie mangeant du chêne !... » Mais c’est toute une révolution, toute une fortune pour le pays ! Voilà, je crois, la pensée avec laquelle on quittait mes explications: je parle, du moins, des hommes sérieux; les autres n’y voyaient que de belles chenilles et de beaux papillons. Mais, le premier enthousiasme passé, sont venues les difficultés, les objections; et je m'explique facile- ment les si et les mais, comme je m'étais expliqué l’admiration et l’é- tonnement. Aussi bien il m’a semblé que le résumé des quelques notes, ou plutôt le souvenir exact de ce que j'ai fait depuis deux ans, serait de nature à satisfaire les exigences, ou du moins répondrait à la grave question : Est-ce possible dans les Ardennes? Au mois de mars 1878, je lisais dans le Guide de l’éleveur de Chenilles, par M. Berce, un petit traité de l'Éducation des chenilles produisant la soie, par M. Guérin-Méneville, et quelques lignes sur le Yama-maï. Et le premier je me suis dit ce qu'on a dit à Charleville : Mais si ces vers pou- vaient réussir ici, ce serait une véritable fortune pour mon pays bien- aimé. Je veux essayer. J'ai donc acheté 2 grammes d'œufs, l’un de M. Voie, instituteur à Romorantin, et l’autre à M. le marquis de Laïfitole, à Beaune-la-Rolande; et chacun de ces messieurs, en me les envoyant, m'assurait du succès. J'ai donc reçu à peu près 180 à 200 œufs. Le printemps de 1878 était assez avancé. Les larves sont sorties de leurs œufs du 10 au 20 avril, au nombre de 145; les autres œufs n'étaient sans doute pas fécondés. J'avais forcé quelques chênes en pot sur lesquels j'ai placé mes jeunes chenilles, et dès le 25 je trouvais déjà dans les bois exposés au midi de jeunes bourgeons que j'allais chercher tous les deux jours. Ici, je dois dire, non pour augmenter mon mérite, mais pour expliquer certaines maladresses, que j'ai opéré absolument en novice; ces messieurs m'avaient simplement dit de ne pas donner de feuilles poussées sur de jeunes brins, et de changer les vers tous les deux jours en les laissant toutefois en plein air, quelle que fÿt la température. Quelques jours après l’éclosion de mes vers, le temps, qui avait été assez beau, s’est subitemént refroidi ; mais j'avais ordre de les laisser au jardin, j'ai obéi. Du reste, je dois vous dire que je me livrais à cette étude avec cette seule idée : faire un essai d’acclimatation dans les Ar- + FAITS DIVERS ET EXTRAITS DE CORRESPONDANCE. 619 dennes ; donc je ne voulais et je ne devais prendre aucun ménagement. Aussi, chaque fois que j'avais envie de venir en aide à mes chers élèves, arrivait cette réponse : « Mais s’ils étaient seuls dans les bois ? » et tout sentiment de commisération était aussitôt étouffé. Je me félicite de ma dureté, car j'ai eu la satisfaction de recueillir au mois de juillet 110 beaux et magnifiques cocons; j'aurais dû en avoir 130, mais j'ai perdu quelques vers en les changeant de branches. J’allais trop vite, j'en ai coupé ; d’au- tres se sont noyés faute de précautions de ma part. 117 papillons sont sortis complets de leurs cocons; leur sortie a duré de quinze à dix-huit jours. Je ue savais rien ou à peu près rien de l’accouplement. J'avais donc construit une espèce de cage dont j'ai garni chacun des six côtés avec une toile très claire, elle mesurait à peu près 1 mêtre de long sur 80 centimètres de large. J'y ai enfermé mes cocons. C’est alors qu’il m'est tombé sous la main un numéro de la Revue de sericiculture comparée; il m’a appris que les papillons devaient sortir environ quarante jours après avoir filé leur cocon. J'ai surveillé, en effet, cette sortie, et chaque soir, de cinq à sept heures, je voyais de nouveaux captüifs sortir de leur prison. J'ai essayé plusieurs fois d’être témoin d'accouplements, mais en vain. J'y avais renoncé, lorsque un matin, à mon lever, j'ai trouvé deux papillons accouplés Ils y étaient à six heures, encore à six heures et demie; ils n’y étaient plus à sept. Je ne sais depuis combien de temps l’accouple- ment était commencé. De mes 117 papillons je ne puis dire exactement le nombre d'œufs que j'ai recueillis ; j'ai séparé les bons des mauvais, et à très peu de chose ‘Près je crois pouvoir porter le nombre de ceux-là, en chiffres ronds, à 1300. Aussitôt le choix fait, je les ai mis dans une hoîte en bois percée de nombreux petits trous et placée dans une chambre exposée au nord, où l'on ne fait jamais de feu. Ils sont restés cet hiver pendant quatre jours. de suite à une température de 12° C. au-dessous de zéro. Enfin le 10 avril arrive, mais dans quelles conditions cette année! Hélas ! il n’était guère question de bourgeons de chêne dans nos pays. Ceux mêmes que j'avais mis en pot n'avauçaient pas. Chaque jour cepen- dant, avec une nouvelle crainte, je faisais visite à ma précieuse boite, et chaque jour pas de changement. Le 25, j'ai cru avoir tout perdu en ne voyant sortir personne. J’ai pensé que mes pauvres chenilles étaient gelées et que j'avais été pour elles trop impitoyable. J’ouvre donc un œuf : la larve est bien vivante, elle est encore un peu engourdie, elle sent bien qu’il ne fait pas bon sortir encore. Dormez, précieuses espé- rances ; ce sera peut être demain. Attendons; le plus longtemps sera le meilleur. Enfin on dirait qu’il veut faire un peu chaud : nos chênes forcés sont déjà beaux, et ceux du bois commencent à laisser paraitre un petit quelque chose qui ressemble à de la verdure. Ce sera sans doute demain. 620 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. Ce demain arriveen effet, mais nous étions au 10 mai! Juste un mois de retard avec l'an dernier ; et le printemps aussi était bien un mois en retard, on pourrait même se demander s'il est déjà venu. De mes 1300 œufs ils ne m'en restait alors que 1100. J'avais parlé de mes vers, on m'en avait demandé, et comment refuser de faire plaisir ? Le 20 mai, toutes mes chenilles étaient sorties, toutes celles du moïns qui devaient venir. Une soixantaine sont mortes. Pourquoi ? Je ne sais. Est-ce parce que je n'étais pas là pour les placer immédiatement sur le rameau et qu’elles n’ont pu le trouver? Peut-être. Est-ce plutôt qu'en réalitéelles ont été atteintes par le froid, ou que nous n’avons pas encore la bonne manière de conserver les œufs l’hiver ? Toutes questions que je ne puis encore résoudre et que l'expérience seule apprendra. Toutefois, en lisant les relations et notes écrites à ce sujet, je puis dire que le nombre de mes morts est relativement petit. Il m'en reste donc à peu près 1000; j'en ai porté 50 à Charleville, où je les ai laissés comme souvenir et comme témoignage de reconnaissance à l'ami qui m’a réservé un si bienveillant accueil. J'en ai donné depuis 25 ou 30.1 m'en restait au 1° juillet à peu près 900, toujours en plein air dans mon jardin, quand le 4, o infandum ! ma bonne mère, qui aime mes vers autant que je les aime moi-même, me crie : « Des oiseaux bleus mangent tes chenilles ! » Je cours, et trouve en effet un cadavre étendu sur le sol, la tête percée d’un coup de bec. Ce fut une révélation. Je change mes vers de branches, les compte ; 1l ne m'en restait que 850. Et l'oiseau bleu était une de ces mésanges qui font leur nid dans le creux des arbres et ont des nichées de 18 et 20 petits. 4 Aujourd'hui, malgré le temps excessivement contraire, mes vers sont très furts. On les voit, je ne dis pas grossir à vue d’œil, maïs au moins changer de jour en jour. Que serait-ce si le temps était un peu plus favo- rable ? Encore quelques jours, et 1ls auront passé toute leur existence sans presque avoir vu le soleil. J'écrivais ce qui précède le 9 juillet. Aujourd'hui toutes mes chenilles ont filé. Je leur ai préparé une chambre nuptiale d’une dimension qui leur permette de se croire en liberté et favorise l’accouplement. Mes cocons sont d’une très belle apparence et j'en espère les meilleurs ré- sultats; le premier ver a filé le 15 juillet, et le dernier le 26. Depuis cette époque, j'ai placé les premiers venus à l'ombre et les autres dans un endroit plus chaud, de façon à favoriser leur développement et à ré- tablir l’équilibre dans les naissances, puisque de là dépend la féconda- tion d’un plus grand nombre de femelles. Encore quelques jours de légitime impatience, t du cocon où elle dort ou plutôt se transforme en ce moment, sortira Spes altera domi. HENON, curé. Aussonce (Ardennes), 17 août 1879. IV. BIBLIOGRAPHIE. Les Cactées, histoire, patrie, organes de végétation, inflorescence, culture, etc., par Ch. Lemaire, professeur de botanique à Gand. { vol. in-18, 140 p., 11 gravures. (Bibliothèque du Jardinier). Librairie agricole de la Maison Rustique, 26, rue Jacob. | Parmi les plantes qui sont appelées vulgairement Plantes grasses, et que l’on cultive surtout à cause de la singularité de leur aspect, la grande famille des Cactées occupe sans contredit le premier rang. C’est elle, en effet, qui, par ses formes bizarres, tantôt tubulaires, tantôt sphériques, ainsi que par l’absence presque générale de feuilles, s’éloigne le plus du type ordinaire du règne végétal, et elle présente des espèces si différentes les unes des autres que les amateurs trouvent dans leur culture un attrait toujours nouveau. | Cette famille est originaire de l'Amérique Centrale, et elle occupe dans le nouveau-monde, une aire géographique considérable. Sa patrie prin- cipale est le Mexique ; mais elle s’avance dans le nord jusqu’au 50° degré de latitude, et descend au sud jusqu’au même degré, ce qui représente une longueur de 2500 lieues. Certaines Cactées appartiennent à la zone torride, et on les rencontre sur les côtes et dans les plaines (Melocactus, Phyllocactus, Epiphyllum); mais la plus grande partie de ces plantes habite des régions plus froides à cause de leur altitude, sur les versants des Andes ou des Cordillères. Toutes les Cactées sont intéressantes et curieuses. Citons d’abord les Cereus ou cierges, végétaux étranges, dont le tronc verdâtre sort droit de terre, sans qu'aucune feuille l'accompagne, et s'élève ainsi jusqu’à une hauteur de 10 à 12 mètres, semblable à une colonne cannelée, coupée par des étranglements qui la partageraient en segments inégaux. C’est à ce genre qu'appartientle Cereus Peruvianus, le plus répandu dans nos cultures, et dont la grande serre du Muséum et celle du Jardin d’Acclimatation contiennent de remarquables spécimens. Le Cereus Dyckii forme au Guatémala de véritables forêts composées de pieds monstrueux, placés en rangs serrés et défendus par une formi- dable armée de piquants. C’est au Colorado que se rencontrent — mais cette fois isolés et non plus en groupes — ces exemplaires gigantesques qui ressemblent à d'immenses candélabres, et qui se dressent jusqu’à 15 mètres de hauteur, dans les anfractuosités d’un rocher calciné par les feux du soleil, sans que l’on apercoive à leur pied aucune trace de terre végétale. Mentionnons encore les Pilocereus, dont les têtes sont surmontée 3 SÉRIE, T. Vli, — Octobre 1880, 41 629 . SOCIÉTÉ D'ACCLIMATATION. d’une houppe ou même d’une véritable chevelure de poils laineux; — les Opuntia, avec leurs raquettes charnues et plates, leurs fleurs Jaune soufre, leurs baies semblables à des figues, mais garnies de piquants; — les Mamillaria, qui affectent la forme d’un globe ou d’un cylindre, lesquels seraient composés de tubercules; ces petits mamelons sont disposés en séries, et ils sont surmontés d’une sorte de disque, d'aréole, d'où sort, en tous les sens, une touffe d’aiguillons ou de poils raïdes et durs. | De Candolle est le premier qui, en 1829, ait publié un travail d'ensem- ble sur cette famille de végétaux; mais ce n’est réellement que vers 1836 que leur culture s’est généralisée en France, à la suite d’une im- porltation considérable faite à cette époque. Ce fut alors un engouement extrême qui s’est refroidi depuis, pour renaître plus tard, et qui a subi les fluctuations ordinaires de la mode et du caprice des amateurs: En 1850, le prince de Salm-Dyck fit paraître, sous la forme modeste d’un catalogue, une étude importante et qui est restée classique. H divise les Cactées en 20 genres répartis en 7 tribus, faisant d’ailleurs dispa- raître un assez grand nombre d'espèces trop légèrement établies. Cest sa classification et sa nomenclature qu'ont adoptées MM. Jacques et Hérineq, dans leur Manuel général des Plantes. Mais au moment où le prince de Salm-Dyck écrivait, la majeure partie des Cactées n'étaient re- présentées en Europe que par des sujets qui n'avaient pas encore fleuri, et les caractères particuliers qu'ont présentés leur inflorescence ont dû amener la création de genres nouveaux. Il faut citer encore sur les Cactées les ouvrages d’Engelmann Synopsis of the Cactæe of the Territory of the United States, 1856; la Mono- graphie de la famille des Cactées, par J. Labouret, in-18, 1848; la Culture des Cactées, par F. T. Palmer, in-18, 1 Personne n’était mieux en mesure de rédiger, pour la Bibliothèque du Jardinier, un petit livre de vulgarisation sur ces végétaux, que M. Ch. Lemaire, le savant rédacteur de l’Ilustration horticole de Gand. C'est lui qui, le premier, en 1838, a décrit et déterminé la plus grande partie des plantes dout nous avons signalé plus haut l'importation vers 1835, et il n’a cessé depuis d'enrichir l’horticuliure de ses consciencieuses études sur le même sujet. ll divise les Cactées en 30 genres, répartis en 10 tribus. Cette classi- fication est basée sur l'insertion et la disposition des étamines (caractère tout à fait important daus cette famille), sur le mode d'insertion des fleurs, sur le fruit et même sur le port général dela plante. Bien qu'il s’en défende, M. Ch. Lemaire entre en matière par un élogé enthousiaste des Cactées. Pour lui, aucune famille végétale ne renferme des plantes plus intéressantes, plus belles même, surtout par la richesse et le coloris des fleurs. On sait, en effet, combien est curieuse et origi- nale l’inflorescence des Cactées. Il est fàâcheux qu’elle ait, en général, une BIBLIOGRAPHIE, 098 durée si courte, et que, pour plusieurs d’entre elles, elle n'arrive que la nuit. Mais nous ne saurions oublier, pour notre compte, la douce émotion que l’on ressent en allant, chaque soir, surveiller l'éclosion possible d’une fleur qui paraît sur le point de s'ouvrir, afin de présider à sa naissance, de respirer le parfum qui s'échappe de cette corolle éblouissante, d’as- sister en quelques heures à la vie tout entière de cette fleur éphémère. Mais où nous croyons que l'imagination entraîne un peu loin M. Le- maire, c’est lorsqu'il s’enflamme à la pensée du splendide décor que doi- vent faire les Cactées dans les Savanes,— lorsque, la nuit, elles semblent aux voyageurs « d'immenses squelettes aux longs bras décharnés », se pro- flant sur l’azur assombri du ciel. Qu'il nous permette aussi de douter un peu « de ces fruits rafraichissants, exquis et savoureux, de ces tranches découpées dans leurs troncs, étanchant la soif des bêtes de somme et leur fournissant une excellente nourriture ». En fait, quelques Opuntia seulement-produisent des fruits réellement comestibles, Ce n’est pas là, du reste, qu'est Ja question; car le traité de M. Lemaire n’est fait qu’au point de vue purement horticole, et ne s'occupe que des Cactées à cultiver. en serre ou sous châssis, C’est ainsi qu’il ne mentionne l'O. ficus indica que comme porte-greffe. Après avoir indiqué la patrie des Cactées, leur station et leur port, il donne successivement des notions succinctes, mais suffisantes, sur l’axe ligneux, l’épiderme, les aiguillons, les feuilles, les aréoles (qu'il désigne sous le nom de tyléoles), l'inflorescence, les étamines, le style, l'ovaire, le fruit et les semences. Il entre ensuite dans la revue sommaire des 30 genres qu'il a établis, avec leurs nombreuses variétés, dont il ne men- tionne, d’ailleurs, qu’un certain nombre, et qu'il restreint le plus possible. M. Ch. Lemaire s’est attaché à indiquer avec beaucoup de soin l’étymo- logie des noms adoptés pour chaque genre de Cactée. Toutefois, il repousse l’opinion généralement admise que Tournefort a emprunté la désignation d'Opuntia à la ville d'Oponte, Opus, petite ville de la Grèce, patrie d’Ajax et de Patrocle. Il en donne pour raison que si Pline a parlé d’une plante Opuntia, du nom de la capitale des Locriens-Opun- tiens, ce ne peut être le type de l’Opuntia de nos jours, puisque Pline est mort soixante dix-neuf ans avant Jésus-Christ, et que l'Amérique n’a été découverte qu’en 1492. Nous admettons sans difficulté que la patrie originaire des Cactées est le nouveau-monde ; mais rien n'empêche qu’à une époque indéterminée les courants océaniques n'aient apporté dans l'Inde, ou même directement sur ies côtes de l’Europe ou de l’Afrique, des branches ou des fruits de ces Opuntia. Ge mode d’acclimatation des végétaux est parfaitement connu de nos confrères, et nous ne voudrions pas refaire un historique qu’en a donné un écrivain plus autorisé que nous ({). (1) Drouyn de Lhuys, Migration des végétauæ (Bull, de la Soc. d'Acclim., 1876). 624 SOCIÉTÉ D’ACCLIMATATION. Théophraste, qui vivait trois cent vingt-deux ans avant Jésus-Christ, se sert bien lui-mêmedans son Histoire des Plantes, du mot xaxres, cactus, en parlant d’une plante épineuse, croissant en Sicile, et dont les baies étaient considérées comme alimentaires. Nous avons dit plus haut que l’un des caractères distinctifs des Cactées est généralement l'absence de feuilles. M. Lemaire, abandonnant cette opinion commune qu’il a lui-même partagée, pose en principe que toutes les Cactées ont des feuilles : très développées dans les Peirescia ; petites, subulées, mais très manifestes dans les Opuntia (excepté dans les Consolea), réduites à l’état de squames plus ou moins grandes, mais tou- jours visibles, dans tous les autres genres, sans exception. L'étude de cette question ne rentre pas dans le cadre de ce compte-rendu, mais nous devions la signaler. En fait, la plus grande partie des Cactées n’ont pas de feuilles proprement dites, ou si elles en présentent, comme les Cereus, ce n’est que dans le jeune âge; par contre, la tige ligneuse est entourée d’un tissu mou très considérable, coloré en vert à l'extérieur, On a vu généralement dans cette particularité de la structure de ces plantes l’accomplissement de cette loi qu’on appelle le balancement organique ; on a pensé que la nature avait approprié ces végétaux à la température sèche et lourde des régions chaudes, et qu’en supprimant les feuilles, elle s'était efforcée de diminuer les surfaces d’évapora- tion. Mais comme il faut qu’en définitive les fonctions de la vie soient accomplies, c’est un organe voisin — la tige — qui s’est chargé de les remplir, en empruntant aux feuilles leurs stomates, leur tissu et leur chlorophylle. On pourrait objecter que ces végétaux auraient dû alors se transformer dans nos cultures, surtout ceux qui ont été obtenus de semis successifs ; mais on se heurterait alors à cette loi mystérieuse de l’hérédité. Nous ne pouvons suivre l’auteur dans les conseils qu'il donne sur l'élève raisonné des Cactées ; mais nos lecteurs liront peut-être avec intérêt quelques indications que nous allons lui emprunter, sur la culture en appartement. Il va de soi qu’on ne peut cultiver ainsi les plantes qui acquièrent de trop grandes dimensions, comme les Cereus et la plupart des Opuntia; pas plus que celles qui exigent la serre chaude ou des soins particuliers, comme les Melocactus, les Anhalonium, les Pelecyphora, les Disco- cactus, etc. ; mais les Echinocactus, les Mamillaria, les Echinopsis, etc., conviennent pour ce genre de culture. Il faudra les rentrer dès que les froids menaceront de sévir, et les ranger=sur des tablettes, dans une chambre sans feu, en plein midi, de manière à ne pas perdre un seul rayon de soleil. La condition absolue est que la gelée n’y puisse pene- trer, car beaucoup d’espèces ne supportent que peu de temps un froid de 2 à 3 degrés au-dessous de zéro. On pourra y arriver jusqu'à un certain point en plaçant dans la pièce un réchaud plein de charbon, BIBLIOGRAPHIE, 625 dont les vapeurs délétères auront été préalablement exhalées au dehors. La poussière devra être soigneusement chassée avec un soufflet, et les arrosements devront être à peu près nuls. En outre, il faudra, chaque jour, retourner les plantes dans le sens opposé, afin que chaque côté recoive à son tour la lumière du soleil. En un mot, la culture en chambre, malgré les assertions contraires, est fort difficile, sinon impossible. Mais il n’en est plus de même sion cultive les Cactées dans ces jolies petites serres qui encadrent si élégamment les fenêtres des appartements, au midi, et où la douce chaleur de l’intérieur vient en aide à la nature. Là, toutes les espèces naines, à jolies fleurs, peuvent parfaitement réussir. AIMÉ DuroRT. Il. — JourNAUX ET REVUES. (Analyse des principaux articles se rattachant aux travaux de la Société.) Bulletin de la Société hotanique de France (rue de Grenelle, 84). D 1880, n° 3. Action de’ l’eau sur les organes des plantes, à l’état de vie latente ou ralentie. Si l’on plonge une graine dans l’eau, il se passe aussitôt deux phéno- mènes inverses : la graine absorbe de l’eau, qui pénètre dans sa masse (avec ou sans les substances en dissolution dans l’eau), suivant la nature de ces matières et celle de la graine. Celle-ci dégage en même temps, dans l’eau qui l'entoure, une certaine quantité des substances solubles qui se trouvent en réserve dans ses cellules. Tout le monde sait qu'une graine immergée absorbe l’eau, en aug- mentant à la fois de volume et de poids. Quand la saturation est atteinte, le poids d’eau absorbée, rapporté à 100 de graine prise à l’état de des- siccation ordinaire, est ce que l’on peut appeler le pouvoir absorbant de la graine. Ce pouvoir absorbant varie suivant la nature de la graine; il est indépendant de la température ; il n’est pas le même dans une graine vivante et dans une graine morte. Voici pour quelques graines vivantes, immergées à la température ordinaire, la valeur du pouvoir absorbant : Lupin, 125; Fève, 118; Haricot, 110; Blé, 47; Maïs, 38; Canna, 8. Pour germer, ni la graine entière ni l'embryon isolé n’ont besoin d’être saturés ; il leur suffit d’une proportion d’eau beaucoup moindre. Le poids d’eau absorbée étant rapportée à 100 de graine ou d’embryon, on obtient pour le minimum d'absorption germinative, dans la-Fève, par exemple : .graine entière, 74; embryon isolé, 92. Les substances dissoutes dans l’eau paraissent pénétrer toutes indiffé- remment avec l’eau dans le tégument, mais certaines d’entre elles seule- 626 SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. ment entrent dans l’embryon, tant que ce dernier est vivant. Ainsi, dans le Haricot, le Pois, la Fève, la fuschine traverse le tégument et pénètre dans l'embryon par toute sa surface. La glucose, au contraire, n’entre pas dans l'embryon, à moins que celui-ci n’ait été tué au préalable par un moyen quelconque. D'autre part, les graines, aussitôt immergées, laissent échapper, dans l'eau qui les baigne, une certaine quantité des matières solubles qu’elles tiennent en réserve, et qui vont s’accumulant dans le liquide, Si l’on renouvelle l'eau, lexosmose se poursuit jusqu'à épuisement total (1). Ainsi, par exemple, 100 grammes de graines, immergés dans 200 grammes d’eau, ont abandonné, après quarante-huit heures : Pois, 61,5; Haricot, 997,2; Blé, 1 gramme. A la suite d’une immersion de six jours daus une grande quantité d’eau renouvelée chaque jour, 100 grammes de graines desséchées d’abord à 35 degrés et ramenées ensuite à ce même état de siccité ont perdu : Blé, 9 grammes; Haricot, 9 grammes; Fève, 10 gram- mes ; Pois, 13 grammes. Le résidu ainsi obtenu, même évaporé à 55 degrés, a une couleur brune, souvent très intense, surtout chez les Légumineuses. Il renferme ordinairement des sucres de différente nature : dans le Blé, le Maïs, le Haricot, la Fève, le Pois, la Lentille, le Lupin, etc., le produit de l’exosmose ne renferme pas de glucose, mais bien du sucre de canne en quantité plus ou moins considérable. Dans le Châtaignier, au con- traire, le Chêne, le Noyer, le Coudrier, l’Amandier, le Sarrasin, et dans certaines Légumineuses (Soja hispida), ce résidu renferme une proportion plus au moins grande de glucose. On voit, par ces expériences, qu’en faisant tremper les graines pendant vingt-quatre heures avant de les semer, ainsi qu’on le pratique fréquem- ment, on diminue déjà d’une façon sensible leur réserve nutritive, et que cet appauvrissement porte notamment sur les matières sucrées. On comprend aussi par là l'influence nuisible des arrosages trop fré- quents et des pluies trop abondantes après les semis et dans les premiers temps de Ja germination. Il se fait dans le sol, tout autour des graines, une véritable infusion nutritive où pullulent bientôt les moisissures et les bactéries, notamment le Bacillus amylobacter, qui n’a pas besoin d'air pour vivre ; alors, les graines pourrissent, comme on dit. Quand les navires chargés de blé recoivent des coups de mer pendant la traversée, l’eau mouille quelquefois la cargaison, et le grain subit par ce seul fait une perte de poids notable que le commerce a intérêt à connaître. On a vu, en effet, plus haut, que du blé immergé dans l’eau, dans des conditions où aucune fermentation ne pouvait se produire, (1) Cette eau devient ainsi, en peu de temps, une véritable infusion très propre au développement des organismes inférieurs. Le Bacillus amylobacter y pullule bientôt en provoquant la fermentation butyrique des produits exosmosés. Puis, s’attaquant à la graine elle-même, si le tégument le lui permet, il s’y in- troduit en détruisant progressivement toutes les membranes cellulaires. BIBLIOGRAPHIE. : 627 a perdu, après quelques jours, jusqu’à 7 pour 100 de son poids sec (MM. Ph. van Tieghem et Gaston Bonnier). Revue des eaux et forêts (13, rue Fontaine-au-Roi). Août 1880. Cerfs el biches. — L'autorité administrative peut-elle ordonner leur destruction dans les forêts des particuliers? La loi sur la chasse, du 3 mai 1844, ne donne aux préfets que le pouvoir de prescrire des battues pour la destruction du gibier non comestible, c’est-à-dire de celui qui s’attaque à l’homme et aux animaux, et qu'il faut faire disparaître dans l'intérêt général (1). Une seule excep- tion à ceprincipe a été introduite par la jurisprudence, relativement aux sangliers; encore n’a-t-elle pas été admise sans difficulté et sans restric- tion (Cass., 21 janvier 1864). Elle peut se justifier par cette considération que le sanglier n’est généralement pas sédentaire, qu’il marche ordinai- rement en troupe ; qu’il ravage non seulement les propriétés riveraines de la forêt dans laquelle il se trouve momentanément, mais aussi celles qu'il rencontre, en passant d’une forèt dans une autre. Il en est autre- ment à l'égard du gibier sédentaire, dont la présence en forêt engage, dans une certaine mesure, la responsabilité du propriétaire. Sans doute, il peut ravager les récoltes des riverains ; mais 1l s’agit alors, non d’un intérêt général, mais d’un intérêt privé, et cet intérêt est protégé par les articles 1382 et 1383 du Code civil (Gomité de jurisprudence de la Revue). Pêche, destruction de poisson, emploi de la dynamite. La loi du 15 avril 1829 sur la pèche fluviale établit une distinction fondamentale entre les actes de destruction de poissons, prévus et punis de peines corporelles par son article 25, et les delits de péche propre- ment dits, réprimés par les articles 26 et suivants, lesquels trouvent leur complément dans les ordonnances ou décrets déterminant les modes et engins de pèche défendus, ainsi que les temps et saisons où la pêche est interdite. Le fait de foudroyer le poisson par l’explosion de cartouches de dyna- mite constitue un délit de destruction de poissons, passible de peines corporelles, et l’on ne saurait y voir un simple délit de pêche avec engin prohibé. A la vérité, un décret du 10 août 1875 a bien rangé l’emploi de la dynamite parmi les modes et engins de pêche prohibés; mais ce décret, pris en exécution de l’article 26 de la loi de 1829, ne réglemente que les délits de pêche proprement dits; en supposant, d’ailleurs, qu'il y ait quelque contradiction entre la loi de 1829 et le décret de 1875, ce ne serait pas un simple décret, émané du pouvoir exécutif, qui aurait pu modifier la loi ou l’abroger (G. de Nancy, chambre corr., 8 août 1876). A. D. (1) Voir en ce sens: Dalloz, 1864, 1, 321; Journal des chasseurs, 186%, p. 434: Puton, Louveterie, p. 20: 628 KE: SOCIÉTÉ D’'ACCLIMATATION. III. — PUBLICATIONS NOUVELLES. "1 4 Agriculture et horticultare. Découvertes, nouvelles applications, conseils, etc. T. Il. In-32, 144 p. Paris, imp. Murat. iQ De l'éducation du lapin domestique, par Alexis Espanet. 6° édition, revue et augmentée. In-18 jésus, 126 p. avec fig. Paris, impr. Capiomont et Renault; librairie Goin. 1 fr. Plantes qui fournissent le eurare, par M. G. Planchon. 1n-8° 32 p. Paris, impr, Arnous de Rivière. Sur les principaux types (espèces ou variétés) de vignes améri- caines, par M. J. E. Planchon, correspondant de l’Institut. In-8°, 6 p. Paris, impr. Chaix et Cie. Les fleurs de pleine terre, comprenant la description et la culture des fleurs annuelles vivaces et bulbeuses de pleine terre, suivies de classements divers indiquant l’emploi de ces plantes et l’époque de leur floraison, de plans de jardins, etc., par Vilmorin Andrieux et Ci°; 3°6di- lion. In-12 avec 1300 figures. Paris, impr. Martinet. Vilmorin et Ci; tous les libraires. La migration des oiseaux, par À. de Brevans. 2e édition, revue et augmentée. In-18 jésus, 325 p., avec 91 vignettes. Paris, impr. Lahure ; librairie Hachette et Cie, 9 fr. 95 c. Le Gérant : JULES GRISARD. PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2. « ŒOILE MUCILAGINEUSE oonnanr AR | 8 Médailles d'OR.—16,600 fr. de Récompense. 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Envoi franco du Catalogue à toute personne qui en fait la demande. \teliers et Magasins, rue des Halles, S, et place Sainte-Opportune, 2, Paris TS ES +) ONGUENT ROUGE MÉRÉ ADMIS A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1878 MÉDAILLE D’OR.— DIPLÔME D'HONNEUR. — EXPOSITION SPORTIVE DE MARSEILLE 1879 Guérison rapide et sûre des boïteries et autres maladies des jambes des animaux : =. Vessigons, Molettes, Hygromas, Capelets, Tumeurs molles, Engorgements de toutes ‘ natures et même Tumeurs osseuses au début; Courbes, Surôs et Eparvins. Révulsif et dérivatif puissant, d’une action prompte et décisive contre les maladies de cœur et de poitrine. — Effet gradué à volonté. — Pas de traces. Prix dé la Boite avechinmetruetHonr: & fr 50 PHYSIC BALL MÉRÉ DÉPOSÉE | Purgatif anglais pour Chevaux Le meilleur purgatif pour Chevaux, n'occasionnant ni tranchées, ni coliques, convenant à tous les genres de Chevaux. Indispen- able pour la préparation aux Courses, aux Chasses. Adopté par les écuries de Courses, les Haras, etc. Notice expédiée franco sur demande.—P. MERE, pharmacien-chimiste, à Chantilly (Oise). PHÉNOL SODÉ PRÉPARÉ PAR P.-C. BŒUF, CHIMISTE PHARMACIEN Ex-interne des hôpitaux de Paris, membre de la Société d’Acclimatation. ASSAINISSANT ET DÉSINFECTANT HYGILNIQUE POUR CHENILS ÉTABLES , ÉCURIES; POULAILLERS , PIGEONNIERS , ETC. ©, BŒUF, 19, rue de Lourmel, PARIS-GRENELLE 273 | EXTRAITS DES STATUTS & RÈGLEMEN: Le but de la Société d’Acclimatation est de concourir : 1° A l'introduction, à l’acclimatation et à la domesticatio espèces d'animaux utiles et d'ornement; 2° au perfectionneme à la multiplication des races nouvellement introduites ou do: LE quées ; 3° à l'introduction et à la propagation des végétaux utiles d'ornement. RE 27. Le nombre des membres de la Société est illimité. Les Français et les étrangers peuvent en faire partie. 1 Pour faire partie de la Société, on devra être présenté } membres sociétaires qui signeront la proposition de présenta Chaque membre paye : | à 4° Un droit d'entrée de 10 fr.; Me TOUTES 2° Une cotisation annuelle de 25fr., ou 250 fr. une fois payés. La cotisation est due et se perçoit à partir du {* janvier. ÿ ‘4 Chaque membre ayant payé sa cotisation recevra à son € OU une carte qui lui permettra d’entrer au Jardin d’Ac clin et de faire entrer avec lui une autre personne; “ OU une carte personnelle et DOUZE billets d'entrée au J ardir ass < .* ; d’Acclimatation, dontil pourra disposer à son gré. er Les membres qui ne voudraient pas user de leur carte personnelle peuvent la déléguer. EE Les sociétaires auront le droit d’abonner au Jardin d’Acclimat les membres de leur famille directe (femme, mères, sœurs et filles r mariées, et fils mineurs), à raison de 5 fr. par personne el par an. Il est accordé aux membres un rabais de 40 pour 100 sur le p x “+ des ventes (exclusivement personnelles) qui leur seront f: es au Jardin d’Acclimatation. : PES Le Bulletin menssel et la Chronique de la Société sont gratuite = ment délivrés à chag:e membre. | CES La Société confie. des animaux et des plantes en cheptel. Pour obtenir des cheptels, il faut : DIE 1° Etre membre de là Société ; + 4 2° Justifier qu’on est en mesure de loger et de soigner co blement les animaux et de cultiver les plantes avec discerne 3° S’engager à rendre compte, deux fois par an au mo résultats bons ou mauvais obtenus et des observa 10 cueillies ; FA 4 S'engager à partager ayec la Société les produits obtenus. Indépendamment des cheptels, la Société fait, dans le courant chaque année, de nombreuses distributions, entièrement gratuit des graines qu’elle reçoit de ses correspondants dans les diverses parties du globe. IPS La Société décerne, chaque année, des récompenses el encoura= gements aux personnes qui l’aident à atteindre*son but. (Le programme des prix, le règlement des chéptels et la liste animaux et plantes mis en distribution sont adressés gratuitemen toute personne qui en fait la demande par lettre affranchie.) | 4 se | r Ne v. -. > SR. DRM Un PARIS. — IMPRIMERIE E,. MARTINET, RUE HIGNON, 2.